Você está na página 1de 413

L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE

Dans 'il'1l1cllc sonl déroilés

LES ARCANES QUI Y SONT PRf.IJITS, f;T QUI JUSQO'A PRÉSENT

ONT ÉTÉ PllorONllblENT f."CHl~S.

l'.\n

EMMAN UEL SWEDENBOHG

1IlAO\;I r ou LATI~

l' A R J. - F. - E. LE no y S DES GUA y S


Sur "Édition princeps (Amsrerdalll, 11(6),

T n \1 F JI l\ Il \/1 Jo: n,
1'\'" 1--· 418.

SAINT-AMAND (CHER)
A L ALI B n A li\[ Jo: 0 ELA "0 Cl v E L 1, E J I~ J{ /.; ,~U [. 1:: 11,

Citez PORTE, Llbl·all·c.

PAlUS

"1. MINOT, RUE DU FOUR-S'-GERMAIN, 60,

TREUTTEL ET WURTZ. LIBRAIRES, nUE DE LlLl.E, 17.


LONDRES
SWEOE,XBORG SOCIETY, 36 llJ.OO~ISBURY S'fnEET, OH'OllO STHEI;']'.

1856.

L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE

Dans [;lqucllll sont dévoilôs

LES ARCANES QUI Y SOt\T rnÉDITs, ET QUI JUSQU'A PnI;;SENT

O:-iT t:TI: PROr'O:-iohn:NT ~ACHt:S.

PAl\.

EMMANUEL SWEDENBORG

11\ ..\DUIT [lU 1.,\1'1\

l'An J. - lé. - E. L EB ü y s DES GUA y S

Sur \'f:ditîon princeps (Amsterdam, 1766).

TO~\E PI; EMIE\\.


;\•., '[-418.

SAINT-Af\lAND (CHEU)
A L.A. LlllHAllHE DE LA NOUVELLE J/inUS,ll.e.lI,

Cltcz PORTE, Llbl'all'c.

PAlUS
~r. MINOT, RUE DU FOUR-S'-GeRMAIN, 40,

TREUTTEL ET WURTZ, LlBllAIRES, RUE DE LILLE, 17.

LüNonES
5WETlENBOllG SOCIETY, 36 BI.OOMSBURY sTnEET, OJiFOIW STIIEwr.

l S ;) 6.
" --
o uy n AGE 5 DES W EDE N B 0 I~ G
Traduits lm Franrar.
Par J.-F.-E. Le !JoJ's des GU;lJ'S.
PUlX.

Arcanes Célestes, '16 1'01. gl'and in-Su, I~or ll)le

DoctrilJe de vic, in-S o • . , . 2 )1)1

- in-'IS.,.". 1
Dootrine SUI' rÉcl'ilUl'e Sainte, in-S o, 2 lJ ~
in-'IS 1 l"
Doctl'ine sur le Seig-neur, in-S o , \l
Doctrine SUI' la Foi, in-S o, j ;,U
Du Divin Amoul' (ouvrage posthume), in-S o , ':2 Hl'

Du Cheval blanc, de l'Apocalypse, in-S o , J lll)

Exposition sommail'e dusells inte1'lle(Pl'ophètes & Psaumes), in-S o , ;; HI)

DoUrine de la Charité (extr, des Al'c, Cél.), in-S o & in-;i2 , ' . '1 50
Doctrine de la Charité (ouI'Tag-e posthume), in-S o & in-:5\! . , , '1 nll
Des Diens de la Chal'ité ct du DI:ca\oguc, in-S o & in;-52 , , , , '1 50
Exposition sommaire de la Doctrine de la Noul'clle Eg-lise, in-8o . ~ 50
ilJ-'IS 50
De I~ Parole & de sa S'linteté, in-5\!. , )) 75
Du Commerce de l'Ame & du Corps, in-IS '1 Il))
Appendice il la Vraie Helig-ion CIII'élienne, in-IS 1 50
Du Jugement Derniel', in-'IS. 2 Il)1

Continuation sur le Jug-ement Del'nier, in-18 1 1) JI

DIJ Ciel ct lie l'Enfer, grand in-1S. , . . , 2 ))JJ

Des Tel'res dalJs rUnil'el's, in-18 , . . 2 JIll


Sag-esse Ang-élique sur le Divin Amoul', gram\ in-18. 5 »)
- sur la Divine Providence, grand in-'18. 5 Illl
La Vraie Heligion Chl'étienne, :5 1'01. gl'and in-lB. 15
La Doctrine Céleste, grand in-1S. . , li )IU

L'Apocalypse Expliquée, 1'01. 1 & Il, grand in-S· , 20 ))11

L'Amolli' Conjug-al, \! vol. grand Î11-'1S. S

Doctrine sur Dieu Triun, in-3\!. . , . , . 2

De la 'l'oule-Présence ct de la Toute-ScielJce de Dieu, ilJ-52 11 50


Neu f fluestiolls sur 1,\ Trinité, in-'18 . )1 ~5

Leltres il un Homme du Monde, pal' Le Doys des Guays, '\ J'C séri<',
in-·IS. , , , , . , , , ::if II il

L'Apocalypse dans son sens spiriluel, pal' le môme, gTand in-Bo ~ 50

LA NOUVELLE JÉ[WSALE~'I,
nevtw Rehgieuse et Sciellfi{iquo.
CollccLion dcs Sep/premières années a\'ce Labie nnulyLiqllc Cl alphabélique io la fin
du Vit vol.-Prix : 42 fr.-Lcs vol. VIII CL IX.-PriX : l'.) fI'.
On trouve ii la Librairio de ln NOUYEJ.LE JKRUS.\LS,'lI, chez PORTE, libraire ù Sainf"­
Amand (Cher), Lous lcs otl\'ragcs de Swedenborg, et. ceux- qui concernent directe­
ment ou indireclement. les doct.rines de ln Nouvelle Jérusalem.
NOTL\.Les autrcsounngcs de Swedenborg seront successivement publiés par le trndllct.
PRÉFACE DE L'AUTEUR

Il en est plusieurs qui ont pénihlement travaillé pour ex-


pliquer l'Apocalypse; mais comme le sens spirituel de la
Parole a été jusqu'a présent ignoré, ils n'onl pu voir les
Arcanes qui s'y trouvenl cachés, Cal' il n'y a que le sens
spirituel qui les dévoile; c'est pourquoi, ceux qui ont ex-
pliqué ce Livre onl formé diverses conjectures, et la plupart
en ont appliqué le contenu aux états des Empires, en y
mêlant aussi certaines choses concernant les malières ecclé-
siastiques. Mais l'Apocalypse, de même que toute la Parole,
ne traile nullement, dans son sens spirituel, des choses
Mondaines, mais elle traite des choses Célestes; par consé-
quent, nullement des Empires ni àes Royaumes, mais du
Ciel et de l'Église.
Il faut qu'on sache qu'après le Jugement dernier, qui a
été accompli dans le Monde spirituel en l'Année 1757, et
dont il a été spécialement traité dans un Opuscule publié a
Londres en 1758, il a été formé un nouveau Ciel de Chré-
tiens, mais de ceux-là seuls qui ont pu admettre que le
SeigneUl' est le Dieu du Ciel el de la Tene, selon ses pa-
roles dans Matthieu, - XXVIII. 18, - et qui en même
temps, dans le Munde, ont fait pénitence de leul's mauvaises
œuvres; de ce Ciel descend et continuera à descendre sur la
tene la Nouvelle Église, qui est la Nouvelle Jérusalem. Que
1. 1.
2 PI\É~'ACE.

celle Église reconnailra le Seigneur seul, cela est (\viùent


(laI' ces paroles dans l'A pocalypse : Il Il vint li moi un des
sept Anges, et il me parla, disant: Viens, je te mon­
trerai LA FIANCltE, DE L'AGNEAU L'ÉPOUSE; et il me
montra la Ville grande, la sainte Jérusalem, descen­
dant du Ciel de devers Dieu. 1) XXI. 9, 10. - Et
-

ailleUl's : «R(~'ouissons-nous et bondisson.~, car il est venu


le temps DES NOCES DE L'AGNEAU, et SON ÉPOUSE s'est
parée. 11 eureux ceux qui au Souper DES NOCES DE
L'AGNEAU ont été appelés. ) - XIX, 7, 9. - Qu'il doive
y avoir un Ciel nouveau, et que de ce Ciel doive descendre
la Nouvelle Église sur la terre, cela est évident pal' ces pa­
roles dans le même Livre: Il Je vis un Ciel nouveau et
une Terre nouvelle, et je vis la Ville sainte, Jérusalem
nouvelle, descendant de Dieu par le Ciel, parée comme
une Fiancée ornée pour son lYl ari. Et Celui qui était
assis sw' le trône dit: Voici, nouvelles toutes (hoses je
lais; et il me dit: i;cris, car ces paroles sont véritables
et certaines. )l - XXI. 1, 2, fi; - le nouveau Ciel est
un nouveau Ciel ùe Chrétiens; la nouvelle Jérusalem, c'est
sur terre une nouvelle Église qui fera un avec ce nouveau
Ciel; l'Agneau est le Seigneur quant au Divin Humain.
A ce qui précède il sera ajouté quelque chose pOUl' illus­
tration : Le Ciel Chrétien est au-dessous des Cieux an­
ciens; ùans ce Ciel, à partir du temps dn Seigneur quand il
était dans le Monde, ont été admis ceux qui ont adol'é un
Dieu sous trois Personnes, et n'ont point eu en même temp:,
l'idée de trois Dieux; et cela, par eelte raison qu'une Tri­
'}
PRÉFACE. ,)

nité de Personnes a été rel/ue dans tout le Monùe Chrétien;


mais ceux qui n'ollt entretenu de l'Humain du Seigneur
d'autre idée que comme de l'Humain d'un autre homme,
n'ollt pu recevoÏl' la foi de la Nouvelle Jérusalem, à savoir,
que le Seigneur eg_._. - Dieu '.en qui est la Trinité;
le seul ~ - ......­
ceux­
ci ont donc été séparés et renvoyés vel's les angles: il m'a
été dOllné de voÏl' les séparations et les rellvois après le J u­
gement Demiel'. En effet, SUI' la juste idée de Dieu est fondé
le Ciel entiel', et sur terre l't~glise entière, et en général toute
Religioll, cal' pal' cette idée il y a Conjonction, et par la
conjonction Lumièl'e, Sagesse ct Félicité étel'llelle.
Chacun peut rOuI' que l'Apocalypse ne peut nullement
être expliquée, sinon par le Seigneur seul; car chaqne mot
y contient des arcanes qui ne peuvellt jamais être connus
sans une illustration spéciale, et par conséquent sans une
révélation; c'est pourqnoi, il a plu au Seigneur de m'ouvrir
la vue de mon esprit, et de m'instruire. Qu'on ne croie donc
pas que, dans ce Traité, j'aie pris quelque chose de moi, ni
de quelque Ange; j'ai tout l'eçu du Seiglleur seul. Le Sei­
gneur a dit aussi par l'Ange à Jean:" Ne sce!!e point lcs
paroles de la prophétie de ce Livre. » - XXII. 10, ­
ce par quoi il est entendu qu'elles ùoivent être manifestées,
ABRÉGÉ
des

DOCTlUNAUX DE L'J~GLlSE ET DE LA RELlGiON


des

CATHO LIQU ES- nOM A 1NS

Puisque dans l'Apocalypse, Chap. XVII, XV lU, xrx, il est aussi


Il'ailé de la BAIlYLONIE, qui est la I\eligiosité Catholique-Romaine,
il convient, dès l'entrée, d'en mettre en évidence les Doctrinaux,
et de les placer dans cet ordre: SUI' le Baptême, sur l'Eucharistie
ou la Sainte Cène, sur les Messes, SUl' la Pénitence, SUI' la Justifi-
cation, SUI' le Purgatoire, sur les Sept Sacrements, sur les Saints,
ct sur le Pouvoir.
(1 r. SUR LE BAPTÊME. On y enseigne qu'Adam tout enlier, après
li l'olTense de sa prévarication, a été changé en pire quant au

li corps et quant à l'àme; que ce péché a été transfusé dans tout

li le genre humain; que ce péché originel n'est enlevé que par le

II mérite du Christ, et que le mérite du Christ est appliqué pal' le

li Sacrement du Baptême, et qu'ainsi toute l'inculpation du péché

II originel est enlevée p~r le Baplême; que néanmoins dans les

li Baptisés il l'este la convoHise comme aiguillon pom les péchés,

li mais non le péché; qu'ainsi ils se revêlent du Christ, devien-

n nent une nouvelle créature, et oi>tiennent la pleine et entière


II l'émission des péchés. Le Baptême est appelé le Bain de la ré-

li génération ct de la foi. Les Baptisés, quand ils sont devenus

n grands, doivent être interrogés sur les promesses faites pal'


n lems parrains, ce qui est LE SACRE~IENT DB CONFIR3IATION. A
n Cause des chutes après le Baptême, LE SACRIŒEi"T DE PÉ~I­
li TENCE est nécessaire.

n II. SUR L'EuCIIARISTIE OU LA SAINTE CÈNE. Aussitôt après la


n Consécration, le véritable Corps et le véritable Sang de Jésus-
li Christ sont contenus réellement et substantiellement avec son

n t'me et sa Divinité sous les espèces du l'ain et du Vin, le Corps


» sous l'espèce du Pain, et le Sang sous l'espèce du Vin, par la
1. t*.
6 ABRÉGÉ DE [,,\ RELIGION

II force des paroles; mais le Corps mênle sous l'espèce du Vin cL

)) le Sang sous l'espèce du Pain, eL l'Ame sous l'une cL l'aulre es­


)) pèce, par la force d'une connexion eL d'nne concomiLance na­
II turelles, d'après lesquelles les parlies du Seigneur ClirisL sonL

II unies enLre elles, et aussi la Divinité à canse de son admirable

II union hyposLatique avec le corps eL l'àme.; ainsi il est anlant

)) contenu sous une seule espèce que sons J'une eL l'autre; en un


}) mol, le ChrisL exisLe 10uL entier sous l'cspèce du Pain et sous
II chaque partie de ceLLe espèce, el loul enlier aussi sous l'espèce

II du Vin et sous les parties de ceLLe espèce; c'esL pour cela que

II les deux espèces son 1 séparées, el que le Pai n esL donné aux

Il Laïques, eL le Vin esL pour les PrèLrcs. Il fau Lmêler de l'eau au

)) vin dans le calice. Les Laïques doivent recevoir' des Prêlres la


II communion, el les Prêtres se communienl eux-mêmes. Le vé­

II ritable Corps et le vérilable Sang du CI1Tist, apl'ès la Consécra­

)) liou, esL dans les hosties dans les particules consacrées, eL c'est
)) pour cela que l'hostie doiL êLre adorée, quand on l'a mon Ire eL
., quand on la porle. Cet admirable et singulier changemenl de
)) toule la subsLance du Pain en Corps, eL de LouLe la subsLance
Il du Vin en Sang, esL appele TranssubsLanLiaLion. La comlllunion

)) sous j'une eL l'auLre espèce pcuL, sous cerLaines conditions, être


)) accordée 1k1r le Pape. EsL appelé Pain super'substantiel, et Pain
II des Anges, celui que ceux-ci mangent sans aucun voile; il est

II aussi appelé l'alimenL spirituel, eL l'antidoLe par lequel on est

)J déli l're des péches.


)) m. SUR I.ES ~IESSES. On dit Sacri,fice de la illesse, parce que
)) le sacrifiee, par lequel le Christ s'est olTert à Dicu le Père, y cst
)) représenLé sons les espèces du Pain et du Vin; par suite c'est
II un Sacriflce vruimenL propitiatoire, pur, et n'ayanL rien que de

)) saint. Si le peuple ne communie pas sacramcnLellement, mais


1) le i\JinisLre seul, alors le pcuple communic spirilllcJIlement, paree
)) que les iIIinistres ofTrcnt ce sacrifice non pour eux seulemelilt,
)) m,ais pour tous les fidèles qui apparLiennent nu corps du Christ.
)) Les Messes ne doiycnL pas être dites en langue vulgail'e, parce
)) qu'elles contiennenL la solennelle instruction du peuple fidèle,
)) mais les :\linislres cn cxpliquent quelque chosc les jlours de Di­
1) manche. li a été éUabli (lue certaincs paroles, qui sont ll1)'sli­
DES CATIlOLIQVES-ROjltlINS. 'i
» ques, sel'Uient prononcées il voix !.Jasse, et certaines autres il voix
» plus élevée; et que, pour donner de la majesté il un si grand sa­
» crifice qui est offert à Dieu, il y aurait des Lumières, des Encens,
» des Vêtements particuliers, et autres chos~s de ce genre. LI doit
Il être olfert pour les péchés des Vivants, pour leurs peines, leurs
» satisfactions et toutes leurs nécessités; et aussi pour les Morts.
Il Les ~Iesses en l'honneur des Saints sont des actions de grâces,
» parce qu'ils intercèdent quand ils sont implorés.
» IV. SUII LI\. PÉNITENCE. Outre le Baptême, il yale Sacrement
Il de la Pénitence, pal' lequel le !.Jénéfice de la mort et du mérite
» du Christ est appliqué il ceux qui sont tombés après le Baptême;
» aussi est-il appelé une sorte de Baptême laborieux. Les parties
Il de la Pénitence sont la Contrition, la Confession et la Salisfac­
» tion. La CONTRITION est un don de Dieu, et une impulsion de
Il l'Esprit Saint qui n'habile pas encore en l'homme, mais qui le
)) meut seulement; ainsi, c'est une disposition. La CONI'ESSION
» doit se faire de tous les péchés mortels, même les plus secrets,
» et des intentions: les péchés qui sont omis ne sont pas remis,
)) mais ceux qui, après examen, ne se sont point présentés, sont
)) compris dans la confession. Elle doit se faire au moi ns une fois
Il par an. Les péchés doivent être absous pal' les Ministres des
)) clefs, et ils sontl'emis, quand ceux-ci disent: J'ABSOUS; 1'1\bso­
Il lution est comme l'acte du juge, quand une sentence est pro­
» noncée. Les péchés graves doivent être absous pal' les t::vêques,
» et les plus graves pal' le Pape. La SATISfACTION se fail pal' les
» peines satisfactoires qui doivent Nre imposées par le Ministre, il
1) son gré, selon la mesure du dclil. Avec la Peine cternelle est re­
» mise aussi la Peine temporelle. Le pouvoir des lNDULGENCES a
» été laissé il l'Église pal' le Christ, et leur usage est extrêmement
1) salutaire.
Il V. SUR LA JUSTIFICATION. La translation de cet état, dans le-

I) quel l'homme naît fils d'Adam, il l'état de grâce par le second


» Aliam le Sauveur, ne se faiL pas sans le Bain de la régénération
)) et de la foi, ou Baptême. La seconde origine cie la Justification
1) vient lie la grâce prévenante, qui est appelée Vocation, avec la­
» quelle l'homme coopère en se convertissantlui-mê.me. La dis­
Il position se fait pal' la FOI, quallll l'homme cl'Oit que les ch.oses
8 ABnÉGÉ Dt; LA IŒl./GION

II qui ont été révélées sont vraies, foi vers laquelle il estlibremenl
» porté; puis, pal' l'EspÉRANCE, quand il croit que Dieu est pro­
l) pice il cause du Christ; et par la CHARITÉ, par laquelle il com­

l) mence à aimer le prochain, et il haïr le péché. La Justification,

l) qui en est la suite, est non-seulement la rémission des péches.


l) mais aussi la sanctification et la rénovation de l'homme inté­
l) rieur; alors on n'est point réputé juste, mais on est juste rece­
l) vant en soi la justice; et comme on accepte le mérite de la pas­
II sion du Christ, la Justification est ainsi insérée ]laI' la Foi, pal'
II l'Espérance et par la Charité. La Foi est le commencement du
II salut humain, le fondement et la racine de la Justification, el
II c'est là être justifié par la foi: et comme rien de ce qui précède
II la Justification, que ce soit la foi ou les œuvres, ne mérite la
II grâce de la Justification, c'est là être justifié gratuitement, car
)) il Y a grâce prévenante: et néanmoins l'homme est justifié
II pal' les œuvres, ct non par la foi seulement: les justes tombent
II dans des péchés légers et véniels, et néanmoins ils sont justes:
l) ct les justes pal' conséquent doivent, pal' des prières, des of­
l) frandes, des aümônes et des jeùnes, travailler continuellemenl
Il. à ne point tomber, parce qu'ils sont renés pour l'espérance de

II la gloire, et non pour la gloire. Les justes, s'ils perdaient la


1) grflce de la Justification, peuvent de nouveau être justifiés pal'

II le Sacrement de Pénitence: par tout péché mortel la gràce est


') perdue, mais non la foi; cependant par l'infidélité, qui est le re­
II noncement il la Religion, la foi aussi est perdue. Les OEuvres de
II l'homme justifié sont des mérites, et ceux qui ont été justifiés
II pal' les choses qu'ils font, au moyen de la gràce de Dieu et du
II mérite du Christ, méritent la vie éternelle. Le LrnRE AIIB/TRE,
») après le péché d'Adam, n'a été ni perdu ni éteint, ct l'homme

» coopère en donnant son assentiment il Dieu qui l'appelle; au­


l) trement il serait un corps inanimé. On établit la PnÉUES'flNA­

II TION, en disant que personne ne sait, il moins que ce ne soit


)l par une révélation spéciale, s'il est au nombre des prédestinés,

l) et parmi ceux que Dieu s'est choisis.

l)VL SUR LE PURGATOIRE. Toute faute soumise il une peine

l) temporelle n'est point efTacée par la Justificalion, c'est pourquoi

») tous viennent dans le Purgatoire pOUl' être IlLI6t](·s, avanl que


.....­

nES CA1ï!oLIQVES-nmL\INS. ()

)l l'enlrée dans le Ciel soil ouverle. Les ùmes, qui y sonl clClenues,
Il sonl sonlagées pal' l'aille ùes fidèles, èl principalemenl par le
)l sacrifice de la ;\'Jesse; el cela doil êlre soigneusemenl enseigné
Il el prêché.)l - Les tourmenls qu'on y souffre sonl décrils de di­
verses manières, mais ce sonl des inrenlions, el de pures fictions.
Il VIL 'SUR LES SEPT SACREMENTS. Il ya sept Sacremenls. Le

" Baptême, la Confirma lion , l'Eucharistie, la Pénilence, l'Ex­


., trême-Onction, l'Ordre el le Mariage: il n'y en a pas pIns, el il
., n'yen a pas moins: l'un est plus digne que l'aulre : ils con­
» tiennentlG grâce, et d'après l'œuvre opérée par eux la gràce est
» conférée: les Sacrements de l'Ancienne Loi étaient en même
» nombre..,-lI a élé trailé, ci-dessus, du Baptême, de la Confirma­
tion, de l'Eul;l1aristie et de la Pénilence.-"SUR LE SACI\E~IENT DE
» L'ExTl\Êm;,üNCTION. 11 esl fondé sur 1'l::plLre de Jacques, V. l.LJ,
» 15; il est donné aux malades vers la fin de la vie; de là il est
Il appelé Sacrement de ceux qui s'en vont: s'ils reviennent en

» sGnté, il peNt de nOUl'eau êlre appliqué: il esl administré avec


., de l'hu!le bénile pal' l'Evêque, el avec ces paroles: Que Dieu
l) te soil indulgenl pour loules les fautes que tu as commises pal'

)l dépravation des l'eux, ou des narines, ou du toucher. SUR LE


» S,\f.RE.\IENT DE L'OI~DRE. 11 y a dans le Ministère du Sacerdoce
» sept Ordres, qui diffèrenl en dignilé, ct ils sonl ensemble ap­
l) pelé.s la Iliérallchie Ecclésiastique, laquelle esl comme une ar­

., mée rallg(~e en bala1ille : les inaugurations dans le !\Jinistère se


., font pal' les onctions et pal' les transmissions de l'Esprit Saint
H en ceux qui sont inauglll'és. Pour les Ordinations des i::l'êqnes

H et des Prêlres, le poul'oir séculier, ou le consenlement ùu ~:a­

H gislrat ou son appel ou son- .wiorilé, ne sont pas requis; ccux

H qui montenl an minislère seulement pal' l'appel du pouvoir sé­

H cnlier ne sont point des ministres, mais ce sont des voleurs et

H cl-cs "liirrons, qui n'entrent point pal' la porle. SUR LE SACRE­

H ,'.lENT DU ~'IAnlAGE. La dispense des degrés el des divorces ap­

I) partienl à l'~:glise : les Ecclésiastiques ne conlractenl poinl de

)) mariage: ils peuvenl tous avoir le don de chastelp, et si l'un


)) d'eux dit qu'il ne peut pas l'avoi!', quand cependant il en a rail
1) le vœu, il est anathème, parce que Dieu ne refuse poinl ce don
)) il ceux qui le lui demandenl sincèremenl, et 11l' souffre point
10 A:BR~G~ DE LA RELIGION DES CATHOLIQUES-1l0~L\INS.

Il que quelqu'un puisse être tenté au-delà de ses forces. L'état de


Il virginité et de célibat doit être préfél'é à l'état conjugal: outre

n plusieurs autres choses.


1) VIII. SUR LES SAINTS. Les Saints, qui règnent conjointement

1) avec le Christ, offrent à Dieu leurs prières pour les hommes: le

Il Christ doit être adoré, et les Saints doivent être invoqués; l'in­

n vocation des Saints n'est point une idoJàtrie, et n'est point con­
n traire à l'honneur d'un seul Médiateur entre Dieu et les hommes;
n elle est appelée Latrie: les images du Christ, de Marie mère de
1/ Dieu, et des Saints, doivent être vénérées et honorées; il faut

1) croire, non pas qu'en elles il y ait la Divinité ni quelque vertu,

n mais que l'honneur qui leur est rendu est reporlé au~.proto­
)1 types qu'el\es représentent; et pal' les images que l'on baise, et

n devant lesquel\es on se prosterne et se découvre, on adore le


n Christ et l'on vénèt'e les Sainls. Les miracles de Dieu s'opèrenl
n pal' les Sain ts.
n IX. SUR LE POUVOIR. Le Pape Homain est le successeur de
n l'Apôtre Pierre, et le Vicaire de Jésus-Christ, le Clief de l'Église
n etl'l~vêque universel; il est au-dessus des Concil~s : il a les
n clefs pour ouvrir et fermer le Ciel, ainsi le pOUl'oil' de remettre
n et de retenir les péchés; à lui donc, comme Porte-Clef de la vie
n éternelle, appartiennenlles droits de l'empire terrestre en même
n temps que ceux de l'empire céleste: les l~vêques et les Prêtres
n tiennent aussi de lui un pareil pouvoir', parce qu'il a aussi été
n donné aux autres Apôtres, et c'est pour cela qu'ils sont appelés
n Ministres des clefs. C'est.à l'Église à juger du vrai sens et de
n l'interprétation de l'f:criture Sainte, et ceux qui contreviennenl
Il doivent être punis des peines établies d'après le droit: il ne )1

Il convient point aux Laïques de lire l'Üriture Sainte, pui~qu'il

Il n'y a que l'Église qui en connaissele~s. n - Par suite les Mi­


nistres de l'Église se van lent ùe le connaltre.
Ces Doctrinaux sonl tirés des Conciles ct des Bulles, princi­
palement du Concile de Tl'ente et de la Bulle papale qui l'a con­
firmé, où lous ceux qui pensent, croient et agissent contrc les
choses qui ont été décrétées, lesquelles sont en général celles ci­
dessus l'apportées, sont condamnés à l'anathème.
ABRÉGÉ
ùe;

DOCTlUNAllX DE L'ÉGLlSEET DE LA lŒLlGION


DES fi l~ F 0 IU'LÉ S

Puisque dans ['Apocalypse, dans son sens spiriluel, il eslbeau­


coup lrailé des fiMormés, il convient aussi, dès l'entrée des Expli­
calions, de meUre en c\vidence leurs Doctrinaux, cl de les placer
dans cet ordre: Sur Dieu, sur Chrislle :;eigneur, sur la Justifica­
tion pal' la foi et SUI' les bonnes œuvres, SUI' la Loi cl l'Evangile,
SUI' la Pénitence el la Confession, Sil l' le· Péché Originel, SUI' le
Bapt~me, sm la Sainle Cène, sur le Libre Arbitre, ct sur l'l::glise.
« I. SUR DIEU. On croil Sllr Dieu conl'ol'tnémenl il la foi sym­
1) bolique Alhanasienne, laquelle, élant dans les mains de cha­

Il cun, n'est poin t insérée ici: il est nololre aussi que l'on croit

Il en Dieu le Père comme Créateur et Conservaleur, en Dien le

1) Fils Gomme Sauvenr et llédempteur, et il l'Esprit Sainl comme

Il 1Il us tralelll' el Sanctificaleur.

Il II. SUR CHRIST u; SCIGNCUR. SUI' la Personne du Christ il

Il n'est pas enseigné la mème chose pal' tous les Héformés. Voici

Il ce qu'enseignent les LUTHÉRIENS: La Vierge Marie a non-scu­

Il lemenl conçu el engendré un vrai Homme, mais aussi le vrai

1) Fils de Dieu; c'est pourquoi elle esl avec raison appelée Mère
Il de Dieu, et elle l'est réellement: dans le Chrisl il y a deux na­

1) lures, la nature Divine cl la nature Humaine, la Divine de toute


il éternité, ct l'Humaine dans le temps; ces deux natures ont été

Il personnellement unies, de telle manière qu'elles ne sont nulle­

Il menl deux Christs, l'un Fils de Dien, l'autre Fils d'homme, mais

Il qu'elles sont un seul et même Fils de Dieu et Fils d'homme, non

Il pas que ces deux natures aienl été m{\lées en une seule sub­

Il slance, ni que l'une ait élé changée en l'aulre, mais l'une et

1) l'aulre nalure relient ses propriélés essentielles; il esl même


J) décrit quelles sonl ces propriélés : leur union esl hyposlalique,
i2 .~nllt:GÉ DE L,\ RELIGION

Il et cette union est une suprême communion, tellc qu'est cellû


Il cie l'âme el du corps; ainsi c'esl avec raison qu'il esl dit qne
Il dans le Chrisl Dieu esl lJomllle el l'llolllllie est Dieu. 11 a soul'­

Il l'erl pour nous non pas seulemenl comme homme nuement

li homme, mais comme un [Jomme dont la nalure IJumaine a avec

Il le Fils de Dieu une si élroite union el commnnion inefTaLJle,

li qu'elle est develll!9 une seule Personne avec lui: le Fils de

Il Dieu a vérilableÏnenl souffel'l pour nous, mais néanmoins selon

Il les propriélés de la nalure Humaine: le Fils de l'homme, pal'

Il lequel il esl enlendu le Chrisl quant il la nalnre llumaine, a été

li réellemenl élevé à la droite de Dieu, quand il a élé pris ell Dieu,

li ce qui a eu lieu dès que dans le sein cie ln mère il eul élé conçu

Il de l'Espril Saint: le Cllrist a toujours eu celle ~Iajeslé en raison

li de l'union pcrsonnelle, mais dans l'élal d'exinanilion il n'a

li exercé celle majeslé qu'aulant qu'il lui semblail eonvenable;

li toutefois, après la résurreetion, il a déposé pleinement cl abso­

1) lumenlla forme de serviteur, ct il a mis la nature ou l'essence

Il IJumaine dans la pleine possession de la ~Iajeslé Divine; el c'esl

Il de celle manière qu'il esl enlré dans la gloire; en un mol, le

li Chrisl est vrai Dieu et Ilomme en une Personne indivisible, cl

Il il l'est pour l'élernité; el vrai, loul-puissanl, el élernel Dieu,

li même présenl quanl il l'[]umain il la droite de Dieu, il gouverne

li toules choses dans les cieux el sur terre, el aussi il l'emplît

li loules choses, est avec nous, haLJite el opère en nous: il n'y a

li pas cie difTérence d'adoration, parce que pal' la nalnre qui esl

li vue on adore la Divinilé qui n'esl poinl vue: l'Essence Divine

li communique et procure ses propres excellences il la nalure Hu­

II maine,el perfeclioune ses Divines opéra lions pal' le corps comme

Il pal' son Organe; ainsi toute la plénitude ùe la Dhinilé habile

li cOl'porellelnenl dans le Chl'isl, selon Paul. L'incal'l1alion a élé

li faile pOllr nous réconcilier avec le Pèl'e, el aOn que le Chl'isl

Il devinl viclime pOllr les péchés de toulle monde, tanl originels

,. qu'acluels; il a élé incal'l1é de la substance de l'Esprit Saint, mais


li la nalul'e lIumaine, que, comllle Parole, il a prise, et a unie il soi,

li a élé produite pal' la Vierge ~larie : il sanclifie ceux qui r.roienl

') en lui, en envoyanl dans leur c.œlll' !"Espril Sain l, qni les dirige,
Il les console cl les vivifie, el qui les défend conll'c le diahle cl
DES nÉFOnMÉS. 13
" contl'e la l'iolence du péché. Le Cill'ist est descendu aux enfel's,
" et il a détl'uit l'enfel' pOUl' tous les croyan ts; mais comment ces
" choses ont été effectuées, il ne veut pas qu'on le scrute a'vëè
" cUl'iosité; la connaissance de ce sujet est l'ésel'vée à un autl'e
" siècle, quand non-seulement ce mystère, mais aussi beaucoup
" a'autl'es sel'ontl'évélés. Il-Ces Doctrinaux sonttil'és de Luthel',
de la Confession d'Augsboul'g, du Concile de l\icée, des Articles de
Smalkalde; 'voi7' FORMULE DE CONCORDE.
Ji Une partie des nf;Fonm:s, dont il est aussi parlé dans la For­
» mule de concorde, croient que le Chl'ist selon la natul'e IIumaine
" a reç.u, pal' exaltation seulement, des dons créés et une puis­
') sance finie, qu'ainsi il est homme comme un autl'<'. homme, re­
l) tenant les proprietes de la chail'; que pal' conséquent, quant il

J) la nature numaine, il n'est ni Tout-Présent, ni Tout-Sachant;


1) que néanmoins il gouverne alJsent comme un Hoi gouvel'l1e les
1) choses éloignées de lui: que, comme Oieu de toute étel'llilé, il

" est chez le Père, et que, comme Homme né dans le temps, il est
1) chez les Anges dans le Ciel; que la locution, dans le Chl'ist Dieu
» est Homme et l'Homme est Dieu, est une locution figl1l'ée; ou­
" tre plusieurs autl'es choses du même genl'e.
» ~Iais ce dissentiment est réglé pal' le symbole d'Athanase qui
») a été l'eçu pal' tous dans le Monde Chrétien, et dans lequ<'l il est
" dit: La vraie foi est qlle nous croyions et confessions, que notl'e
" Seigneur Jésns- Christ Fils de Dieu est Dieu et Homme, Dieu
1) d'après la sulilstance du l'ère, né avant le monùe, et Homme

" d'après la sulJstance de la mère, né dans le monde; Dieu parfait


» et Homme parfait: et, quoiqu'il soit Dieu et nomme, cependant
» ce sont non pas deux, mais un seul Christ; un, non par con ver­
" sion' de l'Essence Divine en un COl'pS, mais pal' assomption de
» son Humain en Dieu; un absolulllent, non pal' confusion de
» substance, mais pal' unité de ~)ersonn_e; puisque, de même que
" l'âme l'ationnelle et le corps sont un seul homme, de même Dieu
» et Homme est un seul Christ.
)l nI. SUR LA JUSTIFICATION PAil LA FOI ET SUil LES nONNES

li OEUVRES. La Foi justifiante et sauvante des Ecclésiastiques est

» celle-ci: Dieu le Père s'est détourné ùu Genre Humain il cause


» lIe ses iniquités, et ainsi d'après la justice il l'a condamné ilIa
1. 2.
Il! AIJR':G~ DE LA I\ELIGlOX

» mort éternelle, et c'est ponr cela qu'il a envoyé son Fils dans le
» monde, ponr expier el racheter, et pOlll' satisfaire et l'l'concilier ;
» et le Fils a rail cela en prenant sur Ini la condamnation de la
» loi, en se laissan t crucifier, el en l'emplissant ainsi et par ouéis­
" sance toute la justice de Dieu, au point qu'il est devenu Lui­
» Même la Justice; et Dieu le Père impute el applique cette jllstice
" comme mérile du Fils à ceux qui croient, et il leur envoie l'Es­
» prit Saint qui opère la charité, les bonnes œuvres, la pénitence,
» comme un bon arbre porte de bons fruits, et qui justifie, renou­
1) velle, régénère et sanctifie; et celte foi est l'unique moyen de sa­
» lut, et par elle seule les péchés sont remis à l'homme. [\s distin­
» guenl entre l'acte el l'état de Justification; par l'acte de justifi­
" cation ils entendent le commencement de la justification, qui se
» fait en un moment, quand l'homme par cette foi seule saisit avec
» confiance le mérite du Christ; pal' l'état de justification ils enten­
" dent le progrès de celte foi, lequel se fail pat' l'opération inte­
» rieurede l'Esprit Sain t, opération qui ne se manifeste que parcer­
» tains signes, au sujel desquels ils enseignent diverses choses; ils
» parlent aussi de bonnes œuvres manifestes, qui sont l'ailes pal'
» l'homme et par sa volonté, et qui suivent celte foi; mais ils ex­
» cluent de la justification ces bonnes œuvres, parce qu'en elles il
li yale propre et ainsi le mérite de l'homme: c'est là, en somme,

» la foi d'aujol1l'd'hui; mais les confirmations de celte foi, et les tra­


» ditions qui y ont l'apport, sont nombreuses et multipliées; quel­
» ques-unes vont aussi être rapportées, ce sont celles-ci: Les
» hommes ne peuvent pas être j1:lstifiés devant Dieu pal' leurs
1) propres forces, leurs propres mérites, leurs propl'es CCUVl'es,

') mais ils le sont gratuitement, à cause du Christ, par ln foi, selen
» laquelle ils croient qu'ils sont reçus en grâce, et que les péchés
» sont remis il cause du Christ qui pal' sa mort a satisfait pOUl'
» nOIlS, et que Dieu le Père impute celn aux croyants pOUF justice
" devant lui: celle foi est non-seulement une connaissnnce hislo­
» riliJ.l!le que le Christ a souffert et est morl pour nous, mais c'est
Il aussi un nssentiment de cœur, une confiance et une assurance

» que gratuitement il cause du Christ les péchés sont remis el


" qu'on est justifié; et nlors trois choses concourent, la Promesse
" gratuite, le Morite du Christ comme prix, et la Propitiation: la
LIES lIt:rOIlMt:S. 15
)) foi est la justice, par laquelle devant Dieu nous sommes réputés
)) justes à cause de la promesse; et être justir.é, c'est être absous
1) de ses péchés, et même on peut en quelque sorte dire que c'est
li être vivifié et régénéré: la foi nous est réputée à justice, non

') pas qu'elle sail une si bonne œuvre, mais parce qu'elle saisit le
)) mérite du Christ: le mérite du Christ est son Obéissance, sa
)) Passion, sa l\'tort et sa HésulTection : il est nécessaire qu'il yait
)) quelque chose par quoi Dieu puisse être approché; et ce quelque
)) chose n'est autt'e (lue la foi par laquelle se fait la réception. Dans
') l'acte de justification, la foi entre par la parole et par l'ouïe, et
)) ce n'est point l'acte de l'homme, mais c'est l'opération de l'Es­
)) prit Saint, et alors l'homme ne Coopèl'e pas plus qu'une statue
)) de sel, une souche ou une pielTe, ne faisant rien de lui-même,
)) ne sachant rien de cela; mais après l'acte il coopère, sans ce­
)) pendant aucune volonté propre dans les choses spirituelles; il
)) en est autrement dans les choses naturelles, civiles et morales;
)) toutefois, on peut alors s'avancer clans les choses spirituelles
)) jusqu'au point cie vouloir le bien, et d'y trouver des délices,
1) mais cela vient non de la volonté propre, mais de l'Esprit Saint,

Il et ainsi l'on coopère non par ses propres forces, mais par de

li nouvelles forces et de nouveaux dons, qlle l'Esprit Saint a com­

1) mencés dans la conversion; et dans la vérilable conversion le

" changement, la rénovation et le mouvement se font clans l'en­


)) tendement et dans le cœur de l'homme: la charité, les bonnes
)) œunes et la pénitence n'entrent point dans l'acte de justinca­
1) tion, mais elles sont nécessaires daus l'état de jnstification, snr­
)) tout à cause du commanùement de Dien, ct par elles on mérite
)) les récompenses corporelles de celle vie, mais non la rémission
li des péchés ni la gloire de la vie éternelle, parce que la foi seule

)) sans les œuvres de la loi justifie et sau\'e : la foi par l'acte jus­
li tifie l'homme, mais la foi par l'état le renouvelle: dans la ré­

li novation, à cause du commandement de Dieu, on doil néces­

1) sairement faire les œuvres honnêtes que prescrit le Décalogue,

li parce que Dieu veut que les cupidilés chamelles soient répri­

Il mées par la discipline civile; c'est pourquoi il a donné une

Il doctrine, ùes lois, des magistrats et des punitions: de lit résulte

» donc qu'il est faux que par les œuvres HallS méritions la rélllis­
16 AnIlÉG~ DE LA RELlGIO;-'

» sion des péchés et le salut, et que les œuvres fassent quelque


» chose pour conserv(>r la foi; et qu'il est faux aussi, que l'IlOmme
» soit répnté juste à cause de la justice de sa raison, et que la rai­
» son puisse par ses propres forces aimer Dieu pal' dessus toutes
» choses, et pratiquer la loi de Dieu: en un mot, la foi et le salut
1) sont conservés et retenus dans les hommes, non par les bonnes

» œuvres, mais seulement par l'Esprit de Dieu et pal' la Foi; mais


Il néanmoins les bonnes œuvres sont des témoignages que l'Es­

» prit Saint est présent, et habite en eux: est condamnée, comme


Il pernicieuse, celte manière de s'exprimer, que les bonnes œu­

1) l'l'es sont nnisibles au salut, parce qu'on doit entendre les œu­

Il l'l'es intérieures de l'Esprit Saint qui sont bonnes, et non les

» œuvres extérieures procédant de la propre volonté de l'homme,


» qui ne sont pas bonnes, mais sont mauvaises, parce qu'elles
1) sont méritoires. En outre, ils prétentent qne le Christ, au Juge­

» ment dernier, portera sentence sur les œuvres bonnes et SUI'


» les œuvres mauvaises comme eITets propres et non propres
" de la foi de l'homme. Cette foi aujourd'hui règne dans tout le
» l)lOnde Chrétien réformé chez le Clergé, mais non chez les La[­
» ques, si ce n'est chez un très-petit nombre; cal' par la foi les
» Laïques n'entendent autre chose que croire en Dieu le Père, le
l) Fils et l'Esprit Saint, et que celui qui vit bien et croit bien est

1) sallvé; et, au sujet dll Seigneur, qu'il est le Sauveur; en eITet, ils

» ignorent les mystères de justification de leurs prédicateul's, mys­


1) tères qui, quoique prêchés, entrent néanmoins chez les auditeurs
» laïques par une oreille et sortent par l'autre; bien plus, les doc­
\. » teurs eux-mêmes se regardent comme des érudits d'après la con­
) » naissance de ces mystères, et dans les Ecoles et les Universités,
l ils travaillent beaucoup pour les saisir; c'est pour cela qu'il a élé
1)

» dit ci-dessus qlle cette foi est la foi du Clergé. Mais néanmoins
1) les Docleurs enseignent de divers-cs maniè;:-es cette même foi
» dans les Hoyaumes où sont les Réformés; en ALLE~lAGNE, en
» SU~;DE et en DA;-'E3lAncK, ils disent que l'Esprit Saint opère pal'
l) cette foi, et qu'il justifie et sanctifie les ho III mes, et ensuite suc­
») cessivement les renoll\'elle et les régénère, mais sans les œuvres

» de la loi; qlle ceux qui sont dans cette foi cl'après l'assurance et
» la contiance sont dans la gn~ce auprès <le Dieu Je Père; cl (ju'alors
IH:S nÉFOnM~S, 17
l) Ics maux qu'ils font apparaisscnt, il cst l'l'ai, mais sont sans
Il cessc rcmis. En A"'GLETERRE, ils discnt que cellc foi opère la

» charité il l'insu de l'homme, cl que cela aussi eslle bien dc la


Il charité, quand l'homme senl intérieurcment l'Esprit Saint opé­

» l'Cl' chcz lui; et que, s'il ne le sent pas, el que néanmoins il


» fasse le bien pOUl' le salut, cela pcut êtrc appelé le bien, mais
» cependanllienl de l'homme d'êtrc en lui un mérite: puis aussi,
» que celle foi peut opérer ccla à la dernière heUl'e de la morl;
» toulefois, j'on ne sait pas commenl. En HOLL,INDE, ils disent
» que Dieu le Père, à cause du Fils, justifie et purifie l'homme
» intérieurcmcnt pal' l'Esprit Saint au moyen dc celle foi, mais
» néanmoins scIon la propre volon lé de l'homme, de laquellc il se
)l délourne sans y toucher; quelques-uns discnt qu'il la touch.e

\ » légèrem~nt, et qu'ainsi les maux de la volonté de l'homme


» n'apparaissent point devant Dicu : mais peu de Laïques ont

. Il connaissance de ces mystères du Clergé, eUes Ecclésiastiqucs

, » ~l..~ veulent pas les publier tels qu'ils sont, parce qu'ils savent
» q~'o_n n~ I~_~. goû.t.e.pginl.
Il IV. SUR LA LOI ET L'I~VANGILE. La Loi a été donnée par Dieu,

» pour qu'on sache ce que c'est que le péllhé, et ainsi pour qu'il
» soit chassé pal' la menace et par la crainte, et ensuite par la
» promesse el pal' l'annonce de la gràce; c'est pourquoi l'officc
» principal de la loi, c'cst que Je péché origincl et Lous ses fruits
Il soient révélés, cl qu'on sache de quellc manière hOl'l'ible la na­

)) ture de l'homme est tombée et a été enlièl'ement dépravée; pal'


Il ce moycn la loi eITraie, humilie, tel'l'asse l'homme, au point

Il qu'il désespère de lui-même, et désire avec anxiété du secours;

Il cct cITet de la Loi est appclé Contrition, cclle-ci n'est pas activc

» ou factice, mais elle est passil'e, elle tourment de fa conscicnce:


» mais l'tvangile est toulc la Doctrinc sur le Christ cl SUI' la foi,
» et ainsi SUI' la l'émission des péchés, pal' conséquenl une lrès­
l> joyeuse nouvclle qui n'accu sc ni n'epouvantc, mais qui con­

l> sole: par la Loi la colèrc de Dieu est révéléc SUI' toutc impiété,

Il et l'homme est condamné; elle fait donc que l'bommc portc ses

Il rcgal'd's vers le Chrisl, el vers l'~vangilc; la prédication doil

» porter SUI' la Loi et suL' n:;vallgile, parce qu'ils ont été conjoints:
» l'Évangile enseignc quc lc Christ a pris SUl' lui toulc la malédic­
,)*
1. - ,
:18 AnlU\C É ilE: LA REI.lC ION

" tion de la Loi, et a expié tous les péchés, cl que nons en oble­
" nons la rémission par la foi. L'Esprit Saint est donné et reçu et
1) le cœur de l'homme est renouvelé, non par la prédication de la

1) Loi, mais par celle de l'I~vangile; et l'Esprit ensuite se sert du

» ministère de la Loi pour enseigner et pour montrel' dans le De­


I) calogue quelle est la bonne et agréable volonté de Dieu; ainsi
1) l'Esprit mortifie et vivifie. li faut faire une dilférence entre les

1) œuvres de la Loi ct les œuvres de l'Esprit; c'est pourquoi les

" fidèles ne sont point sous la Loi, mais ils sont sous la grâce, à
» savoir, par celle même raison. La justice de la Loi ne justifie
1) pas, c'est-à-dire, ne réconcilie pas, ne régénère pas, et ne fait

» pas par elle-même qne les hommes sont acceptés par Dieu, mais
1) l'Esprit Saint étant donné, l'accomplissement de la Loi s'ensuit:

» les œuvres de la seconde table du Décalogue ne justifient pas,


1) parce que d'après cette seconde table nous agissons avec les

» hommes, et non proprement avec Dieu, et cependant dans la


1) justification il l'au t agir avec Dieu. Le Christ, parce que sans pé­

» ché il a subi la peine du péché, et qu'il a été fait victime pOUl'


1) nous, a enlevé ce droit de la Loi, afin qu'elle ne damne point

1) les croyants, parce que Lui-~Iême est une propitiation pour


» eux, en raison de laquelle ils sont réputés justes.
» V. SUR LA PÉNITENCE ET LA CONl"ESSION. La Pénitence con­
1) siste en deux parties, dont l'une est la conlrition ou la terreur

1) imprimée à la consr.ience il cause des pechés, et l'autre est la foi

)) qui est conçue d'après l'Évangile, et qui par la rémission des


1) péchés ·console la conscience et délivre des terreurs. Celui qui

» confesse que tout entier il n'est que péché, comprend tous les
1) péchés, n'en exclut aucun, et n'en oublie aucun; ainsi les pé­

» ehés sont purgés, l'homme est purifié, rectifié, sanctifié, parce


') que l'Esprit Sainl ne permet pas que le péché domillc, mais il
1) le réprime et le restreint. L'énumération des péchés doit être

)) libre, l'homme veut ou ne veut pas, et l'on doit faire grand cas
)) de la confession et de J'absolution privées; c'est pourquoi, si
» quelqu'un le veut, il peut confesser ses péchés et recevoir l'ab­
Il solutioll du confesseUl', et alors les péchés sont remis; Jes pa­

l) t'OIes que le ministre doit alors répondre, sont: Que Dieu te soit

1) propiceetqu'il confirme ta foij(ju'il te soiLfllit selon que tu crois;


m:s l\1~f0:1Mt:S. :1\)
1) et moi, d'après l'ordre du Seigneur, je te remets les péchés.
Il ~Iais d'autres disent: Je t'annonce la rémission des péchés.

Il Toujours est-il cependant que les pécItés ne sont pas plus remis

Il pal' la pénitence que pal' les œuvres, mais qu'ils le sont par la

1) foi. C'est pourquoi la pénitence des Ecclésiastiques est seule­


Il ment une confession devant Dieu qu'ils sont pécheurs, et une

Il prière afin qu'ils persévèrent dans la foi. Les expiations et les

1) satisfactions ne sont point nécessaires, parce que le Christ est


» l'Expiation et la Satisfaction.
1) VI. SUR LE PÉCHÉ ORIGINEL, voici ce qu'ils enseignent: Après

Il la chute d'Adam tous les hommes propagés selon la nature

Il naissent avec le péché, c'est-à-dire, sans crainte de Dieu et avec

1) les concupiscences; et c'est là ce qui damne, et cause mainte­

Il nant encore la mort éternelle à ceux qui ne renaissent pas par

» le baptême et pal' l'Esprit Saint: c'est la privation de la justice


1) originelle, et avec celle privation une disposition désordonnée

Il des parties de l'âme, et une constitution corrompue. 11 ya une

Il dilTérence entre la nature elle-même dans laquelle l'homme a

Il été créé, - laquelle même après la chute est et demeure créa­


Il tm'e de ,Dieu, - et le péché originel; ainsi il ya une dilTérence
Il entre la nature corrompue et la corrnption qui a été enfoncée

Il dans la nature, et par laquelle la nature est corrompue; per­

Il sonne autre que Dieu seul ne peut séparer de la nature même

Il la corruption de la nature; c'est ce qui s'opérera complétement

Il dans la résurrection bienheureuse, parce qu'alors la nature

» même, que l'homme porte autour de lui dans le monde, ressus­


Il citera sans le péché originel, et jouira de la félicité éternelle; la

Il dilTérence est comme entre l'œuvre de Dieu et l'œuvre du dia­

» ble; cc péché ne s'est pas emparé de la nature, comme si Satan


Il avait créé substantiellement quelque mal, ct l'avait mêle avec

Il la nature; mais la justice concreée et originelle a été perdue:

Il le péché originel est un accident; et l'homme par sa raison est

Il devant Dieu spirituellement comme mort. Ce mal est couvert et

Il pardonné pal' le Christ seul: la semence elle-même, uont

» l'homme est formé, a élé entachée de cc péché: c'est de là


Il aussi que l'homme reçoit de ses parents des inclinations dépra­

Il vées ct une impuretc interne du cœur.


20 AnR~GÉ DE LA REUGION

Il VU. SUR LB 13APTI~ME. Le Dnptême n'est pas simplement de

Il l'eau, mais c'est de l'cau prise pnr commandement Divin, ct


Il scellée nvec la Parole de Dieu, et pal' conséquent sanctifiée: la

» vertu, l'œuvre, le fmit et la fin du baptême sont que les hommes


Il soient sauvés, et adoptés pal' la cOlumunion chrétienne; pal' le

Il IJaptême la vicloire SUI' la mort et SUI' le diahle, la l'émission des

» péchés, la gràce de Dieu, le Christ nvec toutes ses œuvres, l'Es­


» prit Saint avec Lous ses dons, el ln béatituLle éternelle sont of­
» ferts il tous et il chacun de ceux qui croient: si pal' le baptême
» la foi est donnée aux enfants, c'est une question trop profonile
" pour qu'elle puisse être soigneusement examinée. L'imlllersion
» dans l'eau signifie la morlification du vieil homme, et la résur­
» rection du nouveau, c'est pourquoi celle immersion peut être
Il nppelée le bain de la régénération, el le vrai Bain dans la Pa­

» l'ole, puis aussi dans la mort et dans la sépullure du Chrisl : la


» vie du Chrétien est un lJaplême journalier une fois commencé
» de celle manière: l'eau n'opère point cela, mais c'est la Pnrole
» Lle Dieu qui est dans l'eau el avec l'eau, et la foi de la Parole de
» Dieu ajoutée à l'eau; il suit Lle là que l'action du baptême au
» Nom de Dieu est faite, il est l'l'ai, pnr des hommes; toutefois ce
» n'est point pal' eux, mais c'est pal' Dieu Lui-:\lême : le llaptême
» n'enlève pas le pécllé originel, la concupiscence dépravée élant
» éteinte, mais il enlève l'inculpation.
» r.lais d'aulres d'entre les H.éfol'lnés croient que le Baptême
» est un Bain externe d'enu, par lequel est signifiée l'ablution in­
» terne des péchés: qu'il ne confère ni la régénération, ni la foi,
>l ni ln gràcc de Dieu, ni le salut, U1nis seulement les signifie et

>l les scelle; cl qne ces choses sont conférées, non pas dans ni avec

» le llaptême, mais plus tnrd quand on avance en àge; qn'il n'y a


n que les élus qui acquièrent la gràce du Christ el le don de la
" foi: et que, comme le salut ne dépend point du baptême, c'est
» pour cela qU'à défaut d'un ministre ordinaire, le baplême peut
» être ndministré pal' une autre personne.
» Vlff. SUR LA SAINTE C.t:NE. Les Héformés, qui sont appelés
>l Luthériens, cnseignent que dnns la Sainte Cène, ou Sncrement

» de l'Antel, le Corps el le Snng du Chrisl sont véritablement et


Il substantiellcment préscnts, et qll'il~ sont véritablcment distri­
DES nl:FORàlÉS. 21
Il IJllés et reçus avec le pain et le vin; et qu'en conséquence le
1) vrai Corps et le vrai sang du Christ sont dans, avec, et sous le
Il Pain et le Vin, et sont donnés à manger et il boire aux Chré­
Il tiens; que par r.onséquent ils ne sont pas simplement du pain
1) et du vin, mais sont renfermés et attachés par la Parole de Dieu,
Il et que cela fait qu'ils sont le corps et le sang du Christ; car le
1) Sacrement se fait quand la Parole approche vers l'élément: que
1) cependant ce n'est point une transsuhtantiation, telle qu'est eelle
1) des Catholiques-Romains: que c'est un aliment de l'âme, nour­
1) l'issant et fortifiant le nouvel homme: que cela a été institué,
» afin que la foi répare el reprenne ses forces, qu'il y ait la rémis­
1) sion des péchés, el la nouvelle vie que le Christ nous a méritée:
1) qu'ainsi le corps elle sang du Christ sont pris non-seulement
1) spirituellemenl par la foi, mais aussi par la bouche, d'uue ma­
I) nière sUI'nalurelle, en raison de l'uuion Sacral11enlale avee le
Il Paiu et le Vin: que la dignité de r.elle Cène consisle dans la
1) seule obéissance, et dans le mérile du Christ, qui est appliqué
» par la vraie foi: que, en un mot, les Sacrements de la Sain le
Il Cène et du Baptême, sont les témoignages de la volonté et de
Il la grâce de Dieu envers les hommes; et que le Sacrement de la
)) Cène esl la promesse de la rémission des péchés au moyen de
)) la foi; qu'il porte les cœurs li croire; el que l'Esprit Sainl opère
)) par la Parole el par les Sacremenls : que la consécration du
» ministre ne produil pas ces effels, mais que cela doit être al­
1) tribué à la seule vertu toute-puissante du Seigneur: que non­
» seulement ceux qui sont dignes, mais aussi ceux qui sont indi­
» gnes reçoivent le vérilable Corps el le véritable Sang du Chrisl,
» tel qu'il a été suspendu à la croix, mais ceux qui sont dignes le
Il reçoivent pour le salul, et ceux qui sonl indignes, pour la con­
l> damnation; que ceux-là sonl dignes qui ont la foi; que personne
)) ne doit être conlraint il cette Cène, mais que chacun, quand il
)) est pressé par une faim spirituelle, doit s'en approcher.
Il Toutefois, d'autres Héformés enseignent que dans la Sainle

Il Cène le Corps et le Sang du Chrisl sonl seulemenl pris spirituel­


Il lement, el que le Pain et le Vin n'y sont que des signes, des
Il lypes, des symboles, des marques, des figures el des simili­
Il lulles; que le Chrisl est présent, non de corps, mais seulement
2:1 AnRI;CÉ DE LA RELIGION
Il par la vel'lu el l'opél'alion provenanl de sa Divine Essence; mais
Il quc dans le Ciel il y a conjonclion selon la communicalion des
Il propl'iélés : que la dignilé de celte Cène dépend non-seulement
Il de la foi, mais aussi de la préparalion : que seulemenl cellX qui
1) sont dignes reçoivent sa vertu, mais que ceux qui sonl indi­

1) gnes ne reçoivenl que le pain et le l'in. Quoiqu'il y ait ces dis­

l) senliments, Lous les ll.éformés cependanl s'accordenl en cela,


Il que ceux qui veulenl approcher dignemenl de celle Sainle Cène
Il doivent absolumenl faire Pénitence; les Lulhériens, en disant
.) qlle si ['on n'a pas fait pénitence de ses mauvaises œuvres, et
l) qu'on s'en approche, on esl damné pour l'éternité; el les An­

Il glais, en disanl qu'aulrement le diable entrera en eux cOlllmc


1) il esl enlré dans Judas: Il-cela esl évidenl d'après les Pl'ières

(lui sonl\ues avant la Communion.


Il IX. SUR LE LIJJRE ARBl'fUE. Ils fonl des dislinctions enlre
Il l'élal avanlla chule, après la chute, après la foi reçue el la ré­
Il novation, el après la résurrcclion. L'homme après la chule ne
Il peut, dans les choses spiriluelles el Divines, d'après ses propres
l) forccs, absolurnenlrien commcncer, ni penser, ni comprendre,

l) ni croire, ni vouloir, ni opérer et coopérer, ni s'appliquer ou

Il s'accommoder 11 la grâce, mais l'arbitre nalurel cst selJllement


Il pour les choses qui sonl contre Dieu el qui déplaisent 11 Dieu;
l) ainsi l'hommc dans les choses spirituelles esl comme une sou­

Il che, néanmoins il a unc capacité, non aclive mais passive, d'a­


l) près laquelle il peul ê,lre lourné vers le bien par la grâce de

1) Dieu; cependant après la chute il a élé laissé 11 l'homme le libre

l) arbitre de pouvoir el de ne pas pouvoir entendl'e la parole de

Il Dieu, et ainsi dans le cœur esl allumée une élincelJle de la foi,


l) qui embrasse lia rémission des péchés à cause du Chl'ist, et qui

l) console. Néanmoins la volonté humaine a la liberté pour efTec­

Il tuer la justice civile, el pOUl' choisir les choses soumises à la


Il raison.
Il X. SUR L'ÉGLISE. L'Église eslla congrégalion et la commu­
Il nion dcs sainls ; elle est l'épandue pal' tout l'Univers chez ceux
Il qui ont le même Chrisl, le même Espril Sainl, el les mêmcs Sa­
l) crcmenls, soit qu'ils aient des Iraditions semblables ou difTé­

» l'en les ; cl clle e:;1 [ll'jncipalemenl la Sociélé de la fui: cellc


IJLS Ia;~'OR,'IÉS. 23
» l~glise seule est le Corps du Christ; les bons sont de fait et de
» nom l'J.:glise, mais les méchants le sont de nom senlement : les
» méchants et les hypocrites, parce qu'ils y sont mêlés, sont melO­
li ures de l'I:;glise selon ses signes exlernes, pourvu qu'ils ne
») soient point excommuniés, mais ils ne sont point membres du
li Corps du Christ. l,es Rites Ecclésiastiques, qni sont appelés Cé­

» n\monies, sont indifTérents (adiap/wri), ct ne sont point le


») culte de Dieu, ni partie du culte de Dieu; c'est pourquoi, il est
Il dans la liberté de l'Église d'instituer, de changer ct d'auroger

li telles ou telles cérémonies, pal' exemple, les distinctions de vè­

li tements, de temps, de JOUI'S, d'aliments, et autres pratiques; et

Il c'est pourquoi nulle Église ne doit en condamner une autre

') pour des choses de celte nature. Il


Ce sont là, en abrégé, les Doctrinaux de l'Église et de la Reli­
gion des Héformés; mais ceux qu'enseignentlesSchwenckfeldiens,
les Pélagiens, les Manichéens, les Donatistes, les Anabaptistes,
les Arminiens, les Zwingliens, les Antétrinitaires, les Sociniens,
les Ariens, et aujourd'hui les Quakers et les llernutes, sont passés
sous silence, parce que ceux-Iii ont été l'éprouvés et rejetés comme
IJérétiques pal' l'Église des Héformés.
L'APOCALYPSE

CHAPITRE PIŒMIEH

1. Révélalion de JÉSUS-CHRIST, que lui a donnée DIEu,


pour déclarer à ses servileurs les choses qui doivenl êlre
faites bientOl, et (qu' )il a signifiées en (t' )envoyant pal' son
Ange à son servileur Jean;
2. Lequel a alleslé la Par'ole de DIEU et le Témoignage
de .JÉSUS-CHRIST, loules les choses qu'il a vues.
3. Hel1l'eux celui qui lit, et ceux qui écoutent les pa l'oies
de la Prophélie, et qui gardent les choses qui y sont écrites;
car le temps (est) proche.
!J. Jean aux sept Églises qui (sont) dans l'Asie: Grâce
à vous el paix pm' Celui Qui Est, et Qui Était, et Qui Vient;
et pal' les sept Esprits qui sont en regard de son TrOne;
5. Et pal' JÉSUS-CHRIST, Lui le Témoin fidèle, Lui le
Premier-né d'entre les morts, et Lui le Prince des ,'ois dt)
la terre, qui nous aime et nous lave de nos péchés dans son
sang.
6. Et il nous a faits rois et pl'êtres à son DIEU ET PtRE;
à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles, Amen!
7. Voici, il vient avec les nuées, et Le vel'l'a tout œil,
.,
1. ,.J.
26 L'APOCALYPSE I\ÉI'~Llh;.

ceux aussi qui L'ont percé; et se lamenteront SUI' Lui toutes


les Tribus dc la terre; oui; Amen!
8. Moi, je suis ('Alpha et l'Oméga, Commencement et
Fin, dit le SEIGNEUII, Qui Est, et Qui .Était, ct Qui Vient,
Qui (est) Tout-Puissant.
P. Moi, Jean, qui (suis) ct votre ff'èl'c et (votre) com­
pagnon dans l'aOliction, et dans le royaume, et la patiente
attentc de JÉSUS-CHRIST, j'étais dans l'Ile nommée Patmos,
pour la Parole de DIEU ct pOUl' le Témoignage de JJ;SUS­
CHRIST.
10. Je devins cn esprit au jour du Dimanche, et j'enten­
dis del'l'ière moi une voix grande comme d'une tl'ompeUc,
H. Qui disait: Moi, je suis l'Alpha et l'Oméga, le Pre­
mier et le Dernier; ce que tu vois, écris-le dans un livre, et
envoie-le aux Églises, à celles (qui sont) dans l'Asie; il
Éphèse, et à Smyrne, et il Pergame, et à Thyatire, et à
'Sardes, et à Philadelphie, et à Laodicée.
12. Et je me retournai pOUl' \'oir la voix qui parlait avcc,
moi; et, m'étant retourné, je vis sept Chandeliers d'or.
13. Et dans le milieu des sept Chandeliers, un sem­
blable au FILS DE L'HOMME, revêtu d'une l'obe longue, et
ceint vers les mamelles d'une ceinture d'or.
1ft. Et sa Tête, et ses Cheveux, blancs comme de la
laine blanche, comme de la neige; et ses Yeux, comme unc
flamme de feu.
15. Et ses Pieds, semblables à de l'airain fin, comme
emhrasés dans une fournaise; et sa Voix, comme une voix
de beaucoup d'eaux.
16. Et ayant dans sa main droite sept Étoiles; et de sa
fI I~ '" Bouche un~jj~~i~ë_à_ deux tl'~l~~hants qui sortait; et sa
Face, de même que le Soleil luit dans sa puissance.
r.llAPITRF. PRnlIER. '27

'17. Et quand je Le vis, je lombai à ses pieds comme


mort; el il imposa sa main droite 'sur moi, cn me disant:
Ne crains poinl; Moi, je suis le Premiel' elle Dernier.
18. El Qui (suis) Vivanl, el j'ai élé morl; el voici, Vi­
vanl je suis aux siècles des siècles; Amen! El rai les clefs
de l'enfel' el de la mort.
19. Écris les choses que lu as vues, el celles qui sont,
el celles qui doivenl arrivel' ci-après.
20. Le mys'lète des sepl ]~toiles que tu as vues dans ma
(main) dl'Oite; elles sepl Chandeliers d'or: les sept Étoiles
sonl les Auges des sept Églises, el les sept Chandeliers que
tu as VLlS sonlles sepl Églises.

SENS SPIRITUEL

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE, Celle Révélalion vient


du Seigneur Seul, el elle est l'eçue par ceux qui doivent èlre
dans sa Nouvelle Église, laquelle est la Noul'elk .Jérusalem,
et qui reconnaissent le Seigneur pOUl' le Dieu du Ciel el de
la 'l'cne. Le Seigneur aussi esl décril quant à la Parole.
CONTEiH! DE CHAQUE YERSET, V. 1. 17évelation de Jésus-Christ,
signifie prédictions par le Seigneur sur Lui-il'Iême el sur son l~glise,
lelle qu'elle sera à sa fin, el lelle qu'elle doit être dans la suite:
que Lui a donnée Dieu, pow' déclarer iL ses se/'viteurs, signifie
pour ceux qui sont dans la foi d'apres la charité: les choses qui
doivent êlre l'ailes bientôt, signifie les choses qui doivent arriver
certainement, afin que l'f~glise ne pér'isse point: et (qll')il a si­
gnifiées en (l')envoyanl !Jal' son Ange ci son sel'vitew' Jean, si­
gnifie qui onl été révélées par le Seigneur, au moyen duCiel, à r.eux
qui sonl dans le ùien ùe la vic d'après la charité el la foi de la
28 L'APOCALYPSE nt:VI;LÉE.

chari lé ; V. 2. Lequel a allesle la Parole de Vieu el le Témoi-


gnage de Jesus-Chrisl, signifie qui de cœur, et ainsi dans la lu-
mière, rf>çoivent le Divin Vrai d'après la Parole, et reconnaissent
que l'Humain du Seigneur est Divin; iOules les cltoses qu'il a
vues, signifie leur illustration dans toutes les choses qui sont dans
ce lle révéla Lion : V. 3. IIeureux celui qui lil, el ceux qui écou-
lenl les pm'oles de la PropltCiie, el qui gm'denl les cltoses qui y
sonl éC1'Ïles, signifie avec les Anges du Ciel communion de ceux
qui vivent selon la doctrine de la Nouvelle Jérusalem: car le lemps
(est) pl'oche, signifie que l'état de l'Église est tel, qu'elle ne peut
pas persister plus longtemps, de manière il avoir conjonction avec
le Seigneur: V, 6, Jean au.'V sepl Eglises, signifie il tous ceux qui
sont dans le Monde Chrétien, où est la Parole et où par elle le
Seigneur est connu, et qui s'approchent de l't:glise : qui (sont)
dans l'Asie, signifie il ceux qui, d'après la Parole, sont dans la
lumière de la vérité: g1'âce Ct vous el paix, signifie la salutation
Divine: pm' Co/ui Qui ESI, el Qui Elail, el Qui Vienl, signifie
par le Seigneur qui e~t Üernel et Infini, et qui est Jéhovah: el
7)a1' les sept Espl'ils q1li sonl en regm'd de son Trône, signifie par
le Ciel entier, oü Je Seigneur est dans son Divin Vrai: V. 5. El '(lal'
Jesus-Ch1'isl, signifie le Divin Humain; Lui le Témoin {Idèle,
signifie qui est le Divin Vrai ;\1ême : Lui le Premier-ne d'enu'e
les morls, signifie et qui est\e Divin Bien Même: et Lui P,'incc
des rois de la lerre, signifie de qui procède tout vrai d'après le
bien da ns l'J~glise : qui nous aime el 110US lave de nos pecltes
clans son sang, signifie qui d'après l'Amour et la Miséricorde ré-
forme et régénère les hommes par ses Oil'ins Vrais d'après la Pa-
l'ole: V. 6. El il nous a {ails rois el pl'etres, signifie qui fait que
ceux qui sont nés de Lui, c'est-il-dire, qui ont été régénérés, sont
dans la sagesse d'après les Divins Vrais, et dans l'amour d'après
les Divins Biens: à son Dieu el Père, signifie par conséquent les
images de sa Diviue Sagesse et de son Divin Amour: il Lui la
gloire el la {oree aux sù?cles des siècles, signifie il qui seul est
ta Divine ~Iajesté et la Divine Toute-Puissance il étel'nilé : Amen,
signifie r,Ollfirmation Divine d'après la Vérilé, ainsi d'après Lui-
Même: V. 7. Voici, il vienl avec les nlleeS, signifie que le Sei-
gneur sc révélera dans le sens tic la lettre de la Parole, et en Oll-
Cll,\PITnE rRDJJEIl. 29
l'rira le sens spirituel à la fin de l'(.:glisc : ct Le ven'a tout ((fil,
signifie que tous ceux qui sont d'apri~s l'aITection dans l'entende­
ment du Divin Vrai Le reconnaîtront: ceux aussi qui L'ont 1Jel'cé,
signifie que ceux qui dans l'I~glise sont dans les faux Le verront
aussi: et .le lamenteront sur Lui toutes les Tribus de la terre,
signifie que cela arrivera quand il n'y aura plus aucun bien ni au­
Clln vrai dans l'f.:glise : oui; Amen, signifie la confirmation Divine
que cela doit arriver ainsi: V. 8. llloi, je suis l'Al1Jha ct l'Omega,
Commencement ct Fin, signifie qui est le Soi-l\lême ct l'Unique,
depuis les premiers jusqu'aux derniers, de Qui procèdent toutes
ehoses; par conséquent, Qui est l'Amour l\Jême ct Unique, la Sa­
gesse l\lême et Unique, et la Vie Même et Unique en Soi; ainsi,
Qui esl le Créateur, le Sauveur et l'Illustra leur i\!ême et Unique
par Soi, et par suite le tout dans toutes les choses du Ciel et de
l'J~glise : dit le Seigneur, Qui Est, ct Qui I~tait, ct Qui Vient,
'signifie qui est Éternel ct Infini, et qui est Jéhovah: Qui (est)
Tout-Puissant, siguifile qui est, vit et peut d'après Lui-i\lême, et
qui gouverne toutes choses d'après les premiers par les derniers:
V. 9. Moi, Jean, qui (suis) ct votre (1'(lre ct (votre) compagnon,
signifie ceux qui sont dans le bien de la charité et par suite dans
les vrais de la foi: dans l'affliction, ct dans le royaume, ct la
paticnte attente de Jésus-Chl'ist, signifie les choses qui, dans
l'I~glise, sont infesté(ls pal' les maux cl par les faux, mais que les
lllaux et les faux seront éloignes pal' le Seigneur, quand il vien­
dra : j'étais dans l'ile nommée Patmos, signifie l'étal et le licu.
dans lesquels i'l a pu être illustré: pOU1' la Parole de Dieu elpow'
le l'dnwignage de Jdsus~Christ, signine ann que de cœur el ainsi
dans la lumière le Divin Vrai d'aprils la Parole soit reçu, et que
1'1Iumain du SeigneUl' soit reconnu être Divin: V. 10. Je devins
en eS7Jrit au jour du Dimanche, signine l'élal spirituel alors d'a­
près le Divin influx: et j'entendis derrière moi une voix grU1Hle
comme d'une trompette, signifie une perception manifesle du
Divin Vrai révélé du Ciel: V. 11. Qui disait: Moi, je suis l'A 1­
pha ct l'Oméga, le Premier ct le Dernier, signifie Qui est le
Soi-Même el l'Unique, depuis les premiers jusqu'aux derniers, de
Qui procèdent toutes choses, elc., comme ci-dessus: cc que lU
vois, écris-le dalls UII livrl', signifie afin que ces choses soicnt
1. 3*.
:lO L'APOCALYPSE nt':rÉLÉE.
révélées il la postérité: et envoie-le aU.7J Églises, il celles (qui sont)
dans l'rI sie, signiOe pour ceux, dans le Monde Chrétien, qui sont
d'après la Parole dans la lumière de la Vérité: il èphese, et il
Smyrne, et il Pergame, et il Thyatire, et il Sardes, et il l'hila­
dellJhie, et il Laodicée, signiOe spécialement selon l'état de ré­
ception de chacun: V. 12. Et je me retournai pour voÏ1' la voix
qui parlait avec moi, signifie le renversement d'état de ceux qui
! sont dans le bien de la vie, quant à la perception du l'l'ai dans la
1 Parole, lorsqu'ils se tournent vers le Seigneur: et, m'étant re­
tourné, je vis sept Chandeliers d'or, slgniOe la Nouvelle ~:glise
qui sera dans l'illustration par le Seigneur d'après la Parole:
v. 13. Et dans le milieu des sept Chandeliers, un semblable
au Fils de l' flomme, signifie le Seigneur quant il la Parole, de
()ui procède celle tglise : revêtu d'une robe longue, signifie le
Divin, proeédant, qui est le Divin Vrai: et ceint vers les mamelles
d'une ceinture d'or, signifie le Divin procédant et en même (enirs
conjoignant, qui est le Divin Bien: V. 14. Et sa Tête, et ses Che­
veux, blancs comme de la laine blanche, comme de la neige,
signiOe le Divin Arnoul' de la Divine Sagesse dans les premiers et
dans les derniers: et ses Yeux, comme une flamme de (eu, signi­
fie la Divine Sagesse du Divin Arnoul' : V. 15. Et ses Pieds, sem­
blables il de l'airain (in, comme embmsés dans une fournaise,
signj(]e le Divin llien naturel: et sa Voix, comme la voix de
beaucoup d'eaux, signifie le Divin Vrai natureL V. 16. Et ayant
dans sa main droite sept Étoiles, signiOe toutes les connais­
sances du bien et du vrai dans la Parole d'après Lui: et de .la
Bouche une épee aigui! il deux trancilânts qui sortait, signiOe
la dispersion des faux pal' le Seignelll' au moyen de la Parole et
de la doctrine qui en procède: et sa Face, de même que le Soleil
luit dans sa puissance, signiOe le Divin Amour et la Divine Sa­
gesse, qui sont Lui, et qui procèdent de Lui: V.17. Et quand je Le
vis, je tombai ü ses pieds comme mort, signj(]e d'après une telle
présence du Seigneur la défaillance de la vie propre: et il im­
posa sa main dl'oite SUl' moi, signj(]e ~a vie inspirée alors pal' Lui:
en me disant: Ne crains point, signifIe le relèvement (l'esusci­
tatio), et alors l'adollation provenant d'urte extrême humiliation:
Moi, j(' suis le Premier ct le Del'nier, signiOc qu'il est l~ternel
N'l ClI.\ PITRE PRE.IllER. 3J
ct tnllai, pal' conséquent le Seul Dieu: V. 18. Et Qui (snis) Vi-
vant, signifie qui Seul esL la Vie, eL de qui Seul vient la Vie: ct
j'ai eté mort, signifie qu'il a éLé négligé dans l't::glise, cL que son
If Divin Humain n'a poinL éLé reconnu: ct voici, Vivant je suis au:v
siècles des siècles, signifie qu'il esL la Vie éternelle: Amen, signi-
fie la confil'lnalion Divine qne c'esL la vél'ilé : ct j'ai les clers de
l'enrer et de la nwr't, signifie que Senl il peuL sauver: V. 1.9. Écris
[cs choses que tu as vucs, et celles qui sont, et celles qui doivent
arriver ci-après, signifie que tauLes les choses qui sont llIainle-
nantl'évélées'sont pour la postérité; V. 20. Le mystèr'e des sept
Étoiles que tu as vues dans ma (main) droite; et les sept Chan-
ritliers d'or, signifie les arcanes clans les visions SUI' le nouveau
Ciel et SUI' la nouvelle Église: les sept fltoiles sont les sept Anges
des septltglises, signifie la nouvelle Église dans les Cieux, laquelle
est le nouveau Ciel; el les sept CharuLelier's que tu as vus sont les
sept Églises, signifie la nouvelle Église SUI' lene, laquelle esL la
Nouvelle Jérusalem descendant ùu Seigneur pal' le nouveau Ciel.

EXPLICATION

1.• Ce que c'est que le Sens Spiriluel, on l'a ignoré jusqu'à pré-
senL. Dans lia DOCTIUNE DE LA NOUVELLB JBllUSALEM son L'ÉCRI-
TOilE SAINTE, N'" 5 il 26, il a éLé monLré que ce sens esL dans
chacune des choses de la Parole, eL que sans lui la Parole dans
beaucoup ù'endl'OiLs Ile peut être comprise; ce Sens ne se 1110nll'e
pas dans le sens de la leLLl'e, cal' il y est comme l'lime est dans le
corps. JI est notoire qu'il y a un Spiriluel et un Naturel, et que le
Spiriluel influe dans le NaLurel, et se l'end visible et sensible dans
des l'o!'mes qui tombenL sous la vue et sous le Loncher, et que sans
ces formes le spirituel n'est perçu autrement que comme une af-
fecLion et nne pensée, ou comme un Amour et une Sagesse, qni
appal'liennenL au mental. Que l'affection et la pensée, on l'Amour
doullu propriété esL (l'êLre all'ecLé, el la Sagesse ùont lu propriéLé
est Ge pellser, soienL SpiriLuels, cela esi rcconnu; on saiL que ces
:.12 I:APOCALYl'SE Rt;vi:LÉE. N° L
deux facultés de \"'ùme se présentent dans le corps dans des formes
qui sont appelées organes des sens et organes du mouvement; puis
aussi, qu'elles font un, et tellement un, que tundis que le mental
pense, la bouche énonce il l'instant ce qui est pensé, ct que tandis
que le mental veut, le corps exécule il l'instant ce qui est voulu;
de là il est évident qu'il y a une parfaite union des spirituels ct
ùes naturels chez l'homme. 11 en est de même dans toules et dans
ehacune des choses du monde; là, il yale spirituel, qui estl'in­
time de la cause, ct il yale naturel, qui en est l'effet, et ces deux
font un; ct dans le Naturel ne se montre:point le Spirituel, parce
que ceiui-ci est dans celui-là comme l'âme dans le corps, et
comme l'intime de la cause dans l'effet, ainsi qu'il a été dit. JI en
est de même de la Parole; qu'elle soit spirituelle dans son sein,
parce qu'elle est Divine, c'est cc que personne ne peut nièi'; mais
comme le spirituC'1 ne se montre pas dans le sens de la lettre, qui
est naturel, c'est pour cela que le Sens SpiritlH~1 aélé ignÔÏ'é jus­
qu'à présent; et il n'a pu être connu avant que les vl'ais réels aient
cte rcvcles pal' Je Seigneur, cal' ce sens est dans ces l'l'ais. De Iii
l'ieut que jusqu'à pl'ésent l'Apocalypse n'a point ét(~ comprise.
~.Iais pour qu'il ne reste aucun doute que de telles choses y soient
contenues, chaque particularité l'a être expliquée et démontree
pal' des passages sembla1.Jles pris ailleurs dans la Parole. L'expli­
cation et la démonstration vont maintenant suivre.
2. Vers. 1. llevélation de Jesus-CI/l'ist, signifie pnJdictiolls
I)(U' le Seigneur SUl' Lui-Même et sw' son Eglise, telle qu'elle
S('1'(l li sa fin, et telle qu'elle doit êtl'e dans la suite, tant dans les
Cicll:rque SIIl' Terre. Par Rcvelationdc Jésus-Christ sontsignifiées
toutes les predictions, qui, parce qu'elles viennent du Seigneur,
sont uppelées l\evélalion de Jésus-Christ; qu'elles soient relaLives
au Seigneur et à son l~glise, c'est ce qui deviendra évident par les
Explications. Dans l'Apocalypse il ne s'agit pas des él.ats succes­
sirs de l'~:glise; ni, à plus forte raison, des états successirs des
iloyuullles, comme quelques-uns l'ont cru jusqu'à présent; lIIais,
depuis le cOlllmeneement jusqU'à la fin, il y est question du der­
nier état de ntglise dans les Cienx et sur Terre, et alors dn Ju­
gement ùernier, ct après cela de la Nou\'ellcl~glisc, qui est la
~onvclle Jel'usalelll : que celte Nouvelle l~glise soit la fin (l'ohjet)
Vers. 1. CIUPITRE PI\E;lIIER. sa
de cet ouvrabc, cela est évident; c'est pourquoi les choses qui sont
mentionnées auparavanttl~tent de l'état de l'É:glise, tel qu'iI_est
jmmédiatement avant ceb~e nouvelle i-:glise : mais dans quelle se­
rie iI en est traité, on peut le voit' par les Contenus de chaque
Chapitre, et plus distinctement encore par l'Explication de chaque
Verset.
3. Que Lui a donnee Dieu, pour declarel' ù ses sel'vilew's,
signifie pour ceux qui sont dans la foi d'après la charité, ou
dans les vrais de la sagesse d'après le bien de l'amour. Par
declarel' iI est signifié manifester, et par les serviteurs ici, ceux
qui sont dans la foi d'après la charité; ces choses leur sont mani­
festées, parce qu'iIs comprennent et reçoivent: par les Serviteurs,
dans le sens spirituel, sont entendus ceux qui sont dans les vrais;
et, comme les vrais procèdent du lJieu, par les serviteurs sont en­
tendus ceux qui sont dans les vrais d'après le Lien, par consé­
quent aussi ceux qui sont dans la sagesse d'après l'amour, pal'ee
que la sagesse appartient au vrai, et l'amolll' au bien; puis aussi,
ceux qui sont dans la foi d'après la charité, parce que la foi aussi
appartient au vrai, et Ia charHé au Lien; et comme le sens réel
spirituel est abstrai,t de la personne, c'est pour cela que dans ce
sens parles servi'teurs sont signifiés les '{rais: maintenant, pnls­
que les vrais sel'l'ent au lJien en l'enseignant, voilà polJl'quoi en
général et proprement par le seniteOl', dans la Parole, il est eu­
tendu servant, ou ce!Lli qui sert, 011 bien ce qui sert; dans cc
sens non-sculement les ProphNes étaient appelés serviteurs de
Dieu, mais même le Seigneur quant à son Humain: que les Pro­
phètes aient été appelés servi beurs de Dieu, on le voit pm' ces
passages: « J ellOvah a envoyé vel'S vous tous ses Serviteurs les
ProlJItNes. » - Jérém. XXV. li. - « Il a révélé son secret Ù ses
Servitell1's les Prophètes. Il - Amos. In. 7. - « Les lois qu'il a
mises devant nous par la main de ses Serviteurs les Prophètes.)l
- Dan. IX. iO : - et M'oïse est appelé Serviteur de Jéhovah,
- !\Ialach. !JI. 22; - lal raison de cela, c'est que, dans le sens
spirituel, pal' Prophète il est entendu le Vrai de la doctrine, dont il
sera padé plus l'oin. Et comme le Seigneur élaitle Divin Vrai mê­
me, qui aussi est la Parole, ct que Lui-?I'lême cl'après cela a été ap­
pelé Prophète, et comme il sen"ait dans le mondc, et scrt éternelle­
34 1.';\POC\LYrSE HÉVÉLÉE, N" 3.
l1lient il tous en enseignant, voil'il pourquoi il est Lui-Même çà et
ià appelé Senile ur de Jéhovah, comme clans les passages suivants:
(l Par le travail de son âme il v('rra, il sel'a rassasié; par .la

science mon Serviteur juste justifiera ]Jlusiell1's. »-I~saïe, LIlI.


11. - ( l Voici, pnldemment agira mon Serviteur; il sera élevé,
et il sera e.Talté, et il sera porté tl'ès-haut. » - Ésaïe, LII. 13.
- « Voici mon Serviteur, SUI' qui je m'appuie; mon Élu, en qui
mon âme a son bon ]Jlaisir; j'ai mis mon Espl'it sur Lui. » ­
Ésaïe. XLII. 1, 19; - ces passages concernent le Seigneur; il en
est cie même de David, lorsque par lui il est entendu le Seigneur,
comme dans ces passages: « Moi, JCllOvah, je le1/.1' serai pour
Dieu, et mon Serviteur David Prince au milieu d'eux. » ­
Ézéch. XXXIV. 2l1. - « Illon Serviteur David sera Roi sur enT,
afin qu'un seul Pasteur il y ait pour eux lOus.» -t~zéch. XXXVII.
2!1. - (( Je protége)'(lÎ cette ville pour la consel'ver, li cause de
Moi et de David mon Sel·viteur. » - Ésale, XXX VII. 35; pareil­
lement, l's, LXXVIlI. 70, 71, 72. l's. LXXX ex. Ii, 5, 21; - que
par David, dans ces passages, il soit entendu le Seigneur, on le
voit dans la DOCTHINE DE LA NOUVEI.LE JÉnusALE~I SUR LE SEI­
GNEUR, N'" lI3, M. Le Seigneur Lui-Même parle de Soi d'une sem­
blable manière: (l Quiconque voudra parmi vous devenir grand,
qu'il soit votre Servant, et quiconque voudra être le ]Jremier,
qu'il soit votre Serviteur; de '1Iu!me que le Fils de l'homme est
'Venu, non pour être servi, mais pour servir. ') - ~1alth. XX.
26 il 28; Marc, X. lI3 à li5; Luc, XXII. 27 : parei\lemcn t, Luc, Xlf.
37; - le Seigneur s'exprime ainsi, parce que par le serviteur el
par le servant il est entendu celui qui sert et administre en en­
seignant; et, abstraction faite de la personne, le Divin Vrai, qui
(~tait Lui-Même. Puis donc que pal' le serviteur il est entendu
celni qui enseigne le Divin Vrai, il est évident que pat' les servi­
teurs, daus ce passage de l'Apocalypse, il est entendu ceux qui sont
dans les Hais d'après le bien, ou dans la foi d'après la charité,
parce que ceux-ci peuvent enseigner d'après le Seigneur, c'est-à­
dire que le Seigneur peut enseigner et administrer par eux: c'est
dans ce sens qu'ils sont appelés serviteurs dans Mallhieu : « A la
consommation du siècle: Qui est le Serviteur fidèle et p1'lldent,
qlle son SeiynCllr a dtabli SW' ses gens ]Jour lell1' donner la
Vers 1. . CHAl'ITRE l'IIBIlEI1. 3()"
710117TituJ'e en son te1l!7Js? 1Jeureu:'C ce Servitew'-/ù que le Sei­
gneur tJ'ouvaa faisant ainsi! Il - XXIV. ll5, ll6 : - et dans
Luc: (( Heureux ces Serviteurs que le Seigneul', quand il vien­
dra, ti'OUVI!l'a veil/cmts! :En vel'ité, je vous dis qu'il se cein­
dra, et les (e7'a metl1'e ù table, et que s'approchant il les
se7'1Jira. )) - XII. 37. - Dans le Ciel sout appelés serviteurs du
Seigneur tous ceux qui sont dans son Hoyaullle spirituel, et ser­
vants tous ceux qui sont dans son lloyaume céleste; la raison de
cela, c'est que ceux qui sont dans son noyaume spirituel sont
dans la Sagesse d'après le Divin Vrai, et que ceux qui sont dans
son Hoyaume céleste sont dans l'Amour d'après le Divin Bien; 01',
le Bien administre, et le Vrai sert. Mais, dans le sens opposé, par
sel''''iteurs (serfs ou esclaves) sont entendus cellx qui servent le
Diable. Ceux-ci sont dans l'état même de servitllde, mais ceux
qui servent le Seigneur sont dans l'état de liberté; c'est aussi ce
qu'enseigne le Seigneur, - Jean, VIH. 32 à 36.
ll. Les choses qui doivent êt7'e (aites bientôt, signifie les c/wses
qui doivent arrivel' certainement, afin que l'Église ne 7JeJ'isse
point. l'al' devoir 1Jt7'e raites bientôt, il est entendu, non pas qne
les choses qui ont été prédites dans l'Apocalypse arriveront in­
continent ou bientôt, mais qu'elles arriveront certainement, ct
que si elles n'arrivaient pas l'Église périrait: dans l'idée Divine,
ct par suite dans le sens spirituel, il n'y a point de temps, mais
au lieu du temps il y a l'état; et comme bientôt appUl'tient au
temps, il signifie une chose certaine, et qui doit arriver avant SOli
temps; en effet, l'Apocalypse a été donnée dans le premier siècle,
et maintenant dix-sept siècles ont passé, d'où il est évident que
bientôt signifie ce qui correspond, c'est-à-dire, le certain. Des
choses semblables sont enveloppées dans ces paroles du Seignellr,
(( Si ces jours-lù n'avaient été abl'éges, aucune chail' ne serait
sauvée; 7lIais, Ù cause des élus, ces jours-là sel'ont abrcgés. 1)
- Matth. XXIV. 22, - par lesque!les allssi il est en~endu que si
l'Ég)ise ne finissait avant son temps, elle périrait entièrement;
dans ce Chapitre il s'agit de la Consommation du siècle et de l'A­
vénement du Seigneur, et par la Consommation du siècle est en­
tendu le dernier état de la vi('ille Église, et pal' l'Avenement du
Seignellr le premier état de la nouvelle ]::glise. 11 il été dit que
36 L'APOCALYPSE Rt:VÉLÉE. :\" 6.
dans l'idée Divine il n'y a point de temps, mais qu'il y a la pré­
sence de toules les choses qui ont élé ct qui seront; c'est pourquoi
il est dit dans David: « Mille ans à tes yeux sont comme le jow'
d'hie". Il - l's. XC. LJ; - et dans le i\lême : « J'annoncerai sw'
le statut: Jéhovah m'a dit : 1I10n Fils, Toi; aujourd'hui je T'ai
engend'·é. I l - Ps. II. 7;-aujourd'hui est la présence de l'avéne­
ment du seigneur. De lit vient aussi, qu'une période enLière dans
la Parole est appelée Jour, son premier élat Poin t du jour et i\Ia­
tin, et son del'llier élal Soir et "Nuil.
5. Et qu'il a signifiées en l'envoyant pm' son Ange à son
sel'vileur Jean, signifie qui ont été révélées par le Seigneur, au
moyen du Ciel, à ceux qui sont dans le bien de la vie d'après la
charité et la foi 4.e la cha1'Îlé. Pal' signifiées en l'envoyant par
son Ange, dans le sens spirituel, il est entendu qui ont été révélées
du Ciel, ou par le Seigneur au moyen du Ciel; car par l'Ange dans
la Parole, çit cl lit, il esl en lendu le Ciel angélique, et dans le sens
suprême le Seigneur Lui-i\lême; et cela, parce que jamais aucun
Ange ne parle séparé du Ciel avec l'homme, car il ya dans le Ciel
une telle conjonclion de chacun avec tous, que chacun parle d'a­
près la communion, quoique l'ange n'en ait pas conscience; en
erret, le Ciel en présence du Seigneur est comme un seul Homme,
dont l'Ame est le Seigneur Lui-Même; c'est pourquoi le Seiglleur
parle au moyen du Ciel avec l'homme, comme l'homme d'après
son âme parle au moyen du corps avec un autre homme, et cela
a lieu en conjonction avec toules et chacune des choses de son
men laI, au milieu desquelles sont celles qu'il prononce; mais cet
arcan'e ne peul être développé en peu de mols, il a été développé
en partie dans LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN A~JOUR ET
sun LA Dn'INE SAGESSE: de lit, il est évident que par l',\nge il est
signifié le Ciel, et dans le sens suprême le Seigneur. Si le Seigneur
est entendu dans le sens suprême par l'Ange, c'est parce que le
Ciel est Ciel, non d'après les prop"cs des Anges, mais d'après le
Divin du Seigneur, d'ol! les Anges ont l'amour et la sagesse, et
même la vie; de lit vient que le Seigneur Lui-Même dans la Parole
est appelé Ange. D'après ces explications, il est évident que l'Ange
n'a point padé d'après lui-même avec :Jean, mais que c'est le Sei­
gneur qui a parlé par l'i\nge au moyen du Ciel. Si pal' ces parolrs
VeïS. 1. CIIAPl'iilE PHEMa:r.. 37
il est entendu que les choses ont été révélées Il r,eux qui sont dans
le bien de la vie d'al~rès la charilé et la foi de la charité, c'est
parce que ceux-ci sont entenùus pal' Jean; car pal' les douze Dis­
ciples du seigneur, ou Apôtres, il est entendu tous ceux de l'É­
glise qui sont dans les l'l'ais d'après le bien, et dans le sens abstrait
toutes les choses de l'Église, el pal' Pierre tous ceux qui sont dans
la foi, et abstractivement la foi elle-même, par .Jacques ceux qui
sont dans la charité, et abslractivement la charité elle-même, et
par Jean ceux qui sont dans le bien de la vie d'après la charité ct
la foi de la charité, el abstractivement le bien même ·de la vie qui
en dérive. Que ce soit là ce qui est entendu par Jean, pal' Jacques
et par Pierre, dans la Parole des Évangélistes, on le l'oit dans
l'Opuscule DE LA NOUVELLE JÉr.usALEn ET DE SA DOCTI\li'iE CÉ­
LESTE, publié à J,ondrcs en 1758, N" 122. Maintenant, comme le
Lien de la vie d'après la charité et la foi de la charité fait l'Église,
c'est pour cela que les arcancs sur l'étal de l'J~glise, qui sont con­
tenus dans les visions de Jean, ont été révélés par le moyen de
cet Apôtre. Que pal' tous les Noms de personnes et de lieux dans
la Parole il soit signifié des choses du Ciel et de l'Eglise, c'est ce
qui a été montré en bien des endroits dans les ARCANES CÉu:sn:s,
publiés aussi il Londres. D'après ces considérations, on peut voir
que par « qu'il a signifiées en l'envoyant pal' son Ange à son ser­
viteur Jean, » il est entendu, clans le sens spirituel, « qui ont étr.
révélées par le Seigneur au moyen du Ciel Il ceux qui sont clans
le hien de la vic d'après la charité et la foi de la charité; Il car ia
charité opère le bien par la foi, et la charilé ne l'opère pas pal'
elle-même, ni la foi non plus par elle-même.
6. Vers. 2. [,equel a alteste la Parole de Dieu ct le Temoignage
de Jésus-(;It1'Ïst, signifie qui de cœur, ct ainsi dans la IU11/.iim~,
1'eçoivent le Divin Vl'ai d'apl'Ils la Parole, ct reconnaissent que
tITumain. du Seignell1' est Divin. Il est dit cle Jean qu'il a attesté
la Parole de Dieu; mais comme pal' Jean sont entendus tous ceux
qui sonl dans le bien de la vie d'après la charité ct la foi de la
charité, ainsi qu'il vient (retre dil, N" 5, c'esl pour cela que dans
le sens spirilnel tous ccux-Iil sont entendus; les Anges, qui sont
dans le sens spirituel de la Parole, ne savent jamais aucun nom
de personne mentionné dans la Parole, mais ils savent seulement
1. L,.
:::8 L'APOC,\ L YPSt: nivÉl.~E. 1'\" 6.
cc que. la personne représente et par suile signifie, ct qu'an Iicu
de Jean, c'est le bien de la vie, ou le bien en acte, pal' conséquent
tous ceux généralement qui sont dans ce bien; ceux-ci attestent,
c'est-il-dire, voient, reconnaissent, reçoivent de cœur dans la lu­
mière, et confessent les vrais de la ramie, principalement cc vrai
que l'Humain du Seigneur est Divin, comme on peut le voir par
un grand nombre de passages de la Parole, rapportés dans la Doc­
TIlI:\'E Dt: LA NOUV};LLE .JiRUSALE~I SUR tE SEIGNEUR. Par Jesus­
Christ ct par l'Agneau, dans l'Apocalypse, il est entendu le Sei­
gneur fluant au nivin Humain, et par Dieu le Seignelll' quant atl
Divin i'lême a Quo (cie Qui lout procède). Quant il la signification
spirituelle ,d'attester, ce mot sc dit de la rérité, pal' la raison que
dans le ~lonC!e la vérité doit être attestée, et qu'elle est reconnue
quand ellc il été attestée; mais dans le Ciel la vérit~ même atteste
au sujet d'elle-même, parce qu'elle l'si la Lumière même du Ciel;
car dès que les 1\ nges entendent une Vérité, ils la connaissent et
la reconnaissent sur-le-champ; et comme le Seigneur est la Vérité
même, ainsi qn'il l'enseigne Lui:-Même dans Jean, - XIV. 6,­
il est dans le Ciel. le Témoignage de Lui-~lême; d'après cela, on
"oit ciail'ement cc qui est enlendu par le Témoignage de Jésus­
Christ; c'est pourquoi le Seigneur dit: « Vous, vous avez owoyl!
1:ers Jean, cl il a rendu témoignage li la vél'itil; Moi, Cl.'p{'1l­
dant,je ne J'eçoü point d'un homme le témoignage, )) - Jean,
V. 33. - Et ailleurs: « Jean vint en témoignage pOW' J'encire
témoignage de la Lumière; il n'était point, lui, la Lumière. La
Parole qui était chez Dieu et était Dieu, ct Chail' a été (aite,
c'était la LwnièJ'e véritabl(' qui éclaire tout flomme. Il - Jean,
1. i, 2, 7, 8, 14, 34, - Ailleurs: (1 Jésus dit : Moi, je 1'Cnds te­
moignage cie Moi-11'lême, et véJ'itable est mon Temoignage, parce
que je sais d'oit je suis venu, ct où je vais. )) - Jean, vur. :l.li.
- « Quand seJ'a venu le ConsolateUJ', l'EspJ'it de vérité, celui­
là. J'encira témoignage de Moi. Il - Jean, XV. 26; - par le Con­
solateUl', l'Esprit de vérité est entendue la Vérité même procédant
du Seigneur; c'est pourquoi il est dit de lui qu'il parlera non pas
cl'après lui-1l1ême mais d'après le Seigneur,-Jcan, XVI. 13, 14, 15.
7, 'l'oules Irs choses qu'il a vu('s, signifie leuJ' illastmtion
dam toutes les CIIO.I(,S qui sont dans œtle névi!lation. Par toutes
,"crs, 2. CIHPITRE Pln:311!:lI. 3D
les choses qu'il a vues, il est entendu, dans le sens spirituel, non
pas celles que Jean a vues, elles n'étaient que des Visions, mais
celles que "oient ceux qui sont entendus par Jean, c'est-à-dire,
cellx qui sont dans le \)ien de la vie d'après la charité ct la foi de
la charité, comme il a été dit ci-dessus; ceux-ci voient, dans les
Visions de Jean, des arcanes SUI' l'état de l'Église, non cependant
quand eux-mêmes les lisent, mais quand ils les voient révélés. En
outre, l'ail' signifie comprendre; c'est même pour cela que dans
le langage ordinaire on dit qu'on voit telle chose, ct qu'on voit
qu'elle est une vérité; car l'homme a une vue quant à son Esprit,
de même qu'il a une vue quant à son Corps; mais l'homme par
son Esprit voit les choses :;pirituelles parce qu'il les voit d'après
la lumière du Ciel, mais pal' le corps il voit les choses naturelles,
parce qu'il les voit d'après la lumière du monde; et les choses
spirituelles sont réellement des choses, mais les choses nalurelles
en sonl les formes; la vue de l'Esprit de l'homme est ce qui est
appelé Entendement. D'après cela, on voit clairement ce qui est
entendu dans le sens spirituel par « taules les choses qu'il a vues;»
pareillement dans ce qui suit, lorsqu'il est dit « je vis. »
8. Vers. 3. lll:ureuxcc!lli qui lit, el ccuxqui écoulenlles 7Xtroles
de la Pr07Jhélie, el qui gw'dent lcs choses qui ysonl écrites, si­
gnifie avec les Anges du Ciel communion de CCliX qui vivenl se­
lon la doclrine de la Nouvelle J él'usalem. Par heureux, il est
entendu ici celui qui est, quant à l'esprit, dans le Ciel; ainsi, ce­
lui qui, quand il vit dans le monde, est en communion avec les
Anges du Ciel, car celui-là, quant à l'esprit, est dans le Ciel; pa)'
les paroles de la Prophétie il n'est pas entendu aUlre chose que
la Doctrine de la Nouvelle Jérusalem; car par Je prophète, dans
le sens abstrait, il est signifié la Doctrine de n~glise d'après la Pa­
role; par conséquent ici la Doctrine de la Nouvelle Église, qui'est
la Nouvelle Jérusalem; pareillement par la prophéli~ : par lil'e,
écouler et garder les c/wses qui y sont éel'îles, il est signifie
vouloir la connaltre, faire attention aux choses qui y sont, elles
faire, en somme, vivre selon celle doctrine; que ceux-lit lie soient
pas heureux, qui seulement lisent, écoulent eL gal'dent ou re­
tiennent dans la mémoire les choses qui ont été vues par .Jean,
cela est éviùent j voir ci-dessous, ;\" 911!l. Si la Doctrine de l'l~-
.....,

lIO L'APOCUYrSE m'vü(:J::. 1\" 8.


glise d'après la Parole est signifiée pal' le Prophète, et pareille­
ment par la l'l'ophélie, c'est parce que la Parole a été écrite par les
Prophètes, et que dans le Ciel la personne est regardée d'après ce
qui appartient à son emploi' et à sa fOllction; c'est même en l'aison
de cela que tout homme, ou esprit, ou ange, s'y trouve nommé;
(;'est pourquoi, lorsqu'il est dit Prophète, comme la fonction de
Prophète était d'écrire et d'enseigner la Parole, il est entendu la
Parole quant il la Doctrine, ou la Doctrine d'après la Parole. De là
vient que le Seigneur, parce qu'il est la Parole elle-même, a été
dit Prophète,- Deutér. XVIlL 15 à 20. Matth. XIIJ. 57. XXI. 11.
Luc, XIlI. 33. - Afin qu'on sache que la Doctrine de l'Église d'a­
près la Parole est entendue par le Prophète, il sera l'apporté quel­
ques passages, d'après lesquels on peut le conclure; dans Mat­
thieu : " A la consommalion du siècle beaucoup de faux Pro­
phètes se Ii~veronl, el séduironl (Jeaucoup de gens. Il se lèvera
de {aux Cltl'ÏSlS el de (aux Prophèles, et ils induiront en er­
reur, s'il élail possible, ml?me les élus. )) - XXIV. 11, 24;­
la consommation du siècle est le dernier Iemps de \']~glise, le­
quel arrive alors qu'il y a, non pas de faux prophètes; mais des
faux de Doctrine. Dans le Même: " Qui J'eçOil un Prophl!le au
nom de P1'Ophèle, récompense de PTophèle 1"ecevra; el qui Te­
çoil un jusle au nom de jusle, J'écompense de jusle Tecevra. ))
- X. lli; - recevoir un prophète au nom de prophète, c'est r~
cevoir le vrai de la doctrine parce qu'il est le l'l'ai; et recevoir un
juste au nom de juste, c'est recevoir le Lien il cause du bien; et
recevoir une récompense, c'est êtl,e sauvé selon la réception;
qu'aucun homme ne reçoive une récompense ou ne soit sauvé,
parce qu'il reçoit un prophète et un juste en leur nom, cela est
évident: saus la connaissance de ce que c'est que le pl'Ophèle et
de ce que c'est que le juste, ces paroles ne peuvent être comprises
par personne, non plus que celles qui sont à la suite: (( Quicon­
que aura donné li boire il l'un de ces petits un verre (l'Nllt
{roide seule1Ju:nl uu nom de disciple, ne peJ'([ra pas sa récom­
pense; n pal' Discipl1e il est entendu la charité et en même temps
la foi d'après le Seigneur. Dans .Joël ; (( Je l'élJundmi mon esprit
sur loule chair, de sorle que vos (ils el vos filles prophélise­
ronl. n - 1'11. 1; - ccci a é!e dit de n;:glisc qui devait êll'e in­
Vers. 3. CHAPITRE PRE~IlEII. III
staUl'ée pal' le Seigneur, tIans laquelle 011 n'a poinl prophétise,
mais 011 a reçu la Doclrine, cc qui est prophéliser. Dans ~lallhieu:
« Jésus dit: Plusieurs Me diront en ce jour-là: Seigneur, Sei­
gneur, pal' ton Nom n'avons-nous pas P7'opltéti.sé? Mais 11101'.1
,"c' leur di/'ai ouvertement: Je ne vous connais point; retircz­

j;'JUS de Moi) ouvriers d'iniquité. " - VH. 22, 23; - qui est-ce
qui ne \'oit qu'ils d1iront, non pas qu'ils ont prophé.lisé, mais qu'ils
ont su la doctrine de l'I::glise et qu'ils l'ont enseignée. Dans l'i\pO­
calypse : « Il est venu le temps de juger les morts, et de donner
la 1'écompcnse aux Prophètes, li - Xl. 18; -et ailleurs: « Ré­
jouis-toi, Ciel, li cause d'elle, et vous, saints Apôtres et ProplLi'­
tes, parce que Dieu ajugé votre jugement sur elle. » - XVJII.
20; - il est évident que la récompense ne ùoil pas être donnée
seulement aux Prophètes, et que ce n'est pas seulement les Apô­
tres et les Pl'ophètes qui se réjouiront CIuand le jugement dernier
arrivera, mais que ce sont tous ceux qui ont reçl~ les vrais de la
doctrine, et qNi ont vécu selon ces vrais; ce sont donc ceux-ci q~li
sont entendus par les Apôtres et pal' les Prophètes. Dans Moïse:
« Jéhovah dit Ct Moise: Je t'ai constitué Dieu pOUl' Phamon,
et Altaron ton (l'ère sera ton PropltiJte. » - Exod. VII. 1.; ­
pal' Dieu est entendu le Divin Vrai quant il la réceplion, d'après
Je Seigneur, dans lequel sens aussi les i\nges sont appelés Dieux;
et par le prophète est entendu celui qui enseigne el prononce ce
\Tai; de là vient qu'Aharon ici est dill'rophète. La mème chose
est signifiée ailleurs pal' Prophète, com me dans ces passages:
« Point ne pe1'im la Loi de la part du l'l'être, ni la Parole de
la part du ]'rophèle. » - Jérém. XVIII. 18. - « DC's P7'ophètes
de Jérusalem est sortie l'hypocdsie pw' toute la terre:. li - Jé­
rém. XXIII. 15, 16. - « Les Pl'OphètC's deviendront du vent; et
la l'm'ole, point e:n eu,x. )) - Jérém. V. 13. - « Prêtre et Pl'O­
phète s'égarent pal' la cervoise, ils sont lÛlsorbés par le vin,
ils chancellent en jugement. » -I~saie, XXYW. 7. - « Le soleil
se conchera sur les Prophètes, et sur eU.T- 71Oil'cira le-joll7'. )) .­
Michée, ilL 6. - « Depuis le Prophète jusqu'au PrClI'e, clla­
Clm (ait le mensonge. » - ,lerél1l. VI!L 10; - dans ces passages,
pal' Prophètes et pal' Prètres il est entenùu, dans le sens spiri­
tuel, uon pas \cs l'rophctes ct les Prêtres, luais l'I::glise tout eu-
T. '1*.
b'l L'APOCALYPSE RI~vI:LÉE. )\" 8.
tière, par les Prophètes l'Église quant au vrai de la Doctrine, et
par les Prêtres l'Église quant au bien de la vie, vrai et bien qui
ont été perdus; ainsi sont entendus ces passages par les Anges
dans le Ciel, tandis qu'ils sont entendus selon le sells de la leLlre
par les hommes dans le Monde. Que les Prophètes aient repré­
senté l'état de l'f:glise quant à la Doctrine, et que le Seignenr ait
représenté l'Église quant ù la Parole elle-même, on le voit dans
la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LE SEIGNEUR, NU' 15
à 17.
9. Carle lernps esl proclte,signi{ie que l'état de l'Église est tel,
qu'elle ne peut pas persister plus longtemps, de manière à avoir
conjonclion avec le Seigneur. TI y a deux Essentiels, par lesquels
se fait la conjonction avec le Seigneur, et par suite la salvaLion; LA
RECONNAISSANCE D'UN SEUl. DIEU, et LA PÉNITENCE DE LA VIE;
mais aujourd'hui, au lieu de la reconnaissance d'un seul Dieu il y
a la reconnaissance de trois dieux, et au lieu de la pénitence de la
vie il y a la pénitence de la bouche seule qu'on est pécheur, et par
ces deux choses il n'y a aucune conjonction; si donc il ne s'élève
pas une nouvelle Église qui recon naisse ces deux Essen tiels, et
qui y conforme sa vie, qui que ce soit ne peu t être sauvé; ù cause
de cc danger, le temps a été abrégé par le seigneur, selon ses pa­
roles dans ~Iallhieu :" Il Y aUTa alors une aflliction grande,
telle que lJoinl il n'yen eut depuis le commencement du monde
jusqu'à lJI'ésent, et point il n'yen aura; et 71uJme si ces jours­
là n'élaient abregés, aucune cltair ne serait conservée. » ­
XXlV. 2:1., 22. - Qu'il ne soit pas entendu prochainement ou
dans un temps proche, on le voit ci-dessous, N° 947.
10. Vers. 4. Jean aux sept Églises,signi{ie il Lous ceux qui sont
dans le illondeChrétien, où est laPa1'Ole et oil par elle le Seigneur
'est connu, et qui s'approchent de l'Église. Par les sept Églises
il est entendu, non pas sept Églises, mais tous ceux qui sont de
l'Église dans le ~Ionde Chrétien; car dans la Parole les nombres
signiEent des choses, et sept siguHie toutes choses et tous, et par
suite aussi le plein et le parfait, et se dit dans la Parole lorsqu'il
s'agit (['une chose sait"te, et dans le sens opposé, lorsqu'il s'agit
d'une chose profane; c'est pourquoi cc nombre enveloppe le Saint,
et dans le sens opposè le profane. Si les nombres signifient des
Vers. LI. CllAJ'lTHE PIl.E)!I[[l. li3
choses, om plutùt s'ils sont comme !l,ne sorte d'adjectifs il l'égard des
substantifs, apportanl quelque qualité aux c!~oses, c'est parce que
le nombre en lui-même est naturell, car les naturels sont déter­
minés pal' des nombres, mai,s les spirituels Je sont pal' des choses
et ]Dai[' les élats de ces ciloses ; c'est poul'quoi, celui qui ne sail pas
la signification des nombres dans la Parole, et principalement dal1s
l'Apocalypse, ne peut pas savoir les nombreux arcanes qui y sont
contemls. ~Iaintenant, puisq,ue par sept ilest signifié tOLltescllOses et
tous, il est évident qNe par les sept Églises il est entendu tous ceux
qui sont dans le ~Ionde Chrétien, où est la Parole, et où pal' clic le
Seignel1I' est connu; ceux-ci, s'ils vivent selon les préceptes du Sei­
gneur dans la Parol'e, constituent l'Église même. De Iii vient que le
sabbath a été institué le Septibne Jour, et que la Septième Annà'
a été nommée l'année sabbalilique, et la sept [ois Septième An­
née le Jubilé, par lesquels élait signifié tout Saint dans l'J~glise;
de là vient aussi, que la Semedne, dans Daniel et ailleurs, signifie
une pélciode entière depuis le commencement jusqu'à la fin, ct sc
dit de l'Église. De semblallles choses sont signifiées par Sept dans
les pass<iges suivants; ainsi, pal' les Sept Chandeliers d'or, dans
lc milieu desquels était le Fils de l'Iwmme. - Apoc. 1. 13; ­
pal~ les Sept l~toiles dans ,la main droite. - Apoc. 1. 16, 20; ­
par les SUpt Esp/'its de Dieu. - Apoc. 1. 4. IV. 5; - pal' les Sept
Lampes de (cu. - ApoC. IV. 5; - pal' les Sept Anges, auxquels
[uf'ent données Sept Trompettes. - Apoc. VIiI. 2; - pal' les
Sept .4.nges qui avaient les Sept dernièrcs plaies. - Apoc. XV.
1, 6; - pal' les Sept coupes pleines des Sept del'nÎl)l'es plaies.
- Apoc. XV. 7. XVr. L XXr. 9; - par les Sept sceau,x dont le
LiVl'e était scellé. - Apoc. V. 1. - Pareillement dans les pas­
sages sllil'ants : Les mains des prêtres étaient rem.plies pendant
SqJt jours. - Exod. XXIX. 35; - ils étaient sanctifiés pendant
Sept jours. - Exod. XXIX. 37; - quand ils étaient inaugurés,
ils marchaient pendant Sept jours, vêtus des habits de sainteté.
Exod. XXIX. 30; - pendant Sept jours ils ne sortaient pas de
la tente quand ils étaient inilids au sacCl'docc:. - LévH. VIlI.
33, 35; - il était fait expiation Sept [ois sur les cames de
l'autcl. - Lévil. XVl. 18, 19; - l'autel était sanctifié Sept [ois
par l'huile. - L(\vil. vm, 11; -le sang était aspergé Sept (ois
Mt ~APOCALYPSE niV~L~E. ~. 10.
vers le voile. - Lévil. LV. 16, 17; - ct aussi Sept (ois vers l'a­
dent. - LéviL. XVI. 12 à 15; -l'l'au de séparation était as­
pergee &7Jt (ois vers la tente. - Nomb. XIX. 4; - III Pâque
était cdiéurée pendant Se)Jt jOU1"S, ct pendant Se)Jt jours on
mangeait des azymes. - Exod. X H. 1, eL sui\". DeuLér. XVI. 4 à
7. - Pareillement, les Jui(s étaient punis au Septuple pOUl'
leurs péchés. - LéviL XX VI. 18, 21, 24, 28; - c'est pourquoi,
David dit : " llellds il nos voisins le Septuple dans leur sdn. Il
- ['s. LXXIX. 12;-le septuple, c'est pleinement. Puis dans
ces passages: " Les pm'oles de Jéhovah, paroles )Jltres, al'­
gent affine au cl'euset, )Jll1'ifid Sept (ois. » - Ps. XII. 7. ­
Il Les affamés ont cessé (de l'être), tellement que la stëdle en a

enfanté Sept, mais la (éconde a dé(ailli. » - 1 Sam. Il. 5; - la


stérile est l'Église des gentils qui n'avaient pas la Parole, la fé.:.
conde est l'Église des Juifs qui avaient la l'amie. " Elle languira,
celle qui en avait en(ante SC/Jt; elle rendra sOlllÎme. Il -Jérem.
XV. 9; - pareillement, "Les habitants des villes de Jé1'lISalem
inccndieront ct urûlerontles armes, et ils allumeront avec elles
un (cu pendant Sept ans. Ils ensevelil'ont Gog, et 'ils nettoieront
latm'I'e ):Jendant Sept mois. 1) -Ézéch. XXX LX. 9, 12. - « L'es­
1JI"it immonde pl'end1'il avec lui Sept autTes eS)JI'its plus mé­
chants que lui. Il - Mallil. XI.f. 45; - là est décrite la pl'ofana­
lion; et pal' les sept esprits, avec lesquels il reviendra, il est signifié
tous les faux du mal, ainsi la complète extinction du hien et du
vrai. Pm'les Sept têtes du dl'Clgon, ct )Jal' les Sept diadèmes sm'
ses têtes, -I\poc. XII. 3, - est signifiée la profanation de lont
bien eL de Lout vrai. D'apl'ès ce qui vient d'être dit, il est évident
que SepL enveloppe le saint ou le profane, et signifie LOllLes choses
et le plein. .
il. Qui sont dans l'A.5ie, signifie il ceux qui, d'apl'ès la l'a­
l'ole, salit dans la lumière de la verite. Puisque pal' Lous Il's
Noms de personnes et de lieux dans la Parole il est en tendu des
choses du Ciel N de l'Église, comme il a déjà été dit, il en est
aussi de même pal' l'Asie, el pareillement par les Noms des sepl
Églises qui y sont, ainsi qu'on le verra c1aircmenl dans cc qui
suiL. Si par l'Asie il est enLendu ceux qui sont dans la lumière
de la vériLé d'après la Parole, c'est parce que la Très-Ancicnne
Vers. !I. CH.\PI1':a~ P1U::\IlEP.. !:5
l~glise, et après elle l'Église Ancienne, et ensuite l'I:;glise Israélile,
ont été en Asie; puis aussi, parce que chez les habitants de l' I\sie
il y a eu l"allciel~ne Parole, et ensllite Ja Pal!ole Israéllile; c,1 c'est
de la Parole que vienttoutc Llllnière de la vérité. Que les f.:glises
ancienncs aient été dans le ~Iolllle Asiatique, ct qu'elles aicnt eu
une Pal'Ote qui ensuite a été perdue, et enfIn la Parole qui existe
aujollrd'ltui, on le voit dans la DOCTHINE DE LA ]';OOVELLE J(;[IU­
SALE~I sun L'ÉCnITURE SAINTE, W' 101 à 103. De lit l'i'ent donc
que pal' J'Asie ici il est signifié tous ceux qui, d'après la Parole,
sont dans la lumière de la vél'îté.
« Sur celle Parole Ancienne, qui était en Asie avant la Parole
1) Israélite, voici quelqlle chose de nouveau qui mérite d'ètre rap­

1) porté, c'est qu'elle y est encore consel'l'ée chiez des peuples qui

1) habitent la Grande Tartarie ; j'ai conversé avec des 8s~rits et

1) des Anges qui, dans le Monde spirituel, étaient de celle contrée;

1) ils m'ont dit qu'ils possèdent la Parole, ct qu'ils l'ont possétlée

1) dès les temps anciens; qu'ils célèbrent leur culte selon celle Pa­

l) l'ole Divine, et qu'eJ!e consiste en de purres correspondances: ils

1) m'ont dit que dans celle Parole il y a aussi le Livre de JASCIIAR,

1) dont il est parlé (]ans Josué, - X. 12, 13, - et dans le Livre II


1) de Samuel,-I.17, 18;:- pnis aussi, qu'il y a chez eux les Livres,

1) nommés GUEnP.t:s DE JÉHOVAH et PnoPHÉTIQUES, qui sont cités

1) pal' Moïse, - Nomb. XXI. 1!1, 15, et 27 il 30; - ct quand j'eus


1) lu devant eux les paroles que ~'Ioise en avait tirées, ils cherchè­

1) rent si elles y étaient et ils les tl'o",vèl'elll : pal' là il fllt évident

» pour moi que la Parole ancienne est encore chez ellX. Dans ma
» conversation avec eux, ils me dirent qu'ils adorent Jéhovah,
Il quelques-uns comme Dieu invisible, d'autres comme Dieu l'i­

l) sibfe, De pllus, ils me l'apportèrent qu'ils ne sOUilTrent pas que

» des étrangers entrent, chez eux, excepté les Chinois, avec qui ils

l) vivent en paix, parce que l'Empereul' de la Chine est de la Tar­


» tarie; ils me dirent aussi que leur population est si nOmbreQ1Se
» qu'ils ne croient pas qll'il y ail dans le monde enlier une Hégion
» plus populeuse; cela aussi est croyable d'après fa ~lUl'ailie d'un
» si grand llomhre de milles, que les Chinois avaient construite
1) pour leur défense contrc les invasions que faisaient autrefois les

l) Tartares. Informez-volis-en dans la Chilile, e~ [leut-être l'y tl'OU­


l) vercz-\'OUS ch~z les Tartares, l)
[IG I.'AI'OC,ILYI'SE I:ÉViLBE. ;;" 12.
12. Cnice à vous et pai.T, signifie la salutation Divine. Ce
qui est entendu spl'cialement pal' la grâce et par la pai.x sera dit
dans la suite. QlIe l'ai.x cl vous ait eté la salutation du Seigneur
aux disciples, pal' conséquent la salutation Divine, on le voit dans
Luc,-XXIV. 36, 37; Jean, XX. 19,20, 21;-et d'après le com­
mandement du Seigneur, c'était la salutation des Discipl1es à tous
ceux chez qui ils entrel'aient, - Mallh. X. 11 à 15.
13. Par Celui Qui Est, et Qui Était, ct Qui Vient, signifie
par le Sâgneur qui est Éternel et Infini, et qui est Jéhovah.
Que ce soit le seigneur, cela est bien évident d'après ce qui suit
dans cc Chapitre, Ol! il est dit que Jean entendit une voix venant
du Fils de l'homme, qui disait: (( Jlui, je suis l'Alpha ct l'Oméga,
le Premier et le Dernier. » - Vers. 11, 13; - et ensuite: (1 Moi,
je suis le Premier' ct le Dernier. » - Vers. 17; - et dans le
Chapitre sui van!, Verset 8, et ensuite, - XX 1. G. KXlI. 13;­
ct dans tsaïe: (( Ainsi a dit Jéhovah, le I1ui d'Israël, et son
Llédempteur Jéhovah SélJaoth : Moi le l'remier et Moi le Der­
nier, et excepté Moi point de Dieu. » - XLIV. 6; puis, KLVUr.
12; - et Celui qui est le Premier et le Dernier, est Celui Qui Est,
ct Qui etait, et Qui Vient. C'est aussi ce qui est entendu pal' Jé­
hovah; en eiTet, le nom de Jéhovah signifie il Est, et Celui qui Est,
ou qui estl'~tre même, est aussi celui qui Était et qui Vient; cal'
en Lui le passé ct le futur sont le présent; de là vient qu'il est
~:ternel sans temps, et Infini sans lieu: c'est aussi ce que confesse
1'1::glise d'après la DOCTHINE DE LA THINITB, qui est apllelée Atha­
nasienne, où sont ces mots: (( Le Père est Éte1'11Cl et Infini, le
Fils est Éternel et Infini, et l'Esprit Saint est Éternel et Infini;
mais cependant ils ne sunt point tl'ois i~ternels, ni trois Infinis,
mais Un Seul. Que ce seul Éternel ct Infini soit le Seigneur, c'est
ce qui-a été démonlré dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JBRUSA­
LE~[ SUR LE S};IGNEUH.
14. Et par les sept Esprits qui sont en regard de son Trône,
signifie par le Ciel entier, où le Seigneur est dans son Divin Vrai,
et où son Divin Vrai est reçu. Pal' les sept Esprits il est enten­
du tous ceux qui sont dans le Divin Vrai, et dans le sens abstrait
le Divin Vrai même ou la Divine Vérité même; que pal' Sept, dans
la Parole, il soit enteudu tous cl tou!es choses, on le voit ci-des­
Vers. li, CHAPITRE PI\F.lIIF.R. f-!7
sus, NU 10; cl que pal' le Trône il soit enlendu le Ciel enlier, on le
verra bientôl; cie là pal' en 1'ega1'd du Trône, il esl enlendu oü
esl son Diviln Vrai; cal' le Ciel esl Ciel, non d'après les propres
des Anges, mais d'après le Divin du Seigneur, comme il a élé dé­
montré, en beaucoup d'endmils dans LA SAGESSE ANGÉLIQ(jE SUII
LA DIVINE PIIOVIDENCE, el dans LA SAGESSE !lNGÉf,IQUE SUR LE
DIVIN A~[QUR. Que le Trône du Seigneur signifie le Ciel, on le voil
clairemenl par les passages suivants:« Ainsi a dil Jéhovah: Les
Cieu::v (sonl) mon Trône. » -Ésale, LXVI. 1. -- (( Jéhovah dans
les Cieux a affermi son Trône. » - Ps. CI Il. 19. - « Celui qui
jure pa1' le Ciel jll7'e PaJ' le Trône de Dieu, cl 71(/1' Celui qui csl
assis dessus. »- Matlh. XXIIl. 22. - {( Au-dessus de l'Élendue,
qui (élait) sll1'la lêle des Chérubins, (il y avail) comme un aS/JeCI
de pierre de saphi1', une ressemblance de Trône, cl sw' celle
l'essemblance l'aspect d'un Homme. » - Ézéch. 1.26. X, 1; -par
n::lendue sur la Cèle des Chérubins il esl entendu le Ciel: el clans
l'Apocalypse: (( Celui qui vaincra, je lui donnerai de s'asseoil'
en mon Trône. » - III. 21; - en mon Trône, c'esl dans le Ciel;
spécialemenl, où règne le Divin Vrai du Seigneur; c'est aussi pOIJl'
cela que, lorsqu'il s'agil du Jugement, il esl clil que le Seigneur
sera assis SUI' un Ti'ône, car le Jugement est fait par les vrais.
15. Vers. 5. El par Jésus-Christ, signi{ie le Divin lIumain. Que
par Jésus-Christ et par l'Agneau, dans la Parole, il sail entendu
le seigneor quanl au Divin lIumain, on le voit ci-dessus, NU 6.
16. Lui le Témoin {idèle, signifie qui est le Divin Vrai Même.
Que le lémoin se dise de la vérité, et que la vérité rende témoi­
gnage d'elle-même, cl qu'ainsi le Seigneur, qui esl le nivin Vrai
même el la Parole, rende lémoignage de Lui-Même, on le "ail ci­
dessus, N° 6.
17. Lui le Premier-né d'en Ire les morts, signifie cl qui esl
le Divin Bien Même. Ce que c'est que le Pl'emiel'-né d'enll'e les
m01'ls, personne ne le sail encore, et les Anciens (Velel'es) élaienl
en contestation SUl' sa signification; ils savaient que par Je Pre­
mier-né esl signifié ce qui est le Premier et le Principal d'où pro­
vienlle toul de l'Église; el un grand nombre croyaienl que c'élait
le vrai en 'doctrine el en foi, mais il en élait peu qui crussent que
c'était le vrai en acte et en œuvre, lequel est le bien de la vic;
li8 L'APOCALYPSE n~:VÙ,~:E, j\" 17,
que ce bien sail ce qui eslle premier elle principal de l'Église, et
par suite ce qui, dans le sens propre, est enlendu par le Premier­
né, on va le voir: mais d'abord il sera parlé de l'opinion de ceux
qui ont cru que c'eslle vrai en doclrine el en foi qui esl le pre­
mier ct le principal, de l'J~glise, ainsi le premier-né; ils ont cru
cela, parce que c'est cc qui d'abord est appris, el parce que l'É­
glise devient '::glise par le vrai, mais toujours est-il qne ce n'est
pas avanl que le vrai devienne chose de la vie; avant cela, le vrai
est seulement dans la pensée de l'entendement et dans la mé­
moire, et non dans l'acle de la volonté; or, le vrai qui n'est pas
le vrai en acte ou en œuvre ne vit point, il est seulement comme
un arbre luxuriant de branches et de feuilles sans fruit; il est
aussi comme la scien€e sans une application 11 l'usage; il est encore
comme le fondement sur lequel on bâtilla maison olll'on doit habi­
ter; ces choses sonties premières par le temps, mais non les pre­
mières par la fin, el les premières par la fin sont les principales; car
le premier par la fin est l'habilation dans la maison, et le premier
par le lemps eslle fondemenl; le premier aussi par la fin esll'u­
sage, et le premier par le temps est la science; pareillement, le
premier par la fin, quand un arbre est plan lé, est le fruit, elle
premier par Je lemps, ce sont les branches et les feuilles. Il en
de mème de l"enlendement, qui d'abord est formé chez l'homme,
mais pour cette fin, que l'homme fasse ce qu'il voit par l'enten­
dement; autremenl, t'enlendemellt est comme un prédicateur qui
enseigne bien, mais qui vit mal. En outre, lout vrai est semé dans
l'homme fnlerne, et est enraciné dans l'homme Extel'lle; c'esl
pourquoi, il moins que le vrai selllé ne soit enraciné dans l'homme
Exlel'l1e, ce qui s'opère en agissant, il devient comme un arbre,
non planlé dans l'hnmus, mais placé dessus, qlli se dessèche aus­
sitôt que la challeur du soleil se fait senlir : l'homme qui a prati­
qué les vérités porte celle racine avec lui après la mort, mais non
l'homme qui par foi seule les a connues et reconnues. Or, comme
un grand nombre d'anciens (vclel'cs) oot fail premier par la fin,
c'est-à-dire principal, ce qui est premier par le lemps, c'est pour
cela qlll'ilis ont dit que Je Premier-né signifiait le vrai en doctrine
el en foi dans l'Église, ne sachanl pas que ce vrai eslle premiel'­
né en v]lrarence, mai, non flll actllalilé'. i'IIvis lou, CCliX qlli onl
Vers. 5. CilHITllC l'I1E:,;II-:1\. IID
l'aiL du vrai en docLrine eL en foi le principal ont éLé com~am­
nes, parce que dans ce vrai il n'l'arien du l'ail ou de rœuvre, ou
rien de la vic. C'esL pour cela que C<~ïn, qui fuL le Premier-né
d'Adam eL d'J~l'e, a eLé cOl1ldamné; que le l'rili en docLrine el en
foi soU signifié pal' Caïn, on le l'aiL dans la SAGESSE ANGÜ.IQUf;
sur. LA DII'!:XE PnOVlDf:NCf;, N" 2!J2. C'esl aussi ponr cela que Hu­
hen, qui élaille Premier-né ùe Jacol>, ful condamné pail son pt~re,
- Gell. XLIX. 3, li; - cl que le cirai! d'alnesse lni fnL ôLé, - 1.
Chrono V. 1; - quP le l'l'ai en doctrine et en foi soit enLendn par
nuben, on le l'erra dans la suite. Par les Premiers-nés cl'l::gypLe,
qui Lous furenL frappès, parce qu'ils al'aienL éLé condamllés, il
n'esL pns enlemlu dans le sens spirituel anLre cllOse que le Vrai
en doclrine et en foi 5épare du bien de la vie, Vrai qui en lui­
même esL morL. l'nI' les Doues, dans Daniel eL dans ~lalLllieu, il
n'en esl pas non plus enLendu d'autres que ceux qui sonL dans la
foi sépnrée de la YÎe; II en esL parlé dans '~A DOC!r<INF. DE LA Nou­
VELLE JÉrrusALE}1 SUlI LA FOI, N"' 61 il 68. Que ceux qui avaienL
éLé dans la foi sépnl'ée de la vie aipnt été rejeLés eL condamnés il
l'époque du JngemenL Demier, on le voiL dans l,A CONTINUATION
SUIl LE JUGEMENT DEl\NlElI, W' '16 et snil'œnLs. Pal' ce peu d'ex­
pl1icaLions, on peul voir que ce n'esL pas le l'l'ai en doclrine el en
foi qui esl le premier-né cie l'Eglise, mais que c'esl le l'rai en acte
ou en œuvre, lequel eslle bicn de la vie; cal'l'!:;glise n'esl poinl
chez l'homme avant que le l'rai devienne chose de la vie, el quand
le l',,'ai del'ienl chose de la vic, ce vrai est le hien; Cil effel, la
pensée de l'entendemenL el la mémoire n'in[]uenL pas dans la 1'0­
10nLé eL pal' la volonLé dans l'acLe, mais la volonté influe daills la
pensée de l'enlendement el dans la mémoire, el agit; eL ce qni
procède dc la volonté pal' l'enLendement procède de l'affecLion
qui apparlienl il l'amour par la pensée ql~i appal'lienl il l'entende­
Illent, cL loul cela esl appellé bi'en eL enLI'e dans la vie; c'esL pour­
qlwi le Seigneur dil que celui (lui (ait la Vél'ilé, ses Œum'es sonl
(aites en Dieu, - Jean, HI. 2:1. -Comme .Tean représentaiL le
Licn de la l're, el Pierre le l'l'ai de la Foi, voil' ci-dessus, NU 5,
c'esl pour cela que Jean 1'eposa sw· la lJoil1'ine du Sci(Jnr1l1',
fil suivi! Jf'sus, cc 'f1lcnr. fit pas ricl'l'c, ~Jean, XXI. 13 il 23;
- Ic Seignenr anssi a dil tic Jean, 'fll'il r/1!1JIelll'rmil jusqu'ù cc
1. 5.
50 l.'APOCALYPSE lIÉVÉLÜ. l\" 17,
qu'il vint, - Vcrs. 22, 23, - ainsi jusqn'an jonr présent, qui est
l'avc\nemenl du Seignenr; c'esl aussi pourquoi mainlenanl par III
Seigneur est enseigné le bien de la vie pOlir CCliX qui seronl clans
sa Nonvelle Église, qui esl la Nouvelle Jérusalem. En somme, le
Premier-né esl ce que prnduil d'abord le Vrai d'après Je Bien,
ainsi ce que produil c1'abord l'Enlendemenl d'après la Volon lé,
parce que le Vrai apparlîenl à ['Enlendemenl el le Bien à la Vo­
Ion té: cc Premier, parce qu'il esl COlllme la semence d'où procède
toulle l'l'sIe, eslle Principal. Quanl au Seigneur, il esl Lui-~Iême
le Premier-né d'enlre les morls, parce que Lui-:\Iême aussi, quanl
à son lIumain, est le Vrai Même uni au Divin Bien, dont vheul
tous les hOlllmes qui en eux-mêmes sonl morls. Semblable chose
esl enlendue dans David: « Je l'établirai 1'REMH:n-NÉ, élevé SUI'
les Rois de la terre, »-Ps. LXXXIX. 28;-cela esl dil de l'IIu­
main du Seigneur. De là vienl qu'Israël esl appelé P1'emiC1'-né,
- Exod. IV. 22, 23; - pal' Israël esl enlendu le vrai Cil acle el
pal' Jaco)) le vmi en doctrine, cl comllle pur celui-ci seul il n'y
a aucune Église, c'est pour cela que Jacob a dé nommé Ismël;
mais dans le sens suprême par fsmël esl enlendu le Seigneur. i\
cause de celle représenlalion du Premier-né, Lons les Premiel's­
nés <'tloules (cs Prémices étaienl sanctifiés il Jéhovah, - Exod.
xur. 2,12. XXII. 28,29. - A canse de celle J'eprésenlation les
Lévites élaien l pris pour Premiers-nés Il la place de Lous les Pre­
miers-nés dans l']::glise ISl'aélîle, el il esl dit qu'ainsi ils apparte­
naient Il Jéhovah, -NomlJ. nT. 12,13, Llo Il liG. XVIIf. 15 Ù 18;
- car pal' Lévi esl signifié le vl'ai en acle, qui esl le lJien de la
vie; et c'esl pOUl' cela que le sacerdoce a élé donné à sa poslérité,
comme on le verra dans la suile. Pour celle l'aison aussi une dou­
ble porlîon d'héritage était donnée au Premier-né, et il étail ap­
pelé Conllncncemenl de la force,- Deulér. XXI. 15 Il 17. - Si le
Premiel'-né signifie le Principal de l'I~glise, c'est parce que, dans
la Parole, pal' les naissances naturelles sont signifiées les nais­
sances spirilulelles, el alors ce qlJÎI d'alJord les fait chez l'homme
esl enlendu pal' son Premier-né; l'II l'aH, l'Église n'esl point chez
lui, avant que le Vrai de la doclrine conçu dans l'homme Inlerne
naisse dans l'homme Externe.
18. Et Uti l'rince dcs rois dr: la terre, signifie de Qui 1)1'0­
Vers. 5. CIIAPlTRl'; l'HEm m, 51
cèdt tout ~1'{ti d'ap1'l:s le Vien dans rÉglise. Cela est une suite
de ce qui précède; puisque pal' le Témoin Odèle est signiOé le Sei­
gneur quant au Divin Vrai, et pal' le Premier-né le Seigneur quant
au Divin Bien, pal' conséqul!nt pal' P/'incc de la lN'ft il est si­
gnifié que de Lui procède tout Vrai d'aprè,s le Bien dans l'Église;
que ce soillà ce qui est signiOé par l'I'ince des l'ois de la terre,
c'est parce que pal' les [lois dans le sens spirituel de la Parole il est
entendu ceux qui sont dans les l'rais d'après le bien, et abslrac­
livelnentles l'l'ais d'après le bien, et pal' la terre l'I~glise; que ces
vrais et l'[::glise soient signifiés pal' les rois et [laI' la terre, on le
voit ci-dessous, N° 20 et N° 285.
19. Qui nous aime el nous lave de nos pecltés dans son sang,
signifie qui d'apl"ès ['rl11wur el la miséricorde ré(01'1ne el n!gé­
nère les hommes pal" ses Divins Vr'ais d'aproi:s la T'm'ole. Que
nOlis laver de nos péches, ce soit nous purifier des maux, pal'
conséquent réformer et régénérer, cela est évident; cal' la régé­
nération est le bain spirituel: que pal' son sang, il soit entendu,
non pas la passion de la croix, comme beaue.oup de personnes le
croient, mais le Divin Vl'ai procédant du Seigneur, on peut le voir
par un grand nombre de passages de la Parole, qu'il serait trop
long de rapporter tous ici; ils seront l'apportés plus loin, N°' 379,
684 : voir pOUl' le moment ce qui a été dit et démontré sur la si­
gnification du Sang et de la Chail' du Seigneur dans la Sainte Cène,
dans LA NOUVELLE JÉRUSALEM ET SA DOCTRINE CÉU;STE, publiée
il Londres en 1758, W' 210 il 222; et SUI' le bain spirituel, qui est
la Régénération, dans ce même TI'aité, W' 202 il 209.
20. Vers. 6. El il nous a (ails l'ois el]Jrêll'eS, signifie qui (ait
que ceux qui sonll1L's de Lui, c'csl-ù-dil'e, (lui onl élé 1'égénél'és,
sont dans la sagesse d'ap1'ès les Divins Vrais, et dans l'arnoUl'
d'après les Divins niens. li esl notoire que le Seigneur dans la
Parole est appelé Hai et aussi .l'rêtre; il est appelé Boi d'après la
Divine Sagesse, et l'l'être d'après le Divin A.moul'; c'est pourquoi,
ceux qui sont pal' le Seigneur dans la sagesse sont appelés fils du
Hoî, et aussi liais, et ceux qui sont pal' Lui dans l'amour sont ap­
pelés ~'linistres ct l'l'êtres ; en efTet, la sagesse et l'amour r.hez eux
ne viennent point d'enx, ainsi ne leur appartiennent pas, mais
appartiennent au Seigneur; c'est tic Iii qu'ils sonl entendus pal' les
52 1;,lfGCAI.YI'SE H~:V(:I.Ù:. i'i" 20.
Hois eL pal' les l'rêLres dans la Parole, non pas qn'jls soient enx­
nlêlnes Hois et PréLres, mais parce qn'en eux le Seignenr esL Hoi
cL l'l'être, eL faiL qu'ils sonL ainsi nommés. Ils sonL uussi appel(~s
IH:S de Lui, filsdu royaume, Iils du l'ère et héritiers; Nés de Lui,
- Jean, J. 12, 13, - c'est-il-dire, nés de nouveau ou régénérés,
-.Jean, m. 3 eL suiv.; -Fils du l'Oyaume, -l\IaLLh. VUI. 12.
XIII. 38; -Fils du Pèl'e dans le Ciei,- MaLLh. V.115;-lléri­
tiers, - Ps. CXX VU. 3. 1Sam. II. 8. MuLLh. XXV. 3ft; - eL parce
qu'ils sonL diLs héritiers, fils lIu royaume, et nés du Seignour
comme Père, c'est pour cela qu'ils sonL appelés Hois eL L'réLI'os,
eL qu'cn ouLrc il esL dit qu'ils seronl assis avec le Seigneur en son
Trône, - l'. poco Ul. 21. - Il Ya deux lloyaumes, dans Icsq l1cls
LouL Je Ciel uéLé disLingué, le Royaumc SpiriLuel eL le lloyaumu
CélesLe; le HoyaulIle Spirituel esL ce qui esL appelé Boyauté du
Seignel1li, et comme tous ceux qui sonL dans ce P,oyuunle sOIlL
dans la sagesse d'après les vruis, c'esL pour cela qu'ils sonL en­
tendus par les nais, que le Seigneur fera lies hommes qui son L
pur j~ui duns la Sagesse; eL le noyunme CélesLe esL ce qui esL ap­
pelé Sacerdoce du Seigneur, et comme tous ceux qui sonL duns ce
Hoyaume sonL dans l'amour lI'après les biens, c'esL pour cela qn'ils
sonL enLendus pur les Prêtrl's, que le Seigneur feru des hommes
qui sonL p(\[' JJui dans l'amour; de même l'Église du Seigneur dans
les terres esL distinguée en deux Hoyuumes; SUI' ces deux Royau­
mes, voir duns le Truite DU CI!:I. ET DE L'ENI"JŒ, publié à Londres
en 1758, les NU' 24, 226. Celui qui ne connuÎt pus la signification
spirituelle des Hais eL des Prêtres, peuL se méprendre au sujeL de
!Jien des choses qui sonL rupporLées SUI' eux duns les ProphèLes
eL dans l'Apocalypse; par exemple, uu sujeL de celles-ci dans les
ProphèLes : (l Les fils de l'élranger beÎlil'ont les 1I1.undlles, ct
leUl's Bois sel'onl ci Ion sc/'vice. Tu succras le lail des nations,
clics mamelles des Bois lu suceras, afin que lu saches que Moi,
(je suis) Jehovah Lon Sauveu1' el Lon HédemplcU1'. Il - tsuïe,
LX. '10,16. - (l Des llois seront les 11OUrl'icicrs, cl leurs Prin­
cesscs les nourl'iccs. Il - l~suïe, XLIX. 23; eL uilleurs, comme
Cen. XLIX. 20. l's. II. 1.0. j::saïe, XIV. 9. XXIV. 21. LH. '15. Jérém.
Il.26. IV. 9. XLIX, 3. Lament. Il.6,9. j::zéch. Vil. 26,27. Uosch.
III. /1. Séph. l. 8; - dans ces passages, pal' les I\ois il est enLendu,
Vel's. G. CIL\PITRI'; Pr.E~I1Ell. 53
non des [lois, mais ceux qui saut pal' le Seigne\ll' dans les Divins
Vrais, et abstraclivement les Divins Vrais d'où procède la Sa-
gesse. Par le lIoi du midi ct le Hoi du SC1J/entl'ion qui firent la
guc7Te l'un cont7'e l'autre,- Dan. XL 1, eL suiv., - il n'est pas
non plus entendu des Hais, mais par le Hoi du midi il est enLendu
cellX qui sont dans les vrais, et par le fiai du septentrion ceux qui
sont dans les faux. Pareillement dans l'Apocalypse, ail les Rois
sont LanL de fois nommés, comme dans ces passages: (( Le si.1;ième
Ange versa sa coupe sw'le grand fleuve, l'Euphrate, ct {Ilt ta7"Ïe
son cau, afin que fût prépa7"l:! le chemin des llois de deve7's le
levant du soleil. Il-XVI. 12, - " Ilvec la grande lJ7'ostituce,
qui est assise sur la multitude des caux, ont commis scortalion
les llois de la ten'e. Il - XVrf. 2. - (( Du vin de la (w'ew' de
scortation de Bauylone ont bu toutes les nations, ct les Rois de
la terre avec elle ont commis scortation, Il - XVIII. 3. - « Et
je vis la bete, ct les Rois de la te7"!'e, et leurs années assemblees
pow' (aire la guerre il celui qui était monté SW' le Cheval
blanc, » - XIX. 19. - I C Et les nations, qui auront été sauvées,
dans sa lumière 77w7'clle7'ont, et les Rois de la terre alJporte-
1'ont leur gloi7'e et lew' !tonneur' dans la Nouvelle Jé7'usalem. Il
- XXI. 24; et ailleurs, comme X vr. 14. XVi[. 2, 9 à 14. XV m.
9,10. - Dans ces passages, par les Hais il est enLendu ceux qui
sont dans les vrais, et dans le sens opposé ceux qui sonL dans
les faux, et abstraclivemen Lles vrais ou les faux j par la scOt'laLion
de Babylone avec les Hais de la Lerre il esL entendu la falsificaLion
du vrai de l'I~glise; que Babylone, ou la femme assise sur la bêLe
écarlaLe, n'ait pas commis scortaLion avec les I\ois, mais qu'elle
ail falsifié les vrais de la Parole, cela esL évident. D'après ces ex-
plications, on l'aiL clairemenL que par les Hois que le Seigneur fera
de cellX qui par Lui deviennenL sages, il esL enLendu, non pas que
r.eux lit deviendront des Hois, mais qu'ils seront sages; qu'il en
sail ainsi, c'esL même ce que voit la raison illusLrée. J.I en esL de
même de cc qui suiL : (( Tu nous as faits i.t notre Dieu Rois cl
Prêtres, ct 1l0US règneTo1ls sur la terre. Il - fi poe. V. 10. -
Que le Seigneur pal' fiai aiL entendu la Vél'ité, on le voit claire-
ment pal' ses pal'oles it Pilale : (( Pilate lui dit: lÎs-tu donc Hoi,
Toi? Jésus 7'l!pondit : Toi, tu (le) dis, que /loi je suis, Moi.
1. 5*,
5[1 L'APOC.lJ.YrSÈ n{:l'üü:. W 20.

Moi, lJOUI' cela je suis né, cl lJOtl/' cela je mis venu dans le
Monde, afin que je rende témoignage ci la Vél'ité; quiconque
esl dt la Vél'ilé enlend ma voi.v. Pilale lui dil : Qu'esl-ce que
Vérilé? Il - Jean, XVlll. 37, a8; - rendre témoignage à la
Vérit~, c'est déclarer (lue Lui-~lème est la Vérité; et call1me d'a­
près clle il se nommaitl\oi, Pilate dit : Qu'est-c.e que Vérité 1
c'est-à-dire: Est-ce que la Vérité est un Hai? Que les l'l'êtres si­
gnifient ceux qui sont dans le bien de l'amour, el uiJslractivement
les biens de l'amour, on le vena dans la suile.
2'1. A son Dieu el PCfre, signifie ])(/1' conséquenl les images
de .la Divine Sagesse et (le son Divin Amour. l'al' Dieu el Pèl'e,
dans le sens spirituel, il n'est pas entendu deux Personnes, mais
par Dieu il est entendu le Divin qnant il la ~agesse, et par le Père
le Divin quant il l'Amour, car dans le Seigneur il y a les deux, la
Divine Sagesse et le Di\'in AmOLli', ou le Divin Vrai et le Divin
Dien; ces deux dans l'Ancien Testament sunt entendus par Dieu
ct .Jéhovah, ici par Dieu et Père. 01', comme le Seigneur enseigne
que Lui ct le Père sont un, et que Lui est dans le Père, et le Père
en Lui,-Jean, X, 30. XlV. 10, 11,- par Dieu et Père il est entendu
non pas deux Personnes, mais le Seigneur Seul; le Divin aussi
est un et indivisible, c'est pOllrquoi pal' « Jésus-Christ nons a faits
Hois ct Prêtres il son Dieu et ['ère, Il il est signifié pour que (levant
Lni ils se montrent images de sa Divine Sagesse et de son Divin
Amour; en ces deux aussi consiste l'image de Dien chez les
homllles el chez les anges. Que le Divin, qui en Lui-~lêllle est un,
soit désigné dans la Parole pal' divers noms, on le voit dans la
DOCTRliU~ DE LA NOUVELLE JÉr,USI\LE~1 SUR LE SEIGNEUR. Que le
Seigneur Lui-Même sail aussi le PèrE', cela est évident pal' ces
passages; dans Ésaïe: « Un Enfant nOlis est né, Wl Fils nous a elé
donné, donl le Nom saa rtl.11J{:lé Admirable, DIEU, lléros, PI~:ln;
D'l~TERNITÉ, PI'illce dl! pa-ix. 1) - IX. 5; - dans le Même: « Toi,
JdlwlJah, noll'e Père, nol1'e rH:DE~IPTEUR, dès lI! siècle (c'est) Ion
Nom. » - LXLU. 16. - Et dans Jean: « Si vous M'avez connu,
mon Père aussi VOltS avez connu, el dès ci présent VOliS L'avez
COnTill et VOliS J)avez 'Olt. Philippe dil : Seigneur, 11l0nl1'I!-1l0US
le Père. J éS/ts lui dit: Qui 11Fa vu, a 'Olt le Pèr'e; commenl donc,
loi, dis-lll : illonlre-nous le Père. Croyez-Moi, qUI! Moi (je suis)
Vcrs. G, CII.II'ITRE PI\i::.lIEr.., 55
daus le l'èl'e, el que lI' l'r)l'e (esL) en Moi. Il - Xl V. 7, 8, 9, H.
- Voil' plus lJas, N° 961.
22. A Lui la gloi/'e el la fm'CG' al/,1; sil)cles des sii:clts, signifie
li Qui Seul est la /)ü'ine Majeslé el la Vivine Toute-I'uissanCl: Ù
elernile. ])al~s la "arole, lorsqu'il s'agiL du Seigneur, la Gloire
signifie la Divine ~lajcslé eL se dit de sa Divine Sagesse, el la FOl'ce
signifie la Divine Tou le-Puissance el se dil dr, son Divin Amour,
el par les siècles des siècles il esl signifié il élel'lliLé. Que ces
choses soient signifiées pal' la gloire, la force cl les siècles des
siècles, IOh'Sqll'ii s'agil de Jéhovah ou du Seigneur, cela peut être
conlklllé par beaueoup de passages dans la l'arole.
23. Amen, signifie confil'U'Ullion /)ivine d'apl'ès la Vérilé,
ainsi d'apl'èS Lui-illiJnw. flmen signifie la vérité; eL eomme le
Seigneur éLait la Vérité même, c'est pour cela qu'il a dit tant de
fois: Amen, je vous dis, comme dans ~IatLh. V, 18,26. Vl. 16.
X, 23, 42. XVIJ. 20. XVIIL. 13,18. XXV. 12. XXVIII. 20. Jean,
HL. 11. V. 19,24,25. Vl. 26,32,47,53. VlfI. 34, 51, 58. X. 7,
2li. XIII. 16,20,21. XXI. 18,25; el ci-après dans l'Apocalypse:
« il dit ces choses, l'fi men, lI: Témoin fidèll: et vél'itaUle. Il ­
111. 14, - c'esl-il-dire, le Seigneur. Que le Seigneur soiL la Vérité
même, il l'enseigne L\li-~Jême dans Jean, - XLV. 6. XVU. 19.
24. Vers. 7. Voici, il vienl avec les nuees,signifie que le Scï­
gneu!' se J'évdlel'a dans le sens de la leltl'e de la Pw'ole, ct en Ol/­
V/'il'a le sens spil'ituel à la fin de l'Église. Celui qui ne connaît
rien du sens inlel'11e ou spiriLuel de la Parole, ne peul pas savoir ce
qui a élé enlendu pal' le Seigneur par cela qu'il devait vcnir dans
les Nuées du Ciel; cal' il répondiL au Grand-PrêLre qui l'adjurait de
dire s'il étaiL le Chris l, le Fils de Dien: « Toi, lU (l')as dit: Moi je
(le) sllis; el vous verl'ez le Fils ile l'ItOmme assis iL la dl'oite de
la ]Juissance, el venanl avec les Nuées du Cid. »- ~Iallh. XX Vr.
G3, Gli. ~Iarc, Xl\'. 61, 62; - cl lorsque le Seigneur parle de la
Consommation du siècle aux clisciples, il dil : « Elcdol's I.tppl.tral'­
11'a le signe du Fils de l'It011!'l/W, clan le ven 'a venir dam les
Nuées du Ciel avec puissance el gloù·e. 1) - MalliJ. XXIV. 30.
l\'Jarc, XlLl. 26;- parla Nuée du Ciel, dans laquelle il doil venir,
il n'csL pas enLellllu aulre chose que la Parole dans Ic scns de la
leLtre, eL pal' la Cloire, dans lafJuellc on le l'crra, il n'esl pas en­
56 L'Al'OC,' 1. lTSE li ÉVt:i.f:f:. N" 2{1.
tcndu autrc chose quc la Parole dans Ic sens spiriluel. Qu'il en
soit ainsi, c'est ce que peuvent difficilement cmire ceux qui ne
pensent pas au delà du sens de la leUre de la Parole; ponr cux,
une nuée est une nuée, et par suite ils cmient que le Seigneur
apparallra dans les Nuées· du Ciel à l'instant du Jugement Oer­
nier; mais cela tombe, lorsqu'on sail que la Nuéc est le Divin Vrai
dans les derniet's, pal' conséquent la Parole dans le sens de la
leUre. Dans le Monde spirHucl, il appara\[ dcs Nuées de m.ême
que dans le ~Ionde natul'el; mais les Nuées dans le Monde spiri­
tuel apparaissent au-dessous des Cieux chez ceux qui sont dans
le sens de la leUre de la Parole, plus obscures ou plus claires se­
lon l'entendement de la Parole et en même temps selon la récep­
lion; cela vient de ce que la Lumière du Ciel y est le Divin Vrai,
et que les Ténèbres y sont les faux; de là les Nuées claires sonl
le Divin Vrai voilé pal' des apparences du vrai, tell\) qu'est la Pa­
role dans la leUre chez ceux qui sont dans les vrais, et les Nuées
obscures sont le Divin Vrai enveloppé d'illusions confirmées pal'
des apparences, telle qn'est la Pamle dans la lellre chez ceux qui
sont dans les faux; j'ai vu souvent ces Nuées, et j'ai remarqué
clairement d'où elles viennent, et ce qu'elles sont. 01', comme le
Seigneur après la glorification de son Humain est devenu le Div~n
Vrai ou la l'amie, même d'ans les derniers, c'est pour cela qu'il
a dit au Grand-Prêtre que dès maintenant on ven'ait le Fils
de l'homme venant avec les Nuées du Ciel. Mais qnand il a dit
aux disciples que, il la Consommation du siècle le signe du Fils
de l'/tomme a7JpW'etill'ait, et qu'on le verrait venir dans les
Nuées du Ciel avec puissance et gloire, il annonçait qu'à la fin
de \'~gllise, quand arriverait le Jugement dernier, il apparaîtrait
dans la Parole, et en révélerait le sens s!)i!,.ituel, ce qui même a
été fail aujourd'hui, parce que maintenant c'est la fin de \'I;:glise,
et le Jugement dernier est terminé, comme on peut le voir par
les Opuscules del'tlièrement publiés: c'est donc cela qui est en­
tendu ici dans l'Apocalypse pal' « Voici, il vient avec les Nuées;»
puis dans la suite: « Je vis, et voici wu: Nuée blanche, ct SUl" la
Nuée quelqu'ùn assis semblaûle au Fils de l'Homme.» -Apoc.
XIV. 14;-c.omme allssi dans Daniel: (1 Voyant je {us en visions
demât, ct voici avec les Nuées COln/ue un Fils de lïlommequi ve­
Yers. 7. CILlPI'fIH: rnE)JIEJ\. 57
mât. Il-YU. 13; -que pal' Fils de l'llomme il soit enlenùulc Sei­
gneur quanl il la Parole, on le l'ail dans la OOCTIlINE DE LA Nou­
VELLE .Ji:nusALEM SUR I.E SEIGNEUR, NU' 19 il 28. Que pal' la Nuée
aussi ailleurs dans la 1'a:'ole il sail entendu le Divin Vrai dans les
ùerniers, el par conséqueul aussi la Parole dans la lellre, on peul
le voir par les pass..îges ai! on y lil le mol Nuces, camille clans
ceux-ci: Il Personne comme Dicu, ô Jesclw/'un, chevauchant
dans le Cicl~ cl daus .la l/I,C!(Jui{tceuce sur les Nuées. Il - Denlér.
XXXII[. 26. - « Chantez li Dieu, louez son No11/., exaltez Celui
Ifui chevauche su'/' les Nuées. Il - l's. LXVlIl. 5. - Il Jéhovah
chevauchant S1ll'uue Nuée lé(Jèl·c. l l - 1::sa[e, }, lX. 1; - (:hevau­
cher sllr les nuées signifie êlre clans la sagesse cie la Parole, cal' le
Che\'al signifie l'entendemenl de la Parole; qui esl-ce qui ne voil
pas Llue Dieu ne chevauche poinl snI' les nuées? Il Dieu c/wvau­
citait sur des Clu}l'ubins; et il posa sa tente, Nuées d(:s Gieu:v. Il
-l's. XVlIf. 11 à 13, - pareillemenl; tes Chél'llbillS aussi signi­
fienl!a Parole, ~'oÎ1' plus iJas, N'" 239, 672; la lenle signifie ha­
bilation. « Jdhovah lamb1'is.';e avec les eaux ses chamvres /UIll­
tes, il fuit d'une IV tlce son char. Il - l's. Cl V. 3; - les eaux si­
gnil1enlles vrais, les clwr:Jbl'es hal'lles les doclrinaux, elle chal'
la doclrine, lOl!lles choses qui sonl diles Nuées, parce qu'elles
SOllt d'après le sens de la lellre de la Parole. « Il lie les caux
dans ses Nades, et la Nuee ll'est point rompue sous elles~ ct il
dtend sur le trône .la Nude. n-Job, XXVI. 8,9,- pareillernenl.
« Dù:u liritl'esplendil" la lmniêl"c cie sa IVuà:. n - Job, XXXVII.
t5. - C' /Jonnez la (on'o li Dieu, sa force (esl) SUI' les Nuées. n
- l's. LX YHI. 35; - la 1Ulllière de la nliée sign-ifie le Divin Vrai
,. de la. Parole, el la [orce signifie la Divine puissance, là.\« Luci­
(el', lU as dit dans ton cœul' .' Je monterai Slll' les hauts lieux
) de la Nude, semblable je deviendrai au Très-fIaut. Il -Ésa~e,
XLV. 13, 1LJ. - Il Abandonnez Babel, parce qu'c:llc s'est dlovee
jusqu'aux Nucs.I)-.Jél'élll. LI. 9;-pal' Lucifer el par Babel sonl
) signifiés ceux qlli profanenlles biens ellcs vra~~~~_l'arolc; ce
sonl donc ces viens el ces \'I"ais qui sonl enlendus là par les Nnées.
« Jd/tovah dtcndit Ulle Nuce pow' couvcrtw'c. Il-T's. CV. 39.­
Il Jéhovah et créé S1/1' tout habitacle de Sion une Nuée 71Cudant

le jour; car sw' iOIllG' gloil"c, une couverture. 1) - !'~saïc, t l'. 5;


58 L'APOC,\I.Yt>St: I\~V~L1:;E. N" 2l1.
- ici aussi par la Nuée est enlendue la Parole dans le sens de la
lellre, sens qui, parce qu'il renferme et couvre le sens spirituel,
est appelé couverture SUl' la gloire; que le sens de la lelll'e de la
Parole suit une couverture, de peul' que son sens spirituel ne soit
blessé, on le voit dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE HRUS,\LEM
SUR L'ÉCRITURE SAINTE, N° 33; qu'il soit aussi une garde, on le
voit dans le même Traité, N° 97. Le Divin Vl'ai dans les derniers,
qui est la même chose que la Parole dans le sens de la lellre, éLai t
aussi représenté pal' la Nuée, dans laquelle Jéhovah descendit
sur la montagne de Sinaï, et promulgua la T.oi, - Exod. XIX.
9. XXXIV. 5; - puis aussi, pal' la Nuée qui couvrit Pierre, Jac­
ques et Jean, quand Jésus fut transfigUl'é; il est dit à ce sujeL :
" Comme Pierre 7Jarlait encore, voici, une Nuée les ombragea;
ct voici une voix, de la Nuée, disant: Celui-ci est mon Fils
bien-aimé, écoutez-Le. Il - i\lallh. XVII. 5..Marc, IX. 7. Luc,
IX. 3ft, 35; -le Seigneur dans celle TransfiguraLion se fit "oir
comme Parole, c'est pom'quoi une Nuée les ombragea, eL une voix
de la Nuée fut entendue disant, qu'il était le Fils de Dieu; une
voix de la Nuée, c'est de la Parole. Que par la Nuée, dans le sens
opposé, il soit entendu la Parole quant au sens de la lettre falsifié,
on le verra aillems.
25. Et Le verra tout œil, signifie que tous cel,X qui sont d'a­
près l'affection dans l'entendement du Divin Vrai Le 'recon­
nailTont. Pal' l'œil, dans le sens spirituel, c'est l'entendement et
non l'œil qui est entendu; c'esL pourquoi par tout œil Le verra,
il est signifié que tous ceux qui sont d'après l'afTecLion dans l'en­
tendement du Divin Vrai le reconnaitronl, puisqu'eux seuls com­
prennent et reconnaissent; les autres, il est vrai, voient eL aussi
comprennent, mais ne reconnaissent point: les premiers sont si­
gnifiés, parce qu'il est dit ensuilte, qne ceux aussi qui l'ont percé
le verront; par ceux-ci sont enLendns ceux qui sont dans les faux.
()ue l'œil signifie l'entendement, on le verra plus bas, N" liS,
26, Ceux aussi qui L'ont percé, signifie que ccux qui dans
n~glise sont dans les {au,v Le verront aussi. l'al' percer Jésus­
Christ, il n'e$t pas entendu autre chose que détruire son Divin
Vrai dans la Parole; cela aussi est entendu en ce que l'un des sol­
dats Lui perça le CÛlé, ct quïl en SOl'tit du sang et de l'eau, _.
Vers. 7, CIIAPITRL PI\t:mLR • 59
.Jean, xrx. 3tl; - le sang et l'eau sont le Divin V.'ai Spiritucl et
le Divin Vrai Naturel, ainsi la Parole dans le sens spirituel et dans
le sens naturel, et percer le côté du Seigneur, c'est détruire l'un et
l'autl'e pal' les faux, comme aussi cela a été fait pal' les Juif,; en
elfel, toutcs les particularités de la Passion du Seigneur représen­
taient l'élat de l'Église Juive quant 11 la Parole; voir SUI' ce sujet,
dans la DOCTRIlH DE LA NOU\'ELLE .J{;nUSALE~1 SUR LE SEIGNEUR,
les 1\"' 15 â 17. Que par Le 1)(!1'Cel' il soit signifié détruire la Pa­
l'ole par les faux, c'est parce que cela est dit de Jésus-Christ, qui
aussitôt est appelé Fils de l'Homme, et que par le Fils de l'lIomme
il est entendu le Seigneur quant 11 la Parole; percer le Fils de
Jïlomllle, r,'est donc détruire la Parole.
27. El se lalllenle7'Onl SUl' Lui Ioules les T7'ilus de la lelTe,
signi(U' que cela a/Tivem quand il n'y aura plus aucun bien ni
aucun vrai dans l'Église. Que les T1'Ïbus de la lerre signifient
les biens et les vrais de l'I::glise, on le verra dans l'Explication du
Chapitre VIl, où il s'agit des douze Tribus d'Israèl; se lamenlel'
signifie la doulelll' de ce que ces biens et ces vrais sont morts. 11
est entendu ki la même chose que par les Paroles du Seignenl'
dans Mallllien : {( A1J1'ès l'affliclion de C('S jou1'S-là, le soleil sera
obscurci, cl la lune ne donnel'a poinl sa lueur, cl les étoiles
lomberonl du ciel; el alol's appal'aflJ'a le signe du Fils de
flIon1nw, el alors SE LAMENTERONT rOUTES LES TRIDUS DE LA
TERRE. II - XXtV. 29,30; - ces choses ont été dilrs de la con­
sommation du siècle, qui est la fin de l't:glise; le soleil sera obs­
curci, signifie qu'il n'y aura plus ni amoul' ni charité; la lune ne
donnera plus sa lueur, signifie qu'il n'y aura plus ni intelligeuce
ni foi; les étoiles tomberont du ciel, signifie qu'il n'y aura plus
de connaissance du bien et du vrai; toutes les 1'l'ibus cie la terre
se lamenteront, signifie qu'il n'y aura plus ni biens ni vrais; l'af­
fliction signifie cet état de l'Église,
28. Oui; amen, signifie la con~l'rnalion Divine que cela doil
arrivel' ainsi. On le voit clairemen t d'après les explicaLions don­
nées ci-dessus, N" 23.
29. Vers. 8. Moi, je suis l'Alpha el l'Oméga, Conl1hence1llenl ct
Fin, signifie Qui eslle Soi-M ème et tUnique, dC)JIlis le.llJrl!11!ù:l'S
jusqu'aux demiel's, de Qui pl'oci~clcml IoUles choscs; pm' con­
GO L',\POCALrPSf: IlfvfLÜ:, y' 2D,

sir;1lI:nl, Qui esi l'A1Ilom' l\1ême cl Uniquc, la Sagcsse 1l1i'Illc cl


Unique, cl la Vic Mc:me ct Unique- en Soi; ainsi, Qui est /1.'
Cnialeul', le Sauveur cl tIUusll'alelll' Mé-me el Unique pal' Soi,
Cl )XII' mile le 10UI dans taules les choses du Ciel ct de l'Église.
Ce sonllà les choses, el plusieurs autres encore, qui sonl conle­
nues dans ces paroles par lesquelles est décrit le Seigneur; que
cela ail élé dit du Seigneur, et llll\me de son Humain, on le l'ail
clairenlenl, cal' il est dil ensuite, que Jean entene/il une VOi:ll qui
disail: Moi, je suis l'Alpha ell'Onu!ga, II' Jlremù-,l' el le DI'1'1zicl';
cl qu'il sc l'elolll'na pour voir la voix qui pa1'lll"il avec lui, ('(
qu'i! vil le F[LS DE L'[Jom[E dans le milieu des sepl c/tan­
delieJ's, - r. 10, H, :12, 13, - Lequel, peu après, dil aussi:
cc Moi, je Sllis le Premier et le Demier, el qui (suis) vivant, el
j'ai dé mari. » - Vers. 17, 18. Chap. II. 8. - l\Jais, que loules
ces choses, qui viennenl d'êtt'e dites, soi<'nt conlenues dans ces
paroles, c'esl ce qui ne peul pas être conflt'mé en peu de mols,
cal' les conf1rmer de manière il ce qu'elles soient saisies exigerail
plusieurs volumes; néanmoins elles onl élé confirmées en partie
dans LA SAGi>SSE ANGfLIQUE sun LE DIV[N A)!OUI\ f:T SUit [,A D[VI~I';
SAGESSE, publiée dernièrement à Amslerdam; voir cc Traité, Si
le Seigneur se dit l'Alpha el l'Oméga, Commencenwnl el Fin,
c'esl parce que l'Alpha el l'Oméga se réfèrent il son Divin Amour,
el que Commencemenl el Fin se réfèrenl à sa Divine Sagesse, car
dans chacune lies choses de la Parol'e il yale mariage de l'amour
et de la Sagesse, ou du bien ct du vrai; voir sur ce mariage la
IlOCTR[NE DE LA NOUVELl.E JJ\nUSAI.E)[ SUR L'I::cnITURE SAINTf.,
N°' 80 à 90. Le Seigneur esl appelé l'Alpha et l'Oméga, parce {lue
l'Alpha eslla première lellre, et l'Oméga la dernièt'e dans l'Al­
phabet grec, et que par suite ces deux lettres signifient loules
choses dans le complexe; la raison de œla, c'esl que chaque leUre
alphabéliqul', dans le Monde spiriluel, signifie une certaine chose,
et ql1'tme \'oyelle, parce qu'elle sert at! son, signifie quelque chose
de l'affection ou de l'amour; de celle origine dérive le langage
spi ri tuel et angélique, el aussi l'écrilure; mais cela esl un arcane
inconnu jusqu'à présenl; en errel, il y a une Langue universelle,
dans laquelle sa III tous les Anges etlollS les Esprits, ct ceLLe lan­
gue n'a rien de Commlln avec aucune langue des ho III III cs dans le
\'el's. 8, CHAPITIIE l'REM1EIL 61
Monde; tout homme après ln mort vient dans celle langue, car
elle est insitée par création ùans chaque homme, c'est pourquoi
dans tout le Monùe spirituel c!liIcun peut comprendre ce qu'un
autre dit; il m'a été donné très-soul'ent d'entendre parler cette
langue, et allssi de la parler, et je l'ai comparée avec les langues
du Monde, et me suis aperçu que, pas même en la moindre chose,
elle ne fait un avec aucune langue naturelle dans les terres; elle
en diffère par son point primitif, qui est que chaque lettre de
chaque mot signine quelque sens tant dans le langage que dans
l'écriture; c'est donc de là que le Seigneur se dit l'Alpha etl'O­
méga, ce quil signifie qu'il est le tout dans toutes les choses du
Ciel et de n~glise; et comme ce sont deux Voyelles, elles se rél'è­
['ent à l'Amour, comme il vient d'être dit. SUI' celte Langue ct SUI'
son Écriture, qui découlent de la pensée spirituelle des Anges,
voir aussi quelques explications dans LA SAGESSE ANGÉLIQUE sun
LE DIVIN A~IOUII ET SUR LA DIVINE SAGESSE, N" 295.
30. Dit le Seigneur Qui Est, el Qui Étail, et Qui Vient, si­
gni(ie qui est Élemel elln(ini, el qui esl Jéhovah. Voir ci-des­
sus, N° 13, où ceci a été expliqUé.
3:!. Qui esl Toul-Puissant, signifie qui eSI, vil et peut (l'a­
près Lui-l'\Jlt!l'IU:, et qui gouverne Ioules choses d'après les pre­
miers 71ar les derniers. Puisque taules choses viennent du Sei­
gneur, ct onl été creces d'après les premiers qui viennent rie Lui,
et qu'il n'y a rien qui ne tire de là SOIl existence, comme il a été
abondamment mon Ire dans LA SAGF.SSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN
AlIIOUR ET SUR LA DIVINE SAGESSf:, il s'ensuit qu'il est Tout-Puis­
sant. Suppose un Un d'où dérivent toutes choses, est-ce que toutes
choses n'appartiendront pas ù cet Un, duquel elles dépendent dans
leur ordre, comme les anneaux d'une chaîne dépendent du pre­
mier anneau, ou comme les vaisseaux sanguins de tout le corps
dépendent du cœur, ou comme toutes les choses de l'univers en
général et en particulier dependent du Soleil? ainsi c'est [In Sei­
gneur, qui est le Soleil du l\londe spirituel dont proviennent toute
Essence, touteVie et toute Puissance, que dépendent toutes choses
chez ceux qui sont sous ce Soleil; en un mot, pal' Lui nous sommes,
nous vivons, ct nous nous mouvons, - Act. Apût. XViI. 28; ­
c'estlù la DivineToute-Puissancc, Que le seigneur goul'erne toul('s
~ a
---...

(j2 L'APOCALYPSE RI;VÉLÉE. 1\°31,


choses d'après les premiers par les derniers, c'est un arcane qui,
jusqu'à présent, n'avait pas été révélé, mais qui a été expliqué
dans la TlOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LE SEIGNEUR,
et SUR I:f~CRITURE SAINTE, en beaucoup d'endroits; puis dans LA
~AGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE, 1\0 1211; et sur
LE DIVIN lUroUR, N" 221. Il est bien connu que le Divin, parce
qu'il est Infini, ne tombe dans les idées de la pensée d'aucun
homme, ni d'aucun Ange, parce qu'elles sont finies, et que le fini
n'est point capable de pel~cevoir l'Infini; cependant, afin qu'il soit
perçu en quelque manière, H a plu au Seigneur de décrire son In-
finité par ces paroles: Moi, je suis l'Alpila ct l'Omega, Com-
mcncement et Fin; Qui Est, et Qui l~tait, ct Qui Vient, Qui est
Tout-Puissant,. c'est pourquoi ces paroles renferment taules les
choses que jamais ange et homme peuvent penser spirituellement
et nalllliellement sU\' le Divin; ce sont en général celles qui vien-
nent d'être nniversellement rapPol,'tées.
32. Vers. 9, Moi, .Jean, qui suis et votre {l'ère et votre compa-
gnon, signifie ccux qui sont dans le bien de la clwl'ite et par sui.te
dans les vrais de la roi. Que Jean l'Apôtre ait représenté cenx
cjui sont dans le bien de la charité, c'est ce qui a été dit ci-dessus,
N" 5; ct ceux qui son t dans le bien de la charité son t aussi dans
les vrais de la foi, puisque la charité est l'àme ct la vie de la foi;
de là vient que Jean se nomme frère et compagnon de ceux, dans
l'tglise, auxquels il écrit, car il a écrit am: sept I~glises; par frère,
dans le sens spirituel de la Parole, il est entendu celui qui est dans
le bien de la charité, et par compagnon, celui qui par sui,le est
dans les vrais de la foi; car tous sont comme des consanguins par
la charité, et comme des alliés pal' la foi; cn effet, la charité con-
joint, mais non de même la foi, à moins qu'elle ne vienne de la
charité; quand la foi vient de la charité, alors la charité conjoint
et la foi consocie; et comme elles font un, c'est pom cela que le
Seigneur a commandé que tous fussent frères, car il a dit: « Un
seul est votre Docteur, le Cill'ist,. nwis tous, vous, Frb'es vous
êtes. J l - ~latth. XXlll. 8; - le Seigneur aussi appelle frères ceux
qui sont dans le bien de la charité 011 dans le bien de la vie; il
dit: « Ma mi:l'e et mes {l'l'l'eS, cc sont ceux qui entendent la Pa-
role de Dieu et qui la (ont. » - Luc, VII!.. 21. ~latth. XIr. !l9.
Vers. \J. CHAPITIH~ PHEMlEI\. 6;3
Marc, lU. 33 à 35; - par la mère il est entendu l'Église, et par
les frères ceux qui sont ùans la charité: ct cOlllme Ir. bien de la
charité est le l'l'ère, c'est pOUl' cela que le Seignem appelle encore
frères ceux qui sont dans ce bien, - ~lalth. XXV. üO; - et aussi
disciples, - ~iallh. XXVlll. 10. Jean, XX. i 7; - mais on Ile lit
pas que les disciples aient appelé frèm le Seigneur, parce que le
frère cotie bien qui proeèùe du Seigneur; il en est de cela comme
d'un Hoi, d'un Prince et d'un iVlagnat, qui appellent frères leurs
consanguins et leurs alliés, mais ceux-ci néanmoins ne leur don-
nent pas ce nom; cal' le Seigneur dit: (( Un seul est votre Doc-
teur, le Chl'Îst; mais tous, vous, (l'ères vous êtes. »~!\lallh.
XXII!. 8; - puis: (( Vous, vous M'ap]Jc/l?Z Maitre ct Seigneur,
et bien vous clites, cal' je le suis. »- Jean, XIII. 13. - Les fils
d'Israël appelaient frères tous ceux qui descendaient de Jacob leur
père, et aussi, par une plus large extension, ceux qui descendaient
d'{~saü; mais ceux qui n'en descendaient pas, ils les appelaient
compagnons. J'lIais comme la Parole, dans le sens spirituel, traile
seulement de ceux qui sont ùans l'{~glise du Seigneur, c'est pOUl'
cela que dans cc sens pal' frères il est entendu ceux qui sont par
le Seigneur dans le bien de la charité, et pal' compagnons ceux
qui sont dans les vrais de la foi; de même dans les passages sui-
vants :(( Ainsi, vous dil'tz chacun li son COMPAGNON ct chacun li
son FRÈI\E : Qu'a n!pondu Jéhovah? » - Jérém. XXIII. 35. -
(1 Vous n'avez point proclamé la liberté, chacun li son FRÈRE,

ni chacun li; son CO~!I'AGNON. »-Jérém. XXXIV. 17. - li Que


~wrsonne ne ]JI 'esse son CO~IPAGNON ni son FRÈRE. " - Dentér.
XV. i, 2. -(( A cause cie mes FnÈREs et de mes CO~IPAG;,;oNsje
parlerai. Il - Ps. CXXU. 8. - (( Chacun aide son CO~IPAGNON,
ct dit il son FRÈRE: Fortifie-toi. Il-}:saïe, XLl. 6.- Et, dans le
sens opposé: (( Chacun de son CO~IPAGNON gardez-vous, ct il
;mcun FnÈRE ne vous fiez; tout fRÈIIE SU]Jpümte, et tout CO~I­
l'AGNON calomnie. »-.Jérém. rx. 3. - (( Je 1/tellrai aux lJ1'ises
l'Egypte avec l'ÉgY]Jte, de telle sorte que comballe c/tacan
contT'e son FHÈRE, et chacun contl'e son COMPAGNON. Il - I~saïp,
XIX. 2; - et ailleurs, Ces passages Ollt été l'apportés, afin qu'on
sache pourquoi Jean se dil Frère el Compagnon; et que pal' Frère,
dans la Parole, il est entendu celui qui est dans la eharité 0\1 dans
G'l l,',\POG,li.YPSE H;;yÜ~Ii. ;\" 32.
le biell, et par Compagnon celui quvest dans la foi on dans le vrai.
.ilais cOlilme c'est lie la charité que vient la foi, c'est pour cela
que le Seigneur n'emploie l'expression de cOlnpagnon à l'égard de
qni que ce soil, mais se sert des expressions frères ou prochain;
chacun aussi est le procllain selon la qnalité dn bien, - Luc, X.
36,37.
33. Dans l'affliction, et dans II: J'oyaume, et la patiente at­
tente de Jésus-Chl'ist, signifie choses qui, dans l'Église, ont été
infestées ))(tl' les maux et par les faux, mais que les maux et
les {aux seront daignes par le Seigneur, quand il viend1'Q. Par
l'affliction est entendu l'état de l'~glise, quand il n'y a p~us ancun
bien de la charité ni aucun vrai de la foi, mais qu'à lenr place il y
a des lllaux et des faux; par le royaume est entendue l'Eglise; et
par la patiente attente de JéSllS-ChTÎst est entendu l'avénement
Uu Seignellr; c'est pourquoi ces paroles," dans l'affiiction, et dans
le royaume, et la patiente attente de Jésus-Christ, Il réllnies en
un seul sens, signifient quand les biens et les vrais de l'Église ont
été ilufestés par les maux et pair les faux, mais que ces maux et ces
faux seront éloignés par le Seigneur, quand il viendra. Que par
l'AlJlidion il soit entendu l'état de l'f~glise, quand elle a été in­
feslée par les mallX et par les faux, on le voit clairement par ces
passages: " A la consommation du siècle ils vous livreront li
l'An'LlcTION, ct ils vous tueront. 11 y aura une AFFLICTION
grande, telle que lJoint il n'y en eut depuis le commencement
du monde, ct point il n'yen aUnl. Après l'AFFLICTION de ces
jours-là, le Soleil sera obscw'ci, lu Lune ne donnera lJoint sa
lueur, ct les Étoiles tomberont du Ciel. »-Matth. XXIV. 9,21,
29. i\larc, XllJ. 19, 2!1. - Que le Hoyaume signifie l'Église, on le
verra dans ce qui suit.
34. J'étais dans l'ilc nommée Patmas , signifie l'état et le
lieu, dans lesql~els il a lJll (}ll'e illustré. Si la névélation uété
l.faite
à Jean dans Palmos, c'est parce qne c'était une Ile dans la

'et que par les Iles sont signifiées des nations plus éloignées du
Grèce, non loin de la terre de Canaan, et enlre l'Asie etl'EUI:ope,

cnlte de Dieu, mais qui néanmoins doivent s'en approcher parce


qu'eHes peuvent être illustrées; pareillement pal' la ..QI]Ce; niàis
l'Église eHe-même est signifiée par la tcne de Canaan; ilflr l'Asie
Vers. 9. CHAPITJ1E l'nE~IIt:n. 65
sonL signifiés ceux de \'l::glise qui d'après la Parole son Ldans la
lumière cie la Vérilé, eL par l'Europe ccux auxquels la Parole doiL
\1 parvenir; de lit vienL que pal' l'He de Palmos il esL signifié l'él~L elle
\ WI dans lesq!!.els Jean a pli êLre illusLré. QlIe pal' les Iles, dans la
'at'ole, il soiL signifié des Nations plus éloigllées du culte cie Dieu,
.lUis qui néanmoins doivenL s'en approcher, on le voil clairemenL
par ces passages: Il Vans l'Ul'im /wltU/'e.;; JdllOcalt, dans les
ILES de la mer le Nom du Dieu d'Isl'llë1. 1) -l':saïe, XXIV. 15,
- - (l Il n'éteindra point, et il ne bl'ÜelYl point, jusqu'à ce qu'ii

établisse en la terre le jugement, et en sa Loi les ll,ES espél'e­


'/'ont. Chautez à Jéhovalt un cantique nouveau, ILES etlew's Ita­
bitants; ils donneront à J é/wvah gloire, et sa louange dans les
ILES ils annonceront. ») - Ésaïe, XLII. il, 10,12. - (l Écollle::­
Moi, ILES; et soycz allentil's, peuplcs de loin. » - Ésaïe, XLIX.
1. - (l En Moi les hES cspÙ'el'ont, I.'l Cil mon bras elles se con­
fieront. » - Ésaïe, LI. 5. - (1 A Moi les fl,ES sc con{leront, et les
navires d(' Tltal'scidslt. » - f:saïe, LX. 9. - (l Écoute:::: la l'a­
l'ole de Je/lOva/l, Nations! et annoncrz-la clans les Il,ES au
loin. 'l - Jérém. XXXI. iD. - ( l l1{ln qu'on adore Jt!hovalt, clta­
cun de son lieu; toutes les ILES des Iwtions. Il - Séph. fI. 11;
- ct ailleurs. Que par la Grèce il soit aussi signifié pareille chose,
ce n'esL pas évident de mê;;"e d'après la Parole, parce que la Grèce
y est seulement nommée dans ,Daniel~Vll L. 2:1.. X. 20. XL 2; eL
aussi' Jean, Xli. 20. Mal'c, NIl. 26. - Que pal' la Lerre de Canlian
il soiL enLendu l'Église du Seigneur, laquelle pal' suile est appelée
Terre Sainte el Canaan Célesle, on le voiL pal' un grand nombre
de passages dans la Parole: que par l'Asie il soiL enLendu ceux
qui, dans l'I:;glisc, sonL (l':lprès la Parole dans la lumière de la
vérilé, on le voit ci-dessus, N" il; el pal' l'ElIrqpe, ceux auxquels
laParole doit parvenit', cela esL évident. -.
35. POUT la Parole de Dieu et pow' le Témoignage de JéSllS­
Christ, signi{le a{ln que de cœur et ainsi dans la 11l1nièl'e le Di­
vin Vrai cl'apn:s la Parole soit j'eçu, et que l'ilumain du Sl'έ
gnew' soitl'econnu être Divin. Cela a éLé expliqué plus haut, 1\"6.
36, Vers. 10. Je devins en esprit aujow' du Dil1!(l/lc/w, si­
gnifie l'état spi1'ituel alors cl'après le Divin influx. Je devins en
esprit, signifie l'étal spit'ilucl dans ICfJuel il se lrouva quand il
1. 6*•
66 ~dPOCALrpSE R~vfLt~ ;\" 36.
était dans les visions, état ùont il va être parlé; au jouI' du Di­
manche, signifie pal' le Seigneur alors l'influx; cal' dans ce jour il
y a présence du Seigneur, parce que ce joUll' est saint: d'après
cela il est évident que Il je devins en esprit au jour du Dimanche, ))
signifie l'état spirituel alors d'après le Divin influx. Au sujet des
Prophètes, on lit qu'ils ont été en Esprit ou en Vision; puis
aussi, que la Parole leur était adressée pal' Jéhovah: quand Hs
étaient en Esprit ou en Vision, ils étaient non dans leUl' corps,
mais dans leur Esprit, état dans lequel ils voyaient des choses qui
sont dans le Ciel; lIlais quand la Parole leur était adressée, ils
étaient dans le Corps, et ils entendaient Jéhovah parler: ces deux
états des Prophètes doivent être distingués avec soin; dans l'état
de Vision les yeux de leur esprit étaient ouverts, et les yeux de
leur corps étaient fel'lIlés, et alors ils entendaient ce que les Anges
pr9nonçaient, ou ce que Jéhol'ah prononçait par les Anges, et ils
voyaient aussi les choses qui leur étaient représentées dans le
Ciel; et alors parfois il leur semblailt être transportés d'un lieu
dans' un autre, le corps restant à sa place: dans cet état était Jean
quand il écrivait \'!\po~alypse, et parfois aussi Ézéchiel, Zacharie
et Daniel, et alors il est dit qu'ils étaient en VISION ou en ESPH1T;
en effet, tzéchiel dit: Il L'ESP1'it m'enlew, et il me ramena en
Chaldée vers la captivite, en la VISION DE DIEU, en ESPRIT DE
DIEU; ainsi monta sw' moi la VISION que je vis. ))-xr. 1, 2ll;­
il dit aussi, que l'ESPClT l'el/leva, et qu'il entendit derriè1'e lui
un tremolenwnt de te1Te, et autres choses. - Ill. 12, 2lt; ­
puis aussi, que lEsPRIT l'enleva entre la te1'1'e et le ciel, l'em­
mena à. Jel'usalem dans les VISIONS DE DIEU, et qu'il vit des abo­
minations. - YHf. 3 et suiv. - 11 était pareillement en VISION
DE DIEU ou en ESPI\IT, quand il vit quatre Animaux, qui étaient
des Chérubins, - Chap. l, et Chap. X; - comme aussi quand il
vitla :'l'ouvelte Terre et le Nouveau Temple, et un Ange qui les
mesurait, - Chap. XL à XLVHI; - qu'il ait été dans les VISIONS
DE DIEU, il le dit, - XL. 2; - et que l'ESPRIT l'ait enl'evé, il le
dil, - XLI fI. 5. - La même chose arriva à Zacharie, en qui était
alors un Ange, quand il vit un IJomme it cll!Jval parmi des
lnYI'tes,- \. 8 el sniv.- Quand il vit quatre ConlCs, el ensuite
un l/ol1lJne, dalls la '//tain ctuquef etait un conleau de 11WSW'C.
Vers. 10. CllAPl'flIE PREMIER. ()7

-II. 1, 5 el suiv. - Quand il vit Joschua le Grand-Prêtre. ­


UI. 1 et suiv.- Quand il vil un Chandelier et deux Olivie7'S.­
IV. 1 et suiv. - Quand il vit un flouleau volant ct un Ephah.­
V. 1, 6. -, Et quand il vit quatre Chars SOl'Wnt d'entre deux
montagnes et des chevaux,-VI. 1 et slliv.- Dans un semblahle
élal étai! Daniel, quand il vil quatre Bêtes montant de la mer.­
Dan. V1. 1 el suiv.-El quand il vit les combats du Bélier ct du
Bouc. - VIII. 1 et suiv. - Qu'il les ail vus dans des VISIONS, i: le
dit lui-même, - VIf. 1,2,7, 13. VIII. 2. X. 1, 7, 8: - et que
l'Ange Gabriel lui ail apparu en VISION, il le dit, - IX. 21. - La
même chose arriva à Jean; par exemple, quand il vit le Fils de
l'flomme dans le milieu des sept Chandeliel's. - Apoc. 1. ­
Quand 'il vit un Trône dans le Ciel, et quelqu'un assis dessus,
et autour du Tl'ône quatre Animaux. - Chap. IV. - Quand il
vit un Livre scelle de sept sceaux. - Chap. V. - Quand il vit
quatre Chevaux SOI'tir du L'ivre ouval. - Chap. V1. - Quand
-il vit quat)'e Anges qui sc tenaient sur les quatre anglus de la
tel TC. - Chap. VllI. - Quand il vit des Sauterelles qui sor­
taient du puits de l'(tbime.- Chap. IX.- Quand il vit un Ange
tenant ù. la main un petit Livre qu'il lui donna ù. manger.­
Chap. X.-Quand il entendit les sept Anges sonner de la trom­
pclle. - Chap. XI. - Quand 'il ville Dragon, ct la Femme que
le dragon poursuivait; ct le combat du dragon avec Michel.­
Chap. XH; -el ensuite, deux Bêtes montant, l'une de la mer,
l'autre de la terre. - Chap. XIII. - Quand il vit les sept lin­
ges, ayant les sept derrdèl'cs plaies.-Chap. XV. XVI.- Quand
il vit la Prostituee assise sur une Bête écarlate. - Chap. XVl!.
3, 18 j - et ensuite, un Cheval blanc, et Quelqu'un monte dessus.
- Chap. XIX;- el enfin, le Nouveau Ciel ct la Nouvelle Terre,
ct a/ors la Nouvelle Jérusalem descendant du Ciel. - Chap.
XXL XXIL -Que .Jean ait vu ces choses en ESPRIT et en YisION,
il le ditlui-même,- Chap. L 10. IV. 2. IX. 17. XXI. 10; - c'est
là aussi ce qui esl entendu par « JE VIS» partout dans l'Apoca­
lypse. D'après cela il esl bien évidenl que, être en esprit, c'est
être dans la vision qui a lieu par l'ouverture de la vue de l'esprit
de l'homme; et, quand celle vue esl ouverle, les choses qui sont
dans le Monde spirituel apparaissent aussi clairement que devant
l38 ':'AI'OC.\LYI'SE Il.ÉVt::I.Ü:. N° 36.
la vue du corps celles qui sont dans le i\londe naturel. Que cela
soit ainsi, c'est ce 'Ille je puis attester par une expérience de
beaucoup d'années. Dans cet étaL éLaient les, Disciples quand
ils virent le Seigneur après la résurrection, c'est pourqllOi il est
dil que leurs yeux furent ouverLs. - Luc, XXIV. 30, 31. - Dans
un semblable état était Abraham, quand il viL trois Anges et parla
avec eux. PareillemenL Hagar, Guidéon, Josué, eL d'auLres, quand
ils virent les Anges de Jéhovah. PaJ,'eillel11entle sel'l'ileur d'l\lisée,
quanti il viL la i\Jontagne pleine de chariots ct de Cllel'alliX ignës
autour d'Élisée; cal' l~[isée pria, et dit : Jéhovah! OUVRE, je te
1)I'ie, ses yeux pour qu'il voie; et Jéhovah OUV1\lT les yeu:r: du
serviteur, et il vit.- Il Rois, YJ. 17.- i\lais quanL il ce qui con­
cerne la Parole, elle n'a point été révëlée en l'état d'Esprit ou en
Vision, mais elle a éLé dicLée de vive voix aux Prophètes par le
Seigneur; c'est pourquoi il n'est dit nulle part qu'ils l'ont pro­
lloncée d'après ~'Esprit Saint, mais il' est diL que c'esL d'après Jé­
hovah; voir la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉnVSALt;M SUR LE
SEIGNEUR, N° 53.
37, Et j'entendis derriere moi une voix grande comme d'une
trompette, sign'ifie une peJ'ccption manifeste du Divin Vrai ré­
vélé du Ciel. Une voix grande, quand elle esL entendue du Ciel,
signifie Je Divin Vrai, cOlnme il va être montré; si elle a été en­
tendue comme d'une trompette, c'esL parce que, quand le Divin
Vrai descend du Ciel, il est parfois entendu ainsi pail' les Anges du
Dernier Ciel, eL alors il esL manifeslement perçu; de là vient que
pal' une voix comme d'une trompette, l) il est signifié une per­
(1

ception llianifesle : en ollLre, SUI' la signification de la trompette,


voir plus bas, l\O' 397, 519. Qu'une voix gl'allde, quand elle est
entelHtue du ciel, signifie le Divin Vrai, c'est ce qui esL évident
par c(,'s passages: « J.A VOIX DE JÉHOVAH sur les eaux; LA VOlX:
DE JIiIIOVAH dans la force; LA VOIX DE .JÉHOVAH avec honneur;
LA VOIX DE JÉHOVAH brisant les cèdres; 1,,\ VOIX DE .H:UOVAlI
tranchant comme une flamme de feu; LA VOlX DE JÉHOVAH (ait
tl'emblcr le désert; LA VOIX DE JÜIOVAH (ait mettre bas les bi­
ches. l) - l's. XXtX. 3 il 9. - « Boyawncs de la ten'c, chan­
tez au Seigneur; voici, -il donnera de sa VOIX, une VOIX de
(orce. Il - Ps. LXVLIL 33, 3!1. - (1Jéhovah a donné de sa VOlX
Vers. iD. CILIPlT1\E PIlE JIl E1\. 60
devant son fll'1nce, car innombrables sont ceux qui exceutent
sa Parole. Il - Joël, II. iL - « J éllOvalt de Jcrusalem donnCl'a
de sa VOIX. n-Joël, IV. 16. - Et comme la Voix signifie le Divin
Vrai d'après le Seigneur, c'est pour cela que le Seigneur a dit, "que
les Brebis entendent SA VOIX; qu'elles connaissent SA VOIX. J'ai
aussi d'autres Drebis qu'il faut que j'amène, ct ma VOIX elles
entendront; mes Brebis ma VOIX entendent, ct Moi je les con­
nais, et elles Me suivent. Il - Jean, X. 3, li, 16,27.- Et ailleurs:
« Une Itew'e vient, où les morts entendront la VOlX du Fils de
l'Homme, et ceux qui l'auront entendue vivront, Il - Jean, V.
25;- ici, la Voix est le Divin Vrai du Seigneur d'après sa Parole.
38. Vers. 11.. Qui disait: Moi, je suis l'Alpha ct l'Oméga, le
Premier et le Dernier, signifie Qui est le Soi-M ême et rUnique,
depuis les pl'emiersjusqu'auxderniers,deQui l)1'oci:dent toutes
choses; par conséquent, qui est l'Amour 111lime ct Unique, la
Sagesse Même et Unique, et la Vie Même et Unique en Soi;
ainsi, qui est le Createur, le Sauveur et l'Illustrateur Ml!me et
Unique par Soi, et par suite le tout dans toutes les choses du
Ciel et de l'Église; Qui Seul est Infini et Éternel, el Qui est
Jéhovah, et que Lui est le Seigneur. Que toutes ces clJüses, el
une infinité d'autres soient contenues dans ces mots, on le l'oit
ci-dessus, NO' 13, 29. Il a été di t que tou tes les syllal>es ou lettres
de l'Alphabet, dans le Monde spirituel, signifient des choses;
que de lit vienncn t Je langage et l'écriture de ceux qui y hal>i­
tent, et que c'est pour cela que le Seigneur décrit sa Divinité et
son Infinité par Alpha et Oméga, ce qui signifie qu'il est le tout
dans tou tes les choses du Ciel et de ['j::glisc. Comme chaque lettre
signifie une chose dans le Monde spirituel, et par suite dans la
Langue Angélique, c'est pour cela que David a écrit le Psaume
CXIX, en ordre, selon les lettres de l'Alphabet, en commençant
par Aleph et finissant par Thau, comme on peut le voir par les
commencements des Versets; quelque chose de seml>lal>le se voit
dans le Psaume CXI, mais non d'une manière si évidente. C'est
même pour cela qu'Abram a été appelé Abraham, et que Saraï a
été appelée Sarah, ce qui a été fait afin que dans le Ciel par Al>ra­
ham et par Sarah il fût entendu, non pas ces deux personnages,
mais le Divin, comme effectivelllent ces noms y sont compris, cal'
70 L'.\POf:ALYPSB H.t:VÉI.t:l':. \" :l8.
lu JeUrc Il envcloppe l'infinité, purce quc c'csl seulement une
aspiration: sur ce sujel, voir dc plus grands détails ci-dessus,
N° 29,
39. Ce que tu vois, éc1'Ïs-le dans un livre, signifie afin (lue
ces choses soient révélées il la poslérité. On le voil sans explica­
Lion.
M. Et envoie-le aux Églises, il celles qui sont dans l'Asie,
signifie pow' ceux, dans le Monde Chrétien, qui sont d'après
la Parole dans la lumière de la vérité. Que ceux-là soient en­
tendus par les Églises dans l'Asie, on le voit ci-dessus, NO> 10,11.
!lI. A Éphèse, ct il Smyrne, ct cl Pe1'ga11W, el il Thyatire, cl
il Sardes, ct il Philadelphie, ct il Laodicée, signifie spécialemenl
selon l'état de réception de chacun. Que tous les élals de récep­
tion du Seigneur et de son Eglise soienl signifiés pal' ces sepl
noms dans le sens spirituel, on le l'erra plus bas. En effel, Jean
était dans l'élat spiriluel quaIlld cel ordre lui liul donné, et dans
ccl élat rien n'esl appelé d'un nOIl1, sans que ce nom signifie une
cliose ou lin élal; c'est pourquoi les choses, qui ont élé écriles par
Jea1n, n'onl pas non plus élé envoyées dans ces lieux à aucunc
l::glisc, mais elles ont élé dites il leurs Anges, par lesquels sonl
entendus ceux qui reçoivenl. Que par Lous les noms de lieux el
de personnes, dans toute la ramie, il soit entendu des clloses spi­
rituelles, c'est ce qui a été montré en bea~lcoup d'endroits duns
les ARCANES CÜESTF.S, publiés il Londres; pat' exemple, ce qui
est entendu par Abraham, tsac et Jacob, puis par Israël et par les
Noms de ses douze !ils, puis aussi pal' les divers lie~lx de la terrc
de Canaan, et par les Ij·eux voisins de r:eUe Tene, comme l'Égypte,
la Syrie, l'Assyrie, et plusieurs autres. Il en esl dc même de ces
sept l\<OlllS. Mais que celui qui l'cul resler dans le sens de la JeUre
y l'este, puisque ce sens conjoint; seulemenl qu'il sache que pal'
ces Noms les Anges perçoi vent des choses et des etats de l'Église.
42. Vers. 12. El je me retournai pour voir la toix qui par­
lail avec moi, signifie le 1'envasement d'état de ccux qui sont
dans le bien de la vic, quanl cl la perception du vrai dans la
l'at'ole, lorsqu'ils se lOurnent vers le Seigneur. Jean dil qu'il
entendit une voix cler1'Ïèrc lui, Vers. 1.0; et maintenanl, qu'il
s'est retourné pOUl' voir la voix; et, de nouveau, que s'étant l'e­
Vers. :1.2. r.ILlI'ITRE rREllIEIl, 71
tOlo'né il vit sept Chandeliers; d'après cela, il est évident qu'il
enlcndit une voix pa:' derrière, et qu'il se retourna pour voir d'Ol!
elle vcnait; qu'il y ail dans ce fait un arcane, cela est évident;
l'arcane, c'est qu'avant que l'homme se tomne vers le Seignelll',
et le reconnaisse pour Dieu du Ciel et de la Terre, il ne peut voir
le Divin Vrai dans la Parole, et cela, parce que Dieu est Un ct en
Personne ct cn Essence, en Qui est la Trinité, et que ce Dieu est
le Seignellr; c'est pourquoi, ceux qui reconnaissent la Trinité des
Personnes portent leurs regards principalement vers le Pèrc, et
quelques-uns vers l'Esprit Saint, et rarement vers le Seigneur; et
s'ils les portent vers leScigneur, ils pensent de son Humain comme
d'un homme or(hnaire. Quand l'homme agit ainsi, il ne peut en
aur.une manière être illustré dans la Parole, car le Seignem est la
Parole, puisqu'elle vicnt de Lui et traite de Lui; ceux donc qui ne
s'adressent pas au Seigneur seul le regardent, Lui et sa Parole,
derrière eux et non devant eux, ou par de1'l'ière et non en face.
Tel cstl'arr.ane caché en cela, que Jean entendit une voix del'­
rib'c lui, el qu'il st rctournu pour voir la voix, et que, s'ctant
l'dow'né, il vit Sept Chandeliers d'or, ct dans le milieu des Chan­
delicrs le FILS DE L'HoM1lIF.; car la voix qu'il entenrlit venÛ'it du
FILS DE L'HOMME, qui est le Seigneur. QlIe le seigneur seul soit
le Dieu ùu Ciel et de la Terre, il l'enseigne maintenant d'une voix
manifcste, car il dit:" Jllùi, je suis l'Alpha ct l'Oméga, Conwzcn­
cement (-t Fin, dit le Seigneur, Qui Est, ct Qui Était, ct Qui
Vient. l l - Vers. 8; - ct ici: " Moi, jc suis l'Alpha ct l'Oméga,
le Pl'cmicT ct le Demier. II - Vers. 1:1.; - et ensuite: " Moi, je
suis le Premier ct le Dentier. l l - Vers. :1.7 el chap. TL 8.­
Que par la voix, quand elle vient du Seigneur, il sail entendu le
Divin Vrai, on lc voit ci-dessus, ~o 37; el que par Jean il soit en­
tendu eellx de l'Eglise qui sont dans le bien de la vie, on le voit
ci-dessus, N°' 5, G. D'après ces expliealions, on peul voir que par
ces paroles: « Et je me retournai pour voir la voix qui parlait avee
moi, » il esl signifié le renversement d'élat de ceux qui sont dans
lc bicn de ta vie, quanl à la perc.eption du vrai dans la Parole,
lorsqu'ilS' se lournent vers le Seigneur.
113. é,t, m'étant rctol/l'né, je vis scpt Chandeliers d'or, si­
ynifle la Nouvcllc Église qui sem dans l'illustmtion par le &i­
72 ~APOGALYPSE n~ViL~L r;" 43.
gneur d'après la Parole. Que les sept Chandeliers soien t les sept
Églises, c'est ce qui est dit dans le dernier Verset de ce Chapitre;
et que par les sept Églises il soit enlendu lous ceux qui sont
dans le Monde Chrétien et qui s'approchent de l'I~glise, on le voit
ci-dessus, N" :1 0, et en particulier selon l'état de réceplion de
chacun, N" 41. Si par les sepl Chandeliers il est enlendu la Nou­
velle Église, c'est parce qu'en elle el au milieu d'elle est le Sei­
gneur, car il esl dit que, dans le milieu des sepl chandeliers, Jean
vil un semblable au FILS DE L'lJo~mE, el pal' le Fils de l'flamme il
est enlendu le Seigneur quant à la Parole. Ces Chandeliers paru­
renl êlre d'or, parce que l'or signifie le bien, el que taule Église
esl Église d'après le bieu qui esl formé par les vrais; que l'or si­
gnifie le bien, on le verra dans la suile. Ces Chandeliers n'élaient
pas l'un près de l'autre, ou placés de manière Il se toucher, mais
ils étaien t Il distance forman t une sorte de cercle, comme il est
évident par ces paroles dans le Chapilre suivant: « Voici ce que
dit Cefuiqui marche dans le milieu des sept Chandefiel's d'or. Il
- Vers. 1. - Il n'est rien dit des Lampes de ces Chandeliers,
mais dans la suile il esl dit que la Sainte Jérusalem, c'esl-à­
dire, la NOllvelle ~:glise, n'a point besoin du Soleil, ni de la Lune,
parce que SA LAMPE (est) L'AGNEAU; et que les nations, qui au­
ront été sauvées, dans SA LUMIÈRE marcheront. I l - Apoc. XXI.
23, 211; - et ensuite: « Ils n'ont point besoin de LA~IPE, parce
que le Seigneur Dieu les dclaire. Il -XXH. 5; - en effet, ceux
qui seron t de la Nouvelle Église du Seigneur son b seuls les Chan­
deliers qoi brilleront d'après le Seigneur. Par le Chandelier d'or
dans le Tabernacle, il n'a pas été représenté aulre chose que l'I~­
glise quant Il l'illustration procédant du Seigneur; sur ce Chan­
delier, voir Exod. XXV. 31 Il 40. XXXVIII. 17 Il 20, 35. Lévit.
XXtV. 3, 4. Nomb. VIIl. 2, 3, 4; - que ce Chandelier ait repré­
senté l'Église du Seigneur quant au Jilivin amour s]ilirituel, qui est
l'amour à l'égard dn prochain, on le l'ail dans les ARCANES CÉ­
LESTES, publiés il Londres, N"' 9;')48, 955;,), 9558, 9561, 9572,
9783; puis ci-dessous, N" 1I93. Par le CIIandelier, dans Zocharie,
Chap. IV, esl aussi signiliée la Nouvelle l~glise qui doilt êlre ins­
taurée p[lr le sergneUil', pllisqn'iI signifi'e la Nouvelle Maison de
Dien ou le Nonveau' Temple', comme on le voit claire'ment par ce
Vers. 12. CHAPll'Rt: PRJ<:MU:r.. 7;;
qui suit dans ce Chapitre, et puisque par la Maison de Dieu ou le
Temple, il est signifié l'f:glise, et dans le sens suru'ème le Divin
IJumain du Seignelll', comme Lui-Même l'enseigne dans Jean,­
H. 19, 20, 21, et ailleul's. - Mais il va êtl'e dit ce qui est signifié,
en ordre, dans le Chapitre IV de Zachal'ie, lorsque le Chande­
lier fut vu par cc Prophète: « Par les choses qui sont contenues
Il du Vers, 1 au Vers. 7, est signifiée l'illustralion de la Nouvelle

» l~glise procédant du Seigneur, d'après le bien de l'amour par le


Il vrai; les oliviel's y siguiflent l'f:glise quant au bien de J'amonr:

Il par les choses contenues du Vers. 8 au Vers. 10, il est signiflé

» qne cette Église pl'ocède du Seigneur; Zéruhabel, qui doit bàtir


Il la Maison, pal' conséquent l'Église, y représente le Seigneur :

Il pal' les choses contenues du Vers. 11 au Vers. '1.4, il est signiflé

li que dans cette J~glise il y aura aussi des vrais d'origine céleste.

Il Cette explication de ce Chapitre m'a été donnée au moyen du

li Ciel par le Seigneur. Il

M. Vers. 13. Et dans le miUeu des sept Cltandeliers, un sem­


blable au FILS DE L'Uo~mE, signifie le Seignew' quant cl la
Parole, de Qui ]Jl'ocède cette IÉglise. D'après la Parole il est
connu que le Seigneur s'est appelé FILS DE DIEU, et aussi fILS
DE L'UomIE; que par Fils de Dieu il se soit désigné quant au
Divin Humain, et par Fils de l'Uomme, quant à la Pa l'ole, cela a
été pleinement démontré dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉ­
RUSALJ<:~I SUR Lt; S!:IGNEUR, N°' 19 à 28; et comme cela y a été
pleinement confirmé d'après la Parole, il est inutile de le confir­
mer davantage ici. Maintenant, puisque le Seigneur s'est repré­
senté comme Parole devant Jean, c'est pour cela que, vu par lui,
il est appelé FILS DE L'HomIE. li s'est représenté comme Parole,
parce qu'il s'agit de la Nouvelle Église, qui est Église d'après la
Parole et selon l'entendement de la Parole; que l'Église procède
de la Parole, et qu'elle soit telle qu'est en elle l'entendement de
la Parole, on le voit dans la DOCTRINt~ DE LA NOUVELLE J~RUSALEM
SUR L'ÉCRITURE SAINTE, N'" 76 à 79. Comme l'Église est Église
d'après le Seigneur par la Parole, c'est pOUl' cela que le FILS DE
L'l-lOomE fut vu dHns le milieu c1es Chandeliers; dans le IIJilieu si­
gnifie dans l'intime, d'Olt les choses qui sont autour ou qui sont
au dehors tirent lem essence, ici leur lumière ou leur intelligence:
1. 7.
7'1 L'APOCAL YPSE RÉVÜÜ:. N"M.
que l'Intime saille tout dans les choses qui sont autour ou au de­
hors, cela a été montré en beaucoup d'end,'oits clans l,A SAGESSE
ANGÜIQUE SUR LE DIVIN AMOUR ET SUR LA DIVINE SJ\GESSE; c'est
comme la Lumière ~tla Flamme dans un milieu, d'où taules les
pél'iphéries sonl éclairées el échaulTées. Dans le milieu signilie la
même chose dans les passages suivanls de la Parole: (( [Jousse
des acclamations et ec/ate en jubilation, habitante de Sion,
car grand (est) au Milieu cie toi le Saint cI'ls1'Gël. » - t~saie,
XII. 6. - (( Dieu (est) 1110n liai, opd1'Gnt les saluts au Milieu
de la telTe. l l - Ps. LXX1V. 12. - Dien opère .la Misé1'Ïc01'de
ail jtilicu de son TelnlJle. - l's. XLVl1l. 10. - (( Dieu s'est
établi dans l'assemblee de Dieu, dans le Milieu des dieux il
jugera. l l - Ps. LXXXII. L - Sont appelés d(eux ceux qui sont
par le Seigneur dans les DÏ\'ins Vrais; et, pal' abstraction, les
Vrais eux-mêmes. (( Voici, j'envoie un Ange devant LOi; (Jm'cle­
toi de ses faces, lJG/'ce que mon Nain (est) au Milieu de Lui. II
- Exod. XXIII. 20,21; - le Nom de Jéhovah est tout Divin;
au ~iilieu, c'est dans nntime et par suite dans tout ce qni en
dépend. Le Milieu aussi signifie l'Intime, et par suite le Toni,
dans plusieurs autres passages de la Parole, m~.me lorsqu'il s'agit
des maux, comme dans J::saïe, XXIV. 13. Jérém. XXTII. 9. Ps. V.
iO. Ps. XXXVI. 2. Ps. LIV. 7. J's. LXII. fi. Ces passages ont été
cilés, afin qu'on sache que dans le Milieu des chandeliers signifie
dans l'Intime d'où procèdent l'l'\glise et le tout de l'J~glise, car
l'Église et le t<lut de l'Église procèdent c1u Seignellll' pal' la Parole.
Que les Chandeliers signifient la Nouvelle Église, on vient de le
voir ci-dessus, j\O M.
ilS. Revêtu d'une robe longue, signifie le Divin 1.J1'océdanl,
'lui est le Divin Vmi. Que la Robe longue signifie le Divin pro­
cédant, qui ('st le Divin Vrai, c'est parce que les Vêlements dans
la Parole signifient les vrais; par suite la l\obe longue (Talaris),
qui est un vêtement commun, signifie, quand il s'agit du Seigneur,
le Divin Vrai procédalit. Si les VNemenls signifient les vrais dans
la Parole, c'est parce que dans le Ciel )es anges sont vêtus selon
les vrais procédant de leur bien; t'oÎl' sm' ce sujet dans Je l'l'ailé
DU CIF.1. ET DE I:ENFEH, publié à Londres en 1758, les r\°'177 à
182. Dans ce qui suit on verra aussi que par les Vêlements dans
Vers. 13. CHAPITRE PIlE.IlIER. 7:)
la Parole il n'est pas entendu autre chose dans son sens spirituel,
ni pal' conséquent autre chose par les Vêtements du Seigneur qui
apparurent IJrillants comme la Lumière, quand il l'ut transfiguré,
- Matth. XYIL 1 à a. Marc, IX. 2 à 8. Luc, tX. 28 à 36 : - ni
autre chose pal' les Vêtements du Seigneur, que les soldats se par­
tagèreut, - Jean, XIX. 23, 2a. - Que des choses semblalJles
aient été représentées et par suite signifiées pal' les IlalJits d'Aha­
ron, on le voit dans les ARCANES C~LESTl(S, publiés à Londres,
W' 981a, '10068; et spécialement ce qui a été reprMenlé et signi­
fié pal' l'l~phod, W' 9!J77, 9824, 1.0005; par le ~Ianteau, N'" 9825,
10005; par la Tunique, N°' 9826,9942; et par le Turban, j\" 9827;
cal' Aharon représentait la fonction sacerdotale du Seignenr. Sur
la signification des Vêtements d'après la Parole, voir plus bas,
N"' 166, 328.
46. Et ceint vers léS mamelles d'une Ceinture d'or, signifie le
Divin procedant (:{ en même temps conjoignant, qui est le Divin
Hien. Si laCC'inlUre d'Ol' a cette signification, c'est parce que pal' la
poitrine du Seigneur, et spécialement par les mwnelles, est signi­
fié son DiI'in Amour; pal' suite la Ceinture d'or, dont il était ceillt,
signifie le Divin procédant et en même temps conjoignanl, qni est
le Divin Bien du Divin Amour; l'or aussi signifie le bien; voir
plus bas, N" 913. Et même la Ceinture dans la Parole signifie un
lien commun pal' lequel toutes choses sont contenues en ordre et
en connexion, comme dans Ésaïe: « Il sortil'a un rameau du
tronc d'Ischaï; la justice sera la ceinture de ses reins, et la
verite la ce"intUl'e de ses cuisses, )) ~ XT. 1, 5; - le rameau sor­
tant du tronc d'Ischaï est le Seigneur. Que la ceiuture de l'É­
phod, et le Baudriel' de la Tunique d'Ahnl'on, ail'nt signifié la
conjonction, on le voit dans les ArrCAi'ŒS CÜI:STES, publiés à
Londres, NO> 9837, 99M. COIllIlle la Ceinture signine le lien qui
onjoint les biens et les l'rais de rr:;glise, c'est poUl' cela que,
quand l'Église chez les fils d'Israël eut élé détruite, il fut ol'donné
à .Jél'émie le Prophète. de s'ac/u:ler une CeinlUl'e, el de la met­
11'(: SUl" ses reins, et ensuite de la cachel' dans un tl'OU du ro­
cher vers {Euphrate; et il la (in de plusieurs JOUI'S, lorsqu'il/a
Teprït, voici, elle était pou1'1"ie, et elle n'etait plus propre à
rien. - Jél'ém. XUr. 1 à 12; - pal' là il a été représenté que le
j() L'Al'OCALYPSE HBVBLiE. iV' 1I6.
bien de l'Église alors était nul, ct quc pal' suitc les vrais étaient
digsipés. Semblable chosc est signifiée par la Ceinture dans J~saïe :
(, A11 lieu de Ceinture, débraillement. » - JlI. 211; - et aussi
ailleurs. Que par les Mamelles ou le Sein il soit si'gnifié le Divin
!\moUI', on le voit eJairement par les passages de la Parole où elles
sont nommées, puis aussi par lelll' cOl'respondance avec l'amour.
47. Vers. ill. Et sa Têle, et ses Cheveux, blancs comme (Le la
laine IJlanche, comme de la neige, signifie le Divin AmOllI' de
la Divine Sagesse dans les préll1Ïel's et dans les derniers. Par
la Tète de l'homme est signifié le tOtlt de sa vie, et le tout cre la
vie de l'homme se réfère à l'Amour et Il la Sagesse, c'est pourquoi
par la Têle il est signifié la Sagesse et en même temps l'Amour;
mais comme il n'y a pas d'amol!lr sans sa sagesse, 11ÎI de sagesse
sans son amour, c'est donc l'amolli' de la sagesse qui est enlendu
par la Têle; et, quand il s'agil du ~eigneur, c'est le Divin Amour
de 1·(\ Divinc Sagesse: mais, sur la significalion de la Tête d'après
la Parole, voir pl'us bag, j\'" 538, 568. Puis donc que pal' la Tête
il est cntendu l'amour et en même temps la sagesse dans leurs
premiers, il s'ensuit que par les Cheveux il est enlendu l'amour et
la sagesse dans leurs derniers; el comme les Cheveux ici se disent
du Fils de l'flomme, qui eslle Seigneur quant il la Parole, pal' ses
ciieveux il esl signifié le Divin Bien qui appartient à l'amour, et le
Divin Vrai qui appUl'lient il la sagesse, dans les derniers de la Pa­
l'ole, et les derniers de la Parole sont les choses qui sant conte­
nues dans le sens de sa lettre: que la Parole dans ce sens soit
signifiée par les Cheveux du Fils de l'HoUlme ou du Seigneur, cela
parait être un paradoxe, mais néanmoins cela est vrai; on peut le
voir pal' les passages de la Parole l'appol'tés dans la DOCTRINE DE
LA NOUVELLE JÉRUSALEM sun L'ÉCRITURE SAli\''fE, N'" 35 et 49, Ol!
il a été montré que les Naziréens dans l't~glise tsraélile ont repré­
senté le Seigneul' quant à l'a Parole dans les derniers, qui est le
sens de la lettre; cal' Naziréen, d'ans la Langue IJél>raïque, signi­
fie Cheveu ou Chevelure; de là SimsOllJ, qui était Naziréen dès l'u­
térus, avait dans ses Cheveux la puissance; que le Divin Vrai dans
le sens de la lettre de la Parole soit pareillement dans la puis­
sance, on le voit dans la DOCTRINE sun L'l~CRlTURE SAINTE, déjà
citée, N'" 37 il [19 : c'est aussi pour cela qu'i! avait été sévèrement
Vers. 1il. CHAPITRt: PRE~llER. i7
défend u au Grand-Prêtre et à ses flIs de se raser la tête; et aussi
pour cela que quarante-deux enfants l'ment déchirés par deux
ours, parce qu'ils appelaient Élisée GHAUVE; J'ilis~e, de me.me
qu'Élie, représentait le Seigneur quant à Iii Parole; chauve signi­
fie la Parole sans son dernier, qui est, comme il a été dit, le sens
ùe la lettre, et les ours signifient ce sens de la Parole, séparé de
son sens interne; ceux qui le séparent apparaissent aussi dans le
~Jonde spirituel comme des Ours, mais de loin; par là on voit
pourquoi ces enfants ont étê trailés ainsi: c'est encore pour cela
que c'était un très-grand dêshonneur etnn très-grand deuil d'être
chanve. C'est pourquoi, lorsque la Nation Israélite eut perverti
tout le sens de la leltre de la l'arole, celte lamentation fut l'aile
sur elle; (( Éclatanls élaienl ses Nazi1'lJens plus que la nei(Jt·,
blancs ils elaienl plus que le lail; obscllI'e esl devenue pli,. (a
noirceur lellr (onne, ils ne sonl poinl connus dans les rues. 1 ) ­
Lament. 1V. 7, 8; - puis; « Taule Ule esl devenue clWlIl/e, el
Ioule épaule a Clé épilée. n - Ézéch. XXIX. 18. - (' Sur' {Olt/cs
les fàces con(usion, cl SlI1'lOllles leurs t(!les calvitie. n-Ézéch.
VJI. 18; -pareillement Ésaïe, X\'. 2, Jérém. XLV Ill. 37. Amos,
VI U. 1.0. - Comme les Fils d'Israèl avaient dispersé par les faux
tout le sens de la lettre de la Parole, c'est pour cela qu'il fut or­
donné all PJ'ophète Ézéchiel, afin qu'il représentàt cette disper­
sion, « de (aire 7)aSSel' un rasoir sur sa [(!le, el de bl'lîLer au (eu
une IToisieme partie de ses cheveux, de (rapper une lroisième
parlie avec L'épée, cl de dis7)el'S(!1' une /l'oisù~11le 7Jarlie au venl,
et d'en sen'el' dans les T/(lHS <le son manlcau un pelil Hombre,
qu'il jellerail aussi plus Lanl au (eu. »-Ezéch. V. 1 à ll.-C'est
encore pour cela qu'il est dit dans J\lichée : « A la calvitie l'éduis­
loi, et tondS-lOi il cause des fils de les deliees; élargis la cal­
vilie comme L'aigle, parce qu'ils onl éutigré (loin) de toi. »- 1..
16; -les fils des délices sont les vrais réels de l'tglise d'après la
J'arole. Et comme Néhuchadnessar roi de Babel a représenté la
falsification l\ilbélique de la Parole, et la destruction de tout vrai
là, il en résulta que son poil crÛI comme (les pllllDes) des aigle.l.
- Dan. IV. ;;0. - Comme les Cheveux signifiaient cette chose
sainle de la l'amIe, c'est ponr cela qu'il est dit des Naziréells,
qu'ils ne l'aseraienl 710inl la c/u:vefll1'e de lelll' lêle, 7Jlll'ee qu:elLe
J. 7*.
78 L'APOC.ILYPSf; RÉVÉLÉE. N" 1J7.
est le Nazin!at de Dieu sur' leur tète. - Nomb. VI. :1. à 21 ; - et
c'est pour cela qu'il avait été statué, que le Grand-Prêll'e et ses
fils ne raseraient point leur tête, de peur qu'ils ne mourussent
et que Jéhovah ne s'irritât contre toute la ma-ison (nsraël.­
Lévil. X. 6. - ~laintenant, connne les Cheveux signifient le Divin
Vrai dans les derniers, leclucl, dans l']\glise, est la Parolc dans la
lettre, c'est aussi pour cela qu'il est dit la même chose de l'Ancien
des jours dans Daniel:« Voyant je (us,ju"qu'ù ce que des tnjnes
turent renversés, et que l'/tllcien des jours s'assit; son vêle­
ment comme la neige (était) blanc, et la Clwvelw'e de sa tête
comme de la Laine d'une pure blancheur. ))-VII. 9;-que l'An­
cien des jours soit le Seigneur, on le voit clairement dans ~lichée:
" Toi, Bethléchem d'Éphratah, c'est lJeu que t1l sois d'entl'e les
milliers de Jehzulail, de toi Me sortira Celui qui doit être Do­
minateur en lsraël, et DOriT 1.l::S ISSUES (sont) D'Al'iCll::NNETÉ,
des jours d'éU:'mÏlé. » - V. 1; - et dans Esaïe, où il est appelé
PÈRE D'ETERN1TÉ, - IX. 5. - D'après ces passages, et plusieurs
autres, qui ne sont pas rapportés à cause dc leur grand nombre,
on peut voir que par la Tète et les Cheveux du Fils de l'homme,
qui étaient d'une pure blancheur comme la laine, comme la neige,
il est entendu le Dil'În de l'Amour et de la Sagesse dans les pre­
miers et dans les dernier's; el puisque par le Fils de l'homme il est
entendu le Seigneur quant à la Parole, il s'ensuit qu'il est en­
tendu aussi la Parole dans les premiel's et dans les derniers: au­
trement, pourquoi le Seigneur ici dans l'Apocalypse, et l'Ancien
des jolll's dans Daniel, anraient- ils été décrits même quant aux
Cheveux? Que par les Cheveux il soit signifié le sens de la lettre
de la Parole, on le voit très-clairement par ceux qni sont dans le
Monde spirituel: Ceux qui ont méprisé le sens de la lettre de la
l'al'ole y apparaissent Chauves; et, vice vas(î, ceux qui ont aimé le
sens de la lettre de la Parole y apparaissent avec l'Ine Chevelure dé­
cente. Il est dit comme de ta laine et comme de la neige, parce que
la laine signifie le bien dans les derniers, et la neige le l'l'ai dans
les delmiel's, comme aussi dans f:saïe, - r. 18; -cal' la Laine vient
des brebis par lesquC'lles est signifié le bien de la charité, et la
Mige l'ient des eaux pur lesquelles sont signifies les vrais de la foi.
{t~. Et ses l'ctl,t:, comme un:' flamme de (cu, signifie la Di­
Vers. 14. CHAPITRB PRE~llER. 7ll
vine Sagesse du Divin Amou/'. Pal' lrs Yeux, dans la Parole, il
est entendu l'Entendement, et par suite par la vue des yeux l'In­
telligence; c'est pourquoi, quand il s'agit du Seigneur, il est en­
tendu la Divine Sagesse; mais par la flamme de (eu il est signifié
l'Amour spirituel qui est la Charité, c'est pourquoi, quand il s'a­
git du Seigneur, il est entendu le Divin Amour; ainsi donc par
cela que ses yeux étaient comme une flamme de feu, il est signifié
la Divine Sagesse du Divin Amour. Si l'OEil signifie l'Entende­
ment, c'est parce que l'œil et l'entrndement correspondent, cal'
de même que l'œil voit d'après la lumière naturelle, de même
l'entendement voit d'après la lumière spirituelle; c'est pourquoi,
Voil' se dit de l'un et de l'autre, Que par rOEiI, dans la Parole, il
soit signifié l'entendement, cela est évident par les passages qui
suivent: « Fais venir le peuple aveu(Jle qui a des Yeux, et les
sourds qui ont des Oreilles. » ~ Ésaïe, XLIIl. 8. - « Alors en­
tendront en ce jour-lit les sow'ds les paroles du Lim'e, et (dé­
livrés) de l'obscurité les Yeu,x; des aveugles verront. » - l~saïe,
XXIX. 18. - «( Alors seront ouverts les Yeux des aveugles,
et les Oreilles des sourds. )l - Ésaïe, XXXV. 5, 6. - « Je te
donnerai lJOUr lumù)re des nutions, afin d'ouvrir les Yeux
a1Jeugles. » - Ésaïe, XLII. 7; - ces choses ont été dites du Sei­
gneur qui, lorsqu'il viendrait, ouvrirait l'entendement chez ceux
qui sont dans l'ignorance du vrai. Que ce soit là ce qui est en­
tendu par ouvrir les Yeux, on le l'oit clairement aussi par ces pas­
sages: « Engraisse le cœur de ce peuple, et ses Y eux enduis,
de peur que peut-être ils ne voient de leurs Yeux. » - Ésaïe,
VI. 9, 10. Jean, XU. M. - (( Jéhovah a répandu SUI' vous un
esprit d'assoupissement, et il a ferme vos Yeux, les P"ophètes
et vos Tlites les Voyants il a couvert. ))- Ésaïe, XXIX. 10. XXX.
10. -- « Qui terme ses Yeux, afin de ne point voir le mal. ) ­
Ésaïe, XXXIH. 15. - « Entendez ceci, Peuple insense; ils ont
des Yeu:c et ne voient point. » - Jérém. V. 21.. Ézéc,h. XII. 2.­
(1 Châtiment du Pasteur qui abandonne le troU1JeaU : épée SUI'

son OEil droit, et son OEil droit s'obscurcissant s'obscurcira. Il


- Zach. XL i 7. - « Plaie dont Jéfwvalt (rappera tous les lJeu­
ples qui combattront contre Jérusalem; leurs Yeux se séche­
/'ont dans leurs trous. » - Zach. XIV. 12. - « Je (rapperai
80 [:APOCALYPSE n~vhÉt:. N" 48.
tau! Cheval de stupeur, et tout Cheval des lJeuples je {rapperai
d'Aveuglement. Il - Zach. XLI. 4; - le cheval dans le sens spiri­
tuel est l'entendement de la Parole, N° 298. u Exauce-moi, Jého­
vah mon Dieu, IJclaire mes Yeu:c, de lJellr que je ne m'endorme
(du sOlllmeil) de la mort. Il - Ps. XIll. 4; - que ùans ces pas­
sages par les Yeux soit signifié l'entendement, chacun le voit. U'a­
près cela, on voit clairement ce qui est entendu par l'OEil dans ces
passages: u La lampe du corps est l'OEil; si ton OEil est simple,
tout ton corps sera éclairé; si ton OEil est mauvais, tout ton
COT7JS sera téndu1'eux; si d01U: la lumière qui est Cil toi est té­
nèbres, combien gmndes les ténèbres! )) - Malth. VI. 22, 23.
Luc, XI.. 34.-u Si ton OEil droit estlJour toi occasioll de chute,
arrache-le, et jette-le loin de toi; car bon est pour toi d'ent1'el'
borgne dans la vic, plutôt que, ayant deux Yeux, d'étre jeté
dans la gdhenlle du {eu. I l - ~lallh. V. 29. XVil 1. 9 ;-par l'OEil,
dans ces passages, il est entendu non pas l'OEil, mais l'entende­
ment du vrai. Puisque par l'OEil est signifié l'ent.endement du vrai,
c'est pOUl' cela que parmi les statuts chez les lils d' [sraèl, il yav'ait,
que « tl1011t11lC Aveuyle, ou li l'OEil tJ'ouble, de la semence d'A­
haron, ne s'lI1J1Jf'ocherail poillt ]Jour o//i'i1' le sacl'i/ice, ct n'en­
trerait lJoint au dedans du voile. 1l-IAvit. XXI. 18 il 23;- puis
aussi, « qne ce qui était Aveugle ne semil point o//C'I't ell sacri­
fice. )) - Lévi!. XXII. 22. lIlalach. 1. 8. - l'al' ces passages on
voit. clairement ce qui est entendu par l'OEil, quand il s'agit de
l'homme; d'où il suit Que, quand il s'agit du Seigneur, il est en­
fendu 8<1 Divine Sagesse, puis aussi sa TOlite-Science et sa PIo'ovi­
dence, comme dans ces passages: u Quv1'e, Jd/lOvah, tes }'cu:c,
ct vois. li - tsaïe, XXXVII. 1.7. - (' Je mettrai mon OEil SUl'
cu:r en u·ien, ct je les bâtirai. 1) - Jérém. XXIV. 6. - u Voici,
l'OEil de Jéhovah (est) SUI' ceu:J; qui le craigncnt. li-l'S. XXXlll.
18. - (' Jéhovah (est) dans le temple de sa sainteté; ses Y <:u;v
voient, rt ses Paupières sondent les fils de l'homme. Il-l'S, XI.
-Comme pal' les Chérubins il est Sigllifié la Garde et la Pro­
{J.
vidence du Seigneur afin que le sens spirituel de la Parole ne sail.
point. blessé, c'est pour cela qu'il est dit des quatre Animaux, qui
etaient desClJérubins, uqu'ils daient pleins d' Ye!/,;v devant et de/'­
·rù;re, ct {lite ]Jareillement leurs ailes etaient pleines d'Yeu.l:. Il
Vers il!. CliAPITIlE PIIEMIEH. 81
- Apoc. IV. 6, 8; - puis aussi, « que les 1'OlteS sur lesquelles
étaient parlés les Cluintvins étaient pleines d'Yeltx tOltt alt­
tow'. )) - ÉzécIJ. X. 12. - Que pal' la flamme de feu il soit en­
tendu le Divin Amour du Seigneur, on le verra clans ce qui suit,
où la flamme et le l'eu sont nommés; et puisqu'il est dit que ses
Yeux étaient comme une flamme de feu, il est signifié la Divine
Sagesse clu Divin Amour. Que dans le Seigneur il y ait le Divin
Amour de la Divine Sagesse et la Divine Sagesse du Divin Amour,
ainsi union réciproque de l'un et de l'autre, c'est un Arcane dé­
voilé clans LA S,\G~;SSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN A~IOUlt ET SUR LA
DIVIi'Œ SAGESSE, NU' 3il à 39, et ailleurs.
l!9. Vers. 15. Et ses Pieds) sem/;laiJles ci de l'airain (in, comme
embrases dans une (ow')wise, signifie le Divin Bien llatm'el.
Les Pieds clu Seigneur signifient son Divin Naturel; le Feu ou
l'Embrase signifie le J3ien; et l'airain fin signifie le bien naturel
du vrai; c'est pourquoi, par les Pieds clu Fils de l'homme, sem­
ùlables à de l'airain fin, cOlllme embrasés dans une l'ournaise, il
est signifié le Divin 13ien naturel. Si les Pieds cln Seigneur ont celte
signification, c'est d'aprè,s la correspondanc0. Dans le Seigneur,
et par suite d'après le Seigneur, il yale DIVIN CÉLESTE, le DIVIN
SPIRITUEL, et le DIVIN NATUREL; le Divin Céleste est entenclu par
la Tête clu Fils cie l'Homme, le Divin :,pirituel par ses Yeux et par
sa Poitrine qui était ceinte d'une ceinture d'or, et le fJivin Naturel
pal' ses Pieds: comme ces 'l'l'ois sont dans le Seigneur, c'est pour
cela aussi que ces trois sont clans le Ciel Angélique; 'le Troisième
Ciel ou Ciel supréme est dans le Divin Céleste, le Second ou moyen
Ciel est dans le Divin Spirituel, et le Premier ou Dernier Ciel clans
le Divin Naturel; pareillementl'l~glise dans les terres: en effet, le
Ciel tout enlier devant le Seigneur est comme un Seul Homme,
dans lequel ceux qui sont dans le Divin Céleste du Seigneur font
la Tête, ceux qui sont dans le Divin SpiJ'itnel l'ont le Corps, et ceux
qui sont clans le Divin Naturel font les Piecls : cie là aussi clans
chaqne homme, pal'ce qu'il a été créé à l'image de Dieu, il y a ces
trois degrés, et selon qu'ils sont oUl'erts l'homme devient Ange ou
clu troisième Ciel, ou du second, ou du dernier: c'est aussi de là
que, dans la Parole, il y a trois sens, le Céleste, le Spiritnel et le
iiature\ : qu'i! en soit ainsi, on le voil dans LA SAGESSE ANGÉLI­
82 L',\l>OCALYPSI:: n'::v.t:r,ÉE. N" 49.
QUI:: SUI: u: DIVIN AMOUR ET sun LA DLVINE SAGESSE, spécialement
dans la Troisième Partie, où il a été traité de ces trois Degrés. Que
les Pieds, les Plantes et les Talons correspondent aux Naturels ehez
l'homme, et que de là dans la Parole ils signifient les Naturels, on
)e voit dans les ARCANES C~LESTES, publiés à Londres, N°' 2162,
4938 il li952. Le Divin Bien naturel est signifié aussi pal' les Pieds
dans les passages suivanls; dans Daniel: « .l'elevai mes yeux, elje
vis; ct voici, un /tomme vêlu de lin, el ses teins ceinls d'al' ICU­
]J/IIU; son C01ïJS comme de la l/w/'sc/âsc/t, et ses yeux comme
des flambeau:]; de (eu, ses bras et ses PIEDS comme la SPI,EN­
DEun DE L'AIRAIN POLI. 1) - X. 5,6. - [Jans l'Apocalypse: « Je
vis UII ;lnge descend(tI!t du Ciel, ses PIEDS comme des colonnes
de {ell. n - X. i. - Et dans l::zéchiel : « Les l'tt:DS des Chih'u­
/lins étaient brillants comme la SJ'(.ENOEUR OF. L'AIRAIN POf_l. n­
I. 7 ;-si les Anges et les Chérubins ont été l'US de cette manière,
e'est parce que le Divin du Seigneur était l'eprésenté en eux,
Comme l'Église du Seigneur est salis les Cieux, ainsi sous les pieds
du Seigneur, c'est pour cela qu'elle est appelée le ~Iarchepied
de ses pieds dans ces passages: « La gloire du Liban vers loi
viendra ]JOUI' dl!c01'el' le lieu de mon .wnclllaire,. le LIEU de
1I1es PI EDS je rendrai Itonorable, et ils se ]JrostenlCl'Onl vers les
PLANH;S DE l'ES f'mos... - i~saïe, LX. 1.3, 14. - (1 Le Ciel (est)
1I1un Trône, el la Terre le MAnCIŒl'lEO de 11/es l'JE os, n-I~saïe,
LXVI. 1. - « Dieu ne s'esl poinl sozwellll du ,\IAllCHEPIED de ses
PIEDS au jour tle sa colère. n - Lament. Il. 1. - « Adorez
.!Ii/lOvait vas le MARCHEPIED de ses PIEDS. n - Ps. xcrx. 5. ­
" Voici, nous avons enlendu (parler) de Dui dans Ep/tnlla/I
(13elilléehem); nous enlrerons dans ses havilacles, nous nous
]J/'oslel'nerons devant le ~IAnCHEPIED de ses l'IEDS. n - Ps.
CXXXU. 6, 7. - De là vient que, en ador'anl le Seignezw, on
tumbait ci ses Pieds. - MaLlh. XXVHI. 9. Marc, V. 22. Luc, VU!'.
liL Jean, XL 32; - et que l'on baisail ses Pieds, el on les es­
suyait avec les cheveu,J;. - Luc, VII. 37, 38, M, ll6, Jean, Xr. 2.
XLI. 3. - Comme le Naturel est signifié pal' les Pieds, c'est pOUl'
cela que le Seigneur dit à Pierre, quand il lui lava les Pieds:
« Celui qui est lavé n'a ]Jas besoin, si cc n'est quanl aux Pieds,
d't!lre lavé, et il est net {out enlie/'. .. - Jean, XII[. iO; -laver
Ver~. 15. CHAPITRf; PHEiIlIEH. S""
les pieds, c'est purifier l'homme naturel, et quand il a été purifié,
l'homme a été purifié aussi tout enlier, ainsi qu'il a été montré en
beaucoup d'endroits dans les ARCANES Ci:LESTES, et dans les no<.­
Tlllllf:S DE LA NOUVEI.I,E J!;RUSALEiIl; l'homme Naturel, qui aussi
est l'homme Externe, est purifié quand il fuit les maux, au sujet
desquels l'IJomme spirituel ou fntel'l1e l'oit que ce sont des maux
ct qu'on doit les fuir. ~Iaintellant, comme leNaLurel de l'homme est
entendu par les Pieds, et que ce naturel pervertît tout, s'il n'a pas
été lavé ou purifié, c'est pour ccla que le Seigneur dit : « Si TON
PmD esl]Joar loi occasion de chute, coupe-le; il l'est !Jan d'en­
trer !Joiteux dans la vic plutôt 'Ille, ayant les deu,x ]Jieds, d'être
jeté dans la géhenne, dans le (eu ine:rtinguible. » - Marc, IX.
45; - ici, il est entendu, non pas le Pied, mais l'homme NaLlII'el.
Semblable chose est entendue par (ouler aU,1; Pieds un !Jan pdtu­
rage, et par lrouDler avec les j'ieds les eau,];, - Ézéch. XXX 1L2,
XXXI\'. 18,19. Dan. VII. 7,19, et ailleurs.- Puisque pal' le Fils de
l'Homme il est entendu le Seignelll' quant à la Parole, il est évident
que par ses Pieds il est entendu aussi la Parole dans le sens naturel;
il en est beaucoup traité dans la DOCTRINE DE LA NOUVE[,LE JÉRU­
SALE~[ seR L'ÉCRITUlIF. SAINTF.; comme <lussi, que le SeigllPllI' est
venu dans le Monde pOlll' accomplir toutes les choses de la Parole,
et devenir pal' là la Parole aussi dans les derniers, NU' 98 Il 100;
mais ceci est un arcane pour cell:\: qui seront dans la Nouvelle,k­
rus,llem. Le Divin Naturel du Seigneur a aussi été signifié par le
Serpent d'airain que Moïse, par ordre, dressa dans le désert, et
par lequel étaient guéris, en le regardant, tous ceux qui al'aient
été mordus par des serpents, - Nomb. XXI. 6, 8, 9; - que ce
serpent ail signifié le Dil'in Naturel du Seigneur, et que ceux qui
portent leurs regards SllI' c,e Divin soient sauvés, c'est ce que le
Seigneur enseigne Lui-l\IClme dans Jean: « De même que Moïse
i!leva le 5'er'pent dan.s le déscl't, de m('rne iL (aut que sail t'levI;
le FILS OF. L'[-JomIE, afin quc quiconque croit en Lui lW 1Jdrissl:
1Jas, mais qu'il ait la vie âtr:melle. » - lIT. H, 15; - si ce ser­
pent a été fait d'airain, c'cst parce que l'airain, de même que l'ai­
rain fin, signiHe le Naturel quant ml bien, voir plus bas, N° 775,
50. Et sa Voix, cOlilme ww voi.x de beaucoup d'eau:x;, signifie
le T>ivin Vrai naturel, Que la Voi:r, quand elle vient du Seigne\ll',
8i1 \.',\POCALYPSE nÉvir,ÉE, 1'\" JO,
signifie le Divill Vrai, on le voit ci-dessus, N° 37; que les eau,'X si­
gnifientles l'rais, et spécialement les vrais naturels, qui sont les
connaissances ù'aprl3s la Parole, on le voit ù'après bien ùes pas­
sages de la Parole, dont seront seutement rapportés ceux qui sui­
vent: « Remplie sel'a la ((n'l'e de la science de Jéhovah, de m,Jllle
que les Eaux la mer couvrent. Il - Ésaïe, XI. 9. - « Alors vous
puiserez des Eaux avec allégresse des fontaines du salut. li ­

Ésaïe, XII. 3. - « Celui qui marche dans les justices ct pro­


nonce des droi/w'es, son Pain lui saa donué, ct son Eau (sera)
fidèle. 1) - Ésaïe, XXX[[I. 15,16. - « Les pauVl'es et les indi­
gents chm'chent de l'Eau, mais point; leu/' langue de soif Il de­
fuilli : j'ouvrirai sur les coteau.]: des torrents, et au milieu des
vallées des lontaines je me/uai, le désert en étangs d'Euu:v, Cl
la terre sèche en sou/'ces d'Bau,]:, afin qu'on voie, et qu'on re­
connaisse, el que l'on considè/'c, ct que l'on compre1tne.lI-l~s.
XLI. 17, 18,20. - « Je 1'I!1Jandrai des Eaux SUl' l'altéré, et des
ruisseau...'/; SUI' l'aride, je n:pandnzi mon espr'it. li - És. XLlV.
3. - « Alors se lèvera dans les ténèbres ta lumière, afin que
tu sois comme un jardin m'Tose, et comme une source d'Eau,'X,
dont les Eaux ne manqueront poiitl. l I - Ésaïe, LVm. 10, 11.­
« Deu:l' mau,']; a {ail mon peuple; ils M'ont abandonné, 111oi, la
Fontaine des Eaux vives, pow' sc Cl'euser des fosses qui ne re­
tiennent lJoint les Eaux. Il - Jérém. II. 13. - « Les principau:r
ont envo?Je les infél'ù!Il1'S pour de l'Eau; ils sont vcnus lJe/'s des
losses, et ils n'ont point trouvé d'Eaux; ils sont revenzls lew's
vases vides. li - Jérém. XIV. 3. - « Ils ont abandonné la (<'on­
taine des Eu1l.']; vives, Jéhovah. » - Jérém. XVII. 13. - « En
pleurs ils viendl'ont, et en lJleurs je les ami.:nerui, je les con­
duirai vers des fontaines d'Eaux pm' un chemin de d/'oitw'e. »
-Jérém. XXXI. 9.-« Je romprai le MIon du Pain, et les Eau,]:
lJar mesure el avec stupeur ils boiront, afin qu'ils soient lan­
guissants il cause de leurs iniquités. l I - Ézéch. IV. 16. 17. Xl[.
18, 19. r::snïe, LI. 14. - « Voici, les jow's vir.ndront, où j'en­
verrai une t'amine en la terre, non pas {amine pour le pain, et
non pas soit' pour les Eau,'X, mais pour entendre les 7J(l1'oles de
Jéhovah; ils en'01tt çà ct lil de lu mer il la mer, et 'ils COll1Tont
('à ('/ là 1iOIl1' ~'ntelldl'I' 10 pI/j'ole de N'IOVI/.!I, l't ils lU! la 11'011­
Vers. 15. CHAPITRE l'RF.mER. 85
veront point; en cc jour-là defaillil"Ont les vierges ct les jeunes
hommes par la sail: ll-Amos, VUl. il, 12, 13. -« En cc jour­
là sortiront des Eau:r vives de Jerusalem. II - Zach. XIV. 8.­
« Jehovah (est) mon Be)'ger, vers des Eaux de )'epos il me con­
duira. ll-PS. XXIII. 2.-« Ils n'auront point soi/~ des Eaux du
Rocher il (era coulel' ]Jour eu:r, ct il frappem le Rocher POU)'
que des Eaux en coulent. ll- Ps. LXXVIII. 16,20.·-« Dieu, dès
le matin je Tc cherche, mon âme a soif de Toi, je suis fatigué,
sans Eaux. II - Ps. LX HL 2. - « Jdhovah envoie sa Parole, il
fait soulflel' son vent, afin que coulent des Eaux. »-[>s. CXLVn.
18, 19. -« Louez Jehovah, Cieu:I; des cieux, et Eaux qui (êtes)
au-dessus des Cieux. II - Ps. CXLVln. 4. - « Jésus, assis vel's
la fontaine de Jacob, dit à la femme: Quiconrlue boit de ceUe
cau aura soif encol'e; mais qui all7'a bu de l'Eau, que 1Iloi je lui
donnerai, n'aura pas soifdzwantl'éternité; (.'{ l'Eau, que Moije
lui donnerai, deviendm en lui une fontaine d'Eau jaillissant en
vif! eternel/e. II - Jpan, lV. 7 à 15. - « Jesus dit: Si quelqu'un
a soif, qu'il vienne il Moi, ct qu'il boive; qui croit en Moi, comme
dit l'Écriture, de son ventre couleront des fleuves d'Eau vive. II
-.Tean, VIL :17, 38. -« A celui qui a soif, je donnerai de la
fontrtine de l'Eau de la vie gratuitement. II - Apoc. XXI. 6. ­
« Il me montra un fleuve d'Eau de la vic, sortant du t,'6ne de
Dieu cl de l'ftgneau. ll- Apoc. XXII. 1. -« L'esprit ct la fian­
cée disent, et que alui qui ecoute, dise: Viens; et que celui qui
a soif vienne, et que celui qui veut prenne de l'Eau vive g7'atui­
tement. II - Apor.. XXTl. 17; - dans cps passagps, par ll's Eaux
sont pntendus lps vrais, d'où il est bien évident que par une voix de
beaucoup d'eaux il est entendu le Divin Vrai du Seigneur dans la
Parole; pareillement dans ces passages: « Voici, la gloire du
Dieu d']smi'l venait par le chemin de l'Orient, ct sa voix comme
une VOIX DE BEAUCOUP D'EAUX, et la Terre {ut eclai)'ee de .sa
Gloire. II -l~zéch, XLIlI, 2. - (1 J'entendis une voi.x du Ciel,
comme une VOIX DE BEAUCOUP D'EAUX. ll- i\pOC. XIV. 2. - ( 1 La
voix de ]1l/lOvah SUI' les EAUX, Jehovalt SUl' BEAUCOUP D'EAUX. II
- Ps. XXIX. 3. - Quand on sait que dans la Parole pal' les Eaux
sont entpnrlns les vrais dans l'homme naturel, on pent yoir ce qui
a Hé signifié par les Ablutions dans l'(.:glise Israélite; et aussi ce
1. S.
86 I.'APOCALYPSE r.i:vÉLÜ:. ;\0 50.
qui est signifié pal' le Baptême; etencore parces paroles du Seigneur
dans .Jean : (1 Si un homme n'est engend7'é d'Eau et d'Esprit, il
ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. » - II!. 5; - d'Eau
signilie pal' les Vrais, et d'Esprit signifie pal' la Vie selon les vrais.
Que les Eaux dans le sens opposé signifient les faux, on le verra
dans ce qui suit.
5'1. Vers. f6. Et ayant dans sa main droite sept Étoiles, si­
gnifie toutes les connaissances du bien et du vrai dans la
Parole, lesquelles par suite sont chez les Anges du G-iel et
chez les hommes de l'Église. Autour des Anges, quand ils sont
. au-dessous des Cieux, il apparail comme de petites étoiles en
grande quantité; pareillement autour des Esprits qui. lorsqu'ils
ont vécu dans le ~londe, se sont acquis d'après la Parole les con­
naissances du bien et du vl'ai, ou les vrais de la vie et de la doc­
trine; toutefois, ces petites étoiles apparaissent fixes chez ceux
qui son! d'après la Parole dans les vrais réels, mais errantes chez
ceux qui sont dans les vrais falsHlés. SUI' ces petites étoiles, et
aussi SUI' les étoiles qui apparaissent là dans l'l~tendue, je pourrais
rapporter des choses merveilleuses, mais ce n'est point le sujet de
cet Ouvrage: pal' là on voit clairement que les étoiles signifient
les connaissances du bien et du vrai d'après la Parole. Le FILS DE
L'Ho~IME les ayant dans sa main droite, cela signHle que ces con­
naissances viennent du Seigneur seul par la Parole: que SC]Jt si­
gnifie tous, ou le voit ci-dessus, N"fO. Que les connaissances du bien
et du vrai d'après la Parole soient signifiées par les Étoiles, on peut
aussi le voir pal' ces passages: (1 Je mettmi la terre en dévastation;
les J1toiles des cieux et leurs Astres ne bdlle1'Ont point de leur
lumil:re. Il - Ésaïe, XIII. 9, fO; - la terre, qui sera mise en dé­
vastation, c'est l'J~glise, laquelle étant dévastée, les connaissances
du bien ct du vrai n'apparaissent pas dans la Parole. « Je cou­
vrirai, lorsque je t'aurai éteint, les cieux, et je noircirai leurs
Étoiles; tous les Luminaires de lumù:re je noircimi sur toi, et
je mettrai des ténèbn:s sur' ta terre. ))- Ézéch. XXXII. 7, 8;­
des ténèhres sur la terre, ce sont des [aux dans l'Église. « Le So­
leil et la J,une ont été noircis, et les Étoiles ont retiTé lew'
splendeur. )l - Joël, Il. 10, H. IV. f5. - « A.pl'ès l'affliction de
ces jours, le Soleil S('1Yt obscw'ô, la T,une ne donnera 7Joint sa
Vers. 16. CHAPITRE PRE)Ul::R. 87
lueur, el les Étoiles tomue/'ont du ciel. » - àlallh. XXIV. 29.
l\larc, X [([. 2i1. - « Les Étoiles du ciel tombèrent sur la terre;
comme un {iguier jelle ses (igues vertes. Il - Apoe. V1. 13. ­
II Je vis ww Étoile qui du cïeitomba en la terre. J ) - Apoc.lX.1;

- pal' les étoiles qui tombent du ciel il est entendu, non pas des
étoiles, mais que les connaissances dl1 bien et du vrai doivent pé­
l'il': cela est encore évident en ce que « le Dragon entmina la
troisième partie des Étoiles du ciel. Il - Apoc. XII. li; - puis
aussi, en ce que « le Bouc de chèvres jeta ci telTe des ]ktoiles, et
les roula. li - Dan. vm. 8 à 11.; - c'est pourquoi, dans le Ver­
set suivant dans Daniel, il est dit allssi « qu'il jeta la Vérité il
terre. 1) - Vers. 12. - Les connaissances du bien et du vrai sont
signifiées aussi pal' les étoiles dans ces passages: « Jéhovah dé­
nombre les Étoiles, toutes par nom il les appelle. Il-PS. CXLVLf.
il. - II Louez Jéhovah, toutes les Etoiles de lU1llù:re, li - l's.
CXLVlJl. 3. - l l Les Etoiles ont combattu de leurs chemins. I l ­
Jug. V. 20. - D'après ces passages on voit clairement ce qui est
entendu pal' ces paroles dans Daniel: II Les intelligents 1'esplen­
diront comme la splendeur de l'étendue, et ceux qui en justi­
fient plusiew's, comme les Étoiles, jusqu'au:r siècles des sii:­
etes. Il - Xtl. 3; - les intelligents sont ceux qui sont dans les
vrais, et ceux qui justifient sont ceux qui sont dans les biens.
52, Et de sa Bouche une épée aiguë il deu,x tl'anc/umts qui
sm'tait, signifie la dispersion des faux par le Scigneul'au moyen
de la Parole et de la doctrine qui en ]J1'ocède. Dans la Parole il
est souvent parlé du glaive, du sabre et de l'épée, et par ces armes
il n'est pas signifié autre chose que le ,:!,aLqu5!:()wJ)at contre les
faux et les détruit, ni dans le sens opposé autre chose que le faux
qui combat contre les vrais; cal' pal' les Guerres dans la Parole
sont signifiées les Guerres spirituelles, qui sont celles du vrai
contre le faux, et du fall:'( contre le 'Tai; c'est pourquoi les Armes
de guel'l'e signifient les choses par lesquelles on com1.lat dans ces
guerres. Qu'il soit enlendu ici pal' 1'~;P!e la .ç!j~persi()!Ldes fa!!x
paL' Je Seigne.bIL', cela est évident, puisqu'elle a été vue sortant de
sa bouche, et que sortir de la 1.louche du Seigneur, c'est sortir de
la Parole, car c'est celle-ci que le Seignem a prononcèe de sa bou­
che; et comllJe il est entendu la Parole au moyen do la Doctrine
88 L'APOC,\LYPSE lIivù.it:. N° 52.

qui en procède, ceLte DocLrine aussi est signifiée: il est dit une
épée aiguë il deux tranchants, parce qu'elle pénètre le cœur et
l\\me. Pour qu'on sache qu'ici par l'Épée il est entendu la disper­
sion ùes faux par le Seigneur au moyen de la Parole, il sê;'â-râP­
porté quelques passages, ou l'Épée est nommée, et par lesquels on
peut le voir; ce sont ceux-ci: « Épée! contre Babel, St'S p1'Ïnces
et ses sages. Épée! contre les mentew's, afin qu'ils deviennent
insensés. Épée! contre les vaillants, afin qu'ils soient constel'­
nés. Epée! contre ses chevau:].' et ses chw's. Épée! contre ses
trésors, afin quïls soient pilles; séclteresse sur ses eaux, afin
qu'elles tarissent. )) - Jérém. L. 35 à 38; - ces choses ont éLé
dites contre Babel, par laquelle sont entendus ceux qui falsifient
et adulLèrenL la Parole; de là par les m~nL!lg]~,gui __c1.~~lendront
insensés, pal' les chevaux eL les chars contre lesquels sera l'épée,
et pm' les trésors qui seront pillés, sont signifiés les faux de leUl'
doctrine; que par les eaux SUI' lesquelles il y aura sécheresse, afin
qu'elles Larissent, il soit signiné les vrais, on vient de le voir ci­
dessus, N" 50. « Prophétise et dis: Une ÉPÉE a été aiguisée, et
même polie; pour {aire le carnage elle a été aiguisée; qu'on la
{asse redoubler l'ÉPÉE, pow'la troisième (ois, l'ÉpÉE des t1'ans­
7Jel'cés, l'ÉPÉE du grand cal'nage,qui pénètl'e dans les retraites,
pow' que soient multipliés les achoppements. » - Ézéch. XXr.
Hl il 20; - ici aussi, pal' l'Épée est enLendue la déva§taLion du
vrai dans l'Église. « Jêhovah contestera par son EpÉE avec toute
chair, ct seront multipliés les transpercés de Jéhovah.))-Ésaïe,
LXVI. 16; - ici, eL ailleurs dans la Parole, sont appelés transper­
cés de Jéhovah ceux qui périssent par les faux. « Sur toutes les
collines dans le désert sont venus des devastateurs; parce que
l'ÉPI1t: DE JÉHOVAH dévore depuis une cxtl'emité de la tcn'e jus­
qu'à l'e:rtl'emité de la telTe. )) - Jérém. X H. 12. - « Au péril
de nos âmes nous nous pl'ocurons notre pain il cause de l'ÉPÉE
du desel't, )) - Lament. V. 9. - « ilIalheur au pastew' de néant
qui abandonne le tl'ou71eau! j.:PÉE S1l1' son bl'as, et SW' SOll œil
droit. ll-Zach. XL 17;- I"Épée sor l'œil droiL du pasLeur, c'est
le faux de sonenJendemenL:-« L;; fiÙ-ië Flwmme sont e1!flam~
més, leurs langues (sont) une ÉPÉE aiguisee.))-Ps. LVII. 5.­
« Voici, ils l'endent des exltala'ÏSolls pal' leur bouche, des ÉPÉEs
Vers. 1G. CII'\I'111\1:: l'REMIEIl. 89
(sont) dans leurs lèvres. ))- Ps. UX. 8. -c( Ceux qui font lïni­
quité,qui aiguisent comme une ÉPÉE lew'langue.ll- Ps. LXIV. li;
-Semblables choses sont signifiées ailleurs pal' l'Épée, par exem­
ple, Ésaïe, XlfL 13,15. XXI. 1ll, 15. XXVIL 1. XXXI. 7,8. Jérém.
II. 30. V.12. XI. 22. XIV. 13 à 18. Ézéch. VtI. 15. XXXII. 10,
11, 12. - D'après cela on peut voir ce que le Seigneul' entendait
pal' l'Épée dans ces passages: (( Jésus dit: Je suü venu mettre,
non pas la paix sur la tCITe, mais l'ÉP~E. » -l\latth. X. 3l1. ­
le Jésus dit : Que celui qui n'a ni bow'se ni sac, vende ses vête­
ments, et achète une ÉPÉE. Les disciples dirent: Seigneur, voici
de.ux I~PÉES; et Lui leUl' dit: Cela suffit. Il ~ Luc;·XXIr.36,38.
- (( Tous ceux qui pTI:nnent l'}:PIlE, par l'ÉP~E plh·iront. )l ­
Matlh. XXVI. 51, 52. - Au sujet de la consommation du siècle
Jésus dit : (( Ils tombl51'ont pal' le tranchant de l'ÉPÉE, et seront
menés captifs pa1'1ui toutes les luttions, et enfin Jél'usalem sera
foulée. l) - Luc, XXl. 2l1; - la consommation du siècle est le
dernier temps de \'}:glise; l'Épée est le faux qui détruit le vrai;
les nations sont les maux; Jér~!l.alf;m qui seya fo~lée est l'l~glise.
Maintenant, d'après tout ce qui précède, il est évident que par
\'épéeaiguë, quisor.tait de la bouche du Fils d~ll1e, il est
signifié la dispersion desJitUX par le Seigneur au moyen de la Pa­
l'ole. Pareillement dans les passages qui suil'cnt dans l'Apocalypse:
(c Jl (ut donné une ÉPÉE grande il celui qui était monté SUl' le

Cheval roux. l) - V1. li. - « De la bal/che de celui qui était


monté SUI' le Cheval blanc sOl'tait une f:Pllto: aigu!!, pOUl' en
(l'appel' les nations. Le l'este (ut tué par d:l'tr; de celui qui
était monté SUl' le Cheval.))- XIX. 15,21;- pal' Celui qui était
monté sur le Cheval blanc est entendu le Scigneur quant à la Pa­
role, ce qni est dit là ouvertemcnt, Vers. 13,1.6. Scmblable chosc
est entenduc dans Dal'id :c( Ceins t01l1~P}:E Sll1' ta cuisse, ô Puis­
,wnt; clu:vauclte sur la ]Jal'ole de vérité, tes traits sont acérés.))
- Ps. XLV. li, 5, 6; - ces choses ont été (liles du Seigneur. Et
aillems : (( Ils bondiront de joie, les saints; et une 1~I'I\E A PLU­
SIEURS TRANCHANTS (sera) dans lell1' main. Il - J>s. CXLfX. 5, 6;
-ct dans I~saïe: (( J é!WL'alt a l'endu ma bouche comme une I~P~f;
ai(Jui;. )) - XLIX. 2.
53. Et sa Face, de même que le Soleil qui luit dans sa lJuis-
I. ,,*
() .
90 I:APOC,ILYPSE RÉVÜ~t:. j~" 53.
sance, signifie le Divin Amoul" ct la Divine Sayesse, qui sont Lui,
et qui procèdent de TAti. Que pal' la (ace de Jéhovah ou du Seigneur
il soit enlendu le Divin Même ùans son essence, qui est le Divin
Amour el la Divine Sagesse, ainsi Lui-Même, on le verra dans les
Explications ci-dessous, où la Face de Dieu est nommée: la même
chose est signifiée par le Soleil qui luit dans sa puissance. Que
le Seigneur soit vu comme Soleil dans le Ciel devant les anges, et
que son Divin Amour et en même temps sa Divine sagesse appa­
raissent ainsi, cela est expliqué dans le Traité DU CIEL ET DE
L'ENFER, publié à Londl'es en 1758, N'" 116 à 125; et dans LA SA­
GESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN AMOUR ET SUR LA DIVINE SAGESSE,
W' 83 à 172 : il l'este seulement ici à confi,'mer pal' la Parole que
le Soleil, quand il s'agit du Seigneur, est son Divin Arnoul' et en
même temps sa Divine Sagesse; cela peut être évident d'après les
passages qui suivent: Il En ce jour-là, la lumière de la Lune
sera comme la lumière du SOLEIL; el la lumière du SOLEIL sera
septuple, comme la lumière de sept jours. » - Ésaie, XXX. 26;
- ce jour-Iii est l'avénement du Seigneur, quand la vieille Église
a été détl'llile, et qu'une nouvelle f.:glise était à instaurer; la lu­
mière de la lune est la foi d'aprèS la charité, et la lumière du so­
leil est l'intelligence et la sagesse d'après l'amonr alors pal' le Sei­
gneur. « Il ne se couchera 1JlzlS, ton SOL];IL; et la Lune ne se l'e­
lil'era point, parce que Jéhovah te sera 1Jour lumière d'éter­
nite. »- Ésaïe. LX. 20; - Je soleil, qni ne se couchera point, est
l'amour et la sagesse par' le Seigneur. Il ,1vec moi il a 1Jarlé, le Ro­
chel' d'Israël: comme la lU11lièl'C d'un matin, quand se lève le
SOLEIL. ») - H Sam. XXfIr. 3, 4; - le flocher d'Israêl est le Sei­
gneur. « Son trône se j'a comme le SoLEIL. » - Ps. LXXXIX. 37,
38; - ceci est dit de David, mais là pal' David est enlendu le Sei­
gneur. li Ils Te craindront avec le SOLEIL; el fleuri1'a en ses
jours le jusle, el beaucoup de pai,x, jusque là que point de lune.
Devalllle SOLEIL le n01ll de Fils il aura, et seront bénies en Lui
toutes les nations. Il - Ps. LXXU. 5, 7, 1.7; - ces choses aussi
sont dites du Seigneur. Puisque le Seigneur' apparaît comme So­
leil dans le Ciel devant les anges, c'est pour cela que, lorsqu'il fut
transfiguré, li sa {ace j'esplcndil comme le SOLEIL, et ses vête­
ments daim"cnt comme la lumière. Il - Malth. XVII. 1,2;­
rers. 16, CIHPITRE PRE~IlER. 91
et qu'il est dit de l'Ange fort descendant du Ciel, qu'il était en­
touré d'une nuée, el que sa face était comme le SOLEIL.-Apoc.
X. 1; - et de la Femme, qu'elle était enveloppée du SOLEl/.. ­
Apoc. XII. 1; - là aussi, le Soleil est l'Amour et la Sagesse par
le Seigneur; la femme y est l'I~glise, qui est appelée la Nouvelle
Jérusalem. Le Seigneur quanl à l'Amour et à la Sagesse étant en­
tendu par le Soleil, on voil clairement ce qui est signifié pal' le
Soleil dans les passages suivants: le Voici, le jOll1' de Jéhovah
vient, cruel; obscw'ci sera le SOLEIL à son level', et la lune ne
fera point resplendù' ,la luclt1, ; je visiterai sur le glo/Ie la ma­
lice, et sur les impies leur iniquité. » - Ésaïe, Xlll. 9, 10, H.
-(Je couvri1'ai, lorsque je t'aurai éteint, les cieux, et je noi1'­
cirai leurs étoiles; le SOLEIL d'une nuée je couvrimi, et la lune
ne fel'a point luire sa lueur; et je repandrai des ténèbres sur ta
telTe. " - I~zéch. XXXH. 7, 8. - (( Il vient le jour de Jéhovah,
jour de ténèbres; le SOLEIL et la Lune ne (erOlIl pointlu.i1'e leur
lumière, et les étoiles ont l'etir'é leul' splendem'. » - Joël, 1r. 1,
10. - «( Le SOLEIL sera changé en ténèbres, et la Lune en sang,
avant que vienne le jour de Jéhovah, grand et telTible. 1) ­
Joël, III. 4. - le Pl'oche est le jour de Jehovah dans la vallée de
la décision; le SOLEIL et la Lune ont été noil'cis. » - Joël, IV.
14, 15. - « Le quatriërlle Ange sonna de la tl'ompelle, et fut
..... TOO (mppée l'!:JI!Ji.!.ièrl!J~.12!!!:tiedu SOLEIL, la troisième pal'lie des
étoiles, et le jour ne brillait pas dans sa troisième pm'tie. " ­
Apoc. VIII. 12, - (( Le SOLEIL devint noi1' comme un sac de
poil, et la Lune devint comme du sang. " - Apoc, VI. 12. ­
« Obscurci fut le SOI,EIL par la fumée de l'abtme. »-Apoc. IX. 2;
- dans ces passages, pal' le Soleil il est entendu, non le Soleil du
Monde, mais le Soleil du Ciel Angélique, qui eslle Divin Amour
el la Divine Sagesse du Seigneur; cet amour et celle sagesse sont
dits obscurcis, couverls de lénèbres, cachés, noircis, quand chez
l'homme il y a les faux et les maux: de là il est évident que sem­
blable chose est entendue par les paroles du Seignell1', lorsqu'il s'a­
git de la f.on~ommation du siècle, qui est le, dernier temps ùe \']:;­
glise : le Aussitfit après l'aflliëiion de ces jours-liï,i'ë SoLEiL.5ë';'a
obsCll1'ci, et la Dune ne donne1'a point sa lUCU1', et les Étoiles
tomberont du ciel. " - '1ullh. XXIV. 29. ~Iarc', XLI!. 2ft, 25;­
92 L'APOCALYPSE IIÉVÉL~E. N° 53.
pareillement pal' celles-ci: " Le SOLEIL sc couchera sur les Pro­
phètes, ct SUI' eux sc noircira le jour. " - Mir.hée, III. 5, 6. ­
« En ce jour-là je ferai coucher le SOLEIL il. midi, et je couvri­
rai de ténèbres la terre en jour de lumière. n- Amos, VIlI. 9.
- « Elle rendra l'cime, celle qui en avait enfanté sept; son So­
U:IL sc couchel'a, tandis qu'il sem mCOTe jour. n - Jéllém. XV.
9;- ceci a été dil de l'Église Juive, qui rendra l'âme, c'est-à-dire,
périra; le Soleil se couchera, c'est qu'il n'y aura plus d'amour ni
de charité. Ce qui esl dil dans Josué, que le SOLEIL s'est arrêté en
Gibéon, et la Lune dans la vallée d'A.jalon,- X. 12, 13,-appa­
rail COlllme Historique, mais est Prophélique, car cela est tiré du
Livre deJaschar, qui étail un Livre prophétique; en effel, Josué dit:
"Ce/a n'est-il pas écrit dans le Livre de Jaschar? n·-Vers. 13;
-ce même Livre comme prophétique est aussi nommé par David,
-JI Sam. 1. 17, 18; - semblable chose esl di te aussi dans I-Ja­
bakuk:" Ébranlées ont été les montagnes, le SOLEIL et la lune se
sont al'nUés en place. n-UJ.I0.-Dans r,:saïe: "Il ne sc couchera
plus, ton SOI,EIL, ct ta lune ne sc rel'il'e)'a point. n- LX. 20;­
car faire arrêter le Soleil et la Lune, ce serail délruire l'univers.
Comme le Seigneur quanl au Divin Amour el à la Divhtesagesse
est enlendu par le, Soleil, c'esl pour cela que les Anciens dans le
culte saint tournaienl la face l'ers l'Orient du Soleil, et aussi leurs
Temples, l'ile qui dUll'e encore. Que ce ne soil pas le Soleil du
monde qui e,sl enlendu par le Soleil dans ces passages, cela est
6l'idenl en ce qu'il élait profane et abominable d'adorer le Soleil
et la Lune du monde, voir Nomb. XXV. 1,2,3, /J. Deulél'. IV. 19.
XVU. 3,5. Jérém. V[[[. 1,2. XLIII. 10, 13. XLIV. 17,18,19,25.
l':zécb. VlIl. 16; car par le Soleil du monde il esl enlendu l'alnol\l'
( de soi el le fasle de la propre in lelligence; 01' l'amour de soi est
dimnélralement opposé au Divin Amour, el le faste de la propre
inlelligence est diamétralemenl opposé il Iii Diviue Sagesse; ado­
1 l'cr le Soleil du monde, c'est aussi reconnailre la Nalure comlne la

1 (;r~atrice ùe loules c1J(~§.es, el la propre prudence comme effec­


1 luant toules choses, ce qui enveloppe le reniement de Dieu el le

! reniement de la Divine Providence.


54. Vers. 1.7. Et quand je I.e vis,je tombai il ses 1Jieds comme
mort, signifie d'a/ll'és I1l1e telle présence dll8eigneU'l' la défiâl·­
Vers. 17. CllAP1TRE PllEmEll. 93
lance de la vie pl'07Jre. La vic propre de l'homme ne soutient pas
la présence du Seigneur, tel que le Seigneur est en soi, ni même
r tel qu'il est dans !es intimes de sa Parole; car son Divin A.mour est
I absolument comme l'ardeur du Soleil, que personne ne pourrait
\ soutenir, telle qu'elle est en elle-même, sans être consumé: c'est
ce qui est enteudu par« Nul ne ]H:Ul voir Dieu et vivre. »)-Exod.
XXXIll. 20. Jug. XIII. 22. - Cela étant ainsi, voilà pourquoi le
Seigneur apparait aux Anges dans le Ciel comme un Soleil distant
d'eux, de même que le soleil du monde est distant des hommes;
el cela, parce que dans ce Soleil le seigneur est en Soi. Mais le Sei­
gneur uéanmoins modère et tempère son Divin, de telle sorte que
l'homme peut en soutenir la présence; il le fait en se voilant; il
en a agi ainsi lorsqu'il s'est révélé à plusieurs dans la Parole; et
même c'est en se voilant qu'il est présent chez quiconque l'adore,
comme Lui-Même le dit dans Jean:« Quiconque fait mes précep­
tes, chez lui je ferai demeure. »- XIV. 21, 23. - « Lui sera en
eu.r, et eu.x en Lui. »- XV. 4, 5.- D'après cela, on l'oit claire­
ment pourqnoi Jean, quand il vit le Seigneur dans une telle gloire,
tomba à ses pieds comme mort; puis aussi, pourquoi les trois dis­
ciples, qnand ils virent le Seigneur dans sa gloire, fureut accablés
de sommeil, et pourquoi une nuée les voila,- Luc, IX. 32, 34.
55. Et il imposa sa main droite sU?' moi, signifie la vie in­
spirée alors pm' Lui. si lé Seigneur imposa sa main droite SUl'
Jean, c'est parce que la communication se fait pal' le toucher des
mains; et cela, pal' celle raison, que la vie du mental et pal' con­
séquent du corps se produit dans les bras, et pal' les bras dans les
mains; de là vient que le Seigneur a touché de la main ceux qu'il
a Lappelés àJa..~ie, et ceux qu'il a guéris, -Marc, I. 3J, Ü:YU.
32, 33. VlfI. 22 à 27. X. 13, 16. Luc, V. 12, 13. VII. :1.4. XVIU.
:1.5. XXII. 5:1.;- et qu'il a pareillement touché les Disciples, «après
qu'ils eurent vu Jésus transfiguré, et furent tombés slïr la filce.»
- \latlh. XVIL 6, 7. -L'origine même de cela, c'est que la pré­
sence du Seignenr chez l'homme est une adjonction, ainsi une
conjonction par contiguïté, ct que celle contiguïté devient plus
proche et plus pleine selon que l'homme aime le Seigneur, c'est­
à-dire, fait ses préceptes. D'après ces quelques explications on
pent voir que par imposer sa main droite sur Jean, il est signifié
lui inspir~·3a~~e.· " _.­
, -l r;­
"\
Ol! "- L'AI'OCALYPSJ; RÉ\'ÉLÜ. N° 56.
56. En me disa~'(ive cl'ains point~ signifie le l'elèvement
(t'esuscitatio), et alors halomtion 1)1'ovenant d'une e;[riiiïe-'llt­
l;:aïiatioii: Que ce soit le relèvement il la vie, c'est la conséquence
de ce qui vient d'être dit, N° 55; et que ce soit l'adoration prove­
nant d'une extrême humiliation, cela est évident; cal' Jean était
tombé aux pieds du Seigneur; et comme, lorsqu'il eut été relevé,
une sainte crainte s'était emparée de lui, le Seigneur lui dit :« Ne
crains point. » Une s,!!nle~r.!!inte, qui parfois est conjointe à u~
siliQl tl'emblem~J des intél'ielIl's appartenant au .mental, et par­
fois il une horripilation, survieut quand la vie pal' le Seigneur en­
tre il la place de la vie propre; la vie propre est de regardel' de
1· soi au 5eigneul', mais la vie pal' le Seigneur est dll..fllg!!l'derpal'
1 le Seigneur au Seigneur, et né~n~o~.1'!.~_~Q!Q!!!~par_.soi; quand
i l'homme est dans cette ,'ie-ci, il voit que lui-même n'est pas quel­
L que chose, mais_que le Seigneur se.!!.~t. Dans celle Sainte crainte
était aussi Daniel, quand il vit l'Homme vêtu de lin, dont les reins
étaient ceints d'or d'uphaz, le corps comme de la tharschisch, la
face comme un éclair, les yeux comme des flambeaux de feu, les
bras et les pieds comme la splendeur de l'airain poli; il celle vue
-'
Daniel aussi devi'l! comme mort, et une Main le Toucha, et il lui
-... ...
fut dit :~E CRAINS POINT, Daniel. ))- Dan. X. 5 à 12.- Pal'eille
chose arriva aüssl à Pierl'e, Jacques et Jean, quand le seigneur fut
transfignré, et qu'il fut vu quant il la face comme le Soleil, et quant
aux vêtements comme la Lumièl'e; eux aussi tombèl'en t SUI' la face
et furent saisis d'une grande crainte; et alQrs Jésus s'appr.Qçhan t
les .T.ol{cha, en disant (NE CRAIGN~Z pOINT~';- Mallh. XVI[. 6,7,
- Le Seigneul' dit aussi aux femmes qui le virent au sépulcre:
CNE CRAIGNEZ POINT) -l\lallh. XXYrIL 10. - Et aussi l'Ange,
aonlla face fut vue'comme un éclair, et le vêtement comme la
neige, dit à ces femmes (NE CRAIGNEZ pOI~"T, VOUS. - Matth.
XX VlII. 3,4,5.- Un Ange'ail àussi à Zacharie : NE CRAINS POINT.
- Lne, 1. 12, 13.- Pareillement un Ange dit à Marie: NE CRAINS
POINT. - Luc, r. 30, - Un Ange dit aussi aux bergers, autour de
qui la gloire cIu Seigneul' avait resplendi: NE CRAIGNEZ pOINT.­
i Luc, II. 0, 10. - Une sainte crainte semblable s'empara de Si­
r mon, lorsqu'il ent pris une multitude considél'a1.Jle de poissons;
l. c'est pourquoi il dit: " lletire-toi de moi, parce que /tomme pé­
Vers. 17. CHAPITRE PREMIER. 95
ch!!!l)' je suis, Seignell1'; mais Jésus lui dil': NE CRAINS POINT.»
- Luc, V. 8, 9, 10; - et en oliire ailleurs. C~ 'exemples ont élé
raPP.Qrtés, aOn qu'on sache polll'quoi le Seigneur a dit à Jean: ,Ne
ë"rains point; et que par lit il est entendu le relèvement, el alors
l'adoration provenant d'une extrême humiliation.
57. Moï, je suis le Premie)' elle Demie/", signifie que S~uU.l
e§! Éternel el Infini, par conséquenl Sc..~.Q.ieu. On peul Je voir
par ce qui vient d'être expliqué, N" 13, 29, 38.
58. Vers. 18. Et Qui suis Vivant, signifie qui Seul esl la Vje,
cl de qui Seul vient la Vie. Jél:oyah dans la P~rôïe(ië-l;An"~ien
Testamenl se nomme LE VIVANT, el CELUI QUI VIT, parce que Seul
il Vil; car il esl l'Amour Même el la Sagessl' Même, el ces deux
choses sonl la Vie: qu'il y ait une Vie Unique, qui est Dieu, el
( que les anges et les hommes soient des récipien ts de la vie pro­
, cédant de Dieu, c'est ce qui a été montré en beaucoup d'endroits
clans LA SAGESSE ANGÉLIQUE SOR LE DIVIN A~IOUP, ET SUR LA DI­
VINE SAGESSE. Jéhovah se nomme LE VIVANT, et CELUI QUI VIT,
- f:saïe, XXXV m. 18, 19. Jérém. V. 2. XII. 16. XVI. 111, 15.
xxm. 7, 8. XLVI. 18. tzéch. V. H. - Le Seignenr aussi, quant
au DiviQ. Illl.W.f\in, est la Vie, parce que le Père et Lui sont un,
c'est pourquoi il dit: « COMME LE P.t:RE A LA.YIE EN LUI-M.!:.!I1E,
PAREILLEMENT IL ADONNÉ AU FILS D'AVOIR LA VIE EN LUI-MÊME. »
- Jean, V. 26. - « JÉsus DIT: MOI, JE SUIS LA RÉSURRECTION ET
J.A \' lE. » - Jean, XI. 25. - « Jüus DIT: l'IOJ, JE SUIS LF. CUE­
MIN, LA "f:RlTf: ET LA VIE. » - Jean, XIV. 6. - (( Au COMMEN­
CEMENT ÉTAIT LA PAROLE, ET DIEU ELLE ÉTAIT, LA PAROLE 1 EN
ELLf; VIE IL Y AVAIT; ET LA PAROLE CUAIn AÉTf: FAIrE. »-Jean,
J. 1 à [1, Ill. - Comme le Seigneur est Seul la Vic, il s'ensuit qne
de Lui Seul vient la vie, c'est pourquoi il dit: « PARCE QUE MOI,
JE VIS, vous AUSSI vous VI\'HEZ. » - Jean, XIV. 19.
59. Elfai été mort, signi(w qu'il a été négligé dans l'Église,
cl que Si?!l DiJjr.!.llj.l1'Iwin n'a poinl élé )'econnu. Par j'ai él(!
mo)'l, il l'st entendu non pas qu'il a été cruciOé, et qu'ainsi il est
mort, mais qu'il a 0,lé négligé dans l'l::glise, et que son l)iViI~.J!U­
m.3!in n'a point été reconnu, car ainsi chez les hommes il est mort:
on reconnalt, il est vrai, son Divin de toute éternité, mais cc Di­
vin t'st Jôhovall i\lèllll', tandis iJu'oll-lliL!:.econlJ~lL. pas iJue son ~.I.!I­
fiG L'APOCA LYPSE d:I't:J.ü:. :.\°59,

m~in esl Di.\)n, quoique le Divin ell'Ilumain en Lui soienl comme


l'Ame el le Corps, el qu'ainsi ils soienl non pas deux mais un, et
même une seule Personne, selon la Doclrine reçue dans toul le
Monde Chrétien, el qui lienl son nom d'Alhanase; qU~nJLdonç on
'1 S~'pare son Divin de son f1nmain, en disanl que l'Humain n'esl
\ pa.Divin, mais qu'il esl semblable à l'Humain d'un aulre homme,
alol's chez les hommes Il esl morl; mais sur celle séparalion,
el ainsi SUI' cel élal de morl du Seigneur, on voiL pIns de détails
dans la DOCTR1NB DE LA NOUVELLE JÉRUSALE~I sun LE SEIGNEUn,
el dans L,\ SACESSE t\NGÉLIQI'E sur.. LA DIVINE PROVIDENCE,
N°' 262, 263.
60. Et voici, Vivant je suis au,'}; siècles des sir)cles, signifie
qu'il est la Vie éternelle. Puisque qui suis Vivant signifie que
Seul il eslla Vie, el que de Lui Seul \'ienlla Vie, ci-dessus,.lI\" 58,
il s'ensuil que, voici, Vivant je suis aux siècles des sù)cles, si­
gnine que ~fU! il esll<1 "YieLéle.1.J!ilé, el qu'ainsi de Lui seul
vienlla Vie élernelle, cal' la Vie élernelle esl en Lui, el pal' suile
\'ienl de Lui: les si,~cles des siècles signifienl l'élernel. Que du
Seigneur Seul vienne la Vie élel'!1elle, on le l'oit dans les passages
suivants: « Jésus dit: Quiconque croit en Moi ne périra pas,
mais il aura la Vie éternelle. » - Jean, III. 16. - « Qui croit
au Fils a la Vie éternelle; 01', qui ne croit point au Fils ne
verra point la Vie, mais la colère de Dil:u demeure sw' lui. »
-Jean, HI. 36. - « En vérité, je vous dis: Qui croit en Moi a
la Vie éternelle. Il - Jean, VI. 47. - Il Moi, jl: suis la Résu1'­
rection et la Vie; celui qui croit en IHoi, bien qu'il mew'e, vi­
vra : quiconqut croit en Moi ne mourra point durant l'éter­
nité. Il - Jean, Xl. 25, 26; el ailleurs. - De là vienl donc que le
Seigneur esl appelé aussi le Vivant au,'}; siècles des sii:cles, dans
la suile de l'Apocalypse, -IV. 9,10. v. 14. X. 6. Dan. IV. 3i.
61. Amen, signifie la con(innation Divine que c'est la vérite.
Qu'jlmen soilla Vérilé, qui esl le Seigneur, on le voil ci-dessus,
N° 23.
62. Et j'ai les clefs de l'enre1' et de la mort, signifie que Seul
il peut sauver. Par les clefs esl signifiée la puissance d'ouvrir el de
fermer, ici la puissance d'ouvrir l'enfer, afin qne l'homme en soiL
tiré, el de le f('rmer, ann que l'homme, lorsqu'il en a élé tiré, n'y
Vers. 18. CIJAPITIIE PRE~IlI:n. 97

l'entre point; en elfet, l'homme est né dans les lTIaux de tOlltgenre,


ainsi dans l'enfer, cal' les maux sont l'enfer; il en est tiré pal' le
Seigneur qui a la puissance de l'ouvrir. Si pal' avoir les clefs de
l'enfel' et de la mOl't, il est entendu, non pas la Jluissance de jeter
dans l'enfer, mais la Jluissance cie sauver, c'est parce que cela est
dit après ces mots: « Voici, je suis Vivant aux s'i~des des si~­
cles, Il par lesquels il est signifié que Seul il est la Vie éternelle,
N" 60; et parce que le Seigneur ne jette jamais qui que ce soit
dans l'enfel.", mais que IJ1,0111me Iui:-Illême s'y j~te, Les clefs si­
gnifient' aussi la puissance d'ouvrir et Ile 1'01'10('1', dans l'Apoca­
lypse, - 11 r. 7. IX. 1. XX. 1; puis, dans '::saïe, XXtr. 21, 22;
_ dans Matthieu, xvr. 19; et dans Luc, Xr. 52. - La puissanc~.!il!
Sgigneur est uon~seUletnellt sur le Ciel, m~~ aussi sur l'~nfer. car
l'Enfer est tenu en ordre et en connexion au moyen des 0PRQsi­
tions contre l~_ÇIel ; c'est pourquoi, celui qui gouverne l'un _doit

l nécessairement gouvern~r l'~utre; autrement, l'homme n'au'râit


, pas pu être sauvé; être sauvé, c'est être tiré de l'enfer,
63. Vers. 19. &;;r..is les choses que tu as vues, et celles qui
sont, et celles qui doivent a'rriver ci-apl'ès, signifie que toutes
les choses qui sont maintenant n!vélées sont PO!!:I'..l.ll pO.ilé.1'ité.
On le voit sans explication.
64. Vers. 20. Le mystè1Y! des sept Étoiles que tu as vues dans
ma main dl'oite, et les sept Chandeliel's d'm', signifie les m'­
canes dans les Visions sur le nouveau Ciel et su'}' la nouvelle
Église. QlIe par les sept Étoiles il soit signifié l't~glise dans les
Cieux, et pa'r les sept Chandelie7's l'Êglise dans les terres, on le
verra dans ce qui va suivre.
65. Les sc]Jt Étoiles sont les sept Anges des sept Églises, si­
gnifie la Nouvelle Église dans les Cieux, laquelle est le Nouveau
Ciel. Dans ~es Cieux il y a une f:glise de même que dans les terres,
cal' dans les Cieux il y a la Parole de même que dans les terres, el
des doctrines d'après la Parole, et aussi des prédications d'après
elle; voir SUI' cc suiet dans LA NOUVELLE JÉr.USALEM SUR L'&Rl­
TURE SAINTE, les W' 70 à 75, et 104 il 113. Celle tglise est le
Nouveau Ciel, dont il a été dit quelque chose dans la Préface, Si
l'Église dans les Cieux, ou le Nouveau Ciel, est entendue pal' les
$ept Étoi/cs, c'cst pal'cc qu'il est dit que les sept éloiles .1011/ les
J. 9,
98 L'APOCALYPSE nl1vül1E. 1\" 65.
Anges des sept Églises, et que par l'Ange est signil1ée une So­
ciété Céleste. li apparalt dans le Monde spil'ituel une Étendue
pleine d'étoiles comme dans le Monde naturel, et cela apparalt
d'après les Sociétés Angéliques dans le ciel, chaque Société y
brille cOlllme une Étoile devant ceux qui sont au-dessous; par là
on y sait dans quelle situation se trollventles Sociétés Angéliques.
1. Que_~~Il_~ signifie, non pas sepl, mais tQUS ceux"q,ui..Y-~!lnt de \'.1-:­
l gli~~, selon la réception de chacun, on le voit ci-dessus, NU' 10,
1li, li1; ainsi par les Anges des ~cp~ Églises il est en lend u !'I::glise
tout entière dans les Cieux, pal' conséquent leJ~ouveau Ciel dans
tout le Qo!np~~xe.
66. Et les sept Chandelifl's que tu as t'us sont les sept Égli­
ses, signi(U! la Nouvelle Église ,~ul' telTe, laquelle est la NOl/velle
Jérusalem descendant du Seignew' par le Nouveau Ciel. Que les
Chandelio's soien t l'I~g1ise, on le voit ci-dessus, N°li3; et comme
sept signifie tous, N° 10, pal' les sept Chandeliers il est entendu,
[ion' passëpt Églises, mais n::glise dans tout le complexe, qui en
! e\le-même est une, mais variée selon la réception; ces variétés
peuvent être comparées à des diadèmes vMiés dans la Couronne
1 d'un lIoi; et elles peUl'ent aussi être comparées aux Membres et
Organes variés dans un Corps parfait, qui néanmoins fon t un; la
perfection de chaque forme vient de choses variées, cOl1l'enalJle­
ment placées dans leur ordre; c'est de là que la Nouvelle Eglise
tout entière est décrite avec ses variétés dans ce qui va suivre pal'
les sept t:glises.

* * Ji.: * li:

(i7. LA FOI nu NOUVEAU CIEL ET DE LA NOUVELLE


}<~Gf.ISE DANS L'IDÉE UNIVEIISELLE est celle-ci: Que le Sei­
gneur de toute élerniLé (ab œterno), qui est Jjho~~, e~t
v~~_~~ns le Monde pOUl' suhjuguel' les Enfers et glorifiel'
son Humain; que sans cela aucun morlel n'aurait pu être
sauvé, et que ceux qui croient en Lui sont sauvés,
Il est dit: Dans l'idée univel'selle, cal' c'est là l'universel
NU 67, CHAPITRE PRDIU:n, 99
de la foi, et l'universel de la foi est ce qui doit êlre dans
toutes et dans chacune des choses de la foi, C'estnn uni-
versel de la foi, que Dieu est un en Personne et en Es-
sence, dans lequel est la Trinité, et que le Seigneur est ce
Dieu, C'est un univel'sel de la foi, que nul mortel n'aurait
pu être sauvé, si le Seigneur ne fflt \'enu dans te Monde.
C'est un universel de la foi, qu'il est venu dans le Monde,
pour éloigner de l'homme l'Enfer, et qu'il l'a éloigné par
des combats contre lui et pal' des victoires remportées sur
lui; ainsi il l'a slJ.bNg~, et l'a l'emis dans l'ordre et sous
son obéissance. C'est aussi un universel de la foi, qu'il est
venu dans le Monde pour glorifier l'Humain qu'il a pris dans
le Monde, c'est-à-dire, pour l'unir au Divin ri quo (dont il
( procédait); ainsi il lient à étel'llité dans l'ordre et SOIIS son
obéissance l'Enfer s~Jlj~gll.é pal' Lui. Comme l'un et l'autl'e
j n'a pu se faire que pal' les Tentations jusqu'à la dernièl'e de
Il toutes, et que cette dernière fut la Passion de la cl'oix, c'est
1 pour cela qu'il l'a subie. Ce sont là les universaux de la foi
en ce qui concerne le Seigneur.
De la part de l'homme, l'univel'sel de la foi chrétienne
est, qu'il croie au Seigneur, car pal' croire en Lui, il se fait
avec Lui une conjonction par laquelle il y a salvation : croire
en Lui, c'est avoir la conf]ance qu'il sauve; et comme nul
autre que ~I~.i_ qui vit bien ne peut avoir cette confiance,
(~'est pour cela que par croire en Lui il est entendu aussi
vivre dans le llien.
Il a été traiLé en particulier de ces deux Universaux de la
Foi chrélienne; du PREMIER, qui concerne le Seigneur, dans
la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR I.E SEIGNEUR;
et 'du SECOND, qui concerne l'homme, dans la DOCTRINE DE
100 L"APOCALYPSE RfvÉLÉE. N" 67
LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR U CHARITÉ, et SUR LA FOI;
et tians la DOCTRINE DE VIE POUR LA NOUVELLE JÉRUSA­
LEM: et maintenant il va 6tre lraité de l'un et de \'aull'c
dans les Explications sur l'Apocalypse.
L'I\POCALYPSE

CHAPITRE DEUXlf~ME

1. A l'Ange de n~glise d'Éphèse écris: Voici ce que dit


celui qui tient les sept étoiles dans sa droite, celui qui mar­
che dans le milieu des sept Chandeliers d'or:
2. Je connais tes œuvres, et ton travail, et ta patience,
et que tu ne peux supporter les méchants, et que tu as éprouvé
ceux qui se disent être Apôtres, el ne le sont point, et que
tu les as trouvés menteurs.
3. Et tu as soutenu, et tu as de la patience, et pour mon
Nom tu as travaillé, et tu ne t'es point lassé.
!J. Mais j'ai contre toi que ta charité première tu aies
abandonné.
5. Souviens-toi donc d'où tu es déchu, et viens à rési­
piscence, et fais les premières œuvres; sinon, je viendrai à
toi bientôt, et j'ôterai ton Chandelier de sa place, si tu ne
viens à résipiscence.
6. Mais ceci tu as, que tu hais les œuvl'es des Nicolaïtes,
lesquelles Moi aussi je hais.
ï. Qui a oreille entende ce que l'esprit dit aux Églises;
l. Q*
102 L'APOCALYPSE nÉvüü.
à celui qui vaincl'u, je lui donnerai à manger ùe l'urbl'e de
vie, qui (est) dans le milieu du Pa"~l? ùe Dieu.
8. Et à l'Ange de l'Église desCê.n~Yl'néens écris: Voici
ce que dit le Premier et le Dernier, qui a été' mort el qui vit:
9. Je connais tes œUVI'es, et (ton) affliction, et (ta) pau­
vreté, - mais riche tu es, - et le blasphème de ceux qui
r se disent être .J uifs, el ne le sont point, mais (sont) une
\ \ synagogue de satan.
t O. Ne crains rien des choses que tu dois souffrir; voici,
il arrivera que le diable en jettera d'entre vous en prison,
pour que vous soyez tentés; et vous aUl'ez une affliction de
dix jours: sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la
couronne de la vie.
11. Qui a oreille elltende ce que l'esprit dit aux Églises;
celui qui vaincra ne recevra aUCI\Il dommage de la mort se­
conde. ..___ ~
12. Et il [' Ange de l'Eglise dans \Pergame\écris : Voici
!, /4 - ce que dit celui qui a l'ép~e aiEulLldeux tra~hants :
13. Je connais tes œUVl'es, et où lu habites, où (est) le
trône de satan; et tu tiens mon Nom, et tu n'as point nié
ma foi, même daIls ces jours d'Antipas mOIl martyr fidèle,
qui a été tué chez vous, où habite satan.
H. Mais j'ai contl'e toi quelque peu de chose, (c'est)
que tu en as là qui tiennent la doctrine de Balaam, lequel
enseignait à Balak à jeter une occasion de chute devant les
fils d'Israël pour manger des choses sacl'ifiées aux idoles et
commettre scortation.
15. Ainsi tu en as aussi, toi, qui tiennent la doctl'ine des
Nicolaïtes, ce que je hais.
t6. Viens il rés1piscence; sinon, je viendrai à toi bien­
tôt, et je combattrai contre eux avec l'é~~,_~~!1a bouche,
\

T, !{
CAHI'ITiIE DEUXIE~IE. 103
17. Qui a oreille entende ce que l'esp.'it dit aux Églises;
à celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de la Manne
cachée; et je lui donnerai un caillou blanc, et SUl' le caillou
un nom nouveau écril, que personne ne connaît, sinon celui
qui le reçoit.
18. Et à l'Ange de l'Église dans Thyatil'c écris: Voici
ce que dit le Fils de Dieu, qui a ses yeux comme une flamme
de feu, el ses pieds semblables à de l'airain lin :
19, Je connais tes œuvres, et (ta) charité, et (ton) mi­
nistèl'e, et (ta) foi, et ta patience, et tes œuvres, et les der­
nières plus nombreuses que les premières.
20. Mais j'ai conlre toi quelque peu ùe chose, (c'est)
que tu pel'mels à la femme Jézahel, qui se dit pl'ophétesse,
d'enseigner et de séduire mes serviteurs pour qu'ils com­
mettent scortation et mangent des choses sacri liées aux idoles.
21. Et je lui ai donné du temps pOUl' qu'elle vînt à rési­
piscence de sa scortation, et elle Il'est pas venue à résipis­
cence.
22. Voici, Moi, je la réduis au lit, et cellx qui commet­
tent adultère avec elle, dans une affiiction grande, si elle ne
vient pas à résipiscence de ses œuvres.
23. Et ses fils je ferai péril' de mort, et toutes les Églises
connaîtront que Moi je suis celui qui sonde les ['eins et les
cœllrs; et je donnerai à chacun de vous selon ses œuvl'es.
2l!. Mais à vous je dis, et aux ault'es dans Thyalirc,
(autant il y en a qui n'ont pas cette doctl'ine, et qui n'ont
pas connu les pl'ofondeurs de salan, comme ils ùisent;) je
n'impose pas SUI' vous d'autre fardeau.
25. Cependant cc que vous avez, retenez-le jllsflll'ù ce
que je vienne.
:LOII .:.H'OCALrpSE IU::V~LÉlc.

:W. Et celui qui raincra et qui gardera jusqu'à la fin mes


œuvl'es, je lui lionnel'ai pouvoir SUl' les nations.
27. Et il les gouvernera avec une ver'ge de fel', comme
des vases d'ar'gile elles seront hrisées; comme aussi, Moi,
je l'ai reçu de mon Père.
28. Et je lui donnerai l'étoile du matin.

:W. Qui a oreille entende ce que l'esprit dit aux Églises.

SENS SPlRITUEL

68. CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE. Aux Églises dans


le Monde Chrétien: A ceux, là, qui ('egal'dent principale­
ment les vrais de la doctl'ine, et non les biens de la vie; ils
sont entendus pal' l'Église d'Éphèse, N°' 73 à 90. A ceux,
là, qui sont dans les biens quant à la vie et dans les faux
quant à la doctrine; ils sont entendus pal' l'Eglise des
SmYl'lléens, N°' 91 il 106. A ceux, là, qui placent le tout
de l'Église dans les bonnes œuvres, et l'ien dans les vrais;
ils sont entendus pal' l'Église de Pel'game, N°' 107 à 123.
Et à ceux, là, qui sont dans la foi d'après la charité, comme
aussi à ceux qui sont dans la foi séparée d'avec la charité;
ils sont entendus par l'Église dans Thyatil'e, N°' 12li à 152.
Tous ceux-là sont appelés il la Nouvelle Église, qui est la
Nouvelle Jérusalem.
CONTENU DE CHAQUE VERSET. Vers. L A l'Ange de l'Église d'É­
phèse écris, signifie à ceux et sur ceux qui regardent principa­
lemenlles vrais de la doctrine, et non les biens de la vie: voici
Cf! que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa droite, signifie
le Seigneur de Qui vienllent [laI' la Parole tous les vrais: celui qui
N° 68. CHAPITRE DEUXlbn:. lOS
marche dans le milieu des sept Chandeliers d'or, signifie ùe Qui
vient toute illustration il ceux qui sont de son Église: Vers. 2. Je
connais tes œuv/'es, signifie que Lui-~lêl1le voit tous les intérieurs
et tous les extérieurs de l'homme en même temps: et ton tl'avail,
et ta patience, signifie leur élude et leur patience: et que lu ne
peux supporter les méchants, signifie qu'ils ne sou{fren t pas que
les maux soient appelés biens, ni que les biens soient appelés
maux: et que tu as élJrouv!i ceux qui se disentl!tre Apôtres, et
ne le sont point, et que lU les as /l'ouvés menteu1'S, signifie qu'ils
scmtentles choses qui, dans l'f:glise, sont diles êlre des biens et
des vrais, lesquelles cependant sont des maux et des faux: Vers. 3.
Et tu as soutenu, et lU as eu de la patience, signifie la pa tience
avec eux: et pour mon Nom lU as travaillé, et tu ne t'es point
lassé, signifie l'étude et le soin pour s'acquérir les choses qui ap­
partiennent il la religion et il sa doctrine: Vers. 4. lllaisj'ai contre
toi que ta charité 7Jremière tu aies abandonné, signifie qu'il y
a contre eux, qu'ils ne tiennent pas en premier lieu les biens de
la vie: Vers. 5. Souviens-toi donc d'oit lU es déchu, signifie le
souvenir de l'égarement: t:t viens Ù résilJisCènCe, et fais les pl'e­
miè/'es œuvres, signifie qu'ils retoument l'état de leur vie: si­
1wn, je viendrai ù toi bientôt, et j'ôterai ton Cftandelier de sa
place, si lU ne viens à résipiscence, signifie qu'autrement il est
certain qne l'illustl'ation pOUl' voir les vrais ne leur sera plus don­
née: Vers. 6. Mais ceci as, que lU hais les œuvres des Nico­
lu
laïtes, lesquelles Moi aussi je hais, signifie qu'ils savent cela d'a­
près leurs vrais, el pal' suite ne veulent pas que les œuvres soient
méritoires: Vers. 7. Qui a oreille entende ce que l'esprit dit aux
Églises, signifie que celui qui comprend ces choses obéisse à ce
que le Divin Vrai de la Parole enseigne il ceux qui seront de la
Nouvelle Église, qui est la Nouvelle Jérusalem: ci celui qui vain­
cra, signifie il celui qui combat contre les maux et les faux, et est
réformé: je lui donnerai à manger de l'arbre de vie, signifie
l'appropriation du bien de l'amour et de la charilé venant du Sei­
gneur : qui (est) dans le 'Inilieu du Paradis de Dieu, signifie in­
térieurement dans les vrais de la sagesse et ùe la foi.
Vers. 8. Et il l'Ange de l'Église des SmYl'néens éais, signifie à '
ceux et sur ceux qui sonl dans les biens quant il la vie, mais dans
:L06 L'ArOCALypst; RÉvhtE. 1\;" 68.
les faux quant à la doctrine: voici ce que dit le Premier et le
Dernier, signifie le Seigneur, qu'il est Seul Dieu: qui a été 7/1ort
et qui vit, signifie que dans l'Église il a été négligé, et que son Hn­
lll~in n'a point été reconnu Divin, lorsque cepenùant quant à l'Ilu­
main il est Seul aussi la Vie, et que de Lui Seul vient la Vie étcr­
nelle : Vers. 9. Je connais tes œuvres, signifie que le Seigneur
voit tous leurs intérieurs et tous leurs extérieUl's en même temps:
cl (ton) affliction, et (ta) 7)(tuvreté, signifie qu'ils sont dans les
l'aux, et pal' suite Don dans les biens: et le blasphème de ceux
qui se disent etre Juifs, et ne le sont point, signifie la fausse
l1sser'lion que chez eux il y a les biens de l'amour, lorsque ce­
pendant ils n'y sont point: maü (sont) une synagogue de satan,
signifie parce qu'ils sont dans les faux quant à la doctrine:
Vers. 10. Ne crains 1'Ïen des cllOses que tu dois souffrir, signifie
ne tOlnbez point dans le désespoir, quand YOUS êtes infestés pal'
les maux, et que vous êtes aLLaqués par les faux : voici, il ar1'Ïvera
qlle le diable cn jettera d'entn: vous en 7Jrison, signifie que le
bien de leur vie sera infesté pal' les maux qui s'élèveront de l'en­
l'el': pow' que vous soyez tentés, signifie par les faux qui com­
ballent contre eux: et vous aurez une affliction de dix jOll1's,
siguifie que cela durera un temps plein: sois fidèle jusqu'à la
mort, signifie la réception des vérités jusqu'à ce quc les faux
aient été éloignés: et je te donnemi la couronne de la vie, si­
gnifie qu'alors ils auront la vic éternelle pOUl' prix de la victoire:
Vers. 11. Qui a oreille entende ce que l'esp1'Ït dit aux Églises,
signifie ici comme précédemment: celui qui vaincra, signifie ce­
lui qui combat contre les maux et les faux et est réformé: ne 1'e­
cevra aucun dommage de la l1Wl't seconde, signifie que dans la
suite ils ne succomberont pas aux maux et aux faux qui s'élèvcnt
de l'enfer.
Vers. 12. Et à l'Ange de l'Église dans Pergame écris, signifie
il ceux et sur ceux qui placent le tout de l'Église dans les bonnes
ŒUVlces, et l'ien dans les vrais de la doctrine: voici ce que dit ce­
lui qui a l'épée aiguë il deux tranchants, signifie le Seigneur
quant aux vrais de la doctrine d'après la Parole, par lesquels sont
dispersés les maux et les l'aux: Vers. 13. Je connais tes œuvres,
signifie ici comme précédelllment : cl oit llt habites, où (est) le
N" 68. CIl,\I'ITRE DEUXlblE. 107
tl'ône de satan, signifie leul' vie dans les ténèbres: et tu tiens
mon Nom, et tu n'as point nié ma foi, signifJe lor:;que cependant
ils üntune religion, et selon celle religion un culle : mlJme dans
ces jow's d'Anti7.1aS mon martYl' fidèle, qui a été tué chrz vous,
où !tabite satan, signifJe quand toute vél'ité a été éteinte pal' les
faux dans l'Église: Vers, 14. Ma-is j'ai contre toi quelque peu de
cho,le, signifie contre eux les choses qui suivent: (c'est) qne tu
en as là qui tiennent la doctl'ine de Balaam, lequel enseignait
ci nalal. ci jetel' une occasion de chute devant les fils d'Israël
pOll!' mangel' des c!toses .wcrifiées au,v idoles et commettl'e
scortation, signifie qne parmi eux il yen a qui font des œuvres
hypocrites, pal' lesquelles le cuILe de Dieu dans l'Église est souillé
et adulléré : Vers. 15. Ainsi tu en as aussi, toi, qui tiennent la
doctrine des Nicolaïtes, ce que je hais, signifte que parmi eux il y
en a aussi qui font les œuvres méritoires: Vers, 16. Viens ù ré­
sipiscenCC', signifie qu'ils se gardent de ces œuvl'es : sinon je
viendrai ci toi bientôt, et je comhatt7'ai contl'e eux avec l'épée
de ma bouche, signifie qu'autrement le Seigneur deballra avec
eux d'après la Pat'ole : Vers. 17. Qui a O1'cille entende ce que
l'espl'it dit aux Eglises, signifJe ici comme préc:édemment : ù ce­
lui qui vaincra, signifie ici comme précédemment: je lui donne­
l'ai il mangel' de la Manne cachée, signifte alors l'appropriation
du bien de l'amour céleste, et ainsi la conjonction du Seigneur avec
ceux qui opèrent: et je lui donnel'(ti un caillou blanc, signifie
des vrais qui son t favorables et son t unis au bien: et SUl' le caillou
un nom nouveau éait, signifie ainsi pour eux une qualité du bien
qui n'existait pas aupal'a\-ant : que l.1ersonne ne cannait, sinon
celui qui le l'eçoit, signifie qui ne se manifeste à personne, parce
qu'elle a été inscrite dans leur vie.
Vers. 18. Et ù l'Ange de l'Église dans T!tyatire lic/'is, signifie
à ceux et SUI' cellx qui sont dans la foi d'après la ~harité, et pal'
suite dans les bonnes ŒI1\'I'e.s; et aussi à ceux et sllr ceux qui sont
dans la foi séparée d'avec la c.harité, et pal' sllite dans les mau­
vaises œuvres: voici ce que dit le Fils de Dieu, qui a ses yeux
comme une flamme de feu, signiOe le Seigneur quant à la Divine
Sage.sse du Divin Amolll' : et ses pieds semblahles ù de l'airain
fin, signifie le Divin Rien nalurel: Vcrs.19,.Je connais tes Œuv)"rs,
108 J;APOCAI_YI'SE nÉvÉLÉE. 1.\" 68.
signifie ici comme préc,édemment : et (lU) chaTitl!, et (ton) mi­
nistère, signifie l'ulf~çJjQ!l_sJlirituelle, qui estuppelée charité, et
son opération: et (ta) foi, et ta iiëitience, signifie la vérité et l'é­
tude pour l'acquérir et l'enseigner: et tes œuvres, et les der­
nières plus nombreuses que les pl'entières, signifie leurs accrois­
sements d'après l'alfeclion spirituelle du vrai: Vers. 20. Mais j'ai
contre toi quelque 1Jeu de chose, signifie les choses qui suivent:
(c'est) que tu permets à la femme Jézabel, signifie que chez eux
dans l'Église il y en a qui séparent la foi d'avec la charité: qui se
dit prophétesse, signifie et qui font la foi seule la doctrine de l'I::­
glise : d'enseigner et de séduire mes sel'viteurs pour qu'ils com­
mettent scol·tation, signifie d'après laquelle il arrive que les vrais
de la Parole sont falsifiés: et mangent des cl/oses sacrifiées aux
idoles, signifie la corruption du culte et les profanations :Vers. 21­
Et je lui ai donne du temps pour qu'elle vEnt li résipiscence
de sa scortation, et elle n'est 1Jas venue il l'ési1Jisccnce, signifie
que ceux qui se sont confirmés dans celte doctrine ne s'en reti­
l'en t pas, quoiqu'ils voien t drs choses con traires dans la Parole:
Vers. 22. Voici, ilIoi,je la l'éduis au lit, et ceux qui commettent
adultèl'e avec elle, dans une aflliction grande, signifie qu'ainsi
ils seront abandonnés dans leur doctrine avec les falsifications, et
qu'ils sfront fortement infestés par les faux: si elle ne vient pas
Ct résipiscence de ses œUV1'es, signifie s'ils ne veulen t pas cesser
de séparer la foi d'avec la charité: Vers. 23. Et ses fils je fe1'ai
1Jéril' de mort, signifie que tous les vrais provenant de la Parole
seront changés en faux : et toutes les Eglises connaitl'ont que
Moi je suis celui qui sonde les reins et les cœw's, signifie afin
que l'tglise sache que le Seigneur voit quel est le vrai et quel est
le bien chez chacun: et je donne1'lli à chacun de vous selon ses
œuvres, signifie qu'il donne à chacun selon la charité et la foi de
la cha rité, qui son t dans les œuvres: Vers. 211. Mais il vous je dis,
et aux autres dans Thyatire, autant il y en a qui n'ont point
cette doctrine, signifie à ceux chez qui il y a la doctrine de la foi
séparée d'avec la chal'ité, et à ceux chez qui il y a la doctrine de
la foi conjointe à la charité: et qui n'ont point connu les 1J1'ol'on­
deurs de satan, signifie qui ne comprennent point leurs intérieurs
qlli sont absolument des faux: je n'impose pas sm' vous r['autre
CllAPITHE DEUXIÈME. 10H
fardeau, signiGe seulement qu'ils se gardent d'eux: Vers. 25. Ce­
pendant ce que vous avez, retenez-le jusqu'à ce que je vienne,
signifie qu'ils retiennent le pen qu'ils savent de la charité et de la
foi de la charité d'après la Parole, et qu'ils y conforment leur vie,
jusqu'à l'avénement du Seignenr: Vers. 26. Et celui qui vainc1'a et
qui gardera jusqu'à la fin mes œuvres, signifie ceux qui sont en
actualité dans la charité et par suite dans la foi, et qui y persistent
jusqu'à la fin de la vie: je lui donne1'!li pouvoir SUI' les nations,
signWe qu'ils vaincront chez eux les maux qui viennent de l'en­
fer: Vers, 27. Et il les gal/ventera avec une vel'ge de (cr, signifie
par les vrais d'après le sens de la lettre de la Parole, et en même
temps par les rationnels d'après la lueur naturelle: comme des
vases d'argile elles seront bl'üées, signifie comme peu de chose
ou rien: comme aussi, il-Ioi, je l'ai reçu de mon l'ère, signifie
que cela leur viendra du Seigneur, qui s'est acquis, lorsqu'il était
dans le i\londe, loute puissance SUI' les enfers, d'après son Divin
qui était en Lui: Vers. 28. Et je lui donnel'ai l'étoile du matin,
signifie l'intelligence et la sagesse alors: Vers. 29. Qui a oreille
entende ce que l'esprit dit aux Eglises, signifie ici comme pré­
cédemment.

EXPLICA TION

69. Dans ce Chàpitre et dans le suivant, il s'agit des sept Églises


pal' lesquelles sont décrits tous ceux qui sont dans \'f~glise Chré­
tienne, chez lesquels il ya de la neligion, et avec lesquels peut
être formée la i\ol1velle Église, qui est la Nouvelle Jérusalem; et
cette Église est formée par ceux qui S'ADRESSEè\'"T AU SEIGNEUR
SEUL, ET FONT EN Mt~fE TEMPS PÉNITEi'iCE DES MAU\'AISES OEUVRES;
tous les autres, qui ne s'adressent point au Seigneur seul, d'après
la négation confirmée que son Humain n'est pas Divin, et qui ne
font point pénitence des mauvaises œuvres, sont dans l'l~glise, il
est vrai, mais ils n'ont en eux rien de l'Église,
70. Puisque le Seigneur seul est reconnu pour le Dieu du Ciel
1. 10.
HO I:APOCALYPSE Rt1Vf.CÉE. N° 70.
et de la Terre par ceux qui sont de sa Nouvelle Église dans les
Cieux, et qu'HIe sera pal' ceux qui seront de sa Nouvelle Église
dans les Terres, c'est pour cela que, dans le Premier Chapitre de
l'Apocalypse, il s'agit du Seigneur Seul, et que, dans les deux
Chapitres suivants, c'est Lui Seul qui parle aux Églises, et Lui Seul
qui doit donner les félicités de la vie éternelle. Que ce soit Lui Seul
qui parle aux ~:g1ises, on le voit clairement par ces .passages : « A
l'Ange de l't:glise d't:phèse écri's : Voici ce que dit Celui qui tient
les sept Étoiles dans sa droite, Celui qui mm'che dans le milieu
des sept Charuleliel's d'o/'. Il - IL 1. - « A l'Ange de l'l~glise des
Smyrnéens écris: Voici ce que dit le Premü'l' et le Derniel'.I1­
U. 8. - « A l'Ange de l'f:glise dans Pergame écris: Voici ce que
dit Celui qui a Cepée aiguë à deux tranchants. 1) - II. 12. ­
" i\ l'Ange de l'Église dans Thyatire écris: Voici cc que dit le Fils
de Dieu, qiti a les yeux comme une flamme de feu, et les pieds
sem.blables il de Cail'ain fin. 1 ) - IL 18. - « A l'Ange de ['[::glise
ùans Sardes écris: Voici cc que dit Celui qui a les sept Esp7'its
de Dieu, et les se}Jll~toiles. 1) - (If. 1. - « A l'Ange de l't:glise
dans Philadelphie écris: Voici ce que dit le Saint, le Véritable,
Celui qui a la cle{ de David. 1) - nI. 7. - Et (( A l'Ange de l'É­
glise dans Laodicée écris: Voici cc que dit l'Amen, le Témoin
fidNe et vél'üable, le commencement de la cl'éalUl'e de Dieu. Il
- Hl. llJ. - Ces expressions ont été tirées dt'! Premier Chapitre,
dans lequel il s'agit du Seignel11' Senl, et où il est Lui-"Iême décrit
pal' toutes ces choses,
7:1.. Que le Seigneur Seul doive donner les félicités de la vie
éternelle il ceux (iui sont et qui seront de son Église, on le voit
clairement par ces passages: Le Seigneur a dit il l'Église d'Éphèse:
« A celui qui vaincra, je lui donnerui à manger de l'arbl'e de
vie, qui est dans le milieu du paradis de Dieu. Il - lI. 7. - A
l'Église des Smyrnr.ens : « Jete donne mi la couronne de la vie;
et celui qui vaincra ne recevra aucun dommage de la mOTt se­
conde. » - H. 10, H. - A l'Église dans Pergame: (( A celui qui
vaincra, je lui donnerai it manger de la Manne cachée; et je lui
donnerai un caillou blanc, et sur le caillou un nom nouveau
ecrit, que personne ne connait, sinon celui qui le l'eçoït. »-lI.
1.7. - A l'l::glisc dans Thyatil'e : (f Je lui rlonnl'1'Oi 11oulioÎr sur le.~
Vers. 1. CIHPITRt: DEUXLÈME. Hl
nations, et je lui donnerai l'étoile du matin. » - Il. 26, 28. ­
A l'Eglise dans Philadelphie: « Celui qui vaÏ/lcl'a, je t'end de lui
une colonne dans le Temple de mon Dieu; et j'écrimi sw' lui
le nom de mon Dieu, et le nom de la Nouvelle Jérusalem, et
1/Ion nom nouvwu. Il - [[1. 12. - A l'Itglise dans Laodicée:
« Celui qui vaincra, je lui donnel'ai de s'asseoir avec Moi en
mon trône. II - III. 2:1. - D'après ces passages il esl encore évi­
dent que le Seigneur Seul est reconnu dans la Nouvelle Église: de
là vient que cette Église est appelee L'tpOUSE DE L'AGNEAU, ­
Apoc. XIX. 7, 9. XXI. 9, 10.
7'2. Que la Nouvelle Eglise, qui esl la Nouvelle Jérusalem, soit
formée de ceux qui font pénitence des mauvaises œuvres, on le
voit aussi par ces paroles du Seigneur aux Églises: A l'Église d'É­
phèse : (l Je connais tes œuvres; j'ai contre toi que ta charité
première tu aies abandonne; (ais penitence, ct (ais les pre­
mières œuvres; sinon j'ôterai ton chandelie)' de .10 place, si tu
ne fais pas pénitence. » - II. 2, 4, 5. - A l'~~glise dans l'er~
game : (l Je connais tes œuvres, fais pénitence. » - H. 13, 16.
- Al'Église dans Thyatire : Il Je la l'cduis dans l'affliction, si
elle ne fait pas penitence de ses œuvres, Je donnerai li c/tocun ,.
de vous selon ses œuvres. Il - II. 19, 22, 2;). - A l'Église dall~
Sardes: (l Je n'oi point trouvé tes œllVl'es parfaites devant Dieu;
(ais pénitence. » - lU. 1, '2, 3, - A l'Église d(llls Laodicée:« Je
connais tes œUVI'es; agis avec zèle, et fais penitence, » - Ill.
i5, 19. - Suit mainlenanll'Explicalion même.
73. Vers. L A l'Ange de l'Église d'Éphèse écris, signifie li
ceux ct SUI' ceux qui regal'dent principalement les vrais de la
doctrine, et non les biens de la vie. Ci-dessus, NU 66, il a ele
monlré que par les Sepl ~~glises il esl enlendu, non pas sept Églises,
mais dans lout le complexe l'tglise, qui en elle-même est une,
mais variée selon la receplion; et que ces variétés peuvent èlrc
comparées aux membres el aux organes variés dans un corps
parfait, qui cependant fout lin; et que même elles peuvent être
comparées à des diadèmes variés d~ns la rouronne d'un roi; el
que c'est de là que la Nouvelle Église loul enlière elit décrite avec
ses variétés par les sept Églises dans ce qui va suivre. Que pat'
t'Église d'f:phèse soienl enlendus ceux, dans l'f:glise, qui re~at'-
'112 L',o\POC.ALYPSE IIÉvÉLÉIè. l'i" 73.
deut principalement les vrais de la doclrine, et non les biens de
la vie, cela est é\'ident par ce qui lui a été écrit, enlendu dans le
sens spiriluel. S'il est écrit il l'i\ nge de celle Église, c'est parce
flue par l'Ange il esl entendu la Sociélé Angélique qui COlTes­
pond à une Église composée de telles personnes, comme ci-des­
sus, N° 65.
7/J. Void ce que dit celui qui lient les sept étoile,~ dans sa
droite, signifie le Seigneur, de Qui viennent par la Parole tous
les vrais. Que celui qui tient les sept étoiles dans sa droite soit
le Seigneur, el que les sept éloiles dans sa main dl'oite soient
toutes les connaissances du bien et du vrai dans la Parole, qui sont
par suite d'après le Seigneur chez les Anges du Ciel et chez les
hommes de l'Église, on le voit ci-dessus, N" 51; les connaissances
du bien el du vrai d'après la rarole sonl les vrais.
75. Celui qui mm'che dans le milieu des sept Chandeliers
d'or, signifie de Qui vient toute illustration ci ceux qui sont de
son Église. Que les sept Chandeliel's, dans le milieu desquels élait
le Fils de l'Homme, signifient l'Église qui est dans l'i1luslration par
le SeigneUl', on le voit ci-dessus, N°'lt3 et 66. Il est dit ici celui
qui marche, parce que marcher signifie vivre, 1'\0 167; et dans
le milieu signifie dans l'intime et par suite ùans toutes choses,
W' M, 383.
76. Vers. 2. Je connais tes œuvres, signifie que 1.ui-ll1ême
voit tOllS les intérieurs et tous les extérir:urs de l'homme en
même temps. On lil lrès-souvent le mot œuvres dans l'Apoca­
lypse, mais peu de personnes savent ce qui est enlendu par les
œuvres; il est notoire, que dix hommes peuvent faire des œuvres
qui dans les externes se présenlent semblables, mais qui néan­
moins chez tous sont dissemblables, parce qu'elles procèdent
(1 d'!!!LlLa~llr~Jln et d'une autre cause, el que la.r~n etJa~ause [cml

que les œuvres sont ou bonnes ou mauvaises; cal' taule œuvre est

' l'œuvre du mèntaC pa~-;~il~'t~l-ést le m'entai, telleesll;œu'vre;

j) ) \ si le mental est charité, l'œuvre devient charilé; maiSSi le men­

, tal n'est point charité, l'œuvre ne devient point charité; l'une et


l'au Ire œuvre cependant peuvent se présenter semblables dans
les exlernes. Les œuvres se présentenl devant les hOI~dans
la fOfin~ ~xterne, mais dc\'antlcs Anges dans la forl)le interne, ct
Vers, ~. CllAPlTH~ D~UXJbIL 11;;
devant le Seigneur Lelles qu'elles sont depuis ks in limes jusqu'aux
extl'èmes : les œuvres dans la fonne extel'11e ne se présentent que
cOlllme les fruits à la superfl.cie, mais les œuvres dans la forme
interne se présentent comme les fruits en dedans de la superficie,
OÙ il y a d'innombrables parties mangea1Jies, et an milieu les se­
( mences dans lesquelles il y a encol'(~ d'innom1Jrables parties qui
1 sont loin d'être apel'çues par l'œil, et sont même bien au-deSSUi
\ de la sphère intellectuelle de l'homme: telles sont toutes les œu­
vres, que le Seigneur Seul voit telles qu'elles sont en dedans, et
que les anges perçoivent aussi d'après le Seigneur, quand Fil'omme
les l'ail. l\lais SUI' ce sujet, voÎ7' de plus grands développementi
dans LA SAGESSE ANGÉLIQUE sun LE DIVIN AMoun ET sun LA DI­
VINE SAGESSE, N"' 209 à 220, et W' 277 à 281; et aussi ci-après,
N'" 141, 641., 868. D'après ces considérations, on peul voir que
par « je connais tes œuvres, )) il est signifié que le Seigneur voiL
( tous les inlérieurs et tous les extérieurs de l'homme en mème
temps.
77. Et ton tmvail ct ta patience, signifie leu.,. etude cl leul'
patience. On le voiL sans explication,
78. Et que tu ne peux supporle7' les méchanls, signifie qu'iLs
ne souffrent pas quçjes maux soiçnl appeLés b.i!!.?tS, ni que.!es
biens soienl appelés maux, parce que cela est contre les vrais
de la doctrilîi' Qùëëe-soïlià ce qui est signifié par ces paroles,
on le voiL clairement par celles qni suivenl, par lesquelles il est
signifié qu'ils scrulentles choses qui, dans l'Église, sont dites être
des biens et des vrais, lorsque cependant ce sont des maux et des
faux, Savoir si les biens sont des biens ou des maux appartient à
la doclrine, et est au nombre de ses vrais, tandis que faire les
biens ou les maux appartient il la vie; voilà pourquoi cela est
dit de ceux qui regardent principalcmentles vrais de la doctrine,
ct non les biens de la vic, N° n. Pal' les méchants, dans le sens
spirituel, il est entendu non pas les méchants, mais les maux,
parce que ce sens fait abstraction des personnes,
7!J, El que tu as ép1'ouvé ceu,r; qui se disent él1'e ApûI7'es, tl
1Ie le sont point, et q!U: lU les as 17'ouvés mentew's, signifie
qu'ils SC1'utent les choses qui, dans l'Église, sonl (lites ~ll'~_!:!.es
biens et des vrais, l('s'Iuelles ce1l.endant sont des 'liil.wX el...!.les
- - - l, . .• 10""
H4 L'APOCALYPSE RhüÉE. N" 79.
l'au,l'. Que ce soit là ce qui est signifié, on ne peut le voir que pal'
Je sens spirituel, et qu'en sachant pal' suite ce qui, est entendu
pal' les Apôtres et pal' les menteurs; pal' Apôtres sont entendus,
non pas les Apôtres, mais lOI'}!> ceux qui enseignent les biens et les
vrais de l'Église, et dans un sens abstl'ait les biens mêmes et les
vrais mêmes de sa doctrine. Que pal' Apôtres il ne soit pas en­
tendu les Apôtres, on le voil clairement pal' ces paroles qui leur
Qut été adressées: t< Quand sera assis le Fils de l'Homme SUI' le
trône de sa gloù'e, vous sel'ez assis, vous aussi, SUI' douze trô­
nes, jugeant les douze T1'ibus d'Israël. Il - Mallh. xrx. ,28.
Luc, XXII. 30; - qui est-ce qui ne voit que les Apôtres ne doi­
vent pas et même ne peuvent pas juger quelqu'un, ni à plus forte
l'aison les douze Tribus d'/.sraêl; mais que le Seigneur seul jugera
selon les biens et les vrais de la doctrine de l'Église d'après la Pa­
role? Puis aussi, par ces paroles: t< La muraille de la ville de la
Nouvelle Jérusalem avait douze l'ondements, et SUT' eux les
1WmJ des douze Apôtres de l'Agneau. Il - Apoc. XXI. 14,­
puisque par la Nouvelle Jérusalem il est signifié la Nouvelle Église,
N°' 880, 881, et pal' ses fondements tous les biens et tous les vrais
de sa doctrine, N°' 902, et suiv. Et aussi pal' celles-ci: t< Béjouis­
toi, Ciel, et VallS, saints Apôtres et Prophètes. Il - Apoc. XVII r.
20; - qu'est-ce que la joie des Apôtres et des Prophètes, si par
eux ne sont point entendus tous ceux qui dans l'Église sont dans
les biens et dans les vrais de la doctriue? Par les disciples du
seigneur il est entendu ceux qui sont instruits par le Seigneur
dans les biens et dans les vrais de la doctrine, et par tes Apôtres
ceux qui, après avoir été instruits, les enseignent; cal' il est dit:
~ Jésus envoya ses douze DISCIPLES pnJcher le Royaume de
Dieu; Et, étant de retour, les ApÔTRES lui racontèrent toutes
les choses qu'ils avaient (ait es, 1) - Luc, IX. 1, 2, '10. Marc, VI.
7,30.- Que pal' les Menteurs soiènt entendus ceux qui sont dans
les faux, et abstl'acLivementles faux eux-mêmes, on peut le VOil'
par un très-grand nombre de passages, dans la Parole, où se trou­
vent les mots ~Ienteul's el i\lensonges; si on rapporlait ces pas­
sages, ils l'empfiraient des pages; les IIlensonges dans le sens spi­
rituel ne sont pas non plus autre chose que des faux. Maintenant,
d'après ces explications, on peut voir que part< tu as épromé ceux
Vers. 2. CHAPI'mle: DEUXIÈllt:. 'li5
qui se disenl êlre Apôtres, et ne le sonl point, ct lu les as trou\'és
menleurs, ) il l'sI signifié qu'ils scrutent les choses qui, dans l'lt­
glise, sonl diles être des biens et des vrais, lesquelles cependanl
sonl des maux el des faux.
80. Vers. 3. Et tu as soutenu, et tu as de la ]Jatitnce, signifie
la patience avec eux. On le voil sans explication.
81. Et pour 'l'itOn Nom tu as travaille, et tu ne t'es point
lassé, signifie L'étude et le soin pOUl' s'acquéril' et aussi pOUl'
enseignel' les choses qui appartiennent il la ,'eligion et il sa doc­
trine. Par le Nom de .Jéhovah ou du Seigneur dans la Parole, il est
enlendu non pas son Nom, mais loul ce par quoi il l'sI adoré; el
comme il esl adoré selon la doclrine dans l'Église, par.so.!) NO!TLil
est entendu le loul de la doctrine, et dans un sens universelle tout
de la Religion.ëè1<i esléntenct'u pal' le Nom de Jéhovah, parce que
(, dans le Ciel il n'y a pas d'autres_Noms que ceux qui enveloppent
1 la qu_alit~de la perso_llne, l'lia qualité de Dieu eslloul ce par quoi
\ il est adoré. Celui qui ne connaît pas cetle signiOcation du Nom
dans la Parole, ne peul entendre que le Nom, et dans iê noms~-ul
il n'y a rien du culte ni de la religion. Celui donc qui tienl son
idée dans cetle signification du NOM DE .JÉHOVAH dans la Parole,
lorsqu'il le lil, doil de lui-même comprendre ce qui est signifié
par ce Nom dans les passages suivanls : (( Vous direz en ce jour­
là : Confessez Jéhovah, invoquez son NOM. Il - ltsaïe, XII. 4.­
(( Jéhovah! nous t'avons attendu; à ton No)! le dt3sir de notre
lÎme,. par Toi nous n01ls rappeLLerons ton Nml. 1 ) - Ésaïe, XXV l­
8, 13. - (1 DC]Jltis le lever du soltil sera invoque mon NOM. ­
Ésaïe, XLI. 25. - « Depuis le lever du soleil jusqu'à son couchel'
grand (sera) mon NOM]Jarmi les nations,. et en tout Lieu parfum
(sera) offert il mon NOM, car' grand (sera) mon NO)! ]Jw'mi les
nations. Vous, vous profanez mon No)!, quand VOliS dites: La
table de Jéhovah a eté souillée,. certainement vous soufflez su/'
mon NOM, quand vous amenez ce qui est vold, boiteux ou ma­
lade. Il - i\1alach. f. 11, 12, 13. - (( Tous /t·s peuples marchent
au Jl\OM de leur Dieu,. et nous, nous marc/wrons au NOM de
Je/lOvait notre Dieu. Il - Miell. IV. 5. - (( Quiconque e.st appelé
de mon NOM, pour ma gloÏ1'e je L'ai créé, je L'ai f01'1né. n ­
l::saïc, XLlll. 7. - li Tu {w lJ01·tel'as poillt le :\O~l de lolt Dieu
116 L'APOCALYPSE l\~vüÉE. N" 81.
en vain; J é/lOvalt ne tiendra 1Joint pOUl' innocent celui qui aura
porté son NO~I en vain. Il - Deutér. V. H. - (IOn adorem Jé­
hovah en un seul lieu, où il aura placé son NO~I. Il - Deutér.
XII. 5, H, 13, 14, 18. XVI. 2, 6, 11, 15, 16; - et en outre dans
beaucoup d'autres passages; qui est-ce qui ne peut voir que dans
ces passages il n'est pas entendu seulement le Nom? De même
dans le Nouveau Testament par le Nom du Seigneur, comme dans
ces passages: « Jésus dit : Fous serez haïs de tous à cause de
'mon NOM. 1) - Mallh. X. 22. XXIV. 9,10. - (1 Où sont deux ou
trois assemblés en mon NOlI, là je suis au milieu d'euJ.'. » ­
Jllallh. xvnr. 20. - " Quiconque allra laissé maisons, ou fl'è­
l'es, ou sœw's, il cause de mon NO~I, recem'a le centuple, et la
vie éternelle. » - MatOI. XIX. 29. - « A tous ceux qui L'ont
reçu, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à: ceux qui
croient en son NOM. Il - Jean,!. 1.2. - « Plusiew's crurent en
son NOM. Il - Jean, Il. 23. - Il Celui qui ne croit point a déjà.
été jugé, pm'ce qu'il n'a point cru au NOill de l'Unique-En­
gendré Fils de Dieu. Il-Jean, Ill. 1.7, 18. - l I Ceux qui cl'oient
auront la vie en son NOM. » - Jean, XX. 31. - « Béni (soil) ce­
lui qui vient au NOM du Seignew'. Il - Mallh. XXI. 9. XXII.1. 39.
Luc, XIII. 35. XIX,. 38. - Que le seigneur quant à l'Humain soit
le Nom du Père, on le voit dans ces passages: « Père, glorifie ton
No",. » - Jean, Xl[. 28. - " Soit sanctifié ton NOJII vienne ton
Royaume! » - Malth. VI. 9; puis aussi, Exod. XXIII. 20, 21.
Jérém. XXUI. 6. Mich. v. 3. - Que le Nom chez les autres soit
la qualité du culLe, on le voit dans ces passages: "Le Bel'ger des
breliis appelle ses propres brebis par Nom. » - Jean, X. 3. ­
« J'ai quelque peu de Noms dans Sardes. Il - Apœ. JlI. 4. ­
« J'ecrimi sur lui le Nom de mon Dieu, elle Nom de la cité de
mon Dieu, de la Nouvelle Jérusalem, et mon Nom nouveau. »
- Apoc. III. 12; - et ailleurs. Maintenant, d'après ces passages,
on pellt voir que« pOUl' mop NQ..lll tu as t.ra.va.iIIé, et tu. ne t'es point
) lassé, Il signifie l'@)de eLJ~~Qiru,!()_yr_§'acq.':l~!·Ïl· eU\us..si.l~r en­
I
1 s~gn~l' les choses_Uh!.L ~(lJlarti~~_~I!!.-Ha religion et à sa (~octrine.
82. Vers. Il. Mais j'ai contre toi que ta cltarité première lu
aies abandonné, signifie qu'il y a ceci ~ontre eux, qu'ils n'ont pas
en 1J1'cmicI' lieu le!-biens de Ir~ vic, comme cependant cela est
Vers. !J. CIlAPITRb: DEUXli:~IE. :117
arriv(! et an'ive au commencement de toute Église. Cela est dit
il \'l~glise, parce que par elle sont entendus ceux, dans l'Église,
qui regardent principalement ou en premier lieu les vrais de la
doctrine, et non les biens de la vie, NU 73, lorsque cependant les
biens de la vie doivent être regardés principalement, c'est-à-dire,
en premier lieu, cal' autant l'homme est dans les biens de la vie,
autant il est dans les vrais de la doctrine, mais non vice vel'sâ i la
raison de cela, c'est que les biens de la vie ouvrent les inlél'Îeurs
du mental, et ceux-ci étant ouverts les vrais apparaissent dans leur
lumière, d'après laquelle ils sont non-seulement compris, mais en­
core aimés; il en est autrement quand les doc.trinaux sont regar­
dés principalement ou en premier lieu, alors les vrais peuvent bien
être sus, mais non être vus intérieurement, ni être aimés d'affec­
tion spirituelle; mais ce point a été illustré, voir ci-dessus, N" 17.
Toute Église, lorsqu'elle commence, regarde en premier lieu les
biens de la vie, et en second lieu les vrais de la doctrine; mais il
mesure que l'}:glise décline, elle se met il l'egal'der les vrais de la
doctrine en premier lieu, et les biens de la vie en second lien; et
quand elle est il sa fin, elle regarde la foi seule, et alors non-seu­
lement elle sépare de la foi les biens de la charité, mais même elle
les omet. i\laintenant, d'après cela, on peut ,'oir que par « la cha­
rité première tu as abandonné, )) il est signifié qu'ils n'ont pas en
premier lieu les biens de la vie, comme cependant cela est arrivé
et arrive au commencement de toute Église.
83. Vers. 5. Souviens-toi donc d'oit tu es déchu, signifie Le
souvenir de L'égarement. Cela est évident d'après ce qui vient
d'être dit.
84. Et viens li 1'ésipiscence, et (ais Les premières œuvres, si­
gnifie qu'iLs retournent L'état de Leur vie. Tout homme en pre­
mier lieu regarde les vrais de la doctrine, mais tant qu'il agit ainsi,
il est comme un fruit non en maturité; au contraire, celui qui est
régénéré, après s'être imbu des vrais, regarde les biens de la vic
en premiel' lieu, et autant il agit ainsi, aulant il mûrit comme le
fruit; et autant il mûrit, autant la semence en lui devient proli­
fique : ces deux états m'ont été montrés chez des hommes alors
esprits; et dans le premier état ils apparaissaient tournés vers
les vallées qui sont au-dessus des enfers, et dans le second état
118 L',\POCALYPSlI: R~\'Jb,jh:. N' 8f1.
vers les paradis qui sont dans le ciel: ce changemenl d'état de la
vie est ce qui est entendu ici : que cela se fasse pal' la pénitence,
et après la pénitence, pal' le bien de la vie, c'esl cc qui est entendu
par « viens à résipiscence, et fais les premières œuvres. Il
85. Sinon, je viendrai il toi bientôt, ct j'ôteTai ton Chandelier
de sa place, si tu ne 'Giens pas il l'éSi7Jisccnce, signifie qu'autre­
ment il est certain qu'il ne leUT sem 7Jas donné d'illastmtion
pour voir encore les vrais. Pal' bientôt il est signifié le cerlain,
N'" 4, 947; et par le Chandeliel', l'Église quant à l'illustration,
NO< 43, 66; pal' suHe, par ôtel' de sa place il est signifié éloigner
l'illustration, pour qu'ils ne voient pas les vrais dans leur lumière,
et enfin pOUl' qu'ils ne les voient plus. Cela résulte de ce qui a été
dit ci-dessus, N° 82, à savoir, que si les vrais de la doctrine sont
regardés principalement ou en premier lieu, ils peuvent bien être
sus, mais non êlre vus intérieurement, ni èlre aimés d'affection
spirituelle, c'est pourquoi ils périssent successivement; car voir
les vrais d'après leur lumière, c'est d'après le mental intérieur de
l'homme, men laI qui est appelé spirituel, et ce mental est ou\'ert
pal' la charité, et quand il a été ouvert, la lumière etl'affeclîon de
comprendre les vrais influent du Seigneur par le Ciel, de là vient
l'lIlustralîon : l'homme qui est dans celle illustration reconnaît
les vrais, dès quïlles lit ou qu'il les enlend prononcer, mais non
cel'ui dont le mental spirituel n'a pas été ouvert, c'est-à-dire, qui
n'esl pas dans les biens de la charité, quoiqu'il soit dans les vrais
de la doctrine.
86. Vers. 6. Mais ceci tu as, que tu hais les œuvres des Ni­
colaïtes, lesquelles Moi aussi je hais, signifie qu'ils savent cela
d'après leUl's vrais, et pal' suite ne veulent pas que les œuvl'es
$Oient méritoires, pm'cc que c'est contre le mé1'Ïte et la justice
du Seignew', Que les œuvres des Nicolaïtes soient les œuvres
mériloires, il m'a élé donné de le savoir pal' révélation. S'il esl dit
qu'ilshaissent ces œuvres, c'est parce que l'l~glise, d'après les
vrais de sa doctrine, sail cela, et pal' suile ne le veut pas non plus,
c'est pourquoi il est dit: " Ceci lu as. 1) Mais toujours est-il que
1tous ceux-lit font des œuvres méritoires, qui placent en premier
1) lieu les vrais de la foi, et en second liem les biens de la charité;
mais non ceux qui placent en premier lieu les biens dë"fâ{~ha'rité;
Vers. 6. CUAPITr.t: DJ::uxIÈm:. 119
la raison de cela, c'est que la charité réelle ne veut point m~iter,
ca.r:elle aime faire le bien; èn eITet, elle est dans le bien et d'après
le bien elle agit; d'après le bien elle regarde le Seigneur, et d'a­
{ près les vrais elle voit que tout bien vient de Lui, c'est pourquoi
elle a en aversion Je mérite. Maintenant, comme ceux qui regal'- /\
{}.e~en preI~er lie~lles vrais de la foi ne pellvent pas faire d'autres 1
œuvres que des œuvres méritoires, et que cependant pal' leurs
vrais ils savent que ces œuvres doivent être haïes, c'est pour celle
raison qUEl cela l'ail suite il ce qui a été dit, que s'ils n'ont pas en
premier lieu la r.harité, ils font des œuvres qu'on doit avoir en
aversion. Il est dit que cela est contre le mérite et la justice du
Seigneur; en eITet, ceux qui placent le mérite dans les œuvres
s'allribuentla justice, cal' ils disent que la justice est de leur côté,
parce qu'ils ont mérité, tandis que cependant c'est une extrême
injustice, parce _gue le Seigne!!! Seul a mérit(~, et que Seul il a fait
le bien chez eux. Que le Seignel1l' Seul soit la Justice, cela est en­
seigné dans Jérémie: II Voici, les jou'''s viendront, que je suscite­
rai li David un ge1'l1w juste; et voici son Nom, dont on l'appel­
lera : JÉHOVAH NOTRt: JUSTICE. Il - XXIU. 5, 6. XXXlJ t. 1.5, 16.
87. Vers. 7. Qui a o/'eille entende ce que l'esprit dit aux Égli­
ses, signifie que celui qui C01nlJl'end ces choses obeisse il cc que
le Divin Vrai de la Pm'ole enseigne à ceux qui seront de la Nou­
velle Église, qui est la Nouvelle Jé1'ltsalem. Par entend/'e, il est
signifié et ,percevoir et obéir, parce qu'on fait allention pour per­
cevoir et pour obéir; que l'un et l'autre soit signifié pal' entendre,
on le voit clairement pal' le langage ordinaire, dans lequel on dit
entendre et écouter qU,clqlLun, pour signifier percevoir ce qu'il
dit;puis aussi, entendre et écouter quelqu'un, pour signifier obéir
à ses paroles. Si entendre a ces deux significations, c'est d'après
la correspondance; car, dans le Ciel, dans la province des oreilles
sont ceux qui sont dans la perception et en même temps dans l'o­
béissance. Comme l'un et l'autre sont signifiés pal' entendre, c'est
pour cela que le Seigneur a dit tant de fois: Qui a O1'eille pour
(l

entendre, qu'il entende. Il - Mallh. XI. 15. XIII. 43. Marc, IV.
9.23. VII. Hi. Luc, VUI. 8. XIV. 35; - et il est dit aussi la même
chose à toutes les Églises, comme on le voit par les Versets H,
1.7, 29 de ce Chapitre, et par les Versets 6, 13, 22 du Chapitre
120 I.'APOCAI.YPSE nf:\'ÉLÉE. 1\" 87.
suivant. i\lais par l'espl"il qui dil aux Églioles, il est signifié le Di­
vin Vrai de la Parole, et par les Églises, l'Église tout entière dans
le Monde Chrétien: que par msprit de Dieu, qui est aussi l'Esprit
Saint, il soit entendu la Divine Vérité procédant du Seigneur, on
le voit dans la DOC'fRlNE DE LA NOU\'ELLE HRusALE~r SUR LE SEr­
GNEUR, N" 51; et comme il est entendu l'Église tout entière, il est
dit non pas « ce que l'esprit dit à l'Église, )) mais « ce que l'esprit
dit aux Églises. ))
88. A celui qui vaincr'a, signifie celui qui comoal conlTe les
maux el les fau:x, el esl 7'(J{or'mé. Maintenant, comme dans les
paroles adressées aux sept t:glises est décrit l'élat de tous ceux
qui, dans l'Église Chrétienne, peuvent recevoir la doctrine de la
Nouvelle Jérusalem et vivre selon celle doctrine, pal' conséquent
qui peuvent être réformés pal' des combats contre les maux et les
faux, c'est pour cela qn'il est dit il chaque Église, « CELUI QUI
VAINCRA; comme ici à l'Église d'Éphèse: « A celui qui vaincr'a,
je lui donnerai ft manger de l'm'Ol'e de vie.)) Al'Église des Smyr­
néens : « Celui qui vainCTa ne l'ecevl'a aucun dommage de la
morl seconde. )) - Chap. Il. H. - A l'Église dans Pergame:« A
celui qui vaincra, je lui donnPl'ai à mang!'1' de la manne ca­
cllée. il - Chap. II. :17. - A l'Église dans Thyatire : « Celui qui
vainCTa el qui gantera jusqu'à la fin mes œuvres, je lui don­
ne1'lli ]JOlwoir S1l1' /('s nalions.il-Chap. II. 26. -A l'f~glise dans
Sardes: « Celui qui vainc1'll sel'a l'evi3lu de vlUemenls blancs. ))
- Chap. Ill. 5. - A l'J.:glise dans Philadelphie: « Celui qui vain­
cra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu. ))
- Chap. ur. :12. - Et à l't:glise dans Laodicée: « Celui qui vain­
cra, je lui donneTai de s'asseoir avec M.oi en mon trône. Il ­
Chap. III. 21 : - dans ces passages, r.e!ui qui vaincra signifie ce­
lui qui combat contre les maux et les faux, et ainsi est réformé.
89. Je lui donnerai il mal/gel' de l'Al'ore dl: vic, signifie Cap­
]J1'opriation du oien de l'amo1l1' cl de la cltal'ilé venant du Sei­
gneur. Pal' mangeT, dans la Parole, il est signifié approprier; et
pal' l'Al'Dl'e de vie, il est signifié le Seigneur quant au bicn de l'a­
mour; de là par manger de l'Arbre de vie il est signifié l'appro­
priation dt! bien de l'amour venant du Seigneur. Si manger signifie
approprier, c'est parce que, de m~me que l'aliment naturel, quand
Vers. 7. CHAPITRE DEUXIÈME. 121
on le mange, est approprié à la vie du corps de l'homme, de même
l'aliment spirituel, quand on le reçoil, est approprié à la vie de
son âme. Si l'Arbre de vie signifie le Seignelll' quant au bien de
l'amour, c'est parce qu'il n'est point signifié autre chose par l'AR­
nRE DE VIE dans le Jardin d'f:den; puis aussi, parce que l'homme
a la vie céleste el la "ie spirituelle d'après le bien de l'amour et
de la charité, qui est reçu du Seigneur. L'Arbre est nommé dans
un grand nombre d'endroits, et par lui il est entendu l'homme de
l'f.:glise, et dans un sens universel l'~:glise elle-même, et par son
fruit le bien de la vie; la raison de cela, c'est que le Seigneur est
l'AI'bre de vie, d'ol! provient tout bien chez l'homme de l'~:glise
et dans l'Église; mais il en sera traité en son lieu. Il est dit le
bien de l'amour et de la charité, parce que le bien de l'amOlli' est
le bien céleste, qui est le bien de l'amour envers le Seigneur, et
que le bien de la charilé est le bien spirituel, qui est le bien de
l'amour à l'égard du prochain; ce que c'est el quel est l'un et
l'autre bien, c'est ce qui sera dit dans la suile; voir quelques ex­
plications au sujet de ces biens dans le Traité DU CIEL ET DE
L'ENFER, N'" 13 il 19.
90. Qui est dans le milieu du paradis de Dieu, signifie inté­
rielt1'ement dans les vrais de la sagesse et de la toi. Dans le
milieu signifJe dans l'intime, N°S 44, 383, ici intérieurement; le
1Jr11'adis de Dieu signifie les vrais de la sagesse et de la foi; c'est
pourquoi, l'Arbre de vie, qui est dans le milieu du paradis de
Dieu, signifie le Seigneur avec le bien de l'amour ct de la charité
intérielll'ement dans les vrais de la sagesse et de la foi; le bien
aussi est en dedans des vrais, cal' le bien est l'êt!.e de la vie, et le
l'l'ai est 1'Q.~.Lslerde la vie qui en procède, corn;e il a été montré
en beaucoup d'endroits dans LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN
A~IOUR ET SUR I.A DIVINE S,IGESSE. Que le Paradis de Dieu soit le
vrai de la sagesse et de la foi, on le voit clairement par la signifi­
cation du Jardin dans la Parole; le Jardin y signifie la sagesse et
l'intelligence, parce que les arbres signinent les hommes de l'I~­
glise, et lems fruits les biens de la l'ie; par le Jardin d'Eden il
n'est pas signifié autre chose, cal' la sagesse d'Adam est décrite
par ce jardin. La même chose est entendue pal' le Jardin de Dieu,
dans ~:zéchi('1 : « nal1S la saf!rssr: rt dans ton intrlliY(!11Cf' tu 1'(:­
1 . 1 1 .
-...

122 L'APOCALYPSE RÉVÜÜ. N' 90.


tais fait des richesses: en Éden, le Jardin de Dieu, lu as éu];
toute 1Jierre précieuse (était) ta couverlw'e. » - XXVTU. !J, 13;
- cela est dil de Tyr, pal' qui est signifiée l'Égliseql!anl.aux con­
nalssilllces du bien et du vrai, ainsi qu.!nLL!Jnte\lige_nce; c'est
pourquoi il est dil « dans ta sagesse et dans ton intelligence tu
t'étais fail des richesses; » par les pierres pré.cie.tls~§,. qui étaient
sa couverture, sont signifiés les.- \Tais,de J'intellige_nce. Dans le
Même: « Aschur (éLait) un cèdre dans le Liban; les cèdres ne
l'ont point cache dans le Jardin de Dieu; aucun arbre dans le
Jal'din de Diru ne lui fut 1Jar'eil en beauté: de lui etaient en­
vieux tous les arbres d'Éden, dans le Jardin de Dieu. -XXXI.
3, 8, 9; - cela est dit de l'ltgypte et d'i\schur, parce que par l'(~­
gypte est signifiée la science, et pal' Aschur la rationalilé d'oil
provient \'intelligence; pareillement pal' le cèdre. Mais comme
Aschur par sa rationalité est tombé dans le faste de la propre in­
telligence, c'est pour cela qu'il est dil de lui: « A qui as-lU été
(ait semblable ainsi en gloire et en graruleur parmi les al'br'es
d't~den? lorsque tu seras descendu avec les arbr'es d'Éden ver',~
la lelTe infe1'ieure, et qu'au milieu des incirconcis tu se­
ras couché. » - Vers. 18 de ce Chapilre; - les incirconcis sont
ceux qui n'ont pas le bien de la charité. Dans Ésaïe: cr Jéhovah
consolem Sion; il tl'ansformera son désert en Éden, el sa so­
litude en Jardin de Jéhovah. » - LI. 3; - là, Sion est l'Église,
le désert et la solîlLude 'sont le manque et l'ignorance du l'l'ai;
Éden et le ,Jardin de Die~l sont la sagesse etl'inlelligence. La sa­
gesse et l'intelligence sont signifiées aussi pal' le Jardin, - Ésaïe,
LVIIT.l1. LXI. 11. Jérém. XXXI. 1.2. Amos, IX. 1!J. Nomb. XXIV.
6. - L'homme de l'~:glise est aussi comme un jardi,n quant à l'in­
telligence, quand il est dans le biell de l'amour pal' le Seigneur,
./ parce q1'le la chaleur spirilllelle, q1'li le vivifie, e~.X~mo\ll', et la
lumière spiriluelïë-ëstFinLelligence
------ -
qui en procède: que pal' ces
deux choses, la chaleur et la lumière, les jardins fleurissent dans
le monde, cela est notoire; il e~>~st de même dans le Ciel; dans
le Ciel il apparall des Jardins paradisiaques avec des arbres char­
gés de fruits selon la s~gesse des anges d'après le bien de l'amour
procédant du Seigneur: mais autour de ceux qui sont dans l'intelli­
g~c::., el non dans Je hien de l'amour, ilE3!~;ïl;nTGlai;î; jm:cÏin,
Vers. 8. CI1AP11'RE DEOXlblE. 123
lI!.ais du gazon; et autour de ceux qui sont dans la foi séparée de
la charité, ifn'appara1t pas même de gazon, mais du sable.
91. Vers.s:- Et il l'Ange de l'Église des S;nY--;'n~ens écris, si­
gnifie il ceux et sur ceux qui sont dans les biens quant à la vie,
mais dans les (au:x; quant il la doctrine. Que ce soient ceux-IiI
qui sont entendus par l'Église des Smyrnéens, on le voit claire­
ment par les choses qui lui sont écrites, entendues dans le sens
spirituel.
92. Voici ce que dit le Premier et le Dernier, signifie le Sei­
gneur, qu'il est Seul Dieu. Le Seignelll' dit qu'il est le Premier et
le Dernier, le Commencement et la Fin, l'Alpha et l'Oméga, Celui
Qui Est et Qui Était et Qui Vient, 'Voir Chap. r. Vers. 4,8,11,17;
ce que cela signifie, on le voit ci-dessus, j\'" 13, 29,30,31,38,57,
où il est évident que pal' ces expressions il est entendu aussi qu'il
est le Seul Dieu.
93. Qui a été nID1't et qui vit, signifie que dans l'Église il a
été négligé, et que sml Humain n'a IJoint été reconnu Divin,
lorsque cependant quant il l'Humain il est Seul aussi la Vie, et
que de Lui Seut vient la Vie éternelle. Que ce soit là ce qui est
entendu par ces paroles, on le voit ci-dessus, N°' 58, 59, 60, où
elles ont été expliquées. Si ces choses et celles qui précèdent sont
dites, c'est parce que le principal faux de ceux qui sont décrits
par cette Église, c'est qu'ils ne-.I'econnaissent point le Divin)i,u­
maLn.du Seigne.p.r, et que par conséquent ils ne s'adressent point
à Lui.
94. Vers. 9. Je connais tes œuvres, signifie que le Seignew'
voit tous leurs intérieurs et tous leurs e:rtérieurs en même
temps. Cela est évident d'après ce qui a été expliqué ci-dessus,
N° 76; ici, il voit qu'ils sont dans les faux, quoique quant il la vie
ils soient dans des biens, qu'ils s'imaginent être des biens de la
vie, lorsque cependant ils n'en sont point.
95. Et ton affliction, et ton indigence, signifie qu'ils sont dans
les (au.r, et pCl1' suite non dans les biens. Connaître leur afflic­
tion, signifie voir qu'ils sont dans les faux, et connailre leur ù/­
digence, signifie voir qu'ils ne sont pas dans les biens; car dans
1.- la Parole l'ailliction se dit des faux, comme ci-dessus, N° 33, et
2 l'indigence
..
~- ._--- sé® des non-bié'us: l'indigence spirituelle n'est pas
.";
1211 1.' APOCAL YPSE RKVtLKE, N" 95.

non plus autre chose; très-souvent, dans la Parole, on lit (1 Pauvre


ct Indigent,)) et dans le sens spiriluel par pauvre il est entendu c~-
< luLqilln'ej)t P<LS dilnllJes..rruis, et par indigent cetujJl1!i.~:~_~.{l_as
dans les biens. Il est aussi ajouté ces paroles: Riche cependant tu
es:'j"nais en'tre parenthèses; et cela, parce qu'elles ont été omises
dans quelques manuscrits.
96. Et le blasphème de ceu,x qui se disent (Jtre Juifs, et ne le
sontpoint,signi(ie la fausse assertion que chez eu,x ilyalesbiens
de ['amow', lorsque cepfndant ils n'y sont point. Ici, le blas­
Il phème signifie la fausse assertion; par le.~Jllffs SO!1tggEiJjés .!!~n
}. les Juifs Jnaiscellx_.q~i_~Q.n..t ...dans le bien.9c lJl.!!!Qur, et abstrac­
tivementles biens de l'amour; de là par le blasphème de ceux qui
se disent être Juifs, et ne le sont point, il est signifié la fausse as­
sertion que chez eux il y a les biens de l'amour, lorsque cepen­
dant Us n'y sont point. Si par les Juifs il est entendu ceux qui sont
clans le bien de l'amolli', c'est parce que dans la Parole par .Jehu­
fi d.ah, dans le sens suprême, il est entendu le Seigneur quant au-rii­
vin Dien du Divin 1\mour, et par ISI~t~lle Seigneur quant au Divin
.;, Vrai de la Divine Sagesse; de là, par l~sJuifs~QL~ignifi~~._c..eux
li qui sont dans le bien de l'amour pat.te SeigE~ur, et par Israêl
ceu.:~ qui sont dans les Divins .\,@!§ii\r le Seigneur: que ceux-=-là
soient en tendus par les Juifs, on peut le voir pal' un grand nom­
l>re de passages de la Parole, qui seront l'apportés plus loin,
( N° 3.'50'; voÏ!' aussi quelques passages dans la DOCTRINE DE LA
('NOUVEI_Lt: JÉRUSALEM SUR LE SEIGNEUR, N° 51. Si par les Juifs
sont entendus abstracliv(,lllent les biens de l'amour, c'est parce
que le sens spirituel fait abstl'aclion des personnes; voir ci-dessus,

Il N" 78, 79. Celui qui ne sait pas que, dans la Parole, par l~ Jl!ifs
il est en.lenc!u ceux qui. sont de l'f;g!ise Céleste du Seigneur, c'est­
Il-clire, ceux qui sont dans l'amour ellvers Lui, peut tomber dans
un grand nombre d'hallucinalions en lisant la Parole dans les Pro­
phètes; mais voir plus loin~· 35}':
97. Mais sont une synagogue de satan, signifie parce qu'ils
,Wlltdans les {(lu..x quant il la doctrine. 11 est dit synagogue,
parce qu'il est fail mention des Juifs, et comme ils enseignaient
dans des synagogues, par synagQg\le il ~~gnifié la doclrine; et
lJaree que par satan il est enlendu l'enfer composé de ceux qui
\'ers. 9. CIlA PITRt:: DEUXIÈ~l.t::. -125
sont dans les faux, c'est pOUl' cela qu'il est dit synagogue de sa­
tan. L'Enfer est appelé Diable eL Satan; eL par l'Enfer, qui e.~Lap­
peJé-'p~ble, il esL entenclu ceux qui y sont clans les maux, pdnci­
paIement ceux qui sont clans l'amour cle soi; eL pal' l'Enfer, qui est
ap~lé Saytn, ceux qui y sont dans:)es faux, pl'incipalement ceux
qui sont clans le fasLe de la propre inLe\lligence : si ces Enfers sonL
appelés Diable et SaLan, c'est parce que tous ceux qui sont là sont
appelés diables et saLans. ~laintenant, cl'après cela, on peuL voir
que par « ils sonL une synagogue de salan, » il esL signifié qu'ils
sonL quant à la docLrine dans les faux. 01', comme il s'agiL ici de
ceux qui sont clans le bien quanL à la vie, mais clans les faux quant
il la doctdne, et que ceux-Iii. ne savenL auLre chose, sinon qu'ils
sont dans le bien, et que leurs faux sont des vrais, il va en être
dit quelque chose: TouL bie.n ducylte est formé pal' les vrais, eL
tout vrai est formé d'aprèsl.Ll)jen; c'est pourquoi le bien--;an~e;1
~:rai !~'.s>L pas le bien, etleyai sa.nsJ.!Lbien n'esL pas të::;'xai; à la 0
vérité, dans la forme exLerne, il semble qn'i1s le soienl, mais ce­
pendant ils ne le sont pas: la conjonction du bien et clu vrai est
appelée Mariage céleste; d'après ce mariage il y a l'EgliêE!... chez
l'homme, eL il yale Ciel chez lui: si donc il y a les faux au lieu
des vrais chez l'homme, alors il fait le bien du fa_ux, qui n'est poinL
le bien, cal' c'est un bien ou pharisaïque, ou méritoire, ou inné
naturel. ~Jais soienL cles exemples pour iIlusLration : Celui qui est
dans ce faux, de croire faire le bien pal' lui-même, parce qu'il a la
faculté de faire le bien, son bien n'est pas le bien, parce que c'est
lui qui est dans ce bien eL non le Seigneur. Celui qui est clans ce
faux, qu'il peut faire le bien qui est le bien, sans la connaissance
de ce que c'est que le mal chez lui, ainsi sans la péniLence, celui­
là, lorsqu'il fait le bien, ne l'aiL pas le bien, parce que sans la pé­
nitence il esL dans le mal. Celui qui est dans ce faux, que le bien
Je purifie des maux, eL qui ne saiL rien des maux dans lesquels il
es L, eelui-Ià ne l'ail pas un antre bien qu'un bien bâtard, qui en
ùedans a éLé souillé par ses maux. Celui qui est clans ce faux, qu'il
y a plusieurs dieux, et qui se confirme dans celte croyance; le
bien que celui-là fait est un bien divisé, eL le bien divisé n'est pas
le bien. Celui qui est clans ce faux, que le Divin n'esL pas dans
r Llumain du Seigneur comme l'àllle esL dans le corps, ne peut pas
I. 1l".
i26 L'APOCALYPSE nÉVt:LÜ, N" 97.
faire le bien d'al}l'ès le Seigneur, eL le bien qui ne vient pas du
Seigneur n'est pas le bien, car' il esL conLre ces paroles du Sei­
glleur : « Si quelqu'un ne dem~ltI~~loi et lUoi en lui, il ne
]Jeut (aire aucun fmil; cal' sans Moi vous ne pouvez l'ien faire;
si quelqu'un ne demeure pas en 1I1~i, il est jeté delLOl's comme le
sarment desséché, et que l'on jelle au feu, et il est bl'tilé. Il -Jean,
XV. 4, 5, 6: - pareillemenL dans beaucoup d'autres passages;
1) cal' le biCl).Jire sa qualilé,de~,YC,ais, eL les vl:ais lirenll~]JL~.\.!.'.e du
J. b~. Qui est-ce qui ne sail pas que l'Église n'est point Église sans
lla Doctrine? or la ,11Qc.tljQ.~ ,<Nil en,~.eignel' comment J'hommE), doit
- Ji) penser iliU.ujeLde Dieu eL d'après Dieu, et commenL il doil agir
2 ~~èS Dieu ~ avec Dieu; c'est poui'quoi la Doctrine doU être
composée de vrais; agir selon ces vrais, c'est ce _qul..est appelé Je
Q.j~n, d'où il suit qU'agirselonles1àïlx, ce n'esL point le bien. On
croit que dans le bien que l'homme fait, il n'y a rien des vrais ou
ùes faux, lorsque cependant la_qualil..é !lu bie.!!-l1e~,~nt"p..Q!nt
d'autre part, car ils sont cohérents comme l'amour et la sagesse,
elaussrcmnme l'amour et la folie; c'est l'amour du s(jge qui faiL
\ le bien, et c'est l'amour de l'i!l~nsé qui fail une chose semblable
r au bien ùans les exLel'l1es, mais Lout à fait différente dans les in­
" \ ternes; c'est pourquoi le bien du sage est comme de l'or pur, et
le bien de l'insensé CODlme de l'or qui enveloppe de la fiente.
98. Vers, 10. Ne cl'llins rien des choses que tu dois souffrir,
signifie ne tombez point dans le dése.spoil', lOl'sque vous (}tes
infestés par le{.1lli!:u.1J, et que vous !Jtes attaqués par l,e.:t[Cf..U:x,
puisque ceux qui sont dans les biens quant à la vie, et dans les
{aux quant à la doctrine, ne peuvent !Jtre autrement. Cela est
évident d'après ce qui va suivre.
99. Voici, il arrivera que le diable en jettera d'entre vous
en prison, signifie que le bien de {elll' vie sera infe§luar les
maux qui s'élèveront de l'enfer. Que cela soil signifié pal' être
jetéen prison ou dans un cacbot pal' le diable, c'esL parce que
par le dÙtble' il est entendu l'enfer où sont ceux qui sonl dans les
maux, et ainsi abstl'actïvement le mal qui est là et vient de là,
N" 97. Si être mis dans une prison ou dans .t!-n ,cacl1Q,t, c'esLtlre

l in!~té, c'est parce que ceux qui sonL-ln'festés pal' les maux de
l'cnfer sont COlllmc cnchaÎnés dans un cachot, cal' ils ne peuvent
Vers. 10. CII,\PITnE DEUXlhIE. 127
que penser le mal, quand cependant ils yeulent le bien; de là lin
combat ct une anxiété intériems, dont ils ne peuvent être déli­
vrés, à peine autrement que comme ceux qui sont dans les liens;
cela vient de ce que leur bien n'est point le bien, en tant qu'il est
col.!.~x..ent a\j~faux; et en tant qu'il est cohérent aux faux, il ya
en lui le mal; c'est donc ce bien qui est infesté. Toutefois, cette
infestation n'existe pas dans le Monde ll[lIUrel, mais elle a lieu
dans le ~Ionde spirituel, ainsi après la mort: il m'a été très-sou­
vent donné de voir lems infestati011s; ils se lamentent en disant,
qu'ils ont fait le hien et veulent fake le bien, et que cepen@ant ils
ne le peu\ent pas maintenant il cause des maux ql!li les entourent.
Mais tous néanmoins ne sont pas infestés pareillement; ils le sont
plus durement selon qu'ils se sont confirmés dans les faux, c'est
pour cela qu'il est di,t « le diable en jettera (('entre vous en pri­
son; Ilque la confirmation du faux soit dangereuse, on le voit dans
la DOCTRINE DE LA i\ouvELLE JÉnUSALEM sun L'I~CRITURE SAINTE,
N0' 9J il 97. Dans la Parole, par les ENCHAINÉS, il est signifié la
( même chose qu'ici par ceux qui sont jetés en prison; par exemple
dans ces passages: Il Je Te donnerai pOUl' alliance du 1)euple,
afin de tirer de la prison l'ENCllAINÉ, et de la alAlSON DE R}:CLU­
SION ceux qui sont assis dans les tdnèIJ1'es, Il - Ésaïe, XLH. 6,
7. XL LX. 8, 9, - « Jéhovah m'a envoyé pour annonCIJ1'_gyx
CAPTIFS la liberté, et aux ENCHA1NÉS. ll- Ésaïe, LXI. 1. - I l Pal'
le sang de ton llllùmee je tirerai tes ENCHA\NÉS de [a fosse. Il­
Zach. JX.H.-« Dieu délivre ceux qui étaiuntliés de chaines.ll­
Ps. LXVIH. 7. - « Duvant Toi viendra le gdmisseme'nt de l'EN­
CHA\NÉ. Il- Ps. LXXIX. 11. - « Pour entend/'u le gdmissement
de l'ENCHA\NÉ, pour ouvrir au.v fils de l1W/'t. 1) - Ps. CIL 21.
- (1 Jéhovah qui délie les ENCllAÎNt:S. )) - Ps. CXLVr. 7; - que
par les Encha\nés, dans ces passages, il soit entendu non pas des
Enchainés dans le monde, mais des EIl!:.hal~és par l'enfer, ainsi
paI'Je~.!!J..aJ!!..~Llill!:~_@~x, cela est évident. La même chose est
signifiée pal' ces paroles du Seignem : « En PRISON j'ai été, et vous
n'êtes pas venus vers Moi. ll-;\Jallh. XXV. 36.-Comme le Sei­
gneur tire de prison, ou délivre de l'infestation, ceux qui ont été
dans le bien quant il la vie, quoiqu'ils aient été dans les faux
!Juan\ à la doctrine, il dit: Il Ne nains rien des choses que tu dois
t2!l L',\POCALYPSI:: IU::l'liLf:L N° 99.
souITdr i n puis: " Sois fidèle, et je te donnerai Iii couronne de la
vie. n
100. Pour que VOliS soyez tentés, signi{le par les f(IUX qui
combattent contre eu;r. Que ce soit là ce qui est signifié, c'est
1 parce que toute Tentation spirituelle est un combaU!~~ble ~t
) 1 duSeigneur, il qui _p()ssédera l'homme; le diable ou l'enfer tire de
l'hûÏnme ses fmlX, et il les lui reproche et le condamne, lllilis le
Seigneur en Lire les vrais, et il le détourne des faux et l'en déli­
vre. C'est là le-.CQ!D,bat, qui semble à l'homme comme en lui,
parce qu'il est livl'Ui!r les mauvais_esprits qui sont chez lui, et
ce_ç-9.E]I)at est appelé tentation. Que la Tentation spirituelle ne
soit pas autre chose, je le sais par expérience, parce que dans mes
/
tenlaLions j'ai vu les esprits infernaux qui l'int[Q~lJLsaient, et j'ai
perçu l'i!!Jl\J~A.\L~ejg!,~~r qui ~éliYrail.
10L Et vous aurez une affliction de dix jours, signi{le que
cela durel'a un tem])s ])lein, c'est-à-dil'e, tant qu'ils veulent
persister dans les (au,x. L'affliction ici signifie l'infestation, dont
il a été parlé, N'" 33, 95, ainsi Iii tentation; et les dix jow's signi­
fient la durée de cet état jusqu'au plein; c'est pourquoi, aussitôt
après il est dit: Sois {Idèle jusqu'li la mort, ce qui signine lia récep­
tion et la reconnaissance des vérités jusqu'à ce que pal' elles les
faux aient été éloignés et pour ailnsi dire anéantis. Si dix jours si­
gnifient la durée de l'état jusqu'au plein, c'est parce que les jours
signifient cles états, et dix le plein; car dans la Parole les temps
signifient des états, N° 947, et les nombres ajoutent la qualité des
étals, N" 10. Puisque dix signifie le plein, il signifie ilussi beaucoup
et plusieurs, puis aussi tout et tous, comme on peut le voir pal' les
passages suivants:" Ces hommes qui ont vu ma gloire, ils M'ont
tenté Dix fois. Il - Nomb. XIV. 22. - " D'ignominie vous m'a­
vez couvert Di.x fois. n - Job, XIX. 3. - li Daniel (lit trouvé
Di;]; {'ois plus sage que les astl'ologues. n- Dan. 1. 20. - " Dü
femmes cuiront votre pain dans un seul f'oUl'. »-Lévil. XXVI.
26. - " Dix !tommes de toutes langues des nations saisiront le
]Jan de la J'obe d'un !tomme Jui(. n-Zach. VIII. 23.-Comme Dix
signifie beaucoup de choses, et aussi toutes choses, c'esl pour cela
que ce qui il été écrit par Jéhovilh sur les Tables du Décalogue a
été appel'é les DIX PAROLEs,-Deulél'. IV. 13. X. 4i-Ies Dix
Vers. 10. CHAPITRE DEUXlbu,:. 129
paroles salit tous les vrais, car elles les renfermentlous. El cOlllme
Dix signifie tous et toutes choses, voilà pourquoi le seigneur a
comparé le Hoyaume des Cieux à Dix Vierges,- Matth. XXV. 1;
- et pourquoi, dans une Parabole il dit d'un homme noble, qu'il
donna à ses serviteurs Di:x mines pour lrafiquer,- Luc, XIX. 12
il 28, - Beaucoup aussi est signifié par les Di:1; cornes de la bêle
qui maniait de la mer, - Dan. VIL 7; - par les Dix cornes, et
par les Dix diadèmes SUi' les cornes de la bête qui montait aussi
de la mer, - Apoc. XIII. 1; - puis par les Dix cornes du dra­
gon, -Apoc. XlI. 3; -et par les Dix cornes de la bêle écarlate,
sur laquelle la Femme était assise, -Apoc.XVH. 3, 7,12;- par
les Dix cornes il est signifioé beaucoup de puissance. D'après cette
significatien du nombre Dix, il savoir, le pleh1, beaucoup et tout,
on peut voir poul'quoi il a été institué que la Dixième partie de
tout produit serait donnée à Jéhovah, et par Jéhovah à Aharon et
aux Lévites, - Nomb. XVIII. 24,28. Deutér. XlV. 22; - puis
aussi, pourquoi Abram donna à Malcl'lisédeck la Dîme de toutes
choses, - Gen. XIV. 18. '19; - en elfet, pal' là il était signi,fié
qu'ainsi toutes leurs choses venaient de Jéhovah, et qu'e~les étaient
sanctifiées; voir Malach. IlI. '10. - D'après ces explications, on
peut voir maintenant que, par avoir une atIliction de d_~jQ~rs, il
est signifié que la Tentation doit durer u!1Jern{)~ein, c'est-à­
dire, tant qu'ils veulel~t p~.ter dans les faux; car jamais les
faux ne sont ôtés de l'homme contre son gré, mais Hs le sont
quand il consent.
102. Sois {idèle jusqu'il la mort, signifie la 1'(jception el la
1'(?Collnaissance des vérités jusqu'il ce que les {au! aientf!é
ël<!ig!1l!s, el pOUT' ainsi ~lil'e ar!.~(0tis. l'al' être fidèle jusqu'à la
mort, dans le sens natmrel, il est entendu que jusqu'à la fin de la
vie on nè doit pas s'écarter de la fidélité, mais dans le sens spiri­
tuel il est entendu qu'on doit recevoir et reconnaitre les vérités
jusqu'à ce que par cIres les faux aient été éloignés, et pour ainsi
dire anéantis; car ce sens est proprement pour ceux qui sont dans
le monde spirituel, pOUl' lesquels il n'y a point de mort, c'est POIll'­
quoi pal' la mort ici il est en tendu la nn de lem tentation. Il est
dit jusqu'à ce qll'ils aient été pour ainsi dire anéanlis, parce que
les faux et les maux chez l'homme ne sont pas anéantis, mais ils
130 L'APOCAI,YI'SE RÉVÜÜ. N· 102.
sO!1t éloign&§, et quand ils ont été éloignés il semble qu'ils sQient
ané~ntis, parce que les maux et les faux ayant été éloignés
l'homme est tenu par le Seigneur dans les biens et dans les vrais.
103. Et je te donnerai la couronne de la vie, signifie qu'alors
ils auront la vie eternelle pour lJrü; de la victoire. Comme il
s'agit des lentalions jusqu'à la mort, il est dit qu'il leur sera donné
une couronne de vie, telle que celle des martyrs qui furent fidèles
jusqu'à la mort: et comme les martyrs désiraient cet omement,
c'est pom cela qu'après la mort il leur était donné des couronnes,
ce qui signifiait le prix de la victoire: ils apparaissent encore dans
le ciel avec leurs couronnes; il m'a été donné de le voir.
10l!. Vers. 11. Qui a oreille entende ce que l'esprit dit aux
Églises, signifie que celui qui comprend ces choses obéisse ct ce
que le Divin Vnti de la Parole enseigne il ceux qui seront de
la Nouvelle Église, qui est la Nouvelle Jérusalem. On le voit
clairement d'après ce qui a été expliqué ci-dessus, NU 87, où sont
des paroles semblables.
105. Celui qui vaincra, signifie celui qui combat contre les
maux et les filUx, et est f·eformé. On le voit clairement par les
explications données, 1\. 88, où sont des paroles semblables.
106. Ne recevra aucun dommage de la mort seconde, signifie
que dans la suite ils ne succomberont pas aux maux et aux
f'aux qui s'élèvent de l'enfer. Par la mort première est entendue
la mort du corps, et par la mort seconde est entendue la mort de
l'âme, qui est la damnation, voir plus bas, N·· 853,873; et comme
par sois fidèle jusqu'à, la mort, il est signifié qu'ils doivent re­
connaitre les vérités jusqu'à ce que par elles les faux aient été
éloignés, N· 102, il s'ensuit que par « ne recevoir aucun dommage
de la mort seconde, » il est signifié que dans la suite ils ne suc­
comberont pas aux maux et aux faux qui s'élèvent de l'enfer, car
par lit ils sont délivrés de la dam nalion.
107. Vers. 12. Et il l'Ange de l'Eglise dans Pergame écris,
signifie il ceu.x ct sur ceux qui placent le tout de l'Eglise dans
les bonnes œuvres, et rien dans les vrais de la Doctrine. Que
ce soient ceux-là qui sont entendus par l'Église dans Pergame, on
le voit clairement pal' ce qui a été écrit il celle Église, compris
dans le sens spirituel. ~lais il faut d'abol'd dil'e quelque chose
Vers. 12. CHAPITRE DEUXlbIE. 131
d'eux, afin qu'on sache qui ils sont dans l'Église, et quels ils sont:
Il ya deux espèces d'hommes, donl se compose aujourd'hui 1'1::­
glise Chrétienne quanl à la plus grande partie; ceux qui sonl dans
les œnvres seules sans ~tre dans aucun vrai forlTlenll'nne des es­
pèc.es, el cenx qui sont dans le culte seul el non dans les œUITes
ni dans les vrais formenl l'autre; il s'agil ici de la première es­
pèce; il s'agira de la seconde dans cc qui a été écrit à l'l:;glise dans
Sardes, N"'154 el suiv. Ceux qui sont dans les œuvres seules sans
être dans aucun vrai sont comme ceux qui agissent sans com­
prendre, el les actions sans l'entendement sont inanimées; ils ap­
paraissent devant les anges comme des statues en bois, el ceux
qui onl placé le mérite dans les œuvres, comllle ces stalues nues
sans voile sur les parties honteuses; ils apparaissent aussi comme
des brebis sans laine, et ceux qui onl placé le mérite dans les
œuvres, comme ces brebis couvertes de fiente: en elfel, loules
les œU\Te~ sont failes d'après la volon lé pal' l'entendement, el
dans l'enlendement elles reçoivent la vie, el en même Lemps des
vêtements; c'est de là que ces œuvres, ainsi qu'il a été dit, appa­
raissenl devant les anges comme inanimées ct nues.
108. Voici CC' que dit celui qui a l'épée aiguë ù deux tmn­
cfwnts, signifie le Seignell1' quant aux vmis de la doctl'ine d'a­
JJ1'ès la ['w'ole, IJ(J)'lesquels sont dispersés les maux et les fimx,
Dans le Chapitre précédent, Oll est décrit le FILS DE L'HOMME, qui
eslle Seigneur quant à la Parole, il esl dit que de sa bouche une
épée aiguë il deux tranchants ful vue sortir, - Vers. 16; - que
par ces mots il sail signifié la dispersion des faux pal' le Seigneur
au moyen de la Parole el de la doGirine qui en provienl, on le
l'ail ci-dessus, N" 52. Cela est dit il ceux et sur ceux qui placent
le tout de l'Église dans les bonnes œuvres, et rien dans les vrais
de la doctrine; comme ceux-ci omellent o~ méprisenlles l'l'ais de
la doctrine, et que cependant ces vrais sonl nécessaires, illenr esl
dit dans ce qui suit: Viens il )'ésispisccucc; sinon, je viendrai ri
toi bientût, ct je COlll,battmi contl'e eux avec l'épée de ma bou­
clle, - Vers. 16 de ce Chapilre.
109. Vers. 13. Je connais tes œuvres, signifie que lE..§.eignl!J11·
voi{ tous le1t1's intérieurs et tous leurs exté1'Ïe!t1's en 111time
i;111PS, Comrne ci-rlrssu~, N° 76, oil crs parolrs ont été r,xpliqllée~;
132 L'APOCALYPSE r,';vÉLlh:. N" 109.
ici, le SeigneUl' voil qu'ils sont dans les œuvres seules, el non dans
les doctrinaux.
HO. Et où tu habites, où est le tl'ône de satan, signi{te leur
vic dans les ténèbrcs. Que par Salan sail entendu l'Enfer com­
posé de ceux qui sont dans les faux, on le voit ci·dessus, N" 97;
et être dans les faux, c'est être dans les ténèbres spiriluelles; les
ténèbres spil'ilnelles, une ombre de mort et l'obséul;ité, ne sont
autre chose que l'état de ceux qui, dans l'enfer, sont dans les faux
du mal; c'est pourquoi les faux sont décrits dans la Parole par ces
expressions; de lit on peut voir que par le trône de satan sont si­
gnifiées de pures ténèbres. ~lais ici par les ténèbres il est entendu
non pas qu'ils sont dans de pUl'S faux, mais qu'ils ne sont dans
aurun vrai de la doctrine; car les vrais de la doctrine, qui procè­
dent de la Parole, sont dans la lumière; par conséqllen t ne pas
être dans les vrais, c'est ne pas être dans la lumière, ainsi c'est
ëtl'e dans les ténèbres: que les vrais soient dans la lumière du
ciel, on le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFEII, W' 126 il
1ftO; et dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JbUSALEll SUR !.'É­
CRlTURE SAHnE, N°' 73, 10ft à 113. Dans la Parole, en beaucoup
d'endroits, il est queslion de eeux qui sont dans les ténèbres, dans
une ombre de mort, et dans l'obseuriLé, et il qui le Seigneur doi t
ouvrir les yeux; et par eux sont entendus les Gentils qui ont été
dans les bonnes œuvres, mais sans être dans aueun vrai, parce
qu'ils n'ont point connu le Seigneur et n'ont point eu la Parolle; il
eux sont entièrement semblables ceux qui, dans le ~londe Chré­
lien, sont dans les œuvres seules sans être dans aucun vrai de la
doctrine, aussi ne doivent-ils être nommés autrement que Gen­
tils; il la vérité, ils connaissent le Seigneur, mais néanmoins ils ne
s'adressent p~s il Lui; ils ont la Parole, mais néanmoins, ils n'y
recherchent pas les vrais. Pal' connaitre où tu habiles, il est si­
gnifié savaii' quel il est, puisque dans le Monde spirituel chacun
habite selon la qualité de son alfection. D'après ces explications
on peut voir que par (( tu habiles où est le trône de salan, 1) il pst
signifié lem vie du bien dans les ténèbres. Les esprits sataniques
ont aussi de la fOl'ce pal' ceux qui sont clans les œuvres seules;
mais sans eux ils n'en ont aucune dans le ~Jonde spirituel; en ef­
fel, ils se les adjoignent; pourvu que qnelqu'un d'eux c1i,(' : {( .J('
Vers, 1J. CnAI'l'f1lf: OEUXlbll'. 1;;;l

suis too prochain, el en conséquence il faut me rendre de boos


offices; »ceux-là, en enlendant ces paroles, s'approchent, porlent
secours et ne s'informenl pas qui il esl, ni quel il esl, parce que
les vrais ne sonl poinl en eux, el que ce n'esl que pat' les l'l'ais
qu'on dislingue l'un de l'autre: cela aussi esl signifié pal' (( tu ha-
biles où eslle lrône de salan. »
111. Et lu tiens mon Nom, ct lu n'as poinl nié 1IIa foi, si-
gnifie 100'sque cependant ils onl une religion, cl selon celte re-
ligion un Cltltc, cl aussi reconnaissenl quc la Parole est la Di-
vine Vérité. Que par le Nom de Jéhovah ou du Seigneur il soit
enlendu tout ce pal' quoi il esl adoré, ainsi le loul de la religion,
on le voil ci-dessus, N" 81; ici donc il esl enlendu qu'ils onl une
religion, el selon la religion un culLe : pal' la f'oi ki, il esl enlendu
non pas la foi comme celle d'aujourd'hui dans l'I:;glise, Illais la
Divine Vérilé, puisque la foi appartienl au vrai, el que le l'l'ai ap-
pat'lienl à la foi; iln'esl pas enlendu aulre chose pal' la foi dans
Je Ciel, ni pal' la foi de Dieu dans la Parole; c'est de là que la
foi el la vérilé dans la Langue Hébraïque sonl un même mol,el sont
appelées Amuna. Maintenanl, comme pal' la foi de Dieu il esl en-
tendu la Divine Vérité, el que la Parole esl le Divin Vrai même,
il esl évident que pal' (( tu n'as poinl nid ma {ai, » il esl entendu
qu'ils reconnaissent que la Parole eslla Divine Vérité.
11.2. 1l11!me dans ces jours d'Antipas, mon marlyr fidèle, qui
a eté tue chez vous, où /wuÏle salan, signifie quand Ioule vé-
"ilé a élé dtdnle par les faux clans L'Église. Pal' mm'ly" esl si-
gnifiée la confession de la vérilé, de même que pal' témoin, ci-
dessus, r-;0' 6, 16, parce que mat'lyr el lémoin dans la Langue
Grecque sont un même mot: s'il est nommé Anlipas, c'est d'après
la langue spiriluelle ou angélique. Puisque par Anlipas martyr il
esl signifié confesseur de la vérité, el abstraclivemenl la vérité
elle-même, il est évident que par « dans ces jours d'AnLipas, mou
martyr fidèle, qui a élé tué chez vous, où habile satan, » il esl si-
gnifié quand la vérilé a été éteinle pal' les faux dans l'Église. Que
par satan il soil enlendu l'Enfer, où sont et d'Olt viennent les
fau", on le voi l ci-dessus, N" 97.
113. Vers. 14. Mais j'ai contl'e loi quelquc peu de chose, si-
gni~e contre ('II,Y, Les choses qui suiIJCllt. On le voil sansexpliralion.
1. .l'l.
13ft L',\POCAl.YPSr. nÉvüü. N" Hlt.
HLL. (;'est que tu en as lit qui tiennent la doctrine de nalaam,
lequel enseignait it Balak il jeter une occasion de chute deL'ant
lr:s fils d' 1sraël P01t1' manger des choses sacrifiées au:!' idoles,
el commettre scO/'tation, signifie que parmi eux il y en a qui
tont des œuvres hypocrites, par lesquelles le culte de Dieu dans
l'Église est souillé et adulté1'é. Que pal' ces paroles soient enten­
dus ceux qui font des œuvres par lesquels le culte est souillé et
adtlitérc, on le voit clairement par les historiques de la Parole sur
Biléam et sllr Balak roi de Moab; en efT'et, Hiléum était un hypo­
crite et lin prestigialeur, cal' d'après Jéhovah il parlait en bien
des fils d'Israël, et cependant de CŒU1' il s'attachait il les perdre,
et même pal' le conseil donné à Balak il les perdit, d'où il est évi­
dent que ses œuvres étaient hypocrites: qu'il ait été prestigiateur,
on le lit dans - Nomb. XXII. 7. XXIV. 1. .los. XI[[. 22. - Qu'il
ait parlé en faveur des fils d'Isl'aël, en les bénissant, on le voit,­
Nomb. XXIU. 7 à 15, 18 il 24. XXIV. 5 à 9,16 à 19; - mais qu'il
ait parlé ainsi d'aprèS .Jéhovah, on le voit,- Nomb. XXIII. 5, 12,
16. XXIV. 13; - que de cœur il se soit attaché il les perdre, et
que même pal' le conseil donné il Balak il les ait perdus, on le voit,
-Nomb. XXXI. 16 ;-le conseil qu'il avait donné,-Nomb. XXV.
i, 9, 18, - fut l'occasion de chute qu'i! jeta devant les ms d'Is­
raël; il en est parlé ainsi: « A Schittim commença le peuple il.
commettre scortation avec les (illes de Moab; ct elles appelè­
rent le peuple aux sacrifices de leurs dieu,J:: ; le peuple mangea,
et il se prostcma devant leurs dieux; surtout il s'attacha àBaal­
péor, c'est pourquoi il (ut tue d'Israël vingt-quatre mille. Il ­
Nomb. XX V.l,2,3,9,18 ;- par les fils d'Israël est signifiée l'Église;
pal' manger de leurs sacrifices est signifiée l'appropriation du saint;
c'est pourquoi pal' manger des sacrifices de leurs dieux, ou des
chairs offertes aux idoles, il est signifié la souillure et la profana­
tion du saint; par commettre scOl'tation, il est signifié adultérer et
pervertir le culLe; que par Moab, et de là par son roi, et par ses
filles, il soit aussi signifié ceux qui souillent et adultèrent le culte,
on le voit dans les ARCANES CÉLESTES, N" 2468. l\Iaintenant, d'a­
près cela, il est évident que c'est là le sens spirituel de ces paroles.
115. Vers. :1.5. Ainsi tu en as aussi, loi, qui tiennent la doc­
Il'in(' rlf'S iVif'Olllïtes, Cf' qllf'.ir: hais, siyni(ie que ]XtnnÎ e!lX il 11
Vcrs. 15. CIIAPITRJ:; DEuxIJ,:m:. 135
en a aussi qui {ont les œuvres mel'Ïtoires. Que les œuvres dl:s
Nicolaïtes soient les œuvres méritoires, on le voit ci-dessus,
N° 86. Chez ceux qui placent le tout de l'Église et du salut dans
les bonnes œuvres, et rien dans les nais de la doctrine, lesquels
sont ceux qui sont entendus par l't:glise clans Pergame, il y en a
qui font des œuvres hypocrites, et il yen a aussi qui font des œu­
vres méritoires, mais non pas tous c~pendant; c'est pourquoi il
est dit: Tu en as là qui tiennent la doctrine de Balaam; puis:
Tu en as aussi, toi, qui tiennent la doctrine des IVicolaïtes; or,
toutes les œuvres du cu \le sont ou bonnes, ou méritoires, ou hy­
pocrites; c'est pourquoi il est parlé ici des œuvres méritoires et
des œuvres hypocrites, et après celles-là des œuvres bonnes dans
cc qui suit.
116. Vers. 16. Viens il résipiscence, signifie qu'ils .le gardent
de ces œuvres, et qu'ils fassent les œuvres qui sont bonnes. Que
ce soit là ce qui est signifié par venir à résilJiscence, c'est parce
qu'il vient d'être traité des biens méritoires et h}'pocrites, dont
doivent se garder ceux qui placent le tout de l'Église et du salut
dans les bonnes œuvres, et rien dans les vrais de la doctrine,
lorsque cependant les vrais de la doctrine enseignent comment il
faut et ce qu'il faut vouloir et penser, ou aimer et croire, pour
que les œuvres soient bonnes,
117. Sinon, je viendmi il toi bientôt, et je combattrai contre
eu:r avec l'clJee de ma bouche, signifie qu'autl'ement le Seigneur
débattra avec eux d'alJl'ès la Parole, et les convaincra quc
lew's œuvres sont mauvaises. Mais ces paroles ont été expli­
quées ci-dessus, voir N" 108.
118. Vers. 17. Qui a ol'ciUe entende ce que l'esprit dit au:rÉgb:­
ses, signifie que celui qui comprend ces choses obéisse ù ce que le
Divin Vrai de la Parole enseigne à ceu,']; qui seront de la Nou­
velle Eglïse,quiest la Nouvelle Jérusalem. Cela est évident d'aprè5
ce qui a été expliqué ci-dessus, N" 87, oi! sont les mêmes paroles.
119. A celui qui vaincm, signifie celui qui combat contre ses
maux et ses {au,'];, et est réforme. Cela est de même évident d'a­
près ce qui a été expliqué ci-dessus, NU 88.
120. Je lui donne mi ù manger de la manne cachée, signifie
la sagesse et alors l'a1J1JrolJrÎation du bien. (lq l'amD!l'1' !'!!!:!!!.!e
13G L'AI'OC,ILïPSE nÉVüü, ['i" 120,
dans les œuvres, et ainsi la conjonction du Seigneur avec ceU.I;
qlâ opl:i-ent-:-rar la manne cachée, qu'auront ceux qui sont dans

l les bonnes œuvres et adjoignent en même temps aux œUVl'es les


vrais de la doctrine, il est entendu la sagesse cachée, telle qu'elle
est chez ceux qui sont dans le Troisième Ciel; ceux-ci, en efTet,
parce que dans le l\londe ils ont été dans les ~OI!n.ç~~uvres et en

même temps dans les vraisde la doctrine, sont dans la sagesse

plus que les autres Anges, mais dans une sagesse cachée, cal' elle

est inscrite dans leur vie et non de mème dans la mémoire; c'est

f' pourquoi ils sont tels, qu'ils ne parlent pas des l'l'ais de la doc­

1 trine, mais qu'ils les font, et ils les fonl, parce qu'ils les savent et

\ allssi les voient, quand d'autres les énoncent. Que le bien de l'a-

I mour leur soit approprié, et que I~ seigneur .se ç~.9.-ne ~v.ec

l ceux qui adjoignent aux_bonn~ ~vres les vrais de la doclrine,

r et leur donne ainsi la sagesse dans leurs b!!lns, et que ce soillà

1 donner à manger de la manne cachée, on peut le voir par ces pa­

roles dn Seigneur: I,e Pain de Dieu est Celui qui du Ciel des­
(1

celld, el donne la vie au monde: Moi, je suis le Pain de vie:

Vos pères ont mangé la 111anne dans le désert, et ils sont morts.

(;'est ici le Pain qui du .Ciel d!!.scend, afin que celui qui en mange

ne meure point: Moi, je suis le Pain vivant, qui du Ciel suis

descendu; si quelqu'un mange de ce Pain, il viwa éternelle­


ment. )) - Jean, VI. 31 il 51; - d'après cela il est évident que l~

Seignfcllt.Llli-:\lè.me .eiUa Manne cachée, qui sera dans leurs œu­


1 - VI'(,S, s'ils s'adressent il Lui seul: soit qu'on dise l~ Sejgn~_l)r, Ou)~
- qu'on dise leJ31e_n_del"1I11Q!!.r-'<l~e_sle, puis la sagesse de cet amonr,
c'est la mème chose, Il'Iais cela est un arcane qui tombe difficile­
ment dans l'idée naturelle d'un homme, lant que celle idée est
voilée pal' la nuée qui pl'ovient des choses mondaines; mais cela y
tombe quand il y a pour lui sérénité el clarté, comme on peutie
voir clans le Traité de I.A SAGESSE ANGÉLIQUE sun LE DIVIN AMOUR
ET SUR LA DIVIN.; SAGESSE,depuis le commencementjllsqu'à la fin.
121. Et je lui donnerai un caillou blanc, signifie les vrais
qui sont favo1'ables et soni' unIs (tu-bien. Le caillait blanc
a celle signification, parce que d~ns les j~gemen_litJes. ?1!fTrages
él~tJecueillis par_ des cailloux, et par des cailloux blancs les
sufrrDgesc]~ confirmaient; que ce soient les vrais confil'malifs qui
"crs. '17. CIlAPI'fP-E DEUXIt:.\lf.. 137
sont signifiés, c'est parce que le blanc se dit des vrais, 1\"' 167,
379; dc là vient que p(lr~e caillou blanc s9nt signifiés Ics-yraiii
qui sont favorables au bien ;-qu'ils soient aussi unis au bien, c'esl
parëe que Ic 'bien'Ies àltire et se les unit; car tout bien aime le vrai
1 et se.conjoint un vrai qui lui convienne; principalelUëi1lle bien cie
l'amour céleste; celui·ci s'unit le vrai de telle manière qu'ils fOllt
absolumcnt un; de là vient que d'après le bien seul on voit les
1 vrais: ccux qui voient ainsi sont entendus par ceux qui ont la loi
inscrite dans leur cœur, et dont il est parlé dans Jérémie: « Je
mettrai ma loi en leur milieu, ct sur leUJ' cœur je l'écl'imi; et
'f ils n'(:nscigncr~!.! rJ1us, chacun son compagnon, ou chacun son
[
1 .
(l'ère, en disant: Connaissez Jéh01'ah; c4Ltous
\ trflttt, 1) -
- _.-.
1I1e connai­
XXXI.. 33, 34. ~ Tels sont tons ceux qUi sont dans le
---­

Troisième Ciel; ceux-là ne parlent pas des vrais pal' mémoire,


mais ils les voient clairement, lorsqu'ils entendent les autres
parler des vrais, surtout lorsqu'ils lisen t la Parole; et cela, parce
qu'ils sopt dans le 1!J5lri,a.ge 111!me du biell ~~~~rai : tels de­
viennent dans le Monde ceux qui sc sont adressés au Seigneur
seul, et qui ont fait les bonnes œuvres parce qu'elles sont selon
les vrais de la Parole: voir à leur sujet quelques détails dans le
Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N"' 25, 26, 270, 271.
122. Et sur le caillou u!l,!!2?n nonveau écrit, signifie ainsi
pour eux u!],e...!lualité du bien qui n'existait pas aupamvant.
Que le nom signifJe la qualilé de la chose, on le voil ci-dessus,
N" 81, ici donc la qualîlé du bien; toule qualité du bien vient des
vrais qui lui ont été unis; car sans les vrais le bien est comme le
pain et les autres aliments qui, sans le vin et sans l'eau, ne nour­
rissent point; et aussi, comme un fruit dans lequel il n'y a point
de suc; cela apparalt même comme un arbre dépouillé de feuilles,
auquel pendent quelques fruits desséchés qui ont été laissés à
l'automne: c'est anssi ce qui est enlendu par ces paroles du Sei­
gneur : « Chacun de (eu sera salé, ct tout sacrifice de sel sera
salé. Bon est le sel; mais si le sel devient insipide, avec quoi
l'assaisomwrez-vous? Ayez en vous-mêmes du seL. »-Marc, IX.
49, 50; - là, ~ sel est 1~~~i,I',p~l!.J~ l~ .rrai.
123. Que personne ne cannait, sinon celui qui le reçoit, si­
gnifie qui ne se manifeste il lJel'sonne, parce qu'clLe a été in~-
l, _ ,
t ')~
.....1

138 L'APOCALYPSE RgYÉLÉE. NU 123.


Cl'ih' duits leur vie. Que les Hais unis au bien soienl inscrits chez
eux, non dans leur mémoire, mais dal)§.!~_I!!'_ ..!ie, on vient de le
voÎlr ci-dessus, N'" 121, 122; el ce qui a été inscrit dans la vie
seule, et non dans la mémoire, n'apparall à pel'sonne, pas même
à eux, si ce n'est en ce qu'ils perçoivent si c'est le vrai, et ce que
c'est que le vrai, quand ils écoulent el quand ils lisenl; en effet,
les intérieurs de leur mental sont ol!v~r!~i!.li'.g\.un'.ers le Seigne_ur;
et comme le Seigneur est en eux, et que Lui-Même voittoUl, c'est
pour cela qu'il fait qu'ils voient comme par eux-mêmes; mais
néanmoins par leur sagesse ils savent qu'ils l'oient les vrais, non
par eux - mêmes, mais par le Seigneur. Mainlenanl, d'après
ces explications, on peut voir ce qui esl enlendu par toules ces
choses « je lui donnerai il manger de la manne cachee, et je lui
r donnerai lincaillou blanc, et sur le caillou un nom nouveau
ecrit, que personne ne cannait, sinon celui qui le reçoit, ,) par
lesquelles il esl signifié, sommairement, qu'i1s_dev~ndfQI)t des
anges du Troisième Ciel, s'ils lisen l la Parole, y puisen lIes vrais
de la doctrin~s;adressenl au Seigneur.
124. Vers. 18. Et il L'Ange de L'Église dans Thyatire éais,
signifie il ceux et SUI' ceux qui sont dans la foi d'après la cha­
l'ilé, et par suite dans les bonnes œuvres; et aussi, à ceux et
sw' ceux qui sont dans la (ai séparée d'avec la charité, et par
suite dans les mauvaises œuvres. Que les uns el les aulres soient
décrits par l'I~glise des Thyatiriens, on le yoit clairement par ce
qui est ér.rit à celle }:glise, compris dans le sens spirituel.
125. Voici ce que dit le Fils de Dieu, qui a les yeu:r; comme
ulIe flamme de feu, signifie le Seigneur quant il la Divine Sa­
gesse du Divin Amour. Que ce soit là ce qui est signifié, on le
voil expliqué ci-dessus, Nu 48.
'126. Et ses pieds semblables il de L'airain fin, signifie le Di­
vin Rien naturel. On le l'oit par ce qui a été expliqué précédem­
ment, N" 49.
127. Vers, 19. Je connais tes œlLVI'es, .lignifie que le Seigneur
voit tous leur $ intéricw's et tOU$ leurs extériell1'$ en même
temp$. Voir ci-dessus, N" 76, où ces paroles ont éte explliquées.
123. Et ta charité et ton ministèl'e, .lignifie l'affection spiri­
tueLLe, qui est al'pelde clwritl, et son op/,ration. Si la clwl'ité
Vers, 19, CHi\PITRt: DF.UXlbn:. 139
estl'alTection spirituelle, c'est parce que la chal'ité est l'amour à
l'égard du prochain, et que l'amour il l'égard du prochain est
celle alTection : si le ministèr'e en est l'opération, c'est parce
que dans la Parole sont appelés Ministres ceux qui font les œu­
vres qui appartiennent 11 la charité: l'homme qui rend un culle
à Dieu est appelé tantôt serviteur, tantôt ministre; est appelé
serviteur de Dieu celui qui est dans les vrais, et ministre de Dieu
celui qui est dans les biens; et cela, parce que le l'l'ai sert le
bien, et que le bien donne son ministère au vrai; que celui qui
est dans les vrais soit appelé serviteur, on le voit ci-dessus, N° 3;
et que celui qui est dans le bien soit appelé ministre, cela est évi­
dent par ces passages: « Vous, pTêtres de Jehovah vous seTez
appe/es, Ministr'es de notre Dieu, » - Ésaïe, LXI, 6, - « Mon
alliance ne deviendra pas vaine avec les Lévites mes 1I1inist/'es. »
- Jérélll. Xx.:xm. 21; - ils sont appelés ministres, parce que
les prêtres représentaient le Seigneur quant au Divin Bien. (( Bé­
nissez Jéhovah, (vous) toutes ses Années, Ministr'es qui (aites
sa volonté, » - Ps. cm. 21, 22. - « Jc!lwval! t'ait de ses Anges
des soumes, de ses lIlinistres un (eu flamboyant. » - Ps. cry.
4; - les anges souffies sont ceux qui sont dans les vrais, et
les anges ministres ceux qui sont dans les biens; le feu flam­
boyant signifie aussi le bien de l'amour. « Jésus dit : Quicon­
que voudm être gmnd doit êtr'e votre Ministre, et quiconque
voudra tltl'e /Jl'emier' doit êtr'e votre servite1l1', » - Malllt.
XX. 26, 27. XXIlT. 11, 1.2; - là, ministre se dit du bien, et ser­
viteur se dit du vrai. La même chose est signifiée par donner son
ministère et par le ministère dans Ésaie, LVI. 6. Jean, XH. 26.
Luc, XI[. 37, et ailleurs. D'après ces explications, il est évident
que par la charité et pal' le ministère, il est signifié l'alTection spi­
rituelle et son opération; car le bien appartient à la charité, et le
l'l'ai appartient à la foi.
129, Et ta (ai et ta patience, signifie fI'!: verj)e et l'etude pOUl'
l'acqu(h'ir et l'enseigner'. Que 1~1_ (o0i~!!!.ne la vérité, on le l'Oit
( ci-dessus(N°_!It; et qu'alors la patience signifie j'élude et le
travail pOUl'Tacquérir et l'enseigner, c'en est la conséquence.
130. Et les dernières plus nombr'euses que les premièTes, si­
gnifie leurs accroissements cta/n'ès l'an'ecti~n SlJü'itllelie du
:140 '.'APOCALYPSJ; R~VÉr.Ü:, N" 130,
Vl'ILi, laquelle appartient à la charité. Pal' les ~ll\'res, les der­
1 n~l'es plus nombreus.es que les PI.'emi.è.l'es, sontentend ues toules
! les choses de leul' charité et de leur foi, car ces choses sont les
. intérieurs d'où p~oëèd~ntles œuv;'~s:j~"' 76, 9il, 1'09; ces choses
/~ pl'ennent des accroissements, quand liléhal'it{eSt à la première
1. place, et la foi à la seconde, car la charité esLj'a~ction spil'iluelle
l'" ~~I'e I~en, et de celle affection procède l'affecJiQJ)iiiTritl!~lre
:.: g~_~1!YQiLl~ ..vl'ai, puisque le bien aime le vrai, comme l'aliment
aime la bOis-son, cal' il veut être noürri;"ë"lÎl e~tlLQ...u.rJUa.U~s
vrais; de là vient que pour ceux qui sont dans 1'LÇ_h_ari.té réelle, il
y a des accroissements continuel.!il!.l!.'1_ai ; c'est donc là ce qui est
i signifié par Il je connais tes œuvres, les del'l1ières plus nomiJreuses
que les pl'emièl'es, 1)
131. Vers. 20. Mais j'ai contl'e toi quelque peu de chose, si­
gnifie que les choses qui suivent peuvent &tTe pOUT eu,x un scan­
dale. En effet, il va êtl'e maintenant traité de la foi séparée d'uvee
la chal'îlé, ce qui peut être un scandale pour ceux qui sont daI!.s
lliQi d'apL~~'-a .charité.
e 132:'1 C'est que tu )JC'/'mets à la {emme Jézabel, signifie que
chëz eux dans l'Église il y en a qui séparent la {ai d'avec la
charité, et la {ont seule salvifique. Que la foi sépal'ée de la cha­
rité soit entendue par la {emme Jl!zabel, cela est évident par les
choses qui vont suiVl'e, lorsqu'elles sont développées en sél'ie pal'
le sens spil'ituel, et sont conférées avec celle foi: en effet, ces cho­
ses étaient les forfaits de JézaiJel, épouse d'AchaiJ; à savoil' : Elle
s'en alla et servit Baal, et elle lui dressa un autel il Samarie, et!ui
fil un bocage,- 1 Rois, XVI. 31,32,33; - elle tua les pl'ophètes
de Jéhovah, - 1 nois, XVUI. il, 13; - elle voulut tuel' Élie, ­
XIX. 1, 2; - elle enleva à Nabolh sa vigne par ruse, en pl'ésen­
tant de faux témoins, et elle le tua, - XXI. 6, 7, e\ suiv.; - pOUl'
ces forfaits il lui fut prédit pal' Élie que des chiens la dévol'eraient,
- XXI. 23; - ene fut jetée par la fenêtl'e, où elle se tenait far­
dée, ct il rejaillit de son sang SUl' la muraille ct sur les che.l'aux
qui la foulèrent aux pieds, - Il Rois, IX, 32, 33, 3il. - Puisqlle
tous les historiques de la Parole, de même que tous ses prophé­
tiques, signifient des spil'ituels de l'Église, ceux-ci en signifient
donc aussi; flu'i1s signifient la foi séparee (l'avec la chal'ité, c'est
\rers. 20. CHANTIIE DEUXILIIl:. lld
ce qu'on voit d'après le sens spirituel, et alors en les conférant:
en effet, par s'en aller et servir Baal, et par lui dresser un autel
et lui faire un bocage, il est signifié servir les cupidités de tout
genre, ou, ce qui est la même chose, servir le diable, en ne réflé­
ehissant sur aucune mauvaise cupidité, ni sur aucun péché,comme
font ceux chez qui il n'y a aucune doctrine de la charité et de la
vie, mais qui ont la doctrine de la foi seule; par tuer les pro­
phètes, il est signifié déLruire les vrais de la docLrine tirés de la
Parole; pal' vouloir tuer tlie, il est signifié vouloir détruire pa­
reillement la Parole elle-même; par enlever à Naboth sa vigne et
le tuer, il est signifié détruire l'Église elle-même, car la vigne est
l'Église; par les chiens qui la dévorèren Lsont signifiées les cupi­
diLés; Jézabel jetée par la fenêtre, son sang qui rejaillit sur la mu­
raille, et son corps foulé aux pieds par les chevaux, signifient leur
destruction, car chacune de ces particularités a aussi sa significa­
tion; la fenêtre signifie le vrai dans la lumière, le sang le faux, la
mUl'aille le vrai dans les derniers, le cheval l'entendement de la
Parole: de là on peut conclure que ces choses, conférées avec la
foi séparée de la charité, coïncident, comme on peut encore mieux
le voir par ce qui suit dans l'Apocalypse, où il esL question de
cette foi.
133. Qui se dit pr01Jhétesse, signifie et qui font la foi seule
la doctrine de l'Eglise, et fondent sur die toute la Theologie.
Que pal' prophète, dans la Parole, il soit signifié la doctrine de
l'Î-:glise, on le voit ci-dessus, N° 8; pareillement donc par prophé­
tesse. Que dans l'Église Chrétienne Réformée la foi seule ait été
acceptée pour unique moyen de salvation, et que par suite les
œuvres de la charité aient été séparées de la foi comme n'étant
pas salvifiques, cela esL notoire; de lit vient que touLe la Doctrine
de la salvation de l'homme, laquelle est appelée Théologie, est
aujourd'hui celte foi, par conséquent la femme Jézabel.
134. D'enseigner et de seduil'e_n!es~y_it0lrs pow,-qu'i!s
commettent scortation, signifie d'apl'ès laquelle il arrive que
lesv1'ais de la Pa;'Ole sont falsifies. Enseigner et séduire les ser­
viteurs du Seigneur, c'est enseigner et séduire ceux qui peuvent
et veulent être instruits dans les vrais d'après la Parole; que ceux
qui sont dans les vrais soient appelés serviteurs du Seigneur, on
1112 L'APOCALYPSE HtVÜi:E. i\ ° 134.

le voit ci-dessus, N°' 3, 128; commeUre sC01'talion, signilie adul­


térer et falsifier la Parole; si cela est signifié par commellre scor­
tation, c'est parce que dans chaque chose de la Parole il yale
mariage du bien et du vrai, el que ce mariage est rompu quand
le bien est séparé e·t éloigné du vrai: que dans chaque chose de
la Parole il y ait le mariage du Seigneur et de l'l~glise, et par suite
le mariage du bien et du \'l'ai, on le voit clans la DOCTRINE DE LA
l\OUVELLE JtRUSALEli SUR L'I::CRITUHE SAINTE, N'" 80 à 90; c'est
de là que pal' commellre scortatioll, il est signifié adultérer les
biens et falsifier les vrais de la Parole; et comme c'est là la scor­
tation spirituelle, c'est même pour cela que, quand ceux qui par
leur propre raison onl falsifié la Parole arrivent dans le !\londe
spirituel après la mari, ils deviennent des scortateurs; et, ce qui
est encore inconnu de tout le monde, c'est que ceux qui.~n..!..con­
firmé la foi seule jusqu'à exclure les œuvres de la charité, sont
dans-la passion de l'adultère du fils avec la mère; que ceux-là
soient dans une si abominable passion de l'adullère, c'est ëëëjili
a élé très-souvenl perçu dans le Monde spirituel; qu'on seTe l'ap-
I pelle, et qn'on s'en informe après la mort, et on en aul'a la con­
firmation; je n'ai osé jusqu'à présent révéler celle abomination,
parce qn'elle blesse les ol'eilles. Cet adullère est signifié par 1)­
dullèl'c de nnben avec Bilha, concubine de son père, - Gen.
XXXV. 22; - car pal' nuben est sjgn~fiée cette foi; c'est pourquoi
il tut maudit par Israël, son père, et plus tard le droit d'alnesse
lui fUl Olé. En erret, ISI'a~I, son père, prophétisant au sujet de ses
fils, a dit de Cluben : (C Duben, mon premier-né, loi ma vigueur,
et le commencement de ma (orce, léger comme l'eau, n'e,xcelle
point, car lu es monte sw' la couclle de ton pèr'e, alors tu l'as
pro/ltnee; sur mon lit il est monlé! li - Gen. XLIX. 3, li; -que
pour cela le (h'oil d'alnesse lui ail été ôlé, on le voit par ces pa­
l'ales: (C Ruben était le pTemier-ne d'Israël,' mais 1Jarce qu'il
avait souille la couche de son père, le dTOit cl'ainesse fut donne
aux fils de Joseph. ») - l Ch l'on. V. 1; -que par Buben ait été
représenté le vrai d'après le bien ou la foi d'après la charité, et
plus tard le -.:rai séparé du bi~~_E.!.!3 fQL~~P!u'ée Ml\1S~:.I:ité, 011
le verra dans l'Explication sur le Chap. VII. Vers. 5. Que par les
scorlations soient signifiées les adultérations cio bien et les i'âisl­
Vers. 20. cnAPITRE DEeXlblf:. 143
flcations du vrai dans la Parole, on peut le voir par ces passages:
« Qu~-;J.!ehoram vit .!ehu, il dit: Est-ce la paix, Ulm? C~lui­
ci dil : Qu'est-ce que la paix, tant que dureront les SCORTA­
'flONS d'Izabel ta mère, et ses enchantemenls nombreux?"­
II Bois, IX. 22; - par les scortations d'lzabel, il est entendu non
pas quelques scortations, mais les faits dont il a été parlé ci-des­
sW(N" 131'« Vos (ils seront paissant dans le désert quarante
ans, el ils porteront vos SCORTATIONS. )) - Nomb. XIV. 33. ­
« .!e retrancherai l'âme qui tourne ses regards vers les pythons
et vers les devins pour CO~lMETTRE SCORTATION après eux. )) ­
Lévit. XX. 5, 6. - « Tu ne traiteras point alliance avec les ha­
bitants de la telTe, a(in de ne point CO~DlETTRE SCORTATION
après leurs dieux. " - Exod. XXXIV. 15, 16. - « Jérusalem,
tu t'es con(iée en ta beauté, et tu as COMMIS SCORTATION à cause
de ta renommée, au point que tu as répandu tes SCORTATIONS
sur chaque passant. Tu as comns SCORTATION avec les fils de
L'ltgypte, tes voisins, grands de chair, el tu as multiplié ta
SCORTATION. Tu as comus SCORTATION avec les fils d'Aschur,
parce que pour toi point de satiété, même après avoir avec eux
COMMIS SCORTATION. Tu as multiplié ta SCORTATION jusque vel'S
la Chaldee. Femme ADULTt;RE ! qui sous son mari reçoit les
étrangers. Tous à leurs prostituees donnent un salaire; mais
toi, tu as donne des salaires à tous tes amanls, afin qu'ils vins­
sent vers toi d'alentour pour tes SCORTATIONS; c'est pourquoi,
PROSTITUÉt;! écoute la parole de Jehovah. " - Ezécb. XVI. 15,
16, 26, 28, 29, 32, 33, 35, et suiv. ; - là, Jérusalem est l'Église
Israélite et Juive; par ses scortations sont entendues les adultéra­
tions et les falsifications de la Parole; et comme dans la Parole par
l'Egypte il est signifié la science de l'homme naturel, par Aschur
le raisonnement qui en provient, par la Chaldée la profanation
du vrai, et par Babel la profanation du bien, c'est pour cela qu'il
est dit qu'elle a commis sCOl'tation avec eux. « Deux femmes,
{illes d'une mt!me mèl'e, ont COMMIS SCORTATION en Égypte;
dans leur adolescence elles ont r.OMMIS SCORTATION. L'une a
comns SCORTATION sous Moi, et elle a aimé ses amants les As­
syriens (ses) voisins; elle a mis ses SCORTATIOXS sur eux; toute­
fois, il ses SCORTATIONS d'è!lypte elle n'a point renonce, '''autre
....

ilJlJ L'APOC.\LYI'SE nüiLif:. NU 13li.


a corrompu son am(}UI' plu.s qu.e celle-lit, et ses SCORTATIONS
plus que les SconTA TIONS de sa sœur; elle a ajouté ù ses SCOR­
TATIONS, elle a aimé les Chaldéens; et sont venus vers elle les
fils de Babel AU LIT DES AMOURS, ct ils l'ont souillée par leur
SCORTATION. Il - Ézéch. XX!lf. 2,3,5,7,11,14,16,17, et sui v.;
- les deux femmes, fllles d'une même mère, sont aussi l'Église
1 Israélite et l'tglise Juive, dont les adultérations et lesraiSirië~­
1 tions de la Parole sont' décrites pal' des scortations ici comme ci­
l dessus. Pareillement dans ces passages: « Tu as ccnuns SCORTA­
TION avec beaucoup de compagnons; tu ('.1 pl'olemé la terre par
tes SCORTATIONS, ct par ta malice. As-tu vu cc qu'a (ait la per­
verse Israël? Elle s'en allait sur toute montagne élevée, et elle
comIETTAIT SCORTATION. La perfide Juda aussi s'en est allée,
et elle a comus SCORTATION, au point que 1Jar la voix de sa
SCORTATION elle a profané la terre; elle a COMMIS ADULTÈRE
avec la TJien'e et avec le bois. » - Jérém. III. 1, 2, 6, 8, 9. ­
Et ailleurs: « Courez par les rues de Jérusalem, ct cherchez si
voas trouverez un homme, s'il en est un qui {asse le jugement,
et qui cherche la vél'ité. Lorsque je les eus rassasiés, ils ont
comus SCOI\TATION, et it la maison de la PnOSTITuÉE ils sont
venus en {oule. Il - Jérém. V. 1, 7. - « Tes ADULTÈRES et tes
hennissements, l'in{amie de ta SCORTATION, sur les collines dans
le champ j'ai vu tes abominations; mal/wUI' it toi, Jérusalem!
ne seras-tu pas nettoyée? l l - Jérém. XIH. 27. ~« Vans les pro­
phètes de JéTusalemj'ai vu une ou.stination horrible ù comIET­
TRE ADULTÈRE et it marcher dans le mensonge. »-Jérérn. XXIII.
14.-« Ils ont fait une énormité en Ismël; ils ont COMMIS SCOR­
TATION, ct ils ont prononcé ma Parole en mon Nom en men­
tant. » - Jérém. XXIX. 23. - « Ils ont péché contre Moi; leUl'
gloire en ignominie je changerai; i/.s ont COMMIS SCORTATION,
parce que Jéhovah ils ont abandonné; la SCOI\TATION s'est em­
1Jllrée de leur cœur. Vos filles COMMETTENT SCOI\TATION, ct vos
brus COMilIETTE1\T ADULTÈRE•. » - Bosée, IV. 7, 10, 11, 13. ­
« Moi je connais ÉphTaïm; il a absolument cmUlIS SCORTATION,
et IS1'aël a été souillé. » - Bosée, V. 3. - « Dans la mai.son
d'israëlj'ai vu une chose ani'cuse; lit, Éphr.aïm a comus SCOR­
'J'ATlON, l'{ Ts!"!!P/ a l'I(! souillé. Il - Bosée, vr. 10; -lil, Israël
Vel's. 20. ClI.\PITRE oEUxrbn:. 1.'t5
estl'J::glise, et Éphraïm est l'entendement de la Parole, d'après
lequel et selon lequel est l'Église; c'est pourquoi il est dit qu'~­
pl!.@ïm a commis scortation, et qu'I~r~êl a été souillé. Parce que
l'Égl!se avait falsifié la Parole, il a été commandé au Prophète
(
~Iosée.~'de prendre pour épouse une prostituée, en ces termes:
1 - -
« Prends-toi une femme de SCORTATIONS et des enfants de SCOR­
1 TATIONS; car COmfETTANT SCORTATION elle a comIlS SCORTATION,
\ la lerre, en arriè1'i de Jehovah. )) - [Josée, 1. 2; - et de nou­
veau :« Aime une femme aimée d'un compagnon, el ADULTÈRE. Il
---f Hosé~ m. 1. - Parce que l'l~glise Juive a été telle, c'est pOUl'
ceiil que la Nation Juive a été nppeléeHAcE ADUI.T.t:RE, - Matth.
XII. 39. XVI. l!. Marc, VlU. 38; - et dansCÉsaïe, SEMENCE O'A­
DUI,TÈRI-:, - LVI. 3; - et dans~huÎ1]): « M~Uïëw' il la ville de
sangs, toule entière dans le mensonge; mullitnde de trmls1Jer­
cés, il cause de la multitude des SCORTATIONS DI-: LA DÉllAUCfiÉE,
qui vrnd les nalion5 pal' ses SCORTATlONS. Il - Ill. f, 3, l!. ­
Comme la Babylone, plus que tous les autres dans le Monde
Chrétien, adultère et falsifie la Pa l'ole, c'est pour cela qu'elle est
appelée la grande Prostituée, et qu'il est dit d'elle dans l'Apoca­
lypse : « Babylone, dlLvin.de fureur de s~_ SCORTA J:loN a abl'euvé
toutes les nations. 1) - XIV. 8. - « Babylone ciuvfll. de f!~I:Ç]t1'
de sa SCORTATlON a abreuvé toules les nations, el les l'ois de la
tei're avec-eu;; ont comIlS SCORTATION. »-XVllI. 3. -« L'Ange
dit: Je te montremi le jugement de la grande PROSTITUÉE,
avec laquelle ont COMMIS SCORTA'J'ION les l'ois de la telTe. Il ­
xvn. 1,2. -« Il a juge la grande PROSTITUÉE, qui a cor7'Ompu
la terre par sa SCOl\TATION. )) - XIX. 2. - Maintenant, d'après
ces passages, il est bien évident que commettre adultère et SCOI'­
talion, c'est adultérer et falsifier les biens et les vrais~e la Par~le.
135. Et mangent des choses sacrifiées aux idoles, signi{te III
COI'ruption du culte, et les profanations. Cela est évident d'a­
près les explications données ci-dessus, N" Hl!; car ceux qui adul­
tèrent les biens s'approprient des choses immondes, et pal' elles
ils corrompent et profanent le culte.
136. Vers. 21. El je lui ai donné du lemps pour qu'elle vEnl
li "ésipiscence de sa scortation, et elle n'est pas venue à n!si­
piscence, signifi·e que ceux qui se sont con{t1'rllés dans celle doc­
1. 13.
lLIG t.'APOc.lLYPSE H~VÉLt:t:. N" :1.36.

Il'ine ne s'en retirent lJilS, (@!!iqu'ils voient des clwses con­


(rail'cs clans la parole.I'ar se reUrer de la scortation, il est si-
gnifié ici s'abstenir de falsifier la Parole; qu'~s y vo~nt des choses

l contraires à leur doctrine, cela est évident par mille passages dans
la Parole, où il est dit qu'il faut fuir les maux et faire les biens;
que ceux qui font les biens vont dans le ciel, et que ceux qui
font les maux vont dans l'enfer; puis aussi, que lafoLsans les
~\Jvres est morte et diaboliqne. \\Jais on demande quelle ëhose
de la Parole ils ont falsifiée, ou en quels endroits ils ont spiri­
tuellement commis scortation avec la Parole; je réponds qu'ils
~ ont falsifié toute la Parole; en effet, toute la Parole n'est que la
Doctrine de l'amour envers le Seigneur et de l'amour à l'égard du
) prochain, car le Seigneur dit, que des commandements SUl' èes
cleu:); al1WW'S depcndent la Loi et les Prophètes, -Mallh. XXII.
38; - il Y a aussi, dans la Parole, la doctrine de la foi, non pas
d'une foi telle qu'est la leur, mais de la foi de l'amour.
137. Vers. 22. Voici, Moi, je la l'eduis au lit, et cel!:!LP,lÏ
commettent adultère avec elle, dans une affliction grande, si­
gnifie qu'ainsi ils seronl abandonnés dans leUl' doctl'ine avec les
{al,lIIications, (:( qu'ils seront fortement infestes par les faux.
Que pal' le Lit soit signifiee la doctrine, on va bientôt le voir; que
]Jal' cenx qni cOlll1nellcnl adtdière il soit signifié les falsifications
rlu vrai, on le voit ci,dessus, W' 134,136; et par l'affliction, l'in­
festation par les faux, j\"' 33, 95, :l01 ; ainsi, par une affiiction
grande, une rOl'te infestation. Si le Lit signifie la doctl'ine, c'est
d'après la correspondance, car de même que le corps couche dans
1 son lit, de même. le mental couche dans sa doctl'ine; mais par le
\ Lit e..§L§.!gnifi~~1 doctrine que chacun s'acqui.~rt, soit d'aprèsla
Pal'ole., soit d'après la pi'opre intelligence, car elLelle son Mental
~,e re~se el_.Q~;~nsi dire dort. Les Lits, dans lesq'uels 0E. èou­
1che dans le ~londe spirituel, n'ont point d'autre origine: là, pour
chacun il y a lin Lit, selon la qualité de sa science et de son intel­
ligence, lils magnifiques pour les sages, vils p'i)ùnes-Insensés, et
sales pOlir ceux qui parlent faussement. c'est là ce qui est signifie
par le Lit dans Luc; « Je t'DUS dis: En cette nuit-là, ils sel'Ont
deux d(ln.~ lin m{;me 1,1T; un sera accepte, l'autre sel'a laissé. "
-- \VII ..'35, :56; -cela est dit dl1 Jl1gement dernier; deux dans nn
Vers. 22. CIL\PITRIi DEC:,ubIL Hi
même Lit signifie deux dans une même doctrine, H1ais non dans
une vie semblahle. Dans Jean: "Jésus dit il l'infirme: Lève-toi,
eniPOi·te ton LIT et marche; et il emporta son LIT, el il mar­
cha. »- V. 8 à 12.-El dans Marc: ".Jésus dit au paralytique:
Fils, tes péchés te sont pardonnés; et il dit aux scribes: Qu'est­
ce qui est le plus (acile, de dire au paralytÏt/He : TéS péchés te
sont pardonnés; ou de dire: Emporte ton LIT, e/marche? Mors
il dit : Lève-toi, empaTte ton LIT et marche. El il emporta
son LIT, et il sortit devant tous. » - If. 5, 9, 11, 12; - qu'ici
pal' le Lit quelque chose soit signifié, cela est évident, puisque
Jésus a dit: " Qu'est-ce qui est le plus l'acile, de dire: Tes péché>:
le sont pardonnés; ou de dire: Emporteton lit, et ~le? II par 1
porler le lit et marcllel', il est signifié n~iter dans la doclrl!!e; 1
c'est ainsi que cela est entendu dans le Ciel. Pal' le Lit, il est aÎJssi
signifié la doctrine, dans Amos: " De même que le berger ar'j'a­
cite de la gueule 'du lion, de mfilne seront arrac/u:s les fils d'Is­
raël qui habitent dans Samade ([ans l'angle du LIT et dans
l'extrémité de la COUCHE. II - Ifl. 12; - dans l'angle du lit et
dans l'extrémilé de la couche, c'est !tlus éloigné des nais el des
biens de la doctrine. Pal' le Lit et la Couche, ct pal' l!..ClI.!.;i,nl-'~I~çJ
c~her, il est signiné la même chose dans d'antres endroits, par
exemple, - f:saïe, XXVHJ. 20. LVII. 2, i, 8. ]~zécll. xxrn. 111.
Amos, VL Q. /l'lich. LL 1. l's. LV. 4. l's. XXXVI. Q. l's. XLI. Q.
Job, VfL 13. Lévit. XV. Q, 5. - Comme dans les Prophétiques de
la Parole, pal' Jacob est signifiée l'i~glise quant à la do(:trine, ("est
pOl1l' cela qu'il est dit de lui, qu'il se vrostema SUI' la fêle (!1~
L...!.T. - Gen. XLVIJ. 31; - qlle, quand Joseph VÙlt vers ll1i, il
s'assit sur le~T. - Gen. XLVIII. 2; - qu'il J'etira ses 7.Jier/s
sur le.-.1.IT, et e.'LtJira. - Gen. XLIX. 33. - Comme par .Juroh
r est signifiéela_!loct!:.Ïne (~l'Église, c'est pour cela que, quelqne­
t l'ois, quand je pensais à Jacob, il m'apparaissait Cil liant, SUI' le
devant, un homme couché dans un lit.
138. Si elle ne vient 7)as ri Tésipiscence de ses œuv/'es, siguifie
s'ils ne veulent pas cesser de sêpft..l_~· la {oJ.....cl/avec la clw.l)lé.
et de falsifier la Parole. On peut le voir sans autre explication.
-139. Vers. 23. Et ses (ils je ferai périr de mort, signifie que tous
les vrais p/'ovenant de la Parole sont changés che::: eux en (au:);.
HIS L'APOCALYPSE I\~V~LÜ. N" 139.
Par les fils dans la Parole sont signifiés les vrais, et dans le sens
opposé les faux; c'est pourquoi, faiTe périr les fils signifie chan­
ger les vrais en faux, car ainsi les vrais perissent; par les tués et
les transpercés de Jéhovah, il n'est pas non plus entendu autre
chose; pal' faire périr de mort ses fils, il est aussi signi1fié con­
damner leurs faux. Si les fils signifient les vrais, et dans le sens
opposé les faux, c'est parce que dans le sens spirituel de la Parole
par les Générations il est entendu des Générations splri.tuelles,
pareillement par les Consanguinités et les Affinités, par conse­
quent par leurs noms, comme par Père, Mère, Fils, Filles, Frères,
Sœurs, Gendres, Brus, et autres noms; d'une Génération spiri­
tuelle il ne nalt pas non plus d'autres fils ni d'autres filles que des
vrais et des biens; voir ci-dessous, N'" 535; 5113.
140. Et toutes les Églises cannai/Tant que Moi je suis celui
qui sonde les reins et les cœurs, signifie afin que l'Eglisc sache
que le Seigneur voit quel est le vrai et quel est le bien chez
chacun. Par les sept Églises est signifiée l'Église tout entière,
comme précédemment; et par sonder les reins et les cœurs, il est
signifié voir toutes les choses que l'homme croit et qu'il aime,
ainsi quel est son vrai et quel est son bien; si cela est signifié par
sondcr les reins et les cœurs, c'est d'après la correspondance, car
la Parolc clans le sens de la lettre est composée de pures corres­
pondances; la correspondance consiste en ce que, de même que
les reins purifient le sang des choses impures, qui sont appelées
urineuses, et que le cœur pUl'Hie le sang des choses impures qui
sont appelées âcretés, de même le vrai de la foi purifie l'homme
de ses faux, et le bien de l'amour le purifie de ses maux. De là
vient que les Anciens ont placé dans le cœur l'amour et ses affec­
tions, et dans les reins l'intelligence et ses perceptions, comme OII
pcut le voir par ces passages dans la Parole:« Voici, la Vérité tu
désiJ'es dans les REINS, et dans le secret tu me (ais connaitre la
sagesse. » - l's. LI. 8. - « Toi, tu possedes mes REINS; caclté
ne T'a point été mon os, lOi'sque j'ai éte (ait dans le secret. »
- l's. CXXXIX. 13, 15. - « Aigri est mon CœUR, et en mes
J\EINS je m'aiguillonne; mais moi, insensé, je n'ai point de con­
naissance. »- Ps. LXXHI. 21, 22. -« 1110i, Jéltovah, qui sonde
III COEUR, et qui éprouve les REINS, même pour donner il cltacun
\'ers. 23. ClIAPITIlE DEeXIt:.IlL 1~9

selon ses chemins. l) - Jérém. XVll. 10. - « Til es ]JI 'ès, Toi,
dans leur bouche, ct loin de leurs REINS; Jlilwvah, tu me v~r­
ras, ct tu eprouveras mon COEUR. l ) - Jérém. XlI. 2, 3. - « Je­
Iwvah, Juge de justice, qui sondes les HEINS ct le COEUR. l ) ­
Jérém. XI. 20. XX.12.-" Affermis le juste; car (Toi) qui sondes
les COEURS et les HEINS, (tu es) le Dieu juste. l) - Ps. VIT. 10.­
« Éprouve-moi, JellOVah! et tente-moi; e:cplore mes HEINS ~t
mon COEUR. l ) - Ps. XXVI. 2; - dans ces passages, pal' les Heim.
il est signifié les vrais de l'intelligence et de la foi, et pal' le Coeur
le bien de l'amour et de la charité. Que le Coeur signifie l'amour
et les affections de l'amour, on le l'oit dans LA SAGESSE ANGÉLIQUJ::
SUR I.E DIVIN AàlOUR ET SUR LA DIVINE SAGESSE, N"' 371 à 393.
Hrl. Et je donnerai il chacun de vous selon ses œuvres, si­
gnifie qu'il donne à chacun selon la chm'ité et la (ai de la cha­
ritl.!, qui sont dans les œuvres. Que les oeuvres soient les conte­
nants de la charité et de la foi, et que la charité et la foi sans les
œnvres ne soient que comme des images aériennes qui, après
avoir apparu, s'évanouissent, on le l'oit ci-dessus ,N' 76.
1l12. Vers. 2ft. ilfais à vous je dis, et au,x: autres dans Tilya­
tire, autant il yen a qui n'ont pas cette doctrine, signifie il ceux
chez qui il y a la doctrine de la foi séparée de la charite, et il
ceux chez qui il y a la doctrine de la foi conjointe à la charite.
On le voit d'après ce qui Il été dit ci-dessus, ainsi sans explication.
143. Et qui n'ont point connu les profondeurs de satan,
comme ils disent, signifie qui ne comprennent point leurs in­
terieurs qui sont absolument des fàu:c. Que pal' satan il soit
entendn l'enfer composé de ceux qui sont dans les faux, et abs­
tractive ment les faux, on le voit ci-dessus, !\O 97; de là pal' les
pro(ondel~ de satan sont signifiés les intérieurs de la docti:ine
séparée de la charité, lesquels sont absolument des faux: les pro­
fondeurs et les intérielll's de cette doctrine sont les choses qui
sont émises dans leurs livres, dans les leçons des académies, et
pal' suite clans les prédieations; en quoi ces choses consistent, on 1..
l'oit dans ce qui précède le Cllapitre J, où leurs Doctrinaux ont été
l'apportés, spéeialement à l'Artiele DE lA .JUSTIFIr.ATION PAR LA
FOI ET DES nONNES OEUVRES, où il a été dit que les -,'1 em li l'es du
_ÇLerg~ seulement connaissent les Ilreanes tic celle Doctrine, mai!
I. t ;_~*.
-.....

150 L'APOCALYPSE RÉVÜÜ. 1'\°1113.


non les Laïques; ceux-ci donc sont principalement entendus pal'
ceux qui n'ont point connu les profondeurs de satan.
144. Je n'impose pas sur vous d'autre fardeau, signifie seu­
lement qu'ils se gardent d'eux. La raison de cela, c'est qu'ils
confirment leurs faux pal' des raisonnements d'après l'homme na­
turel, et pal' quelques passages de la Parole qu'ils falsifient; cal'
par ces moyens ils peuvent séduire; ils sont comme des serpents
qui, cachés dans l'herbe, morden t les passan ts, ou comme des
poisons cachés qui tuent ceux qui ne les connaissenl point.
145. Vers. 25. Cependant ce que vous avez, retenez-le jus­
qu'à ce que je vienne, signi{w qu'ils retiennent le peu qu'ils sa­
vent de la charite et de la foi de la charité d'après la Parole,
i et qu'ils y conforment leur v~e, jusqu'à ce que se ras~ent le
Nouveau Ciel et la Nouvelle Eglise, qui sont l'avénement du
Seigneur. En etl'et, ce sont cux, et non d'autres, qui reçoivent ce
qn'enseigne la Doctrine. de la Nouvelle Jérusalem sur le Seigneur
el sur la Charité. _.. _
146. Vers. 26. Et celui qui vaincrae.t qui gardera jusqu'à la
fin mes œuvres, signifie çeux qui combattent contl'e les 11UlUX et
les faux et sont l'e(Orme;, etqui sont en-actualité dans la charité
et par suite dans la foi, et y persistent jusqu'à la fin de la vic.
QW=LVaiJlcr!!.?~.e.~.9g~_omballre contre les maux elles faux, on le
voit ci-dessus, N° 88; el que les œuvres soient la charité el par
suite la foi en acte, on le voit N"' 76,141; que les ganler jusqu'à
la filt, ce sail être en elles, et y persister jusqu'à la fin de la vie,
cela est évident.
147. Je lui donnerai pouvoir sur les nations, signifie qu'ils
vaincront chez eux les maux qui viennent de l'enfer. Que par
les nalions, dans la Parole, il soit entendu ceux qui sont dans le
bien, et dans le sens opposé ceux qui sont dans le mal, ainsi abs­
tractivementles biens elles maux, on le voit ci-dessous, N° 483 :
ici donc pal' donner pouvoir sur les nations, il est signifié donner
de vaincre chez soi les maux qui vicnnent de l'enfer.
148. Vcrs. 27. Et il les gouvernera avec une verge de (er, si­
gnifie par les vrais d'apl'ès le sens de la leure de la Parole, et
en 11l~me temps par les l'ationnels d'après la lueur naturelle.
Que ce soillit ce qui est signifié pal' la verge ou le bàton de fer,
Vers. 27. CHAPITI\t; DEUXIÈm:. 151
c'est parce que par la verge ou le bàton, dans la Parole, il est si­
gnifié la puissance, et par le fer le vrai naturel, par conséquent le
sens naturel de la Parole et en même temps la lueur naturelle de
l'homme; en ces deux choses consiste la puissance du vrai. Que
Je Divin Vrai dans le sens naturel de la Parole, qui est le sens de
sa lettre, soit dans sa puissance, on le voit dans la DOCTI\INE DE
LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'EcRITURE SAINTE, N°' 37 à lI9;
et cela, parce que le sens de la leUre est la base, le contenant et
l'alTermissement de son sens spirituel, N'" 27 à :>6; et que toute
puissance soit dans les derniers, qui sont appelés les naturels,or;
le voit da-ns LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN A~IOUR, W' 205
à 221; pal' conséquent elle est dans le sens natlll'ei de la lettre de
la Parole, et dans la lueur naturelle de l'homme; c'est donc là la
verge de fer, avec laquelle il gouvernera les nations, c'est-à-dire,
avec quoi il vaincra les maux qui viennent de J'enfer. Des choses
semblables sont signifiées pal' la verge de fer dan'tces passages:
« Tu écraseras les nations sous une VERGE DE HR; comme un
vase d'argile tu les briseras. Il - Ps. II. 9. - « La {el111ne en­
fanta un mûle qui do'it go!we/"ner toutes les nations avec une
VERGE DE FER. Il - Apoc. XII. 5. - ({ De la bouche de celui qui
était assis sur le Cheval blanc sortait une é7Jée tranchante, afin
qu''il en fra7J7Jât les nations; ct il les gouvr:rnem avec une
VERGE DE FER. Il - Apoc. XIX. 15. - (( Jéhovah frappera les
impies avec la V_ERGE de sa bouche. Il - Ésaïe, XL li.
1.L19. Comme des vases d'argile elles seront bl"isées, signifie
comme 7Jeu de chose et rien. Il est dit des vases d'm'gïle, parce
que par eux sont signifiées les choses qui appartiennent il la pro­
pre intelligence, lesquelles sont toutes des faux, et en elles-mêmes
l'ien : pareillement dans David: (( Tu écraseras les nations sous
une VERGE DE FER; comme un VASE D'ARGILJ:: tu les b1"Ïsr:ras. »
- Ps. IL 9.
150. Comme aussi, Moi, je l'ai reçu de mon Père, signifie
'fue cela leur vir:ndra du St'igneur, qui s'est acquis, lorsqu'il
était dans le monde, toute puissance sur les ente/os, d'après son
Divin qui étaU en Lui. Que Je Seigneur, quand il était dans le
monde, ait subjllgué les enfers et glorifié son Humain pal' les ten­
tations admises en Lui, et enfin par la dernière de ces tentations,
:152 l."APOCALYPSJo: Rtvhü. N" 150.
qui fut la Passion de la croix, on le voit dans la DOCTRINE DE LA
NOUVELLE JÉRUSALElI SUR LE SEIGNEUR, N°' 2\) à 36, et aussi ci­
dessus, N"67; pal' là il devient évident que« recevoir de son Père,»
c'est recevoir du Divin qui était en Lui, car il a dit que le Père est
en Lui et Lui dans le Père; que le Père et Lui sont un; puis aussi:
(( Le Père qui est en l\loi; 1) et plusieurs autres choses semblables.
15'1. Vers. 28. Et je lui donnerai l'étoile du matin, signifie
l'intelligence et la sagesse alors. Que par les éteiies soient si­
gnifiées les connaissances du bien et du vrai, on le voit ci-dessus,
N° 51; et COlllme par elles il ya l'intelligence et la sagesse, c'est
pour cela que celles-ci son t signifiées par l'Cloile du matin. s'il
est dill'étoile du matin, c'est parce que l'intelligence et la sagesse
leur seron t données par le Seigneur, quand il viendra pour ins­
taurer la Nouvelle Église, qui est la Nouvelle Jérusalem, car il dit:
Ce que vous avez, retenez-le jusqu'il ce que je vienne, - Vers.
25, - ce qui signifie, qu'Us retiennellit ce peu de Hais qu'ils sa­
vent sur la charité et sur la foi de la charité d'après la Pa l'ole, et
qu'ils vivent selon ces vrais, jusqu'à ce qu'il soit formé un Nou­
veau Ciel et une Nouvelle };glise, qui sont l'avènement du Seigneur,
N° 145. s'il est dit l'étoile du malin, c'est parce que pal' le ruat.in est
gnifié l'avénement du Seigneur, quand il y a une Nouvelle I~glise:
que cela soit entendu par le l'Ialin dans la Pal'ole, on le voit clai~
rement pal' les passages suivants: « Jusqu'au soir et au MATIN
deux mille trois cents; alors sera justifié le Saint. La vision du
Soir et du MATIN, c'est la vérité. » - Dan. VlU. 14, 26. - « A
moi l'on crie de Séir : Sentinelle! sentinelle! qu'y a-t-il tOlt­
citant la nuit? La sentinelle dit: T.e ~IA TIN est venu, et aussi la
nuit. » - Ésaïe, XXI. 11, 12; - pal' le soil' et pal' la nuit il est
signifié le (lernier temps de la vieille Église, et par le Malin le pl'e­
miel' lemJils de la Nouvelle Église. « La (in vient, le MATIN vient
sur toi, habitant de la terre; voici, le jouI' vient, le l'lATIN a
paru. » - tzéch. VU. 6,7,10. - « JéhOl;ah au MATIN, au MA­
TIN, son jugement produira ci la lumière; et il 11'11 manquera
point. » - Sépll. Ill. 5. - (( Dieu est au milieu d'elle; Dieu la
secourera quand il regarde le MATIN. »- l's. XLVI. 6. -« J'ai
attendu Jéhovah; mOll ûme attend If? Sei(Jllf?w' de la part de
ecu.Y qui guettent If? ~JATlN, qui gu!!Uenl lte ;\IATli\', pal'ce qu'a­
Vers. 28. CHAPITRE DEOXli;~IE. 15:)
vec Lui abondance de l'édemption, et Lui, il rachetera Israël. Il
- Ps. CXXX. 5 il 8; - et ailleurs; dans ces passages, par le Ma­
tin il est entendu l'avènement du Seigneur, quand Lui-Même est
venu dans le monde, et a instauré une nouvelle Î~glise; de même
maintenant: et comme le Seigneur seul donne l'intelligence et la
sagesse il ceux qui seront de sa Nouvelle Église, et que toutes les
choses que le Seigneur donne sont Lui-Même parce qu'elles sont
de Lui, c'est pour cela que le Seigneur dit qu'il est Lui-W~me l'É­
toile du malin: « Moi, je suis la racine ct le rejeton de David,
CETTE ~:TOILE BRILLANTE ET DU MATIN, » - Apoc. XXII. 16;­
il est aussi appelé le ~Iatin dans le Second Livre de Samuel: « Il
il dit, le Dieu d'Isj'aël; il moi il a parlé, le Bocher d'lsnlel :
Lui, comme la Lumièl'e d'un ~IATlN, d'un MATIN sans nuages.»
- XXIII. 3,!l.
152. Vers. 29. Qui a ol'eille entende ce que tespl'it dit au.'!:
f;glises, signifie que celui qui comprend ces choses obéisse il ce
que le ]Jivin Vrai de la Parole enseigne il ceux qui seront de
la Nouvelle Eglise, qui est la Nouvelle Jérusalem. Comme ci­
dessus, ~o 87.

.. *" * • *

153. A ce qui précède j'ajouterai quelque chose de 1I1ÉMonADLE


sur le sort resené, après la mort, il ceux qui, et par la doctrine
et par la vie, se sont confirmés dans la foi seule jusqu'il la justifi­
cation: r. Quand ils sont décédés, et qu'ils revivent quant à j'es­
prit, ce qui arrive communément le troisième jour après que le
cœur a cessé de battre, ils se voient dans un corps semblable il
celui qu'ils avaient dans le Monde, au point qu'ils ne savent autre
chose, sinon qu'ils vivent encore dans le l'Ionde précéden t, ce­
pendant non dans un corps matériel, mais dans un corps spiri­
tuel, lequel devant leurs sens, qui aussi sont spirituels, leur appa­
rail comme matériel, quoiqu'il ne le soit pas. II. Après quelques
jours ils voient qu'ils sont dans un l\'londe, où il y a ditTérentes
Sociélés établies, Monde qui est appelé MONDE DES ESPIUTS, et
qui tient le milieu entre le Ciel et l'Enfer; là, toules les Sociétés,
qui sont innomblables, ont été lllises en ordre d'une manière ad­
1511 L'A\'OCALYPSI: nÉVÉÜ:E. i\" 153.
mirable selon les affections naturelles, bonnes et manvaises; les
Sociétés mises en ordre selon les affections naturelles bonnes com­
muniquent avec le Ciel, et les Sociétés mises en ordre selon les
affections mauvaises communiquent avec l'Enfer. III. L'Esprit no­
vice, ou l'homme Spirituel, est conduit et transféré dans diverses
Sociétés, tant bonnes que mauvaises, et l'on examine s'il est af­
fecté des vrais, et comment; ou s'il est affecté des faux, et com­
ment. IV. S'il est affecté des vrais, il est détourné des Sociétés
mauvaises, et introduit dans des Sociétés bonnes, et aussi dans
diverses Sociétés, jusqU'à ce qu'il vienne dans la Société corres­
pondante il son affection naturelle, et là il jouit du bien corres­
pondant à cetl.e affection, et cela jusqu'à ce qu'il dépouille l'alTec­
tion naturelle et revête l'affection spirituelle, ct alors il est élevé
dans le Ciel; mais cela arrive à ceux qui dans le Monde ont vécu
la vie de la clJarité, et par conséquent aussi la vie de la foi,
qui consistent à croire au Seigneur, et il fuir les maux comme
péchés. V. Quant à ceux qui, par la doctrine et par la vie, se
sont confirmés dans la foi jusqu'à la justification pal' elle seule,
comme ils sont affectés, non pas par les l'l'ais, mais pal' les faux,
et comme ils ont rejeté hors des moyens de salut les biens de la
charité, qui sont les bonnes mU\Tes, ils sont détournés des So­
ciétés bonnes, et introduits dans des Sociétés mauvaises, et aussi
dans diverses Sociétés jusqu'à ce qu'ils vienncnt dans quelque so-
Ciété correspondante aux convoitises de leur amour; c~ui
( qui aime les faux ne peut faire autrement que d'âiiner les maux.
VI. Mais comme dans lc Monde ils avaient feint des affections
~~llles dans les cxternes, quoique dans lems internes il n'y eût
( que des affections mauvaises ou dcs convoitises, ils sont d'abord
parfois tenus dans les externes; et ceux qui, dans le ~Ionde,avaient
été Chefs de Corporations, sont mis çà et là dans le Monde des Es­
prits il la tête de Sociétés, soit d'une société enlière, soit d'une
partie de société, selon l'importance des fonctions dont ils avaient
été chargés: mais comme ils n'aiment point le l'rai, et n'aiment
point ~.l~e, et qu'ils ne peuvent être iIlust~squ'ü savoir ce
que c'est que le l'rai et le juste, quelques jours après ils sont des­
titués; j'ai vu de ces esprits transférés d'une Sociélë dans une
autre, et parlout placés comme cl!!is, mais partout lJeu de temps
N° 153. CIU PITRF. DEUXlt:m:. 155
après destitues. VII. Après de fl'equentes destitutions, quelques- ,
uns par déçoùt neveulentlllus hriguer des fonctions, d'autres pal' \
la _crainte cie perdre leur réputation ne l'osent plus; c'est pour- J
quoi ils se retirent, et denJ.<lllrent tristes, et alors ils sont entraî­
nés dans un lieu solitaire, où son t des chaumiètes dans lesquelles
ils entrent, et là il leur est donné quelque ouvrage à faire, et se­
lon qu'ils le font, ils reçoivent des aliments, et s'ils ne le font pas,
ils éprouvent la faim et ne reçoivent rien; la nécessité les force
donc à travailler. Lit, les aliments sont semblables aux aliments
dans notre Monde, mais ils sont cI'origine spirituelle, ct donnés
du Ciel par le Seigneur à tous selon les usages qu'ils font; aux oi­
sifs, il n'en est pas donné, parce qu'ils sont des êtres inuliles.
VUI. Quelque temps après, le travail leur devient fastidieux; et
alors ils sortent des chaumières; et s'ils ont été Prêtres, ils ve_u­
lent hâtir; et aussitôt apparaissent devant eux des amas de pierres
taillées, de briques, de chevrons, de planches, et des monceaux
de roseaux et de joncs, d'argile, de chaux et de bitume; à la vue
de ces matériaux, la fureur de bâtir s'empare d'eux, et ils com­
mencent il construire une maison, en prenant tantôt une pierre,
tantôt du hois, tantôt du roseau, tantôt du mortier, et ils posent
' l'un sUI' l"autre sans ordre, mais à leurs yeux dans un ordre régu­
{ lier; toutéfOis: cé qu'i1-s-ont éle\'(i dans le jOllr s'écroule dans la
nuit; elle lendemain ils ramassent leurs décombres, et bâtissent
de notll'eau, et cela se renouvelle jusqu'à ce qu'ils soient dégoûtés
d!Lhâtir; ceci lëur arrive d'après la correspondancê, p;n:e qi/ils
ont entassé cles fa.!lx pour confirmer la salvation par la foi seule, et
ces faux ne bâifssent pas l'I~glise autrement. IX. Ensuite, excédés
d'ennni ils s'en vont, ct ils s'asseyent solitaires et oisifs; etëc;n;~e
iëSôiSifs, ainsi qu'il vient d'être dit, ne reçoivent du Ciel aucun
alimen t, ils commencent il avoir faim, et à ne penser il autre c1~Qse
( qu'au rnoyensJ-e se procurer, de la, nourriture, et d'apaiser leur
faim. Quand ils sont dans cet état, vers eux viennent quelques es­
prits, auxquels ils demandent l'aumône, et qui leur disent: « Pour­
quoi restez-vous ainsi oisifs, venez avec nous dans nos maisons,
et nous vous donnerons des travaux il faire, et nous vous nourri­
l'ons; » et alors, raris cie joie, ils se lèvent et vont ~vec eux dans
lems, maisons, et Iii il cst donné il chacun sa tàche, et de la nolll'­
156 l.'Al'OCALYPSE I\ÉVÉI.ÉE. 1\" 153.
riture en raison de l'ouvrage qu'il fait: mais comme tous ceux qui
se sont confirmés dans les faux de 'la foi ne peuvent pas faire des
travaux d'un bon usage, mais qu'ils en font d'un mal'lvai's usage,
sans bOllne foi, et seulement pour sauver l'apparence à cause de
1 l'honneur et du gain, ils laissent leurs travaux et n'aiment qu'à
1 causer, parler, se promener et dormir; et parce qu'alors ils ne
peuvent plus être ramenés au travail par leurs mailres, ils sont
chassés comme inutiles. X. Quand ils ont été chassés, leurs yeux
s'ouvrent, et ils voient un chemin qui se dirige vers une Caverne;
lorsqu'ils y arrivent, la porte s'ouvre, et ils enll'ent, et Hs s'infor­
ment s'il y a là de la nourriture; et quand on répond qu'il y en a,
ils demandent qu'on leur permette d'y rester, et on leur dit qu'on
k.permet; et ils sont introduits, et la porte est fermée après eux;
et alors le Chef de cette Caverne vient etfeur dit: « Vous ne pou­
vez plus sortir; voyez vos Compagnons, tous travaillent; et selon
qu'ils travaillent, des vivres leur sont donnés du Ciel; je vous le
dis, afin que vous le sachiez; net leurs Compagnons aussi leur di­
sent: « Notre Chef sait à quel travail chacun est propre, et il en­
jOitlt chaqllé]our à chacun ce qu'il doit faire; si le travail est fait
dans le jour, il vous est donné de la nourriture, sinon, il n'est
. donné ni nourriture ni. v~tem~nt; et si quelqu'un fait du mal à un
aullre, il est jeté vers un coin de la caverne sur un !il de poussière
damnée, où il est llOlTiblement torluré, et cela jusqu'à ce__CE~e
~~f voie chez lui unJ>ig~ de repentir, et alors il est retiré de là,
et il lui est commandé de faire son travail; et il lui est dit aussi
qu'il est permis à chacun, après son travail, de se. pl:2.'-l!~lle!:01e
causer, et ensuite de dOl'mir; et il est conduit dans le fond d~a
caverne, où sont des Prostituées, parmi lesquelles chacun peut en
prendre une pour femme, et il est interdit, sous peine d'un châ­
timent, de se li,'rer pêle-mêle à la scorlation. L'Enfer tout en­
1)

tier consiste en de telles Cavernes, qui ne sont que d'éternels Da­


t gnes; il m'a été donn{d'entrer dans quelques-unes, et'dëï"ësv01r,
1 afin que je les fisse connailre, et tous cëux qui s'y troul"aientm'ont
l paru vils, et aucun d'eux ne savait qui il avait été, ni quel emploi
il avait eu dans le l\londe; mais un Ange, qui était avec moi, me
dit: « Celui-ci dans le l\lonrle était domestique, celui-là soldat,
celui-là prél'et, celui-Iii prêtre, celui-là dans des dignités, celui-là
N" 1.53. CHAPITRE DEUXlbn:. 157
dans l'opulence; et, cependant, tous croient avoir été esclaves et
de JIl~m~condition; et cela, parce qu'ils ont été semblables illlé­
rieurement, quoique dissemblables extérieurement, et parce que
dans le Monde Spirituel tous sont consociés p~.r les intérieurs. n
Tel est le sort de ceux qui ont rejeté la vie de la charité, et par
suite n'ont pas vécu cette vie dans le Monde.
Quant à ce qui concerne les Enfers en général, ils consistent en
des Cavernes et des Bagnes semblables, mais qui diffèrent là où
sont les Satans, et là où sont les Diables; sont appelés Satans ceux
qui ont été dans les faux et par suite dans les maux, et Diables
ceux qui ont élé dans les maux et par suite dans les faux. Dans
la lumière du Ciel, les Satans apparaissent comme des cadavres,
et quelques-uns noirs comme des momies; et les Diables, dans la
lumière du Ciel, apparaissent d'une couleur de feu sombre, et
quelques-uns noirs comme de la suie; mais tous monstrueux quant
à la face et au corps; néanmoins dans leur lumière, qui est comme
une lumière de charbons embrasés, ils apparaissent non comme
monstres, mais comme hommes; cela leur a été accordé, afin qu'ils
pussent être consociés.

1. H.
L'APOCALYPSE

CHAPITRE THOISIÈME

1. Et à l'Ange de l'Église dans Sardes écris; Voici ce


que dit celui qui a les sept Espl'its de Dieu et les sept Étoi­
les; Je connais tes œuvl'es, que lu as nom d'être vivant, ct
mort lu es.
2. Sois vigilant, el affermis les restes qui ,·onl mourir,
car je n'ai point trouvé les Œuvres pleines devant Dieu.
3. Souviens-toi ùonc comment tu as l'eçl1 el entendu, et
obsp.rve et viens à résipiscence; si donc tu ne veilles point,
je viendrai sur toi comme un voleur, et tu ne sauras [las à
quelle heure je viendrai sur toi.
h. Tu as quelque peu de noms aussi dans Sardes, qui
n'ont point souillé leurs vêtements; et ils marcIJeront avec
Moi en (vêtements) blancs, parce que dignes ils sont.
5. Celui qui vaincra, celui-là sera revêtu de vêtements
blancs, et je n'efface"ai point son nom du livre ùe vic, et
je confesserai son nom devant mon Père et devant ses An­
ges.
6. Qui a oreille entende ce que l'espl'Ît dit aux Églises.
7. Et à l'Ange de l'Église dans Philadelphie écris: Voici

C.HAI'ITIIE TROISIÈME. 159


ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David,
celui qui ouvre et personne ne ferme, et qui ferme et per­
sonne n'ouvre:
8. Je connais tes œuvres; voici, j'ai tenu devant toi une
pOl'te ouverte, et personne ne peut la fermer, parce que tu
as un peu de puissance, et as obsel'vé ma parole, et n'as
point nié mon nom.
!:J. Voici, je donnerai de la Synagogue de Satan, de
ceux qui se disent étre Juifs, et ne le sont point, mais
mentent; voici, je ferai que ceux-là viendl'ont et adoreront
à tes pieds, et sauront que Moi je t'ai aimé.
tO. Parce que tu as gardé la parole de ma persévé­
rance, Moi aussi je te garderai de l'heure de la tentation,
qui doit venil' sur tout le globe éprouver ceux qui habitent
sur la terre.
H. Voici, je viens bienlût; retiens ce que tu as, ann que
personne ne prenne ta couronne.
12. Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans
le Temple de mon Dieu, et dehors il ne sortira plus; et j'é­
cri/'ai SUI' Illi le Nom de mon Dieu, et le nom de la cité de
mon Dieu, de la Nouvelle Jérusalem, qui descend du Ciel
d'auprès de mon Dieu, et mon Nom nouveau.
13. Qui a oreille entende ce que l'espl'it dit aux Églises.
H. Et à l'Ange de l'Église des Laodicéens écris: Voici
ce que dit j'Amen, Je Témoin fidèle et véritable, le com­
mencement de l'Ouvl'age de Dir,u :
15. Je connais les œUITes, que ni fl'oid tu n'es, ni chaud;
mieux vaudrait que froid tu fusses, ou chaud.
'16. C'est pOUl'quoi, parce que tiède tu es, et ni froid ni
chaud, il arrivera que je te vomirai de ma bonche.
1i. Parce que tu dis: Riche je suis et me suis enric,hi,
160 L'APOCALYPSE Il.Év.t':LÜ.

et de rien n'ai besoin; et tu ne sais pas que toi, tu es ruiné,


et misérable, et pauvre, et aveugle, et nu.
18. Je te conseille d'acheter de Moi fie 1'01' éprouvé au
feu, pOUl' que tu sois enrichi, et des vêtements blancs pOUl'
que tu (en) sois revêtu, afin que ne soit point manifestée la
honte de ta nudité; et de collyre oins tes yeux, afin que tu
,-oies.
19, Moi, ceux que j'aime, je (les) répl'imancle et châtie;
avec zèle agis donc, et viens à résipiscence.
20. Voici, je me tiens à la porte et je heurte; si quel­
qu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui,
et je soupel'ai avec lui et lui avec Moi.
21. Celui qui vaincra, je lui donnel'ai de s'asseoil' avec
Moi en mon tI'<}ne, comme aussi Moi j'ai vaincu, et je suis
assis avec mon Père en son Trône.
22, Qui a oreille entende ce que l'esprit dit aux )~glises,

SENS SPIRITUEL

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE: Il s'agit de ceux qui,


dans le Monde Chrétien, sont dans un culle mort, qui est
sans la cha1'Ïté et sans [a foi; ils sont décrits par l'Église
dans Sardes, N°' 15ft à 171 : De ceux qui sont par le Sei­
gneul' dans les vrais d'après le hien; ils sont dêcrits pal'
l'Église dans Philadelphie, N°' i72 à 197 : De ceux qui
croient tanl0t d'après eux-mêmes, et tanLOt d'après la Pa­
role, et ainsi profanent les choses saintes; ils sont décrits
. pal' l'Église dans Laodicée, N°' 198 à 223. Les uns et les
autl'es sont appelés à la Nouvelle Église du Seigneur.
CHAPITRE TP.OISlbIE. 161
CONTENU DE CHAQUE VERSET. Vers. i. A l'Ange de l'Église
dans Sardes écris, signi[]e à ceux et sur ceux qui sont dans uu
culle mort, ou dans un culte sans les biens qui appartiennent à la
charité, et sans les vrais qui appartiennent il la foi: voici ce que
dit celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept Étoiles, si-
gnifie le seigneur, de qui procèdent toutes les vérités et toutes
les connaissances du bien et du vrai: je connais tes œuvres, si-
gnine que le Seigneur voit tous leurs intérieurs et tous leurs ex-
térieurs en même temps: que tu as nom d'être vivant, et mort
l!l es, signine qu'il leur semble à eux et à d'autres, et qu'ils croient
qu'ils sont spirituellement vivants, lorsque cependant ils sont spi-
rituellement morts: Vers. 2. Sois vigilant, signi[]e qu'ils soient
dans les vrais et dans la vie selon les vrais: et aflc1'1nis les restes
qui vont 1IIOU1'il', signine afin que les choses qui sont de leur culte
reçoivent la vie: car je n'ai point l1'ouvé tes œuvres pleines de-
vant Dieu, signifie que les intérieurs de lem culte n'ont point été
conjoints au Seigneur: Vers. 3. Svuviens-toi donc comment tu as
reçu et entendu, signi[]e qu'ils considèrent que tout culte dans le
commencement est naturel, et que plus tard par les vrais il devient
spirituel, outre plusieurs autres choses: ct observe et viens à ré-
sipiscence, signifie qu'ils fassent attention il ces choses, et qu'ils
vivifient leur culte mort: si donc tu ne veilles point, signifie ici
la même chose que ci-dessus: je viendl'ai SUl' toi comme un vo-
leur, et tu ne sau1'(lS pas cl quelle helwe je viendrai SUl' toi, si-
gnifie que !t:s choses qui appartiennent au culle seront enlevées,
et qu'on ne saura ni quand ni comment elles le seront: Vers, 4.
Tu as quelque peu de noms aussi dans Sardes, signine que parmi
eux il y en a aussi qui ont la vie dans leur culte: qui n'ont point
souillé leurs vêtements, signifie qui sont dans les vrais, et n'ont
point corrompu le culte par les maux de la vie et pal' les faux
qui en dérivent: et ils lIwrcltaont avec Moi en (vêtements)
blancs, puree que dignes ils sont, signifie qu'ils vivront uvec le
Seigneur, parce qu'ils sont pal' Lui dans les l'rais; Vers. 5, Celui
qui vaincra, celui-lit sera T'evNtI de vêtements Mallcs, signiOc
que celui qui est rél'ormé devient spil'itucl : et je n'eflilcenlÎ point
son nom du /ivl'e de vie, signifie qu'il sera sauvé: et je con-
fesserai son nom devant 'Illon Père et deIJant ses jnges, signifie
1. lil*,
162 L'APOC,\LYPSE lltlVtll.1::E.

que seronL reçus ceux qui sonL dans le Divin Bien eL dans les Di­
vins Vrais d'après le Seigneur: Vers, 6, Qui a ol'eille entende ca
que l'esprit dit aux É;glises, signifie ici comme précédemment.
Vers. 7. Et li l'Ange de l'Église dans Philadelpllie écris, si­
gnifie à ceux eL sur ceux qui sonL dans les l'l'ais d'apl'ès le bien
par le Seigneur: voici ce que dit le Saint, le Vril'itable, signifie
le Seigneur quanL au Divin Vrai: celui qui a la clef de David,
celui qui OU'Vl'e et personne ne (el 'me, et qui (el'me et personne
n'ouvre, signifie à Qui seul est la l'ouLe-Puissance de sauver:
Vers. 8. Je connais tes œuvres, signifie ici comme ci-dessus:
voici, j'ai tenu devant toi une 7Jorte ouverte, signifie qu'à ceux
qui sonL dans les vrais d'après le bien par le Seigneur le Ciel a éLé
ouverL : et personne ne peut la (erme1', signifie que l'enfer ne
prévaut point contre eux: parce que tu as un peu de puissance,
signifie parce qu'ils savenL qu'ils ne peuvent rien pal' eux-mêmes:
et as observé ?lia pm'ole, signifie parce qu'ils vivenL selon les
précepLes du Seigneur dans sa Parole: et n'as point nié mon Nom,
signifie qu'ils sonL dans le culle du Seigneur: Vers. 9. Voici, je
donnerai de la Synagogue de Satan, signifie ceux qui sont dans
les faux quanL à la doctrine: de Cl'UX qui sr: disent ètre Jui(s,
et ne le sont point, mais mentent, signifie qui disenL que chez
eux est l'Eglise, et cependanL elle n'l'est point: voici, je (emi
que ceux-là viendront et adore1'Ont li tes 7Jieds, signifie que
beaucoup qui sont dans les faux quanL il la doctrine recevront les
vrais de la Nouvelle Église: et saUTont que i1'Joije t'ai aime, si­
gnifie et verront que ceux qui sont dans les l'l'ais d'après le bien
sont aimés eL reçus dans le Ciel par le Seigneur: Vers. 1.0. Parce
que tu as gardé la parole de ma persévérance, signifie parce
qu'ils onL combalLu contre les maux: Moi allssi jl' te garderai de
l'heure de la tentation, qui doit venir sur tout le globe eprouvel'
ceux qui hahitent SUT la tel'Te, signifre qu'ils seront dél"endl1s et
conservés au jouI' du jugement dernier: Vers. H. Voici, je viens
bient6t, signifie l'avénement du Seigneur: l'etiens ce que lu as,
signifie qu'ils restent, en attendant, dans leurs \Tais et dans leurs
biens: afin que personne ne prenne ta CO!f1'onne, signifie de
peur que ne périsse la sagesse d'Olt procède la félicité étel'llellc :
"ers. 12. Celui qltÏ lJaincra, signifie ceux qui persisteronL clans
\

CHAPITRE THOISllolE. i63


les vrais d'après le bien: je femi de lui une colonne dans le Tem­
ple de mon Dieu, signifJe que les vrais d'après le bien par le Sei­
gneur, chez ceux en qui ils sont, soutiendront l'Église: et dehors
il ne sorlim plus, signifJe qu'ils y resteront éternellement: et j'é­
crirai sur lui le Nom de mon Dieu, signifie que dans leurs cœurs
sera inscrit le Divin Vrai: el le nom de la cité de mon Dieu, de
la Nouvelle Jerusalem, signifie que dans leurs cœurs sera ins­
crite la doctrine de la Nouvelle Église: qui descend du Ciel d'au­
près de mon Dieu, signifie qui procèdera du Divin Vrai du Sei­
gneur, tel qu'est ce vrai dans le Ciel: et mon Nom nouveau, si­
gnifie le culte du Seigneur Seul avec des choses nouvelles qui
n'ont point été dans l'Église précédente: Vers. i3. Qui a oreille
entende ce que l'esprit dit aU.7; Églises, signifie ici comme pré­
cédenllllent.
Vers. il!. Et à l'Ange de l'Église des Laodù:éens Gais, signifie
à ceux et sur ceux, dans l'Église, qui croien t tantôt d'après eux­
mêmes et tantôt d'après la Parole, et ainsi profanent les choses
saintes: voici ce que dit l'Amen, le Témoin ~dèle et vérilable,
signifie le Seigneur quant à la Parole, qui est le Divin Vrai procé­
dant de Lui: le commencement de l'Ouvrage de Dieu, signifie
la Parole: Vers. i5. Je connais les œuvres, signifie ici comme
précédemment: que ni froid tu n'es, ni chaud, signifie que ceux
qui sont tels, tantôt nient que la Parole soit Divine et Sainte, et
tantôt la reconnaissent Divine et Sainte: mieux vaudrait que
froid tu fusses, ou chaud, signifie qu'il vaut mieux ou nier de
cœur les cboses saintes de la Parole et de l'Église, ou les recon­
naître de cœur: Vers. 16. C'est pourquoi, parce que liède tu es,
et ni froid ni chaud, il arrivera que je te vomirai de ma bou­
che, signifie la profanation et la séparation d'avec le Seigneur:
Vers. i 7. Parce que tu dis: Riche je suis et me suis enrichi, si­
gnifie qu'ils croient posséder en toute abondance les connaissances
du bien et du vrai, qui appartiennent au Ciel ct à l'Église: el de
rien n'ai besoin, signifie qu'ils n'ont pas besoin de plus de sa­
gesse: et tu ne sais pas que loi lu es ruiné, signifJe que toutes
les choses qu'ils en savent ne sont en rien cohérentes: et miséra­
ble, et pauvre, signifie qu'ils sont sans vrais et sans biens: et
aveugle, et nu, signifie sans entendement du vrai, ct sans volonté
lB!! L'APOCALYPSE Rt:VÜÜ. N° 1.5U.
du bien: Vers. 1.8. Je te conseille d'acheter de Moi de l'or éprouvé
au {eu, lJow' que tu sois enrichi, signifie ('averlissement d'ac­
quérir pOUl' eux du Seigneur par la Parole le lJien de l'amour, afin
de devenir sages: et des vl?tements blancs pOUT que tu (en) sois
l'evêtu, signifie et d'acquél'jr pour eux les Hais réels de la sagesse:
afin que ne soit point mani(estee la honte de ta nudité, signifie
afin que le bien de j'amour céleste ne soit point profané ni adul­
téré : et de collYTe oins tes yeux, afin que tu voies, signifie afin
que l'entendement soit guéri: Vel'S. 19. Moi, tous ceux que j'ai­
me,je (les) Telwimande et châtie, signifie que, parce qu'alors ils
sont aimés, ils ne peuvent pas ne pas être mis en tentation: avec
zèle agis donc, et viens il résipiscence, signine afin que cela soit
fail d'après l'alfeclion du vrai: Vers. 20. Voici, je me tiens il la
porte et je hew'te, signifie que le Seigneur est présent pour cha­
cun dans la Parole, et y insiste pour être reçu, et y enseigne eom­
ment il doit être reçu : si quelqu'un entend ma voix et OUVl'e
la pOTte, signifie celui qui croit à la Parole et vit selon elle : j'en­
trerai chez llri, et je souperai avec lui et lui avec Moi, signifie
que le Seigneur se conjoint il eux et les conjoint il tui : Vers. 2'1.
Celui q!!i vaincm, signifie ceux qui sont en conjonction avec le
Seigneur pal' la vic selon ses préceptes dans la Parole : je lui
donnerai de s'asseoir avec 1I10i en mon l1'ûne, signifie qu'ils
auront conjonction avec le Seigneur dans le Ciel: comme aussi
illoij'ai vaincu, et je suis assis avec le Pere en son l1'rjne, si­
gnifie comme tui et le Père sont un et sont le Ciel: Vers. 22.
Qui a oreille entende Ce que l'esp7"it dit aux Églises, signifie iei
com me pl'écédem men t.

EXPLICATION

i5!!. Vers. 1. l~t il l'linge de l'Église dans Sm'des ceris, si­


gnifie à ceux et sw' ceux qui sonl dans un cllite r/lOTt, Olt dans
un culle sans les biens qui apparlirnnenl ci la charité, el sans
les vrais qui appartiennc71t il la foi. Que CCliX qui sont dans ee
culte soient entcnùlIs par J'~;gljse dans Sardes, on le voit c1aire­
Vers. 1. CHAI'ITlH; T1l0ISI~ME, 165
ment par ce qui a été écrit à celle Église, compris dans le sens
spirituel. Par le culte mort est entendu le culte seul, qui consiste
à fréquenter les temples, à entendre les prédications, à participer
à la Sainte Cène, il l'ire la Parole et des l'ivres de piété, à parler de
Dieu, du Ciel et de l'Enfer, de la vie après la mort, principalement
de piété, à prier matin et soir, sans néanmoins désirer savoir les
vrais de la foi, ni vouloir faire les biens de la charité, croyant que
par le culte seul on a le salut, lorsque cependant le culte S<1ns les
vrais, et sans la vie selon les vrais, est seulement un signe exteJ'l1e
de la charité et de la foi, en dedans duquel peuvent se cacher des
maux et des faux de tout genre, s'il n'y a pas en lui la charité et
la foi; en celles-ci consiste le culte réel; autrement le culte est
comme la peau ou la superficie d'un fruit, en dedans de laquelle
est cachée une pulpe pourrie et rongée pal' les vers; ce fruit est
mort. Que ce soit un tel culte qui règne aujourd'hui dans l'Église,
cela est notoire.
155. Voici ce que dit celui qui a les sept Esprits de Dieu et
les sept Étai/es, signifie /e Seigneur, de qui procèdent toutes les
vérités et toutes les connaissances du bien et du vrai. Qne pal'
les sept Esprits de Dieu il soit entendu le Divin Vrai procédant
du Seigneur, ou la Divine Vérité, on le voil ci-dessus, N" 14; et
par les sept Étoiles toutes les connaissances du bien et du vrai
d'après la Parole, N" 51, d'après lesquelles existe l'Église dans le
Ciel, N" 65. Ces choses sont dites maintenant par le Seigneur,
parce qu'il' s'agit du culte mort et dl'l culte vivant, et que le culte
vit d'après les vrais et d'après la vie selon les mJÏs,
156. Je connais tes œuvres, signifie que le Seigneul' voit
tous leurs intérieurs et tous leurs exterieurs en même temps.
Comme ci-dessus, N° 76.
157. Que tu as nom d'êt1'e vivant, et tu es mort, signifie qu'il
/eur semble il eux el' cl d'aut1'es, et qu'ils croient qu'ils sont spi­
rituellement vivants, lorsque cependant ils sont spirituellemmt
morts, Par avoir nom, il est signifié qu'il semble et que l'on croit
qu'ils sont tels, ici qu'ils sont vivants, lorsque cependant ils sont
morts; en elTe!, la vie spirituelle, qui est proprement la vie, ne
consiste pas dans le culte seul, mais elle est dans le dedans du
cuIte; et dans le dedans il faut qu'il y ait les Divins Vrais d'après
-
166 L'APOCALYPSE RJ::VÉLÜ. N° 157.
la Parole, et quand l'homme vit selon ces vrais, il y a vie dans le
culte; la raison de cela, c'est que l'externe tire sa qualité des in­
ternes, et que les internes du culte sont les vrais de la vie: ceux
dont il ('.st question ici sont entendus par ces paroles du Seigneur:
« Alors vous commencerez Ù VOltS lenir en dcltOrs, el ù Itturter
à la porte, en disanl : Seigneur, Ollvre-nous; mais, n!pondant,
il dira: Je ne sais d'oit VOltS êtes. El vous commencerez il dire:
Nous avons mangé devanl Toi, el nous aVOnS bu, et dans nos
7Jlaces lU as enseigné; mais je vous dirai: Je ne sais d'où vous
êles; relirez-vous de Moi, VallS tollS ollvriers d'iniquité. " ­
Luc. XIII. 25, 26, 27. - Il m'a aussi été donné d'en entendre
heaucoup, dans le Monde spirituel, qui disaient que très-souvent
ils avaient participé à la Sainte Communion, et avaient ainsi mangé
et bu ce qui est Saint, et qu'autant de fois ils avaient été absous
de leurs péchés; que chaque jour de sabbath ils avaient entendu
ceux qui enseignaient, ct que chez eux matin et soir ils avaient
prié dévotement, et fait plusieurs autres choses; mais quand les
intérieurs de leur culte étaient ouverts, ces intérieurs apparais­
saient pleins d'inliquités et infernaux, c'est pourquoi ceux-là étaient
rejetés: et quand ils en demandaient le motif, ils recevaient pour
réponse, qu'ils ne s'étaient nullement occupés des Divins Vrais;
et cependant la vie, qui n'est pas selon les Divins Vrais, n'est
point la vic telle qu'elle est pOUl' ceux qui sont dans le Ciel; et
ceux qlli ne sont pas dans la vie du Ciel, ne peuvent soutenir la
lumière du Ciel, qui est le Divin Vrai procédant dH SeigneurcoRl­
me Solleil spirituel, ni à plus forte raison la chaleur du Ciel, qui
est le Divin Amonr : cependanl, quoiqu'ils eussent entenclu ces
choses, et les eussent même comprises, toujours est-il que lors­
qu'ils élaient remis en eux-mêmes et dans leur culte, ils disaient:
Qu'est-il besoin de vrais, et qu'est-ce que les vrais? Mais comme
ils ne pouvaient plus recevoir les vrais, ils étaient abandonnés il
lenrs convoitises, qui étaient en dedans de leur culte, et celles-ci
rejetaient enfin loin d'eux tont leur culte de Dieu; cal' les inlé­
rieurs accommodent pour eux les extérieurs, et rejettent ceux qui
ne concol'Cleot pas avec eux: en effet, après la mort, les extérieurs
chez tous sont ramenés à être analogues aux intérieurs.
158. Vers. 2. Sois vigilant, signifie qu'ils soient dans les vmis
Vers. 2. CHAPITRE TROISlbtE. 167
et dans la vie selon les vrais. Dans la Parole, il n'est pas signifié
antre chose pal' ritl'e vigilant; en effet, celui qui s'instruit des \Tais,
et vit selon les vrais, est comme quelqu'un qui sort d'un profond
sommeil et reste éveillé; tandis que celui qui n'est pas dans les
vrais, mais sculement dans le culte, est comme quelqn'un qui dort
et est en songe: la vie naturelle, considérée en elle-même, ou sans
la vie spirituelle, n'est antre chose qu'un sommeil; mais la vie na­
lmelle, dans laqnelleil ya la vie spirituelle, est nne veille; ct celle­
ci ne peut s'acquérir qne pal' les vrais, qui sont dans lenr lumière
ct dans leur jour quand l'homme est tIans la vie selon ces mèmes
vrais. C'cst là ce qui est signifié pal' veiller dans ces passages:
« VEILLEZ, pm'ce que vous ne savez li quelle Izeure votTe Seï­
gneuT vimdra. ))- }Iatth. XX lV./12. -« [feureu.1J ces serviteurs
que le Scignew', quand il v1:end1'(l, trouvera VEILLAN'fS! Soyez
P1'lJts, parce qu'ù l'hellTe que vous ne pensez point, le Fils de
l'!tomme viendra. 1)-LuC, XH. 37,40.-« VEILLEZ, car VOliS ne
savez quand lc Seigneur de la maison vient/Ta, de pew' que, ve­
nant tout ri coup, il ne vous {j'ouve ENDORMIS; ce que je vous dis,
ri tous je le dis; VEILLEZ. ))-:'Ilarc, XIII. 35, 36, 37. -« Comme
le Firmce tardait, les vierges S'ASSOUPIlIENT ct S'ENDoRMmENT;
ct les cinq insensées vinrmt, en disant.' Seigncw', ouvrc-nous;
mai.\ le Seigneur l'cpondit .' Je ne VOliS connais point. VEILLEZ
donc, parer: que vous ne savez point le jour ni l"/cUl'e, où le
Fils de l'!tomme viendra. 1) - Alatlh. XXV. 1 à 13. - Comme
l'avènement du Seigneur est appelé le 1\IATlN, NU '151, et qu'alors
les l'l'ais sont ouverts, et que la lumière sc fait, c'est pour cela que
cc temps cst appelé LE COM~JENCEMENT DES VEILLES, - Lament.
II. 19, - ct que le Seigneur est appelé LE VIGILANT, - Dan. IV.
10; - ct qu'il est dit dans f:saie : « Ils vilTont, tes mor'ts; 111:­
VEILLEZ-VOUS, habitant.l de la poussière. I l - XXVI. 19. - ~Iais
que l'état de l'homme qui n'est pas dans lcs l'l'ais soit appelé As­
soupissement et Sommeil, on le voit dans Jérémie, LI. 39,57. Ps.
XIlI. 4. l's. LXXVI. 7. Mallh, XlU. 25, ct ailleurs.
159, Et a/!'ennis les rpstes qui vont mourir, signifie afin que
les choses qui sont de leu'!' culte reçoivpnt fa vic, ct ne s'etci­
gnent point. Il sera dit commcnt ccci doit être entendu: Le culle
mort est absolument semblable au cu Ile \<ivant dans la formc cx­
168 .:,\POCALYPSE Rt:vir.J1E. N' 159.
terne, car ceux qui sont dans les vrais font les mêmes choses;
en effet, ils écoutent les prédications, ils participent à la Sainte
Cène, ils prient à genoux matin et soir, outl'e plusieurs autres
choses communes et solennelles du culte; ceux donc qui sont dans
le culte mort n'ont besoin que de s'instruire des vérités et de vivre
selon les vérités; ainsi sont affermis les restes qui vont mourir.
160. Car je n'ai point trouve tes œuvres pleines devant Dieu,
signifie que les interieurs de leur culte n'ont point ete conjoints
au Seigneur. Que par les œuvres il soil entendu les intérieurs et
les extérieurs, et que par je connais tes œuvres il soit signifié que
le Seigneur voit en même temps tous les intérieurs et tous les ex­
térieurs de l'homme, on le voit ci-dessus, N' 76; ces œuvres sont
diles pleines devant Dieu, quand elles ont été conjointes au Sei­
gneur. Il faut qu'on sache que le culte mort, ou le culte seule­
ment externe, l'ail la présence du Seigneur, mais non la conjonc­
tion, tandis que le culte externe, dans lequel les intérieurs vivent,
fait et la présence et la conjonction; car la conjonction du Sei­
gneur est avec les choses qui, chez l'homme, viennent du Sei­
gneur, lesquelles sont les vrais d'après le bien; et si ces vrais ne
sont point dans le culte, les œuvres ne sont point pleines devant
Dien, mais elles sont vides; dans la Parole, le vide se dit de
l'homme dans lequel il n'y il que des faux et des maux, par exem­
ple, - Matlh. XII. M, et ailleurs; - par suite le plein se dit de
l'homme dans lequel il y a les vrais et les biens.
161. Vers. 3. Souviens-toi donc comment tu as reçu et en­
tendu, signifie qu'ils considèrent que tout culte dans son com­
mencement est naturel, et que plus tard par les vrais d'après
la Pm'ole erpar la vie selon ces vrais il devient spirituel, ou­
tl'e plusieurs autres choses. Ce sont là les choses qui sont en­
tendues par ces paroles; puis aussi, que d'après la Parole, d'après
la Doctrine de l'Église tirée de la Parole, et d'après les prédica­
tions, chacun sail qu'il faut s'instruire des vrais, et que par les
vrais l'homme a la foi, la charité et toutes les choses de l'}:glise;
qu'il en soit ainsi, c'est ce qui a été montré en beaucoup d'en­
droits dans les ARCANES CÉLESTES, publiés à Londres; par exem­
ple, que par les Vrais il y a la Foi, No> 4353, 4997, 708, 10367;
que par les Vrais il y a l'Amour il l'égard du prochain ou la Cha­
Vers. 3. CI1.\I'ITIII: 'ffi01SIi·:.11L iG!J
l'ité, N"' 4368,7623,7624, 803li; que pal' les Vrais il ya l'Amour
envers le Seignelll', N'" 10143,10153, '10310, '10578,10645; que
par les Vrais il y a l'Intelligence et la Sagesse, ;-;". 3182, 3190,
3387, 10064; que par les Vrais il y a la UègénériltiOIl, N°' 1555,
1901i, 20116, 2189, 9088, 995ll, 10028; que par les Vrais il y a la
Puissance contre les maux et les faux, et coutre l'Enfer, N'" 3091,
liOl5, iOl188; que par les Vrais il y a la Purification des maux et
des faux, N" 2799, 5954, 704b, 7918, 10229, 10237; que par les
Vrais il y a l'Êglîse, N'" 1798, 1799, 3963, M68, 4672; que pal'
les Vrais il yale Ciel, 1\0' 1900, 9832, 9931, 10303; que pal' les
Vrais il y a ]'[nnocence de la sagesse, N"' 3183, 349li, 601;); que
par les Vrais il y a la Conscience, N'" 1077, 2053, 9113: que pal'
les Vrais il y a l'Ordre, N'" 3316, 3417, 3570, 5iOli, 53;)9, 53li::!,
6028, '10303; que par les Vrais il y a la Beauté pour les Anges,
et aussi pom les hOlOmes qllant aux inlcrieul's qui appartiell­
fleut il leur esprit, N"' 553, 3080, 4985, 5199; que pal' les Vrais
l'homme est homme, W' 3175,3387,8;)70,10298; mais cepen­
dant il y a toutes ces choses pal' les Vrais d'après le Bien, et non
par les Vrais sans le bien, et le Ilien vient du Seigneur, N"' 243ft,
l1070, 4736, 5147. Que tOllt Bien vienne du Seigneur, on le voit,
N°' 16ill, 2016, 2901l, 4t51, 9981, 5147. ~lais quel est l'homme
qui pense il cela? N'est-cc pas aujourd'hui comme chose indilTé­
l'ente qu'on sache tels ou tels l'l'ais, pOlll'VU qu'on soit dans le
cnlte? et eomUle peu d'hommes scrutent la Parole dans le but de
s'instruire (!es l'l'ais et d'y conformer leur vie, c'est pour cela
qu'on ne sait rien au sujet du culte, s'il est mort ou vivant; ct ce­
pellliant selon la c]llalilé (lu culle l'homme lui-même est mort ou
Yivant; autrement, il quoi sel'viraientla Parole et la Doctrine qui
en est tiree? à quoi serviraient les sabbalhs et les prédications,
puis aussi les Livres dogmatiques? et mème il quoi serviraienl
\'I~glise ct la nclîgion? Que tont culle dans le commencement sail
naturel, et que plus tard par les Vrais d'après la Parole ct par la
vic selon ces l'l'ais il devienne spil'iluel, cela est notoire; en effet,
l'hOlllme naît naturel, mais il reçoit de l'instruction pour qu'il
devienne civil et moral, et ensnite spiritnel, car aiusi il renait.
Ces choses-ci et celles-là sont donc signifiees pal' SOUvie/lS-IOi
comment lU as ?'CPI el entendu.
L i~
liO L'APOCAI,l'PSt: nt:vüi:E. l'iv 162.
162, El ob.,cl've el viens il résipiscence, signifie qu'ils fassent
allenlion ù ces choses, ct qu'ils vivifient leUl' culle mOl·t, Qu'ob­
sel'ver, ce soit faire attention aux choses qui sont entendues par
If souviens-toi comment tu as reçu et enteudu, II cela est évident;

et que venir il ré.sipiscence, ce soit vivifier le culte mort pal' les


vrais d'après la Parole et pal' la vie selon ces l'l'ais, c'en est la con­
séquence,
163. Si donc tu ne veilles lJoint, .signifie s'il.s ne .sont poinl
tians les vrais ct dans la vie selon ces vrais. On le l'ail d'après
ce qui a été expliqué ci-dessus, NV 158.
164. Je viendrai sur toi comme un voleur, ct lU ne saw'as
pas à quelle heure je viendmi sur 101:, signifie que les choses
qui aplJarliennent au culte seront enlevées, cl qu'on ne saura
ni quand ni comment elles le sel'onl. 11 est dit que le Seigneur
viendra comme un voleur, parce que le bieu externe du culte est
enlevé il l'homme qui est dans un culte mort: eu efTet, dans le
culte mort il y a quelque chose du bien, parce qu'on y pense à
Dieu ct à la vic éternelle; mais toujours est-il que le bien sans ses
vrais n'est pas un bien, sinon un bien méritoire ou hypocrite,
mais les maux et les faux enlèvent ce bien comme un voleur; cela
a lieu successivement daus le monde, et pleinement après la mort,
et aussi sans que l'homme sache quand et commen.t rela al1'ive. II
est dit du Seigneur qu'il vielldra comme un voleur, mais dans le
sens spirituel il est enlendll que l'enfer l'enlèvera etle volera: il en
est de cela comme de ce qui est dit, dans la Parole, que Dieu fait
du mal il l'homme, qu'il le dévaste, qu'il se vpnge, se met en 110­
1ère, induit en tenbalion, lorsque cependant c'pst J'enfer' qui fait
ces choses; car il est dit ainsi d'après l'apparence devant l'homme.
Que le talent et la mine donnés à l'homme pour commercer lui
soient ôtés, s'il, n'pn lire pas du profit, on le voit dans Matthieu,­
XX V. 26 il 30. Luc, XIX. 2ft il 26; - commercer et tirer du profil
signifie acquérir pour soi des l'l'ais et des biens. Comme l'enlève­
ment du bien et du vrai il cellX qui sont dans un culte mort, est
l'ail cornIlle pal' un voleur dans les ténèbrps, voilà pourquoi cela
est parfois dans la Parole assimilé au voleur, comme dans les pas­
sages suivanls : " Void, je viens comme un Voleur; heureux
celw: qui p('ille ('1 [lul'dc scs t'I'/emen/", afin que nu il Ile ma1'­
Vers. 3. CHAPITRE TI\OISJÈML lil
che point. I l - Apor.. XV!. 15. - li Veillez donc, parce qae VO/l,S
ne savez à quelle hew'e volrl! Seigncu1' 'lJÎend1'll. Sacllez ceci,
que si le il'Iailre de maison samit li quelle /tell!'e le Voleul' vien­
dra, 'il veillerait certainement, et il ne laisserait pas pel'cel' sa
maison. Il -i\latth. XXIV. 42, 43. - li Si des Voleurs vienncnt
chez toi, si des brigands de nllit, combien ,seras-lU saccagtJ?
Ne volel'ont-ils pas lellr suffisance? 1l-0bad. Vers. 5. - l i Valls
la villc ils se répandront, sur la muraille ils cOU1'rOnl, dalls les
maisons ils monteront, par les (enêtres -ils entreronl comme
le Voleur. » - Joël, If. 9. - « Ils ont liât le mensonge, el le
Voleur est venu, et s'est 1'I!pawlue la l/'oupe au de/lOrs. Il ­
Basée, VH. 1. - « Amasscz des Ire,sors non SUl' la lerre, mais
dans le Ciel, où Voleurs ne vienncnt ni ne volenl. Il - i\latth.
VI. 19,20. - Si l'homme doit veillcr, et ne point savoir l'heure il
laquelle le Seigneur vient, c'est afin quc l'homme pensc cl agissc
comme par lui-même, ainsi dans le libre selon sa raison, et afin
que la crainte Il'introduise rien, cal' chacun aurait crainte s'il sa­
l'ait; et ce que l'homme fait de lui-m~me dans le libre reste éter­
nellement; mais ce qu'il fait pal' crainte ne l'este poinl.
165. Vers. 4. Tu as quelquc pcn de noms aussi dans Sardcs,
signifie que parmi eu:r; il y en a aussi qlli ont la vie daus lell1'
culte. Pal' 7Jeu de noms il est signifié quelques-uns qui sont tels
qu'il va être dit; le nom, en effet, signifie la qualité de quelqu'ull,
et cela, parce que chacun dans le Mancie spirituel est nommé se­
lon sa qualité, N° 81.; la qualité cie ceux dont il l'st parlé mainte­
nant, c'est qu'ils ont la vie dans leur culte,
166. Qui n'ont poinl souillé leurs v(:lelllenl.l, signifie qui
sont dans les vrais, ct n'ont 7Joint cOITompu le culte 7Jll1' les
maux de la vie et par les {aux qui en dCI'ivenl. l'al' les vête­
ments dans la Parole sont signifiés les Vrais qui revétent le Bien,
et dans le sens opposé les faux qui revêtent le lIIal; en effet,
l'homme est ou son bien ou son mal, pal' conséquent des vrais 011
des faux sont ses vêtements: tous les Anges et tous les Esprits ap­
paraissen t vêtus selon les vrais de leur bien, ou selon les faux de
leuI' mal, voir dans le Traité DU CIEL ET DE I:ENFER, publié à
Lonàres, N"' 177 à 182; d'après cela il est évident que pal' ne point
souiller ses vêtenu:nls, il est signifié être dans les vrais, et ne
li2 L',IPOCAI.YI'SE I\ÉVÉLÉr:. N° 166.
point corromJlre le cu \le par les maux de la vie et par les faux !lui
en dérivenl. Que les lêtements dans la Parole signifJentles l'l'ais,
et dans le sens opposé les faux, on le voit clairement d'aJll'ès ces
passages :lIlléœille-toi) n!veille-tvi, revêts-toi de ta {oree, Sion!
revêts-toi de tes llAnrrs O'ORNEMENT, Jérusalem! »-Ésaïe, LI!.
1. - « J(Jl'usalem, je te \' ÈTlS de broderie, et je te chaussai de
taissvll, je te ceignis de (m lin) et je t'omai d'onwTIlents; tu
(ilS couvate d'al' et d'argent) et tes VÈTE:lIENTS (étaient) fin lin,
soie et broderie; ]lar là belle tu devins e;c;trêmement. Mais ln
as pl'is de tes V};TEMENTS, et tu t'en es (ait des hauts lieux bi­
garnis) afin rie commettre sem'tation sur eux. Tu as p1'Ïs aussi
tes VÈTE~IENTS de l;roderie, et tu en as couvert des. images de
mâle, avec lesquelles tu as commis scol'talion. »- ÉZéch. XVI.
10 il 18; -Iii est décrite n::glise Juive en cela que les l'l'ais lui
ont été c\onnés puisqu'elle avait la Parole, mais que ces \'l'ais ont
été falsifies; commettre sCOI'lation, c'est falsifier, N" 131t. CI Toute
glorieuse, la {tlle de Roi, en dedans; de tissus d'vr (est) son
VhEm:"T; ('n vl'ode1'ies elle Sera amenée au Roi. »- Ps. XLV,
tlt, 15; - la Olle de Hoî est l'Église quant il l'alTecLion du l'l'ai.
« Filles d'Isi'ad, S1/1' Saül plr:urez, lui qui vous l'evêtait d'(!­
cm'fate rloubll?-teint avec délices, et qui mettait Ull Ol'1lement
d'or sur l'otre \'ÈTE~n:NT. » - Il Sam. l. 21t; - ces choses sonl
dites de Saül, parce que par lui, comme Hoi, esl signifié le Divin
rrai, N° 20. « Je l't'l'ai la visite SUl' les ]Jrinces et sur les fils de
liai, el sur t01lS ecu,v qui sont l'eV(!lus de VBTEMENTS d'étmn­
gcr. ,,- Seph, I. 8, - « (,cs ennemis te dépouilleront de tes
VÊTJlMt:NTS, et ils ]ll'endl'ont les vases de ton Ol"lIel1lCnt. » ­
~:z~ch. XX!lI. 2ü. -(1 Josefma était V(llll d'J-IABITs souillés, et il
se tenait ainsi devant l',tnge) qui dit: Otez les I],IBITS sou(l­
lés de dessus lui; l'l il le (tt l'evétir d'I1ADITS autr('s. » - Zach.
w. 3, il, 5. - Le Roi entra, et vit ceux qui etaient li table, d
il (/]Jej'çut un h01llme non VIJtu d'un lIAllIT DE NOCE, et il lui dit:
Ami, comment es-tu entl'é ici n'ayant point un lIABIT DE NOCE?»
- Mallh. XX Tl. H, 12,13; -l'habit de noce est le Divin Vrai
d'après la Parole. Gardez-volts des (au,x ]Jl'opftt)tes qui vien­
(1

nent li VOliS en HABITS de brebis. l) - Mallh. V11. 15. - (1 Per­


sonne ne 1Ill?t un lIwrcean d'HAllIT neu{ à 1111 HABIT vieux; (llt­
Vers. 4. CHAPITRE TlW\SlblE. ii3
lremenl le neuf déchin: le vieu;r" clau vieu.); ne convient /Joint
le morceau du neuf. li - Luc, V. 36; - comme le Vêtement si­
gnifie le vrai, c'est pOUl' cela que le Seigneur compare les vrais de
l'Église précédente, qui étaien t externes el rcprésentatifs des
spirituels, à un morceau d'un habil vieux, el les vrais de l'Église
llouvelle, qui étaicnt internes et spirituels, à Ull morceau d'un ha­
bit neuf. (1 SUI' les trônes vingt-quatre Anciens assis, revêtus
de VtTEMENTS blancs. Il - Apoc. IV. 4. - « Ceux qui deVllnt le
trône se tenaient en pre.lence de l'Agneau étaient vé/us de Ro­
BES blanches,. ils ont lave leurs RonEs, et ont blanchi leurs Ro­
nES dans le sang de l'Agneau. II - ApoC.. \'lI. 9, 13, 14. - u Il
fut donne des ROBES blanches ù ceux qui étaient sous l'Autel. •,
- Apoc. VI. 11. - u Les Armées de Celui qui était monté sttl'
le Cheval /;Lanc le suivaient Vf;TUES d'un fin lin blanc et net. li
- Apoc. XIX. 14. -Comme les Anges signifient les Divins Vrais,
c'est pour cela queules Anges, vus dans le sépulcre du Seigneur,
apparurent dans des V:f:TEMENTS blancs et resplendissants. l I ­
Matlh. XXVIll. 3. Luc, XXlV. 4. - Comme le Seigneur est le Di­
vin Bien et le Divin Vrai, et que les Vrais sont entendus par les
Vêtements, c'est pour cela que, quand il a été transfiguré, (1 sa
Face resplendit comme le Soleil, ct ses VÊTElIIENTS devinrent
comme la Lumière, .)- Mallll. XVII. 2; - et« d'une blancheur
éclatante, » - Luc, IX. 29; - et " eJ'CI!ssivellumt blancs comme
de la neige, tels qu'un (oulon SUI' la terre ne peut blanchir. l)
-l\larc, IX. 3.-De l'Ancien cles jours, qui est aussi le seigneur,
il est dit que" son VÈTEMENT (!tait blanc comme de la neige,»­
Dan. VII. 9. - Et outre cela il est dit du seigneur: " De myrrhe,
d'aloes et de casse il a oint tous tes VÈTEMENTS. li - l's. XLV.
9. - u Il lave dans le vin son Vf;TE~IE~T, ct dans le sang des
raisins son ~IANTEAU. li - Gen. XLlX. il. - (( Qui (est) celui-ci
qui vient d'Edom, les UAlllTS teints, de Basra? Celui-ci honora­
ble dans son VÈTEMENT. Pourquoi llouge quant li ton Vf:TEMENT'!
Tes VÊTE~IENTS comme ceu.x d'ull (ouleur au pl 'essoi/'. La vic­
toire a été répandue sur mes HABITS, el tout 1/t(f/l V f:TEMENT
j'ai souillé. » - Ésaïe, LXILI. 1, 2, 3; - Ges choses ont été dites
aussi du Seigneur; ses Vêtements y sont les vrais de la Parole.
« CelUi: qui était monl·é SUI' le Cheval lilanc etait )'!.'v,!lu d'ull
l. l_~)'i·.
--
lïlt I:APOCAJ,rPSE 1\ É\'ÉL Ü. N° 166.
VJ~n:MENT teint de sang, et s'appelle son Nom la ]Jc!1'ole de
Dieu. » - Apoc. XIX. 13, 'l6. - D'après la signification des Vê­
tements, on peut voir U pOUl'quoi les disciples du Seigneur po­
.1I?rent leurs VÈTDU:C-;TS sur l'ânesse et sur le poulain, quand
le Seigneur entm ci Jérusalem; et pOUl'quoi le peuple etendit
ses VÈTEm:TNS dans le chemin. »-Mallh.XXI. 7,8,9. Marc, xr.
7, 8. Luc, XI X. 35, 36; - et el' qui est signiOé en ce que u les sol­
dats ont divise: les Vf:TEMENTS du Seigneur en quatTe parts. »­
Jean, XIX. 23, 21t;- pal' conséquent el' qui est signifié pal' ces pa­
roles dans David; Il Ils ontpw'tagé mes llAlllTS entl'e eux, et sur
mon Vl-';TF.~IE;'iT ils ont jeté le SOTt. »- l's. XX Ir. 19.- Pal' cette
signification des Vêtements, on voit eneore clairement pourquoi
l'on déehirait ses vêtemenlsquand quelqu'un parlait contre le Divin
Vrai de la Parole, - f:saïe, XXXVII. 1, et ailleurs; - puis aussi
pourquoi on lavait ses vêtements afin d'être pUl'Îfié,- Exod. XIX.
lit. Lévil. XI. 25, ItO. XIV. 8,9. Nomb. XIX. 11, jusqu'à la fin;­
et pourquoi, il cause des prévaricatons contre les Divins Vrais, on
se dépouillait de ses vêtements, el on se couvrait d'un sac,-Ésaie,
XV. 3. XXII. 12. XXXVII. 1, 2. Jérém. IV. 8. VI. '26. XLVI[(. 37.
XLIX. 3. Lament. H. ,tO. ÉzéeIJ. XXVII. 3i. Amos, VIII. 10. Jan.
IH. 5, 6, 8. - Cclui qui sait ce que signifient les vêtements en
général et en particulicr, peut savoir ce qu'ont signiOé les habits
d'Aharon et de ses flIs, il savoir, l'I::phod, le Manteau, la Tunique
tissue, le Baur1rier, les Caleçons, le Turban. Comme la Lumière,
de même que le Vêtement, signifie le Divin Vrai, c'est pour cela
qu'il est dit dans David ;u Jéhovah se couvre de LumimE comme
d'un VÈ'rEm::\'!'. » - l's. CIV. 2.
167. Et ils 1IU/I'cheront avec Moi en vêtements blancs, parce
que dignes ils sont. signifie qu'ils vivront avec le Seigneur dans
son Royaume spirituel, parce qu'ils sont pm' Lui dans les vrais.
Qlle ce soit là le sens spirituel de ces paroles, c'est parce que
maJ'cher dans la Parole signifie l'ivre, et que marcher avec Dieu
signifie vine par Lui; et parce que en vêlements blancs signifie
dans les ITids: en efTet, le blanc dans la Parole se dit des \Tais,
parce qu'il tirc son origine de la lumière du soleil, et le l'ange se
dit des biens, paree qu'i! tire son origine du feu du solcil; et le
noir sc àit d('8 faux parce qll'il tire son origine des ténèbres de
Vers. li. CHAPITRE TilOISlbIE. 175
l'enfer: ceux quI sonl d,ans les vrais par le Seigneur, parce qu'ils
T"ui ont élé conjoinls, sont appelés dignes; car toute dignilé, dans
le Monde spirituel, vienl de la conjonction avec Je Seigneur. D'a­
près cela, il esl é"videnl que par « ils marcheronl aYec ~Ioi en Yê­
temenls blancs, parce que dignes ils sonl, » il esl signifié qu'ils
vivronl avec le Seigneur, parce qu'ils sonl par Lui dans les vrais.
JI est dil qu'ils vivronl avec le Seigneur ùans le Royaume Spiri­
tuel, parce que Loulle Ciel a élé distingué en deux Royaumes, le.
Célesle elle Spirituel, et que dans le Royaume Célesle sonl ceux
qui sonl dans le bien de l'amour par le Seigneur, et dans le Royau­
me Spirituel ceux qui sont dans les vrais de la sagesse par le Sei­
gneur, el ceux-ci sont dits marcher aYec le Seigneur en vêlements
blancs; ils sonl aussi revêlus de Yêlemenis blancs. Que marcher
signifie vivre, el marr,her avec Dieu vivre aYec Lui parce qu'on vit
par Lui, on le voit par les passages suivanls : « Dans la paix et
dans la droitu1'e il a marc/u: avec Moi. »-Malach. If. 6.- « Tu
as délivre mes pieds du choc, afin que je marche de'lXmt Dieu
dans la lumière des vivants. II -l's. LVI. lli. - « David, qui Cl
garde mes préceptes, et a marché après Moi de tout son cœur.»
- r Rois, XIV. 8. - « Jéhovah, souviens-toi que j'ai marché
devant Toi dans la vérité. » - Ésaïe, XXXVlIL 3. - « Si vous
marchez avec Moi en adversaire, et que vous n'obeissiez pas li
-ma voix, je marcherai anssi, Moi, avec vous en adversaire. »
- Lévi!. xxn. 23,24, '27.-« Ils n'ont pas voulu marcher dans
les chemins de Jéhovah. )) - I~saïe, XLII. 2lt. Deutér. XI. 22. X[X.
9. XXVI. 17. ~ « Tous les peuples marchent chacun au nom
de son Dieu; et nous, nous marcherons au Nom de Jehovah. ))
- i\lichée, IV. 5. - « Encore un pell la Lumière est avec vous,
marchez tandis que II! l.umif:re VOliS avez; croyez en la l.u­
mière. )) -. Jean, XII. 35, 36. vaf. 12. - « Les Scribes cleman­
dèrent : Pourquoi tes disciples ne marchent-ils pas selon la
tJ'aC/ition des Anciens? Il - ;\Iarr" VII. l, 5. - II esl dit aussi,
en parlanl de Jéhovah, qu'il marche parmi eux, c'est-à-dire, qu'il
vil en eux el avrc eux: « Je mettrai mon Hauitation au milieu
de VOliS, et je marcltel"C/Î au milieu de vous, dje vous serai 1)OU1'
Dieu. )) - LI~vit. XXVL H, 12. - D'après ces passages on voit
clairement cc qui est elltenrtu ci-dessus par" wici cc que dit Ce­
176 L'APOCALYPSE Rt:Vt:LÉIi. N" 167.
lui qui marche dans le milieu des sept Chandeliers d'QI'. •1 ­
Apoc. II. 1­
168. Vers. 5. CPlui qui vaincra, celui-là sera loevêtu de vête­
ments blancs, signifie que celui qui est reformé devient spiri­
tuel. Que celui qui vaincra signifie celui qui est réformé, on le
voit ci-dessus, J\'" 88; et qu'être revêtu de l)êtements blancs, si­
gnifie devenir spiriluel par les vrais, on le voit, N"' 166, 167 : Lous
ceux-là deviennent spiriluels, qui sont dans les vrais et dans la
vie selon les vrais.
169. Et je n'enacerai IJoint son nom du livre de vie, signifie
qu'il sel'a sauve, Il a élé dit précédemmenl ce que c'est que le
nom, et dans la suite il sera dit ce que c'est que le livre de vie.
Que ne point avoir son nom efface du /iV/oe de vie, ce soit êlre
sauvé, c'esl ce qui est évident pour chacun.
170. Et je confesserai son nom devant mon Père et devant
ses Anges, signifie que se1'Ont l'eçus ceux qui sont dans le Divin
Bien et dans les Divins Vrais d'après le Seigneur, ainsi ceux
qui ont en eux la vie du Ciel, Que confesser le nom, ce soit re­
connailre la qualilé de quelqu'un, ou qu'il est leI, on le voit par la
signification du nom, ci-dessus, N"' 81,122; par le Pèl'e il esl en­
tendu le Divin Bien, el par les Anges les Divins Vrais, procédant
tous du Seigneur. Dans la Parole des Évangélisles le Père esl lrès­
souvent nommé par le Seigneur, et parlout il est entendu Jéhovah
de Qui il procédait, el en Qui il élait, et Qui était en Lui, el ja­
mais un Divin séparé de Lui; qn'il en soit ainsi, c'est ce qui a été
monlré en plusieurs endroits dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE
,TÉRUSALUI SUR LE SEIGNEUR; et aussi dans LA SAGESSE ANGÉLI­
QUE SUR LA DIVINE PnOVIDI,NCE, N"' 262, 263 : que le Seigneur
Lui-Même soit le Père, on le voit, NO,' 21, 961. Le Seigneur a
nommé le Père, parce que par Le Père dans le sens spirituel esl
signifIé le bien, el par Dieu le Père le Divin Bien du Divin Amour;
les Anges n'entendent pas autre chose pat' le Père, quand ce mol
eslll1 dans la Parole, et ils ne peuvenl pas entendre autre cbose,
parce que dans les Cieux on ne cannai[ pour son père, de Qui on
esl dit né, et de Qui on est appelé fils el héritier, que le Seignellr;
cela esl entendu par les paroles du Seigneur, - Mallil. XXlIl. 9.
- D'après ces explicalions il esl évidenl que par «( confessel1 son
Vers. 5. CHAPITRE TROISIÈ11E. 177
nom devant le Père, ))il est signifié qu'ils seront reçus parmi ceux
qui sont dans le Divin Dien par Lui. Si pal' les Anges il est en­
tendu ceux qui sont dans les Divins Vrais par le Seigneur, et abs­
tractivement les Divins Vrais, c'est parce que les Anges sonlles
récipients du DiI'in Bien dans les Divins Vrais qui sonl chez eux
pal' le 5eigneul'.
171. Vers. 6. Qui li oreille entende ce que l'es]Jrit dit au,x
Églises, signifie que celui qui comprend ces choses obéisse il ce
que le Divin Vrai de la Parole enseigne il ceux qui seront de la
Nouvelle Église, qui est la Nouvelle Jérusalem, comme ci-des­
sus, NO> 87.
172. Vers. 7. Et il l'Ange de l'Église dans Philadel]Jhie écris,
signifie il ceux d sw' eeu;r; qui sont dans les vrais d'après le
bien ]Jll1' le Seigncw·. Que ceux-ci soien t en tendus pal' l'Église
dans Philadelphie, on le voit clairement pal' les choses écrites à
celle Eglise, entendues dans le sens spirituel.
173. Voici ce que dit le Saint, le Veritable, signifie le Sei­
gnell1' (fuant au Divin Vrai. Que ce soit le Seigneur, cela est évi­
dent; si le Saint, le Véritable, est le Seigneur quant au Divin
Vrai, c'est parce que le Seigneur est appelé Saint d'après son Di­
vin Vrai, et Juste d'après son Divin Dien; c'esl de là que son Di­
vin procedant, qui eslla Divine Vérité, est appelé Espl'il Saint; et
l'Esprit Saint ici est le Saint, le Véritable. Dans la Parole, il est
très-souvent dit Je Saint, et partout au sujet du vrai; et comme
tout l'l'ai, qui en soi est le vrai, vient du Bien et du Seigneur, c'est
ce vrai qui est appelé le Sainl, taudis que le Bien d'al! vient le
vrai est appelé le Juste; c'est de li! que les Anges, qui sont dans
les vrais de la sagesse et sont appelés spirituels, sont dits Saints,
ct que les Anges, qui sont dans le bien cie l'amour et sont appelés
célestes, sont dits Jus[es; il eo est de même des hommes dans
l'Église. c'est aussi de là que les Prophètes et les Apôtres sont
clits Saints, cal' pal' les Prophètes et par les l\pôtres sont signifiés
les vrais cie la Doctrine de l'Eglise. C'est encore cie là que la Pa­
role est dite Sainte, car la Parole est le Divin Vrai; puis aussi, que
la Loi clans l'Arche, dans le Tabernacle, a été clite le Saint cles
saints et aussi Sanctuaire. C'est encore de là que Jérusalem a élé
clite sainte, car par Jérusalem est signifiée l'Église qui est dans
178 1:,\I'OCALYI'SE Rt;VÉLt:r:. N" 173.
es Divins Vrais. c'est encore de lit que l'Autel, le Tùbernacle, les
Habits d'Aharon et de ses fils, étaient dits saints après qu'ils
avaient été oints d'huile, car l'huile signifie le lJien de l'amour, et
ce bien sanctifie, et tout ce qui est sanctifié sc réfère an vrai. Que
le seigneur soit Seul Saint, parce qn'il est le Divin Vrai Même,
cela est évident d'après ces passages: li Qui ne glori{!eraü ton
Nom, Seignew'? CAR TU ES SEUL SAINT. Il-Apoc. XV. Lt.-« Ton
RÉDDIPTEUR. le SAINT D'IsRAEL, Dieu de toute la terf'!! sera ap­
pelé. ll-Ésaïe, LlV. 5. - l i Ainsi a dit Jehovah, le I\EDEMPTEUR
d'Is1'lwl, son SAINT. 1) - Ésaïe, XLIX. 7. - « Quant à ltOtl'e 1\1:;­
DEMPTEUR, Jéhovah Sébaoth (est) son Nom, le SAINT D'IsRAEL. II
- Ésaïe, XLVrl. Lt. - li Ainsi a dit Jehovah voU'e HÉDEMPTF.UR,
le SAINT D'IsRAEL. Il - f:saïe, XLllT. 1Lt. - li En ce jow'-lù, ils
s'appuieront sur jéh01;ah, le SAINT D'ISRAEL, dans la Vé,'ité. 1)
- Ésaïe, x. 20; - et en outre ailleurs, pal' exemple, - r:;saïe, r.
Lt. V. 19. XII. 6. XVII. 7. XXIX. 19. XXX. 11,12. XLI. 16. XLIII.
H, 15. XLV. 11.. XLVnr. 17. LV. 5. LX. 9. Jérém. L. 29. Dan. IV.
10,20. Ps. LXX V ILL. Lt1..- Comme le Seigneur est le Saint Même,
c'est pour cela quc l'A nge a dit à l'Iade : « Ce qui naftra de toi,
Saint, sera appelé Fils de Dieu, » - Luc, 1. 35; - et que le
Seigneur a dit de Lui-j\lême, « Pèl'e, SANCTIf'II>-les dans la V<i­
l'Île,. ta Pw'ole est la V<i,'il/!,. pOUT' eux je Jll e S,\ NCT! FI E Moi­
Même, afin qu'eux aussi soient SANC'flFIJ\S dans la Vé,'itci. » ­
Jean, XVH. 17,19; - d'après cela, il esl l~l'jdent que la Vérité
qui vient du Seigneul' est la Sainteté même, parce que Lui-Même
est Seul Saint; le Seigneur en parle ainsi: « Quand il sel'a ve­
nu, L'ESPRIT Dr. VtRITt:, il VOltS conduiJ'a dans toute la Vf!rité,.
ct il ne parlera point ({'après lui-même,. du mien ilreccJ;1'a, ct
il vous l'annonccnt. II - Jean, XVr. 13, 14,. 15. - « Le Conso­
lateur, L'ESPRI'i' SAINT, lui, "VOus enseigne,'a toutes choses. II ­
Jean, XlV. 26; - que l'Esprit Saint soit la Vie de la sngesse du
Seigneur, par conséquent la Divine Vérité, on le voit dnns la floc­
TRINB DE LA NOUVELLE JÉnusALBM sun LE SElc,'u;on, N" 51. D'a­
près ces explicnlions, on peut voir que li le Saint, le Véritnble, )1
est le seigneur quant au Divin Vl'ai. Que Saint se dise du vrai, et
que Juste se dise du bien, cela est évident dans la Parole pal' les
passages où il est dit l'un et l'autre, pal' ex cm pIe, pal' ceux-ci:
Vers. 7. CHAPITRE TUOIStbn:. 179
« Que celui qui est JUSTE soit justifié encore, et que ce/ui qui
est SAINT soit sanctifié encore. )) - Apoc. XXII. H. - « JUSTES
et VÉUITABLF:S sont tes chemins, Roi des S,\[NTS. )) _ Apoc. XV.
3. - « J'our Le servil' en SAINTETÉ et en JUSTICE. ))- Luc, r.
75. - « Hérode cl'aignait Jean, sachant que c'était un homme
JUSTE et SAINT. )) - l\'Iarc, VI. 20. - (( Le {in lin, ce sont les Jus­
TICES DES SAINTS. Il - Apoc. XIX. 8.
174. Celui qui a la clef de David, celui qui ouvre et personne
ne ferme, et qui ferme et personne n'ouvl'e, signifie à Qui Seul
est la TG!lte-Puissance de sauver. Pal' David est entendu le Sei­
gneur quant au Divin Vrai; pal' la Clef est signifiée la Toute-Puis­
sance du Seigneur SUl' le Ciel et SUl' l'Enfer; et par ouvrir pour
que personne ne fermc, et fermer pom que personilC n'ouvre, il
est signifié lirer de l'enfer et intmduire dans le ciel, ainsi sauver,
de même que ci-dessus, N° 62, où cela a été expliqué. Que pal'
David il soit entenùu le Seigneur quant au Divin Vrai, on lc voit
dans la OOr.TRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LE SEIGNEUR,
N"' li3, Lili. Cc qui est signifié ici pal' la clef de David est signifié
ùe même pal' les clefs de Pierre, - Mallh. XVI. 15 il 19, - voil'
l'explication, ci·dessous, N° 798; puis aussi, pal' ces paroles à tous
les disciples: « Tout ce que vous lierez SUl' la terre sera lié
dans le Ciel, et tout ce que vous délierez SUI' la telTe sera délié
dans le Ciel. Il - Mattll. XVIII. 18; - cal' les douze Disciples rc­
présentaient toutes les choses ùe l'J~:glise quant il ses biens et il
ses vrais, et PielTc représentait l'Église quant au vrai, et l'homme
est sauvé pal' les vrais et pal' les biens, ainsi pal' le Seigneur Seul
dont ils procèdent. La même chose cst aussi entenduc pal' la clef
de David donnée à l~liakim, de qui il est parlé ainsi: (1 Je mettrai
ta domination en sa main, afin qu'il soit pour père cl l'haIJi­
tant de Jérusalem et à la maison de J ehudah,. et je mettrai la
clef de la maison de David sur son épaule, afin qu'il ouvre et
que personne ne ferme, et afin qu'il ferme et que personne
n'ouvre. Il - Ésaïe, XXII. 21, 22; - celui-là était établi sur la
maison ùu Hoi, et pal' la maison lIu Roi est signifiée l'Église quant
au Divin Vrai.
175. Vers. 8. Je connais tes œuvres, signifie que le Seigneur
voit ta Il.1 Leurs intérieurs et t01/S leurs e.rtériellrs en ml"mc
leml1s, commc ci-desslls, N" 76.
180 L',IPOr.ALYPSE Rt:VÉLÉ!:, i\" i 7ô.
176. Voici, j'ai tenu devant toi une pOl'te ouverte, signifie
qu'ù ceux qui sont rlans les vrais d'après le bien par le Sei­
gneur le Gid a été ouvert. Que par une povte ouverte il soit si­
gnifié ['adlnission, eela esl éviclent. S'il est dil qu'une porle a été
ouverle à ceux qui sont de l'{~g[ise dans Philadelphie, e'esl parce
que par celte ~:glise sont entenclus eellX qui sont dans les vrais
d'après le bien par le Seigneur, el qu'ô ceux-là le Seigneur ouvre
le Ciel. !\'lais sur ce sujet il sera dit quelque chose non connu précé­
demment : Le Seigneur Seul est le Dieu du Ciel et lie l<J. Terre,­
Malth. XXVIIL18;-cenx donc qui ne s'adressenl pasdireclementit
Lui ne voient point le chemin qui conduit au Ciel, et par conséquent
ne lronvent point la porl~, et s'il arrive qn'ils soient admis vers
elle, elle est fermée, et ne s'ouHe pas pour celui qui heurte. Dans
le i\londe Spiriluel il y a en actualill) des chemins qui conduiseut
au Ciel, et il y a çà et là des portes, et ceux qui sonl conduits vers
le Ciel par le Seigneur vont par des chemins qui y lendenl, el ils
entrent par les portes; que dans le Monde Spirituel il y ail des
Chemins, ou le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENl'l::n, N°' 479,
534,590; et qu'il y ail anssi des Parles, on le voit, NO> 429, !l30,
583, 58!! : en erret, toutes les choses qui sonl vues dans les Cieux
sont des cOlTespondances; par conséquent aussi les Chemins el
les Parles; cal' les Chemins correspondent aux vrais, el par suite
les signifienl, et les Parles eorresponclent il l'inlroduction, el pal'
suite la siguifieut. Puisque le Seigneur Seul conduit l'homule vers
le Ciel et ouvre la porte, c'est pour cela qu'il se nomme Lui-Même
le Chemin et aussi la Porte; le Chemin, daus Jean: (( Moi, je suis
le CHDIIN, la Ve'/'ite' ct la Vie. » - XIV. 6; -la Parle, dans le
Même: (( Moi, je suis la PORTE des bl'elJis; par Moi si quelqu'un
entre, il sera sauvé. » - X. 7, 9. - Puisqu'il y a el des Chemins
et des Portes dans le i\lourle Spirituel, cl que les Esprits Angéli­
ques vont en actualilé pal' des chemins, el enlrenl pal' des porles
lorsqu'ils parviennent au Ciel, c'est pOUl' cela que, dans la Pa­
role, il esl lrès-souvent parlé d'Entrées, de l'orles el de Baltants
de porte, et pal' ces mots est signifiée l'introduction; comllle dans
ces passages: (( élevez, PORTES, ras têtes; exhaussez-vous, EN­
TRÉES du monde, afin qu'il entre, le Roi de gloire. »- Ps. XX [~.
7, 9, - (( Ouvrez les PORTES, pOUl' qu'clic enl'J'e, la nation juste
Vers, 8. CILIPITHE TIW1Stt:~ll';. t8l
qui ganle les fidélités. l) - I~sa:ie, XX V!. 2. - I l [,es cinq vierges
prudenles enll'èl'ent aux lwces, et la l'ORTF. fut [ernuJe; et vin­
j'enlies cinq viCl'ges insensécs, el cllcs itf!1l1'lhent> mai:; il ne
lem' (ut point on vert. n-Mallb. XX V. 10,11,12. - I l Jésus dit:
ERol'ce::::-vous d'entrcr pal' la PORT]:; Iill'oite, car beaucoup
chercheront ù entrer, et ne le pourront point. l) - Luc, X1LJ.
24, 25; - et en outre ailleurs. Comme la l'orle signifie l'inll'o­
duction, et qne la Nouvelle Jérusalem signilie l'Église cOI;Jposéc
de ceux qui sont dans les l'rais d'après le bien pal' le Seigneur,
c'est pour cela qne la Nou l'clic Jérnsalem est décri le aussi quan t il
ses Portes, SUI' lesquelles sont des Anges, et qu'i! est dit qn' « elll's
ne seJ'ontpoint {eI'1Ilées. n - Apoc. XXI. 12, 13, 25.
177. Et pel'sonne ne peut la {amer, signijie que ["enlc,' JI/'
prévaut point contre eu,]:. En erret, le Seigneur seul uUlTe el
ferme les porles du Ciel, et la porle qu'i! ouvre est perpéluelle­
Illent ouverte il ceux qui sont dans les \Tais d'après le bien pal' le
Seigneur, et perpéluellement fermée il ceux qui sont dans les faux
d'après le mal; et parce que le Seigneur Seul ouvre ct ferme, il
s'ensuit que l'enfer ne prévaut point contre ceux-là; SUI' ce sujf\l,
voir de plus grands développements ci-dessus, l\0 ln.
178. Pm'cc que tu as un pcu de puissance, signifie pw'cc
qu''ils savent qu'ils ne peuvent rien par eux-nzèmes. Ceux qui
sont dans les vrais d'après le bien pal' le Seigneur savent qu'ils
n'ont pal' eux-mêmes aucune puissance contre les maux et les faux,
par conséquent con 1l'e l'enfer; ct ils savent aussi que d'eux-mêmes
ils ne peuvent pal' aucune puissance faire le bien, ni s'introduire
eux-mêmes clans le ciel, mais que toute puissance vient du Sei­
gneur, et est ainsi en eux par le Seigneur; et, qu'autant ils sont
dans les vrais d'après le bien, autant ils sont par le Seigneur dans
une puissance, qui néanmoins leur apparalt comme étant à eux;
c'est donc Iii ce- qui est entendu pal' « parce que tu as un peu de
7Juissance. »
179. Et as ouserve ma pm'ole, signifie paTce qu'ils vivent
selon les précqJtes du Seigneur dans sa Parole. Cela est évident
sans explication.
180. Et n'as point nié mon Nom, signifie qu'ils sont daus
le culte du Seigneur. QlIe le Nom de Jéhol'ah ou du Seigneur,
J. tG.
182 I:APOCALYPSE I\fvÜü. lX'.. 180.
dans la Parole, signifJc tout ce pal' quoi il est adoré, ainsi le tout
cie la doctrine de l'Église, el universellement le lout de la Poeli­
gion, on le voil ci-dessus, W 81; d'après cela on voit ce qui est
signifié ici par" tu n'as point nié mon Nom. »
181. Vers. D. Voici, je don.nerai de la Synagogue de Salau,
signifie ceux qui sont dans lcs {aux quant li la doctrine; 1.'oil·
ci-dessu s, ~o 97.
182. Qui se disent être Juifs, el ne [(: sont point, mais men­
(('111, signifie qni disent que clleZ C/I.<; c.st l'i:glise, cl cependant
t:fW2 ClI:1J il n'y a mlcuue Église. l'al' les Juifs, ici, sont entendus
ceux qui sont de l'Église, parce que l't~glise avait été instituée,
chez les Juifs; c'est même pOUl' cela que par lellr Jérusalem il est
entendu l'Église quant ilia Doctrine; mais par les Juifs il est spé­
cialement entendu ceux qui sont dans le bien de l'amour, comme
ci-dessus, N° 96, par conséquent aussi l'J~glise, cal' l'Jtglise exisle
,par le bien de l'amour: que cependant chez eux il n'y ait aucune
tglise. cela est signifié par « ct Ile le sont point, mais mrntent. »
18a, Voici, je ferai que ceu,x-lit lJiend1'Ont et adol'e/'ont il tr,~
)Jieds, siani(ie que ceux qui sont dans les faux quant li la doc­
trine, pOllJ'lilt qu'ils ne soient pas dans les (au,y- (['ap/'ès le mal,
n;ccv/'onl les omis de la Nouvelle Itglise et les /'econnaüront.
Ceci est cHl de ceux qui sont de la Synagogue de Satan, et qui
se disent être Juifs, et ne le sont point, mais mentent, pal' lesquels
sont entendus cellx qui sont dans les faux quanl il la doctrine, non
cependant dans les faux d'après le mal, mais dans les faux quant il
la doctrine el dans le bien l]uanl il la vie; cellx-ci et non les autres
reçoivent ell'econnaissenl les vrais quand ils les entendent pro­
noncer; et cela, parce que le bien aime le vrai, et que le vrai d'a­
près le bien l'ejelle le faux; recevoir et rpconnaill'e les vrais est
signifié par venir el adorer aux pieds, non aux pieds de ceux de
l'Église, mais aux pieds du Seigneur, par lequel ils ont les vrais
d'après le bien; c'est pOUl'quoi la même chose qu'ici est signifiée
par ces paroles dans David: « Adorez JéllOvalt notre Dieu, pro­
sternez-vous vas le l1tar'clwlJicd de ses pieds. »- Ps, XCIX, 5,
18!I, ~t sam'ont que lIoi je t'ai aimé, signi(ie qu'ils verront
que ceU.1: qlli sont clans les vrais d'apl'ès le I)I:en sont aimes el
reçus dans ft Cielpllr le Seign('ur : cela suit en série de ce qui
précède,
'1 ers. 10. CHAPITRE TnOfSlbn:. 18~1

185. Vers. 10. Parce que tu as gardd la parolI: de 7111< pers/!­


vérance, signifie parce qu'ils ont combattu contre les m.aux, el
ont alors l'ejete les {aux. Que par la parole de la pe/'sévél"ance
soit signiflé le combat spirituel, qui est appelé tentation, cela est
évident d'après ces paroles qui suivent immédiatement, « ~Joi aussi
je te garderai de l'heure de la tentation qui doil venir, "car celui
qui est tenté dans le IIi0nde n'est pas tenté après la mort. Le com­
bal spirituel, qui esl la tentation, esl dil « parole de persévérance
Oll de patience du Seigneur,)) parce que le Seigneur dans les ten­
tations combat pour l'homme, ct combat par les \'l'ais tirés de sa
J'arole.
'186. Moi aussi je le garderai de l'heure de la tentation, qui
doit venir sur tout le globe éprouver CI:UX qui habitent sur la
lel're, signifie qu'ils se1'ont de{endus et consavés au jour du
Jugement dernier. Que leur défense et leur consenalion au jOlll'
du Jugement dernier soient entendues par ces paroles, on peutie
VOil' par ce qui a été écrit et rapporté dans le Traité spéci<ll DU
JUGEMENT Dt:nNIER, et ensuite dans LA CONTINUATION sur le même
sujet, d'où il résulte que ceux qui ont suLi ce Jugement ont été
mis en tentation, et qu'il a été examiné quels ils étaient; que ceux
qui étaient intérieurement méchants furent rejetés, et que ceux
qui étaient intérieurement bons furent sauvés; et les iutérieure­
meut bons élaient ceux qui avaient été dans les vrais d'après le
bien pal' le seigneur.
187. Vers. H. Voici, je viens bientôt, signifie l'w)enemeilt du
Seigneur, et alors une nouvelle Église composee de ceux-là. Le
seigneur dit ici, « voici, je viens !Jientüt, Il parce que par les paroles
qui précédent il est entendu le Jugement dernier, et que le Juge­
ment dernier est appelé aussi l'Avènement du Seigneur, comme
dans Matthieu: « Les disciples dil'ent li Jésus: Quel (sera) le signé
de ton Avenement cl de la Consommai ion du siècle? I l - XXIV.
3; -la Consommation du siècle est le dernier temps de l'Église,
quand se fait le Jugement dernier. Que par ces paroles, voici, je
viens Uient61, il soit entendu aussi une Nouvelle Eglise, c'est parce
qu'après le Jugement dernier une Église est instaurée pal' le Sei­
gneur; celte Église maintenan t est la Nouvelle Jérusalem, dUlIs
laquelle viendront ceux qui sont dans les vrais d'après le Lien pa!'
le seigneur, et auxquels (:e discours est adressé.
HEl L',\P()C,\LYPSE nf:V':L1:1:. ~\ .. 11;8.
:l88. lleliens ce que lu as, signifie qu'ils reslelll, en atten­
dant, dans leUTS vrais et dans 11)1/1'S Viens. On le voit sans ex­
plicalion.
189. Afin que personne ne pl'enne la couronne, signifie de
peu'!' que ne périsse la sagesse d'où p'!'ocède la tëlicilé étel'­
neUe. La sagesse chez l'homme ne vient pas d'autre part que du
Lien par les vrais d'après le Seigneur; si l'homme a la sagesse par
les vrais, c'est parce que par eux le Seigneur se conjoint il l'homme
et conjoint l'homme à Lui, et que le Seigneur est la Sagesse l\lême;
c'est pourquoi la sagesse périt chez l'homme, qnand celni-ci cesse
de faire les vrais, c'est-à-dire, de vivre selon les vr,ds; alors il cesse
aussi d'aimer la sagesse, par conséquent le Seigneur. Pal' la sa­
gesse il est entendu la sagesse dans les choses spirituelles, de
celle-ci découle comllle d'une source la sagesse dans toutes les
autres choses, sagesse qui est appelée intelligence, et par celle-ci
la science qui consiste dans l'alfeclion de savoir les nais. Si la
Conronne signifie la sagesse, p"est paree que la sagesse tient la
place snprême chez l'homme, et ainsi le eouronne; la couronne
d'un roi ne signifie pas non plus autre chose, cal' le Roi dans le
sens spirituel est le Divin Vrai, N" 20, et du Divin Vrai procècle
toute sagesse. La sagesse est aussi signifiée par la couronne clans
les passages suivants: « Je ferai genne)' une corne il David, et
S1/1' lui fleuril'a sa COUHONNE. » - Ps. CXXXIL 17,18. - « Jé­
houah a mis des boucles il les oreilles, el une COURONNE d'orne­
ment sllr la t/Jle. »-]::zéch. XVI. 12;- ceci est dit de Jérusalem,
p<lr laquelle est signifiée \'(~glise quant à la doctrine; c'est pour­
quoi la couronne d'ornement est la sagesse procédant du Divin
Vrai on de la Parole. « En ce jOlll'-lil .Jéltovah Sébaollt sera pour
COURONNE d'ornement et ]Jour tiare d'honneur au,x: restes de
son peuple. »- Ésaïe, XXVIII. 5; - c'est du Seigneur qu'il s'a­
git ici, parce qu'il est dit « en ce jour-Iii; » la COl1l'onne d'orne­
menl, pour laquelle il sera, est la sagesse, ct la tiare d'honneur
est rintelligence; les l'estes du peuple sont ceux chez qui sera son
]~glise. Semblable chose est signifiée pal' la couronne el par la tiare
ùans tsaie, - LXII. 1, 3; - puis aussi, semblable chose pal' la
l'LAQUf; D'on sllr le Turban d'Ahal'on, - Exod. XXVIII. ;->6, 37,
-laquellr, était aussi appelée courollnemenl. De plus, dans ces
V('rs. H. CIIA PITRE 'fI\OISI biE. 185

passages: « Dis (lU Bai et il. la Souveraine: Abaissez-vous, as­


seyez-vous, cal' 'il est descendu, uotre ornement de tête, votre
COURONNE d'honneur. " -- Jérém. XIII. 18. - « Elle a cessé, la
.ioie de noUe cœur; elle est tombr!e, la COUI\ONNE de notre tête.'"
- Lament. V, 16, 17. - « Jill retin! de 1110i ma gloir!', l't il ri
ôte la COURONNE de ma tête. ,,- Jou, XIX. 9. - « Tu as abirné
.iusqu'à terre la COU1l0NN~: de ion Oint. ,,- Ps. LXXXIX, 40;­
dans ces passages par la Couronne est signillée la sagesse.
-190. Vers. 12, Celui qui vaincra, signifie ccu:c qui persiste­
ront dans les vmis d'après le bien pal' le Seigneur. On le voit
clairement d'après la série, ct ainsi sans explicaLion.
t 91. Je (erai de lui une colonne dans le Temple de mon Dieu.
signi{w que les vrais (l'après le bicnlJI!1' le Seigneur, cllez ceux
en qui ils sont, soutiendront l'Église du SeigneuT' dans le Ciel.
Pal' le 'femple est signifJée l'tglise, et par le temple de mon Dieu
l'I~glise cil! seigneui' dar.s le Ciel; de Iii il est évident que pal' la
Colonne est signifié ce qui soutient et affermit l'l::glise, et cela est
le Divin Vrai de la Parole. Dans le sens suprême pal' le Temple
est signifié le Seigneur quant au Divin Ilumain, spécialement
quant au Divin Vrai; mais dans le sens représentatif par le Temple
est signifiée l'f:glise du Seigneur dans le Ciel, puis aussi l'tglise.
du seigneur dans le i\londe, Que dans le sens suprême pal' le
Temple soil signifié le Seignel1l' quant au Divin Humain, cl spé­
cialement quant au Divin Vrai, on le voit clairement par c.es pas­
sages: « Jesus dit (lUX Jui(s : Détruisez ce Temple, ct l'H tHJis
jours .ie le reli:ver-ai; il pm'liât du Temple de son Corps. n -­
.lean, Il, 19, 21. -« De TemlJle je ne vis point dans la Nouvelle'
Jérusalem, car le Seigneur Dieu TOllt-Puissant en est le Tem­
ple, ct l'Agneau. n-Apc. XXI:. 22.-« Voici, incontinent vien­
dra vas son Temple le Seigneur, et l'Ange de l'allianCl: ql/e
vous cherchez, n - ~lalacll. III. 1. - « Je me lJrosternera! vers
le Temple de ta sainteté. n - l's. CXXXVIJL 2. - « Je conti­
l111eJ'ai à l'eganlel' vers le Temple de ta saintete; et est renuc
vers Toi mil prih'e, vel'S le Temple de la sainteté. n ~ .Ton~s\
II. 5, 8; - le Temple de la sainteté de Jéhov~h ou du seigncm
est son Divin Humain, cal' c'est vers le Divin Humain qu'on se
jlrosterne, qu'on porle ses regards et ses prières, et non l'crs I~
1. '1:*.
186 ':APOCALYPSE nÜt:LÜ. :';" lUI.
Temple seul, puisqu'en lui-même le Temple n'est pas saint; il est
appelé le Temple de sainteté, parce que la sainteté se dit du Divin
Yrai, l\" 173. Par(( le Temple qllisancti(ie 1'01', ,,-1\lalliJ. XXIl!.
16,17,-il n'est pas non plus entendu autre chose que le Divin lIu­
main du seigneur. Que pal' le Temple, dans le sens représentatif,
soit signifiée l'Église du Seigneur dans le Ciel, on le voit clairement
pal' ces passages: (( La voix de Jehovah (vient) da Temple. " ­
I::saïe, LXVI. 6. - Il sOl,tit une voix gmnde du Temple du
(l

Ciel. " - Apoc. XVI. 17. - (( Et {ut ouvert le 1'em/lle de Dieu


dans le Giel, et fltl vue l'AJ'che de SOli alliance dans son 1'erll­
pie, " - Apoc. Xl. 19. - (( Et fut ouvert le 'J'em/Jle du taber­
nacle du témoignage dans le Ciel; et sortil'ent du Temple les
sept Anges; et {ut J'empli le Temple de fumee pW' la gloire de
Dieu. " - Apoc. XV. 5, 6, 8. - (c J'ai ini'oque Jdlwi'ah, et ù
mon Dieu j'ai air! ; ü a entendu de son TeJJl)Jle nUI voi:L~. » ­
l's, X\'ll1. 7, - (( Je vis le Seigneur assis saI' un trône haut cl
dle~'é, et ses fi'aJI(Jes J'cmplissaient le Temple. "- Esaü', VI. '1..
- Que le Temple signifie l'I~glise dans le monde, cela est évident
par ces passages: Notre Maison de sainteté a cté 1'cduite en ÎJl­
(l

cendie. " - Esaïe, LXIV. 10. -- (( J'exciteJ'ai lOutes les nations


(/(In que je J'emplisse celte iIIaison de gloire; plus gJ'ande sera
la gloire de cette Maison lJOstéJ'iew'e que (celle) de l'anté­
J'ieure, » - Hagg. II. 7, 9. - L'Eglise qui devait être instaurée
pal' le Seigneur est décrile pal' le nouveau Temple, dans I~zéchiel,
XL il XLVHl; ct est entendue pal' " le Temple, que l'Ange me­
SUT'(lit,1) - J\poc. XI. 1.; - pareillement ailleurs, par exemple
dans Esaïe, XLIV. 28. Jérém. VIT. 2, 3, 4, 9, 10, 11. Zach. VlIJ.
!J. - " Les discilJles s'apPl'ocltiwent de Jésus lJOU1' lui montrer
les bâtiments du Temll1e; ct Jésus leur dit: Eil véT'ite, je vous
dis: JI ne seJ'a laisse IlÙJJ''1'6' sIn' pier"c, qui ne soit démolie. 1)

- ~Jalth, XXIV. 1, 2, Marc, XlII. :l il 5. Luc, XXI'. 6,6,7;­


l'al' le Temple ici est signifiée l':f:glise d'aujourd'hui; ct par sa des­
truction, an point qu'il n'y ail pieITe sur pierre, est signifiée la fin
de celle l~glise, en ce qu'il n'y restel'aitl'ien du vl'ai; cal' lorsque
les Disciples ont parlé du Temple au Seigneur, le Seigneur leur a
prédit les étals successifs de celle Église jusqu'à sa fin, ou de la
consol1llllalion uu siècle, el par la consolllillatiun du sil'cie est en ..
Yers, 1:2. r.lIAPITI~r: TnoIsli,:~IE, !!li
tendu le dernier temps de l'Église, qui maintenant est nrrivé; cela
élaitreprésenté en ce que ce Temple a été détruit ùe fond en com­
ble. Le Temple signifie ces trois, il saloir, Je Seigne\ll', l'Église
dans le Ciel, ct l'Église dans le Monde, parce que ces trois font
un, ne peuvent être séparés, et que par conséquent l'un ne peut
être entenùu sans l'autre; celui donc qui sépare de l'I~glise dans
le Ciel l'Égli3e dans le llonde, et du Seignenr l'une et l'autre
l::glise, n'est point dans la vérilé. Si pal' le Temple, ici, il est ell­
tendu l'l~glise dans le Ciel, c'est parce qu'il est parlé plus loin de
l'l::glise dans le Monde, N' 1%.
192. Et deho1's il ne sOl,tira plus, signifie qu'ils y Testeront
éte1'1lellement. On le voit sans explication.
193. Et j'rcTirai Slll' lui le Nom de mon Dieu, signifie que
dans leurs cœurs sent inscrit le Divin V1'ai. Écrire sur' quel­
qu'un, signifie inscrire pOUl' que ce soil en lui comme lui appar­
tenant; et le Nom de mon Dieu signifJe le Divin Vrai. Ici il sera dit
quelque chose SUI' ce que (( mon Dieu » est le Divin Vrai: Dans la
Parole de l'Ancien Testament, dans des passages innombrables, il
est dit JÉHOVAH DIEU, puis aussi séparément tantôt JJiHovAH,
tanlôt DIEU, et pal' JÉHOVAH il est enlendu le Seigneur quant au
Divin Bien, et pal' DIEU le Seigneur quant au Divin Vrai; ou, ce
qui est la même chose, par JÉnovAH le Seigneur quallt au Divin
Amour, et pal' DIEU le Seigneur quant il la Divine Sagesse; il est
dill'un et l'autre il C<111Se du Mariage Céleste dans chaque chose
de la Parole, Mariage qui est celui de l'Amour et de la Sagesse, Oll
du Bien et du Vrai; sur ce Mariage, voir dans la DOCTRIlΠilE LA
NOUVELLE JÉRUSALF.JI SUR L'tCl1ITURI:: SA INTE, N'" 80 à 90. Alais,
dans la Parole du Nouveau Testament, au lieu de Jéhovah Dieu il
est dit le Seignem Dieu, car le Seigneur, de même que Jéhol'ah,
signifie le Divin Bien ou le Divin AmOllI' : d'après cela on peut voir
que par le Nom de mon Dieu est signifié le Diviu Vrai du Seigneur,
Que le Nom, quand il s'agit dn Seigneur, soittont ce pal' quoi il est
adoré, on le voit ci-dessus, N" 81; et tout ce par quoi il est adoré
se réfère au Oil'in Bien et au Dil'in Vrai. Comllle on ne sait p3S ce
qui est entendn pal' ces paroles du Seigneur: « Père, glorifie ton
Nmr; el il SOl"lit une voix du Ciel: Et je L'ai glO1'iM, ct de 11OU­
!Jcauje Le g{o7'ifil'rai. J) - Jean, XI r. 2S; - cela pal' COLJ~é((lIenl
:1.~t5 L'APOCALYPSE nÉvi\LÉE. N" 193.
va être dit : Quand le Seigneur était dans le ~IOIllIc, il fit son lIu­
lwlin Divin Vrai, lequel est aussi la Parole, et quand il sortit clu
Moncle il unit pleineluentle Divin Vrai au Divin Bien, qui était en
Lui par conception, car le Seigneur a glorifié, c'est-à-clire, a fait
Divin son Humain, de même qu'il fait l'homme spirituel; en efTet,
il met cI'abord dans l'homme des l'l'ais d'après la Parole, et ensuite
Hies unit au bien, et pal' celle union l'homme devient spÏl'ilueJ.
194. Et le nom de la ville de mon Dieu, de la Nouvelle Je1'1l­
salem, signifie qlle dans leurs cœw's sel'a inscrite la doctrine
cie la Nouvelle Église. Pal' la Nouvelle Jel'usalem est signi­
fiée la Nou l'elle Église; et quand elle est appelée Vil/e, il est si­
gnifié la Nouvelle Eglise quant à la doctrine; c'est pourquoi par
" écrire SUl' lui le nom cie la ville de mon Dieu, cie la J'iouvelle Jé­
rusalem, » il est signifié que citez eux sera inscrite la doctrine de
la Nouvelle Eglise: que par Jérusalem il soit signili6 n::glise, et
par Jérusalem comme ville l'Eglise quant à la doclrine, on le l'oit
ci-dessous, N°' 880, 881. Si pal' la Ville est signifiée la doctrine,
c'est parce que par la Terre, et spécialement pal' la Terre de Ca­
naan, est signifiée l'Eglise clans tout le complexe, et que par le~
héritages, dans lesquels la Terre de Canaan avait été clivisée, il
a été signifié les diverses choses de l'Eglise, et pal' les Villes de
ces héritages les doctrinaux; de là vient que par les Villes, lors­
qu'elles sont nommées dans la Parole, il n'est pas entendu autre
chose pal' les Anges; c'est même ce qui m'a été prouvé par de
nombreuses expériences: il en est de cela COllJme de la significa­
tion cles montagnes, des collines, des vallées, des fontaines, des
lieu ves, qui tons signifient des choses qui appartien nent à l'J::­
glise. Que les villes signifienlles doctrinaux, on peut en quelque
sorte le l'air pal' les passages suivants: l( Videe sent la ttlTe,
confondue sel'a la tel'I'e, pl'o/anée sera la te1'1'('; fn'isée sera la
VILLE DE l'ANI Ti: ; le l'este dans la VILLE (sera) une solitude, et
jusqu'à dévastation sera l'mppée la porte. ))- Esaie, XXIV. 3,
4, 10 il 12. - ( 1 Un lion est monté de son l'oll1Té pOUl' 1'IJduire la
terre en vastatiol1, tes VILLES seront dét'l"uites; fai vu, Carmel
(cst) un désert, ct ses VILU:S ont été désolées; dans le deuil
sera la telTe, en (lâte scnt toute la VILLE, dest!'tc. II - ,lél'ém.
l\', 7,26 il 29; - ici, la lerre est l'l::glisc, cl la ville cn csl la do!;·­
Vers. 12, CIIAPI'l'IU:: TROISlÈME, lB!}
trine; ainsi est décrite la déyastation de l'f:glise pal' les faux de la
doctrine. « Le vastaleur viendra SU'" toute VILLE, a{ln qu'au­
cune VILLE n'échappe, et que périsse la l'allée, et que soit per­
due la plaine. II - Jérém. XLVIII. 8; ~ pareillement:« Voici,
je t'ai donné pOliT VILLE l'oTte contre toute le terre. ll-.Jérém.
1. 18; - ceci a été dit an Prophète, parce que pal' le prophète est
signiOée la doctrine de l'Église, N° 8. « Bn ce jour-là on chantera
dans la terre de Jehudah : Une VILLE {o/'te (est) il nous; pOUl'
salut il posera mUTailles El avant-mur. II - Ésaïe, XXVI. 1.
- "La \'nu~ gTande (ut divisée en Irais pm'lies, et lcs VILUS
des nations s'écroulèrent. II - t\poc. XVI, 19. - l( te Prophète
vit SUI' une Iwute montagne la stl'ueture d'une VILLE du c6te
du midi; el un Ange mesura la muraille, les portes, les cham­
b7'es, le pOl'tique de la porte; et le nom de la VILI.t:: (était) Jého­
vah-là. II - Ézéch. XL. 1 et suiv. - « Le fleu;;e, dont les ruis­
seau.7J réjouiront (a VIUE DE Dn:u. 1) - l's. XLVI. 5, G. - « Je
mettrai aux prises l'Égypte avec l'Égypte, de telle sorte que
combattent VILLE contre VILLE, et Royaume contre Royaume. ))
- Ésaïe, XIX. 2. - « Tout Royaume divisé contre lui-même est
dévasté, et toute VILLE divisée cont/'e elle-même ne subsistera
point. ll- ~·!atlh. XU. 25; - dans ces passages par les Villes dans
le sens spirill1el sont entendues des doctrines, comme aussi dans
l~saïe, VI. 1.1. Xl.V. 1.2, 17,21. XIX. 18,19. XXV. 1, 2,3. XXXIII.
8,9. LIV. 3. LXIV. 9. Jérém. VII. 17, 3a. XIIl. :l8, 19. XXXll.
a2,aa. XXXUr.1:-l. Séph. [11.6, Ps.XLVII. 2. Ps. XLVur. 9. l's.CVI!.
2, a, 5, 7. Mallb. V. iL~, 15; et ailleurs. D'après la signiOcation de
la Vi Ile, on peut voir ce qui est en tendu pal' les Villes dans cette
parabole du Seignclll' : " Un homme noble, s'en allant pour re­
cevoir pOll!' lui un Iloyau1Ile, donna li. ses serviteurs des mines
1JOll1' trafiquer; quand il (ut revenu, il {lt appeler ses servi­
teurs; le p/'emic/' s'approcha disant: Ta mine a produit dix mi­
nes; il lui dit: Bon serviteur, Tlt AunAS POUVOIR SUR DIX VILLES.
Bt le second vint, disant: Ta mine a pr'oduit cinq mines; il lui
dit: TOI, SOIS sIm CINQ VILLES. Il - Luc, XIX. 12 à 19; - ici
aussi pal' les Villes sont signifiés les doctrinaux ou les vrais de la
doctrine; et être sur les Villes, c'est être intelligent et sage; ainsi
donner pouvait' S\ll' dies, e'cst donner l'intelligence et la sagesse;
HlO J:AI'OCALYPSt; RÉvÉLi;t;. N° 194.
dix signifie beauconp, et cinq quelque chose; que pal' trafiquer et
produire, il soit entendu acquérir pOUl' soi en faisant usage de ses
facultés, cela est évident. Que la Ville, la sainte Jérusalem, signifie
la doctrine de la nouvelle Église, on le voit clairement par sa des­
cription, - Apuc. XXI; - cal' elle est décrite quant il ses dimen­
sions, puis aussi quant à ses portes, et quant il sa mUl'aiIle et il
ses fondements, lesqnels, puisque Jérusalem signifie l'}:glise, ne
peuvent pas signifier autre chose que ce qui apparlient à sa doc­
trine; l'Église n'est point Église autrement. Puisque pal' la Ville
de Jérusalem est entendue l'Église quant à la doclrine, c'est pour
cela qu'elle est appelée Ville de verite, - Zach. vm. 3, 4; - et
dans beaucoup d'endroits VILLE SAINTE; et cela, parce que le
saint se dit des vrais procedant du Seigneur, N° 17a.
195. Qui descend du Ciel d'aupl'ès de mon Dieu, signifie qui
]Jrocàlera du Divin Vrai du Seigneur, tel qu'est ce Vrai daus
le Ciel. Puisque pal' mon Dieu est signifié le Divin Vrai, N° 193,
il s'ensuit que pal' descendre du Ciel d'auprès de mon Dieu,
quan.d cela est dit du Seigneur, et de la doctrine de la nouvelle
f:glise, il est signif1é qui procédera du Divin Vrai du Seigneur, tel
qu'est ce Vrai dans le Ciel.
196. Et mon Nom nouveau, signifie le culte du Seigneur Seul
avec des choses nouvelles qui n'ont jJoint eté dans l'Église pre­
cedente. Que pal' le Nom du Seigneur soit signifié tout ce pal' quoi
le SeigneUl' est adoré, on le voit ci-dessus, N° 81. ; ici donc c'est le
culte du Seignem Seul, avec des dlOses nouvelles qui n'ont point
été dans l'Eglise précédente: que dans la Nouvelle t::glise il yait
le culte du Seigneur Seul, on le voit clairement d'après le Chap.
XXI. Vers. 8,9, où cette i~glise est appelée l'ÉPOUSE DE L'AGNEA U:
que dans celle l~glise il y ait des choses nouvelles, cela est évi­
dent par le chap. XXI. \'el's. 5, où il est dit: (l VOICI, TOUTES
cnOSES NOUVELLES JE FAIS. » C'est donc là ce qui est signifJé par
Illon Nom nouveau, qui sera écrit SUl' eux.
197. Vers. 1::l. Qui a oreille entende ce que l'espl'it dit a1l:l.;
Églises, signifie que celui qui com/J1'end oueisse il ce que le Di­
vin Vl'ai de la Pal'ole enseigne li cezw qui sel'ont de la Nouvelle
I~glise, qui est la Nouvelle Jérusalem, comme ci-dessus, N° 87.
198, Vers. 111. Et il l'flnge de l'Eglise des [.aodicrJens I!cris,
Vers. lu, CIIAl'lTI\E TI\OrSlb1l':. 191
si(Jlli/ie li ceu;r et SUI' ceu:/;, dans l'/~glise, qui croient tantût
d'après eux-mêmes et tantôt (fa7:1l'ès la Par'ole, et ainsi 7)/,0/<l­
nenlles choses saintes, Mais SUI' ceux-ci il sera L1it par Hvanœ
quelque chose: Il y en a dans l'I::glise qui croient ct ne croienl
pas; pal' exemple, ils croient qu'il ya un Dieu, qu'il y a llne Pa­
role sain le, qu'il y a une vie ètel'llelle, et plusieurs autres choses
qui appartiennent à l'Êglise et à sa doctrine, et né.anmoins ils ne
croient pas ces choses; ils les croient quand ils sont dans leur na­
turel sensuel, mais ils ne les croient pas quand ils sont dans leur
naturel rationnel; ainsi ils croient quand ils sonl dans les exter­
nes, pal' conséquent lorsqu'ils sont en société et en conversa lion
avec d'autres, mais ils ne croient pas quand ils sonl dans les in­
ternes, pal' conséquent lorsqu'ils ne sont pas en sociélé avec d'au­
tres, ct qu'ils conversent avec eux-mêmes; il est dil de ceux-là
qu'ils ne sont ni froids ni chauds, et qu'ils SCl'ont vonlis.
:1.99. Voici ce que dit l'Amen, le Témoin fldèle et veritable,
signifle le Seigneul' quant ci la Parole, qui est le Divin Vrai pro­
cédant de Lui. Que Amen soit une Divine Confirmalion d'après la
Vérité elle-même, qui est le Seigneur, ainsi d'après le seigneur, on
le voit ci-dessus, ,\ 023; el que le Témoin (ulèle et vé1'itable, quand
il s'agit du Seigneur, soit la Divine Vérité qui est pal' Lui dans la
Parole, on le voit, N" G, :l.G; soit qu'on dise que le Seigneur l'end
témoignage de Lui-Même, ou que la Parole rend témoignage de
Lui, c'est la même chose, puisque le FILS DE: L'HOMME qui parle
ici aux Êglises, est le Seigneur quant à la Parole, N°uu. Ce·s choses
sont mises en avanl pour èelle Êglise, parce qu'ici il s'agit de ceux,
dans l'Êglise, qui croien t el d'après eux-mêmes et d'après la Pa­
role; et ceux qui croient d'après la Parole croient d'après le Sei­
gneur.
200. Le commencement de l'Ouvmge tic Dieu, signi(w la Pa­
J'ole. Que la Parole soit le commencement de l'ouvrage de Dieu,
cela n'est pas encore connu dans l'Église, parce qu'on n'a pas
compris ces paroles, dans Jean: Au commencement était la Pa­
C(

role, el la Parole était chez Dieu, et Dieu elle était, la Parole!


Toutes choses 7.1a1' Elle ont été faites, et sans Elle n'a étli j'ait
j'ien de ce qui a été (ait. En Elle vi!: il y avait, et la vie était
la lumière de.~ bom'lll.(,s, Oans le monde Elle était, ('1 k monde
-

1.02 r:APOCM.YI'St: /a:l'f:Lf:,:. i\" :WU.


par Elle a été rait, mais le Monde ne I"a }Joint connue. Et la Pa­
role Chair a éte (aite, et elle a habité parmi nous; et nous avons
vu sa gloire, gloire comme de l'Unique-Engendré du Père. ))_
I. 1 à ill; - celui qui comprend ces pamles quant à leur sens
interne, el qui les confère en même Lemps avec ce qui a été écrit
dans la DOCTRINE .01' LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ÉCRITURj,:
SAINTE, et aussi avec certaines choses qui ont été écrites dans la
DOCTRli'<E DE LA NOUVELLE .TtRUSALE~I SUR LE SEIGi'<EUR, peut
voir que le Dil'in Vrai même, dans la Parole qui avait d'abord été
dans ce monde, et dont il est parlé 1.\0 11, puis aussi dans la Pa­
role qui existe aujonrd'hui, esl enlendu par la Parole qui au
commencement <!tait chez Dieu, ct qui était Dieu, non pas ce­
pendant la Parole considéree dans les illois et les letlres des lan­
gues, mais considél'ée dans son essence et dans sa vie qui par
l'inlime esl dans les sens de ses mots et de ses Jellres; par celle
vie la Parole vivifie les affections de la volonté de l'homme qui la
lit saintement, et par la lumière de celte vie elle illuslre les pen­
sées de son entendement; c'est pourquoi dans Jean il est dit :
(( Dans la Parole vic il y avait, ct la vic était la lumière des
hommes, )) Vers. li; la Parole produil ces effets, parce que la Pa­
l'ole vienl du Seigneur, lraile du seigneur, el ainsi eslle Seigneur:
toute pensée, tout langage et toule écriture lire son essence et sa
vie de celui qui pense, parle et écrit, Iii est l'homme avec sa qua­
lité; mais dans la Parole il yale Seigneur Seul. Toutefois, per­
sonne ne sent et ne pr.rçoilla Divine Vie dans la Parole, si ce n'est
celui qui est dans l'affeclion spirituelle du l'l'ai quand il la lit, car
celui-là est dans la conjonction du Seigneur par la Parole; il ya
quelque chose, affectant inlimemenl!e. cœl1l' el l'esprit, qui influe
avec la lumière ùans l'entendement, el rend témoignage. Sembla­
hIe chose que dans Jean esl signifiée )laI' ces paroles dans le Pre­
mier Chapitre de la Genèse: « Au commencement Dieu créa le
Ciel et la Terre; et l'esprit de Dieu se mouvait sur les (aces
âcs eaux. Et dit Dieu,' Qu'i! y ait T~umièl'e; et il y eut Lu­
m.ière. )) - Vers. 1,2,3; -l'esprit de Dien est le Divin Vrai, il
en est de même de la Lumière; le Divin Vrai esl la Parole; c'est
pourquoi, l1uand le Seigneur se nomme la Parole, il se nomme
aussi la Lumièrt', - Jran, T. li, H, 9. -- Scmhlablr. c.hose est cn­
Vèrs. 14. CHAPITRE TI;QISlbn:. 193
tendue aussi pal' ecs paroles dans David: « Pw' la Parole de j(j­
flOvah les Cieux ont elé faits, ct par l'Espl'it de sa bouche toute
leUl" armee. }) - Ps. XXXIII. 6. - En somme, sans le Divin Vrai
de la Parole, qui dans son essence est le Divin Bien du Divin
Amour et le Divin Vrai de la Divine Sagesse du Seigneur, l'homme
ne peut pas avoir la vie; par la Parole il y a conjonction du Sei­
gneur avec l'homme et de l'homme avec le Seigneur, et par celle
conjonction il y a la vie; il faut que par l'homme il puisse êlre
reçu du seigneur quelque chose, par quoi il y ait conjonction,
et par suite vie éternelle. D'après ces explicationS" on peut voir
que par LE COilnlENGEMENT DE L'OUVRAGE DE DIEU, il est entendu
la Parole, et, si tu le veux croire, la i)arole telle qu'elle est dans le
sens de la lettre, car ce sens est le complexe de ses saintetés inté­
rieures, comme il a été montré en beaucoup d'endroits dans la
DOCTIUNE DE LA NOUVELLE JÉnrsALEi\I sun L'ÉCRITURE SAINTE.
Et, ce qui est admil'able, la Parole a été écrite de teHe sorte qu'elle
communique avec tout le Ciel, et en particulier avec chaque so­
ciété dn Ciel, ce qu'il m'a été donné de savoir pal' une vive expé­
rience, dont il sera parlé aillems. Que la Parole soit telle dans son
essence, on l/\ voit encore clairement par ces expressions du Sei­
gneur : « Les paroles que 1I10i je vous enonce sont esprit, et sont
vie. }) - .Jean VI. 63.
201. Vers. 15. .Je connais tes œuvres, signi~e qne le Seignew"
voit en mème temps /Ous leurs interieu1'S et tous leurs e.r;té­
1'ieurs,. comme ci-dessus, N" 76.
202, Que ni froid tu n'es, ni chaud, signifie que ceux qui sont
lels, tantôt nient que la Parole soit Divine et Sainte, et tantôt
la reconnaissent Divine et Sainte. Tanlôt nier chez soi et tantôt
reconnallre la Sainteté de la Parole, c'est n'être ni froid ni chaud,
car ceux-là sont confre la Parole el aussi pour la Parole: les mê­
mes aussi sont tels à l'égard de Dieu, tantôt ils le nient el tantôt ils
le reconnaissent; il en est de même pour toutes les choses de l'É­
glise; par conséquenl ils sont tantôt al'ec ceux qui sont dans l'en­
fer, tanlôt avec ceux qui sont dans le Ciel; ils volent comme entre
l'un et l'antre en haul ét en bas, el là où jls "oIent ils tournenl
lenr face. Tels deviennent ceux qui chez eux ont connrme qu'il y
,\1 un Dien, l'fu'il y a 1111 Ci/\I et lin enfer, et l'fn'il ya une l'ie élel'­
l, 17.
1% ,:,\POCALYPSE n~:vÉL~:E. [\" 202.
nelle, et ensuite rebroussent chemin; chez eux quand la précé­
dente confirmation revient, ils reconnaissent, mais quand elle ne
revient pas, ils nient: s'ils rebroussent chemin, c'est parce qu'en­
suite ils ne pensent qu'il eux-mêmes et au monde, ambitionnant
sans cesse de s'élever au-dessus des autres, et pal' là ils se plon­
gent dans leur propre; ainsi l'enfer les englouti!.
203. Mieux vaudrait que {raid tu {usses, ou chaud, signifie
qu'il vaut mieux ou nier de cœur les choses saintes de la Pa­
role et de l'Église, ou les reconnaftre de cœur. La raison en sera
donnée dans l'Article qui va suivre.
2011. Vers. 16. C'est pourquoi, parce que tiède tu es, et ni {raid
ni chaud, il arrivera que je te vomirai de ma bouche, signifie
la pro{anation, et par suite la separation d'avec le Seigneur. Par
êtl'e vomi de ma bouche, il est signifié être séparé du Seigneur;
et être ainsi séparé du Seigneur, c'est n'être ni dans le Ciel ni dans
1" l'Enfer, mais être dans un lieu séparé, priYés de la vic humaine,
1
où son t de pures fantaisies; et cela, parce qu'ils on t mêlé les vrais
avec les faux et les biens avec les maux, ainsi les choses saintes
avec les profanes, au point qu'elles ne peuvent être séparées; et
comme l'homme alors ne peut pas être préparé, afin qu'il soit on
dans le Ciel ou dans l'Enfer, le tout de sa vie rationnelle est dé­
trnit, et il ne lui reste que les derniers de la vie, lesquels, étant
séparés des intérieurs de la vie, sont de pures fantaisies. Sur leur
état et sur leur sort, voir de plus grands développements dans LA
SAGESSE ANGÜlQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE, N'" 226 il 228,23:1,
qui suffisent pour en donner connaissance. 11 est dit d'eux qu'ils
sont vomis, parce que le ~Ionde des esprits, qui tient le milieu entre
le Ciel et l'Enfer, et dans lequel tout homme vient d'abord après
la mort et y est préparé, correspond il l'estomac dans lequel tous
les aliments sont préparés, soit pOllr devenir sang et chair, soit
pom devenir excréments et mines, ceux-ci ont une correspon­
dance ,n'ec l'Enfer, et ceux-là avec le Ciel; mais les aliments qui
sont vomis de l'estomac, sont ceux qui n'ont pas subi de sépara­
tion et restent mélangés. A cause de cette correspondance il est
dit être vOllli et vonlissement dans les passages suivants: (( Bois
ct enivre-toi, afin que Ion ]J1'(!puce soit il decollvert; ri l'entoul'
iJ'a U'I'S loi la ('oupr (/r .Id/IOCIl/I, afin qll'un Vomissl'lIlcnl igno­
Vers. 16. GiLl l'l'fla: T/lolslhu:. 195
minieux :>oit :)/l/' ta gloire. Il - Habak. LI. 15, 16. - « Eniv/'u
Moav, afin qu'il s'etaie dllns son Vomis:>àlCllt, Il - Jérém.
XLVIII. 26. - « Toutes les tables sont pleines d'un Vomisse-
ment d'évacuation; il qui enseignera-t-il la science? Il-Ésaïe,
XXVII L 8, 9; - et en outre ailleurs, comme dr,ns Jérém. XXV.
27. Lévi!. XVlII. 2[1; 25, 28. - Si l'cau liMe excile le vomisse-
ment, c'esl aussi d'après la correspondance.
206. Vers. 17. Parce que tu dis: Riche je suis et me sui:> ell-
rie/d, signifie qu'ils croient possede)' en toute abondance les
connaissances du vrai et du bien, qui appartiennent au Ciel et
il l'Église. Êlre rielte el ètre enriclti ne signifie ici aulre chose
que savoir el comprendre pleinemenlles choses qui apparliennent
il l' ~:glise el au Ciel, el qui sont appelées les spirituels ct les théo-
logiques, parce qu'ici il en est question; les richesses ct l'abon-
dance spirituelles ne sont pas autre chose. Ceux qui croient d'après
eux-mèmes, et non d'après le Seigneur pal' la Parole, croient aussi
savoir el comprendre toutes choses; et cela, parce que jellr men-
tal spirituel a été fermé; et seulementleUl' mental naturel est ou-
vert, ct ce mental sans la lumière spirituelle ne voit pas autre-
ment. Que pal' les richesses et l'opulence, dans la Parole, il soit
signifié les richesses cl l'opulence spiriluelles, qui sont les con-
naissances du vrai et du bien, on le voil clairement par ces pas-
sages: « Dans ta sagesse et dans ton intelligence lu t'etllis (ait
des RICHESSES, ct tu avais amassé de l'or ct de ['m'gent dans
tes tresors; par la multiplication de ta sagesse lu ilS multi)Jlié
tes nICHESSES. Il - l::'l.éch. xxvn r. 4, 5; - ceci est dit de l'YI',
par qui est signifiée l'l~glise quant aux connaissances du vl'ai et du
bien: de même, « La fille de Tyr l'apportera Urt présent, la
fille de Roi; tes (aces ils supplieront, LES niCHES DU PEUPLE. Il
- T's. XLV. 13. - « Jéhovalt appauvrira Tyr, ill'envcrseJ'a
daus la mel' ses 1\1f:rH:SSES. » - Zach. IX. 4. - (( Tyr, ils p-illr.:-
l'ont tes I\ICHESSES. Il - Ezéch. XXVI. 12. - « ftsCItUJ' a dit .-
Dans la (orce de ma main j'ai agi, ct pm' ma sagesse, car in-
intelligent je suis; ct les TRÉsol\s de:> )Jeuplcs je pillerai; elle
t1'QttVeJ'1l, ma main, les HICIIESSES des peuples. »- Esaie, X. 13,
il! ;-- par Ascllur est signifié le lIulionnel, ici le rationnel qui per-
verlitlcs biens et les vrais de l'Église, lesquels ici sont les lrésor~
U)G J:,II'OCALYPSE RÉVÜÉE, .\" 20G.
ct l,es richesses des peuples qu'il pillera. « Je te dOTme7'lû les TRÉ­
SORSdes ténèbres, et les I\ICHESSES secrètes des lieux cachis. Il
- Ésaïe, XL\'. 3. - (l Hew'eux l'homme qui craint Jéhovah!
OPULENCE et RICHESSES dans sa maison, et sa justice demeure cl
perpetuité. ,) - Ps. CXU. 1,3. - (l Dieu a l'empli de biens les
aRamés; et les nICHES il a j'e1woye il vide. Il - Luc, I. 53. ­
« Malheur il vous, RICH!::S! car vous avez pr'is votre joie; mal­
heur Ct vous qui êtes r'assasù!s! parce que vous aurez faim. »
- Luc, VI. 24, 25; - par les niches ici sont entendus ceux qui
possédaient les connaissances du vrai et du hieu, parce qu'ils
avaien t la Parole; c'étaien t les Juifs; pareillement par ,c le Riche
qui était vêtu de pourpre et de {m lin. Il - Luc, XVI. 19. - De
même par les riches et les richesses ailleUrs, comme dans Esaïe,
XXX. 6. Jérém. xvn. 11. Mich. IV. 13, VI. 12. Zach. XII'. 14.
ilJallb. XII. 35. XIII. 44. Luc, XU. 21.
20ï. Et de rien n'ai besoin, signi{w qu'ils n'ont pas bes,Oin de
savoir et d'lUre sages davantage ni d'autre parI.. On le voil clai­
rement d'après ce qui vient d'être dit, parce que c'enestla con­
séquence.
208. Et tu ne sais pas que toi tu es 1'uiné, signifie qu'ils igll,O­
rent que toutes les choses qu'ils save,nt et pensent des vrais
et des biens de l'Église ne sont en rien cohé/'enles, et que CI'
son.l des murailles mal cimentées. Pal' la ruine est signifiée ici
la non-cohérence, ainsi par le 1'uiné celui qui sans cohérenr,e
pense aux choses de l'l::glise; et cela, parce que ceux dont il est
question, tantô.l nient Dieu, le Ciel, la vie éternelle, la sainteté de
la Parole, et tantôt les reconnaissent; c'est pourquoi ce que d'une
main ils Mlissent, de l'autre il le démolissent; ainsi, ils sO,nt
comme ceux qui construisent une maison, et peu après la détruj­
sent; ou comme ceux qui se vêtent d'habillements magnifiques,
et peu après les déchirent; c'est pourquoi leurs maisons sont des
décombres, et leurs vêtements sont des haillons: telles sont toutes
les choses qu'ils pensent concernant l'Église etlc Ciel, mais ils ne
le savent pas. Cela est aussi entendu PUf les l'uines dans les pas­
sages suivants: « Ta sagesse el ta science, cela. l'a séduite,
quand tu as dit dans ton cœur: Moi, et al)rès moi, plus;
.c'est pourquoi il tombera sm' (ai !tne '/'uinc. » - f:saïe, XLV/[.
Vers. 17. CllAPITIIE 'fIlOIS1ÈME. '197
1.0, 11.-« Ruine sur ruine il viendra; le l'ai sem dans le deuil,
et le prince sera revêtu de slttpeur. Il - I~zéch. VIL 26, 27; -'
le roi qui sera dans le deuil, et le prince qui sera revêtu de stu­
peur, ce sont ceux qui sont dans les vrais de 1'I::glise. « Dans leur
bouche rien de droit, au milieu d'eux la ruine. Il - Ps. V. 10.
- De semblables choses sont signitîées pal' les murailles mal ci­
mentées, -Jérém. XliX. 3. tzéch. XlII. 1'1,12. Bosch. Il. 6.
209. Et misérable, et pauvre, signifie qu'ils sont sans vmis
et sans biens. Par les misérables et les pauvres, dans le sens spi­
rituel de la Parole, sont entendus ceux qui sont sans les connais­
sances du vrai et du bien, cal' ils sont spirituellement misérabies
et pauvres; ceux-ci aussi sont entendus pal' eux dans les pas­
sages suivants: « Moi (je suis) Misémble et Pauvre, Seignl:Ur,
souviens-toi de moi. Il - Ps. XL. 18. l's. LXX. 6. - « Incline,
Jéhovah! ton oreille, et réponds, parce que M'iserable et Pau­
vre, moi. Il - Ps. LXXXVI. 1. - « Ils mettent il nu l'epie,
les i1n)Jies, et ils tendent leur arc, pour abattre le illisémvle
et le Pauvre. Il -l's. XXXVII. Ill. - « L'impie a pOUl'suivi
le MiséNlble et le PalLVJ'e, et celui dont le cœw' est alJattu,
pour le tuer. Il - Ps. CIX. 16. - (1 Dieu jugera les MiséralJles
du )Jeuple, il conservera les fils du Pauvre; il délivrera le
Pauvre qui crie et le 1llisémble. Il - Ps. LXXI!. ll, 12, 13. ­
« Jéhovah délivre le Misérable du plus f'ort que lui, et le Pau­
Vi'e de ceu:r; qui le depouillent. » - l's. XXXV. 10. - (1 L'impie
médite des crimes pour perdre les llliséravles par des paroles
de mensonge, lors mëme que le Palwre )Ja1'le (selon) le juge­
ment. » - Ésaïe, XXXH. 7. - « Les MiséralJles aw'ont en Je­
hovalt de la joie, et les Pauvres d'entre les hommes dans le
saint d'fsraël s'égaieront. » - tsaïe, XXIX. 19. - « lIeureuJ.;
les Pauvres en esprit, parce qu'à e:l,T est le Royaume des
Cieux. » - Mallh. V. 3; -et en outre ailleurs, pal' exemple,­
I~saïe, X. 2. ,Térém. XXIL 16. tzéch. XVI. ll9. XVIII. 12. XXU.
29. 1\mos, VIII. ll. Ps. IX. 19. Ps. LXIX. 33, 3ll. Ps. LXXIV..21.
Ps. CtX. 22. Ps. CXL, 13. Dentér. XY. IL XXtV. 1ll. Luc, XIV. 13,
21, 23. - l'al' les l\lisérables el. les Pauvres sont principalement
entenclus ceux qui ne sont point dans les connaissances du vrai et
dulJien, el cependant les désirent, puisflue pat' les riches sont en·
1. :1.7'''.
.l!J8 I:APOCALYPSIl 11 ~ViLl~E. N" 209.

tendus ceux qui possèdent les connaissances du vrai et du bien,


1"1" 206.
2'10. Et aveugle, ct nu, signifie sans entendement du V/'ai, et
sans volonU du bien. Pal' les Aveugles, dans la Parole, sont en­
tendus ceux qui sont sans les vl'ais, soit pal' le manque de vrais
dans l'Église, et ainsi pal' ignorance, soit pal' le non-entendement
des vrais; et par les Nus sont entendus ceux qui par suite sont
sans les biens; car toul bien spirituel s'acquiert par les vrais. Il
n'en est pas entendu d'autres pal' les Aveugles dans les passages
suivants: « Alors enlendmnt el! ce jour-là les sourds les pa­
mies du Livre, ct (délivrés) de l'obscurite les yeux des Aveu­
gles ven·ont. » - Ésaïe, XXIX. 18. - « Voici, voire Dieu vien­
dra, alors seronl ouverls les yeux des Aveugles. Il - Ésaïe,
XXXV. 4,5. -« Je Te donnemi pour lumière des nations pour
ouvrir les yeux Aveugles. Il - tsaïe, XLII. 6,7. - « Je condui­
1Yti les Aveugles dans un chemin qu'ils n'ont poinl connu, je
mel/rai les lenèbres devanl eux en lumièn:. Il - Ésaïe, XLII.
16. - « Pais sarl il' le peuple Aveugle qui a des yeux, el les
sourds qui ont des oreil/es. Il - I~saïe, XLIU. 8. - « Ses senli­
nclles sont Aveugles, taules; cl elles ne savenl point compren­
dre. Il - Ésaie, LVI. 10, U. - « 11 a aveuglé leurs yeux, el il
(l t'ndurci leur cœur, lie peul' qu'ils nt' voient des yeux, et Ill:

comp7'l.:nnenl du cœur. Il - Jean, XIT. llO. - « Jésus dit : POUl'


jugement, Moi, dans le monde je suis ve1lU, afin que ceux qui
ne voienl pas voient, ct que ceu;); qui voienl deviennent Aveu­
gles. Il - Jean, IX. 39, M, 41. - « Conducteurs Aveugles! in­
sensés ct Aveugles! »- Mallb. XXUr. 16, 17, 19, 24. - « Aveu­
gles, conductell1's d'aveugles. » -l\lallh. XV. 14. Lnc, V!. 39.
- A cause de la significalion de l'Aveugle et de la Cécité, il avait
élé défendu « d'offrir en sacrifice une bele Aveugle, Il - Lévi\.
XXI. 18. Deuter. XV. 21; - « de melt1'e un obstacle devant un
Aveugle, Il - Lévit. XIX. 14; - l( celui qui faisait égal'er un
Aveugle elail maudil. » - Deutér. XXVII. 18, - SUl' la signil1­
calion du Nu ct de la Nudité, voir ci-dessous, N° 213,
211. Vers. 18. Je le conseille d'acheter de Moi de l'OI'éprouve
(J.it (eu, pOll1' que l1t sois enrichi, ,lignifie l'avel'lÏ.5sem(!1tt d'oc­
(/uél'i/' pOUl' CU.t: du S'cigneur Wu' la T'ara le le bien de l'a11l0ur,
Vers. 18. CUAPITRB 'fJIOISIÈ.m:. 1.99
afin de del'enil' sages. En effet, achetel' signifie acquérir pour soi;
de Moi signifie du Seigneur par la Parole; l'or signifie le bien, et
1'01' éprouve au (eu, le bien de l'amour céleste; et par suite s'en­
1'ichir signifie comprendre et devenir sage. Si l'or signifie le bien,
c'est parce que les Metaux dans leur ordre signifient des choses
qui appartiennent au bien et au vrai, l'Or le bien céleste et le bien
spirituel, l'Argent le vrai de ces biens, l'Airain le bien naturel, et
le Fer le vrai naturel. C'est là ce que signifient les ~[étaux qui
composaient la statue deNébuchadness[U', dont la tète était d'or,
{l

la poitrine et les b1'lIS d'argent, le ventre et les cuisses d'ail'ain,


les jambes de (el', et les pieds en pw·tie de fer et en partie d'ar­
gile, l l - Dan. H. 32,33,- et qui représentaient les états succes­
sifs de l'Église quant au bien de l'amour ct au vrai de la sagesse.
Comme les étals de l'Église avaient ainsi succédé les UDS aux au­
tres, c'est pour cela que les Anciens ont donné aux Temps des
noms semblahles, en les appelant Siècles d'or, d'argent, d'airain
et de fer, et par le siècle d'or ils entendaient le premier temps,
quand le bien de l'amour céleste régnait; !'arnoUl' céleste est l'a­
mour envers le Seigneur d'après le Seigneur; par cet amour on
possédait alors la sagesse. Que 1'01' signifie le bien de l'amour, on
le voit ci-dessous, N" 9:13.
21.2. Et des vêtements blancs lJOll1' que tu en sois l'evtJllt, si­
gnifie et d'acqué7'iT pour eux les vl'ais réels de la .layesse. Que
les vêtements signifient les vrais qui revètent le bien, on le voit
ci-dessus, j\'0 1.66; et que le blanc se dise des vrais, on le voit,
N" 167; de là les vêtements blancs signifient les vrais réels de la
sagesse; et cela, parce que l'or éprouvé au j'cu signifie le bien de
l'amour céleste, et que les vl'ais de cet amour son t les vrais réels
de la sagesse.
213. Afin que ne soit ]Joint manifestée la honte de ta nuditiJ,
signifie afin que le bien de l'amou'/, céleste ne soit point pTofane
ni adultériJ. Personne ne peut savoir ce que signifie la honte de
la nudité, sinon celui qui sail qne dans l'un et l'autre sexe les
membres de la génération, qui sont aussi appelés parties génitales,
correspondent à l'amour céleste. Qu'il y ait Correspondance de
l'homme et de tous ses membres avec les Cieux, on le voit dans
le Tt'aité DU CIEL ET Dlè L'RNt"ER, publié il Londres en 1758, N'" 87
~OO L'APOCALYPSE nÉvÉLü. N° 213.
il i02; et que tes parties génitales cOlTcspondent il l'Amour Cé­
leste, on le voit dans les ARCAN~S CÉLESTES, pubJ,iés aussi à Lon­
dres, N°' 5050 à 5062. i\laintenant, puisque ces meml>res COI'I'es­
pondcnt à l'Amour céleste, qui est l'Amour du troisième Ciel ou
du Ciel intime, et que par ses pm'ents l'homme nalt dans les
amours opposés à cel amour, il est évident que si par le Seigneur
il n'acquierl pas pour soi le bien de l'amour et le vrai de la sa­
gesse, qui sont signifiés par 1'01' éprouvé au l'eu, et pal' les vête­
ments blancs, il apparaltra dans l'amour opposé, qoi en soi est
profane. Cela est signifié pal' décou l'l'il' sa nudité, el en meUre en
évidence la honte, dans les passages suivants: « flew'eux celui
qui veille et ganle ses vêtements, afin que Nu il ne marche point,
et qu'on ne voie point sa lIante. Il -Apoc. XVI. 15. - (( Fille de
Babd et de la Chaldée, assieds-toi il tel'J'e; decouv','e ta cheve­
lUTe, découvre ta cuisse, passe les fleuves; que sail découverte
ta Nudité, que mOrne on voie ton O!J1JrobTe. )l-I::saïe, XLV 11. 1,
2,3. -(( Malheur ù la ville de sangs, il cause de la multitude
de ses scortations! Je J'elèverai tes (ranges sw' tes faces, et je
montrerai aux nations ta Nudité, et al~X Royaumes ton Igno­
minie. Il - :'iahum. Ill. i, 4, 5. - « Plaidez contre votl'e mère,
de peur que ]Jeut-(!tre je ne la mette Nue. Il - Bosch. rT. 2, 3.
- « Quand je passai près de toi, je couvris ta Nudité, et je te
lawi, et je te vêtis; mais tu as commis scortation, lu ne t'es
pas souvenue de ta jeunesse, quand tu étais Nue et Dépou'illée;
c'est ]Jourquoi a eté découverte ta Nudité. Il-Ézéch. XVJ. 6 et
sui\'. - « De peché a ]Jéché Jérusalem; c'est poul'quoi, tous la
méprisent, ]JaJ'ce qu'ils ont vu sa Nudité. Il - Lamen t. 1. 8; ­
par Jérusalem, de qui ces choses onl été ditcs, il esl entendu
l'I~g1ise, et par commettre sCOl'lalion, il est signifié adultérer et
falsifier la Parole, N° 134. (( Maltww' cl celui qui {ait boire son
compagnon, en feniVl'ant, afin de J'egarder sa Nudité; bois
aussi, toi, afin que ton Prépuce soit cl déco/weJ't. Il - Uabakuk,
Il. 15,16. - Celui qui sail ce que signifie la Nudite, peut COlll­
Jlrendre ce qui est signifié pal' cela" que Noach, après s'dt/'c eni­
V/'Ii, se mil Nu dans le milieu de sa tente, et que Cham vit la
Nudüé dc son ]Jèl'c, ct en J'it; mais que Schem et Jap/u:th COlt­
"Ti/'enl sa Nuditl!, CH tOI/J'lUlJ1t/cs (aces en wTii:re, afin de 11<\'
Verti. f8. CIJAI'ITllJ-: 'CIl0ISIt:!U.t:, 201
la point wil'. ,,- Gen. tX. 2f, 22, 23. - Puis aussi, pourquoi il
l'ut ordonné (1 qu'Alwl'on ct ses fUs ne monteraient pas lJW' des
degres SUl' l'Autel, nfin que ne fût point decouverte leur Nu­
dité. li - Exod. XX. 23. - Et aussi,'" qu'on leur fel'ait des ca­
leçons de lin pow' couvrir la chaÎl' de Nudité, ct qu'ils seraient
sw' eux quand ils approche/'aient de l'autel, ct qU'autl'ement
ils lJo1'leraiCTIt l'iniquité et l1ww'l·aient. " - Exod. XXV lU. 42,
43; - dans ce$ passages par la Nudité sont signifiés les maux dans
lesquels l'hoLl1mc est né, qui, étant opposés au hien dc l'amour
céleste, sont en eux-mêmes profanes, et nc :::ont éloignés que par
les vrais et par la vie selon les vrais; le lin aussi signifie le vrai,
N" 671. Par la Nudité est cncore signifiée l'INNOCENCE, et aUSSi
l'IGNORANCE DU BH:N ET DU VRAI; l'Innocence, pal' ces paroles:
([ Ils etaient tous deux Nus, l'homme et son épouse, et ils
n'en avaient point liante. li - Gen. II. 25; - l'lgnorance du
bien et du vrai, par celles-ci: l( Le jeûne que j'ai choisi, c'est
de r'ompre avec l'aH'amé ton pain, et quand tu vois un Nu, de
le couvrir. li - Ésaïe, LVIII. 6, 7. - " QZle son pain fi l'affame
il donne, et que le Nil il couvre d'un vêtement. lI-~:zéch. XVlIJ.
7. - Il J'ai cu (aim, et vous M'avez donné iL mangel', j'etais
Nu, ct L'DUS M'avez vêtu, li - Malth, XXV. 35,36.
214. Et de collyre oins tes yeux, afin que tu voies, signi{le
a{ln que ['cntendement soit gUél'i, de pell!' que les vmis récl.~
de la sagesse ne soient profanés et falsifiéS. Que par les yellx il
soit signifié l'entendement, et par la vue des yeux l'intelligence et
la sagesse, on le voit, N° 48 i et puisque le collYL'e est un remède
pour la ,'ue, il s'ensuit que pal' (1 de collyre oins tes yeu,x, Il il est
signifié gueriL' l'entendcment, afin qu'ill'oic lcs l'L'ais ct devienne
sage; si cela n'a pas Iicu, les vrais réels dc la Parole sont profanés
et adultérés.
215. Vers. 19, Moi, tous ccu:!; qlle j'a'ime,je les ?'!ilJ1'imande et
châtie, signifie que ceU:IJ d'entl"e eux qui agisscnt ainsi sont ai­
mes du Seignew', et qu'alors ils ne peuvent pas ne pns !JtTe mis
en tentation afin de cOllllJatl1'e contl'e eu::r;-lllè'l1lCs. Qlle ce soillà
le sens de ces paroles, ccla est évident, cal' il est dit, « Moi, tous
ecu:!: qlle j'aime, II et pal' eux il est entendu ceux qui achètent du
Seigneur de l'or épl'ol1vC au l'cu, et qui dc collyre oignentlelll's ycnx
~O:l L'APOCALYPSE RÉVÉLÉt:. \" 215.
afIn de voir; if est dit (( je les l'éprimande et châtie, » pal' quoi
il est entendu la tentation quant aux faux el quant aux maux; par
réprimander, la tentation quant aux faux; et pal' chfLtier, la ten­
tation quant aux maux. Ceux dont il s'agÏil ici ne peuvent pas ne
pas être mis dans des tentations, puisque sans elles les négaUons
et les confirmations contre les Divins Vrais ne peuvent pas être
extirpées. Les Tentations sont des combats spirituels contre les'
faux et les maux clIez soi, ainsi contre soi: en outre, ce que c'est
que les Tentations, d'où elles viennent, et ce qu'elles procurent
de bien, on le voit dans le 'l'l'ailé DE LA NOUVELLE JÉRUSALE~I ET
DE SA DOCTRINE CÉLEsn:, publié il Londres en 1758, 1\'''' 187 111 20'1.
216. Avec zèle agis donc, el viens il résipisccnce, signi(le afin
que cela soit fait d'après l'aflection du VI'ai et l'aversion pour
le faux. Il est dit ici avec zèle agis, parce que ci-dessus, Vers. 15,
il a été dit (( mieux vaudrait que froi,d tu fusses, ou chaud, II ici,
qu'il soit chaud, car le zèle est une chaleur spirituelle, et la cha­
leur spirituelle est l'affection de l'amour, ici l'affection de l'amour
du vrai, et celui qui agit d'après ['affection de J'amour du vrai,
agit aussi d'après J'aversion pour le faux; c'est donc là ce qui est
signiüé par viens li résipiscence. Le zèle, dans la Parole, lorsqu'il
s'agit du Seigneur, signifie J'Amour et l'Emportement; l'Amour,
-Jean, 11.17. l's. LXIX. 10. Ésaïe, XXXVll. 32. LXIIf. 15. I~zéch.
XXXIX. 25. Zach. 1. 16. vu!. 2; - l'Emportement, - Deutér.
XXXII. 16,21. l's. LXXIX. 5, 6. l~zéch. Vil!. 3, 5. XVI. ü2. XXIII.
25. Séph. J. 18. Ill. 8: - mais chez le Seigneur le zèle n'est point
de J'emportement; il parait seMlement être de l'emportement dans
les externes, intérieurement il est de J'amour; si dans les externes
il parait être de l'emportement, c'est parce qu'il semble que le
Seigneur est enflammé de colère, quand il reprend l'homme, sur­
tout quand J'homme est puni pal' son mal, ce qui est permis pal'
J'Amour, afin que le mal de l'homme soit repoussé; c'est absolu­
ment comme un père qui, s'il aime ses enfants, permelun chàti­
ment arl\) de repoussel' leurs maux. Pal' là on voit clairement pour­
quoi Jéhovah se dit Jaloux (Zelotes),-Deutér. LV. 211. V. 9, 10.
VI. 1ft, '15.
217. Vers. 20. Voici, je me liens li la pOl'te et je heurte, si­
!fltifie (fue le Seigneur est ])/'ésent pOUl' chacun clans la l'arole,
Vel's. 20. CHAPITRE TROISI.f:ln:. ~00

et y insiste pOUl' ('tj'e l'ecu, et enseigne comment il doit être


j'e(u. Quelque chose de semblable à cela est dit pal' le Seigneul'
dans Luc: (( Vous, semblables vous serez ù des hommes qui at­
tendent leur seigneur, quand 'il reviendra des noces, afin quc
quand il viendra et heurtera, aussitôt ils lui OUVj·ent. Il - XIL
36.-Que la porte signifie l'admission et l'introduction, on le l'oit
ci-dessus, N° 176.
218. Si quelqu'un entend ma voi:r ct Ouvre la porte, signi{!e
celui qui c1'Oit à la Pm'ole et tit selon elle.-Entenclre la voi,T,
c'est croire il la Parole, car le Divin Vrai de la l'al'ole est la voix
de Jéhovah, N°' 37,50; et ouvrÎ1" la porte, c'est vivre selon la Pa­
role, car la porte n'est pas ouverte, et le Seigneur n'est pas reçu
par cela seul que la voix est entendue, mais par la vie selon cette
voix; en effet, le Seigneur dit: (( Qui a mes commandements ct
les {ait,. ù lui je lUe mani{estemi lU oi-Mt!me, ct vel'S lui je vien­
drai, et demeure clu:z lui je {ej·ai. Il - Jean, XIV. 21 à 24. ­
Que l'homme doive ouvrir la porte comme pal' lui-même, en fuyant
les Illaux comme péchés, et en faisant les biens, cela a été montré
dans la DOCTRINE DE VIE l'OUR LA NOUVELLE JÉRUSALElI; et qu'il
en sail ainsi, on le l'oit clairement aussi par les paroles du Sei­
gneur ici (( si quelqu'un OUVl'('" Il puis par ses paroles dans Luc,
XII. 36.
219. J'entrerai clwzlui, et je souperai avec lui et lui avec Moi,
signi{!e que le Seigneur sc conjoint ù eux et les conjoint ù Lui.
-Entrer' et soupe/' avec lui, signifie se conjoindre à lui,et comme
il faut le réciproque pour qu'il y ait conjonction, il est dit aussi ct
lui avec !lIai. Que par entrer et sonper il soit signifié être con­
joint, on le l'oit clairement par la Sainte Cène instituée par Ic Sei­
gncur, pal' laquelle se rait la présence du Seigneur chez ccux qui
entendent sa voix, c'est-ù-dire, qui croient il la Parole; mais la
conjonction se fait chez ceux qui vivent selon la Parole; l'ivre se­
lon la Parole, c'est faire pénitence et eroire ail Seigncur. JI est dit
Souper et le Souper du Seigneur, parcequele Souper (Cama) se fait
Ic soir, etque le Soir signifie le dernier temps de l'Église ; c'est pOl1l'­
quoi, quand le Seigneur quitta le monde, ct alors c'était le dernier
temps de l'Église, il Soupa avec les disciples, et il institua le Sacrc­
mcnt de la C(\nc : que le Soir signiOe le dernier temps dc la virill~
2011 r.'.\POCALYPSI·: H{:V~:LÜ:. ,'lU 219.
l::glise, et le ~Iatin le premier temps de la nouvelle l~glise, on le
voil ci-dessus, r,o 15L
220. Vers. 21. Celui qui vaincra, signi(te ceux qui sont CIL
cal/jonction avec le Seigneur pal' la vic selon ses préceptes dans
la PaI'ole. Cela est évident d'aprèS ce qni a été dit ci-dessus.
221. Je lui donnerai de s'asseoiJ' avec il/ai en mon trâne, si­
gni(te qu'ils auront conjonction avec le Seigneur dans le Ciel.
Que le tl'âne du Seigneur soit le ciel, On le voit ci-dessus, N° 14;
c'est pourquoi, s'asseoi/' avec le Seigneur en son trône, signifie la
conjonction avec Lui dans le Ciel.
222. Comme aussi Moi j'ai vaincu, ct je suis assis avec le
Père en son trône, signi(te comme Lui elle l'ère sont un, et sont
le Ciel. Que le Père et le seigneur soient un, cela a été pleinement
montré dans la DOCTRINE DE LA NOUVEl,LE JÉRUSALE)I SUR LE SEI­
GNEUr.; il a aussi été montré ailleurs que le Ciel est Ciel, hon d'a­
près les propres des anges, mais d'après le Divin du Seignenr, qui
est dans les anges etchez les anges; c'estpourqnoi, parceci, «comme
,ie .Iuis assis avec le Père en son tI'ône, » il est signifié comme Lui
et le PèTe sont un, et sont le Ciel; le Trône est le Ciel, N°' 1.4,
221 : (( comme Moi j'ai vaincu )l signifie que par les Tentalions
admises dans son Hnmain, et pat' la dernière de ces tentations,
qui a élé la Passion de la croix, et aussi par l'accomplissement de
IO<ltes les choses de la Pmiole, il a vaincu les enfers et glorifié son
Hum,\in, c'est-à-dire, qn'ill'a uni il son Divin, qni était cn Lui pal'
la conception et est appelé Jéhovah le l'ère; voir sUl' ce sujet dans
la DOCTRIN" Dl: LA NOUVELLt: JÉRUSALE3I SUR LJo: SEIGNEUR, les
NOl 8 à 11, 1.2 il 14, 29 à 36, et <.ussi ci-dessus, IV' 67. Si le Sei­
gneur dit: « A celui qui vaincra, je lui donnerai de s'asseoir avec
Moi en mon trône, comme aussi Moi fai vaincu, e~ je s\llis assis
avec le Père en SOIl trône, » c'est parce que l'union du Seignem
avec le Père, c'est-à-dire, avec son Divin en soi, a eu pour fin que
t'homme puisse ètrc conjoint au Divin qui est appelé l'ère dans le
~eigneur, parce qu'il est impossible que t'homme puisse être con­
joint au Divin clu Père immédiatement, mais il peut l'être média­
lernent par son Divin Humain, qui est le Divin Naturel; c'est
ponrquoi le Seigneur dit : « Dieu, personne lU? le vit jamais, l'U­
nirfllC-J\ngcnrlrc Fils, qui est rians le s('in du Pi'1'l"', Uri ','(/ e:!'­
Vers. 21. ClJAPlTlIE rI10rSlt;lIE. :20;,
l)osé. J) - Jean, l. 18; - et ailleurs: (, Moi, je suis le Chemin.,
la Vérilé et la Vie, personne ne vient au Père que ]Jw' Moi. J)
- Jean, X/.V. 6. - La conjonction du SeigneUl' al'ec l'homme se
fait par son Divin Vrai, et ce vrai dans l'homme apparlien t au Sei­
gneur, ainsi est le Seigneur, et n'apparlient en aucune manière il
l'homme, ainsi n'est point l'homme; l'homme, il la vérité, le sent
comme sien, mais tonjours est-il qu'il n'est point il lui, car il n'est
point nni il lui, mais il est adjoint; il en est autrement du Divin
du Père, ce Divin n'a point été adjoint, mais il a été Uni il l'Hu­
main du Seigneur comme l'àme est unie il son rorps. Celui qui
comprend ces choses, peut comprendre les paroles suivantes du
Seigneur: « Qui demeure en Moi, et Moi en lui, celui-là porte
beaucoup de (ruit; car, sans Moi, vous ne pouvez (aire rien. J)
-Jean, XV. a, 5. -« En ce jour-là, vous connmïrez, rous, que
.Moi (je suis) en mon Përe, et vous en Moi, et Moi en vous. J) _ .

;/ean, XIV, 20; - et celles-ci: « Sanctifie-les dans la vérité; la


Parole est la vérité. Pour eux, Moi, je Me sanctifie Moi-Même,
afin qu'eu:r: aussi soient sanctifiés dans la Vérité: afin que tous
soient ~m; comme Toi, Père, (tu es) en Moi, et Moi ell Toi"
qu'eux aussi en Nous soient un; lUoi en eux, ct Toi en Moi. li
- .Jean, XVU. 17, 1\:l, 21, 23.
223. Vcrs. 22. Qui a oreille entende ce que l'es]JI'i/ dit a.ux
l~glises, signifie que celui qui compl'end obéisse à ce que le Di­
vin Vrai de la Parole enseigne à ceux qui sel'ont de la Nouvelle
Eglise, qui rst fa Nouvelle .Jérltsalem. Comme ci-dessns, N° 87.

* * 10: ·ie ':;.:

22a. A ce qui précède j'ajouterai ce MÉMORABLE. Je vis une


Assemblée d'Esprits, tous il genoux, priant Dieu de leur envoyer
des Anges, avec qui ils pussent parler bouche il bouche, et ouvrir
les pensées de leur cœur: el, quand ils se relevèrent, trois Anges
vêtus de fin lin furent VllS debout en leur présence, et dirent:" Le
Seigneur Jésus-Christ a entendu vos prières, et nous a en consé­
quence envoyés vers vous; découvrez-nous les pensées de votre
cœur. » Et ils répondireut : " Les Prêtres nous ont dit que, dans
les matières Th('ologiques, c'est la l'oi qui a (le la l'oree, cl nou
J. t8.
---
206 ':AI'OC.,\I,I"PSf. n~:vi:IJ:,,:, i\" 22!(.
l'Entendement, el que la Foi Inlcllecluelle clans ces matières n'est
d'aucnil .wanlagc: parcll qu'cllc tirc sa sagessc de l'homme cl
non de Dieu. Nou" nou, sonllncs Anglais, el nous avons appris
de nos ~linislres consacrés plusieurs choses que nous avons crues,
mais ql1and nous ayons conversé avee d'au Ires qui sc disaient
aussi I\éformés, el avcc d'autres qui se disaient Calholiques-lIo­
mains, el en oulrc avec des seclaires, ils nous paraissaienl lous
savants, cl cependanl en bcaucoup cie choses ils ne s'acc01'­
daienl pas, néanmoins lous nous dirent: CI 'oyez-nous ; el quel­
qucs-nns : Nous sommes les ministres de Dicu, et nous pos­
sédons la science. ~.Iais comme nous savons quc les Divines Vé­
rités, qui sont appelées vérités (le la foi ct qui appartiennent il
l'I~glise, ne sont ehez aucune personne (l'apl'ès le sol nalal, ni
d'après l'héréditaire, mais viennenl de Dieu pal' le Ciel; el comme
ces vérilés monlrent le chemin qui conduil au Ciel, cl entrent
dans la vie a"cc le lJien de la cllarilé, el ainsi conduisenl il la vie
o:ilernelle, nous sommes devenus inquiets, <'l nous avons adressé
il genoux cles prières il Dien. II Alors les Anges répondiJ'enl : «Lisez
la Parole, el croyez au Seigncnr, et vous venez les Vérités qui de­
vronl appartenir il rolre foi el il voIre vie; lous dans le 1\londc
Chrélien puisentlellrs Doctrinaux clan:; la Parole comme dans la
f,Qlli'ce unique. II 'iais deux Esprits de l'Assemblée direnl:« Nous
avons ln, mais nons n'avons pas compris, Il Ellcs Anges répon­
dirent:« Vous ne vous êles poinl adressés au Seigneur; el en ou­
tre, vous vous étiez confirmés dans des faux. llElles Anges ajou­
lèrent : " Qu'est-ce que la foi sans la Inmière? el qu'eSI-Ci:UJ!le
penser sans comprendre? Cela n'esl pas Humain; les corbeaux el
les pies pem'cnl aussi apprendre il parler sans l'entendement;
nous pouvons vous assurer qne tonl homme, donll',lme en a le dé­
sir, peut voir les vérilés de la Parole clans la lumière; il n'y a pas
d'animal qui ne connaisse la nourriture qui convien 1 il sa vie,
qnaud il la ,'oil; et l'IIonllne est un Animal rationnels! ~)ir~uel,
il l'oit la nonrriture qui convienl il la vie, non pas de son corps,
mais de son iÎme, nourri'lure qni est le \'l'ai de la foi, s'il en esl
affamé et qu'il-la d()mande au Seigneur; loul ce qui n'est pas
reçu par l'entendement nc s'aUnche pas il la mémoire quanl il la
rhose, il s'y attache sClIlern('nl quant aux mots: c'est pourquoi.
" ---1.
' " <)-)/ CIIAI'ITIO: TIIOISlbn:, :107

quand du Ciel nous ~vons porté nos regards sur le Monde, nous
n'avons rien vu, mais seulement nous avons entendu des sons, la
plupart discordants. Mais nous allons exposer certaines choses, que
les Savants du Clergé ont éloignées de l'entendement, ne sachant
pas qu'il ya deux chemins qui conduisent il l'entendement, l'un
venant du monde, et l'autre du ciel, et que le Seigneur retire hors
(du monde l'entendement quand il l'éclaire ; mais si l'entendement
/ est fermé d'après la religion, le chemin qui vient du ciel lui est
1 fermé, et alors dans la Par'ole l'homme Ile voil pas plus qu'un
, aveugle; nous avons vu plusie1l1's de ceux-liltomlJer dans des fosses
dont ils ne sont point sorlis. Soient des exemples pour illustratio-n:
Ne pouvez-vous pas c'omprendre ce que c'est que la charité, et ce
que c'est que ia foi; que la charité est de bien agir avec le pro­
chain, et la foi de penser sainement au sujet de Dieu et des choses
essentielles de \'I~glise, et que par conséquent celui qui agit bien et
pense sainement, c'est-à-dire, qui vit bien et croit sain~Q1~nt, est
sauvé? Il t\ cela ils dirent: Nous le comprenons. Il Les Anges ajou­
(l

tèrent: « Ne pouvez-vous pas comprendre qu'il faut que l'homme


fasse pénitence de ses péchés pour qu'il soit sauvé; que si l'homme
ne fait pas pénitenr,e, il reste dans les péchés dans lesquels il est
né; et que faire pénitence, c'est ne point vouloir les maux parce
qu'il~ sont contre Dieu, et une fois ou deux par an s'examiner;voTr
ses maux, les confesser devant le Seigneur, implorer du secours,
renoncer aux péchés, et Commencer une noU\'elle vie, et qu'autant
il fait cela et croit au Seigneur, autant les péchés lui sont remis?"
Alors ceux de l'Assemblée dirent: (( Nous comprenons cela, et pal'
conséquent nons comprenons aussi ce que c'est que la l'émission
des péchés, " Et alors ils prièrent les Anges de les instruire en­
core davanl<ige, etlllême en ce moment SUI' Dieu, sur l'tmmorta­
lité de l'ùme, sur la l\égénération et SUI' le Baptême; à celle de­
mande les Anges répondirent: (( ~OIJS ne dirons aucune chose
qne l'OUS ne pnissiez comprenùre, au tremen t nos paroles tombe­
raient comme la pluie SUl' le sable et sur les semences qui y sont,
lesquelles, quoiqu'arrosées pal' Îes eaux ùu ciel, ùépérissent et
111eurent. "Et ils dirent il ['égard de Oieu: Il Tous ceux qui viennenl.
dans le Ciel y obtiennent une place, etllar suite une joie éternelle
selon l'idée qu'ils ont de Dieu, parce que celle idée règne nnil'cr­
:2Uo I:APOC.\LYPS~ IiÉYÉLt:t:. N" 2211.
sellement dans toutes les choses du culte; l'idée d'un Dieu invi­
sible n'est délerminée sur aucun Dieu, ni terminée en aucun, c'est
pourquoi elle cesse et périt; l'idée de Dieu comme Esprit, quand
on croit que l'esprit est COlllllle j'éther ou le yent, esl une idée
vaine; mais l'idée de Dieu comme Ilomme est une idée jt~e; c~.t'
Dieu est le Divin Amour el la Divine Sagesse uvec t0.!lle leur
qualité, et leur Sujet est 1I0mme, et non éther ou vent: T'idée
de Dieu dans le Ciel est l'idée du Seigneur; Lui-M ème est le Dieu
du Ciel "Ct de la Terre, comme il l'a enseigné; que votre idéëde
Dieu soit semblable· il la nôtre, et nous serons c.ousociès. » Pen­
dant qu'ils prononçaient ces paroles, leurs faces resplendissaient.
Sur l'IMMORTALITÉ ilE L'AME, ils dirent: (( L'homme vit éternelle­
ment, parce qu'il peut être conjoint il Dieu par l'amour et par la
foi; chacun le peut; que celle Possibilité fasse l'Immortalité de
l'ame, vous pouvez le comprendre pour peu que vous y pensiez
profondément. » SUl' la Rf:GÉNÉRATlON, ils dirent: (( Qui ne voit
que chaque homme a le libre de penser à Dieu, et de n'y pas pen­
ser, pourvu qu'il soit instruit qu'il y a un Dieu; qu'ainsi chacun
a le libl'e dans les choses spirituelles de même que dans les choses
civiles et morales? Le seigneur donne continuellement c~~e
\ il tous les hommes; aussi l'homme devient-il coupable, s'il n'y
pense pas; l'homme est homme parce qu'il peut penser à D·ieû, et
la bête est bête parce qu'elle ne le peut pas; c'est pOUl' cela que
l'homme se peut réformer et régénérer comme pal' lui-même,
pourvu qu'il reconnaisse de cœur que c'est par le Seigneur; tout
homme qui fait pénitence el croit au Seigneur est réfol'mé et ré­
généré; l'homme doit faire l'un et l'nuIre comme par lui-même,
t mais COMME PAR LUHIÊML, r.'est par le Seigneur. Il est vrai qNe

l'homme ne peut nullemenl y contribuer, pas même en ln moindre


chose; cependant vous n'ayez pas élé créés Slatues, mais vous
avez été créés Hommes, pour faire cela par le Seigneur COlllllle
1par vous; c'esllà l'unique réciproque de j'amour el de la foi que
le Seigneur veul absoltîment que l'homme accomplisse envers Lui;
en nn 11101, faitE's par vous-mêmes, et croyez que c'est par le Sei­
gneur, de r.eUe manièrp. vous fni!es COlllme par vous- mêmes. »
~.Iais alors les Anglais demandèrent si faire comme pal' soi­
même a été mis d'ans l'homme par création: un Ange répondit:
1\" 22[\. CUAI'ITI\J:: THOISli~.\IL 20'J
« Cela Il'a (Joint été mis, cal' faire pal' soi-même appartient il Dieu
seul, mais cela est donné continuellement, c'est-à-dire, est all­
joint continuellement; el alors en tant qne l'holllme fait le bien
et croille vrai conJ.:ne pal' lui-même, il est Illl Ange du ciel; mais

l en tant qu'il t'ait le mal et pal' suite croit le faux, ce qui aussi est
comme pal' lui-même, il est un Ange de l'enfer; que cc soit aussi
COmme pal' lui-même, vous en êtes étonnés, mais néanmoins vous
le voyez, quand en priant vous demandez il être préservés du dia­
ble, de peul' qu'il ne vous séduise, qu'il n'entre en \'ous comme
dans Juclas, qu'il ne l'OUS l'emplisse de toute iniquité, et qu'il ne
dctl'uise et votre {[me et voIre corros : mais quiconque croit qu'il
agit pal' soi-même, soit qu'il fasse le bien soit qu'il fasse le mal,
devient coupable, landis que celui qui croit qu'il agit comme pal'
soi-même ne devient pas coupable. " Sur le BAPTBm:, ils direllt :
« C'est une Ablution spil'ituclle, qui est la Itéfol'mation ct la l\é­
génét'ation, et l'enfant cst réformé et régénéré quand, devenu
aduILe, il fait ce que ses Parrains ont promis pOUl' lui, il savoir,
ces deux choses, la Pénitence et la Foi en Dieu, cal' ils promet­
tent : 1° qu'îlrenoncera au diable ct à toutes ses œuvres; 2° qu'il
croira en Dieu; tous les enfants dans le Ciel sont initiés dans ces
deux choses, mais pour eux !e dia hie est l'enfer, et Dieu cst le Sei­
gneur : de plus, le Baptême est un signe devant les Anges, que
l'homme est de l'Eglise. » Après avoir entcndu ces explications,
ceux de l'Assemblée dirent: « Nons comprenons cela. ,) Mais alors
une voix fut entendue sur le côté, criant: " Nous ne comprenons
pas. J) Et une autre voix: " .l\'O\lS ne voulons pas comprendre. » \
Et l'on rechercha de qui élaient ces l'oil(; et l'on découvrit qu'elles
venaient de ceux qui s'étaient confirmés dans)es ra.ux.dj) la foi, et
qui avaient voulu qu'on lcs crût comme des oracles, ct qu'ainsi
on les adorât. Les Anges dirent: « Ne vous en étonnez point; il y
en il beaucoup aujourd'hui qui leul' ressemblent; du Ciel ils nous
apparaissent comme des Statu cs failes avec un tel art, qu'elles \
peuvent remuer les lèvres, et produil'e des sons comme de véri­
tables organes; et ils ne savent pas si le souffie d'après lequel ils
produisent ccs sons vient de l'Enrer, ou s'il vient du ciel, parce
qu'ils ne savent pas si c'est le faux ou si c'est Îe V;:ai; ·i1s raison­
lient el raisonnent, puis ils confirment ct confirinent et il' 11
f. 1 Q*
210 t'APOCAI.YPSE Rt:viLÉE. !'\" 22~.
voient jamais si la chose est ou n'est pas. Mais sachez que Icgénie
humaill pent confirmer tout ce -<Ï~IT"eut, au point qu'il appa­
misse- que la chose est ainsi; c'est pomq uoi les hérétiques le peu­
yent, les impies le peuvent, et même les athées peuvent confirmer
qu'ilu'ya point de Dieu, et qu'il n'y a que la Nature.) Ensuite
celle Assemblée d'Anglais, brûlant du désir d'acquérir la sa­
gesse, dit aux Anges: (( On parle de la SAINTE-CÈNE de lant de
manières différentes, dites-nous la vérité sur ce sujet. nLes Anges
répondirent: (( La Vérité est que l'hom:ne qui por~~~g..':.~ds
r vers le Seigneur, et qui fait pénitence, est par celle chose très­
\ sainte conjoint au Seigneur et introduit daos le ciel. n Mais ëëûx
de l'Assemblée dirent: (( Ceci est url mystère. n Et les Anges ré­
ponclirent : u C'est un mystère, mais il est tel cependant, qu'il
peut être compris: Le Pain et le Vin ne font point ce mystère, il
n'y a rien de Saint en eux; mais le Pain matériel et le Pllin cé­
.\ leste se correspondent mntuellement, et aussrJe Vin I!!a~.t
1 le Vin céleste; et le Pain céleste est le ~int dilimour, et le Vin
l ' céleste est le Saint de la foi, procédant l'un et l'autre du seig~ur,
et élant l'un et l'autre le Seigneur; de là la conjonction du Sei­
. gneur avec l'homme, et de l'homme avec le Seigneur, non <lyec
Ie pain et le vin, mais avec l'amour el la foi de l'homme qui a l'ail
r pénitence; et la conjonction avec le Seignem' est aussi l'iniroduc­
tion dans le Ciel. nEt après que les Anges leur eurenl donné quel­
1ques instruciiôils sur la Correspondance et sur son_effet, ceuxae
l'Assemblée dirent:(( :\'laiOtèiialil'j)Our la première foTs nous com­
prenons. n Et comme ils disaient (( nous comprenons, n voici, une
flamme descendant du Ciel avec une grande lumière les consoClà
avec les Anges, et ils s'aimèrent mlltuellement.----­
L'APOCALYPSE

CHAPITRE QUATRIÈME

L Après cela je vis; et voici, une porte ouverte dans le


Ciel; et la première voix, que j'avais entendue, comme
d'une trompette qui parlait avec moi, disait: Monte ici, et
je te montrerai les choscs qui doivent arriver ci-après.
2. Et aussitOt je devins en esprit; et voici, un Trône
était placé dans le Ciel, et sur le Trône Quelqu'un assis.
3. Et CelDIi qui était assis était semblable d'aspect il une
piel'l'e de Jaspc et de Sal'daine; et un Arc-en-ciel autour du
Trônc, semblahle d'aspect il une Émeraude.
II. Et autour du Trône vingt-quatre trônes; et SUI' les
trMes je vis vingt-quatre Anciens assis, revêtus de vêlements
blancs, et ils avaient sur lems têtes des couronnes d'or.
5. Et du Trône sortaient des éclairs et des tonnerres et
des voix; et sept Lampes de feu ardentes devant le TrOnc,
qui sont les sept Espds de Dieu.
6. Et devant le Trône, une Mer de vcrre semblable a du
cristal. Et au milieu du Trône, et autour' du Trône, quatre
Animaux pleins d'yeux pal' devant et pal' derl'ière.
7. Et le premier Animal, semblable il un Lion; et le sc­
212 L'APOCALYPSt: RÉVÉLÉE.

cond Animal, semblahle à un Veau; et le troisième Animal,


ayant la face comme un Homme; et le quatrième Animal,
semblable à un Aigle qui vole.
S. Et les qUatl'e Animaux, chacun pal' lui-même, avaient
six ailes à l'entour; et au dedans elles étaient pleines d'yeux,
et de repos ils n'avaient ni jour ni nuit, disant: Saint, Saint,
Saillt, le Seigneur Dieu Tout-Puissant, Qui Était et Qui
Est et Qui Vient.
H. Et quand les Animaux donnaient gloire et honneur et
action de gt'âces à Celui qui était assis sur le 'l't'one, à Celui
qui vit aux siècles des siècles,
10. Les vingt-qnatre Anciens se prosternaient devant
Celui qui était assis SUI' le Trône, et ils adoraient Celui qui
vit aux siècles des siècles, et ils jetaient leurs touronnes
devant le T"ône, disant:
H. Digne tu es, Seigneur, de recevoil' la gloit'e et l'hon­
neur et le pouvoir, parce que Toi, tu as créé toutes choses,
et que par ta volonté elles sont, et elles ont été c"éées.

SJ~NS SPIRITUEL.

CONTENU DE TOUT LE CHAPlTRE. II s'agit de l'ordination


et de la préparation de toutes choses dans le Ciel pour le
Jugement, qui doit avoit' lieu d'après la Pa t'ole et selon la
Parole; puis aussi, de la reconnaissance que le Seigneur
est Seul Juge.
CONTt:NU DE CHAQUE VERSET. Vers. 1. A7Jn:s cela je vis; cl
voici, une porte ouverte dans le Ciel, signifie une manifestation
SUl' l'ordination des Cieux pour le Jogement Dernier par le Sei­
gneur, jugement qui doit être selon ses Divins Vrais dans la 1',1­
CHAPITlIE QUATI\IÈM.E. 21;]
l'ole:
el la ]Jremù:re voix, que j'avais entendue, comme d'une
trompelle qui parlait avec moi, disail : Monte ici, signifie l'in­
flux Divin, el par suile l'élévalion du men lai, el alors une percep­
lion manifesle : et je te montrerai les choses !fui doivent alTiver
ci-après, signifie les révélalions concel'Oanlles choses qui doivent
arriver avanl le Jugemenl Dernier, el pendanl ce Jugement, et
après: Vers. 2. Et aussitôt je devins en esprit, signifie CJu'il fut
mis dans l'élat spirituel, dans lequel apparaissent manifestement
les choses qui existenl ùans le Ciel: et voici, un Trône était placé
dans le Ciel, signifie le Jugement en forme représentative: et sur
le Trône Quelqu'un assis, signifie le Seigneur: Vers. 3. Et Celui
!fui élait assis était semblable d'aspect li une pierre de .Jaspe
et de Sm'doine, signifie l'apparence de la Divine Sagesse et du
Divin Amolli' du Seigneur dans les derniers: et un Al'c-en-ciel
autour du Trône, semblable d'aspect li une Éme1'ltlule, signifie
l'apparence de celle sagesse el de cel amour, aussi aulour du Sei­
gneur: Vers. 4. Et (lulour du Trône vingt-quatre trônes; et SUI'
les trônes je vis vingt-quatl'e flnciens assis, signifie l'ordination
de tontes choses dans Je Ciel pour le jngement : l'evètus de vt!te­
ments blancs, signifie d'après les Divins Vrais de la Parole: et ils
avaient sur lew's tètes des cow'onnes d'or, signifie qui appar­
tiennent il la sagesse d'après l'amoUl' : Vers. 5. Et du Trône SOI'­
taient des éclairs et des tonne1'1'es et des voix, signifie pal' le
Seigneur l'illustralion, la perceplion etl'instl'llclion : et sept Lam­
pes de feu ardentes devant le Trône, qui sont les sept ES]JJ'its
de Dieu, signifie de là une nouvelle Église dans le Ciel el SUI' la
terre par le Seigneur au moyen du Divin Vrai procédant de Lui:
Vers. 6, Et devant le Trône, une Iller de velTe semblable cl du
aistal, signifie un nouveau Ciel de chréliens, qui étaient dans les
vrais communs d'après le sens de la leltre de la Parole: et au
milieu du Trône, et aulOw' du '[rône, quatre Animaux) signifie
la Parole dn Seigneur des premiers dans les del'lliers, et ses gardes:
pleins d'yeux 7]a1' devant et par derrière, signifie la Divine Sa­
gesse là : Vcrs. 7, Et le ]Jremier flnimal, semblable cl un Lion,
signifie le Divin Vrai de la Parole qnanl il la puissance: et le se­
cond Animal, semblable li un Veau, signifie le Divin Vrai de la
Parole qnant il l'affection: ct le l1'oisième Animal, ayant la (ace
:H!J L'APOCALYPSE H~VÉLh.

comme un HOlllme, signifie le Divin Vrai de la Parole quant à la


Sagesse: et le lJuatrième Animal, semblable il un Aigle qui vole,
signifie le Divin Vrai de la Parole quant aux connaissances, et par
suite quant à l'entendement: Vers. 8. Et les quatre Animaux,
chawn pal' lui-mème, avaient six ailes il l'entour, signifie la
Parole quant à ses puissances, et quant à ses gardes: et au de­
dans el/cs éta'ient plcines d'yeux, signifie la Divine Sagesse dans
la Parole dans son sens naturel d'après son sens spirituel et son
sens celeste: et de repos ils n'avaient ni jOllj' ni nuit, disant:
Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu Tout-Puissant, signiHe
que la Parole enseigne continuellelllent sUl'le Seigneur, et que Lui
Seul est Dieu, et que pal' suite Seul il doit êlre adoré: Qui Était
ct Qui Est ct Qui Vient, signifie le Seigne.ur : Vers. 9. Et quand
les Animaux donnaient gloù'e ct honneur cl action de grâces ci
Celui qui était assis SUl' le 'Crône, signifie que la Parole attribue
tout Vrai ellout Bien etloul Culte an Seigneur qui doit juger: il
Celui qui vit aux siècles des siècles, signifie que le seigneur Seul
est la vie, el que de Lui Seul vient la vie éternelle: Vers. 10. Les
vingt-quatre Anciens sc prostC1'naient devant Celui qui était
assis SUl' le Trône, et ils adoraient Cr.lui qui vit aux siècles des
siècles, signifie l'humiliation de tons dans le Ciel devant le sei­
gneur : et ils jetaient leurs cow'onnes devant le Trône, signil1e
la reconnaissance que leur Sagesse vient de Lui Seul: Vers. 1:1.
Disant: Digne lu es, Seigneul', de recevoir la gloire et l'/lon­
/leur et le pouvoir, signifie la Confession qu'au St'igneur appar­
tient le l10yaullle d'après le mérile el la justice, parce qu'il esl le
Divin Vrai et le Divin Bien: 1Jarce que Toi, tu as créé toutes
choses, et que 1Ja1' ta volonte el/es sont, et el/es Ollt été créées,
signiOe que toutes les choses du Ciel el de l'Église ont été failes
et formées, et que les hommes sont réformés et régénérés, d'a­
près le Divin Amour du Seigneur par sa Divine Sagesse, 011 d'a­
près le Divin Bien par le Divin Vrai.
Vers. 1. ClfAPITHE QVATnIt:ME. ~'1 ~,

EXPLiCATION

22.5. Vers. L AlJ7'ès cela je vis; ct voici, une )Jorte ouvel'te


dans le Ciel, signifie une manij'estation SUT l'ordination des
Cielo: pour le Jugement DC7'nie'f' par le Seigneur, jugement
qui doit ètTe selon ses Divins Vl'ais dans la Parole. Par une
pOTte ouverte, quand il s'agit du Cie.!, il est signifié l'admission,
comme ci-dessus, [\" 176; ici, il est même signifié la manifesta­
tion, parce qu'il est dit, je vis et voici; et comme alors furent
vues les choses qui sont rapportées dans ce Chapitre, lesquelles
concernent l'ordination des Cienx pour le :Jugement Dernier par
le Seigneur, jugement qui doit ètre selon ses Divins Vrais dans la
Parole, c'est pour cela que par « je vis; \'oici, une porte ouverte
dans le Ciel, Il il est signifié une manifestation sur ces choses.
226. Et la première voi:!:, que j'avais entendue, comme d'une
trompette qui parlait avec moi, disait: Monte ici, signifie l'in­
{lux Divin, et par suite l'Clévation du mental, ct alO1"S une per­
ception manifeste. Que la voix, quand elle est entendue du Ciel,
soit le Divin Vrai influant, on le voit ci-dessus, N"' 37, 50; ainsi,
c'est l'influx Divin; et que par la voi:v comme d'une trompette,
il soit signifJé une perception manifeste, on le voit aussi ci-dessus,
N" 37; et par monte ici, il est signifJé l'élévation du mental, car
dans le Monde spirituel plus quelqu'un monte haut, plus il vient
dans uue lumiè,re pure, par laquelle l'entendement s'ouvre par de­
grés, c'est-a-dire, par laquelle le mental s'élève; aussi est-il dit il la
suite, qu'alors il de,vint en esprit, par quoi il est entendu qu'il fu tmis
dans l'état spirituel, dans lequel apparaissent manifestement les
choses qui sont dans les Cieux. Si celle voix a été entendue comme
d'une trompette, c'est parce qu'il s'agit de l'ordination des Cieux
pour le Jugement Dernier, et que des voix comme d'une trompette
sont entendues dans le Ciel, quand il s'y fait des convocations et
des ordinations; c'est mème pour cela que chez les fJls d'Israël, chez
qui toutes choses étaient représentatives du Ciel et de l'l;glise, il
fut statue, « qu'on ferait des Trompettes d'arglrlt, ct que les
{ils d',lhaf'on rl1 sonncroÎrnt pOlO' les r0l1l'owli01l3. P01/)' /rs
~lG j.',IPOf.ALYPS,: la::V{:Li::L :\" 22ii.
départs, dal!s les jou!'s d'allégresse, dans les fiNes, au com­
mencement des mois, sur les sacrifices, pour mémorial, et POIl1'
la guerre. Il - Nomb. X. 1 il 11. - Quant aux Trompettes et au
son des trompettes il en sera parlé dans l'Explication du Chapi­
tre vm·, où il est question de sept Anges auxquels furent don­
nées sept trompettes.
227. Et je te montrerai les choses qui doivent m'river GÏ­
après, signifie les révélations concenwnt les choses qui doivenl
arriver avant le Jugement Dernier, et pendant ce Jugement,
ct après. C'est là ce qui est signifié, parce que, dans l'Apoca­
lypse, il ne s'agit d'autre chose que de l'état de l'Église à sa fin;
ainsi, il ne s'agit que des choses qui doivent aniver avant le .Ju­
gement Dernier, et pendant ee Jugement, el après, comllle il a
élé dit ci-dessus, N" 2.
228. Vers. 2. Et aussitôt je devins en esprit, signifie qu'il {ut
mis dans l'état spirituel, dans lequel alJparaissent mani{este­
ment les choses qui existent dans le Ciel. Que devenir en es­
ln'it, ce soit être mis dans l'élat spirituel d'après l'influx Divin,
on le voit ci-dessus, N" 36; on y voit aussi ce que c'est que l'état
spirituel, et qnel il est, et que dans cet état l'homme vaitles choses
qui sont dans le ~jonde spirituel anssi clairement qu'il voit, dans
l'Mat naturel du corps, les choses qui sont dans le :'l'lande naturel.
229. Et voici, un Trône était placé dans le Ciel, signifie le
Jugement en {orme représentative. Que le Trône signifie le Ciel,
on le voit, N" 14; que le Trône signifie le Jugement, cela est évi­
dent par ces passages:« Quand viendra le Fils de l'homme dans
.la gloÏl'e, et tous les saints Anges avec Lui, alors il s'assiém
sw' le n'âne de .la gloire. Il - i\lallh. XXV. 31 et suiv,; -là, il
s'agit du Jugement Dernier. « Jéhovah, tu as fait mon Jugement;
lU t'es assis sw' un Trône, Juge de justice. Jéhuvah 1J1'éparel'Cl
pOUl' le jugement son Tl'6ne. II - l's. IX. 6, 6, 8. - " Je vis,
quand l'Ancien des jOU1'S s'assit, son Trône I!lait comme des
flammes de {eu, millier de milliers Le sf'1'vaient, ct myriade
de my7'iades devant Lui .le tenaient; le jugement s'établit, et
des /ivres {Ul'ent ouverts. »- Dan. VIT. 9,10.- « Jérusalem Cl
dé Mtie; lit montf'nl les Tribus, et là .>ont établis des Trô/If's
{lOIII' JII!/1'11lcnl. Jl - P5. CXXrT. 3, li, fi. - « Je vis dcs Tl'ô1lf'."
\'ers. 2. CIL\PITfI E QLI rI: Ibn:. 217
et ils s'y assiJ'ent, ct Ir' ,fugement leul' rut donné. »-Apac. XX.
4. - Le Trône élcvé pal' ~alolllon,- 1 Uois, X. 18, 19, 20, - si­
gnifiait et la noyanté ct le Jugement, puisque les Hais, quand ils
prononçaient des jugements, étaient assis SUI' des Trônes. 11 est
dit que le 'J'rône signifie le Jugement cn forme représentative,
parce que les choscs qlTe Jean vit étaienL des Visions qui repré­
scntaient; elles ont été vues cOlllme il les a décrites, mais elles
étaient des formcs représentatil'es de choses futures, comme 011
peutIe l'ail' par ce qlli suit; par exemple, en ce quïlvit des Ani­
maux, le Dragon, les BêLes, le Temple, le Tabernacle, l'Arche, ct
plusieurs autl'es choses: semblables élaientles choses qui furent
l'nes par les Prophètcs, et dont il est parlé ci-dessus, N" 36.
230. Et SUl' le Tl'ône Quelqu'uil assis, signifie le Sdyneur.
On le l'oit clairement par ce qui suit, et par les passages, dans la
Parole, où il est dit que le. Scigncur fera le jugement; pal' cxemple,
dans Matth. XX\'. 32,33 et suiv. Jean, V. 22, 27, et ailleurs,
231. Vers. 3. Et Celui qui était assis était semDlable d'aspect
li une pierre de Jaspe et de Sai'doine, signifie l'apparence de III
Diuine Sagesse et du Divin Amour du Seigneur dans les der­
niel's. La pierre dans la Parole signifie le l'l'ai dans les derniers,
et la pierre précieuse le vrai brillant pal' le bien, No> 915. JI Ya,
dans Je ~Ionde spirituel, dcux eouleurs' fondamcntales de toutes
les autres, la couleur blanche et la couleur l'ouge; la couleur
blanche tire son origine de la Lumière du Soleil dans le Ciel, ainsi
de la Lumière spirituelle, qui est d'un blanc éclatant; et la couleur
rouge tire son origine du feu du Soleil dans le Ciel, ainsi de la Lu­
mière céleste, qui est enflammée; le3 Anges spirituels, paree qu'ils
sont par le Seigncur dans les vrais de la sagesse, sont tians celle
lumière d'un blanc éclatant, c'est pourquoi ils sont vêtus de blanc;
et les Anges célestes, parce qu'ils sont par le Seigneur dans les
biens de l'amour, sont dans celle Lumière enflammée, c'est pour­
quoi ils sont vêtus de rouge; pal' snite il y a aussi ces deux cou­
leurs dans les pierres précieuses dans Ic Ciel, où ces pierres sont
en grande quantité: de là vient que, clans la Parole, les pienes
précienses signifient des choses qui appartiennent, ou au Vrai de
la sagesse, ail au llien de l'amour, et que le Jaspe, parce qu'il l'st
d'un blanc éeiatant, signifie les choses qui appartiennent au \'rai
I. 19.
218 l',II'OCAL YPSE nÉvüü. S" 231.
ùe la sagesse, et la Sardoine, parce qu'elle est rouge, les choses
qui appartiennent au Bien de l'amour. Si ces PielTes signifient
l'apparence de la Divine Sagesse et du Divin Amonr dans les der­
niers, c'est parce que toutes les Pierres précieuses dans le Ciel
tirent lelIr origine des derniers de la Parole, et leur éclat du sens
spirituel des derniers, là; qu'il en soit àinsi, on le voit dans la
DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L't:CRITURE S'\lNTE,
N°' M, lI5; les demiers de la Parole sont les Vrais et les Biens du
sens de sa lettre. Que ce soit là l'origine des Pierres précieuses
dans le Ciel, c'est ce qu'on peut difficilement croire dans notre
~[onde, parce qu'on ne sait pas que toutes les choses qui existent
dans le ~Ionde spirituel sont des correspondances, et que de là
tirenllenr origine toutes celles qui existent dans le Monde naturel;
que telle soit l'origine des Pierres précieuses dans le Ciel, c'est ce
qu'il m'a été donné de savoir pal' conversation avec les anges, et
aussi de voir de mes yeux, mais leur formation vient du Seigneur
Senl. l\U contraire, les couleurs noires tirent leur origine de
J'Enfer; il yen a aussi deux, l'une opposée au blanc, ce noir est
chez celIX qui ont falsifié les vrais; 1'aull'e opposée au rouge, ce
noir est chez ceux qui ont adultéré les biens de la Parole; celui­
ci est diabolique, et celui-là sataniqne. Cc que signiflentle .Jaspe
et la Sardoine, on le l'oit avec plus de détails dans l'Explication
du Chapitre XXI. Vers. 11, 1.8, 19, 20.
232. El un arc-en-ciel autour du Trône, semulable d'aspect
ù une Émeraude, signifie l'apparence de cette sagesse et de cel
amour, aussi autour du Seigneur. Dans le ~Ionde spirituel il ap­
paraît cles Mcs-erl-Ciel de plusieurs genres; il en apparaît de di­
l'l'l'ses couleurs camille sur la tene, et il en apparaît d'une seule
couleur, ici d'une seule couleur, parce qu'il est dit, semblable ci
une c11le1'aude; celle apparence était aulour du Seigneur, parce
qu'il est dit, autour du Tr6ne; aulolll' du Seigneur, c'est aussi
dans le Ciel Angélique: la Sphère Divine, qui entoure le Seigneur
vient de son Divin Amour et en même temps de sa Divine Sagesse;
quand ellc est représentée dans les Cieux, elle apparaît, dans le
1I0yaume Célesle, d'un rouge comme celui du rubis; dans le
Hoyaull1e spirituel, d'un bleu camille celui clulapis-lazuli; ct dans
le l1oyaull1e naturel, d'un vert camille celui (le l'émeraude; par­
toul, u\'cc une splcnrlenr el un <'<'lat incfTablcs.
Yers, Q. CHAPITI\E (JUATRlbn:. 2t\l
233. Ver~, 4. Et ({utour du Trône vingt-quatrc tl'vlles; et SUI'
les frônesje vis vingt-quatl'e anciens assis, signifie l'ordination
de taUles choses dans le Ciel pOUl' le Jugement del'nim'. Celui
qui ne connaîl pas 1(' S<'IlS spirituel de la Parole, el qui ignore en
même temps les nais réels cie l''::glise, peul croire que, quand
viendra le Jugemenl dernier, le Seign<'ul' sera assis sur un Trône,
et qu'autour de Lui seronl aussi assis d'aulres juges ~ur des trônes;
mais celui qui connatlle sens spiriluel {le la Parole, et ell même
temps les l'rais réels de l'Église, sail qu'alors le Seignelll' ne sera
pas assis sur un Trône, et que ll'autres juges ne seront pas aulour'
de Lui, et même, que le Seigneur Ile jugera non plus pel'sonne
pour j'('nfer, mais <1 u'il fera que la Parole juge chacun, le Seigneur
élant modérateur aOn que loules choses soient l'ailes selon la jus­
tice; le seigneur dit, il est l'rai : « Lc Père ne juge pel'sonne, mai,ç
le jugement tout entiel' il a donné an Fils,. il lui a donné 1)Ou­
voi?' de faire jugement, parce que Fils de l'/tomme il est. " ­
Jean, V. 22, 27; - mais ailleurs il dil ; « Je suis venu non pour
.luge?' le monde, mais pOUl' sauvel' le monde; la Parole, que j'a i
l}1'ononcée, celle-là le jugera au derniel' jour. Il-Jean, X1r. 47,
48; - ces deux passages concordent, lorsqu'on sait que le Fils de
l'homme est le Seigneur quant à la Parole, voir ci-dessus, N° 4lJ;
c'est donc la Parole qui jugera, le Seigneur étant modérateur. Que
par les douze Tribus d'Israël, el pal' leurs Anciens, soienl signi­
fiés tous ceux qui sont de l'Église du Seigneur dans les Cieux el
dans les Terres, el abstraclivementtous les l'rais ellollS les biens
qui y sonl, on le l'oit, N°' 25t, 3110, 360,808; et de m~me pal' les
Apôlres, N°' 79, 790, 903 : d'après ces explications, on l'oit clai­
re.menl ce qui est signifié par ces paroles du seigneur; Il Jésus
<lit au:r; Disciples: Vous, qui M'avez suivi, quand sera assis le
Fils de l'homme su'/' le 'i'I'ûne de sa gloire, vous sel'ez assis,
vous aussi, SllI' douze trônes, jugeant les douze Tribus (/'1s­
l'lId. Il - Malth. XIX. 28. Luc, xxrr. 30; - douze signiOe toutes
choses, el se dit des l'rais el des biens du Ciel et de l'Église,
N° 348; de même vingl-quatre; c'est pourquoi les douze Apôtres,
elles vingt-quatre Anciens signifienl toutes les choses de l'Eglise;
et les douze trônes et aussi les vingt-quatre trônes signifient tout
jugement; qui esl-ce qui ne peul comprendre que ni les Apôtres
220 I:APOC.\L)'j>5t: Ht:',;":J.Ü:, r-.., 2:3::.
--
ni les Anciens ne jugeronl, el qu'ils ne le peuvenl? i)'nprès ces
considéra lions, on peul mainlenanl voir, poul'(JllOi il esl parlé de
Trônes el d'Anciens, lorsqu'il s'agil du Jugement, comme aussi
dans '::snïe : « Jéhovah en jl/genwnt viemlm avec les ,Inciens de
son ]Jeuple. » - 111. Iii; - dans David: « Jérusalem a t'té brîlie,
là montent les Tribus, et là sont établis les Trônes ]JOUI' le Ju­
gement, » - Ps, cxxrr. 3, II, 5; - el dans l'Apocalypse: « Je
vis des 'l'l'ônes, et ils s'y assirent, et le Jugement lew' tilt
donne. » - XX, Il.
231i. llev(!l1ls de vêtements blancs, signifie (Capl'ès 11'.1 Divins
Vrais de la Pal'ole. Que les Vi:tements blancs signiOenl les l'l'ais
réels de la Parole, on le voil ci-dessus, NU' 1(36, 212.
235. Et ils avaient SUI' leurs Têtes des C01l1'omws d'or) si­
gnifie qui a]J]](lj'liennent il la sagesse d'apri!s l'amour, Que la
couronne signifie la sagesse, on le l'oil ci-dessus, NU Itl9; el 1'01',
le bien de t'amour, NU' 211, 91:3; de lil, la couronne d'Ol' signifie
la sagesse d'après l'amolli'. Comme de celle sagesse procèclent
loules les choses du Ciel el cie n::glise, qui sonl signifiées par les
vingl-ql1alre Anciens, N" 233, c'esl pOUl' cela que des couronnes
d'or furenl vues sm' leUl's têtes. Il faul savoir que le sens spiriluel
l'ail abslraclion des personnes, r,omme ci-dessns, N°' 78, 79, l)6;
pal' conséquent aussi ici.
236. Vers 5. Et du Trône sortaient des eelairs et des tOll­
ller'1'es et des voi:v, signifie PU)' le Scignàl1' /'illuslmtioll, la
]Jerception, et l'instruction. Les !!clairs, d'après la flamme qui
frappe les yeux, signifielltl'illuslraLion; el les tonnerres, d'après
le bruit qui frappe les oreilles, signifienl la percepLion; el quand
les éclairs elles lonnerres signiftenll'iIluslralion el la perception,
alors les 'Voix signiflenl l'inslruclion. Ces choses furen 1 vues sor­
tanl du lrône, parce ([u'elles procédaienl du Fils de l'Uomme ou
du Seigneur quanl à la Parole, el que c'esl du Seigneur pal' la Pa­
role que viennenlloule iIluslralion, loule perception el Lou le ins­
tl'llclion. De semblables choses sonl signifiées par les éclail's, les
tonnerres el les voix, ailleurs dans la Parole; pal' exemple, dans
ces passages: « Tu as j'acheté par Ion bras ton peuple; de la Voix
ont donne les etfters, {a voix de Ion Tonnen'e dans le (j lobe,
des Ec/ah's ont i111l1nine le Globe, » - l's, LXXYlr. 1.6, 18, 'lD.
Vers. 5. 1.:UAl'lTRJ:: QUATRIÈME. 2:21
-~ Les Éclairs de Jéhovah illumineront le Globe. I l - Ps. XCVII.
S,Il. -(( Dans la déti'C.~se tu M'as invoqué, ct je t'ai délivTé; je
t'ai répondu dans le secret, comme Tonnen·e. I l - Ps. LXXXI. 8.
-«( J'entendis comme une voix de {oule nombreuse, comme une
voi:v de Tonnel'/'es violents, disant llllcluia! pan:e qu'il règne, le
Scigneurnotre Dieu Tout-Puissant. n-Apoc. XIX. 6.-Comme
pal' les éclairs, les tonnerres et les voix, il est signiflé l'illustration,
la perception et l'instruction, r,'est pour cela que, quand Jéhol'ah
descendit sur la montagne de Sinaï, et promulgua la Loi, il y eut
des Éclairs et des Voi:v. - Exod, XIX. 16;- et que, quand une
voi:!: {ut envoyée du Ciel vers leSeigneU1', elle {ut entendue comme
une voix de Tonne1Tc. - Jean, XII. 28,29. - El parce que Jac-
ques ct Jean représentaient la Charité ct les OEuvres de la charité,
et que par elles existe tOllte perceptioll dn l'rai et d.n bien, ils {u-
"ent appelés pal' le Seigneur Boane1'ges, c'est-à-dire, fils du Ton-
lICITe. - Marc, Ill. 17. - D'après cela il est él'ident qne de sem-
blables choses sont signifiées par les éclairs, les tonnerres et les
voix, dans les passages sUÎl'ants de l'Apocalypse :« J'entendis l'ult
des quatre Animaux qui disait comme d'une voix de Tonne/Tf'. Il
- VI. I. - (( J'entendis une voix du Ciel comme une voix d'un
grand Tonnerre. I l - XTV. 2, -(( Quand l'linge jeta son ence/l-
soir en la terre, il se fit rlf'S Tonne1'l'e8, des Voix ct des Eclairs, ,)
-VflI. 6. - (( Quand l'Ange eut crié, les sept Tonne1'1'es pro{c-
"b'entleurs voix. n - X. 3, Il. - ((Quand fut ouvert le Temple
de Dieu dans le Ciel, il se fit ries Éclairs, et des Voi.:z:: ct de.'
Tonne/Tes. » - XI. 19; - pareillement ailleurs.
237. Et sept lam]Jes de {eu m'dentes devant le Trône, qui
$ont les sept ES]J1'Ïts de Dieu, si(}nifie de Iii une nouvelle Eglise
clans le Ciel ct Sllr la Terre ]Jar le Seigneu1' allllloyen du Divin
Vrai procédant de Lui. Ici par les sept lampes il est signifié la
même chose que ci-dessus pal' les sept chandeliers, et aussi pal'
les sept étoiles: que pal' les sept chandeliers il soit entendu une.
Noul'elle Église dans les terres, qui sera dans l'illustration pal' le
Seigneur, on le l'oit ci-dessus, N° 1l3; et pal' les sept étoiles, une
I\'ouvelle Église dans les cieux, on le l'oit N" 65; et comme l'Église
est Église d'après le Dil'in qui procède du Seigneur, cl qui eslla
Divine Vérilé et est appelé Esprit Saint, c'est pour cela qu'il e~
1. .1 9*.
222 L'.\POCALYPSL nÉv(:L1h:. N° 237.
dit « qui sonl les sept esprits de Dieu; » que par les sept esprits
de Dieu sail signifié ce Divin procédant, on le voil (:i-dessus,
N'" t/i, i55.
238. Vers. G. t't devant le Tl'ône, une mc!' de vCl're sembla­
ble il dit aistal, signifie un llouveauCiel de cltrctiens, qui etaient
dans Ic.1 vulis communs d'après le sens de la lettre de la Pa­
role. Dans le Monde spil'ituel il apparaît des Atmosphères, et aussi
des Eaux, comme dans notre monde; des Atmosphères comme
éthérées, où sont les Anges du Ciel suprême; des Atmosphères
comme aériennes, oil sont les Anges du Ciel moyen; et des Atmos­
phères comme aqueuses, ail sont les Anges du dernier Ciel; et
celles-ci sont des Mers, qui apparaissent aux limiles du Ciel, et là
sont ceux qui sont dans les vrais communs d'après le sens de la
lettre de la Parole. Que les eaux siguifient les vrais, on le \'Oit ci­
dessus, N° 50; par suite la ~Ier, dans laquelle lcs eaux se rendent
et se rassemblent, signifJentle Divin Vrai à scs limites. Puis donc
que pal' Celui qui est assis SUI' le Trône, il est entendu le Sei­
gncur, NU 230, et que pal' les sept lampes, qui sont les sept esprits
de Dieu devant le Trône, il est entendu une nouvellc Église qui
scra par le Seigneur dans le Divin Vrai, N° 237, il est évident que
par la Mer de verre, qui était devant le Tl'ône, il est cntendu
l'Église chez ceux qui sont aux limites. JI m'a aussi été donné
de voir les Mers aux limiles des Cicux, et de convcrscr avec
ceux qui y étaient, et ainsi de connaître pal' expérience la véritc
de ce fait; ils ont été vus pal' moi comme dans une .Mer, mais ils
m'ont dit qu'ils étaicnt non dans tllle iller mais dans une A tmos­
phère, d'où il devint évident pour moi que la Mel' est l'apparence
du Divin Vrai procédant du Seigneur, il ses limites. Que dans
le 'Monde spiriluel il y ail des 1\'lers, c'est ce qui est bicn évident,
en ce qu'elles ont été très-souvent vues pal' Jean, Comme ici, puis
Chap. V. 13. VII. i, 2, 3, VII.I. 8, 9, X. 2, 8. XII. 18. XIlI. 1.
XlV. 7. XV. 2. XVI. 3. XVIII.i7, i9, 21. XX. '1.3. Ilestdit,«une
Mel' de vene semblable il du C1'istaL, llà cause de la transparence
du Divin Vrai procédant du Seigneur. Comme le Divin Vrai il ses
limites produit l'apparence d'une !\1er dans le i\Ionde spirituel,
c'est pour cela que par la i\lel' ailleurs dans la Parole il est signifJé
la même chose, comme dans ces passages: " En ce jOllr-là
Vers. 6, CIi.ll'l'JïU: QUA'fRlt:JIE. 1J~3

sortiront des eaux vives de Jé?'usalem, une pa1'tie vers la Mel'


orientale, ct une pw'tie vers la iller posté7'ieu1Y!. Il - Zach.
Xrv. 8; - les eaux' vives de Jérusalem sonl les Divins Vrais de
l'l~glise pal' le Seigncur'; pal' conséquenlla ~ler, c'esl Ol! ces l'l'ais
se tcrminent. « Jd/lOcalt! dans la Mer (t'st) ton chcmin, et ton
sentier dans la multitude des caua;. Il - L's. LXXVII. 20. ­
« ilinsi a dit JeJ/wvah, qui a donné dans la Mel' un chemin, ct
dans la multUude des eaux un sentiel" 1 1 - Ésaïe, XLJlI. 16.­
« Jéhovah SUi' les MCTS a fondi! le Globe, et SUl' les fleuues il ['a
établi, Il - Ps. XXIV. 2. - « Jé/lOvah a f'ondé la terre Sllj' ses
bases, cnsol'lequ'elle 11(: soit 7Joint i!IJj'anli!eùjanwis; de l';liJl'7'IIc
(ou de la ~Ier) comme d'un v/!lement tu l'as voilée. » - Ps. cry.
5, G;-que la lerrc ail élé fondée SUI' la Mer, c'esl que l'Église, quî
esl enlendue pal' la lene, l'a élé SUI' les \Tuis communs; cal' ils eu
sonl tcs bases elles fondements. « Moi, je desséchcrai la lIICl' de
Babel, et je tarirai sa SOll/'ce. SUl' Babel montel'a la Mer'; par
la multitude de ses flots elle sera couverte. Il - Jérém. LL 36,
42;- pal' dessécher la 'Mel' de DaLel, el fairc tarir sa sourcc, il est
signifié éleindl'e loul vrai de son I~glise depuis les premicrs jus·,
Cju'aux derniers. « Apj'('s Jéhovah ils iront, cl avec /lOnnew'
s'ap7)roche1'Ont des Fils (venus) de la Mer. » - !Iosée, XI. 10;
- des fils venus de la mer sonl ceux qui sonl dans les vrais com­
muns 011 dernicrs. ({ C'est Jéhovah qui bâtit dans lcs Cieux ses
degl'és, qui a7J7Jelle les eaux de la 111er, et les 1'i!7Hf1ul SUl' les fa­
ces de la tCj'I'e.n-AIlloS, IX. 6.-« Pa?" la Parole de Jt!lwvah les
Cieux ont {!té (aits:; il j'ass{;7/lble comme un monceau les eau:!:
dc la MCI', donnant dans des tTéso7's les AlJ1'mes. I l - Ps.XXXJJI.
G, 7. -« Pm' ma j'é7Jl'imande je laTis la Mel', je n:duis les fleu­
ves en désert. »- És. L. 2; - cl en oulre dans d'aulres passagrs.
Comme la ~ler signifie le Divin Vrai c.hez ccux qui sonl aux li­
miles du Ciel, c'est pOUl' cela que Tyr et Sidon, qui élaicnl près
de la mcr, significnl l'Église quant aux connaissances du bien et
du vrai; el c'est aussi pour cela que les îles de la mer signifient
ceux qui sonl dans un cu Ile Divin plus éloigné, t'i" 34; el c'esl en­
core pour cela que la Mel', (Ùns la Langue Hébraïque, signifie
l'Occident, c'esl-il-dire, oil la lumière du Soleil va il son soir, 011
bicn où Ic vrai YU d,ms l'obscur, Que b '!rl' sig'njfie ;.l!lssi le Na
2'211 L'APOCALYPSE RBvÉl.Be, ~" 238.
tUlel de l'hommc séparé ùu spirituel, parconséquent aussi l'Enfer,
on le verra ùans ce qui suil.
239. Et au milieu du Trône, et autoltr du Trône, quatre
j\nim.aux, signifie la Parole du Seigneur, des lJl'emiers dans
les derniers, et ses gardes. Jc sais qu'on trouvera étonnanl qu'il
sail dit que les quatre Animaux signifienl la Parole; que cependant
ils la signifienl, c'esl cc qu'on verra dans ce qui suit. Ces Animaux
sonl les mêmes que les Chérubins dans I~zéchiel; là aussi au Cha­
pitre le< Hs sont appelés Animaux, mais aN Chapitre X' ils sont
nommés Chérubins, el c'éLait comme ici un Lion, un Bœuf, un
1I0mmc cl un Aigl'e : dans la Langue Hébraïque, ils y sont nom­
més C/wjotlt, m.ot qui, il est vrai, signifie Animaux, mais qui est
dérivé de Chaja, qui esL la vic, ù'où mêmc l'épouse d'Adam a été
nommée Chaja, - Cen. m. 20; - l'animal au singulier est aussi
appelé Chaja, dans ~:zéchiel; c'est pourquoi ces t\nimaux peuvent
aussi être appelés Vivants. Ilien ne s'oppose à cc que la Parole
sail décri Le pal' ùes Animaux, quand le Seigneur, dans la Parole,
esL Lui-~1'êl11e çà cl là appelé Lion, et très-souvent Agneau, el que
ceux qui sonl pal' le Seigneur dans la charilé sonl appelés Brebis,
cl qu'aussi dans ce qui suil l'enlendement de la Parole est appelé
Cheval. Qlle la Parole sail signifiée par ces I\nimaux ou Chérubins,
ccla esL bien évidcnt en ce qu'ils furent vus au milieu dn Trône et
autolll' du Trône, ct qu'au milieu dl! Trône était le Seigneur; et,
comme l'e Seigneur est la Pm'olp, ils n'ont pas pu êlre vus ailleurs;
eL s'ils furent vus aussi aulour du Trône, c'est parce que c'était
dans le Ciel I\ngélique, al! est aussi la Parole. Que les Chérubins
signifient la Parole et sa garde, c'est ce qui a été montré dans la
DOCTRINE DE I.,\ NO[jVELLF. Ji:RUSALEM SUR l.'l::CRITURE SAINTE,
N° 97, où sont ccs expliessions : Le sens de la lettre de la Parole
(C

est une garde pour lc's vrais réels, qui sont cachés en dedans; el
ceLLe garde consiste en ce que ce sens pellt être tourné de tOlite
ma'nière, c'cst-il-dirc, Nre e:q)liqué selon qu'il est saisi, sans que
pOllr cela Ile sens interne de l'a Parole sail blessé et violé; cal' il
n'est pas préjudiciable que le sens de la lettre soit compris pal' l'un
autrement que pal' l'autre; mais ce'qui esl préjudiciable, c'est que
les Divins Vrais qui sont Înlé"Îeurement cacltés soien t pervertis, car
pal' là il est f3lil violence il lu Parole: le sens de la leLLre esl une
rcrs. G. CIlAl'ITr.t: QUA THibiE. 22~

garde pour emp(;cher que cela n'arrive; et il exerce celte garde


chez ccux qui sout dans des faux par religion, et qui ne confir­
ment pas ces l'aux; car ceux-ci ne font aucune l"iolence il la Pa­
role. Cetle garde est signifiée par les Chéruhins, et est aussi décrite
par eux dans la Parole: celte garde est signifiée par les Chérubins,
qui, après qU'Adam avec son (\pouse eut été chassé du jardin d'E­
den, furent placés à l'entrée de ce jardin, ct au sujet desque,ls on
lit ces paroles:" Lo/'sque Je!LOra!z Dieu eut C!WSSI! l'homme, il
fit ltalJitcr du côté de l'Orient) vers le jardin d'Eden, les C!uJru­
uins et la flamme d'éllée qui .le tow'ne de côté et d'autre, pOUl'
garde?' le chemin de l'AI'b"e de vie. Il - Gen, !.LL 23,24; - par
les Chérubins, est signifiée la garde; pal' le chemin de l'Arbre de
vie est signifiée l'entrée "ers le SeigneUl', laquelle a lieu pour les
hommes par la l'arolo; par la namme d'épée qui se tourne de côté
et d'autre est signitié le DiI'in Vrai dans les derniers, lequel esl
comme la Parole dans le sens littéral, sens qui, comme il a été dit,
peut être tourné ainsi. La même chose est signillce par les Chél'llbius
d'al' placés sw' les deu:lJ extrémités du Propitiatoire, qui était
SUl' l'Archc) dans le Tauenwcle, - Exact XXV. 18 à 21; - c'est
en raison de celle significalion que Jéhovah parlait entre des Ché­
rubins avec .\loÏse,-Exode, XXV. 22. XXXVI. 8. Nomb. VII. 89.
- 11 n'cst pas non plus signifié autre chose pal' I('s Cltél'llbins,
SUI' les Rideaux du Tabernacle et sur le Voile.- Exode, XXVI.
31; - cal' les Rideaux et les Voiles du Tabernacle représentaient
les derniers du Ciel et de l'Église, par conséquent aussi les del'­
niers de la Parole. JI n'a pas non plus été signifié autre cllOse pal'
les Chérubins dans le milieu du Temple de Jérusalem.-J nois,
VI. 22 à 28 : - et pal' les Chérubins sculptés sur les murailles
et su)' les portes du Temple. - r Hais, VI, 29, 32, 35; - pareil­
lement par les Ché,'uuins dans le Nouveau Temple. - Ezéch.
XLL 18, 19, 20. - Comme les Chérubins signifiel1tla garde pour
que le Seigneur, le Ciel, et le Divin Vrai, tel qu'il est dans l'inté­
rieur de la Parole, ne soient pas approchés immédiatemenl, mais
pour qu'ils le soient médiatement par les derniers, il est pOUl' cela
même parlé ainsi du Hoi de Tl'\' : (l Toi, qui scelles la l1lCS1l1'e,
plein de sagesse et )J(l1'!'ait en, ueauté, en Éden II! J al'din de
Dieu tu as été, toute pie1'1'e ])l'écieuse (a été) la couvatw'(';
226 L'APOCALYPSE nÉVÉLÉI:. j\" 230.
loi, Chérubin, expansion de qui protége. Je l'ai ridruil, Ché­
,'ubin proleclcul', du milieu des pierres de j'cu. » - l~zéchiel,
XXYlff. 12, 13, 14, 16; - par Tyr il est signifié l'l::glise quant
aux connaissances du vrai et du bien, et par suite par son Roi la
Parole où sonl ces connaissances, el d'où elles viennenl; qu'ici la
Parole dans son dernier, qui eslle sens ùe la lellre, sail signifiée
par ce Hoi, et la garde par le Chérubin, cela est éviùent, car il est
dil : « Toi, qui scelles la mesure, toute pierre précieuse a été ta
couverture, » et aussi: {( Toi, Chérubin, expansion de qui pro­
lège; » par les pierres précieuses, qui sont aussi nommées ici, sont
signifiés les vrais du sens de la leltrede la Parole, N° 231. Comme par
les C!ll'rubins il est signifié le Divin Vrai dans les derniers, el aussi
la garùc, c'est pour cela qu'il est dit dans David: {( Pasleul' d'Is­
raël, qui es assis SUl' les Chérubins, montre-loi avec éclal. ,)­
l's. LXXX. 2. - {( Jéhovah assis enlre les Chérubins. » - Ps.
XCIX. L - {( Jéhovah inclina les cieux, cl descendil, el il che­
vauchail Sll1' un Chérubin. )) - Ps. XVIII. 10, 11; - chevau­
cher sur les Chérubins, être assis sur eux, el être assis enlre eux,
c'est être sur le dernier set)s de la Parole. Le Divin Vrai dans la
Parole et sa qualité sont décrits par des Chél'l1bins dans Ézechiel,
Cbapitres l, IX et X : or, personne ne pouvalll savoir ce qui est si­
gnifié par chacune des choses de leur description, sinon celui pour
qui le sens spirituel a été ouvert, et ce sens m'ayant été décou­
vert, il va êlre dit ce qui est signifié sommairement par taules les
choses rapportées sUl' les quatre Animaux ou Chérubins dans le
Premier Chapitre d'[::zéchiel; voici ce Sommaire: « La DivineSphère
externe de la Parole est décrite, Vel'S. 4: celte sphère représen tée
comme homme, Vers. 6: conjointe aux spirituels ct aux célesles,
Vers. 6: le naturel de la Parole; quel il est, Vers. 7 : le spiritnel et
le céleste de la Parole conjoints au naturel; quels ils sont, Vers. 8,
9: le Divin amour du bren et dt! l'rai célestes, spiriluels et naturels,
NI, distinctement et ensemble, Vers. '10, H : ils tendenl il être un,
Vers. 12 : sphère de la Parole cl'après le Divin Bien elle Divin Vrai
du Seigneur, d'après lesquels la Parole vit, Vers. 13, 1li : doctrine
du bien cl du vrai dans la l'amIe et d'après la Parole, Vers. 16 il 21:
le Oivin dl! Seigneur an-dessns d'elle et en elle, Yers. 2~, 23 : et
d'après elle, Vers. 2li, 25: le Seigneur CRt au-dessus des cieux,
Vcrs. G. CHAPITRE QUATI\IÈm:. 227
Vers 26 : il Lui appartieunentle Divin Amoul' et la Divine Sagesse,
Vers. 27, 28. C'est là l'exposition sommaire de ce Chapilre.
240. Pleins d'yeux ]Jar devant ct par dCTrière, signifie la
Divine Sagesse lrl. Pal' IlO's yeux, quand il s'agit de l'homme, il
est signifié ['entendement, et qlland il s'agit du Seigneur, la Di­
vine Sagesse, N" 48, 125; pareillement quand il s'agit de la Pa­
role, comme ici, parce que la Parole vient du Seigueur et traite
du Seigneur, et ainsi est le Seigneur. Il est dit de même des Ché­
rubins dans tzéchiel, qu'ils étaient pleins d'yeux. - Chap. X.
12. - Par par devant i.!l pal' derrière, quand il s'agit de la Pa­
role procédant du Seigneur, il est signifié la Divine Sagesse elle
Divin Amour là.
2lt1. Vers. 7. Et le ]Jl'emü:r 11nimal, semMable il un Liou,
signifie le Divin Vmi de la Parole quant ci la puissance. Que le
Lion signifie le Vrai dans sa puissance, ici le Divin Vrai de la Pa­
role quant il la puissanclO', on peut le voir par la puissance du lion
sur tout animal de la terre; puis, d'après les lions dans Je Monde
spirituel, en ce qu'ils sont les images représentatives de la puis­
sance du Divin Vrai; et aussi d'après la Parole, olt ils signifient le
Divin Vrai dans sa puissance; quelle est la puissance du Divin Vrai
dans la Parole, on le \'oit dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE }f:­
RUS.ILJ::M SUR L'ÉCRITURE SAINTE, N° 49, et dans le Traité DU CIEL
ET DE I~'ENFER, N°' 228 il 233: de là vient que Jéhovah ou le Sei­
gneur est comparé à un Lion, et est appelé aussi Lion; pal' exem­
ple, dans les passages suivants: « Le Lion (l rugi, qui ne crain­
drait? le Seîgnell1' JéhoGih a partI!, qui ne lJI'0IJ/u}tiserait? n ­
Am os, Ill. 8. - (( Je ne l'etourneJ'Cli point pour détruire E1Jhrai"m;
après Jéhovah ils il'out, qui comme un Lion I·ugit. n-IJosée, XI.
9, 10.-(( De mc?me que rugit le Lion, et le Lionceau, ainsi des­
cendra Jéhovah pOll1' combattre SUl' la montagne de Sion. Il ­
Ésaïe, XXXI. 4. - « Voici, il a vaincu, le Lion qui est de la
Tri/nt de J ehudah, la J'Clcine de David. »- Apoc. V. 5. - (( Pe­
tit de Lion, Jehwlah; il s'est cOll/'bl!, il s'est couché comme un
vieux Lion; qui le l'era lever? »-Gcn. XLIX. 9;-dans ces pas­
sages, la puissance du Divin Vrai qui procède du Seigneur est dé­
crite pal' le lion; rugir signifie parler et agir arec puissance contre
les enfers qui veullO'nl enlever l'homme, ct auxquels le Seigneur
'228 r.'APOC,\LYl'SI; J:IL\·i:U:E. 1\" 2~1 j.

\'alTache, comme le lion une pl'oie; sc CO Il l'1.Jel', c'esL se meLlI'e eu


puissance; Jehudah, dans le sens snpl'ême, signifie le Sç)gneur,
N°' 96,266. « L'Ange cria d'une I)oi,v grande, ainsi q/L'un Lion
rugit. )) - Apoc. X. 3. - « Il sr: cOll1'be, il se coucfte comme 1In
Liait vieux; qui le {eralever? ll-Nomb. XXLV. 9.-«Voici, Ult
peuple comme un vieu,'C Lion .Ie l(fVe, et comme un Lion adulte
il s'r11lporte. » - Nomb. XXIII. 24;- ces choses sonL cliLes d'Is­
raël pal' qui esL signifiée l'I::glise, donL la puissance, qui esL clans
les Divins Vl'ais, esL ainsi décl'iLe; pal'eillemenL, « Les restes de
.facob seront au milieu des peuples comme un [,ion P(//'IIÛ lcs
!Jetes cle III forêt, comme un jrune {,ion ]Janni des troupeaux
de /n'ebis. » - t.lichée, V. 6, 7; - eL pn ouLl'e dans beauconp
d'auLl'es passages, pal' excillple, tsaïe, XI. 6. XXI. 6 Il 9. XXXV.
~. Jérém. TL 15. IV. 7. V. G. XII. 8. L. 17. LI. 38. I~zécll. XIX.
3,5,6. f1osép, XLII'. 7,8. Joël, L 6, 7. Nalllll11, fI. :12. l's. XVJr.
12. l's. XXII. ià. Ps. LVII, 5. l's. 1.\'IU. 7,8, l's. X.CI.. 13. l's.
CIV. 2i, 22. DeuLél'. XXXII!. 20.
2l12. III le second Animal, semblable li un Veau, signifie le
Divin l'l'ai cle la Pm 'ole quant li l'affi:ction. Pal' les bêLes de la
Lene sonL signifiées diO'él'enLes affecLions naLurelles, eL même les
bêL.es sonL ces afiecLions; eL pal' le Veau csL signifiée l'affeclion
de savoil'; ceLle afi'ecLion esL l'epl'éspnLée dans let.lonc!e spiriLuel
par le yean, c'esL ponrquoi elle esl signifiée aussi pal' le veau
dans la Parole; par exemple, dans 1I0sée : « NOllS donnc/'ons en
échange il Jéhovah les Veaux de 110S lèvrcs. ) - Xl\'. 2;­
les veaux des lè\Tes sont les confessions d'apl'ès l'afTecLion du
vl'ai. Dans \lalachie : « Il se lèvera pOUl' vous qui cl'aignez mon
Nom, le Solcil de justice; el la santé (sera) dans ses ailes, afin
que vou.~ aoissiez comme cles Veau.v il l'engnâs. n -lU. 20;
- la comparaison esL faite avec des veaux il l'engrais, parce que
par eux sonL signifiés ceux qui sonL remplis de connaissances du
Haî eL du bien d'après l'affection cie les savoir. Dans David: {( La
voix de J êllOmh {ait sautel' les cèdl'es du L.iban comme un
Veau. n-PS. XXIX. G;-pal' les cèdres du Liban sont signifiées
les connaissances du \Tai; de là il esL dit que la voix de Jéhovah
les fait sanlcr comme lin veall; la voix de .Jéhovah esL le Divin
Vrai, ici le Dhin ,"l'ai qni afTecle. Comme les l~gypLiens aimaient
,'t'l'S. 7. CIiAPITnt: QuATRI?:m:. 229
les sciences, c'esl rom cela qu'ils se firenl des \'eaux en signe
d'atfeclion pour elles; mais s'ctantillis plus lard il adorer les veaux
COl1lme des dieux, pal' ces VC.11IX dès lors sonl signifiées dans la
Parole Iles a!l'cctions de SUI'Oi!' des faux, comme dans Jérém. XLH.
20,21. Ps. LXVIiI. 31, cl ailleurs. La même ehosc esl donc si­
gnifiée pal' le Veau que les fils d'fsl'aël se firent dans Je désert, ­
Exod. XXX[[; - puis aussi par les Veam de Samal'ie, - 1 l\ois,
XU. 28 il 32. 1I0sée, Vfil. 11,5. X. 5; - c'esl po nrrlllOi il esl dil
dans JTosée: (( ris .le (ont une image de (onfe rie leuT (l1'or'l1l; en
sacrifiantl'liom11le, des VeaU.1; ils baisent. »-xm. 2;-sc faire
une image de fonte de leur al'gent signifie falsifier le vrai, sacrifier
l'homme signifie délruire la sagesse, et baiser les veanx signifie
reconnaitre les faux d'après l'alTeclion. nans Ésaïe:« Là ]Jaifra le
Veau; là il cOllc/un'(I, el COnSll11Wl'f! ses rameaux. Il-'XX VJ 1.10;
-la même chose est signifiée pal' le vean, Jérém. XXX l.v. 18,19,
20. COlllme loul culte Divin procède des alTeelions du vrai ct du
vien, el par conséquenl des connaissances du vrai el du bien, c'esl
pour cela que les sacrifices, dans lesqnels consistait principalement
le culle de l'I~glise chez les fils c1'Jsraè.l, se faisaient avec différentes
Bêles, comme agnenux, chè\'res, chevreaux, brebis, boncs, veaux,
hœnfs; avec drs veaux, parce qu'ils signifiaient l'alTeclion de sa­
voir les vrais elles biens, laquelle esl la première a!Teclion nalu­
l'elle: celle alTeclion élail signifiée par les sacrifices de Veaux,­
Exod. XX IX. 11, 12. Lévil.lV. 3, 13 el sui·... VI IL 15 el sui\'. rx.
2. XVr. 1'1. XXUl. 18. Nomb. VTIf. 8 cl sni\'. XV. 2lt. XXYlli.
H, 20. .Jug. VI. 25 à 29. l Sam. 1. 25. XVI. 2. l nois, XViiI. 23
il 26,33. - Le second Animal J'ul vu semblable il lln "eau, parce
que le Divin Vrai de la Parole, qui esl signifié pal' lui, alTrcle les
Illenlals (animi), cl ainsi instruil el avreuve.
243. Elle tl'oi.lif?me Animal, ayant/a (ace cOlJ!me un {(omme,
signifie le Divin Vmi de la Pal'ole qllant il la sagesse. Par
l'homme, dans la Parole, est signifiée la sagesse, parce que l'hom­
me esl né pour reeevoir du Seigueur la sagesse, cl del"enir ange;
par suile autant quelqu'un est sage, aulant H est homme; la sa­
gesse vraiment humnine esl de savoir avec gOll1 qu'il ya un !.lien,
ce que c'esl qlle nieu, el ce qlli appartienl il Oieu; c'esl 1;'1 cc
qu'enseigne le {)i\'in Vl'ai de la Paro!.!. ()IH' la s.1gesse soil signi-
J. 20.
230 L'APOCAI.YPSE nl;vl:Ll~E, 1'\" 2li3,
/liée par l'homme, cela est évident d'après ces passages: (( I1are
je relUb'ai l'flamme plus que l'or pUJ', ct l'flamme 1J/uS que
1'01' d'Optlil'. ))- Ésaïe, XliI. 12 ;-l'homllle (vir-liomo) nommé
en premier Iiell est l'intelligence, et l'homme (homo) nOlllmé en
second lieu est la sagesse. (( Consumés sel'ont les habilanls dc la
le/Te, et l'flamme sera lllis5é rare. ll-Ésaïe, XXIV. 6.-(( J'en-
semencerai la maison d'Israël el la maison de Jehlldail de sc-
mence d'flamme cl de semence de béle. )) - Jél'ém. XXXI. 27.
- (( Vous, mon trol/peau; l'/Jomme, vans; Moi, voire Dieu. ))
- Ézéch. XXXIV. 31. - (( Les villes dévaslées se/'ont pleincs
d'un Iro1l1Jeau d'Homme. II - . Ézéch. XXXVI. 38. - (( J'ai vu la
lelTC, ct voici, vague cl vide,. el vcrs les ciell:r, et point de lu-
mière en cux; j'ai vu, ct voici, point d'flamme. ll- Jerém. TV.
23, 25. ...:- (( Ils sacrïfienll'fIommc, des veau.'!.' ils baisent. " -
1I0sée, xur. 2. - (( II mesUl'a la muraille de la Sainte JéJ'usa-
lem, cent qlla7'll1!te-qllalJ'e coudees, mesure d'Homme, qui esl
(une mesure) d'Ange. ))- Apoc. XXI. 17; - et en outre l'Il heau-
coup d'autres endroits, dans lesquels par l'holllllle il est signifié le
sage, et dans le sens abstraitia sagesse.
2lJ[1. Et le quatri?ime Animal, semblable à un Aigle qui vole,
signifie le Divin Vrai de la Parole quant aux connaissances et
]Jar suite quant à l'entendement. Par les aigles sont signifiées
différentes choses, et par les aigles qui volent sont signifiées les
connaissances dans lesquelles consiste l'entendement, puisqne
quand ils volenh ills connaissent et voient; les aigles aussi ont des
yeux perçants pour distinguer clairement, et par les yeux est si-
gnifi.é l'entendement, ]'\'" 48, 21li : par voler il est signifié perce-
voir et instruilJ'e, et dans fe sens suprême, dans lequel il s'agit du
Seigneur, prévoir et pourvoir. Que les I\igles dans la ra l'ole aient
ces significations, cela est évident d'après ces passages: (( Ceu:r;
qui s'attendenl il Jéhovah sont renouvelés en (orce, ils mon-
tent de l'aile comme les Aigles. l) . - I~saïe, XL. 31; - Illonter
de l'aile C01~)me les aigl'es, c'est être élevé dans les connais-
sances du vrai et du bien et par suite dans l'intelligence. (( Esl-ce
]Jar ton intelligence, ct selon ta bouche, que s'élève {','ligle?
ct il cherche sa nOUl'J'iture, de loin ses yeu.x voient. )l - Job,
\XXIX. 29,30, 32; - la faculté de connaître, de comTwclHlre pl
Vers. 7. CllAPl'fr.~ QUATr.lbIE. 231
de pourvoir esl décl'Île ici par l'aigle, el il esl monlré que cela ne
vicnl pas de la propre inlelligence. « Jéhovah qui 1'assasie de
bien la bouche, afin que tu sois n!nouvelé comme l'Aigle en ta
jeun(;sse. » - Ps. CHI. 5; - rassasier la bouche de bien, c'esl
pal' les connaissances donner l'enlendcmenl; par suite la compa-
raison cst faite avcc l'aiglc. « L'/ligle gr'and, gmnd d'ailes, long
d'enverglll'e, est venu SUI' le Liban; ct il a 7J/'is le l'ameau du
c()(lrc, et il l'a posé dans un champ de semaille, ct il a pousse.
El il Y avait un autre .4igle gl'Clnd, vel'S lcquelle ccp ployait ses
racines. » - ~:zéch. XVU, i à 8; -Iii, pal' Ics deux aigles sont
décrites l'Église Juivc ct l'I'~glise tsraélite, l'une et l'autre quanl
aux connaissances du l'rai el par suile quanl Il l'inlelligence. i\lais,
dans le sens opposé, les aigles significntles connaissances du faux,
d'après lesquellcs il ya entendement perverti, comme dans Mallh.
XX1V. 28. Jél'ém. 1V. 1.3. IIabak. I. 8,0; el ailleurs.
245. Vers. 8. Et les quatl'e flnimau.T, chacun pal' lui-même,
avaient six ailes ci l'cnlOll1', signifie la Parole quant li ses puis-
sances, ct quant ci ses gardes. Que pal' les quatr'e Animaux soil
signifiée la Parole, cela a élé monlré ci-dessus; que par les ailes
soienl signifiées les puissances, on le l'erra plus bas: pal' six, il
est signifié tout quanl au l'l'ai el quant au bien, cal' six vient de
trois el de deux multipliés l'un pal' l'autre, et pal' trois il est si-
gnifié lout quant au vrai, N° 505, et par deux, tout quant au bien,
N" 762, Par les ailes sont signifiées les puissances, parce que par
elles les oiseaux s'élèvenl en haul, et que chez les oiseaux les ailes
tiennent la place des bras chez l'homme; 01', pal' les JJras sont si-
gnifiées les puissanccs. Puisque par les ailes sont signifiées les
puissances, et que chaque Auimal avait six ailes, on "oit clairc-
menl, d'après ce qui a élé dit ci-dessus, quelle est la puissancc
signifi~e pal' les ailes de chacun, Il savoir, pal' les ailes du Lion,
la puissance de cOlOuallre contre les maux el les faux pl'ovenanl
de l'enfer, puissance qui est celle du Divin Vrai de la Parole pal'
le Seigneur; pal' les ailes du Veau, la Jluissance d'affecter le men laI
(anilllus), cal' le Divin Vrai de la Parole a!recle le mental de ceux
qui la lisent saintement; pal'les six ailes de l'Homme, la puissance
de savoir avec goùt ce que c'esl que Dieu, et ce qui appartient à
Dieu, car J'homme a propremenl celle puissance en lisanlla Pa-
~32 '-'APOCALYPSE r.l~\ï~LJ~L \" 2115.
l'ol'e; et pal' les ailes de l'Aigle, la puissance de connaill'e le vrai et
le bien, et ainsi cie s'acquérir l'intelligence. Au sujet des ailes des
Chérnbins, on lit dans ":zéchiel, « que leurs ailes se baisaient
1Iwtuellement, et aussi qu'elles couvraient leurs corps, cl qu'il
y avai! sous elles une ressemblance de mains. »- I. 23, 211. fil.
13. X. 5, 21; - pal' se baise,' mutuellement, il est signifié agir
eonjointement et unanimement; pal' eouvrir les eorps, il est si­
gnifié garder a[]n que les vrais intérieurs, qui appartiennent au
sens spvritllel cle la Parole, ne soient point violés; et pal' les nlains
sous les ailes sont signifiées les puissances. JI est dit aussi des
SCi'apltins, qu' « ils avaient six Ailes; de deux ils sc couvraient
les {((ces, de deux lts pieds, ct de deux ils volaient. » - Ésaïe,
VI. 2; - pal' les Séraphins il est pareillement signifié la Parole,
particulièremenl la doctrine d'après la Parole; par les ailes dont
ils se eouvl,'aientles faees elles pieds, les gardes; ct par les ailes
clont ils volaient, les puissances, eomlflc ci-dessus: que pal' voler
il soit signifié percevoir et instruire, el dans le sens suprême pré­
voir et jlourvoir, on le l'ail aussi par ces passages: {( Dieu cltevau­
c!lait su)" un Clu!rubin, il volait, ct il était porté sur les ailes
du vent. ,)- Ps. XVIII. H. Il :'am. XXU. 11. -« Je vis un ,1nge
volant par le milieu du Ciel, ayant l'Évangile éUmel. ,)-Apoc.
Xl V. 6, - Que pal' les ailes soient signifiées les gardes, cela esl
évidenl pal' ces passages: li Jéhovah sous son aile le couvrinl. Il
- l's. xcr. Il. - li l~tre caché sous l'omln'(: des Ailes de Dieu. J)
- l's. XVII. 8. - " Se j'élugie/' sous l'ombl'e de ses Ai/es.»
- Ps. XXXVL 8. l's. LVIL 2. Ps. LX!I!. 8. - li J'étendis 11/on
Aile sur toi, et je coll/}}'is la nudité. » - }~zéch. XVI. 8. - « Il
y aura pOUl' vous sante dans .les Ailes. » - ~lalach. llI. 20. ­
li Comme un Aigle excite sa nichée, sur ses petits s'agile, étend

ses Ailes, les porte SUT son ilile, de même Jéhovah le conduit. ,)
- Deulér. XXXII. 10, 11, 12, -- "Jésus dit: Jérusalem! com­
l.ien de lois ai-je voulu l'assemblei' tes enfants, comme ll1te
/Joule ses poussins sous ses Ailes! J) - "'allll. XXI.IL 37, Luc,
XIII. 311.
2!16. J~ï au dalans elles étaient pleines d'yeu:r, signifie la Di­
vine Sagesse dans la Parole dans son sens Iwtw'el d'après son
sens sltiri/uel cl son sens celeste. Que pal' les Animaux pleins
Vers. 8. CllAl'lTHE QUATRÜ;jl L 233
cl'yeux pal' devant et pal' derrière soit signifiée la Divine Sagesse
dans la Parole, on le voit ci-dessus, N" 240; semblable chose est
signifiée ici en ce que les Ailes etaient pleines ({'ytUJ.; : et comme
la Divine Sagesse de la Parole dans le sens naturel vient du sens
spirituel et ùu seus célesle, qui sont cachés cn dedans, c'est pour
cela qu'il est dit qu'au dedans elles etaient pleincs ù'yeux. Sur
les sens spiritucl et céleste qui sont intc'rieurement dans chaque
chose de la l'arole, voir la OOCTRIi'iE DE LA l\OUVELLE HRUSALE~1
SUR L'/::CIUTURE SA 11'\TE, j\'" 5 il 26.
247. Et de repos ils n'avaient ni jour ni nuit, disant: Saint,
Saint, Saint, le Seigneur Dieu ToUl-Puissant, signifie que la
Parole enseigne conlimwllement SUi' le Seigneur, et que Lui
Seul est Dieu, et que pal' suite Seul il duit cltre adore. Les
Animaux qui n'avaient de repus ni jour ni nuit signifient que la
Parole enseigne continuellement ct sans intcrruption; et qu'elle
enseigne ce que les Animaux disent, à savoir, &ânl, Saint, Saint,
le Seigneur Dieu Tout-Puissant, c'est-à-dire que le Seigneur Seul
est Dieu, et que par suite Seul il doit être adoré; Saint rl'pélé trois
fois signifie cela, car la répétition triple euveloppe tout Saint dans
le Seigneur Seul. Que dans le Seigneur il y ail la Divine Trinité,
cela a été pleinement montré clans la DOCTRINE DE LA l\OUVELLE
JÉnUSALEM sun LE SEIGNEUI\; puis aussi, que la Parole traite du
Seigneul' Seul, et que c'est de là que vient sa sainteté. Que le Sei­
gneur Seul soit Saint, on le voit ci-dessus, N' 173.
2!l8. Qui Etait et Qui Est et Qui Vient, signifie le Seigneul'.
Que ce soit le Seigneur, on le l'ail clairement clans le Chapitre l're­
miel', Vers. li, 8, 11, 17, où il s'agit du Fils de l'nomme, qui est
le SeigneUl' quant il la Parole; et il y es,[ dit ouverlement qU'IL EST
L'ALPI[;\ ET I:O~If:GA, C03IMENCt;~IENT ET FIN, LE PRE~JlEn ET Ul
/lEBNIER, QUI EST ET QUll~TAIT ET QUI YIENT, ET TOUT-PUISS,INT;
ce qui est signifié par ces paroles a été expliqué, N'" 13, 29,30,
31,38,57; ici donc on l'oit que le Seigneur est entendu par" Sainl,
Saint, Saint, le Seigneur Dieu Tout-Puissant, Qui Était et Qui Est
et Qui Vient. II
2h9. Vers. 9. Et quand les flnimaux donnaient gloi1'e et /lon­
neur et action de grâces ci Celui qui était assis SUl' le Trône, si­
gnifie que la Parole al/l'Ume tout Vrai cl lout Bien el tu ut Culte
1, 20*,
---
~:.lÜ L Al'OCALYPSJ:: lIt:VÉLÙ·:. N' 249.
au Scignell7' qui doit juger. Les ;lninwu.'l; sont la Parole, comme
il a été monLré; la gloire etl'ltonneur, quand il s'agit du ~eigneur,
sont que tout vrai ettouL bien apparliennenL au Seigneur et vien­
nent de Lui; l'action de gl'lice, c'est tout culle; Ce/ui qui est assis
SUI' le Trone, c'est le Seigneur quanL au jugemenL, Comme ci­
dessus; de lit, il est évident que pal' « quand les Animaux don­
naient gloire ct honneur et aclion de gràce à Celui qui était assis
SUl' le Trône, » il est signifié que la Parole aLtribue Lout vrai et
lout bien et tout cu Ile au Seigneur qui doiL juger. Pal' donner au
Seigneur gloire et honneur, il n'est pas entendu dans la Parole
autre chose que reconnallre et confesser que Lout vrai etlout bien
vieunent de Lui, qu'ainsi il est le seul Dieu, car la Gloire est à Lui
d'après le Divin Vrai, et l'Honneur d'après le Divin Dien. C'est là
ce qui est signifié pal' gloire et honneur dans les passages sui­
vants : « Jéhovah a (ait les Cieu,'JJ, CLOIRE et LJONNEUH sont de­
vant Lui. » - Ps, XCVJ. 5, 6. - « Jéhowl! mon Dieu! Grand
lU es e,l;tl'ê11!emel~t; de CLOIRf. ct d'rIONNEUR lU t'es l'evêtu, »-'
[>s. Cl\'. 1. - « Grandes (sont) les Ol~uvres de Jr!l!ova/z; GLOIRE
l'l IJONNEUR (est) son nEll1:re. ,) - Ps, cxr. 2, 3. - « CLOIRE
et [JoNNEun lU l'épandras Sll1' Lui, bénédictions il éte1'nité. "
- Ps. xx r. 6, 7; - il s'agit du Seigueur. « Ceins ton epée SU1' la
cuisse, 6 Puissant en ta (;1.011:1:; et ton IJONNEUR; dans tOit /1on­
neur monte, elU/vauclIC su,. la Pm'ole de vddté. Il - l's. XLV.
!.J, 5. -(( Tu L'avais réduit un pell en compal'aison des lInges;
de GLOII~E et d'110N!'iEUR tu L'as couronné. Il - Ps. VU/. 6. ­
(( La GLOIRE du Liban lui a été donnée, l'HONNEUR du C(!rl1wl
et de Sclwl'on; eu,:c vC1'l'ontla GLOIRE de Jéhovah, etl'lIoNNEUR
de notre Vieu. » -l::saïe, XXX\'. 1,2; - toutes ces choses ont
été clites clu Seigneur; el en outre aille li l'S, pal' exemple, l's. G.'{LV.
a, 5, 12. Apoc. XX [, 24, 25. De plus, qllancl dans la Parole il 5;a­
gil du Divin Vrai, il est dit la Cloire,]\" 629; et quand il s'agit du
Divin Bien, il est dill'f1onnellr.
250. A Celui qui vit aux sù~cles des siècles, signifie (Ille le
Seigneur Seul est la vic, et que de Lui Seul vient la vie étel'­
nel/e. Voir ci-dessus, J'/"' 58, 60.
251. Vers, 10. Les vingt-quat1'e Anciens sc p)'oslernaïcnt de­
vaut Cc!ui qui (((lit assis sur le 1'nine, et adoraient Celui qui
Vel'S. 10'. CIL\l'rtllL QU,\'j'jUJ~,IlL :l3[,
vi! aux siècles des siècles, signifie l'humiliation de tous dans le
Ciel devunt le Seignellr. Que pal' les vinut-r/uatl'e Anciens soient
entendus lous ccux qui sont de l'I:;glise (lu Seigneul', on le voit cl·,
dessus, t," 2i)3; ici, tous CCLIX qui sont de son I~glise dans le Ciel;
les Anciens, conllne Chefs, les l'cprésentaient tous; que ce soit
l'llllLllilialion devant le :3eigncllr, et d'après l'humilialion l'adora­
tion, cela est évident sans explicalion.
252. Et ils jetaient leurs COl/l'onnes devallt lr: Trône> signifie
la )'ceonnaissancr: qae leur sagesse vient de UlÏ Selli. Que la
Couronne signifie la sagesse, on le voit ci-dessus, N'" :lSÜ, 235;
pal' suite, par jeter les eOUl'OllllCS devant le Trône, il est signifié
reconnaître que la sagesse apparlient non pas il eux, niais au Sei­
gnenr chez eux,
253. Vers. 11. Disant: Digne tu es, Seigneur, de recevoii' la
gloire ct l'honneur ct le po/woi)', signifie la eonression qu'au
Seigneur appal'tient le lloyauJite d'apn?s le mérite ct la jus­
tice, parce qu'il est le Divin Vrai ct le Divill Bien. La confession
est signifiée pal' dire; que c'est d'après le mérite ci la justice,
esl signilié par digne tu cs, Seigneur; que Lui-\lêll1e est le Di­
vin Vrai et le Divin Bien, est signiflé pal' la gloire ct l'honneur,
comme ci-dessus, N" 21t9; que le lIoyaume Lui appartient, est si­
gnifié par reccvoil' le pouvoir: ces choses réunies en un seul sens
signifient donc la conl'ession qu'an Seigneur appartienlleHoyaume
d'apl'cs le mél'ite et la juslice, parce qll'i1 est le Divin Vrai et le
Divin Bien.
251t. P(lTce que Toi, tu as cnié toutes choses, ct que pal" ta
Volonté elles sont, et elles ont été C1'eeeS, signifie que toutes les
choses da Ciel ct de l'èglise ont ete raites ct rOiïl/eeS, et qae les
hommes sont rérormés ct nigener!!s, d'apri;s le Divin r1mow'
du-Seigneur ]Jar sa Divine Sagesse, oa d'apri?s le Divin Bien
]Jal' le Divin Vrai> qui aussi est la l'arale. C'est lit le sens spi­
rituel de ces paroles, parce que par créer il esl signifié réformer
ct régénérer par le Divin Vrai, et que pal' la Volonte du Seigneur il
est signifié le Divin Bien: soit qu'on dise le Divin Bien et le Divin
Vrai, soil qu'on dise le Divin Amour et la Divine Sagesse, c'est la
mème chose, pat'ce que loul bien appartient il l'amour, el que lout
\Tai appartient it la sagesse. Que du Divin Amour el de la Divine
206 L'Al'OCAI,Yf>Sf: névüü:. t\' 25!l.
Sagesse procèdent Lou Les les choses du Ciel et de l'(.:glise, eL que
même par eux le Monde ait éLé créé, c'esL ce qui a été amplemenL
monLré dans LA SAGESSE ANGÜ.IQUf: SUR u; DIVIN AMOUI\ J::T sun
LA DIVINJ:: SAGESSE; puis aussi, que l'Amour eL le Bien appartien­
nent il la volon lé, eL que la Sagesse eL le Vrai appartiennenL à l'en­
lenùement; de là il est évidenL que pat· la VolonLé du Seigneur, il
esL enLendu son Divin Bien ou son Divin Amour. Que créer, ùans
la Parole, signifie réformer et régénérer, on le voiL clairemen Lpar
ces passages: « Un ~'œZl1' pur cnje en moi, ô Dieu! et un esprit
lerme innove au milieu de mol. » - l's. Lr. 12. - « Tu ouvres
ta main, elles sonl rassasiees de biens; III envoies ton esprit,
elles sont creees. » - Ps. CIV. 28,30. - « [,e peuple, qui sel'a
cree, louera Jalt. » - Ps. CU. 19. - « Voici, Moi, je cree un
Ciel nouveau ct une Terre nOl/velle; soyez dans l'allegresse à
elernite, à cal/SC des citascs que Moi je cree. Voici, illoi,je vais
creer Jérusalem bondissement.»- tsaïe, LXV. '17,18. -« Je­
Itovalt qui cree les cieux, qui dtend la terre, qui donne une âme
au peuple sur elle, et un esprit à ceux qui y marcltent. » ­
j::saïe, XLII. 5. XLV. 12,18. - « Ainsi a dit Je/lOvait ton Crea­
tCUl', ô Jacob! tonlm'matclU', ô Israël: Jc t'ai racltcte, je l'ai
appcle par ton nom; à Moi, toi; quiconque cst appele de mon
Nom, pour ma gloire je l'ai crée. » - Ésaïe, XLIII. 1,7. - (l Au
jour oit tu lus crée, elles ont éte preparées; parlait, toi, dans
tes voies au jour oit lu (us cl'éé, jusqu'à cc que fut trollvée ht
)Jerversilé en toi. » - I~zéch. XXVIll. 13, '15; - ces choses on t
éLé dites du TIoi de Tyr, par lequel sont signifiés ceux qui sonL
dans l'inLelligence par le Divin Vrai. « A/in qu'on voie, que l'on
connaisse, que l'on considère ct que l'on comprenne que la
main de JeholJalt a (ait ceci, cl que le Saint d'Israël l'a créé. »
- Ésaïe, XLI. 19, 20.

* * * * :;
255. A cc qui précède j'ajoulerai ce ~IÉMonAnLE. Afin que per­
sonne n'enLre Clans le sens spirituel de la Parole eL ne pervertisse
le vrai réel qui appartienL il ce sens, il a été placé par le Seigneur
des gardes, qui dans 1<1 Parole sont enienclllcs par les Chérubins,
1\" :2:>5. CILlPITIlE QU,\Tfilba:, 237
lesquels ici sont qualre AnÎrnGux : que des Gardes ,tient été po­
sées, c'est ce qui a éte reprc,senté devant moi de celle manière:
Il m'a été donné de voir de gl'alllies Bourses, qui apparaissaient
comme des sacs, ùans lesquelles al'ait été l'enfermé de l'argent en
granùe quanLité; ct comme elles avaient été oUI'ertes, il me sem­
IJlait que chacun pourrait s'emparer de l'argent qui s'y troulait
déposé, et même en [aire un pillage; mais auprès de ces l30urses
étaient assis deux Anges comme gardiens; le lieu ou elles avaient
été placées ressemblait à une crèche dans une étable; dans une
ChamIJre adjacente je vis des Vierges modestes alec une I::pouse
chasle; et près de cetle Chambre sc tenllient deux Enfants, cl il me
fut dit qu'alec eux il fallait non pas jouer cl'une manière' enfantine,
mais agir aler, sagesse; ensuite il appa!'llt une Femme débauchée,
puis un Cheval étendu mort. Après que j'eus vu ces choses, je fus
instl'Uit que par elles étllit représente le Sens de la lettre de la Pa­
role, dans lequel est le Sens spirituel; ces grandes Dourses pleines
d'argent signifiaient les connaissances du vrai et du bien en
grande abondance : si ces bourses avaient élé ouvertes, et ee­
pendant étaient gardées par des Anges, cela signifiait que chacun
( poulait en Lirer les connaissances du Hai, mais que des mesures
avaient été prises afiu que persoune ne falsifiàL le Sens spirituel,
dans lequc'I sont les vérités pures: la Crèche dans ['étable, où élaien t
pIncées les bourses, signifiait l'instruction spirituelle pour l'enten­
dement; la crèche il celle signification, et anssi la crèche dans la­
quelle a été coucllé le Seigneur Enfant, parce que le Cheval, qui
y mange, signifie l'entendement [h~ la t'Mole. Les Vierges mo­
destes, qui furent vues clans la Chambre adjacente, signifiaient les
, affecLions du vrai, et l'I~pousc chaste la conjonc Lion du bien et du
y~i; les Enfants signiflaient lïnnocence de la sagesse dans la Pa­
l'ole; c'étaient des Anges du troisième Ciel, qui tous apparaissent
cmmne des enfanls; la Femme dcbauchée al'ec le Chel'almort si­
gniflaiL]; falsification du l'rai PUI' IJILlSiel.1l'S nl.1;oLlrù'hui, falsifica­
tion par laquelle périt tout entendement de la t'al'Ole; ~lI1e
débau.fllée signifie la falsification, ct le cllevallI10rt l'entendement
du \Tai devenu nul.
II m'a été à0l1n6 de parler après leur morl al'ec plusicUl's
honllllCs, qui avaient cru qu'ils brilleraient dans le Ciel COlllme
238 L'APOCALYPSE llÉVÉLÉL i\" 255.
des Üoiles, parce que, selon ce qu'ils disaient, ils avaient consi­
déré la Parole comme sainte, l'avaient lue sOUl-ent, et en avaient
recueilli plusieurs passages, pal' lesquels ils avaient confirmé les
dogmes de leur foi, et pal' lit avaient passé dans le monde pour
Savants, d'où ils avaient cru qu'ils seraient des "Nlichels et des
I\aphaëls; mais plusieurs d'entre eux furent examinés SUI' l'a­
moll\' d'après lequel ils avaient étudié la Parole, et il fut re­
connu que quelques-uns avaient agi d'après l'amolll' de soi, afin
de paraître grands dans le Monde, et d'être Il.onorés cOlm;;-e
des Primats de l'~:glise, et d'autres d'après l'amoll\' du Nlonde,
afin cl'acquérir des richesses; lorsqu'ils furent examinésS'tifce
qu'ils savaient d'après la Parole, il fut découvel'l qu'ils ne sa-
Ivaient rien du vrai réel, mais qu'ils savaient seulement ce qui est
appelé vrai falsifié, qui en soi est le faux, et ce faux clans le Mon-de
spirituel infecte-les narines des Anges; et il lem fut dit que cela
leur venait de ce qu'ils avaient eu pour fins eux-mê_ltl~~le
l'lande, ou, ce qui est la même chose, leurs amours, et non le
Seigneur et le Ciel; et que, lorsqu'on a·pourOns soi-mê~e
monde, le Mental en lisant la Parole reste allaché il soi-même et
au monde, et pal' suite on pense continuellement d'ap;:èSSOn
--
propre, qui est dans l'obscurite quant it tout ce qui apparfient au
Ciel; dans cet état l'homme ne peut être retiré de sa lueur propre,
,1 et ainsi être élevé dans la lumière du Ciel, ni pal' è(ïn~ent-re­
CCI-ail' aucun inOux du Seigneur pal' le Ciel. J'ai vu aussi ceux-ci
admis dans le Ciër, et lorsqu'il rut découvert qu'ils n'avaient au­
cun vrai, ils furent dépouillés de leurs vêtements, et apparurent
dans une nudité honteuse; et ceux qui avaient falsifié les vrais
l'urent chassés, parce qu'ils sentaient mauvais, mais néan~()Tns
çhez eux l'estait l'orgueil et la croyance d'avoir mérité. 11 en fut
tout autrement de ceux qui avaient étudié la Parole d'après l'alfec­
tian de savoir le l'l'ai parce qu'il est le vrai, ct parce qu'il ser~~~
) \ usagcs de la vie spirituelle, non-seulement de la leur propre,
mais aussi de celle du prochain; je les ai vus ele~s dans le Ciel,
et aiusi dans la lumière où est lit le Divin Vrai, et alors en même
temps exaltés dans la Sagesse Angelique, et dans sa félicité, qui est
la vic étel'l1elle.
t'APOC1\L-YPSE

CHAPITRE CINQUlf~ME

1. Et je l'is clans la (mnin) droite de Celui qui élait as­


sis SUi' le TI'One un Line écrit en dedans et pal' derrière,
scellé de sept sceau x.
2. Et je l'is un Ange ]luissant qui criait il voix gl'ande :
Qui est digne d'ou l'l'il' le Lil'ee, et d'en rom pee les sceaux?
3. Et personne ne put dans le Cicl, ni SUI' la terre, ni
sous la lenc, ouvrir le Lil'rc, ni Ic regarder.
4. Et moi je pleurais heaucoup, de cc que personne Il'6­
lait troul'é digne d'oul'rir et ùe lirc le Livrc, ni dc le rc­
gaJ'fler.
5. Et l'un dcs Anciens me dit: Ne pleure point. Voici,
il a vaincu, le Lion qlli est de la tribu de Jehuclah, la racine
de David, pOUl' ollITir le lil're et en rompre les sept sceaux.
6. Et je l'is, et voici, au milieu du 'l'l'Olle, et des quatre
Animaux, et au milieu des Anciens, un Agncau qui gisait
comme tué, ayant sept cOl'nes et sept yeux, qui sont les sept
esprits de Dieu, enl'oyés pal' loute la terre.
7. Et il vint ct prit le lil're de la (maill) dr'oitc de Cclui
qui était assis sur le Trôllc.
S. El quand il Cllt pris le lil'rc, Irs qualre Anim:lux ct
2/jO ':APOC,If,Yl'SE Il i: V1:: d:J:. ,

les vingt-quatre Anciens se proslel'nèl'ent devant l'Agneau,


ayant ehacun des harpes, el des noies d'or plril1es cie par­
fums, qui sOlit les prières des sêlints.
0. Et ils chantaient un Cantique nouveau, dis:lnt : Digne
tu es de prendre le livre et i1'cn ouvrir les sceaux, paree que
tu as été tué ct nous as l'achetés à Dieu en ton sang, de IOLI~e
tribu et langue, et peuple et nation.
10. Et tu nous as l'ails à notre Dieu "ois el prètl'cs, el
noc!s règnerons SUI' la terre.
1'1. Et je VIS, el j'entendis une voix de beau(;oup d'Anges
autour du Trône ct des Animaux et des Anciens, et Icul'
noml)l'e était des myriades de myriades ct des milliers de
milliers.
12. Disant d'une l'oix grande: Digne esl l'Agneau, qni
a été lué, de recel'oil' le pou\'oil' et richesse el sagesse el
honneur et gloire et hénédiction.
13. Et loute chose créée, qui est dans le dei et SUI' la
terre et sous la terre, et dans la mel' celles qllÎ sont, et tontes
celles qui sont en elles, je les entendis, disant: A Celui qni
est assis sul' le Trône et à l'Agnean la bénédiction el l'1I0n­
neUl' et la gloire et la force aux siècles des siècles.
1ll. Et les quatre Animaux disaient: Amen. Et les vingt­
quatre Anciens se pl'ostel'Oèrent et adol'èrent Celni qui vi­
aux siècles des siècles.

SENS SP!HITUEL

CONTENU DE TOUT LE CHAPITllE. Le Seigneur dans SOIl


Divin Humain fera le Jugement d'après la Parole et selo!l
1.1LlPlTH E ClXQUIt:ln:, 2/1')
la Parole, parce que Lui-Même est la Parole; et cela est
reconnu de lous dans les tl'ois Cieux.
CONTENU DE CHAQUE VERSET. Vers. 1. Et je vis clans la (main)
droite de C<:/ui qui était assis sur le T7'6ne un '-'ivre écrit en
dedans et pm' delTière, signifie le Seigneur quant à son Divin
d'étel'l1ité, qui a la Toute-Pnissance et la Tonte-Science, et qui
est la Parole: scellé de sept sceaux, signifie ce Divin absolument
caché à l'Ange et à 1'!Jomme : Vers. 2. Et je vis un Ange puissant
qui criait il voix g1'ancle, signifie le Divin Vrai influant du Sei­
gneur profondément chez les Anges et chez les hommes: Qui est
digne d'ouvl'ir le [,ivl'e, et d'en l'ompre les sceaux, signifie qui
a la puissance de connallre les états de la vie de tous dans les
Cienx et dans les 'l'cnes, et de juger chacun selon le sien: Vers. 3.
./';t personne ne 7Jut dans le Ciel, ni sur la telTe, ni sous la
telTe, signifie qne nnl ne put dans les Cieux snpél'ienrs ni dans
les Cieux inférieurs: OUVril' le Livre, signifie connaître les états
de la vie de tous, ni juger chacun selon le sien: ni le regm'de r,
signifie pas en la moindre chose: Vers. 4. Et moi je pleurais
beaucoup, de ce que personne n'était trouvé digne d'Quv/'ü' et de
lire le Livre, ni de le regardf r, signifie la donleur de cœur, de
ce que, si personne ne le pouvait, tous périraient: Vers. 5. Et
l'un des Anciens me dit: Ne pleure point, signifie la c.onsola­
lion: voici, il a vaincu, le Uon qui est de la tribu de Jeltudalz,
la 1Ytcine de David, signifie le Seigneur, en ce que de sa propre
puissance il a subjugué les enfers, et a remis en ord"e toutes
choses, quand il était dans le, Monde, par le Divin Bien uni au
Divin Vrai dans son Humain: pour ouvrÏ1' le liv/'e et en l'omprc
les sept sceaux, signifie ici comme précédemment: Vers. 6. Et je
vis, et voici, au milieu du Trône, et cles quatl'e Animau x, et
au milieu des Anciens, signifie depuis les intimes, et par suite dans
toutes les choses dll Ciel, de la Parole et de l'tglise: un Agneau
qui gisait comme tué, signilJe le Seigneur quant il l'Humain non
reconnu pOUl' Divin dans n::glise: ayant sept cornes, signifle sa
'fouLe-Puissance: et sept yeux, signifie sa Toute-Science cL sa
Divine Sagesse: qui sont les sept esprits de Dieu, en/loy!!s pal'
loute/a telTe, signifie que d'après elle le flivinl'rai psL SUI' Il' globe
1. :H,
2/;2 L',IPOC,ILYPSE I\I~Vt:I.Éf:.

parlouL où il y il une religion: Vers. 7, Et il vint et prit le livre


de la (main) dl'oite de Celui qai était assis sur le 'J'I'6ne, signifie
que le Seigneur quanL il son Divin lIumain esL la Parole, qlle cela
lienL de son Divin en Lui, cL que c'esL pOlir cela que c\'a1près son
Divin 1I11lllain il fera le jngemenL : Vers. 8. Et quand il eut pris
le livre, signifie quand le Seigneur euL résolu de faire le juge­
menL, eL de remeLLre par cc jugemenL Lou Les choses en ordre
dans les Cieux eL dans les lerres: les quatre Animaux et les
vingt-quatre Anciens .le proste17lèl'ent devant l'Agneau, signifie
l'humiliation, el l'adoration du Seigneur par les Cieux SlIIpérieurs :
ayant chacun des Iwrrpes, signifie la confession du Divin Humain
du Seigneur d'après les vrais spirituels: et des {tales d'or pleines
tle par{ums, signifie la confession du Divin Humain du Seigneur
d'après les biens spiriLuels: qui sont les prièl'es des saints,
signifie les pensées appartenant à la foi d'après les affections
apparLenant à la charité, chez ceux qui adorent le Seigneur d'a­
près les biens eL les vrais spiriLuels: Vers. 9. El 'ils cllilntaienl
un Cantique nouveau, signifie la reconnaissance ct la glorifica­
Lion du Seigneur, de cc que seul il esL Juge, Rédempteur eL Sau­
yeu l', par conséquenL Dieu du ciel el de la Lerre: disant: Digne
tu es de prendre le livl'e el d'en ouvrir les sceaux, signifie ici
comme précédemmenL : pm'cc que III as été tué et nous as ra­
chetés il Dieu en Ion sang, signilie la délivrance de l'enfer, el la
salvaLion par la conjonction avec Lui: de loute Iribu et langue, el
peuple et nation, signifie que par le Seigneur onL éLé rachetés
ceux qui danB l'F:glise, ou dans une religion quelconque, sont
dans les l'rais quant à la doctrine eL dans les biens quan Lil la vie:
Vers. 10. Et lu nou.s as {aits li notre Dieu l'ois el Pl'Cll'CS, si­
gnifie que pal' le Seignelll' ils sont dans la sagesse d'après les
Divins Vrais eL dans l'amour c1'après les Divins biens: et nous l'(~­
gnerons sw' la telTe, signifie eL ils ser011L dans son Royaume,
Lui en eux cL eux en Lui: Vers. 11. El je vis, et j'entend'ÏS une
voix de i)('aucoup d'Anges aulour du Trône el des Animau.'/; cl
des Anciens, signifie la confession eL la glorHlcation c1u SeigncNr
par les Anges des Cieux inférieurs: el leur nombre élait des
mYl'iades rie m1jl'iade,~ cl des milliers de milliers, signifie Lous
dans les ITiiis el clans les biens: Vers. 12. lJis01l1 d'ulle voix
rcrs. 1. CHAPl'!'JlE ClNQUlba:, ~ü3

grande: Digne est l',lg1l.cau, qui li- eté lué, de recevoir le pou­
voir el J'icltesse el sagesse cl honneur el gloire, signifie la con­
fession de cœur, qu'au Seigneur quant au Divin Humain appar­
tiennent la Toute-Puissance, la Toute-Science, le Divin Bien et le
Divin Vrai: cl iJénediclion, signifie toutes ces choses en Lui, et
par Lui en eux, Vers. 13. El Ioule chose ci'éee, qui est dans le
ciel el sw' la ler!'e el sous la tel're, el dans la mer celles qui
sont, el Ioules celles qui sont CIL clics, .ie les entendis, disant:
signifie la confession et la glorification du Seigneur par les anges
des Cieux les plus bas: à Celui qui esl assis SUI' le Trône et à
l'Agneau la bénédiclion el l'IlOnncUJ' et la gloire cl la f'orce aux
sièC/('s des siècles, signifie que dans le Seigneur d'éternité, et par
suite dans son Divin Humain, est le tout du Ciel et de l'l::glise, le
Divin Bien et le Divin Vrai, ct la Divine Puissance, et par Lui en
eux: Vers. H. El les quatre Animaux disaient: Jlmen, signifie
la Divine confirmation d'après la Parole: el les vingl-qualn! An­
ciens se proslernèrenl ct adori?renl Celui qui vit aux siecles
des siècles, signifie l'humiliation devant le Seigneur par Qui et en
Qui est la vie éternelle, et d'apl'ès l'humiliation l'adoration du
Seigneur pal' tous les Cieux.

EXP Lie ATION


256. Vers. 1. BI je vis dans la main droile de Celui qui I!lail
assis sur le Trône un Livre ecrit cn dedans et par derrière,
signifie le Scignew' quant il son Divin d'éternité, qui ala Toute­
l'uissance cl la Toute-Science, ct qui esl la l'ar'ole, et qui de
Lui-même cannait les etats de la vie de tous dans les Cieux cl
dans les Terres ilans toul parliculiel' cl dans toul C011t17WI!.
l'al' Celui qui est assis sur le Trône est entendu le Seigneur
quant au Divin Même, dont procède son Humain, car on lit ell­
suite que l'Agneau prit le Livre de la main de Celui qui était assis
SUI' le Trône, Vers. 7, et par l'Agneau est entendu le Seigneur
quant au Divin I1umain; pal' nn Uvre ecrit en dedans et par der­
Tière, est enlendue la Parole dans tout particulier et dans tout
commun, par « en dedans Jl dans tout particulier, et par « par
:l!l!, L'APOC.ALYPSE lU: l'lL.ÉJ':. ,\" 2'>6.
derrière ùan. tout rOlrdnun; par cn dedans et par derrière il e~t
1)

aussi entendu le sens intél'ieur de la Parole, qui est spirituel, et


sou sens extérieur qui est naturel; par la main d/'oile est entendu
le Seigneur qUan~ il la Toute-Puissance et il la TOlite-Science,
parce quïl s'agit de l'exulJJeu ùe tous, dans les cieux et dans les
terres, SUI' qui il y aura Jugelnent dernil',r, et de leur separation. Si
le Scigncm, COllllue l'arole, sait par Lui-l\lême les états de la lie
ùe tous dans les cieux ct dans les terres, c'est parce qu'il est III
Divin "l'ai même, et que le DivÎu Vrai même conlnail par soi­
même tOllles choses; muis ceci esl lin arcane, qui u été dévoilé
dans LA SAGESSE At(GÉl.IQUE SUR U: DIVIN A~IOUH ET SUR LA
DI1'1l0: SAGESSE. Que le SC'ignellr quanl au Divin Même d'éteruité
ait été la Parole, c'est-il-dire, le Divin Vrai, cela est évident pur
ces paroles dans Jean: « Ilu commencemenl etait la l'm'ole, el la
Parule lilait chez Dieu, el Dieu elle etait, la Pw·ole!,,-1. 1;­
et que le 5ci3neur aussi quant Ill'Ilumain ait été fuit 1,1 Parole, on
le \ oil dans le ;\lême: « El la l'm'ole Cltail' Cl I!le liûle. )' - r.
1{:; - de là Oll peut l'ail' ce qui cst entendu eu ce que le Livre
etail dans la main droile de Celui qui êtait assis sur le Trône, et
que l'Agneau ensuile prit le Livre, Vers. 7. Comme le Seigneur
est la l'm'ole, et que la Parole esl le Divin Vrai, qui dans le conl­
Illun fait le Ciel el 1'1::glisc, el dans le parliculier l'Ange pour
qu'en lui il y ait le Ciel, et l'homme pour qu'en lui il yaitl'Église,
et comme la Parole ici est entendue par un Livre, d'après lequel
et selon lequel tous doivent être jugés, c'est pour cela qu'il est
dit ça et là être inscril dans le Line, êlre jugé d'après le Livre,
êlre effacé du Livre, quand il s'agit de l'élat de la vie éternelle de
quelqu'un, camille ùans ces passages: « L'Ancien (les jours pOU1'
le jugement s'assil, el des LIVRES furenl ouverts. .. - Dan. VIL
D,iD. - Delivre sem ton l}euTJle, quiconque sera trouvé éc1'it
dam le LIVRE. Il - Dan. XH. 1. - « CaclliJ ne t'a poinl élé mon
os; sur ton LIVRE onl elé ecrils tous mes jOUI'S, et pas un d'eux
n'y manque. ')- Ps. CXXXIX. 15, 16.-« JUoïse dit: Ei/ilce-moi,
je le l}rie, de Ion LIVRE que lu as ecrit; Je/lOvait (/il: Celui qui Il
péché conlre Jlloi, je l'effacel'ai du LIVRE. Il - Exod. XXXIl.
32, 33. - « Qu'ils soiml effacés du LIVRE de Vie, el qu'avec les
jusles ils ne soicllt J.loint illSuits. » - l's. LXIX, 2l>. - « Je vis
Vers. 1. CfLll'lTHE CI:iQUIÈME. 2fl,)
que des LIVllLS furent OUI/el'ls, !:l tUt autre LIVIa; fut ouvert,
qui est (le livre) de vie, ('{ (ui'ent jugés les morts d'apres les
choses qui citaient écrites dans les LIVRES, selon leiO's œuvres,. et
quiconrlue ne fut pas trouvé, dans le LIVIH: de Vie, ih'1'it, fut
jeté dans l'étang de (eu, » - Apoc, XX. 12,15. - « Il n'entrera
dans la Nouvelle-Jé'l'llsalem que ceu,x qui ont die cicrils dans le
LIVRE de vie de L~gneau. » - Apoc. XXI. - 27. - « lis adore­
"ont la IH!te, tous ceux-là dont n'ont point éte ecrits les noms
dans le livl'e de vie de l'Agneau, ., - Apoc. XI.U. 8. X VU. 8. ­
Que par le Livre soit entendue la Parole, on le l'oit dans David:
« Dans le IloULEAU DU LIVRE il a été écrit de moi.»- l's. XL. S;
- et dans I::zéchiel: « Je vis, et voici, une main (ut envoyee
vel'S moi, et en elle un I\OULEi\U DE LIVRE eail devant ct der­
l'iëre.» - 11. 9, 10. - « Le LIVH des paroles d'Ésaïe. » - Luc,
tif. 4. - « Le LIVRf; des Psaumes. » - Luc, XX. il2.
257. Scelle de sept sceau,x, signifie ce Divin entÙ:l'emen!
co,ché li L'ange et li l'/tomme. Que scellé d'un sceau signifie
caché, cela est évident; par suite scellé de sept sceaux; signifie
entièrement caché, cal' sept signifie tout, N° 10, par consequent
aussi entièrement; qu'il soit entièl'ernent caché à J'ange et il
l'homme, cela est dit peu après en ces termes: « Et personne lU:
put dans le Ciel, ni SUl' la terre, 11.1: S01/S /a terre, ouvrir le
Livre, ni le lire> ni le regarde l', Il - \' ers. 3, il; - telle est la
Parole pOUl' tous ceux auxquels l'Agneau, c'est-à-dire, le Seigneur,
ne l'ouvre point: ici, comme il s'agit de j'examen de tous avant
le Jugement dernier, ce sont les états de la vie de tous, dans le
commun et dans le parliculier, qui sont entièrement cachés.
258. Vers. 2. Et je vis un Ange puissant Ifui aiail d"une voix
g1'ilnde, signifie le Divin Vrai influant duSeignew'pro(ondemenl
dans la pensée des anges el des hommes, el la ,'echerc/w. Dans
le sens spirituel, par un Ange qui criait est entendu le Seigneur,
parce qu'un ange prêche et enseigne non pal' lui-même, mais
d'après le Seigneur, toutefois cependant comme par 'lui-même: il
est dit un Ange puissant, parce que c'est avec puissance, et ce
qui est prêché avec puissance influe profondement dans la pensée;
une voi;/; gmnc!e signifie le Divin Vrai influant du Seigneur ave,'
puissance ou force; si la recherche est aussi signifiée, c'est parce
L)1'f:
1. _1 ,
2Mi ,: A:'OCA LYPSE Rfv it.ÉE. N" 25ll.
que l'Ange fail celle demande: ,,('ui esl digne d'ouvrir le livre?»
comme il su il maintenanl.
259. Qui estrligne d'ouvrir/eliVl'e, et (l'en rompre les sceaux,
.signifie qui a la puissance de c01maitre les états de la vie de
tous clans les Cieux et dans les J'CITes, ct de jugel' chacun selon
II! sien. - Qui est digne, signifie qui peul ou qui esl en [Juis­
sance; ouvl'ir le livre ct en l'ompre les sceau;!;, signifie ici
connaîlre les élals de la vie dc lous dans les cicux el dans les
terres, et aussi jngcr chacun selon son élal; cal' lorsque le IiVl'c
esl ouvert, il y a recherche [JOUI' connallrc quels ils sont, cl
ensuile sentence ou jugement, comme lorsqu'un juge agit avec le
livre de la loi el d'a[Jrès ce livre: que [Jal' ouvrir le livre, il soit
signifiérec.hcrcher quel esll'éLat de la vic dans LouseLdans chacull,
on le voiL par le Chapilre suivanl, où esL décriL ce qui a éLé vu,
quand l'Ange ouvrit selon leur ordre les se[Jl sceaux du Livre.
260. "ers. 3. Et pe1"Sonne ne put dans le Ciel, ni SUI' la telTe,
ni sous la teiTe, signifle que nul ne Inti daus lesCieu:.c supérieurs
ui dans les Cieux il1(él'iel.t'l's. Pal' dans le cid, SUl' la ten'e, ct
sous la tare, il est entcndu dans les Cieux supérieurs eL dans les
Cieux inrérieurs, comme aussi plus !las, Vers. 13, où sonL ces [Ja­
l'oies :"Et toute chose e'l'éee, qui est dans le Ciel, et SUI' la terre,
et SOltS la terl'e, el celles qui sont dans la me/', je les entendis,
disant; Il comme il enlendil ceux-ci cL ceux-là disanl, il est élέ
denL que c'élaient des anges eL Iles esprils qui parlaicnl; Jean éLait
aussi cn espriL, COlllllle lui -llIêlllC le dit dans le Clia[Ji lre [\',
Vers. 2; dans cel élaL il ne lui apparuL pas d'auLre Terre qu'une
Terre du Monde spirituel; cal' Iii il Ya des Terres COlllille dans
le monde naturel, ainsi yu'on peuL le voir par la description de
ce ,\londe dans le 'l'l'aiLé DU Cn:l. ET Dt; L'ENFEH, et aussi dans la
COll'TI~UATlON SUH LE MONDE SPIRITUEl., NU' 32 à 38. Les Cieux
superieurs y ap[JaraissenL SUI' des ~jonlagnes eL des Collines, les
Cieux inférieurs SUI' des Terres plus bas, eL les derniers Cieux
Comme sous les lerres; car les Cienx sont des tLenùues, l'une au­
dessus de l'anlrc, el chaque ÉLendue esL comme une Terre sous
les pieds de ceux qui y sont; l'}:tendue la plus élevée esL comme
le sommet d\lIIc montagne; la seconde ÉLendue esL au-dessous,
Hlais se prolongeunl plus loin SUl' les côtés lOllt aulour, cl 1'1:;­
Vers. 3. Cli,\1"'lTR<: Cl;'QC\i:m;. ~!l"1

tendue la plus basse enCOl'e plus loin, et comme celle-ci est SOllS
la seconde, là sont ceux qui sont sous la ,erre. Les trois Cicux
aussi Hppanlissent ainsi aux anges qui sont dans les Cieux supé­
rieurs, parce que les deux autres Cieux leur apparaissent au­
dessous d'eux; Hs apparurent donc de même il Jean, car il était
monté l'ers eux, cornille il est évident par le Chapitre IV, Vers. 1,
olt il est dit; " ~;onte ici, et je le montrerai les cllOses qui doivent
arrirer dans la suite. Il Celui qui ne sait rien du j\ionde spirituel,
ni des terres qui y sont, ne peut nullement savoir ce qni est en­
tcndu par sous la terre, ni ce qui est eotendu par les lieu.x iu{e­
rieurs de la terre, dans la Parole; par exemple, dans Ésaïe;
" Chantez, Cieu:J;! (clatez cn juuila/Ïon, lieux inférieurs de la
terre! Retentissez Montagnes pw' le chaut! PUTeU que Jdhova/t
a rachet/J Jacou, » - XLIV. 23; - et ailleurs. Qui est-ce qui
ne loit que là il est entendu des Terres du !\Iondc spirituel, car
dans le Monde natul'el aucun homme n'habite sous les terres?
261. Ouvrù' le Livr(', signifie connait1'C les étals de la vic de
tVIls, et juger c/tacun selon le sien. Cela est évident par ce qui a
été expliqué ci-dessus, [\" 259.
262. Ni le J'egal'der, signifie pas en la moindl'e cl/Ose. Puisque
pal' ouvrir le livre, il est signifié connallre les états de la vie de
tOIlS, pal' le reg~rder il esl signifié voir quel est l'élal de la vie de
l'un el de l'autre; c'est pourquoi, pal' cela que personne ne pouvait
ouvrir le livre, Hi le J'egare/a il est signifié qu'on ne le pouvait
pas en la llloindre chose; en efTct, le Seigneur seul voit l'étal de
chacun depuis les intimes jusqu'aux extrêmes; puis, quel a élé
l'liomllle depuis l'enfance JUSqU'il la vieillesse, et quel il doit être
à élernité; puis aussi, quel lieu il aura pOUl' IOl dans Je Ciel
ou dans l'Enfer; et cela, le Seigneur le, voil il l'instant, et d'apl'b
Lili-Même, parce qu'il est le Divin Vrai Même ou la rarole; mais
les Anges et les hommes ne le voient pas ell la moindre chose,
parce qu'ils sont finis; elles finis ne voient que peu de clioses el
les externes; el celles-ci, ils ne les voienl pas même par eux-'
mêmes, mais d'après le Seigneur.
263. Vers. 4. Et moi je plell1'ais beaucoup, de cc que personne
n'était trouvé digne: d'ouvl'iJ' et de lire le liure, Hi de le J'e­
g((l'([cr, signifie la clou/cur de cœu'I', dl! ce {!1W, si lJ1'1'5mme lie'
-
2iJ8 L'APOCALYPSE IU:VI:LEE. [\" :26:3.
ie pouvait) tous périraient. Que pleurer beaucoup, cc soit res­
senlir une douleur cie cœur, cela est évident; celle clonleur de
cœur venail de ce que lous allaient périr, car si lOliles choses n'é­
taient pas remises en orcll e clans les Cieux cl dans les ',l'cnes,
i1nc ponvait pas en êlre autrellient: en eITet, dans l'Apocalypse il
s'agil du dernier état de l'J~glise, quand elle esl à sa fin, qni est
décri le telle qu'elle esl pal' le Seigneur en ces lermes: « 11 y aw'a
une affliction gmnde, telle que /Joint il n'yeu eut depuis le
C011l1lLencenwnt du Monde jusqu'ü présent, et 7Joint il n'y cn
l!UI'a; c'est 7JOul'quoi, si ces jours-Iü n'avaient été abrégés)
aucun clwil' ne sentit sauvée. » - Malth. XX [V. 21, 22; - ceci
a été dit du derniel' lemps de l'Église, quand se fait le juge­
ment. Que tel sail aujourcl'hui l'étal de l'Église, on peul le con­
naître par cela seul que, dans la plus gmnde partie du Monde
chrétien, il y en a qui ont lransféré en eux le pouvoir Divin du
Seigneur, et veulent ètre adorés COillllle des Dieux, el qui illl'o­
quent des hOlnmes morts, tandis qu'il en est il peine un qui y
adore le Seigneur; et que, quant aux aulres ql,li sonl de l'l\glise,
ils font ùe Dieu trois Dieux, el du Seigneur (Iellx Seigneurs, el
placenlla salvalion, non dans l'alllendemenl de la vie, mais dans
eerlaines paroles prononcées d'un ton dévot; ainsi, non dans la
pénilenc\\ mais dans la confiance qu'ils sont justifiés el sanctifiés,
pourvu qu'ils joignenl les mains, porlenlleurs regards en haut,
ct prienl selon la formule ordinaire.
26fl. Vers. 5. Et l'un des anciens me dit: Ne pleul'e point)
signifie la consolation. Cela esl évidenl.
265. Voici, il a vaincu, le Lion, signifie le $'eigneur, el! ce
que de sa propre paissance il a subjugué les en/ers, et a l'e­
mis en ordre toutes choses, quand il etait dans le moude. Olle
le '-iou signifie le Divin Vrai de la Parole quanl il la puissance, on
le \'oil ci-dessus, N" 2iJ:t; el comme le Seigncul' est le Divin Vrai
Même ou la Parole, c'esl pOlir cela qu'il esl uppelé Lion. Que le
seigneur, quand il élail dmls le ~Ionde, ail subjugué les 1\nrers cl
remis loutes choses en ordre dans les Cieux, el ai.l aussi glorifié
son Humuin, on le l'oit ci-dessus N" 67; voi,. aussi dans LA Doc­
TRINE DE l,A :\OVVELLI:: Jt:I\USAL1ΠSUR LE SE1GNEUI\, :tI". :12 il Hl,
conllnenl il a opéré ces choses. D'(Iprès cel,., on voil clairemenl cc
qui est enlendu pal' Il. A 1',\I;'<Cl:, [,E Lw[\'.
"cr::.. ~}. ClIAI'ITr.t:: CJriQUlbll:;. 249
266. Qui e~t de la ï'1'Îbu de Jehllllah, la racine de David, si­
gnifie ]Jal' le Uivin Bien uni au Divin Vrai dans son llumairt.
Pal' Jehuduh, dans la Parole, il esl entendu l'I~glise qui esl
dans le bien cie l'alllour envers le 5eigneUl', et dans le sens su­
prême le Seigneur quanl au Divin Bien du Divin Amour; el par
David il esl enlendu le Seigneur quanl au Divin "l'ai de la Divine
5agesse; que Ge soit ce Vrai qui esl entendu pal' David, on le
voil clans LA DOCTIIIL'H: Dt:: LA r\OUVELLE JÉllUS,\LB~1 sun u: 5BI­
GNEUH, N'" 43, M; el que ce soil ce Bien qui csl enlendu par Je­
1tudah, on le voil N'" 9&, 330 : d'après cela, il esl évidenl que
pal' (( voici, il a vaincu, le Lion qui esl cie la lribu de Jchudall,
la racine cie Davicl, II il esl signifie que le Seigneur a vaincu les
Enfers, el a remis loules choses en ordre, pal' le Divin Ilien uni
au Divin Vrai dans son lIumain. Qlle ce soil là le sens de ('es pa­
l'ales, on ne peul le I-oir dans le sens de la letlre; on y voit seule­
lIlenl que c'eslle Seigneur Lui-même qui, dans le ?londe, esl né
de la lribu de Jelludah el de la l'ace de David; mais loujours est-il
que ces mêlnes paroles contiennent en clics un sens spiriluel,
dans lequel par les lloms des personnes il esl entendu des choses,
comme il a élé souvenl dil ci-dessus, ainsi non pas par Jelludllh
Jehudah, ni par lJavid David, mais par .lehudah le Seigneur quant
au Divin Dien, el pal' David le Seigneur quanl au Divin Vrai, d'ail
il suil que ce sens résulle de Iii; si ce sens esl exposé ici, c'est
parce que l'Apocalypse est maintenant ouverle quant au sens spi­
rituel.
267. POUl' ouvrù' le Livre et en rompre les sept sceau,r;, s-i­
gnifie connaill'e les t'tat~ de la vie de tous dans les Cieu:v el
dans les TelTes, et juger chacun selon le sien. Comme cr-dessus
W' 258, 259.
268. Vers. G. Et je vi~, et 'Voici, au milieu du Trône, et des
quatre c1ninwu;r;, et au milieu des flnciens, signifie depuis les
intimes, et par suite dans toutes les choses du Ciel, de la l'a­
1'Oie et de l'Église. Ali milieu signifie dans les intimes, et pal' suite
dans toutes choses, N" M; le Trône signifie le Ciel, N" 14; les
qltaO'e Animaux 011 Chérubins signifienlla Parole, i\" 239; elles
vingl-quatre c1nciens signifienl l'Église quanl à lout ce qui lui
appartient, N'" 233, 251; d'oil il résulte que pa!' " au milieu du
250 I.'APOGALYPSE nÉVÉLÜ:. N" 2G8.
Trône, et des quatre Animaux, et au milieu ùes Anc:iens Il il est
signifié depuis les intimes dans tontes les choses du Ciel, de la
Parole et de l't:glise.
269. Uil Agneau qui gisait comme tué> signifie le Seiglll:U'l"
quant il l'Humain non l'econnu 1)ou)" Divin dans l'Église. Par l'A­
gneau clans l'Apocalypse il est entendu le Seigneur quant au Divin
lIumain, et pal' l'/lgneautué, il est ent('ndu que son lIumain dans
l'Église n'a pas été reconnu pour Divin; cie même que dans le
Chap. 1. Vers. 18, olt il est dit: li J'ai été mOl-t, et voici, vivant je
suis aux siecles des siècles, 1) ce qui signifie que le Seigneur il
été négligé dans l'l~glise, et que son Humain n'a pas été reconnu
pOlir Oil'in, N° 59; que cela soit ainsi, on le voit ci-ùessol1s N° 294.
l'llis donc que le, Seigneur quant au Divin Humain est entendu
jJar l'Agneau, et qu'il est dit de Lui qu'il prit le livre de la main
droile de Celui qui étail assis SUI' le Trône, et qu'ensuile il l'ouvrit
et en rompilles sept sceaux, et puisque aucun des mortels ne le
pouvait, et que c'est Dieu seul qui le peut, il s'ensuit que pal' l'A­
gneau il est entendu le Seigneur quant au Divin llumain, et que
par tué il est entendu qu'il n'a pas été reconnu pour Dieu quant
il son Humain.
270. 11yant sept cames, signi~e sa TOlite-Puissance. [)ans la
Parole, la COl'ne est très-souvent nommée, et pal' elle il est par­
tout signfié la pui8sance; c'est pOlll'quoi, lorsque la c:orne se dit
du Seigneur, il est signifié la Toute-Puissance: s'il est dit supt
eOl'lles, c'est parce que sept signifie tout, N' iO, ainsi la Toute­
Puissance. Que la corne signifie la puissance, et quand il s'agit du
Seigneur la Toute-Puissance, on peutie l'air par les passages sui­
vants: li Vous qui ave::; de l'allégresse pOUl' des choses de néant,
'lui dites: N'est-CI: pas PUI' notl'e (orU' que nous,avons pris pOUl'
nOlis des CORNES? ,)- Amos, VL 13. - l i J'ai dit au,x: impies: N'é­
levez point la CORN l,; n'élevG'z point Ci! haut votre COI\N~;. Toutes
les COni\'ES des impies je coupel'ai; de vées seront les C01I<'/l::S dll
juste. l) - l's. LXXV. 5, 6, 11. - {( Jéhovah Cl éluvlJ la COliN!:: de
tes ennemis. l)- Lament. II. 17. - l i Retranchéu a été la COI\<'/1':
de Moab, ct son Ul'as a étc ul'isé. l)-Jérém. XLVlll. 25. - l i Du
cOté cl de {'cpt/ute vous poussez, ct de vos COR~ ES vous (rappez
loutcs lcs brebis {'(liulcs.») - Ézéch. XXXIV, 2l. - « J/}hovah li
Vers. 6. r.U.IPJTRF. r.[N'QuIbu:. 251
l'leviJ la COI\NE de son peuple. »-j's. CXLVIIL 16.-« .Tr!llOvah
Dieu Sl!baolh, l'!wnnew' de noll'e (oree, a élevé nol1'e CORNE. »
- Ps. LXXXIX. 9, 1.8. - « La splendew' de Jéhovah Dieu sera
comme la lumiè1'r:, des COHNES de sa main li lui, el lit sera le se-
C1"(:t de Sei force. » - IJ(lbak. Hi. il. -« Mon bras (01'ti(iera Da-
vid, et en mon !.Vom serlt elevée sa CORNE. )) - Ps, LXXXIX. 21.,
22, 25, - « Jéholxût ma force, mon rocher, ma CORN}~, »-- l's.
xVln. 2,3. If Sam. xxrl. 3. - « Lève-toi, fille de Sion; cm' ta
CORNE, je la ferai de (ci', afin que lu fl'oisses plusieul's peuples.»
- 'Michée, lV. 1.3.-« J<!IlOooh a déll'uit dans son em}Jortemenl
les remparls de la fille de Jehzulah, et il a retranché toute CORNE
d'Isr·aël. »- Lament. Il.. 2, 3. - Les puissances aussi sont signi-
fiées par les COIIN}:S du dmgon, - Apoc. XII. 3; - pal' les COl\NES
de la bêle montant dc la mer, - Apoco XUl. i ; - par les ConN ES
de la iJéle iJcar/ale, SUi' laquelle la {elTtl1W étaililssise,-Apoc.
XV 1r. 3, 7, 12; - par les CORNES du vr!liel' el du bOllC, - Dan.
VHL 3 à 5, 7 à 12, 2'1, 25; - pal' les CORNES de la b(]te monlanl
de la me/', - Dan. VU. 3, 7, 8, 20, 21, 23, 2il; - par les
(luatTe CORNES qui dispersr;renl Je/tUdah el Israël, - Zach. If.
1, 2, 3, il; - par les CORNES des Autels de l'holocauste et du
)Jarfwn, - Exod. XXVII. 2. XXX. 2,3,10; - pal' celles-ci était
signifiée la puissance du Divin Vrai dans n::glise : el, vice ve1'sâ,
par les Cornes des Aulels dans Déthel, il était signifié que la puis-
sance devail périr, dans Amos: « Je ferai la visile des )Jn!vm'i-
calions d'Israël, je ferai la visite SUl' les AlIlels de BéLltel, afin
que soient l'elranclu!es les CORNES de l'Autet, et qu'elles tom-
henl ri lei TC. » - Ill. if!.
271. El sepl yeux, signifie sa Taule-Science el sa Divine Sa-
gesse. Que les yeu.x, quand il s'agit du Seignem, signifJent sa Di..
vine Sagesse, on le voil ci-dessus, N" 68,125, par conséqent aussi
la Taule-Science; et que sept signifie tOllt, et se dise d'une chose
sainte, on le voit, NQ 10; de là par les sept yeux de l'Agneau est
signifiée la Divine Sagesse du Seigneul', laquelle aussi est la Toute-
Sc.ience,
272, Qll'i sonl les sepl espl'its de Dieu, envoyés }Jal' loute la
tCl're, signifie que d'upri:s ellc le Divin V1'lli est SUI' le g/ohe
pm'tout oit il !l (! uue lIrli(/i01l. Lps SCIJ! esprits de !)fcu sont le
2:)2 L',IPOC.ILaSE r.f;Vl~:L':;t:. :.~'f 2ï2.
Divin Vrai procéùant du Seigneur, coml1w ci-dessus, N'" ill, 155:
qlW envoycs )Jar toute la terre, ce soit Sl1l' Je globe parlout où
il y a une religion, cela est évident; cal' partout où il y a une 1\e­
ligion, il est enseigné qu'il y a un Dieu, eL qu'il y a un Diable;
qne Dieu est le Bien \\Iême, et que de Lui vient le bien, et que le
niable est le~lal même, el que de Lui vient le mal; que comme ils
sonL opposés, on doit fuir le mal parce qu'il vient du diable, et faire
le bien parce qu'il vient de Dieu; que par conséquent alliant quel­
qu'un l'aiL le mal, autant il aime le diable, ct agit con Ire Dieu; un
tel Divin Vrai est partout SUI' le globe où il y a quelque Religion;
c.'est pourquoi il n'est plus besoin que de savoir ce que c'est que
le mal; c'est aussi ce que savent tous ceux qui ont une religion;
car les préceptes de toutes les Religions sont, comme ceux du Dé­
calogue, qu'il ne fallL point Lue.r, poinL commellre adultère, point
l'ole l', point rendre de faux témoignages; ce sont là, en général,
des Divins Vrais envoyés par le Seigneur SUI' toule la lerre, voir la
iJOCTRINE DE L.~ NOUVELLE JÉRUSALE~( SUR L'\::CRITURE SAINTE,
N°' 'L01 il 118 : c'est pourquoi, celui qui l'it
selon ces préceptes,
parce qu'ils sont des Divins Vrais, ou les précepLes de Dieu, et
pal' conséquent ùe la neligion, l'st sauvé; mais celui qui l'il selon
ces préceptes seulement parce qu'ils sont des vrais civils et mo­
l'aux, n'est point sauvé, CQl' celui qui nie Dieu peut aussi VLVl'l'
ainsi, mais non celui qui confesse Dieu,
273, Vers. 7. Et il vint et prit le Livre de ta main droite
de Celui qui ëtait assis SUl' le Trône, signifie que le Seigneur
quant li son Divin Humain est la Parole, que cela vient de son
Divin en Lui, et que c'est pour cela que d'a))}'ès son Divin Hu­
main il fera le Jugement. Ici, il esL bien évident que Celui qui
est assis sur le Trône et l'Agneau sont une seule Personne, et que
pal' Celui qui est assis sur le Trône il est entendu son Divin li quo
(de qui LouL procède), et pal' l'Agneau son Divin Humain; car,
dans le Verset précédcnt il est dit que Jean vil un Agneau debout
au milieu dn Trône, et maintenant il est dit qu'il prit le livre de
Celui qui étail assis SUl' le Trône. Que le SeigncuI' d'après son Di­
vin Humain l'Na le jugement, parce qu'il est la l'amIe, on le l'oit
par ees passages :«.41orsonverra le signe du FILS DE J:llomn:;
(/ on 'Ue/Ta le FILS OF. L'1I0~B\lo: venant sur lf's mules du Ciel
Vers. 7. CIlAPITnE CINQU1~:ME. 25:3
avec 1wissancc ct gloÏl'e. )l - MaUlt. XXI\'. 30. - « Quand sem
assis le FILS DE L'llomlE SUi' son lrône )Jour juger les douzc
Tribus d'Ismël. )l - ~Iatth. XIX. 28. - « Le FILS DE L'I-lomIE
viendra dans la gloire de son Père, ct alO1's il l'endra ri chacun
selon ce qu'il auralilit.))- Maltlt. XVI. 27. _. « Veillezdoitcen
tout lem)S, afin que vous soyez 11·OUV/J.1 dignes de vous telût'
devant le FILS DE L'lloMME. ,) - Luc, XXI. 36. - (( ,1 l'heure
que vous ne )JCnsez point le FILS DE L'IlomIE vient. " - ~Iâllh.
XXIV. M. -« Le ['ère ne juge )Jel'SVllftC, mais le jugement tout
entier il a donné au Fils, parce que FILS DE L'IIomIE IL EST. ))
- Jean, V. 22,27; - Le Fils de l'IJomme est le Seigneur quant
au Divin Humain, ct le DiYin Humain est la Parole, qui élait nieu,
('t Chair a été l'aile, - Jean, 1. 1, 14.
274. Vcrs. 8. Et quand il eut pris le livre, signifie quand le
Seigneur eut résolu de (aire le jugement, ct de remell1'e par
ce jugement lOutes choses en ordre dans lt:s cieux cl dans les
terres. l'al' pl'endre le livre et l'oUYI'il', il est signifié exanJÏner les
états de la vie de Ious, ct juger chacun selon le sien, commc ci­
dessus; ici dOliC pal' quand il cul pris le livre, il est signilié
quand il eut résolu de faim Je jugement dernier; et comme le ju­
gement dernier se fait afin que toules choses soient remises en
ordre dans les cieux, et par les cieux dans les terres, cela aussi
est signifié.
275. Les quatn' l1nimaux ct les vingt-quatre Anciens se
prosternèrent devant l'Agneau, signifie l'humiliation et d'a)n'ès
l'humiliation l'adoration du Seignew')J({7'les Cieux supérieurs.
J"'aintenant suit la glorification clu Seigneul' en raison cIe cela; cal',
ainsi qu'il a été dit ci-clessus, 1\" 263, si le Seigneur ne faisait alors
le jugement dernier, el pal' là ne remellail pas en ordl'e loutes
choses clans les cieux et clans les tcnes, tous périraienl. La Glo­
rification du Seigneur, qui suit maintenant, est cI'abord faite pal'
les Cieux supérieurs, ensui le pal' tes Cieux inférieurs, et enfin pal'
les Cieux les plus bas; la Glorification pal' les Cieux supérieurs,
Vers. 8, 9, iO; pal' les Cieux inférieurs, Vers. 11, 12; et pal' les
Cieux les plus bas, Vers. i3; et enfin la confirmation et l'adoralion
par les Cieux supérieurs, Vers. il!. Les Cieux supérieurs sont donc
signifiés pal' lcs quatre AnimaU,1; et pal' les dHut-quali'!' 1111­
1. 22.
-
25li 1_'APOCALrpSF. r.1~1'J::U:E. ]\°275.
ciens; car par les Chérubins, qui sont les quatre .I\nilllaux, au
milieu du Trône, est signifié le Seigneur quant il la Parole, mais
par les Chérubins, ou les quatre Animaux, autoul- du Tl'ÛIW, est
signifié 10 Ciel quant il la Parole; en elTel, il est dit qu'au milieu
du Trâne et autour du Trône fw'ent vus quatre Animaux,
lJleins d'yeu:J.; pm' devant et par del'l'ü?re, - Chap, IV, 6; ­
cal' les Cieux sont Cieux d'après la réception du Divin Vrai pro­
cédant du Seignelw par la Parole. Par les vingt-quatre Anciens
sont aussi signifiés les Anges dans les Cieux supérieurs, puisque
C0S Anciens étaient très-près autour du Trône,-Chap. IV. li.­
Que se lJrostel'lWI' deuml l'Agneau, ce soit l'humiliation et d'a­
près l'humiliation l'adoration, cela est évident.
276. Ayant chacun des harpes, signifie la confession du Di­
'Vin Humain du Seigneur d'après lfS vl'ais slJirituels, li est no­
toire que les confessions de Jéhovah dans le Telnple de Jérusalem
se faisaient par des Cantiques et en même temps par des Instru­
ments de musique qui correspondaient; tes Instruments étaient
principalement des Trompettes et des Tambol1rins, et aussi des
Nablions et des Harpes; aux Biens et aux Vrais célestes correspon­
daient!es Trompettes et les Tambourins, et aux Biens et aux Vrais
spirituels les !\ablions et les Harpes; les correspondances étaien t
avec les sons de ces instruments; ce que c'est que le Bien et le Vrai
célesles, et ce que c'est que le Bien et le Vl'ai spirituels, on le voit
dans le Traité DU CIEL liT DE L'ENFER, W'13 il 19, et20 il 28. Que
les Harpes signifient les confessions du Seigneur d'après les vrais
spirituels, on peul le voir pal' ces pass<1ges: « Confessez J d/lOvalt
SUI' la HARPE, SUI' le Nablion li dix cOl'des lJsalmodiez-lu'Ï. »
- PSt XXXIII. 2, 3. -« Je Te confessel'ai SUT la [JARrE, D'iCll,
mon Dieu! » - PSt XUII. 3, li. -« Je Te confessel'ai avec l'in­
.lt'l'll1nent du Nablion, je Te chante'l'cl"Î SUl' la HARPE, Saint d'1s­
l'ail/! ') - Ps. LXXL 22. - « Excite-moi, Nablion et [JARPElje
Te confesse l'ai panni les nations, Seigncul'!»- PSt LVlT. 8, 9,
10. PSt CVlTL 2, 3, li. - « ReilJOndez il Jei/lOvalt pal' la confes­
sion; psalmodiez li notr'e Dieu avec la HARPE. - Ps. CXXXV II.
7. - « (il est) Bon de confesse,. Jc!/wvalt SUl' le Nablion et SUI'
lfiggajon avec la lIARPE. » - Ps. XCII. 2 il li. - « Poussez des
ais ù Jdhova/l, lOutl.' la tel'I'(,; ('//alltez ù Jé/lOrah aurr la
Vers. 8. CHAPITRE CINQUlblf.. 2:i5
IJAHPE, avec HARPE ct voü de citant. » - Ps. XCVIIl. 4 il 6; ­
ct dans beaucoup d'autl'es endroits, comme Ps. XLItI. 4, 5.
l's. CXXXVHT. 1, 2. Job, XXX. 3'1. 1:;sa1e, XXIV. 7, 8, 9. XXX.
31,32. Apoc. XLV. 2. XVIII. 22. - Comme la Harpe correspon­
dait à la confession du Seigneur, et que les mauvais esprits ne la
supporlent pas, c'est pour cela que David pm' la l1arpe cltassait
de Saül le mauvais esprit, - l Sam. XVL 14, 15, 16, 23. ­
Que ce fussent, non pas des Harpes, mais des confessions du Sei­
gneur qui furent entendues comme des Harpes pal' Jean, on le
voit plus loin, N" 661..
277. El des (ioles d'or pleines de parfums, signi(l.e la con­
fession du Divin llumain du Seigneur d'apl'ès les biens spiri­
tuels. Si les parfums signil1ent le culte d'après les biens spiri­
tuels, mais ici la confession d'après ces biens, c'est parce que le
principal culte dans l'Église Juive et Israélite consistait en sacri­
fices et en parfums; c'est pourquoi il y avait deux Aulels, l'un
pour les sacl'illces, et l'autre pour les parfums; celui-ci élait dans
le Tabernacle, ct était appelé l'Autel d'or; mais celui-là était hors
du Tabernacle, et était appelé l'Autel de l'holocauste; la l'aison
de cela, c'est qu'il y a deux genres de biens, d'après lesqnels se
fait tout culte, le Bien céleste et le Dien spirituel; le Bien céleste
est le bien de l'amour envel's le Seigneur, et le Bien spirituel est
le bien de l'amour il l'égard du prochain; le Culte pal' les sacri­
fices était le culte d'après le Bien céleste, et le Culte par les par­
fums était le culle d'après le Bien spirituel. Soit qu'on dise le
culte, soit qu'on dise la confession, c'est la même chose, car tou t
culte est une confession. Cc qui est signil1é pal' les parfums est
pareillement signil1é par les fioles dans lesqnelles étaient les par­
fums, parce que le contenant et le contenu, de même que l'instru­
mentai et le principal font une seule cause. Le Culte d'après le
Bien spirituel est signil1é pal' les Parfums dans les passages sui­
vants : « Depuis le lever du Soleil jusqu'à son coucher, grand
sera mon Nom )xtrmi les nations, ct en tout lieu PARFU)I
(sera) Ofl'cl't à mon Norn. » - illalach. 1. 11. - « Ils enseigne­
ront tes jugements à Jacou; ils placeront le PARFUM pour ton
nez, et l'holocauste sur ton Autel. Il - Deutér. XXXIII. 10.-­
Il Des holocaustes de (bèles) grasses je T"ofl'I'Îmi avec le PAIl­
1&6 L"\I>OCALI'I'SJ:: IIÉVÉr.ÉE. 1\' 277.
FUc\!. 1) - l's. LXVI. 13,15. - « fls viendront des alentours de
Jehudah, appOl'tant holocauste, mine/wh et ENCENS. - Jérém.
xvn. 26. - « De Sc/u!ba ils viendront, or et ENCENS ils porte­
ront, ('t les louanges de Jéhovah ils annonceront. » - l~saïe,
LX. 6; - pal' l'Encens il esL signifié la même chose que par le
Parfum, parce que l'Encens élait le principal aromate dont sc
composait le parfum. Pareillement dans MaLLhieu : Il Des Sages
de 1'01'iwt ouv1'Îrent lell1's trésors, et ils présentèrent au Sei­
gneur nouvellement né de l'Or, de l'Encens et de la Myn'/w. »
- II. 11; - s'ils présenLèl'enL ces trois choses, c'esl parce q\lle
l'Or signifIaiL le Bien célesLe, l'Encens le Bien spilfÎluel, el la
IIlyrrhe le Bien naLurel, el que Lou LCuILe se faiL d'<lj1l'ès ces trois
Bieos.
278. Qui sont les ]JrièJ'fs des saints, signifie les pensées ap­
]Jartenant il la l'ai d'après les afl'cctivns appw'tenant il la cha­
rité, chez. ceux qui adorent le Seigneur d'après les biens et les
vrais spirituels. Par les pl'ùm,s son LenLendues les choses qui
apparLiennenL il la foi, eL en même temps celles qui appartiennent
à" la clwrilé, chez ceux qui fonL des prières, puisque sans ces
choses les prières son L, non des prières, mais des sons vides:
que les saints signifienL ceux qui sont dans les biens et les vrais
spirituels, on le voiL ci-dessus, N"l73. Si les parfums sont dits les
prières des SainLs, c'esL parce que les odeurs suaves correspondent
aux affecLions du bien eL du vrai; de là vienL que, dans la Pa­
role, il esL diL LanL de fois Odeur agl'éable, eL Odeur de repos li
Jéhovah; par exemple, Exod. XXIX. 18, 25, 41. LéviL. J. 9, 13,
17. II. 2,9,1.2. m. 5. IV. 31. VI. 8,14. VIII. 28. XXIlI. 13,1.8.
XXVI. 31. i\omb. XV. 3,7,10,24. XXVUI. 2, 6,8,13,24,27.
XXIX. 2, 6, 8, 1.3, 36. Ézéch. XX. 4t. Bos. XIV. 7. - De S('I\1­
blables choses sonL signifiées pal' les prières, qui sonL appelées
parfums, dans les passages suivanLs de l'Ilpocalypse : « Un Ange
vint et se tint vers l'A utel, ayant un encensoil' d'or, et il lui
rut donné beaucoup de PARFU)!S, afin qu'il (les) ]Jl'ésuntût avec
les PRIÈRES DE TOUS LBS SAINTS SW' l'Autel d'ol'; et monta la
rumée des PARPU)!S AVEC LES l'RltRES DES SAINTS, de la main de
l'Ange, devant Dieu. 1) - VIII. 3 il 5; - et dans David: « Prète
l'oreille il ma voi,E; acceptées soient m;s PRIÈRES, PARFU)I d~­
vallt Toi. » - l's. CXU. :1, 2.
Vel's. 9, CllAPITIlE cl~Qu[blE. 257
279. Vel's. 9. Et ils chantaient un Cantique nUl/veau, signifie
la reconnaissance el la glorification du Seigneur, dcce que
seul il est Juge, Redempteur el Sauveur, pal' conwjquent Dieu
du Ciel et de la Terre. Ces choses sont contenues dans le Can­
tique qu'ils chantaient, et les choses qui sont contenues sont aussi
signifiées: ainsi, la reconnaissance que le Seigneur est jlfge, dans
res paroles qui suivent maintenant: (( Digne tu cs de 7JI'endre le
livre, et d'en ouvrir les sceau.r; Il qu'il est Hédempteur, dans
celles-ci, (( 7Jarce que tu as elé lue et nous ft raclwtes ci Dieu
dans ton sang; Il qu'il est Sauveur, dans celles-ci, (( tu nous as
{ails il notre Dieu ./lois et Prêtres, et nou.! l'égnel'ons SUI' lil
telTe; Il qu'il est Dieu du ciel et de 1<\ terre, dans celles·ci, (( ils
se prosternèrent et adorèl'ent Celui qui vit au,r siècles des
siècles, » Vers. 'ill. - Comme pré<:Memment il n'y avait pas dans
l'Église cette reconnaissance que le Seigneur Seul est le Dieu dll
Ciel et de la Tene, et q·ue son t111main est Divin, ct qu'autrement
il ne peut être appelé l1édempteur et Sauveur, c'est pour cela
qu'il est dit un Cantique nouvcau. Que le Cantique aussi signifie
la glorification, qui est une confession d'après la joie du cœnr,
c'est parce que le chant exalte et fait que l'affection s'élance du
cœur dans le son, et se présente avec intensité dans sa vic. Les
Psaumes de David ne sont autre chose que des Cantiques, car ils
étaient psalmodiés et chantés, c'est même pour cela qu'en beau­
coup d'endroits ils sont appelés Cantiques, pal' exemple, Ps. XVUI.
1. Ps. XXXIII. 1, 3. Ps. XLV. 1. Ps. XLVI. 1. l's. XLVItl. 1. Ps.
LXV. 1. Ps. LXVI. 1. Ps. LXVII. L l's. LXVIII. L Ps. LXXV. L
l's. LXXXIfL 1. l's. LXXXVlf. 1. Ps. LXXXVIIf. L l's. XCII. 'l.
l's. XCVI. 1. l's. XCvnl.1. l's. cvm. L l's. exx. 1. l's. cxxr. L l's.
CXXII. 1. l's. eXXIIl. 1. l's. CXXIV. L l's. CXXV. 1. l's, CXXVI.
1. Ps. CXXVIL 1. l's. CXXVllI. 1. l's. CXXtÀ. L l's. CXXX. 1.
Ils. CXXXI. L l's. CXXXIIf. L l's. CXXXIV. 1. - Que les cantiques
aient été ponl' l'exaltation de la vie de l'amoul', et de la joie qui
en provient, cela est évident d'après ces passages: « Chantez il
Jéhovah un Cantique nouveau; POllSS!!Z des cris li Jéhovah,
toute la telTe! écriez-vous, (aites des acclamations de joie! »
l's. XCVIII. 1, il à 8, - Chantez il Jéhovah un Cantique nou­
veau,. qu'JsraN se l'ejouüse en Celui qui l'a filit; qu'ils Lui
1
__ 0 9~*
__ •
......

258 I:APOCALYPSE r.J~Vj\LÉE. N° 270.


lJsal'/ll.Oilient! - Ps. CXLfX. 1, 2, 3. - « Chantez il J éllOvah un
Cantique nouveau; qu'ils éli:ventla voix!» - ÉSClïe, XLI!. 10,
12. - « Chantez, Cieux! lJoussez des acclamations de joie,
liwx inlérieurs de la tel'l'e! Betentissez de Chants, monta­
gnes! » - ÉSClïe, XLIV. 23. XLIX. 13. - « Faites des acclama­
_ tians il Dieu notl'e force, applaudissez au Dieu de Jacob, élevez
le Chant. » - Ps. LXXXI. 2, 3, 4. - « Allégresse ct joie il sera
trouvé lm Sion, confession et voix de Chant. » - (.;saïe, LI. 3.
LU. 8, 9. -- « Chantez il Jéhovah; écrie-toi, et fais des accla­
mations, fille de Sion, parce que grand (est) au milieu de toi le
Saint d'Israël. » - Ésaïe, XH. 1 à 6. - « Prl!t est mon cœur,
je chantcmi et je psalmodiemi; excitl'-toi, ma gloire; je Te
confesserai pal'lni les nations, Seignew'; je Tc psalmodierai
parmi les peuples. » - Ps. LVIJ. 8, 9, 10; - et plusieurs fois
ailleul's.
280. Disant: Digne lU es de prendre le Livre ct d'en ouvrir
les sceaU.l', signifie que Seul il peut connai/l'e les états de la
vie de tous, ct jugcr chacun scion le sien, comme ci-dessus,
N'" 256, 259, 261, 267, 273.
281. Parce que tu as été lUe et nOllS a l'achetés cl Dieu en
ton sang, signifie la delivJ'llllCC de l'en/Cl', ct la salvation par
la conjonction avec Lui. Ce qui est signirié en pCll'ticulier par cha­
cune de ces choses, il n'est PCIS nécessClil'e de le développer par le
sens spidtuel; ainsi, ce qui est signifié par (:tl'e tué, nous racheter
cl Dieu, et ce qlli est signifié par son sang, cal' r,e sont, des arcanes
qui ne se montrent pas dans le sens de la lellre; il suffit que ce
soit la Hédemption, qui est ainsi décrite; et comme la Hédemplion
est la délivrance de l'enfer et la salvation pal' la conjonc!ion avec
le Seigneur, ce sont là les choses qui sont signifiées: ici il sera
selllement confirmé d'après ICI Parole, que Jéhovah Lui-i\lême est
venu dans le Monde, est né Homme et a été fait Hédempleur et
SaUI'elll' pOUl' lous ceux qui, par ICI vie de la charité et ]Jar sa foi,
son,t conjoints à son Divin Humain, et que Jéhovah est le Sei­
gneur d'éternilé, que pal' conséquent le Divin Humain du Sei­
gneur, avec lec}uei il y aura conjonction, est le Divin Hllmain de
Jéhovah Lui-Môme: ici donc seront ra'pportés les passages ql1li
!:onfinnenl (lue Jéhovah et le Seigneur sont un, el que, comme ils
Vers. \J. CIUPITRL G1NQUIÈiIll::. 259
sonl un cl non deux, le Seigneur d'éternité, qui est Jéhovah Lui­
1I1ême, par cela qu'il a pris l'llumain, eslle Rédempteur et le Sau­
venr; c'est ce qu'on voit clairemenl par ces passages:« Toi, Jé­
Mvah, notre Père, notre Ilt:oEiIlPTEuR, di:s le siècle (c'est) Ion
Nom. »-Esaïe, LXIII. 16. - l C Ainsi a dit le Roi d'Israiil, et son
nÉOE~IPTEUR JdtOvah SélJaolh : Moi le Premier et le Dernier,
el excepté Moi lJoint de Dieu. » -l~saïe, XLIV. 6. - « Ainsi a
(/il Jéltomh, Ion RÉDE~IPTEUR et ton Ponnaleur : Moi Jéhovah
qui lais loutes choses et SeullJar lIIoi-JlU}me. » - Esaïe, XLIV.
2ll. -(( Ainsi a dit Jéhovah, ton nÉDE~IPTEUI\, le Saint d'Israijf :
Mai (je suis) Jéhovah Ion Dieu. ») - Ésaïe, XLVlIl. 17. - ,c J ë­
hovah! mon llocher et mon HÉDEm'TEuR. » - Ps. XIX. 15. ­
(( Leur I\ÉoEMPTEun, (art, Jéhovah SélJaotlt (est) son Nom. »­
Jérém. L. 34. - « Jéhovah SélJaoth (esl) son Nom, <:1 Ion I\É­
OE~IPTEUI\, le Saint d'Israël, Dieu de Ioule la telTe sera ap­
pelé. » - Esaïe, LIV, 5. - « Afin que sache toute chair, que
Moi, (je suis) Je/tOvah ton SAUVEUR et Ion HÉoDIPTEun, le fort
de Jacob. » -I~saïe, XLIX. 26. LX. 16. - « Quant Ù Iwtre lIÉ­
DEiIlPTEUR, Jéhovah SélJaoth (est) son Nom. » - l:;saïe, XLVII.
ll. - « Avec une miséricol'de d'étenâté j'mn'ai compassion, a
dit ton HÉOEiIlPTEun Jéhovah. » -I~saïe, LlV. 8. - « Ainsi a dit
Jéhovah, votre Ht:DE~[Pn:UR, le Saint d'IsJ'aijl. »- Î<;saïe, XLIII.
1ft. - « f1insi a dil Jéhovah, le Saint d'Ismël, votre I\ÉOE~IP­
TEun. » - Ésaïe, XLIX. 7. - « Tu m'avais I\AGHETÉ, ô Jchovah
de vérité. » - P8. XXXI. 6. - « Qu'Israiil espère en Jehovah,
1Jarce qu'avec Lui lJeauCOulJ de RÉDEMPTION; Uti RACHÈTERA
Israël de tonies ses iniquités. »- Ps. exxx. 7, 8. -« Seigneu/',
lève-loi ù notre secours, et RACHÈTE-nous Ù cause de la misé­
ricorde. »- Ps. XLIV. 27. -« 11insi a dit Jr!hovah Dieu: De la
main de l'enter je les I\ACHÈTER.U, de la mort je les HAcnÈTE­
nAI. » -l-Ios. XIII. 4,14. -« Jéhovah! exauce ma 1'oi:1:; il IlA­
CIIÈTERA mon âme. » - P8. LV. 18,1.0; - puis aussi, l's. XLLX.
16. Ps. LXIX. 10. l's. LXXI. 23. l's. cm. 1,ft. Ps. CYl!. '2..Jél'ém.
XV. 20, 21; - que le Seignel1l' quant à son I!umain soil le lIé­
dempleur, on ne le nie poinl dans l'l~glise, parce que c'est con­
forme à r(~crill1l'e, el aussi à ces passages: « Qui (est) celui-ci
'lui vient (CÉdp11l, s'avan(uut dans la multiludc de sa lurce?
260 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. N° 281.
T/année de mes TIACHETÉS est venue; Lui les a J'achetés. » ­
f.:saïe, LXIII. 1, fJ., 9. - « Dites il la fille de Sion: Voici, ton Sa­
lut vient; voici, sa récompense avec Lui. Et on les appellera,
le peuple de saintete, les TIACHETÉS DE HUOVAU. »- Ésaïe, LXII.
11, 12. - « Béni (soit) le Seigneur, le Dieu d'Ismël, de ce qu'il
a visité et HACHE TÉ son peuple. » - Luc, [, 68; - et en outre
ailleurs. Il y a encore beaucoup d'autres passages qui confirment
que le Seigneur d'éternité, qui est Jéhovah Lui-Même, est venu
dans le monde, et a pris l'llumain, pour racheter les hommes, voir
dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALE~1 SUR LE SEIGNEUR,
N'" 37 il 46. Jéhovah est aussi appelé S,\UVEUR dans beaucoup de
passages, qui ne peuvent être Fapportés il cause de leur grand
nombre.
282. De toute tribu et langue, et peuple et nation, signifie
que pal' le Seignem' ont été rachetés ceux qui dans l'Église, ou
dans une religion quelconque, sont dans .les vrais quant il la
doctrine ct dans les biens quant il la vic. Pal' tribu il est signifié
l'Église quant à la religion; pal' langue, sa doclrine, ainsi qu'i'!
va être expliqué; par peuple, ceux qui sont dans les vrais de la
doclrine, el abslraclivement ces vrais, N° 1183; et pal' nation, ceux
qui sont dans les biens de la vie, et abstraclivement ces biens,
N° 1183; d'où il est évident que pal' « de toute tribu et langue, et
peuple et nation, » sont signifiées les choses qui ont été dites,
comme aussi, ]\0 627. Ici, mainten.ant, il sera confirmé que dans le
sens spiriluel pal' la Langue est signifiée la doctrine qui appar­
tient il l'Église, ou q,ui appartient à une religion quelconque;
cela est évident d'après ces passages:« Ma langue médite tajus­
tice, chaque jour ta louange. l l - l's. LXX]' 211. - « illors sau­
tera comme un cerf le boiteu.x;, et chantera la Langue du muet,
parce que dans le désert jailliront des eaux. II - Ésaïe, xxxv.
6. - « La Langue des bègues prompte sera il pai'ler. II ­
Ésaïe, XXXtl. fJ.; - il semble que là pal' la langue il soit entendu
le langage, mais dans le sens spirituel il est entendu ce qu'ils
prononcent, c'est-à-dire, le vrai de la doctrine, qui sera chez eux
pal' le Se·igneur. Pareillement: « J'ai juré que devant Moi flé­
chil'a tout genou et jw'el'a toute Langue. II - f.:saïe, XLV. 23.
- « Il viendra un temps pOUi' rassemlJler toutes les nations et
Vcrs. 9. CHAPl'rRE CINQU lBAlE. 261
les Langues, afin qu'el/es viennent et voient 1/W gloire. II ­
Ésaïe, LXVI. 18. - u lin ces JOU/'s-lit, dix IlOmmes de toutes
Langues des nations saisil'Ont le )Jan de la l'abc d'un /tomme
Juif, en disant: Nous irons avec vous, )Jal' ce que nous avons
entendu que Dieu est avec vous. l l - Zach. VIII. 23; - ccs choses
aussi sont dites dc la conversion des nations an l'l'ai de la doc­
trine par le Seigneur. Mais, dans lc sens opposé, pal' les Langues
sont signifiées les doclrines fausses, dans ces passages: u U/tomme
de Umgue ne subsistera 1J(/S sm' la terre. ll-l'S. CXL.1.2.-u Tu
les couvres dans la tente ILOI'S de la contestation des {.angues. II
- Ps. XXXI. 21. - u J'mni:/leJ'ai SUI' VOliS une nation, dont tu
ne connaft1'as )Joint III Langue. » - Jérém. V. 15, 1.6. - Il ttI'C
em'oye vers des )Jeuples g/'{lves de Umgll.e. II -Ezéch. III.
5, 6. - u Vers un peuple ba1'l)(lJ'e de Langue. II - Ésaïe,
XXXIII. 19. - Il faul (Ill'On sache que la Langue comme organe
signifie la doclrine, el que co III Ille langage elle signifie aussi la
rcligion. Celui qui sail que la Langue signifie la doclrinc pcut
comprendre ce qui esl signifié pal' les paroles du riche en enfcr à
Abraham, Il d'envoyer Ulzare, afin qn'il trem1Je d'cau le bout
de son doigt, et qu'ill'a(ntic/tisse sa Lallgue, pOUl' qu''i/ ne soit
)Jas tourmente dans la flamme. » - Luc, XVI. 21i; - J'eau si­
gnifie le vrai, el la Langue la doctrine, pal' les faux de laquelle il
élail loul'lnenlé, el non par la flamme; cal' dans l'enfer nul n'est
dans la flamme, mais la (Jamme y esll'apparence dc l'amour du
faux, elle l'cu l'apparence cle l'amOllI' du mal.
283. Vers. 10. Et tlt nous as {iLits il notl'e Dieu rois ct.
pl'êtl'es, signifie que p(l1' le Scïgneur' ils sont dans la sagessl!
t/'a1Jrès les Divins vrais ct dans l'amour' d'après les Divins
biens, et ainsi les images de sa Divine Sagesse ct de son Divin
Amour. Comme ci-dessus, N'" 20,21.
28!.l. Et nOllS regnerons sw'la teTl'e,signifie el ils seront dans
son Royaume, Lui en eux cl' eux en Uti.l'ar regnel' SUT la terre,
il n'esl pas entendu autre chose qU'être clans Ic Royaume du Sei­
gneur, el y êlre avec Lui, selon ces paroles du Seigneur: " ft{in
que' tous ceux qui CI'oient en Moi soient un; et qu'as soient un,
comme Toi, Père, (lu es) en Moi, et Moi en Toi, qu'eu,x aussi
en nous soient un. Moi, la gloiTe que tu M'as donnée, je la leur
262 L'APOCALYPSE IIÉVÉLlh:. N" 2811.
ai donnée, afin qu'ils soient un, comme nous, nous sommes un,
llfoi en eux et Toi en Moi, afin qu'où je suis, Moi, eu:r; aussi
soient avec Moi. » - Jean, XVII. 20 à 211: - puis donc qu'ainsi
ils sont un avec le Seigneur, et l'ont en même temps avec le Sei­
gneur un I\oyaume, qui est appelé le Hoyaume de Dieu, il est
évident que pal' régner il n'est pas signifié autre chose. Il est dit
régner, parce qu'auparavant il a été dit (( Tu nous a [aits Rois el
Pr'lill'cs, » et que par les [',ois sont signifiés ceux qui pal' le Sei­
gneur sont dans la sagesse d'après les Divins Vrais, et pal' les
Prêtres ceux qui pal' Lui sont dans l'amolli' d'après le Divin Bien,
N" 20 : de là vient que le Hoyaume du 5eigneUl' est appelé aussi
Royaume des saints, - Dan. VIL 18, 27; - et qu'il est dit des
Apôtres, qu'ils juge1'ont avec le Seigneur les douze Tribus (l'Is­
mël, - Mattll. XIX. 28, - quoique le Seigneur seul juge et
règne; cal' il juge et règne d'après le Divin Bien par le Divin Vrai,
qui est aussi par l,ui en eux; mais celui qui croit que ce q:ui est
du SeigneUl' en eux leur appartient, est rejeté du Hoyaume, c'est­
à-dire, du Ciel. La même chose est signifiée pal' Bègner dans les
passages suivants de l'Apocalypse: « Ils seront1Jrètres de Dieu
et du Christ, et ils régneront avec Lui mille ans. »- XX. li, fi:
- el il est dit de ceux qui viendront dans la Nonvelle Jérusalem,
« l'Agneau les illustrera, et ils régnaont aux siècles des siè­
cles. »- XXII. 5.
285. Il est dit qu'ils Régneront sur la te1Te, parce que pat' la
lerre, ici el aillem's, il esl enlendu l'Église du Seigneur dans les
Cieux et dans les Terres; l'Église, en quelqu'endroit qu'elle soit,
eslle royaume du Seigneur: aOn donc que personne ne croie que
lous ceux qui ont été rachetés par le Seigneur deviennnent Rois
et Prêtres, et qu'ils régneront sur la Terre, il importe qu'il soit
démolJh]'é d'apl/ès la Parole que la Terre signiOe l'Église; cela peut
être vu d'après les passages suivants: « Voici, Jéhovah va vider
la TERRE, el é1ntîser la TERRE, el il en bouleversera les [aces.
Vidée elle sera vidée, la TERRE. Ellc sem dans le Dcuil et elle
sel'a con[ondue, la TERRE habitable. La TERr,E sera profanée
sous ses habitants; c'est IJOUly/uoi la malédiction clévoraa la
TERRE, et se1'onturûlés les habitants de la TEI\RE, et sera laissé
l'homme en très-petit nomure. Il ?J aura au milieu de la TERRE
Vers. 10. CILIPITRE CINQUIÈJIE. 263
COIIl/ne la cueillette de l'olivier. Les cataracles d'en /taut ont
été ouvertes, et ébranlés ont été les fondements de la TERIIE.
En (roissant a été froissée la TERRE; en affitant a IUé agitée la
TERRE; en déplaçant a été déplacée la TERnE; en chancelant
chancelle la TEr.RE, comme un homme ivre. " -~saïe, XXIV.
i Il 23. - « Un lion est monté de son (ow'I'é pOll1' 1'éduire ta
TERRE en vastation. J'ai vu la TEPoRE, et voici, vague et ûde.
ilinsi a dit Jéhovah: Dévastation sel'a toute la TERRE; c'est
7JOw'quoi dans le deuil sem la TERRE. » - Jérém. IV. 7,23 Il
28. - « Jusques li quand sera-t-elle dans le deuil, la TERRE?
Désolée ('st toule la TERRE, parce que personne ne (la) met S1l1'
son cœur. » - Jérém. XU. !.J, 11 Il 13. - « Elle est dans le
deuil et l'Ile languit, la TERRE; il a éU confus, le Liban, el il
s'est flét1'i. » - Ésaïe, XXX m. 9. - « La TERRE sem en poi:x;
ll1'dente, et dévastée. » - Ésaïe, XXXIV. 9, 10. - « Consom­
mation et décision j'ai entendu de la part du S'Gif/neU1' sw'
toute la TERRE. » - Ésaïe, xxvm. 2, 22. - (( Voici, le jour de
Jéhovah viendra pour mettre la TERRE en dévastation, el sera
t!bmnlée la TERRE de sa place. » - l;:saïe, xur. 9 il 13. - « Se­
cout!e et l'ellwée a été la l'ERr.!,;, et les foudements des mon­
tagnes ont tremblé. ») - Ps. XVIlL 7,8. - « Nous ne crain­
drons point quand sera bouleversée la TERRE. Quand il donnera
de la voix, la TERRE se fondm. ») - l's. XLVL 3, !.J, 7,9. ­
« Ne comprenez-valls point les fondements de la TERRE. » ­
j::saïe, XL 21, 23. - « Dieu! tu nous as abandonnés; tu as (ait
tremlJler la TERRE; guéris ses fractures, 7Jarce qu'elle a été
él.l1'anlée. » - Ps. LX. 3, !.J. - « La TERRE se (and avec tous
ses habitants; Moi, j'afl'ermimi ses cololl1ws. » - l's. LXXV.
3, li. - l I 11'Ialheur à la TERRE ombragée quant aux ailes! i1llez,
ambassadeurs, vers la nation (oulée, dont les fleuves ont l'a­
vagé la TERRE. » -- Ésaïe, XVHI. 1, 2. - « Dans l'emporte­
ment de Jéhovah S'ébaoth a été obscurcie la TERRE. » - ':;saïe,
IX. '18. - « Vous serez, vous, la TERRE du bon plllisir. » ­
Malach. JIL 11, 12. - « Je t'ai donné pour alliance du peuple,
pOUl' rétablù' la TERnE; chantez, Cieux; bondis, TERRE. » ­
l~saïe, XLIX. 8, 13. - « Je ne Vfl'1'ai point Jalt dans la TERRY.
des vivants. »-tsaïe, XXXVUI. 11.-1< Qui ont !loilm' de la ter­
2Gll L'APOCt\LUSI; RÉVÉLÜ. j\" 285.
J'CUI' dans la TERRE des vivants. » - l~zéciJ. XXX lI. 23 à 27. ­
« Si je lU: croyais voir le bien dans la TERRE de vie. » - l's.
XXVII. 13. - « Heureux ceux /fui sont doux, pan:e qu'ils au­
J'ontenlléritage la TEIlIIE. »-~Iallh. V. 5.-« illoi,Jéhovall,
qui (ais toutes choses, dé7)loyant lrs Cieux Seul, et t'tendant la
TERIIE pal' Moi-Même. » - Ésaïe, XLIV. 23, 24. Zach. xa. L
Jérél1l. X. H, 12, 13. LI. 15. l's. CXXX VI. 6. - I l Que s'ouV1'e la
TERRE; qu'elle fructifie le salut. Ainsi a dit Jéhovah, qui crée
les Cieux, qui (orme la TERRE. » - r::saïe, XLV. 8, 12, 18, 19.
- « Voici, moi, je crée des Cieux nouveau,x et une TEIlRE nou­
velle. » - Ésaie, LXV. 17. LXVI. 22 : - et, en outre, clans
beaucoup d'autres passages, qui, s'ils étaient l'apportés, l'empli­
raient un volume. Si par la Terre il est signifié l'Église, c'est
parce que le plus souvent par la Terre il est entendu la Terre de
Canaan, et que dans celle tem', avait été l'Église; la Canaan cé­
leste n'est pas autre chose; puis aussi, parce que, quand la Terre
est nommée, les Anges, qui sont spirituels, ne pensent pas à la
TelTe, mais au Genre humain qui est sur elle, et il son éLat spiri­
tuel, ct que l'éta t spirituel est l'élat de n::glise. La 'l'cITe a aussi
le sens opposé, et dans ce sens elle signifie la damnation, puisque
quand l'Église est nulle chez l'homme, il y a damnation; la Terre
est nommée dans ce sens, dans i~saïe, XIV. 12. XXI. 9. XXVI.
19, 21. XXtX. 4. XLVII. 1. LXlll. 6. Lament. IL 2, 10. r::zéch.
XXYr. 20. XXXfI. 2[1. Nomb. XVI, 29 il 33. XX vr. 10; et ail/eurs.
286. Vcrs. 11. Et je vis, et j'entendis une voix de beaucoup
d'Anges autour du Trône et des Animaux et des Anciens, si­
gnifie la con{ession et la glorification du Seigneur 7Xlr les
Anges des Cieux in{erielll's. Que la confession et la glorification
du Seigneur ait élé faite pal' les Anges des trois Cieux, on le voit
ci-dessns, N° 275; elle a été faite par les Anges des Cieux supé­
l'Ïeurs, du Vers. 8 au Vers. 10; ct par suile elle est l'aile mainte­
nant, Vers. 11,12, par les Anges des Cieux inférieurs; c'est pour­
quoi, par la voia: des Anges autour du Trône, il est enlendu la
confession et la glorification du Seigneur pal' les Anges des Oieux
inférieurs. Si alors .Jean vil aussi les Ilnimaux ct les Anciens en­
semlJle avec des Anges, c'est parce que les !\ nimaux et les An­
ciens signifient les !\llges des Cieux supérieurs, N" 2i5, eL qne les
Vers. H. CHAPITRE CINQUlhIE. 265
Cieux inférieurs agissent conjointement avec les Cieux supérieurs
et jamais séparément d'avec eux; car le Seigneur influe immédia­
tement pal' Soi-:\Iême dans tous les Cieux, pal' conséquent aussi
dans les Cieux inférieurs, et en même temps il influe médiatement
])ar les Cieux supérieurs dans les Cieux inférieurs, C'est donc pom
-cela que ,Jean vit et entendit les Animaux et les Anciens d'abord
pal' eux-mêmes, et ensuite conjointement avec ces Anges.
287. El lem' nombre elail des my1'iades de myriades, cl des
milliers de millias, signifie Lous dans les vrais el dans les
biens. Pal' un nombre, dans le sens naturel, est entendu cc qui se
réfère il la mesure ou au poids; mais pal' un nomlJre, dans Je sens
spirituel, est entendu ce qui se réfère il la qualité; et ici leur qua­
lité est décrite en ce qu'ils étaient des myriades de rnYl'iades, cl
des milliel's de milliers; cal' la myriade sc dit des vrais, et Je mil­
lier se dit des biens. Si la myriade se dit des vrais, et le millier
des biens, c'est parce que la myriade est un nombre plus grand
et le millier un nombre moindre, et que les vrais sont multiples
tandis que les biens sont simples, et parce que dans la Parole
lorsqu'il s'agi! des vrais il s'agit aussi ùes biens, il cause du ma­
riage du vrai et du bien dans chaque chose:, de la Parole; sans cela
il amait pu être dit seulement des myriades de myriades. Comme
~es deux nombr('s ont ces signilications, c'est Ilour cela qn'ils
sont aussi employés ailleurs, pal' exemple, dans ces Ilassages :
« Les ehars de Dieu, doubles MYRIADES, ~!(LI,IERS d'Anges de
paix, le Seigneur en eux, Sinaï dans le Sancluaire. )) - l's.
LXVIII. 18. - {( Je vis, quand l'Ancien des jours s'assil; des
l\IILLIERS DE ~III.I.IERS Le servaienl, ct des i\1YlUADES DE MY­
RIADES devant Lui sc lenaient. )) - Dan. VU. 9, 10. - Moïse dit
de Joseph: « Cornes de licorne, ses cornes; avec elles les peu­
1Jles il (l'appera ensem/;/c aux bouts de la len'e; cl eu,v (son t)
les ~IYRIADF.S (Cftphraim ct les ~(II.LIERS de MenaSSc!I. )) ­
Deuté\'. XXXUI.. 17. - « Tu ne craindras pas pour loi devanl
la pesle qui dans l'obscu1'ité sc glisse, ni devanl la mari qui ù
midi dévasle; il en tombera à Ion c61é un MltLŒR ct une ;\!Y­
IlIADE il ta droite. Il - Ps. xcr. 5, 6, 7. - « Nos Iroupeaux
produisent pa)' MILLIERS, pal' l\)YRIADES dans nos 1Jlaces. " ­
Ps. CXLIV. 13. - « lÎst-ce que p]"(?1!dl'a plaisir Jé/lOval! il des
r. 23.
266 L'APOCHYPSE fiÉI'ÜÜ. '\'" 287.
de béliel's, il des l\[YnIADES de j'uisseall:c (l'imite. Il ­
l\!ILLIERS
Michée, vr. 7. - « Quand l'/l/'clte se reposait, ilIoïse disait:
Reviens, Jéhovah! MYGI.\\lf.S 1)],; 'IILLILfiS d'Israël. Il - NOlllb.
X. 36; - dans lous ces passages, les Myriades se disent des
vrais, et les i\'lilliers se disent des biens.
288. Vers. 12. Disant d'une voix grande: Digne esll'Agneau,
qui a été tue, de l'ecevoÎ1' le pouvoiJ' et richesses et sagesse et
honneur et gloire, signifie la confession de cœur, qn'au Sei­
gneur' quant aa Divin Humain (qJ]Jal'tiennent la Toute-Puis­
sance, la Toute-Science, le Divin Bien et le Divin Vrai.- Dire
d'une voix grande, signifie la confession de cccur; ta es digne,
signifie qu'en Lui sont les r.hoses qui suivent; l'Agneau signifie le
Seigneur quant au Divin Humain; le lJouvoil' signifie la Divine
puissance qui est la Toute-Puissance; les richesses et la sagesse
signifient la Divine Science et la Divine Sagesse, qui sont la Toule­
Science; l'honnew' et la gloÎ1'e signifient le Divin Bien ct le Divin
Vrai. Que les rjr,hesses signifient les connaissances du bien et
du vrai, et ainsi la science, on le voit ci-dessus, N" 206, pal' con­
séquent, lorsqu'il s'agil dn Seigneur, la Toule-Science; et que
l'honnel1l' et la gloire, .lorsqu'il s'agit du Seigneur, signifieut le
Divin Bien elle Divin Vrai, on le voit ci-dessus, N" 249.
289. Et bénédiction, signifie toutes ces choses en Lui, et pm'
Lui en eux. Pal' benédiction il est enlendu tout bien qui par le
Seigneur est il l'homme, comme la Puissance ell'üpulenr.e et tOlll
ce qui en dépend, mais principalemenlloul Bien spirituel, r.omme
l'amour et la sagesse, la charité et la foi, et pal' suite la joie et la
félicité, qui appartiennent à la vie éternelle; et comme Ioules ces
choses viennenl du Seignelll', il s'ensuit qu'elles sonl en Lui, car
si elles n'élaient pas en Lui, elles ne pourraient pas être daus les
autres pal' Lui: c'est de là que le Seigneur dans la Parole est ap­
pelé le BÉNI, et aussi DÉNÉDICTION, c'est-il-dire, la BÉNÉDICTION
ELLE-~If:.Ilf.. Que Jéhovah, c'est-à-dire, le Seigneur, soit appelé le
BÉlII, on le voit clairement dans ces passages: « Le Gl'aud-Pl·t1tl'e
intel'1'ogecl Jesus: Toi, es-tu le Chtist, le Fils du DÉNI? Il ­
Marc, XIV. 61. - «( Jésus (lit: Vous ne me 'Ve1'1'ez plus rléS01'­
mais, jusqu'ù ce que vous disiez: BÉNI celui qui vient au Nom
du SeigneUl', Il - :\Iailli. XXrll. 3D, Luc, XIl L 35, - " il/alclii­
VeI's. 12, CIJAPITHE CIl'iQUlblE. 267
séde/i uénit Almoll, et dit: BÉNI (soil) le Dieu 'tl'ès-llaut, qui
a liv1'l! tes ennemis en la main. II - Cen. XIV. 18, 19, 20. ­
(1 BÉNI (soit) Je/wvah JJieu de Schem. II - Gen. IX. 26, - (1 BÉNI
(soil) Jéhovah, qui a entendu ma voLT). II - l's. XXVJII. 6. ­
(( BÉNI (soit) Jéhovah, )Ja1'Ce qu'admil'able il a l'endu sa clé­
mence. II - l's. XXXI. 22. - « l3ÉNI (soil) Jéhovah de siècle en
sii:cle. l l - l's. XLI. 14;- pareillemenl, l's. LXVr. 20. l's. LXVII[.
20, 36. l's. LXXI[. 18, Hl. l's. LXXXIX. 53. Ps. CXIX, 12.
Ps. CXXIV. 6. l's. CXXX\'. 21. l's. CX!.IV. 1.. Luc, f. 68. De là
vient qu'ici il est dit Bénédiction, comme aussi Vers. 12; et Chap.
VII. 12; el dans David: « Gloire et /wmww' ta mets sw' Lui,
puisque tu le mets J3ÉNÉIlICTlON li )lel'11étuite. II - Ps. XXI. 6,
7; - ceci a élé dit du Seigneur. D'après cela on peul voir ce qui
esl enlendu dans la Parole pal' bénir Dieu, il savoir, que c'est lui
allribuer tonte Bénédiclion, cl aussi le priel' de bénir, et lui
l'encIre gl'ûce de ce qu'il a béni, comme il esl évident pal' les pas­
sages qui su iven l : « La bouche de Zach(tJ-ie fut ouverte, et il
parla BÉNISSANT Dieu. II - J,nc, r.·6i1, 68. - « Siméon )11'it
Jésus Enfant dans ses U1'aS, et il BÉNIT Dieu. II - Luc, II. 28.
30, 31. - « Je BÉNIRAI Jé/lOval!, qui m'a conseillé. II - Ps. XVJ..
7. - li BÉNISSEZ le Nom de Jéhovah, évangélisez de jour enjow'
son salut.. II - Ps. XCVI. 1, 2, 3. - « BÉNI (soit) le Seigne1t1' de
jour en jou?'; dans les congnigations BÉNISSEZ Dieu, le Sei­
gneur, (vous) de la fontaine d'Israël. l l - Ps, LXVUI. 20, 27.
290. Vers. 13. Et toate chose cniée, qui est dans le ciel et
su)' la -tenoe et sous la terl'e, et dans la mlJl' celles qui sont,
et toUles celles qui sont en elles, je les entendis, disant, signifie
la confession et la glorification du Seigne UT pal' lcs ,1nges des
Cieux les plus bas. Que ce soil la confession et la glorification du
Seigneur pal' les Anges des Cieux les plus bas, cela est évident
d'après la série, puisque les confessions el les glorifications ùu
Seigneur, qlli précèdent, ont été l'ailes pal' les Anges ùes Cieux su­
périeurs et des Ciellx inférieurs, N'" 275, el sui\'o , 286, el sui\'.;
car il ya trois Cieux, et dans chaque Ciel des Sociétés innombra­
bles, donlchacune est appelée Ciel. Que par toute chose créee, qui
est dans le ciel et sur la telTe ct sous la telTe, el dans la 1111:1',
il soit entendu des Anges, cela est évident, cal' il dil: Je les enten­
268 L'APOCALYPSE Rt:VÜÜ. N° 290.
dis, disant; et ils dirent: A celui qui est assis Sll7' le Tl'âne et il
l'Agneau la bénédiction et l'honneur ct la gloire ct la (orce aux
siècles des siècles. S'ils sont dits (( chose créée, » c'est suivant le
style de la Parole, dans lequel par toutes les choses créées, tant
celles qui sont du Règne Animal que celles qui sont du Règne
Végétal, sont signifiées différentes choses chez les hommes, en
général les choses qui appartiennent à la volonté ou à l'affection de
l'homme, et celles qui appartiennent à son entendement ou à sa
pensée; si ces choses signifient, c'est parce qu'elles correspon­
dent, et comme la Parole est écrite pal' de pures cOlTespondances,
c'est pOUl' cela que de semblables choses sont dites des Anges du
Ciel et des hommes de l'~:glise; pour le confirmer, quelques pas­
sages vont seulement être l'apportés; ce sont ceux-ci: (( Jésus dit
aux disci1)les: En allant 1)(1/' le monde entiez', prêchez la bonne
nouvelle ci toute Créatw'c. » - i\larc, XVI. 15, - « Inte/Toge,
je te prie, les bêtes, ct elles l'enseigneront; ct les oiseaux du
Ciel, ct ils te l'annonceront; ou les arb/'üseaux de la telTe, ct
ils l'enseigneront; ct il toi le mconteront les poissons de la
111er, Qui est-cc qzli ne sait d'entre eux tous, que la main de
Jéhovah a làit cela? Il - Job, XII. 7 à 10. - (1 Que les cieux
et la terre louent Jéhovah, les mers ct tout ce qui 1-ampe en
elles, parce que Dieu sauve1Y/ Sion. ») - l's. LXtX. 35, 36. ­
(( Louez .Jétwvah, de la telTe, Baleines et tous les abfmes. ») ­
l's. CXLVlII. 7. - (( Consumant je consumerai toutes choses de
dessus les (aces de la terre; je consumerai homme et bête, je
consumerai les oiseaux des cieux et les 1)oissons de la mCl'. »
- Séph. J. 2, 3; - pal'eillement, - Ésaïe, L. 2, 3. Ézéch.
XXXVIII. 19,20. Hos. tV. 2, 3. Apoe. Vllt. 7, 8,9. - Il Dans
l'allégresse sel-ont les cieax, ct dans la joie sera la terre, dans
l'agitation sera la mel' ct toute sa plénitude, de joie bondir'a le
champ ct tout ce qui est en lui, alors chanteront tous les ar/n-es
de la (orêt devant Jéhovah, parce qu'il vient, parce qu'i! vient
pOUl' juger la ten-e. » - l's, ÀCV r. 11, 12, 13; - et dans beau­
coup d'autres passages. 11 est dit Il toute chose créée, Il et par là
il est entendu toute chose réformée, ou tons ceux qui ont été ré­
formés; cal' créer signifie réformer et régénérer, NU 254. Quant il
ce qui est entendu par (( dans le ciel, sur la terre et sous la terre, >l
Vcrs. 13. CIIAPlTnE CINQUIbIE. 26\J
voir ci-dessus, N° 260; el ce qui est enlendu ]Jal' la mer, 1\°238:
de là on voit clairemenl ce qui esl signifié pal' les choses qui sont
dans la mer, ct tonIes celles qui sont en elles; ces choses sonl
celles qui, dans la Parole, sonl cntenducs pal' les poissons de 1....
mer, qui sonl les afTeclions sensuelles, lesquelles sont les (.[ec­
lions les pins basses de l'homme natlll'el, cal' dans le Monde
spirituel les afTeclions des hommes nalurels apparaissenl de loin
comme des Poissons, el comme dans une ~Ier, parce que l' l\lmo­
sphère, dans laquelle ils sonl, apparail comme aqueuse, el pal' suite
comme une i\oJer aux yeux de ceux qui sonl dans les Cieux, el lit
SUI' une lCITe; voiJ' ci-dessus, N" 238, et au sujel des Poissons,
N" 405.
291. A Celui qui est assis sur le Tronc ct à l',1gneau la bé­
nédiction ct l'lwnneU1" ct la alaire et la (Ol'ce au.'/; siècles des
sii:cles, signifie que dans le Sdgnew' d'étemité, el pal' suite
dans son Divin Humain, est le tout du Ciel ct de l'Église, le
Divin Bien et le Divin Vl'ai, el la Divine Puissance, et par' Lui
en ceux qui sont dans le Cid ct dans l'Église. Que le Seigneur
d'élel'llilé sail Jéhovah, qui dans le Lemps a pris 1'1Iumain pOUl'
l'acheter el sauver les hommes, on le voil ci-dessus, N° 281; c'esl
pourquoi, pal' Celui qui est assis sw' le Tl'ône, il esl enlendu le
Seigneur d'élernilé, qui èsl appelé le Père, el pal' l'Agneau le Sei­
gneur quanl au Divin Humain, qui esl le Fils; el comme le Père
esl dans le Fils, elle Fils dans le l'cre, el qu'ils sonl un, on l'ail
que pal' Celui qui esl assis SUI' le Trône el pal' l'Agneau il esl en­
lendn le Seigneur; el parce qu'ils sonlun, l'J\gneau esl dil aussi
au milieu du Trône, Vers. 6, puis Chap. VI/, 17. Que la Bénédic­
tion, lorsqu'il s'agit du Seigneur, soi'lle lout du Ciel el de l'I~glise
en Lui, cl pal' Lui en ceux qui sonl dans le Ciel ct dans l'l~glise, on
le voil ci-dessus, N"289; que l'[lonneu1' el la Gloire soienlle Divin
Bien ct le Divin Vrai, on le voil aussi ci-dessus, N° 2li9; el que la
Fol'ce, quand il s'agil du Seigneur, soit la Divine Puissance, cela
esl évidenl. Que loules ces choses soienl au Seigneur, on peul le
voir par ces passages, dans Daniel: (( Voici, avec les nuées ((es
Cieu,'/; comme un Fils rie l' fT omme qui venait, et il pal'L'Ïl1t jus­
qu'à L'Ancien des jours, et it Lui (ut donne domination ct
Uloi/'(; cl )'0'!J(lume; 1.'1 tvus les peuples, nations ('/ I(moues Le
J, ""*
-v •
270 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. Nv 291.
serviront; et sa domination, domination éternelle, qui ne ]Jas­
sera ).Joint, et son royaume, (royaume) qui ne périra point.))­
Vfi. :1.3, :l.li; - que \' Ancien des joU\'s soit le Seigneur d'élernité,
cela est évident par ces paroles, dans ~Iiehée : (( Toi, Bethléhem
d'Éphrata, c'est peu que tu sois d'entre les milliers de Jehu­
dal!, de toi Me sortira celui qui doit être Dominateur en 1s-,
rad, et dont les issues (son t) d'Ancienneté, des joul's d'éter­
nité, Il - V. :1.; - ct aussi par celles-ci, tIans ~:saïe : (( Un enfant
nous est né, un Fils nous a été donné, sur son épaule ~sera) la
Principauté; son nom sel'a appelé Conseiller, Dieu, Héros,
PÈRE D'ÉTERNITÉ, Prince de ]Jaix. » - IX. 5.
292. Vers. :1. li. Et les quatre Animau.x: disaient: Amen, si­
gnifie la Divine confirmation d'apl'ès la Parole. Que les quatre
Animaux ou Cllél'u19ins signiflentla Parole, on le voit ci-dessus,
N° 239; voir aussi, que Amen signilie la Confirmation Divine d'a··
près la vérité même, N°' 23, 28, 61, ainsi d'après la Parole.
293. Et les 'l,'ülgt-quatre flnciens se prosternèrent ct ado­
rèrent Celui qui vit au.X: siècles des siècles, signifie l'humilia­
tion devant le Seignew' par qui et ~n qui est la vie éte1'1/Clle,
et d'après l'humiliation l'adoration du Seigneur ]Jar tous dans
les Cieux, camille ci-dessus, W 251, ct N"' 58, 60.

* :je' :Je lie :fi

29li. Acc qui précède j'ajouterai ce ~IÉMonADLE. Dans le Monde


naturel l'homme a un double langage, parce qu'iL a une double
pensée, la pensée Extérieure et ln pcnsée Intérieure; car l'homme
peut parlcr d'après la pensée intérieure et en même temps d'après
l'extérieure, ct il peut parler d'après la penséc cxtérieure et non
d'après l'intérieure, et même contre l'intérieurc; de là les .i!.SJi­
mulalions, les Oalleries et les hypocrisies: mais dans le Monde'
spirituel F'homme n'a point un double langage, son langage est
simple; il parle là comme il pense, autrement le son est strident
et blesse les oreilles; mais cependant il peut garder le silence, et'
ainsi ne pas divulguer ce que son mental pense; lors donc qU1!n
1 \ hypocrite vient parmi des sages, ou il se relire, ou il se place dans
nn angle 'de l'appartcmcnt, n~se fail p~~marquer et s'assied
N" 29ft. CHAPITRE CINQUlf:~lE. 27i
sans dire un mot. Un jour, dans le ;\londe des Esprits, plusieurs
étaient assemblés et parlaient entre eux SUI' ce sujet, disant, que
l!e ne pouvoir parler que comme...Q.n pense, cela est dur, dans la
compagnie des bons, ,iour ceux qui n'ont pas pensé juste SUI' Dieu
et sur le Seigneur. Au milieu des esprits l'assemblés se trouvaient
des Réformés et plusieurs d'entre le Clergé, et près d'eux des Ca­
tholiques-Homains avec des moines; et les uns et les autres dirent
d'abord que cela n'était pas dur: « Qu'est-il besoin de parler au­
trement qu'on ne pense? et si par aventure on ne pense pas juste,
ne peut-on pas serrer les lèvres et garder le silence?" Et un Ecclé­
siastique dit: « Qui est-ce qui ne pense pas juste SUI' Dieu et SUt'
le Seigneur? » Mais quelques-uns de ceux qui formaient l'assem­
blée dirent: « Faisons sur eux un essai; » et à ceux qui s'étaient
confirmés SUI' Dieu dans la Trinité des Personnes, surtout d'a­
près ces paroles dans la Doctrine Athanasienne, Une est la Pel'­
sonne du Père, aUire celle du Fils, et autre celle de l'Esprit
,1 Saint; el de mènw que le Père est Dieu, de même aussi le Fils
est Dieu, et l'Esprit Saint est Dieu, ils dirent: Prononcez UN
l SEUL DIEu; » mais ils ne purent pas, ils imprimèrent il leuÎ'siè­
vres plusieurs mouveme,nts violents et les plièrent de plusieurs
manières, sans pouvoir articuler un son en d'autres mots qui ne
fussent pas conformes aux idées de leur pensée, lesquelles étaient
pour trois Personnes et par suite pour trois Dieux, Ensuite il fut
dit il ceux qui avaient confirmé la Foi séparée d'avec la Charité,
( de prononcer Hsus, mais ils ne purent pas; cependant tous pu­
rent dire Christ, et aussi Dieu le Père: ils s'en étonnèrent, et ils
en cherchèrent la cause, et ils trouvèrent que c'était parce qu'en
priant ils s'étaient adressés à Dieu le l'ère pour qu'il eût égard à
eux à cause du Fils, et ne s'étaient pas adressés au Sauveur Lui­
Même, cal' JÉsus signifie Sauveur. De plus, il leur fut dit de pro­
noncel' DIVIN HUMAIN, d'après la pensée qu'ils avaient de l'Hu­
main dll-seigneur; mais personne d'entre les Ecclésiastiques qui
étaient présents ne le put; toutefois, quelques-uns des Laïques le
purent; c'est pourquoi ce sujet fut soumis il un sérieux examen;
et alors, 1. On lut devant eux ces passages dans les Évangélistes:
« Le Pl?re a donnê toutes choses en la main du Fils. » - Jean,
Ill. 35, - l( Le 1'èl'e a donné au Fils pouvoir (sur) toute chai'I',»
272 L'Al'OCAL YI'SE nÉv {:LÉE. NU 2911.
- Jean, XVll. 2. - (( Toutes choses M'ont été livrées 1JCu' le
Pi!l'e. »- ~Iallh. xr. 27. -(( Il111'a été donné tout pouvoir dans
le Cid et SUI' Terre. » - i\lallh. XXYUI, 18. - Et on lem dit:
« D'après ces passages, tenez dans votre pensée, Clue le CIH'ist,
non-seulement quant il SOli Divin mais encore quant il sQn~­
1
main, est le Dieu dll Ciel et de la Terre, et ainsi [1rononcez : DrVIN
I1UMAIN; » mais jamais ils ne le purent, et ils dirent qu'il la véMté
sur cela ils tenaient quelque chose de la pensée d'après ['entende­
ment, mais néanmoins rien de la reconnaissance, et que par con­
séqnent ils ne pouvaient [1as.-ii": Ensuileon lut devant eux, se­
lon Luc, - 1. 32, 3ll, 35, - que le Seigneur quant il l'Humain
était Fils de Jéhovah Dieu, et que là il est appelé Fils du Très-llàut,
et partout ailleurs Fils de Dieu et aussi unique:Eïi~n"'(ifé,èL on
leur demanda de tenir céfa dans la penséé; et aussi que le Fils
Unique-Engendré de Dieu né dans le ~Ionde ne peut pas ïï(pas
être Dieu comme le Père est Dieu, el de prononcer_Dl~IArN;
mais ils dirent: (( NOliS né pouvons pas, parce que notre pensée
spirituelle, qui est intérieure, n'admet pas dans la pensée la plus
proche du langage d'autres idees que celles qui sont semblables
aux siennes; » et ils ajou tèren t qne par là ils percevaient qUêiüain­
tenant il ne leur était pas permis de divisër leul's pensées, comme
dans le Monde naturel. tri. Puis on lut devant eux les paroles du
Seigneur il Philippe: (( Philippe dit: Seigne!!T, monl1'e-nous le
Père. Et le Scîgncw' dit : Qui Me voit, voit le PI!Te; ne crois-tu
pas que Moi (je suis) dans le Pè1'C, et que le Père (est) en Moi. »
- .1ean, XIV. 8 il 11; - et aussi ces autres passages, qlle le Père
et Lui sont un,-Jean, X. 30, et ailleurs;- et on leur dit de tenir
cela dans la pensée, et ainsi de pl'ononcer DIVIN llUMAIN; mais
comme celle pensée n'était point enracinée dans la reconnaissance
que le Seignem était Dieu aussi qnant il l'Humain, ils ne le purent
point; ils plièrent avec elTort les lèvres jusqu'à s'en indigner, et
voulurent contraindre leur bouche à prononcer et à arracher les
1I10ts, mais lems ell'orts furent inutiles; et cela, parce que les idées
de la pensée, qui découle de la reconnaissance, font un a~es
paroles de la langue chez ceux qui sont (lans le l'lande spil'illlel,
et que là où ces idées ne sont pas, les paroles manquent, Q~s
idées deviennent des paroles dans 1(' langage. IV. En oulre, on lu't
N" 294. CHAPITRE CINQUIÈ;\IE. 273
devant eux ces expressions tirées de la Dor.trine de ntglise, reçue
dans tontle MondeChrétien(( que le Divin et l'Ilumain dans leSei-\ 1 \
neu!' son~ non P.E:-s deux, mais un, et méme en une seule 1!.er- 1 \
sonne, unis absolument comme l'âme et le corps dans l'homme,» 1
ceci est extrait de la Foi symbolique d'Athanase; et on leur dit : '
« Pal' là vous poavez tout à fait avoir d'après la reconnaissance \
l'idée qlJ,!Ù'JJ.!!llLain du Seigneur est Divin, parce que son Ame~t 1
Divine, car cela est tiré. de la doctrine de votre Église, doctrineque
vous aviez reconnue dans le Monde; de plus, l'Ame est l'essence \
même de l'homme,ret le corps en est la forme;, et l'essence et la 1

forme font un comme l'être et l'exister, et comme la cause efficiente


d~ l'effet et l'~e-t I~i-mê_me; » ils retinrent celle idéë; etv~ulu- )
rent d'après elle prononcerDlVIN HUMAIN, mais ils ne purent point,
car l'idée intérieure SUl' l'Humain du Seigneur chassa et effaça
cette nouvelle idée empruntée, ainsi qu'ils la nommaient. V. On lut
encore devant eux, d'après Jean, ce passage: « La Parole était
chez Dieu, et Dieu elle était, la Pm'ole! et la Pm'ole Chair a été
faite. I l - I . 1, 14;-et d'après Paul celui-ci: (( En Jésus-Christ
habite cOl'porellement toute la plénitude de la Divinité. Il ­
Coloss. Il. 9; - et on leur dit : (( Pensez fermement que Die.\!.qui 1\

l:~er~
était la Parole a été fait Chair, et que tout Divin habite corporeïie­
en Luf; peut-être aiiisIPouvez-vous prononcer DIVIN HUMAIN;» \
mais néanmoins ils ne purent point, disant oUI'ertement qu'ils ne\,
pouvai~nt avoir l'idée du Divin Humain, parce que Dieu est Dieù .
et-~le l'ho~meest iWl~me, et ils ajoutaient: (( Dieu est Esprit, li
et nous Ïiepôii;ons pellser d'un Esprit que comme d'un Vent
ou d'un Éther. VI. Enfin on leur dit:(( Vous savez que le Seigneur
a dit : Demeurez en Moi, et Moi en vous; celui qui demeure
en Moi, et Moi en lui, celui-lit porte du fruit beaucoup, 1wrce
que sans Moi vous ne pouvez faire rien. - Jean, XV. 4, 5; - Il
et comme il y avait là quelques Ecclésiastiques Anglais, on lut \'
devant eux cet extrait d'une de leurs prières pour la Sainte Com- Il
ll1union : For, when we spiritually eat the flesh of Christ, and
drinclc the blood, then we dwell in Christ, and Christ in us (*);
(e si maintenant vous pensez que cela n'est pas possible, à moins

r) Car, lorsque nous mangeons spirituellement la Chair de Christ, ct que nous


buvons son sang, nous habitons CIl Christ, ct Cbrist en nous.
27!.J L'APOf.ALYPSE nÉvÉLt:E. N" 29[1.
que l'Ilumain du Seigneur ne soit Divin, prononcez donc DIVIN
l!UMAIN d'après la reconnaissance dans la pensée; » mais il ne le
purent jamais, cal' chez eux était profondément empreinte l'idée
que a~e était le Divin du seigneur, et ~~e était son Humain;
qll'ailisîson Divin était semblahle au Diliiiï-du Père, ct ~on IIu­
main semblable à l'humain d'un autre hO~llme; mais on leur dit:
« Comment pouvez-vous penser ainsi? est-ce qu'un Mental rali~n­
1 nel peut jamais penser que Dieu est trois et le Seigneur deux? »
YIl. Après cela, ceux qui adressaient les questions se tournèrent
vers les Luthériens, en disant, que la Confession d'Augsbourg
et Luther ont enseigné que le Fils de Dieu et le Fils de l'homme
sont dans le Christ une Seule Personne; que Lui-.Mêînê-aussi,
quant à la l';ature Humaine, est le Dieu Yéritable, Toùl-i~issant
et Éternel ; qu'il est présent, quant à celle nature, il la droite
de Dieu le Père, et gouverne tout dans les Cieux et sur Terre,
remplit tout, est avec nous, hahite et opère !:ln nous; qu'il n'y a
pas de dilTérence d'adoration, parce que pal' la Nature qui est vue,
la Divinité qui n'est pas vue est adorée; qu'ainsi dans le Christ
Dieu est Homme et l'Homme est Dien. Ayant entendu ces cita­
tions ils répondiren t : « Est-ce que céla est ainsi? » El ils regardè­
rent autour d'eux, et ensuite ils dirent: « Jamais auparavautllous
n'avons eu connaissance de cela, voilà pourquoi nous ne pouvons
pas prononcer DIVIN HUMAIN: Il cependant un ou deux dirent:
« Nous avons lu cela et nous l'avons écrit, mais néanmoins quand,
d'après nous, nous y pensions en nons-mêmes, cela ~~laiTquë-des
mots, dont nous n~avions pas d'idée intérieure. » VIII. Enfiîl,?'é­
tant tournés vers les Catholiques-Romains, ils leur dirent :"Vous,
sans doute, vous pouvez prononcer DIVIN HU~IAIN, parce que vous
croyez que dans votre Eucharistie le Christ est tout enlier dans le
Pain et le Yin, e~'l§ chaque parlie du Pain et du Vin, et qu'aussi
vous L'adorez comme Dieu, qnand vous mon Irez les hosties et qile
vous les portez en procession; el, en outre, comme voûs appelez
Marie Mère de Dieu, vous reconnaissez par conséquent qu'ellê il
engendré Dieu, c'est-à-dire, Je Divin Humain; » et alorsCëiïX-êi
voulurent le prononcer d'après ces idées des pensées SUI' le Sei­
gneur; mais ils ne le purent point, il cause de l'idée matérielle au
sujet de son Corps et de son Sang; et à cause de l'assèrti6n queTé
N" 2%. CHAPITRE CINQUlbIE. 275
pouvoir Humain a été transféré ùe Lui au Pape, et non le pouvoir
Divin. Et alors lin ~Ioine se leva, et dit qu'il pouvait penser le Divin
l/un1ain il l'égal'll de la Très-Sainte Vierge Marie, Mère de -Dieu,
et aussi il l'égard du Saint de son Monastère; et un autre Moine
s'approcha en disant: « Moi, d'après j'idée dc ma pensée, je puis
(ll'OnOnCCl' Divin Humain à l'égard du Très-Saint Pontife plutôt
qU'à l'égard du Christ; II mais alors cl'autres Moinrs le retirèrent
( en arrièrc et lui dirent: « N'as-tu pas de honte? l l - Après crIa on
vit le Ciel ouvcrt, et des Langues comme de pctites flammes qui
descendaient et influaient chez quclques-uns dcs assistants, et
ceux-ci alors célébraient le DIVIN HUMAIN DU SEIGNEUR, disant:
« Hejetez l'idée dc trois Dieux, et croyez que dans le Seigneul' ha­
bitc corporellement toute la plénitude de la Divinité; que le Pèl'e
et Lui sont un, comme l'àme et le corps sont un ; et que Dien
n'est pas un Vent ou un Éther, mais Cju'il est Homme, et alors vous
serez conjoints au Ciel, et p~ là d'apr(;,s 1!'Lsgigncur vous pQlll:r~7,
dire Ji:sus, et pron0l1.ccr DIVIN HUUAIN. II
l'APOCALYPSE

CHAPITRE SIXIÈME

1. Et je vis lorsqu'eut ouvert l'Agneau le premier des


sceaux, et j'elltendis l'un des quatl'e Allimaux, qui disait
comme d'une voix de t0nnel're : Viens et vois.
2. Et je vis, et voici, un Cheval blanc; ct celui qui était
monté dessus avait un al'C, et il lui fnt donné une COUl'onne,
et il sortit victol'ieux et pOUl' vaincre.
3. Et lorsqu'il eut ouvert le second sceau, j'entendis le
second Animal, qui disait: Viens et vois.
!J. Et il sortit un autl'e Cheval, l'OUX ; et à celui qui était
monté dessus il lui fut donné d'enlever la paix de dessus la
terre, en sorte qu'ils se tuassen t les uns les autres, et il lui
fut donné une épée grande.
5. Et IOl'squ'il eut ouvert le troisième sceau, j'entendis
le troisième Animal, qui disait: Viens et vois. Et je vis, et
voici, un Chcval noir; et celui qui était monté dessns avait
une balance en sa main,
6. Et j'entendis une voix au milieu des quatre Animaux,
qui disait: Un chénix de froment pour un denier, et tl'ois
chénix d'orge pOUl' un deniel'; et l'huile et lc vin ne gâte
point.
CfLlPITHE SIXlf:ME, 27i
7. Et lorsqu'il eut ouvert le quatrième sceau, j'entendis
la voix du quatrième Animal, qui disait: Viens et vois.
8. Et je vis, et voici, un Cheval pâle; et celui qui était
monté dessus avait nom la mort, et l'enfel' suivait après lui;
et il leur fut donné pouvoir ùe tuer SUl' la quatrième partie
de la terre pal' épée, et par famine, et par mort, et par les
bêtes de la ten'e.
9. Et lorsqu'il eut ouvert le cinquième sceau, je vis sous
l'Autel les âmes de ceux qui avaient été tués à cause de la
Parole de Dieu, et à cause du témoignage qu'ils avaient.
10. Et ils criaient d'une voix grande, disant: Jusques
à quand, Seigneur, qui (es) Saint et Vél'itallle, ne juges-tll
point, et ne venges-tu point notre sang de ceux qui habitent
SUI' la tene?
11. Et il fut dOllné à chacun des robes blanches, et il
leur fut dit qu'ils reposassent encore un peu de temps, jus­
qU'à ce que fussent au complet et leurs compagnons de ser­
vice et leurs frères, qui devaient être tués de même qu'eux.
12. Et je vis lorsqu'il eut ouvert le sixième sceau, et
voici, un grand tremblement de tene sc fit, et le soleil
devint noir comme un sac de poil, et la lune devint comme
ùu sang.
13. Et les étoiles du Ciel tombèrent Sll\' la terre, comme
un figuier jette ses figues vertes, par un grand,vent secoué.
'14. Et le Ciel se relira comme un livre roulé, et toute
montagne et (tolite) île furent remuées de leurs places.
15. Et les rois de la tene, et les grands, et les riches,
et les kiliarques, et les puissants, et tout esclave et tout li­
bre, se cachèl'ent dans les cavernes et dans les rochers des
montagnes.
16. Et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tom-
I. 2~,
-
'278 L'<\POCALYI'SE Ht:VÉLI::L

bez SUI' nous, et cachez-nous de la face de t:c1ui qui cst assis


SUl' le Trônc, el de la colèrc de l'Agncau.
17. Parce qu'il est venu le jour grand de sa culèrc, ct
qui peut se maintcni!'?

SENS SPllUTlJEL.

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE. Il s'agit de l'Examen


de ceux SUI' qui doit se fail'e le Jugement Demier; ct il fut
examiné quel avait été chez eux ['entendement de la Parole,
et pal' suite quel avait été l'état de leul' vie; ils se compo­
saient de ceux qui étaient dans les vrais d'après le hien,
Vers. 1, 2; de ceL1X qui étaicnt sans le bien, Vers. 3, a;
de ceux qui étaient dans le mépris du vrai, Vers. 5, ô; et
de ceux qui étaient entièl'ement dévastés quant au bien et
quant au vrai, Vers. 7, 8. De l'état de cellx qui étaient
gardés pal' le Seigneul' dans la terre inférieure, à cause des
méchants; ils devaient être délivrés au temps du Jugement
Demier, Vers. 0, 10, H. De l'état de ceux qui étaient
dans les maux et pal' suite dans les faux; qLlel il devait être
au joUI' du Jugement Dernier', Vers. 12 à 17.
CONTJ>NU DE CH,\QUE VERSET. Vers. 1. El je vis lorsqu'cuL OU­
verl l'Agnedu le IJ1'e7lliel' des sceaux, signifie par le Seigneur
l'examen de tous ceux SUl' qui doit se faire le Jngement Dernier,
qnant à l'entendement de 1(11 Parole, et pal' suite quant aux états
de tellr vie : el j'entendis l'un des quatre Animaux, qui disail
comme d'une voix de tonnel'1'e, signifie selon le Divin Vrai de la
rarole : viens ct vois, signifie la manifestation concernant les pre­
miers en ol'tlre: Vers. 2. Et je vis, el voici, un Cheval viane, si­
gnifie l'entendement du vrai et du bien d'après la Parole chez eux:
et celui qui etait manie dessus avait un m'e, signifie que d'après
GHAPITIIE SI XI t:,a;. 27~J

la Parole ils avaient la doctrine du vrai ct dn bien, d'après laquclle


ils avaient combattu contre les faux el les maux qui viennent de
l'enfer: et il lui {ut donne une couronne, signifie l'insigne de
leur combat: et il sortit victol'ir:ux ct )JOUl' vaincre, signifie la
victoire sur les maux elles l'aux il étel'llilé : Vers. 3. Et lorsqu'il
eut ouvert le second sceau, j'entendis le second Animal, qui
disait: Viens et vois, signifie ici la même chose que ci-dessus:
Vers. li. Et il sortit un autre Cheval, l'OUX, signifie l'enlende­
ment de la Parole entièrement détruit quant au bien, et par suite
quant il la vie chez ceux-ci: ct à celui qui etait monte dessus il
lui fut donné d'enlever la )Jai:v de dessus la terre, signifie la
destruction de la charité, de la sécnri té spirituelle el du repos in­
terne: en sOI'te qu'üs se tuassent les uns les autres, siguifie les
haines intestines, les infestations par les enfers, el les troubles
internes: ct il lzd fut donne une élJée yrande, signifie la des­
truction du vrai par les faux du lllai : Vers. 5. Et lorsqu'il eut
ouvert le troisième sceau, j'entendis le troisième Animal, qui
disait: Viens et rois, signifie ici la même chose que ci-dessus:
et je vis, et voici, un Cheval noir, signifie l'entendement de la
Parole entièrement détruit quant au vrai, ainsi quant il la doctrine'
chez ceux-ci: et celui qui etait monte dessus avait lIne bal.(lnce'
en sa main, signifie quelle elle était chez eux: Vers, 6. Et j'en­
tendis une voix au milieu des quatl'e Animaux, qui disait, si­
gnifie la Divine garde de la Parole par le Seigneur: un cheni:x; de
{l'oment pour un denier, ct tTois cheni,:z; d'orge pour un denicl',
signifie parce que l'estimation du bien ct du vrai est si petite,
qu'elle est Jlresque nulle: ct l'huile et le vin ne yâte ]Joint, si­
gnifie qu'il est pourvu pal' le Seigneur il ce que les s~inls biens et
les saints vrais, qui sont intérieurement cachés dans la Parole, ne
soient ni violés ni profanés; Vers. 7. El lO1'squ'il eut ouvert le
quatrù:rnc sceau, j'entendis la voix du quatrième Animal, qui
disait: Viens ct vois, signifie la même chose que ci-dessus:
Vers. 8. Et je vis, et voici, un Cheval pâle, signifie l'entendement
de la Parole entièrement détruit et qnant au bien et quant au vrai:
ct celui qui était monte dessus avait nom la mort, et l'enfer
suivait alJl'ès lui, signifie ['extinction de la vie spilitueJle ct pal'
suite la damnation: et il leur fut donné pouvoir de tuer Slll' la
280 L'Al'OCALYPSE RÉvÉLÉE.

IIIUltl'ii:me pal'tie de la telTe, signifie la destruction tic tout bien


de r I~glise : pal' e)Jee, et par {amine, et )Jar marI, et
))(l1' les bê­
leS de la terre, signifie par les faux de la doctrine, par les maux
de la vie, par l'amour du propre et par les convoitises: Vers. 9.
Et lorsqu'il eut Olwe)'t le cinquième sceau, signifie par le Sei­
gneur l'examen de l'état de la vie de ceux qui, au jour du Juge­
ment Dernier, devaient être sauvés, et qui, en attendant, étaient
réservés: je vis sous l'Aulel Les âmes de ceu:r: qui avaient dtd
Wes à cause de la Pa1'Oie de Dieu, et à cause du témoignage
qu'ils avaient, signifie que ceux qui avaitnt été rejetés par les
méchants il cause de la vie selon les vrais de la Parole, et il cause
de la reconnaissance du Divin Humain du Seigneur, étaient garùés
par le Seigueur afin qu'ils ne fussent pas séduils: Vers. 10. Et ils
criaient d'une L'oix gmne/e, signifie la douleur du cœur: disant:
Jusques il quand, Seigneur, qui (es) Saint et Vd1'Ïtaule, ne juges­
tu )Joint, et ne venges-tu point notre sang de ceux qui habitent
sur la terre? signifie sur ce que le Jugement Dernier est retardé,
el que ceux qui font violence il la Parole et au Divin du Seigneur
ne sont point éloignés: Vers. 11. Et il {ut donné à chacun des
1'0/;('S blanches, signifie leur communication et Jeur conjonction
avec les Anges qui sont dans les Divins Vrais: et il leur {ut dit
qu'ils reposassent encore un peu de tem)Js, jusqu'à ce que fus­
sent au complet et leurs compagnons de service et leurs frères,
qui devaient (1tre tues de même qu'eux, signifie que le Jugement
Dernier devait être encore un peu retardé, jusqu'à ce que fussent
rassemblés ccux qui avaient été pareillement rejetés par les mé­
chants: Vers. 12. El je vis lO1'Squ'il eut ouvert le sixième sceau,
signifie par le Seignem l'examen de l'état de la vie de ceux qui
étaienl intérieurement méchants, sUI' lesquels le jugement devait
se faire: et voici: Un gmnd lremblement de telTe se (it, signifie
l'état de l'Église chez eux entièrement changé, et la tcnem : et
le soleil devint noi'/' comme un sac de )Joil, et la lune devint
comme du sang, signifie chl"z eux tout bien de l'amol1l' adultéré,
et toutlTai de la foi falsiné: Vers. 13. Et les étoiles du Ciel tom­
bèrent SW' la terre, signifie toutes les connaissances du bien et
dn vrai dispersées: comme un figuier jette ses ligues vates, )J(/1'
un ÇJ1'Clnd vent secoué, signifie par les raisonncmcnts tle lïJOl1lme
CHAPITRE slxLiŒE. 281
naturel séparé de l'homme spiritnel : Vers. 16. Et le C/c/ .le re­
tira com11!'? un lirn'e roulé, signifie la séparation d'avec le Ciel el
la c0l1jonction avec l'Enfer: et toute montagne ct (loute) ile fu­
rent remur!es de leurs places, signifie que tout bien de l'amour
et tout vrai de la foi se reliri~renl : Vers. 15. fil les rois de la
terre, et les gl'llnds, ct les )'iclzes, ct les !."i/iarques, ct les puis­
sants, et tout e.sclave, et {Out /ibn, signifie ceux qui avanlla sé­
paration avaient été dans l'entendement du l'rai el dn bien, dans
la science des connaissances du vrai el. du bien, dans l'érndition
par les autres ou par eux-mêmes, el cepenclanl non dans la vie
selon ces choses: .le cachèrent dan.s les citvernes et dan.s les j'O­
cIters des montagnes, signifie eux mainlenant daus les maux et
dans les faux du mal: Vers. 16. Et ils di.saient aux montagne.s
et aux rochers: Tombez SUI' nous, et cachez-nous de la (ace
de Celui qui est assis .1111' le Trône, et de la coli:re de l'Agneau,
signifie les confirmations du mal par le faux el dn faux d'après le
mal, au point qu'ils ne reconnaissaienl aucun Divin du Seignelll':
Vers. 17. Parce qu'il est venu le jour grand de .la colère, et qui
peut .le maintenir, signifie qu'ils sonl d'eux-mêmes devenus tels
par la séparation d'avec les bons cl les fidèles il cause du .Juge­
men t Dernier, qu'au lremen t ils ne soutiendraient poin l.

EXPLICATION

295. Vers. L Et je vis lorsque eut ouvert l'Agneau le pre­


mier des .sceaux, signifie par le Seignelll' l'examen de tous
ceux sur qui doit .le faire le Jugement DerniCl', quant il l'en­
tendement de la Parole, et par suite quant au,); états de leul'
vie. C'est là ce qui esl signifié, parce que maintenant suil en ordre;
l'examen de tous cenx sur qui le .Jugemenl dernier doit êlre fait
quant aux étals de leur vie, el cela par le Seigneur selon la Parole:
c'est donc ce qui esl signifié pal' cela que )' ,'\gneau ouvrit les
sceilux du Livre: qu'ouvrir le Livre, et en rompre les sceaux, si­
gnifie connall.re les étals de la vie de tous, et juger chacun selon
le sien, on le \"oil ci-dessus, \l''' 259, 265 Il 267, 273, 274.
J. 26""
--
282 L'APOCALYPSE llÉVÜÉE. N° 206.
296. Et j'entendis l'un des quatre Animaux, qui disait comme
d'une voÏ;I: de tonnerre, signifie selon le Divin Vrai de la l'al'ol('.
Qne pal' les quatre flnimaux on Cl~érubins soit enlend\ile la Pa­
role, on le voil ci-dessus, N°S 239,275,286; et que par une voix de
lon.,{erre soit el~tendue la perception du Divin Vrai, on le voit
N" 236. Il est dit ici une voix de tonnerre, parce que par Ilet
Animal est entendu le Lion, par lequel est signifié le Divin Vrai
de la Parole quant à la puissance, N° 2111; c'esl de là qUle cet Ani­
mal est dit parler comme cl'une voix cie tonnel'l'e; en elTel, dans
la suite, il est dilt qne le second Animal parla, puis Je troisième et
le quatrième.
297. Viens el vois, signifie la manifeslation concernant les
premiers en ordre. Ci-dessus il! a été dit que, daos ce Chapitre,
est décrit l'examen de tous ceux sur qui doit se faire le jugement
quant aux états de leur vie, et cela par le Seilgnenr selon la Pa­
role, N° 295; ici clonc est décril l'examen snI' les premiers en
ordl'l', à savoir, quels ils sont quant il l'entendement cie la Parole,
et par suite quant aux états de leur vie. Que l'Église existe d'a­
près la Parole et soit telle qu'est en elle l'entendement de la Pa­
role, on le l'oit expliqnlJ clans la DOCTllIKI' Dt: LA NOUVELLE JÉRU­
SALE)I SUR L'j::CRlTOTIE SAINTE, N'" 76 il 79.
298. Vers. 2. Et je vis, et voici, un Cheval blanc, signifie l'en­
tendement du vrai et du bien .l'après la Parole CIU:2 eux. Par
le Cheval est signifié l'entendement de la Parole, et par le Cheval
blanc l'entendement clu l'rai d"après la Parole, car le blanc se dit
des l'rais, N" 167. Que le Cheval signiOe l'entendement cie la Pa­
role, cela a été montré dans un Opuscule particulier sur LE CIŒ­
VAL BLANC; mais comme il n'y a été rapporté que quelques pas­
sages, il en sera l'apporté ici plusieurs pour confirmation; cela est
bieu éviden t CIl ce que Jean vit des chevaux sortir du Livre que
l'Agneau ouvrit, et que les Animaux disaient: Viens et l'ois; car
par les Animaux est signifiée la Parole, N'" 239, 275, 286; par le
Livre, llareillellJent, N° 256; et par le Fils de l'{Jomme, qui ici est
l'Agneau, le Seigneur quant il la Parole, N° 4ll : pal' Iii il est d'a­
bord évident que pal' le Cheval il n'est pas entendu ici aulre
chose que l'etüendement de la Parole: on peutie \'oir plus mani­
fes.tellleut pur ces paroles plus loin dans l'Apocalypse: « Je vis le
Vers. 2. CHAPITRE SIXIÈ.IlE. 283
Ciel ouvert, et voici, zm CHEVAL BLANC; et celui qui était monté
dessus est appelé la PAROLE DE DIEU. Et il a sur son vêtement
et sur sa cuisse (ce) Nom écrit: Roi des Rois et Seigneur des
Seigneurs. Et ses armées dans les cieux Le suivaient sur des
Chevaux blar/cs. Il - XIX. H, 13, Hl, 16. --- Que le Cheval si­
gfli(]e l'entendement de la Parole, on peut encore le voir pal' les
passages suivanls : « Est-ce que conl1'e la mer est ton emporte­
ment, Jéhovah, que tu chevauches sm' tes Chevau,r? Tes Chars
(sont) le salut; tu as Ioulé la mer avec tes Cheval/,x:, le limon
des eaux. Il - nabak. If.!. 8, 15. - « Les sabots des Chevaux
de Jéhovah connue le l'OC sont réputés. » - I~saïe, V. 28. ­
« En ce jow'-Ili, je (l'(lppcrai tout Cheval de stupew', ct son
Cavalier de fareur,. et tout Chewl des ]Jeuples je (ra]Jperai
d'aveuglement. » - Zach. XII. 4. - « En cc joar-lit, il y aura
.11/1' les sonnettes du Cheval: Sainteté ù Jéhovah. Il - Zach.
XIV. 20. - « Parce que Dieu lui a lilit oaulier la Sagesse, et
ne lui a point départi l'intelligence, au temps où elle s'él(;ve en
haut,. elle se moque du Cheval ct de son Cavalier. Il - Job,
XXXIX. 20,21.-« Je retrancherai leCI,cvalllOr.1 deJérusalem;
ml contFaire, il par/cm de paix aux nations. Il - Zacil. IX. 10.
- « Devant ta réprimande, Jéhovah, sc sont endormis ct le
Chm' ct le C/zeval. Il - l's, LXX VI. 6, 7. - « .le re/we/'serai le
Trône des 1"OYllwnes, ct je renverserai le Chal' et ceux qui le
montent, ct descendront les Chevaux ct leurs Cavaliers. Il ­
Hag. H. 22. - « Je disperse1'ai pll1' Toi les royaumes, je dis­
perserai par Toi Ic CllCval ct son Cavalier. » - Jél'ém. LI. 20,
21. - « Bassemulez-vous d'alentour sur mon sacrifice,. vous
serez rassasiés sur ma table dc Cheval ct de ChaT''' ainsi je
donncmi ma gloire parmi les nations. » - tzéch. XXXIX. 17,
20, 21. - « Assemblez-vous pour le grand Souper de Dieu, ct
vous mangerez chairs de Chevaux et de ceu,y qui les montent. Il
- i\poc. XIX. 17,18. - (l Dan se/'a un aspic sur le sentier,
qui mord les talons du Cheval, et tombera son Cavalicr li la
"enverse. Ton salut j'attends, Jéhovah! » - Gen. XLIX. 17,18.
- « Ceins ton épée, flomme Puissant! monte, Chewuche sw'
la ['m'ole de vérité. » - l's. XLV. 5, 6. - « Chantez à Dieu,
c,raitez Cc/ui qui Chevauclte sur les nuées, » - Ps. LXVrrL 5·.
28ü L',\POC,\LYI'SB RÉV1;LJ:;E, N" 298,
- « Voici, JeJwvah Chevauchant SUi' une mule, 1) -I::saïe, XIX.
1.,2, - « Psalmodiez au Scignew' qui ChevauChe SUi' lr: Ciel du
ciel d'anl'iquité. 1) - l's. LXVrrI. 311. - « Dieu Chevauchait SUI'
un Ché1'ltuin. 1) - Ps. XVIII. 1.1.. - « Alors ta te l'ejouil'as sW'
Jéhovah, et Chevauchel' je te f(n"(â sur les lieux élevés de la
tel're. 1) - Ésaïe, LV 111, 14. - « Jéhovah seul l'a conduit, et
Clwvauchel' il l'a (ait sur les lieux eteves de la te1'l'e. 1 ) ­
Deutél'. XXX lI. 1.2,13. - « Je (erai Chevaucher Eplu·ai'ln. » ­
lias. X. 1.1; - l~phl'aïm aussi signirle l'entendement de la Parole.
Comme Étie et Élisée représentaient le Seigneur C/luant il la Parole,
c'est pour cela qu'ils ont été appelés Char d'Tsraël et ses Cava­
liers; t:lisée dit il Élie: « Mon Père, mon Père, Chw' d'!smi.'l cl
ses Cavaliel's. 1) - H Hais, lI. 1.2; - cl. le roi Joas dit il Élisée:
(1 iIlou P<:re, Chm' d'Israël et ses Cavaliers. »-11 nais, XHI. 14.

- « Jéhovah ouvrit les l}el.t:J.; du sel'vitew' d'Élisée, et ilvÎI, cl


voici, la Moutagne pleine de Chevaux et de Ch01'S de (eu au­
tou/, d'Elisée. ») - Il nois, V1. :1.7; - le Chal' signirle la doctrine
d'après la Parole, ct le Cavalier le sage par celte doctrine. Dc sem­
JJlaJiJles choses sont signirlées pal' les qaatre Chars SOl'tant d'en­
Ire des montaglles d'(ânlÎn, d par (es quatl'e Chevau.x aUclés,
lfui etaient 1'OU:V, noirs, blancs et tachetés, lesquels aussi sonl
aP1)elés les quatre Vents, et sont dits etTe sortis d'oit ils se
lenaient près du Seigneur de toute la IC1Te, - Zach. VI. 1 à 8,
15 : - dans ces passages, pal' les Chevaux est signirlé l'entende­
ment de la Parole ou l'e.nlendenlent du vrai d'après la Parole;
pareillement dans les autres passages. On pellt encore Je voir pal'
les Chevaux nommés dans le sens opposé, oü ils signiflentl'en­
lendement de la Parole et du vrai, falsiflé pal' les l'<liSOnnelllenlts,
et même entièrement détruit, puis aussi l<l propre inteUigence,
comme dans les passages suivants: « l1lalhew' li ecu.X qni des­
cendent Cil Égypte pow' du secours, el sm' des ChevaltJ.' s'ap­
puient, ct qui ne regardent point ve1'S le Saint d'!sJ'ai:lf (;(/?'
l'Eoupte (est) homme et non Dieu, et ses Chevaux chail' et 110n
esp'rit. » - tsaïe, XXXI. :1.,3. - « Tu établi1'as sw' ls1'ai!lun
J:oi qu'aw'a choisi Jehovah; seulement qu'il ne llwlti1J1ie pas
7)0111' ltt'Ï les Chevaux, et 'Iu'il ne l'(t1Ju:ne pas le peuple en
J.~Ol}ple, pO?lr l1wlliplil.'l' les C/tl'mllx. II - Deuté!'. XVIf. ill, '15,
Vers. 2. CHAPITl\E SIXIÈ~IE. 285
1G; - ces cllOses ont été diLes, parce que par l'Égypte il est signifié
la science, et aussi le raisonnement d'après la propre intelligence;
de là la falsification du vrai de la Parole, qui ici esl le Cheval.
" Aschlll' ne nous sauvera point; SUI' le Cheval nous ne CIlCvau-
cherons point. »- Bos. XIV. ft. - " Ccux-ci (se glorifient) en Char
ct ceux-là en Chevau.1::, maïs nous dans le iVom de not1"e Dieu
nous nous glorifierons. »-[>s. XX. 8,9.-" Mensongc, le Cheval,
pOUl' le salut. » - Ps. XXXITI. 17. - « J éllOvah dans la (o1'ee
du Cheval ne se délecte lJoint. » - l's. CXLVII. 10. - « Ainsi a
dit le Saint d'Israël: Dans la confiance sera vol1'e fOl'cc; mais
VOltS avez dit: Non; il Cheval nous nous en{uierons, et SUI' un
Viger nous Chevauc!lC1"Ons.» -Ésale, XXX. 15, 1G. -« Jéhovah
placera J elmdall comme un Cheval de gloire; llOnteu:v seront
ceux qui Chevauchent sur des Che~YlUx. »- Zach. X. 3, 4, 5.-
" Malheur il la ville de sangs, tout e1ltir!re de mensonge pleine;
et CIleval hennissant, et Chal' bondissant, Cavalier fetisant
level·. » - Nahum, In. 1 il: ft. ~ « J'amènenti contre Tyr le
Roi de Babel avec Cheval et avec Char ct avec Cavaliers; li
cause de la multitude de ses Chevaux, leur poussière te cou-·
'VrÎ1'a; il cause de la Foix du Cavalier ct du Char tes murailles
scront ébranlees; pw' les sabots de ses Chcvaux il roulera
toUles tes Tues.» - Ézéch. XX VI. 7 à 11; - Tyr signifie l'Église
quant aux connaissances du vrai, ici ces connaissances falsifiées
dans 1'1~glise, elles sont les Che~:aux de Babel; outre cela, dans
d'autres passages, par exemple, dans Ésaïe, V. 2G, 28. Jérém. VI.
22,23. VLII. 1G. XLVr. li, 9. L. 37,38, 42. l~zéch. XVII. 15,
XXII[. 6. 20. llabak. I. 6, 8, !l, 10. ['s. LXVI. 11, 12. L'entende-
ment de la Parole entièrement détruit esl aussi signifié pal' le
Cheval roux, le Cheval noir el le Cheval pâle dans ce qui V;i
suivre. Si le Cheval signifie j'Entendement du vrai d'après la Pa-
l'ole, c'est en raison des apparences dans le Monde spirituel, voir-
dans l'Opuscule du CHEVAL BLANC.
299. Et celui qui etait monté dessus avait un arc, signifie
que d'ap1"l!s la Pm'ole ils avaient la doctrine du vrai et da
bien, d'a]J)'(!s laquelle ils avaient combattu contre les (aua: ct
les maux qui viennent de l'enfe)', ainsi contre l'Enfer. l'al' celui
qui était monlé sur le Cheval blanc, dont il est parlé, - Ar
oco
286 L'APOC.ILYl'SE I\~Y~I.l::E. N° 299.
XIX. '13, - il est entendu le Seigneur q,uant à la [)arote, mais ici
par celui qlli était monlr! sur le Cheval blanc, il est entendu un
homme-ange quant à la doctrine du vrai et du bien d'après la Pa­
ro.le, ainsi d'après le 5eigllollr, do même que par l'armée du Sei­
gneur dans le Ciel, qui suivait le Seigneu1' SUI' des Chevaux
blallcs, - Apoc. XIX. :lit. - De celui qui était monté suv le
Cheval blanc, - Apoc. 1.tX, - il est dît que de sa banche sor!ait
une épée tranchante, pour qu'il en irappi'lt les nalions, et pal' l'é~
pée sortant de sa bouche est signill(~ le Divin Vrai de lal'arole COJ1ll­
battant contre les faux ct .les maux, W' 52, i08, 117; mais ici il est
dit que celui qui était monté SUl' le Cheval blanc avait un ,\l'C, et
par l'arc est signifiée la doctrine du vrai et du bien d'après la Pa­
role combattant contre les maux ct les [aux; combattre contre les
maux el les faux, c'est aussi combattre contre les enfers, parce
que les maux ct les faux en proviennent; voilà pourqnoi cela aussi
est signifié. Que l'Arc (lans la Parole signifie dans l'un ct dans
l'au Ire sens la doctrine qui combat, on peul le l'ail' par ces pas­
sages: « .Les TRAITS de JClwoa/t salit aigus, cl toas SI:S Ancs
tendus; les sabots de ses clwvau.?: comme le l'OC sont 1'éputc's. II

- Ésaïe, V. 28. - « Le Seigneur a tendu son ARC comme un en­


nemi. Il - Lament. IL ll. - « Jéhovah! lu chevauches S1/!' les
c/tcvau.?:, li nu entièrement se1'a mis ton ARC. Il - IIabak. UI.
8,9. - « Il a livré decant Lui les nations, ct sur les rois il L'a
(ait dominer; il les a 1'éduits comme 11Oussi!:r(: par son éprle,
comme paille dissipée pm' son ARC. Il - Ésaïe, XLI. 2; - dans
ces passages, parce qn'il s'agit de Jéhovah ou du Seigneur, l'Arc
signifie la Parole, d'après laquelle le Seignelll' combat chez
l'homme contre les maux elles J'aux. « Je retranche1'ai le c/til/'
/tors d'l~phTaïm et le ,cheval hors de Jérusalem, ct l'el ranc/IIi
sera l'Ar.c de guelTe; au contraire, il parlera de pai:r; au.v na­
tions. Il - Zach. IX. i O. - " Ils tendent leur langue; leur ARC
(est) mensonge, et non 'vérité, )l - Jérém. IX. 2. - « Voici, les
impies terulenll'Anc, 'ils prëpal'entles FLÈCHES sur leul' corde,
pOlll' les LANCER dans les lénèln'('s conl1-e ceux qui ont le cœur
d1'oit. )l - Ps. XI. 2. - «( Ils irrileront Josq)h, f'l ils LANCE­
RONT, el ils l'auront en /taine, les AHClIEHS; mais il sera assis
dans la (orce de son I\RC pal' {es mains du puissant de Jacol!.)l
Vers. 2. CHAPITRE SIXlt:1IE. 287
- Gen. XLIX. 23, 2ü. - (( Rangez l'année contre Babel; vous
tous qui tendez l' 1\ nc, tirez contre elle, n'épargnez pas les
TRAITS, 1)(I1'ce que contre Jéhovah elle a péché. Il - Jérém. L.
ilt. 29. - « David {it Jau: lamentation sur Scfwül, pour ensei­
gner aux /ils de Jehudah l'Anc. Il - Il Sam. 1. 17, 18; - dans
ce!le Lamentation il s'agit du combat du vrai contre les faux.
(( Ainsi a dit Jefwvah Sébaotlt : Voir:i, ,lioi, je vais bi'iser l'ARC
d'Élam, le wincipe de sa {otce. Il - Jérém. XLtX, 35. - (( Jé­
flOvalt m'a disposé en FLf:CHE polie, dans son CARQUOIS il m"a
caché. 1) - I~saïe, XLtX. 2. - (( Voici, héritage de Jetwvah, les
/ils; heureux qui en a rempli son CARQUOIS! Il - Ps. CXX VII.
S, lt, 5; - les fils, ici comme ailleurs, signifient les vrais de la
doctrine. (( En Schalem sera le talJC1'nacle de Jéhovah; lit, il a
1J1'ise les cotdes de l'ARC, le bouclù:l', l'é1Jée cl la guerre. 1) ­

Ps. LXXVI". 2,3, li. - (( Jéhovah {ent cesser les guerres, l'Anc
il brisera, il coupel'a la lance, les chars illJrûle/'a au {eu. Il ­
Ps. XLVI, 10. - I::zéch. XXXIX. 8, D. IIos. II. 18; - dans ces
passages, l'Arc signifie la doctrine du vrai combattant contre les
faux, et dans Je sens opposé la doctrine du l'aux combattant contre
les vrais; de Iii les flèches el les traits signifient les vrais ou les
faux. Comme la Guerre, dans la Parole, signifie la Guerre spiri­
tuelle, c'esl pOUl' cela que les Mmes de guerre, comme l' (~pée, la
Lance, le Bouclier, l'Itcu, l'J\rc, les Flèches, signifient des choses
qui appartiennent il la gue]']'e spirituelle.
SOO. Et il lui {ut donné une couronne, signi{ie l'insigne de
leur combat. Si la Coul'()J11Ie signifie l'insigne du combal, c'esl
parce que, dans les temps anciens, les Rois dans les combats por­
taient des couronnes, comme on peut le voil' pal' l'Histoire, el en
partie d'après Il Sam. 1. 10, où un fW1H17/(' dit li David au sujet
de Sclzaiil, que comme 'il allait mourir d.ans le comlJat, il prit
la Cou1'Onne qui était SUI' sa tète, ct les IJraœlcts qui étaient
sur son IJI'as; puis aussi d'apl'ès ce qui esll'appOrlé SUI' 'le Hoi de
Habbah et sur David, - Ir Sam. XII. 2D, SO. - El comme les
Tentations sont des combats spirituels, que les i\Iartyl's ont soute­
nus,c'est pOUl' cela qu" des couronnes leul' ont été données cOlllme
insignes ue victoire, N° 10S. D'après cela il est évident que par la
couronne, ici, il cst signifié l'insigne ue lcur cOlllùal; c'est même
288 L'APOCALYPSE I\ÉV':;L(:E. l\" 300.
pour cela qu'aussitôt après il est dit : Et il sortit 'Victorieu.x et
pour vainc,·e.
30L Et il sortit victorieux et ]Jour vainc're, signifie la 'Vic­
toire sur les maux et les {aux ci etcrnité. s'il est dit victDl'ieux
et ]Jour vaincre, c'est parce que celui qÙi, dans le mOllde, est
victorieux dans les combats spirituels, qui sont les tentations, est
victorieux à éternité, cal' les enfers ne peuvent pas attaquer celui
qui a vaincu.
S02. Vers. 3. Et lDl'squ'il eut ouvert le second sceau, signifie
]Jm' le Seignew' l'examen de ceu.x; sur qui doit se {aire le juge­
ment derniCl' quant aux états de leur vie. Ici sont signifiées les
mêmes choses que précédemment, N"295, avec la différence dont
il est parlé dans ce qui suit.
303. J'entendis le second A.nimal qui disait, signifie selon le
Divin Vrai de la Parole, comme ci-dessus, N" 296.
SOli. Viens et 'Vois, signifie la manifestation concernant les
seconds en Dl'dre. On peut le voir par les explications données
ci-dessus, N° 297; là il s'agit des premiers en ordre, mais ici des
seconds.
305. Vers. li. Et il sortit un aUlre Cheval, l'ou.x, signifie l'en­
tendement de la Pal'ole entièrement détruit quant au bien, et
]Jar suite quant ci la vic chez ceu.x-ci. Par le Cheval est signifié
l'Entendement de la Parole, N" 298, et pal' roux est signifié le
bien entièrement détruit; que la coulem blanche se dise des vrais
parce qn'elle provient de la lumière du Soleil du ciel, et que la
coulelll' rouge se dise des biens parce qu'erIe provient du feu du
Soleil du ciel, on le voit ci-dessus, W' 167, 231 : mais qu'ici le
roux se dise du bien entièrement détruit, c'est parce que pal' le
Roux est entendu le I\ouge infernal, provenant du feu de l'enfer,
qui est j'amoll1' da mal; le roux, qui est le rouge infernal, est
sombre et abominable, parce que dans celle coulem Hn'y a rien
de vil'<lnt, mais que tout est mort; de là vient que pal' Je Cheval
roux est signifié l'entendement de la Parole entièrement détruit
quant au bien: on peut aussi le voir pal' sa descriptiou, il sal'ok,
qu'i/lui {ut donné d'enlever la ]Jaix de dessus la terre, en sorte
qu'ils se tuassent les uns les alltl'es, comme il suit: et même le
sec(lnd Animal, qui l'tait semblable à un Veau, par lequel il est
Vers. ll. r.IIAPITRf. SIXlbu:. 289
signifié le Divin Vrai de la Parole quant à l'aO'eclion, 1'\0 2ll2, dit
viens et vois, et ainsi monlre qu'il n'y avait chez ceux-Iii aucune
affection du bien, par conséquent aucun bien. Que le Rouge se
dise de l'amour, tant du bien que du mal, on peutie voir par les
passages suirauts : « Il lave dans le vin son VI?lement, et dans le
sang d,,~s raisins son 11lanteau ; ROUGE d'yeux par le vin, et blanc
de dents par le lait. Il -. Gen. XLIX. 11, 12; - ces paroles sont
dites du seigneur. « Qui est celui-ci qui vient d'i~dom, ROUGE
quant à son vêtement, et son vêtement comme (celui) d'un {ou­
leur au prl'ssoù'? Il - I::saïe, LXIrr. 2; - ceci concerne aussi le
Seigneur. ( Éclatants étaient ses Naziréens plus que la neige,
blancs plus que le lait, BOUGES ils étaient quant aux os plus
que des pierres gemmes rougissantes. Il-Lament. IV. 7 ;-dans
ces passages le l'ouge se dit de l'amolli' du bien; dans ceux qui
suivent il se dit de l'amour du mal: « Le Douc/if!r a été ROUGI, et
les hommes de valeur E~IPOURPRÉS; en un {eu de {lambeaux
leul's chars, leUl' aspect comme des tOl'cltes. ))- Nah. [J. 4, 5.­
« Qnand seraient vos péçhés comme ltCARLA TE, comme la
neige "ils deviendront blancs; quand HOUGESils seraient comme
la POURPRE, comme la laine ils seront. )) _. Ésaïe, I. 18. - Il
n'est pas non plus signifié autre chose par le Dragon Roua:,­
!lpoc. XII. 3; - ni par le. Cheval Roux qui se telU/iL entre des
myrtes, - Zach. 1. 8. - Des choses semblables se disent des
couleurs qui tiennenl du l'ouge, comme l'l~cal'late el la Pourpre.
306. il celui qui était monte dessus il lui {ut donné d'enlever
la paix de dessus la terre, signifie la destruction de la charité,
de la sécul'ite spil'ituelle, e:t (ilL repos inteme. Par la Paix sont
signifiées dans le complexe toutes les choses qui viennent du Sei­
gneur, et par suite toutes les choses du Ciel et de l'Église, et en
elles les béatitudes de la vie; ces choses appartiennent à la Paix
dans le sens suprême ou intime. Que la Paix soit la Charité, la
Sécurité spirituelle, et le Repos interne, c'en est la conséquence;
cal' lorsque l'homme est dans le Seigneur, il est en paix avec le
prochain, et c'est la Charité; en ddense contre les enfers, et c'est
la Sécurilé spiriLuelle; et lorsqu'il esl en paix avec le prochain et
en défense conlre les enfers, il est dans le Repos inlerne à l'égard
des maux et des faux: puis donc que toutes ces choses viennenl du
J. 23.
200 l.',\roCALYPSE nh'ÉI,ÉE. N" 306.
Seigneur, on peut voit' ce qui est signifié en général el en particu­
lier pal' la Paix dans les passages suivants: (( Un enfant nous ast
né, lin Fils nous a été donne, SUJ' son épaule (sera) la Pl'inci­
1Jauté; on appellera son Nom Dieu, Héros, Père d'elemite,
PRINCE DE PAIX: li sa multip/iccLtion de principaute et de PAIX
il n'y aum point de lin. » - Ésaïe, IX, 5, 6. - « Jesus dit:
P,\IX je vous laisse, ma PAIX je vous donne. )) - Jean, XIV. 27.
- (( Jésus dit: Je vous ai enonce ces choses, afin qu'en MOI
PAIX vous ayez. » -Jean, XVI. 33. - « Dans Ses joU/'s (leul'ira
le juste, et beaUC01l1J de PAIX. )) - l's. LXXU. 3, 7. - « ~llors
je contmctc-1Yli une alliance de PAIX. )) - Ézéch. XXXIV. 25,
27. XXXVII. 25, 26. Malach. II. 6, 5. - « Qu'ils sont agl'éables
sur les montagnes les pieds du Messager de bonne nouvelle,
qui {ait entendl'e la PAIX, qui dit à Sion : [[règne, ton ROi/ll­
Ésaïe, LIJ. 7. - (( Que te benisse Jéhovah, el qu'il élève ses (aces
sur toi, et qu'il te donne la PAIX! II - Nomb. VI. 26,25,26.­
- « Que Jehovalt benisse son peuple dans la PAIX! )) - l's.
XXIX. H. - « Jéhovah l'achètel'a en PAIX mon âme. )) - l's.
LV. 19. - « L'œuvre de la justice sera la PAIX, et le labew' da
justice, le REPOS, et la SfCUIUTÉ li eternité; afin qu'ils habitant
dans un tabernacle de PAIX, et dans des tentes de S{:CURITB, ct
dans des REPOS tmnquilles. l l - Ésaïe, XXXH. 17, :l8. -« Jésus
dit aux soixante-di,v qu'il envoya: Dans quelque maison que
vous ent1'iez, d'auol'cl dites: PAIX à celte maison; c'l s'il y a là
un (ils de PAIX, sur lui reposel'a voIre PAIX. )) - Luc, X. 5, 6.
Mallh. X. 12,13, 14. -« Les malheureux posséderont la lelTe,
et ils se délecteront dans l'abondance de la PAIX. Vois la
droiture, car la chose finale 1JOll1' un homme (esl) la PAIX. Il
- l's. XXXVII. 11, 37. - « ZaCIw.l'ie, pl'ophétisant, dit: L'O­
l'ient d'en haut nous est cl1Jpal'U, afin de diriger nos pieds
dans un chemin de PAIX. l l - Luc, 1. 79. -« Retire-toi du mal,
et fais le bien; chel'che la PAIX, et pow'suis-la. l l - l's. XXXIV.
15. - « Beaucoup de PAIX pOUl' ceux qui aiment ta loi. I l , ­
Ps. ex lX. 165, 166. - (( Oh! si 11l eusses écouté mes 1Jl'éceptcs,
et elle aurait été comme un fleuve, ta PAIX. Point de PAIX, dil'a
Jéhovah, pour les impies. Il - Ésaïe, XLVnf. 18,22. - « Jé­
hovah parlcl'a de PAIX li son peuple. La justice et la PAIX se
Vers. !.J. CHAPITRE SIXÜ;ME. 291.
baiseront. )) - l's. LXXXV. 9, 11. - « Point de PAIX dans lnes
os il cause de mon péché. " - l's. xxxvrn. !.J. - « Il m'a ras­
sasié d'amertumes; éloignée a été de la PAIX mon âme; j'ai ou­
blié le bien. )) - Lament. IlL 15, '17; - et en outre dans beau­
coup d'autres passages, d'après lesquels on peut voir que les
choses précédemmenl diles sonl enlendues par la Paix: liens lon
men laI dans la paix spiriluelle, el lu verras clairement: pareille­
ment dans ces passages, - Ésaïe, XXVL 12. LIlI. 5. LtX. 8.
Jérém. XXXIfr. 6,9. Hagg. If. 9. Zachar. VIJf. 16,19. l)s, IV. 7,
8,9. l's. CXX. 6,7. Ps. CXXII. 6, 7, 8,9. Ps. CXXVIII. 5,6.
1>s. CXLVIJ. 1!.J. - Que la Paix soit ce qui affecte intimemenl de
béatilude lout bien, on le voil dans le Trailé DU CU:L ET DE L'EN­
l'ER, W' 2811 à 290.
307. En sorte qu'ils se tuassent les uns les autres, signi{te
les haines intestines, les infestations par les enfers, et les trou­
bles internes. Ces choses sonl signifiées, puisque pal' enlever la
paix il est signifié enlever la chari lé, la sécurilé spirituelle et le
repos interne, et puisque par le cheval roux est signifié l'enten­
demenl de la Parole entièremenl détruil quant au bien; car c'est
là ce qui arrive, quand il n'y a plus le bien, el il n'y a plus le bien
quand on ne sail pas ce que c'est que le bien. Qu'il y ail des
haines inteslines quand il n'y a point la chari lé, puis des infesta­
tions par les enfers quand il n'y a point la sécurité spirituelle, et
qu'il y ail des troubles inlel'lles quand il n'y a point repos à l'é­
gard des maux et de leurs convoi lises, cela esl évidenl; mais ces
choses arrivenl après la mort, si elles n'arrivent pas dans le
monde. Que tuer ait celle signification, on le voil par la significa­
tion de l'épée dont il est parlé ensuite.
308. Et il lui fitt donne une epee (Jmnde, signi{te la destruc­
tion du vrai 1)(/1' les {aux du mal. Que le glaive, l'epee et le
sabre signifient le vrai qui combat contl'e les faux et les détruit, et
dans le sens opposé le faux qui combal contre les vrais et les dé­
tmit, on le voil ci-dessus, N° 52; ici l'épée grande signifie les faux
du mal qui délruisentles vrais du bien. Il est dit les faux du mal,
parce qu'il y a les faux du non-mal, el ceux-ci ne délruisent point
les vrais, mais ceux-là les délruisent. Que ce soit là ce qui est si­
gnifié par l'épée grande, on le voit clairement en ce que aussitôt
2t12 ':APOGAI.YPSB Rf:vüü:, N" 30S.
~près fut vu un Cheval noir, par lequel est signifié l'entendement
de la Parole entièrement dctruit quant au vrai, et le l'l'ai n'est en­
tièremen t détruit que pal' le mal.
309. Vers. 5. Et lorsqu'il eut ozwel't le troisième sceau, si­
gnifie pal' le Seigneur l'examen de ceux s1lr qui doit se fàire le
jugement del'nier, quant aua; etats de leur vie. Ici sont signi­
fiées les mêmes choses que précédemment, N' 295, avec la diffé­
rence dont il est parlé dans ce qui suit.
3:10. J'entendis le troisiinne Animal Cfzfi düaü, signifie selon
le Divin Vrai de la Pamle, comme ci-dessus, Nu 296.
311. Viens et vois, signifie la manifestation concernant les
troisièmes en ordz'e. On peut le voir pal' les explications données
ci-dessus, N" 297; là il s'agit des premiers en ordre, mais ici des
troisièmes.
312. Et je vis, et voici, un Cheval noir, signifie l'entendement
cle la paz'ole entièrement detruÎt quant au vrai, ainsi quant iL
la cloctrine citez ceux-ci. Que le Cheval signifie l'entendement
de la Parole, on vienl de le voir; si le zlOiI' signifie le non-l'mi,
ainsi le faux, c'est parce que le noir est opposé au blanc, et que le
blanc se dit du vrai, ]';'" 167, 231, 305; le blanc aussi tire son ori­
gine de la lumière, et le noir tire la sienne des ténèbres, ainsi de
l'absence de la lumière, et la lumière est le vrai: mais dans le
Monde spirÎluella noirceur vient de deux origines; l'une, de l'ab­
sence de la lumière enflammée qui est chez ceux du Iloyaume cé­
leste du Seigneur; el l'autre, de l'absence de la lumière blanche
qui est chez ceux du Iloyanme spirituel du SeigneUl'; cette noir­
ceur-ci a la même signification que les ténèbres, et celle-là la
même signification que l'obscUI'ité; ces noirceurs diffèrent entre
elles, l'une est abominable, l'autre ne l'est pas autant; il en est
de même des faussetés qu'elles signifient; dans la noirceur abo­
minable apparaissent ceux qui sont appelés diables; ils ont aussi
en abomination le vrai comme les hiboux la lumiè.l'e du soleil;
mais dans la noirceur qui n'est pas autant abominable apparais­
sent ceux qui sont appelés salans; ceux-ci n'ont pas le l'mi en
abomination, mais ils l'ont en aversion, c'est pourquoi eux peu­
vent être comparés à des chouettes, quand les précédents sont
comparés il des hiboux. Que le 1I0ir dans la Parole se dise du
Vers. 5. CHAPITRE SI XIi·: m:. 2U~)

faux, on peut le voir pal' ces passages: (( Blancs étaient ses Na­
Z'Îréens plus que la neige; obscll1'e est devenue ))w'la Noirceur
leUl' (01'me, » - Lamen t. IV, 7, 8. - (( Sur les 1)/'0f}/lètes se
Noircira le jour. » - Michée, III. 6. - « Au jouI' que 11l des­
cendras dans l'en(m', je Noircirai SUI' toi le Liban. »- Ézech.
XXXI. 15. - (( Le Soleil devint Noir comme un sac cle poil. Il
-Apoc. VI. 1.2. -(( LI.' Soleil, la Llme, les Étoiles (urent Noil'­
Gis. » - Jérélll. IV. 27,28. - f:zer,\l, XXXI!. 7. Joël, II. 10. IV.
15, et ailleurs. - Si le troisième Animal a 1II0ntré un Cheval noir,
c'est parce que cet animal aVilit la face comllle un homme, ce qui
signifiait le Divin Vl'ai de la Parole qnant il la Sagesse, N" 243;
cet Animal montrait donc qu'il Il'y avait plus aucun l'l'ai de la sa­
gesse chez ceux qui étaienl dans le lroisième ordre.
313. Et celui q~li était monté desS1ls avait une balance en sa
main, signi~e l'estimation du bien ct du vrai, telle qu'elle était
chez eux. l'al' la balance en sa main est signifiée l'estimation du
vrai cl du bien; en effel, dans la Parole, loules les mesures el tous
les poids signifient l'estiqwtion de la chose dont il est question.
Que les mesures et les poids aientllne telle signification, on le l'oit
clairemenl pal' ce passage dans Daniel: (( Il appal'ut une écriture
devant nellitsc/tassal', liai de Babel, tandis qu'il buvait le vin
tians les vases d'm'et d'argMt ti,'és du Temple de lé/'usalem :
Méné, lIfélll!, 1'/uihel, l'érisin, c'est-à-dire, Compté, Com1)té,
Pesé, Divisé; dont voici l'interprétation: Méné, Dieu a com))té
ton Règn(', et il ?J a mis (ln; Tlté"el, tu as été pesé dans ll1!1?
balance, ct tu as éte l1'Olwe manquant; Pérès, tOIl Royaume a
été divisé, ct a été donné au Mède et au Perse. " - V. 1, 2, 25
à 28; - pal' boire dans les vases d'or ct d'argent du Temple de
Jérusalem, rt en même temps adorer d'autres dieux, il est signifié
la pr'ofanation du bien el d.u vrai, comme aussi par Babel; pal'
méné ou compler, il est signi,fir': en connaitre la qualilé q\llanl au
vrai; par tltelccl ou peser, en cOlilllaîlre la qualité quant au bien;
pal' pérès ou diviser, il cs! signifié disperser. Que la qU'alité du
vrai et du bien soit siglliffiée pal' les mesUl'es et pal' les balances
clans la Parole, cela est éviclen t dans Esaïe : (( Qui a rneswé dans
sa 1JOignée les ('aux, el /(:05 cieux Ù l'em1)an a compassé, et l'en­
(amé dans 7tH tien de mes/Ire la p01/ssière de la tc'l'I'(" et1JCsc
l. 25*,
29ft J:.H'OCALYPSE nÉvÉLÉr. 1\" 313.
au fléau les montagnes, et les collines ù la iJalance?ll-XL.12.
- Et dans l'Apocalypse: "UAnge mesura la 1Iluraille de la
Sainte Jérusalem, cent quarante-quatre coudées, mesure
d'/101Ilme, c'est-ù-dire, d'Ange. l l - XXI. 17.
31a. Vers. 6. Et j'entendis une voix au milieu des quatre
Animaux, qui disait, signifie la Divine garde de la Parole ]Jar
le Seigneur. Que les quatre Animaux ou Chérubins signifie nI la
Parole d'après les premiers dans les derniers, et les gardes afin
que ses l'l'ais et ses biens intérieurs ne soient pas violés, on le voit
ci-dessus, N° 239; et comme ces gardes sont pal' le Seigneur, c'est
pour cela qu'il fut entendu une voix au milieu des quatre Ani­
maux; pal' uumilieu des animaux, il est entendu la Pamle quant
au sens interne spirituel que le Seigneur garde. (lue la garde soit
signifiée, cela est évident pal' les paroles qu'il a dites: Un clténix
de {1'onU/ut ]Jour un denier, et trois chfni,T d'orge )J0ll1' un de­
nier, ct l'huile et le vin ne gâte point, pal' lesquelles il est signi­
fié lc parce que l'estimation du bien et du l'l'ai est si petite qu'elle
l'sI presque nulle, il sera pourvu il ce que les sainls biens el les
saints ITais, qui son1 intérieurement cachés dans la Parole, ne
soienlni violés ui profanés; II el il y l'sI pourvu pal' le Seigneur,
en ce qu'enfin ils ne connaissent aucun bien ni pal' suite aucun
vrai, mais ne savenl que le mal elle faux; cal' ceux qui connais­
sent les biens el les l'l'ais peuvenl les violer, el même les profa­
ner, mais non ceux qui ne les connaissent pas, Que ce soillil la
Divine Providence pour garder la Parole, on le l'oÏl clans LA SA­
GESSE ANGÜIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE, W' 221 il 233,257
il la fin, 258 au commencement.
315. Un chéni.E de {rament )JOll1' u/! denier, et trois clténix
d'orge 7J01l1' un denier, signifie 7Jarce que l'estimation du bien
ct du vrai est si petite qu'elle est presque nulle. C'est là la si·
gnification, parce que pal' le c/a!nix, qui élail une mesure el une
quantilc mesurée, il esl signifié la qualité, comme ci-dessus,
i\" 31l1;par le {roment el pal' l'orge, le bien elle vrai; el par un
denier, qui est une monnaie très-petile, une estimalion si pelite
qu'elle est presque nulle: s'il est dil trois chénix d'orge, c'est
parce que lrois signifie toul, et se dit des \'l'ais, N" 515. Que le
fromenl el l'orge signifient le bien elle vrai, ici le bien elle vrai
Vers. G. ClIAl'lTHE SIXI~JIlE. 295
de l'Église d'après la Parole, c'est parce que toutes les choses qui
appartiennent au champ el à la vigne signinent des choses qui ap­
partiennent il h:glise; et cela, parce que le champ signifie l'Église
quant au bien et pal' Sllite quant au l'l'ai, et la vigne n::glise quant
au vrai et pal' suite quan t au bien; c'est pourquoi, lorsque dans
la Parole il en est fait mention, les Anges qui perçoivent tout spi­
rituellemenl n'entendent pas autre chose; pal' exemple, ce pas­
sage dans Joël: (( Drivasté cst le champ, dans le deuil la terre;
car dévasté est le Blé, tari est le Moût, languissante est l'Huile;
honteux sont devenus les LafJouTeurs, dans les lamentations
sont les Viyne1'On.5, à cause du Fl'oment et de l'Orge, parce
qu'a peri la Moisson du Cftamp.» -1. 10,11,12; -toules ces
expressions signifient des choses qui appartiennent il l'Église. Que
Je Frolllenl et l'Orge signifient le Lien et le l'l'ai de J'f~glise, on
peul le l'oil' par r.es passages; (( Jean dit de Jésus, qu'il amas­
sera son FROMENT dans le gl'enieT, et qu'il brûlera la paille au
feu. II - Matlh. III. 11,12. - Il Jésus dit: Laissez croftre en­
semble l'ivraie et le FROMENT, et au temps de la moisson je di­
1'l.â aux moissonneurs: Cueillez PI'(!lllÏèl'ement l'iVl'aie pOUl' la
brûler, mais amassez le FROMENT dans mon gTeniel'. ll-Mallh.
XHJ. 211 il 30. - ((1 Consommat ion et décision j'ai entendu de la
part de Jéhovah Dieu; il met le FnoMENT l1UtSU7'é, et l'ORGE dé­
signé; ainsi il l'instl'ltÏl pOUl' le jugement, son Dieu qui l"en­
seigne, II - Ésaïe, XX VU!. 21 il 26. - (1 Jéhovah te conduim
veTS une teTre de FRQ;\IENT et d'OnGE. ll- Del'llér. \'111. 7,8;­
une terre de fromenl el d'orge, c'est ici la terre de Canaan, pal'
laquelle csL signinée l'Église. (( Ils t'i~'ndl'ont et ils Cltantel'ont
Slll' la huutew' de Sion, et ils afffueTont veTS le bien de JéllO­
valz, vel'S le FROMENT et le Moiit. » - Jérém. XXXI. 12. - (( Jé­
hovah te Tassasiera de la GRAISSE DU FRmlENT. II - Deutér.
XXXII. 13, 1ll. Ps. LXXXT.111, 17. Ps. CXLVII.12, 13, 111,-Jé­
Iwvah a dit au Prophète Ézéchiel (t de se (aiTe un gâteau d'ORGE,
mélangé avec de la (tente, et de le mangel'. » - IV. 12, 15; ­
et au Prophète Bosée, « de prendre une (emme adultèl'e, qu'il
achèterai! avec un COTe d'OnGE et un demi-core d'ORGE. II ­
lU. 1, 2,-choses ql!le ces Prophè!es ont failes, afin de représenter
les falsifications du vrai dans l'Église; cal' l'orge signifie les vrais,
296 L'APOCALYPSE I\ÉvÉLÉE. N" :315.
et !'ol'ge mêlé avec de la fiente les vrais falsifiés el profanés; la
femme adultère signifie aussi le vrai falsifié, 1\" 1311.
316. Et l'huile et le '/Jin ne gâte point, signilie qu'il est po!O 'vu
par le Seigneur it ce que les saints biens et les saints vrais, qui
sont inléj'ieurement caches dans la l'm'ole, ne soient ni violés
ni lJrofanes. Pal' l'huile est signifié le bien de l'amour, et par le
vin le vrai provenant de ce bien, ainsi par l'huile est signifié le
saint bien, el par le vin le saint vrai; par ne gâte point, il est si­
gnifié qu'il est pourvu par le Seigneur à ce qu'ils ne soient ni violés
ni profanés; en elfet, ces paroles ont été entendues du milieu des
quatre Animaux, ainsi venant du Seigneur, N° 314; ce qui est dit
pal' le Seigneur est aussi ce à quoi il est pourvu pal' Lui; qu'il soit
pOUl'VU il cela, on le voit ci-dessus, N° 314 et N" 255. Que l'huile
signifie le bien de l'amour, on le verra, N°' 778, 779; mais que le
vill signifie le vrai pro\'enant de ce bien, on le voit par les passa­
ges suivants: « Quiconque a soif, allez vers les eaux, et qui­
conque n'a lJoint d'argent, allez, achetez et mangez; et achetez
sans argent du VIN et du lait. »-I:;saïe, LV. 1. -{/ JI (/Trivera,
en ce jour-lit que tr's montagnes distilleront dtt l\IOUT, et que
les collines couleront en Lait. »-.)oél, IV. 18. 1\1110S, IX. 13, 14.
- « Ut joie a été enlevée de Cannel, et dans les VIGNES on ne
chanU point,. le VIN dans le pressoir 11"est point l'oulé, Chél/ad
(chanson de vendange) j'ai (ail cesser, » - Ésaie, XVI. 19.
Jérém. XI.VLIL 32, 33; - pal' Carlllei est signifiée l'I~glisc spiri­
luelle, parce que lit il Yavait des vignes. « LauU/ntez-'VQUS, 'Vous
tous qni buvez le VIN, il cause du MOUT, lJarce qu'il a ,l:1té re­
tranché de votre bouche; ils se sont lamentl:1s, les VIGNt:RONS.ll­
Joël, I. 5, 10, 11; - il Y a presque la même chose dans Hos. IX.
2,3. Sépll. 1. 13. Lament. LL. H, 12. J\licl1. VI. 15. Amos, V. 11.
l~saïe, XXIV. 6, 7, 9, 10. - « Il lave dans le \'IN son vetement,
et dans le SANG DES RAISINS SOI! manteau; j'ouge d'yeux par le
VIN. Gen. XLlX. 11, 12; - ces paroles ont élé dites du Sei­
II -

gneur, et le Viu signifie le Oivin Vrai; de là vient que le Sei­


gneur a institué la Sainte Cène, dans laquelle le Pain signifie le
seigneur quant au Divin Dien, et le Yin le Seigneur quant.au
Divin Vrai, et cl1ez ceux qui reçoivent, le Pain signifie le sainl
bien, el le Vin le saint Hai, pal' le Seigneur: c'est pourquoi Je
,"crs. 6. CIlAP!TlIE SlXlhiE. 297
Seigneur n (lit: (c Je VOliS dis que je ne boinlÏ ]Joint désonnais
de ce FIlUIT DU CEP, jusqu'à ce jow' où je le boitai avec vous
dans le lloyalllne de mon Pb'e. » - Matth. XXVI. 29. Luc,
XXII. 1.8. - Co III Ille le t'nin et le Vin avnient ces significntions.
c'est pour cela même que iIlalchiséclecll, SOl'Cant au-d'!vant
d'Ab1'(l1n, présenta DU t'AIN ET DU YIN; et lui (était) Pdtre
au Dieu 1'1'es - [[aut; et il bénit Abl'am. » - Gen. XlV. 18,
19. - Ln MINCHAH et la LIDA'fION dans les sacrifices signifiaient
des choses semblables, - Exod. XXIX. llO. LéviL xxm. 12, 13,
18,1.9. Nombr. XV. 2 à 15. XXVIU. 6,7,1.8 à 3i. XXIX. 1 à 7,
et suivants; la ~linchah était de fleur de farine de froment, ainsi
elle tenait lieu de pain, et la libation était de vin. D'après ces ex­
plications, on peut voir ce qui est signifié pal' ces pal'oles'du Sei­
gneur : "On ne met ]Jas du VIN NOUVEAU dans des Olttn's vieilles,
mais on met du VIN :>iOUVEAU (/alls des out l'es neuves, et tous
les deux se consel'vent. » - Matth. IX. 17. Luc, V. 37, 38; - le
Vin nouveau est le Divin Vrai du Nouveau Testament, par consé­
quent de la Nouvelle ltglise, et le Vin vieux le Divin Vrai de l'An­
cien Testament, pal' conséquent de la Vieille Église. La même
chose est signifiée par ces paroles du Chef de table aux noces de
Cana en Galilée :" Tout homme sert d'abord le bon YIN; et, quand
on en a eu assez, le moùuI1'('; toi, tu as réservé le bon VIN jus­
qu'à maintenant. » - Jean, Il. 1 à 10. - La même chose est
aussi signifiée par le Vin dans la Parabole du Seigneur sur l'homme
blessé par les voleurs, en cela qu'un Samaritain versa de l'HUILE
et du VIN sur ses blessll1'es, » - Luc, X. 33, 3ll; - cal' par
l'liomme blessé par des voleurs sont entendus ceux qui ont été
blessés spirituellemen t par les Juil's au moyen des maux et des
faux, et il qui le Samaritain a porté secours, en versant de l'huile
et du vin SUI' leurs blessures, c'esL-à-dire, en enseignant le bien
et le vl'ai, et en guérissant, autant que possible. Le Saint Vrai est
signifié aussi ailleurs dans la Parole pal' le 'Moùt et Je Vin, comme
dans l~saÏe, t. 21, 22. XXV. 6. XXXVI. 17. Bos. VIt li, 5, 111. XlV.
6,7,8. Amos, IL 8. Zach. IX. 15,17. t's. ClV. 1.4,15,16. C'est de
là que, dans la Parole, pal' la VIGNt: est signifiée l'Église qui est
dans les vrais pal' le Seigneur. Que le Vin signifie le Saint Vrai,
on pent aussi le voil' d'après le sens opposé, dans lequel il signifie
298 L'APOCALYPSE II.h~I.~E. N" 3'16.
le vrai falsifié et profané; comme dans ces passages: « [,rt scorta­
tian, le VIN et le Mour, se sont emparés du cœur. Leur VIN s'en
est allé; commettant ils ont commis scortation. II - IIos. IV.
11, 17, 18; -la scortalion signifie la falsificalion du l'rail; pareil­
lement ici le vin et le motlt : « Une coupe (est) dans la main de
Jéhovah, et du VIN il 11 a mêlé; il l'a renqJlie d'un meLonge, et
il en a versé; et ils en suceront les lies, ils en boiront, tous les
impies de la telTe. II - J's. LXXV. 9. - « COUpé d'or, Babel,
dans la main de Jéhovah, enivrant toUle la terre; de son VIN
ont bu les nations; c'est pourquoi elles sont [alles. II - Jérél1J.
LI. 7. - « Elle est tombée, Babylone, parce que du VI:'! de la
[ureur de sa scorratioN elle a abreuvé toutes les nations. Si
quelqt/un adore la bête, il boira du VIN de la colère de Dieu,
mêlé au vin pur dans la coupe de sa co[(:/'e. II - Apoc. XIV. 8,
10. - « Du VIN de la fUl'eur de sa scortalion Babylone a
abreuvé toutes les nations. ,. - i\ poco XVIU. 3. - « De Baby­
lone la grande il y eut mémoire devant Dieu, pour lUi: donner
la coupe du VIN de la tUTeur de la colère de Dieu. II - Apoc.
XVI. 19. - « EniV7'és ont étc du VIN de sa scoTtation les fw­
bitants de la ten'e. l l - Apoc. XVu. 1, 2. - Pat' « le VIN que
BeltschassaT, Roi de Babel, et ses magnats, et ses épouses et
ses concubines, burent dans les vases du temple de Jérusalem,
en louant en même temps des dieux d'oT, d'w'gent, d'aù'ain, de
fer, de bois et de pierre, Il - Dan. V. 2 il 5, - il n'est pas
non plus entendu autre chose que le saint Vl'ai de la Parole et de
l'Église profané; c'est pour cela qu'al1ors il y eut une écrilUI'e sur
la muraille, et que le Roi celle nuil-lit futlué; - Vers. 25,30.
- Par le Vin, est encore signifié le vrai falsifié, - k:saïe, v. '1'1,
12,2'1, 22. XXVlll. 1,3,7. XX lX. 9, 10. LVr. 11,12. Jérém.
XIII. 12, 13. XXlIL 9, 10. - La même chose est signiiiée par la
Libation qu'on faisait aux idoles, - Ésaïe, LXV. 1:1. LVH. 6.
Jérém. VH. 18, XLIV. 17,18,19. lb'cll. XX. 28. Deulér. XXXII'.
38. - Si le Vin signifie le sa'int Vrai, et dans le sens opposé le
Vrai profané, c'es~ d'après la correspondance, cal' les Anges qui
perçoivent toules choses spiri~uellement entendenl senlement
cela, quand dans la Parole le mot vin est lu pal' l'homme; une
telle c,orrespondanee existe entre les pensées natlll'elles des hOI1l­
Vers. 6. CHAPITRE SIXlblE, 299
mes et les pensées spirituelles des anges: il en esl de même du
Vin dans la Sainle Cène; de là vienl que pal' la Sainte Cène se fait
l'introduction dans le Ciel, 1\0 2211, f.
317. Vers. 7. Et 101'Squ'il eut ouvert le quatrième sceau, si­
gnifie pw' le Seigneur l'e,x'il1llen de ceU,J; sur qui doit sc {ai/'e le
jugement dernier, quant aux états de leul' vie, comme ci-des­
sus, N°' 295, 302, avec la différence donl il est parlé dans ce qui
suit.
318. J'entendis la voix du quatrième Animal qui disait, si­
gnifie selon le Di~'in Vrai de la Parole, comme ci-dessus,
N°' 296, 303.
319. Viens ct vois, signifie la mani{estation concernant les
quatrièmes en o/'dl'e. On le voit pal' les explications données ci­
dessus, N° 297; là, il s'agi t des premiers en ordre, mais ici des
quatrièmes.
320. Vers. 8. Et je vis, et voici, un Cheval pâle, signifie l'en­
tendement de la Parole entièrement détruit et quant au bien
et quant au vrai. Par le Cheval est signifié l'entendement de la
Parole, N° 298; et par pâle est signifié le non-vital; le non-vital
dans la Parole est il ceux qui ne sont pas dans les biens de la vie
d'après les vrais de la doctrine; car dans le sens de la lettre la Pa­
role n'esl pas comprise sans la doctrine, et la doctrine n'est pas
perçue sans la vie selon la doclrine; et cela, parce que la vie se­
lon la doctrine qui est Urée de la Parole ouvre le mental spiri­
tuel, et que la lumière du Ciel influe dans ce men lai el l'iIIuslre,
et elle lui donne de percevoir; qu'il en soil ainsi, c'est ce qu'i­
gnore celui qui counailles vrais de la doctrine, et cependant ne
vit pas selon ces vrais. Si le quatrième Animal a montré un Che­
val pâle, c'est parce que cet Animal était semblable à un Aigle
qui vole, et qu'en conséquence par lui a été signifié le Divin Vrai
de la Parole quant aux connaissances, et par suite quant à l'en­
tendement, N° 211il; e'esl pour cela qu'i! a montré que ehez eeux
qui maintenant ont été vus, il n'y avait aucune connaissance du
bien et du vrai d'après la Parole, ni entendement de ces connais­
sances; et dans le Monde spirituel ceux qui sont tels apparaissent
pâles, comme ceux qui sont sans vie.
321. Et celui qui était monté dessus avait nom la 1/IOrt, ct
300 L'APOCALYPSE nÉrÉLÉE. î\" 321.
l'enfer suivait après lui, signifie l'e.rtinetion de la vie spiri­
tuelle et par suite la damnation. Ici, par la mort est signifiée
la mort spirituelle, qni est l'extinction de la vie spirituelle, et par
l'enfer est signifiée la damnation, qui suit celte mort. Chaque
homme, il est vrai, par création, et de là par naissance, possède
une vie spirituelle, mais celle vie esl éteinte, quand on nie Dieu,
la sainteté de la Parole et la vie élel'llelle; elle est éteinte dans la
volonté, mais elle reste dans l'entendement, ou plutôl dans lia fa­
culté de comprendre; par cette faculté l'homme est distingué des
bêtes. Comme la mort signifie l'extinction de la vie spirituelle, et
l'enfer la damnation qui en résulLe, c'est pOUl' cela que la mort et
l'enfer sont nommés ensemble dans quelques passages, par exem­
ple, dans ceux-ci: « De la main de l'ENFER je les raehète'l'ai, de
la MORT je les délivrerai; je serai ta ).Jeste, Ô MORT! je serai ta
destruction) ô ENFER! )) - lias. XIU. 14. - « Les cordeaux de
·la MORT m'ont environné; les cordeau.y; de l'ENFER m'ont envi­
1'onné, les 7.Jiéges de la MORT m'ont devancé. )) - Ps. XVrrL 5,
6. Ps. CXVI. 3. - « Comme un troupeau (lans l'ENFER ils sel'ont
placés, la MORT les ).Jaitra; l'ENF·ER sera lem' habitacle, mais
Dieu l'achètera mon âme de la main de l'ENFER. )) - Ps. XLIX.
15, 16. -« J'ai les clefs de l'ENFER et de la MORT. )) - Apoc.
r. 18.
322. Et il leur fut donné pouvoir de tuer sur la quatl'Umw
partie de la terre, signifie la destruction de tout bien. de n~­
glisc. Puisque par la mort il est entendu l'extinction de la vie spi­
rituelle de l'homme, et par l'enfer la damnation, il s'ensuit qu'ici
par tuer il est entendu détruire la vie de l'àme de l'homme; la vie
de l'âme est la vie spirituelle: par la quatrième partie de la terre
est signifié tout bien de \']~glise; la terre esll'Église, N° 285. Que
la quatrième partie signilie tout bien, c'est ce qu'on ne peul sa­
voir, à moins qu'on ne sache ce que signifient les nombres dans
la Parole; les nombres deux et quatre dans la Parole se disent des
biens et les signifient; et les nombres trois et six se disent des
vrais et les signifient; de là, la quatrième partie, ou simplement
le quart, signifie tout bien, et la troisième partie, ou simplement
le tiers, signifie tout vrai; c'est pourquoi par tuer la quatrième
partie de la te.rre, il est signifié ici détruire tout bien de l'}:glise :
Vers. 8. CHAPITRE slxlbm. :JOJ
qu'il n'ait pas été donné pouvoir, il celui qni élait assis sur le Che­
val pâle, de tuer la quatrième partie de la teITe habitable, cela est
évident. En outre, quatre dans la Parole signifie la conjonction
dn bien et dn l'l'ai. Que ce soient là les significations de quatre,
on peut même le confirmer d'après la Parole; pal' exemple, d'a­
près les quatre Animaux ou Chérubins, - I~zéch. r. nr. x. i\poc.
LV; - pal' les quatre Chars entre deux montagnes d'airain, ­
Zach. VI. 2; - pal' les quatre Cornes, - Zach. li; - ct par les
quatre Cornes de l'Autel, - Exoc1. XXVII. 1. il 9. Apoc, IX. 13;
-- par les quatre Anges qui se tenaient aux qliatre angles de la
terre, retenant les quatre Vents de la terre, - Apor. VlI, L
~Jallh. XXIV. 31; - puis aussi, par visiter l'iniquité sur les 'l'roi­
sièmes et les Quatrièmes, - Nomb. XIV. 1.8; - ct ailleurs par la
Troisième et la Quatrième génération; pal' ces passages, dis-je, et
par plusieurs autres dans la Parole, on peut confirmer qne Quatre
se dit des biens ct les signifie, et qu'il signifie aussi la conjonction
tlu bien et clu vrai; mais eeci n'étant pas évident sans une longue
explication de ces passages, il suffit d'indiquer que dans le Ciel
par Quatre et par la Quatrième partie il n'est pas entendu autre
chose.
323. Par é])ee, et lJa1' (amine, et pal' mort, ct par les vetes de
la terre, signifie par les (au;); de la ducu'ine, pal' les 1IUlll;l; de
la vie, par l'amour du propre et par les convoitises. Que par
l'Épee soit signifié le vrai qni combat contre les maux et les faux
et qui les détruit, et dans le sens opposé le fanx qui comuat contre
les biens ct les vrais et qui les détruit, on le l'oit ci-dessns, N'" 52,
108, 117; ici donc, comme il s'agit de la destructiou de tout bien
de l'Église, par l'épée sont signifiés les faux de la doctrine; qlle pal
la Famine soient signifiés les maux de la vie, c'est ce qui sera con­
firmé plus loin; que par la 1l'101't soit signifié l'amour du propre de
l'hornme,c'est parce que par la mort est signifiée l'extinction de la
vie spirituelle, et par suite la vie natUl'elle séparée de la vie spi­
rituelle, comme ci-dessus, ]\" 321, et que celte vie naturelle est
la vie de l'amour du propre de l'homme; cal' d'après celle vic
l'homme n'aime que lui-même et le monde, et par suite aussi il
aime les maux de tout genre, qui d'après l'amour de celle vie sont
pOlll' lui des plai?irs; que pal' les Bêtes de la telTe soient signi­
1. 26.
302 L',IPOCALTPSF. R(V~LiE. ~O 323.
fiées les convoitises provenanl de cel amour, on le vel'l'a plus loin,
N° 567. li sera dil ici quelque chose SUI' la signification de la fa­
mine: La Famine signifIe la pl'il'alion elle rejel des connaissances
du vrai el du bien, privation el rejel pl'ol'enanl des maux de la
vie; puis elle signifie l'ignorallce des connaissances du vrai el du
bien, ignorance provenanl du manque de ces connaissances dans
l'}:glise; el elle signifIe aussi le désir de les savoir el de les com­
prendre. 1. Que la famine signifie la privalion elle rejel des con­
naissances du l'l'ai el du bien, privation el rejel prol'enanl des
maux de la vie, el par suile les maux de la vie, on peul le voir
par les passages sui\'anls : Par l'ÉPÉE ct )Jar la FAmNE ils se­
(t

j'ont consumés, en sorte que soit leur cadavre )JOll1' nourritll1'e


aux oiseau:x; des cieux ct Il la BhE de la terre, ll-Jrl'é.m, XVI.
li. - (t Ces deux choses t'(llTivel'ont, la dévastation et la {rac­
lUre, ct la FAMINE ct l'I'~P~E; ll-)~saïe, LI. 19. -(( Voici, Moi, je
vais faire la visite SUl' eux; les jeunes gens mozm'ont ).Jar l'É­
PÉE, leurs (ils ct lezl1's (illes mOll1Tont ).Jal' la fAMINE. ll-Jérém.
XI. 22. - ( t ULTe lew's tils il la FAMINE cl (ais-les s'écoulel' )Jar
la main de l{pÉE, en sOl'le que lell1's !tommes soient tues ).J(/)'
la MOnT. II - Jérém. XVfll. 21. - (( J'enverrai sw' eu,x; l'ÉP~E
lal"AmNE et la PESTE, ct je les rendrai comme des (iguos dCI'es,
qui ne sc peuvent mangCl' il cause de la mauvaise qua/ite; ct je
)Joursuivl'a( aprils eUx )Xll' l'ÉPÉE, pa)' la fAMINE ct P(/)' la
PESTE. ll- .férém. XXIX. 17, 18. - (t J'enverrct'Î sW' eu:v l'I:;PÉE,
la FAMINE et la PESn:, jusqu'ri cc qu'ils soient consumés de
dessus la tel"/'C. II - Jérém. XXIV. 10. - (t Aloi, je proclame
conl1'e vous liberté ù l'f:PÉE, il la FAMINE ct ù la PESTE, ct je
VOlIS livrerai en (lgitation il toutes les nations. l l - Jél'ém,
XXXIV. 17. - (l Pm 'ce que mon Sanctuaire l1t as souillé, :une
troisième pm·tie de toi pal' la PESTE 11/0WTont, et )Xt1' la Fh
MI~E seront consumés, ct une troisième partie pal' l'l::ph tom­
bel'ont; qualld j'aurai envoyé les (lèches mauvaises de la fA­
MINE SW' ceux qui saont )JOW' la perdition. Il - Ézéch. V. 11,
12, 16, 17. - « L'ÉPÉE au dehors, ct la PESTE cl la FA)IINE au
dedans. )1 - l:;zéch. VIr. ~5. - (( A cause de toutes les abo711i­
natians mauvaises, pal' l'I::.I'Ü, pal' la fAMINE ct pal' la PESTF.
ils tombel'ont, l l - l:;zéch. vr, H, 12. -« Mes quatre jug~711('nfs
Vers. 8. CHAPITRE sIXlhrE. 303
71wuvais, EptE, FAmNE, et B~TE mauvaise, et PESTE, j'enverrai
sur Jérusalem pOUl' ell retrancher homme et bête. Il - Ézéch.
XIV. 13,15,21; et en outre ailleurs, par exemple,-Jérém. XIV.
12, 13, 15, 16. XLII. 13, 1li, 16, 17, 18, 22. XLIV. 12, 13, 27.
MaUlt. XXIV. 7,8. Marc, Xllt. 8. Luc, XXI. 11; - dans ces pas­
sages, par l'épée, la famine, la pE'ste et la bête, sont signifiées les
mêmes choses qu'ici par l'épée, la famine, la mort et les bêtes de
la tene; cal' dans la Parole il y a dans chaque chose un sens spi­
rituel, dans lequel l'épée est la destruction de la vie spirituelle
par les faux; la famine, la destruction de la vie spirituelle pal' les
maux; la bête de la terre, la destruction de la vie spirituelle par
les cupidités du faux et du mal; et la peste et la mort, la con­
somption entière, et ainsi la damnation. II. Que la Famine signifie
l'ignorance des conna'issances du vrai et du bien, ignorance pro­
venant du manque de ces connaissances dans l'Église, on le voit
allssi d'après divers passages dans la Parole, pal' exemple, ­
Ésaïe, V. 13. VIII. 19 à 22. Lament. IL 19. V. 8, 9, 10. Amos,
Vlli. i l à 1li. Job, V. 17,20, et ailleurs. - m. Que la Famine
Ol! la Faim signifte aussi le désir de savoir et de comprendre les
vrais et les biens de l'Église, cela est évident d'après ces autres
passages, - Ésaie, Vlll. 10. XXXTI. 6. XLIX. 10. LVIII. 6,7.
1 Sam. Il. li, 5. l's. XXXIlL 18, 19. l's. XXXIV. 10, 11. l's.
XXXVII. 18, Hl. Ps. CVl[. 8,9,35,36,37. l's. CXLVI. 7. i\latth.
V. 6. XXV. 35, 37, lia. Luc, I. 53. Jean, VI. 35; et ailleurs.
32li. Vers. 9. Et lorsqu'il eut ouvert le cinquième sceau, si­
gnifie par le Seigneur l'e,xarnen de l'état de la vie de ceux qui,
au jour du jugement dernier, devaient tltl'e sauvés, et qui, en
attendant, étaientreservés. Qu'ici il soit question de ceux-là, on
le voit clairement par ce qui suit maintenant. Mais il faut qu'on
sache que c'est d'eux et de leurs semblables qu'i! s'agit dans tout
le chapitre XX, dont l'Explication est donnée du N" 8liO au
N" 87li; par celle Explication on roit clairement quels ils sont, et
pourquoi ils ont été réservés.
325. Je vis sous l'Autel les âmes de ceu;r; qui avaient été tués
il cause de la Parole de Dieu, ct il cause du témoignage qu'ils
avaient, signifie que ccux qui avaient été haïs, couverts d-'op­
probl'es et Tcjetcs pal' les méchants, Ct cause de la vie selon
;IOll L'APOCALYPSE nbVÜÜ. W325.
lcs vl'ais de la Pm'ole, cl il cause de la j'econnaissCtncc du
Divin Humain du Seigneur, ont été gardés 7)ar h: 8cignew'
afin qu'ils ne fussent point séduits.-Sous l'Autel signifie la terre
inférieure Ol! ils étaicnt gardés par le Seignel1l'; l'Autel signiflc le
culte du Seigneur d'après le bien de j'amollI'; pal' les âmes de
ceu:v qui avaient I!lé tués, il est signifié ici, non pas les martyrs,
mais ceux qui sont haïs, couverts d'opprobres et rejetés par les
llléchunts dans le ~!onde des esprits, et qui peuvent être séduits
pal' les draconiciens et pal' les hérétiques; il cause de la Parole
de Dieu, et li cause du témoignage qu'ils avaient, signific il
C:.lllSC de la vic selon les vrais de la l'arole, et il cause de la recon­
naissancc du Divin Humain du Seigneur; le témoignage dans le
Ciel n'est donné qu';') ceux Cjni reconnaissent le Divin Humain du
Seigneur, car c'est le Seigneur qui témoigne, ct qui donnc aux
Anges de télJloigner, l'i" 16, cal' "le témoignage de Jésus est l'es­
wit de la prophétie. » - Apoc. XtX. 10. - Puisqu'ils étaient
sous l'Autel, il est éviclcnt qu'ils étaient gardés pal' le Seignenr;
en en'et, sont gardés par le Seigneur, de peul' qu'ils ne soient
lésés par les méchants, tous ccux qui ont mené Cjuelque vie dc la
charité; et après le jugcment demier, quand les méchants ont
été éloignés, ils sont retirés des lieux Ol! ils élaient gardés, et
sont ele.vés dans le Ciel; j'en ai HI très-souvent, après le juge­
ment dernicl', qui étaient retil'és de la lerre infél'ieul'e ellrans­
porlés dans le Ciel. Que pal' les Tués il soit entendu ceux qui sont
rejetés, couverts d'opprobres, haïs pal' les méchants dans le
AJonde des csprits, et qui se laissent séduire, puis aussi ceux qui
désirent savoir les vl'ais, mais ne le peuvent pas ft cause des faux
dans l'Église, on peut le voir pal' ces passages: Il Ainsi a dit Jé­
hovalt Dieu: Pais les b)'ebis de la TUERIE, que leurs 7)osses­
seurs TUENT: ct j'ai l'ait pa[I1'e les brebis de la TUERIE il cause de
vous, mallwurelltc du troupeau. »- Zach. XI. li, 5, 7. - ( 1 Nous
avons ete TUÉS chaqUe jour, nous avons été Té7nttés comme un
trou/Jeau de la DOUCHERIE; ne nous abandonne point, Jého­
vah. »- Ps. XLIV. 23, 211. -« A ceux qui viendront (cm pren­
dl'e )'acine Jacob; est-ce que selon le massaC1'e de ses TUÉs il a
Clé TUÉ? » - }:saie, XX V11.6, 7. - « J'ai entendu la voix de la
fille de Sion: Malhew' il moi! defaillie est mon dme 7)a1' les
Vers. 9. CHII'ITHE SIXIÈlIC. 305
TUEURS. » - Jérém. IV. 31. - « Ils vous livreront il l'affliction,
et ils vous TUERONT, et vous screz haïs il cause de mon Nom. »
- Malth. XXIV. 9. Jean, XVI. 2, 3; -le Seigneur dit cela aux
Disciples, mais par les Disciples sont entendus tous ceux qui ren­
deI1tull culte au Seigneur, et vivent selon les vrais de sa Parole;
dans le Monde des esprits, les méchants \'Culent continuellement
les tuer; mais là, comme ils ne le peuvent quant au corps, ils veu­
lent continuellement les tuer quant à li!t::!le; et quand ils ne le
peuveilt pas, ils sont enflammés d'une telle haine contre eux,
qu'ils ne sentent rien de plus agréable que de leur faire du mal;
c'est pOUl' cette raison qu'ils sont gardés p;rle Seigneur, et que
quand les méchants ont été jetés dans l'enfer, ce qui a lieu apxès
lelQge.rnent Dernier, ils sont retirés des lieux où ils étaient gar­
dés; mais que l'on voie les Explications sur le Chapitre XX, et ce
qui y est rapporté sur eux, N° 846. Que dans la Parole tuer si­
gnifie perdre les <tmes, ce qui est tuer spirituellement, cêTaest
évicleiit parplu'sleurs passages là, comme aussi par les passages
suivants, - t~saïe, XIV. 19, 20, 21. XXVI. 21... Jérém. XXV. 33.
Lamen l. II. 21. i~zéch. IX. 1, 6. A poco XVIII. 211.
326. Vers. 10. Et ils criaient d'une voix grande, signifie la
cloulew' du cœur. On le voit clairement par ce qui suit mainte­
nant.
3.27. Disant: Jusques à quand, Seigneur, qui es Saint et Vé­
ritable, ne juges-tu point, et ne venges-tu point notre sang de
ceux qlâ habitent sur la tel're? signifie sur ce que le .[.l!:.(J.r:!!!:!!!!t
Derniel' est retardé, et que ceux qui (ont violence à la Pal'ole
et aïïT5fo~eigneUl'ne sont point éloignés. - Jusques à
quand, Seigneur, ne jltges-tu point, signifie poy.t.'.qu9J,Je Jug~­
ment Dernier est retardé; et ne venges-tu point notre sang, si­
gnifie -iJoul~quoiëï'après la justice ne sont point condamnés ceux
qui leUl' ont fait violence, à cause de 1~~EI~aissance du Divin
Jiumain du Seigneur, et il cause de la vie selon les vrais de sa
pa'fO"ie;par Ïe sal1gest signifiée la violence qui leur a été faite,
)\0 379; par ceux qui habitent sur la telTe sont entendus les

méchants dans le l\londe des esprits, desquels ils ont été gardés
nOn qu'ils ne fussent Jloint lésés,
328. Vers. 11. Et il (ut donné il chacun des }'(jbes h/anches,
J. 26*.
30G L'APOCALYPSE Ra::I'ÉLI\E. 1'\" 328.
-
signi(w illeUl' (ut donné communical ion ct conjonaion avec les
Anges qui citaient dans le.1 Divins VTais. Les Vêtemenls signifient
les l'l'ais, N° 166; et les Vêlemen 15 blancs le.sJr~éels, N° 212;
que ce sail là ce qui est sig;;"ifiépar les \'êlemenls, c'esl- parce que
lousdans les Cieux sont. vêlus selon les vraischezeux, et que chacun
a un vêlemenl selon la C~j--;;-;1-~li~~~les Sociélés Angéliques;
lors donc que la conjonction a lieu, ils apparaissent aussilôl sem­
blablement vêlus; de là vienl que par il {ut donné à chacun des
robes Manches, il est signifié qu'il leur ful douné communicalion
ct conjonction avec les anges qui élaienl dans les Divins Vrais.
Les Robes, les Toges, les Manleaux signifienl les vrais dans le
eommuu, parce que c'élaient des Habillements communs. Celui
qui connaît celle signification des vêlements, peul connallre les
arcanes qui sont cachés dans les passages où il est dit qu'ètie,
quand ill'enconlTa Elis(ie, jeta son ~IANn;AU SUl' lui. - 1 Rois,
XIX. 19; - qu'Élie avec son ~IANTEAu pal'la(jca les eau:-c du
JouTdain. - Ii fiois, TI. 8; - qU'Élisée (it de rntime. - Il Hois,
Ir. 1[(, - que, quand Élie {lit enlevé, son ~IANTEAU tomba de
dcssus lui, et Élisée le pl·it. - [1 Hais, [[. 12,13; - car par J~lie
el par Élisée a été représenlé le Seigneur quant à la Parole, et par
suile leur ~Ianleau signifiail le Divin Vrai de la Parole dans le
commun: il peut aussi connallre ce que signifiait le Manteau
d'éphod d'Alucron, sur les franges (/uquel étaient des grenades
d'hyacinthe ct de )Jourpl'e, et des -clochettes d'or. - Exod.
XXVLH. 31 à 35; - qu'i! ait signifié le Divin Vrai dans le com­
lI1un, on le voit dans les i\ncANES CÜESTES, publiés à Lo'ndres',
1\' 9825. Des choses semulaules sonl signifiées par les Manteaux
et pal' les Tuniques dans ces passages: cc Ils descendront de dessus
leurs tl'6nes, tous les pl'inces de la mer, et ils se dé{el'ont de lew's
l\IANTEAUX. » - Ézéch. XXY[. 16. - « Les SCril7es et les Pha­
l'isiens, pOUl' '(Jtl'e vus des h011tllleS, font grandes les bordw'e,l
de leurs MANTEAUX. » - ~Jatlh. XXIII. 5. - (1 Mon ,peuple en
ennemi se dl'esse pow' le Vêtement, la TUNIQUE vous an'lIchez
à ceux qui passent. » - Mich. lI. 8, rt ailleurs.
329. Et il lem' fut dit qU"ils reposlMsent encore un peu de
temps, jusqu'à ce que fussent au complet et leurs compagnons
de sel'vice et leurs fl'ères, qui devaient ~t"e tués de même
Ycrs, iL CHA PITl\E SIXIÈME. 3ù7
qu'eux, signifie que le Jugement Dernier devait et,'e enC01'e un
peu TetOl'dé, jusqu'à ce que fussent 1'I1ssembles de tous côtés
ceux qui avaient cté pareillement haïs, COlwe,'ts d'opP"ob,'es et
,'ejetés pal' les mechants, il cause de la n:connaissance du Di­
vin llumain du Seigneur, et il cause de la vie sl:lon les vrais
de sa Parole, Que ce soit Iii ce qui est signifié, on le voit claire­
ment d'après ce qui a été (li! ci-dessus, Des choses semblables
sont signifiées par ces paroles dans Ésaïe: « Ils vivront, tes mo1'ts;
l'éveillez-vous et chantez, habitants de la poussière; va, mon
peuple, entre dans tes Chambres, et ferme la pOl'te après toi;
cache-toi comme un petit moment, jusqu'à ce que soit ])assée
la colère: COl', voici, J étwllah sort de son lieu pour visite,' l'ini­
quiti de l'habitant de la terre sm' lui; alors la tClTe dccouvril'(l
ses sangs, et elle ne cachera plus ses Tués. Il - XXVI. 19,20,
21. - "lais, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, ces choses et autres
semblables sont traitées dans Je Chapitre XX, qui est expliqué du
i\" 840 au N° 87!t,
330, Vers. 12, Et je vis, lorsqu'il eut ouve"t le si.rième sceau,
signifie pal' le Seignew' l'e.ramen de l'état de la vie de ceux
Il'ui étaient intérieuT'ement méchants, Slll' lesquels le jugement
devait se (air'e, Qu'il s'agisse de ees méchants, on le voit claire­
ment :par ce qui va suivre; mais afin qne cela sail compris, il ya
à révéler deux Arcanes; le PREMIER, que le Jugement Dernier
Jl'a point ('té fait SUI' d'antres que ceux qui, dans la forme ex­
terne, se sont montrés comme chrétieus, et de bouche ont pro­
fessé les choses qui appartienn,ent il l'I::glise, mais qui dans la
forme interne ou de cœur on t été opposés il ces choses; et, comme
ils étaient tels, ils ont pour cela même été conjoints quant aux
Extérieurs avec le dernier Ciel, et quant aux Intérieurs avec l'En­
fel'. Le SECOND, que, tant qu'ils ont été conjoints au dernier Ciel,
les Internes de lem v0lonté et de lem amour étaient fermés, ce ,
qui faisait qu'ils n'npparaissnient pas méchants devan t les autres;
mais, quand ils ont été séparés du dernier Ciel, alors ont été ou­
verts leurs Intérieurs, qui étaientell toute opposition avec leurs
Extérieurs, d'après lesquels ils avaient dissimulé et feint qu'ils
étaient des Anges du Ciel et que les lieux où ils habitaient étaient
des Cieux: ce sont ces Cieux, ainsi nommés, qui ont passé au
308 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. Nu 330.
temps du Jugement Dernier, - Apoc. XXI. 1. - Mais on peut
voir plus de développements SUI' ce sujet dans l'Opuscule du Ju­
GEMENT DEnNIER, Ne. 70, 71; et dans f"A CONTINUATION SUR LE
JUGEMENT DERNIER, N" 10.
33L Et voici, un g1'lmd tl'ernblement de terre se fil, signifie
l'état de l'Église che~ eux entièrement changé, et la terreur.
Si les tremblements de tClTe signifient les changements d'état
dans l'Église, c'est parce que la l'ene signifie l'1~glise, N" 285; et
parce que, dans le ~Ionde spirituel, quand l'éhat de l'Église est
perverti quelque part, ct qu'il s'y fait un changement, il ya un
tremblement de tene; ct comme ce tremblement de terre est
l'annonce de leur destruction, il produit de la terrelll' : en effet,
les terres dans le Monde sllirituel sont, quant il l'apparence, sem­
blables aux terres dans le Monde nalurel, Nu 260; mais comme
les terres y sont d'origine spiritueHe, ainsi que toutes les autres
choses dans ce ~!onde, c'est pour cela qu'elles changent selon l'é­
tat de l'Église chez ceux qui habitent SUI' elles, et quand l'état
de l'~'olise est perverti, elles sont ébranlées et tremllient, et même
elles s'affaissent et sont changées de place: que cela soit anivé
ainsi, quand le Jugement Dernier approchait et se faisait, on peut
le voir dans l'Opnscule DU JUG~:MENT DEHN1ER. D'après ces expli­
cations, on peut voir ce que signifient les tremblements, les se~
cousses et les commotions de la terre dans les passages suivants:
(Illy (lll1'a des Famines, et des Pestes, et des TRlmBLE~lENTS
DE TERRE en divers lieux. » - i\Iallh. XXIV. 7. Marc, XIII. 8.
Luc, XXI. 11; - ces choses y ont été dites du Jugement Derniet.
" Dans le feu de mon indignation je parlerai; si en ce jour-là
il n'y aura pas UI! TRE~IDLEMEN'f DE TERRE grand, de sorte que
frémisse tout IlOntme sur les faces de la telTe, et que soient
renversées les montagnes. » - i:zécli. XXX VHI. 18, 19, 20. ­
li Il se fit un TRE~IDLEUENT DE TERRE g1'(lnd, tel qu'il n'y CI! a

point eu depuis que les hommes ont elé SUl' la terre. » - Apoc.
XVI. 18. - li J'ÉBRANLEflAI le Ciel, et SERA ÉBRANLÉE la Terre
de sa place, dans l'"i1ulignation de Jéhovah Séoaotl!. » - Ésaïe,
XIIf. 12, 13. - li ÉnnANLÉs ont éte les fondements de la terre;
EN DÉPLAÇANT DÉPLACÉE A hÉ la terre, cal' lourde est sur
elle sa pl'dval'ica~ion. ,,- I::saïe, XXIV. 18, Hl, 20. - li SECOUÉE
Vers. :12. CHAPITRE SIXIÈME. 309
el RE~lUÉE a ete la terre, et les fondements des montagnes ont
tl'emblé, parce qu'Il s'était coU/')·oua!. » - Ps. XVUI. 7, 8. ­
« Les montagnes TIIEMllLENT devant Jéhovah, et les rochers sont
fiEiI'VEIISÉS. ,) - Nahum, J. 5, 6; - pal'eillement ailleul's, pal'
exemple, Jérém. X. 10. XLIX. 21. Joël, IL 1.0. I1agg. Il, 6, 7.
Apoc. XI. 1D, et ailleurs. ~Iais il faut entendl'e que ces choses se
font dans le i\londe spirituel, et non dans le i\londe natul'el; dans
celui-ci elles signifient ce qui a été dit ci-dessus.
332, Bt le Soleil devintlloir comme un sac de poil, ct la Lww
devint comme du sang, signifie citez eu:I.; tout uien de l'amour
adultéré, et tout vrai de la foi falsifié. Que pal' le Soleil soit si­
gnifié le SeigneUl' quant au Divin Amour, et par suite le Bien de
J'amour qui procède de Lui; ct, dans le sens opposé, le Divin du
Seigneur nit\., ct par suite le bien de l'amour adultéré, on le voit
ci-dessus, W 53; et comme le ~oleil signifie le bien de l'amour,
par suite la Lune signifie le vrai de la foi; en erret, le Soleil est
l'ouge d'après le feu, et la Lune est blanche d'après la lumière qui
vient du Soleil; or, le feu signifie le bien de l'amour, et la lumière
signifie le vrai d'après ce bien; au sujet de la Lune, voir aussi les
passages rapportés ei-clessus, N° 53. s'il est dit que le Soleil de­
vint noi)' comme un sac de poil, c'est parce que le bien adulléré
est en soi le mal, et le mal est noir; s'il est dit que la Lune devint
comme du sang, c'est parce que le sang signifie le Divin Vrai, ct
dans Je sens opposé le Divin Vrai falsifié; voir plus bas, W' 379,
6811 : il est dit presque la même chose du Soleil et de la Lune'dans
Joël: « Le Soleil sera clumgé en ténèbres, et la Lune en sang,
avant que vienne le jour de Jéhovah, grand et terrible. » ­
lII, Ll.
333. Vers. 13. Bt les étoiles du Ciel tomuèrent sur la tel're,
signifie toutes les connaissances du bien ct du vrai dispel'sées.
Que les étoiles signifient les connaissances du bien ct du vrai, on
le voit ci-dessus, N° 51; que tombe)' du Ciel sur la terre ce sail
être dispersé, cela est évident: dans le Monde spirituel des éloiles
apparaissent aussi tomber du Ciel sur la terre, là où les connais­
sances du bien et du vrai périssent.
3311. Comme un {iguiel' jette ses figues vertes, par un grand
l;enl secoue, signifie pal' les raisonnements de l'homme natul'el
:310 L'Al'üCALVPSt: 1\ÉVÉLÉt:. l\" 334.
séparé de l'lwllt1ne spil'ÏlUe/. S'il est dit que ces IllOtS ont celle
signification, lorsque cependanl c'est une comparaison, c'est parce
que tOlites les cOHlparaisons dans la Parole sont pa.reillement des
corresp0!ldances, et sont en cohérence dans le sens spirituel avec
le sujet dont il s'agit; pareillement ici: en effet, le Piguia d'a­
près la correspondance signifie le bien naturel de l'homme, con­
joint avec son bien spirituel, mais ici dans le sens opposé Je bien
naturel ùe l'homme, sépal'é de son bien spil'Ïtuel, ce qui n'est pas
le bien; el comme l'homme naturel, séparé de l'homme spirituel,
pervertit par les raisonnements les connaissances du bien et du
vrai, qui sont signifiées pal' les étoiles, il s'ensuit que c'est là ce
qui est signifié pal' le figuier secoué par un grand vent. Que par
le vent et par la tempète soit signifié le raisonnement, on le voit
par un grand nombre de passages dans la Paltole; mais comme
c'est ici une comparaison, il n'est pas nécessaire de les rappeler.
Si le figuier signifie le bien naturel ùe l'homme, c'est parce que
tout arbre signifie quelque chose de l'EgHse chez l'homme, par
conséquent aussi l'homme quant il ce quelque chose; pour confir­
mation, soient ces passages: « Toute l'année du Ciel tombera
comme tombe la {f:uille du cep, et comme tombe celle du Fi­
guier. II - Esaïe, XXXIV. 4. - «( Je les consume7'ai; point de
raisins au cep, point de Pigues au Figuier, et la {eu'il/e est
flétrie. ll- Jérém. vm. 13. -« Tous tes retranchements (sont)
comme des Figuif:l's avec premices, lesqudles, si elles sont se­
couees, tombent SUl' la bouche du mangeur. ll-Nahum, ur. 12;
- et en outre ailleurs; pal' exemple, -l~s. XXXVLLI. 21.. Jérém.
XXIV. 2, 3, 5, 8. XXIX. 17, 18. IIos. II. 1:.1. LX. 10. Joël,!.
7,12. :lach. 1II. 10. ~JaLLh. XXI. 18 il 21. XXIV. 32,33. Marc,
XI. 12 à 15, 19 il 25. Luc, V1. M. XIII. 6 à 9; - passages dans
lesquels il n'est pas entendu autre chose par Je Figuier.
335. Vers. i4. Et le Ciel se Tetira comme un livre Toulé, si­
gni(te la sépal'ation cl'avec le Cù:l el la conjonction avec l'En(el'.
S'il est dit que le Ciel se l'dira comme un livre l'oulé, c'est parce
l'entendemellt intérieur, et pal' suite la pensée intél'ieure de
l'homl11e, est comme un Ciel; ear l'Entendement de l'homme peut
être élevé dans la lumière du Ciel, et dans celle élévation penser,
de compagnie avec les Anges, il Dieu, à l'amour et il la foi, el à la
Vers. H. CHAPITllF. SIXIimE. 311
vie étel'llelle; mois si sa Volonté n'esl pas en même temps élevée
dans la chaleur du Ciel, l'homme néanmoins n'est pas conjoint
aux Anges du Ciel, ainsi n'est pas comme un Ciel: qu'il en soil
ainsi, on le l'oil dans LA SAGESSI, ANGÉLIQUE sun LE nll'lN AMOUR
ET SUR LA DIVINE SAGESSE, Cinquième Partie, Par celle faculté
de l'Enlendement, les méchants, dont il s'agit ici, ont pu être en
consocialion avec les Anges du demier Ciel; mais, q~land ils en
furent séparés, leur Ciel se relira romille un Li\Te roulé. Pal' un
Livre roillé il esl entendu un Parcliemin roulé, puisque leurs Li­
vres élaienl des parchemins, el la comparaison esl faite avec un Li­
vre, parce que le Livre aussi est la Parole, l\" 256; quand donc elle
est roulée comme un parchemin, rien de ce qu'elle contient ne
se présente, cl elle est comme si elle n'étail pas: c'est pOUl' cela
qu'il esl dilla même chose dans t:;saïe: « Elle se {'ond1'a, toute l'm'­
mée des Cieux, ct seront roulés les Cieux comme un Livre; et
elle tombera comme la ('euille tombe du figuicr, » ~ XX xrv. [J;
-l'armée, ce sonlles biens et les l'l'ais de l'Eglise d'après la Pa­
role, ~o !lh7. n'après ces explications, on peul voir que pal' le Ciel
se relira comme un Livre l'oulé, il est signifié la séparation d'a­
vec le Ciel el la conjonction avec l'Enfer: que la séparation d'a­
vec le Ciel soit la conjonction avec l'Enfer, cela est él'ident.
336. Et toute montagne et toute ile furent ?'emuées de leurs
places, .signifie que tout bien de l'amour et tout vrai de la foi se
?'etirè?'ent, Que ce sail là ce que signifienl ces paroles, personne
l)e le peul "ail' que par Je sens spil'ituel; si telle eslleur signil1­
çalion, c'esl pal'ce que pal' des :\Iontagnes sont enlendus ceux qui
sont dans le bien de l'amour, par celte raison que les Anges ha­
bitenl SUI' des montagnes; sur les plus élevées, eeux qui sont dans
l'amour envers le Seigneur, el sur les moins élevées, ceux qui sonl
dans l'amoul' à l'égard du prochain, c'esl pourquoi pal' toute mon­
tagne il est signifié tOlll bien de l'amour; que par les lies soient
entendus ceux qui sont les plus éloignés du cu ILe de Dieu, on le
voil ci-dessus, N° 34; ici, ceux qui sont dans la foi, el non autant
dans le bien de l'amol1l'; par suite dans le sens abstl'ail par toute
fle il esl signifié loul l'l'ai de la foi; par être ?'e?IUtées de leurs
1llaces il esl signifié se retirer; des habitations donc des Anges
sm' des montagnes et SUI' des collines, il esl Ml'il'é que les mon­
312 L'APOCALYPSE nÉVÉLBE. N' 336.
lagnes et les conines dans la Pat'olc signiflenlle Ciel ct ntglise, olt
il ya l'Amour envers le Seigneur ell' Amour à l'égard du prochain,
el dans le sens opposé l'enfcr où il y a l'amour de soi et l'amOllI'
dll monde. Qlle le Cicl cl l'Église où il ya l'amour envers le Sei­
gneur et l'amonr à l'égard dll prochain, el ainsi où est le Seigneur,
soienl signifiés pal' les monlaglles el par les collines, on le voit
clairement parees passages qlui suivenl: «(Je lève mes yeux vers les
.\IOliTAGNES, d'où vient l1wn secours. lI- l's. CXXI. L-C( Voici
sm' les ~IONTAGNES les pieds d'un message/' de bonnes nouvelles,
7JI'ociamant la 7}(/i,:c. li - Nahum, II.. 1. Ésaie, Ll[. 7. - « Louez
Jchovah, ~IONTAGNES et COLLINES. » - Ps. CXLVIII. 9.- « ~ION­
'fAGNE DE DIEU, LA MONTAGNE de Baschan; ~IONTAGlI'E DE COL­
LINES, LA MONTAGNE de Baschan; POW'rluoi sauteZ-IJOIlS MONTA­
GNES, COLLINES DE LA MONTAGNE queJéltOvah désire halAter, que
.]ChOLYlh habitem ri perpetuitr!?»- Ps. LXVrU. 16,17.-( [,es
JIONTAGlXES sautèrent comme des ùCliei's,. les COLLINES, commc
des fils du /l'oupeau; 7JW' devant le Seigne1l1' tll enfantes, 6
Terre. li - Ps. CX lY. ~ il 7. - « J ri (e1'ai sort il' de Jacob une se­
mence, et de Jeluula/t un Ittdtie)' de mes ~IONl'AGNES, afin quc
lcs posst:dent mes Clus, et que mes servitem's y habitent. li ­
~:saïe, LXV. 9. - « A la consommation du siècle, que ceux 'lui
sont dans la Judce s'enfuient dans les i\JONTAGNES. li - i\lalth.
XXIV. 16. - « Jehovah! la justice, ce sont les MONTAGi'ŒS ilE
DIEU. » - l's. XXXVI. 7. - «( Jcltoval! sortira et combaura, scs
7Jieds se tiendront ('n ce jour-lit SUl' la MONTAG~E DES OLlYlliRS,
devant les (aces de Jérusalem, li l'odent. Il - Zach. XLV. 3, II.
- Comme la Monlagne des Oliviers signifiait le Divin Amour,
c'est POll7' cela l/lle le Seigneu)' 7Jelulant le jour' Pl'fÎc/tait dans
le Temple, mais SOI'tait pendant les nuits POII/' les 7.Jasse/' sw'
la ~IONTAGNE DES OLIYIERS,-Luc, XXI'. 37. :XXLI'. 39. Jean, VIfI'.
1 ;-el c'est POUi' cela que SU1' celle ~IONTAGNE le SeigneuJ' s'en­
tl'elint avec ses disciples SUl' son avénement et sur la conS07n­
mation du siècle, - ~lallh. XX ry. 3. Marc, XrIf. 3; - el que,
de lù il vint Ù Jérllsalem cl?J SOunHI,-~lallh. XXI'. 1. xxvr.
30. Marc, Xl. 1. XIV. 26. Lnc, xrx. 29, 3ï. XXI. 37. XX[f, 3!).
- Parce que la ~ronlagne signiflail le Ciel el l'Amour, .Jé/wvah
r/escendit sw' le SO)l)IET DE LA i\ION'fAGNF. DE SINAï, et ]J7'om7l1­
Vers. 111. CIHPITnF. SlXIÈm:. 31~

gua la l,oi, - Exocl, XIX. 20. XXIV. 17; -et c'csl POll1' ccla que
le Seigneur {Ul Iransfigll1'é SUl' une Il,l UTE :\iONTAGNE dewnt
Piel're, Jacqucs ct Jean, - Mallh, AV[I. 1. - C'est encorp. pour
cela que Sion était sur une Montûgne, et Jérusûlem aussi, et que
l'une ct l'autre a élé appelée MONTAGNE DE HIIOVAH el MONTAGNE
DE SAINTETB dans un grand nombre de passages de lû Parole.
Les iilonlagnes elles Collines onlles mêmes significations ailleUl's;
par exemple, -l:;saïe, Vlf. 25. XXX. 25. XL. D. XLIV. 23. XLIX.
11, 13. LV. 12. Jérélll. XVI. 15, 16. Ézéch. XXXVI. 8. JOël, IV.
18. Amos, IV. 1, 13. IX. 13, 111. Ps. LXV. 7. Ps. LXXX. 9, 11. Ps.
CI\'. 5 à 1.0,13. - Que les ~lonlagnes elles Collines signifienl ees
Amours, on le voil encore pllls clairement par le sens opposé,
dans lequel elles significnlles amOllrs infernaux, qui sonll'Amollr
cie soi ell'Alllolll' du moncle, comme il esl évidenl d'après ces pûs­
sages; « [,e jow' de Jéhovah viendra sur toutes les MONTAGNES
HAUTES, cl SW' Ioules les COLLINES Br-Evf:ES. »-l~saïe, If. 12, H.
- « Toute Valhie SC1'a C/eL'ée, ct loute :\lONTAGNJ: ct COLLI::E
se1'Oni abaissées, » -i-:saïe, XL. ~j il. 5. - « Renversâes sel'ont
les MO:-.lTAGNES, cl lombel'onl les degrés, » - :::zéch. xxxvrrr.
20, 21. - « Mc voici contre toi, Montagne qui dt:lr/lis loute la
lel'1'('; je te nicluinâ cn i\10N'J'AGNE DE CO~IBUSTION. » - Jérém.
LI. 25.-(( J'ai vu les i\10NTAGNES, cf vo'ici, elles sonl (:uml1lii('ç,
ct IOules les COLLINES sont l'enversées. » - Jérém. 'V, 2:~, 2!1.
25. - « Un {cu s'est embrasé dans ma coll:l'e, el il enflmn;nel'a
les (ondements des MONTAGNES, l) - Deulér. XXXII. 22. - "Je
dc'vaslel'ai MO;l;TAG:>'ES ct COLLINES. » - f~saïe, XLII. 15, ­
" 'Voici, Jaco f), je l'ai disposé comme une herse, afin que lU
fn'oies cl que tu dC1YlSeS les Mo:nAGNES, cl afin que les COf.I.IXES
comme de la balle III l'éduises, POI.ll· que le vent les e1npOl'le. l)
- Ésaïe, XLI. 15. 16. - (( Donnez gloire il Jéhovah, avant que
bl'onchent vos pieds sllr les ~'IONTAGNES DU CRBPUSCULE. l) ­
Jél'élll. XIII, 16, - fIi n'esl pas non plus enlendu ûutre chose par
les « SEPT ~IONTAGNES sur lesquelles était assise la Femme, qui
était Babylone. » - ApOC. XVII. 9; - oulre d'aull'(,s passages;
pal' exemple, - l~saie, \.1\'. 13. L. 6. Jél'ém. IX. 9. Ézécll. vr. 3,
li. XXXIV. 6. Mich. Vr. 1,2. Nahum, T. 5,6. l's. XLVI. 3, li. ~
D'ûprès cc qui précède Olij pellllllainlenanl voir ce q,lli est entcnclll
l, n,
~-

3Ill I:APOCALYPSE R~vfLfE. N" 336,


pur" tOllbe \Iontagne et toule Ile ~ll\'en t remuées de leurs places; ')
puis aussi, ce qui est entendu dans ce qui suit par « toute Ile
s'enfuit, et les Montagnes ne Furent )Jlus trol/vées. » - Apoc.
XVI. 20, NU 714.
337. Vers. 15. Et les l'ois de lCl tNTe, elles grands, et les ri­
ches, et les /;iliarqwfs, et les puissants, et tout esclave, et tout li­
b1'(),signifie ceux qui avant la sé)Jaration avaient été dans l'en­
tendement du vrai et du bieu, dans la science des connaissances
du vrai ct du bien, dans l'érudition par les autres ou )Jal' eux­
mêmes, et cependant non dans la vie selon ces cllOses. Que pal'
ceux-là soient signifiées toutes ces choses dans leur ol'dre, on ne
peut pas le savoir, si l'on ne sail pas ce qui est signifié dans le
sens spil'iluel par les rois, par les grands, par les riches, pal' les ki­
liarques, par les puissan ts, par l'esclave et par le libre; dans le sens
spirituel, pal' les rois sont signifiés ceux qui sont dans les vrais;
par les gl'ands, ceux qui sont dans les biens; par les riches, ceux
qui sont dans les connaissances du vrai; pal' les lciliarques, ceux
qui sont dans les connaissances du bien; par les puissants, ceux
qui sont dans l'érudition; par les esclaves, ceux qui sont dans ces
choses d'après les autres, ainsi d'après la mémoire; par les libres,
ceux qui sont dans ces choses d'après elix-mêmes, ainsi d'après
leur jugement: mais confirmer par la Parole que ceux-là sont si­
gnifiés par tous ces noms, ce serail trop long; il a été précédem­
ment montré ce que signifienlles rois, N" 20; el ce que signifient
les rich'es, N" 206; ce que signifienlles grands, on le voit :claire­
ment dans Jérém. V. 5. Nah. nI. 10. Jonas, Hl. 7; car le grand
se dit du bien, W' 896, 898; que les puissants et que les esclaves
et les libres soient ceux qui sont dans l'érudition, d'après les au­
tres ou d'après eux-mêmes, on le verra plus loin. 11 est dit « qui
avaient été dans ces choses, et cependant non dans la vie selon
eHes, » parce que les méchants, et même les plus méchants, pell­
veot être dans la science et dans l'entendement des connaissan­
ces du vrai et du bien, et aussi dans beaucoup d'érudition; mais
comme ils ne sont point dans la vie selon ces choses, en actua­
lité ils ne sont point en elles; car ce qui est seulement dans l'en­
tendement, et non e.n même temps dans la vie, n'est point dans
l'homme, mais est hors de Ini comme dans le vestibule; mais

"
Vers, '15, CUAPITllE SIXI.bIE. 315
ce qui est en même Lemps dans la vie esl dans \'llOmme, cela est
au dedans de lui comme dans la maison; ceux-ci donc sont con­
servés, et ceux-HI sont rejetés.
338, Se cachèreliL dans les cavernes et dans les l'oclWl"S des
monlaglles, signifie eux mainlenanl dans les maux el dans les
fau::c dit mal, Si par se cacher dans les caVC1'nes el dans les ro­
chers des lIlonlagnes, il est signifié être dans les maux et dans
les faux du mal, c'est parce que ceux qui ont feint devant le monde
d'être dans le bien de l'amour, et cependant ont été dans le mal,
se cachent après la mort dans des cavernes; et que ceux qui ont
feint d'être dans les vrais de la foi, et cependant ont été dans les
faux du mal, se cachent dans les rochers des monlagnes : les pn­
Irées apparaissent comme des trous dans les terres, et comme des
fissures dans les montagnes, où ils se glissent comme cles ser­
pents, et ils s'y cachent. Que telles soient leurs demeures, c'est
ce que j'ai vu très-souvenl. De là vient que par les Cavernes sont
signifiés les lllaux chez de tels hommes, et pal' les trous et les fis­
sures les faux du mal, dans les passages suivants:« En ce jour-là,
ils enlreront dans des CA VERNES DE ROCHERS, el dans des TROUS
DE LA POUSSLÈRE, quand se lèvel'a Jéhovah pour épouvanlel' la
terre. ll-Ésaie, II. 19,-« En ce jour-là, ils entrel'onl dans les
CREVASSES DES ROCIŒRS, et dans les FISSURES DES ROCHES, il cause
de la fl'ayeu/' de Je/lOvait. II - I~saïe, H. 2'1. - « Ils /wbitel'ont
dans la FJ::NTE des vallées, ct dans des TROUS de la lerl'e et dans
des HOCHt:RS. " - Job, XXX. 6. - « L'orgueil de ton cœll1' t'a
trompé, toi qui /tabiles dans les FENTES DU ROCHER. II - Abd.
Vers. 3. -« En ce jour-là, elles viendront, ct elles se l'e/Josel'ont
dans les flcuves de désolal'ions et dans les FISSURES DES RO­
CHEns. Il - Ésaïe, VIL 19. -« J,c palais sCl'a ddsel'l; coleau el
éminence (il y aura) sw' les CAVF.R~ES il elernitd. l) - Ésaïe,
XXXII. 111. - « L'orgueil de Ion cœur l'a trompe, loi qui /lll­
bites dans les TRODs DU ROCUER. ll-Jcl'ém. XLIX. 16.-« Ils en
fel'onlla chasse de dessus taule monlagne et Ioule colline, el des
'l'nous DES ROC.HERS; ils ne sC:I'ont point soustrails li mes rc­
ganis, el ne sem ]Joinl cachée lell1' iniquilé. II - Jél'llm. X VL
16, 17. - « En ce jour-là, l'enfant qui lelle joltel'(t sm' le TROU
de la vipère, et l'enfant sevré SUI' la CA VERNE du IJasilic meill'a
la main. II -l~saïp, XL 8.
31G L'APOCALYPSE R[VÉU::~. t;" 33~.

339. Vers. :1.6. Et il~


disaient aux montagnes et au;v )'oclters:
Tomûez sur nous) et cachez-nous de la face de Celui qui est
assis sw' le Trônc) et de la colère de l'Agneau, signifie les con­
fil'malions du mal par le fau,x: et du fau.x: d'après le mal, au
point qu'ils ne reconnaissaient aucun Divin du Seigneur. Pal'
les montagne~ sont signif1és les amours mauvais, pal' conséquent
les maux, N" 336; et pal' les rOC/lOrs sont signifiés les faux de la
foi; par tornûcr SUl' eux et les caclter, il est signifié les mettre en
sûreté contre l'in,flux velwnt du Ciel; ct COlllme cela se fait au
moyen des confirmations du lllal pal' le faux, et du faux d'après le
mal, voilà pourquoi ces confirmations sont signifiées; pal' ~e ca­
cher de la face de Celui qui est asssis ~UI' le l'l'âne, et de I.a co­
lèrc de l'Agneau, il est signifié jusqu'au point de ne rcconnalLre
aucun Divin du Seigneur; pal' Celui qui est assis sur le Trône est
entendu le Divin du Seigneur à quo (de qui tout procède), et par
l'Agueau le Seigneur quant au Divin lIumain; le Seigneur quant
il l'un et à l'autre Di,vill était SUl' le Trône, comme il a été montré
ci-ilessus. s'ill est dit « de sa face et de sa colère, Il c'est parce que
tous ceux qui sont dans les cavernes et dans les rochers n'osent
pas ell sortir le pied, ni même mettre un doigt dehors, il cause liu
tourment et de la tortUl'e lorsqu'ils le font; et cela, parce qu'ils
ont en haine le Seigneur, au point qu'ils ne peuvent en prononcer
le nom, et que toutes choses sont l'emplies pal' la sphère Divine
du Seigneur, qu'ils ne peuvent êloigner d'eux qu'au moyen des
confirmations du mal par le faux et du faux d'après le mali; les
plaisirs des maux produisent cet elfel. Il est signifié la même chose
pal' ces paroles, dans Uosée : « Ils diront aux montagnes: Cou­
vrez-nous; et aux collines: Tomûez sur nous. Il - X. S; - et
par celles-ci, dans Luc: « Alors ils commencei'ont il dire aux
montagnes: Tombez sur nous; et au;:!: collines : CO~lVl'cz-nous. Il
- XXIrI. 30. - Que ce soit Iii le sens spiritucl de ces paroles, on
nl~ peut pas le voir dans la lettre, mais on le voit dans le sens spi­
rituel en ce que, quanil a lieu lc .Jugement DernIer, ceux q.l'li sont
t!au~ le mal, el veulent êhl'e dans le bien, soulT'rent des tourments
('J'~eb ùans le commencement, tandis que ceux qui se confirment
liillJS leur Illal par les fal'lx en souffrent de moins cruels, car cel'lX­
ci COuHent leur mal pal' les fauX', tandis que ceux-là metteut leur
, "ers. 16. CHAPITRE SIXI.bIE. :31 'i
_nal à nu, et ne peuvent alors soutenir l'influx Divin, comme on
le voit dans ce qui suit: les cavernes et les antres, dans lesquels
ils se jettent, sont des correspondances.
340. Vers. n. Parce qu'il est venu le jour grand de sa co­
lère, et qui peut se maintenir? signifie qu'ils sont d'eux-memcs
devenus tels par la séparation d'avec les bons et les fidèles li
cause du Jugement Dernier, qu'ils ne soutiendraient poillt
l1ùtl'ement. Par le gmnd jour de la colère de l'Agneau cst
sigt,lifié le jour du Jugement Dernier; et par qui peut se main­
tenir il est signifié ne pouvoir soutenir à cause du lourment : cn
elfet, quand arrivc le Jugement Dernier, le Scigneur approehc
avec le Ciel; et d'entre ceux qui sont au-dessous, dans le Monde
des espt'its, il n'yen il pas d'autres qui puissent soutenir l'avéne­
ment du Seigneur que ceux qui sont intérieurement bons, et il
n'y a d'intél'ieurement bons que ceux qui fuient les maux eoml11C
péchés et qui s'adressent au Seigneur. Que le jour de la colère du
Seigneur signifie le Jugement Dernier, on le voit clairement pal' ces
passages:(( Pendant que ne vient pas encore sw' VallS L'EMPOllTl:­
liENT DE LA COLÈRE de Jehovah;pendant que ne vient pas enco/'r:
sw' vous le JOUR DE LA COLÈRE de Jéhovah; peut-ètre sere~­
vous cachés au JOUR DE LA COLÈRE de Jefwvah. Il - Séph. Ir. 2,
3. - (( Voici, le jour de Jéhovah vient, Cl'ueL et d'indignatiol/.,
et d'EMPORTE~IENT DE COLtRE. Il - Ésaïe, XllI. 9, 13. - Cl Pro­
che est le grand JOUR DE JtUOVAU; JOUR D'EliPORTEMENT, ce jour­
lit; jour d'angoisse et de détl"esse, jow' de ténèbres et d'obscu­
rité. » - Séph. 1. 14, 15. - (c ELLe est venue, TA COLÈRE; et le
temps pOUl' les morts d'ètre jugés, et de donne1' la récompeJlSe
il tes sel'viteurs, et de perdre ceux qui perdent la telTe. » ­
Apoc. XI. 18. - (( Baisez le Fils, de peur qu'il ne sï'l'ritr! Cl
que vous ne pédssiez en chemin, car s'embrasera bientôt SA
COLÈRE; heureux tous ceux qzfi se confient en Lui. Il - Ps. 1r.
12.

* * * * *

341. A ce qui précède j'ajouterai ce MÜIORABLE. Je vis rassem­


blés,au nombre de six cenIs, des membres du clergé d'i\nglelel'I'e
1. 27*.
318 L'APOCALYPSt: Rl~VÜÉE, ~"341.

qui priaienl le Seigneur de leur pennellre de monler dans une


Sociélé du Ciel supérieur; el il leur ful donné permission, el ils
montèrenl; el quand ils furenl monlé:;, ils virenllellr I\oi, l'aïeul
du Haî aujourd'hui l'égnant (*), el ils s'en réjouirenl; lui alors
s'approcha de deux }:vêques qui élaienl parmi eux, el qu'il avail
connus dans le Monde; el, enlranl en conversation avec eux, il
leur dil : « C@mmenl êtes-vous venus ici? » lis réponclirenl qu'ils
avaienl adressé une supplicalion au Seigneur, el que la permis­
sion leur avail élé accordée. Il leur dil : « Pourquoi au Seigneur,
ct non il Dieu le Père? » El ils dirent qu'ils a,'aient élé ainsi in­
slrui,ts en bas; el il dil : Il Esl-ce que je ne "ous l'ai ['Jas dil quel-
Il quefois dans le ~londe, qu'il faul s'adresser au Seigneur; puis
aussi, que la Charilé est le principal? Que m'avez-vous l'épandu
alors au sujet du Seigneur? » El il leU[' fut donné de se l'appeler
qu'ils avaienl l'épandu que, quand on s'aùresse au Père, on s'a­
dresse aussi au Fils. ~Iais des Anges, qui étaienl aulour du Hoi,
leur dirent:« Vous vous trompez, vous n'avez point pensé cela, et
l'on ne s'adresse point au Seigneur quand on s'adresse il Dieu le
l'ère, mais on s'adresse il Dieu le Père quand on s'adresse au Sei­
gneUJ', parce qu'ils sonl un comme l'âme el l~ps; qui esl-ce
qui s'a:1resse ill'àme d'un homme et de celle manière il son corps?
esl-ce que quand ou s'adresse à un homme quanl il son corps que
l'on l'ail, on ne s'adresse pas aussi il son âme qu'on ne l'ail pas?»
A cela ils ne purent rien répondre; elle Hoi s'approcha des deux
Evêques, en tenanl il la main deux présents, disanl : « Ce sonl des
présents du Ciel. » C'élaicnl des formes célesles d'or; el il voulul
les leur lendre; mais alors un nuagc sombre les cacha elles sé­
para, et ils descendirenl pal' le chemin pal' lequel ils élaienl man­
Iés; el ils écrivirenl ces choscs dans un livre.
Tous les aulres membres du Clergé d'Anglelerre, qui avaient ap­
pris qu'il avait élé accordé à lemrs compagnons de monter dans le
Cie) supérieur, s'élaient assemblés au pied de la monlagne, où ils
allendaientleur reloUl'; et quand r.eux-Iü furenl revenus, ils saluè­
rentleurs frères, el raconlèrenl ce qui IClll' étail arrivé dans JeCiel,
et que le Hoi avail donné aux Evêques deux formes célestes d~or de
l'aspect le plus beau, mais qu'elles élaienltombées de leurs rilains;
(*) Ceci a été écrit sous Je rè~ne de Gcor~es III, petil-fils de Georges II.
CHAPITRE SIXIÈME. 319
et alors de l'endroit à découvert où ils étaient ils s'en allèrent dans
un bois qui était proche, et ils parlèrent entre eux, regardant de
tous côtés si quelqu'un ne les entendait pas, mais toujours est-il
qu'on les entendait; ils parlaient de l'unanimité et de la concorde,
et alors de la suprématie et de la domination; les Évêques par-
\.laient, et tous les autres donnaient leur assèntiment; et tout à
coup, ce qui m'étonna, ils n'apparaissaient plus cotllme en grand
nombre, mais comme un seul homme grand, dont la face était
semblable à la face d'un lion, ayant SUI' la tête une tiare en forme
de tour, sur laquelle était une COl1l'onne, et il parlait d'un ton
élevé et marchait d'un pas large; et, regardant derrière lui, il dit;
« A quel autre qU'à moi appartient de droit la suprématie? » Le
Roi regarda du Ciel en bas; et il les vit, d'abord tous comme un
seul, et ensuite comme plusieurs d'un même sentiment, la plu-
part, comme il le dit, en habit séculier.
L'APOCALYPSE

CHAPITRE SEPTIÈME

1. Et après ces choses, je vis quall'e Anges qui se te­


naient sur les quatre angles de la telTe, retenant les quatre
vents de la terre, afin que Ile soufflât point un vent SUI' la
tetTe, ni SUI' la mer, ni SUI' aucun arbre.
2. Et je vis un autre Ange qui montait du lever du soleil,
ayant le sceau du Dieu Vivant; et il cl'ia d'une voix grande
aux quatre Anges, auxquels il avait été donné de nuire il la
tene et à la mer,
3. Disant: Ne nuisez point à la ten'e, ni à la mer, ni
aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué les serviteurs
de notre Dieu SUI' leurs fronts.
Il. Et j'entendis le nombre des marqués, cent qual'ante­
quatl'e mille marqués de toute tribu des fils d'Israël.
5. De la tribu de Jehudah douze mille marqués; de la
tribu de Ruben douze mille marqués; de la tribu de Gad
douze mille marqués.
6. De la tribu d'Ascher douze mille marqués; de la trihu
de Naphtali douze mille marqués; de la tribu de Ménasseh
douze mille marqués.
CHAPI'fRE SEPTlha:. 321
ï. De la trihu de Siméon douze mille mUI'qués; de la
tribu de Levi douze mille marqués; de la trihu d'lsaschal'
douze mille marqués.
8. De la tribu de Zébulon douze mille marqués; de la
tribu de Joseph douze mille marqués; de la tribu de Ben­
jamin douze mille marqués.
\). Après ces choses je vis, et voici, une foule nombreuse,
que personne ne pouvait comptel', de toute nation, ettrihus,
et peuples, et langues, se tenant devant le TrOne ct devant
l'Agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans
leurs mains;
10. Et ils criaient d'une voix grande, disant: Le salul
à notre Dieu, qui est assis SUI' le trône, et à l'Agneau.
il. Et tons les Anges se tenaient autOUl' du trône, et des
Anciens, et des quatre Animaux; et ils tomhèrent devant le
trOnc sur leu!'s faces, et adorèrent Dieu.
'12. Disant: Amen! la bénédiction, et la gloire, et la
sagesse, et l'action de grâces, et l'honneur, et la puissance,
et la force à notl'e Dieu aux siècles des siècles. Amen!
13. Et l'un des Anciens l'épandit, me disant: Ceux-ci,
revêtus de robes hlanches, qui sont-ils, et d'où soüt-ils venus?
H. Et je lui dis: Seigneur! toi, tu le sais. Et il me
dit: Ce sont ceux qui viennent de la tribulation grande, et
ils ont lavé leurs rohes, et ils ont blanchi leurs robes dans
le sang de l'Agneau.
15. C'est pOlll'quoi ils sont devant le trOne de Dieu, et
ils Le servent jour et nuit dans son temple; et Celui qui est
assis sur le trône habitera SUI' eux.
1.6. Ils n'auront plu5 faim, et ils n'auront plus soif; et
point ne tombera SUI' eux le soleil, ni aucune chaleur.
1ï. Parce que l'Agneau, qui (est) dans le milieu du tI'One,
322 L'APOCALYPSE RÉVÉLl::E.
Tes paîtra et les conduira l'ers de vil'antes fontaines d'eaux;
et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.

SENS SPIRITUEL

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE. Dans ce Chapitre, il


s'agit de ceux qui sont et qui seront dans le Ciel Chrétien;
et d'abord, de leur séparation d"avec les méchants, Vers. 1
à 3. Après celle séparation, il s'agit de ceux qui sont dans
l'amour envers le Seigneur et pal' suiLe Jans la sagesse,
desquels se composent les Cieux supérieurs, Vers. [. à 8;
et de ceux qui sont par le Seigneur dans la charité eL dans
la foi de la chariLé, parce qu'ils ont comballu contre les
maux, et Jesquels se composent les Cieux inférieurs, Vel's. 9
à 17.
CONTENU DE CHAQUE VERSET. Vers. 1. Et après ces choses, je
vis quatre Anges qui se tenaient sur les quatre angles de la
terl'e, signifie maintenant Lout le Ciel en elJ'ort pOllr faire le Ju­
gement Dernier: retenant les quatre vents de la terre, afin que
ne soufflât ]Joint un vent SUT la terre, ni sur la m.er, ni sur au­
cun arbre, signil1e qu'un influx plus proche et pal' suiLe plus forL
dans les lienx inJél'ieurs, où les bons aV<lient été conjoints aux
méchanLs, futreLenu eL suspendu par le Seigneur: Vers. 2. Et je
vis un autre Ange qui montait du lever du soleil, signifie le Sei­
gneur pourvoyant et modérant: ayant le sceau du Dieu Vivant,
signifie qui seul connaîltous et chacun, et peut par Lui-.\lênJe les
distinguer et les séparer les Ilns d'avec les autres: et il cria d'une
voi,T grande aux quatre Anges, au.1Jquels il avait été donne de
nuire ci la terre et ci la mer, (Vers. 3.) disant.' IVe nuisez ]Joint
ci la terre, ni il la mer, ni aux arbres, signil1e pal' le Seigneur
lœ suspension et lia rétention de l'influx pllus proche et plus fort
clans les lieux in[él'ienrs : jusqu'à ce que nous ayons lIwn/w! les
CllAPlTHE SEPTIÈME. 323
serviteurs de notre Dieu sur lew's fJ'01Its, signifie avanl qu'aient
élé séparés ceux qui sonl par le Seigneur dans les vrais d'après le
bien: Vers. li. Et j'entendis le nombre des marqués, cent qua­
1'ante-quatre mille, signifie Lous ceux qui reconnaissenl le Sei­
gneur pour Dieu du Ciel et de la Terre, el qui par Lui, au moyen
ùe la Parole, sonl dans les vrais de la doclrine d'après Je Lien de
l'amOllI' : 1narques de toute triim des rils d'Israël, signifie le
Ciel el l'Église du Seigneur composés d'eux: Vers. 5. De la tribu
de Je/Illdah douze mille marques, signifie l'amour célesle, qui
esll'arnour envers le :seigneur, el cel amOllI' chez Lous ceux qui
seronl dans le Nouveau Ciel el dans la Nouvelle Église: de la tribu
de Ruben douze mille marqués, signifie la sagesse d'après l'a­
mOlU' célesle chez ceux qui y seront: de la tl'ibu de Gad douze
mille marqw's, signifie les usages de la vie, qui appartiennenl il
la sagesse d'après cet amour, chez ceux qui y seront: Vers. 6. De
la tribu d'Ascher douze 1nille l1Wn/UeS, signifie l'amour muluel
chez eux: de la tribu de Naphtoli douze mille marqués, signifie
la perception de l'usage el de ce que c'est que l'usage, chez eux:
de la tribu de illénasse/t douze mille marqués, signifie la vo­
lonlé d'êlre ulile el les actes, chez eux: Vers. 7. De la tribu de
Siméon douze mille marques, signifie l'amour spil'iluel, qui esl
l'amour à l'égard du prochain, chez eux: de la tribu de Lévi
douze mille marqués, signifie l'affeclion du nai d'après Je bien
d'où provienl l'inlelligence, chez eux: de la tribu d'lsosc/tar
douze mille marques, signifie le bien de la vie, chez eux: Vers. 8.
De la tribu de Zébulon douze mille l1W1Ylués, signifie l'amour
conjugal du bien el du vrai, chez eux: de la tribu de Joseph
douze mille marqués, signifie la doclrine du bien el du vrai, chez
eux: de la tribu de Benjamin douze mille marqués, signifie la
vie du vrai d'après le bien selon la doclrine, chez eux: Vers. 9.
Après ces choses je vis, et voici, une foule nombreuse, que per­
sonne ne pouvait compter, signifie Lous les aulres qui ne sonl pas
d'enlre les recensés, el sonl cependanl dans le Nouveau Ciel et
dans la Nouvelle Église du SeigneUl', el ce sonl ceux qui compo­
senlle dernier Ciel el l'Église exlerne, desquels personne que le
SeigneuL' Seul ne eonnall la qualilé : de toute nation, et tribus,
et peuples, et langues, signifie tous ceux, dans le -'londe Chré­
32ll L'.IPOCAi.YP3E niivÉLÉE.
tien, qui sont dans la rc.ligion d'après le bicn et dans les vrais d'a­
près la doctrine: se tenant devant le Trône ct devant l'Agneau,
signifie écoutant le Scignelll' et faisant ce qu'il cQmmande : l'e­
v(Jt1ts de l'obes blanches, et des palmes dans leurs mains, si­
gnifie la communication ct la cOll]OnClion avec les Cieux supé­
rieurs, ct la confcssion d'après les Divins Vrais: Vers. 10. Et ils
criaient d'une voLe grande, disant: Le salut il notre Dieu, qui
est assis sur le trône, et il l'Agneau, signifie la rcconnaissanœ
de cœur que le ScigncUl' est leur Sauvcur : Vers. 11. Et tons les
Anges se tenaient autour du tl'ône, et des Anciens, et des quatre
Animaux, signifie tous dans le Ciel entier: et ils tombèrent de­
vant le tl'ône sur leurs (aces, et adorèrent Dieu, signifie leur
humiliation de cœur, et d'après l'humiliation l'adoration du Sei­
gneur : Vers. 12. Disant: Amen;' signifie la Divine Vérité, ct
d'après elle la confirmation: la vé'nédiction, et la gloire, et la
sagesse, et l'action de grdcrs, signifie les Divins Spiriluels du
Seigneur: et l'honneur, et la puissance, et la (oree, signifie les
Divins Célestes du Seignct1l' : il notre Dieu aU.T siècles des siècles,
signifie ces choses dans le Seigneur et pal' Ic Seigneur à éternilé :
Amen! signifie l'acquiescement dc tons: Yers 13. Et l'un des
Anciens répondit, me disant: Ceux-ci, revé'tus de robes blan­
c/ws, qui sont-ils, et d'où sont-'i/s venus? (Vers. 1LJ.) Et je lui
dis: Seigneur! toi, tu le sais, signifie le désir dc savoir ct la vo­
lonté d'interroger, puis la réponsc et l'information: et il me dit:
Ce sont ceux qui viennent de l'affliction grande, signifie que ce
sont ceux qui ml! été dans les tentations, et ont combaltu contre
les maux et les faux: et ils ont lavé leurs robes, siglüfie et qui
ont purifié des mallX du faux leurs principes religieux: et ils ont
blanchi leurs l'obes dans le sang de l'.1gneau, signifie et les ont
purifiés des faux du mal par les vrai" et ont été ainsi réformés pal'
le Seigneur: Vers. 15. C'est pourquoi ils sont devant le trône de
Dieu, et ils I.e servent jour et nuit dans son temple; et Celui
qui est assis sur le trône habitera sur ClI.T, ,igni!iie qu'ils sont
en présence du Seigneur, et qu'ils vivent avec constance ct fidélilé
selon les vrais qu'ils reçoivent de Lui dans son l~glise : Vers. 1G.
Ils n'auront )Jlus (aim, et ils n'auront plus soif, signifie ql1e
dans la suite ils ne manquC'l'ont ni de biC'ns ni de vrais: et point
CIL\PITnE SEPTli':iIlE. 325
ne tomlJem SUI' eu:!.' le soleil, ni aUCllne cltaleUl', signifie que
dans la suite ils n'auront point de convoitises pOUl' le mal ni pour
le faux du mal: Vers. 17. Pm'cc que l'Agneau, qui (est) dans le
milieu du Trône, les paftra, signifie que le Seigneur Seul les
instruira: el les eondaù'a vers de vivantes (ontaines d'eau,y, si­
gnifie et les conduira par les vrais de la Parole à la conjonction
avec Lui: et Dieu essuiera toute larme de leuJ"S yeu,J:, signifie
qu'ils ne seront plus dans des combats contre les maux et les faux
du mal, et ainsi ne seront plus dans les douleurs, mais qu'ils se­
ront dans les biens et dans les vrais, el par suite dans les joies
célestes par le Seignem.

EXPLICATION

342. Vers. 1. Après ces choses, je vis quatre Anges qui se te­
naient sur les quatre angles de la ten'e, signifie maintenant
tout le Ciel en enDrt pour (air'e le Jugement Dernier sur ceux
qui étaient dans le Monde des esprits. Suivent maintenant SUI'
l'état du Monde spirituel, immédiatement avant le Jugement Del'­
nier, plusieurs choses que personne ne peut savoir qu'au moyen
d'une révélation l'aile pal' le Seigneur; et comme il m'a été donné
de voir comment a été fait le Jugement Derniel', et de voir aussi
les changements qui l'ont précédé, et les orclinalionsqui l'onl suivi,
je peux par conséquent rapporter ee qui est signifié par toutes les
choses qui sont dans cechapitre et dans les Chapitres suivants. Ici,
pal' les quatre ltnges est signifié tout le· Ciel ; par les quatre Angles
de la terre est signifié tout le Monde des esprits, qui Lient le milieu
entre le Ciel ct l'Enfer; cal' le Jugement nernicr a été fait SUI' ceux
qui étaient dans le Monde des esprits, ct non SUI' qui que ce soit
dans le Ciel, ni sm qui que ce soit dans l'Enfer: si pal' les Anges
il est signifié le Ciel, c'est parce que pal' l'Ange dans le sens su­
prême il est entendu le Seigneur quant au Divin lIurnain, 1\" 3M;
cl comme le Ciel est Ciel d'après le Seigneul', pal' les Anges aussi
est signil1é le Giel: si pal' les quatre Anges, ici, il est signifié tout
le Ciel, c'est pal'ce qu'ils furent vus sc tenan t SUI' les qnall'e Angles
l, :lS.
326 L',ll'O(:'ILYPSE nl~Vt:L~E. N" 3lt2,
de la tel'I'e, et que pa." les quatre Angles sont signifiées les qualre
Plages. s'il est signifié que tout le Ciel élait alors en eITorl pour
l'aire le Jugement Demier, c'est parce que le Seignwl', quand le
Jugement allait avoil' lieu, fit approcher les Cieux SUl' le i'I'londc
des esprits, et que pal' l'appwche des Cieux il s'opéra chez ceux
qui étaient au-desso\IJs un leI cha,ngement de l'élat des illJ!érieurs
appal'tenant au mental, qu'ils ne virent que des terl'eul's devant
leurs yeux. Que les Angles signifient les plages, et que par suite
les qualre angles signifient toutes les plages, on peut le voil' par
les passages suivants :« Vous l1WSUrel"eZ, /wrs de la ville, l'AN­
GLE vers l'orient, l'ANGLE vers le midi, l'ANGLE vel'S l'occident,
et l'ANGLE vers le septentrion. » - Nomb. XXXV. 5. - (( Tu fe­
ms les ais pour l'I1abitacle, vingt ais pour l'ANGLE du midi,
et pour l'ANGLE du septentrion vingt ais. » - Exode, XXV 1. 18,
20,23. - (( Et le Parvis ù l'ANGLE du midi, il l'ANGLE du sep­
tentl'ion, à l'ANGLE de l'occident, et à l'ANGLE de l'orient. » ­
Exode, XXVll. 9,11,12,13. - Les qualre Plages sont aussi appe­
lées souvent les quatre Angles dans tzéchiel; parexemple,-Chap.
XLVII. 18,19,20; et Chap. XLVm.-Comme les Angles signifient
les plages, c'est aussi pour cela qu'ils signifient toutes choses, ainsi
toutes les choses du Ciel ou de l'Enfer, soit du bien et du vrai (ou
du mal et du faux), c'est évident par ces passages:« Satan sortira
pOUl' séduil'e les nations qui sont allxquatre 1\ l'iGLES dda terre.»
- Apoc. XX. 8. - (( Je retrancherai les nations, et dévastés se­
l'ont leurs ANGLES. » - Séph. HT, 6. - « Israël fut réuni COlmne
un seul homme, et ils se tinrent, les ANGLES de tout le 7Jeuple. »
- Juges, XX. 1, 2. - « Il s'élèvera un sœptTe d'Israël, lequel
b1'Ïse1'(l les ANGLES de Moab. » - Nomb. XXIV. 17. - (( Jour de
trompette et de clameur sur les ANGLES élevés. » - Séph. 1. 16.
- « A l'extrémité drs ANGLES je les reje!telYti. » - Deutér.
XXXlf. 26. - Que l'Angle signilfie le dcrnier qui soutient les su­
périeUl's, cornIlle le fondement la maison, et par conséqllent toutes
choses, on le voit claircment pal' ces passages:« - Je vais fonder
en Sion une PIERRE D'ANGLE de prix, de fondation fondée. »­
i:saïe, XXVIIL 16. -({ On ne prendra point de toi la pierre pOUl'
i' Ai\"GLE. » -- Jérém. LL 26. - (( De .Jehudah viendra la PIERRE
ANGULAIRE. » - Zaclij. X. II. - (( La Pierl'e qu'ils ont rejetée est
Vers. 1. CHAPlTlΠSEI'TlEME. 327
devenue tête d'ANGLE. I l - Ps, CXVIII. 22. Malth. xxr. 112. ?II arc,
XIf. 10. Luc, XX. 17,18.
3113. lle.tenant les qUCttrevents de la terre, afin que ne soulTlât
point un vent sur la ten'e, ni sur la mer, ni sw' aucun m'br'e,
signifie qu'un influx plus p/'oclte et par suite plus {or't dans les
lieux inlërieul'.I, ail les bons auaient été conjoints aux mé­
cltants, rat retenu ct .Iuspenda par le Seigneur. Il l'aut qu'on
sache que le Jugement Dernier il lieu, quand les méchants au­
dessous des Cieux d,ms le Monde des esprits sont multipliés à un
tel point, que les Anges dans les Cieux ne peuvent se soutenir dans
l'état de leur amour et de lem sagesse, car alors il n'y a pOUl' eux
ni soutien ni rondement; et comme cela exbte par la multiplication
des méchants au-dessous des Cieux, le Seigneur, pour conserver
l'état des Anges, influe par conséquent de pins rort en plus l'ort
avec son Divin, et cela a lieu jusqu'au moment où ils ne peuvent
plus être conservés par aucun influx, à moins que les méciJants
qui sont au-dessous ne soient séparés d'avec les bons; et celle
séparation se rait pal' l'abaissement et l'approche des Cieux, et par
conséqnent par un influx plus l'art, an point que les méchants ne
le snpportent pas; et alors les méchants s'enruient, et se jellent
eux-mèmes dans l'enrer; c'est aussi cela qui est signifié dans le
Chapitre précédent par ces paroles: « Ils disaient aux monta­
gnes et aux l'Ocltel's " Tombez .lUI' nous, et cachez-nous de lu.
{ace de Celui qui est assis SUI' le Trône, ct de la colère de l'A­
gneau, pal'cc qu'il est venu le jour grand de sa colèl'e, et qui
peut sc maintenir? Il - Apoc. V!. 16.17. - Maintenant, ve­
nons à l'explicalion : Pal' les quatre Vents est signiOé l'Influx
des Cieux; 1)(\1' 1,1 tC1're, la mer et tout arbre, sonl signiOés lous
les inférieurs elfes choses qui y sont; par la ler!'1;' et la mer, lous
les inférieurs, et pal' lout arbre, loutes les choses qui y son!. Que
le Vent signifie l'influx, et proprement l'influx du vrai dans l'en­
tendement, on peut le voir pal' les passages suivants: « 11insi a
dit le Seigneur JéllOuilt " Des quatre VENTS viens, esprit; et
souffle en ces tués, afin qu'ils vivent. )) - j~zéch. XXXVII. 9,10.
- " Qnatre Chars appw"w'cnt, auxquels il y avait quatre Che­
vaux; cc sont les qnatre VENTS des cieux. )) - Zach. VI. 1 il 5. ­
Il Il t'aut qw: vous soyez '!ngelUll'és de nouveau. Le VENT soulTle où
:';~8 r:"I'OCALYI'St: RÉvtl,Ét:. ~" ill,;).
il veut, et tll IW sais d'où il vient, Iii oit il va. II - Jean, 1.11. 7,
8. - li te Factew' de la terre dispose le gloue 1Jal' sa si1gesse;
il tire le VI::NT de ses trésors. » - Jérém. X. 12, 1.3. LJ. 15, 1.6.
l's. CÀXXV. 7. - « Jehovah fail soufll&r son VENT, ct les caux
coalent; il annonce sa Parole, ses slatats ct ses jugements. »­
Ps. CXLVI!. 17, 18,19.- Il Qu''illoue Jéhovah, le VENT de tem­
pl1te e:r:écu(ant sa Parole. l l - l's. CXLVII!. 8.-«Jélwva/! fait de
ses Anges des VENTS. )) - l's. CTV. 3, li. - li Jéhovah pOl'té SU/'
les ailes du VENT. » - Ps. XVIU. 10, 11. l's. CTV. 3; -les ailes
du Venl sonlles Divins Vrais qlli inrluenl; c'est pourquoi Le Sei­
gneur est appelé SOltffle des narines, - Lament. IV. 20; - el il
esl dit qu'il souffla dans les nll1'ines d'Adam âJlle de vies,­
Gen. Il. 7; - el qu'il insuflla en ses disci1Jles, ct leur dit,' llece­
vez Esprit Saint,-Jcan, XX. 21, 22;-I'Espril Saint eslle Divin
Vrai procédanl du Sfigneur, donl l'influx dans les disciples a élé
représenlé el pal' suile esl signifié en ce qu'il insuffia en eux. Si
le Venl l'lia lIespiralion signifienll'inrlux du Divin Vrai dans l'en­
lendemenl, c'esl d'après la cOfl'espondance du poumon avec l'en­
tendemenl; sur celle cOITespondance, VOil' dans LA SAGI::SSE AN­
GÉLIQUE SUR LE DIVIN A~lOun ET SUR l,A DIVINE SAGESSE, N°' 37'1 il
429. Comme un inOux Divin plus proche el plus forllt travers les
Cieux disperse les l'rais chez les méchants, c'esl pour cela que le
Venl signifie la dispersion du vrai chez eux, el par suile leur con­
jonction avec l'enfer el leur perle, comme on peutIe voir par ces
passages: li J'amènerai SUi' t~lam quatre VENTS des quatre exlré­
mités des Cieu:v, ct je les dispersel'ai. »- Jérém. XLIX. il6. ­
(1 Tu les disper'seras, de sorte que le VENT les e111pol·tc, cl qlle la

tempête les dissipe. »-)::s. XLL 16.-11 Le SOUfFLE DE JtHOVAH


comme un fleuve de souf!''! [es cmurase.n-l::s. XXX. 33.- « Ceux
II1Ii machinent l'iniquite par le SOU~-FLE DI:: DIEU perissent, et
p(l1' l'ESPRIT DE SON NEZ ils sonl consllmés, »- Job, IV. 8,9. ­
« Dù'ouvel'ts ont ete les fondements du gloue pm' ta !'é1Jl'i­
'mande, Jéhovah, par le SOUFFLE DE L't:SPRIT DE TON NEZ. »)-Ps.
xvm. 1.6, - I I Voyant je flls dans ma vision, et voici, les quall'e
VENTS s'e/ançaienl vers la grande mer, et qllalre Bétes mon­
laient.)}- Dan, VII. 2,3, el suiv. - li Voici, lIne TEMPÊTE DI:: Jüw­
V,IIi, une colère est sortie; sur la lûtc des ililpies clic se prdcipi­
Vers. 1. CliAPITRE SEPTIÈME. 32\)
tera. »- Jérém. XXIII. 19. XXX. 2:t - « Mon Dieu! pOl/J'sais­
Ies paJ' ton OURAGAN, ])(1/' ta TE;IlPÊTE épouvante-les. Il - l's.
LXXXIlI. 16. - « /Je Jéhovah dans la TOURMENTE et dans la
TE;IlPÈTE (esl) le Chemin. » - Nahum, 1. 3; - el en oulre ail­
leurs; par exemple, -Jérém. XXV. 32. t~zéch. XIlI. 13. lIas. VW.
7. Amos, t. 1ft. Zach. IX. 1ft. l's. XI. 6. L. 3. LV. 9,- el l's. CVIf,
où sont ces paroles: « Il dit, et ,le présenta un VENT DE TEM­
PÈTE; et Dieu {lt arrêter la TEMPÊTE, afin qae restassent en si­
lence les flots. II - Vers. 25, 29: - de là on voil clairement ce qui
esl signifié dans le sens spiriluel par ces paroles: « Jésl/s, dans
la barque, réprimanda le VENT, et il dit à la Mer: Tais-toi; et
il y eut un calme. Il -l'larc, IV. 37 à 39. Luc, VIll. 23, 2ft; ­
ki, par la Mer esl signifié l'Enfer, et par le Vent l'influx qui en
provienl. JI n'esl pas signifié aulre chose qu'un influx fort par le
VENT ORIENTAL, - Ézéch. XVII. 10. Jérélll. XYJIJ. 17. }:zéch.
XlX. 12. fIas. XllI. 15. l's. XLVllI. 8; - et aussi par ce mêml)
Vent, paT lequel rat desséchée la Mer de Saph, - Exode, XIV.
21, - el dont Moïse parle ainsi: « l'AH LE VENT DE TES NAIUNES
ont eté amassées les eau.x; TU AS SOUFI'LÉ PAR TON VENT, la Mel'
les a couverts. » - Exode, XV. 8, 10. - Maintenant, d'après ce
qui vient d'être rapporlé, on peut voir que par relenir les quatre
Venls, afin que ne souffiàl aucun vent sur la terre, il est signifié
relenir el suspendre l'influx plus proche et plus fort dans les lieux
inférieurs.
3M. Vers. 2. Et je vis un autre Ange qui montait du lever
du soleil, signifie le Seigneur pourvoyant et modérant. Ici, pal'
l'Ange est entendu le Seigneur quanl au Divin Amour, parce qu'il
montait du lever du soleil, et que du lever du soleil ou de l'o­
rient, c'esl du Divin Amour, car le SeigneUl', dans le Monde spi­
riluel, est le Soleil et l'Orient, el même il esl appelé ainsi quant
il cel amour; que ce soit le SeigneUl' poUl'voyant el modérant, on
le voil clairement par son ordre aux qualre Anges, de ne point
nuire il la terre, ni à la Illel', jusqu'à ce que les serviteurs de
Dieu aient élé marqués sur les fronls. Que le Divin Humain du
Seigneur sail enlendu par l'i\.nge dans le sens suprême, on le voil
par ces passages: « L'ANGE DES FACES DE JÉHOVAH les a délivrés;
Ù caase de son amour ct ri cause de ,la clémence, Lui lcs a ra-
I. 28*.
:J:JO L'APOCALYPSE I~ÉVÉLÉE. N"3M.
clteles; ct il les a pl'is ct les a portes lous les jours de l'étel'­
nilé. " - tsaïe, LXUI. 9. - (( Que l'ANGE, qui m'a délivré de
lout 111 al, les benisse. » - Gen. XLVIH. 16. - (( Incontinent
viendra vers son Temple le Seigneur que vous cherchez, et
l'ANGE DE L'ALLIANCE que VOltS désÎ/·ez. » - I\lalach. III. 1. ­
« Moi, j'envoie un ANGE devant toi, pOUl' le garder dans le che­
min. Garde-loi de ses (aces, parce que mon Nom (esl) au mi­
lieu de Lui. " - Exode, XXlLl. 20 il 23. - L'Ange el l'Envoyé,
dans la Langue hébraïque, sonlun même mol; de là vienl que le
5cigneMr se dil si souvenll'EllVoyé du Père, el par là esl enlendu
le Divin llumain. i\lais, dans l'e sens respeclif, l'Ange esl quicon­
que reçoil le Seigneur, lanl celui qui esl dans le Ciel, que celui
qui esl dans le l'lande,
3!!5. Ayant le sceau du Dieu Vivanl, signifie qui seul connaît
lous el chacun, el peut par Lui-jlUme les dis linguer el les se­
parer les uns d'avec les aulres. Comme ils élaienl marqués sur
le fronl par un sceau, c'esl pour cela qlle par avoir le sceau du
Dieu Vivanl, puisCjlJ'i! s'agil du Seigneur, il esl enlendu connallre
Lous et chacun, el pouvoir diislinguer et séparer les servileurs de
Dieu d'avec ceux qui ne sonl poinl servileurs de Dieu.
346. El il cria d'une voi,x grande aux quatre Anges, aux­
quels il avail éle donné de nuire li la lerre el li la mer, (Vers. 3.)
disant: Ne nuisez point ci la 11:1'1'e, ni ci la mer, ni aux (wbres,
signifie par le Seigneur la suspension el la rélenlion de l'inf1u,x
lJlus lJ}'oche et plus f'ort dans les lieux inférieurs. Que ce sail
là ce qui esl signifié, on le VHil clairement par les explications qui
onl élé données ci-dessus, i\" 3113 : d'après le sens dela leUre, ce
sont les qualre Anges qui onl retenu l'in(]ux; mais, d'après le sens
spil'iluel, c'esl le Sei1gneur : ne point nuire il la lOTe, ni ci la
11Iel', ni au,x al'bl'es, signifie un influx non violenl, mais modéré;
cal', pal' les divers degrés d'influx dans les Cieux, le Seigneur dis­
pose, règle, tempère et modère loules choses dans les Cieux el
dans les Enfers, et par les Cieux el les Enfers toules choses dans
le ~Iontle.
347. Jusqu'Ii cc qua nous ayons marqué les servileurs de
noire Dieu sm' lears l'l'0nts, signifie avanl qu'aient elé sé­
pares ceux qui sont pal' le Seigneur dans les vrais d'apl'ès
Vers. 3. CILIl'ITRE SJ;PTLbl.E. ;)31

le ûien, ainsi ceux qui sont interiew'ement bons. Par mar­


quel' SW' les (ronts il est entendu, non pas les marquer SUi' le
front, mais distinguer et séparer ceux qui sont pal' le Seigneur
dans le bien de l'alllOur, car le front signifie le bien de l'amour:
que ce soient ceux qui sont par le seigneUl' clans les vrais d'après
le bien, c'est parce que ceux-Iii sont entendns par les sel'viteurs
de Dieu, N° 3. Si le Front signifie le bien cie l'am ou l', c'est parce
que la face est l'image des an'eetions de l'homme, et que le l'l'ont
est la partie la plus élevée de la face; le cerveau, d'où vient l'o­
rigine de toutes les choses de la vic de l'homme, est immédiate­
ment sous le front. Comme le l'l'ont signifie l'amour, chez les bons
l'amour bon, et chez les méchants l'amour mauvais, c'est pour
cela que par marquer SUI' les fronts il est signifié distinguer et
séparer l'nn d'avec l'autre selon j'amour: la même chose est si­
gninée dans Ézéchiel: (( Passe 1Ja1' le milieu de Jérusalem, et
~rARQUE UN SIGNE SUR LES l'lI0NTS des /tommes qui gemissent sW'
les abominations. 1>- IX. 4, 5, 6. - l'uisque le front signifie l'a­
mour, c'est pour cela qu'au sujet de la plaque snI' le Turban d'A­
haron, sur laquelle avait été gravé: SAINTETÉ il ,JÉHOVAH, il est
dit, qu'elle sem sllr le côte des (aces de son TUl'ûan, afin
qu'elle soil sur le fRONT d'Al!aron, et qu'elle soit SUl' le FRONT
d'Altal'on li 1JCI']Jéluite, en bon 1Jlaisi1' ]JOUI' eU:l' devant Jé/l0­
val!. » - Exode, xxvur. 36, 37, 38. - 11 fut aussi commandé
que ces paroles: (( Tu ai1Jle1'(ls Ion Dieu de tout 1011 cœur, et de
loute ton rime, tussent SUI' la main et SUT' le l'RO:'>:T. 1>- Deuté!'.
VI. 5, 8. XL i8.-L1 est dit qu'ils avaient le Nom du Père éCl'it
sw' les FRONTS. - Apoc. XIV. 1; - et le Nom de Dieu et de
l'Agneau sur leurs fRONTS. - Apoc. XXI[, 4, - JI faut qu'on sa­
che que le Seigneur regarde les Anges au front, et qu'eux de leur
côté regardent le Seigneur au moyen des yeux; et cela, parce que
le Seigneur les regarcle tous d'après le bien cie l'amour, et l'eut
qu'eux de leur côté Le regardent cI'après les vrais cie la sagesse;
ainsi se fait la conjonction. Par le Front, clans le sens opposé, il
est signifié l'amour mauvais, dans ces passages: (( Ceux qui ont
le caractère de la bâte sw' le FRONT. » - J\poc. XUr. 1.6. XIV.
9. XX. 4; - (l et aussi le nom de Babylone SUi' le FRONT. 1)

- Apoc. XVlf. 5, - (( Un FnOll"r de (eHw/(} 1)l'os/itllée. » ­


002 L'APOCALYPSt: nÉVJ~L~t:. W 3/17.
Jérém. HI. 3. - « Opiniâtres de FRONT, ct duJ's de cœur. Il ­
Ézécl1. In. 7, 8. - « Dur, toi; ct ton fRONT, d'aimin. 11- I~saïe,
XLVIfI. b..
3b.8. "ers, b.. El'j'entendis le nomvl'e des 11lm'qltes, cent qua­
j'ante-quatre mille, signifie tO'llS ceux qui reconnaissent le SCέ
(jIWll1'pOUl' Dieu du Ciel et de la J'en'e, ct qui par Lui, ail
moyen de la Pa/'ole, sont dans les vrais de la doctl'ùW d'al)1'ès
le vien de l'amour. Si ceux-là sont signifiés pal' les cent quarante­
quatre mille des douze Tribtls d'[sraël, c'est parce que par les
douze Tribus d'Israèl est signifiée l'Église composée de ceux qui
par le Seigneur sont ùans le bien et ùans le vrai, et qtli Le recon­
naissent pour Dieu du Ciel et de la Terre; par le nombre cr:nt
qu(t7'ante-quatl'e mille sont entendus tous ceux-là; cal' pal' ce
nombre il est signifié la même chose que par douze, puisqu'il vient
de la multiplication de douze pal' douze, et ensuile pal' mille, et
que tout nombre multiplié pal' lui-mème et ensuite par dix, cent
ou mme, conserve la même signification; ainsi, le nombl'e cent
quarante-quatre mille, la même signification que cent quarante­
quatre, et ici la même qne douze, parce que douze par douze
donne cellt qual'llnte-quatre; pareillement les douze mille mar­
qués de chaque Tribu pris ensemble font cent quarante-quatre
mille. Si le nombre douze signifie toutes choses, et se dit des
vl'ais d'après le bien, c'est parce que douze vient de la multipli­
calion de trois et de quatl'e entre eux, et que le nombre trois si­
gnifie tout quant an vrai, et le nombre quatre tout quant au bien;
pal' suite, ici, douze signifie tout quant au vrai d'après le bien de
l'amour. Que tous les Nombres signifient les accessoires des
choses pour ell déterminer la qnalJiLé ou la quantilé, on peut le
voir clairement par les nombres dans l'Apocalypse, lesquels en
beaucoup de passages de ce Livre n'auraient aucnn sens, s'ils ne
signifiaient point. D'après ce q\li vient d'être dit, on peut voir que
pal' les cent quarante-quatre mille marqués, el' jDar tes douze mille
de chaque Tribu, il est entendu qlJ'il ya de marqué et d'élu,
non pns ce nombre de mille de chaque Tribu d'Israël, mnis tous
ceux qui sont pal' le Seigneur dans les Vrais de la doctrine d'après
le Bien de l'amOllI'. Cela, en générall, est signifie pal' les ùouze
Tribus d'Jsl'aël, el aussi pal' les douze Apôtres du Seignelll'; mais,
Vers. il. CHAI'ITlŒ SEl'TlÈo1E. ü3:J
en parlicnlier, pal' chaque Tribu et pal' chaque Apôtre, il est si-,
gnil1é quelque vrai d'après le bien: quant à ce qui est signil1é ici
pal' chaque Tribu, cela sera clit clans ce qui suit. puisque les
douze Tribus signil1ent lous les vrais de la doctrine d'après le
bien de l'amour par le Seignelll', elles signil1ent aussi pal' consé­
quent toutes les choses de l'l~glise; c'est pour cela que les douze
Tribus d'Israël rept'ésentaient l'Église, et que les douze Apôtres
aussi la représentaient. Comme douze se dit des vrais et des
biens de l'Église, c'est pour œla que la Nouvelle Jérusalem, par
laquelle est en tendue la Nouvelle I~glise du Seigneur, est décrite
dans chacune de ses parties par le nombre douze; ainsi, la Ville
en longueur el en largeur était de douze mille slaâes; sa Mu­
raille élail de cent quaranle-quall'e coudées; cen t qual'ante­
quatre, c'est douze multiplié par douze: Il y avail douze pOl'tes~
et les douze Portes cüâent douze Perles; sur les Portes douze
Anf/es, et les noms écrits des douze Tl'iuus d'Israël; douze Fon­
dements à la muntille, el SUT' eux les noms des douze Apôtres
de l'Agneau; ils consiSlaienl en douze Pierres prr!cieuses ; puis,
il y avait l'ilrbl'e de vie, faisant douze {l'UilS, selon les douze
Mois; sur toutes ces choses, voir Chap. XXI et XXII. De ceux
dont il est ici question a été formé le Nouveau Ciel, et est formée
la Nouvelle Église par le Seigneur, car ce sont les mêmes dont il
est parlé dans le Chap. XIV, Ol! il est dit d'eux: « Et je vis, et
voici, l'Agneau qui se lenail S1/l' la Monlagne de Sion, et avec
Lui cent quarante-quatl'e milliers; et ils chantaient un Can­
tique Nouveau devant le l'l'Ô/le, et personne ne pouvai! ap­
prendre le Cantique, sinon les cent quarante-quatre milliers,
les achelés de la lerl'e; vierges ils sont; et ils suivent l'Agnecm
quelque part qu'il aille. )) - Vers. i, 3, 4. - Comme les douze
Trilms signil1aient l'Église du Seigneur quant à tous ses vrais et li
tous ses biens, c'est pour cela que le nombre douze est devenu le
nombre de l'Église, et a été employé dans ses choses saintes; par
exemple, dans le l'ectoral-de .Jugement, oit élaient l'Urim et le
Tltumim, il?J avait douze Pier1'f:s precieuses. -Exode, XXVlll.
21. - Douze Pains des {aces élaient posés sur la Table dans
le Tabernacle. - Lévit. XXIV. 5,6. - Moïse bâtit un Autel au
bas de laMonlagne de Sinaï, et il érigea douze slatues.-Exode,
83fl L'APOCALYPSE l\J~VÉU:E, N° 3M,
XXIV. l!. - Douze hommes fur'ent envoyrf8 pOUi' explore,' la
tl!1Te de Canaan. - Deulér. 1. 23. -- Douze ltommes porlè­
l'ent douze pie1'Tes du milieu du Jourdain. - Jos, [V, 1 à 9,
20. - l'Oltl' l'initiation de l'A wei, douze Princes apportèl'ent
douze Plats d'argent, douze cratères d'a'l'gent, douze casso­
lelles d'or, douze Tmt7'eaux, douze Bdliel"s, douze Agneaua: et
douze Boltcs. - NomiJ. VIL 84, 87. - Elie 1JI'it douze Pierres,
et construisit un Autel. - 1 nais, XV[I!. 31. - Élie trouva
É'lisee, tandis qu'il laUOll7'ait (lI)ec douze couplc's de bœufs, et
lui ml milieu des douze, et il jeta sur lui son manteau. - [
Hois, X[X. 19. - Salomon 1Jlaça sur douze Bœufs lu Mer d'ai­
min. - [ Hais, VH. 25, M. - Il/it Ul! Trône, G'l sur ses de­
g7'(Js douze Lions etaient placés. - [ nais, X. 19, 20. - Sur la
Tête de la Pemme enveloppée du Soleil, il y avait une cou­
l'Omle de douze Étoiles. - t\poc. ~[[. 1. - ~Iainlcnan[, d'après
ce qui vienl d'êlre di l, il esl évidenl que par les cenl quaranle­
quatre mille m~rqués, douze mille de chaque Tri!>u, il esl en­
tendu, non pas un semblable nombre de Juifs el d'rsraeliles, mais
Lous ceux qui du Nouveau Ciel ChréLien, el de la [';ouvelle Église,
seronl pal' le Seigneur, au moyen de la Parole, dans les l'l'ais de
la doclrine d'après le lJien de l'amour.
349. 1lJw'qués de toute Tribu des fils d'lsmël, signifie le Ciel
et l'Église du Scignew' e071l1Josés d'eux. Pal' la Tri!>n est signi­
fiée !a Heligion quanl au bien de la vie, el pal' l'oule Tribu esl si­
gniflée l'Itglise quanl à tOlll bien de l'amour el quanl à loul vrai
d'après ce bien, desquels se compose le iJien de la vie; cal' il ya
deux choses qui l'ont 1'I:;glise, il savoir, le bien de l'amour et le
vrai de la docbrine, leur mariage esl l'Église; les douze Tribus
d'Israël représenlaient el pal' suile signiflaienll'Église quanl à ce
mariage, et chaque Tribu quelque vrai universel du bien ou quel­
ql~e bien universel du vrai dans ce mariage: mais ce que signi­
fiait clbque Trihu, cela jusqu'à présent n'a élé révélé il qui que
ce soil, et n'a pu êlre révélé, de peul' qu,e pal' une explication
mal liée Je sninl, qui esl caché dans ces triiJllS conjointes en un,
ne fût profané, car elles signiflenl selon la conjonction; aUllrelinent
daus la série daus laquelle les flIs d'Israèl sonl nommés selon
les Naissances, - Cen. XXIX, XXX, XXXV. 18; -là, leul' série
Vers. 6. CIHPITRE SEPTI~;~IE. 335
est celle-ci: Ruben, Simôon, Lévi, Jehudah, Dan, Naphtali, Gad,
Asclter, Isaschar, Zébulon, Joseph, Benjamin. Autrement dans la
série dans laquelle ils sont nommés quand Hs vinrent en Egypte;
c'est celle-ci: Ruben, Siméon, Lévi, Jehudah, Isaschar, Zébnlon,
Gad, Ascller, Joseph, Benjamin, Dan, Naphtali, - Gen. XLVI.
9 à 21. - L\utremcnt dans la série quand ils sont bénis par leur
père, Israël; c'est celle-ci: lluben, Siméon, Lévi, Jehudah, Zé­
bulon, Isascllar, Dan, Gad, Ascllel', Naphtali, Joseph, Benjamin,
- Gen. XLIX. - Autrement dans la série quanclles Tribus sont
bénies par i\loïse; c'est celle-ci: Ruben, Jehudah, Lévi, Benjamin,
Joseph, f:phraïl1l, Ménasseh, Zébulon,Gad, Dan, Naphtali, Ascher,
- Deutér. XXXIfI;-là, Ephraïm et Ménasseh; et non, Siméon
et Isascllar. Autrement dans la sél'je quand ils campaient ct
quand ils partaient; c'est celle-ci: Les Tribus de Jehudah, d'Isas­
cllar et de Zébulon à l'ol'ient, les Tribus de Ruben, de Siméon et
de Gad au midi, les Tribus d'Éphraïm, cle Ménasseh et de Ben­
jamin à l'occident, les Tribus de Dan, d'AsclIer et de Naphtali
au septentrion, et la Tribu de Lévi au milieu, - Nomb. II. ­
Autrement dans les séries où ils sont nommés ailleurs, comme
Gen. XXV. 23 à 26. Nomb. 1. 5 à 16. VII. 1. à 89, XIII. 4 à 15.
XXV 1. 5 à 56. XXX IV. 17 à 28. Deutér. XXVII. 1.2, 13. Jos. XV à
XIX. Ézécll. XLVllf. C'est POUI'CIUoi, quand BiJéam vit Israël ha­
bitant selon ses Tribus, il dit: « Qu'ils sont bons tes Tabe1'1lacles,
Jacob! tes Habitacles, IS1'aël!» - Nomb. XXIV. 1,2,3,5. ­
Dans le Pectoral de Jugement, qui était l'Urim et le Thumim, où
il y avait douze Pienes précieuses selon les noms des fils d'Israël,
- Exode, XXVIII. 15 à 30, -- les Tribus signifiaient dans la
séde selon la demande à laquelle une réponse était faite. QUClnt il
ce qu'elles signifient dans la série où elles sont nommées ici dans
l'Apocalypse, série qui est encore clilférente, cela sera dit dans la
suite. Si les Tribus signifient la t\eligion, et les douze Tribus l'I~­
glise quant à tout ce qui lui appartient, c'est parce que, dans la
Langue hébraïque, Tribu et SCE'ptre sont un même mot; or, le
Sceptre est le Royaume, et le t\oyaume du Seigneur est le Ciel et
l'Église.
350. Vers. 5. De la tribu de Jehudah douze mille marqués,
signifie l'amow' céleste, qui est l'amour enve1'S le Seigneur, et
336 L'APOCALYPSE nÉVf:LÉE. [\" 350.
cet amoul' chez tOltS ceux qui seront dans le Nouveau Ciel et
dans la Nouvelle Église du seigneur. Pal' Jehlulah il esl signifié
dans le sens suprême le Seigneur quanl à}amollr célesle, dans le
sens spiriluelle Royaume céleste du Seigneur el la Parole, el dans
le sens nalurel la doctrine de l'Église célesle d'après la Parole;
mais ici pau Jehudah est signifié l'amour céleste, qui est l'amo\ll'
envers le Seignem; el, parce qu'il esl nommé le premier dansïa
série, par lui ëSl signifié cel amour cbez Lous ceux qui seronl dans
le Nouveau Ciel et clans la Nouvelle I~glise clu Seigneur; cal' la
Tribu nommée en premier lieu eslle toul dans les aulres lribus,
elle esl pOUl' elles comme la lêle, elle esl comme un universel en­
tranl dans tontes les choses qui sllivent, elle les lie ensemble, les
q,ualifie el les affecle : c'esl ici l'amour envers le _Seigl~ur. Que
douze mille signiliie Lous ceux qui sonl dans cel amour, on le voit
ci-dessus, N" 348. On sail que les douze Tribus d'Israël, après Sa­
lomon, onl été divisées en deux Royaumes, le Royaume Juif elle.
1 IROyâume Israélile; le Royanme .Juil' représentail ~.!..\~~.f".!!1!-Cé­
1 leste ou sacerdolal du Seigneur, elle Royaume Israélite le Royautne
j sp itfu el ou royal du Seigneur; mais celui-ci fut détruÜ'lors-­
qu'il n'y eul plus aucun spirituel chez les Israélites, tandis qU~leJI
1I0yaume Juif fut conservé à cause de la Parole, el parce que le
Seigneur devait y naître; mais quand les Ju~f~l1l'enla~Lul!.ér.é en­
tièremenlla Parole, et ne purent par cOLlséquenl connallre le Sei­
gneur, alQl's leur Royaume fut détruit. D'aPî'ès-Z~~~plicalions,
on peul voir que pal' la Tribu cie .1ehudah esl signifié l'Amour cé­

~
leste, qui est l'Amour envers I~ Seigneur; mais, C01JJP)_eJ~.~ Ju(i's
\ étaienl lels quanl à la Parole el quanl au Seigneur, pal' la Tribu
d~- Jeftudah esl aussi signifié l'am OUI' opposé, qui est l'amour de
soi, proprement l'amour de dominer d'après l'amour cie soi, amour
) 1 qui est appelé \'~!!!.OUl' diabolique. Que pal' Jehudah el pal' sa
- Tribu il soit signifiéle Hoyauille céleste el son amOllI', qui ~­
mour envers le Seigneur, on le voil pal' ees passages: "JEHUDAH,
toi, te cClébl'eront tes !'n:l'rs,. le sceptre ne ~era point l'l'tiré de
Jehudah, jusqu'à ce que vienne Scltiloh, et li lui l'obéi,w!!lCl?
des peuples,. il attache au crJ} son ânon, au ccp e.rcellent le (ils
de son ânesse,. il lure dans le vin son vilement,. l'ouge d'yenx
pOl' le 1/in, et blm/(' dt! dents par le lait. I l - Gen. XLIX. 8 LI 12.
Vers. 5. CHApITRE Sl:PTlt:.IIE. ;)37
- « David sel'a lcur' prince li etcl'nite; ct je lJ'ailcl'ai avec ea.l:
une alliance de paix, allianCl.' d'dlentite il ?J aura avec eux;,
ct je placerai mon sanctuaire au milieu d'eux li étel·nité. Il
- J.:zéeh. XXXVH. 25, 26. - « Sois dans la juhilation diilans
fallégresse, fille de Sion; JétlOvah sc fera un héritage de JEHU­
DAH, sa pOJ,tion snI' la telTe de saintClé.Il-Zaeb. IL 'tli, 't5,16.
- « Célèbre, ô JEIlUDAH! tes {r'!tes, acquillc-toi de tes vœu,x,
parce qu'il n'an'ivera ))lus que ))(/1' toi )lasse lir!lial, en enl1:el ,
il sera retranc/uf. Il ~ Nab. II. 1. - « Incontinent viendra vel's
son Temple le Seigneur; alors o(Jl'dctble sera il J éllOvah la min­
citait de JEHUDAH et de J.ÉnusALEM, comme aux jours du siècle.»
-1\la1aeh. Hl. 1, !J. - « JEIIUDAII à éternitd sera assis, et J.Énu­
SALEM pour génération ct génération. »-Joël, IV. 18, :L9, 20.­
( Voici, les joZll'S viennent, que je susciterai li David un gel'1lle
juste; dans ses jOll1'S sel'a sauvé JEIIUDAH. » - ,Jérém. XX nI. 5,
6. - « Je ferai sortil' de Jacob une semence, cl de JEIIUDAII
un Itdritier de mes montagnes, afin qu'en aient )JOssession mes
dlus, » - I~saïe, LXV. 9. - « JEIIUDAH devint son sancwaire,
el Israël ses domaines. » - l's. eXlv. 2. - « Voici, les jow's
viennent, que je t1'(ûtel'ai avec la maison de JEIIUDAl/ une al­
.liance nouvelle; ce sC'l'a celte alliance: Je mettrai ma l.oi en
.leur m.ilieu, et SUI' leur cœll1' je l'dcrirai. u-Jérém. XXX 1. 27,
~H, 33, 34. - « En ces jours-lü, dix Itommes saisiront le pan de (
la l'oue d'un homme JUIF, en disant: Nous iI'ons avec vous, r
1W1ye que nous avons entendu (lue Dieu (est) avec VOus,»-Zach. )
VJII. 22, 23. - « /Je mrime que les Cieu,<: nOlWeall,1' ct la Terre
nouvelle, que je vais {aire, sc maintiendront devant Moi, ainsi
se maintiendront votre semence et vorre nom; des Rois (des
nations)!C1'onttes n.oll1Ticiel's, el leurs Princesses tes nOll1'1'i- \
ces; la (acc il ten'c ils sc lJ1'osternel'ont devant toi, et la pous­
sière de tes pieds ils lr;ctwl'ont. » - I~sai:e, LXVI. 20, 22. XLIX.
22, 23;-d'après ces passages, eL plusieurs autres, en [l'Op grand
nombre pour qu'ils puissenL êLrc rapporLés, on peuL voir claire­
menL que pal' Jehudah il esl cnLendu, non pas Jehudah, mais l'~-
lise; pal' exemple, cn ce que .Jéhovah Lrailcra avec celle nalion
~ alliance nom'clle cL éLernelle, s'en fera un hérilage el un
sancLuaire il éLernité, cL qlle des l'ois des nalions cL lenl's pJ1ii­
1. 29.
------~--------------_.-

338 L' APOCALYPSE nl~ VÉLÉE. N° 350.


cesses se prosterneront devant elle, ct lècheront 0.PJl.~ièr~Ae
ses pieds, oulre plusieurs autres expressions. Que par la Tribu
de Jehudah, considérée en elle-même, il soit cnteQ.l!.u le l\oyau~ïle
\diabOlique, qui appartient il ra;;;ûur de dominer d'après l'amour
de soi, on peul le "oir par ces passages: (( Je cacherai mes {aces
d'eux, je verrai quelle (sera) leur (in,. genération de per­
vel'sions, eu.x,. fils en qui il n'y a point de (idelite,. nation
IJel'due de conseils, eux; du cep de Sodonu', leur cep, et des
champs de G011l0r1'lw; ses l'aisins, raisins de (iel, g1YI1J/X!S d'a­
mel'tume pour eu.);; venin de d1'Ct(Jons, leur vin, et fiel d'aspics
cl'uel, Tout cela n'est-il pas sen'e chez Moi, scelle dans mes
tresors? II - Deu lér. XXXH. 20 il 35. - Çl Sache que ce n'est
point il cause de ta justice, ni il cause de la droiture de ton
CŒur, que J(jhovah te donne la terre dc (;anaan; car lwuple
dur de cou, toi. » - Deutér. IX. 5, 6. - « Selon le nombl'C de
tes villes ont ete tes dieux, J ehl.tdah! selon le nombre des places
de Jérusalem tu as dresse des autels pow' {airc des parfums li
Baal. l l - Jérém. 11. 28. Xl. 1.3. - « Vous, du père, (qui est) lc
diable, vous êtes; et vous voulcz {aire les desirs de votr;pi:rc:;,
- Jean, VIIl. Mt. - Ils sont dits « pleins d'hYPoc;isie, d'ini­
quité el d'impU1"Cl'é. II - ~lalth. XXIH. 27, 28; -« Génémtion
adulUre. » - ~Iatth. XH, 39. Marc, VIII. 38; - ct « Jél'usalem,
leur demeure, a été alJlJclée Sodomc. l l - i-:saïc, III. 9. Jérclll.
XXIU. 14. Ézéch. XVI. 1I6, 1I8. Apoc. XI. 8; - ct en outre dans
d'autres pass~ges, où il est dit que ceLte_.!latiQQ...!:l~t ent~nt
perdue, et que ,Jérusalem doit être détruile; par exemple, ­
Jérém. V.1. VI. 6,7. VIL 17,18, et suiv. vnt. 6,7,8, et suiv.
IX. 10, 1.1, 1.3, et suiv. Xllf. 9,1.0,14. XIV. 16. Lament. 1. 8, 9,
17. Ézéch. IV. :1, jusqu'à la fin. V. 9, jusqu'à la fin. Xll. :18, 1.9.
XV. 6,7,8. XVt. i il 63. XXIU. 1 à MJ.
351. De la tl'ibu de Ruben douze mille marqués, signifie la
sagesse d'après l'amour céleste chez cetCC qui seront darn[;;
Nouvcau Ciel et dans la Nouvelle Église du Seigneur. l'al' Iluben
ill est signifié dans le sens suprême la Tou le-Science, dans le sens
spirituel la sagesse, l'intelligence ct la science, puis aussi la foi,
dans le sens naturel la vue; mais ici pal' nuben est signifJée la
sagesse, parce qu'il vient après JehudalI, pal' qui est signifié l'a-·
Vers. 5. CHAPITRE SEPTIÈME. 339
mour céleste, et l'amour céleste produit la sagesse; en eITet, il n'y
a pas d'amour sans sa compagne, qui -èstlaSëTë'nce, l'intelligence
ct la s,!gesse; la compagne de l'amour naturel est la science, celle
de l'amour spirituel est l'intelligence, et celle de l'amour céleste
est la sagesse. Si par fluben sont signi!îées la science, l'intelli­
gence etIa· sagesse, c'est parce qu'il tire son nom de la Vue, et
que la vue spirituelle-naturelle est la science, la vue spirituelle
l'intelligence, et la vue céleste la sagesse. Ruben anssi était le
premier-né de Jacob, et c'est pour cela qu'Israël l'a appelé" sa
vigueur, cl le C0l1l.11lCllCe11unt de sa {oree, exeellenl en émi­
nence, cl excellenl en valeul'. Il - Cen. XLIX. 3; - telle est
aussi la sagesse d'après l'amour céleste. Et comme Ruben, parce
qu'il étaitl'ainé, représentait.et pal:Suite signi!îait la sagesse des
hommes de l'J::glise, c'est pour cela qu'il exhorla ses frères à ne
point tuer Joseph, et qu'il s'affiigea quand Joseph ne fut plus
trouvé dans la fosse, - Gen. XXXVII. 21, 22; - et c'est pour
cela que sa Tribu campail au Midi, et on les appelait Camp de
Ruben, - Nomb. II. :tO à :16; - le Midi aussi signi!îailla sagesse
d'après l'amour; c'est pourquoi, ceux qui sOii"lcians celle'sagesse
habitent dans le Ciel au midi; voir dans le Traité DU CIEL ET DE
L'ENFER, N'" :taS, :ta9, 150. Celle sagesse est signi!îée par Ruben,
dans le Prophétique de Déborah et de Barak, en ces termes:" Dans
les classes de Ruben, (ils sont) gmnds (quant aux) résolulions
de cœul'; pourquoi es-tu assis, ([sasehar), 7Jarmi les 7jagâgcs,
pOUl' entendre les sifflements des lroupes? Dans les classes de
Ruben, où (sont) les grands (quant aux) ree/wre/ws de eœw'. ))
- Jug. V. 15, 16; - les classes de !luben so;lI les conn·aissances
de tout genre, qui appartiennent il la sagesse. Comme toutes les
Tribus signifient aussi les opposés, de même aussi la Tribu de
Ruben; et dans le sens opposé elle signifie la sagesse séparée de
l'amour, et par suite aussi la foi séparée de la charité; c'est pour­
quoi il a été maudit par Israël son père,-Gen. XLIX. 3, lt ;-et
c'est pour cela qu'il a été privé de son droit d'aînesse, - 1 Chrono
V. 1.; voir ci-dessus, \·':t7; - c'est aussi pOUl' cela qu'il lui a été
donné un héritage au-delà du Jourdain, et non dans la terl'e de
Canaan; et que les fils de Joseph, Éphraïm et i\Jénasseh, ont été
l't'connus il la place de Ruben ct de Siméon, - Gen. XLVII!. 5 :
:Jllo L'APOCALYPSE IltVtLtE. 1\" 352.
- toutefois, cependant, il a retenu la représentation et par snite
la signification (te la sagesse.
~
352. De la trilm de Gad douze mille mm'qués, signifie l.c§.Jlsa­
(les de la vic, qui appartiennent ct la sagess.Cl d'ap1'f:.s CCI amo;;r,
aussi chez ceux 'lui seront dans le Nouveau Ciel ct dans la Nou­
velle J5glise du Seigneur. Par Gad il est signifié dans le sens su­
prême la Toute-Puissance, dans le sens spirituelle tien de la vie,
qui est aussi l'usage, et clans le sens natul'ell'muvre; ici l'usage
de la vie, parce qu'il vient après Rub~n et JelJudah, et que l'amour
céleste par !a sagesse produit les usages. JI y a trois choses qui
sont cohérentes et ne peuvent être séparees: l'Alllour, la Sagesse
et l'Usage de la vie; si l'une est séparée, les deux autres tombent;
voi!' SAGESSE ANGBLIQUE SUR LE DIVIN A)IOUH ET SUH LA DIVINE
SAGESSE, NO> 2ld, 297, 316. - Que par Gad soit signifié l'usage de
la "ie, qui est aussi appelé fruit, on peutie l'air par son nom qui
est tiré de troupe ou monceau, - Gen. XXX. '10, il; - puis aussi
par sa IJénédiction JDar lsraël son père, - Gen. XLIX. 19, - et
pal' sa bénédiction par Moïse, - Deutel'. XXXIII. 20, 21; - et
aussi pm' son héritage, - Nomb. XXXII. de 1 à la fin. XXXIV. ill.
Deutér. lU. 16,17. XLII. 24 à 28; - même par sa signification
dans le sens opposé, - Ésaïe, LXV. 11. Jérém. XLL'{' 1,2, 3.-ll
faut qu'on sache que toutes les Tribus d'Israël ont été distinguées
ici en qlJatre classes, COlllme dans l'Drim et le Thumim, et COlllme
dans le Campement, et que chaque Classe conLienttrois Tribus, et
cela, parce que trois sont cohérents comme un, de même que
l'arnomr, la sagesse et t'usage, et de même que la charité, la foi et
l'œuvre; car, ainsi qn'il a été dïl, si l'un manque, les deux antres
ne sont pas quelqne chose.
353. Vers. 6. De la t1'iuu d'flsc/wr douze mille marqués, si­
gnifie ['amour mutuel, qui est l'anwU7' de faire le bien de l'usage
)Jour le commun ou )JOUI" la société, citez ceux qui seront du
Nouveau Ciel et de la Nouvelle Église du Seigneul'. Pal' ;lscher
il est signifié dans le sens suprême l'Étenlité, dans le sens spiri­
tuel la béatitude éternelle, et dans le sens naturel l'arfection du
bien et du l'rai; mais ici pal' Ascher est signifié l'amour de faire
des nsages, lequel est dlez ceux qui sont dans le Hoyanllle Céleste
du Seigneul" et y est appelé amolli' mntuel; cet amour descend
"ers. 6. CHAPITRE SEPTl.ÈME. 3!d
immédiatement de l'amour envers le Seigneur, puisque l'Amour
du Seigneur est de faire des usages pour le commun et pOUl' chaque
société dans le commun, et le Seigneur les faiL par les hommes qui
sont dans l'amolll' envers Lui. Que les choses qui viennent d'êlre
dites soient signifiées par Aseher, on peut en quelque sorte le voir
d'après sa henediction par Israël son père: (( D'Ascher; gl'{ls (sera)
. son pain; et lui, il donnera des delices de Roi. » - Gen. XLIX.
20; - et d'après sa bénediction par .\Ioïse : (( Béni plus que les
fils, Ascltel'; qu'i[ soit agréable il ses (l'ères; comme les jours
ta renommée. » - Deutér, XXXHI. 24, 25, - Son nom aussi
vient de BÉATITUDE, et ceux qui sont dans l'amoUl' de faire des
lisages pour le commun et pour la société, sont plus que tous les
autres dans la béatitude dans le Ciel.
354. De la 17'ibu de Nap!llali douze mille marqués, signifie
la perceplion de l'usage el de ce que c'esl que l'usage chez ceux
qui sel'mU dans le Nouveau Ciel et dans la Nouvelle Église du
Seigneur. Par Naphtali il est signifié dans le sens suprême la
Propre Puissance du Divin Humain du Seigneur, dans le sens spil'i­
tuella tentation et la victoire, et dans le sens naturel la résistance
de la part de l'homme naturel; car son nom vient de Lulles; mais
ici par Naphtali est signifiée la perception de l'usage et de ce que
c'est que l'usage, pal'ce que dans la série il vient après Ascher,
par qui est signifié l'amour des usages; et ceux qui ont vaincu
dans les tentations ont aussi la perception intérielll'e des usages,
car par les tentations les intérieurs du menlal 80nt ouverts. La
perception qu'ils ont est décriLe dans Jérémie, Chap.XXXr. 33,34;
ils senlent en eux ce que c'est que le bien, et ils voient en eux ce
que c'est que le vrai, Qne la Tribu de Naphtali signifie les anges
et les hommes quan t il cetle perception, cela peut être confirmé
pal' ces passages dans la Parole: (( Naphlali sur les hauteurs du
champ. » - Jug. V. 18; - les IHluteurs du champ sont les inté­
rieurs de l'l~glise qllant à la perception. (( Nap/tlali, rassasié du
bon plaisir, el plein de la bdnédiclioll de Jéhovah; occident et
midi possède. » - Deutél'. XXXIlI. 23; - posséder l'occident,
c'est posséder le bien de l'amOllI' qui sert; et posséder le midi,
c'est pOSSéclCl' la lumière de la sagesse, qui est eeUe perception.
(( Naptali, Uiche (richée, rlui p/·o/lance des discours d'élégance. »
1. 29*.
3/J2 L'APOC.\LYPSE HÉI'ÉLÉE. NU 35ft.
- Gen. XLrx. 21; - ainsi esl décril l'élal après la lenlalion,
quanl à la libre éloculion d'après la perception. Il esl aussi fait
mention, qu'un hOlllme de la Trihu de i'iaplilali, (l j'empli de sa­
gesse, d'inlel! igence el de science, fil loul l'ouVl'age d'airain
pOUl' le Temple que lHilil Salomon, )) - Illois, VIL Hl: -les
Ilisloriquesde la ramie quanl aux nOl11s el quant aux tribus
onl une signification de même qne les Prophéliques.
355. De la lribu de 11lënusselt douze l'I/ille marqués, signifie
la volonte ltêll'e ulile elles acles, aussi citez ceux qui seronl du
Nouveau Ciel el de la Nouvelle Églisr: du Seigneur. rI y a trois
r.hoses qui se suivenl en ordre, l'Amour envers le Seigneur, la
Sagesse el l'Usage, comme il a élé dit ci-dessus, N° 352; de même
aussi ici, l'Amour llIutuel, l'Entendement ou la perceplion, l'lIa
Volon lé ou l'acle; celles-ci aussi font un, tellement que si l'une
manque, les deux aulres ne sonl pas quelque chose; la volon lé
d'être utilc avec l'acle eSll'effel, ainsi le dernier, dans lequel les
deux anlérieurs sonl cl coexislent. Si Ménasselt signifie ce der­
nier, c'esl parce que Joseph, qui élait le père de l\lénasseh et
d'Éphraïm, signifie le spiriluel de l'l::glise, el que le spiriluel de
l'Église est le bien de la volonté el en même temps le l'rai de l'en­
tendemenl; de là vienl que '\Iénasseh signifie le volonlaire de
l'~glise, cl Éphraïm l'Intellecluel de l't~glise. Qlle IIlénasseh si­
gnifie le Volonlaire de l'l~glise,c'esl parce qu'Épliraïm signifie l'In­
tellectuel, commc on le voil clairemcnt dans 1I0schée, où l~phl'a]m
esl si souvenl nommé; el parce que llénasseli signifie le Volonlaire
de l'Église, il signifie aussi les acles, Cal' la 10Jonlé est l'efforl de
chaque acle, el oü il y a l'effort, là esll'acle, lorsqne c'esl possi­
ble. J\lénasseh esl nOlllmé dans quelques passages; par exelllple,
lorsqu'il naquil, - Cen. XLI. 50,51, 52; - lorsqu'il ful acceplé
peir Jacob cOlllme il la place de Siméon, - Cen. XLVIIf. 3, !.l, 5 ;
- ct béni pal' lui, - Gen, XLVIlL 15,16; - el par Moïse,­
Delllér. XXX.ltr, 17; - et en outre, -I~saïe, IX. 18, 1.9, 20. Ps.
LX. 9. l's. LXXX. 3. l's. CVlIL 9; - passages d'après lesquels
on peut en quelque sorle voir qlle pal' IIlénasseh esl enlendu le
Volonlaire de l'l::glise.
356. Vers 7. De la ll'ilm de Siméon douze mille mm'qué." si­
gnifie ['a III 0 Il l' spil'ituel, 'lui esl l'amour à l'e(jard du prochain
Vers. 7. CHAPITRE SEPTIÈME. 311;)
Oll la charité, chez cellX qui sCI'ont du Nouveau Ciel et de la
Nouvelle z?glise du Seigneur. Pal' Siméon il est signifié dans le
sens suprême la Providence, dans le sens spil,ituell'amour Il l'é­
gard du prochain ou la charité, dans le sens naturel l'obéissance
et l'action d'écoutel'. Dans les deux précédenles séries il a été
lI'aité de ceux qui sont dans le Ho)'anllle céleste du Seigneur,main­
tenant dans celle-d il s'agit de ceux qui sont dans le no)'aume
spirituel du Seigneur; l'amour de ceux-ci est appelé l'amour spi­
rituel, qui est l'amour il l'égard du prochain, et la charité. Que
Siméon ct sa Tribu aient représenté cet amour, et pal' suite le si­
gnifient daus la Parole, c'est parce que Siméon est né après nuben,
et immédialement avant Lévi, et que par ces trois, Huben, Siméon
et Lévi, il a été signifié, dans Jeur ordre, le vrai pal' l'entende­
ment ou la foi, le vrai pal' la volonté ou la charité, et le vrai par
l'acte ou la bonne CCl:l're, de même que par Pierre, Jacques et
Jean; afin donc que Siméon et sa Tribu représentassent le vrai
pal' la \'olonlé, qui est tant la charité que l'obéissance, il a pour
celte raison été nommé du mot ~:COUTEH; 01' éconter signille, non­
seulement comprendre le vrai, mais aussi vouloir le vrai ou obéir;
comprendre le vrai, quand il est dit écouler (ou enlendre) quel­
qu'un; et vouloir Je \Tai et obôir, quand il est dit écouter quel­
qu'un ou déférer il ses conseils. U sera dit ici quelque chose sllr
l'amollI' il l'égard du prochain ou la charité: L'amOllI' il l'égard du
prochain est l'amolli' d'obéir aux préceptes du Seigneur, qui prin­
cipalemcnt sont ccux que cOlllicntla seconde Table du Décalogue,
il savoir, tu ne tucras point, lu ne comOlellras point adultère, tu
ne voleras point, tu nc ]lorler% poinl de faux t6moignages, tu ne
convoiteras point cc qui appartient ù ton prochain; l'homme qui
ne veut point cornl1lelll'e dc teHes actions, parce qu'elles sont des
péchés, aime Ic prochain; car il n'aime point le prochain, celui-là
qui le hait, et qui par haine leut le tuer; il n'aime point le pro­
chain, celui-lil qui l'eut commellre udultère alec son épouse; et
il n'aime point le prochain, celui-Iù qui l'eut voler et piller ses
bicns, et ainsi du l'este, C'cst aussi cc qu'enseigne Paul par ces
paroles: (( Celui !fui aime aulrui a accompli la Loi; car ceci :
'l'li ne commct/rus point adultù'c; tu lU! tucTas ]Joint; lU ne
volems point; III Ile saas point {iw:G témoin; lU ne convoitcms
:lM L'il l'OC.\L YPSf; HÉVBLlh:. N" 357.
)Joint, ct s'ü y Cl cluelque' autre cotnl1wllllement, est comp1'Îs
dans celte )JaT'ole: Tu aimeras le prochain commc toi-m6ne.
plénitude donc dc la Loi cst la clwrité. »- nom. XUI. 8,9, 10.
357. De la l1'ilm de Ldl)i douze mille marques, signi{ic l'a{­
fection du vrai d'après lc bien d'où. provient l'intelligence, chez
ccux qui seront du Nouveau Ciel ct dc la Nouvelle Église du
Seigneur. Pal' l.évi il esl signifié dans le sens supr~me l'Amour
el la Miséricorde, dans le sens spil'iluella Charité en acle qui esl
le bien de la vie, el dans le sens nalurel la Consocialion el la Con­
jonclion; il a même été nOlllmé dn mol S'ATTACHEn, pal' lequel
dans la Parole esl signifiée la conjonction pal' l'amour; mais ici par
Lévi il est signifié l'amour ou l'afTeclion du vrai el par suile l'inlel­
ligence, parce qu'il vienl après Siméon, el que dans celle série il
tienlle milieu. Comme c'est là ce que représenlail Lévi, c'esl pour
cela que celle Tribu esl devenue le Sacerdoce,-Nomb. J1I, de 1 il
la fin. Deulér. XXI. 5, el ailleurs.- Que la Tribu de Lévi signifie
l'amour du vrai, qui esll'amour même d'après lequel i'Î':glise est
}::glise, el pal' suile l'inlelligence, on peul le voir par ces passa­
ges: « Les (ils de Llhi ont étl! choisis par Jéhovah pow' (aiJ'c
son sm'vicc, ct pOUl" bén.iT cu son Nom.»- Deulér. XXI. 5;­
bénir au Nom de Jéhovah, c'esl enseigner; et cela n'esl possible
qU'à ceux qui sonl dans i'afTcclion du l'rai el pal' suile dans l'in­
telligence. « Ils gardent ta Pw'ole, ct (on alliance ils conser­
vcnt; ils enseignel'Ollt lesjuge1/!ents ù Jacob, ct ta loi Ù TS1'aëL »
- Deulél', XXX!U. 8 il 12. - " Incontinent vicnd)'a vers son
Temple le Seigneur, ct 'il s'assid1'CC fondant et épurant l'argent,
ct il pul'i{iera les {ils de Levi, ct il les nettoicra comme l'or et
l'm'gent. I l - Mnlach. !If. 1 à li; - purifier les fils cle Lévi, c'esl
purifier ceux qui sonl dans l'afTcclion clu vrai. Comllle celle all'ec­
lion fleurit pal' l'inlelligence, c'esl pour cela que le bi.Hon de Lévi,
sur lequel élail écrit le nom cl'Allaron, a fleuri el produit cles
amandes, -l'Îolllb. xvrr. 17 à 26.
358. De la tribu d'IsascltaT douze mille manflcés, signifie le
bien de la vie chez cw,x qui scront du Nouveau Ciel ct de la
Nouvelle Église du Seigneur, Par Isascluo' il esl signifié clans le
~ens suprême le Divin Bien du Vri.li et le Divin Vrai du Dien, clans
le sens spiriluel !'AlllOllL' conjugal céleste qui esl l'amolll' du
Vers. 7. CHAPITRE SEP1'1t:.IlE. ûli5
bien et du vrai, et dans le sens naturel la rémunération; mais
ici le bien de la vie, parce qu'il est le troisième cn ordre dans
celle classe, et que le troisième dans chaque classe signifie le der­
nier qui est produit par les deux antérieurs, comme l'eITet [laI'
ses causes; et l'elTet d'après l'amour spirituel, qui est l'amour il
l'égard du prochain, et est signiné pal' Siméon, au moyen de l'af­
fection du vrai, qui est signillée par Lévi, produit le bien de la
vie, qui est Isaschar : il a même été nommé du mot HÉCOMPENSE,
- Gel1. XXX. '17, '18, - ainsi de lIélllunération, et le bien de la
vie a en soi la rémunération. Quelquc chose de scmblalJle est aussi
signifié par rsaschar dans sa Bénédiction pal' ~[oïse: « lléjouis­
toi, Zébulon, dans ta sOl'lie; (toi), Isascltar, dans les lenles; les
peuples vel'S la monlagne ils appellel'onl ; ils ?J sacl'i(ieronl des
sacrifices de juslice, parce que l'affluence de la ma Us suce­
l'ont,. cl les choses cachCes des secrets du sable. II - Deu tél'.
XXXTIT. 18,1.9. - ~,Iais [lai' lsaschar dans sa Bénédiction par Is­
raël son père,- Gcn. XLIX. Ill, 15, - il est signiné le bien mé­
ritoire de la vie; voir dans les ARCANES CÜESTES, publiés à Lon­
dres, le N" 5688.
359. Vel's 8. De la tribu de Zébulon douze mille marqués,
signifie l'amour conjugal du bien cl du '1.:rai, aussi chez ceu.v
qui seront du Nouveau Ciel el de la Nouvelle Église du Scïgnew'.
Pal' Zébulon il est signifié dans le sens sU[lrême l'Union du Divin
.Même et du Divin Humain dans le Seigneur, dans le sens ,pi rituel
le mariage du bien et clu vrai chez cellx qui sont clans le Ciel et
dans l'i~glise, ct dans le sens naturell'alllour conjugailui-lllême;
par suitc ici par zebulon est signifié l'amour conjugal du bien
ct du vrai; il a même été nOl1lmll dUlllot COHABI'fA'flON,- Cen.
XXX. Hl, 20; - et la cohabitation se dit des époux don t les men­
tais ont été conjoints eu un, car celle conjonction est la cohabita­
tion spirituelle. L'AmoUl' conjugal du bien et du vrai, qui est si­
gnifié ici par ZélJulon, est l'Amour conjugal du Seigneur et de
l'Église; le Seigneur est le Bien même de l'Amour, et il donne à
\'l~glise d'être le vrai d'après ce Bien; et la cohabitation sc fait
quaud l'homme de l'f:glise reçoit dans les Vrais le Bien qui pro­
cède du Seigneur; alors chez l'homme il yale mariage du bien et
du vrai, qui est l'Eglise même, ct il yale Ciel: de là vient que le
;j!J(j L'APOCALYPSE lliViL~E:. N' 360.
Hoyaume de Dieu, c'est-à-dire, le Ciel et r Église, est comparé
tant de fois dilns la Parole il un l\Iariilge.
360. De la tribu de Joseph douze mille marqués, signifie la
doctrine du bien et du t'l'ai cll(Z ceux qui seront du Nouveau
Ciel et de la Nouvelle Église du Seigneur. Pal' Joseph il est si-
gnifié le Seigneur quant au Divin spiritulel, dans le sens spirituel
le Hoyaume spirituel, et dalns le sens naturel la frucliflcation et la
lI1ulLiplicalion; mais ici par Joseph est signiflée la doctrine du
bien et d'li vrai, laquelle est chez ceux qui sont dans le Hoyaull1e
spiriti~el du Seigneur; cette doctrin,e est signiflée ici pal' Joseph,
parce qu'il est nommé après la Tribu de Zébu Ion et avant la Tribu
de Benjéunin, ainsi au miiJieu; la Tribu, qui est nommée la pre-
mière dal~s chaque série ou classe, signifle quelque amour qui
appilrtient Ü la volonté; la Tribu, qui est nommée ensuite, signirle
quelque chose de la silgesse qui apparlîent à l'entendement; et la
Tribu, qui est nommée en clern)cr lieu, signifie quelque usage ou
eITet provenant des cieux choses précédentes: cie là chaque série
est complète. COlllllle Joseph signiflait le HoyauUJe spirituel du
Seigne~lr, c'est pOUF cela qu'il fUit fait Dominateur en Égypte,
-Cen. XLI. 38 il M. l's. CV. 17 il 23, - Ol! dIaque particularité
sigl1ifie des choses qui appartiennent au Royaume spirituel du Sei-
gneur. Le Royaume Spiritlfel est la Royauté clu Seigneur, et le
Hoyaume Céleste est le Sacerdoce du Sei'gneur. Si Joseph signifle
ici la cloctrine du bien et clu vrail, c'est parce qu'ici il est il la place
cI'Éphraïm, et que pal' ]~p!Jraïm est signilié l'Intellectuel de l'É-
glise; t'où' la DOC'fRIN t: DE LA NOUVELLE JillUSALE~1 SUR L'ÉCRITURE
SAINTE, N" 79; et l'Intellectuel de l'Église est Iout ce qui procède
cie la Doctrine clu bien et clu vrai d'après la Parole: si Joseph est
ici il la place d'}:p111'aIÏln, c'est parce que Ménasseh, qui élait l'au-
tre ms de Joseph et qui signiflaitlc Volontaire de l'r::glise, a été
pris auparavant parmi les Tribus, N" 355. Comme \'Jntellectuel de
l'{~glise vient de la doelrine clu bien et du vrai, c'est pOUl' cela que
cet Intellectuel et aussi celle dioctrine sont signifies pal' Joseph
dans les passages suivants: Fils de la féconde, Joseph, fils de
(f

la {Cconde près de la (ont aine ; il sera assis dans la force de


son arc; il sera belli des ûenédictiollS du Ciel en haut, et des
bdnédictions de l'aMme qui (fit en bas; » - Gen. XLf.X. 22, 21t,
Vers. 8. CHA PITRE SEPTII~.II E. 3ti7
25; - la fontaine signifJe la Parole, el l'arc la doclrine, N" 299.
« Bénie de Jéhovah (soil) la lelTe dr Joseph des choses )J1'é-
cïeuses du Ciel, de la l'Osiie, el de l'a/n'me qui gU en bas, el des
choses pnJcieuses des produclions du soleil, el des choses 7J)'é-
cieuses du produil des mois, et des choses 7Jriicieuses de la
lrlTe, ct de .la plénilUde; que cela vienne SUI' la lêlc de Jo-
seph. Il - Denlér. XXXUI. 13 à 17; - pal' ces choses précienses
sonl signifiées les connaissances du bien el du vrai, donl se com-
pose la doclrine. « Ceux qui boivent ri larges coupes de vin, et
SUl' la (l'aclw'e de Joseph ne sonl poinl a/I'ccliis de doule1l1\ Il-

Arnos, VI. 5,6. - « Puissanll.' je rcndrai la maison de Jehudah,


el la maison de Joseph je sauverai; de Iii ils sel'onl comme le
PUiSS!llll Éphraïm, ('{ ({ans l'allégresse sera leur CŒur comme
7)(/1' le vin. Il - Zac!!. X. 6, 7: - ici Joseph esl aussi la doelrine,
le vin signifie le "l'a; de la doclrine d'après le bien, N" 316.
361. De la tribu de Benjamin douze millt marques, signifie
la vie du vrai ({'après le bien selon la docll'ine, cllCZ ceux qui
seronl dans le Nouveau Ciel cl dans la Nouvelle Église du Sri-
gne1l1'. Puisque pal' ZéLulon il esl signifJé l'amour conjugal dl!
Lien et du "l'ai, el pal' Joseph la doclrine du Lien cl du l'rai, pal'
Benjamin, parce qu'il esl le lroisième dans la série, esl signifiée
la vie du l'l'ai d'après le bien, Benjamin a porlé celte signification,
parce qu'i! esl né le demier, cl a élé appelé par Jacob, son père,
FILS DE LA DROITE,-Gen, XXXV, 18;-el par'le fils de la droile
esl signifJé le "l'ai ll'après le bien; c'esl même pour cela que sa
Tribu habilail aulour de Jérusalem, où élailla Tribu de Jehudalt ;
el la ville de Jérusalem signifiaill'l~glise quanl à la doctrine, el
par les alenlours deJérusaleIll élaienl signifJées les choses qui sonl
de la doclrine; voil' .los. XVIIJ. H à 28. .JeréIll. XVII. 26. XXXII.
8, M, XXXlll. 13, el ailleul's,
362, Dans le recensemeul des Tribus d'Israël, Dan n'esl poinl
nommé, ni ]::phl'aïrn; el cela, parce que Dan élailla dernière des
Tribus, el que sa Tribu habilai! le plus loin dans la Terre de Ca-
naan, el ainsi lfa pas llll signifJer quelque chose dans le ~oul'eau
Ciel el dans la Nou"elle l~glise du Seigneur, où seulcmenl seronl
ies célesles cl les spiriluels; par suile, an lien de Dan il y a :\lé-
nasselt; qU'il la place d'I~[1hraïm il y ail.J(lsepll, 011 le l'oil ci-des-
sus, 1'<" 360.
MIS ~APOCALYPSE R~V~L~E. j\,' 363.
363. Vers 9. Apl'ès ces choses, je vis, ct v01:ci, une /iJ1lte 1l011l­
on'use, que personne ne pouvait cam7Her, signifie tous les au­
tres qui ne son/. pas d'entre le.1 recenses, ct sont cependant
dans le Nouveau Giel ct dans la Nouvelle Église d1l Seignew',
ct cc sont ccux qui composent le denlier Giel ct l'Église e.'c­
terne, desquels personne que le Sr:ïguew' Seul ne cannait la
qualité. Que par la foule r/O'1nbl'CUsC soient signifies tous les
autres qui ne sont pas d'entre les recensés, et sont cependant dans
le Ciel et dans l'l~glise du Seigneur, on le l'ail clairernen 1par les
Vers. 9, iD, i3, ill, 15, 16, 1 ï, où il esl dit qu'ils sc tenaient
devant le TTûne ct devant l'Agneau, l'evi!t'us de robes blanches,
et des palmes dans leurs mains; qu'as le servent dans son Tem­
ple; et que Gelui qui est assis SUI' le Trône habitera sur eux;
outre plusielll's aulres choses: par compter, dans lc sens spiri­
tll'el, il est signifié connailre la qualilé, ou qnels ils sont; que ce
soit là ce qui est signifié par compter, on le verra clans le paragra­
phe suivant. !\Iais qui sont spécialement ceux qui sonl enlendus
par ceux appelés foule nombreuse, 0)) nc peut pas le savoir sans un
Arcane, qui doit auparavant être dévoilé; voici cet Arcane: Tout
le Ciel avec l'Église dans les terres apparaissent ensemble dcvanl
le Seigneur COlllllle un seul LJomme, et parce. qu'ils sont comme
un seul HOlllme, il y en a là qui consliluent la Tête, el ainsi la
face avec tous les organes de ses sens, cl il y en a qui constiluent
le Corps avec tous ses memhres; jusqu'ici onl élé recensés ceux
qui constituent la face avec lous les organes de ses sens; mais ceux
dont il est maintenant parlé sont ceux qui constituent le corps
uvee tous ses membres; qu'il en soit ainsi, c'esl ce qui m'a élé
révélé; puis aussi, que ceux qui composent la pre.mière classe des
Tribus, Vers. 5, SOl1lt ceux qui correspondent au Fronl jusqu'aux
yeux; que CCMX qui composent la seconde classe, Vers. 6, sont
ceux qui correspondent aux Yeux et en même lemps aux Narines;
que ceux qui composenlla troisième, Vers ï, sont ceux qui cor­
respondent aux Oreilles cl aux Jalles; el qlle ceux qui composent
la quatrième, rers 8, sont ceux qui correspondenl il la Douche et
à la tangue. Il y a aussi une (':glise Interne etnne l'':glise Externe
du Seigneur; ceux qui onl été enlendus par les douze Tribus
d'[sra(~l sont ceux (lui constiluenl n::glise Interne du Seigneur;
Vers. 9. CHAPITRE SEPTliè.I1t:. 311U
et ceux dont il est maintenant parle sont ceux qui conslituent
l'Église Externe, el ils sonl en cohérence comme un avec ceux
recensés ci-ùessus, de même que les Inferieurs le sont avec les
Supérienrs, ainsi de même que le Corps l'est avec la Têle; c'est
pourquoi, les douze 'l'ribus d'[smël signifienl les Cieux supérieurs
et aussi l'l:;glise Inlerne, mais ceux-ci signifient les Cieux infé­
rieurs et l'Église Ex terne; que ceux-ci soienl aussi appelés ailleurs
Foule nombreuse, on le voil plus bus, 1\" 803 el N" 811.
2611. Que dans le sens spirituel compter signifie connaître la
qualité, c'est parce que dans la Parole le nombre signifie, non pas
un nombre, mais la qualilé de la chose, N" 10; ici donc, par « !lne
(oule nombl'I.:use que penonne ne pouvait compter, » il est en­
tendu dans le sens naturel, selon les paroles, qu'il y avait uoe mul­
titude tellemenl grande; mais dans le sens spirituel il esl enlendu
qu'il n'y a que le Seignelll' seul qui connaisse quels ils sont; car le
Ciel du Seigneur consiste en d'innombrables Sociétés, elles So­
ciélés ont élé dislinguées selon les varie lés des afTeclions en géné­
raI, pareillement Lous dans chaque société en particulier; Ir. Sei­
gneur seul conuailla qualilé de l'afTeclion de chacun, et il les dis­
pose tous en orLire selon celle qualilé : connaill'e celle qualité,
c'est ce qui esl entendu par les Anges pal' Compter; pareille­
ment dans la Parole, dans ces passages: « Quand Bclthschassar
buvait le vin dans les vases da Temple de Je7'usalem, il (ut cait
sw' la 11l111'1tille : COMPT~ tu us {ité, CO)ll'T~ tu as cté. II - Da­
niel, v. 2,5, 25. - « Je m'en irai aux pm'tes de l'cnfà; j'ai
dte COMPT~. II - Ésaïe, XXXVIII. 10. - « l'ai:!:: de tumulte des
noyaumes; Jéhovah Sévuoth COM!'TE l'armée dl: gue/'!'e. » ­
Ésaïe, XJJ.I. Il. - « Voyez, qui a Cl'éé ces choses? Celui qui FAIT
SORTIR EN NomlfH: leUl' année, II - j:;saïe, XL. 26. - "Jr!lwvah
qui COMPTE le nvmvl'e des étoiles. ll-l'S. CXLVfJ. II. -« Encol'r:
passeront les troupeau,r pal' les mains de CELUI QUI CO)IPTE. II
- Jérélll. XXX] Il. 13. - « !lIes pas ont lite CO)IP'rt:s. II ~ JolI,
XIV. 16. - « Les 11laisons ct les Toul's de Sivn et de J{!l'llsalell/.
ont été COMPTI::t:S, » - l:;saïe, XX II. 9, 10, XXXJll. 18, 19. l's.
XLVIII. 12, 13, 111; - comple!', c'esl connilill'e quels ils son!.
D'après la signification du NOlllhre el de Comple!', on peul voir
pou!'quoi une punition fut annuncre il David il l'ause dn Dénom­
1. :;0,
350 L'APOCALYPSE llfVfLt:E. W3611.
brement du peuple ou des Tribus d'Is/'aill, et pourquoi il dit au
Prophèle Gad: « J'ai péclté gravement dans ce que fai (ait. »
-II Sam. XXIV. de 1 il la Cm. - El si, lorsque le peuple quant à
loules ses Tribus fut complé par ;\'Ioïse, il fut commandé, « que
chacun donnC1Ytit l'e:r:piation de son lÎme iL Jé/lOvalt, quand on
les CO)IPTERAIT, afin qu'il n'y eût point sur eux de plaie quand
on les CO~IPTER,\lT. ») - Exod. XXX. 12; - c'élait parce que
Compler signifiai l cou naître leur quaJlilé quanl il l'élal spiriluel,
ainsi quanl à l'élat de l'Église, enlendu par les douze Tribus
d'Israël, élat que le Seigneur seul counait.
365. De toute nation, et tribus, et ]Jeuples, et langues, si­
gnifie tous ceu.x, dans le Monde Chl'étien, qui sont dans la re­
ligion d'apl'ès le bien et dans les vrais d'après la doctrine. Par
IoUle nation et tribus sonl enlendus ceux qui sonl dans la reli­
gion d'apres le bien, lesquels son l du dernier Ciel, N' 363; par les
nations ceux qui sonl dans le bien, N" 020, 921; el par la Tribu la
religion, N" 3!l9; pal' pelt]Jles et langues sont entendus ceux qui
sont dans les vrais d'après la doctrine; par les peuples ceux qui
sont dans les nais, [\0 !lS3, et pal' la langue la doclrine, NU 282.
De là, par (1 de toule nation, tribus, peuples el langues, » dans le
sens spirituel, sonl signifiés ensemble tous ceux qui sont dans la
religion d'après le bien, el dans les vrais d'après la doclrine.
366. Se tenant devant le Trône et devant l'Agneau, signifie
écoutant le Seigneur et faisant ce qu'il commande. Par se tenÎl'
devant Dieu il esl signifié écouler et faire ce qu'il commande,
comme celui qui se tient devant un Roi: cela esl signifié aussi
ailleurs, dans la Parole, par se tenir devant Dieu; par exemple:
(1 L'Ange dit il Zacha1'Ïc: : .Je suis Gab1'icl, QUI ME TIENS devant

Dieu. n - Luc, 1. 19. - « Il ne sel'a point retranché, l'homme


QUI SE TIENT devant Moi tous les jours. ») - Jérém. XXX V. 19.
- « Ce sont les deux fils d'olivier QU 1 SE TIENNENT devant le
Seignew' de toute la tC1Te. » - Zach. IV. 111. - (1 Tl sépara la
Tribu de T,évi pour SE TENIR devant Jéhova/l. » - Deutér. X.
8; - et ailleurs.
367. Ret'êtus de l'obes blanches, et des palmes dans leurs
mains, signifie la communication ct la conjonction avec les
Cieux Supél'ieul's, et la confession d'après les Divins Vntis.
Vers. 9. CHAPITRE SEPTlÈm:. 351
Cu'ttre revêtu de l'Obes blanches signifie la communication el
la conjonction avec les Cieux, on le voit ci-clessus, N° 328; que
tenil' des palmes dans la main signifie les confessions cl'après les
Divins Vrais, c'esl parce que les palmes signifient les Divins Vrais;
car chaque Arbre signifie quelque chose cle l'Église, el les Pal­
miers signifient le Divin Vrai dans les clerniers, c'est-à-dire, le
Divin Vrai du sens de la leltre de la Parole; c'est pour cela que
(( .111/' taules les mw'ailles du Temple de Jerusalem en dedans
et en dehors, el aussi SUI' les ballants de pOI'te, etaient sculplds
des Chérubins el des PAUIES, Il- l Hois, V1. 29, 32. - Pareille­
ment clans le NOUVEAU Tt:~[PLE, clont il est parlé, dans Ézéchiel,
-XLI. :!l8 à20.-Par lesChél'ubins il étail signifié la Parole, N" 239,
et pal' les Palmes '!cs Divins Vrais qui y sont. Que par les Palmes il
soit signifié les Divins Vrais de la Parole, et par les Palmes clans les
mains les confessions d'après ces l'l'ais, on peut le voir en ce qu'il
a été commandé, que « dans la Féte des Tabernacles on pren­
drait des {ruits d'un m'bl'e d'honneur, cl des branches de P,IL­
WEns, et qu'on .le réjouirait devant Jéhovah. Il- Lévit. XXHr.
39, liO : - et que « quand Jésus vint à Jérusalem pour la {éte,
ils prirent des bnmcltes de PALMIERS, ct allr?7'cnt au-devant de
Lui, en criant: Hosanna! Béni (soil) Celui qui vient au Nom
du Seignew'. Il-.Jean, XU. 12,13 ;-par là étail signifiée la con­
fession d'après les Divins Vrais concernant le Seigneur. Le Pal­
mier signifie aussi le Divin Vrai dans David: « Le juste, comme
le PALMIER, fleurira; il CI'oUra planté dans la Maison de Jé­
hovah; dans les pm'vis de notre Dieu il germera. I l - l's. XC If.
13, 14; - pareillement ailleurs. Comme .Jéricho ôtait une ville
près du .Jourdaiu, et que pal' le fleuve du .Jourdain élait signifié
ce qui est le I)remier dans l'Église, et que ce premier esl le Divin
Vrai tel qu'il existe dans le sens littéral de la Parole, c'est pour
eela que .Jéricho a été appelée la VILLE DES P,\I.i\IlERS, - Deutér.
XXXiV. 3. .Jug. 1. 16. HI. 13;-en eITel, le .Jourdain élail!a pre­
mière \,imile ou l'en lrée dans la terre de Canaan, et par la lerre
de Canaan est signifiée l'J::glise.
363. Vers, 10, Et 'ils criaient d'une voix grande, disant: Le
salut il notre Dieu, qui est assis SUl' le tnJne, et il l'Agneau,
signifie la reconnaissance de cœUT que le Seignew' est Icu'r Sa1l­
052 L'APOCALYPSE IU~\'l::LÉE. l'~" 368,
t'I'll''. -Cria d'une wi:lJ grande, sit;nifie la l'l'connaissance de
cœur; le salut li notre Vieu, qui est assis SUI" le trône, et li
l'Agneau, signifie que le Seigneul' est le Salut même, et que le
salut de tous vient de Lui, qu'ainsi il est le Sauveur. Pal' Ce,lui qui
est assis SUI' le Trône et, pal' l'Agn~au, il est entendl!l Je Seigneur
Seul; pal' Celui qui est assis sm le Trône, son Dil'În li quo (de qui
tout procède), et pal' l'Agneau, son Dil'În Humain, comme aussi
ci-dessus, 1\" 273; il est dit l'un etl'aull'c, parce que pal' son Dil'i'n
il quo, an moyen de son Divin Humain, il a été le Sauveull'; que
les ùenx soient 1111, cela esl évident pal' les passages où i'\ est dit"
L'AGNE,IU ;IU MILIEU Du '['noNE,-·ClJap. V. 6. VIL 17.-1e Sei­
gneur dans la Parole est plusiems fois appelé Salut, et pal' là il
cst t>nten(lu qu'il est l'e Sauveur; pal' exemple; « Mon SALUT ne
tardeNt )Joint, et je donnen!i en Sion le SALUT. »-l~saie, XLVI.
1.3. - « Vites il la fille de Sion: Voici, ton SALUT vient. » ­
l~saie, LXII. il. - « Je T'ai donné ]JOUI' que tu sois mon SALUT
il l'e.rtremit!! de la te7Te. »- Esaie, XLIX. 6. - « Celui-ci (est)
Jéhovah, que nous avons attendu, uondissons et soyons dans
l'allégresse en son SALUT. »- I~sai;e, XXV. 9.- Salut en Langue
llébraïque se dit Jesc/ma, c'est-il-dire, ,lésllS.
369. Vel's. H. Et tous les Anges se tenaient antow' du trône,
et des Anciens, et des quatre Animaux, signifie tous dans le
Ciel enlier, écoUlant et faisant ce que le Seigneur commande.
Pal' les Animaux et les Anciens sont entendus les Anges des
Cieux sl1lpérieurs, comme ci-dessus, et aussi plus loin, N" 808;
mais pal' les Anges ici sont entendus les Anges des Cieux infé­
rieurs, ainsi tous dans le Ciel entier; par se teniJ' il est signifié
écouler et faire ce que le Seigneur cOlllmande, N" 366.
370. Et ils tombèrent deL'ant le tnÎ7te sw' lem's faces, et ado­
rèrent Dieu, signifie leur humiliation de ceear, et d'après l'hu­
miliation l'adoHttion du Seignelt!'. Que tomba sw' la face et
adorer ce soit l'humiliation de cœur et par suite l'adoration, cela
est évident; si l'humiliation en présence du Seigneur et l'adora­
tion dU' Seigneur sont signifIées pal' tomber devant le Tl'ône et
adorel' Dieu, c'est parce que par Dieu il est entendu le Divin (lu
Seigneur, qui est ,le Divin il quo (de qui tout procède), et en m()me
temps le Divin I1umain, N° 368, cal' l'un el l'autre sont un seul
Dieu, parce que l'un etl'alltre sontllne seule Personne.
Vcrs. 12. CilAP1TI\E SEPTlbIE. 353
371. Vcrs. 12, Disant: ;lmcn, signifie la Divine Vérité, et
d'après elle la con/i7'1nation. - Voi!' ci-dcssus, NOl 23, 28, 61.
372. La bénàliction, ct la gloil'c, et la sagesse, et l'action de
gl'ûces, signifie les Divins Spirituels dll ScigncUl'. TauLe recon­
naissance eL LouLe confession du Seigneur renfcrmenl en général
ces deux poinLs : Qu'il esL le Divin Amour ~Jême et la Divine Sa­
gesse ~Iême, et que par suile l'amour ct tout ce qui appartient à
l'aillour chez ceux qui sont dans le Ciel et dans n:;glise vient de
Lui, et pareillement la sagesse et tout tC qui appartient à la sa­
gesse. Toul ce qui procède du Divin Amoul' du Seigneur est ap­
pelé Divin CélesLe, ct tout ce qui procède cIe sa Divine Sagesse est
appelé Divin Spirituel. I.e Divin Spirituel du Seigneur est entendu
pal' la g/oil'e, la sagesse et l'action de gl'âces; et le Divin Céleste,
par l'honneur, la puissance ct la force, dont il est parlé à la
suite. La bénédiction qui précède signifie l'un et l'autre; voir ci­
dessus, N" 289. Que la gloire se disc du Divin Vrai, par conséquent
du Divin Spirituel, on le voit, N" 2l19; qu'il en soit de même de
la sagesse, ccla est évident; qu'il en soit aussi de même dc l'ac­
lion de grâces, c'est parce qu'elle se l'ait d'après le Divin Vrai, cal'
l'homme rend gràces d'après ce vrai eL par ce vrai.
373. Et l'honneUl', el la 1ntissallcc, ct la l'm'ce, signifie les
Divins Celestes du Seigneur'. Dans l'Article précédent, il a été dit
que ces trois, l'llOllneUr, la puissance et la l'orce dans la Parole,
lorsqu'il s'agiL du Seigncur, sc disent du Divin Céleste, ou du Di­
vin Aillour du Seigneur ou de son Divin Bien; quant à l'honneur,
voir N° 2{t9; quant à la force, N" 22; quant à la puissance, on peut
le voir p:lr les passages de la Parole où elle est nommée. Il faut
qu'on sache qlle dans chaque chose de la Parole il yale mariage
du bien et (lu vrai, el qu'il y a des llloLs qui se réfèrcnL an bien,
et dcs mols qui se réfèrcnt au vrai; mais ces mols ne peuvent être
disLingués les ~JnS des autres que par celui qui s'appliqne à l'é­
tude du sens spirituel; d'après ce sens on voit clairement quel
mol appartient au bien ou à l'amour, et quel mot appartien Lau
vrai ou à la sagesse; et d'après un grand nombrc de passages il
m'a été donné de savoir que l'Honneur, la Puissancc el la Force
sc disent lorsqu'il s'agit du Divin Bicn; quant à la Puissance
(Vil'tIlS), on peut aussi le voir dans Mallhicll, XliI. M. XXI'".
1. 30*.
35'[ L'APOCALYPSJ:; n(v!iLÜ:. ;'i" 373.
30. Marc, XIII. 25, 26. Luc, I. :17,35. IX. 1. XIX. 37; et ailleurs.
Qne dans chaque chose de la Parole il y ait le ~Iariage du Seigneur
et de l'Église, et pal' snite le mariage du bien et du vrai, on le voit
dans la DOCTRINE DE LA NOLvnLE J!inusALEJI sun L'tCnITUnE
SAINTE, N'" 80 il. 90.
37 Lt•.4 notre Dieu aux sù)cles des siixles, signifie ces choses
dans le Seigneur ct 1)(/1' le Scigneul' il éternité. On le voit d'a­
pi'ès ce qui vient d'êlre dit; et en ce que (11/;'(; siècles des siècles,
c'est à éternité.
375. ,4111e1l, signifie l'acquiescement de tous. Dans ce Verset
Amen est dit au commencement, et maintenant il est dit il la fin;
quand il est dit au commencement, il signifie la Vérité, et d'après
elle la confirmation, N" 371.; mais quand il est dit à la fin, il si­
gnifle la confirmation etl'acqniescement de tous que c'est la vé­
rité.
376. Vers. 13. Et l'un des anciens répondit, me disant: CCl/X­
ci, reveWs de robes LJlanches, qlli sont-ils, ct d'où sont-ils ve­
nus? (Vers.1Lt.) Et je lui dis: Seignel/I'! toi, tl/lesais, signifie le
désir de savaii- et la volonté d'interrogC1', puis la réponse e{l'in­
formation. Si Jean a été interrogé sur ces choses, c'est parce qu'il
est ordinaire que, dans tout culle Divin, l'homme d'abord veuille,
désire et prie, et qu'alors le Seigneur ,'épande, informe et fasse;
alltremenl, l'homme ne reçoit aucun Divin. Or, comme Jean vit
ceux qui élaientrevètns de robes blanches, etclésira savoir et de­
mander qui ils etaient, et que cela fut perçu ùans le Ciel, c'est
pour cela que d'abord il l'nt int.errogé, et qu'ensuite il fut informé.
La même chose arriva au Prophète Zacharie, quand plusieurs
choses lui furent représenlérs en vision, comme on peut le voir
d'après les Chap, 1. 9. IL 2, il. TV. 2,5,11,12. V. 2, 6, 10. VI. il.
En ou Ire, dans la Parole, on lit très-souvent que le Seigneur l'é­
pond, quand on l'invoque, el que l'on crie il lui ; Qal' exemple, ­
Ps. IY. 2. Ps. XVrI. 6. l's. XX. 10. l's. XXXIV. 5. Ps. XCI. 15.
l's. CXX. 1 : - puis aussi, qu'il donne quand on lui demande, ­
l\lalllJ. VIL 7,8. XXI. 22. Jean, :x. IV. 13, 1Lt. XV. 7. XVI. 23 à 27;
_. mais toujours est-il qlJe c'est le Seignenr qui l'ail qu'on de­
j1Jande, ct qu'on demalndc tcllie ou tcJle cbose; c'est pourquoi le
Seigneur Silit cela d'avall;cc, mais !H~.anmoins le Seigneur veut que
Vers, H. CIlAPlTHI:: SI::PTlhu:. 355
l'homme demande d'abord, afin qu'il demande comme de lui-
même, et qu'ainsi la chose lui soit appropriée; autrement, si la
demande elle-même ne venait pas du Seigneur, il n'aurait pas été
dit dans ces passages, qu'on recevrait tout ce que l'on demande-
rait.
3n, Et 'il me dit: Ce sont ceux qui viennent de l'affliction
gnt1lde, signifie que ce sont ceux qui Oltt éte dans les tentations,
et ont combattu contre les maux et les (aux. Que l'affliction
soit l'infestation de la part des maux et des faux, et le combat spi-
rituel contre eux, combat qui est la tentation, on le voit, W' 33,
95, 100, 101.
378, Et ils ont lavé l('ul's 1'oûes, signifie el qui ont pW'ifié des
maux du {aux leurs )J1'incipes religieux. Par lrwel', dans la Pa-
role, il est signifié se purifier des maux et des faux, et pal' les Tobes
sont signifiés les \'l'ais communs, N" 328; les vrais communs sont
les connaissanc.es du bien et du vrai d'après le sens littéral de la Pa-
role, selon lesquelles on a VéCll, et pal' suite ce sont les principes
religieux; et comme tout principe religieux se réfère au birn et
au vrai, c'est pour cela que les robes sont nommées deux fois, à
savoir, ils ont lavé leUJ's l'oDes el ont blanchi leurs robes. Les
Poobes ou principes religieux ne sont purifiés que chez ceux qui
combattent contre les maux, ct de celle manièl'e rejettent les faux,
ainsi pal' les tentations, qui sont signifiées pal' l'affliction grande,
N° 3n. Que pal' être lavé, il soit signiHé être puriHé des maux et
des faux, et ainsi être rHormé et régénéré, on peutIe voir pal' Irs
passages suivants: « LI)1'sque le SeigneUJ' AUIlA LAVÉ l'excn!-
ment des (tUes de Sion, et que les sangs de Jénlsalem il AUBA
Nt:TTOYÉ pm' un esprit de jugement et par' un esprit de pu-
1'ification. » - Esaïe, IV. !J, - « LAVEZ-VOUS, ]ncri(iez-volls,
daignez la malice de vos œuvres de devant mes yeu:];, cesse::;
de (aire le mal. l) - t:saïe, 1. 16. - «( NETTOIE de la malice ton
cœw', J é1'1lSalem, a(ln que lu sois sauvée. » - Jérém. IV. l!j.-
(( LA v E-Jnoi de mon iniquité, et plus que la neige blanc je serai. Il
- T's. LI. 4, 9. - « Quand TU TE LAVERAIS avec du niU'e, et
que lu multiplientis pow' toi le savon, toujoul"s des taches "'e-
tiendT(tit ton iniquité. Il - Jérém. rI. 22. - " Quand JI:: ME
LA vt:RAIS dans des rau,x de neige, et (lue je nettoiera-is avec dl,
356 L'APOCALYPSl: Rt;VBLi:J::, N" 378.
savon mes mains, toujours me ?'enc17'aümt avolILùwfjle mes vê­
tements, » - Job, IX. 30,31. - « IL LAVE clans le vin son V(!te­
ment, et dons le sang des raisins son 1I!cmteau. »-Gen. XLiX.
H; - ceci a été dit de l'J::glise Céleste, composée de ceux qui
sont dans l'amour envers Je Seigneur, et concel'l1e dans le sens
suprême le Seigneur; le l'in et le sang des raisins, c'est le Divin
Vrai spirituel et céleste. « Je te LAVAI cl'eaux, et je NETTOYA[
tes sangs de dessus toi. » - Ézéch. XVI. 9; - eeci concerne Jé­
rusalcm; les eaux sonlles vrais, etlcs sangs sont les adultérations
du vrai. D'après ces considérations, on peut voir ce qui a été re­
présenté et par suite signifié par les Ablutions dans l'Église Israé­
lite; par exemple, en ce queu Aharon se LAVAIT avant de l'evêtil'
les habits du ministère, » - Lévit. XVI. /J, 2l!; - et « avant
d'alJproclter de l'illitel lJOUl' exel'CCI' le ministèl'e. Il - Exod.
XXX. 18 il 21. XL. 30, 31. - Pareillement les Lévites. - Nomb.
VIII. 6, 7. - Pareille'ment les autres qui pw' leuTs péclti!s
litaienl devenus i1npUJ's" el mème on LAVA[T les vases. - Lévit.
XL. 32. XIV. 8, 9. XV. 5 il :L2, XVII. 15,16. i\lattb. XXlIl. 26,
27.-« On etait sanctifie lJa?' les ABLUTIONS. »-·Exod, X[X. 10.
XL. 12. Lévit. VII.I. 6. - Ct Naaman le SYI'ien se LAVA dans le
Jourdain. 11- JI Hais, V. 10, 1l!. - C'est pourquoi, afin qu'on se
Lavât, (( la Mer d'airain et plusieurs BASSINS {w'ent placès près
du Temple. » - l nois, VII. 23 il 39. - li Le Scignl'w' aussi
LA VA les )lieds des disciples, Jl - Jean, Xm. 10, 12; - et, (( Il
dit li ['aveugle de se L,tV],:n dans la piscine de Si/OI!. » - Jean,
IX. 6,7, H, 'l5.- D'apres cela, on peut voir que l'Ablullon chez
les ms d'Israël a représenté l'Ahlution spirituelle, qui est la Jluri­
fication des maux et des faux, et par suite la réformation et la ré­
génération. D'après ce qui vient d'être dit, on l'ail encore c1aire­
mcnt cc que signifiait le Baptême dans le Jourdain par Jean, ­
i\Iatth. II 1. Marc, J. /J à 13;- et ce que signifiaient ces paroles de
Jcan au sujet du Seigneur, qu'il BAPTISE d'Esprit saint et de Feu,
- Luc, III. 16. Jean, 1. :l3; - et au sujet de lui-même, qu'il
BAPTISE d'eau, - Jean, L 26, - exprcssions pal' lesquclles il est
entendu que le Seigneur lave ou purifie l'holllllle par le Divin Vrai
et pal' le Diviu Bien, et que ,Jean par son Baptême a représenté
ces purifications; car l'Esprit saint est le Divin Vrai, Ic Feu est
Yer~. i4. GlIAPLTIIl:; SF.PTll::m;. 357
le Divin Bien, et l'Ean eslle représentalîf de ce vrai el de ce bien;
en ~lfet, l'cau signifie le vrai de la Parole, qui del'ient le bien pal'
la vie selon ce vrai, 1\0 50.
379, Et ils ont blanchi leurs robes lians le san(J de l'Agrwau,si­
gnifie et les ont purifies des {aux du mal par les VI'ais, et ont été
ainsi réformes parle Seigneur. JI ya les maux du faux et les faux
du mal, les Illaux du faux chez ceux qui pal' religion croient que
les IDaux ne damnent point, pourvu qüe de bouche ils coufessent
qu'ils sont pécheurs; elles faux du mal chez ceux qui confirment
cllez eux les maux. Par l~,s nobes, ici comme ci-dessus, N° 378,
sont signifiés les comlliuns vrais d'après la Parole, lesquels conslî­
tuent leurs principes religieux: s'il est dit qu'ils ont blancfti leu1'S
)'obes dans le s!.mu de l'Agneau, c'est parce que le blunc se dit
des vrais, N°· 167, 231., 232; ainsi, c'est qu'ils ont purifié les faux
pal' les l'rais: s'il est aussi signi{]é qu'ainsi ils Dnt été réfonnés pal'
le Seigneur, c'est parce que tons ceux qui ont comballu contre
les maux dans le monde, et ont cru au Seigneur, sont enseignés
pal' le Seigneur après leur sortie du monde, et sont détournés des
faux de leur Religion pal' les vrais, et ainsi sont réformés; la raison
de cela, c'esl qne ceux qui fuient les IDaux comme péchés sent
dans le bien cie la vie, et que le bien de la vie désire les vrais, les
reconnaît et les accepte; mais il n'en est jamais ainsi du mal de la
vie. On croil que le Sang de l'Agneau, ici el ailleurs dans la Pa··
l'ole, signifie la Passion de la croix du Seigneur, mais la Passion de
la croix a été la Dernière Tentation, pal' laquelle le Seigneur a
pleinement vaincu les Enfers, et pleinement glorilié son Humain,
deux opérations pal' lesquelles il a sauvé l'homme; voir la Doc­
TRINE DE LA NOUVELLE J~RUS'\LE~I SUR LE SEIGNEUR, N°' 22 ü 24,
et NU' 25 ü 27; puis, ci-dessus, N" 67; et comme le Seigneur pal'
elle a pleinement glorifié, c'esl-ü-dire, fait Divin son Humain,
c'est pour cela que par sa Chail' el par son Sang il ne peu t pas
être entendu autre chose 'Ille le Divin en Lui et d'après Lui, pal'
la Chair le Divin Bien du Divin Arnoul', et par le Sang le Divin
Vrai procédanl de ce llien. Dans la Parole le Sang est nommé dans
un grand nombre de passages, et par le sang dans le sens spiri­
tuel il est partout signifié le Divin Vrai du Seigneur, qui est aussi
le Divin Vrai cie la Parole, cl dans le sens opposé le Divin vrai de
35!! L'APOCALYPSE nÉVÉLÜ:. ~<' 379.
la Parole falsifié ou profané, comme on peut le l'oil' pas les pas­
sages suivants. PRE;mÈIU;\\IENT: Que par Je Sang soit signifié le
Divin Vrai du Seigneur ou de la Parole, on le voit en ce que le
Sang a été appelé le Sang de l'alliance; et l'alliance est la conjonc­
tion, ct celle-ci est eJTectuée pal' le Seigneur au moyen de son
Divin Vrai; comme dans Zacharie: Il Pm' LE SANG DE TON AL­
LIANCE je tirerai tes enc/wines de la l'osse. » - IX. li: - et
dans Moïse: « Après que Moïse eut lu le Livl'e de la Loi au:x;
oreilles du peuple, il repanrlit une moitié du S,I NG SUI' le peu­
ple, et il dit: Voici LE SANG DE L'Ar.r,IANCE qu'a tmitee JeitOvah
avec VOUS sur toutes ces pm·oles. » - Exod. XXJ\'. 3 il 8. - Et,
« Jesus, ]Jl'enant la COlqJe, il la lem' donna, en disant: Bavez­
en tous; ceci esl mon SAi.'iG, celui DE LA NOUVELLE ALLIANCE. »
-Matth. XXVI. 27, 28. ~Ial'c, XIV. 24. Luc, XXll. 20; - par le
Sang de la Nouvelle Allia!lcc ou Testament, il n'est pas signifié
autre chose que la parole, qui est appelée Alliance et Testamellt,
Ancien et Nouveau, par conséCJuentle Divin Vrai qu'elle conlient.
Comme le Sang a celle signification, c'est pour cela que le Sei­
gneur leUl' a donné le Vin, en disant: Ceci est mon Sang; et le
Vin signifie le Divin Vrai, W 316; c'est même pour cela qu'il est
appelé SANG DES nAISINs,-Gen. XLIX. 11. Deutér. XXXII. 14.­
Cela est encore évident par ces pal'oles du Seigneur: « En vé7'ite,
en lJérité, je vous le dis: Si vous ne mangez la CitaiT du Fils de
l'Homme, et ne buvez son SANG, vous n'aw'ez )Joinl la vie en
vous; car ma Chai?- est véritablement une nourriture, et mon
SANG est véritablement un bl'euvage; celui qui mange ma C/lair
el boit mon SANG en Moi demeure et Moi cn lui. » - Jean, VI.
50 à 58; - qu'ici par le Sang soit entendu le Divin Vrai, cela est
bien évident, puisqu'il est dit que celui qui le boit a la vie, et qu'il
demcl\IIe dans le Seigueur et le Seigneur en lui; que ce soil là ce
qui est produit par le Divin Vrai et pal' la vie selon cc vrai, et que
la Sainte Cène le confirme, c'est ce qui peut être connu dans l'É­
glise. Comme le Sang signifiait le Divin Vrai du Seigneur, qui est
aussi le Divin Vrai de la Parole, et que ce Vrai est l'Alliance ~Jême
ou le Testamenl Ancien et Nouveau, c'est pOUl' cela que le Sang a
été le Représentatif le plus saint dans l'I~glise Israélite, dans la­
quelle loules et c!lOcune des choses étaient les cOITespolldanccs
Vers. llt. r.HAPI'IRE sEPTIÈm:, 359
des spirituels; ainsi, Cl Ils devaienl pl'encl1'e du SANG PASCAL, el
en 71leW'r sw' Irs ]lOlcau:!: el Sll1' le linteau des maisons, a{ln
que la plaie ne vf1tl ]JOinl sur eU:f:. I l - Exod. XII. 7, 13, 22. ­
« Du SANG DE L'nOLoCAusTEélail l'épandu sw'l'Autel, aux {onde­
menls de l'Aulel, sur Alwl'on, SUT ses (i/s, et sur leul's habits. Il
- Exod. XXIX. 12, 16, 20, 21.. Lévil. 1. 5, H, 15. TIf. 2, 8, 13.
IV. 25,30,34. V. 9. VIII. 15, 211. XVII. G. l'\omb. xvrrr. 17.
Dentér. XrL 27: - puis aussi, sw' le Voilc qui élait S1ll' l'Itl'­
che, SU1' lc P/,o]Jitialoi1'c, et sw' les C01'nes de l'Autel du 1)al'­
fum. - Lévil, IV. G, 7,17,18. XVr. 1[1,15,18,1.9. - La même
chose est signifiée par le Sang de l'Agneau dans les passages sui­
van ts de l'Apocalypse: Cl JI V cul une guen'c dans le Ciel,. Michel
el ses A/lges eomballil'cnt eontl'e le DIYLgon, el ils le vainqui­
rent pU/'le SANG DE L'AGNEAU, et pal' la Pm'ole de leu'/' témoi­
gnagc, I l - XIL 7, H ; - en elTet, on ne peut pas supposer que Mi­
chel et ses Anges aient vaincu Je Dragon par autre chose que par le
Divin Vrai du Seigneur, dans la Parole; car les Anges dans le Ciel
ne peuvent pas penser il quelque Sang; ils ne pensent pas non
plus il la Passion du Seigneur, mais ils pensent il son Divin Vrai et
il sa Résl1l'rection; c'est pourquoi, quand l'homme pense au Sang
du Seigneur, les Anges perçoil'enl Son Divin Vrai, et quand il
pense il la Passion du Seigneur ils perçoivent Sa Glorification, et
alors senlelllen t sa Hésurrection; qu'il en soit ainsi, il m'a été
donné de le connaHre par de nombreuses expériences. Que le Sang
signifie le Divin Vrai, cela est encore évident par ces passages,
daos David: « Dieu sauvel'a les rimes des indigenls, 1Jrécieux
scra lew' SANG il ses veux,. el ils viv1'ont,. cl illClL1' donncl'a de
1'01' de SeMlw. Il - Ps. LXXII. 13 il 16; - le sang précieux aux
yeux de Dieu, c'esl le Divin Vrai chez eux; 1'01' de Schéba eslla
sagesse qui en procède. Dans ~:zéchiel : « Assemblez-vous )Jow'
mon gl'and sael'i(ice sur les montagnes d'Isl'aël, afin que l'OUS
mangiez de la Chail' el que vous /!!wiez du SANG; SAi'lG des
]Jl'inees de la lerr'e VOltS boirez; et vous boirez du SANG JUSQU'A
L'rVIlEssE,de mon sac1'i(ice que je sac1"i{te pour vol/s. 1\ insijc don­
neTai ma gloil'C]Ja1'mi les nalions. Il - XXXIX. 17 il 21 ; - ici,
pal' le sang, il ne peut pas être entendu du sang, puisqu'il est dit
qu'ils boiront le sang des princes de la terre, el qu'ils boiront du
360 L'APOCALYPSE RBVÜt:E. N' 379.
sang jusqu'à l'ivresse; mais le vrai sens de. la Parole se manifesle,
alors que par le Sang il esl enlendu le Divin Vrai; lil, il s'agil aussi
de l'Église dUSeigneul',qu'i1 doil instaurcrchez les nalions. SECOX­
DE~rENT : Que le Sang signifie le Divin Vrai, on peul le voir clairc­
ment d'après son sens opposé, dans lequel il signifie le Divin Vrai
de la Parole falsifié ou profané, ce qui est évidenl par ces passages:
« Celui qui bouche ses oreilles pOUl' ne point entendi'e les
SANGS, et (erme ses yeu;]; p01l1' ne point voil' le mal. II - Ésaïe,
XXXII[. 15. - « Tu lJel'dl'as ceu;x; qui prononcent le mensonge;
l'homme de SANGS ct de fraude est en abomination iL JdllOvah.ll
- Ps. V. 7. - « Quiconque a dté écrit pour la vic dans Jé/'usa­
lem, lorsque le Seigneur aura nettoyé Ses SANGS du milieu d'elle
par un espl"it de jugement ct par un esprit de nettoiement. II
-Ésaïe, I.V. 3,4.- « Au jour que tu naquis, je te vis foulée aux
pieds dans tes SANGS, et je te dis: Dans tes SANGS vis; je te lavai
ct je nettoyai tes SANGS dc dtssus toi. )1 - l~zéch. XVr. 5, 6, 9,
22, 36, 38. - « Ils ont erré aveugles dans les rues, ils ont dté
souillés par le SANG, ct les choses qu'ils ne peuvent (loucher),
ils les touchent de lell1's vl1temen/s. l l - Lamenl. LV. 13, 14. ­
(1 J.e vêtement est souillé de SANGS. II - Ésaïe, IX. 4. - « Même
dans tes pans (de robe) a été trouvé le SANG des âmes des in­
nocents. » - Jér'ém. n. 33, 34. - (l Vos mains sont pleines de
SANGS; lavez-vous, purifiez-vous, éloignez la malice de vos
œU~'1"es. II - Ésaïe, L 15,16. - « Vos mains ont été souillées
par le SMiG, ct VOS doigts par l'iniquité, vos U:vres ont pl'ononcé
le mensonge; ils se hâtent lJour /'épand/'e le SANG innocent. II
- Ésaïe, LIX. 3, 7. - « Jéhovah so/'t pow' visiter l'iniquité de
la ten'e; alo/'s la te/'/'e découvrira ses SANGS. l l - Ésaïe, XXVI'.
21. - ( 1 A tous ceux qui l'ont l'eçu, il lelll' a donné pouvoir de
devenir enfants de Dieu, il ceux qui ne sont point /uis de
SANGS. II
- Jean, r. 12, 13. - « Vans Rabylone le SANG des
ProphNes ct des saints a (ité trouvé. II - Apoc. XVHf. 24. ­

« La mer devint du SANG comme d'un mort, et les sources


d'caux devinrent' du SANG. » - i\ poe. XVI. 3, 4. tsaïe, XV. 6,
9. Ps. CV. 23,28, 29. - La même chose esl signifiée en ce que
« les fleuves, les amas d'caux ct les étangs en 1Égypte (lll'ellt
changés en SA~(;. Il - Exod. Vll. 'l5 il 27. - « /,(t /WII' srl'a
Vers. Hl. CHAPITRE SEPTlbIE. 361
c1ul1I.(Jée en SA~G, avant que vienne le grandjow' de Jéhovah. Il
- Joël, Ur. 3, li. - (( La lune devint comme du SANG. Il ­
Apoc. VI. 12. - Dans ces passages, et dans plusieurs autres, le
Sang signine le Vrai de la Parole falsifié, et aussi profané, ce qui
cependant peut être vu plus clairement d'après ces passages lus
en série dans la l'arole. Puis ùonc que, dans le sens opposé, pal'
le Sang est signiOé le vrai de la Parole l'alsifié ou profané, il est
évident que dans le sens réel pal' le Sang est signifi6 le Vrai de la
Parole non falsiné.
380. Vers. 15. C'est POUNlllOi ils sont devant le trône de
Dieu, et ils Lr: SC'l'vent jow' et nuit dans son temple; et Celui
qui est assis Sll1' le (l'ÔZle IU/bitel'a S!tl' eux, signifie qu'ils sont
en 1.11'ésence du Seigllelll', et qu'ils vivent avec constance et fi­
delité selon les v/'ais qu'ils z'eçoivent de Lui dans son Églis<', et
que le Seignew' met conli1l1u:llement le lJien dans leul's VI'ais.
- C'est lJOUl'quoi ils sont della/ltle trône de Dieu, signifie qu'ils
sont en présence du Seignelll'; et ils Le sel'vent jour et rtuit, si­
gnifie qu'ils vivent avec constance et fidélité selon les l'l'ais, c'est­
à-dire, selon les préceptes, qu'ils reçoivent de Lui; paT servir le
Seigneur il n'est pas signifié autre chose; dans SOli temple, si­
gniOe dans l'l~glise, N" 191; Celui qui est assis SUl' le tJ'ône ha­
bitera SUl' eu;c, signifie que le SeignoUl' met conlinuellement le
bien dans les vrais qu'ils reçoivent de Lui; si cela est signifié pal'
habite)' sur eux, c'est parce que, dans la Parole, habiter se dit du
bien, et que servit' se dit du l'l'ai, Ici maintenant va être découvert
cet Arcane, il sal'Oir, que le Mariage du Seigneur avec l'f,glise, con­
siste en ce que le Seigneur influe chez les Anges et chez les Hom­
mes avec le Lien de l'amour, et en ce que les Anges et les Hommes
reçoivent le Seigneur ou le lJien de son amour dans les vrais, et
que pal' là est effectué le mariage du bien et du l'rai, mariage qui
est l'(.:glise même, et qui devient le Ciel chez eux: cOlllme tel est
Iïnflux du Seigneur et sa récrption, c'est pour cela que le Seigneur
regarde les Anges et les Hommes au front, et qu'eux regarcJent le
Seigneur par les yeux; cal' le l'l'ont correspond au bien de l'amour,
et les yeux correspondent aux l'l'ais d'après ce bien, qui ainsi par
conjonction deviennent les l'rais du hien : mais l'influx du Sei­
gnem avec les vrais chez les anges et chez les hommes, n'est pas
1. 3L.
,
JG2 1:,IPOCALYPSl: nÉVÉL'::I':. ]\" 380.
COlllme l'inUux du bien chez eux, car c'est un iu!lux médiat pra-
linant du bien, comme la lumière proUue du feu, et qu'ils reçoi-
vent par l'entendement, et dans la volonté eu tant qu'ils font les
vrais. C'est donc là le mariage de l'amour et de la sagesse, ou du
bien et du \Tai d'après le Seigneur chez ceux qui les reçoivent
dans les Cieux et dans les terres. Cet arcane a été découvert, afin
qu'on sache comment il faut entendre que le Seigneur met conti-
nuel\ement\e bien dans leurs vrais.
381. Vers. 1G. Ils n'azll'ont plus raim, ct ils n'auront plus
soir, signifie que dans la suite ils ne manqueront ni de biens ni
de vrais. Par ne )Joint avoir raim, il est signitlé ne poiul éprouver
le manque de bien, et par ne )Joint avoir soir, ne point éprouver
le manque de \Tai; car avoir faim se dit du pain et lIe la nourri-
ture, et avoir soif se dit du vin et de l'eau, et par le pain et la
nourriture est signifié le bien, et par le vin ct l'eau, le vrai. Voir
ci-dessus, N" 323.
382. Et point ne tombem sur eux le soleil, ni aucune cha-
leur, signifie que dans la suite ils n'aul'ont )Joint de convoitises
)JOUI' le mal ni )Jow' le tllU,v du mal. - Point ne tombera SUl'
eux le soleil, signifie qu'ils n'auront point de convoitises pOUl' le
III al ; point ne t01nbera sur eux aucZl1U: elutleUi', signifie qu'ils
n'auront point de convoitises pour le faux: que le soleil signilie
le Divin Amour et par suite les affections du bien, et dans le sens
opposé l'amour diabolique et par suite les cOllYoiLises pour le mal,
on le voit ci-ùessus, N" 53 : '.:i la chaleur signifie les convoitises
pour le faux du mal, c'est parce que le faux est produit par le
mal, comme la chaleur par le soleil; en etTet, quanLl la volonté
aime le mal, J'entendement aime le faux et est embrasé par la
convoitise de confirmer le mal, et le mal confirmé dans l'enten-
dement est le faux du mal; le faux _du Illal est par suite le mal
dans sa forme. La chal eU!' et s'échauffer ont une semblable signi-
fication dans les passages suivants: « Ueureux l'homme qui se
confie en Jéhovah, il ne verra )Joint quand vient l'f:CIIAUI''FE-
MENT. ll-Jérém. XVIl. 7,8, -« Tu es devenu un rempart pow'
l'indigent contre l'averse, une ombre contTe n~CH.HjFFEJIl:~T.
L'ÉCIIAUFFEMENT )Jar l'omb)'e d'une nuée il l·éprimera. ll.-l~s.
XX V. 4, 5. - « Quand ils seront ÉCII.\UFFÉS, je les enivrerai afin
Vers. 16. CHAPITRE SEPTIÈlIE. 363
qu'ils s'endorment d'un sommeil séculaire. )) - Jérém. LI. 39,
57.-« Tous sont Écru UFFÉS comme le (our; personne qui crie
parmi eux vas Moi. )) - nosée, VtT. 7. - « Il ne regarde point
le chemin des vignes; la sécllCresse et la CUALEUR enlr?veront
les eau.cc de neige. ))-.Job, XXIV. 18, 19.--« J,e quatrième Ange
versa sa fiole sw' le soleil, et il lui (ut donné d'affliger de CHA­
LEDit lrs hommes pal' le (eu; et ils blasphémiTent le Nom de
Dieu. )) - Apoc. XVI. 8,9. - « l'our dire au.cc enchatnés : Sor­
tez; ils n'auront point (aim et ils n'auront point soi(, et ne les
frappera point la CHALEUR. )) - (.:saïe, XLIX. 9, 10.
383. Vers 17. Parce que l'flgneau, qui est dans le milieu du
trône, lrs paüra, signifîe que le Seigneur Seul les instruira.
Pai' l'11gneau dans le mi/iea du Uône est signifié le Seigneur
qnant an Divin Unmain dans l'intime, et ainsi dans taules les
choses du Ciel; dans le milien, c'est dans j'intime, et ainsi dans
toutrs choses, N" 4 11; le Trône est Ir Ciel, N" 14; ct l'Agneau est
le Seignenr qnant au Divin Humain, N'" 269, 291; ct celui qui est
dans l'intime, et a'iIlsi dalrs tontes les choses dll Ciel, est le Seul
qni patt, c'est-à-dire, qni instruit tons. Si on demande com­
ment Senl il peut paître tons, qu'on sache que c'est parce qu'il
est Dien, ct parce que dans le Ciel entier il est comme l'ftme dans
son Corps, car le Ciel est par Lui comme un seul flamme. Que
paître ce soit instruire, c'est parce qne dans la Parole l'l\glise est
appelée TI'oupean, et que les hommes de l'l~glise sont appelés
Brebis ct Agneanx; de là, Paître signifie instruire, et le Pasteur si­
gnifJe celni qui instruit; et cela,en heaucoup d'endroits; par exem­
pIe: « I.es troupeaux l'aUront en ce jour-là dans une '(Jraii'ie
large. ))- Ésaïe, XXX. 23. -« Comme un Pasteur son troupeau
ill'Iltlra. )) - l~saïe, XL. IL - « SW' les ehrmins Us PaUront,
et parmi tous les coteaux Leur Pâturage. )) - Ésaïe, XLIX. 9,
- « Israël Paîtra en Carmel et en Base/tan. )) - .Jérém. L. 19.
- « J1'Ioi, je chercherai mon troupeau, dans un Pûturage bon
je les l'aUrai, et dans un Pâturage 91'((.1 .1111' les montagnes
d'Israël. )) -l~zéch. XXX1V. 11 il '1lt. - « Pais ton peuple; qu'ils
Paissent cn Base/wn et en Giléad. )) -~lich. VII. 111. - « Les
l'estes d'Isl'ai'l Pa1'l1'oi11 et se reposeront. )) - Séph. Hf. 13. ­
« Jehovalt (est) mon Pasteur, je n'aurai point de diselle; dans
3611 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. N" 380,
des PIi/ul'llges d'herbes il me {era reposer. II - l's. XXUr. 1,
2. - « Le Seigneur choisit David pour Paitl'e Jacob et IS1'aël ;
et il les a {ait Paftre. II - l's, LXXVUI. 70, 71, 72. - (1 Jesus
dit à Pierre: Pais mes agneaux; et une seconde et une t1'oi­
sième (ois il dit: Pais mes brebis, II - Jean, XXl. 15,16.17.
384, Et les conduim vers de vivantes fontaines d'eaux, si­
gnifie et les conduira pal' les vmis de la Parole li la conjonc­
tion avec Lui. Comme pal' une vivante (ontaine d'eau,x: il est si­
gnifié le seigneur, et aussi la Parole, et pal' les eaux les l'l'ais,
N° 50, et que par les Divins Vrais de la Parole, quand ils devien­
nent chose de la vie, ce qui arrive quand on vit selon ces l'l'ais, il
se fait tlne conjonction avec te Seigneur, c'est pour cela que, pal'
les conduire l'ers de l'han les fontaines d'eaux, il est signifié con­
duire par les l'l'ais de la Parole ù la conjonction avec le Seigneur.
Que pal' la Fontaine et pal' les Fontaines il soit signifié le Seigneur
ct aussi la Parole, on le voit pal' ces passages: " Toutes mes FON"
TAINES (seront) en Toi, Jeltovalt! II - Ps. LXXXVIL 7. - " Ils
ont abandonne la FONTJIlNE DES EAUX l'n'ES, Jelwvah!ll-Jérém.
XVlf. 13. -Il JUon peuple, ils M'ont abandonne, Moi, la FON­
TAJ:\'E DES EAUX VIVES. ll-Jérém. Il. 12, 13.-« Au flelwe de tes
dl!lices tu les abreuves, parce qu'avec 'J'oi il y a FONTAINE
DE VIE. » - l's. XXXVI. 9, 10. - " En ce jour-là il ?J Cl1l1'a une
FONTAINE ouverte aux habitants de Jerllsalelll. )) - Zach. XIIL
1. - "Isl'aël habita en sl!cu'I"ité, solitaire, vel'S la FONTAINE DE
JAcon. II - Deulér. XXXIlr. 28. - « LO/'sque le Seigneur' était
assis )JI'ès de la FONTAINE DE .JACOB, il dit il la femme: L'eau que
Moi je donnel'ai deviendra une FONTAINE d'eau jaillissant en
vie etenwlle. ll-.Jean, LV. 5 à 20. -« Joseph, fils de la (éconde
]Jri:s de la FONTAINE, II - Gen. XLlX. 22. - « Benissez le Seï­
(fneur, (vous) de la FONTilINE d'Israël. » - l's. LXVur. 27. ­
« A lors vous )Juiserez des eallX avec allt'gl'esse des FONTAINES
du salut. » -~saïc, XLI. 3. - « Il celui qui a soif'je donllaai
de la FONTAl~E DE L'E,lU DE LA VIE gratuitement.)) -ApOC. XXI.
6. - Il Je les conduirai aux FONTAINES DES EAUX pm' un chemin
de d}'oitw'e, 1) - Jérém. XXXI. 9. - Des expressions semblables
il celles qui sont ici, el ci-dessus dans l'Apocalypse, sont aussi
cmployccs dans 1:;saïe: « [LS N'AUIIONT PAS FAW ET ILS N'AURONT
Vers. 17. CHAPITRE SEPTIÈME. 365
PAS SOIF, ET NE LES FRAPPERA POI"T LA CIIALEUR, CAR CELUI QUI
A PITIÉ n'EUX LES CONDUIRA AUSSI AUX FO:;TAINES n'EAUX. » ­
Ésaïe, XLIX. 10.
385. Bt Dieu essuient toute lanne de leurs yeux, signifie
qu'ils ne seront plus dans les combats contre les maux ct les
l'au;]; du mal, cl ainsi ne sel'ont plus dans les douleurs, mais
qu'ils sel'Ont dans les biens et dans les m'ais, ct par suite dans
les joies celestes par le Seigneur. Que ce soit Iii ce qui est signifié
par l'Agneau esslâeJ'a toute lanne de leurs yeux, c'est parce
que ci-dessus, Vers. 1u, il est dit que cc sont ceux qui viennent
de l'affiiction grande, ce qui signifie que cc sont ceux .qui ont été
dans les tentations ct ont combattu con Ire les maux, N° 377; et
ceux qui dans la suite ne sont point dans les combats contre les
maux, sont dans les biens et dans les Hais, et de là dans les joies
célestes. Des choses semblables sOnt signifiées par ces paroles
dans Ésaïe: li engloutira la mOl't il eternité, ct le Seigneur
(l

Jé/wvilz essuiera les larmes de dessus toutes les faces. Alors


on dira en cc jour-là: Voici notre Dieu, CClui-ci, que nous
avons attendu, ct il nous délivrera,. Celui-ci, J élloualt que
nous avons attendu; bondissons ct soyons dans l'allégresse en
son salut. » - XXV. 8, 9.

* * * * *
386. A ce qui précède j'ajouterai ce i\/ÉMORABLE : Un jour que
je regardais autour de moi dans le Monde spirituel, j'entendis
comme un grincement de dents, et aussi comme le bruit qu'on
fait en cognant, ct une sorte de son rauque entremêlé avec ces
bruits; et je demandai ce que c'était; et les Anges qui étaient
chez moi me dirent: Ce sont des Colléges, que nous nommons
(l

Divel'soires, où l'on se l'assemble pour discuter; leurs Discus­


sions sont ainsi enlendues de loin, mais de près on n'enlend que
les discussions. )) Je m'approchai, et je vis de petites maisons
construites en joncs joints ensemble avec du limon; et je voulus
regarder par la fenêtre, mais il n'yen avait point; car il n'était
pas permis (l'entrer par la porte, parce qu'ainsi la Lumière pro­
venant du Ciel influerait et y jetterait la confusion. Or, tOllt il
r. ...
~l.p
a6G 1.'APOC,\LYPSE IU:;vt1.Él::, 1i 0 386.
coup il se fit une fenêtre au côté droit, et alors j'entendis qu'ils se
plaignaient d'être dans les ténebres; mais peu après il se fit une
fenêtre au côlé gauche, la fenêlre du côté droit s'étant fermée, et
alors les ténèbres furent peu à peu dissipées, et ils se virent dans
leur lumière; et après cela il me fut donué d'entrer pal' la porte,
ct d'entendre. Il y avait une Table au milieu, et des bancs tout
autour; lous cependant me parurent êlre debout SUI' les bancs, et
di&cuter vivement entre eux sur la FOI ct sur la CHARln~; d'un
côté, que la Foi était le principal dc l'l::glise; de l'autre, que c'é­
tait la Clwrité. Ceux qui faisaient la Foi le pl'incipal disaient:« N'a­
gissons-nous pas par la Foi avec Dieu, et par la Charité avec les
hOlllmes? ainsi la Foi n'est-elle pas céleste, et la Charité terrestre?
n'est-ce pas pal' le Céleste que nous sOlllmes sauvés, et non par
le Terrestre? Il Puis:« N'est-ce pas Dieu qui peut donner du Ciel la
Foi, puisqu'elle est céleste?et n'est-ce pas l'holllme qui se donnera
la Charité, puisqu'elle est terrestre? et ce que l'holllllle se donne
n'est point de l'Église, et par conséqllent ne sauve point; ainsi,
est-ce qne quelqu'un peut être justifié devant Dieu pal' les œU\'l'es
qui sont appelées œU\Tes de la Charité? croyez-nous, que pal' la
Foi seule nous sommes, non-seulement justifiés, mais encore sanc­
tifiés, si la Foi n'e:it pas entachée par les choses méritoires (lui
procèdent des œuvres de la Charité, etc. Il ~]ais ceux qui faisaient
la Charité le principal de l'Église l'éfulaicnt avec vivacité ces rai­
sonnements, en disant que c'est la chal'ité qui sauve et non la
foi. «( Est-ce (lue Dicu ne chéril pas tous les IlOmmes? ne leur vellt­
il pas du bieu il tous? comment Dicu peut-il faire ce bieu, si ce
n'est pal' les honllnes? Dien cJonne-t-ii sculement de parler uvee
les hommES des choses qui appal'licnnenl il la Foi, et ne donne-t­
il pas de faire aux hommes cclles qui appartiennent à la Charilé?
ne voyez-vans pas que vous avez parlé de la CiJarité d'une manière
absurde, en disant qu'elle est lerrestrc? la Charité est Céleste, et
parCl) que vous, l'ons ne l'ailes pas le bien de la Charité, votre Foi
estlerrestl'e; commentrecevez-\'ous votre Foi, sillon commc une
souche ou une pierre? VOLIS dites: En écoulant prononcer la Pa­
raie; mais cOllllllent\a Parole, seulemcnt écontée, peut-elle opé­
rer, et COlllmcnt le pcut-elle dans une souche ou une pierre?
sans doute que VOLIS êtes vivifiés lont à l'ail il voIre insu, mais
N" 386. ClIAPl'rRE sEPTlhm. 367
quelle vivification, si ce n'est que vous pouvez prononcer que la
Foi scule sauve? quant il ce que c'est que la Foi, et quelle est la
Foi qui sauve, VOLIS n'en savez rien. » Alors sc leva un des mem­
bres que l'Ange, qui causait avec moi, appelait Syncrétisle; il prit
son bonnet de dessus sa tête, et le posa sur la table; mais HIe re­
prit aussitùt, lJarce qu'il était chauve; ct il dit: (( Écoutez, vous
êtes tous dans l'erreur; il est \'l'ai que la Foi est spirituelle et que
la charité est morale, mais nranmoins elles sont conjointes, et
elles sont conjointes par la Parole, par l'Esprit saint et par l'Effet,
sans que l'homme le sache, et cet effet peut même être appelé
Obéissance, mais obéissance dans laquelle l'homme n'a aucune
part; j'ai longtemps médité SUI' ce sujet, et j'ai enfin trouvé que
l'homme peut recevoir de Dieu une Foi qui soit spirituelle, mais
qu'il ne peut, pas plus qu'uue statue de sel, être porté par Dieu il
une charité qui soit spiriluelle. » A ces mots, ceux qui étaient
dans la Foi seule applaudirent; mais ceux qui étaient dans la Cha­
rilé murmurèrent; et, dans lem indignation, il dirent: (( teoute,
compagnon, tu ne sais pas, toi, qn'il ya une Vie morale spirituelle,
et qn'i! y a une Vie morale purement naturelle, une Vie morale
spirituelle chez ceux qui font le bien d'après Dieu, et néanmoins
cOlllme d'après eux-mêmes, et une Vie morale purement natu­
relle chez ceux qui font le bien d'après l'Enfer, et néanmoins
comme d'après eux-mêmes. >l
JI a été dit que la discussion avait été entendue comme Ui1 gl'in­
cement de dents et comme un bruit qu'on fait en cognant, bruits
auxquels un son rauque était entremêlé; la discussion entendue
comme un grincement de dents venait de ceux qui étaient dans la
foi seule; mais la discussion entendue comme uiJ bruit qu'on fait
en cognant l'enait de ceux qui étaient dans la Charité seule; et le
son rauque venait du Syncrétisle; le bruit de leur disc.ussion avait
été enlendu de celle manière à distance, parce que tous ceux-là
dans le Monde avaient discuté et n'al'aient fui aucun mal, et pal'
conséquent n'avaient fait allcun bien l1Ioral-spirituel; et même ils)
ignoraient entièremenl qne le tout de la Foi est le vrai, et le tout \
de la Charité le bien, et quëië" Vrai sans le bien n'est pas le Vrai (
en esprit, et que le Bien sans le vrai n'est pas le Bien en esprit,
et qu'ainsi l'un doit faire l'autre. S'il y eut des ténèbres, quand il
368 L' APOCALYPSE R~VÉLl\E. N° 386.
se fit une fenêtre au côt~it, c'est parce que la lumière influant
du Ciel pal' ce côté affecte la yolQ!lté, et s'i! y eut de la lumière
quand, la fenêtre du côté droit ayant été fermée, il se fit une fenê­
tre du côté gauche, c'est parce que la lumière influant du Ciel du
Côté gauche afTecte l'entendetl]ent; et tout homme peut être dans
la lumière dn Ciel qualllli;P;~tendement, pourvu que soit fermee
la volonté quant à son mal.
\
L'APOCALYPSE

CHAPITRE HUITIÈME

L Et lorsqu'il eut ouvert le septième sceau, il se fil un


silence dans le Ciel d'envil'on une demi-heure.
2. Et je vis les sept Anges, qui devant Dieu se tinrent;
et il lellr fut donné sept trompettes.
3. Et un autre Ange vint et se tint près de l'Autel, ayant
un encensai l' d'or, et il lui fut donné beaucoup de parfums,
alin qu'il (tes) donnât aux prières de tous les saints SUl'
l'Autel (1'01' qui (est) devant le tr6l1e.
!J. Et monta la fumée des parfums allx prières des
saints, de la main de l'Ange, devant Dieu.
5. Et l'Ange prit l'encensoir, et il le l"emplit du feu de
" Autcl, et il le jeta en la terre; et il se fit des voix, et des
tonnenes, et des éclairs, et un tremblement cie tel'l'e.
O. Et les sept Anges, qui avaient les sept trompettes, se
préparèrent pour sonner de la trompette.
7. Et le premier Ange sonna de la trompette, et il se fit
unc gl'èle et un feu, mêlés cie sang, et jetés en la Tel're, et
la troisième partie des al'bres fut lJ,'ülée, et toute herbe verte
fut [)J'O lée.
370 [:APOCALYPSE R}:VÉLÉE.

8. El le second Ange sonna de la trompetle, et comme


une montagne grande, de feu ardente, fut jetée dans la Mer;
et devint la troisième parlie de la mer du sang.
9. Et mourut la troisième partie des cl'éatures, qui
(étaient) dans la mer, ayant des âmes, et la troisième par­
tie des navires fut ahîmée.
10. Et le troisième Ange sonna de la trompetle, et il
tomba du Ciel une éloilc grande, ardente comme une lampe,
et elle tomba sur la troisième partie des Fleuves et SUI' les
Fontaines ùes eaux.
H. Et te nom de l'étoile est dit l'absinthe, et devint la
troisième partie des eaux absinthe; et heaucoup d'hommes
moururent pal' les eaux, parce qu'amères elles étaient de­
venues.
12. Et le quatrième Ange sonna de la trompelte, et fut
frappée la troisième partie du soleil, et la troisième partie
de la ImlC, et la troisième partie des étoiles, et en fut obs­
curcie la troisième partie, de sorte que le jour fut privé de
lumière dans sa troisième partie, et la nuit pareillement.
13. Et je vis et j'entendis un Ange qui volait dans le
milieu du Ciel, disant d'une voix. grande: Malheur! mal­
heur! malheur à ceux qui habitent SUI' la terre! à cause
des autres voi:-w de trompette des trois Anges qui vont en
sonnel·.

SENS SPIRITUEL.

CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE. Ici, il s'agit de l'Eglise


des Réformés; q1'lels y sont ceux qui sont dans la foi seule:
préparation du Ciel spirituel poUl' la communication avec
ClIAI'ITt1E nUITlÈ1IE, ;5Î1

cux, Vcrs. '1 il G. Examen et manifestation de ceux de ceLLe


Église, qui sont dans les intérieurs de celte foi, Vers. ï; de
ceux qui sont dans les extérieurs de celle foi, Vers. 8,9.
Qnels ils sont qU<lnt à l'entendement de la Parole, Vers. '10,
1L Ils sont dans les faux et par suite dans les maux,
Vers. '12, 13.

CONTENU DE CHAQUE VEnSET. Vers. 1. BI lO1'Squ'il eut ouve}'1


le seplième sceau, signifie pal' le Seigneur l'examen de l'état de
l'Église et pal' conséquent de la vie de ceux qui sont dans son
Royaume spirituel, il savoir, de ceux qui sont dans la charité et
dans la foi de la charité; ici, de ceux qui sont daus la foi seule;
il .le (il un silence dans le Ciel d'envi1'On une denl'i-Iteure, si­
gnifie que les Anges du Hoyaume spirituel du SeigneUl' furent dans
un très-granll étonnement, quand ils virent dans un tel élat ceux
qui se disaient être dans la foi: Vers. 2. El je vis les sept Anges,
qui devant Dieu .le tinrent, signifie tout le Ciel s[1irituel en pré­
sence du Seigneur, pour écoutel' et exécuter ses ordres: el il leur
tilt donné SI:})1 lrompeUes, signifie l'examen et la découverte de
l'état de j'Église, et pal' conséquent de la vie de ceux qui sont
dans la foi seule: Vers. 3. El un aUII'!! Ange vint el .le linl pres de
l'Autel, ayanl un encensoir d'al', signifie le culle spirituel, qui se
fait d'après le bien de la charité pal' les vrais ùe la foi: el il lui
tilt donné beaucoup de 7Jll1Iums, afin qu'il (les) donnât aU,1:
lJrières de tous lc, saints SUl" l'Autel d'or qui (est) ,devant le
trône, signifie la propitiation, afin que les An.ges cil! Hoyaume
spirituel du Seigneul' ne fussent point losés pal' les esprits du
Royaume satanique, qui étaient au-dessous: Vers. U, El 1I/onla
la t'umée dcs part'ums aux pl'U?TeS des saints, dc la lIIain
de 1'.41lge, devant Dieu, signifie lem ùéfense par le Seigneur:
Vers. 5. El l'A nue pdl l'encensoir, el il le !'Cm7Jlit du t'eu de
l'Autel, et il le jeta en III tCITe, signifie l'amoul' spirituel dans
lequel est l'amour Céleste, et son inflnx dans les lieux inf~riellrs
où sont ceux qui étaient dans lu foi séparé d'avec la cilarilé : el il
.le fit des voix, et des tOUlte/TfS, et des éclairs, et un tl'emble­
ment de terre, signifie qu'après que la communication eut été
372 L ',\POCALYPSE HÉVÉLÉE.

ouverte avec e\\lX, on entendit des raisonnements sur la foi seule


et des confirmations pour celte foi: Vers. 6. Et les sept Anges,
qui avm:ent les sept U'ompettes, se prtparel'ent pour sonner de
la trompette, signifie pr~parés et disposés pour examiner l'état
de l'Église, et par conséquent de la vie chez ceux pour qui la De­
ligion est la foi seulc : Vers. 7. Et le premier Ilnge sonna de la
trompette, signine l'examen et la manifestation de la qualilé de
l'état de l'Église chez ceux qui sont intérieurement dans celte foi:
et il se fit une grêle et un (eu, mêlés de sang, signine le faux
d'après l'amour infernal, détruisanlle bien et le vrai, et falsinant
la Parole: et jetus en la Terre, et la troisieme partie des arul'es
(ut unîlée, signine que chez eux loute affection et toute percep­
tion du vrai, qui constituent l'homme de l'Église, périssaienl : et
toute Iter'ue verte (ut brûlée, signifie ainsi tout ce qui est vivant
dans la foi: Vers. 8. El le second Ange sonna de la trompette,
signifie l'examen et la manifestation de la qualité de l'élal de l'É­
glise chez ceux qui sont extérieurement dans celle foi: et comme
une montagne gmnc/e, de feu ardente, fut jetée dans la Mel",
signifie l'apparence de l'amour infernal chez eux: et dev':'tt la
tmisir?me pw'lie de la mer du sang, signifie que lous les com­
muns vrais chez eux avaient été falsifiés: Vers. !J. Et mow'ut la
trois'ieme partie des crualun.'s, qui (étaient) dans la Jltel', ayant
des âmes, signine que ceux qui ont vécu et vil'cnt cie celle foi ne
peuvent être réformés, ni recevoir la vie: et la troisil!me par'tie
des navil'es (ut abimr!e, signific que toutes les connaissances du
bien et du vrai d'après la Parole. qui servent pOUl' l'usage de la
vie, étaient entièrement détruites chez eux: Vers. 10. Et le troi­
sième Ange sonna de la trom pelle, signifie l'examen et la mani­
festation de l'élat de l'Église chez ceux pour qui la neligion eslla
foi seule, quanl à l'nl1'cction el il la réception des vérités d'après
la Parole: et il tom ua du Cid une étoile grande, ar'dente comme
une lampe, signifie l'apparenr.e de la propre intelligence d'après
le fasle provenant de l'amour infernal: ct elle tomba sur la troi­
siëme partie des Fleuves el sur les Fontaines des eau,v, signifie
que par suite tous les vrais de la Parole ont été enlil\l'emcnt falsi­
fiés: Vers. 1'1. Et le nom de l'étoile est dit l'ausinl/w, el devint
la troisilme )Jar'tie des eaU,l: absinthe, signifie le l'aux infernal
CHAPITRE lIU lTlÈME. 373
d'où provient leur l)ropre intelligence, par laquelle tous les vrais
de la Parole ont été falsifiés: el beaucoup d'hommes moururent
1)((1' les eaux, pm'ce qu'amères elles etaient devenues, signifie
l'exlinclionde la vie spirituelle d'après les vrais de la Parole falsi­
fiés: Yers. 12. Et le quatrii?lne Ange sonna de la trompette, si­
gnifie l'examen ct la manifestalion de ['état de h:glise chez ceux
pOUl' qui la neligion est la foi seule, en ce qu'ils sont dans les
maux clu faux et dans les faux ùu mal: et (lit (rappee la trOl:­
sième partie du soleil, et la troisii:me partie de la lune, ct la
tl'oisième ]Jcu'tie des étoiles, et en {ut obscurcie la troisième
partie, signifie qu'en raison des maux d'après les faux ct des faux
d'après les maux ils ne sayaient pas ce que c'est qne l'amour, ni
ce que c'est qne la foi, ni aucun l'l'ai: de sorte que le jour {ut
111'il'e de lumière dans sa troisième parrie, et la nuit pareille­
ment, signifie qu'il n'y avait plus aucun vrai spiritucl, ni aucun
vrai naturel, servant pOUl' la doctrine ct pour la vic d'aprè.s la Pa­
role, chez eux: Vers. 13. Et je vis et j'entendis un Ange qui vo­
lait dans le milieu du Ciel, signifie l'instl'llclion ct la pl'édiction
par le Seigneul' : disant d'une voix grande: Malheur! mallwllI'!
malhew' li ceux qui habitent sw' la terre! il cause des autres
voix de trompette des trois Anges qui vont en somWl', signi­
fie une extrême lametitalion snI' l'état damné de ceux qui, dans
\'l~glise, pal' la doctrine el par la vie ont confirmé cllcz eux la foi
séparée d'avec, la charité.

EXPLICATION

387. Il y a deux Royaumes, dans lesquels tout le Ciel a été di­


visé, le ROYAUME CÉLESTE èt le !XOYAUME SPIRITUEL; le noyau me
Céleste est composé de ceux qui sont dans l'amour envers le Sei­
gneur, et par suite dans la sagesse; et le Hoyaume Spirituel est
composé de ceux qui sont dans l'amour à l'égard ùu prochain, et
pal' suite dans \'intelligence; et comme aujourd'hui l'amoul' I.t l'é­
gard du pl'ochain est appelé charité, et que l'intelligence est ap­
pelée foi, ee noyau me est composé de ceux qui sont dans la cha-
I. 32.
3711 L' ,\ POC,\ I.YPSr. RŒviL~E, N° 387.
rite et pal' suite dans la foi, 01', COmme le Ciel a été divisé en deux
lIoyaumes,I'Enfel' a aussi été divisé en deux noyaumes orposés aux
deux précédents, en un HOYAU~IE DIAnol.IQUE et en un l\OYAU)IE
SATANIQUE; le Royaume Diabolique est composé de ceux qui sont
dans l'amour de dominel' d'après l'amolli' de soi, et pal' suilc dans
la folie, car cet amour est opposé à ['amour céleste, et la folie est
opposée à la sagesse céleste; mais le Hoyaume Satanique est com­
posé de cellx qui sont dans l'amoul' de dominel' d'après le faste de
la propre intelligence, et pal' suite dans la démence, car cet amour
~ est opposé à l'amour spil'ituel, et sa clémence est opposée il l'In­
\ telllgence spirituelle; pal' la Folie et par la Démence il est en­
\ tendu la folie et la démence dans les choses célestes ct dans les
i choses spirituelles, Il faut entendre, au sujet de l'):;glise dans les
terres, des choses semblauJes à celles qui ont été dites du Ciel,
car le Ciel et l'l~glise font lin. Sur ces deux Royaumes, voir le
Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, publié il Londres, 1'\0' 20 il 28, et
ailleurs en plusielll's endroits. Or, comme dans l'Apocalypse il s'a­
git uniquement de l'état de n::glise il sa fin, ainsi qu'il a été dit
dans la Pllir,\CI:: et NU 2, c'est pour cela que d~s Illaiutenant il est
question de ceux qui sont dans les deux noyal1lnes du Ciel, et de
ceux qui sont dans les deux Hoyaumes de l'Enfel', ct de lem qua­
lité; depuis ce Chapitre YIn jusqu'au Chapitre xvr, de ceux qui
sont dans le TIoyaume Spirituel et de ceux qui sont clans Je Hoyau­
me Satanique qui y esl opposé; ùans les Chapitres X\-j( et XVIIl,
de ceux qui sont dans le noyaUllle Céleste et de ceux qui sont
dans le Tloyaume Diabolique qui y est opposé; puis, clu Jugement
Demie!'; et enfin, de la Nouvelle l~glise, qui estl:l r,ouvclle Jérusa­
lem; celle-ci esl la conclusion cie toules les choses qui précèdent,
pa!'ce qu'elle esl la fin 1J1'Opl(!)' quem (pour laquelle les aulres
choses ont eu lieu). Dans la Pal'ole, çà et là, il esl dit le Diable et
Satan, et par l'un et l'aulre il esl entendu l'Enfer; il est dit ainsi,
parce que tous ceux qui sout clans l'un cles Enfers sont appelés
diables, et que tous ceux qui sont clans l'autl'e sont appelés satans.
388. Vers. 1. Et lor'sqa'il cul oltV(!i'l le scplil!1ne sceau, si­
unifie 7Jal'le Seignew'l'e,1.'Cunen de l'état de l'Église N 7JCl1' con­
séquent de la vic de cel/te qui sonl dans son Royaume S7Jiriluel,
il savoir, dc eCUJ' qui sonl dans la ella1'Îté cl dons la {ai de la
Vcrs. :L CIIAl'lT/lE IIUITlÎ::m::, 37[,
c/tarité; ici, de ceu,v qui ôunt dans la foi seule. Que ce soit là cc
qui est signifié, on peut le voir pal' chacune des choses de cc Cha­
pitre entendues dans le sens spil'ituel; en efTet, dans cc Chapitre
ct dans les suivants, jllsqu'nu XVL', il s'agit de CCLIX qui sonL dans
le Royaume spirituel, lesquels sont, comme il a été dit ci-dessus,
~. 387, ceux qui sont dans l'amour il l'égard clu prochain, ct par
suite clans l'intelligence; mais comme aujourd'hui au lieu de l'a­
mour il l'égard dll prochain on dit la charité, et au lieu de l'intel­
ligence la foi, et qu'ici il n'est pas fait d'examen sur ceux qui sont
dans III charité et par suite dans la foi, parce qlle cClix-ci sont
du nombre de ceux qui sont clans le Ciel, c'est pOlir cela qu'ici
l'examen se fait SUl' ceux qui sont dans la foi seule. La foi seule
est aussi la foi séparée d'avec la charité, parce qu'il n'y a pas con­
jonction; voi}' plus bas, N" 11'17. Qu'ouvrir le sceau signifie exa­
miner les états de la vic, ou, ce qui est la même chose, les états de
l'Église et pal' conséquent de la vie, on le voit ci-dessus, W' 295,
302,309,317, 32Li.
389. Il sc fit un silence dans le Ciel d'environ une demi­
/teure, signifie que les linges du noyamne spirituel du Seigneui'
{ltrent dans un tz'es-grand étonnement, quand ils virent dans
un tel état ceux qui se disaient dtre dans la foi. Par 1111 si/ence
dans le Ciel, il n'est pas entenclu autre chose que l'étonnement
dans le Ciel au sujet de ceux qui se disent être dans la foi, et sont
cependant dans llll tel état; en eITet, leur état est décrit dans ce qui
suit, et pal' les explications on peut voir quel il est; par une
demi-fleure il est signifié beaucoup, parce que pal' une heul'e il
est signifié un état plein. Que le tem ps signifie l'éta L, on le vel'ra
plus bas.
390. Vers. 2. Et je vis les sept linges, qui devant Dieu se tin­
1'ent, signi{!e tout le Ciel spirituel en présence dll Seigneur,
pour écouter ct e.:véclttez' ses oz'dTcs. Si pal' les se1Jt Anges il est
signifié tout le Ciel, c'est pal'ce que par sept il est signifié Lous ou
touLes choses, et pal' suite le total et l'universel, j\U 10, et que les
Anges dans le sens suprême signifient Je Seigneur, et dans le sens
respectif le Ciel, NO,' 5, 65, 342, 34Li, ici le Ciel spirituel, comme
on peutIe voir pal' ce qui a été dit ci-dessus, N'" 387, 388; que se
teniz' devant Dieu signifie écoutel' ct exécuter ce qu'il ordonne,
on 10 voit ci-dessus, N° 366,
~176 L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE. N° 391.
391. Et il. lem' (tll donné sept trompe/tes, signifie l'examen
et la découverte de l'état de l'Église, ct par conséquent de la
de de ceux qui sont dans la foi seule. let, pal' les trompettes il
est signifié la même chose que pal' sonner de la trom pelle, parce
que c'est avec elles qu'ils sonnaient, et par sonner des trompettes,
il est signifié convoque l' pour des solennités, lesquelles étaient de
diverses sortes, ici pour examiner el découvrir la qualité de ceux
qui sont dans la foi seule, ainsi la qualité de ceux qui aujourd'hui
constituent les tglises des Hél'ol'tnés. " Il faut qu'on sache que
» l'~;glise ùans le Monde l\éformé est divisée aujourd'hui en trois
» f:glises d'après les trois Chefs, LUTHER, CALVIN et MÜANCHTON,
» et que ces trois Églises diffèrent en diverses choses, mais sont
)) toutes d'accord sur ce poin'l, que l'homme est justifié pal' la foi
» sans les œuvres de la loi, ce qui est surprenant. » Que par son­
ner de la tro'mpette il soil signiOé convoquer, on le verra plus loin
N" 397.
392. Vers. 3. Et un autre Ange vint et se tint )J)'ès de rAutel,
ayant un encensoir d'or, signifie le culte spÎJ'ituel qui se fait
d'après le bien de la charité pal' les vmis de la foi. Par l'Autel
vers lequel se tenait un Ange, et par l'encensoir cl'or qu'il avail à
la main, est signifié le cu ILe dll Seigneur d'après l'amour spirituel,
et c'eslle cuILe d'après le bien de la charilé par les vrais de la foi.
Chez les fils d'Israël il y avait deux Autels, l'un hors de la Tenle,
l'autre au dedans de la Tente; l'Autel hors de la Tenle était appelé
l'AuTH DE L'HOLOCAUSTE, parce que SUl' lui se l'aisaienlles holo­
caustes et les sacrifices; l'Autel au dedans de la Tente était appelé
l'AUTEl, DU PAHFUM, el aussi l'AUTEl, D'OR; s'il y avail deux Au­
tels, c'est parce que le culte du Seigneur se rail d'après l'Amour
céleste el d'après l'Am0Ul' spirituel, d'après l'amOlli' céleste par
ceux qui sonl dans son Royaume céleste, et d'après l'amour spiri­
tllel par ceux qui sonl dans son noyaume spirituel; sur ces deux
floyaumes, voi)' ci-dessus, NO, 387. Quant aux deux Autels, voir
les passages suivanls dans Moïse; sm l'Autel de l'I]olocausle,­
Exod. XX. 21, jusqu'à la fin; LX VJI. 1 il 9. XXXIX. 38 à lI3. Lévit.
VI. 1 à 5. VIll. li. XVr. :18, 19, 33, 3li. - SUl' l'Au leI du parfum,
- Exod. XXX. 1 il 12. XXXV. 15. XXXVII. 25 il 29. XL. 5,26.
:'\omb, VJ 1. 1. - Si des Aulels, des Encensoirs et des Parfums
Vers. 3. \:IIAI'I'fI\E IIUITI i::,III::. 3i7
furent vus pal' Jean, cc n'est pas qu'il y ail de telles choses dans
le Ciel, c'étaient seulement des représentatifs du culte du Sei­
gneur daus le ciel; et cela, parce que de telles choses out été ins­
tituées chez les fils d'Israël, et c'est pour cela que, dans la Parole,
elles sont nommées trüs,souvent; et leur Église était une Église
représeutative, car toutes les choses de leur culte représentaient,
ct pal' suite maintenant elles signifient les Divins célestes et spiri­
tuels du Seigneur, qui appartiennent il son Église clans les Cieux
et dans les Terres. De semblables choses sont clonc signifiées dans
la Parole pal' ces deux Autels, dans les passages suivants: « En­
voie la lamù:l'e cl la Vél'ité, elles me c01ulu-iI'Onl vers le$ ha!)i­
lacles, et j'enlJ'{!1'ai Vel'S l' !\UTEL DE VIEU, vers Dieu. II - l's.
XL1II. 3, li. - « Je lave dans l'innocence mes mains, el je j'ais
le /OUI' de IOn Autel, ô Jéhovah! afin de tali'e enlend/'e une voix
de conj'css ion. Il - l's. XXVr. 6,7. - « Le péché de Jehudah a
élé écrit avec un burin de l'ci' SUi' la lable de leur cœur, cl aux
comes de t'OS AUTELS. ll-Jérém. XVII. i, 2. -« Le Dieu (il est),
Jéhovah, qui nolts éclaire; liez la (victime de) j'éte avec des
cordes jusI(u'au,'/; cornes de l'Aun:L. II - [ls. CXVUT. 27. -« En
ce jour-lit 'il y aW'a un 1\ UTEL à UI/ovah dans le milieu de la
lel'Te d'ÉgY)Jle. - Ésaïe, XIX. Hi; - l'Autel de Jéhovah dans le
milieu de la tene d'l~gl'pte, signifie. le culte du Seigneur d'après
l'am OUI' daus l'hol11me natLu'el. « Le chardon cl l'épine monte­
"ont SUI' leurs AUTELS. l)-llosée, X. 7, 8; - pal' là est signifié le
culte d'après les maux ct les faux du mal. En outre, ailleurs:; pal'
e:o.emple, - Io:saïe, XXVU. 9. LVI. 6, 7. LX. 7. Lament, IL 7.
Ézéch. VI. 3, lI, 6, 13, Hosee, l'm. 'Ii. X. i, 2. Amos, nI. iil.
l's. LI. 20,21. Ps. LXXXIV. 3, li, 5. i\lalllJ. V. 23, 211. xxm.i8,
19, 20. - Puisque le culte du Seiguenr etait représente, ct pal'
suite est signifié pal' l'Autel, il est évident qne pal' l'Aulel, ici,dans
l'Apocalypse, il n'est pas entendu autre chose, ni ailleurs non
plus; par exemple: « Je vis sous l'i\uHL les IÎl/!es de CCU.1: qui
avaient élé lués ri cause de la Parole de Dieu. Il - Apac. VI. 9.
- « Il se 7/l'ésenta un Ange, el il dil : .lfeSllre le Temple de
Dieu, ct l'AUTEL, et ceu,v qui y adorenl. 1) - Apoe. .\1. 1. ­
" J'entendis un aull'C Ange Ile l'AUTEL, disant: Vnû.; cl justes,
les jugements. Il-Aroe. XVI. 7.- Puisqne le culte représenlatif,
l. 3~';=,
378 L'APOCALYPSE IlÉVÉLÉE. N" 392.
qui se faisait principalement SUl' les deux i\ utets, a été abrogé pal'
le Seigneur quand il vint dans le i\Ionde, parce que Lui-i\lême
ouvrilles intérieurs de l'Église, c'est pOUl' cela qu'il est dit dans
]~saïe: « En ce jour-lü, l'homme -regarde/'a 7:ers ·son Facteur,
et ses yeux ve/'s le Saint d'ls/'ad se LOll1'nel'ont, et non vers
les AUTELS, ouvrage de ses mains. » - XVU. i, 8.
393. Et il lui l'ut donne beaucoup de 7Jarfums, a(in qu"il
les domu.it aux 7J1'ières de tous les saints sur l'Aulcl d'or qui
est devant le trône, signifie la pr071itiation, a(in que les Anges
du 1I0yazmw s7Jil'ituel du Seigneur ne fussent 7Joinl lesés 71ar les
esp1'its du Royaume satanique, qui (!laient au-dessous. Pal' les
par(ums el pal' l'Autel d'or esl signiflé le eulLe du Seigneur d'a­
près l'amour spirituel, N"' 277, 392; pal' les prières sont signi­
fiées les choses qui, dans le culte, appa1'liennent à la charité et
pal' suite à la foi, N" 278; et pal' les saints sont entendus ceux
qui son! du Iloyaume spirituel du Seigneur, el pal' les justes CCliX
qui sont de son Royaume céleste, N" 173; d'après cela on peut
voil' qu'il s'agit ici de ceux qui sonl dans le Hoyaume spirituel du
Seigneul" Qu'ici pal' beaucou7J de par{lt1llS, donnés aux 7J1'ièl'es
de tous les saints sm'l'Autel d'or, soit signiflée la propitiation, afin
qu'ils ne fussent point lésés par les esprits du Hoyaume satanique
qui élaienl au-dessous, c'est parce que les propilialions et les ex­
piations se faisaient pal' des parfums, principalement quand des
dangers étaient imminents, comme on peutIe voir par ces passa­
ges: « Quand l'assemblée mw'mW'tl contre III oïse ct Alw/'oll,
et que les (ils d'Israël (urent {rtlP7)(js d'wu: plaie, r1lwron p'rit
du feu de l'Aute!, et mit Ilu P(l1'(U1I! dans l'encensoir, et il cou­
rut entre les vivants ct {es morts pOUl' {àire e,Tpiation, ct la
plaie (ut arl'ètée. » - Nomb. Xl'IL 7 il 1,5. - « L'Autel du par'­
(Ilm était placé dans la Tente devant le Propitiatoire qui était
sur l'Arche, et chaque matin, en 71l"épal'ant les lampes, on b1'lέ
lait du parfum su/' lui. » - Exod, XXX. 1 il 10; - el (( il {ut
ordonné qae toutes les (ois qu'Af1aron entrerait au dedans du
Voile, il fel'ait (ame)' le par(um, et que la nuée du 7Jal'(wn
cOllvr'Ï1'ait le Propitiatoire, de 7)(!U/' qu'il ne mourût. » - Lévit.
XVI. 11,12,13, - Par là on peut voir que les propitiations, dans
!'I::glise neprésenlali\'e Israélilr. étaient l'ailes par les parfums; de
Vers. 3. CHAPITRE HUlTlimE. 379
même ici, afin qu'ils ne fusseut point lésés par les esprits satani­
ques qui élaien lau-dessous.
39[1. Vers. 4. Et monta la rumée des parrums aux prières
des saints, de la main de l'Ange, devant Dieu, signifie leur dé­
fense par le Seigneur. Pal' la rumée des parfums qui monte de­
vant Dieu, il est signifJé ce qui csl acceplé et est agréable; c'est
pourquoi David dit semblaLle chose : « Acceptees soient mes
prières, parrum devant Toi!» ~ l's. CXLt 2; - c'élait parce
que la fumée du parfum élail odorifiante en raison des aromates,
qui étaient le slaclé, l'onyx, le galbanUlll el l'encens, avec lesquels
le parfulll était composé, - Exod. XXX. 34; - el les odeurs de
ces aromales correspondenl il des choses qni appartiennenl il l'a­
mOlli' spirituel, ou il la chari lé el pal' suite il la foi: en efTet, dans
le Ciel sonl sen lies de lrès-délicieuses odelll's cOlTespondan 1 aux
perceptions des Anges, lesquelles onl pour origine leur alllour;
c'est même pour cela que dans un grand nombre de passages,
dans la Parole, il est dit que Jéhovah a adoré une odeur de repos.
Qu'il soit signifié leur défense pal' le Seigneur, c'esl la consé­
quence de ce CJni vient d'êlre dit ci-dessus, N° 393.
395. Vers. 5. Et l'Ange prit l'encensoir, et il le remplit du
{eu de l'jill/el, et il le jeta en la terre, signifie l'amour spiri­
tuel dans lequel est l'arl!oll1' céleste, et son influx dans les lieux
inférieuTO où sont ceux qui étaient dans La f'ai séparée d'avec
La charité. Que par l'encensoir, de même que par le parfum, il
soit signifié le culte d'après l'amour spiriluel, on le voit claire­
ment pal' ce qui a élé monlré ci-dessus, el par cela que, dans la
Parole, le contenant signifie la même chose que le contenu, camille
la coupe et Je plat la même chose qne le vin el la nourritnre, ­
Mallh. XXJl1. 23, 26. Lnc, XXll. ~O, el ailleurs. - Qne pal' le
feu de l'Alltel de l'holocausle sail signifJé le Divin Amour célesle,
c'est parce qne par cet Aulel élail signifJé le cnlle provenant de
cet amour; voir ci-dessus N° 392; el par le feu dans le sens su­
prême est signifJé le Divin Amolli', N° 494. L'amour spirituel, qui
eslla chari lé, lire son essence de l'amolli' cé\esle, CJui est j'amonr
envers le Seigneur; sans cel amour-ci il n'y a point de vilal dans
l'amoul' spil'ilucl ou clans la charité, cal' ce n'est que par le Sei­
gneur qu'il y a espril el vie. Ceci a élé représenlé dans \'r.:glisc
380 L'APOCALYPSE I:ÉVÙ,ÉE. ~o 395.
lsraélile, par cela que pOUl' les encensoirs el pOUl' faire fumer les
parfums on ne prenait pas de feu ailleurs qne snI' l'Antel de l'ho­
locausle, comme on peul le I"oir dans ~loïse,-Lévil. XVI'. 12,13.
Nomb. X VLt. 11, 12; -- el en ce quo « les deu:r (ils d'Ahal'on tll­
l'enl conSll1nes /Jal' le (ell du Ciel, )Jarce qu'ils avaient (ait {u­
mel' les paT(ums avec un (<:11 ilrangel', » c'esl-il-dire, avec du
feu qni n'avait pas élé pris sur l'An tel. - Lévit. X. ~I, 2: - c'est
même pour cela qu'il al"aH élé slalué, « que le {cu urûl('l'ait sans
cesse SIU' {'.'Intel de l'holocauste, ct lU' serait pas !!teinl. » ­
J~évil. VI. 6; - el cela, par celle raison que le l'en de cel Autel
signiOail le Divin Amolll' du Seignelll', el pal' snile l'amour en­
vers le Seigneur. Par jde/' l'encensoil' en la tCl'l'e osl signifié
l'influx d<lns les lieux inférieurs.
396. Et il se fit des voix, ct des tonnel'TeS, et d<:s dc/airs, et
un tl'e1lûJlement de t('l'1'e, signifie qu'après que la cOl/wwnica­
lion eut eU ouverte avec eux, on entendit des j'aisonnements
sur la l'oi seule et des confiT'mations pOliT' celte (oi, ct on per­
çut l'etat de l'J~gLise chez eu:r; penchant veTS sa ruine. Que les
dc/airs, les 10nnerTes el les VOLE, signiflenllt:'s illuslralions, les
perceplions et les inslructions, par l'influx du Ciel, on le voil ci­
dessus, y' 236; mais ici chez cenx qui élaienl dans la foi seule, pOUl'
lesquels il n'y avaH aucune illnstration, aucnne perception ni au­
eune inslruclion pM' l'influx du Ciel; les voix, les lonnerres elles
éclairs signiOenl les raisonnemenls SUI' la foi seule, el les argu­
mentalions el les conOrmalions pour celle foi: pal' les tremble­
ments d<: tel TC sonl signiOés les changemenls d'étal de l'Église,
j\" 331; ici, c'est qn'on perçutl'élat de l'I~glise chez eux penchant
vers sa ruine; en elTel, il se l'ail des lromblements de lerre dans le
"Jonde c1es esprits, quand dans les sociélés l'Clal ûe l'Église est
perverti el honleversé. Si l'encensoir a élé jelé par l':\nge en la
lerre, avanl que les sepl Anges eussenl commence ~ sonner de
leurs l!'oillpetles, ce fut aOn que par l'influx il fùl ouverl une com­
1l1nnicalion entre ceux qni étaienl dans le Ciel spiriluel, el ceux
qui au-dessous étaienl (Ians la fui seule; d'après eelle communi­
cation il s'éleva des raisonnements et des confirmations pour celle
foi, ce qui aussi fui enlendU el perçu; c'esl pourquoi il est dil
qu'après que la communication ent (;l6 ouvorle, Oll les enlendit
[; 1 on les per\~lIl.
Vers. 6. CHAPITRE HUITlÈm:. 381
397. Vers. 6. Et les sept Anges, qui avaient les sept t1'ompet­
tes, se préparèrent pow' sonne1' de la trompette, signifie pl'é­
parés et dis7JOsés pOW' e:xaminer ('état de l'1~glise, et pm' con­
séquent de la vie citez ceu:r; pOUl' qui la l'cligion est la l'ai seule.
Ce qui est signifié par lest1'ompettl:s, on le voit pal' le statut SUl' l'u­
sage que devaient en faire les fils d'Israël; il en est parlé ainsi dans
l\loïse : « Jehovalt commanda à Moise de {aire des tl'ompettes
d'argent 7JOUl' la convocation de l'assemblee, et pOUl' le dépa1't
du camp; et 7JOW' en sonnel' dans les jours de joie, au,x {etes,
aux nouvelles lunes, SW' les holocaustes et SUl' les sacrifices;
puis az~~si que, quand ils jjwI'chel'aient en balaille contre des
ennemis qui les attLu(ue1'aient, ils sonneraient des trompettes,
et qu'alors ils viendnâent en memoire devant J éhova/t leUl'
Dieu, et semient déliVl'es de leuTs ennemis. Il - Nomb, X. 1 à
11 : - d'après ccla on peut voir ce qui est signifié pat' sonner des
trompettes,' qu'ici, par les sept Anges qui en sonneraient, il soit
signifié l'examen et la manifestation de la qualité de l'état de l'É­
glise chez ceux pour qui la religion 'cstla foi seule, cela est évident
par chacune des parlicularilés dans ce Cllapitre, et dans les sui­
vants jusqu'au XVI" inclusivement, entendues dans lc sens spiri­
tuel. D'après les usages des trompettes chez les fils d'Israël, on
peut voir aussi ce qui est signifié par les Irompetles et par sonner
de la trompelle, dans ces passages: « SONNEZ DE LA TROMPETTE en
Sion, FAITES-LA RET.ENTIR en la montagne de ma sainteté; CW' il
vient, (e jOU1' de Jéhovah. ll-Joël, II. 1,2. -« Jéhovah sur eux
aP7JaTaW'a, et sortir'a comme l'éclair son tmit, et le Seigneul'
JéttOvih FERA RETENTIR LA TROMPETTE, »- Zach. IX. 14, -« Jé­
hovah comme un Hél'os s01'tira, et il fERA RETENTIR LA TROM­
PETTE, »-i~saïe, XLII. 1.3.-"En ce jow'-là, IL SERA SONN~ D'UNE
TROMPETTE GRA:"D};, et viendront Ceux qui périssent dans la
terre d'AsC/IllT, et les expulsés dans la te1'1'e d'É9Y7Jte, et ils se
proste1'1wront devant Jéhovah dans (a montagne de sainteté, »
- I~saïe, XXVII. 13. - « 11 enverra ses Anges avec UNE VOIX
GRANDE DE TROMPETTE, et ils l'assemblel'ont ses élus, des quat/'e
vents, depuis les extrémités des cieux jusqu'à leuTs extrémi­
tés. » - Mallh. XXIV. 31. - " llew'eux le peuple, ceu;;:; qul
ont connu le SON RETENTISSANT! Jé/lOvah! dans (a lumière de:
;j82 L'APOCALYPSE nÉvÉLü. ri" 397.
tes (aces ils marc/wront. » - Ps. LXXXIX. '16. - « Lorsque
chantent les ctoiles du matin, el qU'ÉCLATENT EN FANFARE
les (ils de Dieu. » - Job, xxx VnL 7. - Comme les sons des
lrolllpelles signifiaienl de lelles choses, et que clans l'Église ISl'aé­
lite toutes choses se presentaien l au vif (ad vivum) selon les cor­
respondances el pal' suite selon les significations, c'esl aussi pour
cela que, quand Jeftovaft descendit sw' la montagne de Sinaï,
il y cut dcs voix, ct des éclairs, et une nuée épaisse, et !lne
voix DE TROMl'ETTE tt'ès-rorte; et que la voü; de TnO~IPETTE
allait Use lorti/iait ù l'e.1;trèn1.C', ct que le peuple dans le camp
tremulait beaucoup. - Exod. XIX. 16 il 25. - C'esl pourquoi
aussi il arriva que, quand les tl'ois celtts avec Guidéon SONNÈ­
RENT DES TnO~ll'ETl'LS contre 11l idicm, l'éliee de chacun (ut contre
son compagnon, el ils pJ'ir'ent la (!lite. - Jug. VU. 16 il 22; ­
el que pareillement, les douze mille d'entl'e les (ils d'Israd avcc
les vases de saintete et avec les THO~ll'ETTES à la main vaillq!li­
J'eilt Midian. - i\"omb, XXXi. 1 il8; - el que la Jltw'aill{: de
JéÎ'icllO tomba, apl'ès que les sept prètr'es avec sept THOMPETTES
curent ((lit sept fois le tour de la ville. - Jos. V!. 1 à 20. ­
C'esl pOlir cela qu'il est clit dans Jérémie; « SONNEZ DE LA TI\O~I­
l'ETH conl1'e Babel tout Ù l'entou/'; dCt1"lâtes ont été ses mu­
railles. » - L. 15; - el dans Sc'phanie ; « Jow' de tenèbJ'es ct
d'ouscltTité, jour de Tl\O~IPETTE ct de CLAlIlEUR SW' les villes
(ol'ti(iees. » - l. 15, 16.
398. Vers. 7. Elle p"cmicr Ange sonna de la tl'ompelle,signi(ie
l'ex'a1llen et la manifestation de la q!lalite de l'Clat cie l'l~glise
cllez ceux qui sont intérieuremeut dans celte loi. Pal' sonnel'
de la 11'011l/Jelle il esl signifié examiner el manifesler, N° 397. Si
pal' le son de la trompelle de ce p'/,el1Ûel' Ange il esl enlendu
J'examen el la manifeslalion ùe l'élal cle l'f~glise chez ceux qui
sont inlérieuremenl dans eelle foi, c'esl parce que son opération
s'est l'ail senlir SUI' la Terre, cornme il esl dil ensui le, ell'opéra­
lion du son du seeond Ange, SUl' la :'oler, el que parloul dans l'A­
pocalypse par la Terre et la !\Jer, quand l'une el l'autre sonl nom­
Inées, il esl entendu l'Eglise toul entière, par la Tt:RI:E l'Église
composée de ceux qni sonl clans ses Inlernes, el pal' la :\IEI\ l'l~­
glise composée de CClIX qui sont dans ses Externes; en erret, l'E­
Vers. 7. CIlAPITIlE nUIT) ~:~H:. 38:)

glise est Inlerne el Ext~rne, In terne c.hez les Ecclésiastiques,


Externe chez les Laïques, ou Inlerne chez ceux qui se sont inté­
rieurement appliqnés il l'élude de ses doclrinaux el les ont con­
firmés cl'après la Parole, et Externe chez cenx qni n'ont pas agi
ainsi. Les uns el les antres sont entendus par la Terre et par la
Mer dans ces passages de 1':\ pocalypse : « Afin que ne souffllil point
lIn venl sur la TERnE, ni SUJ' la ~JEB. » - VIL 1. - « Ne nuisez
}.Joinl il la TERRE, ni il la MEIl. » - vrL 3. - « Un Ange des­
ccndc1111 du Ciel posa son pied droil sur la i\IER, el le gauclw
SUT la TERRE. » - X. 2, 8; puis aussi Vers. 6. - « Je vis une
lu!le qui maniait de la \IER, el une aulre bêle qui monlail de la
TERIIE. ,) - :Klll. i, H. - « Louez Dieu qui a (ail le Ciel, la
TERRE ct la MEn. » - XIV. 7. - « Le p1'e111.ier l1nge versa sa
fiole sur la TEBBE, ct le second Ange la sienne sur lu. :>lER. » ­
XVI. 2, 3. - Si par la Terre et par la ~Ier il est signifié l'r::glise
Interne etl'Itglise Externe, ainsi l'l::glise tout entière, c'est parce
que dans le monde spirituel ceux qui sont dans les Internes de
l'{:glise apparaissent sm le Sec, el que eGUX qui sont dans les Ex­
ternes de rtglise apparaissent comllle dans des Mers; mais les
"Mers sont des apparences d'après les comllluns l'rais clans lesquels
ils sont. Oue la Terre signifie l'I::glise, on le \'oil, [\" 285; que le
Globe la signifie aussi, on le l'oil, ]\" 551.
309. El il sc (il une [Jrl!le el un (cu, ml'lds de sang, signifie le
faux d'a)Jri!s l'a11!oar infernal, ddl1'lâsan! le bien cl le vrai, cl
làlsifianl la Parole. Par la 01'I5Ie est signifié le faux détruisant le
hien et 10 l'rai; par le (ea est sig-nifié l'amour infel'llal, el par le
sang est signifiée la falsification du \l'ai. Que la grêle signifie le
faux clétruisan t le bic n et le l'ra i, on le verra plus bas; que le feu
soit l'amour clans l'un et clans l'autre sens, l'amour célesle et l'a­
mour infernal, on le voit, N° M8; que le sang soit le Divin Vrai
du Seigneur, qui aussi est la Parole, el clans le sens opposé la Pa­
role falsifiée, on le voit, N° ~79. D'après ces signifJcalions réunies
en un seul sens, il esl évident que par « il se fit une grêle et un
fell, mêlés de sang, » il esl signit1é le faux d'après l'amour infer­
nal, détrui.saut le bien et le l'rai, et falsifiant la Parole, Si c'est là
ce qui esl signifié, c'est parce que, clans le Moncle spirituel, de
telles choses apparaissent quancl le sphère clll Divin Amour el de
38ft L'APOCALYPSE: Rl~VÉLÉE. N" 399.
la Divine sagesse du Seigneur descend' du Ciel dans les sociétés
au-dessous, où sont les faux d'après l'amour infernal, el olt pal'
eux la Parole est falsifiée: des ehosessemblables sont signifiées
par la Grêle et le Feu ensemble dans les passages suivants: « Pm'
la splendeur devant Lui ses nuees passerenl, avec GnÊLE cl
CHAHBONS DE FEU; le T7'es-Haut donna de sa voi:c, de la GRÊLE
cl des CHARBONS DE FEU; ct il lança ses trails, el les dispel'sa.»
- Ps. XVtrr. :13, il!, :15. - «.Je dispulemi par la peste et par
le sang,. et des PIERRES DE GnÊLE, du FEU, et du soufre je ferai
pleuvoir SW' eux. » - Ezéch. XXXVllI. 22. - « Alors fera en­
tendre .Je/wvah sa VOi,T, avec une FLA~BIE DE FEU dévOJ'ant,
et avec PIERRE DE GRÊLE. » - Ésaïe, XXX. 30. - « Il donna
leurs pluies en GRÊLE, un FEU DE FLA~ŒES dans leur lerre, et
il br'üa l'aJ'bre de leur fl'ontiere. » - Ps. CV. 32, 33. - « Il
frappa de GnÊLE lew' ccp, el lew's sycomores d'une GRÊLE pe­
sanie, cl illim'a leurs Iroupeau.T aU,T CHARIlO,~S ARDENTS, et il
envoya dans l'emportement de sa coll're une invasion d'A.nges
mauvais. » - Ps. LXXYllI. [17, li8, [19; - ces choses sont dites
de l'Itgyple; il en est parlé ainsi dans ~Ioïse : « llIoscheh élendit
son bâlon, el .Jéhovalt donna des voi,2: el de la GRhE; et il y
eul de la Gnf:LE el du FEU à la fois marchant au milieu de la
GnÊLE FOnT LOURDE. Et la GRÊLE rrappa Ioule herbe du champ,
el loul arbl'e du champ elle brisa. » - Exod. IX. 23 il 35; ­
tous les Miracles faits en ltgyple signif]aient les lllaux elles faux
d'après l'amour infernal, qui élaient chez les l~gypliens; chaque
miracle, quelque mal et quelque faux; car chez eux il y avait eu
l'Église représentative, comme dans plusieurs l\oyaumes de l'Asie,
mais elle etait devenue idolâtrique cl magique; pal' la i\ler de
Suph, dans laquelic enfin ils périrent, est signifié l'Enfer. Quel­
que chose de semblable est signifié par les PIERRES DE GRf:LE, par
lesquelles il pel'il plus d'ennemis que pm' l'dpée.-Jos. X. i1..­
Semblable chose est allssi signifiée par la Grêle dans les passages
suivanls: « Malheur ci la couronne d'orgueil! Le Seigneur 1'0-·
busle comme une inondall:on de GRÊLE. La GRÊLE renverse7'a
le l'erUge du mensonge. Il - Ésaïe, XXVIrI. i, 2, i7. - « Il
GRÊLERA jusqu'à ce que se soit courbée la rOl'êt. » - Esaïe,
XXXII. 19.-« Et rut ouve7'lle Temple de J)ieu dal1.1le Ciel, et
Vers, 7, ClI,IPITnE HrJTlblF.. :38:)
'il se (il dcs éclairs, des voix et des tomw/'I'es, ct un tremble­
ment de terre, cl Wle Gnl:;LE GHANDF., » - Apoc. XI. 19, - « Et
une GnÈLE GRAN Dg, comme du poids d'un laient descendit du
Ciel SUT' les IlOnmllJS. » - Apoc, XVI. 21. - « Est-cc que tu as
vu les 1/'1.'50/'.1 d!! Cnf:I.F., qui sont n}sel'vés ])our le jour du com­
bat ct rie la guelTe?» - Job, XXXVlll. 22, 2;). - « Dis (1 ceu,r
qui l'enduisent d'inepties, qu'elle tombera,. et il Y aura une
pluie inondante, ]Jar laquelle vous, PIEHRES DE Gnf:r.g, VOliS
tomverez. « - 'tzéch. XIII. 11; - enduire d'inepties, c'esL con­
firmer le faux pour qu'il apparaisse comme vrai; c'esL pourquoi
ceux qui fonL cela sonL appelés Pierres de Grêle.
lIOO. Et jetés en la Te/Tf!, el ia troisième part ie des arln'es
(ut bri'tlrie, signifie que chez CCliX qui sont dans les intclïws de
l'il'(Jlise et d,ms la /oi scule toute affection et toute ]JCrception
du vrai, qui constituent l'homme de l'J~glise, périssaient. Par la
Terre, cn laquelle une grêle et un feu mèl~s de sang fnrent jetés,
il esL signifié l'~:glise chez ceux qui sont dans ses internes eL dans
la foi seule, lesquels, comme on l'ienL de le voir, N" 398, sonL les
Ecclésiasliqups; par la tr'oisikme partie il est signifié touL qnant
au vrai, comme pal' la quatrième partie LouL quanL au bien,
N" 322; que pal' Trois il soit signifié toul, le plein et entièrement,
on le vena plus bas, (\" 505; de là, pal' le Liers, qui est la troisième
partic, la même chose est signil1ée : pal' êtl'e brûlé il est signil1é
péril', ici, péril' pal' le fanx d'après l'amonr infel'llal, qui esL en­
tenùu pal' la grêle eL le feu mêlés de sang, dont il \'ienL d'être
parlé, N" 399, Pur l'arbre esL signil1é l'homme; eL comme l'homme
esL homme ll'après l'affeeLion qui appartient il la \,0]onI6, et d'a­
près la perception qui appartient;) l'entendement, c'esL pour cela
que l'affection eL la percepLion sonL anssi signifiées pal' l'arhre : il
ya même correspondance entre nromme eL l'Arbre; c'esL pour­
quoi dans le Ciel il apparaît des Paradis composés d'Arbres qui
cOlTespondent aux atTecLions eL p<lr suite aux perccptions des An­
ges, el qu'il y a aussi en certains endroits dans l'enfer des Forêts
composées d'arbres qui portent de mauvais f",uits, selon la cor­
respondauce aver. les con\'oiLises eL par suite avec les pensées de
ceux qui sont là. Que les Arbres en général signifient les hommes
quant il leurs affecliol1s et pal' snile quant il leurs perceptions, on
J. :1:1.
,

;;86 "'A l'OCALYPS l': IIÉVt:LÉE. N" 400.


peut le voir pal' les passages suivanls : " Tous les AnonEs du
c/wmp connaill'ont que Moi, Jehova/I, j'humilie l'AllonE élevé,
j'élève l'AnonE humble, .le (ais sécher l'ARBRE vel'l, el.le (ais
germer l'AncRE sec. n-.r.:zéch. XVll. 24.- « [[eul'eux l'homme
qui se confie en J é/wvah! Il sera comme un AnllJ\E planté pl'ès
des eaux, et ne CC'ssm'a point de pOT'ler du (nÛl. Il - Jérém.
XV rI. 7,8. - " f[ew'eU,JJ l'homme, donlle bon lJlaisil' est dans
la loi de Jéhovah; il sera comme un ARDRE planlé près de
ruisseaux d'eaux, qui donnera son (ruit en son temps, n - Ps.
1. 3. - " Louez Jéhovah, ARORES A fRUIT. Il - l's. CXLVIII.
9. - "ils sonll'assasiés, les AnCHES de Jëhovah, n - Ps. CIV.
16. - « La cognée yil li la racine des AROllt:S; loul A nORE qui
ne (ait pas du f'ntil bon est cOllpé. n - ~rallll, W, 10, Vlr. 16 il
21. - " Ou (ait es l'AIII3RE bon ct son (ruit bon, ou filites l'AR­
onE pOUlTi et SOit (rnit pourri; cal' pW' le (l'nit l'ARORF: esl
connu. Il - Mallh. xrr. 33, Luc, VI. 43, M. - " J'allumerai un
(eu, qui dévorera lout AnORE vert, eltollt ARBn!:: sec. n-Ézéch.
Xxr. 3. - COllll11e l';\.rbre signine l'hol11l11e, \'oilit pourquoi il fut
Slillué que" le (1'llit de l'AIIORE servant li la IWlll'l'Îlm'e dans la
terre dé Canaan se1Ytit cil 'concis. Il-Lévil. XIX. 23,211,25;­
puis aussi que," quand une ville serail assiégée, O1lne lJOrlentit
la cognée Sll1' aucun ARonE de bon (ruil. » - Deutér. XX. Hl,
20; - et que, " dans la (éle des Tabernacles, on prendl'ait dtt
(ruit d'un ARBRE n'llOiXNEUR, et qu'ou se nfjouirait devant Jé­
hovah. n - LévÎl. Xx.nL 40,41; - oulre plusieurs autres passa­
ges qui ne sont pas l'apparIés ici, en raison de le nI' grand nombre.
401. Et taule heTbe verle (ut brûlee, signifie ainsi tout ce qui
est vivant dans la (oi. Pal' êt/'e brûlé il est signifié périr, comme
ci-dessus, N" ltOO; pal' l'he1'be ve/·te, dans la Parole, il est signifié
ce bien et ce vrai de J'Église ou de la foi, qui naissent d'abord
dans l'homme naturel: la même chose est signifiée anssi par
l'herbe du champ; et comme la l'ai l'il du bien et dn \'l'ai, c'est
pour cela que, pal' « tonte herbe verte fut bl'ùl(\e, n il est signifié
que toul ce qui est vivanl dans la foi a pél'i; ettoLlt ce qni est vi­
vant dans la foi péril, quand il n'y a aucune alTeclion du bien ni
aucune perceplion du l'l'ai, desquelles il a été parlé ci-dessus, Si
l'herbe a cette signiflcalion, c'est aussi d'après la conespondance;
Vers. 7. CllAPll'IIE HUITtimE. 387
c'esl pOlll'quoî ceux qui séparenlla foi d'av~c la clJarilé, non-seu­
lement par la doclrine, mais allssi pal' la vie, habilent dans le
~Ionde spirituel dans Jes déserls où i! n'y a pas non plus d'herbe.
Puisque l'Arbre fruitier signifie l'holllmc quunl aux affections du
bien ct aux pereeptions du vrai, dc même !"herbe verte signifie
l'homme quanl il la t:hose de l'I::glisè, qui la prcmicre chez lui est
conçue el allssi nalt, el l'herbe non verte signifie celle même chose
entièrement perdue. En général, toutes les choses qui sonl Jans
les Jardins, dans les Forêts, dans les Cllamps el dans les Campa­
gnes, signifJenl l'homme quant il quelque chose de l'Église, ou,
ce qui revient au même, quelque chose de l'I::glisc chez l'homme;
el cela, parce qu'i! y a cOl'l'espondance; pour l'Herbe, on peul le
voir pal' ces passages: « Une voix dit: Cl'ie,. ct il dit: Que crie­
rai-je? TOUTE CHAIR (esl) II~RBE; elle est sec/ale, /TIEHBE; die
est fldl/'ie, la fleur', pm'ce que le vent a souflle dessus,. ainsi que
l'llERBE (esl) LE l'EUPLE; elle est sécitée, l'lIERBE; elle est {Iétrie,
la {leur,. mais la Parole de notre Dieu demeure éte1'llellement, JI
,- Ésaïe, XL. 5 il 8. - « Les /wl;itants sont devenus flERIH: DU
CHAMP, VERDURE D'IIERBE TENDRE, GAzax DES TOITS, et récolte
desséchée avant d'dire en tige. » - Ésaïe, XXXVII. 27. II Rois,
XIX. 26, - "Je l'épundJ'ui ma benédiction SliP tes enFants, et
'ils germel'onl au milieu de l'lIERBE. )) - Ésaïe, XLIV. 3, li;­
et ailleurs; par exemple,- Ésaïe, LI. 12. l's. XXX\'If. 2. Ps. CIU.
15. Ps. cxxrx. 6. Denlér. XXXII. 2. - Que ce qui est vert, on
le verdoyanl, signifie ce qui esl vivant on le vif, on Je \'oil claire­
ment dans Jcrélll. Xl. 1.6. xvrr. 8. Ézéch. XVII. 2LJ. XXI. 3,
l-Jos. XIV. 9. Ps. XXXVll. 35. J's, LIl. 10. Ps. XClI. 1:1, - Cne
chose semblable il cc qui esl dit ici dans l'Apocalypse est arril'ée
en l::gyple, il savoir, que pal' la Grêle el pal' le Feu mêlés ensem­
ble tout Arbre el Ioule Herbe du champ flll'enl brùlés, - Exod.
IX. 23 il 35. Ps. LXXVIIl. li7, l18, 119. l's. CV. 32,33.
402. Vers. 8. Et le second Ange sonua de la trompette, si­
gni/ie l'examen el la maniFestation de /a qualité de l'âlat de
l'IJglise chez ceux qui sont e,rlel'ieurc11lent dans cette roi. Que
souner de la trompette signifJe examiner el manifester l'élat dl}
l'Église, et pal' conséquenl de la \"ie chez ceux pour qui la religion
eslla foi seule, on le voit ci-dessus, N° 397 : si cela est dit de ceux
~i88 I:APOCALYI'S.E JlÉrÉLÉL N"M2.
qui sout extérieurcmenl dans celle foi, c'est parce qu'ici il s'agit
de ceux qui sont tians la ~ler, et qu'auparavant il a été queslion
de ccux qui sont SUI' la Torre, el que pal' ceux qui sonl sur la
Terre il est enlcndu ceux qui sont dans les Inlel'l1es de l'Église,
c'est-à-dire, les Ecclésiasliques, el pal' eeux qui sont dans la "'iCI',
ceux qui sont clans les Exlerues de l'l:glise, c'est-il-dire, les Laï­
ques; voil' ci-dessus, )';' 308; que ceux-ci apparai~sent dans le
Alonclo spiriluel comme clans une :\Ier, on le l'ail, N'" 238, 290.
403. Et comme une montagne grande, de {eu ardente, {ut
jetée dans la nie?', signifie l'appw'ence de l'amour in{el'1lal chez
ceux qui sont dans les e,x:tel'nes de l'Église el dans la foi seule.
Pal' la iller esl signifiée l'Église chez ceux qui sont clans les ex­
ternes et dans la roi seule, ct ceux qui sont dans les externes sont
d'un mot commun appelés Laïques, parce que ceux qui son t dans
les internes son 1 appelés Ecclésiastiques, N'" 398, 402; par la
montagne est signifié l'amour, j'i" 336; ct par une montagne de
{eu ardente esl signiflé l'alllour infernal, NO,' 4%, 599; l'appa­
rence de ccl amour esl chez ceux clont il s'agit ici, car cel alllour
prol'enanl d'eux est \'u ainsi pal' les Anges; el cela, parce que la
foi seule esl la roi séparée d'al'ec la charilé, N° 388; et où il n'y a
pas la cllôrilé, c'esl-à-dire, l'amour il l'égard du prochain, qui est
l'amour spirituel, il y a l'amoUl' infernal; il n'existe pas cI'amoul'
intermédiaire, si ce n'est chez les tièdes, dent il est parié,-Apoc.
lfl. 15, 16.
404. El devint la tToisième partie de la mer du sang, si­
yni{w que tous les commllns crais chez el/X avaient été f'alsi­
fiés. Pal' la troisième partie il est signifié toutes choses, N" lIOO;
par le sang est signifiée la falsification clu Hai de la Parole, N" 379;
par la mel' est signifiée n:;glise ehez ceux qui sont dans ses ex­
ternes, ct dans la foi seule, N'" 398, L102; que chez ceux-ci les
communs l'l'ais aienl élé falsifiés, c'esl parce qu'ils sont seulement
dans ces Hais, cal' ils ne savent pas, comme les Ecclésiastiques,
les \'l'ais singuliers de celle foi; c'esl (l"'après les eonllnuns vrais
chez eux qu'ils apparaissent COlllme dans une Jler dans le Monde
spi~'iluel; el cela, parce que les eaux signifient les Hais, l'" 50, et
que la ~Ier eslle commun réceplacle des eaux, N" 238.
405. Vcrs. 9. Et mal/rut la troisième partie des créatures,
Vers, 9. CIIAI'ITIlE /-lUl'Ilblt:. üS9
qui etaicltt ([ans la lItel', ayaltt des lÎlIlcs, siguifie que ecu.'/; 4ui
ont vécu ct vivent de celte {ai lU! lJeUvellt etl'e 1'Ii{orlllés, ni re­
cevoir la vie. Par la troisième partie sont signifies tous ceux-lit,
comme ci-dessus; pal' les Crcatw'es sont entendus ceux qui peu­
vent être réformés, N" 290; et cela, parce que par Creer il est si­
gnifIé l'téformer, )\" 25it; par ayant des âmes il est signifié pou­
voir par la réformation recevoir la \ ie; par l1WW'lIt il est signiOé
que ceux qui vivent de cette foi seule ne le pcuvent pas; s'ils ne
le peuvent pas, c'est parce qne tous sont réfol'mes par la foi unie
il la charité, ainsi par la foi de la charité, et que pel'sonne n'est
réformé par la foi seule, car la charité est la vie de la foi. Comme
les afl'ections et pal' suite les perceptions et les pensées des csprits
et des anges apparaissent de loin, dans le 1I10nde spirituel, dans
des l'arilles d'Animaux ou de Creatures SUI' la terre, qui sont ap­
pelées bêles, de Créatl1l'es dans l'ail', qni sont appelées oiseaux,
et de Créatures dans la mer, qui salit appelées poissons, c'est pOUl'
cela que dans la Parole il est si souvent parlé de bêtes, cl'oiseaux
ct de poissons, par lesquels cependant il n'est pas entendu autre
chose, comme dans ces passages: " [J1'ocr:s Ile Jéhovah avec les
habitants dc la terre, parce que l'lOint dc 'vé1'ité, lJoillt de misé­
corde, et )Joint de connaissallce de Dicu; et dans la langueul'
sera quiconque y habite, quant ù la BÊTE DU CHAM P, et quant
ù l'OISEAU DES CIEUX, et memc les POISSOi'\S DE 1,,\ MER seront
l'amasses. »-lIos. IV. 1,3, -(lJe constl11lel'ai Homme et BÊn,
l'OISEAU DES CIEUX et les I.'OISSOi'\S DE LA ~n;H, les scandales avec
les impies. » - Séph. 1. 3. - « 11 V aura un tre11lblement dc
terre grand sur la tare d'lsmël, et trembleront devant Moi les
POISSONS DE LA MER, l'OISEAU DES CIEUX et la BÊTL DU CllA~IP. Il
- Ézéch. XXXV ru. 18 il 20. - DominCl' tu l'as t'ait sw' les
(l

œuvres de tes mai1lS, toutes choses tu as mis sous ses picds;


les BÊTES DES ClIA~IPS, l'OISEA U DU CIEL, el' le POISSON DE LA MER,
qui )Jasse lJal' le chemin des 1IU!1'S, » - l's, VUI. 7 il 9; - r.eci a
éLé diL du Seigneur. Interroge, je te ))1'ie, les BÊTES, cl elles
(l

t'enseigneront; ou les OISEAUX DU CIEL, et ils te l'annoncC1'ont;


et les POISSONS DE LA ~IEH, cl ils te le 1'ac01!t('1'Ont; qui est-ce
qui ne sait d'ap1'ès tOlltes ces choses quc la main de J dwvah
fitit cela? Il - Job, Xli. 7 il 9; - el, Cil oulre, dans beaucoup
1. 33*.
:)DO I:M'OC,HYl'SJ:: IlÉI'ÉLÉE. ~ .. !I05.
d'au lres passages. ~Iajs pal' les l'oissons ou Créalures de la mer,
donl il esl question ici, sonl entendues les affections el par suile
les pensées de ces hommes qui sont dans les cOlllmuns vrais, ct
ainsi qui tiennenl du uaturel plus que du spiriluel; ceux-ci sont
entendus par les Poissons dans les passages pré(~édenls, el aussi
dans ceux qui suivent: « Pm' ma l'épl'immule je taris la me1', je
réduis les (leziVes en dése;'t; puant deviendra leur POISSON, ct
il mourra pm' ia soif. » - [':saïe, L. 2, - « Roi d'Égypte, Ba­
leine grande, qui couches au miliea de tes fleuves, tu as dit : .4
moi est le fleuve; moi, je 1II.e suis fait; c'est pourquoi je ferai
allacher le POISSON DE TES 1"i.EUVES li tes écailles, ct je te lais­
saai dans le désert, toi et tout POISSON DE TES FLEUVES. » ­
Ézéch. XXIX. 3, li, 5;- ces choses onl été diles au noi d'Égypte,
parce que par l'I~gypte esl signifié le nalurel séparé du spirituel,
et de là par les poissons de ses neuves sonl signifiés ceux qui sont
dans les doclrinaux, cl c1'apri~s ces ùoclrinaux clans la foi séparée,
foi ljui est seulemenlune science: c"esl il cause de cetle sépara­
tion que, parmi les miracles l'ails en I~gyple, il arI'Ïva aussi que
« les caux faJ'ent changées en sang, »cl qlle par suile « les POIS­
SONS mVarlll'ent. » - Exod. VIL lï il 25. \'s. CV. 29. - Puis,
« PourquOI: (ais-tu l'homme comme lcs POISSONS DE LA MER, que
chawil il l'hameçoll il enlève, et le ramasse dans son (ilet? » ­
lIabak. I. 111, 15,16; - les poissons, ici, signifienl ceux qui sont
dans les communs \Tais el dans la foi séparé;) d'avec la charilé;
mais les Poissa us signifienl ceux qui sont dans les comllluns \'l'ais
et dans la foi conjoinle il la cllarité, dans l~zéchiel : « li me dit:
Ces Eau.T, qui sortent vers la limite orientale, rÎellnent vers la
Mcr, d'où il il1Ticc que toute Ame qui rampe vicra, et le POIS­
SON sera nomureux il l'extl'ème; SUI' celle Mer sc tiennent des
l'f:cm:URS avec e.Tpansion de fUets; SELON SON ESPÈCE SERA SON
POISSON, CO~l!\lE U: POISSON DE lA CllANIH; ~IER NO)JnRIWX A L'EX­
JRJ!ME. )) - XLVII. 1, 8, 9, 10. - Dans ~latlhiel1 : « Jésus dit:
Semblable c.st le lloyaume des Ciea.Y li Uil (ilet jeté dans la mer,
et on a l'amasse des POISSONS; et on a l'l'cueilli les bons da ilS des
'vases, mai" les l1wuvais on a jeu;. » - XIII. lIï il fl9; - el dans
Jérémie: « Je 1'll1Jlimerai les (ils d'lsnllil .1 Il 1" lellr terre, et j'en­
t'ciTai ver.) plusicurs l'ÈclJt;uns qui lcs PtClIt:HO:\T. »-XVI.1G,
Yers. U. CIlAI'ITlIJ:: Hl:ITl i';ME. :Ja]
- Celui ÙOIIC qui sail que de lels liOmmes cl de telles choses sont
signifiés pal' les Poissons pcul voir pourquoi le Seiglleur avail
clloisi des l'!lCHEURS ]JOUI' Disciples, et leU?' avait dit: Venez li
;\loi, cl je 'ïOllS ferai PÈCIlEUl\S d'IWllwws. - i\i.aUh. l V. 18, :t!J.
Marc, !. 16, 17; - pourquoi les Disciples, quand le Seigneur
eul véni, lJrirc1l1 une Çfmnde multitude de POISSONS; ct pour­
quoi le Seigneur dil li j'ùn'l'e: Ne c/'ains point; dorenavant des
hommes lu )Jrtmdl'lls. - Luc, V. 2 i\ 10; - pourquoi le Seigneur,
quand on voulUI e:J.:iger de Lui un tPi/mt, dit il Piu're d'aller il
la Me)', el d'en tii'{!I' un POISSON, el de donna pow' eU.li deux
le statère qu'il y trouverait. - J'lallh. XVII. 211 à 27; - pour­
quoi le Seigneur après la résu1'1'eclion a donné au,v Disciples
un POISSOI\' el du ]Jain li manger. - Jean, XXl. 2 à 13; - et
pourquoi il leur dit d'aller par tout le 1110nde, et de prêche/'
l'Évangile ri TOUT],; ClIéATUJU:. - ~Iarc, XVI. 15; - en elfel, les
nalions, qu'ils convcrtissaient, n'étaient que dans les communs
vrais, et étaieut dans le naturel plus quc dans le spirituel.
1I06. El lu troisiii/ne ]Jartie des navires (ut avîmée, signifie
que toutes les connaissances du vien et du vrai d'apl'ès la J'a­
Tale, qui servent lJour l'usage de la vie, élaient enlièrement
détruites clu:z eu.x. La tl'oisième pw,tie signifie tout, Gomme ci­
dessus, l\Q, lIDO, liOli, 1I0a; les Navil'es signifient les connaissances
du Lien et du \'l'ai d'après la Parole, qui servent pour l'ns~ge de
ia vie; si ces connaissanccs sont signifiées par les Navires, c'est
parce que les l\al"ires traversenl la ~Ier, et apportent les choses
qui sont nécessaircs il l'homme naturel pour tout son usage; et
les connaissances du bien et du vrai sonl les choscs qui sont né­
cessaires il J'homme spit'ituel pour tout son usage, car dc ces con­
naissances résulte la doctrine de 1'J::glise, cl la vic selon celle doc­
trine. Les Mvires significut ces connaissances, parce qu'ils sont
des contenants, et que dans la Parole le contenant est pris dans
beaucoup d'endroits pour le contenu, comme la coupe pour le vin,
le plat pour l'alilncnl, le talJcl'l1acle ct le temple pOlir les saintetés
qu'ils renl'ermaient, l'arche ponl' la loi, les autels pOlir le culle, et
ainsi du reste. Lcs Navires sigllifient les connaissances du bien et
tlu \l'ai dans les passages suivants: ({ Zébuloll au 1101'1 des Mers
JwIJiiCl'u, ct lui au port des NAYllŒS. »- Cen. ÀL1X. 13;- par
392 L'APOCALYPSE IIÉVfr,Ü. i\" 406.
Zélmlon est enlendue la conjoncUon du biE'n el du vrai. « Tyr,
tes architectes ont pel'(ectio1t7u} ta beaute; de sapins de Sénir
ils ont const1'ltît lJOW' toi tous les AIs; le cèdre du Liban ils ont
lJlois lJOW' {aire un ~JAT; de chenes de Baschan ils ont (ait tes
RA~[f.S; ton pLAi\'CHER ils ont lait d'ivoire, LA FILLE DES PAS, des
iles des Kitthim; les habitants de Sidon et d';\l'vad étaient tes
IIA)!EURS; tes sages étaient tes PILOTES; tous les NAVIIIES de la
mer et lew's ~1A'fELOTS fit aient dans toi lJOw'j'aire le comme/'ce;
les NA VillES DE THARSCHISH etaient tes C(ll'avanes pow' ton tra­
fic; par lit tu as été HlmlJlie et (ort I/Onm'ee dans le cœur des
mers.»-Ézéch. XXVII. 4à 9, 25;-ces choses onl élé diles de Tyr,
parce que par Tyr dans la Parole esl signifiée l'Église quan 1 aux
connaissances du vrai el du bien, comme on peul le voir par cha­
cune des choses diles d'elle dans ce Chapitre el dans le Chapitre
xxvnr, el enlendues dans le sens spirituel; el comme les con­
naissances du vrai et du bien de l'Eglise sont signifiées par Tyr,
c'esl pour cela qu'un Navire esl décril qnanl il loules ses parUes,
el que par chaque parlie esl signifiée quelque qualité de ces con­
naissances conduisanl il l'inlelligence; que peul avoir de commun
la Parole avec les ua vires de Tyr el avec son commerce? La dévas­
lalion de celle l:;glise esl ensuile décrile ainsi: « A III voix du cri
de tes PILOTES t'remblo'ont les faubourgs, et descendl"ont de
TES NAVIRES TOUS CEUX QUI illANIAJENT LA RAME, tous les ~IATE­
LOTS et les PILOTES de la mer crieront sur toi amèrement. » ­
Ézéch. XX VIL 28, 29,30; puis, Ésaie, XXIU. 1lJ, 15. - Pareille­
menl esl décrite la lIévasllllion de Babylone quant [lloules les con­
naissances du vrai dans les passages suivanls de l'Apocalypse:
« En une heure ont été dévastées tant de richesses; tout PI­
LOn:, et quiconque SUl' les NAVIRES réside, et les MATELOTS,
criaient, disant: Malheur! malheu)'! cette ville grande, Baby­
lone, dans laquelle s'étaient' enrichis tous ce1t.x qui avaient des
NAVIRES dans la Mel'. »-XVIII. 17,19;- voir plus bas l'Expli­
calion. Pal' les Navires sonl encore signifiées les connaissances
du vrai el du bien lIans les passages suivanls : Il Mes JOU1'S ont
été rapides, ils ont lui, ils n'ont lJoint vu le bien; ils out lJassé
avec les NA VIRES de desir. )) - Job, IX. 25, 26. - « Geu,x qui
descendent en la Ma S1l/' les -NAVIRES faisant œuvre SUI' les
,"crs. 9. CU,1J'ITHE IllTfiÎŒE. 3U3
gl'osses l'mu:; eux, ont vu les œuvres dc J dlOvalt, ct s"s mer­
veil/e.\ dallS le p!'o{ond. » - l's. (;\'1L 23, 2ll. - « il Moi lcs îles
sc confieront, et les XAVIRES DE TILII\SCmSH en premier lieu,
lJour a1lWIU'1' les fils de loin. » - I~saïe, LX. 9. - « Les rois .le
sont assemblés, lit terreur les a saisis; pal' un venl orientalllt
briseras les N,1I'II\I-:S DE THARSClflSH. Il-l'S. X.LVIIL 5,7, S.­
« Gemissez, NAVIIIES DE TH,1lIscmSH. » - f:saïe, XX Ill. 1., ill ; ­
et en on Ire ailleurs; pal' exemple, - Nomb. XXIV. 211. Jug. V.
17. Ps. Cl\'. 26. ts. XXXW. 21.
ll07. Vers. 10. El le troisil?iIle linge sonna de la tI'D1Ilpelle,
signifie l'examen et la manifestation de l'etat de l'Église citez
ceux pOlir qui la Religion cst la roi scule, quels ils sont qllant
li l'a!lcctioll et li la j'ece)Jlion des l'cri/cs cl'a1JI'ès la Pa mie. Que
ce soillit ce qui est signiné, on le voil par les choses qui vonl sui­
vre, entendues dans le sens spirituel.
llOS. Et il tomba du Ciel une étoile grande, ardente comme
une lampe, si!Jnifie l'1.l1Jp(/1·enccde la lJ 1'0111'e intelligenC(: d'après
le {aste lJroVelumt de l'amolli' infernal. Si pal' l't'toile grande
tombant da Giel esl signifiée l'apparence de la propre intelligence
d'après le fasle prol'enanl de l'amour infernal, c'esl parce qu'ellc
fnt l'\le ardellte comme une lampe, et parce que son nom élait
l'absinllle, comme il est dil ensuite; 01', pal' l'étoile el aussi pal' la
lampe est signinée l'intelligence, ici la propre intelligence, parce
qn'elle fnl l'\le ardente, et toute propre intelligence esl ardenle
d'après le faste, et son faste provienl de l'amour infernal, qui est
signifié pal' la monlagne de feu arclenle, i'i" ll03; pal' l'a!Jsinthe
esl signifié le fall:\' infernal, pal' leqnel celle inlelligence exisle et
se gonfle. Que l'étoile signifie l'inlelligence, on le voit, N'" 151,
9511; pareillement la lampe 011 le flambeau, N" 796.
409. Et elle tomba sur la troisième ]Jartie des Fleuves et SUI'
les Fontaines des eau:.!.', siguifie que ]Jar suite tous les vrais drl la
Parole ont éte cutièr'cmcnt filisifles. Par les Fleuves son t signi­
fiés les \Tais en abondance, parce qnc pal' les eaux sont signinés
les Hais, W50; et pal' les Fontain!!s des cau;c esl signinée la Parole,
N" 38ll; que les l'l'ais lie la Parole aient été entièremenl falsinés,
c'est parce qu'il l'sI dit ensui le, que la lroisième partie des eaux
devinl ahsinthe, ct pal' J'absintj.;e esl signiné le faux infernal,
39h L'APOCAI,YPSE HI:;vùfE, N° lI09.
N° fLlO. Que les Fleuves signiflenlles vrais en abondance, on peut
le voir par les passages suivants: (1 Voici, je {clÎs du nouveau; je
meW'ai dans le désert Jles eau,x, et dans la solitude, des FLEU­
VES, pour abreuvel' mon peuple, mon éla, J)- ]~saïe, xun. 19,
20. -« Je l'épandrai des eaux sur l'aitéTé, ct des FLEUVES SUl'
l'aride; je répandrai mon esprit SUI' ta SClilence, et ma béné­
diction sw' tes en{ants, ))- Ésaïe, XLIV. 3. - « Alors chantera
la langue du muet, parce que jailli1'ont, dans le desert, des eaux,
et des FLEUVES dans la plaine du désert, J)-]~saïe, XXXV. 6,­
«J'ouvrirai, sur les coteaux, des FLEUVES, et au milieu des
vallees des FONTAINES je mettrai, le désert en etang d'eau,T, et
la terre sèche en SOURCES d'eaux. ))- Ésaïe, XLI. 18. -« Jé/to­
vah snI' les mers a (ondé le globe, sw'les FLEUVES il l'a etabli. J)
- Ps. XX [V. 2. - « Je IJoselYti dam la ma sa main, et dans
les f'LEUH:S sa droite. ))- l's. LXXXIX, 26. - « Est-cc que con­
tre des FLEUVES s'est cOUl'rouce Jehovah? Est-ce que contl'e les
FI,EUVES est ta colère? Est-cc que contre la mer est ton empor­
tement, que tu chevauches sw' tes chevaux? )) - fJabak. III. 8.
,-« Le FLEUVE dont les ntisseaux l't:jouiront la ville de Dieu, ))
- Ps. XLVI. 3, li, 5. - ( 1 Il me montra un pur FLEUVE d'eau de
la'vie, sortant du Trône de Dieu et de l'Agneau.)) - Apoc.
XXII. 1. - « li a {endu les 1'ochers dans le desert, et il a fait
boire de grands AnÎMEs; il a (rappé le roche/', et des TOnREN'fS
en sont découlés. )) - Ps. LXXVllI. 15, 16, 20. l's, CV. lIL ­
« Alors manqueront les eaux dans la mer, et le FLEUVE sera il
sec. J) - Ésaïe, xrx. 5, G, 7. XLII. 15. L, 2. Nah. l. li. l's. CVII.
33. Job, XLV. 10, 11. - « Jésus dit: Si quelqu'an vient li Moi,
comme a dit l'Écriture, de son ventre coulel'ont des FLEUVES
d'eau vive. J) - Jean, VH. 37, 38; - el en ouLre ailleurs; [laI'
exemple, - Ésaïe, XXXII[. 21. Jérém. XVII. 7,8. Ézéch. XXxr.
3, li. XLVIi. 1 il 12. Joël, IV. 18. ZaciJ. IX. 10. l's. LXXX. 12.
l's. XCIII. 2,3,4. Ps. XCVIlI. 7,8. l's. CX. 7. Nomb. XXIV. 6,
7. Deulél'. VIII. 7. - Que dans le sens opposé les Fleuves signi­
fientles faux en abondance, on peul le voir pal' ces passages :« Il
enverra pm' mer des ambassadeurs vel'S la nation foulée, dont
les FLEUVES ont ravagé la tei'I'e. » - l~saïe, XYIH. 2. - « Si
,Jéllovah n'r:ût été pOlir nous, les UlU:C nous uuraient submer­
Vers, 10. r.n.\PITI\f: HU1TIi:m:, JUS
gés, ct un TORRENT eitt ]Jassc SUI' notre âme, II --l's. CXXIV.
2,4,5. - " Quand III passcl'us par les CIlUX, avec toi je serai, ct
par les FLEUVES, ils ne te submergeront 1Joint. II - tsaïe, XLHI.
2. - " Les cordeaux de la mort" m'avaient envÏT'01"l1lC, ct des
TORRENTS de Bélial m'avaient épouvante.ll- Ps. XVUI. 5. - « Et
jeta le Dragon, apri1s la {emme, de sa boucl!e, de l'cau comme
Wl FLEUVE, afin que 1J(I7'le FLEUVE il la (lt emporter. l l - Apoc.
Xl[. 15. - " Voici, Jé/LOval! fera monter' SUl' eu.v les caux du
FLEUVE, {ortes ct gl'osses; ct il inondera ct tl'aversel'a, jus­
qu'au cou il atteindra. II - Esaïe, VIlL 7, 8. - « Les TORRENTS
sont venus, ct sc sont 1Jréci)Jilés conti'e cette maison-lit, et elle
n'est point lombée, car elle avaU été t'ondée sw' le Roc. Il ­
~Iallh. VII. 25,27. Luc, \'f. l18, Ml; -ici aussi les Torrents (ou
Fleuves) sont les faux en abondance, parce que pal' le Hoc est si­
gnifié le Seignelll' quant an Divin Vrai: pal' les Fleuves sonl aussi
signifiées les lenlations, parce qne les tcntations sont des inOIl­
dations de faux.
410. Vers. H. Et le nom de l'étoile est dit l'absinthe, ct devint
la troisième 1Jal"tie des caux absintlw, signifie le t'aux in{ernal
d'où provient leul' propre intelligence, par laquelle tous les
vrais de la Parole ont été falsifiés. Pal' l'étoile est signifiée la
propre intelligence d'apl't\s le faste provenant de l'amour infel'Ilal,
N" 408; pal' le nom est signïriée sa quali lé, N" 81, 122, 165; pal'
l'absinthe cst signifié le faux infemal, ainsi qu'il sel'a montré; par
les caux sont signifies les vrais, N° 50, ici les vrais de la Parole,
parce qu'il s'agit de la foi; pal' la tl'Oisiè1llc pa'rtie, il est signifié
toutes choses, comllH' ci-dessus; de ces significations réunies en­
semble résulte le sens ci-dessns donné. Si l'absinthe signifie le
faux infel'llal, c'est à cause de sa forte nmertume, par laquelle
elle rend délestables les aliments el les hoissons; c'est pour cela
qu'un leI faux est signillé par l'absinlhe dans les passages sui­
vants: « Voici, je vais now'l'il' cc peuple d'AnsINTlIE, ct jl: les
a/n'cuverai d'eaux de Fil.'l. ll-,Iél'ém. IX. 14,1.5. - « Ainsi a dit
JellOvalt contre lcs 1JI'ophètes : Voici, je vais les nourrir d'AB­
StiNTIlE, et je les aln'euvel'ai d'caux de Fiel;c(t1' des Prophètes de
Jérusalem est sOl'tie l'hypocrisie pal' toute la terre. Il - Jérém.
XXUI. 1.5. - « Vous changez en Fiel le jugement, ct le th/il de
306 !.',IPOCALYPSF. m::VÜl::e, W tl'iO.
la justice en AnsiNTHe. ,,- Amos, V. 7. Vr. 12, - (, Qu'iin'y
ait 7Joint 7xlnni VOliS de l'aci/1ll pl'oduiscmt Piel el f\nslNTrrE, »)
- Deuler, XXIX. 17. - Comme l'Église Juive avait falsifié tOIlS
les vrais de la Parole, de même que l'l::glise dont il s'agit ici,
t't comme le SeigneUl' l'a représflntée pal' touLes les parlicn!a­
rilés de sa Passion, en permellanL que les Jnifs le tl"éLilasseut
ainsi qu'ils avaient Irai lé la Parole, parce Que Lui-~iême élait la
Parole, c'est pour r.ela qu'ils T:ai clollnèrelll du vinaigre 1/u'üi
avec da fiel, ce qui est conlme de l'absinthe; mais l'ayant. goûté,
il n'en VOl/lUI pas boire. - ~Iatth. XXVII. 3lJ. 'Iarc, XV. 23.
l's. LXIX. 22. - Comme tclle a été l'I~glise Juive, ellc est en con­
séquence décrite ainsi: " TlllÙI l'assasié cl'amertumes, ilm'(l
enivré d'ABSINTHE, » - Lament. III. 15, 18, 19.
Mi. Et beaucoup ct/tOmmes lIWW'/ll'en{ par les caux, parce
qu'amères rlles (;taient devenues, signifie l'e;clinction de la vic
spirituelle chez un grand lto1l!/Jre d'apl"fs les Pl'ais de la l'arole
falsifiés. - Beaucoup (/'/10111111.('.1 l1tOllI'll1'ent, signifie l'exlinc­
tian de la vie spirituelle, car l'homme d"après la vie spirituelle
chez lui est nppelé vivan l, mais d'nprès ln vie nalurelle sé[lnrée de
la vie spirituelle il esl appelé mort; « TJm' les eaUJ:, l)(I1'CC qu'a­
mi:l'es elles étaient devenues, Il signifie d'après les l'l'ais de la Pa­
role fnlsifiés; que les eaux soient les l'l'ais de la Parole, on vient
de le voir, 1\" 1110; que ]'arnel' signifie le falsiflé, c'est parce qu'il
est entendu J'amer de l'absinthe, et que pnr l'absinlhe est signifié
le faux infernal, N" li LO. L'holllme Cllrétien ne lire pas la vie spi­
rituelle d'aulre part que des \Tais de la Parole, c;.r en eux est la
vie; mais quand les Hais de la Parole ont élé fa 1sillés, et que
l'hOlllme les comprend et les considère selou les faux de sa reli­
gion, alors la vie spirituelle cllez lui esl éteinle; ln raison de cela,
c'est que la l'al'ol'e cOllllllunique avec le Ciel; lors donc Qu'el/e est
lue pal' l'homme, les \Tais y moutent dans le Ciel, elles faux aux­
quels les Hais ont été adjoints ou cOlljoinls tenclent vers l'enfer;
pal' là se fniLlln déchirement, d'il[lrès lequel la vie cIe la Parole est
éteinle: mais cela arrive st'ulen)('nt chez ceux qui cOllfil'lllentlt's
faux par la Parole, et non chez ceux qui ne les confir'rnent pas:
j'ai vu ces d.échirements, et j'ai clllendil des bl'llils cOlllme les pé­
lil/t'menls du bois jrlé clang lIne fonrnaisc. L'/\nlt'r signifie aussi
~

Ci"""'­
Vers. U. Cl/APlTllE S~'·~IE. 0 - - 397
le falsifie dans les passages suil'ants : " Malfwlt1' ci ccux qui ap­
pellent le mal bien, ct le bien mal, qui mettent l' !\)(!':R ]JOll1' le
doux, et le clOll:L' pour l'A)LEH. » - J::saïe, v. 20,22. - " Avec
clU/nt ils ne boiront ]Joint le vin, AMÈnE se'l'(t la ccrvoise pour
ccu:/; qui la boivl'nt. » - '::saïe, XX [V. !J. - Quelque chose de
semblable est signifié pal' le TJetit Livre dévoré, qui dans la
'boucfte était doux, et d'apJ'i:s lequel le ventl'e {ut rendu AMER,
- Apoc. X. 9, 10 : - el pal' ces paroles: " Ils vilv'ent ci il'1amft,
et ils ne purent boi1'e (/"eau:1: pOUl' cause d'AMERTUME; mais
Jélwvalt Lui montra un bois, qu'il je/a dans les cau ,X, (:/ elles
devim'ent douces.» - Exod. XV. 23 à 25; - le bois dans la Pa­
role signifie le bicn. Semblable chose cst aussi signifiée par LES
COLOQUINTES mises dans urt potage, ce qui fit que les lils des
pl'ophNcs s'écrièrl'nt : I.a 11101't dans la l11itl'mile! et ltlisée as­
sainit le ]Jotage en y jetant de la l'a l'ill e. - 11 nois, IV. 38 à
lLI; - la farine signifie le Vl'ai d'après le bien.
ll12. Vers. 12. Et le quatrième Il lige sonna dl? la Il'om]Jelle,
signifie l'examen ct la mani{estation de l'état de l'Église clwz
ceux pour qui la Religion est la l'ai seule, en cc qu'ils SOl1t dans
les mau:!: du (aux el dans les lilux du 111al. Que ce soit là cc qui
est signifié, on le l'oit pal' les choses qui lonl suivre entendues
dans le sens spirituel: S01l1Wl' de la l1'Olll]iclle signifie ici, comme
ci-dessus, N°' 393, lI02, lI07, examinel" et manifester.
lIi3. Et {ut {rappée la t1'oisième ]u/l'tic du soleil, ct la tl'oi­
sième par'tie de la iwU', Cl la lroisième pal'tie des eloiles, C'/ en
{ut obscurcie la lroisil?me partie, signifie qu'en lylison des
maux d'apl'l?s {cs {all:x l'l Iles {aux d'ap1'I's les 1'/I(/UX ils ILe
savaient pas ce que C'l'st que l'wnOIl1', ni r;c que c'esl 'lIte la
{oi, ni aucun vrai. l'al' ln tl'oisièm,(' partie il est signifie 'l2Y.t,
1\" lIOO; par le soleil est signifié l'amour, [\;" 53; pal" la lWLe il est
signifié l'intelligence el la foi, N" 332; pal' les éloiles sont signi­
fil'es les connnissances du ITai et du bien d'après la Parole, !"O 51 ;
pal" C/I'C oliscurci il est signifie ne point üll"e l'li et ne point être
su en raison des maux d'apl"ès les faux el des faux d'après les
maux; les maux d'apl"ès les faux sont chez cellX qlli saisissent des
faux de religion, ct les confll'lnent jusqu'au point qu'ils apparais­
sent l:0Il1111e des ITais, rt qnand on l'it scion ('cs faux, on fait les
J. 3il.
398 L'APOCALYPSE 1l1~\'J~LI~E, N" M3,
maux d'après les faux ou les maux du fanx; mais les faux d'après
les maux sont chez ceux qui lie regardent pas les maux comme
péchés, el encore plus chez ceux qui r.onfil'lllent en eux par des
raisonnements d'après l'honlllle nalul'el, ct en oulre d'après la
Parole, que les maux ne sont pas des pécllés; les conl1rmations
elles-mêmes sont les faux cI'après les Jllaux et sont appelées les
faux' clu mal. Si les Ténèbres onl ces signil'kalions, c'est parce
que Ia...Lumière signiJie le Vr~i, et que la Lumière étant éteinte il
y a des ténèbres; pour conflrmalion, il sera d'abord l'apporté des
passages, Ol! des choses semblables à celles qui sont ici dans l'A­
pocalypse sont diles du soleil, de la Inne et des éloi les , et ùes
ténèbres qui sUl'viennent par l'extinction de leur lumière: « LI'
SOLEIL SEHA CHANGÉ EN TÉNÈnRES, ET LA LUNI:: EN SANG,a'vant que
vienne Le jour de Jéhovah, grand et terribLe. Il - Joël, ilL a. ­
« LES ÉTOILES DJ::S CIEÜ'X'ET LEuns CONSTELLATIONS NE DRILLERONT
l'OINT DE LEUR LumÈRE; OIlSCURCI SERA LE SOLEil. A SON LEVEr.,
RT L,\ LUNI:: NE FI::RA l'OINT RLSpLENDIR SA LUEUR. ll-I~saïe, XIU.
1.0. - (1 Je cOtlv/'irai, lorsque je {'aw'(fi éteint, Les Ciell:;C; LE
SOLEIL n'UNE NUÉE JE COUVlIlIIAI, ET LA LUN.: NI:: FERA POINT LUIRE
SA Lum.:RE; TOUS LES LUMINAIRES DE LUMJlmE DANS LES CIEUX JE
NOmCIIIAI SUR 'fOI, et je mellnd des TÉN.È13llES SW' ta tel Te. ll­
tzécltiel, XXXII. 7,8. - « l'roche est le j01l1' de Jéhovah; LE
SOLEIL ET LA LUNE ONT BTÉ NOIRCIS, I::T LES tTOlLES ONT RETIRÉ
LEUH SPLENDEUR. Il - .Ioél, [l. 10. - « Aussitôt apl'ès l'afflic­
tion de ces jours-Lù, LE SOLEIL SEllA OGSCUIICI, ET LA LUNE NF.
DONNEtlA POINT SA LUI::UR, LT LES 1':TOILES TO~IBEtlONT DU CIEL. )}
- MattlI. XXIV. 29. ~Iarc, XIII. 211, 25. - Quel est l'homme,
capable d'élever son men laI, qui ne puisse voir que dans ces pas­
sages il n'est entendu ni le Soleil, ni la Lune, ni les Étoiles du
monde? Que pal' les Ténèbres il soit signïné des faux de divers
genre, on le voit pal' ces passages: " MaLhew' li eeU,1: qui dési­
l'en't Le j01t1' de Jé/lOvalt! Lui, de 'fÉNÈDIIES et non de LZl1nih'e
(il sera); ne sera-t-il pas TBNf:BIIES, Le jow' de Jehowil, ct non
Lumière, OIlSCUnITÉ et non splendeur?)}- Amos, V. 18, 20.­
« Le jour de Jéhovah, jvw' de TÉNÈIlRLS et d'OIlSCUIIITÉ, jow'
de nuage et de brouillard. )} - Séph. r. i5. - (1 En ce jour-Lù,
iL regardera vers La terre.. et voici, 'fÉNÈfl/ŒS; ct la lumière
Vers. 12. CILlP1TllE HUITlÈML 399
S'OBSCURClHA dans ses l'uines. ,) - Ésaie, V. 30. vrrr. 22. ­
« Voici, les TÉNÈRIlES COUV1'ent la terre, ct l'OBSCUI\\TÉ les peu­
11/es. ))- Lsaïe, LX. 2. - « Donnez à JC/lOvah gloire, avant que
les TÉNÈBRES il introduise,. vous attendrez la Lumière, mais il
la rnellra en OB~CURITi:.» - Jérém. X rrr. 16.- « Nous attendions
la Lumù:re, mais voici, desTÉNÈmlEs; et,au lieu de Splendeurs,
dans les OBSCURITi:s nous marchons,. n01/S bronchons li midi
comme au cl'épuscule, ]Xll'mi les uivants comme des morts. » ­
I~saïe, L[X. 9, 10. - « Mal/wul' li ceux qui mellent les TÉN.ÈBRES
pour Lumière, et la Lumière pour TÉNÈBl\ES! » - tsaïe, V. 20.
- « Le peuple qui marchait dans les TÉNÈBI\ES a vu une Lu­
mii:1'e grande. )) - Ésaïe, IX. 1. Mallh. IV. 16. - « L'Orient d'en
haut est apparu à ceux qui dans les TÉNÈBI\ES et une ombre de
mort etaient assis.)) - Luc, 1.79. - « Si tu pl'odigues li l'affamé
ton ame, elle sc lèvercl dans les TÉNÈRI\ES, ta Lumière; et IOn
OBSCURITÉ (sera) comme le midi. )) - tsaïe, LVIII. 10. - « En
ce jour-là, les yeux des aveugles, qui sont dans l'OBSCURITÉ et
les TÉNÈBRES, verront. » - f:saïe, XXIX. 18. XLII. 16. XLIX. 9.
-« Jésus dit: Moi, je suis la Lurnièl'e du monde, celui qui Mc
suit ne marchera point dans les TÉNÈBRES, mais il aura la Lu­
mière de la vie. » - Jean, VIII. 12. - « itlarcltez, tandis que
la Lumière vous avez, de peur que les TÉNÈBRES ne vous SUl'­
prennent. Moi, Lumière, dans le monde je suis venu, ann que
quiconque croit en Moi dans les TÉNÈBRES ne demeure 1Joint.»­
.Jean, XII. 35, L16. - « Quand je suis assise dans Les TÉNÈBRES,
J chaval! (est) une Lumière pour moi. )) .- Michée, VJI. 8. ­
(( C'est lit le jugement: Que la Lumière est venue dans le monde,
mais que les hommes ont mieux aimé les TÉNÈTIllES que la Lu­
mièl'e. » - Jean, [II. 19. r. 1.1, 5..- « Si la Lumière, qui est en
toi, est TÉNÈBRES, combien grandes les TBNÈBRES! » - i\Jallh.
VI. 22, 23. Luc, XI. 31.1 il 36. - « C'est ici votre heuTe, ct le
pOllL'oir des T};NI~BRES. )) - Luc, XXU. 53; - pal' les Ténèbres
dans ces passages est signifié le faux provenanl ou de l'ignorance
ùu vrai, ou d'un principe faux de religion, ou de la vie du mal.
De ceux qUI sont dans des faux de religion, et pal' suite dans les
mallx de la vie, le Seignel1l' dil CJu'ils seront jetés dans les TÉ­
\ÈBRES IH: DEIIORS, - Mallh. VIII. 12. XXII. 1.3. XXV. 30.
ftOO 1,'APOCALYPSt: IIt:Vt:Lit:, N° Mft.
(J1ft, De sorte qlle le j01l1' (ut lJ1'ivé de lumière dans sa tl'oi­
siè!'!§ 1J..l!1:tie, et la nuit TJal'eillement, signi(ie qll'il n'y avait
plus...EJ:lcun vrai spil'illlel, ni allC1ln vrai naturel, servant pour
la doctl'Ïne et POll1' la vie d'alJl·l.'s la Parole, chez eu,x. Pal' le
jour fat privé de lumièl'e il est entendu qu'il n'y eut pas de lu­
mière de 'soleil, et par la nuit lJ((i'eillement, il est entendu qu'il
n'y eut pas de lumière de lune ni d'étoiles; en général [laI' la Lu­
mière est signifié le Divin VI'ai, qui est le Vrai d'après la'parole;
pal' la Lumière du Soleil, le Di l'in Vrai spirituel, et [laI' la lumière
de la lune et des étoiles, le Divin Vrai naturel, l'un et l'autre d'a­
près la Parole; le Divin Vrai dans le sens spirituel d~ la Parole est
comme la lumière du soleil pendant le jour, et le Divin Vrai dans
le sens naturel de la Parole est comme la lumière de la lune et des
étoiles pendant la nuit; le sens spirituel de la Parole innue aussi
dans son sens naturel, comme le soleil avec sa lumière influe dans
la lune qui présente la lumière du soleil d'une manière médiate;
de même aussi le sens spirituel de la PUI/ole éclaü'e les hommes,
même ceux qui ne savent rien de ce sens, quand ils lisent la Pa­
role dans le sens naturel, mais il éclaire l'homme spirituel co III me
la IUlllière du solei,l, éclaire son œil, et l'homme naturel comme la
lumière de la lune et des étoiles éclaire son œil; chacun est éclairé
selon l'alTeclion spirituelle du vrai et du bien, et en même temps
selon les l'l'ais réels pal' lesquels il a ouvert son Balionne!. C'est aussi
ce qui est entendu par le Jour et pal' la Nuit dans les passages sui­
vants : « Dieu dit: Qu'il y ait des T,wninail'cs dans l'Étendue
des Cieux', 7Jour distinguel' entre le JOUR et la NUIT; et Dieu (it
les deux yrands Luminaires, le LuminaiJ'e Yl'and 7JOW' dominer
dans le JOUR, et le Luminaire moindre lJOW' dominer dans la
NUIT, et les Étoiles. Et Dieu les lI/ara dans l'Étendue des Cieux,
pow' donner Lltmière sw' la terre, ct 7J01W dominer dans le
JOUR et dans la NUIT, ct pour distinguer enll'e la Lltmiri/'e et les
Ténribres. » - Gen. 1. 1ft il 19. - « Jéhovah, qui a (ait les Lu­
minaires Y/Y/luls, le Soleil1Joll/' domilIC1' dans le JOUR, la Lune
et les Étoiles lJOll1' dominer clans la NUIT. 1) - Ps. CXXX VI. 7,
8, 9. - ( A Toi, Jéhovah, le JOUR, ct li Toi la NUIT; Toi, III as
7Jl'é7Jaré la Lumù:re et le Soleil. » - Ps. LXXIV. 1.6. - « Jého­
vah qui donne le SoleillJOUl' lumière de Joun, les statuts rie la
Vel's, 12. CHAPrfJI.E llUlTlblE. 1101
Ume et des J~toilcs ]JOUl' lumièrc dc l'iUIT, Il - Jérém. XXXr.
35. - " Si vaine vous l'clulez mon alliancc du JOUI\ et mon al­
liance de la l'iU]T, de so1'le qu'il n'y ait point JOUR et NUIT en
leur tem])s, aussi mon alliancc deviendl'a vaine avec David
mon sel'viteul'; si mon alliance de JOUR et de l\UIT, les sta­
tuts da Ciel Cl de la Tel'l'e, je n'avais établi, aussi la se'mence
de Jacov et de David je l'ejettenlÎs. I l - Jél'ém. XXXlLl. 20,21,
25,26; - ces passages ont été l'apportés, afin qu'on sache ce qui
est entendu pal' l'obscurcissement de l'une et de l'autre lumière.
Il'15. Vers. 13, El je vis et j'entendis un Ange qui volail dans
le milieu du Ciel, signifie l'instruction ct la prédiction pal' lc
Seigneur. Pal' l'Ange dans le sens suprême est entendu le Sei­
gneur, et par suite aussi quelque chose du Seigneur, N" 3ltlJ; et
par volcl' dans le milieu du Ciel et dil'e, il est signifié percevoir
ct comprendre, et quand il s'agit du Seigneur, prévoir et pour­
voir, N° 245, lnais ici instruire ct prédire.
MG, Disant d'une voix grande : JlI allu:ul'! 11IalllCUl'! mal­
heul' li ceux qui Italiitent sur la {(!ITe! li cause des autl'es voix
de trompette des trois Anges qui vont en sonncl', signifie
une extreme lamentation SUi' l'état damné de (.'eU,T qui, dans
l'Église, ])(11' la doctl'ine et ])al' la vie, ont confirmé chez eux la
loi sépal'ée d'avec la charité. Par Malhcul'! est signifiée une la­
mentation SUI' le mal chez quelqu'un, et pal' suite sur son état
infortuné, ici sur l'état damné de ceux dont il est question dans
le Chapitre suivant ct dans la suite; et par " ~Jalheur! malheul'!
malheur! Il est signifiée une extrême lamentation; en efTet, la
triplication fait un superlatir, raree que trois signifie tout et le
plein, j'I" 505; pal' ceux qai havitrltt sw'la tel'I'e sont entendus
ceux qui sont dans 1'1::glise où il ya la Parole, ct où par clle le
Seigneur est eonnu; que la Terre signifie l'Église, on le voit ci­
dessus, N" 285 : pal' les voix de trol/lpette des ti'ois Anges qui
vont en sonner, il esl signifié l'examen et la manifestation de
l'élat tir. l'I::glise ct de la vic chez ceux qui, pal' la doctl'ine et pal'
la vie, ont confirmé chez eux la foi séparée d'avec la charité; c'est
SUI' l'étal de ceux-ci que se failla lamentation. ilJalhr.ur! signifie
une lamentation sur la calamité présente ou future des aulres, sur
leur infélidll; ou leur damnation, dans ces passages: ,1 Malheur
~ ~~
fJ02 L'APOCALYPSE RÉVÉU:E. H6.
N'
il VOUS, Pharisiens et hypocrites! » - Mallh. XXIII. 13, tu, 15,
16, 23,25,27,29. - « Malheur it l'/tomme par qui le Fils de
l'homme est trahi! » - Luc, XXLJ. 22. - « lIIallww' cl celui
pal' qui,les scandales arrivent! /) - Luc, XVil. 1. - (1 Mallleur
il ceux qui joignent maison à maison! Mailleur it ceux qui sc
lèvent matin dès l'aurore pour poursuivre la cervoise! Mal­
/teur li ceux qui attirent l'iuiquite! ilIalheur il ceux qui appel­
lent le mal bien! Malheur à ceU.T qui sont sages il leurs 11/'opl'es
yeux! I1Iallwltr au.x Itéras à boire le vin! » - Ésaïe, V. 8, 11,
18, 20, 2'1, 22; - et ailleurs en beaucoup d'endroits.

>!C * ;}: * *
lrl7. A ce qui précède j'ajouterai ce MÉMORABLE: Je vis dans
le I\londe spirituel deux troupeaux, l'un de Boucs et l'autre de
BREBIS: je me demandais avec étonnemen t qui ils élaien t; car je
savais que les Animaux vus dans le Monde spirituel ne son t pas
des Animaux. mais qu'ils sont les Correspondances des affections
et des pensées de ceux qui sont là; c'est pourquoi j'approchai plus
près, et il mesure que j'approchais, les ressemblances d'animaux
disparaissaienl, et à leur place je voyais des IlOllllnes; et il Ille
fut manifesté que ceux qui composaient le Troupeau de Boucs,
étaient ceux qui s'étaient confirmés dal~s la Doctrine de la Justifi­
cation par la Foi seule; et que ceux qui cOlllposaientle Troupeau
L \ de BI'ebis, étaient cellx qui avaient cru que la Charilé et la Foi
sont un, comme le Bien et le Vrai sont un. Et alors je conversai
avec ceux qui avaient été l'US comnle Boucs, el je dis: « Pourquoi
avez-vous été ainsi rllssemlJlés? » J,a plupm't Maient des membres
du Clergé, qui s'étaient glorifiés de leur renommée d'érudition,
parce qu'ils connaissaient les Arcanes de la jllslification par la foi
seule, LIs dirent qu'ils étaient assemblés pom tenir un Concile,
parce qu'ils avaient entendu dire que ce passage de Paul, - Hom.
II [. 28, - I:ho11l1Jle est iusti(ie ]lW' la Foi sans OEuvres de loi,
n'avait pas été bien compris. parce que Paul, pal' OEuvres de loi,
a entendu les œuvres de la loi de ~!oïse, qui était pour les Juifs,
ce que même nous voyons clairement d'après ses paroles il Piene,
auquel il l'eproclJait de judaïser, quoiqu'il ~ût que ]HTsomw n'est
N" lt17. CHAPITRE HUITlbn:. LI 03
justilie pal' des ()Euvres de Loi, - Gal. H. 1ll, 15, 16; - puis,
en ce qu'il fait une distinction enLre la Loi de la foi et la Loi des
œuvres, et enLl'e les Juifs eL les GenLils, ou enLre la Circoncision
et le Prépuce, el pal' la Circoncision il enLend le judaïsme, comme
parLouL ailleurs; eL aussi en ce qu'il concluL par ces mots: Abro­
gemIs-nous donc la Loi par la Foi? Loin de là, mais nous af­
fermissons la Loi? il diL Lou Les ces choses en une même série,
- Hom. Ill. 27, 28, 29, 30, 31; ~ et il diL aussi dans le Chapilre
qui précède : Non pas les auditeurs de la Loi seront justifiés
par Dieu, mais ceux qui t'ont la Loi seront justifiés. - nom.
Il. 13; - el aussi: Dieu l'endra il cltacun selon ses œuvres. ­
Hom. Il. 6; - el encore: Il faut que tous nous soyons mani­
festes devant le T1'ibunal de Christ, afin que chacun rapporte
ce qu'i! a fait]Jar le corps, soit bien, soit mal. - II. Cor. V.
10; - oulre plusieurs auLres passages qu'on lrouve chez lui;
d'où il est évidenl que Paul a rejelé la Foi sans les bonnes OEuvres,
comme la rejette Jacques. - Épit. 1r. 17 à 26. - Que Paul ait
entendu les OEuvres de la Loi de ~Ioïse, qui cLail pour les Juifs,
c'est ce donlnous avons en ouLre la confirmation, en ce que dans
~Ioïse Lous les SlaLuLs pour les Juifs son Lappelés Loi, ainsi OEu­
vres de loi, ce que nous l'oyons d'après ceux-ci: Void la Loi de
la Mincha/!. - Lévi!. Vl. 7, eL suiv. - Voici la [,ai du &Icri­
fice. - Lé\'it. VU. L - Voici la Loi du sacrifice des ]Jaci(iqlles.
- LéviL. VIL 7, H, el suiv. - Voici la [,ai ]JOlII' l'Holocauste,
pour la Mine/wh, pour les sacrifices du péclte et du délit, ].Jour
les Emplitions. - LéviL. VIL 37. - Voici la Loi de la Bête et de
l'Qiseau.- Lévil. XI. 116, eL suiv. - Voici la Loi de celle qui en­
(ante, ]JOW' le lils ou pour la fille. - Lévil. Xli. 7. - Voici la
Loi de la lèpre. - LéviL. xm, 59. XIV. 2, 32, 5ll, 57. - Voici
la Loi de qui est anccté de Ilu:!:. - LéviL. XV. 32. - Voici la
Loi de la Jalousie. - J'lamb. V. 29, 30. - Voici la Loi du Na­
zil'een. - Nomb. V L 13, 21. - Voici la [,ai de la purification.
- Nomb. XIX. 1ll. - Voici la Loi 051/1' la Vache r01/sse. ­
Nomh. X[X. 2. - La Loi ].Jow·le liai. - DeuLér. XVII. 15 il 19;
- bien plus, tout le Livre de Moise est appelé le Liv1'e de la
J,ai, -. Deulél'. XXX 1. 9, 1'1, 12, 26; cl aussi dans les Évangé­
listes, Luc, Il. 22. XXIV. MI. Jean, l. 116. YH. 22,23. VIII. 5, et
IJO/I L'APOCALYPSE HÉVÉLÉE. N"H7.
ailleurs. - A cela jls ajoutèrent aussi qu'ils ont vu dans Paul qu'il
ïaut vivre selon la Loi du Decalogue, et qu'elle est accomplie par
la Charité, qui est l'amour à l'égard du prochain, - Hom. XLI r.
8,9, i(}, 11; - ainsi, uon pal' la Foi seule. Ils direut que c'élail
pour ce sujet qu'ils avaient été convoqués. }Iais pOUl' ne pas les
troubler, je Ille relirai; et alors ils furent vus encore de loiu
comme des Boucs, et tantôt comme couchés, el tantôt comme dc­
hont; mais ils se détoul'llaient du troupeau de ureuis; ils appa­
raissaient comme couchés quand ils délibêmient, et camille de­
bout quand ils concluaient; je lins mes regards fixés sur leurs
COl'lles, et fêlais étonné de voir que les Cames sur leurs fronts
apparaissaient tantôt tournées en avant el cn haut, tanlôt cour­
bées en arrière vers le dos, et eufm tout à l'ail recourbées en ar­
r rière; et alors ils se tournaient subitement vers le Troupean de

,
Brebis, mais ils apparaissaient toujours comme des Boucs; c'esl
pourquoi je m'approchai de nouveau, et je l'elu' demandai où ils
en étaient. lis répondirent qu'ils avaient conclu, que la Foi Seule

l produit les Biens de la Charité, qui sont appelés bonnes œUVl'es,


comme l'Ar}Jre produit les Fruils : mais alors un tonnerre se fit
entendre, et la foudre fut vue en haut; et peu après un Ange ap­
parut, se tenant entre ces deux Troupeallx, et il cria au Troupeau
de brehis : " Ne les écoutez point; ils n'onl point renoncé à.ïéur

Ilancienne Foi, qui esl, que Dieu le Père l'ail miséricorde à cause
du Fils, foi qui n'est point la foi au Seigneur; la Foi non plus u'est
point l'A rbre, c'est l'homme qui est!'Arbre; mais l'ailes pénitence
et tournez vos regards vers le Seigneur, et vous aUl'ez la foi; la
Foi avant cela n'est pas une Foi clans laquclle il y ail quelqne
c!tosc cie vivanl. » Alors I('s Boucs ayanlles cornes recourbées en
~f1'ière voulur('nt s'approcher des Brebis; mais l'Ange qui se te­
nait entre eux divisa le~Brebis en cieux ,!:I~l~peaux, et il clit aux
l brebis cie la gauche: {( Joignez-vons aux Boncs; mais je vous clis
qu'il viendra un Loup, qui les r~vira, et vous avec eux. »
tri8. Mais après qne les cieux Troupeaux cie brebis eurent été
séparés, el qne cenx de la gauche elll'ent entendu les paroles mc­
naçantes de l'Ange, ils se regardèrent mutuellement ct dirent:
" Conférons avec nos ~nciens compagnons, II Et alors le Troupeau
de ia gauche s'adressa ~u Tronpeau de la droite, eu disanl : « Pour­
1\" 418. CHA PITRE H UI'fl ElIE. 405
quoi vous êtes-vous séparés de vos Pasteurs? La Foi et la Charité
ne sont-elles pas un, connue l'Arbre et le Fruit sont un? En efTet,
l'Arbre par la branche est continué dans le fruit; al'1'achez de la
branche quelque partie qui influe pal' continuité dans le fruit,
est-ce que le t'ruit ne pél'ira point? Demandez il nos Prêtres s'il
n'en est pas ai'nsi. » Et alors ils le demandèrent, et les Prêtres re­
gardèrent de tout côté vers les autres, qui leur .Qre.nt signe d~s
y~x de dlle que ~eux-Ià avaient bien parlé; et après cela ils ré­
ponélifent ; « La chose est ainsi; la t'oi est conservée pal' les t'ruills; »
mais ils ne voulurent pas dire: La foi est continuée dans les
fruits. ~lais alors l'un .!!~_s_t:r~tJ'es, qui était parmi les Brebis de
la droite, se leva et dit: « Ils vous ont répondu que la chose est
ainsi, mais aux leurs ils disent qu'elle n'est pas ainsi, cal' ils pen­
sent autrement. » Alors les brebis demandèrent; « Comment
pensent-ils donc? est-ce qu'ils ne pensent pas comme ils ensei­
gnent. » Ce prêtre leuI' dit: « Non, ils pensent que tout bien de la
charité, qu'on appelle bonne œuvre, qui est fait par l'homme pour
le salut ou la vie éternelle, n'est pas le bien mais est le mal, pal'
la raison que l'homme par l'œuvre qui vient de lui l'eut se sauver
lui-même, s'attribuant la justice et le mérite qui n'appartiennent
qu'au Sauveur, et qu'il en est ainsi de toute bonne œuvre, dans
laquelle l'homme sent sa volonté; c'est pourquoi chez eux les bon­
nes œuvres faUes par l'homme, ils les appellent œuvres maudites
et non bénies, et ils disent qu'elles méritent l'enfer plutôt que le
le ciel. Il Mais ceux du Troupeau de la gauche dirent; « Tu pro- .
fères des mensonges contre eux; est-ce qu'ils ne prêchent pas
ouvertement devant nous la charité et ses œuvres, qu'ils ap­
pellent œuvres de la foi? Il Et le prêtre répondit: « Yous ne com­
/) - prenez pas leurs Prédications, l'homme du clergé qui y assiste
entend seul et comprend; ils pensent seulement une Charilé mo­
rale et ses biens civils et politiques, qu'ils appellent biens de la
foi, et qui ne le sont nullement; car l'athée peut les faire pareil­
lel\le~1l et sous la même forme; aussi disent-ils unanimement que
personne n'est sauvé par des œuvres, et qu'on l'est pal' la foi seule:
or, ils illustrent ccci par des comparaisons; ils disent que l'I\;:bre
fruitier produlL des fruits; mais que si l'homme fait des biens pour
le salut, comme cet arbre produit des fruits par continuité, alors
1106 L'APOCALYPSE: RÉVÜÜ. No> lIi8.
ces fruils sont inlél'ieuremenl pourris et pleins de vers; ils disent
aussi que le Cep [ilrodN,tl cles raisins, mais que si j'homme fa~sait
cles biens spirituels, comme le ct'p fait des raisills, il ferait des
raisins 'sauvages, » I\]ors ils demandèren t : « Quels sonl donc pour
eux les biens de la Chari lé ou les œuvres qui sont des fl'llils de la
foi?» JI répondit qu'elles sont invisibles, au dedans de l'homme
pal' le Saint Espril, sans que ('homme en sache rien. Mais ils di­
rent : « S~ l'homme n'en sai! rien, il l'aul absolument qn'il y alt
quelque conjonction, aulrement commenl ces biens peuvent-ils
être appelés œuvres de la foi? Peu~-êlre qu'alors ces biens qu'on
ne sent pas sont insinués dans les œuvres volonlaires de l'homme
par quelque in_~lx servant de moyens, ainsi pal' quelque aITeclion,
aspir'ation, inspÎl'alion, incitation el excitation de la volonlé, par
quelque lacile perception dans la pensét', et de là pal' l'exhorta­
tion, la contrition el ainsi par la conscience, et pal' s1'lile par obli­
gation (adactio), pal' obéissance au Décaloguc et à lu> Parole,
comme un petit enfant ou cOllnme un sage, ou plll' quelque antre
moyen semblable à ceux-ci. » Le prêtre répondit: « Non, et s'ils
disent que cela se fait par de tels moyens parce que c'est ]Jar la
foi, ils les mê)enl toujours dans leurs discours avec des mots,
dont il résnille que ce n'est pas d'ap/'ès la foi; quelqucs-uns
néanmobns donnent de lels moyens, mais comme signes de la
foi, cl non comme liens de la roi avec la charité; cependant il
en est quelques-uns qui ont imaginé une conjonclion pal' la Pa­
role. Il El alors ils dirent: « La conjolijction n'existerait-elle pas
ainsi, en ce que l'homme agit volontairemenl selon l'a Parofe? »
Mais il répondil : « Us ne le pen sen 1 pas; mais ils pcnsen t
que c'esl seulemenl pal' j'audiHon de la Parol'e, ainsi non pal'
l'enlendement de la Parole, de peur que par l'enlendemcnt il
n·entre quelque chose manifeslemenl dans la pensüe el dans 1<\
volonlé de l'homme, car ils soutiennenl que lout volonlaire dc
l'hommc esl mériloire, e! que l'homme, dans les crooses spiri­
tuelles, ne peut rien commencer, vonloir, penser, comprend"re,
croire, opérer el eoopérer plus qu'une souche: mais il en esl au­
trement de l'influx de l'Espril Saint par la foi dans lcs discours
des Prédicateurs, parce que ce sont des actes de la bouche, et tlOlIl
des actes clu r:orps, puis aus~i parce que par la roi l'IlOmllle agil
N° H8.
~
CHAPITRE SEP'Ni-~L.
'6"-<­
- 407
avec Dieu, landis que pal' la charité il agit avec les hommes. II
Mais l'un des membres, ayant enlendu que c'était par l'audition
seule de la Parole, ct non par l'entendement de la Parole, dit avec
indignation: " Est-ce ainsi au moyen de l'entendement de la Pa­
role pal' l'Esprit Saint seul, quand J'homme dans l'Auditoire dé­
tourne son attention, ou resle sourd sur son siége comme une
souche, ou quand il dort, ou par la seule exhalaison qni sarl du
volume de la Parole? i\lais quoi de pins ridicule?» Après cela, un
'2 certain hO~l111e Ql!.1'!:Qt.lQeau de droite, qni l'emportait SUI' les
antres en jugement, demanda il être entendu; et il s'exprima
ainsi: "J'ai entendu quelqu'un qui disait: .J'ai plan lé une vigne,
maintenant je boirai du vin jusqu'à l'ivresse; mais un aulre lui
dit: Ne boil'as-lu pas ce vin daus ton verre li l'aide de la'main?
Et il dit : Non, mais dans lin verre invisible il l'aide d'une main
invisible; et l'autrt' répondit: Cerles, alors tu ne t'enivreras pas.»
Ensuite, ce même homme dit : " Mais écoutez-moi, je vous prie;
moi je vous dis: Buvez du Vin d'après la Parole comprise; 11e
1 savez-vous pas que le Seigneur est la Parole? La Parole ne vient­
elle pas du Seigneur? N'est-il pas Lui-i\lêrne dans la Parole? Si
donc vous l'ailes le bien d'après la Parole, ne le faites-vous pas
\. d'après le Seigneur, d'après sa bouche et d'après sa volonté? Et si
alors vous parlez vos regards vers le Seigneur, Lui-Même aussi
vous conduira et il fera le bien, pl il le fera par vous; et vous,
comme pal' vous-mômes; celui qui fait quelque cl10se d'après un
Roi, d'après la boucÏÏè ou l'ordre de ce Roi, peut-il dire: Jp fais
cela d'après moi, d'après ma bouche ou mon ordre, d'après ma
volonté?» Puis il sc tourna vers le Clergé, et dit: (' i\linistres de
JI Dieu, ne séduisez pas le Troupeau. » A ces mots, la plus grande
partie du Troupeau de la ganche se retira, et alla se joindre au
Troupeau de la droite. Quelques-uns du clergé disaienl même:
" Nans venons d'entendre cc que nous n'avions pas encore ('n­
(pndn; nous sommes Pastenrs, nons n'abaudonnerons pas les
( \ Brebis: » el ils sc retirèrenl avec plles; el ils disaient: " Cel
Homme a parlé selon la vérilable Parole; qui est-cc qui peul dire,
1 lorsqu'il fait d'après la Parole, ainsi d'après le Seigneur, d'après
l. la bouche el la volonté du Seigneur: .Je fais cela d'après moi? Qui
- est-ce qui dit, lorsqu'il fait d'aprè.s le Haï, d'après la bouche el
!lOS L'APOCALYPSE IIt::1'ÉC(:E. N" 418.
la volonté de ce Hoi : Je fais cela d'a pres moi? Nous, maintenant,
nous voyons la Divine Providence, pourquoi on n'a pas pulrouver
la conjonclion de la Foi et des OEuvres, qui a élé reconnue pal'
la Sociélé Ecclésiastique; ~Ie_ n'a ]las pu êtreJ!..0Y_~ée, parce
qu'elle n'a pasJm exisler, car ce n'étail pas la Foi au Seigneur qui
est la Parole, el par suile ce n'élait pas non plus la Foi d'après la
J)arole. )) Mais les autres prêlres, qui élaient du 'l'J'ou peau des
Boucs, s'en allèrent; et ils agilaientleurs bonnets et criaienl: La
Foi Seule, la Foi Seule \'ivr~ toujours.

nN DU Tom: rRE~IIER.

ERI1I\TA.

Pnge 254., ligne 3.t, 1'5 CXXXVIl, lisez: l's. CXLVII.


255, 3, l's. cxxxvnr, lisez: l's. CXXXVII.
251, 35, (ailes, lisez: pOW!Ber..
258, - 5et\), FaileB ... {ais, lisez: Pousser. ... pousse.
285, 5, en Chw', lisez: aJ.ns le Char.
285, 0, en Chevaux, lisez: dam les ChevauJ:.
285, 13, un Cheval, tisel. : son Cheval.
281, 30, il prit, lisel. : il avait pl'is.

Você também pode gostar