Ce magazine a été réalisé
par les élèves de Seconde du
lycée français Alexandre
Yersin de Hanoi dans le cadre
d’un projet pluridisciplinaire.
Encadrement : Fanny
Quertamp ; Padmaja Gopi ;
Céline Margontier ; Vincent
Garnier ; Valérie Blondeau ;
Philippe Le Badezet.
Directeur de la publication :
Philippe Le Badezet
Rédactrice en chef :
Nguyen Phuong Thanh
Responsable
iconographique : Francesco
Montresor.
Secrétaires de rédaction :
Nguyen Phuong Thanh ; Zoé
Loporto ; Francesco
Montresor ; Grégory François.
Réalisation de la une et de
la 4ème de couverture : Grégory
François ; Zoé Loporto.
Dessins « mosquito » : Le
Nguyen Hanh Duyen.
Rédacteurs connus sous le
nom de « Groupe de Mai
Chau » : Grégory François ;
Le Nguyen Hanh Duyen ; Zoé
Loporto ; Francesco Montresor ;
Nguyen Hoang Duy ; Nguyen
Hoang Nguyet Anh ; Nguyen
Huong Linh ; Nguyen Phuong
Thanh ; Roy Tremblay Olivier.
Ont également participé à
ce magazine : Guillaume
Hör ; Mai Quang Duc ;
Nguyen Hong Ngoc ; Alec
Saelens ; Angéla Santurbano.
2 Seconde On Air
Editorial
D
éveloppement durable, qu’on m’avait dit. Oula, c’est que j’y
connais rien, moi, je réponds. Pas grave, apparemment, le
concept, les élèves vont le faire émerger, il paraît. Bon.
Attendons que cela émerge alors. On verra bien. Et je les
regarde, les élèves, et ça a pas trop l’air de vouloir émerger, le
concept. C’est normal, on me dit, il faut que cela murisse, ce
genre de choses, ça prend du temps. Ce qui leur faut, c’est du
grand air, aux élèves ; c’est vrai quoi, comment on peut se
développer durablement dans une salle de classe ? Allons
émerger tranquillement à la campagne, que diable. Mai Chau
donc. Et là un frémissement, enfin. Ah c’est le concept qui
arrive, je me dis, on va enfin voir quelle tête il a, le
développement durable ! Mais non. Fausse alerte. Et notre
concept qui retourne se blottir au chaud, quelque part dans la
tête de nos élèves. On va quand même pas rester les bras
croisés, vous pensez bien ; c’est pas un petit concept qui va se
moquer de six professeurs. Il veut pas sortir ? Passons aux
choses sérieuses. On va te le faire émerger aux forceps, nous,
le concept. Schémas, fiches, articles, restitutions, exposés : on
sort l’attirail lourd, parce qu’ on est pas des rigolos, nous, non
mais quand même ! Et puis ? Et puis rien. Il a plus l’air de
dormir qu’autre chose, le concept, il hiberne même, je dirais.
Retour du soleil. Opération de la dernière chance. On enferme
les élèves en salle de travail. Et on patiente. On se ronge les
ongles, on boit du café. Et on patiente. Un jour, deux jours, une
semaine. Et la tête d’un élève qui apparaît enfin dans la porte
entrebaillée : « Ca y est, monsieur, il a émergé. En bonne
santé, et tout. Il fait 16 pages pour 14 articles. » Et moi qui n’y
croyais plus.
La vallée cultive les touristes page 3
Une vie sur le métier page 4
Partage à tous les étages page 5
Des organismes grossièrement modifiés p. 6 et 7
Les Thaïs perdent le fil de la tradition page 8
Les ethnies apprennent l’économie de marché page 9
Paroles de touristes pages 10 et 11
Les cyclos poussent comme des champignons page 12
Pot de terre contre pot de fer page 13
Calypso vietnamienne page 14
La baie se dessine une nature morte page 15
 La vallée cultive les touristes

Mai Chau est une La vallée de Mai Chau sur le chemin du developpement, mais à petits pas.
l'occupation préférée des Thai. Interprète souvent bien
vallée située non loin de touristes demeure le utile pour faciliter la
Ha Noi, entourée d'un « farniente » . compréhension entre touristes
paysage montagneux. Les touristes sont et villageois.
accueillis à bras ouverts dans Le tourisme dans cette
Voyage au coeur les maisons sur pilotis car le vallée permet de faire
d’une montagne développement du tourisme découvrir les différentes
peuplée de plusieurs représente depuis quelques cultures vietnamiennes.
années une véritable manne Eternel dilemme entre une
ethnies qui font face pour les habitants de la vallée. activité touristique qui permet à
à un tourisme lucratif. Avec ses avantages, mais certaines traditions de

D
ès l'aube, les coqs
réveillent habitants et
touristes. Le bruit de ces
volailles peut paraître agréable
quand on connait Ha Noi et
ses klaxons : paix et calme à
savourer sans modération. A
première vue, les étrangers
pourraient se croire dans "la
petite maison dans la prairie"
version vietnamienne, si ce
n’était l'apparition des cables
de télévision sur les toits.
A part les petites
balades le long des rizières, au
marché ou dans la "ville",
aussi ses inconvénients. survivre, mais qui dans le
même temps fait courir à la
Fausses traditions vallée le risque de perdre son
La ville est saturée par âme. Ou quand la
les souvenirs plus ou moins
authentiques tels que les
écharpes en soie, les bracelets
ou les sacs. Les danses
traditionnelles sont de rigueur
pour leur souhaiter la
b i e n v e n u e .
Meme si Mai Chau
devient de plus en plus
touristique, les habitants ne
parle que le vietnamien et
encore, certains uniquement le

Seconde On Air 2
 Une vie sur le métier
A Mai Chau - une partie de la province de Hoa variétés de riz qui lui demande
plus de temps à soigner.
Binh - dans les régions montagneuses du Nord- Après une journée de fatigue,
ouest du Vietnam, vivait une femme Thai le soir est le seul temps où elle
de 40 ans qui s'appelle Thao. Récit. peut se reposer pour récupérer
de l'énergie afin de reprendre
le travail habituel le lendemain.
Les femmes
des ethnies Thais :
Spécialité
des responsabilités
Autre activité des
difficiles à assumer,
Thais : l'artisanat. Une femme
une place importante
de cette ethnie apprend à
au sein du foyer.
tisser et à broder dès
l’adolescence. Thao raconte
que, pour faire une écharpe,
elle doit filer les cotonniers
récoltés pour former des
bobines. Ensuite, elle utilise
des colorants naturels comme
le fruit « cham » pour le bleu
des bobines ou des feuilles
pour les autres couleurs. Enfin
elle tisse sur un métier qu'elle
affirme utiliser depuis toujours.

« Durant les périodes

E
n entrant, une immense
fenêtre qui donne sur la
route et une femme habile,
Thao, qui prépare du thé. A
droite, sa chambre et sa
cuisine où bout une eau qui
servira à faire le « com lam ».
Ce riz cuit à la vapeur dans du
bambou sera vendu plus tard,
à des touristes vietnamiens.
4 Seconde On Air
Thao commence à
raconter sa vie : sa famille fait
partie d'une ethnie appelée
« Thai blanc ». Elle vit à Mai
Chau avec son mari et sa
belle mère en tant que
cultivatrice. Pour obtenir des
rendements importants afin de
nourrir sa famille et d'obtenir
un revenu, elle utilise des
où je ne travaille pas dans les
rizières, je reste chez moi pour
tisser chaque jour et vendre
aux touristes les produits.
Néanmoins, le travail principal
d'une femme Thai consiste à
des tâches ménagères. Je
trouve ma vie très fatigante. »
O LIV IER R OY T RE MBL AY
NG UY EN H . NGU YET A NH