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Notes personnelles
Année 2008-2009
Droit social international et européen
Le cours sera partiel du fait du manque de temps. Notons d’emblée que des
transpositions sont souvent faites depuis le plan européen au plan interne, ainsi du
fameux L122-12 du code du travail. Le comité d’entreprise européen est à citer. Le
droit international et le droit européen seront abordés successivement.
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Au-delà de la réponse régionale d’unification, notons que la première réponse a été
d’internationalisation avec l’OIT. Elle est créée au début du XXème siècle. La
difficulté de la tâche est à la mesure de l’objectif, international. Les conditions de
ratification, l’enjeu de la souveraineté sont problématiques. De plus l’application
technique doit être assurée dans tous les pays, en dépit des disparités économiques,
sociales et politiques. Exemple simple = Une question politique importante, la liberté
syndicale. Règles de nature politique par essence. L’OIT fonctionne sur un mode
tripartite, chaque pays est représenté par une délégation composée de représentants
du gouvernement + du syndicat + du patronat. Exemple type de l’URSS : représenté à
l’OIT mais délégation sans caractère tripartite réel. Le pari de l’OIT était sur le
futur ; on voulait gagner de l’influence, unifier par le haut. Mais il n’y a une ineptie là
dedans. Comment définir le plus haut ? Relativisme… Le débat sur les normes sociales
universelles reste assez théorique, par exemple la question de l’âge minimal de travail
des enfants.
Souvent, deux pays vont organiser les règles applicables aux flux migratoires,
dans le cadre classique de conventions bilatérales. Deux principes les fondent
souvent : égalité de traitement et principe de réciprocité.
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Quelle est l’ambition ? Double, Paix et Justice sociale. La première au sens
d’absence de guerre. L’OIT a été créée avec le traité de Versailles de 1919. Son
chapitre 13 est l’acte fondateur de l’OIT. L’idée fondamentale : seule la paix permet
la Justice sociale. A l’inverse, sans Justice sociale, c’est la guerre. Dans le cadre de
l’OIT ces préoccupations demeurent, car les guerres sont souvent le fait de
gouvernements autoritaires. Souvent les guerres servent d’exutoires aux tensions
sociales et économiques. Evoquons en ce sens la guerre des Malouines. L’OIT a obtenu
en 1969 le prix nobel de la paix.
Sur la notion de justice sociale, ce qui est intéressant c’est qu’elle est conçue
de façon dynamique. Cela se traduit par une législation.
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1. Fonction de Conseil
2. Fonction d'entrainement
• L'idée, c'est que si un pays a une bonne législation sociale c'est à dire
assez protectrice des salariés il va être tenté de la réduire du fait de
pressions économiques trop fortes. Dès lors, pour éviter les pressions
sur les Etats, on essaie de faire en sorte d'amener à un niveau haut. La
mise en oeuvre de ces conventions internationales du travail ont des
effets contraignants. La seule possibilité pour le gouvernement est de
dénoncer les conventions, ce qui est difficile politiquement /
médiatiquement.
Il est marqué par son caractère général, c'est-à-dire bien moins précis et
complet que les droits nationaux. En règle générale une convention OIT est un moyen.
On retient une norme moyenne rédigée en termes généraux. Ceci est vrai sauf sur la
sécurité sociale, où les conventions sont très techniques.
I. L’ONU
En tant que tel elle ne traite pas directement du droit du travail, il s’agit d’une
compétence spécialisée de l’OIT. Mais elle garde cependant compétence générale d’où
à titre résiduel elle peut s’intéresser à des questions sociales. Ainsi la DUDH de 1948
prohibe l’esclavage par exemple, proclame le droit au travail. La convention de 1989
sur les droits de l’enfant article 9 alinéa 2 « l’enfant ne doit pas être admis à l’emploi
avant d’avoir atteint un âge approprié. » 3 exemples de textes onusiens ci-dessous.
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Les PIDESC et PIDCP. Le PIDESC prévoit l’interdiction de toute discrimination
dans toutes les relations de travail. L’interdiction du travail forcé en outre. Enfin il
affirme le droit à créer des associations y compris professionnelles. Le PIDCP est
économique social et culturel. Il concerne plus directement les questions sociales.
Ainsi le droit au travail, le droit à un salaire équitable, le droit à des conditions de
travail justes sont évoqués. Le droit à la sécurité dans l’entreprise, le droit de grève,
le droit à la sécurité sociale…
Notons que la France a ratifié les 2 pactes en 1980 seulement. Ce qui posait
problème était notamment le principe de l’égalité homme / femme.
Ratifié en 1983. Notons de façon large que les pactes ont eu peu de contenu
matériel.
A. CEDH
La CEDH a été adoptée en 1950. Elle a un rôle en droit social, direct : son
article 4 prohibe le travail forcé, son article 11 proclame la liberté syndicale. Pendant
longtemps cette convention n’a pas été utilisée. Ce n’est qu’avec le protocole 7 qui
prévoit le droit de recours individuel de 1988 que cela change.
Notons que le premier contentieux apparu l’a été sur le fondement de l’article
11. Des salariés britanniques ont cherché à obtenir réparation du préjudice résultant
de leur licenciement, pris en application d’une clause d’entreprise fermée ou closed
shop. En vertu de ces clauses, seuls peuvent travailler dans ces entreprises des
salariés syndiqués ou s’engageant à se syndiquer, d’où monopole syndical. Ce sont des
clauses alors fréquentes en Angleterre. 3 secteurs continuent de l’utiliser en France,
dans les activités portuaires et dans le secteur du livre. La CourEDH, par rapport aux
salariés britanniques, n’a pas jugé les clauses contraires à la CEDH. A l’inverse
certaines conséquences ont été ordonnées. L’obligation d’indemniser les salariés
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notamment. D’autres décisions modifieront la solution plus tard, ainsi d’une décision
du 20 avril 1993 le droit de ne pas s’affilier est reconnu.
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Cette charte est méconnue par rapport à la CEDH. Adoptée en 1961, ratifiée en
1970. Protocole additionnel en 1988.
Pour conclure, il existe aussi une convention de 1977 sur le statut du travailleur
migrant. Elle prévoit une égalité de traitement entre les ressortissants des Etats
membres se déplaçant dans d’autres Etats membres. Une convention d’un intérêt
limité. On peut aussi citer d’autres organisations internationales comme l’OSCE,
organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Cette organisation a un
objet de défense et de sécurité. Elle comprend les pays de l’OTAN + la Russie. Dans
le cadre de cette organisation certaines dispositions sont prévues par rapport au
droit de la sécurité sociale. On peut faire le parallèle avec le lien précité entre guerre
et justice sociale. Autre exemple : la Ligue Arabe. C’est une convention de 1967
adoptée sur les normes de travail applicables aux membres de la ligue. Par exemple la
liberté de la femme au travail, la sécurité dans l’entreprise, la liberté syndicale, la
négociation collective…
Il s’agit des normes issues des traités bilatéraux, en droit du travail et en droit
de la sécurité sociale.
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En droit de la sécurité sociale, le principe d’égalité / absence de discrimination.
Principe du maintien des droits acquis par le travailleur dans son pays d’origine + le
principe de totalisation des périodes d’assurances. Sous condition de réciprocité.
I. Aspects historiques
Dans les initiatives privées, il y a bien entendu des initiatives classiques, celles
des organisations ouvrières qui commencent à se mettre en place, parfois de façon un
peu clandestine. Cependant elles reposent sur des initiatives individuelles. Des
propositions étaient soutenues par certains individus. Ces initiatives privées ont été le
fait de philosophes, de sociologues mais aussi d’industriels. Pourquoi ? L’idée
fondamentale était qu’il ne fallait pas que le progrès des politiques sociales nationales
ne soit pas freiné par la crainte pour chaque pays de se mettre en position
défavorable dans la compétition internationale. Le dumping social doit donc être évité.
Le raisonnement se posait alors dans un cadre exclusivement européen ; actuellement
il est devenu mondial. Divers courants sociaux, divers courants politiques sont à
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l’origine du projet. Un des premiers est Lord Owen, anglais, homme du capitalisme
ouvrier. Il propose dès 1818-1819 d’harmoniser les politiques sociales dans les
différents pays industrialisés pour éviter les distorsions de concurrence. Hindley
également : même idée avec expression différente, à savoir qu’il faut certes bâtir des
législations sociales coordonnées mais aussi une législation internationale par le biais
de multiples traités internationaux. Ces thèses d’Hindley sont reprises en France par
Blanqui ?, le docteur Villermey qui s’est rendu fameux pour son étude sur la situation
des familles ouvrières dans le secteur du textile. Ce dit Villermey, pour proposer
d’améliorer la condition ouvrière, propose l’adoption de normes internationales par le
biais de conventions collectives passées entre des entreprises ou des organisations
professionnelles de pays ou de patrons différents, afin d’obtenir l’harmonisation des
conditions des salariés. Donc il prônait une approche sectorielle. Notons que dans le
débat européen collectif on débat des accords collectifs d’entreprises de dimension
européenne.
Trois voies sont tentées : harmoniser les législations européennes, provoque une
harmonisation par le biais de traités internationaux, par la négociation collective avec
l’idée de transnational.
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d’une telle législation internationale. Deuxième vœu : plus pragmatiquement, que
chaque Etat mette en place un corps d’inspection chargé au respect de la législation
sociale nationale. Troisième vœu : que les Etats établissent un courant d’échanges
permanent en matière de droit du travail.
B. La création de l’OIT
Quatrième influence, très forte : l’impact de la révolution russe de 1917. Elle fait
peur à tous, en particulier au patronat européen.
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organisation internationale permanente, appuyée sur une représentation tripartite de
chaque pays et non pas seulement étatique. C'est-à-dire que chaque délégation de
chaque pays devra être composée de représentants du patronat / de l’Etat / des
ouvriers. Il est décidé qu’une conférence internationale sera tenue et adoptera des
conventions internationales. La première conférence se réunit à Washington en 1919.
Six conventions sont adoptées, entre autre sur la durée du temps de travail, sur le
travail des femmes et des enfants, et sur le chômage. Le premier CA est élu en
novembre 1919. Il désigne en son sein un bureau, le BIT, qui constitue l’organe de
direction permanent de l’organisation. Et c’est le directeur du bureau qui est le patron
de l’OIT. Cette structure s’est perpétuée. Structurellement l’OIT fonctionne
toujours de la même façon, seul le contenu de la charte a évolué.
Il faut permettre l’admission d’un Etat et organiser son départ le cas échéant.
Une procédure duale existe. Il faut distinguer selon que l’Etat candidat est ou
non déjà membre de l’ONU. Si l’Etat est déjà membre de l’ONU la procédure est
simplifiée. Il suffit que le gouvernement de cet Etat communique au directeur du BIT
son acceptation formelle des obligations découlant de la constitution de l’OIT. Si un
Etat n’est pas membre de l’ONU, il ne sera admis à l’OIT qu’après s’être organisé à
respecter les obligations naissant de la constitution mais aussi il faut un vote positif
de la conférence générale de l’OIT à la majorité des deux tiers. Dont deux tiers de
représentants gouvernementaux. Ceci du fait de la composition tripartite.
Trois organes.
a. Composition
Elle repose sur une organisation tripartite. Chacun des membres est représenté
par un délégué gouvernemental / salarié / syndical. La difficulté se pose pour les
délégués syndicaux et salariés, comment les nommer ? Elles doivent être faites en
accord avec les organisations professionnelles les plus représentatives de chaque
pays. Cette désignation des délégués non gouvernementaux pose différentes
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questions. La conférence a le pouvoir de contrôler la validité de ces désignations par
une procédure de vérification de pouvoirs. Elle peut à la majorité des deux tiers
refuser d’admettre tout délégué qu’elle penserait ne pas avoir été désigné
conformément à la constitution de l’OIT. La question qui se pose est celle de la
représentativité de ces délégués. Deux types de problèmes posés. Prenons l’exemple
de la France, on a 5 grandes confédérations représentant les salariés de façon
classique. Mais il n’y a qu’un poste. Qui désigner ? En France on a choisit l’alternance,
tous les 2 ans on change. En même temps on adjoint à la délégation française des
conseillers techniques accompagnant chaque délégué. Autre type de problème : dans
les pays où il n’y a pas de syndicat libre. Le problème typique était celui de l’URSS que
l’on retrouve dans la Chine actuelle. Le droit de vote appartient à chaque délégué,
individuellement. Il vote donc comme il le veut. Avec une précision : si l’un des
délégués non gouvernementaux n’est pas désigné, alors l’autre perd son droit de vote ;
on ne veut pas de déséquilibre. En pratique, les délégués employeurs et les délégués
salariés adoptent des positions de vote ; la plupart du temps ils voteront de façon
indépendante.
b. Attributions
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c. Le fonctionnement de la conférence
Elle se réunit au mois de juin. Ses travaux sont dirigés par un président et 3
vice présidents élus à chaque session. Et la conférence aura à ce moment là comme
support de ses travaux l’ensemble des contributions de ses commissions ainsi que, on
le verra, l’ensemble des rapports constitués dans le cadre du BIT. Donc le
déroulement de la conférence se fera en fonction de l’ordre du jour établi.
2. Le CA
Composition et attributions.
a. La composition du CA
Là aussi tripartite. Mais pas égalitaire. Tout d’abord ses membres sont élus. Le
CA est à moitié composé de représentants gouvernementaux, pour un quart de
représentants patronaux et pour un quart de représentants syndicaux. Ceux-ci sont
élus par leurs groupes respectifs à la conférence, pour ce qui est des représentants
syndicaux et patronaux. Le nombre total de membres du CA = 56. 28 membres
gouvernementaux, 14 et 14 donc. Pour les 28 gouvernementaux, 10 sont nommés par
les pays membres les plus industrialisés. Allemagne, Brésil, Chine, Etats-Unis, France,
Inde, Italie, Japon, R.U, Russie. Les 18 autres sont élus. On avait prévu de faire
augmenter à 112, donc de doubler le nombre, mais ce n’est pas encore à l’ordre du
jour. Le CA va élire en son sein un président et deux vice-présidents. Elus pour un an
mais souvent renouvelés. En général le président est un représentant des
gouvernements, et les deux vices présidents sont travailleur / employeur.
b. Les missions du CA
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son travail mais aussi éventuellement des commissions d’enquêtes notamment pour
vérifier l’application des conventions.
3. Le BIT
a. La composition
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fonction importante, c’est étudier les questions qui seront soumises à la discussion de
la conférence. Ainsi il prépare les projets de conventions et de recommandations.
Enfin, dernière étape, 1932, un projet de texte encadrant le travail de nuit des
femmes est présenté. Il s’attache à réglementer toutes les activités des femmes,
tant manuelles qu’intellectuelles. Question = la compétence de l’OIT est elle
cantonnée aux industries manuelles ? 15 novembre 1932, la CIJ tranche, refuse cette
thèse restrictive, l’OIT est compétente pour tout type de prestation de la part des
travailleurs. En définitive, la thèse extensive triomphe et lors de l’adoption en 1944
de la déclaration de Philadelphie par la conférence, cet élargissement de la
compétence a été expressément consacré.
Chaque objectif doit être poursuivi tant dans les activités normatives que dans
les activités coopératives et de recherche. A ces objectifs s’ajoutent deux priorités
à caractère principal = la politique du développement + la promotion de l’égalité
homme / femme. Sont affichés les thèmes d’action prioritaire de l’organisation,
qu’elle doit mettre en œuvre tant dans le cadre des programmes généraux que dans
celui des programmes régionaux. Depuis cette déclaration de 1999, l’OIT a développé
une problématique liée à la notion de travail décent. En clair un travail qui vise à
permettre à chaque travailleur de travailler dans des conditions décentes et d’obtenir
une rémunération équitable. Cette notion peut avoir des conséquences sur la
jurisprudence de la Cour de cassation.
A l’origine, l’OIT est conçue comme une institution permanente, dont l’objectif
est l’élaboration d’une législation internationale du travail, et à veiller à son
application par les Etats. Depuis la création de l’OIT l’organisation a vu ses fonctions
se diversifier considérablement, sous l’angle des activités pratiques et des services
rendus aux Etats.
Les conventions de l’OIT sont des traités internationaux qui doivent faire
l’objet de ratifications par les Etats destinataires, donc ce sont des actes par
lesquels les Etats souscrivent des obligations internationales contrôlables, dont on
peut exiger l’application.
Cette procédure d’adoption n’est que le résultat d’un travail énorme en amont
du BIT. La procédure est longue. Elle se déroule en 3 étapes :
-Une double discussion s’organise ; le projet est discuté lors de deux assemblées
consécutives. L’adoption réclame donc deux années, deux assemblées générales ; on
veut donner le temps de réflexion aux délégués.
-Troisième étape, le vote. La majorité des deux tiers doit être atteinte lors d’une
assemblée plénière. Si la convention ne recueille pas cette majorité, ou si on sent
qu’elle ne va pas la retenir de façon évidente, souvent le CA retire le texte et le
transforme en recommandation. En théorie la procédure devrait être réitérée, à
nouveau une double discussion sur la recommandation ; en pratique ce n’est pas le cas
cependant.
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Sur la vitalité de l’activité de l’OIT : plus de 180 conventions et plus de 190
recommandations ont été adoptées en 90 ans d’activité. Le nombre de ratifications
est proche des 7000. Et une majorité des Etats-membres a ratifié plus de 50
conventions. On a un problème d’ineffectivité des conventions ; à la façon du problème
des transpositions des directives communautaires. Notons que l’influence des normes
OIT va au-delà du simple nombre de ratifications. Pourquoi ? Des normes
internationales constituées par une base tripartite sont auréolées d’une légitimité
importante. Dès lors ces normes vont servir de références ou de points d’appuis aux
partenaires sociaux dans le cadre de discussions nationales. Notamment dans des pays
qui n’ont parfois pas une grande pratique du droit social négocié.
L’autre difficulté nait du fait que certains pays protestent contre le caractère
trop occidental des normes adoptées. Il est vrai que la plupart des normes ont pour
référence les modèles sociaux occidentaux ; ce sont il est vrai les pays où le droit
social est né. C’est là un débat récurrent. La professeur pense que les objectifs de
l’OIT n’ont rien d’occidental, ce sont des principes généraux nécessaires à
l’amélioration de la condition humaine.
Quels remèdes ? Certains ont été mis en place. Le premier type envisageable
est d’intégrer dans les conventions des périodes de transition au profit de certains
pays. Le problème ici est de citer les pays, qui peuvent estimer que c’est infamant à
leur égard. En pratique on stigmatiserait. Un deuxième type serait de permettre des
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ratifications partielles des conventions. On est là proche d’une norme régionale. Là la
difficulté c’est que cela ne correspond pas au caractère universel de l’OIT. On serait
dans un droit de l’OIT à plusieurs vitesses. Une autre possibilité : adopter des
dispositions vagues, générales, et de renvoyer à l’action nationale de chaque Etat-
membre les mesures d’application. Une autre possibilité serait la technique dite du jeu
d’option ; lors de la ratification le pays précise quels sont les articles de la convention
qu’il ratifie. Cela veut dire qu’il y aurait autant de versions de conventions qu’il y a de
pays… Dernière solution possible : construire des conventions à plusieurs niveaux de
protection.
Aucune de ces solutions n’est satisfaisante. Aucune n’a donc pour l’instant été
adoptée parce qu’elles risquent de créer plus de problèmes qu’elles n’en puissent
résoudre…
4. Le système de contrôle
-1.La procédure de contrôle régulier : ce contrôle porte sur les rapports dus par les
gouvernements concernant les mesures qu’ils prennent pour assurer l’exécution des
conventions ratifiées, les rapports dus pour les conventions non ratifiées, et ceux sur
le suivi des recommandations. Deux organes ont été créés : la commission d’experts
pour l’application des conventions et des recommandations, composée de juristes
nommés à titre personnel + la commission tripartite instituée par la conférence
générale à chaque session pour superviser l’application des normes. La 1 ère commission
procède à un examen juridique fondé sur toutes les informations disponibles et
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formule des observations sur les manquements relevés. La seconde commission va
demander des explications aux Etats sur les mesures qu’ils comptent adopter pour
remédier aux carences constatées. Elle en débat publiquement. Toutes les discussions
sont consignées dans un rapport transmis à la conférence. Que vaut ce système ?
Efficace ? Assez efficace, car il repose sur la combinaison d’un travail juridique solide
réalisé par la commission des experts puis sur la pression médiatique exercée lors de
la conférence annuelle, dans le cadre de la seconde commission. Souvent les Etats
vont agir pour remédier aux difficultés avant d’être mis en cause de façon publique. Il
y a donc un fort pouvoir incitatif.
-La procédure de plainte proprement dite ; cette procédure est à la disposition des
gouvernements et des délégués à la conférence. Elles conduisent à instituer une
commission d’enquête qui va entendre des témoins, se rendre sur place… Le but étant
l’établissement d’un rapport d’enquête avec les constations de la Commission mais
aussi des propositions. Ce rapport est transmis au conseil d’administration qui décide
des suites à donner. Art. 26 constitution de l’OIT.
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spécial peut décider de mettre en place une commission d’investigation et de
conciliation pour poursuivre l’examen de la plainte. Là une difficulté : l’accord du pays
concerné est supposé pour créer ce type de comité.
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Toutes ces actions ont vocation unificatrice ; elles ont pour objectif de donner
un contenu identique aux normes applicables aux relations de travail et ce quel que
soit le lieu d’exécution de la relation de travail, les parties à la relation et même si
cette relation ne connaît aucun élément d’extranéité. Comprenons bien que l’OIT ne
s’intéresse pas au contrat de travail international. Les règles de l’OIT tendent à ce
que les règles soient unifiées dans tous les droits nationaux.
L’OIT conçoit la relation de travail comme une relation qui doit être libre. Ceci
signifie qu’il faut lutter contre le travail forcé, forme dégradée d’esclavage. Le
Pakistan a aboli l’esclavage dans le début des 90 par exemple.
Dès 1930 une convention est adoptée pour interdire le travail forcé. Elle
connaît un succès formidable, plus de 130 Etats l’ont ratifiée. Le travail forcé est
tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine. Ne relèveraient
pas d’un travail forcé la participation à un jury d’assises par exemple. Cette
convention est modifiée car suite à WWII on se rend compte de la portée coercitive
sur le plan politique du travail forcé. En 1957 une nouvelle convention réitère
l’interdiction mais connaît moins de succès. Ceci parce qu’elle est plus précise. Ainsi du
travail forcé infligé à titre de punition pour avoir participé à une grève. De même, le
travail conçu comme mesure de discrimination. De même, le travail est considéré
comme travail forcé lorsqu’utilisé à des fins de redressement économique.
Un problème se pose sur la notion de travail forcé dans certains cas. Exemple =
Les programmes de mobilisation de la jeunesse. Certains pays font travailleur les
jeunes pour le pays. Travail forcé ? Une recommandation de l’OIT a répondu à cela ;
elle dit clairement que dès lors que les programmes sont volontaires ils ne relèvent
pas du travail forcé. Le travail pénitentiaire demeure licite avec la convention de
1957.
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Plus récemment, l’OIT a décidé que si le travail est libre il doit aussi être
décent. C'est-à-dire qu’il doit se dérouler dans des conditions respectueuses de la
dignité humaine, tant sur le plan physique –conditions de sécurité et de santé
correctes requises donc- que sur le plan de la rémunération –le travail permet de
subvenir aux besoins essentiels du travailleur et de sa famille-.
I. La préparation au travail
Notons que le droit français est ici en avance essentiellement du fait du droit
européen ; la Commission européenne a en effet fixé comme objectif primordial
l’enjeu de la formation. Ceci car il a été compris que le maintien du modèle social
européen dépendra de la capacité européenne à développer ses compétences, toujours
avoir un temps d’avance technologique sur les autres pays, car sur les tâches non
technologiques nous ne sommes pas compétitifs. Cf. rapport récent de la Cour des
comptes sur la formation professionnelle par parenthèse.
1. La politique de l’emploi
2. Le service de l’emploi
Deux points vont nous intéresser ; l’OIT est extrêmement attachée à ce que
cette conclusion soit détachée de toute discrimination et de plus qu’il y ait protection
pour certains travailleurs.
L’idée = assurer l’égalité des chances dans l’accès à travail, visé dans la
déclaration de Philadelphie, l’acte constitutionnel de l’OIT. Qui est aussi visé au point
2.D de la déclaration de 1998 ; et qui avait donné lieu dès 1958 à une convention sur
les discriminations. Cette convention est intéressante car elle définit la
discrimination ; elle consiste en toute distinction, exclusion ou préférence fondée sur
la race, la couleur, le sexe, la religion, l’opinion politique, l’ascendance nationale ou
l’origine sociale qui a pour effet de détruire ou d’altérer l’égalité de chance en
matière d’emploi. Notons qu’outre cette définition générale on a des définitions plus
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précises dans la convention. Par exception, la convention admet les discriminations
fondées sur la nationalité pour des motifs d’ordre public et de sécurité publique. Par
exemple un préfet doit être de nationalité française. Cette convention a été ratifiée
par la France. Une grande loi a été celle de 1975, discrimination sexiste en
l’occurrence renforcée par une loi de 1983. Enfin une loi de juillet 1990 pour les
discriminations à raison de santé ou handicap. Il a fallu attendre la loi de novembre
1998 sur l’exclusion pour que la lutte contre les discriminations prenne de l’ampleur.
Loi du 27 mai 2008 enfin, elle ajoute à la liste des discriminations. Il faut aussi
ajouter les discriminations posées par le code pénal. Il faut relativiser l’influence de
l’OIT sur ce point donc ; l’influence du droit européen est forte. La loi de 1998 est
une transposition, trop rapide d’ailleurs –le texte-.
Une dizaine de conventions OIT sur ce thème donc, avec un relatif échec. Une
convention de 1999 a essayé de prendre le problème sous un autre angle, on vise à
prohiber les pires formes de travail pour les enfants. Il y a là l’aveu d’un échec, mais
une réponse transitoire aussi. Dans le cadre de cette convention les enfants sont les
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personnes de moins de 18 ans. La convention impose aux Etats de mettre en place des
mécanismes de lutte appropriés c'est-à-dire des programmes d’action pour les
enfants sous forme d’aide, de formules de réadaptation et surtout d’accès à
l’éducation.
-Le travail de nuit. Une convention de 1919 l’interdit pour les moins de 18 ans dans
l’industrie. Il existe d’autres conventions qui ont étendu l’interdiction dans d’autres
activités, mais elles prévoient des possibilités d’interdiction éventuellement pour
certains types de métiers. Par exemple en France le boulanger travaille de nuit.
-La surveillance médicale. Une convention de 1946 prévoit un examen médical avant
embauche et en cours de contrat pour les mineurs. Seulement 20 pays l’ont ratifiée.
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Au-delà du travail de nuit, les mesures de protection spécifique aux femmes
enceintes sont à citer. Une convention de 1952 impose l’octroi d’un congé maternité
caractérisé à la fois par l’octroi de prestations en nature et par des prestations en
espèces. Une convention plus récente a été adoptée en 2000 sur la maternité, pour en
renforcer la protection. Elle fixe un minimum de 6 semaines après la naissance. De
même cette convention de 2000 renforce la protection de l’emploi et la lutte contre la
non-discrimination. Droit à obtenir une mesure de mi-temps par exemple, ou encore
droit au congé parental.
C’est tout d’abord pour les conditions de vie à la périphérie de l’entreprise, par
exemple la question du logement des salariés. Ainsi dès 1921 on a une recommandation
relative au logement des travailleurs agricoles. En 1961 l’OIT a adopté une autre
recommandation sur le logement des salariés, qui fixe des objectifs dont doivent se
préoccuper toute politique nationale de l’emploi et du logement. Elle fixe également
des conditions lorsque le logement est fourni par l’employeur et s’intéresse aussi à
l’aménagement des modes de financement du logement notamment par des prêts
favorables.
C’est aussi le loisir des travailleurs. Dès 1924 une recommandation est édictée
quant au droit à congé. Elle fixe des objectifs larges, elle souhaite que les Etats
mettent en œuvre des mécanismes qui permettent aux salariés de prendre des congés
au cours desquels ils ne travaillent pas, autrement dit des mesures devraient assurer
la réalité du congé. De même cette recommandation prévoit que le salarié doit être
libre d’utiliser ses congés comme il l’entend. De même, la recommandation de 1956
tend à créer des crèches, cantines et restaurants dans l’entreprise, transports,
activités sportives…
A. Le cadre de travail
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L’action qui peut être conduite sur le lieu de travail est en jeu. L’idée = la
prévention intégrée. On pense que si l’on veut assurer la sécurité dans l’entreprise le
préalable consiste à améliorer les conditions de travail. Il ne suffit donc pas par
exemple de munir les machines de systèmes de sécurité mais il faut en plus de bonnes
conditions de travail pour éviter la fatigue, l’usure, le stress, qui vont provoquer
l’accident de travail. Cela passe aussi par une bonne formation.
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Certaines activités sont dangereuses, c’est le cas du bâtiment et travaux
publics notamment du fait des risques naturels et d’une certaine inconscience des
travailleurs. Une convention de 1988 pose certaines obligations de sécurité et de
santé. Tant de prévention qu’actives. Un aspect intéressant : le salarié doit avoir une
attitude positive à l’égard de la santé et de la sécurité. Autrement dit l’employeur
n’est pas le seul concerné. On trouve ainsi des conventions sur les mines de 1995, pour
le travail portuaire 1979, sur le secteur de la boulangerie 1925… L’OIT a toutefois
souhaité avoir une politique plus générale. Ainsi d’une convention de 1993 ? sur la
prévention des accidents industriels majeurs. Elle impose aux Etats une politique
générale de prévention de ces accidents industriels majeurs + responsabilité des
employeurs + obligation de mise en place d’un système d’identification et prévention
et protection des dits risques industriels majeurs.
B. Le rythme de travail
1. Le temps de travail
Pour ce qui est du temps partiel : une convention de 1994 reprend la définition
communautaire du temps partiel. Il s’agit de tout temps de travail inférieur à la durée
légale. Notons qu’auparavant une définition française différait, elle prévoyait au moins
un tiers de différentiel. L’apport de la convention, c’est de fixer un principe d’égalité
de traitement entre travailleurs à temps partiel et travailleurs à temps plein.
2. Le temps de repos
33
-Le repos hebdomadaire : Une convention de 1921 prévoit un jour de repos, 24
heures consécutives. Une convention de 1957 pose l’obligation dans le commerce et
les services. Il y a cependant des possibilités de dérogation. L’OIT n’a pas pris parti
sur la localisation de ce jour dans la semaine. Dérogations ponctuelles ou permanentes
sont possibles, selon le type d’activité (hôtellerie, hôpitaux…).
-Les jours fériés : Rien n’est prévu, dans la mesure où ils relèvent trop des coutumes
locales. La seule chose prévue c’est que dans le cadre des congés payés l’OIT prévoit
que les jours fériés ne doivent pas être déduits de la durée des congés payés.
-Les congés payés : Une convention de 1936 pose le principe du droit à congé payé,
d’une semaine. La convention prévoit que toute renonciation à ce droit est nulle. Une
convention de 1954 porte la durée à 2 semaines, une de 1970 à trois semaines.
II. La rémunération
Thème majeur de l’OIT, le principe est le suivant : tout salarié doit bénéficier
d’un salaire lui permettant d’avoir un mode de vie convenable -décent-. C'est-à-dire
pour l’essentiel subvenir à ses besoins essentiels et à ceux de sa famille. Dès lors il ne
peut y avoir réponse générale de l’OIT, le mode de vie décent sera différent selon le
pays. Le débat sous-jacent tient à la fixation d’un salaire minimal mondial. L’OIT a
développé certaines normes en matière de rémunération. Elle a fixé des minimas et
protégé les salaires.
34
B. La protection des salaires
I. La retraite
II. Le licenciement
Une convention 158 de 1982 est en outre à citer. Elle encadre davantage le
licenciement. Schématiquement, son article prévoit que le licenciement doit avoir un
motif valable. L’article 7 prévoit la possibilité pour le salarié de se défendre contre
les allégations de l’employeur. Enfin, article 8, doit être prévu un droit de recours
judiciaire contre une décision injustifiée de licenciement.
35
Cette convention a remis en cause le CNE, qui ne permettait pas au salarié de
connaître de motif, sans possibilité de se défendre. Notons que des employeurs ont eu
recours au CNE et se retrouvent condamnés, du fait du législateur en fin de compte…
36
C’est là la question des représentants salariés dans l’entreprise. Une convention
de 1971 prévoit l’élection de représentants du personnel choisis par les salariés et
prévoit certaines prérogatives pour eux. Liberté de déplacement dans l’entreprise,
droit de sortir de l’entreprise pour exécuter leur mandat, possibilité de rencontrer le
chef d’entreprise… En contrepartie les représentants doivent bénéficier d’une
protection contre la rupture de leurs contrats de travail.
Là aussi c’est la convention de 1949 qui trouve à jouer. Mais aussi les principes
généraux de 1998 mentionnent la reconnaissance effective du droit à la négociation
collective. La convention de 1949 prévoyait des obligations touchant aux conventions
collectives. Elle interdit les clauses réservant le travail à certains salariés membres
d’un certain syndicat. Ce sont les clauses dites d’entreprise fermée, closed shop. Les
employeurs ont l’obligation d’engager la négociation s’il y a une demande exprimée par
les syndicats. Une recommandation a été adoptée en 1951 sur les procédures
d’extension des conventions. L’ensemble du dispositif a été refondu dans une
convention de 1981.
Les conflits collectifs ont été une cause de critique à l’égard de l’OIT dont
l’action est quasi inexistante. En particulier sur la question du droit de grève. Pour
l’essentiel ce sont des recommandations qui ont été émises. Elles tendent à prévenir
les conflits collectifs.
Une idée présente dans la recommandation de 1952 : elle suggère une politique
de communication dans l’entreprise, il s’agit d’informer les salariés des grandes
décisions de l’employeur. De même la recommandation de 1967 proposait la mise en
37
place dans l’entreprise d’une procédure permettant de s’adresser directement à
l’employeur. Le droit d’expression du salarié dans l’entreprise en est la réponse en
France.
38
Titre II. Le droit du travail international
1
Ainsi, dans des multinationales, une filiale dédiée va gérer le personnel, sans autre activité. La
question qui se pose est de savoir qui est l’employeur, société mère ou filiale.
2
Certains territoires ne sont pas rattachés à des Etats ; ainsi de plateformes maritimes. Ou encore,
les objets mobiles tels que les trains et avions internationaux sont des cadres de travail
problématiques.
39
Section 1. La loi applicable au contrat de travail international
40
pas de changement fondamental entre ce règlement et la convention de Rome.
Distinguons donc entre convention et règlement.
L’article 3 paragraphe 1er de la convention prévoit que le choix des parties doit
être exprès, ou résulter du contrat ou des circonstances de la cause.
Une expression positive de volonté joue. Mais parfois on peut rejeter une loi
par la volonté.
3
« prétendument » : ceci veut dire qu’il faut vérifier la loi choisie pour déterminer la validité.
41
être valables soit au regard de la loi prétendument choisie par les parties soit à la loi
du lieu de conclusion. Ceci parce on considère les conditions de forme comme plus
accessoires que les conditions de fond, elles ont donc deux chances d’être validées.
Cet accord de volonté est relativement simple si on a une clause du contrat relatif à la
loi.
Que signifie le choix ? Qu’on ne renvoie pas qu’à une loi déterminée mais aussi à
son système juridique. Donc avec tous les actes, règlementaires, conventions… Notons
la liberté totale de choix des parties, aucun lien avec la relation le cas échéant. On
peut également procéder au dépeçage du contrat. Ceci veut dire qu’on va appliquer
une loi à certaines stipulations du contrat, une autre loi à d’autres stipulations.
Cependant ceci est sous la limite d’une fraude à la loi et le dépeçage doit être opéré
de façon cohérente. Enfin, le choix initial peut être modifié. A tout moment on peut
changer la loi. Ceci sous les mêmes réserves. Cela signifie que les conditions
d’existence et de validité ultérieurs doivent correspondre à celles du choix initial.
Ceci est difficile en matière de droit du travail, car on aura des doutes sur le
consentement du salarié.
-L’expression négative de volonté : Les parties au contrat, au lieu de choisir une loi,
peuvent l’exclure. Ceci se rencontre notamment quand 2 lois sont susceptibles de
s’appliquer au contrat. Il n’y a pas de réponse : les juges se prononceront au cas par
cas, en analysant la volonté des parties. Souvent les juges refusent que l’exclusion
exprime un choix. Ils estiment que l’exclusion équivaut à une absence de choix.
Le choix des parties s’impose au juge. Cependant, ce choix peut aussi s’imposer
du fait d’un choix tacite. Le juge va tirer du contrat des indices lui permettant de
détecter la volonté réelle des parties. Cependant le choix tacite doit être certain,
ceci est difficile à démontrer. Parmi les indices, l’adoption d’une forme écrite, la
référence à une loi spéciale par exemple si on se réfère au code du travail français, si
les éléments du contrat ne sont compatibles qu’avec une loi spécifique. Ou encore s’il y
a une clause attributive de juridiction. Ce type de clause est délicat, car la
compétence du juge n’a pas d’impact immanquable sur la désignation de la loi
42
applicable. L’identité des parties également. Enfin, le comportement des parties
postérieurement à la conclusion du contrat. Par exemple si une partie introduit une
action en se fondant sur une loi, on peut alors en tirer un indice, surtout si l’autre
partie ne s’y propose. De la même façon s’il y a licenciement et que les règles de telle
loi sont appliquées.
Ici on trouve ce que l’on nomme les rattachements subsidiaires. En clair, si les
parties n’ont rien déterminé on va user de critères subsidiaires.
Ainsi sera désignée comme loi applicable la loi du pays où le salarié exerce
habituellement son travail. C'est-à-dire le lieu où est exercé le travail de façon stable
et durable. Ceci suppose de définir la portion de terre sur laquelle s’exerce le travail
puis de la rattacher à un territoire national. Cette norme est applicable même en cas
de détachement temporaire.
B. Les limites du principe de libre choix de la loi applicable par les parties
a. Le contenu de la limite
L’article 6 paragraphe 1er de la convention prévoit que le choix par les parties
de la loi applicable ne peut avoir pour résultat de priver le travailleur de la protection
que lui assure les dispositions de la loi impérative qui lui serait applicable à défaut de
44
choix en vertu du paragraphe 2 du présent article c'est-à-dire en vertu des principes
subsidiaires de rattachement.
45
La norme impérative n’évince la norme choisie par les parties que si elle est
plus favorable. On doit déterminer par conséquent quelle est la norme la plus
protectrice, donc comparer la disposition issue de la loi choisie par les parties et la
disposition résultant de la loi du lieu d’exécution. C’est là toute la difficulté.
Deux méthodes sont envisageables. Soit on compare globalement les deux lois
en présence. La seconde repose sur une confrontation analytique des deux systèmes.
On compare donc point par point. Tout dépend ici de la technique soulevée par le juge,
aucune méthode n’est prévue par la convention de Rome. Selon le juge choisi la
méthode sera différente. Ainsi Finlande conception globale, Autriche analytique,
France semi-globale… C’est là un des reproches faits à la convention de Rome. Ainsi
sur ce plan l’application de la convention sera différente selon les juges. C’est une des
raisons pour laquelle on a adopté le règlement communautaire, Rome I, pour disposer
d’un outil européen qui permette à la CJCE d’uniformiser la jurisprudence.
Le juge compétent sera souvent celui du lieu d’exécution, là où les lois de police
s’appliquent. Même si cette coïncidence n’est pas immanquable.
46
A. Le domaine de la loi du contrat
1. La conclusion du contrat
47
b. Les conditions de forme
2. L’exécution du contrat
Autre principe : les pouvoirs du juge du compétent sont là comme limite. Par
exemple exécution en nature requise selon droit allemande et le juge compétent
français n’a pas le droit de le faire. Une limite assez importante donc.
3. L’extinction du contrat
a. La nullité du contrat
48
C’est la sanction du non respect des conditions de formation du contrat.
Conséquemment ce sont les lois régissant les conditions de formation qui doivent être
appliquées en ce qui concerne la sanction. Par exemple, en matière de nullité pour vice,
c’est la loi du contrat qui s’appliquera sauf incapacité. En matière de nullité pour vice
de forme –très rare d’ailleurs- soit la loi du contrat soit la loi du lieu de conclusion.
b. La rupture du contrat
Leur rôle n’est pas à négliger car d’abord elles ont la faculté d’invoquer pour la
ère
1 fois d’invoquer une législation étrangère. On peut le faire en appel. Outil
important pour les parties. En revanche c’est un moyen qu’on ne peut invoquer devant
la Cour de cassation, car mixte en droit et fait selon elle.
Autre rôle des parties : si elles invoquent une loi étrangère elles devront en
apporter la preuve de la teneur.
2. Le pouvoir du juge
La question qui s’est posée ici est de DIP. Elle consiste à savoir si le juge a
l’obligation ou seulement le pouvoir d’invoquer la règle de conflit alors que les parties
gardent le silence. La question de la force obligatoire de la règle de conflit est de
mise. L’article 12 du code de procédure civile définit l’office du juge au procès et lui
impose de trancher le litige conformément aux règles de droit qui lui sont applicables.
Or la règle de conflit, celle permettant de désigner une loi applicable autrement dit,
la loi du fors est en jeu donc elle est soumise en principe –en droit français- au
principe de l’article 12. Donc on pourrait imaginer que le juge ait obligation d’appliquer
d’office la règle de conflit. On pourrait aussi imaginer que les parties ayant gardé le
silence lors de l’instance revient au choix d’une loi, la loi du fors.
51
C’est le juge qui viendra trancher. Les règles vont souvent aboutir à désigner un
juge qui a la même nationalité que la loi applicable. En ce qui concerne la désignation du
juge compétent on a un dispositif légal et un dispositif conventionnel.
Le dispositif prévu par le droit français contient tant des règles relatives au
contenu que des règles relatives à la compétence.
Il existe en droit interne tant des règles ordinaires que des règles subsidiaires
de compétence ; articles 14 et 15.
Un arrêt de 1959 rendu par la Cour de cassation, Pelassa, arrêt par lequel la
Cour de cassation énonce un principe général selon lequel doivent être étendus à
l’ordre international les règles de compétence interne, sous réserve des adaptations
éventuellement rendues nécessaires par le contexte international de la situation en
cause.
-S’il ne l’exerce pas, alors dans cette hypothèse on est en présence d’une compétence
alternative reposant sur le fait que le travail est exercé en établissement ou pas. Si le
travail est exercé en établissement le conseil compétent est celui du lieu où est situé
l’établissement. S’il n’est pas exécuté en établissement c’est celui du domicile du
salarié. Exemple : un salarié expatrié conserve son domicile en France mais travaille
dans un établissement à l’étranger. Quel juge compétent ? Celui de l’établissement. Ce
n’est que si le travail n’est pas en établissement que l’on reviendrait au juge français.
Difficulté de la règle : elle tient au travail dans l’établissement, le salarié y travaille t
il ou non ? Donc quelle définition retenir de l’établissement ? Pas de définition légale,
il faudra recourir aux critères jurisprudentiels.
-Si le salarié exerce l’option : on ne peut obliger le salarié à exercer l’option, même si
les critères sont impropres pour désigner un juge compétent. Pourquoi ? Parce qu’on
en reviendra à défaut de règles spéciales on aura toujours la faculté de s’en remettre
au droit commun, 42 du code de procédure civile, donc le domicile du demandeur.
Cette option est intéressante car elle offre au salarié des possibilités
supplémentaires pour saisir son juge national français. Deux difficultés dans cette
règle : la définition du lieu de conclusion du contrat –exemple du contrat établi par
correspondance- et la question de savoir où est établi l’employeur.
53
B. Les règles subsidiaires de compétence du code civil
14 et 15 du code civil sont de mise : ces articles ont été très critiqués par les
auteurs du DIP, parce que de façon classique que l’on soit défendeur ou demandeur
ces articles permettent en définitive à un national français de saisir le juge français
au regard du seul critère de la nationalité. On nomme cela des privilèges de
juridiction, c'est-à-dire qu’on estime qu’un français doit toujours pouvoir demander à
être jugé par un juge français.
54
que l’article 15 ne prévoit qu’une compétence facultative de la juridiction française,
impropre à exclure la compétence d’un tribunal étranger dès lors que le litige se
rattache de façon caractérisée à l’Etat dont la juridiction est saisie, et que le choix
de la juridiction n’est pas frauduleux.
55
chambre mixte, car ces arrêts admettent la validité des clauses d’attribution dès lors
que le travail est exécuté à l’étranger. Pourquoi cette position ? La chambre sociale a
fini par admettre qu’il est plus opportun que le juge du lieu d’exécution soit
compétent.
-2761 du code civil- En droit interne tant les dispositions du code civil que
celles du code du travail prohibent. Cette prohibition de droit interne, peut on la
projeter dans l’ordre international ? La réponse de principe de la chambre sociale de
la Cour de cassation est positive : il y a prohibition dans l’ordre international. Un arrêt
de février 1985 a retenu que, dès lors que conclu entre une société italienne et un
français résidant en France le contrat est soumis aux dispositions des lois françaises,
les clauses compromissoires sont nulles et que par conséquent la compétence des
juridictions prud’homales doit être retenue.
Cet arrêt a été très critiqué sur le raisonnement : pour apporter une solution à
un problème de conflit de juridiction, le juge français fait référence à la loi applicable
56
au contrat, il y a mélange des genres. Autrement dit si la loi applicable au contrat
permet l’arbitrage en droit du travail on devra admettre la clause compromissoire ;
donc il y a caractère arbitraire au fond, les parties peuvent simplement le décider
pour qu’il y ait des clauses valables. La position de la chambre sociale a évolué. 16
février et 4 mai 1999, deux arrêts sont rendus et décident que la clause
compromissoire insérée dans un contrat de travail international n’est pas opposable au
salarié ayant saisi régulièrement la juridiction française compétente en vertu des
règles applicables, peu important la loi régissant le contrat de travail. Ceci signifie que
la Cour n’est pas systématiquement opposée aux clauses compromissoires mais en
proclame l’inopposabilité au salarié dès lors que celui-ci a valablement saisi les
juridictions françaises. La seule difficulté ici, c’est que dans la mesure où on ne
déclare que l’inopposabilité des dites clauses il y a un caractère assez potestatif –
contraire au principe général de notre droit-, c’est le salarié qui peut choisir en
somme entre la clause compromissoire ou non.
2. Le compromis
57
Deux conventions multilatérales importantes : la convention de Bruxelles du
27 septembre 1968 et de la convention de Lugano du 16 septembre 1988. Ces
deux conventions intéressent la compétence judiciaire et l’exécution des décisions en
matière civile et commerciale. Elles ont des champs distincts, celle de Bruxelles
concernant les pays de l’UE et celle de Lugano étendant les principes de la convention
bruxelloise dans le cadre de l’AELE -accord de libre échange européen-. Présentons
chacune de ces conventions.
1. La convention de Bruxelles
58
2. La réforme par la convention de San Sebastien
L’article 5 paragraphe 1 n’est pas modifié mais on introduit, en 1989, des règles
propres au contrat du travail. Autrement dit on prévoit qu’en matière de contrat de
travail le lieu d’exécution de l’obligation servant de base à la demande est celui où le
travailleur accomplit habituellement son travail. Lorsque le travailleur n’accomplit pas
habituellement son travail dans un même pays, l’employeur peut également être attrait
devant le tribunal du lieu où se trouve -ou se trouvait- l’établissement ayant embauché
le travailleur. Donc principe = lieu d’exécution habituel ; mais si pas possible de le
déterminer il y a une option offerte au salarié demandeur qui pourra saisir le tribunal
du lieu d’embauche.
Son article 19 est à évoquer. Les solutions précitées ne sont pas remises en
cause. En revanche, lorsque c’est le travailleur qui est défendeur, l’article 20 du
règlement ne permet à l’employeur demandeur de ne saisir que les tribunaux de l’Etat
sur le territoire duquel le travailleur a son domicile. Donc on revient au principe
général, cf. 42 du code de procédure civile.
Les solutions ont évolué en faveur du salarié. Distinguons que l’on est dans le
cadre de la convention de Bruxelles ou non.
1. La convention de Bruxelles
59
2. La convention de San Sébastien
3. Le règlement
Cette convention est entrée en vigueur au 1er janvier 1992. Elle concerne les
membres de l’accord de libre échange européen, donc va au-delà de l’UE. D’autres
Etats pourraient ratifier cet accord encore.
60
En revanche il y a une différence par rapport au rattachement subsidiaire.
L’article 5 paragraphe 1 prévoit que si le travail n’est pas accompli habituellement
dans un même pays, ce lieu est celui où se trouve l’établissement qui a embauché le
travailleur.
-Le critère subsidiaire n’est pas offert qu’au salarié, l’employeur pouvant se prévaloir
également du critère de rattachement.
61
Certains groupes ont mis en place de tels comités. Ceci se faisant en dehors de toute
obligation légale. Cette prise en compte est donc récente.
Pour ce qui est de la négociation collective : longtemps elles ont été conduites
pays par pays. La question de l’image s’est développée, donner de la visibilité à une
entreprise peu encourager la création d’accords de négociation collective. On peut
renforcer l’idée d’appartenance au groupe pour les salariés en outre. Enfin cela peut
souvent permettre de faciliter la mobilité des salariés. Et cela permet de créer un
socle minimal de règles applicable partout. On nomme cela les accords cadres
mondiaux. Danone commence en 1988 par exemple, 1ère entreprise française à avoir
commencé. Environ 80 entreprises ont adopté cette technique. Une réserve
toutefois : les groupes d’origine européenne sont plus touchés.
-Les entreprises à siège social français avec des filiales à l’étranger. La question est
de savoir si l’on va mettre en place dans la société mère française des institutions
représentatives du personnel qui prendront en compte les filiales étrangères.
-Les entreprises à siège social à l’étranger avec des filiales en France. La question
étant de savoir si l’on va mettre en place des institutions représentatives du
personnel dans les filiales installées en France.
L’arrêt du 29 juin 1973 : le CE décide que le fait que l’entreprise ait son
siège à l’étranger n’a pas pour effet de la faire échapper à la législation relative au
comité central d’entreprise.
Ce comité central doit donc être élu et exerce ses fonctions dans les limites
inhérentes à la présence du siège social à l’étranger. Aussi s’agit-il d’une gestion
63
commune, mais les prérogatives du comité général sont limitées en particulier par
rapport à la transmission d’informations.
Pour conclure sur ces deux hypothèses : ce sont presque des solutions de principe, en
pratique force difficultés se posent. Rien n’empêche les entreprises d’organiser de
façon conventionnelle une représentation interne spécifique.
Si l’on distingue les établissements des filiales, c’est que ces dernières ont la
personnalité juridique. Dès lors la problématique est différente. On peut être présent
en France dans différentes filiales détenues par une société mère au siège étranger.
Deux questions se posent, celle de l’unité économique et sociale, et celle du comité de
groupe.
64
La jurisprudence, pour contrer la fraude, a créé le concept d’unité, pour pouvoir
additionner les personnes en clair.
Soit la société belge détient 3 filiales ; soit elle détient une participation dans
une sous-holding qui détiendra les salariés en France. Si on est dans l’hypothèse de
sous-holding ayant des filiales françaises dans le cadre français. Dans le sous-groupe
français, les institutions représentatives vont jouer à plein. Une limite : le vrai pouvoir
s’exerce dans la holding.
II. Dans l’entreprise française ayant des filiales avec des salariés à l’étranger
La société mère française va être confrontée au même problème dans tous les
pays où elle s’implantera elle devra respecter les dispositifs impératifs. En revanche,
65
il peut y avoir un impact pour elle c'est-à-dire qu’elle aura à mettre en place en France
l’ensemble des dispositions impératives françaises –comité central d’entreprise-.
Que l’on soit dans l’hypothèse de l’entreprise étrangère ayant des salariés en
France, quelle que soit son implantation, ou dans l’hypothèse d’une entreprise
française ayant des établissements à l’étranger, les institutions représentatives
mises en place ont par principe les mêmes prérogatives que celles mises en place dans
le cadre franco-français, sous réserve -importante- de règles incompatibles avec la
présence du siège social étranger.
L’accord collectif est un contrat conclu entre partenaires sociaux, aussi a priori
peut-il être l’objet de conflits de lois. De plus, si des droits sont créés, la question de
leur territorialité se pose.
Pour qu’il y ait un véritable accord collectif il faut qu’il remplisse les conditions
de validité prévues par les droits nationaux. Cependant, en soi, la convention collective
demeure un contrat donc soumis à l’article 3 de la convention de Rome. Donc les
parties peuvent choisir la loi applicable à leur contrat. Aussi, si l’on choisit par
exemple la loi française le contrat sera apprécié au regard du droit français. Pour
autant, si l’accord concerne aussi l’Angleterre ou l’Allemagne par exemple, il faudra
voir si les conditions sont aussi respectées ; on est là dans les lois de police.
67
II. La territorialité des normes
Si elle découle de ce que l’on vient d’exposer, souvent l’application des règles
d’origine professionnelle obéit à un principe de condition géographique. Chaque
convention ou accord collectif détermine son champ d’application, qu’il s’agisse du plan
d’application professionnel ou territorial.
D’abord remarquons qu’il n’y a pas de règles légales, le choix individuel prévaut.
Ces accords cadres internationaux sont utilisés pour développer la politique de
responsabilité sociale de l’entreprise. Ce sont un des supports possibles. Ainsi un code
de bonne conduite, une charte d’éthique… peuvent être utilisés. Mais on peut donc
privilégier l’accord cadre international. La difficulté tient à la démarche volontaire, de
négociation et de conclusion. Schématiquement, les accords cadres sont conclus entre
une entreprise multinationale et une fédération internationale représentant les
salariés provenant d’une même industrie ou exerçant un métier identique. Ces accords
68
ont pour objet de définir les droits sociaux des salariés des filiales du groupe
implantées dans différents pays. Voire ces accords iront même à définir pour les
sous-traitants et leurs salariés avec lesquels le groupe mondial travaille, et également
à côté des enjeux sociaux l’entreprise peut prendre des engagements en matière
sociétale et environnementale. –Parenthèse sur le développement durable : outre
l’environnemental et le social l’économique est le troisième pilier-.
Quel contenu dans ces accords ? En ce qui concerne l’aspect social, qui n’est
qu’un des aspects mais qui retiendra exclusivement notre attention. Trouver un socle
commun de droits sociaux à respecter dans tous les pays où on est implanté demeure
l’exigence. Il ne peut s’agir que d’un socle minimal. Mais cela peut avoir un effet
conséquent. Certaines conventions OIT vont jouer. Ainsi des conventions vont faire
respecter la prohibition du travail des enfants, respecter des engagements en
matière d’hygiène et de santé des travailleurs, mettre en place des mécanismes de
formation pour les salariés… Souvent les entreprises s’engagent à mettre en place un
69
mécanisme de protection sociale. Les questions de la mobilité internationale sont en
outre évoquées. Souvent aussi les négociations des restructurations sont prévues.
Souvent global compact programme de l’ONU -10 engagements- est retenu par les
sociétés au titre de leurs engagements. Souvent les entreprises s’engagent à
respecter des conventions de l’OIT, la DUDH, les principes directeurs de l’OCDE…
Ainsi le 1er effet, non juridique, reflète une volonté politique de l’entreprise.
Plus cette politique évolue haut plus cela reflète un intérêt certain pour la démarche.
La 2ème question est de savoir qui pourra se prévaloir de l’accord ? Les salariés
français dans notre exemple. Mais quid des salariés des autres filiales ? On pourrait
penser que non, au vu du champ territorial d’application.
70
surcroit il faudra déterminer quel employeur s’est engagé, une filiale ou non en
particulier.
La question du suivi des accords est aussi à évoquer. Souvent des comités de
suivi sont mis en place, l’idée étant de pouvoir savoir comment est appliqué l’accord
dans chacun des pays. Ainsi un problème de suivi courant : on cherche à faire
appliquer l’accord international en Chine par exemple, le représentant syndical n’est
pas choisi, pas de garantie d’indépendance. Paradoxalement le suivi est souvent assuré
par les ONG, mieux implantées que les syndicats dans certains pays.
71
Dans notre vision française, le droit de grève n’est pas un droit fondamental
devant bénéficier à tout français, où qu’il exerce son activité.
Une autre partie de la doctrine estime qu’on ne peut alors appliquer la loi du
contrat ; il faut soumettre les conséquences au juge territorial ; en effet on ne peut
dissocier les effets de la grève de ses conditions d’appréhension. La loi devrait donc
déterminer la licéité.
73
Partie 2. Le droit social européen
Le droit social européen est bien plus développé que le droit social
international, même si par manque de temps nous allons survoler. Feu L122-12 est une
marque du droit social européen par exemple. Les questions de sécurité et de santé
dans l’entreprise relèvent aussi du droit européen, des directives sont applicables.
-Elever le niveau d’emploi dans l’UE, ce qui dans un premier temps a supposé
d’imposer la libre circulation des travailleurs, pour ajuster l’offre et la demande sur
tout le territoire de l’Union.
-Egaliser les conditions de vie et de travail des salariés tout en les faisant
progresser. Aussi faut-il harmoniser par le haut les législations nationales.
74
-Affirmer l’identité de l’union sur la scène internationale
De façon générale, ces traités dénotent une prise en compte accrue des
exigences sociales et de leur nécessaire appréhension au niveau européen. Ceci veut
dire que les questions sociales relèvent de la compétence de l’Union et que l’essentiel
de ces dispositions sont aujourd’hui adoptées à la majorité et non à l’unanimité.
75
Initialement, la communauté était animée d’un objectif économique. Aussi les
premières dispositions sociales ont été prévues pour favoriser le développement
économique. Mais à rebours il y avait l’idée d’améliorer les conditions de travail.
C’est l’AUE qui introduit la possibilité pour les institutions que la majorité
qualifiée est introduite dans certains domaines du droit social et non plus l’unanimité.
76
En lui-même, il contient peu de dispositions sociales nouvelles. Mais est annexé
au traité un protocole relatif à la politique sociale qui développe la procédure
d’adoption de mesures à la majorité qualifiée et surtout renforce l’importance
accordée aux partenaires sociaux. Pourquoi un protocole ? Au départ ces questions
devaient faire partie du traité ; mais les Anglais ne l’ont pas voulu.
-L’introduction du titre VIII dans le Traité, titre consacré à l’emploi. Il vise à une
meilleure coordination des politiques de lutte contre le chômage. Schématiquement le
Conseil européen donne chaque année des lignes directrices en matière d’emploi, à
chaque Etat-membre, et chaque année les Etats transmettent un rapport annuel à la
Commission retraçant les mesures mises en œuvre. Le Conseil peut transmettre au vu
de ce rapport des recommandations. L’idée est ici de maximiser les échanges,
développer les pratiques.
-Le protocole sur la politique sociale est intégré dans le Traité, alors que jusqu’ici il
était annexé. Quel impact ? D’abord le Conseil peut adopter des directives à la
majorité qualifiée dans force domaines en matière sociale. Exemple : protection de la
santé et de la sécurité des travailleurs, conditions de travail, information et
consultation des travailleurs, intégration des exclus du marché du travail, égalité
entre femmes et hommes. De plus, un plus grand nombre de thèmes peuvent être
abordés, la compétence sociale de l’Union est élargie. En matière de représentation
et de défense collective des travailleurs, de la protection des travailleurs en cas de la
résiliation du contrat de travail, en matière de conditions financières pour la création
d’emploi. En revanche demeure en dehors du champ de l’Union les rémunérations, le
droit d’association, la grève et le lock out. Enfin les partenaires sociaux voient
renforcés leurs rôles dans l’élaboration et la mise en œuvre du droit communautaire.
77
-L’intégration des chartes sur les droits sociaux dans le préambule du traité. C’est la
charte sociale européenne de 1961 et la charte communautaire des droits sociaux
fondamentaux de 1989.
A. La directive
La directive n’a pas de portée générale, elle s’adresse aux Etats-membres, est
obligatoire à leur égard dans le résultat à atteindre, laissant le choix quant aux
moyens à mettre en œuvre. Les directives en matière sociale était adoptées à
l’unanimité, dorénavant souvent elles sont adoptées à majorité ou à majorité qualifiée.
Les directives sont l’outil privilégié en matière social, du fait sa souplesse. Une
78
particularité pour la transposition : les Etats-membres peuvent choisir de transposer
par accords collectifs. C’est un choix qui va être fait par l’Etat-membre. Souvent un
délai de transposition est fixé. Les directives peuvent avoir un effet direct vertical
dès lors qu’elles n’ont pas été transposées dans le délai. Une particularité pour les
directives sociales : leur confection est originale, institutionnelle classiquement, en
matière sociale la directive peut revenir aux partenaires sociaux européens. Ils
peuvent conclure des accords collectifs sur un thème.
B. Le règlement
C. La décision
La décision est obligatoire dans tous ses éléments, mais pour ses seuls
destinataires, qu’elle désigne. Elle est individuelle donc. En général les décisions sont
presque pas utilisées en droit social, elles le sont bien plus en droit de la concurrence
notamment.
Aucun caractère obligatoire dans ces actes. Ce sont des invitations à adopter
des comportements particuliers, revêtues d’un pouvoir incitatif donc. Cette technique
juridique est peu utilisée ; cela a pu être le cas en matière de maladie professionnelle
notamment ; une recommandation a dressé la liste des maladies professionnelles que
les Etats sont incités à introduire dans leurs législations nationales.
79
L’avis va en deçà de la recommandation, il n’exprime qu’une opinion, un conseil, le
pouvoir incitatif est moindre.
Elle fait partie du droit dérivé spécifiquement social. Elle a été intégrée dans le
préambule du Traité. Elle a vocation a créer un socle minimal de droits sociaux que les
Etats s’engagent à respecter. A ce titre on peut aussi évoquer la charte des droits
fondamentaux de Nice, adoptée en marge du Traité de Nice. Ces chartes de droits
fondamentaux n’ont pas forcément d’effet direct, mais il faut modérer ce constat du
fait d’un acteur particulier, la CJCE. Elle a de plus en plus tendance, en matière
sociale, à découvrir des principes généraux, souvent évoqués soit dans la charte des
droits sociaux fondamentaux voire dans celle des libertés fondamentales voire même
dans la CEDH. Rappelons bien que la CEDH n’est pas intégrée dans le droit
communautaire, c’est pour cela qu’il est intéressant de voir des principes
communautaires dégagés sur ce fondement.
I. Le principe de primauté
80
Plus généralement, toute norme interne qui serait contraire et qui serait
maintenue ne doit pas être appliquée. Pourquoi ? Parce que le juge interne est chargé
d’appliquer dans le cadre de sa compétence les dispositions du droit communautaire et
doit donner plein effet à ces normes. Simmenthal de 1978.
Ce principe est affirmé par la CJCE dans Costa de 1964 et Simmenthal de 1978.
En droit français, le Conseil constitutionnel et la Cour de cassation ont
immédiatement adopté et respecté les dispositions de la CJCE. Le CE a été plus
réticent à admettre la primauté du droit communautaire, mais à partir de 1989,
Nicolo, pour terminer par l’arrêt Têt de 1998, le CE a fini par admettre le principe de
primauté du droit communautaire, les juridictions administratives devant donc donner
plein effet au droit communautaire et écarter des dispositions éventuellement
contraires.
En ce qui concerne l’effet direct des règlements : il est prévu par le Traité lui-
même ; 249 alinéa 2 du TCE.
81
III. L’effet direct des directives
Cet effet direct n’est pas prévu par les traités ; la directive réclame
transposition pourtant. La question de l’effet direct n’existerait pas s’il n’y avait pas
de problèmes dans les délais de transposition… Les directives peuvent contenir
certaines dispositions particulièrement claires, précises, dont la mise en œuvre ne
suppose pas forcément le recours à un texte d’application et dont on pourrait donc
imaginer que chacun puisse s’en prévaloir directement.
-Le contenu de la directive en cause : il faut que la disposition soit claire, précise,
parfaite juridiquement et inconditionnelle. Ainsi en 1991 l’applicabilité directe de
l’article 4 paragraphe 1er d’une directive de 1978 sur l’égalité homme / femme en
matière de sécurité sociale est reconnue.
L’effet direct horizontal n’a pas été reconnu toutefois, c'est-à-dire l’effet
direct entre particuliers. Pourquoi ? Parce que les seuls destinataires des directives
sont les Etats-membres. En revanche on peut imaginer que les Etats soient
condamnées à réparer les dommages causés à des particuliers pour les violations du
82
droit communautaire qui leurs sont imputables. Ceci signifie qu’un particulier pourra
engager la responsabilité financière de l’Etat qui n’a pas transposé ou pas transposé
correctement une directive. Arrêt de la CJCE du 19 novembre 1991 a retenu
notamment la responsabilité de l’Etat italien, pour mauvaise transposition des
mécanismes de recouvrement salarié des créances, une directive sur la solvabilité des
salariés étant en cause.
Paragraphe 1. La Commission
Notons que la Commission collabore beaucoup avec les entreprises ; les grands
groupes européens notamment quand ils mettent en œuvre des restructurations
profondes, vont être aidés sur le plan technique.
Paragraphe 2. Le Conseil
Paragraphe 3. Le Parlement
84
Ce Parlement toutefois, au départ voyait ses attributions limitées. Il était
seulement consulté, formalité substantielle, ni la Commission ni le Conseil n’avaient à
en prendre en compte l’avis. Depuis les évolutions de Maastricht, Amsterdam et Nice,
il prend réellement part au processus législatif. La procédure de codécision en est la
pierre angulaire : elle est mise en œuvre dans tous les domaines où le Conseil statue à
majorité qualifiée. Cette procédure est fondée sur l’idée que le Parlement peut
rejeter un texte qui lui est proposé. On l’a vu particulièrement avec la directive
Bolkestein. Directive sur la libre prestation des services.
Paragraphe 4. La CJCE
85
La CJCE est compétente pour tout le reste, elle a compétence générale. Il y a 5
types de recours devant la CJCE, 1 étant moins intéressant pour nous :
-Le renvoi préjudiciel ; un juge national pose une question à la CJCE pour éclairer un
problème de droit, c’est une question d’interprétation de texte européen. Ou alors le
renvoi peut permettre d’apprécier la validité des textes adoptés.
Le rôle que l’on va évoquer pour les partenaires sociaux leur a été reconnu
récemment ; c’est le protocole annexé à Maastricht en 1997 qui leur a donné une
faculté, de conclure des accords collectifs de niveau européen. Double prérogative :
rôle primordial d’adoption des normes européennes, et faculté de transposer les
directives par voie d’accords collectifs nationaux.
86
Deux grandes confédérations existent. Intersectorielles donc à la différence
des fédérations, qui sont sectorielles. La Confédération européenne des syndicats
CES et confédération européenne des cadres sont à citer CEC.
Sur la CEC : syndicat catégoriel, il regroupe des syndicats eux aussi catégoriels.
Cette confédération regroupe l’ensemble des syndicats catégoriels de cadres
européens, et au-delà même de l’Union. La CGC française en fait partie. Son action
87
reprend les mêmes principes que pour les syndicats généralistes avec cependant une
question relative aux modes d’action : ce sont ceux du lobbying, de l’information et
consultation des syndicats adhérents et de personnes extérieures à la Commission.
Bien entendu il y a une représentation de la CEC auprès des institutions européennes.
88
A. La représentativité légale
Elle est proche de celle conçue en France. On a mis en place des critères de
représentativité.
Ces critères ont été mis en place par la Commission, qui les a identifiés. Elle les
a exposés dans une communication. Quels sont les critères retenus ?
-Le syndicat européen peut être intersectoriel voire sectoriel, voire catégoriel ; mais
il faut à tout le moins qu’il soit structuré au niveau européen.
-L’organisation doit avoir la capacité de négocier des accords, c'est-à-dire que les
syndicats européens doivent eux-mêmes avoir au niveau national cette capacité, et il
faut qu’ils aient donné mandat au syndicat européen auquel ils ont adhéré de les
représenter dans le cadre du dialogue social européen.
-Le syndicat européen doit être représentatif dans la mesure du possible dans tous
les Etats-membres de l’Union.
B. La représentativité conventionnelle
90
fait d’être consulté par la Commission au début de la procédure susceptible de
conduire à l’adoption d’un accord européen collectif n’entraine pas un droit à négocier
l’accord collectif, que les partenaires sociaux souhaitent conclure en lieu et place de
la directive initialement envisagée. Dès lors les partenaires sociaux concernés par la
négociation sont ceux qui se reconnaissent mutuellement et non ceux légalement
reconnus.
A. La formulation d’avis
91
Les partenaires sociaux peuvent informer la Commission de leur volonté
d’engager un processus de négociation susceptible d’aboutir à la conclusion d’un accord
collectif de niveau européen.
Le 1er moyen : les consulter sur l’orientation de son action. Elle consulte, à titre
consultatif donc (sic), elle n’est pas obligée de suivre les avis en somme. Ceux
légalement représentatifs sont concernés par la consultation.
Le 2ème moyen : la Commission peut décider que l’action qu’elle envisage est
souhaitable. Elle doit alors consulter les partenaires sociaux sur le contenu qu’elle
envisage. Il ne s’agit plus d’une consultation générale mais d’une consultation sur un
texte précis donc. A ce stade, les syndicats légalement représentatifs ont vocation à
émettre avis ou recommandations à la Commission. Ce qui distingue avis et
recommandation : l’avis juge favorable ou non, la recommandation va au-delà en
émettant des contre propositions. A priori, l’article 138 semble signifier qu’il doive y
avoir unicité, mais ce n’est pas ce qui se passe en pratique. En pratique on a des avis
distincts, pas d’avis unique rendu par les organisations. A ce stade, il peut y avoir une
métamorphose de la procédure, c'est-à-dire que soit la procédure suit son cours et la
Commission adapte son projet, et transmet ce projet de directive au Conseil, soit à
ce moment les partenaires sociaux, après la consultation, vont décider de mettre en
œuvre la procédure de 139 TCE, c'est-à-dire informer la Commission qu’ils veulent
engager entre eux des négociations susceptibles d’aboutir à un accord collectif
européen. Dans ce cas la Commission doit suspendre sa procédure, article 138. Cette
suspension est provisoire. Elle est normalement suspendue pour 9 mois. Elle peut être
prorogée par décision des partenaires sociaux et par décision de commun accord. Si
on n’aboutit pas à un accord, on peut avoir plusieurs prorogations, la procédure de 138
reprend son cours et on aboutira alors à un projet de directive de la Commission.
Sinon on peut aboutir à un accord collectif.
92
B. La conclusion d’accords
C’est l’article 139 TCE qui la pose. La question a pu se poser de savoir si 138
devait être appliqué ou si les partenaires sociaux pouvaient d’eux-mêmes mettre en
place une négociation visant à aboutir à la conclusion d’un accord collectif. Voyons la
procédure de 139 et le résultat.
Différentes étapes :
L’enjeu est de taille : si l’on retient la 1ère solution, l’autonomie, alors cela
signifie que les partenaires sociaux ont une capacité de négocier sur des thèmes qui
ne seraient pas de la compétence de la Commission. Ils ont donc un champ d’intérêt
plus vaste. En revanche, si l’on adopte la 2ème solution, alors les partenaires sociaux
sont subordonnés à l’action de la Commission.
2. Le résultat de la négociation
-soit on était dans l’article 138, les partenaires sociaux demandaient à basculer dans
l’article 139
-soit on est dans une hypothèse d’auto saisie des partenaires sur une question
Dans ces deux cas on peut aboutir à un accord, ou alors aboutir à rien.
-Mettre en œuvre grâce aux procédures et aux pratiques propres aux partenaires
sociaux et aux Etats-membres. Cette possibilité est ouverte quel que soit le thème
de l’accord. Aussi peut-il être mis en place que l’accord concerne une des questions
pour lesquelles la Commission est compétente ou qu’elle concerne une question
relevant de la compétence étatique. Cette procédure de renvoi signifie qu’on peut
mettre en œuvre l’accord par le biais d’une transposition par voie d’accords nationaux
interprofessionnels, accords de branches, voire d’accords d’entreprise par le biais de
la négociation collective nationale. La difficulté ici tient à ce que tout va dépendre du
degré d’influence du syndicat européen sur ses membres ; il n’a aucun pouvoir
d’imposer aux syndicats nationaux de reprendre et transposer l’accord cadre
européen. De plus, une autre difficulté existe, celle de l’articulation entre l’accord
conclu au niveau européen et les accords qui seraient conclus au niveau national, ceci
parce que les syndicats nationaux quand ils rédigent leurs propres accords ne vont pas
reprendre directement l’accord européen, ils bénéficient d’une certaine latitude. Par
ailleurs l’accord cadre, par nature, exige l’interprétation pour le développer au niveau
national. Des divergences peuvent par conséquent apparaître. La mise en place de
commissions d’interprétations et de traductions est souvent prévue pour se prémunir.
Ce sont là des prérogatives classiques ; ainsi les partenaires sociaux font partie
du comité économique et social européen, comité qui doit souvent être consulté par
le Conseil et la Commission. Ce comité comprend des représentants divers de la vie
sociale. Il produit des avis et des rapports. Les partenaires sociaux participent
également au centre européen pour le développement de la formation
professionnelle. Egalement au comité consultatif pour la sécurité sociale des
travailleurs migrants.
Quels sont les effets de ce texte ? Deux types d’obligations sont posés à la
charge de la société mère. Elle a obligation de procéder au rapatriement du salarié
tout d’abord. Elle doit donc assumer les frais de déplacement du salarié. Elle doit lui
payer son billet d’avion en gros… Les frais de déménagement étant exclus. Le salarié
devrait négocier avant le départ les modalités de départ.
97
En outre, rien n’empêche la société mère quant au licenciement du salarié, il n’y
a pas de licenciement. Et souvent pour le licenciement est économique. Le texte
prévoit une particularité : dans le calcul des indemnités il faut prendre en compte le
nombre d’années d’exercice auprès de la société étrangère.
Bref un texte d’une efficacité très limitée, obligeant en clair à négocier avant.
98
plus de concurrence loyale si une entreprise peut faire travailler dans un autre Etat
en restant soumises aux conditions du pays d’origine. Normalement les dispositions
impératives plus favorables du pays où s’exécute la prestation s’appliquent. Ceci est
vrai mais une difficulté surgit : le respect ne joue qu’a posteriori ; c'est-à-dire que ce
n’est qu’en cas de contentieux apparu que le salarié pourra éventuellement se prévaloir
des dispositions impératives plus favorables, ce qui ne favorise pas la politique sociale
de l’Etat, et notamment ne satisfait pas les exigences des entreprises nationales en
concurrence avec des entreprises étrangères.
Après cette directive de 1996 le législateur n’a pas modifié sa législation. L341-
5 correspondait en gros à ce que prévoyait la directive, on a eu des adaptations
mineures de la partie règlementaire du code. Cela signifie qu’une entreprise anglaise
détranchant des salariés en France, alors ces salariés sont soumis à la rémunération
française, … etc. Cependant, il y a eu le projet de directive Bolkestein et après
l’hystérie collective liée au débat et au refus du traité constitutionnel européen, le
gouvernement français s’est senti obligé de renforcer la législation. Réforme d’août
99
2005 : loi sur les PME pourtant (sic), on a étoffé le dispositif français en matière de
détachement transnational. Cette loi est entrée en vigueur.
Paragraphe 1. L’employeur
100
sera assujettie à toutes les dispositions du code du travail. Ici la solution est plus
restrictive que celle prévue avant 2005.
Paragraphe 2. Le salarié
101
Paragraphe 3. Le détachement
Les conditions tenant au détachement sont plus fournies. Tout d’abord une
condition touche à la source du détachement. En effet, le détachement doit être
effectué soit pour le compte de l’employeur et sous sa direction, dans le cadre d’un
contrat conclu entre celui-ci et un destinataire établi ou exerçant en France ; soit
entre établissements d’une même entreprise ou entre entreprises d’un même groupe.
Dans ces hypothèses le détachement trouve sa source dans une relation nouée entre
l’entreprise étrangère prestataire et l’entreprise destinataire de la prestation.
102
Pour l’essentiel la question tient à la détermination du droit applicable au salarié
détaché. Mais le salarié s’est aussi intéressé au contrôle.
Il faut bien comprendre qu’on est dans un socle minimal, donc on applique le
même raisonnement que pour la convention de Rome : on n’applique que s’il y a régime
plus favorable. La comparaison demeure par conséquent.
103
Paragraphe 3. Le contrôle
La difficulté, c’est de savoir s’il n’y a pas affiliation spontanée. La loi de 2005 a
voulu renforcer le contrôle, notamment en renforçant les possibilités d’information
entre les administrations. Elle a progressé considérablement en France, récemment,
par parenthèse. La coopération avec les pays étrangers est affirmée. La difficulté
c’est la confidentialité des informations échangées, et notamment, la question de
savoir ce qui est communicable, et comment assurer la protection des données à
caractère personnel pour les salariés.
Tous les pays européens ont transposé la directive de 1996, donc ont des
mécanismes similaires.
-L’arrêt Laval du 18 décembre 2007 : une société de droit letton, qui avait détaché
les salariés auprès d’une filiale suédoise pour exécuter des chantiers de construction.
Il faut savoir, un peu schématiquement, qu’en Suède les rémunérations sont fixées par
voie de convention collective. Donc des négociations avaient été engagées entre les
deux sociétés, de droit letton et de droit suédois pour déterminer les rémunérations,
et aussi pour envisager l’adhésion de l’entreprise Laval à la convention collective du
bâtiment. Aussi le but ici est de permettre, par cette négociation, l’application du
droit suédois aux salariés détachés par l’entreprise lettone. La négociation se déroule,
et finit par échouer. Réponse syndicale suédoise : action, blocus de tous les chantiers
de la société Laval en Suède. La difficulté ici touche une particularité du droit
suédois. La directive de 1996 prévoit que le salaire minimal garanti par la loi du pays
d’exécution s’applique au salarié détaché. Que ce salaire minimum soit prévu par la loi,
104
ou par les conventions collectives étendues. Problème : en Suède, il n’y pas de
mécanisme d’extension des conventions collectives. Dans la plupart des cas, le vrai
salaire minimum est celui de la convention d’entreprise. Les syndicats suédois
voulaient pousser la société de droit letton à adhérer à la convention collective pour la
soumettre au droit suédois en matière de rémunération minimale. Le problème posé ici
était de savoir si l’action syndicale était légale ou non. Ceci parce que la légalité
suédoise ne posait pas de difficulté, mais en revanche à l’égard de la société lettonne,
soumise au mécanisme de la directive de 1996, ne peut être contrainte à respecter le
droit suédois, elle est juste soumise à la réglementation relative au salarié détaché.
Or il y avait respect du dispositif national en l’occurrence. Donc la société lettone
n’avait pas à respecter le droit conventionnel suédois, le droit légal était simplement
de mise.
La question est donc posée à la CJCE. Notons la dimension politique, forte en Suède à
l’époque. Le contentieux est à l’origine diligenté par la société Laval, qui a voulu faire
déclarer illégal le blocus syndical suédois et faire réparer le préjudice subi. Les
juridictions suédoises ont posé une question préjudicielle à la CJCE: le fait, pour des
organisations syndicales, de tenter par une action collective de contraindre un
prestataire de services étranger à adhérer à une convention collective de l’Etat
d’accueil est-il compatible tout d’abord avec les règles des traités sur la libre
prestation de services et sur l’interdiction de toute discrimination en raison de la
nationalité. Est-il compatible avec la directive de 1996 si la situation de l’Etat
d’accueil est telle que la législation transposant la directive ne renferme aucune
disposition expresse sur l’application des conditions de travail et d’emploi dans les
conditions de travail dans les conventions collectives.
La 1ère question est relative à la directive de 1996 donc ; l’idée est que la CJCE décide
que le fait que le taux minimal de rémunération ne soit pas déterminé par l’une des
voies prévues par la directive de 1996 prive l’Etat membre de la faculté d’imposer en
vertu de cette directive aux entreprises établies dans d’autres Etats-membres une
négociation au cas par cas, c'est-à-dire une négociation d’entreprise qui permettrait
de déterminer le salaire minimal des salariés détachés. C'est-à-dire dans notre
exemple qu’on ne peut imposer à la société d’adhérer à des conventions d’entreprises,
…, donc on reste dans le droit applicable au pays d’origine.
105
Cette solution a été très critiquée. Elle correspond toutefois à une stricte application
de la directive de 1996. On peut reprocher à la CJCE, de deux façons, cette décision.
De façon téléologique, comme l’avocat général le prônait. Par rapport à la convention
de Rome d’autre part, sur le fondement des dispositions impératives plus favorables.
Mais ceci pose la question de conciliation. La Cour a donc conclu à la non-conformité
de l’action collective par rapport au droit communautaire, le mouvement n’est pas
justifié selon elle. On aurait pu imaginer une conception plus large de la conception
collective, qui est souvent de l’ordre de la revendication.
Le second apport de l’arrêt, décrié par une partie de la doctrine, tient à la question de
savoir que conclure de la confrontation entre deux libertés fondamentales, le droit de
mener une action collective et la libre prestation de services. La CJCE va affirmer, de
façon explicite, que « le droit de mener une action collective est un droit fondamental
faisant partie intégrante des principes généraux du droit communautaire. » Pour ce
faire la Cour sollicite directement, et de façon inédite, la charte des droits
fondamentaux de l’Union européenne. Cependant, elle rappelle que le caractère
fondamental de ce droit à l’action collective doit être appliqué dans le cadre du droit
communautaire. Ceci veut dire que ce dit droit doit être concilié avec l’autre liberté
fondamentale qui est la libre prestation de services. En l’occurrence, la Cour décide
qu’elle constitue bien une entrave à la liberté de prestation de services. La CJCE
applique à la liberté un critère de justification et un critère de proportionnalité.
Lorsqu’on confronte deux libertés on doit rechercher s’il y a une raison impérieuse
d’intérêt général susceptible de justifier la restriction apportée à la liberté de
prestation de services. En clair en l’espèce y avait-il intérêt de protection légitime
des travailleurs. La Cour a dit non, mais par surcroit il faudra également que la Cour
détermine la proportionnalité. En pratique il s’agissait donc de savoir si le mode
d’action, le blocus d’espèce, était proportionné au but recherché par les syndicats. On
n’a pas la réponse ici puisque l’a Cour s’est arrêtée à la justification.
106
La difficulté, en l’occurrence, c’est que quelque part la CJCE n’a pas pris en compte la
spécificité du système juridique suédois. Elle estime que puisque le droit suédois ne
prévoit pas lui-même des mécanismes permettant de déduire facilement et de façon
accessible pour l’entreprise étrangère le salaire minimal, alors on ne peut pas
prospérer.
La Cour retient le même type de principe que dans Laval : le droit de mener une action
collective, y compris la grève, doit être reconnu en tant que droit fondamental faisant
partie intégrante des principes généraux du droit communautaire mais elle ajoute, en
décidant qu’il n’en demeure pas moins que l’exercice du droit peut être soumis à
certaines restrictions et le caractère fondamental du droit de mener une action
collective n’est pas de nature à faire échapper les actions collectives au champ
d’application de l’article 43 du traité c'est-à-dire la liberté d’établissement. –Une 1ère
question concernait l’effet direct de l’article 43, qui est bien établi par la Cour-. La
restriction que la liberté d’établissement peut opérer face au droit à l’action
collective devait en outre être analysé. Pour qu’un principe puisse être légitimement
restreint il faut que la restriction doit justifiée –au regard de l’objectif poursuivi-et
107
proportionnée –les moyens mis en œuvre doivent ne pas être excessifs au regard de
l’objectif poursuivi-. En l’occurrence, ce travail revient aux juges nationaux. Mais la
Cour va en l’espèce donner des critères d’appréciation qui pourront être utilisés par
les dits juges nationaux. Ceux-ci laissaient entendre qu’en l’espèce l’atteinte est trop
disproportionnée compte tenu de la restriction apportée. Il appartient désormais à la
juridiction anglaise d’appliquer l’avis exposé par la Cour. On peut imaginer au regard
du droit britannique des actions collectives que l’on sera dans une solution en
adéquation avec la CJCE, l’action collective devrait être jugée comme illégitime.
Certains auteurs ont contesté cette solution de 2 façons. D’une part certains
estiment qu’un droit fondamental, social, ne saurait souffrir de restrictions. Les
droits sociaux devraient être au-dessus des droits fondamentaux économiques.
L’appréciation communautaire parait logique au regard des textes de l’ordre
communautaire. On est dans une question politique en tout cas, il faudrait savoir
quelle évolution de l’Europe on veut, fait-on primer les droits sociaux ou non.
108
droit français. Ce mécanisme ne correspond pas du tout à notre tradition française,
nous avons des comités de groupes légaux.
Le régime que nous allons étudier est celui tel que transposé par le législateur
français. Il s’applique donc aux entreprises dont les sièges sociaux sont situés sur le
territoire français. Sachant que ce mécanisme est d’ordre public, le délit d’entrave
peut fonder des poursuites le cas échéant.
109
Section 2. La mise en œuvre du régime
L2342-1 à L2342-9 sont en jeu. 1ère étape dans la négociation : il faut une
instance de négociation. Il faut donc constituer un groupe spécial de négociations,
composé des représentants de l’ensemble des salariés. Ce groupe est constitué à
l’initiative du chef d’entreprise dominante. Sa mission consiste à négocier avec
l’employeur à négocier un accord ayant pour objet la mise en place soit d’un comité
d’entreprise européen dont la composition, les moyens, les attributions, la durée et le
renouvellement sont librement fixés par les parties. Soit de mettre en place une
simple procédure d’information, d’échange de vues et de dialogue sur les questions
transnationales affectant considérablement les intérêts des salariés.
110
S’agissant des membres participant au mécanisme, les futurs représentants des
salariés participeront, ils seront comme les autres tenus à l’obligation de discrétion et
bénéficient de la même protection contre le licenciement qui s’applique pour les
représentants du personnel.
Dans le cadre de cette négociation tout doit être négocié : attributions, type
d’opérations, moyens, périodicité des réunions,…
La difficulté tenait à ce que GDF avait soumis son projet de fusion avec Suez
en 2006 à son comité d’entreprise européen, en mars et en mai. Dans le même temps,
GDF avait aussi consulté son comité central d’entreprise, et certaines informations
avaient été transmises aux membres du personnel. Lors de sa 2ème réunion le comité
européen fait savoir qu’il souhaite recevoir tout d’abord les différents documents
transmis au comité central français. Le comité européen annonce en outre qu’il se
réserve la faculté de recourir à son propre expert pour émettre un avis sur le projet
de fusion. Le 22 novembre 2006, GDF convoque son CA qui doit entériner le projet de
112
fusion. La convocation se tient le 15 novembre ; le comité estime l’information reçue
insuffisante et refuse du coup de donner un avis, et accessoirement diligente une
expertise. En gros ils avaient du mal à évaluer l’impact de la fusion sur les activités qui
se chevauchent. Du coup une action est conduite en référé devant le TI pour obtenir
deux choses : Que soit convoqué à nouveau par le président un comité d’entreprise
européen 10 jours après la remise du rapport d’expertise d’une part, et d’autre part
est demandé au TGI de reporter la date du CA de GDF. Le TGI fait droit à la
demande, et en appel la CA confirme le report. GDF se pourvoit, c’est l’arrêt de
janvier 2008 qui confirme les solutions des juges du fond.
113
Donc les renseignements fournis lors de la réunion n’assurent pas nécessairement une
complète information du comité européen. Elle conclut que la CA « a pu
souverainement apprécier que l’information du comité d’entreprise européen était
incomplète » et a donc pu ordonner les mesures nécessaires en particulier diligenter
un expert. Cette position est à approuver : les deux institutions n’ont pas la même
compétence, l’une est transnationale l’autre nationale.
Un dernier arrêt est à citer du 5 mars 2008. La question qui se posait était de
savoir quelle pouvait être l’information d’un expert comptable d’une entreprise dans le
cadre d’un groupe international de sociétés. Schématiquement, la question était la
suivante : l’expert comptable du comité d’entreprise d’une société filiale française,
afin d’analyser les comptes de cette filiale, peut-il obtenir la communication de
documents émanant de la société mère, celle-ci ayant son siège aux Pays-Bas. La Cour
de cassation répond positivement. La difficulté tenait à ce que les documents étaient
détenus par la société mère : comment la contraindre à les donner ? Et les
informations, de plus, concernaient la société dans son ensemble, ne concernaient pas
exclusivement la société française. Le groupe avait mis en place un comité
d’entreprise européen. L’employeur s’est défendu en soutenant que les documents
sollicités concernaient l’ensemble du groupe, donc l’information devait être transmise
au comité ayant compétence d’ensemble c'est-à-dire le comité européen, et ne peut
être transmise à comité de compétence nationale.
114
exercices antérieurs. Dès lors la Cour approuve la CA d’avoir décidé que le refus
opposé constituait un trouble manifestement illicite qu’il convenait de faire cesser par
la voie des référés, avec éventuellement condamnation sous astreinte pour faire
transmettre les documents.
115
Table des matières
Droit social international et européen ....................................................................................... 2
Partie 1. Le droit international social ......................................................................................... 2
Titre 1. Droit international du travail ........................................................................................ 3
Chapitre 1. Sources du droit international du travail............................................................. 6
Section 1. L’élaboration hors du cadre de l’OIT ...................................................................... 6
Paragraphe 1. Elaboration dans cadre d’une organisation internationale ........................... 6
I. L’ONU ............................................................................................................................................ 6
A. Pactes du 16 décembre 1948................................................................................................... 6
B. Pacte de 1980 relatif à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des
femmes .............................................................................................................................................. 7
II. Le Conseil de l’Europe .............................................................................................................. 7
A. CEDH ............................................................................................................................................. 7
B. La charte sociale européenne de 1961 ................................................................................... 8
Paragraphe 2. Elaboration du droit international du travail hors du cadre d’une
organisation internationale ........................................................................................................... 9
Section 2. L’élaboration dans le cadre de l’OIT .................................................................... 10
Paragraphe 1. L’organisation de l’OIT ...................................................................................... 10
I. Aspects historiques ................................................................................................................. 10
A. Les prémisses de la création de l’OIT ................................................................................ 10
1. Les initiatives privées .......................................................................................................... 10
2. Les initiatives publiques ....................................................................................................... 11
B. La création de l’OIT ................................................................................................................ 12
II. Aspects techniques ................................................................................................................ 13
A. Les Etats membres de l’organisation................................................................................... 13
1. L’admission d’un Etat dans l’OIT ....................................................................................... 13
2. Le départ d’un Etat de l’OIT ............................................................................................. 14
B. Les organes de l’organisation internationale du travail ................................................... 14
1. La conférence internationale du travail........................................................................... 14
a. Composition............................................................................................................................. 14
b. Attributions ........................................................................................................................... 15
c. Le fonctionnement de la conférence ................................................................................ 16
116
2. Le CA ....................................................................................................................................... 16
a. La composition du CA ........................................................................................................... 16
b. Les missions du CA ............................................................................................................... 16
3. Le BIT ..................................................................................................................................... 17
a. La composition ....................................................................................................................... 17
b. Les moyens du BIT ............................................................................................................... 17
c. Les missions du BIT ............................................................................................................. 17
Paragraphe 2. L’activité de l’OIT .............................................................................................. 18
I. Les principes d’action de l’OIT .............................................................................................. 18
A. Le champ de compétence de l’OIT ....................................................................................... 18
B. Les objectifs stratégiques de l’OIT .................................................................................... 19
II. Le contenu de l’action de l’OIT ........................................................................................... 20
A. Les activités principales ......................................................................................................... 20
1. La distinction entre convention et recommandation ..................................................... 20
2. La procédure d’adoption des conventions ....................................................................... 21
a. La procédure d’adoption par l’OIT .................................................................................... 21
b. La ratification par les Etats-membres ............................................................................ 21
3. Les difficultés d’application des normes ........................................................................ 22
4. Le système de contrôle ....................................................................................................... 23
a. La révision des conventions ................................................................................................ 23
b. Le contrôle stricto sensu .................................................................................................... 23
B. Les activités accessoires ........................................................................................................ 25
1. Activité d’aide et de coopération technique ................................................................... 25
2. Activité d’information et de publication ......................................................................... 25
Chapitre 2. Le contenu du droit international du travail ..................................................... 26
Section 1. Les relations individuelles ........................................................................................ 26
Paragraphe 1. Les règles relatives à l’établissement des relations de travail ................ 26
I. La préparation au travail ......................................................................................................... 27
II. L’accès au travail..................................................................................................................... 27
A. L’organisation du marché du travail ..................................................................................... 27
1. La politique de l’emploi ......................................................................................................... 27
2. Le service de l’emploi ........................................................................................................... 28
B. La conclusion du contrat de travail ...................................................................................... 28
117
1. L’exclusion des discriminations .......................................................................................... 28
2. Le renforcement de la protection à l’égard de certaines catégories de
travailleurs.................................................................................................................................. 29
Paragraphe 2. L’exécution des relations .................................................................................. 31
I. Les conditions de travail ......................................................................................................... 31
A. Le cadre de travail................................................................................................................... 31
1. Les normes générales ........................................................................................................... 31
2. Les normes particulières .................................................................................................... 32
a. Normes relatives à certains risques ................................................................................ 32
b. Normes relatives à certaines activités ........................................................................... 32
B. Le rythme de travail ................................................................................................................ 33
1. Le temps de travail ............................................................................................................... 33
2. Le temps de repos ................................................................................................................ 33
II. La rémunération ...................................................................................................................... 34
A. La fixation des minimas .......................................................................................................... 34
B. La protection des salaires ...................................................................................................... 35
Paragraphe 3. La rupture des relations de travail ................................................................ 35
I. La retraite .................................................................................................................................. 35
II. Le licenciement........................................................................................................................ 35
Section 2. Les relations collectives .......................................................................................... 36
Paragraphe 1. La représentation collective ............................................................................. 36
II. La représentation externe ................................................................................................... 36
II. La représentation interne .................................................................................................... 36
Paragraphe 2. La négociation collective ................................................................................... 37
Paragraphe 3. Le conflit collectif ............................................................................................. 37
I. La Prévention des conflits collectifs ................................................................................... 37
II. Le règlement des conflits collectifs .................................................................................. 38
Titre II. Le droit du travail international............................................................................... 39
Section 1. La loi applicable au contrat de travail international .......................................... 40
Paragraphe 1. La convention de Rome ....................................................................................... 41
I. Les règles de désignation de la loi applicable .................................................................... 41
A. Le principe du libre choix par les parties........................................................................... 41
1. La loi applicable en raison d’un choix des parties .......................................................... 41
a. En raison d’un choix explicite des parties....................................................................... 41
118
b. En raison d’un choix tacite des parties ........................................................................... 42
2. La loi applicable en l’absence de choix des parties....................................................... 43
a. Les principes subsidiaires de rattachement .................................................................. 43
b. La mise en œuvre de ces principes subsidiaires de rattachement ........................... 43
B. Les limites du principe de libre choix de la loi applicable par les parties .................. 44
1. Une limite relative ................................................................................................................ 44
a. Le contenu de la limite ......................................................................................................... 44
b. La mise en œuvre de la limite ............................................................................................ 45
Quels sont les critères d’identification de la détermination de la norme impérative ?
....................................................................................................................................................... 45
Comment mettre en œuvre ces critères ? .......................................................................... 46
2. Une limite absolue ................................................................................................................ 46
II. La portée des règles de désignation de la loi applicable au contrat de travail
international ................................................................................................................................... 46
A. Le domaine de la loi du contrat ............................................................................................. 47
1. La conclusion du contrat ...................................................................................................... 47
b. Les conditions de forme...................................................................................................... 48
2. L’exécution du contrat ........................................................................................................ 48
3. L’extinction du contrat........................................................................................................ 48
a. La nullité du contrat ............................................................................................................. 48
b. La rupture du contrat .......................................................................................................... 49
Les modes de la rupture ................................................................................................... 49
Les conséquences de la rupture ...................................................................................... 49
B. Le contentieux relatif à la loi du contrat ........................................................................... 49
1. Le rôle des parties à l’instance .......................................................................................... 50
2. Le pouvoir du juge ................................................................................................................ 50
Section 2. Le juge compétent après la loi applicable ............................................................ 51
Paragraphe 1. Le dispositif légal ................................................................................................ 52
I. Le contenu des règles de compétence ................................................................................. 52
A. Les règles ordinaires de compétence .................................................................................. 52
1. Les règles de compétence prévues à R517 ancien ......................................................... 53
2. La mise en œuvre de ces règles ........................................................................................ 53
B. Les règles subsidiaires de compétence du code civil ....................................................... 54
II. La validité des clauses relatives à la compétence........................................................... 55
119
A. Les clauses attributives de juridiction ............................................................................... 55
B. Les clauses relatives à l’arbitrage ........................................................................................ 56
1. Les clauses compromissoires .............................................................................................. 56
2. Le compromis ......................................................................................................................... 57
Paragraphe 2. Le droit conventionnel du conflit de juridiction ......................................... 57
I. La convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 .......................................................... 58
A. Les règles de compétence en l’absence de clauses attributives de compétence...... 58
1. La convention de Bruxelles ................................................................................................. 58
2. La réforme par la convention de San Sebastien ........................................................... 59
3. Le règlement du 22 décembre 2000................................................................................ 59
B. Les règles applicables en présence d’une clause attributive de compétence ............ 59
1. La convention de Bruxelles ................................................................................................. 59
2. La convention de San Sébastien ....................................................................................... 60
3. Le règlement .......................................................................................................................... 60
II. La convention de Lugano 16 septembre 1988 ................................................................... 60
A. En absence de clause attributive de juridiction ............................................................... 60
B. En présence de clauses attributives de juridiction ......................................................... 61
Chapitre 2. Les relations collectives de travail ..................................................................... 61
Section 1. La représentation collective ................................................................................... 62
Paragraphe 1. La mise en place des institutions représentatives du personnel ............. 62
I. Une entreprise étrangère ayant des salariés en France ................................................. 62
A. L’entreprise a des établissements en France .................................................................... 63
1. La question du comité central d’entreprise .................................................................... 63
2. Les délégués syndicaux centraux ..................................................................................... 64
B. Les entreprises multinationales a des filiales françaises............................................... 64
1. La question de l’unité économique et sociale .................................................................. 64
2. La question du comité de groupe....................................................................................... 65
II. Dans l’entreprise française ayant des filiales avec des salariés à l’étranger .......... 65
Paragraphe 2. Le fonctionnement des institutions représentatives du personnel ........ 66
Section 2. La négociation collective.......................................................................................... 66
Paragraphe 1.Les principes généraux........................................................................................ 67
I. La loi de l’accord collectif ....................................................................................................... 67
II. La territorialité des normes ................................................................................................ 68
120
Paragraphe 2. L’exemple de l’accord cadre international .................................................... 68
I. Les parties à l’accord ............................................................................................................... 69
II. Le contenu de l’accord ........................................................................................................... 69
Section 3. Les conflits collectifs .............................................................................................. 71
Paragraphe 1. Les principes applicables ................................................................................... 71
Paragraphe 2. Les solutions possibles ...................................................................................... 72
Partie 2. Le droit social européen ............................................................................................. 74
Titre 1. La construction du droit du travail européen .......................................................... 75
Chapitre 1. Les outils de la construction ................................................................................. 75
Section 1. Les sources du droit du travail européen ............................................................ 75
Paragraphe 1. Les traités ............................................................................................................ 75
I. Les dispositions sociales dans le traité de 1957 ............................................................... 75
II. L’Acte Unique Européen de 1986 ........................................................................................ 76
III. Le Traité de Maastricht de 1992 ..................................................................................... 76
IV. Le Traité d’Amsterdam de 1997 ......................................................................................... 77
Paragraphe 2. Le droit dérivé .................................................................................................... 78
I. Le droit dérivé contraignant .................................................................................................. 78
A. La directive................................................................................................................................ 78
B. Le règlement .............................................................................................................................. 79
C. La décision .................................................................................................................................. 79
II. Le droit dérivé non contraignant ........................................................................................ 79
A. Les recommandations et les avis .......................................................................................... 79
B. La charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs de 1989
........................................................................................................................................................... 80
Section 2. Les caractères du droit du travail européen ...................................................... 80
Paragraphe 1. Le principe de la primauté du droit du travail européen............................ 80
I. Le principe de primauté ........................................................................................................... 80
II. La reconnaissance du principe de primauté ...................................................................... 81
Paragraphe 2. La question de l’applicabilité du droit du travail européen ....................... 81
III. L’effet direct des directives............................................................................................. 82
Chapitre 2. Les acteurs de la construction du droit européen du travail........................ 83
Section 1. Les organes institutionnels ...................................................................................... 83
Paragraphe 1. La Commission ...................................................................................................... 83
Paragraphe 2. Le Conseil .............................................................................................................. 84
121
Paragraphe 3. Le Parlement ........................................................................................................ 84
Paragraphe 4. La CJCE ................................................................................................................. 85
Section 2. Les partenaires sociaux ........................................................................................... 86
Paragraphe 1. L’identité des partenaires sociaux européens .............................................. 86
I. Les principales organisations européennes ......................................................................... 86
A. Les organisations syndicales de travailleurs ..................................................................... 86
B. Les organisations d’employeurs ............................................................................................. 88
II. La question de la représentativité syndicale au niveau européen ............................... 88
A. La représentativité légale ...................................................................................................... 89
1. La nature des critères de représentativité ................................................................... 89
2. La mise en œuvre des critères de représentativité .................................................... 89
B. La représentativité conventionnelle .................................................................................... 90
Paragraphe 2. Le rôle des partenaires sociaux européens .................................................. 91
I. La participation des partenaires sociaux à l’élaboration et à la mise en œuvre du
droit du travail européen............................................................................................................. 91
A. La formulation d’avis ............................................................................................................... 91
B. La conclusion d’accords ........................................................................................................... 93
1. La procédure de l’article 139.............................................................................................. 93
Les parties à la négociation .................................................................................................... 94
2. Le résultat de la négociation ............................................................................................. 94
II. La participation des partenaires sociaux à des organes de consultation .................. 96
Titre 2. La teneur du droit du travail européen .................................................................... 96
Chapitre 1. La question du détachement transnational de salariés ................................... 96
Section 1. La notion de détachement transnational de travailleurs................................ 100
Paragraphe 1. L’employeur ......................................................................................................... 100
Paragraphe 2. Le salarié .............................................................................................................101
Paragraphe 3. Le détachement ................................................................................................ 102
Section 2. Le régime du détachement transnational de travailleurs .............................. 102
Paragraphe 1. Le droit applicable ............................................................................................ 103
Paragraphe 2. L’affiliation au régime de sécurité sociale ................................................. 103
Paragraphe 3. Le contrôle ......................................................................................................... 104
Chapitre 2. Le comité d’entreprise européen ....................................................................... 108
Section 1. Les entreprises concernées .................................................................................. 109
Section 2. La mise en œuvre du régime ..................................................................................110
122
I. Le principe de la négociation de l’accord ............................................................................110
II. Le régime légal subsidiaire –le comité légal-................................................................... 111
III. L’interférence entre obligations nationales et consultation européenne ..............112
123