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DU FONCTIONNALISME
Sommaire :
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Titres Page
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1. Le cadre général 02
1.1. La double articulation 03
1.2. La double articulation comme caractéristique des langues 03
1.3. La notion d"économie du langage 04
1.4. La notion de foncrion 05
1.5. La notion de pertinence 05
1.6. Les composants de la description fonctionnaliste 05
1.7. Quelques critiques 06
2. La phonologie fonctionnelle 06
2.1. Le phonème 07
2.2. Le système phonologique 08
2.3. La commutation 09
2.4. Les variantes synchroniques 09
2.5. Les variantes diachroniques 10
2.6. Les traits distinctifs 11
3. La syntaxe fonctionnelle 11
3.1. Monèmes et morphèmes 11
3.2. Le type d'analyse 12
3.3. Les amalgames 13
3.4. Les signifiants discontinus 13
3.5. Le synthème 14
3.6. Les différentes catégories de monèmes 14
3.7. La notion de modalité chez A. Martinet 15
3.8. La structure des énoncés 15
3.9. La classification de fonctions 15
3.10 Remarques 16
Références bibliographiques 17
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Le terme de fonctionnalistes désigne un ensemble de linguistes (dont le
principal est A. Martinet) qui s'inscrivent dans la tradition saussurienne, en
mettant l'accent sur la fonction de communication de la langue et en essayant
de retrouver dans les énoncés les traces manifestes des différents « choix »
effectués par le locuteur. Si les travaux d’André Martinet incarnent le
prolongement incontestable de certains aspects de la linguistique du cercle
de Prague dont il a été l’un des correspondants, dans le domaine
phonologique tout particulièrement, il n’en rejette pas moins le qualificatif de
« structuraliste » et ne retient que celui de « fonctionnaliste ». Les Éléments
de linguistique générale (1960)1 constituent pourtant un relais important dans
la diffusion des idées structuralistes. Les travaux de Martinet dans le domaine
de la phonologie diachronique apportent aux conceptions structuralistes de la
langue une contribution importante en ce qui concerne l’interprétation de la
distinction saussurienne entre synchronie et diachronie. Si, selon Martinet,
les nécessités de la communication impliquent d’un côté un nombre maximal
de différences phoniques, de l’autre la « tendance au moindre effort »
(exigences d’un nombre minimal d’unités les moins différentes possibles) fait
de la synchronie un équilibre instable qui tend toujours vers une amélioration
du rendement fonctionnel des moyens mis à la disposition des locuteurs de la
communauté. L’incidence diachronique de cette économie réside dans le fait
qu’une opposition relativement peu fréquente disparaîtra plus facilement
qu’une opposition plus massivement exploitée. Les perspectives
diachronique et synchronique ne s’opposent donc plus ici, mais se
complètent. Il existe dans une langue, à un moment donné, des points de
fragilité dans l’équilibre, qui peuvent s’analyser en tendances au changement.
1. LE CADRE GÉNÉRAL
1
Contre l'idée naïve de la langue-répertoire ou de la langue-calque de la réalité
caractère doublement articulé et vocal des langues, « rien n'est proprement
linguistique qui ne puisse différer d'une langue à l'autre »1. Selon cette
conception de la langue, la réalité linguistique par excellence, ce sont les
choix que la langue rend possibles au sujet parlant locuteur. Ces choix
portent sur des éléments discrets: il faut choisir entre un mot et un autre,
comme entre un phonème et un autre, sans possibilité de solution
intermédiaire.
1
MARTINET (A.) 1974. Éléments de linguistique générale. Paris: A. Colin, pp. 21 (rééd.).
2
MOUNIN (G.) 1968a. Clés pour la linguistique. Paris: Seghers.
3
Accroissement, précise Mounin G., incompatible avec les capacités mnémoniques de l'être humain
ou avec la précision des organes phonateurs
1.4. LA NOTION DE FONCTION
1
Pertinens est qui concerne, qui est relatif à, appartenant à…
2
MOUNIN (G.) 1968a. Clés pour la linguistique. Paris: Seghers, pp. 24.
phonèmes, détermine leurs traits pertinents, les classe selon ces traits et
indique les règles qui commandent leur combinaison. D'autre part la syntaxe,
consacrée à la première articulation, qui fait la liste des monèmes, indique
pour chacun d'eux les fonctions qu'il peut remplir dans l'énoncé et les classe
en catégories de monèmes à fonctions identiques. À ces deux composants
se rattachent deux études pratiquement indispensables, mais théoriquement
marginales, qui indiquent les conditions imposées par la langue pour la
manifestation de ces choix: une étude phonétique détermine les traits non-
pertinents dont sont accompagnés les traits pertinents des phonèmes, et une
étude morphologique indique comment les monèmes se réalisent
phonologiquement selon les contextes où ils apparaissent.
2. LA PHONOLOGIE FONCTIONNELLE
Dans une perspective fonctionnelle, toute langue utilise des sons pour
communiquer du sens. Les sons constituent le moyen de communication; le
sens en constitue le but. Si l'on ne considère que la nature des deux
substances, phonique et sémantique, les sons présentent la particularité
d'être le seul aspect manifestement concret des langues. En tant que
relevant du concret, les sons peuvent faire l'objet d'une analyse matérielle,
être étudiés en eux-mêmes dans leur réalité physique, abstraction faite du fait
qu'ils ne sont que le moyen de la communication linguistique. Ce type
d'analyse est pris en charge par la phonétique. En tant que moyen d'établir
du sens, ils peuvent être étudiés par rapport à leur contribution au
fonctionnement linguistique, c'est à dire leur(s) fonction(s) dans la
communication. Dans ce cas, l'analyse pratiquée concerne plus directement
la linguistique et notamment la branche de celle-ci qui traite de l'aspect
phonique à savoir la phonologie.
2.1. LE PHONÈME
1
TROUBETZKOY (N.-S.) 1964. Principes de Phonologie. Paris: Klincksieck.
S'il est vrai que nos organes phonatoires nous permettent de produire une
infinité de sons différents - ce que montre d'ailleurs l'analyse scientifique de
nos productions orales - le fonctionnement d'un code linguistique ne requiert
qu'un nombre limité (quelques dizaines) d'unités phoniques, appelées
phonèmes, et organisées en un système économique, cohérent et équilibré.
Ce système fonctionne sur la base d'oppositions des divers éléments. On
peut donc considérer l'expression de F. de Saussure « dans la langue, il n'y a
que des différences » comme le point de départ de la phonologie. D'où cette
formule de Landercy A. & Renard R. (1977)1 « Parler, c'est opposer des
sons ». La distinction entre phonétique et phonologie permet d'exprimer la
différence entre le son et le phonème.
1
LANDERCY (A.) & RENARD (R.) 1977. Eléments de Phonétique. Bruxelles: Didier.
2.3. LA COMMUTATION
1
TROUBETZKOY (N.-S.) 1964. Principes de Phonologie. Paris: Klincksieck.
2
MARTINET (A.) 1955. Économie des Changements phonétiques. Paris.
opposition, ce qui est le cas de l'opposition entre /π $/ (brun) et /E$/ (brin) en
français). La recherche, combine alors les problèmes de l'analyse
synchronique et ceux de l'histoire. En effet pour A. Martinet le système
phonologique est en équilibre instable : il évolue « toute unité tend à
s'assimiler à son contexte dans la chaîne et à se différencier de ses voisines
dans le système »1.
3. LA SYNTAXE FONCTIONNELLE
Rappelons que les monèmes sont les unités significatives (de première
articulation) minimum, comportant un signifié et un signifiant. Le travail
consistant à analyser des énoncés en monèmes met en jeu les procédures
mises au point en phonologie (rapprochement et comparaison de
séquences): « il s'agit, bien entendu, dans les deux cas, de déterminer les
segments qui ont fait l'objet d'un choix particulier du locuteur: dans le cas des
phonèmes, il s'agissait de segments qu'il fallait choisir de façon à obtenir un
signifiant déterminé; ici, il s'agit de segments que le locuteur a dû choisir en
1
MARTINET (A.) 1974. Éléments de linguistique générale. Paris: A. Colin (rééd.).
fonction directe de la valeur à donner au message »1. Pour A. Martinet, le
morphème est un élément grammatical (affixe, désinence, etc.) s’opposant
au lexème (l’unité significative minimale qui indique le sens). Morphèmes et
lexèmes sont tous des monèmes, ce terme générique désignant l’ensemble
des unités de première articulation. Toutefois, cette conception bute sur un
obstacle grave et ne convient vraiment qu’à l’analyse de certaines langues
dans lesquelles l’unité est aisément repérable, soit parce que le système de
composition en est l’isolation, ou juxtaposition de formes inaltérées, soit
parce qu’on peut projeter un savoir préalable sur les formes identifiées (cas
des langues bien connues). On doit se demander si l’on peut décrire un
système linguistique peu ou pas connu au moyen de ces catégories, étant
donné l’extrême variété des systèmes verbaux2.
1
MARTINET (A.) 1974. Éléments de linguistique générale. Paris: A. Colin, pp.103, (rééd.).
2
Pour ne prendre qu’un exemple : L’ergatif, dans certaines langues, est un mode, le perfectif ; il est
un aspect dans d’autres langues; cela sans compter les langues de type sémitique où la conjugaison
obéit à des alternances vocaliques laissant intact le schème consonantique. Que dire enfin des
langues flexionnelles, dans lesquelles il est rigoureusement impossible de déterminer, à cause de
l’amalgame qu’elles pratiquent, ce qui revient à telle catégorie (Le suffixe latin -arum dans
rosarum a les traits : pluriel, féminin, génitif, sans qu’on puisse associer l’un quelconque d’entre
eux à un élément de réalisation phonétique segmentable.)
3.3. LES AMALGAMES
1
MARTINET (A.) 1974. Éléments de linguistique générale. Paris: A. Colin, pp.102, (rééd.).
2
Le terme étant ainsi pris dans une acception assez différente de son acception coutumière.
3.5. LE SYNTHÈME
1
MARTINET (A.) 1972. « Cas ou Fonctions ? ». in: La Linguistique. Paris: P.U.F., 1972/2, 8,
pp. 21.
fonctions1. Tout d’abord en fonctions primaires par opposition aux fonctions
non primaires selon le rapport qu'elles établissent entre un syntagme non
prédicatif et le noyau prédicatif ou entre des syntagmes non prédicatifs. Selon
la forme que prend l'indication de la fonction, on retrouve les principes qui
doivent aboutir à la classification des monèmes, selon les conditions
d'apparition des fonctions2, selon « le degré de participation à l'action ». Mais,
dit aussitôt Martinet A. (1972)3, « il est toutefois difficile de trouver des
critères sûrs en la matière ». Et il ajoute un peu plus loin que, dans cet effort
de classement, il se proposait « uniquement d'indiquer de quelles façons on
peut essayer d'établir un peu d'ordre dans le fouillis des fonctions qui se
présentent à celui qui cherche à dégager les traits d'une structure
syntaxique »: la syntaxe fonctionnelle ne se présente donc pas comme un
système achevé.
3.10. REMARQUES
1
MARTINET (A.) 1972. « Cas ou Fonctions ? ». in: La Linguistique. Paris: P.U.F., 1972/2, 8,
pp. 22-23.
2
Ce qui implique notamment l'établissement de leur caractère obligatoire ou facultatif et des
limitations de leurs emplois dans le cas de certains types de prédicats.
3
MARTINET (A.) 1972. « Cas ou Fonctions ? ». in: La Linguistique. Paris: P.U.F., 1972/2, 8.
Références bibliographiques
- LANDERCY (A.) & RENARD (R.) 1977. Eléments de Phonétique. Bruxelles: Didier.
- MARTINET (A.) 1974. Éléments de linguistique générale. Paris: A. Colin (rééd.), [1ère éd. 1960].
- VION (R.) 1980. « Théories linguistiques ». in: FRANÇOIS (F.) et al. Linguistique. Paris: P.U.F.