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n° 110
TRANSCRIPTIONS
Reporter : Un ogre bien débonnaire. Femelle jusqu’à l’âge de 9 ans, madame finit
ses 30 dernières années dans la peau d’un mâle. Étrange animal qui avait
quasiment disparu. Rare sur nos côtes il était trop chassé par la pêche sous-
marine, mais depuis sa protection il y a dix ans il est de retour. Autour de l’île de
Port-cros on surveille les mérous de près. Pendant une semaine plus de vingt
plongeurs vont les compter.
Philippe Robert ( président du groupe d’étude du mérou) : Là tu as un paquet
d’éboulis avec quelques-uns. En fonction du temps que vous avez, je pense moi
très sincèrement, que vous pouvez aller jusqu’au bout.
Reporter : Parmi les plongeurs, beaucoup de scientifiques et de spécialistes de
l’apnée. Souvent fins connaisseurs des fonds sous- marins. Leur mission sera
d’aller dans les grottes et les trous difficiles d’accès pour dénombrer aussi les
petits planqués. Dans ce parc national, véritable zone test on sait que de
quelques dizaines en 73 ils sont passés à près de 200 au dernier recensement.
Un succès pour certains presque trop important.
Michel Cantou apnéiste- groupe d’étude du mérou: Là cette campagne que
nous sommes en train de faire, que va-t-elle nous révéler ? Certainement encore
une augmentation, mais jusqu’où pourra-t-elle, la réserve de Port-cros, accueillir
toute cette population de mérous ?
Reporter : Cette colonisation, on la retrouve un peu partout en Méditerranée.
Alors, pour ce champion de France de pêche sous-marine comme pour beaucoup
d’autres adeptes l’interdiction de l’harponner ne se justifie plus d’autant plus que
le réchauffement climatique devrait favoriser encore leur reproduction. Sous
certaines conditions le mérou devrait être chassable comme n’importe quel autre
poisson, un moyen de préserver l’équilibre de la vie sous-marine.
Olivier Bardoux(champion de pêche sous-marine) : C’est un poisson qui mange
en priorité les poulpes et les langoustes et après, tout ce qui peut passer à sa
portée, en allant du sar aux petits poissons, même les murènes . L’augmentation
de la population de mérous peut poser des problèmes effectivement de
disparition d’autres espèces.
Reporter : Faux. Répondent les scientifiques de la mission de comptage.
Philippe Robert: La population est en train de s’équilibrer, lorsque l’habitat sera
recolonisé par l’ensemble des mérous eh bien, un équilibre s’établira et puis il y
aura l’équilibre entre les proies et les prédateurs.
Reporter : À la fin de l’année le gouvernement devra trancher, prolonger ou
lever le moratoire. Pour les scientifiques les mérous sont encore trop petits. Ils
ont besoin de temps pour se reproduire. Mais d’autres espèrent déjà se régaler
de cette tendre chair blanche.
© Br@nché ! 2006