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Celtes et Gaulois

http://bbouillon.free.fr/univ/hl/Fichiers/Cours/gaulois.htm

peuples - langue - sanskrit - gaulois

I - Les Celtes

 Si l'histoire des peuples celtes est aussi difficile à connaître, c'est que leur origine
remonte à la préhistoire, c'est-à-dire avant l'utilisation de l'écriture. Il ne reste
donc aucune trace écrite de ce que furent les siècles ou les millénaires qui
précédèrent le premier contact des Celtes avec le monde grec, au VIème siècle av.
J.-C.

Le nom « Celte » apparaît vers 600 av. J.-C., au moment de la fondation de la


colonie grecque de Massalia, future Marseille. Les grecs phocéens appellent alors
Keltoi les peuples autochtones qui vivent au nord de leur colonie. Peut-être s'agit-il
alors du nom d'une peuplade locale. Les grecs de l'époque ne connaissent
probablement rien de l'ensemble des populations celtes vivant à l'intérieur de
l'Europe. Leur connaissance date du Vème siècle av. J.-C., au moment où les Celtes
font irruption dans le nord de l'Italie, avec leurs familles et leurs bagages, poussés
vers le sud par un refroidissement général du climat au nord des Alpes. Les
Étrusques ont à l'époque un alphabet inspiré de l'alphabet grec, qui permettra de
transcrire les premiers mots celtes. Quelques rares inscriptions permettent de
montrer l'existence d'un vaste ensemble de langues indo-européennes apparentées
entre elles, dans une bonne partie de l'Europe, les langues celtes, appelées aussi
galates.

Les envahisseurs celtes passent alors pour des barbares aux yeux des auteurs
classiques méditerranéens, d'autant que ce sont de féroces guerriers qui, n'ayant
pas peur de la mort, chevauchent nus et casqués leurs petits chevaux, avec à la
main une longue épée de 80 cm. Au début du IVème siècle, une armée traverse les
Apennins, conduite par Brennos. En 387 av. J.-C.,, celui-ci, avec ses 60 000
hommes, prendra Rome (là se situe l'épisode des oies du Capitole). Les Celtes
pousseront ensuite jusqu'aux portes de l'empire d'Alexandre le Grand. Après des
revers, ils fonderont le royaume de Galatie.

Malgré leur réputation, malgré les traces archéologiques qui attestent de


grandes batailles (20 000 restes humains datés de 260 av. J.-C. sur le
plateau picard de Ribemont-sur-Ancre) ou de sacrifices humains (des criminels
probablement), les Celtes étaient loin d'être les barbares qu'on imagine. N'oublions
pas en effet qu'il s'agit là d'un jugement porté par leurs adversaires et futurs
vainqueurs. C'est en fait une civilisation brillante, avec une religion complexe
(verser le sang n'est normalement pas permis, la guerre est un acte autorisé par
les dieux, et qui permet d'atteindre l'immortalité). Les villes et les routes sont
nombreuses, les échanges commerciaux sont abondants, les techniques sont
évoluées. On a par exemple trouvé les restes d'une gigantesque mine de sel de
l'âge du bronze, mine qui a d'ailleurs ravagé l'environnement de sa région, au point
de provoquer sa propre perte, par épuisement le l'argile utilisée pour les moules en
terre cuite. Mais le portrait que nous en connaissons a été dressé par
leurs conquérants, c'est donc un portrait très simplifié et volontiers caricatural. En
particulier, il ne faut surtout pas se fier aux descriptions de César.

II - La Gaule
De même qu'il n'y a pas un peuple celte (un empire?!), mais une multitude de
peuples certes apparentés, mais se comprenant sans doute difficilement entre eux,
et possédant des coutumes différentes, de même il ne faut surtout pas s'imaginer
la Gaule à l'image de la France actuelle.

César disait lui-même, avant de se lancer dans sa conquête : « Ceux qui, dans leur
propre langue, s'appellent Celtes, nous les appelons Gaulois. » Il s'agissait donc
jusque là des peuples qui occupaient l'Europe, de l'Ouest atlantique jusqu'à la
Hongrie. Puis, César le conquérant change de langage : « J'appelle la Gaule
l'espace que je viens de conquérir. Et, de l'autre côté, ce n'est plus la Gaule, c'est
la Germanie. » Il s'agit donc là d'une division arbitraire de César, alors que la
civilisation est la même des deux côtés du Rhin. La Gaule est une création de
César, qu'on prend pour un historien alors qu'il est un brillant propagandiste. Par la
suite, on s'appuiera bien plus sur la légende que sur la réalité pour accentuer les
divisions ou susciter l'unité nationale. En outre, le singulier Gaule est impropre,
puisque dans l'espace ainsi défini vivent une soixantaine de peuples celtes, et César
racontera d'ailleurs sa Guerre des Gaules.

Bien avant la conquête de César, la Gaule, comme les régions celtiques voisines de
la prétendue Germanie, est riche, civilisée, les échanges commerciaux sont
nombreux avec l'Italie (par exemple, Rome fournit du vin, contre... des esclaves).
Les armées romaines seront d'ailleurs accompagnées par les grands négociants
d'Italie, qui s'enrichiront beaucoup, comme César lui-même, grâce au commerce et
à l'esclavage. Elles progresseront facilement en empruntant les grands axes
routiers celtes, qui seront rebaptisés... voies romaines.

A l'âge du fer, les Gaulois développent une métallurgie poussée, au point qu'on n'a
pas encore retrouvé par quel procédé ils obtenaient un fer aussi pur. Leur société
comprend des agriculteurs, des artisans, des commerçants, et bien sûr des
guerriers, avec une noblesse à cheval, ceux qu'on appelle donc les chevaliers,
noblesse qui préfigure la future féodalité. Il n'en reste pas moins que les Celtes
sont de redoutables combattants, grands et athlétiques, qui ne craignent pas la
mort et ne fuient jamais devant le danger, raison pour laquelle ils étaient très
recherchés comme mercenaires.

Quelques détails qui contredisent les idées toutes faites (lire à ce sujet Par
Toutatis! de Christian Goudineau [professeur au Collège de France], Seuil,
mars 2002, ouvrage dont s'inspirent une bonne partie de ces lignes) :

 Le prétendu coq gaulois n'existe pas, puisque l'emblème des Gaulois est le
sanglier. Au XIIème siècle, les ennemis germaniques retrouvent un jeu de
mot antique, gallus signifiant à la fois « gaulois » et « coq » (cf. les
gallinacés). Ainsi Philippe Auguste est-il donc ridiculisé. Plus tard, l'image est
revalorisée par les rois de France, puis par les révolutionnaires. Et par les
sportifs d'aujourd'hui...
 Les Celtes écrivaient sans doute peu, mais ils écrivaient, comme en
attestent par exemple des plaques de bois à cire et des stylets, ou des
restes de poteries. Ils utilisaient les alphabets grecs et latins pour transcrire
leur langue.
 Les druides ne constituaient pas une caste à part, ils n'étaient en cela
semblables ni à Panoramix ni aux prêtres actuels. Ils pouvaient être aussi
bien chefs politiques que guerriers.
 A la différence d'Obélix, ils chassaient peu, mais mangeaient des animaux
d'élevage, boeuf, mouton, chèvre, ou... chien. Ils buvaient du vin, grâce aux
Romains.
 A la différence d'Astérix, ils ne portaient pas des tresses, mais rigidifiaient
leurs cheveux à l'aide de gels, ni de casques ailés, ou rarement. Les Gaulois
étaient aussi beaucoup plus souvent rasés que moustachus.
 Et, bien sûr, ils ne possédaient point de potion magique.

LES PEUPLES INDO-


EUROPÉENS

peuples - langue - sanskrit - gaulois

L'existence d'un peuple parlant la langue indo-européenne remonte au néolithique


(rappel : néolithique = "pierre nouvelle" ; paléolithique = "pierre ancienne").

I - Théorie traditionnelle

Le schéma classique a été particulièrement développé par l'anthropologue français


Georges Dumézil et l'archéologue Marija Gimbutas.

Le hittite est l'une des premières langues identifiées, vers 2000 avant Jésus-Christ,
suivi à l'Est par l'indo-iranien, qui a engendré le persan et l'hindi. A l'ouest, on
trouve le grec dès l'époque mycénienne (au XVème siècle av. J.-C.). On situe avant
l'âge du fer (VIIIème siècle) la séparation des langues italiques (latin, sabin, etc.)
et des langues celtiques. Ce schéma classique correspond à la théorie de la
migration d'un peuple. Il s'appuie sur la découverte d'une culture homogène, celle
d'un peuple issu des steppes de l'Asie centrale, dont on a des traces au VIème
avant J.-C.

La région d'origine s'étendrait entre l'Oural, la mer Caspienne et la mer Noire, dans
un site dit des kourganes, qui a donné son nom à la culture qui lui est liée : un
kourgane (mot russe d'origine turque) est un tumulus funéraire, une sépulture
collective, contenant parfois des centaines de corps. De ce site seraient parties 3
vagues successives d'envahisseurs, vers l'Inde et l'Europe.

Il s'agirait des peuples guerriers, semi-nomades, dans une société très hiérarchisée
dominée par le chef de famille (le pater familias en latin). Ces peuples vont
“rencontrer” les peuples dits de la “vieille Europe” entre 4000 et 3000 avant JC.
Rencontrer, cela signifie affronter, mais pas seulement ; ils vont apporter une
nouvelle culture, les deux cultures vont plus ou moins fusionner, par exemple en ce
qui concerne leurs mythologies. On peut opposer ces deux cultures par le tableau
suivant dû à l'archéologue Marija Gimbutas :

 
Culture de la vieille Europe Culture des Kourganes
Économie Économie
agricole (sans le cheval), sédentaire pastorale (avec le cheval)
Habitat Habitat
petits villages, avec maisons semi-
agglomérations vastes, villages et villes
souterraines
Structure sociale Structure sociale
société égalitaire, matrilinéaire société patriarcale, patrilocale
Idéologie Idéologie
pacifique, artiste, femme créatrice,
guerrière, homme créateur
déesse-mère

Carte : les déplacements supposés des peuples des Kourganes

 On a une idée de ces civilisations par les représentations qui nous en restent
: par exemple, des guerriers à cheval, avec des haches de combat, des
poignards, etc.
 On en a une idée aussi par le vocabulaire, en particulier celui qui exprime les
liens familiaux, où l'on voit que le vocabulaire de parenté est centré sur
l'homme (le mari), et la parenté prime sur l'alliance. La famille indo-
européenne primitive est patrilatérale (la succession se fait du père au fils),
patrilocale (l'épousée vient s'établir chez le mari) ; l'unité se fait par les liens
de parenté masculins, et le chef est l'homme le plus âgé de la branche
aînée. On retrouve une dominance du même vocabulaire dans les langues
latines, germaniques, indiennes, etc. qui ont suivi, en liaison avec les
moeurs des populations.
 On tire aussi des enseignements du vocabulaire religieux, juridique et
politique, qui montre l'existence d'une institution royale disposant de
prérogatives religieuses et juridiques.
 Le lexique est riche aussi en noms d'animaux domestiques, mais pauvre en
noms d'animaux sauvages ou de plantes cultivées, ce qui montre qu'il
s'agissait d'éleveurs, et non d'agriculteurs.

En ce qui concerne la Gaule, l'installation des Celtes se serait faite au 1er millénaire
avant JC (achevée vers -500).

Carte : L'Europe linguistique à l'aube de l'Histoire

Carte : Les branches de la famille indo-européenne en Europe

II - Théorie nouvelle

D'autres chercheurs, comme l'orientaliste John Brough, contestent fortement le


schéma classique, en s'appuyant sur d'autres données archéologiques. John Brough
a même tourné en dérision le travail de Georges Dumézil en montrant que les
prétendues valeurs originales de la civilisation indo-européenne se retrouvaient par
exemple dans la Bible. Or, ce dernier texte appartient à une tout autre civilisation,
la civilisation sémitique, liée à une autre famille de langues (hébreu, arabe).

De nombreuses données archéologiques semblent infirmer la thèse d'une


migration d'un peuple depuis l'Asie centrale. Selon Colin Renfrew, de l'Université de
Cambridge, le foyer des langues indo-européennes ne se situerait pas au-dessus,
mais en-dessous de la Mer Noire, à l'est de la Turquie actuelle, et ce dès l'époque
néolithique, vers 9000 av. J.-C. Le "moteur" de l'expansion serait l'invention de
l'agriculture et de l'élevage, dans ce qu'on appelle le Croissant fertile. On sait en
effet que le passage de l'état de chasseurs-cueilleurs à celui d'agriculteurs-éleveurs
a permis aux populations d'accroître fortement leurs effectifs. Cela aurait donc
engendré une très lente extension (quelques kilomètres à chaque génération), vers
l'est et vers l'ouest. L'Europe aurait été atteinte vers 7000 av. J.-C., les indo-
européens déplaçant ou assimilant les peuples non indo-européens (de chasseurs-
cueilleurs). L'extension et la diversification des langues indo-européennes suivrait
ainsi l'extension de l'agriculture et de l'élevage : 6000 av. J.-C. dans l'ouest
méditerranéen, 5400 en Europe centrale, 3000 en Europe de l'Ouest et du Nord.

Autre remise en question par voie de conséquence : celle du peuplement celte,


situé vers 500 av. J.-C. en Gaule dans la théorie classique. Ce peuplement serait en
fait bien antérieur. On observe en effet des traces d'une culture pré-celtique
homogène vers 2500 av. J.-C. dans une large zone qui va de la Bretagne à l'Europe
centrale. Elle se caractérise par une forme très particulière de poteries, ce qu'on
appelle les vases campaniformes, et ce aussi bien en Irlande qu'aux Pays-Bas, en
Espagne ou en Hongrie. La toponymie (les noms de lieux) confirme aussi cette
hypothèse. Les Proto-Celtes semblent bien avoir évolué tout seuls, sans qu'il soit
question de migration ou d'invasion. Vers 2500 av. J.-C., c'est l'âge du cuivre qui se
généralise (alors que l'image traditionnelle des Celtes est liée à celle du fer), on
invente la roue à rayons, on utilise le cheval comme animal de trait et comme
symbole du pouvoir, les réseaux d'échanges se développent. A l'époque du bronze
moyen (1600 av. J.-C.), des entités territoriales se dessinent nettement, les
réseaux d'échanges se font beaucoup plus larges, dans un grand complexe culturel
nord-alpin. Au VIIIème siècle av. J.-C., c'est l'âge du fer, et les Celtes redeviennent
plus conformes à l'image que nous en avions.

On remarquera que dans cette hypothèse, la culture des mégalithes (Carnac,


Stonehenge...) est liée à celle des Proto-Celtes. La Bretagne peut se satisfaire de
voir son histoire renouer avec sa préhistoire.
LES PEUPLES INDO-
EUROPÉENS

peuples - langue - sanskrit - gaulois

L'existence d'une langue indo-européenne remonte à la préhistoire de l'humanité.


La préhistoire, c'est rappelons le, la période qui se situe avant l'histoire, c'est-à-dire
avant l'invention de l'écriture. Autrement dit, il ne subsiste aucune trace écrite de
cette langue. C'est donc une langue non attestée, dont on a été amené à postuler
l'existence pour expliquer toutes les convergences étonnantes entre les langues de
l'Antiquité, dans des régions fort diverses, en Europe et en Asie.

Cette langue a été reconstituée par les spécialistes, comme langue “mère”, à
partir de ses “filles”, par application de lois linguistiques aussi rigoureuses que
possible. Évidemment, nul ne peut être sûr à 100% de l'exactitude. Cela ne signifie
pourtant pas qu'il s'agisse d'une invention pure et simple ! La méthode utilisée à la
base est la méthode comparative, en tenant compte bien sûr de l'aspect
diachronique, c'est à dire des époques. On utilise également tous les
enseignements de l'archéologie pour situer et dater.

L'histoire même des peuples indo-européens fait l'objet de débats entre


spécialistes, puisque les théories traditionnelles sont actuellement remises en
question, voir la page consacrée aux peuples indo-européens parmi les liens ci-
dessus.

LA LANGUE INDO-EUROPÉENNE

I - Aperçu historique
La parenté des langues indo-européennes a été aperçue à la fin du XVIIIème siècle,
avec la découverte du sanskrit, langue sacrée de l'Inde, et elle a été démontrée au
début du XIXème par Franz Bopp, fondateur de la grammaire comparée.

En 1786, l'orientaliste William Jones, magistrat à la cour suprême de Calcutta,


remarque la présence de mots très proches de l'anglais dans des textes sanscrits
provenant du IVème ou du VIème siècles après J.-C. Par la suite, les études ont
montré la parenté de la quasi-totalité des langues européennes (sauf le basque, le
finnois, l'estonien et le magyar), ainsi que du persan ou de l'hindi, et quelques
autres langues d'Asie. Parmi les langues mortes, on citera également le hittite et le
hourrite en Asie mineure, le tokharien près de la Chine, ainsi que les parlers
celtiques, et bien sûr le latin ou le grec ancien (voir le tableau des langues indo-
européennes).

La parenté des langues est montrée par la conservation de racines correspondant


à des réalités stables. L'une des racines les plus caractéristiques est celle de roi :
rex en latin, rix en gaulois (Vercingétorix), raja en Inde. Elle est montrée aussi par
des parentés morphologiques comme dans les conjugaisons verbales ; ainsi, celle
du verbe porter : I bear, thou bearest en anglais (je porte, tu portes), bharami,
bharasi en sanskrit, phero, phereis en grec, fero, fers en latin, biru, biris en vieil
haut allemand, bera, berasi en vieux slave (on notera aussi la parenté des racines).

II - Langue

Voici les caractéristiques principales de la langue indo-européenne primitive ; on


peut faire la comparaison avec le grec ou le latin, qui conservent de nombreuses
parentés morphologiques, ainsi qu'avec les langues actuelles, où la morphologie se
simplifie.

Noms, adjectifs :

 système de déclinaisons, à 8 cas : nominatif, vocatif, accusatif, génitif, datif,


locatif, ablatif, instrumental = 2 de plus qu'en latin (survivance du locatif en
latin)
 3 nombres : singulier, duel, pluriel (comme en vieux russe)
 3 genres grammaticaux : masculin, féminin, neutre (cf. latin)

Verbe :

 système de conjugaisons, avec 3 nombres et 3 personnes, sans distinction


des genres (français : 2 nombres, 3 personnes)
 désinences pour marquer les temps (différentes pour présent / passé)
 expression des modalités : indicatif, subjonctif, optatif ; et différents aspects
des temps (comme la distinction entre l'imparfait et le passé simple [aoriste]
: achevé / inachevé, durée...)

Morphologie lexicale :

 construction des mots par dérivation : radical + préfixe, suffixe (un grand
nombre de suffixes)

Prononciation :
 système d'accentuations ; les mots comportaient des accents, un accent par
mot, sur le radical (pas sur un affixe ou une désinence) ; on avait donc des
alternances de syllabes accentuées et inaccentuées comme en grec ou en
latin ; l'accent était probablement de type musical, en hauteur, comme
l'indiquent des langues proches que sont le védique et le grec ancien ; en
outre, le caractère destructeur d'un éventuel accent d'intensité ne semble
pas s'être manifesté (par exemple : disparition rapide des syllabes faibles
sur quelques siècles en français sous l'influence de l'accent germanique)
 nous n'entrerons pas dans le détail du phonétisme, qui est le plus délicat à
analyser, le plus sujet à caution
 A côté des mots de base qui sont fléchis (nom, verbe), existence de mots-
outils invariables qui font penser par exemple à nos conjonctions.

Sémantique lexicale :

 comme dans les langues actuelles, les relations entre la forme et le sens
(signifiant / signifié) sont complexes : homonymie, synonymie, etc.
Existence de relations métaphoriques (même mot pour soleil et oeil)

Il faut pour conclure faire quelques remarques sur la langue indo-européenne.


D'abord, elle n'est pas uniforme, il y a des variantes ; on peut supposer soit que
plusieurs dialectes aient convergé (polygenèse), soit qu'une langue unique ait
divergé (monogenèse). Ensuite, sur le plan diachronique aussi, on trouve
plusieurs couches ; tout porte à croire que si on creuse, on trouvera, comme dans
une fouille archéologique, plusieurs niveaux chronologiques. Cela tend à démontrer
que l'indo-européen n'est pas un mélange venant d'un conglomérat de populations
hétérogènes, mais qu'il s'agit bien de la langue d'un peuple (monogenèse).

Aujourd'hui, la moitié de l'humanité parle une langue d'origine indo-européenne.

LE SANSKRIT

peuples - langue - sanskrit - gaulois

Le sanskrit est (a été) une des grandes langues de l'Asie, parlée essentiellement
en Inde. Son origine remonte à la plus haute antiquité ; son usage, bien qu'en
déclin, s'est poursuivi pendant l'ère chrétienne : il continuait à être parlé par les
lettrés, comme une seconde langue. Aujourd'hui encore, c'est l'une des 15 langues
officielles de l'Union Indienne, une langue de culte et d'enseignement. A titre de
comparaison, le latin, depuis Charlemagne, a été utilisé comme une langue savante
dans l'enseignement français, et ce jusqu'au XIXème siècle ; nous pouvons
imaginer qu'il soit encore aujourd'hui parlé dans l'enseignement universitaire, avec
un vocabulaire modernisé : cela peut nous donner une idée de ce que représente le
sanskrit de nos jours en Inde.

I - HISTOIRE

Découverte :

Le sanskrit, bien que fort ancien, n'a été découvert par les philologues occidentaux
qu'à la fin du XVIIIème siècle. En 1786, l'orientaliste William Jones déclarait : «La
langue sanskrite, quelque ancienne qu'elle puisse être, est d'une étonnante
structure ; plus complète que le grec, plus riche que le latin, elle l'emporte, par son
raffinement exquis, sur l'une et l'autre de ces langues, tout en ayant avec elles,
tant dans les racines de mots que dans les formes grammaticales, une affinité trop
forte pour qu'elle puisse être le produit d'un hasard.» Il en déduit qu'elles sont
issues d'une source commune, ainsi que le gotique, le celtique et le vieux perse.

Les remarques de Jones furent ensuite largement comfirmées par la grammaire


comparée développée par Franz Bopp au XIXème siècle. La découverte du sanskrit
permit le développement de la linguistique indo-européenne, de la grammaire
historique, cette langue apparaissant comme le chaînon manquant entre la proto-
langue indo-européenne et le grec ou le latin (ce qui est à nuancer : le sanskrit
n'est pas l'ancêtre du grec ou du latin, mais c'est sans doute la langue la plus
proche de la proto-langue, bien que les spécialistes ne s'accordent pas tous sur ce
point).

Origine :

Le premier document connu remonte au XIVème siècle avant J.C. : c'est le Veda
(ou Rgveda), une anthologie d'hymnes religieux. Certains points de repère
indiquent que les éléments les plus anciens datent au moins du milieu du IIème
millénaire, alors que d'autres sont plus récents.

Ce recueil de textes est déjà à considérer comme un monument littéraire, écrit


dans une langue très achevée. Une conclusion s'impose : ce ne peut être un
"premier essai". Une langue n'apparaît pas ainsi d'un coup, dans un tel état
d'achèvement. A cette époque, la langue elle-même est sans doute déjà ancienne.
La littérature a fort bien pu être orale avant d'être écrite, mais que l'on songe au
millénaire qui a presque été nécessaire en France pour passer de la Chanson de
Roland à la Légende des Siècles de Victor Hugo, et l'on pourra se demander si la
littérature sanskrite n'a pas démarré bien avant le milieu du IIème millénaire avant
J.C. Les spécialistes considèrent qu'une partie du Veda est antérieure au IIème
millénaire.

Evolution

La langue sanskrite a été décrite et, on peut dire, fixée par celui qui fut sans doute
le premier grammairien (connu) de l'humanité : Panini, que l'on situe sans
certitude entre le IVème et le VIème siècle avant J.C. Pour Panini, cette langue est
tout simplement la langue, c'est-à-dire la seule langue de l'humanité. On n'a pas à
l'époque et en ces lieux connaissance de l'existence d'autres parties du monde.
Cette langue est pour lui éternelle, et sacrée, parce qu'elle a été donnée par les
dieux. Il faut donc la protéger de toute corruption. Avec Panini commence la
période du sanskrit classique, pendant laquelle il ne se produit plus de
transformations grammaticales (ce qui n'empêche pas le lexique de s'enrichir). Une
autre variante de la langue, le sanskrit épique, langue des épopées hindoues,
apparaît comme postérieure à la langue classique, et pourtant plus archaïque, ainsi
que plus populaire et plus souple.

Plus tard, vers 150 avant J.C., un autre grammairien, Patanjali, commentateur de
Panini, décrit une langue qui est sensiblement dans le même état. C'est toujours
une langue vivante, parlée (dans la plaine du Gange), la langue maternelle d'une
bonne partie de la population. Il cite pourtant des formes dialectales, et fait donc
allusion à des "corruptions". C'est toujours, pour lui, la langue, éternelle, sacrée, à
protéger desdites corruptions.

Au début de l'ère chrétienne sont élaborées de grandes épopées, mêlant des faits
historiques et des légendes populaires, et contenant les valeurs fondamentales de
la culture hindoue, tels le Mahabharata, le Ramayana, ou les Purana (ces derniers,
élaborés jusqu'au Xème siècle).

Le terme samskrita apparaît en fait plusieurs siècles après J.C., pour désigner
cette langue. C'est un terme qui existe déjà, signifiant "construit, préparé, parfait".
Il est jusque là utilisé pour qualifier... un mets cuisiné correctement, conformément
à une recette. Le langage est samskrita quand il est construit selon les règles de la
grammaire. Le sanskrit s'oppose au(x) prakrit(s), langue courante dérivée du
sanskrit, désignée par un terme qui signifie "à l'état naturel, peu soigné".

II - LA LANGUE

Les bases du sanskrit sont indo-européennes, proches de celles de la proto-langue


reconstituée, avec parfois une accentuation de certains traits qui sont disparus dans
d'autres langues. On comparera le sanskrit à cette proto-langue décrite à la page
sur l'indo-européen.

Structure :

 déclinaisons à 7 cas, avec le locatif et l'instrumental, mais le vocatif est


considéré comme une variante du nominatif ;
 3 nombres (singulier, pluriel, duel) et 3 genres (masculin, féminin, neutre) ;
 en conjugaison, 10 classes de verbes, possédant des modes, des temps, la
voix passive, le tout à l'aide de désinences comme en latin ; le subjonctif
existe en langue védique, mais a disparu en langue classique.

L'importance et la complexité de la morphologie correspondent à une simplicité


relative de la syntaxe : l'usage des prépositions, et même celui des conjonctions, se
sont fortement restreints entre la langue védique et la langue classique.

Lexique :

La grande richesse des formations lexicales compense aussi la pauvreté


syntaxique :

 tout nom peut être la base d'un verbe ; les possibilités de la dérivation sont
quasi illimitées, grâce à une quantité de suffixes, dont beaucoup permettent
de faire l'économie d'un syntagme complet ;
 la composition utilise plusieurs procédés qui peuvent s'ajouter, un composé
servant alors de base à un autre composé, ce qui donne des noms composés
parfois interminables ;
 un dictionnaire, commencé en 1939, élaboré à partir de 2000 textes et
répertoriant des mots simples et des composés de deux ou trois termes au
maximum, n'a pas encore pu être achevé à la fin du XXème siècle, et l'on
prévoit au moins 100 000 pages grand format à 2 colonnes, soit des millions
de termes.

Littérature :

Le sanskrit est la langue qui possède la littérature la plus abondante au monde :


religion et mythologie, philosophie, poésie, théâtre, grammaire, droit, médecine,
mathématiques et autres sciences... Un nouveau vocabulaire scientifique,
technique, politique a été créé, et la production littéraire moderne n'est pas
négligeable.

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