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http://bbouillon.free.fr/univ/hl/Fichiers/Cours/gaulois.htm
I - Les Celtes
Si l'histoire des peuples celtes est aussi difficile à connaître, c'est que leur origine
remonte à la préhistoire, c'est-à-dire avant l'utilisation de l'écriture. Il ne reste
donc aucune trace écrite de ce que furent les siècles ou les millénaires qui
précédèrent le premier contact des Celtes avec le monde grec, au VIème siècle av.
J.-C.
Les envahisseurs celtes passent alors pour des barbares aux yeux des auteurs
classiques méditerranéens, d'autant que ce sont de féroces guerriers qui, n'ayant
pas peur de la mort, chevauchent nus et casqués leurs petits chevaux, avec à la
main une longue épée de 80 cm. Au début du IVème siècle, une armée traverse les
Apennins, conduite par Brennos. En 387 av. J.-C.,, celui-ci, avec ses 60 000
hommes, prendra Rome (là se situe l'épisode des oies du Capitole). Les Celtes
pousseront ensuite jusqu'aux portes de l'empire d'Alexandre le Grand. Après des
revers, ils fonderont le royaume de Galatie.
II - La Gaule
De même qu'il n'y a pas un peuple celte (un empire?!), mais une multitude de
peuples certes apparentés, mais se comprenant sans doute difficilement entre eux,
et possédant des coutumes différentes, de même il ne faut surtout pas s'imaginer
la Gaule à l'image de la France actuelle.
César disait lui-même, avant de se lancer dans sa conquête : « Ceux qui, dans leur
propre langue, s'appellent Celtes, nous les appelons Gaulois. » Il s'agissait donc
jusque là des peuples qui occupaient l'Europe, de l'Ouest atlantique jusqu'à la
Hongrie. Puis, César le conquérant change de langage : « J'appelle la Gaule
l'espace que je viens de conquérir. Et, de l'autre côté, ce n'est plus la Gaule, c'est
la Germanie. » Il s'agit donc là d'une division arbitraire de César, alors que la
civilisation est la même des deux côtés du Rhin. La Gaule est une création de
César, qu'on prend pour un historien alors qu'il est un brillant propagandiste. Par la
suite, on s'appuiera bien plus sur la légende que sur la réalité pour accentuer les
divisions ou susciter l'unité nationale. En outre, le singulier Gaule est impropre,
puisque dans l'espace ainsi défini vivent une soixantaine de peuples celtes, et César
racontera d'ailleurs sa Guerre des Gaules.
Bien avant la conquête de César, la Gaule, comme les régions celtiques voisines de
la prétendue Germanie, est riche, civilisée, les échanges commerciaux sont
nombreux avec l'Italie (par exemple, Rome fournit du vin, contre... des esclaves).
Les armées romaines seront d'ailleurs accompagnées par les grands négociants
d'Italie, qui s'enrichiront beaucoup, comme César lui-même, grâce au commerce et
à l'esclavage. Elles progresseront facilement en empruntant les grands axes
routiers celtes, qui seront rebaptisés... voies romaines.
A l'âge du fer, les Gaulois développent une métallurgie poussée, au point qu'on n'a
pas encore retrouvé par quel procédé ils obtenaient un fer aussi pur. Leur société
comprend des agriculteurs, des artisans, des commerçants, et bien sûr des
guerriers, avec une noblesse à cheval, ceux qu'on appelle donc les chevaliers,
noblesse qui préfigure la future féodalité. Il n'en reste pas moins que les Celtes
sont de redoutables combattants, grands et athlétiques, qui ne craignent pas la
mort et ne fuient jamais devant le danger, raison pour laquelle ils étaient très
recherchés comme mercenaires.
Quelques détails qui contredisent les idées toutes faites (lire à ce sujet Par
Toutatis! de Christian Goudineau [professeur au Collège de France], Seuil,
mars 2002, ouvrage dont s'inspirent une bonne partie de ces lignes) :
Le prétendu coq gaulois n'existe pas, puisque l'emblème des Gaulois est le
sanglier. Au XIIème siècle, les ennemis germaniques retrouvent un jeu de
mot antique, gallus signifiant à la fois « gaulois » et « coq » (cf. les
gallinacés). Ainsi Philippe Auguste est-il donc ridiculisé. Plus tard, l'image est
revalorisée par les rois de France, puis par les révolutionnaires. Et par les
sportifs d'aujourd'hui...
Les Celtes écrivaient sans doute peu, mais ils écrivaient, comme en
attestent par exemple des plaques de bois à cire et des stylets, ou des
restes de poteries. Ils utilisaient les alphabets grecs et latins pour transcrire
leur langue.
Les druides ne constituaient pas une caste à part, ils n'étaient en cela
semblables ni à Panoramix ni aux prêtres actuels. Ils pouvaient être aussi
bien chefs politiques que guerriers.
A la différence d'Obélix, ils chassaient peu, mais mangeaient des animaux
d'élevage, boeuf, mouton, chèvre, ou... chien. Ils buvaient du vin, grâce aux
Romains.
A la différence d'Astérix, ils ne portaient pas des tresses, mais rigidifiaient
leurs cheveux à l'aide de gels, ni de casques ailés, ou rarement. Les Gaulois
étaient aussi beaucoup plus souvent rasés que moustachus.
Et, bien sûr, ils ne possédaient point de potion magique.
I - Théorie traditionnelle
Le hittite est l'une des premières langues identifiées, vers 2000 avant Jésus-Christ,
suivi à l'Est par l'indo-iranien, qui a engendré le persan et l'hindi. A l'ouest, on
trouve le grec dès l'époque mycénienne (au XVème siècle av. J.-C.). On situe avant
l'âge du fer (VIIIème siècle) la séparation des langues italiques (latin, sabin, etc.)
et des langues celtiques. Ce schéma classique correspond à la théorie de la
migration d'un peuple. Il s'appuie sur la découverte d'une culture homogène, celle
d'un peuple issu des steppes de l'Asie centrale, dont on a des traces au VIème
avant J.-C.
La région d'origine s'étendrait entre l'Oural, la mer Caspienne et la mer Noire, dans
un site dit des kourganes, qui a donné son nom à la culture qui lui est liée : un
kourgane (mot russe d'origine turque) est un tumulus funéraire, une sépulture
collective, contenant parfois des centaines de corps. De ce site seraient parties 3
vagues successives d'envahisseurs, vers l'Inde et l'Europe.
Il s'agirait des peuples guerriers, semi-nomades, dans une société très hiérarchisée
dominée par le chef de famille (le pater familias en latin). Ces peuples vont
“rencontrer” les peuples dits de la “vieille Europe” entre 4000 et 3000 avant JC.
Rencontrer, cela signifie affronter, mais pas seulement ; ils vont apporter une
nouvelle culture, les deux cultures vont plus ou moins fusionner, par exemple en ce
qui concerne leurs mythologies. On peut opposer ces deux cultures par le tableau
suivant dû à l'archéologue Marija Gimbutas :
Culture de la vieille Europe Culture des Kourganes
Économie Économie
agricole (sans le cheval), sédentaire pastorale (avec le cheval)
Habitat Habitat
petits villages, avec maisons semi-
agglomérations vastes, villages et villes
souterraines
Structure sociale Structure sociale
société égalitaire, matrilinéaire société patriarcale, patrilocale
Idéologie Idéologie
pacifique, artiste, femme créatrice,
guerrière, homme créateur
déesse-mère
On a une idée de ces civilisations par les représentations qui nous en restent
: par exemple, des guerriers à cheval, avec des haches de combat, des
poignards, etc.
On en a une idée aussi par le vocabulaire, en particulier celui qui exprime les
liens familiaux, où l'on voit que le vocabulaire de parenté est centré sur
l'homme (le mari), et la parenté prime sur l'alliance. La famille indo-
européenne primitive est patrilatérale (la succession se fait du père au fils),
patrilocale (l'épousée vient s'établir chez le mari) ; l'unité se fait par les liens
de parenté masculins, et le chef est l'homme le plus âgé de la branche
aînée. On retrouve une dominance du même vocabulaire dans les langues
latines, germaniques, indiennes, etc. qui ont suivi, en liaison avec les
moeurs des populations.
On tire aussi des enseignements du vocabulaire religieux, juridique et
politique, qui montre l'existence d'une institution royale disposant de
prérogatives religieuses et juridiques.
Le lexique est riche aussi en noms d'animaux domestiques, mais pauvre en
noms d'animaux sauvages ou de plantes cultivées, ce qui montre qu'il
s'agissait d'éleveurs, et non d'agriculteurs.
En ce qui concerne la Gaule, l'installation des Celtes se serait faite au 1er millénaire
avant JC (achevée vers -500).
II - Théorie nouvelle
Cette langue a été reconstituée par les spécialistes, comme langue “mère”, à
partir de ses “filles”, par application de lois linguistiques aussi rigoureuses que
possible. Évidemment, nul ne peut être sûr à 100% de l'exactitude. Cela ne signifie
pourtant pas qu'il s'agisse d'une invention pure et simple ! La méthode utilisée à la
base est la méthode comparative, en tenant compte bien sûr de l'aspect
diachronique, c'est à dire des époques. On utilise également tous les
enseignements de l'archéologie pour situer et dater.
LA LANGUE INDO-EUROPÉENNE
I - Aperçu historique
La parenté des langues indo-européennes a été aperçue à la fin du XVIIIème siècle,
avec la découverte du sanskrit, langue sacrée de l'Inde, et elle a été démontrée au
début du XIXème par Franz Bopp, fondateur de la grammaire comparée.
II - Langue
Noms, adjectifs :
Verbe :
Morphologie lexicale :
construction des mots par dérivation : radical + préfixe, suffixe (un grand
nombre de suffixes)
Prononciation :
système d'accentuations ; les mots comportaient des accents, un accent par
mot, sur le radical (pas sur un affixe ou une désinence) ; on avait donc des
alternances de syllabes accentuées et inaccentuées comme en grec ou en
latin ; l'accent était probablement de type musical, en hauteur, comme
l'indiquent des langues proches que sont le védique et le grec ancien ; en
outre, le caractère destructeur d'un éventuel accent d'intensité ne semble
pas s'être manifesté (par exemple : disparition rapide des syllabes faibles
sur quelques siècles en français sous l'influence de l'accent germanique)
nous n'entrerons pas dans le détail du phonétisme, qui est le plus délicat à
analyser, le plus sujet à caution
A côté des mots de base qui sont fléchis (nom, verbe), existence de mots-
outils invariables qui font penser par exemple à nos conjonctions.
Sémantique lexicale :
comme dans les langues actuelles, les relations entre la forme et le sens
(signifiant / signifié) sont complexes : homonymie, synonymie, etc.
Existence de relations métaphoriques (même mot pour soleil et oeil)
LE SANSKRIT
Le sanskrit est (a été) une des grandes langues de l'Asie, parlée essentiellement
en Inde. Son origine remonte à la plus haute antiquité ; son usage, bien qu'en
déclin, s'est poursuivi pendant l'ère chrétienne : il continuait à être parlé par les
lettrés, comme une seconde langue. Aujourd'hui encore, c'est l'une des 15 langues
officielles de l'Union Indienne, une langue de culte et d'enseignement. A titre de
comparaison, le latin, depuis Charlemagne, a été utilisé comme une langue savante
dans l'enseignement français, et ce jusqu'au XIXème siècle ; nous pouvons
imaginer qu'il soit encore aujourd'hui parlé dans l'enseignement universitaire, avec
un vocabulaire modernisé : cela peut nous donner une idée de ce que représente le
sanskrit de nos jours en Inde.
I - HISTOIRE
Découverte :
Le sanskrit, bien que fort ancien, n'a été découvert par les philologues occidentaux
qu'à la fin du XVIIIème siècle. En 1786, l'orientaliste William Jones déclarait : «La
langue sanskrite, quelque ancienne qu'elle puisse être, est d'une étonnante
structure ; plus complète que le grec, plus riche que le latin, elle l'emporte, par son
raffinement exquis, sur l'une et l'autre de ces langues, tout en ayant avec elles,
tant dans les racines de mots que dans les formes grammaticales, une affinité trop
forte pour qu'elle puisse être le produit d'un hasard.» Il en déduit qu'elles sont
issues d'une source commune, ainsi que le gotique, le celtique et le vieux perse.
Origine :
Le premier document connu remonte au XIVème siècle avant J.C. : c'est le Veda
(ou Rgveda), une anthologie d'hymnes religieux. Certains points de repère
indiquent que les éléments les plus anciens datent au moins du milieu du IIème
millénaire, alors que d'autres sont plus récents.
Evolution
La langue sanskrite a été décrite et, on peut dire, fixée par celui qui fut sans doute
le premier grammairien (connu) de l'humanité : Panini, que l'on situe sans
certitude entre le IVème et le VIème siècle avant J.C. Pour Panini, cette langue est
tout simplement la langue, c'est-à-dire la seule langue de l'humanité. On n'a pas à
l'époque et en ces lieux connaissance de l'existence d'autres parties du monde.
Cette langue est pour lui éternelle, et sacrée, parce qu'elle a été donnée par les
dieux. Il faut donc la protéger de toute corruption. Avec Panini commence la
période du sanskrit classique, pendant laquelle il ne se produit plus de
transformations grammaticales (ce qui n'empêche pas le lexique de s'enrichir). Une
autre variante de la langue, le sanskrit épique, langue des épopées hindoues,
apparaît comme postérieure à la langue classique, et pourtant plus archaïque, ainsi
que plus populaire et plus souple.
Plus tard, vers 150 avant J.C., un autre grammairien, Patanjali, commentateur de
Panini, décrit une langue qui est sensiblement dans le même état. C'est toujours
une langue vivante, parlée (dans la plaine du Gange), la langue maternelle d'une
bonne partie de la population. Il cite pourtant des formes dialectales, et fait donc
allusion à des "corruptions". C'est toujours, pour lui, la langue, éternelle, sacrée, à
protéger desdites corruptions.
Au début de l'ère chrétienne sont élaborées de grandes épopées, mêlant des faits
historiques et des légendes populaires, et contenant les valeurs fondamentales de
la culture hindoue, tels le Mahabharata, le Ramayana, ou les Purana (ces derniers,
élaborés jusqu'au Xème siècle).
Le terme samskrita apparaît en fait plusieurs siècles après J.C., pour désigner
cette langue. C'est un terme qui existe déjà, signifiant "construit, préparé, parfait".
Il est jusque là utilisé pour qualifier... un mets cuisiné correctement, conformément
à une recette. Le langage est samskrita quand il est construit selon les règles de la
grammaire. Le sanskrit s'oppose au(x) prakrit(s), langue courante dérivée du
sanskrit, désignée par un terme qui signifie "à l'état naturel, peu soigné".
II - LA LANGUE
Structure :
Lexique :
tout nom peut être la base d'un verbe ; les possibilités de la dérivation sont
quasi illimitées, grâce à une quantité de suffixes, dont beaucoup permettent
de faire l'économie d'un syntagme complet ;
la composition utilise plusieurs procédés qui peuvent s'ajouter, un composé
servant alors de base à un autre composé, ce qui donne des noms composés
parfois interminables ;
un dictionnaire, commencé en 1939, élaboré à partir de 2000 textes et
répertoriant des mots simples et des composés de deux ou trois termes au
maximum, n'a pas encore pu être achevé à la fin du XXème siècle, et l'on
prévoit au moins 100 000 pages grand format à 2 colonnes, soit des millions
de termes.
Littérature :