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H E B D O Mardi 8 décembre 2009 •3

L'ORNE
L a Région en parle
L’affaire Joëlle Guillais

Une femme romancière “punie”


résument pas à cette histoire jeûne : “j’en ai besoin. Je ne

D
ésormais, aucun res-
ponsable politique ou mais “avec du fric et de l’achar- peux continuer à vivre dans
administratif ne nement, tout est possible”. Spé- cette société. Ils ont voulu me
pourra affirmer qu’il ignore cialisée en criminologie, tuer”. Juridiquement, “il n’y
le problème. Joëlle Guillais J. Guillais sait qu’après des a plus rien à espérer, plus rien à
subit toujours des nuisances menaces, lorsqu’une voiture faire”. Le mot de la fin sera
et l’arrêt de la Cour d’Appel fonce sur un chien, “c’est le pour Emmanuel, un Alen-
de Caen n’a rien changé. début du passage à l’acte”. çonnais qui a effectué le
D’ailleurs, Rémi Guillochon, Jamais, au cours de l’après- déplacement : “nous, on se
l’agriculteur incriminé, le dit midi, Joëlle Guillais ne dira nourrit de ses livres”. Écrits
lui-même : “elle a pas gagné”. du mal d’une personne autant avec le cœur qu’avec
Samedi dernier, 27 person- même si un maire n’assume une plume restée libre.
nes se sont rendues à Saint- pas ses pouvoirs de police, JMF
Mard-de-Reno témoigner même si un cabinet notarial
ou entendre le récit très fac- a scindé le lot maison-han- Nota. Un comité de soutien
tuel des événements. Les gar… veut se mettre en place.
époux Guillais ont acheté Et elle conclura en annon- Internet : unevacheriesans-
leur maison en 1988, avant çant qu’elle commence un nom. blogspot. com
que le hangar mitoyen
accueille des animaux, un
silo, un tracteur… et des nui-
sances constatées par le pré-
“Elle a pas gagné”
sident de la Cour d’Appel - Qu’est-ce que tu fais là ?
qui, fait rarissime, s’est - Ben… je marche sur la route…
déplacé en personne avant - J’suis chez moi, ici, ça m’appartient.
de statuer. - La route vous appartient ?
- Non mais tu passes !
“Aucune haine” Joëlle Guillais (à droite sur la photo) : « je sais ce que veut dire le mot harcèlement » Comprendre : “tu restes pas devant le hangar à le
regarder”.
La romancière originaire elle pose des questions : Chambre d’Agriculture près de chose, notamment des repré- Jusqu’alors, Rémi Guillochon (qui tutoie ceux qu’il n’a
d’Alençon paie ses écrits. “comment cet agriculteur peut son domicile (à trois km) avec sentants de l’État. L’un d’eux jamais vus) avait refusé de parler aux journalistes vou-
Elle n’en veut pas à cet agri- se payer un avocat du coûteux montage financier prévu et per- aurait dit aux époux Guil- lant recueillir son point de vue. Pour la première fois, il
culteur : “il est manipulé, je cabinet Francis Lefebvre ? mis de construire accordé ?”. lais : “moi, j’aurais pris mon a parlé, sur le mode nerveux, invitant sa compagne à se
n’ai aucune haine contre lui. Pourquoi a-t-il été relaxé au tri- Bref, “le pouvoir local n’a pas
fusil”. Il y a également un taire : “ce sont des journalistes !”. Il sera notamment
Peut-on faire quelque chose bunal de Mortagne pour les été usé à bon escient”. Le pou- gendarme aujourd’hui en agressif vis-à-vis d’un confrère de l’hebdo “le Perche”
pour qu’il vive mieux ?”. Mais infractions constatées par la voir local, serait-ce celui des retraite qui a “tout compris” qui fait tout simplement son travail.
elle incrimine ses soutiens gendarmerie et la Direction des cocktails et des pince-fes- aux méthodes d’une petite Ce qui l’agace notamment, c’est que son nom ait été
politico-agricoles : “quelques Services Vétérinaires, photos à ses ? partie du monde rural. cité dans les articles publiés, “sans ma permission”.
individus ont décidé de punir l’appui ? Pourquoi a-t-il refusé Il y a encore des habitants Lui-même revient sur le conflit tranché par la Cour
une romancière”. Et une que sa compagne soit son asso- “Nous avons peur” qui ne se sont pas déplacés d’Appel de Caen : “ça m’a coûté 8 000 euros mais elle a pas
femme. Celle qui dénonce ciée et reçoive (elle aussi) l’aide samedi, glissant un petit mot gagné”. Elle, c’est Joëlle Guillais : “elle ne me dérange pas
des pratiques aux allures de la PAC ? Pourquoi a-t-il Dans cette affaire, il y a les écrit : “nous avons peur… mais qu’elle reste à Paris”. Et d’ajouter : “moi, je travaille !
“maffieuses”. refusé de donner suite à un plan complices actifs ou passifs, attention aux représailles”. Regardez mes mains”.
Elle rappelle des faits et de réinstallation proposé par la et ceux qui ont tenté quelque Le Perche et l’Orne ne se

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