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SUD-QUEST 22 rive gauche sud 28 septembre 2002 Carte blanche a > Gérard Chausset L’eau n’est pas une marchandise ! Lobjectif de réduire de moitié d'ici 2015 le nombre d’habitants qui n’ont pas acces a eau po- table est une des maigres avan- ées de Johannesburg. Pour au- tant, elle ne suffira pas 3 inverser Ja gestion scandaleuse de T'eau dans les pays riches ou pauvres. Dans le systeéme libéral, le d& vveloppement durable est devenu a Johannesburg un formidable marché pour les « multinationa- | les de l'eau », Or, cette ressource | inégalement répartie sur terre | | « Vexploitation | capitalistique de l'eau ne fera que renforcer les inégalités d’accés » sous la pression d'un lobbying Duibsant es lus ont cone tas Joritairement la gestion de Teau Gt de Tassainissement aux comapaguics ptées, coi au de triment du service public, pour tant toujours moins onéreux, commela démoatréla Cour des comptes. En ef, la rentabilité et Tequilibre économique’ des contrats avec ces soctetés sont ba Consommation Limitant le plus souvent ls politique de preven | tion la recherche des fultes sur | te reseau les compagnies privée | considerent Teau comme un | bien de consommation banal ce qui ext bien sor incompatible avec une gestion préventive et | Gologique de la resource. | Te vésultat de cette politique | est fappant. En France, en dix ans eprxde eau durobinetest | passé de 1,40 € (9,20 F) & 2,60€ | (17 francs) le métre cube en | tmoyennesans pourautantquela | qualité ait augment, | "A cect sajoute une injustice: | des redevaces.pergues pat es | est fragile, 1a consommation mondiale augmentede?.5 % par an alors que 11 milliard "hab tants n'a pas accts & Teau po- table. Dans de multiples endroits de | 1a planéte, elle est en danger. | eau, sourcede vie, constitue un héritage que nous nous devons de préserver. Par sa raréfaction, elle devient source de conflit ou | de ruine pour ceux a qui elle | ‘manque mais, a contrario, eux qui en jouissent la gaspillent en ‘enfaisant un bien de consomrna tionbanal-En Aquitaine, « nos serwirs », les nappes profondes, principales pourvoyeuses d'eau | Potable, sont menacées (intr | sion saline et épuisement de la ressource) Pourtant, derriére V'accord de facade des acteurs institution nels se cachent des enjeux écono- migues dont les. implications sont loin de faire Punanimité et dépendront d'une volonté pol tique pour les mettre en ccuvre. Ces trente dernitres années, agences de l'eau le sont & raison de 80% auprés des usagers do- mestiques, de 15 % auprés des in dustriels et de 1% aupris des agriculteurs qui consomment 70 % des volumes prélevés! Que ce soit pour les pays du ‘Sud comme pour le village aqui- ‘ain ou breton, une autre poli- tique est urgente : la gestion de Teau doit étre un nouvel impéra- tif social, économique et écolo- sigue. Des pratiques agricoles plus respectueuses de environ: nement, une fortesensibilisation des citoyens a utilisation écono- me de l'eau, la restriction de cer tains usages de l'eau potable non essentiels comme le lavage des voitures ou certains arrosages doivent accompagner Vincita tion au recyclageet la récupéra tion de Veau de pluie, ainsi que desmesures réglementaires dans les plans d'urbanisme. Enfin, une gestion économique par un retourau service public, une coo- pération solidaire avec les Etats du Sud en aidant leurs collectivi- 16s 8 se doter de moyens de ges- tion de Feau potable doivent compléter le tableau. eau n'est pas une marchan- | dise mais un patimoine mom dial. Son exploitation capitalis- tique ne fera que renforcer les inégalités d’acces. Celuici consti tue un droit vital, imprescrip- tible que les seules régles du mar- ché ne peuvent préserver. > Gérard Chausset estadoint (ert) au aie densignae 33),

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