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RECHERCHES SUR LA CELLA DU TEMPLE DE DELPHES where ak BH a ees 1 ok bows PAR y ‘dy ' res Pierre AMANDRY a (Institut de France, Paris) ee) (8.44 Quand, en 1894, les fouilleurs ont déblayé la terrasse du temple WApollon, ils espéraient découvrir Jes restes du manteion le plus célébre de la Gréce antique. Grande fut leur déception. A Vintérieur de la cella, dont les murs avaient été démontés assise par assise pour en extraire les crampons et les goujons de fer, ne subsistaient en place que le soubassement des deux colonnades intérieures, complet, tw Nord, incomplet au Sud, et quelques éléments des substructions «Ju dallage, un bloc & chacun des angles N.E. et S.E., un massif trans- versal en assez bon état de conservation et deux massifs longitudinaux tes dégradés (Planche I,1). Ne trouvant rien au niveau du dallage antique, et convaincus par lexégese généralement admise de quelques textes grecs et latins que les oracles étaient rendus dans une salle souterraine qui s‘em- plissait de 'odeur des émanations du yéoua yfc, les fouilleurs mirent profit I’absence de restes antiques dans la partie occidentale de la cella, sur une dizaine de métres de longueur et sur toute la largeur, pour pousser les fouilles en profondeur jusqu’au pied des fondations des murs, et méme plus bas. Ils atteignirent des rochers et une nappe d'eau, sans rencontrer la moindre trace d’installation humaine. Ce résultat négatif a éveillé dans leur esprit un soupcon dont Fmile Bourguet s'est fait ’écho : «Il semble que nous ayons ici le résultat d'une destruction systématique ... Que ce soient les derniers paiens ou les premiers chrétiens qui, dans une intention trés différente, ont voulu faire disparaitre tout vestige de ce qu’on pourrait appeler le mécanisme ou le matériel de oracle, le résultat a été le méme», mn Foor Nrney En fait, les fouilleurs ont été induits en erreur par des tests vagues et imprécis, dont on ignore pour [a plupart d’entre cuy st les auteurs étaient jamais venus & Delphes et, s‘ils y étaient venus, s‘ils étaient bornés, comme Pausanias, & pénétrer dans la premucte partie de la cella, accessible 4 tous. Le seul auteur & qui on au at pu se fier, parce que, étant prétre d’Apollon, il savait de quoi tl parlait, Plutarque, a fait de nombreuses allusions & oracle (j’en «1 relevé 22), mais aucune n’éclaite son mode de fonctionnement. 1 passage du De defectu oraculorum, souvent commenté et interprté de diverses fagons, sur la Pythie saisie d’une crise nerveuse, ne prouve rien, & cause du caractére exceptionnel et anormal de incident. Mais, s'il n’y a rien a tirer des textes, peut-on attendre davantaype des ruines ? On a vu que leur état avait paru aux fouilleurs ne laiss1 aucun espoir a cet égard. Pourtant, si Mintérieur du temple état presque complétement ruiné, tout n’avait pas disparu. De 1945 1949, j'ai identifié des éléments provenant de trois parties de la cella le stylobate des colonnades intérieures, les lambourdes du dallage, le dallage lui-méme. Lappartenance de deux blocs au stylobate avait été reconnue par Joseph Replat, qui les avait inexactement placés. J'en ai re- trouvé 12 autres. Ces blocs, dont quelques-uns portent une trace circulaire, ont é& publiés dans le Bulletin de correspondance hel Knique en 1969 ('). Trois lambourdes de calcaire étaient demeurées en place sur le massif transversal de fondations en poros, & 5,20 m environ du mur de refend Est. L’une porte, gravée sur une face latérale la lettre R, une autre la marque 4EJ. D’autres pierres, portant ou non la méme lettre, ou la méme marque, ou la marque 44O, de méme hauteur, présentant les mémes détails (nombreux trous de pince, de goujon et de crampon en agrafe), mais de longueur et de largeur diverses, ‘ont été repérées parmi les pierres éparses sur Ie site. On posséde maintenant 27 lambourdes, pour la plupart completes. Elles se répar- tissent en deux groupes, dont chacun comporte des variantes : un type étroit, large de 0,50 a 0,65 m, et un type large, de 0,80 & 0,90 m (Planche I,3). Lattention avait été attirée par la présence, au lit de pose, de cavités en forme de T, sur un bloc complet demeuré sur le temple, () BCH, 93) 1969, pp. 14-38. ef sur quelques fragments, alors que le lit @attente ne présentait aucune trace de scellement, Comme de pareilles cavités se voyaient au lit de pose de dailes du pronaos, de Vopisthodome et du péristyle, les piertes en question ne pouvaient provenir que d'un dallage, et Wun dallage différent des précédents, car leur hauteur était moindre. Comme cette hauteur était identique & celle des blocs du stylobate des colonnades intérieures, leur appartenance au dallage de la cella ne faisait aucun doute. Be rfie Lidentification de ces divers éléments permettait de reprendre "étude du dallage de la cella, et par ce biais celle du local oraculaire. Cette étude, mise en sommeil pendant une vingtaine d’années, a é6 veprise & partir de 1970. Pour étre sr de ne laisser de cOté aucun des éléments subsistants, un dénombrement des blocs, complets ou {ragmentaires, provenant du temple, fut entrepris et mené a bien de 1970 1972. Liinventaire compte 800 numéros. Ce recensement at permis de retrouver les 27 lambourdes dont il a été fait mention, 19 des piliers de section presque carrée (0,62 X 0,52) qui, placés entre le mur et le soubassement de la colonnade intérieure, soutenaient les dalles des nefs latérales (Planche 1,2), — 40 éléments, plus ou moins importants, du dallage de la cella. Le regroupement de ces éléments en un méme endroit a permis d’opérer un certain nombre de rapprochements : on a maintenant 6 dalles, completes ou presque. Pour mettre en oeuvre les matériaux ainsi rassemblés, jai fait appel en 1974 au concours d’Erik Hansen, qui venait d’achever les dessins destinés & la publication du trésor de Siphnos. Ce sont quelques-uns des résultats d’une recherche menéc cn étroite colla~ boration que je présente ici. Le nombre et la diversité des éléments retrouvés autorisaient un certain optimisme. Je dois dire d’emblée que notre attente n'a été que partiellement comblée: nous avons reconstitué la disposition de la cella sur un peu plus d’une moitié de sa longueur, mais non dans la partie la plus reculée. Les dalles recomposées mesurent 1,52 m de long, 0,85 m de large, 0,33/34 m de haut. Elles sont de méme longueur que les blocs du stylobate, et des détails montrent que les joints du stylobate et du dallage coincidaient. La largeur des dalles est comprise 7 fois dans celle de la cella entre les soubassements des colonnades. Le dallage Gait done constitué, entre les colonnades, de 7 rangées de dalles. Mais ceci n'est vrai que pour la partie antérieure de la cella, car le dallage était pas uniforme sur toute son étendue. res idk vies sk sy hy abr KECHPROIIS SOI SCH Cit ceatenn or prneins 273 214 PLAMANDRY Lexamen du socle des colonnades fournit de précieuses indi 1 tions. Ce socle est constitué, dans sa partie inférieure, de blocs «k Poros et, & la partie supérieure, de 3 assises de caleaire, qu’on des gnera, pour la commodité de exposé, de bas en haut, par les chillres romains I, II et IT (Vassise IIT étant le stylobate). Les assises | et II sont d%gale hauteur (0,49 m), d’oit la hauteur de 0,98 m des piliciy soutenant les dalles latérales. Du cdté Nord, ’assise I est restée cn place, et il ne manque que 3 blocs & Passise [1 (Planche III,1). Dans la premiére pattie de la cella, les lambourdes, du type étroit, reposaient sur des rangées de blocs de poros, disposées dass le sens Nord-Sud, qui s‘appuyaient & chaque bout & lassise I — du moins sur la plus grande partie de leur hauteur, car, les lambou! des étant de hauteur moindre que Vessise II, les blocs de poros y prenaient aussi appui dans leur partie supérieure. A ces endroits-ti Fassise I a été retaillée assez grossitrement selon une courbe cortes pondant & un retaillage en sens inverse du bloc de poros qui s'y appuyait (Planche III,3). Ce retaillage se voit nettement a l'assise 1, dans la partie précédant le massif de poros (Planche II, |). Les rangées de lambourdes et de leurs substructions de poros se trouvaient dans Taxe des joints du stylobate puisque ceux-ci coincidaient avec ceux des dalles (fig. 1). A la face supérieure de assise I, dans la partie non couverte par le stylobate, done sur une longueur de 7 cm, en face des joints du stylobate, des cavités ont été creusées, larges de 4 cm et profondes de 7. em. Des cavités identiques existent & une petite face d’un certain nombre de lambourdes. Dans ces cavités prenaient place des eram= pons, dune forme particuliére, simples barres rectilignes et quadran- gulaires, qui liaient les lambourdes de rive au socle du stylobate, Dans quelques-unes de ces cavités subsistent des restes de plomb. Ces cavités étaient normalement espacées de 1,52 m. Dans l'état actuel, 4 la colonnade Nord, la premiére cavité & partir du mur Est se trouve & 2,42 m environ de ce mur, C’était en réalité la deuxiéme, car les deux premiers blocs de V'assise II ont disparu, et c'est sur le deuxiéme bloc que se trouvait la premigre La longueur du retaillage de I'assise I a partir du mur, supérieure & celle des autres (Planche 11,1), montre que deux rangées de poros étaient accolées. Elles portaient deux rangées de lambourdes. Un cadre d’anathyrose, sur un bloc du toichobate du mur Est. indique 'emplacement de lu premiére lambourde a partir de langle N.E, (Pkanche 1V,2, a g,). Lat premigre rangée de dalles nail longue que de 0,90 ou 0,91 m, Disposition des lambourdes du dallage dans les partes antérieure et médiane de la cella (E. Hansen). Fic.

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