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'Il

'Jiiv'IS'f!,
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Universityof Ottawa

Iittp://www.archive.org/details/dictionnairedesh02pluq
NCYCLOPÉDIE
THÈOLOGIQUE,
ou

SERIE DE DICTIONNAIRES SUR TOUTES LES PARTIES DE LA SCIENCE RELIGrEDSE ,

OFFRANT EN FRANÇAIS
LA PLUS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, LA PLUS VARIÉE
ET LA PLUS COMPLÈTE DES THÉOLOGIES.
CES DICTIONNAIRES SONT :

d'Écriture sainte, de philologie sacrée, de liturgie, de droit canon, d'hérésies et


de schismes, des livres jansénistes, mis a lindex et condamnes, des propositions
condamnées, de conciles, de cérémonies et de rites, de cas de conscience,
d'ordres religieux (hommes ET femmes), DE LÉGISLATION RELIGIEUSE, DE
THÉOLOGIE DOGMATIQUE ET MORALE, DES PASSIONS, DES VERTUS ET DES VICES,
d'histoire ECCLÉSIASTIQUE, d'aRCHÉOLOGIE SACRÉE, DE MUSIQUE RELI-
GIEUSE, DE GÉOGRAPHIE SACRÉE ET ECCLÉSIASTIQUE, d'hÉRALDIQUE
ET DE NUMISMATIQUE RELIGIEUSES, DES DIVERSES RELIGIONS,
DE PHILOSOPHIE, DE DIPLOMATIQUE CHRÉTIENNE
ET DES SCIENCES OCCULTES.

PUBLIEE

PAR M. L'ABBÉ MÏGNE,


ÉDITEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DU CLERGÉ,
00

DIS cours COKPLEirS SIK CHAULE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE.

39 VOICMES IN-r.
PRIX : G FR. LE YOL. l'OL'lt LE SOl'SCllIPTELR A LA COLLECTION ENTIÈRE, 7 FR., 8 FR., ET MÊME 10 FR. POUR LU
SOUSCRIPTEUR A TEL OU TEL DICTIONNAIRE PARTICULIER.

TOME DOUZIÈME.
DICTIONNAIIUÎ DIÎS HÉRllSiES, DES SCHISMES, DES AUTEURS ET DES LIVRES
JANSENISTES, DES OUVRAGES MIS A L'INDEX, DES PROPOSITIONS
CONDAMNÉES PAR L'ÉGLISE, EF DES 0U\ RAGES
CONDAMNÉS PAR LES TUIRUNAUX
FRANÇAIS.
T0:«1E SECOND.

2 VOL. PRIX : 16 FRANCS.

S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, EDITEUR,


AUX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE D'AMBOISE, AU PETIT-MONTROUGE,
RARRIÈRE d'eNKER DE PARIS.

L)niv6rsi;^J~

BIBLIOTHECA
DICTIONNAIRE

DES HÉRÉSIES
DES ERREURS ET DES SCHISMES,
ou

MÉBIOIRES
POUn SERVIR A l'iiistoire

DES ÉGAREMENTS DE L'ESPRIT HUMAIN


PAR RAPPORT A LA RELIGION ClIRÉTIENiNE ;

PRÉCÉDÉ
d'un discours dans lequel on recherche quelle a été lx religion primitive des houmes,
LES changements QU'eLLE A SOUFFERTS JUSQu'a LA NAISSANCE DU CHRISTIANISME,
LES CAUSES GÉNÉRALES, LES FILIATIONS ET LES EFFETS DES HÉRÉSIES
QUI ONT DIVISÉ LES CHRÉTIENS;

ouvrage AUGMENTÉ DE PLUS PE 400 ARTICLES, DISTINGUÉS DES AUTRES PAR DES ASTÉRISQUES ;

tONTINDÉ jusqu'à NOS JOURS POUR TOUTES LES MATIÈRES QUI EN FONT LE SUJET, COMME POUR LE DISCOURS PRÉLIMINAIRS,
REVU ET CORRIGÉ D"UN BOUT A L'AUTRE;
DÉDIÉ A NOTRE SAINT-PÈRE LE PAPE PIE IX,

PAR M. L'ABBÉ J.-J^ CLARIS,


ANCIEN PROFESSEUR DE THÉOLOGIE;

SUIVI
l* d'un DlCTIOBNAmE SOUVEAD DES JANSÉNISTES, contenant un aperçu HISTORIQUE DE lEUB VIE, ET UN EXAMEN MITIQOE
DE LEURS LIVRES,

PAR M. L'ABBÉ ,

Membre de plusieurs sociélés savantes;

3° DE L'Index des livres défendus far la sacrée congrégation de ce nom, DEPUIS SA CRÉATION JUSOU'a nos JOURS
8" DES PBOI'OSITIONS CONDAMNÉEi FAR l'ÉOLISE DEFUIS l'aN 411 JUSOu'a PRÉSENT;
4° DE LA LISTE COMPLÈTE DES OUVRAGES CONDAMNÉS FAR LES TRIBUNAUX FRANÇAIS, AVEC LE TEXTE DT£
njGKMENTS ET ARRÊTS TIRÉS DU MOmtClir.

PUBLIÉE

PAR M. L'ABBÉ MIGNE,


ÉDITEUR DE LA BIBLIOTBËQOE O MI VERSELLE DU CLERGÉ,
OU

DES COORB COUPLETS SIR CIIAQIE Br.ANClIE DE I,A fClr.>CE ECCLÉSIASTIQUE.

TOME SECOND.

2 VOL. PRIX : 16 FRANCS

S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, ÉDITEUR,


À,UX AIELIEUS CATHOLIQUES,
% RUE
U^E D'AMBOISE, AU I'ETH-MONTROUCE,
^
.'

• ^. :.fe-

Pelil-Monlrouge.
taidîii^rinÏÏGNËrau
, ,

DICTIONNAIRE
DES HÉRÉSIES,
DES ERREURS ET DES SCHISMES

MÉMOIRES POUR SERVIR A l'RISTOIRE DES ÉGAREMENTS


DE l'ESPRlT HUMAIN,

PAR RAPPORT A LA RELIGION CHRÉTIENNE.

R

RATIONALISME. Ilfaut distinguer deux livres sacrésIraduits.Unbruitsourd annonce
époqups le : rationalisme ancien et le ratio- au monde un libérateur il doit sortir de la
:

nalisme moderne. Judée, il rétablira toutes choses. L'avéne-


Rationalisme ancien. Au milieu des extra- ment du Messie justifii; la prédiction le ;

vagances de l'idolâtrie, des hommes sages genre humain rentre dans sa voie; une
onlparu. Justement choques de l'absurdité longue période de foi se prépare celte foi :

du dogme et de l'abomination du culte guidera la science dans les siècles éclairés ,


qu'avaient-ils à faire? à remonter à la source et vaincra l'Ignorance dans les âges d obs-
des traditions. Dieu leur en avait ménagé curcissement.
les moyens : un homme d'abord, une fa- Ralionalisme moderne. Après avoir som-
mille ensuite, un peuple enfin sont consti- meillé longtemps, le ralionalisme se réveille.
tués les gardiens de la tradition ;
plus les Il marche d'abord parallèlement à la foi :

ténèbres augmentent, plus le phare lumi- puis il se hasarde à la perdre de vue ; enûa
neux s'élève. Mais les sages se fourvoyèrent; il rompt avec elle.
au lieu de recourir aux Hébreux, ils inter- La raison devient altière elle cite la
;

rogèrent l'Egypte : de là le dégoût des tra- religion à sa barre. Après avoir étendu sa
ditions. Ceux qu'on nommait les sages ont domination sur les sciences morales et poli-
voulu y suppléer, ont pris confiance en eux- tiques, la voilà qui s'attaque au\ faits. Voij.
mêmes, ont renoncé à la foi, ont entrepris Strauss. On avait fait do la religion a priori,
de constituer la vérité sans elle : c'est la de la morale a priori, il ne restait qu'à faire
première époque du ralionalisme. de l'histoire a priori : c'est ce qu on a tenté.
Pour en trouver la racine, il faut fouiller Dès lors le rationalisme a dépassé son terme :
dans les temples d'Egypte, distinguer de la il ne peut plus que rétrograder.

doctrine exoiérique des Egyptiens leur doc- Le niouvement rétrograde est déjà com-
trineésolérique, suivre la marche et les pro- mencé la lassitude a gagné les adeptes de
; ;

grès de celle-ci : 1° raison et explication là, le désabusemenl et les défections. Quel-


des symboles; 2* doctrine du principe actif ques-uns se sont jetés dans l'éclectisme; les
et du principe passif ; 3' enfin panthéisme. plus sages dans l'école écossaise; le reste
Ce qui était théologie secrète en Egypte de- erre dans un rêve vague de progrès indéfini.
vient mystères en Grèce. Entre la théologie Le rationalisme antique pouvait donner la
et le ralionalisme, l'institut de Pythagore est raison de son existence, le ralionalisme ac-
la transition. Bientôt l'esprit humain s'élance tuel ne le peut pas c'est un soulèvement
:

par toutes les voies à la conquête des vérités sans motifs de l'orgueil humain contre la foi.
primordiales : mis à l'œuvre, le raisonne- Pour se constilueren dehorsdes traditions,
ment, la sensation, le sensualisme échouent; le ralionalisme moderne a mis tout eu œu-
le scepticisme gagne du terrain; la philoso- vre vains efforts
: Toutes les f;icullés hu-
!

phie éplorée se jette dans l'éclectisme et s'y maines ont été mises en jeu résultat nul I
:

éteint. Toutelbis, l'orgueil humain lient bon.


Mais, pendant que s'accomplissait celle Pour empêcher qu'il n'y ait accord entre
épreuve, s'opérait une autre révolution. Les la raison et la foi, que le christianisme et la
traditions primitives, concentrées dans la science ne se rapprochent, il évoque avec
Judée, commencent à se répandre au dehors appareil le fantôme du moyen âge: mais
au moyen 1° de la dispersion d'Israël 2" de
; christianisme et moyen âge ne sont pas cho-
la captivitéde Juda. Plus tard, les juifs cir- ses identiques.
culent en tous lieux, portant avec eux leurs Il s'écrie qu'il faut aller en avant, quoi
D'-^TIONNAIRE DES HÉRtSIES. II
,

DICTIONNAIRE DES HERESIES 42


41
qu'il arrive : mais l'on est mal engagé ,
de riiorreur) ne pouvant pas plus se rendre
pourquoi ne pas revenir en arrière ! compte de sa propre nature que de l'essence
11 s'indigne qu'on propose à l'esprit une divine, les confond toutes deux soit dans
,

foi aveugle :mais on ne propose qu'une foi l'ensemble des êtres , le panthéisme, voyez

raisonnable. ce mot et Spinosisue, soit dans sa propre


Pendant que l'orgueil philosophique se apothéose, l'anthropolàtrie 1

débat, la raison publique a pris l'avance: Nous ne reviendrons pas sur le rationalis-
saturée de rationalisme, elle n'en veut plus. me antique, nous ne nous occupons que de
Les théories a priori sont décrédilées : on ce riitivnalisme moderne dont la source ac-
demande des faits. 11 y a donc un mouve- tuelle n'est autre que le principe constitutif
înent réactionnaire, qui doit tournera l'avan- de la rébellion protestante la faculté du
:

tage des traditions, et les hommes de foi ont libre examen.


en ce moment une grande mission à remplir. Si cet examen se bornait aux motifs de
Mais il faut qu'ils connaissent l'espril de crédibilité, rien ne serait plus juste, rien ne
la génération présente, qu'ils se placent serait plus raisonnable ; mais celte recher-
sur lo terrain des faits , qu'ils se mettent en che ramènerait nécessairement les esprits à
rapport avec la science moiierne, sans se la vérification des faits, donc au témoignage,
précipiter au-devant des nouveautés, sans donc à rautorilé :Aès lors le principe fonda-
admettre légèrement les faits ni accueillir mental de rorgucilleuse erreur du seizième
des théories équivoques : la science n'est pas siècle serait réduit en poussière. Mais c'est
infaillible et ne saurait prévaloir sur la aux mystères eux-mêmes que s'attache ce
parole sacrée. Que les apologistes chrétiens pernicieux examen, sans s'inquiéter de ce
se tiennent fermes sur les traditions ils do- : qu'en rigueur logique, la perception de l'ob
mineront la science et pourront l'attendre : jet étant la condition de la possibilité de
elle arrive, et bientôt elle sera d'accord avec l'examen, celui-ci ne peut s'occuper que
eux. Qu'ils no craignent point, au reste, de d'objets abordables à l'entendement humain,
se trouver à l'élroil. Le champ des traditions ce qui, en saine raison devrait l'empêcher
,

chrétiennes est vaste : qui saura coordonner de soumettre les mystères à ses investiga-
ce bel ensemble de faits étonnera toujours tions l'orgueil ne raisonne pas ainsi, il ne
:

par la grandeur des tableaux. Le champ des passe pas à côté des objets qu'il ne peut
traditions chrétiennes a de la profondeur : scruter, et, conséquent jusqu'à la mort de
qui saura fouiller dans les cavités qu'il ren- il les rejette et nie même leur
l'intelligence,
ferme, fera jaillir des sources d'eau vive qui existence. Le protestantisme philosophique
s'élanceront vers les deux. D'autres feront en est venu à ce point inévitable. Ne pou-
goûter ce que la religion a d'aimable ils : vant comprendre Dieu, il le rejette tout au
feront désirer qu'elle soit vraie. moins dans sa révélation. Voyez Sdpeena-
« Il se prépare une réconciliation entre TCRAUSME.
toutes les sciences, dit Riambourg. La phi- Nous transcrirons ici de belles considéra-
losophie même participe au mouvement : tions de M. l'abbé de Ravignan.
elle avait mission de constater la nécessité « On se demande avec étonnement, dit cet
d'une révélation elle y a travaillé long-
: auteur, comment il a pu se faire que, dans
temps d'une manière indirecte ; c'est direc- tout le cours des siècles, tant d'incertitudes
tement qu'elle commence maintenant à le et tant d'incohérences soient venues entra-
faire ; elle ne s'en tiendra pas là. A mesure ver et obscurcir les recherches laborieuses
qu'elle sondera les profondeurs de la con- dans lesquelles l'âme s'étudiait elle-même.
science humaine, l'accord de l'observation L'histoire de la philosophie est en grande
psychologique avec la révélation ne peut man- partie l'histoire des travaux entrepris par
quer de la frapper à l'exemple de Pascal
: l'esprit humain pour parvenir à se connaî-
ellesignalera ce grand traitde vérité; arrivée tre. Ce sont aussi les archives non-seulement
à ce point, la raisonhumaine envisagera d'un les plus curieuses à étudier, mais aussi les
autre teil ces marques divines qui servent plus instructives, si l'on sait en profiter.
de sceau à la vraie tradition. Les miracles Quand on veut mûrement y lire et résumer
lui paraîtront mériter l'attention elle ren- : attentivement lesdonueesphilosophiques sur
dra hommage à ceux qui se perpétuent sous la nature de l'âme, sur la puissance et les
nos yeux ; quant à ceux qui ont servi de droits de la raison, ou trouve alors que deux
fondement à la prédication évangélique, elle systèmes principaux sont en présence.
reconnaîtra que la critique ne peut les «Les uns, frappés des impressions extérieu-
entamer. Les choses ainsi préparées rien , res et sensibles qui accueillent l'homme au
n'empêchera que la raison et la foi ne renou- berceau, qui l'environnent etl'accompagnent
Tellent le pacte antique. Dans ce nouvel dans toutes les phases de son existence mor-
accord seront nettement posées les préro- telle, frappés de ces relations entretenues
gatives de la raison et la prééminence de la sans cesse au dehors par l'action des orga-
foi. Alors tout désordre cesse le rationalis-
: nes et des sens, les uns, dis-je, ont cru que
me est fini. » le fondement de nos connaissances, la puis-
Le tableau que nous venons de tracer sance réelle de l'âme et les droits de la rai-
initie le lecteur aux profondes désolations son devaient être surtout placés dans l'ex-
qu'enfante le ralionalisine, système d'orgueil périence. C'est ce qu'on a nommé l'empiris-
et de bassesse, qui, lorsqu'il désespère de me et par ce mot, je ne veux pas seulemeiit
;

comprendre, se met à nier ; et (ce qui donne exprimer ici l'abus, mais encore l'usage de
,

13 RAT RAT 14

l'observalion el dclaseusibililc considérées, freux désespoir dans une négation univer-


selon (iiielqiies-uiis,co!nmele principe mêmu selle et absolue. Il faut donc courageuse-
de nos connaissances. ment resler dans son bon sens, il faut éviter
« L'aulie système, d'un spiritualisme plus courageusement les extrêmes, il faut respec-
noble et plus élevé, place la nature de l'âme, ter les bases posées cl réfléchir longtemps
ses droits, son pouvoir premier dans l'idée avant de prononcer. Il faut reconnaître les
même puromenl intellectuelle. Ainsi , au bornes avec les droits et l'action véritable
moyen de l'idée pure, l'âme conçoit el déve- de la raison humaine. »
loppe la vérité par son énergie propre et Trois choses, suivant l'orateur, constituent
intime. C'est l'idéalisme. Et ici encore , je la raison humaine, ou du moins peuvent
ne veux pas non plus nommer seulement un servir à en déterminer les droits l'idée :
,

excès. L'expérience donc, l'expérience sen- l'expérience el le besoin d'autorité.


sible el l'idée pure, voilà, je crois, les deux Si l'on veut n'accepter que les droits de
'<

bannières distinctes sous lesquelles on peut l'idée pure, on risque de s'abîmer dans le
ranger la plupart des théories laborieuse, gouffre des abstractions si l'on veut n'ac-
:

ment enfantées pour exprimer le principe de cepter que l'expérience des sens tout seuls ,
nos connaissances, la nature mêmede l'âme et on courbe la dignité de l'intelligence el de
les droits de la raison. Les uns on l semblé tout l'esprit sous le joug des sens el des organes ,
rapporter à l'expérience, les autres à l'idée. si l'on ne veut en toutes choses que l'auto-
« Il faut s'arrêleravec l'œil d'une considé- rité et la foi, je le dirai avec franchise, onrend
ration attentive sur ces dispositions exclusi- l'autorité et la foi impossibles à la raison.
ves el contraires des hommes qui furent « Trop généralement, les philosophes scin-
nommés sages au sein de l'humanité. dent l'homme el le divisent violemment. Si
« Des esprits exclusifs el Irop défiants l'on acceptait l'homme tout entier, tel qu'il
peut-être à l'égard des pures el hautes spé- est, avec ses facultés diverses si l'on accep-
:

culations de la pensée s'emparèrent de la tait l'homme avec sa vue intellecluelle el


matière et des sens, et s'y établirent comme pure, avec sa force expérimentale et sensi-
au siège même de la réalité, ils crurent pou- ble, avec son intime el invincible besoin des
voir y recueillir tous les principes, toutes les vérités divines et révélées, alors on aurait
connaissances et les idées de toutes choses. l'homme tout entier, on aurait la vraie na-
Ils adoptèrent lempirisme d'immenses abus
: ture de l'âme , les conditions et les droits
s'ensuivirent. » véritables de la raison. Mais ce n'est pas là
M. de Ravignan trace l'histoire de l'empi- ce ((u'on fait : on prend une faculté , une
risme ou de la philosophie expérimentale en partie, une force de l'homme, el l'on
y
Orient, en Grèce, en Angleterre el en France. place toute la raison el toute la philosophie.
11 expose également l'histoire de l'idéalisme, « Un exemple illustre va éclaircir ce que
cl rappelle que les plus illustres représen- je viens dénoncer. Quand Descartes parut
tants do cette philosophie furent, avec les il voulut pénétrer toutes les profondeurs de

contemplatifs de l'Inde. Pythagore, les méta- l'âme, sonder la nature intime de la raison,
physiciens d'Elbe, Platon, et depuis le chris- et recommencer méthodiquement toute la
tianisme , saint Augustin, sainl Anselme , chaîne de nos connaissances. Ce fut alors
Descartes, Mallebranche, Cossuet, Fénelon, qu'il prononça le mot devenu si célèbre Je :

Leibnilz. L'école allemande vint ensuite, el pense donc je suis. Quant à moi, il me
,

l'orateur montre qu'elle se précipita dans semble que Descartes aurait pu tout aussi
tous les abus de l'idéalisme le plus outré : bien dire Je pense et je suis, ou j'existe et
:

« Des hommes , dit-il, qui ne manquaient je pense, car nous avons également la cons-
assurément ni de force ni d'étendue dans cience cl de notre pensée et de notre exis-
l'intelligence, se sont un jour séparés de tous tence. Vous en conviendrez, je crois ces :

les enseignements de la tradition. Ils ont deux vérités sont simultanées, elles sont
méprisé les travaux des vrais sages et toutes évidentes au même degré pour la raison.
les doimées du sens commun : ils se sont C'est par une seule et même perception de
enivrés de leurs propres pensées. L'orgueil l'âme que nous connaissons notre existence
et ses illusions, qu'ils se <lissitnu-
(le l'esprit aussi bien que notre pensée.
laicnt peut-être à eux-mêmes, les ont en- « Par où, et c'est là que je veux en venir,
traînés bien loin, bien loin du but. Alors par où vous pouvez bien comprendre que
,
tout a vacillé à leurs regards, tout a paru pour avoir la noiion vraie de l'âme les ,
mouvant devant leurs yeux ; leur vue s'est conditions constilutives de la raison, il 'faut
obscurcie. Ils n'ont plus rien aperçu de sta- unir sainement l'un avec l'iuitro l'ilément
ble ni (le fixe. Ils n'ont plus reconnu do empirique el l'élément idéaliste, c'est-à-dire
bases et n'ont plus retrouvé d'appuis. La en d'autres termes, et en termes fort simples,
foi était la terre de refuge et de salut. Ces l'idée et l'expérience ; et pourquoi ? parce
hommes n'avaient plus la foi. La pierre an- qu'il y a simultanément dans l'hoiiime ces
gulaire, le Christ permanent dans l'Eglise , deux choses, ces deux facultés, ces deux
transformée pour eux en vague phé-
s'était principes l'idée et l'expérience. Et c'est ce
:

nomène, en vaine évolution de l'idée pas , que j'ai voulu signifier en as-ociant ainsi ces
autre chose. deux mots je pense et j'existe expression,
:
;

« Mais alors la vie véritable a fui de ces l'une du monde logique ou de la pensée
,
âmts, et elles n'ont eu pour dernière conso- l'autre du monde expérimental et sensible.
lation et pour dernière espérance qu'un af- « Voilà donc, si nous voulons en conve-
15 DICTIONNAIKE DES HERESIES. iC

nir, le double élément qui constitue d'abord, limites ; nous admettons tout ce qu'elle ad-
à nos regards, la nature intellectuelle de met, tout ce que vous admettez, et plus en-
l'homme et la force première de ia raison ;
core, permettez-moi de le dire. Mais là où
l'idée, la vue intellectuelle et pure du vrai ;
vous vous arrêtez, nous avançons encore ;
et l'expérience, ou la connaissance que les là où vous vous épuisez en vain, nous pos-
sons nous donnent des objets extérieurs et sédons vainqueurs paisibles ; là où vous
,

sensibles. A la première des facultés, à l'idée, balbutiez, nous affirmons ; la où vous douiez,
correspondent toutes ces notions générales, nous croyons; là où vous languissez incer-
spirituelles, qui ne peuvent nous venir par tains et malheureux, nous Iriomphons et
que
les sens, telles les notions dp l'élre, du nous régnons heureux. Telle est la foi, et
vrai, du bon, du juste, auxquelles il faut voilà comment dignité
elle vient relever la
joindre l'amour nécessaire de la béatitude ,
de l'homme par les mystères divins qu'elle
le besoin d'agir pour une fin, pour un but ,
révèle. Il est vrai, ia foi vous soumet à une
pour une fin qui soit complète et dernière. aulorilé, à l'autorité de la parole divine qui
Et là, vous avez le fond naturel de noire daigna un jour se démontrer à la raison de
intelligence et ce qu'on peut nommer les l'honiine, parce que la raison avait, en vertu
premiers droits consiilués df la raison.... des dons du Seigneur, le droit de demander
« Ou'a'"'"ive-t-il donc et qu'ai-je à dire en- celte démonstration et cette preuve. Un jour,
core ? Ah la raison impatiente s'agile, elle
I sur cette lerre bénie de la Judée par les mi-
cherche, elle cherche, elle avance et avance racles et les leçons de l'Horame-Dieu, cette
toujours. Tout à coup sa vue s'obscurcit, sa manifestation de l'autorilé divine s'accom-
vigueur s'arrête. Elle chancelle comme un plit. La raison l'entendit, elle la conçut, elle
homme ivre. Elle se débai en vain au milieu la reconnut, et la fui s'établit : foi éminem-
d'épaisses ténèbres. Que s'esl-il donc passé? ment raisonnable, puisque nous l'enseignons,
C'est que, loin de la porlée loin de l'œil
, et nous le ré|)élons sans cesse, la raison,
intelligent de l'homnie, par delà les limites pour croire, ne peut, ne doit se soumeltre
naturelles de l'expérience et de l'idée, au qu'à une auloriléraisonnablemenlaccepiable
dilà de toutes les lois de l'évidence, au delà, et certaine
bien au delà s'étendent encore les initiienses « Non, la foi ne vient pas, l'autorité di-
régions de la vérité. Oui, par delà, il y a en- vine ne vient pas non plus arrêter l'essor
core l'invisible, l'incompréhensible, l'infini I de la raison. Au contraire, la foi vient ar-
et vous n'en pouvez douter car vous savez
; racher l'esprit vacillant de l'homme à l'em-
que Dieu habite la lumière inaccessible. Et pire des ténèbres et d'incerliludes infran-
même dans l'ordre humain il y a encore loin chissables pour tous ses efforts. Et quand
de nous, hors de ia portée de notre vue de , la foi a ainsiétabli son paisible empire ,
notre intelligence, il y a les temps, les lieux, quand ellerègne au fond de nos coeurs ,
il y a tous les faits du passé. alors la raison peut en sûreté parcourir ,

« Mais pour nous en tenir à la connais- mesurer, pénétrer, sonder cet univers im-
sance de Dieu seul, pour en venir à ce ca- mense, si généreusement laissé à ses libres
ractère dernier que je vous signalais en com- investigations. Soit donc que recueillie en
mençant, après les premières notions tradi- elle-même, elle descende profondément dans
tionnelles sur la Divinité, avouons-le , ni l'âme pour étudier sa nature intime, et re-
l'idée, ni l'expérience ni l'intuilion, ni le
, monter aux principes premiers, à l'essence
raisonnement ne peuvent plus ici nous ser- même des choses; soil que, reportant les
vir davantage, car il s'agit de sonder les regards sur ces mondes visibles, elle en dé-
profondeurs de l'infini il s'agit de mesurer
, couvre les phénomènes, elle en saisisse les
i'élerniié.Quel homme alors ne doit trem- lois, elle marque, au milieu du torrent des
bler?Seigneur!qui viendra doncà notreaide? faits, la haute économie du gouvernement
« Nous avons la foi. La foi, elle avance du monde, alors toujours à l'abri tulelaire
toujours, elle ne craint rien, elle ne craint de la foi, l'homme intelligent est libre et
pas de s'élancer dans les régions de l'infini vraiment grand, il mesure toute l'étendue de
et de l'incompréhensible. Entendez-le donc, la terre et des cieux, il ne connaît plus d'obs-
je vous en prie. La foi, glorieuse extension tacles ni de barrières, assuré qu'il est de
de la raison, lui apporte ce qu'elle n'a pas marcher à la suite de la parole et de l'auto-
,
lui donne ce qu'elle ,ne peut ni saisir ni at- rité divine elle-même. C'est ainsi et c'est ,

teindre. C'est un don du Seigneur, un bien- ainsi seulement que la raison s'élève et
fait de grâce divine.
la grandit, garantie contre ses propres écarts ;

«Oh! oui, vous ne l'avez pas comprise c'est ainsi qu'elle s'élève jusqu'au plus haut
la dignité de celte foi, .vous qui prétendez degré de la science véritable oui, elle a con-
;

qu'elle veut asservir, élouffer, restreindre quis toute sa dignité par l'obéissance même
la raison. Vous ne croyez pas, peut-être, vous qu'elle rend à celle loi, et elle devient le
qui m'écoutez en ce moment peut-éire, dans
;
plus noble et le dernier effort du génie de
une de vos heures railleuses, vous avez en l'homme, lorsque, en donnant à ses forces
pitié ceux qui croient. Mais prenez garde tout leur développement, elle a respecté aus*i
, ;
nous n'acceptons pas votre compassion et les limites de sa nature, et qu'elle a mérité
votre pitié. Croyants, et croyants sincères de s'unir à la lumière et à la gloire divines.
,
nous avons la raison comme vous comme ; « J'ai dit tout ce que je voulais dire. Il me
TOUS, et avec elle, nous avançons; et plus semble que nous avons, quoique bien en
que vous peut-être, nous plions jusqu'à ses abrégé, fixé certaines notions suffisantes sur
17 RAT RAT 18

notre nature intelligente sur les droits


et croire le merveilleux et l'inconnu, propeD-
lie la raison. Je les résume en peu de mots. sion qui existe dans la nature et qui n'est
Trois étals, ou trois espèces de connaissance pas en soi un instinct de crédulité aveugle ,
et d'afûrmalion l'évidence ou intuition , le
: mais bien plutôt la conscience d'un grand
raisonnement ou déduition, la foi. Ce sont là devoir et d'un grand besoin, du besoin de
trois actes ou fonctions de l'âme qui cor- l'infini, qui manque à l'homme, que l'homme
respondent à autant de voies ou moyens cherche <-l qu'il doit trouver.
d'arriver à une afOrmalion certaine l'idée, : « L'autorité de l'Eglise, enseignant et dé-

l'expérience, l'autorilé. Hors de là,.je ne finissant les choses divines et inconnues, est
crains pas de le dire, il n'y a pas de vraie donc, sous ce rapport, en parfaite harmonie
philosophie, il n'y a pas de notion vraie de avec ee besoin immense et universel de la
l'hominc, il n'y a pas de justice rendue à la raison humaine, avec le beso'n d'autorité,
nature intciligeiile. avec le besoin du merveilleux et du mystère.
« Pour achever, s'il est possible, d'écarter Et n'est-ce pas déjà se rattacher à ua
d'injustes répulsions, nous placerons direc- principe intérieur?
tement en présence la philosophie et l'auto- «2° Déplus, les fondements de la certitude
rité catholique ou l'Eglise. Nous demande- morale ou historique appartiennent aux pre-
rons franchement à la philosophie et à la miers principes et aux premières vérités de
raison tout ce qu'elles réclament et exigent l'iiilelligence. Quanta l'acceptation certaine
de l'autorité et de la foi catholi(iuc et nous ; des faits, il n'y a rien dans l'âme qui soit exigé,
reciiiiiailrons que la philosophie obtient avec si ce n'est un témoignage qu'on ne puisse soup-

le caiholicisiiie tout ce qu'elle a le droit de çonner ni d'illusion, ni d'imposture. Mais, en


réclamer,et que ce qu'elle n'obtient pas, elle vérité, nous prend-on pour des insensés ? et
n'a aucun droit de le réclamer comment donc croyons-nous? les apôtres, les
« La raison réclame avec justice pour martyrs, les Pères, les premiers chrétiens
l'homme quatre choses le droit des idées et
: sont des témoins de faits contemporains ou
des vérités prcDiières; le droit de V expérience peu éloignés. Leurs vertus, leur éminente
et des faits; des solutions fixes sur les </rnndes sainteté, leur constance, leurs sacrilices,
(juestions relifjieuses ; enfin un principe fécond leur nombre, leur caractère et la haute
de science, de civilisation et de prospérité. Par science de plusieurs écartent à jamais du
la f<ji, et par la foi catholique seule, la raison témoignage rendu par eux aux faits divins la
obtient icitoul ce qu'elle est en droitd'exiger. possibilité même de l'erreur et du mensonge.
a 1° La saine pliilosophie, d'accord en ce «Et que voulez-vous donc? qu'exigez-
point avec la théologie la plus communé- vous pour des faits? Sincèrement, une tra-
ment approuvée, a de tout temps demandé dition historique peut-elle être plus grave ,
que, dans l'analyse de la certitude, on vînt plus imposante, plus suivie, plus sacrée que
se reposer en dernier lieu sur les premiers celte tradition catholique sur les faits mêmes
principes et les premières vérités qui nous qui ont fondé l'Eglise et son indestructible
sont évideiimient connues et qui constituent autorité? Qu'y a-t-il ici de vraiment rai-
en qucl(|ue sorte le fond même de l'âme. sonnable et philosophique, devant d 'S faits
A ces premiers anneaux doit nécessairemeat immobiles et certains comme un roc ? Après
se rattacher la chaîne des vérités admises, tout, nous croyons sur un témoignage pi-
quelles qu'elles soient, sans quoi elles se- sitif et irrécusable. Que peut demander de
raient comme des étrangers qui demeurent plus une philosophie saine et éclairée ? Elle
en dehors, n'ont point de place au foyer cesse de l'être, quand elle cesse de croire.
domestique, et ne sont unis par aucun lien « Donc, si nous croyons, c'est autant pour
à la famille même. servir les droits de la raison que pour en
« Aussi l'Kglise catholique a-t-elle tou- remplir les devoirs. La (oi toute seule peut
jours entendu être acceptée raisonnable- conserver ici la vérité des idées et la force
ment, avoir toujours un lien dans l'intime de l'expérience, en consacrant et les pre-
raison de l'homme. L'Eglise n'a jamais pré- miers principes de l'intelligence et la certi-
tendu faire admettre son autorité même in- , tude des faits. Or, tous les faits du christia-
faillible et divine, sans qu'elle se rattachât , nisme sont liés à l'institution de l'Eglise et
avec la grâce, à un principe intérieur de con- do son autorité un même apostolat, un
:

viction personnelle. \'oilà ce qu'il faut savoir. même témoignage, une même origine, une
«Eh bien! au fond de l'âme vit et de- même foi reproduisent les uns, établissent
meure un intime besoin d'autorité il est : l'autre. Nous possédons ainsi une logique
impossible d'en disconvenir; il forme comme invincible ; nous vivons par la force d'un
la conscience universelle du genre humain; syllogisme tout divin, type suprême de phi-
besoin d'autorité pour les masses, même en losophie véritable. Entendez - le Ce que
!

des choses accessibles à l'intelligence, mais Dieu même garantit et affirn)e est incontes-
qui exigeraient des efforts hors de propor- table et certain. Or, Dieu, par les faits avérés
tion avec l'état de la multitude; besoin d'au- de sa loule-|)uissance, garantit et prouve
torité pour les esprits plus cultivés et pour l'institution de l'autorité catholique annon-
le génie lui-même, en présence de l'invisi- cée, établie, exercée en son nom. Donc celle
ble, de l'incomprehensibli', de riiifiiii, qui autorité est di\inemenl certaine.
se reiicoiilr<' sans cesse au-devant des pen- « N ous I'- voyez la philosophie pouvait
;

sées de tous les hommes. Aussi voyez de létiitimement réclamer les droits des idées ou
toute part celle élonuanle propension à vérités premières, les droits de l'expérience ou
19 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 20

des faits ; l'autorité catholique les sauve tous il n'y a plus dedéfinie dans les intelli-
foi
elles consacre par sa démonstration même.» gences, quand il n'y a plus d'autorité qui
3' Passant ensuite à la troisième subdivi- enseigne souverainement les esprits sur les
sion, M. de Ravignan montre que l'Eglise vérités religieuses, alors la raison et la pen-
donne de hautes et positives solutions sur la sée retournent à l'état sauvage. Je ne vou-
nature de Dieu, de l'àiiie et de ses destinées, drais rien dire assurément d'offensant pour
sur le culte vrai à décerner au Créateur, sur personne. J'exprime un fait, la logique du
les conditions de réconciliation et d'union libre examen et de l'indépendance absolue
avec lui, tandis que la philosophie se tour- de l'idée humaine s'est plcineinenl produite
mente, se fatigue et ne balbutie que des et développée de nos jours dans la philoso-
chimères ou des erreurs. Seule, l'Eglise af- phie de Hegel et dans les philosophics ana-
firme et définit tout sur ces points entre les logues. Mais que sont ces philosophics? La
académies flottantes , entre les philosophics subversion entière de toute réalité et, par
divergentes et incertaines, entre toutes les suite, de toute morale, de toute religion,
ignominies de la pensée. Qu'on ne dise pas de tout ordre social. Et les- peuples remués
que dans ces solutions il se rencontre des jusque dans leurs fondements, toutes les
mystères. Comment n'y en aurait-il point, bases intellectuelles et politiques ébranlées,
puisqu'il s'agit de l'infini ? N'y en a-l-il pas ne signalent que trop, dans un grand nom-
partout ? Les mystères sont un nouveau bre, les effets de l'abandon funeste où l'on a
bienfait : ils fixent à jamais l'esprit en pré- prétendu laisser le pouvoir régulateur des
sence des profondeurs divines, et ils sont les croyances et des doctrines religieuses.
flambeaux du monde; car la foi ne se borne « Il faut hardiment prononcer que l'auto-
pas à rallumer les flambeaux, de la raison rité catholique est le palladium vrai et le
que nous avions éteints, elle y allume de gardien sauveur de la liberté même de pen-
nouvelles et célestes clartés. ser ; car elle lui évite la folie, ce qui est bien
«Dieu se féconde lui-même et trouve un grand service à lui rendre. C'est donc la
dans son essence intime les termes réels et raison elle-même qui accepte l'autorité ca-
distincts de son activité infinie, sans que ja- tholique, qui l'accepte et l'embrasse élroite-
mais une création lui ait été nécessaire le : ment, parce qu'elle la voit évidemment
dogme de la Trinité nous le montre. La sa- acceptable et certaine... L'Eglise seule au
gesse incréée s'incarne pour nous servir de monde lui apparaît remplissant réellement
modèle et nous instruire, mais surtout pour les conditions de cette autorité nécessaire.
le rachat du genre humain par le sang d'un Antique, pure, sainte, le fnmt ceint des
sacrifice tout divin le besoin de réparation
: gloires des martyrs et du génie, l'Eglise
et de rachat est le cri de l'humanité... Allez poursuit jusqu'à nous sa marche majes-
dire à saint Augustin, allez dire à saint Tho- tueuse et calme, au milieu des oscillations et
mas et à Bossuel que les mystères de la foi des tempêtes. Elle tient déroulées dans sa
chrétienne entravent et arrêtent l'élan de la main les traditions sacrées de l'Evangile et
raison ainsi que du génie. Us vous répon- de l'histoire , qui ont marqué du sceau de
dront qu'ils n'ont de lumières que par les l'institution divine son origine et sa durée.
mystères, qu'ils n'ont connu que par eux le L'Eglise parle aux yeux, à la conscience,
monde, l'homme et Dieu; et dans leurs éton- au bon sens, au cœur, à l'expérience; elle
nantes élévations sur la foi ils vous ravi-
, parle le langage des faits et des vérités dé-
ront d'admiration et vous inonderont de clar- finies qui rencontrent toujours dans les âmes
tés divines. Ainsi, la raison veut et doit vou- sincères, avec le secours divin, un assenli-
loir des solutions sur les plus gramies ques- menl généreux et paisible. La raison, sou-
tions, sur les plus grands intérêts elle ne les : tenue de la grâce, attache alors sûrement à
trouve que dans l'autorité catholique seule. la colonne de l'aulorité les premiers anneaux
« 'i-° Enfin, la philosophie et la r.iison ré- de la chaîne; ses convictions les plus intimes
clament avec justice un principe fécond de s'unissent en Dieu même à la foi enseignée.
science, de civilisation, mais d'ordre éga- L'homme, éclairé d'en haut, habite alors
lement. Pour la science, que faut- il? Des une grande lumière , loin du doute, loin des
jioints de départ et des données fixes. Sans recherches et des anxiétés pénibles. ..Et c'est
ce secours, nul n.oyen d'avancer, puisque ainsi qu'à l'ombre del'aulorilé catholique et
les découvertes sont rares et que l'intuition de la doctrine, la société s'avance dans les
puissante du génie n'apparaît qu'à des in- voies régulières de la science et de lacivilisa-
tervalles éloignés dans un bien petit nom- tion,de la force et de la prospérité véritable.»
bre. Ces points de départ ces données
, En outre, il faut prouver que ce que la
fixes , c'est l'aulorité calholicjue qui les philosophie n'obtient pas de l'Eglise, elle n'a
fournit en définissant, d'une manière cer- pas le droit de l'exiger.
taine , Dieu la création l'âme humaine ,
, , Plaeée en présence de l'autorité catholi-
sou iminurtalité, sa liberté, sa fin dernière, que la philosophie n'obtient pas :
,

le désordre moral et le besoin de réparation. 1* La sanction de sa folle et déplorable


11 en va de même du principe de civilisalion. prétention de tout recommencer et de tout
« L'aulorité catholique est un principe ci- créer de nouveau : le monde, la vérité, la
vilisateur, précisément parce qu'elle fixe et l'homme, la société et la phi-
religion, Dieu,
définit. Elle pose des dogmes, des barrières ; losophie elle-même; comme si rien n'avait
elle établit seule dans la société humaine des été trouvé ni défini jusque-là, comme si
doctrines arrêtées ri londameutales.Et quand l'humanité n'avait pas encore été enseignée.
21 RAT RAT 2-2

La raison n'obtient pas de professer


2* encore, pour avancer, changer à
s'il fallait,
l'inilépondance absolue de l'idée humaine, la manière dont les choses humaines, dit-on,
en sorte que, dans le domaine de l'intelli- progressent ici-bas. grand Dieu ce serait
1

gence, Dieu soil l'inférieur et la raison le faire descendre trop bas et l'homme et son
maître. Non il faut savoir que Dieu règne,
; auteur l'homme, dont le besoin religieux
:

vérilé souveraine intelligence inûnie


. et , serait alors le jouet légitime île toutes les
qu'à tous ces titres il peut nous enseigner influences et de toutes les rêveries passagè-
quiiul il lui plaît, et comme il lui plaît. res Dieu, dont la connaissance, le culte, les
;

Quoi nous pouvons révéler notre âme à nos


1 lois, les éternelles prévisions seraient ainsi
semblables en toute liberté et Dieu ne le , subordonnées aux variations des âges, aux
pourrait pas ? La prétention serait étrange. chances des opinions, aux luttes et aux ca-
3" La raison n'obtient pas d'échapper sans prices des partis et des révolutions humaines.
cesse à la langue des fails, <à des preuves «Et si, par le progrès on entend, comme
immenses de tradition et d'histoire. Le para- il semble, une divinité qui se transforme
logisme et l'absolu ne sont pas un droit. fatalement et sans fin elle-même et qu'on
,

Mais non; on veut rêver à loisir, se bercer ne craint pas de nommer, à la vue d'une
dans des nuages construire a priori un
, aberration si triste, d'une méconnaissance
monde et un christianisme aventureux et si profonde de l'humanité, je n'ai plus le
des systèmes sans fin, quand Dieu, créateur courage de rien dire; je ne sais que m'affli-
et réparateur, a bâti de ses mains l'univers ger en silence. Non, non, ce progrès n'est
catholi(iue. pas un droit il n'est qu'une parole violente,
;

Prétendre ne reconnaître d'autre voie,


« jetée contre l'Eglise, sans signification et
ni d'autre guide en religion que la raison sans fondement. Le progrès est tout entier
spéculative et l'abstraction vague, c'est se dans le retour à une foi immuable qui ra-
perdre comme la fumée dans les airs. Nous mène sans cesse les esprits au foyer divin de
ne larderons pas sans doute à trouver des toutes les lumières.
historiens qui traduisent de la sorte les faits « (>' Enfin la philosophie n'obtient pas, en
de Charlemagne et de saint Louis en purs présence de l'Eglise, le droit à une indiffé-
phénomènes de l'idée ou bien en météores rence totale, une égalité absolue de touto
atmosphériques. Et n'avons-nous pas déjà doctrine, de toute croyance et de toute Eglise ;
dos histoires qui semblent approcher de car ce sei-ait bannir la vérité de la terre et
cette perfection nouvelle? A chaque genre rendre le monde inhabitable pour des êtres
de vérilé sa certitude aux vérités seulement : doués de raison. Toutes les religions ci, tous
intellectuelles, la certitude métaphysique ;
les cultes, dites-vous, sont indifférents pour
aux lois de la nature, la certitude physique la conscience et pour le bonheur des peu-
ou d'observation; aux faits la certitude , ples. Cette indifférence philosophique est
historique ou du témoignage; et cette der- même le grand trophée conquis par l'esprit
nière est absolue comme les autres. Ne l'ou- moderne. 11 en est ainsi, dites-vous Alor."?, 1

blions jamais Tâchons de vivre dans le


1 oui et non, affirmation et négation, schisme
nmnde positif et réel. Quand il s'agit donc et unité, déisme et foi, panthéisme et chris-
d'une question de fait, la philosophie n'a pas tianisme, même l'athéisme, tout est uni,
le droit d'oublier l'histoire ou de la traduire associé, confondu, également vrai, égale-
en abstractions idéales.» ment sain, pur et bon. Telle est la logique
4 La raison n'obtient pas non plus de re- d'une tolérance fausse et cruelle dont on fait
trancher le lien étroit et nécessaire entre la si grand bruit. Plus lionc de foi exclusive;
vérité etla vertu. C'est là le grand sophisme du à la bonne heurel Quoi que l'on puisse pen-
jour. On prétend laisser la foi catholique et ser ou dire, c'est toujours une même religion,
garder la morale; on se tromjie, on ruine une même Eglise oii tous les esprits sont
l'une et l'autre. Sans les dogmes, plus de réunis, fort étonnés, sans doute, de se trou-
base et de sanction pour les préceptes. ver ensemble. Mais on ne voit pas que c'est
« On avec raison, une morale sans
l'a dit là se former un dieu pire que ceux du poly-
dogme une
justice sans tribunaux, une
est théisme. Dans le dé ire- pa'ien, toutes les
loi sans pouvoir ni sanction. » folies, tous les crimes étaient du moins par-
5' Enfin , la raison n'obtient pas devant tagés entre la foule des dieux et atlribués à
l'autorité catholique d'inventer ces progrès chacun dans des degrés divers d'inlamie :
du dogme et de la morale religieuse, sem- ici, le perfectionnement nouveau confondrait
blables aux progrès de l'industrie et des ma- et réunirait dans un seul et même degr6
chines, parce que Dieu a dit la vérité à d'approbation et d'égalité divine toutes les
l'homme, et que la vérité pour l'homme d'un contradictions, toutes les erreurs, toutes les
temps est la vérité pour tous les temps; car variations, toutes les ignominies, c'est-à-diro
elle est immuable comme Dieu même, son tout ce qu'il plairait aux hommes d'appeler
auteur et son type. religion et culte
« Oui, Dieu est venu au secours de l'in- « 11 faut plaindre ceux qui défendent avec
certitude et de la mobilité humaine. Il a tant d'ardeur un princijie si fécond en dé
placé au milieu d'un horizon infini un centre plorables conséquences. La vérité est une,
immobile, l'autorité, et l'autorité révélée. essentiellement une, comme Dieu est un ,
Nul progrès ne peut la changer. Avec ces elle est éternellement inconciliable avec le
religions progressives de l'humanité, de faux qui est son contraire. Vous ne voubz
l'idée, du socialisme et je ne sais (luellc autre plus d'autorité, plus d'uuilé de foi et d'E-
DICTIONNAIRE DES HERESIES. 24

glise. Qu'avez-vous? Vous repoussez ces 2° L'Eglise étant unique et renfermée dan»
dogmes inlolérants ils attentent à la liberté
; une seule communion, il fallait qu'elle fût
de philosophie et de la science. Ils arrê-
la du côié de Novatien ou de celui de Corneille.
tent le développement de la civilisation et 3' Novatien ne pouvait pas donner le nom

de l'amour vrai entre les hommes. Alors, il d'Eglise à son pjirti, parce qu'il était destitué

n'y a plus de liberté, de science, de vertu ni de la succession des éNêques, ayant été or-
d'amour, que là où ne se trouve plus la vé- donné hors de l'Eglise.
rité, où même elle devient impossible; oui , k° Les hérétiques et les schismatiques
étant destitués du Sainl-Espril ils ne pou-
la vérité est impossible dans l'égalité pré- ,

tendue de toules les croyances et de tous les vaient pas le conférer à ceux qu'ils bapti-
dogmes aux yeux de la conscience humaine. saient, non plus que le pardon des péchés,
« Au contraire, l'unité cilholique de foi qu'on ne pouvait accorder sans avoir le
et d'Eglise est le lien parfait de la snciélé et Sain-l-Esprit qu'on ne peut se sauver hors
:

de la charité de tous les hommes. Ceux qui de la vraie Eglise que p.ir conséquent on
;

croient, on les tient clroilement embrassés; n'avait point de vrai baptême hors de l'E-
ceux qui s'égarent, on les cherche ; le zèle, glise, etque Novatien ne pouvait regarder
amour véritable, les appelle, les attire par son parti comme la vraie Eglise, ou qu'il
tous les efforts. Et telle est la raison même fallait dire que Corneille, le seul légitime
de la lutte soutenue avec constance par l'E- successeur de Fabien, Corneille, qui avait
glise contre les séparations et les erreurs : remporté la couronne du martyre, était hors
ellemène et dirige ainsi avec force sa barque de l'Eglise enfin il prouve, p.ir l'exemple des
;

de salut parmi les naufrages et les tempêtes, tribus schismatiques d'Israël, que Dieu hait
aûn d'arracher à la mort les victimes ballot- les schismatiques qu'ainsi, ni les schisma-
;

tées çà et là au gré de tous les vents. tiques, ni les héréli(iues n'ont le Saint-Esprit.
«Pauvre voyageur, arrête fatigué dans la I Saint Cyprien dit, dans celle lettre, tout
course au milieu des flots, éloigné de la ce qu'on peut dire en faveur de son senti-
roule, sans guide et sans boussole, lu vas ment ; cependant elle ne leva pas toules les
périr. Insensé, tu cherchais un monde nou- difficultés des évêques de Numidie. Dix-huit
veau, il est trouvé ; tu croyais commander évêques de cette province écrivirent de nou-
en maître à l'Océan, Dieu seul y règne. Tu veau à saint Cyprien, qui convoqua un con-
dédaignais, pour voguer au loin, le» routes cile dans lequel on déclara que personne ne
vulgaires et les lois d'une longue expé- pouvait être baptisé hors de l'Eglise.
rience tu voulais avancer toujours et con-
: Malgré la décision du concile d'Afrique ,
quérir toujours; tu prétendais n'avoir plus beaucoup d'évêques préféraient la coutume
besoin ni du port ni du pilote, et tu n'as ancienne au sentiment de Cyprien, qui con-
rencontré que déceptions amères, anxiétés voqua un nouveau concile, où les évêques
cruelles, luttes violentes; trop souvent s'en- de Numidie et d'Afrique se trouvèrent ce :

Ir'ouvrit devant tes yeux l'abîme du déses- second concile confirma la décision du pre-
poir et de la mort. Regarde près de toi ! mier concile de Carlhage sur la nullité du
navigue en paix le vaisseau vainqueur des baptême des hérétiques. Le concile informa
mers seul il t'offre un refuge assuré et te
; le pape Etienne de ce qu'il avait jugé ; mais
promet le voyage sans péril. » le souverain pontife condamna le jugement
REBAPTISANTS. C'est le nom que l'on des Pères de Carlhage.
donnait à ceux qui prétendaient qu'il fallait La lettre de saint Etienne est perdue; mais
rebaptiser les hérétiques cette erreur fut
: on voit, par celle de saint Cyprien, que ce
d'abord soutenue par Agrippin, ensuite par pape insistait beaucoup sur la tradition et
saint Cyprien, et adoptée dans le quatrième sur la pratique universelle de l'Eglise, dans
siècle par les donatisies. laquelle il ne faut rien innover.
L'an 255, on commença à disputer en Saint Cyprien , pour se soutenir contre
Afrique sur le baptême des hérétiques. l'autorité du siège de Rome, convoqua un
Les novatiens rebaptisaient tous ceux troisième concile, composé de quatre-vingt-
qui passuieni dans leur parti. Un nommé sept évêques africains, numides et maures :

Magnus croyant qu'il ne fallait avoir rien


, on y confirma le jugement des deux conciles
de commun avec les hérétiques, ou crai- précédents sur la nullité du baptême des
gnant qu'on ne parût suivre Novatien hérétiques. Saint Cyprien écrivit à Firmi-
en rebaptisant comme lui demanda à , lien, sur la conleslalion qui s'était élevée
saint Cyprien s'il fallait rebaptiser ceux qui entre le pape et l'Eglise d'Afrique, et Firmi-
quittaient le parti de Novatien et rentraient lien approuva le sentiment de saint Cyprien.
dans l'Eglise (1). On mit de part et d'autre beaucoup de
Saint Cyprien répondit que, puisqu'il fal- vivacité et de chaleur dans celte dispute.
lait rebaptiser tous ceux qui avaient été Saint Etienne menaça d'excommunier les
baptisés par des hérétiques ou schismati- rebaptisants ; mais il n'y eut point d'excom-
ques les novatiens n'en devaient pas être
, munication portée, du moins aucun de ceux
exceptés il se fondait sur ces principes
; : qui l'ont prétendu n'ont jusqu'ici donné au-
1° Ceux qui sortent hors de l'Eglise doi- cune preuve convaincante de leur senti-
vent être considérés comme des pa'i'ens et, ment car il y a bien de la différence entre
;

par conséquent, toutàfait incapables de faire l'excommunicaliou et le refus que le pape


les fonctions de minisires de Jésus-Christ. Etienne Ut de communiquer avec les députés
(1) Cjpr., ep. 09, édil. de Dodvel.
25 HEK REF 36

d'Afrique, OU une menace de se séparer (ie saint tranquille dans l'Europe ; toutes les Eglises
Cyprien ; ot ce sont cependant les deux étaient unies par la même foi, par les mêmes
pnuvps qu'on apporte pour élablir que sacrements, toutes étaient soumises au sou-
excommunia saint Cvprien (1).
saint Etienne verain pontife et le regardaient comme le
Le pape Etienne mourut, et Sixte, sim .chef de l'Eglise.
successeur, ne poussa pas plus loin la con- Léon X, qui occupait alors le siège de
testation de la valiililé du baptême des hé- Rome, envoya des indulgences en Allemagne,
réli()ues, qui fut décidée conformément au en Suisse un intérêt sordide en abus(; Lu-
;
;

jugement du pape Etienne dans un concile ther s'élève contre cet abus et attaque en-
plènier. Nous n'examinerons point si ce suite les indulgences mêmes, le pape et
concile est le concile de Nicée ou celui d'Ar- l'Eglise ; la moitié de l'Allemasue s'arme
les celte question n'est (raucuiie impor-
;
pour Luther et se sépare de l'Eglise romaine;
tance, puisque par l'un et par l'autre con- le [) ineuiarik, la Suède, une partie de la
cile il est certain que le baptême des héréti- Hongrie et de la Pologne sont entraînés dans
ques est valide. le schisme. Voyez l'article Luther.
Saint Cyprien n'appuyait son opinion que Dans le même temps
Zuingle, curé en ,

sur des paralogismes il prétendait que l'hé-


: Suisse, prêche contre les indulgences, at-
rétique n'ayant ni le Saint-Esprit ni la , ta(|ue pies(iue tous les dogmes de l'Eglise
grâce, il ne pouvait la donner mais il est ; romaine, abolit toutes les cérémonies et dé-
certain que le baptême ne tirant son efliea- tache de l'Eglise catholique la plus grande
cilé que de l'institution de Jésus-Christ la , partie de la Suisse. Voyez l'ait. Zuinglb.
foi du ministre ne peut empêcher l'effet du Luther et Zuingle appellent réforme le
baptême, pas plus (|ue l'état de péché dans changement font dans les dogmes et
qu'ils
le(|uel il se trouverait en donnant lebaptême. dans le prennent la qualité de ré-
culte , et
Ce qu'il disait que personne ne pouvant formateurs. Ils inspirent leur fanatisme et
se sauver hors de la vraie Eglise il ne pou- , forment des disciples qui vont porter leurs
vait y avoir de baptême chez les hérétiques, erreurs dans toute l'Europe ils les en- ;

est encore un paralogisme ; car, comme on seignent en Angleterre et l'Eglise anglicane,

ne sort de la vraie Eglise que par l'hérésie , en adopte une partie ils troublent les Pays-
;

c'est-à-dire par la révolte à l'autorité de la Bas, occasionnent la formation de la répu-


vraie Eglise, dans les sociétés chrétiennes il blique des Provinces-Unies, et font de la re-
n'y a d'hérétiques que ceux qui participent ligion de Calvin la religion dominante de
à cet esprit de révolte; ceux qui n'y parti- ces provinces; ils [léiiètrenl en France, se
cipent pas appartiennent à la vraie Eglise : multiplient et y obtiennent des temples et
tels sont les enfants et les adultes qui sont l'exercice libre de leur religion pendant plus
dans une ignorance invincible de la révolte d'un siècle. 'Voyez les articles Anglicane
de la société dans laquelle ils vivent. (Ei/lisei, Hollande, Calvinistes.
EnGn, le pape Etienne opposait à saint I)u sein de la réforme de Luther, de Zuin-
Cyprien une tradition universelle et immé- gle et de Calvin, naquirent mille sectes dif-
moriale, et saint Cyprien reconnaît, dans sa férentes, aussi opposées entre elles qu'elles
lettre à Quintus, la vérité de cette tradition; étaient ennemies de l'Eglise romaine tels :

il ne remonte pas lui-même au delà d'Agrlp- furent les anabaptistes, qui se divisèrent en
pin, son prédécesseur. treize ou quatorze sectes (voyez l'article Ana-
Mais, dira-t-on, comment donc l'usage de baptistes); les sacramenlaires qui se divi- ,

rebaptiser les hérétiques s'était-il établi? Le sent en neuf différentes branches ; les con-
voici : fessionistes, partagés en vingt-quatre sectes ;
Il s'était élevé dans l'Eglise des hérétiques les extravagants, ()ui avaient des sentiments
qui avaient altéré la forme du baptême, tels opposés à la confession d',\ugsbourg, et qui
que les valentiniens, les basilidiens, etc. Le se divisèrent en six sectes yvoyez l'ariicle
baptême de ces hérétiques était nul, et on Luther et Luthériens) les calvinistes, qui ;

rebaptisait ceux qui se convertissaient lors- se divisèrent en gomarisles et en arminiens,


qu'ils avaient été baptisés par ces héréti- en supra-lapsaires et en infra-lapsaires , en
ques, ce qui n'est point du tout favorable au puritains el en anglicans (voyez ces articles).
sentiment de saint Cyprien (2). Enfin Servet, Okin, les sociuiens, les nou-
Les donatistes adoptèrent ce sentiment, et veaux ariens.
saint Augustin l'a très-bien réfuté dans son L'histoire île toutes ces sectes est, à pro-
livre du baptême. prement parler, l'histoire de la réforme et
RÉFOliMATlON — KÉFOIIME; c'est le presque l'histoire de l'esprit humain pendant
nom que donnèrent à leur schisme toutes les ces siècles.
sectes qui se séparèrent de l'Eglise romaine Nous avons exposé dans chacun de ces
dans le commencement du seizième siècle. articles leurs principes , el nous les avons
L'histoire ecclésiasticiue ne fournit point réfutés nous avons réservé pour cet article
;

d'événement plus intéressant tout était : l'examen de leurs principes communs.


(1) l'oi/f; V:ilois,11' I'. Aln\ Schelslraie. Les protes- élail lamère lie toutes ciioses; de Jésus, descendu pour
taiils, aussi que les callioluiiies , se soiil pariagi-i
t)ieii racheter les vertus; d'aulrei se servaient de noms bizar-
sur ce mais, ce me semble , par nuelquo raison de
|/Oiiit, res et propics à étonner :'imj};iiialion; ils biplisaieiit au
parli pliil t que par îles raisons lirée^ ilc l'Iiisloire même. nom de liasynia, d Cacabasse, de Diarba la, ulo. Les Mar-
(â) Vuijez, dans saini lréii<'î(', I. i, c. IS. les dilIVr.ntPs ciomles baj tis.iieut au nom du Juste, du Buu et du Alê-
forniuli's de ces liéréliques ; tes uns Liapliaaieiit au uoui du chaat.
Père de toutes choses, qui claii incouuu; de la vérité, qui
27 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 28

Toutes sociétés chrétiennes qui ont


les loi de Dieu ils ont formé une nouvelle so-
;

pris le lilre d'Eglises réformées se sont sépa- ciété, une nouvelle Eglise; ils ont établi de
rées (le l'Eglise romaine. Le fondement de nouveaux pasteurs, ils ont usurpé le mini-
cette séparation est 1° que l'Eglise romaine
: stère ecclésiastique, ils ont prononcé ana-
était lomhée dans des erreurs qui ne per- thème contre l'Eglise romaine, ils ont dé-
mettaient pas de rester dans sa communion; gradé et chassé ses pasteurs.
2° que l'Ecriture était la seule règle de notre La séparation des protestants est donc un
foi 3° que 'oui fidèle était juge du sens de
; schisme inexcusable car l'usurpation du
;

l'Ecriture , de juger de ce qui


et avait droit ministère est criminelle par elle-même et ne
appartient à la foi de se séparer de la so-
,
peut être justifiée par la prétendue idolâtrie
ciété qui est tombée dans l'erreur et de s'at- de la société dont on se sépare.
tacher à une auire ou d'en former une
,
Gtlui qui dirait, par exemple, qu'il est
nouvelle dans laquelle il rétablisse la foi cl permis de calomnier foute société qui oblige
le culte dans sa pureté.
à l'hérésie et à un culte idolâtre ; qu'il est
Nous allons faire voir, 1' que les erreurs permis d'en tueries pasteurs en trahison et
qne les prétendus réformés reprochent à d'employer pour les exterminer toutes sortes
l'Eglise romaine n'ont pu autoriser leur de moyens, avancerait sans doute une pro-
séparation 2° que l'Ecriture n'est pas la
; position impie et hérétique parce que les ,

seule règle de la foi 3° que ce n'est point


; crimes des autres ne donnent jamais droit
aux simples fidèles, mais aux évêques, suc- d'en commettre soi-même et qu'ainsi, en- ,

cesseurs des apôtres, qu'il appartient de core qu'une Eglise fût hérétique, il ne serait
juger des controverses de la religion. pas plus permis de la calomnier et d'em-
§ I. — Les erreurs que les prétendus réfor- ployer la trahison pour en faire mourir les
pasteurs.
més reprochent à l'Eglise romaine n'ont
Ainsi, quand même l'Eglise romaine serait
pu autoriser leur séparation.
hérétique et idolâtre, ce qui est une suppo-
Les réformés prétendent justifier leur sition impossible, les réformés n'auraient
schisme par ce raisonnement. pas eu droit d'établir un nouveau ministère
On ne peut demeurer uni à une secte qui ni d'usurper celui qui était établi, parce que
oblige à faire profession de diverses erreurs ces actions sont défendues par elles-niêmes,
fondamentales , et à pratiquer un culte sa- l'usurpation de la puissance pastorale sans
crilège et idolâtre comme l'adoration de mission étant toujours criminelle et ne pou-
l'hostie, etc. vant être excusée par aucune circonstance
Or l'Eglise romaine oblige à faire pro- étrangère.
fession de diverses erreurs fondamentales , Car c'est une usurpation criminelle que
et à pratiquer un culte sacrilège et ido- de s'attribuer un don de Dieu que l'on ne
lâtre. peut recevoir que de lui seul telle est la :

On ne
peut donc pas demeurer dans sa puissance pastorale, à moins qu'on ne soit
communion, et tous ceux qui sont persuadés assuré de l'avoir reçue et qu'on ne puisse le
de la fausseté de ses dogmes et de l'impiété prouver aux autres.
de son culte sont obligés de s'en séparer. Or, Dieu n'a point révélé que, dans le temps
Nous avons fait voir que l'Eglise romaine de la nouvelle loi après le premier éta-
,

n'est tombée dans aucune erreur. Voyez les blissement de l'Eglise, il communiquerait
différents articles Luther, Calvis, Zcix- encore en quelques cas extraordinaires sa
GLE, etc., et les protestants les plus éclairés puissance pastorale par une autre voie que
ont été forcés de reconnaître qu'elle n'ensei- par la succession.
gnait aucune erreur fondamentale (1). Par conséquent, personne ne peut s'assu-
Nous allons présentement examiner le so- rer de l'avoir reçue hors de cette succession
phisme des protestants, indépendamment de légitime ; tous ceux qui se la sont attribuée
cette discussion. sont notoirement usurpateurs i2).
Il y a une séparation simple et négative, se convaincre pleinement de cette
Pour
qui consiste plutôt dans la négation de cer- vérité, ne faut que se rappeler l'état dans
il

tains actes de communion que dans des ac- lequel ont été les réformés, selon les hypo-
tions positives contre la société dont on se thèses mêmes des ministres ; car on ne peut
sépare. se les représenter autrement que comme des
11 y a une autre séparation qu'on peut hérétiques convertis. Ils avaient été adora-
appeler positive , qui enferme l'érection teurs de l'hostie, ils avaient invoqué les
d'une société séparée, l'établissement d'un saints et révéré leurs reliques ; ils avaient
nouveau ministère, et la condamnation po- ensuite cessé de pratiquer ce culte, ils étaient
sitive de la première société à laquelle on donc devenus orthodoxes, selon eux, par
était uni. changement de sentiment, et c'est ce qu'on
Les prétendus réformés ne se sont pas appelle des hérétiques convertis.
contentés de la première séparation qui , Tout hérétique perd, par l'hérésie dont il
consiste à ne point communiquer avec l'E- fait profession, le droit d'exercer légitime-
glise romaine dans les choses qu'ils préten- ment les fonctions des ordres qu'il a reçus,
daient être mauvaises et défendues par la quoiqu'il conserve le droit d'exercer valide-

(1) Tillolson, Serra., t. III, serm , II, p. 71, Cliiliug- une voie sûre.
von, dans l'omrage iuliUilé : La religioQ ['roleslante est (2) Préjugés
Prcjngéslégilimes, p. lôS, etc.
29 REF REF 36
nient CCS ordres ; il faut, pour recouvrer successeurs des apôtres ont-ils oublié la doc-
l'exercice légitime de son autorité, se récon- trine qu'on leur avait confiée?
tilicr à l'Eglise. Mais s'il n'y a plus de corps chargé du
Mais à quelle Eglise les prétendus rélor- dépôt de la doctrine, par quelle voie savons-
niés se sont-ils réconciliés? Ils ont tenu une nous donc qu'il n'y a que quatre Evangiles,
conduite bien différente, ils ont commencé que l'Evangile contient la doctrine de Jésus-
par assembler des Eglises sans autorité, sans Christ? Comment a-t-on distingué les vrais
dépendance de personne sans se mettre en , Evangiles de cette foule de faux Evangiles,
peine s'il y avait ou s'il n'y avait pas une composés par les hérétiques des premiers
Eglise véritable à laquelle ils fussent obligés siècles? Comment aurail-on pu connaître les
de s'unir (1). altérations faites à l'Ecriture, s'il n'y eût pas
Les réformateurs n'ont donc pu avoir eu un corps subsistant et enseignant qui ,

qu'une mission extraordinaire, et c'est la avait reçu et qui conservait par tradition ce
prétention de Bèze, de Calvin, etc. (jue Jésus-Christ et les apôtres avaient ensei-
Mais une vocation extraordinaire a besoin gné? Saint Paul ordonne aux Thessaloniciens
d'être prouvée par des miracles, et les réfor- de demeurer fermes et de conserver les tra-
mateurs n'en ont point fait; tous les catlio- ditions qu'ils ont apprises, soit par ses pa-
liques qui ont traité les controverses ont mis roles soit par ses écrits (3).
,

ces points dans le plus grand jour (2). Ce même apôtre ordonne à Timothée d'é-
Les prétendus réformés ont donc érigé une viter les nouveautés profanes des paroles et
Eglise sans autorité, et par conséquent ils toute doctrine qui porte faussement le nom
sont schismatiques , puisqu'ils si; sont sé- de science il veut qu'il
; se propose pour
parés de la société qui était on possession du modèle les saintes instructions qu'il a enten-
ministère, et de laquelle ils n'ont point reçu dues de sa bouche touchant la foi. Les Co-
de mission. l'inthiens ont mérité d'être loués, parce (juils

§ II. — La tradition est, aussi bien que l'Ecri-


conservaient les traditions et les règles qu'ils
avaient reçues de lui (k).
ture, la règle de notre foi.
Saint Paul regarde donc comme un dépôt
Les théologiens appellent tradition une sacré et comme une règle la doctrine qu'il a
doctrine transmise de vive vois ou consi- enseignée à Timothée et aux Corinthiens.
gnée dans les écrits de ceux qui étaient char- Or, il n'a pas enseigné à Timothée seulement
gés de la transmettre. par écrit, mais encore de vive voix il y a ;

Jésus- Christ a enseigné sa doctrine de donc une tradition ou une doctrine qui se
vive voix, et c'est ainsi que les apôtres l'ont
transmet de vive vois et que l'on doit con-
publiée. Jésus-Christ ne leur ordonna point
server comme lu doctrine contenue dans
l'Ecriture sainte.
d'écrire ce (ju'il leur enseignait, mais d'aller
le prêcher aux nations et de l'enseigner. Ce
Ce fut par le moyen de !a tradition quo
ne fut que longtemps après l'établissement l'Eglise confondit les hérétiques des pre-
du christianisme et pour des circonstances miers siècles , les valentiniens , les gnos-
particulières que les apôtres écrivirent tous tiques, les niarcionites, etc. (5).
;

n'écrivirent ;pas, et ceux qui ont écrit n'ont Tous les conciles ont combattu les erreurs
pas écrit à toutes les Eglises. par la tradition. Ces faits sont hors de doute ;
ils peuvent être ignorés mais ils ne peuvent
,

Les écrits des apôtres aux Eglises parti-


être conleslés par ceux qui ont quelque con-
culières ne contiennent pas tout ce qu'ils naissance de l'histoire ecclésiasti()uo.
auraient pu écrire, ni tout ce que Jésus-
Par ce que nous venons de dire, il est
Ciirist leur avait enseigné ou que le Saint-
clair que Daillé n'a combattu la doctrine de
Esprit leur avait inspiré. On ne peut donc
l'Eglise catholique sur la tradition qu'eu
douter que beaucoup d'Eglises particulières
partant d'un faux état de question puisqu'il ,
n'aient été pendant plusieurs années sans au-
suppose que l'on ne connaît la tradition quo
cun écrit des apôtres et sans Ecriture sainte;
par les ouvrages des Pères (C).
il y avait donc, dès l'institution du christia-
Il en faut penser autant de tout ce que les
nisme, un corps auquel Jésus-Christ avait
protestants ont dit pour prouver que la tra-
confié le dépôt de sa doctrine et qu'il avait
dition est obscure et incertaine. La tradition,
,

chargé do l'enseigner.
prise comme l'insiruclion du corps visible
Ce corps l'avait reçue et transmettait la
chargé du dépôt de la foi , ne peut jamais
par la voie de la tradition; c'était en vertu
être incertaine ; sou incertitude entraînerait
de l'institution même de Jésus-Christ que ce
celle du christianisme.
corps était chargé d'enseigner la doctrine
qu'il avait reçue.
ij m. — // n'appartient qu'aux premiers pas-
Ce corps a-'t-il perdu le droit d'enseigner, teurs, successeurs des apôtres, déjuger des
de|)uis que les évangélistes et les apôlres ont controverses de la foi , et non pas aux
écrit? Jésus-Christ a-t-il marqué cette époque simples fidèles.
pour la On du ministère apostolique? Les Jésus-Christ a conGé à ses apôtres la pré-
( I ) V'oi/ej li'S professions do toi ilos synodes de Gap, île (j) l Cor., XI, i.

l;i Unclirlle; MM. de ValteiiLiourg, d.iiis leur U-ailé do la {>) Ireii. advoisus gnosl., I. m, c. 2.
ir. ssioii des (iroieslauls. (6) Kiver, Tr-iclalus de PP. auclorilale;
Genevae, 1(560.
(:2) l'réteuUus réformés con^aiucus d,; scliisme, I. in, Tiailé de l'emploi des Pères pour l' jugement des dill6<
rends en h religion, par Jean Uaillé; Guuô\e, 1752.
{3)IITbess., 11, IS.
îl DlCTlOiNNAlKE DES HERESIES, S-2

dicatjon de sa doctrine ; il leur a promis l'Ecrilure, le jugement de cette contestation


d'être avec eux jusqu'à la consommation n'appartient pas essentiellement au corps
des siècles ; c'est à eux qu'il a dit Ensei- : que Jcsus-Christ a chargé d'enseigner, et
gnez les nations ; celui qui vous écoute ,
avec lequel il a promis d'être jusqu'à la
m'écoule. cousomnialion des siècles?
Il est clair que ces promesses regardent Juger du sens de l'Ecriture, c'est déter-
non seulement les apôlres, mais encore leurs miner quelles idées Jésus-Christ a attachées
successeurs, qui sont élablis dépositaires de aux paroles qui expriment sa doctrine. Ceux
la doctrine de Jésus-Cbrist et chargés de ,
auxquels il a ordonné d'enseigner et avec
l'enseigner jusqu'à la consommation des lesquels il a promis d'être peuvent seuls dé-
siècles. C'est ainsi que toute l'Kglise a en- terminer infailliblement quelles idées il at-
tendu 1rs promesses faites aux apôlres, et les tachait à ces mois eux seuls sont donc juges
;

prolestants ont été forcés de reconnaître infiiillibles du sens de l'Ecriture.


dans celte promesse la perpétuité et l'indé- Ainsi , sans examiner
si l'Ecriture est
fectibililéde l'Eglise (1). claire dans les choses nécessaires ru salul,
Par rétablissement même de l'Eglise et je dis que, par la nalure même de l'Eglise
par la nalure du ministère que Jésus-Christ et par l'inslitulion de Jésus-Christ les pre- ,

confla aux apôlres et à leurs successeurs, miers pasteurs sont juges du sens de l'Ecri-
il est clair qu'ils sont seuls juges de la doc- lure et des controverses qui s'élèvent sur ce
trine. Le ministère de l'instruction n'est sens.
point différent du ministère qui prononce Troisièmement, sans disputer sur la clarté
sur les différends de religion : comment au- de l'Ecriture et sans examiner si elle contient
pour enseigner
raient-ils l'auloriié suflisanle tout ce qu'il faut croire pour être sauvé, je
la doctrine de Jésus-Christ jusqu'à la con- dis que, lorsque corps des pasteurs dé-
le
sommation des siècles s'ils n'avaient pas ,
clare (ju'un dogme appartient à la foi , on
l'auloriié de juger et s'ils pouvaient se trom- doit le croire avec la même certitude avec
per dans leurs jugements? Les confessions laquelle on croit que le Nouveau Testament
que nous avons cilces dans une noie sup- contient la doctrine de Jésus-Christ. Tout ce
posent ce que nous avançons ici. qu'on dirait pour attaquer le jugement de ce
La doctrine de l'Eglise romaine sur l'in- corps ,
par rapport au dogme attaquerait ,

faillibilité des jugements des premiers pas- également la vérité et l'auihenlicité de l'E-
teurs est la doctrine de toute l'antiquité : criture, que nous connaissons par le moyen
l'histoire ecclésiastique entière sert de de ce corps, comme nous l'avons fait voir ci-
preuve à cette verilé que les protestants
,
dessus, § 11.
ont reconnue dans presque toutes les con- Quatrièmement, la voie de l'examen, que
fessions que nous avons citées. l'on veut substituer à l'autorité de l'Eglise, est
Ce n'est donc point au simple fidèle à dangereuse pour les hommes les plus éclai-
juger des controverses de la foi. rés, impraticable pour les simples; elle ne
Si le simple fidèle jugeait des contro- peut donc être la voie que Dieu a choisie
verses de la foi, ce ne pourrait être que pour garantir les chrétiens de l'erreur^ car
par la voie de l'inspiration ou par la voie Jésus-Christ est venu pour tous les hommes;
d'examen. il veut que tous connaissent la vériléel qu'ils

Le premier moyen a été abandonné par soient sauvés.


les protestants et n'a pas besoin d'être ré-
,
Cinquièmement, attribuer aux simples fi-
futé c'est ce principe qui a produit les ana-
: dèles le droit de juger des controverses qui
baptistes les quakers , les prophètes des
, s'élèvent sur la foi, c'est ouvrir la porte à
Cévennes, etc. toutes les erreurs, détruire l'unité de l'Eglise
La voie de l'examen , quoique moins cho- et ruiner toute la discipline.
quante, n'est pas plus sûre. Pour s'en convaincre, qu'on jette un coup
Les sociétés chrétiennes séparées de l'E- d'oeil sur la réforme à sa naissance; on y
glise romaine prétendent que l'Ecriture con- voit une infinité de sectes qui se déchirent et
tient tout ce qu'il faut croire pour être qui enseignent les dogmes les plus absurdes ;
sauvé, et qu'elle est claire sur tous ces su- on voit les chefs de la réforme gémir de la
jets ; d'où ils concluent qu'elle suffit pour licence de leurs prosélytes écoulons leurs :

conserver le dépôt de la foi. plaintes.


Mais, premièrement , je demande à qui il Capiton, ministre de Strasbourg, écrivait
appartient de déterminer quels articles il est coiiQdemment à Farel qu'ils ont beaucoup
nécessaire de croire pour être sauvé, et si ce nui aux âmes par la précipitation avec la-
n'est pas à ceux que Jésus-Christ a chargés quelle ou s'était séparé du pape. « La multi-
d'annoncer sa doctrine, à qui il a dit Qui : tude, dit-il, a secoué entièrement le joug....
vous écoule, m'écoute? ils ont bien la hardiesse de vous dire Je :

Je demande, en second lieu, si , lorsqu'il suis assez instruit de l'Evangile, je sais lire
s'élève quelque contestation sur le sens de par moi-même, je n'ai pas besoin de vous(2j.»

(I) Confessio auguslana, art. o, 7, 8, 21. Cnniessiosaxo- fes^io argpniiiicnsis, c. 1.5. De oQicio eldigciil. iniaislr.,
nica. De Ecclfsia. Syiitagina contessioiium lùlei , quae in p. \»i. Cnnïess. Helvet., c. 17, p. 51 , 55. CoiilCoS. gallic,
diversis re^-nis ei iiacionilMis 'ueruiiledil:e; Genève, 1631, p 5, an. 2i. Coiifess. auglicaiia , p. 90.
in-i", p. ()«, 69, "0. r.onfessio Virlenilierg., De ordiue; (2) Cap., e;'. ad Farel, inler ep. Calvin., p. i, édiU de
ibid., (.. 119. Dr: Ecclesia, \>. 152. Co.ifessio bolie uica, arl. Geuève. Préjujjéa léyiUmes, p. ti7.

8; ibid., p. 187; arl. 9, p. 188, 189; art. li, p. 196. Con-


53 REF REF 3*
« Nos gens, Rèze, sont emportés par
dit cetio Eglise chrétienne tire son infaillibilité.
tout vent de doctrine, tantôt d'un côté, tantôt On n'en peut pas croire les docteurs qui l'as-
d'un autre peut-être qu'on pourrait savoir
:
surent, sans en donner d'autres preuves que
quelle créance ils ont aujourd'hui sur la re- la doctrine commune, parce qu'il s'agit de
ligion mais on ne saurait s'assurer de celle
;
savoir si cette doctrine est vraie : c'est ce
(]u'ils auront demain. En quel point de la qui est en question. On ne peut pas dire non
religion ces Eglises qui ont déclaré la guerre plus qu'il faut joindre l'Ecriture à l'Eglise,
au pape sont-elles d'accord ensemble? Si toutes les difficultés que l'on vient défaire
vous prenez la peine de parcourir tous les n'en subsistent pas moins; il faudrait com-
articles depuis le premier jusqu'au dernier, parer la créance de celte Eglise de siècle en
vous n'en trouverez aucun qui ne soit re- siècle avec ce que dit l'Ecriture, et voir si
connu par quelques-uns coninie de foi et ces deux principes s'accordent ; car on ne
rejelé par les autres comme impie {i). » peut croire ici personne (2). »
Je réponds que ce n'est ni par voie d'exa-
§ IV. — Jiéponses aux difficultés que Von
men, ni sans raison, que le catholique croit
fait en faveur de la voie d'examen.
l'Eglise infaillible, mais par voie d'instruc-
Ou les catholiques romains, disent les
.< tion.
protestants, supposent que l'Kglise dans la- Le simple fidèle a connu par le moyen de
quelle ils sont nés est inlaillible, et le sup- l'instruction la divinité du christianisme; il
posent sans examen; ou ils ont examiné a appris que Jésus-Christ a confié à ses apô-
avec soin les fondements de l'autorilé qu'ils tres et à leurs successeurs la prédication de
attribuent à l'Eglise. sa doctrine; il sait par la voie de l'instruction
« On
ne peut pas dire qu'ils aient attribué que Jésus-Christ a promis à ses apôtres et
à l'Egliseune autorité infaillible, telle qu'ils à leurs successeurs d'être avPî eux jusqu'à
'la lui attribuent, sans savoir pourquoi au- : la consommation des siècles ; il sait par con-
trement, il faudrait apirouvcr l'attachement séquent que les successeurs des apôtres en-
du mahométan à l'Alcdran. seigneront jusqu'à la consommation des siè-
« 11 faut donc examiner or, cet examen : cles la vérité, et que ce qu'ils enseigneront
est aussi embarrassant que la mélhodi' des comme appartenant à la foi aiipariicut en
protestants; si l'on en doute, il ne faut que effet à la loi.
voir ce qui est nécessaire pour cet examen; Pour être sûr qu'il doit penser ainsi sur
il faut remarquer que ceux qui font cet des dogmes définis par l'Eglise, le simple fi-
examen doivent être considérés connue dé- dèle n'a pas besoin d'entrer dans la discus-
gagés de toutes les sociétés chrétiennes et sion de toutes les questions que propose
exempts de toutes sortes de préjugés; car il le Clerc.
ne leur faut supposer que les lumières du La solution de toutes ces questions est
bon sens. renfermée dans l'instruction que reçoit le
« La première chose qu'ils doivent exa- simple fidèle cette instruction est donc
:

miner dans cette proposition, l'Eylise est équivalente à la voie (l'examen, puis(iu'elle
infaillible qu'on prétend (ju'ils reçoivent
,
met le simple fidèle en état de répondre aux
comme véritable, c'est qu'ils doivent savoir difficultéspar lesquelles on prétend rendre
ce que c'est que celte Eglise eu laquelle on sa croyance douteuse.
dit que réside l'infaillibiliié si l'on entend : Ce n'est point sur la parole des premiers
par là tous les chrétiens qui forment les dif- pasteurs que le simple fidèle se soumet à
férents corps des Eglises chiéiiennes, en leur autorité, c'est sur les raisons qu'ils
sorte que, lorsque C( s chrétiens disent d'un donnent de leur doctrine, sur des preuves de
commun accord qu'une chose est véritable, fait dont tout fidèle peut s'assurer, sur des
on se doive rendre à leur autorité; s'il suffit faits à la portée de tout le monde, attestés
que le plus grand nombre déclare un senti- par tons les oioniiments et aussi certains
ment véritable pour l'embrasser, et si cela que les premiers principes de la raison; en
est, si un petit nombre de sufl'rages de plus un mot, sur les mêmes preuves qu'on em-
ou de moins suffit pour autoriser ou pour ployait pour cnnvaiiicre l'hérélique et l'in-
déclarer fausse une opinion ; s'il ne faut con- iidèle, l'ignor.inl et le savant sur des laits
;

sulter que les scnlinicnls d'aujourd'hui, ou dont l'homme qui n'est ni stupub^ ni insensé
depuis les apôtres, pour connaître la vérité peut s'assurer cotiimc le philosophe, et sur
de ce sentiment qui sont ceux en (jui ré-
: lesquels ou peut avoir une certitude qui ex-
side l'infaillibilité; si un petit nombre d'é- clut toute crainte d'erreur; et, pour mettre
vêques assemblés et de la part ues autres le Clerc sans réplique sur ce point, je n'ai
sont infaillibles. besoin que de sou traité sur l'incrédulilé.
« En second lieu, savoir en quoi
ilfaut Ainsi, l'Eglise ne conduit point les fidèles
consiste proprement de
cette infaillibilité par le moyen d'une obéissance aveugle et
l'Eglise est-ce en ce (ju'clle est toujours
: d'iiistinci, mais par la voie de l'instruction
inspirée ou en ce qu'elle ne nous dit qn<' des et de la lumière; c'rsi par cette voie qu'elle
choses sur lesquelles elle ne peut si; Irom- conduit le fidèle jusqu'à l'autorité inlaillible
fier'MI faudra encore savoir si celte infail- de l'Eglise. Le fidèle élevé à cette vérité n'a
l'bilité s'étend à tout. plus besoin d'examiner et de discuter; il
« £u troisième lieu, il faut savoir d'où croit, saus crainte de se tromper, tout ce que

(t) Bè/.e, ep. |.riiiia. Préjugés légil., |i. 70.

ii) Défense des seiiiimems des lliéolojiiens ileHollamlc, page 3ti.


55 DICTIONNAIRE DES HERESIES. S6

lui propose un corps de pasteurs chargés pnr pour toujours do la société chrétienne.
Jésus-Chrisl même d'enseigner, dont la mis-

REMONTRANTS, surnom donné aux hé-
sion et l'autorité est attestée par des faits rétiques arminiens, à cause des remontrances
hors de toute difficulté. qu'ils firent, en 1610, contre le synode de
L'Eglise catholique fournit donc aux sim- DorJrecht. Vouez .\rmimens.
ples Udèles un moyen facile, stir, infaillible, RENÉGATS. On donne ce nom à ceux
pour ne tomber dans aucune erreur contraire qui ont renoncé à la foi de Jésus-Christ pour
à la foi ou à la pureté du culte. Peut-on dire embrasser une fausse religion.
la même chose de la voie d'examen?

RETHORIUS. Philastre rapporte que
Les prolestants ont proposé sous mille Relhorius enseignait que les hommes ne se
faces différentes les difûcultés que nous ve- trompaient jamais et qu'ils avaient tous rai-
nons d'examiner les principes généraux
: son ; qu'aucun d'eux ne serait condamné
que nous venons d'établir peuvent résoudre pour ses sentiments, parce qu'ils avaient
toutes ces difficultés, au moins celles qui tous pensé ce qu'ils devaient penser (2). Ce
naérilent quelque attention. Nous avons système ressemblerait beaucoup à celui des
d'excellents ouvrages de controverse qui libertins, des lytitudinaires des indépen- ,

sont entrés dans ces détails tels sont l'His-


: dants, etc., qui ont dogmatisé dans ces der-
toire des Variations, 1. sv; la Conférence de niers temps, et il nous paraît que tous ces
Bossuet avec Claude les Préjugés
; légi- sectaires n'ont guère mérité le nom de
times, c. li, 13, 16, i7, 18; les Prétendus chrétien.
réformés convaincus de schisme, 1. i; Ré- •
RICHER (Edmond]vit le jour à Chource,
flexions sur les différends de religion, par dans diocèse de Langres, en 1.560.
le
Pélisson; les Chimères de Jurieu, par le Nous ne dirons rien ici de sa vie, qui fut
même, et ses Réponses à Leibnitz; les deux longtemps assez orageuse, ni de la plupart
Voies opposées en matière de religion, par de ses écrits. Le plus fameux de tous, parce
M. Papin (i). qu'il beaucoup de bruit dans le temps et
fit

REJOUIS, secte d'anabaptistes qui riaient qu'il a causé de grands maux, surtout en
toujours. Voyez les différentes sectes des France, où il a servi de base à la malheu-
Anabaptistes. reuse révolution dont ce beau royaume res-
'
RELAPS, hérétique qui retombe dans sent encore les pernicieux effets, est le petit
une erreur ac-
qu'il avait abjurée. L'Eglise traité qu'il intitula: De la puissance eccle'sias-
corde plus dilficilement l'absolution aux hé- tique et politique. On dit que Richer le com-
rétiques relaps, qu'à ceux qui ne sont tombés posa pour l'instruction particulière d'un pre-
qu'une fois dans l'hérésie; elle exige des mier président du parlement de Paris, qui
premiers de plus longues et de plus fortes le lui avait detiiaudé et pour s'opposer ,

épreuves que des seconds parce qu'elle ,


à une thèse où l'on soutenait l'infaillibilité
craint avec raison de profaner les sacre- du pape et sa supériorité au-dessus du con-
ments en les leur accordant. Dans les pays cile général. Richer prétendait donner dans
d'inquisition les hérétiques relaps étaient ce traité les maximes que suivait l'Eglise de
condamnés au feu ; et dans les premiers France mais il s'en faut bien qu'il s'en
; tînt
siècles, les idolâtres relaps étaient exclus là. Nous avons rapporté plus haut (.3) les

(l) La ré;orme arrive il sa fin; sa vie est épuisée. Sou principe par lequel la rélorme est arrivée à ses dernières
principe survit, car c'est le priin ipe éternellemenl sub- louséquei.ces de divis.on et d'épuisem» m. Car le docteur
6 stauttle ré\olle coulre Taulorité; mais il s'est déplacé. Pusey sent aus-i que l'Iiumanité s'ail'aisse par le dolant
11 a pjssé du temple au\ acadiniies, des académies aux d'uuiié morale. Mais, soigneux de la dignité de l'intelli-
tlubs politiques, et de la aux placis publiques. Avec ce gence, il ne lui impose pas des lois de fer. Il n'appelle pas
principe on avait tenté de faire des Eglises; oq n'a |as à son aide l s lilurg.es royales; il ne soumet pas l'umlé à
juéme fait de sectes; on a tout au tus fait des opinions.
;
des symboles fictifs, rédigés par un archevêque politique.
L'autorité des Klals réformés voit cette lin irrémédiable Il rend h la croyance sa liberté, et à la réunion de^ lidèles

liu prolestanlisme ; et elle la voit sans doute entourée leur con.^tilution naturelle, indépendanle de la hiérarchie
i'imagês .sinistres, comme si ce débiis de cbristianisnic séculière, laquelle ne saurait pénétrer dans la conscience
venant a manquer aux puuples, il ne devait plus rester de sansl'opi resser et la dégrader.
trace de morale humaine, et que le catbolicisme fiit non- Pans le puséysme tout se concilie, le besoin d'ordre et
avonu dans les conditions de l'ordre politique sur la Icire. d'unité, force secrète qui survit jusque dans les derniers
Que font donc U'S Etats oppressés de crainte devant cet éparpillements de l'anarchie, et le sentiment de la liberté,
avenir'? Ils veulent refaire une apparence de lieu social. lénioign.nge intime de la grandeur de l'homme, jusque
Ils r^ijusteut les parties d'un édillce brisé. Et comme la dans ses abaissements exlrêmes. Le puséysme réalise
réiorme a rempli sa destmée par un principe de liberté. l'unité par la dotlnne, lorsque les Etals la réalisent par la
Ils veulent lui faire une destinée meilleure par un principe force; si le puséysme est protcslant encore, du moins il
contraire. C'est-à-dire, les Etats appellent la force, comme est logicien ; car il publie la raison qu'il a de ne l'être plus.
loi de renouvellement de la réforme. Peu leur imporle Il ne lui manque que d'être conséquent, et déjà plusieurs

d'exterminer le principe de la réforme par cela même. Ils des docteurs les plus célèbres de cette école sont rentrés
m; font que remeitre en exercice le ilro t primitif des ré- dans le sein de 1 Eglise catbolique.
lornialeurs, qui prûclam.deut le droit (l'interprétation et (2) l'iilaslr. Mig., de Hœres., c. 72.
de (.royance, et brillaieut quiconque prenait au sérieux (3) Quoique nous ayons donné en français ces principes
pour son compte celte liberté. foudameniaux, nous croyons devoir les rapporter ici dans
i'i comment le protestantisme politique redeviendrait-il la l.ingue dont s'est servi l'aLteur, et d'après Tournely
quelque chose sans ces procédés violents'? Les Etats s eiTa ( Traité de Ordine, p. 7 }, pour la satisfaction de nos lec-
rojcbeutde l'éparpilleiiient des opinions Uumaines; ils ont teurs Oninis communilas seu socielas perfecla, etiani
:

r.iison ; ta barbarie est au ternie de cette anarchie. A ce civilis, jns habet ut sibi leges impoqal, se ipsam gubrrnct,
grand désordre, ils ne sauraient opposer l'unité de la foi ;
quod quidem jus in prima sua origine ad ipsammetsoiie-
is lui opposent l'unité de la force, t'.e remède est extrême, taiem perlinet, ci quidem modo magis proprio, singulari
et s'il n'est pas logique, il est nécessaire ; nous ne disons et immediato, qnam ad alium quemlibel privalum cum in :

pas qu'il soit etticace. ipso jure divino ac nalur^li fundaïuentnm babeal, adversus
Le remède ellicace et logique à la fois, ce serait celui (|Uod ueo aimorum tractu, ncc locorum privilegiis, uec
que proclame le puséysme d'Oxforl ; l'abandoii public du dignitale personaram pr%scribi unquam potest.
57 SAB SAB 38

principes fondamentaux de son sysU'-mo et Roscelin abjura son erreur; mais peu de
quelques-unes de ses propositions répiéhen- temps après il dit qu'il n'avait abjuré son
sibies. Nous avons prouvé aussi que le P. opinion que parce qu il avait appréhendé
Quesiiel a ressuscité ce même système dans d'être assommé par le peuple ignorant.
son livre des Réflexions morales, et nous Saint Anselme le réfuta dans un traité in-
avons démontré que ce système est opposé titulé :De la Foi, de la Trinité et de l'Incarnn-
à l'Ecriture sainte, à la tradition, aux déG- tion. Toute la réfutation de saint Anselme
nitions de l'Eglise, etc. porte sur ce principe si simple et si vrai :

Riclier donna, en 1020, une déclaration de c'est qu'il ne faut pas raisonner contre ce
ses sentiments, prolestant qu'il n'avait point que la foi nous enseigne, contre ce que l'E-
prétendu attaquer la puissance légilime du glise croit, et que l'on ne doit pas rejeter ee
souverain pontife, ni s'écarter en rien de la que l'on ne peut pas comprendre ; mais qu'il
foicatholique; mais le pape n'ayant point faut avouer qu'il y a plusieurs choses qui
été satisfait de cette déclaration,llicher en
sont au-dessus de notre intelligence (1).
donna une seconde et se rétracta même. Des
auteurs prétendent que ce dernier acte lui
*
ROSKOLNIKS ou Raskolmks. Ce sont
les seuls sectaires de l'Eglise russe, dont ils
avait été extorqué, qu'il ne fut pas sincère,
professent à peu près les dogmes, les diffé-
et qu'en même temps que Richer l'accordait
rences se réduisant à des objets extérieurs
par l'ordre du ministre, il écrivait dans son
et de peu d'importance, à une discipline plus
testament qu'il persistait dans les sentinients
sévère et à certaines coutumes et cérémo-
qu'il avait énoncés dans son traite. (Juand
nies superstitieuses. Ainsi, ils proscrivent
tout cela serait vrai, il ne s'ensuivrait riea
l'usage du tabac, qu'ils appellent Vlierbe. du
autre chose, si ce n'est que l'Eglise a eu dans
diable. Ces sectaires, au nombre tie 100,000,
la personne de ce docteur un ennemi opi-
.

comme tant d'autres.


ont quelques couvents et un archimandrite
niâtre
particulier à Niwojalen, sur le Bug. Ils sont
Consultez, dans ce volume, les notes qui
se trouvent au bas des col. 1218-1220. 11
répandus dans la \alachie et la Moldavie,
faut lire aussi tout ce que nous avons dit du
en Bessarabie et même à Conslantino|)le.
troisième principe capital de Quesnd, de- RUNGAIRES, secte qui avait adopté les
puis la col. I2O2 jusqu'à la col. 1313 du erreurs des patarins et (]ui soutenait que
même volume. l'on ne commettait point de péché mortel par
ROSCELIN, clerc de Compiègne, enseignait la partie inférieure dii corps sur ce prin- :

la philosophie sur la fin du onzième siècle cipe, ils s'abandonnaient à toutes sortes de
(1092). Il avança que les trois personnes di- déréjilements (2).
vines étaient trois choses comme trois an- RUPITANS, nom donné aux donatistes ,

ges, parce qu'autrement on pourrait dire parce que, pour répandre leur doctrine, ils
que le Père
Saint-Esprit se sont incar-
et le traversaient les rochers qui s'esprimenl en
nés; le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne latin par rupes.
faisaient cependant qu'un Dieu, parce qu'ils
RUSSIEMS ou Rosses. Voyez Moscovites.
avaient le même pouvoir et la même vo-
lonté; mais il croyait qu'on pourrait les ap- KUSTAUX, nom donné à une secte d'ana-
peler trois Dieux, si l'usage n'était pas con- baptistes, formée de gens rustiques et de
traire à cette manière de s'exprimer. bandits sortis de la campagne, qui, sous pré-
C'est l'erreur des tritbéistes ; elle fut con- texte de religion, excitaient la sédition dans
damnée dans un concile tenu à CompièL;ne, les villes.
eu 10'J2.

*
SABBATAIUES on Sabbathiens. On a comme les juifs, et qui prétendent qu'il n'a
désigne sous ces noms
différents sectaires : été aboli par aucune loi dans le Nouveau
1° Des juifs mal convertis, qui, dans le pre- Testament. Us blâment la guerre, les lois
mier siècle de l'Eglise, étaient opiniâtre- politiques, les fonctions de juge et de magis-
ment attachés à la célébration du sabbat et trat; ils disent qu'il ne faut adresser des
autres observances de la loi judaïque. 2° Une prières qu'à Dieu le Père, et non au Fils, ni
secte du quatrième siècle, formée par un au Saint-Esprit.
certain Sabbathius, qui voulut introduire la S.\BELLIUS, embrassa l'erreur de Praxée
même erreur parmi les novatiens, et qui sou- et de Noet; il ne mettait point d'autre diffé-
tenait qu'on devait célébrer la pâque avec rence entre les personnes de la Trinité que
les juifsle quatorzième de la lune de mars. celle qui est entre les différentes opérations
On prétend que ces visionnaires avaient d'une même chose. Lorsqu'il considérait
la manie de ne vouloir point se servir de Dieu comme faisant des décrets dans son
leur main droite; ce qui leur fil donner le conseil éternel et résolvant d'appeler les
nom de sinistres ou gauchers, i' Une bran- hommes au salut, il le regardait comme
che d'anabaptistes, qui observent le sabbat l'ère: lors(iuece même Dieu descendait sur

(1) Auselm.,a, ep. 3ij. Ivo Cariiolciisis, ep. 27.


1. Juil. Ill.p. 1. Naial. Atox., saic. xielxii.
t.

Atjaelard, ep. 21, ad episcop. Paris. D'.AigcJilrû, Collc-.l. (2)l)up., THii" siècle, p. 190.
S9 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 40

la terredans le sein de la Vierge, qu"il souf- des êtres distingués les catholiques, par lîi
:

frait etmourait sur la croix, il l'appelait nature de la question, étaient donc portés à
Fils enfin, lorsqu'il considérnil Dieu comme
;
admettre entre les personnes divines ta plus
déployant son elficace d;ins l'âme des pé- grande distinction possible; puis donc que
cheurs, il l'appelait Saint-Esprit (1). les comparaisons de Denys d'Alexandrie qui,
Selon cette hypothèse, il n'y avait aucune prises à la lettre, supposent que Jésus-
distinction entre les personnes divines les : Christ est d'une nature différente de celle du
titres de Père, de Fils et de Saint-Esprit n'é- Père, ont été regardées comme des erreurs,
taient que des dénominations empruntées parce qu'elles étaient contraires à la con-
des actions différentes que Dieu avait pro- substanlialité du ^"erbe il fallait que ce ,

duites pour le salut des hommes. dogme fût non-seulement enseigné distincte-
Sabellius ne faisait que renouveler l'hé- ment dans l'Eglise mais encore qu'il fût re-
,

résie de Prasée et de Noet, et s'appuyait sur gardé comme un dogme fondamental de la


les mêmes raisons voyez leurs articles. Il
: religion chrétienne.
forma un parti qui subsista quelque temps ;
2" Il est clair que les catholiques soute-

saint Epiphane dit que les sabelliens étaient naient que le Père, le Fils et le Saint-Esprit,
répandus en assez grand nombre dans la n'étaient ni des noms différents donnés à la
Mésopotamie et autour de Rome. Le concile nature divine à cause des différents effets
de Conslantinopie, en rejetant leur baptême, qu'elle produisait, ni trois substances, ni
fait voir qu'ils avaient un corps de commu- trois êtres d'une nature différente. La
nion en 381. Saint Augusiin a cru que cette croyance de l'Eglise sur la Trinité était donc
secte était tout à fait anéantie au commence- alors telle qu'elle est aujourd'hui , et c'est
ment du cinquième siècle (2). dans Jurieu une ignorance grossière d'ac-
L'erreur de Sabellius a été renouvelée cuser l'Eglise catholique d'avoir varié sur ce
par Pholin dans le quatrième siècle et par dogme.
les antitrinitaires (3); nous traitons dans â* L'exemple de Denys d'Alexandrie fait

ce dernier article des principes du sabellia- voir qu'il ne faut pas juger qu'un Père n'a
nisme. pas cru la consubstanlialité du V^erbe, parce
Denys d'Alexandrie combattit avec beau- qu'on trouve dans ce Père des comparaisons
coup (Je zèle et de succès l'erreur de Sabel- qui, étant pressées et prises à la rigueur,
lius; mais on trouva que, pour mettre une conduisent à des conséquences opposées à ce
différence plus sensible entre les personnes dogme.
de la Trinité, il mettait de la différence en- Sandius, qui veut trouver l'arianismedans
tre la nature du Père et du Fils car il vou- ; tous les Pères qui ont précédé le concile de
lait faire entendre la distinction du Père et Nicée, prétend que Denys d'Alexandrie n'a
du Fils parla distinction qui est entre la vi- jamais fait l'apologie de sa doctrine contre
gne et le vigneron, entre le vaisseau et le Sabellius, ni donne les explications dans
charpentier. lesquelles il reconnaît la consubstanlialité
Aussitôt que Denys d'Alexandrie fut in- du \ erbe, parce qu'Eusèbe ni saint Jérôme
formé des conséquences qu'on lirait de ses n'en ont jamais parlé, et que Denys d'A-
comparaisons, il s'expliqua sur la divinité lexandrie était mort avant queDenis, auquel
de Jésus- Christ et déclara qu'il était de elle est adressée fût élevé sur le siège de
,

mémo nature que son Père il soutint qu'il : Rome C*).


n'avait jamais dit qu'il y eût eu un temps où Mais Sandius se trompe, 1° quand il s'ap-
Dieu n'était pas Père : que le Fils avait reçu puie sur le silence d'Eusèbe et de saint
l'être du Père; mais, comme il est impossible Jérôme; car l'un et l'autre parlent des quatre
qu'il n'y ait pas une splendeur lorsqu'il y a livres que Denys a composés sur le sabellia-
de la lumière, il est impossible que le Fils nisme, el quand ils n'en auraient pas parlé,
qui est la splendeur du Père ne soit pas éter- l'abrégé que saint Alhanase fait de ses ré-
nel enfin Denys d'Alexandrie se plaignit de
;
ponses suffit pour convaincre tout homme
ce que sesenneinis n'avaient pas consulté un raisonnable qu'il y avait une apologie (5).
grand nombre de ses lettres où il s'était 2° Il est certain que Denys était évêque de
expliqué nettement, au lieu qu'ils ne s'é- Rome lorsque Denys d'Alexandrie fit son
taient attachés qu'à celles où il réfutait apologie; l'erreur de Sandius vient de ce
Sabellius ei qu'ils avaient tronquées en di- qu'il a suivi Eusèbe, qui donne onze ans à
vers endroits. répiscopat de Xiste, prédécesseur de Denys,
Nous n'examinerons point ici si Denys au lieu que Xiste n'a été que deux ans
d'Alexandrie avait donné lieu aux accusa- évêque de Rome, et que par conséquent
lions formées contre lui ; nous ferons seule- Denys a monté sur le siège de Rome neuf ans
ment quelques remarques sur le bruit qui plus tôt que ne le dit Eusèbe.
«'éleva à celte occasion. D'ailleurs, Eusèbe lui-même assure que
1° Sabellius niait que le Père et le Fils Denys d'Alexandrie dédia ses livres sur le
fussent distingués, et les catholiques soute- sabeilianisme à Denys, évéque de Rome (6).
naientcontre lui que le Père et le Fils étaient SAGCOPHORES, c'est-à-dire porte-sacs,

(1} Théodor., Haerel. Fab., 1. ii, c. 9. i;uiLb., 1. vi, c. (4) Sandius, de Scripi . Eccles., p. 42. Neucleus, Hisl.,
1-2.
7. Epipli., li*r. fia. 1. 1, p.
(i) Aiigusl., de Hser., c. 4. (.3) Eusèbe, Hisl. Ecclés., 26. Hieron. de Script
1. vu, e.

(3) C'esL encore aujourd'hui !i doctrine des sficiiiiens. Eccles., c. tJ9, p. 8S. Atliau, de Svnod., p. 918.
(fidiM (C) Ibid.
il SAI SAI 45
branche de tatianistes qui s'habillaient d'un convenable de la méthode positive, fondée
sac pour marquer mieux leur renoncement par Bacon, Descartes, elc.
aux biens de ce monde. Et souvent sous cet La division ne tarda pas à se mettre parmi
habil, ils cnchaient une condiiile liès-déré- les rédacteurs du Producteur. Ceux qui, dans
gléc. L'Eglise qui connaissait leur hypocri- la suite, formèrent la famille saint -simo-
sie, n'bésila jamais de condamner ce v;iin nienne trouvaient que Comte et ses amis
appareil do morlificalion , auquel le peuple s'occupaient trop exclusivement de questions
ne se l;iisse prendre que trop aisément. matérielles eC positives; qu'ils laissaient un
{Codex l'heod., I. 7,9 cl 11; Basil., ep. ad vide, qu'ils avaient oublié de regarder une
Amphiluchum, can. hl.) des faces de la nature, la face la plus noble
'
SACIENS , nom donné aux anthropo- et la plus belle, celle de Vamour ou de la
morphiles. Voyez ce mol. femme. Ils prétendaient que la reliqion des
SACIIAMENTAIHES c'est ainsi qu'on
: producteurs était trop exclusivement pour
appela cahinislcs et les zuingliens qui
les l'honmie, et qu'il en f.illait une qui fût pour
niaient prcsenie réelle.
la l'homme et pour la femme. En conséquente,
SAGAKEL. Voyez Segarel. supposant que le christianisme élail mort,
SAl.NT-SLMOMS.ME. Secle qui

après , cequ'au reste tous les producteurs pensaient
avoir fait quelque bruit, esl morle dans ces aussi, ils entreprirent de le remplacer par
dernières années, et donl le souvenir se lie à une religion nouvelle de là la suspension
:

l'histoire des combats du christianisme au du Producteur, à la fin de 1820.


dix-neuvième siècle. Le silence le plus complet l'ut gardé par
Elle a emprunté son nom du comte Henri les saint-simoniens pendani deux ans ce ne:

de Saint-Simon qui se donnait comme l'a-


,
fut (ju'à la fin de 1828 qu'une exposition
de
nalogue de Socrale mais qui , bien qu'il , la doctrine eut lieu chez Enfantin, devant
un
appelât une explication nouvelle du la doc- petit nombre d'auditeurs. Leurs prédications
trine du Christ, dit Auguste Comte, n'avait fixées et élaborées chez Enfantin furent
,

point abjuré le christianisme. Plusieurs de continuées, sous la présidence de Bazard


,
ses disciples ont avoué que Saint-Simon, dans une salle qu'ils louèrent rue Taranne!
« comme industriel , s'était ruiné ; comme Leurs grands mots de réhabilitation du sen-
penseur, s'était épuisé à prendre toutes les timent religieux, d'union des peuples de ,

formes , sans réussir jamais à frapper les bonheur universel, le respect même avec
esprits; qu'enfin, comme mora/iste, il s'était lequel ils parlaient du christianisme, langage
suicidé.» Sur le dernier point, il y aurait bien si difl'érent de celui du philosophisme vol-
d'autres choses à dire ceux qui l'ont connu
: tairien, firent alors impression sur l'imagi-
savent en effet comment il a donné le pre- nation dujeune Dory.
mier l'exemple de celte émancipation que A la place du Producteur qui avait cessé
ses disciples prêchèrent à la femme. Quoi de paraître, VOrganisateur eut mission d'in-
qu'il en soit de sa conduite et de ses ouvra- Irodnire l'élément religieux dans la science
ges, Saint-Simon n'exerça guère d'influence positive : aussi le journal pril-il dès l'a-
,

pendant sa vie, qu'il termina obscurément bord, un Ion mystique et inspiré. Bientôt,
en 1825. s'apercevant qu'une religion sans hiérarchie,
Quelques idées positives exposées dans ses sans prêtres, n'était pas viable, les novateurs
écrits ou dans ses entreliens avec un petit se partagèrent en apôtres et disciples, pères
nombre d'amis furent exploitées après sa et fils, la réunion des affiliés s'appi la famille,
mort, dans le Producteur. et liur religion. Eglise snint-simonienne ; la
Plusieurs de ces écrivains ne considéraient suprême autorité était concentrée entre les
les questions (|ue sous le point de vue ma- mains d'Enfantin et de Bazard, (jui portèrent
tériel ou industriel Comte essaya de les
: le titre de Pères suprêmes, mais qui avouaient
régulariser en système. Les principes fon- n'avoir reçu que par l'intermédiaire d'O.
damentaux de sa doctrine étaient que le Kodrigues , disciple de Saint-Simon, les
genre humain avait passé d'abord par une inspirations du maître dont ils voulaient
ère de ihéoluyie et de poésie; alors c'était continuer et perfectionner l'œuvre. l'Iusieurs
Vimagination qui régnait .sur b's hommes. de ceux que cette organisation laissait dans
Puis était venue une ère de philosophie, ou les rangs inférieurs, blessésdans leuramour-
d'abstraction pure ; ce (jui fut le règne de la pronre, renoncèrent au titre de fils cl se sé-
pensée. De Comte, devait dater l'ère de la parèrent des deux pères.
science des choses positives, le règne de la Peu connus avant la révolution de 18.%
,
réalité. Quant aux idées religieuses, il sou- les saint-simoniens levèrent la tête aussitôt
tenait que, salutaires à des époques déjà après. Le Globe, organe des doctrinaires qui
fort éloignées, elles ne pouvaient plus avoir, professaient le libéralisme avancé et intelli-
dans Vétat viril actuel de la raison humaine, gent, et dont la religion se réduisait à un
qu'une influence rétrograde, et qu'ainsi il éclectisme pliilosophi(|ue mi-partie de la doc-
fallait se hâter de les remplacer par des trine allemande de Fichle et de la doctrine
idées positives. Suivant lui, on ne pouvait écossaise de Keid, fut acheté par les sectaires.
obtenir une véritable rénovation des théo- Comme le Producteur, il rendait justice à
ries sociales et,: parlant, des inslitutions l'action que le christianisme, doctrine bouno
politiques, qu'en élevant ce qu'on appelle et divine, avait exercée sur la civilisation,
les scimces morales et politiques à la dignité en déclarant toutefois quï^ avait fait son
de sciences physiques 1 1 par l'application
, temps.
DlCTI0!1>4IHE DES HÉRÉSIES, il.
i3 DlCTIONNAraE DES HERESIES. 44
Les saiiit-simoiiiens, s'atlachant à déve- tandis que la perfectibili!/: philosophique et
lopper ce principe furent souvent bien
, saint-sin;onienne n'a aucune base hisl(iri((ue
inspirés lorsqu'ils exposaient leurs vues sur ou révélée. Au contraire, elle part de V'étnt
les destinées passées du christianisme, et ils sauvage, et même de l'état de nature dans
apprirent ainsi à leurs auditeurs ce qu'il lequel le genre humain aurait commencé, et
fallait penser des ignorants dédains de la d'où il se serait élevé par ses propres forces;
philosophie du dix-huilièmc siècle. Malheu- et l'on conçoit que, si le genre humain a en
reusement , ils ajoutaient « La religion : effet progressé, de ['état de nature où il vi-
chrétienne est mourante voyez le peu de
: vait, sans parole, sans pensée, sans Dieu, à
bruit qu'elle fait elle est impuissante
;
: l'état actuel, on peut espérer qu'il progres-
voyez ladissolution des mœurs actuelles ; sera jusqu'à une espèce de déification. Mais
elle est niorle; voyez le peu de foi de ses cet état de nature est non-seulement une
enfants. Donc, il faut la remplacer et mieux erreur religieuse, une hérésie, mais encore
faire qu'elle. » En conséquence, allaient-ils une erreur hisloriqui', laquelle n'est plus
épurer les mœurs doinpier les passions,
, admise que par ceux qui, sans examiner ce
éloufîer la coiirupiscence'? Ce résultat, que point de fait, le prennent tel i]ue le présente
le christianisme ne kur paraissait pas avoir le commun de nos vieux iiistnriens ou ,

obtenu , le trouvaient impossible


ils ils : plutôt de nos vieux philosophes. Nous avons
voulaient donc, non pas changer la vie, les donc raison de dire que la doctrine sainl-
inœuis, l'esprit des hLiuiines, mais changer simonienne fondée sur ce principe, n'a
,

la règle, changer la foi, changer les notions aucune base historique ou révélée.
du bien et du mal, du beau et du laid. Or, Ce qui préiède fait, du reste, comprendre
ceci est le changement même de la révéla- pourquoi les saint- simoniens ont voulu
lion, et par conséquent de l'histoire, do Ihu- changer la nature de Dieu. Le père suprême
luanilé, de Dieu. Ils l'avouaient, et de là leurs Enfantin a formulé le syniholc suivant, qui
dogmes principaux: parait avoir é é celui de 1 Eglise sainl-simo-
Leur Dieu-Tout , ou panthéisme uni- nienne jusqu'au nioinent de sa dissolution :
versel. « Dieu est tout ce qui est; tout est en lui,
La négilion du péché originel. tout est par lui; nul de )iOi(« n'est hors de
La prétention de rchabiliier la
chair. lui;mais aiiciin de nous n'est lui. Chacun de
L'abolilinn de l'hérédité. nous \\\. (le sa vi ', et tous nous communions
La suppression de tout lieu de punition en lui, c'iril est tout ce qui est. » En vain
après mort.
la dirait-on que celte proposition mais aucun :

la déiGcation de Saint-Simon et
Knfiii, de nous n'est lui é\o}^i\e toute idée de pan-
d'Enfantin. théisme : elle exclut, il est vrai, toute ido-
Tous ces dogmes, qui partent du même lâtrie ou déification humaine, et, dans ce
principe celui de vouloir remplacer le
,
sens, ceux qui adorèrent Enfantin et le re-
christianisme, se suivent et s'enchaînent. connurent pour la loi vivante, furent en
On peut le dire sans crainte à tous ceux qui désaccord formel avec elle; mais elle n'em-
veulent nous attaquer et à ceux qui sont pêche pas que ceux qui croient que Dieu est
séparés de nous « Vous ne serez consé-
: tout ce qui est ne soient panthéistes, sinon
quents qu'alors que vous aurez, comme les par identification, au moins par absorption.
saint-simoniens,relail le ciel et la terre, Dieu Or, ce qui amena les saint-simoniens au
etl'homme. » panthéisme, c'est que, refusant de croireaux
Sans suivre pas à pas les erreurs histo- desliiiées de l'homme, telles ijuc les a posées
riques et philosophiques des saint- simo- le Dieu de l'Kv.ingile, il fallut bien d'abord
niens, nous ferons ressortir la fausseté de qu'ils rejetassent ce iJieu en second lieu, ;

quelques-uns de leurs principes fondamen- comme ils voulaient faire arriver l'homme de
taux. progrès (H progrès, jusqu'au parfait bonheur
Quoiqu'ils dédaignassent la prétendue u'une espèi c de déification obtenue dans Ce
science des philosophes du dix -huitième monde, il fallut encore, à mesure qu ils fai-

siècle, ils avaient reçu d'eux un principe saient remonter 1 homme jusqu'à Dieu, qu'ils
qui leur est commun avec la plupart des fissentdescendre Dieu jusqu'à homme, non l

déistes et des philosophes du tc;iips présent: point à la manière des chrétiens, m.iis par
c'est celui de la perfectibilité indéfinie de la une espèce d'identité ou de confusion de
nature humaine, ou du progrès continu de nature; ils furent d'ailleurs entraînés au
l'humanité. Le christianisme reconnaît bien panthéisme par une admiration outrée et
un progrès, et un pr<jgrès plus réel et plus une f.iusse appréciation des croyances orien-
grand que celui de tous les pliiloso[ihes; car tales, où ils crurent voir un Dieu plus grand
il nous ordonne de marclier de vertu en vertu; que celui de la GeHMe, confondant ainsi les
entre tous les dons, de désirer toujours les opinions spéculatives et phiiosophiiiues des
plus parfaits; enQn, de nous efforcer d'être Hindous opinions qui n'ont pas plus de
,

parfaits comme notre Père céleste est parfait. forces ou de fondement que celle d Enfantin,
Mais ce progrès doit se réaliser dans le avec leurs rrovanccs traditionnelles, les-
cercle de la révélation, c'est-à-dire piirtir du quelles, à peine eiuiiiees, et encore impar-
fait d'un houiine crée bon, puis tomlic et laitemeiil connues, aiinuiicent cepenaant le
puai, relevé et racheté par Jésus-Christ. Dieu uiéme de la Genèse.
La révélation est assise sur des bases, non- Les sainl-sinioniens venant changer les
&eulement religieuses mais historiques
, , rapports des hommes entre eux et des ,
,

45 SAI SAI 46
hommes avec Dieu aurniont dû montrer
, cains, les peuplades de l'Océanie, partout
les preuves de leur mission. Or, il leur vous trouverez une sorte de réprobation, une
était difficile d'en donner. Aussi chnngè- punition pesant sur la femme. C'est même là
rent-ils tout ce que nous connaissons par un problème historique que le saint-simonis-
riiisloiro de la mission de Moïse et deJésus- me aurait dû expliquer. Le christiaiiismiî
Clirisl,el à ceux qui s'étonnaient de ce qu'ils seul l'explique, en racontant la part trop
annonçaient une religion nouvelle ils dirent : grande qu'eut la femme à la premièrefaute. L
« Nous faisons précisi'incnl ce qu'a fait nous apprend d'ailieurs que si la loi antique
Mo'isc, ce (ju'a fait le Christ. Moïse est venu a laissé la femme dans son élal de dépen-
donner aux Juifs une religion nouvelle le : dance, nu moins elle ne lui a p -s caché ses
Christ, à son tour, est venu déiruire l'an- titres de noblesse qui l'élèvinl à l.i droite
de
cienne religion par une religion nouvelle, et l'homme il nous avertit que ];i lenime lire
:

rempl.icer Moïse. Ce sont là des phases son origine de liiomme lui-même, ce nui
qui arrivent parfois dans l'humanité. Nous déjà l'égale à lui ; elle n'est point nommée
commençons une de ces phases: nous faisons son esclave, mais son aide, adjulor, et un
co/nme Moïse et comme le Christ; nous agis- aide semblable à lui, simili.<! ejus elle est ,-

sons con)me agirentles apôtres.» Mais parler créée seule, pour un seul, ce ijui exclut
et
ainsi de la mission de Moïse et de .lésus- condamne la polygamie, et proclame le pre-
Christ, c'était (nous faisons ici abstraction mier droit de la femme, eelui d'être la seule
du caractère d'inspiration divine ne pasj compagne d'un seul homme : (elle est l'orj-
connaître historii/uemcnt ce qu'ils ont fait. ginc de la femme, tels sont ses droits, d'après
Moïse s'est borné à rappeler aux Juifs ce la loiantique elle saint-simonisme n'a rien
qui leur avait été révélé avant lui; il n'a inventé de pins noble, d plus relevé. Cette •

cessé de leur rappeler que lo Dieu dont il commune origine a été méconnue, ces droits
leur parlait était le Dieu d'Abraham, d'isaac ont été enfreints chez tous les peuples ido-
et de Jacob; il est venu en cciire l'histoire lâtres, et il en est encore ainsi paitoiiL où
le
authenlifjue il n'a donc changé ni le dogme,
: christianisme n'est pas reçu; mais c'était au
ri la morale. Jésus n'est pas venu, plus que saint-simonisme, à en rendre raison mieux
Muïse, détruire l'ancienne religion; il est ([ue ne le fait le christianisme, et il
y était
venu l'améliorer, la perfectionner; mais il a otiligé, lui qui pré:endait (|ue tout ce qui
s'est
laissé le même Dieu et n'a point changé les fait dans l'humanité n'a las été bien
expli-
règles essentielles de la morale. Ce qui est quéjusqu'àcejour. .lésusChrisl.qui estvenu
capital en ce point, il n'est pas venu amé- réparer la faute originelle, est venu aussi
lioier, perfectionner à l'improvisle sans
, relever la femme de son état de punition.
s'être fait annoncer, sans, pour ainsi dire, D'abord, le christianisme a aboli la polya-
que Moïse eût été prévenu et le judaïsme mie et le divorce, et par conséquent é;abli
averti : Moïse un vrai prophète, le
n'est des droits égaux pour rhom-ne et pour la
judaïsme une religion véritablement
n'est femme dans le mariage. Eu second lieu, il a
révélée (juc pane que le Christ est venu il; reconnu la femme indi'pendante lic toute au-
était prédit, attendu, cnnlenu dans la religion torité humaine, dans sa croyance, dans
les
judaïque; le judaïsme et le christianisme règles de sa convciencc, et dans la libre dis-
sont iiivariabii'n)ent unis. Au contraire, les pnsili.n de sa personne toute union non :

saint-sinionieus sont venus élourdimcnl consentie par elle est nulle. Sous l'ancienne
sans être annoncés ni prédits, seuls et de loi, une sorte de réprobation était
attachée a
leiir jiropri! autorité, non point perfection- la femme qui n'était pas mariée le
christia- :

ner, mais déiruire et changer de fond en nisme, en élevant la virginité au-desos


du
comble le christianisme. Ils ne pouvaient mariage, et en permettant ainsi à la f<'nime
donc pas dire hisloriquement qu'ils étaient de vivre séparée (!<• l'homme et honoiée, l'a
venus comme Moïse, comme le Christ, comme émancipée complètement ; et il Ta émancipée
les apôtres; sans compter que les apôtres, aussi en ce sens qu'il a brisé les liens qui
la
Jésus-Christ et Moïse faisaient des miracles; tenaient esclave au fond des lentes et des ha-
mais il faut convenir (ju'à cet cj;ard les rems lui donnant la libre circulation des
saint-simoiiiens n'ont jamais prétendu avoir places publiques, ce qui est encore aiijour-
agi comme Muïse, le Christ et les apôtres. d liui un proilige aux yeux de plusieurs
peu-
Les saint-simoniens méconnurent égale- |des de l'Ori, ni. Le christianisme a f.iil
pus-
tnent l'histoire et la nature humaine, dans il a cherché à réaliser la parole antique
leur fameuse question de la femme. Ils accu- prononcée avant sa chute Tu es ta chair de :

saient la religion antique d'avoir opprimé la tnn choir, cl les os de mes os. Pour cela,
il a
ferime en la tenant esclave, et reprochaient sanctifié la chair, en élevant le mariage
à la
iiu christianisme d'avoir cherché seulement dignité de s icrement, c'est-à-dire en le ren-
à la prolcycr et non à l'émanciper , ce que dant un signe auquel la grâce la bien- ,

Venait faire enfin le saint-simonisme qui la veillance, 1.1 béiicdiclion de Dieu sont atta-
proclaMiail libre et indépendante. chées; et s'il dit à la femme d'être soumise
Il est vrai que, dans les temps anciens, la à .son époux, il prend pour expliquer ce
femme a toujours vécu dans la dépendance précepte le plus grand amour dont il ait
la plus iom(iièt(>, ou dans l'esrlavage le plus coiHiaissaiice, ei donne
il le à l'homme pour
liumiliani. Interrogez les traditions histori- exemple en dis.int « Aime
: ton épouse
ques des peuples les plus séparés, les Ghi comme le Christ a aimé son Eglise, et il s'est
nois, le» habi.ants de l'Afrique, les Améri- livré à la mort pour elle. »
47 DICTIONNAIRE DES HERESIES. iS
Tout ce que dit ou fait le christianisme L'illusion fut grande un moment, lorsque
pour la femme ne tend qu'à un seul but, celui la religion nouielle, comme ils l'appelaient
de l'unir à l'homme de l'union la plus en- eux-mêmes , commença à se développer
tière et la plus parfaite: au contraire, tous sous l'iiilluence quasi-divine de Bazard-En-
les conseils du saint-simonisme ne tendaient fanlin.Après avoir fondé la hiérarchie ils ,

qu'à la séparer, qu'à l'éloigner de l'homme. fondèrent les cérémonies qui devaient ac-
Il suit de là que, si les conseils et les précop- compagner les différentsacles de la vie, c'est-
tes du christianisme étaient suivis, le bon- à-dire la communion, le mariage, la mort.
heur de la femme, identifiéà celui de l'homme, La communion saint- simonienne consistait
lui serait égal au contraire, si les enseigne-
: en une espèce de communication de pen-
ments de la religion nouvelle eussent prévalu, sées Ainsi, à la première communion géné-
:

il n'y aurait plus eu ni union, ni société, ni rale, en IS.'il, tous les membres de la lamille,
bonheur pour la femme. Dans cette hypo- prenant successivement la parole, manifes-
thèse, plus son indépendance, plus son iso- tèrent leur adhésion à la ré\élation venant
lement seraient grands, plus aussi son état de Saint-Simon par le canal des pères
serait antinalurel. Les conseils des saint-si- suprêmes, et leurs espérances dans les des-
Bioniens, poussés dans leurs dernières consé- tinées progressives de l'homme; en même
quences, n'aboutiraient à rien moins qu'à temps eut lieu la première adoption des en-
mettre un terme aux rapports de l'homme et fants, ou leur admission au sein de la com-
de la femme, et la fin du monde arriverait tnunion universelle ce qui constituait le
,

forcément, tant il y a d'absurdités cachées baptême de l'égalité. Le mariage saint-simo-


dans cette théorie saint-simonienne. nien, du moins celui d'Alexandre de Saint-
Et pourtant le sainl-simonisme se donnait Chéron avec Claire Bazard. n'annonça pas
avccassurancecomme allant faire le bonheur que la foi fût vive au cœur de ses apôtres,
du monde, en fixant les règles nouvelles qui qui, ne se contcnlant pas de la consécration
devaient régir et satisfaire l'esprit et le corps saint-simonienne, firent leurs diligences
de l'homme. Sous ce double rapport, on pour que leur union fût légitimée, non-
peut diviser toute l'œuvre saint-.'-imouienne seuleinent devant l'officier civil, mais devant
en deux parties la partie spirituelle ou
: l'Eglise catholique. La première cérémonie
religieuse, et la partie matérielle ou indus- de ['inhumation donna lieu à Jules Lecheva-
trielle. Qu'il y ait eu dans cette doctrine lier de proclamer que par la mort on ac-
quelques points de vue ncuveauxel louables, complit dans le sein de Dieu une phase de la
sous le rapport de l'industrie et de l'amélio- vie éternelle Dieu est la lie. Dieu est tout
:

ration matérielle des peuples, nous l'accor- ce qui est. Dieu est Vamour.
derons sans peine; mais les améliorations de Pendant que la prédication saint-simo-
l'industrie ne constituent pas une doctrine nienne était ouverte aux quatre coins de
religieuse. La partie vraiment spirituelle du Paris, propagée par VOrganisateur et par le
saint - simonisme regarde les nouvilles Globe, par la voix et avec la plume d'un
notions qu'il essaya de donner de Dieu elles grand nombre de jeunes talents, Dory se
nouvelles règles qu'il voulait imposer à la posait à Marseille comme n)issionnaire de la
morale. Or, dans celle voie, ou bien les religion nouvelle; mais il ferma bientôt sou
saint-simoniens ont copié ou parodié le école, dégoûté, sceptique, ni chrétien, ni
christianisme; et alors ils ont reçu des éloges saint-simonien. Comme lui, Hoart à Tou-
ou des mépris selon que ceux avec qui ils louse, Lemonnier à Monlpt-llier, Laurent à
étaient en rapport croyaient ou ne croyaient Ileinus, Leroux à Lyon, Talaboi à Brest,
pas à la religion de Jesus-Christ; ou bien ils Bouffard à Limoges, Jules Lechecalier et
oui essayé de sortir du christianisme, et Adolphe Guéroult à Rouen, Duveyrier en
alorsleurs amisniêmesse sont éloignés d'eux Belgique, d'Eichtal en Angleterre, etc., vé-
avec indignation cl dégoût, et leurs ennemis curent, d'abord sur ce que leur doctrine aVait
les ont regardés comme des misérables qui de bon, e'esl-à-dire sur ce qu'ils avaient
venaient pervertir la nature humaine. Ceci emprunté au christianisme. Mais les saint-
nous suggère une reflixion consolanle pt ur simoniens devaient échouer, moins encore à
notre foi c'est que si les anciennes sectes
: cause de leurs dogmes, de leur panthéisme,
ont fait des prosélytes par leur immoralité, de leurs variations sur la nature de Dieu,
ici c'est l'immoralité même des principes que parce que leurmoralerévoltales esprits.
qui a éloigné k s esprits de la secie nouvelle. En effet, qu'importe le dogme à ce siècle,
Ce n'est donc point comme religion que le qui ne sait plus d'où lui viennent les plus
sainl-simonisme a eu quelque succès, mais grandes vérités ? on n'aura à en rendre
seulement comme enseignement ou progrès compte que dans l'autre monde. Mais il est
indusiriel. Si ses jeunes adeptes s'étaient une partie de la religion qui commence à
contentés d'améliorer le sorl des peuples, en porter ses fiuits dans celui-ci, à savoir la
prêchant le Dieu et la morale des chrétiens, morale, d'après laquelle sont réglés nos rap-
leur enseignement subsisterait peut-être en- ports avec les autres hommes or, les nou- :

core et on leur serait redevable d'importan- veautés qu'Enfantin prétendit y introduire


tes amélioralions, tandis qu ils tombèrent de produisaient de nombreuses discussions, qui
chute en chute, d'excès en excès, de scission aboutirent à une scission éclatante entre les
en scission, précisément à cause des règles deux chefs et les principaux disciples.
nouvelles qu'ils prétendirent ajouter à la Bazard avaitélécoustamnunt en désaccord
révélation chrétienne. avec Enfantin sur la question politique où il
49 SAl SAI sa

voulait introduire Vêlement de guerre, et sur suprême l'homme plus moral de son temps,
le

la question morale où il refusait de ratifier fil ses réserves contre lui, car il stipula que

les idées de son collègue touchant l'alTran- les seuls changements à introduire dans la
chissemcnt de la femmi-. morale ancienne consistaient à admettre le
Enfantin, partant du principe philosophi- divorce et à décider qu'aucun individu ne
que que riiomnie a le droit de se faire à pouvait être l'époux de plus d'une femme à
lui-même sa morale, soutenait qu'il était la fois.
absurde d'imposer à la femme cotte lui qui Tandis (]ue Jules Lechevalier, repoussant
Tenait, selon lui, unicjuement de l'homme ;
Vorientalism' et ses iloctrines {.Vadoration stu-
qu'il fallait que l;i lenune aussi se fit à elle- pidc cl de lâcheté sensuelle qui aveuglaient les
iiicme sa loi; conséiiuemment, qu'en fait de enfantinisles, conviaitles hommes et les fem -
nioruleon devait ne lui rien inifioser, ne lui mes saines de cœur, d'esprit et de corps, à fur-
rien conseiller, mais seulement Vuppeler, en mer un nouveau christianisme. Bazard, séparé
attendant la ffmme-messie laquelle révé-
, aussi (rEuf.nilin, f innulait les croyances de
lerait elle-même la loi qui lui était convena- la nouvelle Eglisiî (]u'il entendait continuer.
ble. Le christianisme, n'admellanl pas (|ue Il rendai! un solennel hommage à tout c(! que
l'homme se soit fait ou ait eu le dioil de se le christianisme avait faitmorale,
pour la loi
faire la loi morale, ne se trouve point en mais arrivait à la même solution que? Rodri-
cause ici. Quant à ceux qui admettent ce gues, puisqu'il croyait devoir admettre le
principe, et qui ainsi se font en quelque sorte divorce. Quant à la femme, il ne pensait pas
Dieu, ils ont en effet mauvaise grâce de qu'elle fût appelée à rien révéler elle avait ;

refuser un tel droit à la femme. simplement pour mission de prop.iger et de


En outre. Enfantin prétendit que la femme faire acclamer ce qui aurait été révélé par
devait être mise en participation de la prê- l'homme.
trise qu'il fallait donc former une prêtrise
; Les travailleurs ou industriels saint-si-
nouvelle, qui serait composée d'hommes et moniens, au nombre d'environ trois mille,
de femmes que c'élaienl ces prêtresses
;
et divisés en visiteurs, aspirants et fonctionnai-
prêtres nouveaux qui devaient diriger cl res , consommaient sans produire malgré ,

harmoniser dans l'avenir les appétits des leur titre deprodùclettrs.Lvs dons volontaires
sens appétits intellectuels, préparer et
et les qui couvrirent les premières dépenses venant
facililer l'union des êircs à affections profon- à s'épuiser, ils recoururent à u:\ emprunt
des, c'est-à-dire ceux qui aiment toujours la pour la garantie duquel ils obligèrent envers
même personne, avec les êtres à affections la société lous leurs biens. qu'O. Rodrigues
vives, lesquels ne peuvent se contenter d'un culpouvoird'administrer. Connu àla bourse,
seul amour et ont besoin d'en changer sou- ce dernier se chargea de négocier l'emprunt
Veiil robji'l celte doctrine qui n'était au fond
: c'est-à-dire de faire acte de culte en fondant
qu'une hideuse promiscuité, réhabilitait le la puissance morale de l'argent. Mais la jus-
vice et réglementait l'adultère : elle souleva tice, jusque-là tranquille spectatrice des
des opposiiiDus. doctrines et des actions saint-simoniennes,
Jules Lechevalier , s'accusant d'abord prit ombrage de ce leurre offert à l'avidité
d'avoir cru à la possibilité de constituer une des rentiers. Le père suprême et O. Rodri-
famille et travailler à la réalisation d'une gues furent prévenus d'avoir embrigadé les
société avant (jue sa loi fût trouvée, avoua ouvriers, cherché à capter les héritages, et
qu'il n'avait pas tardé <i s'apercevoir (]ue les émis des rentes sans posséder les garanties
deux pères étaient en désunion sur la poli- nécessaires pour le payement des intérêtselle
lique et sur la morale ; qu'il se repentait remboursement du capital.
d'avoir fait entrer dans celle société un 11 que les change-
n'y avait pis trois mois
certain nombre de personnes; qu'on ne pou- ments à introduire dans morale avaient
la
vait sans loi les diriger; qu'il eût mieux été fixés par O. Rodrigues au divorce, ou à
aimé les laisser dans l'état où elles se trou- Vtmion successive de l'homme et de la femme,
vaient auparavant. Il conclut à ce que la et déjà cette barrière était franchie par En-
religion sainl-simonienne lût déclarée en état fantin. 11 voulait que le prêtre lut un composé
de liquidation , ajoutant qu'il revenait à derboinmeeld(!lafemnie,el(iueruuetl'aulre
douter de tout et se disait de nouveau phi- usassent de tous leurs moyens pour pacifier
losophe. riiunianilé et la rendre heureuse. « Tanlôt,
Malgré les oppositions, Enfantin passion Ire osait-il dire le couple sacerdotal calmera
,

à réorganisaiion de la hiérarchie, telle


la l'ardeur immodérée de ['intelligence ou mi-
qu'elle devait être sous l'ère de Vappd à la dérera les ap|)étils déréglés des sens; tantôt,
femme. \\ y eut donc: Kn{anl\n,p/'re suprnne ; au contraire, il réveillera Vintelligence apa-
à côté de son fauteuil un fauteuil vide, re- thique, ou réchauffera les sens engourdis; car
présentant la femme absente et appelée; à il connaît tout le charme de la décence et de

côté d'Enfantin, mais un peu au-dessous, la pudeur mais aussi toute la grâce de
,

O. Rodrigues, nommé chef du culte et de {'abandon o\ delà volupté. » Duveyrier n'hé-


l'industrie, spécialement chargé de l'organi- sit point à anuoiici>r (ju'ou pourrait bien
I

sation religieuse d(!s travailleurs et des in- trouver la femme qui devait révéler et éta-
térêts matériels. En cette qiialilé, il fit un blir la morale, au milieu même de celles qui
ap|)el à la bourse de tous, pi.'ur l'aider à se livraient;'! la prostitution publi(iue. Ainsi,
nourrir la famille saint-simonienne. Du reste, au lieu du progrès que les saint-simonieus
O. Rodrigues tout en proclamant le père avaient promis à l'humanité, ils la (uisaiccl
mCTIONNAlRE DES HERESIES. S2

luculer jusqu'à cet élat de nature animale sans foi et presque sans morale pratique qui
i]u'ils lui doniiiiriil pour berceau. s'élevait contre eux, les nouveaux apôtres,
Après loul, la morale d'Enfaiilin découlait usant de représailles, disaient qu'elle applau-
ih: ses principes. En ('ffel, les saiiit-siiiioniens dissait l'adultère au théâtre, dans les rom ms,
soulenaienl (]ue Dieu est loiit ce qui existe, qu'elle tolérait les femmes légères dans ses
la nature inanimée, aussi bien que nous ,
salons, qu'elle payait et patentait même la
nulure animée. Mais, si Dieu est toul ce qui prostitution. Ici encore le débit était entre
existe, tout est donc divin. Or, où Irouyer le saint-simonisme elle siècle; le christia-
dans uu tout divin quelque clioic qui soit nisme demeurait hors de cause. On l'accusait
mal et par conséquent défendue, ()uelqnc seulement de n'avoir pas prévenu ou guéri
chose qui ne soil pas bonne et par conséquent tous ces désordres; mais il répondait jjarses
permise? Si Ditu est nous, comiicnl pou- croyances, disantqu'il n'avait jamaissoutenu
vons-nous pécher? Dieu penl-ii pécher? Il est que l'homme fût ban et saint par lui-même,
la règle: ne sommes-nous pas iarè|^le aussi? et que d'ailleurs, l'homme étant libre ce ,

La nutionde défeiiseti de permission nnferuie triste étatdela société s'expliquait facilement


celle d'une loi émanée d'un être aupéiieur : aux yeux du chrétien.
or,oiîceux qui nient toute communication en- L'accusation d'outrages à la morale publi-
tre Dieu et l'honune, ti.'Ute révélalion faile par que, d'attaques à la propriété, et de provo-
le créateur à la créature, trouvent-ils uu cation au renversement du gouvernement
être supérieur de qui, pour eux, peut venir pesait sur Enfantin et sur Michel Chevalier,
une loi? D'ailleurs une action faite contre la gérant du Globe, lorsque le choléra vint mon-
loi est un péché, une chute, une erreur de trer refficacilé du christianisme et le vide des
l'esprit, une faiblesse de la volonté: mais, doctrines saint-simoniennes en présence
,

quand on nie la chiite originaire, (]uand on de la plus terrible épreuve. Los saint-simo-
dit (|ue l'esprit de l'homme est droit par lui- niens ne surent que conseiller d'opérer une
même et que sa volonlé est forle et entière ,
diversion, au moyen de grands travaux ou
comment reconnaîlre des péchés, des chutes, de fêles publiques.
des erreurs ? Si donc les saint-simoniens qui L'épuisement de leurs ressources les con-
s'éloignaient d'Enfantin étaient (ilus moraux, damnant à la retraite, ils essayèrent de la
ils étaient en réalité moins conséquents. On masquer des apparences d'une détermination
comprend, par ce qui précède, pourquoi l'E- libre, et parodièrent un des actes de la vie de
glise catholique veille avec une sévérité si Jésus-Christ. Le vendredi saint 20 avril 1832,
grande à la conservation du dogme. On a j'ur où le G/o6e cessa de paraître, Enfantin
beau soutenir que la morale eu est indépen- annonça qu'une phase de sa vie était ac-
dante le dogme et la morale sont, au con-
:
complie: il avait parlé, il voulait agir; mais,
traire, inséparablement unis; l'un s'appuie chargé d'appeler le prolétaire et la femme à
sur l'aulre, et l'expérience prouve que, dès une vie nouvelle, il allait consacrer l'anni-
que l'un est renversé, l'autre ne tarde pas à versaire de la mort du divin libérateur des
s'écrouler plus ou moins entièrement. Plu- esclaves en commençant une retraite et en
sieurs hérétiques avaient fait comme ces abolissant la domesticité, dernière trace du
malheureux jeunesgens, ajoute M. Bonnelty, servage. En effet, retirés dans une maison
auquel cette appréciation du saint-simonis- de campagne qu'Enfantin possédait à Ménil-
me est empruntée ils
; avaient déclaré montant, les saint-simoniens y vécurent sans
l'homme bon et impeccable ; et, comme les domestiques.
saint-simoniens, ils étaient arrivés à la com- Le 6 juin fut choisi pour la prise du nou-
munauté dos femmes et à tous les désordres vel habit sous lequel ils devaient se révé-
qui s'en suivent. ler au monde et lui donner l'exemple du
Bazard et 0. Rodrigues, que leur qualité travail.
d'hommes mariés et pères de famille rete- Les nouveaux apôtres firent à Ménil-
naient narurellemenl dans de certaines bor- niontant l'essai de l'organisation de la so-
nes proleslèreut contre la murale d'Enfan- ciété, selon la capacité et selon le mérite.
tin. Moins explicile Rodrigues soutenait'
,
Deux fois par semaine, le mercredi t le di- >

bien qu'il fallait se borner au divorce, mais manche, leur porte fut ouverte aux. fidèles et
il admettait le prêtre et la prêtresse; il aux curieux qui les considéraient occupés
,

attendait encore que la femme révélatric.i detravaux domestiques, prenant leurs repas,
vînt promulguer le code de la pudeur. Enfan- se promenant deux à deux ou réunis en
tin, qui était logé au chef-lieu, et qui en groupes, sereins, rayonnants, les yeux exal-
outre disposait du Globe, de la correspon- tés , ou bien chantant des cantiques sur un
dance et de la caisse, tint bon avec ceux qui ton grave et monotone. La foule avide de les
lui restaient ûlèles. Ceux-ci ncc/aHièrm^ en- voir devint si grande que la police lui défen-
core plus vivement à leur pèr<^, se félicitèrent dit l'accès de la maison.
de ce que le chrétien, représenté par Bazard, Devant la cour d'assises, oii l'accusation
et le juif par Rodrigues, s'étaient séparés d'outrages a la mor.ile publique et de parti-
d'eux, et se gloriDèrent de ce qu'ils possé- cipation à une réunion non autorisée ae plus
daient enfin un Dieu, une foi, un père. de vingt personnes amena, au mois d'août,
Cependant la presse combattait, avec l'ar- Enfantin, Michel Chevalier, Duveyrier,
me du raisonnement et du sarcasme de ,
Barrault et O. Rodrigues le père suprême
,

semblables doctrines, publiées de sang-froid parut au milieu de ses disciples, tous en cos-
par des hommes de talent. A celte société tume Quoique les femmes ne fussent pas
,

53 SAl SA! 54
encore classées, il avait à sa droite Cécile parmi lesquelles ilcherchait la femme libre,
Fournel et à sa gauclie Aginé Sainl-Hil.iire ,
l'eurent bienlôt fait transporter de Constan-
qtie les inagisirats refusèrent d'admettre tinople à Suiyrne.
ci)iiini>> SCS conseils. Pendant (rente heures, Tandis que B irrault et quelques autres
les nouveaux apôlres icdiireiit la pari)i(!, et compagnons de la femme l'appelaient en Tur-
il eux des mou-
y eut (liez |iiu>.ieiirs d'eiilif quie, en Syrie, en Eiryi>le, Cécile Fournel et
veincnls d'élo(|uenre mais seulemrnl alors
, Marie Talon donnaient le Livre dfs actes pour
(lue, se plaçant sur le terrain du eliristia- organe au saiiil-simonisme. Puis une grâce
nismi' ils rcprociièrent à la société son in-
,
.abrégea la capliviié d'Enfantin de Michel ,

cré'lulité et SCS vices, son iiidilTérence et ses Chi'valier et de Duveyrier à la condition


,

mœurs corrompues. En Ci'ito ocrasion qu'ils ne se mêleraient plus de catéchiser la


Enlanlin oublia ((ue, quand les chefs de secle France et qu'ils iraient au loin exercer l'in-
ont joué les inspiiés, c'est que leur inspira- quiète activité de leur esprit. Enfantin, dont
tion était préparée de longue tnain, en sorte les idées s'étaient déjà modifiées, passa en
qu'ils élaicnt assuiés qu'elle ne leur man- Egypte, moins comme apôtre que commo
queiait pas. Pour n'avoir pas pris les tnèines simple industriel. Il finit i>ar penlre de vue
précautions, Il trompa nar sa nullité l'avide la femme-messie, que Bairault avait vaine-<
atleiilc des curieux. Une légère amende l'ut ment attendue et que Cécile Fournel n'alla
infligée à O. Uodiiguesel <à Harr.nilt ; mais pas moins vainement chercher en Orient.
Enfantin, Duvij lier et Michel Chevalier se Quelques compagnons de voyage d'Enfantin
virent condamnera une année de prison. apost.isièrent autant le saiiit-simouisme que
La condaninaiion du père suprême accéléra le christianisme, et se firent musnliuans.
la chute du sainl-simonismc, en brisant tous C'est ainsi que le saint-simonisme. en tant
les liens d'aulorilé: ce sainl-simonisme, qui quereligionnouvelle,ourcvélalionde Dieu par
se vantait de hiérarchiser l'univers finit , Saint-Simon et Enfantin, alla prenlre place
comme toutes les hérésies, par défaut de hié- à la suite de ces innombrables erreurs (jui,
rarchie, chaque individu voulant à son tour après avoir germé dans l'esprit de quelques
devenir chef et ré.vélaleur. Les disci|des les honiuies fiiit un peu de bruit et séduit quel-
,

plus i'.Huents ayant déclaré qu'ils voyaient, ques disciples, grâce aux lambeaux emprun»
d.ins la coiidamnalion du père une indication tés par elles à la religion de Jésus-Christ, se
provi'lmliclle île liberté, (]ui s'accord lit avec sont évanouies en fumée, comiiie tou'es les
un besoin d'indépendance qu'ils sentaient eu pensées des hommes séfiarées de Dieu.
eus, lînfaniin, |iour sauver les apparences, Lambert se trouve en Egyp'e et y est deve-
déclara de sou cô^é qu'il donnait à ses disci- nu Lambert-Bey Duveyrier f.iit des vaude-
;

ples la permission de sui\re leur inspiration villes; Michel Chevalier est au conseil d'Etat
propic et leur impulsion native. et écrit pour [eJournnl des Débats des articles
Cepi'iulanl, dciis des principales idées vi- d'économie polilique et de critique lilt raire;
vaient encoie au sein des plus fervents: celle Carnot est député ; Cazeaux dirige le dessè-
de sanctifier le travail dit pevpie en pnrla- , chement des L miles et se disijngue par ses
geant ses tatigues, et l'espoir en l'arrivée de eiitrefirises industrielles; Traiison et Dugied
la femme- messie. sont rentrés dans li- sein du caiholicisme ;
Un certain nombre de saint-simoniens se Margerin est professeur à l'universilé catho-
mirent à parcourir la France, la Savoie, lique; de Belgiiiue; Emile et Isaac Perreire
l'Allemagne, la Belgi(|Ui', l'Anglelerre, à sont attachés à l'adminislrationsupérieuredu
l'effet de donner au i^eupte l'exemple du tra- chemin de fer de Versailles Laurent a ac- ;

vail et de lui annoncer l'ère de la réhabilita- cepté une place de jug- à Privas et écrit une
tion des travailleurs, de l'affranchissement Histoire populaire de N
'poléon : Olindes Ro-
de la femme et de la paix universelle. Ils vi- drigues s'occupe à présent de finances;
vaient du produit de leur journée ce qu'ils , madame B izard et son gendre, de Saint-
appelaient recevoir le baplêine du salaire ; ils Cliéron, sont rentrés dans le sein du catho-
supportiiient stoïquement les huées et les licisme; Jean l'xeynaud et Pierre Leroux,
coups de la populare, ce qu'ils appelaient panthéistes obstinés, poursuivent en silence
donner à leur foi le baptême du martyre: sou- leurs premières études d'Eichtal est resté
;

venir et misérable parodie de ce qui s'était homme du monde après comme avant: e'élait
passé lors de l'établissement du christia- le plus fi.lèle et le dernier des partisans
nisme. d'Enfantin. IJuant au père Enfantin lui-même,
Au mois de janvier 183.'5, Barrauil, Vhommc chetde la nouvelle Eglise, il est rentré dans
le plus incomplet sans la femme, comme le la vie privée, et se trouve en Algérie, comme
nommait Cécile Fournel, se mit à la recher- membre de la commission scientifique d'A-
che de la fcnunc-messie. Iléi.ililit d'abord, à frique.
Lyon, une uille inliiulee 1S;{3, ou l'Année
l'c : En rappelant ces noms, nous ne pouvons
de la mère, où il déclara renoncer au titre de disconvi-nir qu'il y a eu dans le saint-simo-
siiint-simonien, ne pas vouloir de celui d'En- nisme des hoinines de talent et même de zèle
,

fanlinicn, et prendre celui de compagnon de désintéressé mais ils n'ont eu de l'éclat que
:

il femme. Convaincu que ce messie devait lors(|u'ils ont développé des questions pure-
élre en Orient, qu'on la trouverait àConslan- ment indusirielli s et des théories favorables
tiiu>|)le, et qu'elle serait Juive de nation , il à la civilisation des peuples (|ue$tion$ tou-,

s'emb.irqua à M.irseille. Des agents lurcs , tes tirées du christianisme ou qui du moins
fatigués de ses salutalionsaux /î//e« d'Orient. ne lui sont pas opposées. Toutes les fuis
55 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 56

qu'usanlleur science ou les affeclions de leur pas trois substances en Dieu ou trois essen-
cœur au service d'une cause ingrate, ils ont ces ,mais une seule. Il faut donc qu'il ait
voulu f;iirede la religion, \\s sont tombés il'a- entendu autre chose. Saint Athanase a pensé
hîme en abîme, el c'est ce qui les a perdus. que Paul entendait trois substances formées
L'Eglise seule est le champ où l'on peut se- d'une même matière préexistante , el que
mer pour la tranquillité et le bonheur des c'est dans ce sens que les Pères du concile
générations futures. Là seulement le labeur d'Anlioibe ont décidé que le Fils n'est pas
n'est pas vain, la récolte est sûre, el la ré- consubsiantiel au Père. Dans ce cas, l'argu-
couipense magnifique, car l'Eglise travaille nieiit de Paul est encore plus inintelligible et
avec nous et Dieu couronne les travailleurs. plus absurde. Toujours est-il certain que ces
Samosatémens Pères ont enseigné formellement que le Fils

S.\M0SAT1ENS , ou ,
de Dieu est coélernel et égal au Père, et
disciples el partisans de Paul de Samosate ,
qu'ils ont fait profession de suivre en co
évêque d'Antioche vers l'an 262. Cet héréti-
point la doctrine des apôtres el de l'Eglise
que élail né à Samosate ville située sur ,

universelle (2).
l'Eupbrale, dans la province que l'on nom-
mait la Syrie Euphrnlésienne, et qui confinait Les sectateurs de Paul de Samosate furent
à la Mésopotamie. 11 avait de l'esprit el de aussi ap[>elés pauliniens panlianistes oa , ,

paulianisants. Comme ils ne baptisaient pas


l'éloquence, mais trop d'orgueil, de présomp-
les catéchumènes au nom du Père, et du Fils,
tion une conduite fort déréglée. Pour
, el
el du Saint-Esprit le concile de Nicée or-
amener plus aisément à la foi chrétienne ,

Zénobie, reine de Palmj re, dont il avait ga- donna que ceux de celle secte qui se réuni-
raient à l'Eglise catholique seraient rebap-
gné les bonnes grâces il lui déguisa les ,

tisés. Théodorel nous apprend qu'au milieu


mystères de la Trinité et de l'Incarnation. 11
enseigna qu'il n'y a en Dieu qu'une seule du cinquième siècle elle ne subsistait plus.

personne qui est le Père; que le Fils el De tous ces faits, il résulte qu'au truisième
siècle, plus de cinquante ans avant le con-
Je Saint-Esprit sonl seulement deux attri-
cile de Nicée la divinité de Jésus-Christ
buts de la Divinité, sous lesquels elle s'est ,

était la foi universelle de l'Eglise.


fait connaître aux hommes que Jésus-Chrisl ;

ïi'cst pas un Dieu, mais un honune auquel


'
S.\MPSÉENS, ou ScHAMsÉENS , sectaires
Dieu a communiqué sa sagesse d'une ma- orientaux, desquels il n'est pas aisé de con-
nière cxtraordiuaire et qui n'est appelé Dieu naître les sentiments. Saint Epiphane (3) dit
que dans un sens impruprc. Peut-être Paul qu'on ne peut les metire au rang des juifs ,
ni des chrétiens , ni des païens ; que leurs
espérait-il d'abord que celte fausse doclrine
demeurerait cachée, el m- se proposait pas de dogmes paraissent avoir élé un mélange des
la publier mais quand il vit qu'elle était uns el des autres. Leur nom vient de l'hé-
;

connue, et que l'on en élail scandalisé, il breu scliemesch, le soleil, parce qu'on prétend
qu'ils ont adoré cet astre; ils sonl appelés
entreprit de la défendre et de la soutenir.
Accusé dans un concile qui se tint à An- par les Syriens chamsi, et par les Arabes
,

lioche, l'an 204, il déguisa ses sentiments, el shemsi ou shamsi les solaires. D'un autre
, ,

côlé, on prétend qu'ils admettaient l'unité de


prolesta qu'il n'avait jamais enseigné les er-
reurs qu'on lui imputait; il tiouipa si bien Dieu, qu'ils faisaient des ablutions, et sui-
les évèqucs qu'ils se contentèrent de con-
vaient plusieurs autres pratiques de la reli-
,

damner sa doctrine sans prononcer contre gion juda'ïque. Saint Epiphane a cru que
,

c'étaient les mêmes que les esséniens el les


lui aucune censure. Mais comme il continua
elcésa'ïles.
de dogmatiser, il fut condamné et dégradé de
l'épiscopat dans un concile postérieur d'Au- SANGUINAIRES, secte d'anabaptistes qui
lioihe, l'an 270. ne cherchaient qu'à répandre le sang de ceux
Dans la lettre synodale que les évoques qui ne pensaienl pas comme eux.
écrivirent aux autres Eglises ils accusent , SATURNIN était d'Antioche et disciple do
Paul d'avoir fait supprimer dans l'Eglise Ménandre dont il adopia les sentiments el
,

d'Antioche les anciens cantiques dans les- dont il paraît avoir fait un système destiné
quels on confessait la divinilédeJésus-Christ, à expliquer la production du monde , celle
cl d'en avoir fail chanter d'autres qui étaient de l'homme el les grands événemenls qui
,

composés à son honneur. Pour attaquer ce s'étaient passés sur la terre et que conte-
mystère il faisait ce sophisme si Jésus-
, : naient les livres de Moïse. C'étaient là les
Cliiist n'est |)as devenu Dieu, d'homme qu'il objets qu'on se proposait alors d'expliquer,
était, il n'est donc pas consubsiantiel au el ce sont en effil les plus intéressants pour
Père, et il faut qu'il y ait trois substances ,
la curiositéhumaine (4).
une principale el deux autres qui viennent Pour expliquer ces laits, Saturnin suppo-
de celle-là (1). sait, comme Ménandre, un être inconnu aux
Si- Paul de Samosate avait pris le mot de hommes ; cet être avait fail les anges les ,

consubstantiel dans le même sens que nous archanges et les autres natures spirituelles
lui duiiuons aujourd'hui, son argument au- et célestes.
rait été absurde ; c'est précisément parce que Sept de ces anges s'étaient soustraits à la
le Fils est consubstantiel au Père, qu'il n'y a puissance du Père de toutes choses , avaient

0) Fleiisi.Hibt.
\i} i tcii^i, Ljisi. Ecclés.,
cLcies., iiv.
liv. vin,
viii, u.
n. 1. (3) Hares. 53.
(iî)Voyez Bulliis, Delin. tUei Nicom., secl. ?>, cli. 4, § S, (4) Iren., 1. i, c. 30, n. 5; 1. n, c 17, 10. Massuel, Dis
et secl. 4, cil. 2, § 7. in Iren., c. 48.
ST SAT SCE 53

créé le monde et tout ce qu'il contient, sans Ménandre reconnaissait un Etre éternel et
que Dieu le Père en eûlaucune connaissance. infini , et attribuait à des puissances invisi-
Dieu descendit pour voir leur ouvrage et bles l'empire du monde il avait prétendu :

parut sous une forme visible ; les anges vou- être l'envoyé de ces puissances et donner
lurent la saisir, mais elle s'évanouil ; alors l'immortalité par le moyen d'une espèce de
ils linrentconscil et dirent Faisons des êtres : baptême magique.
sur le modèle de la figure de Dieu ils façon- ;
Saturnin son disciple, conserva le fond de
,

nèrent un corps simblable à l'image sous son système et s'efforça de le concilier avec
laquelle la Divinité s'était offerte à eux. la religion chrétienne et reconnut que Jésus-
Mais l'homme façonné par les anges ne Christ était le Fils de Dieu, qu'il avait été
pouvait que ramper sur la terre comme un envoyé par son Père pour le salut des hom-
ver. Dieu fut touche de compassion pour son mes mais il niait qu'il eût pris un corps et
;

image et envoya une étincelle de vie qui qu'il eût souffert.


l'anima; l'homme alors se dressa sur ses Je vois dans le changement que Saturnin
pieds, n)archa, parla, raisonna, et les anges fait au système de Ménanilre :

façonnèrent d'autres hommes. Il est bien 1°


Qu'il était attaché à ce système, et qu'il
clair que, dans ce sentiment, l'âme dépendait l'a conservé autant qu'il lui a été possible;
des organes dans lesquels elle s'insinuait ; et que par conséquent il n'y a fait que les chan-
que ses fonctions, ses qualités ses vices et ,
gements qu'il ne pouvait s'empêcher de faire,
ses vertus, éiaient des suites de la conforma- et qu'ainsi il n'a pu s'empêcher de reconnaî-
tion des organes auxquels elle était unie. tre que Jésus-Christ était Fils de Dieu et
Par ee moyen, Saturnin expliquait heureu- envoyé par son Père pour le salut des hom-
sement, à ce qu'il croyait, les désordres phy- mes.
siques et moraux, sans préjudice de la toute- 2' Je vois que Saturnin pour concilier ,

puissance du Dieu suprême. avec la divinité de Jésus-Christ l'état de souf-


Ces anges créateurs du monde en avaient france dans lequel il était sur la terre, ne lui
partagé l'empire et y avaient établi des lois. a attribué qu'un corps fantastique; que par
Un des sept anges créateurs avait déclaré conséiiuenl Saturnin avait de la répugnance
la guerre aux six autres, et c'était le démon à reconnaître que Jésus-Christ était en effet
ou Salan qui avait aussi donné des luis et Fils de Dieu, et (ju'il n'en a fait un dogme de
fait paraître des prophètes. son système que parce qu'il lui était impos-
Pour délivrer de la tyrannie des anges et sible de le nier.
des démons les âmes humaines, l'Etre su- 3"
Les preuves que les chrétiens donnaient
prême avait envoyé son Fils, dont la puis- de la divinité
de Jésus-Christ étaient des faits
sance devait détruire l'empire du Dieu des que Saturnin était en état de vérifier, puis-
Juifs et sauver les hommes. qu'il était dans le temps et sur les lieux où
Ce Fils n'avait point été soumis à l'empire ces faits s'étaient passés et qu'il est certain
des anges et n'avait point été enchaîné dans que Saturnin a examiné ces faits; on peut
des organes matériels il n'avait eu un cirps :
sur cela s'en rapporter à l'amour-propre.
qu'en apparence, n'était né, n'avait snuffert Un homme cntêlé d'un système , comme on
et n'était mort qu'en apparence. Saturnin voit ((ue Saturnin l'était, n'admet d'étranger
croyait par ce moyen couper la dilfirulté à son système que ce qu'il ne peut nier sans
qu'on tirait des souffrances de Jésus-Clirist une absurdité manifeste.
contre sa divinité. Nous avons donc dans Saturnin un témoin
Dans ces principes, l'homme était un être irréprochable de la vérité des faits qui prou-
infortuné, l'esclave des anges, livré par eux vent la divinité de Jésus-Christ, et le repro-
au crime et plongé dans le malheur. La vie che qu'on fait ordinairement aux défenseurs
était donc un présent funeste et le plaisir ,
de la religion de n'apporter pour témoins
qui portail les hommes à faire naître un au- que des chrétiens n'a pas lieu contre Satur-
tre homme était un plaisir barbare que l'on nin.
devait s'interdire. SCEPTICISME, en fait de religion. C'est

Cette loi de continence était un des points la disposition d'un ()hilosophe qui prétend
fondamentaux de l'hérésie de Saturnin; pour avoir examiné les preuves de la religion, qui
l'observer plus sûrement, ses disciples s'abs- soutient quelles sont insuffisantes ou balan-
tenaient de manger de la viande et de tout cées par des objections d'un poids égal , et
ce qui pouvait porter à l'amour des femmes. qu'il a droit de demeurer dans le doute, jus-
Saturnin tut des écoles et des disciples en qu'à ce qu'il ait trouvé des arguments invin-
Syrie ; la mort était, selon eux, le retour de cibles auxquels il n'y ail rien à opposer. Il
l'àme à Dieu d'où elle était venue (1). est évident que ce doute réfléchi est une ir-
Abulpharage, dans son Histoire des dynas- réligion formelle; un incrédule ne s'y lient
ties, parle de Saturnin qu'il nomme S.iturin : que pour être dispensé de rendre à Dieu au-
il lui attribue d'avoir dit que c'est le diable cun culie, cl de remplir aucun devoir de re-
qui a fait dans l'homme et dans les femmes ligion. Nous soutenons que c'est non-seule-
les différences des sexes, et que c'est pour ment une impiété, mais encore une absurdité.
cela que les hommes regardent la nudité i' C'en est une de regarder la religion
comme une chose honteuse. comme un procès entre Dieu et riiumme ;
(I) Ireii , 1. 1, c. 22. Tcn , .lo Aiiirna, c. 2.-. Pliilasl., de Hsr., c. 3t. Epi(.h., Iiatr. 25. Tliéad., I. i, c. 3. Aw^., la
llœr., c.ô.
f.9 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 60

comme un combat dans ïequel celui-ci a droit éternel? Si nous venons à mourir sans avoir
de résister laiit qu'il le peut, d'envisager lu vidé la dispute, aurons-nous lieu de nous
loi divine coinnie un joug contre lequel nous féliciter de notre habileté à trouver des ob-
sonnnes bien fondés à délViulre notre liberté, jections? Il n'est que trop prouvé qu'un so-
puisque celle liherlé prétendue n'est autre phisme est souvent plus séduisant qu'un
chose que le privilège de suivre sans remords raisonnement solide et qu'il est inutile de
,

l'instinct des passions. Quiconque ne pense vouloir persuader ceux ()ui ont bien résolu
pas (|ue la ri'ligion est un bienfait de Dieu , de u'ctre jamais convaincus.
la craint et la déleste déjà ; il est bien sûr de 6" Les sceptiques prétendent qu'ils ont
ne la trouver jamais suirisainmenl prouvée, cherché des preuves qu'ils bs ont exami-,

et d'être toujours plus affecté par les obje- nées, que ce n'est pas leur faute si elles ne
ctions ()ue par les preuves. leur ont pas paru assez solides. N'en croyons
2' II n'est pas moins contraire au bon sens rien; ils n'ont cherché et pesé (|ne drs ob-
de demander pour la religion des preuvi s de jections. Ils ont lu avec avidité tous les livres
même genre que celles qui démonlrent les écrits contre la religion; ils n'en ont peut-
vérités de géométrie l'existence même de
; être pas lu un seul composé pour la défen-
Dieu, quoique démontrée ne porte pas sur
, dre s'ils ont jeté un coup d'œil rapide sur
;

ce genre de preuves. Les démouslr.il\ons quelqu'un de ces derniers, ce n'a été que pour
niéla|ih)'siques qu'on en donne, (juciquc Irès- y trouver à reprendre et pour pouvoir se van-
solidts, ne peuvent guère faire impre^sioll ter d'avoir tout lu. Dès qu'il est question
que sur les esprits exercés et inslniils elles ; d'un fait (|ui favorise l'ini-rédu ité ils le ,

ne sont point à portée des ignorants. croient sur parole et sans cxannn; ils le co-
3° La vérité de la religion chrétienne est pient, ils le répètent sur le ton le plus affir-
appuyée sur des faits il en doit être ainsi
; matif. Vainement on le réfutera vingt fois ,

de toute religion révélée. Puisiiue ia révéla- ils ne laisseront pas d'y revenir toujours. On
lion est un fait, il doit être prouvé coinnie les a vus se lâchir contre des criti(jues qui
tous les autres faits pardes témoignages, par ont démontré la fausseté de certains faits
l'histoire, par les monuments il ne peut et: souvent avancés par les incrédules ; ces
ne doit pas l'être autrement. N'est-il pas aussi écrivains sincères ont été forcés de faire leur
démontré en son genre que (^ésar a existé , apologie, pour avoir osé enfin découvrir la
qu'il y a eu un peuplf romain que la ville ,
vérité et confondre le mensonge , et c'eH
de Rniiie subsiste encore, qu'il l'est que les ainsi que nos
scepticiucs ont cherché de
trois angles d'un triangle sont égaux à deux bonne foi à s'instruire; les plus incrédules
angles droits? Un esprit sensé ne peut pas en fait de preuves sont lo'ujours les plus cré-
plus douter d'une de ces vérités que de l'au- dules en fait d'objections.
tre. Il y a plus on peut être indifférent sur
: Vous ne crOyez à la religion, nous disenl-
la dernière, ne pas se donner la p. ine d'en ils, que par préjugé soit pour un moment.
;

examiner et d'en suivre la démonstration , Il nous paraît que le préjugé de la religion


parce qu'on n'a pas l'esprit accoutumé à ces est moins blâmable que le préjugé d'incrédu-
sortes de spéculations on passera tout au
; lité le premier vient d'un amour sincère
;

plus pour un ignorant ; mais si l'on montrait pour la vertu, le second d'un penchant dé-
la même indifférenci" sur la vérité des faits, cidé pour le vice. La religion a été le préjugé
si l'on refusait d'avouer que César a existé de tous les grands hommes qui ont vécu de-
et que Uome subsiste encore , on serait cer- puis le commencement du monde jusqu'à
tainement regardé comme un insensé. Ces nous l'incrédulité, qui n'est qu'un libéra-
;

faits sont donc rigoureusement démontrés ,


teur d'esprit, a été le travers d'un petit nom-
pour tout homme srnsé, par le genre de bre de raisonneurs très-inutiles et souvent
preuves qui leur conviennent, et il n'est point très-pernicieux, qui ne se sont fait un nom
d'ignorant assez slupide pour ne pouvoir pas que chez les peuples corrompus.
les saisir. Dieu, disent encore les sceptiques, ne pu-
k" La preuve de plus convain-
la religion la nira pas l'ignorance ni le doute involontai-
cante pour le commun
des hommes est la res. Nous en sommes persuadés mais la ;

conseil nce ou le sentiment intérieur. 11 n'en dis^sition des sceptiques n'est point une
est aucun qui ne sente qu'il a besoin d'une ignorance involontaire ni un doute innocent,
religion qui l'instruise, qui le réprime, qui il est réfléchi et délibéré; ils l'ont recherché

le console. Sans avoir examiné les autres re- avec tout le soin possible, et souvent il ne
ligions, il sent par expérience que le chri%- leur en a pas peu coûté pour se le procurer.
tiaiiisme produit en lui ces trois effets si S'il y a un cas dans la vie oii la prudence
essentiels à son bonheur il en trouve donc ; nous dicte de prendre le parti le plus sûr mal-
la vérité au fond de son cœur. Ira-t-il cher- gré nos doutes, c'est certainement celui-ci ;
cher des doutes, des disputes, des objections, or, le parti de la religion est évidemment le
comme font les sceptiques? Si on lui en op- plus sûr.
pose, elles feront peu d'impression sur lui ; David Hume, zélé partisan du scepticisme
le senlimenl intérieur lui lient lieu de toute philosopbi(]ue, après avoir étalé tous les so-
autre démonstration. phismes qu'il a pu forger pour l'établir, est
5° Ya-t-il du bon sens à mettre en ques- forcé il'avouer qu'il n'en peut résulter aucun
tion pendant toute la vie un devoir (]ui naît bien, (lu'il est ridicule de vouloir détruire la
avec nous, qui fait le bonb' ur des âmes ver- raison par le raisonnement que la nature, ;

tueuses , et qui doit décider de notre sort plus forte que l'orgueil philosophique, mala-*

6t SCE SCH 63

tiendra loujours ses droits coiilro loutes les médiate de la mission divine des pasteurs .
spoculatioiks abslr.iili.'S. Disons h^rdiuioiit mission qui se démontre par deux faits pu-
qu'il (Ml sera de inèiiu! do la religi;>ii |juis- ,
blics, par leur succession et par leur odi-
qu'cllc csl eiitéi' sur la nature ; (jue si nos natioii. Les protestants ont supposé l'atisse-
mœurs publiiiues devenaient meilleures, tous ment que ceite infaillil)illié ne [louvait être
les incréilules, scepliciues ou autres, seraient prouvée autrement que par l'Ecriture sainte;
méprisés et délesiés. encore une fois nous leur avons démontré
.

iJ.ins les disputes (jui ont réjjné entre les lecontraire.


théoidgiens calli()li(jues et les protestants, ils C'est par l'événement qu'il faut juger le-
Se sont accu.->cs uiuliullenient de f.ivoriser le quel d<^s deux systèmes conduit au scepti-
secpticisnie en f.iii de religion. Les premiers cisme et à l'inerédulilé. Ce n'est pas en sui-
ont (lit qu in voulant dé(i(ier toutes les ques- vant le principe du catholicisme, mais celui
tions par ri'xnture sainte, s.ins un autre Si'- de la prétendue réforme, (jue les raisonneurs
foiirs, les piotestants cxpos.iient les simples sont devenus sociniens, déistes sceptiques , ,

fidèles à in doute univer^el


; parce que 1* le incrédules. Dans vingt articles de ce Diction-
très-grand nombre sont ineapables de s'as- naire , nous avons fait voir (lUC tous sont
surer par cux-niênu'S si tel livre de l'Ecri- partis de là, et n'ont fait que pousser les
ture est authentique, canonique, inspiré, (ju conséquences de ce principe jusqu'oii elles
s'il ne l'est pas; s'il est fidèlement traduit, pouvaient aller. Les incréilules de loutes les
s'ils en prennent le vrai sens, si relui (ju'ils sectes n'ont presque l'ait autre chose que
y dnunent n'est pas eontredit par quel(ine tourner contre le christianisme en général
autre passage de l'Ecriture S" parte qu'il ; les objections que les prolestants ont faites
n'y a aucune question contr()\ersée entre les contre le catholicisme. Ce n'est donc pas à
différentes sectes sur laquelle cha(une n'al- ces derniers qu'il convient de nous reprocher
lègue des passages de l'Écriture pour élayer (jue noire sysièmn ou notre méthode condui-
son opinion; (jue le sens de l'Ecriture étant sent au douie universel en fait der religion.
ainsi l'objet de toutes les disputes, il est ab- •
SCHELLING (doctrine de). Schelling (ît
surde de le regarder comme le moyen de les Hegel sont les chefs de toute la philosophie
décider. hétérodoxe au dis-neuvième siècle. M. Cou-
Sans prendre peine de répondre à ces
la sin, fondateur de l'école éclectique, leur <i
raisons , les prolcslanls ont répliqué qu'en fait de nombreux emprunts; mais la plupart
appelant à l'auloiité de l'Eglise, les catholi- des autres rationalistes fran(:ais, sans excep-
ques retombent dans le même inconvénient; ter ceux mêmes qui l'ont accusé de plagiat,
qu'il est aussi ililfieile de savoir quelle est la ne sont guère sur ce point moins coupables
véritable Eglise, que de discerner quel est le que lui. Il est donc nécessaire d'éimlier sé-
vrai sens de l'Eciiture qu'il n'est pas plus ; rieusement ces deux philosophes. Nous avons
nisé de se convaincre de l'iiiraillibilité de parlé d(î l'un [Voy. Hegel); nous allons,
l'Eglise que du vrai ou du faux de toute au- avec M. de Valroger, exposer l'ancien et la
tre opinion. Les incrédules n'ont pas man- nouveau système de l'autre.
qué déjuger que les deux partis ont raison,
que l'un n'a pas un meilleur fondement de § L — Ancien syslèine de Schelling.
sa que l'autre.
foi Sonpointdedéi)nit.F\chte, se pinçant au
\.

Mais nous en avons démontré la diffé- centre du moi, avait voulu en faire sortir ton-
rence (Ij. 1° Nous avons fait voir (juc la véri- tes choses; il avait pose en principe l'Iilcnlité
table Eglise se lait discerner par un caractère substantielle du sujet pensant et de t >us les
évident et sensible à tout homme capable de objets de la pensée c'était le panthéisme.
:

rédexidn savoir, par la catholicité, carac-


; Mais Ficlile prétendait que les objets de la
tère iju'aucune secte ne lui conteste, et que pensée étaient produits par le sujet pensant r
loutes lui reprochent oKsine comme un op- c'est ce qui donnait à son panthéisme ua
probre. Il n'est dans le sein de l'Eglise aucun caractère spécial, un caraelère idéaliste et
ignorant qui ne sente (jue l'enseignement subjectif (2). Schelling garda celte idée que
Universel (le cette Eglise est un moyen d'in- la science repose et doit reposer essentielle-
struction plus à sa portée (jUe l'Eiriture ment sur l'unité radicale de ce qui sait et de
sainte, puisque souvent il ne sait pas lire. ce qui est su; mais il voulait expliquer d'une
2" Nous avons prouvé que l'infaillibilité de manière nouvelle cette identité absolue dut
l'E^glise est une conséquence directe et im- subjectif et de l'objeclif. Le moi absolu ne lui

(11 roijci Diclioniiaire lliéutogique lie Bcrgier, au mol invraiies siii\aiUs : Siciuiiiiipr, l.xamcii crUque delà phi-
t'yd'se loioitliieiiieina de depuis Ka^.t, p. tri, Trêves, IStl.
(2i Sur la do Ficlile, voyez Bnlile, Hisl. de
|iliiloso|]hie H. Heine, de V Allemagne t. I, p. 215. M. Ban lion de —

,

l't pliil. modenii', l. Vt


, p.
"8 î rie Ij irad. fraiK,-. M. |{:ii'- — Peiilioën, Hisl. de la lui. aUeiitande. l. Il, p. 5. A.
olioii lie l'eiibot'ii, Hist. de la pliil. alieiiinnde, l. I, p. 329. Saillies, HUl. de tu vie et es otivruqe.t de Spiiiua, p. 272,
— TeiiMeiiiauii, Mwiiiel de l'Iiisl. de la pliil., i. It, p. ào4. ^ds, .".19.— Rosiniiii, .Viioi'O SaggiosHir délie tdee,
ori'jiite
"-Galu|i|)i, Méiiiores de riiim. de Fr. saraiits étrniuii'rs, III vol. de la seiOnde édilinn. p. llr:^, -2r.»;, i 2, i'M. 206,
1. 1, (i. 52, in i", I8H.— lliibiuHii, \uovo Siiijiiij siilV uii- 2'J8 — M. Mall('r,i)c/if //iiif/ ((/«)''' di' '"'""'"'''• '"'"chure
yiiicddte id.e, i. lit, p. \±i, iii'i, 2st;. 2,),;, ôo:;. — siei- iii-t°, Paris, 1842. —
reiiiiem,i' n, Ma^niel de fliist. de ta
iiiri(,'ci', /;,in)H6'» iiitiqiie de la iiltd. depuis K(ml ;
allcni pliil..\.\\. |i. •iH\.— M. r.niisin indiipi.' 1 e\|iiiMlion da
Trèu'.-,, I«U, |j. ;il. — .VoiiD. Reoiie qeriiumUpi', pjssiin. T. niiiMiiaun comme i;,Tri;//cn'i;. l.;i philosi)|.liie dn la na-
- It. de V.Ulemaifue, l I.
llciiie, ITj. M. ILirctiou ili; \>'. ture n'est, a proprpnieil poirier, i^u'iine parlie secoiidair»
l|eniioeii a in^duit le tivie de l''ii:lite sur la deslinùe ilo du syslèuie de Silielluig: in ils comme elle a i}ié plus dé-
riiomiiie mais cel ouvrage ne n-préseule (lu'uiie des
; veloppée i|ue les autres parties, elle i douoé son uom it
pliases de l'idé^tiMue traiisi cndeDlat. l'uiiji-iuble.
Sur la pbilosopUit! deSclietliiig, on pourra consuller les
65 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 64

paraissait point assez abstrait; il chercha un l'un el l'autre vont parcourir chacun de leur
principe plus indéterminé, plus insaisissable côté une série de transformations et d'évo-
encore. Au-dessus de l'idéal et du réel, du lutions. De lé trois parties dans la science
moi et de la nature, il plaça donc Vabsolu. générale : la philosophie de la nature ou du
II. Notion de l'absolu. Mais qu'est-ce que réel, la philosophie de l'intelligence ou de
l'absolu? Les Tormules données par Schelling l'idéal, puis au-dessus la philosophie de
pour le faire concevoir sont très-variées, l'absolu.
souvent poétiques et ambiguës, souvent in- Mais s'il y a distinction et division dans
intelligibles, et quelquefois contradictoires, l'absolu, l'identité universelle n'en subsiste
du moins en apparence. Dans son Bruno, pas moins. Les lois de la nature se retrou-
empruntant le langage des gnostiqnes il , vent au dedans de nous comme lois de la
l'appelle le saint abîme duquel sort tout ce conscience, el réciproquement, les lois de la
gui est, et dans lequel tout retourne, Bruno, conscience se retrouvent comme lois de la
p. 06. Ailleurs il déclare qu'il est difficile nature dans le monde extérieur, où elles se
d'en exprimer la nature dans le langage des sont objectivées. Au moyen des idées de la
mortels, ibid., p. 132. Je le crois sans peine. raison, nous pouvons donc connaître l'es-
Recueillons pourtant ses principales défini- sence et la forme de toute chose être et :

lions. L'absolu n'est ni inflni, ni fini; ni être, connaître étant identiques, la. philosophie de
ni connaître, ni sujet, ni objet, (ju'esl-ce la nature peut être construite a priori.
donc? C'est ce en quoi se confondent et dis- Le développement de l'absolu dans l'idéal
paraissent toute opposition, toute diversité, et dans le réel, ou l'absolu sous sa forma
toute séparation, comme celle de sujet et secondaire, c'est ce que Bruno el Spinosa
d'objet, de savoir et d'être, d'esprit et de na- appelaient natura naturata.
ture, d'idéal et de réel. C'est la force univer- L'univers matériel est l'ensemble el la
selle à l'étal de simple puissance. Schelling combinaison des puissances réelles de l'ab-
lui donne quelquefois le nom de Dieu (1). solu. L'histoire est l'ensemble et la combi-
Alors il distingue en Dieu deux états il y a : naison de ses puissances idéales.
d'abord Dieu en soi, à létal d'idée, Beus im- Schelling a différentes formules pour ex-
plicilus ; puis Dieu se révélant dans le
, primer le développement de l'absolu il :

iHonde et par le monde, arrive à une exis- l'appelle tantôt sa division, sa manière de se
tence accomplie, Deus explicilus. différencier, tantôt sa révélation spontanée,
D'autres fois Schelling ne fait de Dieu quelquefois aussi la chute des idées. Dans
qu'une des formes de ïabsolu, un des points ces diverses formules, comme dans toute la
de vue sous lesquels on peut le considérer. philosophie de Schelling, on reconnaît les
Enfin Schelling paraît avoir conçu Dieu influences diverses qui l'ont fait passer tour
comme la raison absolue el impersonnelle, à tour de Spinosa à Bruno, el de Bruno aux
comme le monde idéal, l'idée de toutes les néo-platoniciens.
idées (2). Celte conception, qui peut au fond IV. Lu réel ou de la nature (5). La matière
se ramènera laprécédente, a, comme nous le n'est point, comme on l'imagine communé-
verrons, servi de base au système de Hegel. ment, quelque chose d'inerte en soi, et qui
Celle force unique qui engendre élernelle- ne peut être mis en jeu qu'accidentellement
menl l'univers, on peut l'appeler natura par une influence extérieure. Tout esl force
naturans; elle n'est, à proprement parler, et activité. Dans la pierre, la force el l'acli-
l'univers, natura naturata, qu'autant qu'elle vité sont en léthargie; mais de ce degré infé-
est à l'état de développement ou d'actualité. rieur jusqu'aux degrés supérieurs de l'orga-
Mais soit qu'on considère la nature en puis- nisation il
, y a une progression continue
sance ou en acte, c'est, au fond el toujours, d'énergie, do spontanéité el de liberté. Ce
une seule et même chose c'est l'absolu. La
: développement progressif ne se fait pas au
nature déployée en individus est toujours la moyen d'une excitation externe, mais par
nature, et les individus ne sont que ses for- une spontanéité interne toujours croissante'.
mes, ses phénomènes; car tout est un et le Ce que le vulgaire appelle être, matière,
même (3). substratum des phénomènes n'est autre ,

Traduisant ce principe fondamental dans chose que celle puissance active de la nature
un style mythologique Schelling appelle
, qui s'apparaîl à elle-même dans l'homme
l'univers un animal immortel, et les corps sous sa forme la plus pure. La nature active
célestes des animaux intelligents, des ani- est avec sa forme une seule el même chose;
tnaux bienheureux, des dieux immortels (4). elle agit sous cette forme, elle esl réelle en
III. Développement de l'absolu. En raison elle et par elle.
d'un fait primilif, inexplicable, le moi el le La spontanéité esl donc la loi du monde;
non-moi, le subjectif el l'objectif, l'esprit et cl cette loi, encore une fois, n'a pas été im-
la matière, se dégagent du sein de l'absolu; posée du dehors c'est une loi interne, une
:

(1) C'est ainsi que M. Cousin a entendu le principe de pas de succession. Le temps esl purement idéul. Voir
son raaiire. Après avoir défini l'absolu t La subslaneu
: hrimo, p. 76. D'uii l'on a conclu, par exemple, que la
commune el le commun iJéal du nui et. du non-moi, leur lune, considérée en elle-même, est en même ten'ps eu
ideulilé,» il ajoute aiissilôl
: u Celte iderililé absolue du conjonction el eu opposition avec le soleil.
moi et du non-moi de l'homme et d; la nature, c'est (i) Bruno, pag. 7"2, 80, 96. 97.
Dieu. »Frag. iMos., préf. de h î' édil.. p. 28. (5i Sclielliiig parait em[ilo}er souvent le mol nalure
12) Bruno, pag. 43. comme synonyme d'absolu ; mais ici il restreint sa signifi-
(5j L'unité de l'absolu est si rigoureuse, suivant Schel- cation, et le prend comme synonyme de réel.
ling, que, par rapport aux choses en elles-mêmes, il u'ya
05 SCH SCil M
puissance et une vie universelle. Même dans ment. Elle s'annonce déjà dans les règnes
la nature organique, il y a une n'glc cl une inférieurs , et devient perci'ptible comme
puissance, ou, en U'aulrcs tonnes, idée et instinct sur les derniers degrés de l'échelle,
vie. Distinction dans ce qui est la non-dis- mais c'est seulement en nous qu'elle arrive
tinction, déploiement en multiple de ce qui à une existence complèle.
était un, évolution de ce qui était enveloppé, Celte loi suprême et iiléale que suit la na-
en un mot iiidividuation : voilà la grande ture existe nécessairement et par elle-même ;
règle qui se révèle dans la nature tout en- elle est le seul Dieu que Seheiling reconnût
tière. autrefois. Il soutenait en effet de la manière
La nature, de ce qu'elle était d'nhord, la plus formelle qu'il n'y a en dehors du
germe de tout, mais germe à l'état de lélliar- monde ni créateur ni ordonnateur. S'il con-
gie, se fait monde et organisme infini, où servait les noms de Dieu et de Providence,
l'individu n'est rien par lui et rien pour lui. c'était en leur donnant un sens tout différent
— Chaque objet délaché est le symbole et la du sens ordinaire. Tout le charme du monde
répétition de l'infini. Au début, la vie de reposait, suivant lui, sur celle antithèse ()ue,
l'individu est d'abord enveloppée dans un produit par des forces aveugles, il est néan-
germe; elle y sommeille, mais bientôt son moins en tout et partout rationnel. Dire que
activité s'éveille, se déploie et devient par la n:iture est une agrégation d'atomes sans
elle-même ce qu'elle doit devenir en vertu vie, combinés par le hasard, et dire (|u'une
de sa nature. Le germe se développe cimnie puissance étrangère à la nature et souverai-
s'il suivait un modèle. Même dans le règne nement intelligente a dispos le monde •

végétal et dans le règne animal, il s'efforce comme il est, ce sont là, s'il faut l'en croire,
de réaliser, dans son développement, uti type deux erreurs également insoutenables (1).
ou une idée; s'il suit son idéal avcuglétnenl, \'. De l'idé'il. Le lliéâlre des développe-
du moins il le suit exactement. Sans doiili; menls de l'idéal, c'est l'histoire.
nous n'observons ici l'idée que sur un degré Il y a une force supérieure qui domine et

inférieur de l'échelle; toutefois elle existe; dirige tous les développements de l'huma-
et si le germe s'y conforme de lui-même, nilé; mais cette force n'est pas un être libre
c'est une preuve manifeste qu'elle est sa loi. comme !e Dieu des chrétiens c'est une loi :

Mettez à la place d'un gland ou d'un œuf un nécessaire qui se trouve au sein de l'absolu.
sujet plus développé, l'homme, par exeiiiplo, Cette loi étant rationnelle ou idéale, on peut
il suivra avec une parfaite conscience l'idée a priori déterminer tout le plan de l'histoire.
de son déploiement, et il comprendra que Le développement progressif de l'absolu
cette idée n'est autre chose que son instinct dans le temps peut être divisé en trois pé-
interne, sa destinée essentielle. H se révèle riodes :la première est celle de la fatalité;
donc dans les individus, aussi bien que dans la seconde, celle de la nature; la troisième,
le grand tout, une loi qui se fait reconnaître celle de la providence. Nous sommes dans la
comme une irrésistible actiiilé, une néces- seconde période, et l'on ne peut dire quand
sité interne, ou une idée active et vivanle. arrivera la troisième. Sous ces trois noms,
Le monde réel n'est rien autre chose que le Destin, Nature, Providence, il faut reconnaî-
inonde idéal, passant de la puissance à l'acte, tre un même principe, toujours identique,
et i objectivant, se manifestant progressive- mais se manifestant sous des faces différen-
ment sous une forme visible et palpable. tes : en un mot, l'absolu.
Quoiqu'on ne puisse concevoir d'époque L'art est la création libre cl spontanée au
où la raison absolue ait existé seule et sans moyen de laquelle l'esprit humain réalise
l'univers objectif, quoique l'univers soit la extérieurement les intentions de réternelle
forme éternelle et nécessaire de la raison raison. Il n'est pas moins qu'une continuelle
absolue, il n'y en a pas moins développe- révélation de Dieu dans l'esprit humain.
ment et perfectionnement succc-sif dans L'Etat est l'image vivante, animée de la
l'existence du monde. L'imagination de la raison; il est l'œuvre île la raison lemlant à
nature dort dans la pierre, rêve dans l'ani- se manifester au dehors à mesure qu'elle
mal, et ne parvient ijue dans l'homme à une s'éveille dans les masses populaires; il est la
véritable connaissance de soi-même. mise en jeu, le résume le plus sublime de
Si l'activité de l'absolu n'a pas conscience toutes les puissances de l'idéal. La réali- —
de sa fin dans tous les objets, elle n'en pro- sation de la notion du droit, voilà le dernier
cède pas moins dans tous ralionnellemeni, et but que doit atteindre l'humanité. Ce sera la
tout le système d'organisation ((ui se révèle fusion de tous les peuples en un seul peuple,
dans le monde n'est autre chose que la rai- de tous les Etats en un seul Etat; on ne con-
son qui y existe. Il suit de là que tout est naîtra d'antres règles et d'autres lois que ce
bien, chaque chose étant ce qu'elle est en qui est bon, juste, légitime le droit sera sur
;

vertu d'une raison qui l'oblige d'êlre ce le Irône.


qu'elle est, et l'empêche d'être! autre cll0^e. Dans l'histoire Dieu
te fait. Dieu devient.
:

C'est là ce (jue le disciple le plus célèbre de Sortis de l'absolu, le réel et l'idéal viennent
Schelliiig, Hegel, exprimait par ces mois : se confondre dans l'absolu. Au dernier terme
Tout ce qui est réel cl rationnel. Ln raison — de ses développements, l'absolu fait un effort
liumaine est la loi du monile prenant pour se saisir, se savoir, se comprendre en
conscience d'elle-même au moment où elle tant qu'absolu, en tant que suprême identité.
atteint le plus haut degré de son développe- Il a conscience de cet elTorl, et alors apparaît

il) VoijCi Maiior, pag. 2G, 27. Veber dos rerliaeUni$$ der biltenden Kvnite :ur Naïur, toI. I, p^g. na.
61 DICTIONNAIRE DES HERESIES.
la philosophie; elle est la conscience qne sur les autres points, Schelling était inépni-
l'absolu .1 d lui-même. s.jble en ressources pour échapper aux ob-
L'jibsolii dénué de la conscience de soi- jections : lui reprochait-on de détruire la
même, voilà le point de dépari; l'absolu élevé dislinciion enire le vice et la vertu, les idées
à la conscience de soi-même, ou bien la de iiiérite el de déméiite alors il répon-
philosophie, voilà la conclusion dernière de dait « 11 y a quelque chose de plus grand
:

toutes choses. que la verlu et la morale du vulgaire; il y a


YI. Des élres finis. L'absolu n'existe pas en un état de l'âme dans lequel les commande-
dehors des élres finis qui soiil ses idées el les ments et les récompenses sont inutiles el in-
formes de ses idi'es. Comme il n'y a qu'un connues, parce que dans cet état l'âme n'agit
seul être, rien de fini n'existe en soi; le fini que par la nécessité de sa nature. L'âme ,
n'a qu'une ré.iliié ai parente. L'apparition disail-il, n'est vraiment ver:ueuse que si elle
des élres particuliers dans l'être infini ne l'est avec une liberté absolue, c'est-à-dire si
constitue pas une véritable division ; car, lîi vertu est pour elle la félicité absnlue. Etre
dans l'absolu, le réel <l l'idéal se confondent mallipitreux ou se sentir lel, c'est la vérita-
à tel point, (lue la dilTéreiiie même entre le ble immort.ililé, et la félicité n'est pas un
réel et l'idéal n'est qu'idéal (1). Le corps — accident de la vertu c'est plutôt la vertu
:

el l'âme de l'homme ne sont que iiews. modes elle-aême (3). »


tiifférents, deux formes d'une essenre indivi- IX. Fichte, Schelling, Hége! el M. Cousin,
sible. Le moi n'a une existence propre que enlendenl la liberté comme les jansénistes et
dans ses actes. Notre âme ne peut conserver les protestants. Logiquement ils le doivent:
l'individualité après la mort, car sa limita- la liberlé, à leur point de vue, ne peut être
tion dépend du corps et finit avec lui. L'idée que l'affranchissement de toi;tc coarlion, et
de l'âme est seule éternelle (2). non pas l'affranchissement de la nécessité.
"\
II. Conséfiuences. Telle est en résumé Suivant Schelling, il est vrai, dans une snb-
cette philosophie de la nature que M. Cousin jcctivilé vérilable. le dévelo|)pement interne
appelait encore en 183.3 la vraie philosophie, ne présente pas le même car.iclère de néces-
La voilà dans toute sa rigueur. Or, n'est-ce sité que dans les degrés inférieurs de l'exis-
pas là du panthéisme, et même le panthéisme tence ; le déploiement du moi, par exem-
le plus complet"? C'est en vain que Schelling ple, est spontané et volontaire. Mais, il —
et amis
ses se sont débattus contre celle faut bien le remarquer, la spontanéité et la
accusation il est possible qu'ils n'aient
: volonté ne sont pas le libre arbitre, la faculté
jamais été panthéistes ailleurs que dans les de choisir.
écoles et dans les livres; il est possible qu'ils M. Mntter expose sur ce point la théorie
ne le soient plus du tout; mais, dans les de Schelling d'une manière qui confirme
écoles et dans les livres, ils l'ont été j.idis, ils l'opinion que nous venons d'ériieltre : « Entre
l'ont été longtemps. A la vérité, il est sans la liberté et la néccssit.-, dit-il, il y a la plus
cesse question dans Srhelling d'une provi- grande analogie. Sans doute, elles sont ca-
dence et d'un être suprêmi-; mais qu'est-ce racléri-ées par des nuances très-sensibles,
que celte providence"? C'est une loi néces- mais il n'existe point entre elles de différence
saire. Qu'evt-ce que cet être suprême, cet de nature; au contraire, ces deux termes
absolu? C'est la substance universelle, c'est désignent au fond une même loi, une même
tout ce qui est, car tout est un et le même. puissance, une même activité celle du dé- :

Point de création. Si Dieu est quelque chose. ploiement (les germes. La nécessité en »ertu
il n'est plus que l'âme du monde; il se dé- de laquelle un objet qui a conscience de lui
veloppe fatalement dans la nature et par la ( c'est-à-dire lin sujet) se développe d'une
nature, et c'est dans l'humanité seulement manière conforme à sa nature, est la liberté
qu'il arrive enfin à '"existence personnelle. au point de vue de ce sujet (i). »
VIII. L'identité absolue étant posée en X. .\insi donc il n'y a point de libre arbi-
principe, que deviennent la liberté el la res- tre l'homme fait ce qu'il veut, mais il ne
:

ponsabilité morale? Logiquement on ne sau- peut pas vouloir ,:ulre chose que ce qu'il
rait plus les admettre. Aussi Schelling s'esl- veut. Dès lors point de responsabilité morale;
il exprimé plus d'une fols en fitaliste. Nous point de vice, mais aussi point de vertu;
lisons, par exemple, dans Tennemann, qu'il point d'enfer, mais aussi point de ciel. —
définit la vertu « un état dans lequel l'âme
: L'âme humaine, dit-on, est la raison suprême
se conforme, non pas à une loi placée en dans une individualilé. Voilà qui est à mer-
dehors d'elle-même, mais bien à la nécessité veille Mais, si nous sommes des dieux in-
1

interne de sa nature.» Cependant ici, comme carnés, par malheur nous ne sommes im-

(1) Sdielling, dom la prudence est proverbiale en Allf- esa t. on devra donc dire que notre ànie pareillement re-

ni if,'ne, avui soinde dissimuler, par luuies sortes de sira- çoit de l'ab-olu toutes ses déLerminalions. C'est en vain
lagèmcs, les conséqnences nalurelles de ses principes; que Silii lliiig repousse celle conséquence; elle lui est
peut-êlre aussi làcbail-il de se faire illusion a liii-mêine. imposée Irrésisiibleaieut par son priULJpede l'idenUté.uni-
«L'absolu, disail-il ,délruil si peu notre personnaliié, verselle.
qu'ju contraire il demeure toujours ifjinanKnt dans les (-2> l'hibs. wtd Relij.'on, pag. 68.
'

trouvent
piTbonnaliiés qu'il consliuip; el dès l>rs elles son! cler- (3) Philos, ,.ndRe.igM:,V->'^60, Gl.Cesidecs se
iieMes. Dans l'organi<.me de l'homme, n'y a-t-il pas d'au- aussi dans I Ethique de S, 'mo«a «llcautudo non est vir-
:

tres oi'jjaiismes cpii ont une sorte de vie Indéiieiulanle et tntis praemiuiii, sed ipsa vin »«• .«l'^rt. ii, m
fine, part, iv,
même de liljeriéî Ainsi l'œil dans mire cori^s a son cti-
; propos. i9, 28, et part, v, pit'P- i^-
nalure,
vilé, ses fonctions, sa sauté, ses maladies el sa mort ;i (i) M. Matter, Schellhiq el L^ vMosophie de la
pan.» Maisi'œil n'a de mouvement qu'autant que l'.inn^ l>a<;. -m.
lui en impriqi«. Si l'exeaiple choisi par SahelUog est
69 SCIl scn 70

morlcls qu'en idée : l.i mort, en déchirant celle de l'idiMilité ; il redevint le Fils d" Dieu,
noire pnvi'lo[)iJC personnelle l'ail reiiirer , se soumit au Père, elrélablil ainsi dans l'u-
notre divinilc à l'éial talent. Cela est liislel nité primilive et divine lonl ce qui est. C'est
XI. Ex})licntion de nos mystères. Sur ee ainsi que l'infini. Dieu, est rentré dans ic,
fond de doctrines impies, Schelling étendait fini, le monde. .Aussi Dieu, devenu homme,
prudciiiinent un voile de t'ormuli's elirétien- le Christ, a élé nécessairement la fin des dieux
iies. H n'y a pas dans notre symbole un seul du paganisme (2). »
myslère ((n'il ne prélemlîl celairer et traduire «L'nnilé rétablie, l'homme ne peut néan-
scienliruiuemenl laTrinilé, lepéihéorigmel,
: moins se sauverquc parla mori derégo'isme,
l'incanialion, la re(l<Mnplion. devenaient (ies el en pariicipant au sacrifice du Christ. Or,
mélapliores ou des allégories panlhéij.li(iues; il faut la puissance divine, le Saiut-Esprii,
et tous les faits de l'iiisioire religieuse subis- pour faire cesser la division de la volonté, et
saient les Iransforaialions les plus inallen- de la pensée humaine. Ibiil.n
ducs sous la baguette puissante de ccMnagicien. Xii. Uisloire de la Jieli(/ion. Telle est en —
Essayons rapidement d'en donner qu(!lquc substance la théorie de la chute et de la ré-
idée. habililalion imaginée par Schelling. M. Ital-
Dédiéance. Noire aelivilé, suivant Sciiel- lanche, M. Cousin, et surtout .M. Leroux ont
ling, ne peut déiiver de Dieu tout entière; imité ce nouveau gnoslicismc d'une fiçoii
elle doit avoir une racine indépendante, uii, [ilus ou moins limiile. plus ou moins héiéro-
moins en ce qui concerne la liOcrlé de faire la doxe. Mais les vues du philosophe allemand
mal. Mais d où peut venir celle mauvaise .sur lo paganisme oui exercé parmi nous une
moitié de l'Iiomm', si elle ne vient pas de influence lieaucau[) plus profonde. Longue-
Dieu? A celle qucslion, voici la réponse du meiit déveliippct'daiis la compilation de MM.
philosophe: Le mondes primitif cl absolue ail Creuser el Gnigniant, elles apparaissent
tout en Dieu; mais le monde acluel o; relatif souvent dans MM. Cousin, E. Quiiicl, Leroux
n'est pas tel ([u'il était, et s'il ne l'est plus, el nue mullitude d'autres écrivains moins
c'est piéi iséuient parce qu'il est d.veiiu iinportanis. Nous allons donc les résumer.
([uolque rhosc en soi il La léaliiédu mal . Dans l'inlervalle entre la chute et la réha-
apparut avec le premier ai:le de la volonté liililaliiin,((les facultés de l'hommcagissaient
liuinaine, posée indc|ienilante ou différente inslinctivenient dans le sens des puissances de
de la volonté divine, ei ce premier acte a été la nature, el lisaient pour ainsi dire dans
l'origine de lonl le mal qui désole le inonde. leurs secrets. » C'est là ce qui explii]ue la
Ici ou cntievoit confusément deux systè- divination et le proplictisme, les oracles et
Dies bit n dilVérenls suivant l'un la chute
: , les mylholdgies (3).
originelle, source de tout mal, c'est lindivi- Touielasubstaïue de lareligionchrétienne
dualilé, la pei'sonnalile suivant l'autre, le; était cachée dans le symbolisme des mystères
péché |iriniitif a élé un acte de la volonté pa'i'ens elle se faisait graduellementcn vertu
:

humaine opposé à la volonté divine. Le de la loi du progrès, et, dans les derniers
premier de ces syslèines a été inspiré par le siècles qui ont précédé notre ère, elle était à
paniheisuie, bien (|ii an lomi il ne puisse pein* enveloppée de quelques voiles Irans-
s'accorder avec lui. (Juant au .second, il est parenls. Ainsi ce n'est pas seulement chez
bien clairement encore en conlradiclionavcc les .luifs et les patriarches que l'on doitcher-
le principe de l'ideniiié absolue. Comme les cher les origines de nos croyances. Cba()uc
gnusiiqiiesel Jacob lioelioie, dontileniprunte peuple de l'antiquité a contribué pour sa
souvenl les iilces el même le langage, Seliel- pirt à la forniaiion de noire symbole et de
ling, pi étend rattacher ses Ibeoiies les plus notre culte. Touies les religions pa'i'ennes
bizarres aux textes de nos livres saints mais ; étaient comiiie les divers chapitres d'une
il donne, bien eiilendu, à tes textes une si- vaste et nécessaire introduction au christia-
gnilicatioii dont personne ne s'était jamais nisme (k). Dupuis est un des hommes qui
avise. —
l'oursuivon.s notre exposilion. ont le mieux entendu l'histoire des religions
Ktluibilitalion. « La chute de riiomine ne
brisa pas seulement le lien qui ratlach<iit ses § II. — Nouveau système de Schelling.
facultés à leur centre; elle eut dans le monde Variations de Schelling. La pensée de
l.
des résultats immenses, l^c monde fut eu Schelling a subi de nombreuses transforma-
elïei, en dehors de Ijien, de Dieu priuiilif, de tions. UiseiiiledeFichle,il nes'éloignail guère
Dieu P.re. Il agit désormais comme être à
le d'abord de l'eii'-eignementde sou mailre; peu
part, a |)eu |)rès comme diiiis les théories à peu cependant il se déiacha de l'idéali.sme
gnosiitiques , ao^-w, l'àine du inonde, el les Iruuscendental el développa sa philosophiede
génies émanes de son sein. .Mais un Sauveur la nature. Suivant un de ses amis les plus in-
itevait ramener au père ce <iui était émane du times, c'est pendant son enseignement à lena
père; second Adaui, il assembla les puissan- qu'il s'épril d'enthousiasme pour le juif
ces disséminées, il rendit à leur primitive d'Amsterdam, et se fil décidément spinosisle.
harmoniela conscience du muudcclla sienne, « Mais voilà qu'il incline peu à peu vers lo

(Il M Mauer ajoule (lue, suivaiil Scliclliiiiî, 1': l>s()lii a dans Mais la verui consiste ), faire .ibiiégaiion de
!o lécli.'.
coïKiiiiile Hiomle ili^ lelle suri«, i|ii'il devint qnelfue chose suii in il\idiial té, et a retourner ainsi ï Uien, source élpr-
pur i<oi; uuiis alors c'esl itoiic I alisolii ijui esl .oupali oiiu ne II' des iinJiudiialiiés. » Bnuio, p. SKï titi.
pèche iiri;;inel. Koir ,U. jUaaer.p. 3J,ô'>. S, lielliui; .naililll (>) Mjl;er, pag. 34.
dans • S'il Jirivr que les èiresi|iie nous iioiii-
suii llriiiio : 3) Idviii, ibid.
moiislutl.vidii parvienneiilhuiiucoiiscie.Kiîiiidiviauelle,
Is (i) Flùtos. totd tteligioit, pag. 17,.
c'ost lorsqu'ils »e séparent de Dieu, et qu'ils vivent ainsi
71 DICTlONNAlRb: DLS IlEfiLSIES. 7Î

théisme, sans renoncer pour cela au fond de cieuse;mais il no réfuta complètement aucun
son système; la lecture de Jacob Boehme des adversaires qu'il combattit, et, à l'égard
parait avoir fait sur lui une vive impression. du plus grand nombre, il garda un silence

C'est désormais dans Schelling une lutte dédaigneux. Enfin, il se retira comme Achille,
entre le théisme et le panthéisme (1).» sous sa tente, et s'enveloppa majestueuse-
II. Retour au théisme. —
Peu à peu il s'est ment d'un mystère impénétrable. Laissant
opéré dans son intelligence une révolution ses amis et ses ennemis sedisputer entre eux,
dont les résultats définitifs viennent seule- il se bornait à dire qu'on ne le comprenait
ment d'être connus. Les causes de celte ré- pas, mais qa'il saurait en temps opportun
volution sont nombreuses. Vivement attaqué, faire cesser le malentendu.
Schelling, toui en se défendant, fut contraint 111. Lutte contre Hegel. — Lorsque les der-
de se rapprocher des opinions qu'on lui oppo- nières conséquences du système de l'identité
sait, et sans avoir le courage de reconnaître absolue ont été mises à nu par Hegel, et sur-
franchement ses erreurs, il devint à la fin si tout par ses disciples, une réaction a dû s'o-
différent de lui-même, que beaucoupde per- pérer et s'est opérée en effet. Malheureuse-
sonnes crurent à sa conversion. Les rationa- ment les adversaires de l'école hégélienne
listes l'accusèrent avec violence d'avoirtrahi partagent trop souvent quelques-unes des
leur cause, et de s'être fait catholique. Mal- erreurs même les plus graves de cette école.
heureusement ce n'était là qu'une erreur. Ainsi, bien qu'ils réclament en faveur du
Toutefois sans revenir complètement à la libre arbitre, ils conservent au fond des vues
vérité, le philosophe modifiait progressive- fatalistes, et cette inconséquence paralyse
ment sa terminologie et sa pensée. Il n'ac- tous leurs efforts. Nous ne parlons pas de
commodait pas seulement son langage à celui rAIlcmagnc catholique la foi y préserve la
;

du christianisme, mais il cherchait à ratta- raison de pareilles erreurs mais dans l'Al-: ,

cher ses théories les plus audacieuses aux lemagne |)rotestante, les esprits sont aban-
croyances communes; et bientôt il arriva à donnés à eux-mêmes. Un des hommes qui
des principes manifestement inconciliables avaient le plus contribué à égarer la philo-
avec ceux qui servaient de point de dé|)art à sophie germanique, entreprit de la ramener
son panthéisme. —
De plus un changement sur la roule des vérités morales et religieu-
heureux survint dans ses études. Aux médi- ses. Schelling, fort de son ancienne gloire et
tations abstraites, auxréveries enthousiastes du secret dont il avait entouré ses méditations
succédait l'observation des monuments etdes depuis trente années se rendit récemment à
faits historiques. Du jour où Schelling quitta Berlin pour y engager une lutte décisive. Le
le monde fantasticiue qu'il s'était créé pour discours d'ouverture du célèbre professeur
entrer définitivement dans le monde réel, il fut avidement lu dans toute l'Allemagne.
dut un peu se désenchanter des utopies qui Nouveau point de départ. Depuis Des- —
avaient absorbé d'abord sa jeune imagina- cartes, dit-il, la raison pure avec ses princi-
tion. Les extravagances dans lesquelles tom- pes a prioriaélé l'unique agent de la science
bèrent ses disciples les plus ardents, et l'in- philosophique. Or, la raison pure ne nous
croyable confusion d'idées qu'engendrèrent révèle que l'être en général, l'être indéter-
ses doctrines, durent aussi contribuer un miné, et partant impersonnel. Elle ne donne
peu à le désabuser. Il régnait sur la philoso- non plus que le nécessaire ; l'acte libre lui
phie allemande, mais son royaumeétait dans échappe. Mais ce qui est nécessaire est éter-
une anarchie qui présageait une ruine pro- nel aussi. Donc avec la raison pure toute
chaine. Bientôt son école se débanda. Le seule, et abstraction faite de nos autres
plus conséquent de tous ses sectateurs, son moyens de connaître, on ne trouvera, si l'on
ami Hegel, devintun de ses adversaires les (St conséquent, qu'un Dieu impersonnel, un
plus déclarés ; Oken et Wagner prirent une monde nécessaire et éternel, le panthéisme
attitude analogue, quoique avec moins d'é- en un mot; la personnalité et la liberté,
clat. Outre ces amis, changés en ennemis, jamais. L'histoire de la philosophie moderne
Schelling eut encore bien d'autres antago- le prouve. L'emploi exclusif de la méthode
nisies. D'abord Fichle défendit son système a priori l'a conduite de système en système
,

attaqué. Bouterwec et Fries réclamèrent au au panthéisme de Hegel, qui faitde lariiison


nom du kanlisnie diversement modifié par la substance et la cause de l'univers. Dieu,
chacun d'eux. Jacobi démontra avec une lui-même. Dans cette théorie, le concret, le
éloquence chaleureuse que la philosophie de délenniné, l'individuel n'est qu'un phénomène
la nature était au fond un athéisme spiritua- éphémère s il se montre, c'est pour s'éva-
;

lisé. De son côté, Eschenmnyer prouva sans nouir aussitôt sans retour. Mais heureuse-
peine que principe de l'ideiitilé absolue
le ment la raison pure n'est pas le seul moyen
sapait la morale par sa base, en détruisant que nous ayons d'arriver à la science. Si la
la personnalité et la liberté. En un mot tou- création à été un acte libre, nous ne pouvons
tes les écoles se liguèrent ensemble pour connaître les créatures qu'a posteriori, par
combattre l'ennemi commun. l'expérience. La méthode expérimentale ou
Schelling fit d'abord assez bonne conte- historique devra donc trouver sa place dans
nance grâce aux ténèbres dont il avait tou-
;
la philosophie, si la liberié existe. Or, sommes-
jours enveloppé sa pensée et à la flexibilité nous primilivement portés à concevoir toutes
de ses l'ormule>, il put répondre à quelques chosescomme nécessaires Evidemment non.
"?

objections d'une manière plus ou moins spé- « Nous sentons en contemplant les choses de

(IJ Histoire Je ta vie et des ouvrage* de Spiuos», par A. Saintes, pag. 287

73 SCH SCIl 71

ce itionae, qu'elles pourraient ne pas être, la création. Ce dualisme est dominé par un
qu'elles pourraient être aulremont, qu'elles troisième principe, qui apparaît dans le
sont acridentclles. L'Iiunianité témoigne en monde avec l'homme, lorsque l'existence
noire faveur le Dieu qu'elle adore est un
: aveugle a été vaincue. L'homme, re>prit,
Dii'U personnel et libre. Nous avons encore, possède tous les principes de l'existence ;
pour préférerla méthode historiiiue, tous les mais 1,1 matière aveugle est enlièrenn-nl trans-
instinrts qui protestent en nous eoulro le figurée en lui. Tout en lui est luinière et
paniliéisme.Nous avons les souveraines cer- harmonie, il est l'imige fidèle di; Dieu. A
titudes de la morale qui suppose la liberté de l'exemple de Dieu, il est libre aussi, il est
riioiiime et la pcrsonnalilc de Dieu. « maître de rester uni à Dieu, ou de s'en déta-
Inconséquence. —
Telles sont les idées que cher, de demeurer ou non dans l'harmonie.
Sclielling développe dans une partie de son V. Chuie primitive. —
« L'expérience seule
cours d'introduction mais après celle vigou-: nous apprend ce qui s'est passé. L'élat de
reuse attaque contre la pli ilosn phi e pan théiste, l'bomine atteste la chute. Kncore ici le décret
il revient, ce semble, à ïn iiiélhode exclusive est libre, mais il se réalise d'après des lois
dont il a moniré le vice, et il semble se ré- nécessaires. L'homme tomba en s'asservis-
concilier un peu avec les systèmes rationa- sant au principe de la matière. Un eonilit
listesauxquels il a fait la guerre. La théorie pareil à celui qui produisit la matière dut
spinosisic qu'il professa autrefois est pré- alors se renouveler. Seulement celte guerre,
sentée par lui comme une sorte d'avenue au lieu de remplir de.'on trouble les espaces
aboutissant à ses nouvelles doctrines. Il ne de l'univers, n'agita plus que les profondeurs
la renie pas, il veut .'eulemcnt la compléter de la conscience humaine. Pendant de longs
en la corrigeant (1). Il y fait un changement siècles l'homme fut, pour ainsi dire, dépos-
capital, car il abjure déûnitivement le pan- sédé de lui-même il n'était plus l'hôte de
;

théisme. « Ou nedeseend pas nécessairement la raison divine, mais celui des jiuissanees
dil-il,de Dieu aumonde mais on remonte ; l'itaniqiies, désordonnées, <|ui renouvelaieat
nécessairement du monde à Dieu, de l'effet en lui leurs anciennes discordes » Alors —
à la cause, et le Dieu auquel on arrive par il dut lui apparaître des dieux étranges que
Cette voie est un Dieu personnel et libre. » nous ne pouvons plus concevoir ; et il ne
Si de l'introduction nous passons au sys- pouvait s'affranchir de cette tumultueuse
tème, nous apercevrons bientôt que le phi- vision. La lutte qui avait une première fois
losophe n'y est guère fidèle à la nouvelle produit le monde, produisit les mythologies.
inéihoJe qu'il a proclamée au lieu de com- ; La marche de cette lutte fut la même qu'au-
biner habilement la raison pure et l'obser- trefois, el le principe de la matière fut à la
vation, il retourne à son ancienne méthode, fin enlièremenl domplé. Après ces vastes
cl procède par intuition au lieu de faire de : préliminaires, le chrislianisme parut, créa
la philosophie sérieuse et solide, il fait de la l'homme, pour ainsi dire une seconde fois,
poésie. S'il échappe au panthéisme, il reste el le rendit à lui-même el au vrai Di'U.
toujours engagé dans un illuminisnie sans Dupufjanisme. —
Ainsi, suivant Srhclling,
règle. les mythologisles étaient pour l'homme dé-
ï\ . De la création. —
Dieu crée, dit-il, par chu une nécessité. Notre nature était alors
un acte libre de sa volonté mais si le décret ; dans un étatlrès-différent de son état actuel;
est libre, une fois prononcé, il se réalise par il ne faut donc point condamner le paganis-
un procédé constant. Dieu crée d'après les me; il était une conséquence fatale de la
lois éternelles que l'existence a en lui. Le — chute, et en même temps une réhabilit itioii
mystère de la création est assurément impc- progressive. Les culles idolâlriqui's forment
néirahle. —
Le philosophe prétend néan- une série ascendante d'iniliations de plus en
moins en pénétrer les secrets les plus obscurs. plus lumineuses el pures.
L'analyse s'avoue impuissante à donner une De la révélation. —
Ici Sehelling arrive à
idée un peu complète des spéculations inac- sa théorie de la révélation, appliciiion assez
cessibles dans lesquelles s'en fonce l'audacieux bizarre et presque inintelligible des hypo-
penseur; en voici seulement les principales thèses ontologiques qui servent de point de
conclusions : départ à tout le syslème.En voici le résumé.
Il y a trois principes ou facteurs de l'exis- — La suite naturelle de la chute ét.iit la
tence (2). D'abord, un principe de l'existence ruine de l'homine. Mais la volonlé divine in-
absolue, indéterminée, en quel(|uc sorte tervint pour nous sauver, et réduisit de nou-
aveugle et chaotique. Puis une énergie rivale veau le principe de la matière. La force ri-
qui lui résiste et la restreint. La lutte de ces vale, qui avait déjà triomphé de ce principe
deux puissances, et le triomphe progressif dans la création, pouvait seule la soumettre
de la seconde, ont produit la variété des êtres de nouveau. Celle force, qui est le Démiurge,
e'. le développement toujours plus parfait de apparut donc soumise à Dieu, et eu même
(t) «Je suis toujours sur te m(^inc lerr.iin, mais il est ^"Philosophie —
(ilus
saie,
élevé. » 'telles sonl les immles que Schelliiij; .iil' es-

y u quel ,ues aimées U un vdjMgour rii.iso. Koir / Uisl.


il
réatilé vivaule.
Philosophie de la révélaimn
— Les quairc premiers
— r'c la mifhologie. i*
S" Philosophie de ta nainre.
cesnuvrayi-s p:>ral(roul euseui-
île
de rie el des ouïr, de Spiiiosti, \>m .\. Saunes, p. i8S.
tii
lite, mais le dernier ne sera publié qu après la mort de
Vo.ci le-,liires de lini ouvr.iyes i|Uiî Scliulliiig a pii |orlc- l'auieur.
feuille, e'. qu'il a résumés ilaus sou cours 1" Inlroducliait : (J) Nous soupçonnons que Sehelling ne prétend pas
en Ibruie û'Imloire de la i>hilo.<:j\jhie dcpuh Desmles. trouver ce< Irois principes seulement dans le monde, niaii
— i* FliUosophie lAisiliie, ainsi uomuiée parce qu'ells u'et au'vsi dans l'essence divine. Cela fait ime singulière tri-
pas coiialruiic a iMLri, mais qu'elle a sa racine dans la uitël
DlCTIONNlIRB DES HÉRÉSIES. II.

T5 DICTIONNAIUF, DES HERESIES. 76

temps nnie a une race coupable; elle devint tout a raison d'être en sou temps. Plu- de
le Verbe médiateur. Dans sa lulle contre règle éternelle du juste, et par conséquenL
la matière aveugle, cette puissance divine plu^ de conscience, plus de responsabilité.
avait produit d'abord les mijthuloijies; mais La liberté n'a donc pu se trouver que dans
c'étaitpour elle un chemin et non le but. Les l'acte de la chute.... Le fatalisme pèse sur
dieux des mylhologies n'existaient que dans tout le reste de l'histoire; et sommes-nous
rjmagination deriiomme. Le Verbe ^\\^ chris- bien loin avec lui des conséqaeDces morales
tianisme, au contraire, apparut dans une du panthéisme ?
chair réelle, et se mêla aux hommes, comme '\
111. Le christianisme, d'après Schelling,
une personnalité liistincte. Le christianisme se dislingue des mythologies. mais il ne les
n'est point la plus parfaite des mylhologies ; contredit pas; sans elles, il n'aurait pu s'ac-
il les abolit, au contraire, en réunissant complir. Elles ont été comme lui inspirées
l'homme à Dieu, en le faisant, comme autre- par le Démiurge, ou le Verbe rédempteur;
fois, souverain, non plus esclave de la na- elles le préparent, elles en sont, pour ainsi
ture. 11 parait que Schelling adinet l'incar- dire, les propylées. Evidemment ce n'est pas
nation, la résurrection, l'ascension seulement : là ce que pense le christianisme; l'idolâtrie
il les explique à la facondes gnoiliques. L'Ë- et le péché sont pour lui même chose; il
vangile est à ses yeux une histoire réelle. n'excuse d'aucune manière la mythologie.
La religion, di(-il, ne sera point dépossédée Schelling n'est pas plus orthodoxe dans ses
par la philosophie; mais le dognie, au lieu vues sur le judaïsme. A vrai dire, on ne sait
d'êlre imposé par une autorilééxtêrieure, sera guère à quoi demeure bon un peuple élu, une
librement compris et accepté par l'intelli- fois que les mythologies annoncent et pré-
gence. De nouveaux temps s'annoncent. Le parent le christianisme. Schelling se montre
caiholiciSiL relevait de saint Pierre; ia ré- fort embarrassé de ce qu'il en doit faire.
forme de saint Paul; l'avenir relèvera du IX. Conclusion. —
Ce n'est là qu'une phi-
disciple préféré, de saint Jean, l'apôtre de losophie apocryphe du christianisme elle né ;

l'amour; nous verrons enfin l'homme affran- peut satisfaire ni les philosophes rationalis-
chi de toutes les servitudes, e!, d'un bout de tes ni les théologiens orthodoxes. Aussi
,

la terre à l'iiulre, les peuples prosternés dans Schelling ne fait pas école à Berlin. Le roi
une même adoration, unis par line même lui témoigne toujours une hante faveur;
charité. mais son snccès ne va pas plus loin.
VI. Schelling paraît considérer Ces rêveries SCHISME. Ce terme, qui est grec d'ori-
comme une apologie transcendante du chris- gine, signifie division, séparation, rupture,
tianisnie.Mais asburément, si cette religion et l'on appelle ainsi le crime de ceux qui,
ne pouvait être sauvée que par de semblables étant membres de l'Eglise catholique, s'en
transformations, il y aurait fort à craindre séparent pour faire bande à part, sous pré-
pour son avenir ; car Schelling ne formera texte qu'elle est dans l'erreur, qu'elle auto-
pas même une secte aussi nombreuse que rise des désordres et des abus, etc. Ces re-
celle de Vatenlin ou de Swedenborg. Com- belles ainsi séparés sont des schismaliques;
ment, eh (ffel, le vent dû douté, qui ébranle leur parti n'est plus l'Eglise, mais une secte'
tout en Allemagne, n'emporlerait-il pas ce particulière. •

fragile édiOce d'abstractions fantastiques ? 11 y a eu de tout temps d:ins le christia-

Tout cela ne pose sur ri'-n, ni sur la faison, iiisine des esprits légers, orgueilleux, am-
ni sur la révélation. Si le christianisme, ce bitieux de dominer et de devenir chefs de
firmament du monde moral, menaçait jatnais parti qui se sont crus plus éclairés que
,

de s'écrouler, ce n'est pas avec de pareils l'Eglise entière, qui lui ont reproché des er-
échafaudages d'hypothèses arbitraires qu'on reurs et des abus, qui ont séJuit une partie
pourrait le soutenir et empêcher sa ruine I de ses enfants, et qui ont formé entré eux
Si Schelling renonce au panthéisme, il s'ef- une société nouvelle ; les' apôtres mêmes «fît
force eiicore de maintenir quel((uei-unesdes vu nallre ce désordre, ils l'ont condamné et
erreurs qui en étaient la conséquence dans l'ont déploré. Lés schismes principaux dont
ses anciennes théories. parle l'histoire ecclésiastique sont celui des
Vil. Futatisme. —
L'idée de la liberté est novatiens, celui des donatisles celui des ,

le point capital qui distingue les nouvelles lufifériens, celui des Grecs qui dure encore,
opinions de Schelling de ses opinions an- enfin celui des protestants; nous avons
ciennes. Mais ne semble-l-elle pas Oubliée et parlé de chacun sous son nom particulier :
même détruite dans les détails, et ne peut-on il nous reste à donner une notion du grand
pas encore trouvera côté d'elle le fatalisme ? schisme d'Occident , mais il convient d'exa-
L'homme, en effet, est après sa chute soumis miner auparavant si le schisme en lui-même
an chouvemcnl mythologique, et ne peut pas est toujours un crime, ou s'il y a quelque
s'y SOtistraire ; il n'est plus libre. Le reile-^ motif capable de le rendre légitime. Nous
viént-il avec le Nullement.
christianisme ? soutenons qu'il n'y en a aucun, et qu'il ne
L'esprit humain se développe dès lors dans peut y en avoir jamais; qu'ainsi tous les
la philosophie, comme autrefois dans la my- schismaliques sont hors de la voie du sa-
thologie sous l'empire d'une loi inflexible. lut. Tel a toujours été le sentiment de l'E-
Les systèmes se succèdent pour une raison glise catholique; voici les preuves qu'elle en
nécessaire, et chacun apporte avec lui une donne.
jnorale différente. Le bien et le mal varient 1" L'intention de Jésus-Christ a été d'éta-
sans cesse;ou mieux, il n'y anibien, ni mal; blir l'union entre les membres de son Eglise;
77 SCH SCH 78
il dit (1) : « Je donne ma
vie pour mes bre- biame toute espèce de dirisions. «Si quel-
bis ; j'en ai d'.iulrcs i]ui
ne sont pas encore qu'un, dit-il, semble aimer la dispute,
ce
dans le hercail il faut que je les y amène,
:
n'est point notre coiiiunjft ni celle
de l'Eglise
et j'en ferai un seul troupeau sous un même de Dieu ... à la vérité il f,iitt qu'il
;
y ait des
pastc r. » Donc ceux qui sortent du bercail hérésies, aOn qu'on connaisse (larmi
vous
po,;r l'ormcruii troupeau à pari vont directe- ceux qui sont à l'épreuve {"): » On s.titque
ment contre l'intention de Jésus - Christ. Il !'héié>ie est le choix d'une doctrine particu-
est évident que ce divin Sauveur, sous le lière. Il met la dispute, les dissensions,
les
nom de brebis qui n'étaient pas encore dans sectes, les fnimitiés, les jalousies, au nombre
le bercail,entendait les gentils malgré l'op-
: des œuvres de la chair (8).
position qu'il y avait entre les dens opi-
Saint Pierre avertit
les fidèles o qu'il
nions, leurs mœurs, leurs habitudes cl celles y
aura parmi eux de faux propbèles, des doc-
des Juifs, il voulait en former non deux
leurs du mensonge qui introduiront des
troupeaux diflérenls, mais un seul. Aussi,
sectes pernicieuses, qui auront l'audace de
lorsque les Juifs convertis à la foi refasèrent
mépriser l'autorité légitime, qui, pour leur
de fraterniser avec les gentils, à moins que
propre intérêt, se feront un parti par leurs
crus- ci n'embrassassent les lois et les blasphèmes... qui entraineroBt le» esprits
moenrs juives, ils furrfil censurés et con- inconstants et légers.... en leur promettant
damnés par les apôlres. Stint Paul nous fait
la liberté, pendant qu'enx-mêmes sont les
remarquer qu'un dis grandes motifs de la
esclaves de la corruption (9).» Ii ne pouvait
venue de Jésus -Christ sur la terre a été de
pas mieux peindre les schismi tiques,
détruire le mur de séparation qui était entre qui
veulent, disent- ils, réformer l'Eglise.
la nation juive et les autres, de faire cesser
Saint Jean parlant d'eux les nomme des
par son sacrifice l'inimitié déclarée qui les
nntechrists. «ils sont sorli< d'enlre nous,
divisait, et d'établir entre elles une paix
dit-il, mais ils n'étaient pas des nôtres;
éternelle (2). De quoi aurait seryi ce traité s'ils
en avaient été, ils seraient demeurés avec
de paix, s'il devait être permis à de nou-
nous (10). » Saint Paul en a fait un tableau
veaux docteurs de former de nouvelles di-
visions et d'exciter bientôt entre les mem-
non moins odieux ^llj.
bres de l'Eglise des haines aussi déclarées 3 Nous ne devons donc pas être étonnés
de ce que les Pères de l'Eglise, tous remplis
que celle qui avait régné entre les Juifs et
des leçons de la duclrine des apôtres, se
les gentils?
sont élevés contre tous les .-chismaiiques,
2" Saint Paul, conformément aux
leçons et ont condamné leur témérité saint
de Jésus-Christ, représente l'Eglise, non- Irénée ;

en attaquant tous ceux de son temps qui


seulement comme un seul troupeau, mais avaient formé des sectes, Terloilien dans
comme une seule famille et uu seul corps, ses Prescriptions contre les hérétiques,
dont tous les membres unis aussi étroite- saint
Cyprien contre les novatiens , saint Att-
ment entre eux que ceux du corps humain, guslrn contre les donatistos, saint Jérôme
doivent concourir mutuellement à leur bien contre les lucilériens, eic, oril tous posé
spirituel et temporel ; il leur recommande
pourprmcipe qu'il ne peut point y avoir de
uclre attentifs à conserver par leur humi- cause légitime de rompre l'uniié de l'Eglise:
lité, leur douceur, leur patience,
leur dia- Prœscindendœ unitalis nulla potest ensejusla
rHc,Vunité d'esprit dans le iiende la paix[3); nécessitas; tous ont soutenu que hors
à ne point se laisser entraîner comme des
de
l'Eglise il n'y a point de salut.
enfants à tout vent de doctrine, par la malice Les notions des premiers chrétiens sur
des houunes habiles à insinuer l'erreur (ij. l'unité sont rappelées par M. de
De même qu il n'y a qu'un Dieu, il veut Trevern,
Discussion amicale «wr t'ErjUse anglicane et
qu'il n'y ait qu'une seul.- foi et un seul en (fénéral sur la réformation, t. I, lettre
baplême; c'est, dit-il, pour établir cette unité 2,
p. 32 dans les citations suivantes :
de loi que Dieu a donné des apôtres et dos Saint Clément, pape, dans son adnirable
évaiigélistes des pasteurs et des doc-
,
lettre aux Corinthiens, gémit sur la
teurs (5). C'est donc s'élever contre l'ordre division
impie et détestable (ce sont ses mots) qui
de Dieu, de fermer l'oreille aux liçons des tient d'éclater parmi eux. II les
,

pasteurs et des docteurs qu'il a établis, rapelle à


leur ancienne piété, au temps où pleins
pour en écouter de nouveaux qui s'ingè- d'ha-
mililé, de soumission, ils étaient
rent d'eux-mêmes à enseigner leur aussi inca-
propre pables de taire une injure que de h ressen-
doctrine. tir. « Alors ajoute- l- il, toute espèce de
,
11 recommande aux Corinibi.'ns de ne schisme était nue abomination à tos yeux.»
point fomenter entre eux de schismes
ni de Il torniiiie en leur disant
qu'il se presse iie
disputes au sujet de leurs apôtres ou de faire repartir Forlunatus, « auquel
leurs docteurs; il les reprend de ce que dit-il, ,

les nous joignons quatre députés. Renvoyez-


uns disent: Je suis à Paul ; les autres:
Je les-nous an plus vile dans la paix, afin que
suis du parti d'Apollo ou de
Céplias (G), il nous puissions bientôt apprendre que l'u-
jl) Joan. X, 15.
(i) tlphes. Il, 14. (7) ICor. X . Ki.
18) <Jal. V, 19.
(.î) Ibid. IV, 2.
9) Il Pelr. Il, I. 10, 14, 19.
(41 IbiJ., 14.
(.•i) Ibid., 4 et 11.
10) I Joau. Il, Iti.

Ilj II Tim. iii, iT.


(0; I Cor. 1, 10, U, U,
79 DICTIONNAIRE DES HERESIES. se

i.ion et la concorde sont revenurs parmi trelc. Suivez l'exemple de notre Sauveur,
«

vous, ainsi que nous ne cessons de le de- ajoute Poljc rirpe restez fermes dans la foi,
;

maniiir par nos vœux cl nos prières, el afin immuables dans l'unanimité, vous aimant
qu'il nous soil donné de nous réjouir du les uns les autres. » A l'âge de quatre-vingts
rélablisSfinenl du bon ordre p iimi nos frè- ans et plus, on le vil partir pour aller à
res d;' Coriiiiiie. » Qu'aurait dii ce poniife Rotiie conférer avec le pape Anicet sur des
aposloli(|ue d<'S grandes défcilions de l'O- articles de pure discipline il s'agissait sur- :

rietil, de l'AUeniagne de l'Anglelcrre, lui


. tout de la célébration de la Pâque, que les
qui, au premier bruit d'un(! conleslatiou Asiatiques solennisaient, ainsi que les Juifs,
survenue dans une peliie partie du troupeau, le qu^itoizième jour de la lune équinoxiale,
dans une seule vilii', prend aussitôt ralarnie, cl les Occidentaux, le dim.mche qui suivait
traite ce mouvemenl de
division impie, dé- le quatorzième. Sa négociation eut le succès
testal)le tout schisme, d'abominaliou, et
; désiré. On convint que les Eglises d'Orient et
emploie l'auloriléde son siège el ses instan- d'Occident suivraient leurs coutumes sans
ces palernelles pour ramener les Curintliiens rompre les liens de communifin el de charité.
à la paix et à la concorde. Ce fut durant snn séjour à Rome, qu'ayant
Snint Ignace, dicipte de saint Pierre et de rencontré Mai cion dans la rue, el voulant
« Ne me reconnais-lu pas Poly-
saint Jean, parle dans le même sens. Dans
l'éviter : ,

son épîire aux Smyrniens, il leur dit : « Evi- carpe, dit cet héréli(iue? Oui, sans doute, —
tez les schismes désordres, source de
el les pour le fils aîné de Satan. » il ne pouvait
tous les maux. Suivez voire évêque comme contenir sa sainte indignation contre ceux
Jésus-Christ, son Père, et le collège des prê- qui par leurs
,
opinions erronées s'alta-
tres comme les apôlres.Que personne n'ose
chaient à pervertir el diviser les chrétiens.
rieu entreprendre dans lEglise, sans l'évé- Sainl Justin, qui de la philosophie plato-
que. » — Dans sa leilre à Poljcarpe. « \cil- nicienne passa au christianisme, le défendit
lez, dit-il, avec le plus grand soin à l'unilé, p;ir ses apologies, et le scella de son sang,
à la concorde, qui sont les premiers de tous nous apprend que l'Eglise est renfermée
les biens. » Donc les premiers de tous les d:ins une seule el unique communion, dont
maux sont le schisme et la division. Puis les hérétiques sont exclus. « 11 y a eu, dil-il,
dans la même lettre, s'adressant aux fidèles: et il y a encore des gens ijui, se couvrani du
«Ecoutez votre évéquf, afin que Dieu vous nom de chrétiens, ont enseigné au monde
écoute aussi. Avec quelle joie ne donnerais-je des dogmes contraires à Dii'u, des impietés,
pas ma vie pour ceux qui sont soumis à des blasphèmes. Nous n'avons aucune com-
révêque,aux prêtres, aux diacres Puissé-je
! munion avec eux, les regardant comme des
un jour être réuni à eux dans le Sei);ni'ur » ! ennemis de Dieu, des impies et des mé-
Et dans son épître à ceux de Philadelphie : chants (I). »
«Ce n'est pas, dit-il, que j'aie trouvé de Le grand évêque de Lyon, saint Irénée,
schisme parmi vous, mais je veux vous pré- disciple de Polycarpe, et martyr ainsi que
munir comme des enfants du Dieu.» Il n'at- son maître, écrivait à Florinus,qui lui-même
tend pas qu'il ait éclalé du schisme; il en avait souvent vu Polycarpe, et qui commen-
prévient la naissance, pour en étouffer jus- çait à répandre certaines hérésies Ce : '<

qu'au germe. «Tous ceux qui sont au Christ, n'est pas ainsi que vous avez été instruit par
tiennent au parti de leur évêiiue, mais ceux les évéques qui vous ont précédé. Je pourrais
qui s'en séparent pour embr.isser la com- encore vous montrer la pluce où le bienheu-
munion de gens maudits, seront retranchés reux Polyc.irpe s'asseyait pour prêcher la
et condamnes avec eux. » Et aux Epliésiens: parole de Dieu. Je le vois encore avec cet air
« Quiconque, dil-il, se sépare de l'évéque et grave qui ne le quittait jamais. Je me sou-
ne s'accoide point avec les premiers-nés de viens et de la sainteté de sa conduite, cl de
l'Eglise, est un loup sous la peau de brebis. la majesté de son port, el de tout son exté-
Efforcez- vous, mes bien-aimés, de rester rieur. Je crois l'entendre encore nous racon-
attachés à l'éNéque, aux prêtres el aux dia- ter comme il avail conversé avec Jean et
cres. Qui leur obéit, obéit au Christ, par le- plusieurs autres qui avaient vu Jésus-Christ,
quel ils ont élé établis ; qui s(^ révolte <onlre cl (inelles paroles il avait entendues de leurs
eux, se révolte contre Jésus.» Qii'aurail-il bouches. Je puis vous protester dev.inl Dieu,
donc dit de ceux (|ui se soni révoltés depuis que si te saint é\éque aviiit entendu des er-
contre le jugement des conciles œcuméni- reurs paieilles aux vôires, aussitôt il se
ques, el qui, au mépris de tous les é\è(iues serait bouché les oreilles en s'écriant, sui-
du monde entier, se sont attachés à quelques vant sa coulume Bon Dieu à quel siècle
: 1

moines ou prêtres rèfractaires, ou a un as- m'avez-vous réservé pour entendre de telles


s<,niblage de laïques? choses? et à l'instant il se serait enfui de
Sainl Poljcarpe, disciple de saint Jean, l'endroit (2). » Dans son savant ouvrage sur
dans sa lelire aux Phiiippiens , témoigne les hérésies, 1. iv, il dit en parlant des schis-
toute son horreur contre ceux qui enseignent nialiques « Dieu jugera ceux qui ont occa-
:

des opinions hérétiques. Or, l'hérésie atliique sionné des schismes, hommes cruels qui
à la lois tt l'unilé de doilrine, (|u'elle cor- n'ont aucun amour pour lui, et ((ui, préfé-
rompt par ses erreurs, et l'unité de gouver- rant leurs avantages propres à l'unité de
nement auquel elle se soustrait par upiuiâ- l'Eglise, ne balancent point, sur les raisuus

(tj Dialogue avec TryphoD. (t) Eusebe, Hist. Eccles., lib. y


81 SGEI SCn 85
les plus frivoles, de diviser et déchirer le dite, et sereferme sur sa proie. Ces miséra-
grand et glorieux corps de Jésus-Christ, et bles, plutôt ensevelis que morts, tombent
lui doimeraieiil volontiers la niorl. s'il était dans les abîmes de enfer.... Que direz-vous
1

en leur pouvoir.... Mais ceux qui séparent à cet exemple, vous qui nourrissez le schisme
et divisent l'unilé de l'Eglise, recevront le et le défendiez impunément? »
châtiment de Jéroboam. » Saint Chrysoslome « Rien ne provoque :

Saint Denys, évèiiue d'Alexandrie, dans sa autant le courroux de Dieu, que de di-
lettre à Novat qui venait d'opérer un schisme viser son Eglise. Quand nous aurions fait
à Rome, où il avait fait consacrer Novalien un bien innombrable, nr)us n'en péririon.q
en opposition au légitime pape Corneille, pas moins pour avoir rompu la communion
lui dit: «S'il est vrai, comme lu l'assures, de l'Eglise, et déchiré le corps de Jésus-
que lu sois fâché d'avoir donné dans cet Christ (3). »
écart, montre-le-nous par un retour [)rompt Saint .Augustin « Le sacrilège du schis-
:

et volontaire. Ciril aurait fallu soufl'rir tout me; le crime, le sacrilège plein de cruauté;
plutôt que de se séparer Je l'Eglise de Dieu. Il le crime souverainement atroce du schisme ;
serait aussi glorieux d'être martyr, pour sau- le sacrilège du schisme qui outrepasse tous
ver l'Eglise d'un schisme et d'une séparation, les forfaits. Quiconque, dans cet univers, sé-
que pour ne pas adorer les dieux, et beau- pare un homme et l'attire à un parti quel-
coup plus glorieux encore dans mon opinion. conque, est convaincu par là d'être filsdes
Car, dans le dernier cas, op. est marlyr pour démons et homicide. » Passi'iK « Les doua-
son âaie seule; dans le premier, pour l'Eglise tisles, dit-il encore guérissent bien ceux
,

entière. Si donc tu peux, par d'amicales per- qu'ils baptisent de la plaie d'idolâtrie,
mais
suasions ou par une comluite niàle, ramener en les frappant de la plaie plus fatale du
tes frères à l'unité, cette bonne action sera schisme. Les idolâtres ont été quelquefois
plus imporlanle que ne l'a été ta fauie; celle- moissonnés par le glaive du Seigneur; mais
ci ne sera plus à ta charge, mais l'autre à ta les srhismati(iues , la terre les a engloutis
louange. Que s'ils refusent de te suivre et vifs dans son sein (V).» «Le schismalique
d'imiter ton retour, sauve, sauve du moins peut bien verser son sang, mais jamais obie-
ton âme. Je désire que tu prospères toujours nir la couronne. Hors de l'Eglise, et après
et que la paix du Seigneur puisse rentrer avoir brisé les liens de charité et d'unité,
dans ton cœur (1). » vous n'a\ez plus à attendre qu'un ehâiiment
Saint Cypiicn: «Celui-là n'aura point éternel, lors même que, pour le nom de Jé-
Dieu pour père, (jui n'aura pas eu l'Eglise sus-Christ, vous auriez livré votre corps aux
pour mère. S'imaginenl-iU donc les schis- ( flammes (o). »
maliques) que Jésus -Christ soit avec eux H serait facile d'èlendre les citations, en
quand ils s'asuomblenl, eux qui s'assemblent ajoutant Terlullien, Origène, Clément d'A-
hors d<! l'Eglise? Qu'ils sachent que, même lexandrie, Firmilien de (^ésarée, Théophile
en donnant leur vie pour confesser le nom d'Anlioche, Lactanie, Eusèbe, Ambroise,
du Christ, ils n'effaceraient point dans leur etc., et après tant d'illustres témoins, les dé-
sang la tache du schisme, attendu que le cisions des évêques réunis en corps dans les
crime de discorde est au-dessus de toute conciles particuliers d'Elvireen 305; d'Arles
expiation. Qui n'est point d.ins l'Eglise ne en 31i; de Gangres vers 3G'); de S.irajjosse,
saurait être marlyr.» Eivrc de l'Unité. Il 381; de Carlhage, 398; d- Turin, 39'J; de
montre ensuite l'énormilé de ce crime par Tolède, iOO; dans les conciles généraux de
l'effrayant supplice des premiers schismati- Nicée, 3-25; de Constantinople, 331; d E-
ques, Coré, Uathan, Abiron.el de leurs deux phè^e, 411; de Chaiccdoine, 45!.
cent cinquanle complices « La terre s'ouvrit
: J'aime mieux citer des autorités qui, pour
sous leurs pieds les engloutit vifs et de-
, être plus modernes, n'eu seront peut-être
bout, et les absorba dans ses entrailles brû- pas moins fortes....
lanles. » La confession d'.\ngsbourg, art. 7: «Nous
Saint Hilaire, cvêque de Poitiers, s'ex- enseignons que l'Eglise une, sainte, subsi-
prime ainsi sur l'unité: Encore qu'il n'y
>< stera toujours. Pour la vraie unilé de l'E-
ait qu'une Eglise dans le monde, chaque glise, il suffit de s'accorder dans la doctrine
ville a néanmoins son église quoi(]u'ell( s , de l'Evangile et l'administration des sacre-
soient en grand nombre, parce qu'elle est ments coimne dit saint i'aul
, une foi un : ,

toujours une dans le grand nombre (2j. » baptême, un Dieu père de tous. »
S.imt Optât de Milève cite le même exem- La confession helvéticiue, art. 12, parlant
ple pour nmntrer que le crime du schisme des assembléi s que les fidèles ont tenues de
est au-dessus mémo du parricide et de l'ido- tout temps, depuis les apôtres, ajoute: «Tous
lâtrie. 11 observe que Cain ne fut point puni ceux qui les méprisent et s'en séparent, mé-
de mort, que lesNiniviles obtinrent le temps prisent la vraie religion, et diivenl être
de mériter grâce par la |)énileiice. .Mais dès pressés par les parleurs et les pieux ma-
que Coré, D.ithan, Abiron se portèrent à di- gistrats, de ne point persister opiniâtrement
viser le peuple ,« Dieu dit-il envoie une
, , dans leur séparation. »
faim dévorante à la terre aussitôt elle ouvre
: La confession anglicane, art. 16: «Nous
une gueule énorme, les engloutit avec avi- croyons qu'il n'est permis à personne de se
li) Eusi'bo, llist. eccliîs., liv. vu. (i) Liv. I contre les Donatlsles.
(2| Sur le psuuaie xiv. (S) Eplire allouai.
I3j Uoméliii sur l'Iiipitre aux Epliésiens
,

«s DICTIONNAIRE DES HEKESIES. 84


soustraire aux assemWées au culte, m;iis libelles qui la font passer pour une prosti-
que tous doivent garder J"*iuilé de rEglise... tuée, (]ue pour toutes les injures (ju'on lui
pt que quico;uque s'ei) écajrle, résiste à l'or- dirait à lui-même.
.Ore de liiey. » « De tousles crimes où un sujet puisse
La coiifpssioij écossaise, art. 27: «Nous tomber, il n'y en a point de plus horrible
.croyons coijstanamenl que TEgiise est une.... que celui de se révolter contre son prince
Nous détPitons entièrement les blasphèmes légitime, et de faire souievr tout autant de
de ceux qui prétendi'nt que tout homme, eu provinces qu'on peut pour lâcher de le dé-
suivant léquiié, la juslice, quelque religion trôner, fallût-il désoler tontes les provinces
qu'il professed'ail!eHrs,sera sauvé. Car sans qui voudr;iient demeurer fidèles. Or, aulant
le Christ, il n'est ni vie ni salut, et nul ny l'intérêt surnaturel surpasse tout avantage
peut participer s'il n'a été donné à Jésus- temporel , aulant l'Eglise de Jésus-Christ
Cbrist par son Père. » l'emporte sur toutes les sociétés civiles; donc
La confession belgique : isNons croyons autant le schisme avec l'Eglise surpasse
et confessons une seule Eglise catholique. .. l'énormilé de toutes les séditions. »
Quiconjjue s'éioigne de celle véritable Eglise, Daillé, au coniniencement de son Apologie
se révolte niani&stement contre l'ordre de pour les réformés, c. 2, fait le même aveu
Dieu.» tiiuchant la grièveté du crime de ceux qui
confession saxonne, art. 8 « Ce nous
La : se séparent de l'Eglise sans aucune raison
est une grande consolation de savoir qu'il grave mais il soutient que les protestants
;

n'y a d'héritiers de la vie élernelie que dans en ont eu d'assez fortes pour qu'on ne puisse
l'assemblée des élus, suivant celle parole : plus les accuser d'avoir été schismatiques.
Ceux qu'il a choisis, il les a appelés. » Ndus examinerons ces raisons ci -après.
La confession b ihémienue, art. i2 ; « Nous Calvin lui-même et ses principaux disciples
avons appris que tous doivent g;irder n'ont pas tenu un langage différent.
l'unité de l'Eglise.... que nul ne doit y intro- Mais, avant de discuter leurs raisons,
o"
duire de sectes, exciter de séditions, mais se il boa de voir d'abord si leur conduite
est
montrer un vrai membre rie l'Eglise dans le est conforme aux lois de l'équité et du bon
lien de la paix eî l'unanimité de .«enliment. » sens. Ils disent qu'ils ont été en droit de
Etrange cl déploraiile aveuglement dans ces rompre avec l'Eglise romaine, parce qu'elle
hommes, de n'avoir su faire rap|)lication professait des erreurs, qu'elle autorisait des
de ces principes au jour qui précéda la superstitions et des abus auxquels ils ne
prédication de Luther Ce qui élait vrai,
1
pouvaient prendre part sans renoncer au
lorsqu'ils dressaient leurs confessions de foi salul éternel. Mais qui a porté ce jugement,
et leurs caléchi^nies l'était bien sans doute et (jui en garantit la certitude? Eux-mêmes
aulant alors. el eux seuls. De quel droit ont-ils fait tout à
Calvin lui-même enseigne que s'éloigner la fois la fonction d'accusateurs et de juges?
de l'Eglise, c'est renier Jésus-Chrisl; qu'il Pendant que l'Eglise catholique, répandue
faut bien se garder d'une séparation si par toute la terre, suivait les mêmes dogmes
criminelle qu'on ne saurait imaginer et la même morale, le même culte, les mêmes
attentat plus atroce que de violer, par une lois qu'elle garde eucore, une poignée de
perûdic sacrilège l'alliance que le Fils unique prédicants, dans deux ou trois contrées de
de Dieu a daigné contracter avec nous (1). l'Europe, ont décidé qu'elle était coupable
Malheureux 1 quel arrêt est sorti de sa d'erreur, de superstition, d'idolâtrie; ils
bouche 1 11 sera éternellement sa propre l'ont ainsi publié ; une foule d'ignorants et
condamnation. d'houiiiies vicieux
ont crps et se sont
les
k° Pour peindre du crime des
la grièvelé joints à eux devenus assez nombreux et
;

schismntiques nous ne ferons que coijicr ce


, assez forts, ils lui ont déclaré la guerre et
que Bayle en a dit (2) « Je ne sais, dit-il
: se sont maintenus malgré elle. Nous deman-
où l'on trouverait un crime plus grief que dons encore une fois qui leur a donné l'au-
celui de déchirer le corps mystique de Jésus- lorité de décider la question, pendant que
Christ, de son épouse qu'il a rachetée de son l'Eglise entière soutenait le contraire qui ;

propre sang, de cette mère qui nous engendre les a rendus juges et supérieurs de l'Eglise
à Dieu, qui nous nourrit du lait d'intelligence d.ius laquelle ils avaient été élevés et in-
qui est sans fraude, qui nous conduite la struits, et qui a ordonné à l'Eglise de se
béatitude éternelle. Quel crime plus grand soumettre à leur décision, pendant qu'ils ne
que de se soulever contre une telle mère, voulaient pas se soumettre à la sienne.
de la diffamer par tout le monde; de faire Lorsque les pasteurs de l'Eglise assemblés
rebeller tous ses enfants contre elle si on ; au concile de Trente, ou dispersés dans les
le peul.deleslui arracher du sein par milliers divers diocèses, ont condamné les dogmes
pour les entraîner dans les flammes éter- des protestants, et ont jugé que c'étaient des
nelles, eux et leur postérité pour toujours? erreurs, ceux-ci ont objecte (jue les évê(]ues
Où sera le crime de lèse-majesté divine au citholiques se rendaient juges et parties
premier chef, s'il ne se trouve là? Dn époux Mai-., lorsque Luther, et Calvin, el leurs
qui aime son épouse et qui connaît sa vertu, adhérents, ont prononcé du haut de leur
se lient plus mortellement offensé par des tribunal que l'Eglise romaine était un cloa-

(1) [rsI., lib. IV.


(i) Suppléiii. du Commeni. philosophique., Préface aux OEuvres, toni. II, pag. i80, col. 2.
85 SCH SCH 86
que de vices et d'erreurs, était la Babylone môme sans qu'elle connaisse évidemment que
e! la prostituée de l'Apocalypse, etc., n'é- Dieu les a révélées. Qn prétend que Luther, à
laienl-ils pas juges et parties dans celte l'article de la mort, a f;iit un aveu à peu près
contestation ? Pourquoi ci'la leur a-t-il été semblable voilà donc où aboutit la pré-
:

plus permis qu'aux pasteurs catholiques? Ils tendue clarté de l'Ecriture sainte sur les
ont fait de gros livres pour justifier leur questions disputées entre les prolestants et
schisme: jamais ils ne se sont proposé cette nous.
uucslion, jamais ils n'ont daigné y répondre. 6' Il y a plus : en suivant le principe sur
L'évidence, disent-ils, la raison, le bon leiiucl les protestants avaient fondé leur
sens, voilà nos juges et nos titres contre schisme ou leur séparation d'avec l'Eglise
l'Eglise romaine. Mais celte évidence pré- romaine, d'autres docteurs leur ont résisté,
tendue n'a été et n'est encore que pour eux , leur ont soutenu qu'ils étaient dans l'erreur,
personne ne l'a vue queux la raison est la ; et ont prouvé qu'il fallait se séparer d'eux.
leur et non celle des autres, lebon sens qu'ils Ainsi Luther vit éclore parmi ses prosélytes
réclament n'a jamais été que dans leur cim- la secte des anabaptistes et celle dos sacra-
yeau. C'est de leur part un orgueil bien mentaires, et Calvin fit sortir de son école
révoltant, de prétendre qu'au seizième siècle les sociniens. En Angleterre, les puritains
il n'y avait personne qu'eux dans toute ou calvinistes rigides n'ont jamais voulu
l'Eglise chrétienne qui eût des lumières, de fraterniser avec les épiscopaux ou anglicans,
la raison, du bon sens. Dans tontes les et vingt autres sectes sont successivement
disputes qui, depuis la naissance de l'Eglise, sorties de ce foyer de division. Vainement
se sont élevées entre elle et les novateurs , les chefs de la prétondue réforme ont fait à
ces derniers n'ont jamais manqué d'alléguer ces nouveaux schismatiques les mêmes re-
pour eux l'évidence, la raison, le bon sens, proches que leur avalent faits les docteurs
et dp défendre leur cause comme les proles- catholiques on s'est moqué d'eux, on leur
;

tants défendent la leur. Ont-ils eu raison a demandé de quel droit ils refusaient aux
tous ? et l'Eglise a-t-ellc toujours eu tort? autres une liberté de laquelle ils avaient
Dans ce cas, il fautsoutenir que Jésus-Christ, trouvé bon d'user eux mêmes, et s'ils ne
loin d'avoir établi dans son Eglise un prin- rougissaient pas de répéter des arguments
cipe d'unité , y a placé un principe de divi- auxquels ils prétendaient avoir solidement
sion pour tous les siècles, en laissant à tous répondu.
les sectaires entêtés la liberté de faire bande Bayle n'a pas manqué de leur faire encore
à part, dès qu'ils accuseront l'Eglise d'être celte objection. Un catholique, dit-il, a de-
dans le désordre et dans l'erreur. vant luitous SOS ennemis, les mêmes armes
Au reste, il beaucoup que tous
s'en faut lui servent à les réfuter tous; mais les pro-
les protestants aient osé afûi'mer qu'ils ont lestants ont des ennemis devant et derrière;
l'évidence pour eux plusieurs ont été assez
: ils sont entre deux feux, le papisme les at-
modestes pour avouer qu'ils n'ont que des taque d'un côté et le socianisnie de l'autre ;
raisons probables. Grolius et Vossius avaient ce dernier emploie contre eux les mêmes
.écrjl que les docteurs de l'Eglise romaine arguments desquels ils se sont servis contre
donnent à l'Ecriture sainte un sens évidem- l'Eglise romaine (2). Nous démontrerons la
ment forcé, différent de celui qu'onl suivi les vérité de ce reproche en répondant aux ob-
anciens pères, et qu'ils forcent les fidèles jections des protestants.
d'adopter leurs interprétations; qu'il a donc Première objection. Quoique les apôtres
fallu se séparer d'eux. Bayle (1) observe aientsouventrecommandé aux ûdèlesl'union
qu'ils se sont trop avancés. « Les protestants, et la paix ils leur ont aussi ordonné de se
,

dit-il, niallèguent que des raisons dispu- séparer de ceux qui enseignent une fausse
tables, rien de convaincant, nulle démon- doctrine. Saint Paul écrit à Tile (3 «Evitez :

stration ils prouvent et ils objectent


; mais ; un hérétique après l'avoir repris une ou
on répoud à leurs preuves et à leurs ob|ec- deux fois. » Saint Jean ne veut pas même
tions ils
; répliquent et on leur réplique ; qu'on le salue ^4.)- Saint Paul dit analhème
cela ne finit jamais était-ce la peine de
: à quiconque prêchera un Evangile différent
faire un schisme?» Demandons plutôt Eu : du sien, fût-ce un ange du ciel (o). Nous
pareille circonstance était-il permis de faire
, lisons dans l'Apocalypse (0) «Sortez de Ba- :

un scliisme, et de s'exposer aux suites af- bylone, mon peuple, do peur d'avoir part à
freuses qui en ont résulté? ses crimes et à son châtiment. » Dans ce
Les controverses de religion continue , même livre, ch. ii, vers. 6, le Seigneur loue
Bayle ne peuvent pas être conduites au
, l'evêque d'Ephèse de ce qu'il hait la conduiie
dernier degré d'évidence tous les théologiens ; des nicola'ites el, vers, lo, il blâme celui de
;

en tombent d'accord. Jurieu soutient que Peigame de ce qu'il souffre leur doctrine. De
c'est une erreur très-dangereuse d'enseigner tout temps l'Eglise a retranché de sa société
que le Saint-Esprit nous fait connaître les hérétiques et les mécréants donc les ;

évidemment les vérités de la religion; selon protestants ont dû en conscience se séparer


lui, l'âme fidèle embrasse ces vérités, sans de l'Eglise romaine. Ainsi raisouoeDaillé (7)
qu'elles soient évidentes à sa raison ; et et la foule des protestants.
(I) Dicl. criiique, art. Niausios, Kem. U. fô) Gai. 1, 8, 9.
(2) Ibid. (G) Apoc. xviii, 4.
(3) Cap. III, ver». 10. (7) Apolog., clu 3.
(i) 11 Joaii. 10.
87 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 88

Réponse. En premier lieu, nous prions ces qu'ils ont bien fait de le lui direà leur tour,
raisonneurs de nous dire ce qu'ils ont ré- d'usurper ses titres, et d'élever autel contre
pondu aux iinabaplistes, aux sociniens, aux autel, il est étonnant que des raisonnements
quakers, aux lalitudiiiaires aux indépen-
, aussi gauches aient pu faire impression sur
dants, elc, lorsqu'ils cul allégué ces mêmes un seul esprit sensé.
passages pour prouver qu'ils étaient obligés Seconde objection. Les pasteurs et les doc-
en conscience de se séparer des prolestants teurs catholiques ne se contentaient pas
et de faire bande à part. d'enseigner des erreurs, d'autoriser des su-
En second lieu, saint Paul ne s'est pas perstitions, de maintenir des abus , ils for-
borné à défendre aux fidèles de demeurer çaient les fidèles à embrasser toutes leurs
en société avec des hérétiques et des mé- opinions et punissaient par des supplices
,

créants, mais il leur ordonne de fuir la com- quiconque voulait leur résister; il n'était
pagnie des pécheurs scandaleux il); s'ensuit- donc pas possible d'entretenir société avec
il de là que tous ces pécheurs doivent sortir eux; il a fallu nécessairement s'en séparer.
de l'Eglise pour former une secte particu- Réponse. Il est f.iux que l'Eglise catho-
lière, ou que l'Eglise doit les chasser de son lique ait enseigné des erreurs, etc., et qu'elle
sein ? Les apôtres en général ont défendu ait forcé par des supplices les fidèles à les
aux fidèles d'écouter et de suivre les séduc- professer. Encore une fois, qui a convaincu
teurs les faux docteurs
,
les prédicaiits , l'Eglise d'être dans aucune erreur? Parce
d'une nouvelle doctrine; donc tous ceux qui que Luther et Calvin l'en ont accusée s'en- ,

ont prêté l'oreille à Luther, à Calvin et à suit-il que cela est vrai ? Ce sont eux-mêmes
leurs semblables, ont fait tout le contraire qui enseignaient des erreurs et qui les ont
de ce que les apôlres ont ordonné. fait embrasser à d'autres. De même qu'ils

En troisième lieu, peut-on faire de l'Ecri- alléguaient des passages de l'Ecriture sainte,
ture sainte un abus plus énorme que celui les docteurs catholiques en citaient aussi
qu'en font nos adversaires? Siini Paul com- pour prouver leur doctrine les premiers ;

mande à un pasteur de l'Eglise de reprendre disaient 'Vous entendez mal l'Ecriture, les
:

un hérétique, de l'éviter ensuile, et de ne seconds répliquaient: C'est vous-mêmes qui


plus le voir s'il est rebelle et opiniâtre; donc en pervertissez le sens. Notre explication
cet héréticjue fait bieu de se révolter contre est la même que celle qu'ont donnée de tout
le pasteur, de lui débaucher ses ouailles de , temps les Pères de l'Eglise, et qui a toujours
former un troupeau à part voilà ce qu'ont : été suivie par tous les fidèles la vôtre n'est :

fait Luther Calvin, et, suivant l'avis de


et fondée que sur vos prétendues lumières, elle
leurs disciples, ils ont bien fait; saint Paul est nouvelle et inou'ie donc elle est fausse.
;

les y a autorisés. Jlais ces deux prétendus Une preuve (|ue les réformateurs l'enten-
réformateurs étaient-ils apôtres ou pasteurs daient mal, c'est qu'ils ne s'accordaient pas,
de l'Eglise universelle revéïus d'autorité
, au lieu que le sentiment des catholiques
pour la déclarer hérétique, et pour lui dé- était unanime. Une autre preuve que les
bauiher ses enfants ? premiers enseignaient des erreurs c'est ,

P.iree qu'il leur a plu de juger que l'Eglise qu'aujourdhui leurs disciples et leurs suc-
catholique était une Babjlone, ils ont décidé cesseurs ne suivent pas leur doctrine. Voyez
qu'il fallait en sortir ; mais ce jugement Protestants.
même, prononcé sans autorité, était un blas- D'ailleurs , autre chose est de ne pas
phème il supposait que Jésus-Christ, après
; croire et de ne pas professer la doctrine de
avoir versé son sang pour se former une l'Eglise, et autre chose de l'attaquer publi-
Eglise pure et sans tache, a permis, malgré quement et de prêcher le contraire. Jamais
ses promesses, qu'elle devînt une Baby one, les protestants ne pourront citer l'exemple
un cloaque d'erreurs et de désordres. Toute d'un seul hérétique ou d'un seuHncrédule
société, sans doute, est en droit de juger ses supplicié pour des erreurs qu'il n'avait ni
membres mais les protestants qui voient
; publiées ni voulu faire embrasser aux au-
tout dans l'Ecriture n'y ont pas trouvé tres. C'est une équivoque frauduleuse de con-
qu'une poignée de membres révoltés a droit fondre les mécréants paisibles avec les pré-
de juger et de condamner la société entièie. dicants séditieux , fougueux et calomnia-
Ils peuvent y apprendre qu'un pasteur, un teurs , tels qu'ont été les fondateurs de la
évéque, tels que ceux d'Eplièse et de Per- prétendue réforme. Qui a forcé Luther, Cal-
game, est autorisé à bannir de son troupe lu vin et leurs semblables de s'ériger en apô-
des nicolaïles condamnés comoie hérétiques tres, de renverser la religion et la croyance
par les apôtres ; mais elle n'a jamais en- établies, d'accabler d'invectives les pasteurs
seigné que les nicola'ites ni les partisans de de l'Eglise romaine ? N'oilà leur crime, et
toute autre secte , pouvaient légitimement jamais leurs sectateurs q^ parviendront à les
tenir tête aux é\êques, et former une Eglise justifier.
ou une société schismalique. Troisième objection. Les protestants ne pou-
De ce que l'Eglise catholique a toujours vaient vivre dans le sein de l'Eglise romaine,
retranché de sou sein les hérétiques, les mé- sans pratiquer les usages superstitieux qui y
créants, les rebelles, il s'ensuit qu'elle a eu étaient observés, sans adorer l'eucharistie,
raison de traiter ainsi les protestants, et de sans rendre un culte religieux aux saints,
leur dire anathème mais il ne s'ensuit cas
; à leurs images et à leurs reliques : ur, ils

(1)1 Cur. V, 11; II rbess. m, 6, 14


39 SCH SCH 90

regardaient tons ces culles comme autiint parce que ces sectaires ne reprochaient au-
d'actes d'idolâtrie. Quand ils se seraient cune erreur à l'Eglise catholique, de laquelle
trompés dans le fond, toujours ne iiouvaienl- ils se séparaient; il n'en était pas de même

ils observer ces prali(]ues sans allrr contre des protestants, à qui la doctrine de l'Eglise
leur conscience donc ils ont été forcés de
;
romaine paraissait erronée en plusieurs
faire bande à part afin de pouvoir servir
, points.
Dieu selon les lumières de leur conscience. Réponse. Il est faux que les schismnliques
Réponse. Avant les clameurs de Luther, dont nous parlons n'aient reproché aucune
de Calvin et de quelques autres prédicants, erreur à l'Eglise calholique. Les donatistes
personne dans toute l'étendue de l'Eglise regardaient comme une erreur de penser que
catholique ne regardait son culte comme les pécheurs scandaleux étaient membres de
une idolâtrie; ces docteurs même l'avaient l'Eglise ils soutenaient l'invalidité du bap-
;

pratiqué [lendant longtemps sans scrupule ;


tême reçu hors de leur société. Les nova-
ce sont eus qui, à force lie déclamations et liens soutenaient que l'Eglise n'avait pas le
de sophismes, sont parvenus à le persuader pouvoir d'absoudre les pécheurs coupables
à une foule d'ignorants ce sont donc eux; de rechute. Les lucifériens enseignaient
qui sont la cause de la fausse conscience de qu'on ne devait pas recevoir à la commu-
leurs prosélytes. Quand ceux-ci seraient nion ecclésiastique les évéques ariens, quoi-
innoccnls d'avoir fait un schisme, ce (jui que pénilenls et convertis, et que le bap-
n'est pas, les auteurs de l'erreur n'en sont tême administré par eux était absolument
que plus cou])ables mais saint Paul ordonne
;
nul. Si, pour avoir droit de se séparer de
aux Dilèles d'obéir à leurs pasteurs et de l'Eglise il sufûsait de lui imputer des er-
,

fermer à la séduction îles faux doc-


l'oreille reurs il n'y aurait aucune secte ancienne
,

leurs donc ceux-ci et leurs disciples ont


: ni moderne qu'on pût justement accuser de
été complices du même criu)e- schisme ; les protestants eux-mêmes n'ose-
Quand on veut nous persuader que la raient blâmer aucune des sectes qui se sont
prétendue réforme a eu pour premiers par- séparées d'eux, puisque toutes sans excep-
tisans des âmes timorées, des chrétiens scru- tion leur ont reproché des erreurs, et sou-
puleux et pieux qui ne demandaient qu'à
,
vent des erreurs très-grossières
servir Dieu selon leur conscience on se , En effet, les sociniens les accusent d'in-
joue de notre crédulité. 11 est assez prouvé troduire le polythéisme «t d'adorer trois
qui" les prédicants étaient ou des moines dé- dieux, en soutenant la divinilé des trois per-
gnûlés du cloître, du célibai et du joug de sonnes divines ; les anabaptistes, de profa-
la règle, ou des ecclésiastiques vicieux, dé- ner le baptême, en l'administrant à des en-
réglés, entêtés de li;ur prétendue science; fants qui sont encore incapables de croire;
que la foule de leurs partisans ont été des les quakers, de résister au Saint-Esprit, en
hommes de mauvaises mœurs et do(niués empêchant les simples fidèles et les femmes
par des passions fougueuses. Il n'est pas de parler dans les assemblées de religion,
moins certain que le principal motif de leur lor^que les uns ou les autres sont inspirés;
apostasie fut le dc>ir de vivre avec [ilus de les anglicans, de méconnaître linslilulion de
litierté, de pi. 1er les églises et les monastères, Jésus-Christ, en refusant de reconnatire le
d'humilier et d'écraser le cLTgé, de se ven- caractère divin des évéques tous de conccrj :

ger de leurs ennemis personnels, etc., tout reprochent aux calvinistes rigides de faire
était permis contre les papistes à ceux qui Dieu auteur du péché en admettant la pré-
suivaieut le nouvel fclvangile. destination absolue, etc.; donc, ou toutes
On nous en impose encore plus grossière- ces sectes ont raison de vivre séparées les
ment, quand on prétend qu'il fallait du cou- unes des autres et de s'anaihémaliser mu-
rage pour reiioneer au catholicisme, qu'il y tuellement, ou toutes ont eu tort de faire
avait de grands d^mgers à courir, que les schisme d'avec l'Eglise calholique ; il n'en
apostats risquaient leur fortune et leur vie, est pas une seule qui n'allègue les mêmes
qu'ils n'ont donc pu agir que par motif de raisons de se séparer de toute autre commu-
conscience. 11 est constant que dès l'origine nion quelconque.
les prétendus réformés ont travaillé à se Un de leurs controvcrsisles a cité un pas-
rendre reiloutables. Leurs docteurs ne leur sage de \ incent de Lérins qui dit (1) que ,

prêchaient point la patience, la douceur, la si une erreur est prêle à infecter toute l'E-
résignation au m irlyrc, comme faisaient les glise , il faut s'en tenir .i ranli(iuilc ; que si
apôtres à leurs disciples, mais la sédition, l'erreur e^t ancienne et étendue, il faut la
la révolte, la violence, le brigandage et le combaltre par l'Ecriture. Cette citation est
meurtre. Ces leçons se trouvent enciu-e dans fausse ; voici les paroles de cet auieur :

les écrits des réformateurs, et l'histoire at- « Çatoujours été, et c'estencore aujourd'hui
teste qu'elles furent fidèlement suivies. la coutume des catholiques de prouver la
Elrange délicatesse de conscience, d'aimer vraie foi de deux manières, 1° par lautorilé
niii'ux bouleverser l'Europe entière que de de l'Ecriture sainte; 2" par la tradition de
souffrir dain le silence les prétendus abus de l'Eglise universelle non ([ue l'Ecriture soit
;

l'Eglise cilboli(iuel insuffisante en elle-même mais parce que ,

(Juntrièine objection. A la vérité les Pères la plupart interprètent à leur gré la parole
de l'Eglise ont condamné le schisme des no- divine, et forgent ainsi des opinions et dos
Valiens , des douatisles et des lucifériens, erreurs. Il faut donc entendre l'Ecriture
(1) CiNumuiiit. cil. i cl 29
DICTIONNAIUE DES HERESIES. «
sainte d.ins le sens de l'Eglise, surlonl dans sion qui arriva dans l'Eglise romaine au
les questions nui servent de fondement à quatorzième siècle lorsqu'il , y eut deux
tout le dogme calholiiiue. Nous avons dit papes placés en même temps sur le saint-
encore que dans l'Kglise tnéme il faut avoir siége de manière qu'il n'était pas nlsé de
,

égard à l'iiniversalilé el à l'anliquilé; à l'ii- distinguer lequel des deux avait été le plus
niversalité, afin de ne pas rompre l'unité canoniquement élu.
par un schisme; à Tantiqnilé, afin de ne pas Après la mort de Benoît XI en l-'^Oi, il y
préférer une nouvelle hérésie à l'ancienne eut successivement sept papes français d'o-
religion. Enfin nous avons dit que dans l'an- rigine; savoir, Clément V , Jean XXII , Be^
tiquité de l'Eglise il faut observer deux cho- noît XII Clément VI , Innocent VI , Ur-
,

ses ,
1° ce qui a clé décidé autrefois par un bain V et Grégoire XI , qui tinrent leur
concile universel, 2° si c'est une question siège à Avignon. Ce dernier ayant fait un
nouvelle sur laquelle il n'y a point eu de dé- voyage à Rome, y tomba malade et y mouru/
cision il
, faut consulter le senllmenl des le 13 mars 1378. Le peuple romain , très-
Pères qui ont toujours vécu el enseigné dans séditieux pour lors , et jaloux d'avoir chez
la coninuiniou de l'Eglise, ei tenir pour vrai lui le souverain pontife , s'assembla tumul-
et catholique ce qu'ils ont professé d'un tueusement, et d'un ton menaçant déclara
conscnlenient unanime. » Cette règle, cons- aux cardinaux réunis au conclave, qu'il
tamment suivie dans l'Eglise depuis plus de voulait un pape romain ou du moins ilalien
dix-sept siècles , est la condamnation for- de naissance. Conséqnemmentles cardinaux,
jnelle du schisme et de toute la conduite des après avoir protesté contre la violence qu'on
protestants aussi bien que des autres sec-
,
leur faisait et contre l'éleclion qui allait se
taires. faire, élurent le 9 avril, Barthélémy Pri-
Quelques théologiens ont distingué le gnago, archevêque de Bari, qui prit le nom
schisme d'avec le schisme passif: parle
iiclif d'Urbain Vî Mais , cinq mois après , ces
premier ils entendent la séparation volon- mêmes cardinaux, retirés à Anagni et en-
taire d'une partie des membres de TEglise suite à Fondi, dans le royaume deNaplcs ,

d'avec le corps, et la résolution qu'ils pren- déclarèrent nulle l'élection d'Urbain ^'l,
nent d'eux mêmes de ne plus faire de société comme faite par violence, el ils élurent à sa
avec lui ils appellent schisme passif l,i sépa-
;
place Robert, cardinal de Genève, qui prit le
ration involontaire de ceux que l'Eglise a nom de Clément VII.
rejelésde son sein par l'excommunicaliou. Celui-ci fut reconnu pour pape légitime
Quelquefois les controversistes prolestants par la France , l'Espagne, l'Ecosse , la Si-
«ni voulu abuser de celte distinction ils : cile , l'île de Chypre, et il établit son séjour
ont dit Ce n'est pas nous qui nous sommes
: à Avignon ; Urbain VI, qui faisait le sien à
séparés de l'Eglise romaine, c'est elle qui Rome eut dans son obédience les autres
,

nous a rejetés et condamnés; c'est donc elle Etats de la chrétienté. Celte division, que
qui est coupable de schisme et non pas ,
l'on a nommée le grand schisme d'Occident,
nous. Mais il est prouvé par tous les monu- dura pendant quarante ans. Mais aucun des
ments historiques du temps, et par tous les deux partis n'était coupable de désobéis-
écrits des luthériens et des calvinistes , sance envers l'Eglise ni envers son chef;
qu'avant l'anathème prononcé contre eux l'un et l'autre désiraient également de con-
par le concile de Trente ils avaient publié , naître le véritable pape, tout prèls à lui ren-
elrépété cent fois que l'Eglise romaine était dre obéissance dès qu'il serait certainement
la Babylone de l'Apocalypse, la synagogue connu.
de Satan la société de l'Antéchrist ; qu'il
, Pendant cet intervalle, Urbain VI eut
fallaitabsolument en sortir pour faire s;)n pour successeurs à Rome Boniface IX, In-
salut en conséquence ils tinrent d'abord
; nocent VII Grégoire XII Alexandre V et
. ,

des assemblées particulières ils évitèrent , Jean XXIII. Le siège d'Avignon fut tenu par
de se trouver à celles des catholiques el do Clément VU pendant seize ans , et durant
prendre aucune part à leur culte. Le schisme vingl-Irois par Benoît XIII son successeur.
a donc été actif et Irès-volontaire de leur En li09, le concile de Pise assemblé pour ,

part. éteindre le schisme, ne put en venir à bout;


Noos ne prétendons pas insinuer par là vainenienl il déposa Grégoire XII, pontife
que l'Eglise ne doit point exclure prompfe- de Rome el Benoit XIII, pape d'Avignon ;
,

mcntdesa communion les novateurs cachés, vainement il élut à leur place Alexandre V ;
hypocrites el perfides qui, en enseignant,
tous les trois eurent des partisans et au ,

une doctrine contraire à la sienne, s'obsti- lieu de deux compétiteurs il s'en trouva
nent à se dire catholiques, enlants de trois.
l'Eglise défenseurs de sa véritable croyance,
, Enfin ce scandale cessa l'an 1117; au con-
malgré les décrets solennels qui les flétris- cile général de Constance, assemblé pour ce
sent. Une triste expérience nous convainc sujet Grégoire XII renonça au pontifical;
,

que ces hérétiques cachés et fourbes ne sont Jean XXHI,qui avait remplacé Alexandre V,
pas moins dangereux el ne font pas moins fut forcé de même et Benoît XIII fut solen-
,

de mal que des ennemis déclarés. nellement déposé. On élut Martin Y, qui peu
*
SCHISME D'ANGLETERRE. Voyez An- à peu fut universellement reconnu quoi- ,

gleterre. que Benoît XIII ait encore vécu cinq ans,


*
SCHISME DES GRECS. Voyez Grecs. et se soit obstiné à garder le nom de pape
*
SCHISME D'OCCIDENT. G'esl la divi- jusqu'à la mort.
o:. SCH scn b4

Les protestants, très-attentifs à relever on vent lesconserver tels que les apôtres les
tous les Lcaudalesde l'Eglise romaine, ont ont établis, on sent le besoin d'un chef; une
exagéré les malheurs que produisit celui-ci ;
expérience de dix-sept siècles a dû suffire
ils disent que pendant le schisme tout senti- pour n:)u,s l'apprendre.
ment de religion s'éteignit en plusieurs en- •
SCHOLTÉNIENS, secte nouvelle, née
droits, et Ot place aux excès les plus scan- du protestantisme eu Hollande. Formée sons
daleux que le clergé perdit jusqu'aux l'inspiration du poêle Bilderdjk mort eu ,
;

apparences de la religion et de la décence; 18 J'f, elle proclama <iue la base de toute


que Les personnes vertueuses furent tour- sociclé devait être l'Evangile et chercha à ,

mentées de doutes et d'inquiétudes. Ils établir une espèce de théocratie. Propagée


ajoutent que cette division des esprits pro- par le juif converti Dacosta professeur à ,

duisit cependant un bon effet, puisqu'elle Amsterdam et par Cappadoce médecin à la


, ,

porta un coup mortel à la puissance des Haye, l'école bientôt une secte. Elle
fut
papes (1). adopta la profession de foi du synode de
Ce tableau pourrait paraître ressemblant, DordrechI, tenu en 16!8 et 1(')!9, protestant
ti l'on s'en rapportait à plusieurs écrits contre le synode de 1816 qui déclara que les
composés pendant \escliisme par des auteurs ministres n'étaient tenus de jurer les formu-
passionnés et satirique?, tels que Nicolas de lesdu synode de Dordrecht qu'avec restric-
Clémeiigis et d'autr; s. Mais, eu lisant l'his- tion et autant qu'ils ne les croyaient pas
toire de ces temps-là on voit que ce sont , contraires à la conscience. Ce synode, en
des déclamations dictées par l'humeur, dans annulant les formules de 1618, fit prévaloir
lesquelles on trouve souvent le blanc et le le système d'indifférence suivi par beaucoup
noir suivant les circonstances. Il est certain de ministres, lesquels, au fond, sont soci-
que le schisme causa des scandales, fit naître niens, à tel point qu'en 183î(. il ne restait
des abus diminua beaucoup les sentiments
, plus, à Lc3de, qu'un seul professeur (jui ne
de religion mais le mal i»e fut ni aussi ex-
; le fût pas. Ce fut sans doute celte défection
cessif ni aussi étendu que le prétendent les qui, réveillant le zèle des protestants sincè-
ennemis de l'Eglise. A cette même époiiue il res, donna lieu aux progrès des sectaires
y eut chez ti utes les nations catholiques, nouveaux persuadés ([u'ils étaient plus
,

dans les diverses obédiences des papes et orthodoxes plus rigides , plus calvinistes
,

dans les différents états de la vie, un grand que le commun des réformés. Deux ;eunes
nombre de personnages distingués par leur pasteurs, de Cock et Schollen, aux(iuels se
savoir et par leurs vertus Moslieim lui- ; joignirent plus tard trois autres, déployèrent
même en a cité un bon nombre qui ont vécu, l'étendard du puritanisme. H est à remar.
tant sur la lin du quatorzième sièi le qu'au quer, en effet, que la secte forme deux bran-
commencemenl du quinzième et il convient , ches distinctes l'une qui a pour chef Da-
:

qu'il aurait pu en ajouter d'autres. Les pré- costa, et l'autre Scholten. Les partisans de
tendants à la papauté furent blàmablt s do Dacosta admettent la divinité de Jésus-Christ
ne vouloir pas sacrifier leur intérêt particu- et montrent plus d" régularité dans les pra-
lier et celui de leurs créatures au bien gé- ti(]ues de religion; mais ils ne se séparent
néra! de l'Eglise; on ne peut cependant pas point de l'Eglise établie, (pi'lls veulent ré-
les accuser d'avoir été sans religion et sans former et non renverser. Les scholténiens,
mœurs. Ceux d'Avignon, réduits à un revenu au contraire, sont sortis de l'Eglise domi-
(rès-mince, firent, pour soutenir leur dignité, nante, qu'ils regardent comme défigurée et
un trafic honteux des bénéfices, et se mirent corrompue. Le premier acte tie séparation
au-dessus de toutes les règles; c'est donc complète des vrais réformés car c'est ainsi
,

dans l'église de France que le désordre dut qu'ils se nomment, lut signé le 13 octobre
être le plus sensible cependant par l'His-
:
,
183i, et le 1" novembre une proclamation
toire de l'Eylise gallicane, nous voyons que exhorta les adeptes à suivre cet exemple. Le
le clergé n'y était généralement ni dans l'i clergé protestant frappé au cœur par ses
,

gnorance ni dans une corruption incurable, propres enfants , jeta un cri d'alarme, et
puisque l'on se sert des clameurs mêmes provoqua, de la part du synode général qui
du clergé , pour prouver la grandeur du s'assemble annuellement à la Haye, des me-
mal. sures de répression contre l'audace toujours
D'ailleurs, eu l'exagérant à l'excès, les pro- croissante desnouveaux puritains. En con-
testants nous semblent aller directement séquence ils furent exclus de la
,
commu-
contre l'intérêt de leur système ils prou- ; nion du culte établi. L'Etat et l'Eglise se
vent, sans le vouloir, de quelle importance prêtant secours le gouvernement donna des
,

est dans l'Eglise le gouvernement d'un chef ordres rigoureux contre les dissidents; et le
sage, éclairé, vertueux, puis(iue, quand ce synode non-seulement lança la censure ec-
,

secours vient à mancjuer tout tombe dans le , clésiastique contre les vrais réformés et ôla
désordre et la contusion. Les hommes de à leurs chefs le caractère de pasteurs; mais,
bon sens, dit Mosheini apprirent que l'on , sur le motif que les temples protestants sont
pouvait se passer d'un chef visible revêtu , à l'usage exclusif du culte officiel, ordonna
d'une suprématie spirituelle on peut s'en : l'évacuation de ceux que conservaient les
passer sans doute, lorsqu'on veut renverser communes schismatiques. Comme elles re-
le dogme , la morale, le culte, la discipline, fusèrent de les livrer , on recourut à l'em-
cumme ont fait les protestants ; mais, quand ploi de la force. Les nouveaux religionnai-

(1) Moslieim, llisl. Ecclés., xiv» siècle, pari, ii, cli. 2,


DICTIONNAIRE DES HERESIES. i>C

rcs, poursuivis de loule pnrt, se réunirent Celaient des mendiants vagabonds qui pré-
dans des niMÎMMis parliculières dans des
, tendaient que tout était commun, et même
granges et même en plein air. Non content les femmes; ils disaient que Dieu le Père
d'avoir réduit les vrais réformés à cet élat avait gouverné le monde avec sévérité et
d'isoleinenl, le gouvernement à l'efTel d'em-
, justice; que la grâce et la sagesse avaient
pceher loule prédication de leur part, s'arma caractérisé le règne de Jésus-Christ; mais
de l'ait. 291 du code pénal franç.iis, encore que le règne de Jésus-Cbrisl était passé et

en vigueur dans ce pays, et le ministère qu'il avait été suivi de celui du Saint-Esprit,
public poursuivit sans relâche les nouveaux qui est un règne d'amour et de charité; sous
sectaires du cliefd'associalion illégalede plus ce règne, la charité est la seule loi, mais une
de vingt personnes. ClUX-cI , frappés dans loi qui oblige indispensablement et qui n'ad-
leur patrie, inléicssèreut en leur faveur les met point d'exception.
protestants étrangers. Des pasteurs du can- Ainsi, selon Begarel, on ne pouvait refuser
ton de \ aud réclamèrent pour eux, et une rien de ce qu'on demandait par charité; à ce
réunion de ministres dissidents à Londres seul mol, les sectateurs de Segarel donnaient
leur donna aussi des preuves de sympathie. tout ce qu'ils avaient, même leurs femmes.
•SCHWENKFELDIENS, héréliques.qui fu- Segarel fit beaucoup de disciples; l'inqui-
sition le fit arrêter, el il fut brûlé; mais sa
rent ainsi nommés parce qu'ils avaient pour
secte ne finit pas avec lui; Dulcin, son dis-
chef un certain Schwenkieldius qui ensei- ,
ciple, se mil à la léte des apostoliques. Voyez
gnait entre autres erreurs que Jésus-Christ
cet article (2).
avait apporté son corps avec lui du ciel et ,

qu'après son ascension son humanité était


, SÉLEUCUS, philosophe de Galatie, qui
devenue Dieu. adopta les erreurs d'Hermogène. Il croyait

SECTAIRES. C'est le nom général que que lamatière était éternelle et incréée
l'on donne, dans quelque religion que ce comme Dieu , et que les anges formaient
soit à ceux (|ui s'éloignent de la commune
,
l'âme avec du feu et de l'esprit; c'est le fond
façon de penser et du chi f commun, pour du système de Pylhagore; nous avons réfuté
suivre les opinions d'un maître particulier. ces deux erreurs à l'article Hermogène et à
SECTE, société de plusieurs personnes l'ait icle Matérialistes (-3).

qui s'écartent des dogmes nniversellcinent SE.Ml-AliJENS; c'est le nom que l'on donna
reçus dans la religion véritable; el s'atia- à ceux qui disaient que Jésus-Chrisl n'était
ch'enl à soutenir des opinions nouvelles et pas consuhstantiel, mais qui reconnaissaient
erronées. La plupart des sectes qui se sont qu'il était d'une nature semblable.
élevées dans la religion catholique, depuis REMI-PËLAGIANISME; le mol seul fait

la naissance du christianisme jusqu'à nos entendre que c'était un adoucissement du


jonrs, ont chacune leur article particulier pélagianisme; voici l'origine de celte erreur.
dans ce Dictionnaire. Les pélagiens, forcés successivement de
SECUNDIN philosophe d'.\frique , qui
,
reconnaître le péché originel et la nécessité
parut vers l'an 405 et défendit les erreurs de d'une grâce intérieure, mais voulant toujiiurs
Manès. faire dépendre de l'homme son salut et sa
SECUNDDS disciple de Valentiu , changea
, vertu, avaient prétendu que celte grâce de--
quelque chose dans le nombre et dans le vail se donner aux mérites.
système de la génération des Eons;mais les Saint Augustin avait combattu cette der-
changements dans ces sortes de systèmes nière ressource dans ses ouvrages contre les
sont si arbitrains et tiennent à d'-s conjec- pélagiens; m.iis cependant le concile d'Afrique
tures si minces et à drs raisons si frivoles n'avait prononcé rien expressément sur cet
qu'il est inutile de suivre ces détails (\). objet, soit que saint Augustin, qui fut l'àme
SEGAREL ou Sagarel (Georges) était un de ce concile, trouvât que la matière n'était
homme du bas peuple sans connaissances
, pas encore cciaircie el craignît de faire naître
el sans lettres, qui, n'.iyant pu être reçu dans de nouvelles difficultés capables de retarder
l'ordre de Saint-François, se fit faire un habit la condamnation des pélagiens et de leur
sen.blable à celui dont on habille les apôres fournir un nouvel incident sur lequel il y
dans lis tableaux; il vendit une petite mai-^on aurait encore à disputer et qui est en effet
qui faisait toute sa fortune, en distribua l'ar- enveloppé de ténèbres; soit enfin que les
gent, non aux pauvres, mais à une troupe pélagiens eux-mêmes aient reconnu une
de bandits et de fainéants. grâce indépendante de nos mérites el n'aient
Il se proposa de vivre comme saint Fran- différé sur ce point des catholiques qu'en ce
çois el d'imiter Jésus-Chrisl. qu'ils ont cru que celte grâce consislait dans
Pour porter encore plus loin que saint les dons naturels.
François la ressemblance avec Jésus -Christ, Cette espèce d'omission, quelle qu'en soit
il se fil ciicuncire, se fil cmmaillotter, fut mis la cause, pul faire croire que l'Eglise n'avait
dans un berceau et voulut être allaité par défini contre les pélagiens que le péché ori-
une femme. ginel, l'impossibilité de vivre sans péché et
La canaille s'attroupa autour de ce chef la nécessité d'une grâce intérieure ; el qu'elle
digne d'elle et forma une société d'hommes avait laissé indécise la question de la gra-
qui prirent le nom d'apostoliques. tuité de la grâce, comme elle avait laissé

(1) ICpiph., h5?r. 32. Pliilaslr., liser. 40. JiKi.,1. I, p. 272. Rainald, ad an. 1308, n. 9.
(2) Naiai. Alex, in ssec. xiii, xiv. D'Argenlré, Collecl. (3) Pliilaslr.. liser. 5i
SEM 98

iiidérises différentes questions qui s'étaient sur cet exemple même, que la d'lTérc:ire de
élevées eiilio les pélagiens et les catholiques leur sort n'est l'ouvrage ni de )<>urs efforts,
dans cours de leurs disputes; le dogme de
le ni de leur volonté, mais de la tniséricorde de
la gratuité de la grâce put donc ne paraître Dieu (1),
qu'une question |)robléinalique. 11 él.ib'it mêmes principes dans sa
les
Saint Augustin avait cependant trailé celte lettre à Vital; paraît d'abord y anéantir le
il

question dans ses livres sur la grâce et sur libre arbitre; il le compare au libre arbitre
le libre arbitre, dans son livre sur la corrup- des démons, il enseigne qu'il ne fiui pas
tion et sur la grâce et dins sa lettre à Sixie. croire (jne Dieu veuille sauver tous les lio u-
11 avait prouvé la gratuité de la grâce par mes et donne différentes explications pour
les passages de l'Ecriture qui disent que nous faire voir que celte volonté de Dieu n'em-
n'avons rien qu(: nous n'ayons reçu, que ce brasse pas tous les hommes.
n'est pas nous qui discernons; l'exeniplc de Il enseigne que c'est Dieu qui prépare la

Jacob et d'Esaii servait de base à sou senti- volonté et qui la fait voulante, qui la chauge
ment. par sa toute-puis>ante volonté; si cela n'était
Pour répondre aux difficultés des pélagiens pas ainsi, pourquoi remercierait-on Dieu?
contre ces principes, et pour justifier la justice Les ouvragi>s de saint Aui;ustin parurent
de Dieu, il avait eu recours à la comparaison détruire la liberté et désespérants pour les
du potier, qui fait de la même masse des hommes; des moines du nionl Adrumet en
vases d'honneur et des vases d'ignominie. conclurent que, tout dépendant de Dieu, on
Enfin, il avait prétendu que si l'homme ne pouvait reprendre ceux qui n'observaient
était l'arbitre de son salut, on portait des pas la règle.
atteintes au dogme de la toute-puissance de Saint Augustin, pour détromper ces moines,
Dieu sur le cœur de l'homme. Dieu ayant fait leur écrivit le livre De la Correction et de la
tout ce qu'il a voulu dans le ciel et sur la Grâce; il y confirme ces principes sur la
terre, comment faire dépendre de l'homme prédestination, sur la nécessité de la grâce
son salut? H fallait donc reconnaître une prévenante et gratuite, sur la faiblesse de
prédestination indépendante de l'homme , l'homme; il dit que Dieu a prédestiné les
sans que celui qui n'était pas prédt-stiné eût hommes au salut de toute éternité, sans au-
droit de se plaindre. Dieu, selon saint Au- cune prévision de leurs bonnes œuvres et
gustin, en couronnant nos mérites couronne sans avoir aucun motif que sa grâce et sa
ses dons; ceux qui seront damnés le seront miséricorde.
ou pour le péché originel, ou pour leurs La célébrité que saint Augustin s'était
propres péchés. acquise dans pélagiens répandit
l'affiire des
S'ils sont des vases de perdition, ils ne ses ouvrages; m:»is beaucoup de personnes
doivent pas se plaindre, parce (]u'ils sont considérables par leurs lumières et par leur
tirés de la masse de perdition, comme ceux piété furent choquéi's de la doctrine de saint
qui, tirés de cette même masse, deviennent Augustin, ei crurent que ce Père faisait dé-
des vases de miséricorde ne doivent point pendre le sort des hommes après cette vie
s'enorgueillir. d'un décret absolu de Dieu, porté de tonte
Mais pourquoi Dieu délivre-t-il l'un plutôt éternité. Celle doctrine parut dure et con-
que l'autre? traire sui tout à la doctrine des Pères grecs,
Saint Augustin répond à cette difficulté, qui, ayant eu à disputer contre les mani-
que c'est un mystère, et qu'il n'y a point chéens les marcioniies el les philosophes
,

d'injustice en Dieu; que ses Jugeuients sont fatalistes, paraissaient plus opposés à ce dé-
impénétrables, mais pleins de sagesse et d'é- cret de sauver les hommes aniécédemment
quité. à toute prévision de leurs mérites.
En effet, disait saint Augustin, si c'est par Cassien, qui avait passé sa vie en Orient,
grâce qu'il délivre, il ne doit rien à ceux où il avait beaucoup lu les Pères grecs, et
qu'il ne délivre pas, et c'est par justice qu'ils surtout saint Chrysoslome, fut choqué do
sont condamnés. ce décret absolu il communiqua ses dilficul-
;

Que ceux qui prétendent que Dieu, par ce tés, et l'on examina ce décret absolu. On
choix , est accepteur de personnes nous
, crut que saint Augustin, dans ses dernier»
disent quel est le mérite de l'enfant d'un in- écrits contre les pélagiens, était allé au delà
fidèle ou d'un méchant qui est baptisé, tandis de ce que l'Eglise avait déridé, puisqu'elle
que le fils d'un père homme de bien et d'une n'avait pas décidé la gratuité delà grâce; on
uière vertueuse périt avant qu'on puisse lui regiinla le sentimentde saint Augustin comme
administrer le baptême. Il faut donc s'écrier une opinion problémati(iue.
avec l'apôtre O profondeur des jugements
: On reconnut donc contre les pélagiens le
de Dieul etc. péché originel et la nécessité d'une grâce
Que diront les défenseurs du mérite de intérieure mais on regarda comme une
;

l'houime, à l'exemple de Jacob et d'Esaii, question la ciuse pour la(iuelle cette grâce
que Dieu avait choisis avant (|u'ils eussent s'aecord.iitaux uns et se relusait aux autres.
fait rien de bien et de mal ? Diront-ils (jue On porta donc les yeux sur ce redoutable
c'est le bien ou le mal que Dieu avait prévu mystère; on envisagea l'Iiumanilé plongée
qu'ils feraient? dans les ténèbres et coupable et l'on cher- ,

Mais alors saint Paul avait tort de dire, cha pourquoi parmi les hommes quelques-
(i) Kpist. adSixt.

^ ^
t* DICTIONNAIRE UES HEKESIES. iOO

uiis avaient la grâce , tandis qu'une infinité blême sur lequel on se partagea sans rom-
daufrcs ne l'avaient pas pre, ou sans se séparer de conmiunion, et
Saint Augustin uniquement occupé du
, le semi-pélagianisnie fut adoiité par des
soin d'établir la gratuité de la grâce, d'a- hommes célèbres par leurs lumières autant
baisser le libre arbitre orgueilleux et de que par leur piélé tels furent Fausie, Gen-
:

fairo dépendre l'homme de Dieu croyait ne , nade, Cassien, etc.


pouvoir trouver cette raison dans l'homme 11 y avait d'ailleurs des personnes qui ,

et la supposait dans la volonté de Dieu. sans prendre parti sur la gratuité de la


M;iis il restait dans celte décision un côté grâce, étaient choquées du décret absolu que
obscur; car pourquoi Dieu veut-il donner saint Augustin semblait admettre (i).
la grâce à l'un plutôt qu'à l'autre? Saint Augustin dans son livre de la Pré-
,

Vouloir, c'est choisir, c'est préférer toute : destination cl dans celui du dun de la Persé-
préférence est impossible entre des objets vérance, justiûa son sentiment sur la gra-
absolument égaux; les hommes plongés iuité de la grâce et sur la prédestination : il

dans la masse de perdition et avant qu'ils , fit voir qu'elle était clairement enseignée
aient fait quelque action personnelle, sont dans l'Ecriture; qu'elle n'était point injuste
absolument égaux. Dieu ne peut donc en puisque Dieu ne devait ni la grâce de là
préférer un à l'autre par un décret antérieur vocalion ni le don de la persévérance; que
,

à leur mérite personnel et cette préférence , les hommes naissant pécheurs et privés de
ne serait point différente de la fatalité aveu- la grâce, il ne pouvait jamais y avoir de
gle ou du hasard proportion entre leurs actions et la grâce ,

Dieu veut que tous les hommes soient qui est un don surnaturel; que la grâce et
sauvés or, comment cela serait-il vrai si
: la vie éternelle étaient souvent accordées à
Dieu, par un décret éternel et absolu, avait des enfants qui n'avaient aucun mérite; qu'il
chuisi quelques hommes pour être sauvés, y en avait d'autres enlevés de celte vie pen-
sins aucun égard à leurs mérites, et s'il avait dant qu'ils étaient justes pour prévenir leur
laissé tous les autres dans la masse de per- chute; que par conséquent ce n'étaient ni
dition? Il faut donc reconnaître que la pré- les mérites des hommes , ni la prescience de
destination et la vocation à la grâce se font l'usage qu'ils devaient faire de la grâce qtli
en vue des mérites de l'homme. déterminaient Dieu à accorder la grâce aui
L'Ecriture nous apprend que Jésus-Christ l'US plutôt qu'aux autres; que la raison de la
est mort pour tous les hommes; que c-^mme préférence que Dieu donnait à un homme
tous les hommes sont morts en Adam , tous sur un autre était un mystère; (ju'on pou-
aussi sont viviGés en Jésus-Christ. vait en chercher les raisons et qu'il les
On ne peut dire que saint Paul ail entendu adopterait pourvu qu'elles ne fussent con-
,

par-là qu'une partie du genre humain pou- traires ni à la gratuité de la grâce, ni à la


Tait recevoir le salut par Jésus-Christ; car, toute-puissance de Dieu.
aOn que son opposition de Jésus-Christ à Saint Augustin ne prétendait donc pas que,
Adam soit juste il faut nécessairement que,
, pour défendre la gratuité de la grâce et de la
comme tous les hommes ont reçu un principe prédestination, il fût indispensable de suppo-
de corruption et de mort en Adam, ils trou- ser que Dieu, par un décret absolu et sans
vent en Jésus-Christ un principe de résur- aucune raison, avait arrêté de toute éler-
rection et de vie qu'ils peuvent se préparer niléde damnerlesuns et de sauver lesaulres;
à recevoir; car le libre arbitre n'étant pas la prédestination, selon saint Augustin, pou-
éteint dans l'homme il peut au moins con- , vait donc n'avoir pour principe ni uB décrel
naître la vérité de la religion , désirer la absolu de Dieu ni les mérites dos hommes ,
,

sagesse et se disposer à la recevoir par ce mais une raison absolument différente; car
dernier mouvement, qui sérail cependant qui peut dire qu'il coqinaît tous les desseins de
stérile et insufûsant si la grâce ne s'y joignait Dieu?
pas. Il y a donc un milieu entre le décret ab-

Lorsqu'on pressait les semi-pélagiens par solu qui avait révolté les semi-pélagiens et
l'Epîlre de saint Paul aux Romains ils , le sentiment qui attribuait la prédestination
avouaient qu'ils ne découvraient rien qui aux mérites des hommes; mais les hommes
les sur plusieurs endroits de cette
satisfît de parti ne voient jamais de milieu entre
Epîlre; mais ils croyaient que le plus sûr leur sentiment et cehii de leurs adversaires
était de se taire sur ces objets qu'il est im ie semi-pélagianisnie continua donc à faire
possible à l'esprit humain de pénétrer; ils du progrès.
soutenaient que le sentiment de saint Au- Les disputes furent vives et longues entre
gustin anéantissait les exhortations des pré- les semi-pélagiens et les disciples de saint
dicateurs et l'édification publique que quand ;
Augustin les papes Gélestin, Gélase, Hors-
:

il serait vrai , il ne fallait p::s le publier, misdas, défendirent la doctrine de saint Au-
parce qu'il dangoreus de prêcher une
était gustin; mais le semi-pélagiauisnie dominait
doctrine que le peuple ne comprenait pas, encore dans les Gaules, et la doctrine de saint
et qu'il n'y avait aucun péril à s'en taire (1). Augustin y était combattue par beaucoup de

L'on n'avait point défini contre les pélagiens monde.
la gratuité de la grâce; le sentiment des Césaire voyant que ce parti était trop
«emi-pélagiens fut donc une espèce de pro- puissant pour être abattu par les disciples

(1; Pruspw, ep. ad Aug. Hilir., ep, ad Aus {>) Ibid.

Tjniversiias
f

ykl BIBLIOTHECA
,

101 SEP SER 103

de saint Augustin , eut recours au pape Fé-


'
SÉPULCRAUX, hérétiques qui niaient
lix IV, qui lui envoya des extraits des ou- la descente de Jésus-Chiisl aux enfers.
' SER\ÉT1STES;
VTJiges de saint Augustin. (iucKiues auteurs ont
llcsuirt? ne tarda pas à en faire usage le : ainsi nommé ceux iis mê-
tiui oi\t soutenu
p.itrice Libère faisait à Orange la dé'licace mes erreurs que Michel médecin Servel ,

d'une église; Césairc, qui était ami de Libère espagnol, chef des anti-lrinilaires, des nou-
<( qui avait un grand crédit sur son esprit veaux ariens ou des sociniens.
depuis qu'il l'.ivail guéri d'une maladie, alla On ne peut pas dire exactement que Servet
à la cérémonie de cette dédicace. Douze autres ail eu des disciples de son vivant; il fut brûlé
évéques qui étaient aussi à cette cérémonie, à Genève avec ses livres l'an loo3 à la sol- ,

ayanlparlé des matières de la grâce, s'assem- licitaliiin de Calvin avanl que ses erreurs
,

blèrent et approuvèrent les articles qui avaient sur la Trinité eussent pu prendre racine,
été envoyés à Cc.-aire par le pape Félix c'est : mais on a nommé sei'vétistes ceux qui dans
cette assemblée qu'on nomme le second con- la suite ont soutenu les inètncs sentiments.
cile d'Orange; il était composé de douze évé- Sixte de Sienne a même donné ce nom à d'an-
ques, et huit la'i(iues y assistèrent. ciens anabaptistes de Suisse, dont la doc-
Ceconciie publiavingt-ciuqcanons.qui for- trine était conforme à celle de SiTvet.
ment une des plus belles décisions que l'E- Ce! homme, qui a fait tant de bruit dans le
glise ait faites. monde, naquit à Villanova dans le royaume ,

décide dans ces canons le dogme du


On d'Aragon, l'an 1509; il montra d'abord beau-
péché originel la nécessité , la gratuité de
,
coup d'esprit et d'aplilude pour les sciences ;
là grâce prévenante pour le salut; on y con- il vint étudier à î'aris , et se rendit habile
damne toutes les finesses et tous les subter- dans la médecine. Dès l'an 1531, il donna la
fuges des seinf-pélagions on répond aux ;
première édition de son livre contre la Tri-
reproches qu'ils faisaient aux catholiques nité, sous ce lilre lie Trinitutis ertorihus li-
;

de détruire le libre arbitre, d'introduire le briaeptem, per Michaélém Servctum, alius Rê-
destin. ves, (tb Aragonla îlispuiium. L'année sui\an!e
Le concile déclare <ltié tottà Ceux qui sont il publia ses Di;ilogues avec d'anires traités,

baptisés peuvent et doivent , s'ils ieuient qu'il inlitula Dialof/omm de Trinitate iibri
:

travaillera leur salùl; que Dieu n'a préd?s- duo de Justilia regui Christi capitula qua-
:

tiné personne à la damnation, et on dit ana- tuor, pi-r Miehaelem Servetum , etc., anno
thème à ceux qui sont dans cette, 0|)inion ,
1532. bans la préface de ce second ouvrage ,
sans que ce sentiment puisse préjudicier à ildéclare qu'il n'est pas content du premier,
la doctrine de ceux qui enseignent que. c'est et il promet de le retoucher. 11 voyagea dans

Dieu ((ui nous inspire par sa grâce le com- une partie de l'Europe, et ensuite en France,
mencement de la foi et de l'amour, qui est ou après avoir essuyé diverses aventures , il
auteur de notre conversion. se fixa à Vienne en Daiiphiné, cl il y exerça
Lorsque le concile fut uni saint Césairc ,
la médecine avec beaucoup de succès.
en envoya le résultat au pape Félix T. ;
C'est là qu'il forgea une espèce de système
mais Félix étant mort avant qu'il eût reçu théologiqtie auquel il donna pour lilre Le :

les lettres du concile d'Orange, Bonilace li, rélubiissement du chrislianismc, Christinnis-


qui lui succéda approuva ces canons. On
,
vd ReslilutiOî et il le fit imprimer furlivement
trouve sa lettre à la suite du concile, ou à la l'an 1553. Cet ouvrage est divisé en six par-
télé de plusieurs manuscrits. ties; la première contient sept livres sur la
Trinité; la seconde trois livres de Fide et
Césaire mourut vers la fin du dixième
Justitia rcgni Chrisli, legis justitiam supe-
siècle , et le semi-pélagianisme diminua in-
rands, et de Caritutc ; la troisième est divi-
sensiblement.
sée en quatre livres et traite de Regenera-
Le semi-pélagianisme était surtout puis- lione uc Manducalione superna et de Regno
sant parce qu'il s'était attaché un grand Anlichrisli. La quatrième renferme trente
nombre de personnes qui n'approuvaient lettres écrites à Calvin ; la cinciuième donne
pas le décret absolu; lorsque l'Eglise eut soixante marques du règne de l'-Vulechrist,
condamné ce sentiment, toUlC cette portion cl parle de sa manifestation comme déjà pré-
abandonna le parti semi-péhlgien, qu'elle ne sente; enfin la sixième a pour litre de mys- :

regardait .(ue comme un parti opposé au Trinilatis ex vetcrum disciplina


teriis ad ,
décret absolu et qui défendait la liberté contre Pliilippum Melanchlhunem et ejus collegas
les défenseuis de la fatalité (I).
Apoluyiu. On lui attribue encore d'autres
SÉPARATISTES. Ce nom fut donné, en

otivrages (2).
Angleterre, à ceux qui ne voulurent pas se Pendant qu'il faisait imprimer son Chris-
conformer aux règlemenls d'Edouard, d'Eli- lianismi Reslitutio. Calvin trouva le moyen
sabeth et de Jaciiues, touchant l'Eglise an- d'en avoir des feuilles par trahison , et il les
glicane et qui tirent une Eglise à pari. Ce
, envoya à Lyon avec les lettres qu'il avait
sont les mêmes qui furent appelés puritiiiiis, nçucs de Servet : celui-ci lut arru.é et mis
non-conformistes presbytériens. Voyez ces
, en prison. Comme il trouva moyen de s'é-
articles. chapper , il se sauva à Genève pour passer
(1) Il faut lire, sur l'histoire du semi-pélagianisme, les I Ec(le«., t. Xlil, XIV. XVI; Noris. Illsl. l'élag., I. ii, c. 14
v\i 2iy et 22G de suint Augusliii
„ saint Prosper contra
;
,
coni
. et sulv. ; Vossius, Hist. Pélai;., I. vi. p. 5i8; Usserius.
collai. ;
Caruieu de Ingrat.; les ouvrages de Fausle ;
Antiquit., c U;
llist. Iilt- de Krance, l. Il el 111.
les Cou.ereuces Je Cassieu, Geuuade ; i illcnioul, llisl. {ij Voyez ^Saudius, liibliotli. Auutriuiur., pag 15.
DICTIONNAIRE DES HERESIES. 101
(le la en Ilalic. Calvin le fit saisir, et le contre l'ordre public dont ils étaient cou,-
déféra au consistoire comme un blasphé- pables, el que telle est la vraie raiion pour
niateur après avoir pris les avis des magis-
; laquelle on a sévi contre les protesianis en
trats de Bâle de Berne de Zurich , de
, , particulier. Or ï^ervet n'avait rien fait de
Schaffhouse , il le fit c mdamner au sup- semblable à Genève.
plicedu feu par ceux de Genève , el la sen- Mais, en condamnant sans ménagement la
tence fut exécutée avec des circonstances conduite de Calvin le traducteur de ['His-
,

dont la cruauté fait frémir. toire ecclési'islique de iMnsheim a très-mau-


Cette conduite de Calvin couvert d'op- l'a vaise grâce de nommer Servel un savant et
probre, lui el sa prétendue réforme, malgré spirituel martyr : Mosheim n'a pas eu la té-
les palliatifs dont ses partisans se sont serVis mérité de lui donner un litre si n speetable •

pour l'excuser. Ils ont dit que c'était dans tous deux conviennent que cet liéiélique
Calvin un reste de papisme dont il n'avait joignait à beaucoup d'orgueil un csprii malin
encore pu se défaire; que les lois portées et coiilrntieux, une opiniâtreté invincible et
contre les hérétiques par l'empereur Frédé- une dose considérable de fanati-me (i ;
ric Il étaient encore observées à Genève. Ces c'est donc profaner l'auguste nom de martyr,
deux raisons sont nulles el absurdes. que de le donner à un pareil insensé.
î Servet n'était justiciable ni de Calvin ni
Quelques sociniens ont écrit qu'il mourut
du magistrat de Gcnè\e; c'était un étranger avec bea.ucoup de constance el qu'il pro- ,
qui ne se proposait point de se fixer dans citte
nonça un discours très-sensé au peuple qui
ville ni d'y enseigner sa doctrine c'était vio- ;
assistait à sou supplice; d'autres écrivains
ler le droit des gens qne de le juger suivant
soutiennent que celle harangue est supposée
les lois do Frédéric II. -1° Calvin avait certai-
Calvin rapporte que quand on lui eut lu la
nement déguisé à Servet la haine qu'il avait sentence qui le condamnail à être brûlé vif,
conçue contre lui et les poursuites qu'il lui
,
tantôt il parut inlerdil et sans mouvement,
avait suscitées autrement celui-ci n'auiait
,
tantôt il poussa de grands soupirs, tantôt il
pas été assez insensé pour aller se livrer entre fit des lamentations comme un insensé en
ses mains; Calvin fui donc coupable de trahi-
,

criant miséricorde. Le seul fait certain est


son, de perfidie, d'abus de confiance et de vio-
qu'il ne rétracta point ses erreurs.
lation du secret naturel. Si un homme con-
stitué en autorité parmi les catholiques en Il pas aisé d'en donner une notice
n'est
avait ainsi agi contre un protestant Calvin exacte; plupart de ses expressions sont
la
,

et ses sectaires auraient rempli de leurs cla- inintelligibles il n'y a aucune apparence
:

meurs l'Europe entière ils auraient fait des qu'il ait eu un système de croyance fixe et
,

livres de plaintes el d'invectives. S'il est fort constant; il ne faisait aucun scrupule de se
singulier que des hommes suscités de Dieu contredire. Quoiq u'ilem ploie co ni re la sainte
,

si nous en croyons les protestants, pour Triniié plusieurs des mêmes arguments par
réformer l'Eglise et pour en détruire les lesquels les aritns attaquaient ce mystère,il
erreurs se soient obstinés à conserver la proteste néanmoins qu'il est fort éloigné de
,

plus pernicieuse de toutes, savoir le dogme :


suivre leurs opinions qu'il ne donne point
,

de l'intolérance à l'égard des hérétiques :


non plus dans celles de Paul de Samosate.
c'est la première qu'il aurait fallu abjurer
Sandius a prétendu le contraire, mais
d'abord. Cela est d'autant plus impardon- Mosheim n'est pas de même avis.
nable que c'était une contradiction grossière
, Suivant ce dernier, qui a fait en allemand
avfc le principe fondamental de la réforme. une histoire assez ample de Servet cet in- ,

Ce principe est que la seule règle de notre sensé se persuada que la véritable duclrine
foi est l'Ecriture sainte, que chaque parti- de Jésus-Christ n'avait jamaiséie bien connue
culier est l'interprète el le juge du sens qu'il ni enseignée dans l'Eglise mênie avant le,

faut y donner, qu'il n'y a sur la terre aucun concile de Nicée,et il se erul suscité de Dieu
tribunal infaillible qui ait droit de délerininer pour la ré>éleret la prêcher aux hommes ;
ce sens. A quel titre donc C:ilvin el ses par- consequemmenl il enseigna «que Dieu a»ant
tisans ont-ils eu ci'lui de condamner Servit, la création du monde avait produit en lui-
parce qu'ilentendail l'Ecriture sainte autre- même deux représenlaiions personnelles, ou
ment qu'eus? En France, ils demandaient manières d'être, qu'il nummuit économies,
la tolérance; en Suisse, ils exerçaient la dispetisations, dispositions, etc. ,
pour servir
tyrannie, k" Quand les catholiques auraient de médiateurs entre lui el les hommes, pour
condamné à niorl les hérétiques précisément leur révéler sa volonté, pour leur taire part
pour leurs erreurs, ils auraient du moins de sa miséricorde el de ses bienfaits que ces ;

suivi leur principe, qui est que l'Eglise ayant deux représentations étaient le \ erbe et le
reçu de Jésus-Christ l'autorité d'enseigner, Sainl-Espril; ()ue le premier s'était uni à
d'expliquer l'Ecriture sainte de condamner , l'homme Jésus, qui était né de la vierge Ma-
les erreurs ceux qui résistent opiniâtré-
, rie par un acte de la volonté loule-puissiinle
nienl à son enseignement sont punissatdes. de Dieu qu'à cet égard on pouvait donner à
;

Mais nous avons prouvé vingt fois d^ins le Jésus-Chril le nom de Dieu; qne le Saint-
cours de cet ouvrage que les catholiques Espril dirige et anime toute la nature, pro-
n'ont jamais puni de mort les hérétiques duit dans l'esprit des hommes les sages con-
précisément pour leurs erreurs mais pour , seils , les penchants vertueux et les bons
les séditions, les violences, les atteutals seuiimenls; mais que ces deux, représenlaiions
(1) llist. Ecclés. xvi' siècle, secl. 3, part. 2, cb. 4, S 4
,,

105 SE II SET loi


n'auront plus lieu après la destruction du nous prierons de nous IracerparrEcriluie
les
globe que nous h;ibitons, qu'elles seront ab- sainte la ligne à laquelle Servet aurait dû
sorbées dans la Divinité d"où elles ont élé ti- s'arrêter. Quoi qu'ils disent, il est démontré
rées.» Son syslème de morale était à peu que le protestantisme est Icpèreduservélisme
près môme que celui des anabapUstes
le , et et du socinianisnie, et que les réformateurs,
il blâmait comme eux l'usage de baptiser les en voulant le détruire, ont vainement tâché
enfants. d'élouffer le monstre qu'ils avaient eux-
Par ce simple exposé, il est déjà clair que mêmes nourri el enfanté. \ oy. Soci.manismb.
l'erreur de Servet louchant la Trininé était t-ETHIENS. Les selhiens étaient une secte
la même que celle de Pholiii, de Paul de Sa- de gnostiques , ainsi appelés parce qu'ils
uiosate et de Sabellius, et qu'il n'y avait rien honoraient particulièrement Selh qu'ils ,

de différent que l'expression. Suivant tous croyaient être Jésus-Chrisl lui-iuêine.


ces sectaires il n'y a réellement on Dieu
,
Ils reconnaissaient comme tous les gno-,

qu'une seule personne; le Fils ou le Verbe stiijues un être suprême, immortel, bien-
,

et le Saini-Espril ne sont que deux différen- heureux mais ils crurent voir dans le monde
;

tes manières d'envisager et de concevoir les des irrégularités et des imperfections qui ne
opéralions de Dieu. Or, il est absurde d'en pouvaient selon eux, avoir pour principe
,

parler commesic'élaientdessubslancesou des un seul être sage et tout-puissant; ils allri-


personnes distinctes, et de leur attribuer des buèrent la production du monde à des génies.
opér.ilions, puisque les prétendues personnes Ce que l'histoire nous apprend des diffé-
ne sont (jue des opérations. Dans ce même rents élats par lesquels le monde et lesenre
syslème, il est absurde de dire que le \ erbe humain ont passé leur parut supposer (]ue
s'esl uni à l'Iiumanilé de Jésus- Clirisl ces puissances se disputaient l'empire du
puisque ce Verbe n'est autre chose que monde, les uns voulant assujettir les hom-
l'opération même par laquelle Dieu a produit mes, et les autres voulant les délivrer. Ces
le corps et l'âme de Jésus-Chrisl dans le sein combats leur parurent difficiles à expliiiuer
de la sainte Vierge. Enfin , il est fjux que dans le senlimenl qui supposait que le
dans celle hypothèse Jésus-Chrisl puisse être monde était gouverné par un seul être tout-
appelé Dieu, sinon dans un sens Irès-abusif; puissant.
celle manière de parler est plutôt un blas-
Il paraissait que les puissances qui gou-
phème qu'une vérité. vernaient le monde faisaient de leur mieux;
Il n'est pas étonnant que cet hérétique ait
qu'elles se ballaient tantôt à force ouverte ,
répété contre les orthodoxes les mêmes re-
tantôt qu'elles usaient de finesse : pour ex-
proches que leur faisaient déjà les ariens; il pliquer tous ces phénomènes , ils imaginè-
disait comme eux que l'on doit mellre au
rent une foule de puissances propres à pro-
rang des athées ceux qui adorent comme duire tous ces elîets. Voici comment ils ima-
Dieu un assemblage de divinités, ou qui font ginaient que tout cela s'était fait.
consister l'essence divine dans trois person-
Ils concevaient l'Etre suprême comme une
nes réellement dislinctes et subsistantes il ;
lumière infinie c'était le Père de tout, et ils
soutenait que Jésus-Christ est Fils de Dieu ;
,
l'appelaient le premier homme.
dans ce sens seulement qu'il a été engendré
dans le sein de la sainte N ierge par l'opéra- Ce premier homme avait produit un fils
tion du Saint-Esprit, par conséquent de Dieu qui était le secoud homme et le fils de
même. Mais il poussait l'absurdité plus loin l'homme.
que tous les anciens hérésiarques, en disant Le Saint-Esprit qui se promenait sur les
que Dieu a engendré de sa propre substance eaux, sur le chaos, sur l'abîme était, selon
le corps de Jésus-Chrisl el que ce corps est ,
eux, la première femme de laquelle le [jrc-
celui de la Divinité. Il dsiait aussi que l'ànie mier homme el son fils avaienteuunfiisqu'ils
humaine est de la substance de Dieu qu'elle appelaient le Christ.
,

se rend mortelle par le péché, mais qu'on ne (]e Christ était sorti de sa mère par le côté
commet point de péché avant l'âge de vingt droit, el s'était élevé mais une ;iulre puis-
;

ans, etc. Sur les autres articles de doctrine , sance était sortie par le côté gauche el était
il joignit les erreurs des lulhérii-ns et des descendue, celle puissance étail la sagi>sse ;

sacramenlaires à celle des anabaptistes (Ij. elle s'était abaissée sur les eaux, elle y avait
Il est donc évident (jue les erreurs deServct pris un corps; mais, revenue pour ain.-i
ne sont (|u'une extension ou une suite né- dire à elle-même, elle s'était relevée, el en
cessaire des principes de la réforme ou du tournant vers un séjour éternel elle av.iit
proleslantisme: il argumente contre les mys- formé le ciel, cl enfin avait quitté son corps
tères de la sainte Trinité et de l'Incarnation, lorsqu'elle était parvenue au séjour de l'Etre
de la même manière que Calvin cl ses suprême.
adhérents raisonnaient contre le mystère de La sagesse était féconde elle avait pro-
:

la présence réelle de Jésus - Christ dans duit un fils, el ce fils avait [)roduil six autres
l'eucharistie, et contre les autres dogmes de puissances.
la croyance catholique qui leur déplaisaient; Les sethiens attribu lienl à ces puissances
il se servait, pour entendre l'Ecriture sainte, les propriétés nécessaires pour produire les
de la même méthode que suivent encore effets i|u'on observait dans le monde ils ;

aujourd'hui tous les protestants. S'ils disent supposaient entre ce-; puissances des ([ue-
qu'il la poussait trop luin et qu'il eu abusait rellcs, des guerres, el prclendaionl oxpliquer
(I) llisl. (Jii SOI inianisnie, pari, ii, pai,'. 221.

DiCTIONNAlRi; DES Tll'uKSIKS. II.


107 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 108
par ce moyen tont ce qu'on racontait des gnit, et sa mère fit descendre le Chrisl dans
ét;its par lesquels le monde avait passé; ils Jésus afin qu'il la secouriit.
prétonil.Tient que le Dieu des arméis, qu'ils Aussitôt qu'il fut descendu, Jésus naquit
appel.iifiit Jaldahaolh enorgueilli de sa , de la Vierge par l'opération de Dieu et ,

puissance, avait dit Je suis le Dieu suprême,


: Jésus fut le plus sage le plus pur et le
,

aucun être n'est plus grand que moi. plus juste de tous les hommes ; beaucoup
Si mère avait blâmé son orgueil et lui de ses disciples ne savaient pas d'abord que
avait dit que le premier homme et le Fils le Christ fût descendu en lui. Il fit des mira-
de l'homme étaient au-dessus de lui. Jalda- cles et prêcha qu'il était le fils du premier
baoth irrité avait pour se venger appelé les homme ; les Juifs le crucifièrent, et alors le
hommes, et leur avait dit Faisons l'homme : Christ quitta Jésus et s'envola vers la
à notre image aussitôt l'homme avait été
;
sagesse lorsque le supplice commença.
formé, et Jaldabaolh lui avait inspiré un Le Christ ressuscita Jésus, qui, après Iq
souffle de vie on lui avait ensuite formé
;
résurrection, avait eu un corps glorieux et ne
une femme, avec laquelle les anges avaient fut pas reconnu par les disciples ; il monta
eu commerce, et de ce commerce étaient nés ensuite au ciel où ;! attire les âmes des
d'auties ynges. bienheureux sans que le Créateur le sache.
Jaldabaolh donna des lois aux hommes, et Lorsque l'esprit de lumière qui est chez
leur défendit de manger d'un certain fruit. les hommes sera réuni dans le ciel, il for-
La mère de Jaldabaolh, pour punir l'or- mera un éon immortel, et ce sera la fin du
gueil de son fils, descendit et produisit un monde.
serpent qui persuada à Eve de manger du Quelques-uns parmi les sethiens croyaient
fruit défendu. Eve, après s'être laissé séduire, qnela sagesse s'était manifestée aux hommes
persuada A :m. '
sous figure d'un serpent: c'est apparem-
la
Le Créateur des hommes, irrité de leur ment pour cela qu'on les appela ophites par
désobéissance, les chassa du paradis. dérision, comme s'ils adoraient un serpent.
Adam et Eve, chargés de la malédiction Il y eut des ophites différents des sethiens ,

du Créateur, n'eurent point d'enfants; le puisque les ophites reniaient Jésus-Christ.


serpent descendit du ciel sur la (erre, soumit Voyez Ophites (1).
les anges et en produisit six autres , qui SÉVÈHE vécut un peu après Tatien et fut
furent ennemis des hommes parce que le chef de la secte des sévériens.
c'était pour eux que le serpent avait quitté L'origine du bien et du mal était alors la
le ciel. grande difficulté qu'on s'efforçait d'éclairer:
La sagesse pour adoucir le sort des
,
Sévère crut que le bien et le mal qu'on voyait
hommes, les avait éclairés d'une lumière dans le monde supposaient qu'il était soumis
surnaturelle; ils avaient par ce moyen trouvé à dos principes opposés, dont les uns étaient
de la nourriture, et ils avaient eu des enfants, bons, et les autres méchants et subordonnés
Ca'in et Abel. cependant à un Etre suprême qui résidait au
Ca'in, séduit par le serpent, tua Abel; mais plus haut des cieux.
enfin, avec le secours de la sagesse, Adam et ('omme le bien et le mal sont mêlés pres-
Eve cureul Selh et Norca, d'où sont sortis que p.irtout, Sévère s'imagina qu'il s'était
tous les hommes. fait entre les bons et les mauvais principes

Les serpents portaient les hommes à toutes une espèce de contrat ou de transaction par
sortes de crimes, tandis que la sagesse, laquelle ils avaient mis sur la terre une
empêchait que la lumière ne s'éteignît parmi égale quantité de biens et de maux.
les hommes. L'homme, qui est un mélange de qualités
estimables et vicieuses de raison et de
Le Créateur, irrité de plus en plus contre ,

passions, avait été formé par les bons et par


les hommes, couvrit la terre d'un déluge qui
devait anéantir le genre humain m;iis la ;
les mauvais esprits.
D'après générales, rien n'était
ces vues
sagesse avait sauvé Noé dans l'arche, et Nué
plus intéressant pour l'homme que de bien
avait repeuplé la terre.
distinguer ce qu'il avait reçu des puissances
Le Créateur, ne pouvant anéantir les hom- bienfaisantes et ce que les puissances malfai-
mes, voulut faire avec eux un pacte, et santes avaient mis en lui.
choisit Abraham pour cela. Mo'ise, descendant L'homme avait, selon Sévère, deux pro-
d'Abraham, avait, en vtrlu de ce pacte, priétés principales et essentielles , qui fai-
délivré lesHébreux d'Egypte, et leur avait saient en quelque sorte tout riiomaie ; il
donné une loi; il avait ensuite choisi sept
était raisonnable et sensible sa sensibilité :

prophètes, mais la sagesse leur avait fait était le principe de toutes ses passions, et
prononcer des prophéties qui annonçaient ses passions causaient tous ses malheurs ; la
Jésus-Christ. raison, au contraire, lui procurait toujours
La sagesse, par cet artifice, avait fait en des plaisirs tranquilles et purs. Sévère jugea
sorte que le Dieu créateur, sans savoir ce que l'homme avait reçu la raison des puis-
qu'il faisait, fit naître deux hommes, l'un sances bienfiiisanles, et la sensibilité des
d'Elisabeth et l'autre de la vierge Marie. puissances malfaisantes.
La sagesse était bien fatiguée des soins De ces principes généraux il conclut que
qu'elle donnait aux hommes et elle s'en plai- le siège de la raison est l'ouvrage des êtres

(I) Ireii., I. 1. c. 51. Epliiph., baer. 34. Ter., de Prœscript., c. 47. Philastr., d8 H«r., c 5. Aug., de Hœr., c, 79.

Dainasc, baer. ;9.


109 SIM SIM 410

bienfaisants, et que le siège des passions est il y Ot des miracles qui détrompèrent les
la production des puissances malfaisantes ; Samaritains on reconnut les prestiges de
:

ainsi, selon Sévère, le corps humain, depuis Simon, et il fut abondonné par beaucoup de
la lêle jusqu'au nombril, était l'ouvrage du monde. Simon fut élonné lui-même de la
bon principe, et le reste du corps était l'ou- puissance des prédicateurs de l'Evangile;
vrage du mauvais. mais il ne les regarda que comme des ma-
Le bon et le mauvais principe, après avoir giciens d'un ordre supérieur, et le baptême,
ainsi formé l'homme de deux parties si con- les prières et les jeûnes comme une espèce
traires, avaient mis sur la terre tout ce qui d'initiation aux mystères du christianisme,
pouvait entretenir la vie de l'homme l'être : qui n'était, selon lui, qu'une espèce de ma-
bienfaisant avait placé autour de lui des ali- gie, il se fit baptiser, il priait, il jeûnait, et
ments propres à entretenir l'organisation du ne quittait point saint Philippe, dans l'espé-
corps sans exciter les passions et l'être ; rance de lui arracher son secret.
malfaisant, au contraire, avait mis autour Lorsque les apôtres surent que l'Evangile
de lui tout ce qui pouvait éteindre la raison avait été reçu à Samarie, ils y envoyèrent
et allumer les passions. saint Jean et saint Pierre pour confirmer les
Lorsqu'on étudie l'histoire des malheurs fidèles;ils leur imposèrent les mains, et le

qui ont affligé les hommes, on voit qu'ils Saint-Esprit descendit sur eux visiblement ;
ont presque tous leur source dans l'ivresse ce qui paraissait par le don de prophétie,
ou dans l'amour Sévère conclut de là que
; par le don des langues, etc.
le vin et les femmes étaient deux productions Simon, étonné de plus en plus de la puis-
du mauvais principe. sance des apôtres, voulut acheter de saint
L'eau, qui conservait l'homme calme et Pierre son secret; car il n'avait pas du don
qui n'altérait point sa raison, était un prin- des miracles une autre idée. Saint Pierre eut
cipe bienfaisant. horreur de cette proposition, et lui fit une
Les encralites ou tatianistes, qui trouvè- vive réprimande; Simon, qui redoutait la
rent les principes de Sévère favorables à leur puissance de saint Pierre, se retira confus,
sentiment, s'attachèrent à lui et prirent le et demanda à saint Pierre qu'il priât pour
nom de sévéricns (Ij. lui (3).
SÉVÉRIENS, disciples de Sévère, dont De l'argent que saint Pierre refusa, Simon
nous venons de parler. en acheta une courtisane nommée Hélène,
y a eu aussi des sévériens, ainsi nommés
Il qui apparemment devait servir à ses opéra-
parce qu'ils étaient attachés à Sévère, chef tions magiques et à ses plaisirs (4).
des acéphales. Simon, accompagné d'Hélène, se retira
SIGNIFICATIFS. Quelques auteurs ont

dans les provinces où l'on n'avait pas encore
ainsi nommé les sacramcntaires, parce qu'ils annoncé l'Evangile et combattit la doctrine
enseignent que l'eucharistie est un simple des ai ôlres sur l'origine du monde et sur la
signe du corps de Jésus-Christ. Providence. Peut-on, disait Simon, supposer
SILENCIl'.UX : c'est ainsi ([ue l'on nom- que l'Etre suprême ait produit immcdialc-
mait ceux qui ne rendaient point d'autre ment le monde? S'il avait formé loi- même
culte que le silence. l'homme, lui aurait-il prescrit des lois qu'il
SIMON, surnommé le Magicien, était du savait qu'il n'observerait pas? ou s'il a voulu
bourg Gitton, dans le p.iys de Samarie il ; qu'Adam observât ses préceptes, quelle est
fut disciple du magicien Dosithée, qui pré- donc la puissance de ce créateur, qui n'a pu
tendait être le Messie prédit par les prophè- prévenirhi chu le de l'homme? Non, ce créateur
tes. Le disciple fit des efforts extraordinaires n'est point l'Etre lout-puissaiit et souverai-
pour surpasser son m.iitre d.ms l'art des nement parfait et bon, c'est un être ennemi
prestiges, et il réussit on prétend (ju'il pas-
: des liomines, (jui ne leur a donné des lois
sait impunément au milieu des flammes ,
que pour avoir des coupables a punir (5j.
qu'il traversait les airs comme les oiseaux ,
Voici le système que Simon substituait à
qu'il se métamorphosait paraissait sous et la doctrine des apôtres, et comment il croyait
mille formes différentes ; sa parole ouvrait, prévenir les difficultés qu'on pouvait lui
les portes, changeait les pierres en pain et! opposer.
produisait des arbres (2). La philosophie platonicienne était alors
Que ces prestiges fussent des effets du fort en vogue en Orient ce n'était point, à
:

commerce que Simon avait avec les démons proprement parler, le système do Platon, qui
on des tours d'adresse, il est certain qu'ils n'en avait peut-être point eu, c'était le fond
séduisirent presque tout le peuple de Sama- du sentiment ((ui reconnaît dans le monde
rie; que Simon attira sur lui toute l'atten- un Esprit éternel et infini par lequel tout
tion du peuple et fit rentrer Dosithée dans existe.
la classe des hommes ordinaires on l'appe- : Les platoniciens ne croyaient pas que cet
lait lagrande vertu de Dieu. esprit eût produit immédiatement le monde
Tandis que Simon était dans sa gloire, que nous habitons; ils imaginaient entre
saint Philippe prêcha l'Evangile à Samarie; l'Etre suprême et les productions de la terre

(t) Euseb., llist. Ecclos., 1. 29. Epiph., liLpr. U. (5) Act. VIII, 10.
" "
cépliore, t. 11 HIsl. Ecclés.,
(2) Nioép'
-
,

c. :27. Clem. Reco- (i) Terl., de Anima, c. H.


gnk., I. 11. Hasiiatîe niii ces faits, mais il ne douae au- (5) iTaij'iiiPiiis dos ouvrages ae Siœoo, rapportés par
cune raisoa de soa seiiUment. Grabe, Spiclleg. PI*., pag. SUS.
lu DICTIONNAIRE DES HERESIES. na
Uno longue chaîne d'esprits ou de génies, l'histoire d'Hélène est une allégorie qui dé-
par le moyen (lesquels ils expliquaient tous signe l'âme ce sentiment et plusieurs au-
;

lesphénomènes: comme ces génies n'avaient tres qu'il adopte ne m'ont pas paru suffisam-
pas une puissance infinie, on avait cru pou- ment prouvés; on y voit un homme d'esprit
Toir résister à leurs efforts par des secrets qui roiiibil par (i ingénieuses conjectures
ou par des enchantemcnlr., et la magie s'é- des témoignages positifs.
tait incorporée avec ce système, (|ui, comme En parcourant les mondes formés parles
on le voit, était absolument arbitraire dans anges, disait Simon, j'ai vu que chaque monde
les détails; ce fut ce système que Simon était gouverné par une puissance principale ;
adopta, et qu'il tâcha de rendre sensible au j'ai vu ces puissances ambitieuses et rivales
peuple. se disputer l'empire de l'univers; j'ai vu
Il supposait une intelligence suprême, qu'elles exerçaient tour à tour un empire
dont la fécondité avait produit une infinité tyranuique sur l'homme, en lui prescrivant
d'autres puissances avec des propriétés dilTé- mille pratiques fatigantes et insensées; j'ai
rentes à l'infini. Simon se donna parmi ces eu pitié du genre humain ; j'ai résolu de rom-
puissances la place la plus distinguée, et pre ses chaînes et de le rendre libre en l'é-
bâtit sur cette supposition tout son système clairant : pour l'éclairer, j'ai pris une figure
Ihéologique destiné à expliquer au peuple humaine, et j'ai paru un homme entre les
la naissance du péché dans le monde, l'ori- hommes, sans être cependant un homme.
gine du mal, rétablissement de l'ordre et
le Je viens leur apprendre que les différentes
la rédemption des hommes. Simon ne niait religions sont l'ouvrage des anges, qui, pour
donc pas ces dogmes; mais il prétendait que tenir les hommes sous leur empire, ont in-
les apôtres les expliquaient mal, et voici spiré des prophètes, et persuadé qu'il y avait
quel était son syslètrie, dont le fond a servi des actions bonnes et mauvaises, lesquelles
de canevas à plusieurs des hérétiques des seraient punies ou récompensées. Les hom-
trois premiers siècles; ainsi l'on croyait mes, intidiidés par leurs menaces ou séduits
alors le péché originel, et l'on allendait un par leurs promesses, se sont refusés aux
rédempteur. plaisirs ou dévoués à la mortification. Je
viens les éclairer et leur apprendre qu'il n'y
Du système de Simon.
a point d'action bonne ou mauvaise par
Je suis, disait Simon, la parole de Dieu, je elle-même; que c'est par ma grâce et noa
suis la beauté de Dieu, je suis 1<> Paraclet, par leurs mérites que les hommes sont sau-
je suis le 'l'oul-ruissant, je suis tout ce qui vés, et que pour l'être il suffit de croire en
est en Dieu. moi et à Hélène c'est pourquoi je ne veux :

J'ai, par ma toute-puissance, produit des pas que mes disciples répandent leur saug
intelligences douées de différent es propriétés ; pour soutenir ma doctrine.
je leur ai donné différents degrés de puis- Lorsque le temps que ma miséricorde a
sance. Lorsque je formai le dessein de faire destiné à éclairer les hommes sera fini, je
le monde, la première de ces intelligences déliuirai le monde, et il n'y aura de salut
pénétra mon dessein et voulut prévenir ma que pour mes disciples : leur âme, dégagée
volonté; elle descendit et produisit les anges des chaînes du corps, jouira de la liberté des
et les autres puissances spirituelles, aux- purs esprits tous ceux qui auront rejeté ma
;

quelles elle ne donna aucune connaissance doctrine resteront sous la tyrannie des
de l'Eire tout-puissant auquel elle devait anges (1)
l'existence. Ces anges et ces puissances, Telle est doctrine que Simon enseignait :
la
pour manifester leur pouvoir, produisirent un prestige dont il s'appuyait subjuguait
le monde; et pour se faire regarder comme l'imagination de ses auditeurs; ils voulaient
des dieux suprêmes, et qui n'avaient point devenir ses disciples et demandaient le bap-
été produits, retinrent leur mère parmi eux, tême; le feu descendait sur les eaux, et Si-
lui firent mille outrages, et, pour l'empêcher mon baptisait {!).
do retourner vers son père, l'enfermèrent Par ces artifices, Simon avait séduit un
dans le corps d'une femme; en sorte que de grand nombre de disciples et s'était fait ,

siècle en siècle elle avait passé dans le corps adorer comme le vrai Dieu.
de plusieurs femmes, comme d'un vaisseau Simon connaissait l'étendue de la crédu-
dans l'autre. EHe avait été la belle Hélène lité il savait que les contradictions les plus
;

qui avait causé la guerre de Troie, et, pas- choquantes disparaissaient aux yeux des
sant de corps en corps, elle avait été réduite hommes séduits par le merveilleux, et que,
à celle infamie que d'être exposée dans un tant que le charme dure, l'imagination con-
lieu de débauche. cilie les idées les plus inalliables.il soutenait
J'ai voulu retirer Hélène de la servitude donc tout-puissant, quoiqu'il lût
qu'il était
et de l'humiliation je l'ai cherchée comme
;
sujet à toutes les infirmités de la nature hu-
un pasteur cherche une brebis égarée; j'ai maine; il disait qu'il était la grande vertu de
parcouru les mondes, je l'ai trouvée, et je Dieu, quoiiiu'il détruisît toute la morale et
veux lui rendre sa première splendeur. qu'il ne pût délivrer ses adorateurs d'aucun
C'était ainsi que Simon prétendait justi- de leurs maux
fier la licence de s'associer dans sa mis- Les disciples de Simon perpétuèrent l'illu-
sion une courtisane. Beausobre prétend que sion par les prestiges qui l'avaieut produite,

(1) Iren., I. i, c. 20, 4(111. Grali., édit. Massuet, c. 23. ;


V) •'yi"'-i ^2 BapiisiB.
,115 SIM SIM m
et le peuple, qui ne retourne jamais sur ses odieux à Claude et le sénat persécutait les
,

pas pour examiner une doctrine (jui ne le magiciens et les avait chassés de Rome (.3).
gêne pas, adorait Simon et croyait ses prê- Enfin il,est certain qu'on n'accordait
tres. Saint Justin remarque que vers l'an l'apothéose qu'aux empereurs et encore ,

150 presque tous les Samaritains, et même après leur mort comment aurait-on fait de
:

an petit nombre d'autros en divers pays, Simon le Magicien un Dieu pendant sa vie?
reconnaissaient encore Simon pour le plus Tillemont soutient (lue saint Justin, ayant
grand des dieux. Il avait encore des adora- cité ce fait dans son apologie adressée aa
teurs vers le milieu du troisième siècle, sénat, aurait été convaincu de fausseté sur-
comme on le voit par un ancien auteur qui le-champ, s'il n'eût pas été vrai. Cependant
écrivait contre saint Cyprien. saint Justin , dit Tillemont cite encore ce,

Simon composa plusieurs discours contre fait dans la seconde a|)ol()gie, et même dans
la foi de Jésus-Christ, il les intitula les Con- son dialogue contre Tryphon, et le cite comme
tradictions. Grabe nous en a donné quelques un fait qui n'avait pas besoin d'être prouvé ;
fragmenis (1) par conséquent, dit Tillemont, les païens qui
Parmi les disciples de Simon, quelques-uns étaient à portée de convaincre saint Justin
voulurent faire une sccle à part tel fut Mé- : de faux n'ont point regardé comme une chose
nandre qui changea quelque clios<! à la doc- douteuse (jue l'on eût érigé une statue à Si-
trine do son maître et ûl une nouvelle secte mon il ile encore, pour appuyer son senti-
: (

appelée la secte des ménandriens. Voyez ment, Fleury, etc.


lart. de Ménamdre. On peut répondre à Tillemont :

1° Que les apologies


de saint Justin n'é-
De ta statue élevée à Si/non et de sa dispute
taient pas des ouvrages que le sénat eût
avec saint Pierre.
entrepris de réfuter ; ainsi son silence ne
Saint Justin et d'autres Pères assurent que prouve rien en faveur de saint Justin ;
que l'on éleva dans Rome unestiilue à Simon: 2° Ce fait était trop peu important pour

ils ne sont point d'accord sur le temps. Saint en faire un sujet de controverse ;

Jrénée et saint Cyrille de Jérusalem disent 3° Si ce fait avait eu un aussi grand degré
qu'elle fut élevée par ordre de l'empereur de notoriété qu'on le prétend pourquoi les,

Claude , et par conséquent après la mort de Pères sont-ils si opposés entre eux sur le
Simon. Saint Augustin, au contraire, dit que temps auquel celle slatue fut érigée, et pour-
cette statue fut érigée à la persuasion de quoi les uns disenl-ils <|ue ce fut du vivant
Simon (2). de .*^imon, les autres après sa mort ? Si l'acte
Des critiques célèbres ont cru qu'on avait par lequel le sénat cl l'empereur avaient
prisune statue du dieu Semon Sangiis pour érigé une statue à Simon eût é!é si connu,
une statue de Simon voici le fondement de ;
n'y aurait-on pas vu cxaclement si ce fut
leur conjcclure : sous Néron ou sous Claude que la statue fut
On sait Romains, à l'imitation des
que les élevée ?
Sabins, adoraient un Semo Sancus qu'ils di- Il paraît que c'est sans beaucoup de fon-

saient être leur Hercule on a même trouvé : dement que Tillemont s'appuie sur l'auto-
dans ces derniers temps une statue dans l'île rité de Fleury c'est en faisant l'analyse
:

du Tibre, où saint Justin dit qu'était celle de de l'apologie de saint Justin que Fleury
Simon. (;elle statue porte cette inscription, rapporte le fait de la statue de Simon il no ,

assez approchante de celle que rapporte saint le garantit point, il ne l'examincpoint enfin ;

Justin Seinoni Sanco (ou San(/o) Deo fidio


: le P. Petau. Ciaconius, ^ alois, Kigaull, Blon-
sacrum. Sex. Pompeius Sp. L. Col. Mussia- del, etc., reconnaissent que saint Justin s'est
nus (luinquennalis Decuno Bidentalis donuin trompé (i).
dédit. Plusieurs auteurs du cinquième siècle ont
Cette slatue , trouvée sous le pontificat de rapporté que Simon s'étant fait élever en
Grégoire XllI , en lo7i dans le lieu même
, l'air par deux dénions dans un chariot de feu
où saint Justin dit (ju'on avait élevé une fut précipilé par l'elTet des prières de saint
slatue à Simon le Magicien a donné lieu de , Pierre et de saint Paul, et qu'il mourut de sa
croire que saint Justin avait conlondu SeiiW7i chute.
avec Simon, surtout parce (lue les graveurs Mais ce fait est apocryphe car, indépcn- ;

mettaient assez souvent un 1 pour un E on ; daniment de la difficulléde le concilier avec


trouve même que ce Semon est (luelquefois la chronologie, il est certain (jue la chute de
appelé.SVinc^us aussi bien que 5hhci(5, de sorte Simon, à la prière de saint IMerre, était un
que l'inscription |)onvait élre telle que la fait trop important pour avoir élé ignore des
rapporte saint Justin, et n'avoir rien de com- chrétiens cl pour n'avoir pas été employé
mun avec Simon le Magicien. On ne trouve par les apologistes des premiers siècles ce- ;

dans les auteurs païens rien qui ail rapport pendant saint Justin, saint Irénée, TertiilliiMi,
à cet événement, ce qui ne serait guère pos- n'en parlent point eux qui ont parlé de sa
,

sibles'il était vrai : d'ailleurs, lesJuifs étaient slatue (5).


(1) Dionys., de divin. Noniiiiil)u< , c 6. |i. .j91. Conslit. f;ius. dis.de Ilœros., secl. 1, c. 1.
«posiol., I. VI, c. 8. 16. Grab., Spicile^'. l'I'., p. 303. (o) Les aulcui's qui rapportent la cliute de Simon ont
(2) JusUn, Apolog. 1, c. 3t. peul-t'tre appliqué à ci t iinposlrnr ce que Suétone rap-
(3) Tarit., Aiinal., 1. ii, c. 7. porte d'un liomme qui, sous ,\éron, se jela en l'air et se
(l) Pctaviiis, in Kpiph. lien. Valcsiiis, ad Euscb., I. n, iinsa en tomb:int. Otle conjecture d'Inigius nVst pas
c. 13. Desid. lleraldus, in Arnol). et Tert. Kigali., in Tert. deslilu'cde vraisemblance une ancienne traditum por-
:

Blonde, de Sii<ylla, c. i. Vandale, dissert, do Urac. lui- tait iiue Simon volait ; ou trouve, sous ^éroD, qu'uu ti<im-
H5 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 116

SISCIDOIS ils avaient les mêmes senti-


: pour propagation de leurs idées les plus
la
ments que les vaudois si ce n'est qu'ils ,
hardies. Quatre cents disciples , hommes et
avaient plus (le respect pour le sacrement de femmes, vivant ensemble, aimaient à enten-
l'euchiin^tic (1). dre Owen leur répéier que pour détruire le
,

SOCIALISTES. Secte formée par Robe-rt


'
péché, il faut abolir la trinité du m.il, c'est-
Owcn, qui, à certains égards, [)eul être com- à-dire toute religion toute propriété, et le
,

p.irée aux deux utopistes français, Fourier mariage. Un système aussi impie, et tout à
et Saint-Simon. la fois aussi destructif de toute société ne ,

Robert Owen, né à Newton, en Angleterre, rencontrait aucune opposition de la part du


l'an 1771 el appli(|ué au commerce dès son
, gouvernement américain, qui ne s'occupe ni
enfance, ne diil qu'à Ini-mêine ce qu'il aiiprit des erreurs spéculatives , ni de celles qui
d.ins l.i lillériittirt* el d.ins les sciences. Tous peuvent avoir des conséquences pratiques,
les instant-- que lui l.ii-saii-nl ses occupa hons, si ce n'est lorsqu'elles se manifestent par

il les cous leclure; il s'a|)propriait


icr. lit à l.i qui'lquetumulteou par des désordres publics.
par la réflixion les idées qui symputhi-.aicnt Leiiovaleur pouvait, sans obstacle, avancer,
avec la tendance de son esprit et , mû par ;
dans ses discours publics , que toutes les
des sentiments naturels d'humanité, il avisait religions sont fondées sur l'ignorance; qu'el-
au moyen de coniribuer au bonheur de ses les ont été et sont la cause du vice, de la
semblables, sans s'élever toutefois à la féli- discorde, de la misère dans toutes les classes ;
cité de la vie future et en se préoccupant , qu'elles sont le seul obstacle à la formation
exclusivement du bien-être de la vie pré- d'une sociétééclairée, vertueuseel charitable;
sente. qu'elles ne se soutiennent que par la sottise
Après avoir rempli des emplois subalter- des peuples et la tyrannie de leurs chefs. La
nes dans différentes maisons , il s'associa à colonie s'appelait Nouvelle harmonie : mais,
des spéculateurs, et fonda à New-Lanark, en en dépit de ce nom , la paix et la concorde
Ecosse une filature où il occupa jusqu'à
,
ne s'y maintinrent pas.
deux mille personnes de i'un et de l'autre Sur le point de la quitter pour voyage'r en
sexe. Les conduisant par la seule raison ,
Europe, Owen voulut s'illustrer par une dé-
sans qu'il fût jamais question de culte il ; marche d'éclat. Au mois de janvier 1828, ce
parvint à les préserver ou à les corriger de novateur, dont les déclamations audacieuses
certains désordres grossiers qui régnent ,
avaient fait quelque sensation en Amérique,
trop souvent dans les fabriques, et leur pro- porta un défi au clergé de la Nouvelle-Or-
cura des jouissances matérielles qu'on ne léans, comme aux prédicateurs de la religion
trouvait point ailleurs. La grande fortune, en tout autre lieu les invitant à examiner
,

résultat de son indus trie, concouru ta le mettre avec lui la vérité du christianisme. Ce défi
en relief. Stimulé par les éloges que lui don- fut accepté par M. A. Campbell, qui s'offrit
naient les philanthropes de divers pays il , de prouver que les assertions d'Owen étaient
conçut la pensée de généraliser sa méthode insoutenables, et que leur auteur était hors
et de réformer la société entière. En 1812, d'état de les prouver par la voie du raisonne-
il publia son premier ouvrage sous ce titre : ment et d'une discussion loyale. Après avoir
Nouvelles vues de société , ou Essais sur la répondu au défi il reçut une visite d'Owen.
,

formation du caractère humain. Dans le com- Ce dernier alléguant qu'il allait passer en
mencement , Owen
se contentait de laisser Angleterre, et qu'il ne prévoyait pas pouvoir
de côté les pratiques religieuses, et affectait revenir aux Etats-Unis avant le printemps
de parler d'une tolérance universelle. ^ ers suivant, le rendez-vous futajourné au second
1817, il se prononça ouvertement contre tou- lundid'avril 1829, dans la ville de Cincinnati,
tes les religions existantes, les représentant état de l'Ohio. M. A. Campbell fit insérer dans
comme des sources de malheur pour les les journaux l'annonce du combat, exprima
sociétés dirigées d'après leurs principes. l'espoir qu'un grand nombre voudraient élre
Abandonné par les uns , repoussé par les témoins de cette lutte d'une espèce nouvelle,
autres , attaqué et poursuivi comme impie se félicita d'avoir choisi une saison favorable
par clergé anglican, il passa, en ISik, aux
le pour les voyageurs et un lieu dont les com-
Etats-Unis d'Amérique. munications par les bateaux à vapeur ren-
Voltaire avait eu le projet , dont il parle daient l'accès facile. Mais les curieux se de-
souvent dans sa correspondance, de former mandaient si Owen serait exact au rendez--
à Clèves une colonie de philosophes qui vous , et si ce voyage en Angleterre qui ,

auraient travaillé de concert au progrès des avait suivi de si près le défi , néiait pas une
lumières. Ce projet avorta. 11 semble que retraite.
Robert Owen ail voulu le réaliser aux Et^its- Il retourna,il est vrai, en Amérique, mais

Unis, dans rindiana,en réunissant quelques se rendit au Mexique pour demander le ter-
centaines d'individus épris des opinions , ritoire de Texas. Protégé par les torys en
philosophiques du xvnr siècle, admirateurs Angleterre, il avait obtenu du duc de Wel-
de Voltaire et de Uousseau pleins de zèle ,
lington, alors ministre, des lettres de recom-

me prétendit avoir le secret de voler il était tout simple ;


celte médaille avait été frappée en mémoire de la victoire
de ju^er <)ue cet bomnie. était Simon. Rien n'est si ordi- de sainl Pierre sur Simon ; il n'est pas nécessaire de faire
naire que dt's ra|iprocbeinP(ils de cette e.spèi e. des réflexions sur celle preuve. Koyci sur cela David de
On présenta a l':ml IV des méilailles qui portaient d'un laRo()ue, dissert, de Legione fuluiiiiaute, p. 615.
côté Néron et de l'autre sai.il Pierre, avec cette légende : (l)Dupin, xiii' siècle.

PeUua UaUilaeiu. U y a des persounes qui ont cru que


117 SOC soc 118

mandation pour l'ambassadeur anglais M. ,


consommation , en
travaillant selon ses
Packcnham, neveu du duc. Dans ucie entre- moyens et son indusirie.
vue qu'0\T('n eut avec le présidont du Mexi- 8' L'éducation doit être la même pour tous,
que, l'ambassadeur porta la paroîo pour lui, et dirigée de telle sorte qu'elle ne fasse éelore
et se iloiinagarant de sa moralité et de sa en nous que des sentiments conformes aux
capacité. Les circonstances ne permettaient lois évidentes de notre nature.
pas au président de concéder le Texas à 9" L'égalité parfaite et la communauté ab-

Owen ; mais il lui offrit un territoire encore solue sont les seules règles possibles de la
plus considérable {d'environ 1500 milles), société.
s'élendant depuis le golfe du Mexique jus- 10° Chaque communauté sera de deux à
qu'à l'Océan Paciflque , sur la frontière des trois mille âmes et les diverses commu-
,

Elals-Unis et des Etals -Mexicains. Owon nautés se


, li-ant ensemble , se furmerout en
réclama pour son gouvernement la liberté congrès.
religieuse ; et, comme le congrès du Mexique 11° Dans la communauté, il n'y aura qu'une
ne put s'accorder avec lui sur ce point il , seule hiérarchie, celle des fonctions, laquelle
renonça à son expérience. sera déterminée par l'âge.
12" Dans le système actuel de société, cha-
De retour en Angleterre , Owen voyagea
sur continent, se mit en relations avec les
le
cun est en lutte avec tous et contre tous :
hommes influents, concourut à l'établissement dans le système proposé, l'assistance de tous
de salles d'asile en divers pays, à la propa- sera acquise à chacun et l'assistance de
,

gation de la méthode de Lancaster pour l'en- chacun sera acquise à tous.


seignement élémentaire, et à l'amélioration Ces principes se trouvent développés d'une
de la condition des enfants dans les manu- manière fastidieuse dans plusieurs ouvrages
factures mais son but principal était d'ac-
:
d'Owen, notamment dans le Livreilu nouveau
créditer son système, en se formant des dis- monde moral. Des écrils particuliers ont
ciples, qui sont appelés socialistes. Sir Robert d'ailleursétépubliés pour les exposer ou pour
Peel , dont le novateur avait naguère (enté les défendre.
de faire un adepte, mais qui n'a pas de goût De l'exposition des doctrines nous passons
pour les rêveries, ne put être compté parmi à l'organisation actuelle de la secte. Sou nom
eus. est Société universelle des religionnaires ra-
tionnels. Il y a un congrès annuel, investi du
M. Bouvier, évêque du Mans, précise ainsi
pouvoir législatif sur toute la communauté.
les principaux points du système d'Owen :
Ce congrès général s'assemble chaque année
1° L'homme, en paraissant dans le monde,
dans une résidence différente , et il y vient
n'est ni bon ni mauvais: les circonstances où des délégués de tous les congrès particuliers,
ilse trouve le font ce qu'il devient par la qui sont au nouibre de soixante et un. Outre
suite. ce corps législalif, il y a un pouvoir exécutif
2' Comme il ne peut modifier son organi- central qui siège à Birmingham, et qui est en
sation ni changer h s circonstances qui l'en- séance à peu près permaiieule. C'est lui qui
lourent,les sentiments qu'il éprouve, les idées est chargé de la propagation de la doctrine,
elles convictionsqui naissent en lui, les actes et qui envoie des missionnaires dans tout le
qui en résultent sont des faits nécessaires royaume , divisé en quatorze districts. Les
contre lesquels il reste désarmé : il ne peut missions embrassent plus de trois cent cin-
donc en élre responsable. quante mille individus. Les missionnaires
3' Le vrai bonheur, produit de l'éducation ont un traitement d'environ Irenteschelliugs
et de la santé, consiste principalement dans par semaine sans compter les frais du
,

l'association avec ses semblables , dans la voyage: et l'argent nécessaire est fourni par
bienveillance mutuelle et dans l'absence de des contributions individuelles de(|uarante
toute superstition. centimes par semaine. Les sociolistrs ont
'i-° La religion rationnelle est la religion aussi a leur disposition toutes les ressources
de la charité : elle admet un Dieu créateur, ordinaires delà publicité en .Vnglelerre; dans
éternel, infini, mais ne reconnaît d'.iulrc les prineipales villes, à Manchester, à Liver-
culte que la loi naturelle , qui ordonne à pool, à Birmingham, à Sheffield, ils ont des
l'homme de suivre les impulsions de !a nalurc salles où ils tiennent des séances (tubli(]nes
et de tendre au but de son exisleiice. Mais el régulières ils ont uu journal spécial, in-
;

Owen ne dit pas quel est ce but. titulé le Xouifau monde moral, et disposent
5° Qu.int à la société, le gouvernement doit en outre du journal hebdomadaire le plus
proclamer une liberlé absolue de conscience, répandu des trois rojaumes , de Weekly-
l'abolition complète de peines et de récom- Dispatch, qui est tiré tous les samedis à trente
penses et Virresponsabililc de l'individu,
, mille exemplaires.
puisqu'il n'est pas libre dans ses actes. Cette organisation et cettepropagation des
G' Un homme vicieux ou coupable n'est soci(distes firent naître des inquiétudes en
qu'un malade, puisqu'il ne peut élre respon- Angletrrre. On voy.iil d'après les antécé-
,

sable de ses actes en consécjuence, on ne


: dents d'Owen, qu'il s'attaquait non-seule- ,

doil pas le punir, mais l'enfermer comme un ment à l'église établie mais à la lévélation
,

fou, s'il est dangereux. eu général. Son système favorisait d'ailleurs


7 Toutes choses doivent élre réglées de les idées révolutionnaires, ajoutait à !a fer-
telle sorte que chaque membre de la com- mentation des esprits, surexcitait une exal-
munauté soit pourvu des meilleurs objets do tation menaçante. Une pétition de quatre
119 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 120
mille habitants ae Birmingham effrayés de , dans ces républiques occultes, qui font in-
ces résultats, fut présentée à la chambre des cessamment effort pour passer de l'étiil de
lords par le docteur Phillpots, évêque d'Exe- société secrète à celui de société publique,
ter , un des plus zélés champions de ré;;lise comme elles y réussirent notamment en
,

établie, et la chambre adopta , en consé- 1821, en Espagne, dans le Piémont et à


quence, la proposition d'une enquête sur la Naples. Leur centre est à Paris.
docirine et sur les progrès de la nouvelle La société des francs-maçons a peut-être
secte. Lord Melbourne, alors ministre, moins été l'origine et elle a certainement été le
avisé que Sir Robert Peel , alla jusqu'à pré- modèle de celle des carbonari , qui s'est
senter Owen à la reine Vicloria, au mois de nouvellement organisée, qui s'est propagée
janvier 18i0; démarche dont le clergé angli- dans loule l'Italie el dans d'autres pays; et
can se scandalisa et qui fit grand bruit. Le qui bien que divisée en plusieurs branches
,

novateur, dans une sorte de manifeste publié et portant différents noms, suivant les cir-
le 2 février suivant et en tète duquel il se
,
constances, est cependant réellement une,
qualiOait d'inventeur et de fondateur d'un tant pour la communauté d'opinions et de
système de société et de religion rationnelle , vues, que par sa conslitulion.
parla avec beaucoup de vanilé de sa présen- Les carbonari affectent un singulier res-
tation à la reine ; il s'y vanta aussi d'avoir pect et un zèle merveilleux pour la religion
été naguère protégé par les lorys, et y ren- catholique et pour la doctrine et la parole
dit comptede ses théories et de sa conduite. du Sauveur, qu'ils ont quelquefois la cou-
Lord Melbourne , interpellé à ce sujet à la pable audace de nommer leur grand m;it-
chambre des lords, convint que sa démarche tre et le chef de leur société :mais ces dis-
n'avait pas été exemple d'imprudiMice, aveu cours menteurs ne sont que des traits dont
dont l'opposition tira avantage pour att iquer se servent ces hommes perfides pour blesser
le ministre. Mais il y avait dans cette affiiire plus sûrement ceux qui ne se tiennent pas
quelque chose de plus grave qu'une lutte sur leurs gardes.
ministérielle. Birmingham envoyait une pé- Le serment redoutable par lequel , à
tition de huit mille signatures pour contre- l'exemple des anciens priscillianisles et ma-
dire celle des quatre mille, et il était difficile nichéens, ils promellent qu'en aucun temps
qu'on ne s'alarmât pas de l'extension que et qu'en aucune circonstance ils ne révéle-
prenait une sectequi n'était pas moins hostile ront quoi que ce soit qui puisse concerner
à la sociéléqu'àla religion. Lcsdéclamations leur société à des hommes qui n'y seraient
des socialistes exercent la plus redoutable point admis, ou qu'ils ne s'entretiendront
influence sur celte partie de la population jamais avec ceux des derniers grades de
que son inexpérience et sa crédulité dispo- choses relatives aux grades supérieurs; de
sent à être le jouet des utopistes. Voyez Fou- plus, les réunions clandestines et illégitimes
riérisme et SâlNT-SlMONISME. qu'ils forment à l'inslar de plusieurs héré-
M. do Luca rédacteur des Annales des
,
tiques, et l'agrégation de personnes de tou-
sciences relii/ieuses publiées à Rome a lu à
, , tes les religions et de toutes les sectes dans
l'académie de la religion catholique une sa- leur société, montrent assez, quand même
vante dissertation sur ce suji't La condition: il ne s'y joindrait pas d'autres indices, qu'il

économique des peuples ne peut être améliorée ne faut avoir aucune confiance dans leurs
sans le secours des doctrines et des institu- paroles.
tions de l'Eglise catholique. Impiété et inuti- Leurs livres imprimés, dans lesquels on
lité des doctrines et des institutions contrai- trouve ce qui s'observe dans leurs réunions,
res des jiréterulus socialistes modernes, Saint- surtout dans celles des grades supérieurs,
Simon, Charles Fourier et Robert Owen. leurs catéchismes, leurs statuts, d'autres

SOCIÉTÉS SECRÈTES. ( Dix-neuvième documents authentiques, les témoignages de
siècle. ) Pour se former une juste idée de ceux qui, après avoir abandonné cette asso-
l'organisation des sociétés secrètes de nos ciation en ont révélé aux magistrats les
jours, et bien comprendre leur influence, il artifices elles erreurs, tout établit que les
faut les ranger en deux grandes classes, qui carbonari ont (irincipalement pour but de
ont chacune un caractère distinct. L'une, propager l'indifférence en matière de reli-
depuis longtemps subsistante, renferme, gion, le plus dangereux de tous les systè-
sous le voile de la franc-maçonnerie des , mes de donnera chacun la liberté absolue
;

agrégations diverses, au sein desquelles siè- de profaner et de souiller la passion du


gent les apôtres de la philosophie rendant , Sauveur par quelques-unes de leurs coupa-
leurs oracles et prophétisant la régénération bles cérémonies, de mépriser les sacrements
des peuples c'est la révolution à l'état de
: de l'Eglise( auxquels ils parai>sent en sub-
théorie ; elles francs-maçons peuvent adop- stituer quelques-uns inventés par eux ', de
ter pour emblème une torche qui embrase. rejeter les mystères de la religion catho-
La seconde classe renferme des agrégations lique ; enfin de renverser le saini-siége, con-
pecrèles armées, prêtes à combattre an pre- tre lequel, animés d'une haine toute parti-
mier signal l'autorité publique et où l'on , culière, ils trament les complots les plus
découvre les séides de l'anarchie avec l'at- noirs et les plus détestables.
litude iiienaçaiite do conjurés : c'est la ré- Les préceptes de morale que donne la so-
volution à l'état d'application ; et ces socié- ciété des carbonari ne sont pas moins cou-
peuvent adopter pour emblème
tés secrètes pables , quoiqu'elle se vante hautement
MU poignard. La révolution prend un corps d'exiger de ses sectateurs qu'ils aiment et
m soc soc 12-2

pratiquent la charité et les autres vorlus, et par ces factions, les principes de la réforme,
qu'ils s'abstiennent de tout vice. Ainsi elle portés dans les pays où le feu du fanatisme
favorise ouvertement les plaisirs des sens. n'échauffait pas les esprits, germaient pour
Elle enseigTie qu'il est permis de tuer ceux ainsi dire paisiblement et acquéraient de la
qui révéleraient le secret dont nous avons consistance dans des sociétés qui se piquaient
parlé plus haut. Elle enseigne encore, au de raisonner.
mépris des paroles des apôtres Pierre et Quarante personnes des plus distinguées
Paul, qu'il est permis d'exciter des révoltes par leur rang, par leurs emplois et par leurs
pour dépouiller de leur puissance les rois et titres, établirent en 15'tO à Vicence, ville de
tous ceux qui commandent, auxquels elle l'Etat vénitien, une espèce d'académie pour
donne le nom injurieux de tyrans. y conférer ensemble sur les matières de re-
Tels sont les dogmes cl les préceptes de ligion et particulièrement sur celles qui fai-
celle société et les allenlals politiques, ac-
; saient alors le plus de bruit.
complis en Espagne, dans le Piémont, à L'espèce de confusion qui couvrait alors
Nnples, atlonlats accompagnés d'outrages et presque toute l'Europe, les abus grossiers et
de mesures hostiles à la religion catholique, choquants qui avaient pénétré dans tous les
en ont été la Iriste applicalion. Tels sont Etals, des superstitions et des croyances ri-
aussi les dogmes et les préceptes de tant dicules ou dangereuses qui s'étaient répau-
d'anlres sociétés secrètes conformes ou ana- dues, firent juger à celte société que la reli-
logues à celle des carhonari. gion avait besoin d'être réformée, et que,
La bulle de Pic \'II, Ecclesiain a Jesu Chri- l'Ecriture contenant de l'aveu de tout le
slo, du 13 septembre 1S21 , les frappe d'une monde la pure parole de Dieu, le moyen le
condamnation renouvelée par Léon XII, plus sûr pour dégager la religion des fausses
dans une bulle du L3 mars 1825, qui signale opinions était de n'admettre que ce qui était
particulièrement l'association désignée sous enseigné dans l'Ecriture.
le nom d'universitaire parce qu'elle a éta-
, Comme celte société se piquait de littéra-
bli son siège dans plusieurs universités, où ture et de philosophie, elle expliqua, selon
des jeunes gens sonl pervertis, au lieu d'être les règles de critique qu'elle s'étaii laites et
instruits, par quelques maîtres initiés à des conformément à ses principes philosophi-
mystères d'iniquité, et formés à tous les ques, la doctrine de l'Ecriture , et n'admit
crimes. comme révélé que ce qu'elle y voyait claire-
SOCINIANISME, doctrine des sociniens, ment enseigné, c'est-à-dire ce que la raison
dont Lélie et Fauste Socin sont regardés concevait.
comme les auteurs, et qui a sa source dans D'après cette méthode, ils réduisirent le
les principes de la réforme. christianisme aux articles suivants.
Il y a un Dieu très-haut, qui a créé toutes
De l'originedu socinianisme et de son pro-
choses par la puissance de son N'erbc, et qui
grès jusqu'à la mort de Lélie Socin.
gouverne tout par ce Verbe.
Luther avait attaqué l'autorité de l'Eglise, Le Verbe est son Fils, et ce Fils est Jésus
de la tradition el des l'ères; l'Ecriture était, de Nazareth, fils de Marie, homme véritable,
selon ce théologien, la seule règle de noire mais un honmie supérieur aux autres hom-
foi, et chaque particulier était l'interprète de mes, ayant été engendré d'une vierge et par
l'Ecriture. l'opération du Saint-Esprit.
Le chrétien, abandonné à lui-même dans Ce Fils est celui que Dieu a promis aux
rinlerprétation de l'Ecriture n'eut pour , anciens patriarches, et qu'il donne aux hom-
guide que ses propres connaissances , et mes ; c'est ce Fils qui a annoncé l'Evangile
chaque prétendu réformé ne découvrait dans et qui a montré aux hommes le chemin du
l'Ecriture que ce qui était conforme aux ciel en mortifiant sa chair et en vivant dans
opinions elaux idées (|u'il ou
avait reçues la piété. Ce Fils est mort par l'ordre de son
aux principes qu'il s'était faits lui-môme; et Père, pour nous procurer la rémission de nos
comme presque toutes les hérésies n'étaient péchés ; il est ressuscité par la puissance du
que de fausses interprétations de l'Ecriture, Père, et il est glorieux dans le ciel.
presque toutes les hérésies reparurent dans Ceux qui sonl soumis à .lésus de Nazareth
un siècle où le fanatisme et la licence avaient sont justifiés de la part de Dieu , et ceux qui
répandu presque dans toute l'Europe les ont de la piélé en lui reçoivent l'immoi-lalilé
principes de la réforme. qu'ils ont perdue dans .\dam. Jésus-Christ
On vit donc sortir du sein de la réforme seul est le Seigneur et le chef du peuple qui
des sectes qui attaquèrent les dogmes que lui est soumis ; il est le juge des vivants et
Luther avait respedés le dogme de la tri-
: des morts ; il reviendra vers les homnus à
nilé, la divinité de Jésus-Christ l'efficacité , la consommation des siècles.
des sacrements la nécessité du baptême.
, . Voilà les poinls auxquels la société de
Voyez à l'article Li;ther les sectes sorties A'icence réduisit la religion chrétienne. La
du luthéranisme, les articles Anabaptistes, Trinité, la consubslantialilc du Verbe, la
Ariens modernes. divi:iilé de Jésus-Cbrisi, etc., n'étaiunt, selon
.Mais ces sectes, nées presque tontes du cette société, ([un des opinions prises dans la
fanatisme el de l'ignorance, étaient divisées philosophie des Grecs, el non pas des dogmes
entre elles el remplissaient l'Alletnagnc de révélés.
ilivisions et de troubles. Les assemblées de Vicence ne purent se
Pcudanl que l'Allemagne était déchirée faire assezseciètemenl pour que le miiiis-
123 DICTIONNAIRE DES HERESIES. iU
tère n en fût pas instruit il en ûl arrêter
: des controverses de religion reprit insensi-
quelques-uns qu'on Gt mourir ; les autres blement le dessus sur les plaisirs et sur le
s'échappèrent, tels furent Lélio Socin, Ber- désir do faire fortune. Fauste Socin quitta la
nard Okin, Pazuta , Gentilis, etc., qui se re- cour, renonça à ses emplois, et forma le
tirèrent en Turquie , en Suisse, en Alle- projet do parcourir l'Europe pour y ensei-
magne. gner la doctrine de son oncle et la sienne.
Les chefs de la prétendue Réforme n'é- Après quelques courses , il arriva en 157i
taient pas moins ennemis des nouveaux à Bâie et y demeura trois ans uniquement ,

ariens, que des catholiques, et Calvin avait occupé des matières de religion et de contro-
fait brûler Servet ; de Vi-
ainsi les exilés verses qu'il étudiait surtout dans les écrits
,

cence ne purent enseigner librement leurs de son oncle, dont il adopta tous les senti-
sentiments dans les lieux où le magistrat ments il voulut les enseigner, et se rendit
;

obéissait aux réformateurs. Ils se retirèrent odieux aux luthériens, aux calvinistes et à
donc enfin en Pologne, où les nouveaux tous les protestants. Socin , rebuté par les
ariens professaient librement leurs senti- contradictions qu'il éprouva, passa en Tran-
ments sous la protection de plusieurs sei- sylvanie, ei enfin se rendit en Pologne vers
gneurs polonais qu'ils avaient séduits.' l'an 1579.
Ces nouveaux ariens avaient en Pologne Les antitrinitaires ou les nouveaux ariens
des églises, des écoles, et assemblaient des avaient fait de grands progrès en Pologne ,
synodes où ils firent des décrets contre ceux et ils y avaient fondé beaucoup d'églises el
qui soutenaient le dogme de la Trinité. d'écoles ; ils y jouissaient d'une entière li-
Lélie Socin quitta la Suisse et se réfugia berié.
parmi ces nouveaux ariens ; il y porta le Mais toutes ces églises n'étaient pas uni-
goût des lettres, les principes de la critique, formes dans leur créance. Lorsque Fauste
l'élude des langues et l'art de la dispute il ; Socin arriva en Pologne, elles formaient en
éiTivit contre Calvin, il fit des commentaires quelque sorte des sociétés différentes , el
.sur l'Ecriture sainte, et apprit aux antitrini- l'on en compte jusqu'à trente-deux qui n'a-
laires à expliquer dans un sens figuré ou vaient presque de commun que de ne pas
allégorique les passages que les réformés regarder Jésus-Christ comme le vrai Dieu.
leur opposaient pour les obliger à recon- Fauste Socin voulut s'attacher à une do
naître la Trinité et la divinité de Jésus» ces églises, mais les ministres qui la gouver-
Christ. 11 aurait sans doute rendu de plus naient le refusèrent, parce qu'ils apprireiit
grands services au nouvel arianisme ; mais qu'il avait beaucoup de sentiments contraires
il mourut 16 mars 15t)2 à Zurich, laissant
le à ceux qu'ils professaient. Fauste Socin ne
son bien et ses écrits à Fauste Socin son voulut alors s'associer à aucune des églises
neveu. de Pologne, et affecta d'être l'ami de toutes
pour les amener à ses idées il leur disait
Du socinianisme depuis que Fauste Socin en
qu'à la vérité Luther et
;

Calvin avaientrendu
fut le chef.
de grands services à la religion, et qu'ils s'y
La réputation de Lélie Socin, les lettres étaient assez bien pris pour renverser le
qu'il écrivait à sa famille, firent naître de lenjple de l'Antéchrist de Rome et pour dis-
bonne heure dans Fuuste Socin le goût des siper les erreurs qu'il néan-
enseignait ;

disputes de religion et le désir de s'y distin- moins qu'il fallait convenir que ni eux, ni
guer il s'appliqua avec beaucoup d'ardeur
: ceux qui s'étaient bornés à leur système,
à la théologie, et à l'âge de vingt ans il crut n'avaient encore rien fait pour rebâtir le
être en état de s'ériger en mallre et de faire vrai temple de Dieu sur les ruines de celui de
un nouveau système de religion. Son zèle ,
Rome et pour rendre au grand Dieu le
,

qui n'avait pas encore sa maturité, l'emporta vrai culte qui lui est dû.
si loin, que, non content de dogmatiser avec Pour y parvenir,
disait Socin, il faut éta-
ses parents et avec ses amis, il voulut le blir comme la base de la vraie religion qu'il
faire dans les assemblées où son esprit et sa n'y a qu'un seul Dieu ; que Jésus-Christ n'est
naissance lui donnaient accès. L'inquisition Fils de Dieu que par adoption et par les pré-
en fut informée elle poursuivit tous les
; rogatives que Dieu lui a accordées qu'il ;

membres de la famille de Socin, en arrêta n'était qu'un homme, qui, par les dons dont
quelques-uns, et les autres se sauvèrent où le ciel l'a prévenu, était notre médiateur,
ils purent. noire pontifo notre prêtre ; qu'il ne fallait
,

Fauste Socin fut de ce nombre âgé d'envi-


: adorer qu'un seul Dieu, sans distinction de
ron vingt-trois ans, il vint à Lyon ; ce fut là personnes; ne point s'embarrasser, pour
qu'il apprit la mort de son oncle qui lui expliquer ce que c'était que le Verbe, de la
avait légué ses papiers. Fauste Socin alla à manière dont il procédait du Père avant les
Zurich pour y recueillir la succession et siècles et de quelle manière il s'était fait
surtout les écrits de son oncle, et revint en homme ;
qu'il fallait regarder comme des fa-
Ilalie avec ce funeste trésor. Sou nom, sa bles forgées dans l'imagination des hommes
noblesse et son esprit lui donnèrent bientôt la présence réelle de l'humanilé et de la di-
entrée à la cour de François, grand-duc de vinité de Jésus-Christ dans l'eucharistie, l'effi-
Florence il plul à ce prince, et se fixa au-
: cacité du baptême pour effacer le péché
près de lui. La galanterie, les plaisirs do la originel, etc.
cour l'anibiiion, l'occupèrent tout entier
, Ce plan de religion plut infiniment à des
pendant doui* ans; après ce temps, le goût hommes qui ne s'étaient écartés de la
,

lâS SOC SOC iSC

croyance des églises réformées qne parce Socin ne jouit pas tranquillement de la
qu'ils ne voulaient reconnaître comme ensei- gloire à laquelle il avait aspiré avec tant
gné dans l'Ecriture que ce (ju'ils compre- d'ardeur les catholiques et les protestants
;

naient. Les unitaires, ijui faisaient le parti lui causèrent des chagrins, et il mourut dans
dominant parmi les ennemis de la divinité de le village de Luclavie où il s'était retiré, pour
Jésus-Christ, l'agrégèrent à leurs églises et se dérober aux poursuites de ses ennemis.
suivirent ses opinions ; plusieurs autres Socin mourut en iGQ'*, âgé de fiii ans ; on
églises les imitèrent et Socin devint le chef
,
mit sur son tombeau cette épitaphe :

de toutes ces églises. Tota licet Babylon deslruvit lecla Lullierus,


Ce nouveau chef, par ses insiruclions et Muros Calviuus, se 1 fundaraeiila Socinus.

par ses disputes, répandit de l'éclat sur toutes Luther a délruil le toil de Iiabvloii«, Calvin en a reaversé
les églises et alarma les protestants et les
, les murailles et So iu en a arracli.^ les fendeineins.

calvinistes. Ginquanl; ministres protestints


La secte socinienne, bien loin de mourir
s'assemblèrent et appelèrent les ministres
ou de s'affaiblir par la mort de son chef,
princzowiens pour prendre avec eux des s'augmenta beaucoup et devint considéra- ,

moyens de réunion mais ceux qui avaient


;
bl •
par le grand nombre des personnes de
déjà pris parti pourFausle S^tin les condui- qualité et de savants qui en adoptèrent les
sirent au synode et les prétendus réformes,
;
principes ; les sociniens furent en étal d'obte-
effrayés de se voir en tête un adversaire nir dans les diètes la liberté de conscience.
comme Socin abandonnèrent pour la plus
,
Les catholiques n'avaient cédé qu'à la
grande partie le synode, sous prétexte qu'il nécessité des temps en accordant aux sec-
ne leur était pas permis d'avoir des confé- taires la liberté deconscience; lorsque les
rences ni aucune société avec des personnes temps de trouble furent passés, ils résolurent
qui suivaient les erreurs des ébionites des ,
de chasser les sociniens. Les catholiques
Bamosaliens, des ariens, etc., de tous ceux s'unirent donc aux protestants contre les
qui ont autrefois été excommuniés par sociniens, et la diète résolut l'extinction des
l'Eglise.
derniers. Par le décret qui y fut fait, on les
Volanus, Némojonius, Paléologue et quel- obligea, ou d'abjurer leurs hérésies, ou de
ques autres moins scrupuleux ou plus hardis prendre parti parmi les communions tolérées
attaquèrent Socin personnellement, et pu- dans le royaume, et ce décret fut exécuté
blièrent des thèses qui furent soutenues dans rigoureusement.
le collège de Posnanie Fauste Socin s'y
:
Une partie des sociniens entra dans l'E-
trouva. glise catholique, beaucoup s'unirent aux
Les prétendus réformés voulurent y soute- protestants; mais le plus grand nombre se
nir la divinité de Jésus-Christ, mais à la fa- retira en Transylvanie, en Hongrie, dans la
veur de la tradition des anciens Pères et des Prusse ducale, dans la Moravie, dans la Silé-
conciles. Fauste Socin opposa à ces preuves
sie. dans la Marche de Brandebourg, en .\n-
tout ce que les protestants ont opposé aux
glelerre, en Hollande: ce fut ainsi que la
catholiques sur la tradition et sur l'Eglise Pologne se délivra de celle secte, après l'avoir
peur justifier leur schisme. « Les Pères et les soufferte plus de cent ans.
conciles peuvent se tromper, disait Socin, ils
Les sociniens trouvèrent îles ennemis
se sont même trompés quelquefois ; il n'y a puissants dans tous les Etals où ils se reti-
point de juge parmi les hommes qui ait !inc rèrent non-seulement ils n'y firent point
;

autorité infaillible et souveraine pour décider d'établissement, mais la puissance ecclésiasti-


les matières de foi ; il n'appartient qu'à l'E-
que et la puissance séculière s'unirent contre
criture de désigner les objets de notre
eus, et partout ils furent condamnés par les
créance c'est donc en vain que vous me citez
:
lois de l'Eglise et de l'Etat. Mais les lois qui
l'autorité des hommes pour m'assurer du
ont proscrit les sociniens n'ont pas réfuté
point le plus important de la religion, savoir
leurs principes ces principes se sont con-
:

la divinité de Jésus-Christ.»
servés en secret dans les Etals qui ont pro-
Les réformés sentirent que pour arrêter scrit le sociuianisme,ct beaucoup de réformés
les progrès de Socin il fallait avoir recours
en Angleterre, et surtout en Hollande, ont
à d'autres moyens que la controverse ils :
passé de-, principes de la Réforme à ceux du
l'accusèrent d'avoir inséré dans ses ouvrages
socinianisme. Voyez les articles Ariens mo-
des maximes séditieuses. La patience , le
dernes, Armi.mens.
courage et l'adresse de Socin triomphèrent
de .ses ennemis. Malgré les malheurs qu'il Système théologique des sociniens.
essuya, i! avait un grand nombre de dis- L'Ecriture saintt\ et surtout le Nouveau
ciples parmi les personnes de qualité, et Testament, est, selon Socin un livre divin ,

enlin il obtint la malheureuse satisfaction pour tout homme raisonnable ce livre nous :

qu'il avait tant désirée toutes les églises do


:
apprend que Dieu, après avoir créé l'homme,
Pologne et de Lithuanie, si différentes en lui a donné des lois, que l'homme les a
pratique, en morale et en dogmes, et qui ne transgressées que le péché s'est répandu
,
convenaient que dans la seule opinion de ne sur la terre, que la religion s'est corrompue,
vouloir pas croire que Jesus-Chrisl fût le que l'homme est devenu ennemi de Dieu,
gr.ind Dieu, consubstantiel au Père éternel que Dieu a envoyé Jésus-Christ pour récon-
se réunireiil, et ne formèrent qu'une seule cilier les hommes avec lui et pour leur ap-
église ,
qui prit et qui porte encore aujour- prendre ce qu'ils devaient faire et croire
d'Iiui le noui d'Eglise sociuieauc. pour élrc sauves, il n'est pas possib de .:
427 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 128

douter que Jésus-Christ ne soit celui que de la raison ; ils ne naissent point corrom-
Dieu a envoyé pour accomplir l'œuvre de la pus, tous peuvent pratiquer la vertu; il n'y
récoiicilialioii des hommes et pour leur
,
a point de prédestination ni d'autre grâce
enseigner ce qu'ils doivent croire et prati- que ces instructions et ces dons naturels que
quer. l'homme reçoit de Dieu.
Il n'est pas moins certain que le Nouveau Les sociniens renouvelèrent donc l'erreur
Testament contient la doctrine de Jésus- des pélagions sur le péché originel sur la
,

Christ; c'est donc dans ce livre divin qu'il nature et sur la nécessité de la grâce et sur
faut chercher ce que l'homme doit croire et la prédestination nous avons réfuté toutes
:

pratiquer pour élre sauvé. ces erreurs â l'article Pélxgiamsme


Comme il n'y a point de juge ou d'inter- Nous n'entrerons pas dans un plus grand,
prète infaillible du sins de l'Ecriture, il faut détail sur les autres erreurs des sociniens ;
lâcher de le licrouvrir par les règles de la elles sont des conséquences de celles que
critique et par la lumière de la raison. Socin nous venons d'exposer, et se réfutent par les
et ses disciples s'occupèrent donc à chercher mêmes principes.
dans l'Ecriture le système de religion que Toutes ces erreurs ont pour cause géné-
Jésus-Ciii ist était venu enseigner aux hom- rale ce principe fondamental que Socin em-
mes ; et c'est ce qui a produit tous ces com- prunta en partie de la réforme c'est que
:

nienlairessur l'Ecriture, qui forment presque le Nouveau Testament contient seul la doc-
toute la bibliothèque dos Frères polonais. trine de Jésus-Christ , mais que c'est aux
Socin et ses disciples prétendant ne sui-
,
hommes à l'interpréter suivant les principes
vre dans l'interprétation du Nouveau Testa- de la raison et selon les règles de la critique.
ment que 1rs règles de la critique et les Nous avons fait voir la fausseté de ce
principes de la raison, expliquèrent d'une principe en faisant voir contre Luther et
manière intelligible à la raison tout le Nou- contre les réformés qu'il y a un corps do
veau Testament, et prirent dans un sens pasteurs chargé d'enseigner les vérités que
métaphorique tout ce que la raison ne con- Jésus-Chrisl a révélées aux hommes. Voyez,
cevait pas; par ce moyen , ils retranchèrent à l'article Luther ce (jue l'on dit pour
,

du chrislianisMie tous les mystères, et rédui- prouver l'autorité de la tradition, et, à l'ar-
sirent à de simples métaphores ces vérités ticleRÉFORME ce qu'on dit pour prouver
,

Buhlimes ((ue l.i raison ne peut comprendre. que riiglise srule est juge infaillible des
D'après ce principe, ils enseignèrent qu'il controverses de la foi, et qu'il est absurde
n'y a qu'un seul Dieu, créateur du monde : d'attribuer ce droit au simple fidèle. Ce prin-
le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont cipe bien établi, le socinianisme s'évanouit, et
point des per-onnes divines, mais des attri- ne devient plus qu'un système imaginaire,
buts de Dieu. Ainsi les sociniens renouvelè- puisqu'il porte sur une supposition absolu-
rent l'erreur de Sabellius, de Prnxée : nous ment finisse.
les avons réfutés à ces articles, et à l'article

SPINOSISME. Système d'athéisme de Be-
Antitrinitaires, noît Spinosn, juif portugais, mort en Hol-
Dieu créa Adam et lui donna des lois ;
lande l'an 1677, à 44 ans. Ce système est
Adam les transgressa; Adam, pécheur, tomba un assemblage confus des idées des rabbins,
dans l'ignorance et dans le désordre; sa pos- des principes do Descartes mal appliqués ,
térité l'imita', et la terre fut couverte de té- et des sophismes dos protestants on l'a
;

nèbres et de pécheurs. Les sociniens no re- aussi nommé panthéisme , parce qu'il con-
connaissaient donc point de péché originel : siste à soutenir que l'univers est Dieu ou. ,

nous avons refuté cette erreur à l'article qu'il n'y a point d'autre Dieu que l'univer-
PÉLAGIENS. salité des êtres. D'où il s'ensuit que tout ce
Dieu , louché du malheur des hommes, a qui arrive est l'elïet nécessaire dos lois éter-
envoyé son Fils sur la terre ce Fils est un
: nelles et immuables de la nature, c'est-à-dire
homme ainsi nommé parce que Dieu l'a d'un être infini et universel qui existe et
,

comblé de grâce ainsi les sociniens renou-


;
qui agit nécessairement. 11 est aisé d'aperce-
velèrent l'erreur de Théodote de Bysance : voir les conséquences absurdes et impies qui
nous l'avons réfutée à cet article et aux,
naissent de ce système.
articles Ariens, Nestorius. On voit d'abord qu'il consiste à réaliser
Jésus-Christ, inspiré par Dieu même, en- des abstractions , et à prendre tous les ter-
seigna aux hommes ce qu'ils devaient croire mes dans un sens faux et abusif. L'être en
et pratiquer pour honorer Dieu il leur ap-
,
général, l.i substance en général, n'existent
prit qu'il y avait une autre vie, où leur fidé- point; il n'y a dans la réalité que dos indi-
lité à pratiquer ce qu'il annoncerait serait vidus et des natures individuelles. Tout être,
récompensée, et leur résistance punie. toute substance toute nature
, est ou corps
,

Dieu avait voulu que ces peines ou ces ou esprit et l'un ne peut être l'autre. .Mais
,

récompenses fussent le prix de la vertu ou Spinosa pervertit toutes ces notions; il pré-
le châtiment du désordre ; il n'avait point tend qu'il n'y a qu'une seule substance de ,

choisi parmi les hommes un certain nombre laquelle la pensée et l'olendue, l'esprit et le
pour être heureux, et abandonné le reste à corps sont des modifications ; (\ue tous les
un per.chani vicieux, qui devait les conduire êtres particuliers sont des modifications de
à la damnation ;tous sont libres Jésus- ; l'être en général.
Cliiist leur a donné à tous l'exemple do la Il suffit de consulter le sentiment inté-

veiiu ils ont tous reçu de Dieu la lumière


;
rieur, qui est le souverain degré de l'évi-
sPi SPI 130
v:î)

deiice, poar être convaincu de l'absurdité de de convenir que le système ordinaire qui
ce langage. Je sens que je suis moi et non représente Dieu comme un Etre infini, dis-
un autre, une subsiance séparée de toute tingué première cause de tous les êtres ,
,

autre, un individu réel, et non une niodin- a lie grands avantages , et sauve île grands
cation; que mes pensées, mes volonlcs, mes inconvénienls. Il tranche les difficultés de
sensations mes afficlions sont à moi et l'infini qui paraît indivisible et divisé dans
,

non à un autre et que celles d'un autre ne


,
le spinosisme; il rend raison de la nature des
sont pas les miennes. Qu'un autre soit un êtres; ceux-ci sont tels que Dieu les a faits,
être, une substance, une nature aussi bien non par nécessité mais par une volonté
,

que moi, celle ressemblance n'est qu'une libre; il donne un objet intéressant à la re-
idée abstraite, une manière de nous consi- ligion, en nous persuadant (pie Dieu nous
dérer l'un l'autre mais qui n'établit point
;
tient compte de nos homm;iges il explique ;

V identité ou une unité réelle entre nous. l'ordre du monde, en l'attribuant à une
cause intelligente qui sait ce qu'elle fait il
Pour prouver le contraire, Spinosa ne fait
;

fournit une règle de morale qui est la loi


qu'un sophisme grossier. « 11 ne peut y avoir,
dit-il, plusieurs substances de même attribut divine appuyée sur des peines et des ré-
,

dans premier compenses il nous fait concevoir qu'il peut


ou de différents attributs ; le ;

y avoir des miracles, puisque Dieu est su-


cas , ne seraient point différentes , et
elles
dans le second, ce périeur à toutes les lois et à toutes les forces
c'est ce que je prétends ;
de la nature qu'il a librement établies. Le
seraient ou des attributs essentiels ou des ,

spinosisiue au contraire ne peut nous satis-


attributs accidentels : si elles avaient des
faire sur aucun di> ces chefs, et ce sont au-
attributs essentiellement diflerents , a- ne
tant de preuves qui l'anéantissent.
seraient plus des substances si ces attributs ;

n'étaient qu'accidentellement différents, ils


Ceux qui l'ont réfuté ont suivi différentes
méthodes. Les uns se sont attachés princi-
n'empêcheraient point que la substance ne
palement à en développer les conséquiMices
fûl une et indivisible. »
absurdes. Bayle en particulier a très-bien
On aperçoit d'abord que ce raisonneur prouvé que, selon Spinosa, Dieu et l'étendue
joue sur l'équivoque du mot même et du mot sont la même chose que l'étendue étant
;

différent, et que son système n'a point d'au- composée de parties dont chacune est une
tre fondement. Nous soutenons qu'il y a plu- substance particulière, l'unité prétendue de
sieurs substances de même attribut, ou plu- la substance universelle est chimérique et
sieurs substances dont les unes diffèrent purement idéale. Il a fait voir que les moda-
essentiellement, les autres accidentellement. lités qui s'excluent l'une l'autre, lelles que
Deux hommes sont deux substances de même l'étendue et l;i pensée ne peuvent subsister
,
attribut, ils ont même nature et même es- dans le même sujet, que l'immutaliilité de
sence, ce sont deux individus de même es- Dieu est incompatible avec la division des
pèce, mais ils ne sont pas le même ; quant au parties de la matière et avec la succession
nombre, ils sont différents, c'esl-à-dire dis- des idées de la substance pensante que les ;
tingués. Spinosa confond l'identité de na- pensées de l'homme étant souvent con-
ture, ou d'espèce, qui n'est qu'une ressem- traires les unes aux autres, il est impossible
blance, avec l'identité individuelle, qui est que Dieu en soit le sujet ou le suppôt. Il a
l'unité ; ensuite il confond la distinction des montré qu'il est encore plus absurde de
individus avec la différence des espèces : prétendre que Dieu est le suppôt des pensées
pitoyable logique au contraire , un hom ne
!
criminelles , des vices et des passions de
et une pierre sont deux substances de diffé-
l'humanité; que, dans ce système, le vice et
rents attributs, dont la nature, l'essence, la vertu sont des mots vides de sens que,
l'espèce ne sont point les mêmes ou ne
,
contre la possibilité des miracles Spinosa
;

,
se ressemblent point. Cela n'empêche pas
n'a pu alléguer ()ue sa propre thèse, savoir,
qu'un honmie et une pierre n'aient l'attribut la nécessité île toutes choses thèse non ,
conimun de substance tous deux subsistent
;
prouvée et dont on ne peut pas seulement
,

à part et sépares de tout autre être ; ils n'ont donner la notion qu'en suivant ses propres
;
besoin ni l'un ni l'autre d'un suppôt, ce ne principes, il ne pouvait nier ni les esprits,
sont ni des accidents ni des modes ; s'ils ne ni les miracles, ni les enfers (I).
sont pas des substances, ils ne sont rien. Dans l'impuissance de rien répliquer de
Spinosa et ses partisans n'ont pas vu que solide, les spinosistes se sont retranchés à
l'on [irouverail qu'il n'y a qu'un seul mode, dire que B.iyle n'a pas compris la doctrine
une seule modilicalioii dans l'univers , par de leur maître, et qu'il l'a mal exposée. Mais
le même argument dont ils se servent pour ce critique, aguerri à la dispute, n'a pas été
prouver qu'il n'y a qu'une seule substance ; dupe de cette défaite, qui est celle de tous
leur système n'est qu'un tissu d'équivociues les matérialistes; il a repris en détail, toutes
et de contradictions. Us n'ont pas une seule les propositions fondamentales du système,
réponse solide à donner aux objections dont il a défié ses adversaires de lui en montrer
on les accable. une seule dont il n'eût pas exposé le vrai
Le comte de Boulainvilliers , après avoir sens. En particulier, sur l'article de l'inimu-
fait tous ses efforts pour expliquer ce sys- tabililé et du changement de la substance, il
tème ténébreux et inintelligible , a été forcé a démontré que ce sont les spinosistes qui ue

(1) Dict. crit. Spinosa.


131 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 432
s'entendent pas eax-mêmes
que, dans leur ;
faitement le système de ces raisonneurs.
système, Dieu est sujet à toutes les révolu- Ceux qu'on peut accuser de panthéisme avec
tions et les transformations auxquelles la "le ^)l us de prohabilité, sont les pythagori-

matière première est assujettie selon l'opi- ciens et les slo'iciens, qui envisageaient Dieu
nion des péripîiléticiens (1). comme l'âme du monde et qui le suppo- ,

D'autres auteurs, comme le célèbre Féne- saient soumis aux lois immuables du destin.
îon, et le père Lami, bénédictin , ont formé Mais quoique ces philosophes n'aieni pas
,

une chaîne de propositions évidentes et in- établi d'une manière nette et précise la dis-
contestables, qui établissent les vérités con- tinction essentielle qu'il y a entre l'esprit et
traires aux paradoxes de Spinosa ils ont ; la matière, il paraît qu'ils n'ont jainais con-
ainsi construit un édifice aussi solide qu'un fondu l'un avec l'autre jamais ils n'ont
;

tissu de démonstrations géométriques , et imaginé, comme Spinosa qu'une seule et ,

devant lequel le spinosisme s'écroule de lui- même substance fût tout à la fois esprit et
même. matière. Leur système ne valait peut-être
Quelques-uns enfin ont attaqué ce sophiste pas mieux que le sien , mais en6n il n'était
dans le fort même où il s'était retranché, et pas absolument le même.
sous la forme géométrique, sous lyquelle il Toland, qui était spinosiste, a poussé plus
a présenté ses erreurs, ils ont examiné ses loin l'absurdité, il a ose soutenir que Moïse
définitions, ses propositions , ses axiomes , était panthéiste, que le Dieu de Mo'ise n'éiiit
ses conséquences; ils en ont dévoilé les équi- rien autre chose que l'univers. Un médecin,
voques et l'abus continuel qu'il a fait des qui a traduit en latin et a publié les ou-
termes ; ils ont démontré que de nialériaui vrages posthumes de Spinosa, a fait mieux
si faibles , si confus et si mal assortis , il encore ; il a prétendu que la doctrine de ce
n'est résulté qu'une hypothèse absurde et rêveur n'a rien de conlraire aux dogmes du
révoltante {i'. christianisme, et que tous ceux qui ont écrit
Plusieurs écrivains ont cru que Spinosa contre lui l'ont calomnié (3 La seule preuve .

avait été entraîné dans son système par les que donne Toland est un passage de Stra-
principes de la philosophie de Descaries ; bon ('t], dans lequel il dit que Mo'ise en-
nous ne pensons pas de même. Uescarles seigna aux Juifs que Dieu est tout ce qui
enseigne à la vérité qu'il n'y a que deux nous environne , la terre, la mer, le ciel , le
êtres existants réellement dans la nature , monde , et tout ce que nous appelons la
la pensée et l'étendue que la pensée est
;
nature.
l'essence ou la substance même de l'esprit ; Il s'ensuit seulement que Strahon n'avait

que l'élendue est l'essence ou la substance pas lu Mo'ise , ou qu'il aVait fort mal com-
même de la matière. Mais il n'a jamais rêvé pris le sens de sa doctrine. Tacite l'a beau-
que ces deux êtres pouvaient être deux at- coup mieux entendu. Les Juifs, dit-il, con-
tributs dune seule et même substance; il a çoivent par la pensée un seul Dieu, souve-
démontré au conlraire que l'une de ces rain, élenicl, immuable, iimnorlel, Juclœi,
deux choses exclut nécess;iiremenl l'autre , mente sola unumque Nun en intelligunl ,
,

que ce sont deux natures cssenliellement sunimiim illnd et œternum neque mutabile , ,

différentes (ju'il est impossible que la


. nei/ue interiturum (o). En effet Mo'ise en- ,

même substance soit tout à la fois esprit et seigne que Dieu a créé le monde , que le
maiière. monde a commencé, que Dieu l'a fait très-
D'autres ont douté si la plupart des philo- librement, puisqu'il l'a fait par sa parole ou
sophes grecs et latins, qui semblent avoir par le seul vouloir, qu'il a tout arrangé
enseigné l'uiiilé de Dieu n'ont pas entendu , comme i! lui a plu, etc. Les panthéistes ne
sous ce nom l'univers ou la nature entière ; peuvent admettre une seule de ces expres-
plusieurs matérialistes n'ont pas hésité de sions ; ils sont forcés de dire que le monde
l'affirmer ainsi, de soutenir que tous ces est éternel ou qu'il s'est fait par hasard ;
,

philosophes étaient panthéistes ou spino- que tout a fait les parties , ou que les
le
sistes , et que les Pères de l'Eglise se sont parties ont fait le tout, etc. Mo'ise a sapé
trompés grossièrement, ou en ont imposé ,
toutes ces absurdités par le fondement. Il
lorsqu'ils ont cité les passages des anciens n'est pas nécessaire d'ajouter que les Juifs
philosophes en faveur du dogme de l'unité n'ont point eu d'autre croyance que celle
de Dieu , professé par les Juifs et par les de Mo'ise , et que les chréliens la suivent
chrétiens. encore.
Dans nous n'avons aucun intérêt
le fond, Ilne sert à rien de dire que le spinosisme
de prendre un parti dans cette question vu ; n'est pointun athéisme formel ; que si son
l'obscurité, l'incohérence, les contradictions auteur a mal conçu la Divinité, il n'en a pas
qui se rencontrent dans les écrits des philo- pour cela nié l'existence ,
qu'il n'en parlait
sophes , il n'est pas fort aisé de savoir quel même qu'avec respect, qu'il n'a point cher-
a été leur véritable sentiment. Ainsi l'on ne ché à faire des prosélytes, etc. Dès que le
pourrait accuser les Pères de l'Eglise ni de spinosisme entraîne absolument les mêmes
dissimulation, ni d'un défaut de pénétration, conséquences que l'athéisme pur, qu'im-
quand même ils n'auraient pas compris par- porte ce qu'a pensé d'ailleurs Spinosa? Les

m Dict. crii. Spinosa, rem. CC, DD. (3) Mosheini., Hisl. Ecclés., mi' sièete, secl. 1|, § 2^
(i)Hooke, HHiq. tmlur. et rcvel. Priiiciria, t" part. etc. noies t et w.

On ppul roiisutier encore Jacqueloi, Triiilé de l'existence (4) Geogr. llb. xvi.
de Dieu; Le Vassor, Traité de la véritable religion, etc. (o) Hist. llb. Y, cap. 1 seq.
135 STA STE 134

contradictions de ce rêveur ne remédient Les stadinghs ailoptèrent donc le dogme


point aux fatales inlluences de sa doctrine ; des deux principes des manichéens, et ren-
s'il ne les a pas vues , c'était un insensé dirent un culte a Lucifer ou au démon dans
slupide , il ne lui convenait pas d'écrire. leurs assemblées où la débauche la plus
,

Sîais l'empressement de tous les incrédules infâme fut pour eux un exercice de piélé.
à le visiter pendant sa vie, à converser avec La secte des studinghs ^e grossit insensi-
lui, à recueillir ses écrits après sa mort, à blement; on leur envoya des missionnaires;
développer sa doctrine, à en faire l'apologie, les stadinghs les insultèrent et les firent
font sa condaniiiaiioM. Un intendiaiie no mourir. De ces crimes, ils passèrent à la
mérite pas d'être absous, parce ((u'il n'a pas persuasion qu'ils feraient une action agréa-
prévu tous les dégâts qu'allait causer le feu ble à Lucifer ou au bon princi[ie en faisant
qu'il allumait. mourir tous les ministres du christianisme,
STADINGHS , fanatiques du diocèse de lis coururent la campagne, pillèrent les
Brème, qui faisaient profession de suivre les églises et massacrèrent les prêtres on avait :

ei leurs des manichéens. Voici l'origine, le brûlé les maoich ens, parce qu'on croyait
progrès et la fin de celle secte : qu'il fallait brûler les hérétiques; les mani-
Le jour de Pâques, une dame de qualité, chéens ou les stadinghs massacraient les
femnK! d'un homme de guerre, fit son of- prêtres, parce qu'ils croyaient qu'on devait
frande à son curé le curé trouva son of-
;
déiruire les ennemis du Dieu bienfaisant.
frande irop modique , il s'en plaignit et ré- Leur progrès effraya les catholiques; le
solut de s'en venger. pape Grégoire IX fit prêcher une croisade
Après l'office, la femme se présenta pour contre les stadinghs, et il accorda aux croi-
recevoir la communion, et le curé, au lieu sés la même indulgence qu'on gagnait dans
de lui donner la communion avec l'h.jstie, la croisade pour la terre sainte. On vit en
mil dans la bouche de cette dame la pièce Frise une multitude de croisés qui arrivaient
de monnaie qu'elle lui avait donnée pour de Gupldre de Hollande et de Flandre et à
, ,

offrande. Le recueillement et la frayeur dont la tête desquels se mirent l'évêque de Brème,


celle dame était pénétrée ne lui permirent le duc de Brabanl le comte de Hollande.
,

pas de s'apercevoir qu'au lieu de l'hostie on Les stadinghs, instruits dans la discipline
lui mettait dans la bouche une pièce de militaire par un homme de guerre qui avait
monnaie et elle la garda quelque temps
,
donné naissance à la secte marchèrent à ,

sans s'en apercevoir niais, lorsqu'elle vou-


;
l'armée des croisés, lui livrèrent bataille, se
lut avaler l'hostie, elle fut dans le plus ter- battirent en braves gens , et furent lolale-
rible lourmenl en trouvant dans sa bouche ment défaits : plus de six mille stadinghs
une pièce de monnaie au lieu de l'hostie ;
restèrent sur la place , et la secte fut
elle crut qu'elle s'était présentée indigne- éteinte (1).
ment à la sainte table, et que le changement Ainsi, il y a dans tous les peuples igno-
de l'hoslie en la pièce de monnaie était la rants une disposition prochaine au fanatisme
punition de son crime elle fut pénétrée de ;
qui n'attend que l'occasion d'éclater; et cette
la plus vive douleur, et l'agilation de son occasion se trouve presqut' toujours dans les
âme changea ses traits et altéra sa physio- lieux où le clergé est ii;noraiit.
nomie son mari s'en aperçut, il voulut en
: STANCARISÏES, secte de luthériens. Voy.
savoir la cause et demanda qu'on punît le
,
l'article des sectes qui sont sorties du luthé-
prêtre; on refusa de le faire, il éclata, ses ranisme.
amis en furent informés, et, par leur conseil, STERCORANISTE : c'est celui qui croit
il tua le prêtre qu'on ne voulait pas punir. que corps eucharistique de Jésus-Christ
le
Aussitôt il fut excommunié, et n'en fut [las est sujet à la digestion et à ses suites, comme
effrayé. les autres aliments.
Les manichéens et les albigeois n'avaient \ ers le milieu du ix' siècle, les Saxons

point été détruits par les croisades, par les n'étaient pas encore bien instruits des vérités
rigueurs de l'inquisition ils s'étaient ré- : de la religion thrétienne, et Paschasc fil pour
pandus dans l'Allemagne, et y semaient se- eux un traité du corps et du sang de Noire-
crètement leurs erreurs ils profitèrent des ; Seigneur. Il y établissait le dogme de lu pré-
dispositions dans lesquelles ils virent l'hom- sence réelle, et il disail que nous recevions
me de guerre excommunié et ses amis pour dans l'eucharistie la même chair et le même
leur persuader que les ministres de l'Kglisc corps qui était né de la \ ierge.
n'avaient point le pouvoir d'excommunier. Quoique Paschasc n'eût suivi dansée livre
On les écouta favorablement
persuadè- ; ils que la doctrine de l'Eglise, et qu'avant lui
rent que les ministres étaient, non-seulement tous les catholiques eussent cru que le corps
de mauvais ministres mais encore qu'ils
, et le sang de Jésus-Ciirist étaient vraiment
étaient les minisires d'une mauvaise reli- présents dans l'eucharistie, et que le pain
gion, qui avait pour principe un Etre en- et le vin étaient changés au corps et au sang
nemi des hommes, qui ne méritait ni leurs de Jésus-Chrisl on n'avait pas coolume de
,

hommages , ni leur amour qu'ils les de- ;


dire si l'ormellemenl (juc le cor[)s de Jésus-

vaient à l'Etre qui avait rendu l'homme sen- Christ dans l'eucharistie était le même que
sible au plaisir et qui lui permettait d'eu celui qui était né de la \ ierge (-2).
ouir. Ces expressions de Paschase déplurent; ou
(1) ifArgcnlré, Collecl. jiid., 1. 1, :in. 1230, p. 159; Na- ('2) MabiUon, l'rx'f. In iv sœc. Beaedict., [an. ii, c. 1
tal. Alex., in stec. xiii; Dupia, iiii* siècle, c. 10. p. 4.
158 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 130

lui attaqua , il les défendit ; celte dispute fit ont nié la présence réelle, comme il le luo-
du bruit, les hommes les plus célèbres y lend (.3).
prirent pari, et se partagèrent entre Pachase Les auteurs du neuvième siècle, qu'où a
et ses aiiversaires. taxés injustement de slercoranisme aussi ,

Les adversaires de P.ichase reconnais- bien que les Grecs, reconnaissaient la présence
saient aussi bien que lui la présence réelle réelle et quand leurs écrits n'en fourniraient
;

de Jésus-Christ dans l'eucharistie , ils ne pas des preuves incontestables, il est certain
condamnaient que sa manière do s'esprimer; qu'on ne pourrait, sans absurdité, réfuter un
tous reconnaissaient donc que Jésus-Christ homme qui nierait la présence réelle, en lui
était réellement présent dans l'eucharistie. reprochant qu'il suppose que le corps de
Il dans tous les hommes qui raisonnent
y a Jésus-Christ se digère et passe an retrait.
un principe de curiosité toujours actif, que A l'égard de la question que l'on forme sur
les querelles des hommes célèbres dirigent le sort des espèces eucharistiques lors-
toujours vers les objets dont ils s'occupent: qu'elles sont dans l'estomac, les uns ont
tous les esprits furent donc portés vers le imaginé qu'elles étaient anéanties, les autres
dogme delà présence réelle de Jésus-Christ ont cru qu'elles se changeaient en la sub-
dans l'eucharistie. stance de la chair qui doit ressusciter un jour:
De là naquirent une foule de questions sur ce senliment fut assez commun dans le neu-
les conséquences de ce dogme on demanda : vième siècle et dans les suivants; depuis ce
entre autres choses si quelque partie de l'eu- temps, les théologiens n'ont point douté que
charistie était sujette à être rejetée comme les espèces eucharistiques ne puissent se
les autres aliments. corrompre et être changées.
Quelques-uns pensèrent que les espèces Peut-être faudrait-il résoudre ces questions
du pain et du vin qui subsistent même après par ces mots d'un ouvrage anonyme publié
la consécration étaient sujettes ausdiiïérents par dom Luc d'Acheri Il n'y a que Dieu qui
:

changements que les aliments éprouvent; sache ce qui arrive à l'eucharistie lorsque
d'autres, au contraire, crurent qu'il était in- nous l'avons reçue. [SjiicHeii., t. XII, p. il.)
décent de supposer que quelque chose de ce •
STEVENIS'LES. En 1802, Corneille Ste-
qui appartenait à l'eucharistie passât par les vens, qui avait administré le diocèse de Na-
différents étals auxquels les aliments ordi- mur, en qualilé de \icaire général, recounut
naires sont sujets, et donnèrent à ceux qui sans dilficulié la légitimilé du concordat et
soutenaient le contraire le nom odieux de la mission des nouveaux évéques mai» ;

stercoranistes mais injustement, puisque


;
comme on demandait auxecclésiasliques de
personne ne croyait que le corps de Jésus- souscrire une formule de soumission, non
Christ fût digéré: on ne peut citer aucun au- pas au concordai seulement, mais à la loi du
teur qui l'ait soutenu, cl tous les monuments 18 germinal an X, ce qui comprenait les
de l'histoire ecclésiastique supposent le con- articles dits organiques, il prolesta contre
traire (1) les peines ecclésiastiques dont le nouvel
Les Grecs ont aussi élé traites par quel- évêque de Namur menaçait ceux qui refuse-
ques Latins comme des stercoranisles: voici raient de se soumettre. Depuis qu'il eut cessé
ce qui a occasionné un pareil reproche. Les ses fondions de vicaire apostolique par
suite de la prise de possession des nouveaux
Grecs prétendaient qu'on ne devait point cé-
lébrer la messe dans le carême, excepté le
évéques de Namur et de Liège, il continua,
samedi et le dimanche, qui sont deux jours comme docteur particulier, d'adresser au
pendant lesquels les Grecs ne jiùnent ja- clergé et aux fidèles, des lettres, des avis et
mais; ils prétendent même que c'est une pra- des instructions où il condamnait tout ce
tique contraire à la tradition des apôtres de qui avait la moindreapparence d'une appro-
dire la messe les jours de jeûne.
bation tacite de la loi de germinal.
En 1803, quelques fiJèles du diocèse de
"Le cardinal Humbert crut que les Grecs Namur, qui avaient à leur tête trois prêtres,
condamnaient la coutume de célébrer la ayant fait un schisme véritable, Stevens blâ-
messe les jours de jeûne parce que l'eucha-
ma leur opposition schismatique cl, comme ;

ristie rompait le jeûne; il leur reprocha de


ils ne voyaient qu'en lui leur chef spirituel,
penser que notre corps se nourrit du corps
à raison de son ancienne qualité de grand
de Jésus-Christ, et les appela du nom odieux
vicaire, il déclara aux prêtres qu'il leur re-
de stercoranisles mais il se trompait les tirait tous leurs pouvoirs. Quoiqu'il ait tou-
; :

Grecs défendaient la célébration de la messe jours rejeté ces schismatiques, on les appela
les jours de jeûne, parce qu'ils les regar-
stevenistes, par une méprise qui a été la
daient comme des jours de douleur et de
source de jugements erronés portés sur
tristesse, pendant lesquels on ne devait point
Stevens. Plus tard les trois schi»mal«ques
célébrer un mystère de joie, tel que l'eucha-
s'appelèrent les non-communicants.
ristie (2).
Stevens traita d'illicite le serment de la
Il paraît donc certain que le stercoratiisme légion d'honneur, comme renfermant la loi
esi une erreur imaginaire, comme le recon- de germinal. Quand parut le catéchisme de
naît Rasnage , mais non pas une hérésie, l'empire non-seulement il ens( igna que
,

et qu'on l'a faussement impuléc à ceux qui les curés ne pouvaient l'adopier, mais il

(1) Allix, Préf. de U Ij-ail. de Hatramiie. lioileau, Tréf. (i) Habillon, ibid.
»nr le même .mteur. Mabillon, Praef. ki iv saec. Benedicl., (3) Bjsnage, Hbt. de l'eglisc, t. II, I. vi, c. 6, p. 9i6
part II, c. 1, 4, S.
î:.7 STR STR 158

voulait qu'un curé auquel on l'envoyait dé- naturel de rélectricilé;la vision de Zacharie,
cUirât ouvertement son opposition. Lors du l'effet de la fumée des candélabres du tem-

décret du 18 février 1809, sur les hospita- ple; les rois mages, avec leurs offrandes de
lières, il soutint que les anciennes hospita- myrrhe, d'or et d'encens, trois marchands
lières ne pouvaient en conscience accepter forains qui apportaient quelque quincaillerie'
les statuts impériaux. Il s'éleva avec force à l'enfant de Bethléhcm; l'étoile qui marchait
contre les décrets (le 1801) qui établissaient devant eux, un domestique porteur d'un
l'université. A près la bu Ile d'excommunication flambeau; les anges dans la scène de la ten-
contre l'empereur, il écrivit qu'il ne com- tation, une caravane qui passait dans les
prenait pas comment un curé qui continuait déserts chargée de vivres. Dans le fait, il
les prières publi(]ues pour Napoléon pouvait faut être possédé de la manie du sy>tèmc
élretranquille devant Dieu et devant l'Eglise. pourdébitersérieusement que, si Jésus-Christ
Les écrits de Slevens fomentèrent le mé- a marché sur les flots de la mer, c'est qu'il
contentement en Belgique, aussi la police nageait ou marchait sur ses bords; qu'il ne
mit-elle sa tète à prix. Il échappa aux re- conjurait la tempête qu'en saisissant le gou-
cherches en vivant, depuis la fin de 1802, vernail d'une main habile qu'il ne rassasiait
;

dans une profonde retraite à t'icurus, et miraculeusement plusieurs milliers d'hommes


l'année 1814 lui apporta sa délivrance : que parce qu'il avait des magasins secrets,
mais il ne reprit i>oint de fonctions, et conti- ou que ceux-ci consommèrent leur propre
nua, dans sa résidence de Wavre, une vie pain qu'ils tenaient en réserve dans leurs
simple et modeste qu'il ne termina qu'en poches enfin qu'au lieu de monter au ciel,
;

1828. il s'était dérobé à ses disciples à la faveur


Slevens avait toujours protesté de sa sou- d'un brouillard, et qu'il avait passé de l'au-
mission au saiiit-siége. Il envoya même à tre côté de la montagne explications étran-
:

Rome tous ses écrits imprimés et manuscrits, ges, qui n'exigent pas une foi moins robuste
en priant le pape d'examiner sa doctrine et que celle qui admet les miracles. A ces par-
de décider quelques questions mais le
: tisans de l'exégèse nouvelle, Strauss eût vo-
saint— siège ne paraît point avoir voulu reve- lontiers demandé, comme autrefois les so-
nir sur ces questions épineuses dont la so- ciniens aux protestants, pourquoi ils s'é-
lution n'était plus nécessaire. Le testament taient arrêtés en si beau chemin. Plus hardi
de Stevens est un nouveau témoignage de qu'eux, il traça le plan d'un ouvrage destiné
son obéissance au pontife romain, et, s'il à faire envisager l'histoire évangélique sous
poussa l'opposition à l'excès, du moins on un nouveau jour. M. Guillon, é\ êque de Ma-
n'est pas en droit de le ranger parmi les an- roc, explique ainsi ce plan : Examen crili-
ticoncordataires. Voy. ce mot et * Blan- (jue des doctrines de Gibbon, du docteur
CHARDISME. Strauss et de M. Salvndor, sur Jcsus-Christ,
STONITES ou Nouvelles lumières
, son Evangile et son Eglise :
(iVftc li'jhts), tirent leur nom de Stone leur « Parce que notre foi chrétienne repose
chef, et suivent la doctrine des ariens. C'est sur les Evangiles où sont consignées la
une des sectes si nombreuses des Etals-Unis. vie et les doctrines du divin Législateur,
'
STRAUSS (Doctrine de). David-Frédé- M. Strauss a cru que, celle base renversée,
ric Strauss, né dans le Wurtemberg, étudia notre f<ii restait vaine et sans appui, et il a
à l'université de Tubingue. Disciple de conçu le dessein de la réduire à une ombre
Schelling, il quitta son école pour celle des fantastique. Dans cette vue il ccrumence par
illuminés dont il adopta, de son aveu, les cx- saper l'authentieilé des Evangiles, en la
Iravaganles erreurs. Par une transition dif- combattant par l'absence ou le vide des té-
ficile à expliquer, il passa du mysticisme à moignages soit externes, soit internes, qui
la plus froide incrédulité. L'inleiprétation déposent en sa faveur. Selon lui, la recon-
des livres saints par l'allégorie était de mode, naissance qui en aurait été faite ne remonte
et l'on reste stupéfait à ia vue de l'insou- pas au-delà de la fin du deuxième siècle.
ciance de la théologie d'outre-Rbin en pré- Jésus s'était donné pour le Messie promis
sence d'une révolution qui substituait aux à la nation juive (luelqiies disciples crédu-
:

antiques croyances une tradition sans Evan- les accréditèrent cette opinion. Il fallut re-
gile, un christianisme sans Christ. Strauss, layer de faits miraculeux qu'on lui sup-
qui complétait à Berlin ses éludes théologi- posa. Sur ce type général, se forma insensi-
ques, devint jaloux de surpasser ses devan- blement une histoire delà vie de Jésus, qui,
ciers dans la carrière du rationalisme, lis par des modifications successives, a passé
n'étaient À ses yeux que des raisonneurs dans les livres que, depuis, on a appelés du
pusillanimes, i]ui ne s;ivaient pas tirer tou- nom d'Evangile. Mais point de monuments
tes les conséquences de leurs principes. contemporains. La tradition orale est le seul
Allant plus loin que les naturalistes et les ratio- canal qui les ait pu transmettre à une épo-
nalistes, il faisait ressortir avec force le ridicule que déjà trop loin de son origine pour mé-
delcursinlerprétations arbitraires, et s'égayait riter quelque créance sur les faits dont elle
sur tous ces docteurs qui ont deviné (lue l'arbre se compose. Ils ne sont arrivés jusqu'à elle
du bien et du mal n'est rien (ju'unc plante que chargés d'un limon étranger. Le souve-
vénéneuse, probablement un mancenillier nir du fondateur n'a plus élé que le fruit
sous lequel se sont endormis les premiers pieux de l'imagination, l'œuvre d'une école
hommes; que la figure rayonnante de Moïse appliquée à revêtir sa doctrine d'un sym-
descendant du mont Sinaï était un produit bole vivant. Toute celte histoire est donc
DlCTlONNAIKI. I>KS liÉHÙSIkS. IL
K9 DICTIONNAIRE DES HERESIES MO
sans réalité; (ont le Nouveau Testament doit il pas s'éçroijler au premier souffle de
n'est plus qu'une longue Gclinn mythologi- la tempête?
que subslituéc à celle de l'ancienne ido-
,
Queje lise l'histoire de la naissance el de
lâtrie. l'enfance de Jésus dans Strauss, au lieu de
« Toulefois ce n'est encore là que la luoi- me faire voir dans les récits simples et tou-
lié du système. chants de l'Evangile les preuves frappanles
Dans l'ensemble de l'histoire évangcli-
« de sa vérité, il ne me présentera partout ([ue
que, M- Strauss découvre un grand mythe, des mythes : mythe historique dans la nais-
un mythe philosophique, dont le fond est, sance de Jean-Baptisie, dont le berceau aura
dit-il, l'idée de rhimianilé. A ce nouve;iu été embelli de trails merveilleux pour re-
type se rapporte tout ce que les auteurs sa- hausser la grandeur de Jésus; mylhe philo-
crés nous racontent du premier âge de l'E- sophique ou plutôt dogmatique (!ans la nais-
glise chrétienne, à savoir riiiiuianité, ou
: sance de Jésus-Christ. Selon Strn!;ss, le type
l'union du principe humain et du principe du Messie existait déjà dans les livres sacrés,
divin, fi cette idée apparaît dans les Evan- dans les traditions du peuple juif; et, Jésus
giles sous l'enveloppe do l'histoire, et de ayant inspiré pendant sa vie et laissé après
l'histoire de Jésus, c'est que, pour être ren- sa mort la croyance qu'il était le Messie, i!
due intelligible et populaire, elle devait êlre se forma parmi les premiers ihrétiens une
présentée, non d'une manière abstraile, mais histoire de la vie de Jésus oîi les particula-
sous la foriiie com rèle de la vie d'un indi- rités de sa doctrine et de sa destinée se com-
vidu. C'est qu'ensuite Jésus, cet être noble, binèrent avec Ce système. Mais, dès le pre-
pur, respecté comme un dieu, ayant le pre- mier pas , le docteur allemand peut êlre
mier fait comprendre ce qu'était l'homme et arrêté par ce raisonnement :
le but où il doit tendre ici-bas, l'idée del'hu- n ^'otre théorie, avec tout son échafaudage
manilé demeura pour ainsi dire attachée à sa d'érudition pcdantesque, tombe par terre si
personne. Elle était sans cesse devant les l'histoire de Jésus est composée par des té-
yeux des premiers chrétiens, lorsqu'ils écri- moins 0(ulaircs, ou du moins par des hom-
vaient la vie de leur chef. Aussi reportèrent- mes voisins des événements. Vcms convenez
ils, sans le savoir, tous les attributs de celle vous-même qu'une lois admis que les .apôlces
idée sur celui qui l'avait fait naître. En ou leurs disciples imméuiats (.nt rédigé ces
croyant rédiger l'histoire du fondateur de Livres qui portent leur nom, il est impossible
leur religion, ih firent ceiledu genre humain que le mythe, qui ne se forme que lentement
envisagé dans ses rapports avec Dieu. et par des additions successives y puisse,

«Il est clair que la vérité évaigélique prendre place. Or, qu'opposerez-vous à la
disparait sous celle interprétation; que les tradition constante, ui'iyerselle, immémo-
œuvres surnaturelles dont elle s'appuie res- riale, à la foi publique de ia société chré-
tent problématiques et imaginaires; que, tienne, aux aveux non équivoques de ses
mémedans l'hypolhèse d'une existence physi- plus ardents adversaires, à l'impossibilité
que, Jésus-Christ ne fut qu'un simple homme méiiie d'assigner une époque où ces titres
étranger à son propre ouvrage et dépouillé primitifs du christianisme auraiiMit pu êlre
de tous les caractères de nnssion divine qui supposés par un 'rrposleur? Quoi une so- i

lui assurent nos adorations. » ciété entière aurait adnns des écrits qui con-
En Allemagne et en Suisse, l'apparition de tenaient la règle de sa croyance et de sa
cet ouvrage excita une profonde indignation : conduite, des écrits qu'elle révérait comn<e
de l'aveu de Strauss, ce sentiment alla jus- inspirés et auxquels elle en appelait dans
qu'à l'horreur de sa personne. A Zurich, toutes ses controverses sans prendre la
,

10,000 signatures protesièrent contre la no- peine de s'informer, sans examiner avec le
minalion de l'auleur à ia chaire de théologie : plus grand soin et la plus grande sévérité
on ne voulut point y introniser le déisme, s'ils étaient les ouvrages des apôtres, de qui
souriant avec orgueil au renversement de seuls ils pouvaient emprunter ce caractère
toutes les religions. Néanmoins, quatre édi- sacré qu'on leur attribuait Vous ne doutez
1

tions de V Histoire de la vie de Jésus portèrent pas des tragédies de Sophocle, des harangues
jusqu'aux extrémités de rEuiope,ave(;lenom de Démoslhène, des ouvrages philosophiques
de Strauss, le poison de ses doctrines, et de Cicéron, des poëmes de Virgile, parce
M. Littré, membre de l'Institut, en donna qu'une tradition remontant jusqu'au temps
même une traduction française. où vivaient ces écrivains atteste qu'ils sont
Le principe essentiel el fondamental du les véritables auteurs des chefs-d'œuvre qui
livre de Strauss, c'est que les Evangiles n'ont ont rendu leurs noms immortels. Est-ce donc
aucun caractère d'authenticité , et qu'alors quand une société entière élève la voix pour
il faut nécessairement recourir à l'interpré- déposer ;ur un livre d'où dépend son exi-
tation mythique. Il développe sa thèse ea stence comme société, que vous rejetez cette
citant une foule d'objections cent fois ex- simple règle du bon sens? Cilerez-vous in
posées et cent fois réfutées parles apologistes faveur de quelque livre que ce soit une opi-
du christianisme. On peut donc lui répondre, nion aussi ferme, aussi unanime, aussi ré-
soit eu prouvant que son principe est faux pandue que celle des chrétiens à l'égard des
en lui-même, soit en détruisant les preuves livres du Nouveau Testament? Certes , je
par lesquelles il tâche de l'établir. Si les conçois qu'ils aient mieux aimé souffrir la
fondements d'un édiOce qu'on veut élever mort la plus cruelle que de livrei- aux ido-
sont bâtis sur le sable mouvant, l'ediGce ne lâtres les titres .lugustes de leur foi.
ni STR RTR 142

«Avant vos fastidieusos élucubrations , il les reprochèrent aux chrétiens ;


plus tard,
s'était lencontré des ennemis ardents du quel((ues déistes anglais, Morgan Chubb et
,

christianisme, aussi habiles, aussi rusés que d'autres les relevèrent à leur lour. Lessing
vous, et bien plus près que vous de l'origine en exposa dix, qu'il déclarait inconciliables,
des faits. Ont-ils jamais laissé entrevoir le et sur lesque'les il appelait l'attention des
moindre soupçon sur laulhenlicilé de l'his- théologiens. De leur côté, les apologistes
toire de J;sus-Ghrisl? Celse, en accusant de lu religion y trouvaient une nouvelle
sans preuve les ch réliens d'avoir alléré les preuve de la véracité des écrivains sacrés.
Evangiles, ne reconiiaît-il point, par-là mê- Des impoleurs, répliquiionl-ilsàleurs adver-
me, un t'xle primitif "U authentiqua de nos saires, n'eussent pas manqué, après avoir
livres saints? Porphyre élève-l-il sur leur con(orlé leur fable, de rassembler dans un
origine le doute le plus léger? Mais combien seul livre les faits et les points de doctrine
le témoignage de Julien a encore plus de dont ils seraient convenus; cl, si les apôtres
forrc! Il avait été élevé dans le christianisnK-, ont négligé celte précaution, c'est qu'ils se
et avait été promu au grade de lecteur, dont sont reposés sur la vérité elle-même du soin
la fonction est de lire au peuple les Ecritures. de résoudre les difficultés qu'ils n'avaient pas
Non-seulement, il n'a pas nié l'authenlirité daigné prévoir.
des Evangiles, mais il en nomme expressc- Appliquons cette règle du b0!i sens aux
meut les auteurs. « Matthieu, Marc et Luc, deux généalogies de Jésus-Chrisl, si contra-
dit cet apostat , n'ont pis osé parler de la dictoires au premier coup d'œil, et contre
divinité de Jésus-Christ; Jean a été plus lesquelles Straus^ a dirigé les traits de sa
hardi (jue les autres, et il a fait un dieu de critique envenimée. Ne serait-il pas plus
Jésus de Nazareth.» Comment expliquez- raisonnable daltribuer les difficultés qui
vous cet accord unanime des chréti-iis cl de s'y rencontrent à l'ignorance où nous som-
leurs ennemis naturels? Croyez-vous résou- mes de quelque circonstance propre à les
dre l'objection en disant que les chrétiens, éclaircir, que de supposer dans les évangé-
ayant fait la supposition des livres sacrés, listes une contradiction si grossière, si ca-
ont eu le pouvoir de les faire adopter à leurs pable de décrier letu" histoire dès le début, et
adversaires, ou qu'ils se sont accordés pour qu'il était si facile dévilerl Que d'obscurité le
commettre cette infidéiiié? On vous laisse le temps et leg coutumes des Juifs ont dû ré-
chois entre ces deux absurdités. pandre sur leurs généalogies! à peine pou-
«Rt, d'ailleurs, assignez, si vousle pouvez, vons-nous (luelquefois concilier avec les
One époque où un faussaire aurait tenté monuments publics le témoignage des histo-
de fabriquer nos Evangiles. Apparemmonl, riens contemporains sur plusieurs faits incon-
cène sera pas le temps où les apôtres vivaient testables qui se sont passés il y a un ou deux
encore leur réclamation eût dévoilé l'ini-
: siècles. Combien plus sommes-nous sujets
posture et tonfandu le faussaire. \'oulez- à nous méprendre, dit le savant Prideaux,
vî)us [ilacer la fabrication de l'Evangile après quand nous portons les yeux sur des objets
l,i mort des apôtres? Alors, tomme ces livres qui sont éloignés de nous de près de-iOOO ansl
étaient déjà reçus vers le milieu du second Bullel. dans ses réponses critiques, en rap-
siècle, ils auraient été imaginés vers le com- porte un exemple bien propre à justifier la
mencement du même siècle. Mais, à cille judicieuse remarque de l'auteur anglais :

époque, vivait encore Jean l'évangéliste ; c'est la discordance de loutes les médailles
Polycarpe, disciple de Jean; Ignace; l'Eglise frappées pour le sacre de Louis XI\ avec le
était remplie d'évèques qui avaient vécu témoignage des historiens contemporains;
avec apôtres, et qui n'auraient pas man-
les ces médailles le fixant plus tôt (pic les histo-
qué de s'opposer à l'admission de cos livres riens. La conciliation de ces monuments se-
inventés à plaisir. Au reste, plus vous reculez rait insurmontable, si dom Uuinartne nous
la supposition, plus vous la rendez incroya- avait avertis que le sacre fut différé par un
ble et impossible, puisque vous faites un incident et qu'on ne changea rien aux mé-
plus grand nombre d'Eglises, d'évèques, de dailles qui étaient déjà frappées. A l'obscurité
peuples complices de l'imposture. » el à l'éioignemenl des temps se joignent
Ainsi est établie l'origine apostoli(|ue des aussi les usages du peuple juif, selon les-
Evangiles, c'est-à-dire le fait qu'ils ont été quels la mêmi? personne pouvait avoir deux
écrits peu après la mort de Jésus-Chrisl, par pères différents, un pèreuaturel. un père
des apôtres ou par des disciples immédiats légal; un père d'atliuilé, uu père d'adoption,
des apôtres; ci; ijui réprouve tout système et où la même personne avait suuvenl deux
mythique que leur prèle le rélorinateur. noms. Celte duplicité de |)ères, d'aïi'ux,de
Ainsi est renversé le principe fondamental noms, n'a-t-elle pas dû laisser des difficultés
de Strauss. qu'on ne peut entièrem ni éclaircir dans les
Toutes ces objections de détail reposent généalogies des Juifs? Nous ne pouvons donc
sur les conlradiclious que lui présentent les présenter que des explications qui donnent
Evangiles et sur le caractère surnaturel dont un dénoûment plausible ; mais aussi jamais
ils sont empreints. les incrédules ne prouveront que les deux
Il y a longtemps qu'on a invoqué cos con- généalogies sont contradicloires.
tradictions apparentes comme un argument Strauss regarde les généalogies de Joseph
in\incible contre la valeur historique des el d(! Marie conmic inventées à plaisir; car,
récils du Nouveau Testament. Cel.>,e au , demande-t-il, où les évangélistes auraient-
d<;uxiômc siècle. Porphyre, au troisième, ils pu découvrir la suite des a'ieux de pursou-
m DICTIOiNNAmF, DES HERESIES. Ul
nés aussi pauvres et aussi obscures que Ma- tre d'Israël, qui appartenait de droit à son
rie et Joseph? Faut-il donc apprendre au père adoplif et nourricier. Mais Joseph, selon
critique allemand, ijue jamais peuple ne fut saint Matthieu, est (ils de Jacob, et, selon
plus soigneux de conserver ses généalogies saint Luc, il est fiK d'Héli donc, il y a c )ii-
:

que le peuple hébreu? L'Ecriture raconte tradiclion. Non scnlenicnt, Joseph était fils
:

quelquefois les généalogies des personnes les de Jacob par nature, et d'Héli par alliance,
plus obscures; el on voit dans Néhémie pour avoir épousé Marie qui en était la fille.
que tous ceux qui revinrent de la capti- Saint ]\Iatthieu, écrivant pour les Juifs, osa
vité de Babylone à l'exception d'un petit
, donner la généalogie de Joseph, père légal
nombre, prouvèrent qu'ils descendaient de de Jésus; saint Luc, qui s'adressait aux gen-
Jacob. Ce n'est (ju'au temps de Trajan que tils, celle de Marie.

les Juifs négligèrent de conserver leurs ta- Nous ne nous arrêterons pas à répondre
bles généalogiques, et le Talmud se plaint aux objections que Strauss élève contre
amèrement qu'on ait laissé perdre un dépôt l'histoire de l'Annonciation el de la A'isila-
aussi précieux. lion. Personne, à moins d'être ralionalis'ie
Strauss croit triompher parce que saint allemand, ou partisan du système mylhicjue,
Matthieu annonce 14 générations pour cha- ne croira qu'il y a contradiction dans le récit
que classe, tandis qu'il n'y en a que i;5 dans des apparitions faites à différentes personnes,
la seconde. Qui ne voit que cette différence dans des temps différents, pour différentes
n'en est pas une, quand on met David dans fins et avec des circonstances différentes.
la première classe qu'il Gnit, et dans la se- Disons seulement que bien absurde est celui
conde qu'il commence? La raison de ce dou- qui prétend dicter à la sag 'jsc divin ia
ble emploi est que l'évangélisle veut com- conduite qu'elle devait tenir pour accomplir
mencer chaque classe par un personnage ses grands desseins de miséricorde sur le
important ou parunévénementrcmarquable. genre humain.
Il commence la première par Abraham, la Strauss ne nous apprend rien de nouveau
seconde par David, la troisième au renouvel- quand il ])rouve longuement, d'après les an-
lement de la nation pour la terminer à Jésus- ciens historiens, que Cyrinus ne fut procon-
Christ. Dans cette supposition, dont personne sul de Syrie que douze ans après le dénom-
ne peut démontrer l'impossibilité il y aura , brement dont parle saint Luc, à l'occasion
IV personnes engendrées ou engendrantes de la naissance de Jésus-Christ : mais Strauss
dans chacune des trois classes. aurait dû ajouter (jne . selon Suétone, Au-
Une autre objection dont le critique alle- guste avait rétabli l'office des censeurs, dont
mand se montre très-fler , c'est que saint une des [onctions était d'opérer des recen-
Matthieu fait preuve d'une grande ignorance sements du peuple, de noter la naissance,
en disant que Joram engendra Osias, et en l'âge et la mort des individus; que, selon
omettant dans sa généalogie les rois Ocho- Tacite, le même empereur avait confié diffé-
sias, Joas et Amasias. Strauss nous permet- rentes commissions à un certain Sulpicius
tra sans doute de croire que saint Matthieu, Quirinus, qui ne diffère pas beaucoup du
qui avait dessein de convaincre les Juifs par Cyrinus de saint Luc. N'y a-t-il pas tout
le témoignage de leurs Ecritures, devait les lieu de penser que Cyrinus, avant d'être
avoir lues et connaître un peu l'histoire de proconsul, fut envoyé en Syrie et eu Judée
sa nation. Donc, s'il a omis quelques per- par Auguste, pour opérer un simple dénom-
sonnes dans la généalogie qu'il rapporte, il breuienl de personnes? 11 n'était pas alors
n'a fait en cela que suivre l'usage des livres proconsul, mais simplement préleur ou pro-
saints, où il y a une multitude de généalogies cureur de Syrie, comme saint Luc lui en
dans lesquelles on ne rapporte que les per- donne le nom, et comme il le donne aussi
sonnages nécessaires au but qu'on se pro- à Pilale, qui n'était que procureur el non
pose. Joram n'a pas engendré Osias immé- proconsul de Judée. 11 faut nécessairement
diatement, mais bien médiatement, et, en supposer que Cyrinus fut envoyé deux fois
montrant l'ordre de la succession , sans en Judée, d'abord en qualité de procureur ad-
énumérer tous les personnages, l'écrivain joint à Salurninus, ou de censeur dont l'opé-
sacré a composé tout au plus une généalogie ration se borna à un simple dénombrement
imparfaite, et non une généalogie fautive. du peuple juif, populi censio; et ensuite
Selon Strauss, toutes les tentatives pour comme proconsul, quand il fit entrer au tré-
concilier les deux généalogies sont inutiles. sor impérial les richesses d'Archelaiis déposé
Saint Luc donne à Jésus pour ancêires des de la royauté, el qu'il leva une taxe sur les
individus tout autres, pour la plupart, que propriétés d'après le premier dénombrement:
ceux que saint Matthieu lui attribue. Qu'en taxe qui occasionna dans la Judée de grands
conclure? qu'un évangéliste nous donne les mouvements que connaissait très-bien saint
ancêtres de Marie, l'autre ceux de Joseph, Luc, et dont il parle dans ses Actes.
el que les deux généalogies sont dilTérenles Strauss n'avait garde d'oublier la con-
sans être contradictoires ; que Jésus est vrai- tradiction apparente qui se trouve dan»
ment, selon la cliiir fils de David et de Sa-
, le rapport chronologique de la visite des
lomon, puisque les branches de Salomon et mages et de la fuite en Egypte racontées
de Nathan se sont réunies dans Zorobabel, par saint Matthieu , avec la présentation
un des iuicêtres de Marie, sa mère; qu'il est dans le temple qu'on lit dans saint Luc. Au
fils par adoption et par éducation de Joseph, lieu de ne voir, comme le critique allemand,
par conséquenl l'héritier légitime du scep- dans les deux récit? (ju'un caractère my-
un STR STR 41G

Ihique, serait plus nnlurol et plus con-


il et qu'il n'y a rien au delà! » Mais le théolo-
forme il la vérité de penser avec les inter- gien allemand croit-il expier l'impudence de
prètes que les injiges vinrent adorer Jésus- ses blasphèmes par quelques hommages hy-
Christ treize jours après sa naissance ; pocrites, et ne pourra-t-on pas le renfermer
qu'Hérode ne commanda p.is aussitôt le mas- toujours dans ce dilemme auquel il lui sera
sacre des enfants de Betliléhem, parce qu'il diflicile d'échapper? Ou Jésus -Christ est
crut que les mnges, dont il n'avait nulle rai- Dieu, ou il est le dernier des hommes il n'y :

son de suspecter la sincérité, n'avaient pas a pas de milieu. S'il n'est pas Dieu, les Juifs
été heureux d.ms leurs recherches pour ont fait un acte de justice en le mellant à
trouver ce nouveau roi des Juifs qu'ils élaii-nt mort; s'il n'est pas Dieu, il est effacé par le
venus adorer de si loin, et qu'ainsi la honte prophète de la Mecque, et la religion maho-
les avait empêchés do repasser à iérusalem mctane l'emporte sur le christianisme; s'il
et de lui reiidie compte de l'inutililé de leur n'est pas Dieu, la religion qu'il a préehée
démarche. Mais, ce qui se passa à la Purifi- n'est qu'une absurde superstition, un jeu de
cation ayant lait du hruit dans le temple et théâtre. Car, vous le savez, il se dit Fils de
s'étantrépandu jusque dans la ville, Hérode Dieu, égal à Dieu, Dieu lui-même il exige :

comprit que l'enfant roi des Juifs existait les adorations dues à Dieu et, puisque d'a-
;

vérilablenient et que les mages l'avaient près vous ce sont là des titres qu'il usurpe,
trompe. Alors , c'est-à-dire après la PurlQ- c'est donc un visionnaire qui nous donne
cation, II ordonna le massacre des Innocents. pour des vérités les rêves de son imagination,
Celte solution, que nous empruntons à saint ou un impie qui cherche à disputer à Dieu
Augustin, n'olTre rien que de (ilausible et ses temples et ses autels; dans tous les cas,
conserve aux deux récits leur caractère his- le rebut du monde. Nous déflons tous les
torique. Nous ajouterons, avec le mêine partisans du système mythique d'éviter ces
s;iint docteur, que, dans ces paroles «Aus- : conséquences, à moins qu'ils n'abjurent les
siiôtque Joseph et Marie eurent accompli premières règles du bon sens et de la logique.
ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils re- L'antipathie pour tout ce qui porte un
vinrent à Nazareth » l'évangélisle lie les
, caractère surnaturel est tin des premiers
raconte, sans parler des intermé-
faits qu'il motifs qui ont conduit Strauss à la négation
diaires, et qu'il faut rapporter à cette époque du récit évangélique. Mais, l'Evangile une
la fuite en Egypte. fois rejeté, il est loin d'avoir fini avec les mi-
Strauss ne se borne pas à signaler les con- racles. Le livre des Actes, les principales
tradictions apparentes dos Evangiles pour Epilres des apôtres nous restent encore et ,

incriminer leur valeur hislori(]U(^ il voit : ce.s monuments de l'antiquité chrétienne


encore dans le caractère surnaturel dont ils suffisent, sans aucun doute, pour rétablir les
siinl empreints un produit mythique de l'é- faits les plus importants (lu'il a cherché à
poqnc, cirangère à l'esprit de l'Iiisloire et ébranler. Le docteur Tlioluck, dans sa réfu-
tout avide de inerveillrux. Tout ce (|ui sur- tation de l'ouvrage di; Strauss, démontre la
passe l'ordre nalurel, il le réputé pour faux, vérité de cette assertion :

expliquant les Evangiles par des traditions « Si nous passons, dit-il, de r^i5?oire ^»an-
ou desaccommodalions de passages parallèles (jéliqne aux Actes des npûtres, il semble que
de l'Ancien Testament, opposant à nos récits sur ce lerrain nouveau les miracles doivent
sacrés les absurdes légendes des Evangiles cesser de nous apparaître. L'Eglise primitive
apocryphes, réfutant les ridicules interpré- avait tout épuisé pour composer le portrait
tations des théologiens naturalistes pour du Messie quel front aussi élevé que le siea
:

ahoullràdesconclusions non moins absurdes, pouv.iil rester à couronner encore, et où


non moins révoltantes, lecaractèrc mythique. prendre des lauriers ? on serait donc porté à
Mais ici sa haine le sert mal, et il va plus loin n'aitendre plus dès lors, qu'une histoire
,

qu'il ne pense; car, en refusant à Dieu le pou- dé|)ouillèe de tout ornement , remplie uni-
voir de faire des miracles, il tombe dans le (|neineiii d'événements naturels. Mais celte
panthéisme, ou, si on l'aime mieux, dans l'a- tr.Misilion brusque ne se présente pasà nous;
tlicisme. Quand on a réduit son livrcàsa plus loin de là :les Actes et les lipitrcs des opd-
simple expression, <|u'y trouve- t-on ? Un (/p.v forment , avec le r«c'ii évajKjc'tique, une
Dieu sans vertu, sans force, sans puissance, suite de miracles non interrompue et tou-
Uii Dieu (jui n'agit pas, un Dieu(iui n'existe jours prolongée. Il n'en fut pas de Jésus—
pas. C'est donc après avoir ravi à Dieu sa C.hrisl comme du soleil des tropiques, qui
toute-puissance, sous prétrxte de lui con- paraît sans être précédé de l'aurore, et so
server son immutabilité (comme si Dieu, en dérobe aux regards sans laisser aucune trace
réglant les lois de la nature, n'avait pas après lui. Les prophéties l'avaient annoncé
aussi pu régler les exceptions qu'il voulait mille ans avant sa naissance; les miracles se
y apporter) ,
qu'on se vantera d'être chré- multiplièrent après lui, et la puissance qu'il
tien, d'expliquer le christianisme d'une ma- avait apportée dans le monde continu.) long-
nière philosophi(iue de respecter les Ecri-
, temps encore d'être active. Que la critique
tures, de regarder l'apparition de Jésus-Christ entreprenne jamais de f.iire ilisparailre le
sur la terre « comme un phénomène unique soleil de la scène du monde, il lui faudra
en son genre, qui ne doit plus se présenter faire disparaître aussi l'aurore qui le précède
à la terre, (^t dont personne ne pourra éclip- et le crépuscule (jui le suit. Comment
y par-
ser la gloire, parce que les vérités qu'il vii iidra-t-elle? elle ne l'a pas encore décou-
révéla au monde sontde l'ordre le plus rélevé vert. Pour nous, en attendant celte décou-
147 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 140
verte, montrons que l'histoire de l'Eglise est terminèrent la iransiiiou soudaine du dés-
Eomine une cliaine conliDue;et, si nous espoir à la joie du iriomphe. Pour rendre
voyons l'électricité se propager dans toute raison de ces visions, on a encore recours
sa longueur concluons que le premier
, aux explications nalurelles données déjà
anne.iu doit avoir été fr;ippé par un coup des miracles; on veut bien même, pur con-
descindu du ciel sur In terre. descendance (3), faire intervenir les éclairs
« Où coinnience, d'après le critique de la et le tonnerre; mais le mieux serait de s'en
Vie (le Jésus, l'histoire de celui que le monde débarrasser. Saint Paul, il est vrai, dont le
cliréiien adore comme son sauveur et son témoignage présente un certain poids, parle

Dieu? An louibeau taillé dans le roc par de l;i résurrection comme d'un fait ?/ia!s ce ;

Joseph d'ArJmathie. Debout sur ses bords l'ait n'existe que dans son iniai/inaiion et celle
,

les fiisciples tremlilanis,éperdus, ont vu leur de SCS compaijnons. 11 faut bien cependant
espérance s'engloutir dans son sein avec le admettre aussi dans sa vie quelque chose, si
cadavre de leur maître. Mais quel événement l'on vent comprendre l'impulsion qui lui est
vint Se placer entre celle scène du sépulcre imprimée ; on admet alors ces visions , au
et cri de saint Pierre et de saint Jean
'.0. : moins comme quelque chose de provisoire,
«Nous ne |iouvons pas laisser sans témoi- qui fera l'effet d'un pont volant pour passer
gi)ag<> les choses que nous avons vues et de l'Evangile aus. Actes des apôtres, jusqu'à
entendu; s. Act. iipost., iv,20. » —«Quand on ce que la critique, se plaçant dans une
embrasse d'un coup d'oeil, dit le docteur région pins élevée, puisse, sans intermé-
Paulus, l'histoire de l'origine du christianis- diaire, franchir cet abîme.
me, pendant cinquante jours, à partir de la « Passons donc sur ce pont volant, bâti
dernière cène, on est forcé de reconiiailre que on ne sait si c'est par l'imagination de l'orien-
quelque chose d'extraordinaire a ranimé le taliste novice, ou par celle du critique alle-
ronrage de ces hommes. Dans celte nuit qui mand; passons de l'histoire évangéli(iue aux
fut lîKlernière de Jésus sur la terre, ils étaient Actes des apôtres. Suivant alors dans l'exa-
pusillanimes, empressés de fuir; et, alors men de l'hypothèse de Strauss, la loi pro-
qu'ils sont abandonnés, ils se trouvent éle- posée par Gieseler (k), afln de juger l'hypo-
vés au-dessus de la crainte de la morl, et thèse sur l'origine des évangiles nous de-
,

répèteiit aux juges irrités qui ont condamné mandons quelle conclusion l'histoire qui
:

Jésus à, mort « On doit piulôt obéir à Dieu


: nousreste du corps de Jésus-Christ, c'est-à-dire
qu'aux hommes (1 ). » Ainsi, le critique d'Hei- de son Lglise, notis fait-elle porter sur celle
delberg le recnnaît, il doit s'être passé de son chef? —
Deux voies différentes, dit-il ,

quelque chose d'extraordinaire le docteur : se présentent à quiconque regarde l'histoire


Strauss en convient lui-mêuie. « Maintenant des miracles évangcliques comme le produit
encore, dii-il, ce n'est pas sans fondement de l'imagination de l'église primitive, pro-
que les apologistes soutiennent que la Iran- duit qui fut déterminé par le caractère de
silion subite du désespoir qui saisit les dis- cette Eglise elle-même. Peut-être jugcra-t-il
ciples à la mort de Jésus et de leur abatle- que, frappés par ces visions récentriS et par
meni, à la foi vive et à l'ardeur avec laquelle, la croyance que ce ressuscilé était le Messie
cinquante jours après, ils proclamèrent qu'il d Israël les chrétiens se mirent à l'œuvre,
,

était le Messie, ne peut s'expliquer, à moins recueillirent ce qui avait paru d'extraor-
de reconnaître que quelque chose vraiment dinaire dans sa vie et parvinrent ainsi à
extraordiiiaiie a, pendant cet intervalle, fabriquer une histoire merveilleuse. Toute-
ranimé leur courage. » Oui, il s'est passé fois si, comme le prétend Strauss, la vie de
quelque chose; mais quoi? n'allez pas croire Jésus ne présenta rieo d'extraordinaire on ,

que ce lut un miracle. On saii comment les ne conçoit pas trop comment les disciples
rationalistes, précurseurs de Strauss, posant purent s'imaginer avoir remarqué dans leur
en principe qu(! les léthargies étaient très- maîiie ce qu'ils n'avaient jamais vu. Mais
fréquenles dans la Palestine, à l'époque ou voici une autre opinion qui lève celle diffi-
vivait Jésus, ont fait intervenir la syncope et culté.— L'Eglise primitive alla chercher dans
l'évanouissement aflu d'expliquer sa mort
, l'Ancien Testament toiilis les prophéties n-
apparente, et par suite sa résurrection. Depuis lalives au Messie, les réunit afin d'orner
1780, le rationalisme n'a pas suivi d'autre avec elles quatre canevas de la vie de Jésus;
tactique, et, s'il enlevait au monde chrétien elle se mil ensuite à b'S broder à l'aide d'a-
le vendredi saint, il lui donnait cependant rabesques miraculeux. (Contente de son
encore un joyeux jour de Pâques. Strauss — œuvre, elle termina là son travail auquel ,

se présente il admet aussi, comme nous


: elle ajouta cependant peul-étre encore quel-
l'avons vu, quelque chose, mais peu de cliose. ques Celle prétendue con-
volutes isolées.
— La résurrection était Iropl Contrairement duite de l'Eglise chrétienne sert de point de
à ses précurseurs, il arrache donc par Irag- départ à Strauss. Le grand argument sur
nienls aux chrétiens le jour de Pâques, et lequel il s'appuie pour jusiifi'r son inlerpré
leur laisse le vendredi saint. Voici comment: talion mythique de la vie de Jésus, c'est
Les apôlres, des lenunes , les cinq cents qu'iHi ni' pourra jamais démontrer « (ju'uii
Galileens dont p.irie saint Paul ['!) s'ima- de nos évangiles ail élé attribué à l'un des
ginèrent avoir vu Jésus res.-uscile, et ce sont apôlres et reconnu par lui.» 11 pense que ,

ces visions qui, dans la vie des apôlres, dé- pour celte composition mythique, ils out dû
fi) Uucleur l'aulus, Koitiinehlar, èIc, lli. 5, (jay. 8u7. (3) Dus Liieit Jesu, lli. 2, jug. 6o7.
(i) I Cor. XV, e. (4i Versueh uebertik Emhlumg der Etartgelien,p. Ui.
U9 SFR STR 150

réunir leurs forces. Quant aux détails qu'ils en un mot, tous les événements sont rap-
ne réussirent pas à faire entrer dans la vie portés avec tant d'ordre que l'on peut de-
(le leur maître, ils les réservèrent pour la inan<ler à tout historien : Est-il vraisem-
leur. Delà, ces aventures dans des lies un- blable qu'après plusieurs années une des-
ehantéos, ces tempêtes qui les jetèrenl enfin cription aussi détaillée eût pu être composée
sains et saufs sur un riv.ige fortuné; en nn d'après les documents transmis oralement ?
mol, toutes les réminiscences prosaïques des Ou saint Luc, favorisé par une heureuse
ani:iens temps, la vie des compagnons du mémoire, doit avoir écrit la relation de ce
Sauveur nous le présente. voyage aussitôt après l'avoir achevé ou il :

« Heureusement nous avons riiisloire des doit avoir eu entre ses mains an journal de
apôtres écrite par un compagnon de saint voyage (1). II n'a pas été l^ oin des événe-
Paul, et plusieurs lettres apostoliques que ments consignés dans la i^remière partie
les critiques, même prolestants, regardent ,
des Actes des apôtres. Quoi que prétendent
en général, comme authentiques. !.e carac- Schlcicrmachcr et Riehm (2), le style tou-
tère de ces écrits nous permet de porter un jours le même que l'on remarque dans tout
jugement sur ces deux opinions, et parlant cet ouvrage, rend inadmissible, ainsi que
sur l'hypothèse relative au caractère mythi- pour VEvanfjile, une collection de documents
que de ï Evangile. Si la première opinion est inaltérés. Mais "WohI ne parle pas seuleraebt
vraie, les Actes des apôtres, ainsi que leurs du caractère historique de la première par-
Epitres, nous les représenteront comme des tie; il examine aussi le caractère du style, et
hommes aveuglés, guidés par le fanatisme, il soutient que saint Luc a employé des notes

el qui transforment en miracles des faits na- écrites, ou s'est attaché à reproduire assez
turels. Si la seconde est fondée, ces docu- exactement les relations des Juifs; car, dit-il,
ments nous montreront dans les Apôtres des il est inégal, moins classique que dans les
hommes qui sortent si peu de l'ordre ordi- autres morceaux, depuis le chapitre xx, où
naire que le uiiraclt; u'oicupe aucune place l'auteur paraît avoir été abandonné à lui-
dans leur vie. Or, le caractère de leurs Actes même. Bleck,dans l'examen de l'ouvrage de
elde leurs Epitres renverse ces deux hypo- Mayerlioff, a embrassé la même opinion, et
thèses. Nous y trouvons, il est vrai, des il cherche à prouver que saint Luc doit
miracies mais la conduite de leurs auteurs
; s'être servi d'uni; relation écrite (3 . C'est
est si prudente et si sage, qu'il nous est in»- aussi sentiment d'Ulrich (k).
le
possible de concevoir le moindre doule sur « Examinons maintenant le caractère
la modération et la véracité de leur témoi- historique des Actes des apôtres. Plusieurs
gnage. D'un autre eôlé, toute leur vie se points difficiles à a( corder, et notamment dos
passe au milieu d'un inonde que nous eon- différences chronologiques se présenteht à
iiaisSOîiS déjà; nous voyons des personnages, nous, il est vrai, ([uand nous les comparons
des événements qui ne nous SOlll [)ni elran- Svoc l''s Lettres ûa sai.il Paul; mais aussi
gers mais, de plus, ils opèrent des mira-
; nous y trouvons une concordance si frap-
cles qui semblent jaillir comme des éclairs pante, que ces deux monuments de l'anti-
du sein d'un monde plus élevé. quité chrétienne fournissent des preuves de
« Nous avons à démontrer d'ahord le ca- r.iuthenticité l'un de l'autre. Que l'on con-
ractère historique des Actes des apôtres. sidère surtout les Actes des apôtres dans
On est forcé de reconnaître, el l'auteur leurs nombreux points de contact avec l'his-
liii-ménie le déclare formellement, qu'ils toire, la géographie el l'antiquité classiques,
ont été composés par un ami et un compa- on ne lardera pas à voir ressortir les qua-
gnon de l'apôtre saint i'aul pour prétendre
: lités do saint Luc, comme historien. La scène
le Contraire, il faudrait soutenir que l'ou- se passe tour à tour dans la Palestine, la
vrage tout entier est supposé, ce à (|Uoi on Grèce cl lilalie. Les erl-curs commises par
n'a pas encore songé. D'aiUeiirs, l'impression un mylhographe grec, sur les usages el la
qu'il liiisse dans l'esprit du lecteur est assez géographie des Juifs, et, à plus forte raison,
décisive, et, si elle s'était efl'acée de sa mé- par un mylhographe juif sur les coutumes
moire, il lui sullirailde lire le chapitre xvi des païens, n'eussent pas manqué de trahir
depuis lé vei'sel 11 jusqu'à la fin, pour ne leur ignorance. —
Ici la vie est pleine d'inci-
conservei" aucun doute sur ce point, et se dents divers dans les églises de la Palestine,
conv.iincre que le narrateur a dû vivre sur dans la capitale de la Grèce, au milieu des
les lieUx où les faits se sont accomplis Sou- sectes philosophiques, devant le tribunal des
vent niêttle, notamment quand il l'ait la re- proconsuls romains, en présence des rois
lation du Irajel vers l'Italie, on éprouve une juifs,des gouverneurs des provinces pa'ien-
impression Semblable à cille que fait naiirc nes, au milieu des Ilots bouli'veisés par la
la leelure d'un journal de voyage. On suit les tempête; partout cependant nous trouvons
Stations , on mesure la profondeur de ta des indications exactes, dans l'histoire el la
mer, un suit combien d'ancres ont été jetées; géographie, des noms et des évcnemenls que

(l) Mcvor, dans son Coinmeiilaiie sur tes Actti dti apn- journal de voyage, d'on elles passéreiK dans son liislolre.»
lies, |i. ô:^3, liiil aussi l.i remarque suivante « La (Idné
: l(a|>|iplons-nous uiaiiaenant que I écrivain qui montre tant
nui rè^'ue dans loul le récit de i-eiie navigation, son étt^n- d exactitude est aussi au;eur de i' lilungile.
I

due, (luilenl il croire que saint Lue tcrivil relie rpl.ilioii (î) De Ibluilnis Ac'oruin aposlolorum.
i'iCéri'Ssauto au-sill^l ypris son déb;irqiieuieiil , pciidanl (5) SluiUen wid Kniiken, liS56, b. i.
riii\er qu'il passa à Malle. 11 n'eui qua consulter ses ini- (4) IbiJ., 1837, 11. i.
prcskious récunlei encore, cousi^uéct iieul-Olro duu koo
151 OICriONNAIP.E DES IIERESIKS. 1S2

nous connaissons d'ailleurs ce serait là ; pourpre de la ville deThyatire. ïhyatire so


surtout que l'on pourrait découvrir le my- trouve dans la Lydie; or, la coloration de la
Ihograplie fanatique. Nous avons déjà eu pourpre rendait la Lydie célèbre (r>). Une
roccasiou (1) de soumettre à un examen inscription trouvée à Thyaiire atteste qu'il
approfondi les détails donnés par saint Luc y avait des corps de teinturiers (6). Le verset
sur les gouverneurs juifs et romains qui vi- Kl fait mention d'une fille possédée d'uQ
vaient de son temps; il a résisté victorieuse- esprit de Pyllinn, 7iv£ùf/.a nOSuvoç. nJOwv est
ment à cette épreuve. Elle a fait ressortir la le nom d'Apolhm, dieu des prophètes,
le
vérité historique de son Evangile, il nous appelés pour cette raison TruO^vizot et -vQo-
reste à parler encore de quelques antiquités. )o-Toi; les ventriloques recevaient aussi le
« Il nous suffira de parcourir trois cha- même nom lorsqu'ils s'occupaient de la
pitres de l'ouvrage de saint Luc, les cha- divination ,7). On lit, verset 27, que le geô-
pitres XVI à xviii, où il se présente à lier de la prison dans laquelle se trouvait
nous comme le compagnon de voyage de saint Paul voulut se tuer, croyant que les
l'Apôtre. prisonniers s'étaient enfuis. Le droit romain
« Nous trouvons dans ces chapitres, comme condamnait à ce châtiment le geôlier qui
dans tous les autres, des indications géogra- laissait les détenus s'échapper (8'. Vers. 35.
phiques exactes, conformes aux connais- Les magistrats de la ville sont appelés uzpy.-n-
sances que nous possédons d'ailleurs sur la yr,i. C'est, en effet, le nom qu'on leur donnait

topographie et sur l'histoire de celte époque. à cette époque, surtout dans les villes colo-
Ainsi la ville de Philippes nous est npré- nisées. Ces magistrats n'envoyèrent pas des
srnlée comme la première ville d'une partie scrvileurs ordinaires, les OriîosToi, par exem-
de la Macédoine, et comme une colonie, ple, que le sanhédrin de Jérusalem (9; en-
îrpwT» TA? liîpiSo; -ijç May.îùo-jia; TziXiç, zo/mvik. voya dans la prison de saint Pierre mais, ;

Nous pouvons laisser les exégètes disputer d'après la coutumedes Romains, ils envoyè-
quant à la manière d'enchaîner ~ç-^-.-n dans rent des licteurs f,V.f.'joJ^ouj. Vers. 38. Les —
le corps du discours. 11 suit de là 1° que la magistrats furent saisis d.' crainte en appre-
Macédoine était divisée en plusieurs parties : nant que les prisonniers étaient citoyens
or, Tile-Live (2) nous apprend qu'Amolius romains. On se rappelle ces mois deCicéron:
Paulus avait divisé la Macédoine en quatre «Celle parole, ce cri touchant, ^e suis citoyen
parties, 2' que Philippes élait une colonie. romain, qui secourut tant de fois nos con-
Cette ville fut, en effet, colonisée par Octave, citoyens chez des peuples barbares et aux
et les partisans d'Antoine y furent trans- extrémités du monde (10). » La loi Valeria
portés (3). D'après le verset 13. dans cette défendait d'infliger à un citoyen romain le
yille se trouvait, près d'une rivière, un oia- supplice du fouet et de la verge.
toire, Kpodav/jt.Le nom de la rivière n'est pas » Nous arri\ons au chapitre xvii. Au
indiqué, mais nous savons que le Strymon commencement de ce hapitre, nous voyons i

coulait près de Philippes. L'oratoire était placées près l'une de l'autre les villes d'Ara-
placé sur le bord de la rivière; nous savons phipolis et d'ApoUinie puis Thessaloni-
que les Juifs avaient coutume de laver leurs que. — Le verset o rappelle celle foule des
,

mains avant la prière, et, pour cette raison, àyopxioi., subroslrani, subbasilicani, si com-
ils élevaient leurs oratoires sur le bord des muns chez les Grecs et les Romains; dans
eaux i;'i).— Au verset li, il parle d'une femme l'Orient, les gens de celte sorte se rassem-
pa'ienne dont les juifs avaient fait une pro- blent aux portes de la ville. Vers. 7. Nous trou-
sélyte. Josèphe nous apprend que les fem- vons un exemple des accusations de déma-
mes païennes, mécontentes de leur religion, gogie porléessi fréquemment alors devant

cherchaient un aliment pour leur intelli- les empereurs soupçonneux. Vers. 12. Nous
gence dans le judaïsme, et qu'à Damas, par voyons de nouveau un certain nombre de
exemple, plusieurs l'avaient embrassé. Cette femmes grecques qui embrassent la croyance
femme s'appelait Lydia ce nom, d'après ; des apôtres. Mais ce qui surtout est remar-
Horace, était usité. C'était une vendeuse de quable et caractéristique, c'est la description

(1) GlaubwùrUigkeit der eiangclisclien Gescltkliteii, pag. sacrés prescrits par la loi, puissent bâtir des oratoires sur
liid. le bord de la mer. » 'l'ertullien ud Nu'., I. i, c. 1.5, |!arlant
(i) I.ib. XLV, 29. de leurs riies et de leurs usages, tels que les fêles, sab-
(5) L)io Cass., !iv. li, pag. 443. Pline, liisloire naturelle, bats, jeûnes, pains sau^ levain, itc, mentionne tes prières
IV, 11. Digesl. leg., 56, SO. faites sur le bord de l'eau, oraliones lillorates. Nous ajou-
(4) r.ari.zov, Apparat, antiq., p. ô20. —
Pliilon, décri- terons que les Samaritains eux-mêmes avaient, n'après
vanl la (onduile des .luifsd Alexainine dans ceitiiins .jours saint Epiphane, liœres. 80, cela de commun avec les Juifs.
solennels, raconle que, « de grand malin, ils sorlaient en On peui voir dans la gnagogue judaïgue de Jean Bnxlort
^

loulc hors des pones de la ville pour aller aux rivages les preseriplions des rabbins, qui détendaient aux Juifs de
voicins (car les proaeiiques éuient délruits), ei la, se pla- vaquer à li prièie avant de s'être puriliés par l'eau. Voir
(;anl dani le lieu le plus convenable, ils élevaient leur M. l'abbé l.laire, Inlioductioi à l'Ecriture sainte, t. V,
voix d'un conimuD accord vers le ciel. » Ph\\o, in F tnce, p. 398.
p. 5S2. Idem, De rila Mos., 1. m, et De légal, ad Cuiwii, (.5) Val. Flaccus, iv, 568. Claudien, Rap. Proserp. i, 27i.

possim. —Ces sortes doiaioires si- nommaient en grec Pline, Hist naturelle, vu, S7. Elien, Hist. animal., iv,
rsoofj);,), iipo«u«Tiipioy, Bt BU latlu prosBucho : 46.
(6) Sponius, Miscel. erud. antiq. ui, 95
]:de ubi consistas, in qua le qusero proseucha. (T) Pluiar., de oracul Defectu, cap. 2.
(Juveu.Sat. 111,296.)
(8) Spanheiin, de L'su et Praest. numismat., tom. I, dise.
Au rappnrt de Josèphe, Antig., 1. xiv, c. 10, § 2i, la 9; tuni. H, diss. 15. Casaubon, Sur Athénée, v, H.
villed Halic^iriiasse pei mit aux Juifs de bâtir des oratoi- (9) Act. apost. V, 22.
res « Nous ordonnons que tes Juils, hommes ou t'eniraes,
: (10) Cicero in Verreni oral. 5, nuni. 57.
qui voudront observer le sabbat et s'acquitter des rites
\K STR STP. 134

ilu séjour au grand apôtre dans Athènes. porte un fait historique : l'expulsion des
Comme tout se réunit alors pour nous per- Juifs de Rome , par l'empereur Claude, et
suader que nous sommes au sein même de Suétone dit » Judeos impulsore Chresto ns-
:

celle ville! il parcourt les rues, il les trouve sidui! tumultuantes Roma expulit Clau-
pleines de monuments de l'idolâtrie, et re- dius [!). » Le troisiètne nous rappelle une
marque une niullituile innombrable de sta- coutume des Juifs, chez lesquels les savants
tues et d'aulels ( au temps des empereurs, s'occupaient à faire des tentes. Cette profes-
ils encombraient Rome, au point qu'on pou- sion n'eût pu s'allier dans un philosophe
vait à peine traverser les rues de cette ville). grec avec renseignement parmi les Juifs ;

Isocrale, Himérius , Pausanias, Aristide, les savants avaient coutume de l'exercer;


Strabon parlent de la superslilion, S;tTioy.i- les rabbins se livraient alors aux ouvrages
ftovia, des Athéniens, et des offrandes sans manuels (3 L'a[iôtre saint Paul avait même
.

nombre «v/ôij^aTK suspendues à la voûte des uu motif particulier pour choisir cette pro-
temples de leurs dieux. Welsiein. Sur la fession. Dans la Cilicie. sa patrie, on l'exer-
place publique, où se rassemblaient les çaitgénéraleinent, parce qu'on y trouvait une
philosophes, il rencontre des épicuriens et espèce de chèvres dont on employait le poil
des stoïciens; des paroles di> dédain sortent dans la fabrication des toiles appelées pour
de leur bouche. M.iis le nombre des «urieux cette raison zài/tx ('••). Les versets 12 et 13
est encore plus fjrand que celui de ces présentent aussi avec Ihisloire un rapport
hommes hautains. On se rappelle le reproche frappant...
adressé autrefois aux Athéniens par Uémos- « Nous avons examiné quelques passages
Ihène et Thucydide, et renouvelé par saint seulement de l'ouvrage de saint Luc; sur
Luc Vous demandez loujours quelque chose
: tous les points les résultais seraient les
de nouveau. \\ paraît devant l'aiéopage; mais mêmes... Si nous passons aux derniers cha-
quel fui le discours de saint Paul ? Quel my- pitres des Actes des apôtres, il est impossi-
Ihographe juif eût pu mettre dans la bouche ble de ne p.is admettre que Théophile con-
du grand apôtre des paroles si propres à naissait l'Italie, quand on voit l'auteur, lors-
peindre son caractère ? Il a vu un autel élevé qu'il parle, chap. xxvii,des rivages de r.\sie
à un dieu inconnu. Pausanias et Pliiloslrate et de la Grèce, indiquer avec soin la situation
parlent de ces autels (I); son disiours nous et distance relative des lieux qu'il men-
la
présente le commencement de l'hexamèlre tionne, tandis qu'à mesure qu'il s'approche
d'un distique grec, et nous trouvons jusqu'au de l'Italie, il les suppose tous connus; il se
yàf,lui-mnne dans un poëme compose par contente de nommer Syracuse, Rhégiuni,
«n compatriote de l'apôtre, Aratusde Cilicie, Pouzzoles, et même le petit marché d'Appius
Pbœnoinena, V. a. Un grand nombre d'hom- dont parle Horace (5), et les Trois-Hôlelle-
mes ne se convertirenl pas à ce discours, ries [très tabernœ) que Cicéron (G) nous fait
comme des mjthographes n'eussent pas connaître. Lorsque Josèphe et Philon nom-
mantiué de l'ioiagincr, iifin de relever da- ment la vil le de Pouzzoles, ils n'emploient pas,
vantage la première prédication de saint ilest vrai, la dénomiualion romaine iioTto/ot.
Paul dans la capitale de la Grèce; quelques- Josèphe racontant dans sa \'ie, chap. 3, son
uns seulement s'allaeliùrent à lui. Quant aux premier voyage à Rome, cite celte ville et lui
pbihisophes, les uns se retirèrent avec le donne le nom grec Aizzizo/ix, mais il ajoute :
dédain des épicuriens sur les lèvres; les >îj iioT!o"/,o'j; "iT'/Aot. 7.«>oJ(7-tv. Lc même nom se
autres, véritables stoïeieus, contents d'eux- présente encore deux fois dans ses Anti-
mêmes, dirent « Nous nous entendrons
: quités (7). Il en est de même
de Philon i8),
une autre fois.» Sommes nous sur le terrain « Et remarquons comme
tout rappelle
du mythe, ou sur celui de l'histoire ? exactement les usages de cette époque. Saint
« Chap. XVIII. Le deuxième verset rap- Paul, transporté par un vaisseau d'Alexan-

(1) l'ai saiii:is, qui éciivait avant la fin du ii' siècle, i


ar- de la ville où était l'Aréojiage ; de là il les laissa al-
liani
laiil,il3nsl;iilescri|plion d'Allièiie-, il'un aiilel éli'v.' a Jiipi- ,1er, avant eu soin toutefois de les faire suivre, partout où
ler Olyiii|iiiii, ajoiiLC : /;( ()/ts ilc là se trouve un autel de elles voulurent aller. Il ordonna ensuite de les immoler
ditUx'lUCOIinili.afhi ai-.a S' lniXi àpiLaTuv ilCn ^u|vi{ I. V, 0. 14,
: 'lors pi elles se seraient arrêtées d elles-niênies, au dieu
11. G. Le. im'ini' écmain i
urlo ilan> un aiilie eiidroii d'dii- le plui voisin ou au dieu qui conviendruil; il parvint
lels de dieux appelés in nmtus. bu-^l^x a tia« » dioiuCoiiivc» ainsi à faire cesser la peste. Diogène ajoute : oDe là vient
tr'iuntn, I. I, et, n. i. l'hiloslral(% qui llori^>sall au coni- ()irencore aujourd hui on voit dans les aubourgs d'Athè-
un;.ii;euu'ni du m' siècle;, failiiire à Apollo.àiusdeTliyane, nes des aii.els sans nom de i/.eu (dïurJiiwOi éri;;és en mé-
B iiuil «Hail sage de pailer avec respect de tous les dieux, moire de lexpiaUcn qui tul faite alors, » Diogen. Laert,
surtout à Àihène:., où l'on élevait des autels aux tjénies in- in Èpiinen. 1. 1, § 10. D'après ces témoignages divers, est-

coimus.o Vila Apll. Tliii'in., I. vi, c. 5. L'àuienr du — ilpermis de douter qu'à répo(|iie on »aint Paul se trou-
dialogue Pliiloiudris, ou\r ige ailril)ué par Its uns il Lu- vait à Ai liéues, il y eiU des autels poruint cette inscrij)-
cien, qui écrivait vers \ <» 170, et par d'autres a uu païen liou ? Comme, d'un autre, cété, aucun monument liistorj^
anonyme du iv' siè. le, l.i' jurer Crilias pur lis Jieui: in- que ne montri' ailleurs l'exisiene d un autel semblable,
rcHiiis d'Al/lènes. et sur la lin du dial ii;ue il sexp.iine peut-on concevoir qu'un faussaire eût saisi uue circou-
ainsi Mais l:1choiis de découvrir le diitii inconnu à
: <i btance aussi extraordinaire. Voy. .M. Glaire, ib., p. 379-400
Athènes, et ;<lors, levant nos mains .m ciel, (iilrous-lui nos (2) Sueton. in Claud. cap. 25.
louanges et nos actions de gr.ices. » (Juanl i» rnUroJuc- (3) Neriil. Wiener Realwœrteibucli ueher das Wor.
lion de ces dieux inconnus liaiis Atlièncs, voici comment . Hasdwebke.
Diogène Lai rce raconte le fait. Au temps dlipiménide (4) Pliniu», Hist. natur., xxni. Servius, rem. sur Vir-
(c'est-à-dire, comme on le croir comnmnéinenl, vers l'an gile, tleorgica. m, 3t3.
600 avant Jésus-Clirisl), une peste rava-e.inl cette ville, et (o) Sat. l, a, 3.
l'oracle ayant déclaré (|ue pour la faire cesser, il fallaii la (li).^d Aiticuin. i, 13
purifier oii Lexpier (»i»ip«0, on envoya en ("roie pour taire (7) Lib. xvii, cap. ii, § 1, el xviii, 7.
venir ce pliilosophe. Arrivé a .4tlièiies, Kplménide prit des (8) In riaccum, i, u, pag, U2l, van. 1>
brebis blanches et des brebis noires, et les conduisit au
155 DICriONNAlIlt DES HERESIES. 4SC

drie,débarqua à Pouzzoles. Or nous savons nous le présentent. Saint Luc fut le témoin
que les vaisseaux d'Alexandrie avaient con- oculaire de tous les miracles opérés par
luiue d'aborder dans ce port (1] d'où, au , saint Paul, et personne assurément ne l'ac-
rapport de Strabon, ils distribuaient leurs cusera d'une trop grande pi opcnsion pour
marchaniiises dans toute l'Italie. Il dut aussi l'js miracles. Un jeune homme appelé Euly-

se diriger de là vers Uoiue. «Ses amis, re- que, accablé par le sommeil, étant tombé du
niarque Hug, rallendalcnl, les uns au mar- troisième étage, fut eaiporlé comme mort ;
ché d'Appius Fonun Appii) les aulres aux
( , on s'attend peut-être à le voir ressusciter
Trois-Hotelleries. 11 s'embarqua app :rern- avec pompe mais saint Paul se contente de
;

menl sur un canal que César avait creusé au prononcer ces paroles consolantes: «Ne vous
travers des marais Ponlins, aGii de rendre troublez point, car la \ie est en lui (G)-»
le trajet plus facile; il dut par cela même Plus de quarante Juifs réunis à Jérusalem
passer au marché d'Appius, qui, à l'cxlié- firent le vœu de ne boire ni manger qu'ils
mité de ce canal, en était le porl. » Une n'eussent tué saint Pilnl! On s'attend peut-
partie de ses amis l'attendait aux Trois-Hô- être qu'une apparition va descendre du ciel
teileries. Elles étaient situées à dix milles pour avertir l'Apôtre et le défendre loin de :

romains plus près de Rome 2 à peu , , là: 11- fils de sa sœur se présente pour lui
près à l'endroil où la roule de Vcllctri révéler la conspiration et Paul trouve un ,

aboutissait aux marais Pontins. La foule y protecteur dans le tribun de la ville (7).
était moins noiiibreuse et moins remuante; « Poussé par la tempête sur les bords de
les embarras y étaient moins grands qu'au l'île de Malte, il y débarqtin, ^'l une vipère

marché d'Appius aussi paraît-il qi;e là (.'jj ; s'élança sur sa main on s'attend peut-être;

se trouvait pour les classes


une liôlelierie à le voir prononcer des paroles riiagiques :

élevées (i). Voilà poi)r(iiioi cette partie des « Mais Paul, dit saint Luc, ayant secoué la
amis de saint aul l'attendait à cette station
'
vipère daiis le feu, n'en reçut aucun mal (8j.»
plus convenable à sou rang. Ainsi tout se , Toiîîefois, nous savons, par L- témoignage
trouve exactement conforme aux circon- de cet historien et de ce médecin prudent,
stances lopographiques, telles qu'elles étaient qtie « Dieu faisait ds' grands miracles par les
alors (5). mains de Paul, et qu'il lui suffisait de placer
D'après ces documents, il est impossible
« Sur les malades les mouchoirs et le litige qui
de douter encore si, en pjircouranl les Actes avaient touché son corps, et aussitôt ils
des apôtres, nous sommes sur le terrain de étaient guéris de leurs maladies et les esprits
l'histoire et nous devons reconnaître que
; impurs s'éloignaient (9 » A Malte, i: guérit .

saint Luc se trouvait placé, pour écrire l'his- par ses prières et par l'imposition des mains,
toire, dans des circonstances aussi favora- le père de l'homme le plus induent sur celte
bles qu'un Josèphe. Si ce rapport frapp-iti! île, et beaucoup d'autres s'approchèrent de
qui existe entre sa narration et les connais- lui et recouvrèrent la santé (10).
sances que nous possédons sur l'histoire et « Saint Pierre et saint Jean furent traduits
la géographie des .iuifs et des pa'iens, parais- devant le satihédrin pour avoir guéri un ma-
sait à quelqu'un d'un faible poids qu'il se . lade. Saint Pierre eut le courage de repro-
représente la vive impression qui nous sai- cher aux puissants do peuple le meurtre du
sirait si, entre les mille points que nous Messie l'homme qu'ils avaient guéri était
:

pouvons comparer à d'autres documents, et debout au milieu d'eux, et les nienibres du


bùnous croyons décniivrirdes contradictions, sanhédrin s'étonnèrent; ils fui-enl saisis de
nous allions décou\rir la même harmonie. fct'ainte, voyant que ses disciples posséiialent
Or, cette histoire qui se trouve, sur tous
« encore la puissance qu'ils croyaient .ivcir
les points, conforme aux faits et aux usages anéantie en tuant Jésus, et qu'ils pouvaient
que nous connaissons d'ailleurs, nous pré- rendre la vie aus morts. Us n'essayèrent pas
sente des miracles sans nombre. Plusieurs de réfuter l'accusation portée contre eux par
fois des critiques de la trempe et du gé- saint Pierre ils ne purent nier le prodige
;

nie du docteur Paulus ont désiré <iue qu'ils avaient vu, et condamner à mort ceux
deux classes de personnes (un assesseur de qui l'avaient opéré. L'impression de la mul-
la justic" désigné ad hoc et un doctor medi- titude avait été si grande, qu'à la suite de
ciiiœ] eussent pu fane l'instruclion des mi- ce miracle cinq mille hommes embrassèrent
racles du Nouveau Testament. Il satisfait à la foi nouvelle, et il ne resta d'autre moyen
cette double exigence. L'histoire de l'aveu- aux membres du siinhédrin iiue lij faire sai-
gle-né rapportée par saint Jean chap. i\, , sir les deux disciples de Jésus et de leur
fut examinée par les assesseurs du sanhédrin commander le silence 11). Et tous les mira-
de Jérusalem; et quel fui le résultat de cles qu'ils opéraient, ils les faisaient au nom
l'enquête ? Cet homme est né aveufjle, etJé;nts d'un seul. « Je n'ai ni or ni argent disait ,

l'a guéri. Quant au doctor medicinœ chargé , s.iint Pierre, mais ce que j'ai je \(uis le
d'instruire les miracles, les Actes des Apôtres donne : au nom de Jésus-Chrisl de Nazareth,

(1) Slrab. llb. lïii, ijïg. 793 édil. de ('..nsaubon. Sonec. (6) Acl. aposl. S5, 10.
e[iisl. "7, iii (iriiici|jio (7) Il>lil., 12 seq.
(2) Aiiioniiii Itiuerar., edil. Wesselia;;, pag. 107, .t|hii1 (8) Ibid , xvm, 5.
Hug ,il)id. (9) Ihid., XIX. 12;
(3) Horat. Sat. 1, sat. S, 5. (Kl) lliia , xxnii, 9.
(4) Cicer. a.l Auicum i, 13. (Il) Ibid., IV.

1.3J liuj; , EiiUcitung, IL. 1, l)ag. 2i,


!57 STR STR «58

levez-vous et marchez (1). » Nous le voyons, circonstances inébranlable, plein de


tes les :

celui ijui avait promis à son Eglise de rester courage et de joie an milieu des chaînes.
avet elle jusqu'à la fin du monde, a tenu sa Que l'on parcoure en particulier la Lettreanx
pioliit'SSe. D'après les croyants l'action ,
Philippiens el qiie l'on, se r.ippelle que
créatrice et conservatrice de Dieu dans le l'homme qui écrivait Iléjouissez-vous mes
: ,

gouvernement de l'univers est absolument bien-aiinés frères; re'yV'M'S'cz-i'OKs sans cesse


une il en est de même dans son Eglise. Jé-
; dans le Seigneur
;
je le dis encore une fois,
sus-Chrisl ne fut pas comme le soleil des réjoui ssez-vous 1^6) , i\up cet homme avait alors
lr()iii(iui'S qui paraît à l'horizon sans être les n>ai)is chargées de citn'mrs (G). Sa modéra-
précédé de l'aurore, et se dérolii; ;l!ix regards lion, sa prudence, son activité paraissent
sans laisser aucune trace ,'i|)rès lui. L'aurore dans toutes ses Lettres, et surtout dans celle
des prophélies l'avait annoncé au tiiondc aux Corinthiens, tandis que dans son Epître
mille ans avant sa naissance, les miracles aux Colossiens (7) on voit éclater son indi-
opérés dans son Eglise longtemps après sa gnation contre une piété extérieure et des
disparition lurent comme le crépuscule qui observances supersiitieuses. El ce même
constata son passage. Cette pnissaiice île homme, plein (le modération nous repré- ,

produire des miracles sans cesse agiss.mle sente les prodiges, les miracles el les pro-
dans l'Eglise de Jésus - Christ peut-elle ,
phéties comme des événements (lui ont mar-
avoir nianqnc à son l'ondalcur? qué presque tous les instanis de sa vie. Les
« Dans les Actes des apôtres, saint Paul Actes des apôtres avaient parlé des visions
nous est apparu romme un homme (|ui ravit pendant lesquelles Jésus-Christ était apparu
l'admiration aux esprits les plus froids. Qui à cel apôtre ravi en extase (8J. Il rapporte
peut la refuser à sou courage en présence de lui-iiiêineces apparitions miraciileuses et
ÎFestus, alors qu'il est devenu si imposant ces extases (9), et nous voyons encore ici
au gouverneur romain lui-même que le roi une preuve de sa modération, puisqu'il n'ëtl
Agrippa veut connaître cet homme extraor- parie que dans ce passage. Les Actes des
dinaire (2) ? Oui peut s'empêcher d'admirer apôtres lui ont attribué le pouvoir de faire
le courage cl l'adresse qui éclatent dans son des miracles: il parle lui-même « des œuvi^es,
discours au roi Agrippa (3) le courage, la ; de la vertu des miracles et des pi-cfdigés (ju'îl
prudence, la modératioil qu'il fit paraître a opérés afin de propager l'Ev.ingile (10). »
alors que le vaissciu sur lequel il seirou- — Les Actes des apôtres rapportent le don
vail violcmhient battu par la tem-
était si miraculeux des langues accordé aux pre-
pête
i4). Quand une
l'ois l'histoire de saint miers disciples du S.înveur. el saint Paul
Paul ses [)aroles qui noiis ont été transmi-
, rend grâces à Dieu de ce qu'il jjossède ce
ses par une main élrangèf-e. nous l'ont fait don dans un degré plus élevé que les au-
connaître, comnne on éprt)uve un désir pres- tres (11). D'après ses discours, ra|iportésdans
sant du l'eutetidre lui-uiCinc! Ce caractère les Actes des apôtres, l'apparition de Jésus-
plein (le courage i»'est pas celui d'Iiti fourbe; Christ détermine t(mt(! sa conduite (12) dans ;

cetti; iiiodér.'ilion, celte priidënCe n'indiquent ses Lettres il parle de cet événement comme
pas un faiialltjue les faiis du christianisme, ; du plus important de sa vie, tantôt avec —
le fondateur oc celle Eglise, doivent être un noble orgueil, car il fonde sur lui son
réelletnelit tels qu'ils nous les présente. droit A l'apostolat (1.3), —
tantôt avec l'ex-
Nous avons de saint Paul treize Epîtres qui pres-ion de la douleur (jue lui inspire le
uous révèlent suffisamment ses |icn-éi'S. La souvenir de ses persécutions contre le Fils
ïjouvelle Critique a reconnu l'authenlieité de Dieu lui-même (IV). Il commence presque
ûes principales d'entre ellrs. Or, ([uel raf)- touies ses Epître-, en déclarant qu'il a été
[jor' présentent-elles avec les Actes des c.pô- appelé à l'apostolat noii par la volonté des
II eij Cortfihnent-elleS le jugeniônt iiue nous lioiiiilies mais par un décret niiiMculeux de
,

piJiioiii^ d'âpiè-: les Actes, sui' le caractère Dieu. Les Actes des apôtres uous le mon-
tie riiistbirc évan;;éliiiue ? Elles nous mon- trent loujoiit-s le même au milieu des alllic-
trent Siiiiit Paul loujuilrs le nlême dans tou- lions, toijjours sous la protection nïiracu-

(1) .4ct; apoSl., m, 6. coiiYferlis. Le docleur de Welle n'a pas cru pouvoir ap-
(2) Ibid.j \xv, iî. prouver ceUc prélealion des exégèles, il recoiinali nue
{'>] lliid., XXVI. ('.i)in|iariiz Tlioliich's ÀhlKtndUuui in dtii sainl Paul, dans ces deux passages, parle de s s iiiirailes;
Sliidien uml /Cn'.'i/.cii, 1833, li. 2. Idiilefois il se liàie d'ajniiler . Mais peur déieniiiner la
:

(i) Act. O|)0>l. XWII. \: leur de son li;miiipiiage dans un laii personnel, ei même
, (.5) Pliilipp. If, 4. Il siguiiicalion oxaile des muui^ lit^n^ les moyi us nous
(6) Ad. a|)Osl. XÎ.VI1J, 2(). iii:e (pieiit, VU que les lionuens sont iiup peu l'onsi.iéra-
(7) Coloss. II, IG, 23. Lies. Maisipioi! le inèiiie apiMre ne lai -il pas nue lon-
(8) Abi. aposl. xxii, l7; Jtxiii, 11. t;iie énuinéraiion des prodiges el îles iiiiiai lesopérf's dans
('.>) Il Cor. xil, 12. l'I^^lise? (elie iinlicaluiii pré.ise ne répaiid-elle aucune
(Ul) lluin. XV, 111. II Cor. xiu, 1"2. « Que raiili|ialliip lumière sur ce penitV N' sl-oii p;is Inr d ;e. euer que les
•'

pour Ips inirar.les las^e rojiîlei' eu masse, coiiime iioii miracles relraiiehe> par la eriiiiiue du e- rpsdis li\aiii;iles
l,i>i!eii'llics, mus les p.issiigesde II-. ,;iiif;ile, el .les Velés ri'paraisseul ilans les Actes des a|ic"ilres, et, qlian on les i
I

lies a|inlr(!s dans lesipiels ils nous :ippai:iissiiil, pliil it ariai'liés avec beaucoup de peine, lie laui-il p.,s recon-
(|
(•cédera l'évulenee de la veiae, devoii -Uiins en
lie nailre encoie que les lîpiLes de sainl l'aiil nous les pré-
éire surpris, quand iimis voyons les ex.'utles alla mer senlenl en si grand nombre ijuils délieiii el la liiiie des
3\ec !• 'le tous les pi)inl3 de celle ii'iivre miraculeuse evénèles et les arii.es irauclianles de la critique?
que les ani'iiaiiles de la crili pic oui rli; iiiipuis-
'
(11)1 Cor. \xiv, 18.
saiees k i'-- eiser? Ain.,i d'après jleiclic, [us prodges
, jl^i Act. aposl. XXII, 10; ixvi, 1").

(«liul«), et les miiai li's (ti(«T>) dont saïul t'aiil allirine (lôj 1 Cor. IX, I.
Ciie l'aiileiir , n'éiaicut que des rèvcs des uouveauï (li) ibiU., XV, i, 9.
• ,

IS9 DlCTlOiNiNAlllt; DES ilEHESIES. 4."0

leuse de Dieu; tel il nous apparaît dans ses encore majestueuse et toute-puissante dans
Epitrcs au Corinihiens (1). Plusieurs fois, les la conversion de l'univers, qui a suivi son
Actes des apôtres parlent du pouvoir de dernier soupir sur la cuois. Strauss n'a rien
luiio des miracles accordé à l'Eglise, et saint gagné à rejeter les miracles. 11 doit savoir que
Paul présente comme un fait bien connu le prodige n'est pas tout entier dans l'eau
celte puissance dont jouissaient les preiiuers changée en vin aux noces deCana; mais
chrétiens (2). Et ce qui est le plus grand plutôt dans le changement du monde païen,
des miracles, c'est qu'alors même qu'il les dans l'empire des Césars frappé de stupeur
montre s'opérant ainsi rontinuellemenl il , comme les soldats du sépulcre, dans les bar-
ne compte sur la production d'aucun. Il sait bares dominés par le dogme des peuples
qu'une apparition céleste a fait tomber les qu'ils ont vaincus, dans les efforts des pa'iens,
chaînes des mains de saint Pierre il n'a pas ; des sectaires des différents siècles, et, en
oublié qu'à Philippes, pendant un tremble- dernier lieu, des philosophes et des rcvolu-
ment de terre, les portes de sa prison s'ou- lionnarires, pour anéantir l'Eglise du Christ,
vrirent, et les fers de tous les prisonniers tandis qu'ils n'ont fiiit que l'affermir sur le
funnt brisés (3), et cependant à Rome, il roc antique et inébranlable où il l'a fondée.
porte les chaînes sans songer à l'interven- Qui pourra jamais croire que l'incompara-
tion d'aucun événement extraordinaire , — ble originalité du Christ ne soit qu'une imi-
il ne sait pas s'il sera mis à mort ou rendu à tation perpétuelle du passé; que le person-
la liberté (4). Dans tous ses discours, depuis nage le plus attesté de l'histoire n'ait eu rien
Césarée jusqu'à Rome, dans les Lettres qu'il de réel ; que l'Evangile si frappant par son ,

écrivit pendant sa captivité, on ne trouve unité, ne soit qu'un composé de doctrines


pas un seul mot qui indique qu'une appari- assorties au hasard !

tion miraculeuse le délivrera peut-être... Cet S'il n'y a rien de réel dans la vie de Jésus,
homme ne pouvait-il pas, aussi bien que les quelle certitude trouverons-nous dans les
Juifs, constater l'existenre d'un miracle (5)? autres parties de l'histoire? où s'arrêtera ce
« Nous avions donc raison de dire en , scepticisme désolant? Aoilà donc où sont
commençant, que l'on peut, indépendam- enfii\ arrivés ceux qui ont secoué le joug
ment des Evangiles, reconstruire l'histoire do l'Eglise catholique Voilà donc où en 1

de Jésus. Voyez, en effet Strauss les re-


: serait le monde, si Dieu , pour le salut de la
jette, et avec lui nous les relranchoiis pour pauvre humanité , n'avait pas établi sur la
un instant du canon des livres saints; puis terre une autorité visible et toujours subsis-
nous plaçons les actes en tête du Nouveau- tante!
Testament. Leurcaractère historique une fois SUBSTANTL\1RES. Secte de luthériens
prou\é, nous les ouvrons, et une nouvelle qui prétendaient qu'Adam , par sa chute ,
série do miracles opérés par les apôtres se avait perdu tous les avantages de sa nature;
présente à nous; et si nous leur demandons qu'ainsi le péché c^ns'uel aîvait corrompu en
qui leiiradonnéle pouvoir de semer ainsi lui la sub.>,tance mén;.^ de i'humanilé, et que
les prodiges sur leurs pas ils nous répon- , ce péché était la substance xnémQ de l'homme.
dent « Jésus de Nazaielh. » Leur deman-
: Nous ne concevons pas comment des sectai-
dons-nous alors quel est ce Jésus de N.iza- res , qui ont preiendu fonder toute leur
reth? ils proclament que « c'est un homme doctrine sur l'Ecriture sainte, onl pu y
à qui Dieu a rendu téuioij>nage par les mer- trouver de pareilles absurdités.
veilles, les miracles et les prodiges qu'il lui •
SUPERNATCRAI.IS.ME. De même que
a donné de faire (6) » puis ils nous racon-
; sous l'expression de rationalisme . ^xétjêse
tent sa naissance merveilleuse, sa vie, sa nouvelle exégcles allemands , ou entend
,

mort sur une croix, sa résurrection, son l'incrédulité abf:olue,le refus de se soumettre
ascension dans les cieux. Que voulez-vous même à l'autorité des faits dès que dans , ,

encore?» leur nature ou dans leurs conséquences , ils


Dans le système de Strauss le christia- , oITrcnt un caractère merveilleux, réputé,
nisme demeure un effet sans cause. Si le impossible, parce que l'orgueil humain,
Christ n'a été qu'une ombre, comment, à son dans son impuissance de les reproduire ou
nom. l'ancienne société s'est-ello écroulée de les comprendre, leur décerne son mépris;
pour faire place à la société nouvelle? L'u- de même sous le nom de supernaturalisme ,
,

nivers s'est ébranlé, mais le moteur échappe ! on entend l'incrédulité relative qui en ,

Quoi ces mille témoins dont le monde ad-


1 admettant ces faits non pas précisément
,

mira la constance et les vertus, et qui scel- comme divinement manifestés, mais comme
lèrent de leur sang leur témoignage irnmor- historiquement et par conséquent sul'Qsam-
tel, ils expiraient dans les tortures pour une ment constatés en appelle encore au crité-
,

ombre, pour un fantôme sorti des imagina- riuir de la raison individuelle, afin de se
tions populaires 1 consiruire un svstème sur ce qu'il convient
Que sert au rationaliste Strauss d'avoir d'en conclure.
dépouillé le Christ de tous les rayons de sa Entre ces deux camps ennemis, gouvernés
gloire. Sa grandeur personnelle n'est pas par les Hegel, les Feuerbach, les Bauer, les
seulement dans l'Evangile ; elle apparaît Marheineckjles Bretschneider et autres Ihéo-

(1)11 Cor. VI, 4; IX, 11; xm, 28. (S) Tlioluclt, Glaubwurdiykeit cier evangclischen Gesctiicli-
(2) 1 Cor. Ml, 8, m, H. ten, 1' étlil., pag. ,570, 59i.
(3) Act. aposl. XVI. (G) Acl. aposl. \i, 2J.
(4) f tulipp. I, 20.
161 SYN SYN ira

loi,ncns philosophes, tous, plus ou moins,


(jiii qui semblait rapprocher les deux sectes ;

disciples de S|)inosa, reconiiaissenl aussi mais Flaccius lllyricus écrivit avec chaleur
plus ou moins Kanl pnurévangélisle, se posa contre ce traité de paix son parti grossit
;

le pasteur Schleiermacher, arborant l'éten- après la mort de Mélancblhun celui-ci ne ;

dard d'un éclectisme paciQcaleur, de sa créa- remporta, pour fruit de son esprit concilia-
lion ; admettant droits scrutateurs de
ici les leur, que la haine, les reproches, les invec-
la seule intelligence, là les douceurs piétis- tives des théologiens de sa secte.
liques des convictions du cœur. Gomme il ar- L'an 1570 et les années suivantes, les lu-
rive toujours aux ingénieux inventeurs de thériens el les calvinistes on réformés confé-
roules moyennes entre erreurs et erreurs, rèrent encore en Pologne dans divers syno-
entre folies etfolies, entre mensonges et men- des tenus à cet effet, et convinrent de quel-
songes, Schliiermacher fut accablé des traits ques articles; malheureusement il se trouva
que liincèrent sur lui les deux camps enne- toujours des théolugiens entélés et f )ugueux
mis. Accusé d'illofjismc par les uns, de tnau- qui s'élevèrent conlrc ces tenlalives de ré-
vaisc foi [lar les autres, il ne fit guère école conciliation l'arlicle de l'eucharistie fui
;

de niodérantisme philosophico-religieus. toujours le principal sujet des disputes et


•SUPRALAPSAIRKS. \'oijez Infralap- des dissensions quoi(iue l'on eût cherché
,

SAIRIÎ*. lontes les tournures possibles pour con'.en-


•SYNCRÉTISTES, conciliateurs. On a ter les deuxpartis.
donné ce nom aux philosophes qui ont tra- En 1377, l'électeur de S.ixe dresser parfil

vaillé à concilier les différentes écoles el les ses théologiens luthériens le fameux
livre de
divers systèmes de pliilosopliie, el aux théo- la Concorde, dans lequel le sentiment des
logiens qui se sont appliqués à rapprocher réformés était condamné; il usa de violence
la croyance des différentes communions cl lie peines aflliclives pour faire adopter cet
chréliennes. écrit dans tous ses Etats. Les calvinistes s'en
Peu nous importe de savoir si les premiers plaignirent amèrement ceux de Suisse écri-
;

ont bien ou mal réussi mais il n'est pas


: virent contre ce livre, el il ne servit qu'à ai-
inutile d'avoir une notion des diverses grir davantage les esprits. L'an l.'J78, les cal-
tentatives que l'on a faites, soit pour accor- vinistes de France, dansun synode deSainlc-
der ensemble les luthériens et les calvinis- Foi, renouvelèrent leurs instances pour ob-
tes, soil pour réunir les uns et les autres à tenir l'amitié et la fraternité des luthériens ;

l'Eglise romaine le mauvais succès de tous


; ils envoyèrent des députés en Allemagne, ils
ces projets peut donner lieu àdc'^ réflexions. ne réussirent pas. En IC'Jl, le synod- de
Basnage (t) et Mosheim (2) en ont fait un Charenton lit le décret d'admettre les luthé-
détail assez exact ; nous ne ferons qu'abré- riens à la participation de la cène, sans les
ger ce qu'ils en ont dit. obliger à f lire abjuration de leur croyance.
Luther avait commencé à dogmatiser en Mosheim avoue que les luthériens n'y furent
1517; dès l'an 15i9, il y eut à Marpourg une pas fort sensibles, non plus qu'à la condes-
conlérence entre ce rélormati-ur et son disci- cendance que les réformés eurent pour eux
ple Mélanchthon, d'un côté, OEcolampade et dans une conférence tenue à Leipsick pen-
Zwingle, chefs des sacramentaires, de l'au- dant cette même année. Les luthériens, dit-il,
Ire, au sujet de l'eucharistie, qui était alors naturellement timides el soupçonneux, crai-
le principal sujit de leur dispute après ; gnani t(mjours qu'on ne leur tendît des piè-
avoi'.- discuté la question assez longtemps, ges pour les surprendre, ne furent satisfaits
il n'y eut rien de conclu, chacun des deux d'aucune offre ni d'aucune explication (3).
partis demeura dans son opinion. E'un el Vers l'an !6'i0, Georges Calixte, docteur
l'autre cependant prenaient pour juge l'E- luthérien, forma le projet non-seulement de
criture sainte el
, soutenaient que le réunir les deux principales sectes protes-
sens en était clair. En lo.'iG IJucer, avec , tantes, mais de les réconcilier avec l'Eglise
neuf autres députés, se rendit à Wirtem- romaine. 11 trouva des adversaires implaca-
berg, et parvint à faire signer aux luthé- bles dans ses confrères , les théologiens
riens une espèce d'accord; Basnage convient saxons. Mosheim {'t) convient que l'on mit
qu'il ne lut pas de longue durée, que l'an dans cette controverse de la fureur, de la ma-
iSi't.Lnlher commença d'écrire avec beau- lignité, des calomnies, des insultes
;
que ces
coup d'aijjreur contre les sacramentaires, et théologiens, loin d'être animés par l'amour
qu'après sa mort la dispute s'échauffa au de la vérité el par zèle de religion, agirent
lieu de s'eleindre. par esprit de parti, par orgueil, par animo-
En 15.'j0, il y eul une îiouvelle négocia- sitc. On ne pardonna point à Calixte d'avoir
lion entamée entre Mélanclilhon et Calvin enseigné, 1' que si l'Eglise romaine était re-
pour parvenir à s'entendre elle ne réussit ; mise dans le même état oij elle était durant
pas mieux. En lo58, Bèze el Farel, députés les cinq premiers siècles, on ne sérail plus
des calvinistes français, de concert avec Mé- en droit de rejeter sa communion 2° que les ;

lanchthon, tirent adopter par quelques prin- catholiques qui croientde bonne foi les dog-
ces d'Allemagne qui avaient embrassé le cal- mes de leur Eglise par ignorance, par habi-
vinisnie, et par les électeurs luthériens, une tude, par préjugé den.iissance el d'éduc.ition,
application de la Confession d'Augshourg, ne sont point exclus du salut pourvu ,

(1) Hist. lie l'ICglise, liv. xxvi, cli. 8 el 9. (5) Hisl. Ecdés., ibid., cli. 1,5 4-
(ij UiM. l^cclés., XVII' tiède, secl. 3, pari. ii. (i) IbiJ., § âo tii suivauts.
les DICTIONNAIRE DES HERESIES, 164
qu'ils croient toutes les vérités contenues Cependant, en 1684, un ministre luthé-
il.ins le symbole des apôlres, et qu'ils lâ- rien, nommé Pratorius, fit un livre pour
chent di' vivre conformément aux précefites prouver que la réunion entre les catholiques
(le riiv.ingilo. Mosheim, qui craignait encore et les protestants n'est pas impossible, et il
le zèle fougueux des théologiens de sa secte, proposait plusieurs moyens pour y parvenir ;
a eu grand soin de dé<:larer qu'il ne préten- ses confrères lui en ont su très- mauvais gré,
d.iit point juslifi.T ces maximes. ils regardé comme un papiste déguisé.
l'ont
Nous sopimes moins rigoureux à l'égard Dans le même temps un autre écrivain, qui
des hérétiques en général; nous n'hésilons paraît avoir été calviniste, fit un ouvrage
point de diro 1° que si lous voulaient ad-
, pour soutenir que ce projet ne réussira
mctlre la croyance, le cuite, la discipline qui jamais, et il en doniiail différentes raisons.
élaii'nt en usage dans l'Eglise catholique Bayle a l'ait un extrait de ces deux produc-
pendant les cinq premiers siècle», nous les tions (1).
regarderions volontiers comme nos frères; Le savant et eélèbre Leibnilz, luthérien
2° que tout hérétique qui croit de bonne très-modéré, ne croyait point à l'impossibilité
foi les dogmes de sa secte par préjugé de , d'une réunion îles protestants aux catholi-
naissance et d'éducation, par ignorance in- ques il a donné de grands éloges à l'esprit
;

vincible, n'est pas exclu du salut, pourvu conciliateur de Mélanchlhon et de Georges


qu'il croie toutes les vérités contenues dans Calixti;. Il pensait que l'on peut admettre
le symbole des apôlres, et qu'il lâche de vi- dans l'Eglise un gouvernement monarchique
vre selon les préceplcs de l'Evangile, parce tempéré par l'arislocralie, tel que l'on con-
qu'un lies articles du symbole des apôtres çoit en France celui du souverain pontife;
est de croire à lu suinte Eglise catholique. il ajoutait que l'on peut tolérer les messes
Pour nous récompenser de cette condescen- privées et le culte des images en retran- ,

d;nice, on nous reproche d'être intolérants. chant les abus. 11 y euluue relation indirecte
En IGio, Uladislas IV, roi de Pologne, Gt entre ce grand bouiioe et Bossuet; mais
tenir àl'horn une conférence entre les lliéo- comme Leibnitz prétendait faussement que
logiens catholiques, les luthériens et les ré- le concile de Trente n'était pas reçu en
formés après beaucoup de disputes
; Mos- , France, quant à lu doctrine., ou aux défini-
heim dit qu'ils se séparèrent tous plus pos- tions de foi, Bobsuet le réfuta par uneréponse
sédés de l'esprit de parti et avec moins de , ferme et décisive (2j. On conçoit aisément
charité chrétienne qu'ils n'en avaient aupa- que le gros des luthériens n'a pus applaudi
ravant. En 1661, nouvelle conférence à Cas- aux idées de Leibnilz.
sel, entre les luthériens et les réformés ;
En 1717 et1718, lorsque les esprits étaient
après plusieurs contestations, ils finirent par en fermentation, surtout à Pari», au sujet
s'embrasser et se promettre une amitié fra- delà bulle Uniyenitus, et (jue les apfjelants
ternelle. Mais celle complaisance de quel- formaient un parti uès-nombreux il y eut ,

ques luthériens leur attira la haine et les une correspondance enlre deux docteurs de
reproches de leurs confrères. Frédéric-Guil- Sorbonne et Guillaume Wake, archevêque
laume, électeur dcBrandebouig, et son fils de Cantorbéry, touchant le projet de reunir
Frédéric I', roi de Prusse, ont fait inulile- l'Eglise anglicane à l'Eglise de France. Sui-
inentdi' nouveaux efforts pour allier lesdeux vant la relation qu a laite de celte négocia-
sectes dans leurs Etats. Mosheim ajoule que tion le traducteur anglais de Mosheim, tom.
les syncrétistes ont toujours été en plus VI, p. 6i de la version française, le docteur
grand nombre chez les réformés que parmi Dupin, principal agent dans cette affaire,
les luthériens; que lous ceux d'entre ces se rapprochait beaucoup des opinions an-
derniers qui ont voulu jouer le rôle de con- glicanes, au lieu que l'archevéqui^ ne vou-
ciliateurs, ont toujours été victimes de leur lait céder sur rien, et demandait pour préli-
amour pour la paix. Sou traducteur a eu minaire de conciliation que l'Eglise gallicane
grand soin de taire remarquer cet aveu. rompît absolument avec le pape et avec le
Il nest donc pas étonnant que les luthé- saint-siège, devînt par conséquent schisma-
riens aient porté le même esprit d'entête- tiquc et hérétique, aussi bien que l'Eglise
ment, de défiance, d'aniuiosite,dans les con- anglicane. Comme dans cette négociation
férences qu'ils ont eues avec des théologiens Dupin ni son confrère n'étaient revêtus d'au-
catholiques. 11 y en eut une à Ratisbonne en cun pouvoir, et n'agissaient pas par des mo-
IQQl, par ordre du duc de Bavière et de l'é- tifs assez purs, ce qu'ils ont écrit a été re-

lecteur palatin; une autre à Neubourg en gardé comme non avenu.


1015, à la sollicitation du prince palatin; la Enfin en 1723, Christophe-Matthieu Pfaff,
troisième fut celle de Thorn eu Pologne, de théologien luthérien et chancelier de l'uni-
laquelle nous avons parlé toutes furent inu-
; versité de Tubinge, avec quelques aotrci,
tiles. Ou sait qu'après la conférence que le renouvela le projet de reunir lesdeux prin-
ministre Claude eut à Paris avec Bossuet en cipales sectes prolestantes ; il fit à ce sujrt
1683, ce minisire calviniste, dans la relation un livre intitulé CuUectio scriptorwn Ire-
:

qu'il en fit, se vanta d'avoir vaincu son ad- nicorum ad unionem inler protestâmes fa-
versaire, et les protestant^ en jont epcore ciendam, imprimé à Hall en Saxe, m-i".MoS:'
aujourd'hui persuadés. heim aveelit que ses confrères s'opposéreni

(l)Nmiv U rtiiuLlique de» lettres, décembre 1683, .2) Esprit de LeibniU, t. H, pan. m et suiv ,
\>. 97
art. 3 et *
,

{6S SYN SYN 166

vivement a ce projet pacifique, et qu'il n'eut paraît vrai, et se refusent matoellenient


ils

aucun rffct. Il avait rcril ou 17o3 que les lu- la communion, parce que chaque parti veut
thériens ni les arininip[is n'ont plus aujour- user de ce privilège.
d'hui aucun s\ijet de coiilrovorse avec l'Egli-se > Lorsque les hérétiques proposent des
rcl'onnée (1). Sou traducteur soulicnt que moyens de réunion, ils sous-enlendent tou-

C(!la l'st faux que la doctrine dos luthériens


,
jours qu'ils ne rab.illront lien de leurs sen-
louchant l'eurharislie est rejelée par toutes timents, et qu'il esl permis à eux seuls d'être
les églises réformées sans exception que ;
opiniâtres. Nous le voyons par les préten-
dans t'Eglise anglicane, les IrcMile-neuf arti- tions de l'archevêque de Cantorbéry il exi- ;

cles df> sa cpvfession (le foi conservent toute geait avant toutes choses que l'Eglise galli-
leur aulorilé; que dans les églises réformées cane commençât par se condamner elle-
de Hollande, d'Allemagne et de la Suisse, on même, qu'elle reconnût que jusqu'à présent
regarde encore certaines doctrines des armi- elle a été dans l'erreur, en attribuant .tu
niens etdes luthériens comme un juste sujet souverain pontife une primanié do droit di-
de les exclure de la communion quoique ,
vin et une autorité de juridiction sur toule
ilans ces dilTorentes contrées il y ait une in- l'Eglise. Cette proposition seule était une vé-
finité de particuliers qui jugent qu'il faut ritable insulte, et ceux à qui elle a été faite
user envers les uns et les autres d'un esprit n'auraient pasdiî l'envisager autr; ment. II esl
Je tolérance et do charité. Ainsi le foyer de aisé de former un schisme, il ne faut pour
a division subsiste toujours prêt à se rallu- cela qu'un moment de fougue et d'humeur ;
mer, quoique couvert d'une cendre légère pour en revenir , c'est autre chose ;
de lolérancc et de charité. Tacilis dL-sccn>iib Avorni,
Sur tous ces faits il y a matière à ré- Se'l revocare iir.idiwn

(lesion. 4° Le caractère soupçonneux, défiant, ob-


1° Comme doctrine chrétienne est révé-
la stiné des héréliques, est démontré non-seu-
lée de Dieu, et qu'on ne peut p'is être chré- lement par les aveux forcés que plusieurs
tien sans la foi, il n'est permis à aucun par- d'entre eux en ont faits, mais par toute leur
ticulier ni à aucune société de modifier celte conduite. Mosheim lui-mémo, en convenant
doctrine, de l'exprimer en tciinos vagues, de ce caractère de ses confrères, n'a pas su
susceptibles (l'un sens ortholose, mais qui s'en préserver. Il soutient que loîites les
peuvent aussi favoriser l'erreur; d'y ajouter méthodes employées par les Ihéologions ca-
ou d'en retrancher quelque chose par com- tholiques pour détromper les prOléslanls
plaisance pour des sectaires, sous prétexte pour leur exposer la doctrine de l'Eglise
de modération et de charité. C'est un dépôt telle qu'elle esl, pour leur mo: irer qu'ils en
confié à la garde de l'Eglise, elle doit le cou- ont une fausse i'Iée et qu'ils la déguisent
server et le transmettre à tous les siècles tel pour la rendre odieuse, sont îles pièges él
(lu'elle l'a reçu et sansaucune altécalion (2). des impostures; mais des hommes qui accu-
« Nous n'agissons point, dit saint Paul, avec sent tous les autres de mauvaise foi, pour-
dissimulation, ni en altérant la parole de raient bien en être coufiables eux-memés.
Dieu, mais en déclarant la vérité c'est par ; Comment traiter avec des opiniâtres (pii ne
là que nous nous rendons recommandahles veulent pas encore convenir que VEjposi-
devant Dieu à la conscience des hommes. » tion de Ifi foi catholique par Bossuet présente
Nos adversaires ne cessent de déclamer la véritable croyance de l'Eglise romainp,
contre les fraudes pieuses y en a-t-il donc ; qui ne savent pas encore si nous recevons
une plus criminelle que d'envelopper la vé- les définitions de foi du concile de Trente,
rité sous des expressions captieuses, capa- qui semblent même douter si nous croyons
bles <lo tromper les simples et de les induire tous les articles contenus dans le symbole
en erreur ? c'a été cependant le manège em- des apôtres ? S'ils prenaient au moins la
ployé par les sectaires toutes les fois qu'ils peine de lire nos catéchismes el do1es com-
ont fait des tentatives pour se rapprocher. 11 parer, ils verraient qu'on croit et (|u'on en-
est évident que ce ([u'ou appelle aujourd'hui seigne de même partout mais ils trouvent
; .

tolérance et charité, n'est (ju'un fond d'in- plus aisé de nous calomnier que de s'in- .

différence pour les dogmes, c'est-à-dire pnur slruire.


la doctrine de Jésus-Chrisl. 5° Coihme chez les protestants il n'y a
2' Jamais la fausseté du principe fonda- point do surveillant général, point d'autorité
mental de la réforme n'a mieux éclaté que eu fait d'enseignement, point de centre d'u-
dans les disputes et les conférences que les nité, non-seulement chaque nation, chaque
protestants ont eues ensemble ; ils ne ces- société, mais cha:]ue docteur p.iriiculier croit
sent de répéterque c'est par l'Kcriture sainte et enseigne ce qu'il lui plaît. Quand on par-
seule ([u'il faut décider toutes les controver- viendrait à s'entenilre avec les théologiens
si's en matière de foi ; et depuis plus de deux d'une telle universilé ou d'une telle école, on
cent cinquante ans qu'ils contestent entre n'en serait pas plus avancé à l'égard des au-
enx, ils n'ont pas encore pu convenir du tres ; la convention faite avec les uns ne lie
sens qu'il faut donner à ces paroles de Jésus- pas les autres. L'esprit de contradiction , la
Christ : Ceci esl mon corps, ceci est mun scirt;/. rivalité, la jalousie, les préventions nationa»
Ils soutiennent que chaque particulier est eu les, les petits inléiêts de politique, etc., suf-
droit de donner à lUcriturc le sens qui lui fisent pour exciter tous ceux qui n'uut point

(1) Uisl. lilccluii., xviif sicclc, § a m ITIm. VI. îO; IITim. i, U.


1G7 DICTIONNAIRE DES HERESIES. «68

eu de pnrl a celte convention, a la traverser ment qu'une bonne œuvre, pas


qu'il n'est
de tout leur pouvoir. C'est ce qui est arrivt- moins la cause de l'un que de l'autre. Calvin
toutes les l'ois qu'il y a eu quelque espèce n'avouait pas cette conséquence, mais il n'en
d'accord conclu entre les luthériens et les posait pas moins le principe.
calvinistes; la même chose arriverait encore Telle est la doctrine impie que le concile
plus sûrement, si les uns ou les autres avaient de Trente a proscrite (1) en ces termes :

traité avec des catholiques. La confession « Si quelqu'un dit que le libre arbitre de
d'Augsbour^ présentée pompeusemenl à la l'homme excité et mû de Dieu ne coopère
diète de l'empire ne plut pas à tous les lu- point, en suivant cette impulsion et celle
thériens elle a été retouchée et changée
; vocation de Dieu pour se disposer à se
,

plusieurs fois, et ceux d'aujourd'hui ne la re- préparer à la justification qu'il ne peut y


;

çoivent pas dans tous les points de doctrine. résister, s'il le veut; qu'il n'agit point et
Il en a été de même des confessions de foi demeure*purement passif; qu'il soit ana-
des calvinistes aucune ne fait loi pour tops,
: thème. Si quelqu'un enseigne que par le
chaque église réformée est un corps indé- péché d'Adam le libre arbitre de l'homme a
pendant, qui n'a pas même le droit de Cxer été perdu et anéanti, que ce n'est plus qu'un
la croyance de ses membres. nom sans réaliléou une iiii.gination suggérée
6° Bossuet dans l'écrit qu'il a fait contre
, par Satan; qu'il soit anallirme. Si quelqu'un
Leibnilz, a très-bien démontré que le prin- soutient qu'il n'est pasau pou voirde l'homme
cipe fondamental des protestants est incon- de rendre mauvaises ses actions, mais que
ciiialile avec celui des catholiqu<s. Les pre- c'est Dieu qui fait le mal autant que le bien,
miers soutiennent qu'il n'y a point d'autre en le permettant non-seuleuient , n)ais réel-
règle de foi que l'Eurilure sainte; que l'au- lement et directement, de manière que la
torité de l'Eglise est absolument nulle, (jue trahison de Judas n'est pas moins son ou-
personne ne peut être obligé en conscience vrage que la conversion de saint Paul; qu'il
de se soumettre à ses décisions. Les catho- soit anathème. » Dans ces décrets, le concile
liques, au contraire, sont persuadés que l'E- se sert des propres termes des hérétiques. Il
glise est l'interprète de l'Ecriture sainte, paraît presque incroyable que de prétendus
que c'est à elle d'en fixer le véritable sens, réformateurs de la foi de l'Eglise aient
que quiconque résiste à ses décisions en poussé la démence jusque-là et qu'ils aient
,

matière de doctrine, pèche essentiellement trouvé des sectateurs; mais lorsque les es-
dans la foi et s'exclut par là même du sa-
, prits sont une fois échauffés, aucun blas-
lut. Quel milieu quel tempérament trouver
,
phème ne leur fait peur.
entre ces deux principes diamétralement Mélanchthon et Strigélius, quoique disci-
opposés? ples de Luther, ne purent digérer sa doctrine;
Par consé(iuent les syncrétistes, de quel- ils enseignèrent que Dieu attire à lui et
que secte qu'ils aient été, ont dû sentir convertit les adultes, de manière que l'im-
qu'ils travaillaient en vain et que leurs ef- , pulsion de la grâce est accompagnée d'une
forts devaient nécessairement être infruc- certaine action ou coopération de la volonté.
tueux. Les éloges que les protestants leur C'est précisément ce qu'a décidé le concile
prodiguent aujourd'hui ne signifient rien ; do Trente. Cette doctrine, dit Mosheim ,
le résultat de la tolérance qu'on vante déplut aux luthériens rigides , surtout à
comme l'héroïsme de la charité, est qu'en Flacciusillyricus et àd'autros;elle leur parut
fait de religion chaque particulier, chaque destructive de celle de Luther louchant la
docteur, doit ne penser qu'à soi, et ne pas servitude absolue de la volonté humaine et
s'embarrasser des autres. Ce n'est certaine- l'impuissance dans laquelle est l'homme de
ment pas là l'esprit de Jésus-Christ ni celui se convertir et de faire le bien; ils attaquè-
du christianisme. rent de toutes leurs forces les synergisles. Ce
SYNERGISTES, théologiens luthériens qui sont, dit-il, à peu près les mêmes que les
ont enseigné que Dieu n'opère pas seul semi-pélagiens (2). Mosbeim n'est pas le
la conversion du pécheur, et que (L'iui-ci seul qui ait taxé de semi-pélagianisme le
coopère à la grâce en suivant son impulsion. sentiment catholique décidé par le concile
Le nom de synergisles vient dugrec o-jvô|oyî'w, de Trente; c'est le reproche que nous font
je contribue, je coopère. tous les protestants, et que Jansénius a
Luther et Calvin avaient soutenu que par copié; est-il bien fondé ?
le péché originel l'homme a perdu toute Déjà nous en avons prouvé la fausseté au
activité pour les bonnes œuvres; que quand mot Semi-pélagianisi\ie. En effet, les semi-
Dieu nous fait agir par la grâce, c'est lui pélagiens prétendaient qu'avant de recevoir
qui fait tout en nous et sans nous; que, sous la grâce, l'homme peut la prévenir, s'y dis-
l'impulsion de la grâce, la volonté de l'homme poser et la mériter par de bonnes affections
est purement passive. Us ne s'étaient pas naturelles, par des désirs de conversion, par
bornés là; ils prétendaient que toutes les des prières, et que Dieu donne la grâce à
actions de l'homme étaient la suite nécessaire ceux qui s'y disposent ainsi; d'où il s'en-
d'un décret par lequel Dieu les avait pré- suivait que le couunencemeril de la conver-
destinées et résolues. Luther n'hésitait pas sion et du salut vient de Ihomme et non de
de dire que Dieu produit le péché dans Dieu. C'est la doctrine condamnée par les
l'homme aussi réellement et aussi positive- huit premiers canons du second cuucila

(1) Scsi. 6 île Juslilic, can. i, S, 6 (2) Hist.Ecclés., xvi' siècle, secl. 5, pari, ii, cli. 1,§Ô0
i09 SÏN SïN 170

ilOrange, tenu l'an 529 Or, soutenir, comme des notions claires , ni des expressio.is
les seiiii-pélagicns,que ia volonléilertiommc exactes sur aucune question.
|ir<'vienl la grâco par ses bonnes dispositions Le fondement snr lequel les protestanis et
naturelles et enseigner, comme le concile
,
leurs copistes nous accusent de serai-péla-
lie Trente, que la volonté prévenue, excitée gianisme est des plus ridicules. Ils suppo-
et mue par la grâce, coopère à cette motion sent qu'en disant que l'homme coopère à la
on à cite impulsion, est-ce la même ciiose? grâce, nous entendons qu'il le fait par ses
Le coniile d'Orange en condamnant les forces naturelles. Mais comment peut-on
erreurs dont nous venons de parler, ajoute, appeler forces nuturelles celles que la volonté
can. 9 « Toutes les fois que nous faisons
; reçoil par un secours surnaturel? C'est une
quelque chose de bon, c'est Dieu qui'agit en contradiction palpable. Si les synergistes luthé-
nous eC avec nous afin que nous le fas- , riens y sont tombés, nous n'eu sommes pas
sions. » Si Dieu agit avec nous, nous agis- responsables. Supposons un malade réduit
sons donc.iu>si avec Dieu et nous ne sonmu'S à une extrême faiblesse, qui ne peut plus se
pas purement passifs. Il est évident que le lever ni marcher; si on lui donne un remède
concile do Trente avait sous les jeux les qui ranime le mouvement du sang ,
qui
décrets du concile d'Orange lorsqu'il a , remet en jeu les nerfs et les muscles , il
dressé les siens. pourra peut-être se lever et marcher pen-
C'est ce qu'enseigne aussi saint Augustin
dant quelques moments. Dira-t-on qu'il le
fait par ses forces naturelles, et non en
dans un discours contre les péiagiens (1).
Sur ces paroles de saint Paul l'ous ceux :
vertu du remède? Dès que celle vertu aura
qui sont tnus par l'esprit de Dieu (2), les cessé, il retombera dans son premier état.
péiagiens disaient « Si nous sommes mus : Bayle, dans le même article, a voulu très-
ou poussés, nous n'agissons pas. Tout au inutilement justifier ou excuser Calvin, en
contraire, répond le saint docteur, vous disant que quoiqu'il s'ensuive de la doctrine
agissez et vous êtes mus; vous agissez bien, de ce novateur que Dieu est la cause du
lorsqu'un principe vous meut. L'esprit de péché, cependant Calvin n'admettait pas
Dieu qui vous pousse, aide à votre action; il cette conséquence. Tout ce qu'on en peut
prend le nom d'atiie, parce que vous faites vous- conclure, c'est qu'il était moins sincère que
mêmes quelque chose... Si vous n'étiez pas Lulher qui ne la niait pas. Qu'il l'ait avouée
agissants, il n'agirait pas avec vous, si non ou non, il n'en était pas moins coupable.
esses operator, ille non esset cooperator. » Il Son sentiment ne pouvait aboutir qu'à ins-
le répèle, cap. 12, n. 13 « Croyez donc que : pirer aux hommes une terreur slupide, une
vous agissez ainsi par une bonne volonlé. tentation continuelle de blasphémer contre
Puisque vous vivez, vous agissez sans doute ;
Dieu, et de le maudire au lieu de l'aimer. Il
Dieu n'est pas votre aide si vous ne faites est singulier qu'un hérétique obstiné ait eu
rien, il n'est pas coopérateur où il n'y a le privilège de travestir la doctrine de l'E-
point d'opération. « Dira-t-on encore que glise, d'eu tirer les conséquences les plus
saint Augustin suppose la volonté del'liomme fausses, malgré la réclamation des catholi-
purement passive sous l'impulsion de la ques, et qu'il en ait élé quitte pour nier
grâce'? Nous pourrions citer vingt autres celles qui découlaient évidemment de la
passages semblables. sienne. S'il avait trouvé quelque chose de
1! nous importe peu de savoir si Mélanch- semblable dans ses adversaires, de quel
Ihon et les ont mieux
autres syncrf/islcs opprobre ne les aurait-il pas couverts?
niérilc le reproche de
pélagianisme ; seini - Le traducteur de Mosheim avertit dans
mais nous aimons à connaître la vérité. une note (3) que de nos jours il n'y a jires-
Dans une lettre écrite à Calvin, et citée par que plus aucun luthérien qui soutienne,
Bayle, Dictiunn crit. Synergistes, A, .Slé- touchant la grâce la doctrine rigide do
,

lanchthon dit |<Lor^que nous nous relevons


: Luther; nous le savons nous n'ignorons pas
:

d'une chute nous savons que Dieu veut


, non plus que presque tous les réformés ont
nous aider, et qu'il nous secourt en ciïel abandonné aussi sur ce sujet la doctrine
dans le combat \eillnns seulement û'ii saint
: , rigide de Calvin. Il reconnaissent donc enfin,
15,isile,e< Dieu surtout. Ainsi noire vigilance après deux cents ans, que les deux patriar-
osl excitée, et Dieu exerce en nous sa bonté ches de la réforme ont été dans une erreur
infinie; il a promis le secours et il le donne, grossière, ctyont persévéréjusqu'àla mort.
mais à ceux qui le demandent. » Si .Mélanch- Il est difficile de croire que Dieu a voulu
tlion a entendu que la demande de la grâce ou se servir de deux mécréants pour réformer
la prière se fait par les forces naturelles de la foi do son Eglise pas un seul protes-
;

l'homme, et n'est pas l'efiet d'une première tant n'a encore daigné répoudre à cette ré-
grâce qui excite l'homme à prier, il a véri- flexion.
t.iblemenl été scmi-pélagien il a été con- , Mais ces mêmes réformés sont tombés d'un
damné par le deuxième concile il'Orange, excès dans un autre. Quoique le synode de
cun. 3, et par celui de Trente, cun. k. Voilà Dordrecht ait donné en 1G18 la sanction la
ce que Mosheim aurait dû remarquer; mais plus authentique à la doctrine rigide (le
mais les théologiens hétérodoxes n'ont ni Gomar, qui est celle de Calvin; quoiqu'il ait

il)Serm. ISG, Je Vcibis Aposloli, cap. Il, nuin. 11. (3)Toni.IV, pag. 553.
a) Rom., VIII, I S.

Diction N Ali! i; m s lluni ^ii;-;. 11.


171 DICTIONNAIHE t'F.S Iir.FiKSlES. 172
jiroscrit colle J'Arminius, qui est le péla- intérieure; an Calvin ne coss.iit
lieu q'!e
ginnismc , a été embrassée par la
ci'llo-ci de ciliT sailli Augustin les réformes d'à ,

))luparl lip"; (hénlogienis réforrTié*!, nicmo par présent regardent ce Pèri- comme un nova-
les anglicans (1). Conséqucinmeiil ils ii:; Iciir. lojyz Arminiens PrLAGiANi'^MK. ,

reconnaissent plus la nécessité de la grâce SYNOUSlASTliS. Voyez ApollinaiuîTES.

'
TABOIUTES. Voyez Hussites. plénitude du Saint-Espril; que par con
TACITURNES, secie d'anabaptistes; voyez séquent il n'était point inférieur à Jésus-
cet article; voyez aussi Silenciecs. Christ.
TANCHELIN, ou Tancdelme, était un Le peuple le crut, et Tancbelin fut honoré
laïque qui s'érigea en prédicanlau commen- comme un homme divin.
cement du douzième siècle, et qui publia dif- Tancheiin voluptueux il profila de
était :

féreiiles erreurs. pour jouir des [dus


l'illusion de ses discipli s
Les incursions des barbares elles guerres belles femmes de sa
secte, et les maris et les
avaient anéanti les sciences dans l'OcciiIrnl pères, témoins avec le publie des plaisirs de
et corrompu les mœurs le désordre ot li- ;
Tancbelin, rendaient grâce au ciel des fa-
gnorance régnaient encore dans le onzième V( urs que l'homme divin accordait à leurs

et dans le douzième siècle; on ne voyait femmes ou à leurs filles.


parmi les laïques que meurtre, que pilhigrs ,
Tancheiin avait commencé sa mission en
que rapines, que violences le clergé se res- ; picehant conire le désordre des mœurs :

sentait de la corruption générale; les é^é- l'austérité de sa morale, son extérieur mor-
ques, les abbés et ks clercs allaient à la tifié, son aversion pour les plaisirs, son zèle

guerre l'usure et la simonie étaient com-


;
contre dérèglements du clergé, avaient
les

munes, l'absolution était vénale, le concu- gagné les peuples; et il la finit en faisant
binage des clercs était public cl preMjue canoniser par ce même peuple des désordres
passé en coutume; les béneûces étaient de- plus monsirueus que ceux contre lesquels
venus héréditaires quelquefois on vendait
;
il s'était é'.evé, et il fit canoniser ses désor- -

les éveillés du vivant des évéques, d'autres dres sans que le peuple s'aperçût de cette
fois les les léguaient à leurs fem-
seigneurs contradiction.
mes par testament beaucoup d'évcques di-
;
Tancheiin, à la lêle de ses sectateurs,
saient qu'ils n'avaient besoin ni de bons remplissait de troubles et de meurtres tous
ecclésiastiques, ni de canons, parce qu ils les lieux où l'on ne recevait pas sa doctrine.
avaient tout cela dans leurs bourses. Un prêtre lui cassa la tête lorvqu'il s'eui-
Ces désordres étaient portés à un plus Iiarquail; ses disciples se répandirent alors
grand excès dans la Flandre qu'ailleurs (2). du côié de Cologne et dUlrccht; queliiues-
Ce fut dans celte province que Tancbelin uns turent biûlés par le peuple, et les autres
publia les erreurs qui commençaient à se paraissent s'être confondus avec les divers
répandre en France depuis près d'un siècle hérétiques qui attaquaient les sacrements,
conire le pape, contre les sacrements et le^ céreiiionii's de l'Église et le clergé (3).

contre les évêques. 11 prêcha qu'il fallait TASCADKUGlsTES; c'était une brandie de
compter pour rien le pape, les évêques et montaiii^ies qui pour marque de tristesse,
,

tout le clergé; que les églises claienl des uiellaieiit les doigts sur le durant la mz
ri lieux lie prostitution et les sacrements des prière : c'est ce que signifie le nom qu'ils
-^'profanations; que le -acremenl de l'autel prenaient ; ils tnettaieni encore leurs doigts

n'était d'aucune utilité pour le salut que la ;


dans leur bouche ,
pour recommander le

vertu des sacrements dépendait de la sainieté silence cilte secte fut peu nombreuse; on
-.

des ministres; et enfin il défendit de payer la en trouvait quelques uns dans la ("lalalie {'*).
dîme. Ils se nommaient ansi passalorinchites ,
instruction et sans moeurs,
Le peuple, sans paialolinchites, ascrortrupiies, etc.
reçut avidement la doctrine de Tancheiin , TATlEiN, était Syrien de naissance; il fut

elle regarda comme un apôtre envoyé du d'abiird élevé dans les sciences des Grecs et
ciel pour réformer l'Eglise. disciples Ses dans la religion des païens. II voyagea
prirent les armes et l'accompagnaient lors- beaucoup il trouva partout la religion
,

qu'il allait prêcher; on portait devant lui uu païenne absurde, elles philosophe- floitcims
étendard et une épée; c'était avec cet ai'pa- enin? une infinité d'opinions et de systèmes
reil qu'il prêchait cl le peupje l'ecoutait
,
contradictoires.
comme un oracle. Lorsqu'il éliit dans celle perplexité, les
Lorsqu'il eut porté le peuple à ce point livres des cliréliens lui tombèrent eatre les
d'illusion, il prêcha qu'il était Dieu et ég;il à mains il fut frappé de leur beaiilé : « Je fus
;

Jésus-Christ; il disait que Jésus-Christ n'a- persuadé, dit-il, par la lecture de ces livres,
vait-été Dieu que parce qu'il avait reuu le à cause que les paroles en sont simples, quo
Saint-Esprit, et Tancbelin prétend lil qu'il les auteurs en paraissenl >incères et éloignes

avait reçu aussi bien que Jésus-Christ la de toute afficlation ,


que les choses qu'ils

( I) Traii. (le Moslieim. lom. VI, p:ig. 32. (1) Dama ceu., de liaer. Ilierou., Coiunieul. lu Ep. aii

{/) llist. I.uérjiie de Frjiice, l. Vil, p. o, HW. Galal. rialasirius, de Hser., c. 7G.

(ùj D'.\rgeiUré, Collecl. jud., t. I, p. 11


,

!75 TAT TUE 174

disent se comprennent aisément, que l'on y '


TER.MINISTES. On a ainsi nommé cer-
trouve beaucoup de prédiclions accomplies, tains calvinistes qui mellent un terme à la
que les préceptes (|u'ils donnent sont admi- miséricorde de Dieu. Ils enseignent 1° qu'il :

riibles, et qu'ils élablisscnt un monarque y a beaucoup de personnes dans l'Eglise et


unique de toutes choses... et que cette doc- hors de l'Eglise, à ((ui Dieu a fixé un certain
trine nous délivre d'un grand nombre de terme avant leur mort, après lequel il ne veut
maîtres et de tyrans auxquels nous étions plus les sauver, quebiue long que soit le
assujettis (1,'. » temps pendant lequel elles vivront encore
C'était donc en quelque sorte par lassitude sur la terre; '2' qu'il l'a ainsi résolu par un
et non pas par une conviction forte que décret impénétrable et irrévocable; 3° que
Tatien avait embrassé le christianisme; il ce terme une fois expiré. Dieu ne leur donne
restait encore au fond de son esprit des idées plus les moyens de se repealir et de se
platoniciennes. Pour déranger son ortho- sauver, qu'il ôle même à sa parole tout
doxie, il ne lui fallait que rencontrer dans le pouvoir de les convertir; i" que Pharaon,
christianisme des obscurités c'est en effet : Saùl, Judas, la plupart des Juifs, beaucoup
ce qui lui arriva, comme on le voit par son de gentils, ont été de ce nombre ;o° ([ue Dieu
livre des Problèmes ou des Questions qu'il souffre encore aujourd'hui beaucoup de
composa pour montrer l'obscurité de l'E- réprouvés (le cette espèce; que s'il leur ac-
criture el la difficullé d'en comprendre divers corde encore des grâces après le terme (ju'il
passages. a marqué, ce n'est pas dans l'intcnliou de
ïatien alors, aussi peu content de la doc- les convertir.
trine des chrétiens que de celle des philosophes, Les autres protestants, surtout les luthé-
choisit dans les dogmes dos différentes sectes riens, rejettent avec raison ces senliments,
tout ce qui lui parut propre à éclairer la qui sont autant de conséquences des décrois
raison sur la nature de l'Etre suprême, sur absolus do prédestination soutenus par Cal-
l'origine du monde, sur l'histoire des Juifs, vinet parles gomari-les à proprement pir- ;

sur le christianisme. 1er, ce sont autant de blasphèmes injurieux à


Il imaginait, comme Valenlin, des puis- la bonté infinie de Dieu el à la grâce de la
sances invisibles, des principautés et d'au- rédemption, destructifs de l'espérance chré-
tres fables semblables il admettait avec
: tienne, formellement contraires à l'Ecriture
Marcion deux différents dieux , dont le sainte.
créateur élait le second; c'est pourquoi il TEURIE c'est un de ces prétendus apos-
;

prétendait que quand le tîréateur avait dit: toliques qui s'élevèrent en France dans la
Que lu lumière soit fuite, c'était moins un douzième si('cle; il se tint longtemps caché
commandement qu'il faisait qu'une prière dans une grolte à Corbigny, au diocèse de
qu'il adressait au Dieu suprême (]ui élait Nevers, où il fut enfin pris et brûlé. Deux,
au-dessus de lui, Il attribuait l'ancien Tes- vieilles femmes, disciples de Terrie, souffri-
tament à deux (lieux difl'ercnts, el rejetait rent le même supplice. Terrie avait donné à
quelques-unes desEpîtres de saint Paul. l'une le nom de l'Eglise et à l'.iulie celui de
Il condamnait l'us.ige du mariage .lUtant sainte Marie, afin que lorsque ses sectateurs
que l'adultère, appuyé surj un passagi' de étaient interrogés ils pussent jurer par sainte
saint Paul dans son Epîlrc aux Galates Marie (ju'ils n'avaient |)oinl d'i;utrc foi que
qui dit Celui qui sème dans la chair mois-
: celle de la sainte Eglise [h).
sonnera la corruption de la chair [-l). •
TETRA DITES. a été donné à
Ce nom
Il avait beaucoup d'aversion pour ceux plusieurs sectes d'héréli(iucs , à cause du
qui mangeaient de la chair des animaux et respect qu'ils affectaient pour le nombre de
qui buvaient du vin, fondé sur ce que la loi quatre, exprimé en grec par zixov..
défend aux Nazaréens d'en boire, et sur ce Ou appelait ainsi les sabbataires parce ,

que le prophète Amos fait un crime aux qu'ils célébraient la pâque le quatorzième
Juifs de ce qu'ils en avaient fait boire aux de la lune de mars, cl (lu'ils jeûnaient le
Nazaréens consacrés à Uieu : c'est pour mercredi qui est le quatrième jour de la
Cela (jue l'on appela cncratisles cl liydropa- semaine. On nomma de même les mani-
rastes ses sectateurs, parce qu'ils n'offraient chéens et d'autres qui admettaient en Dieu
que de l'eau dans la célébration de l'eucha- quatre personnes au lieu de trois; enfin les
ristie (31. sectateurs do Pierre le Foulon, parce qu'ils
Ta lien forma sa secte du temps de Marc- ajoutaient au Irisagion qnehiui s parob s par
Aurèlc, vers l'an 172 elle se répandit par-
: lesquelles ils insinnalenl que ce n'était p:is
ticulièrement à Anlioche, dans la (jlicie en , une seule des pers(mnes de la sainte Tii-
Pisidie, dans beaucoup de provinces de l'A- nité qui avait souffert pour mius, mais la
sie, jus(|u'à Rome, dans les Gaules, dans divinité tout entière. ' of/cs Pathipassiens.
rA(|iMtaine et en Espagne. THÉORUTE ou TniiBUXE. Après la mort
Tatien avait composé beaucoup d'ouvrages de saint Jacques, surnomuié le Juste, Si-
donl il ne nous reste presque rien. méon, fils d(! Cléophas , fut élu étéque de
Ses disciples s'appelèrent latianistes cn- , Jérusalem; Théobut(! qui aspirait à cette
,

cratisles, continents, scvériens,apotacliques, dignité, se sépara de l'Eglise chrétienne, et,


saccophores. pour se former une secte, réunit les senti-
(1) Tat., Oral, ad Graecos, c. 46. 1. viii, liJ.l. (i'Mi'asmc.
(2) (lalal VI, 8. (1) I)ii|.iii, lli>L. (les coMif. du xii' siècle, e. 8.
(3) Ei.i|)b. Aug., do Hser, c. Sa. ryi.rian., op. G.",
1 75 DiCTlOiNNÀinE DES HEKESIF.S. ITO-

nienls des différcnles secles des Juifs c'est : parmi incrédules de nos jours; s'ils
les
tout ce quo nous savons de ses erreurs. étaient moins ignorants, ils rougiraient peut-
Voilà donc un disciple des npôlres mêmes être de répéter les objections de Ci'Ise, de
qui se sépare de l'Eglise de Jérusalem, que le Julien, de Porphyre, des marcioniles, des
désir de la vengeance éclaire et anime contre manichéens et d<' quelque^ anires hérétiques.
les apôtres, qui connaissailà fond la relii;ion •
THÉODORE DE MOPSUESTE écri- .

clirélienne, qui aurait dévoilé l'imposlure vain célèbre qui a vécu sur la fin du qua-
des apôlres, s'ils en avaient été coupahles ,
trième et au rommencemenl du cinquièno
qui aurait triomphé avec éclat des premiers siècle de 'l'Eglise. Dans sa jeunesse il avait
cliréliens qui l'avaient refusé pour évoque, été le condisciple et l'ami de saint Jean Chry-
et dont la secte aurait anéanti la religion soslome, et il avait embrassé comme lui la
chrétienne cepeiidanl la religion clirélienne
: vie monastique. Il s'en dégoiiia quelque
s'établit àJérusalem, se répand par toute la temps après, reprii le soin des affaires sécu-
terre, et ne nous reste de Théobute que
il lières et forma le d(;ssein de se marier. Saint
le souvenir de son ambition et de son apos- Jean Chrysoslome, affligé de celle incon-
tasie, qui forme un monument incontestable stance, lui écrivit deux lettres très-tou-
de la vérité du christianisme et de celle des chantes pour le ramener à son premier genre
miracles sur lesquels les chrétiens fondaient de vie. Elles sont intitulées ad Theodorum
la divinité de leur religion. l'ipsum, et se trouvent au commencement du
Si la religion chrétienne eût été fausse, premier tome des ouvrages du saint doc-
elle ne pouvait résister aux attaques de cette teur; ce ne fut pas en vain. Théodore céda
espèce d'ennemis qu'autant que la puissance aux vives et lendies exhortations de soa
temporelle leur aurait imposé silence, et ami, et renonça de nouveau à la vie sécu-
aurait empêché qu'ils ne découvrissent l'im- lière; il fut dans la suite promu au sacer-
posture des chrétiens. doce à Anlioche, et devint évêque de la ville
Mais celle autorité temporelle persécutait de Mopsuesle en Cilicie. On ne peut pas lui
les chrétiens, prolégeaitet encourageait leurs refuser beaucoup d'esprit, une grande éru-
ennemis. dition, et un zèle très-actif contre les héré-
Il n'y a que deux moyens d'expliquer le tiques il écrivit contre les ariens, contre les
;

progrès de la religion chréiicnne et l'exiinc- apollinarislcs el contre les cunomiens; l'on


tion totale des sectes qui se séparèrent d'elle prétend même que souvent il poussa ce zèle
et qui l'atlaquèreiit à sa naissance ces : trop loin, el qu'il usa plus d'une fois do
moyens sont, ou l'impossibilité d'obscurcir vidlence contre les hétérodoxes.
l'évi'lence des faits sur lesquels elle s'ap- Mais il ne sul pas se préserver lui-même
puyait, ou une attention continuelle de la du vice qu'il voulait réprimer. Imbu de la
puissance séculière à empêcher tous ceux doctrine de Diodore de Tarse son maître,
qui se séparaient dt; l'Eglise et d, s apôlres il la fil goûter à Neslorius. el il répandit les
d'en révélerla fausseté or, s'il y a quelque
: premières semences du pélagianisme. On
chose de certain, c'est que la puissance sé- l'accuse en effet d'avoir enseigné qu'il y avait
culière employait contre les chrétiens toute deux persuniies en Jésus-Christ; qu'entre la
sa vigilance et toutes ses fores. personne divine et la personne humaine il
Ainsi , si la religion chrétienne était n'y avait qu'une union morale; d'avoir sou-
fausse , ses progrès et l'extinction de la tenu que le Sainl-Esprit procède du Père et
secte de Théobute et de plusieurs antres non du Fils; d'avoir nié, comme Pelage, la
secles qui l'ont attaquée à sa naissance se- communication el du péché ori-
les suites
raient nonseulemenl un «ffel sans cause, ginel dans tous hoamies. Le savant Itli-
les
mais un l'ail arrivé malgré le concours de gius (1; a fait voir que le pélagianisme de
lotîtes les causes qui devaient nécessaire- Théodore de Mopsueste est sensible, surtout
ment l'empêcher. dans l'ouvrage qu'il Gl contre un certain
THÉOi: \T.\GNOSTES. C'est

le nom que Aram ou Arauius, el que sons ce nom, qui
saint Jean Dama>cène a donné à des héré- signifie sijri/:n, il voulait désigner saint Jé-
tiques, ou plutôt à des blasphémateurs qui rôine, parce que ce Pèie avait passé la plus
blâmaient des paroles ou des actions de Dieu, grande partie de sa vie dans la Palestine, el
et plusieurs choses rapportées dans 1 Ecri- qu'il avait écrit trois dialogues contre Pe-
ture sainte; ce pouvaient être quelques restes lage. De plus As^émani (-2) reproche à Théo-
de manichéens; leur nom est formé du grec dore d'avoir nié l'éternilé des peines de l'en-
ejof Dieu, et
, «ytvwazu, je juge, je uun-
/.>.-. fer, el d'avoir retranché du canon plusieurs
daintie. livres sacrés. Il ûl un nouveau symbole et
Quelques auteurs ont placé ces mécréants une liturgie donl les nesloriens se servent
dans le septième siècle; mais saint Jean Da- encore.
iiiascène, le seul qui en ait parlé, ne dit rien Il exeiça aussi sa plume contre Origène et

du temps auquel ils parurent. D'ailleurs, contre tous ceux qui expliquaient l'Ecriiurc
dans son Traité des Jlérésies, il appelle sou- sainte comme ce Père dans un sens allégo-
vent liéréliques des hommes impies et per- rique. Ebedjésu, dans son Catalogue des
vers, tels que l'on en a vus dans tous les écrivains neituriens, lui ailribue un ouvrage
temps et qui n'ont formé aucune secte. Ja- en cinq livres, conira Allegoricos. Dans ses
mais ils n'ont été en plus grand nombre que Commentaires sur l'Ecritare sainte, qu'il ex-

(2) nililioUi. oi'icnt.ile,


loni. IV, cli. 7, §2
§ I"
{•J THE lilE es
pliqiia, dit-on, tout enlière , il s'aUacna que par ses églogues que le Père Combéfi.^
coiistammenl au seul sens lillcral. Il en a él6 nous a données sur le manuscrit de la bi-
beaucoup loué par Mushciin (1); et celui-ci bliothèque des Pères dominicains de la rue
blâuic d'autant les Pères de l'Eglise qui en Saint-Honoré ces églogues ne contiennent
:

ont agi aulremenl. Mais s'il faut juger de la qu'une appliralion de l'Ecriture au système
boulé d'une mélhode par le succès, celle de de A'alenlin. Théodote prétend y prouver les
Théodore et de ses imitateurs n'a pas tou- dilTérenls points de la doctrine de Valenlin
jours élé heureuse, puisqu'elle ne l'a pas par quelques passages do l'Ecriture cet ou- :

préservé de loralier dans des erreurs. 11 vrage a été comnienlé par le Père Coinhéfis ,
donna du Cantique des Cnniiqucs une expli- et se trouve dans la Bibliothèque grecque de
cation toute profane qui scandalisa be.iu- Fabrifius, lom. V, p. i;35.
coup ses contemporains; en interprétant les THÉODOTE DE By<ance, surnommé le
prophètes, il détourna le sens de plusieurs Corroyeur, du nom de sa profession pré ,

passages que l'on avait jusqu'alors appliqués tendit (|ue Jésus-Christ n'était iiu'un homme :
à Jésus-Christ, et il favorisa ainsi l'incrédu- il se fit des disciples qu'on nomma théodo-
lité des Juifs. On a fait parmi les modernes tiens.
le même reproche à Grolius, et les sociniens Ce n'eU point ici une erreur de l'esprit ;
en général ne l'ont que trop mérité. Le doc- c'est une hérésie dans laquelle l'amour pro-
teur Lardner qui a donné une lisle assez pre de Théodote se ji'la comme dans un asile
longue des ouvrages de Théodore de Mop- pour éviter le> reproches qu il s'était attirés
suesle (2), en rapporte un passage tiré de par son apostasie.
son Commentaire sur l'Evangile de saint Jeun, Pendant la persécution qui s'éleva sons
qui n'est pas favorable à la divinité de Jésus- Marc-Aurèle. Théodote fut arrêté avec beau-
Christ; aussi les nesloriens n'admetlaienl-ils coup de chrétiens, qui confessèrent Jésus-
ce dogme que dans un sens très-impropre. Christ et remportèrent la couronne du mar-
C'est donc une affectation très-imprudente tyre. Théodote renonça à Jésus-Christ les ;

de la part des critiques protestants de douter fidèles lui firent tous les reproches que mé-
si Théodore a véritablement enseigné l'er- ritait son crime et que le zèle inspirait dans
reur de Nestorius, s'il n'a pas été calomnié ces temps de ferveur.
par les allégoristes contre lesquels il avait Pour se dérober à l'indignation des fidèles
écrit. Il n'est pas besoin d'une autre preuve de Bysance, Théodote se retira à Rome; mais
de son hérésie, que du respect que les neslo- il y fut reconnu, et fut regardé avec horreur.

riens ont pour sa mémoire; ils le regardent Théodote représenta d'abord que Jésus-
comme un de leurs principaux docteurs, ils Christ même traitait avec moins de rigueur
l'honorent comme un saint, ils font le plus ceux qui l'offensaienl, puisqu'il avail déclaré
grand cas de ses écrits, ils célèbrent sa li- qu'il pardonnait ce qu'on dirait contre lui ;
turgie. 11 est vrai que cet évêque mourut et enfin que son crime n'élait pas aussi grand
dans la communion de l'Eglise, sans avoir qu'on le prétendait, puisqu'en reniant Jé-
été flétri par aucune censure; mais l'an .'JSS, sus-Chrisl, il n'avait renié qu'un homme ii6
le deuxième concile de Constantinople con- d'une vierge, à la vérité, par l'opéraiion du
damna ses écrits comme infectés de nestoria- Saint-Esprit, mais sans aucune autre préro-
nismc. gative que celle d'une vie plus sainte et d'une
Le plus grand nombre est perdu, il n'en vertu plus éminente ('•).
reste que des fragments dans Pholius et ail- Celle doctrine souleva tout le monde, et
leurs; maison est persuadé qu'une bonne Théodote fut excommunié par le papt; \ ic-
partie de ses commentaires sur l'Ecriture tor Théodote trouv.i ccpendani d s disci-
:

sont encore entre les mains des nestoriens. ples qui prétendaient que la doctrine de bur
On ajoute que son Commentaire sur les douze maître avail été enseignée par les a|ôlres
petits prophètes est conservé dans la biblio- jusqu'au pontificat de Zépliyrin, qui avait
thè(]uc royale; et M. le duc d'Orléans, mort corrompu la doctrine île l'Eglise en faisant
à Sainte-Geneviève, en 1752, a prouvé dans un dogme de la divinité de Jesus-Chrisi.
une savante disscrlalion que le (Commentaire Les catholiques réi'titaieiit ces dilficullés
sur les psaumes, qui porie le nom do Théo- par le témoignage de l'Ecriture, par les hym-
dore d'Anlioehedans la Chaîne du I'. Cordier, nes et par les caiili(|ues ([ue les chréiiens
est de Théoilore de Mopsueste. avaient composés dès le commencemenl de
THÉODOTE, hérétique associé par les ail- l'Eglise par les écrits des auteurs ecclésias-
,

leurs ecclésiastiques à Gléobule, et chef de tiques qui avaient précédé Vi<tor, tels que
secte du temps des apôtres. \ oyez à l'article saint Juslin, .Milli.ide, saint l.énée Clément ,

Cléobule les conséquentes qu'on [leut tirer d'.Xlexandrie Méliton, qui avaient tous n-
, «

de l'extinction de ces sectes en faveur du seigné et défendu la divinité de Jesu-Christ,


christianisme. enfin par l'excommunicalion mémo que ic- »

On confond mal à propos ce Théodote avec lor avait prononcée contre Théodote (5).
Théodote de Bysance {i}. Pour se défendre contre l'éudence de ces
THÉODOTE LE Valentinien, n'est connu raisons , les théodotiens retranchèrent de

(t) Kist. Ecdés., \' siècle, part, ii,


cli. 5, § 3 cl o. (l) Aiiolor Apppni)..id Ton., de Pracscrip., c. ullimo
ti) loin. Il, pig. 399.
CredibilUu of llie Gospel lisiorij, E| i|iti., Iiser., Si. Tnéodurct, llairel. Ka.i., I. ii. c. 5.
Tliéodorel, Ha;ret. l'ai)., I. ic', \nxt. lùiseb., Hist.
("i)
( i) ihéodorel, ibjd., c. i. Euseb., Hisi. Ecclés., 1. i»
Ecclés., I. IV, c. ii. Noies cILïslt. sur 1 Ep. de saiiil
Ignace aux 't'rallieiis,

}
173 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 180

l'Ecrilurc tout ce qui était contraire à leur Toir renié qu'un nomme né de la Vierge et
doctrine : ont corrompu sans pudeur
« Ils doué d'une sainteté et d'une vertu éininente
un auteur qui écri- 1° Par le mo'if qui porta Théodole à nier
les saintes Ecritures, dit
vait contre eux, ils ont aboli la règle de la divinité de Jésus-Christ, il est évident que
l'ancienne foi,... et il est aisé à ceux qui en cet hérétique n'accorda à Jésus-Christ que
voudront prendre la peine de voir si je dis la les qualités qu'il ne pouvait lui refuser; il
vérité il ne faut que conférer ensemble les
:
était donc incontestable que Jésus-Christ
exemplaires, et l'on verra bientôt la diffé- était né d'une A'ierge, par l'opération du
rence, car ceux d'Asclépiade ne s'accordent Saint-Esprit, et qu'il était d'une sainteté
pas avec ceux de Théodote, et il est fort aisé éminenle; car Théodole avait un grand ia-
d'en trouver des copies, parce que leurs dis- lérél à refuser ces prérogativesà Jésus-ChrisX,
ciples ont un grand soin de transcrire les et il avait beaucoup de lumières et peu do
corrections ou plutôt les corruptions de leur délicatesse sur les moyens de défendre son
maître; les copies d'Hermophile sont encore sentiment, puisqu'il CDtrompait TEcrilure
dilTérenles des autres, cl celles d'ApoUone pour combattre avec plus de vraisemblance
ne s'accordent pas même entre elles, y ayant la divinité de Jésus-Christ. Les faits et les
bien de la différence entre les premières et miracles qui prouvaient que Jésus-Christ
les dernières. 11 est bien difQcile qu'ils ne était né dune Vierge, par l'opération du
s'aperçoivent eux-mêmes combien cette té- Saint-Esprit, étaient donc incontestables, et
mérité* est criminelle car en corrompant
;
l'aveu de Théodote est à cet c;,'ard beaucoup
ainsi les Ecritures ils font voir, ou qu'ils plus fort que le témoigniige des auteurs
n'ont point de fui s'ils ne croyaient pas que
,
païens; j'ose dire que le pyrrhonisme le plus
le Saint-Eprit les a dictées ou qu'ils se ,
scrupuleux n'eu peut exiger de plus sûr.
croyaient eux-mêmes plus habiles que le 2"" L'excommunication de Théodote pi ouve
Saint-Esprit et ils ne peuvent pas nier que
:
incontestablement que la divinité de Jésus-
ces changements ne viennent d'eux, puisque Christ était un dogme fondamental de la
les exemplaires où ils se trouvent sont écrits religion chrétienne très-cxpres^ément ensei-
de leurs propres mains , et qu'ils ne les sau- gné dans rFglije;qui faisait la buse de la
raient montrer dans aucun exemplaire plus religion chrétienne, puis(iu'il entrait dans
ancien qu'eux , pour dire qu'ils les ont pui- les cantiques et dans les hymnes composés
sés de ceux dont ils avaient d'abord reçu les presque à la naissance du christianisme, et
premières instructions du christianisme. qu'il avait été enseigné par les apôtres; car
Quelques-uns d'entre eux n'ont pas même il est impossible que des gens grossiers el
voulu prendre la peine de corrompre les ignorants, tels que les premiers prcdicaleurs
Ecritures ; mais ils ont rejeté tout d'un coup du christianisme, se soient élevés tout <à coup
el la loi et les prophètes sous prétexte que
,
à la croyance de la divinité du Verbe, et
la grâce de l'Evangile leur suffit (1). » qu'ils s'y soient élevés par les seules iù-=
Les Théodotiens joignirent à ces infidélités mières delà raison c'est une vérité qui ne
:

toutes les subtilités d'une logique conten- sera contestée par aucun de ceux qui ont
tieuse el minutieuse, «ils ne connaissent pas réfléchi sur la marche de l'esprit humain et
Jésus-Christ, dit l'auteur que j'ai cité, d'au- qui en connaissent tant soit peu l'histoire.
tant qu'ils ne cherchent pas ce qu'on lit dans Quelle est donc la témérité de ceux qui
la parole de Dieu, mais qu'ils examinent soutiennent que la divinité du Verbe est un
curieusement par quelle figure du syllogisme dogme platonicien introduit dans le christia-
ils soutiendraient leur hérésie; quand on nisme par les platoniciens Les Epîlres de1

leur propose quelque endroit de l'Ecriture, saini Paul, où la divinité du Verbe est si

ils regardent s'il fait un argument conjonclif clairement enseignée, sont-elles l'ouvrage
ou disjonctif {'2). » d'un piatonicen"?
Les théodotiens appuyaient leur sentiment 3' Les théodotiens avaient corrompu l'E-

sur tous les passages de l'Ecriture ilans les- criture la doctrine de l'Ecriture sur la
;

quels Jésus-Christ parle comme un homme, divinité de Jésus-Christ était donc alors si
et supprimaient tous ceux qui établissent sa claire, que la subtilité de la logique ne pou-^
divinité. vail l'obscurcir.
Un des principaux disciples de Théodole 4' Il était aisé de découvrir l'imposture des

de Byzance fui Banquier, qui,


Théodole le théodotiens en comparant leurs exemplaires
pour établir pi us incontestablement que Jésus- de l'Ecriture avec le canon de l'Eglise; les
Christ n'était en effet qu'un homme, prétendit catholiques avaient donc conservél'Ecrilure
qu'il élail inférieur à Melchisédech el forma pure et sans altération.
la secte des melehisédéciens. Ascicpiade et 5° On oppose aux théodotiens tous les

les autres dont il est parlé dans le fragment auteurs ccclésiasliques qui ont précéile le
que nous avons rapporté ne firent point de pape Victor; on ne doutait donc piis alors
secte. que ces Pères n'eussent enseigné la diviuitô
Il esl certain, par cequ'on vient de dire, de Jésus-Christ, et l'on était vi iiiscmblable-
qu'il y a eu sur la fin du second siècle un meul alors aussi en état lie juger du sens
Théodole qui renia Jésus-Christ, qui en- des Pères que l'auteur du Pl,itoni>me dé-
courut l'indignation de tous les fidèles, qui voilé, Sandus, Jurieu. Wislhon, elc.
fut excomnmnié, parce qu'il prétendait n'a C° On voit des théodotiens qui, pressés par

(1) Caius, apuj liusêb. Hisl. Ecclés., l iv, c. 28,


m TIIE THE m
los prophéties,nient leur aiiforilé; les pro- Manâar, lesquels, ayant adopté le Manuel
phéties qui anuoiu'cîil le Messie et qui éta- rédigé par Chemin , l'un d'eux, se réunirent
blissenl sa divinité étaient lionc claires alors pour la première fois le 2() nivôse an V(1d
et f;icilcnient aiiplicahles à Jésus-Christ , janvier 179"), rue Saint-Denis, à l'inslitiition
puisqu'on les corrompt ou (lu'ou les nie des aveugles des deux sexes dirigée par ,

,
lorqu'on attaque la divinilé de Jésus-Christ. Haùy, frère du physicien (2).
Tous les juifs elles infldèles.dans ces temps, Avant de tracer l'histoire du culte éphé-
avaient donc assez de lumières pour con- mère des théophilanthropes nous allons ,

naître la vérité de la religion chrétienne. exposer l'abrégé de leurs dogmes de leur ,

7°ComnieThéodole enseignait celle doctrine morale el de leurs cérémonies et pratiques


dans un temps de persécution, il n'est pis religieuses, que nous jvons tiré de leurs
étonnant que, malgré l'évidence d(! la doc- propres livres, dont nous reproduirons I<î
trine catholique sur la divinilé de Jésus- texte même. Dans plusii'urs provinces, le rili?
Christ, il se soil f.iit des disciples, mais il Ihéophilanthropique différait de celui usité à
paraît impossible qu'il no se soit pas atta- Paris il ne sera ici question que de ce der-
:

ché tous les chrélieiis, si la divinilé de Jésus- nier, attendu qu'il a été plus généralemen.
Christ n'était pas un dogme incontestable suivi (3).
dans l'Eglise ilix chrétiens i|ui auraient
: Dogmes.
résisté à la doctrine de Théodote seraient, « L'exisletice de Dieu et l'immortalité de
en laveur des faits qui établissent la divi- l'âme, voilà les seuls dogmes reconnus par
nité de Jésus-Christ, un témoignage infini- les théophilantliropes ; dogmes qui n'ont pas
ment plus sûr que celui de dix mille Théo- besoin de longues démonslrations puisque ,

dotiens contre ce l'ait. Or, il est certain que ce sont des vérités de sentiment que chacun
Théodote ne pervertit (]ue peu de disciples trouve dans son cœur, s'il y descend de
et que sa sccle s'éteignit, tandis que les chré- bonne foi.
tiens se mulliplièrent à rinTiiii, même au « Convaincus qu'il y a trop de dislance
milieu des persccu'ions quelle est donc la ; entre créateur el la créature, pour que
le
philosophie, la critique ou l'équité de ceux celle-ci prétende à ie conn.iîirc ils m; re- ,

qui prélendeiit(iue ladi\ initéde Jésus-Clirist cherchent (loint ce (ju'est Dieu, ce (|u'est
n'était p;^s enseignée clairemint pendant les l'âme, ni conuix ni Dieu récompense les bons
trois premiers siècles de l'Eglise? et punit les méchants.
THÉOPASCHITES. ro)/czl'4TRiPASsiENs.

« Le spectacle de l'univers, l'assentiment

THÉOPHILANTHKOPES. Lorsquaprès unanime des peuples, le témoign.ige de la
le règne de religion chrétienne
la terreur, la conscience, voilà pour eux le^ preuves de
commença à rass<'mbl('r ses déhris,
la secle l'existence de Dieu. L'idée de Dieu entraînant
impie qui n'avait pas renoncé au projet nécessairement l'idée de la |)erfeUioii infinie,
depuis longtemps formé di' ladétiuire résolut ils en concluent que Dieu l'St juste et bui, et
de lui opposer le déisme. Ce fui alors qu'on qu'ainsi la vertu sera récompen.sée elle vice
vit succédiT à la burlesiiue ilolâlrie intro- puni.
duite en 1793, un culte nouveau, qui n'elalt « Comme l'erreur est inhérente à la fai-
autre chose que la religion naturelle revelue bicsse humaine, el que nos opinions dépen-
de formes liturgiques. Les disciples de celte dent d'une foule de circonstances dont nous
religion prirent le nom de théophilanthropes, ne sommes pas les maîtres les théophilan- ,

mot dérivé du grec , cl (jui signilie amis de tliropes sont persuadés que Dieu, juste el
Dieu et des hommes. bon, ne nous jugera pas d'ajjrès nos opi-
Diverses lenlatives avaient déjà eu lieu ,
nions, ni d'ajiiès les formes de nos dilTéients
tant en France qu'en Allemagne, en Hollande cultes, mais d'après le fond de nos cœurs et
tt en pour fane du déisme un
Angleterre (
I ',
d'après nos actions. Us se gardent bien , eu
culle extérieur; mais c'est à l'an V de l'ère censée) iience, de haïr, encore moins de per-
républicaine (|u'il convient de rapporter l'o- sécuter leurs semhlahles pour des opinions
rigine positive de la Ihéophilanthropic pro- qu'ils ne pariagent pas ils cherchent seule-
;
prement dite. ment, s'ils les croient dans l'erreur à les ,

On regarde généralement comme les fon- désabuser p ir une douce persuasion. S'ils
dateursdecelte secte, cinq habitants del'aris, persistent, ils conservent pour eux les mê-
nommés Chemin Mareaii, Janes Ilaiiy et , , mes sentiments d'amitié. Us n'ont en horreur

(1] Dès l'aimée 17;JG, l'renionlval , qui avail aliamloniié Le cuite des .Vdorateirs, conleiwnl des frmimeiils de leurs
lo cailiolicisiiie pcnir se fairo (roiesla.jl, iiiihla un livre dilféimlslirre.s, sur l'insinuiion du eu le, les ob>ervames
iiitiiul' : PmmqianuPtmurijiar, ou le faux Kmngétise, reliijinisis, Cinslruclion, les p éceples et l'adoralion. l-'au-
leiidanl a [rroiiNfir la iirress é lie cli) ner nu rite a la reli- leur aiinnyine élat d'Aulierinend, dépuié.
gion nalinelle Eu l^TG, David Williams nul au joi.r, avec (2) Si l'on en croit une relaliiui bisloriipie de la Tlièo-
ie mêiiie tiui, une luiirqie fondée sut les principes nniier- I
bilanlhropie, donnée par un de ses fondateurs mi'mes, et
fels de relifiion et de murale. Il ouvrit co.'iur une Iiafielle . insérée au tome l.\ de la nouvelle édliiou de l'iiuvruKe
ii Lon 1res, po r y réuuir les libres pcnsmrs tonles les (Je inlilulé : Cérénionies cl coutumes reliiiieuscs de tous /.s
re i^inns, ei s'auiioji.a coinuie prclrc de la luilure Maissoii peuples du monde les iremières réiii ions de la secle se
,

j.rojot avorta liieiuf.t, ar.e i|up l.i lupai t .le -es il si- pi es,
| | seraient lorinées vers le inilien de l'au 111 ( 17931.
él iiii grad,iplleiHe.,t arrives d dcism- à \'mli. isiiie, consi-
i
(3) A'nyez lo Maniet des Tliénpli lanlhropes réligé par
déièreut dès lors l. nie e,Npe( e de enlle iimiLne iiiuiile. C..., 2' idiiimi. l'ar.s, an V; ['instruction éU'mailiure sur
rius tard parure II suicessiveiiieul ui.e IhiiIi> d ouvrages la morale religieuse, rédigée par auteur du Manuel , l'a-
I

cuuçus dans le m'ine .eSM'in, el arui les p els on en | ris, an V ; V Année relifiieuse des Tliéophilanlhropei, par \^
reuiariiue un (|iii lée.Ma ili> peu de leinps la Oiéopl.Han-
| u)éuie,2 vol, iu-18, Paris, an V, etc.
Vtivvie, Il avait pour titre Extrait d'un manuscrit intitulé :
:
I«5 DICTIONNAIRE DES HERESIES 184
que les actions criminelles; ils plaignent les convenable pour réparer ses forces lors do ;

coupables, et font tous leurs eiïorts pourlos son réveil, il élève son âme à Dieu et lui ,

ramener au bien. » adresse, au moins par la pensée, l'invocation


Morale. suivante:
« Toute la morale des Ihéopliilanthroprs « Père de la nature, je bénis tes bienfaits
,
est fondée sur ci' seul précepte: .4(7o?f2 Dieu, je te remercie de tes dons.
cliérissez vos semblables rendez-vous utiles à
, « J'admire le bel ordre de choses que tu as
lu patrie. établi par ta sagesse, et que tu maintiens par
« La conscience, toujours infaillible quand ta providence et je me soumets à cet ordre
,

il s'agit déjugermoralité de nos actions ,


la universel.
c'est-à-dire, l'intention qui les a produites ,
« Je ne te demande pas le pouvoir de bien
pouvant s'égarer quelquefois sur la nalorc faire ; tu me l'as donné ce pouvoir, et arec
du bien et du mal en lui-même, les thécphi- lui la conscience. pour aimer le bien; la raison,
lanthropes, pour ne pas se tromper à cet pour le connaître ; la liberté, pour le choisir.
égard, ont une règle sûre renfermée dans Je n'aurais donc point d'excuse si je faisais
la maxime suivante : le mal. Je prends devant toi la résolution de
« Le bien est ce qui tend à conserver l'hom- n'user d-e ma liberté que pour faire le bien ,
me ou. à le perfectionner. quelques attraits que le mal paraisse me pré-
« Le mal est tout ce qui tend à le détruire senter.
ou à le détériorer. «Je ne t'adresserai point d'indiscrètes
« L'application morale de ce principe ap- prières : tu connais les créatures sorties de
prend aux théopliilanthropes qu'il n'y a de tes mains, leurs besoins n'échappent pas plus
bonnes actions que celles qui sont utiles, et à les regards que leurs plus secrètes pensées :
de mauvaises que celles qui sont nuisibles. je te prie seulement de redresser les erreurs du
Faire une chose utile à soi-même et nuisible monde et les miennes ; car presque tous les
aux autres est toujours un crime. Faire une maux qui affligent les hommes, proviennenC
chose utile aux autres et nuisible à soi seul, de leurs erreurs.
"volIà l'héroïsme de la vertu. « Plein de confiance en ta justice , en ta
« De ces principes, les théophilanthropes bonté, je me résigne à tout ce qui arrive ; mon
font dériver une foule de devoirs qu'ils divi- seul désir est que la volonté soit faite.
sent en trois classes, savoir 1° les devoirs
: « Le théophilanlhropc fuit l'oisivelé et
envers Dieu ; 2° les devoirs envers nous- s'applique au travail.
incmes, qu'ils appellent vertus individuelles; « Il se soutient dans la pratique du bien
3" et les devoirs en ers nos semblables.
\ par la pensée qu'il est toujours en présence
« Ceux envers Dieu consistent dans l'ado- de la Divinité.
ration. Il boit et mange sobrement, et au mo-
«
« Ceux envers nous-mêmes se composent ment de ses repas, il témoigne intérieure-
delà science, de la sagesse, de la prudence, ment sa reconnaissance au Père de la nature.
de la tempérance, du courage, de l'activité « Il fuit la singularité, et porte partout la
et de propreté.
la franchise et la sérénité qui caractérisent les
« Enfin, les devoirs envers nos semblables gens de bien.
sont de deux sortes:!' les devoirs de famille « A la fin de la journée, il s'adresse à lui-
ou vertus domestiques, c'est-à-dire, l'écono- même les questions suivantes ;
mie, l'amour paternel, l'amour conjugal, « Ve quel défaut t'es-tucorrigé aujourd'hui?
l'amour filial, l'amour fraternel , les devoirs « Quel penchant vicieux as-tu combattu ?
respeciifs des maîtres et des serviteurs ; « En quoi
vaux-tu mieux ? etc., etc.
2° ceux envers la société, ou vertus sociales, « Le
résultat de cet eaamen de conscience,
telles que la justice, la charité, la probité , est la résolution de derenir meilleur le len-
la douceur, la modestie, la sincériié, la demain. »
simplicité des mœurs et l'amour de la pa-
Fêtes religieuses et morales.
trie, etc. »
« Aux yeux Ihéophilanlhropes
des le ,
Pratiques journalières. temple le plus digne de la Divinité c'est l'u- ,

« Tonte la religion des théophilanthropes nivers. Ils ont toutefois des temples élevés
consistantdansl'accomplissemcnt des devoirs par la main des hommes, où il leur est plus
qui dérivent des principes ci-dessus posés ,
facile de se recueillir et d'enleniire les leçons
ils n'attachent pas une importance supersti- de la sagesse, et dans lesquels ils se réunissent
tieuse aux pratiques extérieures qu'ils sui- le matin des jours consacrés au repos.
vent, et qu'ils ne jugent nécessaires que « Quelques inscriptions morales, un autel
parce que les unes leur servent à mettre do simple, oti ils déposent en signe de recon-
l'ordre dans leur conduite, et que les autres, naissance pour les bienfaits du Créateur, des
en frappant leurs sens, les rappellent d'une fleurs ou des fruits, suivant les saisons une ;

manière plus efficace à la Divinité et à la per- tribune pour les lectures et les discours :

fection de leur être. voilà tout l'ornement de leurs temples.


« Voici le plan adopté par le thénphilan- « Un chef de famille, proprement et sim-
thrope dans sa conduite habituelle : plement vêtu (1), et tête découverte, lit les
« 11 n'accorde au sommeil que le temps deux premiers chapitres du Manuel théophi-
(I) Par suie, des prcires devenus ihéooliilanllirnpes tirent adopter un coslunie qui élail liabil bleu, ceintura
rose robe blauclic ou manieau.
»

185 THE THE I8G

lanthropiquc, concernant les dogmes el la extrémités sont tenues de chaque côté des
morale, et le paragraphe relatif à la conduite époux par les anciens de leur famille.
journalière. Le chef de famille dit à lépous Vous
<t
:

« Ensuite, et lorsque la réunion est com- avez pris"" pour épouse. L'époux répond :

plète, le chef de famille debout du côté de , Oui. Puis s'adressanl ;i l'épouse: Vous avez
l'autel, récite à haute voix l'invocalion : pris"" pour époux. Elle répond Oui. .•

Père (le la nature, elc. ; les assislaiils dans , «On peut ajoutera ces formalités la pré-
la iriême allitudc , répétant à voix basse. sentation de l'anneau à l'épouse par son
Cette invocalion est suivie d'un moment
« époux, la médaille d'union donnée par le
do silence, pendant lequel chaciiti se rend chef do famille à l'éixuise, ou autres de ca
compte de sa conduite depuis la dernière fête genre, suivant les usages du pays, tant ()ue
religieuse puis l'on s'assied pour eniendro
;
ces formalités ont un but moral et le même
des lectures ou des discours de morale, qui caractère de simplicilé.
s'accordent avec les principes exposés dans « Le chef de famille fait ensuite un discours
le Manuel, principes de religion, de bienveil- sur les dev(>irs du mariage.
lance et de tolérance universelle, princiiies « La famille célèbre dans ce jour l'union
également éloignés el de la sévérité du stoï- des deux époux.
cisme, et du relârhoinent des épicuriens.
« Ces lectures et discours sont enlrccoupés
Devoirs rendus aux morts.
par des clianls analogues. Les Ihéophilanthropes rendent les der-
a

«Les lliéopliilanlhropes ne cherchent point niers devoirs aux morts suivant les usages
à frapper les refl;ard< pnr des assemt)lées du pays. Après la fête religieuse qui suit le
nombreuses le père de famille peut se faire
; décès, on place dans le temple un tableau sur
lui-même ministre do son culte, et l'exercer lequel sont inscrits ces mois: La mort est le
au milieu des siens. » commencement de l'immortalité.
Célébration de la naissance des enfants. «On neul mettre devant l'autel une urne
ombragée de feuillage.
Le nouveau-né apporté dansl'asscmbiée
est
Le chef de famille dit: « La mort a frappé
«
à la fin de la fêle religieuse. Le père, ou, eu
«n de nos semblables (,i quoi il ajoute, si le
son absence, un de ses plus proches parents,
ilccélé était dans l'âge de raison -.Conservons
déclare les noms qui lui ont élé donnés dms
le souvenir de ses vertus, et oublions ses fau-
l'acle civil de sa naissance et le lient élevé ,
tes) que cet événement soit pour nous tin
:
vers le ciel. Le chef de famille, prcsidi>nt île
avis d'être toujours prêts à paraître devant
la fête, lui adresse les paroles suivantes :
lejuge suprême de nos actions. »l\ fail en-
« Vous promettez devant Dieu et devant les
quelques réflexions sur la mort, sur
hommes d'élever "" dans la doctrine des
suite
la brièveté do la vie, sur l'immorlalité de
théophilanthropes, de lui inspirer, di's l'au-
l'âme, etc., elc. (1).
rore de sa raison 1(1 croyance , de l'existence
« On peut chanter des hymnes analogues à
et de l'immortalité de l'dme, el de le pénétrer
lotitoscesdifférenles institutions religieuses.»
de la nécessité d'adorer Dieu de chérir ses ,
Telles étaient la doctrine, les pratiques et
semblables, et de se rendre utile à la patrie.
les cérémonies de la nouvelle religion.
a Le [)ère lépoml Je le promets. :'

Cependant, malgré l'esprit de douceur et


« Il est bon que cilui-ci se fasse accompa-
de tolérance qu'affectaient les Ihéophilan-
gner au temple, lorsqu'il en aura la possi-
thropes, la plupart de leurs discours étaient
bilité, par deux personnes probes de l'un et
semés de traits dirigés en apparence contre
de l'autre sexe, qui consentent à être parrain
le f.iualisme et la superstition, mais qui
el marraine de l'enfant, et qui sacheiil ap-
avaient réellement pour but le christianisme.
précier les devoirs que ces titres leur im,fo-
Il leur est souvent même arrivé de se livrer
sent.
ouveilement à des déclamations violentes
«Lorsqu'il y a un parrain et une marraine,
contre les prêtres. Au reste, on ne saurait
lechefde famille leur dit: Vous promettez
douter aujourd'hui (pie celte institution n'ait
devant Dieu cl devant les hommes de tenir lieu
été l'ondée en haine de la religion chrétienne.
à cet enfant, autant qu'il sera en vous , de ses
pt're elmère, si ceux-ci étaient hors d'état de
Le respectable abbé Sicard, instituteur des
sourds-muets, étant un jour entré, par cu-
lui donner leurs soins, lis répondent Mous :

riosité, dans l'église de la \'isitalion-S;iinle-


lepromettons.
jMarie, au faubourg S.iint-Jacques, où s'était
« Le chef de famille fait ensuite un discours
établie une réunion cle lliéophilanlhropes,et
sur les devoirs imposés aux père et mère et
n'apercevant ni croix, ni tabernacle, ni or-
à ceux qui élèvent les enfants.
nements, il dit à un de ses voisins «Je vois
:
« Ce jour est une léte pour la famille. »
bien à quoi tend tout ceci; ces messieurs
Mariage. ne veulent point innover, m.iis ils ont à cœur
« Les deux époux, après avoir rempli les d'éteindre les cierges el de tarir l'huile dans
formalités prescrites par les lois du pays, se la lampe du sanctu.iire. »
rendent à l'assemblée religieuse de la famille Les Ihéophilanthropes réunis rue Saint-
ou (lu domicile de l'épouse. La fête finie, ils Denis, ne voulant pas se borner à des réu-
s'approchent de l'autel ils sont enlielacés ; nions particulières, s'adressèrent à l'auloriié
(le rubans ou de guirlandes de fleurs dont les civile, afin de partager avec les catholiques

(1) Oti voit, <l'ai rt's ces disposiiions, qu'il n'y avait point de prùsenlalion de corps au leniple.
187 DICTIONNAIRE DES HERESIES. I,!J

la jouissance des églises. Il était tout simple château de Versailles, ils yétablirent le
(l'affpclcr t''l ou tel édifici' à letir i)sa|;o ex- nouveau culte, ce <|u'i!s avaient déjà inutile-
clusif, mais comme on chereh;iit surtout à ment essayé de faire à Argenteuil, p il rie
abreuver lic dégoûts ceux qui professaient d'un des cory[)hécs de l'ordre. A Andiesy,
la religion calholi(]iie , les niaiiistrats, en près de Versailles, un vitrier-peintre présida
accédantà dem.iiidedes lliéophilanthi opes,
la une petite société de la même secte. AChoisy-
décidèrent que les uns et les autres auraient sur-Seine et à Montreuil, on vit aussi se
la jouissanre commune des temples, et que former de pareilles réunions. Dans ce dernier
les atlriluits, décorations et emblèmes de lieu, le directeur de l'inslilution était un
chaque culle seraient enle\és lorsque l'autre nomuié Bcnice-Lrihrette , qui avait été l'un
officierait. L'exécution de cet arrêté offr;iil des plus ardents disciples de la déesseTÎHi'sun.
de grandes difficultés; la première élail l'em- Aux cérémonies assistaient des lilles du bou
barras du dérangement des objets consacrés lev.ird du temple, (lu'il payait pour chanter.
au culte chrétien, et qui pour la plupart se On assure que parmi les spectateurs, qui,
Iroiivaient placés à demeure; mais la princi- dans le commencement, étaient assez nom-
p.ile consistiiil dans la répugnance qu'éprou- breux, la plupart recevaient par séance,
vaient les catholiques à célébrer le service savoir; les hommes et les femmes trente sous
diviudans les uiêuies lieux que lec.rs ennemis. chacun, et les enfants, dix. Mais la ruine de
Le cas leur parut même tellement gr;ive, Benice-Lahrette l'ayant mis dans l'impossi-
qu'ils crurent devoir soumelire la question bilité de continuer les payements, il fut forcé
à des docteurs. Ceux-ci, après une mûre de céder sa place à un autre. Dès lors le
délibéraiion, levèrent leurs scrupules, et les noinbre.des disci()lesdiniinua graduellement,
firent consentir au partage dis églises, |!ar et à tel point, que se trouvant réduits à dix,
la considération que, sur leur refus, on la société l'ut dissoute.
pourrait les forcer à abandonner tout cà f lit Les théophilanthropes s'installèrent égale-
le lieu saint; ce qui compromettrait néces- ment à Bernay, à Soissons, à Poitiers, à
sairement les intérêts de la religion. 11 fut Liège, à Cbâlons-sur-Manie, à Bourges, à
donc résolu qu'ils se maintiendraient dans Sjucerre, etc., etc.; et dans presque toutes
les églises, sauf à transporter la sainte eu- ces \ illes, les catholiques furent en butte aux
charistie dans quelque lieu isolé, pour la vexations les plus (.dieu«es. .\près Paris,
dérober aux prol'anaiions. Auxerre et ?cns ont été les lieux où le nou-
Saint-Etienne du Mont, Saint-Jacques du veau culte jota de plus profondes racines et
Haut-Pas, Saint-Médard, Saint-Sulpice, Saint- se maintint pendant plus longtemps. Dans
Thomas d'Aquin, Sjint-Gervais, Saiiil-Ger- cette dernière ville, il n'y eut pas de moyens
main l'Auxerrnis Saint-Eustache
, Saiul- , qu'on n'employât pour dégoùler les catholi-
Niculas des Champs et Saint-Roch, forent qurs, avec qui les sectaires avaient la jouis-
les premières églises dont les théopliilan- sance commune de la cathédrale. Le dépar-
thropes eurent l'usage commun avec les ca- tement de l'Yonne se distingua de tous les
Iholiqucs. Us en oblinrent successivement autres par son zèle persécuteur. Cependant,
d'autres, et parvinrent méioe à s'établir à partout où s'établit la théophilantliropie
Niitre-Dame, dont ces derniers abandonnè- on put remarquer, dès l'origine, un refroi-
rent le (hœur, ne se réservant que la nef. dissement, qui en annonçait la décadence
L'heure assignée aux ihéophilanthropes était inévitable.
de onze à deux; cependant ils ne comuien- Si les disciples parvinrent dans plusieurs
çnienl guère avant midi. Leur office (lur:;it villes à se faire des prosélytes, ils échouèrent
environ une heure et demie. \'ers le nmis dans beaucoup d'autres. A Nancy, Jeandel,
de pluviôse an VI (février 1798), il fut i\\é au procureur syndic du district, fit distribuer
décadi; mais en l'an IX, le dimanche étant une circulaiie dans laquelle il vomissait
redevenu le jour de fcle pour la plus grande contre le calholicistne et les prêtres les in-
partie des citoveus, Icj '.lieojihilaulliiopes dé- jures les plus grossières, et manifestait l'es-
clarèrent « que, sur la demande de plusieurs pérance de voir bientôt prospérer la religion
sociétaires à qui leurs relations ne permet- nationale, fondée par la raison; c'est ainsi
taient pas de célébrer le décadi, ils feraient qu'il appelait le nouveau culte. Mais les
désormais leurs exercices les jours corres- Lorrains demeurèrent fidèles à la foi de leurs
pondant aux dimanches dans le temple de la pères Au Havre et à Château-Thierry, les
Âictoire (S ut-Su Ipice), tandis qu'ils seraient
ii lentalives des commissaires délégués à la
continués le décadi dans celui de la Recon- propagatiun de la théophilanlhropie n'eurent
naissance (Saint-Germain l'Auxi rrois;;qu'ils aucun résultat, et à Bordeaux, le pretro
n'entendaient pas pour cela adopter d'autre apostat Lalapy, partisan de la secte, et qui,
calendrier que le républicain, mais seulement pour l'y étaliiir, avait obtenu des autorités
se prêter aux vœux des personnes qui, ne l'églisede Saint-Eloi, fut obligé de renoncer
pouvant suspendre leurs Iraviiux, seraient, à son projet.
sans cet ai rangement, hors d'état d'assister Les Ihéopbilanthropes, non contents de fon-
aux exercices de la religimi naturelle. » der leur culte en France, eurent au-si la
La théophilanthropie ne resta pas renfermée prétention de l'établir chez l'étranger. Un
dans Paris, elle s'étendit aussi dans plusieurs nommé Siaiive alla eu Suisse pour y jouer l.i
provinces, (j'csl aux cnwions de la capitale rôle de missionnaire, rôle qu'il parait avoir
que les ilisciples commencèrent à exercer été forcé d'abandonner. Dans le cours de
leur apostolat. AvaiU obtenu la chapelle du l'au Vil on imprima à Turin une traduction
1S9 TIIE TIIE lS>f)

ilnlicnne du Manuel
des théophilanthropes , s'ils le jugent convenable, les cérémonies et
publiée par G. cleGregori, qui, dans sa pré- chan(s des aulres temples, par iniil.ilioii et
face, cli«rfhail à prouver que le nouveau non par juridiction. Ils n'admettent d"aiilres
culte n'était pas contraire au catliolici-mc. juridictions et relations que cere* des auto-
Uii préipc, nommé Morardo dédia à Gin-, riiés consliluées, et consenienl à ci' que le
guené, ambassadeur de France en Sardaigne, culte ijui sera professé dans le temple s'in-
une brochure intitulée Pensées libres sur le
: titule ; Culte primitif. » Sifjiié Naraigille
,
culte ft ses ministres: ouvrage qu'on peut Subry, Di'sfor^es et Kaignicr l'aîné,
rcg.'irder comme une apologie de la thénphi- En général, tel était l'esprit d'indépendance
lanthro[tie,et qui aélé victorieusement réluté qui animait les zélateurs de la nouvelle sei te,
p.irle père />e//fi Tr/Z/e, dans la ré()onse ayant que la plupart conçurent des in(|uiélii(les et
pour litre : Quatre juots à Gaspard Morardo. témoignèrent mètne leur méconlenti'iiient ,

On assure qu'un Français ayant porlé en lorsque les disciples choisirent des mini>lres,
Améri(jue les livres des théophilanthropes, et que ceux-ci [)rireiit un co^lume et cher-
tenla, mais sans succès, d'en établir le culte chérenl à exercer de l'influence sur le peufile.
publie, à l'iiiladelpliie. Ainsi qu'on avait lieu de s'y attendre, on
Kevenonsmaiutenantauxlhéophilanlhropcs vit figurer parmi les sectateurs de la lliéo-
de la cajiitale, où s'était fixé le foyer de la pliilaiilhrepie une foule d'hommes qui, pen-
nouvelli" relig on. Dix-huit mois étaient à danl la réi olution a\aicnl joué les lôies les
,

peine écoiilésdepuis son établissement, qu'un plus odieux, par exemple, des ador.iteurs de
.schisme éclata parmi les disciples. Ceux qui la déesse liaison, et des partisans du culte
élai(^nl en possession de Saint-Tliomas d'A- Marat. On y remar(|uait aussi quelques per-
quin a.vaieiit donné à leur culle le titre de sonnagcs alors assez célèbres; tels él.iieul
«en calholiiiue. Les ailininislrateurs de ce Creuzé-Latouche Julien de Toulouse, Ke-
,

teu'.i le, dans un acte officiel du IG thermidor gnault, du conseil des auiiens; Dupont de
an A'I, (onsignèrei;t la déclaration suivante : Nemouis, elc., etc. En général, c'élaiciit
« Les aduiinistralcurs, elc, déclarent qu'ils presiiue tous républicains. Si l'on en croit
n'ont pas secoué le joug d'une secte pour en un historien de !a théophilanthrojiie, lîernar-
adopler nue autre; que néanmoins ils n'ont din de l?aini-Pierre aurait été du nombre des
pas cru devoir i'cfuser les services que leur adeptes, et aurait même été parr.iin d'un
ont oiïcrls les lecteurs du culle «lui prend le nouveau-né de celle seele à S lint- 'l'hiinias
le nom de culle des théophilanthropes. parce d'Aquin. En l'an \'I, Palissot dédia aux liiéo-
que leur iiKiralc et leurs pratiques leur ont philaiilropes une édition nouvelle de la bro-
jiaru raisonnables, et qu'il importe à l'ordre chure de iiuucber de la Ricbardière, ayant
public qu'il s'élève un culte nouveau, de pour tilre De l'Influence de la Révolution
:

quelque nal; re que ce suit; que, malgré la sur le caractère nalionul, et où se trouve un
])urili' des dogmes et le pur déisme ([ue les pompeux éloge du nouveau culle. H eu fit
tlicoj)hilanthiopes professent, il faut qu'il n'y même distribuer des exemplaires à l'iuslilut.
ait dans la discipline d'une religion quel- Mercier, qui, dans Hlomme sauwnje, avait
couqie, rien qui puisse devenir contraire annoncé que l'univers se soumettrait à la
aux lois; qu'ils ont cependant remarqué (|ue morale évangélique, s'écrie, dans sou lYou-
li'S k'cleuis des lliéo|diilanthropes paraissent veau Paris, à l'occasion de la lhéo|diilan-
se l'oruier en secte, se ressenenl en commu- thropic : «Grcices iminorlellcs soient rendues à
nion, se disiribuenl exclusivement des mis- la philosophie, là r<nson triomphe! »
s ons, et reconnaissent entre eux un centre On croit con'iinunément que Lareveillère-
de iloctiine et de police. Celte manière de se Lepaux, alors l'un des memhres du directoire,
propager leur paraîl contraire au régime a été l'un des pro|)agaleurs b's plus zélés du
républicain, qui ne <liiit avoir d'autre lien culte théophilanlhropi()ue, et qu'en raison île
politi(iue ([ue celui de la patrie, d'autre ju- l'influ iice que lui donnait sa dignité, il eu
ridiciion que celle des magistrats, et d'autre était considéré louime le patriari lie et ,

censure (|U(,' celle de la loi. Les anciennes exerçait une espèce de pontilicat. Les disci-
répu!di(iues avaient des cultes libres, mais pies ont repoussé celte assertion, prétendant
leurs ministres ne formaient point entre eux que leur religion s'était établie sans aucun
une sorte de hiérarchie, de communion, elc. concours de la puissance. A leur chuie, ils
Pour obvier à ce (jue les lecteurs Ihéophi- nièrent positivement ((ue l'ex-direc leur eut
lanlhioi.es ne dégénèrent i)as du culle (|u'ils été un de leurs coryphées, et ils ccuisignèrenl
professent, cl qui est dans sa pureté primi- leur désaveu dans dos placanis imprimés. 11
tive, Icsdits administrateurs oui pris pusses- ne reste point aujourd'hui de documents
sion du temple de leur canton, poury établir d'après lescjuels on puisse juger la question;
un culle sans mystères, sans superstition, ce iju'il y a de certain, c'est que dans un dis-
sans dogmes oulrés, et par conséquent autre cours que Larcveillère-Lepaux prononça à
que celui des catholiques. I'"n couséi|uence, l'instiluf, le 1:2 lloréal an V, c'eslà dire iinq
les adniini.slrateurs du culle ilu temple du nu)is après la naissance delà théoiihilanlhro-
dixième arrondissement se conslitueni libres pie, il se déchaîna violemment contre le
et imlépend.inls du coinilé des Ihèophilan- c.itholicisuie (ju'il accusait d'èti e desliuc-
,

Ihiopes séant à Cuthcrine, et d,' tout autre. leur de toute lib.rlé, et témoigna le désir de.
Les cérémonies, chauls, lectures et jours de voir s'éb'ver un culle simple. (|ni aurait un
l'êtes iuduiués par la loi, seront réglés par couple di! dogm;s et une religion s.ius prê-
les susdits aUuiiiiislruteurs. Ils adopteront, 1res; choses assez difûcilcs à concilier. Uu
il niCTIONNAlRE DES HERESIES. I9Î

sait aussi qu'il assistait quelquefois aux leur a refusé acte de leur déclaration pour
rciiiiioiis de la nouvelle secle, et qu'il cou- coiiliuuer dans un local qu'ils auraient loué
triluia à une modique offrande, lors d'une et où il récintne celle liberté.
colli'Cip (]iie firent dans l'arrondi^scnienl du Ainsi loinba à Paris, après cinq ans d'exis-
dircrtoire les administrateurs théophil.in- Icnce, le rulle tlié()philan!hropi<iup,(jai, dans
llu'opes de Sainl-Snlpice, On peut donc con- les province'!, eut une dur^'o moins longue
cUirc que si ce dinclenr, qui se vantait encore, et dont il ne resta bientôt plus au-
davoir h miilié le pape et le sultan, et iiui fut cuno trace.
lin des ennrmisles plus ardents delà reli;;ion, M, Isanibert a vainement essayé de res-
ne suivit pas publiquement le nouveau cul'.e, susciter cette secte décrédilée, à une époque
il en piofessa du nio^ns les principes (1). rapprorhée de la révolution de 18.30.
On a vu iiu'en divers endroits les autorités TIMOTHÉENS. On nomma ainsi dans
'
,

loralcs favorisèrent les tbéopliilanlhropes au le cinquième siècle, les partisans de Timo-


préjudice même des catholiques. Quant au lliée.Eliire, patriarche d'Alexandrie qui, ,

piiuvernemenl, s'il ne leur a pas accordé nue dans un écrit adressé à l'empereur Léon,
protection spéciale, du moins a-t-il usé à avait soutenu l'erreur des eulyrhiens ou
leur égard d'une tolérance bienveillante. En monopbysilos. Voyez Eutychianisme.
eff>'l, plusieurs de ses agents prêtaient ou-
'
TNETOPSYCHIQUES ,hérétiques qui
vertement leur appui à la nouvelle secle, et soutenaient la mortalité de l'âme; c'est ce
le minislre de l'inlcrieiir lui-même envoyait que siguifi» leur nom.
gratuitement IcMnnnel desthcophilanthropes TUADITEUUS. On donna ce nom dans
'
,

dans les départements. Une autre preuve de le troisième et le quatrième siècle de l'Eglise,
celle tolérance existe encore dans le traité aux chréliens qui pendant la persécution,

avec la cour de Naples, rédigé par Charles de Diocléiien avaient livré aux païens les
,

Lacroix, cl ratifié par le corps législatif le .3 saintes Ecritures pour les brûler, afin d'évi-
brumaire an V, dont l'article 9 porte Tout : 1er ainsi les lourments et la mort dont ils
citoi/en français et tous ceux qui composent étaient menacés.
la maison de l'ambassadeur ou minislre, et Ce n'est pas la première fois que les païens
celles des autres agents accrédités el reconnus avaient tous leurs efforts pour anéantir
fait
de larépublique française, jouiront dans les les livres sacrés. Dans la cruelle persécution
Elr.ts de S. M. le roi des Deux-Siciles, de la excitée contre les Juifs par Anliocbtis, les
même liberté de culte que celle dont y jouissent livres de leur foi furent recherchés, déchirés
les individus des nr.lions non catholiques les et brûlés, et ceux qui refusèrent de les li-
p/î(s' /"atorisees (i cf< f'grirrf. Si l'on considère, vrer , furent mis <à mort, comme nous le
d'une part, que dès le mois de vendémiaire voyons dans le premier livre des Machabées,
les fondateurs delà Ihéophilantliropicavaient ci, vers. oli. Diocléiien renouvela la même
adopté le manuel de Chemin, et, de l'autre, impiété par un édit qu'il fit publier à Ni-
,

que le gouvernement, d'ailleurs fort mal comédie, l'an 303 , par lequel il ordonnait
disposé pour les catholiques, ne pouvait pas que tous les livres des chrétiens fussent
ignorer les projets des nouveaux sectaires, brûlés, leurs églises détruites, et qui les
on ne saurait douter que la clause ci-dessus privait de tous leurs droits civils et de tout
n'ait été in«érce au traité dans la vue i!c emploi. Plusieurs chréliens faibles, on ajoule
favoriser ces derniers. Il est à remarquer même quelques évêiiues et queUiues prêtres,
que la même clause fait partie du traité né- succombant à la crainte des touimenls,
gocic avec le Portugal, et qu'elle n'a point livrèrent les saintes Ecritures aux persecu-
élé stipulée dans ceux passés avec les nations leurs ; ceux qui eurent plus de fermeté les
non catholiques, tels que les Etats-Uais ,
regardèrent comme des lâches et leur don- ,

l'Anglelerre, la Hollande, etc., où la liberté nèrent le nom ignominieux do Iradileurs.


des cultes n'éprouve aucune difficulté. Ce malheur en prodni^il bientôt un autre.
Les réunions théophilanthropiques, qui. Un grand nombre d'évêques de Niimidie
dans le commencement, furent très-nom - refusèrent d'avoir aucune société avec ceux
breuses, paice que la curiosité y attirait une qui étaient accusés de ce crime; ils ne vnn-
foulede spectateurs, finirent par se dissoudre lurent pas reconnaître pour évêiiue de Cac-
d'elles-ménies. On voit qu'à l'époque du 18 tbage Céeilien , sous prétexte que Félix .

brumaire an VllI, la société n'occupait plus évêque d'Aptongc l'un de ceux qui a\aient
,

que les temples de la Ueconnai^s,|nce (S liai- sacré Ceci ien était du nombre des truli-
,

Germain l'Auxerroi^), de l'Hymen Saint- /cfo'i- , accusation qui ne fut j.imais prouvée.
Nicolas des Champs), de la Victoire Saint- Donat , évêque des Cases-Noires était à la ,

Sulpice', et do la Jeunesse (Saint-Gervais). lête de ce parti ; c'est ce qui fit donner le


Enfin, le 1-2 vendémiaire au X (i octobre nom de dowillstes à tous ces schismaliqiies.
1801), un arrê'é des consuls prononça que Le concile d'Arles, tenu l'an 31i , par ordre
les théophilantbropes ne pourraient plus se de Constantin, pour examiner cette affaire,
réunir dans les éJificcs nationaux. A celle décida que tous ceux qui se trouveraient
occasion parut un opuscule sur l'Intcrdiclion réellement coupables d'avoir livré aux per^
du culte de la religion «nnirf/.'e, dans lequel séculeurs des livres ou des vases sacrés,
l'auteur se plaint de ce que l'aulorilé civile seraient dégradés de leurs ordres et déposés,

(1; Un de sps C(jllèg.ips, dit-on, le railbiil un jour .m l:ois jours après, l'assiirnn! ([l'c, dans ce cas, le succès &•
Sujil. de la et l'eigagiial , |0':r en
liir-0|ilidaiuliro|re, rail iiifailtiljte
jjtéiiarer i« iriomplie, U se tain? ppn Ire c; à ressiisi-iler
t'.^
TRK TRI Mt
pourvu en fussent convaincus par des
qii iis dos femmes voltigent à droite et à gauche.
nclos publics cl non accusés .par de ^-impies
,
Nous n'avons pas besoin d'en indiquer les
paroles. Il condamna ainsi les donatisles qui conséquences.
ne pouvaient produire aucune pri'uve des TRIMT.MRES, terme qui a reçu diffé-
crimes qu'ils reprochaient à Félix d'Aplonge rentes significations arbitraires. Souvent on
et à quelques autres. s'en esl servi pour désigner louUs les sectes
*
TUE.MBLEUKS shnkers. Secte de qua-
,
hérétiques qui ont ensc'gné des erreurs tou-
kers aux Eials-Uuis. Us reconnaissent que chant le mystère de la sainte Tiinilé en ,

leur origine est polérieurc à l'année 1750 , particulier les sociniens mais il est beau-;

et Anne Lee, née en Angleterre , est consi- coup mieux de les appeler unilaires comme ,

dérée comme la mère de leur religion. Us on le fait aujourd'hui. Ce sont eux qui ont
possèdent dans le comté de Merccr un éta- rouUime de donner le nom de Irinilnircs et
blissement qui ressemble à une pelite ville ù'dlli inasicns aux calholiqucs ci aux pioles-
habitée par des hommes et des femmes en lauls qui reconnaissent un seul Dieu en trois
très-grand nombre; ils sont gouvernés par personnes , et qui professent le symbole de
un homme et par une femme qui porte , saint .\lliannse. Voyez Socimens.
comme fondatrice, le nom de mère, et
la •
TlliS.VCRA.MENT.MRES. Parmi les pio-
pour laquelle ils ont la vénération la plus Icsl.iiits, il trouvé queliiues secl.iires
s'e.st

profonde. Lorsqu'elle sort de la maison, ce à (jiii l'on a donné ce nom, parie (ju'ils ad-
qui n'arrive que rarement, ils la pieiineat mettaient trois sairciueiits le bapiêui' la , ,

et l'enlèvent entre leurs bras, afin qu'on l'a- cène ou l'eucharistie, et l'absolulion, au lieu
perçoive à une plus grande distance. que les autres ne reconnaissent (jue Ks
Us rejettent le mystère de la sainte Trinité, deux premiers. Quehiues auteurs ont ci U
les mérites et la divinité de Jésus- Christ , la que les anglicans regaidaicnt encore l'ordi-
maternité de la sainte Vierge, la résurrection nation comme un s.itreiDenl , d'autres ont
de la chair, et les autres articles de foi ; ils pensé que c'était la confirmation ; miis ces
poussent même le blasphème jusqu'à sou- deux fails sont contredits par la confession
tenir que le Père et le Saint-Esprit sont deux de fui utKjlirinie, art. io.
êtres incomprchensildes, mais dans la même •
TiaiHÉISME. Cest l'hérésie de ceux
essence, comme mâle et femelle, quoiqu'ils qui ont enseigné qu'il y a non seulement
ne forment pas deux personnes. Suivant eux, trois pcrs.innes en Di<'u , mais aussi trois
le Saiul-Iispiit est du genre féminin, et mère e.>>sinces, trois substances divines, par con-
de Jésus-Chri>t. Us affirment encore que lo séqueiit trois dieux.
Verbe divin se communi(|ua à riiomme Jésus, Dé' que des raisonneurs ont voulu expli-
(]ui pour citte raison fui appelé le Fils de quer le mystère de la s.iinte Trinité sans ,

Dieu et que le Saint-Esprit se communiqua


, C'insulter la renseignement de
tradition cl
(le même à Anne Lee qui devint aussi fille lEglise, ils ont presi|Ui' toujours donné dans
de Dieu. Ils condamnent aussi le mariage l'un ou l'aulre des deux excès les uns, :

comme cependant, indépendam-


illicite, et pour ne pas paraître sup|ioser trois dieux ,

ment des danses forment avec les


qu'ils sont tombés dans le sabellianisme ; ils ont
femmes, ils vivent en communauté avec elles soutenu qu'il n'y a en Dieu qu'une personne,
dans l'établissement dont il a été question savoir, le l'ère; que les deux autres ne sont
plus haut. Us s'y appliquent beaucoup au (juc deux dénominations ou deux différents
travail, et excellent dans dilTérenls métiers. aspects (le la divinité. Les autres, pour éviter
Il y en a parmi eux qui maintiennent hi celle erreur, ont |iarlé des trois personnes
nécessité de la confession mais non aux ; comme si c'étaient trois essences, trois subs-
prêtres ni en en secret. tances ou Irois natures d.stinctes et sont ,

Le culte des Irembleurs consiste princi- ainsi devenus trilheisles.


palement en danses religieuses, assez sin- Ce qu'il y a de singulier, c'est que cette
gulières. Les hommes vont rangés sur une hérésie a pris naissance parmi les eiityi biens
ligne, et les femmes, platées vis-à-vis, en ou monophysiles qui n'admeltaicul (|u°uno
forment une seconde; tous sont disposés On préteml que
seule nature en Jésus-Christ.
avec beaucoup d'ordre et de régularité un : son premier auteur fut Jean .\eusnage ,

homme bal la mesure, en frappant ses mains philosophe syrien il eut pour principaux
;

l'une contre l'autre. Comme le mouvement sectateuis Conon évèiiue de Tarse et Jean
, ,

est d'abord très-modéré, et qu'il est fidèle- Philoponus grammairien


, d'.\lexandrie.
ment suivi par ceux qui dansent, ils ne font Comme ces deux derniers se divisèrent sur
au commencement i)ue jiîter les pieds à d'autres points de doctrine, on distingua les
droite et à gauche, sans Us croiser, comme Irithéistcs cononites d'avec les Irilliéisles ;;/(i-
dans lesdanses ordinaires; mais ensuite, le /opon/.siw. D'une autre part, Damien, evéque
mouvement devenant de plus en plus vif, d'Alexandrie distingua l'essence divine des
,

ils sautent aussi haut qu'il leur esl possible, Irois personnes il nia que chacune d'elles,
;

quelquefois jusqu'à trois ou (jualre pieds de considérée en particulier et absiractivement


terre. Cet exercice ne finit que lors(|uc ceux des deux autres, fiit Dieu. Il avouait néan-
ou celles qui y prennent part sont épuisés moins ((u'il y avait entre elles une naluro
de fatigue et baignés de sueur. C'est alors divine cl une divinité commune par la par- ,

qu'ils sont pleins de l'iispril. Dans le fort de ticipation de laquelle chaque personne était
l'action les hommes se dépouillent de leurs
, Dieu. On ne conçoit rien à ce verbiage, sinon
habits et de leurs gilets, tandis que ', -,
,o' ^: Cil» Damien concevait la divinité comme un
.,

195 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 105

lout dont dmqiic personne n'élait qu'une tullien avait deja réfuté celle erreur (1); elle
partie. 11 eut néanmoins des sectateurs que fut renouvelée par quelques eutychiens au
l'on noiiinia damianistes. cinquième siècle.
Les ariens qui niaient la divinité du Verbe, •
TRUSTEES. Aux Etats-Unis d'Améri(iue,
et les macédoniens qui ne reconnaissaient le gouvernement , veillant seulement
à la
point celle du Saint-Esprit, n'ont pas man- police cl à l'ordre extérieur el matériel
qué d'accuser de trilhéisme les catiioliquis laisse les habilanis libres dans leur religion
qui soulenaicnt l'une el l'autre. Aujourii'hui el dans le choix de leurs pasteurs. Il ne leur
les unitaires ou sociniens nous (ont encore demande poiiit d'argent pour le donner en-
le mémo reproche très-mal à propos, puisque suite aux ministres des différents cultes ,
nous soutenons l'idenlilé numérique de na- après en a\oir retenu une partie entre s 'S
ture et d'essence dans les trois porsonm s mains. Quand une congrégation ou paroisse
divines. Le seul moyen de garder un juste membres choisissent un nombre
s'élalilil, les
milieu el d'éviter toulr; erreur en parlant de fixe de personnes à qui est confiée l'admi-
ce mystère incompréhensilde e-t de s'en tenir nis ration temporelle de l'Eglise; c'est ce
scrupuleusement au langage et aux expres- que nous appi Ions le conseil de fabrique. Ces
sions .ipprouvés par l'Eglise. lahriciens ou marguilliers sont nommés
*
TUOPIQUES. Saint Allianase dans sa , Irnstccs e"csl-à dire humwes de confiance.
,

lettre à Sérapion nomme ainsi les héré-


, Au nou'.brc de leurs fonctions est celle de
tiques macédoniens parce qu'ils expli-
,
fournir aux dépenses du cube et de subvenir
quaient par des iropes, ou dans un sens figuré, aux besoins des prêtres ils font en consé- ;

les passages de l'Écriture sainte qui parlent quence les collectes el les quêtes, ûxenl et
du Saint-Esprit, afin de prouver ijuc ce n'é- payent le trailemenl des pasteurs. Mais
tait pas une personne, mais une opération dans quelques localités notamment à Phi- ,

divine. Les sociniens font encore de même, ladelphie, ces trustées, se prévalant de la
et répèlent les interprétations forcées de ces distribution qu'ils sont chargés de faire des
anciens sectaires. fonds communs ont é'evé des |)rélentions
,

Quelques conlroversistes calholiques ont intolérables. Ainsi ils ont essayé d'usurper,

aussi donné le n'!)m de tropiques ou de tro- le droit de choisir ou de rejeter les pasteurs,
pistes aux sacramenlaires i\m expliquent les de régler ou de déterminer l'ordre et les cé-
paroles de l'insiilulion de l'eucharistie dans léinonies du service divin etc., fonctions ,

un sens figuré. qui n'appariiennenl qu'aux évoques et aux


'
TROPITES, hérétiques dont parle saint prêtres qui reçoivent d'eux la mission. Les
Philastre lucres. 70, qui soutenaient que
,
prélats se sont toujours déclarés contre ces
par l'incarnation, le \ eibe divin avait été pré'entions, soit individiicUcment soit réu- ,

changé en chair ou en homme, et avait nis en concile (1829); car partout et toujours
cessé d'élre une personne divine. C'est ainsi l'Eglise a soutenu ou réclamé la liberté
qu'ils entendaient les paroles de saint .lean : du cho!X de ses pasteurs de son enseigne- ,

Le \ erbe a été fait chair; el Verbum caro ment et de sa discipline.


faclum est {Joan. i, 14). Ils ne faisaient pas TURLUPliNS, fanatiques débauchésduqua-
attention , dit saint Philastre, que le Verbe lorzièaie siècle, qui joignirent aux erreurs
divin est immuable, puisqu'il est Dieu et Fils des béguards les infamies des cyniques; ils
de Dieu ;
il ne peut donc pas cesser d'être furent excommuniés par Grégoire XI; les
ce qu'il esl. Lui-même a formé par sa puis- princes cbrétiens les punirent sévèrement;
sance la chair ou l'humanité dont il s'est on en fit brûler un assez grand nombre :
revêtu, afin de se rendre visible aux hommes, cette sévérité el l'horreur qu'excitait leurin-
de les instruire et d'opérer leur salut. Tur- famie anéantirent bientôt cette secle (2)

u
UBIQUISTES ou Ubiquitaires, luthériens Mélanchthon opposait aux ubiquisles qut
qui croyaient (]u'en conséquence de l'union cette doctrine confondait les deux natures
hyposlatique de l'humanité avec la divinité, de Jésus-ChrisI, le faisant immense selon
le corps de Jésus-Christ se trouve partout où son humanité et même selon son corps, et
la divinité se trouve. qu'elle détruisait le mystère de l'eucharistie,
Les sacramenlaires et les luthériens ne à qui on ôlait ce qu'il avait de particulier,
pouvaient s'accorder sur la présence de ,lé- si Jésus-Christ, comme homme, n'y était
sus-Christ dans l'euchari>tie les sacramen-
: présent que de la manière dont il est dans le
laires niaient la présence réelle de Jésus- bois ou dans la pierre.
Christ dans l'euelniristie, parce qu'il était '
U.MTAIUES. C'est le nom que prennent
impossible qu'un même corps fût dans plu- aujourd'hui les nouveaux antitrinilaires ,

sieurs lieux à la fois; Clustré el qucbiues parce qu'ils font profession de conserver la
ques autres répondirent que cela était faux, gloire de la divinité au grand, seul, unique
queriiuuianilé de Jésus-Christ étant unie au et souverain Dieu, Père de Noire-Seigneur
Verbe, son corps était partout avec le Verbe. Jésus-Christ.

(1) l.ib. de Caroe Clirisi.i, cap. 10 seq.


(2) l'raleole, Elenclius ;ia?ifsium. Bernard de Lutzeiibourg O.igiiln, Hisl... 1. ix.
1.I7 IJ.M CM m
UNiVEIlSALlSiES. L'on nomme ainsi
• les •intérieures, el prévenantes, nécessaires
pnnni les proteslanls ceux qui soulienneiit soit pour croire en Jésus-Christ, soit pour
()m! Dieu donne des grâces ù tous les hom- faire une bonne œu\re quelconque. S'il ad-
nii'S pour p;irvcnir au s.ilut : c'est, dil-on, le mettait celle nécessité, sa première proposi-
sfn'.iiiiciU actuel de tous les arminiens, et tion n'a rien de reprehensible; s'il ne l'aJ-
ils donnent le nom de parlicularisles à leurs metlail pas, il était pélagien, et Mosheim
adversaires. n'a ()as tort de dire (jue la doctrine d'Amy-
Pour concevoir la ilifTérencc qu'il y a en- raul n'était qu'un pélagianisme déguisé. En
tre les opinions des nns el des autres, il faut parlint de celle hérésie, nous avons fait voir
se rappeler (ju'en llilS el 1G19, le synode que Pelage n'a jamais admis la notion d'une
tenu par les caiunistes à Donliedit ou Dort grâce intérieure et prévenanle, qui consiste
en Hollande, adopta solennelleoienl le sen- dans une illumination surnaturelle de l'es-
timent de Calvin, qui enseigne (jue Dieu, prit et dans une motion ou im|)ulsion de la
par un décret élcrnel el irrévocable, a pré- volonlé; qu'il soutenait que cette motion
destiné certains lionmies au saint, et dévoué déiruirait le libre arbitre. C'est ce que sou-
les autres à damnation, sans avoir aucun
1 1 liennent encori; les arminiens d'aujourd'hui.
égard à hurs mériies ou à leurs déniérilcs •2" La seconde proposition
d'Auiyraut con-
futurs ; qu'en conséquence il donne aux firme encore le reproche de Mosheim; elle
prédestinés des grâces irrésistibles par les- affirme (|ue personne ne peut participer au
quelles ils parviennent néccs-aireuienl au salut el aux bien'faits de Jésiis-Chrisi, sans
bonheur éternel, au lieu qu'il refuse ces croire eu lui. C'est encore la docliini! de Pe-
grâces aux réprouvés qui, faule de ce se- lage; il disait que le libre arbitre est d.ins
cours, sont nécessairement damnés. Ainsi, tous les ho.nmes, mais (lue dans les chré-
selon CaUin, Jésus-Christ n'est mort et n'a tiens seuls il est aidé par la grâce (2). Cela
offert à Dieu son sang que pour les pré- est iiicoules'able, s'il n'y a point d'.iulrc
destinés. Ce même synode (ondamna les ar- grâce que la loi et la connaissance d<; là
miniens qui reji'laient cette prédestination doclrinc de Jésus-Christ, comme le soute-
cl celte réprohution absolue, qui souleiiaii nt nait Pelage; mais saint Augustin a prouvé
que Jésus-Christ a répandu son sang pour contre lui, que Dieu a donné des grâces in-
tous les hommes el pour chacun d'eux eu lérieures à des infidèles (jui n'ont jamais crû
particulier; qu'en vertu île ce rachat, Dieu en Jésus Christ, et que le désir mêinc de la
donne à tous, sans (sceplion, des grâces grâce el de la foi est déjà l'effet d'une grâce
capables de les conduire au salut, s'ils sont prévenanle. El, comme la concession ou le
fidèles cà y correspondre. Les décrets de Dor- refus de cette grâce ne se fail certainement
dreclit fuient reçus sans opposition par les qu'en vertu d'un décret jiar lequel Dieu a ré^
calvinistes de France, dans un synode na- solu ou de la donner ou de la refuser, il est
tional tenu à Charenlon en 163j. faux que personne ne soit exclu des bien-
Comme cette doctrine était horrible et ré- faits de Jésus-Christ, en vertu d'un décret
vollanle , <iue d'ailleurs des décisions en divin, comme Amyraul l'affirme dans sa pre-
matière de foi sont une contradiction for- mière proposition.
melle avec le principe fondamental de la ré- 3' La dernière y est encore plus opposée.
forme, qui exclut toute autre règle d foi En effet, qu'entend ce théologien par le pou-
que l'Ecriture sainte, Il se trouva bientôt , voir el la facullé (le croire? S'il enienil un
môme en Irance, des lliéologi^iis calvinis- pouvoir naturel, c'est encore le pur pélagia-
tes qui secouèrent le joug de ces décrets im- nisme. Suivant saint Augustin el selon la vé-
pies. Jean Caméron, prol'i'sseur de théolo- rité, ce pouvoir est nul, s'il n'est i)révenu
gie dans l'académie de Saumur, et Moïse par la prédication de la doctrine de Jésus-
Amyraul, son successeur, embrassèrent sur Clirisl, et par une grâce qui incliné la vo-
la grâce cl la prédestination le sentiment lonté a croire. Plusieurs milliers d'inlidèles
des arminiens. Suivant le récit de Mos- n'ont jamais entendu parler de Jésus Christ,
heim (1), Auiyraut, en lil3'i- enseigna, , d'aulres auxquels il a été prêché n'y ont pas
« 1° que Dieu veut le salut de tous les hom- cru. Ils n'ont donc pas reçu de Dieu la grâce
mes sans cxce|»lion; qu'aucun mortel n'est intérieure el efficace de la foi, ou le secours
e»clu dos bienfaits de Jésus-Christ par un nécessaire pour user sni/einent de leur pou-
décret divin 2° que ()ersonne ne [)eul par-
; voir. Or, encore une fois, il est impossible
ticiper au salut el aux bienfaits de J.sns- que Dieu accorde ou refuse une grâce, soit
Christ, à monis qu'il ne croie eu lui; 3° que extérieure, soit intérieure, sans l'avoir voulu
Dieu par sa bonté n'ôlc à aucun homme le el résolu par un décret; donc il est faux (|ue
pouvoir et la facullé de croire, mais qu'il les infidèles n'aient pas é!é exclus d'un Irès-
n'accorde pas à tous les secours néees>aires grand bieiifail de Jéiiis-Christ en verlu d'un
pour user sagement de ce pouvoir; de là décret divin. Mais il ne s'ensuit pas de là
vient qu'un si grand nombre périssent par qu'ils n'en aient reçu aucun bienfait. Ainsi
leur faule, et non [lar celle de Dieu, le système d'Amyraut n'ol qu'un tissu d'é-
Ou le système d'Aoïyr.iut n'est pas fidèle- quivo()ucs et de contradictions.
ment exposé, ou ce calviniste s'explique fort Le Iraducleur de Mosheim l'a remarque
mal. 1' Il devait dire si entre Us bienfuits de dans une noie. Il convient d'ailleurs (|ue la
Jésus-Christ il comprenait les grâces acluel- doctrine de Calvin touchant la prédeslina-
(l)IIisl. ICoclés., XVII' siècle, Suc;. J larl. ii, eli. 2. .Sjiul Augusliu, de Gralia
t'i) Ctiristi, cap. 31, niim. 35.
m DICTIONNAIRE DLS HERESIES. 2U0

lion absolue est dure fondée sur


et terrible, de connaîire la quantité et la nature des grâ-
les notions les plus indignes de l'Etre su- ces qu'il leur donne ; mais nous n'avons pas
prême. « Que fera donc, dit-il, le vrai chré- plus besoin de le savoir, que de découvrir
tien, pour trouver la consolation qu'aucun les ressorts par lesquels Dieu fait mouvoir \

système ne peut lui donner? 11 détournera cet univers, ou de savoir les motifs de l'iiié- j.

SCS yeux des décrets cachés de Dieu, qui ne galilé prodigieuse qu'il met enire les dons \

sont destinés ni à régler nos actions ni à naturels qu'il accorde à ses créatures. Saint
\
nous consoler ici-bas ; il les fixera sur la mi- Paul dans soij Epître aux Romains, ne fait
séricorde de Dieu manileslée par Jésus- pas consister la prédi stin;ilioii en ce (lue
Chiist, sur les promesses de l'Evangile, sur Dieu donne beaucoup de grâces de salut aux
l'équité du gouvernement actuel de Dieu et uns, pendant qu'il n'en donne point du tout
de son jugement futur. » aux autres, m.iis en ce qu'il accorde aux
Ce langage n'est ni plus juste ni plus solide uns la grâce actuelle de la foi, sans l'accor-
que celui d'.Xmyraul; t" Il s'ensuit que les ré- der de niônie aux autres. Nou* ne voyons
formateurs n'ont été rien moins que de vrais pas en quoi ce décret de prédestination peut
chrétiens, puisqu'au lieu de détourner les troubler notre repos et notre confiance en
yeux des fidèles des décrets cachés de Dieu convaincus, par notre propre expé-
;

Dieu, il les ont exposés sous un asp. -et hor- rience, et de la miséricorde et de la bonté
rible, capable de glacer d'effroi les plus infinie de Dieu à notre égard, nous tourmen-
hardis 2° il est absurde de supposer que les
;
lerons-nous par la folle curiosité de savoir
décrets cachés de Dieu peuvent êlre contrai- comment il en agit envers tous les autres
res aux desseins de miséricorde qu'il nous a hommes ?
manifestés par Jésus-Christ; or, ceux-ci sont Eu troisième lieu, il y a une remarque
évidemment destinés à nous consoler et à importante à faire sur les progrès de la pré-
nous encourager ici-bas 3° il ne dépend
; sente dispute chez les protestants. En par-
pas de nous de fixer nos yeux sur les pro- lant des décrets de DordrechI, Moshrim a
messes de l'Evangile, sans faire attention à observéquequiitre provinces de Hollande re-
ses menaces et à ce que saint Paul a dit tou- fusèrent d'y souscrire, qu'en Angleterre ils
chant la prédestination et la réprobation; furent rejelés avec mépris, et ((ue, dans les
k' il y a de l'ignorance ou de la mauvaise foi églises deErandebourg, de Brème, de Genève
à supposer qu'il n'est aucun milieu cnire le même, l'armiiiianisme a prévalu il ajoute ;

système pélagien des arminiens d'Amy- que les cinq articles de doctrine condamnés
raut, etc., et la doctrine horrible de Calvin. par ce synode sont le sentiment commua
Nous soutenons qu'il y en a un, c'est le sen- des luthériens et lies théologiens anglicans.
timent des théologiens catholiques les plus De même, en parlant d'Amyraut, il dit que
modérés. Fondés sur l'Ecriture sainte et sur ses sentiments furent reçus non-seulement
la tradition universelle de l'Eglise, ils ensei- par toutes les universités huguenotes de
gnent que Dieu veut sincèrement le salut de France, mais qu'ils se répandirent a Genève
tous les hommes sans exception, que par ce et dans toutes les églises réformées de l'Eu-
motif « il a établi Jésus-Christ victime de rope, p.ir le moyen des réfugiés français.
propitialion. par la loi en son sang, afin Comme jugé que ces sentiments sont le
il a
de démontrer sa justice, et afin de par- pur péiagiauisuie, il demeure constant que
donner les péchés passés (1). » Consé- cette hérésie est actuellement la croyjince de
quemment que Jésus-Christ est mort pour tous les calvinistes, et que du préilestinatia-
tous les hommes et pour chacun d'eux en nisme outré de leur premier maî're, ils sont
particulier et que Dieu donne à
,
tous tombés dans l'excès opposé. D'autre pari,
des grâces intérieures de salut, non dans puisqu'il .ivotie que les luthériens et les an-
la même mesure ou avec la même abon- glicans suivent les opinions d'Arminius, et
dance, mais suffisamment pour que tous (lu'après la condamnation de celui-ci ses par-
ceux qui y correspondent, parviennent à la tisans ont poussé son système beaucoup
foi et au salut. Dieu les distribue à lous, plus loin que lui, nous avons droit de con-
non eu considération de leurs bonnes dispo- clure que les protestants en géiièr.il sont
sitions naturelles, des bons désirs qu ils ont devenus pélagiens. Mosheim confirme ce
formés, ou des bonnes actions qu'ils ont fai- soupçon par la manière ilont il a parlé de
tes par les forces nalurelles de leur libre Pelage et (le sa doctrine (.3). Il ne l'a blâmée
arbitre, mais en vertu des mérites de Jésus- en aucune façon. Pour comble de ridicule ,
Christ rédimpteur de tous , et viclime de les protestants n'ont jamais cessé d'accuser
propitialion pour tous (2). C'est une erreur l'Eglise romaine de pélagianisme. Ce phéno-
grossière de Pelage, d'Arminius, d'Amyraut, mène théologique est assez curieux ; le ver-
des protestants , des jansénistes , etc. , de rons-nous arriver parmi ceux de nos théo-
croire qu'aucune grâce de Jésus-Christ n'est logiens auxquels on peut jusiement reprocher
accordée qu'à ceux qui le connaissent et le sentiment des prédestinatiens?
qui croient en lui.

UTILITAIRES, secte qui est née en An-
A la vérité, nous ne sommes pas en état gleterre, dont Jerémie Bentham a été le pon-
de vérifier en détail la manière dont Dieu tife, et qui a pour devise, poar règle, pour

met la foi et le salut à la portée des Lapons déealogue de ses pensées et de ses actions,
et des nègres, des Chinois et des sau'agos, l'utilité pratique et positive.

(i)itoi..,M, a-i. (.:) l!m. l'.'oc'iô-., ^' s:oli\ iKirl. n, eh '; § ^î ol s;iiv.

(-2)lTim. „. 4-ii.
20 i
eoi VAL VAL

VALDO. Voyes Vaudois. La philosophie de Pythagore, celle de


\'ALENTIN, qui parut vers le
liciéli(iiie Platon et le système des èiuanations s'é-
milieu <lu second forma une secte
siècle. Il taient fort répandus dans l'Orient ; on en
consiilérable, et les Pères ont beaucoup transporta les principes dans le christia-
écrit coutro lui et contre ses erreurs. nisme, com:ue on peut le voir par un grand
C'' qui nous reste de son système a |)aru si nombre d'hérésies du premier et du second
obscur à quelques critiques qu'ils n'ont siècle on ne connaissait point d'autre phi-
;

point hésité à regarder "Valentin el ses disci- losophie dans l'Orient, et surtout à Alexan-
ples comme des insensés, et ses erreurs drie, oii Valenlin avait étudié (1).
comme un assemblage; d'extravagances qui Valeutin avait été satisfait de ces princi-
ne méritaient pas d'èire examinées. pes, et il entreprit de les transporter dans
Ces critiques ne prétendent pas, je crois, la religion chrétienne ; mais il suivit une
que les erreurs des valenlinicns aient été des méthode bien différente de celle des gnosti-
absurdités palpables, et des contradictions qui-s et des autres hérétiques (2).
manifestes. I/esprit humain n'esl pas capa- Le spei tacle des malheurs qui affligent
ble d'admettre de pareilles contradictions; les hommes, leurs vices, leurs erime>, la
il n'y a point d'homme qui puisse croire barbarie des puissants envers les faibles,
que deux el deux font cinq, parce que l'es- avaient fait sur Valenlin des impre^sions
prit humain ne peut pas croire qu'une chose profondes, et il ne pouvait croire que des
est et n'est pas en même temps. hommes aussi méclianis fussent l'ouvrage
Les erreurs des valenliniens n'étaient d'un Dieu juste, saint et bienf,iisant. Il crut
donc que des erreurs appuyées sur des prin- que les crimes dt!S hommes avaient leurs
cipes faux, mais spécieux, ou des consé- causes dans les passions et que les passions
quences mal déduites des principes vrais. naissent de la matière; il supposa qu'il
y
L'étendue de la secte de >alentin,le soin avait dans la matière des parties de différen-
avec lequel les Pères ont réfuté ses erreurs, tes espèces et des parties irrégulières qui
supposentque ces principes étaient analogues ne pouvaient s'ajuster avec les autres, ^'a-
aux idées de ce siècle; j'ai donc pensé que lentin crut que Dieu avait réuni les jiarlies
l'examen du système de Valeutin pouvait régulières et qu'il eu avait formé des corps
servir à faire connaître l'état de l'esprit hu- réguliers; mais les parties irrégulières que
main dans ce siècle, les principes philosophi- Dieu avait négligées étant restées mêlées
ques qui dominaient dans ce siècle, l'art avec les productions organisées et régulières
avec lequel Valeutin les a conciliés avec le causaient des désordres dans le monde Va- ;

christianisme, et la philosophie des Pères, leutin croyait par ce moyen concilier la Pro-
dont on parle aujourd'liui si légèrement el vidence avec les désordres qui régnent sur
souvent mal à propos. la terre {3).
Je crois même qu'indépendamment de Mais tout existant par l'Etre suprême,
ces considérations, le système do Valeutin comment avait-il produit une matière indo-
peut former un objet intéressant pour ceux cile à ses lois? Comment cette matière pou-
qui aiment l'histoire de l'espril humain. vait-elle être la production d'un esprit infi-
On voit, par ce que nous venons de dire, niment bon ?
que le système de Valeutin était un système G 'lie diinciilté délermina Valenlin à aban-
philosophique et théologique ou son sys- , donner son premier sentiment, on à joindre
tème philosophique appliqué à la religion à ses premières idées les principes du sys-
chrétienne examinons ces deux objrls.
: tème des platoniciens.
Des principes philosopliiqucs de )'alcnlin. On supposait, (l:ins ce système, que tout
était sorti du sein même de l'Etre suprême
LcsChaldéens reconnaissaient un Etre su-
par voie il'éinanatiim, c'est-à-dire comme la.
prême qui était le principe do tout; cet Etre
lumière sort du soleil pour se répandre d.ins
suprême avait, selon eux. produit des génies
toute la nature, ou, en suivant une autre
qui en avaient produit d'autres moins par-
comparaison [irise chez les Indiens, comme
faits qu'eux; ces génies, dont la puissance
les fils de l'araignée sortent de son corps.
avait toujours été eu décroissant avaient ,

enfin produit le monde el le gouvernaient. La production du monde corporel est une


Leur philosophie s'était répandue chez pres- des grandes difficultés de ce système; cir,
que tous les peuples ijui cultivaienl les tout venant de l'Inlelligence suprême par
sciences. Pylhagore avait adopté beaucoup voie d'émanation, comment en était-il sorti
de leurs idées, et Platon 1rs avait exposées autre chise que des esprits'.' comment la
avec tous les charnu-s de l'imagination il ;
matière pouvait-elle exister"?
avait, pour ainsi dire, animé tous les attri- Pour expliquer, dans ce système, la pro-
buts de l'Etre suprême, il les avait personni- duction du monde corporel, on rechercha
fiés. tout ce qu'un esprit pouvait produire; ou fil

(I) lien., 1.11,0. 10; 1. 1, c. r>.


(ô) Valciii., Ois>^erl. apuU Grab. Disseri. PP s3ec.li,
(2)'li'n., de l'i;(;,cri|il., c. 7. i;|pi,ili., Ijœr., 31. Pcr- p. .JO.
SOU., iil Viiiilirii;^ ti-iiJI.

Dictionnaire des Hérésies. IL


DICTIONNAIRE DES HERESIES. 201

d.ins I nomme iii'êmctoutes les obseryalions jusqu'aux esprits purs et de jouir do leur
qui potivyii'nl faire coiinaîlrc les produc- bonheur : voici toutes ses explications.
tioii-> (lonl un
espril est ca|iab!e. L'Etre suprême est un es rit infini, tout-
On remarqua que notre esprit conntTJssnit puissant, existant par lui-même; lui seul est
qu'il formait des iilces ou des images des jiar conséquent éiernel car tout ce «lui ,

objets ces images élaienl des êtres réels,


: n'exisie pas par lui-même a une cause el a
produits par l'esprit, et distingués de lui, commencé.
puisqu'il les considérait comme des tableaux Avant l'époque où tout a commencé, l'Etre
placés hors de lui. On crut, par ce moyen, suprême existait seul il se conlempl.iit dans •

expliquer comment l'Etre suprê ncavail pro- le silenee l'I dans


repos, il existait seul avec
le
duit des esprits. sa pensée; il n'y avait, selon les platoniciens,
Nous n'avons pas seulement des idées , rien autre chose d'essentiel à un espril, et ils
nous sentons en nous-mêmes des passions pensaient que noiis-inêines, lorsque noua
qui nous Iransporlenl des désirs violents
, nous examinions, nous ne trou» ions en nous
qui nous agitent ces désirs, ces passions ne
; rien de plus que notre substance cl notre
nous éclairent point et ne représentent rien ;
pensée.
ce sont donc, à proprement parler, des for- Après une infinité de siècles, l'Etre suprême
ces motrices qui sortent du fond de notre sortitpour ainsi dire de son repos; il voulut
âme comme l'âme après ces agil.itiims ren-
: communiquer l'esislcnce à d'autres êtres.
tre dans le calme , on crut <iue ces désirs ou Ce désir vague de communiquerrexislence
ces forces motrices en sortait nt, el l'on crut n'aurait rien produit si la pensée ne l'avait
concevoir par là qu'un esprit pouvait pro- dirigé et ne lui eût fixé p^ur ainsi dire un
duire des farces moirices ou des esprits mo- objet et tracé un plan il fallut donc que l'E-:

teurs et agités sans cesse. tre suprême confiât pour ainsi dire son désir
Nous ne sommes pas toujours agités par à sa pensée, afin qu'elle piit en diriger l'exé-
les passions ou jouissant d'un calme serein ; cution et c'est ce que \alentin exprimait
;

nous éprouvons des étais de langueur, de d'une manière figurée en disant que l'Etre
tristesse, des sentiments de haine ou de suprême ou le Bijtos avait laissé tomber ce
crainte, qui obscurcisseni nos idées el sem- désir dans le sein de la pensée.
blent nous ôler toute action les affections : La pensée avait donc formé le plan du
qui sortaient encore du fond de noire âme monde ce plan est le monde intelligible que
:

parurent avoir avec la matière brute et in- les platoniciens imaginaient en Dieu,
sensible une analogie complète, el 1 on crut L'Etre suprême , trop grand pour exécuter
pouvoir faire sortir d'un principe spirituel lui-même son dessein, avait produit un esprit,
des esprits el de la matière. et l'avait produit par sa seule pensée; car
Mais, comme llulelligence suprême n'était un esprit qui pense produit une image distin-
point sujette aux passions humaines, il n'é- guée de lui, et celte image est une substance
tait pas possible de faire sortir le monde dans le système des valentiniens, comme elle
immédiatement de cette intelligence, et l'on parait l'avoir été dans le sentiment de quel-
imagina une longue chaîne d'esprits, dont le ques platoniciens.
nombre était , comme on le voit , absolu- L'esprit produit par la pensée était une in-
ment arbitraire. telligence capable de comprendre son des-
Voilà, ce me semble, la suite des idées qui sein, et douée d'un jugement infaillible pour
conduisirent l'esprit des philosophes au en suivre l'exécution.
système des émanations queS'alenliuadopta: Ainsi, selon \ alentin, l'esprit et la vérité
voyons comment il en appliqua les princi- étaient sortis du sein de la pensée ; c'était en
pes au christianisme. quelque sorte le fruit du mariage de l'Etre
suprême avec la pensée.
Application des principes de Valentin à la
L'esprit, le fils unique, connut qu'il
ou
religion chiélienne.
était destiné à produire des êtres capables de
La religion chrétienne nous apprend que glorilierrKtresuprême,et vil qu'il fallait que
la première production de l'Etre suprême est ces êtres fussent capables de penser et eus-
son Fils ; que c'est par ce Fils que tout sent la vie c'est ce que \ alentin exprimait
:

a été créé , qu'il y a un Saint-Espril , une encore d'une manière figurée, en disant que
sagesse et une inQnité d'esprits de différents le mariage de l'esprit et de la vérité avait
ordres. produit la vie et la raison.
Voilà le premier objet que Valentin envi- La raison et la vie étant produites, l'esprit
sagea dans la religion chréiienue ; il ne com- créateur connut qu'il pouvait former des
mença donc pas explication de l'oiiginedu
1 hoiniiies, et avec l-s hommes composer une
niontle comme Moïse nous la décrit, mais société déires pensants cajiables de glorifier
par la production du Verhe, de la sagesse et l'Etre suprême ; el c'est ce que N alentin
des esprits inférieurs ; il fit ensuite bortirdes exprimait en disant, que du mariage de la
premières productions moud
corporel et
le '
raison et de la vie étaient sortis l'homme
les esprits humains; enfin il expliqua com- et l'Eglise.
ment ces esprits sont ensevelis dans les ténè- \ oiià les huit éons ou les huit premiers
bres, eorament ils s'unissent a un roi pset com- principes de tout, selon Nalentiii : il preieu-
ment parmi tous les esprits purs il s e.--l formé dail les trouver dans le commencemeut de
un Sauveur qui a délivré les hommes des té- l'Evangile de sainl Jean.
nèbres et les a rendus capables de s'élever Tous ces éons connaissaient Dieu ; mais
20o VAL VAL SOS

la connaissance qu'ils en avaient était bien beauté de l'inleiligence qui l'avait douée de
inférieure à celle qu'en avait l'esprit ou le la faculté de connaître, cette image la ré-
fils unique. . jouissait, et sa joie produisait la lumière;
La Siigfisse, qui était le dernier des cous, enfin elle retombait dans la tristesse.
vit avec peine l;i prérognlive du fils unique Toutes ces productions sont des substan-
ou de l'esprit; elle s'efforça de former une ces spirituelles, mais qui n'ont point la fa-
idée qui représentât l'Etre suprême; mais culté de connaître ; ce sont des mouvement^
l'idée (ju'elle s'en forma n'était iju'une imago ou des forces motrices, qui se resserrent ou
conluse. Ainsi, tandis que les productions qui se dilatent.
des autres éons étaient des substances spi- Pour fiire cesser les efforts et les angois-
rituelles et inti.'lligentes, l'effort que la sa- ses de la nile de la sagesse, l'intelligence en-
gesse pour former l'idée
fit de l'Etre suprême voya le Sauveur vers Achnmnt, le Sauveur
ne qu'une substance spirituelle,
produisit l'éclaira et la délivra de ses passions ; Acha-
informe, et d'une nature absolument diffé- mot délivrée de ses passions commença à
rente des autres esprits. rire, et son rire fut la lumière.
La sagesse, étonnée des ténèbres dans les- Dans le moment où Arhamot fut délivrée
quelles elles'étaitensevelie, sentit son erreur de ses passions, elle produisit un être surna-
et sa téinérilé elle voulut dissiper la nuit
; tnri'l qui fut le fruit de la lumière dont elle
dont elle él^iil environnée ; elle fit des efforts, avait été éclairée et de la joie qu'elle en avait
et ces efforts produisirent dans la substance ressentie.
informe des forces elle sentit qu'elle ne pou-
; L'âme qu'elle produisit fut donc ane âme
vait dissiper ses ténèbres, et qu'elle devait sensible et intelligente.
attendre de Dieu seul la forC(; nécessaire Toutes les passions produites 'pnr Achatnot
pour recouvrer la lumière. étaient encore confondues et formaient le
L'Etre suprême fut toutlié de son repentir: chaos le Christ les réunit etfornia la matière,
:

pour la rétablir dans sa première splendeur il sépara la lumière des autres passions, et
et pour prévenir ce désordre dans les autres la terre parut.
éons, l'esprit ou le fils unique produisit le C'' nouveau monde corporel fut donc com-
Cbrist, c'est-à-dire une intelligence qui éclai- posé de deux parties, dont l'une renfermait la
rait les éoMS, q\ii leur apprit (ju'ils ne pou- lumière et l'autre la terre.
vaient connaître l'Etre suprême, et un Sjint- Dans la région de la lumière était l'âme
Esprit qui leur fit sentir tout le prix de leur i\\x Achninol avait produite et qu'elle avait
état et tout ce qu'ils devaient à l'Etre suprême; douée de la sensibilité et de la faculté de con-
il leur apprit à le louer et à le remercier. naître.
Les éons par ce moyen furent usés dans
, , La première affection de cette âme fut le
leur état, et formèrent une société d'esprits sentiment de son exislence; avant d'avoir
qui étaient parfiitemcnt dans l'ordre. rien connu, elle sentit qu'elle existait.
Ces esprits connurent leurs perfections ; et C'iinnie toutes les affections de l'âme pro-
comme la connaissance d'un esprit produit <luisent hors de l'âme des êtres semblables à
une image distinguée de cet esprit, les éons, ces affections, l'âme qui habitait dans la ré-
en connaissant leurs perfections réciproques, gion de la lumière produisait une âme qui
produisirent un esprit qui était l'image de n'était que sensible.
leurs perfections et qui les réunissait Achuniot unit à celle âme sensible une âme
toutes. spirituelle, et de la réunion de ces deux êtres
Cet esprit était donc le chef naturel des il se forma un être sensible et intelligent.
éons; ils connurent qu'étant leur chef, il Les sentiments de joie, de tristesse, etc.,
fallait des ministres pourexécuter ses ordres: ne sont, dans les principes de Valentiii, que
ils en produisirent, et ces ministres sont les des efforts ou des l'iirces motrices; ainsi une
anges. âme sensible est douée d'une force motrice :

Cependant l'esprit que la sagesse avait l'âme sensible et l'âme spirituelle réunies
produit restait enseveli dans les ténèbres ; forment donc un être capable, non-seulement
le fils unique ou l'intelligence, après avoir de connaître et de sentir, mais encore démet-
éclairé les éons, donna a cet esprit informe tre en mouvement la matière, d'agir sur elle
la faculté de connailri' il ne l'i'Ut pas plu-
: et d'en recevoir les impressions.
tôt reçue qu'il aperçut son bienfaiteur mais ; il connut les dilTerentes manières dont il
le fils unique ou l'intelligenee se relira, et pouvait agir sur la malière et dont la matière
laissa cet esprit, ou l<i liile de la sagesse, pouvait reagir sur lui il forma donc des
;

avec un désir violent de le connaître : mais corps organisés, il y logea les âmes sensibles
son essence ne le lui permettait pas. Eile fit, et spirituelles, et produisit sur la terre ies
pour se le représenter, les plus giands efforts, plantes, les aniui<iu\,les hommes. Cet e-prit
en sentit l'inutilité et fut accablée de tris- est le créateur, selon Valenlin, et non ]as
tesse. l'Etre suprême, qui, étant un esprit exempt
Un esprit ne fait point d'effort sans pro- de toute passiuu, ne peutagir sur la matière
duire quelque cliose bors de lui ainsi de ; et la façonner.
l'agitition de cet esprit (ou de l'eiityme) se L'esprit qui habitait dans la région lumi-
produisit la tristesse elle sentit ensuite que
: neuse, et le ereaieiir (|ui occupait la région
ses efforts l'avaient affaiblie, elle craignit de dr 1,1 terre étaient composés d'une partie spi-
mourir, et produisit la crainte, l'inquiétude, rituelle ils ne connaissaient pas l'Etre su-
;

l'angoisse. D'autres fois elle se rappelait la prême; ils ne voyaient rien au-dessus d'. ux.
ÎOT DICTIONNAIRE DES HERESIES.

ninsl le Demiurgue voulut être regardé dans pour exister des esprits et des corps,
faire
les deux comme le seul Dieu, cl le créateur et imprimer à la matière tous le?
qu'il peut
Gt la même chose sur la terre. mouvements possibles.
Les hommes sur la terre vivaient donc LrsPères ont réfuté solidementceserrcurs,
dans une ignorance profonde de l'Etre su- et fait voir l'abus que les valentiniens fai-
prême; le Sauveur est descendu pour les saient des saintes Ecritures en faveur de
éclairer lorsque les hommes spirituels se
:
leur sentiment. 11 n'est pas possible de co-
seront perfectionnés par la doctrine qu'il a pier ici tout ce qu'ils ont dit ; mais nous ne
enseignée, la fin de toutes choses sera, di- pouvons nous dispenser de faire quelques
saient les valentiniens alors, tous les esprits ;
remarques sur 1-eurs ouvrages conlre les
ayant reçu leur perfection, Achnmol, leur valentiniens. 1° Ils y font voir une métaphy-
mère, passera de la région moyenne dans le sique profonde une grande force de raison-
et

Plérome, et sera mariée au S.iuveur fiirmé nement. prouvent que toute l'Eglise
'I" Ils

par les éons et leur chef voilà l'époux et : chrétienne professait la croyance qu'ils dé-
l'épouse dont l'Ecriture nous parle. fendent, et qui est la même que celle d'au-
Les hommes spiiiluels, dépouillés de leur jourd'hui. 3° Il est évident que ces Pères n'é-
âme et devenus esprits purs, entreront aussi taient pas des platoniciens, et que les chré-
dans le Plérome et seront les épouses des ,
tiens n'avaient point emprunté leurs dogmes
anges qui environnent le Sauveur. de ces philosophes : car, je le répète, c'est,
L'auteur du monde passera dans la région si je ainsi, par la masse
peux m'exprimer
moyenne où était sa mère; il y sera suivi des de de l'Eglise qu'il faut juger de
la doctrine
âmes des justes qui n'auront point élé élevés celle des Pères, et non pas parquelques pas-
au rang des esprits purs, et qui conserveront sages déiachés de leur place et dépouillés des
leur sensibilité; ils ne passeront point la explications quu les Pères eux-mêmes ont
moyenne région rar rien d'animal n'entrera : données de leur sentiment (2).
dans le Plérome. On ne sait quelle était l'origine de Valen-
Alors le feu, qui est caché dans le monde, tin ni précisément ((iiand il enseigna son er-
paraîtra, s'allumera, consumera toute la reur il parait qu'il fut célèbre vers le milieu
;

matière, et se consumera avec elle, jusqu'à du secon siècle (3). I

s'anéantir. Il eut lieaucoup de disciples les plus cé- ;

Dans le système de Valentin, l'Etre su- l>bres furent Ptoloinée, Seeundus, Héracléon,
prême était un par esprit qui se contemplait, Marc, Cularbasse, Bassus, Florin, Blaslus,
et qui trouvait son bonheur dans la connais- qui répandirent sa docii ine, cl formèrent des
sance de ses perfections c'était là le modèle : sectes souvent étendues, et qui étaient fort
que tous les esprits devaient imiter, tous de- nombreuses dans les Gaules du temps de
vaient tendre à cette perfection sans y pré- saint Irénce, qui nous a donné le plus de lu-
tendre; mais ils en approchaient autant qu'il mières .sur celte secte {'*].
était possible à une créature lorsqu'ils s'é- Voyez, à l'article M^rc, les changements
taient délivrés de toutes les passions. qu'on fit d.ins ce système.
Dans le système de Valentin, ces passions *
VALÉSIENS, ancienne secte d'hérétiques
étaient des puissancesaveugles cl des sub- dont l'origine et les erreurs sont peu con-
stances étrangères à l'âme il fallait que ; nues; saint Epiphanc, qui en a fait men-
l'homme veillât sans cesse pour les chasser tion (5), dit qu'il yen a\ail,dans la Palestine,
de son cœur par ce moyen l'homme : deve- sur le territoire de la ville de Philadelphie,
nait un pur esprit, c'est-à-dire une intelli- au delà du Jourdain. Ils tenaient quelques-
gence qui n'avait que des idées et point de unes des opinions des gnostiques, mais ils
sentiment; c'était alors que l'âme devenait un avaient aussi d'autres sentiments différents.
séjour digne du Père céleste (1). Ce qu'on en sait c'est qu'ils étaient tous
,

Valentin baptisait au nom du Père de tou- eunuques, et qu'ils ne voulaient point d'au-
tes choses qui était ÏTiconnu de la vérité, tres hommes dans
leur société. S'ils en re-
mère de toutes choses, de Jésus-Christ qui cevaient quelques-uns, ils leur interdisaienl
était descendu pour racheter les vertus. Ce l'usage de la viande, jusqu'à ce qu'ils se
sont vraisemblablement ces manièrcsd'admi- fussent mutilés; alitrs ils leur p rmellaienl
nislrerle baptême qui ont donné naissance toute espèce de nourriture, parce qu'ils les
à la coutume de rebaptiser et à l'erreur des croyaient dès ce moment à couvert des
rebaptisants. mouvements déréglés de la chair. On a cru
Il est inutile de s'arrêter à réfuter ces er- aussi qu'ils mutilaient quelquefois par vio-
reurs, qui portent toutes sur une fausse idée lence les étrangers qui |iassaieiit chez eux;
de la toute-puissance de l'Etre suprême. Tout et que jamais retraite de brigands ne fui
le système valenlinieu se dissipe lorsqu'on évitée avec plus de soin par les voyageurs;
fait attention que l'iitre suprême existant mais ce fait n'est guère probable; les peu-
par liii-néme doit avoir une puissance infi- ples voisins se seraient armés contre eux, et
nie, et n'a besoin que d'un acte de sa volonté les auraient extern)inés.

(1) Iren. 1. Tert. adversus Valent. Epipli. Mas-


i, c. 2. c. 7 ; Dodwel; de Hacres...; Grabbe, Spicileg.
Illig.,
iuet. edil. de S Disserl., an. 1. Cleni. Alex.
Iren. (41 1 prétendu que la secte des valeminiens
lioiiiasius a
Strom., I. 11, p. 409.
Pliilasir. iliéodorcl, I. i Ha;rel. a éie si qu'elle avait presque fait éqnililirc
nombreuse
l^al)., c. 7. AuK., de User. c. "l. Darnuscen., de Haer., avec r-EfiliSe calholiqui;; mais c'e-t un senlinieut destitué
•-. 37. de preuves dans Tbomasius et coniraire à tous les iuonu->
(2) Tert. Iren. Ciem. Alex. Epipb.. ibi I. menlsde l'iiisloire ecclésisslique.
(5) Foyez , sur cela, Pearson, Vin). Ignat., pari, ii, (S) Hserei- 58.
200 VAU VAU :ilO

(Jomme saint Epiphane a placé celte ne- tien, Valdo et ses disciples prétendirent que
résic entre celle des noéliens el celle des l'Eglise romaine avait cessé d'être la vraie
novaliens, on présume (lu'clle existait vers Eglise depuis qu'elle avait des possessions el
l'an 240 ; mais elle n'a pas pu s'étendre des biens temporels; que ni le pape, ni les
beaucoup, ni subsister lon);tcuips (1). évêques, ni les abbés ni les clercs, ne de-
,

VAUDOIS, disciples de Pierre Vaido, riche vaient posséder ni biens-fonds, ni dignités


marchand de Lyon. temporelles, ni fiefs, ni droits régiliens que ;

La mort subite d'un ami qui tomba pres- les papes , qui avaient approuvé ou excité
que à ses pieds faire de profondes ré-
lui fit les princes pour faire la guerre étaient de ,

flexions sur la fragilité de la vie humaine el vrais homicides, et par conséquent sans au-
sur le néant des biens de la (erre. Il voulut torité dans l'Eglise.
y renoncer pour ne s'occu[)er que de son De vaudois concluaient qu'eux seuls
là les
salut, et distriliua tous ses biens aux pau- étaient la vraie Eglise, puisqu'eux seuls
vres il voulut
; inspirer aux autres le déta- praliquaient et enseignaient la pauvrelé
clunioiit du montli' et le dépouillement des évaiigélique.
richesses; il exhorta, prêcha, el, à force de A|)iès s'être ainsi établis comme la seule
prêcher le désinléresseinent il se persuada , vraie Eglise, ils prétendirent que les fidèles
que la pauvreté évangéli(iue, sans laquelle étaient égaux, que tous étaient préires, que
on ne pcuivait être chrétien, ne permellail tous av.iieMl h; droit d'instruire, (|ue les
de rien posséder. prêtres et les évêques n'avaient pas celui de
Plusieurs personnes suivirent l'exemple les en empêcher. Ils prouvaient toutes ces
de Pierre Valdo, et formèrent, vers l'an 1136, prétentions par quelques passages de l'E-
une secte de j^ens qu'on appelait les pauvres criture tel est le
: passage de saint Mat-
de Lyon, à cause de la pauvrelé dont ils thieu, dans leciuel Jésus-Christ dit à ses dis-
faisaient profession. Valdo leur expliquait ciples qu'ils sont tous frères; celui de sainf
le Nouveau Testament en langue vulgaire, Pierre qui dit aux fidèles Remlcz-vou» :

et devint l'oracle de ce petit troupeau. mutuelleinenl service, chacun selon le don


Le zèle de ses disciples s'échauff;» liienlôl, qu'il a reçu, comme étant de fidèles dispen-
et ils ne se conlen'.èrent pas de pratiquer la sateurs des différentes grâces de Dieu; le
pauvreté, ils la prêchèrent, et s'érigèrent en passage de saint Marc où Jésus-Christ dé-
apôlros quoiqu'ils ne fussent que de sim-
,
fend à ses disciples d'empêcher un homme
ples laïques sans mission. L'Eglise de Lyon, de chasser les démons au nom de Jésus-
sans condamner leurs motifs cl leur zèle, Christ, quoique cet homme ne suivit pas ses
voulut les renfermer dans de justes bornes; apôtres (2).
mais Valdo el ses disciples avaient une Irop Les vaudois prélendirent donc former une
haute idée d'eux-mêmes pour déférer aux Eglise nouvelle qui était la vraie Eglise de
avis de l'Eglise de Lyon. Ils prétendirent Jésus-Christ, qui par conséquent
,
avait ,

que tous les chrétiens devaient savoir l'E- seule le pouvoir d'excommunier et de dam-
criture, que tous étaient prêtres et que tous ner par ce moyen ils calmèrent les con-
: ,

étaient obligés d'instruire le prochain. Fon- sciences alarmées par les foudres de l'E-
dés sur ces principes qui renversaient le glise.
gouvernement de toute l'Eglise, les vaudois Pour détacher plus efficacement les fidèles
conlinuèrenl à prêcher et à se déchaîner de l'Eglise, ils condamnèrent toutes ses cé-
contre le clergé. Si l'Eglise leur imposait rémonies la loi du jeûne, la nécessité de la
:

silence, ils répondaient ce que les apôtres confession, les prières pour les morts, le
avaient répondu au sénat des Juifs, lorsiju'il culte des saints, et en un mot tout ce qui
leur défendait de prêcher la résurreciion de pouvait concilier aux pasleurs légitimes le
Jésus-Christ Faut-il obéir à Dieu ou aux
: respect et l'attachement des peuples: enfin,
hommes ? pour cniretenir les peuples dans l'igno-
Les vaudois savaient l'Ecriture; ils avaient rance, ils condamnèrent les études et les aca-
un extérieur mortifié , leurs mœurs étaient démies, comme des écoles de vanité.
austères, et chaque prosélyte devenait un Tel fut le plan de religion que les vaudois
docteur. imaginèrent pour se défendre contre les ana-
D'un autre côté la plus grande partie du tlièmes de l'Eglise et pour se faire des pro-
clergé, sans lumière et sans mœurs, n'op- sélytes.
jiosail communémenl aux vaudois que son ne fondaient celle prétendue réforme,
Ils
autorité. Les vaudois firent des progrès ra- ni la tradition, ni sur l'autorité des con-
sur
pides, el, après avoir emiiloyé Ions les mé- ciles, ni sur les écrits des Pères, mais sur
nagements possibles, le pape les excommu- quelques passages de l'Ecriture mal inter-
nia et les condamna avec tous les autres
, prétés ainsi Valdo et ses disciples ne for-
;

hérétiques qui inondaient alors la France. mèrent point une chaîne de tradition qui
Les foudres de l'Eglise irritèrent les vau- remontai jusqu'à Claude de Turin.
dois ils attaquèrent l'autorité qui les con-
; Les vautlois renouvelèrent 1* les erreurs :

damnait. de Vigilance sur les cérémonies de l'Eglise,


Fondés sur la nécessité de renoncer à sur le culte des saints el des reliques, et sur
toute possession pour êlre vraiment chré- la hiérarchie de l'Eglise 2" les erreurs des;

(t) t'illeiiionl, Mémoires pour Ihisl. eccIO»., lom. III, [2) Maltli. xïiii. 1 l'eir. iv, 10,
SM DIf.TIONNAIRK DES HERESIES. 212

donatistes sur la nullité des sacmnonls con- les albigeois et contre les hérétiques qui
férés par de mauvais minislrcs et sur l;i na- s'étaient si prodigieusement multipliés dans
ture de l'Eglise ; 3' les erreurs des icono- les provinces méridionales de la France.
clastes; '*'' ils ajoutèrent à ces erreurs que Ceux qui se sauvèrent dans le Dauphiné, se
l'Eglise ne peut posséder des biens tem- voyant inquiétés par l'archevêque d'Em-
porels. brun, se retirèrent à Val-Louise et dans les
Nous avons réfuté ces erreurs dans les autres vallées où les inquisiteurs les suivi-
articles des différents hérétiques qui les ont rent. Tous ces efforts n'aboutirent qu'à ren-
avancées, et l'erreur qui est particulière aux dre les vauilois plus dissimulés enfin, fati-
;

vaudois ne mérite pas une réfutation sé- gués des poursuites de l'inquisition ils se
,

rieuse. joignirent aux débris des albigeois; ils se


Les vaudois n'appuyaient leurs erreurs retirèrent dans la Gaule cisalpine et entre
que sur quelques passages de l'Ecriture pris les Alpes, où ils trouvèrent un asile parmi
à la lettre. Plusieurs hérétiques, avant eux, des peuples qui étaient infectés des hérésies
avaient déjà suivi cette méthode; mais ces du neuvième <'t du dixième siècle.
héréiiqiios avaient fait peu de progrès dans .VIphonse, roi d'Aragon, fils de Béren-
les premiers siècles de l'Eglise, parce que les ger IV comte de Barcelone et marquis de
,

fidèles et les raini'ilres de l'Eglise étaient Provence, ayant chassé de ses Etats tous les
éclairés dans ces siècles. Mais, au commen- sectaires qui ne se convertirent pas, les sec-
cement du douzième siècle, les peuples et les taires provençaux se retirèrent aussi dans
ecclésiastiques étaient ignorants, et le so- les vallées.
phisme le plus grossier était, pour la plu- Ils n'étaient pas poursuivis avec moins de
part des ecclésiastiques, une difficulté inso- vivacité en Bohême et dans toute l'Allema-
luble, et pour le peuple une raison évidente. gne, d'où ils se sauvèrent aussi dans les val-
11 y avait cependant des hommes respec- lées où se rendaient tous les jours d'antres
,

tables par leurs lumières et par la régula- hérétiques chassés de Lombardie et d'Ita-
rité de leurs mœurs; mais ils étaient rares, lie ; ainsi ces différents bannissements for-
et ils ne purent empêcher que les vaudois mèrent dans les vallées de Piémont un peu-
ne séduisissent beaucoup de monde. ple d'hérétiques qui adoptèrent la religion
Comme la doctrine des vaudois favorisait des vaudois.
les prétentions des seigneurs, et tendait à Le pape exhorta le roi de France, le duc
remettre entre leurs mains les possessions de Savoie, le gouvernement de Dauphiné et
des églises les vaudois furent protégés par
, le conseil delphinal à travailler à les enga-
les seigneurs chez lesquels ils s'étaient ré- ger à renoncer à leurs erreurs et même à
,

fugiés après avoir été chassés de Lyon. Ce-; les y forcer. Les exhortations du pape
Seigneurs, sans adopter leurs erreurs, étaient eurent leur effet on envoya des troupes
,

bien aises de les opposer au clergé, tiui con- dans les vallées.
damnait les seigneurs qui avaient dépouillé Quelques années après, Louis XII, pas-
les églises. sant en Italie, se trouva peu éloigné d'une
Les vaudois, chassés du territoire de Lyon, retraite de ces hérétiques appelée Valpules;
trouvèrent donc des prolecteurs, et se firent il les fit attaquer, et il y eut un carnage hor-

un grand nombre de prosélyli>s. rible. Louis XII crut avoir anéanti l'héré-
Valdo se retira avec quelques disciples sie, et donna son nom à la retraite où il
dans les Pays-Bas, d'où il répandit sa secte avait fait périr un si prodigieux nombre
dans la Picardie et dans différentes provin- d'hérétiques cette retraite se nomma Val-
:

ces de la France. Louise.


Les vaudois n'étaient pas les seuls héré- Les vaudois se retirèrent dans l'intérieur
tiques qui troublassent la religiuii de l'Etat; dis vallées, et dans ces retraites bravèrent
les albigeois ou les manichéens, les publi- la politique des légats, le zèle des mission-
cains ou popélicains, les hcnriciens, etc., naires les rigueurs de l'inquisition et la
,

avaient formé de grandes sectes i>n France. puissanc>^ des princes calholii]ues.
Louis Vil fit venir des missionnaires pour On vit des armées entières consumées dans
les convertir; mais ils prêchèrent sans suc- ces affreuses retraites des vau:lois et enfin
,

cès contre les erreurs des vaudois. Philippe on fut obligé de leur accorder dans ces val-
Auguste, son fils, eut recours à l'autorité; il lées le libre exercice de leur religion sous
fit raser plus de trois cents maisons de gen- Philippe VII, duc de Savoie, vers la fin du
tilshommes, oii ils s'assemblaient, et entra quinzième siècle (1488).
ensuite dans le Berri où ces hérétiques com- Les vaudois , se croyant indomptables, et
mettaient d'horribles cruautés. Plus de sept non contents du libre exercice de leur reli-
mille furent passés au ûl de l'épée ; beaucoup gion , envoyèrent des prédicateurs dans les
d'autres périrent par les Qammes, et, de cantons catholiques. Pour réprimer leur té-
ceux qui purent échapper, les uns qu'on mérité, le duc de Savoie envoya à la tête de
nomma dans la suite turlu|iins allèrent dans cinq cents hommes un officier qui entra su-
'

les pays vallons, les autres en Bohême ; les bitement dans les vallées des vaudois, où il
sectateurs de VaMo se répandirent dans le mit tout à feu et à sang. Les vaudois prirent
Languedoc et dans le Dauphiné les armes, surprirent les Piémonlais et les
Les vaudois qui s'étaient jetés en Langue- tuèrent presque tous; on cessa de leur faire
doc eten Provence furent détruits par ces la guerre.
terribles croisades que l'on employa contre Vers le milieu du seizièm.' siècle, Cffico-
S13 \AU VIG 2U
lampade et Bucer écrivirent aux vaudois nombre prodigieux de vaudois qui furent
pour les engager à se réunir aux Eglises ré- brûlés.
lorinées el malgré la différence de leur
, François h' mourut Henri II laissa les
:

croyance l'union se ûl. Le formulaire de foi vaudois en paix, et ils en jouiront jusqu'à la
porliiit : paix qui termiaa la guerre d'Espagne et de
1° Que le service de Dieu ne pourrait élrc la Franco, et qui rétablit le duc de Savoie
fait i|u'on esprit el en vérité ; dans ses Etats.
2° Que ceux, qui sont el seront sauvés ont Le pape fit faire au duc de Savoie des re-
été élus de Dieu avant la création du monde; proches sur son peu de zèle contre les vau-
3" Que quicoïKjue établit le libre arbitre dois, el ce prince envoya contre eux des
nie la prédi'stinalion et la grâce de Dieu; troupes; mais i'3 firent une résistance qui
k' Que l'on ne peut appeler bonnes œuvres détermina le duc à leur accorder encore une
que celles (jui sont commandées de Dieu, et fois la paix dont ils jouiront jusqu'en 1570,
qu'on ne peut appeler mauvaises que celles époque lù le duc Emmanuel entra dans une
qu'il défend ; ligue offensive avec plusieurs princes de
5° Qu'on peut jurer par le nom de Dieu, l'Europe contre les protestants. Dès qu'elle
pourvu que celui qui jure ne prenne point fut signée, il défentlil aux vaudois de s'as-
le nom de Dieu en vain ;
sembler, à moins que le gouvernement n'as-
6 Que la confession auriculaire n'est point sistai à leurs assemblées.
commandée de Dieu, et que quand on a pé- Ils élaient traités bien plus sévèrement eu
ché publiquement on doit confesser sa faute France, el ils se relirèrenl dans les terres
publiquement ; neuves, d'où ils furent bientôt chassés par lu
7' Qu'il n'y a point de jours arrêtés pour zèle des missionnaires, aidés el soutenus par
le jeûne du chrétien ;
les gouverneurs des provinces.
8° Que le mariage est permis à toutes sor- Ces expéditions el les guerres du duc da
tes di- personnes, de quelque qualité et con- Savoie avaient dépeuplé ses Etals, il était
dition qu'elles soient ; dans l'impuissance de réduire les barbels ou
9" Que celui qui n'a pas le don de conti- vaudois il prit le
; parti de les tolérer, mais
nence est obligé de se marier; à coiiilition qu'ils n'auraient point de lemples
10" Que les miiiistris de la parole de Dieu el qu'ils ne pourraient faire veuir de minis-
peuvent posséder qu('l(]ue chose en particu- tres étrangers.
lier pour nourrir leur fimillc; Cromwel demanda pour eux une toléranca
11° Qu'il n'y a ((ue doux signes sacramen- plus étendue, et leur envoya de l'argent,
taux, le baptcmf el reuchanslic. avec lequel ils achèteront de> armes, et U
Les vaudois ayant reçu ces articles avec guerre recommença entre le duc de Savoie
quelques autres de peu de conséquence, et el les vaudois ; les vallées furent encore
se croyant plus forts par celle union avec inondées du sang des catholiques el des vau-
les proieslanis d'Allemagne el les réformés dois; les cantons suisses proposèrent enfin
de France, résolurc nt de professer celte nou- leur mcdiaiioi), et les vaudois obliurent en-
velle croyance ils chassèrent dL's vallées
: core la tolérance civile.
dont ils éliiienl les niailres tous les curés el Les vaudois ne purent se contenter de
les autres prêtres; ils s'emparèrent des égli- celle tolérance ils chassèrent les
: mission-
ses cl en firent leurs prêches. naires, el l'on apprit qu'ils avaient des in-
La guerre de François 1 ' contre le duc de telligences avec les ennemis du duc de Sa-
Savoie f.ivorisail leurs entreprises; mais voie.
ans>iiot que ces deux princes eurent fait la Amédéo prit donc de rhasser
la résolution
paix, l'aul 111 fit dire au <iuc de S Évoie et au les vaudois de ses Etals Louis XI \' sin onda
;

pailemenl île Tiiriii que les ennemis qu'ils SOS [irojets el envoya des troupes en Piomont
avaient dans les valées étaient beaucoup roiiire les vaudois ; le duc de Savoie donna
plus à craindre <|ue les Français, et qu'il alors un édil par lequel il faisait à tous ses
fallait pour le bien de rEgli-.e cl de l'Èlal sujets hérétiques des vallées dél'ense de con-
travailler à les exlei niini'r. tinuer l'exercice de leur religion.
Sa Sainlelé ayant envoyé, peu de temps Les vaudois ne voulurent point obéir, et
apiès, une bulle qui enjoignait aux juges de la guerre recoaimença avec beaucoup de vi-
ce parlement de punir rigoureuseuieut tous vacité; mais eiiGu, après bien des fatigues et
ceux qui leur ser.iienl livrés par h'S inquisi- beaucoui) de sang répandu, les vaudois ou
teurs, ils cxeculcrriil cet ordre, suivant en barbels se soumirent, et les Français se re-
cela rexeiiiplc des parlemonls de France : tirèrent.
un vil brûler tant de vaudois dans la ville Quelques années après, le duc de Savoie
de Turin , qu'on eût dit ({ue son parlement s'étant uni à la ligue d'Aiigsbourg, révoqua
voulait se di>linguer des autres par celle SOS édils contre les barbets, rappela les fu-
manière de procéiJer. gitifs et leur accorda le libre exercice de leur
Les vaudiiisse mainlinrenl cependant dans religion ; depuis ce temps, les barbets se
les vallées , cl le duc de S:ivoie , trop faible sont rétablis et ont été très-utiles au duc de
pour les détruire, eut retours à François !", Savoie contre la France (I).
qui envoya dos troupes en Piémont pour VKjILANCE, prélreel curé d'une par isse
celle expédition; ces troupes arrêtèrent un de Barcelone, au cummencemeut du cin-
(1) tlisi. ili^ ulLiigcois et lies vaudois, lar le P. Beuoil D 'Argeuiré. CoUecli juJ., 1. i. Ueyiiiald, Du^in, Fleury, dô
lliuu. ilisi. Ue iTaucti.
,

SIS DICTIONNAIRE DES HERESIES. 216

quième siècle ou sur la fin du quatrième, l'antre ne sont pas écoutées les martyrs ;

connue le pensent les savants auteurs de mêmes demandent sans l'oblanir que Jésus-
riiisloire liUéraire de France, enseigna dif- Christ venge leur sang.
férentes erreurs. « Comment peut-on concevoir qu'un peu
Les ouvrages dans lesquels il les ensei- de poussière produise tous les prodiges qu'on
gnait ne sont point parvenus jusqu'à nous ; raconte et quel serait l'objet de ces mira-
,

c'est par saint Jérôme que nous connaissons cles qui se font au milieu des fidèles? Les
ses erreurs, et voici ce que saint Jérôme en miracles ne peuvent servir qu'à éclairer les
dit : infidèles je vous ileiuande que vous m'ex-
;

« On a vu dans le monde des monsti'cs de pliquiez comment il se peut faire qu'un peu
différentes espèces Isaïe parle de-; centau-
: de poussière ait tant de vertu.
res, des sirènes el d'autres semblables Job : « Si tout le monde se renferme dans des
fait une description niystériiuse du Lévia- cloîtres, par qui les églises seront-elles des-
than et de Béhémolh les poêles content les
: servies? »
fables de Ci rbère, du sanglier de la foi et Vigilance attaquait ensuite le célibat et les
d'Erymantlie, de la Cbimère el de l'hydre à vœux comme des sources de désordres (1).
plusieurs (êtes Virgile rapporte l'histoire de
; On peut donc réduire à trois chefs les er-
Cacus l'Espagne a produit Gérion qui avait
; reurs de Vigilance; Il attaquait 1" le culte :

trois corps ; la France seule en avait été des saints ; 2" celui des reliques ; 3° le céli-
exempte, et on n'y avait jamais vu que des bat (2).
hommes courageux et éloquenls; quand Vi- Les protestants ont adopté toutes ces er-
gilance, ou plutôt Dormitatice, a paru tout reurs nous allons les examiner.
:

d'un coup, combattant avec un esprit impur


contre l'esprit de Dieu il soutient qu'on ne ;
§ L — Du culte des suints.

doit point honorer les sépulcres des martyrs, Le culte des saints a deux parties l'hon- ,

ni chauler alléluia qu'aux fêles de Pâques il ; neur qu'on leur rend et l'invocation.
condamne les veilles il appelle le célibat
; Le culte des saints était généralement éta-
une hérésie, et dit que la virginité est la bli dans l'Eglise lorsque A igilance l'attaqua
source de l'impurelé. » par des plaisanteries et par le reproche d'i-
Vigilance affeclait le bel espril c'était un ; dolâtrie.
homme qui aiguisait un trait et qui ne rai- Les protestants ont combattu ce culte par
sonnait pas; il préférait un bon mot à une les mêmes raisons et ont prétendu qu'il était
bonne raison; il visait à la célébrité; il vou- inconnu aux premiers siècles.
lut écrire il attaqua lous les objets dans
; Il possible d'entrer dans le détail
n'est ni
lesquels il remarqua des faces qui fournis- des différentes difficultés que les protestants
saient à la plaisanterie. ont entassées contre le culte des saints , ni
« Est-il nécessaire, disait-il, que vous nécessaire d'examiner ces difficultés en par-
respectiez ou même que vous adoriez je ne ticulier, pour mettre le lecteur en état de
sais quoi que vous portez dans un petit vase? prononcer sur leurs sophismes : il suffit de
Pourquoi baiser et adorer de la poussière ,
donner une idée précise de la doctrine de
une vile cendre enveloppée de linge qui étant l'Eglise sur le culte des saints :

impure souille ceux qui en approchent et 1° L'Eglise catholique suppose que les
qui ressemble aux sépulcres blanchis des saints connaissent nos besoins et qu'ils peu-
pharisiens, qui n'étaient que poussière et vent intercéder pour nous , c'est un point de
que corruption au dedans Il faut donc ([ue "?
doctrine fondé sur l'Ancien et sur le Nouveau
les âmes des martyrs aiment encore leurs Testament Jacob prie l'ange qui l'a protégé
:

cendres apparemment qu'elles sont auprès


; de protéger ses enfants ; il invoque Abraham
d'elles et roulent à l'enlour, de peur que s'il et Isaac (3).
venait quelque pécheur elles ne pussent pas Dieu ditlui-même dans Jérémie que quand
entendre ses prières étant absentes. Mo'i'se et Samuel intercéderaient pour le peu-
« Nous voyons que les coutumes des ido- ple, il ne les écoulerait pas (4).

lâtres se sont presque introduites dans l'E- Saint Pierre promet aux fidèles de prier
glise sous prétexte de religion. On y allume pour eux après sa mort (5 .

de grands cierges en plein midi, on y baise ,


En un mot, l'Ancien et le Nouveau Testa-
on y adore un peu de poussière ; c'est ren- ment supposent évidemment que les saints
dre , sans doute, un grand service aus mar- connaissent nos besoins, qu'ils s'intéressent
tyrs que de vouloir éclairer avec de méchants pour nous Kemnilius et la confession de
;

cierges ceux que l'Agneau assis sur son trône N'irlemberg reconnaissent que les saints
éclaire avec tout l'éclat de sa majesté. prient pour l'Eglise.
« Pendant que nous vivons, nous pouvons Vigilance dit que, pendant que nous vi-
prier les uns pour les autres; mais après vons, nous pouvons prier les uns pour les
notre mort les prières que l'un fait pour autres. Saint Jérôme répond Si les apôtres :

(1) Hiero;i. contr. Vigilaiit. Barbeyrac, qui n'a été que l'écho de Le Clerc con-
(S) Le Clerc, bibliolh. univers., an. lUSll, p. IC9, ac- tre les Pères, a renouvelé ces accusations et a voulu
cuse saint Jérôme de inauva se foi conire Vigilance qu'il les prouver par des passa<;fis qui établissent le contraire'
regarde comme un habile lioinnie; mais on lie \oit point Uarlieyrac, Préf. de Puffeud. Uép. à 1). Cellier.
sur quoi il fonde son opinion, liasnage Hisl. Ecclés. , (.5) lie.ies., XLvm.
t.. 11, l. XIX, c. 7, prétend la même cliose, mais sans le (l) Jereui., xv.
(irouver. trij 1 Petr. iii'l.
247 VIG VIG 318

et les martyrs , encore revêtus d'un corps et pas d'une nature semblable au culte qu'ils
clans l'obligalion de prenilre soin de leur pro- rendent à Dieu il est faux que ce culte soit
:

pre salut, peuvent prier pour les hommes, de même espèce, et qu'il ne diffère que du
à plus forte r;iison ils peuvent le faire après plus au moins comme le prétendent les
,

avoir remporté la vicloirc et avoir été cou- théologiens (G).


ronnés. Moïse qui seul obligea Dieu à par- Le culie que les catholiques rendent aux
donner à six cent mille combaKanls, et saint saints n'est donc pas un crime, et les théo-
Etienne le premier des martyrs qui imiia si logiens de Saumur reconnaissaient que ce
parfaitement Jésus-Christ et qui demanda culte ne serait point condamnable s'il diffé-
pardon pour ses bourreaux, auront-ils moins rait essentiellement du culte qu'on rend à
de pouvoir él.icil ;ivcc le Sauveur qu'ils n'en Dieu.
avaient en ce monde ? Saint Paul qui assure ,
Ce double culte est évidemment marqué
que Dieu lui a accordé la vie de deux cent dans toute l'anliquité, quoi qu'en dise Bas-
soixante -seize personnes qui naviguaient nage, ou il faut qu'il fasse de tous les chré-
avec lui, fcrnicra la bouche quand il sera tii'iis des trois premiers siècles autant d'ido-

dans le ciel, et il n'osera pas dire un mot lâtres, puis(iu'ils ont rendu un culte aux
pour ceux qui ont reçu l'Evangile par toute m;irtyrs (7).
la terre (1)? C'est donc à tort que les apologistes de la
Dans ce passage saint Jérôme répond à ce confe>sion d'Augsbourg dirent (lue les doc-
que Vigilance avait dit sur l'invocation des leurs anciens, avant saint Grégoire le Grand,
saints, que leurs prières n'étaient point écou- ne parlent point de l'invocation des siiints ,
tées et saint Jérôme fait voir par plusieurs
, et l'on trouve dans s.iint Grégoire de Na-
exemples que leurs prières sont écoulées. zianze une oraison sur saint Cyprien qui fait
Comment donc Basnage a-t-il pu dire que voir que le culte des saints était établi avant
saint Jérôme n'a pas cru que l'invocation le quatrième siècle.
des saints fiit légitime (2) ? Calvin iiétait détourné d'admettre l'invo-
Saint Jérôme suppose que la tradition de cation des saints que parce qu'il ne conce-
l'Eglise est unanime et constante sur le culte vait pas comment les prières peuvent leur
des saillis, et Vigilance ne s'est point fondé être connues c'est aussi le fondement de la
:

sur la tradition pour attaquer ce culte ; ce répugnance de \ ossius pour ce culte (8).
qui prouve qu'en effet la tradition n'était Grolius répond que cela est cependant fort
pas favorable à \igilance, comme B.isoage aisé à comprendre. « Les prophèles tandis ,

l'a prétendu, fondé sur des conjectures con- qu'ils étaient sur la terre, dit-il, ont connu
traires à toute l'antiquité ecclésiastique et ce qui se passait d.ius les lieux où ils n'é-
aux principes de la logi(iue et de la critique. taient pas. Elisée connaît tout ce que fait
En effet, au commencement dti troisième Giési, quoiqu'absent ; Ezéchiel au milieu de
siècle, Origène parle expressément de l'in- la Chaldée voit tout ce qui se passe dans Jé-
vocation des saints (3). rusalem ; les anges sont présents à nos as-
Eusèbe de Césarée, qui a passe une partie semblées, et s'emploient pour rendre nos
de sa vie dans le troisième siècle, et (jui cer- prières agréables à Dieu c'est ainsi (jue , :

tainement n'était ni ignorant, ni supersti- non-seulement les chrétiens, mais aussi les
tieux, Eusèbe, dis-je, assure que l'on visi- Juifs, l'ont cru dans tous les temps. Après
sitait les tombeaux des martyrs, et que les ces exemples, un lecteur non prévenu doit
fidèles leur adressaient leurs prières. croire qu'il est bien plus raisonnable d'ad-
Saint Hilaire, saint Ambroise, saint Ephrem, mettre dans les martyrs une connaissance
saint Basile, saint Grégoire de Ny.sse etc., , des prières que nous leur adressons que nuu
sont tous unanimes sur le culte des saints, pas de la leur ôler (0). »
et l'Eglise grecque est parfaitement d'accord Ce que nous venons de dire met le lecteur
sur ce point avec l'Eglise latine (i). en état de juger si c'est avec quelque fonde-
2° Les catholiques invoquent les saints et ment que tialvin, Charnier, Hospinien, Daillé,
ne les adorent pas. tête insensée dit saint 1 Vossius, B.isnage, Lenfant, Barbey rac, etc.,
Jérôme, qui vous a dit qu'on adore les mar- ont annoncé que !e culte des saints est une
tyrs (5)? bêtise, une rage, un blasphème, une idolâ-
Les catholiques ne prient point les saints
3° trie (10).
comme ayant un pouvoir indéi)endant de Si le culte des saints est une idolâtrie les ,

Dieu, mais comme des médiateurs et comme païens, Julien l'Apostat, Vigilance, ont donc
des intercesseurs puissants aupiès de Dieu ;
mieux connu ce culle que les Pères des qua-
ils reconnaissent que les mérites des saints trième et ciiuiuième siècles qui l'ont défendu ;
sont des mérites acquis par la grâce de Dieu ; cl tandis que ces Pères combattaient avec
ils ne rendent donc pas un culte idolâtre aux tant de zèle cl tant de succès les novatiens ,
saints, et le culte qu'ils leur rendent n'est les ariens , les manichéens, les donatistes,

(Ij Hipron. conlr. Vigilant. (7) 15asnag., Ilis'. Eoclés., t. II, I. xix, c. 10.
(i) liasnage, Hist. EclIos., l. Il, I. xix, c. 7.
(8J (.roiius, annol. ad coiisult. Cassand.
(3) Exlion. ail marivr. Iloin. iii Eze<li. (9) Grot., Voluni pro pace.
(4) Hil., c. 18 iii M'ailli. Aiulir , l. II, p. 200. Epliicm., (10) t-.ilvin., Inslil., 1. ii, c. 20. Clianiicr, I. \\,c. 1.
de Meiiss, etsenn. in saiul. (lui tief. It.is 1., orjt. -20, do Ilospin., Hist. san-., part. ii. Da lié, advcrsus Latin., de re-
40, iiiart. lire;;. Njss., Or. jn Tlipod. l'en cl. Je la fui. liip t^ullu. V. ssius, de Idol. L'uiifanl, PrésiTvaUr. liasnage,
t. V, |>. iOl. Hisi. Ecclés., 1. 11, 1. MX, c. 10. Barbejrac, Rép. au P.
(.S) llieroii. contr. Vigilant. ailier.
(6) Thcs,, (to Ciilm et Invoc.
219 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 290
les pélagiens, ils étaient les promoteurs et l'Eglise catholique rendait aux reliques un
les prédicaleurs de l'idolâirie, et coiitri- culte idolâtre.
buaii'nl de toutes leurs forces à éteindre la Mais il est certain que jamais l'Eglise ca-
religion et la piété. tholique n'a rendu aux reliques un culte qui

§ II. — Du culte, des reliques.


se bornai à ces reliques et qui eût .'lucun
rapport à l'idolâtrie, comme M. de Meaux
Le cullc des reliques est un sentiment na- l'a f.iit voir dans son Exposition de la foi.
turel que la religion autorise Moï-e em- : Le culte des reliques n'était donc pas un
porta les os de Joseph lorsqu'il sortit do l'E- motif suffisant pour se séparer de l'Kglise
gypte. catholique, et Tillotson a été obligé de re-
Le respect de Josias pour les corps des connaître que les prolestants n'ont pas dû
prophètes, les miracles opérés par les os se séparer de l'Eglise catholique parcequ'clle
d'Elisée et par les habils de saint Paul jusli- était idolâtre, mais parce qu'il était très-
ûenl le respect des chrétiens pour les reli- difficile de n'y être pas iilolâlre (C).
ques des saillis (1). Il y a sans doute des abus dans le culte que

Les chrétiens qui accompagnèrent saint l'on rend aux reliijues et il y en avait peut-
,

Ignace dans le lieu de son martyre recueil- être p'us avant la Reforme qu'aujourd'hui ;
lirent avec grand soin ce qui resta de ses os, mais l'Eglise ne les approuvait pas, elle les
les mirent dans une châsse, gardaient ce dé- condamnait.
pôt comme un irésor inesliinable et tous les , Mais quelques abus introduits parmi les
ans s'assemblaient le jour de son niirijro fidèles sont-ils un motif suffisant pour rompre
p,our se réjouir au Seigneur de la gloire de l'unilé ? appartient-il à des particuliers de se
ce saint (2j. séparer de l'Eglise parce qu'elle n'enifiéche
Les fidùles de Smyrne ne négligèrent rien pas ces abus? que deviendrait la police de
pour recueillir les reliques de saint Poly- l'Eglise si des hommes sans autorité se
carpe (3). croyaient en droit d'y établir la Réforme?
L'Eglise de Lyon a toujours les reliques Les difficultés de Basnage contre le culte
des saints en grande vénération (4). des reliques portent toujours sur cette
Ce respect élail généralement cMabli dans fausse supposition savoir que les catholi-
, :

l'Eglise lorsque A'igilanco osa l'attaquer ;


ques honorent les sainis et leurs reliques
c'estun fait prouvé par saint Jérôme. « Nous d'un culte semblable à celui qu'ils rendent
commettons donc des sacrilèges, dil-il à W- à Dieu. On peut voir sur les reliques les sa-
gilance, quand nous entrons dans l'Eglise Yants et judicieux auteurs que nous citons
des apôtres Constantin en commit un en
; en note (7).
rapportant les saintes reliques d'André, de
Luc et de Timothée à Cuiistanlinople où ,
I 111.
— Du célibat.

les démons rugissent auprès d'elles, et où D'anciens hérétiques regardaient tous les
ces esprits dont Vigilance est possédé avouent objets qui procnrrnt du plaisir comme des
qu'ils sentent l'effet de leur présence l'em- ; bienfaits de l'Etre suprême, et la loi qui dé-
pereur Arcaile est un impie, qui a transféré fendait d'en user comme l'oinrage d'un être
en Thrace les os du bienlieureus Samuel , malfaisant, ipii voulait contr.irier Dieu et
longtemps après sa mort tous les évèqucs ; rendre les hommes malheureux ainsi ils ; ,

qui ont porté dans un vase d'or une chose si faisaient en quelque sorte un devoir de reli-
abjecte et des cendres répandues dans (le la soie gion de se procurer un plaisir défendu; chez
sont non-seulement des impies, mais encore eux la fornication élail une action vertueuse
des insensés; c'a été une folie aux peuples de cl la continence une imbécillité ou une im-
toutes les Egll^es de venir au-deva;! de ces piété 8).
reliques avec aulaiit de joie que s'ils eussent Vigilance regardait au contraire la forni-
vu un prophète vivant et en si grand nom-
, cation comme un crime, et le célibat comme
bre que la foule en augmente depuis la P:i- un état qui rendait ce crime inévitable.
lestine jusqu'à la Macédoine, chantant liuiic LntluT au commencenientde la Réforme,
,

commune voix les louanges d Dieu (5). » prêcha un sermon où il s'exprimait ainsi :

C'est donc dans Barbejrac une ignorance « Comme il n'est pas en mon pouvoir de
grossière de l'histoire ecclésiastique d'assu- n'être point homme , il n'est pas non plus eu
rer que le culte des reliques commençait à ma puissance de vivre sans femme, et cela
s'établir au temps de saint Jérôme. m'est plus nécesaire que de manger, de
Le respect des fidèles pour les reliques a boire e! desatisfaireaux nécessités ducorps...
été général depuis Vigilance, dont l'erreur Si les femmes sont opiniâtres, il est à propos
ne fit point de progrès et le culte des reli-
; que le mari leur dise Si mois ne le voulez
:

ques depuis Vigilance n'a été altaciué que pas, une autre le voudra; si la maîtresse ne
par les pétrobusiens, les vaudois et les pré- veut pas venir, la servante viendra (9). »
tendus réformés, qui en ont fait un des fon- Zuingle, Bèze, etc., suivirent l'exemple
dements de leur schisnie, prétendant que de Luther ce qui fil dire à Erasme que la
:

(1) IV Ueg. xiu. F.sJi. ifcvm, Act. xiî. seront sauvés, mais coj-mp iiar Ip f. u.
(i) Ru'man, Aclu iiuilyrtiii. (7) Pipeliro-, Alla sanct. , l. V. Mab llun. pr.tf. act.
(5) lUid., p. 35. SS. fleniy, discours 5 sur l'Iiisloire ecclés.
(4) Ibid , !>. (i7. (8) Les Aiitila. les.
(oj Hieroii. coiitr. Vigii. (9j Serin. LuOier.
(tij 'l'illolson, Senu. sur ces paroles de saint Paul : Ils
,

2 M VIG VIG 222

Itéforme n'était qu'une comédie coiilinuellc ,


11 d'examiner ce qu ou a pensé
est inutile
puisque le mariage en était toujours le dé- de la continence dans les siècles suivants ;
nuûiiient. tout le monde sait qu'au temps de saint
Los nouveaux réformés n'ont pu justifier Antoine les déseris d'Eu'ypIe et de Syrie
les expressions de Luther. Basn.ige et les étaient remplis de religieux qui faisaient
autres prolestants conviennent qu'elles ne profession de vivre dans le célibat depuis :

sont pas trop dignes d'un patriarche mais ;


ce temps, la vie monastique s'est conservée
ils ont délenilu ses principes sur la loi du en Orient (4)
célibat. Ils ont prétendu que cette loi était La vie monastique n'est donc pas un abus
introduit par l'Eglise romaine elle a com-
injuste qu'il était impossible de l'observer,
,
;

qu'elle était inconnue à la primilive Eglise, mencé presque avec le christianisme (5).
qu'elle avait c.msé des désurdres infinis , et
Seconde qiestion. - L'Eglise a-l-elle imposé à ses mi-
que c'était pour remédier à ces désordres iiislres la lui du célibat, elceUe loi eat-elle iiyusteî
que les réform.iteiirs avaient attaqué la loi
du célibat tels sont les principes de Cha-
:
Le célibat n'est point une condition né-
rnier, de Kemnitius, des théologiens de Se- cessaire et de droit divin pour recevoir le
dan cl de Saumur de Jurieu de Basnage , , sacerdoce.
de Lenfanl. Cependant, de tous les apôtres nous ne
B.irbeyrac, qui, dans la préface de sa tra- connaissons que saint Pierre qui ait eu une
duciion de PulTeudorf et dans sa réponse à fi-mme, et si les autres en ont eu, il faut
dom Celli.r, a copié tout ce qu'il a pu trou- qu'ils aient renoncé à l'usage du mariage,
ver dans le Clerc contr<' les Pères a renou- ,
puisque thins l'hisioire il n'est fait aucune
velé toutes ces diffu ultés, et il a même pré- mention de leurs enfants l'opinion, du temps :

tendu que le célibat est coniraire au bien de de Terlullien et de saint Jérôme, était que
la société humaine en général et à celui des saint Pierre seul avait été marié (6).
sociétés particulières c'est par ce côlé que ;
Les auteurs, il est vrai, paraissent parta-
la loi du célibat principalement a été atta-
gés sur le mariage de saint Paul ; mais tout
quée dans notre siècle. Pour juger de ces le umnde convient que, lors(iu'il écrivit son
difficultés examinons 1° ce que l'Eglise :
,
Epître aux Corinthiens, il faisait profession
primitive a pensé du célibat ou de 1 conti- 1
de vivre dans la continence, puisqu'il le dit
nence ; 2 si elle a pu obliger ses ministres lui-même (7).
à l'observer ; 3 si le célibat de l'Eglise ro- Le concile de Nicée suppose cet usaçe éta-
maine est nuisible à la société civile. bli dans l'Eglise, puisqu'on y défend aux
Première question. — Sur ce que t'Fglise primilive a prêtres d'avoir d'autres femmes que leurs
peiis'j du célibat et de la coutiuence sœurs, leurs mères, ou des personnes qui
les mettent hors d'état de soupçon ce qui :

L'Ecriture nous représente la conlinencc suppose que les prêtres n'avaient point de
volontaire comme un étal de sainteté parti- femmes car on ne peut pas dire que sous
;

culière; il ne faut, pour s'en convaincre , le nom de sœur le concile ait compris la
que jeter les yeux sur le chapitre vu de la femme (8).
première Epître de saint Paul aux Corin- Saint Epiphane parle du célibat des prêtres
thiens. Il serait inutile, pour le prouver, de comme d'un usage généralement établi et
citer les théologiens catholiques les théolo- ;
observé dans tous les lieux où l'on observait
giens protestants le reconnaissent. Grolius exactement les canons de l'Eglise. 11 recon-
et Forbesius avouent que l'Evangile l'I saint naît pourtant que le contraire se pratique
Paul préfèrent la continence au mariage (1). en (luilque» lieux ; mais il dit que celte ex-
11 ne faut qu'ouvrir les Pères des premiers ception n'est pas fondée sur l'autorité des
siècles |)()ur se convaincre que le célibat et canons, ne se tolère que par condesicndance
la virginité furent très-communs dans les pour la faiblesse, et ne s'est introduite que
trois premiers siècles du christianisme. par négligence.
Dodwel reconnaît que, depuis les con- Le célibat est ordonné dans les canons
seils de saint Paul , l'estime de la virginité des apôtres, et l'on sait que la discipline
généralement répandue, et que, dès le
s'était contenue dans celle collection a été observée
temps de saint Clément, la virginité était en par les Orientaux pendant les trois premiers
honneur (2). siècles de l'Eglise (9).
On ne
larda pas à s'obliger par des vœux Cette pratique n'est pas moins générale
à garder la continence et ces voeux sont , dans l'Eglise laiine on le voit par le trente- :

presque aussi anciens que le christianisme : troisième canon du concile d'Eliberi qui ,

on le voit par saint Justin Athénagore, , défend aux prêtres et aux diacres, sous
saint Clément d'Alexandrie, TertuUien, Ori- peine de déposition, de vivre avec leurs fem-
gène (3j. mes.

(I) Grutius in 1 Cor. v». Forbesius, 1. 1 Tbeol. monil , (G) Tert., de Monogam. Hieron. contr. Joviiiian.
1. I, I-. là, |). 19. (7) Tert., iliid , c. 3. Epiph., hspr. S8. Itierou., ep. 22.
Dodwel, dissert. 2 sur la rlironologie des papes,
(l'i Aiig. , De Gral. et lili.Arb , c. i. Theo.forel, m l'aul.,
dans les ouvrajes postliurnes de IVarson. (lisent que s:iiut l'aul a été marié. Clem. Alex., 1. w
(.5) Justin, Apol. Aihen.igore l.et;»!. pr.i Christ. Cleni. Siroin., c. 7)0. I^us be el saïut Hélbode le uieni,
àlix., I. Ml Sirimi. 'l'en. Apol., c. 9 Urigeu. coDlr. Cels. («) Conc. Nie, eau. 4.
(i) l'erpét. de la foi, t. V, p. ïO'J. (U) Cau. 27
IS) MabilloD. ursef iii i sxc. Benedict., d. S, etc.
S25 DICIIONNAIRE 1>ES HERESIES. 234
Sur du quatrième siècle, le second
la fin différents canons cilés par les protestants,
concile de Carthage établit la même loi (1 \ prouve que la loi du célibat n'a pas totijours
Il est vrai que dans le temps de la persé- oliJigé diins l'Eglise, mais non pas que l'E-
cution l'Eglise latine ne fit point de lois pour glise n'a pu la porter.
punir les clercs qui n'observaient pas la loi C'est principalement sur les désordres du
de la continence, et qu'il y avait des prêtres clergé que les réformateurs ont appuyé leur
qui s'étaient mariés ou qui, ayant été ordon- infraction de la loi du célibat.
nés mariés, continuaient à user du mariage ;
Il est certain que ces désordres étaient
les uns parce qu'ils le croyaient permis, les
très-grands, quoiqu'ils aient été excessive-
autres parce qu'ils prétendaient que le ma-
ment ex^igérés par les protestants, et sur-
riatre était aussi bien permis aux prêtres du
tout par Jurieu, qui, dans sa défense de la
christianisme qu'à ceux di- l'aniienne loi.
Réforme, entasse snns choix, sans discerne-
Le pape Sirice ayant été informé de ces
ment, sans critique el sans pudeur, une
désordres, lorsque la persécution cessa, par-
foule dt' fables et de calo:iinies absurdes.
donna aux premiers à condition qu'ils
,

n'avanceraient pas dans les ordres, el qu'ils Mais ces désordres du clergé venaient du
ne feraient la fonction de ceux qu'ils avaient désordre général que les im ursions des bar-
reçus qu'en observant la loi de continence : bares avaient porté dans lEuroiie. Le clergé
il déposa les seconds, et défendit d'ordonner plongé dans la plus profonde ignorance, in-
des gens mariés, et à ceux qui étaient or- capable de s'occuper de ses devoirs el d'étu-
donnés de se marier. dier, fut entraîné par le torrent du désordre

1! est évidi'nt que le pape Sirice ne faisait


général et devint vicieux par les mêmes
que remettre en vigueur une loi déjà établie causes qui avaient rendu tous les peuples de
et reconnue dans l'Eglise.
l'Europe vicieux, ignorants et féroces. L'E-
glise gémissait sur ces désordres, et elle
Au coninirnceinent du cinquième siècle,
seule avait droit de prescrire les lois pro-
Innocent 1 confirma le décret de Sirice (2).
pres à les réprimer (i).
Au niiiieu du sixième, .hislin fit une loi
pour confirmer, dit-il, les saints canons L'usage de l'Eglise grecque n'autorisait
qui défendaient aux prêtres de se ma- point la liberlé des réformateurs ; cette
rier (3). Eglise permet le mariage des prêtres ; mais
Par ce que nous venons de dire, il est cer- comme il s'agit d'un point de discipline,
tain, 1° que l'on a toujours eu dans l'Eglise chacun/peut et doit suivre l'usage de l'Eglise
une véiiéralion singulière pour la vertu de dans laquelle il se trouve.
continence 2- que cette vertu n'est pas au-
:

dessus des forces de l'homme, aidé du se-


TnoisÈ.ME p.»nTiE. — La loi du célibat e^t-elle contraire
au bonheur des Ktats ?
cours de la grâce 3° que l'Eglise ancienne
:

l'a prescrite à ses ministres. La population très- étroitement


est liée
La loi du céiiliat imposée aux prêtres et avec la puissance el le bonheur d'un Etat, et
aux diacres par le pape Sirice, et ensuite le célibat esl, dit-on, coniraire à la popula-
aux sous-diacres par saint Léon, n'est donc tion ; les législateurs les plus sages en ont
oint injuste, à moins (ju'on ne prétende que fait un crime ; tout le monde sait comment il

F Eglise n'a point le droit de faire des lois, était puni à Sparte
et d'exiger de ses ministres certaines vertus On s'appuie sur ce principe pour condam-
ou certaines qualités, selon qu'elle les juge ner la doctrine de l'Eglise sur le célibat.
nécessaires au temps et aux circonstances. « Le mariage, dit-on, est honnête et néces-
C'est donc de la part des premiers réfor- saire dans loutes les sociétés civiles on sait ;

mateurs une révolte inexcusable d'avoir que tous les sages législateurs ont eiiipjoyé
violé les vœux
de continence qu'ils avaient les expédients les plus nécessaires pour
y
faits et d'avoir condamné la pratique de engager les citoyens cela étant suppo.-é, un
;

l'Eglise. peuple composé de chréliens, tous persuadés


La réclamation de Paphnuce contre la loi qu'il y a dans In continence un degré de
du dans le concile de Nicée est un
célibat, , sainleté qui rend les hommes plus agréables
fait trop douteux pour autoriser un simple à Dieu que l'étal du mariage, les chrétiens
fidèle à se ré\olter contre une loi générale- ne se marieraient point ; car loutes les
ment observée dans l'Eglise il n'est rap-;
exhortations des écrivains sacrés tendent à
porté, ce fait, que par Socrate et par Sozo- imposer l'obligaiioii indispensable de se per-
mène Eusèbe n'en parle point, et Bayle
;
fectionner et de se rendre plus agréable à
le croit faux. Au reste, ce fait, aussi bien que Dieu (3). »

(1) Can. 2. Hist.du divorce de Henri VUl, 5 vol. in-1-2, 16SS, chez
(2) Innocent, ep. 3. Boudoi; on trouve à la fin de bonnes dissertations sur le
(3) L. V, cap. De eiiiscopiset clericis, colle.cu i, i. I. céliliat.

(4) Foi/ci, sur cetie question, Sjlvius, t. IV, supplem., Doiu (jBrvaise a aus^i Iraiié cette matière dans une dis-
quaest. 53. sert.ilio qu'il a mise à la fin de la Vie de saint Cvprieu.
I

Jiieniii, De impeil. naatrim. Il V a des tliéologicus qui prétendent que le célibat est
Ferrand, Réponse à 1 spologie Je Jurieu. de droit divin.
Lettres sur différeals sujets de controverse, par M. royêiSyhius, loc. cil., m.iis ce n'est qu'une opinion et
l'ahljé de Cordeiiioy, lellres 3 et 4. qui paraît sans fondement.
Hisi. des concles généraux; on trou'-e à la lin un excel- (5) Barbevrac, Traité de la morale des Pères, c. 8, [lage
lent traité du céJibat. tlô, etc.
Cellier, Apologie pour la moraie ilei; PP.
225 VIN VIN 226
On
a retourné !e fond de ces difficultés de vers l'année 18't0-il , dans le diocèse de
cent manières, et l'on est allé jusqu'à pré- Baveux, sous la dénomination d'OEuvre de
dire, d'après ces principes, que les proles- la miséricorde. Elle se révéla surtout par uu
tanls subjugueraient les Etals catholiques : Opuscule sur des communications annon-
faisons quelques réllexions sur cesdifûcullés. çant celte œuvre dont voici la substance :

1° catholique enseigne que la


L'Eglise
continence est un état plus parfait que celui Article premier. — OEuvre de la miséri-
du mariage, mais elle enseigne aussi que la corde.
continence est un don particulier, que tout La mission de Pierre-Michel est appelée
le monde n'est pas appelé à cet élal, que cet par lui OEuvre de lamiaéricorde, parce qu'elle
état, si respectable en lui-même, est très-
a pour but, dit-il, de fléchir la colère de Dieu
dangereux pour le salut lorsiju'on n'y est et dVii(/fr à la conversion des pécheurs. 11 an-
pas bien appelé elle impose des épreuves à
;
nonce qu'après un grand bouleversement
ceux qui veulent s'y consacrer; elle enseigne dans la société, le règne du Saint-Esprit com-
que le mariage est un état saint et auquel mencera sur la terre épurée. C'est ici aussi que
le grand nombre des hommes est app.lé.
commence l'erreur.
Ainsi la doctrine de l'Eglise catholique ne
enseigne que « le premier règne celui
Il
porle pas tous les chrétiens au célibat, et la ,

persuasion de l'excellence de la continence


du Père, était le règne de la crainte (sous la
loi mosaïque).
n'empêchera pas le mariage dans les Etals
catholiques « Que le second règne, celui du Fils , était
le rè/ne de grâce, de la conciliation, qui
la
2° Un homme
qui se marie produit plus
devait tout purifier pour nous conduire à celui
d'un homme ainsi, suivant les lois de la
:

de l'amour.
nature, les hommes doivent se multiplier
assez pour ne pouvoir subsister dans le « Que le troisième règne, celui du Saint-
même lieu et pour être forcés de former de Esprit, est le règne de l'amour. C'est aussi
nouveaux élablissemenls. celui dont Pierre-Michel a été élu le prédi-
cateur, ainsi que Monlan. »
Les émigrations, qui ne sont que la sura-
bondance des sujets, ne sont pas contraires Il suppose donc ,
par celle distinction
au bonheur de l'Elal; elles sont même né- bien formelle, que le règne du Père n'élait
cessaires, mais elles sont penlues pour l'Etat. pas en même temps celui du Fils, et que
La loi du célib.it ne serait donc pnint con- celui du Fils n'était pas eu même temps ce-
traire au bonheur d'un Et.il, quand on sup- lui du Saint-Espiil. Or, c'esl la
du Père et
poserait que le céliba absorbe celte sura- doctrine catholique que la Irès-sainte Tri-
bondance elle ne peut êlrc nuisible dans
:
nité, Père, Fils et Saint-Esprit n'a pas ,

un Kiat où l'on sait encourager cl favoriser moins régné sous la loi de Moïse que sous la
la population il est niètue certain que le
;
loi de grâce; que, quoique les trois person-
célibat, (jui absorbe celte surabomiance de nes soient parfaitement distinctes les unes
sujets qui se Irouve dans un Elal bien gou- des autres dans leurs opérations relatives
verné, est beaucoup plus utile que l'usage {ad intra suivant l'expression des théo-
,

d'envoyer des colonies, puisque ces colonies logiens), elles ne le sont point dans leurs
sont perdues pour i'Elat dont elles sortent, et Opérations extérieures {ad extra), et (lu'clles
que le célibat de l'Eglise calholi(]ue conserve y concourent toutes trois également. D'où il
à l'Etat les citoyens qu'elle perdrait par l'en- suit ((ue le règne du Père est tout à la fois
voi des colonies. celui du Fils et du Saint-Esprit.
Ce nesl donc point sur le célibat de l'E- Qui ne sait d'ailleurs que l'inspiration
glise romaine qu'il faudrait rejeter la dépo- des prophètes, partie essentielle de l'ancienne
pulation des Eials calboliques s'ils étaient loi, est attribuée spécialement au Saint-Es-

dépeuplés; leur dépopulation aurait d'autres prit, ainsi que celle des apôlres sous la loi
causes. Un auteur (ju'on ne peut soupçonner de grâce / N'est-il pas évident que le grand
de manquer de zrie pour le bonheur de l'E- mystère de l'incarnation est regardé comme
tal, l'Ami des hommes, a prouvé celle vérilé l'ouvrage du Saint-Esprit Spirilus sanclus :

pour tout lecteur équitable. superveniet in te (2)... Conceptus est de Spi-


ritu sancto (3) que c'est le Saint-Esprit qui
Le célibat, qui était d'abord défendu à ;

a enseigné aux apôtres toute vérilé [ï], (jui


Sparte et à Rome, y fut tolère dans la suite.
leur a donné le don des langues (5) cic
On sait d'ailleurs que les gyninoso|ihistes ,

Mais, encore un coup, toutes ces merveilleu-


chez les Indiens, les hyérophantcs chez les
ses opérations du Saint-Esprit lui étaient
Athéniens, une partie des disciples de Pylha-
gore, vivaient dans le célibat (I).
communes avec le l'ère et le Fils, quoique
la puissance soit principalement attribuée au
Le célibat n'est donc contraire ni à la puis- Père, la sagesse au Fils cl la bonté au Sainl-
sance des Etais ni au bonheur des particu- Esprit, dans les saintes Ecrilures. Que de-
liers.
vient donc le nouveau système imaginé par

VINTRAS (Pierre-Michel), chef d'une Pierre-Michel et qu'il a, comme nous la
,

nouvelle secte de montanisles, qui se forma verrons bientôt, emprunté à un célèbre hé-

Hist. critiq. du célil)at, AlmiI. des iiiscript., 1713 (i) .loaiin. XXVI, 15
!1)
2) Luc. I, 35. (.1) Alt. II, 4.

3) Sxinliol. aposi.
227 DICTIONNAIRE DES HERESIES 223
résiaiii'"" ? En enseignant, comme il lo pré- nouveau Cyrus et Constantin. Ce prince,
tend, des vorilés ignorées jusqu'à présent, appelé monarqne, dot ensuite, conjointe-
ne (locini'-l-il pas un démpiiti à Notro-Sei- ment avec un nouveau saint pape, établir
giieur iiui a déclaré à ses apôlres que le définitivement le règne de Dieu sur toute
Saint-Esprit leur enseignera toute vérité? la terre. Ce prince doit prophétiser et faire
Pararlelus Spirilus sanctus vos docebit om- des miracles. Le duc de Bordeaux, lui se
nia (1). Ne senibli^-t-il pas supposer que le démettra de ses droits au trône de France,
Sanvinir (lu monde a jugea propos de cacher à postérieurs à ceux du duc de Normanilie,
srs disciples certaines vérités de la plus haute deviendra l'auxiliaire de ce dernier pour
importance, que le Saint-Iispril a tenues l'expansion de la religion catholique sur
comme en réserve, jusqu'au jour où son tous les peuples.
grand prophète Pierre-Michel les annonce- « Après ces événements, un concile doit
rail (le sa part? examiner et admettre les nouvelles propo-
Nous voyons dans ce même premier article sitions de Pierre-Michel. »
que Pierre-Michel a employé, pour faire ac- Voilà certes bien des merveilles, et, à
croire à ses disciples qu'il est véritablement l'exception de la dernière, Pierre-Michel n'a
l'organe du Saint-Esprit, des moyens de sé- pas eu besoin, comme on le voit, de l'inspi-
duction qui annoncent un homme adroit, ration du Saint-Esprit pour les annoncer.
tout simple ouvrier qu'il est, à manier les
Aht. 2. — Nécessité de cette OEuvre.
c.-prils.
Pierre-Michel prétend la prouver par la
Voici le premier. C'est un bruit assez gé-
défection de l'Eglise catholique.
néralement répandu dans la société, que la
« La foi perdue, dit-il les crimes multi-
France est menacée de grands malheurs. ,

pliés les docteurs fameux discutant sur


De sinistres prophéties, propagées par tout ,

les mots, ayant oublié le sens des lettres


le royaume depuis bien des années , ne
saintes, étourdis tlatis leur mollesse; VE-
nous prédisent que désastres, incendies,
glise ne s'étunt pas toujours montrée fidèle
bouleversement général dans Paris et autres
épouse comme aux premiers jours de son
grandes villes Pierre- Michel a pruQté
aliiance, rendent cette OEuvre indispen-
adroitement de ces impressions si générales
sable. »
de terreur, pour effrayer ses disciples et les
C'est le prétexte allégué par presque tous
engager à s'en préserver en adoptant ses rê-
veries « L'OEurre de la miséricorde, dit-il,
:
les anciens moiiernes reformateurs pour
et
justifier leurs sacrilég' s innovaiions, et no-
annonce que Dieu, irrité des crimes de lu
terre, va la frapper; elle prophétise des mal-
tamment par Luther rt Calvin, et toutes les
sectes sorties de leur sein. Les uns affirment
heurs inouïs, la destruction des villes, et des
événements effroyables, au milieu desquels que l'erreur s'est introduite dans l'F.glise au
la lutte s'élèvera puissante, acharnée entre
sixième siècle, les autres longtemps aupara-
vant et même dès le premier siècle c'est
les hommes, les anges et les démons sur
:

la terre, et parmi les éléments. A'ers la fin


l'opinion de quelques anglicans.
Il est très-certain que puisque Jésus-Christ
de cette lutte, les anges vaincront les dé-
est venu au monde pour enseigner aux hom-
mons à face humaine, l'archange Michaël
enchaînera Lucifer, et te règne du Saint- mes la manière dont Dieu veut être honoré,
et les moyens de parvenir au s'dlut éternel
Esprit commencera sur la terre. » La con- ,

il s'ensuit nécessairement 1" ((u'éianl la


séquence est facile à tirer Venez à moi et
:
,

vérité même, la doctrine qu'il nous a ensei-


vous serez à couvert.
gnée doit demeurer Ù!t>aria6/e dans tous les siè-
Deuxième moyen de séduction. On s'est cles jusqu'à la fin du monde 2° qu'il a dii lou-
;
occupé pendant nombre d'années, surtout der une société, une Eglise chargée de l'en-
depuis la mémorable prophétie de Martin, seigner à toutes les natiuns, sans craindre de
de Gallardon, et sa visite au roi, du sort du jamais tomber dans l'erreur. S'il n'avait pris
prétendu d.iuphin, fils de Louis XVI. Les cette précaution, nous serions fondés à dou-
uns assurent (ju'il est mort au Temple les :
ter, non-seulement a été le Fils éternel
s'il
autres qu'il est encore vivant, et qu'il doit de Dieu, mais encore a été véritablement
s'il
reparaître tôt ou lard dans une crise politi- un sage législateur car c'(ûl été bien inu.
;
que pour monter sur le trône. C'est aussi ce tilement qu'il aurait fut t.int de miracles ,
qu'assurent certaines prophéties qui ont aurait versé tout son sang sur la croix, au-
circulé à Paris et dans les provinces. Pierre-
rait changé la face de l'univers pour établir
Michel se déclare en faveur du dauphin vi- sa doctrine.
vant. Pour se concilier en même temps ce dit-il à ses apôtres
« Allez , enseignez ,
grand nombre di' légitimistes qui ne recon- toutes les nations , leur apprenant à ob-
naissent que le duc de Bordeaux pour vrui et server toutes les choses que je vous ai pre-
unique héritier du trône, il annonce que ce scrites, et assurez-vous que je suis toujours
jeune prince reconnaîtra les droits antérieurs avec vous (enseignants) jusqu'à la consom~
du dauphin et deviendra son auxiliaire. mulion des siècles {'2). Comme mon Père m'a
« Au fort de ces événements terribles, dit envoyé, je vous envoie (3). Celui qui \oiis
Pierre -Michel, Dieu doit se servir du duc écoute m'écoule, celui qui vous méprise me
de Normandie le convertir et le rendre
, méprise (4). » Il dit aussi à saint Pierre :

(tj Jojiiii. \iv, 2l>. (5) Joann. xx


(2) Matlb. xxvui, 19, 20. (4) Luc. X.
229 VIN VIN 230
« Tu es Piorro, et sur ci'tlo piorrf jo bâtirni et prélendit qu'il élnit 1- P.iraclet. « Jésus-
mon liglisi'. el les porli's d reufcr fc'fsl-à-
>
Chrisl, i!it-il. a promis à ses apôtres l'esprit
(lire lO'ilfs les lorccs des déliions ) n • pré- J'araclet ou consoLileur e'csl moi qui suis;

VMiidnnil p;is coiilri; elle ((). » Kl c.'llc K<îli- cet envoyé du ciel. » Kl il se fondait sur ce
se est Jippi'léi' p.ir s^ijnt Paul la colonne et que Paul Ex parte enim coi/nosei'
dit saint :

la base de la vérité (2). viHs et ex parte prophetamuf. Cum aulem


L'Eglise c i(li(>lii)iie, ;tinsi él.iblie p;tr son venerit quoi perfeclum est, erneuibitur
divin i'ond.ili'iir, n'a jiimais resr.é d'ensei;;ncr (juod rx pn-le est (.t). C'est moi, dis.iil-il
la vérité, de repousser el de cond.nniior l'er- à peu près eomme Pierre Michel, qui suis
reur. Le premier eoncilc lenii par les apô- choisi de Dieu pour prêcher la perfection.
tres a éié le inodéli- du (dus ceux qui ont
élé tenus depuis. Ils s'étaient assemblés à Art. 3. — Signes extérieurs.
Jérusalem pour jug;er la question des céré- Faisons d'abord remarquer ici un troi-
monies légales. Leur décret fut adressé à sième moyen de séduction. Oui ne sait que
toutes les Eglises parliiiilières tomme un Bonaparle a imaginé la Légion d'honneur
oracle du Saint-Esprit. « Il a semblé bon , pour miilliplier le nombre de ses créatures,
leur mandent ils, au S lint-Espril et â nous tant d.ins l'ordre militaire (jue dans l'ordre
de ne vous point imposer d'autres charges civil et s'assurer ainsi de leur dévoùment ?
,

que celles-ci (3), e'c. » A son loiir, Pierre-Michel a imaginé, pour


Pierre-Michel, en accusant l'Eglise catho- cet eftel le Rubin bleu mais d'un ordre bien
,

lique de ne s'élre pas monliée fidùle épou- supérieur; car c'est celui de l'Immaculée
se, a donc accusé Jésus-Christ lui-même. Conceplion de la sainte Vierge. Il y a aussi
Quant à sa mission pour réformer l'Egli- une croix de grâce qui lui a élé révélée par
se, il l'a reçue, à l'entendre, dans des exta- un archange. Celle croix a deux grands pri-
ses, des sommeils cxldliques, où il pluîl au vilèges: l'un au profil de ceux qui la porlenl,
Saint-Esprit de l'éclairer, de lui révéler tout car elle est pour eux un préservatif, au fort
ce qu'il doit enseigner aux auires. Celte |)ré- des événements lerrihles (in'il a piophélisés;
teiitioii ne paraîtra pas nouvelle à ceux (|ui l'autre, au profit de i'ierre-Michel car celle ,

connaissent l'bisloire des hérésies qui ont croix est pour ceux qui en sont décorés un
aftligé l'Eglise nous en citerons un oudcux
: indice del'dbnndon de leur volonté a Dieu dans
exemples. I,A PERSONNE DE PlERRE-MiCHEL !

Monlan, célèbre hérésiarque du deuxième Voici queliiue chose de plus mystérieux


siècle de l'Eglise, était sujet, comme Pierre- encore. Pierre-Michel, dans ses sommeils
Michel, à des convulsions, à des mouvemenis extatiques, s'élève nu plus haut degré d'élo-
extraordinaires, à desextases dins les(]uellcs qiience et des odeurs extrêmement fortes
,
,

il recevait, disait il, l'insjjiration divine. U mais suaves, se font alors sentir dî tous
se présentait comme prophète envoyé de côtés. Il a de plus, sur la région du cœur,
Dieu pour donner un nouveau degré de per- un stygiitnte en forme de croix qui, par mo-
fection à la religion el à la morale chré- ment est tout embaumé
, El toutes ces
tiennes. Il s'appelait le Pnrddel promis par merveilles sont présentées par Pierre-.Miehel
Jésus-Christ à ses apôtres pour enseigner à ses disciples, comme des preuves aitlienti-
les grandes vérités qui étaient réservées pour ques de su mission!!!
la maturité de l'Eglise.
Ses visions et ses extases lui atlirèrenl Art. 4. — Apôtres, laïques, onctions.
une foule de disciples. Les évéïpies d'Asie, C'est en l'honneur des sept dons du Sainl-
après l'avoir examiné s'assemlilèrenl elle
, Espritqu'ila partagé ses apôtres en sp/j/a/nes,
condamnèrent dans le concile d Hiéraple. chargées d'annoneer par le monde le rcgne
Malgré celte condamnation, nn \it en peu de de l'Esprit, eomme s'il n'avait pas régné sur
temps une multilude innombrable de /)/o- la terre depuis la création du monde Mais I

pliètes montanisles de l'un et de l'aulre sexe. il y a iiiKî seplaine dili^ sucrée, composée de

L'Eglise de Thjalire fut entièrement per- neuf membres , dont les noms ont été vus
vertie la religion catholi(iue y fui éteinte
; inscrits sur le cœur même de Jésus- Christ I
pendant près de 112 ans. Les moiiinnisles se \'us par <|ui Sans duoie par Pierre-.Midiel
'.'

répandirent dans tout l'empire romain, quoi- dans un sommeil extatique.


que excommuniés dans plusieurs autres Ces f.ersonues ont élé vues aussi, dans une
conciles. anlre vision, parmi les douze étoiles qui
Prisi illa el Maximilla furent les premiè- forment l'a 'réolc glorieuse de la très- sainte
res et les plus célèhres disciples de Monlan. vierge Marie !

Ou est porté à croire que Pierre .Miehel en Ce n'est ici, on le voit que merveil'cs ,

compte déjà trois qui lui sont emièrement sur merveilles. En voici une encore plus
dévouées, puisqu'elles forment partie de son admirable. Durant son sommeil exialiquej
grand conseil e'e,t cetju'il appelle une mys-
: Pierre- Michel a reçu une croix luir.iciileuse
térieuse Irinilé de trois femmes vénérées ('»]. renfermant du baume dit de la croix. Ce.
Environ un siècle après, mes, père des M baume est gélatineux et sanguinolent. (Ttst
manichéens, se vantait aussi d'éire inspiré avec ce baume que Pierre-Michel consacre
par le Saint-Esprit ; il alla même plus loin, les chels des septaines et leur confère la

(1) Mailli. XVI, 18. (i) Voliez Abt. 4.


(2) Il Tim. m 15. IH\ l Cor. Mil, 9, 10
1^) Acl. XV, -iS.
K\ DICTIONNAIRE DES HERESIES. S52

mission. leur impose aussi les mains : pra-


Il églisepour y prcnnre de l'argent et se rend ,

tiques qu'il a empruntées à l'Eglise catho- ensuite chez un bijoutier pour y faire cou-
lique; car le ponlife, lors de l'ordination des fectionner des médaillons miraculeux, trans
prêtres, leur impose les mains, et consacre mis ensuite aux sujets pieux que le nouveau
les leurs par une sainte onction. Les chefs prophète veut en gratifier Pierre-Michel 1 —
des septaiues ont le droit de consacrer de la et deux de ses plus intimes adhérents possè-
uiêmo manière les membres dont ils sont dent eux seuls trois de ces médaillons , qui
présidents. El malheur à ceux des septénaires renferment une étoffe imbibée du sang
qui refuseraient leur concoursà l'œuvre, après de Notre-Seigneur , qu'il fait baiser aux
avoir reçu l'unclion car il y a des menaces
; fidèles 1!1

terribles prononcées contre eux ! C'est ainsi


qu'en agissent la plupart des chefs de sectes Art. 6. — Marie, Vierge immaculée.
fanatiques, pour s'attacher irrévocablement Quatrième moyen de séduction employé ,

ceux qu'ils ont séduits. par Pierre-Michel pour augmenter le nom-


Ce n'est pas tout dans la septaine géné-
:
bre de ses adeptes. Il sait que, dans ces der-
rale, ronipiisée de neuf personnes , Pierre- niers temps, la dévotion à l'Immaculée Con-
Michel et deux autres forment à eux trois, ception de la sainle Vierge a fait de grands
par une co:.'ibinaison voulue de Dieu, un seul progrès en France, d'abord par suite d'une
groupe trinaire, sur lequel plane un religieux multitude de guérisons et de conversions
mystère. N'est-ce pas une image de la très-
{
miraculeuses très-aulhentiques, opérées par
sainte Trinité?) Quand à ce septénaire se la vertu d'une médaille dont la forme a été
joint : 1° une mystérieuse trinilé de trois révéléeàune sainte fille de Saint-A incent de
femmes vénérées; i° M. Ber.. (apparemment Paul, et, plus lard par suite d'autres mi-
,
un des chefs de la nouvelle Eglise ); 3" le racles de ce genre, dont on trouve le récit
frand monanjue ( duc de Normandie ) ; dans le Manuel Je l'archiconfrérie du très-
°
le duc de Bordeaux o° le souverain pon-
;
saint Cœur de 71/arré. C'est une tirâce spéciale
tife d'alors, cela forme les douze étoiles, vues accordée à la France, dans ce siècle d'incré-
autour de la sainte Vierge; et ces personnes dulilé et d'immoralité pour ranimer la foi,

forinent alors le conseil de l'Immaculée Con- des fi lèles. Pierre-Michel s'est emparé adroi-
ception de Marie, se rattachant à VOEuvre tement de cette dévotion pour assurer plus
de la 7niséricorde. de crédit à ses extravagantes visions ; mais ,
Mais voici le plus curieux de celte grande en voulant lui donner plus d'éclat, il l'a dé-
révélation. C'est que ces membres de la sep- naturée.
taine sacrée, réunis en assemblée dans ce
Tous les théologiens tous les docteurs
qu'on nomme le cénacle, sont infaillibles
,

s'accordent à dire que la très-sainte Vierge


dans leurs décisions, p.irceque l'Esprit-Saint
fut, avant sa naissance, purifiée du péché
préside à leurs délibérations!
originel. Les uns pensent qu'elle ne le fut
Ce mélange de \isions ( qui n'ont d'autre
qu'après sa concepiion les autres, et c'est
origine que l'imagination déréglée ou la su-
;

la très-grande majorilé soutiennent qu'elle ,


percherie d'un prétendu prophète ) avec les
fut immaculée dans sa conception même.
saints mystères du christianisme et la pra-
tique de l'Eglise catholique; cet indigne— Plusieurs papes ont défendu d'enseigner le
contraire mais ils ont également défendu
travestissement de la sainle Trinilé et du
;

saint concile tenu par les apôtres; celte — de mettre publiquement cette dernière opi-
nion au nombre des articles de foi enseignés
infaillibilité accordée au grand conseil de
par l'Eglise, comme aussi de censurer ceux
Pierre-Michel et refusée par lui à l'Elglise
,

catholique, qu'il accuse d'infidélité; ces — qui ,en particulier, soutiendraient que la
conception de la sainte Vierge n'a pas été
trois femmes vénérées partageant le don de
riiifaillibilité ;

ces douze membres du
immaculée. Bossuet disait, en parlant de ce
mystère: « Après les articles de foi, je ne
grand conseil logés, pour ainsi dire, dans
vois guère de chose plus assurée. » ( Sermon
les étoiles de la couronne de la sainte Vierge;
— toutes ces inventions absurdes, ridicules
sur ta Conception. ) Enfin, tout récemment,
S. S. le pape Grégoire XVI a autorisé plu-
et blasphématoires, ne peuvent qu'exciter
sieurs évoques à faire célébrer dans leurs
une profonde indignation contre l'auteur de
diocèses, la fêle de l'Immaculée Concepiion,
pareilles impiétés.
el à faire insérer dans les litanies de la Irès-
Art. 5. — Visions et sang de Notre-Sei- sainle Vierge, celle prière: Vierge conçue
gneur Jésus-Christ. sans tache, priez pour nous.

Il n'y est question que de visions de l'ar- Mais ce n'est pas assez pour Piiirrc-Michel
change saint Michel de saint Joseph, de la
, d'admettre riinmaculée Concepiion de Marie
sainte Vierge, du sang de Jésus-Christ sorti et de > ouloir même qu'elle soit un article de
de son cœur, plus précieux, dil Pierre-Michel, foi. Il veut nous obliger de croire que la

que celui qui a ensanglanté la miraculeuse très-sainte Vierge a été réellement conçue
hostie d'Agen ; comme s'il y ava'l une por- du S'iint-Esprit qu'elle a pir conséquent
,

tion du sang de Jésus-Christ qu'on puisse une mère, mais point de père: il affirmo
dire plus précieuse qu'une autre I qu'il a lui-même élé témoin de l'opéralion
Un miracle assurément fort plaisant, c'est de ce grand mystère qu'i/ a vu le Saint-
;

celui d'un ange à figure humaine, qui, étant Esprit déposer un petit corps tout formé
descendu du ciel , va ouvrir le Ironc d'une dans celui de sainte Anne!!
S35 YEN WAL ss<
Art. 7. — Anges et hommes selon Pierre- culaire à son clergé do 8 novembre ISil.
,

Michel. condamna en effet la nouvelle doctrine, en


Pierre-Michel a appris, dans une vision ces termes « Après avoir entendu le rap-
:

exialique, que, dans l'origine, les âmes des port circonstancié et molivé d'un habile
hommes onl élé créées en même temps que théologien après un mûr examen de notre
,

)es anges que nos âmes onl élé ch.issées part, et de l'avis unanime de notre conseil,
;

avec eux du ciel pour n'avoir pas voulu re- nous déclarons que l'opuscule sur des com-
connaître Marie comme reine des anges, et munications annonçant l'œuvre de la miséri-
que Dieu a placé une partie de ces anges et corde , conlient des principes contraires à
des âmes dans des corps humains, afin (ju'iis l'enseignement el à la foi de l'Eglise catho-
puissent recouvrer le ciel par un bon usage lique; que les révélations et les miracles
de leur liberté. Il prétend aussi que la con- dont on veut se prévaloir, ne sauraient ve-
damnation de Lucifer n'a élé irrévocable que nir de Dieu; nous réprouvons et condam-
depuis la chute d'Adam , dont il a séduit la nons l'association établie pour la propaga-
femme. tion de ces révélations et de ces principes. »
Tout ce qu'il raconte à ce sujet est' fort Celte association fut condairiiiée pareille-
curieux; mais voici qui l'est bien davantage. ment par un bref du pipe Grégoire XVI,
Pierre -Michel est un des anges déchus et, ,
adressé le 8 novembre 1843 à Mgr. l'évêque
qui mieux est, un archange dans les séra- de Bayeux.
phins. Dieu, en l'appelant son Verbe, le hé- WaLFKÈDE, homme obscur et ignorant,
raut le clairon de ses volontés sacrées , \\i'i
,
qui soutenait que l'âme mourait avec le
Conféra des pouvoirs tels (]u'il ne faut ni corps il parut vers la fin du dixième siècle.
:

résister, ni répliquer à sa parole. Lui seul a Durand, abbé de Castres, le réfuta sans ré-
droit de juger en dernier ressort quand ii :
plique, et son erreur n'eut point de suite.
est dans ses fondions d'ext-ise et de visions, WALKÉRISTES. Les restaurateurs du
il est dit et cru entièrement infaillible. Il y a
christianisme primitif, qui se détachèrent
danger pour l'âme de celui qui résiste et de l'Eglise anglicane à la fin du dix-huitième
n'obéit pas incohtinent aux ordres ou con- siècle, sous la direelion du sectaire Brown,
seils donnés dans ses extases ou visions. reçurent le nom de walkérisles, de Walker,
11 est cependant une autorité supérieure auxiliaire de Brown, dont la prépondérance
à celle de Pierre-Michel dans ses extases ; a fait donner son nom à la société.
c'est celle de l'Eglise catholique, qui, dans Les walkérisles repoussent l'idée d'un corps
le concile de Constanlinople, cinquième gé- sacerdotal; mais ils ont des anciens ou in-
néral, l'u 353, a condamné et analhémalisé specteurs dont les fonctions sont seulement
les origénistcs, qui soutenaient que la peine administratives ou de surveillance.
des anges rebelles chassés du ciel n'a pas élé Ils sont opposés à toutes les sociétés chré-

une damnation éternelle, el. que les âmes tiennes, surtout aux arminiens, aux stricts-
des hommes onl préexisté avant la créaiion calvinistes, aux antinoméens, aux baplistes,
du monde. Quant à ce que dit l'ierre-.Michel, el plus encore à 1 Eglise anglicane, qu'ils
qu'il a élé jadis archange dans les séraphins, regardent comme un système anticbrelien
que Dieu l'a appelé son erbe.., qu'il est
I établi par l'intervention des lois humaines.
seul juge en dernier ressort, entièrement in- Pour trouver la religion véritable, il faut re-
failltble, etc., il faut nécessairement en con- monter aux temps aposloliciues; car s'éloi-
clure , ou qu'il est tombé en démence , ou gner de la tradi;i<in .iposioliqtie el des pré-
qu'il est l'organe de Salan pour séduire les ceptes de Jésus-Christ, c'est se placer crimi-
fidèles : car qui ne sait que les ravissements, nellement au-dessus d'eux. En parlant de ce
les extases, les mouvements extraordinaires principe, dont ils déduisent desconséquences
d'une certaine éloquence dont il fait parade, et tirent des applications, ils rejettent le
les parfums et une foule d'autres prestiges, baptême. Si, dans les premiers siècles, ou
ne sont ((u'uu jeu pour lui'? S.iinl Paul se l'administrait, c'était à des gens qui avaient
plaignail do son temps de ces faux apôtres professé le juda'iSme, le paganisme mais ;

ouiriers trompeurs gui se transforment m nous qui sommes nés de parents chrétiens,
,

apôtres de Jésus-Christ : et on ne doit pas n'en avons pas besoin. Il sudit, d'après la
s'en étonner, conlinuivl-il puisgue Si tan ,
recommandai ion (le saint Paul aux E()hesiens,
même se transforme en ange de lumière (I). de bien élever les enfants. On n'esl pas plus
Concluons donc avec ce saint apôirc écri- obligé de se faire baptiser (jue d'aller dans
vanl aux Gal.ites: « Il y a des gens, mes tout le monde, comme les apôtres baptiser
,

frères, qui vous troublent et qui veulent et prêcher. D'ailleurs, saint Paul se lelicite
renverser l'Evangile de Jésus-Christ... Je d'avoir baptisé peu de personnes. Ces sec-
vous l'ai dit l'i je vous le redis encore une taires ne considèrent pas que le but de saint
fois. Si ((uelqu'un vous annonce un Evan- Paul n'est pas de rejeter le baptême, mais
gile différent de celui que nous vous avons de combattre l'esprit de parti d'après lc(|uel
annoncé, qu'il soit analhème » ( Galat. i, certaines gens se disaient , les uns du parti
7, 9); c'est-à-dire retranché du corps de d'Apollon, les autres de celui de Paul, les
Jesus-Chrisl séparé de la communion des
, autres de celui de Céphas.
saints, banni de la société des fidèles. Ils s'assemblent le premier jour de la se-
Mgr. l'évêque de Uaycux, dans une cir- maine en rriéinoire de la résurrection du
(1) 11 Cor. XI, 13, ».
DlCTlONNlIRI DBS IlrHÉSIES. II.
,

S25 DICTIONNAIRE DES HERESIES. SSC

Sauveur et prennent ensemble du pain et


,
d'ouvrages qui avaient attaqué successive-
(lu vin, symbole de son corps et de son sang.
ment l'Eglise de Rome , tels que les écrils de
Comme les quakers, ils rejettent le ser- Marsille de Padoue et de Jean d'Olive ; Wi-
ment, même lorsqu'il est exigé par le ma- clef attaqua la cour de Rome dans ses le-
gistrat. En général, les sociétés chréliennes, çons de théologie dans ses sermons et dans
,

d'après la tradition, expliquent en quel sens ses écrils; il réunit tout ce qu'on avait dit
il est défendu ou permis de
jurer; mais ils contre sa puissance et contre ses richesses
;

allèguent que la défense est scripturale, et il attaqua son autorité dans les choses pu-

quand on leur objecte que, d'après leur ma- rement spirituelles ;il prétendit trouver dans
nière d'interpréter le texte sacré, l'obliga- sa doctrine des erreurs fondamentales.
tion de laver les pieds aux hôios est égale- Le clergé d'Angleterre avait toujours pris
ment scripiurule , ils prétendent qu'on ne le parti des papes contre les rois et contre le

doit pas ici se Qxer sur le sens littéral, mais parlement, il avait retenu le peuple dans la
sur l'cspril du texte, et l'entendre des devoirs fidélité au sainl-siége. Wiclef entreprit de

de charité, quel qu'en soit l'obj'.'t. ruiner le crédit du clergé en allaquant ses
Les sexes sont séparés dans leurs assem- prélenlions et tout ce qui pouvait lui con-
blées. Elles unissent par un baiser de paix , cilier le respect et la confiance des peuples.

recommandé , disent-ils , dans l'Ecriture- Les démêlés vifs et fréquents de la cour de


Sainte car ils pren«ent dans un sens ma-
,
Rome et de l'Angleterre, depuis Jean Sans^
tériel et non métaphorique les expressions Terre, avaient indisposé les esprits contre
de tendresse employées par saint Paul et par celte cour; on ne se rappelait qu'avec beau-
saint Pierre à la On de diverses Epitres. Ils coup de peine l'excommunication et la dépo-
veulent même que le baiser de paix soit obli- sition de ce prince sa couronne mise aux
,

gatoire dans certaines circonstances, entre pieds du légal et remise par ce minisire sur
la lêle du roi , la cession de l'Angleterre au
des parents, des amis; par exemple, en
partant pour quelque voyage, et au retour; pape, el le Iribut imposé sur ce royaume par
à plus forte raison, disent-ils, à la fin du le pape; enfin les Anglais voyaient avec

service liturgique. En conséquence, à la On chagrin les bénéfices donnés par le pape aux
de l'assemblée, après les prières , les frères étrangers. Comme dans ces démêlés le clergé
embrassent les frères, les sœurs embrassent avait ordinairecnent pris le parti de la cour
les sœurs. Cependant des disputes s'étaient de Rome, il s'était attiré la haine d'une par-
élevées de la pari de quelques membres qui tie du peuple, qui d'ailleurs regardait avec

s'y refusaient. envie les richesses que les ecclésiastiques


En 1806 les imlkérisles étaient environ possédaient.
cent trente personnes à Dublin, et ils avaient Wiclef trouva donc dans les esprits des
dix à douze petites réunions alûliées, dont dispositions favorables au désir qu'il avait de
une à Londres. soulever l'Angleterre contre l'Eglise de Rome.
WICLEF, ou plutôt Jean de Wiglif, na- Il fut secondé dans cette entreprise par les

quit à Wiclif dans la province d'York, vers LoUards qui s'étaient fait des partisans en
l'an 1329 il étudia au collège de la reine à
;
Angleterre : il se fit des disciples et donaa
Oxford, et ûl de grands progrès dans l'élude de l'inquiétude au clergé.
de la philosophie et de la théologie. On envoya au pape Grégoire XI plusieurs
Fn 1361, l'archevêque de Canlorbéry fit à proposilions de Wiclef qui renouvelaient
Oxford une fondation pour l'élude de la logi- les erreurs de Marsille de Padoue "Je Jean

que et du droit ; il devait y avoir un gardien de Gand, etc.


et onze écoliers, trois moines de l'Eglise de Le pape ordonna à l'archevêque de
Christ à Canlorbéry, les huit autres du clergé Canlorbéry et à l'évêque de Londres de faire
séculier. emprisonner Wiclef, s'il était vrai qu'il eût
Le fondateur donna lui-même la place de enseigné une doctrine si détestable (L.
wardien à un moine qu'il déplaça peu de Edouard mourut dans ces entrefaites, et
Temps après pour faire Wiclef gardien. Richard 11 lui succéda; l'archevêque de Cau-
Après la mort du fondateur, Simon Len- torbéry et l'évêque de Londres exécutèrent
gham, son successeur, rendit aux moines leur commission ils citèrent devanteux Wi-
,

Wiclef en clef, et il comparut il était accompagné du


les places qu'ils avaient perdues : :

appela, et le pape confirma l'expulsion de ce duc de Lancasire et du lord Piercy. Ceux-ci


docteur et tout ce que Lengham avait fait. voulurent que Wiclef répondît assis les
,

Deux ans après, Wiclef devint professeur évêques voulaient qu'il lût debout ; on se
en théologie ; il remplit cette foiiclioii avec dit de part et d'autre des paroles assez
beaucoup de distinction, et fit dans le cours vives, et l'on se sépara sans avoir rien fait
de fréquentes déclamations contre les moines; sur l'affaire de Wiclef, qui, à la faveur de
il leur reprocha même dos erreurs celte puissante protection, continua à ensei-
capitales.
Wiclef n'était pas dans des dispositions gner sa doctrine et fit des prosélytes qui la
plus favorables pour la cour de Rome soit , répandirent ; mais le clergé le condamna et
que son mécontentement vînt de la perle de le força de quitter sa cure.
son procès soit qu'il fûl caus^' par les dé-
,
La disgrâce de Wiclef ne fit qu'augmenter
uièlés (h's pajjos uvec l'Aiigk'line, sdù eiiliu sa liaim- coniie le pape cl contre le clergé.
qu'il lut produit par la lecture de celte loule 11 composa divers ouvrages pour insinuer

* (1) Couc. Briluuuia;, 1. 111, p. 153 et passini.


237 WIC WIC 218
sps sentîmcntset les communiquer dans toute Dieu ,
mais dans la société des démons; que,
l'Anglelerrp. depuis la dotation de l'Eglise, tous les papes
Diins ce (emps, Urbain VI et Clément VII sont les précurseurs de l'Antéchrist et les vi-
se dispulairnl le siège de Home. L'Europe caires du démon que les papes et cardinaux
;

él.iit partagée enlni ces deux pontifes Ur- ,


sont institués non par Jésus-Christ mais
,
,

liain élait reconnu par l'Angleterre et Clé- par le diable; qu'il faut conseiller aux Odè-
ment par la prêcher
France. Urbain VI fit les de ne point demander d'indulgences au
en Angleterre une croisade contre ta France, pape, parce que la bonté de Dieu n'est pas
et aci'orda aux croisés les mêmes indulgen- renfermée dans l'enceinte des murs de Rome
ces (|ue l'on avait accordées pour les guerres ou d'Avignon ;
que ni le pape ni aucune
de la terre sainle. puissance sur la terre n'a le pouvoir de nous
Wiclef saisit celle occasion pour soulever empêcher de profiter des moyens de salut
les esprits cuntn- l'autorité du pape et com- que Jésus-Christ à établis; que le pape et
posa contre cette croisade un ouvrage plein ses collègues sont des pharisiens et des
d'emportement et de force. «Il est honteux, scribes, qui prétendent avoir droit de fermer
dit-il, que la croix de Jésus-Christ, qui est la porte du ciel où ils n'entreront point et où
un monument de paix, de miséricorde et de ils ne veulent point permettre d'entrer.
charité, serve d'étendard et de signal pour Les évêques n'ont qu'une puissance ima-
tous les chrétiens pour l'amour de deux faux ginaire; un simple prêtre dont les mœurs ,

prêtres, qui sont manifestement dis Ante- sont réglées, a plus de puissance spirituelle
christs , afin de les conserver dans la gran- que les prélats élus par les cardinaux et
deur mondaine en opprimant la chrétienté nommés parle pape.
plus que les .luifs n'opprimèrent Jésus-Christ Il donne aux ordres religieux le nom de
lui-même et ses apôires... Pour(iuoi est-ce secte. Il se déchaîne surtout contre les qua-
que l'orgueilleux prêtre de Rome ne veut tre ordres meniliants ces ordres sont fondés,;

pas accorder à tous les hommes indulgence selon lui, sur l'hypocrisie les Sarrasins qui :

plénière à condition qu'ils vivent en paix et rejettent l'Evangile sont coupables devant
en charité, pendant qu'il la leur accorde Dieu mais moins que ces quatre sectes; le
,

pour se battre et pour se détruire (1; ? » musulmanismu et la vie des cardinaux con-
Urbain VI envoya en Angleterre une mo- duisent, par des routes différentes, mais éga-
nition pour citer Wiclef à Rome mais il fut ;
leuM'iit sûres, à l'enfer. Si les fidèles sont
attaqué d'une paralysie et mourut peu de obligés d'honorer le corps de l'Eglise leur
temps après, l'an 138'i-, le 28 décembre. sainte mère, il n'en est point qui ne doive
travailler à la purger de ces sectes, qui sont
Doctrine de Wiclef. quatre humeurs mortelles dont son corps est
Wiclef avait beaucoup de sectateurs; le infecté.
clergé pour arrêter les progrès de ses er-
, Laconfession est une pratique instituée
reurs, renouvela les condamnations portées par Innocent lil , et rien n'est plus inu-
contre sa doctrine, et l'Université d'Oxford, tile il suffit de se repentir
; il conJaume :

après avoir examiné les livres de ce théolo- l'usage du chrême dans l'administration du
gien, en tira deux cent soixante-dixhuit baptême; il attaque le dogme de la Iranssuh-
propositions qu'elle jugea dignes de censure, stantiatiou.
et qu'elle envoya à l'archevêque de Cautor- Le livre du sermon du Seigneur sur la
béry (2). montagne contient quatre parties là il pré- :

Ces conclusions contiennent tonte la doc- tend que les apôtres ayant travaillé de leurs
trine de Wiclef et le plan de réformation mains pour vivre, <'t n'ayant pris sur les
qu'il avait formé , s'il est vrai qu'il ait eu un aumônes que le simple nécessaire, il est clair
plan ; car je vois bien dans ces propositions que les clercs qui entrent dans l'état ecclé-
un but, celui de rendre l'Eglise romaine et siasti(iue avec une intention différente sont
le clergé odieux, d'exciter contre eux l'iu- simoniaqncs.
dignatiou publique et d'anéantir leur auto- Les seigneurs temporels sont en droit de
rité; mais je n'y vois point de système, point dépouiller tous les ecrlésiasliques de leurs
de corps suivi de doctrine , point de forme possessions ils n'ont pas besoin, pour user
;

de gouvernement qu'il ait voulu subtituer au de ce droit, d'un décret du pape; c'est favo-
gouvernement de l'Eglise romaine. L'anar- riser l'hérésie que de ne pas s'élever contre
chie le désordre
, le fanatisme des ana- , les possessions de l'Eglise quoique les an- :

baptistes me paraissent les consé()uences


, cêtres des lidéles se soient dépouillés de la
les plus naturelles de la doctrine de Wiikf. propriété de ces biens, leurs descendants en
La voici telle qu'on peut la voir dans l'ex- corrigeant leurs erreurs recouvrent tous
trait que l'Université d'Oxford fit de ."jcs dif- leurs droits, et ce litre est bien plus légitime
férents ouvrages, dont la plus graude partie (jne le droit de conquête. Tous les dons que
est inconnue. l'on fait au clergé devraient être des aumô-
11 attaque dans ses dialogues le pape, les nes libres et non pas des impositions for-
ordres religieux, les richesses du clergé, cées ; le peuple est obligé en conscience de
les s.-icremenls , les prières pour les riiorts. refuser la ilime aux mauvais ministres, et
Il dit ((uc le pape est sicnoniad.ue, héréti- l'on ne doit point cr.iindre les censures que
que, (ju'il n'a point d'ordre dans l'Eglise de l'on encourt pour avoir rempli ce devoir.

(1) Dans le livre iulilulô ; l'ilïtiliculiou •.la traiiU arrêt . (î) Dans la coUeiliou Jes conciles d'Angltierre.
de malédiciioa.
«59 DICTIONNAIRE DES HERESIES. îil

Wiclef prétend que ponr nommer


légili- Dans de l'Art du sophiste, Wiclcf
le traité
mement aux bénéfices II faiil rétablir les porte de nouveaux coups aux possessions
élections par le sort c'est Jésus-Clirisl seul
: temporelles de l'Eglise et s'élève jusqu'à
qui ordonne quand il veut et comme il veut ;
l'iilée primitive du droit des hommes sur la

tin homme à qui sa conscience rend lémoi- terre; tout appartenant à Dieu, lui seul
gnage qu'il remplit la loi de Jésus-Christ peut donner à l'homme un droit exclusif à
est sûr d'être ordonné prêtre par Jésus- quelque chose, el Dieu ne donne ce droit
Christ. qu'aux justes et à ceux qui ont la grâce. La
Le livre de la simonie n'est qu'une répéli- qualité d'héritier, les litres, les concessions,
lion de tout ce qu'il a dit contre les religieux, les donatiims , n'établirent donc jamais un
Dans le livre de la perfection des Etats, il droit légiiime en faveur du pécheur; il est
prétend qu'il ne devrait y avoir dans l'E- usurpateur tant qu'il est privé de la justice
glise que deux ordres, le diaconat et la pré- habituelle et de la grâce.
trise ou le sacerdoce ; les autres ordres sont Un père qui meurt dans la justice ne donne
des institutions monstrueuses. pas à son fils le droit de lui succéder, s'il
Dans le livre intitulé De l'ordre chrétien, ne lui mérite pas la grâce nécessaire pour
il attaque le dogme delà présence ré 'lie et viTre saintement les hommes n'ont donc
:

renouvelle l'erreur des bérengariens. Il as- point sur la terre d'autres droits ni d'autre
sure que les enfants morts sans baptême loi que la charité.
sont sauvés il répète ce qu'il a dit sur les
; Ainsi un maître qui ne traite pas son do-
moines et sur les ordres il regarde comme ; mestique comme il voudrait être traité s'il
nn concubinage lemariage contracté p.ir des étiitàsa place pèche contre la charité, perd
personnes qui ne peuvent avoir des enfants; la grâce il est
; déchu de tous ses droits et
il nie que rextrêmeonction soit un sacre- dépouillé de toute autorité légitime sur son
ment. Il prétend que l'homme le plus saint serviteur. Il faut en dire autant <les rois, des
est celui qui a le plus de pomoir dans l'E- paprs et des évêques selon Wiclef lors- , ,

glise et la seule autorité légitime. qu'ils commettent un péché mortel.


11 avance que pour avoir un droit légitime La pauvreté étant la première loi du
de posséder quelque chose sur la terre il christianisme personne ne doit avoir de
,

faut être juste, et qu'un homme |>crd.iit son procès pour les biens temporels, il ne doit
droit à ses possessions lorsqu'il commettait s'occuper que du ciel; il ne peut donc sans
un péché mortel. péché s'occuper à juger des affaires profa-
II est étonnant que Wiclef, qui n'avançait nés. Ainsi, lorsque les barbares ravagent un
celte maxime que pour autoriser lis fidèles à pays, il est plus conforme à l'Evangi'e de
dépouiller le clergé de ses richesses, n'ait pas supporter ci's malheurs que de repousser la
vu qu'elle établissait le clergé maître absolu force par la forci-.
de tous les biens temporels, puisqu'il n'ap- Dieu, selon Wiclef, n'approuve point que
partient en effet qu'à l'Eglise de jugrr si un les catholiques aient de domination civile ou
homme est coupable d'un péché mortel ; car riligieus<' it la
; colère, quelque légère
abandonner ce jugement aux particuliers, qu'elle soit, lorsqu'elle n'a pas pour objet
comme Wiclef le faisait, c'était ouvrir la la gloire de Dieu, devient un péché n)ortel;
porte à tous les vols et à toutes les guerres. il altaiiue ensuite la prière pour les morts.

Les fureurs des hussites et des anabaptistes. Le liire du Domaine civil contient trois
qui désolèrent l'Allemagne après Wiclef, livres les docteurs d'Oxford n'ont extrait
:

sont les effets de celte doctrine. que quelques propositions contre les nioines
Wiclef soutient dans le même ouvrage que et d( ux propositions dont on ne voit pas le
tout arrive nécessairement. sens.
Le Trialogue contient quatre livres , qui Tout ce que nous venons d'exposer des
ne sont (jue la répétition de tout ce t|ui a été principes de Wiclef il le répète dans son ,

dit contre les possessions temporelles du traite du Diable, dans son livre de la Doc-
clergé; il y condamne la consécration des trine de l'empire dans son livre Du ciel ,
,

églises, les cérémonies, et répète tout ce qu'il dans celui De la confession.


a dit sur la nullité des censures el des ex- Voilà la doctrine de Wiclef telle qu'elle
communications de l'Eglise. est exposée dans la collection des conciles
L'ouvrage intitulé Dialogues roule tout d'Angleterre donnée par les Anglais mêmes
,

entier sur la mcLiiihysique abstraite il est : depuis quelques années on ne trouve rien ;

destine à combattre la croyance de la pré- dans les monuments recueillis par les édi-
sence réelle par des difficultés tirées de la leurs de ces conciles qui suppose qu'on ait
nature même de l'étendue, parce qu'il est imputé à Wiclef des sentiments qu'il n'avait
impossible que les accidents eucharistiques pas, ou que l'extrait de ses livres ait été
subsislenl sans sujet, parce que deux corps infidèle.
ne peuvent exister dans le même espace. C'est donc sans aucun fondement que le
parce que Dieu ne peut produire en même docteurBurnet dit t)u'on ne sait au vrai si les
temps un corps dans deux différents en- sentiments qu'on lui attribue étaient vériia-
droils. blemenl de lui « puisque not;s n'en savons
:

Il y renouvelle les erreurs d'Abaelard sur rien, dit -il, que par ses ennemis, qui ont
les bornes de la puissance divine; il pré- écrit avec une pa-^sioii à tendre douteux tout
tend que Dieu ne pouvait faire ce qu'il a fait, ce qu'ils ont avancé (!).»
(t) Bnroel. Hisl. de la Réforme d'Angl., I. i, p. S9.
241 Zl'i Zll ta
Les sectateurs de Wiclef, qui étaient en Lorsqu'on eut abattu la secle des hussi-
grand nombre et aussi ennemis du clergé les, on n'anéantit pas dans les esprits la
que le Icrgé l'était de Wiclef; les seclaleurs
i doctrine de Wiclef, el celte doctrine produi-
de Wiclef, dis-je, n'iiuraieiit pas manqué sit ces différentes sectes d'anabaptistes qui
de relever les inliilélilcs des extraits, et leur désolèrent l'Allemagne lorsque Luiher eut
silence est une approbation formelle de la donné le signal de la révolte contre l'Eglise.
Cdé.itc de ces cxlrails. Voi/ez Anabaptisies.
l'art.

Des effets de la doctrine de Wiclef. Nous avons réfuté les erreurs des -wicléfi-
tes sur présence réelle, à l'article Bében-
la
Los ouvriiges de Wiclef contenaient donc GER et BÉBENGARiENs; SCS crrpurs sur la
des principes assortis aux différents carac- prière poui' les niorts, sur les cérémonies de
tères, iiroporlioiinés aux dilTérenles sortes
i'Lgiise, sur le sacrement de l'ordre et sur
d' sprit, et favorables à Tindisposiiion assez
la supériorité des évêques, aux articles AÉ-
générale en Angleterre contre le pape, con-
RiDs, ^IGILA^CE; son erreur sur la toute-
tre le ilergé, contre les moines: on conçoit
puissance de Dieu, à l'article Abaelard; son
donc qu'il se fît des disciples. sentiment sur les indulgences, à l'article
Le clergé n'oublia rien pour étouffer celle Luther; son senliment sur la confession, à
secle naissante ; il anathémalisa les widéG- l'arlicle Osma.
les et les lo'.larils qui se confonilireni en
A l'égard de son opinion sur les posses-
quel()iie sorte, il olitinl contre eux des édits
sions temporelles du clergé, elle n'a de fon-
rigoureux, et l'on brûla les wiclélîtes et les dement que l'abus que le clergé pourrait
lori.iids (1).
faire des biens temporels qu'il possède; et
Cependant la doctrine de Wiclef faisait du une dissertation qui prouverait que clergé le
progrès, et In chambre des communes pré-
peut posséder légitimement des biens tem-
senla, en 14-0'+, une adresse au roi, pour le
porels ne persuaderait à personne que le
prier de s'emparer des revenus du clergé;
clergé ne fait pas un mauvais usage de ses
mais le roi n'y conseniil pas. La chambredes
biens, si nous étions dans le cas qu'on pût
communes présenta une nouvelle adresse en reprocher au clergé qu'il fait un mauvais
lilO mais le roi la rejeta et deléntlit à
;
emploi des biens ecclésiastiques.
la hambre des communes de se mêler des
(

affilies du clergé; la chambre des commu- Les albigeois qui enseignaient qu'il fal-
nes demanda ensuite qu'on révoquât ou lait dépouiller les ecclésiastiques de leurs
(lu'on adoucît l'edil qui condamnait les loi-
possessions n'eurent point de partisans plus
lards et les wieléfiles cela uiéme fut refusé;
:
zélés que quelques usuriers el quelques sei-
el pendant la tenue du parlement le roi Gt gneurs avides el tyrans de leurs vassaux.
lirûier un loUard. On entend souvent renouveler ces anciennes
H nri V ne traita pas les lollards avec déclamations contre le clergé; mais il ett
moins de rigueur; mais il n'éteignit ni cette rare de les trouver dans la bouche d'un
sede ni celle des wicléliles ()ui fit des pi-o- homme d'esprit, désintéressé, modeste et
grès Secrets, mais considérables, dans la charitable.
chambre des comiiuims et prépara tout , WOÉTIENS, hérétiques ainsi nommés,
pour le schisme de Henri Vlll. parce que leur chef était un certain Woétius,
Les livres de Wiclef furent portés en Alle- qui enseigna qu'il fallait se contenter d'ob-
magne Jean Hus adopta une partie de ses
: server religieusement le dimanche, sans cé-
erreurs, el s'en servil pour soulever les peu- lébrer aucune fête.
ples contre le clergé.

z
ZISC.\. Foj/. HussiTES. Tandis que Zuingle s'occupait à corriger
ZUINGLE (Ulric), né à Tnckcnbourg en ces abus, Léon X faisait publier en Alle-
I'i8i, fil ses éludes à Rome, à Vienne el à magne des indnigi'nces pnr les dominicains,
IJàle, où il prit le bonnet de m.iîlre es arts ; et en Suisse par Bernardin Samson, corde-
aplé^ avoir fait son cours de thci)lo;;ie, il fut lier. Zuingle s'éleva contre l'abus que le
curé à Glaris, en iriOi, el ensuite dans un cordelier S;imsoii f.iisait des indulgences, et
gros bourg nommé Notre-Dame des Ilermi- il fut approuvé par l'evéïiue de (Constance,
tes c'était un lieu de dévotion fort fameux,
: qui était meconteiil de ce que le cordelier
où les (èlerins venaient eu foule cl faisaient Samson était entré dans son diocèse sans sa
benuroup d'offrandes. permission cl n'avait point fait vidimer ses
Zuinglc y découvrit d'étranges abus, et bulles à Constance.
vit que le, peuple était dans des erreurs Zuingle fui alors nommé prédicateur de
grossières sur l'ellicaril des pèlerinages et Zuiicb, et il peignit si vivement les abus et
sur nue l'onlo d'.iutres pritiiiues: il atta- mcinr les excès ilu cordelier, que le consul
qua ces .ibiis dans ses iustruclions et dans de Zniicli lit fermer les portes au porteur
ses discours. d'indulgences. Tous ces abus étaient fondés

(t) Abriigé dos .U'ies de r.vmcr. A la suiie de t'IIisl. de Ruin Tluiiras. 1 II, y. CO. Coiic. BriUui, t. UI.
U3 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 2U
sur (les traditions incertaines, souvent sur tendit n'appartenait qu'à l'Eglise de
qu'il
(iesf.iliiis; Zuingle, pour coupor la racine juger des controverses de la religion, et offrit
abus, allaqua toutes ies traditions, et
«Ji's de répondre par écrit aux articles de Znin-
préUMulit qu'il fallait n'admettre comme vrai gle qu'au reste, indépendamment de sa ré-
;

et comme appartenant à la religion chré- ponse, il fallait attendre le concile qu'on


tienne que ce qui était enseigné formelle- devait assembler.
ment dans l'Ecriture; qu'il fallait rejeter Sur le refus que Faber flt de se soumettre
comme une invention humaine tout ce qui au jugement du conseil de Zurich sur les
ne pouvait se prouver par 1 Ecriture. points de iioclrine ou de discipline atta-
Le magistrat de Lausanne crut voir dans qués par Zuingle le conseil Ot publier un
,

la doctrine de Zuingle un moyen sûr pour édit par lequel il défendait d'enseigner autre
faire tomber tous les abus, et une voie facile chose que ce qui était contenu dans l'E-
pour déterminer les points sur lesquels on criture.
devait obéir au pape et à la puissance ecclé- En conséquence de ce décret, Grégoire
siaslique. (3n adressa donc à tous les curés, Luti se mit à prêcher contre les cérémonies
prédicateurs et autres bénéûciers chargés de l'Eglise romaine et contre le faste du
du soin des âmes un édit du conseil, par le- clergé. L'administrateur des terres des che-
quel il leur était ordonné de ne prêcher que valiers de Saint-Jean de Jérusalem s'en plai-
ce qu'ils pouvaient prouver par la parole de gnit, et le magistrat condamna Luti à la
Dieu, et de passer sous silence les doctrines prison et à l'exil.
et les ordonnances humaines. Zuingle censura vivement en chaire la
Les livres de Luther contre les indulgen- conduite du sénat le grand conseil cassa
:

ces, contre l'Eglise romaine, étaient pas- celle sentence, et ordonna (jne désormais
sés en Suisse et on les j' avait lus avidement. les affaires de religion seraient portées de-
Zuingle, de son côté, avait communiqué vant lui bientôt Luti fui promu à une au-
:

ses sentiments à beaucoup de personnes on : tre cure.


vit donc tout à coup une foule de prédica- Carloslad, chassé de Saxe par Luther, se
teurs qui attaquèrent, non les abus, mais les retira en Suisse et y apporta ses erreurs sur
indulgences mêmes, le culte des saints, les l'eucharistie; il enseigna que le corps de
vœux monastiques, le célibat des prêtres, le Jésus-Christ n'y était point réellement.
carême, la messe, etc. Zuingle saisit avidement une opinion si
L'évêque deConstance,qui avait approuvé favorable au dessein qu'il avait d'abolir la
Zuingle lorsqu'il n'avait attaqué que les messe.
abus, donna un mandement contre les nova- Carloslad avait appuyé cette opinion sur
teurs etenvoya des députés aux autres can- ce qu'il est im'possible qu'un corps soil en
tons pour se plaindre de la licence des nova- plusieurs lieux à la fois. Luther av;iit op-
teurs. posé à cette difficulté l'aulorilé de l'Ecriture,
Les cantons assemblés à Lucerne firent un qui dit espressénient que les symboles eu-
décret, le 27 mars lb22, pour défendre aux charistiques sont le corps de Jésus-Clirist :

ecclésiastiques la prédication de la nouvelle cette raison était péremptoire contre Zuingle


doctrine. qui établissait sa réforme sur ce principe
Zuingle ne déféra point aux ordres des fondamental, savoir qu'on ne doit rien en-
:

cantons, il continua ses déclamations les : seigner que ce (|ui estcontenu dans l'Ecriture.
catholiques de Zurich combattirent les réfor- Cet argument tourmentait Zuingle nuit et
mateurs, et le peuple était partagé entre jour, y cherchait une solution.
et il

Zuingle et les ministres catholiques. Cependant il prêchait avec sa véhémence


Par le principe fondamental de la réforme ordinaire contre l'Eglise romaine ; son parti
de Zuingle, toutes les disputes de religion devenait le parti dominant ; les esprits s'é-
devaient se décider par l'Ecriture seule : chauffùrent, on brisa les images, et comme
ces disputes devenaient donc de simples le trouble augmentait dans la ville, les ma-
faits et pour les décider il ne fallait qu'ou-
; gistrats ordonnèrent des conférences sur les
vrir l'Ecriture et voir, de deux propositions matières controversées. Après plusieurs con-
opposées, laquelle était contenue dans l'An- férences, les magisirats abolirent successive-
cien ou dans le Nouveau Testament. Le ment la messe et toutes les cérémonies de
magistrat était donc juge compétent des dis- l'Eglise ron)aine ; ils ouvrirent les cloîtres,
putes de religion, et le conseil de Zurich or- les moines ronipirent leurs vœux, les curés
donna aux ministres des églises de sa juri- se marièrent et Zuingle lui-même épousa
,

diction de se rendre à Zurich, et supplia une riche veuve. Voilà le premier effet que
révéiue de Constance d'y venir ou d'y en- produisit dans le canton de Zurich la rélorme
voyer ses théologiens. de Zuingle.
Les ministres obéirent au conseil, et l'é- 11 occupé de la difficulté de con-
était fort
vêque de Constance envoya Jean Faber, cilier lesentiment de Carloslad sur l'eucha-
son grand vicaire avec ses théologiens à ristie avec les paroles de Jésus-ChrisI, qui
Zurich. dit expressément Ceci est mon corps. 11 eut
:

Zuingle présenta sa doctrine contenue en un songe dans lequel il croyait disputer avec
soixante-sept articles ; mais Faber, (jui vit le secrétaire de Zurich, qui le pressait vive-
que le conseil voulait s'établir juge delà ment sur les paroles de l'institution ; il vit
doctrine, refusa d'entrer en conférence de- paraître tout à coup un fantôme blanc ou
vant le conseil assemblé pour juger ; pré- uoir, qui lui dit ces mots «Lâche, que ne :
24ij ZUl ZUI 246
rùpomls-tu ce qui est écritdans l'Exode, ne pouvait s'en dispenser, et il ne doulait
l'Agneau est la pâque, pour dire qu'il en est pas qu'il n'y péril. Une comète qui parut
11! signe. » alors le confirma dans la persuasion qu'il
réponse du fantôme fut un triomphe,
Ct^lte serait tué il s'en plaignit d'une manière
;

et Zuingle n'eut plus de difficulté sur l'eu- lamentable, et publiait que la comète an-
charistie; il enseigna qu'elle n'était que la nonçait sa mort et de grands malheurs sur
Ogure du corps et du sang de Jésus - Christ ;
Zurich malgré les plaintes de Zuingle, la
;

il trouva dans l'Eiriture d'autres exemples guerre fut résolue Zuingle accompagna
;

où le s'employait pour le mot signi-


mot est l'aimée
Oe tout lui parut alors facile dans le sen-
:
Les catholiques attaquèrent les Znriquois
timent de Carlostad. un vendredi, Il octobre 1531, àCappel, et
L'explication de Zuingle tavorable aux
, les défirent Zuingle fut tué.
:

sens et à l'imaginalion, fut adoptée par beau- Après la bataille de Cappel, les catholi-
coup de réformés; ils voulaient tous abolir ques et les Zuriquois firent la paix à condi-
la messe, et le dogme de la présence réelle tion que chacun conserverait sn religion
formait un embarras sur cet arlicle, l'expli- Nous avons réfuté la dodrine de Zuingle
cation de Zuingle le levait; OEcol.impade, sur le célibat à l'article Vigilance ; son
Capilon, Bucer l'adoptèrent; elle se répan- sentiment sur l'euchari-itie, à l'article Bé-
dit en Allemagne, en Pologne, en Suisse, en RKNGER son erreur sur la messe, à l'article
;

France, dans les Pays-Bas, et forma la sicte Luthéuanisme: son erreur sur le culte des
des siicramenlaires. saints, à l'article ^'IGIL\NCE; son erreur sur
Luther, qui, aussi bien que Zuingle, avait les indulgences, à l'article Luthé'kamsme.
établi l'Ecrilure comme l'unique règle de la 11 faut appliquer à la réforme que Zuingle
foi, traita les sacramentaircs comme des hé- établit en Suisse ce que nous avons dit delà
rétiques, et l'on vit entre les sacramcnlaires réforme de Luther et de la Réforme en gé-
et les luthériens la même opposition qui était néral.
enire toutes ces sectes et l'Eglise romaine : Nous avons peu de chose à dire sur les
aucun intérêt n'a jamais pu les réunir, et talents de Zuingle et sur ses ouvrages; il
les luthériens ne persécutaient pas les sacra- n'était savant, ni grand théologien, ni
ni
meiilaires avec moins de fureur que les ca- bon philosophe, ni excellent littérateur: il
tholiques. avait l'esprit juste et borné il exposait avec
;

La réforme introduite en Suisse par Zuin- assez d'ordre ses pensées, mais il pensait
gle se répandit plusieurs réformateurs se-
;
peu profondément si on en juge par ses ou-
condaient ses efforts à Berne, à Bile, à vrages.
Constance, etc. Toute la doctrine de Zuingle est renfermée
Plusieurs cantons restèrent constamment dans soixante-sept articles, comme nous
attachés à la religion catholique , et con- l'avons déjà dit il a fait un ouvrage pour
:

damnèrent la prétendue réforme des autres pour prouver ces articles cet ou-
justifier et ;

cantons ; ils leur écrivirent pour leur re- vrage ne contient que les raisons employées
présenter que la réforme de la religion n'ap- par tous les réformateurs.
partenait ni au peuple, ni à un p lys particu- Zuingle, un peu avant sa mort, fit une
lier, mais à l'Eglise, à un concile général. confession de foi qu'il adressa à François 1";
Les prétendus rél'orniés n'eureiil aucun égard là, en expliquant l'article de la vie éter-
aux représentations des catholiques ; on nelle, il dit à ce prince qu'il doit espérer
employa de part et d'autre des expressions de voir l'assemblée de tout ce qu'il y a eu
dures et la guerre fut sur le point d'éclater d'hommes saints, courageux et vertueux
plus d'une fois entre les catholiques et les dès le commencement du monde. Là, vous
prolestants enfin les cantons de Zurich et
; verrez, dit-il, les deux Adam, le Racheté et
de Berne défendirent de transporter des vi- le Rédempteur, vous verrez un Abel, un
vres dans les cinq cantons catholiques, et Enoch... vous y verrez un Hercule, un ihé-
l'on arma
de part et d'autre. sée, un Socrate, Aristide, Antigonus, etc.
Zuingle tous ses cITorls pour éteindre le
lit Les ouvrages de Zuingle ont été recueillis
feu qu'il avait allumé: il n'était pas brave, en cinq volumes in-folio (1).
eiil fallait qu'en qualité de premier pasteur ZUINGLIENS. Hérétiques, sectateurs de
'

de Zurich, il allât à l'armée ; il sentait qu'il Zuingle.

(1) On iicul, avec ces ouvrages, voir Uossucl, llist. dos Var.; Spoud. ad. an. 1517; Hisl. de la Rélormc, par to
Ducliat, Supplément de Uajle, url. Zuiksle.

-<«<'A)*'-
,

AVERTISSEMENT DE L'EDITEUR
On connaissait un livre intilulé : Bibliothèque janséniste, ou Catalogue alphabétique des
principaux iiires jansénistes ou suspects de jansénisme qui ont paru depuis la nai^sane de
,

cette hé este, avec des notes critif/'ies sur les vérilahles atiteurs de ces livres, sur les erreurs
gui y sont contenues et sur les condamniitions qui m
ont été faites par le saint-siége, ou par
l'Eglise gallicane, ou par les évéques diocésains (1); sans indicaiiou du lieu de l'iuipressioa
ui lie celui du libraire, uiais porlanl la date de 1722.
C'' livre eut plusieurs cditinns. N(ius avons smis les yeux la quatrième, revue, corrigée et
augmentée de plus de In moitié. L'auleur y a fait entrer les livres quesnelHstes , baianistes
ou suspects de les erreurs avec un traité dans lequel les cent et une prop sitions de Quesnel,
,

sont qualifiées en détail. Elle est île Bruxelles, Vl\k, Simon t' Serteievens , imprimeur de son
excellence Mgr Varclievéque de Malines, et forme 2 vol. in-12; le 1"^'', Ar 351 pages sans
compter la préface et la liste chronologique des livres, et li- 2', où se trouve aussi la Biblio~
thèque des livres quielistes, de 315 pages, sans compler la table alphubèiique des ouvrages.
La Bibliothèque janséniste a poi.r auieur le P. Dominique de Colonia , jésuite né à Aix ,

en 1660, mort à Lyon en 17il , qui n'y mit pas son ni)iii. li esi auteur de plusieurs autres
ouvrage? qui attestent ses connaissances étendues en littérature et en antiquités. Sa Reli-
gion chrétienne autorisée par les témoignages de- i:uteurs païens, plusieurs fos réimprimée,
lait partie df la collection des Démonstrations évangéliques.
Dans la Bibliothèque janséniste le P. de CoUmia ne re>ie pas toujours dans les bornes
de la modération; il emploie quelquefois des épitlièles un peu dures, et qualiGe de jansé-
nistes des auieurs estimables, des ouvrages exempts de cette tache, et dis opinions non con-
damnées. Son livre fut mil à l'index à Home, par décret du 20 septembre 1719.
Le P. Louis Patouillet, né à Dijon en 1699, mort à Avignon vers 1779, refondit et augn
nienta considérablement l'ouviage du P. de Colonia. Il éiait accoutumé à déployer la plus
vive ardeur contre le jansénisme (2j nul ne l'égnla dans la guerre qu'il fil à celle hérésie.
;

Son zèle la lui montrait, non-seuienient où elle pouvait se trouver déguisée, mas encore
où elle n'était réellement pas. Ainsi, au lieu de corriger le livre du P. de Colonia il le ,

rendit plus répréhensilde. Son édition de ce livre parut sous le titiC de Dictionnaire des /t-
^.vres jansénistes ou qui favorisent le jansénisme ; nous ignorons en quel lieu et en quelle
année elle fut publiée, et nous conjectui ons qu'elle était en k \ol. in-12. Quoi qu'il en soit,
elle fut aussi mise à l'index à Rome, par un décret du il n)ar> 17oi.
L'année suivante, et sous le titre que nous venons de transcrire, une nouvelle édition de
l'ouvrage du P. Patouillet fui publiée à Anvers, chez Jean-Baplisie Verdassen, aux Deux-
Cigognes. Nous en avons sous les yeux un exemplaire, '* vol. in-l2, le l"de xx-508 pages ;
le 2* de 552 le troisième de 50i, et le i° de 467. Au premier abord nous avions pense que
;

cette édition postérieure au décret de l'Index avait eie corrigée mais l'examen que nous en;

avons fait nous a convaincu du contraire. Le nom du P. Patouillet n'y est pas.
L'ouvrage que nous donnons sur les auteurs jansénistes et sur leurs livres n'est pas la re-
production de celui du P. de Colonia ou du P. l'alouillel cela est visible pour la partie bio-
;

graphique dont ces écrivains ne se sont pas occupés. Quant à la partie liibliographii|ue, nous
avouons que nous avons tiré beaucoup de choses de l'ouvrage du P. Patouillet. En cela
nous n'avons fait que suivre l'exemple de Feller et d'autres auteurs, qui lui ont fait aussi
des emprunts plus ou moins considérables. Et dans ces reproductions partielles, il nous est
arrivé souvent d'adoucir les expressions de l'écrivain et de rectifier ses jugements. On trouve
dans son ouvrage la critique de beaucoup de livres dont il n'est nullement que>tion dans le
nôtre; mais en revanche nous nousoccupou>de ceux dont il ne pouvait parrer, puiscju'ils n'ont
été mis au jour qu'après la publication du sien. Nou^ avons puisé les articles biographiques
des auteurs, et les appréciations critiques de leurs livres dans des ouvrages et des recueils
estimés des amis de l'orthodoxie c'était le meilleur moyen pour nous assurer de mettre
:

dans un pareil travail plus d'exactitude et de justice, et d assumer moins de responsabilité.


Au reste, les livres dont nous avons donné les titres, nous ne les considérons p is tous
comme entachés de jansénisme, bien qu'ils aient été composes par des lansénisies déclares.
Plusieurs partisans de celle hérésie ont l'ait de tort bons livres; ,\rnauld, Nicole et surtout
Duguet en ont publié d'excellents. Nous ne blâmons pas les écrits de Débonnaire et de
quelques autres contre l'incroyable fclie des convulsions. Nous considérons comme dange-
reux les livres condamnés soit par le sainl-siege suit seulement par des prélats, gardiens
,

vigilants de la foi catholique et nous confessons que ces li* res, ainsi lléiris. ne nous ont pas
;

paru dignes de btaucoup de ménagement. Quant à ceux qui n'o:it pas été l'objet d'une telle
"ctrissure, mais qui nous ont paru repréhensibles , nous avt)ns cru pouvoir user à leur
égard d'une critique que nous croyons permise, et qu'on exerce librement en efTet dans
toutes les écoles, dans tous les parus, dans tous les journaux. Or, tel livre, dont on relève
quelques propositi ns, peut être bon d'ailleurs, au jugement même de celui qui les relève.

(1) L'n volume in-1-2 de 507 pages, plus la pré- de l'anonyme, l'Apologie de Cartouche, ou /e Scélérat
face et la table. grâce du P. Quesnei.
jintliie piir la
(2) En 1755, il avait fait paraître, sous le voile
DICTIONNAIRE
DES

JANSENISTES,
CONTENANT UN APERÇU HISTORIQUE DE LEUR VIE ET UN EXAMEN CRITIQUE
DE LEURS LIVRES.

AGIER (PiERnE-JEAy , ou Jean-Pieube) et enseigné dans cet ouvrage et dans Vana-


naquit à Paris le 28 décembre 17i8, d'un lyse qu'en a faile Agier. Voyez d'Ettemare.
procureur au parlemenl de celle ville, fut V^optiiiTiEsc.ncernanlJésKs-Christet l'Eglise,
d'il bord avocal cl parvint à êlre l'un des pré-
éparses dans les livres saints, avec des ex-
sidents de la cour royale de P.iris. Il fut dé- plications et des notes. 1811), in-8".
puté suppléant aux Etals - Génér.iux , et
L'auteur, en recueillant ces prophéties,
membre de la commune de Paiis. L'esprit
révolutionnaire s'est plus d'une fois mani- paraît n'avoir eu d'autre but que de conso-
ler de SCS perles le parli auquel il s'était li.
fesié dans ses discours et dans ses écrits.
vré. Il y donne ses conjectures sur la con-
Celait un grand partisan des (5rincipes de
Port-Royal et il embrassa avec beaucoup
,
version (les Juifs e' sur le jugenent dernier,
d'ardeur la cause deTéglise constitulionnelle. deux événements (]u'il prétend devoir étr.' se'
Il écrivit un grand nombre d'ouvrages dans
parés par un long inlerv Ile, et il s y déclare
lesquels il défend le jansénisme qu'il profes- pour le niillénarisme. Voyez d'Ettemare.
sait franchement et sans détour il publia en
Ag'er a donné aussi beanco p d'ouvrages
;

outre beaucoup de brochures île circonstance sur l'Ecriture sainte :/.ps Psaumes, nouvel^
et fournit des articles à la Chronii/ue nii-
lemeiU traduits sur l'Hébreu, et mis dans hur
gi'MSf, qui parut de 1818 à 18'2l. Voy. Gré- ordre naturel. 1809, 3 vol. in-8 les Pro^ ;

goire. Il niouiul le 22 septembre 1823. Il phrtes, nouvellement traduils .?nr l'Hébreu,


entretenait des relations avec la petite église avec des explicct'ons et des notes critiques-
d'Ulrecht, et avait été exécuteur testamen- Jsate, 1820 2 vol. in-8
. Jérémie, 1821 2
;
,

taire de l'ablié IMoulun. On sait aussi qu'il vol. in-8° ;Ezéchicl, 1821 2 vol. in-8' Da-, ;

niel, 1822. 1 vol. iii*^8'; les petits Prophète',


faisait passer des secours aux opposanls de
Hollande. Quand il mourut, il y avait trente- 1822, 2 vol. in-8"; Commentaire sur l'Apoca-
trois ans qu'il occupait des places dans les lypse, 1823, 2 vol. in-8'. Dans tous ces ou-
tribunaux, d'où il suit qu'il possédait le se- vrages Agier défend le jansénisme; il suit
les eiToiiients des appel. mis les plus faineus
cret d'élre conservé sous tous les régitnes.
par 'enrs illusioi s, ii'Etlen are, etc.
Du M4RJAGE dans ses rapport!^ avec les lois
AGUESSEAU (Henri -François d') , qu«
françaites. 1801, 2 vol. in-8'.
nons ne plaçons ici qu'à cause de son édi-
Dans cet ouvrage, l'auteur transporte à la teur. Voyez Anoré.
puissance civile toute l'aulorité sur le ma- ALETOPUILE , pseudonyme de Jean
riage et il emploie une longue dissertation
, Courtot.
par laquelle il essaie de prouver que le con- ALKXANDUE (Noei.), savant dominicain,
cile de Trente n'est point reçu eu France, ni naquit à Rouen en 1G39, fut doc'eur de Sor-
quant à la discipline, ni quant à la doctrine, bonne en 167o, provincial en 1706, et mou-
et qu'il n'a aucun caractère d'u'CuméiiicUé. rut à Paris en 172i. Il avait, en 170V sous- ,
En présence d'asscriionssi iéméraires,il n'est crit an cas de conscience, et fut, pour ce
pas besoin de dire que ce livre est mauvais. fait, exilé à Châlcllerauli mais il se rétracta
;

Justification de Fra-Paolo Sarpi, ou Lettres et il lui fut perniis do revenir. .M. Picot, qui
d'un prêtre italien à un maijistral fnimais mentionne ces circonstances ajoute « Il , :

sur le caractère et les sentiments de cet avait pris part aux troubles qui divisèrent
homme célèbre. 1811, in-8". l'Eglise de son temps ce qui fut cause que
;

le clergé de France lui retira une pension


Cet ouvrage en faveur de Sarpi était digne
d'un homme qui l'Imilait dans son mépris qu'il lui avait accordée. Ce ihéologien était

pour le concile de Trenle. Voyez A.mei.ot. habile eslimé laborieux. Il passait pour
, ,

n'être pas tn's-l'avorable à la cnur de Rome.


Vues sur le second avènement de Jésus-Clirist, Il eut des démêlés avec le P. Frassrn, le P.
ou Analyse de l'ourrar/e de Lacunza. 1818, Daniel, et écrivit contre !es maladies chinoi
jn-8'. — L'ouvrage de Lacunza jesuile , ,
ses. » Kl Fel.cr « Le pape licnoit XIII
: ne
fut publié sous le faux nom de lien-Ezra.
l'appelait que son maître, quoiijUG quelques-
Voyez ci-après l'arlicle Ben-Ezra. uns de .--es ouvrages eussent été proscrits ,
Le millénarisuie est ouvertement exposé en IGHIi-^par un décret de l'inquisition 4o
,

£51 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 25*

Rome, contre lequel ilse juslifla avec autant L'Histoire du concile de Trente de Fra-
de inodesiie cl de. calme, que de dignité et de Paolo, la Traduction qu'en a faite Amelot, et
îorce Bien qu'attaché aux sentiments des V Abrégé qu'en a donné Jurieu , « soni trois
llié'ilo^iiens de son ordre , il élait juste et livres, dit le même auteur, que les jansénis-
modéré à l'égard de ceux qui ne les adop- tes autorisent et qu'ils répandent partout.
taient pas. Je nepî^'s .«o»/7'îr, dit-il dans son Leur but est de rendre le concile de Trente
Histoire ecclésiastique, cvuxqui, à l'exem- odieux et d'anéantir ses décisions sur la
,

ple de Jnnsétiius, conservent témérairement grâce. C'était là une des maximes fonda-
des opinions qui ne sont point condamnées mentales de labbe de Saint - Cyran Quîi :

dans l'Eglise, et qui faisant de miiuvais pa- fallait tout mettre en œuvre pour décréditer
,

rallèles de lu doctrine molinienne avic les er- le concile de Trente, qui, selon lui a été fait
,

reurs des pclatjiens, blessent la vérité, violent par le pape et par les scltolastiqucs, qui y ont
la chnrité, troublent la paix de l'Eglise. beaucoup changé la doctrine de l'Eglise. Tels
A.MELOT DE LA HOLSSAYE (Nicolas, sont les propres termes de ce novateur dans
ou, selon quelques-uns, Abrauam-Nicolas) , sa vingt-quatrième Maxime.
naquit à Orléans au mois de lévrier 163i, Les prétendues Lettres de Vargas sur le
dans un éiat voisin de l'indigence, et mou- concile de l rente ou la prétendue version
,

rut à Paris le 8 décembre 1706. Dans les française qui en a été faite , sont encore un
premiers temps qu'il lut à Paris , il vécut artifice du parti pour prévenir les peuples
tantôt des aumônes qu'il recevait des jésui- contre ce saint concile. C'est l'apostat Le
tes, et lantôt*de ce qu'il gagnait à copier îles Vassor, auparavant prêtre de l'Oratoire, et
écrits pour eux. Il lut secrétaire du prési- depuis réfugié en Angleterre, qui eu est l'é-
dent de Saint-André, ambassad'iur de France diteur. » Voyez Vassor (le).
à Venise et , à ce qu'il parait
, s'attira
, ANDRÉ (N...), ex-oralorien
, bibliothé-
quelque disgrâce. Dans son séjour à Venise, caire du célèbre d'Aguesseuu , donna deux
il recueillit des ciocuments dont il se servit bons ouvrafi-s contre Rousseau, et, entre
plus lard pour son Jlistoire du gouvernement autres sur lesquels nous ne nous pronoi'.çons
de Venise, avec le Supplément et l'examen de pas, VEsprit de Duguet. 11 puljlia les OEu-
laliberté originaire (traité traduit de l'italien vres de d'Aguesseau, 13 vol. iii-i", dont la
de Marc V'eilerus), avec des notes historiques dernier ne parut qu'en 17S9. « 11 est bon de
et politiques. Amsterdam, 1705, in-12, 3 vol. prévenir , dit l'auleur des Mémoires pour
Cei ouvrage, assez mal lait et peu judicieux, servir à l'Histoire ecclésiastique , iome IV,
déplut au sénat qui s'en plaignit à la cour page 230, seco:.de édition, qu a la tête de ce
de France, et on prétend que l'auteur fut treizième volume, l'éditeur a [lacé un Aver-
enfermé à la Hasiilie. Amelot a publié beau- tissement , des Remarques ei des Extraits
coup d'ouvrages dont le P..Niceron a donné dont il doitseul être responsable. André, qtii
la liste dans le tome XXXV
de ses Mémoires. n'avait jiu insinuer ses idées dans les précé-
Nous ne parlerons ici que du suivant : dents volumes , a voulu apparemment s'en
dêdonmiager dans celui-ci, qui fut publié en
Histoire du concile de Trente, de Fra-Paolo 1789. Il y a inséré des réllesions et des opi-
Sarpi, traduite par le sieur de La -Molhe- nions qui n'ont aucun ra| port avec son su-
Josseval, avec des remarques historiques, jet, et qui n'ont d'autre but que d'insinuer
politiques et morales. Amsterdam G. P. les principes de son parti. Il prétend que plu-
et J. Blaeu, 1683, in-4-°. —
Seconde édition,
,

sieurs de ces Uanai-ques et Extraits ont été


portant le nom d'Anelol de la Houssaye , trouvés dans les papiers du chancelier, et il
revue et augmentée. Amsterdam, G. P. et veut bien convenir néanmoins que cela ne
J. Blaeu, 1686, iu-k\
prouve pas que telle fût la doctrine de ce ma-
« Amelot, dit M. Beuchot [Biogr. tinivers.), gistrat. C était , dit-il , ou des extraits qu'il
qui se cacha sous le nom de La Molhe-Jos- faisait de ses lectures, ou les réponses de théo'
seval, ne lit pas sa traduction sur 1 original logiens et de jurisconsultes qu'il avait con-
italien; mais sur la version latine, peu Udèie sultés. J'ai peine à croire que l'éditeur lui-
de Newton. » Voyez Dominij. même n'y soit pas aussi pour quelque chose.
« La traduction d'Amciol eut de la vogue Le plus pur jansénisme respire dans ces
avant que celle de Le Courayer parût. Elle Extraits. Les miracles mêmes du diacre Paris
lui généralement improuvée on trouva
; y sont meniionnés avec honneur. On y dé-
mauvais qu'il se fût avisé de traduire l'ou- bile toutes les maximes les plus chères au
vrage d'un moine factieux, qui, suivant la parli. Vous y lirez, par exemple, que le plus
remarque de Bossuet, couvrait sous un froc grand nombre des pasteurs, qui a le pape à sa
l'esprit et les sentiments de Calvin, et qui n'a- télé, possède à la vérité une plus grande auUH
vaiteu d'autre but que de rendre odieuse cette rite de juridiction, mais non une plus grande
grande assemblée de prélats catholiques. » autorité en persuasion : dislinction fausse
« Loin d'adoucir, dit un- autre écrivain, ce riuicule, inconnue à ranliquité, et manifes-
que Fra-Paolo dit avec tant d'affectation
, tement inventée par le besoin. EnOn le ton
en faveur des hérétiques Amelot de la
, aigre et tranchant de la plupart de ces Ex'
Houssaye ne perd aucune occasion, et dans traits aurait dû les faire exclure d'une col-
sa i)veface et dans ses noies, de publier tout lection à laquelle ils ne tiennent par aucun
ce qu'il a pu trouver ou imaginer qui pût côté, dans laquelle ils sont doublement dé-
favoriser les sentiments erronés d'un si dé- placés, et où ils contrastent avec la réserva
testable historien. » Voyez CotRATER (le). et la modération de l'illustre auleur, à l'abri
£53 ARN ARN 254
du nom dnqnel on semble vouloir les faire êtes dévoué à leur parti, ne vous mettez pas
passer. « en peine d'acquérir de la capacité, de la pro-
ANTINE (Malr-François d'). Voyez Clé- bité. Votre dévouement vous tiendra lieu de
MENCET. tout le reste. Caractère particulier de l'héré-
AUNAULD (Antoine), le vingtième des sie, dont le propre a toujours été d'élever
viiigi-dcux enfants d'Anloim- Arnauld et de jusqu'au ciel ses fauteurs el ses sectateurs ,
CailierinL'Marion, el frère de Uobrrt Arn.uiid et d'abaisser jus(]u';!U néant ceux qui osaient
d'Andilly , de Marie - Angélique Arnauld , l'attaquer et la combattre. La manie des hé-
abbesse de Porl-Hoyal-dfS-Cliarii|is, el de résiarques était de s'ériger eux-mêmes pre-
Henri Arnauld, évrque d'Angers. Antoine — mièrement, et puis leurs partisans el leurs
Arnauld. le père de tous ceux qui viennent associés, en hommes rares el extraordinai-
d'étie nommés, était fils d'Antoine Arnauld, res; tout ce qui s'attachait à eux devenait
avocat général de la reine Marie de Médicis; grand le seul titre d'êire dans leurs intérêts
;

il fut avocat au Parlemcnl, où il acquit une était un éloge achevé; il n'y avait parmi eux,
grande célébrité moins par son mérite que
, à les enlondre, que des génies sublimes, que
par les circonstances ou il se trouva. Il avait des prodiges de srienee et de vertu. » Bour-
de l'éloquence; l'avocat général Muion ai- dal.. Sermon sur l'aveuglc-né.
mail à l'entendte et lui donna sa fille aînée « Arnauld, dil un autour, hérita de son
en mariage. Il plaida, lo'JV m
pour l'L'ni- ,
père une h.iine aussi iniplac.ible qu'injuste
versité contre les jésuites. « Son plaidoyer contre les jésuites. Il ne fut admis dans la
est ce.qui le fit connaître, dit l'autour dos maison de Sorbonne qu'après la mort du car-
Trois siècles litléraires ; les circonstances dinal de liichelieu ce mini>tre pénétrant
,

dans lesquelles il le prononça contribuèrent ayant empêché, tant qu'il vécut, qu'on reçût
beaucoup a le mettre en vogue clnz les on- un sujft dont certains .-ictes annonçaient le
iieuiis de la Société. Si on le lit anjourd'bui déplorable râle qu'il remplirait dans la
de sang-froid, on y rcniar(]uera plulol ce ton suite. Alexandre ^'l! l'a appelé enfant f/'/ni-
de cbaleur et d'eniporieuient ((ui nait de la quilé et perturbateur du rrpo^s public. Ar-
prévention, que le caractère de celle vérita- nauld, de son coié, n'a jamais mén.igé dans
ble éloquence qui réunit la vérité des faits à ses écrits les pui-sances de l'Eglise et de l'K-
la force de l'exprci-sion. Il pui)lia contre la îat. Il n'a cessé de représenter les papes le ,

Société de Je- us un autre ouvi a^e intitulé : roi, les évêques, comme étant unis ensemble
Le franc et véritable Discours du roi sur le pour persécuter la vertu et la vérité. 11 a été
rétablissement qui lui est demandé pour les chassé de ï-orbonne comme un hérétique
Jésuites, in-8°. Henri IV, au(;uel il était obstiné, qui opposait perpétuellement son
adressé, n'eu fit aucun cas et rétabli! les , évidence prétendue et particulière faillible
jésuites. —
Son li!s Ânloinc , sujet di' cet ar- et pleine d illusions, à l'aiilorilé infaillible de
,

ticle, naquit à Paris le G ié\ ricr l()l-2. Il vou- l'E:; ise. Aussi aucun bachelier n'esl-il reçu
lut, dit-on, se livrer à l'étude de la jurispru- dans la faculté de Paris qu'il ne s'engage par
dence, mais le vœu de sa mère et les conseils serment à rejeter constamment et pour tou-
de l'abhé de Saini-t>ran , son directeur, le jours la doctrine héréti(iue d'Arnaulil cen- ,

décidèrent à proférer la tbeologie. Elevé surée par celle faculté d.ins sa délibération
dans la haine des jésuites jiar son père, et du mois de septembie 170'r. Enfin il est mort
dirigé par Saint-Cvran, quel rôle jouera Ar- en per.>islanl dans ses hérésies, comme il pa-
nauld? Nous ne donnerons pas ici son his- raît par son Testament, où il a soin d'avertir
toire nous rapporterons seulement quelques
; qu'on doit regarder comme un faux bruit que
jugements tirés de différents auteurs. Le lec- la calomnie j)ourrn réjiandre, de supposrr que
teur peut lire l'article biograplii()ue sur Ar- c'est lui faite grâce que de croire pieucment
nauld dans le Dictionnaire instoriijue de Fel- qu'il se sera reconnu avant que dr mourir.
Icr. Tout le monde sait qu'Arnauld a beau- Ce docteur, ignominieusement retranché
coup écrit, qu'il a fait plusieurs bons ouvra- du corps dont il i'iisait parle, lut cependant
ges et une grande nuintilé de uiauv is, dont considéré comme un triomphateur ; c'est-à-
nous ne nienlionuerons qu'une p.irlie. On dire, sou parti, malgré cette lâcheuse aven-
sait aussi qu'on lui en a attribué qui ne sont ture voulut, dans la suite
, le présenter
,

pas de nous citeioris, autant que pos-


lui ; comme tel. On avait, dans un imprimé,
sible, de le charger de ceux-là. Il prit la avancé ou insinué sur M. Arnauld, entre
pari la plus active dans les affaires théologi- lilusieurs choses véritables , deux faits qui
ques de son temps et fut l'oracle (îI le chef
, étaient faux l'un, que ce docteur avait été
:

dos jansénistes; sa vie fut tristement agitée, chassé de France; l'autre, qu'il av;iit été
et il mourut ;\ Bruxelles , entre les bras de nommément excommunié. La famille de
(juesnel , le 8 août 1694 à l'âge de quatre-
, M. Arnauld s'en jdai^init et > blinl une lettre
vingt-lrois ans. Les jansénistes l'appelaient de M. d'.Xgucsse.iu par laquelle ces faits se
,

le grand Arnauld. 11 lut i/rand , si l'on veut; trouvaient détruits et réiraclés. Celte eir-
mais de quelle grandeur".' I.titbor et Calvin ccmsiance jiarul favorable aux jansénistes,
avaient été grnw(/j-avanl lui. Il lut donc grand ; ils voulurent en rofitcr pour renverser d'un
]

nous l'avouons en pensant aux Kapba'i'm , à seul coup tout ce qui ava.il jamais élé fait
ces géants dont parle l'Ecriture. «Parmi les contre Arnauld. C'est dans celle vue qu'ils
esprits factieux , dit un célèbre orateur, être lireiu iniiirimcr el qu'ils publièrent un écrit
leur adhérent, c'est le souverain mérite; intitulé Triomphe de
: M
Arnauld..

n'eo être pas, c'est le souverain décri. Si vous A peine cet écrit eut-il vu le jour, qu'il fut
,

S5S DICTIONNAIRE DES JANSÉNISTES. 25ft

supprimé par un arrêt du conseil dont voici première on rapporte plusieurs propositions
la teneur : tirées des pages 49, 130, li9 et I.'S^. Sur la
« Le roi «nyant élé informé qu'on répandait seconde, on cite la fameuse proposition de la
diins le public un écrit infilulé Le Triomphe : pige 226, qui assure que l' Evoniiile el les
de M. Arnauld, Sa Majesté ;iurait reconnu, Pères nous montrent dans // person7ie de soint
jiar le C(im| le qui luien a élé rendu qu'en .
Pierre «a juste à qui In grâce, sons laquelle on
y avait eu la (émérité de jjublierdes faits qui ne peut rien, a manqué dons jtne occasion où
s'étaient passés sous ses yeus, el niémp une l'on ne peut pus dire qu'il n'ait point péché.
lettre écrite ar son ordre au sieur bbé de
j. ; 11 est (lit nsuile que la sacrée faculté (qui
I

Pomponne, d lyen de son conseil e! chance- pendant deux mois entiers s'e^t assemblée so-
lier de ses ordres, ce qui aurait en :\'^i' cet lennellemnit en Sorbonne pren/ue t<,us les
abbé à jtorier ses j 1. inles au roi d'une im- jours) a délibéré sur lotte cette affaire, et
pression faite à son insu, qui l'offen ait per- après une exacte discussinn, a décimé que la
sonnellement autant qu'elle et lil contr ire
, première question qui est le fuit, est téméraire,
au respec! qui est dû à Sa Majesté, et d nt il scandaleuse, injurieuse au pope el aux évéques
la suppliait de ne laisser exi>ier aucun ves- de France; et tnrme (/u'elle donne sujet de re-
tige; que, d'ailleurs le (ilre même qu'on a , nouveler la doctrine de Jan'éniit^ qui a été
donné a cet écrit snffir.iit seul pour faire voir ci-devant condamnée et que la secnde. qui
;

Dianifcslenieiit ([u'on av.iit cherché à baser reqarde le dr<it,esl téméraire, in pie blas- ,

d'une lellre qui n'avait pour objcl que la ré- phématoire, frappée d'nnatlième et hérétique.
tractation de quelques faits injuriiiis à la On ajoute que le sieur Arnaul na>ant I

personne de feu sii^ur Arnauld, sans qu'il pis voulu se soiimelfre, la faculté a juqé qu'il
fii question de ses senlimenls; l'auleur qui ,
devait être rejeté de sa compagnie rjfacé du ,

se rétractait, ayant s'iilenient déclaré •urce nombre de ses docteurs, el tout à fait letran-
point qu'en les couibaltanl, son in'eution ché de sou corps; et le déclare en effet rejeté
n'avait jamais élé d'i)ffenser la fandlle ni la ejfacé et retranché.
personne du sieur abbe de Pomponne, et que Enfin, cont'niienl les docteurs, pour em-~
cependant on avait voulu présenter au public pécher que cette pernicieuse doctrine dudit
cette rélracialion comme une justifie: tion so- Arnauld, qui comme une peste u déjà saisi
lennelle des sentiments de feu sieur Arn luld, beaucoup d'esprits, ne fasse un plus grand
malgré la censure toujours subsistante qu'ils progrès, la faculté a ordonné qu'on n'almel-
ava ent éprouvée de la part de la faculté de trail à l'avenir aucun des docteurs aux as-
théolo^rie de Paris en sorte qu'il était visible
: semblées, ou autres droits et fondions quel-
que ceux qui ont fait im|irimcr cet éciit n'a- con ities. concernant Indiie faculté, ni aucun
vaient eu en vue que de troubler de nouve.'îu des bacheliers aux actes de théaloqie, suit pour
la pais de l'Eslise. A quoi étant nécessaire dis))uter ou pour épundi e; ni aucun de ceux
i

de pourvoir, Sa Majesté étant en son conseil, gui se présentent pour entrer ilans la /'acuité,
a ordonné el ordonne que l'écrit qui a pour à supplier, comme l'on dit communément, pour
iHre Triomphe de M. Arnauld, imprimé
: le premier cours, ou pour répondre de tenta-
sans privilège ni permission, sera et demeu- tive, qu'ils n'eussent auparavant souscrit à
rera su; primé enjoint à tous ceux qui en
: cette présente censure.
ont des exemplaires de les remettre in es- En outre, que si quelqu'un ose approuver,
samm 'nt mu greffe du conseil pour y être sup- soutenir, inspiqner. prêcher ou éciire les sus-
primés. Faii Sa Majesté, très-expresses inhi- dites propositions dudil Ariiauld, il sera ab-
bitions et défenses à tous imprimeurs, li- solument chassé de ladite fucullé.
braires, colporteurs ou autres, de quelque Et de plus, la faculté a ordonné que cette
état ou condition qu'ils soient, d'en imprimer, censure serait imjirimée el publiée , afin que
vendre débiter ou au rement distribuer, à
, , tout le monde sache combien elle abhorre cette
peine de ])Unition exemplaire, etc. Fait au pernicieuse el pestilente doctrine. Fdil à Paris,
conseil d'Etal du roi. Sa Majesté y étant, tenu dans l'assemblée générale tenue en Sorbonne,
à Versailles le 27 avril l"i8. u le dernier jour de janvier, l'an de Jesus-
Peulv-être sera-t-on bien aise d'avoir une Ch'isi 1656, et confirmé le premier jour de fé-
connaissance plus p irliculière de la censure vrier de la mrme année.
toujours subsi.-^lanle dont il est parlé dans cet M. lalibé lie Cl oisi, dans le dixième vo-
arrêt. Elle porie en substance que depuis lume de son Histoire de l'Eglise rapporte
M
,

quelques mois Anloine Arnauld ai/ant la manière dont M. Arnauld lut chassé de îa
écrit en français et publié une certaine lellre facnllé après cette censure. Le pape (ajoule-
inlilule'e Seconde Lettre, etc., les docteurs
: t-il, paje approuva tout ce qui s'était
i't9]
députe's pour Texaininer ont rapporté qiCenlre fait et condamna la lettre d'Ar-
en Sorbonne,
auirts choses qu'ils y ont trouvées Irès-dignes nauld deux apologies de Jansénius (1).
cl les
d'être censurées , ils ij en ont principalement Le mi nie auteur, dans son tome 11, impri-
remarqué quelques-unes qui semblaient pouvoir mé en 1723, avec apj robiilion et ]Ti\ilége
*e réduire à deux q)iestions, dont l'une pour- du roi, s'exi rime aii si sur le crm])te de ce
rail s'api' 1er de fuit et l'outre de droit. Sur la dtcleur lldevint, dit-il, le chef des nouveaux
:

(I) Et, dis.iil à celle oc.ision nii écrivain iti» ce


I
que siibsisiera
l.i célébn; faculté de Paris, on saura
teniiislà; el ce (|ul rend emore celle cnnilamnaiioii qu'il y amrelois un >loi leuc iioniiué Anioine
eut ,

de l:i S<ii[) 11116 plus singii lèieel pins éi hilnnie, c'est Arnauld ,
a\aiiça el soiiliiu une héiésie irés-
qui
q'i'aui un li;(( lielier- ne peiii être nçu qu'il ne l'ait d.ingeieiise el qu'on criil devuir à jan.ais prémunir
,

auparavant signée; de surie qu'à porpéiuilé, el laut les candidats cuuire sa penlicl«u;^c duciriiie. i
.

257 ARN ARN S5$


teetmres. On l'appela parmi eiir ?«pôre abb^, désir de la célébrité, désir dont on sait si ra-
.fitre qui fui supprimé après sa mort, le rement se garantir, le précipitèrent dans les
P. Quesnel qui lui succéda ihins la d reclion
,
dis[)Ules de son temps, el consumèrent des
de leurs affaires , s'étant conli'iitc de celui de travaux pu rendre infiniment plus
qu'il eut
père prieur, qu'il se flattait peut-être de ren- utiles. — ne se borna pas à des discussions
il

dre aussi illustre. Aj.rèsla paix de flémetit IX, théologiques il écrsvit conire le prince d'O-
;

à laquelle M
Ariiauld eut lieaueoup de part,
. range, et le lilre (2) de son ouvrage suffit
il ne se crut pas en sûreté à Pari- (I) il ne : pour faire connaîlre la trempe de son esprit.
pourail pas s'empêcher d'avoir un commerce L'aiili ur du Siècle de Louis XIV prciendque
continuel avec ses amis des Pays-Bas, et ce ce livre n'est pas de M. Arnauid. à c.iuse !lu
commerce qui sentait la caliale , déplaisait à la litre qui lient du style du P. Gar sse. Cet
cour. Il se retira en Flandre, et >j demeura hi-torien n'a pas lu sans doute tons les ou-
ton ours caché.. .. Il craignait si fort d'être vrages de ce docteur; il en a composé incon-
reconnu, de peur qu'on n'exicjeât de lui vne (eslahleinent tant d'autres où le style du P.
soumissinn parfaite aux décrets de l'EijUse, Garasse se fait souvent sentir, que l'on est
que, sentant approcher sa dernière heure, il autorisé à lui atirlbuer celui-ci jusqu'à ce
n'osa jamais faire appeler un prêtre approuvé que l'on ait des preuves plus solides du con-
de l'ordinaire, et ainiameax expirer ertreles traire. »

bras du P. Quesn'l. son disciple, qui lui ad- « M. Arnauid,dit M. deJLoménie (His-
minslra te viatique et l'exlrêuie - onction , toire du jansénisme),a le corps petit el n'eut
quoiqu'il n'en eût /las le pouvuir. Comme . . jamais grâces en partage. Il n'a de vil
les
Tertullien, il eut le malheur de s'écarter de la que les yeux. Tous les autres Irails de son
fui dans def articles essent'els. L'imuijinaliun, visage ne marquent (pie de lastupidilé... Il a
le feu, l'éloquence, le savoir, ont été à peu le nez assez gros et d'une forme peu agréa-
près éqaux ; l'obstination, ieulctement ont été ble, les dents forl laide«, les lèvres pâles,
pare<ls. nul embonpoini, les nains fort peliles, les
« Aver du génie, (iH l'anleur dos Trois jambes grêles, les pieds de pygmée mais ;

siècles littéraires , de 't''l<)(]tienrr e'. une lillé- sa léie est fort grosse, ses épaules larges et
ralureétendue, Arnauid » n uvé coml)i<'n un \
sa poitrine à proporiion Quand une fois
homme sage (li)il se défier de s s prévi-nlions, il a chaussé quelque chose dans sa forte
el combien il est esseiiliel pour le b'mheur tête, il revient difficilement de ses premiers
,

el la véritable gloire, de s^iyoir les réprimer préjugés et trouve toujours des raisons pour
lorsqu'elli'S nous enipnrienl Irnp loin. 11 élail les défendre. »
né avec loules les qu;ilités ()ui forimni les « La passion de M. Arnauid, dit un autre
grands écrivains ; mais son esprii, nalurclle- écrivain, fut d'être l'idole d'une grande fac-
menl p lémique, l'engagea dans des disputes tion, il fut dins l'Eglise ce qu'éiaii le cardi-
qui iiiiTiienl s'm humeur el dégradèrent ses nal de I^etz dans l'Iitat , ne cherchant dans
talents. Il lui fall.iit absulunieni d(!s adver- la rébellion que le personnage de rebelle.
saires. En{iemi des proteslaiils il écrivit , Lutter contre Rome et \'ersailles, conire les
conire eu\ avec cetle vigueur it relie viva- papes et le roi c'était le point de
, vue
cité (|ui caractérisent autant le talent de la dans le(iuel il voulait être envisagé. Avec un
dispute que le zèle de la vérité. Dans ses C n- caractère si vain, on est bien é. oigne de la
troverses conire le mini-iire Claude, on ad- simplicité chrétienne. Aussi la seule idée de
mire une dialecliq^e profonde, une niciliode se lélracler, d'avoir lorl, le faisait frémir.
lumineuse, un enchaînement de [ircuves, une Ce n.iturel dur et allier le brouillait souvent
variété d'imagi s, une for^ e d'expression qui avec ses amis. On l'a vu aux prises avec
capii-. eut l'esprit et l'allachenl at:réahlenienl. Nicole et .Mallebranche : Pascal, i|uelque
Ce (]u'il a éirit contre les jésuites est dr la temps avant de mourir, éprouva aussi sa
même magie de slyle, de la même éluquence, mauvaise humeur. C'est que d Arnauid ms
sans pouvoir néanmoins y niéconiiaîire une le cœur n'avait pas de moindres défauts que
ameilume, un acliarnemcnl b en éloignés de l'espril. Si l'un était remjili de suflisance ,
ce Ion qui l'ait vabiir les raisons et prouve l'autre élail pétri de haine el rie colère. Sa
l'iniparlialité. On doit p;ir conséquent se gar- bouche et sa plume distillaient le fiel éga-
der d'adopter inconsidérément tout ce qu'il lement. Jamais les injures no lui parurent
leur impute dans sa Morale pratiquent d.ins assez fo tes, ni les iinectives assez \i(ilen-
ses autres écrits, où l'animosite étoulle le les. Il lit même un livre pour prouver géo-
discernement et laisse une libre carrière à niélriquemenl que les écrivains eu peuvent
l'exagération, à la l'ausselé , aux conlr.idic- user sans scrupule contre ceux qui combat-
lions. Ce n'est pas par des imputations tent leurs sentiments. On s.iit que, dans le
élrangères à la question qu'on réussit à ré- cours de sa vie, il eut un grand nombre d'ad-
futer ou à confondre ses antagonistes. Tel — versaires ; mais ceux qu'il a le plus forte-
était le caractère de .M. Arnauid une hu- :
ment si l'on peut parler di' la lorie,
haïs, el,
meur prompte à s'enllamnier, une grande fa- le plus solenneilemenl, ce sont les jésuiles.
cilité pour écrire el ,
plus (jne tout cela, le 11 avait hérité de toule l'aversion de son

(1) U.icine nous ajiprcnd dans la Vie de son père, l'épée an côlé.
pag. 177 que M An.an'd ne p.iraissail alors à l'Iiô-
, {>) Le vrai 'porlrail de C.uillamne Henri de Nassnu,
tel (le l.oii[;ncviIlc, ou il s'etail reine, qu'avec un nouiel Absatvn, nouvel lléiode, nouveau Séron, non--
,
pabit séculier, une grande perruque sur la tète, et veau Cromwel.
559 DICTIONNAIRE DES JANSÉNISTES. 260

père contre énx.etde toute celle de Jansénius Cet arrêt fronve dans les Ordonnances
se
et de Saint-Cyran de sorte que, dnns l'exacte
: du comté de Bourgnsne, approuvées ei coa-
vérité , s'estimer soi-même l'I h.iïr les jé- firmécs par Louis le Grand.
suites, t'était Arn.iuld tout entier. » Kii 1G90, plusieurs propositions qui étaient
Lfs plus dangereux ouvrages d'Antoine extraites du livre de la Fréquente cov)mu-
Arnauld ou du grand Arnauld sont les niini furent flétries par le décret d'Alexandre
suivants : \\\\, du 20 décembre ; en lG9o, le 15 jan-
De lafréqdente communion, où tes senti- vier, .M. Humbert Guillaume de Précipien,
ments des Pères, des papes et des conciles, archevêque de .Malines, en défendit la lec-
touchant l'usaije des sacrements de péniten- ture : F;iculté de Louvain se déclara
et la
ce et sont fidèlement exposés.
d'eurliariftle contre ce livre en 1703. Telle est l'hiitoire
Paris, 16i3, in-i°. —
Sixième édition, Pa- de cet ouvrage. Kn voici les erreurs qui
ris, Ant. Vitré, 16i8. in-i°. Traduction — furent signalées dans divers écrits du temps.
latine de ce tiièine livre, faite par l'auteur. i" Dans la préface, à la page 27 de la
Paris, Aiit. ^itré, ICi". in-i". première édition, on trouve l'hérésie des
Ce livre parut avec l'approbation de qiiel- deux chefs qui iren font qu'un. Elle se
qu' s évéqups et de vingt-(iualre docteurs de trouve aussi dans la table des matières
Sorl)i)niie. Nous n'avons pas besoin de dire de la cinquième édition, chez Vitré, et même
quel'a lcur.:urait pu lui donner un titre tout elle y est prouvée assez au long à la lettre
opposé car on sait qu'il rouie contre la fre-
; P.
quenie communion. 11 sembla dirigé contre 2° On lii dans la même préface, page li6,
les jésuites et jeta le trouble parmi les li- ces paroles remarquables: L'fcrifure sainte
dèles. Att.iqtié vivement, il fut détendu plus nous apprend qu'Elie et Enoch (1) viendront
vivement encore. Une foule d'écrits furent à la fin dn monde pour prêcher la pénitence
publiés à cette oecasion. De ceux qui récla- et que trouvant les hom7nes endurcis
, et
mèrent pour la doctrine de TKglise, nous incapables de se convertir, ils seront touchés
citerons M. d'Abra de Raeonis, évéque de d indignation contre leurs péchés ; et par-

Lavaur [Examen et jurjemcnt du livre delà ce que les hommes ne pourront alors ni faire
fréquente communion, Paris, Cr.inioisi, 16i4^, la pénitence à laquelle Elle les exhortera, ni
in-1' le père Vves de Paris, capucin
;
Très- supporter celle qu'il leur imposera malgré
humbles remontrances présentées à la reine eux. ils concevront une telle haine contre lui,
contre les doctrines de ce temps. Paris, lO'i-i, qu'ils le tueront enfin, etc.. C'e^t ici le dogme
in-i°) ; Camus, évêque de Belley iPralifiues lavori de M. Arnauld, l'impossibililé des com-
de la fréquente communion, etc. Paris, Bru- mandements de Dieu dans les circonstances
nel, lé'ti, in-8'; Exposition des passages des même oîi l'on oèche en ne les observant pas.
Pères, etc. Paris, Alliol, ICto, in-8°) le P. ; Les hommes, dit-il, seront incapables de se
Pelau, jésuite; Isaac Habert, théologal de convertir ils ne pourront faire pénitence,
;

Paris, depuis évêque de Vabres. et cependant ils seront coupables en ne fai-


L'abbé de Barcos ayant publié, en 16Vo, sant pas ce qui n'était point en leur pou-
deux traités pour soutenir l'hérésie des deux voir.
chefs qui n'en font qu'un. Innocent X, par 3° A la page 107 (encore de le préface),
un décret du 21 janvier 16i7, condamna M. Arnauld donne de l'Eglise une idée fort
non-seulement ces traités comme hérétiques, étrange C'est aujourd'hui, dit-il, le temps de
:

mais encore tous les autres livres où celte son altération, de sa vieille.^se, de sa déftil-
proposition est établie et souleuue , tant lance et de son couchant. Ain^i, selon ce Dis
ceux qui étaient déjà imprimés, que ceux qui dénaturé, la Mère des fidèles, la sainte Epou-
le pourraient être à /avenir. Clause si re- se de Jésus-Christ, n'est plus qu'une vieille
niariiualle que M. du Pin, dans non Hist. décrépite, presqu'en enfance et en délire,
ecclés. duxvu' siècle, tom.ll, p. liG, recon- niaUré les promesses qui lui ont été faites
naît de bonne foi que l'inquisition avait en d'indéfcctibilité, d'infaillibilité et de sain-
vue dans ce décret la proposition qui est teté.
dans la préface du livre de la Fréquente com- 4°A la page 6?8, il assure que la pratique
munion. de l'Eglise aujourd'hui la plus commune dans
Le même livre, en 16i8, fut .condam!:é le le sacrement de pénitence favorise l'impi-
27 mai par l'archevêque de Besançon, Claude nitence générale de tout le monde,.... qu'elle
d'Achey. Quatre mois auparavant, le 2" jan- n'est ni la plus excellente, ni lu plus sfire. II
vier de là même année, le parlement du s'asit de la pratique d'abso.dre le pénitent
comté de Bourg. luiie avait rendu l'arrêt sui- bien disposé sans attendre qu'il ait accompli
vant Pour prévenir les pernicieux incon-
: toute la pénitence qui lui est ordonnée. L'E-
vénients qui peuvent naître de certains livres glise autorise cette pratique, et l'audacieux
imprimés depuis peu, contenant les œuvres novateur ose la blâmer et la censurer.
spirituelles compo.^ée.< tant par le sieur Ar- o' A la page i89, on lit La grâce est in-
:

nauld, prêtre parisien, que par le sieur l)u- séparable de l'exercice des bonnes œuvres.
vertjicr, abbé de Saint-Cyrnn (7 est défendu , C'est-à-dire avec Calvin, qu'il n'j a point
à tous d'apporter en ce paqs, lire et ouxr lire, de grâce suffisante.
retenir en sa mniion. débiter on acheter les- C'' A la page 562, il
s'élève contre ces pa-
dits licre.f imprimés ou manuscrits, sur peine roles Jn qmicum-que hora ingemuerit pecca-
:

d'en répondre et de l'aïuender arbitrairement. lor, salvus erit. 11 dit qu'e//es ne sont
point

(\) Cela est taux; l'Ecriture ne les nomme point.


1

20 ARN ARN 203


(le l'Ecriture, trouvera jamais
qu'on ne les d'en extraire; c'est sur elle qu'il faut juger
ni dans noire éditiun Vulgalc, ni dans l'uri- et décider; or on ne le peut faire sans pro-
yinal hébreu, ni dans la version dfs Sep- noncer que c'est une proposition aussi cal-
tante, ni dans la Paraphrase Chaldaique, ni viniste que celle de ce bénédictin (dora Mo-
dans aucune autre version soit nouvelle ou rd) qui, dans son Imiialinn de Jésus-Christ,
ancienne. Verbiage inutile. C'est là cliicaiier dit nettement : Je possède véritablement et
sur les mots afin de nier le sens (Ip l'Ecri- j'adore celui-là même que les anges ado-
ture. Car infin ne lit-on pas dans Eze'chiel, rent dans le ciel; mais je ne possède que par
XXXIII, 12 Impiclas impii non nucebit ei,
: ta foi.
in quactimijue die conversus [acrit ub impic- 8 M. Arnauld (pag. 3W et 623) appelle
tdle sua ? Ne lit-on pas dans Isaie, XXX, Jansénius un des plus savants prélats de ce
15, selon la veriiou des Septante Cuin con- : siècle et des mieux instruits dans la science de
versus imjcmueris, salvus eris? Ce sens nest- l'Eqlise. C'est cependant ce prélat si bien
il pas le même que celui du passage con- instruit de la science de l'Eglise , qui a l'ait
testé ? C'est donc une insigne mauvaise loi un livre condamné par I'ElIIsc elle-même.
de s'arrêter précisément aux mots et d'y vou- Il faut donc, ou que l'Eglise ait tort dans sa
loir fixer la dispute, tandis qu'il s'agit du condamnalion o;i que M. Arnauld ail tort
,

sens qui, sons d'autres te: mes, se trouve en dans ses éloges. Vayez Jansémls.
effet dans l'Ecriture, et ([ui évidemment est 9" Cet auteur (mauvais critique) cite le
contraire aux piélcntinns du novateur. livre de la H erarchie ecclésiastique comme
7° On
à la paue ()80 ces paroles si con-
lit c i\nt de saint Denis r.\réopagile, et en con-
traires à la réaliié et si souvent reprochées séquence il veut qu'on é oigne de l.i commu-
à M. Arnauld Comme l Eucharistie esl la même
: nion ceux 7»! n'ont pas encore l'amour divin
viande que celle qui se mange dans le ciel , il pur et sans mé'anqe ( pirt: 1, ch. 4, p. 2i).
faut nécessairemtnt que la purelé du cœur Proposition qui éloigne ions les hommes des
des fidèles qui la mangent ici-bas ait de la saints autels , et qui fut condamnée par
convenance et de la pruporlion avec celle des A exandre \ 111, le 7 décembre 1690. C'est la
bienheureux, et qu'il n'y ait autre diU'e'rence 23' des 31 qui furent censurées par son dé-
qu'autant qu'il y en a entre la foi et la claire cret.
vision de Dieu, de luquille seule dépend la 10° Le mêmedécret a condamné In propo-
di/férenle manière dunl on le inanqe s%ir la sition suivante (c'est la 18») L'Eglise ne
:

terre et dans le ciel. iM. Arnauld parle, (omme tient point pour un usage, mais pntir un abus
on voit dans ce passage, de la manière dont la coutume moderne en ce qui regarde l'admi-
on mange le corps d(î Jésus-Christ sur la vistraiion du sacrement de pénitence, encore
terre et de celle dont on le mange dans le que cette pratique soit soutenue par l'autorité
ciel. 11 doit, dil-ii, y avoir de la convenance de plusieurs, et confirmée par une longue suite
entre ces deux manières et toute la di/fé- ; d'annéfs. Or cette pr^)positiou se trouve très-
rence qui doit s'y trouver est ctlle qui est clairement exprimée dans la préface du livre
entre la foi et la vision béalifique. La foi est de la Fréquente communion, page 67.
donc, selon cet é('rivain, la seule manière 11° M. Arnauld (pag. 2'r2 et 2i3) prétend
dont on uiange ce corps adorable sur la qu'autrefois la pénitence luibliquc était pour
terre, comme la vision est la seule manière les |iéehés même secrets. Faux et pernicieux
dont on le mange dans le ci. I. système {Voyez Varet). Mais ce rigoriste ou-
Mais est-ce là parler en catholique? N'y tré n'emploie de si fortes couleurs pour dé-
a-t-il donc pas, entre la mauducation des peindre l'ancier.ne discipline, qu'afin d'at-
fidèles et celle des bienheureux, une autre taquer, comme on l'a vu la conduite pré-
,

différence, que celle qui se trouve eutre la sente de l'Eglise. Pour le confondre, il suf-
fol et la viMon béatilique? Ces deux luan- fit de dire que l'ancienne discipline n'était
ducations ne sont-elles pas des manduca- bonne que parce qu'elle était approuvée de
tions purement métaphoriques? El n'y a-t-il l'Eglise, et que comme cette même Eglise a
,

pas une manducation véritable et propre- jugé à jiropos de la changer, il faut aussi
ment manducation orale) (]ui est in-
dite (la a|i[)rouverce changement, l'Église étant
dèpcnd.inle de la foi? Il faut donc convenir aujourd'hui aussi infaillible qu'elle l'était
que M. Arnauld s'est exprimé là en vrai cal- alors.
viniste. S'il ne l'a fait que par inadvertance, 12- Enfin, pour finir l'examen de ce per-
il devait rétracter, modifier, changer ces nicieux cl méchant livre, nous nous conten-
scandaleuses expressions, dès qu'on les lui terons de dire iiue c'est un ouvrage destiné
a reprochées or il ne l'a point lait; et toutes
; spécialement à combattre, non-seulement la
les éditions qui ont paru de son ouvrage coniuiuiiion fréquente, mais la communion
portent, comme la première, cette empreinte même, dont on cherche à éloigner, à priver
de calvinisme. Et (]u ou ne dise pas que les fidèles :de sorte qu'il n'est guère de livres
l'auteur do la Perpétuité de la foi ne peut jansénistes plus danirereux que celui-ci, et
être soupçonné d'en vouloir à l'Eucharistie :
((u'un directeur éclairé doive jilus soigneuse-
car, 1"M. Arnauld n'est pas seul auteur de ment retirer des mains de ses pénitents.
ce fameux livre; on sait que M. Nicole y eut ,\u surplus, il n'est guère dècril plus mal
une grande part; i' il ue >'agit pas des aii- co <ui que le livre de la Fréquente commu-
lics eeiits de .M. Ani.iuld ; il s'a., il du livre nion. M. l'evèque de Lavaar Uaconis) re-
(

de la i'réquente co.iinuniun, c! dans ce livre marque avec raison que bs trois parties qui
il s'agit de la proposition que nous venons
le couiposeut ne sont altucbées l'une à l'autre
,

263 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 264

par ancnn Tïen qu'elles n'ont rapport à au-


;
nous s'ensuit que celui qui
fait agir. B'oii il

cun projet général , et qu'elles peuvent être ne veut pas et qui n'agit point n'a pas reçu la
transposées iiidilïeremrncnt et qu'il ucun oh- ; grâce.
a sa place déterminée où il (•e doive ;j" Si saint Augustin avait admis cette ijrûce
ipl n'y
rapporter : te qui fait que l'auteur revient suffisnnte, que quelques nouveaux thenlo iens
sans cesse sur ses pas pour traiter les méuies prétendent être donnée sans exception à tous
matières qu'il a traitées piécélemmenl. ceux qui tombent dans le péché, il n'eût eu
Le préhit examine ensuite les équivoques qu'un mot à dire pour résoudre la difficulté :
les dégui>em€nts et ministres intrrprélatious mais il prend une route toute contraire.
les faijtesses el défauts de jnjetti'nt, les ca- (Saint Augustin l'a dit, ce mot , en disant :
lomnies, \es défauts de candeur et de siti'é- Perseverares si velles.)
rilé les ignorances en logique et en théolo-
,
4° Saint Augustin assure qu'on reprend avec

gie, les contrii'ticti ,ns , les conséqumces justice ceux qui ne persévèrent pas; parce que
dang reuses, les propositions qui vont à c'est à cause de leur înauvaise volonté qu'ils
l'erreur, lt!S propositions scandaleuses et in- ne persévèrent pas; et, s'ils ne reçoivent pus
jurieuses contre l'Eglise, qui ^e trouvent de Dieu la persévérance , cela vient de ce que
dans cet ouvrage. Et tous ces points sont si le don de la grâce divine ne les a pas séparés

bien discutés prouvés, ilémontiés, qu'on


,
de celte masse de pe dition dont Adam est ,

s'é:onne qu'un livre si mauvais à tou> égards l'auteur, (''est pourquoi, si le secours san^ le-
ait pu avoir dans le monde quelque réputa- quel on ne peut demeurer dans le bien, leur
tion. manque, c'est une punition du péché. ( On
Ajoutons à cet article un échantillon du voit que celte proposition renferme totlt le
style d'Arnauld. Il vaut mieux (dit-il. p. 239) venin de la nouvelle hérésie.)
pour retrancher les discours superflus, que 3° Les saints à présent n'ont pas comme ,

nous nous résolvions tout d un coup, de vous l'avait Adam , une grâce qui dépende de leur
aller attaquer dans vos retranchements , et libre arbitre , mais une grâce qui soumet leur
que la vérité, ',îu' est plus forte et plus invin- libre arbitre.
cible que l'Hercule des poètes, aille étouffer ce 6' La volonté du premier homme eut le
mensonge grossier, comme le monstre de la libre arbitre pour persévérer mais àpésent
;

fable, au milieu de cet antre obscur d'une la nôtre est mue par la grâce divine, d'une ma-
fausse distinction, où il se relire et se ren- nière inévitable et insurmontable.
7° A présent les mérites des saints sont les
ferme. Telle est la façon d'écrire contrainte,
enflée, profane, indécente, de ce fameux au- mérites de la grâce et non pas du libre ar.
que s'exprime sa piété. En
teur. C'est ainsi bitre : c'est-à-dire ce sont des mérites qui leur
nous parlant du plus auguste de nos mys- sont donnés par une grâce qui soumet le libre
tères, el de la plus sainte Je nos actions , ce arbitre. Mais le premier homme eiit eu des
grand théologien nous cite l'Hercule des mérites qui n'eussent pas été spécialement des
poètes, le monstre de lafable, l'antre obscur mérites de la grâce, mais du libre arbitre;
d'une fausse disiinction, oit sp retire et se parce f u ils eu'-sent été propres d'un libre ar-
renjerine un mnisonye grossier qu'on va bitre aidé à la vérité par la grâce, mais par
,

éloujfer. Quel ridicule et impie galimatias 1 une grâce qui donnait la puissance d agir, et
7ion pas l action et ta volonté même.
ANALYSE du Augustin, de la
livre de siint En faut-il davantage pour conclure que
Correction 16ti. chez An-
et de la grâce.
ce libelle ne contient autre chose que le
toine Vitré à Paris réimprimé en 1690 ,
. ,
jansénisme?
chez François Muguet.
Apologie DE M. Jansénus, évéque d'Ypres
Cet ouvrage Gt beaucoup
,
de bruit.
etde la doctrine de saint .Augustin expli- ,

Les Pères bénédictins, par reconnaissance quée dans son livre (r.VugusIinus contre .

pour Port-Royal qui avait fourni à dora


)

trois sermons de M. Hubert théolo ,a( de


,
,

Blampain des' mémoires pour sa miuvelle Paris, prononcés dans Notre-Dame en 1612
édition de saint Auiiustin placèrent cette
et 16W. \6V*, in-i° de 430 pages.
,

analy-e à la léte du livre rfe Correptiune et


jrantt, qui est dans le dixième volume. Mais La secto jansénienne fut toujours féconde
elle y causa tant de scandale , qu'ils ont été en apolof/ies. Celle-ci, composée pai Ar-
obligés c'.e l'en arr icher el de la faire dispa- nauld pour répondre à M. Habert, qui s'était
raître autant qu'ils ont pu. On y enseigne élevé avec force contre .lansénius et qui de-
que Dieu ne veut pas sauver tous les hom- vint évéque de Vabres peut passer pour
,

mes , ni aucun des réprouvés, q. '*, n. 9. Si être le premier ouvrage que le parti ait pu-
Deus omnes omnino homines vellet salvos blie pour défendre l'hérésiarque. On y lit ces
fieri. omnes omnino salvarentur :
quiavolmli propositions hérétique^ et délesiables.
saltum facere nullum hominis resistit arbi- Si le diable avait le pouvoir de donner quel-
trium. . ,
que grâce aux hommes, il ne leur donne- m
Autres propositions erronées, tiiecs du rait point d autre que (la sul(isante) , puis-
même libelle :
qu'elle favorise tant le dessein qu'il a de Us
1° La grâce n'eit rien autre chose que l m damner (pag. 88 .

spiration de l'amour, avec ta'juelle les hommes Elle peut être appelée une grâce de damna-
uccomplissent les préceptes de Dieu par la tion (pag. 89).
Une grâce vaine inutile au salut de." ho)n-
charité. ,

2' Dieu
y
par la grâce, nous fait vouloir et mes ,
que l'Evangile ne reconnaît point ,
qm
,

s«s ARN AKN 205


satnt Paul ignore, que saint Augustin réfute, les seuls pour le salut desquels Jésas-Christ
qui ne se trouve point dans les saints Pères, ait versé son sang.
ni dans les conciles (pag. 92). Parmi une infinité d'erreurs dont ce livre
C'est ainsi que ce Iiaidi novateur ose s'ex-
est tissu,on y trouve, page 296, cette pro-
position hérétique, qui est la cinquième do
pliquer sur le dogme de la grâce suffisante.
Selon lui , c'est une doctrine pélagienne de Jansénius Jésus-Christ n'ayant point fait
:

dire que les hommes sont justifias par Jésus-


de prière qui n'ait été accomplie, on ne peut
Christ s'ils veulent. On peut bien juger que pas dire qu'il ait prié pour le salut éternel
des réprouvés, ni par conséquent qu'il ait
dans un aussi gros livre, il y a bien d'autres
erreurs mais cet échantillon suffit pour ap- offert pour eux le sacrifice de son sang qui ,
;

précier tout l'ouvrage. M. l'archevêque de renferme en soi la plus divine de toutes les
Rouen le condamna par un mandement du prières qu'il ail jamais faites.
26 mai 1061, et en défendit la lecture sous On y trouve aussi, page 111, ce dogme de
peine d'excommxmication encourue par le seul Calvin Lu volonté antécédente pour le salut
:

de tous les hommes n'est qu'une simple velléité


fait. Le pape Innocent X l'avait condamné
et un simple souhait qui ne renferme aucune
le 23 avril 1654.
préparation de moyens. L'auteur s'était ex-
Seconde apologie de M. Jansénius , évéque primé d'une manière encore plus forte et
d'Tpres, etc. 1645, en quatre livres, in-i" plus indécente à la page 88, où on lit ces
de 420 pages. paroles L'on peut dire tout de même que
:

M. Habert ayant répondu à la première Dieu, par cette volonté antécédente de désirs
Apologie de Jansénius par un livre intitulé et de souhaits , voudrait que les démens fus-
la Défense de la Foi de VEgiise, .etc, Arnauld sent sauvés aussi bien que les hommes.
répliqua par celte Seconde Apologie , oi\ se Ce livre fut condamné par M. l'archevêque
trouvent, comme dans la première, toutes de Rouen dans son mandement du26 mai 1601,
les erreurs de l'évéque d'Ypres contre la où il en interdit la lecture sous peine d'ex-
grâce suffisante , contre la possibilité de communication encourue par le seul fait.
l'état de pure nature. On y lit entre autres,
à la page 212, ce dogme affreux de Calvin :
Lettre d'un doctecr de Sorbonne à une per-
Dieu a voulu positivement exclure de la vie sonne de condition, du 24 février 1655,
éternelle cl de son royaume ceux qu'il n'y a sur ce qui est arrivé depuis peu dans une
pas prédestinés. Cette réprobation n'est pas paroisse de Paris ( Saint-Sulpice ) à un sei-
seulement négative, mais positive. gneur de la cour (le duc de Liancourt).
M. l'archevêque de Rouen condamna cette Paris, 1655, in-4\
Seconde Apologie comme la première et en,
Le duc de Liancourt faisait élever sa pe-
défendit la lecture sous peine d'excommuni- tite-filleà Port'-Royal; il donnait asile à
cation encourue par le seul fait , le 26 mai l'abbé de Bourséis, janséniste déclaré; il ne
1601. croyait pas que les cinq propositions con-
Le pape Innocent X l'avait aussi condam- damnées fussent dans le livre de Jansénius,
née le 23 avril 1654. et Arnauld l'avait exlraordinairement si-
Considérations sur l'entreprise faite par gnalé d ins sa défense de ce livre en con- :

M. Nicolas Cornet syndic de la faculté de


,
séquence, un prêtre de Saiiit-Sulpice lui re-
théologie de Paris ,enl'assemliliedui" juil- fusa l'absolution. C'est à cause de ce refus
let 1649. ln-4°. Plusieurs éditions. — Ar- qu'Arnaud publia la lettre dont on vient de
nauld dit, dans cet écrit, qu'ore n'a pu con- lire le titre. On lui répondit solidement par

server la première des cinq propositions , différents écrits. Alors il publia une Seconde
sans se déclarer ouvertement contre la doc- lettre du 10 juillet 1655, pour défendre la

trine de saint Augustin. première.


Or, dans cette seconde lettre se trou raient
Par ces paroles, Arnauld se déclara hau- deux propositions qui furent également l'ob-
tement pour l'impossibilité de quctijucs com-
jet de justes critiques, et qui furent déférées
mandements de Dieu et ne se montra pas
,
à la SorboniYfe ; la première qu'on appelait
plus soumis , pour le droit que pour le fait, de droit, éiait conçue en ces Icrmes -.Les
aux décisions de l'Eglise. Pères nous montrent un juste dans la per-
Apologie pour les saints Pères de l'Église, sonne de saint Pierre èi qui la grâce, sans
,

défenseurs de In grâce de Jésus-Chrii^t laquelle on ne peut rien, a manqué dans une


,

contre les erreurs qui leur sont impo- occasion oi\ l'on ne saurait dire qu'il n'a
sées, etc. Paris, 1051 in-4° de 1009 pages
,
point péché. La seconde, qu'on appelait de
avec quelques approbations , mais sans fait : L'on peut douter que les cinq proposi-
privilège. .
tions condamnées par Innocent X et par
Alexandre VU, comme étant de Jansénius,
Les approbateurs attribuent cet ouvrage
évéque dYpres, soient dans le livre de cet au-
au sieur de La Molhe, docteur en théologie :
teur.
injiis ce prétendu de La Mothc n'est autre
A cette occasion, Arnauld publia divers
que .M. Arnauld qui composa, en 1050, celte
opuscules :

apologie cil x M. Hamelin, pour prouver par


ri'xrilure, par la tradiiion, par les Pères, et 1° (]onsidkratio\s sur ce qui t'est passe en
surtout par saint Augustin, que Dieu ne l'assemblée de la faculté de théologie de Pa-
veut sauver que les élus, et qu'ils sont aussi ris, tenue en Sorbonne le 4 novembre
1655
Dictionnaire des Hérésius. II. 9
2fi7 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 268
sur le sujet de la seconde lettre de M. Ar- chevêque de Paris a donnée aux reli'ieuses
nauld. In-4°. de Port-Royal po r expliquer la sigm-t'ire
Dans cet écrit, Ârnauld attaque violem- du formulaire qu'il leur demande. ln-'*\
ment et l'assemblée et ce qu'elle a fait. Sa Arnauld paraît être seul auteur de cette
colère ne lui fait voir que cabale et injustice, pièce.
et ne lui dicte que des invectives et des in-
Mémoire pour les religieuses de Port-Royal,
jures contre ses juges.
du 13 juin 166i, sur la signature du for-
2° Epïstola et scriptum ad sacrant Facullatem mulaire. In4°.
Parisiensem in Sorbona congregatam die
Lettre de M. d'Angers, du 12 avril 1664., à
sexta dccembris 1G55. In-4.°.
m. l'archevêque de Paris, au sujet des reli-
3° EpisTOLi et alter apologeticus ad sacram gieuses de Port-Royal. In-4°.
Facultatem Parisiensem congregatam die Elle est d'Arnauld et de Nicole.
il januarii 1636. In-4°.
Examen de la conduite de-; religieuses de
Ces écrits ne restèrent pas sans réponse. Port-Royal, touchent la signature du fait
Mais il y eut quelque chose de plus fâcheux de Jansénius, selon les règles de l'Eglise et
pour Arnauld la Sorbonne censura les deux
: de la morale chrétienne. l66i, in-4-°.
propositions renfermées dans sa seconde let-
Avec Noël de La Lane, et probablement
tre : la première, comme téme'raire, impie,
Nicole.
blasphématoire, frappée d'anathème et héré-
tique; et la seconde fut déclarée téméraire, Factcm poiir les religieuses de Port-Royal.
1664..
scandaleuse, injurieuse au pape et aux évê-
ques de France, et comme donnant sujet de. D'autres l'attribuent à Le Maistre.
renouveler entièrement la duclrine de Jansé- Apologie pour les religieuses de Port-Royal,
nius, ci-devant condamnée. La censure est contre les injustices et les violences du pro-
du dernier jour do janvier 1636. En consé- cédé dont on a usé envers ce monastère,
quence, Arnauld, refusant d'y souscrire, 1663, in-4'.
fut exclus de la faculté. Des docteurs, des Avec Nicole et Sainte-Marthe.
licenciés et des bai-holinrs
dans son refus opiniâtre, éprouvèrent la
qui l'imili-rcnt Lettre d'un théologien sur le livre de M
Chamillard. 16G5.
même disgrâce et il fut décidé que qui-
;

conque ne souscrirait pas à la condamna- La Lane.


D'autres l'attiibuent à
tion d' Arnauld ne serait pas reçu dans la En général, grand objet de tous ces
le
faculté. écrits apologétiques, c'i'st de prouver qu'on
Ar. auld prit une très-jrrande part à l'af- ne peut sans injustice obliger des vierges
faire des religieuses de Port-Royal. Il pu- consacrées à DifU de signer qu'elles croient
blia, avec quelques au n
s chefs du parti, que le- cinq propositions condamnées sont
sur out avec Mcole, les ouvrages suivants :
dans un livre latin qu'elles n'entendent pas.
Lettre Mais bien loin que leur prétendue ignorance
écrite 6 mai 1661, par R. M.
au roi le
fût pour e'Ies uti titre légitime pour ne pas
Agnès, abbesse de Port-Rnyal , sur un tr-
signer, elle devait les rendre encore plus
dre de sa m-jcsté de renvoyer tes postulan-
soumises à la voix de leur pasteur. 11 n'est
tes et les novices de ce monastère. In-i°.
pas nécessaire d'être savant ni d'entendre le
Cette lettre et la suivante s^nt d'Aruauld et
latin pour obéir à l'Eglise, il ne faut qu'être
de Nicole.
docile. Ce n'est point par leurs lumières
Lettre écrite le 25 mai 1601 par la mère An^ personnelles, c'est sur la foi de leurs pas-
gélique Arnauld, ancienne abbesse de Port- teurs que les personnes du sexe croient
Moyal, à In reine mère, dans lauelle elle que Calvin, Luther, Nestorius et Arius ont
justifie les intentions et la conduite des re- enseigné des hi'resies.
ligieuses de ce monastère. ln-k°. 2° Les filles du Port-Royal n'étaient pour
Copie de deux lettres; la première de M. Ar- leur mal heur que trop inslruiles des dogmes de
nauld, en date du 3 juin 1661, à M. Du Saint-Cyraii et d'Arnauld, son disci[le. Elles
Hamel, curé de Saint-Méry , au sujet des ne refusaient de signer purement et sim-
cinq propositions ; la seconde, de M. Ni- plement le formnlaire que parce qu'elles
cole, écrite en 1679, sur la défense faite aux savaient bien qu'en le signant ainsi, elles
religieuses de Port-Royal d'avoir des pen- abjureraient la doctrine de Jansénius.
sionnaires. In-i", en manuscrit, à la bi- On leur avait appris à se moquer des dé-
bliothèque du roi. cisions des papes, parce qu'ils sont failli-
bles; à compter pour rien une constitution
Jugement équitable sur les contestations pré-
sentes, pour éviter les jugements téméraires
dogmatique acceptée par le corps des pas-
teurs, parce que le grand-prétre Caiphe, les
et criminels; tiré de saint Augustin. 1661,
scribes et les docteiirs de la loi avaient cruci-
in-4°.
fiéJésus-Christ; à ne pas suivre l'exemple
Cet écrit, qui est dn seul Arnauld, fatréim- du reste des fldèles , parce que la foi ne se
primé à la suite de la nouvelle édition du conservait plus que dans le petit troupeau
pamphlet- intitulé Les Imaginaires et les
:
dont elles étaient l'élite; à ne pas s'embar-
Visionnaires, par Nicole; Cologne, P. Mar-
rasser de la privation des sacrements, parce
teau, 1683, in-8°. que le juste vit de la foi, que la chair ne sert
Réflexions sur une déclaration que M. l'ar- à rien , et parce que sainte Marie Egyptienne,
,

s^g AKN ARN 270


et plusieurs autres saints atiachorHes se tant tous ces écrits, il n'est parlé que des persécu-
pas<ù des sacremenli ; à ne pas cr;iiii(lrc une teurs de la vérité, de la fermeté à résister a
excominuiiicalion injusle, pnrce que c'est là (oui, des pasteurs qui trompent et séduisent
une espèce de murlyrc tr's-mérituire. leurs troupeaux, de l'état déplorable où l'E-
Trois ou quatre d'cnlre l'Ilcs ayant enfin glise gémit de se trouver, etc.
obéi à l'Eglise Vous êtes bien simples, leur
; Pour mieux faire valoir ces séditieuses
disaient les autres, de croire que Jésus- maximes et pour prendre sur l'esprit de ces
Christ soit mort pour Gain el pour Judas; religieuses un plus grand ascetid.mt , on em-
cesréprouvés n'ont pas phti de part ù la ré- ployait des moyens dont nous ne arlerons |

demption que les démons (Jaiis. t. 3, I. 5, pas. Mais nous dirons que cette volumineuse
c. lieves-vous être surprises
'21 ). aprt's , Apologie fut fortement attaquée par Jean
l'exemple et la chute de Libère et d'Uonorius, Des Marels Saint-Sorlin. Cet auteur publia
si de nos jours deux papes ont injustement contre elle un ouvrage en quatre volumes
condamné les cinq propositions ? in-I2, intitulé liéponse à l insolente Apo-
:

3° Les reli|,neuses de l'orl-Royal ayant été logie des religieuses de Porl-lioyal , avec la
transférées et dispersées en divers monas- découverte de la fausse Eglise des jansénistes
tères caliioliqucs, l'an 1709, en vertu d'une et de leur fausse éloquence, 16(iG.
bulle du pape el d un ordre du ruj, elles se iM. Louis Abbelli, cvéqiie de Rodez, pu-
soumirent insensiblement toutes; el qu,ilre blia aussi, en ICGO, un livre iniitule : /)^-
ans après celte dispersion, il n'en restait fense de l honneur de la sainte Mère de Di u,
plus qu'une seule qui n'eût point abjuré fies contre un attentat d» l'apologiste de Port-
erreurs. Hoyal arec un projet d'exumen de son Apo-
,

Nous dirons en particulier quelque chose logie. Paris, Florcnlin Lambert, 1 vol. in-12.
touchant l'Apoloqie pour les religieuses de C'est là que ce prélat, plein de zèle el de
Port-Hoyal- Elle est en quatre p.irlies, dont piéié, combat avec force ce que l'écrivain de
chacune a une pagination particulière la : Porl-I'.oyal avait avancé de contraire à l'im-
première renferme 1.'J2 pnges ; la deuxième, maculée conception, dans la Préface de la
101; troisième, Xll— 9lj, et la qunliièine,
la quatrième pariic de son Apologie.
qu'on dit être d'Arnauld seul, X\'l 251. — AiîDS et nullités de l'ordonnance subreptice
On a cru que Nicole avait eu une grande de M. l archevêque de Paris , contre te
part à cet ouvrage mais cela n'est pas cer-
,
Nouveau Testament de Mons. Paris , 1G67.
tain. On a dit qu'il était l'auteur des trois
premières parii<'s
M. Arnauld publia cet ouvrage pour en-
mais on voit , chnp. 11
;
tretenir les religieuses de Pori-Royal dans
pag. 28, que l'auleur était prêtre, et Nicole
leur révolte. Il y débite cetie maxime per-
n'était pas prêtre. Beloyne Uist. de Port-
,
nic euse : Que les personnes qui connaissent
Jloyal tom. V, pag. 2V7, assure (ju'il n'a
,
par leurs propres lumières que l'ordonnance
point eu de part à V Apologie, et qu'elle est
de Sainte-.Marlhe.
de M. l'archevêque de Paris contre la tra-
duction de Mons est nulle , ne peuvent pas
serait diHîcilc de se faire une idée de la
Il
en conscience s'y soumettre. On voit quelles
tnuliiplicité et même de l'étrangelé des me-
sont les con-équenees d'une tel e doctrine.
sures et des moyens employés par les direc-
Les sujets n'ont qu'à se p' rsuader que leurs
teurs du monastère de Port -Royal, pour
prévenir l'esprit des religieuses pour leur supérieurs ont tort, ils feront une bonne
,
oeuvre, selon M. Arnauld, de leur refuser
fournir des réponses sur tout ce qu'on pour-
l'obéissance qu'ils leur doivent.
rait leur objecter, pour les animer au combat,
pour intimider celles qui s'i/ porteraient avec Ce libelle a été condamné par l'ordonnance
de M. l'arrhevêque de Paris (Pérelixe , du
lâcheté. Cependant les auteurs de l'Apologie j

disent hardiment qu'il n'est rien de tout cela, 20 a\ril 16tj8, portant défense, sous peine
et que leurs directeurs n'ont eu qu'à les sui-
d'excommunication encourue ipso facto de
le vendre, publier, distribuer ou débiter.'
vre , à les modérer, et non à les pousser
(Préface de la deuxième partie, p. 3). Mais Défense de la traduction du Nouveau Tes-
pn connaissait plusieurs exemplaires ma- tament , imprimée à Mons, contre le sermon
nuscrits d'Instructions étudiées du Père Maimbourg, jésuite, prêché en 1UG7
par les-
quelles ces messieurs préparaient ces reli-
,
En sept parties. KitiH, in-4'. —
Autre édition,
gieuses à la plus surprenante résistance. Ces
Cologne, Dubuisson, 1GC8, in-12 de 4G2
J.

instructions étaient imituléis Règles pour


pages. On y trouve la Réponse aux re-
te temps de la persécution, en 2G articles, ou
:

marques de P. Annat. —
Nouvelle Défense,'
Règles que nous devons garder en ce temps ou autre éiiilion , Cologne , Nie. Schouten
en 2ï articles, ou Avis sur la conduite qu'il
,
IGGO , in-8'. —
Autre, Cologne, Simon
faudra tenir au cas qu'il arrive du changement S.houien, 1G80, 2 vol. iii-12. —Continuation
dans le gouvernement de la maison. On y lit, de cette Défense, ibid. 1G81, in-12. Toutes
par exemple, ces paroles Il ne faut point ces Apologies de la version de Mons lurent
:

faites en société avec Nicole. Voyez Sacï.


craindre toutes les menaces qu'on vous pourra
faire et tous ces commandements qu'on vous MÉMOIRES sur la distinction du fuit et
fera , soie par l'autorité du pape soit par ,
du droit.
celle de M. L. , elc. Dix Mémoires furent publiés sur ce sujet.
Peut-on dire que ce soit là modérer ces reli- Les uns sont de Nicole, les autres de La
gieuses'? N'est-ce pas au contraire les aigrir, Lanc ou de quelque autre deux ont Arnauld
;
les CNciler, les pousser à la résistance? Dans pour auteur; le neuvième, du i" juillet 16G8,
DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 272
271
du c'était, en ces temps de malheureuses disputes,
où l'on rapporte en abrégé les injustices
le livre le ]ilus nécessaire aux évér/ues, tmx
bref contre les quatre évéques et où
l'on fuit ,

sans re- princes, aux magistrats pour le$ détromper


voir qu'on ne le pourrait recevoir
une banne fois de toutes les fausses idées qu'on
connaître le tribunal de l'inquisition. \n-k°.
leur avait fait prendre de ce fantôme. Par
—Le dixième, du 1" juillet 10G8, où l'on nialheur pour l'auteur, l'assemblée du clergé
soutient la distinction du droit et du fait
de 1700, en a jugé tout autrement, car elle a
contre les clncaniries et les faussetés d'un
écrit intitulé : Eduircisseuients nécessai- condamné cette proposition : le jansénisme
est nn funtôme , comme fausse, téméruire,
res , etc. In V.
Mémoires furent enveloppés dans scandaleuse, injurieuse au clergé de France,
Ces dix.
la dislincliou du dita; souverains pontifes, à l'Eglise univer-t
la même conaainnatiou que
fait et du droil.
selle, comme schismatique et favorisant les
eiH ore d'Arnauld sur ce sujet : erreurs condamnées.
y
Il a ,

Lettre circulaire écrite parMM. les évéques Au reste, si le véritable Arnauld imposa
d'Alet, de Pamiers. de Benuvais et d'Angers,
quelque temps aux simples par le livre dont
nous parlons, le faux Arnauld quelques
à MM. les nrchevéques et évéques de France,
contre années après sut détromper le public de
te 2j avril 1668, sur le bref obtenu
toutes les fausses idées qu'on lui avait fait
leurs tnandements. ln-i°.
prendre, et le convainquit par une preuve
Morale pratique des jésuites, représentée en sans réplique, que le jansénisme n'était cer-
plusieurs histoires arrivées dans toutes tes tainement point un être de raison.
parties du monde; extraits de livres très- La douleur qu'eurent les jansénistes de
aittorisés et fidèlement traduits, et de mé- de s'être ainsi démasqués, leur fit jeter pen-
moires très-siirs et indubitables, 1670. dant sept ou huit mois des plaintes lamen-
dont le titre présente quelques tables (.3). On en fut peu touché; nn savait
Ce livre,
bien à quoi s'en tenir au sujet du fantôme;
variantes, parut d'abord en 1669 ou 1670, en
d'un côlé on plaisantait, de l'autre on rap-
un seul vol. in-12. H en eut huit dans la
pelait certains faits et on raisonnait. Partout
suite; le dernier parut en 1695. Le premier
partie du on croyait à l'existence réelle du jansénisme,
et le deuxième, ou du moins une
partout on voyait et on entendait des jansé-
deuxième, sont deCambaut de Pont-Château,
le voyage d'Espagno, «non
nistes.
qui fit exprès
Après tout cela, il était surprenant que les
pour débiter des bibles, conimo le candide
Borrow,» dit M. Valéry, mais écrivains du parti osassent encore parler de
M. Georges
fantôme. Ils le faisaient cependant tous les
pour y acheter le Tliealro jesuilico. Tout le
jours, ils le font encore, sans considérer
reste de l'ouvrage est d'Arnauld. M. Créti-
neau-Joly attribue aussi à Arnauld le tom. que par !à même ils détruisent ce qu'ils
avancent, et qu'en publiant sans pudeur
P', où se trouve le Théâtre jésuitique, mais
qu'il n'y a point de jansénistes, ils ne l'ont
c'est à tort, dit M. Valéry.
aulre chose que prouver évidemment qu'ils
M. larchevéque de Paris ayant fait exa-
le sont eux-mêmes.
miner la Morale praique par quelques doc-
Mais allons plus loin, et ne leur laissons
teurs de Sorbonne, leur avis un;mime fut
qu'il était tout rempli d'injures, d'impostures
à cet égard aucun subterfuge; qu'entend-
etdecalomnies, de lalsificiitions, d'ignorances on par le nom de janséniste? On entend ceux
qui, à l'occasion de Jansénius et des cinq
grossières, de propositions fausses, scanda-
jiropositions ou de Quesnel et de la bulle
leuses et héréiiques. Cet avis doctrinal fut
linifjenitus, refusent de se soumettre à l'E-
«uivi d'un arrêt du parlement de Paris qui
glise. Cela posé, on demande s'il n'y a per-
condamna ce livre à être lacéré et brûlé en
Grève par la main du bourreau, ce qui fut sonne qui soit dans ce cas, personne qui
rejette le formulaire, ou la constitution. N'y
exécuté.
a-t-il ni appelant, ni réappelant? Le jtarti
Quelques années après, \a Morale pratique
coniiamnée à Rome, et défendue sous n'en a-t-il pas lui-même publié la liste? Ne
fut
l'a-t-il pas grossie le plus qu'il a pu? El le
peine d'excommunication. Le décret en fut
diacre Paris et ses jjrétcndus miracles, et les
publié le 27 mai 1687.
convulsions et les convulsionnistes, tout cela
Le FANTÔME DU JANSÉNISME, OU justification
n'est-il qu'un songe? Et ces personnages vils
des prétendus jansénistes, par le livre même et obscurs, dont le gazctier fait dans ses
d'u» docteur de Sorbonne .'savoyard intitulé feuillcsde si fades éloges, n'ont-ils pas existé?
Préjugez légitimes contre le jansénisme (1). Après tout, ne nous étonnons pas que ces
Cologne, 1686, 1688 et 1714. novateurs rougissent de leur nom, de leur
Arnauld ne mit pas son nom à ce livre; et origine, de leurs s ntiments, de leur con-
voici en quels termes un écrivain en a parlé duite. Il n'y a rien là en effet qui puisse être
dans le temps. Ce livre est de M. Arnauld. Si avoué sans honte et sans confusion. Mais ils
nous en croyons l'auteur de la Question cu~ ont beau se déguiser et se renoncer, pour
rieuse (2) c'est-à-dire M. Arnauld lui-même, ainsi dire, eux-mêmes, ils sont toujours éga-

(1) Préjugei légitimes conlre le jansémsme ,


avec censure de Sorhonnt, par un docteur de Sorbonne
vue liiitoirc abrégée de cette erreur -depuis le commen- (M. (le La Ville). CologiiL', Abr. du Dois, 16813, in-8".
cement des troubles que Jaisénins et M. Arnauld ont ('2) Question curieuse m' M. Arnauld est hérétique

causés dans le monde, jusqu'à leur pacijiea ion, et les ([/ar M. Arnauld lui-iiièine). Pag. 139.

eoutlitulions d'Innocent X et d'Alexandre YJI, et la (5) Quatre Plaintes de M, Arnauld.


273 ARN ARN S74

lement coupables, également ch;irs;és d'ana- A la page 3i3 avance que toute*
et 3kX, il

Ihèmes devant Dieu et devant les hommes. nos actions volontaires ont pour principe
Observons une chose assez singulière. l'amour de Dieu, ou l'amour de la créature
C'est que tandis que les prim ipaux écri- pour elle-même; c'est-à-dire, selon l'école do
vains du parti, les Duguet (l),les Le Gros(-i) l'ort-Royal, la charité ou la cupidité; er-
et tant d'autres, s'elTorcenl de persuader reur condamnée dans les propositions h-ï-kS
qu'il n'y eut j;im<iis de jansénistes, une in- de Ouesnel.
Gnité de personnages médiocres se ])iquent Les neuf parties de cet ouvrage furent
•TU contraire de l'être et en font parade : condamnées à Home par un décret du 3
l'ignorant, par émulation le demi-sav;int, ; mars 1705.
par orgueil; les femmes, par légèreté; le dé-
PBièRE pour demander à Dieu la grâce d'une
vot, par entêtement et le libertin par intérêt.
lin cela
;

suivent à la lettre le conseil


ils
véritable conversion. In-Ki de 76 pages. —
Eclaircissements sur quelques difficultés
que M. Racine donnait autrefois en plaisan-
touchant la grdce. kk pages.
tant (.3) Si vous n'êtes point, disait-il, de
:

Port-Itoyiil, faites ce que vous pourrez pour Ce petit livre n'est qu'un précis des er-
y être reçu. Vous n'avez que cette voie pour reurs les plus chères au parti. Tout le jargon
vous distinguer. Le nombre de ceux qui con- du jansénisme s'y trouve, mais d'une ma-
damnent Jansénius, est trop grand; le moyen nière séduisante et très-ilangercuse.
de se fiiire connaître dans la foule? Jelez- L'impuissance totale de la vobintéet l'état
vous dans le petit nombre de ses défenseurs ; purement passif 'le notre libre arbitre se
commencez à faire les importants, mettez-vous rencontrent à chaque page. Par exemple,
dans la tête qu'on ne parle que de vous, et que page 51 :C'est en assujettissant pleinement
l'on vous cherche purtotit pour vous arrêter; la liberté à la servitude de la justice et au
délogez souvent, chanqez de nom... surtout règne de votre grâce que tous la soutenez et
louez vos messieurs, et ne les louez pas avec la protégez.
retenue. Page 48. Lorsque vous la faites mouvoir et
Au reste, le fantôme du jansénisme n'a été agir, c'est la même chose que si elle se mou-
imaginé, que pour répondre aux préjugés vait et ai/issdit toute seule et par elle-même.
légitimes contre le jansénisme, du docteur De Page '38. Elle ne se possède jamais davan-
la Ville. tage que lorsque vous la fuites mouvoir. Vous
régnez sur elle sans violence, sans contrainte,
Question curieuse : si M. Arnauld , docteur
sans effort (il ne dit pas sans nécessité), mais
de S or bonne, est hérétique. A monsieur....
conseiller de Son Altesse l'évêque et prince
par une paix victorieuse, par une douceur
invincible, par ttxe facilité toute puissante.
de Liège. A Cologne, chez Nicolas Schou-
tcn. La première édition est de 1G90, in-12, Page .38. Vous faites tout ce que vous vou-
lez de cette V(donlé, et dans cette volonté, et
pages 228.
par celte volonté, sons qu'elle puisse jamais
Cette Question curieuse est de M. Arnauld
arrêter le cours de la vôtre, et quelle puisse
hii-mcnu'. Dupin l'attribue à Ouesnel dans
retarder un seid moment l'exécution de vos
sa Bibliothèque , mais il s'est rétracté dans
desseins. Saint litienne disait Vos semper
:

ses Additions.
Spiritui sancto resistitis.
I\I. Arnauld lâche, dans cet écrit, de sou- Page 30. J'éprouve en toute occurrence;
tenir cl de justifier toutes les erreurs qu'il a
que mes pensées et ma volonté ne sont point
avancées dans tous ses autres ouvrages, et
en mon pouvoir : je n'en puis disposer comme
il (lit en particulier, page 5!!, que l'apologie je voudrais ; je ne puis les retenir ; je ne puis
des saints Pères, défenseurs de la grdce, est
leur commander. L'I'xriure dit: Sub te erit
un excellent traité de la grâce, quoique ce appetitus ejus, et tu donnnaberis illius.
soit un livre Condamné par l'Kglise, comme Pag. 27. Ma
volonté ne peut être hors de la
hérétique. Il soutient aus-i de toutes ses
servitude, m" vous ne régnez absolument sur
forces que la proposition hérétique qui le
elle par votre grâce. Vous seul pouvez lui
fil chasser de la Sorbonne, n'a rien (juc de donner une véritable et parfaite liberté en
fort orthodoxe. exerçant sur elle votre puissance souveraine
Difficultés proposées à M. Steijaert en neuf et infinie de Créateur et de Rédempteur.
parties, dont les trois premières sont pour Les Eclaircissements sont encore plus
la justification des Pères de l'Oratoire de mauvais les erreurs et les héré-ics y sont
:

Mons 1(;02, ;! vol. plus entassées et plus crûment énoncées. Il


Arnauld dit, page 287 et suivantes, que la serait difficile de les exposer sans copier tout
bulle In cminenti, publiée par Urbain VIII, l'ouvrage.
Il a été condamné par un mandement de
est subreptice et clandestinement fabriquée;
qu''on y a mal pris l'esprit du pape ; qu'on ne M. l'archevcque de Rouen, du 26 mai 1(161,
fait pas- grand cas de cettebulle èi Home mémo ;
où ce prélat en défend la lecture sous peine
que le décet d'Alexandre Y III contre les
d'excommunication encourue par le seul fait.
trente et une propositions extraites des au- Instiiuctions sur selon l'Ecriture
la grâce,
teurs jansénistes, est aussi subreptice (pas. et les Pi'rcs, par .\rnauld ; avec l'Exposi-
'^ "
292). tion de la foi de l'Eglise roynaine, touchant

(1) l.mvo à M. lie Mdiitp., pag. 4 ei il. (ô) Si'contle lettre de M. Racine à l'auleur des
Ci) Kep. .1 1.1 Itilil. Jaas. Jmayinaires.
,

«75 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 278

la grâce et la prédestination, p.ir Martin de conire le P, Payen, recteur du collège des


Baicos; et plusieurs outres pièces sur ce jésuites de Douai. 1691, in-12.
sujet, par Quesnel. Cologne P. Marleau , , Justification de la troisième plainte contre
1700, in-8°. —
Condamné à Rome le 11 le P. Payen ; avec la lettre écrite à ce doc-
mars 170i. teur, de la part du pape Innocent XI, par
Lettres de M. Antoine Arnauld. Nanci le cardinal Cibo. 1692, in-12.

17-27, huil volumes in-12. Le neuvième est CoBRECTiON faite au P. Payen, sur sa réponse
de 17*3. à la justification de la troisième plainte.
Les leilres d'un homme lil qu'Arnauld ne 1692, in-12.
peuven qu'exprimer un lendre allachemciit Quatrième plainte aux PP. jésuites, sur la
à Janséiiius et à ses dogmes : une révolte prétendue lettre qu'ils viennent de publier
opiniâtre ronlre les papes <t leurs déci- sous le nom d'un inconnu qui se déclare
sions ; une op[jo>-iiion in\incible à la signa- être auteur des lettres du faux Arnauld,
ture du forniulaire, el une haine implacable 1692, in-12.
conire loiis ccu\ qui ont combattu ses er- NoTATioNÉs in decrelum romance inquisitio-
reurs; c'est là en effet tout ce qui résulte des nis de auctoritnte principum aposlolorum
neuf volumes dont il est ici question. Pétri et Paidi : IGW, in-8°.
AriK.uid a f.Jl beaucoup d'aulies ouvrages
en faveur du jansénisme ; tous sont répré- Trapuctiov d'un écrit intitulé: In decre-
beiisibles. Nous mentionnerons seulement tum romanic inquisitionis de auctoritale
les suiVi^ils.
principum apostolorum Pétri et Pauli no-
taiiones. 16i7, in-12.
CoNsicFBATioNS SUT wie censure prétendue
Sentence du prévost de Paris ou de son
de In Faculté de Théologie de Paris, contre
lieutenant civil, du 6 mai idVJ portant
quelques propositiom touchant la matière ,

condamnation du libelle sous le titre de


de la grâce et du franc arbitre, en 1560.
161i, in-i°.
Remarques sur un décret de l'inquisition
de Rome, touchant l'autorité des princes
RÉPONSE AU P. Annat, provincial des jésuites, •
des apôlres, saint Pierre et saint Paul.
touchani les cnq
propositions a'iribuées à Paris, SebasI, Cramoisy. 16i7, iu-8°.
M. l'fvêque d'Yprcs ; divisée en deux par-
lies. ICoi, in-i°. L'abbé de Bellegarde a donné une collec-
tion (les œuvres d'Arnauld, de 1775 à 1782,
ErLAiBcissEMEN'T iur quelques nouvelles ob-
45 vol. in-i°, y compris la Perpéluilé de la
jections louchant les cinq propositions at-
foi, publiée en 5 volumes. La soin en fut con-
tribuées à M. l'évéque d Vjires ; où ii est
fié à l'abbé H<iulefa'^e, l'un des coUaboni-
aussi montré qu ce que les jésuites s'ef-
'

teurs (lu Scélérat obscur qui rédigeait les


forcent de f.-.ire ne peut qu'allumer le IVu
Aourelle.^ eccléfiastiqws (voyez Fontaine).
d'une trC'S-grande division dans l'Eglise.
Celte coilt'clion est accompagnée d'une Vie
165i, in-4-°.
d'Antoine Arnauld ,
par Larrière , à qui
DiSSERTATio theologica, in qua confirmatur Bellegarde fournit les matériaux. Celle Vie
pruposilio Augustiniana : Uefuit Pi'lro ara- fut imprimée à pari. Paris, 1783, 2 vol. in-8"
tia, sine qua uihil possumus. 1656, in-i°. ARNAULD d ANDILLY (Robert), fils aîné
Difficultés proposées à l'assemblée du clergé de l'avocat Antoine Arnaud el frère du fa-
de 1661, le 6 mai de cetie année, sur les dé- meux Antoine Arnauld, naquit à Paris en
libérât ons touch.-.nt le formulaire. Iii-4°. 1589. 11 don lia plusieurstraduciions qui eurent
beaucoup de succès, mais dont plusieurs sont
Les justes plaintes des théologiens contre la
plus élé}?anles que fidèles. On peut voir son
délibération de l'assemblée des évéques te-
article dans Feller. Il mourut le 27 septem-
nue aux Augusiins en 1G63, et la défense
bre 167V, laissant des Mémoires de sa rie
des évéques improbateurs du formulaire,
écrits par lui-même, \)ub\ii> par l'abbé Goujel,
conire l'cnlreprise de cette même assem-
à Hambourg, 173i, 2 vol. in-12. M. d'An-
blé. 16G3, iu-i .

dillg, l'aîné des Arnnuld, quitta la cour pour


Les desseins des jésuites, représentés à se retirer à la maison de Pomponne où il
messieurs les prélats de l'assemblée tenue menu, sous la conduite de l'abbé de Saint-Cy-
aux Augustins le 2 octobre 1663, in-i". ran, une espèce de vie qui n'était ni tout à
Lettre d'cn ecclésiastique à son évéque, fait chrétienne, ni tout d fut profane... Las
touchani la signature du formulaire dit de jouer à la longue paume arec les paysans
clergé; en date du 10 mai 1657, in-4". de son village, et de tuilier les arbres de son
Plainte à M. l'évéque Arras, contre les im-
d'
verger qu'il avait plantés de sa main il prit ,

le premier lu résolution de s'aller confiner


posteurs qui ont écrire sous Sun nom
lait
un Lrand nombre de lettres aux théolo- dans le désert de Port-Iioyal-des-Champs.
giens de Douai. 1691, in-12. Ce sont les propres termes de M. de Lumé-
nie, comlc de Brienne, secrétaire d'Etat, el
Seconde plainte aux PP. jésuites, sur le depuis Père de l'Oratoire.
bruit qu'ils font courir que c'est le vrai Les Mémoire< dont il est ici question, sont
ArnauM qui a écrit les lettres, et que c'est pleins de la vanité la ,)lus puérile, et des élo-
un faux Arnauld qui a fait la plainte. ges les p,lus outrés de Saint-Cyran, de Port-
1691, in-12.
Royal et de tout ce qui appartient au jan-
Troisième plaikti à M, l'évéque de Liège, sénisme. Quant aux invectives violentes qui
277 ARN AUN 278

y sont répandues conlre les jésuites, on ne congrégation du consistoire , du k janvier


doit pas eu être surpris. Le sau? huRuenot 1693; et la Défense de l'histoire des cinq pro-
qui coulait dans les veines dos Arnauld, avait positions, p. 396. Henri Arnauld avait cer-
fait passer dans touti; leur famille une haine tainement d'excellentes qualités, et c'est à
implacable et héréditaire pour cette société. cause de lui et de quelques autres person-
Page 139 de la seconde partie, il insinue nages, que nous allons raîiirrter les lignes
celte proposition, dipuis condamnée, nue le suivantes, empruntées d'un théologien judi-
jansénisme est un fantôme, lorsqu'il dit, ce cieux et modéré. « H ne faut pas, dit-il, juger
prétendit jansénisme, et qu'il ajoute qu'on ne trop sévèrement quelques hommes célèbres
peut dire ce que c'est. qui, dans le premier temps du jansénisme,
Page lis. Il insiste fort sur les prétendus ont témoigné du goût ]iOur cetie hérésie
miracles opérés, dit-il, à Porl-Uoyal. il pré- naissante. Elle avait tellement alors réussi à
tend que tous ces miracles étaient comme la prendre les dehors de lapiélé, de l'auslérité,
voix du ciel, par laquelle Dieu se déclarait du zèle, et même de l'attachement à l'Eglise
en faveur de l'innocence de ces bonnes reli- catholique, que bien des personnes ont pu
f/ieuses. Ou voit par là que ce n'est pas d'au- être les dupes de l'hypocrisie. Les scènes
jourd'hui que le parti a employé l'imposture, scandaleuses de S,.int->iédard, les farces sa-
le prestige et l'illusion pour se soutenir dans crilég< s des secouiisles, le schisme f^;rmel
sa révolte, en se disant extraordinaireaient de la [trélendue Eglise d'CtrechI, n'avaient
appujé du ciel. pas encore eu lieu. Le jugement de l'Eglise
Ces iWmorres finissent en 1G5G ; ils sont s'est manifesté jiar des décisions plus for-
dalés de 1067. L'auteur les commença à melles et p. us soutenues, par des décrets
Porl-llojal, et les acheva à Pomjionne. pontiûcaux, solennellement et universe'le-
ARNAULD (Henri), frère d'Arnaud d'An- ment reçus, par la conviciion compliltc et
dilly, et du grand Arnauld, naquil à Paris eu générale de tous les catholiques; tous les
159'7, fut faitévéque d'Angers en 1649. Ami subterfuges du parti, toutes les subtilités des
du monastère de Port-Royal où il avait été do.i;malisants opiniâtres dans l'i rreur ont été
sacré, et où il avait sa mère, sis sœurs, cinq confondus; les apparences de la iéle ont
,

nièces et plusieurs de ses prociies , il prit à fait place au libertinage et au philosophisme.


certaines affaires jansénicnnes une part, L'illusion qui a pu exister d'ab ird s'est dis-
dont, malgré ces circonstances il serait dif-
,
sipée, et il ne faut pas douter que bien, des
ficile de le justifier ; il lut un des quatre évo- gens, qui ont paru favoraliles au parti, se
ques qui s'opposèrent à la signature du for- gardei\.ient bien de létre aujourd'hui. » On
mulaire il le signa cppendaut, et fit sa paix,
:
sent bien ()ue cette réflexion ne regarde pas
non sans quelque subterfuge, avec lu pape les fondateurs, les chefs et les principaux
Clément IX. Ce pontife souhaitait ardem- atients. Henri Arnauld mourut le 8 mars
ment que la paix lût rétablie dans l'Eglise 1692, à l'âge de 9b ans. Voyez Pavillon.
de France. Les quatre évoques, c'est-;i-diie L'ancien catalogue de la Uihliolhèque du
ceux d'Angers, de Reauvais, d'Alelh et de roi mentionne les titres de divers écrits,
Pamiers, qui avaient montré la plus grande dans les termes suivants, tome II :

opposition à la signature pure et simple du N" 798. LETTiiii de M. l'év éque d'Angers au
formulaire d'Alexandre \ 11, voulant rentrer roi, louchant la si nature du formulaire du
dans la communion du saint-siége, assurè- 6 juillet 1661, par M.M. Arnauld et Nicole.
rent Clément IX qu'ils y avaient enfin sous- In-k\
crit sans exception ni restriction quelcon- N° 799. Letthe écrite au roi par M. révo-
que Cependaril, malgrcces protestations, ils que d'Angers, le 2ijuillet 1662, touchant la
assemblèrent leur synode, où ils firent sous- signature du formulaire. Jn-k°.
crire le formulaire avec la distinction ex- N-SOO. Troisième lettre de M. l'évéqne
presse du l'ait et du droit, et ils en dressèrent d'Angers au roi, touchant la signature du
des procès-verbaux qu'ils eurent soin de te- formulaire, en date du 17 septembre 1U62,
nir secrels. Dix-neuf évéques se joignireut à par MiM. Arnauld et Nicole, avec la réponse
eux pour certifier au pape la vérité do ce du même évéque ù la lettre de mouseigueur
que ceux-ci lui avaient mandé. Des asser- le nonce, du 2*^ août 1662. Jn-k"
tions aussi positives détirminèreut Clément IX N'SOt. Répo.nse de M. d'Angers à une let-
ù recevoir les quatre évoques à sa commu- tre de M. de Lionne, du ±\ août 1661, par
nion en 1668; mais à jjeine celte réconcilia- M.M. Arnauld et Nicole. Jn-^°.
tion fut-elle rendue publique, que les quatre N 938. LETTREde .M. d'Angers, du 12 avril
cvéïiues et leurs partisans publièrent les 16G4, à iM. l'arclievéque de Paris, au sujet
procès-verbaux qu'ils avaient dérobés jus- des religieuses de Porl-Uoyal, par MM. Ar-
qu'alors à la connaissance du clergé; et ils nauld et Nicole. In-k".
en inférèrent que le pape en se réconciliant î\° idlk bi:<. Censire d'un livre intitulé :

avec eux, avait a;ipronvé la signature avec Apoloqic pour les casi(t»<fs, l'aile par M. l'é-
la distinction du droit cl du fait. C'est ce véque d'Angers le 11 novembre 1658, dressée
qu'on a appelé, assez mal à pro[)os, la Paix par Antoine Arnauld et Isaac le iMaistre de
de Clément IX. Voyez les brefs de Clément IX Sacy. Angers, Pierre Avril, 1658. 7n-i°.
à ce sujet, l'un adressé au roi, l'autre aux ARNAULD {le faux), jjersoiuiage supposé
quatre evéques, le troisième aux évéques mé- sur lequel l'Histoire ecclésiastique publie les
diateurs; liclationdu cardinal Rospigliosi;
la détails suivants, ({u'il est important de con-
la IJaranjue du cardinal Lslia'us daus la uuitre. Le jansénisme était fort accrédité à
279 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 280
Douai; mais il se tenait caché, surtout de- quit en 1664, frère du maréchal de France
puis la condamnation et l'exil, en 1(187, du Claude-François Bidal d'Asfeld, fut abbé de
sieur Giibe«t, professeur de théologie dans la Vieuville en 1688 et docteur de Sorbonne
l'université de crtle ville. Un docteur de en 1692. Il se démit de son abbaye en 1706,
Paris , que !e roi avait à Douai pour y pro- et mourut à Paris en 1745. Son attachement
fesser la théologie, forma le dessein de dé- au jansénisme, qui le rendit réappelant , lui
masquer les partisans du jansénisme, et y attira une lettre de cachet, en 1721. Cepen-
réussit ; le moyen pour les faire
qu^il ima'iina dant il ne donna pas dans la folie des con-
expliquer nettement, fût d'écrireà quelqu'un vulsions ; il provoqua même et signa la con-
de ce parti, comme il se figura qu'aurait pu sultation qui les condamnait.
le faire le célèbre Antoine Arnauld, et signa H fit longtemps des conférences à Saint-
A. A M. Deligny, bachelier en théolo- Roch sur l'Ëcriture-Sainte; Duquel lui en
gie, reçut la première lettre du faux Ar- fournissait la matière. Ces conférences
nauld, croyant qu'elle était du véritable, étaient très-fréquentées. 11 eut part à l'expli-
dont il ne connaissait pas l'écriture. 11 ré- cation de plusieurs psaumesdeDuquit.àcelie
pondit sur-le-champ, avec une grande affec- des vingt-cinq premiers chapitres A'hdie, et
tion de cœur, à l'adresse qu'on lui avait à celle des livres des Rois.
donnée; rien ne lui paraissait plus honora- Il est auteur de la préface des Règles pour
ble que d'avoir mérité l'attention d'un per- l'intelligence des saintes Ecritures, par Du-
sonnage si fameux, que les puissances ecclé- quel. Paris, Jacques Etienne, 1712, un vol.
siastiques et séculières n'avaient pu abattre. in-12. Telle est du moins la part que lui at-
{Voyez Delignï). Ce premier succès encou- tribuent à ce livre les \ouvelles ecclésiasti-
ragea le faux Arnauld, qui par le moyen du ques du 18 décembre 1745.
sieur Deligny, établit en peu de temps un On a reproché à l'abbé d'Asfeld de favori-
commerce réglé avec les sieurs Gilbert, ser et d'insinuer dans cette préface l'hérésie
Laleu, Rivelte, professeurs royaux, et avec de Quesnelsur l'impuissance et l'insuffisance
le sieur Malpoix, chanoine de Douai, tous de l'ancienne loi il s'exprime ainsi, page 23:
:

liés par leurs communs sentiments. Dans Pour le corps de lanation Juive, fa /oi o été une
toutes leurs lettres, ils témoignaient la plus occasion, quoique innocente, de méprise, en
haute vénération pour M. Arnauld et le plus exaltant avec pompe les biens temporels, et en
grand zèle pour soutenir la bonne cause teiiant cachés les biens éternels. Mais la ré-:
dont il était l'appui. Ce commerce dura plus flexion qu'il fait là-dessus est encore bien
de deux ans sans qu'on souj çonnâl la su- plus tjuesnellisle. Les Israélites, aioale-l-W,
percherie. Non content de savoir que ce» étaient dignes jmr leur orgueil de cette espèce
messieurs étaient de chauds partisans de de séduction.
M. Arnauld, l'imposteur voulut quelque Au reste, ce livre a été réfuté par un rab-
chose de plus ; et, vu la disposition où l'on bin conicrti, et l'on trouve un excellent ex-
était à son égard, il ne lui fut pas difficile de trait de cette réfutation dans les journaux de
l'obtenir. Il dressa une sorte de thèse, telle Trévoux, janvier 1728.
que Por^-ifoyo/ l'aurait pu concevoir, cl la
leur envoya avec une lettre où il leur mar-
Dom La Taste attribue à l'abbé d'Asfeld,
contre les convulsions, le Système du mé-
quait qu'il avait besoin de leur approbation
lange confondu et le Sgstème des discernant»
pour faire triompher la vérité. Cette thèse
confondus, 1735 et 1736. On le dit égale-
fut signée le 2 novembre 1690, par les cinq
mint auteur des Vains efforts d s mélangit-
personnes qu'on a nommées et par quatre
tes et des discernants confondus, 1738, où il
autres. Quand le faux Arnauld eut assez de
réfute Poncet, Boursier, d'Etemare. 11 pa-
documents pour convaincre ces messieurs de
raît que Besoigne le seconda dans ces écrits.
leurs mauvais sentiments, il les fit imprimer
Il existe une Relation de l'interrogatoire de
sous le titre de Secrets découverts. Le mys-
tère par\intà la connaissance du roi, qui
M. l'abbé d'.isfeld,e[c., sur laquelle un écri-
vain s'est exprimé dans les termes que nous
n'eut rien de plus pressé que d'éloigner ces
allons rapporter.
sujets de l'université. Mais lorsque le véri-
table Arnauld eut appris loute celte intrigue, La puissance ecclésiastique et la puissance
il en fut hors de lui-même; il traita l'auteur séculière sont également attaquées dans cet
d'imposteur, de Clou, de fourbe, de menteur, écrit. Le docteur qui y parle ne ménage ni
de fripon, de faussaire, d'ange de Satan, le cardinal de Noailles, dont il est le diocé-
d'organe du démon. Tous ces traits se sain, ni le roi, dont il est le sujet, ni les pré-
voient dans les écrits que sa plume enfante lats dont il traite indignement le caractère et
sur ce sujet, dans sa requête à M. d'Arras,- la dortrine, dans la personne des quarante de
en 1691, dans celle à M. l'évêque et prince l'assemblée de 1714.
de Liège, et dans deux lettres aux jésuites, L'instruction des quarante prélats (dit-il,
qu'il accusait d'être les auteurs de cette me- page 4) et le nottveau corps de doctrine, qui
née. Mais il se trompait dans cette accusa- sont venus au secours de la bulle, n'ont fait
tion, car on sut que M. Tournely en était qu'ajouter de nouvelles erreurs aux pretnières.
l'auteur, celui-là même qui a été professeur Page 5. Je n'ai pu apprendre qu'avec un
royal en Sorbonne, et qui se distingua tant sensible déplaisir, que par iine démarche pré-
dans la faculté en faveur de la constitution maturée, on jetât l'autorité royale dans un
Vnigenitits. labyrinthe dont elle ne pourra sortir qu'en
ASFELD (Jacques-Vincent Bidal d'J, na- retournant aux règles, c'est-à-dire en ré-
£81 AUD AVO
trogradant, ou se rétraclant, en détruisant Mère de Dieu. 11 n'aimait pas non plus à as-
tout ce qu'elle a fait. sister aux saluls. On dit, après sa morl,qu11
avait tout laissé aux pauvres; mais on ne
Ainsi, l'Eglise et le roi se sont trop avan-
tarda pas de savoir que, fidèle au\ leçons et
cés : l'Eglise en enseignant des erreurs, et
le roi en les appuyant de son autorité. C'est
aux exemples de son parti, il avait tout laissé
de l'autre le doc- à une certaine caisse destinée, non pas tout-
là ce que pense de l'un et
à-fait pour les pauvres, mais pour d'aulres
teur Bidal.
œuvres bien plus importantes et plus pré-
Veut-on savoir ce qu'il pense de lui-même? cieuses. Qui encore à cette époque ne con-
C'est bien ici qu'on va voir celle fatuité pha- naissait la boite à Perrette, grossie succes-
risaïque, cplte plénitude de soi-même, celle sivement parles largesses des jansénistes les
bonne opinion de sa capacité et de ses lu- plus fervents, el sur laquelle M. Picot a
mières, ce mépris de celles des autres, cette donné des renseignements dans ses Mémoi-
iilolûtrie de ses pensées et de sa raison celte ;
res, lom. III, pag. 621? Audran ne pouvait
adoration de son propre esprit, qui font le oublier cette petite et chère église d'Uirecht,
caractère propre et spécifique des pharisiens objet de tant de prédilections.
de nos jours, les jansénistes el les quesnel- ACGER (ATn4NASE), naquit à Paris le 2i
listes.
décembre 1734, se fit une grande réputation
quarante ans (dit l'abbé d'Asfcld, pag.
Il y a par ses traductions françaises de plusieurs
6 et que j'étudie la religion, et que j'y em-
"7) ouvrages grecs; il fut grand-vicaire de Mgr
ploie constamment huit ou dix heures par de Noé,évê(jue deLescars,qui appartenait au
jour, sans en avoir jamais rien soustrait, par parti janséniste, tantôt par le richérisme et
la grâce de Dieu, ni pour l'intrigue, ni pour tantôt par le millénarisme. Auger dans un ,

faire ma cour à ceux qui peuvent donner, ni de ses ouvrages, se déclara ennemi de la lan-
pour la bonne chère, ou poicr le plaisir. Qu'ils gue latine par des raisons très-peu satisfai-
en disent autant, ajoute-t-il fièremcnl, et santes. Il se signala grandement en faveur
qu'ils produisent des preuves de leurs profon- de l'Eglise constitutionnelle, et on peut dou-
des connaissances dans les Ecritures saintes ter qu'un autre ec( lésiasliquc eût mis dans
et dans la tradition. Je suis du métier. Nous celle lâche autant de chaleur et de persévé-
nous connaissons. Je suis ce qu'ils font et ce rance. Il combattit dans cette arène jusqu'à
qu'ils savent ; et qu'ils me permettent 'en ceci sa mort, qui arriva le 7 février 1792. Quel-
de ne les point regarder comme mes maîtres. ques symptômes avaient paru annoncer (ju'il
Quel tonl quelle insulte quel fanatisme Les
I 1
s'y distinguerait lorsqu'elle serait ouverte :

successeurs des apôtres, le corps épiscopal, un prêtre qui n'aime pas le lalin ; un grand-
cette Eglise enseignante, avec laquelle Jé- vicaire d'un évé([uc qui prophétise des cho-
sus-Christ sera jusqu'à la consommation des ses étranges et contraires à la nature de l'E-
siècles l'abbé d'Asfcld ne les roconnaît
, glise un orateur qui dans ses sermons sub-
;

poinl pour ses maîtres : il croit on savoir stitue d'autres versions latines à la Vulgate,
plus qu'eux. Le voilà donc livré à son es- etc., promettait bien de ne pas se perdre dans
prit particulier, el sans antre guide que la foule des prêtres du Seigneur, quand l'o-
l'ange des ténèbres qui l'inspire. raiie gronderait sur le sanctuaire, en disper-
AUDR.VN (pROSPER-tjAnniEi.), professeur serait les ministres.
d'hébreu au collège de France, naquit à AVOCATS. L'esprit d'opposition avait en-
Uonians (Daupliiné) en 17i3, de la famille traîné un grand nombre d'avocats surtout,

des célèbres graveurs de ce nom. Il entra du Parlement de Paris, dans la voie jansé-
dans la magistrature, et fut reçu conseiller nienne. On les vit jou(r dans lis affaires du
au Cliâtelet de Paris, le k août t7C8. Dégoûlé parti lin rôle doublement intéressé. Nous
de sa charge, il la vendit se livra à l'étude
, allons mentionner ici plusieurs pièces qui
de l'Ecrilure sainte, pril des leçons d'hébreu attestent leur goût pour les nouveautés et
sous Rivière, professeur de cite langue au leur amour du scandale.
collège de France , et fut nommé à sa place
le 15 novembre 1799. Il n'était cependant pas Consultation de MM. les avocats du Par-
très-forl dans l'hébreu. 11 mourut le 23 juin lement de Paris, au sujet du jugement rendu
1819, laissant une Gr'immairc hébraïque en () Etnbrun, contre M. l'évéquc de Senez.
tableaux; Paris 1803, in-V". On n'inséra pas 1727.
dans le catalogue de sa bibliothèque les li- I. — Cet ouvrage , signé de 50 avocats de
vres jansénistes dont il possédai!, à ce qu'il Paris, tend à établir que rinfaillihililé pro-
parait, un nombre assez considérable à cet ; mise à l'Eglise, que le pouvoir spirituel qui
égard , il poussait loin ses préventions. 11 lui a été donné par Jésus-Christ, que l'anlo-
avait une grande réputation de ])iélé dans ce rilc qu'elle a de décider les conleslations qui
parti que l'avocat Baudin (Voyez ce nom ),
,
s'élèvent dans son sein, résident dans la so-
son ami, était parvenu à lui faire embrasser; ciété entière en lanl qu'elle renferme les
il en avait épousé avec passion les erreurs pasteurs et les simples fidèles; de manière
cl mém(> les singularités. Le nom de la sainte que lesévêqucs ne peuvent rien faire i]ue
Vier;;e semblait lui être en horreur, et il ne dépendammeni de celte société à laquelle ils
voulait point parliciper au culte que l'Eglise sont subordonnés.
lui rend aussi le remarquait-on dans les
: Les avocats enlreprennenl de justifier celle
offices divins, abandonnant le lieu saint au proposition de Quesnel que c'est l'Eglise qui
,

moment où l'on commençait à invoquer la a l'autorité d'excommunier par ses premiers


.

285 DICTIONNAIRE UES JANSENISTES. 284


pasteurs, du consentement, du moins pré- réside la puissance spirituelle, à ne pouvoir
sumé, de tout ce cor'ps. Ils s'écrieal que ceux l'exercer que du consentement du reste de
qui se font un devoir d'étudier les principes l'Eglise; ce qui ne peut s'entendre que des
de la liiérarcliie et la forme du gouverne- ministres du second ordre el des laïques
ment, s.e trouvent dcconcerlés par la ron- mêmes sonmeltant ainsi le pasteur au trou-
,

daiiina'.ion de celte proposition. Ils se:iiblent peau et donnant lieu par là de révoquer eis
regarder l'Eglise coiume une république po- doute l'autorité de tomes les décisions de
pulaire, dont tout' l'autiriié législative et l'Eglise; que cette doctrine affaiblit autorité I

coactive réside dans la société entière et dans des conciles généraux et favorise le dogme
le consentement exprès ou présumé de la de l'esprit particulier; que de simples laï-
multitude ce qui est !e pur système de
, ques, s'érigeant en juges mêmes de la foi, y
M. Antoine du Doininis. Deus Spirilum siimn font une déclamation injurieuse contre une
loti Ecdesiœ promsit non aUirjando eam
, Constitution conGrmée par trois souverains
ceriis personis. Sunt luici in Ecclcsia, ipsius- pontifes, acceptée en France par cinq assem-
que sotidnm et majorein parlein constituunt b ées du clergé, reçue par toute l'Eglise, et
De Republ. Eccl. 1, cap. 12. revêtue tant de fois du sceau de l'autorité
Les mêmes avocats, en parlant de la bulle royale; qu'il n'est pas surprenant, après
Unigenitus, disent que le chrétien, le citoyen cela, que le souverain pontife soit si peu
et ceux qui ont eluclié les principes de la liié- respecté dans cèlleConsultalion, qu'un affecte
rarcbie en sont effrayés, consternés, indignés. de ne lui donner que le nom et la qualilé de
En parlant des c;Misures in globo quo ces , de chef visible dans l'Eglise, an lieu de celle
sortes de jugements ne sont qu'un joug hon- de chàf visible de l'E'jlise. Qu'on réduit sa
teux, qui ne présente que ténè'jres vt que con- primauié, qui est de droit divin, à urte simple
fusion. prérogative d'honneur et dé dignité, qui n'est
En parlant des conciles généraux, que c'est fondée que sur un droit pare rent positif et
la de la cour de Rome qui
fouisse politique non pas sur l'institution dé Jésus-Christ
s'oppose à leur convocation. même.
En parlant du concile d'Embrun, que tou- Sa Majesté ordonne que ladite Consu?/a/('on
tes les démarches qui ont été faites dans ce sera el demeurera supprimée, défend de la
concile ne sont qu'un tissu d'irrégularités-, retenir et de la distribuer, à peine dé puni-
dont il y a pe:i d'exemples dans l'antiquité , tion exemplaire,
et que la postérité aura peine à croire. III. —
Celle Consultation a reçu de toutes
il. —
Le roi, informé du trouble que cette parts les traitements qu'elle méritait. Le 9
considlation jetait dans les esprits et des , juin 1728, le pape Benoît XIII la condamna
plaintes qu'elle excitait dans le public , de- par un bref, comme contenant des proposi-
manda sur ce sujet l'avis et le jugement des tions scandaleuses, téméraires, séditieuses,
cardinaux , archevêques et évoques qui se pernicieuses, injurieuses à l'autorité du saini-
trouvaient pour lors à Paris. Ce fut pour siège et des évéques, favorisant l'hérésie, schis-
obéir à eêt ordre quo les prélats écrivirent à mnliques et hérétiques. Il défend de l'impri-
Sa Majesté une lettre signée p ir trente et un mer ou dî- la lire, sous peine d'excommuni-
cardinaux, archevêques et évéques, à la !èle cation ipso facto, sans autre déclaration, et
desquels on voit les cardinaux de Roh;in, de dont on ne pourra être absous que par lui
Bi<sy et de Fleury. ICIle est datée du 4- mai ou par le pontife régnant.
1728. En voici le résultat : Le même écrit a été condamné avec les
Il résulte de nos observations, Sire, que
« qualiGcalions les plus fortes, par des mande-
les auteurs de la Consultation se sont éga- ments particuliers de plusieurs grands pré-
rés en des points trés^imporlants ; nous lats du royaume.
déclarons à V. M. qu'ils ont avancé, insi- Ml'évcque de Soissons (aujourd'hui ar-
nué, favorisé sur rEglisi.% sur les conciles, chevêque de Sens) a proscrit la Consullà'^on,
sur le pape, sur les évéques, sur la forme et comiiie suspecte d'hérésie et même c me .

l'autorité de leurs jugements sur la bulle


, hérétique.
Unigenitus, sur l'appel au lolur concile, et M. l'évêque de Hlarseillc qualiQe d'auda-
sur la signature du Formulaire, des maximes cieuse et de fanatique une entreprise par
et des propositions téméraires, fausses, len- laquelle des laïques sans mission, sa'ns con-
danles au schisme, et dont la plupart ont été naissance de cause, sans autorité, au mépris
déjà justement proscrites comme injurieu>es de toutes les puissances el au scandale des
à l'Eglise, destructives delà hiérarchie, sus- peuples, ont osé donner des règles aux fidè-
pectes d'hérésie, et même hérétiques. Us ont les sur leur croyance, faire la loi aux évé-
attaqué le concile d'Embrun témérairement, ques, prétendre assujettir un concile à d^s
injustement et au préjudice de l'auloriic formalités arbitraires, instruire et conduire
royale, et du respect qui est dû à un nombre leur propre pasteur, et enseigner l'I'^glise
considérable de prélats et au pape même. » même.
En conséquence il y eut un arrêt du con- M.l évêquedeCarcassonne(deRochebonne)
seil d'Etat liu 3 juillet 1728, où le roi déclare, V( rtueux el zélé prélat, que la terre ne mé-
qu'au jugement des évéques, les véritables ritait pas de posséder plus longtemps pèrj ,

idées qu'on doit avoir de l'Eglise et de sa des pauvres, évêque digne des premiers siè-
puissance spirituelle sont altérées et obs- cles, a dit dans sa lettre à M. le cardinal de
curcies dans la Consultation des avocats ; Bissy que cette Consultation sapait les
,

qu'on y réduit le corps des pasteurs, en qui fondements les plus inébraulables de la rcii-
285 AVO AVO :6

gion et contenait des propositions qui font tence. Cest çue


ce droit primitif, ajoutent-ils,
l'rémir. 11 l'a condamni'P ensuite, par un man- le concile de Constance a rétabli par la pros-
dement du 5 mars 1728, comme téméraire, cription des alius qui l'avaient obscurci dans
séditieuse, scandaleuse, injurieuse au corps des siècles d'ignorance, et par la défense de
des pasteurs, à l'autorité de notre S. P. le regarder personne comme excommunié avant
pape et à celle du roi, tendante au schisme, et que la sentence d' excommunication ait été
hérétique. rendue nommément contre lui... El plus bas :

M. l'archevêque de Cambrai l'a foudroyée On ne reconnaît point en France d'excommu-


par une instruction pastorale de 230 pages, nication encourue par le seul fait et c'est un ,

où l'on trouve tout ce qui a été dit de plus abus d'en prononcer.
solide et de plus énergique sur cette ma- C'est ainsi que les jurisconsultes contre-
tière. disent tous les théologiens el canonistes fran-
M. l'évêqued'Evreux (Le Normand) suivit çais; ils auraient sans doute dû savoir que
les cinquante avocats jusque dans les sour- i'ipso fado est plus ancien en France qu'en
ces où étaient allés puiser tout ce qu'ils
ils Halle, et qu'il a été en usage dans nos con-
avaient avancé contre le concile d'Embrun; ciles avant que d'être employé dans les Dé-
et (pour nous servir des paroles de M. de crétâtes.
Sisleron ) il démontra, ou que, par la plus Mais riînorance sur tous ces points ne les
grossière ignorance, ils n'avaient eu nulle a rendus que plus téméraires ils osent nier
:

connaissance des lois, des règlements et des le pouvoir de l'Eglise, renverser ses règles,
exemples qu'ils avaient rapportés dans leur insulter aux premiers pnsteurs, et choquer
Consultation ; ou que, par la plus insif/ne leur juste autorité. Us n'atlacjuent rien de
perfidir, ils avaient supposé , tronqué et fal- moins (juela bulle Ad evilanda du concile de
sifié généralement toutes les autorités dont ils Constance, le concile de Bàle l'assemblée ,

s'appuyaient. des Etats du royaume tenue à Bourges en


Le mandement di» M. l'évcque de Valence li3S, la pragmatique-sanction de Charles VII,
(Milon ), contre la niénie Coiisidtation, esl le concile de Lalran sous Léon X.el le con-
du 1" oùtobrc J728. Celui de M. de Boulogne cordat entre ce souverain pontif' el le roi
(Henriant), est du 13 août. Celui de M. de François 1"; car enfin l us ces a tes connus
Tdurs (Chnstignac) est du 22 novembre. et authentiques supposent de vérilabies ex-
Celui de M. de Vence (Surian) est du 10 no- communiés de droit ou de sentence pro-
vembre. C<lui de M. de Sainl-f5rieuc ( De noncée. Quoiqu'on y établisse qu'ils ne
Monclus) e>t du 3 février 1729. L'ordonnante sont à éviter qu'après la publication el la
et l'instruction pastorales de M. l'évèque d(! dénomination est-il permis de conclure
,

Lucon 'de llabutiu de Bussy est du 27


) qu'ils ne sont pas réellement excommunies
août 1728. devant Dieu, el que la France ne recounaît
Le nuindemenl de M. de Cliâlmis 'Mad.il) p int d'excon;municatious encourues par le
est du 18 août. Celui de M. de La Rochelle seulf;iil ? 11 s'ensuit seuleii;enl que les ex-
(Brancas) i-si du 15 novembre. Celui de M. le communiés de droit ne sont à éviter qu'après
cardinal de Bissy rst du 2'i décembre. Celui une sentence qui déclare et (jui dénonce,
de l'archevêque d'Knibiuni (depuis cardinal qu'ayant fait l'aclion défendue, ils ont en-
de Tencin contre un libelle intitulé Représen-
) couru l'esconimunicaliou dont le droit punit
tations, etc., qui était une apolDgie de la celle action. Il est vrai tjue depuis le concile
Consultation, est de novembre 1729, et la de Constance, ou n'encourt point extérieu-
lettre du même prél it à ses diocésains, pour rement les peines de rexcommunicatinn
h'ur l'omiiiuniquer l'instruction de !^L l'évè- ipso /nc/o, avant la dénomination; mais il
que d'Kvrcux, e<l du mois d'août 1731, etc. n'est l'as moins > rai qu'on les encourt iult'-
Tel fut le sort de la Consultation, cet ou- rieurenient, el que la censure opère rceile-
vrage si cher au parii. A peine ce monstre vil' ment sur l'intérieur du coupable, avant qu'il
il /e jour, (lit M. de Teucir», qu'il fut étouffé soit nommément déclaré el dénoncé excoir.-
par le concours des deux puissances. munié.
Consultation de messieurs les avocats de Telle est en particulier la doctrine de
Paris, au sujet de la canonisation de saint France. Elle parait dans ses conciles, dans
les statuts de ses évêques, dans les résul-
Vinccnt-dc-Paul. Voyez Bolksieu iaîi-(
tats de SCS assemblées, les rituels les for-
rent-Francois.j ,

mules de prône, où partout le législaieur


CoNSiLTiTiON du 1" septembre 1739 au,
suppose que les censures portées lient inlé-
sujet du mandement de M. l'archevêque rieiiremeni le prévaricateur à l'inslant de sa
de Sens, du avril 17.'i9, çj^i ordonne, sous prévarication, sans autre jugement. Reste à
peine de suspense , d'enseigner le nouveau discerner el à connaîlrc les excommunica-
catéchisme. tions qui sont en vigueur, et qui ont force
Celle cniisullalion est signée par douze dans l'Eglise de France; mais c'est ce que
avocat^. La France, A\^ci\[-i\s, ne reconnaît l'on n'ontreprend pas d'examiner ici.
point d'exeommunicalinn encourue par le
CoNsiLTâTi Ns à l'occasion du refus des sa-
seul fait, el elle conserve encore sur ce point
crements fait au célèbre ColQii.ù l'article
l'ancien droit de l'Eglise dans les premiers
de la mort, l'oyez Coffin.
siècles
; l'excommunication ne pouvait être
prononcée qu'après une accusation suivie Consultation ou Mémoire pour les sieurs Sam-
d'une conviction juridique et par ttne sen- ton, curé d'Otivet, etc., diocèse d'Orteant,
287 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 288
et autres ecclésiastiques de différents dio- un autre arrêt du conseil. Mais les évêques
cèses, appelants comm« d'abus : contre M. l'é- n'eurent pas sujet d'être contents, puisque
vêque d'Orléans et autres archevêques et celle même déclaration conlient une propo-
évéques de différents diocèses, intimés : sur sition formellement hérétique qui anéantit
l'effet des arrêts des parlements, tant provi- totalement leur juridiction.
soires que dé fini tifs, enmatière d'appel comme Le mémoire des quarante avocats fut for-
d'abus des censures ecclésiastiques. tement attaqué par les prélats. M. l'archevê-
que d'Embrun (de Tencin) parut le premier
Ce mémoire est de sept pages, imprimé à
sur les rangs :il le condamna par un mande-
Paris, chez Lotlin, délibéré et signé les 27
ment dans lequel il établit solidement la dis-
juillet et 7 septembre 1730, par quarante
tinction des deux puissances, la différence
avocats du parlement.
de leurs fonctions, et ne laissa aucun sub-
Depuis l'établissement de la monarchie,
terfuge à l'erreur.
on n'a jamais porté plus loin l'esprit de ré-
Celle même année (1731), M. l'archevêque
volte, de schisme et d'indépendance, ni ou-
de Paris (de Vintimille ', fit paraître un man-
tragé plus indignement la pu ssance royale.
dement dans lequel le fameux mémoire est
Les quarante avocats enseignent dans ce
censuré et condamné, comme renfermant sur
libelle que les parlements ont reçu du corps
la puissance et la juridiction ecclésiastiques,
de la nation l'autorité qu'ils exercent en ad-
et sur le pouvoir des chefs, plusieurs princi-
ministrant la justice; qu'ils sont les asses-
pes respectivement faux, pirnicieux, des-
seurs du trône, et que personne n'est au-des-
tructifs de la puissance et de la j.uridiction
sus de leurs arrêts. Ils appellent le parlement
ecclésiastiques, erronnés et même hérétiques.
le Sénat de la nation, et ils égalent en quel-
que f.içon sa puissance à celle du monarijue, Défense de la Consultation de MM . les avo-
à qui ils ont l'audace de donner le simple cats de Paris.
titre de Chef de la nation.
Malgré les justes analhèmes dont la con-
La puissance ecclésiastique n'y est pas
sultation des cinquante avocats avait été frap-
moins outragée. On y taxe les évêqiies de
pée, un anonyme entreprit de la justifier et
tyrannie et de vexations à l'égard de ceux
d'attaquer le formulaire, sans respect ni pour
qui leur sont soumis. On prétend que s irles
les bulles et les brefs des souverains pontifes,
simples appels comme d'abus, les arrêts de
ni pour les délibérations des assemblées du
défense relèvent des censiires, et que leur
clergé, ni pour les édits et déclarations du roi.
effet est non-seulement dévolulif, mais en-
core suspensif.
Il ose dire, page 69, que ce n'est point
l'Eglise quiexigela signature du formulaire...
L'assemblée générale du clergé se tenait
que c'estune loi dans l'Eglise, mais que ce
alors elle en porta ses plaintes au roi et lui
: ;

n'est pas une loi de l'Eglise.


ayant représenté dans les termes les plus
touchants et les plus respectueux, çk'à moins
M. le cardinal de Bissy, par son instruc-
d'un prompt remède, la foi se perdait, les hé-
tiondu 12 novembre 1729, condamna ce li-
rétiques triomphaient : que le déisme même et
belle, comme contenant des propositions té-
méraires, fausses, scandaleuses, injurieuses au
l'athéisme profitaient de cet esprit d'indépen-
saint-siéije, aux assemblées du clergé de France,
dance qui gagnait chaque jour; et qu'en ttn
aux édits et déclarations de Sa Majesté, et
mot il n'y avait qu'un pas à faire pour embras-
qui ne tendent pas moins qu'à renverser l'au-
ser le calvinisme et pour saper les fondements
torité du formulaire, etc. Il défendit en même
de la monarchie : le roi, par un arrêt de son
conseil d'Etat, supprima le mémo're des avo-
temps à tous les fidèles de sou diocèse de
lire et de garder ledit écrit.
cats comme injurieux à son auloiilé, sédi-
tieux et tendant à troubler la tranquillilé Question nouvelle, i-t-on droit d'accuser
publique. Sa Majesté ordonna que ceux qui MM. les avocats du parlt-ment de Paris,
l'avaient signé eussent dans un mois à le d'avoir passé leur pouvoir, et d'avoir traité
désavouer ou à se rétracter, faute de quoi des matières qui ne sont pas de leur com-
ils demeureraient par provision interdits de pétence dans leur célèbre consultation sur
leurs fonctions. le jugement rendu à Embrun contre M. de

Il faut observer que des quaranle avocats


Senon. 1728. lo pages in-4".
dont les noms étaient au bas du mémoire, il
Les Nouvelles ecclésiastiques, du 20 avril
n'y en avait que treize qui l'eussent signé, 1728, ont annoncé cet écrit. La réponse à la
question qui y est proposée se trouve dans
que la signature des vingt-sept autres éta t
la lettre de 31 cardinaux, archevêques et
entièrement supposée; que des treize même
qui l'avaient signé, il n'y en avait que deux
évêques au roi, du 4 mai 1728 ; dans l'arrêt
qui l'eussent fait avec tonnaissance de cause, du conseil du 3 juillet; dans le bref du pape,
et que de ces deux encore, le premier, qui
du 9 juin dans les mandements de MM. de
;

se trouvait le doyen de tous, était aveugle.


Soissons (Langiiet), de Marseille (Belsunce),
de Carcassonne (Rochebonne), de Cambrai
Dès que l'arrêt du conseil eut paru, les (Sainl-.Mbin), d'Evreux (Le Normand), de
quaran'e avocats demandèrent la permission Saint-Papoul (Ségur), de Tours (Rastignac),
de s'expliquer, et celte grâce leur fut accor-
de Lecloure (de Beauforl), etc.
dée. Ou fut satisfait de leurs explications
dans ce qui était relatif à l'autorité monar- Nature {De la) de la grâce, oit Von fiit voit
chique, sur laquelle ils ne laissèrent rien à ce que c'est que }a grâce de Jésus-Christ,
désirer, et on inséra leur déclaration dans considérée en général, et indépendamment
2S9 AVO AVO 290

du sujet, c'est- à-dirp de l'être particulier Lettre de M. Clément Waterloppe, curé de


où elle consiste; en 1739, in-12, 141 pages. Carvin-Epinay, à M. de Caninck, vice-
L'ouvrape est dédié aux avocats, et l'épî- gérant de l'officialité de Tournay, où il se
tre dédicaloire est des plus singulières. justifiecontre la sentence rendue sur le
L'auleur se donne pour un homme du peuple, refus de publier la cowslhuWoi} Uniyenilus ;
naturellement peu cclniré, mais destiné de avec une autre lettre du même curé à
Dieu pour instruire les plus grands docteurs M. l'évéque de Tournay, et un mémoiro
sur les matières de la {/race. Ces grands doc- où l'on examine s'il est jjermis de publier
teurs sont les avocats. Dieu, dit-il, a mis au cette constilulion. 1715 , in-12.
nombre de vos clients l'Eglise même de Jésus- Recueil des Consultations de MM. les avo-
Christ. Songez que l'Eglise, réduite à l'extré- cats du parlement de Paris au sujet de la ,

mité, n'a presque plus d'autres défenseurs que procédure extraordinaire, instruite à l'of-
vous, et qu'elle implore voire secours et votre ficialité de Cambrai contre le sieur Bar-
,

foi avec larmes. Songez que c'est à Dieu même don, chanoine de Leuze, sur son refus de
que vous devez répondre d'une si grande souscrire aux bulles contre Raïus et Jan-
cause, qu'il a remise entre vos mains. sénius et à la bulle Unigenilus. 17i0, in-4*.
On aurait peine à croire que ce discours Requêtes présentées au parlement de Bre-
fût sérieux, si l'auleur ne se donnait pour
tagne et à M. l'évéque de Rennes, au sujet
un sincère janséniste. Selon lui, toute la d'un refus de sacrenipnls, en sa lettre cir-
grâce de Jésus-Christ est efficace, infaillible culaire écrite en 1731 aux évèques de
dans ses opérations et dans ses effets, par sa France, par ordre du roi. 1789, in-4'.
propre force. L'efCcacilé lui est tellement
attachée, qu'elle en fait la différence essen- Mémoire où l'on prouve l'injustice et la nul-
tielle d'avec la grâce de l'état d'innocence.
lité excommunications lioni on menace
des
La foi et l'espérance ne peuvent être sans ceux qui ont appelé ou qui appelleront de
charité. Depuis cent ans, les théologiens ont la constitution Unigenitus et où l'on ,

jeté une horrible confusion dans les matiè- marque les moyens de s'en garantir.
res qui concernent la nature et les opéra- 1719, in-i°.
tions de la grâre. Tout tj a été rempli de té- Mémoire sur le refus public des sacrements
nèbres; et néanmoins par une fatalité digne de au lit de la mort, qu'on fait dans plusieurs
larmes, la foi a été jugée, sans que la vérité diocèses aux fidèles de l'un et de l'autre
ni l'erreur eussent été éclaircies. Aussi le Sei- sexe qui ne reçoivent point la constitu-
gneur, par une providence cl une bonté admi- tion Unigenilus , in-V.
rables, n'a pas permis qu'il s'assemblât jus- Requête de la demoiselle Sellier, sœur da
qu'ici un concile génércd. sieur Sellier, chanoine d'Orléans , à mes-
C'est faire entendre clairement que l'Eglise sieurs de parlement en la grand'chambre,
dispersée n'est point infaillible; qu'elle a pour se plaindre du refus des sacrements
condamné injustement la doctrine de Jansé- fait par le chapitre d'Orléans audit sieur
nius et de Quesnel, et qu'on est en droit d'ap- son frère, à l'article de la mort. Paris,
peler de son jugement à celui du concile gé- Ph.-Nic. Lottin. 1739, in-4°.
néral. Il n'est pas surprenant que l'anonyme
déclame à toute outrance contre les théolo- Consultation des avocats du parlement de
Paris , pour la cause de M. l'évéque de
giens scholasliques, et que, pour les décrier,
il leur impute des erreurs chimériques. C'est
de Senez, du premier juillet 1727, in-i\
là le ton et la pratique de tous les novateurs. Consultation des avocats du parlement de
MÉvioiRE potir M. Franrois-Jacques Fleury, Paris, du 30 octobre 1727 au sujet du ,

curé de la paroisse de Saint-Victor d'Or- jugement rendu à Embrun , cmlre .M. l'é-
léans ])risonnicr à la liaslille accusé
véque de Senez, in-i".
, ,

d'avoir imputé une lettre à M. l'évéque On publia à celle occasion, entre autres
d'Orléans en imitant sa signature, et de
,
ouvrages les pièces qui suivent
, :

l'avoir adressée à M. le duc d'Orléans , Lettre de M. l'évéque de Senez <) M. Vu


régent; contre M. le procureur général de Perray, doyen des avocats du parlement de
la chambre séant au ch.îloau de l'Arsenal, Paris, du 23 novembre 1727, pour le re-
accusateur. Paris Jean-Michel Carnicr.
, mercier de la consultation dressée par lui
In-fol. et ses confrères en faveur dudit évèque.
CoNSL'LTATiO!>(s de MM. avocats du Par-
les In-4°.
lement de Paris au sujet de la procédure
,
Cinq lettres d'un avocat de province à
faite contre M. Villebrun, curé de Sainte-
M. .\unuY, avocat au parlement de Paris,
Anne de Montpellier, et du mandement de
au sujet de sa dernière consultation en
M. l'évéque de.Montpellier, du" mars 17.19,
faveur de .M. de Senez. In-i".
concernant la signature du formulaire d'.V-
lexandre VII. 1740, iniv M. .Aubry, avocat au parlement de Paris,
IVERS ÉCRITS sur l'a/faire de M. le curé de réfuté par lui-même dans le parallèle qu'il
Carvin-Epinay : 1° Examen de la sentence fit en 1721, au sujet du prieuri'dc Merlon,

étendue de M. le vice-gérant 2" Lettre sur


;
pour .M. l'abbé de Tcncin.
la réponse de M. le iiromoteur; 3" Lettre Question nouvelle. A-ton droit d'accuser
sur la désolatio.n de la paroisse de Carvin ; les avocats du parlement de Paris d'avoir
4" Requête et quelques attestations des outrepassé leur pouvoir, et d'avoir traité
paroissiens de Carvin. 1715, in-12. des matières qui ne sont pas dt leur corn-
,

291 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 292

pétence, dans leur eonmîtation snr le juge- brun , surde Jean de Vert en Fran-
l'air
ment contre M. de Senez. In-i . ce, etc., et Remerciement des jnnséaisles
Consultation des avocats jan- .Tuxdits avocats, sur l'air de Joconde. In-
Apologie de la
8' et in-i*
sénistes de Paris, contre le concile li'Ém-

B
BAIUS (Michel de BAY, plus conna sous avoir dans cette matière, comire dans toute
le nom de né en 1313 au
) ,
, \ illage de Mclin autre, des abus et des excès, l'ouvrage de
dans le Hainaut, devint un docieur trop fa- Baillet él.iit, à bien des égards, propre à les
meux de l'universilé de Louvain. 11 mourut corriger et à les prévenir. On l'a peut être
au mois de septembre iti09 le 16, suivant ,
jugé un peu trop sévèrement, sans doute par
les uns, le 19. suivant les autres. On peut lu crainte que d'une extremi é il n'enirainât

voir son article dans le Dicl. hist. de Feller. dans une autre. » —
Feller. par ces dernières
Biiïus se soumit aux bulles des papes qui paroles, entend, nous le croyons, la critique
condamnèrent ses principes et ses erreurs. dont nous avons dit un mol. A cet égard ,
« Sa soumission, liit Tabarand ne termiua , nous sommes de son avis.
pas les disputes dans l'université de Louvain; S'il est vrai comme le dit Tabaraud que
,
,

mais leur histoire se rallaclie à celle du jan- M. l'archevêque de Paris ne trouva rien à
sénisme. >>. Biogr. univ. de Michaud art. ,
reprendre dans l'ouvrage de Baillet il est ,

Buhis. vrai aussi que le pape mil cet ouvrage à


VJndex deux fois, 1° par le décret du 7 sep-
Oper4 Michaelis Bill celeberrimi in Lova-
tembre 1695, et 2° par celui du 26 octobre
niensi academia titeologi , cwn Bullis Pnn-
1701. Ainsi furent frappées les deux éditions,
lipcum , et aliis ejus causant speclantibus.
chacune avec la clause donec corrigatur.
Cologne, 1696.
Si la Sorbonne, au lieu de censurer cet
Celle édition fut donnée par les soins du ouvrage, censura celui de Marie d'Agréda ,
Père Gerberon , qui finit p^r apostasier. elle rencontra dans son sein une vive oppo-
Plusieurs des pièees dont il l'angmenla n'a- sition, et ne fit en cela qu'imiter la congré-
vaient point encore vu le jour. Innocent XU gation de VJndex, qui avait censuré la Cité
la condanm en 1697.
1
mijstique dès 1681. Feller ne dit pas que
,

BAILLET (Adrien) né à la Neuville-en-


,
l'ouvrage de Baillet fut censuré, et on pour-
Hez , village peu éloigné de Beauvais, le 13 reprocher à lui aussi de plisser les
rait lui
juin 16V9, de parents pauvres. Il reçut les bornes d'une juste critique , en parlant du
ordres en 1676, et devint, en 1682, à la re- Marie d'Agréda.
livre de
commandation d'Hermanl, bibliothécaire de Jugements des savants sur les principaine
Lainoignon. C'était un savant extrêmement ouvrages des auteurs.
laborieux; il mourut le 21 janvier 1706. Il
Cet ouvrage forme 9 vol. in-12 , et n'est
doit à quelques-uns de ses ouvrages une
pas achevé , tant s'en faut.
place dans celte triste galerie, non pas pré-
Il y a deux manières, dit un auteur or-
cisément , si on le veut , comme janséniste
thoiloxe, d'inspirer l'erreur aux fidèles en :

déclaré, mais à cause de ce qu'on va lire.


avançant des erreurs contre la foi, en louant
De la dévotion a la sainte Vierge et du sans res'riction les auteurs qui les en-
culte qui lui est dû. P.iris Ci. Cellier, , seignent. D'après cela on a reproché à
,

1693, in-1-2. Autre édition, 1696, in-12. Baillet d'avoir fait de pompeux é oges de
Nous connaissons une critique de ce livre; Port-Pvoval, ans oubl er abbé de Saint- l

mais, comme elle nous paraît exagérée, Cyran ( tnm. Il, pag. 293; t:;m. IV, p. 562).
nous ne la rapporterons pas. 11 célèbre les Anauld. Quant au fameux

Tabarnud dans la Biographie universelle,


,
docteur de ce nom, il passe sous silence le
de Michaud trouve que le livre de Baillet d icrel par lequel la Sorbonne l'expulsa, lui
est un ouvrage solide et instructif, où
K et tous ceux qui refusèrent de signer sa
l'auteur tient un juste milieu entre les pro- c mdatnnalion. Le Maistre de Sacy avait
testants qui traitent d'idolâtrie le culte qu'on droii à l'encens de Baillet, qui lui consacra
rend à la mère de Dieu et les dévols indis- généreusement quinze pages, tom. IV, p.
crets qui le surchargent de pratiques minu- 593. Le Père Gerberon en a si part tom. Jll ,

tieuses, souvent même superstitieuses. Cet p. 536. Quelqu'un voulant savoir pourquoi
ouvra;;e fut dénoncé à l'archeréque de Paris Baillet prodiguait ainsi aux jansénistes
le ,

(de Harlay), qui n'y trouva rien a répondr', n'en trouva d'autre raison que ces paroles
et à la Sorlionne qui au lieu de faire droit
,
de Baillel lui-même tom. 1 pag. 95 : C'est
, ,

à la dénoncialion, censura le livre de .Marie que le jansc'nisme est une licre'sie imaginaire.
d'Agréda , oii ce culte est poussé à des excès Baillel demande qu'on lui définisse ce que c'est
ridicules. —
Après ces paroles qui ne nous
>> que la société des jansénistes, qu'il a prise
plaisent pas du tout, voici sur le même sujet Ion /temps pour une cliiv>êre à laquelle on a
celles de Feller, qui ne nous plaisent guère :
nttaché un nom de secte qui est rejeté de tout
I
« Baillel désa[)prouve dans ce livre bien le monde. —
Or, c'est une proposition con-
de» pratiques que l'Earlise semble autoriser damnée par l'assemblée de 1700.
ou du moins tolérer: mais comme il oeut y Vie d'Edmond Richer , docteur de'Sor~
293 BAR CAR 294
bonne, e(c. Liège, ilik in-12 de ^07 pages.
, reprit, en
rappelant la sainteté du lieu.
lui
- Autre édition, 173'i., in-12 de 380
pages. 11 répondit brusquement Si locus est sor- :

On altribue communément
cette biogra- crus, quare exponiiis....? On ne lui laissa
phie à U;iiliet, qui semble ii'uvoir eu d'autre pas le temps dachever sa phrase tous les :

but que de faire l'apologie du livre De Ecde- écoliers se mirent à répéter son barbarisme,
siastica et poiiticn polestale. Richor, auteur et le sobriquet d'avocat sacrus lui en resta.
de ce livre, le rétracte, et Baillet s'attache On prétend que celte petite mortification le
à infirmer cette rétractation. Pour y réussir, jeta dans le parti opposé aux Jésuites, que
il adopte une calomnie assez mal concertée, depuis il allaqua en corps ou individuelle-
savoir que le Père Joseph força Richer à se
:
ment dans ses divers écrits.... Il ne fut pas
rétracter, en lui faisant mettre par deux plus heureux aux exercices du barreau, qu'à
assassins le poignard sur la gorge. Il ajoute ceux des jésuites la première fois qu'il
:

que Richer mourut sept mois apn's, de dou- plaida, il au bout de quelques
resta court
leur de s'être rctraclc mais celte rélracla-
;
phrases. » Il mourut
13 septembre 1694. le
tion de Richer fut donnée en 1629, et sa Ongient pour l* BRULURE, nu sccrct pour
mort arriva plus longtemps après, c'est-à- empêcher les Jésuites de brûler les livres^
dire le 29 novembre IG31. Cette horrible
anecdote est vic'oricusemrnt prouvée ca-
en vers burlesques. 166i, in -4" Satire —
d'environ 1800 vers, divisée en trois par-
lomnieuse par le Journal de Trévoux , jan- ties la deuxième esl intitulée
; Ce que :

vier 1703. c'est que le jansénisme, que l'on prétend


Vies Saints, composées sur ce qui. nous
diîs brûler dans tous les livres qu'on brûle.
reste de plus authentique et de plus assure L'auteur, voulant faire l'apologie de cette
dans leur histoire, diaposées selon l'ordre satire, publia Lettre d'un avocat à un de ses
;

des calendriers et les martyrologes. Paris, amis sur l'Onguent pour la brûlure ; du
,

Rouland, 170V, 4 vol. in-fol. h' avril 1664, in-4°. C'est sans doute contre
Cet ouvrage fut condamné par l'évêqne de celle même satire que fut publiée une pièce
Gap, qui en détendit la lecture, sous peine qui a pour litre l'Etrille du Pégase jansé-
:

d'excommunication encourue par le seul niste, aux rimailleurs de Port-Royal : en


fait, dans son mandement du 4 mars 1711. Le vers, in-4°. La satire de Barbier d'Aucourt
prélat y dit, pa;;e 12, que ce livre, outre les est plate et des plus insipi les ce qui n'a ;

sentiments de Jansénins, inspire encore ceux pas empêché qu'on ne l'ait réimprimée, en-
de lu prétendue reforme sur un grand nombre core contre les jésuites, en 1826 ou 1827,
d'articles , tant de dogme que de discipline. in-32,
Ce n'est donc pas un livre qu'on puisse met- Lettrr d'u\ avocat à un de set amis, du
tre entre les mains des lidèles. 11 esl moins 4 juin 1664, sur la signature du fuit con-
propre à édifier ou à instruire qu'à faire ,
tenu dans le formulaire, avec différents mo-
douier. .\ilulateur perpétuel des auteurs
tifs de signer le formulaire; en vers, in-4°.
protestants, il copie leurs ouvrages avec peu
de discernement, sans savoir démêler le bon CiAUDiNETTEs , OU lettres à M. Gaudin,
du mauvais, faute de théologie, faute de pré- officiai de Paris, sur la signature du for-

cision et de recliludo dans l'esprit; il marche


m. il aire. 1666.
d'un pas assez sûr quand il a pour guide les Lkttri:-! vEiis libhes a un ami sur le
!•;>•

Bollandisles, dans les ouvrages desquels il a mundemenl de M. l'arhevéque de Paris


puisé presque tout ce qu il a de bon. Hors contre la traduction du Nouveau-Testa-
de là, il chancelle, il s'égare souvent, il dit le ment imprimé à Mons ; avec un madrigal
pour et le contre et il s'euveloppe dans un adressé à ce prélat, et un autre sur le P.
dangereux pyrrhonisme. Maiminiurg; in-4°.
On trouve dans cet ouvrage un grand BARCO > (Martin de), né à Rayonne en
nombre de f.-.utes grossières, comme quand 1600, était neveu, par sa mère, du fameux
il dit (1) dans son discours sur la Quitu/ua- abbé de Saint-Gyran, qui l'envoya étudier la
gésimr, en parlant de l'aveugle de Jéricho, théologie sous Jansénius, alors professeur à
que la gurrison de cet aveugle fut le dernier Lonvain, et plus lard évèque d'Ypres. Ayant
miracle nue Jésiis-Clirixt fil de son vivant des liasons avec les Arnauld, il fil l'éduraliou
// voulut donner cette dernière preuve de sa du fils d'Arnauld d'Andilly; il revint en uite
puissance divine. auprès de son oncle, au(iuel il succéda dans
BAUlilKK DAUCOUUT
(Jean), avocat au l'abhaye de .>^aint-Cyran. Son allacheinenl à
parlement de Paris, né à Langres,de parents Port-Royal lui valut une lettre de caihel,
pauvres, vers l'an 1G'|.1. Une aventure qui
'i qui l'exilait à Boulogne; m.iis il se caiha,
lui arriva en 1603, dit Auger, dans la Biogr. et ne reparut qu'aj)rès la paix, en 1669. Il
univers. i\c Michaud, parut décider de la revint dans son abbaye, où il mourut en 1778.
nature de ses liaisons et de ses écrits. Tous les Voyei son article dans Feller. De ses ou-
ans, les Jésuites exposaient dans l'église de vrages, tous oubliés, nous ne mentionnerons
leur collège une suite de tableaux énigma- que les suivants.
tiiiues dont les spectateurs étaient inviles à .\l TOIUTK ( de L" ) DR SAINT PlERRE ET l)R
donner l'explication en latin. Barbier, ayant SAINT Paix qui réside dans le pape, succes-
laissé échapper quelques paroles peu décen- seur de ces diux apôtres. Sans nom d'au—
tes, le jésuite qui présidait à l'exercice l'en leur ni de ville ; 16W), in-4' de 77 pages.
(1) Tome IV, p. 15, seconde colonne.
DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 296
295
Martin de Barcos composa cet ouvrage Pereyret, qui dans ses écrits combattait pu-
pouri'Iablir l'hérésie Des deux chefs qui n'en bliquement les erreurs de Jansénius, et qui
que par cette raison est si maltraité par le P. Ger-
foui qu'un, en prouvant à sa manière
sainl Paul avait été, aussi bien que saint Pierre, beron dans le 2' vol. de son Histoire générale
le chef visible de l'Eglise, et pour anéantir du jansénisme, p. 71.
par là le dogme fondamental de la primauté (In des grands objets de ce livre est de prou-

de sainl Piirre et de ses successeurs, qui, ver que l'autorité de l'Eglise doit céder à celle
après lui, ont été les vicaires de Jésus-Christ. de saint Augustin proposition condamnée
:

11 paraît évident que de Barcos en y tra-


par Alexandre VllI.
Parmi les erreurs dont il est rempli, on
vaillant, avait devant les yeux le livre de la y
République ecclésiastique, composé par l'ar- trouve a été souvent pros-
(p. 117)celle-ci, cpai

chevêque de Spalatro, Marc-Antoine de Do- crite Que les cinq propositions ont par elles-
:

minis tant il y a de conformité entre les mêmes un sens c Uholique, quoiqu'elles pour-
raisonnements, les preuves, la doctrine et raient être détournées à un autre sens par
les citations. une fausse interprétation Vero per se et ca-
:

Le pape Innocent X, par un décret du 24- tholico sensu prœdilas, sed qtiœ prava inter-
janvier 16i7, condamna le livre de l'Auto- pretatione alio deflecti possint.
rité de saint Pierre et de saint Paul, et celui DÉFENSE DE FEU M. ViNCENT DE Padl, insti-
de la Qrandeur de l'Eglise romaiue, autre tuteur premier supérieur-général de la
et
ouvrage de de Barcos, publié dans le même Mission contre les faux discours du livre
,

temps et (Jans le même but; et censura de sa Vie, publiée par M. Abelli ancien ,

comme la proposition Des deux


hérétique évéque de Rodez et les impostures de
,

chefs qui n'en font qu'un, dans quelque livre M. Des Marets, qu'il fait dans son livre de
qu'elle se trouve. l'Hérésie imaginaire, imprimé à Liège ; et
Recueil de divers ouvrages touchant la quelques autres pièces très-curieuses de M.
grâce. Eu 16i3. de Saint-Cyran. Revue et corrigée en cette
soins de dernière édition, 1672, in-12, p. 276, sans
Ce recueil a été publié par les
la Préface et la Table des chapitres.
l'abbé de Barcos. On y trouve divers écrits
M. Abelli, évéque de Rodez, avait publié
dangereux.
la Vie de saint Vincent de Paul. Différents
L'Abrégé du pèlerin de Jéricho, de Con-
rapporte prouvent évidemment
traits qu'il y
rius.
que ce ennemi du jansénisme, et
saint était
Le Mémoire présenté au pape et aux car-
Saint-Cyran comme
qu'il regardait l'abbé de
4inaux, par les docteurs députés de Louvain
un dangereux novateur. Tout ce que dit là-
pour la défense de Jansénius.
di'ssus M. Abelli a été confirmé par René
La Justificalion générale et particulière de
Aimeras, second général de la Mission. Le
la doctrine de M. l'étéque d'Ypres.
La Lettre sur la prédeslinanon et la fré-
même fait résulte encore de la déposition de
M. l'évêque d'Héliopolis il est démontré
et
quente communion, pour justifier M. Arnauld.
;

par le fragment de que saint Vincent


la lettre
La Censure ( c'est-à-dire la critique d'un )
écrivit, en 1651, à un prélat au sujet du livre
livre intitulé : Praedestinatus ; laquelle est
de Janséiiius. Cependant tout le parti se ré-
uniquement destinée à prouver, comme si
cria contre cet endroit intéressant de la vie
cela était possible, qu'il n'y a point eu de
de saint Vincent. L'abbé de Barcos, neveu de
Prédestinaliens, et que cette hérésie est un
Saint-Cyran, publia la prétendue Défense de
fantôme.
feu M. Vincent de Paul, et il y soutint que
Qc.E siT SANCTi AcGCSTisi et doctrinœ ejus
M. Vincent et son oncle étaient restés amis
auctoritas in Ecclesia : opus propugnan- jusqu'à la fin. C'est donc, comme on voit, la
dis{l) hodiernis erroribus, conlroversiisque défense de l'abbé de Saint-Cyran que de Bar-
elucidandiset componendis accommodatum,
cos entreprenait. Il n'y réussit pas ; et mal-
inquo excutiturTractatus deGralia publiée gré son faible ouvrage, il est demeuré si cons-
traditus incollegio Navarrico a M.Jacobo tant que saint Vincent détestait la doctrine
Pereyret, theologo ac professore Parisitnsi, de l'abbé de Saint-Cyran, et qu'il travailla
1630. C'est-à-dire : plus que personne à faire condamner la nou-
Quelle est dans l'Eglise l'autorité de saint velle hérésie, que les jansénistes aujourd'hui
Augustin et de sa doctrine ouvrage utile
: s'attachent beaucoup moins à nier ce fait qq'à
pour combattre, pour éclaircir et pour ter- décrier le saint lui-même.
miner les erreurs etles disputes de nos jours, Le libelle de de Barcos a été réfuté par
dans lequel on examine le Traité de la Grâce, M. Abelli, qui fit imprimer, en 1668.1a AVaie
dicté publiquement dans le collège de Na- défense des sentiments du vénérable servi-
varre, par M. Jacques Pereyret, professeur teur de Dieu Vincent de Paul, etc., touchant
de théologie de la Faculté de Paris. 1630. quelques opinions de feu M. l'abbé de S.iint-
Un écrivain janséniste, l'abbé Goujet dit , Cyran, contre les discours injurieux d'un li-
que Guillebert, docteur de Sorbonne, a aussi belle anonyme faussement intitulé Défense :

travaillé à cet ouvrage, qui renferme tout le de feu M. Vincent de Paul.


venin des erreurs janséniennes. Exposition de la Foi catholique touchant la
L'adversaire qu'attaque l'abbé de Barcos Grâce et la Prédestination, avec un recueil
est un docteur de Sorbonne très-orthodoxe, des passages les plus précis et les plus fort»

(1) 11 voulait dire, oppugnandis.


Ô97 BAR BAR 29 S
de VEcrilure sainte, sur lesquels eut fondée parallèle des Réflexions momies de Quesiie!,
celte doctrine. A Mans, chez Gaspard Mi- approuvées l'année précédente par M. de
geot, 1696, in-12, p. 275, sans coinplcr le Noailles, et de l'Exposition qu'il venait de
recueil des passages. condamner. On montre clairement que la
doctrine en est la même on prétend qu'il
Cet écrit, publié anonyme, et qui a fait tant :

n'est pas possible d'accorder ensemble l'évé-


de bruit, esl rouviage de Martin de Barcos,
neveu de rai)bé de Saint-CjiMn. On a pour que et l'archevêque, puisque ces deux ou-
garant de ce fait Diivaucel, dans une de ses vrages sont si semblables, qu'on ne peut ap-
lettres à l'arclicvêque de Sél)asle (Cadde), da-
prouver ou censurer l'un que l'approbation
tée du 7 juin 1()98. Jurieu, dans son Traité
ou la ceusure ne retombe sur l'autre.
historique sur la Théologie niijslitjue, p. 3i3,
Le Problème ecclésiastique fut déféré au
ralliibue liiusseaient à M. Pavillon, évèque parlement par M. d'Aguesseau, alors avocat
général, depuis procureur général et ensuite
d'Alel.
chancelier, et sur son réquisitoire, il lut con-
Celle exposition renouvelle to;jt le jansé-
daumé à èire icéré et brûlé par un arrêt
I
nisme, et présente clairement toute la doc-
du 10 janvier 1699; ce qui fut exécuté le 15.
trine renfermée dans les cinq propositions.
L'auteur de la Solution de divers problèmes
1° P.iges 191) et 191, l'auteur enseigne en
et qucl(|ues autres petits auteurs du parti ont
termes exprès première proposition Que
1 1 :
prétendu (|uc c'était le P. Daniel, jésuite, qui
Icsjutes mtnqucnl (jneh/uefois des (jrâces né- avait composé le Problème ecclésiastique.
cessaires pour éviter de tomber dans /" péché
Calomnie absurde, puisqu'il est constant,
mortel, en qui fait qu'ils y tombent e/Jective-
comme l'a prouvé le P. Gerberon lui-même,
me.nt; et il ose même avancer que c'est là une
quecetécrit venait d'un.Vugustinien,cl qu'en
vérité de foi.
elTet oi) l'a trouvé dans les papiers de dou»
Pages 43, 145, 149, il parle toujours de

Thierri de Viaixncs, écrit de sa piopremain.
la grâce comme d'une inspiration qui ne Voyez NoAii.LEs, Viaixmîs.
manque jam.iis d'avoir son effet de persua- Pour revenir à V Exposition de la foi, etc.,
der le cœur, de former la bonne volonté, de ce livre a élé cond imné le 4 mars 1711, par
faire agir. M. révê<iui- de Gap; le 5 août 1707, par .M.
Pages 158, 159, 163, 109. il dit que toute l'évêque de Nevers. Il l'avait élé par le pape
grâce di- Jésus-Christ est efficace ; mi' il faut Innocent XII, eu 1697.
reconnaître qu'il n'y a point d'autre grâce suf- BAllKAL (l'abbé Pierre) naquit à Gre-
fisante que elle quon apjielle efficace. noble, vint de bonne heure à P.iris, se char-
3° La troisième proposition, savoir, que
gea de quelques éducations, se (il janséniste
pour mériter et démériter, il n'est pas besoin pour tenir à quelque chose et mourut le 21 ,
que riioinme ait une liberté exemple de né- juillet 1772.
cessité, se trouve depuis la page 211 jusqu'à Les Appelants célèbres ,
qa'i parurent en
la page 224. 1753, sont, à ce qu'il paraît , le premier ou-
4° La quatrième proposition se Irouve
vrage qu'il publia.
pages 137 et l.'J8 m;iis elle y est enveloppée
;
Dictionnaire portatif de la Bible. 1756 , 2
dans des expre^sionsdètnurnéeset amhigués. vol. in-12.
5' Lnfin l'auteur enseigne que Dieu ne ^ eut
C'est une compilation superficielle, pleine
pas sauver tous les hommes, et que Jésus- de fautes de tous les genres qui ne peut ,
Christ est mort pour le salut des seuls pré- donner une idée juste des livres saints. On
destinés. C'est 1,1 doctrine qui règne depuis dirait que l'auteur s'est allaclié depréférence
la page 197 juMju'à la page 220. aux traits qui, dans un état istdé sans ,
J'oniels beaucoup d'autres sentiments er- nuance et sans ensemble, peuvent alimenter
ronés qu'on Irouve dans ce livre, et qui ont l'esprit de dérisionet de sal re. Un théolo-
été censures, ou auparavant dans llaïus, ou gieii appelle ce dictionnaire le persiflage de
depuis dans Quesnel. l'Histoire sainte. « Gémissons, ajoul(-l-il, do
\JE.tposHion ayant élé rendue publi(|ue, ce que des ouvrages de cette naiurc doni
M. le cardinal de Noailles.par un niandoment l'objet présente tant d'attraits à la piété et
du 2!) août lO'.IG, la condamna comme con- au zèle , sortent si souv. ni des mains de
tenant une doctrine fausse, téméraire, scanda- gens de parti qui ne peuvent que disserter
,
leuse, impie, blasphématoire, injurieuse û Dieu, ou narrer d'une manière froide et aride,
frnipée danatlième et héiétiquc; enfin comme pour lesquels l'onction le langage de con- ,
renouvelant la doctrine des cinq propositions viction et de sentiment sont deschoses étran-
deJansénius, avec une témérité d'autant plus gères et ignorées, et (jui n'ont d'ardeur et
infupporiable, que l'auteur ose donner comme d'imhistrie que pour les marottes de sccles.p
étant dr foi, nun-seu ement ce qui n'en est pas, Lettres sur des querelles littéraires, de
mais même ce que la foi abhorre cl ce qui est l'abbélrailh, qu'il (il avecClémcnl et Le Iloy.
délesté par toute l' Eglise.
SoEviGNiANA in-12. C'est un recueil do
,
Une si juste condamna lion irrita le parti. On pensées tirées des Lettres do madame de Se-
vit parailrele fameux libelle inlituiériVoWeme vigne, avec des lettres calomnieuses.
ecclésiastique proposé à M. Roilcau,de l'arche- On lui attribue communément le Diction-
vêché de l'ansutqui l'ondoitcroire dcM. Louis-
naire /us<o/ ('/»<; littéraire a critique des
,
Anloinede,\oailles,évéque de Châli.nsen 1695, hommes célèbres , 1758,6 vol. in-8" ; mais il
oude M. Louis-Antoine de \oailles, archevêque ne fut guère, à ce qu'il jiarait, que l'éditeur
de Paris, en 1696. Dans ce lib Ile, on fait un
do coU^ compil.ilion rédigée à Soissons ar , |

DicTioxNiiKi i>r;s HliuÈsiiis. II. lU


299 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 500
Gaibaud, Chabot. Quoi qu'il en
V'alla et bicc de Paris. Il le fait en divers endroits ,
soit, voici ce qu'à propos de cet ouvrage mais voici ce qu'il dit à la page 18: // faut
doinCliniidon a dit île Barrai, qu'il en croyait dire les choses comme elles sont; on n'a point
riiiiique auteur, mais que, pour lis mérnes VH à Paris l'autorité roijnle plus dominante
motifs 0:1 est bien .uilorisé à ifire aussi de
,
qu'à Sicci'. Ainsi , si l'on juge de In chaire de
Guibaud , Vaila et Cliabol « Il éiail un de : vérité par les apparences extérieures, il piut
ceux qui cciivdicnt avec le plus do violence conclure que l'a<semhlée des quarante prélats
contre les ennemis do Porl-Koval. Il déve- niait raison , anssi bien que le concile de .\i-
loppa ses senlimeuts dans son Diclinnnaire cée, et que c'est la chaire de vérité que le petit
hislorijue , littéraire et crili'jue des hommes nombre des évéques opposants n'a pu renver-
célèbres. L'ciitliousiasmc el l'animosilé ces ,
ser , comme L'usèbe de Xictmédie , avec ses
deux passions si ridicules dans un homme île amis, ne put le faire sousConstantin;ou bien,
lettres, si dangereuses l'ans un historien, si l'on veut que le roi, en déclarant ses inten-
ont dirigé l'auteur et l'ont égaré. Les éloijes tions, a fait lin excès de violence qui a ùlé si ,

les pins outrés el les injures les plus atroces visiblement la liherté aux prélats qu'ils ne
se présentent tour à tour sous sa pluni-. pouvaient se soutenir sans miracle on pourra ,

Dans les articles des ennemis de sa bulle, il dire la même chose de Constantin à Sicée.
emploie loules les hyperboles des oraisons Enfin, il dit encore Trouver le témoiqnage
:

funèbres. On a dit avec quelque raison que perpétuel de la vérité dam un très-petit nom-
ce livre était le martyrologe du jansénisme , bre d'évéques opposants , et faire dépendre ce
fait par un convulsionnaire. ^>
témoignage éblouissant de certaines circons-
BAllREiDr la). Voi/.Mi.is.TRE{Àntoine Le). tances qui p'uvent être douteuses et contes-
BASNAliE Di': BEÀUVAL (Jacques) na- tées , comme l'influence de l'autorité royale ,

quit en lOS'i , fu' ministre à Koaen , sa pa- l'amour de certains prélats pour les dignités ,
trie , et ensuite en Hollande. 11 donna plu- la haine des autres pour un certain parti et ,

rieurs ouvrages, et mourut en 1T2;3. conjecturer avec certitude que le petit nombre
L'oMTÉ, la visibilité , l'autorité de l'Eqlise n'a ni enlétemeni, ni passion, ni intérêt, c'est
et la vérité renversées par la constitution Viù- faire dépendre la vérité elle témoiqnage de
genilus, et par la manière dont elle a été re i' Enlise de nos conjectures et de l'effet de l'i-

çue. A Amsterdam, l'îlo. ln-S° âge 2!)1. , 1 magination des particuliers.


Quoique ce livre soit d'un protestant, On voit que l'ancien protestant presse fort
nous lui donnons place dans cet ouvrage, les nouveiux sectaires et , qu'il leur fait ici
parce qu'il est, comme les écrits des j insé- des arguments ad hominem , auxquels il ne
nisles, contre la bulle, el qu'il a d.>niiè occa- leur est guère possible de répondre.
sion à lin libelle jansenien, intitulé Lettres : BAUDIN (P1ERRE-CHARLE--L0LIS),avocat,
à M. Basnage ,
pour servir de réponse à son né ci Sedan, le 18 octobre 17i8. Il avait d>'s
Uve de l' Unité , etc. préventions sur certaines matières théologi-
M. Basnage, homme d'esprit, (jui avaii de ques qu'il fit partager à Au Iran Voy. ce (

la capacité , mais qui écrivait en protestant ,


nom ). Il passait dans un parti pour un
et toujours selon principes de sa s
les ,
de lie lime religieux et régulier. Il fut membre
suppose, par exemple, (lue la doctrine de la de l'assemblée lég-islalive el de la conven-
gràce, elTicacc par elle-même, de la ma lière lion; il épousa les 0|iinions de l'Eglise cons-
qu'elle est enseignée par les calvinistes el titiitionnelle , à lequelle il fut fort allaché. Il
par les jansénistes, est un article de loi. lil un livre du Fanatisme et du Culte, e\ mou-

De là il conclut qu'il n'y a plus d'unité rul le 17 oclobn' 1739.


dans l'Eglise, parce qu le pape et les évé- HEAUT:.\'ILLE (Jea\-Lodis dd Buissos
ques pensent et parlent d'une m.iiiiéie,it les iir.) , é*éque d'Alais , naquit à Beauleville,
jansénistes de l'autre; qu'il n'y a plus de le- dans Uouergue en 170S. D'abord cha-
le .

rité , puisque le chef des pasleuis et les pas- noine grand vicaire de Mirepoix, il fui en-
et
t3urs soni dans l'erreur. Enfin que l'Eglise , suile depu:é du second ordre à l'assemblée
n'ist plus fi'si'We, parce qu'on ne la reconnaît du clergé de 173), où il se rangea du côté
dus dans les asteurs qui sonl des héréti-
1
du cardinal de la Kochefouc luIJ devenu ,

ques, el qu'on ne peul s'assurer qu'elle soit ministre de la feuille des bénéfices ce qui :

dans le petit nombre des évéqurs ijui se sont lui valut, dit-on, l'évèclié d'Alais. Le IG
sépares d.s au'.res. Voilà des raisonnements avril 17t)i, il donna un mandement au snj.'t
qui sont bons pour Auiîtcrdaîn. des Extraits des .issertions, qui excita le phîs
Voici comme l'auteur s'exprinic (page IG) grand méronlenlement parmi ses collègue'^.
sur la voix et le cri des fidèles , en tant M. de Brancas, archcvéqui' d'Aix, lui é<riviL
qu'elle est opposée à celle des pasteurs Quel : à ce sujet mais il ne put en obtenir aucune
;

contraste et quel scandale, si l'Eglise est ré- salisfaciion. r.lémenl XIII lui adressa aussi
duite à des laitjues, si ces la'iques ont droit de un linf pour blâmer sa conduite , et ce bref
s'opposer au souverain pontife et aux évéques fut condamné au feu par le parlement d'Aii;
qti sont les dépositaires de la foi! Q lel ren- c '
qui indisposa encore davantage les évé-
versement si les laïques ont aujourd hai l an ques contre lui. Enfin son mandement fut
,

torité de juger que la bulle est remplie de déféré à l'assemblée du clergé, dont il refusa

choses monstrueuses qui choquent la foi cl qui de rcconnaîue la compétence, et il protesta.


ebolisscU les droits de Dieul II ne put cependant faire prévaloir son seu-

il se moque de la violence que N pré- liment p.irmi son cleigé. Plusieurs de ses
tead qu'on a faite aux évéques de Tassera- prêtres se déclarèrent contre lui. Après sa
soi BEL BEN 50-2

mort, qui eut lieu 25 mars 1776,1a signa- le formes tentées dtns ce pays. En Italie il ,

liiri^du furtniilaire fut rélablie par les grands était lié avec Ricci Tamburini Zola el les
, ,

vicaires du chnpilrc el quelques sujets de ;


autres théologiens de ceUe école. Il avait
son conseil que l'on regardai! comme dan-
,
aussi des amis en Fspagne et en l>o tugal ,
gereux turent éluignés. On est élonné que
,
et était très au lait de ce qui se p.issait d.ins
malgré la sévcrilé de ses principes, cet cvè- les églises élraiiffères. C'est lui qui fournis-
que eûl lieiix abbayes outre son évêclié. La saitaux Nouvelles ecclésiasiiqucs l.s détails
Bioijraplue universelle dit , on ne sait trop qu'oM y trouve à cet égard. On nous le re-
sur quel foiidemcni, qu'il avail été en cor- présente comme accablé sous le jjoids d'une
respondance avec Clément XIN' sur les correspondance énorme. Il montrait pour
moyens de terminer les divisions qui déclii- ri"'glise d'L'trecht une prédilerlion particu-
riient l'Eglise de France. Elle fait aussi le lière, ^i l'on en croit un auteur, il avail conçu
plus grand éloge de ses vertus que nous ,
schisme de Hollande pro-
l'idée d'éteindre le :

sommes loin de vouloir contredire mais il ; jet louable, s'ilmais le moyen, ce


a existé;
nous semble que so-i peu de déférence pour semble, était bien plus la soumission que la
les avis du souverain ponlife , et sa dissi- résistance aux décisions du chef de l'Kglise ,
(iei'ce d'avec la très-grande majorilé des adopté par l'immense majorité des évéques
évéques de France, méritent quelque blâme. L'abhé de Belegarde mourut à Utreclit, leli
On allribuc à un abbé Lanot ami de Gonr- , décembre 1789.
gin, le mandement qu'il a donné sur les As- i\lÉMoiRE pour servir à l'histoire de la bul'e
sertions ainsi que les écrits qu'il a |.ubliés
,
(huis les l'aijs-llas, depuis 1713 jusqu'en 17.0.
pour le défendre. 1755, k vol. iii-12.
BELLEGAltDK (Gabriel du Pac de) na- l'nblié Dorsanne, dont il donna
.loiRNAL de
quit le 17 octobre 1717 au châleau de Belle- une seconde édition en 1756.
garde, près de Garcassonne, laissa le monde Auxcinq volumes de cet ouvrage, l'abbé
où il eût pu briller et entra dans l'état ec- , de Bellegarde en ajouta un sixième, conçu
clési;islii|ue. Malbeureusemenl , lié dès ses el écrit dans les mêmes vues el dans le même
premières éludes Ihéologiques avec des dis- genre. Il y joi^niit une préfiice. el le grossit,
ciples de l'ort-Royal non-seulement il en , d'anecdotes empreintes de l'esprit de parti
embrassa la doctrine et la professa ouverte- sur les personnages qui avaient joué un rôle
ment mais encore il mit tous ses soins à la
, dans les alTaires de la bulle. Voij. Docisan.ve.
répandre. Il fil de fréquents voyages en Hol- HiSToïKE de l'Eglise d'Utrecht. 176.Ï, in-12.
lande, où s'élaient retirés les principaux ap- Recueil de lémui<jnages rendus à l'Eglise
pelants pour y écrire plus librement et Ira- d'Utrecht.
vailler sans qu'on pût bs empêcher
, à la , 11 donna aussi un supplément aux œuvres
proiiagation de leurs principes. Dans ce des- de van Espen. Il est pius connu en nre par
sein ils avaient formé à Hbinwick un sémi-
, l'édition des o'uvres d'Antoine \rnauld. 41
naire à la Icle duquel se Irnuvaient Le Gros, vol. in-4.", qu'il (il taire à Laus innc, de 1755
Poncel-Desessarls , cl Etemare. l!elle}:arde à 1782, par les soins de l'abbé l!aiilefa!,'e. H
s'y rendit pour la premiè.- e fois en 1741 et ; four it à Larrière les mémoir.s a>ee les-
depuis il ne passa guère d'années sans y quels celui-ci composa la Vie d'Arnnnld qui
f.iire un voyage el d'assez longs .'éjours. aceiuupagne cette édition, il traduisit eu
C'est là qu'il commrnç i à écrire en fa\eur français les ad. s du sjnode de Piloie.
du pai'li. Non content de se servir de sa RENRDICriNS(/c In congré'/ation de Saint-
plume, il emiiloyail, au soutien de sa cause , Maur. Beaui oup de Béiiéd ctins se laissèrent
son cr.'i'.il cl des sommes conidérabics. Il aller au jansénisme. Plii'-ieurs se di^tiiiguè-
avait, en 174-1, été nommé chanoinc-comle renl par le zèle qu'ils déployèrent en sa fa-
de Lyon. Il craignait que les devoirs aux- veur, et mérilèrenl ainsi une place p.irlicu-
quels ce bénéfice l'obligeait ne le détournas- lière dans cette Irisle galerie. Ou :i lail une
sent Iro '
de son occupation favorite ; il s'en Histoire de la constitution Unigenilus, en ce
démit en 17(!3. La même année il assista au gtti rei/arde la congrégation de Saint-Maur.
concile d'Ulreclit, qui s'ouvrit le 13 septem- l treciit, 1736 , iii-12 de ;i33 pages. C'est le
bre , sous la présidence de l'archevêque, cat.iloiîue , dressé par une main janséniste,
l'hisicurs jansénistes de France s'y étaient des Bénédictins de .S.tinl-.Manr qui, comme
ren.li\s en qualité de théologiens; mais Bel- appartenanl à la secte, se soulevèrent scan-
legardi! en l'ut un des membres les plus ac- daleusement contre le s.iint sié;,'e, contre ses
tifs. Il en rédigea les acle> ; il composa la décisions les solennellement reçues par
|
lus
picface qui les précède. Il ne tint compte du l'Eglise univers lie , contre l'anloiilé du
décret de Clément XIII, du 30 avril l"(jj , prince, souvent conlre celle de leurs propres
qui les condamne. Il sembla au contraire supérieurs; et qui, en punition de leur
redoubler de zèle. Il parcourut l'Allemagne schisme el de leur réio le, oui éié ou exilés
el l'Italie pour y l'aire de nouveaux prosély- ou emprisonnes, ou qui. i)our éviter la peine
tes.On assure qu'il fit passer dans ces pays due à leur conduite criminelle, se sont réfu-
pour plus de dix millions de livres de son giés en Hollande, couvrant leur apostasie du
parti à Vienne, il était en relation avec van
: spécieux prétexte de zèle pour la vérité.
Swiclen, de Stock, de Terme, el les canonis- On peut bien s'imaginer que l'auteur de ce
tes et jurisconsultes qui montraient tant de libelle n'oiiiel rien de ce qui peut donner
lèle pour changer l'enseigncmenl en Alle- l'air de persécution à la rondui'c ties puis-
magne , et il n'était poiiii étranger aux ré- sances à l'égard de ces novateurs , el l'air
, ,

SÔ4
DICTIONNAIRE DES JANSENISTES
ûOj
qui ont dites et contradiction!. 91 pages in-4*;
d'innocence à ces religieux discoles
1731.
bravé loule aulorilé.
Au reste, les janscnisles font en vnin tro- Ce titre annonce un ouvrage des plus fa-

phée du i;rand nombre de Benédittins


qui natiques, et l'attenle n'est point trompée.
oui diseul-ils, rendu lémoi-nage
contre la L auteur {pages 11, 12, 3i, 52) prend en
bulle 11 n'y a qu'à lire là-dessus
la troisième main la défense du baïaiiisme du jansé- ,

partie de la -21' Lettre théologique


pages , nisme du richérisine d'un appel schisma-
. ,

16il et 16i2 pour n'être


,
plus la dupe de tique et do toutes les hérésies qui troublent
leurs exagérations. depuis tant d'années l'Eglise de France. Il
dom les renouvelle ouverteineiil; il les assemble;
Tels et tels (dit M. de Bethléem, alors mille
il les appuie par mille faussetés et par
de Tas te, ont de ta régularité, de l'esprit,
la
horreurs, que toutes les rigueurs du cloitre
de capacité ; c'est dommage que le parti les
la
autres {ceux-ci sont ne peuvent expier.
ait fascinés. Tels et tels
en grand nombre, rfa.s la liste au
moins des BEN-EZUA (Je\n-Josaphat) faux nom ,

adhérents à M. de Senez) n'ont jamais m


si- sous lequel fut publié le fameux ouvrage de
en leur Lacunza, jésuite. Voici, en français, le litre
nné, ni chargé p-rsonne de le faire
place. Si on y toit leurs noms,
c'est une fri- de ce livre 3 vol. in-i°
, Venue du Messie :

ponnerie des éditeurs : gaelques-uns mêmes dans sa gloire et dans sa wojesté. M. Jérôme
de ces religieux étaient morts avant la con- Castillon y Salas, évéque de Tarazona et
vocation du concile d'Embrun. Pour les au- inquisiteur général, « le condamna, dit l'^lmi
tres ( et le nombre en est aussi fort
grand ) delà Religion, tom. XXI, pag. 12, par dé-
Dieu leur a fait la grâce de reconnaître leur cret du 15 janvier 1819. La nature de cet ou-
faute, et de revenir de bonne foi à l'obéissance vrage. est-il dit dans le décret, son introduc-
(l à l unité. Ceux-ci ne
savent pas seulement tion furtite, sa publication clandestine les ,

de quoi il s'agit : ce sont des esprits


bornés à troubles et l'anxiété que produit sa lecture,
l'extrême. Ceux-là {je veux croire qu'il y en ont alarmé notre ministère attentif à prévenir
qu'il y en a), pour être au toute innovation dans la doctrine et dans l'ex-
ail peu, mais je sais
large, voulaient le trouble dans ia
congicya- plication de nos mystères. Après en avoir
tiun, et auraient désiré quelle fût détruite. conféré avec les conseillers du roi pour l'in-
Enfin tels et t'is ont toujours fait la sollici- quisition, le prélat a ordonné l'examen scru-
tude et le supjilice des supérieurs par leur puleux de l'ouvrage par des théologien»
caractère et par leur conduite. Ji en est même éclairés. Ce que l'un a publié du travail do
qu'ils avaient été oblig s de senlencier. faux Ben-Ezra les conjectures et les rêve-
,

ries de l'auieur, les interprétations bizarres


Ce seul des Lettres théologiques
Irait, tiré
qu'il se permet justifient suf(î>animent la
d'un Bénédictin même , est la véritable His-
,

mesure prise p.ir M. de Ca-tillon. Si le pou-


toire de la constitution Unigenitu- , en ce qui
voir de l'inquisitiiin est égilime c'est sur-
regarde la congrégation de Saint-Maur. Voy.
,

tout loisqu'il s'agit de reprimer les mau-


LOCVAKD. pocède d'ailleurs
vaises doctrines; ce tribunal
BERTl (Alexanure-Pompée) clerc régu-
,
avec l'autorisali i'U du gouvernement; l'in-
lier de lacongrégation des Serviteurs de la quisiieur général est conseiller du roi et il ,

Mère de Uieu\ uiquit à Lucqurs eu 1(586, est maii|UL' dans le déciet du 13 janvier qu'il
professa la théologie à ^aples, se rend.t, en a été rendu compte de cette aiïaiie au roi
1739, à Rome, oîi il devint assistant du gé- quia autorisé le décret. Les deux puissances
néral de son ordre. Il traduisil en ila.ieu les concourent donc ici parce que louies deux
,

Essais de morale et d'autres ouvrages de Ni- ont également iulérél au maintien des saines
cole raison pour laquelle Zacliaria lui re-
;
doctrines. «
proche d'avoir introduit le jansénisme en
Italie.
BESCîIERAND (l'abbé), eut l'avanlage et
la gloire d'éire le premier convulsionnaire.
Très-humbles remontuaxcfs de plusieurs Eu 1731, lai chevéque de Paris venait, après
Bénédictins de congrégation de Saint-
la une information juridique, de déclarer faux
Maur, ù S. E. M. le cardinal de Bissy, à le miracle d'.\nne Le franc. Les chefs du
M. l'archevêque d'Emirun et à MM. les pai li as^embles à ce sujet
. furent , dit-on , ,

évéques de Saint-Flour, Amiens, Saint- {Journal dis Convu's.. par madame Mol),
Malo, Angers, Soissons Québec, Saintes,
,
d'avis qu'il fallait détruire l'cITel du mande-
Laon, Alet, Saint-Pons, Bagonne et Senez, ment par quelque coup d'eiat, it jugéient
au sujet des approbations qu'ils ont don- que rien ne serait plus eflicace qu'un mi-
nées à la siconde lettre de dom Vincent racle. Un le demanda donc hardiment à Dieu.
Thuillier; dans laquelle ces quatorze pré- Besclierar.d se lit porteur de l'appel qu'on
lats ont autorisé par leurs suffrages, 1° une interjetait du mandement et se présenta sur ,

acceptation feinte, simulée et frauduleuse le tombeau du diacre, ne doutani pas que son
de la constitution L'nigenitus ^'plusieurs
; i'.ilirmite (il était boiteux
ne dispaiùt à la
erreurs contraires aux suintes Ecritures et fin de la neuvaine; mais il s'en passa deux,
à la tradition ; 3° des semences et des dc- et sa jambe ne se redressait [.oint. Alors les
. clarations de ce schisme dans l'Eglise de co;n ulsions le prirent des mouvements vio-
;

France; 4° des calomnies atroces contre des lents, des sauts, des élancomcnls, des agita-
. évéques et des personnes respectables de tions furieuses tel elail le caractère de ceg
:

'l'un et de l'autre sexe; 5" plusieurs absur- sor'es de scènes. Il fut décidé iiu'elles équi-
,;

305 BES BES âOd

val.iicnt au miracle allendu. Pondant que 1763 à l'âge de 77 ans. De ses ouvrages
,

Besclierand doiiiiiil ce divertisscnv ni à la nous mentionnerons les suivants :

foule des curiiîux, des scribes décrivaient Ol'kstions sur le concile d'Embrun, 1727.
exaclcnient toutes les vari.mlcs de ses con- (^LESTIONS importantes sur les matières du
vulsions et ces descriptio[is s'envoyaient
, temps, 1727.
dans l' s pro>inces. Cependant le boiteux Lettre de l'auteur de la tradition des pro-
rcsiaii toujours tel. Ce n'est pas qu'il ne s'o-
blèmes, du 2 octobre 1737, à un ecclésias-
)

jiérâi dans sa jambe des clian|;ements nota-


tique, au sujet de la traduction d'un pas-
bles ; il y eut telle séaiivîc où il fut constaté
sage de saint Augustin, rapporté dans
qu'à force de sauler, elle avait allongé d'une celle tradition. lii-V'.
ligne p odii;e dont on rut soin d'instruire le
;
Juste milieu qu'il faut tenir dans les disputes
public dans de pompeuses relations. Ce con-
vulsionnnire se dt)nna lonjjt 'mps en spec- de religion. 173'i, in-i°. —
Suivi d'un ntre
tacle , sans s'en trouver mieux. Tous les ouvrage intitulé : Culéchisme sur l'Eq'ise
jours il venai.i de mettre sur le tombeau, et poitr les temps de troubles.
là, représintant l'Eglise (car on ne craignait HiSTOiRE DE PORT-IIOYAL. 1732, voI. in-12 fi

p.is de lui appliquer ces mnis l'ersonam : reoiplis de détails intéressants


très-(ieu
gerit Ecclesiœ), il se désbabillait et recom- pour quiconque n'a d'autre parti , comme
mençait ses sauts cl ses gambades. Les s'exprime M. de Rancé, que celui de Jésus-
louanges qu'on donnait à ce ridicule fou, Christ.
l'accu'il et lc> caresses qu'il recevait, firent Vies des quatre évêques engagés dans la
naître à d'autres le désir d'avoir des convul- cause de Port-Roi/nl, 1730 2 vol. in-12 , ,

%ioiis. Il> en curent La folie gaiina, et la faisant suite à IHistoire ci-dessus.


tombe devint un tbéâ're où accouraient des
Principes d' ta perfection chréiinine et reli-
malades et des gens en santé qui briguaient
gieuse, etc., 1748, in-12 de 302 pages.
l'avaniage d'ètie convulsionnaires. Open-
danl dès le principe
, on écrivit contre ces ,
Un critique s'exprime en es termes sur
folies et |)ersonneâlemont contre Besclie-
,
ce livre dans le temps même où ou le pu-
rand; les jan-énistes répouilirent ]jar d'au- bliait :

tres écrits , et , à ce sujet , un critique ex- A la pase 13, dit-il, l'auteur parle ainsi
prime en ces termes sa façon de penser :
de Nicole et de l'abbé Diignct; Ecoutons deux
« La meilleure réponse eût été rallonge- auteurs de notre siècle, également estimés
ment de la jambe île lîescberanil mais celte ,
pour les lumières qti'ils ont puisées dans l'é-
réponse est encore à venir, et tout porte à tude des Pères, et pour la fidélité qu'ils ont
croire qu'elle ne viendra jamais. Le fana- eue à nous présenter la doctrine pure de la
ti(|ue après avoir donné les scènes les plus
,
tradition. Un écrivain, s'il élail calboliijne,
ridicules sui- la tombe de Paris, retourna parlerait-il amsi de deux bonimes si fameux
dans sa province aussi boiteux qu'aupara- par leur attacbement au parti, et qii ont
vant. De|iuis ce temps-là il n'a plus été rempli de tant d erreurs cette mulliinde de
question de lui il s'est confiné dans une re-
:
volumes qu'ils ont mis au jour? D'autre
traite obscnre, et il n'a laissé au monde (jue côté un censeur royal, s'il était ralboMqiie,
l'odieux souvenir de son impudence et de sa ou s'il lisait les livres qu'il ap()rouve, ou s'il
fourberie, avec une juste iiulignation contre faisait aHeiition à ce qu'il lit, a corderait-il
la secle c Dvulsionnislo dont il a été le pre- son suffrage à un écrit où Nicide et Dnmiel
mier et le plus méprisable instrument. » On sont déjieints sous de si belles couleurs? lie-
a de Besclierand ou à son occasion :
lui qui a approuvé cet écrit iunorc-t-il ce te
longue suite de maximes fausses, erronées,
Lettre de M . l'abbé Bescherand à M. l'abbé
liéréliques, qu'on a relevées récemment dans
d'Asfeld , cl la réponse de iM. l'abbé d'As-
le< ouvrages de morale de Nicole ? Ou bien
feld. In-V'.
a-t-il passé lui-même d.ins le camp des en-
Trois lettres an sujet des cliuifs singulicrcs nemis de l'Lglise et en est-il venu aujour-
,

et surpi-enanlcs qui arrivent en la personne d'hui jusqu'à estimer les chefs des philistins?
de M. l'abbé Heschcrand à Snint-Médard ,
A la paiie 420 l'auteur insinue la nécessité
écrites les 18, 28 octobre et 9 novembre de lire l'Kcritiire sainle.
17;U, par l'abbé Favier, 1731, in-i°. Les pages 378 jusqu'à la page 400 sont
BÉPONSE à tous les écrits qui ont paru contre d'une docir.ne outrée contre les dots «les .c-
M.l'ubhé fieschernnd elles miracles qui ,
ligieuscs. Mais tout passe, loul est approuvé
s'opèrent à Sainl-Medard première lettre, ;
aujourd'hui, quand la morale en estexies-
en date du l'i- janvier IT.'M. In-V .
sivemenl sévère. Terlullien s'il >ivait dans
,

ce siècle, serait à la mode et !e censeur dont


;
du 10 février 1732, à tous les écrits
RÉi'O.N'-E
il s'agit ne manquerait pas d'approuver loul
qui ont paru contre M. l'abbé flcscherand
son rigorisme.
rt les miracles qui s'opèrent ù Saint-Mé~
Seloii le principe delà pag3, il n'y a u- ;
dard seconde et dernière lettre, in-i".
;
cunc difl'éi'cnee entre l'obligatiiiii du chrétien
BKS0GN15 ou BESOIGNE (.Iéh^me), doc- et celle du relii'ieux, puisque, veloii l'auleur,
lenr de Sorbonne un des dé|U)silaircs des
, tout chrétien est obligé indis ensablement de
fomls assignés pour le soûl l'ii du parli ,
tendre à ta perfection.
s'attira plusieurs lettres de cacliet à cause Au reste, (e livre est fort sec , comme loua
de son opposiliuu à la bulle et mourut en , ceux de l'auteur et du parti.
,

307 DICTIONNAIUE DES JANSENISTES. 308

Principes de la pénitence et delà conversion, prières; et de donner une nouvelle édition


ou Vies des pénitents, 1762, in-I2. des Vies des saints, de Goujel et Mésenguy;
puis il mourut en 17W.
Principes de la justice chrétienne , ou Vies
des justes. 17G2, in-12.
BOIDOT (Philippe), supérieur du sémi-
naire des Trente-Trois, el docteur de Sor-
Voyez l'article cI'Asfeld. el le Mémoire bonne, exclu en 1729, fut éditeur du Traité
sur la Vie tt Us ottvrages de Besoigne , par Ihéologique, dogmatique et critique des indul-
Rondet à la lèle du catalogue de ses livres.
, gences et du jubilé, de Loger Voyez ce lom),
(

BEUIL (du), prieur d;- Saint- Val , faux curé de Chevreuse, 1751. Gougel revit cet
nom sous lequel Louis-Isaac le Maistie de ouvrage. On attribue à Boidot une Lettre, du
Sacy. un des soliUiiros de Porl-Koyal, publia, 18 mars ^36, sur les imputations faites à
en 1062, sa Irailuclion de Vltiiilation de l'abbé Débonnaire, dans les !Souielle< ecclé-
Jésus-CItrisi. Barbier suppose qu'il y a eu siastiques. Il tenait chez lui des conférences
een; cimiuanle éditions d' celle traduction; sur les matières ccclésinsti'fues, et était le
ce n'est po rl.int pas qu'elle soit parfaite. chef d'une société particulière d'appelants.
L'auteur a négligé bien souvent la fldé- C'est de là que sortit le Traité îles prêts de
lité pour courir après l'éléganct» : il porte commerce, publiés en 17.']9, par Auberl, curé
même l'explication jusqu'à la paraphrase; de Cliânes, (t augmenté depuis par Mignol.
el M. Genu, en rendant justice à son élocu- Celte société des Trente-Trois passait auprès
lion abondante et facile, avoue que c'est par- du reste des appelants pour être assez har-
fois une imilatio libre, assez semblable,
1 die dans sa manière de penser, et pres(ine
dans son genre, à celle de Cormille en vtrs. pour socinienne, parce qu'elle ne voulait pas
11 n'est donc pas étonnant que cette irailuc- se soumettre à l'autorité de leurs deux ou
lion ait essuyé des criti(iues M. Barbier,
, cl trcis évêques. Boidot mourut en 1731.
qui en f>iit un crime ux ji'suili s, et qui BOILEAU (Jacqies), frère de Boileau Des-
leur rcprocli.' à cetie occasion de la jalousie prcaux, naquit à Par, s en 1(j3o, fut docteur
el de r.imerlume, montre, ce semble, à leur de Siirbonne, dojen et grand vicaire de Sens,
égard une bien grande sévérité. ch. moine de la Sainte-Chapelle, doyen de la
Les jansénistes ont voulu que Vlmitation faculté de théologie, el ii.ourul à Paris en
de Jésus-Christ, comme le Nouveau Testa- 1716. Comme son frère il av. il l'esprit porté
ment, servît à inoculer el à consacrer leurs à la satire, el son frèri; dis it de lui q':e s'il
Horreur*. Un Iraduteur
inFidèle a rendu ce n'avait été docteur de Sorhonne, il aurait été
tilre (lu cliap. XV
du premier livre De : docteur de la comédie italienne. Il a donné
opcribus ex carilale factis, par cette sen- un assez grand nombre d'ouvrages, qu'il
tence, qu'il faut faire toutes ses œuvres par écrivit en latin, de crainte, disait-il, que les
un motif de charité ; un autre écrivain de la évéques ne les censurent.
même école, qui n'avait pu se résoudre à Claud. FoNTEii O/)».'-' (le anliquo Jurepresby-
traduire de la mat ière la plu-, simple et la tirorum in re jimine eccicsiastico. Taurini,
plus naturelle le tilre du th.ip. 3 du iv= li- Barthol. Zappata , 167i'), in-12. — Edilio
vre Quod utile sit sœpe communicare, avait
: se. unda, correciior, 1078, in-8°.
imaginé de le rendre ain>i, qu'iï >st souvent Boileau se caeha sous le faux nom de
utile de communier. Un ant e avait mêiiie été Claude Fontaine.
encore plus luin, el trouvant encore cette Il est clair (dit-il, page 31 de la deuxième
derr.iène version trop cimtraire à ses proju- édition) par les Actes des apôtres, que saint
gés, il i'avaii remplacée par celle périphrase : Paul commande à l'Eglise de garder les or-
Comment l'dine pieuse doit trouver dans la donnances des prêtres comme celles des évé-
communion sa force et sa joie. On re-
sainte ques ou des apôtres. C'est pourquoi le docteur
marque ce trait d'infnléliié dans une édition de Sorbonne, auteur de l version du Nou-

de Im. talion de Beiiil, ou plutôt de Sacy,


\ veau Tislaiiient imprimé à Mons. et qui plein,

donnée à Paris, hez Desprez, en 17.'}(i. il est


( dime éloquence douce, nette e' non variable,
peul-êtrc à propos de signaler ces inex.icli- exprime toujours les pensées de Dieu d'une
tud'i", et nous pourrions riliver d'autres manière qui les égale, a traduit ces mots de
expression'^ ans^i peu correctes qui se Iroa- saint Paul d'une façon qu> me fait plaisir :
vent dans les Ri' flexions, les Pratiques el les Conliroians ecclesias, prserip cns custodire
Prières dont sont accompagnées I plupart ;
priecepla apostolorum et seniorum, ordon-
des Irakirl uns enfantées parce même parti. nant de garder les règlements des apôtres el
BLONDEL (Lalrent), naquit à Paris en des préires.
1672, fui très-aiïi ciionné pnur Porl-Iioyal Mais 1° n'est-ce pas faire injure à l'épi-
fouriiit beaucoup de matériaux aux nom- scopal que de prétendre égaler ainsi les or-
breux compositeurs d'Histoires et de Mémoi- don ances des prêtres à celles des évêques?
res sur Porl-Hoyal, cl se chargea de la di- 2" De telles louanges données à la version
rection de l'imprimerie du sieur Desprez, qui de Mous (version condamnée par plusieuis
irapriiiiaii beaucoup de livres jansénistes, el papes cl par plusieurs prélats l'ranç.iis,
rbez lequel il vint de-meurer en I71o. Il re- Voyez l'arjicle Maistre (Lk) ne sont-elles
voyait les manuscrits de l'impression des- pas téméraires et scandaleuses?
quels Desprez se chargeait. 11 trouva cepen- Antre pioposition attentatoire à la juri-
diiul le temps de composer de nouvelles Uifs diction el à la lii^iiiié épiscopnle Un éréque
:

des 'oinls, 1722, Paris, Desprez et Desessaris, ii'efl point auliement juge d'un prêtre que

ia-fol.; des Pensées évangéliques, pratiques el d'un autre évéque (page 33J.
309 BOl BON 510

On par là que, dès 1078,


voit les jansé- leilmles. C'est-à-dire, maintenant que l'Eglise
nistes élaienldéjà prcsbyU'ricns. est sur son déclin et qu'elle vieillit, il arrive
rarement que les mauvaises pensées soient
DisQiiisiTio u STORiCA (le lihrorum circa 7-es
des péfhés mortels.
ther/lofjicasapprobalionc. Dissertation liis-
toriqiit; louchant l'approb'ition des livres
Le docieur aurait dii se ressouvenir de ceg
)iaroles de l'Ecriture (Prov. xv) Abominatio
en nKitière de théologie. Anvers, 1708. :

Domini cogitationes malœ. 11 n'aurait pas in-


Il probable que ce livre a élé imprimé
est culqué dans plusieurs autres endroit-; de son
à Paris. Le docteur IJoileau le distribuail livre une morale si corrompue et si déicsia-
lui-mêaie à ses amis et à qui voulait le bie. Facile est (dit-il page 5i) respondere mi-
voir. nus crebro peccita cogitationum esse letlialia.
On trouve dos prépositions contraires
y Une telle doctrine est à la vérité digne rie
aux de l'Ltal, et (jui u'élablissinl
iiilérêts l'auteur de l'Histoire des Flagellants vl du
pas moins la supériorité des étals au-drssus livre intitulé: /'eTacZ/ius imptidicis; n\ais on
du roi que celle du concile au-dessus du deniamle si des hommes qui publient hardi-
pape. ment des propositions si abominables ont
P.ige C8, en parlant du livre d'Edmond droit d'affecter après cela le plus outré rigo-
Richer, sur la Puissance ecclésiastique son .
risme et de crier sans cesse contre la morale
syslèmc est qualilié de tempérament louable relâchée des casnistes. Voyez l'arliclc de
entre deux extrémités opposées, lamlubili lioihau dans Fellcr.
temperamcnlo; et à la pajie (J9, il est dit que BOILEAU ( Jean-Jacque-; ), chanoine do
te système ne louche point à la fol; in re S.iint-ÎIonoré, à Paris, naquit près d'Agen,
quce per se ad ficlem non spécial. en 1G49. Il occupa d'abord une cure dans son
Cependant dès que le livre de Richer pa- diocèse natal; ensuite il vint à Paris, eut
rut, n n-seulement il fut censuré par la Sor- beaucoup de part à la confiance du rantinal
bonne, mais par deux conciles, l'un de la de Noailles, et joua un rôle dans les disputes
province de Sens, tenu à i'aris, auquel pré- et les négociations relatives an jansénisme,
sida le savant cardinal du Perron, l'autr.' de auquel il était assez favorable. Il mourut en
la province d'Aix. El la doctrine de Richer 17.')5, laissant des ouvrages où l'on trouve
fut déclaré(! fausse, scandaleuse, erronée, quelquefois un peu de prévention. Ce sont :
scliismalique, hérétique impie, etc. Après
Lettres sur différents sujets de morale et de
quoi la cour étant informée que ce docteur
piété. 1737, 2 vol. in-12.
songeaii à écrire pour la défense de son sys-
tème, Louis XIII lui fit faire défense expresse ^ lË demadame la duchesse de Liancourt, et
par le cardinal de Ri( helicu, sous peine de ABRtiGÉ de la y ie de madame Combé, insti-
la vie, d'in>i)rinier les écrits qu'il se prépa- tutrice de la maison du Bon-Pasteur.
rait à publier. Ce sont ces mêmes écrits, qui
BONNAIRE (de). Voyez Débonnaire.
ayant élé conservés par ses héritiers, fu- BONNEHY(N...),curéde Lansarques, dans
rent imprimés claniiestinemenl à Reims par de Montpellier. Lorsqu'il fut mort,
le diocèse
l). Thierri de Vi.iixnes Hénédictin de la
,
on trouva dans ses papiers un écrit contenant
congrégation de Saint-Vannes, que le roi,
les plus intimes serrets de la secte j.insé-
pour celle raiso!i-là même, nlre plusieurs
(
nicnne. Cet écrit est parfiitement senilil.ible
autres, fit enfermer à Vincennes.
à celui que le P. Quesncl envoya confidem-
Voilà ce que les deux puissance* ont pensé nieni, en 1C99, à une religieuse janséniste de
du pernicieux système que l'auteur de la Rouen, elqne celte religieuse remit, en 17î9,
Dissertation historique ose appeler un loua-
à M. d'Auhigné, son archevêque, avec la
ble tempérament, une doctrine qui n'inléiease
lettre qu'elle avait reçue du P. (Juesnel.
point la foi. L'évêque de Montpellier (M. de Char.mcv)
A la page 97, en [)arlant des théologii ns crut devoir profiter d'une si belle occasion
de Paris, approbateurs de \' Augustin de Jan- pour inspirera ses diocésains une iuste hor-
sénius, l'auteur dit (^es duclcurs ont p:ssé
:
reur du jansénisme: il rcndi' public l'errit ijni
sans contredit pour trs plus habiles en théolo-
s'était rencontré chez le curé fanatique, et il
gie. Ils n'ont ja7nais été .soupçonnés d'aucune
y joignii une leilre pastorale ,
où il montra
erreur; au contraire, par loir vertu sans re-
que, tout affreux qu'est et écrit, il n'attri-
(

proche qui les a distingués jusqu'à la mort, bue rien au parti qui ne soii prouvé par
tîs ont rendu célèbre la faculté de théologie de
d'.iutres actes bleu authentiques et par nu
Paris. détail connu de ce qui s'est passé depuis la
lIisTORiA C'iNFESsiONis AuiuciLAnis , cx anli- nais'.ance du jansénisme.
quis scriplwœ, palruin, pontifîcurn et ron- Un anonyme, non moins fanatique que lo
ciliorum monumcntis exprcssa.Par\s, Kdm. cuié Bonnery, voulut attaquer la Lettre du
Martin, 1083, in-8°. prélal; et c'est ce tju'il lit dans un gros livre
intitulé :
Cette histoire a élé approuvée par mes-
sieurs Chassebras et Antoine Fabre, et con- DÉFENSE de la vérité et de l'innocence, outra-
tient des erreurs capitales. Kn voici deux gées dans la Ictire pastorale de M. de Cha-
entre .-intres Irès-pernicien^es, qui se trod- raucy, évéque de Monipeliier , en da!e du
voni rémiics dans une seule proposition, à 2i septembre 17't0. Utri'elil, 17i'r, in-i*, dii
la page 00 Itaro jam, eccle.'^iir ivlate provecta
:
''i2G pages, sans la préface qai en a 230.

et ad seniwH veryenie, matas cogilationes esss L'aulcur s'élève avec yioleuce contre ia
DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. ?I2

Lettre pastorale; ruais la fauss'^é et la fai- d'Olivef dans son Histoire de l'Académie fran-
blesse de ses réponses ne sert qu'à mieux çaise. Du reçu dans cède académie
Bois fut
faire sentir la force et la vérité des accusa- en 1(593, une année avant
sa mort. La 'oii;.'ue
tions do M. de Charancy. préface qu'il mit à la lète du sermon de s.iiiit
1° Il lâche, mais en vain, de justifier sur Augestin est assez bien écrite, mais Irès-m I
divers points la personnelle Jiniséniiis, et de pi'nsée suivani l'abbé Irublet. Le docteur
,

montrer en parliculier qu'il a élé toujouis Arnauld en fit une cri ique judicieuse. Nous
très-éloigné de vouloir innover dans la foi. menlionnerons ici spécialement l'ouvrago
Les propn s aveux de l'cvêque d'Ypres prou- suivant :

\enl le contraire. On a ses Uttres. On sait ce De la piiÉDESTiNATiON dcs saints et du don de


qu'il a écrit à l'abbé de Saint-Cjran, son in- la persévérance. A Paris, iii-12, 1G7G.
time conG lent. Il ne iui dissimule [las qu'il Le traducteur de ces deux covrages de
n'ose dire à personne du monde ce quil pense saint Augustin explique plusieurs passages
des opinions de son temps sur la giâce et la de ce Pèr'' comme le font les calvinistes, et
]jre'destinalion; que SCS découvertes étonneront en parliculier comme le fait Pierr' Dumoulin.
tout le monde : que si sa doctrine vient ù cire Il y délMle en beiucoup d'endroits avec Dû-
éventée, il vu être décrié comme le plus extra- moulin, le dogme dél( stable delà répro alion
vagant rêveur qu'on ait vu:(\\i'ilen est ([rayé;
i
positive. lit dans la traduction de la lettre de
i\ n'il ne sera pas fiicile de faire passer son livre saint Augustin à saint Paulin, il adopte
auxjur/es; et iju'il est surtout à craindre qu'on l'expliealion hérétique du Nouveau 'i'esia-
lie lui fasse à Rome le même tour qu'on a fait menl de Mous Ce pas moi, mais la grâce
: n'est
() d'autres, c'est-à-dire à Hessels et à Baïus. de Dieu qui est en moi (page 395).
11 ajoute qu'oiJ reste le pouvoir nllramontain BOISSIÈKE (Simon-Hbrviel de la) naquit
est ce que l'on estime la muindre chose; que, à licriiay, en 1707, embrassa l'état ecclésias-
ne pouvant espérer que son livre .^oit approuvé tique, publia jilusieurs ouvrages , dont l'un
au-delà d'S Alpes, il est d'avis qu'on ne peut est intitulé Préservatifs contre les faux prin-
:

réussir à lui donner cours qu'en formant uii cipes de Mongeron, 1750, et mourut à Paris ,
puissant parti, el en qaqnant surtout des com- en 1777.
munautés (\u'il fera en sorte que son ouvrage
; Double hommage que la vérité exige par rap-
ne paraisse pas de son vivant, pour ne pas port aux contestations présentes, 1780.
s'exposer à passer sa vie dans le trouble. Ce Cet ouvrage, qui ne parut qu'après la mort
sont de pareils aveux qui avaient autorisé de l'auteur, semble témoigner qu'il apparte-
M. de Char.incy à dire que Jansénius était naii au parti appelant.
convaincu de la nouveauté de sa doctrine : et BONLIRU , faux nom pris par Lalane.
ces prouves si frappantes de la mauvaise foi BONT (Charles de), licencié en théologie
de ce novateur, l'auieur du libelle n'a pu ni de la Faculté de Louvain, jouit des bonnes
les détruire, ni même les infirmer. grâces de M. de Sébasle, qui cependant ne
Il ne réussit pas iiiioux à justifier le sys- put réussir à le maintenir dans l'un des postes
tème doctrinal de l'évèque d'Ypres. 11 a beau importantsqu'il lui avait successivement con-
le défjuiser à la faveur du thomisme, il ne fiés : l'opposition des catholiques fut plus
peut le soustraire aux censures réitérées de forte.De Bout dut se contenter d'une cure;
l'Ejjlise. Aussi ce zélé défenseur de Jansénius mais au bout de près de douze ans, ses pa-
et de Cuesnel n'oppose à la noloriéié cons- roissiens le chassèrent comme hérétique, et
tante des faits qu avait allégués M. de Mont- M. l'archevêque de Matines le punit comme
peUier que de vagues el f.iusscs déclamations, tel, en l'exiluanl d'un bénéfice où il s'était
des injures grossières et des imputations évi- fait nouimer dans le Brabant. Le livre inti-
dem:! ent calomnieuses. tule La \ éiuth: catholique victorieuse im-
: ,

BOIS (du), faux nom sous lequel Godefroy primé, non pas à Amsterdam, comme le titre
Herm.ind a publié un ouvrage. le dit faussement, mais à Ypres, porte son
BOIS (Philippe Goibaid sieur du) na- , nom. Or ce livre est l'un de ceux où le jan-
quit à Poi;iers, commença par être maître de sénisme déborde on en va juger par ce qui
;

danse, devint ensuite le gouverneur de M. le suit.


duc de Guise, auquel il avait trouvé le moyen Pages 176, 177: La doctrine qui enseigne que
de plaire; apprit le lalin à l'à^'c de trente Dieu veut sauver tous les hommes sans excep-
ans, par le conseil de MM. de Port-Royal, tion, et qu'en conséquence de cette volonté, il
qu'il avait choisis pour les directeurs de sa leur a communiqué la grâce nécessaire pour
conscience et de ses études. Il a traduit en faire leur salut, a élé la doctrine de tous les
français plusieurs ouvrages de saint Augus- hérétiques et de tous leurs sectateurs qui ont
tin, et en particulier ses Confessions, iii-S", et combattu la grâce de Jésus-Christ et parce ,

ses Lettres, en 2 vol. in-folio; mais les noies qu'ils établissaient cette doctrine comme le fon-
savantes el curieuses dont il a accompagné dement de toutes leurs erreurs; de là est venu
ses traductions ^oiit de l'abbé de Tilleuiont, aussi quaiccun des saints docteurs qui ont sou-
son anii parliculier. tenu la nécessité et la vertu de la grâce contre
Du Boi« donne à saint Augustin et à Cicé- les susdits hérétiques et leurs adltértnts n'a
Ton, dont il a aussi traduit quelques ou- jamais reçu cette doctrine, mais qu'au con-
vrages,le même style, le liiéme tour, le même traire ils l'ont tous rejetée et eue en abomina-
anangement , c'est-à-ilire qu'il en fait deux tion. D'où il s'ensuit qu'elle doit au moins
grands faiseurs de phrases, qui disent tout être regardée comme très-suspecle d'iiérésie.
Bur lemèine ton. Cette remarque est de l'abbé Page 136 ; Ces paroles, je ne prie pas pour
S13 DOR BOR 314
le mondo,monlrent manifestement qu'il y avait sorte de censure dont s'est servi Clément XI
Mrt monde et des hommes pour lesquels Je'sus- conlre Quesni^l. II n'a pas vu qu'en excitant
Christ n'avait pas dessein de rjiourir, et pour (p. 1'!) les magistrats à aitaquerla bulle Lni-
lesquels il n'a offert à son père ni son sanq ni genitus , parce que la censure qu'elle porte
ses prières. est générale el n'a|)plique point les qualifi-
Pape 13V Qui ent-ce qui peut entendre dire
:
cations , il souleva l par conséqu-nl b s mê-
ians horreur qui' Jésus-Christ soit mort pour mes magisirats conlre le c^nciie île Cons-
chacun des hommes en pnrliculier? tance, dont la censure con're Jean Hus est
On pourrait riipi orter un f^rand nombre précisément dans la mèiin' forme.
de propcisilions seinhiahles. lanl sure Uc ma- Tout le reste du libelle n'est pas moins
tière (jue sur la liberté ft la grâce, mais il méprisable tout y porte à faux; le jargon
:

sulfira de dire que depuis la page i80 jusqu'à géoméirique de l'auteur n'éblouii personne.
la page 483, tout le jansénisme se trouve cxai;- Ses maximes, s s corollaires, ses réflexions, ses
lenuMit renfermé en cinq pages; le reste du exemples, tout annonce unécrivain piu sensé,
livre est un tissu de calomnies, d'injures et lequel ou avance hardiment les principes les
de paroles méprisantes, d'accusations d hé- plus faux, ou, s'il en p >se de vrais, n en tire
résies tilles (lue pourrait (,:ire le calviniste
, que de fausses'consoquenccs.
le plus outré conlre la d clrine (ilbolii]ue.
TÛMoicNAGE de la vérité dans l'Eglise. Disser-
C'est ce qui a fait dire an célèbre proles-
tation théologiqai', oii l'on examine quel est
tant Lejdeker, dans son histoire du Jansé-
ce Témoignage, tant en général qu'en par-
nisme (page 273), que Bont e<t un janséniste
ticulier, au regard de la dernière constidt-
iinci're et plus inqénu quf les mitres, et qui
tion, pour servir de précaution aux fidèles
vaut pour le moins son maître et son patriar-
et d apologie à l'Eglise catholique contre
che Jansénius. si même il ne le .vM'/zdsse /ki.ï.
les reproches des protestants. 1714, in-12,
Hœc Carolus ({onlius,qu(Mn landamus ui jan- 'i.'{3 pages.
senislam ingcniium prse tœleris, ipsoque
palriarrha meliorem. 1.L'auteur prolestant du Journal litté~
BOKDIÎ (Vivien i.a), prêtre de l'Oratoire, raire s'élève avec justice contre la fin de ce
naquit à Touionse en IfiSO, fut envoyé à
.
liire. /in effet dit-il, qu'avaient affare là les
,

Rome avec l'ablié Chevalier par le cardinal ,


protestants? N'ont-ils jias a-^scz fait connaî-
de Noailles pour les affaires de la lonstitu- tre qu'ils enlrmt volontiers avec Us entie-
,

lion, devint supérieur du séminaire de Saint- niis de la conslitutinn dans toutes leurs vues
Magloire, à Paris, où il mourut le 13 mars contre cette décision ? Venir après cela mettre
17i8. Outre les ouvrages dont il va être (luis- froidement ii la tête d'un livre qu'il n'est fait
tion, le P. Labonle esl auteur de plusieurs que pour servir de précaution aux fidèleset d'a-
Mandements et Instructions pastorales du pologie à l'Eglise catholique contie les repro-
cardinal de Noailles etderévéque deTroyes, ches des protestants, n'est-ce pas leur chercher
Bossui t. degaîlé de cœur unevraie querelle d'Allemand?
surtout lorsque c'est un livre dont le principe
ExisiEN de la Constitution, etc., selon la mé- est tout protestant.... où l'on est continuelle-
thode des qénmètres. Première dissertation, ment obligé de recourir à la voie del'examen...,
contenant des maximes qénérales. Février et où l'on dénonce hautement : « Malheur à qui
1714, in-12, 67 pages, publié sous le voile n'entre point dans cet examen avec cet œil
de l'anonyme. simple et droit que la crainte n'effraie point,
D'abord l'avertissement est un amas d'in- que les espérances n'éblouissent point, que
Vectives contre Rome, contre les jésuites, le désir de plaire aux hommes n'altère point,
contre les cardinaux, surlout contre le car- que la vérilé seule peut fixer, parce (|u"elle
dinal Fab:oni, et centre les évèqties orllio- seule a droit de plaire malheur, en un mol,
I

doxes. L'auteur vient enstiile au\ louanges à qui néglige d'observer en ceci le précepte
du livre de (jucsncl et il ose dire que pen-
, de l'Apôtre Oinnia prohatc, quod bonum est
:

dant iO ans ce livre a été lu avec l'approhali.in lenele ; l'Xaiiiiiiez tout, et ne relenez que ce
des plus qrandf évéques de France, et l'édifi- qui est bon » Si c'est dans la vue de paraître
!

cation générale des pasteurs et des peuples éloigné des jirotestants qu'on en agit ainsi,
(p. 11), quoiqu'il eût déjà été condamné et coniinue le journaliste de La Haye, c'est en
a Kome et en France, ainsi que nous l'avons rechercher les occasions, ce semble, avec trop
dit ailleurs. d'affectation. C'est maintenant une mauvaise
l'.iisuile. le prétendu géomètre, après quel- finesse qui ne pe :t plus surprendre personne.
ques préliminaires Tort inuliles, attaque (p. 9) On suit trop aujourd'hui en quoi les réformés
les cond.imnalioiis in globo , par ce raison- tt lesjansénistes se ressemblent ; et il g aurait
nement absurde et cetlc façon de parler in- peut-être de l'avantage pour ceux-ci â en cn-
solente Qui se chargera de faire la distriliu-
: venir de bonne foi : cela leur serait êi tout le
liondcs qualifications énoncées, cl qui démêlera moins plus glorieux que la dissimulation qu'ils
ce chaos? On
pape lui-même a pu le démé-
le affectent depuis si longtemps à cet égard.
lir, ou il ne l'a pu. S'il l'a pu, que ne l'a-t-il (Jooin.il lilléraire, 171îi, p. 'i3'f.)
fait? S'il ne l'a pu, qui te pourra? L'auteur Tels sonl les reproches d'ami que le jour-
n'a pas vu qu'un hussile aiu'a droit de tenir naliste proleslanl fait à l'auteur oralorieii, cl
le même langage sur le coiuile d-.' ("oiistance, l'on d it convenir (lu'ii le jjrotesiant a toute
i

puisque ce concile œcuménique a employé la r.ii'ion de son côlé.


pour la condamnation de Jean Hus la même ^ 11. Piirmi les excès où l'aulcur du Jmotr
313 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 316

gnage, porté, il y en a qui lui sonl


etc., s'est cher à ceux qui l'ont condamnée, et dont le
communs avec d'autres défenseurs du P. petit nombre, pour qui parle l'auteur , se
Quesnel, et il y en a qui lui sont particuliers. rejiardera toujours comme
seul juge.
Non content de dire avec [dusieurs des Tel est le système de cet écrivain, dans les
quosnellisles que la fonslitution l'nigenitus principes duquel ce n'est plus au\ apôtres
condamne
^, des_ vérités et qu'elle autorise des
,
et à leurs successeurs , mais au peuple qu'il
erreurs; que l'.iccepiatinn de celle bulle par est dit Allez, ens'ignez; et qui vous écoule,
:

le clc rgé de Fr;ince st \\ ffet de l'ignorance,


< mécaute : ce n'est plus eux qui sont établis
de la surprise, do la f.iili e>se, de la politique; les dépositaires el les juges de la doetrine ;
que c'est l'autorité de la cour ijui a eniraîné enfin, par la même raison, ce n'est point en
les suffrages (les prélats, etc.; non content eux, mais dans le corps des fidèles que ré-
de semblables expressions, tout injurieuses side l'autorité de faire des lois qui obligent
qu'elles étaient, cet auteur a porté 1'. utrage la conscience, de punir les rebelles, de re-
et l'insolence jusqu'à oser dire (jue la cinsli- trancher les membres gâtés, etc. Idée mons-
tulion e'Iiranlc les fondenunts de la relirjion , trueuse de l'Kglise, suivant laquelle ce ne
et ((u'elle ultère sans ménagement le dépôt sa- serait plus qu'un assemblage de fanatiques,
cré : jusqu'à soutenir qu'en acc<'pta!it cette où les disciides deviendraient les maîtres,
bulle, les prélats ont dit anathème à Jésus- el oiJ, pour mieux dire, il n'y aurait propre-
Chris! ; qu'ils se sont chargés d'une iniquité ment ni maîtres ni disciples, etc.
plus criante que ne le fut la irév ricalion de C'est ainsi que, ])our sauver le jansénisme,
ceux qui signèrent contre la divinité du Verbe l'auteur en est réduit à désarmer l'Eglise, à
à Rimiiii jusqu'à mettre en paiallle la con-
:
donner gain de cause contre elle aux pro-
duite du roi, dans l'affaire de la consliluli:)!i, testants, àjustifier leur schisme, à rendre
avec celle d'un empereur arien, l'ennemi dé- désormais interminables toutes les disputes
claré des catholiques, <'l à la représenter en matière de religion à introduire par
,

Dicme comme plus injuste et jilus violente. consé([uent la toléraiice de toutes les sectes.
C'e^l-à-dire que l'on n'^ijouterail rienà la force Principe abominable, qui est la destruction
des expressio.'.s de l'auteur, ((uanl avec Luther non-seulemetit de la catholicité, mais detoul
cl Cahin oa donnerait au pape le nom lï An- le christianisme.
téchrist,au sié^;e de saint Pierre le nom de m. Le parlement sentil le danger de cet
la prostituée de V Apocalypse à l'assemblée
,
ouvrage, el le proscrivit, par un arrêt du
du clerL;é le nom île concdiahule et de bri- 21 février 1713.
gandage, au roi le nom de persécuteur el de
Les Notivellcs ecclésiastiques du 23 mai 1715
tyran.
triomphent de ce que ni le pape ni les évê-
Pour comble de tant d'excès, l'auteur en ques ne se sont point élevés contre le Té-
ajoute un qui lui est propre et qui tend à
moignage de la vérité. Le parti n'a pas eu
les justifier lou-. Tandis (ju'il accuse fausse-
longtemps cette satisfaction. Ce livre a été
ment le pape et les évêques d'a\oir ébranlé condamné par le pape, par l'assemblée du
les fonilements de la religion, il fait lui-
clergé, par M. l'archevêque de Lyon, par
même trè^-réellement ce qu'il leur reproche. M. de Mailly, archevêque de Reims, etc. et ,
Car, pour défendre le livre el la doc rine du
P. Quesnel conlic les analhèmcs du corps
réfuté [larle père Daniel. —
Le pèrelaliorde
désavoua cet ouvrage dans la suite, en adhé-
des pasteurs uni à son chef, il entreprend de
rant à la constitution.
leur ôler le droit sacré qui leur a été donné
par Jésus-Christ de décider souverainement MÉMOIRE sur une prétendue assemblée de
des questions de la foi, pour attribuer ce l'Oratoire, etc. ,
juin 17i6 in-4°, pages 16.
droit aux peuples. Au lieu d'ob'.iger 'e trou-
peau à écouter la voix des pasteurs, il assu- Âvanl que la congrégation de l'Oratoire
tint son assemblée, en 1746, on fil paraître
jettit au contraire les pasteurs à écouter celle
du troupeau, lin vain le pape avec les évo- deux imprimes; l'un intitulé Mémoire, etc., :

l'autre ayant pour titre Lettre au R. P. N.


ques, en vain les conciles généraux pronon- :

ceront sur un point de religion, si le suffrage de la congrégation de l'Oratoire, etc. Ces


deux tocsins tendaient à entretenir cette con-
unanime des peuples ne précède ou ne suit
grégation dans la révolte contre les deux
le jugement des 'las'eurs, c'est le jugement
d la multilu'ie, et non le leur, qui sera la
puissances. Le premier, plein d'impiété et
règle de la vérité. d'audace, a passé pour être de la même main
Kn cas de partage entre les évêqut'r.,si l'on que le fanatique ouvrage du Témoignage
V iit d'un côté le chef avec le corps, et de
de la vérité. Le second, [dus modéré en appa-
l'antre un pclit nombre qui s'en sépare, loin rence, est au fond aussi pernicieux. Ce sont
que cet aciord entre le chef et les membres des poisons apprêtés différeu)menl mais ,

.'.oit une preuve ou même un préjugé pour également mortels.


la jus ice de leur cause el pour la vérité, Principes sur la distribution des deux pHis-
selon l'auteur, c'est tiul le contraire; pourvu
sances. 1733, in-12.
que ceux du ];etil nombre puissent alléguer
que le plus grand a eu les puissances de son Cet ouvrage, qui renferme des principes
coté, ([u'il a mis en œuvre les intrigues, les pernicieux et destructifs de la juridiction
menaces, la violence, el que la chose est ecclésiastique, fut condamné par le clergé
notoire intrigues, violences, notoriété, (jue
: de France; il fulaussi proscrit par Benoît XIV,
DilHe secte hérétique n'a mancjué de repro- dans son bref du 4- mars 1755.
517 BOS DOS 548

roNFÉRKNCE sur ta pénitence, petit iii-12 ;


donna dans lequel on trouTa des inno-
et
ouvrage d'une morale sévère el même ri- v.itions. Il se défendit avec peu de modéra-
gide. tion, et finit cependant par retrancher quel-
ques-unes des disfiositions blâ;iiées. Le 30
I50SSUET ( JACQUES-RENicNr; ),
évoque de
mars 1742, il se démit de son évéché, et
Trojcs né en Ififi'i., neveu ']' l'illustre
(1), mourut le 12 juillet de l'année suiv^mte.
évr'que de Sleaus, entra dans l'élal ecclé-
siastique, cl se trouvait à Uotue avec l'aiibé Pro.if.t de réponse à M. l'archevêque
Philifipeaux qui l'avait dirigodaiis ses études, d'Embrun. lu-V", 42 pages.
lorsque le grand Bossuel le chargea (2) de Voici l'orca-ion et le sujet de cet ouvrage.
poursuivre la condamnation du livre des Au commencement de 173-3, on vit paraître
Maximes de Fénélon. L'abhé Bossuet montra un écrit de '6-2 pages in-4° intitulé Instruc- :

peu de délic;ilossc dans cette affaire, et mit tion pastorale de M. l'évéque de Montpe lier,
plus que du zélé à la faire réuss r. I! oublia adressée au clergé et aux fidèles de son dio-
que s'il est glorieux de faire triompher la cèse, au sujet des miracles que Dieu fait en fa-
justice , il est plus beau encore de n'em- veur des appelants de la bulle Uniuenitii-.
ployer, pour y parvenir, que de la modéra- L'auteur, zélé partisan du figurisme n.o-
tion et lies moyens dignes de la cause pour derne, y insinue clairement el éiablit autant
laquelle on agit. Sa volumineuse correspon- qu'il peut la supposition impie d'une défec-
dance sur cet objet, publiée [lar Deforis, fit tion générale du sacré ministère , el par
peu d'honneur à sa sagesse et à son carac- conséquent de toute l'Eglise. Pour appuyer
tère. A son retour, eu 1699, il fut ordonne il cite en sa faveur les Médita-
son système,
prêtre, et pourvu de l'abbaye de Saint-Lucien posthumes de M. Bossuel évêcjue de
tions ,

de Beauvais. i: devint grand viiaire de son Meaux el lui Impute d'avoir enseigné la
,

oncle, qui désira l'avoir pour coadjutcur, et même doctrine.


en fit la demande à Louis XIV, en pnriatil de M. le cardinal de Tencin, [)Our lorf. arche-
lui avec éloge, ce qui prouverait sans doute vêque d'Embrun, s'éleva jusli ment conlre
que l'abbé Bo:<sitet a>nit sa se conlraindre (le- une opinion si monstrueuse , dans son in-
vant un juge si éclairé. Le roi n'accéda point slruclion pastorale du Saoul de la même an-
à cette demande, cl le tint toujours é!t igné de née. 11 s'expliqua, à l'cgard de M. Bossuet,
l'épiscopat (.'î; C ne fui ijuc sous la régence, d'une manière qui ne devait pas déplaire à
et par le crédit du cardinal de Noaille>, qu'il M. de Troyes. Celui-ci néanmoins s'en of-
eut l'évêché de Tro, es en 1716. Signalé fensa et, dans une lettre datée du 26 avril
;

parmi eux dont la doctrine était suspecte, 1737, il reprocha vivement à l'illustre arcbe-
il n'oblinl fcs bulles que deux ans apn's, sur vêijue d'avoir supposé gratuitement que celle
une allpstatio!) d'orthodoxie que le caidinal erreur (de la défection générale de l'Eglise
de la 'rréuiouille donna en sa faveur. Le des nations) était imputée à M. Bossuel par
nouvel évéque adhéra à l'accommodement M. de Montjcllier. M. d'Embrun ré|diqua
de 1720. En 1725, il se déclara pourl'évéquc par une lettre adressée à M. de Troyes, da-
de Montpellier, et maintint son opposition tée de Paris le 27 octobre 1737, in-V" de 40
à la bulle. L'année suivante, il donna un pages, où il démontre é^ileinmcnt ,
1" que
mandement contre l'ofiice de saint (îré- M. de Montpellier a réellement enseii/né la
goire \'\l, cl (léî'enilit (4] contre un abbé défection générale du ministère dnis l église
Fichant (5J l'aullienlicité do quelques-uns des des gentils; 2" qu'i7 s'est appuyé pour prouver
ouvrages posthumes de son onele, qu'il avait son opinion, de l'autorité de M. Ilussuet.
publiés, tels (]ue les Elévations sur les nvjslc- Or, dans le Projet de réponse, on prétend
res, les Méditations sur l'EcanqUr, le Traité encore justitier là-dessus .M. de .Montpellier.
de l'amour de Dieu, celui du Libre Arbitre et Mais il s'en faut bien qu'on y rénssisst\ Les
delà Concupiscence et celui de la Connaissance preuves alléguées p.ir M. de Tencin sont
de Dieu et de soi-même. Le parlement de toujours liiomphanles et subsisteront à ja-
Paris <loeida en sa faveur (6). Il eut ensuite, mais dans toute leur force.
avec M. Languet, archevêque de Sens, son Bien n'est eu elTet plus décisif conlre
métropolitain, de longues disputes, d'abord M. Colberl que le texte même de son instruc-
sur quelques-unes de ses instructions pas- tion pastorale. L'ancien peuple, dit-il, est la
torales, ensuite sur un nouveau .Missel qu'il figure du nouveau dans ses malheurs, aussi

(I) Celte noiice e-^t liréc de la Hiograpliie univer- Après la mort de l'évôqne de Mcaiix, r.ilibé Bossilei
selle Ak Feller, éilitiiin (le licsançun, (Jaiilliier fières. parut oublié. On voit pointa: l qu'il présenia Louis ;'i

{'i) Jamais choix ne fui plus mullieiiretix el n'eut XIV un exemplaire manuscrit de la Défense rie la
des suies plus déplorables, dit M. de Bejiissct , his- Déiiiirntiun de lOS-i. (^oile note est tirée des iîi-
lorion (le Bossuel. maires lieM. l'icol, loni. IV, p. I'J8. l
(5) Coït ai 1703 que l'évèqnc do Meanx présenta (i) Dans UMC autre édition de Keller, celle de
»n roi uiipl.KCI pniir (pi'il lui ddiniàt son neveu pour Paris, Mc(piif;iic ii-llavard , 17 vol. iii-8°, on lit Il :

co:iiljiilciir eu p in- snceessoiir. (ie placet a été iiii- prit ù rurlii les jourualiites de Trévoux, qui avaient
priiui' dans les Mémo rcs tic 'I rcioux, eu I7()5. On jeté du doute sur quelques ouvrages de son oncle.
assure qiii! lors de l'airiire du cas (l(! conscience, {h) Le prélat lit paraître conlre cet aliLé deux in-
l'ablié Bossuel se donna beaucoup de nioiivenient structions pastorales, où on rci;rclte, dit .M. Picot,
pnnr enjjager les ducleurs signataires à se relracler, qu'il n'ait pas prescrit à ses rédacteurs de mettre
et I'"ouilloii, dans son Histoire du dis de comcience ,
plus de modération.
(lit ipi'll s'aitira à celle occasion dis reiiroclies assez i(i) Dopids lors rauilienticilé de ces éciits n'a plus

vils sur s(.iii miitiiuuu et sur son dc.-ir (i'<.ire uvéqiie. die que (aiblcmeiil coniestée, dit M, Picot.
,

Si9 MCTIONNAIRE DES JANSENISTES. 380


bien que danascs avantages. Ce serait se Irotn- usage à l'autel des nouvelles messes quo
per t^rosnèremenl que de baisser aw peuple renferme ce scandaleux .Missel.
figuratif tou^ les maUiefirs , et de ne vouloir Voici une partie de ce qu'il y a trouvé de
le reconnailre comme figure du peuple non- répréhensihle.
venu que dans ce qui lui arrive d'avantageux. 1° Dans douze messes à l'honneur de
les
Il ajoiue haie voit un temps où les étoiles
: Marie, on en retranché loul ce que l'an-
a
du ciel seroi^t languissantes. Les deux se plie- cienne liturgie consent à son honneur. On
ront et se roulernnt comme un livre, tous les ne parle presque plus d'elle aux messes de
asires en tomberont comme des feuilles tom-
, la Purification , de l'Annoneialion et de la
bent de la vigne et du figuier. Qui peut dou- Circoncision. On a retranché loul ce qui est
ter que le ciel, dans louies ces prophéties , ne propre el spécial à Marie, aux messes de
désigne l' Eglise ; que le soleil, la lune, les l'Assomption et de la Compassion ;
étoiles, ne soient le symbole des pasieuts que 2° On n'a |)as mis une seule fois dans les
Jésus-Christ a établis pour être la lumière du douze me-sis, destinées à l'honneur de Ma-
monde? Peul-on marquer el dépeiiidie plus rie, ces paroles : Ave Maria, gratia plena
,
clairem nt la iléfeclion 2;énérale el l'aposia- Bominus tecum. benedicia tu in mulieribus....
sie universelle de l'és;liso des gentils? Voyez Mater, ccce Filius tuus; Fili, ecce Mater tua:
Etemare. tout cela a été retranché ;
3' Dans l'oraison marquée adpostulandam
Instruction pastorale du 1" juillet 1733. carilatem, pour demander la charité , on va
On trouve ici le plus pur quesnellismc; insinuer, par une ridicule affecl ilion le ,

par exemple page 83 Notre dépravation


, : systè ne janséniste des deux délectations in-
esttelli', qu'abandonnés ù nous-mêmes, nous vincibles, la charité et la cupidité, qui,
n'éviterions aucun mal, ou nous ne l'éviterions comme les diux poids d'une balance, entrat-
qu'en nous jetant volontairement dans un nent nécessairement notre volonté. Dnts
autre. C'est là, comme on voit, l'im uissaiice da cordibus nosiris, xit déficiente cupiditale,
de l'homme pour tout bien établie dans les ,
de die in dicm in tuo amore crescamus ;
cinq premières propusilioiis de Quesnel , et 4° On y qualifie grossièrement el injuste-
surtout dans la première. N'est-ce pas aussi ment de livres étrangers les livres liturgi-
la Irenti'-liuiti("'me proposition Le pécheur : ques de l'Kglise rom ine, mère de tous les
n'est libre que pour le mal sans la grâce du
, maîtresse de toutes les Eglises;
fidèles, et
libérateur. 0° On y retranche loule la sainte décora-
Page 99. Voici le litre d'un paragraphe :
tion de nos autels crucifix, chandeliers,
,

Que la foi n'opère que par lu charité. C'est flambeaux reliques de saints, tableaux. On
,

copier visit)lem''nl la 51' proposition de n'y voit ni tabernacle, ni retable orné. Oa


Quesnel Ln foi justifie quand elle opère;
: ne laisse qu'une simple nappe sur l'aulel, de
mais elle n'opère que par la charité. sorte qu'on le prendrait pour une table de
Instruction du l" février 1734. cène calviniste, el toute l'église pour un
Que doil-on penser de celte proposition prêche.
(n° 63, p. 88) ? La volonté spéciale de Dieu,
On dirait presque qu'on veut faire revivre
par laquelle il sauve efficacement qui lui plaît, de nos jours l'hérésie de Vigilanlius que ,

saint Jérôme combattit avec tant de force, et


est la source et le principe de tout ce que nous
qui coodamnait les fiainbeaux el les lumières
demandons à Dieu , et le fondement de notre
espérance.
dont on décorait de son temps les tombeaux
des saints martyrs et les autels élevés sur
Ces paroles ne détruisent-elles pas totale-
ment l'espérance chrétienne? Car enfin si ces tombeaux.
notre espérance n'a pour fondement que la Saint Paulin, mieux instruit de la pratique
volonté spéciale de Dieu, par laquelle il sauve de l'Eglise que tous ces novateurs, nous l'ap-
prend dans un seul vers :
efficacement t\u'\ lui plaît , si c'est là le prin-
cipe de toutes nos prières comme personne
, Clara decoranlur claris allaria lyclinis.
n sait s'il sera sauvé efficacement, el si Dieu
Sidonius ApoUinaris qui florissait dans
a pour lui celte volonté spéciale, toutes nos ,

le cinquième siècle, raconte, dans une de ses


prières sont donc sans principe, et toute
lettres (1) que, le second de septembre, étant
notre espérance sans fondement.
allé avant le jour assister à l'office dans l'é-
MissALE sanclœ ecclesiœ Trecensis. Typis Pé- glise de Sainl-Just, éièque de Lyon, don! on
tri Alii'lielin, an. 173G. Missel de la sainte célébrait la fête , il fut obligé d'en sortir
église de Troges. après avec ijuelques amis, pour aller
l'office,
Lorsque M. i$ossuet eut publié ce Missel un peu prendre l'air en ntt ndani l'heure
son njétropolitain, M. l'archevcque du Sens, de tierce Car, ajoute-l-il, nous avions souf-
:

examina les rites nouveaux que ce prélat in- fert une excessive chaleur causée par le grand
troduisait dans son église ; il les expoa dans nombre de flambeaux allumés et par la grande
un mandement du 20 avril 1737, et il déelaia fouledu peuple.
que, pour remplir son minisièro, il ne pou- Le nouveau Missel de Troyes favorise
6'
vait se dispenser de les improuver, de les ouvertement s nouvelles erreurs. On y a
I

conilimner, el de défendre, sous peine de inséré tout ce qui peut es insinuer. On a af-
suspense, à tous ceux q li sont soumis à sa fecté d'y placer les textes dont les jansénisleg
juridiction , de s'y conl'ormer, cl de faire abusent, et do les rapprocher les uns des au-
(I) C'est la 17 (lu v«' Livre, adreÈSée .'i son ami Eripliiiis.
|

S-21 BOS DOS j-22

On n'a pas manqué d'y faire onlrer


très. le ment, un acte de charité théologale, qui
Quemvult indiirat de saint Paul (ij, et le soit un acte d'amuur de Dieu aimé pour lui-
Niin iii' enit pœnitentiœ iocum , quanquam même; un acte, lequel, en vertu de son
cuin iacryinis imiuîsisset •:nrn {!). motif très-distingué du motif de l'espérance,
On y a iiiséié l'erreur f.ivonle d'S nou- fasse actuellement préférer Dieu à tout autre
veaux scclair 'S que la charilé est la seule
: objet.
vertu des clirtMlens, et par consétiueiit que C'est là ce que M. de Troyes devait d'a-
la foi et l'cspéranco nu sont neii Quodnon : bord développer. Il devait ensuite ;ijouter :
dat virginitds siipplet sola caritas
, virtus , que ceux qui-n'embrassent (.ointce dernier
oinnis, dit-on, pai;o kSo. Sentiment , ne s'en éloignent que d.ins l'ap-
On affcctud'y dire que Dieu ne doit sa préhi'nsion ou de dégrader la chariié appré-
grâce à personne. Mais ne la doit-il pis du ciativi (|ioui- me sirvirde ce terme^Je l'école),
moins à titre de promesse, de lidélité, d'en- s'ils avouaient qu'elle ne sullit pas pour
gagement? On y débite [3) oiverlemrnt le justifier toujours, même hors du sacrement,
dogme calviniste de l'inamisslbililé di> la ou d'anéanlir la vertu du sacrement, s'ils
grâce : Non potesl peccure, quoniain ex Dco convenaient qu'il requiert pour disposition
natus est. une charité qui justifie avant qu'on le re-
7° On a retranclié ces deux textes si ho- çoive.
norables à la chaire de saint Pierre Tu es : Il élait encore de ré(]uilé de dire que :

Petrus, et super liane petrain œdiflcabo Eccte- ces docteurs sont calholiijues , que l'Eglise
siain ineam : Vous êtes Pieire, ci c'est sur leur permet d'enseigner leurs sentiments;
celle pierre que j'édifierai mon Eglise; Quod- que le |)ape Alexandre Vil, par son bref du
cunque liijaverit super terrain , erit lùjalum a mai 1(JG7, dc'fend à tous les fidè es aux ,

et in cœlis , etc., quoique ces paroles fc évèqnes aux archevcques


, , aux cardinaux ,
trouvent dans l'ancien Sacranienlaire de sous peine d'excommuntciiiion lal;eS: ntentiœ,
saint Grégo re. L'oraisou pour le pape a été de censurer l opinion de ceux qui menl ta né-
retranchée dans les fériés, et la messe pour cessité de quelque amuur de Dieu dniii l'atlri-
son élection a été supprimée. tion conçue par la crainte des peinrsde l'enfer,
opinion qui paraît être aujourd'iiui la plus cum-
Mandement pour recommander au cierge »i i(;ie(/((/i4;( s cco/ev, et qu'en l~2o,lJenoi t.Mil,
et aux fidèles de son diocèse, la lecture et dans une Instruction qui se trouve sur la
la pratique du Traité de l'amour de Dieu, fin du conc le romain, après avoir défini
nécessaire dans le sacrement de pénitence, la contrition et l'allrilion en ces termes
:
suivant la doctrine du concile de L'i enie , Contrilio dulor est pcrfectus caritate. cum
composé par feu iM J- B. Bossuet, éee'que
. qui) (X solo ainore Dei tanquam summi
,
boni,
de Meaux. Du 1" juillet 1733. peccalum prias admissiim dispUcet sicper
comme la plupart de ceux umnia mala. Attritio dolor est communiter
Ce mandnnent ,
concept us vvl ex inferni metu, >el ex para-
qui portent le nom de ce p' cl.il, est fail pour
:tisi jaclura tel ex peccali fœdilate, s'ex-
in.-inuer cl accréditer le jansénisme. Tunlôt ,

nli.iue ainsi sur la suffisance de l'Hlrilion


on y expiime le> smliments catholiques avec :

un langage iiii« nwn. la'ilôt on y débile les ,'^entenlta liodie communis est pnfectam con~
trttionem esse t)onam, sea non esse necessa-
sentiments Janséniens avec un langage ca-
riam ad confessiunein, cum sufftciat dolor im-
lholi()ue. D'abord on dissimule le véritable
perfeclus,sice attritio, aut pura,jam superius
état delà question, et l'on alTecle de répandre
explicata, aut ad summum cotijuncla cum
les plu-, odieuses couleurs sur les théologiens
aliquali inilio amoiis bcnevoti erga Deum ;
et les é»é(ines (|u'on se propose de rél'uler.
\'oici de (luoi il s'agissait, et ce (jue l'au-
quod remunel hue usquc indecisum a sancta
Se de.
teur du mandement aurait dû exposer.
\'oilà encore une fois ce que M. de Troyes
(irand nombre de théologiens prélendent
devait ex[)liquer avant que d'éiablir son
que, pour être réconciliés d;ins le sacrement
de pénitence, il suflit d'avoir la foi, la crainte sentiment. Mais, au lieu de tout cela il dit ,

d'abord, page o, ligne 5 Il est irai qu'il


surnaturelle, l'es; érance du par^lon, l'amour :

est presque incroyable que des docteurs aient


de concupiscence! (|ui lasse préférer la pos-
osé révoquer en doute, et même nier la né'
session (le Dieu à toutes choses, la délesia-
cessité d'aimer Dieu pour être justifé et ré-
lion sincère de (oui péché mortel , la ferme
concilié avec lui; qu'il est étonnant qu'une
résolution d'accomplir tous les commande- '

telle vérité ait besoin d'être prouvée, je ne dit


ments, et par conseciuent de produire, quand
pas à des chrétiens, mais à des hommes tant
le précepte y obligera, des actes d'amour,
soit peu raisonnables! Or, ce langage s'ac-
de bienveillance, par lisquels on aime Dieu '

corde-l-il avec celui d'Alexandre \ il et de


pour lui-même et au-dissus de tout.
Jîenoit XIII? l'eul-oii même, en s'exprimant
D'autres théologiens souliennent qu'outre
ainsi éviter la censure [lorlée par le pre-
toutes les dispositions que tous les docteurs ,

catholiques exigent , et même outre nn mier de ces deux souverains pontifes? N'est-
il pas évident que l'un et l'autre de ces papes
amour de bienveill;ince qui ne serait point
encore porté jusqu'à nn cerlain degré, il ont osé ou niir ou du moins revO(|uer en
faut, dans le temps qu'on reçoit le sacre- doulo la nécessité d'aimer Dieu d'un amour
de charilé appréciative, [lour être justifié
0) AiiRom.cnp. iv, 18. ,
'
., ;- < ••

(3) Page 527. ..


y'I) Ad lb'l,r:<-i)S. \». 17.


'
'
'
,

325 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 521

dans sacrement,
le et que par conséquent, magis peccant et afficiuntur suis peccati»,
sel n M. de Troycs , ils ne sont ni des cliré- quœ coguntur, non autem votunt odiste. El
lienii ni des lioDDiies tant sott peu raison- hœc est illa contriiio, quam illi vorani extra
haùli's. carilateih non meritoriam, alii vacant allrir
Lp prélat continue en ces termes : Mais liunem proxime disponenlem ad contrilm-
aus-i , pirce qu'il s'est trouvé de tels
c'est nem : sic enim ipsi opinantur, quam opinio-
liiiinmes... qui ont porté la licence jusqu'à en- nem errorem tgi judici; 2° Paratur per
sei'jner qu'on n'est point ob'iijé d'nimtr Dieu, intuilum et contemplationem speciosissimœ
pas même pour être réconcilié avec lui; qui justitiœ. qua quis in pulchritudine et specie
par là ont réduit la vie chrétienne à une jus- justiliœmedilatusin eam ardescit et rapilur in-
,

tice tout humaine et tout extérieure et la , cipitque rum Salomone fieri amator sapientiœ,
pénitence à quelques formalités ou tout au , cujus pulchritudinem viderai. Hœc facit vere
plus à que! lue frayeur passagère; c'est parce pœniteutem, quia amore justiliœ id facit ; et
qu'il s'est trouvé îlrs prêtres des pasteurs et , hi sunt digni absolutione.
des chrétiens qui ont écouté ces faux docteurs On ose ici délier les partisans de M. de
et qui se sont formés sur leurs leçons empoi- Troyes de montrer la plus légère diiïérence
sonnées de pernicieu r préjugés, d'où s'en sont entre le premier article de son mandement
ensuivis un relâchement déplorable dans la elle sermon de Luther. Dir.i-t-on que Lu-
discipline, une effroyable corruption dans les ther est allé Iriip loin quand il avance que
mœurs, un renversement presque général dans la crainte destiluéedocharité rend le pécheur
la face du christianisme et la perle d'une , hypocrite et plus coupable qu'il n'était ?
infinité d'dnics ; c'est , dis-je, pour cela même Ma s M. de 'Iro^cs ne donne-t-il pas dans le
que rien ne peut être plus important qu'un même excès quand il soutient qu'on ne
ouvrnqe tel que celui que nous vous mettons peut nier la nécessité de la ciiariié pour être
aujourd'liui entre le^ mains. justilié dans le sacrement de pénitence, sans
Qui parle ainsi dans ce long texte? N'est- réduire la vie chrétienne à une justice tout
ce pas L'Jlher? 1° N'y voil-on pas les mêmes humaine et tout extérieure, el la pénitence à
calomnies dont le moine .iposlat chargea les quelques formalités ou tout au plus à quelque
docteurs llioijues, lorsqu'il disait
les plus c frayeur passagère. Qu'est-ce qu'une justice
(I resol. conlr. Coiul. Eck. Concl. 2] Ego : tout extérieure et une pénitence réduite à
scio et confit eormealiudno ndidicisse [inTheo- quelques formalités, sinon une véritable hy-
logia) quam igiioranliam peccali, baptis)ni et pocrisie?
tntius christianœ vitœ. Ncc quid virtus Dei, On a vu, dans la notice extraite de Feller,
gralia Dei, fdes, spes caritas sit, Breviter, que l'évéque de Troyes, possesseur des on-
non solum nihil didici [quod ferendum erat) vragps manuscrits de son oncle, en avait
sed nonnisi.dediscenda didici. Miror autein si publé plusieurs. Le Traité de l'amour de
alii felicius dedidiccrint. Chrislum amiseram Dieu, pour la publication duquel il donna le
illic , nunc in Paulo reperi. mandement dont il vient d'être question, est
2° Ne sunt-ce pas les mêmes crreuis sur un de ces ouvrages pislhumes. On a vu
le dogme, si, comme l'iissure le pré!at, on ne aussi, dans la même notice <t en noie, que
peut nier nécessité d'aimer Dieu d'un
la plusieurs de ces ouvrages firent naître des
amour de chariié parfyile, pour être justi- doutes sur leur authentirité. Les critiques
fié dans le sacrement, sans réduire la vie remarquèrent qu'il y avait des traces de jan-
chrétienne à «ne justice tout humaine et sénisme; principalement dans les Elévations
tout extérieure, et la pénitence à quelques sur les mystères, el les Méditations sur les
formalités, ou tout au plus à quelque frayeur évangiles; nous r;ipporlerons quelque chose
passagère? L'hérésiarque n'avail-il pas droit de ce qu'en ont dit ces criliques, lorsque
de condamner la crainte et l'espérance lies- nous aurons parlé d'un autre ouvrage to-
lituées de charité, et de s'exprimer ainsi laleiiicnt imputé à l'évéque de .Meaux. c'est-
dans son second sermon sur la pénitence. à-dire, de la Défense de la Déclaration de
Contriiio (sic enim cœpit vocari pœiiilen- 1682 ,
que cet illustre prélat avait aban-
tia interior) duplici via paratur : l" Per di- donnée, comme il jivait abandonné, répudé,
scussionem, collectionein,detestatiunem pecca- envoyé promener la Déclaration elle-niême;
torum, qua guis, ut dicunl, recogilat annos mais que son neveu ne craignit pas de pu-
suos in (imaritudine aninue suœ, pond'ranilo blier, après avoir osé l'altérer el la falsifier.
peccatorum gravitatem, damnum, fœdilatem, Nous terminerons cet article par un aperça
îuultttudinem ; deinde amisstonem œternœbea- des sentiments des jansénistes à l'égard de
titudinis, ac œternœ damnalionis acquisilio- l'évéque de Meaux, el un autre des senti-
nem, et atia quœ possunt trisliliam et dolo- ments de l'évéque de Meaux à l'égard du
rem excitare, spe mtisficiendiper bona opéra. jansénisme.
Hœc autem contritio facit hypocntam, imo_ Defensio declaratioms celeberrinuv quam
magis peccatorem, quia so'um timoré prœccpii de potestate ecclesiastica sanxit clerus gai-
etdolore damni id facU, et tah s omnes indi- licanus , anno lô82. Luxembourg, l'730,
gne absohuiitur el communicantur. Et si li- 2 vol. in-i°.
bère deberent {remoto prœcepto acmimspœnn-
rum] confxteri, certe dicerenl sibi nondispli- Edition faite lurtivemenl, à ce qu'il paraît,
cere'eam vitam prœlerilum, quam sic coguntur Irès-dél'ectueuse, et qui donna lieu à l'évé-
displicere et confiteri. Jmo quo magis timbre que de Troyes de publier cet ouvrage sur la
pœnœ el dolore damni sic conteruntur , eo copie qa'ii possédait. Voilà ce qu'on a dit;
52S DO? DOS z%
mais on aussi que l'évêque de Troycs,
n dit cialemcnt chargé. Voyez Queux { Claude
voulant, conlr;iirei>i(;iit à la volonté de son Le), et Drfuris.
oncle. pul)ller ce livre, lit f lire, sans avoir M. Picot, dans V Ami de la religion, s'est
l'air (ie s'en mêler, l'édilinn do Luxembourg, occupé au moins trois fois de la ùéfense de
afin de se trouver obligé d'en dunner une la Déclaration : la première, lom. 111, page
meilleure, et de se mettre ainsi à l'aliri du 278, en rendant compte de l' Histoire de ISus-
reproclie d'avoir viole la dél'ensc que lui suet, par M. de Beausset; la deuxième, tom.
avait l'aile sou oncle. XV, page 21, en rendant co.iqile du tome
L'abbé Le lioy, ex-oraloricn et janséniste, XXXI des OEurres de Bassuet, publiées ar (

a donné une tratuction Irançaisc de ce livre, Lebei; et la troisième, tom. X\\ jiag. 22G et
cl l'abbé Coulon, ancien grand vicaire de suiv., l'occasion des tomes XXXil cl
à
Ni'vers, un Abrège, en un vol. in-8°. Paris, XXXIII de cette mêtue édition. Nous allous
Méguii;non-Junior, arincincé dans V.iini de rafiporler ici ce ([u'il dit par r.ipporl à la
la religion,lom. 111, 181'i. Cet Abrégé a été Défense, à rcxccplioii de et; qui se trouve
public de nouveau, récmment, par M. de dans le tom. 111, parce (|ue cela st h oins i

Genoude, sous ce lilrc faux et trompeur : complet que dans les comptes-rendus subiC-
Défense de l'EjUne gulUcnne, par liossuel, en queiits, et y eslrépélé.
un volune in-18, au lormal Charpentier, do " Au tome XXXI, dit M. Picot, commence
k2k pages. la Défense de la Di clamlion du clerqé, qui
« Soardi (1) prouve assez bien, dit Fel- doit faire 3 volumes. L'éditeur mis en te e
.i

ler (2), que celte Défense, telle (jiie nous l'a- du volume la Préface faile par Le Itoy, pour
vons, n'est pas de Bossuct, quoi .u'il soit sou édition de l'7io. dite /-•( «/«ce, rédigée
vrai qu'il a fait un ouvrage sur ce tujel, par un homme exact el laborieu*t, qui aval
revu el beaucoup changé quelque temps beaucoup étiiiié h s nuvrajes de lîossuei,
avant sa mort. Il y avait, conu: e l'assure nous fait coiuiaître les diverses l'ormis que
M. d'Agucsseau, une péroraison où le liire prit sa Défense, et M. le cardinal de Boaus-
était dédié à Louis XIV", et qui ne se trouve s I, dans s m
Flisloire, a aclii vé de jorler la
pas dans ce que 1 neveu du célèbre prélat • lumière sur tout ce (jui a rapport à ce grand
nous a don:'.é omiiie l'ouvrage de son on-
< traxaii. Nous voyons, par un, (jue Bossuet
1

cle, » « L —
p:ir:emcnt de Paris, dit encore commença la Défense en 1G8», et lui donna,
Feller (.3;, puissamment sollicité ar les amis ]
celle année el la suivante, une preuièrc
de l'évêque de Trojes accusé par Soardi forme; mais après raccommodement de 1G93,
d'avoir altéré la Défense de it Déclnrniian, il sentit la nccessili! d'y lairc des cliange-
donnée sous \<- nom de l'évcque de Meaux, nieiils. Il su]ipriMia alors le litre de Dépense
supprima l'cuivrage de Suaidi par un arrél de la Uécinralion du clergé, el y siib.slitna
du 23 ]uin 17V8; mais il n"a sans dou'.e pas celui de la France orthodoxe, ou Apologie de
prétendu déroger par là auv très-bonnes l'école de P<iris el du cl rgé de France. C'est
raiso;is do l'auteur (i). En géiiériil, dit un le titre qu.' Bossuel donna ù une dissertation
critique cité ici par l'ellor, on ne peut re- préliminaire qu'il mil a la place des trois
garder comme étant réellement et tolalimeiit premiers livres i!e son ancien plan. Là, il
de liossuel, que les ouvrages imprimés de son n'est plus quesliou des quatre artic'es, el
vivant, parce que les papiers de ce grand Bossuet mêiiic di;, ii° 10 Que ia Déeiirail',n
:

homme ont passé par les mains des Bénédictins devienne ce (ju'on loudia, car ce n'est point
jansénistes des lilattcs- Manieaux, gui les te- elle (jne nom entreprenons de défendra ici, el
naient de l'évêque de Troyes dévoué à la s: ce. » nous aimons à le répéter souce, t. Il paiait
Ces Bénédictins jansénistes voulurent don- assez elonnanl, coii.ine le remarque Le Roy
ner une nouvelle édition des œuvres de l'os- lui-même, qu après une manière de s'expri-
suet ; Claude Le Oueux en fut d'abord spé- mer si loriuclle, l'ouvrage porle encore le
(1) D,' suprenn Romani Ponlficis niirlorilate tio- qui n'avait pas encore dévoile; tout le plan de s-es
diernd Ecclesiœ (jidlicanœ doctiiiia. A\\'j,nnn ^ 174', opérations. Il vnit ce même cleriié se jeter sans
I vol. iii-4°. 1 M. de Bruiiiinck, conseiller dereicclciir réserve entre les liras du chef de i'lij;l:se; deman-
pabtin en .1 donne une nouvelle éduimi , Iteidi't-
, der, altendre ses décisions , les acccpier comme des
berg I7j5, avec luie [iréface inléress;inle et une
, détrels irrcfragaliles , les preu'ire po ^r l!)ndement
épître dé licaloire au pape l'ie Vi. Dans ce livre plein des instructions adressées au pciip.'e et de la juste
d'érudition et d'une sage crititpie, Soardi inonlre rcclamaiiiin de leii'S sièges eavaliis ; promener la
que la dddrine aciuelle du clergé de l''rance n'i si profes-ioii prati |iii' de cclie iloi irinc dans toutes les
point du tout opposée, mais au coniraiie irès-favo- régions de l'turoi c , conibndre, par les jiaroles , les
rab'e à l'autnriié du pape, et que, dans la praiiquc Cents, les exemples et l'aspect seul de leurs per-
surtout, ce clergé semble regar.ler la Imieuse Déi'l.i- sonnes, les licliéris es des |.ay» éiranger»; elhuer
ralion de 1082 comme non aveinie Un ol)serviiei:r, on, SI l'on veut, expier toutes les traces d'une décla-
rapprocliant I'éji0(|ue de la déelaralii>n avec (cl.'e do raiioii qui , peut-être avec d'antres causes, a con-
la icvoliiiiiui, vdil d.ins les cvénemenls un coinrasio couru pour s.i part à préparer sa démocrat e ai é-
qni prête plus d'une matière à des réllexions utiles. pliale qui a dé^olé l'Eglise de Fiance. Feller, qui
II voit, après la révoluiiiui d'un sièile, le re peeiable nous a liiurni cette note, envoie ici à Innocent XII
i

cler{;é du royaume lrè--clirciieii,| ersé iilé, déjvoinilé el à Sfomirale. >


exilé par les suites de ce même rii-liérismc, au'piel, Article Dossuet, évèque de Meaux.
("2)
peut-être sans levciuJoir et s:ins s'en donicr, il avait (5) Anicle,' oardi.
cru deviiir accorder queli|ue clmse dans des temps (i) Yoijfz le Journal liisloriijue et littéraire, du
difficiles, par déférence pour les volontés d'un mo- l" décembre 1700, pag. 5il.
narque absolu et les instances d'une uiagistraiure
527 DlCTIONNAÎRIi DES JANSENISTES. r,23

litre de Défense de la Déclaration. Mais Bos- la bibliothèque du roi, et où se trouve joint


s'iel n'eut pas le terups de faire à l'ouvrage un Mémoire qu'il présenta également au
tous los changeiuenls qu'il avait projetés. roi. Il dit dans ce Mémoire que son oncle
Nous voyons par le journ.il de l'abbé Ledieu, lui avait recommandé de ne remettre -on
son secrétaire, qu'il entreprit d'y mettre la manuscrit qu'au roi, et il rappelle les divers
dernière main en 1700, sous le nouveau mollis (1 qu'avait eus ce grand évé(jue de ne
)

titre de Gallia orthodoxa. Il fit à !a disserta- pas souhaiter que son ouvrage fut rendu
tion préliminaire quelques additions. 11 se public. A'oyez ce Mémoire dans ïllistoire de
proposait il'on faire d'autres tout l'ou-
i Bossuel, par .M. de Beausset, tom. Il, p. '*17.
vrage. 11 comptait retrancher le livre oîi il Nous remarquerons encore, avec l'élégant
est p.irlé de la conduite et dos prétentions et fidèle historien, que l'abbé Bossuet no
de Grégoire Yll, dans la crainte de mal édi- présenta point à Louis XIV la dissertation
fier ses lecteurs. L'abbé Bo>suet, l'évéque de préliminaii e : et on présume, avec assez de
Troyes, confirma à Le Roy qu'en elîet son fondeiiieni, que cette espèce de soustraction
oncle avait formé le projet de revoir encore était molivée par un passage de cette disser-
son ouvrage, mais qu'une multitude d'af- tation, qui n'a pas plu aux jansénistes. Bos-
encore ses infirmités, l'avaient
faires, et plus suet veut prouver que la ducirine gai icane
empêché de l'exécuter (page 1"J). L'abbé ii'ôte rien à l'autorité des décreis apostoli-
Le Queus, qui avait tiavaille à l'édition des ques, et il ajoute « Dans <juel lieu ou dans
:

Blancs-.Manteaiix, dit également, dans des quelle partie de l'unirers la C' nstitntion
notes manuscrites, qu'on ne peut guère dou- d'Innocent X
et les autre<, sur l'affaire de
ter que le dessein de Hossuet n'eâC été de chan- Jiinsénius ont-elles été reçues avec plus de
,

ger son ouvrage tout entier, comme il avait respect ou exécutées avec plus d'efficacité
changé les trois premiers livres. Le Roy, dans qu'en France? Il est notoire que les secta-
sa Préface, semble avoir été tenté de l'aire le teurs, soit serrets, soit déclarés de Jansénius,
travail de ces corrections telles qu'il suppo- n'ont pas la hardiesse de dire le moindre mot.
sai! q'ie Bossuel les aurait exécutées mais ; En vain ils apjielleraient mille fois aux con»
il craignit de passer en cela les droits d'édi- elles œcuméniques, ils ne serment pas écou-
teur, et il laissa l'ouvrage tel qu'il l'avait tés; et la constitution qui les conlnmne, étant
trouvé dans les dernières copies que lui une fois publiée et acceptée purlout, a toute
avait remises l'évéque de Troyes. la firce d'un juge nent irréfragable que le
a De tous ces renseignements recueillis souverain pontife drot dexé nier avec une
i

par les plu-i zélés a Imirateurs de Bossuct, il autorité sauver ine, ou par lui-même, uu par
est aisé de conclure que nous n'avons pas le ministère de tous les écêqnes. » il laul ren-
son ouvrage dans l'état où il l'eût mis, qu'il dre justice à Le Roy, il rapporte très-Gdéle-
y manque une dernière révision, et que le ment ce passante, nui nous prouve assez ce
titre même de Défense aurait dû éirc changé. que Bos-uet aurait pensé da es appels au
A ces détails, .M. le cirdinal de Beausset en futur concile (lui firent tant de b uil après
ajoute d'assez précieux. Il nous apprend (lue sa mort, ei de celle opposition si animée de
l'évéqui' de Meaux avait permis au cardinal la part d.s gens qu'il se fl.iltait de voir ré-
de Noailles et à l'abbe Fleury de [uendre une duits au silence. Disons encore, à la louange
copie de son ouvrage, tel qu'il l'avall com- de Le Roy, qu<', tout janséniste qi'il était,
posé d'abord en ]G8ï. La copie de l'abbé il blâme il s excès de qucLiues théologiens
Fleury est à la bibliolhèque du roi ce fut : français, qui, pro]iosaiit les ijuatre arti les
sur la copie du cardinal de Noailles qu'on comme des points de foi, déclament contre
fit imprimer à Lu\embour_^
, en 17.30, une
, les papes, et s'eiTonent d'avilir l'autorité la
première édition de la Défense. Cette édition, plus respectable qui soit sur la terre. II les
inexacte et pleine de fautes, ne contenait renvoie à l'école de Bossuet....
point par conséquent la dissertation préli- « .... Bossuel fait l'éloge des pères de Con-
minaire, ni les add. lions faites en 1698 et stanee et de leurs décrets; il ne distingue
en 1701. Ce fui alors q .e l'évéque de Troyes, point les sessions ei les temps. Ainsi il
dépositaire des manuscrits de son oncle, trouve insoutenable l'opinion de ceux qui
conçut le projet d'une édition plus complète n'admetient comme œcuméniques que les
de la Défense. Il avait présenté lui-même à sessions postérieures à l'élection de Martin V.
Louis XIN', en 17vJ8, une copie manuscrite Il parle convenablement de ce pontife et de
dj cet ouvrage, copie qui est déposée aussi à son zèle pour maintenir l'autorité du concile

(1) Dans son comple-reiidu de Vlih'.oira de Bos- en 1708. Son témoignage n'est pas suspect. Il dé-
suel, M. Picoi dil, d'.i prés celle Histoire : < Bossuct clare que son oncle, sentml approcher sa (in lui
,

seniblail laisser de côté Déclaration sur laquelle ,


la remit l'origiiiat de son onviage, en lui ordonnant
d sail-il, le pape est conleitl et le clergé ne dit mot. expressément de ne le conlier qu'au roi et en lui,

Uossiiel d'ailleurs ne iiiiblii jamais ni son premier ajoulaiil que S. .W. persisterait .•oiis doitte dans la
Ir v il, ni la révisinn qu'il en lit. Il n'en laissa pren- résolution de ne le point publier, qu'elle avait eu peur
dre ((u'uue ou deuv copies. Il ne les montra luème cela des raisons qui tubsisliiient toujours el qu'aux
,

pas à Louis XIV. Nous pouvons conjecturer, avec coiisidéruiioiis importantes q.ii détournaient S. il. de
Leaueonp de londcmeiil que ce grand évèi|ue él.iit
, faire paruitre ce travail, il la priait de joindre celles
assez d'avis de ne pas faire paraître un ouvr.ige de de ménager sa réputation... Nous devons donc croire
celle naiure, la paix ayant été conclue entre les que Bossuet n'eùi pas approuvé la publication da
deux puissances. L'abbé Bossuet le dit même lor- son livre. »
mcllenienl dans un .Vémoire présenté à Louis XtV
,

529 BOS fiCS 530

de Constance. Il est que, peu après


vrai à propos dans cette controverse, et Bossuet
(pngo 270), il luiéchappe un mot assez ai^re avait dit lui-même dans son Sermon sur l'U-
contre le pape, rnnt snêine doublement dé- nité de l'Eglise : Que, contre la coutumede toux
placé par la tournure ironique que l'auteur leurs prédécesseurs , un ou deux touverains
lui a donnée, et qui ne sied guère dans une pontifes, ou par violence, ou par surprise,
matière aussi grave qu'une discussion théo- n'avaient pas assez constamment soutenu oit
logique. assez pleinement expliqué la doctrinedela foi;
« Le texte est accompagné de notes qui consultés de toute la terre, et répondant durant
ont paru nécessaires pour expliquer quel- tant de siècles à toutes sortes de questions de
ques eiidroits, ou même pour rectifier quel- doctrine, de discipline, de cérémonies , qu'une
ques erreurs; car il n'est pas très-étonnant seule de leurs réponses se trouve notée par la
que , dans un ouvrage de si longue haleine , souveraine rigueur d'un concile œcuménique
rempli de tant de faits et de citalions, il ces fautes particulières n'ont pu faire aucune
se soit glissé par inadvertance ou autre- impression dans la chaire de saint Pierre.
ment des inexactitudes, que l'auteur eût f.it Un vaisseau qui fend les eaux n'y laisse pas
disparaître, s'il eût eu le temps de melire la moins de traces de son passage.
dernière main à son travail. Le Roy, dans « Dans une autre note, qui suit de près
son édition de 1745, n'a pas fait dilflculté de celle-ci, lenouvel éditeur remarque que de
relever quelques-unes de ces fautes savants catholiques ont écrit iiour laver
« Bossuet n'est jamais plus éloquent que entièrement le pape Libère de re[)roche. Il
lorsqu'il célibre la puissance et la dignité cite la Dissertation critique et historique sur
du saint-siége. On en pourrait citer une le pape Libère, dans laquelle on fait voir qu'il
foule d'exemplos dans son beau Sermon sur n'est jamais tombé , par l'abbé Corgne ,

l'Unité de l'Eglise. La Défense de la déclara- Paris, 1736; et, comme plus direct encore,
tion en fournirait aussi plusieurs. Le para- le Commentaire critique et historique sur saint
graphe X du Corollaire est intitulé Majesté : Libère, pape, par le P. Slisting, dans ses
et puissance du saint-siége. AiTétons-nous ici, Acta sanctorum; au 23 septembre, il renvoie
dit l'illustre auteur, à considérer avec admi- encore à ce que Bossuet avait dit lui-mémo
ration la imissance romaine, instituée pour à ce sujet dans sa seconde Instruction pas-
unir toutes les parties de l'Eglise, et pour torale sur lespromesses de l'Eglise, tome XXII
nous faire entrer dans cette charité éternelle de cette édition ,
page 580. Enfin, lillustre
par laquelle nous ne serions qu'un en Dieu : auteur de VHistoire de Bossuet dit dans une
Et après avoir montré avec quelle vigueur note, tome II, page 396 Je trouve également
:

les papes ont terrassé les hérésies Tout le : dans les notesde l'abbé Ledieu, que Bossuet lui
droit que nous attribuons aux Eglises, ajoute- avait dit qu'il avait rayé de son Traité àe ecclc-
t-il, consiste à reconnaître et à déclarer si siastica Potestate, tout l'endroit qui regarde le
l'interprète commun leur paraît avoir décidé pape Libère, comme ne prouvant pas bien ce
conformément à la tradition, afin qu'après qu'il voulait établir en ce lieu; ce qui montra
s'en être convaincues, elles acquiescent à sa que ce grand évêque avait, après un mûr
décision, qu'elles regarderont désormais avec examen, fait à son ouvrage des changements,
une foi ferme comme l'ouvrage du Saint- ou du moins qu'il voulait en faire, et que
Esprit, qui ne cessera jamais d'être le maître ces changement n'ont pas tous été insérés
et. le docteur de l'Eglise. H paraît que ce pas- dans les éditions de la Défense.
sage avait scandalisé quelques gallicans , et « A la fin du tome XXXIIl est l'Appendice
l'éditeur de 17i5, Le Roy, qui assurément de la défense , avec une préface, qui est celle
n'est pas suspect d'ultramontanismc, a cru du premier travail de Bossuet. Car on siit,
nécessaire de mettre dans cet endroit [Defcn- et nous l'avons dit ailleurs, qu'il revit plu-
sio declarationis, tom. II, pag. .313, édition sieurs fois son ouvrage. 11 le composa d'a-
de 17V5) une note pour réfuter ceux qui pré- bord vers 1683 et 1C85; en 1096, il fit la Dis-
tendaient que Bossuet avait affaibli la doc- sertatio prœvia; en 1700 et 1701, il revit l'ou-
trine gallicane. Il est vrai (]u'il a pris sur lui vrage, et des notes manuscrites de l'abbé
d'ajouter en marge, à la page citée, quelque Lequeux portent qu'on ne peut guère douter
chose iiu texte de Bossuet; addition que le que le dessein de Bossitet n'ait été de changer
nouvel éditeur a sagement fait de supprimer. son ouvrage tout entier (Histoire de Bossuet,
« Nous aimerions encore à citer la protes- tome II, page 400). Il avait même laissé des
sion de foi qui termine ce Corollaire. Bos- brouillons pour l'exécution de ce plan ,
suet y proteste, dans les termes les plus comme M. de Bausset le rapporte au même
forts, de son respect et de son dévouement endroit brouillons qne l'abbé Lequeux avait
;

pour le saint-siége, et promet d'obéir, si on vus, mais qui n'existent plus, soit que le
imposait silence aux deux partis. Il prie le temps ou la révolution les aient détruits, soit
saint-père de le regarder comme une humble que des dépositaires infidèles les aient fait
brebis prosternée à ses pieds. Quelques per- disparaître. Quoi qu'il en soit , ces détails
sonnes se sont étonnées, après cela, que Bos- expliquentcommciit plusieurs personnes ont
suet ait tant insisté, dans le livre ix, sur ce pu concevoir des doutes sur l'authenticité de
qu'il appelle les chutes des pontifes romains. la Défeufe. Lllcs ne connaissaient que l'é-
Kst-ce par de tels moyens qu'il faut défendre dition (]ui parut à Luxembourg en 1730, et
la doctrine gallicane, dit le nouvel éditeur qui ne fut imprimée que sur une des copies
d.snsune noie du tome XXXIIl? Tourncly du premier travail de Bossuet. Alors l'evê-
convenait que ces arguments n'étaient pas fort que de Meaux ne donnait pas l'ouvrage sou»
DlCTlONNAlHE DES IIl UÛSIES. II. 11
,

DICTlONiSAlKE DES JANSENISTES. 5S2

son nom; il ne parlait de lui qu'à !a troi- damner formellement, ne s'en abstint que
el

sième personne. Dans la Préfuca il no se ,


par la double consi(léri:li:,a des -'gurds dus à
nomme que comme d'aulres évêques de l'as- un liomme comme Bossuet ' qui avait st l>ien
semblée. Dans le chapitre 12 du livre il m ,
mérité de la religion, et par la crainte d'exci'
rappelle les éloges donnés à VExposition ter de nouveaux troublrs. Ce sont les propres

de la doctrine de l'Eglise catholique par ,


paroles du pape Benoit XIV, selon lequel
il eût été difficile de trouver u« autre ou-
l'évéque de Meaux. Depuis, Bossuei changea
d'avis el se déclara l'auteur de l'ouvrage, vraç/e aussi contraire à la doctrine professée

au lieu que, dans le premier travail, il ne se par r autorité du saint- siège ,


par toute l'E-
présenlail que comme un député qui av.iit ijlise catholique.
assisté aux discussions, el qui en exposait « La Defensio fut réfutée pied à pied par le

les motifs. Nous devons ces remarques à cardinal Orsi, qui porta sur l'snsemb'e du
M. lecardinjildeBausssI, et nous sommes bien livre ce jugement malheureusi Lasnt trop
aises de les insérer ici pour dissiper les dou- fondé // n'y a pas un Grec, il n'y a pas un
:

tes qui iious ont été quelquefois exposé-. » évêqite anglican qui n'adopte avec empresse-
ment les interprétations que Bossuet donne
Telhe est l'histoire que l'estimable rédac-
YAmide la religion a faite, il y a déjà aux passages de l'Ecriture et des Pères, dont
teur de
on se sert pour soutenir la suprématie du
longtemps, de la Défense de la Déclaration.
pape. Sa manière est de proposer les textes
On le voit, M. Picot la reconnaissait authen que now: citons en faveur de la prérogative
tique malgré tant de raisons qui s'y oppo-
,
pontificale comme d- s objections qu'il doit
sent. Alors iM. de Maistrc n'avais pas publié
réfuter. Les textes au contraire, que les hé-
l'examei! qu'il a fait de cet ouvrage dans son
,

rétiques emploienS contre le dogme catholique,


traité de VEylise gallicane. C'est ce livre
et que nous tâchons d'accorder avec notre
qu'il faut lire, pour savoir à quoi s'en tenir
doctrine, Bossuet s'e^ empare el nous les
sur le compte de cette fameuse Défense.
donne pour des règles cet laines dinterpréta-
Voici au rote, un fragment où elle est ap-
,
lion dans l'examen des textes de l'Ecriturt
préciée à sa juste vaieur. Nous le tirons du
el de la tradition. Or, celte méthode mèn- loin
journal Univers, dans la polémique qu'il a
l
en théologie.
récemment soutenue contre la Gazelle de
« Telle est la Défense de la Déclaration. Si
France ; ce fragment nous parait renfermer
l'opinion de M. de Maislre, qui a étudié la Bossuet en est l'auteur, il est certain tout au
question dans l'intérêt de la gloire de Bossuet. moins qui! n'y a pas travaillé seul; les jan-
sénistes y ont mis tour à tour la plume et le
« On sait que Bossuet, dilVUniiers, ayant
grattoir. Il est plus certain encore que l'il-
entrepris ce livre par l'ordre de Louis XIV
lustre écrivain a renié son ouvrage, comme
pour venger du mépris de tous les théolo-
il avait renié la Déclaration elle-même (1),
giens de l'Europe et de son propre mépris
puisqu'il n'a pu se décider à le publier de
les odieuses (cette cpithète est de Bossuet
lui-même ) propositions de 1682, y iravailla, son vivant, ni à le laisser après sa mort, à
ou plutôt le refit pondant les vingt dei nières moins que le roi, fiivaul l'expression de
années de sa vie, y revint à cent reprises, M. de Maistre, n'en fût en quelque sorte l'édi-
tiiur. En tous cas, c'est un livre mal fait, un
le soumit à cent métamorphoses, changea
livre sans autorité, un mauvais livre pour
le titre fit du livre la préface, et de la pré-
,

face le livre; et que, toujours mécontent


la religion, un mauvais livre pour la monar-
chie, contre laquelle il fournit des armes
d'une œuvre qui trahissait son génie, parce
terribles, et ce serait honorer Bossuet que
qu'elle était fondamentalement contraire à
la sincérité de son âme et de sa foi il mou- ,
de le brûler au pied de sa statue. »
rut en recommandant à son neveu de ii'en L'Univers, après s'être expliqué sur le li-
remettre qu'au roi les ;. atériaux fort mêlés. vre publié, comme étant de Bossuet, par
On sait que ce neveu de Bossuet, entière- M. de Genoude, termine son article par
ment soumis aux jansénistes d la seconde > quelque» ligne» extraites de l'ouvrage de
génération , pire que la première était ca- ,
M. de Maistre sur l'Eglise gallicane. « Elles
pable de toutes les indélicalesses de l'esprit sont, dit-il, à l'adresse des habiles gens qui,
de secte, et qu'il traita les manuscrits de s 'U depuis i6S2, nt tant trafiqué de l'erreur de
oncle comme Fort-Royal a traité ceux de Bossuet, oubliant ou voulant oublier que
1 evêque de Meaux avait lui-même condamné
Pascal, comme M. Cousin, plus récemment
a traite ceux de Joulkoy. On sait que les ca- par avance en cent endroits de ses immor-
hiers de Bossuet, refusés pendant sis ans tels ouvrages , et qu'il condamnerait bien

par Louis XIV, aiors bien refroidi pour la plus encore aujourd'hui les conséquences
Déclaration, ne lurent imprimes que sur une funestes qu'on oserait tirer de son égare-
copie furtive, déloyalemenl livrée aux li- ment et de ses malheureuses condescen-
braires de H llande par l'évéque de Troyes, dances. »
« Nous devons à ses merveilleux talents
quarante et un ans après la mort de l'évéque ,

de Meaux. On sait, enfin, que cet ouvrage , dit M. de Maistre (de l'Eglise gallicane, liv. ii,
voué à l'oubli par le cardinal Fleury, comme ch. 9, p. 237), nous devons aux services
par son auteur, fut reçu a\ec affliction dans inestimables qu'il a rendus à l'Eglise et aux
toute l'Eglise. Clément XII voulut le con- lettres de suppléer à ce qu'il n'a pas écrit
,

(1) On connaît cette phrase signiûcative de la Qijo LiBUEpaTÎ c'esi-à-dire , connue traduit M. de
Defentio Dcctarationis: Aueat igitur Declabatio Maistre Qu'elle aille se promener !
:
BOS 554
daiis son testament. Il apparlioiU à tout amour, elqui en efietpeutélresanslacharité.
homme juste et écla ré de coidamiier tout La foi est une nouvelle vertu qui renferme
ce qu'il a rondamnc , de mépriser tout ce toutes les autres... Qui ne croit point 'v jtfils,
qu'il a méprisé, quand même le caract ro , n'a ni grâce, ni vérité, ni vertu (3). ëi ^a foi
auquel on n'échappe jamais entièrement, renferme tontes les vertus , celui qv' n a pas
l'aurait empêché de parler assez clair pen- la charité n'a donc jias la foi. Aps:i cit-on,
dant sa vie. C'est à nous, surtout qu'il ap- page 136, qu la foi est feinte en ceux où elle
partient de dire ri tout éditeur indigne, quel n'est pas soutenue par les Ijonnes œuvres. H
que son nom ci sa couleur, abi qd" li-
soit s'ensuit i'e toute cette doctrine que les inD-
BuiTRis! Il n'appartient à aucun de ces fana- dèles pèchent dans toutes leurs actions, ]iarce
tiques obscurs d'entacher la mémoire d'un que, n'ayant pas la foi opérante par la cha-
f;rand homme. Parmi tous les oiivr,:ges qii'il rité, ils n'ont ni grâce, ni vérité, ni vertu.
n'a pas publiés lui-même, tout ce qui n'est Satan n'avait point, comme nous, à com-
pas (ligne de lui n'est pas de lui. » battre une mauvaise concupiscence qui l'en-
On ne peut donc louer les éditeurs qui traînât au mal comme par force (k). Si l'au-
continuent d'admettre parmi les ouvrages teur avait dit simplement, par force, il au-
de Bossuet la Defensio, qui ne peut élr;- con- rait parlé contre le bon sens, puisque la
sidérée comme son œuvre; et il faut espérer volonlé ne jient être forcée, el qu'une volonté
que le public, par respect pour la mémoire forcé', comme le dit Luther lui-même, ne
de ce trand homme et par reconnaissance , serait pas une volonté, mais plutôt une non-
pour les services qu'il a rendus à l'Eglise et volonlé esset polius, ut ita dicam, noluntas.
:

aux lettres, fera ntcndre assez haut désor-


(
Mais en ajoutant comme, il insinue l'hérésie
mais ses réclamations pour que cet ouvrage de la néce^^sité inévitable, qu'il veut accorder
ne soit pas réimprimé dans la coilcclion de avec la liberté et le démérite. On n'a pas
ceux de Bossuet. manqué de faire valoir ce bel endroit, dans
On a vu, dan« l'article biographique de l'é- le mandement. On y dit, ;age 16 Im tyrannie :

vêque de ïroyes , que quelques-uns des ou- de cette malheureuse conctipi^cincc appesan-
vrai;es de piété composés par l'évêque de tit son joug sur les coupables enfants d'Adam,
Meaux furent publiés après sa mort par et les entraîne au mal comme par force.
son neveu, et que l'autiienticité en fut con- Adam pécheur, tu ne peux que fuir Dieu et
testée par plusie^irs éc;ivains ortiiodoxes; augmenter ton péché (3;. L'nomme laissé à
nous mentionnerons seulement deux ouvra- lui-même n'éviterait aucun mal (6). Le man-«
ges, et, comme nous l'avons annoncé, nors dcment donne un nouveau jour à ces propo-
citerons quelques passages de la critique sitions. On y lit, page 17 // fallait que
:

que ces écrivains en firent. riiomme laissé à lui-même sentît par une
Élévations à Diext, sur tous les miislcres de la
longue expérince qu'il ne peut que s'enfoncer
de plus en plus dans son ignorance el dans
religion chrétienne. Pans, Mat ielte, 1727,
deux petits volumes in-12, avec nn tnan- son pévité. C'est dire comme Quesnei, que
dement de M, l'évêque de Troyes. sans la grâee on n'a de lumière que pour s'é
garer, d'ardeur que pour se précipiter, de
Cet ouvrage posthume, attribué à M. Bos- force que pour se blesser. Proposit. 39.
sue! a paru à bieu des gens, ou supposé en
,
Il est de l'efficace de votre volonté... que
entier, ou altéré et falsifié par l'éditeur. En
tout ce que vous voulez soit, dès que vous le
le publiant, M. de Troyes était trop livré au
roulez, autant que vous le vouiez, quand vous
jaiiséiiisnic pour ne pas proOter d'une occa-
le voulez (7). Cette proposition est vraie,
sion si propre à le favoriser. De plus, les
lorsqu'on l'entend de la volonlé absolue de
Nouvelles ecclésiastiques de 172S, page V, di-
Di u; mais le- jansénistes en abusent, pour
sent que le mandement qui est ù la tête des
nier que Dieu veuille sauver aucun de ceux
Elévations, comme les .Elévations elles-mêmes,
qui ne sont pas sauvés, el pour soutenir
contredit la bulle dans tous ses points. Voici
qu'on ne résiste point à la grâce, et qu'on
quelques propositions qui ne jusiifient que
ne peut y résiste; ; la grâce de Dieu, selon
tr.;p ce jugement de la Gaze' te janséniste.
Quesnei, n'étant autre chose que sa volonté
Pensez que lagrdce quivous fait chrétiens.... toutc-puissanie.
n'est point pussujère, quelle vous fait justes,
persévérants marchant courageusement et
,
Voici quelques passages qui paraissent
liuiiibtement sous les yeux de Dieu durant
être d'une main jansénienne.
toute la suite de vos jours [i). Peut-on plus Touie la face de l'Eglise semble infeclée.
clairement exprimer l'inamissibilité de la Dep' is la plante des pieds jusqu'à la tête, il
grâce? n'ii a point de santé en elle (8j.

Le propre de la foi, selon ce que dit La régul' rite passe pour rigueur : on lui
saint Paul, c'est d'être opérante et agissante donne un nom de secte, et la /'c ,7e ne peut plus
par amour (2). Saint Paul n dit point cela; ' Pour affaiblir tous /.;.« pré-
se faire entendre.
il dit La foi qui opère par amour, pour la
: ceptes dans leur source, on attaque celui de
distinguer de la foi <iui n'opère pas par l'amour de Dieu, etc. (9).

(1) Pag. âOdu Mandement. Item, t. III, pag. 1"2C. (•,) P:.g. -m.
(2) Pag. 10 du Mand. ei i. I , p. 3.,
(7) Pag. 74 el 75.
(5) Toin. Il, p. 551. (S) Tom. U. p.2U.
{'0 Tom. I,p. m. l'.i Tom i:,r:>s. -m.
(;.) Tom. p. 173.
I
,
338 DICTIONNAIRE DIS JANSENISTES. 356

On ne reconnallra j)a8 moins une main constitution d'Innocent X


du dernier mai
jansénienne dans les porlrails des rois cl de 1G53 ,alors ils changent de langage et ,

"leurs ministres, et dans des allusions mali- M. Bossuet, selon eux (Exam. Theol. , t. Il,
gnes qu'on fait en parlant de Pharaon, d Hé- p. .'jli et suiv. ne traite ce point qu'en pas-
,

rode, ete. C'est la coutume de ces Messieurs, sant, et n'approfonUl pas la difficxUté. Il a
de se donner pour des gens de bien, pour joint ensemble, apparemment sans s'en aper-
des saints persécutés, et de se servir de l'E- cevoir, deux questions ou deux idées diffé-
criture sainte pour dire toul ce qu'ils veulent rentes, dont l'une appartient à la foi et est
contre ceux qui ne favorisent point leurs expressément définie ce qu'un ne peiU pas
,

erreurs, fût-ce les puissances les plus res- dire de l'autre. Méprise grossière, qui ne se-
pectabUs. rait pas pardonnable dans an théologien de
trois mois surtout en matière si impor-
,

MÉDITATIONS sur les Evangilex par feu ,


tante.
M. Bo8suel,évêquedeMeaux. Paris, Pierre- Telle est la conduite que les jansénistes
Jean Mariette, 1731, 4. vol. in-12.
tiennent depuis longtemps à l'égard de ce
Plusieurs évêques ordonnèrent que cet prélat. Quand il justifie les Réflexions mo-
ouvrage fût retiré des mains des Gdèles. Us rales, il est notre savant prélat; c'est un
étaient loin d'être satisfaits du mandement prélat Ir es- é clair c , c'est un illustre auteur,
c'est le grand Bossuet , c'est enfin l'illustre
de l'évèque de Troyes, dont il était précédé.
On pensait aussi que certains passages du défenseur de la foi catholique (1). Mais s'il
livre étaient répréhensiblei. Voici ceux du avoue avec franchise que c'est un excès
mamlement qui ont déterminé ces prélats à d'avoir laissé dans les Réflexions morales
{)rohiber celte édition des Médilalions dans cette proposition La grâce d'Adam était due
:

eors diocèses. à In nature sa>ne et entière ; s'il n'approuve


P;!g. l\) Dieu est le seul moteur des cœurs.
:
pas plusieurs antres choses dans ce livre;
si, dans l'assemblée de 1700, il presse la
Pag. 32, 33 : La grâce de la nouvelle al-
liance.... c'est l'iuspiration du saint amour, censure de cetle proposition Le jansénisme :

don de la bonne volonté. Toits les au- est un fantôme ; s'il paraît peu favorable au
c'est le
tres dons, s'ils sont sa<'s amour, ne guérissent jansénisme enfin s'il regarde la volonté de
;

point la maladie de l'homme. Comme ils ne sauver tous les hommes justifiés comme ex-
touchent point au cœur, où est le mal. ils le pressément définie par l'Eglise catholique,
laissent dans sa misère, dans sa faiblesse, dans dès lors il est exact au delà du nécessaire (2) :

il faut que la tète lui tourne on lui fait des


son impuissance. Car quand il s'agit de vivre ;

chrétiennement, de prendre la résolution ferme menaces on a eu par le passé trop bonne


,

de marcher après Jéstis-Chriat, de l'imiter, de opinion de cet évêque de cour; c'est un liès-
le suivre, pouvoir, c'est vouldr. 3tais sou-
pauvre homme, un prophète, qui claudicat
venes-vous que c'est vouloir fortement, que in utramque partem (3) il ne traite les
;

c'est vouloir invinciblement.


choses qu'en passant et sans approfondir les
Pag. 3k Une volonté faible ne peut rien.
:
difficultés ; il joint ensemble, sans s'en aper-

Faut-il conclure de là que l'illustre évêque cevoir, deux questions différentes , dont l'une
de Meaux favorisait le jansénisme? Il serait appartient à la foi, ce qu'on ne peut pas dire
plus vrai, plus juste, de conclure que l'é- de l'autre.
vèque de troyes a falsifié les manuscrits que Ainsi a-t-on toujours eu dans le parti deux
son oncle lui avait laissés. La falsificaliou poids et deux mesures, ce qui, selon le
des ouvrages de piété et la falsification de Sage, est abominable aux yeux de Dieu.
la Défense de la Déclaration se confiruient Prov. XX, 10, 23.
mutuellement. On vient de voir que l'évéquc de Meaux a
11 ne nous reste plus qu'à faire connaître justifié les Réflexions morales. Il paraît qu'il
les sentiments des jansénistes envers l'é- existe une lettre de Bossuet, fort curieuse,
vèque de Meaux et ceux de ce grand pré-
, dans laquelle ce grand prélat déclare ne
lat à l'égard du jansénisme. trouver aucun reproche à faire au livre des
Les jansénistes ont fort varié sur le Réflexions morales, si ce n'est du côté du
compte deBossuet; ils ne tiennent pas à son style. Celte lettre est rapportée par M. Va-

sujet un langage uniforme. En cent endroits léry dans la Correspondance de Mabillon,


ils nlèvenl son savoir éminent et sa res- etc.,«t;ec l'Italie. Paris, 1846.
pectable autorité ; ils triomphent en allé- La Justification des Réflexions morales sur
guant prétendue justification des Ré-
la le Nouveau Testament, aie, composée en 1699
flexions morales et i!s la regardent comme
, contre le Problème ecclésiastique, etc., par
le boulevard des cent une propositions. Mais feu Mcssire Jacgues-Bénigne Bossuet, etc.,
ce prélat ayant avancé dans cetle même 1710, in-12 de 164- pag., fait partie des œu-
justification qu'il faut reconnaître la volonté vres complètes île Bossuet. L'auteur du Dic-
de sauver tous les hommes justifiés comme , tionnaire des livres jansénistes a mis cetle
expressément définie par l'Eglise catholique Justification dans son ouvrage; miis il s'ex-
en divers conciles notamment dans celui dt
, prime en ces termes :

Trente, et encore très-expressément par la » Si nous mettons ici cet écrit à la suite

(1) Quesnel dans VAvert. de la Just., pag. 5, G. 1700, Apud caiis.

10.12. (ô) Quesnel, p. 5c)4.Lelire du H septembre 3(>98.

(2) Lettre de l'abbé Daiiibcit. Leilic du îi aoiii Ibid. p. 345.


557 DOS nos 358
des livres jansénistes ce n'est certainement
, engagé à en prendre la défense. Il fit nn
pas que nous voulions accuser M. Bossuet écrit pour montrer la différence qu'il y arait
de jansénisme, lui qui a élabli des principes entre la doctrine du livre de ['Exposition, et
si contraires à cette hérésie. Ce n'est pas non celle du livte des Réflexions morales.... Il
plus que nous doutions que cet écrit ne soit abandonna cet écrit à son ami pour la justi-
en effet l'ouvrage de ce grand évéque la : fication duquel il était fait, et il se plaignit,
chose nous paraît incontestable. Nous vou- dit l'abbé Lrdieu, son secrétaire, qu'en le
lons seulement que les lecteurs soient ins- publiant on eût omis le meilleur de son écrit,
truits des articles suivants : c'est-à-dire, des corrections importantes tt
a 1" Que M. Bossuet n'a pas publié celte nécessaires au livre de Quesnel. Il fit dans les
pièce de son vivant ; mais que ce sont les mêmes vues un avertissement i\u\ devaitêtre
jansénistes qui l'ont fait imprimer après sa joint à une nouvelle édition des Réflexions
mort ; morales. Il y répondait, suivant le même se-
a 2" Que jamais il ne l'a intitulée : Justi- crétaire, aux écrits des jésuites et des jansé-
fication des Réflexions sur le Nouveau Testn- nistes, et il se proposait de débrouiller ces
nient, et que ce titre a été imaginé par le matières, à cause des jansénistes qui les avaient
parti; embrouillées par leurs chicanes. Ce travail est
« 3* Qu'il l'eut à peine composée, qu'il certainement dirigé contre tous les excès des
changea de sentiment, et que depuis il n'en jansénistes. Bossuet voulait qu'on mît un
a plus changé sur ce point; grand nombre de cartons à l'ouvrage de
K i" Que fut instruit de ce chan-
le parti Quesnel. Il en indiqua le nombre et l'objet
gement, pas laissé, par uns mau-
et qu'il n'a dans un mémoire que Déforis a en entre les
vaise foi insigne, de produire l'écrit du pré- mains, ainsi qu'il paraît par une note de lui
lat, comme s'il avait persisté dans ses pre- qui s'est tronvée dans les manuscrits de
miers sentiments ; Bossuet. Ce mémoire a disparu, ainsi qu'un
1 5° Qu'ils ont traité M. Bossuet avec le écrit sur le formulaire, un panégyrique de
dernier mépris, tontes les fois qu'il s'est dé- saint Ignace, et peut-être em ore d'autres
claré contre eus ;
pièces contraires aux préjugés des éditeurs.
« 6° Que, quelque respectable qu'ait tou- Bossue! retira son avertissement parce que
jours été M. Bossuet pour son savoir, on ne l'on ne voulut pas se soumettre à ses cor-
doit pas croire que son autorité puisse en rections. C'est l'écrit qu'on a publié après sa
aucune façon balancer celle du souverain mort, sous le titre de Justification des Re-
pontife et de tant d'évêques à qui elle serait fit xions morales, en supprimant la demande

opposée; et qu'ainsi ob ne la pourrait pro- des cartons. »


duire qu'à pure perte pour le livre du P.
Sentiments de Bossuet, évéque de Meaux, à
Quesnel;
l'égard du jansénisme.
« 7° Que évoques de Luçon et de la
les
Kocliclle ont publié au sujet de cette Justifi- Ce qui suit est extrait de VÀmi de la religion, lom. III,
pag. 321.
ciiliun, une instruction pastorale du 14 r.-al
1711, qu'il est import;int de lire. On y voit « M. de Bausset a recueilli avec soin tout
que le sieur Willart, dès le 30 janvier 1700, ce qui, dansl'hisloireet les écrits de Bossuet,
écrivit au P. Quesnel qu'il venait d'appren- indiiiUi' sa manière de penser sur les que-
dre que M. de Meaux parlait mal comme relles janséniennes. Il a rendu par là un ser-
bien d'aulres des ijuaire frères ; c'est-à-dire, vice important, en faisant sortir la vérité
(les 4 tomes dos Réflexions morales; et ([ue tout entière du milieu des nuages dont on
l'abbé Couet écrivit à M. do Meaux lui-même s'était efforcé de la couvrir. L'historien re-
en ces termes On connaît des personnes à
: marque que l'évêque de Meaux, élevé par le
qui vous avez dit que les cinq propositions docteur Cornet, ne montra jamais de pré-
sont dans le livreduP. Quesnel... Vous n'au- ventions contre les personnes, mais aussi
rez pas apparemment ouhlié, Monseigneur, qu'il attaqua, en plusieurs rencontres, les
que vous avez encore avoué depuis peu i) un opinions des théologiens de Port-Boyal.
archevêque de fassimblée, que l'on trouvait Dans l'éloge de Cornet, il le loue beaucoup
dans ce livre le pur jansénisme. de s'être signalé dans les troubles de l'E-
» De tout ce que nous venons de dire, il glise ; un docteur, ajoute-il, ne pouvant se
résulie qu'on a cherché contre sa propre taire dans ta cause de foi. Il disait souvent,
conscience à imposer à la crédulitédu public, écrit l'abbé Ledieu, qu'il n'avait jamais seu-
en imprimant cette prétendue Jitstification du lement été II nié par aucun dcsmaî.res ou des
P. Quesnel par M. Bossuet, et qu'elle n'est disciples de Port-Royal , que jamais son es-
d'aucune autorité. » prit n'avait admis le plus faible doute sur
Voici également ce que, sur le même su- l'autorité des décisions de l'Eglise qui avaient
jet, nous lisons dans les Mémoires pour ser- condamné la doctriw de Jansénius ; qu'il
vir à riiisloire ecclésiastique, par M. Picot, avait lu et relu son livre, et qu'il y trouvait
lom. IV, pour l'année il6\, pair. 15 « Bos- : les cinq propositions condumnées. Dans sa
suet fut auteur de la partie dogmatique de lettre aux religieuses de Port-Boyal, il éta-
rordonnan( e du cardinal de Noailks, du 20 b'it la réijularité du jugement rendu sur le
août 10%, rontre V Exposition de la foi de , livre de l'évêque d'Ypres, et dit que la dis-
l'abbé de Barros. Celte ordonnance ayant été tinction imaginée entre le f lit et le droit est
attaquée par Uoin Thierri de Viaixnes dans inouïe dans les souscriptions ordonnées par
le Problème ecclésiastique, Bossuit so trouva l'Eglise. 11 reproche aux guides de ces reli-
539 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. S40

gieases de sembler mettre toute leur défense le publiant, on eût omis le meilleur de son
a décrier hautement, de vive voix et par écrit, c'est-à-dire des corrections importantes
et nécessaires au livre de Quesnel. Il y répon-
écrit, tout le gouvernement présent de l'E-
glise. Ce sont lès jansénistes, disîiil-il à l'abbé dit, dit Ledieu, aux écrits ries jésuites et des

Ledieu, qui ont accoutumé le monde et sur- jansénistes, et il se proposait de débrouiller


tout les docteurs à avoir peu de respect pour ces matières , à caum; des jansénistes qui les
les censures de l'Eglise, an m'ins dans les ont embrouillées par leurs chicanes. Ce travail
matières qui les touchent et surtout dans les est cert'iinement dirigé contre tous les excès

faits. On connaissait depuis longtemps sa des jansénistes. Bosuiel voulait de plus qu'on
lettre du 30 septembre 1677, au m
réciial de mît un grand nombre de cartons à l'ouvrage
Bellefond. Je crois donc, y dit-ii, ^ue les pro- de Quesnel. II en indiqua le nombre et l'ob-
positions sont vérit ibl'ment dans Jansénitis, jet dans un mémoire que D. Défoiis avait

et qu'elles sont l'âme de son livre. Tout ce entre les mains, ainsi qu'il paraît par une
qu'on a dit au contraire me paraU une chi- noie de lui que M. tlo Bansset a vue. Mais
cane. on n'a point retrouvé ce mémoire dans ses
« Dans sa Défense de la Déclaration, Bos- papiers; et il en a été sans doute de celte
suet parle toujours de l'affaire du jansé- pièie comme de quelques autres dont nous
oisme comme d'une chose irrévocablement parlerons bientôt, et qu'on a fait disparaî-
décidée. Dans la Dissertation préliminaire, tre. Bossuet retira son avertissement, parc-î
chapitre lxxviii, iJ s'exprirao ainsi Dans : que Ion ne voulut pas se soumettre à ce
quel pays la bulle d'Innocent etc.. Xas-, (
qu'il exigeait. On trouva moyen de se le
sage cité ci-dessus ). On sait avec quel zèle procurer après sa mort, et c'est l'écrit qu'on
Bossuet s'éleva contre le docteur du Pin et publia sous le titre de Justification des Ré-
contre la légèreté avec laduelle ce critique flexions morales, en dissimulant, comme d
téméraire parlait des panes et affaiblissail la raison, la demande des cartons et les autres
primauté du saint-siége. C'étajt un d>s re- circonstances qui produisirent cel écrit, di-
proches les plus graves qu'il lui faisait. rigé certainement, dit l'abbé Ledieu, contre
Dans un mémoire qu'il présentaàLouis XIV, tous les excès des jansénistes.
avant l'assemblée de 1700, il cvpose le pn-il « B ssuet était si peu disposé à les ména-

extrême de la religion entre deux partis op- ger que dans sa Défense de la tradition et
posés : celui des jansénistes et celui de la mo- des saints Pères, il cens^'.re l'excès insouie-
rale relâchée. Quant au\ premiers, il se nable avec lequel Jansénius s'est permis d'é-
plaint d'écrits nombreux qui viennent des crire que saint Aiigus'.in est le premier qui a
Pays-Bas, ou l'un renouvelle tes propositions fait entendre aux fid'-les le mystère de la
les plus condamnées de Jansénias avf:c d<s , grâce. 11 n'avait donc i)as changé de senti-
tuurs •)lus arlificieux et plus dangereux qu' ment sur I.) fin de ses jours, comme on V:\
jamriis. 11 dcférail entre autres un livre inti- dit. Lors de l'affiire du cas de conscience,
tulé L'! Doctrine augustinienne de l'Eglise
: sélant mis à relire les principaux ouvrages
romaine, où, sous préieste de faire le procès sur le jansénisme, il adressa au cardinal de
au système du cardinal Sfondrale, on rame- Noailles un mémoire sous ce titre Réfle-
:

nait, dit Bossuel, le jansénisme tout entier xions sur le cas de conscience, et on con-
sous de nouvelles couleurs. Il apporta beau- jecture (jue c'est d'après son conseil qu'on
coup de zèle à le faire censurer. Il avait d a- se conlenla de deniamler aux signataires
bord noté cinq propositions sur !e jansé- une rétractation. Le journal de Ledieu nous
nisme elles lurent réduites à quatre par
; appreni qu'il fut chai gé par Louis XIV" de
iss mouvements que se donnèrent quelques rameiier à la soumission labbé Coue!, un
docteurs janséiiistes, et entre autres Kave- des principaux signataires du cas de con-
chet, qui se signala depuis lors des appels. science, et que l'on soupçonnait même d'en
Bossuel, dont ils exercèrent plus d'une fois élre l'auteur. 11 se concilia la confiance de
ia patience, et qui suspecluil leurs senti- ce do.leur, et rédigea une déclaration que
ments , consentit à omettre une de ces pro- Couet signa. Il y disait que l'Eglise est en
positions plulôt que de manquer la con- droit d'obliger tous les tidèles de souscrire,
damnation des quaire autres. avec une approbation et une soumission en-
« Ce fut Bossuet (|ui fut l'auteur de la par- tière de jugement, à ta condamnation, non-
lie dogmatique «le l'ordonnance du cardinal seulement des erreurs, mais encore des au-
de Noailles, du 20 aoûl ioyo, contre i'iVxpo- teurs et de leurs écrits qu'il faut aller Jus-
>ition de la foi, de l'abbé de Harcos, neveu qu'à une entière et absolue persuasion que le
.
de Saint-Cjran. Ce tte ordonnance ..yanl été sens de Jansénius est justement condamné,
attaquée par D. l'iiierry l'e Viaisnes, .^ulre Bossuet fit i)lus il. commença un ouvrage
:

janséîi sie, dans !e Problème ecciésia- ligue, sur l'autorité des jugements ecclésiastiques
Bossuel, qui éUiit ie vérit;:l)le auleur de l'or- et la soumi.-sion due à l'Eglise même sur les
dounanco, se trouva engagé à en prt ndre la faits. Il voulait encore, disait-il, rendre c"
déien.se. 11 fil un écrit pour montrer la diffé- service à l'Eglise. Je viens de relire Janse
rence qu'il y avait entre la doclrine du livre nius tout entier, c'est lui qui parle à son se-
de l'Exposition et celle du livre ds Ré- crétaire , comiue celui-ci le rapporte, j'y
flexions morales, que le cardinal de Noaiiles trouve les cinq propositions' très-nettement,
avait approuvées, il abandonna cet écrit à et leurs principes répandus par tout le livre.
son ami, pour la justification duquel il él.it 11 ajoutait t\\i'.irnauld était inexcusalle de
fait, et il se plaignil. dit l'abbé Ledieu, qu'en n'avoir employé ses grands talents qu'à s'ef-
541 BOS BOU 342

forcer de faire illusion au public en cher- mules de doctrine, montre l'obligation d'u|
chant à persuader que Jansénius n'avait pas déférer, et répond aux objections qu'on peu"r
été condamné; qu'il n'avait écrit sa fameuse élever contre. 11 cite des exemples de sem-
lettre àun duc et pair que pour soutenir cette blables jugements, el en est resté au yingl-
chimère, et que sa proposition de saint Pierre quatrième exemple.
n'avait eu pour objet qw de défendre celle de <(Nous avons réuni, sous un seul point
Jansénius sur l'impossibilité de l'acci^iiplis- de vue, tout ce qui a rapport aux senti-
sement des préaptes divine. Il ne pouvait ments de Bossuel sur des questions trop
comprendre comment les (juatre évéqucs, Ar- longtemps agitées. l'Ius on s'était efforcé de
nauld et les religieuses dr Poit-ltoi/al avaient dénaturer ces sentiments ,
plis il était im-
consenti à se servir d'une restriction aussi portant de montrer que <"- grand homme
grossière, qui lai paraissiit un mensonge for- n'avait point à cet égard u> autre manière
mel, li travaillait donc alors à un (raité sur de voir que la majorité du ses collègues.
l'autorité des jugements ecclésiastiques. Il y .Assurément personne ne connaissait mieux
metlait beaucoui' d'aniour. // faut, disail-il, que lui les droits de l'Eglise; et quand il
faire quelque chose qui frappe un grand coup, proclame si fortement la nécessité de lui
et ne reçoive pas de réplique. II conduisit cet obéir, on ne sait comment pourraient se
écrit jusqu'à la page 107. Forcé de l'inter- soustraire à celle obligalion ceux qui font
rompre par la maladie dont il fut attaqué, il profession de révérer l'autorité d'un bi sa-
le reprit à la fin de 1703. // te sentait excité vant évêque. Il sera donc constant que la
à l'achever, suivant le témoignage de l'abbé mort l'a trouvé les armes à la main pour
Ledicu, voyant qu'aucun évéque n'a touché le combiitire ceux qui ne voulaient point se
principe de décision sur celte matière qui est ,
soumettre à l'autorité, et ses derniers tra-
que l'Ecriture ordonne de noter l'homme hé- vaux ont été dirii^és contre un parti qae,
rétique, de le dénoncer à l'Eglise ; ce qui s'est d'après plusieurs années de tranquillité, on
toujours fait par voies d'itiformations ou de avait pu croire ilouffé, ou au moins dépé-
jugements ecclésiastiques auxquels on s'est rissant sensiblement, mais qui venait de
toujours somnis, quelque raison qu'on puisse montrer, dans l'afTaire du cas de conscience,
alléguer pour les croire sujets à défectibililé. son existence, sa force et ses moyens. Il
il ajoutait (m'outre les choses de foi, qui de- faut savoir gré à l'Iiistorien de Bossuet du
mandent une entière soumssion il y a celles
, soin avec lequel il a recueilli tout ce qui
?iui appartiennent à la foi, et de si près, que avait rapport à une matière trop souvent
a lumière de la foi se répand sur elles, et obscurcie par l'esprit de parti. Tous les faits
exigent par conséquent une soumission même qu'il a rassemblés convaincront les esprits
de foi. Malgré ce zèle et celte ardeur, l'ou- de bonne foi: il y a peu d'espérance de ra-
vrage ne put être terminé, et l'on doit re- mener les antres. »
gretter que nous ayons été prives d'ui> tel BOUCHER (Elie-Marcool) travailla aux
travail. On a même perdu le manuscrit ori- Nouvelles Ecclésiastiques, publia des relations
ginal du coiumencemeut de cet écrit. Ce ma- des assemblées de la faculté de théologie, et
nuscrit existait encore en 1760 entre les mourut le 19 mars 1754.
m<iins de l'abbé Lequoux, qui prépara les BOUCHER (Philippe), né à Paris en 1691,
premiers volumes de la dernière édition de mort en 1768, fit ses éludes au collège de
Bu.ssuet. Il a disparu depuis , et il ne reste Beauvais, el se destina à l'état ecclésiastique;

qu'uni' copie du préambule avec le plan de mais i! ne fui jamais que diacre. 11 est connu
1 ouvrage, écrits de la main du même Le- comme un des auleurs des Nouvelles Ecclé-
qucux. Il est assez facile de deviner le mo- siastiques, ou .Mémoires sur la constitution
tif qui l'a porté, lui ou D. Déforis, à su[ipri- Unigeiiilus , 1727. 11 est aussi connu par
mer un ouvrage en faveur du formulaire. quatre lettres sur les miracles de Paris, pu-
On prétend même qu'ils se sont vantés de bliées sous le nom de l'abbé Delisle ; il donna
celte infidélité. Ils ont anéanti également un de plus une Analyse de l'épitre aux Hébreux,
panéyijrique de saint Ignace, composé par et quelques autres écrits. Il mourut le 3
Bossuct, avec des éloges pour les jésuites. janvier 1768. Voy z Boursier (Philippe).
M. de Daussct ciii' une lettre de Grosley, PRF.MiàRE lettre de M...., du 10 septembre
académicien de Tro\es,à D. Tassin, bénédic- 1731, à un ami de Paris , pour lui faire pari
tin des Blancs-.ManUaux, et l'un des collabo- de SCS réflexions sur les miracles opérés au
rateurs de la dernière édilion de ISossuet. tombeau de M. Pdris. In-4'.
Grosley y engageait les éditeurs de Bossuel Seconde lettre de M. l'abbé Delisle, du 27
à conserver intacts el à publier même l'é- novembre 1731, sur les miracles de M- Pdris.
crit sur le formulaire et le iianégyrique de Troisième et ql atrièue lettre.' de M. l'abbé
saint Ignace. Le vœu d'un bonime (|ui ne Delisle, des mois de janvier et f crier 1732,
devait pus être suspect à ces éilileurs n'a sur les niracles de M. Paris, contre un écrit
pu l'emporter sur l'esprit de parti. Il y a qui a pour titre: Discours sur les miracles,
tout à parier que les deux écrits sont anéan- par un théologien. In-l".
tis pour toujours. Pour réparer cette perte, AniuVr du conseil d'Etat du roi, du 24
autant qu'il était possible, .M. de Baussct a avril 1732, qui ordonne que les deux libelle:
inséré ù la fin de son bistuire le précis de inlilufès : .Se^omlc et troisième lettres de
ronvr.igo sur le formulait t;, tiu'il a trouvé M. l'abbé Delisle sur les miracles de M. Paris,
écrit de la main de Lcqueus. Bossuel y dé- seront lacérés et briJIés, etc. Paris, impri-
fend le droit de l'Eglise de dresser des for- merie royale, 1732, in-'*',— a 0» trouve dans
345 niCTIONNAlRE DES JANSENISTES. 544

ces deux libelles, est-il l'anêt, tous


dit d.iiis La charité peut dominer et subsister habi-
les caractères des libelles diffamatoires et sédi- tuellement au fond du coeur, lirs même
tieux, soit par la licence et ta malignité avec qu'elle est dominée actutilement par la
laquelle l'archevêque de la capitale de ce cupidité. Alors elle garantit le juste des feux
royaume y est attaqué témérairement, sans au- de l'enfer, malgré les désordres où il s'aban-
cun respect ni pour sa personne ni pour sa donne, et par-dessus tout cela elle lui lient
dignité, soit pur les traits artificieux que lieu de toutes les autres vertus (pages 382 et
l'auteur de ce libelle y a semés, pour révolter suivantes). L'espérance n'a plus d'acte qui
les inférieurs entre les supérieurs. lui soit propre. Elle n'a ni objet ni devoir
BOURDAILLE (Michel), docteur de Sor- particulier (iiages 161, 162). 11 en est de même
bonne, grand vicaire et chanoine dignitaire des autres vertus chrétiennes.
de de la lîochelle, mourut dans cette
l'église C'est là en substance le système de Bour-
ville le 26 mars 169V, laissant plusieurs ou- daille. \'oici ses propres paroles :

vrages, dont le suivant fit quelque bruit. // y a un fonds de cupidité qui demeure
toujours habituellement avec la charité; et
Théologie morale de saint Augustin, ou le comme ces deux inclinations habituelles de-
précepte de l'amour de Dieu est traité à fond, meurent ensemble, on peut fort bien en faire
et les autres maximes de l'Evangile sont In comparaison, et dire que l'homme est juste
expliquées et démontrées. Paris, Guill. Djs- s'il a unplus grand fonds de charité permanente
prez, 1686, in-12. que de toute autre affection, si la charité dans
Cet ouvrage ne fat pas publié sous le nom son cœur est habitu llement la plus forte (page
(lei'auleur, mais sous ces initiales pseudo- 2V9).
nymes E. B. S. M. R. D.
: Ce qui fait l'état de justice, c''est l'amour de
Feller nous ce livre méritait
fait croire que la justice au moins dominant habituellement,
le jugement sévère qu'en porta un critique c'est-à-dire plus grand que tous les autres
orthodoxe. t/i,>)Oi(?s
,
préférant habituellement la justice
C'est une théologie entière, dont les maxi- fi toutautre objet et à tout autre intérêt;
mes, liées ensemble et exposées successi- d'oi'i ils'ensuit évidemment qu'il n'y aura de
vement, se terminent enfin aux plus grandes péché mortel que celui qui, détruisant entière-
abominations du quiétisme, et au renver- ment, ou du moins affaiblissant extrêmement
sement de la morale de Jésus-Christ. l'amoiir de la justice, jusqu'à rendre la cupi-
La doctrine des faux
de saint disciples dité habituellement la plus forte, sera un étal
Augustin ne peut ne con-
.subsister qu'elle de cupidité dominante, et fera préférer à la
duise ses sectateurs à la morale la plus cor- justice, non-seulement dans le moment d'une
rompue et à un dérèglement général, dès action passagère, mais même habituellement,
qu'ils veulent appliquer leurs principes, soit quelque objet que ce soit; ou, pour parler
aux péchés, soit aux vertus, et en faire des encore plus nettement et plus ponliiement, qui
règles de mœurs. La Théologie morale, du augmentera l'amour des biens périssables jus-
docteur Bourdaille, ne prouve que trop sensi- qu'au point de le rendre habituellement plus
blement cette vérité. grand et plus fort dans la volonté, que l'a-
L'auteur, en efTet, n'y entreprend rien de mour de Dieu ou de la justice (page 572).
moins que de mettre les plus grands crimes [ Ceux qui ne se laisseraient aller à quel-
au rang des péchés véniels. qu'un de ces désordres qu'arec une extrême
Quelque péché que l'on commette, fût-ce répugnance , et comme malgré eux, ou forcés
idolâtrie, homicide, empoisonnement, forni- par la crainte d'un grand mal qui les mena-
cation, etc., pourvu qu'on ne se laisse aller cerait, ou cédant à la violence d'une passion
à quelqu'un de ces désordres qu'ar c une ex- qui les emporterait , de sorte qu'ils en eus-
tri'merépugnance,etcommemalgré soi, ou forcé sent un extrême déplaisir tout aussitôt qu'ils
par la crainte d'un grand mal, ou cédant à seraient hors de ces fâcheuses conjonctures, on
la violence de la tentation, il ne s'ensuit pas , ne pourrait pas dire si assurément qu'ils au-
selon qu'on perde la grâce ni qu'on mé-
lui, raient perdu la grâce et qu'ils auraient en-
rite l'enfer (pages 382,58.3). couru la damnation; car, encore que la cupi-
Le plaisir de s'occuper en idée des plus dité ait dominé dans ce moment, ce peut n'a-
cruelles vengeances ou des plus grandes im- voir été qu'une domination passagère, qui ne
puretés, lorsque Tacr/ufescemeuif/ite Ton f/o/nie change pas absolument le fond et la disposi-
à la suggestion ne va qu'au plaisir de penser tion du cœur (1) ]. Si la charité a cédé à la
aux choses défendues, et qu'on n'en veut violence et comme plié soits le poids, elle n'a
point venir à l'effet toutes les complaisances
; peui-êire pas laissé de subsister toujours pour
les plus volontaires pour ces objets si capa- se relever d'elle-même, quand elle n'aura plus
bles d'allumer la passion, et qui sont autant été opprimée par ^tne violence étrangère ; c'est
d'occasions prochaines, ne font qu'un i.éclié comme un arbre que l'on courbe avec violence
véniel, suivant le casuiste de la secte (pasres et qui se redressera de lui-même, pourvu qu'il
592 et 593). ne soit point corrompu : il se courbe parce
(i) Feller, obligé d'être court, r.ipporie seule- guslin, etc. , donna lieu à deux lettres du docteur
ment passage que nous mettons entre crochets et
le ,
Arnauld, où il l.i réfutait. Du son côté, le docteur
il dit; Cette proposition fui attaquée dans un écrit
(
liideus, un des approliateurs di livre, déclara qu'il
où on l'atlribuait à tous les disciples de saint .Augus- la désapprouvait, et qu'il n'avait donné sou appro-
tin, qui pomlant la dé.-.avouaienl. Cet écrit, intitulé:
hatiou qu'à condition qu'on la retrancherait. >

Morale relâcliée det prétendus disciples de saint Ati-


54ÏÏ BOU BOU 510
qu^il n'a pas tout â fait la force de résister à M. Bourgeois, docteur de Sor-
l$Eî.àTio\ ae
la violence qu on hti fait; mais cependant il en honnc, député ù Home par vingt évéques de
conserve assez pour sd redresser quand on ne France pour la défane du livre de la Fré-
la lui fera plus; c'est une éclipse que la cha- quente communion, composé par M. Ar-
rité souffrirait dans l'instant, qui n'éteindrait nauld contenant ce qui s'est passé à Rome
,

pas la lumière, quoiqu'elle la fil disparaître ; en IC'io et IGill, potir la justification de ce


ou bien, pour tne scnir d'une autre comparai- livre. Nouvelle édition, 1750, in-12, l'ii
son plus morale, c'est comme des sujets qui, pages sans compter l'avertissement, qui
,

craignant de s'exposer au pillage, souffrent est de 24 pages.


pour un temps la domination étrangère, quoi- Cette relation fut imprimée en 1665, à la
qu'ils conservent toujours beaucoup d'affection
suite de la Remontrance à M. Humberl de
pour leur prince (iiage 582). Precipiano, archevêque de Mulines, composée
Ce ne sont [)oinl là des propositions par Oue-nel. On ne fit la nouvelle édition
écliappées; c'est un plan un tissu de maxi-
, que pour faire revivre le livre pernicieux de
mes, di' raisonnements, de romparnisoiis, la Fréquente communion. L'avertissement
qui ne peuvent abouiir qu'à rendre véniels est presque tout entier à la louange d'Ar-
les péchés mortels les plus énormes. nauld l'auteur y rapporte les éloges que
;

Quel renversement de la morale de Jésus- lui ont décernés ses partisans, Hoileau entre
Christ! Si Joseph se lut laissé vaincre par autres. Au contraire, il déchire les prélats
les fureurs de la femme qui le tenta son , qui lui ont été opposés, surtout M. Raconis,
adultère n'eût été qu'un péché véniel, puis- évéque de Lavaur.
qu'élant saint comme il l'était, il ne l'eût
Condition i;s»ro/)osîte ctc postulatœ a dorto-
sans doute commis qu'avec une extrême ré- ribtts faruitatVs theologtœ Parisiensi», ad
pugnance, ou comme malgré lui et forcé par ,
examen doctiinœ gratiœ , avec Noël de
la crainte d'un grand mal qui le menaçait.
La Lane, 16'i9, in-4°.
Ainsi ces apostats, dont parle saint Cy- Il paraît qu'il y a de cette pièce une tra-
prien, que la vue des échafauds fil chanceler duction française, qui est de Bourgeois seul.
dans la foi et sacrifier aux faux dieux mais ,

qui venaient aussitôt pleurer leur faute aux


BOURSIEIl (Laurent-Franç us), naquit à
pieds dt'S évoques, n'avaient point commis
Ecouen en 1079, fut prêtre et docteur de la
,

d'offense p.îortelle.
maison et société de Sorbonne. Il joua un
grand rôle dans les affaires du jansénisme, et
De malheureux domestiques, qu'un ordre eut beaucoup de crédit dans ce parti. Son
violent et absolu force de servir la passion
premier ouvrage fut le livre f/c /'.4c ion de
de leurs maîtres; des débiteurs prêts d'être
Dieu sur les crcutures, dont il va être ques-
accablés s'ils ne font de faux actes ; des fem-
tion dans un mouieut. 11 rédigea depuis des
mes que la crainte de la mendicilé la plus ex- Mémoires contre la constitution Unigenilus;
trême porte à prostituer leur pudeur; des
l'Acte d'appel des quaire évêques en 1717;
captifs chez les infi<lèles destinés aux trai-
,
divers autres écrits dt s mêmes; les articles
tements les plus rigoureux s'ils ne renoncent
de la faculté de théologie en 1718 (il en fut au
à Jésus-Christ tous ces fidèles, en succom-
:

moins le principal rédacteur) l'Jlf^c d'appel ;


bant à la violence de la tentation avec une des quatre évêques pour la bulle Pastoralit
extrême répugnance, et par lu crainte d'un
officii; leur Mémoire on 1719; leur renou-
grand mal , n'auront fait qu'un péché vé- vellemenl d'appel en 1720; la Lettre de trois
niell etc.
évêques au roi en 1721, et celle de sept évê-
Voilà donc ce qu'on appelle la Théologie ques au pape et au roi la même année la ;
morale de saint Augustin! Voilà ce qu'osent réponse de six évêques au cardinal de lîissy
imprimer des hommes qui crient encore plus en 1723 et beaucoup de mémoires pour
,

haut que les autres contre la morale cor- Soanen lors de son jcgement à Embrun.
rompue! Voilà ce qu'approuvent les doc- Boursier déploya surtout son zèle dans cette
teurs Le Féron, Piques et Hideux. Voilà ce affaire, et mil en mouvement les théologiens
livre dont ils disent, qu'après l'avoir lu exac- et les avocats pour la défense do Soanen. Il
tetncnt, ils se sentent obligés de rendre ce té- fut des principaux arcs-boiitants de la Sor-
moignage, qu'ils n'ont jamais lu de livre où bonne depuis 1710 jusijn'en 1720. On le fit
la morale chrétienne fût si solidement établie, sortir de ce corps en 1729 avec les autres
et où le sentiment de saint Augustin fût si opposants, iîoursicrdressa la Le^^rt de douze
clairement expliijué. Oi, toute la secte ne de- évêques au roi contre !e concile d'Embrun ;
vrait-elle pas se trouver humiliée et se ré- l'Instruction pastorale de Soanen sur l'auto-
duire au silence en voyant ses chefs ensei- rité de l'Fglise; la Lettre du même au roi en
gner une telle doctrine"? 1729, cl plusieurs autres écrits au nom des
B0UUGEO1S(Ji:4n), docteur de Sorbonne, docteur:; ei des curés de Paiis. 11 rédigea eu
chanoine de Verdun abl é de la
chaiitre et , grande partie VInstruclion pastorale de Col-
Merci-Dieu, confesseur des religieuses et des berl, en 17110, où il est parle d 's srcows. On
domcsli(iues de Port-Iîoyal, mourut au mois a donc eu raison de dire qu'il était l'oracle de
d'octobre 1(587, à l'âge de (piatre-vingt trois tout (•(! parti. Il dirigeait les évêques oppo-
ans. Il était un des approbateurs du livre do sants, et les taisait parler à son gré. C'était,
la Fréquente communion, et fut jugé digne ce semlili', une grande faiblesse à des prélats
d'aller le défendre à Rome. Il a publié l'his- d'être r.insi asservis à un théologien exalté.
toire de sa mission sous le litre suivant : Latin de 1 ; vie de Boursier lui marquée par
,

DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 048


347

d'autres brochures sur les convulsions , sur sur raisonnables. Toute la différence qu'il
les

l'espérance et la confiance, sur les secours, y a, c'est que l'obéissance des autres est éclai-
sur les vertus ihéologales. Il y eul parmi les rée et libre. Mai' Dieu doit opérer l'un et
appelants, sur ces différents points des dis- ,
l'autre. Noire être tout entier, celui de
putes dans lesquelles Boursier joua un grand l'âme, celui du corps, celui de leurs modi-
rôle, et qui lai occasionnèrent, de la part fications , est uniquement l'ouvraije de Dieu.
des siens, des chagrins et des coniradiclions Notre âme. nos actions, nos détermina-
auxquelles il fut fort sensible. Cet homme tions, les plus petites parties de nous-mêmes
était instrnil, laborieux et fécond , mais en qui doivent être asservies à ses lois, sont l'ou-
même temps ardent et opiniâtre. On le voit vrage de la puissance souveraine. Notre âme
présider à toutes les assemblées des appe- n'est donc que le théâtre des changements
lants dicter leurs démarches, exciter leur
, arbitraires qu'un autre produis en elle. Mais
zèle. Il fut surtout des asseinblécs de 1732 et quelles idées étranges que ceiles J'un asser^
1733, sur les convulsions, et s'efforça d im- vissement de toutes les parties de nous-mêmes
poser quelque frein à ce délire, dont il ne lui sous les loi' déterminantes e-. ab:c!ues iî la
fut pas donné cependant de sentir toute la puissance souveraine'f LulhBi ' dsl-ii jamais
honte. .Vîadamejlolie peint comme un homme exprimé plus durement? fi'e".;t-on aouter
cauteleux et ruse, qui aimait à dominer. Ses aprèi cela des extrémités ou les novateurs
amis l'ont loué ni plus ni moins qu'un Père de (S siècle sont prêts à se porter, et où il
de l'Eglise. n'( st que trop évident qu'ils se sont déjà
portés depuis longtemps.
De l'Action de Dieu sur les créatures : traité
Voici encore ce que la doctrine de Calvin
dans leifuel on protive In prémoiion physi- renferme de plus dur et de plus impie. Comme
que par le raisonnement et oii l'on ejca-
,

Dieu prédestine certaines personnes parce


mine plusieurs questions qui ont rapporta qu'il le veut, c'est une suite aussi qu'il veuille
la nature des esprits et à la qrâci'. Lille, abandonner les autres parce qu'il le veut...
J.-B. Brovcllio, 1713, 6 vol. in 12; Pari^
On n'eût pas eu lieu de se plandre de Dieu,
François Dabuty, 1713, 2 vol. in-V. quand même, avant la prévision du péché
Ce livre séduisant, sons le voile d'un faux originel, il aurait prédestiné les tins et ré-
thomisme, sape la foi par les fondements, prouvé les autres. Il a pu le fare ain.-<i. Il n'y
soumet la religion à la raison humaine. Il a pas néanmoins d apparence qu'il l'ait fait.
insinue d'un bout à l'autre le jansénisme, le Rien ne le gêne ni le contraint dans ses dé-
calvinisme et h- spiiiosisme. crets. Il a pu les faire comme il a voulu. Il a
I Le jansénisme. La balance est penchée, pu prédestiner et réprouver les hommes, sans
dit l'auteur dm s la sect.Il,part. JI, chap.2, /e les regarder comme tombes dans le p 'cité ori-
poids de la cupidité Ta entraînée versle vice. La yinil. Il a pu les prédc.'tiner et les réprouver,
volonté, tandis qu'elle sera livrée d elle-même, en les considérant comme tombés dans le pé-
suivra r-mpression de son poids jusqu'à ce ché originel, en conséquence du décret qui a
qu'elle ait achevé de tomber dans l'abîme. permis ce péché. Tout cela est purement arbi-
M s'explique encore plus netlemeni en fa- traire en Dieu (Secl. ^'I, p.irt. IIJ, cli. 4).
veur de cette aKeniative nécessitante de la C'est, comme l'on voit, une véritaLle répro-
cu] idilé ou de la grâce, dans la secl. V, bation positive, une prédestination au péché
chap. IV, art. 3 et k. directe et immédiate, dont il s'agit ici, quoi-
II renouvelle ailleurs les propositions 23, qu'on s'eîïorce de persuader le contraire à
2i cl 25 de Quesnel, en disant, que l'opéra- la faveur de quelques expressions niéniigées
tion de Dieu Créateur et de Jésus-Christ Ré- avec art. Mais qv:e!le affreuse impiélé que
dempteur sont aussi efficaces l'une que l'autre ; de dire que Dieu, considérant la créature
et que, comme dans la création la créatur est innocente, a pu par un décret entièrement
produite et déterminé à l'être, dans la ré- arbitraire, la destiner à des supplices éter-
demplionellcest produite et déterminée au bien nels. Saint Augustin pensait bien différem-
{Secl. Il, part. II, chao. 4). miint Bonus est Beus, disait-il, dans sa ré-
:

Enfin la urâce suffisante qu'admet l'auteur ponse à Julien justus est Deus. Potest ali-
;

est la petite grâce jansénienne. Seion lui, la quot sine bonis meritis liberare, quia bonus
grâce suffisante est, par rapport à la leisla- est;non potest quemquain sine 7natis meritis
tion , ce qu'est par rapport à un poids damnare, quia justus est (lib. il, cap. 18).

de 400 degrés une force de 399 degrés 3° Le spinusiiUie. Nos connai: sances, dit
(Sect. VU, part. I). l'auteur , contiennent certaines perfections
2° Le calvinisme. Suivant cet auteur, au- qui se trouvent en Dicd.
cune détermination ne vient de l'homme. C'est En connaissant nos âmes et les autres êtres
Dieu qui e.W le seul et unique auteur du mou- créés, nous connaissons quelque chose de ce
vement le plus léger et le plus déiical, du plus qui est Dieu (Secl. 111, ch. 3 j. Car Its créa-
petit acte, d'un souffle, pour ainsi dire, d'un tures (1, ::e sont que des écoulements et des
rayon de volonté (secl. I, chap. 3, secl. il, parlicip^:t:(>ns de l'être ou de celui qui est
p. I, ch. 5). D'où il s'ensuit que l'àme nesl comme l'ubime el l'océan de l'être, n'étant par
plus qu'un être passi!', inagissani, nécessité. elles-mêmes (2) qu'un néant •.n.iicrsel el sans
Dieu, dit-il dans un aulre endroit , exerce réserve, et n'ayant pour toui partage q\i,'un

tm empire égal sw les créatures inanimées et être emprunté.

(i) Secl. IV, cliap. 8. Secl. VI, p. III, Wj. 8. \ an. 4,


^2) Secl, il, part. 1, ciiap. {>. Sei^i. \,chap,i, art,
349 BOU BOU S50

Dieu ieul est l'Etre premier (1), l'Etre des pour établir un système dont le moindre dé-
êtres sans reslrictiiins. 1! e-t nnirciseUement faut est d'être incertain, et dont les consé-
Etre, puisqu'il poxsrde et f/ii';! contient loxiles c;ui nces, de l'aveu des meilleurs théologiens,

Us perfections et tous les dcjrés d'être qxii sont de porterattcinto à la liberté de l'homme.
sont dans les créatures, toulfs nos connais- Ces sortes de questions, nous le remarque-
s inces n'vtant que des parl'es de ce tout satis rons ici, ne sauraient dire agitées qu'avec
bornes. Dieu et l'Elre, n tout est renfermé de grands inconvénients. On instruira beau-
dans l'Etre. C'est là qne nous puisons noire coup plus utilement les hommes, et on rem-
nature, notre pcssibilité , notre être. L'être plira plus certainement les vues de la reli-
que Dieu donne aux crénlurn; , i' ("possède gion, en leur apprenant à réprimer l'esprit
en premier; il le poss'de dans son tout, et (ie dispute, à respecler les dogmes, à prati-

le réunit à ses autres perfections, et par con- quer la morale évangélique, qu'en employant
séquent il le possède d'une munière émincntc toutes les ressources de la logique à établir
et infiniment supérieure à cidle des créatures, des sj sternes qui peuvent bien rendre les
II est aisé de reconnaître dans celte doc- hommes poinlillcux , mais rarement meil-
trine le pur spinosisme, c'esl-à-iiire, la plus leurs. Sans prononcer sur le fond du livre de
impie et la plus extravagante des erreurs. M. Boursier nous pouvons assnrer qu'il
,

Jl s'ensuit en effet de tous ces passas;cs, que nous a paru ininlclligib'e en bien des en-
Dieu contient formcllînient tous les cires de drciit et que trop de subtilité y fait perdre
,

l'univers; et que s'il 1(S contient émiiiem- le 01 du raisonnement. »


nient, ce n'est qne dans le sens qu'il les pos- Le roi, par un arré! de son conseil du 27
sède chacun en particulier, selon leur entité août 1714 ordonna qu'on saisit tous les
,

véritable et pro'Te, ei qiicl'ine chose de plus. exeiiijdaires du livre de Boursier, et en ré-


Or, Spinosa se lût accommodé d'une pareille voqua le privilège. L'arrêt porte que dans
doctrino et assurément il n'a pas été plus
; cet ouvrage on trouve répandus plusieurs
loin, lorsqu'il a osé avancer que l'univers princiiies qui tendent à renouveler des opi-
entier n'était qu'un seul tout, qui compo- nio)is condamnées, el à inspirer de dun(jereux
sait tout l'Elre divin. sentiments, dont il est nécessaire d'arrêter les
Au reste, l'auteur procè ie dans fout son suites pernicieuses.
ouvrage en géomètre, et ne parle que par
Lettre des cttrés de Paris et du diocèse, etc.
théorème, proposili-ns, démon -Pirations et
dn 15 décembre 1716.
corollaires; ce qu'il y a de singulier, c'est
qu'il prouve la p; émotion physique par des Nous mentionnons ici cette lettre, parce
passages entassés d'auteurs païens, grecs et que, con">me on va le voir, Boursier ladé-
latins, comme Homère, Hérodote, Sophocle, fendit.
Virgile, Stace, Juvénal, Térence et Caiul'e. M. de Mailly, archevêque de Ucims, con-
On ne s'attendait p.is à voir ces païens, la damna cet écrit par une ordonnance du
plupart très-lubriques cités comme théolo- , 4 jan\ ier 1717. Voici les ropositions qu'il en ;

giens thomistes. avait extraites :

L'aulcur ne mit pas son nom à son livre « Qu'en remontant jusqu'aux premiers siè-
(et en rcla il tut plus sage que ses approba- cles de l'Eglise, ne se trouvera jamais une
il

teurs, M. Van Krlbon , ie P. Dclbecque , conslilutian Semblable à la bulle Unige-


prieur des dominicains de Namur , le P. niius.
Henri de S iiit-Ignacc de l'or ire des Girmcs, «.Que loin de connaître dans cette constitu-
et iM. irArnaiidin). tion la doctrine de leurs Eglises, ils ont la
Il p.irut, en 1716, une réfutation intitulée : douleur d'y voir celte doctrine proscrite, la
Le Pl'ilosophe extravagant dans le traité de sainie morale décréditée, I es règles de la pé-
l'Action de Din sur le^ créatures... nilenco abolies, la lampe des divine; Ecri-
Vn janséniste, parlant du livre de i'.iction tures é einle pour le commuti îles liilèles, li s
de Dieu, a di! dans iiiio lellre insérée dahs principes de la tradition bannis, la justice et
les Nouvelle < Ecclcsiustiqucs depuis ta cvnst. l'innori :ice opprimées l'Eglise de Franco ,

jusqu'en 1728, pag. 2 « H a toute la force: privée d'un trésor qu'elle a possédé long-
du raisonnement el loule la solidité doUt temps avec frnit (c'est-à-dire le livre des
peut être susceptible le système des tlio- l{ê"r.rions mnrales);\cs plus durs anatlièmes
inisle;- C'' système, assez décrié defiliis quel-
. I mcés indistinctement contre tant de propo-
que temps, avilit besoin d'un pareil avocat sitions qui ne contiennent que ce qu'ils ont
pour le soiilcnir. Le jargon de leur école cU appris de leurs pères, que ce qu'ils ont en-
donnait de l'éloiiînem' iji. Cet aulèur leur spifjné à leurs peuples ;

fera de nouveaux prosélytes ; mais je ne «Que le décret du pape porte sur son
sais s'il ne véfiliori point une parole qu'on front un caractère de surprise, qui n'est pas
a die il y a bingtcmps, et qui parait bien moins contraire à toutes les lois du saint-
un paradoxe, c'est que de tous les théolo- siége apostolique, qu'opposé à la saine doc-
giens, les thomistes sont les plus pélai/iens. » trine, etc. ;

L'atiieur des Trois Siècles liiiéraires s'est « Qu'ils demandent à Dieu de ne point
exprimé en cis termes sur le nièinc livre : pernietlre qu" jamais cette Constitution soit
" lîoursier employa la métaphysique la plus reçue, puisqu'elle ne le peut être en aucune
profonde en faveUr de la préiuotiOn phy- manière sans s'écarter de la simplicité
,

sique; c'est-à-dire qu'il Ira. ailla beau'Oup de la fui, sans faire un mélange indigne de

(1) Sect. 'VI, part. 111, chap. 8. Sccl. 111 . cliap. 'j, Secl. I, cli. 4.
DICTIONNAIRE DKS JANSENISTES. "5S

la vèrilé et Je l'erreur, sans jeter dans l'E- clergé de France, aux souverains pontifes,
glise une semence de division éternelle, et et à toute l'Eglise, et à l'autorité du roi, er-
sans s'éloigner de l'exemple des anciens dé- ronées et favorisant une hérésie pernicieuse
fenseurs de la foi. » que toute l'Eglise a condamnée, etC'
Toutes lesquelles propositions ce grand La lettre de M'" à M'", au sujet de saint
prélat déclare respectivement téméraires , Vincent de Paul, nous apprend que la con-
scandaleuses, fausses, erronées, schismaliques, sultation a pour auteur le fameux Boursier,
hérétiques , injurieuses au saint-siér/e et à ce grand patriarche du parti convulsionniste,
l'épiscopat. Il défend en conséquence, sous l'apologi-te de toutes les prophétesses insen-
peine de suspensej qui sera encourue par le sées de nos jours.
seul fait, à tous ecclésiastiques de lire, ni Boursier publia une foule de brochures
de retenir ladite lettre imprimée o'u manus- contre les décrets des papes dans les matières
crite. Et défend pareillement à tous autres de la grâce.
fidèles, sous les peines de] droit, de la lire ni
Lettres à un ecclésiastique sttr la justice
de la conserver^
chrétienne et sur les moyens de la conser-
Apologie des chrés du diocèse de Paris, con- ver ou de la réparer. HSS, in-12 de 266
tre l'ordonnance de monseii/neur l'archevê- pages.
que de Reims, depuis cardinal de Mailly, du
k janvier illl, portant condamnation d'un
On avait attribué à tort ce livre à Gas-
intitulé : Lettre des curés de
pard Tenasson, de l'Oratoire; mais si on en
imprimé ,

ignore l'auteur, on sait qu'il avait été revu


Paris et du diocèse, eic. 170, in-V.
par Boursier.
Il j en a eu, en 1718, une seconde édition
11 fut censuré par la faculté de théologie
revue, corrigée, augmentée. de Paris le l" septembre 173't.
On trouve, dans ce pelit ouvrage in-i°, Le but principal de l'auteur est de calmer
plusieurs propositions téméraires, scandaleu- la conscience des sectateurs du jansénisme,
ses, fausses, erronî'es, schismaliques, héré- sur le trouble où peut les jeter la privation
tiques, injurieuses au sainl-siége et à l'épis- des sacrements.
copat Il fut supprimé par un arrêt du parle- Pour y parvenir, il entreprend d'éloigner
ment, le 23 octobre 1717. les justes et les pécheurs de l'usage de la
CoNSDLTAT-ON de Messieurs les avocats du confession sacramentelle.
parlement de Paris, au sujet de la bulle de Il prétend que la justice chrétienne dont
notre saint-père le pape, eu date du ÏGjuin le juste vit est tellement stable, qu'elle peut
1737, qui a pour ïitre j Cunonisatio beali se conserver sans les secours extérieurs
Vincentii a Paulo^ arec l'opposition de que Jésus-Christ a établis dans l'Eglise pour
Messieurs lec curés de Paris, qui ont pré- soutenir et accroître la piété des fldèles.
senté nçuf le au parlement contre l'instruc- Il admet dans l'homme justifié une espèce

tion cit M. l'aTcheviquc de Sens au sujet, d'impoccabilité, qu'il appelle morale; sur
des jniracles. quoi il s'explique à peu près comme les dis-
Si fincent de Paul eût favorisé le jansé- ciples de Calvin.
n'eût point trouvé d'abus dans Il improuve comme inutile, et même dan-
nisme, le parti
la bulle de sa canonisation. Mais ce servi- gereux, l'usage établi dans l'Eglise de con-
teur de Dieu se déclara baulement contre fesser ses péchés véniels.
cette hérésie, cl vint à bout de la faire solen- En établissant des règles pour distinguer
nellement condamner; voilà ce qui a porté les péchés mortels d'avec les véniels, il fait
les disciples de Jansénius à se déchaîner entendre que quelquefois on commet un pé-
sans pudeur contre le nouveau saint et con- ché en matière grave avec un plein consente-
tre le pape qui a donné la bulle de sa cano- ment sans perdre la justice.
nisation. Selon lui, quand on doute si un péché est
Dix avocats, des moins célèbres et des mortel ou véniel, tout juste est son propre
moins eatimés, ont prêté leurs noms à la juge, et n'est pas obligé de consulter son
consultation qui a paru sur ce sujet. La confesseur ou les casuiites ; parce que dès
h\A\o marque que la Providence a fait éclater là qu'il est juste, il a l'esprit de sagesse et de
la sainteté de Vincent de Paul, dans un temps discrétion, et un pouvoir suffisant pour se
où les novateurs en France tâchant, par des décider lui-même.
miracles faux et controuvés, de répandre leurs EnGn, rien n'égale son déchaînement
erreurs, de troubler la paix de l'Eglise catho- contre l'état présent de l'Eglise. A l'exemple
lique, et de retirer les fidèles de la communion des hérétiques des derniers siècles, qui l'ont
du saint-siége. Tel est le premier giiet des si indignement outragée, il la noircit sans

a>ocats, p. i. Les autres griefs de ces juris- pudeur par les calomnies les plus atroces.
consultes excitent encore plus, et la pitié Les endroits les plus pernicieux de ce
pour leur ignorance, et l'indignation contre livre sont 2' lettre, p. 39 et Vi, 58, o9, 60;
:

leur mauvaise foi. 53; 9' lettre, p. 210,


k' lettre, p. 74, 75, 79,

Licite téméraire consultation fut condam- 211, 198, 197, 19i, 195, 200; 12' lettre,
née, avec deax autres écrits sur le même su- p. 261, 262, 2Gi; li- lettre, p. 238, 251, 2+7,
jet, par un mandement de M. l'archevêque 2o4. et 255; 1" lettre, p. 12; 10' lettre,
de Cambrai du 16 janvier 1739, comme con- p.221, 223; 1" lettre, p. 12 et 13 10' lettre,
;

tenant des propositions respectivement faus- p. 231, 232, 233, 23i; 7' lettre, p. 14i, 145,
ses, téméraires, seandaleui>es, injurieuses au 147,148, 154; 6- lettre, p. 130.
3S3 BOU BOLl 354

C'est de ces divers endroits que sont es- A l'ouverture du livre, on est sûr de rencon-
("•aitcs les 25 propositions que la faculté de trer des horreurs et des blasphèmes. Je l'ou-
théologi(! a censurées. Elle les qualiGo, cha- vre, par exemple, à la page 209, et dans
cune on particulier, avec toute la sagesse et cette page je lis ces paroles Mille fois on :

la modération possibles, les unes comme l'a dit, el l'un ne peut trop le répéter : la bulle
hérétiques, les autres comme erronées, est affreuse; mais c'est parce qu'elle est af-
schismaliques, etc. M. l'archevêque de Sens freuse qu'elle porte avec elle so7i préservatif.
a adopté celle censure el l'a insérée en en- Les propositions qu'elle condamne sont si évi-
tiei- dans son maiidemont du l" mai 1735, demment vraies, leurs contradictoires si évi-
par lequel il condamne les lellres sur la demment fausses, que quand un ange descendu
justice chrétienne, etc. du ciel tiendrait nous annoncer une autre
Ce mauvais livre n'avait pas échappé à la doctrine que celle que contiennent les 101 pro-
vigilance et nu zèle de M. de Tencin, alors positions prises dans leur sens naturel, il fau-
arrhevéïi ne d'Embrun. Dès le 15 février 173V, drait lui dire anathème. On juge aisément
il le condamna comme contenant des maximes quelle sorte d'ange a inspiré à l'auleur de si
et des propositions respcctivenient fausses, affreux sentiments et de si horribles expres-
scandaleuses téméraires
, injurieuses aux
, sions. Tout le reste du libelle est dans le
usages de V Eglise, séditieuses, favorables aux même goût ; tout est marqué au même
hérétiques, aux hérédes et au schisme, erro- coin tout porte également l'empreinte da
;

nées et même hérétiques. père du mensonge.


BOURZKIS (Amable de) naquit à Volvic,
Lettres de M. Boursier, docteur de la mai-
près de Riom, en 1G06, fut abbé de Sainl-
son de Sorbonne, sur l'indéfecti-
et société
Martin-de-Cores, et l'un des quarante de
bilité de V Eglise dans la tradition de sa l'académie française. Il entra dabord avec
doctrine, et sur Sun infaillibilité dans les
beaucoup de chaleur dans les disputes da
Juç/emenls qu'elle porte concernant la
jansénisme mais en 1661, revenu de cet
;
foi el les mœurs ; contre la huitième lettre
enthousiasme, comme on \ a le voir, il signa
pastorale de M. Languet, archevêque de
le formulaire. Il mourut à Paris en 1672.
Sens. Ouvrage posthume, 1750, in-4° de
79 pages. Lettre d'un abbé à un abbé.

Boursier avait compose (dit-on dans l'a- L'abbé de Bourzéis y avance, page 3, en
vertissement) ces deux lettres, pour défendre termes iorinels, la première des cinq fameu-
l'instruction pastorale de M. de Sencz sur ses propositions. Le sens de ces paroles
l'Eijlise. C'est déjà faire assez connaître com-
(dit-il).Dieu ne commande pas des choses im-
bien ces lettres sont mauvaises, puisqu'elles possibles , est que Dieu ne commande pas des
tendent à soutenir un ouvrage pcruicieux, choses impossibles à la nature saine, quoi-
qu'elles soient par accident impossibles lï ta
foudroyé dans un concile, et pour lequel
M. de Senez a été flétri e'. suspendu de tou- rtature infirme, comme elle l'est maintenant.
tes ses fonctions épiscopales et sacerdotales. Lettre d'un abbé à u« prélat de la cour da
D'ailleurs, on reconnaît dans ce livre-là cette Bome, 1649.
main dangereuse de Boursier, de ce génie Il traite ici la cour de Rome avec la der-
fourbe el captieux, de cet homme d'erreur, nière insolence. Il l'appelle, page 21, une
si plein de fiel et d'audace, qui a combattu retraite de larrons, latibulum latronum. Il a
l'Eglise par tant d'écrits où tout respire laudace d'avancer que les cardinaux el le$
l'hércsic et le fanatisme. théologiens, qui ont qualifié les propositions
BOURSIER (Philippe) naquit à Paris en déférées, n'y entendent rien pour lu plupart.
1693, fut diacre et dévoué, comme son ho-
monyme dont il vient d'être question, à la Lettre d'un abbé à un président.
secte qui a causé tant di' maux à l'Eglise. avance ici, page 79, cette proposition
Il

Il fut un des premiers auteurs des Nouvelles manifestement hérétique Un juste peut être :

Ecclésiastiques, où tous ceux qui tiennent à tenté d'un péché mortel, et n'avoir pas la
la caiholioiié étaient calomniés do la manière grâce de résister à la tentation, ni la grâce
la plus (xliouse. Il rédigea aussi les discours même de demander celle de résister.
qui précèdent chaque année, depuis 1731, Propositiones de Gratia in Sorhonœ Fa~
cet ouvrage de parti. Voyez Fontaine cultale prope diem examinrmdœ, prvposiCœ
[Jacques). Philippe Itoursier est peut-être le calendis Junii 16i9, in-4-' de 40 pages.
même que Philippe Boucher, dont on a fait On y trouve tout au long, page 2'i, et sans
par inadvertance deux personnages diffé-
nul ménagement, la troisième proposition
rents.
de Jansénius, en ces termes Sola libertas a :
Ces discours sont au nombre de dix-huit :
coaclione ad veram libertatem, et proinde ad
ce sont des déclamations, dont les unes sont
merilum est neccssaria.
courtes, les autres plus étenlues; les unes
sont des lamentations, les autres des apolo- Saint Algistin victorieux de Calvin et de
gies; les unes ne contiennent que les ca- Molina, ou Béfulalion d'un livre intitulé
lomnies el les injures de l'impoUeur le plus Le Secret du jansénisme. Paris, 1652, gros
elîronté , les autres ne présentent (jue les in-4°.
fougues el les fureurs d'un fréuetiiiue. Tou- Detous les livres de Rourzéis tn faveur
tes sont remplies du poison le plus subtil ; du jansénisme, c'est le plus considérable. Il
chaque pags est contagieuse et empestée. y veut justifier ces trois dogmes capitaux de
$55 DICTIONNAIKE DES JANSENISTES. 'se

îansénius : 1° Qu Jésus-Christ n'. st pas ans. eut de la réputation comme prédica-


Il

mort pour lous les liommes; 2° que l'homme teur. Dorsanne dit do lui On l'a accusé d'a-
:

pèche même dans les choses qu'il fait néces- r ir souvent avancé dans ses sermons des pro-
sairement 3° que la contrainte seule est on-
•. positions dures. Il était suivi par tout ce qu'il
posée à la liberté y avait de plus zélé dam le parti. Dans les
On y trouve, page 17i, cettn proposiliou cnversations il parlait beaucoup et fort in-
hérétique, qui est la troisième de Janséiiius : discrètement , et paraissait par sa conduite
Le péché est dans nous volontaire et néces- vouloir s'attirer une lettre de cachet ; tom. III,
saire : volontaire, puisque c'est l'effi-l de la lo- pag. 66. Boyer joua un rôle dans le Journal
lonlé qui le produit; nécessaire, puisqu'elle des Convulsions. Comme il avait i'avantag
le produit, étant forcée par la tyrannie de sa de posséder la ceinture du diacre Paris ,
convoitise. cette relique lui donnait de la considoralion.
Pag. ik, il avance celte propusilion calvi- Il présidait quelquefois aux assemblées de
niste Les élus sont les seuls qui reçoivent
: convulsionr.aires, fat quelque temps direc-
des moyens suffisants pour se sauver. teur du fameux frère Augusiin, et finit par
Enfin, dans la page 142, il se ùéguise si le dénoncer au parlement.
peu qu'il ose mettre parmi les principes de
La solide dévotion du Rosaire, ou l'idée, l'ex-
notre créance cet affreux principe de Calvin :
cellence et les pratiques de cette dévotion;
Que les hommes qui pèchent dans cet état de
avec une exposition des saints mystères
la nature blessée le font nécessairement et ,

qu'on y médite, et une paraphrase duVaier et


que néanmoins ils sont véritablement coupa-
de /'Ave Maria. Paris, Lotiiu, 1727.
bles pour ces crimes, et que Dieu les punit
avec justice, pa:ce que cette nécessité de pé- La doctrine qu'on débite dans cet ouvrage
cher n'est point l'ouvrage du Créateur; mais est évidemment conforme à un grand nom-
une suite de la désobéissance d'Adam, qui a bre de proposition condamnées par la bulle
déréglé et corrompu toute notre nature. Unigenitus, surtout au sujet de la prédesti-
nation, de la grâce et de la charité théolo-
Apologie dc concile de Trente et de saint
gale.
Augustin, contre les nouvelles opinions du
censeur latin de la Lettre française d'un Page li4. On restreint aux senls élus la
volonié de Dieu et de son Fils Jésus-Christ
abbé (l'abbé de Sainte-AIarlhe) à un évé-
que. J6d0, in-4°. pour le salut de lous les hommes. monO
Dieu, vous nous donnez la confiance que novs
De l'aveu de ses amis, l'abbé de Bourzéis, sommes du monde élu, que vous avez aimé pis-
avant d'innocent X, avait éta-
la constitution qu'à donner pour lui votre Fils unique. Sépa-
bli le de Jansénius, persuadé qu'il était
fait rez-nous donc sans cesse de cet autre monde,
que les propositions se tiouvent dans l'Au- justement maudit, et pour lequel votre Fils
gustinus, du moins en termes équivaients. ne daigne pas même vous prier.
C'est cette persuasion qui fut cause de sa Page 37. On suppose qu'ii y a des justes
conversion car dès qu'il vit que les jansé-
: que Dieu abandonne le premier. Nous vous
nistes n'osaient plus contester ouveilement prions. Seigneur, de ne nous abandonner ja-
le droit, ni défendre les cinq propositions, il mais, afin que nous ne nous abandonnions ja-
fut détrompé totalement il renonça de bonno ; mais nous-mêmes l

foi à ses erreurs, et rétracta, ie i novembre Dans la page 135, où il fallait parler de
[

1661, tuut ce qu'il avait fait pour les soute- l'Assomption de la sainte Vierge, on met une
nir. Il protesta eu signant ie formulaire, quil exhortation au silence et à ne point hono-
voudrait pouvoir effùcer de son sang tout ce rer la sainte Vierge par la témérité et par le
qu'il avait écrit, et qu'il aurait toute sa vie mensonge. L'auteur voudrait qu'au lieu des
un souverain cl inviolable respect pour les Ave Maria (|u'il regarde comme une prière
décisions du saint-père, qui est, dil-il, le vi- superflue après le Pater, on récitât pour le
caire de Jésus-Christ sur la terre et le maître losair.j les 150 psaumes. Il y enseigne à ne
commun des chrétiens en la foi. Le P. Gerbe- parler jamais de la sainte Vierge et de ses
ron n'y pensait pas, lorsiiu'il a dit dans son ï grandeurs, que pour lui rappeler le souve-
Hisloire générale du jansénisme, sous l'an i nir de sa bassesse. On peut juger par là que
16(il, que cet abbé avait s gué le novem l'aîiteur, quoiqu'il se dise enfant de saint
'i-

bre) par complaisance pour le cardinal Ma- Dominique, a entrepris de ruiner la forme et
zarin, qui était mort huit mois auparavant, l'esprit du Rosaire, sons le vain prétexte de
le 9 mars 1661. réformer l'ouvrage dc son sain! patriarche.
Il fautobserver quel' .4/jo/ogr(e dont il est ici On renouvelle dans la page 132 les erreurs
question a été condamnée par le saint-siégc, r^ de Baïus Sans vous et sans cet amour que :

et qu'on y trouve celte hérésie formelle La r>, 'vous donnez seul, tout n'est que péché dans
:

grâce opère dans nous par une douce, maix ;_; l'homme. Page 159. En vain on vous appelle
fofte nécessité. Père, si ce n'est pas votre esprit de grâce et
BOYEK (Pierre), prêtre de l'oratoire, né à ? d'amour qui crie dans nous et qui vous fait
Arlant, le 12 octobre 1677, m ri le 18 ja;;- v appeler de cet aimable nom.
vier 1755, s'est distingué par smi fanalismo Le P. Joseph Roux, prieur du couvent de
pour les saltimbanques de Sainl-Médard, qui la rue Saint-Jacques, qui était un des cinq
lui procura d'abord un interdit en 1729, puis approbateurs du livre, révoqua son appro-
le fit reléguer au mont Saiiit-.Michel, et en- bation au bout de huit mois, déclarant qu'on
fin enfermer à Vincennes pendant quatorze avait inséré dans le livre bien des choses qui

ï'-i
5K7 BRI BRO 35S
n'étaient pas dans le manuscrit qn'on lui fondement. Saint Charles Borromée, le con-
avait donné à examiner, et qni ne so Irou- cile '!e Milan et la farullé de théologie de
vaicnt pas même dans le \oiume imprimé Paris, ont décidé qu'un curé ne peut appeler
dont on lui fit ensdile présent prévarication ;
d'nntres curés du diocèse pour confesser dans
frauduleuse et trop ordinaire aux écrivains sa paroisse, si ces curés ne sont pas ap-
du parti. prouvés généralement pour tout le diocèse.
La raison est que les curés, précisément
Maximes et aiis propres pour conduire «n
par leur institution cl en qualité de curés,
pécheur à une véritable conversion. Paris,
n'ont de juridiction que sur leurs propres
seconde édition, 1739, 349 pages. paroissiens.
Dans première édition le jansénisme y
la BRIQUET, excellent prêtre janséniste, qui
était plus crûment exprimé on y appelait
;
mourut en 1770, après avoir passé les cin i

notre liberté une mhérnbh liberté ; on y di- dernières années de sa vie sans célébrer le
sait à Dieu: j'applaudirai à votre puis- saint sacrifice de la messe et sans commu-
sante main qui aura lié dans moi le pouvoir nier. Cette dévotion n'était pas rare dans le
même que je me sentirai de vous résister. On parti. Voyez Le Gros, Tournls.
a corrigé ces termes dans la seconde édition, BROEDERSEN (Nicolas), pasteur à Dcifl,
mais ce qu'on y a laissé suffit bien encore puis doyen du chapitre schismatique d'D-
pour nous autoriser à en inspirer aux Hilèles trecht, composa, en latin, un traité on faveur
un juste dégoût et un salutaire éloignemcnt. des prétentior.sde cechapilre; un Court traité
Page 15. Avec quelque dextérité qu'on ait des contrats rachetahles des deux côtés, 1729
traité ici l'article de la justice chrélieiine, il et un autre sur les Usures permises et non per-
est aisé d'y apercevoir ce pemlianl qu'ont mises, 1743. Il s'était déclaré pour les prêts et
les jansénistes à croire que la grâce sancli- contrats de rentes usités en Hollande, il
y
fian e est presque inamissiblo quand on l'a, eut à ce sujet de vives disputes dans ce
et presque impossible à recouvrer quand on clergé, en 1728 et années suivantes. D'un
l'a perdue, ainsi que l'a enseij;iié l'auteur des côté étaient Broedersen.Thierri de Viaixnes,
lettres sur la justice chrétienne. Anoine Cinest, Godefroi Vaskenburg, cha-
Pag. 39. Avant la loi'ie Moï d'hommp fai- noine d'Dlrechl, Méganek, etc; de l'autre
sait lemrd comme sans le connaitre.Où l'auteur Barchman, l'etitpied. Le Gros. Chaque parti
a-t-il pris cela ? avant Moï^e, ignurait-on publia plusieurs écrits.
les principes de ia loi naturelle, et n*avail-on BROUE (Pierre de la), évêque de Mire-
aucune connaissance de ce qu'elle défend? pois, naquit à Toulouse en lG't3. Il fut un
Pag. 4() et kT. On conseille la lecture de des quatre évêques qui formèrent en 1717
plusieurs livres infectés do jansénisme. l'acte d'appel par eux interjeté contre la
P;ig. 67. Le pécheur doit consentir, quoique bulle Unigenitus : on verra plus bas le
commençant de n'être pluf snus la loi, de de- nom des trois autres. M. de la Broue ne vou-
meurer lin juste temps sous ta main médi- lut pas même souscrire à l'accommodement
cinale de lu grâce, afin qu'elle achhe dans lui de 1720. Il mourut à Bellestat, village de son
tout l'ouvrage qui doit précéder la réconci- dio(èse,en 1720. Le grand Bossuet avait été
liation. \r^\ galimatias, destiné unique- très-lié avec l'évêque de Mirepoix.
ment à faire entendre que la satisfaction Catéchisme du diocèse de Mirepoix. Tou-
doit précéder l'absolution, ainsi que l'a en- louse, Douiadoure, 1699, in-12.
seigné Quesne!. C'est aissi la doctrine des M. de la Groue y enseigne, page 181, que
pages 74- et 75. la grâce actueilo n'est en nous que quand
Pag. 81, l'auteur prétend qu'après avoir nous faisons quelque bonne action pour notre
reçu l'ab'^olution, il conviendrait eue peur 9alul. Cotte proposition comme on voit, ex-
,
se préparer à la communion on prît l'inter- clut la i;râce sufllsanlc, el renferme on peu
valle d'une quinzaine de jours on d'un mois.
de mots tout le venin des cinq propositions.
C'est, comme l'on voit, détournerlesânns les Son mandement a été condamne à Rome le
plus ferventes de la communion hebdoma-
12 décembre 1714, comtne contenant des pro'
daire, et à plus forte raison de la commu- positions et assertions uu moiiu fausses, sédi-
nion journalière. lieusis, scandaleuses, injurieuses ausaint-siége
Boyer fit lo Qunlrième gémissement sur la apostolique, et surtout aux évi'ques de France
destruction de Port-Royal, 1714, in-r2 ; une et aux écoles catholiques ; présomptueuses,
Vie de M. Paris in-12, et il'aulrrs ouvrair'.'S téméraires , schismatiques et approchantes
de parti. On lui attribua le Pandlcle de lu de l'hér'ésie.
doctrine des païens et des jésuites, in-8';
Projet de Mandement d'Instruction pasto-
et
mais il paraît que ce pamphlet est d'un laïque
rale.... au sujet la constitution de
de
nommé Péan. iV. S. P. le pape du 8 septembre 1713.
BRIANNK (N ), curé appelant.

1714, in-12 (le 58 pages. C'est comme
MÉMOIRE sieur de Brianne, 1737.
poiir le
un préliminaire de l'Acte d'appel qui suit
On entreprend de prouver par ce mé-
moire (jne tout curé a par son titre le droit Acte d'appkl au futur concile par MM. les

de pouvoir être commis par ses confrères évcqites Mirepoix, de Senez, de Mont-
île

pour administrer le sacrement de pénitence pellier el de Boulogne, avec un recueil de


dans leurs paroisses, sans qu'il soit besoin pièces pour justifier cet appel, ou qui y ont
d'avoir pour cela l'agrément de l'évêque rapport, 1717.
diocésain. Prétention chimérique et saas La traduction latine de cet acte sous ce
S59 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 5G0
litre Instrumentitm appeUalionis etc., per
:
, pour acheter des appels et avec celle
,

quatuor illitftrissimos (ialliœ episcopos inlcr- somme on ne put faire que dix-huit cenîs
positœ in comiciis sacrœ facultnlis Parisien- appelants. Cette manœuvre fut décou-
fis, quœ et ipsa appellationi adhœsil insitUs verte par les plaintes des créanciers qui
Flandorum, 1717. ne furent jamais rembour-és. Un nommé
Il y eut aussi I'acte d'appel de M. de Servien, prêtre, qui était secrétaire de M. de
Noailles an pape mieux conseillé clau futur Noailles, évéque de Châlons, et qui avait
concile ; — 1"acte des quarante -huit curés fait la plus grande partie des emprunts, lut
de Paris, par lequel ils adhèrent à l'appel arrêté et condamné aux galères, où il trouva,
du cardin'tl de Noailles, etc ;— deux actes disait-il, lamorale trop sévère. Voyez VHis-
DE l'appel de ta conslitution Uni-
interjeté toire de Constitution, par M. lévêque de
la
gcnitus ait concile général, par le P. Quesncl. Sisteron, au commencement du livre IV.
Anislerdam Jean Potgieter, 1717, in-12 de
, Il convient de mentionner ici un in-l" de 68
18i pages, etc. pages, intitulé Actes et exposition des motifs
:

Il y eut beaucoup d'autres actes d'appel de l'appel interjeté par l'université de Paris le
interjetés de la bulle Unigenitus dont il serait 5 octobre 1718, etc, avec te discours prononcé
inulile de faire mention, par exemple, celui par M. Coffin, recteur, etc. Ces actes schis-
des Sœurs grises d'Abbeville, celui des Frè- maliques furent révoqués depuis par la fa-
res tailleurs, etc. Nous ne rappelons ici tous cullé de théologie et par la faculté des arts.
ces actes d'appel qu'à roccnsion de celui Ainsi dès-lors la flétrissure qu'ils avaient
des Cjualre' évêques, et pour dire que tout méritée ne porta plus que sur les facultés
appel d'une bulle dogmatique, reçue du corps de médecine et de droit, et sur Coffin, qui
épiscop:!l, est un appel schismatique et hé- persévéra jusqu'à la mort dans son appel.
rétique. L'histoire de l'Eglise n'en fournit DÉFENSE de la grâce efficace par elle-même.
point d'autres exemples que ceux des péla- Paris, Barois, 1721, in-12.
giens et de Luther. C'est ce que l'abbé Fleury, M. de la Broue fit ce livre contre le père
auteur de VHistoire ecclésiastique , assura Daniel, jésuite, et Fénelon, archevêque de
positivement à M. le Régent, qui l'avait con- Cambrai.
sulté là-dessus. On le mit en vente le 20 février 1721, et
Le crime deces sortes d'appel est de vouloir dès le lendemain le libraire reçut défense
anéantir les promes es de Jésus-Christ, en de le débiter.
niant l'infaillibilité de l'Eglise dispersée. On y trouve le plus pur jansénisme, c'est-
Aussi l'appel des quatre évêques fut-il con- à-dire, le système des deux délectations in-
damné en 1718 par un décret du saint-siége, vincibles. ^ oici les paroles de M. de la Broue,
qui l'a noté d'hen sie et de plusieurs autres pag. 2dd ; // s'ensuit manifestement que
qualitications flétrissantes. Ce sont les sept évê- quand la grâce est plus forte que la délecta-
ques appelants qui nous ont instruits de tion opposée de la concupiscence, il arrive
ce fait, dans leur lettre commune au pape infailliblement qu'elle l'emporte. Et à la page
Innocent XIII Tacere non possunms, disent-
: 258 La délectation victorieuse est, au senti-
:

ils , prœter alias horretidas qualiftcaliones, ment de saint Augustin, la grâce efficace.
inustamhœreseos notamrjusmodi instrumenta. BRUN Jeax-Baptiste Le ), connu aussi
(

r Celui du cardinal de Noailles fut aussi con- sous le nom de Desmareltes, naquit à Rouen,
damné, en 1719, comme approchant de l'hé- fut élevé à Port-Royal , resta simple acolyte;
résie : et en général tous ces appels furent posséda la confiance de Colberl, archevêque
déclarés schismaliques par les mandements deRouon.etducardinal deCoislin,à Orléans;
de quarante ou cinquante évèques. fit plusieurs ouvrages liiurgiques, une Con-

Voici les noms des quatre prélats qui don- corde des livres des Rois et des Paralipo-
nèrent le premier signal de la révolte contre mènes, à laquelle on a fait des reproches, et
l'Eglise, en publiant, le o mars 1717, de con- divers travaux d'érudition ;enfin, il s'attira
certaveclaSorbonne,leur appel de laBroue,
: des disgrâces à cause de son attachement à
évéque de Mirepoix , Colbert de Croissy, Port-Royal , et mourut à Orléans.
évèque de Montpellier, de Langle, évéque de BUZANVAL Nicolas Choart de ), né à
(

Boulogne, Soanen, évèque de Senez. Noms Paris, en 1611, fut sacré évèque de Beauvais,
qui ne seront guère moins détestés par la en lOoO, après avoir rempli plusieurs postes
postérité que ceux d'un Spifame, évèque de dans la magistrature. Il fut l'un des quatre
Nevers, ou d'un Odet de Ckatillnn, évéque évêques qui d'abord s'opposèrent à la signa-
de Beauvais. ture du formulaire , mais qui ensuite le
Le moyen qu'on prit pour grossir la liste signèrent ce qui amena la paix dite de Clé-
:

des appelants qui se mirent à leur suite ment IX. Voyez Arnauld {H(nri), et Pavil-
fut digne d'une si mauvaise cause. On em- lon. M. de Buzanval mourut en 1679, et Me-
prunta jusqu'à dix-huil cent mille livres zenguy, bon janséniste, écrivit sa vie.

CABRISSEÂU (Nicolas) naquit à Rethel l'Ancien Testament, 6 vol.; des Inslrtietions


en 1080, fut curé de Saint-Etienne, à Reims, chrétiennes sur le sacrement de mariage et sur
appela de la bulle et fut exilé. Il mourut lais- les huit béatitudes d'autres Instructions
;

saut des Discours sur les tics des saints de courtes et fumilières sur le symbole, et des
361 CAR CAR 562
Réflexions morates sur le livre de Tobie, t v. Bethléem (La Tasle), ne put se le uisoimuler.
CADUY Jean-Bai'Tiste ), autrement dit
(
11 était de sa religion d'> nmedier prompte-
Darcy. Fo//ez ce nom. menl mais quel travail que de ramener à
;

CAMUS (Armand-Gaston) naquit à Paris, leur devoir des Olies indociles, qui se fo:u ua
le 2 avril HiO, ûi dans sa jeunesse une élude mérite de leur indocilité! Il en uni à bout;
approfondie des lois ecclésiastiques , et de- il chassa de celle maison l'homme ennemi

vint avocat du clergé de France. 11 était jan- et la secte, au désespoir, gémit sur cette iui-
séniste; lorsque la révolution éclata il s'en ,
portante perte, et tint a ce sujet les discours
montra partisan enthousiaste. Il fut député les plus insensés. Elle publia sous la voilo
aux Etats-généraux par la ville de Paris et de l'anonjme un livre intitulé :

envoyé à la Convention par le département Lettres apologétiques pour les Carmélites du


de la Haute-Loire. Dans celle dernière as- faubourg Saint-Jacques de Paris, 1748, cinq
semblée, il s'annonça en sollicitant des me- brochures iii-12.
sures rigoureuses. Quoique absent lors du C'est l'abbé Jean-Baptiste Gaultier qui en
procès de Louis XVI, il voulut participer au est l'auteur.
régicide, et écrivit >juil votait la mort du ty- 1" On doit, dit-il page 2, on doit celte jus-
ran. Professant le jansénisme le plus outré, tice aux Carmélites du faubourg, que, dés le
il fut irréconciliable adversaire de la cour de premier jour que la bulle Un igenilus /jorut dans
Rome, et contribua le plus à la réunion du le royaume, elles la regardèrent comme ua
comtat Venaissin; il Gl ôler au pape les an- des plus grands scandales qu'on eût vu dans
nales et autres avantages pécuniaires dont il l'Eglise.
jouissait en France. Il mourut à la suile d'une Sainte Thérèse s'affligeait des maux qua
attaque d'apoplexie, le 2 novembre 180i. On faisaient de son temp^ les erreurs de Luther
le regarde comme un des principaux rédac- el de Calvin, el voici ses filles qui en sont
teurs de la Conslilulion civile du clergé, en venues à ce degré d'aveuglement, de s'alfli-
faveur de laquelle il écrivit. On le croit édi- ger sur un décret de l'Eglise qui condamne
teur de 1 ouvrage suivant, dont Le Ridant dansOuesnel les erreurs de ces hérésiarques.
avait, en l'î6(j , donné la première édition. Elles n'onl pas même attendu que les éveques
Code vialrimonial, avec îles augmentations. eussent parlé dés le premier jour, elles ont
:

Paris, 1770, in-i°. décidé que la constitution était un ues plus


Ouvrage qui n'est pas favorableau pouvoir grands scandales, etc. Muisdejiuis ce premier
de l'Eglise sur mariage. Voyez Tabaraud.
le jour, l'Eglise en a jugé bien aulrcuienl. La
CARMÉLITES de la rue Saint-Jacques. bulle qui leur déplaît a éle reçue anlhenli-
L'irrégularité a élé dans tous les siècles une quemenl par le clergé de Fiance, par trois
suile certaine de la désobéissance des lidèlos conciles, par quatre papes, par un consente-
aux décisions de l'Eglise. La communauté ment plus que tacite de tous les éveques de
des Carmélites de la rue Saint-Jacques en a l'Eglise. Elle a été reconnue comaic unju'-e-
fourni un triste exemple. Elle crut que ce ment de l'Eglise universelle en maiicre'de
n'était pas violer les lois de la clôture que de doctrine, par la déclaration de S. .M., du 2'«.
pratiquer secrètement au-dessus de son égli- mars 1730, et par l'arrêt de son conseil d Etat
se, dans la charpenie , une petite porte par du 21 février 1741. Cette bulle, si respecta-
où les externes pouvaient entrer dans le mo- ble en tout sens par elle-même et ainsi ré-
nastère. Arrélons-noiis et supprimons les volue de tout ce que l'Eglise et l'Etat ont de
réflexions qui naissent naturellement de ce plus auguste, sera-l-elle dégradé- parce
sujet. qu'elle n'est pas du goiil des Carméli es ue la
LesCarméliles ont dissipe des sommes con- rue Saint-Jacques ? La grande autorité dans
sidérables et des eiïets très-précieux. Un en- l'Eglise de Dieu que celle des Carmélites de
Iretien sobre el frugal de trente religieuses la rue Saint-Jacques et de leur apologiste 1
,

n'est pas dune fort grande dépense. Cependant A la page 4 et 3, on compare M. ne Be-
2"
le revenu de plus de dix nulle écus ne leur thléem à Alcime,que crurent les Assidécns.
suffisait pas. Elles emprunt.iienl chaque année Le jansénisme est en possession depuis sa
vingt mille livres ; (|uol usage ont-elles fait naissance de noircir les gens de bien qui le
de cet argent? Dirons-nous(iu'ellcs en ont se- réprouvent. Clie/ eux , les Saint-Cyraii, les
couru les pauvres de la paroisse, ou des ec- Arnauld, les Gilbert, sont les Elle et les Jean-
clésiastiques fugitifs et mutins? Nous disons Baptiste de leur temps au contraire l'ilale,
:

seulement, par discrétion, que ceux-ci exci- Uérodc, les scribes, les pharisiens el les
taient plus leur pitié que les autres. On ne princes des prêtres se retrouvent dans les
reconnaissait plus parmi elles cette pieté vive, personnes les plus respectables de l'IJglise
celle charité ardente , ce recueillement par- et de l'Etat. (Jue de fanatisme dans toutes ces
fait, cet esprit intérieur, qui caractérisent si ligures 1

bien les enfants de sainte Thérèse une direc-


; 3" Page 8, l'apologiste exalte le nombre
tion ténébreuse ne leur en avait laissé que des Bénédictins qui ont rendu et rendent té-
l'ccorce, les exemples de cette sainte étaient moignage contre la bulle. Il faut lire là-des-
oubliés, ses maximes méprisées, ses consti- sus la troisième partie delà 21* lettre tliéol.,
tutions négligées. Elles adoraient l'erreur, p. lOy et 1042, que nous avons ciice dans
le mensongi-, le lanalisme. La séduction les l'article des liÉNÉoicriNs de la congrégation
avait insensiblement réduites à cet atîreux de Satni-.Mnur. On verra quels soni les reli-
étal. gieux de la congrégation de Saint-.Maur
Leur nouveau supérieur, M. l'évéque de que l'apologiste canonise pour avoir rendu
DiCTIONNAIRB I> S HÉRÉSIES. II. 12
365 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 304

témoignage contre la bulle. Les Monifaucon, reurs de l'un sont les faute s cl les erreurs de
tes Constant, les Marlène, les Ruinari et , l'auire.
plusieurs autres des plus habiles se sont ,
Cependant il faut avouer que la prétendue
toujours distingués par une sincère et par- traduction de Carrières dans cette ciQ(|uièm('
faiie soumission à ce décret. édition de la Bible de Vence a été corrigée
H y a encore dans ces Lettres bien d'autres dans bien des endioits, et liire que M. Draci;,
ch(ises,je ne dis p;is répréhensibles, li- terme qui donna ses soins à celte édition à parlii
est trop faible, mais condamnables, mais dé- du cinquième volume, a supprimé en grande
testables. partie le Co?n/nen((a're de Carrières î'nse/ ^dans
CABRÉ DE MONTGERON. Voyez Montge- le texte français. Mais écoutons, sur la va-

BON. leur de ce précieux commentaire , M. Drach


lui-même.
CARRIERES (Louis de) n iquit en 1662, à
c Dans le principe, dit-il, j'ai pensé conser-
Auvilé, près d'Angers, enira dans la congré-
ver en enlici la paraphrase du R. P. de Car-
gation de rOraioire, où il remplit divers em-
rières, sauf à y laire quelques changements;
plois, et mourut à Paris le 11 juin 1717.
mais je n'ai pas lardé à m'apercevoir que
Commentaire littéral sur toxtte la Bible, in- eetle paraphrase n'est le p/us souvent qu'un
séré dans la traduction françuise. avec le verôiage fatigant , tncomputble avec la noble
texte latin à la marge. Paiis, 1701-1716, 2+ simplicité qui fait le sutlime, l majestueux
vol. in-12. —
Autre édition, Nancy, 17iO, du te.ite sacré, et qui lui imprime, si j'o^e
aussi in-i2. —
Auire, Paris, 1750, 6 vol. m'espnmer ainsi, le cachet de lEsprii-Saint.
in-i", avec caries et figures. Autre, Tou- — On est parfois tenté de croire que de Carriè-
louse, 1788, 10 vol. in-12.-- Encore d'au- res avait pris à tâche d'augmenter le nomijre
tres, dans ces derniers leiupB, à Lyon, à des mots dans tous les versets où cela était
Besançon, etc., auxquelles on a joint le possible. D'autres fois, aux événements >a-
coBimênlaire de Ménoehius. coiités dans ta Bible, il mêle des cii constances
qui n'ont aucun fondement , ou qu'il n'a pu
« Le Commentaire de Carrières, dit Feller prendre qur dans son imagination. »
(&t\.Carricres), ne coiisile pieque quedans Mais ce n'ts là (luele moiiulreinconvénient
plus eurs mots adaptes au Uxle pour le ren- de la prétendue Bllile de Carrières c'est sur- ;

dre plus clair ei plus inielligii.le. Ces courtes tout, comme celle de Sacy, dans la traduction
phrases sont dislmiiuees du lexle par le ca- du Nouveau Testament que le oison est ]

ractère italique... il a eu beau'ou^ de suc- répandu souvent avec un art qui le dérobe
cès et il est d'une utilité journalière. Ce )> — aux. esprits peu atteo:ifs. Mais, répétons-le,
Couimenlaire ne méritait m
tel éloge ni ce la tradudio du .Nouveau T'estament dans la
i

succès on en va trouver ti-après


;
plus d'une Bible de Carrières est, comme celle de l'.An-
preuve. cien Test<imeni, la traduction qu'en avait
Le libraire Méquignon-Havard a donné, donnée Sacy. Or k la traduction du Nouveau
en 18-28, une édition de la BUile de Vmce (la Testament par Sacy, dit M. Picot dans l'.lm»
cinquème), où se trouve le Cnnmenlaire de de la Keli ;ion (t m. XII, pag. 2'J6), n'est rien
Carrières. 11 publiai! en même lemp- une moins que p irlaile, el on lai a reproché avec
édition du Dictionnaire Itistorniue .le Feller. raison ra conlormilé en plusieurs po nts avec
Le travail de Carrières y eU l'objet de lus i
la vc sion de .Mons, condamnée à Rouie et

d'une réclame; à l'article Maislre (Louis- en trance , et même quel.iue ressemblance


Isaac Le), plus connu sou., le nom de ^acy, avec les iraduclioiis prolestantes. » Voyez
auteur d'une tiaductiun de la Bible, qui, e. le Mai^tre [Louis-lsaac Le).
aussi, n'a j imais nieii;é l'estime dont elle a Voici (juelques ex.t mple^i des errears qui
joui parmi les catholiques, on en trouve une se trouvent dans les éditions de la Bible de
qu'il f.iut signaler. Ou y ht « La traduiiion
: Carrières, antérieures à notre époque; par
du père Carrières, aujounlhui plus repandi^e quoi nous ue prélendiins pas dire que les
que celle de Sùty, est moins élégante, mais dernières soient exemptes de fautes doctri-
plus fi.ièle et jjIus orthodoxe. » Et im-
suriout nales.
médiatement après « La Bible de Sacy ne
: Joan. I, 1 : Verbum erat upiul Deum. La
doit ctre lue qu'avec précaution l'auteur, : Bible de Cariières porte , comme avaient
attaché au parti de Jansemu-, y laisse percer traduit Genève, Mons, Huré, (Juesnel Le :

quebiuelois sa doctrine, en interprétant à sa Verbe était avec Lieu; au lieu de Le Verbe :

manière les passages qui y ont rapport. » était dans Dx-u; ce qui prouve sa divinité.
Cela est vrai; mais l'auieur de cette rcil.ime Ibid., 27; Ipse est qui post me venturus
et (le celle observation, continuateur de Fel- est. qui aille m-' fuct us est. Klle dit avec hs
ler, ne s'est pas souviiiu appareinment qu'il mêmes hérétiques qui m'a été préféré. Il :

avait laissé dans l'article de rurri'e/ei-, ces fallait dire Qui est avant moi; pour ne pas
:

mo'.s, qui sont de Feller: «i/ ^Carrières) s'est favoriser les ariens et les sociuiens, parce
S^rvi de la traduction de Sacy. En effet. •> que toute préférence, selon saint Augustin,
Carrières n'a fait autre chojc que d insérer marque comparaison.
quelques mots, de courtes phrases, qu'on p- ; Cor. X\ 10 Mon ego auletn, sed
1. , : gra-
pel e son Commtn.aire, dans l.i traduci.on de tta Dii mecum. EVe porte: Xon pas mol
Sacy, dont il a con-ervc les fautes, quant à toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avtc
la traduction, et les erreurs, quant à la doc- moi; il fallait A/ajj la grâce de Dieu
: avec
trine, de telle sorte que les fautes et les er- moi.
5Co CAU CAY 566
2. Thess.il. II, 10 Idco mittet itlis Deas
; gnage, oii a clé sa conscience de ne pas ré-
oprriitionein crroris ut crcdnnl mendncin : parer la calomnie? C'est une nécessité qu'un
Elle dil C'est
: pourquoi Dieu leur enverra drs des deux saints sorte du calendrier. » Caulet
illusions si efficaces, qu'ils croiront au men- fut l'un (les quatre évéques qui refusèrent
sonije ; il Ces< pourquoi Dieu leur
fallait : d'abord de sif;ner le formulaire, mais qui le
éni-erra cet ouvrage de l'erreur, en sorte qu'ils signèrent avec une restriction dont il est
ajouteronl foi au mensonge. parlé dans l'article Arnauld (Henri). Voyez
Thcisal. II 13, ces paroles : Verbum
, cel article t celui de Pai ii.lon. Caulet mou-
<

.Dei qui operatur in vobis qii creditis sont , rut en 1G80, après avoir donné le paradoxal
îraduilcs ainsi La parole de Dieu, qui agit
: exemple d'un év< que qui se sacrifie pour les
efficacement en vous qui êtes fidèles. On voit droils du sainl-siége et re livre en même
sans peine que ce mot efficacement est une temps avec ses plus cruels ennemis. On a
addiiion malicieusement laite au texte. de lui un Traité de la régale, pubUé en 1681,
A'ojez les articles Hcré, Maistre (Louis- in-V.
I^aacJ, Le Quesmel, et vous (nuverez une CAYLUS ( Daniel-Charles -Gabriel De
conformité parfaite entre la Bible du P. de Pestel, De Levis, De Tlbières, De), naquit
Carrières et ces héré'iques. Au
versions à Paris en 1669, d'une famile illustre, fut
leste, il f.iut remarquer qu'elles étaient disciple de Bossuet le grand cvèque de
,

déjà condamnées comnic telles quand le P. Meaux; devint grand-vicaire du cardinal de


de Carrières a livré sa Bible à l'impression ; Noaiiles, en 1700. évêque d'Auxerre en 1705,
faut-ilen conclure que c'est avec connais- et mourut en 175V.
sance de cause et avec un plein attachement Ce prélat eut le malheur de se laisser al-
à l'erreur qu'il a reproduit tout ce qui avait ler à tout \enl de do( trine. D'abord les pre-
été flétii, réprouvé, cnndaïuné comme hété- miers temps de son épiscopal furent assez
rodoxe dans ses préaL-ctsSeurs? Que le lec- paisibles. Le 22 mars 1711, il publia une
teur prononce. Voyez Chevalier. lettre pastorale pour condammr une thèse
CASTOUIE (L'ÉvÉQUE de). Voyez Néer- souleiiue par des Bénédictins de son diocèse,
Cassel. et où on renouvelait les erreur^ de Baïus.
CAULET (Etienne-François de), né a De Caylus exigea du professeur une rétrac-
Toulouse en 1610, d'une bonne famille de tation de sept propositions, et des jeunes re-
robi', abbé de Saint-Volusien de Foix à 17 ligieux un acte de soumission aux bulles
ans, fut sacré évcque de Pamicrs en ICio. coiilre Baïiis et Janséniu>. A cette démarche
II donna une nouvelle face à son diocèse, éclatante, il ajouta l'acceptation qu'il fit, en
désolé par guerres civiles et parles dérè-
les 171i, de !a bulle Uniijenilus. Il la publia par
glements du cierge et du peuple, .'•on cha- son mandement du 28 m-irs. Membre de l'as-
pitre était composé de douze chanoines ré- semblée du cierge d 171.5, où l'on censura
guliers (le Sainte-Geneviève, que Sponde, les He.rnples,
i!
y parla encore dans le même
son prédécesseur, appelait douze léopjirds ; sens. Telle avait été sa conduite sous
il les adoucit et les réforma. II fonda trois sé- Louis XIV^ la mort de ce prince lui appo, ta
;

minaires, visita tout son diocèse, prêcha et apjiaremmenl de nouvelles lumières. Il signa,
édilia partout. Louis XIV ayant donné un avec seize evèques, une lettre adressée au
édit en IGT.'J, qui éiendail la régale sur tout régent pour demander des explications, et
sou royaume, l'évêque de Pamicrs r fusa de en sou crivit, dil-mi, une seconde plus l'orle
s'y soumettre. On fit saisir son temporel encore avec trente-un de ses collègues; mais
pour poiivnir l'ébranler. L'arrêté fui exé- celte deuxième lellreestune ciiimère, et on
cuté à la rigueur, cl le prélat 'l'ut réduit à n"a jamais pu en montrer les signatures. En
\iyre des aumônes de ses partisans ar, les ; ( 1717, il suspeiiilit dans son diocès" l'accep-
jansénistes lui étaient dévoués quoiqu'il
, latiOii de la ,.ulle, et, peu après, il se mit au
eût maltraité un de leurs chei's (l'abbé de rang des appelants, et depuis on le vit tou-
Saint-Cyran), et qu'il eût essuyé plusieurs jours un (les plus ardents du parti anli-con-
yarialioBs dans les affaires de cette secte. stilulionnairc. Il prit pailà toutes ses dé-
On sait ce qu'il iivait déposé, le 16 juin marches, signa plusieurs lettres communes
1638, contre ce premier saint du parti , aux autres evèques opposants interdit les
,

lorsqu'il n'était encore que l'abbè Caulel, e! Jesciles de son diocèse, delend.t leurs con-
quelle idée II donna alors de la bonne foi et grégations, et signala chaque année de son
des sentiments du iiou\el apôtre. Mais, de- épiscopat par des traits d'un de\ouement
venu evéqiie, il se déclara pour le silence entier à la cause qu'il avait embrassée.
respectueux sur le fait de Jansenius, et lut Toutes les autorités furent faiiguees de ses
dès ce moment un saint à placer dans le ca- lettres et de ses remontrances. L'assem-
lendrier de l'ordre. « Tant A est vrai, dil blée du cierge de 17.')"0 le fit exhorter en vain
là-dessus un historien en plaisantant, qu'il à tenir une autre coniliiite. Smi château <'e
ne faut désespérer de la conversion de per- Begeiines était pour les opposants un rendez-
sonne. Mais il me semble, après tout, qu'a- vous et un asile. Les canonicals, les cures,
vant de procéder à la canonisation, mes- tous les emplois à la nomination de l'évêque
sieurs de Port-Uoyal auraient bien dû tirer étaient réservés à des prêtres en guerre avec
une rétractation <'n forme de ce qu'il avait leurs évê(]ues, et le long gouvernement de
atteste juridiquement car enfin s'il a dit
; , M. de Caylus lui fournit le moyen de faire
vrai, qu^l homme était-ce iiue l'abbé de ainsi de son diocèse une place forte du jan-
Sainl-l^i'it" ' fc^l * '1 ^ rendu un faux ténioi- sénisme. Il conférait les ordres aux jeunes
567 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. S68

ecclésiastiques qui ne voulaient pas signer


Rome par un décret du 11 mai 1751. On
il publia avec osten- croit qu'il n'y avait mis que son nom, et
le formulaire. En 1733,
diocèse qu'elles étaient soit de Duhamel, chanoine
tation un miracle opéré dans son
de Seignelay qui lui prêta plus d'une fois sa
par l'intercession du diacre Paris, et il alla ,

chanter en grande pompe un Te Detim au


plume, soit de Cadry, qui fut son théologien
changea et son homme de confiance, surtout depuis
lieu où le prodige avait eu lieu. Il
et le Caié- 17i8. Ces détails sont tirés principalement
le Bréviaire, le Missel, le r.ituel,
avec son d'une Vit de l'évêque, 176o, par Dettey, cha-
chisme de son diocèse. Ses disputes
métropolitain, M. Languet, lurent longues
noine d'Auxerre. Cette Vie, panégyrique
beaucoup continuel, est surtout remarquable en ce
et produisirent de part et d'autre
d'écrits. L'évêque avait toujours
auprès de qu'on y fait de grands éloges de la déclara-
et lor- lion dii 2 se;itembre 175i, tandis que l'ou-
lui des conseillers destinés à nourrir
d'eux vrage est, d'un bout à l'autre, une infraction
lifier son zèle, et dont quelques-uns
fanatisme, continuelle de cette loi.
se laissèrent aller à des actes de
comme on le voit dans la Vie même de Manoement... pour suspendre Veffet del'ac-
M. de Caylus, tome 11, page 92. Celui de crpiation et publication de la Constilution
ces prêtres qui mérite le plus d'être cité à Unigenitus, 1717.
cet égard, est Henri Julliot, cure de
Courgy,
Il dit 1, que la Constilution ve peut
page
appelant très-exalté, qui ne manquait pas
,

être regardée que comme une loi d'e'conomit


de prêcher ses paroissiens contre la bulle. et de police. Mais dans quel aveuglement ne
Ses services ne se bornaient pas à sa cure
:

faut-il pas être tombé pour s'exprimer ainsi?


do
en 1727, il avait parcouru les cantons Bannir, comme fait la Constilution, la faus-
Tonnerre, de Chablis et île Noyers pour y seté, l'erreur, l'imitiété, l'hérésie, et non-
chercher des adhésions à la cause de M. seulement l'hérésie, mais un amas de plu-
de Soanen. Forcé de quitter sa cure à cause sieurs hérésies , est-ce donc ne régler que
de son exagération, il devint l'agent de M. la police?
de Caylus, tantôt allant par son ordre dans
curés contre Lettre à M. l'évêque de Soissons, à l'occa-
le diocèse de Sens exciter les
sion de ce que ce prélat dit de lui { évêque
leur archevêque, tantôt arrangeant ailrole-
miracles, tanlôt visitant les d'Auxerre) dans sa première lettre à M.
ment quelques
l'évêque de Boulogne ; du 13 novembre
couvents de religieuses du Calvaire, et souf-
1721, in-4% 37 pages.
nant parmi elles la résistance et l'insubor-
dination. Cette dernière ait ire est une de L'objet de cette lettre schismatique est de
celles qui occupa le plus M. de Caylus. Un se défendre de l'accusation de schisme, et
bref deCément XII, du 1" août 173J, avait d'en rejeter le crime sur M. Languet lui-
nommé de nouveaux supérieurs pour celle même et sur les autres évêques catholiques.
congrégation. Les évêques d'Auxerre et de On y voit, page 23, l'hérésie f.ivorite de
Troyes, qui étaient les anciens s'opposèrent Quesncl sur la décadence et l'affaiblissement
à cetie nomination, et excitèrent les religieu- de l'Eglise C'est, dit M. de Caylus, un mal-
:

ses à ne pas la reconnaître. Us les échauf- heur attaché à l'aff iblissement prodigieux
fèrent par leurs lettres ei par leurs émis- des derniers temps, qui sont la lie des siècles,
saires. On dicta à ces filles des remontrances, qui approchent des moments où l'iniquité
des protestations , des signiûcalions. Des doit être consommée. Les jansénistes ne
avocats prouvèrent disertement qu'elles sont jamais si contents que quand ils dé-
avaient toute raison de se plaindre. Les no- crient l'Eglise présente et qu'ils annoncent
taires ne pouvaient sulûre à rédiger leurs comme prochain le jugement dernier. Cette
actes et les huissiers à les signitier; car, décadence prétendue de l'iiglise les autorise
c'était ainsi que l'on procédait, et il y eut à se révolter contre elle, et cette proximité
sur cette seule affaire des écriturts sans fin. sup|)Osée du jugement dernier et du retour
M. de Caylus ne parut pas approuver les d'Élie, les confirme dans leur fanatisme et
convulsions. On cite plusieurs de ses lettres les jette dans toutes sortes d'illusions. Voyez
contre les derniers volumes de Mongeron, Etemare.
contre le livre des Suffrages et contre les M. de Caylus insinue, page 5, l'hérésie de
Secours violents. En 17.33, on lui présenta, la grâce nécessitante par ces paroles Ils :

dit sa Vie, un projet pour perdre les jésuites. aiment la loi sainte, et tout le bien qu'elle
11 s'agissait de les dénoncer au
parlement. leur présente, et que la grâce leur fait faire.
L'évêque ne voulut pas donner les mains à Ces messieurs supposent toujours que la
CPtIe levée de boucliers, et le complot fut grâce seule fait tout, et que nous ne sommes que
diffère. Le duc d'Orléans lui écrivit ^ur sa des instruments passifs en Ire les mains de Dieu.
conduite. Le chancelier d'Aguosseau lui fit Cette lettre a été condamnée à Rome,
également des représentations inutiles. Cet comme pleine de l'esprit de schisme et d'hé-
évêque s'était iléclaré pour le schisme de réfie, par un décret du li juillet 1723.
Hollande, et avait donné son avis pour la Il j a une seconde lettre du même prélat
consécration d'un archevêque d'Dtrecht, et à M. de Poissons, au sujet de l' infaillibilité
ensuite pour celle des évêques de Haarlem que ce prélat attribue aux jugements de Rome.
et de Deventer. Il mourut à Régennes, étant Elle est datée du 16 mai 1722. C'est un in-V
depuis quatorze ans le seul évêque en op- de iO pages. On y aperçoit aisément le même
position avec les décrets de l'Eglise. Ses esprit, qui depuis sou appel, lui a dicté tous
OEuvres , en k vol., furent condamnées à •es ouvrages.
569 CAY GA\ 570

Mandembnt... pour le carême de 1733. Il de la Constitution, par M. l'évêque de Sisle-


renferme cette proposition hérclique con- ron, tom. II.)
damnée La synaç/ofiiie nenfantail que des
:
Catéchisme, ou Instruction sur les principa-
esclaves indignes de Vhérilwje céleste. les vérités de la relinion catholique, imprimé
Mandement... sur un prétendu miracle de par ordre de M. l'évêque d'Auxerre, pour
Seignelay, 1733. l'usage de son diocèse. 173V. 217 pag.
On ne peut donner une plus juste idée de Pag. 60, on demande Qu'est-ce que la
:

ce librlle (c.ir c'en est un, imprimé sans vertu chrétienne? Et l'on répond C'tst une
:

nom d'imprimeur, sans prit'ih'qe ni permission) vertu qui nous porte à faire le bien par amour
qu'en rajiport.'inlcequ'pu dit j'arrêtdu conseil pour Dieu, et m vue de sa gloire définition
;

d'Klat (lu 28 mars 173V. Sa Majesté déclare fausse il erronée, selon laciuelle rcsjérance
B iivoir reconnu (lue l'auteur de cel ouvrage ne serait plus une vertu chrétienne, puis-
a voulu établir des piiiicipes capables d'é- qu'elle nous porte au bien pour mi'riler le
mouvoir les esprits et de les révoller con're ciel, cl qu'elle n'a pas pour motif \'amour
l'autorité d'une consliliilion émanée du sainl- pour Dieu et la vue de sa gloire.
sié;;e, acceptée par le corps des pasteurs et On demande à la page 10 Qu'entendez-:

reçue solennellement d.ins le rovaumc avec vous quand vous dites que Dieu peut tout?
le concours de la pui«s;ince royale, qui en a Et la réponse est : J'entends que Dieu peut
ordonné tant de' fois l'exécution ; qu'on et fait tout ce qu'il veut, et que nulle créature
trouve d'ailleurs dins ce mandement des ap- ne résiste à sa volonté. C'est une des héré-
plicaiions odieuses de fails historiques, dont sies du p.ird, que la volonté de Dieu est
le priniipal objet est de faire entendre que toujours efficace; que jamais l'homme n'y
dans le temps présent la vérité souffre une résiste ; et en conséquence que tous ceux
espèce de persécution, et qu'elle ne réside que Dieu veut sauver sont en elTel sauvés, et
que dans l'esprit de ceux qui combattent qu'il ne veut sauver que les seuls prédesti-
une décision de l'Eglise. » nés. M. d'Auxerre, pour écarter ce mauvais
Instruction pastorale de M. l'évêque sens, devait ajouter, surtout dans les cir-
d' Auxerreau sujet de q\ielques libelles ou constances présentes, que. Dieu peut et fait
écritsrépandus dans le public contre son tout ce qu'il veut absolument, et que rien ne
mnndement du 2G décembre 1733, à l'occa- résiste à sa volonté absolue.
iion du miracle opéré dans la ville de Sei- Il est dit à la pan. 25 Nous devons re-
:

gnelay. garder tous les maux qui nous arriv(nt et la ,

mort même, comme les effets du péché, et


Genève et Londres peuvent admirer dans
comme des peines que nous avons méritées.
cette instruction les traits suivants : Que
Celle doctrine favorise la 70' proposilion
l'esprit de la cour de Rome est un esprit de
domination et de hauteur; —
qu'elle a peu
C(mdamnée dans Ouesnel Dieu n'afflige ja-
:

mais les innocents, et les afflictions servent


d'égards dans ses censures pour la vérité et la
justice; — que les condamnations in globo
toujours à punir le péché ou à purifier le pé-
cheur. Doij;me faux et erroné, puisque Dieu
sont peu dignes de la charité de l'Eglise et de
— a affligé la sainti; Vierge, sans que ses af-
la majesté de la religion; que les auteurs
flictions aient servi à punir le péché ou à
de ces décrets sont des téméraires qui se por-
tent à des excès intolérables; —
que la consti-
purifier le pécheur , et qu'Abraham
furent éprouvés, parce qu'ils étaient agréa-
et Tobie
tution Unigenitus est un décret scandaleux,
bles à Dieu.
qui, par la plus lâche flatterie, autorise des
erreurs très-évidentes et très-pernicieuses; — Page 66, on définit ainsi l'Eglise C'est
l'assemblée des fidèles qui, sous la conduite
:

que la cour romaine n'est plus touchée, ni de


des pasteurs légitimes, ne font qu'un corps
son propre honneur, ni de celui de l'Eglise,
dont Jésus-Christ est le chef. Il fallait dire
ni de l'édification des fidèles, ni de leur salut.
Expressions dignes de la réprobation de tous que Jésus-Clirist est le chef invisible de l'E-
glise, et que le pape en est le chef visible.
les catholiques. Aussi, M. l'évêque de Laon
(La Fare), pour apprendre une bonne fois à
Or nous avons eu occasion de montrer com-
bien M. d'Auxerre est ennemi du pape et du
ses diocéî-ains ce qu'ils doivent penser de la
sainl-siége.
doctrine de ces prélats réfraclaires et de
leurs adhérants, crut qu'il devait les décla- Mandement... potir la publication du jubilé
rer tous séparés de sa communion. C'est co de l'année sainte. In-i" de 25 pages.
qu'il exécuta, le premier avril 1730, dans un M. de Caylus, évéque d'Auxerre (l'unique
mandement où, après avoir défendu sous évêque du monde qui se soit déclaré pour la
peine d'excommunication encourue par le secte jansénienne), a jugé à propos du pu-
seul fait de lire les derniers ouvrages de blier la bulle du jubilé. Personne néanmoins
MM. les évêqucs d'Auxerre, de .Montpellier ne la lui avait adressée, ni le pape, ni la
et de Senoz, il déclare qu'il ne regarde point cour, ni les agents du clergé. Mais il élait
comme vrais enfants de l'Eglise ceux qui de son intérêt de ne paraître pas exclus des
sont appelants de la bulle Unigenitus, ou qui grâces accordées à tous les enfants de l'E-
lui sont notoirement opposés; qu'il les tient glise. Quoiqu'il n'ait plus celle glorieuse
tous pour des schismali()ues et des liéréti(iues qualité, il faut, selon le système jansénieur
qui se sont sép irés d'eux-mêmes, et (pi en faire illusion et parler comme si l'on tenait
conséciuence il rejette leur communion jus- encore à l'Eglise romaine, jus(iu'à ce que
qu'à ce qu'ils viennent à résipiscence. ( Hist. des circonstances plus favorables permettent
871 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 37«

de lever le masque et de se révolter ouver- vent faire accroire dans ce mandement que
tement. répiscopal est p.irlagc sur ce décret, et (jue
Lepape,d'n M. d'Auserrc, pag. 1, exhorte tout l'abstarle à la paix est qu'on ne veut pas
Jes évéques, et même leur enjoint de publier s'entendre ; 2° il vante smi éluignemenl jriir
celle bulle aussitôt qu'ils l'auront reçue. Il toute erreur, la pureté de sa foi; lui qui a
est bon de remarquer ici avec quelle adresse signé, pul)lié, répandu, ou en son nom, ou
ce prélat supprime quelques paroles de la ci>njoinleiiient avec les autres évéques appe-
bulle, qui auraioni montré trop évidemment lants, une iuflniié d'écrits où les erreurs sont
que cette ethiirlalion et cel ordre ne le re- multipliées, accumulées, entassées ;
3° par
gardent nullemeni. Quels sont en effet les un abus ninnifesle des termes, il appelle
év qiies que le saint Père exhorie, et à qui srhismotiques ceux qui refusent les sa- re-
il ordonne de publier sa liulle? Ce sont inents à ces pécheurs publics, lesquels ont,
ceux, qui sont dans la grâce et la commu- comme lui, par des signatures solennelles et
iiion du siège apnsluli(|ue Epiacopos...
: des ai t' s publics, monlié 1 ur scandaleuse
gratiam et communionem scdif cpostolicœ ha- dé>^obéissance à une loi de l'Eglise et de
benles... hortainiir, rogamua,.. ipiis injungi- l'Etal ; h° il fait valoir une prétendue union
mus. Or M. d'Auxcrre est-il dans la grâce et avec Benoit XIV, sans faire aitention que ce
dans la communion du sainl-siége? lui qui pape, étant archevêque de Boulogne, a ap-
a si scandaleusement appelé et réappelé des prouvé par une lettre connue de tout le
décisions dogmatiques, les plus solennelle- monde tout ce qui s'e-t f;iit au concile d'Em-
ment reçues de toute l'Ég ise; lii, dont tant brun que, dans son livre sur laCanonisation
;

d'ouvrages ont été chargés d'anaihèmes par des saints il a loué les évéques de France
les souverains pontifes; lui qui ne reçoit d'avoir combattu les faux mir;icles de Paris ;
plus depuis long!em[)s aucune marque de et qu'à l'occasion du Jubilé de l'an 17i5, il
communion de la part des papes lui qui, ; écrivit une Irttre au roi, où il marquait à Sa
dans les délires de sa révolte et dans les ex- Majesté que, si dans sa bulle du Jubilé il
cès de son fanatisme, n'a pas craint d'en- n'avait pas nommément exclu les réfractai-
seigner dans une instruction pastorale adres- res à la constitution, c'est qu'il est évident
sée à tous les Gdèlttf de son dincèse, au su- que ceux qui ne rendent pas à l'Eglise
jet de quelques écrits contre les prétendus l'obéissance qui lui est due ne participent
miracle-, de Seii;nelay que les décrets de
: point à ses faveurs 5° il s'applaudit d'une
;

Rome ne respirent ni l'esprit, ni la charilé,ni prétendue conformité de sa doctrine avec les


la doctrine apostolique; que les auteurs de ces évéques de France, quoiqu'il n'y en ait au-
décrets sont des téméraires qui se portent à cun qui ne déteste sa résistance; 6° il se ré-
des excès intolérables; que l'esprit de la cour pand, à son ordinaire, en violentes invec-
de Rome est un esprit de dnnunation et de tives contre li'S jésuites, semblabl •
aux sé-
hauteur; qu'elle a peu d'égards dans ses cen- ducteurs dont pai le le Prophète , qui mor-
sures pour la vérité et la justice; que la con- dent deniibiis et prœdicant pacem.
stitution Unigenilus est tin décretscandaleux, CERVEAU (RENÉ), naquit à Paris en 1700,
qui, par la plus lâche flatterie, autorise des fut prêtre et appelant zélé, et mourut en
erreurs très-évidentes et très-pernicieuses ; 17^0. Il eut la docilité de porter quelquefois
que la eour romaine n'est plus touchée ni de les sacrements à des malades, en vertu d'ar-
son propre honneur, ni de celui de l Eglise, rêts du parlement.
ni de l'édification des fidèles, ni de leur sa- Recueil de cantir/ues. 1738.
lut. De si monslnieus' s expre-sions, un lan-
NÉCROi.oGE des plus célèbres défenseurs et
gage si digue de Luth r, une conduite si pu-
confssenrs de la vérité des 17' et 18' siè-
bliquement schismatiqne, tout cela .innonce-
cles. Paris, 1760 et années suivantes, 7 vol.
t-il un évèque qui soii dans la grâce et dans
in-12.
la communion du sainl-siége? Au reste, il
faut bien sallendre à trouver dans ce mande- C'est un catalogue particulièrement destiné
ment, comme dans tous les autres écrits qui à exaller ceux qui se sont opposés au for-
portent le nom de M. Caylus, tout le jargon mulaire et à la constitution il renferme un
;

de la secte. Comme ce préiat e>l fort uvaiué très-grand nombre d'hoii;mes obscurs, dont
en âge, on met, tant (ju'on peut, son exis- on ciHiaît à jieine le nom. Cependant il y a
tence à profil. Il n'y a pas jusqu'aux per- quelques articles qui peuvent servir à l'his-
missions de manger des œufs qui ne soient toire littéraire.
pour le pani une occasion précieuse, qu'il Esprit de Nicole. 1765, in-12.
ne laisse pas é happer, de débiter sa doc- CHAPT DE HASTIGNAC (Loiis- J.4CQUEs
trine, et de déchirer à belles dents tous ceux de) naquit en 1C81-, dans le Périgord,fut
qui sont opposés. C'est que le temps ap-
lui évèque lie Tulles en 1722, et archevêque de
proche où il n'y aura plus de noms d'évêques Tours deux ans après. 11 s'illustra par son
à mettre à la têle de leurs écrits. 11 faut savoir et son éloquence. Il montra d'abord
donc les multiplier à présent, alin qu'on beaucoup de zèle contre le jrinsénisme, fut
paisse se soutenir dans la suite par des nom- approuvé par un bref de Benoît XIII, du 22
breuses citations du grand Caylus. août 1725, présida .ivec honneur à plusieurs
assemblées du clergé, et parut faire cause
Mandemlnt... pour le carême de 1750.
commune avec ses collègues, pour les inté-
On ût, à l'occasion de ce mandement, les rêts de l'Eglise. C'est sans doute ce qui
©bservalions suivantes 1* M. d'Auxerre
: excita le parti contre lui.
,

575 CH.\ CHA -''i

On anonyme publia: Lettre d'un ecclé- charislie. 11 d'abord adressé, pour la


s'était
(i aligne de Tours à M. de Rasli/innc, ton rédiger, à Boursier; mais celui-ci étant
ar..cvéq't. etc., Hilée du 10 juin 17i7. L'au- mort, son travail fut ad evé par son disciple
teur lui f;iit un crirru' de sou ziMo on fiveur et son ami Gourlin, qui y insinua les ré-
dû la liulle. Vous êtes entré (lui dit-il, flexinns et les maximes les plus «hères aux
page 2), dans ce diocèse, pour ninsi dire, le appelants. Aussi nul ouvrage n'a été plus
fer et te feu à la main, pour // piire recevoir loué p reux. Sur les plaintes qu'on en fit,
à ijuel jue /rix que <« [ài la constitution Uni- le Cardin il de Rohan r( unit, par ordre du
gcnilus, nni'/ue ol-jet de vntre ~è(e; vous y roi, quelques évêques chargés d'exam ner
avez annoncé le décret comme une toi de celte Instruction. Ces évéques étaient
l'Eglise et de l'Etat ; vous ave- puni b irner MM. Berlin, évêque de Vannes, La Tarie,
toutes vos r es, vas soins, v tre sidtii itiide, à évcque de Betliléem, Uohuste, évêque deNi-
soumettre tons les esprits à cette lui Cot ano-
. tie, et Billard, évêque d'Olympie, qui s'ad-
iiyii)«a l'itudaoe di; dire, paiçe 2, qu'on ne joignireeit le dic eur Montagne, de Saint-
vcul pas faire connaître lu bulle , p.irce Sulpice. On écrivit à rarc!ievè(|ue de Tours,
qu'elle poi le avec elK- sa rél'ulalidn. Ce n'est pour l'engager à expliquer sr)n Instruction.
pas le premier jansénisie qui ait avancé Le cardinal de Rohan, l'archevêque de Sens
cette abs'irililé. On a imprimé partout ce el d'autres prélats le solliciièrenl à cet effet
décret; on l'a publié dans tous es diocès s ; mais en vain. Un a onyme, qu'on dit être un
on répandu avec pro usiou; on l'a mis
l'a abbé Cussac, ayant publié, en 17i9, une
entre les mains de tout le monde deux ans
: i,e;<re contre l'Instruction pastorale, l'arche-
même avant cette letlre, M. de Camilly en vêque condamna cet écril par un mandement
avait e voyé un exemplaire dans c aque très-vif, du 15 novembre 1749. Cependant il
doyenné du dioeèsc de Tours et cependant
; fil paraître une lettre, du 5 février 17o0, où

l'ecclésiastique pousse ici l'imposture jus- il protestait de sa soumission aux décisions

qu'à dire, page 3, qu'on tient la bulle ca- de l'Kglise. Il assurait, dans d'autres lelires,
cliée, parce que ses défcneurs se décrieraient que, s'il était condamné, il saurait imiUrFé-
en la ineilant entre les mains de tout le monde, nelon dans son obéissance. Un nouvel écrit
11 faut avouer que ce sont là de ces traits qui de Cussac, sous le litre de Réponse, excita
caractérisent bien le parti, cl qui annon ent les réclamations du prélat, qui le dé!éra aux
à toute la terre ce front d'airain que rsprit I magistrats el à l'assemblée du clergé. L'écrit
du mensonge sait d nner à ceux qu'il in- n'était pas modéré, mais les plaintes de
spire. l'archevêque ne le furent guère non plus. Sa
L'audacieux écrivain reproche ensuite à mort, arrivée en 1750, mit fin à lelle dis-
son archevêque, page 6, des coutradiclions, pute.
par exemple, de regarder les appelants CHAUVELIN (Henri-Philifpe de), abbé
comme scliismaliqnes, et néanmoins de leur de Monlier-Ramey, conseiller-clerc au par-
faire part du jubilé, et désigner une de leurs lement de Paris, et ch moine honoraire de
églises pour lieude station. Ill'accuse, pageS, Noire-Dame, joua un rôle très-actif dans les
de s'être occupé au jeu pendant le service, le (]uerelles sur le relus d s sacrements {Voyez
jour de la fête du suint apôtre dr Tonraine ; CoFFiN, etc.), el dans l'alTaire des jésuiies.
et après avoir avancé cette calomnie, il s'é- 11 fut un des plus ardenis soliciicurs des
crie que ce sont là les malheureux fruits de mesures prises en ces deux occasions par
la fatale bulle. Il lui reproche encore dans la les parlements, dénonça un grand nombre
même page d'avoir un att ichement public et de prêtres, l'arihevêqu de Paris, les évê-
déclaré pour l'écide molmienne , de les appe- ques, etc., prononça contre les jevuitos, en
ler des hommes apostoliques, puissants en 17(>l,deux discours fameux, el devint par
œuvrts t en parois, etc. Sur quoi cet écri- là le coryphée des jansénistes. Marmonlel,
vain, fécond en oulragiîs, entre d.ins de vio- dans ses Mémoires, le montre membre d'un
lents transports c mtre la Société, et finit sa comité delbéàtre avec mademoise le Clairon,
ZcUie' par exhaler contre elle tonte sa haine. et occupé à décider du mérite des pièces.
Plusieurs années se passèrent, et , dit-on , Voltaire avait été lié avec lui. L'abbé lui
M. de Uastigiiac eut avec quelques Jésui'es ayant envové son portrait en 176.Ï, le philo-
des dilîcrends qui commencèrent à l'aigrir. sophe lui fit p.isser en retour 1rs primiers
Dans son dépit, il donna sa confiance à des rogatons qu'il trouva sous ,<« tniiin, c'est-à-
gens qui en abusèrent pour lui faire tenir ce dire, apparemment quelques-uns des pam-
langage. Ce fut à l'occasion du livre du phlels el f/icéties qu'il enf.intait alors
P. Pichon que ces dispositions du prélat avec tant de fécondité contre la leliginn. La
éclatèrent. Il condamna ce livre, et en cela lettre de N'o laiic, du 1 novembre 170), qui
!

on n'j peut ([ue louer son zèle mais ou ;


nous apprend ces dé:ails , ajoute: J e me
trouva (|u'en |)arlaiit de la rétractation de /lutte qu'on entendra parler de l'uhbé dans
l'auteur, il n'ét.iil ni modéré ni équitable, l'affaire des deux jiuis'^anccs, et que ce Bel~
l'onr combattre ces faux principes, l'arche- lerojihon écrasera la chimhe du pouvoir sa.
vêque donna suecessivemcnl, en 17i8 et cer(/oïa/. L'ablié l.hanvclin mé:ilail ces élo-
1741),trois Instructions pastorales : une ges et ces encouragements. Il était fort vil
«lie pénitence, une autre sur /</ communion,
('(( contre Ic' papes et les evêques. Outre ces
et une troisième, plus fameuse encore, du comptes rendus contre les jésuites, il les
23 février HiO, sur lajuslicr chrétienne par pouisuivil encore par un discours au parle-
rapport aux sacrements de pcniteuce et d'ea- ment, le 2i) avril 17(37, pour demander uno
575 DICTIO.NNAIRE DES JANSENISTES. i16

seconde'fois leur expulsion. On lui attribua pût être regardée comme tin texte corrompu.
1 6 Lettres: Ne repngnnie vestro bono, pii- Voilà jusqu'oij allaient les lumières de cet
blif'ps c nlre 1° clergé en 1730, et aux- avocat: il ne comprenait pas que la Vulgate
quelles Catilel, évêriue de Greno' le, et Du- étant approuvée par l'Eslise, on pût en faire
raiillion, dorieur de Sorbonne, on répomlii. en franc is une traduction infidèle et héré-
La Biograp'iie iinivei srlle donne ces lettres tique Dans la même page il prétend que
I

à l'avocal Bnrpet^m, mort en 17i9. On ne rinsirurtion pastorale des quarante a été


sait si l'abbé Cbauvc'in nVst point auteur faite pnur servir de contre-poison à la bulle.
do 11 Tradition des fnits, lamphlel publié en A'oilà quel est son respect pour le pape qui
1753, pour déprimer les évéqiics et osciller a donné, et pour le corps des premiers pas-
les prérojjatives du pari ment. Il était de la teurs qui a reçu cette bulle.
société de madame Doublet, surnommée la CHINIAC De La Bastide, avocat. Voyez
Paroifise, où, dit Grimm, on était janséniste, FtEURY.
ou du moins parlementaire : mais on un n'é- CHOISEDL Du PLESSIS-PRASLIN (Gil-
tait pas chrétien. Au^'un croi/ant, selon lui, BFnx De), fut reçu docleur de Sorbonne en
n'y était admis. Cela prouve du moins l'opi- 16V0, nommé à l'évcché de Comminges en
nion qu'on avait de cette coterie, qui joua 164i, transféré à celui de Tournai en 1671 ,
un rôle, lors des disputes du parlement. On mourut en 1689. « Il avait été employé,
sait qu'aux discours de l'abbé Cbaiivelin, les en 1663, dit Feller, .riiis des négociations
jésuites opposèrent l'Apologie de l'Inslittit, pour l'accommodement des disputes occa-
le Compte rendu des comptes rendus, l'Appel sionnées parle livre de Jansénius. II avait
a la raison, etc. eu aussi beaucoup de part aux conférences
L'abbé Clianvelin mourut en 1770, à l'âge qui se tinrent aux Etats du Languedoc sur
de 5i ans. Il était plein de feu, petit et ex- l'affaire des quatre évéques. Touies tes né-
trêmement contrefait. On connaît cette épi- gociations n'aboutirent à rien, et ne servi-
gramme du poète Roy :
rent qu'à contaster l'opiniâtreté des défen-
Quelle est celle jjrolesque (ébauche, seurs du livre de Jansénius, et les liaisons
Kst-cp un homme? est-ce un sapajou? trop étroites que Choiseul avait toujours
Gela parle.... une raison gaucbe eues avec ceux de ce parti. «
Sert de ressort ii ce bijou.
Il veut jouer un personnage ;
A l'égard des négociations dont Choiseal
Il pr'le aux fous son frêle appui; fut chargé en 1663, nous dirons qu'à cette
Il caresse sa propre image époque les jansénistes faisaient semblant de
Dans les ridicules d'autrui,
vouloir se réconcilier avec l'Eglise. Girard
Et s'extasie a chaque ouvrage
Hors de nature comme lui. et Lalane dressèrent en conséquence cinq
articles, moyennant quoi ils abandonnaient
CHEVALIER (Lodis), avocat, consacra sa
les cinq propositions, quant au droit, mais
parole plume au service des appelants.
et sa
sans parler du fait. Ce sont ces cinq articles
De ses mémoires cl de ses plaidoyers, nous que M. de Choiseu' présenta au pape Alexan-
mentionnerons :
dre VII, qui les fit examiner, et qui, sur le
Plaidoyer... en trois séances différentes. rapport qui lui fut fait qu'ils étaient ambi-
Avril 1716. gus et suspects, ne les voulut point admet-
tre, ne répondit point à M. de Comminges,
Il s'y la bulle, et y montre
emporte contre
et affecta de n'en pas dire un mot dans le
un grand mépris des liécisions du sainl-siége
bref qu'il envoya aux évéques de France, le
et même du souverain pontife. Il y pose des
29 du mois suivant. El cependant, ces mêmes
principes qui tendent à détruire l'universa-
articles, les jansénistes osèrent assurer que
lité, la perpéluilé, la visibilité de l'Eglise.
le saint-siége les avait approuvés , et ils
J*i AiDOYEB... pour les trois clinyioines de allèrent jusqu'à chercher à accréditer ce
Jteims, appelant comme d'abus de la sen- mensonge par la publication d'un écrit inti-
tence d'excommunication prononcée contre tulé :

eux par l'officiel métropolitain de la même


ville. 171G, in-12. ExPOSiTio aiigustiniana circa materiam quin-
que propositioniim, olim AUxandro VII,
des justes reproches que l'on a faits à
Un 7iunc denuo S. P. Alexandro Vlil oblala;
Ouesnel est d'avoir employé, dans ses Bé-
simiil(/ue eorum quœ ad eam publican-
flexions morales, la traduction de Mons déjà
dam impulerunt brevis narratio. 1690,
condamnée, .\ussi l'abbé de Lande» e, grand in-12 de 16 pages.
Tuaire de M. de Mailly, dans un mandement
du 27 avril 171i, contre le livre des Ré- CLEMENCE! (Dom CniBLEs) naquit en
flexions, apporte- l-il pour un d s motifs de 1703, àPainblanc,diocèsed'Aulun; entra dans
sa condamnation que l'auteur s'était servi la congrégation de Saint- Jlaur, enseigna la
d'un texte corrompu. Or, Chevalier, dans le rhélorique à Pout-le-A'oy, fui appelé au mo-
plaidoyer dont il s'agit, ou n'a pas entendu nastère des Blancs-Manteaux, el, né avec
cet endroit du mandement , ou a fait sem- l'amour du travail, écrivit jusqu'à sa mort,
blant de ne le as entendre. Apparemment,
i qui arriva le 5 avril 1778. C'était un homme
Messieurs, (dit-il, pa2;e 11), qu'on voulait ardent, attaché à ses opinions, et souffrant
farler de la Vulgate. Jusqu'à présent je ne avec peine qu'on les combattît. Au rapport
croyais pus qu'une lersinn approuvée et 'dé- de dotn Ch ludon, « il ne fallait dire en sa
clarée authentique par le concile de Trente, présence ni du mal de messieurs de Port-
et qui est entre les mains de tout Is monde, Royal, ni du bien des jésuites. »
,

577 CLE CLE S78

Abt de VKRiFiEh LES DATES (îes fttics histori- fausseté. Le formulaire dont on parle, con-
ques, des chartes, des chroniques et autres sidéré en lui-même, et selon la teneur des
ani lens tnonumenls, elc; par des religipux termes, n'était nullement arien. L'auteur
bpnéd. clins de la congrégation de Saint- aurait bien fait de consulter là-dessus saint
Maur. Paris, 1750, in-'r. Jérôme, el de lire la Diss' rt.ilion XXXII du
père Alexandre sur h- quatrième siècle.
Ce livre fui commencé par dom Manr Dan^ 4° Sur le cinquième roncile o'cnménique.
Une, qui en fit la plus gr,:ii(ie partie, si
mis au
— Les hérétiques n'aiment point ce concile,
niénic il m' le fit lout entier. Il fut qui a condamné les trois chapitres et décidé
jour par domDur.ind et dom Clémoicet; sur les faits dogmatiques. L'aulenr de l'Art
pu s, augmenté, il en fut publié une nou- de vérifier les dates sonti' nt (p. 28C) que ce
velle éilition en 1770,1 vol. in-fol.; puis en- concile n'a gi que des personnes. Revue
(

core augmenté, une autre édition en 1784^, grossière. Les irois cha|iiires éiaicnt-ils des
2 vol. in-fol. personnes? 11 assure encore qne s.iint (Irc-
Pour f ;ire juger de la façon de penser de goire le Grand n'avait pas In même vénéra-
dom Durand et d dom Clémencel, un crili- tion pour le cinquième concile que pour les
que, considérant les traits qu'ils avaient mis quatre premiers. El quatre [lages après, il
ou laissés dans cet ouvrage, publia les obscr- dit que saint Gré.'O re porte le même respect
vaions suivantes. au cinquième cnncile, (lu'aux qu itre premiers
1* Sur Gotlescalc. — Gottescatc (dit-on, conciles. Contradiction pitoyable!
pag. 492, liv. 19.) moine d'Orliais, tri's-versé 5° Sur Honorius. —
Notre auteur est trop
dans les écrite de saint Auf/ustin, avait donné bon janséniste pour ne pas adopter tout
occasion par quelques expressions un peu ce qu'on a avancé de plus dur contre ce
dures, etc.; et, à deux cents paees de là, pape.
dans une addition ou errata, p. 713, liv. 19, 0* Sur d'autres papes. —
On peut remar-
on s'exprime ainsi Dures : ajoutez, pour
: quer ici bien des omissions affectées. L'au-
ceux qui ne sont pas au fait du Innqnqe de teur avait promis, page iv de la préface,
saint Paul et de ^nint Augustin. Il résulte de ]tour ch'ique pontificat, la plupart des événe-
celle odieuse supercherie, que l'auteur de ments considérables el, sous le [lOnlificat de
;

l'Art de vérifier les dates veut faire pas- Clément XI, il ne dit pas un mot de la con-
ser Raban, et tout le concile de Mayence; stitution iniqrniltis. Au lieu que, sous le
Eincmar, et tous les pères du concile de pontificat de Clément IX, il ne manque pas
Kiersy et en général tous les catholiques,
; de parler de la préicndue paix de ce pontife.
pour des ignorants et des imbéciirs, q'ù ne Pag. 380, en parlant de Grégoire VII, il ne
sont au fait ni du langage de saint Paul, ni fait nulle u ention du titre de saint qu'il a
de celui de saint Augustin tandis qu'il nous
; dans l'Eglise. Pag. 192, il appelle saint
donne au contraire le moine prédestinatien Pierre le premier des apôtres. Pourquoi n'use-
pour un homme très-versé dans les écrits du l-il pas du termi' consacré dans l'Eglise, de
docteur de la grâce. prince des apôtres? Pag. 355, il dit que Jésus-
2" Sur le pape Victor. —
On mel ici, sans Clirist lui donna le premier ran i et la préemi-
aucun fondement, au nombre des conciles nence. Ponr(]uoi n'ajoule-t-il pas, d'honneur
non reçus, le concile que ce pape tint à Rome et de juridiction?
contre les asiatiques Qunrtodecimans; et on 7" Sur le concile de Florence. 11 dit, —
fabrique un passage latin, pour faire croire pag. 33f), que quelques-uns ne le regardent
que saint Irénée a blâmé et repris Victor plus comme général depuis le départ des
d'avoir séparé de sa communion de si gran- Grecs. Et ensuite il place une étoile, ou asté-
des Eglises. risque, qui est, selon lui, la marque des
3° Sur le pape Libère cl le concile de Ri- conciles non reçus. Mais qui lui a dit que le
mini. — Tout janséniste se croit en droit concile de Florence, dans ses dernières ses-
d'allérer la vérité sur ces deux articles. No- sions, est rejeié, et que le décret ad Armenos
tre auteur n'y manque pas. Libère a signé n'est de unie valeur 1)?
la première formule de Sirmicb, qui n'était 8" Sur le Port-Royal. —
Pag. 548, l'au-
point formellement hérétique; et il lui fait teur, donnant un prospectus du siècle de
signer ici la troisième formule, qui était Louis Xl\'. dit qne la France a vu des théo-
arienne, sans se ressouvenir qu'il a mis le logiens dont /e< sufilimes lumières, ht pro-
retour de Libère à Rome sous l'année .'i'iS, fonde science et le nombre prodigieux d'écrits
et qu'ainsi re pape n'a pu signer à Sirmicb, donne7tl de l'étonnemrnt et causent une espèce
en 358, la formule du troisième concile qui de surprise, selon l'expression du P. l'etau
s'est tenu en 359, sous les consuls Eusèbe et parlant d'un de ces grands hommes : « Stupor
Hypatius. incessit tôt ab unoconfecta fuisse volumina. u
Il assure, p. 242, que l'empereur engagea Telles sont les expri-ssions enflées et hyper-
les députés catholiques à signer ù Nice m boliques que le parti sait si b en employer
Thrace un nnuieau formulaire arien, qui fut quand il s'agit de ses héros. Celui dont les
enroué A Rimini, et enfin reçu par tous les écrits roiligieux ont cau-é, dit-on, l'étonnc'
I

évéques du concile. Il y a là une insigne ment du P. Petau, est l'abbé de Saint-Cyran.


(I) Toiicli.im les papes el les conciles, les .iiileurs partie, dans smi ilnnucl des Couciles . Paris, 1.S46,
de \'A>t de vérifier les daws ont eoiniiiis beaiicimp un vol. in-S*. Ces erreurs avaient déjà oci upé l'au-
d'antres prr.'ur^ , que M. Giiérin, ré.l.iekiir du Mé- liiir iit> il l'IaugetcC Histoire, inipriiiies clii z Leclerc,
morial Calh'4ique , a relevées, du moins en grande 18U6, toni. 1, pag. 406,
DICTIONNAIRE DES JANSFNISTES. 580

r'ais ce qu'il y a ici Je singu'ii>r el de ridi- fa Is ,


ils donnent encore lieu par ce libelle
cule, c'est que nnliv- auteur prend le conti- même de les regarder comme les jansénis-
nuateur du P. Pclaii pour le P. Pctau lui- tes les plus décidés, soit oir ce qu'ils avan-
même, el qu'il attribue à re savant homme cent, page 12, pour justifier la doctrine du
ce ((ui n'ist el m
peut être l'ouvrage que de moine prédfsliiialien c 'udamné au concile
snii mépri'able con inu iteur. de Kiersy , soit par les éloges indécents
9" Sur dom Dantine. —
Les édi'.eurs, dans qu'ils donnent, pige 17, aux Porl-Ro\ alis-
1.1 préfice, pas. 10, ili^ent que dom Dintine, les qu'ils appellent des astres qui onl brillé
premier aiiteur de l'Art de vérifii-r les dales, par la lu rière de leur foi.
fui (ibligé de quitter Rrims pour un sujet Feller dit que la lettre contre l'Art de vé-
qui frrri loujnurs honneur à sa mémoire. Or rifier les dates est pleine de bonnes observa-
c sujet n'est aulre, à ce qu'on s.iil d'aii- lions, dont qur|(|nes- unes ont été insérées
leu s, que son appel; on peut juger [lar là dans les Mémoires de Trévoux, 1750, no-
de l'esiime que font ces é 'ileur- d'un appel vembre, pag. 2655. Il renvoie aussi à son
au->-i srhisniatique que celui de la huile Journal hisiorii/iie, lï lévjier 1-8), pag.
Unigenilus an futur coieile. 241;— 1" ociobre 1783, pag. 240; —1"
— Fcller p.irle en ces termes do VArt de octobre 1790, pag. 183. Ou trouve, dans ce
vi'ifier les dates : « M. de S.iinl-Ailais en a dernier n", la réponse à la prétendue apo-
donni> une nouve le édition avec linéiques logie des auteurs.
eh, njieii.eiits el des augnientalions. D.nis cet
ouvrage, il y a beaucoup de recherche, et Histoire ^^/ip'ra/e rfe Port-Royal, 1753 1757,
d'érudition, mais au'isi be/iucoup d'iiié^s sin- 10 \ol. in-12
gulières, de calculs exotiques, el pour ain i On en a une autre de Uacine, et encore
dire .irhitraii'cs. revêtus d'un .ippareil de une aulre publiée en 1786*
critique proire à subjuguiM- les âmes admi- Toutes ces histoires se réduisent à nous
ratrices des choses nou\elles. On vi it sans apprendre que l'esprit de dispute et de parti
peine ciue les rédacteurs ont moins cberclié amena enfin la destruction lot île et la dé-
à instruire qu'à se distinguer, plus atienlifs molition de ce monastère célèbre « Louis XIV,
à quitter les routes batiues qu'à saisir la vé- dit uu auteur, lassé de voir des fillettes in-
rité el l'ordre exact de l'histoire. L'édition laiigablement argumenter sur la '^râce el la
de 1788 surtout est infectée de l'espril de ce prédestination, rejeter les décisions de l'E-
parti qui a produit les c nvulsions de Sainl- glise, faire de leur maison le rendez-vous de
Médard , el qui, sous des apparences oppo- tous les f.iclieux d'un parti fanatique el dan*
sées, se réunit a la philosophie du jour pour gereux, a pris enfin, de concert avec le pape,
travailler, chacun à sa manière, à démolir le la sagf résolution de mettre ces pauvres et
grand de l'Eglise catholique, comme
édifice inquiètes créatures d;ins une situation plus
saducéens travaillèrent,
les pharisit-ns el les pa sible, en les dispersant en divers mona-
sous les auspices de Thypociisie l du liber- stères, et de faire raser leur maison. La
tinape, d'une orthodoxie faclice t du plus th.irrue y a passé el on a vu croître de bona
grossier matérialisme, à déshonorer et à épis là où l'on n'entendait t|ue de Iristes er-
perdre la synagogue. » goleries sur saiut Augustin. »
Dom François (lémencel fut un des Béné-
dictins qui travaillèrent à VArf de vérifier les
La vérité et Vi-isocEiiCE victorieuses de l'er"
reur de lu calomnie, ou huit leitres sur
el
dates. C'i si lui qui publia l'édition de 1770,
le projet lie Bourg-Fontaine. 1738, 2 vol.
et la suivante, en 2 vol. in-fol. Cet ouvrage
in-12.
fui publié de nouveau en 1820, in-8' el in-i%
précédé de VArt de vérifier les dates avant Jean Filleau avait publié une Relation
Jésus-Chrisl,par dom Clémencet c'e^-lM. de ; juridique de ce qui s'est passé à Poitiers,
Sainl-.XIlais qui donna celle dernière édi- touchant 'a nouvelle doctrine des jansénistes,
tion. On voit que VArl de vérifier les dat,s imprimée par le commandement de la reine
eut beaucoup de succès; un critique a Poiiiers, 1634, in-8'. C'est dans le second
nommé ce fameux ouvrage VArt de vérifier chapilie qne l'on Iroui e l'anecdote connue
les dates et de falsifier les faits. sous le nom de Prcjct de Bourg- F on laine.
Filleau raconte que sis personnes qu'il n'ose
Lettre de M à un ami de province sur
désigner que par les leilres initiales de leurs
ledésir qu'il témoigne de voir une réponse
à la Lettre contre l'Art de vérifier les dates
noms, s'éiaienl asseiiblees en 1621 pour dé-
libérer sur les moyens de ren\erser la reli-
etc.i décembre l'ioO, ii\-4* de 24 pages.
gion et d'élever le déisme sur ses ruines. On
Celte Lettre cr'ilique contre l'Art de vérifier a imprimé en 1735 La réalité du projet de
:

les dates avait été publiée au mois d'août Bourg-Fontaine, 2 vol. in-12 ouvr;ige au-
;

1730. L'auteur y démontrait que plusieurs quel Clémencet opposa son livre de lu Vé-
endroits de cet ouvrage élaieul marqués au rité et l'Innocence victorieuses, dont il s'§git.
coin du jansénisme il y relevait
; les traits « Ce livre qui est écrit chaudement, dit
faux et perfides sur Golhescalc. etc., d;int D. Chaudon, n'est pas le seul dans lequel
il a clé queslion ci-dessus. Or c'est à celle l'auteur ait réfuté les jésuites. Il donna di-
Lettre que les auteurs irrités onl tâché de verses brochures contre euv avant el après
répondre par la apologétique dont il
lettre l'arréidu parlement de 17(>-2. il .lurait été
s agit. M.iis bien loin de dissip r les jusies sans doute plus généreux de liC pas jelerdes
reproches de jansénisme qui leur avaient été pierres à des gens qui élaient à terre. Mais
7<M CLE CLE 332

puisqu'un religieux voulait écrire contre des assez de détail. Voi/. encore la Réponse des
religieux, il aurait ilû prendre un ton plus extraits aux assertions, 1763, 3 vol. in-i",
modéré le sien ne l'élail assurément pas.
;
où l'on montre les falsifications et 1 s altéra-
Q l'on en juge par e tilrc d'une de ses bro- i tions lie toute espèce dont les Extraits sont
chures Authenticité des pièces du procès cri-
: remplis.
minel de religion et d' Elnt qui sinniruit con- Les autres monuments {car ce n'est 'pas
tre les jésuites, depuis deux cents ans,dé>non- tout) des préventions et du fanatisme jansé-
trée. 17C0, in-1-2. « nien de Clémencet sont VAuHieiilicilé des
:

Quant au projet de Bour?-Fontaine, 'e pièces du procès criminel de relii/tnn et d'Eat


plus f .rt argument que Dom Clémencet em- qui s'instruit contre les jésuites depuis deux
ploie dnns NT rél'iil;ilioTi est que la Réalité a cents tins ; —
la Justificalion de l'Histoire
été brûlée par arrêt du parlement de Paris du ecclésiastique de l'ablié Racine ; —
les Lettres
21 avril 17.38 mais Dom Clémonrel ne son- de Gramme et d'Eufêhr Philalèthe sur Iflis-
;

geait pis que les Provinciales avaii'Ut été luire de Moréna<. 1733 et 17.">0 ; —
les Con-
brûlées par arrêt du parlenieni de Provenre férences de la mère Angélique Arnnuld ; —
dii 9 février |r,77. « Quoi qu'il en soit, dit les OEuvres posthumes de l'abbé Rnàne;

Feller. In RénlHé, mal à propos altriliuée au et, en manuscrit, une Histoire littéraire de
P. Palouillci ^lé réimpriméo (ilusieur»
,-, Port-P'iyal. qui feriiit, dit-on, '* vol. in-i°.
fois, Iraduji,. pn latin sous le titre de Veritas CLEMFN (Ai r,i stix jK4>-Cn4BLEs), na-
1"

concilii Uiirq, fonle


en allemand, en inili, quit à Creleil en 1717, embrassa l'étal ecclé-
flamrnand et autres langues. » Dans les der- siastique, mais ne fut pas ordonné sous-dia-
nières éditions, on trouve nne longue ré- cre à i'aris, parce qu'il refusa de signer le
ponse aux Invt lettres. La meill>^ure édition formulaire. Il se rndit alors à Auxerre, où
est celle de Liège, 1787, 2 vol. in-8 « La . l'évêque Cayins lui conféra la prêlrise, et le
postérité ayant sous les veux les événements nomma trésorier d' son église. L'abbé Clé-
qui lui sont réservés, juiipra peut-être mieux ment se montra très-zélé pour la cause de
que nous si ce projet a existé ou non. » Voilà l'appel. Fn 1758, on l'envoya à Rome pour
ce que nous disions en 1783. Tes événemenis essayer d'y faire nommer un pape agréable
n'étaient pas bien loin. Peu d'années après, au parti. Clément se donna beaucoup de
on vit le jansénisme, inlii-.iement uni au phi- mouvement à cet ellel, et alla aussi à Na-
losophisme, transm(ltre à celui-ci ses er- pl 'S. Ces voyag s n^ furent pas lool-à-fait
reurs propres, et ce fanatisme de seete qui inutiles à la cause qu'il soutenait, et on dit
porta la dévasation dansl'EL'lise de France. qu'il contribua par ses menées, à dévelop-
Un auteur mod 'rne a porté de la Uéidité le per l'esprit oui se manifesta peu après parmi
jugement suivant «.le suis loin de garantir
: quelques théologiens d'Ital e. Fn 1768, il fit
toutes les conjei turcs, coinhinaisons et rap- le voyage d'Espagne, où il se lii avec Clé»
prochements (1 l'auteur. Oiioique l'ensemble
' ment, évéque de Barcelonne de Bern.iga,
:

présenle un labl au frappant, et que les évé- archevêque deSaragosse, les ministres Cam-
nemenls nesoient pas trop propres à lui con- pomanez et Roda, et se remua beaucoup ea
cilier la conlianco des Iteletirs je crois ,
faveur de son parti,préi- liant sans cesse contre
né inmoinsquerauleur a trop légèrement dé- la cour de Kouie et contie le molinisme. Il
signé quelques coopérateurs de cette œuvre, était allé quatre fois ^n Hollande d'.ibord
:

d'abord si mystérieuse ei au ourd'luii si ma- en 1752,.ivei l'abbéd'Elémare; pois en 1762,


nifeste dans ses effets. Des liaisons d'amiiié avec une mission spéciale pour i'Euliso d'U-
ainsi que des démarches ou écrits inconsi- trecht en 17G3 et en 1766, pour assister en
;

dérés, ne suffisent pas pour accuser ces in- qualité de ranoniste aux assemblées des
tentions, surtout dans un temps où le véri- jansénistes de le pays. Tant de courses ne
table esprit de la secte était peu connu et satisfirent pas le zèle de l'abbé (^.lément, qui
où les gens de bien ont pu être les dupes des entreprit encore, en 17(19. un nouveau
apparences. Quant aux si\ ])rinci[)aux ac- vova-îc en Italie, pour iniluer sans doute
teurs dont il est question dans le projet, sur l'élection d'un pape, et au-si pour obte-
nous en abandonnons le ju.remenl à ceux qui nir une expositi >n de doctrine, dont ce
auront comliiné sans prévention leurs ou- parti soliic'it.'iit l'approbation depuis long-
vrages et leur conduite, avec la lâche res- temps. Il ne réussit pas dans ce iiernier but,
pective que la Relation de Filleau leur mais il renouvela ses liaisons, à Rome, à Na-
attribue.» ples et ai'Iours, avec plusieurs théologiens
qui passaient pour se rapprocher de ses sen-
Extrait nEs asskiitions dangereuses et perni-
timents. I' entretenait avec eux une orres- <
cieuses des ouvrages des jésuites.
pond.ince très-suivie, ei dont la collection se
Clémence! n'est pas seul auteur do cette montait, dit-on, à vingt-quatre volumes, (".es
fameuse colle -tion, mais il est celui qui y correspondants étaient |{ollari Fojgini,
,

a le plus contribué. Dans cet ouvrage, on Del, Marc, de l'Oratoire; l'aluiieri, Tambu-
voit partout, selon l'archevêque de Sarl.it rini. Zola, .Mpruni, Pujati, Nanneroni, Si—
(Inslniriinnsixistoralef duHH iiDvnnhre 176'»), mioli, etc. La révolutiipn vint ouvrir un nou-
l'empreinte d'une main eniemie de Dieu et veau champ au yèle de Tablé Clément. Il
de ses saints, de l'Fgl se et de ses Ministres, s'attacha à l'K-lise constitutionnelle, et
dn roi et de ses sujets. ot/.. cette instruc- \ s'elint f.iit élire, par je ne sais qui, évéque
tion, celle de l'archevêque de Paris du 28 de Seine-et-Oise il fut sacré le 12 mars 1797,
octobre 1763, où cet ouviage est refuté avec assista aux deux conciles des conslituliou-
38S DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 384

nels, et prit part à toutes les démarches de de France, d'Espagne et de Naples, à Rome,
ce parii. II se rendit ridicule, aux yeux des présentèrent chacun au pape un mémoire
siens niénii'S, par les puérilités de son zèle sur ce sujet. Le mémoire du marquis d'.Au-
et les petitesses de sa vanité. Voulant srn- belerre, ambassadeur de France, semblait
ffUiT Ifl pipe de vitesse, il annonça en 1800, indiquer que Louis XV
ne faisait cette dé-
le jntiilé à son diocèse. Mais ce qui parut marche que par complaisance pour Char-
plus bizarre, ce sont les hançroniputs qu'il
i Cependant le ministère insista, et la
les III.
voulut introduire dans l'ailminislrat'on des Gazelle de France du 24 février 1769, en an-
sacrements. Le concile de 1797 avait ordon- nonçant la mort de Clément XIII, parla des
né la rédaction d'un rituel français, dont mémoires préiédents, comme proposant
les paroles sacramenleilcs seulement de- l'une des conditions dont les trois cours fai-
vaient être en latin. Franrois-Louis Pousi- saient dépendre leur réconciliation avec la
gnon, vicaire épiscopal de Clément, que Ton cour de Borne. On s'était en effet emparé
char;;ea de ce travail, mit tout en français, d'.Vvignon et de Bénévenl. Le Portugal sur-
fil même des changemfnis en t^adui^alll, et tout, eu rupture ouverte avec le dernier
commença à administrer les sacrements de pape, et les brouilleries entre les deux cours
celle manière. A l'entendre, la religion duraient depuis huit ou dix années, et
allait heaucoup paj;ner à cette innovation, avaient pris un caractère d'aigreur et d'ani-
dont il s'applaudit dans une letlic l'u 19 mosilé.
juillet 1799. (élément secomia son vicaire de Clément WV laissa voir, dès le commen-
tout son pouvoir et donna sur ce sujet deux cement de son pontificat, l'intention de se
lettres pastorales en septembre et octobre rapi rocher des souverains. Nous sommes
suivants. L'E'^lise conslilutionne le se di- loin d'adopter l'idée répandue par quelques
visa Le Coz, Saurine, Royer et Desbnis se
: historiens d'un pacte secret par lequel ca
déclarèrent par écrit contre les innovations. pape eût promis, dans le conclave, de dé-
D'un autre côté, leurs collègues Giégoire, truire la société, pacte dont son exaltation
Bruçière, Duplan, Renaud les f.ivorisèrenl , aurait été la récompense. Cette imputation
et écrivirent dans ce sens, et les Nouvelles déjà imaainée dans d'autres circonstances
ecctésiasiiques soutinrent aussi ce senti- par des détracteurs du saint-siège n'est ap-
ment. Les événements qui suivirent firent puyée sur aucune espèce de preuves, et est
tomber à jilat cette tenlat ve. Clément a regardée par t "US les hommes sages, impar-
laissé un Journal de correspondances et , tiaux et éclairés, en Italie et ailleurs, comme
Voyages d'Italie ft d'Esparjnc, 1802, .3 vol.; une fable ridicule. On peut croire sans doute
ouvrage risible pour le sl\le, plein de minu- que les couronnes firent tout ce qui était en
ties et où l'auteur se représente comme
, elles pour obtenir un pape favorable à leurs
chargé de la solliciiude île toutes les églises. vues. Mais il y a loin de là à la transaction
On publia en 1812, des Mémoires secrels sur absurde et honteuse qu'on prèle à leurs
la vie de M. Clciiient, qui sont dénués de partisans dans le conclave et à Ganganelli.
tout intérêt. Ce qui est plus vrai, c'est que, dès l'éléva-
On s'e-t quelquefois prévalu, à propos de tion de ce demi r, le ministère espagnol re-
la suppression des jésuites et de la pari f|u'y prit ses instances pour la destruction.
eurent les jansénistes, du journal de l'abbé MM. d'Aranda et de Roda, l'un président du
Clément et d'une lettre du cardinal de Ber- conseil de Caslille, l'autre chargé des affai-
nis. A ce sujet, un écrivain orthodoxe, qui res ecclésiastiques, profilèrent de leur cré-
connaissait et ce journal et cette lettre, a dit pour renouveler les sollicitations. Char-
fait des considérations qu'il est utile de re- les III parut bien quelques temps vouloir se
produire ici. Elles sont dirigées contre cer- contenter d'une simple sécularisation des
taines assertions d'un ancien magistrat, jan- membres de la société c'était l'avis du Père
:

séniste déclaré. d'Osma, son confesseur, et du premier mi-


Puisqu'on invoque l'autorité du journal nistre firimaldi mais l'influence du comte
;

de l'abbé Clément, nous allons, dit l'écri- d'.Aranda fit revenir avec plus de vivacité aa
vain (M. Picot, Ami de la religion) que nous projet d'une extinction absolue,
cilon';, y recourir aussi; nous en présente- Le 21 novembre 17G9, l'abbé Clément ar-
rons des extraits où l'on verra se soulever riva à Rome. Issu d'un(^ lamiile parlemen-
une partie du voile qui couvre les moyens taire, dévoué au jansénisme, il se vante
et les efforts par lesquels s'opéra l'extinilion dans son journal que son voyage était con-
de la soriété. Nous joindrons plusieurs au- certé avec un des ministres. Si. de l'Averdy,
tres témoignages à celui-là, et nous oxami- et avec quelques magistrats attachés au
-lerons ensuite la lettre du cardinal, qu'on même parti. Tout son /our«a/ dépose du zèle
nous a présentée comme si terrassante. avec lequel on poursuivait alnrs la de-truc-
La cour de Lisbonne et les souverains de tion de la société. Le conseil de Caslille, y
la maison de Bourbon avaient prnsrrit la lit-on, donna avis au roi Charles 111 de ne
gociété dans leurs Etals, et en aviil banni rien terminer avec la cour de Rome, même
ou laissé bannir les membres. Les jésuites sur la nonciature, qu'après avoir obtenu a
français étaient errants en .Allemagne ; les point essentiel (la destruction). Le 4 avril
anres avaient été jetés sur les ciMes de 17.0, j'appris oii'à la suite de ce plan les
l'Etat de l'Eglise. M
iis l'ordre existait encore: cours ré'inics venaient de donnr ordre de ne
Clément XIII fut vivement sollic té de l'abo- plus rien traitera Home qu'elles n'eussent ob-
lir. Au mois de janvier 1769, les ministres tenu rextmciiC'nrfeAJésuites(toni. m, pag. 40).
585 CLE cr,E 386
Les ministres des Crois cours reçurent l'ordre de préparer ses équipages pour quitter RorrM
de faire aie pape des instances riouvelles plus (pages 98 et 9!)).
précises pour l'extinction pure et simple (\)a^. L abbé Clément ayant quitté Rome pour
48). iM. de Bcrnis a reçu île nouve.iux repro- revenir en France, son journal ne nous of-
ches de sa cour, <t des ordres plus précis fre plus aucune lumière sur la suite des né-
d'accélérer la conclusiori (page 51). // est gociations. Mais ce que nous avons rapporté
vraisemblable, d\l \',ibbé Cleinenl.à la page sufdt pour nous faire juger de la vivacité et
suivante, que le pape, ennemi d'u7i côté des de la valeur des poursuites. On harcelait le
mesures violentes, et de l'autre résolu de pro- pape par des sollicitations réitérées, on le
curer, durant son pontificat, la paix avec les meiiiiçait, on lui gardait quelques-unes de
cours, n'a protnis que par nécessité l'extinc- ses possessions, on refusait de recevoir ses
tion si demandée; que cependant il n'a pas nonces, on ne voulait enlendre à aucun ac-
été sans espérance, (n nfême temps, que quelque commodemenl qu'il n'eût promis ce qu'on
événement pourrait survenir, et faire diver- souhaitait. C'est par cette sorte de coaction <

sion ou modification à une demande à laquelle décente et efficace, comma le dit naïvement
il ne se portait pis de lui-même. L'abbé Clé- rat:bé Clément, que l'on arracha le décret
ment voulait donc qu'on envoijdt un sollici- de suppression. D'autres témoignages confir-
teur plus puissant et bien décidé au nom de ment à cet égard le sien; les Nouvelles ecclé ,
tous les princes. Un bon solliciteur ne quiltt- siastiques prouvent assez les mouvements
rait pas prise qu'il n'eût emporté la place, si que l'on se donna pour la destruction des
bien armé de l'autorité d'un bon plan adopté jésuites. On peut consulter entre aulres k's
et applaudi par le concert des princes , qu'il feuilles du li mars 17Gi»;28août 1771 2i ;

en résultât une sorte de coaction dki:ente et ociobre 1774 ; 12 mars 1776, et 4 décembre
EFFICACE auprès du pape, soit que pareille 1779.
coaction ne lui serve que de prétexte contre Lediplomale Bourgoing, qui avait été à
les objections, soit qu'elle soit nécessaire pour Rome, et qui avait vu de près les ressorts
l'entraîner lui-même. Serait-ce trop [aire des événements, fait un mérite ai ministre
four une démarche si forte que de lui accor- d'Espagne, don Joseph .Monino, depuis
der, s'il y consentait, l'approche de quelque comte de FloridaBlam a, de son activité et
régiment de(Jorse?(pa^t's 52 et 53). de sa persévérance pour entraîner Clément
L'abbé Clément u'ist-il p;is fort plaisant Xn .Ce fut lui, dit-il dans ses Mémoires his-
avec sa coaction décente? Il rapporte (luel- toriques et philosophiques sur Pie YI et son
ques démarches du pape pour éviter une ex- pontificat, qu\ arracha, plutôt qu'il n'obtint
tinction absolue, en accor.l int une extinc- le bref de 1773. Plus loin, le même bistorien|
tion parlielle et comme provisoire. Ce pon- dont l'allachement à sa cause philosophique
tife, naturellement porté, par caractère et par n'est pas éiiuivo |ue, loue .Moniiiode sa fer-
système, à faire tout le monde content, s'était meté à poursuivre les jésuites après leur
flallé de satisfaire par là l'Iispagne et la extiuciiiin. Il rapporte, tome 1", page
43,
France, qui solliciiaieul avec p us d'iiisl.in- des preuves du despotisme que le ministère
ces mais la cour de France voulait l'exlinc-
; espagnol exeiçail a .Mailrid. Le pape ayant
tion absolue et universelle, et menaçail de promis au roi de Prusse de ne pas troubler
retenir Avignon en rejid.ini le (omiat. La les jésuites établis dans ses e-tats, les
minis-
dissolution de ta société devait être portée au tres d'Espagne cl de France lui en firent les
comble, et même être it/nominieuse [pixizQ Gl). reprocties les plus samjlnnts. Bourgoing cou -
On trouvera un peu plus loin, (l7iiis le vient qui> la cour d Espagne était exujeante
même volume, de nouvelles preuves de l'ar- et ombrageuse. Florida-Blanca fut appelé
au
deur des cours |)our l'extinction absolue. Au ministère eu 1777; m.iisle pape ne gagna
mois de mai 1770, les qu;iire .aiibassaileurs point à son d-parl, et Azara, qui était char-
de Naples, de France, d'Espagne et de Por- gé des détails sous le duc de (irima di, ne se
tugal, eurent successivement des audiences montra pas moins sévère et impérieux. Il
du pape pour cet objet. L'abbé Clément pré- tourmenta Pie VI pour l'alTaire de l'évêque
tend qu'à celte é|><if|ue le pape avait déjà de .Mallo; c'étaient des plainies et des re-
promis par écrit l'ertinction si désirée; mais proches sans (iu;ou en liouvera les détails
on ne savait ni quand ni comment elle s'exé- dans les Mémoires de Bourgning, chapitre
cuterait {pai^.SH). Le Portugal et l' Espagne IV, et on ne pom r.i s'étonner assez de celte
ne voulaient point recevoir le nonce sans cette rigueur impitoyable avec laquelle le minis-
condition préalable.... La reddition de firné- tère espagnol poursuivait jusqu'au fond
de
vent et d' Avignon ne tenait plus qu'au carac- la Russie les faibles restes d'un ordre
reli-
tère irrévocable qu'on exigeait décrite extinc- gieux, et cherchait querelle au pape parce
tion. A la pa^e '.IC, il est l'ait mention d'm- que cet ordre conservait encore quelques
Slances plus (iressanUsde )a part de l'Iispa- brandies à l'extrémité de l'Europe. Celle in-
gne elles redoublèient en avril 1771. Le
; tolérance tracassière a;inonç,iit assurément
roi d'Espagne faisait en ce moment de si vives un autre mobile que l'amour de la religion
instances, que le pape ne paraissait plus occu- et l'intérêt de l'Etat que l'on mettait en
r)é d'autre chose que de la grandeur de cet avant.
embarras, et il n'attendait que de pouvoir al- Nous Ironvons encore deux aulres his-
léguer une coaction suffisante pour en sortir... toriens qui s'accordent à rapporter la dos-
Le ministre de Porlugul dit que si les délais Iruclion des jésuites à la même cause. Ca-
duraient encor'> plus longtemps, il avait ordre raccioli, qui, par ses liaisons avec les janso-
«87 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 388
nistes, devait être au courant des secrets de de suppression, qui fut communiqué an roi
fp parti, dit, dans sa Fie de Clément XIV ,
d'K^pagne, puis revu, corrigé et augmenté
1775, inl2, que si ce pape n'pût consulté (jne par Moniuo, de conrcrtavec l'ambassadeur
son cœur, il n'y a pas de doute, comme il l'a de France. Depui-, Clément XIV fut livré
témoiqnc lui-même plusieurs fois, qu'il n'eût aux inquiétudes et aux regrets. Il disait
adouci leur sort au lieu de les détruire; iiiais soiweul Compulsas fec. Sa mort réveilla les
il s'était décidé par des raisons puissantes ; craintes et les agitations du roi d'Espagne.
et rautcur réduit ces raisons à la persévé- La seule idée de voir les jésuites ressuscites
rance iiificxitile de sollicitations des couron-
-
le faisaient trembler. Son ministre à Rome
nes (pau'e 17i). 11 ajoute que Charles III se eut ordre de travailler à prévenir l'élection
déclara leur accusateur auprès du sainl- d'un pape favorable à la société. Monino s'y
siégp, et qu'il poursuivit leur deslru( tion porta avec plus de zèle que de succès. Ce
avec ctaleur ; ce qu'il attribue à l'inQuence ministre était lui-même fortement préoccupé
de qiiil(]ui's niinisties puissants. de la crainte des jésuites, el le prince de
L'a!)bé Georgel, dont on a pul)lié réceiu- Kaunitz se moquait de ses terreurs exa-
nienl des Mémoines pour servir à l' Histoire gérées. Telle est la substance du récit de
des événements de la fin du 18' siècle, n'est l'abbé Georgel qui était alors secrétaire
,

pas moins précis sur celte ligue des c urs d'amba«sade à V'icune, et qui a pu être in-
contre la snciélé, ei si nous n'adoptons pas struit de plusieurs circonstances d'une affaire
tout ce qu'il r.pporte à cet égard, nous qui occupait l'attention publique.
pouvons du moins faire usage de son lénioi- Aux témoignages déjà prononcés, nous
cnage quand nous le tiouvons conforme joindrons celui d'un cvêque respectable d'I-
ans données historiques que nous fournis- talie, que sou caractère, ses vertus et son
sent les autres monuments du temps. âge mettent aii-dessus de tout soupçon, et
Charles lil, toujours
dit-il,a;;ité des qui nous a adressé des observations et des
frayeurs qu'on avaient inspirées (1),
lui éi laircissements sur qutlques endroits de
écrivit aux rois de France et de Portugal nos Mémoires. Il est certain, nous marque
jiour les presser de se réunir à lui afin d'o- M. C, évêque de M., que Clément XIV,
bliger, par un ciunmun efl'ort, le pape à sup- avant d'accorder la suppression, exigeait le
primer la société. La cour de Lisbonne ne consentement de Marie-Thérèse. (L'abbé
demandait pas mieux. Louis X\' fut plus dif- Clément le dit aussi dans son Journal). Il le
ficile à gagner; mais les instances de Char- demandait, et croyait que celte pnniesse le
les IiI et les insinuations eu duc de Choi- refuser. lit. Ont eut en effet de la peine à
seuil obtinreni enliii son consentement, et l'obtenir. Les ambassadeuis de diverses jiuis-
l'ambassadeur de Franc; eut ordre de s'unir sances eurent ordre d'insister là-dessus, et
a ceux de Madrid et de Lisbonne pour de- tous les li oyens furent mis en usage pour
mander la suppression. Les démarches cum- vaincre la répugnance de l'impératrice. Un
menccrent sous Clément XIII mais elles de- , de ces moyens l'ut l'intervention de la reine
vinrent bien plus actives sous Clément XIV; de Naples, sa fille, qui la pressait dans ses
le roi d'Espagne désira que le cardinal de lettres par toutes les raisons qu'elle pouvait
Bernis restât à Rome pour presser l'exécu- imaginer, ou qu'on lui suggérait. Marie-
tion de la mesure. Le cardinal eut besoin de Thérèse, harcelée ainsi par ce qu'elle avait
toute son adresse pour réussir. Il ne donnait de plus cher; sollicitée d'un autre côté par
aucun relâche au pape et savait même , les théologiens qu'on avait mis ai près d'elle,
l'effrajer au besoin. Les cardinaux italiens se rendit. La reine de Naples a raconté
n'approchaient plus Clément qui Xn% elle-uiêuie ce fait à plusieurs personnes, de-
avait tous les jours des conférences avec les puis que le roi Fer .(iiiand eut rap; elé les
deux ministres de France et d'Esp.igue. f^a jésuites en 180i, et elle ne faisait pas diffi-
,

cour de Madrid se plaignait de la lenteur du culté de dire qu'elle voulait réparer par cet
pape, et l'impatience de Cliarles 111 ne s'ac- aveu le tort qu'elle avait eu de contribuer
couimodail jjas de tant de délais. Clément à la suppression, e même prélat rapporte
i

XIV faisant valoir l'opposition des autres plusieurs particularités qui se lient avec tout
cours, et surtout de Marie-Thérèse, on tra- ce qui précède. Apiès le bief de suppression,
vailla à gagner cette princesse. Le comte le pape avait prescrit aux é\êques, par une
Mahoni, ambassadeur d'Espagne à Vienne, encyclique, les condiiions sous lesquelles ils
eut ordre de suivre etieafl'aire, et la cour
i doivent euij loyer les jésuites dans le minis-
de France donna la même commission au tèie. Cette encjcli:,u ne fut point publiée
prince Louis de Kohan, coadjuteur de Stras- en divers Etats; el le duc de Moiiène. Fran-
bourg, ambassadeur auprès de l'impératrice. çois 111, lui un (le (eux qui ne l'admirent
Charles 111 écrivit lui-même à Murie-Thi'rèse, poinl d'abord. Mais peu après, comme il dé-
qui résista d'abord, et ne s. rendit qu aux sirait obtenir de Kome des lettres appelées
instances de son fils. Il fallut même que le Sanatoria, au sujet de l'envahissement des
pape y joignit les siennes, et ou dit qu'il ala biens ecclésiastiques qu il se reprOvhail,
jusqu'à faire à l'impératrice un cas lie con- Monino, toujours à l'affût de ce qui pouvait
science de ses refus. Alors on dressa le bref étendre et consommer la proscription, lui

(1) Georgel cite le marquis de Montalègre , le destniclion des Jésuites , et qui lurent seuls ditiis le
comie (l'Ai'iiiida , Campomauez ei Monino , eimime secret des mesures prises contre eux.
ceux n\ii fiireni le plus de pari en Espagne , à la
,
389 CLE CLE 390

fit croire qu'il n'obliendrait pas ces ieltres la des domaines du saint-siégc,
restitution
s'il ne conseillait à faire exécu 1er l'eiicjcli- envahis sous le d; rnier rè-jne.
que. Le vieux duc sacrili.i donc sa répu- L'auteur auquel nous répondons ici, a l'air
gnance sur ce point au désir de tranquilliser d'ignorer to :l ela. Il nous renvoie au jour-
i

sa conscience sur un autre article; c'fst nal de l'abbé Ciémeut, et l'on dirait (|u'il ne
ainsi, dit l'évêquu qui nous apprend ce fait, l'a pas lu; car comment aorail-il pu ne pas
que les ministr, s étrangers diiigeaie;;l 1( s vuir tout ce que nous avons cité, ou s'il l'a
alTaircs dans les derniers temps du ponti- vu, comiiienl peut-il se prévalnir d'un tel
ficat de Clément XIV. Ce p ipe les craignait; témoignage, (lui confond enli ''renient sun
et, à fore de leur lédcr, il en était venu à
' système? Q.iant au bref de (Jllémeut XIV, et
ne plus oser rien faire sans leur autorisation. à la lettre du cardinal de lieruis, que noire
Sa complaisance pour eu\ avait tous les adversaire nous oppose, (omne il invoque
caractères de la peur qu'inspire un maitre encore, à cet égard, l'abbé C émenî, nous
sévère à lin discijle timide. M. C.en rajjporte avons eu recours au .ournal de cet abbé, cl
un trait qu'il lient d un de ses cullègui' , nous y avons trouvé, louie 111, page 17t, que
M Costaiiuti, prédicaieur distingué, flepuis madame Louise présenta au roi son [lère un
évéquede Bor^u san Sep(dcro. Celui-ci, à qui méiiioiie en laveur des jésuites; (jue ce mc-
le pape lémoignail des bontés, lui deni iiida iiioiie lutexaatiné dans le coaseil du roi, et
un jour à être autorisé à se confesser à un (lue,pour parer le coup, M. le .Montazel,
jésuite (ils étaient tous interdits] Clément : archevêque de Lyon, conseilla au duc d'Ai-
XIV refusa d'abord; mais le prédicateur in- guillon de donner ordre au car'.inal de Ber-
sistant, et représentant que celte grâce ne iiis de solliciler du pape un bref dans lequel

tirerait poinl à conséquence, 1 qu'elle ne 1 il exposerail au roi les motifs qui l'avaient

serait que pour lui seul, le pape regardant poriè à aboi ir la soeiété. Le pipes'étanl re-
autour de lui, comme s'il eût craint d'être i'u>é à cettedemande, le cardinal le pria de
entendu, et mettant son doigi sin sa bouche, lui ailresser au moins à lui-uK me un bref
lui dit tout bas: Je vous le periiiiis , mais dont il se servirait j)our empêcher le réta-
qu'on n'en sache rien. Les Nouvelles ecclé- blissement de ia société en France. Ce fui
siastiques rapportent elies-mèm. une preuve alors que Céienl Xl\ adressa au cardinal
de .'empire que la lour d'Espagne exerçait le Irel du 9 mac 177't, dont .M. S. veut tirer
à Rome. On lit dans la feuille du 19 déccniDre avantage, mais dont il e donne pas le lexte.
.

1774, qu'immédiatement après la mort de Ce brel en effet ne dit rien de plus que le
Clément Xl'v', le niiiii>tr(' d'Espagne alli bref de sop[)re^s Oii. Il n'en élaiî que la suite,
trouver le c rdinal Aibani, doyen du sacré et il aval elé so lie le ci.'mme le prem er.
collège, et lui dit (jue le roi son maitre en- r>ous savons l:è--bie que le pape ne pou-
tendait lU'on lui répondu des jésuites alors vait |,as allég.er W^t. m lil's que nous avons
enfermés «a (hûleau de Saint-Ange et qu'on , présentés pli;s haut; il de\ ait en pré^ci.ter
mil point en liberté. Tel éiait le Ion au-
lie les d'autres, p us conformes à la dignùé de son
(juel e dernier pontifical avait accoutumé siège et aui. convenan es; et c'esi ce qu'il a
les niinisires étrangers telle était la persé-
;
f.iii, tant dans le bref du IX juillet 1773 que
vérance de la guerre qu'ils avaient déclarée dans c lui du 9 i.ar- 177i.
au\ jésuites, iiieme après les avoir anéantis. La lettre du cardinal de Bernis au duc
En résumant les renseignements que nous d'.\i;,'uiilou,que M. S. donne, [ircsque en en-
venons de pié-.en!er, et qui nous vicnucnl de tier, à la suite de ses dissertations sur
voies non suspectes, on ajiprcnd à se l'aiie Henri/ l\ les jésuites et Pascal, est suscepti-
,

une idée juste des causes (jui délermim renl ble de plusieuis obser» allons. Nous vou-
l'extinction de la société. 11 est clair que celte lons aduiettie qu'elle so.t aulhentiqie, quoi-
mesure lut di: tée par les cours ciraagères ;
que nous n ayons a cl égard aucune preuve,
qu'on elTraya un ponlil'e faible cl timide, et et que -M. S. ail négligé d'établir la vérité de
qu'on lui arraclia un consenlemcut que ï<a ce document mais que peut-on conclure de
:

conscience repoussait. Un a vu combien de cette lettre'? Le cariiinal de Bernis avait él6


démarcbes, de sollicitations, d'efforts, de me- un des instruments de la des ructiou des
naces furent mises en (Euvre pendant p u- jésuites, puisqu'il avait lé chargé par sa
<

sieuis années et si nous avions un journal


; cour de laire tant d'instances à ce sujet.
suivi de tout ce qui s'est passé a cet égard, Kst-il bien étonnant (ju'il cherchât à souie-
pendant tout le pontifical de Clément Xl\', nir son ouvragi; et à inler, retcr d'une ma-
ciiminc nous en avons un pour quel(|ues nière favorable une mesure à laquelle il
n)ois seulement si 1 abbé Clément eût cun-
; avait pris tant de part'.' N'était-il ()as n.iturel
t.nué sa dation, où il noie si bien le con-
: qu'il s elTorçâl île persuader au\ autres, et
cert des ministres, et leurs plaintes, et leurs de se persuader lui-même que c Ile mesure
inslanccs, et leurs plans de co.iciion, et leur aval elé commandée par de graves considé-
poursuite opiniâiic, nous sauiious plus de rations? Il) soin de son honneur n'exigea. l-il
détails peul-étre ; mais nous ne serions pas pas qu'il ne parût point s'être prête à sa
plus convaincus (juc nous le sommes de l'in- de>truction par complaisance ou par poli-
fluence (|ne les ministres étrangers (lurent li()ue?Son l.iug :ge étail ilonc comman le par
sur la suppression. C'est à ce t>ul que se les cil constames et par sa position et l'abbé ;

raiiportèrenl toutes les négociations des Clém ni lui-même lui leproche le person-
cours sous ce pontifical c'est de là que l'on
; nage politique qu'il iaisait dans cette alVaire-
faisait dépendre la réconciliation, ainsi ()ue Nous n'avons garde de vouloir manquer à
591 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 392

la mémoire du cardinal de Bernis ; mais, lement et ce grand mal, qui n'ont été que
sans parler dis reproche que lui faisaient les trop sensibles. Le cardinal ajoute que, si les
Italiens, d'être un peu léger, y aurait-il jésuites se fussent humiliés, au lieu de mon-
beaucoup d'injustice à rappeler qu'il eut trer la plus grande audace, et de se présenter
plutôt laréputaiion d'un homme de beau- toujours i^épée à la main, S. S. ne les aurait
coup d'esprit, d'un littérateur agréable, jamais supprimés. El où se sont-ils donc
d'un granl seigneur généreux, d'un diplo- présentés l'épée à la main ? quancf ont-ils
mate habile, que d'un évéque austère ou donc montré la plus grande audace? quelle
d'un théologien consommé? Chez lui, le est celte grande résistance par laquelle ces
poète et l'homme de société parurent faire hommes redoutables ont signalé leur pou-
oublier quei(iuefois le prince de l'iiglise et le
, voir? En Portugal, en France, en Espagne,
rôle d'ambassadeur et 'de courtisan put à Naples, ils ont été proscrits avec une faci-
nuire à celui de cardinal et d'archevêque. lité ^ui étonnait leurs ennemis mêmes. Ou
Quoi q'i'il en suit, un homme avec autant les a vus en un instant enlc\és de leurs mai-
de tact, n'était pas assez maladroit pour ap- sons, dépouillés de tout, bannis de leur pa-
plaudir ;ih rétablissement des jésuites après trie, frappés des lois les plus rigoureuses,
avo r passé cinq ans à solliciter leur sup- insultés dans des milliers de pamphlels,
pression. Il se serait décrédité lui-même en traiiés comme des criminels. Qu'onl-ils op-
changeant ainsi d'opinion, suivant les con- posé à la proscriplion et aux outrages?
jonctures. Kn v(nilant justifier Clément XIV, Quelques écrits, dont la haine leur a fait
c'était donc sa propre apologie qu'il faisait. même un crime. Leurs ennemis avaient tout
11 n'était pas moins intéressé que le pape droit de les accabler; pour eux, on leur in-
dans celte cau'ie, et dès lors son témoignage terdisait jusqu'à la plainte. Les jansénistes,
perd un peu de son poids. Celte pièce capi- leurs implacables adversaires, conune !< dit le
tale, et dont on nous fait tant de bruil, n'est Cardinal, ameutaient contre eux les minis-
plus que le ])laidi)jer d'une des parties, tres, les parlements, les écrivains ei l'oppo-
qu'un mémoire dicté par la posiiion même sition; les faisaient déporter en masse, les
du cardinal, que la manifestation d'une opi- emprisonnaient, cherchaient même à leur
nion qu'il ne pouvait se dispenser de profes- ôler tout asile; et cependant ces grands dé-
ser en public. fenseurs du précej)te delà charité trouvaient
Au surplus, celle lettre même, toute dé- encore qu'cm n'en faisait |oint assez. Tout
favorable qu'elle est aux jésuites, laisse ce- le monde, disait leur gazetier, a remarqué
pendant entrevoir les elToils qu'il fallut dans la manière dont le fameux bref d'extinc-
faire pour les détruire et le concert dont
, tion a été exécuté, à Rome même, que les par-
nous avons parlé. La cour d'Esparjne, dit le tisans des jésuites étaient venus à boni de sur-
cardinal, pria le roi (Loiis W)
de a'inu'r à prendre en pluiieur.< choses la religion dit
elle pour obtenir la suppression entière des saint père. [Nouvelles ecclésiastiques, feuille
je'suiles. S. M., par amitié pour le rui d'Es- du i'* octobre 177ij.
pagne, promit d'appuyer efficacement de son Assurément on ne se serait pas atlenda à
concours l'instance projetée. S. M. C. étant un tel reproche et il fallait être bien diffi-
,

le premier mobile de la négociation, devait en cile pour trouver l'excès de la douceur et de


être le directeur.... L'instance pour l'extinc- la modération dans In manière dont on en
tion totale fut donc faite au nom fZ<s trois usait alors à Rome même, envers les mem-
monarques. M. S. s'est bien gardé de citer ce bres de la société. Mais telle est l'influence de
passage, et l'on peut soupçonner quelles l'esprit de parti, qu'il éteint jusqu'aux
raisons il a eues de l'omeltre. Nous le réta- sentiments les plus communs d'humanité et
blissons d'après la letire (elle que l'abbé de piété pour le malheur.
Clément !a rapporte dans son Journal. Plus Pour en revenir à la lettre du cardinal de
bas, le cardinal dit Mais si Clément XIV
: Bernis, il est assez clair qu'elle est l'ou-
n'a jamais eu de doute que la société de'! jé- vrage d'un homme qui, pour se justifier
suites méritât d'être réformée, il a été long- lui-même, cherchait des torts aux. jésuites,
temps bien éloigne de penser qu'il fût sage de et qu'elle n'expose que les motifs apparents
la supprimer. Outre les services qu'elle avait d'une mesure dont on ne voulait pis dire les
rendus à la religion, en combattant les héré- causes véritables. Ces causes nous parais-
tiques, (H s'opposant aux novateurs, en dé- sent bien établies par les détails que nous
fendant les droits et les prétentions du saint- avons extraits de divers auteurs, et par les
siége, en portant ta foi chez les infidèles, en rapprochements qi;e nous avons présentés;
instruisant la jeunesse et le public par plu- et il nous semble que ce point d'histoire sera
sieurs ouvra'jes dignes d'estime, et par des désormais hors de doute pour quiconque
prédications éloquentes, le pape considérait examinera les faits sans prévention.
que, maîtres de presque tous les collèges de la CLÉMENT ( DoM Ebançois ) Voyez Clé.
catholicité, d'un grand nombre de séminaires, MENT.
d'établissements pieux et des missions les plus CLERC ( PiEBRE Le ), sous-diacre du dio-
importantes, ce serait risquer un ébranlement cèse de Rouen, mort vers 1773. H se fit con-
général que de l'étrx re une compagnie si em- naître en 1733 par un acte de révocation de
ployée.... Il appréhendait surtout de cotn- la signature du formulaire, et donna dans
tnencer à fain un si grand mal, sans avoir le les illusions d'un parti qui reconnaissait
temps dt procurer le bien. ElTccliveinent le comme prophète un prêtre nommé Vaillant.
pape n'avait pas tort dé craindre cet ébran- Son zèle pour cette cause lui ayant occa-
,

39S CLU CLU i94


Bionné quelque désagrément, il se retira en dans la congrégation de l'Oratoire, ensei-
Hollando, oii il chercha à se faire des parti- gna^dans divers collèges et fut envoyé en ,

sans par ses écrits. Après avoir publie les 1G63, à Dijon, où il demei ra jusqu'à sa
Ties des rclifjicuscs de Por'.-Royal,
1731) ,
mort qui arriva en H'J'k 11 a laissé dix vo-
k vol. in-l:2, il donna à AmslcTdam une lumes û'OEuvres spirituelles, «qu'on lit peu,
nouvelle édition des Nouvelles ecclésiasti- dit Feller, parce qu'elles sont pleines d'i-
ques, et une du Journal de Dorsanne, en dées singulières et bizarres, et d expres-
1753. Il fit paraître, en 17oG, le Renverse- sions peu assorties à la dignité des choses,»
ment de la reliqion par les bulles et les brefs Il sullira de mentionner ici deux de ses ou-
contre liaius, jansénius, etc., 2 volumes, et, vrages avec les observations critiques que
,

en 17û8, un Précis de dénonciation de ces firent sur eux des écrivains orthodoxes.
bulles. Le Clerc n'y reconnaissait pour œcu-
méniques que les sept premiers conciles gé- La DiîvoTiON des pécheurs pénitents; par un
pécheur. Lyon. Ant. Briasson, 1683, iu-13
néraux, et assaisonnait ses erreurs d'invec-
tives contre le p ipe et les évêques. En même
de 292 pages.
temps il tâchait de se faire des partisans, L'auteur dit, dans la préface : Après que
prêchait, écrivait, menaçait. Ce fut à son Dieu, tout bon, a comme attrapé une âme,
Bujet que les prêtres d'Utrecht s'assemblè- oserais-je dire avec le saint homme Job
rent en 17(i3. On lui fit dire qu'il pouvait se qu'il change bientôt de conduite et qu'il de-
présenter et donner ses défenses, mais il le vient tout cruel. Dire de Dieu qu'il a attrapé
refusa avec hauteur et publia de nouvelles une âme, est-ce une expression sérieuse et
lettres, atiaquant le dogme catholique sur décente ? A la page 'i3, il dit que tout ce que
la jjrocession du Saint-Esprit, la primauté fait Dieu dans la conduite in érieure des
du pape et le concile de Trente qu'il trai- âmes, aussi bien que dans l'ouvrage de notre
tait d'assemblée de novateurs. Sa condamna- rédemption, n'est que pour nous faire en
tion à Utrecht ne Gl que l'irriter davantage. quelque façon perdre l'esprit et la raison.
Il fit paraître, en 1704-, un écrit sous ce ti- Au chap. 5, il prétend qu'à m« péclienr rien
tre : Rome redevenue païenne et pire que ne doit être plus aimable que /c poids du pé-
païenne, où il l'appelait une synagogue de ché. Il l'appelle te bienheureux poids du pé-
Satan; plus une courte Apologie,ciVJdée de ché. Il ne voudrait pas condamner un pê-
la vie de M. Witte. La même année, il pu- cheur qui, moins hardi que l'enfant prodi-
blia un acte d'appel au concile œcuménique, gue, voudrait pendant quelque temps /jor-
et, le 24- mars 1763, un acte contre l'excom- ter le poids de son crime. Selon ce système,
municalion de l'évèque Van Stiphout. Ces il ne faut plus que le pécheur ait aucun
em-
écrits respirent la colère et l'emportement. pressement de se réconcilier avec le Sei-
Tel fut l'ahimc d'erreurs où l'habitude de gneur. Le Père de Cluny ose ensuiie blâmer
mépriser l'autorité entraîna cet appelanl. Il la conduite de Dieu même, en blâmant le
ne fil qu'abuser des maximes qu'il enten- père de l'enfant prodigue. // semble, dit-il,
dait débiter. Il est remarquable qu'il se dé- que l'enfant prodiyw en fat trop tôt quitte.
fendait à peu près comme avait fait autre- Le droit du jeu et la justice voulait qu il de-
fois (juesnel. Comme lui, il se plaignait meurât au nioim pendant quelque temps
qu'on l'eût condamné sans l'entendre; et exilé de la maison de son père. Insolent ot
l'auteur des Nouvelles lui répond, comme impie réformateur! qui, en blâmant ce bon
on avait répondu autrefois à Quesnel, que père (le s'être laissé fléchir trop promple-
ce n'est pas sa personne, mats seulement sa ment fait retomber ses reproches sur Jésus-
doctrine que l'on a condamnée. Toutes les Christ lui-même, lequel absout sans délai la
raisons que Le Clerc alléguait conire l'as- femme adultère, et accorde sur-le-champ à la
Ecmblée d'Utrecht, les jansénistes les avaient pécheresse de l'Evangile la rémission de tous
données avant lui contre le concile d'Em- ses péchés. Telle fut aussi la hardiesse du
brun; et tout ce qu'on lui objectait pour le traducteur de Jlons, qui, ayant à rendre en
convaincre, les catholi(|ues ra\ aient opposé français cet endroit du chapitre XV de saint
dans le temps aux défenseurs de Soancn. Luc Cilo proferte stolam. apportez promp-
:

Ainsi ce parti se condamnait lui-même. On tement la robe ûl disparaître dans sa tra-


le vit faire, en 17G4, contre Le Clerc, tout duction ce mot, cito, vite, promptement,
ce qu'il avait reproché à l'Eglise d'avoir fait parce qu'il n'était pas favorable à .--on er-
en 1727. De même encore que les jansénis- reur. Rien n'est sacré pour ces rigoristes fa-
tes continuèrent, malgré les décrets de l'E- natiques, ni l'Eglise, ni l'Evangile, ni même
glise, à enseigner leurs erreurs universel- la personne adorable de Jésus-Christ.
lement condamnées, Le Clerc continua d'en- Ecoutons encore l'oralorien sur le compte
seigner sa mauvaise doctrine. Quels repro- de l'enfant prodigue. 11 lallail, continue-t-il,
ches, après tout, pouvaient-ils lui faire? le laisser un peu avec ses fiourceaux, en-
GLIMEN r ( JosEPU naquit
) dans le foncé dans leurs ordures , et le bon de l'af-
royaume de Valence en 17()(), devint évêque faire aurait été de l'y tenir noyé si long-
de Barcelone en l^GG, et donna, le 2G mars temps, que, crevant d'infection, il en conçût
17G!) une Instruction pastoral'' sur les étu-
, un dégoût éternel. // est vrai, ajoule-t-il,
des, qui fut dénoncée a cau>e d un passage que la bonté de Dieu, qui paraît extrême dans
fa\orable à l'Eglise d'Ulrerhl. toute cette parabole, tint une autre conduite;
GLUtiNY ou Cl.UNY I'ieure ou FnANÇois
( mais cela n'empêche pas qu'il ne fasse tou-
de) naquit en 1G37 à Aigues-Mortes, entra jours des merveilles, lorsqu'au lieu de nous
DlCTlONNAIRi; DES HiniÉSlES. 11. 13
,

SOS DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 396


tonsidérer comme ses enfants, il voudra nous COBBAERT ( Pierre ).
traiter avec la Cananée comme des chiens. RnvTHMiCA coNSiDiiuATio altitudinis consilii
Le même auteur n'esl ni moins biznrre, divini. super salute generis huniani, ex
ni moins impie, à la page 79, lorsqu'il veut sanctissimo et irrcfragabili Ecdesiœ doc-
pmpéclicr les pécheurs de demander pardon tore Augustino episcopo Hipponensi, pro-
à Dieu, en leur disant que c'est trop deman- posita ptr D. ac fratrem Petruin Cobbaert
der, et (
page 80 ) qu'ils doi^ent porter, au S. Thcol. licentiatum, ejusdemque quun-
moins quelque tem]:s, par disposition inté- dam leclorem, abbatiœ Ninivensis canoni-
rieure, la grande peine qui est due au péché, cum yi,rbertinum, pastorem in Lie de Ker^
qui est de ne recevoir jamais le pardon. Ainsi che. Bruxellis ex officina Martini de Bos-
cet écrivain veut d'un côté empèrher le j)é- suyt. 16i7.
clieur de s'adresser à Dieu , et de lui d man-
Considération harmonieuse de la profon-
der le pardon de ses péchés; ei de l'autre il
deur des desseins de Dieu sur le salut du
veut que Dieu ne se laisse point aller à une
genre humain, etc.
biinlé extrême; qu'il tienne les pécheurs
noyés longtemps et crevant d'infection, et Ce livre, qui contient les erreurs de Jan-
qu'il fasse toujours des merveilles en les sénius, les met, selon la coutume des nova-
traitant comme des chiens. Fut-il jamais sys- teurs, sur le compte de saint Augus in. L'é-
tème plus désespérant et plus oulrageux à vêque d'Anvers le censura par un mande-
l'égard de la divine miséricorde'? ment du "25 février lGi7, comme contenant
Le Père de Cluny, à la page 87, pour mon- une doetrine réprouvée par la bulle d'Ur-
trer que la vie de l'homme est peu de chose, bain \ III, et défendit de l'imprimer, de le ré-

dit que Dieu, qui coniiait si bien le prix et la pandre, de le lire ou de le garder.
valeur des elwses, a donné la vie de saint CODDE (Pierre) naquit à Amsterdam en
Jean-Baptine pour une ijambade et pour un IGVS, entra dans la congrégation de l'Ora»-
pas d'une petite baladine; et, à la page 89, loire, et, après la mort de Neercassel [voyez
que Dieu, qui rrgle tout arec tant de justice, ce nom), arrivée en 1686, fut choisi pour
a donné la tête du plus saint et du plu.-! grand lui succéder dans le vicariat des Provinces-
de tous les hommes pour la danse d'une pe- Unies. 11 fut fait archevêque de Sébaste. Mais
tite Quel raisonnement et (|uelles
effrontée. à son sacre il refusa de sigLier le formulaire;
expressions 1 A
la page 93, il prétend qu'on ce qui (it juger qu'il ne vaudrait pas mieux
diit beaucoup dévotion d'ému-
se défier de la que son prédécesseur. Il ne justifia que trop
lation. Dieu seul, dit-il, page 9i, doit être en cette idée par la conduite qu'il tint en Hol-
nous toute chose. Quand nous remarquerions lande. Les choses allèrent si loin, qu Inno*
quelque sainteté, quelque grâce et quelque cent XII, en étant informé, établit une con-
don extraordinaire dans une âme, il ne laut grégation de dix cardinaux pour vaquer à
pas l'admirer ou s'en occuper. D'où l'on l'examen de cette alïaire. On donna ordre,
doit conclure que c'est faire mal que d';id- en 1699, à M. de Sébaste de venir se justifier
mirer, de méditer les vertus de la sainte en personne il fallut obéir ma'gré toutes
;

\ ierge et des plus grands saints, et de s'ex- ses répugnances. 11 arriva donc à Kome sur
citer à les imiter, p jrce que c'e«t une dévo- la fin de 1700. On lui remit les chefs d'accu-
tion d'émulation dont il faut se défier. En- sation rédigés en 20 art clés. Il fournifses
fin, pages 98 et 99, il donne dans une mysti- délénses si\ mois après (1). Enfin la dernière
cité outrée, en parlant du néant du pécheur, congrégation s'étant tenue en présence du
néant volontaire qu'il appelle admirable pape, le 7 mai 1702, toutes les voix allèrent
par lequel le pécheur ne se meut pnint, ne à suspendre M. de Séba>le, et M. Gock fut
résiste point, et se trouve par là propre aux nomme vicaire par intérim. Le clergé jansé-
opérations de Dieu. N'est-ce [)oint la cet étal niste de Hollande n'' n fut pas plutôt in-
passif si souvent et si justement reproché formé, qu'il s'adressa à M. Heinsius, pen-
aux quié istes. siannaire, et aux bourgmestres d'Amster-
Su.iETs d'oraison pour les pécheurs, tirés des dam et en conséiu^cnce les Liais Généraux
,

Epitres et des Evangiles ; par un pécheur. défendirent à M. Cock de faire aucune fonc-
Lyon, Briasson, lG9a. tion de son vicariat. Ainsi les prétendus
On trouve dans ce livre des propositions augustiniens, sous la protection des puis-
qui favorisent les erreurs du temps ; par sances séculières et hérétiques, se crurent
exemple : Achevez en moi, Seigneur, votre en droit de braver le saint-siége. Le pape,
miséricorde, it jaites-moi bien faire le bien informé de cet odieux procédé, écrivit aux
que votre grâce me fait faire, (lette propo- catholiques des Provinces-Unies et des pays
siîion captieuse et mal sonnante; elle
eU voisins pour les exhorter à l'obéissance; et
insinue l'hérésie de la grâce irrésistiljle il ; quelque temps après, M. de Sébaste éiant re-
semble que l'hoinme soit pureme passif, et t tourné en Hollande, Sa Sainteté Clément Xf
tei que le prêt nd M. de Sacy, quanl il dit en publia un décret du 3 avril 170i par lequel
tiimes (xprès Bieviseul fait tout en nous.
: ce prélat était absolument déposé du vica-

(1) A celle occasion, nous meniionnerons: décret de l'Inquisition , comme conleiiani vne doctrint
DtcuRATio et Kes]>oiisiones Arcliieiiiscopi Scbas eides assertions pour le moins suspectes, singulières,
teni, Apo Hollandiœ missione Vicmii, super
totici in coinriiires aux Constitutions ecclésiastiques, capables
plurib.is, qi'iB luin ad ipaum, lum ad iilam iieiliiieiU, d'infecier les esprits de mauvaises opinions et d'erreur
inlei'Togutiunibus. 1701. toi pages. déjà condamnées.
Ce libelle lui conJanmé, le 5 avril ITOi, par un
597 COD COF so«

riat. Alors la fureur des jansénistes n'eut Peiri Coddœi aaversus decr'etum tnqutsUio-
plus de bornes. On vit paraître une foule de nis : Jani Parrhasii notœ in decretum : Con-
libelles plus insolents les uns que les autres, sul latio.
où l'on décidait sans pudeur (lue M. Coddc, Il parut encore d'autres écrits, qui, tout

nonobstant sa déposiiion, jouissait de la schismatiques qu'ils èlaiont, eurent le sort


pletne autorité attiichée à son emploi. qu'ils méritaient; ils furent condamnés par
Ce furent Quesnel, De Witte el \ an Espen un décret du pajie, en date du 4- octobre 1707,
qui, à la lèle du parti, décidèrent que Coiide et c'est contre ce décret que s'élev:;, en 1708,
pouviiit continuer ses fonctions, en se met- le séditieux auteur du livre intitulé Diven:

tant sous la protection des Etals Généraux. abus et nullités du décret de Borne, du k octo'
Godde crut qu'il ne pouvait mieux faire, et hre 1707, au sujet des affaires de l'Eglise ca-
ce fut à cette occasion que les jansénistes tholique des Provinces-V nies , 1708, volume
firent frapper une médaille qui mit le sceau de 23'i. pages, plus la table.
à leur révolte. D'un côté on voit le buste de l/anonyme, le 1*. Quesnel, dans la pag. 53
M. de Sébasie en rocliet 1 en camail, avec
1 et les suivantes, attaque les condamnations
cette inscription au bas Illustrissimus ac
: générales et les censures in globo c mme
reverendissimus D. dcmlnus Piirus Coildœus, contraires à l'usage des successeurs des apô-
arckieptscopus Sebas'.oiiis , pcr fœd'rat'im tres, peu dignes de la majesté de l'épouse' du
Belgium vicariuf: apustolicus ; pour marquer Sauveur, éloignées de son esprit, peu propres
que M. de Sebaste, malgré sa déposition, à édifier et à instruire les fidèles, propres au
était toujours regardé par le parti comme contraire à les induire en erreur, eie. On voit
légitime > ic.iire jipustolique, en vertu de la p; r là le cas que cet hérétique écrivain fait
proleclion que lui donnent les Kta's de Hol- de la condamnation de la doctrine de Wiclelî
lande; ce qui est encore plus clairement et (le Jean Hus, publiée par le coi-.cile de
exprimé par ces p^iroles de la légende Non : Constance; de la bulle de Léon X contre
êumit mit ponit honores arbitrio populans Luther; de celles de Pi \ , Grépo re XllI, et
aurœ. Au revers de la médaille est ui: agneau Urbain VllF, contre Haïus. On reconnaît, à
couché, auprès duquel le lion belgi iue de- la page, 115, le jargon des protestants dans
bout lient d'un côié l'épée haute, et de l'au- celte phrase de l'auleu: janséniste /Va' pi i'ne
:

tre des javelols, en action de le défendre. On à croire que Sa Sainteté ait trouvé le don des
voit en l'air la foudre lancée, qui se détour- langues dans la succession qui lui esl échue
nant de dessus l'agneau va tomber sur le da côté de saint Pierre et de saint Paul.
palais du Vatican qu'elle met en léu. l^a lé- Au reste, Codde mourut le 18 décem-
gende, Insonlem frustra ferire parai, dévoile bre 1710; el comme il mourut dans son ob-
tout ce mystère. stination et dans ses erreurs, le pape jiar un
Les elioses avaient été portées à un tel décret du H janvier 1711 condauma sa mé-
point sur le vicariat aijostolique de M. Codde, moire, el défendit t'e prier pour lui. Les jan-
que les prêtres jansénistes administraient sénistes publièrent un libelle conire ce dé-
les sacrements en langue vulgaire, récitaient cret, intitule : Justification de la mémoire de
en llamand toutes les prières du liituel ro- M- Pierre Codde, etc.
niain. Au reste, les dilTércnics apologies COIFIN (CuARLis) naquit, en 1676, à
qu'on a publiées en faveur de -M. de Sébaste Buzancy, dans le diocèse de Reims, devint
ont été défendues sous peine d'excommuni- principal du collège de Beauvais en 1713,
cation. recteur de l'université de Paris en 1718,
Parmi les pièces qui parurent en faveur et se rendit célèbre par de belles prodiic-
de ce schisme, nous connaissons : lions en vers et en prose, et, ce qui vaut
DÉFENSE de messire Pierre Codde... contre le encore mieux, par de belles actions en fa-
décret de Home porté contre lui le avril '',
veur de la religion et du prochain. .Malheu-
170't. reusement il était janséniste, el janséniste
ardent et opiniâtre. Il mourut dnns la nuit
Causa Codd.ean*, sive collectio scriptionuin
(juihus Peiri Coddœi, archirpiscopi Scbas-
du 'iO au 21 juin IT'fO. Sa mort lut le com-
mencement des disputes entre le parlement
feni, vicarii nposloliei in fwderato Belgio,
orthudoxa, vivendi disciplina, regendi el l'ari hevèque de l'aris. Quand on demanda
fides
pour lui les derniers sacrements au curé de
ratio, jurisdictio et potestas ordinana in
Saint-Elienne-du-.Mont, ce digne pasteur,
Ecclesia Batava romano catholica contra
instruit des règles cl des usages du diocèse,
oblreclatorum calunmias adferuntur. An-
exigea préalablement un billet ou certificat
tuerpi;e, sumptibus socielalis, 1705.
de conlession. Les jansénistes trouvaient
On ne trouve dans ce l'.ccueil que les assez de prévaricateurs pour les conlesser,
plaintes, clameurs, les fausses excuses
les mais ils en trouvaient peu qui voulussent
d'un hérétique condaumé. Il st composé de
( s'exposer aux suites de celte prévarication.
différentes pièces la premièie, après une
: Celui qui avait confesse Coltin ne jugea pas
courle préface, est intitulé Uesponsio ad
: à propos de se déclarer; et de son côte Collîn
brève Mémorial c, etc., |)ag. 88; la seconde ne voulut jias le faire eoimaitre. .\iiisi ce fa-
a p(mr titre Ueclaratio et responsiones uh
: meux priinipal de lieauvais. qui, depuis
archicpiscupo Sebasttuo, cum in Urbe essct. 171."), avait établi dans son collège l'éloimie-
Et'. UD. cardinalibus traditu, etc., pag. 2o9. ment des sacrements, y mourut sans les
Les autres pièces sont Arcli. Scbasteni no-
: avoir reçus, et laissa à S€s disciples le scan-
taliones:Epistolœ; tria memorialia : Defensio daleux exemple d'uue constante revoit cou-. •
S09 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 40a

tre l'Eglise et ses décisions.Ce refus des sa- terie. Il n'y a même que jansé-
le gazctier
crements solennellement fait à un héros de niste et M. Guéret ,
qui puissent la porter
la sec!e, alarma tout ce qui reslail encore jusiiu'à ce point.
d'appel.inis à Paris. Ils engagèrent les pa- Eh quoi! on à ce
n'a pas fait de réponse
rents (lu défunt à suivre celle affaire au par- défi insensé des jansénistes? Quoi les Sup- 1

Icnicnl un magisiral poilu plainte pour eux,


; pléments aux Nouvelles ecclésiastiques n'ont
cl quelques avocats, siiisissaul l'occasion de pas été remplis du détail soit des erreurs ,

se distinguer pnr le scandale, rédigèrent censurées par la bulle, soit des vérités qu'en-
quatre consultations. Lii première qui parut seigne ce saint décret? Quoi dans la lettre !

est du 2 juillet. 1749; elle est signée de du P. Corber de l'Oratoire, qui fui imprimée
28 avocats. La seconde, qui est du 10 juillet, sur la fin de 17i6, sous ce titre Lettre d'un :

esl signée de 1-3. La troisième l'est do 9, et Père de l'Oratoire à un de ses confrères sur ,

laqualrième, de 4 seulement. Ces quatre la soumission aux dernières décisions de l'E-


cotisultalions ne \irent pas plutôt le jour, glise, et principalement à la bulle Unigenitus
qu'elles furent supprimées par un arrêt du de Clément XI arec une réponse à quelques
,

conseil du I" août I7'*9, comme renfermant difficultés nouvellement proposées ; dans celte
des questions et des propositions dangereuses, lettre, dis-je, page 2 on ne trouve pas la
,

et capables de troubler la tranquillité pu- liste des principales erreurs que la bulle
blique. condamne ? Quoi dans tant d'autres écrits
1

(i'est par celle plainte portée au parle- solides et instructifs qu'on a composés pour
ment, el par ce qui s'ensuivit, que com- couibattre les réfractaires, on n'a pas mille
mença cette longue suite de dénonciations et mille fois représenté et détaillé les erreurs
dont les lribun;iux retentirent contre les proscrites par la bulle? Et l'on ose encore
refus des sacrements faits au\ appelants. là-dessus fiiire un défi! el l'on ose dire que
Quelques autres éirits turent publiés à la ce défi est accablant pour les catholiques ! et
même occasion que les Consultations dont il l'on ose assurer que les catholiques n'y ont
a été parlé nous allons en mentionner un
; jamais fait de réponses 1 Oh qu'il est bien !

qui concerne le neveu de M. Col'On. vrai que l'esprit d'erreur ôte à ceux qu'il do-
mine, non-seulement la foi et la probité, mais
Lettre de M. L à M. B , ou relation encore la pudeur et le bon sens !

circonstanciée de ce qui s'est passé au sujet


En voici une autre preuve. L'Anonyme,
du refus des sacrements fait d Coffin , M .
page 24, ne craint pas d'avancer que le pape
conseiller au Chûtelet , pnr le sieur Bouet-
Benoît XIV n'a jamais fait grand cas de la
tin, curé de Saint- Etienne- du-Hl ont. La bulle, qu'il dit tout rondement n'être pas de
Haye, 1751, in-12, 9i pages. son bail. Alais où l'imposleur a-l-il pris ce
Un écrivain des plus méprisables du parti qu'il ose attribuer si hardiment au saint-
a publié ce libelle , dit un auteur. En voici pèi'e? Ne sait-il pas au contraire que ce même
l'occasion , dit ce même auteur, contempo- poniife, n'étant encore que le lardinal Lam-
rain des faits , et que nous laissons parler. berlini, a écrit la lettre la plus forte et la
!M. Coffin, principal du collège de Beauyais , plus énergique pour féliciter .'M. de Tencin
si connu par son attachement au jansénisme, de tout ce qui a été fait au concile d'Embrun
el par le profil iumiense qu'il a fait dans en faveur de l.i constitution, et contre l'évê-
l'administralion de ce collège (où il a gagné, que réfractaire qui y fut condamné? E^t-ce
dit-on, plus de cinq cent mille livres) , issa I là ne pas faire grand cas de la bulle? Ne
en mourant un neveu , à qui il a\ait acheté sait-il pas que Sa Sainteté, dans son ouvrage
une charge de conseiller au Châlelet. Ce ne- sur les Caniinisations, donne de grands élo-
veu, nommé Daniel-Charles Colfin, fut atta- ges ans évèques de France qui ont attaqué
qué, dans le mois d'octobre 1730, d'une ma- ei confondu les faux miracles de Paris, par
ladie dont le public a su le nom , la nature, lesquels on voulait infirmer l'autorité de la
la cause et Quelque dangereuse
les effets. bulle? Ne sait-il pas encore que dans les
que fût on n'avertit le curé
cette maladie, trois jubilés qui ont été accordés sous le
de Saint-Eiienne-ilu-Mont que le 26 novem- pontifical d(! Benoît XIV, ce pape a toujours
bre 1730, et le digne pasteur se transporta déclaré, soit dans la bulle même du jubilé ,
sur-le-cliamp chez le malade. soit dans des brefs au roi, que c'est une
C'est ici que commence la fausse relation chose évidente que ceux qui sont rebelles à
contenue dans ce libelle en question. Les la constitulion L'nigenitus ne peuvent nulle-
fails que son auteur avance pages 9, 12, 21, ment parliiiper aux grâces et aux faveurs
27, 3i, oO, 52, 35, 36, 02, etc., ne sont que de l'Eglise? Est-ce là encore un coup, ne ,

faussetés, mensonges, calomnies. pas faire grand cas de la bulle'? Mais finis-
Cet écrivain sans pudeur ne craint pas de sons. C'est trop longtemps parler d'un mi-
dire, page 22, que depuis plus de tmite-sept sérable auteur dont la ruslicité, l'ignorance
uns, la bulle, ce sanglier cruel de la forêt, dé- et la mauvaise foi sautent aux yeux, et n'in-
sole Vhérilage du Seigneur. Il ajoute : On se spirent pour lui et pourson libelle que mépris
fougue à défier ses fauteurs d'articuler une et que pitié.
seule vérité catholique qu'elle propose à croire, COISLIN (Henri-Charles du Camboust,
ou }ine seule erreur qu'elle leuillc que l'on duc de), naquit à Paris le 15 septembre 1G64,
condamne. A un défi si accablant pour les bul- devint évèque de Metz, ville qui lui doit des
point de réponses. Je défie à mon tour
listes, casernes et un séminaire. 11 avait des vertus
qui que ce soit de jiousser plus loin l'clTron- et des lumières il lé^jua à l'abbaye de Saint-
;
iOl COL COL 102
Germain des Prés la fameuse bibliolhèt[ue plus profondément enfoncer le poignard. On
du chancelier Sépiuier, dont il avait hérité. Il voit par là s'exécuter de nouveau l'exécra-
mourut en 1732. Nous allons parler de son ble projet dont un oUt. ur janséniste n'a pas
Mandement, qu'il publia pour l'acreplalion craint d'informer le public dans des Ré-
,

de la bulle Unijenilus et qui (it du bruit. flexions sur l'ordonnance du 27 janvier 1732,
qui ordonne que la porte da petit cimetière de
Mà.NDE.MENT et Instruction pastorale , etc.
Saint-Médard sera et demeurera fermée. Non»
1714.
avons tâché disait ce fanatique dans son
,

M. de Coislin a condamné par ce mande- Avertissement; nous avons tùrhé et nous ,

ment les Réflexions morales du P. Quesnel ,


tâcherons de plus en jilus d'attirer sur les
comme contenant des propositions très-dan- évêques l'infamie publique. En consé'iupnce
gereuses, surtout tendantes à renouveler l'hé- doncdecet horriblecompbit, outre \t;sNouvel-
résie des cinq Propositions. Mai^ il n'accepte les ecclésiasti'jues, on répandit dans le public
la constitution que relativement au sens qu'il d'autres impostures é;;alenient grossières et
lui plaît de donner aux propositions censu- faciles à décrire. Ainsi pendant que le prélat
rées, et il défend de leur donner loule autre annonçait à la cour du roi de Pologne les
interprétation Or un évêciue particulier est- vérités de l'Evangile, il apprit que toute la
il en droit de restreindre ainsi à un certain rage de l'enfer se déchaînait conire lui.
sens des propositions condamnées par le La conjuration ne se borna point à ces
corps des pasteurs ? Ces sortes de reslriclions excès. Le parti jugea à propos de publier en
purement arbitraires n'anéantissent -ellis même temps conire le même évêque la lettre
pas la condamnation qu'on avait adoplée? qui est l'objet de cet article persuade que
;

Un évêque qui ne rccevr.iit les canons du par des coups si vifs et si redoublés, il inti-
concile général, que relativetn nt aux expli- miderait enfin le prélat. Il y réussit au bout
cations qu'il voudrait leur donner, serait-il de quelques années; car la guerre que ce
regardé comme un évèqiie oriliodoxe? digne évéque faisait aux doctrines j.insé~
Aussi le maniicraent de M. di- Metz fut-il ,
niennes lui oiéi ita l'exil, et le força, en H.'jS,
1° supprimé par un arrêt du conseil d'E- à donner la démission de son siège. La lettre
tat du o juilkt 1714, comme injurieux à Sa de Colart est pleine d'insolences de choses ,

Sainlclé et aux prélats de l'assemblée du ridicules et d'erreurs, qui, toutes, furent re-
clergé; 2° censuré à Komo , comme étant levées par les écrivains orthodoxes de l'épo-
au moins scandaleicx, présomptueux, témé- que. Nous ne mentionnerons ici que les er-
raire, injurieux au saint-<iége, propre à con- reurs.
duire au schisme et à l'erreur. L'auleurdit, pag.8: Un concile même, qui
COLART (N ).
prendrait le nom de concile général et qui
enseignerait contre l'Eglise, il faudrait le re-
LiîTxnE à M. Vévêque de Troyes en réponse
jeter. On ne doit donc pas interdire aux sim-
,

à sa Lettre pastorale aux communautés re-


ples tout usage de leur raison puisqu'ils en
ligieuses de son diocèse, en date du 23 no- ,

ont besoin pour discerner celui qui parle au


vembre 1749. 1750, in-12, 38 pages.
nom de l'Eglise.
M. l'évéque de Troyes (Poncet de la Ri- Ce texte est cl:ir il attribue sans détour
:

vière! en succédant à M. Rossnel, trouva un


, aux plus simples fidèles le droit de discerner
diocèse depuis longtemps infeclc de jansé- la doctrine de l'Eglise de celle (jui est er-»
nisme. Le mal était si grand qu'il ne fut as |
ronée, le concile qui est général de celui
permis au nouvel évéque de le dissimuler. 11 (|ui ne l'est pas, les évêques qui enseignent
se vit donc, dès le premier instant de son é|)i- bien de ceux qui enseignent mal. En un
scopat, dans l'ohligition de Ir.ivaillir sans mot, il ne s'agit plus de la voie d'autorité;
respect humain à ilétruire l'erreur et à ra- tout esl réduit à la voie d'examen et de dis-
mener les esprits à l'obéissance due à l'E- cussion.
glise. Touché surtout de l'opiniâlrelé de Pag. 6 et suivantes, il canonise la doc-
plusieurs religieuses, il leur adressa, en no- trine de la Morale chrétienne sur le Pater,
vembre 1749, une Lettre pastorale, pleine de l'Instruction sur la pénitence, par Treuvé,
d'instructions sages, lumineuses, éloquentes, de VAnnée chrétienne par Le Tourneux, des
capables de fa re de salutaires impressions ouvrages de Nicole , etc.; c'est à-dire qu'il
sur d'auires cœurs que des cœurs endurcis adopte cette prodigieuse mulliludc d'erreurs
dans le jansénisme. Dès ce moment la secle dont tous ces livres sont infectés; car, dit il,
irritée songea à décrier de tout son pouvoir pag. Il Je suis de bonne cornposition. J'a-
:

un prélat si contraire à ses inlérèts, et si voue, je confesse, je reconnais que la doctrine


zélé pour les saintes décisions qu'elle délesîe. des livres de Port -Royal est précisément la
Elle chargea aussitôt son gazelii'r de répan- même qttc celle des cent et une propositions
dre sur lui toute la noirceur de son fiel et ; condamnées par la bulle Cnigenilus. Pag. 14:
celui-ci, accoutumé à ces affreuses commis- Non, dit-il, l'affaire du P. Quesnel n'est pasjtt-
sions , a parfailcmrnl suivi, et peut-être (7ce.Pag.27, il lait rofession ouverte de croire
I

même surpassé la méchanceté de ses maîtres. plusieurs erreurs de (Juesnel, qu'il entasse et
Dans ses Nouvelles ecclésiaslitiues, du 11 sep- (|u'il s'imagine autoriser sullisamment par
tembre 17o0, il a publié contre M. de Troyes quelques passages mal entendus. Pag. 42, il
les plus atroces calomnies, avec cet air hy- prétend que pour être libre , il suffit d'être
pocrile que sa prendre un sréléral du pie-
t
exempt de la nécessilé de contrainte cl de
mier orlrc. Quand il veut j)lus sûrement et la nécessité naturelle, l'ag. 'j4 , il souliont
ioâ DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 404
que Néron, Domitien,Caligida étaient néces- aux calomnies, aux invectives qu'ils n'ont
sités à tous leurs crimes, et, parce que les cessé de mettre en œuvre contre nous, nous
caihoUques assurent le conlrnire , il pré- n'avons opposé qu'une modération dont
tend que les c;:tholiques excusent de péché nous n'éprouvons que trop riniitilité et le
ces empereurs féroces. Quoi! dire d'un préjudice. Mais pourrons-nous, Sire, ne pas
homme, que sans Dulle nécessité, de quel- nous élever contre une lettre téméraire et
que espèce que ce soit, par sa détermina- se litieusf, écrite à V. IL par M. de .Mont-
tion la plus libre, la plus dégagée de toute pellier, dans laquelle il s'efforce de décrier
iiiipulsion étrangère, il a commis un crime ses adversaires et de les rendre suspects au
afireav, c'est l'excuser! Pag. 45, le blasphé- roi ; dans laquelle il prend des auteurs pro-
mateur s'exprime ainsi Convenez avec moi
: testants les faits et les expressions les plus
que voire bulle renverse toute la morale et odieuses pour détruire dans l'esprit des pe i

anénntil la rdùjion. pies le respect qu'ils doivent au chef de l'E-


COLBEUT (Charles Joachim), fils du mar- glise, et dans laquelle enfin il éiablit des
quis de Croissy, Irtre du grand Colbeii, na- principes capables de ruiner tous les fonde-
quit en 1U67, et fut nommé a revèclié de ments (le ndlre loi. m Après avoir écrit ( outre
ftloMtiellier en 1G07. Il edifla le diocèse les évêques, Colbcrt attaqua le pape et pu-
confié à ses soins, travailla à la conversioii blia colilre Clément XII une Lettre pastorale,
des hérétiques, et e.i ramena plusieurs à datée du 21 avril 173'*. Las de s'agiier et
l'Eglise. Cependant, M. Colbcrt donna tête d'agiter l'Eglise en faveur d'une secle in-
bais«ée dans le jansénisme, et y joua un quiète et iracassière , il mourut en 1738,
grand rôle. Lors de la bulle Vniyenitus.W s'a- à soixante ei o ze ans. Les ouvrages don-»-
visa de ii.ontrercelleopposition ardente et in- nés sous son nom ont été recueillis en 3 vol.
flexible qui a rendu s mi nom cher aux appe- in-'i^°, 1740. Son Catéchisme , qui est à bien
lants. On le vil pendant vingt ans accumuler des égards un très-bin ouvrage ( voyez
des écrits tous plus vifs les uns que les au- l'oi:jET),etla plupart de ses Instructions pas^
tres: mandements, lettres au pape, au roi, torales, ont été condasnnés à Uome, et quel-
aux évêques, écrits de toutes les formes. Il ques-unes de ces dernières par l'auicrité sécu>
parait qu'il était dominé entièrement par lière. » Voyez Broce {P. de La). Il mourut
deux ou trois jansénistes. On lui avait donné sans avoir donné aucune marque de rési-
pour théologien un ablié Gaultier, dont il piscence et de retour à l'obéissance qu'il
sera parlé dans cet ouvrage; et on croit devait à l'Eglise, et qu'il lui avaii si long-
que plusieurs des é; rils, publiés sous le nom temps et si scandaleusement refusée. La liste
de l'évéque, étaient de ce Gaultier. Colbcrt de ses écrits serait longue , fastidieuse el
avait encore au[irès de lui un prêtre, nonimé inutile; nous parlerons seulement de quel-
Croz, dont les Nouvelles ecclésiastiques font ques-uns qui nous donneront une idée du
Un grand éloge. La même gazette nous re te. L'évéque de Montpellier était de plus
apprend qu'il avait un agent à l'aris, Léo- abbé de Foidmont et prieur de Longueville ;
nard Diilie, n.ort le 10 juin 1169, qui ne r, oslérité de ses principes n'allait pas ap-
s'était laissé ordonner prêtre par lui ((u'à paremment jusqu'à loi interdire la pluralité
condilion de ne jamais dire la messe. Avec des bénéfices. Un appelant disait de lui, flans
de tels conseillers , l'évéque de Wonlpi Hier un écrit publié en 1727 M. de Monlpeliirr
:

ne garda plus de mesure, et fatigua loutes est d'un caractère à ne reculer stir rien. La
les autorités de ses écrits. La cliose alla si fermeté dégénîre en entétnnenl quand on a
loinqu"un arrêt du conseil du roi, du 2i sep- pris un mauvais parti. Le prélat saci ifiera
tembre 172'i-, saisit les revenus de son évê- l'intérêt de la vérité, le bien de VEglise, sa
ché, et déclara ses autres bénéfices vacants propre f/loire plutôt que de revenir sur ses
et inipélrables. L'assemblée du clergé de premières démarrhes. Il paraît que cette opi-
1725 demanda la tenue du concile de Nar- niâtreté formait le caractère du prélat. 11 est
bonne, et elle l'aurait sans doute obtenue bon de prévenir, au surplus , que dans les
sans les sollicitations d'une tamille accrédi- écrits de ses partisans il est désigne sou-
tée. Cette année même, l'évéque avait écrit vent sous le nom de Grand Colbert : exagé-
deux lettres violentes contre le décret qu'il ration r dicule quand elle s'applique à un
avait pris en aversion. En 1729, il adressa à évêque qui très-probablement ne fit qu'a-
Louis XV une lettre remplie d'invectives dopter la plupart des écrits oubliés sous son
contre les évêques de France, qu'il peignit nom.
comme de mauvais citoyens, parce qu'ils Mandement de l'évéque de Montpellier au
M.
étaient soumis aux jugements de l'Eglise. sitjet de interjeté par lui et ses
l'appel
C'est cette letire qui est si vigoureusement adhérents au futur concile général.
rérutée au ^ II' tome des Actes du clergé.
« Nous souffro s, disent les évêques en s'a- Ce mandement est daté du 20 mars 17!7.
dressant au roi, nous souffrons depuis long- Le prélat y joignit l'Acte d'appel. Voyez
temps avec la plus vive douleur tout ce que Bkoue (P. de La).
la licence et la mauvais.' foi ont jusqu'ici Cet Acteel ce Mandement ne sont qu'une
fait euireprendre aux ennemis ce la consti- énumération odieuse de différents chefs d'ac-
tution Llniijenilus pour anéantir, s'il éiait cusation contre la bulic. Il n'appartient qu'à
possible, ce juuement de l'Eglise. Nous at- l'hérésie de supposer que le pape, avec la
teodions que le tenps et la réflexion pussent très-grand pluralité des évêques, peut en-
ramener ces esprits inguieis. Aux artifices. seigner des erreurs capitales el les proposer
405 COL COL 4U6

à la des fidèles. Que devienaraient les


foi paroles : i» nous
arrêtons pas davantage à
promesses de Jésus-Chrisl ? découvrir les autres conséquences de celle
M. de Montpellier, page 20 et 27, s'offre pernicieuse erreur (page 2-23). C'est ainsi
pour chef à tous ceux qui voudront ap- qu'est traitée la doctrine du cardinal qui
peler c'est-à-dire qui voudront se révolter
, était une des principales colonnes de l'Eglise
contre une loi de l'Is^ilise et de l'Etat. de France.
Coinmi' Luther, il se ménage une ressource Cependant celle doctrine, 1 louchant la
pour éluder les décisinns du concile en exi- for( e de la tentation, n'est autre chose que
gc.mt des conditions équivoques pour la v;v- la doctrine de sa ni Paul, qui assure que
iiditédu jugpmeni. Nous appelons, dil-il, nnfu- Dieu ne permettra jamais que nous soyons
tur concile général, qin sera assemblé légitime- tentés ati-dessus de nos forces c'est-à-dire
:

meni, et en lieu sûr, au nous et nos députés que, sous la plus forte tentation, nous au-
puissent aller libremint et avec sûreté, et à rons toujours assez de force pour résister,
celui ou à ceux, auquel ou auxquels il appar- ou par la grâce déjà reçue, ou par celle
tient de juger de cette sorte de cause. C'est de qu'une humble prière pourra noUs obtenir 2' ;

conililions toutes semblables que Luther ac- touchant la force de la grâce, la doctrine de
compagna son appel. M. de Bissy est précisément celle du concile
MémoirI'; qjii accompagnait le Mandement de Trente, qui a défini que, sous la motion
deM.de Montpellier, pour la publication de la grâce, la volonté conserve toujours le
de son Acte d'appel du 19 avril 1719, dans pouvoir de résister. En conséquence de quoi
leque' un fait voir la néressilé d'un concile l'Eglise a encore décidé que, pour mériter et
général pour remédier aux maux de l'Eglise, démériter, il ne suffit pas d'être ixempt decon-
et où l'on déduit les mntifs de /'Appid inter- Irainlp, mais qu'il faut l'être encore de né-
jeté au futur concile de lu constitution, etc. cessité. Telle est la docirine de M. de Bissy.
L'erreur pernicieuse nes\. donc pas de son
Tout est à relever dans ce mémoire. Nous
côté, mais du côté de celui qui ilonne celle
n'en rapporlrroiis (|u'un seul trait, (|ui est
qualification à la doctrine de ce prélat.
le précis de (oui l'nuvrage. Conlinueia-t-on,
dit M. Colherl, à vouloir que nous condam- Remontrances ru roi au sujet de l'arrêt
nions des propositions orthodoxes, sous pré- du conseil d'Etat du 11 mars 1723; pu-
texte d'abus insensés qui n'ont point de par- bliées par M. de Montpellier en 172i.
tisans, tandis que leur censure favorise des
Cet écrit a été condaumé ]iar un arrêt
erreurs subsistantes qu'un formidable j)arli
veut ériger en dogme de foi (page 223) ? C'est
du conseil, du mois de septembre 172V, à
être lacéré. Il a pour but de justifier la pré-
comme on voit, accuser la bulle, 1" de con-
damner des projjosilions orthodoxes 2" de tendue nécessité de la distinction du fait et
;

les condamner sous prélcxle d'ahus insen-


du droit dans la condamnation du livre de
sés qui n'ont point de partisans; 3° de fivo- Jansénius, quoique celte distinction ait été
riser des erreurs subsist intes. Cepeud.mt réprouvée par la bulle d'Alexandre Vil et
c'est le corps jiastoral,
dont Jésus-Chrisl or- par celle de Clément XI, Vineam Domini
donne d't'coulcr l.i voix avec docilité, qui Sahaoth.
propose celte bulle aux fidèles, comme une Il résulte de ces remontrances de M.
règle de leur croyance. Eu faut-il davan- Colbcrl et de sa lelle pastorale, une convic-
tion manifeste de désobéissance, non-seule-
tage à de véritables enfants de l'Kijlise
pour détester une si énorme accusation ? ment auxdiles bulles, mais aux édtls du roi.
Cette réilexion, si naturelle et si judicieuse, C'est ain^i que Sa Majesté s'exprime dans son
est tirée de Vlnsiruction pastorale, que M. arrêt, lille y ajoute que ce: te entreprise est
le cardinal de Tencin, alors archevêque capable de rallumer le feu d'une hérésie que
d'Embrun, donna en 1730, portant défense de l'Eglise a formellement condatnnée, de trou'iler
îire et de garder divers écrits publiés sous le
la tranquillité de l'Etat, cl qu'il est néccssair»
nom de M. l'évéque de Montpellier. Instruc- d'y pourvoir d'une manière capable de conte-
tion excellente, que nous copions ])rcsque nir la témérité de ceux qui voudraient. com':c
mot à mol dans la plupart des articles où il M. de Montpellier, se soustraire à l'observa-
s'agit des ouvrages de M. Colbcrl, évèque de tion de cette loi.
Montpellier. A la page 20, M. de Montpellier ne craint
pas de dire qne le fait consiste à savoir si la
UÉi'ONSE à l'instruction pastorale de M. le car-
doctrine des cinq propositions est renfermée
dinal de Hissy au sujet de la bulle Unigc-
dans le livre de Jansénius, et si cet auteur a
nitus, rfu mois de février 1723.
eu intention de l'enseigner. Comment ose-l-on
Cette réponse porte le nom de M. Colbcrl, s'exprimer ainsi? Est-il un théologien qui
évéque de Montpellier. Voici du der-
le titre ne sache que l'Eglise n'a jamais exigé qu'en
nier chapitre La doctrine de M. le cardind
:
signant le formulaire ou condaujuâl rtnien-
de Bisstj sur l'équilibre fait disparaître ta fai- tion de Jansénius, mais seulement le sens
blesse de l'homme tombé ; elle lui donne des naturel de son livre? Pages kd, 50 et 51, de
forces égales à celles de Dieu; elle attaque le ce que, sur le fait de Jansénius, les uns ont
dogiii C la monde (page 213;. Après quoi, admis une foi divine, les autres une foi hu-
ep .la page 213 jusqu'à la page 22,3, on maine, conclul des deux qu'il suffit d'a-
'i\

fait un détail d'excès monstrueux que l'on voir pour le fait de Jansénius une soumission
assure être des suites nécessaires de la doc- de discipline. Paralogisme grossier; coiiimo
trine de M. de Bissy, et l'on finit par ces si l'on disait selon plusieurs catholiques,
:
^07 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES
la prodeslination doit être antécédente ; se- à s'obstiner à s'appuyer sur un appel schis-
lon d'autres, elle n'est que conséquente; niaiique et illusoire, censuré par l'Eglise,
donc il n'y
poinl de prédesiinalion. L'E-
a déclaré de nul effet par la loi du souverain,
glise prononce que le texte du livre de .lansé- et par conséquent criminel devant Dieu et
nius est hérétique. Celte décision appartient au devant les hommes.
droiietexigelafoidivine. Elleprononceconsé-
quemment que le sens déco texte est le même Lettre pastorale..., du 20 octobre 1723, ai*
que celui des cinq propositions le vrai dis- :
sujet du miracle de l'hémorrhoisse, arrivé à
ciple de Jésus-Christ ne se laisse point Paris.
ébranler jinr les disputes de l'école, sur la
Celte Lettre pastorale a été supprimée par
nature et sur le nom de la croyance due à
arrêt du parlement de Paris, du 13 avril
cette dernière décision, disposé à se soumet-
1720. Les paroles de cet arrêt sont remar-
tre avec la même docilité, quand l'Eglise ju-
quables : Sous prétexte de célébrer le mira-
gera à propos de prononcer sur ces disputes.
cle que le bras tout-puissant de Dieu vient
Lettre circulaire aux évoques de France, du d'opérer sous nos yeux, on entreprend de pé-
2 mai 1723, nu sujet de la demande d'un nétrer dans les secrets impénétrables de la
concile proposé dans l'assemblée provinciale Providence; on ne se contente pas de l'em-
de Narbonnei pour juger monsieur de ploijer contre les excès les plus énormes,
Montpellier. condamnables par eux-mémzs, on s'en fait
îinargument de parti et une vaine idée de
On peut remarquer, dans la page 4, deux
triomphe.
erreurs capitales 1° M. de Montpellier attri-
:
Il un miracle qu'on disait avoir
s'agissait d
bue à l'Eglise de soumettre les fidèles (par le
été opéré surune malade parle saint sa-
forraulaiiel, à une croyance qu'elle n'a pas
crement, porté par M. Goy, curé de Sainte-
droit d'exiger et, par conséquent, d'exercer
sur ses entants un pouvoir lyrannique 2" il
Marguerite. Comme ce curé était appelant,
;
le parti prétendait que le miracle avait été
dispense les fidèles de la soumission, à
opéré en faveur do la cause des appelants :
moins qu'il ne soit prouvé que les évêques
prétention téméraire et schismatique. Ce mi-
ont lu les livres que l'Eglise condamne, et
racle, s'il est vrai, rendrait témoignage à la
qu'eu même temps ils ne déclarent y avoir
foi vive de l'hémorrhoisse, mais il n'en ren-
reconnu les erreurs qu'elle réprouve; fausse
drait aucun au prêtre qui portail le sain!
maxime, qui annulerait toutes les décisions,
sacrement. Avec la même foi, la malade eût
et ouvrirait la porte à toutes les hérésies.
pu obtenir sa guérison du saint sacremsnl
Qîi'imporle à l'Eglise et à l'Etat, dit M. de
entre les mains du plus mauvais prêtre,
Montpellier, page H, qu'on croie ou qu'on ne
comme entre les mains du plus saint,
croie pas que Jansénius a enseigné cinq héré-
nesl Il importe beaucoup à l'Eglise, ré-
(( Lettre du l" décembre 1725, au
pastorale,
pond un grand prélat (1), que l'on condamne sujet de la protestation de M. de Montpel-
les cinq propositions dans le sens du livre de lier contre ce qui s'était passé par rapport
Jansénius, parce que ce sens est celui qui a d lui dans l'assemblée du clergé.
été nommément condamné. L'Eglise a per-
sisté constamment à vouloir que l'on souscri- A la page 10, M. de Montpellier, parlant
vît à la condamnation de trois chapitres, et
des chartreux qui sont allés à Utrecht, les
par là elle a fait connaître qu'il lui impor- appelle ces illustres fugitifs que la crainte
des plus grands maux a forcés de chercher un
tait, non-seulement que l'on condamnât telles
asile dans une terre étrangère. Gomment un
erreurs, mais encore que l'on reconnût
qu'elles étaient contenues dans tel livre, évêque peut-il ainsi se dégrader, jusqu'à
t^uoique cette décision renfermât un fait louer une troupe de religieux apostats, qui
nouveau, elle n'a pas jugé qu'il fût inutile sont allés chercher dans un pays hérétique,
,
et auprès d'un évêque schismatique et intrus,
et en a fait dépendre la catholicité; et elle a
cru qu'il pouvait devenir l'objet de notre un appui à leur révolte contre l'Eglise et
créance. » contre leurs supérieurs légitimes ?
Page 9, M. de Montpellier fait entendre Cette lettre a été supprimée par arrêt du
que l'Eglise poursuit depuis plus de quatre- ])arlement de Paris, du 13 avril 1726. En
vingts ans un fantôme. Proposition censurée voici les termes On oublie ce que l'autorité
:

en 1700, par le clergé de France. royale a fait de plus solennel, soit au sujet du
foriniduire, soit sur la constitution Unigeni-
Lettre circulaire.... à plusieurs évéques, à lus. On s'élève contre la constitution, et il
l'occasion des proji ts d'accommodement où semble qu'on se fasse toi devoir de la combat-
l'on s'était flatté que Rome allait entrer tre. On i.pplaudit, dans cette vue, jusqu'atix
vers les m"is d'avril et de mai 1723, datée écrits les plus outrés, qui sont moins une apo-
du 20 juin il-2'6. logie du S(andale i/u'a causé la fuite ne quel-
Tcnons-nous-ea à notre appel, dit .'\I. Col- ques religieux sortis du royaume, qu'une dé-
berl, page 5 c'est la seule voie qui puisse
;
clamation contre la constitution Unigenitus.
nous mettre à couvert devant Dieu et devant
Instruction pastorale adressée ait clergé
les Itomnies. C'est ainsi que ce prélat conti-
et aux fidèles de soti diocèse, à l'occasion,
nue et qu'il continuera pendant toute sa vie,
d'un écrit imprimé y répandu dans le publie^
(IJ .M, de Teiicin , ruchevêque d'Embrun.
409 COL COL 4ie
sou$ le titre de Mand«ment de M. l'évéque Lettres.... d M. de Soissons.
de Saintes...., donné à Paris le 2G novem-
La première est du G novembre 1726 la
bre 1725. ;

seconde, du 8 décembre la troisième, du


;

Celle inslriiclion esl du 19 mai 172G. L'au- 5 janvier 1727, à l'occasion du miracle opéré
icur y prend, contre M. de Saintes, la dé- à Paris, dans la paroisse S;iinle-.'\Iarguerite;
fense de douze articles que M. le cardinal de la quatrième, du 5 mars 1727 la cii qiiième,
;

Noailles avait proposés au pape Benoît XIII, en 1728, 42 pages in-i". Ces leltres, comme
pour en être apjMouvés. tous les ouvrages de M. Colbert, ne respirent
« Ces articles (dit M. de Sisteron, Hist. de que le jansén sme. Il en vent surtout au for-
la Consl., I. v), étaient tous équivoques dans mulaire, quoi(]u'il l'eut signé lui-même plu-
les termes, et suspects d'un mauvais sens. sieurs fois. 11 dit (dans sa (luatrième lettre,
Quelques-uns étaient faux par la trop page 23), qu'il l'a signé, sans savoir ce qu'il
grande généralité des ex|iression9 dans les- faisait. Jl pouvait, avec plus de justice/ en
quelles ils étaient conçus; quelques autres dire autant de tous les écrits (jui ont iiaru
enseignaient des erreurs raanilesles ]jIu- ; sous son nom.
sieurs donnaient lieu à des conséquences
nécessaires, in;iis pernicieuses et la plupart ;
P.ÉPONSE.... () M. l'évéque de Chartres, datée
étaient contraires aux sentiments les plus
du 17 juillet 1727.

communs des théologiens, et à la liberté des On y trouve, pages 1.3 et U, une déclama-
écoles catlioli(iues. » tion visiblement diclée par l'esprit du men-
De ne pouvaient manquer de
tels articles songe : Vous êtes bien bon de supposer qu'une
trouver dans AI. Colbert un zélé défenseur. cause qui est portée au tribunal de l'Eglise
Il prodigue ici, sur ce sujet, les déclamations universelle, par un appel reconnu pour lé/ji-
les plus outrées, les figures les plus violen- time dans tous les parlements du royaume,
tes, lestermes les plus emportés et les in- puisse être terminée dans un concile de quel-
vectives lesjjlus amères conire M. l'évéque ques évéques....; vous ne connaissez d'autre
de Saintes (M. de Beuumont), «ligne neveu mal que celui de ne pas recevoir la bulle Uni-
du grand Féiielun. genitus, U de ne pas souscrire purement et
simplement au formulaire d'Alexandre Vil;
Ordonnance instruction pastorale...., du
et
mais c'est déjà un lies grands maux de l'E--
17 septembre 172G, portant condamnation
glife de renfermer dans son sein des ] a<teurs
du livre intitule' : Insfilbliones catholicie. qui donnent au bien le nom de tna! et au mal ,

le niim de bien Si les conciles provinciaux


Ce livre, condamné par M. Colbert, évê-
que de Montpellier, est le Catéchisme ([u'il
sont si tiécessaires pourquoi n'en pas tenir
,

avait lui-tiiéme publié, et qu'on avait depuis pour y examiner la doctrine de ceux qui nous
traduit in latin. donnent aujourd'hui leur équilibre insensé
l'ages .'18 el .'i'J, il Irouvemauvais qu'on ait
pour un dogme de foi ; qui ajo'ilent aux pro~
corrigé dans son Cilécliisnie celle proposi- messes de l' Eglise, en lui donnant des privi^
tion Que la crainte seule des châtiments éler- léges que Jésus-Chiist ne lui a pas donnés.
:

neh dont Dieu punit le péché ne change 1° M. de Montpellier appelle ici légitime

point la disposition du cœur. Doctrine qu'il un appel illusoire, scliismaiique et nul de


prétend avoir été enseignée ilans l'Eglise pen- [ilein droit, que les evèques de France ont
dant 17 siècles. S'il se bornait à dire (jue la condamne comme tel, el tjue toute l'iiglise a
crainte seule des châliinents éternes ne sul- en horreur. 2' U impute au\ parlements du
fil pas pour justifier le pécheur et le remet- royaume, il'avoir rcconnit pour légitime cet
tre i-n état de grâce, il n'avancerait rien appel, qui a clé réprouvé et déclaré de nul
que (le \rai; mais il est manifesiemcnt faux ellel par la déclaration du roi iju'iis ont
,

que cette crainte ne puisse exclure la vo- enregistrée. 3" 11 accuse le p.ipe.les évé(iues,
lonté actuelle de pécher. Le concile de c'est-à-dire le corps des pasteurs, it par
Trente supjiose le contraire, et la r.iison le consé(|uent l'Eglise elle-même, d'ciiirelenir
démontre. Celui qui craint eflicactnimt ks le mal et l'erreur dans son sein, et de don-

châliinents éternels veut conséqucmmenl ner au bien le nom de mal. et nu mal le nom
éviter toul ce qui peut les lui atliier. Il ne de bien, en ordonnant qu'on reçoive la bulle
conserve donc pas la volonté actuelle de pé- L'n'genilus, et (jii'on souscrive purement et
cher, qui les lui attirerait. Le même prélat, simiilement au i'ormulaire d'Alexandre \ II.
page 2iS, parle ainsi Saint Augustin pose
:
'*" Il
donne le nom li'équilibre insensé à la li-
pour principe sur cette matière, que ce que berté exemple de toute nécessité antécédente :
veut le Toui-Puissant, il ne peut le vouloir liberté qu'on ne peul nier sans tomber dans
vainement. Et à celte occasion il entasse l'hérésie de la troisième proposition de Jan-
plusieurs passages de ce Père et des autres sénius. 5° Il ose dire (jiie conserver à rEj^lise
pour prouver que Dieu n'a aucune sorte de le droit iiiconteslable qu'elle s'atliibuc
volonté intérieure et réelle, non pas même d'exiger la créance intérieure de riiéréticité
conditionnelle, de sauver aucun de ceux qui d'un livre, c'est ajouler aux promesses des
ne «ont pas réellement sauves. (^ lie doc- privilèges <iue Jèsus-t^lirist n'a pas accordés.
trine rcnierine, au moins par une consé- Il n'y a guère que M. Colberl. ou celui
quence nécessaire, les impiétés, les bl<is- qui tient sa plume, i|ui ait éle capable d'en-
pliAmes et l'hérésie de la cinquième propo- tasser en si peu de lignes tant d'erreurs et
sition de Jansénius. de mensonges.
411 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 4)2

Lettre du 31 décembre 1727,


pastorale.... 11 compare sa cause à celle de saint Atha-
contre im mandement de M. de Carcas- nase; et la doctrine enseignée par le corps
sonne. ])astoral d.ins la bulle Unigenitus, il la com-
pare à Thérésie arienne. Enfin les excès de
Tel est, dit M. de Montpellior, le malheur celle Instruction ne peuvent eux-mêmes
du temps vu nous vivons, qtie Von fait con- être mieux comparés qu'aux fougues et aux
sister la à bannir de VEglise les ou-
piété fureurs de Luther.
vrages plus propres à l'y entretenir. La
les
vérité méconnue, méprisée, contredite par
Lettre.... au roi. Du 19 juin 1728.
ceux mêmes qui sont chargés de Venseigncr. On guère vu d'ouvrage où l'emporte-
n'a
L'Eglise romaine esl donc selon ce prélat,
,
ment et la fureur régnent davantage, et où
une Babylone, où il n'y a plus que confu- les expressions soient moins mesurées que
sion et qu'erreur. Un minislre de Genève se dins celui-ci. L'objet de celte Lettre esl de
reconnaîtrait dans ce discours séditieux et décréditer le concile d'Embrun et d'anéantir,
fanatique. s'il se peut, la bulle Unigenitus.
On dit, page -38, que c'est la force, victo-
Instruction pastorale... an sujet du juge- rieuse de la vérité , qui a produit le témoi-
ment rendu à Embrun contre M. l'évêque gnage des cinquante avocats en faveur de M-
de Senez du 25 janvier 17-28.
,
de Senez. Ensuite on lait la peinture la plus
L'esprit de parti n'inspira jimais de plus affreuse de la conslilution, pages 39 et iO.
violent enthousiasme que celui dont paraît Cent et cent fois, M. de Montpellier répète
saisi l'auteur de cette instruction. Il profane dans ses déclamations que la religion est
d'abord (pages 3 et 5) par une application ébranlée jusque dans ses fondements par
sacrilège les paroles de l'Ecriture pour la bulle, et que les premières vérités y sont
,

peindre sous les plus noires couleurs un condamnées, que le blasphème y esî porté
concile univei'selleraont applaudi. 11 accuse jusqu'à nier que Dieu soit tout-puissant.
page 9j les évêques de presque toutes lis Les plus grands, les plus savan s et les plus
(
nations catholiques, ou d'être les apologistes saints évêques sont chargés des injures et
de propositions monstrueuses et abominables, des calomnies les plus atroces. Il n'y a sortes
ou de les fomenter par le silence calomnie
:
de noirceurs qu'il ne publie contre les jé-
digne d'un protestant. Il a le front d'avan- Dans la lettre que nous examinons,
suites.
cer (p. V*] que les évèques assemblés à Em- ilavance que ces Pères ne mettent pas le
brun ont avoué que M. de Montpellier n'a Nouveau Testament entre les mains de leurs
enseigné aucune hérésie : imposture si gros- novices et de leurs jeunes profès , et comme

sière qu'elle est inconcevab e, puisque la une fausseté si manifeste excitait contre lui
doctrine de M. de Senez, adoptée par M. de l'indignation publique, il adressa une autre
Montpellier, a été comlamnée à Embrun ,
.
lettre au roi, où il rétracta cette calomnie;

comme téméraire, scandaleuse, séditieuse, in- mais il eut grand soin de ne rétracter que
jurieuse à l'Eglise, aux évêques et à l'auto- celle-là, afin de confirmer par son silence
rité roijale, schismalique , pleine d'un esprit les autres imputations qu'il ne rétractait
hérétique, remplie d'erreurs, et fomentant pas.
des hérésies. Il met (page 19) le témoignage Lettre pastorale... au clergé et aux fidèles de
de cinquante avocats au-dessus des suffrages son diocèse, au sujet d'un écrit répandu dant
d'un concile, muni de l'autorité la plus res- le public, sous le titre d'LnsIruction pasto-
pectable. Un témoignage d'avocats sur des rale de M. l'évêque de Marseille, et condam-
points de religion, éire donné comme une naliond'un livre ùi/î/w/e .-Moralechrétienne
preuve de la vérité! et cela dans un ouvrage rapportéeaux instructions que Jésus-Christ
qui porte le nom d'un évéquel Quelle honte nous a données dans l'Oraison domini-
pour l'épiscopall Les pages 20 et 21 font cale, etc.; du 30 décembre 1728.
frémir, par le fanatisme, le mensonge et L'auteur, dans cet écrit, et depuis la page
l'outrage qui y régnent. On y appelle 12 jusqu'à la page 13 parle avec si peu de
,

noKveaulé la doctrine opposée aux erreurs précision, et use de lant d'expressions équi-
de Baïus, Jansénius et Quesnel. Les moyens voques, qu'il donne un juste motif de le soup-
mis en œuvre par l'Eglise pour procurer l'o- çonner d'avoir voulu insinuer que tout acte
béissance due à ses décisions sont qualifiés qui n'est jias amour de Dieu est pèche, ou du
àe mensonges, d'intrigues, de rase.*, de vio- moins qu'il n'y a point d'autre acte surna-
lences, etc. On assure que les os des morts turel et chrétien que cet amour, ni d'autre
prophétisent en faveur des dogmes du parti ;
grâce actuelle que celle qui nous excite à le
c'esi-à-dire qu'on s'autorise desniiracles faux former.
et supposés qu'une troupe d'imposteurs aat- Pages 31 et 32. Le pape était revêtu comme
tribués à l'intercession du sieur Paris, mort les autres de l'autorité de Jésus-Christ il est
rebelle à l'Eglise. Pages 2i et 23, M.deMoal- question de la bulle Unigenitus); mais elle ne
pellier renverse toutes les règles de supério- lui aiait pas été donnée pour l'employer con-
rité qui constituent la hiérarchie ecclésias- tre Jésus-Christ. Peut-on blasphémer plus
lique. H anéantit la juridiction des conciles scandaleusement contre le vicaire de Jésus-
provinciaux sur les évêques de leur pro- Chriît et contre une décision de l'Eglise ?
vince. 11 excite ses diocésains à la révolte En général , il faul convenir que M. de
contre tout ce que pourraient statuer ceux Montpellier a étrangement abusé de la pa-
qui out une autorité supérieure à la sienne. tience de l'Eglise qu'il n'a point mis de bor-
;
413 COL COL 4U
nés a ses déclamations, à ses invectives et à Montpellier continue ainsi Si nous avons la
:

SCS injures, et qu'aucune vertu, aucun s^inc- douleur de voir dans les premières places quel-
tuaire n'a été à l'abri di s traits satiriques ques pasteurs [pourquoi ne pas dire cinq pa-
et envenimés de sa plumf. pes, toute l'Rgiise romaine, tous les cardi-
naux, tous les évêques des pays étrangers,
Lettre pastorale... au sujet d'un répandu
écrit
tous les évéquesd..' France, excepté alors trois
dans le public, sous le titre de Codicille ou
ou quatre) tellement déclarés pour les faux
siipplémenl au Ifstanient spirituel de M.
dogmes de la Oulle qu'il ne permettent pas
l'ancien évéqued'Apt, etc.,du 15 juin 1729.
qu'on enseigne sous leurs yeux la doctrine du
Page Non, certainement, dit M. de Monl-
2. salut; d'autres en plus grand nombre, au moins
peilier Jésus-Christ n'appellera pus de la
, en France, ne reçoivent que le nom de la bulle,
constitution ; mais pour marquer la condam- et prêchent des vérités contraires aux faux
nation (/u'il fait de cette bulle, après les mira- dogmes autorisés par ce décret. Que'le atroce
cles qu'il a daigné faire entre les mains des injure faite à des évoques, que de les dépein-
appelants, il en fera aussi sur leurs tombeaux dre commedes liommes sans honneur, sans
et parleur intercession, en attendant qu'il fasse bonne sans conscience et sans religion,
foi,
triompher leur cause au tribunal de l'Eglise qui reçoivent par lâcheté de faux dogmes, et
universelle qui en est saisi. qui, sans les rétracter, prêchent les vérités
M. Colbert s érige donc en proplièle. 11 dé- contraires? Comment M. de Montpellier a-t-il
clare allirmalivement que Jésus-Christ con- osé has.irder une pareille calomnie, sans
damne la bulle; il annonce des niiiacles faits même essayer d'en rapporter aucune preuve?
et à faire en preuve de celte condamnation. Tous les évêques ont reconnu d'une voix
Impiété, blasphème, témérité fanaliqu . commune et avec joie la doctrine de l'Eglise
dans la constilulion Unigenitus , et ils l'ont
Instruction pastorale... au sujet des miracles
acceptée dans le même sens el avec les mêmes
que Dieu fait en fa>eur des appi lunts de la
qualtficalions que le pape l'a donnée. Quoi de
bulle Unigenitus. Datée du 1^ lévrier 1733.
plus unanime? Leur conduite est conforme à
In-4"" de 50 pages.
cette démarche : les dogmes jansénieiis n'ont
C'est peut-être, a-l-on dl.le plus fanati(]iic pis de paraître dans leurs diocèses
la liberté :

des ouvrages écrits ou adoptés par M. de ils sont renfermés dans les antres et les ca-
Mont|)('llier. vernes. Où M. de Montpellier a-t-il pris
L'auteur, après avoir lancé mille blas-
1° qu'une acceptation, qui a des conséquences
phèmes contre l'Eglise de Jésus-Christ, con- si suivies, n'est qu'uim acceptation apparente

tre son autorité et ses décisions vient aux ,


(page G) ? Quelque prophétesse convulsion-
inirarles, la dernière ressource de tonte secte naire lui a-t-elle révélé qu'après avoirsondé
désespérée. /i«/în, dil-il, liieu parle mainte- le cœur de ces prélats, elle y a trouvé des
nant contre la bulle par des miracles et de< sentiments co7itraires à leurs paroles?
prodiges, dont la voix pleine de magnifiience Tout le reste de l'ouvrage est marqué au
attire l'attention des peuples, console l'âme même coin d'erreur, de violence et de fana-
qui était dans la détresse, et jette l'e'hoi dans tisme, il a été condamné par le pape, le 1"
le cHiiip ennemi. C'est ainsi que AI. Colbert octobre 1733, avec les plus fortes qualifica-
porte un faux témognage contre Dieu même, tions, el par un arrêt du Conseil du 23 avril
en lui attribuant des i; uvres qu'il n'a pds de la même année.
faites, et même eu lui atlrib.iaiil les opér,!-
tions du demou, suppoé qu'en elVei il y ait
Lettre... au roi, datée du 26 joillel 1733.
dans ces prétendus miracles quelque chose Le prélat dit, page 6, que sa cause est visi-
de réel. Il ne savait pas que les appelants blement celle de Dieu, et toute sa pièce tend
eux-mêmes travailleraient à le réluter, et à justifier, aux dépens [de la bulle, son in-
qu'ils le chargeraient <le CDufusion. 1,'auleiir struction pastorale du 1" février 17;i3, et à
du Plan général de l'œuvre des convulsions autoriser les miracles de Paris.
(l'abbé (le l'isle), avoue (lue celte œuvre est
accompagnée de mouvements violents, blqar- Lettre pastorale de M. l'évéque de Montpel-
''<', douloureux, laids ; àf quelque ctiose lier, pour prémunir son diocèse contre un
de
ius et ûe puéril : ii'indécences, de faur, tant bref de N. .S. P. le pape, du 21 avril 173V.
dans lu doctrine et dans la morale, (|Ui! dans M. Co bert répand ici son fiel, 1° sur le
les prédictions et enfin de défaut de raison.
:
pape et sur ses brefs. Le titre seul de la lettre
Ne »oilà-t-il pas une voix bien pleine de ma- pastorale en est une preu»e. C'est, dil-il
gntlicence, et qui doit bien jeter l'iffroi dins pour prémunir les fidèles de son diocèse contre
le camp ennemi. 2^ Quand la vérité n'a plus la un brifde S. S. P. le pape. El, p:iges i, 5
liberté de paraître dit M. de Moiii|ie.lier,
(
etO, il ose appliquer au bref même la plu-
p. (i), les homme.i ne parlant plus de la vérité, part des qualifications dont le pap a chargé •

la vérité doit parler elle-même aux hommes. son instruction pastora e. il dit que c'est le
Voilà la cause de toutes les merveilles qui s'o- bref du pape qui doit être argué de faux que ;
pèrent sous nos ijeuT. Les hommes ne parlent c'est le bref qui a scatidalisé, que c'est le
plus de la vérité c'est donc à dire que la
:
bref qui est téméraire, parce qu'il nie des
prédic-ition commune de l'Evangile a cessé; aussi évidents que le soleil. Ensuite,
faits
el c'est (le ce blasphème contre les promesses
adressant la parole au pape même, il lui re-
de .lé^ns-Christque le prélat tire la cause des proche son aveuglement eu ces tcriih s ;
prétendues luervcillcs qu'il vaule. 3° M. de Quoi ! vous ne voyez pas les miracles, cl vous
*15 DICTIONNAIRE DES JANSENISTKS. 416
voyez des hérésies notoires dans notre instruc- feuillestombent de la vigne et du figuier. ..,
tion ! On ne dira pas de vous : Heureux les Qui peut douter que le ciel dans toutes ces
yeux qui ont vu ce que vous voyez ! Mais il prophéties ne désigne l'Eglise ; que le soleil,
est à craindre qu'on ne dise : Vous regarderez la lune et les étoiles ne soient le symbole
des
de vos yeux et vous ne verrez point. 2* Sur docteurs que Jésus-Christ a établis pour être
l'Rglise de Romeel sur ses coutumes, page 30, la lumière du monde. Voilà donc la défeclioa
il attaque les dispenses que donne le pape, générale prédite par Isaïe. Or, selon le pré-
Combien obtient-on tous les jours de dispenses lat figurisie, cette défection est déjà
arrivée
d'abstinence, de vœux simples, d'empêchements par l'incrédulité des premiers pasteurs qui
dirimants du mariage, sur des prétextes fri~ marchent sur les traces des juifs. Voyez
voles, ou même sans alléguer aucune cause, Etemare.
pourvuqu on satisfasse à la taxe? Page 31, , >,, „
il rapporte un pass/ige de Gontarin contre la ^ évéqiie de Babylone et à
,J'*^"/'
Daterie; il parle lui-même contre la coutume ^^-^^ ^''°^' ^'^^'^ '" réponse.
de l'Eglise romaine, qui exige de l'argent pour Lettre à .V. 5. P. le pape Clément XII. 173i.
les résignal ans, e[c.; il taxe cette coutume
Recueil des lettres de messire Charles-Joa-
d'erreur, puisqu'il met en tête de cet article
chim Colbert, évêque de Montpellier. Colo-
cette proposition C'est une erreur de soutenir
:
gne, 1740, in-4% 930 pages sans compter
qu'il est permis de ne pus donner gratuitement
ce que l'on a reçu de Jésus-Christ gratuite-
l'avertissement qui est de 6 pages. Autre —
édition des mêmes lettres en quatre volu-
ment. Il accuse donc d'erreur l'Ei-lise ro-
mes in-12, publiée sur la fin de 1741, ou
maine. 3° Sur l'Eglise universelle et »ur ses
au commencement de 1742.
décisions, page i3, il expliciue les prophéties,
comme si avaient annoncé la défection
elles Il ne serait pas surprenant qu'.ipres la
dans les pasteurs mêmes. Pages kO et i6, c'est mort de M. Colbert on eût fait paraître sous
la même prétention. Page 50, il accuse l'E- son nom des écrits qui n'étaient pas de lui;
glise universelle de tolérer les prêtres répun- puisque, même de son vivant, la chose était
dus par toute la terre, qui enseignent des er- onlinaire, et que souvent le prélat ignorait
reurs exécrables, et qui les enseignent partout pendant plusieurs jours les mandements et
avec une opiniâtreté invincible, et par là de se Ils instructions qu'on publiait à Paris, déco-
rendre complice de leurs iniquités. Quant aux rés de son nom et de ses arme~. Mais quoi
décisions de l'Eglise universelle, voici comme qu'il en soit de ces lettres, il faut convenir
illes traite, page 54 La bulle Unigenitus est,
: qu'elles sont dignes de lui, c'est-à-dire d'Lin
selon lui, ?iH funeste décret qui anathémalise himme dont l'emportement contre la consti-
les vérités saintes. tution et les constilulionnaires n'avait ni
En un mot,
ce qui forme le tissu de tout bornis mesure, le serpent symbolique qui
ni
l'ouvrage, ce sont, ainsi qu'on vient de le est à la tête du Recueil n'exprimant qu'in-
montrer, non-seulement les plus horribles parfaitement le venin qui y est répandu, et
déclamations contre le vicaire de Jésus- qui l'infecte d'un bout à l'autre.
Christ et contre le saint-siépe, mais encore Nous ne relèverons ici que Fiuiposture des
les contradictions les plus palpables, les plus éditeurs qui ont adopté de prétendues lettres
monstrueuses hérésies, les absurdités les plus du cardinal Davia à M. de .Montpellier, et
grossières, les principes de morale les plus ensuite de préiendues réponses de M. de
relâchés et les plus pervers, le figurisme et Montpellier à ce cardinal, et qui ont eu le
le fanatisme le plus outré. front de faire imprimer les unes et les autres
Qu'il est malheureux celui qui en mourant dans le Recueil dont il est ici question, ea
a laissé à la postérité de si affreux monu- citant les Nouvelles ecclésiastiques du 20 fév.
ments de son existence, de si scandaleuses J740, d'où ils ont extrait les fausses pièces,
leçons de rév.olle, et de si contagieux exem- pour en régaler une seconde foi s le public. C'est
ples d'impiété! à la page 895 etsuivantes qu'on les trouve. Le
cardinal Davia y est supposé vouloirdétruire,
I\STBUCTI0N pastorale... datée de 1737
anéantir les jésuites. Le faussaire (le gazelier
Le figurisme partageait
alors, comme l'on ecclésiastique), pour rendre plausible cemen-
sait ,secte des jansénisles. L'auteur de
la songe, avait imité le style d'un étranger qui
cette instruction, qui en est zélé partisan, parle mal français, et sous celle enveloppe
insinue clairement et établit une défection il avait cru débiter impunément les noirs
considérable de toute l'Eglise qui doit arri- sentiments de son cœur.
ver avant la fin du monde. C'est un système Dès que la feuille où saut ces lettres ima-
fanatique et monstrueux, mais il leur est ginaires eut paru à Rome, elle fut condam-
nécessaire pour soutenir leur parti l'auto- ; née au feu par un décret du 15 avril 1740,
rité du corps des premiers pasteurs est un comme étant un écrit détestable, qui contient
poids qui les accable. L'unique ressource des relations fausses et calomnieuses, tendant
est donc d'anéantir l'Eglise enseignante, par à séduire les simples et à ternir la réputation
une a|iostnsie pres(|ue universelle, afin de d'ine personne constituée dans une éminente
décréditer par là Sf s décisions. diijnilé comme si cette personne avait été ci
;

Isaie. dit M. de Montpellier, voit un temps liaison d'amitié et en société d'erreur avec ces
oit tes étoiles du ciel seront languissantes, les hommes réfractaires.
deux se plieront et se rouleront comme un Près de deux ans après, le faussaire lui-
livre, tous les astres en tomberont comme les même (le gazelier janséniste) fut obligé d'à-

417 «OL COU 4f8

vouer dans sa fouille du 4 février 1742, que ministres janséniens répondent qu'ils ont
les lettres à M. de Montpellier, (pii portent le pour eux tous les évêques appelants qui
7iom cardinal Bavia, ne sont pas de hti.
(la sont morts. Par cet ingénieux moyen, ces
C'est ainsi qu'en 1749, un aulrc janséniste, messieurs se pasi-ent des évêques vivants,
IM. Ponci'l, rjiuteur des Observutions sur le et réduisent tout le corps pastoral aux seu-
bref da pope au grand inquisiteur d'Espagne, les ombres d'une quinzaine de pasteurs tré-
y a ajouté une prétendue lettre du P. Dau- passés. 3° Ils prétendent que l'acceptation
Lentan, jésuite, au P. Croisel, qu'il a enrichie des quarante a été relative, et ils s'efforcent
de quelques notes. Celte fausse lettre avait de le prouver 1° par le tissu même des
:

déjà été publiée en 1714 les jansénistes la : mandements où il n'y a p^is un seul mot
ressuscitèrent en 172G. Enfin, en 1749, ils lui qui puisse le faire soupçonner; 2" par la let-
ont fait voir le jour pour la troisième fois, tre de plusieurs évêques à M. le duc d'Or-
sans se ressouvenir des écrits publics par léans, de janvier 17ÎC lettre fausse, sup-
:

lesquels on avait confondu l'imposture. On posée, dont la fausseté a été démontrée par
peut juger par ces traits combien la calomnie le cardinal de Bissy, dans son instruction de
est au fond inépuisable pour les héiéliciues. 172o, pages 22<5 et 227; en un mot, lettre
Mais quels hommes (lueceusquides.ing-tVoi.l chimérique, qu'on a délié les jansénistes de
fabriquent ainsi dans leur cabinet des lettres produire, et qui ne subsiste que dans leur
du cardinal Davia, fies réponses de M. Colbert, imagination.
des lettres du P. Daubentan, et qui ensuite La lettre des curés est suivie d'un mé-
en inondent le public, en s'écriant d'un ton moire apologétique de quatre-vingt quatorze
hypocrite qu'ils ne cherchent que la vérité pages.
et la charité ! CORDIER (JEâ.-s), un des pseudonymes de
Jean Courtot.
L'hérésie janséniennc, après la mort de
COUET, chanoine et grand-vicaire de
Colbert, eut quelques défeiiseurs dans le dio-
Paris, possédait la confiance du cardinal de
cèse de Montpellier. Voyez Gicltier. Voici
Noailles, du chancelier d'Aguessoau et de
Une pièce entre autres qui le prouve.
plusieurs autres personnages. Il fut d'abord
Lettre de plusieurs curés, he'néficiers et au- partisan de l'appel, mais ensuite il contri-
tres prêtres de la ville et du diocèse de bua même au retour du cardinal. C'est lui
Montpellier, à M. Georges Lazare de Cha- qui est l'auteur des lettres Si l'on peut per-
:

rancy leur évêque, au sujet de son mande- mettre aux jésuites de confesser et d'absoudf'e.
ment du V' juillet il'i^, pour la publica- 11 mourut en 1736.
tion de la bulle Unis.'nitus et mémoire ,
COURAYER (Pierre-Fra\çois Le) na-
apologétique pour la défense des ecclésiasti- quit à Rouen en 1681, fut chanoine résulicr
ques de ce même diocèse, accusés dans leur de Saint-Augustin, bibliothécaire de Sainte-
foi par M. l'évéque dans ce même mandement Geneviève à Paris, opposant à la bulle Uni-
1744, jn-4" 102 pages. genitus, apostat, et mourut le IGoctobre 1776.
La lettre est datée du 23 août 1742. On Voici ses ouvrages :

ajoute qu'elle a été signée par vinj;t-sept


Dissertation sur la validité des ordinations
curés, bénéficiers ou prêtres qu'on ne
dfs Anglais <t la surcession des évêques de
nomme pas), et qu'elle a été remise le 2 no- l'Eglise anglicane; avec les preu\es justi-
vemlîre à M. le promoteur pour être présen-
licati\cs des faits avancés. En deux par-
tée à M. l'évéque.
ties, Bruxelles, Simon T'serstevens, 1723,
1° Ces presbytériens ne font que répéter
in-12.
cc-qui a été dit cent fois par le parti contre
l'unanimité des évêques acceptants, et con- Les hérétiques cherchent à réunir leurs
tre les censures in globo. Us osent vanl( r au forces ; c'est leur iniérêt, ils espèrent par là
contraire l'unanimiié des oi)posants dont , se rendre redoutables aux catholiques.
les uns ont soutenu que les cent une propo- Louis Ellies du Pin avait conçu un projet
sitions étaient cent une vérités fondamen- de réunion avec l'Eulise anglicane ; Le Cou-
tales; et les autres, que plusieurs d'entre rayer, réfugié en Angleterre et l'ait docleur
elles étaienttrès-mauvaises et très-condam- d'Oxford, suiut le même système, et le poussa
nables (Al.de Béthuiie, évéque de A'erdun ,
encore plus loin.
appelant les uns que la bulle pouvait être
; Dès que ce religieux eut publié sa Disser-
reçue avec <les explications (\[. le cardi- tation, les fidèles en lurent alarmés, el plu-
nal de Noailles); les antres que c'était une sieurs savants prirent la plume pour com-
pièce détestable, ijuc nulle e\|)licalion ne bailre un si pernicieux ouvrage. Les journa
pouvait faire passer (M. de Rlontpcllier ;
lisles de Trévoux, D. (jer\aise, le l'ère
2 Au reproche qu'on fait au parti qu'il est Hardouin, jésuite (!), le Père Le Quien ,

sans chef et sans évêques, les vingt-sept jacobin (2), Fcniiell(3), entrèrent en lice, el

(\) La disseï- talion du P. Le Courayer sur l.i sue- validilé des ordinations dus Anglais, (tnr le Père Le
cessiondes évêques ans^hiis el siir la validilé de leurs Quii'n , de l'ordre de Sainl-Doininiqne. Paris, Si-
ordinations, rélniée; en deux parties: l'une concer- inul, fi-iS, iii-1'2, ;J vol. Lamillité des ordin liant
nant la queslion de fait, eil'aulie celle de dnill par ;
anglicant's, dénionlrée de nouveau, lanl pour les laits
le l'ère Hardouin, jésnitc. Paris, Ant. Urb. Coiisie- (|iic pour le droit, contre la dcfi use du Pèr.: Le Cou-
lier, i~-li, \n-H, -i vol. rayer, par le l'ère Le Qnien, df l'oidre de Saint-
("2) JStillité des ordinalions aiuilicaitcs, ou réfu- Diiniini(ine. P.iris, Fr. Dabuty, ITTiO, in-l'i, 2 vul.
tation de la disfariatiuii du Père Le Courayer sur la (5j Mémoires, „« rtîesprtniînn sur la validité ul»
,

il9 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. m


nttaquérent avec force le nouveau système. saintes cérémonies, et contre la primauté et
KnOn un anonyme y opposa des observations l'aulorité du chef visible de l'Eglise. is dès M
importantes ^1 1. Mais le nova eur étaii bien que M. de Nouilles sut que les évoques s'as-
éIoif;né de reconnaître ses loris; il les aug- semblaient à Paris contre 1. P. Le Courayer,
menta au contraire considérablement par il se hâta de les prévenir; il condamna la
la scandaleuse défense de sa dissertiition, Dissertation et la Offense par un court man-
qu'il publia en 1726, imprimée à Bruxelles dement, le 18 août 1727; et, le dornier o'-lo-
chez Simon T'serslevens, en quatre volumes bre de la même anné', il donna sur le même
ln-12. Elle est écrite avec toute la hauteur sujet uni' assez longue Inslruciiun pnstorule.
et toute la présomption que lo calvinisme et Cependant les condamnatioasse multipliè-
le jansénisme fondus ensemble peuvent in- rent. Le mandement de .M. rarche\èque de
spirer à un écrivain naturellement audacieux Cambrai (de Saint-Albin) est du 15 septem-
et plein de lui-même. Alors M. Claude Pelle- bre. Si première réilexion est que ce n'est
chanoine de l'Eglise de Keims, dénonça
tier, pas d'aujourd'hui qu'on a reproché aux no-
aux évcqucs de France et la Dissertation et vateurs, qui depuis près de quatre-vingts ans
la Défense et M. l'évêque de Marseille
,
troublent la paix de l'Eylisf, qu'ils étaient
(Henri-François-Xavier de Belsunce de Cas- d'intelligence avec les calvinistes, et qu'ils
tel-Moron), condamna ces deux ouvrages travaillaient secrèletnent à faire revivre toutes
dans une Instruction pastorale publiée le leurs erreurs. Le tn,tndement de M. de Boulo-
jeudi saint 1727. Celte affaire ne put faire un gne est du 10 octobre, celui de M. de Soissons
si grand éclat sans que le roi en fût infor- (Languet) est du lo septembre. Ce prélat re-
mé. S. M. fit remetire aussitôt les deux livres marque, comri.e M. de Cambrai, que celui
du P. Le Courayer entre les mains des évé- qui s'est précipité dans de si grandes erreurs,
ques que leurs affaires avaient appelés à est un de ceux qui se sont élevés contre la
Paris. I^es prélats au nombre de vingt s'as- constitution; et qu'en effet ceux qui fran-
semblèrent, et après un sérieux examen ils chissent avec hardiesse la barrière sacrée de
censurèrent les deux ouvrages sur les Or- l'autorité «e mettent bientôt plus de bornes
dinations des Anglais: déclarèrent que
ils à leurs innovations. Le mandement de M. de
l'auteur y avait avancé un grand nombre de Beauiais (de Saint-Aignan) est du 8 décem-
propositions contraires à la pureté du dog- bre. Il gémit, ainsi que les autres, de ce que
me sur plusieurs points essentiels de la re- les novateurs, non contents de détruire la
ligion contraires à la discipline aussi bien
;
possibilité des commandements de Dieu, la
qu'à l'autorité de l'Eglise et à la primauté coopération du libre arbitre à la grâce, la VO'
du pape et ils les condamm rent comme
,
lonté dans Dieu de sauver tous les hommes, en
respectivement fausses, téméraires, captieu- avançant des erreurs tant de fois condamnées
ses, malsonantes, scandaleuses, injurieuses par l'Eglise, osent encore douter de la pré-
à l'Eglise, au saint-siége, favorisant le sence réelle du corps et du sang de Jésus-
schisme et l'hérésie, erronées, condamnées Christ dans l'auguste sacrement de nos au-
par le saint concile de Trente, et hérétiques. tels. Celui de M. de Noyon (Châteauneuf de

Le roi rendit ensuite dans son conseil un Rochebonne) est du 4 de novembre; celui
arrêt (le 7 septembre 1727) par lequel il or- de M. lie Luçon (Rabutin de Bussyj est du
donna que les deux livres seraient lai érés l"' octobre, etc.
et supprimés, à peine contre les conlreve- L'année suivante (le 18 septembre 1728)
nnnls de 3,000 livres d'amende et de plus les deux livres du P. Le Courayer ayant été
grande punition s'il y échoit. dénoncés au concile d'Embrun par le promo-
Il y avait trois ans que ces dangereux teur du concile, M. Gaspard d'Hugues, M. de
écrits se débitaient à Paris, et dans l'abbaye Marseille ût là-dessus son rapport, et, ea
même de Sainte-Geneviève. Le P. Le Cou- conséquence , le 2G du même mois, le concile
rayer s'en était déclaré lui-même l'auteur, dans sa 28* et dernière session condamna les
et cependant M. le cardiual de Noailles ne deux livres comme renouvelant des dogmes
l'avait point poursuivi par les censures. Ce hérétiques sous une fausse couleur de con-
religieux était appelant, et ce titre était pour cilier les dogmes catholiques avec ceux des
lui une sauvegarde. On souffrit qu'au milieu Anglais; comme combattant la primauté de
de Paris il montât à l'autel, et qu'il célé- la chaire de saint Pierre et l'autorité des
brât tous les jours nos saints mystères, évéi|ues; comme allaquanl' la doctrine ca-
après avoir publiquement dogmatisé contre tholique sur le caractère imprimé par les
la transsubstantiation et la présence réelle sacrements; comme défendant sur l'eucha-
dans l'auguste sacrifice de nos autels, contre ristie les erreurs des Anglais condamnées par
la forme de nos ordinations contre nos , le concile de Trente; comme soutenant que

or(lin:ii'o:i3 des Anglais, et sur la succession des amis , sur une dissertation toucbant la validité des
éveijues anglicans, en réponse au livre du Père Le ordiii allons des Anglais. Paris, Gabriel Auianry ,
Courayer. |iar M. E. Feiinell. Paris, Nicolas Leclerc, 172i, in-12. — Lettre an li. P. Le tourayer, sur son
172G, ui-S", 2 vol. traité des orilinalions des anglais ,
par un religieux
(1) On pulilia encore d'amres ouvrages conire Le Bénéiliclin. Paris l. B. Lainesle , 17ât), in-Ï2.—

,

Courayer; nous imliq evons l;!S si'ivanls Tiailii


: Jiisiification de l'égttse lioiiiaine sur la réordlnalion
dotiniii iijue de la niease, ponr servir do justification lies anglais épiscupatix, on réponse à la illsserlatioii
à la l•ell^ure drs évè ines, conlie le Père Le Courayer, sur la validité des ordinations anglaises du P. Le
par Cl. le Pelletier, t^aris, de Lnssenx, 17-24, in-1'2. Courayer, jiar le U. P. Tliéodonc de Saiui-René.
— Lettre d'un iliéntogicn à un ecclésiastn|ue de ses Paris, Paul du Mesnil, t7-2S, iii-l"2. i vol.
42i COU COD 4î9

le sacrifice de la messe n'est point réel ,


fitLuther du concile de Trente, auquel il
mais qu'il n'est <;u'une pure figure et une avait appelé. L< s quesnellisles ne sont plus
simple roprésent.ilion CDmme rendant sus-
;
même fort réservés sur cet article. L'auteur
pecte l;i loi de l'auteur sur la présence réelle de V Avocat du diable, livre imprimé en 17i.'î,
de Jésus-Christ dans l'eucharistie, et sur dit en se moquant : Voilà une décision bien
un grand iioinhre d'autres dogmes catholi- sensée, aussi est-elle du concile de Trente. Le
ques, elc Au reste, le P. Le Courayer n'a même auteur invite à jeter les yeux sur les
pas été ébranlé par tous ces orages. L'opiniâ- Etats, dont le sage et chrétien gouvernement
treté de cet appelant a tenu bon contre tous tolère toutes les religions. Les jansénisies ont
les éclaircissements cl toutes les censures. prouvé, dans le cours des événements politi-
Vaincu par une multitude de savants, il a tou- ques qui depuis lors se sont passés en Eu-
jours affecté un air de triomphe au milieu rope, (ju'ils pensaient tout comme VAvocat
de ses défaites. Condamne par les puissances du diable et Le Courayer, quoiqu'ils ne
ecclésiastiques, il s'est fait gloire de mépri- s'exprimassent pas alors aussi neUemeiit
ser tous leurs anathènies. Vingt prélats, iU\.-\l (in'eux. Ils ont bien contribué à donnera la
dans sa lettre au P. de Riberollcs, ablié de France un gouvernement qui tolère toutes
Sainte-Geneviève, ne m'ont pus ejl'rayé : le les religions et n'en professe aucune.
livre des Réflexions morales condamné par
Histoire du concile de Trente, écrite en italien
cent évcques, en 1714, n'en est pas moins pré-
par Fra-Paolo Sarpi, de l'ordre des Ser-
cieux à tous les amateurs de la vérité. On
vîtes, et traduite de nouveau en français
voit par ces expressions que les appelants
avec des noies critiques historiques et
sont des hommes aguerris, que leur résis- ,

théi logiques. Londres, Samuel Id'le, 17.'JG,


tance à la l)ulle les a mis en goût et en élal
de ne plier sur rien; et qu'en clï( t ils ne ,
2 vol. in-fol. —
Autre édition à Amster-
,

dam, J. Westein et G. Smilh, 173G, 2 vol.


sont pas plus dociles sur la présence réi-lle
in-4".
et le sacrifice de ia messe, que sur la grâce
et la liberté. Le concile de Trente, comme nous l'avons
déjà dit, concile auguste, quia foudroyé les
Itelation historique et apologétique des senti-
erreurs de Luther et de Calvin, ne pouvait
ments et de la conduite du P. Le Courayer,
être du goût des jansénisies; c'est ponr cela
avec tespreuves justificatives des faits avan-
que Le Courayer, appelant de la conslitution
cés dans l'ouvrage. Amsterdanj ,1729 ,
Vnigenitus, crut entrer dans les vues de son
2 vol. in-12.
parti, en cherchant à renouveler les ca-
Le P. Le Courayer prétend faire son apolo- lomnies de Fra-Paolo contre ce dernier con-
gie, et il ne fait (jue justifier les censures de cile œcuménique. Il publia donc une nou-
son livre. Ce sont ici des erreurs formelles velle traduction de la fameuse Histoire, coin-
sur la présence réelle, sur la tolérance des posée parce moine servite, qui n'était aulre
religions, sur l'Fglise, la grâce , etc. Dans chose qu'un vrai protestant, et il y .ijonla
toutes CCS matières, cet appelant va un peu des notes plus scandaleuses encore que le
plus loin que ne voudraient ses collègues texte, dans lesquelles il s'efforce d'établir un
dans l'appel. Il a développé trop tôt les prin- système qui tmd àjustifier toutes les reli-
cipes qui lui sont communs avec eux. La gions, et à ravir à la seule véritable les carac-
présence corporelle de Jésus- Christ dans tères qui lu ditinguent. Ce sont les expres-
l'eucharistie, est selon lui, une chimère. Les sions de M. le caniinal de Tencin alors ar-
,

jansénistes n'ont eu garde île s'expliquer chevêque d'Fmhrun, dans l'excellente In-
encore si crûment, quoiqu'ils aient laissé siruction qu'il a publiée contre ce pernicieux
connaître plus d'une fois qu'ils ne pensaient ouvrage.
guère mieux sur ce point. Les premiers égarements de Le Courayer,
Jusqu'ici, ils n'ont appliqué le nom de dit ce grand prélat, nous avaient préparé au
chimère qu'au prédestinaiianisme, au haïa- scandale que nous déplorons. Engagé dans le
nisme, au jansénisme et, dans les Nou-
, parti funeste qui cause aujourd liui tant de
velles ecclésiastiques, à l'acceptation de la troubles, il s'était accoutumé û mépriser l'en-
bulle Uniijcnitus. Le Courayer, en enfant seignement des premiers pasteurs : flétri par
perdu, est le premier qui dise si hautement son archevêque, par une nombreuse assemblée
que la présence celle est «»c chimère ; aussi
i d'évéqucs, par le concile de cette méiropoh
doil-il s'attendre que cette imprudente fran- (d'Embrun),... il s'était raidi contre les cen-
chise ne sera pas du goût du parti. sures, et il avait vu„ sans être effrayé, l'ex-
Un aulre article, où ils n'osent le soutenir communication lancée sur lui par te généra!
ouvertement, est ce qu'il dit des conciles gé- de son ordre. Faut-il donc s'étonner qu'il ail
néraux. Il ne pense pas que la décision des foulé aux pieds les engagements les plus sa-
conciles généraux dispense d'examiner, et ce crés , ete Quand on vient à méconnaîtra
n'est point à son avis une preuve certaine la règle qui seule peut fixer notre foi, quand
qu'un dogme soit de tradition parce qu'un , on se livre entièrement à sa passion, quand il
concile général l'a adopté. \oil;i ce que ilit n'y a plus que l'orgueil, que l'opinidii clé qui
des conciles généraux un appel mt au futur décident de ce que l'on doit croire, dans celte
concile. On voit par là quelle soumission il déplorable situation d'esprit dan^ cette pri-
,

aurait pour ses décisions, et en cela il a bien vation de toute saine lumière quelles bar-
,

des secrets imitateurs, lesquels, si on tenait rières ne franchit-on point ? N'esl-on pas en-
le concile, n'en feraient pas plus de cas que traîne d'abime en abîme ?
,

25 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. iii

Ce qui est arrivé d'une iniinière si écla- la Fréquente conuminion, page 680, dit, quo
tante au P. Le Courayer, arrive souvent on comme l'eucharistie est la même viande qu:
effet d'une manière plus secrète à une in- celle qui se mange dans le ciel, il faut n'ces-
finité do jansénistes. Ils commencent pnr saireinent. . qu'il n'y ait autre di/fércnci.
.

se révolter contre la bulle Unigenitus, et iis qu'autant qu'il y en a entre In foi et la claire
finissent par n';ivoir plus aucnne es|)èco de vision de Dieu, de laquelle seule dépend la dif-
religion. Quoi ((u'il on soit, Yi. l'archevêque férente manière dont on le mangf sur la terre
d'Eîiibrun, .tpiès avoir f;iit connaître à fond et dans le ciel. Expressions fausses et très-
Fra-Paolo, après avoir montré ce que l'on suspectes, puisque entre ces deux manduca-
doit penser (lu sieu' LeConraver lui-même, tions mêt;iphorique^ l'une sur la terre par
,

cond;imua le livro don.t il s'asit comme éla- la foi, el l'autre dans le ciel par la vision
blUsant un sijslhne ch religinti impie el ln'ré- béatifii|ue,il y aune troisième manducalion,
tiquc, comme conlentint un très-grund nombre la manducation orale, la seule propre et vé-
de propositions respectiv meni fausses, témé- ritable mamkication qui est indépendante
raires, scandaleuses, captieuses, séditieuses, de la fui, et dont M. Arnauld devait parler,
et déjà condamnées; injurieuses aux évcques, s'il voulait parler juste ou s'il pensait ca-
,

ou papg el à l'Eglise, erronées, schismutiqucs tholiquement. 8' Le P. Le Courayer, appe-


et hérétiques. Voyez Amelot, Domims et le lant, soutient dans sa Dissert ttion et dans la
Diction. Iiist. de Fcller, aux articles Sarpi. /(^/«(ise de sa Dissertation que le sacrifice
,

de la messe n'est que figuratif el commé-


moratif, sans aucune immolation réelle et ;
Vo'ci un livre qui concerne particulière-
que i'eucliarislie e^l chez les Anglais tout ce
ment le P. Le Courayer; c'est la raison pour
qu'elle est dans l'Eglise romaine.
laquelle il va en élre question à la suite de
Voilà, de la part tlos jansénistes, des textes
son article.
formels et précis qui déposent contre eux,
Calomnie (La) portée aux derniers excès, con- attestent leurs sentiments, et qui confondent
tre les appelants par MM.de Marseille,
.
le téméraire écrivain qui ose ici crier à la

de Camhrai et de Beauvais. 1728 , in-i" de calomnie.


23 pages. COURTOT (Jean), prêtre de l'Oratoire, a
publié div'ers ouvrages sous des noms sup-
cet écrit est de justifier les jan-
Le but de posés.
sénistes accusés par ces prélats , dans leurs
mandements contre le P. Le Courayer, de ne La Calo^ime CONFONDUE par la démonstra-
pas croire la présence réelle; mais celle ac- tion de la vérité et de l'innocence opprimée
cusation n'est assurément rien moins qu'une parla faction des jésuites pour servir de
,

calomnie, et nous allons montrer par quel- justification de la personne et de la doctrine


ques articles curieux et importants qu'elle de Jansénius. In-i", publié snus le nom
n'est que trop bien fondée. supposé de Jean Cordier. Autre édition,
1° Dans la fameuse assemblée de Bourg- 1663, in-8°, publiée sous le même pseu-
fontaine, les chefs de la secte délibérèrent donyme.
s'ils aboliraient l'eucharistie. 2°Dans les pa- Manl'ale catholicorum, autore Alelhophilo
piers qui furent saisis chez M. Du Pin, il était Charitopolitano, 1651.
dit qu'on peut abolir la confession auricu- Le Manuel des catholiques par Alelho-
laire, et ne plus parler de la transsubstnnlia- phile de Charitopolis, autre faux nom sous
tion dans le sacrement de l'eucharistie. Voyez lequel se tachait Jean Courtol. Cet ouvrage
Pin [Du) el l'Histoire de In constitution fut brûlé le k janvier 106i par la main du
par M. de Sisteron, liv. V. 3° Un oratorien, bourreau, et l'auteur, aussi bien que lini-
nommé le P. Mioly, dans une thèse à Mar- primeur, furent condamnés à être pris au
seille, etM. Cally, curé de Caen, ont sou- corps, si appréhendés peuvent être; sinon, as-
tenu que l'eucbaristie était un sacrement signés à trois briefs jours et leurs biens
où l'ànjc de Jesus-Christ s'unit à la matière saisis.
du pain, lequel devient ainsi le corps de CURÉS DE BLOîS. Un assez grand nom-
Jésus-Christ. 4-° M.rfeSaci, dans les Heures de curés de la ville et du diicèse de
bre
de Port-lioyal, veut qu'à l'élévation de l'hos- Blois se livrèrent au jansénisme, el crurent
tie, on dise Je vous adore au jugement gé-
:
même au faux thaumalurgedeSainl-.Médard.
néral, et à la droite du Père éternel. o° Le Nous connaissons d'eux la pièce suivante,
P. Morel, bénédictin de la congrégation de qui en suppnse d'autres.
Sainl-Maur, dans son Imitation de Jésits-
^/ir/st, Il aluite avec une prière affective, dit SlicONDE REQUÊTE présef.lée à M. l'évéque de
à la page 387 .4 la inesse je possède vérita-
: Biais, à la fin de février 1730, par qua-
blement, et j'adore cehii-là même que les an- rante-deux curés et autres ecclésiasti-
ges adorent dans le ciel: mais je ne le possède ques de son diocèse, au sujet de la guérison
que par la foi. 6° Dans la Morale du Pater, miraculeuse opérée à Moisy par l'in-
on lit ces paroles Nous mangeons ici le
: tercession du bienheureux diacre Fran-
coq)s de Jésus-Christ par la foi, en atten-
. ç lis de Pâi is, en la personne de Louise
dant que nous soyons pleinement rassasiés de Trimasse, veuve de Jean Mercier, avec une
lui en le voyant dans le ciel à face découverte. addition aux pièces justificatives de c(;
Propositions que Calvin lui-même eût adop- miracle, imprimées l'année dcrn ère 17.38,
tées sauspeiae."i"M..4r;iaa/d, dans le livre de et de nouvelles réflexions importantes
i23 CUR CUR i-lG

contenant réfulation des ailicles delà


ta Reocètr de MM. les cwés
de la ville et fnu-
viiiglirine lettre de doin la T.iste, (]ui coin- bowgs de Paris, du i'J mai 172G, à Son
ba:ieiU celle merveille, et les iireuves de L'minence M. le cardinal de Noailles, ait
la nécessité de la seconde requèle. 173'J, sujet du mandement de M. l'évégue de
Saintes, du 20 novembre 172.0. In-i». Ce
CURÉS DE PARIS. 11 est parlé, dans plu- mandement de M. Tévêque de Saintes
sieurs artiiles de cet ouvrajçe, de messieurs condamne l'écrit intitulé Réflexions en-
:

les curés de Paris, à raison de divers éirils voyées de Home en Franre louchant les ex-
que les habiles du jiarli ont faits pour eux. plications demandées par les appelants de la
Ici nous allons mentionner quelques autres balle Unigenitus, lues dans lacongrcgation
pièces qui les regardent et dont nous nrcon- des cardinaux en présence du pape, et (/ui
,

naissonsjjas les autours. Voy Avocats, 1!oi;r- ont déterminé Sa Sainteté à n'en point ac-
siKBS, de. corder.

Lettre des citrés du diocèse de Paris, du 15 Mémoire de trente curés de la ville de Pa>is,
décembre il 16, à M. le cardinal de Nouilles, présenté ci Son Eminence M. le cardinal de
au sujet de la constitution Uiiigeuitus. Noailles. au sUjCt du bruit gui s'est ré-
In-12. pandu d'une prochaine acceptation de la
bulle Unigenitus. Le IG mai 1727. In-i-
Lettre du clergé de réglise paroissiale de
de 20 pages.
Sainl-Rock, à M. le cardinal de Noailtcs,
au sujet des bruits répandus que Son Emi- Les trente curés, dans ce mémoire .'(chis-
nence était sur le point de recevoir la con- matique, rappellent au cardinal sa fermeté
stitution Unigenitus. In-8°. p.issée, et l'encouragent à se soutenir. Ils lui
disent qu'on ne peut ni publier la bulle, ni
Le Témoignage de MM. les curés de la ville
rarcepter;ques'ils la publiaient, leu; s p.irois-
et du diocèse de Paris, au sujet de la con-
siens s'élèveraient tonU'e eux, et que par
stitution Uni^enilas, dans leurs lettres pré-
sentées à M.
une méprise peu bonorable à la bulle Uni-
le cardinal de Noailles
genitus, les !";los croiraient que les pro-
1717,in-4.°.
positions qu'elle condamne sont des instruc-
TÉMOIGNAGE du clergé séculier et régulier de tions qu'elle donne.
la ville et du diocèse de Paris, au sujet de
Un arrêt du conseil d'l*!lal, du li juillet
la constitution Unigenitus. 1717. 1727, supprima ce mémoire comme scanda-
Pour balancer l'autorité irréfragable du leux, et comme contraire aux dérisions de
corps épiscopul uni à son clief, on a em- l'Eglise et aux lois de l'Etat. Le roi, par cet
prunté cl mis en. œuvre l'autorilédc queliiues arrêt, ordonna que les exemplaires en se-
cures et de quelques supérieurs de; commu- ront lacérés. Par des lettres particulières, Sa
nautés régulières et autres, parmi lesquelles Majesté commet le lieutenant général de po-
on n'a pas manqué de placer les frères Tail- lice, pour informer contre les auteurs de
leurs de Paris, et les sœurs Grises d'Abbe- ce mémoire et pour leur faire leur procès
Tille. définitivement et en dernier ressort, selon la
Apologie des curés du diocèse de Paris , rigueur des ordonnances.
contre l'ordonnance de M. l'arclievéi/ue de Les très-himbles remontrances des curés de
Reims, du h- janvier 1717, portant condam- Paris qui ont présenté à M. le cardinal de
nation d'un imprimé intitulé : Lettre des Noaillesun mémoire au sujet du bruit, elc.
curés de Paris et du diocèse, etc., dans In- Dans ces très-humbirs remontrancs, mes-
quelle ils déduisent les causes et moyens de sieurs les curés de Paris répèlent toutes les
l'appel par eux interjeté de lu constitu- erreurs contenues dans leur Mémoire et
tion Unigenitus. 1717, in-4-°. dans leur Lettre. Ils y renouvellent leur ap-
Voy. Boursiers. pel schismaliquc au futur concile œcumé-
CocLDSioNS du chapitre de l'église métropo- nique; et, pour colorer leur révolte, voici "

litaine de Paris, afii-2.3 septembre i~iS,par comment ils s'exp!i(]uent :

lesijuelles il adhère à l'appel de M. l'arche- Ce n'est pas, disent-ils, une cause particu-
véifue. du 3 avril précédent. In-'t*. lière aux curés de Paris; elle leur est com-
Voy. NoAii.i.KS. mune avec un nombre d'évéqucs très-respecta-
bles : avec M. le cardinal de Noailles aux
Acte des quarante-huit curés de Paris, par
actes duquel ils ont adhéré, avec des universi-
lequtl ifs adhèrent à l'appel du cardinal de
tés, avec un nombre prodigieux d'ecclésiasti-
NoaiHes, etc.
ques du second ordre, tant séculiers que
hUTE des chanoines, cwés, docteurs et ccclc- régulers, dont l'appel a lié irrévocablement
siasti ntes sccitliers et régulic s de la ville
cette grande affaire au tribunal de l'Egliie
et dudiocèsede Paris,)ini ont déclaré par des universelle. Leurs personnes , leur honneur,
actes envoyés ci nos seigneu- s les évéïjuesappe-
leur liberté sont sous la protection de Dieu
lants, qu'ils persistent dans leur appel, et
et du saint concile. Nul trtbuwil inférieur,
prolestent de nullité contre tout ce qui
nul concile partiddier ne peut infirmer cet
pourrait avoir été fait, ou gui pourrait se
appel, ni juger définitivement une de» plut
faire, tendant à infirmer leur dit appel.
grandes causes </»t aient jamais été dans
II y cul plusieurs éditions de cette pièce; la l'Eglise.
troisième, corrigée ctaugmenléc, cil de 1721, Les trente curés ajoutent que la bulle
in-»'. Unigenitus ne peut jamais être par elle-même
DiGTiONM DES UÉatSIKS. 11. , - - 14
427 mCTIONNAIIlE DES JANSENISTES. 423

une loi de l'Etal. On


ne pourrait, disenl-i!s, Grandeur voudra bien en prendre connais-
sance, etc.
lui donner ce nom, qu'en conscqitc:i(:e et dans
la supposition que ce fût une loi de l'Eglise: Le lecteur peut juger du-toutes ces préten-
ce qui ne peut pas se vérifier de la bulle Va.- dues guérisons par la quatriè-me, qui est
gcnilus. cclie du sieur Le Doulx (ils du procureur du
,

Les osent insinuer dans celle re-


cQi-és roi au grenier à sel de Laon et demeurant ,

niunlrancL', l" le dogme impie de Marc-An- alors à l'aris, dans la communauté de Saint-
loine de Uoniinis et de lUclici-, que dans le HiLiire. Ce qui doit charger de confusion
gouvernement de l'Eglise tout doit se régler les auteurs de cette rc>]uêle, c'est que le

en commun; en abusant grossièrement de sieur Le Houlx celui-là même sur Icquels ils
celte parole de Jésus-Chri t : que tout es-
prélcndenl que le miracle s'est opéré, celui
prit (le domination y doit être interdit; que le par.i s'est pressé de conduire dans
2" licrcsie du prcsbjlcianismc, c'est-à-dire t ;us les quartiers de Paris p ur y publier
1

l'égaiitc des prCtrcs avec les cvèques ;


et de vive voix sa guérison miraculeuse, est
enfin, faisant armes de autorisent
tout, ils celui-là mèniLi qui, de i\ tour à Laon, touché
leur folie préicntion par la conduite du pape, de Dieu, et éliranlé par la lecture publique,
d'i;nporl;inl, disent- qui se lit dans la riitliédralc, d'un n:ande-
qui ne doit rien décider
ils, sans le conseil des cardinaux.
ment de M. de la Fare, a découvert à ce
Celte remonlrance des tieiile cures a été prélat tous les secrds ressorts de celle dia-
flétrie par un Jirrcl du conseil d'Elal du roi,
bolique manœuvre.
donné à Fontainebleau le 11 octobre 1727. que nous l'apprennent, et
\'oici le fait, tel

Le roi déclare que c'est par un esprit de ré- la que le jeune homme écrivit à son
lettre

volte et d'indépendance que ces remontrances


évèque le i mars 1732, et le mandement que
ontété faite'.... qu'après avoir méprisé lapuis- le prélat publia sur ce sujet le 10 avril de la
sance ecclésiastique, l'auteur de ce libelle ne même année. Le sieurLe inouïs fut attaqué, le
respecte pas davantage l'autorité du mi, à dimanche 17 juin 1731, d'une fièvre causée
laquelle il conieste le droit de faire une loi de par un riiume qui le tourmentait depuis
l'Etat de ce qui est déjà une loi de l'Eqlise, quelques jours quoique la maladie fût lé-
;

comme si le roi avait excédé les bornes de son gère, on entreprit de lui faire entendre qu il
était en très-grand danger. On le confessa
pouvoir en ordonnant que cette loi reçue
le lundi et le confesseur lui déclara que
par le corps des paslcurs unis à leur chef, se- ,

c'était pour contenter mrssieurs de la maison.


rait inviot'ablement observée dans ses Etats ;
Le mardi malin, le même ecclésiastique (de
comme si les curés formaient un corps qui fût
en état de faire des remontrances au rui. Sa
Sainl-Lticnne-du-Mont) lui apporta le via-
Majesté ordonne que ces- remontrances se- tique et rcxtrémc-onctioii, et lui dit encore,
ront supprimées, comme injurieuses à l'au- que ce n'était pas qu'il le trouvât plus mal,
ais que c'était pour satisfiire messieurs de la
torité royale, contraires a;ix lois de l'Etal, à . .
_ _ .

peine de punition exemplaire contre ceux qui maison. Ces messieurs de la maison avaient
se trouveront saisis desdits exemplaires. Le
donc leur dessein; et ce dessein était de
roi ordonne que le procès sera fait à l'au-
grossir en apparence la maladie. Dans cette
leur, à l'imprimeur et aux distributeurs de ces
»ue, ils firent faire au malade de fréquentes
exemplaires, suivant la rigueur des ordon- saignées; il en fallait multiplier le nombre
nances.
pour embellir les certificats. .Mi'is pour faire
bientôt courir le jeune homme dans tout
Lettre des trente curés de la ville, faubourgs Paris, il ne fallait pas épuis;'r ses forces; le
etbanlieue de Paris, à Son Eminence M. le moyen de satisfaire à tout fut de reitérer
cardinal de Noailles..., au sujet de la let- souvent les saignées, et de ne lui tirer pres-
tre écrite à Sa Majesté par plusieurs pré- que point de sang. J'avais déjà été saigné
lats, à la tcte desquels se trouve Son Emi- tfUat^e fo.s, dit le sieur Le Uoulx, mais on ne
nence, sur le jugement rendu à Emhj'un „jg ((,„,; pi esque point de sang, cequifiit que
contreM.révèquedeSenez(Soanen), 1728, saignées ne m'affaiblirent puint. Comme
cessaiiinécs
ces Coiiin le

malade prit le parti de ne point répondre


TÉMOIGNAGE dit clergé de Paris à l'occasion de aux discours importuns qu'on lui tenait sur
.M. Paris, on en prit occasion de publier
la lettre écrite à Sa Majesté par planeurs
qu'il avait perdu la connaissance, et ce fut
prélats, au sujet du jugement rendu à Em-
alors ((u'on mil s us son clie\et un morceau
brun contre M. deSenez. 1728, in-V.
de bois de lit du préter.du saint. Le lende-
Seconde requête des curés de Paris à leur main, le ieurLeDoul\ commença à cracher,
archevêque, au sujet des Miracles de M- de ce qui L' soulagea. Aussitôt on cria miracle.
Pd.ris. k p. 'm-h', 1731. Le malade en lut d'autant plus étonné, qu'il
Les vingt-deux curés de Paris, qui ont si- ne s'éiait point adressé au sie:ir Paris, et
gné celte requête, présentent à M. l'arche- qu'il n'avail point dé eonfiance en lui.
vêque treize relations de guérisons extraor- Pour mettre à profil celle inliLme, il fallait
dinaires, dont ils se sont trvurés, disent-ils, des certificats. Le ^médecin (Le Moine) dit
en état d'assurer. Ils ajoutent, (\\i'elles sont (ju'il n'y a\ait (ju'à en dresser un, cl il le

si considérables en elles-mêmes, si évidemment signa, tel (lu'i! lui fut présenté. Les chirur-
attestées par un grand nombre de témoins giens (Cuula\o et Baiily). r.sislcrent quel-
dont la sincérité est connue, et revêtues de ca- que temps, mais enfin ils succombôrcnl. On
ractères si éclatants, qu'ils espèrent que Sa lit l'aire au jeune homme une relation, qu'on
isd CUR CUR 430
corrigea plusieurs Enfin, on le condui-
fois. ordonnances de M. l'urchevéqur de lîcims,
sit d.iiis une infinilé de mai^iOns, pour y ra- cleso octobre 171() ^t 20 )n(iis 1717, nu su-
conter le inirucle imaginaire et donner vo- jet de la constitution Lnigcnilus; p.ir M'
gue à imposture.
1 Chevalier, avocat; avec des letlreset actes
Tel est le n)lr,.cle que les vingt-deux curés de plusieurs cures du diocèse de Reims.
de Paris ont eu l'audice de présenter à leur Paris, Fr. Jouenne, in-i".
archevêque pour imi informer. M. l'arclic-
vêquo en prit en effet connaissance, et le
MÉMomE pour le ch'ipitre de l'Eglise métro-
politaine de Rtims, et autres , appelant
sieur Le Uouls, par un acte du 30 mai,
lui déclara que la relation présentée par les
comme d'abus des ordonnances de M. l'ur-
clietégue de Reims, des o octobre et 9 dé-
curés et faite par lui même, à l'instigation
cembre 1716, et 2) mars 1717; par M' Guit'
de ceux, qui l'environnaient alors, ne conte-
let de Btaru, a\ocal, a.\ec un recueil de
nait point vérité, et qu'il persistait dans celle
pièccsqui j ont rapport. Paris, Fr. Jouenne,
qu'il avait faite à M. de Laon.
1717, in-V.
Le "2 avril suivant, le jeune homme, plein
de courage et de zèle pour réparer sa faute, Mémoire pour la faculté de théologie de
écrivit encore à M. de la Fare, et le pria de Reims, appelant comme d'abus des ordon-
vouloir bien donner son niandemenl, pour
démbuser le peuple sur ce prétundu miracle.
nances, aU-.; par W
Chevalier, avocat;
avec la proiestalion de l,i faculté de théo-
Ce lut en conséquence que ce prélat publi.i, logie de Reims etc. Paris , Fr. Jouenne. ,

le 10 du même mois, un mandement Im- 1717.


primé, avec les lettres du sieur Le Doulx :
monuments immortels et du zèle de ce Tous ces écrits sont répréhensibles à plus
grand prélat, et de la sacrilège imposture d'un litre; les trois derniers mémoires sur-
du parli. tout respirent d'un bout à l'autre le presby-
CURES DE REIMS. Glaude-Remy téranisme.
Ilil-
leî, Jean-1'rançois Debeine, et Lnuis Geof- Un manilement de M. de Mailli, du 3 oc-
froy, curés à Reims, esprits discoles, perturba- tobre 171C, était dirigé contre le livreduTe-
leurs de la tranquillité de rEylise, ministres moignnge de la vérité; et le prélat ordon-

d'iniquité; Nicolas Le Gros, Claude Baudouin nait qu'on fît lecture de ce mandement. Les
cl Jean-François Maillelér, chanoines de curés, le ciiaiiiirc et la faculté de théolo-
Reim,, rtf.saiit de se soumettre à la bulle gie, relubèrent de faire celle lecture, quoi-

Vniyenitus, furent excommuniés par sen- qu'elle leur fût prescrite sous peine de sus-
tences rendues le 17 juin l'io, en l'oflicia- pense encourue ipso facto.
lité de Reims. Ces sentences lurent publiées
L'hérésie est, comme on voit, peu d'accord
avec le mandement du vicaire gênerai de avec elle-même. Mille fois on a entendu les
M. l'arclievéque (de Maillij, à Reims, li. jansénistes soutenir que chaque evêque en
Multeau, 1715, iii-4°. particulier, indepcnd;inifiient 1 1 du pape et
A celte occasion plusieurs pièces furent du corps des évêques, est le mailrc absolu
publiées par les excommuniés, ou par leurs de doctrine dans son diocèse. Un homme
la
avocats, en leur nom. s'est depuis élevé, cl, dans un ouvrage fana-
Mémoihe pour les trois docteurs et curés de tique intitule le Témoignage de ia Vérité il
:
,

Jieims, appelant comme d'abus d'une sen- est allé jusqu'à vouloirqiie le cri tuiiiuîlueiix
tence d'txcommunicalion prononcée contre du sim|ile peuple fût la règle de notre foi. Ici
eux, etc. l'aiis, Uamien Beugnier, 171G, l'on prétend que la vois des évcq nés est inutile,
in-4°. sans le suffrage des ecclesiasliques du se-
Mëmoikk des trois docteurs et curés de Reims,
cond ordre, et c'est en particulier l'unique
pour obtenir but que s'est proposé l'auleur du Iroi.siéme
le renvoi au parlement de la
cause intentée contre eux, au sujet de la mémoire. Voici quelques-unes de ses propo-
sitions :
constilulion Unigcnitus. Taris, Uamien
Beugnier, 171C, in-4°. VagdOii Une croient pus flesdocleurs, cha-
.

noines et curés de Reims) qu'on doive re-


Uemonthanci; à Nosseigneurs de parlement, garder comme une chose constante que les
pour les trois curés de Reims, au sujet de évêques sont seuls juges
les de la doctrine.
l'excommunication: avec le plaidoyer de Page 270. Doit-on regarder comme une vérité
M' Chevalier, avocat. Paris, Imb. de Bats, décidée ce qu'avance M. l'archevêque que
in-4". les évêques sont de droit divin 1rs seuls juges
MÉMOiuE pour les trois chanoines, docteurs de la doctrine.' Page 271. ,\ous y lisons (dans lo
de la /acuité de théologie de Reims, ap- peutéronume) que dans les questions difficiles
pelant comme d'ahu.'i d'une sentence, etc. il faut s'adresser au sanhédrin, et suivre le
avec quelques pièces qui ont rapport à jugement des prêtres. Toute celle pau-c et la
celle affaire. Paris , Fr. Jouenne
, 1716, suivanti' sont employées à développer celle
\n-k'. doctrine erronée, (|iie les pasteurs du second
Pi-AiDOVKu de M' Joly en faveur des trois ordre ont voix décisive dans les conciles.

channines et des trois curés, pour être dé- C'est ainsi que
jansénisme détruit toute
li-

chargés de la sentence, etc. 171(;, iii-V*. la hiérarchie. Uanscelle secte, l'evéqueestau-


lant que le pipe, le prêtre autant que l'é-
Mii.Moini; pour les curés de la ville et du dio- véquc. cl le laïque autant i]ue le prêtre.
cèse de Reims, i^ppeanl comme d'abus des Voyez KoLssi;.
431 DIGTlONNAlRt: 015 JANSENISTES. 452

D
DAMVILLIEllS, pseudonyme donl Pierre Soanen, le 12 février 1736 : Vous pom^fz voug
Nifole a fait usage. ress uvenir qu'au tnois d'octobre 1729, ro«*
DANTINE doin). Voyez Clkmencet. n'aviez point encore ouï parler il'un ouvrage
DARCY ou CADRY (Jean-Iîaptiste). Un condniinc le i" août 1726, dans une instruc-
de ces deux, noms est l'anagramme de tion pastora'e qui porte votre nam. Par où
l'autre;mais teiv^l? Les uns disent que l'on voit que Débonnaire croyait comme,

Darcy est le vr^i nom de cet honnête jan- d'autres, que les écrits publiés sous le nom
séniste, qui, par anagramme, l'avait c!)angc de ces prélats n'étaient pas d'eux. C'est lui
en celui iJeCaiirj'. D'aulri's prétendent le con- que Soanen attaque dans sa Lettre d"u 20
traire ; M. Picot croit que le vrai nom e4 juin 1736.
Cadiy, et D.ir-y le nom de guerre. Quoi qu'il DEFOUIS (DoM Jean -Pierre), bénédictin
en soii, Darcy ou Cudry naquit en l'rovence de congrégation de Saint-Maur, né à
la
en 1680, et fut tour à t mr théologien de Monlhrison, en 1732. Il se prononça forte-
Vcrlhamon, évêque de Pamiers, de So;inpn, ment contre les principes révolutionnaires,
cvèquo de Sencz, et de Caylus, évéque d'Au- dans une profession de foi courageusement
xerre. H mourut à Savigny près de Paris le exprimée dans une lettre qu'il adressa au
25 novembre 1736. Journal de Paris, et formant 23 pages in-S".
eut part à VInsiruction pastorale de
11
11 y fut fidèle, et la scella de son sang, le 2o
Soanen, qui donna lieu au concile d'Embrun. juin 179't. Arrivé au pied de l'echafaud, il
lï est auteur des Apologies, du Témoigiingc demanda cl obtint d'être exécuté le dernier,
et de la Défense des Charlrcus réfugies en
afin de pouvoir olïrir à ses compagnons d'in-
Hollande. fortune tous les secours de son ministère.
Histoire du livre des Réflexions morales et de Cependant ce religieux était janséniste;
,

la Cunstîiution Unigeuitus, Amsterdam, nous aimons à croire qu'il avait cessé do


172.3-1738, V vol. in-i°, dont le premier l'être à la vue des malheurs que les principes

est de Louail [Voyez ce nom). janséniens avaient contribué à faire tomber


sur la France. C'était un écrivain laborieux;
Histoire de la condamnation de M. de ses écrits sont en général solides, et annon-
Soan'.n, évéque de Senez, 1728, in-i". cent beaucoup d'érudition; mais on y re-
RÉFLEXIONS sur l'ordonnance de M. de Vinti- marque un ton d'âprelé et d'aigreur qui ré-
mille, du 20 septembre 1729. 11 publia — volte. Tout ce qui n'est pas janséniste y est
fort niallrailé. 11 ne va être question ici que
beaucoup d'autres écrits de ce genre.
de l'édition des oeuvres de Bossu t, à laquelle
DEBONNAIRE ( Louis ), prêtre appelant, il eut une grande part, et ce qui va en être
naquit à Troyes ou près de cette ville, entra dit est extrait do l'Ami de la Religion, n* 58,
dans la congrégation de l'Oratoire qu'il , tom. III, pag. 85.
quitta dans la suite. Il a écrit plusieurs ou- après la
«Les manuscrits de Bossuet ,

vrages, dont quelques-uns contre la consti-


mort de l'évcque de Troyes étaient passés au
lulion il était cependant un des adversaires
;
président de Chazot.son neveu, et, après lui,
des convulsions qu'il attaque même assez
,
aux Réiiédiclins desBlancs-Manteaiix de Pa-
vivement dans son Examen critique, physique
ris. Ceux-ci formèrent le projet d'une édition
et théologique des convulsions, et des carac-
plus ample et plus complète que celles qui exis-
tères divins qu'on croit voirdans les accidents
taient. Le pmspeclus en fuldistribué, en 176C,
des convulsionnuires ; en trois parties, 1733,
in-i'. L'abbé le Queux, qui s'étaitassocJéàcelte
in-i°. Débonnaire mourut subitement dans
entreprise, prépara, dit-on, les premiers vo.
le jarùin du Luxembourg, le 28 juin 17o0.
lûmes. Mais il mourut avant qu'il y eût rien
De !-es ouvrages en faveur du jansénisme, de publié. D. Déforis, bénédictin des Blancs-
nous citerons :
Manl eaux, se trou va chart:é seul de l'édition. Il
Essai du nouveau conte de ma mère l'oie; ou en publia 18 volumes de 1772 à 1778, qui com-
les Enluminures du jeu fie la [constitution prennent principalement les écrits de Bossuet
avec une estampe qui représente le jeu de qui n'avaient paseneore été réunis, ses lellrcs
la constitution. l'-22 , in-8\ Ecrit bur- et ses sermons. L'éditeur se servit pour cela
lesque. de tout ce qu'il trouva dans les manuscrits
de l'évêque de Meuux. Il rassembla les ser-
On a cru, non sans raison, que Débon- mons et même les canevas de sermons, le»
naire fut l'é lileur du Discours de Fleury sur lettres et les fragments de lettres. li y joignit
les prétendues libertés de l'Eglise ijalHcanr, des préfares, des noies en grand nombre, des
avec (les notes assez amères. Voyez Fleiuy. tables, et parvint ainsi à la re îles vlumes.
Débonnaire publia quelques lettres aux On est forcé di- dire (iue ni le goûl ni un zèle
évoques de Montpellier et de Sciiez. Dans b;en entendu pour la gloire de R .ssuel n'ont
une lettre du 29 août 1733, à M. Colbert. il présidé au travail de l'éditeur. Il a coinpi.^
lui dit On dit qu'il y a dans Paris un homme
:
sans chois des fragmenis qui .luraienl dû
chargé d'une procuration ijénérale de signer res;er dans les carions. Ce n'est pas rendre
j)our vous tout ce qu'il plait à certaines gens service à un grand homme que de publier in--
de publier sous votre nom. 11 écrivait à .M. distinclement tout ce que l'on trouve dans ses
43S DEL DEL 454

papiers (1), et ce qui n'était destiné qu'à son professeur de Sorbonne, chanoine et théolo-
us.igc. Os essais informes, le plus souvent, gal de Rouen naquit à Paris en 1G72. F.xilé
,

allciidaicnl d'être mis en œuvn-, on n'ét àenl à Périgueux, lors duT'is île ron^cience dont
que des matériaux. D. Déloris n'en jugea pas il était un des signataires, il se rétracta et
ninsi, et grossit son éiiiUon de tous ces mor- obtint son rappel. Il prit part aux démarches
ceaux. Un autre défaut de son travail, c'est de la Sorbonne sous la régence, fut exclu
la longueur de ses préfaces, la profusion de des assemblées de la faculté, en 1729, et
SCS noies, rt surtout l'esprit dans lequel elles signa la Consullalion du 7 janvier 1735,
,

sont rédij^ées, la parlialilo des jugements, contre les convulsionnaiics. Il se déclara


l'âcrelé du slyle, et la vivacité hargneuse aussi contre les Nouvelles ecclcsiuslniues par
avec laquelle l'édileur attaque, à droite et à vingt lettres, qui parurent, en 173Get en 1737,
gauche, ceux qui onl le malheur de ne pas sous le nom de Itc/lrxions jurf/ciViises, et
penter comme lui. 11 les gourmande verte- dans lesquelles il attaqua aussi les nouienux
ment, quand il les rencontre, ou plulôl il s'é- écrivains coiuballus jiar Soanen. Il avait
loigne de son chemin pour aller les cherelier. donné précédemment deux Exumens du fi-
Vous ouvrez un volume que vous croyez de (jurisinemoderne, et faisait ainsi à la fois la
Bossuel, cl vous y êtes fatigué des inienni- guerre aux Nouvelles, aux Fiijuristis et à
nables notes, éclaircissements, apologies et Débonnaire, chef du parti opposé. On cite
récriminations de l'éditeur. \ ous couiptiez encore de lui une Dissertaliun llicolorjique
parcourir un monument élevé à la mémoire sur les convulsions; VExamen dr l'usure
d'un grand évéque, et vous ne voyez sciuvent sur les principes du droit ««nirc/, 1733, contre
qu'une construciion informe et pesante, dres- l"'ormey la Défense de la différence des vertus
;

sée maladroitement en l'honneur d'un parti. théologales d'espérance et de charité, l~k\,


Ce n'est plus Bossuel tout seul, c'est trop sur la dispute qui s'éleva à cette occasion
fréquemment un disciple tout plein des pré- entre les appelants; VAnlorité de l'Eglise,
jugés de son école et qui rabâche à tout et de sa tradition dêjcnùue. L'élan paraît
propos la doctrine et les arguties de son avoir été modéré dans le parti de l'appiL.
maître. DELIGNY (N...), bachelier de la faculté
« Aussi touslesgens sages et modérés s'ac- de théologie de Douai, disciple du fameux
cordèrent-ils à blâmer la composition indigeste Gilbert, fut envoyé eu exil pour avoir ensei-
de l'édition nouvelle. L'Assemblée du clergé gné à Douai le pur jansénisme
de 1780 l'iiiiprouva d'une manière trcs-ex- Letïuk à M. l'évéque de Tournai.
prcsse (2), après un rapport qui lui fui fait On peut en juger par cet échantillon •

par l'ablié Chevreuil, et en porta ses plaintes On rendrait, dit-il, un ijrand serviceàl'Eglise,
au chancelier. Dom Déforis avait déjà reçu si l'on en exterminait te rosaire et le scnpu-
l'ordre de n'iu);Timer que le texte de lioisuet. laire. Proposition téméiaire, scandaleuse,
On dit (|u'il eut défense de continuer, cl il offensive des oreilles pieuses, et qui ne
parail (|ue le régiini^ même de .sa congréj^a- prouve que trop cette horreur impie qu'ont
lion lui interdit de s'en occuprr. C'est ce qui les jansénistes pour le culte de la sainte
ex])liquo pourquoi les derniers volunns, Vierge, et pour tout ce qui tient à une si so-
publiés par le libraire, n'ont pas reçu la lide dévotion.
dernière main. On essaya néanmoins de Les AiTELRs du Libelle inlilidé tLe venin des
ciintiiiuer cette édition. Ln 1790, on donna écrits contre les ouvrages du P. Platel et
les volumes XIX. et XX, contenant la Dcpnse du P. Taverne, découvert à -M.M. les ricc-
de la (/ec/ /rai'yji du cleigé, et il se répand tenrs de la Faculté de ihéologiedc Dou.ii,
en ce moni'ni (1813) (luedeux aulre-i vulumes convaincus de calomniis pir les lettres et
Tiennent d'être présentés au roi. Mais on a la déclaration de M. Deligni/ adressées à
beau faire; il n'est pas à croire que celle trois j)rrlats plus de deux ans avant (/u'il
édition se relève du discrédit où elle est revînt de son exil. 170i, in-12de 87 pages.
tombée, lille est jugée à jamais, non-seule- Les ou\ rages des PP. l'iatel et Taverne,
ment par ceux qui n'onl pas l'honneur de jésuites, ayant été attaqués par divers écrits
penser comme Uom Déforis sur certaines jansénistes, on y répon:lii par nue brochure
matières, mais par tous ceux qui cnl un piMi intitulée Le vmin ilcs écrits, etc., dans la-
:

de goût, de ju;;enient et de mesure. C'est une quelle le bachelier Deligny se trouva fort
collecli'in enlièriineul manquée , et les m.iltiailé.Ce fui pour se uefeiidre, qu'il pu-
elTorls qu'on a faits en dernier lieu pour la blia le Libelle dont il esl ici question. Ce
réhabiliter ne rccoucilieroiii pas le public n'est qu'un/ecueilde quelqnes-unesdeses let-
avec elle. C'est une ciim|iilation informe et tres dont la première est à .M. d'Arras, la
un ouvrage de parti: deux délauls majeurs, deuxièmi' à M. de Cambrai, cl la troisième
qui sont sans e\cuse et sans reuièile. » à M. de Pàri^; vient ensuite une déclaralioii
DELAN (FuANçois-IlïACiNruK), docteur et de ses sentiments, lùifia la quatrième lettre,

(I) El c'est, ajoiiions-noiis, lui en reiidrc un fort goût, avait dit Qu'elle aille se promener : Abeat quo
:

mauvais, ipie di; |iulilli r des ouvrages ipi'il avait libueril; car elle élail le Uiurihenl de sa loi, de -oi»
coiidunniés liii-iiieiiic à ue jamais voir li; jniir ; des p(enrel de son esprit. (Voijei Dussuet , ëvéjUe de
ouvrages tels , par ixeinp'e, (pie la Uéfemi: île la Troyes. )
déilarnl on île lUSi, dom linssiiel, qui l'avaii cnire- {i) Ce sont les lornies du pioccs-verbal. Note de
pii»e, iravadlco cl leliavaillco mai le ci inaiiile luis VAiiii (le la Itcligion.
(i-Tis pouvoir jalnai^ la Icnuiner on ta irouver de son
45J> DICTIONNAIRE DES JANSENISTES
qui e«t la plus longue, est encore à M. d'Ar- sionne cet article. Il en rétracte et condamne
ras, et renferme quelques lettres du P. de ta qiii'lques-uns; il veut justifier les autres:
Chaise. et il a l'audace de dire qu'il n'a avancé ces

Ce Deligny dont il s'agit est ce bachelier propositions que dans le sens des tho-
de Douai si connu par l'aventure du faux mistes, lui qui, en parlant à cœur ouvert,
Arnauld, dont voici en peu de mots la fa- avait traité deux fois ce sens des thouiisles
meuse histoire. de folie et d'extravagance. Voyez Arnauld
Quelques théologiens de Douai déguisaient [le faux).

avec grand soin leurs sentimcnis erronés, et DKSANGINS, prêtre dont on VQulut faire
disaient, avec les autres jansénistes, que le un thaumaturge pour relever le crédit de
jansénisme n'é'.ail qu'un fantôme. Un inconnu râris.
eut l'adresse de les faire sortir de leur se- Relation des maladies et des guérisons
cret. 11 écrivit au sieur Deligny, en prenant
miraculeuses de Marie Gault, et surtout
le nom de M. Arnauld; et par ce moyen il
de la dernière opérée par l'irit' rccssion de
l'engagea à se trahir lui-même, et à conve- M. Des ingins, prêtre, mort à Paris en
nir de S'in intime adhésion à la doctrine de enterré à Saint-Severiii, 1733,
1731, et
Jansénius. Ce bachelier, croyant écrire à M. Rousse, etc.
in-4-°. T'oT/e;;
Arnauld, ouvrit son coeur, et dévoila ses vé-
ritables sentiments. DESBOÎS DE ROCHEFORT (Élkonorï-
Je suis enlièremettt persuadé, lui dit-il dans M^RiE! naquit à Paris en 1710, fut doc'eur
une de ses lettres, (jue M. l'évéque d'Ypres a de Sorbonne, vicaire général de la liochelle,
été condamné par une faction d'une bande et ensuite curé de Saint-André des Arcs à
molinienne, ei qu'il ti'a jamais tenu d'autre Paris. Il embrassa les principts de la révolu-
doctrine sur la grâce qw
celle de saint Au- lion , et fut évêque constitutionnel de la
gustin : je crois même que nul pape n'a ja- Somme il subit néanmoins des persécutions
; :

mais donné de plus évidenti's 7narques de fail- lorsqu'on l'eut arrêté, on le mit, pour l'hu-
llliilité, que dans la condamnation rffs cinq milier, avec dos prosiituées. Au bout de
propositions in sensu a Jansenio inlento. vingt-deux mois de détention, il fi't rendu à
Je suis persurdé, dit-il dans une autre let- la liberté; alors il se fil imprimeur, et c'est
tre, que les papes ont manqué en condamnant de ses presses que sortirent les différents
Jansénius, et ainsi je ri'ai aucun scrupule de écrits en faveur du cler^'é constitutionnel. Il
lire les livrts qui traitent du jansénisme. fonda les Annales de la religion, ou mémoires
Et dans une aulre
il s'exprime ainsi : pour servir à I histoire du xviii' siècle, par
Quant à la grâce suffisante, je tous dirai ou- une société d'amis de la religion et de 1 paix.
1

verlement ma pensée ; je suis persuadé qu'une Ces amis de la religion et de la paix étaient
personne samnte en a porté un jugement très- Desbois lui-même et ses confrères Gréi^oire
juste et très-équitable, quand elle a dit que In et Uoy(M-. D';iprès le jiro pcclus qui parut
grde suffisante des molinistes est une errnir, au mois de juin 1793, il lut ai^é de prévoir
moi crois une liércsic, et quf la grâce
je la que le nou\ eau journal ne serait guère que
suffisante des thomistes est iine so'tise. la sui'e (\('S Nouvelles ecclcsiasiiquey, et n'ob-
Enfin, dans uneanlre lellre, voici comment tiendrait pas la confiance du clergé. Les
ilparle : Je déclare devant Dieu que j'<ii une noms (]ue nous venons de citer annorçaient
attache inviolable à tous les sentimnUs de M. as-ez que le j'uisénisme et l'esprit révolu-
Arnauld, etc. Que je
'-rois que lu liberté d'in- tionnaire brilleraient également dans les
difjéreuce dans la nature corrompue n'est Anna'es. D'autr^ s umis de la relijion el de la
qu'une rh mère et une invention htinaine, et paix concouraient à cette publicaiion nous ;

le reste d'une philosophie pé aginne. Que nomme ons Saint-Marc, ancien lédacteur
depuis la chute d'Adam il n'y a plus de grâce di's Nouvelles ecclésiasii/ues, Servois, Daire,

suffis tnte, 7nai< seulement efficace, etc. Que Pilel et Sauvigny. Minard et Grappin y don-
le sentioieni des molinistes sur ce chapitre est naient quelquefois des article^. Ces Annnles
deni'-prlngien, et que l'opinion des thomistes ci>nimencè enl en 1795 et durèrent jusqu'en
est une pure sottise et une extrava ;anee. Que 1803, époque où elles furent supprimées par
sans la grâce efficace, non seidement nous ne la police, comme tendant à jierpétuer les
faisons rieu de bien, mais encore nous ne troubles. Ce recueil forme dix-huit volumes
pouvons rien faire, et que c'est être demi-pé- in-8°. (^esl tout dire, qu'il peut être regardé
Ir.gien que de penser le contraire. Qu'entre comme la suite de la gazelt" janséniste. Les
les dérotion" populaires qui se bornent à un rédacteurs étaient presque tous allacliés
culte extérieur et demi- jud tique, on peut à ce parti. Desbois mourut le 3 septembre
compter le scupulaire. le rosaire, le cordon, et 1807. {Ami,\.. XVII, p. 71.]
d'autres confréries, it que ce serait faire un D!;Si;SSARTS (Alexis), naquit à Paris en
seriire â l Eglise que d'abolir ces dévotions 1G87, entra dans l'état ecclé-ia-lique, fut
fantastiques qui tienuent plus de la mome- appelant et concourut aux é;rils publiés
rie i/ue de ta rériiable piété. contre la Imlle, en 1713 et 1714. Il avait
L'iiicon- Il pr posa e core au bachelier quatre frères, tous ecclésiastique-. 1 jansé-
1

Deiijiiy de signer une thèse de sept articles, niste-; l'un deux est fort connu sous I" nom
pun meut j>ln^éni^nne, et le bacnelicr le fil de Poucet. Leur maison était un lieu de con-
de tout son cœur. férence, et comme le bureau d'adresse du
Or c'est 'ur tous ces aveux indiscrets que parti. Les réfugiés de la province y eu^
revient Deligny dans le libelle qui occa- vovaient des bulletins à la main, qui furent
437 DES DES m
le premier gpr'»e des I^'p,iiveUes ecclésinsli- concordat de 1802. Ils se divisèrent alors;
eues. Alexis prit part à toutes les querçlleç Desfours fut un de ceux qui refusèrent de
jnnsciiieiinos et fut un des [)his chauds par-
,
reconnaître la nouvelle organisation de l'E-
lis.'ins ilu IÏ!rurisme. !1 érrivil coiiire Dé- glise gallicane. Toujours à la recherche des
bonnaire, jn!is(;iiii..tc aus >i , mais qui alla- convulsionnaires et de leurs partisans, Des-
quiil ce sys'èine. Il oinhaltit anssi l'otilpied
i fours se rendit en Suisse; mais à son retour,
lurs des disputes sur la confiance et la ce voyage ayant éveillé les soupçons du
crainte, ou [)lnl;t sur lus vertus théologales; gouvcrnemenl d'alors il fut renfermé
, au
car la eoniroversc avait clian; é d'objet, cl 'l'emple où il resta six mois. Quelques-uns
ce fui le troiiènie ol.it de celte dispute. Il donnèrent pour principal motif de cet empri-
uioiirnl le i2 n)ai 17"4. sonnement une brochure sur le jugement du
Voyez Etfm vkk. duc d'Enghien que Desfours avait distri-
,

buée en secret. Malgré leur profession de


Défense du sentiment des saints Près sur le
morale, les illumines de lous les pays s'a-
retour futur d' Elle, et sur la véritable in-
— bandonnent souvent aux excès les plus blâ-
tellif/enre dis Ecritures. 1737, iii-1 2. A vec
mables; un certain nombre de convulsion-
une Suite, 17'i0, 2 vol. in-12. naires avait cela de commun avec eux; mais
Examen du senrimei.l des Pères cl des ancien^ il faut rendre à Desfours la justice de dire
Juifs sur la durée des siècles. 1739, in-12. qu'il eut toujours des mœurs pures et même
austères, pour imiter sans doute ses maîtres
Di^sEUTATiox nù l'on prouve que saint Paul de Tort-Hoyal que leurs partisans pei-
,
n'ensrigne pris que le mariaqe puisse être
gnaient comme de pieux anachorètes. S'il ne
rompu, lorsqu'une des parties embrasse la partagea pas les désordres de plusieurs con-
religion chrétienne. 17Ga, in-12. î'.lle fut
vulsionnaires il en avait
, embrassé néan-
mise à I t;;'/fj- le G seplemjjrc 1759, et ne
moins toutes les opinions avec une exalta-
fut as approuvée dans le parti iiiènie de
1
tion pou commune. Comme eus tous, Des-
l'auteur.
fours éiait préoccupé du but de leur grand
Difficultés proposées nu sujet d'un dirnier œuvre, c'est-tà-dirc de la future conversion
éilaircisscment sur les vcrius liiéologales. des juifs au christianisme; cet espoir de sa
1741. part lui inspira un tel amour pour le peuple
C'est !c premier ouvra:e qu'il donna d'israi'l, qu'il allait épouser une jeune juive;
dans dispute dont il a été qtieslii)n. Petit-
la mais les remontrances de sn famille et celles
pied rcponilil, cl sa réponse, datée du 5 de ses collègues empcchrrenl qu'il ne con-
février i7'i2, fut mise à VinJex par décret du clût ce mari.ige. \'ers les dernières années
Jl septembre 17o0. de sa vie, il tomba dans la plus profonde mi-
DocïuiNK de saint Tliomas sur l objet et la sère, ayant dépensé son patrimoine dans des
distinction des vcrUis thioîogalcs, 1742; et voyages sans fruit, des entreprises bizarres,
défense de cet'écrit, 1743. à l'impression de ses livres, et enliu eu des
DESESSAUTS (Jeas Baptiste). Voyez Ton- secours réilériS à ses amis les convulsion-
cet. naires. Pour comble de chagrin il finit par
DESFOURS DE GENETIi-liE (CLiUDE- (tUe divisé d'opinion avec eux bientôt il se :

Fraxçois) naiiuil à Lyon, en 1757, du dcr- vit abandonné de tout le monilo. Une demoi-
nierprésident de la cour des monnaies de ctlc selle de Lyon, d'un âge avancé, qui regar-
ville. Sa famille, alliée au prince de Moiit- dait Desfours de Génetière comme l'homme
barrey, s'était jeléc dans les opinions de l'ort- le plus \eriueux,li' recueillit chez elle; il y
Royal; élevé dans ces iJées, le jeune Des- niourul le oO août 1819, à l'âge d soixante-
fours y fui affermi par les oraloricns de deux ans. D' sfours n'ayant voulu recevoir
Juilly, où il fil ses éludes. Lis jansénistes les secours de la religion que d'un prê-
s'él lient divisé-; en plusieurs sectes Dos- ;
tre dissident, le clergé de sa paroisse refusa
fours aiiopt celle dis conviilsionnaires. 11 en
1 d'assister à ses funérailles. Ses p-irljsans, de
fut un des plus cliairls pariisans et le con- ,
leur coté, se disputèrent ses »étcnieuts, se
vidsionnisme fui l'unique alTairc qui l'orcupa partagèrent ses cheveux, le regardèrent et
toule sa vie. Il y consacra tout son savoir, l'invoquèrent comme un saint.
sa fortune, sa tranquillité; entreprit de Les tbois éuils de l'Iiommc. 1788, in-S", sans
lonî^s voyages pour trouver ou former de indicatiou.de lieu. (]cs trois él^Js sont":
nouveaux convulsionnaires, cl pour recueil- Avant 1(1 loi, Sous la loi, Sous la grâce.
lir les faits des anciens sectateurs, dont plu- 11 est inutile de dire que l'auteur Us pré-
sieurs étaient vénérés par le parti, comine sente d'après ses opinions erronées.
autant de |)ro[iliètes. Desfours fut un dos
Hf.ciril dr prédictions intéressantes, faites de-
ennemis les plus déclarés de la révolution ;
puis 1737, par diverses personjic^, sur plu-
il la regardait comme un ciiâtimonl du ciel
sieurs événements importants. J792, 2 vol.
infligé à la France et aux lîuurbuns, « pour
in-12.
avoir persécuté la vérité dans les docteurs
et les disciples de l'orl-Hoyal. » l'our soute- Nous n'affirmons pas que celle date soit
nir et propager celte v'rité, il avait, à celte exacte.
même époque, des presses clandestines, d'où C'est un ouvrage siiij;ulier sous lous les
sortaient des ouvrages (jui se ressentaienl rapports , et qui n'est qu'un recueil d'ex-
de l'impérilio de l'imprimeur. Le parti con- tr.iiis de discours de dilTèronls convulsion-
tulsionnairc fui inliinemcul uni jusqu'au naires que les gens du parti vénèrent
,
,

139 DlcTlONNAIRr': DES JANSENISTES. 410

comme prophètes. Ces fragments iiidigeslcs, diocèses, .iinsi ce n'est point, selon lui, le troU'
placés par ordre chronolocique , poricnt peau qui doit obéir au pasteur; mais c'est le
clijiciiii la date du jour et île l'année, depuis pasteur qui doit se conformer à la volonté du
le 20 mars 1T33, jusqu'au 30 mai 1792. Ils troupeau.
eipparlieiinciil en grande parte au frcrt Voici ([uelques traits qui découvriront en
Pierre (l'avorst Perrault), au frère Thomas, mènii' temps le ridicule et l'impiété de eet
à la sœur Marie, et à la snur IJolda fmad i— ou rage
\ :

moi-ello Fontdn) ,
qui est considérée par Le tribunal des évéques, du pape et du
les coiivulsionnaires comme la propliélcsse concile même particulier sort, dit l'auteur,
lie la révolution. D'autres de la même seclc page *9, les bailli iges; le tribunal souverain,
en parlent aussi, et leurs amis et dévots y où l'on ju'je en dernier ressort, c'est l'Eglise
lro^l^ent des prophéties sur le rétablisse- ou le concile œcuménique.
ment des jésuites, l'invasion étrangère, la 11 alla(jue ensuite avec une violence ex-
cnns;itution civile du c'ergé, etc. On remar- trême les censures ipso facto, et sa crande
que dan- le style de ces prétendus prophi'-tes, objection contre elles, c'est qu'il serait ridi-
U; e alTectation visible de vouloir imiter les cule de dire que, dès le moment qu'un scélé-
vrais p;oiihètes de la sainte Ecriture. .Mais rat a volé ou tué sur un qrand chemin, il est
en supposant même que les amis de l'OEuvre dès lorsroué en effet, ipso facto, page 51.
n'aient pas altéré les dates, toutes ces pro- Il continue sur le même ton, et dit qu'a-
pl élies se trouvent noyées dans un fatras jouter Vipso fado à l'excommunication, c'est
d'éloges [lour les jansénistes, de clioses et cimime ajouter à la livre le mot de sterling,
d'esp'ession^ si incohérentes qu'il faut tout ainsi qu'on fait en .Angleterre.
l'aveuilement de la foi convulsionnaire pour Il compare ailleurs (pag. 98) l'Eglise dis-
y déterrer ces (;bscures prédictions. Celles persée aux conseillers d'un parlement qui
de la koeur Holda ,
par exemple, sont dé- sont dispersés chacun dans leur logis. En un
Liyées dans l'original en 3o vol. in-12.
, mol, tout dans celle misérable brochure fait
il. Grégoire s'est plu parfois à citer le livre paraître un esprit également bas et auda-
de Desfours dans son Histoire des sectes re- cieux, burlesque et impie.
ligieuses. DINOUART (JosEPn-ANTOiNE-ToLSSiiJtT)
DESMAUES (Toussaint-Gli-Jg-eph), prêtre chanoine de Saint-Benoît à Paris, naquit à
de l'Oratoire, naquit en loDOà Vire en Nor- Amiens en 1710, rédigea pendant quelque
mandie, fut député à Rome pour défendre temps, avec l'abbé Cl.iudc Jouanet, de Dôle,
les opinions de Jansénius. Il prononça à ce les Lettres sur les ouvrages de piété, appelées
sujet, devant le pape Innocent X, un dis- depuis le Jintrnal chrétien, et eni reprit dans
cours qu'on troH\e dans le Journat de Saint- la suite \e Journal ccc/fsù/s/i^up, qu'il con-
Amour. Son aitachcmcnl aux idées de l'é- tinua jusqu'à sa mort, qui arriva en 1786.
vêqui' (i'V;.rcs le.i attira des disgrâces niéri- Ce Journal ecclésiastique est un ouvrage
lées. Oii leriieiciii pour l'enfermer dans la utile où l'on trouve souvent des articles in-
Bastille; mais, s'élant échappé, il se retira téri ssanis et instructifs. L'ensemble en eût
chez le ducdc Liaiscourt.un des plus ardents élé mieux lié et lus conséqucnl, sî
i
captivé
,

dévots du parti dans le diocèse de Beauvais. par les partisans de la Petite église, l'auteur
11 y lesia jusqu'à sa mort, qui arriva en ne s'é ait laissé cniraîner par les préven-
1687. C'e~t à lui que le parti doit le Nécro- tions d'une secte arlilitieuse, et n'avait ré-
lo(je de Port-Uoyal, 1723, in 4°, auquel ira- pandu à pleines mains la calomnie contre
vai 1.1 aussi Dom Rivet. ceux qui la démasquaient. L'édition qu'il a
DK5R0QUES (N ,
)
chanoine régulier. donnée de V.ibrégé de l'histoire ecclésiastique,
On lui a attribué un livre intitulé : de l'avocat .Macquer (nmrt en 1770), à la-
quelle il ajoula un volume, et la Vie de l'a—
Instruction pour calmer les scrupules, «u
Uifox, cvéque espagnol , que les jansénisies
sujet de la fo»!s/!<i(ii'on Unigenilus, et de
ont réclame couiine un de leurs partisans ,
l'appel qui en a été interjeté. 1718; seconde
portent l'empieiiite de celle fâcheuse situa-
édition, 1719, 119 pages.
lion qui, en faisant le tourment de l'écrivain,
Cet oavraae de ténèbres fut supprimé envoie encore le trouble et la défiance dans
par arrêt du Parlement de Paris, le i\ jan- l'esprit du leeleur. Notamment , le volume
vier 1719. On pourra se former une j sic qu'il ajoute a l'ouvrage de Macquer est visi-
idée de celle Instruction, par le caraetère blement calqué >-ur les hvres jansénistes.
(lu'rn a fait M. ra\ocit péi^éral de Lani'ii- UOMINIS (.Maiic-Antoine dk), mort eu
giioii dans son plaid'\ver oii il requiert la lC2'i ,à l'âge de snixante-quatrc ans au ,

i:o il Innalion de cet écrit. cliâleau Saiiil-Ange, où le pape l'avait fait


/.' nteur, dit C(> magistrat, propose les enfermer. Après a\oir ap|iartenu à la so-
maxi lies les plus pernicinises à la religion ciéié (le Jésus pendant emiron vingt ans,
et ail bien de l'Etat. Il conduit par les mêmes il la q illa pour mouler sur le siège cpisco-

vues qui dictèrent le livre du Témoiqn'ge de la pal de Segnia en Dalmaiie. Jîepuis il obtint
vérité, condamné si solennel lement par l'ar- l'aiclievêclié de Spalairo, par la faveur de
rêt du 21 février 1713. // ne craint point de l'cmpeicur Rodolphe. 11 eiait ami des nou-
rendre les peuples dépositaires de la foi, con- \eaMlés, iiiqiiiel, vain, changeant et enlre-
jeinleitient avec les évéques. La seule prérot/'i- prenan!. Il snufirail 1. s caresses des proles-
l le qu il accorde aux prélats est de les faire tanls, et av.ii- des idé' s qu'il prévoyait bien
maiciur d'un pas égal avec les curés de leurs ne dcv'ir pas cire partagées par les catiioli-
441 DOM DOR *ii

qups. Pour les rendre publiques, il passa en etaccuralionelatini facti studio et laboro:

Angleterre. Là, il publia di u\ oiivrafies dont Adnmi Xeictoni et Guillebni Beddli. Au-
il va êlrc question, el, aprôs plu icurs an- gustœ Trinobantuni, 1C20, in-fol.
nées lie séjour dans ce p.iys, il obiint du Petiu Siiavis Polani llistoriœ conciliiTriden-
pape Grép;oire XV de se rendre à Rome où ,
lini libri octo, ex italicis summa fide ac
,

il désavoua ses ouvrages el réiraita ses er- cura latini facti. Editionova, ab ipso auc-
reurs mais il fit de nouvelles finîtes, et Ur-
:
tore rnultis locis emendaia etaucia; ex
bain VIII le fit enfermer. versione yl'/rj»iî AV)r^o)i sed posteriorem
(

De BEPLiiLiCA ecclesiastica. Londres , 1617 maxime librorum meliorem versionem


r\ 1G20, 3 volumes in-fol. Autre édilion, — adornavit Guil. Bcdellus, Sarpii ann'cus,
Francfort, l()o8. c.eterorum M. Anl. de Dominis). Lugduni
X Le primip.il but de cet ouvrage, dit un
Balavoruin, 1622, in-i°.
crilique, dont Felier cite quelque chose, est
Nous avons dit dans d'autres articles,
d'anéantir, s'il se pouvait , non-seulement la
,

pourquoi les jansénistes recommandent l'ou-


monarchie de l'Eglise et la primauté du
vrage de Sarpi. Voi/cz Avin.oT, CounAYER.
])ape, mais encore la nécrssiié d'un chef vi-
sible. Un lel ouvrage ne pouvait manquer
On sait que cette histoire mensongère a
été victorieusement réfutée par l'ouvrage
de plaire aux puritains d'Angletorre; mais il
dont voici le titre
estsurprenant que Jacques 1"^ Tait souffert, :

et n'ait pas vu qu'un homme qui ne


qu'il HisToniA del concilio di Trento scritta dal ,

veut pas de chef dans l'Eglise n'en veut pas Padre Sforza Pallavicino, délia compagnia
dans i'Et t... Dominis prétend prouver (iiv. I, di Giesu; ove insicnie refiutasi con aulo-
011.4), que saint Pierre n'était pas le seul revoli teslimonianze un'istoria falsa.divol-
chef de l'Eglise, et que saint Paul lui était e ita ncllo stesso argomento sotto nome di
égal en autorité. Il dit ailleurs que l'Eglise Pietro Soave Polano. In Roma, Angelo
n'a point de vériiable juridiction, et il lui re- Bernabù dal Vernie, erede del ManelO,
fuse loi:le puissance coactive, ne lui lais- IfioG, 1G")7. 2 vol. in-fol. —
Autre édition,
sant que la directive. Il confond l'Eglise en- in Roma.Riagio Divers in, etc., 166 V, 3 vol.
seignante avec l'Eglise enseijinée. lit pour in-4°. —Traduite eu latin, studio et labore
peindre cet auteur (l'un seul trait, on peut et Joan. Rapt. Giattini, Anvers, ex officina
on doit dire que
sjslènie de liiclicr, ce-
le Planliniana Balthasaris ]\Ioreli , 1670,
lui de l'auteur ilu Te'inoignaije de la véiité , 3 vol. in-'t".
et celui des cinquante avocats, rentrent par- DORSANNE (Antoine), natif d'Issoudun
faitement dans celui de Marc-Antoine l'e en Berri, docteur de Sorbonne. chantre de
Dominis. Aussi liicher refusa-t-il toujours l'Eglise de Paris, fut gr.ind vicaire et officiai
4c souscrire à la censure <|ue fit de cet ou- du même dioièsc, sons le cardinal de Noail-
vrage la faculté de théologie le l.o décem- les. Il eut part à la confiance de ce cardinal,
bre 1G17. » et fut un des principaux instigateurs" des
Nicolas Coeffeteau réfuta savamment le mesures qu'il prit, et de son opposition à la
livre de Dominis, leiuel livre fut brûlé avec bulle l'nifienilus. Il mourut en 1728 de la ,

la it'présentatiii?\ du corps de son auteur au douleur que lui causa l'accpptation pure et
Champ de Flore, jiar senlencc de l'inquisi- simple (|ue ce même cardinal de Noailles
tion. Plusieurs é( livains, les uns jansénistes, avait faite enfin de la bulle. Nous avons de
les autres gallicans, ont adopté plusieurs lui un Journal très-minutieux, contenant
idées de Dominis non-seuiemcn! dans le
,
l'histoire el les anecdotes de ce qui s'est
siècle dernier, mais encore dans celui-ci. On passé à Rome et en France, dans l'affaire de
peut nommer l'évéque constitutionnel (Iré- 1.1 <onslitution l'niijcnitus , 2 vol. in-l*, ou
goire, l'abbé Taiiaraud et M. ^)\.^)'m. Voyez 6 vol. in-I2, en y comprenant le supplé-
le Dict. histor. de Eellcr, au mol Dominis. ment. L'auteur s'y montre très- prévenu ,
Environ deux ans après l'appari ion de son Irès-p.irlial et très-ardent; il a tout vu , tout
livre sur le gouvernement de l'glise, Mai'c- 1
entendu, el méie à quelques laits intéres-
Antoinede Dominis puldia VJJisluire du con- sants les détails les plus minutieux et les
cile de Trente de Fra-Pao!o Sarpi sous le ,
anecdotes les plus suspei tes. Ses amis seuls
nom de Pietro Soave Pohnw, anagr.imme de ont le sens commun ; les antres sont des
Paolo Snrpio Vcnet)
, c'esl-.i-dire Paul
,
iiiilié iles ou des fripons. Dor>anne est à la
Sarpi de Venise, liy eut plusieurs éditions et fois, dans ce jnurnal, fort crédule et fort
plusieurs traductions de ce livre nous avons ;
n-a!in il
: ne dissimule pas qu'il fit tout ce
parlé ci-dessus des traductions i'rançaises; qu'il put pour empêcher le cardinal de
et ici nous mentionnerons seulement ':

Noailles d'.iccepter. Vllleforc . auteur des


HisTORiA del concilio Tridentino nella quale ;
Anecdotes de la constitution l'nigenitns, s'é-
si scoprono tutti gl'artificii délia (]orte di tait beaucoup servi de ces Mémoires dans la

Homa per impedire che ne la vcrilà di composition <le son ouvrage; aussi retrouve-
,

dngmi si pales iss(<, né la rilVuiiia di pa- t-on dans le journal une lionne partie des
pato, et de;ia Cliiesa si traitasse faits, faux ou vrais, rapportés dans les .Anec-
di Pie- ;

tr» Soare Polann, piilili<ata, etc. In !.on- dotes. L'aulenr des Ane.-dotrs ne conduit son
dra, Giovan. Billio. IGl',), in loi. liisioîre (loe jusqu'en ITl.S. le journaliste l'a
ciinlinnée iusqu'(n 1728. La narration du
Petiu SiKiv.'s Plnni llishria- coiicilii Tri- premier est vive et coulante, celle du second
denlini, libri octo ; ex italicis suuima fidc est simple el fort négligée.
,

HZ DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. Ui


DRAPIER (Gui naqait àBeauvais,
) â Beauyais fot
, mourut en celle dernière ville en octobre
curé de celte ville, soutint 'es idées jansé- 1733, dans sa quairc-vingt-quairième année.
niennrs cl écrivit en faveur des Bépexiom
, De sa plume, aussi ingénieuse que chré-
morales et contre la constitution Unioenilus. tienne, sont sortis un grand nombre d'ou-
DUnLINKAUfN....), iloclnir de Sorlionn •. vrages, écrits a» ce pureté, avec noblesse,
RiifLTATiON de la Réponse de M. l'én'que avec élégance; c'est le caractère de son stïle.
d'Angers à la lettre i!e M. DnbUnean docteur , 11 serait parfait s'il était moins coupé, plus
,

de Sorbonne, du faux systcmc de M. l'evêque varié, plus précis on lui reproche aussi un
:

de Soissons, dans ses deux avertissements et , peu d'arieclation;


des pernicieux principes sur Ics'juels on pré- Nous venons de rapporter ce que Feller
tend établir l'acceptation de la bulle Uuige- dit de Duguel nous allons citer également
;

nilus. 1719. In-S" de 1S2 pages. une partie do l'article que lui a consacré M.
Dublineati vieux docteur janséniste, s'é-
,
Picot, dans ses Mémoires, [um. IV, pag. lié.
tait avisé décrire à M. l"évêque d'Angers « Duguet ne renonça jamais à son appel
;

( Ponccl do !a Rivière) pour l'inviter à a|j-


,
il réappcla même en 1721 et mit beaucoup
,

jielcr nu futur concile. Ce prélat, qui, par de zèle à engager d'autn s à faire même 1 !

la public ilé de ses senlimenis sur ce sujet démarche. Sa lellre à réièque de .Montpel-
se Cl oyait à l'abri d'une pareille proposiiinn, lier, en 172i mérita d'être llélrie par arrêt.
.

répondit avec force au ducleur, le 10 de dé- Ses nui res ouvrages sont nombreux. Les voici
cembre 1718, et fil ini])rimer sa réponse, dans l'ordre des dates 1° Traité de la Prière
:

pour détourner les fidèles de son diocèse des publique et des Dispositions pour ojfiir les
pièges que leur tendaient les novateurs. Or, saints mystères. 1 vol. in-12. Paris 1707; il ,

c'est de celte réponse qu'un anonyme a en- a été réimprimé fort souvent. 2' Traité sur
trepris la Réfutation, par un assez long écrit les Devoirs d'un évéqne, Caen, 1710. 3" Rè-
qu'on peut appeler à juste tilrc une misé- gles pour l'intelligence des saintes Ecritures.
rable compilation de tous les lieux communs 1 vol. in-12. Paris, 1716. L'abbé Asfeld y a
des Qufsiiellistes. travaillé elles ont été attaquées par l'aca-
;

DUBOIS. Voyez Bois (nu;. démiiiea Fourmont et par un anonyme.


DUBOIS, préire à Dclfl. Nom emprunlé 4° Réfutation du système de Nicole, touchant
par le Père Quesnel. la grâce universelle , brochure in-12. 17l{i.
DUGUIÎT J 4CQiES-J()SErM ) né à Mont-
( ,
5° Traité des Scrupules, in-12. Paris, 1717.
brison en IfiiO, commença ses études liez
, (
6" Lettres sur divers stijcls de morale et de
les Pèies de l'Oratoire de celle ville. 11 les piété, 10 vol. Paris, 1718, souvent réim-
étonna par l'élendue de sa mémoire et la fa- primé. 7° Pensées d'un magistrat sur la dé-
cilité de son es])rit. Devenu membre de la claration qui doit être portée au parlement,
congrégation à laquelle il devait son édu- brochure in-'i°. 1720. 8' Comluite d'une dame
CJlion, il professa la jibilo^opiiie à Troycs ,
chrétienne, in-12. Paris, 1725. 9° Disserta-
et, peu de temps après, la théologie à Saint- tion théologique et dogmatique sur les exor-
Mag oire à Paris c'était en 1IJ77. Au mois
: c^smes et autres cérémonies du baptême ;
de scplembie do celle année, il fut ordon- Traité do'jmntique de l'Eucharistie ; Réfuta-
né prêlre. Les conférences qu'il fit pendant tion d'un écrit sur l'usure, in-12. Paris, 1727.
les doux années suivantes 1G78 cl 1!>7;>, ,
10° Caractères de la Charité, in-12. Paris,
lui acquirent une grande réputation. Tant 1727. il" Maximes abrégées sur les décisions
d'esprit, de savoir, de lumière et de piété, de l'Eglise, et préjugés légitimes contre la
dans un âge si peu avancé, surprenaieni et constilution, 1727. 12° Explication du mys-
charmaient les personnes qui venaient l'en- tère de la Passion 2 vol. in-12. Paris, 17:^8.
,

tendre, et le nombre en était considérable. Cet ouvraie, dont il a été fait plusieurs édi-
Sa santé, n;ilurellemenl délicate, ne put sou- tions, n'est qu'une portion d'un plus grand
tenir longtemps le travail qu'exigeaient ses ouvrage qui parut sous le même tilre, (n
conférences, il demanda, en ICSO. d'être dé- li vol., 1733. 13° Réflexions sur le mystère
chargé de tout emploi, et il l'oblint. Cinq de la sépulture ou le tombeau de Jésus-Christ,
ans après, en 1(383, il sortit de l'Oratoire, 2 vol. iM-12, 1731. li" LOuvraye des six
pour se retirer à Bruxelles, auprès du doc- Jours, ou Histoire de la Création , 1 vol. in-
teur Arnauld, son ami. L'air de celte ville ne 12. 1731. Sou\ent léimprimé. C'est le com-
lui étant pas favorable, il revint en France, mencement de ['Explication de la Genèse,
à la fin de la même année, et vécut dans la qui parut l'année suivante, à Paris, en 6 vol.
plus grande relraite au milieu <!e Paris.
, in-12. 13° La même année, Explication du
Quelque temps après, en 1C90, le président livre de Job, V vol. in-12. 10° Explication
de Ménars, désirant avoir chez lui un homme de plusieurs psaumes, 4 vol. in-12. Paris,
d'un si grand mérite, lui ollrit un apparte- 1733. L'abbé d'As'feld y a donné un supp'é-
ment dans sa maison. L'abbé Duguct l'ac- menl. 17° Explication des xxv premiers
cepta , et en jouit jusqu'à la mort de ce ma- chapitres d'Isaie, 6 vol. in-12. Paris, 173i.
gistrat. Les années qui suivirent cette perte L'abiié AsTold y a eu sa [lart. 18° Traité des
lurent moins heureuses pour cet écrivain. Principes de lu foi chrétienne, 3 vol. in-12.
Son opposition à la constilution Unigcnilus, Paiis, 173C. 19° Explication des livres des
et si'n attachement à la doctrine de Quesnel, Rois 3 vol. in-12. Piris, i73S. L'aijhéd'As-
,

son ami, l'obligèrent do changer souvent de feld y a eu sa [«art. 20° Institution d'un
demeure et même de pays en le vil succes- : prince, 4 vol. in-12, 1739. Cet ouvrage fut
.sivemenl en Hollande, à Troyes, à Paris il ; composé pour le duc de Savoie, depuis roi
«r. DUG DUG UG
de Sar(lai;^nc. 21" Conférences ecdciias- a ni Dieu nirelir/ion où n point de d-a-
il n'i/

lir/iipn 2 vol. in-V°. On voil combif-n Duguct


,
rilé. SI. Duquel débile la inéine doclrine en
éiail fécond i! l'élait mciiie trop. Du roste
; ,
tornies pins précieux La charité s-'ule sait :

plusieurs de ses ouvrais sont eslimés d('S gémir, tout If reste n'rst r/u'iin son sem''lnble
ccciési.isliques il y rèL'ne un ton d'onction
; à celui d'un airain relenlissant ou un bruit ,

qui n'est pas commun dans cetic école. Les importun; rien n'est mesu-é, rien n'est dans
Explications de l'Ecriture sainte méritent le ton, rien n'est d'accord, que ce que pro-
surtout d'être remarciné-s. C'est le fruit des nonce la cliarilé, tout est insnpjioriatjle sans
conférciiC'S que r.iuleur faisait à Saint-Uoch, elle, et discordant ; nous ne dn-ons demander
ayec l'abbé d'^sfidd, et qui eurent dans le que la charité. On affecte d'iiisinner dins le
temps beaucoup de vogue et de réputation, dixième moyen, l'iiérésie de la caduciié et de
On a encore de Duiiuet une lettre à Van Es- la décadence prétendue de l'Egli'c, en disant
pen en laveur de l'appel, tribut qu'il a payé
, que Dieu la renouvellera dans sa vieillesse.
aux préjiifçés de son parti. Il était néan- Voyez Etemare.
moins bien éloip;né de l'âcreté et de la pas- Dans le Traité de la préparation aux saints
sion qui dominent dans tant d'écrits publiés mystères, on ne permet à un chanoine très-
vers cc'le époque. Dans une lellre du 9 fé- homme de bien et trés-fcnent de ne dire la
vricr 1732 , qui fut imprimée, il s'élève for- messe (|ue trois fois la semaine,
tement contre les Nouvelles ecdésiisliques , Règles pour l'intelligence des saintes Ecri-
et caractérise dignement cette misérable <;a- _ turcs. Paris, Jacques Etienne, 17iG petit ,

zetle cl son auteur. Il ne blâmait pas moins iri-12.


la folie des convulsions, l'opprobre de ce '
Nous avonsdéjà cité ce livre à l'article
parti. Celte manière de voir di.ninua son de l'abbé d'Asfeld , qui en a fait la préface,
crédit sur la fin de ses jours et l'exposa à
, Fo(/p: cet article.
quelques désagréments de la part de ceux L'auteur de la Préface générale .<«>• /'.In-
dont il avait épousé jusque-là les inléréts. » cien Testament, tome I de la I5:ble de Vence,
Maintenant, nous allons faire connaître 5' édilioi, p.ige 2"o, reproduit en partie ou
les critiques de quelque—uns des ouvrages en abrégé le> règles de Duguel, mais sans le
deDuguet. nommer il semble qu'il on ajoute quelques
;

Tra\tè de la prière publique, clc. Voyez la autres, et il dit en noie :« La plupart dos
citation de M. Picot. règles «lui vont êlre ici présentées se trou-
Le style de cet ouvrace e^t diffus, dit Fel- vent développées avec beaucoup [)lus d'élen-
1er, qui ajoute que l'auteur se rapproche due dans l'ouvrage intitulé : lièglcs pour
des principes m opiniâlrénient défendus pir rinlrltii/enre des sainle.f Fcrilures. Paris',
Messieurs de Port-Hoyal. Etienne, 1716, petit in-12. On les trouve
Les catholiques, dit un autre écrivain, ont aussi sommairetnenl présentées ilans le /;(,<-
trouvé quaniité de choses réprébensibles cour.? prcV/wfna/re qui se troui e à la télé de
dans cet ouvrau'e. En voici qnelqiies-unes : l'édition de la Bible deSacy, \n^pr'\mce àParis,
1° L'erreur de la grâce irrésistible, c'est-à- chez Desprez, en 1759, in-fol. Il csl permis
dire, la second- dos cinq propositions liéré- de répéter ici ce qui a été dit dus ce DiS'
tiques de Jansénius, se trouve formell<?iiieiit cour* d'aï rès l'aiileur de l'ouvrage que ron
dans le Traité de la prière, par:i(! lli, nom- vient de citer. Ces règles solii^es ne f euvenl
bre 9 Nous ne devons l ,i deman 1er à Dieu),
: être trop répandues et le précis que l'on en ;

que cette grâce qui nous apprend à user bi'n donne ici, ne peut qu'inviter le Icclenrcà lire
de tout le reste, et dont nous ne saurions ja- l'ouvrage même d'où elles sont tirées. »
mais auuser. Co\nriTK d'une dame chrétienne pour vivre
2' 11 est visible que Diiguet ne pense pas
saintement dans le monde. Ce livre fut
autrement que le P. Quesnel sur la charité. composé pour Mme d'.s,auesse,iu, vers l'an
11 prélend avec lui que toute action qui ne
procede pas de la chante par|-,.it' est ré-
prouvée de Dieu. On jnirera pir ce court pa-
rallèle de l'unanimité de leurs sentiments.
Le P. Ot'osnel dil (1) C'est la charité seule
:
l(;8fl,ei imprimé en 172">; Paris, Jacq.Vin-
cent in-12.— .\utre édition, il
^
;

^°"?','''';^''^"^
, .
iind.

^" .1,'-'^P;oc''e avec raison a auteur de


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qui parle à Dieu, c'est elle seule que Dieu en- «î*^ '.•"'•''^, ""^ i^'i'nl-Cyran. h lies sont, d,t-il,
tend; cl Duguet dit Dieu ne prèle l'oreille
:
'"'":' '' '""' '""«"'';« '|«
Pf" '"''f'"'- '"'"« 'f»

qu'à la charité (.'5' moven. nombre H). maximes en sont admirables. T oyez Saint-
Lc P. Quesnel dit (2) La charité seule ho-
:
Cyban.
nnrr />(>»,( t M. Dugmt dit apn's lui: La Lettre... à M. de Montpellier {Co\bcr\] au ,

charité seule le jieut louer fibidcm). sujet de srs remontrances au roi; in-4".
Le P. Ouesnel dil {3}: C'est en vain qu'on A l'occasion de cette lettre, un critique
crie à Dieu : Mon Père, si ce n'est point l'es- s'exprima, dans le temps ainsi qu'il suit , :

prit de charité qui crie... La seule charité fait M. Du;;uel, après avoir été longtemps un
{es actions chrétiennes... Dieu ne couronne janséniste assez modéré lève enfin en<ière- ,

que la charité. Qui court par un autre mniirc- nienl le masque. Sa lettre est datée du 2ojuil-
nient et par ttn autre tnotif(U'\ que la foi ou Ici 172i; au lieu de s'envelopper comme il
l'espérance), court en vain... Il n'y a point faisait auparavant, et de mesurer ses expres-
d'espérance où il n'y a point d'amour... Il n'y sious, il y prend le ton de M. de Witli du ,

(I) Prop. 81. ooel


(3) Pinp, suiv.
)
(i) Prop. 5ti. , \ \

in DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. il8

P. Gcrbcron et Hu P. de ta Borde: c'élait Explication des qualités ou des caraclèrei


s'accommoder parfailemcnt nu cnraclère ilu que saint Paul donne à la charité. Paris
prélal à qui il écrivait. Il ne se conlcnte pns Cil. La ISoKière, 1727. V6G pages. Autre —
d'applauii r in secrei au nouveau rlicf du éiilion, Paris, Louis Guérin, 1727, in-S°.
parti J'ai cru, Monsei:infxir,]u\ dii-il, que
: Autre, Bruxelles sans nom d'auteur ni
,

/« rimé r/ue vous défendez exif/eait de moi d'imprimeur. —


Autre, Amsterdam, Henry
quelque chose de plus... et qw je devais pren- Wander Hagen, 1731; in-12, iG8 pages.
dre m^me quelque part à votre combat et à Un passage du chapitre \m de la pre-
votre victoire, en vous rendant compte de mes mière EpStre aux Corinthiens sert comme
sentimetiis dans une lettre qui deviendra pu- de texte à tout le discours. L'abbé Duguet,
blique, s'il est nécessaire. en paraphrasant les traits dont saint Paul a
C'est donc M. Duguet qui veut que le pu- formé le caractère de la charité, décrit les
blic soit une fois bien instruit de ses senti- défauts que l'Apôtre oppose à cette vertu.
ments; et quels sonl-ils ces sentiments? C'est Mais il paraît que son but principal est d'y
que le jansénisme n'est qu'un vain faniùnie établir un point important de la doctrine
que l'Église combat. Plus on s'est efforcé, jansénienne.
dit-il, page 4, de réaliser le fantôme du jan-
Cette nouvelle religion consiste dans la
sénisme, plus on a démontré le mensonge et
seule charité; la charilé seule y est tout le
l'imposture; et il est désormais indubitable, culte, tout le mérite, toutes les vertus. Les
après une in/juisitlon si lonque et >; ardente, dons que l'on appelle vertus, comme la foi,
que tout se réduit au simple fait de Jansé- l'espérance, la pénitence, elc, s'ils sont avec
nius... On lui aitribue des propositions qui
la charité, ne font que par elle leurs fonc-
ne sont pas de lui. On a réduit sa doctrine à tions, ne réussissent et n'obtiennent que par
un simple extrait, et en cela on a fait une elle ; et s'ils sont sans elle, ils sont non-seu-
chose inouie et d'un très-dam/srcux exemple. lement sans mérite, mais même sans utilité ;
On a sur cet extrait très-court, trèf-informe, ils sont criminels, et d'autant plus criminels
très-infidèle , condamné toute sa doctrine. qu'ils sont en un degré plus excellent.
Il ne s'explique pas moins clairement sur
Au reste, cette charité, qui seule est tout,
ce prétendu fantôme dans la page onzième. H est le pur elïetvolonté de Dieu, et la
de la
ne fuit pas façon d"y avancer que les .iccusa- grâce chose que l'infusion de
n'est autre
Isurs de Jansénius sont eux-mêmes pcisua- celte charité. On ne peut guère mieux s'y
dis que la grâce nécessitante 7i'est qu'une er- prendre pour faire des déistes et des quié-
riur abstraite sons sectateur. tistes.
M. Duguet va jusqu'à a-surer page 2^ , Toutes les éditions de ce livre ne se res-
que le pape Clément XI n'a point condamné semblent point. Il y en a quelques-une» doù
le silence rcspeclueux dans la bulle Vineam
l'on a retranché les endroits les plus perni-
Domini Sabaolli. quoique ce soil là un des cieux, il y en a d'autres où on les a laissés
grands objelsde celle bulle, quoique le P.Ger- tels qu'ils ont coulé de la plume de l'au-
beron et .M. de Wilh déterminés jansé-
,
teur.
nistes, aient eux-mêmes reconnu que la dé- Un criti(iue a signalé un passage où Du-
cision conlie le silence respci lueux était guel, à riniilation des chefs du parti, tâche
netie. précise il évidente, et ne laissait ni d'affermir les disciples de Jansénius et de
suliierluge ni ressource. Ce sonl les termes Ouesnel dans leur révolte contre la bulle
de 11. de Wilh. Mais M. Duguet s'en'orlille et i'niyeniius, en su|iposant faussement, et mal-
s'enve!op|ie dans un piioyable galimatias,
gré la plus grande notonélé, que l'Eglise
pour sauver le silcme respectueux de l'at-
n'a point parlé dans ce décret que les con»-
teinte murlelle que lui a portée cette bulle. litutionnaires sonl injuslenienl persécutes
Il dit, pige 3, ()ue. pui-que les autres évè- par les deux puissancts , et qu'ils doivent
ques gantent le silence quand ils devraient mépriser comme nulles toutes les censures
parler, leur devoir est dévolu à M. de Mont- lancées cciulre eux. Ce qui suit, a.oute le
pellier, et que l'éisiscopat solidaire dont il est crilinue, n'est ni moins séditieux, ni moins
revêtu l'oblige à parler et à agir au nom de schismalique.
tous ses confrères. « Tant qu'ils demeurent dans ces senti-
Il est inouï (ajoutc-l-il pag. C) que lors- ments les quesnellistes) , leur charité les
qu'il n'y a personne qui enseigne ou qui dé- rend marlyrs de la vérité qu'ils préfèrent à
fende l'erreur, qu'il n'y a ni chefs ni disci- tous les avantages, et à ceux même que la
ples , qu'il n'g a pas ombre de secte ou de pieté met au-dessus de tout ce que les hom-
parti, et que les preuves en sont aussi éviden- mes peuvent lui rjteï: e', elle les rend aussi
tes que le soleil, on ait établi tin formulaire niartvis de l'uiiiié, qii ils préfèrent à tous les
pour faire siqner à tout le monde la con- inlérèls publics ou secrets qui seraient capa-
damnation d'une erreur qui est rejetée de tout bles de les cndéiaclier. Le Père réleste lescou-
le monde, etc. ronne en secret, pendant i]u'ils sont rejetés
Celte lellie fut supprimée par un arrêt du par des liomiins i|ui ne coiinriiss nt pas leur
conseil du 11 novembre 172i, et l'auieur, innocence, ou qui en sont les ennemis; et
obligé de se cacher, a eu une vie depuis il pi epare les récompenses élerni lies à leur

fort agitée. C'est alors qu'on le vit successive- attacliemenl inviohiule à l'Eglise. Les lioiu-
ment en Hollande, à Troyes, à Paris, et dans iiies spiriluels, comme les appelle saint Au-
plusieurs autres lieux différents. gustin, qui demeurent attachés et soumis à
H^ DUC DLG 455
l'iiglise, lors'lu'il en paraissent chnsses par l'en distingue; mais il la fallait fiire aussi dans
la mal. ce des lactieuv el par la fail)lesse îles tous les aulcs endroits où l'auteur répèle
aulres, sont alTcrmis dans cette dispos tion Il même erreur en d'autres termes, el où
,
par une cliariié qui ne s'aigrit jamais, etc. » sous prétexte de die que l'ancieiine loi ne
Pourrail-on employer des couleurs plus donnait point la gràc(! par vl e niéiiie il dit ,

fausses pour peinilre les partisans et les en- qiK! Dieu dans l'ancienne alliance ne don-
nemis du jansénisme? Ceux-ci sont Irailés nait aucune grâce qui rendît l'accoinplissc-
4'liommes f.tcùeux cl d injustes prrscrutenrs : nient de la loi jiOjSible, et que dans la nou-
ceux-là sont canonisés cuinuK! autant d'il- velle il donne une grâce eflicace qui fail ac-
lustres marlijrs de lavérilc et de l'iuiilr. Les complr la loi.
proteslanis ont-ils rien avancé de plus inju- Page 58. Dans une (dliance dil-il,... où ,

rieux à l'Ëjtlise romaine ? Dieu se contente d'exiger l'obéissance sans la


Dans le seizième article, M. Du^^net p -r eà promet re, et oi'i le peuple se iharge d obéir
peu près comme Jansénius et Ouesnel sur ,
sans connaître sa faiblesse... il n'y a rien de
l'étal des Juifs et la loi ancienne, sur la dif- certain que la prévarication du côté du peu''
férence des deux alliances, sur la crainte et pie, et que le clidtiment du côté de Dieu. 11 lient
la charité. le mciiie langage, p. 108, 119, 120, 121.
Le livre des Caractères de la charité' a été Pour ce qui est de a nouvelle alliance, il
condamné à Home le 7 octobre ITVd, dunec dit, pages 123, I2't.t 12o, que Jésus-Christ s'y
corrigatur. chiirije lui-même de l'obéissance de l'homme ;
et page 126 Que l'homme parlait seul dan»
:

Explication du mystère de la Passion de


l'ancienne alliance ; mais que Dieu agit seul
Notre-Sciyneur Jéims-Christ suiiunl la ,
dans 1 nouvelle.
1

Concorde. Paris, 1728, Jacques- Etienne et


Page 'i20. Jésus-Christ fait en nous par sa
François Rattutij. En deux parties ap- ;
grâce tout le bien que nous faisons, agissant au
prouvé par M. Tourncly qui aj)p,irem- ,
lie i (/fjioiis. Telle est la doctrine jansénienne.
mcnt ne l'avait pas lu avec assez d'atten-
(^uand nous faisons le bien Jésus-Christ le ,
tion.
fait en nous, agissant au lieu de nous. Quand
Ce même livre est imprimé à Amsterdam nou> faisons le mal, le diable le fail en nous,
chez Uenrii Wandcr Ilagen, )727. La pre- agissant au lieu de nous ; moyennant <|uoi
mière partie est intitulée La croix de Nolre-
: nous sommes purement passifs el les deux ;

Seifpieur Jcsas- Christ. La seconde a pour principes, le lion et le mauvais, font tout en
litre : Le vu/slire de Jésus- Christ crucifie, dé- nous. Or qu'est-ce que ce système, sinon le
voilé par saint Paul. pur manichéisme ?
Un critique orthodoxe a signalé dans la Explication littérale de l'ouvrage de six
première partie beaucoup de juissagcs où
jours mêlée de réflexions morcdes par
,
l'efficacité de toute ;;ràce est élat)lie.
\ oiri un endroit où l'inamissiiiililé de
M. '" à Bruxelles, chez Foppens.
, .\ulre —
édition; Paiis, lîabuiy 1736, avec les ,
la justice est assez clairement expiimée ,
explications des chapitres xxxviii el \xxix
page l'-lG Zacharic.... nous dit que le ser-
:
deJoi),el des psaumes xviii ciii,in-12, ,
ment que Dieu avait fait à Abraham.... avait —
i48 pages. .\utre éiiition , ou plutôt la
pour objet un peuple nouveau ce nouveau
même, augmentée du second sens du
peuple.... n'est plus captif.... sous la tiialé-
psaume CM el d'one laMo des matières.
,
diction de la loi. Il est saint et juste. Il l'est
Paris, Babuly, i7'i^0, in-12 de o27 pages.
également tous les jours de sa vie ce peu-
ple nouveau n'est autre que nous.... c'est no- « L'abbé Diignel, un théologien insi-
dit ,

tre sainteté et notre justice qui ont été pro- nue avec adresse dans ouvrage le dogme
cet
mises à ce père des fidèles , mais une sainteté' impie de Calvin el de Pierre Dumoulin sur
et une justice non interrompues. la réproliatioii. 11 y enseigne que le juste ne
Voici une autre erreur, page 99 : La voix coiitriliue en rien à sa sanctification et que ;

du Père et In manière dont il enseigne, sont si l'impie se damne, c'est <(ue Dieu a voulu
infailliblement suivies de la persuasion et de le laisser dans la masse de corru| lion. »
l'obéissance. La conséquence immédiate de « Seigneur (dil-il, page lUG et 107, éditions
cette doctrine est que ceux qui n'ont pas été de Paris), oseront-ils vous demander pour-
persuadés, qui n'ont pas oliéi n'ont pas élu , quoi vous avez préféré certains jours à tous
enseignés, ou ct' qui revie:il au même, n'ont les aulres, et pourquoi vous aves discerné les
pas eu la grâce. mois et les années, en luissanl les autres dans
Le théologien que nous citons relève, dans r obscurité et ilans l'oubli ? Y a-t-il eu du côté
la seconde jiartic, les passages où l'auteur des jours, des mois et des années, quelque mé-
établit le système erroné qui refuse aux Juifs rite particulier
les forces pour accomplir li loi. « C'est moi seul qui les ai séparés depuis la
Page '62 (édiinm dr Hollande); f^a doctrine création du soleil. C'est ma seule faveur qui
de Jésus-Christ, précisément comme doctrine , a fail le mérite et la gloire des uns, sans que
e^^ la même chose que la loi. C'est la grâce les aunes aient droit de se plaindre... Mon
seule qui l'en distini/ue : ex()re sioii qui an- dessein a été d'instruire, par ce ihoixsi visi-
nonce clairement lo systèm de I au cur sur bleinenl lilne et graluii toute ta postérité
,

la différence des deux alliances. I,a coiri'c- d'.iitatn, à qui je ne dois rien depuis sa chute,
tion qu'on a fiite à Paris est juste, en met- mais dont je discernei ai mes élus pour me tes
laul : C'est l'abondance seule de la grâce qui consacrer d'une manière particulière, et où ;«
,

451 DICTIO.NNAIRE DES JANSENISTES. 452

laiiserailes autres dans Vétat profane où je les Réimprimé en 1743 avec ce nouvenu litre :

trouve. La véi ité rendue sensible à tout le monde ou ,

« Il est évident par ce passage que, selon Entretiens familiers d'un curé dvec un nuir-
Duguel, le juste ne contribue pas plus à soa chund, sur les contestations dont l'Eijlise est
salut que le juur, qui est choisi de Dieu pour agitée, et en particulier sur la constitution
être brillniit, ne contribue par lui-même à Unigcnilus. On y a joint la constiiulion elle-
celle gloire et que le pécheur ne contribue
;
niôme avec des remarques, ce qui forme
,

pas plus à son malheur que le jour, qui est deux volumes in-12. Cette édition fut don-
laissé dans l'oubli, ne contribue à sou obs- née par Grillot. Voyez ce nom.
curité. » Si jamais l'erreur fut rendue sensible et
Malgré cela, Feller dit que ['explication de palpable, c'est dans f e livre fanatique. Il est
l'ouvrage des six jours est un ouvrage es- composé en forme de dialogues. Il a été con-
timé ; « l'utile y est mêlé à l'agréabli', dit-il damné par une sentence de l'olficial de Cam-
encore : c'est un des meilleurs commentaires brai, rendue le 13 avril 17 3, comme renou-
que l'on puisse lire sur l'histoire de la créa- velant les erreurs condamnées injurieux à
,

tion. » Eglise et à l'épiscoput, scandaleux et tendant


l'

« Il est bien à regretter que Duguel n'ait à exciter de nouveaux troubles en tyiature de
pas éié comme il devait l'être, soumis à
, doctrine; et en vertu de celle sentence, il fut
l'Eglise, en loul, partout et toujours. Les lacéré et brûlé par la main du bourreau, à
explications qu'il a données sur divers livres Alons, le 17 du même mois.
de l'Ecriture sont éililianles, inslruclives, di- On
peut dire que ce malheureux ouvrage
gnes d'être lues cependant elles n'ont joui
;
est un
tissu perpétuel de sopliismes et de pa-
et on le conçoit, que d'une médiocre laveur
radoxes , de mensonges, de principes perni-
auprès des catholiques fidèles. « Duguel, dit
cieux, de faussetés débilées avec un air de
Feller, s'allache moins à lever les difficultés
hauteur et de confiance capables d'éblouir les
de la leltre dans ses dilTérents commentaires, simples. Tout y est injurieux aux papes, aux
qu'à faire connaîlre la liaison de l'Ancien
évêqucs, et à toutes les puissances.
Testament avec le Nouveau, ei à rendre at-
tentif aux figures qui représentent les mys-
L'autcur ose dire dans son avertissement
tères de Jcsus-Cbrisl et de son Eglise. Mais au lecleur, et il affecte de répéter plusieurs
fois dans le corps de son livre, que les au-
il ne néglige point absolument le sens de la

leltre et ïi s'arrête quelquefois à des expli-


teurs de la constitution Unigmuus la ca-
,

cations plus pieuses que solides, elKs ne dé' chent avec grand soin comme un ouvrigc
,

rogent in rien à ce qu'il dit d'ailleurs de sa- capable de révolter les fidèles. On a remarqué
tisfaisant sur les mômes objets. »
dans différents endroits, dil-M, page 7 do son
avertissement, que les fauteurs ae cette pièce
DUHAMEL (Robert -Josls'u-Allxis), cha-
pelain de Seigneliiy, et théologien de Cajlus, n'ont (jnrde de la mettre entre les mains de
évêque d Auxerre , est auteur d'un l'rojcl ceux qu'ils veulent engager dans leur parti,
d'imlructwn paitorale contre licrniyer ; des purce qu'elle est seule capable de les trahir, et
Lettres sitr les explications de Bujfon, 1751 ; qu'on y aperçoit du premier coup d'oeil tes vé-
rités de la religion proscrites et censurées. Les
des Lettres llnnandes, ou Histoire des varia-
opposants au contraire ne craignent point de
tions et conlradi lions de la prétendue rtli-
mettre au jour cette bulle, q a suffit pour les
(jion naturelle, \'îo-2; de l'Auteur malijré lui
à l'auteur volontaire, i'tGTt iuv l'éliiion du ,
pour détromper ceux qu'on s'efforce
justifier et
J)iscours de Eleuiy, et le Commenlaiie do de séduire par des discours vagues, et par de
Cbiniac de la Baslide. T'oyez Flelry et d'une ;
grands principes qu'on appliiiue à tort et à
travers... On, a donc cru qu un ne pouvait
Dissertation sur l'autorité du saint-hietje pu- ,

bliée par .Mauslrutcn 1779. il assista au con- tnieux faire que de la mettre enirc les mains de
cile d'Llrechl avec d'Eteniare, Pelvcrt, Paris-
tout le monde, en la faisant imprimer à la tête
Vaquier, Mercadier, etc. de cet ouvrage.
DU.MO.NT, pseudonyme de Le Maistre de Mais par quelle audace un écrivain ose-
Sacy. t-il avancer qu'un cache avec soin une cons-
DUPAC DE BELLEGARDE. Voyez Bklle- titution qui se voit à la tête de lanl de man-
GARBE. dements d'.irchevèques et d'èvêques ortho-
DURAND (Dom). Voyez Clémencet. doxes, et en particulier à la lêie du mande-
DUSAUSSOI? (N... , né vers l'an 1687, fut ment commun que quarante prêLits firent
curé d'Haucourt, dans le diocèse de Rouen en 171i; une coLi~litulii.'U que curés ont
les
mourut dans sa paroisse au mois d'octobre eu ordre de publier dans leurs prônes ; une
1727, après avoir, dans un zèle mal entendu constitution dont on a liisliibué une infinité
et alors trop commun, publié l'ouvrage sui- d'exemplaires, et dont toutes les arties ont |

vant ! été délaillees et mises sous 1 s yeux des fidè-


monde, les par une inunité d'auteurs qui ont écrit
Li VÉRITÉ rendue sensible à tout le
contre les défenseurs de la cunstttulion pour la soutenir?
Ùnigenilus, par demandes et par réponses; Le pur presbyléranisme et quelque chose
ouvrage dans leguel on datait clnirenienl de pire se trouve dans la page277. Je dispus,
toutes les difficultés gu'on oppose à ceux dit l'auteur, ïio/i-seu/uHc/ii les prêtres sont les
qui rejettent citle bulle. Troisième édition, successeurs des soixante-dix disciples, et les
1720. Cinquième, 172+ avec une partie qui
, pasteurs de l'Eglise, mais ils sont même les
commence à l'article 6. vicaires de Jésus-Christ, y
oûà le second or-
,

455 ETE ETE 454

dre placé tout|aa moins au niveau du pre- leur accepiation , par la condamnaliou
soit
mier. du pern;ciïLi'; livre dos Héxaples, soil par
Noire auteur avance, page 261, comme un le il/e'/(iyi/ e (ju'ils presenèrcnt à .M. le ré-

fait do noloriélé publique, que l'ai ceplation genl. Touli's les contiailiclions ([u'ilî eurent
des évêques de France n'a p;is clé libre, el à essiijer ne servirent (|u'à k-s ^ilTermir da-
qu'on doil uniqucmcnl l'altribuerà la crainte vantage dans l'unanimité de leur foi.
qu'ils eurent d'( ncourir rinlliinitioa du roi. On aliribue au même Dusau<-sois ou du
Laphtpart des évc'ques, dit-il encore, p. 2()2, Saussois :

cruiijnant de ch<njrinerle roi et de moriifier 1' Une lettre d'un philosophe àM.l'é,ê'
trop le pape, lésulurenl de recevoir la cons- que de So'ssons, stir son premier <ivcrlisse- |
tittUion. Mais pour anéantir celle ihiuirre,
ment 1710, in-l2 de prèi d.; 200 pages
, | ;
on n'a qu'à jcler un coup d œil sur ce qui se
passa après la mort du roi Louis le Granl,
2° Une lettre d'un théologien, au même.
arrivée le 1" septembre lllii. Ce fut ccrlai- ]M. de Soissons ripondil à ses diu: lellres
nement pour lors que la si èiu' aurait dû par sa sixième U'iiri' paslurule, el le llicolo-
i;ien répliqua, en 17i3, par une Iroisièiiio
changer, cl que les suffrages, s'ils n'eussent
lellre de 80 pages.
pas élé libres, comme on le prétend, auraient
3' Une lis:e ou catalogue des priiicipc.les
dû se réunir et s'exp iquer en faveur de
M. le cardinal de Noailles qui élait le maître erreurs, sophisines ealoDinies, fnlsijicitioA^
,

des grâces. Cepeiulaiil tuut le contraire ar- l'auss'te's et conlradiclions qui se trouient ,

riva aux jeux de toute l'Europe; les évoques dans tes écrits^de M. de Soissons; 1722, in-4°
sollicités, pre^sés et menacés, (irenl éclater de \8 pages.
plus de zèle el de courage qu'auparavant; DUVlîRtiER ou DUVERGlEll de HAU-
ils raliOèreut et cunûrmèrcnl plusieurs lois RANNE. Voyez Saint-Cyran.

E
ESPEN (Zegkr-Bkrnauu 'Van) naquit à , sur an second avènement de Jésus-Christ et
Louvain le 9 juillet IG'ttî, fut docteur en droit un renauvellement de toutes choses. C'est
en 1675. 11 était ccclé iaUique cl rcm- pourquoi nous donnerons, à la suite de sou
piissait avec distinction une chaire du col- arliclo, un précis historifiue de ce système.
lège du pape Adrien \'I. rcs lii'.i>ons avec D'Eleniare naquit au châleau de Méiiilh'S,
les ennemis do l'Eglise, ses senliai'nls -ur en Normandie, le janvier 16-^2, fil ses élu-
'i

le Formulaire et sur la bulle Uni(jeiiitus, dos chez les oratorions de Saumur, puis vint
l'apologie qu'il fit du sacre de Sleenoven, à Paris, au séminaire de Saint-Magloire, où
archevêque schisiiia'.iqut' d'Utreclit, rempli- rab'é Dnguet était alors professeur de théo-
rent de L'Iiagrii s ses derniers jours. 11 é ait logie. Il tut orilonné piélro en 170,», la
le grand casuisle du parti. C'est lui qui, de même année où Port-Hoval fui détruit; il pa-
concert ave le V. O :esnel, fit cette étrange r.iît cependant qu'il eut encore le len)ps de
décision que le clenjé de Hollande pouvait
: visiter le berceau du jansénisme, et que dans
en bonne conscience s'adresser aux supérieurs ce pèlerinage il se dévoua à la défense de
protestants pour avoir un vicaire apostoli- celle cause. 11 fui envoyé dans le midi de la
que à son (jré, et pour [aire interdi^'e et reje- France, alin d'y exciter les évoques à se
ter ceux que le pape leur avait donnés. Ce plaindre de quelques arréls du conseil con-
qu'il écrivit sur le sacre des évoques et leur tre les écrits des évèi|ues de Rayeux el de
juriiliclion conlonlieuse obligea le recteur Montpellier. En 1725, il se rendit pareille-
de l'Université de Louvain de rendre contre ment à Rome, dans l'espérance d'y obtenir
lui une sentence par laquelle il l'interdit a Uiie bulle (/oc(r(>ui/e favorable à son parii;
divinis cl a funclionibus academicis. VanEs- mais il ne réussit pas dans ces deux mis-
pen se retira à .Maeslriclil, puis à Amors- sions, el son peu de succès à Rome n'aug-
forl, où il mourut le 28 o(-lobre 172Ji. Sui- menta pas son respect pour l'autorité du
vant .M. l'archevêque d'Embrun, dans son sainl-siét;e. On le regarda avec raison comme
Instruction dogmatique sur la juriiliclion, l'un des principaux promoteurs do celle es-
^'an Espen est un cinonisie flétri, scntcntié, pèce de système qu'on appelle /îr/i(ris»(f, dans
apostat, et mort dans surétolle. Voyez son lequel on voit dans tous les passages de l'E-
article dans l'eller. On a donné plusieurs ciiture sainte des figures el des prédictions
éditions des œuvres de Van i-^spen. Les ma- des lemps présents el à venir. D Elemare
nuscrits do ce canonisle l'urenl remis à avait puisé ses principes dans les leçons de
l'abbe de Ileilogaido, qui lit un choix cl pré- l'abbe lUiguel, mais il les oulrail d'une ma-
para un supplc:iicnt ; il y joignit la vie de nière hizuro et ridicule. Il ne voyait partout
l'auteur, et forma de loui un cinquième vo- que des figures de la dérectinn do l'Eglise et
lume in-folio, (jui fil suite aux ([ualrc de l'c- de laconversion des Juifs; cl il parait certain
dilion de Lyon de 177H. que c s illusions ameuorcsit les scènes déplo-
TÎTîiiMAUKIl.llîAN-BAl'TISÏELESIvSNE DE .ME- rables des convulsion^. D'Elemare se mon-
NU. I.K u'J,préire appelant cl qu'on peutcon- tra chaud |)arlisan decclloffurre qu'on appe-
^i(léror comme le chef de ceux qui, vers laiU/'ruiP, el cul le Irisie honneur d'être un
1720, commencèrent à, forger, à accréditer des directeurs lie ces farces, où, à des dérisions
et à développer un système de prophéties sacrilèges, se mêlaient d'impudenles prophé-
,

DICTIONNAIRI': DES JANSKNISTrS. 43G

lics'(l). Les plus modérésdu parlidés;ipprou- l'erreur de conduire à l'illusion, et l'esprit


vcreiil l'«i«i!/e divine, etd'Elem.ire, m;il;:ié de révolte pnu-^se insensiblement au fana-
son ztle pour souiien de la cause, vit di-
le tisme des hommes opiniâtréinenl attachés
:

minuer sa cousidcration. Il finit par s"a|ii'r- à des opinions proscrites, et qui se sentaient
cevoir que Vœwre n'était pas aussi divine frappés par l'autorité, cherchaient un refuge
qu'il l'avait cru d'abord. La honte qu'il en dans l'avenir. Puisque l'iiglise les condam-
eut l'engagea à se vouer à la retraite pen- nait, il était clair que c'était de sa part une
dant quelque temps. Il vivait fait en l'I't, prévarication dont il fallait qu'elle fiit châ-
dans un vojagc on Hollamle, la connais- tiée. On ne rêvait donc qu'obsrurcissement
sance du P. Qupsncl, cl prit pai t à l'établis- defeclion, apostasie. La yeniilité élail mau-
sement d'un épisfopal dans cepajs. II as- dite et corrompue, et devait s'attendre à être
sista aussi à l'espèce de concile tenu à lotaiemeni abandonnée. Dieu devait venir
Ltreclil en 17(i.3. N'ers la fin de ses jours, il au secours de son Eglise par quelque moyen
alla se fixer dans cette pctiie église, et il extraordinaire; cela était sûr. Mais quel
mourut au séminaire de Rhinwick, le 29 était ce moyen'? Vaste champ aux supposi-
mars 1770, âgé de 88 ans. Il a laissé : tions et aux chimères. Rien n'était si aisé
que de s'égarer dans une telle route, de la
Lettres THÉOLOGIQUES contre une insfruc-
p irt des gens qui n'avaient d'autres guides
tion pastorale du cardinal deDissy, où on
que leur imagination; qui, de plus, étaient
entrevoit déjà son système de figures ;
aveuglés par l'esprit de parti, et qui cou-
MÉMOIRES, au nombre de r.euf, sur les raient eux-mêmes au-devant des illusions.
propositions renfermées dans la constitution Aussi mille rêveries se succédèrent on an- :

Uiiigenitus qui regardent la n'iture de l'an- nonça la venue prochaine d'Elie, la conver-
cienne et nouvelle loi. 1714-, 1713, 1716. sion des Juifs et le renouvellemenl de l'E-
Essais des parallèles des temps de Je'sus- glise. Pour Elle, rien n'était plus certain. Il
Christ avec les nôtres; était en route; les uns l'avaient vu, les au-
tres partaient pour aller au-devant de lui.
Explication de quelques prophéties;
II. On reproche à Duguet d'avoir favorisé
La Tuadition de l'Eglise sur la future ce mouvement des esprits. Cet écrivain in-
aonversion des Juifs ; struit et habile avait aussi adopté, dit-on,
MÉMOIRE envoyé à M. Petitpicd le 20 août ces id{;es d'un renouvellement nécessaire, et
1736, au suj t de deux écrits intitulés Sys- : il a poussé un peu loin dans ses ouvrages
tème du mélange, etc., et système des discer- l'usage des applications et des figures de
nants, etc., ini .
nos livres saints. Il était trop judicieux et
tn p modéré pour donner dans les excès de
Eclaircissements .«ne la crainte scrvileetla
SCS disciples mais il leur a peut-être ouvert
crainte filiale, selon les principes de saint Au-
;

la route. Attaché au môme parti, il voulait


gustin et de saint l'homas. 178'*, in-'i°.
aussi trouver un contre-poids à l'autorité qui
Précis historique du figurisme et du mil- le condamnait. Sis amis rapportent de lui ce
lénarisme imaginés par les jansénis- mot qu'ils citent souvent // nous faut un :

tes (2). nouveau peuple, et c'est là-dessus qu'ils ont


I. Vers l'an 1720, comme il a été dit ci- bâti tant d'hypothèses et appelé les juifs ù
dessus, on vit sortir du milieu des contesta- leur secours contre les condamnations do
tions qui troublaient alors l'Eglise, un sys- l'Eglise. A
de ces enthousiastes il faut
la tête
tème de conjectures et de prédictions sur les compter d'Etemare, homme ardent, qui pu-
derniers temps. C'est un effet naturel de blia successivement, en 172i et années sui-

Un écrivain dii temps dU à ce stijel: « P'Ele- et commencer sa mission avec ce d gne cortège, afin
(1)
ir.arc nous apprend que le jdhp de son ordination , de rétablir louies choses en faveur du qnesiiellisme.
entre lt;s deux élcv:iilons de messe, Dieu lui dnnna
1 1
Telles sont les rares découvenes du sieur d'Elemare.
rintelligence di'S Ecriliires et le don de les inlerpio- lioinsier son contrée et son inunje ami, n'avait pas

icr. Or. quelles soiii les luiniéics de ce docleur ligu-


d'autres idées que lui, en inalière Je ligurisme et de
risie? Selon lui, l'Iiistoire des Machabées éiail la tonvulsionnisme.
fignie de lout ce (iiii a précédé, acciimpanné et suivi
< Lu auire fanatique, le diacre Paris, n'était pa»
ladeslruclinn de Port-Koyal. Saim-Cyi an est repré- moins savant dans le ligurisme. Si on en ci oit un dos
senté |iar Maih;uliias, Ba coi par Sininn, et Arnautd ailleurs de sa vie, il croyait voir dans ioute l'œuvre

par Judas Macli bée. L'.^nesse de Balaani lii^urc le de la cotisdiution , rapoi,(aiie prédite par saint Paul,

clergé du seennd ordre, que les mauvais Iraiienieiiis et ptns amicnnemeul prédite et figurée dans les ancient
du premier oui forcé d'ouvrir la houclie contre la livres. Il éiaii aussi pleieement peisuadé qu'il fal-

bidle Unigeniliis. Celle même ânesse avait ligure la lait que le propliéic Elle parût pour leiiaier toutes
mère Angélique Aruauil, abUes^e de l'ort-Uoyal. clioses.

Efle représente enioie loute^ les religieuses qui ont < Lu docteur-aussi insensé qu'eux tous (le sieur
réc amé cou re la eousiituiioii. le Gros) rélugié en Ibillandi!, a prédit dans des
,

< L.i pénéiralion de notieilluniinécsl si inodigieuse éerils qu'il a dicics piil liqueineni à llirecht , que

en de ligures, qu'il a vu que la


fait promoiion r.iile nous ;ii]ri)iis bienlôl nu pape juif, suivant ces parûtes
p;ir Louis XIV, après labiiaille d'Hoci.siel dans de bien au jeune Samuel: Sutcitabo mihi sacerdolem
laquelle il comprit es ofliciers prisonniers, ét.iit fiilelfin. >

l'ima^ic et la ligure de celte premolio!) t\r martyrs et (-2) Nous donnons ce titre au morceau qu'on va

de confesseurs, que Dieu a f.ite depuis l'arrivée de la lue , ei que nous avons tiré de \'.\mi de la Religion,
bulle. Eiilin il voii dans l'Ecriture ([ue le prophète lom. X.W, n"' du 15 el ^0 sepieubre 1820.
Elio doit se mettre à la lèlc des convulsionuaires.
457 ESP ESP 458
vailles Explication de quelques prophéties
:
qu'elles fussent fort réservées sur cet
sur lu future conversion de^ Juifs; Réponse arti-
cle, el(|u'elles cherchassent à sauver
l'Iion-
aux (liflicultés sur celle Explication; Tradi- neur de leur parti en dissimulant ces
tion sur la future conversion des Juifs ; Pa- im-
postures, les avouent cependant en deux
rallèle du peuple d'Israël et du peuple chré- ou
trois endroits. « On apprend, disent-elles
tien; Histoire de la religion, représentée sous que quelques personnes, malheureusemenî
divers symboles elc. D'Elemare jouissait séduites et li\rées
,
à l'illusion, se sont ré-
d'une grande influence parmi les siens; dans pandues en diverses provinces pour y débiter
ses discours, dans ses écrits, dans ses eon- quElie est venu que cet Elle est AI. Vail-
;
versalioiis, il inculquail son sysième de fi- lant, prêtreappelant, né de nos jours, au
gures, et celle manie se propagea parmi des milieu de la France, lequel est actuelleaient
hommes que le méconlenlemeiil disposait à a la Bastille pour la seconde fuis
l'exallation. Boursier, le Gros, Iioyer,Ji)ubert, qu'il ;
sortira de sa prison par miracle
qu'il sera ;
Poncel,Fourquevaux,Fernan\ilieei d'autres misa mort, elc. On aurait de la peine à
appelanis donnèient pleinement dans ces croire que des personnes, qui jusque-là
idées. n'a-
vaient [las manqué de sens et de
raison
JII. Les convulsions et les miracles pussent ajouter foi à de pari illes extrava-^
contribuèrent encore à écluiulTer les es- gances, les proposer et les expliquer par
prits. On voulait du merveilleux. Les re- des
dénouemenis non moins absurdes, si l'on ne
ialions du cimetière Saint - Médard les , savait que ces absurdités ont en effet
journaux des convulsionnaires, les écrits des
partisans et des sectateurs à Paris, et
même des théologiens appelants, lout relen- qu'un
curé d'une des principales villes du
lissait de prédiclions et de prodiges. Chacun rovau-
me, appelant et homme d'esprit, les
voyait clair dans l'avenir, et Imuvait dans a'tout
récemment annoncées à son peu|)le. Cet
les livres saints les preuves du sysième qu'il exemple et celui du frère Augustin
s'était fait. L'Apocalypse surtout leur lour- qui ',

s'est dil le précurseur du véritable


Elie et
nissait un texte immense et commode aux dont il a été parlé dans les
Nouvelles et ail-
hypothèses les plus bizarres. Le Gros et leurs, ne prouvent (jue trop quel
FcmanvilJe donnèrent chacun une explica- pouvoir
reçoit aujourd'hui lo démon pour tromper
tion de ce livre les
: la Connaissance des temps, hommes. » {Nouvelles , 173'*, page 172).
par rapport à la religion, l~I~; le Caté- La
même gazelle parle encore (1733, page 3)
de
chisme historique et dogmatique, 17i9; l'In- la secte du frèie Augustin, et de
c'rux nui
troduction abrégée à l'intelligence des pro- donnent follement M. Vaillant pour Elie
phéties, 1731; l'Idée de la Rabylone spiri- Une
lettre deColberl, évéque de .Montpellier,
tuelle, 1731 in-l'i de OGO pages avec la suite, in-
;
sérée dans les Nouvelles, feuille du
favorisaient ce goiii pour les conjectures. Sino-
vembre 173i, dit que le fanatisme au'gmenle
L'un, dans un p;imphlet plein de fanatisme, parmi les disciples du frère Augustin;
de y Avènement d'LUe. 173'i, établissait que qu'on
en rapporte des choses horribles, et
la bulle avait introduit dans l'Eglise une que le
Vaillantisme fait aussi des progrès. Ces
apostasie qui ne pouvait cesser que par la éga-
reinenls du frère Augusin sont de
venue de ce patriarche. L'autre, dans un Ca- plus
constants par plusieurs autres écrits
lendrier mystérieux, exactement supputé sur par la
procédure qui fut instruite contre lui
l'Apocalypse, 1732, avait découvert que cette au
parlement, et par un arrêt rendu sur
bulle était la béie qui avait reçu le pou- cette
affaire le 21 janvier 1733.
voir de faire la guerre pendant tVois ans et IV. Ce prodigede séduction et de délire
demi celte époque avait évidemment com-
;
qui, il laut le remarquer, fut restreint
mencé à la déclaration du iï mars 1730, et au
parti de l'appel, et ne fit de ravages
devait linir en septembre 1733. Dans' les que dans
son sein, revulia cependant dans ce
Conjectures des derniers parti
temps, sous le nom quelques hommes plus modérés. De là une
du cardinal de Cusa, on trouvait que le re-
scission érlalante: les appelanis se
nouvellement de l'Eglise ile»ai*t arriver de paita"è-
rcnl en figurisles et en antifiguristes.
1700 à 1750. Une Lettre, imprimée en 173i), Tamiis
que premiers, et c'était le plus
les
grand
fixait le retour des Juifs à l'an 17'iS ou en-
nombre, applaudissaient à des diatribes
viron. Toutes ces supputations étaient entre-
odieuses et à des prophéties ridicules
mêlées de déclamations et d'invectives conire les
autres y opposèrent de vives
les pasteurs. On voit par le Journal des Con- réfutalirins
L'abbé Debunnaire fit paraître successitc-
vulsions, de M""! .'\Iot, combien ce fanatisme
mcnt des contre le figurisme cl ses
écrits
était commun dans lé parti. Une foule de
défenseurs la Lettre à Nicole; l'Examen
;
convulsionnaires iirédisaienl l'arrivée d'Elie cri-
tique, physique et théologique des
pour l'année, pour le mois, pour la semaine convulsions •

des Observations, des Défenses, des Lettres'


qui devaient suivre. Uw M. AulTrii bon
, etc. ;car il montraautant de fécondité
bourgeois de Paris, fil plusieurs voyages en qucd'arl
deur dans celte con'roverse, oîi il fut secondé
1 i'S-2, au-devant du prophète; un autre,
nom- par Boidot, Vignot, Lalour et quelques
me l'inault, allait le chereher de son côté un ; autres. Dans sa lettre du 22 si ptcmbre
autre se donnait pour le précurseur d'Elie. 1733
On envoya à Metz un sous-diacre appelant, à l'évêque de.Monipellier, il signal.' particu-
li.'rement les prédictions d'aposlasie
leClec, avec quelques frères, pour disposer générale
faites par les écrivains ci-des>ns
les Juifs à bien recevoir le patriarche. nommés
Les et il demande comment on peut concilier dé
Nouvelles ecclésiastiques eUes-mciih s, quoi-
telles mouaces avec les promesses de l'Eglise.
DlCTIONNAIRE OES HÉRÉSIES. 11.
13
,

459 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 560

Il donna, a?ec Boidot, des Traités historiques beaucoup la fin du monde. Nous rapportons
fl po'émiques de la fin (lu monde, de la venue au même temps Vfloroscope des temps, ou
d'Elie, et du retour des Juifs (on ne sait si Conjectures sur l'avenir, par le père Pinel,
ce Iroisième Irailé a paru). Ces ouvrages appelant fameux par des égarements de
leur attirèrent une nuée d'adversaires, lont plus d'un genre. Rondet, éditeur de la Bible
le camp des fiofiirisles s'ébranla; \<s évéques d'Avignon, ayant remarqué avec assez de
de Sénez, de Monipellier et de Babylone ; de raison que toutes ces idées conduisaient
Gennes , Poncet , cl des écrivains plus aux erreurs des millénaires, un autre appe-
obscurs encore, enfantèrent force brochures lant, l'abbé Malot , le comballil dans une
en faveur de leur système; les plus remar- Dissertation sur l'époque du rappel des Juifs,
quf^bjes de ces écrits sont la Le/(redu 20 juin 1776, in-12. Ronde! s'était un peu moqué
1736, publiée sous le nom de Soanem, mais des règles de Duguet et des explications de
qui éliiit liu P. de Gennes, et où l'on auto- Jouberl, et il soutenait que la conversion
risait le fanatisme des 0<;uf isles sur la venue des Juifs et ses suites devaient être ren voy ées
d'Elie, la défeciion de l'Eglise et la < onver- à la fin du monde et à la persécution du
sion des Juifs; dix-neuf Lettres sur VOEuvre dernier antechrist. Malot, au contraire,
des convulsions, par Poncet ; Défense du srn- admettait un long intervalle entre la conver-
lim nt des saints Pères sur le retour futur sion des Juifs et cette persécution. Rondet
d'Elie, par Alexis Desessaris, 1737, in-12 ; développa son sentiment dans une longue
Suite de cette défense, 174-0, in-12 ; Examen Dissertation, 1778, in-12 de 796 pages, et
du sentiment des Pères sur la durée des siè- ensuite dans un Supplément à cette Disserta-
cles, où l'on traite de la conversion desJicifs, tion, ou Lettre à.Eusèbe, 1780, in-12 de.704
1739, in-12 de 565 paj;es. Débonnaire répon- pages: Matot, d'un autre côté, donna une
dit à tous Ce j écrits il soutenait que la ve-
: seconde édition de sa Dissertation, 1779,
nue d'Elie n'était qu'une opinion particu- in-12 de 26'i^ pages; puis un Supplém.ent
lière. Nous ne déciderons point si, dans la 1780, in-12 de 50 pages puis une .Swùe et
;

chaleur de la dispuie, il n'est pas allé trop défense de la Dissertation sur l'époque du rap-
loin; mais les excès intolérables de ses ad- pel de Juifs, 1781, in-12 de 206 pages; puis
versaires atténueraient un peu ses torts. une Lettre à l'auteur des Nouvelles, datée du
Celui de ses écrits, qui va le plus directement 10 juin 1782. Dansées écrits Matot assignait
à notre sujet, est \c'J ugemail sommaire de l'évé- le rappel des Juifs en 1849, et établissait un
que de Sénez, iroisième partie, où il traite de avènement temporel de Jésus-Christ sur la
la conversion des Juifs et de la venue dElie. terre; et ce qu'il y a de bizarre, c'est que
V. Au milieu de ces disputes , le fa- Roiidet, tout en combaitanl ce millénarisme
natisme des convulsions et des prophé- et ces calculs, voulut aussi assigner l'époque
ties continuait et enfantait des écrits ridi- de la destruction de l'antechrist qu'il an-
cules et des scènes déplorables. Un nom- nonce pour 18G0. Toutes ces prédictions re-
mé Ottin, dont la conduite était aussi hor- posent sur des rapprochements arbitraires,
rible que la doctrine, annonçait toujours et on peut se conienter de leur opposer ces
Elle. Un père Ponehurd, appelant, écrivait paroles de Nolrt-Seigneur Aon est vestrut:i
:

dans le même sens. Le IG septembre 1752, no.'se tempora lel momenta, etc. Quant à
on déféra au parlement de Paris une prédic- l'avènement intermédiaire, on a défié les
tion d'une jeune convulsionnaire à ALM. du millénaristes de citer un seul auteur ecclé-
parlement sur les affaires présentes. .L'abbé siastique qui ait admis plus de deux avène-
Joubert, autre appelant, disciple de Duguet, ments extérieurs et sensibles de Jésus-Christ,
et auteur de quelques écrits cités plus haut, le premier dans son incarnation, et le se-
appliquait les prophéties ù tort et à travers. cond lorsqu'il viendra juger le montle.
Ses trois Lettres sur l'interprétation des Ecri- VI. La même controverse produisit quel-
tures, 1744, autorisent celte manie des G- ques écrits en Italie. 11 parut à Brescia, en
gures. Son Explication des principales pro- 1772, une dissertation sous ce titre du Re-:

phéties de Jérémie, d'Ezéchiel et de Daniel, tour des Hébreux à i Eglise, et de ce qui doit
disposées selon l'ordre des temps, 17't9, 5 vol. y donner occasion, in-12, de 154 pages.
in-12, et son Commentaire sur les douze pe- L'auteur (Ij, qui parait s'être nourri de la
tits prophètes, Vt^k-Ma^, 6 vol. in-12. sont lecture des écrits de nos appelants, par-
pleiiis d'allusions malignes et de rêveries ;
lait à peu près comme eux de l'obscurcisse-
il n'y est queslinn que d'ol)Scuici.ssement, ment des vérités de a grâce, de la défection
de vérité- proscrites, d'erreurs qui infectent des geniils, de la venue d'Elie, de la corru.-
le sanctuaire, de pasteurs infidèles et deve- lion de la morale, et faisait des allusions
nus des idoles ; et l'on y appelle les juifs malignes eldes menaces effrayantes. L'.ibbé
pour renouveler l'Eglise. Depuis, Jouhert Ot Muzzi, chanoine de Bergame, réfuta cet au-
encore paraître un Commentaire sur l'Apo- teur dans trois Lettres, imprimées à Luc(jues,
calypse, Avignon, 1762, 2 vol. in-12, où il 1777 in-8° il y établit qu'il est faux et er-
;

développe chères aux siens sur la


les idées roné qu'Elie doive venir longtemps avant
venue d Elle conversion diSjuifs; il
et l;i l'anlechrisl, et il montre que le système de
prétend comme d Elémare et les autres fi- décadence de l'Eglise est dangereux dans la
gurisles, que ces événements orécéderont foi. Une Lettre d'un théologien aux auteurs

(t) Nous croyons que cesl le P. Pujuli , bétié- il nionire aussi quelques penchaotï pour les uuuvelles
UictiD de Moiii Cassin connu par d' autres écrits où
, doctrines.
461 ESP
des Ephémérides littéraires de Rome, 1T78, position des
ESP m
prédictions et des promesse,
31 pages iii-12, prit la défense de la Disser- faites u l'glisepour les derniers temps
talion, dont l'auteur répondit lui-même par de la
gentilité, 1806, 2 vol. in-12.
une nouvelle dissertation sur l'époque du Le P Lam-
bert, qui s y était nomme, n'y
retour des Juifs, Venise, 1779, in-8' de 373 parle que de
menaces « Nous touchons au\ derniers
:

pages. temps ; il ne restera hieiilot plus de


Vli. On peut rapporter au même sujet la ^enti-
litéquun résidu infect et une lie corrom-
les ouvrages énoncés dans le premier ar- pue le royaume de Dieu va nous être
ticle, le Discours sur
;
ôté-
l'étui futur de l'Eglise, tlie va venir; il sera proscrit
que M. de Noé, évoque de Lescar, devait par tout le
eorps de la genliiilé, le pape à la tète
prononcer à l'assemblée du clergé de 1785, la :
conversion des Juifs se fera au milieu
et dunt l'idée et le londs paraissent lui avoir des
temps et l'intervalle qui doit s'écouler
été fournis par
;
de-
le P. Lambert, dominicain ; puis celte époque jusqu'à l,i lin du
il est certain du moins que le Recueil des
monde
sera infiniment plus long que la
passages, qu'on a depuis imprimé avec le période de
leur réprobation Jérusalem re leviendra le
:
Discours, est de ce religieux. L'évéque, dans centre de la religion Jésus-Christ
ce Discours, annonçait la défection de la y établira
;

son troiie, cl y régnera d'une m.inière


geulUité et l'établis'sement d'un nouveau toute
parlictilière; son peuple convertira
règne de Jésus-Cbrist; comme on fut averti toutes
les nations, et régnera lui-même
qu'il s'y livrait à des conjectures arbitraires, sur la
terre; le saint-siége sera
il lut invite à nu le po^nl
l'antechrisl... »
prononcer. On lui \ oila le système du P. Lambert, qui non-
dédia quelques années après un ouvrage seulement reproduit ici les idées folles
rédigé d.ins le même esprit; c'est l'Avis et les
aux expressions insultantes des Ggurisles,
ses de-
callioliques sur le caractère et les sigites
des vanciers, mais qui ne craint pas de
temps où nous vivons, ou de la Conversion des 'renou-
veler ainsi les odieuses imputations
Juifs, de l'aiénemcnt intermédiaire de Jésus- des
protestants; il essaie vainement de
Christ, et de son règne visible sur la lerre se justi-

(ler du reproche de millénarisme
Lyon, 1794, in-12. L'auteur ne se noniuiâ ; enlin H
divinise les convulsions, el, dans
point; mais on sait que c'est M. Dulour un long
de morceau, il rapporte avec admiration
(jennelière, qui demeure à Grangeblanche, les
scènes les plus horribles el les plus
près Lyon, et qui passe pour être attaché ridicules
au de celte œuvre honteuse. Si un
même parti que la plupart des écrivains pré- homme in-
struit, un prêtre, un religieux,
cédents. Dans le même temps le P. un théolo-
Lam- gien, donnait dans de telles rêveries,
à quoi
bert avait composé son Avertissement
aux ne lallait-il pas s'attendre de la part
de la
fidèles sur les signes gui annoncent que foule enlhousiasle et crédule
tout Aussi le dé- '?
se dispose pour le retour d'Israël,
1793, in-8* lire extrême, comme l'attestent quel-
y était
de 12(i pages. Mais comme les cirronstances
ques de ce temps (1).
écrits
ou était alors la France empêchèrent MU. Aujourd'hui même, la manière de
que
cette brochure n'( ût toute la pulilicité
q ,e prophétiser sur les derniers temps
désirait l'auteur, il la retondue dans règne
l'Ex- parmi les adhérents à celte cause, 1
jusque 1

(1) On peut
voir là-dessus un ouvr.nge nui
parut oins,enprésencede quarante personnes; il futdirigé
anonyme, sous le litre de Nolhn rie l'œuvre des
con- par deux cures assez connus, les sieurs
vulsions et des secours , surtout par rapport B, Merliiiot
à ce qu'elle avocat de Trévoux, dénonça le lait.
est dans nos provinces duLtjonnais, L'ùrcbevéquè
forez. Maçon- envi.ya sur les lieux un de se> grands-vicaires,
nais, eic, à Coccason du crucijiemenl public de l'abbé
Fur- Joyclerc, p iir a.^soupir l'affaire; il nblint une
nns. (Lyon, i7S8, in-12 de 504
p;.gcs.) L'ouvn.Ke Icltie (le caibel contre le curé de
est divise en (juiiize cLapiircs, Farcins qui fui
on l'i.nicur le I' enlerme cbez les Cideliers de Tanlav. limi
trépc, doininic: enlieméle les faits et les l'aison- our
avait prédit qu'il viendrait faire les
nemel.t^ pour montrer raksnrdllé Piuiûes dans sa
dis convulsions. paroisse, en 1788; ce qui i.'em pas lien.
Il <lonne lii-ioire abrégée de ces folies, Toutefois
1
an moins Il p;irvint dans la suite .i
s'ccbapper. Son frère avait
pour son temps, et insiste surtout sur
la brandie été relègue au Pont-d'A)n, leur piys
des coiivulsionnaires dont le 1'. natal. Les pro-
Pinel élaii Je pbeli.-s des conviilsioniiaires annonçaient
Clicl c est celle qui éiait le plus répandue une grande
;
dans le persecuiion qui devait eommencer en
miai. Le Pmel éiait un ancien 1S02 et durer
oraiorien, né en trois ans et demi Elle. Pmel et Urigitte devaient
;
Ainerifine , (jui vivait dans le y
momie, et «ni était périr, llement XIV cl P.e Mélaieu
riche. Il gagna une s*nr Brigille, les antecbrisU.
du grand liopiial Le I Lrepe donne ans-i queiques détails sur
de fans, qu'il enleva, et qu'il piéiend .
la
.it eue la licence des mœurs dai.s l'œuvre, f.nlin,
leinme marquée dans l'Apocalypse. il pr.pos- à
Il dèblialt sur ses partisans des dilficuliés sur
elle mille rêveries, p.rcouram l'appel, sur lemilïé-
les provinces, et narisine, sur la sobslituiion de Pieuvre
menant une viescandaleuse.il mourut, sans à l'Kglise et
secours à la fin du volume, sur les propbéties et les
flans un village où la maladie miracles
le surprii, laissant son Le iciiioigiiage du P. Crêpe sur ces matières
l)ien a Biignie, qui rentra
à Tbopilal , et ne lit mé-
plus ril' d autant plus de cimliance
qu'il avait éié d'abord
parler (i elle. On crut qu.lqiie
lemps que Pinel res- initie a ces (olies. li avoue,
s;i-caerau po.ir raccumpiisscmenl pa-e iS, qu'il a été au
des propliélies noviciat de l'uîuvre, et il rappelle, li et
<,u 11 avait laues, mais d ailleurs, ce
lallut renoncer à cet esimir qu II
y a enlendu. Il parait que les absurdités et les
cruautés di.nl il lut léinoiii le r.imeiièrent
Il aicliand de
Par.s, qui avait beaucoup d'apparitions au parti
el prophetisaii aussi.
delà soumission. Il ab.uidoima, non seulement les.
Saint-Golmier eut également convnlsionnaires mais le parti d'où ils étaient
u ne convulsionuaMc; ,
mais elle lui renferm e, et le sortis, ei il parle toujours comme fort
cme qui la prônait fui (léiri
cl exilé. Le fi octobre
opposé à toute
leur secte, et buuteux de ses excès.
»<iS^ crucilieiiient de Tienicon
Tboniasson, à Far-
^63 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 464

dans ces dernières années on a vu paraître deux écrivains précédents, et ne fait guère
plusieurs écrits pleins de conjectures les que répéler ce qu'on av;iit dit avant lui. Il
plus hasardées. De re grnre esi un /Jiscoius soulieiit le système de .M. Dufour, du P.
sitr les promesses renfermées dans les Ecri Lanibirt et de M. Agier, qu'il nomme les
tures, et qui concernent le peuple d' Israël, millénaires catholiques, cl cherche à répon-
1848, in-8* de 81 pages. Ce Discours, qui n'a dre aux objections qu'on leur a faites, et en-
jamais été prononcé, par.iîlétre d'un liomnir; tre autres à la liéfutation de l'ouvrage du
qui a beaucoup éciild ms ces derniois temps P. Pujati, Biuédiclin du ."^lont-Cassin, qui,
en faicurde son parti. L'auteur aipelle les tout favorable qu'il éiait à nos appelants en
Juifs de tous ses \œus; il les voit r.issem- général, avait blâmé le système du Domini-
blés en corps de nation, rebiStis^aut Jéru- cain français. Le livre de l'abbé Giudici est
salem, et élevés en gloire et en puissance; fort superficiel, et l'auteur a la na'iveté de
il ne veut pas, dit- il, se prononcer sur la convenir qu'il étudie la matière à mesure
question du règne visilile de Jésus-Christ sur qu'il compose: ce qui e>t un bien mauvais
la terre , et néanmoins il regarde comme nio\en de donner quelque chose d'instructif
très-croyable que le vrai Joseph se manifes- et (it! solide.
tera d'une ynanière sensible à ses frères; que X. Ces trois ouvrages, comme presque
les Juifs verront cehii qu'ils ont perce', et que tous les précédents, élairnt sortis du parti de
Jésus-Christ viendra lui-même en personne l'appel ; mais il en a paru récemment un au-
insl?-iiire son peuple. Voilà dune un avéne tre qui est remarquable en ce qu'il semble
meni assez clairement marqué ce qui ne : avoir été composé par un Jésuite. Emma-
surprendra point ceux qui savent que cet nuel Lacunza, né à Saint-Jacques du Chili,
auteur était discip e et ami du P. Lam- en 1731, et Jésuite profès en 1766, ayant été
bert. On va plus loin dans un écrit plus ré- déporté l'année suivante, ainsi que tous ses
cent encore, qui a paru sous le titre des confrères, fut envoyé à Imola, dans l'Etat
Prophéties éparses concernant Jésus-Christ et de l'Eglise, où, peu après, il se séquestra de
son Eylise, 1819, in-8° sans, nom d'auteur, toute société, se servant lui-même, se cou-
mais qui est de M. Agier, auquel le jarti chant au point du jour, et passant la nuit à
doit d'autres ouvrages. Dans celui-ci M. travailler. Le 17 juin 1801, on le trouva
Agier se plaint beaucoup du pharisaïsme et mort sur les bords de la rivière qui baigne
de l'ultramonlanisme, qu'il regarde appa- L'S murs de la \ille; on présuma qu'il y était
remment comme les deux plus grands fléaux tombé la ^eille en fiiisanl sa promenade ac^
de notre temps pour nous en garantir, il
: coutumée. Soit que la solitude et le genre do
ne trouvi' pas de meilleur moyen que la vie bizarre qu'il avait adopté eussent échauffé
conversion des Juifs aussi raméne-l-il à cet
; sa tète, soit que son système tînl à d'autres
objet toutes les prophéties et même ce qui causes, il a l.iissé, ou du moins on lui at-
n'est point prophétie, cl il pré-ente les Juils tribue un ouvrage sous ce litre : ,4fene»ien<
rassemblés en corps de peuple en Palestine, du Messie arec gloire et majesté. L'auleur d\s'
rétablissant l'ordre dans l'Eglise, lonverlis- lingue plusieurs sortes de millénaires, et
sanl ks mahometans et portant partout
, prétend laver de ce reproche ceux qui,
l'Evangile. Le chef de l'Eglise sera pris par- C(mime lui, admettent dans le règne de mille
mi eux, et sera infaillible; ce qui nous a un ans une félicité spirituelle. 11 entre ensuite
peu éionné dans un ad\eisaire déclaré de dans une explicaiion des prophéties, qui est
î'infai'libilité romaine. Au surplus, l'auteur trop longue et trop minutieuse pour que
trace l'histoire des Juifs dans ces tenu s à nous entreprenions d'en donner uneanalvse.
venir d'une manière si précise et si détaillée, Nous nous contenterons de dire que La-
que nous n'en saurons pas davantage quand cunza n'admet point précisémrnt un avé-
les événements se seiont passés sous nos ment intermédiaire de Jésus-Christ. Il sup-
yeux. Jfsus-Christ descendra sur la terre pose que le Fils de Dieu descendra plein de
visiblement, et y établira son règne, qui gbire sur la terre pour exterminer l'ante-
durera mille ans; mais l'auteur es't si ré- chrisl, et tirer ses saints de l'oppression;
servé qu'il n'ose pas assurer si ces années qu'il y aura une résurrection et un jugement
seront les mêmes que les nôtres. (Juant aax partir!, et qu'il établira un règne de mille
gentils, il les acraide de fléaux, et leur ap- ans; qu'après cela Satan, ayant été délié,
]>lique ce qui est dit dans l'Apocalypse des el recommençant à troubler la paix, Jésus-
sept coupes de la colre du Seigneur. Tel Christ le vaincra sans remonter au ciel, et
I si cet ouvrage, où M. Agier a laissé bien commencera le jugement universel. Sans
loin derrière lui les autres interprèles, et où nous arrêter à celle explication, qui n'est ni
il a bravé les reproches de millenarisme, de plus ni njoins plausible que tant d'autres, et
hardiesse el de nouveauté qu'on pourrait
,
repose, comme elles, sur des rapproche-
justement lui faire. ments et des inductions fi>rt arbitraires,
IX. Un troisième ouvrage a paru en Italie; nous remarquerons un endroit où l'auteur
ce sont des Lettres sur l'arénement intermé- dans une des bêtes citée dans l'.Vpocalypse,
diaire et le règne visible de Jésus-Christ Lu- ; voit le Sacerdoce ou l'ordre sacerdotal cor-
gano, 1816 el 1817. Il y a huit lettres, dont rompu dans sa majorité au temps de Vante-
la plus ancienne renionie pour la date jus- christ; explication assez peu séante, pourne
qu'en 1811. L'auteur est l'abbé Giudici, frère rien dire de plus, dans la bouche d'un prêtre
du conseiller d'Etat de ce nom, qui est aussi (la -.iiigulier ouvrage n'a point élé im-
ecclésiastique. Il abonde dans le sens des primé du vivant de Lacunza; il s'en répandit
*r,3 FAB FAU 466
seulement des copies incomplt-lis. C'est sans tenir au jugement du saint-siége et à celui
dotile sur une de ces copies qu'on en fit des évoques, qu'à l'opinion de M. Agier et de
une édilion en doux volumes, dans l'île de M. Silvy. Acelaprès, l'anonyme fait l'éloge de
Léon, près Cadix, du temp'i que les corlès Lacunza et de ses explications, et il parait
y siéiieaiiit. Depuis, l'envoyé de la républi- goûter entre autres sa manière d'entendre le
que de Bnénos-Ayrps à Londres, en ayant règne de mille ans.
eu un manuscrit plus cumplel, l'a fait im- il est à propos de faire observer que la
primer en espagnol, à Londres; 181(5, '* vol. Chronique religieuse a parlé aiec éloge de
in 8° ; l'auteur y est nommé
Jean-Jos;ipliat tous ces derniers écrits en faveur du millé-
Ben-Ezra, nom sous lequel les copies nia- ranisme; les rédaciei'.rs de celle fi'uille pa-
nuscriles ontcircu'é (Voi/pz Ben-Kziia). Plus raissent 'coûter un tel système. Héritiers de
récemment on a traduit l'ouvraire en lalin : l'esprit des premiers appeladts, ils eu perpé-
Messiœ udventus cii'ii gloria cl mnjeslale ; tuent les illusions et les chimères, comme
le traducteur est Mexicain, et il demande les erreurs et l'opiniâ'relé. Ceux qui se-
grâce pour son latin, qui en elTi t paraît a^- raient bien aises de voir reproduire de nos
Bez barbare. Celle Iraduciion est encore ma- jours tous les principes de [)arti, n'ont qu'à
nuscrite; mais on dit qu'il en existe beau- consulter enire auires dans ce\li' Chronigue
coup de copies. des lié flexions sur les interilils arbitraires, par
C'est sur une de ces copies qu'a été rédigée D. A. E. D. H., tome I", jiage VXi; un article
la brochure intitulée Vues sur le second aré-
: sur la Lettre de M. Jean à M. fiodet, page
nem:nt de J es us-Crhisl, ou Analyse de l'ouirnie 205; un article où l'on rend comple de iJin—
de Lacunza sur cette impor'.anie manière; Pa- logues sur la grâce efficace pir elle-mnne, en-
ris, 1818, in-S" de 120 pages. L'auteur, qui tre Philocaris it Alethazetîe, même Vidume,
n'y a pas mis son nom, mais qu'on sait èire page 35!) le Jansénisme dans tout son jour,
;

M. Agier, pense au fond comme Lacunza, et page312; ou plutôt il leur suffira d'ouvrir
approuve ses principales conjectures. Il ne un cahier de cet ouvrage pour s'assurer
s'écarte de ses sentiments que sur des ac- qu'on y suit fiilèlemcnt les traces des iVou-
cessoires de son système. 11 a l'air tout velles ecclésiastigues. Il aurait été trop fâ-
étonné qu'un Jésuite ait des idées justes sur cheux que le gazelicr n'eiit pas eu un suc->
la religion; il lui reproche seulement d'a- cesseur.
voir parlé des erreurs folles et dangereuses EYKENBOOM 'Igxacr), nom supposé sous
de (Juesnel, et ce zélé partisan des Réjlexions lequel on a puldié un livre intitulé Idée gé-
:

morales est scandjiisé qu'on traite ainsi un néra'e du catéchisme, et qui est une critique
livre si précieux. C'est mie tache, dit-il, dans assez pauvre de la doctrine catholique sur
l'ouviage de Lacunza et il est horrilde, en
;
tous les points contraires aux erreurs de
effet, que cet Espagnol ait mieux aimé s'en Jansénius.

F
P'ABRE (Claude-Joseph), naquit à Paris de Fleury avec celte Continuation de Fahrc,
le 13 avril ltiC8, entra dans la congrégation et on y a ajouté quelque chose du même
de rOiatoire, y professa avec disiinclion, Fabre. dont on avait trouvé un manuscrit.
fut oblige de la quitter, y rentra en 1715 et L'entreprise réussit mal; le public ne vint
y mourut le 22 octobre 1733. pns en aide à l'éditeur. Fleury lui-même
DiCTio>iNâiBE de liichelet, dont il donna une n'est plus goûté; il n'est jias toujours exact,
éilition, dans laquelle il laissa insérer plu- et il est souvent partial. On préfère avec

sieurs articles sur les matières de théolo- raison l'Histoire de l'Eglise, pir M. l'abbé
gie, et des salires odieuses dictées par Rohrhacher. .Mais revenons au P. Fabre.
Il mit à la tête de sa Continuation un
l'esprit de parii. C'est ce qui l'obligea de dis-
sortir de sa congrégation. cours où la critique orthodoxe a trouvé plu-
sieurs choses réprébensihies, entre autres :
Co^TINlIATloN de rHisioirc ecclésiastique de
une proposition injurieuse à Egli>p, et qui
1
Fleuri/.
heurte de front la promesse que Jésus-
L'esprit de parti s'y montre souvent; c est Christ lui a faite, que les partis de l'enfer ne
d'ailleurs un travail mal fait., « sans correc- prévaudront jamais contre elle. C'est que
tion, sans élégance. Uondel,(|ui l'a conlinuéc dans le l'r siècle les pasteurs de l'Eglise ro-
après lui, a encore plus mal réussi, et dunne maine n'avaient ni règle sûre, ni imtructioa
au fanalisme de la Petite l'gliye un essor solide pour se conduire.
plus libre, t^e-t cependant celle Continua- On fait aussi, dans ce même discours, un
tion de Fleury qui est conlinuellcment cilée préceple indispensable de rapporter positi-
par les compilateurs du jour le fanatique
; vement à Dieu toutes nos actions, parle mo-
l''abre, le fanatique Uoiulel. s inl sans cesse tif de l'amour divin : doctrine condamnée
allégués comme des aulorilés légales, par dans Quesnel.
des gins mêmes qui veulent avoir des litres C'est ce enême P. Fabre, continuateur do
à la ])liilosophie. Tel est le sorl de l'histoire Fleury, qui, dans le livre cwxi, n 74, p. 522
dans ces jours de subversion et de men- et 3'23 du tome X\.VI, édition in-12, de
1727,
songe. » Ces ohseivations sont fort justes. a traduit ainsi ces paroles d'Erasoie, qui vou-
Ou a donné, vers 1833, une nouvelle édiliou lait mettre l'Ecriture sainte entre les
mains
^ DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 4G8

de tout le monde : Me auctore, sacros Hbros doctrine, dans l'écrit dont voici le titre :
iegel Agricola, leget Faber , leqet Latonms.
Déclaration du sieur Fauvel... sur certaines
La troisième proposition d'Erasme (condam- propositions tirées de ses écrits de philoso-
née par la Sorbonne) est qu'il stra cau^e phie. Paris, imprimerie royale, 1722, in-4*.
qu'Ayricola, que Faber, que Lntomus, liront FIUILLET (N...), chanoine de Saint-
let livres sacrés. L'oratorien en délire a cru Gloud.
que ces mots Agricola, Faber cl Latomus, Histoire abrégée de la conversion deM.Chan-
étaient ici trois noms d'hommes, et que la teau. Paris, Simart, 1706
Sorbonne pouvait condamner et condamnait A page 161, on confond la crainte ser-
la
en effet une proposition, parce qu'on y con- vile avec la crainte servilement servile.
seillait à trois personnes de lire l'Ecriture C'est une adresse jansénienne, afin d'avoir
sainte. un prétexte de lâmer toute crainte.
I

On peut juger par ces différents traits Page 179, on ose avancer « que des pré-
quelle est la foi et quelle est la science d.i dicateurs et des directeurs dans les chaires,
P. Fabre. Aussi lui fut-il défendu de pousser dans les confessionnaux , disent tous les
plus loin la Continuation de l'Histoire de jours aux amateurs du monde Communiez :

Fleury. souvent, quoique vous soyez tout remplis


FAUVEL (N...), docteur en théologie de de l'amour du monde; quoique vous ne
l'université de Gaen. On a de lui divers ou- pensiez qu'à vous divertir, qu'à aller au bal,
vrages. au jeu, à l'opéra, à la comédie. » C'est une
En 171i, et à Coutances, Fauvel renouvela calomnie absurde. Les évcques souffriraient-
le richérisme. 11 avança que le pouvoir do ils qu'on tînt dans les chaires un pareil lan-
faire des lois appartient à la mullitude ou gage?
à celui qui en a soin Pertinet ad multitu-
:
Page 180, cet ennemi de la communion ne
dinem leges condere, vel ad eum qui cnram craint pas de dire à un grand prince : « Médi-
habetmultittidinis. Voilà la multitude de (lair tez bien ces vérités ; vous verrez qu'il se
et de niveau avec le roi, puisqu'elle a, aussi trouve presque autant de meurtriers de Jé-
bien que lui la
, puissance lés;islalrice. sus-Christ qu'il y a de communiants au
Fauvel nous apprend ensuite de quelle monde. "C'est ainsi que, par les exagérations
manière les rois pruvcnl taire les lois. Ce
les pins outrées, l'auteur lâche d''nspirer
pouvoir, appaili; ni à ci lui qui peut
dil-il, aux fidèles de ne point communier, afin de
les faire obscrvi r i^ar la voie de contrainte. ne point taire de sacrilèges ; comme s'il n'y
Or, il n'y a que la multitude, ou le prince, avait point de milieu entre communier indi-
ou le sénat, au nom de la mullitude, qui gnement et ne point communier du tout;
aient ce pouvoir de contrainte donc eux
:
comme si le même Dieu, qui a défendu de re-
seuls peuvent faire les lois: Ad eum pertinet cevoir indignement la sainte Eucharistie,
tanlum leges condere, qui vim habe.t cogendi
n'avait pas aussi commandé expressément
ad ohservalionem legis ; 'itqui sota multitudo, de la recevoir.
vel princsps, ve( senains nomine mullitudinis, Pages 107 et lOS, Tous ceux qui commu-
vim habet cogendi ad observtitionem legis. nient, si nous en exceptons: un petit no:; bre,
Eri/o... qui n'est connu que de Dieu, ne croient point
Il ajoute que Dieu a immédialemenl donne comme il faut la réalité du corps de Jésu^-
à la multitude le pouvoir dont les rois sont Clirist dans le saint sacrement. Peut-on rien
revêtus par la multitude : Poteslas quam re- ajoutera une pareille extravagance? Sera-ce
ges habent, ealenus in ipns reperitur, quate- donc une preuve de la foi qu'on a en la |iré-
nm populis a Deo immédiate concessa eH, et
sencc réelle que de ne point communier?
a populis regibus ipsis data. Selon ce système FÈVllE (Iacqles Le), né à Lisieux, doc-
séditieux, puisé dans lUcher et dans Marc- teur de Sorbonne, grand vicaire de Bourges,
Antoine de Dominis, le prince ne tient donc auteur de plusieurs ouvrages, passe pour
son pouvoir que de la multitude, et ce n'est avoir travaillé aux Hexaples. Il mourut à
qu'au nom de la mullitude qu'il gouverne. Paris.
L'Eglise n'est pas mieux traitée que les FLYDEAU (Matthiel) naquit à Paris en
rois par Fauvel. Voici son raisonnement: 1616, docteur de Sorbonne, théologal
fut
]n omni republica bene ordinala exista liœc d'Alet, puis de Keauvais, el mourut en esil
potcstas condendi leges aiqui Ecclesia est
:
en 1691, à Annonay, dans le \'ivarais.
respublica bene ordmata. Ergo, etc. 11 con-
Catéchisme de la g>-âce. 1650, in-12 de 40
clut de là que ce pouvoir ne se trouve que
ou io pages.
dans le concile œcuménique, parce qu'il re-
pré-enie la république uiiiverselle, à la- Samuel Des Marets attribue cet ouvrage à
quelle Jésus-Christ l'a donné immédiale- M. Duhamel, second curé de Sainl-Merry ;

mint, et do laquelle le pape et les évéques mais Gerberon, historien de la secte, nous
l'ont reçu. apprend qu'il est de Feydeau.
Une si dangereuse doctrine fut censurée Ce petit Catéchisme est un précis fort
par M. l'archevêque d'Embrun, dans son exact de l'Augustin de Jansénius. H a été
excellente Instruction pastorale sur le Mé- reimprimé plusieurs fois, en Flandre, à
moire des quarante avocats, du 26 janvier Paris, à Lyon; on l'a fait aussi paraître sons
17.31. le titre û'Eclaircissement de quelques difficul-

Mais n' us devons dire que Fauvel revint *cs touchant la grâce. 11 a été traduit en plu-

à résipiscence el qu'il rétracta sa mauvaise sieurs sortes de langues, et en particulier en


469 FEY FIT -ITO

latin, sons ce litreCatechismus, seu brevis


: mum ab Angelo Forti, (Godefroy Hermanl,
Jnslructio de Gratin : fit sous cet autre : de Beauvais), dorlorem Iheologum. Paris,
Compenilium doctrinw chrisliance quuad 1C52, in-i". Arnauld, près de deux ans aupa-
prœdestinatiri'm et i/raliatn. ravant, avait déjà détendu le même ouvrage.
Voici (luelques-unes des erreurs de ce Méditations des principales obligations des
pernicipiix ouvrage : chrétiens, tirées de la sainte Ecriture, des
La grâce nécessaire pour croire et pour conciles et des Pères. Paris. 1G'*9.
prier n'est pas donnée à tous.
Feydeau y"établit ouvertement, pag. Ik,
Les justes n'ont i)us toujours les secours le système des deux amours, tel qu'il est
nécfssiiires pour surmonter les tentations.
d'ans Baïus et dans Quesni 1. Dans l'édition
Jésus-Christ n'est pas mort, afin (jue tous
de lG51,il y insinue en cent endroits que la
tes hommes reçussent le fruit de sa mort....
grâce est irrésistible.
mais à dessein d'offrir le prix de son sang Tom. II, pag. 188 Personne n'entend cette
:
pour sauver ses élus, et donner à quelques
voix qu'il n'y vienne. Pag. 9i , on dit que la
autres des grâces passagères
grâce n'est donnée qu'iiux élus; que tout le
Il suffit pour que la volonté soit libre,
monde n'a pas la grâce nécessaire pour le
qu'elle n'agisse pas par contrainte, ou pur une
salul et pag. 3i8, que notre libre arbitre ne
;
nécessité involontaire, etc.
peut pas faire le bien, si la grâce ne le lui
Le Catéchisme de la r/râce fui condamné le fait faire.
6 octobre 1650, jiar Innocent X, comme re-
nouvelant les erreurs condamnées par trois MÉDITATIONS sur l'Histoire et la concorde dei
de ses prédécesseurs. 11 a aussi été condamné Evangiles. Lyon, 1G96, 3 vol. in-12.
par plusieurs évêques de France et des Pays- L'auteur y établit avec affectation plu-
Bas. sieurs articles de la doctrine jansénienne.
Au contraire, il fut adopté par les calvi- Tom. II, lag. 95 Ce n'est pas assez pour
:

nistes de Genève, sans qu'ils y changeassent commencer à se convertir à Dieu, que d'enten'
un seul mot el ce fut surtout alors que les
: dre les vérités chrétiennes, d'y appliquer son
prétendus réformés de Hollande offrirent esprit, et d'en comprendre le sens, sans une
aux jansénistes des Pays-lias et à ceux de grâce particulière que tout le monde n'a pas.
France, de les recevoir dans leur commu- Jl est donc des personnes qui n'ont ni la
nion. grâce nécessaire pour commencer à se cou-
Samuel Des Marets, français de nation, ver tir, ni le pouvoir prochain ou éloigné de
professeur de théologie à Groningue, en pu- faire un pas vers Dieu.
blia une traduction latine (voyez Marets), Pag. 385
L'Ecriture ne commande que la
:

et le fit soutenir en forme de thèses par ses charité. Autre erreur. L'Ecriture ne com-
écoliers ,comme contenant clairement la »«ande-t-ellepas au>si la foi, l'espérance, etc.?
doctrine décidée dans le synode de Dor- Pag. 388 et 389, l'auteur enseigne, sans
drcchl. aucun détour, le système hérétique des deux
Dans sa préface, il loue Jansénius d'avoir amours, unique principe de toutes nos ac-
puissamment défendu la cause de Mieliel tions. Selon lui, tout ce qui vient de la cha-
«aïus, que l'autorité et la force avaient plutôt rité, est bon; lout ce qui vient de la cupi-
opprimé, dit il, que lu vérité et la raison. dité, est mal; toutes nos auvres sont des
Vaius, ajoute-t-il, était un homme de mcrile, fruits qui viennent de l'une de ces deux ra-
peu éloigné du royaume des deux. cines.
Enfin assure que ces disputes sur la
i'I Tom. III, pag. 166, on demande Faut-il :

grâce servent beaucoup à ébranler le siège de que je fasse toujours des actes de l'amour de
l'antechrist , qui est sur le penchant de sa Dieu? et l'on répond vous y êtes obligé tou-
:

ruine, et qu'il faut espérer que ceux qui ont jours et à toujours en sorte que toutes nos
embrassé la défense de la vérité sur ce point, actions doivent être faites en vertu de l'amour
éclairés d'une nouvelle lumière, abjureront de Dieu.
'enfin les autres erreurs de leur communion, Quel affreux rigorisme , suivant lequel
et se déclareront ouvertement contre le con- tous les actes de foi d'espérance, de com-
,

cile de Trente, qu'ils n'osent encore rejeter misération et des autres vertus, soit natu-
tout à fait, se contentant d'adoucir ses ca- relles, soit chrétiennes, sont des péchés, dès
nons, de les plier comme de la cire molle, pour qu'ils n'ont pas pour motif l'amour actuel de
l(ur donner un sens favorable, et les ajuster à Dieu!
leurs opinions. FITE-MARIA (N... De La], frère de Henri-
D'un côté on a publié contre le Catéchisme Antoine, qui était né à Pau, qui fut abbé de
de la grâce un ouvrage intitulé Réponses
:
Saint-Polycarpe, réforma ce monastère et
catholiques aux questions proposées dans ce y
donna l'exemple de toutes les vertus de
prétendu catéchisme, par le P. Dorisy, jé- l'étatreligieux. « Il parait, dit M. Picot dans
suite. P>iris, l(i50, in-12; et Les jansénistes
:
ses Mémoires, édit. de 1816, tom. IV, pag.
reconnus calvinistes par Samuel Les Marets, 126, qu'on voulut l'attirer à un parti re-
par Jean Urisacier, jésuite. Paris, 1652, muant. Tournus, appelant zélé, Cl le voyage
in-12. de Saint-Polycarpe, et n'omit rien pour com-
Et d'un autre côté on en fit l'apologie sous muniquer ses sentiments à l'abbé, qui
ce titre Fraus Calvinistarttin reticli; sive
:
luonira toujours de la répugnance, et per-
y
catechismus de yralia ah hœreticis Sam. Ma- sévéra dans la soumission. Ce ue fut qu'a-
reêii corruptelis vindicatus; per Hierony- près sa mort que ce parti, é.ant revenu à la
lill DICTIONNAIliE DES JANSENISTES. tn
cliaigi i'emporla; ce qui amena la dissolu-
,
et de Saint-Pons donnèrent sur le même su-
tion du cet élaUiissemenl. On s'y écarta bien- jet des Mandements que les parlements de
tôt (Jes régis et de l'esprit du sage abbé, et Paris et de Toulouse cherché ent à flétrir
l'on s'y livra à de vaines disputes. Un autre par d'odieuses condamnations. Il y eut une
la Fite-Maria, frère du pieux, réformateur, commission de quatre évéques nommés pour
vivait dans l'abbaye, et y déclamait sans mé- iusiruire celle affaire, el ce fut à ce sujet
nagemenl contre la bulle et contre les évo- que l'abbé le Gras rédieea son Mémoire pour
ques. L'auteur que nous citons plus bas prouver que l'évêque de Soissons avait passé
avoue qu'il avait donné prise sur lui par un les bornes de l'enseignement épiscopal. L'é-
zi'le peul-ftre excessif. 0:i fut ohligé de l'éloi- vêque y répondit. Mais son meilleur appui
gner. Mais d'autres appelants y venaient fut dans l'esprit du ministère qui influa sur
secrètement. En 17il, on fil défense de rece- l'avis de la commission. Elle se déclara, dit-
voir des novices. On sut qu'on y avait des on, pour .M. de Fitz-James. Ce prélat paraît
reliques du diacre l'âris et de Soanen. Le avoir été guidé dans ces diff'rentes occiisions
1" sepiembre 17i7, les trois religieux res- par quelque ressenUment secret. Il s'était
lanls appelèrent de la bulle Unigenilus. Le entouré à Soissons d'appelants, quoiqu'il ne
6 avril 1773, le dernier religieux, U. Pierre, pensât pas en tout comme eux. Il faisait si-
fut assassiné dans l'abbaye qu'il n'avait pas gner le formulaire dans son diocèse, el nous
voulu abandonner. Les bier.s furent donnés retrouvons de lui une lettre du 31 mai 1759,
au séminaire de Narbonne. Vouez l'Histoire à Meindariz, archevêque d'Utiecht. C'est une
de l'abbaye, publiée, en 1783, par lleynaud , réponse un peu lardi^e à une autre lettre
curé de Vaux, au diocèse d'Auxerre. Appe- que Meindartz lui avait écrite, deux ans au-
lant lui-même, il fait assez connaître les re- paravant. De Fitz-James s'y explique contre
lations étroites des religieux de Saint-Poly- l'appel, et conseille à Meindariz d'y renon-
c.irpe avec le parti. Il e>t remarquable que cer et de recevoir la bulle pour le bien de
la maison alla en décadence de ce mumenl. » la paix. Ses OEuvres posthumes, publiées par
IirZ-JAMLS( François, duc de), éNcque Goui sin, I7G9, 2 vol. in-12, sont plus de ce-
de Soissons, né en 1709, était fils du duc de lui-ci que de l'évêque.
Brrwik, lils naturel du roi d'Angleterre FLEIJKY (Claude) auteur fameux d'une
,

Jacques 11. Ayant embrassé l'état ecclésias- Histoire ecclésiastique ,sur laquelle nous
tique, il fut nommé, en 1738, à l'évéclié de n'avons pas à nous expli(|uer ici mais qui
,

boissons, et fnit peu après premier aumônier est heureusement remplacée par ["Histoire
de Louis X"^'. Ce fut en celte qualité qu'il universelle del'Eijlise catholique de M. l'abbé
administra les sacrements à ce prinre dans Robrbacher. Nous voulons parler d'un des
sa maladie de Metz, et qu'il exigea de lui, discours de Fleury, du neuvième, qui traite
avant cette cérémonie, l'éloignement de la des libertés de l'Eglise gallicane. Ce disrottrs
ducbesse de Cliâleauroux. Lf s amis de cette ne fut point publié du vivant de l'auteur, qui
dame critiquèrent cette démarche dn préial, mourut en 1723. « Il ne parut qu'après sa
qui ne fit en cela que son devoir; et Voltaire mort, en 1723, dit M. Picot {Mémoires, tom.
qui s'élève contre lui à ce sujet n'aurait IV, pag. 10'*, édit. de 1816). L'édition fut
sûrement pas manqué de se moquer de lui clandestine. L'éditeur, peut-êire l'abbé Dé-
s'il eût toléré le scandale. Quoi qu'il en soit, bonnaire (voyez son ariicle), y joignit des
il paraît que la conduite de M. de Fitz-James notes qui annoncent un homme de parti ; ce
lui attira une sorte de disgrâce. Il devait qui fut cause que le discours fut supprimé
avoir le chape:iu à la présentation du pré- par un arrêt du conseil du 9 septembre 1723,
tendant; celle dignité p.issa à un autre. Il portant (|ue les notes sont pleines d'une doc-
donn.i, en 1748, sa démission de la première trine très-dangereuse pour la religion. U fut
auniônerie. Depuis il parut se ra|)procher aussi mis à l'index à lîouie, le 13 février
de plus en plus des appelants, dont il em- 1723. En 1763, Anloine-Gaspnrd Bouclier
prunta la plume en plusieurs occasions. Le d'Argis (avocat, mort vers 1780) donna une
P. la Borde rédigea son Instruction pastorale nouvelle édition de ce discours, où l'on se
conire le P. Pichon, en 17i8. Goursin com- germit des aliéralions considérables, qui ont
posa son long Mandement en 7 volumes été relevées par M. Emcry dans ses Nou-
contre Hardouin et Berruyer, en 1739. M. veaux opuscules de Fleury. Celui-ci y donne
de Fitz-James donna vers le même temps à le texte du discours, conforme à un manus-
son diocèse un Catéchisme et un Rituel avec crit qu'il avait entre les mains, cl on voit
de- Instructions sur les dimanches et fêtes avec surprise que Boucher d'Argis a^alt al-
en 3 vol. in-12,qui sont probab emeni aussi téré précisément les passages les plus favora-
de Goursin. 11 se déclara conire les Jésuites bles à l'Eglise cl au saint-siège. Un autre
a l'assemblée des évéques, en 1761, et pu- avocat, Chiniac de la Basiide, lit encore im-
blia, le 27 décembre 17G2, au sujet du re- primer le discours de Fleury, en 17G3, avec
cueil lies Assertions, une Instruction pasto- un commentaire si violent, qu'il déplut même
rale qui était du même Goursin, qui fut cun- au parti auquel l'éditeur était attaché. [Y oyez
d.imnéo par un bref de Clément XUl, du 13 Dlhamel). Ainsi ce discours avait loujour»
avril 17(i3, et qui indisposa contre lui tous été altéré en lui-même, ou déparé par de
ses collèi,'ues. De -Montesquiou, évéque de mauvaises notes, quand .M. Emery le publia,
Sarlat, l;i réfula dans une Instruction pasto- en 1807, dans sa pureié primitive. 11 lit voir
rale,du 2'* novembre 1764, qui est bien faile, que Fleury n'était pas aussi opiiosé à la
solide et modérée. Les évéques de Langre» cour de Home qu'on a voulu le persuader. »
i" FLO FLO <7i
FLORE DE SAINTE-FOI, un des pseudo- d'une âme pécheresse n'est autre chose dans la
nymes dont usait le P- Gerbpron. vérité, que le clianaeinent d'un plaisir en un
FLOKIOT (Pierre), préde du diocèse de autre plaisir plus fort. Peut-on exposer et
Langres, fut confesseur des religieuses de admettre plus clairement le système inventé
Porl-Royal, puis curé des Lais, ci cinq ou par les novateurs, pour détruire la liberté
six lieues de Paris, et mourut le 1" décem- de l'homme; pour lui ôter toute force dans
bre 1691 à l'âge de 87 ans.
, la coopération de la volonté; pour la rédnire
à suivre en esclave les mouvemenis étran-
Morale chrétienne rapportée aux instruc-
gers qui la déterminent invinciblement; et
tions que Jésus-Christ nous a données dans
pour établir le mérite et le démérite de nos
l'oraison dominicale. Rouen, Eustache Vi-
actions dans la nécessité même qui nous
ret, 1672, iii-i" de 1020 pages.
emporte?
Les titres les plus saints ot les plus spé- Ibid., page 62 Notre vie, dit-il, considérée
:

cieux furent toujours employés par les jan- comme nôtre, n'est que péché. Si elle est
sénistes pour faire passer plus facilement bonne, elle n'est point de nous, mais de Dieu
leurs erreurs. en nous. Et page 61 Notre salut ne dépend
:

Celte préiendue Morale chrétienne qu'on point de nous, mais de Dieu seul. A (|uel li-
appelle onlinairemenl la Morale du Pater, bertinage, ou à quel désespoir ne conduisent
fut souvent réimprimée à Paris. La cin- pas naturellement de pareils principes ?
quième édition est celle que nous suivrons On enseigne, liv. III, sect. 3, art. k, qu'un
dans nos remarques. pécheur qui assiste à la messe, fait un nou-
L'iiuleur enseigne, liv. V, sect. 2, pag. 500, veau ])éché, et ([u'assister à la messe et com-
que dans l'élal où nous sommes , malgré munier ,demandent /es mêmes dispositions.
l'impossibilité des commandements de Dieu, On dit, page Vil, que la prière du pécheur
nous péchons en ne les observant pas. se tourne en péché que le pécheur impéni-
;

L'homme, dit-il, est tombé par son péché dans tent qui assiste à la messe, même un jour de
un si ep'royable désordre, qu'il se trouve dans commandement, un nouveau péché
faii :

l'impuissance de les accomplir...; par le dérè- mais (lue ce péché n'était p s enco>e assez
glement de sa volonté il est devenu comme connu, étant couvert du spécieux prétexte du
perclus, et a contracté une certaine paraltjsie comtiandemint de l'iù/lise.
spirilufVc qui est cause qu'il ne peut plus de Cette héréliqne doctrine, on la prête faus-
soi-même faire le bien que Dieu lui ordonne : sement à ^aint Chrysoslome et c'est ici que :

ce '/ui n'empêche pas que Dieu n'ait toujours nous allons faire \oir une de ces falsitica-
le droit dn lui commander, et que l'homme en lions atroces dont il n'y a que le parti qui
celte infirmité où il est tombé par su faute ne suit capable.
p'che en ne faisant pas ce que Dieu lui com- Floriot, liage 405, fait parler ainsi ce saint
mande. Il faut reraar(]uer qu'il ne s'agit pas docteur : En
vain nous assistons à l'autel,
ici de la grâce qui est nécessaire pour faire puisijue personne ne communie. Ce que je vous
un bien qui est surnaturel l'abbé Floriot
: dis, non afin (jue vous alliez à la commhUion,
n'en doute pas mais il suppose le comman-
; mais afin que vous vous en rendiez dii/nes. Go
dcmenl d'une pari, ei de l'autre l'itnpuis- qu'il y a d'inconcevable, c'est qu'il met à
sance de l'accomplir depuis le péclié origi- côté le texte latin qui le condamne. Car voici
nel, l'homme, depuis ce poché, manquant les termes de saint Chrysoslome : « Hoc dico
des grâces nécessaires pour lui rendre pos- non solum ut partiriptiis, sed ttt vos diqnos
sibles le< commandements : et il prétend reddatis. Ce que je vous <\\s, non-seulement ;ifin
que, malgré cette impuissance, l'homme que vous alliez à la communion , mais en-
pèche en ne faisant pas ce que Dieu lui com- core afin que vous vous en rendiez dignes. »
mande. Telle est donc l'idée qu'on nous Le faussaire, comme on voit, mel simple-
donne de notre Dieu. 11 ordonne d'agir; il ment »ion, au lieu de non-seulement, et par
ne donne point de secours pour agir; et là il change totalement la proposition et y
l'homme pèche en n'agissant pa«, cl il est sulislilue un sens tout différent. Or, fut-il
damné pour n'avoir pas t'ait ce qu'il lui était jamais une plus mon-trueuse infidé ité'?
impossible de faire. La page suivante nous offre une autre su-
Le même auteur ne reconnaît point d'au- percherie. L'auteur finit le passage de saint
tre grâce actuelle, que l'inspiration eflicace Chrysostorne par ces paroles : .Ainsi, afin que
de la charité et de l'amour de Dieu, par la- je ne vous rende pas plus coupable devant
quelle le Saint-Espiit nous éloigne du mal, Dieu, je vous conjure, non pas de vous trou-
et nous fait faire le bien (2' Trailé, préamb. ve'- simplement aux sacrés mystères, mais de
art. 1, 3' point). vous rendre diqnes d'y entrer et d'y assister.
Il embrasse aussi le système jansénien Et dans le texte latin, qui est encore cité à
des deux délectations alternalivemcnl néces- la marge, il a soin, cette fois-ci, d ne pas
sitantes. La même action (dit-il au même rapporter les termes de saint Chrysoslome.
endroit, page 6i) de la volonté humaine étant Il a raison car ils font un sens absolument
;

d'aimer, elle ne se meut et ne se porte à ses différent de celui qu'il leur donne d.ins sa
objets que par ce plaisir; c'est-à-dire qu'elle traduction. Le saint docteur ne veut point
n'aime que ce qui est agréable. Partout où détourner ni les pécheurs, ni ceux qui ne
elle trouve son plaisir, elle s'i/ attache : et de ronununieni point, de venir à la messe; cl il
deux plaisirs qui se présentent â elle, le plus les en averlil; mais son désir est de les voir
fort l'emporte. De là vient que la conversion toujours prêts et digites de communier au-
*75 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES,

tant de fois qn'ils viennent à la messe : liogo théologiens , le saint nom de Dieu invoqué,
I
quidem vos, non ut non ndsilts, sed ut prœ- nous avons condamné et condamnons le dit
sentin et udilu vos reddalis digno/t. Je vous écrit, comme rempli de sentiments contraires
conjure, non pas de rous absenter uns sacrés à la doctrine et aux décisions de l' Eglise , et
mystères, mais de vous rendra dignes d'y conten'int plusieurs erreurs condamnés dans
entrer et d'y assister (pag. 888 du Comment, Luther, dans Calvin, dans Batus, dans Jansé-
de saint Chrysostome sur l'épî re <1s saint nius et dans Que<nel; défendons sous les pei-
Paul aux Ephésii'ns. Homél. 3, chaj.. 2, de nes de dridt de lire le susdit livre, de le
,

l'impression d'Etienne Cramoisi et de la , garder, de le donner, de le prêter ou de le


traduct. de Fronton le Duc). vendre; ordonnons sous la même peine d'en
On trouve à la p ige 330 (liv. III , sect. 1, rapporter Ips exemplaires huit jours après la
arl. 7 , celte proposition condamnée dans publication de notre présent Jlandement au
Baïus, que toutes les vi rtus prétendues des greffe de notre officialité, où il sera enregistré
païens n'étaient que des vices et des péchés. pour servir aux jugements ecclésiastiques.
Nous avons souvent dit et prouvé que les FONTAINE (Claude), faux nom sous le-
chefs du parti ne croient nullement à la pré- quel le docteur Jacques Boileau publia un
sence réelle. En voici encore une démonstra- de ses ouvrages.
tion. Floriol tlil en termes exprès Nous : FONTAINE (Jacqdes) dit de La RocnK,
mangeons ici le corps de Jésus-Christ par la prêtre appelant, fut pourvu, en 1713, dans
foi, en attendant que nous soyons pleinement le diocèse de Tours, où il était venu se fixer,
rassasiés de lui, en le voyant dans le ciel à de la cure de Mantilan. A cette époque, la
fac déouverte. Calvin eût-il fait difficulté bulle Unigenitus avait causé en France une
d'adopter une telle proposition? Et si noire grande fermentation dans les esprits et ,

auteur eût cru la présence réelle n'eût-il , formé deux partis opposés qui se disputaient
pas dit que nous mangeons ici le corps de et qui écrivaient suivant leurs opinions dif-
Jésus-Christ réellement 1 substantiellement 1 férentes. Fontaine fut un des plus chauds
dans l'Eucharistie, en attendant que nous adversaires de celte bulle son zèle à la dé-
;

soyons pleinement rassasiés de lui, en le créditer, et une lettre imprimée, adressée


voyant dans le ciel à lace découverte? Mais à un M. de Rastignac, lui firent perdre sa
un calviniste secret n'a garde de s'exprimer cure. S'étant rendu à Paris, il y reçut un
ainsi iVoi(S autres fidèles, dit Floriol, gui
: gracieux accueil des frères Desessarts, qui
sommes éclairés de la véritable lumière, nous avaient ouvert leur maison à tous les prê-
ne devons conceioir qu'une manducation spi- tres inquiétés pour la même cause. Plu-
rituelle {\\ora\e chrétienne 1. VI , sect., 2, , sieurs d'entre eux avaient, depuis 1727, en-
article 2, page 66 •). Voyez Feydeac, Ma- trepris un Bulletin qu'ils envoyaient im-
RETS , etc. primé chaque semaine à leurs partisans, soit
Combien d'autres erreurs ne pourrait-on pour exciter leur zèle, soit pour les avertir
fias relever,
tant sur la loi naturelle cl sur de ce qui se passait. Ce Bulletin n'était autre
a loi de Moïse, que sur la loi chrétienne? chose que le fameux journal, alors connu
Mais en faut-il davantage pour donner une sous le nom de Nouvelles ecclésiastiques.
juste idée de l'affreuse doctrine répandue Lis principaux rédacteurs étaient Boucher,
d.ins la Morale sur le Pater, et de l'étrange Troya, auxquels se joignit Fontaine, qui
religion du gazetier jansénist', qui ne rougit prit alors le surnom de La Roche. Depuis
pas de se faire le défenseur et le panégyriste 1727, il demeura seul chargé du journal,
d'un ouvrage dans les Nouvelles ecclé-
tel sous l'inspection d'une sorte de conseil ,
siastiques du il décembre 17i7? composé des membres les plus ardents et
Tant d'impiétés et de blasphèmes ne pou- les plus éclairés du parti. Pour éviter les
vaient manquer de faire tomber sur ce livre poursuites Fontaine se condamna à une
,

pernicieux les foudres et les analhèmes de profonde retraite que peu de gens connais-
l'Eglise. M. de Marseille, cet évêque illustre, saient. On cite une dame TbéoJon , Irés-
digne par ses talents et ses vertus héroïques attachée au parti des appelants , comme la
des siècles les plus Iieureux, flétrit cet ou- première qui imagina les imprimeries se-
vrage de ténèbres, le 23 février 1728. 11 est crètes, oîi l'on confectionnait ce journal ,

vrai que M. Colbert, évéque de Montpellier, ainsi que l'on confectionna ensuite tant d'é-
chef de la secle, et connu par sa révolte crits divers, notamment lors de nos troubles
persévérante contre l'Eglise, s'éleva publi- révolutionnaires. On avait établi celte im-
quement contre cette censure; mais ce fut primerie près de la rue de la Parcheminerie,
au grand étonnement et au grand scandale au faubourg Saint-Jacques. Hérault , alors
des fidèles. M. le cardinal de Tencin alors , lieutenant de la police, mil tout en œuvre
archevéqlie d'Embrun fit éclater sa juste
, pour connaître l'auteur des Nouvelles ecclé-
indignation à ce sujet, par un mandement siastiques; mais Fontaine, protégé par le zèle
du premier mai 1742, dont le dispositif est de ses partisans malgré la surveillance ac-
conçu en ces termes Après avoir fait toutes
: tive de Hérault , continua à publier sa ga-
les t'éftexions que demandait l'importance de zette une fois chaque semaine ^1). Deux de
la matière, après avoir pris l'avis de plusieurs ses colporleurs furent arrêtés, interrogés,

de la rue de la comme ayanî formé les imprimeries secrètes , d'où


(1) On dit qu'elle s'imprimail près
quartier Saint-Jacques. L'ne dame partirent cet écrit cl tant d'autres de cette espèce.
l'arclieminerie ,

Tliéudon, livrée an uarti, et niorle en 1739, est citée Note tirée des ilémoirei de M. Picot.
,

m FON FON 4, a

menacés; mais on ne put savoir d'eux le Nouvelles ecclésiastiques on Mémoires ,

lieu où se cachait le rédacteur. Une femme pour serv'r à l'hiittuirr ecclé'tiastique des
tomba également entre lels mains des agents années^ 1728, 1729 , 17;iO , 1731 ; \n-k'. -
de police, au moment où elle allait distrihuer 1732,1733; in-i". 17.%, 17.35, !73(); in-V
huit cents exemplaires des Nouvelles; on lui — 1737, 1738, 1739; in4% etc.
demanda si elle savait que le roi eût défendu
Tables des noms et mnlières r nitenues dans
de cdlporter cette {lazelte Oui, répondit-
:
lesNouvelles ecclésiaslinues des années
elle, Mais Dieu me t'a ordonné. M. de Vinti-
1728, etc.
niille, archevêque de Paris, donna le 27 avril
1T32 nn mandement pour condamner les Maintenant, nous allons mettre sous les
Nouvelles. Quelques curés de Paris refusè- yeux du lecteur une ap[irécialion qui lut
rent de le publier; d'aulres en donnèrent faitepar un homme eonifiélent de la gazette
leclure dans leur paroisse; et alors les gens de Foniaine, lorsqu'elle était dans son bon
qui app.irteiiaient au parti de Fontaine sor- temps, et que, malgré quelques expressions
tirent de l'éçîlise pour éviter cette condama- dures, nous avons tout lieu de croire juste.
tion, et rendre par là disaient-ils dans leur
, Nouvelles ecclésiastiques, trésor de men-
langage, im témoignage de la foi. L'archevê- songes, dit l'auteur que nous avons an-
que ordonna aux curés appelants de lire le noncé et que nous allons laisser parler ;
mandement en question; mais les curés eu- Noiivelles ecclésiastiques , trésor de men-
rentrecours au parlement, qui se saisit de songes , non de mensonges légers, de fle-
celte affaire avec beaucoup de chaleur et un lions innocentes, de railleries ingénieuses
intérêt marqué pour l'auteur des Nouvelles ; mais d'alTreui blasphèmes contre Dieu, de
intérêt que partageaient un grand nombre déclamations forcenées contre les déci-
de magistrats. Le larleinent mit tant de zèle sions de l'Eglise, d'expressions séditieuses
d;ms la défense de son protégé, que plusieurs contre le roi, ses ministres et toutes les
conseillers furent exilés , et d'autres de- puissances établies de Dieu d'impostures ,

mandèrent leur démission. Lors des discus- atroces contre les fldèles soumis à la bulle,
sions du parlement avec la cour, Fontaine, de faux miracles conlrouvés pour séduire
de son côté, se déclara son défenseur, et la les simples, de convulsions diaboliques éri-
gazette devint un foyer de discorde. Les jé- gées en dons du ciel, d'erreurs palpables et
suites opposèrent (en 173V), à la gazeite de cent fois condamnées de falsifications vt
,

Fontaine qui ne les épargnait pas dans ses d'aulres traits d'un faussaire consommé,
diatribes,un Supplément qu'on leur délendil d'exemples bizarres d'une partialité révol-
de publier en 1748 (1). Tous les partisans ne tante, de contradictions sans nombre, do
trouvaient pas cependant son écrit bebdo- platitudes méprisables. Tel, et plus détesta-
madaire exempt de critique; parmi ceux-ci, ble encore est le libelle périodique, com-
Duguct, Delan , Débonnaire, remarquèrent mencé en 1728, et continué jusqu'à présent,
qu'il ne respeetait pas toujours la vérité, à la honte de notre siècle, sous le titre de
qu'il se plaisait souvent à deliiler des minu- Nouvelles ecclé^iasligues, ou Mémoire pour
ties, des ilaiitudes; ils se plaijinaient sur- sertir à l'hi.<toire de la constitution.
tout des excès du rédacteur. Malgré cela. ]. Blasphèmes du Nouvilliste. N'est-ce
Fontaine était devenu, pour
les siens, un point d'abord une horrible impiété de com-
oracle. C'est d'après cet oracle, que l'on parer les miracles de Paris à ceux de Jésus-
cita comme des prodiges, les convulsions et Christ, et de prétendre justifier le doute des
les miracles de Saint-.Médard. Toujours ar- incrédules par rapport aux miracles du Sau-
dent contre les papes, les évèques et en gé- veur, par le doute que les constitutionnaires
néral contre l'autorité, dit un écrivain im- fonl paraître pour les prétendus miracles du
partial, il a le mérite (Foniaine) d'avoir con- diacre de Saint-.AIédard ?
tribué à affaiblir les sentimenls de reli'^ion C'est cependant à cet excès d'impudence et
par l'àcrelé de ses disputes et la persévé- de témérité que s'est porté le Noinelliste ,
rance de ses calomnies. » Ou croit aussi dans sa feuille du 24 dérembre 1731. \ oici
que Fontaine fut, par ses déclamations vio- ses propres termes L'auteur des Lettres ,
:

lentes, une des principales causes de l'ex- comme M. l'arclteiéi/ue cl les autres' , qu'on
pulsion des jésuites. Et après avoir rédigé peut appeler en pareil cas tes i.vocats du dia-
sa gazelle pendant plus de trente ans, il ble, consentiront de reconnaître pour vrais
mourut d'un ulcère à la »essie, le 2G mai miracles les guérisons subites dis malades
1701, à l'âge de soixante-treize ans. Celle désespérés. L'auteur de la Dissertation plus
,
notice est tirée du Diclionn. hist. de Feller, conséquent dans ses raisonnements, réserve à
édiliim de Paris. 17 vol. in-S", article Fon- la nature les guérisons subites, comme tes au-
taine (iac<\m-s). Voyez ci-ai)rès Louail. tres. Pourquoi en effet mettre cette liarrière à
Nous connaissons :
l'incrédulité? Elle expliquera désormais par
tes mêmes principes tous les miracles de Jésus-
Nouvelles ecclésiatiques, depuis l'arrivée Clirist. Les morts ressuscites ne l'embarrasse-
delà cotisiiiution en Frunccjusqu'enl~-28' ront pas davantage. Le jeune homme de Naim
et la fille de J aire étaient en syncope. Celle du

(1) F(.nian\e peut être reprdé , par l'assiduité n'ont pas eu home de vanter sa piété, conviennent
de ses clameurs contre les Jésuites . coniim; une qu'il ne Misait pas la messe. Noie lirée des iléinoiret
des causes de leur dostruclion. Ses pariisaiis,
qui du Jl. l'icot.
,

in DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 480

Lazare plus opiniâtre : on en


est pttts forte et soit invisible, on plutôt qu'on ne croie, comme
trouve des exemples. Jésus de Nazareth, très- Saint-Cyran, qu'il n'y a plus d'Eglise.
habile physicien, connaît la catise df celle mort IIL Expressions séditieuses contre le roi et
apparenie, y applique subitement le remède. ses tninisires, et toutes les puissances légiti-
Ainsi il les tira de leur somnuil léthargique : mes. Quand on a secoué le joug de la foi, ou
Non ninrtiia est puelhi, sed dormit. Voilà le ne respecte plus rien. L'héréiique gazelier
mystère d'un incrédule. en fournit la preuve. Louis XIV, Louis XV,
Tel pst le l;in;;age du gazelier ; sernit-ce leurs ministres Clémeni XI et les autres
;

celui d'un liomme qui croirait en Jésus- papes; les conciles de Rome, d'Embrun, d'A-
Clirist, cl qiii serait persuadé de ses mira-
vignon les cardinaux de Fli ury, de Rohan,
;

cles ? Ouoi mi'itre en parallèle un impie qui etc.; tout ce qu'il y a de plus respectable au
!

s'efîoi ceraiî d'auéanlir la vérité, et les per-


monde se trouve à chaque page insulté ,
sonnes qui ne se rendent pas aux miracles bravé, foulé aux pieds par ce ténébreux écri-
qu'on ailrihue au diacre de Saint-Mcdard vain.
1

Quoi é!re prêt à céder aux rasoniiemeiits


!
Dans la feuille du 2i décembre 1731 ,
de l'incrédule cl à lui abandonner Jésus-
,
M. r.Érchevêque de Paris (De Vintimille) est
Clirisl et ses plus grands miracles, si ce qu'on traité d'avocat du diable; comme si , en com-
dit sur l'inceriilude iiu la fausseté des mira- batt int les miracles de Paris, il entrait dans
cles de Paris est vraisemblable etcnncluaiit? les desseins du diable, et laisail pour le diable

Quoi com.>arer la résurrection du Lazare


1
ce qu'un avocat fait pour sa partie. Sur quoi
av'ec la guérison, par exemple, A'Anne Le M. Duguet remarque que saint Paul se re-
Franc, ou du sieur Le Doulx, dont on a si pentit d'avoir appelé le chef de la synagogue
évidemment ronstalé la fausselé? Quoil une muraille blanche, et qu'à plus forte rai-
suggérer soi-même une défiiile à l'incrédule son un inconnu qui qualifie d'avocat du dia-
à l'egurd des morts ressuscites par Jésus- blp un archevêque, dont le sacerdoce est bien
Cliri'it; lui proposer de dire que la morl du plus respectable que celui du chef de la sy-
Lazare n'élail qu'une syncope plus forlp et nagogue, doit être regardé comme coupable
plus opinid re, à laquelle Jésus-Chrisi, com- du plus énorme attentat.
me très-habile physicien, avait subtilement Le roi (i), si on en croit ce séditeux auteur,
cipplif|ué le re;iiède (réponse impertinente le roi, abusé pur ses ministres, se prête à l'er-
reur et à l'injustice pour persécuter la vérité
,

dont les ennemis de TEvanaile ne se sont


jamais avisés). Encore une (bis, tenir ce lan- et l'innocence : sous son nom el par ses ordres

gage, n'est-ce pas ii religion, iaîpiété, exé- on punit de l'exil et de la prison des hommes
crable blasphème? dont tout le crime est de combattre gé.néreu-
sentent pour les droi's sacrés de sa couronne
Faut ii s'étonner si, depuis le jansénisme, el les intérêts d la religion : l'oppression est
l'incrédulité a fait de si prodigieux progrès?
telle, et la persécution si ouvertement décla-
La secte impie de Jansénius ne se contente
rée, qu'on voit encore aujourd'hui des tnar-
pas de représenter Dieu comme un tyran
tyrs de la foi comme on en vit au temps des
,

cruel et injusie la voilà qui décrédile el dé-


;
empereurs ennemis du nom chrétien , ou pro-
grade les miracles de Jésus-Christ et qui ,
tecliurs de l'hérésie.
anéantit par là fondement de notre sainte
I
Eiranges impo-turesl déclamations sédi-
religion. il A
s'est trouvé un ap-
la vérité,
tieuses! c'esi par là que ce g izetier cherche
pelint (M. Duguet) qui s'est élevé contre
à soulever les esprits contre son souverain,
Celle moiisfrueu-e témérité du gazelier et qu'il fait voir que lui et ses partisans ne
mais la secte en corps l'a-t-elle désavouée?
sont pas moins ennemis de la puissance tem-
a-l-elle obligé cet écrivain à en demander
porelle que de la spirituelle.
pardon à Dieu et aux hommes?
lA'. Impostures contre les catholiques.
H. Déclamations contre les décisions de Dans les vingt-deux années qui, jusqu'à ce
r F.glise. L'audace du schisme s'exhala tou- jour, composent celte immense compilation
jours en invectives contre les jugements qui d'anecdotes scanddleuses, il n'en est aucune
le con-lamnaient. C'est aussi ce ton qu'a pris où l'on ne puisse compter des milliers d'im-
le gazelier. Depuis 1728 jusqu'à ce jour, il postures, toutes plus airoces les unes que les
ne Cl sse de vomir les injures les plus atroces autres, sur les qualités, les talents, les
contre les papes et contre leurs décisions les mirurs et la doctrine des fidèles les plus sou-
plus solennellement reçues par l'iîglise uni- mis à l'Eglise, et cela uni(]uement parce
verselle. Jamais Luther, dans les accès de sa qu'ils lui élaient soumis ; et ces impostures
rage, n'en a tant dit contre Léon X et contre sont toujours assaisonnées de toutes les ex-
sa bulle. Quel est l'enfant de l'Hglise qui ne pressions satiriques et indécentes que peu-
frémit pas quand il entend le nouvelliste vent dicter l'aigreur, l'animosité, l'emporte-
traiter les bulles contre Ba'ius, la consiitution ment et la fureur. Rien n'est à l'abii des
Unii/enitus, de buhes a fpe uses, de tnonstrueux morsures de ce chien enragé. Actions, inten-
décrets, etc. ? tions, primipes des actions, ce qu'il y a de
Mais c'est surtout dans ses préambules sur plus ca hé dans le cœur de l'homme, l'infer-
chaque année, que cet homme île ténèbres nal gazelier envenime tout el s'applaudit
déclame en frénétique et en véritable éner- encore en secret de sa méchanceté et de sa
gumène. H ne tient pas à lui que l'Eglise ne noirceur. Ceux oui en voudront des exem-

(1) M. de Vinliniille, .Mand. du 27 avril ^32.


K '484 FON FON 482
\ pies, n'onl qu'à lire ]e Supplément aux Nou- Il assure que ces extraits sont fidèlement
velles ecclc>iasti(jues ouvriige
, iiifinimont transcrits sur les originaux, de la main niéiiic
utile , et qui peiidiinl quinze yns (depuis du cardinal , parce que, dans un commerce
173V jusqu'à l'année 1718, iiulusivenuMii) a aussi secret, il n'avait pas la liberté d'em-
servi d'agile à l'iniioceiico si cunslaniment ploj/er un secrétaire,
noiifie et outragée dans le libelle périodique Ou'arriva-l-il? Cette feuille des Nouvelles
et diffamatoire dont il est ici ipicstion. ecclésiastiques eut le sort qu'i le méritât ;
V. Faux miracles rt convulsions. On sait elle fut ondauinée par la congrégation du
(

combien de fausses merveilles la fourlieiie Saint-Office à être brû'ée dans la place de


des jansénistes a inventées pour élayer leur SaiuteMarie sur la Minerve, le 19 avril 17i0,
rause désespérée. Le gazelier n'a pas man- comme contenant deséci its/aiij-, calomnieux,
qué de leur donner une place honorable propres à séduire les simples, et contraires à
dans ses Nouvelles. Témoin, entre une inli- lu réputation dudit cardinal
nité d'autres, la feuille du l'i- juillet 1731 les : Alors que ne dit pas le fougueux nouvel-
convulsions mêmes il,les autorise avec, un liste dans son libelle du o septembre de la
zèle distingué. ne rougit point de confon-
Il même année, pour .ippnyerit soutenir «es
dre Dieu et le démon, Jésus-Cluist et Bélial premiers mensonges? Il méprisa les plus
dans celle oeuvre exécrable, qui révolte non- fories objections que divers ce iv.iins lui
seulement le christianisme mais la raison
, avaient proposées. 11 leur répondit d'un ion
et l'humanité. Il a rempli son libelle de longs insultant. Il ré[ié!a sans cesse que les origi-

et ennuyeux plaidoyers pour leur défense. naux des lettres exisiaient cerlainement ;
Dans la feuille du 12 novembre 1735, il copie qu'on était en état de les prcduire, et qu'elles
avec G implaisaiice l'inlânK? doctrine conte- étaient véritablement écrites par le cardinal
nue dans la Plu'nle de Charlotte, et par là Davia ; que nous sommes dans un siècle oie
cet empoisonneur public cherche à répandre l'on nie tout; et que queli/ue clio^e qu'on dise
la corrupiion jusque dans les provinces les et qu'on fasse, il en est de ces lel.res comme
plus éloignées. des miracles qui y sont reconnufi par te cardi-
VI. Erreurs palpables et cent fois con- nal Davia; aveu rem.irquable et dont l'im-
damnées. Toutes les erreurs de I5aïus , de posteur n'a p,i5 senti la conséquence.
Jansénius et de Quesnel sont répétées, re- Cependant , la fausseté de ces mêmes let-
nouvelées, ressassées, inculquées, défendues tres devint enfin si sensible et si palpable,
et justifiées à chaque instant par le seci et lire que celui qui peut-être les avait fat'riiiuées,
du parti. Son but principal est en efl'et de les ou du oins qui en avait soutenu avec tant
II

faire revivre, et d'inspirer un souverain mé- d'impudence la vérité, fut obligé, dans sa
pris pour tous les papes tous les é^équis ,
, gazelle du '» février 17i2, de se rétracter. Il
tous les tribunaux qui les ont condamnées. le lit donc, mais dans les termes les plus ra-
Pour ce (jui est de la doctrine catholi(|ue sur doucis, et avec tous les détours et tous les
la grâce, sur la liberié, sur l'amour de Dieu, artifices qu'il jugea les plus jiropns à dimi-
ilne la rapporte (lu'avecétonnement, comme nuer sa honte et à pallier son crime.
si c'était une doctrine nouvelle, absurde, in- 2° Dans les Nouvelles ecclésiastiques du 7
soutenable. octobre 1729, le même gazelier fait dire au
\I1. Traits odieux qui caractérisent tm pajie Benoît XllI*/»'!/ rou'/ra!/ pour beaucoup
faussaire. J'ai pelle un fauss.iire du premier que le concile d Embrun n'eût jamais été tenu.
ordre celui , par exemple, «jui supposerait à 11 assure coumie un fait certain que c'est à
un c.irdinal des lettres qu'il n'a jamais écri- un gentilhomme français, présenté par le car-
tes, età un pape des discours ()u'il n"a ja- dinal Polignac.q ne le saint-père dit cette parole,
mais tenus. Or c'est jusqu'à cet excès de bri- et que c'est ce gentilhomme qui a publié ce
gandage fju'e^t allé l'auteur des Nouvelles fait à son retour en France. Or tout ce récit
tcclési<isliques. est faux; et ce même genlilhomme(le marquis
l" Dans l'édition des lettres de M. Col- de Magnane) qu'il a osé citer, donne sur ce
berl, évêque de .Mcmlpellier, on avait inséré sujet un démenti public et solennel par une
des lettres du cardinal Davia à ce prélat, et déclaration faite jiar-devant notaire.
des réponses du prélat au lardinal. Les Contentons-nous de produire ici ces deux
prétendues lettre-; de cette éminence imi- traits d'imposture. 11 n'en faut assurément
taient les fautes de langage et d'orthographe pas davantage pour inspirer une just.' horreur
que peut faire un étranger qui a irès-peu du faussaire insigne, (|ui s'en trouve si au-
d'usage d'écrire et de parler en français. Du thentiquement convaincu.
reste on s'y déc arail ouvertement en faveur Vlll. Partialités bizarres et contradictions
du parti jau'-éniste. On y ajiprouwiil le culte révoltantes. Nous nous bornons à un seal
saer Icgc et les faux miracles de l'âiis. On y exemple. L'auteur du .S"i(/)/)/i//HfHMlu 8 août
adhérait à la cause schismatii|ue et à tous 17'i7 avait prétendu que Le Tourneux, dans
les sentiments hétérodoxes de M. (lolbert. son Année Clirelieune avait avancé un dou-
,

On déchaînait à toute outrance contre la


s'y ble blasphème lorsqu'en parlant de Jesus-
,

cour de Kome et la société des jésuites. Ces Chrisl, il a dit en termes exprès // délibéra :

Pères y è aient traités de bigots, de fripons, s il prierait s n Père de le dispenser de mourir,


d'enfants d' Agng, A'ennemis de t'J-'glise, et de ou peut-être même qu'il lui fit en effet cette
gens (jui méritent l<\ fin des templiers. Le ga- prih'e; mais il se corrigea aus^itâl. ijue ré-
zelier janséniste, dans sa feuille du 20 féviier pondit à cela le gazelier janséniste, d.ins la
17'iO, donne d'amples extraits de ces lettres. feuille du k décembre de la même année'/ Ii
i83 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 484

convint qne ces expressions étaient des im- si ingénieusennentparlegazetier à la Faculté


niétés: mais il soutint qu'ellps n'étaient point de théologie de Paris, et de celui de carcas-
dans Le Tourneux que ces impiétés étaient
;
sien attribué de même à tout docteur caiho-
di l'invention dusupplémenteur; qu'on lit tout lique? Ces termes lui ont paru si spiritue's,
qu'on doit qu'il n'y a guère de mois qu'il ne les emploie
le contraire dans Le Tourneux ;

frémir de cette calomnie!... (^alomnie atroce, dans ses feuilles pour y tenir lieu de sel et
par laquelle on prétend noircir un auteur mart d'enjouement.
dans ta paix de l'Eglise. Parlerons-nous encore des éloges funèbres
Il fui aisé à l'auteur du Supplément de ré-
qu'il fait à tout. propos des premiers venus,
pliquer. 11 montra que les paroes en question maîtres d'école, servantes, etc., qui sont
se trouvent au quatrième tome de l'Année morts dans le parti? Toutes les inepties qui
Chrétienne dans l'explication de l'Evangile
,
s'y trouvent pourraient en effet rendre cet

pour le samedi de la semaine de la Passion, écrivain méprisable; mais d'un tel homme,
à la page 368, seconde édition chez Josset eu ce n'est pas seulement du mépris, c'est de
1683, dernière ligne de cette page, folio verso. l'horreur qu'il en faut inspirer.
Tout autre que l'effronté nouvelliste aurait Ecoutons un appelant qui le connaissait
avoué son tort. Celui-ci ne s'est pas décon- pourle moins aussi bienque nous le connais-
certé. Il a reeonnu, dans sa feuille du 9 jan- sons.
vier 1748, que les expressions étaient ea elTel X. Caractère de l'auteur par M. Petit-Pied.
dans Le Tourneux; mais il a nié que ce fus- Voici comment s'exprime M. Petit-Pied dans
sent des impiétés. Ainsi donc les mêmes une lettre imprimée, qui parut en 1733:
expressions sont, selon lui, îles impiétés, si L'auteur insensé des Nouvelles ecclesiasti-
elles ne se trouvent pas dans Le Tourneux , qu'S est celui qui, abandonnant les voies de
et si elles s'y trouvent, elles sont alors bon- la charité, n'a point trouvé celle!- de la vérité.
nes, louables <t édifiantes. Or n'est-ce pa> là C'est un imprudent qui reçoit des mémoires de
une partialité révoltante et une contradiction toute main, et les imprime sans discernement.
si bizarre, qu'en la voyant on a peine à con- C'est un historien partial, dès là indigne de
tenir son indignation? toute créance, qui ignore les premières règles
IX. Platitudes méprisables. Il semble en vé- de son métier; qui ne fait point ou qui fait
rité que le nouvelliste veuille réunir en lui infidèlement et avec mépris les extraits des li-
tous les vices et tous les délauts. Il n'est pas vres de ses adversaires, et qui transcrit au
seulement hérétique daus sa doctrine , im- long, et comble de louanges insipides les ou-
posteur dans ses écri's, séditieux dans ses vrages de ses partisans. C'est un ingrat, qui
plaintes ,forcené dans ses invectives, témé- commet malicieusement les personnes à qui
raire dans ses soupi.ons; il est encore lado ion a de singulières obligations. C'est un in-
et insipide dans ses plaisanteries. Uiraii-on docile, qui h''i aucun égard aux sages cor-
que ce coryphée du parti cet oracle d'une
,
rections que lui ont faites et lui font journel-
Secte qui se pique lanl de sérieux et de gra- lement les plus célèbres Ihéidogiens. C'est un
vité, s'amuse néanmoins à faire des anagram- rebelle qui, après la juste sévérité du ministère
mes, et qu'il croit régaler le public en lui pré- public. Il mar/ué encore un plus vif acharne-
sentant des puérilités de celte nature? Dans ment. L'esprit de vertige s'est saisi de lui avec
l'année 1731, page 274., il fait l'anagramme tant de violence qu'il a déshonoré dans ses
,

de M. de Sens, et dans ces mots Joannes Jo-


: feuilles jusqu'à M. deSenez. C'est un furieux,
sephus Languet, il trouve ceux-ci Oii Pe- : 1 qui attaque toutes les puissances ecclésias-
lugius Senonas venit. Ce profond théologien tiques et séculières; tous les corps et tous les
croit donc avoir pulvérisé hs avertissements particuliers, abbés, évéques, archevêques, car^
el tous les ouvrages de M. Languet eu for- , diniiux, papes, ordres religieux, magistrats,
mant, par un arrangement arbitraire des let- ministres, princes, rois: rien n'est épargné par
tres de nom, je ne sais quel sens impertinent ce frénétique; te fiel coule de sa plume; le noir
et absurde? Clommenl n'a-t-il pas compris sang qui bout dans ses veines se répand dans
qu'employer un anagramme pour prouver la tout l'univers sur les personnes de tout état,
vérité de la doctrine janscnienne c'est être
, de tout sexe, de toute condition. C'est un con-
autant au-dessous deslaiseuisd'anagrammes, vulsionniste, qui met tout en œuvre pour dé-
que les faiseurs d'anagrammes sont eux-mê- crier les écrivains opposés à son fanatisme.
mes au-dessous du reste des écrivains ? En un mot, c'est un enragé, qui déchire à
Mais le même gazeiier, pour faire le bel es- belles dents depuis le simple clerc jusqu'au
prit, ne lire pas toujours ainsi de son propre souverain pontife, depuis Nentelel jusqu'à
fonds il sait aussi profiler de ses lectures et
;
Louis XV, et tout ce qui est entre ces deux
îes appliquer à son sujet. Daus la feuille du extrêmes. Le sieur Lenoir, Chavigni, moines
30 octobre 172'J, pour insulter M. l'archevê- de Saint-Maur , ce fameux gazeiier de Hol-
que de Paris, et pour attaquer son insiruc- lande, aviiient-ils commis de pareils attentats ?
tion pastorale, il dit qu'elle a été publiée par Tel est le portrait qu'un appelant fameux
les crieurs et afficheurs de ces ouvrages que a fait de l'auleur des Nouvelles. 11 est affreux
Despréaux dit être souvent peu recherchés du ce portrait, mais il est ressemblant.
public nonchalant , mais vantés à coup sur du XI. La ciindeimnation des Nouvelles ecclé-
mercure galant. siastiques par le pape, les évéques et le parle-
Qu'il y a d'esprit dans une pareille applica- ment. (Quoique les lèuil es dont nous parlons
tion? portent avec elles leur propre condamnation,
Parlerons-nous iciJumot de carcasse, donné étant évidemment contraires aux premiers
i85 FON FON m
principes de la foi, de la raison, de la charité dique est un trésor de mensonges grossiers,
et de la probité, la puissance spirituelle et de blasphèmes horribles, d'impostures atroces,
la puissance temporelle ont cep'.Mid;iiit jugé de falsifications palpables, de contradictions
à propos de les llélrir cnrore p;ir des con- sans nombre, de ptnlitudfs pitoyables. C'est
(Jamnaiions expresses, aOn d'en fiiire conce- là que des convulsions diaboliques sont mises
voir aux Gdèles toute l'horreur qu'ils en doi- sur le compte du Tout-Puissant, et qu'on
vent avoir. vomit contre les vicaires de Jcsus-Christ et
Rome les a condamnées au feu par un leurs décisions, contre les premiers pasteurs
décret du lo avril 1740. Plusieurs évéques el leurs instructions, contre les gens de bien
les ont proscriles : M. de Laon, par son et leur soumission l' Eglise, lis calomnies les
<)

mandement du i"' décembre 1731 M. l'ar-


; plus atroces, assaisonnées de toutes les ex-
chevêque de Paris, par un mandement du pressions indécentes qtc peuvent suggérer la
27 avril i7.3i! ; M. de Marseille, par un aver- raye et la fureur à rtn frénétique qui n'a ni
tissement du juin 17.32 ; M. l'évêque de âme, ni éducation L'infernal gazelier, dans
Chartres , par une ordonnance et instruc- s(i retraite obscure, se nourrit de son infamie;

tion pastorale du 7 avril 1736, etc. il s'enveloppe de su noirceur, il s'applaudit


Le parlement de [Paris, par un arrêl du de sa méchanceté. Il ne s'humanise que lors-
9 février 1731, les a condamnées à être qu'il faut faire l'oraison funèbre de quelque
lacérées il brûlées en la cour du Palais, par maître d'école, de quelque servinte, qui oM-
l'exécuteur de la haute justice. ronl eu le bonheur de mourir en disant des
XII. Ce qu'il faut penser de la lecttire de injures au pape , en faisant décréter leur
ces Nouvelles. N'est-il pas étonnant a|irès pasteur, en se faisant porter leur jugement
cela qu'il y ait encore des gens assez préve- et leur condamnation, en vertu d'un exploit
nus et assez aveuglés pour se permelire la et sous l'escorte des huissiers. En un mot, si
lecture de ces horribles feuilles? Qu'ils sa- l'on en croit les jésuites, la Gazette ecclé-
chent que, selon toutes les lois <livines et siastique est contraire aux premiers prin-
humaines , on ne peut sans péché et sans cipes d(^ la foi, de la raison, de la charilé et
encourir les censures portées par la consti- de la probité.
tution, ni les lire, ni les entendre lire, ni Si l'on s'en rapporte aux écrivains qui na
les vendre, ni les distribuer, ni les garder, sont ni jésuites, ni jansénistes, en particu-
ni les prêter, ni concourir en aucune ma- lier à M. d'Alembert, le gazctier est un set:-
nière, directe ou indirecte, à leur cours et à LKRAT OBSCiu. qui se rend tous les huit jours
leur distribution que si on a eu le mal-
;
criminel de lèse-majesté par des libelles mé-
,

heur de se rendre coupjible de quelqu'un de prisés; qui est tombé dans un excès d'avilis-
ces articles, on doit s'en accuser exactement sement auprès de gens sensés en donnant le ,

dans le sacrement de pénitence; et que, sur nom de miracles à des tours de pusse-passe
ce point, la vigilance el l'allenlion des con- dont les charlatans de la foire rougiraient ; en
fesseurs est un devoir essentiel, auquel ils faisant l'éloge de ces filles séduites que des
ne peuvent manquer sans une criminelle imposteurs ont dressées des l'enfance pour
prévarication. » jouer à prix d'argent celle farce abominable.
— Tel est le jugement porté il y a cent C'est un blasphémateur, qui calomnie le vi-
ans contre les Nuuielles ecclésiastiques , par caire de Jésus-Chrisi en citant l'Evangile ;
un auteur que plusieurs personnes ont pu (lui ne parle que de la charité dont il viole
croire prévenu et exagéré. Un autre écri- toutes les lois, qui vend toutes les semaines
vain Voulant savoir à quoi s'en tenir, et rec- un libelle qui dégoûte aujourd'hui tes lecteurs
tifier ensuite ce premier jugement, crut que, les p' us avides de satires : qui ne respecte ni
dégagé de toute prévention, il lui apparte- les oints du Seigneur, ni /c< premiers pasteurs
nait d'examiner cette affaire, de se livrer à de l'Eglise, ni les ministres des souverains;
des recherches el d'en publier le résultai. qui disiille, en un mol son venin sur les ta-
,

Or voici ce résultai dans les ligne- sui- lents el les vertus qui honorent la religion.
vantes, où l'on retrouvera des passages tirés Si l'on consulte enlin les jansénistes, dont
de ce qu'on a déjà lu ci-dessus; mais le lec- il est le secrétaire el renlre^jôl ils n'eu font
,

teur voudra bien pardonner ce> répétitions. point un portrait plus flatteur. Le célèbre et
« En comparant, dit l'auleur que nous modéré Duguel dit que Vauieur inconnu des
voulons citer, les témoignages des jésuites, Nouvelles ecclésiastiques se rend coupable
des jansénistes et de ceux (jui se moi|uenl d'un attentat énorme. M. Petit-Pied, appe-
des uns et des autres, il sera aisé de déter- lant, le caractérise aiu'-i L'auteur insensé
:

miner au juste le mérite de la liazeile el du des Nouvelles ecclésiastiques, abandonnant


gazelier. Si l'on pouvait s'en rapporter aux les voies de la charilé, n'a point trouvé celles
jésuites, le nouvelliste réunil tous les vices. de la vérité. C'est un imprudent qui n'a
Il est impie dans sa morale, hérétique dans aucun discernement c'est un historien par-
sa doctrine , calomniateur dans ses imputa- tial indigne de toute créance c'est un
tions, séditieux dans ses plaintes, imposteur ingrat c'est un indocile c'rgt un re-
dans sen écrits, ridicule dans sis déclama- belle l'esprit de reriige s'est saisi de 'ni
tions, forcené dans ses invectives, téméraire c'est un furieux qui attaque toutes les puis-
dans ses soupçons, absurde dans ses raison- sances ecclésiastiques it séculières, tous les
nements, faussaire dans ses citations, furieux corps et lis particuliers. Abbés, tvéques, ar-
dans sen satires fade dans ses éloges, insi-
, chevêques , cardinaux, papes, ordres reli-
pide dans ses plaisanteries. Son libelle pério- girux, magistrats, ministres, princes, rois,
,

*8lf DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 488

rien n'est épargné par ce frénétique; le pel Après ces portraits divers tracés pai- des
ro!(.«.

coule de sa plume, le noir sang qui bout dans mains non suspectes, ceux qui sont condam-
ses veines se répand sur les personnes de nés et calomniés dans ce libelle peuventdire
tout état, de tout sexe, de toute condition. avec Tertullien Tidi dedicatore, damnatio-
:

C'est wrt convulsionniste fanatique. En nis nostrœ etian gloriamur, Apolog., c. 5.


un mot, c'est un enragé, qui déchire à belles —La mort de Fontaine ne fit point cesser
dents depuis le simph clerc jusqu'au souve- sa gazelle. Guénin dit De Saini-Marc , lui
,

rainpontife. depuis Neuteleljusqu'à Louis XV, succéda et continua les Nouvelles jusqu'en
,

et tout ce qui est entre ces deux extrêmes. De 1793. 11 avait d'abord eu comme révisseùrs : ,

ces Irois portraits, on pourra choisir celui Gourlin, May, Maultrol él dans les derniers ;

qui paraîtra le plus ressemblant et le plus temps il était secondé par Lanière et Hau-
flalteiir. tefago. Depuis 1793 les Nouvelles furent,

En voici un quatrième, tracé par une main continuées à Ulrecht, par Jean-Baptiste-Syl*
respectable à tous égards, par un des plus vain Mouton prêtre , né à la Charité-sur-
,

grands prélats qu'il y ait eu en France. Loire. Elles ne paraissaient plus que tous
M. deMontillet, archevêque d'Vuch, dans son les quinze jours et elle-- cessèrent totale-
,

instruction vraiment pastorale, du 2'i- jan- ment en 1803. Le parti les trouva avanta-
vier nCi. apprend ainsi à ses diocésains à geusement remplacées par les Annales des
se former une juste idée du gazetier ecclé- conslitut onnels. et ensuite par la Chronique
siaslique C'est un écrivain caché, inconnu:
: religieuse, donile fameux Grégoire et Taba-
on ne sait où il habile ; cependant, du fond raud étaient rédacteurs. La Chronique cessa
de son repaire, il lance incessamment les traits de paraître en 1821. Le parti a maintenant
les plus envenimés contre tout ce qui lui dé- pour organe la Revueecclésiasiique, qui pa-
plaît ; ynonstre déguisé sous les dehors d'un raît une fois par mois, et a pour rédacteurs
défenseur du grand précepte de la charité, il une petite coterie de laïques, M. Dec..., mai-
en viole toutes les règles; c'est un fourbe, un Ire de pension ; M. Rav... espèce d'homme ,

imposteur, un calomniateur décidé: vertu, d'affaires M. J..., avocat etc.


; ;

mérite, puissance autorité, tout est en pruie


, FONTAINE ( Nicolas), naquit à Paris d'an
à la malignité de sa plume; vrai ou faux, maître écrivain fut conGé à l'âge de vingt
,

tout lui est égal, pourvu qu'il nuise, qu'H dé- ans aux solitaires de Port-Royal. Il se char-
chire, qu'il mette en pièces ; rien ne le décide gea d'abord d'éveiiler les autres mais dans ;

que l'intérêt de la cause à qui il a vendu sa la suite eut le soin plus nobie des études
il

plume, son honneur et son âme ; il est connu de quelques jeunes gens qu'on y élevait. Les
par les siens tnémes sous ce caractère : mais heures de loisir qui lui restaient, il les em-
on a besoin d'un tel homme, on le paie, on le ployait à transcrire les écrits des savanis qui
méprise et on s'en sert. habitaient cette solilude. II suivit Arnauld
Ecoutons encore M. d'Alemberl [Dict. en- et Nicolle dans leurs diverses retraites Après
cycL, art. Nouvelles ecclésiast.). Nouvelles l'expulsion du doc'eur Arnauld de la Sor-
ECCLÉSIASTIQUES est le titre très -impropre bonne. Fontaine suivit le sort des jansé-
d'une feuille ou plutôt d'un libelle périodique, nistes qui étaient obligés de se tenir ca-
,

sans esprit, sans charité et sans aveu, qui chés. Ils avaient entre eux des conférences
s'imprime clandestinement depuis 1728, et qui secrètes pour la rédaction de leurs ouvrages :

parait régulièrement toutes les semaines. Fontaine assistait avec son ami Sacy à celles
L'auteur anonyme de cet ouvrage, qui vrni- qui se tenaient à l'hôtel de Coqueville, où
semblableinenl pourrait se nommer sans être l'on s'occupait de la traduction de la Bible.
plus connu, instruit le public, quatre fols par Ces réunions déplurent au gouvernement
mois, des aventures de quelques clercs tonsu- qui fit enfermer Fontaine et Sacy à la Bas-
rés, de quelques sœurs converses, de quelques tille, en 16GG, d'où ils ne sorlirent qu'en IGGS.
prêtres de paroisse, de quelques moines, de Ces deux amis ne se quittèrent [dus. Après
quelques convulsionnalres, appelants et réap- la mort de Sacy, en 168i, Fontaine changea
pelants; de quelques petites fièvres guéries par plusieurs fois de retraite. Il se liïa enfin à
l'intercession de M. Paris; de quelques mala- Melun, où il mourut eu 1709, à quatre-vingt-
des qui se sont crus soulagés en avalant de la quatre ans.
terre de son tombeau, parce que cette terre ne Homélies de saint Jeun-Chrysoslome sur ,

les a pas étouffés, comme bien d'autres. Quel- saint Paul, traduites en français. Paris,
ques personnes paraissent surprises que le gou- 1682, 5 vol.
vernement, qui réprime les faiseurs de libelles, Le traducteur fut accusé de tendre dans ,

et les magistrats qui sont exempts deparlialité cet ouvrage, à la réalis.ition du fameux pro-
comme les lois, ne sévissent pas efficacement jet de Bùurgfontaine qui était d'attaquer le
,

contre ce ramas insipide et scand(Ueux d'ab- fond de la religion, la ï'rinilé, l'Incarnation,


surdités et de mensonges. Un profond mépris le péché originel, la liberté, la grâce, la pos-
est sans doute la seule cause de cette indul- sibilité de ces préceptes et la mort de Jésus-
gence : ce qui confirme cette idée, c'est que Christ pour tous les hommes. Fontaine ajoute
l'auteur du libelle périodique dotit il s'agit est exprès, disait-on, au texte de saint Chr\sos-
si malheureux ,
qu'on n'entend jamais citer tome, ou en retranclie des termes essentiels,
aucuyi de ses traits humiliation la plus grande
; qui font paraître ce Père grec, tantôt jansé-
qu'un écrivain satirique puisse recevoir, niste et taniôt nestorien.
puisqu'elle suppose en lui la plus grande Peut-on, par exemple, favoriser plus ou-
ineptie dans le genre d'écrire le plus facile de vertement le socinianisme et le nesloria-
,

Af& FON FON 490


nisme, que le fait cet infidèle traducteur, tissement nestorien, et ressuscita même au-
lorsqu'il fait dirn à saint Chrysostomo, page tant qu'il pouvait le ncstorianisme, quoique
170 :Snint Paul confond ici 1rs juijs , en SOUS des mots ambigus. C'est à la page 334.
montrant qu'il y a deux personnes en Jésus- du second tome de su Bibliothèque Française,
Christ ; et iors(iu'il ajoute, six lignes après : et à l'arlicle <le Fontaine dans le Supplé-
Sant Paul confond aussi Marcel eC les autres, ment au Dictionnaire de Moréri,'qu'j\ défend
montrant que les deux personnes qui sont en et qu'il absout le mieux qu'il lui est pos-
Jésus-Christ sont subsistantes par elles-mêmes sible et le traducleur et la traduction des
et séparées entre elles. Ce sont là des blas- homélies de saint Chrysoslome, et que par
phèmes. là il semble vouloir faire revitre l'impiété.
Dans un autre endroit, il se sert de celle
Psautier de David, traduit en français
expression C'est non-seulement Jésus-Christ,
:
avec des notes courtes, tirées de saint Au-
mais Dieu même qui l'a dit. Eûl-il parlé ainsi,
gustinet des autres Pères. Paris, E\ie Josset,
s'il eût cru que Jésus-Christ était Dieu lui-
1702.
même?
Ces erreurs capitales, ces hérésies réelles Réimprime en 1703. —
La traduction et les
et sensibles ayant été dévoilées aux jeux
,
notes sont do Nicolas Fontaine.
du public par une lettre du Père Daniel, tou- On nous représente comme
y nécessités
chant une hérésie renouvelée depuis peu et ,
à faire le mal. Psal. lOG, v. iï.
ensuite par une dissertation latine de ce Comme incapables de résister ni à la cu-
même Père, le P. Rivière, autre jésuite, dé- pidité ni à la grâce. Ps. 6, v. 3; ps. 21, ».
nonça en forme celte hérésie, dans un ou- 2 ps. 59, t'. 1. Premier cantique de Moise'.
;
vrage intitulé Le Neslorianismc renaissant.
:
V. 11, 12.
'

Sur celle dénonciation, M. l'archevêque


de Paris (de Harlay) examina et condamna On y donne à entendre que, soit qu'il
faille vaincre une tentation ou sunnonterla
la traduction de saint Chrysostomo, malgré
difficulté d'une bonne œuvre, nous n'avons
tous les eiïorts que fit le parti pour soutenir
nulle part à la victoire. Ps. W, t'. 7 ps. 90
cet ouvrage et pour encourager le traduc- ;

teur à ne se point rétriicter. Celle niênie tra- V. 1, 2 ;


ps. 59, V. 1 ; ps. 112,' t'. 3 'A'
: ps. IW .
V. IG.
duction fut aussi condamnée à Rome par un
décret du 7 mai 16S7. Que
tout se fait dans nous. Ps. 3, v. '3 ps.
;

Fontaine ne resla pas sans défenseur. On 88, V. 23; ps. 97, v. 2;premier cantique }ù
publia en sa faveur l'écrit qui a pour titre :
Moise, V. 17.
Le Roman séditieux du Neslorianismc renais- Mais rien par nous. D'où il suit quo
$anl convaincu de calomnie el d'extravagance, nous ne sommes que des inslrumenls ina-
libelle généralement au P. Qucsnel,
attrii)ué nimés, qui n'ont aucune part ni au bien ni
et qui, indépendamment de la doctrine, à au mal. Ps. 43, v. 10. Voyez la première
n'en regarder que le style et le goût, ne fit édition. Ps. 17, v. 23 ; ps. 43, v. 3 deuxième
;
pas honneur à son auteur. cantique de Moise, v.\l.
Pour ce qui est de Fontaine il reconnut ,
On y restreint aux seuls élus ce qui est
ses erreurs. Il écrivit à M. l'archevêque de écrit du salut éternel. Si David dit Je n'ai :

Paris le k septembre 1693, et lui envoya une point vu le juste abandonné ; on ajoute par
rétractalion solennelle qu'il promit de faire forme de commentaire -.Secours de Dieu pour
mettre à la tête de son dernier volume (pro- les élits. ,

messe néanmoins qui ne fut pas exécutée), Si Jésus prie avant que d'aller à la mort
cl en conséquence il fit mettre plusieurs car- on met pour titre : Jésus prie pour
le salut
tons en diflerents endroits de sa traduction. de tous ses élus. Ps. 3G, v. 26.
11 parut aussi sous son nom un écrit in- A côté de ces paroles d'un psaume : Sei-
titulé : Avertissement de l'auteur de la tra- gneur, sauvez voire peuple , on met : // faut
duc:ion des homélies, etc., dont on fut très- prier pour les élus.
mécontent et contre lequel le P. Rivière écri- lit sur ces autres Le Seigneur est doux
:

vit encore. Goujet, auteur du Su[)plémenl envers tous; on dit Jilus : Dieu les pré-
:

au Dictionnaire de Moréri, aUrihuc cdI Aver- vient de sa miséricorde. Ps.2~, v. 12 • ns


tissement à Fontaine. C'estune me|irise qu'il 144, V. 9. '^ '
pouvait si facilement éviler, qu'on a lieu de La plus grande partie des notes margi-
croire qu'elle est Irès-volonlaire. Car enfin nales ne sont que des allusions aux préten-
il n'avait qu'à lire le Recueil historique des dues perséculions qu'on fait aux disciples
bulles , il y aurait trouvé une seconde lettre de Jansénius, aux prétendues injustices
de Fontaine à M. l'archevêque ilo Paris, du de
Louis le Grand, à la desiruclion de Port-
12 mars 169i, dans laquelle il assure ce Royal, à la dispersion des religieuses obsti-
prélat que cet Avertissement n'est point de nées. On leur annonce que Dieu humiliera
lui et qu'il n'y a jamais eu de part. Il est
les méchants, les persécuteurs, les impies
probable en effil quec'esi M. du Pin qui com- qui
les ont calomniées.
])osa ci't Avertissement, et qu'il le publia
Dans la note sur le psaume 73, on insinue
frauduleusement sous le nom de Foniaine, cette erreur de Quesnel, que la lecture
pour servir de contre-poids à sa rélracta- do
l'Ecriture sainte doit être permise à tous
tion dont tout le [larti avait été extrêmement les
fidèles sans nulle distinction. On
mortifié. y dit que
la dernii're ressource de ceux qui avaient
Quoi qu'il en soit, Goujet soutint cet .liYr-
en-
trepris de détruire la religion chrétienne fut
UlCTIONNAiniî 1>KS HÉBÉSIliS. II.
16
^91 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES 492

d' 6 ter les livres saints d'entre les mains des FOUILLOUX (Jacques du) naquità La Ro-
/îdè/es. chelle, fut diacre et licencié en Sorbonne, se
Dans Cantique : Audite, cœh, quœ lo-
le donna beaucoup de mouvement en faveur
quor, on calomnie l'Eglise par celte no'e du jansénisme et mourut à Paris eu 1736, à
lïiarginale Nouveauté que l'on aime dans
:
l'âge de 66 ans.
l'Eglise. Nouielles opinions que l'on a insti- 11 eut une grande part à la première édi-
tuées à la place de l'ancienne vérité. (Note 27.) tion de l'Action de Dieu sur les créatures.
Novi recentesque venerunt quos noncoluerunt Voyez Boursier.
patres eorum. »
DÉFENSE de tous les théologiens, et en parti-
Le hS' verset du même cantique est ac- culier des disciples de saint Augustin, con-
compagné de cette note condamnée dans tre l'ordonnance de M. l'évèque de Char-
Baïuset dans Quesnel : OEuvrcs des païens,
tres du 3 août 1703, portant condamnation
toutes empoisonnées ; fruits de mort.
ditcas de conscience (i), avec une réponse
Dans une note du psaume 77, verset, 6ol, aux remarques du même prélat sur les Dé-
voiii comme on s'explique avec Quesnel :

clai'uiions de M. Couet, 170G, in-12. Des


Prières des pécheurs ; Dieu les entend, mais exemplaires portent le millésime de 170'i-.
il les méprise.
Ce psautier fut condamné par un mande- Le grand objet que s'était proposé ici l'é-
ment de M. l'évêque de Gap, daté du h mars lève deQui'snel était de combattre de toutes
1711. ses forces l'infaillittilité de l'Eglise à l'égard
MÉMOIRES pour servir à l'histoire de Port- des faits dcgmatiiiues.
iloyat. Ulrccht, 1736,/2 vol. in-12. Voici quelques-unes des scandaleuses pro-
'

Esprit d'erreur et de révolte, tel est le positions dont celte prétendue Défense est
fond de cet ouvrage. Les détails y abondent remplie.
et vont jusqu'à la minutie; tout paraît pré- Page 243 La bulle d'Urbain VIJI, In emi-
:

cieux dans les saints d'un parti auquel on nenli, bien loin d'être nn jugement définitif,
est dévoué. est certainement subreptice. De même, pages
2i6, 2G6, 270, 281.
Abrégé de l'histoire de la Bible. Voyez
l'âge 513 // n'y a peut-être point d'affai-
:

Maistre DR Sacy.
re dans toute l'histoire de l'Eglise, où toutes
Heures Curétiennes ou Paradis de l'âme,
les règles (dent été plus violées, et où l'on ait
contenant divers exercices de piété , tirées fait paraître plus de bizarrerie, d'injustice
de l'Ecriiure sainte et des saints Pères , et de cet esprit de hauteur et de domination,
traduites du latin, intitulées: l'aradisusani- qui est si opposé à l'esprit de Jésus-Christ,
M- Horstins,
niai clirisli.<nîe,com/)os(fci/)a)- que dans l'affaire du Formulnire.
docteur de l'Univirsité de Coloqne et curé C'est ainsi (lue parlent ces hommes qui se
dans la même ville, lG8a, et nome.le édi- retranchent dans le siVence respectueux. Tel
tion, revue, corrigée et augmentée. A Paris, est donc leur silence, et tel est leur respect.
t7i5, vol. in-12. La première de ces propositions fut condamnée
Celle traduction dont M. Fontaine est l'au- en tenues exprès par le décret d'Alesan-
teur, a été coiîd imnée par [dusieurs cvè- dre V'IIL du 7 décembre 169'J. BuHa Urba-
ques comme favnri!.anl en bien des endroits ni VIII, In emiiienli, est subrcptitia. La se-
les nouvelles erreuis. En effet, à toute oc- con<lcest un tissu de calomnies .ilroces con-
casion on alïecto d'y insinuer que Jésns- tre la conduite du pape et de l'Eglise.
Clirist n'estmon que { our les élus. Et dans Aux pages 7, loi, 'i09, 490, on représente
les prières que Ton doit faire avant et apès les cvêques, le pape, tius les supérieurs ec-
- hostie,
l'élévation de la sainte
' '
'- -'- re-
on n
'
y ' - — clésiasliques, comme des tyrans, des persé-
garde jaina s que Jesus-Christ assis à la cuteurs, (|ui obligent des chrétiens, des prê-
droite de son Père ou mourant sur la croix, tres, des docteurs, à se rendre sourds à la
jamais Jésus-Christ présent réelliment sur voix (le Dieu, en signant le Formulaire.
nos autels. Comme M. Fonlaine était fort Selon ce ((ue dit cet auteur, p. 517, 519,
altaclié au jansénisme, il n'est pas surpre 620, siuffrir pour ce sujet, c'est souffrir le
nant qu'il ail pris les Heures de Purt-lioynl martyre, non pour unpoint de fait, mats pour
pour son modèle. L'original, le Paradisus le dogme et c'est sur ce f milemenl qu'il
:

auijnœ (hristiunœ, est pur de lansénisine. exhorie les gens du parli à la constance au
Fontaine, en le tradui-ani, le défigura et y milieu de leurs disgrâces.
mit ses poisons. Hir-tius iiait un vertueux Voici deux auires propositions qui retom-
et savant prêtre, toujours fulèle à pratiquer bent évidemment dans les dogmes condam-
et à enseigner la doctrine catholique. Son nés.
Paradisus res|iire la piété la plus suave et la Quand on supposerait (dit l'auteur, p. kk'i)
plus pure. Une nouvelle traduction française que des justes n'ont aucune grâce actuelle qui
de ce charmant ouvrage ne manquerait pas leur rende possibles les commandements, et
d'être favorablement accueillie. qu'on ne voudrait pas faire valnir lu pussibi-
FOSSÉ /PiERBE Thomas di). Voyez liio- Uté que leur donne la grâce luibitueile, selon
j,^g_

saint Thomas, on ne pourrait encore préten-

comiainné Sarlai, les archevêques d'Ailes, de Vienne, de


Cam-
(\) \.Q Cas ttc cor science fut cgalemeiit
piir l'iiisiiuis :uU es inélaib : les évèipies de Noyoïi, brai, etc.

de \eiice, du Maus, de Marseille, de La Rochelle, de


. U
403 FOU FOU 494
dre que ce serait là soutenir le senu condamné possibilité? Point du tout... Or ce n'est
qu'en
de la première proposition; car le sens con- ce sens que les disciples de saint
Augustin ont
damné de cette proposition est de nier toute dit quelquefois qu'il était impossible
de faire le
possibilité or ce n'est pas nier toute possibi-
. bien sans li qrâce de Jésus-Christ.
iité que de ne nier ijue In I! s'ensuit de làque le juste peut accom-
possibilité qui
ment de la fjràce; puisqu'il faudrait pour plir les commandements, comme un bomme
cela prétendre qu'il n'y a point de qui a les pieds liés peut mardi, i comme
possibilité ;
ou il n'y a point de grâce. celui qui est dans un cachot, où la
liimicre
Sur quoi je demande quelle puissance un nepénèlre pas, peutvoir. N'est-ce pas dire
homme dénué de (ouïe f^râce conserve en- qu'il ne
peut pas, mais qu'il le pourrait,
le
core pour une aciion de la piélé chrélienne, s'il avait la grâce qui lui
manque; <ommé
qui lui est commandée. Il lui reste la fucullé celui qui est dans un cachot pourrait
voir
naturelle de son libre arbilre; mais cette si la lumière
y pénétrait? Que tirait- on d'un
facullé naturelle ainsi abandonnée juge qui condamnerait à la mort un [Tison-
à elle-
même, que peut-elle pour une action de la nier, parce qu'étant dans les ténèbres il
ne
piélé chrélienne? lirait pas et qu'étant dans les l'ers il
,
ne
Le premier des commandements de Dieu courrait pas ?
estde l'aimer, et de l'aimer d'un amour sur- Au
rest», ce livre si fort accrédité dans
la
naturel. Que peu ten cela le librearbilre dénué secte a été condamné par M. l'évcque
d'Apt
de toute grâce? Esl-cc donc là qu'aboutissent le 15 mai 1706, et par un décret du saint
les efloris des prétendus disciples office, le 17 juillet 1709.
de saint
Augustin? à renouveler une erreur que ce
Histoire du cas de coa^c'ence signé par qua-
grand saint a combattue avec tant de force et
ranle doclfurs de Sorbonne; contenant
de succès à soutenir que snns la grâce
!
les
les brefs du pipe, les ordonnances épiscopales,
commandements ne laissent pas d'être pos-
^ censures, lettres et autres pièces pour
sibles ! et
contre le cas, avec des réfhxions
sur plu-
Certainement quand les pélagiens ob-
(1) sieurs ordonnances. A Nancy
jectent a ce saint docteur, que, selon lui, fou plutôt
les en Hollande), chez Joseph Nicolaï. 1705.
commandements de Dieu seraient impossi-
1710, 1711,8 vol. in-12.
bles, et par conséquent tyranniques, il est Quel est donc ce fameux cas de conscience
bien éloigné de répondre qu'ils
sont encore
possibles avec les seules forces naturelles a l'honneur duquel on fit une si volumineo^e
du histoire? C'est ce que d'abord nous
librearbilre. C'est au contraire ce qu'il allons
re- voir, et ensuite nous reviendrons
garde comme une impiété, qui rendrait la à son His-
croix de Jésus-Christ vaine et toire. Voici :
inutile. Par où
'^""o*;»'''
^°"'^ '^^ commandements possi- Cas de conscience proposé par un confesseur
l)los?(2)Par le secours de la de provint e touchant la con.-titution
grâce que d'
Vva nous donne ou qu'il est prêt à nous lermidre MI, et résolu par aiiarante
donner, et qu'il nous avertit de demander. doc-
teurs de la Facullé de Paris, 1701
Les défenseurs de Jansénius, comme
on Il fut proposé à la Sorboniie en 1701
voit, s'éloignent étrangement
de saint Au- Lo
canevas en fut envoyé par M. Perrier
gustin. Les voilà obligés à parler
en n^la- 'neveu
de Pascal, et chanoine de Clermoat
giens, pour éviter le dogme impie en \n-
de l'im- vcrgne), à .MM.Uoui.ind et Anquelil
possibMilé des comm.indenicnls cfui v
de Dieu. travaillèrent, et le dr. suèrent tel
Lest donc ici que l'erreur se confond qui! fui
elle- imprime à Liéue,
même. Tout le parti depuis cent ans
accuse
cl.ez Bronrart. Comme iU
de pcl.-.gianisme des tlié,:!ogici!s y avaient inséré nécessité de la cràre suf-
la
très-cailio- fisante des lliomisîes, cela déplut'
liques. L aversion qu'il a
pour eux !e fait au pa'rti
et engagea .M. Pelil-Pied
courir a u:,e extrémité tout opposée à ch m-er cet en-
à leurs droit, et à publier une seconde
sentiments; et c'est là justement édition, qui
ou'il va fut signée par quarante docteurs.
tomber lui-même dans le pélagianisme,
qu II se voit réduit à dire que la
et Le plan de cet écrit renferme plusieurs
possibilité articles. G'rst un confesseur de
d accomplir les commandements province qui
de Dieu se a quelque difficulié au sujet (i'nn
trouve encore nà il n'y a point de ecclésias-
grâce. tique aiiquel il a donné lonstemps
Mais l'erreur ne saurait se soutenir. l'abso-
pel.igianisme, voici qu'on revient
Du lution sans scrupule, mais qu'on
lui a .lit
au jansé- avoir des sentiments nouveaux
nis.ne. Page ^Sï l'auteur sesprimc et siu'u-
Un (tu d un „omme qui a le-: pieds liés,ainsi
,
: Iiers. L'ecclésiastique qu'il a examiné
su-
qu'il dill, icnts poins, lui a répondu
lut est impossible de 1° qu'il
marcher, d'un prisonnier con.lamne
:

les cinq piopositioiis dans


enferme dans un cacUol, qu'il ne tous les
peut voir. . sens que Eglise les a cond mmecs, et mi'ine
marque-t-on par là une entière et absolue I

im- dans le sens de Jansénius, en la manière


(I) MaBnnm aliqnid PolngLini se scire
^
qiun.lo
pui.-inl Dico cssc pnssibile voliiiifali iiomln s
,l,c,>M
,
non jul.erct Deus qnod srhet non dencciere a
posse I.omine malo, Cl lacère bommi, se el voluuiaii
.11. (iori. Quls hoc „e.sciat ? S,h1 ideo
I
nuaiii Oeus
adjiival giaiis. Ibid. n. 1 l.'i.

ab illo i.eiere Iiiqjcrai Deiis .,u* (ieri poss.ini


.iebeaim.s. : sed ipse
De Grai. et Mb. A. bit. c IS dedii
ul tnciaiii, eis (1111 lac. re possiiiu cl
'•-'?•"'"" lyraiinicinn non est faciunl ci eus
tJ.i
•muleaiur,
, ^'^l
ip^e ro^aiidus esi.Op.
se.i ,ù,
qn. n.m to'^s.mu , impeiaiidi
admonel a se posieio
tr^^'ni
imo. 1. ju, ii. "7. .
ut poâsinl. Ibid. n. 1J6.
,

49S DICTIONNAIRE DES JANSENISTES 49(;

qu'InnocentXIlles a expliquées dans son bref sont les Lettres de l'abbé de Suint-Cyran
:

aux éïêques des Pays-Bas; mais que sur le le Rituel d'Ateth, le livre de la fréquente
fait, il croit qu'il lui suffit d'avoir une sou- Communion, Heures de Port-Royal le Nou- ,

mission de silence et de respect, et que tant veau Testament de Mons, etc.


qu'on ne le pourra convaincre juridique- Venons maintenant à Yllistoire de ce fa-
ment d'avoir soutenu aucune des proposi- meux COS. Elle fut atlribuée à Fouilloux; mais
tions, on ne doit point l'inquiéter, ni tenir de Louait et de mademoiselle de Jon-
elle est
sa foi pour suspecte, etc. H y a sept autres caux. Fouilloux ne fit que la revoir et y
arlicles, que nous no rapporterons pas ici, ajouter des notes.
de peur d'être trop long d'ailleurs celui-ci
: Tout l'objet de cet artificieux ouvrage est
élant le plus irnporlanl, il suffit pour donner d'anéantir, s'il le pouvait, l'infaillibilité de
une juste idée de tout l'ouvrage. l'Eglise dans la décision des faits dogmati-
Ce fameux cas, avec la décision des qua- ques , de soutenir la décision-des quarante
rante docteurs, qui autorisait le silenco res- docteurs jansénistes, et par là de faire 'dler
pectueux, a été censuré premièrement par en fumée tout ce ([ue l'Eglise a fait contre le
M. Bossuel, évoque de Meaux, et par M. lé- jansénisme, selon l'expression du sieur Du-
vêquu de Chartres ensuite par MSi. de Cler-
; vaucel, dans une de ses lettres au P. Quesnnl.
monl, de Poitiers, de Sarlal. et par plusieurs (Causa Quesn., p. 40'i.)
autres archevêques et évêques. Enfin, à la Dans cet amas de pièces et cette suite d'é-
sollicitation des rois de France et d'Kspagne, vénements, Fouilloux nous apprend quel-
et de l'Eglise gallicane, il fut solennelle- ques faits dignes de remarque il assure
: :

ment condamné, le 16 juillet 1705, par la 1' Que M. le Tellier, archevêque de


bulle Vineum Domini Sabaoth de Clé- , Reims, répéta plusieurs fois, dans un entre-
ment XI, qui fut enregistrée par le parle- tien qu'il eut avec M. l'abbé d'Argentré,
ment, acceptée parleclerLié deFrance, reçue qu'il n'y avait rien dans le cas de conscience
par l'Eglise universelle; et dans laquelle le qu'il ne fût prêt à signer. Ce trait, s'il était
saint-siege a décidé l'insuffisance du silence vrai, ne ferait pas honneur à ce prélat mais;

respectueux. Il y eut aussi une délibération quel fond faire sur des anecdotes de parti?
de la Faculté de Paris contre cet écrit, le 2" Que M. le cardinal de Noailles avait vu
1" septembre 1704. le cas avant qu'on le rendît public, et qu'il
Les plus célèbres d'entre ces docteurs fu- avait même permis à quelques docteurs de le
rent MM. Petit-Pied ctBourret, professeurs signer, pourvu qu'ils ne le commissent point.
de Sorbonne; Sarrazin, Pinsonat, EUios Uu- Et pour rendre probable cette duplicité du
pin, Hideux, curé des Innocents; Blampi- cardinal, il rappelle malignement la conduite
gnon, curé de Saint-.Merri Feu, curé de
; qu'il avait, dit-il, tenue en d'autres occa-
Saint-Gervais de Lan, théologal de Rouen
; ;
sions. C'est ainsi que les écrivains du parti
Picard, curé de Saint-Cloud; Joly, Gucstor, ont exalté ce cardinal, quand il leur a été
chanoine régulier de Saint- Vidor; le favorable, et qu'ils ont tout mis en usage
P. Alexandre, dominii ain, elc. Celui-ci, en- pour le décrier, dès qu'il a paru se déclarer
seignant le cas hérétique, avait sans doute contre eux.
oublié la doctrine catholique qu'il avait cn- 3° Que l'abbé Bossuet, depuis évêque de
seignée dans ses dissertations sur l'Histoire Troyes, se décHra alors pour la cause ca-
ecclésiastique du \i' siècle (dissert. 5). En tholique. Celte déinarrhe dit Fouilloux lui
, ,

effet, il y dit en termes exprès que l'Eglise, attira de la part de ces docteurs (du parti des
éclairée par l'Esprit de vérité, ne peut se reproches assez rifs sur son ambition et sur
tromper en prononçant sur les textes des son désir d'être évéqw, à quoi ils attribuè-
livres dogmatiques, et la preuve qu'il en rent tout le mouvement qu'il se donn:i,
apporte est que si elle pouvait errer dans
JtiSTii'iCATioNdu silence respeclumx, ou ré-
ces occasions, elle n'nuiait pas tout ce qu'il ponse aux Instructions pastorales et autres
faut pour nourrir , guérir et conduire les fi-
écrits de M. Varchevêque de Cambrai, 1707,
dèles comme un pasieur qui ne saurait
:
irois tom. in-12, faisant en tout 1394 pages
pas discerner les bons et les mauvais pâtu-
rages ne serait pas propre à faire paître les Les chaoitres 50 et 51 sont de M. Petii-
brebis, et comme un médecin qui prendrait Pied.
du poison pour de l'antidote ferait un fort L'illuslre Fénelon avait fulminé quatre
mauvais médecin. Instructions pastorale^, s lit contre le cas de
Le père Alexandre rétracta le premier sa conscience, soit à l'occasion de cet écrit, et
signature. Tous les autres en firent aulani, sur l'infaillibilité de l'Eglise, à propos de la
excepté M. Petit-Pied; dcmpto uuo Pario- nécessité de siirner le formulaire. Il publia
pecle, dit M. Gilbert, prévôt de Douai, dans aussi une Instruction pastorale contre la
l'histoire anecdoic et allégorique qu'il a faite Justification du silence respectueux.
de ce cas. Ce qu'il y a de singulier, c'est que Ce livre, dit le grand prélat, porte pour
M. Petit-Pied, quand il signa le cas de con- ainsi dire la révolte écrite sur le front. Vott-
science, n'avait jamais lu Jansénius, comme loir JHStifier le silence respectueux que l'E-
il l'avoua, la veille de la Fêle-Dieu 1703, glise a condamné avec tant d'éclat, c'est oser
dans sa maison, à un célèbre docteur. cundamner la condamnation même qu'elle en
Il faut aussi remarquer que dans la déci- a prononcée. liouchez donc vos oreilles, con-
sion des quarante docteurs, on autorise des tinue ce prélat, en parlant aux fidèles de sou
livrée très-pernicieux et condauinés. tels que diocèse, bouchez vos oreilles aux paroles m-
,

*97 FOU FOI! 498


siiiuantes et flatteuses du
tentateur. C'est .e condamnées qu'on les soutenait, il ne
telles
dragon oui imite la voix de l'af/neau. L'illus- croyait pas qu'on pûl chicaner, et qu'ainsi
tre archevêque réfuie ensuite ce scanda- il n'y avait point d'autre parti à prendre que

leux ouvrage avec celle force de raison, celui d'accepter humblement la bulle, oud'en
cette clarté d'idées, ces grâces de langage appeler au futur concile qu'alors M. Ar-
;

qui lui étaient propres ; son Instruction pas- nauld s'apercevanl de l'impression que fai-
torale sur ce sujet est du 1" juillet 1708. sait l'avis de M. Pascal représenta avec
,

Nous ne ra])porlerons ici qu'un trait de la force que la voia d'appel était très - dange-
prétendue Justification: il suffira pour faire reuse, et suggéra la distinction du fait et du
connaître toute l'audace de son auteur. La dioit, dont on a fait depuis un si grand usa-
suffisance rfw silence respectueux dit-il , ge ; qu'il parla fort longtemps et qu'il
page 249, demeurera démontrée, quelque trompa ceux qui en efl'et voulaient être trom-
bulle et quehjues mandements qu'on publie. pés. )>Le P. Thomassin ajouta à M. d'HiJ-
C'est ainsi que ce novateur foule au\ pieds lerin qu'il avait été effrajé de cette délibéra-
toutes les décisinns du saint-siége et des évê- ti.m, et <]u'il rommença dès lors à sï défier
ques, et endurcit son cœur contre l'Eglise d'une société de gens si peu sincères. Dé fiez-
jusqu'au point de rejeter avec mépris toutes vous-en aussi , mon enfant , lui dit-il en le
les bulles et tous les jnandements pub'iés ou congédiant, ce sont des fourbes qui trompent
à publier. l'Eglise.
Ce conseil venait fort à propos pour ache-
Chimère du jansénisme, ou Disserlalion sur
ver de convaincre .M. d'HiUcrin de la mau-
le sens dans lequel les cinq ])ropositio7is ont
vaise foi du parti. Il faisait alors son sémi-
été condamnées , pour servir de réponse à
naire à Sainl-Magloire, oîi le P. de La Tour
^^n écrit [i) qui a pour f/fre ; Deuxième
était supérieur. Comme il entendait répéter
défense delà Constitution, Vineam Domini
sans cesse, dans les conversations que les
Subaolh. 1708, in-12. ,

cinti propositions avaient été fabriquées à


Lorsque l'hérésie de Jansénius eut été so- plaisir que jamais elles n'ont été soutenues
;

lennellement condamnée, en 1C53, ses prin- par aucun des disciples de Jansénius, et que
cipaux défenseurs s'assemblèrent pour déli- ce n'esl que par pure calomnie «lu'on les
bérer sur y avait à prendre. Les
le |iarli qu'il leur impute , sa surprise fut extrême d'a-
uns opinèrt'nt pour soumission à la bulle,
la percevoir dans sa chamlire différents écrits
les autres prétendirent qu'il en fallait appe- qu'on y glissait, et dans lesquels on mettait
ler au futur concile. M. Arnauldqui ne vou- en thèse ces mêmes propositions qu'on disait
lait ni abandonner cette doctrine, ni avouer n'être sontonues par personne. Fatigué do
qu'elle oLit été proscrite, ouvrit un troisième voir ces manuscrits renaître tous les jours
avis, qui fut de distinguer le droit du fait, et sur sa table, il en fit la confidence au P.
de dire que les cinq propositions étaient lé- Bordes, l'un des directeurs du mêmi- sémi-
gitimement condamnées dans un certain naire ce père s'écria, outré de douleur:
:

sens mais (|ue ce sens n'était point celui du


; Ah! l'on veut perdre notre coni/réijalion ! En-
livre de Jansénius. On ne nous tirera jamais suite il exhorta le jeune abbé à ne pas se
de là, ajoula-t-il. Ensuite il développa si laisser surprendre à ces sortes d'écrits et ,

bien les avantages de son système, qu'il en- il lui promit de lui faire avoir une conver-

traîna toute l'assemblée dans son sentiment. sation avec le P. Thomassin qui était alors ,

Ce fait qui suffit seul pour montrer que


,
retiré à l'institution. Y ous apprendrez, \yi'\ dit-
le jansénisme n'est rien moins qu'une chi- il, de ce savant homme, que le jansénisme est

mère, est incontestable. On l'a appris de une véritable hérésie, conjurée en faveur des
M. Robert, docteur de Sorbonne, élevé à cinq propositions et qui ne fait se.i.blanl de
,

Port-Royal, et qui s'était trouvé à l'assem- les condamner que par pure supercht rie- Ce
blée dont il s'agit. Son frère, M. Robert, con- fut là l'occasion qu'eut M. d'Hillerin de rcn-
seiller cteie au parlement de Paris, le con- dri' visite au P. Thomassin, et d'en appren-
firma depuis à M. le cardinal de Flcury cl ; dre. ainsi que nous venons de le dire, tout ce
le même fait esl encore constate par une qui s'était pas-é dans l'assemblée des doc-
lettre très-curieuse de M. d'ilillerin, docteur teurs du parti.
de Sorbonne et doyen de La Rochelle dont , Mais [)our revenir à cette asseuiblée , à
voici un fidèle extrait. peine se lut-elle séparée, que ceux qui la
Ce docteur (2) raconte à un de ses amis ce composaient publièrent pa; tout ci nformé- ,

que lui avait dit autrefois le P. Thomassin , men! à l.i résolution (|ai;s y av.^ieiit prise,
savoir: « qu'après la bulle d'lnn(!CL'nl X , (jue le jan.énisnu- n'était qu'une chimère;
l'assemblée des principaux du parti s'élail que riîglise avait pris un fanlôms pour une
tenue au faubourg Saint- Jacques «ju'i s , chose réelle que les cinq popositions
;

étaient au nombre de trente-deux que lui, ,


élaietit despropositions en l'air, des erreurs
père Thomassin, y était présent que la dé- ;
imaginaires cl que la doctrine qu'on avait
,

libération fut ouverte par ces paroles (>((!(/ : censurée nr se Irouiail nulle pari.
faciemus, viri frutres ? que l'avis de M. Pas- Le pape Alexandre \'ll fui instruit de ce
cal fut que les cinq propositions ayant été nouveau langage des docteurs de Port-Royal

(\) De M. Deker, doyen deréglisede Maliiies. M. d'Hillerin , trésorier el grand vicaire de La Ro-
(i) L'cirit;iii:d de cette lettre , dil l'écrivain qui chelle.
fournil ces détails, est entre les mains de son mcvcu.
,

499 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES 500


et il le sa constitution du 16
condamna dans b!e. Julien autorisait autrefois le pélagia-
octobre 1656. Il y traite d'enfants d'iniijuité nisme du témoignage" de saint Jean Chry-
et de perturbateurs du repos puhlic ceux qui sovlome. Luther disait que saint Augustin
otaient dire que les cinq propositions ont éié était tout pour lui , Au'iustinus lotus meus
forgées à plaisir. Voici ses paroles Ciim.... ; est. Et Calvin alla jusqu'à se vanter que s'il
sicuC accepimus, nonnulli iniqttitatis filii prœ- lui fallait faire sa confession de foi, elle se-
dictat qninque proposltiones fie te et pro rait toute tissue des propres termes de saint
arbilrio composilas esse afserere non Augustin. Auguslinn- adeo tolus noster est
reformident. ut si mihi confessio scribenda sit, ex ejus
Ces expressions du souverain pontife au- scripiis cnntexiam pro ferre nbunde mihi suf-
raient dû faire impression 'empêchè- ; elles ii ficiat. (Lib. de alterna Dei Prœdest., p. 693.)
rent pourtant pas un ou deux évêques or- Il faut obse^^er ici que, quand même cer-

thodoses de considérer eus-raémcs le jan- taines propositions se trouveraient en pro-


sénisme comme une chose dont on se faisait pres fermes dans quelques ouvrages des
peur. saints Pères, ne s'ensuivrait point de là
il

Arnauld publia de son côté le Faniôyne du que l'Eglise ne fût pas en droit de les pro-
]'ansénisme. Nicole mit au jour les Imaginni- scrire car \' les mêmes termes, détachés de
;

res et hs Visionnaires. Enfin Jacques Fouil- ce qui les amène et de ce qui les suit, peu-
loux publia le livre Chimère d
inlilulé : i vent avilir un sens fort différent dans les
jansénisme, où, par un aveuglement incun- originaux d'où ils sont empruntés; 2* il y a
cerable en voulant prouver que les cincj
, des temps où certaines expressions sont fort
propositions ne se trouvent nulle part il ,
innocentes, lesquelles dans d'autres temps
avança lui-même la troisième presque en deviennent dangereuses par l'abus qu'en
propres termes. C'est dans la page 217, où il font les novateurs, et alors l'Eglise ne peut
s'exprime ain-i : La nécessité n'empécltc point rien faire de plus sage que de les interdire
que la volonté humaine n'agisse atee une vé- à ses enfants. C'est là précisément ce que
ritable indifférence. saint Augustin disait à Julien, qui se préva-
Mais toutes ces propositions, qui font du lait de l'autoriié des Pères grecs, comme
jansénisme une hérésie abstraite et sans M. Fouilioux de celle des Pères latins. Vohi$
sectateurs, furent condamnées en 1700 par nondum litigantibus securius loquebantur.
l'assemblée générale du clergé , comme (Lib. I contra Julian., c. 22.)
fausses, téméraires , scandaleuses , injurieuses L'auteur des Anii-Héxaptes (le P. Paul de
au clergé de France, aux souverains pontifes Lyon, capucin) rapporte dans la préface do
et à l'Église universelle, comme scitismatii/ues son livre un fait remarquable, qui est une
et favorisant lescondamnées. Voyez
erreurs nouvelle preuve de la mauvaise foi du parti.
Ar\aild, Girard, Nicole, Oiesnel. L'auteur des Hexaples avait osé calomnier
Hexaples, ou les six colonnes, sur la consti- le cardinal Cassini, en publiant dans sa pré-
tution Unigenitus 1714, un vol. in-i* ou
, face que ce cardinal s'était allé jeter aux
in-8". pieds du pape, pour le conjurer de ne point
Telles sontles premières éditions. An mois faire paraître la constitution Unigenitus. Le
de mars 1721, il parut une nouvelle édition P. Paul prouve évidemment la fausseté de ce
des Hexaples, en 7 vol. in-l". fait, p;ir deux témoignages authentiques da
Cet ouvrage est un amas prodigieux de cardinal Cassini lui-même. Le premier est
textes tirés de l'Ecriture et des Pèr s, dont tiré d'une lettre de ce cardinal au général des
on abuse indignement pour affaiblir dans capucins, où il lui dit expressément que,
soumission qu'ils doi-
l'esprit des fidèles la bien loin de s'être jeté aux pieds de Sa Sain-
vent aux décisions du souverain pontife et teté pour l'empécker de publier sa constitution,
de l'Hglise, pour s'en faire un rempart con- il s'y serait jeté pour l'y engager. Le second

tre la constitution. Il y a longtemps que témoignageeslliré d'une lettre de ce cardinal


M. Racine a r( proche aux jansénistes d'user à M. l'évéque de Grasse. 11 l'assure pnsiiive-
de cet artifice. Je ne doute point (leur di- ment qu'(/ s'est attaché sincèrement à la con-
sait-il,dans sa première lettre à l'.iuleur stitution comme à un dogme de foi et qu'il ,

des Visionnaires) que vous ne vous jus:ifiiez est prêt à répandre son sang el à donner sa
par VexempU de quelque Père: car, qu'est-ce rie pour la défendre.
que vous ne trouvez point dans les Pères? 11 résulte de tout ce que nous venons da
M. Fouilloux a su m
effet y trouver tout dire que Fouilloux est un infâme calomnia-
ce qu'il souhaitait; mais c'est en commet- teur, qui impute aux personnes les plus res-
tant les infidélités les plus criantes, on ajou- pectables des faits faux et conlrouvés , et
tant aux passages qu'il cite, des paroles es- un insigne faussaire qui altère et falsilie
sentielles qui ne furent jamais dans le texte; grossièrement les passages^qu'il i ite. .Aussi le
en les faisant même imprimer en gros ca- livredes Hexaples ^-i-\'i été censuré'par l'as-
ractères, pour imposer plus sûrement aux semblée du clergé,le 23 octobre 1715, commère»
lecteurs. nnuvelant les erreurs si souvent condamnées par
Au reste, ce n'est point précisément parla le snint-siége, et nommément par la constitution
conformité des passages qu'on doit juger du Unieenitusef par les évêjues.et contenant une
véritable sens des auteurs, puisqu'il n'y a doctrine injurieuse au sainl-siéi/e et aux évê-
jamais eu d'hérétique qui n'ait assez ra- ques, scandaleuse, erronée, hérétique, et au
massé de passages pour faire croire aux surplus un grand nombre de passaijcs fatsi/iL'i
ignorants que la tradition lui était favora- de l' Ecriture sainte, des conciles et des Pères.
801 FOU FOU 502
Plusieurs évêques de France ont fait des Son Traité de la confiance chrétienne, pu-
mandements particuliers pour la publication blié en 172K, lut la première origine des
de celle ci^nsure entre autres, M. l'évêque
: disputes sur la confiance et la crainte. Petit-
de Marseille, le 11 mars 1716; M. •l'arche- Pied l'attaqua dans neuf lettres successives.
vêque (le Vienne, le 12; M. de Toulon, le Fourquevaux se défendit par deux autres et
20; M. d'Angers, le 1 ' d'avril; M. l'archevê- fut secondé par d'Eltemare, Le Gros et au-
que de Lyon, le 10 M. révè(iue de I. autres,
; tres. Il joua un rôle dans les convulsions et

le '20; M. l'archevêque d'Arles, le 1" mai ;


niérila que son élofje fût lait daiis les iVoit-
M. l'évêque de Grasse, dans le même mois ;
vellcs Ecclésiastiques ; on le trouve dans le
M. l'évêque de Chàlons-sur-Saône, le 3 ; n°du 7 février 1769. Il élail mort. Tannée
M. l'évêque d'Orléans, le 11 M. Tévêaue de
; précédente, au château de Fourquevaux.
Nantes, le 17, etc. Lettre d'un prieur, nu sujet de la nouvelle
FOULON (Nicolas), bénédictin de la con- réfutation du livre des hègles pour l'intel-
prégation de Saint-M.iur, né à MarcHly-sur- ligence des saintes Ecritures (de Dugnet)
Saône, le 4- mars 1742, était pnrent de dom
Clément, savant bénédictin de la maison des
Paris, 1727, in-12. —
IVotirelles Lettres sur
|

le même sujet, 1729, m-12.


Blancs-Manteaux de Paris, où le jansénisme
RÉFLEXIONS sur la captivité de Babylone,
commençait à dominer. Il en adopta non-
1728.
seulement les opinions, mais donna encore
dans les folies des convulsions. Son goût C'est un de ces écrits dont les fanatiques
pour la liturgie le Ot choisir pour un des auteurs croyaient voir à cette époque la
rédacteurs du nouveau bréviaire de la con- défection générale, et qui ne voyaient d'au-
grégation de Saint-Maur, fixée au monastère tres ressources et d'autres remèdes que le
des Blancs-Manieaux et c'est là qu'il en
, retour des Juifs. Ils s'imaginaient aus^i trou-
prépara lédition, publiée en 1787, en 4 vol., ver dans Jérétnie et la petite troupe qui lui
où l'on ne trouve aucuns des saints jésuites, était attachée, de quoi autoriser le oetit nom-
el oùl'onfaitun grand élogede Kondet. Ilren- bre de leurs adhérents.
ferme aussi un tableau de la religion, où l'on
reconnaît les idées et le langage des jansé- Traité de la confiance chrétienne, ou de l'u-
nistes. La manie des innovations a porté les sage léi/ilima d(.'S vérités de la grâce; nou-
auteurs jusqu'à composer de nouvelles lita- velle édition plus ample et plu^ correcte que

nies de Notre-Seigneur et de la sainte Vierge : la précédente, et pour servir de supplément

aussi ce bréviaire n'est accompagné d'aucune à l'idée de la conversion du pécheur. \

approbation du général des Bénédictins, et il Quand 1rs jansénistes recommandent la


ne fut pas adopté. Peu de temps après, dom lecture de ce Irailé, ils pro:iiettent qu'on y
Foulon, qui s'était élevé avec force contre trouvera la réfutation complète du rei roche
les prêtres qui ne remplissaient pas les de- que leur font les calholi(]ues de soutenir des
voirs de leur état, changea tout à coup de opinions contraires à l'espérance chrétienne;
conduite après s'être montré si sévère dans
: mais rien ne justifie mieux cette accusa-
ses principes, il sortait continuellement et ne tion que la doctrine du traité même dont il
conservait presque plus rien des habitudes s'agit.
d'un religieux. Ses supérieurs, lui ayant fait On lit en effet, dans le chapitre .'j, les pa-
des représentations inutiles, se disposaient roles suivantes : La disposition où nous de-
à l'envoyer dans une autre maison, lorsqu'il vons entrer pour faire un usage légitime des
s'évada et se retira à Montmorency, chez le vérités delà grâce, c'eU la confiance ou l'e-'^pé-
P. Cotte, de l'Oratoire, curé intrus de ce rance chrétienne Elle fait que nous regar-
lieu, avec lequel il était lié. Peu après il dant comme étant du nombre des élus, iious
contracta des liaisons étroites avec la demoi- espérons que Dieu nous conduira au terme de
selle Marotte du Coudray, fille d'un ancien notre élection, en nous rendant justes et
conseiller au Châtelct, élevée dans les prin- saints, si nous ne le sotnmes pas encore, et en
cipes rigides du jansénisme, el qui n'avait nous conservant la justice et la sainteté, si
pas voulu se marier elle épousa cependant
: nous en sommes déjà en possession La con-
dom Foulon, el sa sœur, le P. Colle. On fiance, dit-on encore, chap. 10, à la prendre
ignore ce que devint Foulon pendant la ter- dans toute son élendue, consiste à se regarder
reur, mais il paraît qu'il vécut dans une po- comme étant du nombre des élus, et ù espérer
sition très-gênée ; plus lard il obtint une en consé'iucnce toutes les faveurs que Dieu
place d'huissier au conseil des Cinq-Cents, répand sur veux qui appartiennent à cet heu-
puis au Tribunat el enfin au Sénat; il la reux troupeau.
conserva jusqu'au liijuillet 1813, époque de Ces propositions se trouvent répétées bien
sa mort. On a de lui : Prières parlinitières, des fois en termes formels ou équivalents,
en forme d'office ecclésiastiiiue, pour deman- dans plusieurs autres endroits du même ou-
dr à Dieu la conversion des Juifs el le renou- vr;ige; d'où il suit évidemment que la seule
rellemml de l'Eglise en France 1778, in-12.
; iiiiséricorde et bonté spéri.ile par laquelle
Voyez r/'KTTKMAnE, etc. Dieu comluil ses élus à la gloire céleste est
FOL'UUUIÎVAUX(jEAN-RAPTISTr-UAYM0ND Je fondement de notre espérance.
PAVII-; du), acolyte appelant, né à Toulouse Or, romiiie nous ne savons point si nous
en 1G93, fut d'abord militaiie, puis entra à sommes du nombre des élus, nous ignorons
Saint-Magloire, et se mit sous la directioa conséquemnicnt si nous avons quelque part
de boursier et de d'Etlemarc. à celle bonté spéciale. Quelle est donc cette
,

503 DICTrONNAlKE DES JANSENISTES. soi

espérance qui u'ost fondée que sur un se- Mais que doit-on penser d'un prétendu
co lis que j'ignore s'il me sera accordé on mystère, dont l'exposition contredit ouverte-
relusé? ment et deiruil visiblement divers points de
Le nombre des élus est très-petit en com- la créance catholique? Qu'est-ce qu'un mys-
paraison de celui des réprouvés par con-
: tère fondé sur l'erreur et inalliable avec
séquent, le chrétien dont l'espérance n'est plusieurs vérités de notre sainte r( ligion ,
fondée que sur l'amour spécial en favtur un mystère qui favorise le libertinai;e ou le
des élus n'espère le salut ciernel qu'autant désespoir, et qui tend à ruiner les fonde-
qu'il peut se trouver dans ce petit nonihre. ments de la précieuse vertu qu'il faudrait
Il n'est pas assuré d'en être exclus, c'est-à- établir? voilà ce que les nouveaux seclaires
dire qu'il n'est pas dans un désespoir ab- osent nous donner pour un traité orthodoxe
solu: voilà loule son espérance. Mais est-ce de la confian'-c chrétienne.
là celle espérance qui, selon l'Apôtre, ne Catéchisme historique et dogmatique «ur les
confond point, qui doit nous servir comme contestations qui divisent maintenant
d'un ca-que contre les traits enflammés de l'Eglise ;où l'on montre qu'Ile a été l'ori-
l'enncnii, et qui, couimc une ancre ferme et gine et leprogrès îles disputesprésentes, et où
«nssurée, nous nnd foris it inébranl ibles l'on fait des réflexionsqui mettent en état de
jusqu'à la fin.' Est-ce là cette espérance discerner de quel côté est la vérité. Tom. I. à
très-ferme que tous doivent avoir dans le la Haye, aux dépens de la Société, 1729,
secours de Dieu, selon le concile de Trente ? in-l-2'de387pages.Tom.II, 1730, i-'i pag.
L'espérance du chrétien ne peut être so- Ce li\re est par demandes et par répon-
lide; il ne peut espérer personnellement ses, en forme d'entretien entre un maître et
pour lui la gràie et la gloire qui esl pro- un di'-ciple. C'est le même plan que celui
mise, s'il n'a une assurance, pour ainsi dire de la Vérité rendue sensible. Voyez DiSAis-
personni'lle, que la promesse le regarde et sois. L'ouvrage entier est divisé en trois
lui appartient. sections. La première conduit jusqu'à la fin
que Jésus-Christ est
C'est parce qu'il sait des congrégations de Auxiliis la seconde
:

mort pour son salut, que Dieu veut sincère- contient ce qui regarde le formulaire et les
ment le sauver qu'il ne l'abandonnera pas
, autres affaires du Port-Koyal la troisième
;

le premier, secourra par sa grâce,


et qu'il le traite de la constitution Vnigenitus et de ses
de manière à rendre son salut possiiile ;
lui suites, jusqu'à l,i fin de l'année 1729; le tout
de sorte qu'il dépendra de lui de parvenir est assaisonné des contes et des f ibles usi-
au bonheur promis en répondant aux
, tées dans le parti. Tous les objets sont mis
moyens qui lui seront donnés; c'est parce dans un faux jour; tous les faits sont alté-
que toutes ces vérités consolantes lui sont rés ; tout est dirigé à détourner les fidèles
connues par les lumières de la foi, et de l'obéissance due à l'Eglise. L'enchaine-
qu'elles le regardent personnellenienl, qu'il ment des mensonges est fait avec art. Les
espère sans hésiter, et qu'il se confie ferme- conlrastes sont ménagés : après les noires
ment dans le Seigneur. Otez-lui la certitude couleurs dont on a dépeint les jésuites dans
de ces vérités qui ne sont reconnues d'au- la première section, suivent les brillants
cun janséniste , ôlez-lui la part personnelle éloges qu'on prodiiiue, dans la seconde, aux
qu'il y a, et ne lui montrez que les proinf^s- messieurs de Port-Koyal. En un mol, c'est
ses spéciales qui sont faiti'S pour le petit un des plus pernicieux livres que la secte a
nombre des élus, ces promesses particuliè- publiés et il a une suite qui va jusqu'en
,

res, n'ayant plus pour lui d'application cer- 1760. Il y a une édition de 1766, o volumes
taine, il ne pourra sans témérité espérer in-12, av( c les suites
avec assurance d'être de ce nombre heu- FRESNE (De), faux nom que prenait quel
reux car aucune de ces vérités de la foi ne
,
quefois le P. Quesnel.
l'assure qu'il en est, et elles lui font même FHOIDMONT ou FROMONT ( Libert )

envisager ce nombre comme si petit, qu'il y Fromondus, naquit Harcourt, village du


à
a plus lieu de craindre de n'en être pas, que pays de Liège, en 1587, fut ami intime de
de croire qu'il y est compris. Jansénius, son suciesseur dans la chaire
Selon le janséniste, Jésus - Christ n'est d'interprète de l'Ecriture sainte à Louvain,
mort pour le salut éternel que des prédesti- et son exécuteur testamentaire avec Calé-
nés seuls; Dieu prédestine à la réprobation nus. Il fit imprimer V AugxKtinus de ce pré-
les fidèles qui ne sont pas sauvés, et en con- lat, sans avi'ir pour le saint-siége la défé-
séquence il leur refuse les moyens suffisants rence que Jansénius avait exigée d'eux, eu
pour qu'ils puissent parvi iiir rai salut. Le les chargeant du soin de publier son livre.
nombre des élus est petit, parce que Dieu Il donna un commentaire latin sur les Epitres

veut que le plus grand nombre périsse; et de saint Paul, 1(570; c'est proprement un
cela doit arriver uniquement parce que tel abrégé de celui d'Eslius; puis des commen-
est son bon plaisir. Le moyen de pouvoir taires sur le Cantique des cantiques el sur l'A-
concilier avec celle doctrine une tendre et pocalypse, peu utiles el qui se ressentent
ferme confiance ! des erreurs qu'il avait adoptées. 11 donna
L'auteur du Traité ne dissimule pas que aussi, en faveur des mêmes erreurs, plu-
la difficulté est très-r/rnn'!e: et pour se tirer sieurs ouvrages de olémiquc, avec des titres
|

d'embarras, il répond que la confiance est une bizaires el ridicules, comme on va le voir. Il
espèce de wjjslcre (H l'on se fie en Dieu pour mourut à Louvain en 1053.
espérer en lui contre toute espérance. Anatojha hominis. Louvain, 1641.
505 GAB GAB 506

Ouvrage condamné par Urbain VIII, dans Augustini ditcipulis. — La lampe de saint
sa bulle In eminenti, en ICil, el par Inno- Augustin, etc.
cent X, décret du 23 avril 1(j5'i., en même Condamnée, comme les précédentes, parle
temps que le Convcnlus africanus, qui fut at- décret d'Innocent X.
tribué â Froidmont, puis à Sinnich, puis à Theriaca Fincenlii Lenis (la Thériaque de
Stockraans, et que nous placerons parmi les Vincent le Doux) adversus Dion. Petavii et
anonymes. Anl. Ricardi libros de libero Arbitrio.Lon-
Epistola Liberli Fromondi et Uenrici Ca- vain, 1647, in-i". L'auteur y fait rcvinir la
leni,Lovanii, 16 junii, 1041 , quœ incipit troisième proposition de Jansénius. H dit que
Thèses vestras. toutes les fois que la volonté agit nécessai-
Cette lettre fut condamnée par le décret rement, mais p-ir une nécessité volontaire et
d'Innocent X, déjà mentionné. suivant son inclination, elle agit librement :
Cbrysippus, sen de libero Arbilrio, adphi- Tolies nécessitas est voluntaria, nec liberta-
losophos peripatfticos. Louvain, 16W. tem consensus evertil.
Condamné p.ir le nième décret comme les Emdnctorium lucernœ Aiigttstinianœ, quo
précédents. L'auteur y enseigne la troi-ième fuligincs a quibusdam aspersic einunguntur ;
proposition deJansénius, que la nécessité est c'est-à-dire à la lettre Mourheltes de la
:

incompatible avec la liberté. lampe de saint Augustin pour empêcher la


,

LucERNA ADGUSTiMANA, qufi hreviter et di- fumée dont certaines gens tâchent de l'obscur-
lucide dechiralur concordia qua et discordia , cir. Ouvrage condamné par le décret d'In-
duo nuper ex DD. doclores S. Th. Duacen, nocent X, du 23 avril 165*.
conveniiint mil recedtint a cœleris hodie sancti

G
GABRIEL (Gilles de) ou jEiîidjcs GA- dant plus de vingt ans agent du parti â
BRIELIS. licencié de l'université de Lou- Rome, et c'est à ses amis des Pays-Bas qu'il
vain, prêtre, religieux du tiers-ordre de écrivit la lettre que nous citons.
Saint-François, Iccleur en théologie, etc. Les Pères du tiers-ordre, toujours invio-
Specimina moralis christi inœ et moralis dia- lablement attachés au saint-siél'e , furent
bolicœ in praxi. Bruxelles Eug. -Henri ,
eux-mêmes les premiers et les plus ardents
Fricx,167o; in-8°. — Autre rdition, Rome, à solliciter la condamnalion d'un si dange-
Tirroni, 1G80. —
Autre, Lyon Jean Certe, ,
reux écrit.
1683,111-12. Voici quelques-unes des propositions er-
Ce livre, où d'abord se montraient trop à ronées du P. Gabrielis. Elles sont tirées de
découvert le baïanisme et le jansénisme, fut la seconde édition de son livre, faite à Rome
dénoncé à Eglise et le 27 septembre lf)7l),
I , en 1G80.
il fut condamné par un décret de l'imiuisi- 1" Page 335: Duo sunt amores,qHi de cordis
lion comme capable d'infecter d'erreurs le humani r^gno, adeoqne de imperundi jure in-
tieuple fidèle. L'auteur fut obligé d'aller à ter se rontemlunl, nempe amur I)ei et mnor ,

lome; il y donna une nouvelle édiiion de mundi... Quatenus autem alteruter istorum
son livre en 1680; mais il déguisa encore si aiHorum prœvalct , delihcraliuncm el opéra-
mal sa pernicieuse doctrine , qu'on parla tioncm vel ponit, rel imperal sic ul omnis ;

aussitôt d'en faire une seconde condamna- hiimann vulitio, sivevoiunlas, omnis delibera-
lion. tio et actio velab amore Dei procédât vel ab ,

L'année suivante, 1681, l'inquisition d'Es- amore mundi.


pagne, par un décret du 28 août, condamna C'est, comme on le voit, la doctrine de
ce livre, comme contenant des piop'Silions Baïus dans sa 28' proposition, de laquelle on
hérétiques de Michel Baius, et des proposi- peut inférer aussi une autre proposition
tions jansénistes sentant l'hérésie schisniali-
, condamnée, savoir que toutes les actions
(jue, errances, f tusses téméraires , scanda-
, qui ne sont pas faites par un motif de cha-
leuses, nwlsonantes, injurieuses à Noire-Sei- rité sont vicieuses, cl que loules les actions
gneur Jésus-Christ, aux conciles cl aux SS. des infidèles sont des pèches.
Pères. 2° Pages 113, 120, 12o, Gabrielis vent qu'on
L'an 1683, le 2 septembre, malgré les sol- diffère toujours l'absolution jusqu'à ce que
licitations de personnes puissantes , et tout la pénitence soit accomplie; et la raison qu'il
<:e (jue put alléguer pour sa justillcalion le en apporte, c'est que sanatio spiritualis pc-
r. Gabrielis lui-même, qui fut écoulé eu per- C'itoris de iegr ordinaria non minori tempore
sonne, après une longue discussion de la indiget quam corporalis, imo nuijori. II la
part des examinateurs, le même ouvrage fut plus loin, et, dans la page 133, il assure que
condamné à Rome, en qucli/ue langue tt dans diius les trois premiers siècles on refusait
quelque endroit qu'on pût I imprimer et ce ; l'absolution et la communion, à l'article de
décret fut rendu, non par la eoiigrégalion la mort, à ceux qui n'avaient pas fait péni-
de rindev mais par celle du Saint-(_)frice ,
, tence.
comme le remarque Duvaucel dans une 3" Pages 227 et 305 : Ulud nposlolicum :

lettre du 19 novembre suivant ce qui rend ,


,
Sive mauducatis sivc bibitis, sive aliquid
,

dit-il, la censure encore i)lus atroce et jilus aliad facitis, omnia ;id gloriam Dri f.iciie :

(tulhentique. Duvaucel, ou Walloni. fut pen- prœcepluin natur.de est ab Aposlolo rcnoia-
507 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. K(:8

tum, nec sine caritale impleri potest, id est, adressée à ce prélat, et qu'on appelait agréa-
stne amore Dei super omnia , et per conse- blement dans le parti les Verges d'Héliodore.
q}iens sine gralia ijuœ caritilis principium Il composa dans le même genre le Mémoire
est. —
Erit eigo pcccntnm ex inordinnlione apologétique des curés de Montpellier ; deux
amoris nnlurœ corruptœ quod homo non
,
nouvelles Lettres à M. de Charency, en 17'ii
omnia référât in Deum, lanquam in ultimum et 17'j5; Abrégé de la Vie et idée des ouvrages
f,nein. de M. Colbert ; cinq Lettres pour les Carméli-
r. est encore là la doctrine de Baïus, pro- tes du faubourg Saint-Jacques {Voyez Car-

position n A'on est vera obedimiia lecjis


:
3IÉLITES) ; la Vie de M. Soanen ; des Lettres
quœ sine caritate : i\oc[r\ne qui fait des
fit à lévcque de Troyes,à lévéque d'Angers, à
actions dis infidèles autant de péchés. l'archevêque de Sens, etc., dans lesquelles
Le P. Gabrielis enseigne, —
que quelques

il ne faut pas chercher de modération. L'abbé

coriiniandcinents di- Dieu sont impossibles ; Gaultier consentit cependant quelquefois à


que dans de la nature tombée, on ne
l'étal laisser les évêques en repos, et à tourner
résiste jamais à la grâce intérieure; que la — son zèle contre les philosophes. On lui doit
grâce était due à Adam; —
qu'il "'y ^ que dans ce genre l'Essai sur l'homme convain-
deux amours, la charité et la cupidité, etc. cu d'impiéié la Réfutation de la Voix du
,

'foules ces erreurs, et encore d'auires , sage et du peuple, de Voltaire, et les Lettres
furent relevées et combattues dans un livre persanes, convaincues d'impiété. Enfin, il est
imprimé à Liéfie, en 1683, sous ce titre: encore auteur de di\-sepl Lettres Théologi-
Jt. P./Egidii Gabrielis moralis dortrinœ reitc- ques contre Berruyer, et de la Lettre à un
ratum examen , ejusque citholica repetita duc et pair, sur les affaires du parlement,
casiigalio et dans un ..ulre ouvrare im-
; du 20 octobre 1733. Ce dernier écrit est un
primé à Colop:ne en 1C80 et intitulé: Scni- libelle contre les évêques, et fut condamné
puli ex lectione speciminnm mornlium P. F. au feu par un arrêt du parlement de Rouen,
Gabrielis Leodiensis, uborli Cornelio légers. du 20 fé*rier 17oi.
GADFRIDY, avocat général au parlement GAUTHIRS (François-Louis) , naquit à
d'Aix, fut un adversaire passionné de la Paris en 1096, fut mimmé curé de Savigny-
constilution. Il eut un apo ogisle qui l'égala sur-Orge p :r le cardinal de Noailles en 1728.
et même le surpassa dans sa haine, comme il Sa p:iroisse fut longtemps un asile pour les
appert d'un livre intitulé : appelants qui avaient des raisons de se ca-
cher. C'est pour cela que nous le plaçons
DÉFENSE du discours de M. de Gaufridy, avo- ici, et non pour ses écrits, qui sont irrépro-
cat (jénéraldu pniemeni ifAix. du 22 mai chables. Il se démit de sa cure, et se retira
1716; des ar'éls des parlements de Paris, au Val-de-Grâce, à Paris; ce <;ui ne contri-
d'Aix, de Dijon, de Douai , et de la con- bua lias peu à fortifier les soupçons qu'on
duite de la S irbnnne eu Réfutation de la
.
avait de son opposition aux décrets de l'E-
httredu prétendu abhé provençal, adressée glise. Il mourut en 1780, un mois après sa
aux RR. PP. jésuites, 1616, in-12, 117 retraite au V;il-ile-Grâce.
pages. GAZAIGNES (Jean-Antoine), plus connu
Cet apologiste prétend (page k) que la sous le nom de PHILIBERT, naquit à Tou-

constituti'in établit un nouveau pélaginnisme ;


louse, le 23m;ii 1717, fut chanoine de celte
qu'elle a été arrachée du ]inpp, qu'elle com- ville, devint chanoine de Saint-Bernard de

met également, et Vhonnnirdesonponlificat,et Paris. 11 était appelant, et néanmoins il


la dignité de son siège. Quelle douliur pour désapprouva la constitution civile du clergé.
ce déclamateur insensé, s'il vit encore, de Il mourut le 29 mars 1802. On connaît de
voir cette même constitution contre laquelle lui l'ouvrage suivant:
il a blasphémé, autorisée par le suffrage de
Annales de la société dessoi-disantJésrdtes,
cinq papes d'un cuncile romain, d'un con- 1704 et années suivantes, 5 gros vol. in-l°.
cile d'Avignon, du concil' d'Embrun, par Ce livre parut sous le nom emprunté
le témoignage des Eglises étrangères et de d'Emmanuel Robert de Phi'ibert, ancien cha-
tous les évêques de France, riconnue pour noine de Toulouse. C'est un recueil de lout
un jugement dogmatique et irréformable ce qui s'est écrit d'injurieux contre les Jé-
de l'Eglise universelle par cette même Sor- suiies. On prétend qu'outre ces cinq volu-
bonne, qu'il ;ippelle{page di) \e Concile per- mes Gazaignes en avait préparé trois autres
pétuel des Gaules enfin devenue une loi de
,
qui n'étaient pas moins outrageants, mais
l'Etal par plusieurs déclarations de nos rois, qui n'ont p int paru. Au resie, il n'épargnait
enregistrées au parlement! lien pour que sa diatribe fût complète: il
Gaultier Jian Baptisti;1 naquit à
(
entreprit, tiit-on, plusieurs voyages, et no-
Evreux en 1085, fut li'abord théologien de tamment celui de Vienne, dans l'espuir de se
deLaiigle, évêque de Boulogne; s'attacha, procurer de nouvelles anecdotes dans le
en 172i, àColbeit, évêque de Jlontpellier, génie de celles qu'il avait déjà recueillies,
pour lequel il composa beaucoup d'écrits. La GENET (François), né à Avignon en lOiO
France Littéraire de 1736 le donne formelle- d'un avocat, chanoine et tbéolog.il de la
ment comme auteur de» écrits qui parurent cathédrale d'Avignon, et ensuite é^êque de
sous le nom de MM. de Langle et Colbert. "Saison, eut le ch;igrin d'êlre enxeloppé dans
Après la mort de ce dernier, Gaultier se l'affaire des Filles de l'Enfance de Toulouse,
charge:! de lairela guerre à M. de Charency, qu'il avait reçues dans son diocèse. H fut
son successeur. C'est de lui qu'est la Lettre arrêté en 1683, conduit d'abord au Pont-
509 GEN CEN 510

Saint-Esprit, ensuilp à Nîmes, et de là à l'île l'une sur l'autorilé des bulles contre Baïus,
do Ré, où il passn 15 mois. Rendu à son dio- l'aulre sur l'état de jiure nature; ou Lettres
cèse, à In prière du p.'ipe, il se nova dans un du P. de Gennes pour sa justification contre
pcl t torrent en relournanl d'Avignon à Vai- la censure de la thèse soutenue à Saumur.

son, l'an 1702. 1722, 2 vol. in-12.


Théologie Mornle, on résolution des cas de Coup d'oeil en forme de lettre sur les convul-
conscience, selon l'Ecriture suinte, les ca- sions ; où on examine celle œuvre dès
nons et le." saints Pères, composée par l'oin- son principe, et dans les différenis arac- <

dre de M. l'évéque et prince de Grenoble, lères qu'elle porte;, et on ée.laircil ce qui


seconde édition. A Paris, chez André Pra peut s'y apercevoir de désavantageux.
lard,lG77, 7 vol. in-12. 1733 , iri-12. Publié anonyme.
Cette théologie parut suspecte à plusieurs
grands préUils. M. de la Berclière, archevê- Dissertation sur les bulles contre Baïus,
que d'Aix, la défendit diitis lOn séminaire, et
où l'on montre qu'elles re sont pas reçues
fil ou la théologie d'Abally. M. Le
lire à sa pi
par l'Eglise. Utrechl, 1737, in-8', eu deux
substitua à sa place les parties, dont la première de 318 pages, et
Camus lui-même
Instructions du cardin.il Tolel. Enfin, la fa- la ^conde de310.

culté de théologie de l.ouvain, dans un juge- Ouvrage publié aussi souj le voile de l'a-
ment doctrinal qu'elle rendit le 10 mars nonyme.
1703, au sujd du fameux cnsde conscience L'auteur cherche à persuader que l'E-
que M. l'archevêque de Malines lui avait glise n'a reçu ni expressément ni tacitement
proposé, rangea la Théologie Morale de Gre- la bulle contre Baïus. Entreprise aussi vaine
noble parmi les livres suspects, à cause du que téméraire et folle.
rigorisme qui y est affeclé. 1* La bulle contre Baïus, publiée i)ar l
La moins mauvaise édition de cette théo- saint pape Pie V, a été confirmée par Gré-
logie est de 1715, 8 vol. in-12. Les deux vo- goire Xl!l et par Urbain VIII.
renouvelée
lumes de Hemarques, publiés sous le nom de 2° Nous avons publicatiou so-
l'acte de la
Jacques de Remonde contre la Morale de Gre-
lennelle de ces bulles dans Rome et par toute
noble, furent censurés par le cardinal Le Ca-
l'Italie.
mus, et mis kVlndex à Rome: le zèle du 3° On a de même les actes et les mande-
critique a paru le conduire à une extrémité
ments d'acceptation des évêqucs de l'Eglise
contraire. La Théologie deGrenohle a été tra-
de Belgique; les décrets des deux universi-
duite en latin, 1702, 7 vol. in-12, par l'alibé
tés de Flandre et l'édit de Philippe IV, roi
Genêt, frère de l'évéque et prieur de Suinte- ,

d'Espagne, qui en ordonna la publication.


Gemme, mort en 1716, qui est auteur des
k" L'inquisition générale d'Espagne porto
Cas de conscience sur les sacrements, 1710,
un décret ,
qui ordonne la réception de ces
in-12.
bulles dans tons les Etals de celle vaste mo-
GENETIERE. Voyez DESFODRS.
narchie.
GENNES (Jllien-René-Benjamin de), na- 5* On a l'acte par lequel ces dé- mêmes
quit à Vitré en Bretagne le 10 juin 1G87, fut crets ont été acceptés dans la Pologne.
prêtre de la congrégation de l'Oratoire, pro- G' La bulle d'Urbain VIII en Ifii'i fut lue
fessa la lliéologie à Saumur, soutint une en Sorbonne par l'ordre exprès du roi, et la
thèse sur la grâce, qui fut censurée par l'é- conclusion fut, d'un consenteiiient unanime,
véque et la faculté d'Angers, écrivit contre que, dans ce qui regarde la .lor Irinc, on re-
ces censures, fut exclu de sa congiégatiou cevait la bulle avec un jirofond respect. En
par lettres de cachet, se réfugia au village de conséquence on défendit à tous et à chacun
Millon.près le Port-Royal, vint à Pans et des docteurs d'oser soutenir aucune des i)ro-
fat mis à la Bastille, et envoyé, quatre mois positions condamnées. La même bulle fut
après, en Hainaul, dans un rouvenl de Bé- publiée dans la capitale du royaume par
nédictins. Il obtint sa liberté à cause du dé- M. (le Gondi, archevê(iue de Paris. M. d'A-
rangement de sa santé, cl alla voir l'évé- cliey, archevêque de Besançon, dérlara dans
que de Senez à la Chaise-Dieu. Retiré à Se- un statut synodal de lG'i8. nn'il lecevail avec
merville, dans le diocèse de Blois, il vivait respect la bulle d'Urbain VIII contre Baïus,
comme uii laïque, ne disant jamais la messe, et que personne ne serait pourvu d'un lié-
et passant même plusieurs années sans faire ntfice à rharue d'âmes dans son diocèse,
ses pàques. Voyez Brioi et. Il mourut le 18 qu'il n'eût signé un formulaire conçu en ces
juin 17i8. C'était, dit un biographe, un termes Je N. proleste que je reçois avec
:

homme vif, véhément, emporté. Son ardeur, soumission la bulle d'Urbain V 111 et sans res-
dit un auire, sou ardeur pour la vérilo des
triction. Je déclare que je n'ai jioint d'autres
prétendus miiacbsde Paris et pour les pro- sentiments que ceux qu'elle approuve.
diges des convulsions passait les bornes 7" Qtiaire-\ing'-cinq évêqucs de France
d'un fanatisme ordinaire. Nous citerons de
marquent au pape Innocent \, dans une
lui
lettie commune, que tous les mouvemer.Is
:

Sentiment des facultés de théologie de Paris, qui aiiilent ce royaume auraient du être
de lieims et de Nantes s}ir sa thèse soute- apaisés, tant par r.nitorilé du concile de
nue à Saninur, et condamnée par un man- Trente, que par celle de la bulle d'Urbain
dement de M. l'évéque d'Angrrs, du .30 VIII, donn'o/)c Sainlclé,a'pnU'nl-\\s,nélnliti
septembre 1718; avec deux ditserlalions ,
par un nouveau décret lu force et la vérité
Mi DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 512

8° Los quarante évêques assemblés à Pa- Tantôt il se masquait sous


de Flore
le nom
ris en 17i'i- supposent à chaque page de de Sainie-Foy, tantôt sous celui de Uigherins,
leur instruction pastorale l'autorité incon- ou de François Poitevin, oudusieiir de Pre.ssi-
testable des bulles contre Baïus. gny : quelquefois sous des noms fiamands;
9° Enfin, quatre-vingt-seize cardinaux, d'autres fois sous celui de l'abbé Richard, elc,
archevêques et évéques citèrent en 1720 la
Miroir de la piété chrétienne , où l'on consi-
bulle de Pie V comme une loi dogmatique de
dèrr, avec des réflexions morales, l'enchaî-
l'Eglise. Il en est de même
des vingt-huit
nement des vérités catholiques df la prédes-
prélats assembles iiour donner leur avis
tination et de la grâce de Dieu , et leur al-
contre la consullalion des quarante avocats.
liance avec la liberté de la créature. Ger-
Comment après cela ose-t-on avancer que beron se cache ici sous le faux nom de
ces mêmes bulles ne sont reçues dans l'E-
Flore de Sainle-Foij, 1C70. Il y en a eu une
glise, ni espresscmenl ni laci'cment et que
seconde et une troisième édition, à Liège,
cela est démontré avec la dernière évidenie ?
chez Pierre lîonard, en lt)77.
GERBEUON jGabiuel), né à Saint-Calnis,
dans le Maine, en 1C28, fut d'abord de l'Ora- Ce prétendu Miroir de la piété n'est pro-
toire, et se fit ensuite bénéd clin dans la pre qu'à faire regarder Dieu comme un ty-
consrégation de Saint-Mauren 16V9. Il y en- ran. Il ébranle la foi, renverse l'espérance,
seigna la théologie durant quelques années. éteint précipite l'âme dans le
la charité, et
Il s'expliquait avec si peu de ménagement désespoir, ou la pousse au lihi riinage et à
en faveur de la doctrine du jansén sme, que l'irrél gion. De sorte que pour donner à ce
Louis XIV voulut le faire arrêter dans pernicieux libelle un titre qui lui soit conve-
l'abbaye de Corbie, en 1682 mais il échappa
; nable, on peut avec vérité et avec justice le
aux poursuites de la maréctiaussée, et se nommer, le Miroir de l'impiété.
sauva en Hollande, Sa vivacité et son en- Ce n'est en elTet
, qu'un précis du livre
,

thousiasme l'y suivirent. L'air de Hollmle de Jansénius, mis en lambeaux et tourné en


étant contraire à sa sanié, il passa dans les réflexions et en se:;timents. Chaque page est
Pay«-Bas. L'archevêque de Ma!i:ies le fil marqué'^ par quelque hérésie. Nous allons
saisir en 1703, et le condamna comme parti- réduire à quelques points principaux ce oro-
san des nouvelles erreurs sur la grâce. Le digieux nombre d'erreurs.
P. Gerberon fut cnsui'e en crmépar ordre du I. Sur la prédestination et la réprobation.
roi dans la citadelle d'Amiens, puis au châ- — Page 121 Dieu, sans avoir égard aux mé-
:

teau de Vincennes, sins que ni les prisons rites ni aux démentes, a, dès l éternité, formé
ni les châtiments pussent modérer la cha- un dessein absolu et efficace de sépnnr quel-
leur de son zèle pour ce qu'il appelait la ques-uns de la m issc du péché et leur don- ,

bonne cause. L'on ne doutait pas qu'il diit ner sa grâce et sa glnire, abandonnant les au-
mourir dans l'opposition aux décrets de i'E- tres et les prédestinant aux supplices de l'enfer.
glise, lorsiu'ii rcnint à des sentiments plus
Page 12i Après le péché originel. Dieu n'a
:

catholiques. Il ileniand.i avec empressement


eu dessein de sauver que ceux qu'il a choisis
de signer le Formulaire, ce qu'il fit le 18 par sa miséricorde.
avril 1710, rétractant la doctrine de tous ses
Page 126 C'est la volonté de Dieu qui fait
livres, et lémoignant beaucoup de doulcurde
:

le discernement des prédestinés à la gloire,


son attachement aux opinions condamnées.
d'avec celui des prédestinés aux supplices de
On le mit en liberté, et le 30 du même mois,
l'en fer.
rendu k ses frères, il ratifia de son pi in
gré, dans l'abbaye de Saint-Germain-des- Page 127 Il est incontestable que Dieu ne
:

veut pas sauver tous les hommes.


Prés. ce qu'il avait fait à Vincennes. Il était
temps qu'il se reconnût. A une obstinalionde Page. 13't: Si ceux que Dieu laisse dans la
cinquante ans, enfin désavouée, il ne survé- masse ne se sauvent pas, ce n'est pas toujours
cut pas dis mois entiers, étant mort le 29 parce qu'ils ne le veulent pas, mais parce que
janvier 1711, à l'âge de 82 ans « non sans, Dieu ne les veut pas sauver.
de cruels remords, dit un historien, surtout Page 136: Dieu, les abandonne à leurs
à cause du grand nombre d'âmes qu'il avait cupidités et ne les prédestine qu'à la mort
égarées ; mais en même temps avec une éternelle.
ferme confiance dans les miséricordes du Affreuse doctrine, enseignée auparawint
Seigneur, et avec une vivacité de repentir par Jansénius, tom. 3, lib. 3 et 10 par Cal- ;

qui a pu en expier le délai. » vin, lib. 3, Inft. cap. 2i, et l.b. dartern. Prœ-
Le P. Gerberon avait dans ses ouvrages, dcst., et par son disciple Bêze dans ^ou Apo-
comme dans son caractère, une impétuosité logie du colloque de Montbéliard.
qui faisait de la peine à ses amis mais en , II. Sur la mort de Jésus-Chrit. P. 125. —
même lemp- quelque chose de plus franc et Jésus-Christ n'est point mort d'Tni le des ein
de plus droit que n'ont ordinairement les de mériter à chacun des hommes les grâces né-
gens de parti ; et c'est peut-êire ce qui le cessaires pour le salut. Doetrine détestable
détacha enfin de sa faction à laquelle il qui détruit tous les sentiments de piété et
avait sacrifié ses talents et son repos l'es- et de reconnaissance envers Notre-Seigneur
pace d'un demi-siècle. Jésus-Cliri?t.
Ses ouvrages en faveur du parti sont au III. Sur la grâce. —
Page 101 Sans un se- :

nombre l'e plus de quarante volumes, qu'il cours qui suit efficace, c'est-à-dire, qui par la
publia sons dix ou douze [noms dilîércnls. force de ta douceur fasse invinciblement fairi
, ,

£15 GER GER SU


Pernicieux langage, qui favorise l'impèni-
le bien dont inspire l'amour, on ne peut en
il
lence de ceux ((ui sont dans l'état du péché.
cet état de corruption , ni éviter aucun mal
VI. .Sur l'impossibilité d'observer les com-
que par un aulre mal, ni faire aucun bien vé-
ritable
mandements de Dieu. Page 161 Il arrive — :

quelquefois qu'un juste n'a pas une grâce qui


Page 155 La grâce qui donne le pouvoir
:
lui donne un pouvoir prochain et suffisant
donne aussi l'action.
pour garder un commandement de Dieu, quoi-
Page 157 On ne rejette jamais la grâce
:

qui donne un i lein pouvoir de faire, etc.


qu'il en ait le désir , et qu'il fasse même quel-
que I
Ifort, mais trop faible pour satis''aire à ce
// n'y a point en cet état aucune grâce qui
qui lui est commandé.
soit purement suffisante, c'est -à -dire qui
donne un pouvoir achevé, qui n'ait besoin Pajie 162 : Un juste qui vioie quelque com-
mandement de Dieu, n'a point eu de grâce
d'aucun autre secours pour vouloir et pour
qui lui donnât un pouvoir prochain de le
faire, et qui toutefois ne donne pas la volonté
garder.
ni l'action.
Page 203 Pourquoi donc rechercher si on
:
Page 158 C'est assez de dire que la grâce
:

a pu ou si l'on n'a pas pu éviter le péché,


qrd nous donne le pouvoir de faire, nous donne
aussi l'action, pour faire comprendre qu'il ne
pour trouver en son impuissance de fausset
excuses ?
se donne plus de grâce suffisante, ni de pou-
voir achevé gui demeure sans action.
Page 138 iCe qui me fait trembler, c'est la
rigueur de celte justice, qui, luissant dans la
Pernicieuse erreur, qui lliille les senti-
ma^se du péché t us veux que sa miséricorde
menls corrompus de la nature , et sert de
n'a pas choisis, ne leur prépare aucun secours
prétexte aux pécheurs pour dilTérer leur con
qui puisse les sauver.
versior» et même pour y renonter entière-
Doctrine exécrable, qui porte à l'impiélé,
ment.
au désespoir et au hlas|:hème.
IV. Sur la liberté. Page 86 —
L'homme :
On trouve quelquefois des jansénistes as*
criminel, sans l'aide de la grâce, est dans une
sez effronlés par exemple, l'auteur des Nou-
(
nécessité de pécher, et néanmoins il pèche velles Ecclésiastiques) pour assurer que per-
avec une entière liberté. sonne n'a jamais soutenu aucune des cinq
Page 183: La volonté fait nécessairement, propositions ; après l'extrait que nous ve-
quoique avec une inlière liberté, ce qui lui nons do faire du Miroir de la piété, oseront-
plaît davantage. ils encore lenir un pareil langage? Au reste,
Page 185 Lorsque le plaisir que la grâce
;
c'est ici un des livres que le parti prône le
nous inspire est plus grand que a lui que la plus.
cupidité nous donne pour le péché , nous sui- Jl est peu d'ouvrages qui aient été frappés
vons nécessairement quoique trèf-lilnement
,
de plus d'anathèmes.
son attrait, qui nous porte au bien; comme 11 a été condamné par le cardinal Grimal-
au contraire lorsque le plaisir du péché est di, archevêque d'Aix par le cardinal Le Ca- ;
plus fort que celui de la justice, nous sommes mus, évéque de Grenoble par l'archevêque ;
nécessairement vaincus et entraînés au mal. de Rouen , par l'évèque de Gap le k mars ,
Page iOI : Pour mériter ou démériter il 1711 par l'évèque de Toulon Je.in de Vin-
; ,
n'est pas besoin 't'avnir la liberlc qui met la
timille le l'J février 1078, comme contenant
,
volonté hors de toute sorte de nécessité. une doctrine fausse, téméraire, scandaleuse et
« Opinion liérétii|ue, dit saint Thomas. qui
hérétii.ue et renouvelant les erreurs de Mi~
,
ôte tout le mérite et démérite des actions hu- chel liaius condamnées par les souverains
,
maines...., et qui ne choque pas seulement pontifes Pie V, Grégoire XI 11 et UrbainVlLI,
les principes de la foi, mais qui renverse en- et le^ propositions de Jansénius conilamnées ,
core tous ceu\ lie la vraie morale ; parce que
si notre volonté agit nécessairement, il ne
par Innocent X
et Alexandre VII.
La même année 1078, il fut brûlé par la ,
doit plus y avoir de délibérations, d'exhorla- main du bourreau, en conséquence d'un ar-
lions, de préceptes, de châtiments, de louan- rêt du parlement d'Aix du 14 janvier. L'in- ,
ges, ni de blâme. » (Juœsl. disp. Quœst. G. solent auteur s'en lit une gloire et un mé-
V. .Sur la nécessité de pécher. Page 80 — : rite. Xe vous imaijinez pas, dil-il, que cet ou-
Dès lors que le péché s'est rendu maître de vrage passe pour l'ouvrage de quelque démon,
notre cœur, nous ne pouvons plus aimer que parce qu'il a subi ce que les démons souffrent ,

le péché. c'est-A-dire, qu'il a été brûlé. C'est ce i/ui fait


Page 82 L'homme criminel, qui est aban-
:
aujourd'hui la gloire de cet ouvrage , puisque
donné à lui-même n'a plus de liberté que c'est en cela qu'il a eu le sort qu'ont eu les
,

pour pécher. plus excellents livres et ceux mêmes que le ,

Sainl-L'sprit a dictés. Procès Gerb. , ch. ii


Page 91 L'homme perdant la grâce par le
:

p. 35.
crime de sa naissance, qui péché origi- est le
nel, il a perdu la liberté, d s'est engag' dans Minom sans tache, où l'on voit que les vérités
la nécessité de ne plus faire que le mal. que Flore enseigne dans le Miroir de la
Page 104 Que de pécheurs qui gémissent
:
piété sont très-pures par l'abbé Valentin. ,

sons le poids de leurs crimes, voudraient pou-


Cette apologie du Miroir de la piété mé-
voir briser les chaînes gui la attachent au rite à peu près les mêmes censures que le
péché dont ils se s nt faits captifs mais ils ne : livre dont elle prend la défense. On a lieu de
le peuvent. croire qu'elle est du P. Gcrberon. A certains
5iS DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 516
traits marqués on reconnaît son style et le i7 faur; .. ous-entend que
grâce de prier, la
caractère de son esprit (1). de demander comme il f.nit, n'est pas donnée
à tous. Quand il dit tout haut que ia grà^e
Lettre d'un théologien à M. l'archevêque de (st donnée à tous ceux qui veulent et s'effor-
Reims. cent autant qu'Us doivent de garder les corn-
M. TcUier, archevêque de Reims, ayant
le mandements, il dit tnui basqu'il y en a plu-
censuré, en 1677, le Miroir de ta piété chré- sieurs qui ne vw^oU pos, ei qui ne s'effor-
tienne , fut Irailé par le P. Gerberon avec le cent pas de les garder, p.irce qu'ils n'ont pas
plus grand mépris. C'est , dil-il , cet enflé la grâce du vouloir et de s'efforcer.
d'orgueil dont parle saint Paul ; ce docteur A la paire 112, sur !a seconde proposition,
qui ne sait rien de la science des saints et ce , savoir: qu'en l'état de la nature corrompue
possédé d'une maladie d'esprit d'oii naissent on ne résiste jamais à la grdce intérieure il ,

les envies, les médisances , les mauvais soup- dit, à la vérilé qu'il la condamne de cœur et
,

Ç071S et les disputes pernicieuses. de bouche et il avoue qu'il y ades grâces in-
,

térieures auxquelles on résiste. .M.iis com-


CiTÉcniSME de la qui conduit les
pénitence ,

pécheurs à une véritable conversion. Paris, ment résisle-t-!)u ? C'est précisément


l'.'ur

Jossel, 1677, in-12 de 204 pages.


parce qu'on ne fa t pas le bien qu'elles nous
inspirent, et dont elles forment en nous quel-
C'est la traduction d'un ouvrage latin de ques désirs, mais trop faibles pour pouvoir
Raucourt, curé de Bruxelles ; ouvrage tissu vaincre notre cupidité. 11 s'agit là, com e on '

dés mêmes erreurs qui firent condamner le vol i, de la petite grâce ileJanséni us, de ladélec-
Ctiiéchisine de la grdce. Voyez Feydeac. lation qui est inférieure en degrés à celle de
la concupiscence; cette délectation, quoique
I.EsENTaETiENS de Dieudouné et de Romain,
inférieure, a sou pouvoir intrinsè(iue et qui
où l'on explique la doctrine chrétienne lou-
inspire que qnes faibles désirs mais elle ne ,
chant la prédestination et la grâce de Jésuf-
peut pan en inspirer de plus torts relative-
Christ , etc. Cologne , 1091 , in-12 de iS6
,

ment à la cupidité prépondérante. Elle a


pages.
donc tout l'effet qu'elle peut avoir dans les
Le protestant Leydeker, dont nous faisons circonstances présentes ; on ne lui résiste
quelquefois mention dans cet ouvrage, ayant donc pas à proprement parler ; quand donc
accusé l'Eglise romaine d'être pe!ai,'ienne, le l'auteur convient qu'on lui résiste , il entend
P. Gerberon, sous le voile de l'anonyme, en- seulement qu'elle n'a pas tout l'ellet qu'elle
Irepril de le reluter , et composa pour cela auiail dans une autre circonstance, où la cu-
ces Eniretiens,ûans lesquels ce (lu il appelle pjjjié lui serait inférieure en degrés.
la Doctrine chrétienne sur la prédestination jj dit aussi sur la quatrième proposition,
et la grâce n'est autre chose que le calvi- que quelque forte et efficace que soil la gidce
nismc mitigà ou le pur jansénisme. ç,,,-^ous prévient, on ta peut toujours rejeter,
C'est donc ici une espèce de catéchisme de si l'on veut, et que si on ne la rejette jamais,
la secte , un peu plus étendu que le Caté- c'est qu'elle fait elle-même qu'on ne le veut
chisme de ta grdce dont nous avons déjà parlé, pas.
et que les calvinistes ont adopté sans y rien ^ rét^ard de la troisième proposition qui
,
changer V oyez Feydeau et M vHET;;mais un
( assure que pour mériter et démériter , c'est
peu moins ample que l'Expo<,lion de la foi „„g^ exempt de contrainte, et qu'il n'est
^'^^yg
que M. le cardinal de Noailles a censurée pas nécessaire d être exempt de nécessite, il
(Voyez Baucos). On y a joint une approîia- dit, page lli, qu'il la condamne iris-sincère-
lion anonyme invention très-commode par
,
ment avec toute l' lùjlise; mais c'est en la fal-
laquelle un auteur se donne à lui-même età sifiant et en y ajoutant IfS termes de néces-
gon ouvrage toutes les louanges qu'il dé- sité de la nature qui fait agir, non par choix,
sire.
mais par impulsion, comme on le voit dans les
Outre que les erreurs janséniennes !-ont bêies dans les petits enfants et dans les fous
.

ici crûment exprimées, et que l'anonyme n'y ou frénétiques, il convient donc que pour
met pas en usage les déguisements ordinai- être libre, il faut être exempt de la nécessité
res aux auteurs du parti on a encore la sa-
, de la nature de la nécessite absolue , n'être
,

tisfaction de voir dairem "Ut quels sont leurs pas comme les béies et les fous ; mais il ne
subterfurj;es secrets, lorsqu'ils font semblant convient pas qu'il faille être exempt de la
de condamner les cinq propositions de Jan- nécessité relative. Au contraire, il dit, p.'ge
sénius. 1d,que la volonté est libre, et qu: l'homme pè-
Quand par exemple il dit (page 113) qu'il che avec liberté parce qu'il ne pèche et ne
,

condamne de cœur et de bouche la première commet le mal que parce qu'd le veut (ù[-'i\ ,

proposition, quand il assure que la grâce est nécessité à le vouloir par'la cupiditéquil'en-
donnée à tous ceux qui la dcm.ndent comme traine au mal.

(1) Il y n une autre apologie du même ouvr.ige;


clli' cA imiuiîéc : ôomsat des deux clefs, ou défeme Le seul litre de ce livre en marque assez IVsprit
du Miroir de la piété chrétienne : recueil d'ouvrages ei l'objet. C'esi de jusiilier, par des raisons eniprun-
dans lequel, oppofanl la clef de la urience à celle de lées de Calvin, les erreurs répandues daus le Miroir
la puissance, on [ail voir fabus ries prétendues censures de la piété chrétienne.
<i« quelques évêques contre ce liire , 1678, .\. Duro-
517 GER GER 518
Enfin, sur la cinquème propos, iion, que damnation de toutes opinions exprimées
les
Jésus-Christ n'est mort que pour les prédes- dans la bulle de Pie V. J'avoue, dit-il, qu'il
tinés, il (lit, paj^e 111, qu'il la dctesie comme y a beaucoup de ces ernuis qui sont conte-
une impiété et cojiime une erreur ina;s c'est ; nues dans quelques écrits que j'avais mis au
en y aioutanl comme si nul des réprouvés
: jour avant cette censure du siège apostolique,
ne recevait aucune grâce, om comme si ces et j'avoue que je les ai soutenues dans le même
grâces qu'ils recevaient ne liur avaient pas sins dans lequel elles sont condamnées
été mnlées pur Jcsus-Chrisl it n'étaient pas f'^n/în je déclare que je renonce à toutes ces
le fruit de sa mort. Il (onvient donc que opinions, et (jiie j'acquiesce d la condamnation
Jésus-dlirist a mérite par sa mort, à plusieurs qu'en a faite le sainl-siéqe. Ego Michel de
réprouvés même, diverses grâces dont ils se i'ay agnosco et proGteor.
servent pour un temps, cl dans ce sens qu'il •
Les disciples de Baïus n'imitèrent pas la
est luort pour l'ux mais il dit positivement
;
docilité de leur maitre. Ses di erenles er-
qu'il n'a pas prié pour leur salut, et qu'il n'a reurs sur la grâce et sur le libre arbitre
pas offert sa mort pour leur obtenir les grâces
furent renouvelées envirou quaianle ans
sans lesquelles ils ne pouvaient être sauvés après, par Coi néliiis Jansénius, qui donna
(paj;. 110 et 111). d'abord à son livre le titre A' Apologie de .

Telles sont les indijines subtilités par les- liatus avant que de l'intituler : Augustimts.
,

quelles des esprits fourbes cherchent à éluder


les décisions les plus formelles de l'ii^jlise.
2° Au reste , ceUe nouv. Ile édition do
Baïus, fuite par les soins du P. Gerberon,
Il ne les faut donc croire qu'avec de grandes
et augmentée par ce Père de plusieurs pièces
précautions, quand, pour en imposer, ils
déclarent qu'ils condamnent les cinq propo-
qui n'avaient point encore piîru a été
,

siliuns de Jansénius , mais surtout lorsqu'ils


condamnée par le pape Innocent XII , en
i(i97 (i;.
ajoulent : partout où elles se trouvent ; car
011 a lieu de soupçonner qu'ils nient égale- DÉFEXSE de l'Eglise romaine contre les ca-
ment le droit et le fait, et qu'ils ne les croient lomnies des protestants, 16'Jl.
ni mauvaises en elles-mêmes, ni tirées du Le dessein de l'ouvrage n'est autre que
livre de Jansénius. d'anéantir les conslitulion i, les décrets et les
iManifeste pour dom Gabriel Gerheron , brefs des sonveiains pontifes, et de prouver
adressé à M. le marquis de Seigmlay, 1683. qu'ils n'ont jamais dcflni le fait de Jansénius.
Le P. Gerberon pour justilier sa l'uile de
, On y avance sans détuur que Jcsus-Christ n'a
l'abbaye de Gorbie, publia ce manifest(!,dnns pas olTert son sang pour ceux qu'il savait que
lequel il ne déguise aucun de ses sentiments son Père ne voulait pas sauver.
sur la religion. On y dit page 1U7 Les sémi-pélagiens
) :
(
Oi'EUA Michaelis Baii ce!ebcrrimiin]Lovaniin- tenant comme une vérité cutliolique que Jésus-
acadcmia theologi , cum bullis pontifi-
$i Christ est mort pour tous les hommes qtd ont
cum et aliis ejus causant spectantibus. Co- jamais été qui sont et qui seront , il ne faut
,

logne, 1696. pas s'étonner qu'ils soutiennent pareillement


1° Les 79 ou 80 propositions de Baïus que telle a été de toute éternité la volonté de
sur la grâce, sur le libre arbitre sur les ,
iJieu tout-puissant. Mais quand nous mon-
bonnes œuvres, etc. ayant été solennelle-
, trons clairement que cette doctrine n'est ni
ment proscrites, en 1560, par une bulle de celle de saint Paul , ni aile des saints Pêre<,
Pie y, confirmée par celle de Gicg ire XIII, ni Cille de la .-ainle Eglisf ,je ne puis m^^ per-
Baïus rétracta toutes ses erreurs avec une suader que nous soyons obligés de croire que
soumission qui édifia lliglise. Dieu veut sauter tous les hommes s ns ex-
11 dit lui-même, dans l'acte qu'il en donm, ception.
que, pleinement persuadé par les raisons de Et dans la seconde partie , entretien 2
,
François Tolet, jésuite (depuis cardinal), p. 21, Dieudonné, qui est un des interlo-
député de S;i Sainteté à Louvain et louché , cuteurs, fait cett'i demande Jésus-Christ,
:

par les différents entretiens et les commu- en mourant n'a-t-il pas donc offert sa mort
,

nications qu'il avait eues avec lui, il recon- pour le salut éternel de ceux qui n'étaient pas
naît et il conlessc que c'est à bon droit, et prédestinés? Et Koinain répond ; A'o/i. 11 est
après un jugement mûr et un ex.imen très- aisé de recoH uiître là l'hérésie de la cin-
diligent, qu'a été faite et décernée la cou- quième proposition de Jansénius.
Pliantasma Bdiaiiism't Ce n'es! pas seulement
(1) M. Maugnin , |ir.'»ideDt à la cour des Monnaies,
le j.insénisiiie qu'on ali ai>!,rciriiié en faiilùiiie ou eu
: qui s'est avisé d'écrire sur ce sujet, l'a aussi iraiié
a lait uulauL dis liéi cs.es piccédcnlcs .•.ux(|uelles il d'i'mnf/maire. l'^iliu le f. Gerbermi a lait un ouvr.i^-e
doit sa nuiss:incc. Mais le [jar n'a |);is l'honneur de
i piiur nietre aussi le Baïaiiisnie au nombre de
phàn-
celle invenlion. Ussérius (llisl. Cothescalci a l'rœdc- lùmes. C'e>l le mauusi rit dont il est parlé dans le
flinat.anœ cunirmersiœ ab co inolœ. Jhibliiii, l(j,jl) pr.cés de ce Père, et qui lut trouvé parmi ses pa-
lui en avilit donné rexeiuple. Ce fameux calvinisle
jii.TS. L'ouvrage était tout prêt pour rimiuession,
d'Irlande a soutenu le luemler que le l'réde-iinalia- avec l'approbation du P. Blanqiiaerl. Le P. Gerberon,
nisnie êiait une cliiinere, et ijue la docinne des Go-
qui a avoué qu'il eu était l'aiileur, veut v prouver
iheseiilc éiait irréiiréliensible.
que les erreurs de Uaius n'ont jamais existé que
Une si lielle découveiti; charma Jansénius et il , dans la tète de ceux (fui les ont cundamncos, c'est-
eu sut proliur. Tout le chapiin; 'iô de son iiuiliènie à-diie, du saint pape Pie V et de Grégoire XllJ. Ce
livre esl employé à prouver qu'il n'y ajimais eu qu'il y a encore de plus extravagant, c'est qu'il dit
d'Iiérésie piédestiualiciiiie et que c'est une chimère
scriousemeiit qu'il ne dénias jue ce pliaiitàine que
des .scuii-pélagieiis.
pour soutenir l'honneur de l'iiglise romaine.
DICTIONNAIRE DES JA.NSENISTES. 520
519
à Rome, par un professeur en théologie, le père Gerberon
Ce livre a ele condamne
présente, dans ce livre, en forme de médi-
décret du 11 mai i70i.
tations chrétiennes, le jansénisme le plus
Defensio Ecclesiœ Romanœ catholiccvque veri- cru et le moins mesuré.
tatis de gratta adversusJoannis Leydeckcri,
On peut en juger par les propositions
in sua Hislori(ijanseni''mi, halliicinatiunes suivantes :

injustasque criminntiunes tindice Jgnatio


Page 153 et suivantes: Dieu n'a eu dessein
Evekenhoom theologo , 169G. Défense de de sauver que ceux qu'il a choisis par sa mi-
l'Église romaine et" du dogme catholique séricorde.
sur grâce contre les erreurs et Ivs in-
la
Page 150 Pour lous les autres qu'il laisse
:

justes accusations de Jean Leydecker, dans dans la masse du péché, et pour lesquels il n'a
son Hiftoire du Jansénisme, par Ignace point de pensées de salut, il ne leur prépare
Eyckenboom, théolugien. point dâ secours avec lesquels ils puissent, au
Leydecker publia, en 1695, une histoire moins d'un pouvoir prochain, arriver où Une
latine du jansénisme. Comme c'était un bon les destine pas.
protestant, il avança une infinité de choses Page 161 // est hors de doute qu'il ne leur
:

contraires à la doctrine de l'Eglise; mais il prépare point de grâca qui puissent leur mé-
y meMa aussi un grand
nombre do traits qui riter ce qu'il ne leur veut pas donner.
incommodèrent fort les janséiiivtes. 11 leur Page 155 Le sens de l'Apôtre n'est pas que
:

remit, par exemple, sous les yeux la ressem- Jésus-Christ, qui est toujours écouté de son
blance de leur doctrine avec celle des pro- Père , ait d' mandé le salut de ceux qui se per-
lestants il leur reprocha de ce que, pen-
; dent, ni qu'il ait offert sa mort pour leur salut
sant à peu près comme eux, ils voulaient éternel.
cependant bande à part, et étaient
laire Pag. 211 et 212: Pourquoi rechercher si
assez ingrats pour méconnaître une religion j'ai pu ou si je n'ai pas pu éviter les crimes
qui était la source et le modèle de la que j'ai commis, pour trouver en mon im-
leur. puissance de fausses excuses ? Je l'ai voulu:
Les disciples de Jansemus ne crurent pas c'est assez, je suis coupable. Cette puissance
devoir laissersans réplique cet ouvrage. Ces de vouloir ou de ne pas vouloir n'est point
messieurs veulent bien penser comme les ce qui fera la gloire ou le reproche de in:s
protestants; mais ils ne veulent pas (lue ni actions.
s'en aper-
les catholiques ni les protestants Page 137 Les secours qu'on appelle suf-
:

çoivent. Le P. cnargea aonc


Gerberon se chargea donc
figanTs, dont l'usage soit soumis au choix de
de répondre et, travesti sous un nom em- „otre volonté, ne se donnent point dans l'état
,

prunlé, il publia cette prétendue apologie


de l'Eglise romaine, qui fut condamnée a
de l'homme corrompu, auquel Dieu a réservi
les secours efficaces qui triomphent de nos
...
Home en 1696. cupidités.
DisQLisiTioxES duw de gratuita prœdestina- Page 135 : Sans un secours qui soit effi-

tione et de gratia per se ipsam efficaci. cace, l'on ne peut en cet état de corruption,
Rotterdam. ni éviter aucun mal que par un autre mal, ni
faire aucun bien véritable.
Ces deux dissertations sont une espèce d'a-
Page. 81 // ne se peut faire qu'une action
pologie du buïani^me et du jansénisme; le
;

libre, qui est fuite sans la foi qui agit par la


saint-siége le condamna le 8 mai 1697.
charité, ne soit un péché.
Traités historiques sur la grâce et la pré-
Le litre ou sujet de la 3' méditation est,
destination, etc. Sens, Louis Pressurol,
que la volonté fait nécessairement ce qui lui
1699. plaît davantage ; et celui de la 13% que l'es-
Il dans ces traités historiques, des
s'agit, sence de la liberté ne consiste point dans l'in-
mêmes matières que l'auteur avait déjà différence.
traitées dans ses deux disquisitions sur la Ces propositions et autres semblables
grâce, mais.arrangéesun peu diversement. Ils font presque tout le livre. Il fut imprimé
font donc une nouvelle apologie du baïa- à Anvers, en 1692, et ensuite dans plusieurs
nisme et du jansénisme. endroits du royaume mais toujours furti-
;

On peut appliquer à ces disquisilions et vement. Il fui répandu avec affectation en


à ces traités cette célèbre parole du savant France, en Flandre surtout dans les
,

Grotius Que si l'Eglise catholique romaine


: maisons religieuses et enfin condamné par
,

adoptait les sentiments de ce Père, elle serait M. l'évêque de Gap, le 4 mars 1711.
bientôt réunie avec les églises protestantes.
Les traités historiques ont clé condamnés Le chrétien désabusé sur le sujrt de la
grâce, 1698.
par M. Précipiano, archevêque de Malincs,
le 2 janvier 170'i-. Il mention de ce livre dans Vllis-
est fait
MÉDITATIONS chrétiennes sur la providence /uir? et les ,4c«esdu procès que M. l'arche-
la misère
et la miséricorde de Dieu, et sur vêque de Malincs fil faire au père Gerberon.
et la faiblesse de l'homme,
pour les per mêmes actes font voir évidemment que
sonnes de piété qui nimenl à connaître leur l'écrivain janséni^te n'entend autre chose
faiblesse et In force de la grâce, pvur mettre |,.,r le liire du Chrétien désabusé, que le
en elle toute leur confiance, avec des exer- chrétien bien convaincu que Dieu n'a ni
eices. donné, ni offert des moyens de salut à aucuQ
gousle faux nom de sieur de Preisigny, de ceux qui se damnent.
521 GEl^ GER 522
Trois conférences des Dames savantes, 1G89. son nom, est aussi enfermé (dans la Bastille)
Les deux premières de ces conférences pour le même crime;
c'est-à-dire pour avoir
lonl contre le P. Alexandre, dominicain. La aimé l'Eglise et la
grâce de Jésus-Christ...
troisième est sur le Problème ecclésiastique, Elles ne voyent (les religieuses de Porl-
et l'on y trouve entre autres choses un fait Uoyal) que des soldats prêts à les immoler à
singulier; c'est que ce fameux probièmo, qui lu fureur de leurs persécuteurs, si elles n-
avait tant intrigué les jésuites, est l'ouvrage s'iminolent elles-mêmes au parjure et à la ca-
d'un des nouveaux disciples de saint Au- lomnie par xm faux serment... Cvs saintes
gustin. filles sont chassées de leur inaison par une
Le P. Gerberon suit, dans ces Conférences, injustice qui frappe les yeux de tout le monde...
les traces de Marcion, de Montanus, d'Arius, L'on ne persécute pas dans la France seule-
de Pelage et de tous les hérétiques qui, se- ment l'Evangile de Jésus-Christ, en bannis-
lon la belle remarque de saint Jérôme, se sant ou faisant mettre en prison, sans au-
sont toujours efforcés d'enga'^er les femmes cune forme de justice, tous ceux qui en soti-
dans leurs erreurs, parce qu'elles sont plus ticnnent tes vérités les plus saintts... L'on
faciles à tromper, plus difficiles à détromper, pousse les conquêtes qu'on a entrepris de faire
et plus propres à tromper les autres. sur l'Eglise, jusqu'aux lieux les plus inviola-
bles et les plus sacrés, dont nos rois se faisaient
Confiance chrétienne appuyée sur quatre prin-
autrefois une piété d'être les protecteurs.
cipes inébranlables, d'où s'ensuivent néces-
Le même novateur honore du nom de
sairement les principales vérités qui regar-
martyrs ceux que le roi jugeait à propos
dent le salut des hommes. 1703.
de punir comme rebelles ci l'Eglise. C'est re-
Cet ouvrage fut premièrement censuré par présenter le prince comme un Néron et un
les deux universités de Louvaiii et de Douai, Uioclelien. La plupart des livres jansénistes,
à la réquisition de M. l'archevêque de Ma- et surtout ceux du P. Gerberon, sont remplis
lines il fut ensuite condamné par M. de
; de CCS traits justes et polis.
Matines lui-même, et par l'électeur de Co-
j\Ii;>!0RiAL historique de ce qui s'est passé
logne. Le P. \"an Hamme de l'Oratoire de
depuis l'année IGkl, jusqu'à l'an lGo3, loU'
France fut arrêté et puni pour en avoir dis-
chant les cinq propositions, tant à Paris
tribué les exemplaires. Enfin ce livre fut
qu'à Rome. 1C70.
condamné par le saint-siège, le 11 mars 170i.
C'est un des ouvrages où le prétendu fan- C'est ici un abrégé assez fidèle, que le
tôme du jansénisme est le plus scnsiblctiient P. Gerberon fil ilu Journal de Saint-Amour ,
réalisé. Le P. (ierberon y établit la confiance journal qui fut brùlé par la main du bour-
chrétienne, en enseignant comme une vérité reau, après avoir été examiné par plusieurs
incontestable, et même comme un article de des plus notables prélats et docteurs de la Fa-
foi, que Jésus-Christ est mort pour les seuls culté de Paris.
prédestinés. Il y établit pour principe dans
Histoire abrégée du jansénisme, avec des
la page 25 et les suivantes, que Dieu ne
veut sauver (jue ceuv qu'il a donnés à son remarques sur l'ordonnance de M. l'arche-
vêijuii de Paris. Cologne, 1G98, in-12 de
Fils et voici les affreuses conséquences qu'il
;

lire de ce principe. 17tj pages.


Donc, quelques-uns ne reçoivent
dil-ii, si
M. l'archevêque de Paris ayant condamné
point de grâces, et ne se sauvent pas, la foi Expositiuti de la foi catholique, de l'abbé de
\'

nous oblige de croire que Jésus-Christ n'a Barcos, le P. Gerberon publia cette Histoire
pas prié vour eux, et n'a pas demandé leur abrégée, dans laquelle il déclama avec sa
iulut.
violence ordinaire contre l'ordonnance de
Donc, s'il est sûr que tous les hommes ne ce prélat.
sont pas sauvés, il n'est pas moins sûr que
Jésus-Christ n'a ni voulu qénéralemenl le sa- Histoire générale du jansénisme, contenant
lut de tous les hommes, ni offert ses mérites, ce qui s'est passé en France, eri Espa /ne, en
ni donné sa vie généralement oour le salut Italie, dans les Pays-Ilas, etc., au sujet du
de tous. /it-reina/u/e; AugustinusCornelii Jansenii.
Donc, si quelques-uns se perdent, le Fils de Amsterdam, Louis de l'Orme, 1700, yoI; .'!

Dieu ni son Père n'ont pas voulu les sauver. in-12. Lyon, 1701, 5 vol. in-12; par M.
l'abbé " Dumanoir.
L'Eglise de France affligée. 1G90.
Dans ce livre sédiiieux, publié sous le Le P. Gerhcron a recueilli dans ce livro
pseudonyme de François Poitevin, le P. (ier- presque tout ce qu'il a écrit ailleurs sur
beron se déchaîne avec fureur contre Louis cette matière. Mais bouillant et impétueux
XIV, cl exhorte vivement les évéques de comme II était, et incapaMc par son carac-
France à s'opposer à la prétendue persécu- tère de (léguis r ses sentiment*, il y a peu
tion subie par les jansénistes. Suivant ce fa- ménagé les expressions.
natique, le roi et ses ininisires étaient cou- Il con-
y enseigne à découvrir les erreurs
pables des plus grandes violences. damnées. avance sans détour, en diffé-
Il

L'archevêque de Toulouse, dit-il, « em- rents endroits (|ue le Sauveur du monde


,

ployé l'autorité du roi pour faire mourir un n'est mort que p 'ur les élus; que toute
juste et un inmoccnl... L'on assure qu'un prê- grâce médicinale est efficace i]ar elle-même;
tre de l'aris, jilus noble par .la vertu que par et qu'il n'y a aucune grâce suftisanto qui
Dictionnaire des Hérésies. II. n
555 DICTIONNAIRE bES JANSENISTES. 52i

soit donnée à tous, et avec laquelle ils pour- Jlste DiscERNEMrNT cntrc créance catholi-
la
raient se convertir s'ils vouliiieiil. Il nie la que e' les opinion': des protestants et attires
possihilité des comniandoinents ; il anéaiil;t touchant la prédestination el la grâce. 1*703,
la liberté; il refuse ouvertement de se cou- in-12 de 30 pages.
vrir du manteau des thomistes, comme le
Ce discernement prétendu juste est en quel*
faisaient les autres prétendus di-ciples de
que sorte une nouvelle édition du fameux Ecrit
tiiinl Augustin. Il déclame contre toutes les
à trois colonnes. Il n'y a en effet presque
puissanciS erclésiastiques et séculières. Il
point de difTêrenco entre ces deux libelles,
traite avec mépris les plus grands hommes
si ce n'est que le P. GcrliTon auteur du
de son Selon lui, MM. Vincent, Eudes
siècle.
,

Juste dtscern-înent, est plus hardi que l'au-


et Ollier, distingués par leur émineiile
si
teur des Trois Colonnes, cl qu'il déguise
piété, et dont le premier a été canonisé, le
moins ses erreurs. Cet libelle a été imprimé
P. Uubo^c, ctirdelier, le P. Joseph, feuillant,
trois l'ois en flamand. Un y voit les proposi-
l'archiduc Léopold et saint François de
tions suivantes Le sens des paroles de l'A-
:

Sales lui-même, sont des molinislei outrés


pôtre ; Dieu veut r/ue tous les hommes soient
des disciples de Pelage ou des demi-pé-
sauvéi, n'est pas cette interprétation pela-
lagiens.
gienne, il n'y a aucun homme que Dieu, en tant
Le P. Sirmond, si estime des savants, n'a-
qu'il est en soi, ne veuille sauver, donnant
vait point de théologie, et était plus propre
pour cela à tous les hommes , sans exception
à amasser des manuscrits, qu'à en pénétrer d'aucun, la grâce suffisante. .4 tous ceux que
le vrai sens. Si le cardinal Mazarin et
l'icu veut sauver, il leur a préparé antécé-
M. de Marc.i, archevêque de Toulouse, se demment des secours efficaces, qui leur don-
déclarèrent contre les nouvelles opinions,
nent la volonté de croire en lui et lu persévé-
c'est que le premier n'aime pas le cardinal
rance finale.
de IKeii et l'autre cherche à se raccommoder
,

avec Kl me. Si M. l'avocat eénéral Talon


Item. Dieu ne fiit point d'injustice à eux
qu'il a résolu de ne point sauver. Celte ex-
invective en plein parlement contre les jan-
pression ne marque-i-ello pas une réproba-
sénistes, c'est uniquement parce qu'une fille
tion positive et anléredenle?
qu'il aimait s'était faite religieuse à Port-
item. Sans la grâce que Jésus-Christ nous
Royal.
a méritée par sa mort, nous ne pouvons pus
Ce fut une conduite aussi peu mesurée,
faire le moindre bien. Dieu ne donne pas cdte
qui empêcha le P. Gerberon de devenir le
grâce à tous les hommes ; mois conitne i7 ne la
patriarche du parti.
doit à personne, il la donne à qui il lui plaît.
Essais be la théologie viorale, par le R, P. Avec le secours de celte grc'ue , l'homme peut
ùillcs G<ibiielis. Troisième édition , Am- accomplir les commandements de l-'ieu, et par
slcrdam, 1680. in-li2, portant qu'elle est conséqu:nt ils ne sont pas impossibles. Admi-
faite suivant l'imprimé à Rome, et qu'elle rable conséquencr Non sans doute ils ne
I , ,

est augmentée. sont pas impossibles à celui qui a celle grà-


C'est ia traduction du livre latin du P. Ga- c mais puisqu'elle n'e^^ pas donnée à tous
;

brielis; elle ne fut pas [lus heureuse que les h>mmes, ni même à tous les jus es , les
rouiinaïuh nienls de Dieu Si ni donc impossi-
l'original , car elle fut condamnée avec lui,
bles à plusieurs justes ce qui est l'hérésie
par décret du saint office. Voyez Gabrielis. ;

de la première proposition do Jansénius.


Instrcction courte et nécessaire pour tous
des Pays-Bas, touchant la
les catltolirjiies
Remarques sur l'Ordonnance et sur l'Instru-
ction pastorale de M. l'archevêque de Paris
lecture l'Ecriture sainte. Cologne, Ni-
(te
,1e cardinal de Noailles), portant condam-
colas Schouten, IG90.
ration du livre intitulé : Exposition de la
Cet ouvrage, qui fut publié sous le pseu- foi,
donyme de Corneille Van-de-Velden fut ,

brûlé en Flandre et condamné à Rome. La condamnation de \' Exposition de la foi,

par l'abbé de Rarcos piqua au vif les jan-


,

CEMtiiiE (le méditations. 1G98. sénistes. Ils ne se conlentèrent pas de pu-


blier sur celte condamnation le Problème
Livre publié sous le faux nom de l'abbé
eccléiinsdque , ils firent encore paraître
Richard, et condamné par le saint-siége.
d'injurieuses lleiiiarques, dans lesquelles ils
Catéchisme du jubilé et des indulgences. prennent hautement la défense du livre i.'e
Livre également condamné. Jansénius.
>i la pénétration d'esprit de M. de Paris,
Occisvs jansenismi, ou la chute du jansé-
dit le P. Gerberon, lui rend l'intelligence du
nisme.
mauvais sens des cinq propositions si claire,
Cet ouvrage, à duquel on voit un
la tête il (itirail rendu un très-grand set vice à l'E-
titre si extraordinaire et de si mauvais au- glise, s'il avaiteu la bonté de itti faire part
gure, est une violente déclamation que fait de ses lumières, el de nous découvrir ce qu'il
le P. Gerberon contre les jansénistes de voi! si clairement , et ce que tous les théolo-
mauvaise foi, qui, sans être intérieurement giens voient si confusément Ce que les uns
persuadés, ont eu, dit notre auteur, la lâcheté pC'isent y voir comme hérétique les autres
de signer le formulaire; ce gui annonce, le i oient comme une doctrine trés-suine ej
ajoule-t-il, la ruine prochaine dujanséniime. tris-cuikolique.
523 GER GER 526
Apologie pour le ProhU'me ecclésiastique, avec Dans troisième et quatrième proposi-
les
une solu'ion véritable. tions, on méprisait ouvertement les consli-
tiitions et les brefs des pa[)cs; on chargeait
M. de Noailles étant évoque de Cliâlons ,
d'injures les évéqucs de France; on deman-
approuva le 13 juin IGO'i , les Réflexions
,
dait que la cause du jansénisme passât par
morales de Quesnel. Peu do temps après ,
éiJinl aichevéque de Paris, il condamna le
un nouvel examen, comme si elle n'était pas
,

20 d'août 169G, VExposiiinn de la foi cathn- encore finie par tant de conslitutioj s aposto-
liques, auxquelles est joint le consentement
liqxie, touchant la grâce et la prédestination ,

composée par di; Barcos. Là-dessus il parut do tout le corps épiscopal.

un l'.bell inliUilé Problème ecclésiastique


:
L'Assemblée du clergé déclara que ces
proposé à M. l'abbé Uoileaa de l'archevêché propositions avec les deux récéd. nies, sont
i

de. Paris ; à qui l'on doit croire de M. Louis-


fausses, téméraires, scandalruses , injurieuses
Anloine de Noailles évéïjue de Chdlons en
,
au clergé de France, aux so:iverains ponli-
frs et à toute l'Eglise, schismatiques
1633, ou de M. Louis-Anloine de Noailles ,
et favo-
firchevéquc de Pans en 1G9G. L'auteur pré- risant les erreurs condamnées.
tendait qu'il n'était pas possible d'accorder Ce fut celte juste condamnalion qui irrita
ensemble l'évéque et l'iirchevéque , les deux dom Gerbcron, et qui produisit la Remon-

ouvra|;es étant semblables, qu'on ne pou-


si
trance cl les Réflexions dont il est ici ques-
tion.
vait censurer ou approuver l'un, que la cen-
sure ou l'approbation ne r('ti)ini>âl sur l'au- Epistola Ihcologi ad generalem prerpositum
tre. Ce libel!e fut cundamné au l'eu par airèt Carthusiœ. Sefitor^eni'ori. Lettre d'un théo-
du parlement de Paris, le 10 janvier 1G99. logien au P. général des Chartreux. L'an-
Il est évident que l'auteur du Pioblèuie ne cien à l'ancien.
pouvait élre qu'un j inséniste puisque le ;

parti seul prenait intérêt à la cundamnation Le P. I- Masson, généra! des cliarlrenx et


de l'Exposition. Cependant ([uelques jansé- zélé défenseur de l'Eglise, dans son livre
nistes subalternes l'attribuèrent sans pudeur intilulé, Eiicliiridion salulis operandœ, avait
au\ jésuites mais le P. (ierberoii , un des
;
hautement blâmé la conduite et la m.iuvaiso
chefs du par;i, revendiqua cet ouvrage, et foi des jinsénisles, de ce qu'après avoir,
prouva qu'il ne venait que d'un aiif,'us'inien. dans le commencemenl , souienu (es cinq
C'est aussi lui qui eu fil V Apologie dont il prnposiiions comme un dojrme fondanîcnlal,
s'agit dans cet article , et où le cardinal de ils cliae.gèrenlloulà coup de langage,
quand
Noailles et le par cniejil de Paris sont fort ils les virent condamnées, et se rihaltirent
à
maltruilés. nier qu'elles fussent dans le livre d,- Jansé-
nius. Le I'. Gerbcron cul la hardiese de faire
KEMo>Tni\CE charitable à M. Louis de Cicé, là dessus une vive réprimande à ce général
elc avec quelques réflexions sur la c ii-
;
dans le libelle do :l nous parlons. Au res:e,
sure de iAasemblée du de: (je. Cilogue, c reproche que le P. Le Masson fait ai!
Pierre Ma teau. 1700. parti, ne se irouve que dans sa leilre au P.
I\L de Cicé, vcrloeuv prêtre des
l'aillé général des jésuites, qui esta la lê;e de la
Missions étrangles durant le séjour qu'il
, seconde édition de son Enchiridion.
lit ù la Chine, conforma toujours sa coniluite
Fahi.e du temps; un crq noir qui combat
à celle di's jcsui es ce fut assez pour lui at-
:

tirer de la part du P. Gerbcron la linnon-


deux renards.
trunce prélenikic charitable dont il s'agit. Dom Gerbcron reconnut dans ses iiiterro-
Après tout, il paraît (;ue <e libelle ne fut galoir.'s (procès, ch. 2, p. 0) qu'il était l'au-
réellement composé que pour avoir lieu d'I:'.- teur de cette fable allégorique, mais il nia
sulter r,\ssemblée du clergé de France de qu'il l'eût fait imprimer.
l'année 1700. Par les deux renards, il voulait désigner
Celle assemblée, à laquelle présidait M. le M. l'archevêque de Rouen et M. révèiine de
cardinal de Noailles, etoii SI' trouvait M, Hos- Séez cl par le coq noir, il indii;ûait le fa-
;

sucl, évéque de Moaux, venait de; [lorlcraux meux Le Noir, thé lou'al de Séez, le mémo
jansénistes un coup terrible, en condamnant, qui a publé l'L'véque de cour el qnelaues
par le< plus fortes censures, quatre proposi- autres écrits en faveur du jansénisme.
tions, qui s ;nt répandues dans tous leurs
libelles.
LETTRb d'un théologien à M. l'évéque de
illcaux touchant ses sentiments el sa con-
La première de ces propositions était Que :

duite à l'éqard de M. de Cambrai. A Tou-


le jansénisme est un fantôme qui m: se trouve
nulle part que dans l'imaqinalion malade de louse, 1G98.
certaines personnes. Le livre des Maximes des saints sur la
La seconde portait Que
constitutions
: les vie in'érieure ayant été condamné par le
d'Innocent X et d Alexatidre n'avaient VU pape Innocent \il, les ianseni>lcs cruri'nt
fait que renouveler et qu'ai(jrir les disputes ; avoir trouvé l'occasion favorable d'en;;ager
qu'Innocent XII, dans son llrcf s'était , dans leur hérésie le sjivant arclicvèi)ue
expli/ué en termes équivoques, n'ayant pas osé de Camlirai. Le P. (jer!)er.)n lui conseilla
s'expliquer clairement: et qu'enfin les évéqucs, de distinguer à leur exemple le fait et le
en recevant et faisunt exicuter ces constitu- droit. Il se (il tort d montrer que l'Eglise
tions, avaiiut violé les libertés de l'Eglise n'avait condamné qu'un finlôme en cori-
gaUicane. damnanl le Une des Maxiiues d.s saints;
«27 DICTIONNAIRE DFS JANSENISTES. Sis

el pour commencer à engager M. de Féne logiens, les plus pures vierges, plusieurs au-
Ion, il publia d'abord une letlrc conire son tres personnes de toutes sortes d'états, qu'on
adversaire, M. deMeaux, dont le parti était a opprimées et qu'on continue d'opprimer...
uiéconlent mais ce grand homme ne répon-
; Et n'est-cepas là ce gouvernement tyran-
dit à ces offres que par une entière soumis- nique que monseigneur s'efforce d'établir f
sion aux dé^sions de l'Eglise. Les calvinistes les plus furieas ont-ils ja-
Le P. Gerberon a avoué dans ses interro- mais invectivé avec plus d'audace el plu»
gatoires qu'il jugea la soumission de ce ])ré- d'impiété contre le gouvernement de nos
lat tropgrandeelindigne du rang qu'il tenait rois ?
dans l'Eglise.
Examen des préjugés de M. Jurieu. 1702.
Lettre à M. Abclly, évoque de Rodez, lou- Publié sous le nom supposé de Tn^ô^ Tîi-
chant son livre de V Excellence de Ui sainte chard. Semé d'erreurs capitales, sans comp-
Vierge. ter les traits injurieux que l'auteur y lance
M. Abelly, prélat plein de science et de contre l'Eglise et le sainl-siége.
piété, a composé un livre de i'£'.rce//ence de Second entretien d'un abbé et d'un jésuite.
la sainte Vierge. Il y rapporte cl il autorise
tout ce qui' les s.iints l'èrcs ont jamais dit
On ne vit pcu'.-être jamais rien de plus
insolent et de plus emporté que cet ouvrage.
de plus magnifique à l'honiieur de la mère
de Dieu. Cetie matière ne pouvait pas man-
Dom Gerberon parlant du décret d'A-
,

lexandre VI II conire les trente et une proposi-


quer de déplaire aux jansénistes c'est aussi;
tions jansénienncs, s'exprime en ces termes:
pour cela ([ue le I'. Gerberon, s'érigeanl en
Cette censure ambiguë est le scandale de la
JHge de la doctrine des évêques fait ici ,
coitr romaine, la honte du saint et la
office
le procès à ce prélat et le traite de la ma-
Hière la plus injurieuse.
confusion du pontificat d'Alexandre MIL
Admomtio fraternaad eniditissimum D. Op- Declaratio seu professio fidei cleri Jlol-
slract. 1C9G.
landiœ.
i

Aveitisscmeal fraternel au très-savant ".W.


Déclaration ou profession de foi du clergé
Opstrael. de Hollande.
Plusieurs ecclésiastiques de Hollande s'é-
Cet ouvrage fut composé par le P. Ger-
taient otiverlcmenl révoltés conire le saint-
beron à l oLcasion d'un schisme qui se for-
siége pour s'allacher à M. l'archevêque de
ma enire les jansénistes des Pays-Bas. Le Sébaslo. {Voyez codde. ) Le P. Gerberon
plus grand nombre soutenait avec le P.
composa cet ouvrage dans le dessein de les
Quesnel cl avec le sieur Hennebel, qu'on
affermir dans le schisme.
pouvait signer le Formulaire sans dislinc-
lion el sans nslriclion, quoiqu'on ne crût Avis SALUTAIRE de la bienheureuse vierge
pas intérieurement le fait qui y est énoncé. Marie à ses dévots indiscrets.
Les autres soutenaient au coniraireque celle Cet ouvrage que Gerberon traduisit du la-
souscription éiail un vrai parjure, et le P. lin d(? Wiilenfeld {Voyez ce nom), et qui cor-
Gerberon avec le sieur de Withe ét.iit à la rigeait un excès parut» autre, fut défendu
Icle (le ces jansénistes rigides. a Rome, en 1 67'r, rfonec corrigatur, el en-
Ce fut pour encourager tout le parli que suite absoluiient. Le P. Bourdaloue fit un
notre Ijénedicliu publia l'écrit en question, sermon pour le réfuter De la dévotion en-
:

et un autre écrit \nUlu\e Discordiœ jansenianœ vers la sainte Vierge dans les mystères
enarrator (1G96). 11 y exhorte vivement à GERV, un des pseudonymes de Quesnel.
lever le masque cl à prêcher le pur dogme, GES\ RES (Dom François), bénédictin de
selon lui de la prèdestiualion el de la
,
la congrégation de Saint Maur.
grâce.
Voici en quels termes et avec quel air de Defensio Arnaldina, sivc analylica synopsis

confiance le P. Gerberon soutient (p.'i-.) la tibri deCorreplione el Gratia (quœ ab Ar-


cinquième proposition de Jansénius. Ad cur naldo, doctore Sorbonico, édita est, an.
redeant timidiores Augustini discipuli... Di- 16iV), ab omnibus reprehensontm vindicala
canl utrum (t ubi Auguslinus asseruerit qnod calumniis. Antuerviœ , 1700, in-12, 783
Deus relit singulos homines salvos péri, et ad pages.
agnitioncm vcritntis vcnire, an 7ion poliits L'Analyse du livre de saint Augustin de
oppositum diserlis rcrbis docuerit pluribus Correplione et Gratia, composée par M. Ar-
in locis. nauld, fut d'abord insérée par les Bénédic-
Cet ouvrage fut proscrit par les ai clicvc- tins dans leur édition de saint Augustin,
qucs do Matines et de Cologne ^iais les «atholiques en firent tant de bruit,
L'archevêque de Mulines mal défendu. et un ahbé allein.ind, qui écrivit contre celte
édition, attaqua l'Analyse avec tant de force,
P. Gerberon n'a pas craint de s'expri-
Le que les éditeurs jugèrent à propos de la sup-
mer ainsi dans ce libelle : Le gouvernement primer. C'est cependant de celte même Ana-
de France est mille fois plus cruel et plus in- lyse que 1). François Gesvres a entrepris
juste que les tribunaux de V Inquisition. Qui la défense dans le livre que nous examinons.
ne sait pas, ajoute-l-il, les cruautés et les in- 11 blâme d'abord dans sa préface ses con-
justices qu'on exerce encore en France contre frères d'à voir abandnnii' /'.lH'(/(/.«ed'Arnauld;
les plus sain(s én'qiies, les plus savants théo- il les accuse en cela de timidité ou de pei-
!»9 GIB CIL SJO
fidie. Il prétend ensailoquo le nom de jan- berta'e Dei et creaturœ, Paris, 1C30, le P.
séniste est un nom honorable. Le corps de Gibicuf enseigne des choses qui paraissent
l'ouvrage a deux parties- Dans la première, approcher des erreurs condamnées dans Jan-
il s'agit de la volonlé générale de Dieu de sénius.
sauver lous les hommes et dans la seconde,
, Le savant évoque de V'abres, /saac Habert,
il lâche de répondre aux obicclions de l'abbé ayant'dans sa jeunesse approuvé le livre du
allemand. P. Gibieuf, a rélraclé ensuite cette appro-
On s'imagine aisément que l'apologiste bation dans sa théologie des Pères (Irecs,
d'Arnauld combat de toutes ses forces la pag. l'tS (1). Il y avoue avec celle candeur
volonlé générale de Dieu de sauver tous les qu'on aime si fort dans les savants, qu'étant
hommes ou de sauver quelqu'un des ré- encore jeune Ihcologien, il ne croyait pas
prouvés. La condamnation de la cinquième que ce fût une hérésie de nier dans l'homme
proposition ne l'embarrasse pas il emploie ; la liberté d'indifférence pour faire le bien ou
là-dessus toutes les chicanes, tous les arti- le mal pour asir ou pour ne pns agir mais
, ;

fices de la secte, il se plie et replie pour qu'il se détrompa en lisant une censure de
éluder les raisonnements victorieux de l'au- Il Sorbonne faite en 1G50, le 27 juin, par
teur de l'histoire des cinq propositions. laquelle elle condamnait comme hérétique
Voici une partie des subterfuges qui lui cette proposition Liberum hominis arbitriwn
:

sont communs avec M. Arnauld et les parti- non habet potestalem ad opposila.
sans les plus subtils du janeénismi'. Quoique le P. Gibieuf eût avancé bien des
Le texle formel de suint Paul Deun vult : erreurs dans son livre, il aimait cependant
oinncs homines salvos fieri (I Tim., ii, h), est la religion et la vérité. Il n'eut donc pas
décisif contre la doctrine jansénienne. Ce idutôt vu le jansénisme condamné par le
passage est clair par lui-même, et Ion sait saint-siége, (ju'il changea de sentiminls et
i'inlerprélation simple el naturelle que lui de conduite, et rompit avec Port-Uoyal. Il
donne l'Eglise- Dom Gesvres en pense autrr- écrivit en IGi'J aux religieuses carmélites
mcnt. Il' soutient (pag. 2) que omîtes ne si- une lettre circulaire, par laquelle i! leur dé-
gnifie point là la même chose que siiu/ulos ; fend en qualité de leur «-upérieur, de lire
,

que (pag. 8) oinnes lunnines ne signifie pas aucua des livres du parti sur la grâce, la
les prédestinés, parce qu'il y a des prédesti- pénitence, la fréquente communion délire ;

nés de tout sexe, de tout âge, de toute condi- leur Apologie, leur Vie de saint Bernanl.
tion ;que (pag. 10, 15;ces parolesd'InnnccnlX Cette lettre est enregistrée dans toutes les
(qui condamne la cinquième proposition, communautés des carmélites, et M. l'abbé
Inlelleclam eo sensu, iil Christus pro suhile Hochclte, un de leurs visiteurs, avait un
duinldxat prœdeslinntorum mortuus sit, ne exemplaire de celle lettre écrite de la niaio
signifient pas entendue en ce senu, que Jésus- même du P. Gibieuf.
Christ soie mort pour le salut des seuls pré- GILBEKT professeur royal en tliéologie,
,

destinés; mais que Jésus-Christ soit mort seu- dans l'université de Douai, publia un livre
lement pour le salut des prédeslitiés : en u\W\u\ë:Tractatus de gralia; mais ce livre
sorte que le terme dumlaxat appartient, excita des inquiétudes et des réclaniations.
dit-il, au mot salule et non pas au mot prœ- Cinq célèbres docteurs et professeurs de la
destinatorum. Par celle pitoyable chicane, Faculté de Paris, MM. Pirot, Saussoy, J. Ko-
il convient que Jésus-Christ n'est pas mort bert , B. Guichard et de l'Estocq lurent
,

seulement pour le salut des élus, mais qu'il chargés d'examiner le Traite de la ç/rdce;
est mort encore pour mériter à d'autres ils déclarèrent, le 28 janvier 1687, qu'après
hommes non prédestinés une justice passa- une exacte discussion ils avaient reconnu que
gère et des grâces; et qu'avancer le con- la doctrine de Janscnius, condamnée par les
traire, c'est une erreur mais il persiste à
; constitutions d'Innocent X
et d'Alexandre
nier que ce soit errer dans la foi, que do VII, reçues de tous les catholiques, y était
dire de Jésus-Christ qu'il est mort pour le établie, et non pas d'une manière obscure et en
salut des seuls prédestinés. passant, ou en peu demots,mais ouverlemenl,
Il est bon de connaître par cet échan- de dessein formé, avec un empressement et une
tillon jusqu'où peut aller la mauvaise foi obstination extrême, sans y ou'dier les ex-
des esprils orgueilleux qui, quoique con- pressions injurieuses el pleines d'aigreur, qui
vaincus qu'on les a condamnés réellement, ressentent l'espril des novateurs; que par des
ne peuvent se résoudre à en convenir, et interprétations chitnériques on y éludait U$
cherchent à tromper les autres et à se trom- décisions des souverains pontifes, en les dé-
per eux-mêmes par de misérables faux- toitrnant à un sens étranger et entièrement
fuyants dont ils sentent eux-mêmes dans éloigné de leur pensée. Enfin que ce poison,
Uuir conscience l'insuflisance et le ridicule. aussi dangereux qu'il y en puiise at'oir pour
(ilHlKUF (GriLLAL'Mi:) naquit à Bourges, les écoles, était tellement répundu dans lous
entra dans la congrégation de l'Oratoire, fut ces écrits, qu'il serait impossible de les corri-
docteur de Sorbonne, et mourut à Saint-Ma- ger, et qu'il n'y avait p:s d'autre moyen de
gloire, à Paris, après l'an Ili.oO. lever le scandale qu'ils avaient causé que de ,

Dans un de ses ouvrages intitule De li- : les abjurer expressément. Ce qui leur a fait

(l) lllius (Gibie(ii) ego prob;iliileni ali(|ii.'iiiJo «eii- nip.T .tgniiuni Decreiuni, ac Euccresccntia ab ea op.-
leniiam jiiiiii)r Ihenlogus judic:ibam; jiiitiriiun istnd ruDDC crroruni prliis laientinin gurinina, minime pu*
vero cmeudarc ac relractare post l'aculiaiis niairis dore aiit niolesiuin essedel>ei.
t-A DILTlOiNNAlUE DES JANSENISTES. 511
juger qu'un ne juminil i.as souffrir, sans par M. le cardinal de Bissy, dans son mande-
perdrc l'itnivrrsité de Dounif que celui qui les ment conlietes Inslilutions lhcolo!j;iqucs du
a rompon'f (untinue d'y enseigner l'hait à P. Jnenin. Voici commp il p;irle p.ip. 37C :

Paris U; 28 de janvier 1687 Selon Denis RaimoncI, Jansr'nius réduil tout»


On n'a çtiiiMc vu de variation* plus grannes la volonté que Jésus-Christ a eue de sauver
que celles du docteur (jilticrt. Déposé de son les répronvés, même bupiisés, à trois choses.
emploi de professeur et chassé de Douai, il La première à avoir voulu leur donner des
fit sa rélraclation à Lille, le 27 juillet de cette qrâres passagères. La seconde à leur avoir fait
même année, et il reciniml en particulier le proposer l'usage des sacrements établis pour
l0!t (]u'il ;iv;iit en d'enseigner que la grâce le sidut des hommes. La troisième, à avoir eu
purement suffisanio était upe grâce pela- quelque penchant naturel à les s':uver, consi-
gieniie; mais on vit l.ientot qu'il n'y allait itérés en tant qu'hommes. Et comme il esi
pas de Ixine.e fui. Il s'éleva contre la ren- certain que ces trois choses jointes ensemble
suie des doeleurs de Surlioim'', el il soutint ne forment aucune volonté actuelle positive ,

ses ;ii(iennis erreurs dans une lettre qu'il el effective en Jésus-Chrisl de sauver ces hom-
écrivit.iu P. nuesnel,et q li porte p ur titre: mes, il est constant que cet auteur établit par
Lettre ustificntive de M. (Hlherl, prêtre, doc- es textes, quejansénus n'a reconnu rnJésus-
teur en Ihéolog e. etc. 11 lit signifier à l'évé- Christ aucune volonté de sauver les réprouvéii
que d'Arrns qui l'avait aussi condamné, un même baptisés.
appel dans lequel il soutient qu'il n'y a rien En cénéral, le dessein de Raimonl est de
que de lrès-orllioi!o\e dans tout son Traité se révolter ouvertement contre les constito-
de la grâce; el il continua d'infecter luiiiver- lions apostolique^ en prolesianl que ni lui
silé de Douai par l'ascendanl que sa capacité ni ses confrères ne croient point que les cinq
lui donnait sur l'esprit des professeurs. 11 propositions soient de Jansenius. J'espère,
dogmatisa dans la ville de .-^ainl-ljuentin et dil-il, que te lecteur demeurera pleinement
dans les autres lieux oij il fut relégué, el il convaincu que tes disciples de snnt .-ittgustin
mourut enfin à Lyon, dans le cliâleiiU de o»( toujours traité tes cinq provositions di
Pierre-Encise. faius û plaisir.
Dans un gr-ns ouvrage manuscrit, qui fut Quand il dit toujours, c'est une insigne
supprimé par les ordres du roi, il a osé en- '''"ssele qu'il avance; car il est ceriain
seiîner que depuis le concordai passé l'an «JtJ'avant la rondamnation des cinq propn-
151G, entre le pap' Léon X et le mi Fran- silions, les Jansénisics el leurs adversaires
CoisI",iIn'y avait plus en France de vérita- reconnaissaient d'un commun accord, qu'el-
bles évéques; et il n'a point rougi d'y rom- 'p étaient veut iblemcnt dans ['Auquuin de
parer les quarante docteurs, qui signèrent le Jansenius. Les Mf:5,dit le urand Fénclon,
fameux cas de convcier.ee, avec les qnaran'e ujtnqua\ent ces proposit:on^ et 1rs autres Ici ,

martyrs qui, sous Truipire de Licinius, mou- delvndatmt c.mme lu docirin" de J<mséniuf.
rurenl à Sébaste p'uirla cimfession de la foi ^«' "^e"'* du parti auprès du pape tâchaient
de Jésns-Christ .W'.i5 avec celle différence,
:
de tes justifier comme la doctrine cathoUqut.
dit-il, i7!/e les quarante martyrs du troisième Q}*" Jansenius avait puisée dans saint .iugus-

siècle persévérèrent tous, excepté un seul:


tm. El des le momiut qw l'nnu hnne de l'E-
Qlise est tundjé. elles dtsparaisseni par un pa-
au lieu que les quarante confesseurs de nos
jours ont tous enfin prévariqué. excepté le rcdoxe incroynble dans un livre où les ami»
»eul Petit-Pied deinplo uno Parvo-Pede,
,
(} les ennemis do Junsénius les avaient vues

qu'on n'a jamais pu ébranler. Voy. Arnaulî) jusqu alors.


{le faux)
Ce paradoxe et tout ce que dit là-dessus
qu'une suiln de la ré--
GIRARD CLitDE), licencié en Sorbonnc, f',"!"''*"'*'"^ "i''*'
°'"""" Pri'^o que ques années auparavant
fut dès le commen ornent des troubles dé-
. .
,'..„, e 4™ n „. .,„ Ai "'ans assemblée dont nous avons deia parle
I

pue
K
a Roine avec Sam'-Amotir, Rrousse et
,

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occasiondela

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c/(n;ifrea(t)nn,«c(!isme(> o)/f2
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ui qu il est anl parle, sons


,

Angran. de(, est


1 ,
r. , ^
FouiLLOux). Les chefs ^y dendi reni, omme
. .
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^ ( ÂA. i„ i

le nom de Denis Raimond, dans les


ti .4 •
1
écrits „ ,., '
,', . .

. . , . ,'„ „„,. •„ . „„';i nous avons dit, que, qnoiqu avant a con-
,

des jansénistes, a cause des services* qu


,
' '
^ il . „,. .^, ^, ',
,'
., ,
.' damnation on eut soutenu les cmq propo-
renuaiiau paru.
sitions comme étant de Jansénius, il fallait
Eclaircissement du fait et du sens de Jansé- après la cond.imnation dire hardimeni qu'eN
nius, en quaire parties, avec un parallèle les n'étaient pas de lui. Le parti eut d'abord
de la doctrine du /'. Amelolte, avec celle de quelque peine à se faire à ce nouveau sys-
Jansénius, et la réfutation du livre de Doin lème. Un changement si subit ébranla ien t

Pierre de Saint- Joseph, feuillant, 16G0, in- des subalternes, et jeta de l'inquiétude même
4°, publié sous !e nom supposé de Denis dans Port-Royal. C'est, comme l'on snit,ce
Raimond. qui opéra la conversion de la sœur Fla\ie,
L'abbéClaudeGirard n'est passeul l'auteur religieuse de ce monastère. Celle bonne Glle,
dècelivre;unautredocteurjanséiiisle, nommé dit un auteur célèbre (1), était janséniste de

aussi Gérard, y eut beaucoup rie pari. Tout tout son cœur, et avait cru jusque-là, ainsi
le système de Denis Raimond el de s n mailre qu'on le lui avait toujours dit, que les cinq
Jansenius sur la mort de Jésus-Christ pour propositions étaient autant d'articles de loi.
tous les hommes est parfaitement déveloooé Quand donc elle apprit que le rosullat de

(1) Lettre à un seigneur de la cour.


533 CO-N GON 5'S4

rassemblée clail de les abamloimcr à leur arcbevêquede Sens, son cousin. Il prit pos-
mauvaise forliine, et de se rodiiiic à soute- session de cet arcbevêcbé en IG'tG, et io
nir qu'elles n'étaient point de Jansénius , gouverna jusqu'à sa mort, arrivée le 20 sep-
elle en fut sca idalisée au delà de ce qu'on tembre lG7i, à cinquante-(|ualre ans. Il eut
peut dire, et protesta qu'elle les re;;arde- de grands démêlés avec les jésuites, qu'il
rnit tDiijours comme la plus pure doctrine interdit dans son diocèse pendant plus de
de saint Au;;usliii. Sa sincérité embarrassa vingt-cinq ans. Le parti de Jansénius le re-
beaucoup. Ou lui dit que tout ét.iit perdu si gardait comme un appui; cepcndani Cion-
elle ne faisait aveuglément ce qu'on désirait drin signa en 1C5.3, la lettre de rassemblée
ou
d'elle; et lui fit enleiidre qu'il fallait dissi- du clergé au pape Innocent X, où les prélats
muler dans conjoncture présente, et que
la reconnaissaient « Oue les
: cinq fameuses
les cinq propositions ne seraient pas lou- propositions sont dans Jansénius et con- ,

jotirs malbcureuses. Mais c mime elle avait damnées au sens de Jansénius lians la con-
,

l'esprit droit et éclairé, elle reconnut aussi- stitution de ce pontife. » Il signa aussi le
tôt !a fi^urberie des docteurs, et prit en même formulaire, sans distinction ni explication ;
temps la résolution de renoncer aux cinq mais ensuite il parut s'en repentir, et se
propositions, à Jansénius et aux janséniste-i, jiiignit aux quatre évêques d'Alel, de Pa-
et d'abandonner le maître, les disciples et lu miers, d'Angers et de Deauvais, [lour éciire
dortrine. à (élément IX, « qu'\\ était nécessaire de sé-
Mais quoique ces prétendus augusliniens parer la question de fait d'avec celle de droit,
perdissent par là quelques amis, ils ne se qui étaient contenues dans le Formulaire.»
départirent pas néanmoins de leur nouveau L'abbé Bérault l'aiipelle un caméléon qui
<-

système au contiaire, Denis Itaimond l'ap-


: prenait la couleur de tous les objets inté-
puie ici de toutes ses forces; dans le titre ressants qui renvironiiaient, et la quiUait
même de son livre, il ose assurer que les cinq aussitôt qu'ils cessaient de l'inlércss r. » On
propositions condamnées ne sont contenues a de lui 1° des lettres; 2' plusieurs ordon-
:

dans le litre de Jansénius, ni quant inir ter- nances pastorales; 3° on lui al'ribiie la tra-
mes, ni quant au sens. Ainsi, il s'est ranpô duction dus Lettres choisies de saint Grégoire
de lui-même au nombre des enfants d'ini- le Gran I, publiée par Jacques .Boileau Dans
quité et des perturbateurs du repos public ,
sa Lettre pastorale à l'occasion de la bnllt
dont Alexandre \'II avait parlé quatre ans d'Innocent A", publiée en lOoi, il soutient
auparavant; et son ouvrage, en préparant que les cinq propositions avaient été fabri-
les voies à la chimère du jansénisme , aux quées par les ennemis de la grâce du Sauveur,
imaginaires et aa fantôme du jansénisme, qui dans le dessein de décrier la doctrine de
n'en sont qu'une ennuyeuse répétition, a et •
saint Augustin, et qu'elles (mt été condam-
enveloppé comme ces libelles dans la cen- nées par le sainl-siége dans le sens héré-
sure portée en 1700 par l'assemblée géné- tique qu'elles renfermen', et nullement dans
rale du clergé. celui de Jansénius.
On peut dire que M. de Gondrin fut cause
EcLAincissEME'VT sw queiques difficultés lou-
que le jansénisme répandit ses poisons dans
chant la signature du fait, en ICti'i.
le diotèse de Sens. Sous !M. Languet, ces
Ce libelle est du même docteur, Claude nouvelles doctrines y exerçaient encore da
Girard, masqué encore ici sous le noni de grands ravages; ce grand prélat rencontra
Denis Uaimond- une vive opposition, qui produisit beaucoup
Dui-OGUEs entre deux paroissiens de Saint- d'icrils; nous parlerons des suivants.
Ililuire-du-Monl, sur les ordonnances con-
Lettre de plusieurs curés, chanoines et autres
tre la traduction du Nouveau Testament,
ecclésiastiques du diocèse de Sens à M. leur
imprimée ù Mons, IGG'p.
archeré(iue ( Languet), datée du 1" juil-
Ces deux dialogues ont pour but d'avilir let 17;51, et loriiiant (]ualorze p'iges in-4*,
l'autorité épiscopale, de rendre ridicules les compris ra»erlissemcnl qui a huit
y
ordonnances de M. do Paris et de M. d'Em- pages.
brun, de faire mépriser 'les excommunica-
tions, et de justifier une traduction infidèle, Les esprils révoltés qui écrivirent celle
firoscrite par les deux puissances. Ils ont été lettre avaient pour objet principal de dé-
condamnés par l'ordonnance de M. l'arcli- fendre et d'établir la prétendue obligation de

vè(iue de l'aris du "iO avril IGCiS, portant dé- rapporter timles srs ai lions à Dieu par un
fense sous peine d'excommunication en- motif de charité. Cette erreur, qui détruit
courue ipso fado, de les vendre, publier, dis- toutes les vertus, et qui élève sur leurs dé-
tribuer ou débiter. bris la seule charité, est la plus chère au
est li plus spécieuse, et
jiarli, [larce qu'elle
CIllAUl) DE VILI^ETHIKHllV (Jean), qu'elle donne à srs suppôts un plus beau jou
prètn" de Paris, mort en 170!), passait pour
être altacbé à Port-Uoyal, dit M. Picot, et a
pour dé|)loyer leur éloiiiience, et pour s'é-
crier avec emphase (ju'on veut abolir le grand
lais.sé beaucoup d'ouvrages dont Feller parie
précepte de l'amour de Dieu. Mais rien n'est
fort bien.
plus aisé que de les confondre. Il suffit pour
CONDUIN (LouisHenui de PARDAILLAN cela de leur opposer simplement la doctrina
DE), né. luchâlciu de r.ondrin, diocèse d'Auch, de rriglisc sur cet article. l'Ile enseigne l'in-
eu ItiiO, d'une famille ancienne, fut noMinié dispf nsalile (obligation d'aimer Dieu elle re- ;

en HJdï coadjuleur d'Oclave de Itellegarde, connaît la charité pour la reine des rerlus j
-

535 DICTIONNAIRF DES JANSENISTES.


mais eliC nous apprend que la cliarile n'est doctrine de Baïus. Il fallait donc (supposé la

pas la seule vertu qu'il y en a d'autres,


, conformité (les trois propositions) tâi her de
comme la foi et l'espérance, qui eut leur montrer contre M. Lnnguet, que la doctrine
motif propre et distingué de celui de la cha qu'il Iraile d'erreur n'a point é^é réellement
rite el que par conséquent on pout produire
; condamnée dans Baïus. Mais l'auteur de lai
des actes de foi, des actes d'espérance, etc., lettre, sans avoir seulement essayé de ré-
qui sont bons et très-bons , quoiqu'ils n'aient futer sur ce point ce prélat, a le front d'op-
pas pour niolif la charité. poser sérieusement l'autorité de M. de Gondrin
Voici quelques propositions du libelle que el de sept ou huit évéques à celle de trois
nous examinons. souverains pontifes (le saint et savant pape
I. —
Avertissement, page 5: Nous lui aban- Pie y, Grégoire XIII el Urbain VIII) , qui
donnons volontiers (à !M. Lanpuet) la con- ont proscrit la doctrine de B;iïus, et do tout
«litution. Elle est pour lui, el il esC pour elle, l'épiscopal qui a applaudi à celle condamna-
contre le premier commandement du Uéca- lion.
logue, dans saporiion la plus considérable. D'ailleurs, compte-l-on pour rien l'autorité
II. —
Ibid. page G Il est donc vrai que la
: d'Alexandre VIII, qui a condamné, en 1690,
c&nstitulion restreint le premier et le ijrand Irenle-une propositions des jansénistes t
commandement. Quelle confusion pour les Les propositions 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14,
conslilutionnaires 1 quel secours pour les ap- 15, ressemblent fort à celle que M. Languet
pelants I 11 est donc vrai qu'on en veut res- qualifie d'erreur.
treindre la nécessité (de l'amour de Dieu)! Nous ne disons rien ici de la bulle Unige-
C'est donc le premier et le grand commande- nitus; l'auteur l'abandonne à M. Languet
ment de la loi que l'on attaque! C'isl à la c'est-à-dire qu'il méprise quatre papes qui
substance de ce précepte que l'on en veut! On l'ont confirméi\ presque tous les cardinaux,
ne prétend pas moins que d'y faire un retran- archevêques et évéques de France, qui y ont
chement qui le réduise presqu'à rien. reconnu avec une extrême joie la doctrine
III. —
Ibid. Voilà de quoi il s'agit ; ilnereste de l'Eglise et lous les évéques du monde
;

plus ni voile ni obscurité. Il n'y a plus qu'à qui regardent la bulle conmie la règle de
rlioisir entre mon catéchisme, ou plutôt entre leur foi; et au contraire il veut nous assujet-
l'Evangile et la constitution. tira l'autorité de M. de (îondrinetde sept ou
IV. —Lcltre , page 10. Si c'est une er- huit évéques. Fut-il jamais prétention plus
reur d'enseigner que toute action délibérée dont absurde? Mais nous ne saurions omcllre le
la charité au moins actuelle n'est pas le prin- bref d'Innocent XII, en 1699, contre les pro-
cipe, estun péché ; si c'est une erreur de dire positions 1, 2, h, 5, 0,2.3, de M. de Fénelon.
gue celui-là pèche en ses actions qui n'a pis la Le pape y décide, dit un savant prélat (1),
charité théologale commencée , il fnit aussi que le motif de l'intérêt propre n'est pas in-
regarder comme jmeerreur de tenir pour compatible avec l'état de perfection: que dans
maxime que chrétiens
les doivent dans toutes cet état, on ne perd pas tout motif intéressé de
leurs actions aimer Dieu, et qu'il n'y a point crainte et d'espérance que ce n'est pas un»
:

d'action vertueuse, si elle n'est commandée chose contraire à cet état de vouloir son salut,
par la eharilé. comme salut propre, comme délivrance éter-
Ce quatrième article, extrait du libelle dont nelle, comme récompense de nosmérites, comme
il s'agit, mérite une alteniion particulière. Il le plus grand de tios intérêts, etc. Sur ee

renf rme Irois propo itions qu'on prétend principe, continue M.] de Saléon, nous pou-
sembl.iblcs. Les deux premières sont de vons raisonner ainsi : Une œuvi e faite en ré-
M. Languet, archevêque de Sens, el la troi- compense de la vie éternelle, sans se proposer
sième, qui est de VApologie des casuistes, a actuellement aucun motif de charité pure et
été censurée par M. de Gondrin, archevêque désintéressée, n'est pas incompatible avec l'état
de Sens, et par sept ou huit autres évéques. de perfection; elle n'est pas contraire à cet
Les propositions de M. Languet sont C'est : état; le pape Innocent XII l'a décidé, et l'E-
une erreur d'enseigner que toute action déli- glise entière s'est soumise à cette décision,
bérée, dont la charité au moins actuelle n'est Nous devons donc, à plus forte raison, dire
pas le principe, est un péché. qu'une œuvre de cette sorte n'est pas un pé-
Ilem. C'est une erreur de dire que celui-là ché, comme Jansénius l'ose assurer. Il est vrai

pèche m
ses actions qui n'a pas la charité que désirer le ciel dans la vue d'y glorifier
théologale commencée. Dieu est un acte plus parfait que de le désirer
La proposition censurée par M. de Gon- dans la vue de son propre bonheur. Mais ce
drin est celle-ci C'est une erreur de tenir
: motif intéressé quoique moins parfait, est
,

pour maxime que les Chrétiens doivent dans nécessaire quelquefois, même aux plus par-
toutes leurs actions aimer Dieu, et qu'il n'y a faits, tantôt pour y trouver des forces contre
point d'action vertueuse si elle n'est comman- la tentation, tantôt pour ranimer leur ferviur
dée par la charité. dans le bien. Les plus grands saints se sont
Or les deux propositions de M. Languet servis de ces motifs intéressés. C'est donc une
sont appuyées par e prélat sur la condam-
i erreur que de vouloir les exclure de l'étal de
nation que l'Eglise universelle a faite de la perfection, comme avait fait feu M. de Cam-

Le système entier de Jansénius et desJansénistesrenou.


(1) M. de Saleon, évêque d'Agen , depuis évêque
de Rodez et ensuite ardievêqiie de Vienne dans ;
vêlé par Quesnet. Troisième partie, chap. 2, pagu
un ouvrage qu'il a publié, en 1719, eousce litre : 249. 250.
? . ,

SS7 CON GON 55S

brai dans son explication des Maximes des ipse pugnat Augustinus qui non dirersis
saint.t. Mais c'rst encore une irreur bien plus rerum elinm eodem alii/uando in loro, impii,
grossihede prétendre comme Jansénius (Ques- hoc est, infidelis, et bona et non bonn opéra
nfl, les curés de Sens qui ont signé la k-llre esse dicit ? Nulla dissensio, nulla pugna est.
en qiieslion) que toutes les actions faites par Verum quod alicubi dicit Augustinus ubi fides
de semblables motifs soient autant de péchés, non eral, bonum opus non fuisse, nequnqunm
et que pour exempter de péché toutes nos sic inlelligere loluisse, credendus est quasi, ,

iruvres et tous les mouvements de notre cu'ur, quod hœretici temporis faciunt opéra
iiostri ,

il faille leur donner l'amour de Dieu pour omnium infidelium esse vere peccala judicw
motif et pour principe. veril.

Or revenons. C.elte aulorilé du pape Inno- Dans la lettre dul" m.irs 1732, signée par
cent XII que M. de Saléon fait si bien valoir soixante et un prêtres du diocèse de Sens, p. 6,

dans cet endroit, et celle de toute l'Iigliso (jui on lit ces paroles Instruits par notre caté-
:

a adopté sa décision ne vaut-elle pas bii'n


.
chisme de l'importante obligation que la cha-
celle de M. de Gondrin et des sept ou huit rité nous impose... de faire tout en esprit d'a-
prélats qui ont condamné une proposilinn mour et de chnrité... plusieurs d'entre nous...

qu'on prétend être semblable à celle de ont... soutenu... qu'il n'y a point debon fruit
M. Langue! (c'est-à-dire d'action exemple de péché ) qui
ne naisse de ta charité, ou parfaite, ou impar-
Seconde lettre des curés, chanoines et au- faite, ou achevée, ou commencée. Quant au
tres ecclésiasiiques du diocèse de Sens à ,
Mémoire, il a pour titre Mémoire de plu- :

M. rarchevé'iue, avec un Mémoire qu'ils lui sieurs curés du diocèse de Sens.... touchant
ont présenté le 2 mars 1732, pour servir de l'obligation de rapporter toutes nus actions A
réponse à la lettre pastorale qu'il leur a Dieu par le motif de la charité.
adressée en date du io août 1731, de sept Voici quebiues-unes des propositions er-
pages in-4-" pour les deuv lellres, cl do ronées dont e libelle esl rempli.
(

cinquanie pages pour le Mémoire. I. —


P/ige k Si... le précepte de rapporter
:

tout à Uieu est fondé sur le précepte de la


On trouve dans la letlre du 23 février 17 !2,
chirité, il est clair que ce r pportdoil couler
celle proposition, p. k. Si l'obligation de rap-
de ta source même de la charité; et que nos ac-
porter toutes nos actions à Dieu pur xn prin-
tions ne sont pas faites comme Dieu le com-
cipe de charité au moins commencé , est U7ïe
erreur empruntée de Luther et condamnée par
mande, quand elles ne sont pas faites var l'im-
pression de cette divine vertu.
le saint concile de Trente, de quel cril devons-
nous regarder le savant cardinal llosius Quelle diffi'rence y a-t-il enlie celte pro-
position el la (juar.inte-septième de Quesnel ?
tt le célèbre Hesselius ?... que derons-nous
penser en particulier de M. I\icolc, cet homme
II. —
N° 20, p. 2V. Puisi/ue, selon les théo-
logiens, il n'g a que la charité habituelle qui
si distingué par les services qu'il a rendus à
r Eglise, et par les excellents ouvrages de mo-
donne le mérite, le prix et la bonté complète à
l'habitude delà fui el des autres vertus, il n'y
rale dont il l'a enrichie?
a par la même raison que l'impression actuelle
Onpouvait joindre au célèbre Hesselius, ou virtuelle .de la charité qui rende les actes
le fameux liaius, compagnon de ses égare- des vertus entièrement bons et exempts de
ments. On pouvait aussi ajouter à Nicole tonte faute.
cet homme si distingué dans le parti jansé- Ci'lle proposition outre le pitoyable rai-
,

nisic, le sii'ur Arnauld, qui en a été le chef


sonnement (|u'olle renferme, est totalement
avant Quesiicl. Mais pour li; savant cardinal sf'mld.iblc à la proposilion condamnée par
llosius, président du concile de Trente, c'est Alexaiiilre Vll|. Omne quoi non est ex fide
bien mal à propos que le citent les neuf cu- christiirtia supernalurali quœ per dileclio-
,
rés ou cli.moines, à l'exemple des (juatre pre- nom operatur, peccatun esl.
miers évéques appelants. Ce grand cardinal
est bien éloigné de leur erreur.
m. — Ibid. n. 3, p. 33
Ici ( c'est-à-diro :

dans la thèse soutenue au séminaire de Sens,


lù> effet il admet une vraie foi dans ceux les 12 el l'i- septembre !(')<>(), on présence de
qui par b' péché martel ont perdu la charité. M. de liondrin ) tout est décisif en faveur des
lîst igitur vera /iiles ctiain \n iis qui }iecc<itis curés... on g pose pour principe que toutes les
aliqmbus qrnvioribus obstricti lenentur, si, actions proviennent de la charité ou de lu cu-
lum alios arliculos pilei, tum sanctam cre- pidité.
dant Ecclesiam ciitholicain ((lonlessio latho- L'admirable triomphe que celui des curés
lica; lldci chrisliana', c. 02 folio ce. recto,
, <1('Sens, qui esl fondé sur une thèse sou-
edil. \ionninsis anno lîiGl j. Il dit (ibid.) i\uti tenue en présence de M. de (londrin 11 est 1

l'espcrancc et la charité peuvent se trouver uai que la proposition de la thèse a éié


dans un voleur. Quemadmoilum igitur, si quis censurée dans Baïus mais ((ue leur im- ;

fur tum admisit. exclusif is quidem charitatem. . porte ? Elle a été soutenue devant M. do
sed iterum nihil impc.iit quominus in eo ma- (londrin c'en est assez. M. de (londrin leur
;

neat habitas tasiitatis: ita nulla est ratio qme lient lieu du pape, du sainl-siéce et de toute
impediat quominus qui fur est, idem, amissu l'Eglise.
tharilale, fidei relineal habitum et spei. Il ad- IV. —
N. iO, p. 33 La Morale sur le Pa- :

met même, cap. 7.3, folio 227, riclo, des (EU- ter, disent-ils est devenue en quelque sorte
,

vres exemptes de péché avant la foi, suivant propre ù ce diocèse par l'upprobalion qu'elle
la duclriue do saiul Augusliu. Nwn secuin a reçue du mémt prélat (M. de Gondriuy, qui
559 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES 540

exhorte les curés et les ecclésiastiques à s'at- positions condamnées dans le P. Que<nel,
tacher aux maximes de ce livre, et à s^en ser- les(juelles enseignent que toutes les action'?
vir pour l'instruction des peuplen... lu doc- qu'on ne fait pont par le motif da la charité
trine qw
les curés défendent... emeiiinée est sont des péchés.
en jilusirnrs endroits... de cet ouvrage si re-
MÉMOIRE justificalif des remontrances du
commandable pour lu pureté de ses principes
clirgé de Sens, au sujet du nouveau caté-
et t m
recommandé par plusieurs savants ar-
chisme de .1/. l'archevêque, pour servir de
chevêques et évéques du dernier siècle.
réponse à In lettre du curé du diocèse de
Voilà un grîiiiil éloge de la Morale sur le
Sens â nn de ses confrères, 1733, iii-V,
Pater: mais des curés qui oui choisi M. de
page Vi.
Gondrin ;)Our leur oracle, peuvent bien n'ê-
tre pas connaisseurs eu bons livres. Ils ci- Cet écrit (dit M. l'archevêque de Sens
tent de même, n. 22, p. 19, M Nicole ; n. 4-8 , dans son mandement du 29 mai 1731-) n'est
p. 1, le célèbre Hesselius ; n" Vi), p. kl, l'In-
'i qu'un tissu monstrueux d'erreurs grossie»
struclion P.islnrrile de 1719, de M. le cardinal res el si son auteur les enveloppe ijuelque'
;

de No.iilles. Voyez à r.irlicle Fioriot, ce fois sous des tours captieux, plus souvent il
qu'il laut penser de la l\[orale sur le Pater, les expose sans déguisement. Sans crainte
et ce qu'en, iiensent le-; savants archevêques de révolter la foi et la piété des fidèle? , il ose
et évoques de ce siècle. Nous nous conlen- avancer :

terons de dire i qu'on trouve dans ce per-


i Que Jésus-Christ mort pour
est le talut des
nicieux ouvr.ige la proposition suivante : élus seulement (
pag. 3, 8 et 9 j ;
que c'est
Notre salut ne dépend point de nous, mais de donner dans le semi-pélagianisme, de soute-
Dieu sent. nir qu'il est mort pour tous les hommes ;

\. —
N" IC, p. Ik- Puisque l'Eglise n'a ja-
: que ce que Dieu Tcut
n'est pas sincèrement
mais connu que deux principes des actions le salutdes fidèles qui périssent qu'il ne ;

raisonnables, la charité et la cupidité, il faut veut pas les sauver; quoique Jésus-Christ
conclure que toutes les actions qui n'ont pas ail dit si expressément voilà la volonté de :

la charité pour principe sont souillées p r mon Père, que quiconque croit en moi n»
la cupidi'é. périsse pas, mais qu'il ail la vie éternelle.
On voit ici que l'eircur <'es deux amours Suint Jean, cliap. iii;
n'est point déf^uisée Iqu'elle est clairement
;
Que toute grâce accordée pour faire le
exprimée. Mais combic'n est-elle contraire bien el pour éviter le mal ( p. 7 el 17 ) con-
aux rincipes de saint Augustin Opus est
I
1 siste dans une inspiration de charité; qu'il
«n;o, dil le saint ductcur , ut intrct timor n'y a point d'autre grâce que celle-là. Ainsi
primo per quem veniat charitas. Timor medica- les mouvemenis de la crainte de l'enfer ne
mentum : charitas, sanitas (Tracl. 9, in pri- viendraient pas du Saint-Esprit; ce qui est
niani Juan., n. 4, t. lli, nov. cilit., part. 2, formellement condamné par le saint concile
p. 888, I" 9, lege numéros i, 5, (">). Or un re- de Trente;
mède qui criiidiiit à la santé de l'âme, qui Que les mouvemenis mêmes de l'espérance
conduit à la charité, vien'-il de la charité? (p.iges 19, 21 el 22) ne sont bons qu'autant
Non, sans douto. Vient-il de la cupidité? lin- qu'ils sont ex saiicia charilale, qu'ils ont
core moins. Il y a donc un miliiu entre la pour motif la charité théologale, cl que tout
charité et la cupidité? acte qui n'a pas celle charité pour principe
et pour motif naît de la cupidité vicieuse,
Lettke de plusieurs curés du diocèse de Ne- et qu'il est par conséquent un vrai péché.
vers à Myr
leur évéque , à l'occasion de
Erreur depuis si longtemps condamnée dan»
la lettre des curés du diocèse de Sens à
Luther et dans Baïus
Mgr leur archevêque, au sujet de la cha- Que toutes les vertus, n:êmé celles de foi
;

rité, 25 novembre 1731.


el d'espérance (
pag. 2't) ne sont autre chose
Lettriî des curés de la ville de Tro>/es à Mqr leur que l'amour et la charité, amour auquel on
évéque, au sujet, etc., 2 novembre 1731. donne divers noms : erreur directement op-
posée à ce mot de l'Apôtre (1 Cor., xiii ce 1 :

Item. Lettre des curés du diocèse deTroyes, qu'il a maintenant de permanent, c'est la foi,
etc., 2o novembre 1731. l'espérance et la charité ce sont trois choses,
;

Ces ûeux écrits sont une suite el une triahicc. Et quoique cet écrivain paraisse
preuve de la conspiration formée par les par une coniradietion manifeste avouer en-
jansénistes dans la province de Sens, pour suite la distinction réelle de ces trois vertus,
: y établir les erreurs sur la charité, cl pour cependant l'erreur n'en est pas moins avan-
combattre à toute outrance les instructions cée par lui en termes précis ;
lumineuses de .M. l'archevêque sur une ma- Que ( page 6 ) tout ce qui est énoncé dans
tière si importante. La doctrine est ici la le symbole de Nicée, qu'on récite à la messe,
méine que dans les deux lettres dont nous n'est pas objet do notre foi ; mais qu'il y ar
avons parlé ci-dessus et où nous avons , des choses qui nf sont qu'un objet d'espé-
traité ce sujet avec assez d'étendue rance. Dans til endroit de ce symbole, dit-il,
c'est un acte de fui qu'il finit faire ; dans tel
MEMOIRE d'un grand nombre de curés et d'ec'
antre c'est un acte d'espérance ; ce qui est
clésiasliqaes présinté à Fil. l'archevêque de
contraire au texte même de ce symbole ;
Sens, 1732.
dont lotîtes les parties sont renfermées sous
On renouvelle daiis ce mémoire les pro- ce mol credo, jpi crois ;
:
EU GON GON 542

Oii'ôh â îorl Je dire que les pasleurs du se- teur du calécliisme qu'on veut décrcdilcr
roiid ordre sont (/nucernés et conduits par ici. parce qu'il sape le jansénisme parles
rnnlorilé souveraine du jiape et des évh[Ues fondeiiiints.
(
pyge 2G ) ; que les simpl s prêtres sont Le donneur d'avis avance hardiment qu'el-
juges de la doclrinr, coiijoiiiletneiil avec les les ne peuvent pas eu conscience enseigner
évoques ( pa;;i' 29 ; qu'ils ont voix décisive
)
aux cnf mis nouvrati catéchisme de leur
le
en mulière de dnclrine ; que c'est là une pré- arclievOque preuve qu'il en apporte,
; et la
rofjnlive atinchér au carnclhe du second or- c'est que M. l'évéque d'Auxeneel feu M. l'é-
dre ( paijeSO ; et il Iraile avec mépris (p ijïc
)
véque de Troyes ont assuré dans leurs ou-
27 ) un concile de Bordeaux qui a condamné vr.iges que ce catéchisme ne valait rien.
cellemaxime ;
L'Anonyme achève de se démasquer dans
Que c'est falsifier le texte de l'Apotre, po- .h seizième page. On ne peut pas dire sans
suit episcopos reyere Ecclesiam IJei, de le erreur, dit-il, qne Cévérjue ait s'ul le droit
traduire ainsi Le Saint-Esprit a établi les
: d'i nseigner, et que les prêtres ont l'obéissance
évéf/ues pour (jouverner l'Eglise de D eu; pour leur partage. Ce que Jésus-Christ a dit
qu'il fallait Irailuire le mol Ciiscopos, par aux apôtres, ne l'a-t-il pas dit aussi aux dis-
celui de snrveillunts, pasteurs, en quoi il ciples ? Les paroles de la promesse regardent
se lonl'orme aux couuuenlaleurs calvinis- aussi te prêtre du second ordre.
te» (1); et il va nK^ine plus loin que les Bi- C'est là, comme l'on voit, renouveler l'Iié-
bles (le Genève où le mol de l'Apôtre csl résie u'Aérius, et enseigner le pur et parf lit
rendu n français par relui d'évèi]ue;
( presbytéranisme.
OiiC ce n'ist pns à l'éié'jue seul qu'il ap-
partient de décider : que le droit de décision
Remarques importantes sur le catéchisms

appiirtienl à r/ù;lise, en tant qu'clli' ren- de M. l'archevêque de Sens.


fi niH! Ions les fidèles que seulement l'excr-
, Le laiseur de remarques ne peut digérer
ricc j r di |iie de l'aulontc de décider appar- deux réponses du catéchisme, où il est dit
lieiil aux pasleurs, et que la propriété des que Dieu veut sincèrement sauver tons les
clefs appartient au corps entier; ce qu'il hommes, et que Jésus-Christ est mort pour
donne d'abord (pngeo) pour une opinion tous, sans exception. Cette doctrine est celle
libre; niais il dé. i'e bieiilol api es que c'est de saint Paul, mais ce n'est pas celle de no-
/(' laufjaye reçu auquel il faut s'en (ei.ir, tre atMinyme.
quoique cet e erreur ail été depuis lun^'- Il ose assurer dans le même endroit, que
temps lléliie dans un concile de la prouiue le décret de la réprobation des hommes dé-
de Sens ; pend uniiiuement du choix de Dieu. Ainsi
Que bulle contre la doctrine de Baïus
la dans le même instant de raiso.i que Dieu
n'est point reçue en France, et ne peut passer fait choix d'un certain n tnbre d'hommes
pour une décision de l'Eglise uniiersellf ; pour les tirer de la ii;assc de |icrdition cl
quo:(|ue les évéques de France dans cent oc-
p lur les sauver, il prédestine tous les autres
casions aient déclaré le C)ntraire; qu'elle aux supplices éternels en vue du seul péché
ait été puldiée dans Paiis, (t que la Sor- originel; et il les réprouve positivement par
boiine, dès l'année IGW, aynnl reru les or- un arrêt immuable de sa justice. D'où il suit
dres du roi, déiéiidil à tous ses membres nécessairement que depuis la révisi.iu ab- |

d'appi auver ou île soutenir aucune des pro- solue du péché d'origine, Dieu n'a jamais
po.^Mons Cou lamnées dans ladite bulle... voulu d'une vraie et sincère volonté sauver
lui c inséquence de ces erreurs, tant de
aucun des réprouvés. L'abomin^ihl doc-
fois proscrites par l'Eglise, M. rarchcvéciuc Et faul-il être surpris si elle enfante
trine !

de Sens condatuna ce libelle anonyme , tous les jours dins le royaume tant d'im-
comme contenant et insinuant des proposi- piété et tant d'irréligioa ?
tion^ respectivement fausses, captieuses, té- L'observateur trouve fort mauva's qu'en
méraiies, calomnieuses scandaleuses, erro-,
parlant du gouvernement de l'Ljjlisc, on no
nici sdiiant ihérisie; impies, hlasphémi-
,
fasse nie.ilion que du pape et des éiêques;
lidres , dérogeant à la bonté de Dieu , il prétend, coumie l'hérétlqui' de Duminis cl
S(/iismiitif/ues (t hérétiques. comme Richer, que le pouvoir de gouverner
Avis aux personnes chargées de iintlruction est donné à toute l' Eglise en corps, c'esl-à-
de la jeunesse dans le dioci'se de Sens, tmi- dire à la société entière, en tant ((u'ellc ren-
chanl l'usage du nouveau catéchisme, in-4°, ferme le peuple avec les pasiems.
20 pag., sans oui d'auleur, de ville et
i !l l) àme la praliipie de consullrr son pas-

d'imprimeur, 173'i. teur, lorsqu'il s'agit de lire l'Lcriture sainte.


C'est aux maîtresses d'école du diocèse de Prescrire une lelle iratique, c'est, dil-il,
Sens qu'on adresse trente-six avis qui ne une innovation bien hardie et bien téméraire.
peuvent venir que de la plume d'un prcs- L'ignnran! écrivain ne s lit pas que les con-
b^têr en. ciles de Milan, en l."J8o, sous sainl Cli.irlcs;
L'.iuteur annonce à ces maîtresses d'é- de Uoueu, en l.)8l; de lîordeaux, en i'oHi; de
cole (lU', si elles ont le couraije de se con- Tour-, en \oS^ de l'.ourges, en 1.Ï8V d'Ar-
; ;

former à ses avis elles verront bientôt Sa- les, en lo8o; de Cam!)rai, en 158t! de lou ;

tan brisé so'is leurs pieds. Or, ce Satan louse, e:i 1590; d'A»ignon en Ij'J'j d'Aix, ;

n'est autre que .M. l'arclicvcque de Sens, au- en 159b de Malines, eu 1607 ; de Narbonûe,
;

(i) Bible uiipriiiiée à Genève, 1058. Bible de Desmareis, à AiUblerdaui. 1CJ9.


«43 DlCTiO^^AIHK I KS JVNSKNISTES.
en 1609, ont servi de modèle el de rôgle à et dont il partageait les
sentiments à l'égard
M. Laiiguet. l"st-ce donc une innovntion har- de la constitution Unigenitus
die et témérnire, que ce qui est copié d'après
douze conciles ? Dictionnaire de Moréri.
Tous en veulent à la sainte
les sectaires
Vierge, et
L'abbé Goujet fournil plus de deux mille
disputant aul nt qu'ils pruvent
lui
les privilèges de grâce et les prérogatives de
corrcctionsou additions pour ce dictionnaire,
édition de 1732, la plupart relatives à la seclô
gloire que l'Eglise romaine fait profrssion
de reconnaître dans cette Heine des cieux. dont il plaidait les intérêis ce qui a changé
;

ce volumineux dictionnaire, que l'impartia-


Le misérahle censeur est du nombre de ces
ennemis de la Mère de Dieu. 11 ne peut souf- lité du premier auteur avait rendu d'un
frir que M. Laiiguet se soit clairement ex-
usage général, on un ouvrage de parti et un
pliqué en faveur de l'immaculée conception répertoire de convulsionnairos. Dans la
el de la glorieuse assomplion de Marie. A
même vue, lia fourni plusieurs dissertations
cette occ;ision il ose traiter ce prélat de no- au P. Desmolets, pour la continuation des
vateur. L'imbécile ne voit pas que c'est aj)- Mémoires de littérature, c[ un grand nombre
peier aussi novateur M. Bossuet, évoque de d'articles au P. Nicéron, auteur des Mémoi-

Meaux, dont le catéchisme établit et déve- res des hommes illustres.

loppe ces deux articles plus au long que ce- Supplément au grand Dictionnaire histori-
lui de Sens. que ,
généalogique, géographique, etc., de
F.nfin,suivant les observations de l'ano- M. Louis Moreri, pour servir à la der-
nyme, on est obligé, sous peine de péché, nière édition de 1732 et aux précédentes.,..
d'agir toujours par le motif de la charité Paris, 1735, avec approbation (de M. Gai-
théologale et il ne peut y avoir de milieu
;
liol) du 27 octobre 1735, 2 vol. in-fol.
cnire les actes pro|;res de cette vertu el ceux
Nous rapporterons ici quelques proposi-
de la vicieuse cupidité. Nous avons déjà
tions de cel ouvrage en y joignant de courtes
montré plus d'une fois quelle foule d'er-
remarques.
reurs ce principe monsirueux entraîne avec
Première proposition. Page 1 de l'ayer-
Ml.
lissemenl. Quelque préférence que l'on doive
GOUJET (Clai'de-Pierre) naquit à Paris, donner à l'édition de Moreri de 1732, sur
d'un tailleur, en IGiH, fut chanoine de Saint- toutes les précédentes.... (Il faut observer que
Jacques de l'Hôiiilal, cl passa toute sa vie de toutes les éditions, c'est la plus favorable
dans les travaux littéraires. Il mourut à Pa- au jansénisme.)
ris en 1767, après avoir été quelque temps Seconde proposition, t. 1, page 69, arti-
de la congrégation de l'Oratoire. cle d'AiBERY. Jl ne manquait pas auasi de
Tioujet croyait qu'il avait été guéri d'une savoir mais il n'avait pas puisé sa science
;

malailie en 1735, par l'intercession du diacre dans des auteurs du premier ran /, et il s'é-
Paris. Il fournit des articles aux Nouvelles tait fait nu mérite de s'élever contre les jan-
Ecclésiastiques, et des préfaces et dos notes à sénistes. (Ce fut toujours un véritable mérite
beaucoup d'ouvrages du parti. C'est lui qui dans les enfants de l'Eglise, d'altaquer avec
rédigea le prospectus pour l'édition des zèle les parisans de l'erreur.)
OEuvres (rArnauld, faite à Lausanne. H Troisième proposition. I. I p. 123, art.,

écrivit à l'archevêque d'Uirecht pour adhé- Hkrésies. Dans le vr siècle on compte, dans
rer à son concile et Ir.ivailler aux Extraits Moreri de 1725 parmi les hérétiques, les
,

des Asserliims (ie'iicsuiU's avec Minard et le prédestinaliens, qui n'ont jamais existé. Un
conseiller Roussel de la Tour. 11 donna quel- auteur moderne en a fait ttne histoire pleine
ques autres écrits contre les Jésuites, il d'absurdités et de suppositions fausses, (Les
fournil ierécil de quelques miracles de Paris absurdités el les fausses suppositions sont le
dans le ridicule recueil de Monlgeron ; il fit partage de ceux qui, contre la foi de l'hi-
une lie de ce prétendu thaumaturge, il stoire, osent nier l'existence des prédestina-
donna aussi les Vies de Vialnrt, de Sinf/ltn, tiens dans le sixième et le neuvième siècle.
de Nicole: les Eloges de Levier, de Giberl, Ces suppositions et ces absurdités appartien-
de La-hbert , de Floriot , de Thoinns du nent surtout d'une manière spéciale au pe-
Fossé, etc., etc. Il donna beaucoup d'autres sant compilateur dont nous examinons ici
ouvrages ; nous nous arrêterons sur les sui- l'ouvrage).
vants. Quatrième proposition. Ibid. Gotescalk
a été accusé faussement d'hérésie, el plusieurs
BiHLi THÈQUE des écrivains ecclésiastiques ,
auteurs très-c nnus l'ont justifié dans des ou
'3 vol., pour faire suite à celle de du Pin.
vruges publiés (ajoutez, ouvrages remplis do
Dans cel ouvrage l'abbé Goujet se montre
l'cspril d'erreur et d'hérésie).
consiammont grand admirateur de l'évê-
Cinquième proposiiion. t. I pag. 12t. ,
que d'Ypres.
M. de Héricourt, dogcn de l'Efilise cathé-
drale de Soissons, mort appelant de la consti-
Discours sur le renouvellement des éludes
tution Uitigenitw:, le 19 feirier 1731, a été
depuis le xiv siècle.
sincèrement regretté et pleuré des gens de bien
On le trouve dans la continuation de l'His- et des personnes raisonnables de tout sexe el
par le P. Fabre {Voyez
toiie ecclésiastique, de toute condition. Dès qu'il fut mort, toute
ce nom], que l'auleur avait beaucoup aidé, la ville Ma
avec empressement lui baiser les
515 COU GOU S46

toucher queli/ue chose a son corps,


jned.i, faire condamnés. Témoin encore, t. Il, p. 475,
demander de ce </«(' lui (ivai( 'Jjtpnrtfini pour l'article de M. Voisin, el p. 150, celui du
ie conserver nvvc véiu'rnlion. (On veul ici faire P. Le Quien, où il donne tout l'avantage au
un saint d'un vieux liéréliquo. l'iusde quinze P. LeCourayer.) Le succès, dit-il, a été beau-
chanoines ne voulurent point assister à l'en- coup moindre dans la disputequeleP. Le Quien
Icrrcnienl de M. de Hcricourl, el le cliapilre a eue sur la fui de sa vie avec le P. Le l'ou-
6lul pour doyen un de ceux qui avaient rayer, chanoine régulier de Sainte-G eneviève
donné une marque si authentique d'aversion et bibliothécaire de la maison de Sainte-G(ne-
pour les erreurs du défunt.) viève du Mont, à Paris, maintenant en An-
Siaicme proposiiiun. t. I, p. 188. Juenin gleterre, mais toujours catholique Voyez
(Gaspard), tliàoloijien ccU'hre de notre lemps. Coi;nAvt;u). Gomm" feu M. le cardinal de
Les Instilulions Ihéologiques de cet auteur Nouilles avait cru devoir dérider contre le
ont été enseignées lilirement, et même par iau- chanoine régulier, le P. Le Quien dédia son
torilé des cvét/ues dans jilusieurs séminaires ouvrage à cette éminence. Il est sorti da7is
dcFrance. (On ne dit rien du niandetnenl de cette dispute du caractère de douceur de et
M. l'évéque de Nojon, qui a con(1aiuné, ie modération qui éclate dans autres écrits,
ses
22 mars 1708, les Instituliuiis du P. .luenin, et qui eût, ce semble, été d'autant mieux placé
ni du décret de Uonie en 1708, qui les a ici, que ses écrits sur cette matière paraissent
proscrites). fort inférieurs en tout à ceux de son adver-
Septième proposition. I. I, p. 118. Fien- saire.
nebet (Liheri), l'un des plus grands ornements Un autre article plus odieux encore est
de la l'acuité de Lonvain. (A|iparemaicnt que l'approbation que M. Goujet paraîl donner
le sieur Hennebei n'i st ici décoré de ce titre aux ])ropositions nesloriennes que Fontaine
flatteur que parce qu'il fut, en 169i, député avait avancées, el qn'il fut obligé de ré-
à Rome par les jansénistes de Flandre , et tracter.
qu'il y figura avec grande dépense comme
M.Gou;cl,dans son second lome, uage -'iG,
un ambassadeur. Mais on aurait dû ajouter, en parlant de M. Le Pelletier, abbé ae Saint-
ce qui est rapporté dans les Mémoires chro- Aubin, avance une fausseté, quand il dit que
nologiques, que, les fonds venant à lui man- cet abbé prononça, le 20 novembre 1(J:I2,
quer, il fut oldigé de diminuer son train, d.ins l'académie d'Angers, l'éloge de M.
puis d'aller à pied, enfin de quiller Rome Henri Arnauld. Le plaisir de faire louer un
presque tout nu, el d'arriver en Flandre prélat, du nom d'Arnauld, par un homme
fait comme un vrai pèlerin). aussi catholique qu'était M. l'abbé de Saint-
Huitième proposition, t. II, p. ki) art. , Aubin, lui a fait trop aisément ajouter foi
de M VLT.LiN. /(' lie faut pas dire non plus que sur cet article à l'édileur jansénien des qua-
M. Mauguin entra en dispitte avec le P. Sir- torze lettres liiéologiques contre M. le car-
mond, jéniile, sur l'hérésie prédestinaticnne, dinal de Bissy
qui est une pure chimère mais sur le Prédesti- M. l'abbé Saas
;
a publié d'excellentes let-
nai us ;j«6/jV ;;«) ce jésuite. (V^oilà encore le tres contre ce premier supplément dont nous
prédcstinatianisnie trailé de chimère. Sans venons de parler. Il y relève une infinité do
doute que M. Goujet ne regarde aussi le bévues de M. Goujet, et il lui reproche av(C
jansénisme que comme un fantôme l'un est :
raison celte quantité prodigieuse de faux
assez ordinairement une suite de l'autre.] jugements qu'il porte à tort el à travers, au
Neuvième proposition, t. 11, p. 173, art. gré de ses préventions.
d'OpsTiiAET. Antiquœ ficultatis theologiœ Lo-
vaniensis discipuli, ad eos qui Lovanii sunt, On
voulut l'obliger à y mellre des cartons ;

il s'y refusa, cl l'alibé Tliicrry,


chanoine et
de declaratione sacrœ facultatis Lovaniensis
recentioris, circa constitutioneni Unigeniius chanccli; r de l'Eglise de Paris, en fut chargé
in-12, 1717. /,') troisième et dernière parti/' de àsa pliee.Cel ecclésiasiique instruit, el qui
cet excellent ouvrage est contre l'infaillibilité refusa depuis l'evéclié de Tulle, fit plusieurs
du pape. (Cet ouvrage, que l'on appelle fTcv/- changements dont Goujet fui très-mécon-
,

tent. On peut voir dans ses Mémoires, l'im-


Icnl, est contre la constitution Ùnigcnitus,
comme le litre même le donne assez à en- portance qu'il met à raconter ces détails, où
tendre ; et quand il ne serait que contre l'in- perce la vanité d'un auteur.
fuillibililé du pape, nous .'•crions assez en En 17i9, Goujet donna un second swpp?(^»j«nt
droit pour le déclarer mauvais.) au Moréri , également en 2 vol. in-fol. On
Dixième proposition, t. Il, p. (13, de .M. du n'en retrancha (jtie les ariicles de Ouesnel.
Pin. Dans le même temps, M. dul'in était aux de Pelilpied et trois ou (jualre aulres. Ces
prises avec M. de llarlay, archevéï/ue de Pa- deux suppléments oi\l été refndns dans l'édi-
ris, qtie l'on avait prévenu contre lui. Ce pré- tion de I7,")!t, en 10 vol. in-fol. Flienno
lat fit contre lu nouvelle Ribliothèque un François Drouel, avocat, mort le 11 septem-
brait qui intimida l'auteur et qui le porta d bre 177",», fut chargé de ce travail. Celle
donner une condamnation de quantité de pro- compilalioa a un défaut choquant. Tons les
positions de Sun ouvrage qui étaient inno- appelanls y scml loués avec une prolixité
centes, et qui n'en fut pas moins supprimé fnliganle. Des brouillons (jui déchirèrent
,

par une ordonnance publique l'u l'ô av il l'Fglise par h ur obstination et perpétuèrent
1693. (iM. Goujet se constitue, comme on d- miilheiiicnses querelles, y sont vantés
voit, le vengeur des jansénistes qui ont été conmie de- Pèn-s et .les lumières de l'Eglise.
547 DICTIONNAIHE DES JANSENISTES. SiS

GOURLIN (l'iEnRE-ExiEXNE) naquit à ncl, naquit à Vébo, près de Ltinéville, le


Paris in 1693, fut ordonné prêtre en 1721, et 4 décimbie 1750, fut professeur eu collège
s'acquit de la célébrité par sa vive opposition de l'ont-à-Mousson, puis curé d'Embermes-
tiiï dorrpts
(locrels do"tn'itinnes
dogin;itiques ''^ rc™t:^«
de l'Eglise. inf.i>.riït
Interdit nil
iiil, dans \n
H.-ittc diocèse an
le dît^nAcn Nancy. PVci
de Mnn/^v de la
C'est iln là

par son archevêque, M. de Vintinii'lo, il vé- qu'il liit envoyé aux Ktats-Généraux. Nous
n'avons pas à nous occuper de sa
"' ~" vie pol"
cul caché, ne s'oC(upant qu'à écrire in faveur
'
' ~ ' "

du parti qu'il avait embrassé, et mourut le Ijque ou des fai's qui sont la conséquence
1 j a> ril 1775, à Pai is. Le curé de sa paroisse
(le ses opinions. 'Nous dirons sculcnienl que

lui refusa les derniers sacrements; mais p.ir lorsque la constitution ciiiledu cleigé eiit
ordre du parlement et des huissiers exécu- été décrétée, il fut le premier ecclésiastique
teurs, il administré.
fui qui prêta le serment, cl que deux dépar.e-
tiev de uuuisici,
Elèv.- ui; Gourlin lui
Boursier, vjuuiu.i .u. succéda
=u^iv.uu incnls l'elurent pour évéquc, la Sarllie ct le
dans la tâche de composer des écrits pour Loir-t t-Cher. Il opta pour ce dernier et fut
les évcques et les curés qui lui en deman- sacré le 13 mars 1791. Sa carrière ecclésias-
dai 'ni, et pcul-élre pour ceux qui ne lui en tique fut terminée par le concorda!. 11 écri-
demandaienl pas. Son premier ouvrage en ce vit beaucoup pour la défense de l'Eglise

genre fut un Mémoire pour des prêtres du constilulionnelle, dont il était la plus ferme
diocèse lie Sens contre Vlnstritclion p'isto- colonne ouire un grand nombre d'arlic es
:

raie de ,M. Languel, du 15 août 1731. C'était dans les Annales de la religiin [voyez Des-
alors l'usage d'exciter les curés à réclamer bois), il publia aussi un gr.ind nombre de
contre la doctrine de leurs évèques. Ce M(f- lirochures. Nou-seulemenl il fil beaucoup
moire, publié en 1732, fui suivi d'un second, parler de lui, mais il en parla beaucoup lui-
publié de 17i-2 à 1755, en 2 vol. \n-'*°. <îour- même, et il mourut le 23 mai 18)1. On peut
lin inlcrromi>il quelque tomps ce travail, p:ir
"- --•:-.- dans
voir son artic'e ^ i~ « '•- j-c-.i
\a Biographie de Fel-

l'ordre de Coursier, pour composer Vinslru- 1er. Nous noterons ici quelques-uns de ses

clion pastoral- sur lajitflice chrétienne, pu- ouvrages, et d'abord nous parlerons de sa
bliée en 17i9, sous le nom de M. de P. isli Chronique religieuse qui parut île 1 18 à
gnac. Depuis il donna succcssiiemcnt les 1821, cl dont la collection ro:nie 6 vol. iu-8".
Appelants justifiés; liuelques écrits contre Cette Chronique continuait dignement les
l'abbé de Prades car Gourlin est de ces cens Annales de la religion, qui avaient continué
qui, à la honte de l'esprit humain, combat- de même les Nouvelles t'cclésiastiques. Ceux
I» .A..:!.;, ni l'/x..........
vérité Pi..^r\ïAlA
et l'erreur, l'impiélé
£i
etî1 .1
la fiii
foi mil y
qui V travaillaient
f rH V H on
.1
avec
ï I^rpnr.'ii ni
ninf. Grégoire
1 1 ï âtnii.iit
étaient
1
tent la
avec une ardeur égale) cinq lettres aux édi-
;
Deberlier, ancien évêqne de l'Aveyron; le
teurs des œuvres posthumes de Petit-Pied, président Agier (fu//C3 son article); le pair
1750; Examen des Réflexions sur la foi adres- de France Lanjuinais ; l'abbé 'l'abaraud,
sées à M. rarclieiéque deParis, 17C2; l. tires éi dont nous parlerons plus loin ; l'ubbé
un duc et p lir sur l'instruction pastorale île Orange, qui avait été aussi rédacteur des
ce prélat, du 28 octobre 1703; requête conlic Annales, tic.
les actes de 1705, elc. Nous avons vu qu'il Légitimité au serment civique exigé des
fui auteur de VJnstruction pas:orale, pub.iée in -8" de
fonctionnaires ecclésiasii'/iies ;

par Jl. de Fitz-Jamcs contre Har.louin et 33 pages.


Berruyer en 1700, 7 vol. Il le fut aussi de
l'ordonnance du même au sujet des asser- RciNEs de Por/-lîoj/a/; 1801.— Autre édition,
tions et des écrits faiis pour la défense de 1809, dont la vente fut interdite.
celle pièce, et en 1769, il donna les OL'uvres
posthumes de cet évéque, en 2 vol.; du moins Essai uistouique sur ,es libertés de l'Eglise
il les annonça ainsi; mais il y avait sans gallicane, etc.; 1818, in-S°.
doute ici quelque restriction mentale car ses ;

OEuvres posthui e.? étaient de l'éditeur même. Il dans VAmi de la religion deux nr-
y a
C'était encore Gourlin qui rédigeait ce qui sur cet ouvrage. Nous allons extraire
ticles
paru! sous le nom de M. de Beauteville, évo- quelques passages du premier (ton. XIV,
que d'Alais, dont il a\ail gagné le grand vi- « Je défierais le plus bab !o
n° 301, paiie 33'7).
caire de confiance, ct dont par ce moyen, il faiseur d'analyses, dit l'auteir, de par\enir
dirigea les démarches, comme il avait dirigé à en faire une bonne de cet ouvrage incolié-
celles de.M. de Filz-James. Le même lut éditeur renl cl confus, assemblage informe d'anec-
du Traité de la nature de l'dme et de l'origine doctcs vraies et fausses, de réflexions dé-
de ses connaissances, par Iloclie, contri' le cousues, de sorties déplacées, de digressions
système de Locke. Enfin il est auteur de ['In- ennuyeuses. On ne sait jamais où en est l'.iu-
stitution et instruction chrétienne, dile Je teur ni où i; va; il confonl perpétuellement
Catéchisme de Naples, et dédiée à la reine les épo ;ucs ; il cite à tort ct à traversiez
des Deu\-Siciles, 3 vol. in 12 ouvrage par- : au'orilés les pins suspecie;. C'eU dans des
ticulièrement cher aux appelants, parce que recueils décrics qu'il va le pins souvent
leurs maximes y sont développées avec une chercher ses témoignages et c'est là-dessus ,

préférence et une afîectation marquées. qu'il fovde ses plaintes cl ses reproches. Pas
Gourlin présidail aux Nouvelles Ecclésiasti- plus de criliqu que de méthode, ni de rai-
ques, et a même eu part, dit-on, à tous leis sonnement que de si j le. E-say ns ce[^^endant
écrits sortis de son parti dans lei Ircnle der- de distinguer quelque chose dans ce chaos ;
nières années de sa vie. cl si nous ne parvenons p is à bien analyser
GllEGOlUE (Hesri), évéquc consliUili hi- cette production sineulière , délachons-cQ
»49 GRE GRE 550
quelques traits. Nous n'avons gnrac ae cher- bien précieuse; il aurait pu s'apercevoir
cher à réfuter loiilos les nssertioiis clo l'au- que le même fait est rapporté dans les Mé-
loiir; il f.iuclrait pour cela des volumes, et, moires pour servir à l'histoire ecclésiastique
en vérité u'ia n'en vaut pas la peine. Nous du xvm' siècle, tome H page i35, et que ,

nous bornerons donc à des remarques qui le pape, dans un bref aux cardinaux fran-
feront juger des principes et du goût de çais, annonçait cet acte si mystérieux et si
M. Grégoire, ainsi que de la confiance qu'il occulte.
mérite.
L'auteur, après avoir tracé à sa manière
M. Grégoire proposé de faire l'his-
s'est ^

l'histoire des prétentions ultramoniaines et


toire des libertés derÉgisi- gallicane.... D'a- ,

être redescendu de (saint * Grégoire Vil à ',i


bord nous aurions voulu qu'il eût daigné
Pie VI, puis remonté de ce' dernier ,1 Boni-
nous expliquer ce qu'il entend par ces liber-
face VIII et même plus haut, raconte avec
lés; car ou eu parle si diversement, et tant
lie gens ont pris plaisir à embrouiller la
le même ordre ce qui est rela' if aux quatre
inaiière, qu'on ne sait plus qu'en penser.
articles. blâme avec sa verdeur ordinaire
11
la faiblesse qu'eut Louis XIV de négocier
Sont- ce les libertés de Pitliou un celles de
avec le pape. Il s'y serait pris, lui, d'une
Kossuel d.'
, Durand de Maillaïuie ou de
Flcury, des parlements ou de la Sorlioniie?
manière plus expédilive. // était plus simple
et pins sage, dit-il, d'en revenir sur-le-vhamp
Sonl-cc les libertés en vertu desquelles on
à l'usage de la primitive Eglise. Ailleurs
forçait, par arrêt, les prêtres à [lorier les sa- il

crements aux mal, ides, ou bien ci lies qu'on tranche la (|iieslion avec la même faciiité. II

déduit des quatre articles, et qui sont ensei-


fallait, selon lui, faire donner l'iustituton
par le métropolitain. Cela est plutôt fait
gnées dans les écoles? Qui sera juge en cette
matière, des jurisconsultes ou des théolo- dans le fond. A la vérité, il en serait résulté
giens? car lis premiers diffèrent beaiiroup un schisme, mais ce n'est pas ce qui peut
des seconds dans l'explicalinu qu'ils donnent effrayer M. Grégoire. Il est aguerri à cet
de nos libertés. 11 faudrait donc ce semble, égard. Il a vu un schisme, il y a coopéré; il
,

commencer par s'entendre; mais je serais se consolerait d'en voir un second, comme
tenté de croire que c'est ce dont se soucient Buonaparte lui en avait donné quelque temps
peu ceux qui ne l'ont sonner si haut nos li- l'espérance. Louis XIV, qui n'élail pas si
épris de ce doux moyen que l'évcque coi:Sli-
bertés (juc pour avoir le plaisir d'y liouver
lutioiinel, (it donc la faute d'écrire au pape,
toui ce qu'ils veulent, et de faire passer sous
le 24 septembre 1G93, une lettre où 11 lui
ce nom des systèmes funestes à l'Eglise, et
subversifs de sa discipline. Je gagerais même annonçait qu'il avait donné des ordres pour
que M. Grégoire, tout évéque et tout gros que les choses contenues dans son édt du
de citations qu'il est , aurait de la peine à 2 mars 1G82 ne fussent pas observées. Plu-
nous spécifier bien nettement en quoi con- sieurs évêques nommés écrivirent aussi dan.»
sistent nos libertés. Il a l'air de regarder
le même
temps, et chacun en son nom, une
coniMie des auiorités à peu près égales les uns ont cru voir une ré racta-
lettre oii les
lion, t.inJis
que les autres n'y ont trouvé
quatre articles de ItiSi, ou un arrétdu p,ir-
leuient; il met prosiiue sur la même ligna qu'une excuse générale. Ce qu'il y a de cer-
tain, c'est que les signataires
Bossuel et Durand de iM.iillanun; il a sous y assurent
la main un tas (l'écrivnins jdtucnhti s dont il que leur intention, non plus que celle du
clerijé de Fi ance, n'a ],as été de rien
étale complaisammcnt les pass.iges, et qu'il détermi-
nous donne bonnement comme des espèces ner sur la foi, et de proposer au':un doqme
d'oracles. Ainsi , vous le voyez s'appuyer comme appartenant à la foi. Laissons M. Ùré-
tour à tour sur Caylus, l'évoque d'Au\erre , goire se récrier sur la pusillanimité des
évo-
sur Colbert, l'évêque de .Montpellier, et sur ques
des hommes tout à fait obscurs ou décriés ;
M. Grégoire aurait pu se dispnser de
Le Gros, Gau'hier, Minard , ['Avocat du faire ntrer dans son Essai ce qui s'est
(

diable, etc. Ce dernier recueil, aussi insipide passé en France à l'occasion du livre de
qu'impertinent, est un triste lémoignage à Quesneletdcla bulle qui le cond.imraait.et il
invoquer, et j'ai bleu mauvaise opinion de aurait bien dû nous faire grâce d'une foule
la sag.icite et du discernement de celui 'jui d'anecdotes apocryphes, de réllexions niai-
i
écrit l'histoire sur de telles garanties. ses et de déclamations vagues qu'il a trou- i
M. Grégoire a la prétention de savoir vées à cet égard dans les écrivains jansé-
beaucoup de choses, et d'avoir fait des dé- nistes du temps. Les Uexnples, h's Mémoires
couvertes qui avaient échappé aux recher- sur Port-Royal, la Vérité rendue sensible
la ,
ches faites avant lui. Ainsi il f.iil grand bruit Vérité persécutée par l'erreur, et autres pam-
des pièces curieuses qu'il a trouvées dans phlels de cette force, sont de tristes sources
,
'

les archives pontificales .imenées à l'aris, et et de pauvres garants. On est tenté de


rire
il e>t tout lier d'y avoir déterré des protes- d'ailleurs (|uaiul on voit M. (irégoirc si
/a/i'orts occu//r,s' par exem(ile, l'acte par lequel
; chaud en faveur du jansénisme, qui ne se
Clément XIU cassa, le ;! septembre 17ii.'t, félicitera pas beaucoup d'un pareil apolo-
les arrèls du parlement contre les jésuites. giste. 11 y a tel avocat que je paierais
Il a fait là ^érit .blement une trouvaille
pour
ne pas se charger de ma défense

•iNoiis ajoutons ce mol, que M. l'icoi ix oiililié toutes lois qu'il a iioiiiiiié ce grand poniifc cdwvmsé
par ri^I^lise.
.

551 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES, 552


GUOS (Nicolas Le), docteur en théologie peuples fidèles possèdent en tout temps le
(le l'université de Keims, né dans celle \illc, fond et la propriété des clefs. »
les derniers jours de l'année I6T0, de parants
obscurs, s'est fait un nom par le rôle qu'il a
MÉMOIRE sur les droits du second ordre du
clergé, 1718, in-1".
joué dans le parti des anticomtiiutionnaires.
Après avoir élé chargé par rarchevéque de Cet ouvrage qui renferme le même sys-
,

Reims, Le Tellier du petit séminaire de


, tème que le précédent, fut proscrit par arrêt
Saint-Jacques il devint ensuite chanoine de
,
du conseil du roi de France , du 29 juillet
la cathédrale; mais son opposition à la bulle 1733.
Vnigcnilus ayant déplu au sutce^seur de Le
DiscoiRS sur les Nouielles Ecclésiastiques.
Tellier Mailli ce prélat] l'excommunia et
Sans nom d'auteur, de libraire, ni de ville.
( ) ,

obtint une lellrc de ciichel contre lui. Le


In-4% 7 avril 173a.
chanoine, obligé de se cacher, parcourut
différentesprovinces de France passa on ,
\"oici le jugement que porte de cet ou-
Italie, enHollande, en Angleterre, et enfin vrage, écrit avec emportement et malignité,
se fixa à Uirccht, o\i il s'ab-tint, pendant un (les plus grands jansénistes M. l'élit- ,

quelques années, de célébrer la sainte messe l'ied dans sa fameuse Le^re, imprimée en
,

(Voyez BniïjLET, de Gknnes). Le soi-disant décembre 1735 « C'est une chose incom-
:

archevéïiue d'Utrechl nommé Barckman , ,


préhensible dil-il p. k, que l'apologie
, ,

lui eontia la chaire de théologie de son sé- qu'un célèbre théologien des nôtres a osé
minaire d'Amcrsfort emploi qu'il remplit
,
entreprendre de Vautetir des Nouvelles Ecclé-
arec tout le zèle d'un enlliousi.isle jusqu'à siastiques. L'air de la Hollande est conta-
EH m;irt, arrivé'' à Itliinwik près d'Utrecht, ,
gieux. Le convuMonismc, monté sur le figu-
le '• décembre ITol, à soixante-quinze ans. risme a pénétré dans cette province; il y a
infecté pr.sque toutes Ls létcs : le bon cœur
Du nENVEiisîîMENT (hs libertés de VEgliae de notre théologien fait illusion à son esprit.
gallicane, dans
l'affaire rle'Ja'conslilulion Parmi les appelants qui ont de la réputation,
Unigenilus. 171G ou 1717, 2 tomes in-12. il esl le seul qui ait fait une si t 'méraire en-

M. Le Gros fait ici montre d'un zèle qu'il treprise aussi n'esi-il avoué d'aucun de ses
;

n'a pas pour la conserv;itiou de nos dioils confrères, et nous sommes ici bien autorisés
légitimes (1). 11 a cru qu'en s;> couvrant de de leur part à ia désavouer. »
ce spécieuv prétexte, il séduirait plus aisé- Pour montrer combien cet écrit oe Le Gros
ment le peuple, et sur^jrendrait uséme des est indigne d'un chrétien nous en allons ,

personnes plus éclairées, il s'est trompé. A rapporter quelques traits ils sont si mons- ;

peine son livre parut-il, qu'on publ a une trueux que leur difformité suffira pour en
,

Lettre à un seigneur de lu cour, qui dissipa inspirer une juste horreur.


en peu de mots cet amas de chicanes et tout Page 2. La bulle, considérée par le fond,
ce vain étalage d'érudition. On y démontra se décrie d'elle-mê ne. L'autorité d'une pré-
les trois propositions suivantes. tendue acceptation universelle dont on la pare,
Première proposition. Le jugement porté les interprétations et les commentaires dont
à Rome par la ronslilution iinigei.itus n'a on la couvre, ne font qu'augmenter sa diffor-
rien de contraire à nos libertés, d'où 11 suit mité et sa laideur naturelle.... Le nom du pape
que la première partie du li\ re duRcnverse- ne fait que lui imprimer une efficace d'erreur,
7nenl des libertés, etc., laquelle contient plus qu'elle n'aurait point sans cela. Combien de
de trente abus prétendus de ce jugement, protestants rougiraient d'employer des ex-
n'est qu'un tissu de fausselés. pressions si atroces?
Seconde proposition. La constitution a été Ibiil. Mais à qui en veut ce monstrueux
reçue en France d'une manière très-con- décret? Il va insulter le Tout-Puissant jus-
forme à nos libertés. Par conséquent, qua- que dans sa redoutable sainteté. Kst-ce donc
rante autres abus qu'on impute à celte ré- Luther qui parle de la bulle de Léon X"? Non,
ception dans la seconde partie du livre sont c'est le sieur Le Gros: et ce même homme
autant de chimères. qui vient de vomir contre la constitution de
Troisième proposition. Dans l'clat où sont si affreux blasphèmes, nous vante après cela

les choses par rapport à la conslilution


,
tranquillement la candeur, la simplicité la ,

Unigenilus on ne peut refuser de s'y sou-


, douceur, la patience des gens de sa secte. Il
mettre, sans violer les lois fumlamentules de ne lui man(|ue plus que d'en vanter la mo-
riitat ,il sans faire à l'Eglise gallicane le destie, lui qui a l'audace de dire, page 4,
plus grand outrage qu'elle jiuisse recevoir. qu'un janséniste est un homme qui réunit
Ces trois propositions, si clairos et aisées clans sa personne, avec la foi et le mérite , la
à établir, renversèrent de fond en comble tout probité et la piété.
l'édificedu chanoine apostat. Aeut-on savoir si à tant de vertus le jan-
En général, Le Gros et île ouvertement, séniste ajoute le respect pour les puissances
dans ce livre, le système de Richer et de ecclésiastiques? (>u'on écoute le Réfugié.
Marc-Antoine de Doioinis. On y lit, lom. I, L'épiscopat, dil-il, page 5, était avili et rem*
page 346, que « tous les pasteurs et tous les pli de sujets riui n'avaient d'autres lumières

(I) L'auteur de ces réflexions emploie, en parLini bien tenir, il y a cent ans, dans un journal ou
(\dlait
des préienitues libertés gallicanes, un langage qu'il dans un livre qu'où voulait publier.
j 1 ,

sss GRO Gl'.O £."*

çue relies qu'ils avaient puisées à SaintSul- différence n'est-elle pas aussi grande qu'on
pue OH rians clef écoles encore plus suspectes.... le pense.
Au milieu de la capitale du royaume, s'éle~ Il e^t(page 9) extrêmement embarrassé
Vident des séminaires et des écoles pulilii/ues des excommunications ipso facto que l'on
cil l'on faisait profession d'ensei ner les fables encourt en lisant les livres dont la leclure
vltramont ines avec le uiolinisme ; et c'était esl défendue sous cette peine. Pour s'y sons-
dans es sources emjioisonnées que la noblesse
< traiie, lui et les siens, il prétend que cello
française qui se destinait à l'é.at ecclésias- défense est dans ces bulles une clause abusive.
ti'jue ollaii puiser, et c'est là que se formaient Il loue ( page 86 ) Saini-Cyran aux dépens
les évéques. de saint Vincent de Paul, sur quoi il a été
Enfin , pour joindre nuK \ices du cœur soliiloment réfuté par M. Collet, dans son
l'ahsdidilé et les tléfauls de l'esprit , Le tires livre intitulé Lettres critiques sur différents
:

nous donne, page 17, coiiune nne chose ca- points d'histoire et de dofjme , adressées à
pable de rajeunir l'H^lisc ou du moins de la i'auttur de lu Uéponse à la'Bibliothèque Jan-
consoler dans .-ïi lieillesse { le croir lil-o ? ) i séniste par M. Le Prieur de Saint-Edme.
,

l'abdication volontaire de révér/ue de Saiiit- 1744. Ces lettres mettent en pou Ire tout ce
Fuponl de cet infortuné iirélal qui fut le
, que dit Al. Le Gros, soit en faveur de Saint-
jouet et la viclim du pirli. Au reste, Le
' Cjran, soit conire saint Vincent de Paul.
Gros est un des chels di: p;irti des figurisles. 11 prétend ( page 15
_ )
que c'est une imper-
Il n'a pas rougi d'onscifiner publiquement, tinence ( car il aime beaucoup ce terme) de
dans 1rs écrits qu'il a dictés à Ulreclit, qiio dire que le système de la délectation victo-
le grand prêlre 7/''7(, déposé du sacerdoce, rieuse conduit au quiélisme, couioie si la
nous marciuail clairement (|uc le pape serait chose n'était pas démontrée.
liienlôt dej)osé , parce qu'il a prévariqué à PagelS, ilailaque le saint el savant arche-
l'exemple d'iléli. Dans cette ridicule pensée, vêque de Vienne, M. De Saléou, sur les Irois
^oici cumme il a expliqué ces paroles du Lettres qu'il a adressées à M. Bossuet, évéque
premier livre des Rois, cliap. 2, .<uscilabo de Troyes.
viihi sacrrdotem fnle'em : Nous aurons hien- P;ige 57, en parlant de M. l'ovêquede .Mar-
lôt un pipe juif [Voi/ez Eiemare). Avouons, seille, il dit Un M. de Delsunce; mais quel
:

après cela, que tous les fanaiiques ne sont autre qu'un Le Gros peut parler avec si peu
pas dans les Cévennes, et (|u'iin pareil appro- de respect d'un des plus respectables prélati
bateur des Nouvelles ecclésiastiques est par- du royaume?
faitement assorti au mérite du libelle dont il Il suppose que c'est le sens de Calvin
qui ,
a pris en main la défense {Votjez Fontaine). a été conlamné dans les cinq Propositions, el
il ne dit sur cela que ce qu'a
RiiPONSE à la Bihliolhèijue Janséniste, avec dit sa secte,
des remarques sur la réfutatinn des cri- dans l'écrit à trois colonnes, etc.
ti'jues de M. Eaijle , et da éclaircissement» Ce vieux liéréli(iue a l'insolence de pré-
sur les lettres de M. de Saleon évéqae ,
tendre que quand ou transgresse une lo'
dclihodez, à M. IJossuet, évé /ue de Trai/es. souvent, elle n'oblige plus, el qu'ainsi,
Naniv, aux dépens de Joicpli Nicolai, 17iO. parce qu'on a transgressé la bulle d'A-
lu-12; W8 pages. lexandre MI, il n'en doit plus être question
C'est donc pour cela que la secle ne cesse
Le Gros dans cet ouvrage, veut faire
,

passer de se révolter conire les lois les plus solen-


jansénisme pour un fantôme. 11 dit
le
nelles ; c'est afin de pcuivoir ensuite tir-r de
toujours Les prétendus jansénistes, ccui
:

qu'un nomme, ceux qu'on appelle, ceux à qui sa révolte même le drot d'infirmer la loi

on donne le nom de jansénistes, il rougit de comme si la muliilude des prévaricateurs


des pécheurs pres( rivait contre les com-
son nom il a raison.
;
,

Il ne veut pas non plus que le système de


nian.lemeiils qu'ils violent.
la deleciatioii vicloiieuse soit l'Iiéiésie de
Page 03, il (lit avec complaisance, qu'au-
Jansénius il trou\c mauvais que l'on con-
cun évêiiuo n'a excommunié.... n'a fait pour-
;

fonde la délectation viilorieuse avec la né- suivie par les of/iciuux n'a fait refuser les ,

cessitante. Il va pliiS loin; il prétend qu'il en


sacrements, elc. l'roposilioii fause, même
est peii qui tiennent le système de Jansénius
dans temps
qu'il osât l'avancer; mais
le

sur (Cl article et (jtf presque Ions font pro-


,
devenue bieu plus fausse encore, depuis
fession de suivre l'écule de saint Thomas
l'impression de sou livre. On voit par là
(p. 5).
combien il est nécessaire que les évéques
Il appcl'c triviale l'accusation do
agissent avec vigueur, coml.jen sont loua-
confor-
miié avec Calvin et Luther, etc. Mais si celle bles ceux qui l'ont fait, quelle conséquence
ac usation est tritiale, n'ot-co point parce tirent les novateurs des meuagemeiils qu'on
que le crime qui en est l'objet saule aux a pour eux on ne les écrase pas, donc ils
:

yeux de tout le monde ? Les catholiques , les n'ont pas tort; c'est leur raisonnement.
calvinistes, les luthériens, la voient ti'us, 11 soutient on plein le richérisme, et il est

celle coi!/"ormi(e, parce qu'elle esl en effet surpris, dit-il, page SO , qu'on ait souscrit
sensible et palpable. Ou delinit quelquefois CI) France à la condamnation de la 'JO' pro-
un janséniste, un huguenot qui va à lu inesse. position de Qucsnel.
Poiiiciuui? parce qu'il est évid nt qu'à la Maniel di cnnÉriF.'), contenant le livre
messe près , le jansénisle s'accorde avec des Psaumes, le Nouveau Testament et l'Imi-
\e Jjuguenot. Encore, sur la messe même, 1 tation de Jésus -Christ, avec l ordinaire de
DlCTlOnNAlUE U£S Uéuésies. 11.
IS
555 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 55B

fa mwje. A Cologne, aux dépens de la com- Il ne pas moins qu'anc tête nnssi
fallait
pas;nie. 1740, ia-18. folle el aussi impi'^ que celle de Gu..v>r

Il a été imprimé à Utrecht, sous le nom pour concevoir l'idée fanatique qui remplit
tout ce 1 belle.
de Cologne, ei réimprimé à Paris.
Tout le monde sait qj'on a fait une infi-
fjudver prétend que par la Constitution,
Jcsus-Ciirist est ercoinmunié ; «I, en consé-
nité d'é iilions du Nouveau Testaaient de
Mons des psaumes al- quenee, il a dressé des p; ières pour honortr,
; qu'on a publié aussi
dit-rl, page 61, le mystère de Jésus-Clirist ex-
Icrés et corrompus, et des traductions infi-
dèles de rimilalion do Jcsus-Cbrisl. Le .'\Ia-
communié. Un autre sou; ôt de la secle a fait
faire une estampe qui représtnle Jésus-Christ
nuel dont il s'iîgil réunit ces trois objets
daas un Irès-pelit volume d'une impression daas le désert, et le diable, qui, pourtenier
nompareille. Lu tra iuction du Nouveau Tcs- Kûtre-Seigneur, lui présente la (Constitution.
lamenl c.-l pus mauvaise, plus infidèle On voit, par ces traits odieux, que Jésus-
de Mons. Pour la version des Psau- Christ lui-même est devenu le jouet de ces
(jue celle
liveriil dans la préface qu'elle est
hypoeritis, qui font a leur gré servir son
iii s, on

f:>te sur le teste hébreu. Mais pourquoi


nom adorable, ses paroles, ses actions, à l'a-
vilissement de la religion, sous prétexte de
iibandoaner la Vuigate, seule version au-
thentique, et dani ua livre qu'on adresse
dée ier la bulle.
tîndvcr (pag. 10 de l'Avcrtis-ement) ose
;mx lidèles, sans excepter aucun état, leur
avanc^-r que toutes les fo s qu'on attaque un
jjrcsenter le lexle hébreu? Pourquoi, puis-
janséniste, on attaque Jésus-(]hrist même;
que c'est une œuvre du parti, si ce n'est
et que, comme Jésus -Christ fut lapidé
afin de Iraduire plus impunément, d'une
manièie qui favorise l'erreu ; le texte hé- dans la personne du saint Etienne, il es!,
breu étant 'eaucoup moins connu que celui par exemple, eaipr sonné dans la personne
d;i sieur Vaillant, qui se disait Elie, de M. de
de la Vuigate?
I\Iontgeron, et de tant d'au're^ dont les infâ-
GUDVEll (N ), curé de Saint-Pierre- mes convulsions ont mérité et les anathè-
le-Vieux, à l,aon, dépouillé ensuite de sa nie de lEglise, et l'horreur des fidèles, et
cure, en punition de sa révolte contre l"E- l'animadversion des magislrais et l'exécra-
g'ise. connu depuis en plusieurs endroits et tion de la postérité.
penlant plusieurs années sous le nom de Au reste, chaque page de ce déle^^lable
Al. Duchâteau, mort dans le lieu de sa re- écrit est remplie de blasphèmes, de calom-
traite, le 3 septembre 1737, après avoir re- nies airoces et de tint ce (jui peut révolier
nouvelé son appel et son adhésion à MM. de un cœur-chrétien et un homme raisonnable.
Senez et de Mont-jellicr, et mis dans son tes-
tament toutes sortes de blasphèmes contre
GUENIN (MAUC-CLâUDE), connu sous le
la bulle.
nom d'abbé de SiiNT .Ma'X, naquit en 1730 à
Tai'bes. Elevé au séminaire d'Auxerre sous
La constitution Unigenitus, avec des re- l'cpiseopal de M.deC lylus, il y suça les prin-
marques et des noies, ln-12. cines que favorisait ce préiaiffoî/pxMoiTox),
il parait qu'il y eut plusieurs éditions de après ia mort duquel il se relira en Hol-
cet ouvrage celle de, Paris, 1713, 220 pages,
; lande, oîi il termina sesé'udes. 11 fut ensuite
porte au litre... : Augmentée du sijslème des appelé à Paris pour y rédiger les Nouvelles
jésuiles opposé à la doctrine des propositions ecclésiasiiques; il y travailla sous .le nom
du P. Quesnel, et d'u.i parallèle de ce système iVabbé de Saint-Marc, et se monlra le digne
avec celui des pélagiens. L'édilev.r dit, dans succe-seur de son devancier Fontaine de La
son Avertissement, que son but est à'inspi- Roche; la feuille n'en fut pas p. us modérée
rer toute l'horreur que mérite lu balle. ni plus res]'ectueuse pour le saint-siège.

Entretiens sur les miracles de M. Paris. Cooim il ne passait pas pour un habile

théologien, Gouiliu. Mault;ot et l'abbé Mey


1738.
revoyaieni les arlicles théologiques. Guenin
Gudvei', écrivain peu sensé, s'étend fort rédigea les Nouvelles eccli'siasliques iusqxi'en
au long dans le troisième de ses Entre'
1793. A celle époque désastreuse, quoique
lims. sur les prétendus changements arrivés cilte feui le eût const;>mment défendu la
à la jamle de l'abbé Bt-scheranl; et, après constitution civile du clergé et prôné toutes
avoir entretenu lo public sur celle imperti- les innovations, le parti crut qu'il éiait pru-
nence, il G«e dire, page 110, qui la jambe de dent de cesser de l'im! rimer dans la capi-
cet abbé s'allungeii de cinq pouce.--. Que penser
tale. Elle fut transportée à UtrechI, où l'abbé
d'un auteur q i;i conle sérieusement de pareil- Jl'iuton la fitrepaïaîlre dans le même sens
lesfatuiiés? Ne sait-on pasquecel abbé, par- et le même format, et la rédige jusqu'à sa

tisan ridicule du d acre Pars, après s'être mort arrivée en 1S03. Les Nouvelles ccclésias-
donné si longtemps en speclacle, et avoir t ques finirent avec lui. Lorsque les temps
éié la table du public, par tant de scènes
furent devenus plus caluies, Gu.nin tra-
iiidérent?s, a eu !a confusion de s'en re- vailla aux Annales de la religion, qui s'im-
tourner dans son pays, avec la jambe aussi
1 rimaient chez Desbois, et qui étaient dignjs
défeclueuse qu'auparavant , et la réputatian en tout de soccéder aux Nouvelles. (Voyez
plus flétrie que jamais? Voyez Bescuerant. Di'SBois.) 11 pnraii q^'il n'était pas daas les
JÉsus-CnRisT sous l'anaihèûic. ordres sacrés, ou qu , tout au plus, il avait
Libelle de G7 p.iges, sans compter l'Aver- reçu lesous-diarouat. Gueuin mourut à Pans
Jissemenl et la Préface. le'l2avr 11807.
6bl GUE GUE iss
GDERARD (Robert) naquit en 104.1 à rait pas droit pour cela de refuser les tacre-
Rouen, entra dans la consré'^alion de Sainl- nienls.
Maur, eut p;irt au livre iiiiiiulé VAIibii com- isous ne parlerons ici que de ce qui re-
mendataire, el l'ut, pour cela, exilé à
Aui- i
garde la Constitution.
bournai, dans la lîresse; de là il fut envoyé I. M. Guérel a grand soin de répéter ce
à Fécamp, puis à Rouen, où il Diourut en que ont dit mille et mille
les quesnellistes
1715. fois , que
bulle e-i uniquement le fruit de»
la
inlrigues de la sociéîè; que les 101 proposi-
AiiRFGÉ de la sainte Bible en forme de ques- tions sont susceptibles d un sens vrai et or-
tions et de réponses familicrps avec des
thodoxe (pag. 32); qu(> ce n'esiqu'à forcf du
éclaircisseynenfs tirés des SS. Pèes el des
glosfs et d'interprétations sinistres qu'on a
meilleurs interprètes, divisé en dnix par-
pu leur attacher un sens faux et condam-
ties, l'Ancien et le Nom eau Testament ,
nable ; qu'on peut les défendre, sans être
troisième édition revue et atnimenlée.
hérétique en aucune manière (page 12^;
Rouen, Nicolas le Boucher, 1711, deux vo- qu'on n'est que lorsqu'on
sehi^mutique
lumes iii-1-2. Pub i en latin avec des prolé-
!
,

refuse de reconnaître pape pour pape le


gomènes, à Anvers, '3 vol.^in-8°.
et l'Eglise pour l'Eglise (pages 2'» et 25);
Tout n'est pas exact dans cet ouvrage, dit que ce n'est que par droiture, par déli-
Feller. On y trouve, en effet, plusieurs pro- catesse rf" conscience, par un inviolable at-
positions condamnées dans Baïus el dans tachement à la vérité que ce-; opposants
Jansénius; par exemple, à la page 17 du refusent de se soumellre à la bulle p ige 31] ; i

premier tome, après celte demande Dieu : qu'ils sont soumis à toutes tes déc.sions de
était donc obliijé de donner la grâce au pre- V Eglise; qu'ils embrassmt et qu'ils professent
mier liomme ? Il répond Dieu ne peut fiire un
: tous les doi/mes et toutes les vérités que
corps parfait ^ans toutesses parties. Il ne peut l'Eglise enseigne, et qu'ils condamnent de
faite une créa'ure intellectuelle, qu'il ne lui tout leur cœur toutes les hérésies et les >-r-
donne sa grâce. Voil.'i l'erreur de Baïus, qui reurs que l'Eglise proscrit et condamne
disait que l'éîat de la nature pure éiait im- (page 12).
possible. lirrcur inconcevable car, si la : Expressions, comme on voit, purement
grâce élait due à l'homme avant sa chute, jansèniennes, et qui montreni évideuuueiit
ce ne serait plus une grâce, mais une dette. que l'auteur ne regarde nu lement la C u-
Le pélagianismc se trouve donc iri uni avec stiiution comme une décision de l'Eglis';
le jansénisme; cl c'est ainsi (juc les extré- qu'au contraire, il approuve ceux qui refu-
mités se touclient, selon la remarque de sent de s'y soumettre.
saint Jérôme. Il les comble en effet d'éloges ; il les re-
2° L'Eglise nous enseigne que Jésus-Christ présente comme les meilleurs de tous les
veut sauver tous les hommes Omnea homi- : chrétiens, et en un sens comme les seuls
nés vult salvos fieri. 1 'l'im., c. II. et que Jé- vrais fidèles, tandis qu'il n'épargne ni les
sus-Christ a prié non-seulement pour les iineetives, ni les traits satiriques, à ceux
élus mais aussi pour ceux qui ont le mal-
, qu'il dit èlre leurs uni(iui's aihersaires.
heur de ne l'être pas. Le P. Guérard insi- II. Il prétend que les opposants ne sont
nue une doc rine toute contraire, dans la point coupables d'hérésie , et voici comme il
page 187 du second volume. Jésus-Christ, s'exprime, page 22: Quoique le pape et les
dit-il, finit ses instructions en demandant à évèl/ues aient pris les propositions du l'.Qties-
son Père l'esprit d'arnoxir et d'union, et la nel dans un sens mauvais, conihimnable et
grâce de la persévérance pour ses apôtres et même liérélique, en les prosrriiant sous ces
généralement potir tous ceux qui devaient qualifications; cependant ceur qui n'y toiml
croire en lui, et à qui il devait donner sa point ces sens mauvais et hérétiques, et qui
gloire. ne les soutiennent que dans des sens vrais et
CiUÉRET (Louis-Gabriel) naquit à Paris, orthodoxes , ne sont point coupables d'hé-
fat docteur do Sorbonne, se fit connaître par résie.

quelques brochures en faveur des réfractai- L'auteur affecte ici d'ignorer que c'est
res aux décrels de l'Iigliso, el des moyens dans leur sens naturel que l'Eglise a con-
qu'ils employaient pour soutenir leur ré- damné les loi propositions, el que les ap-
bellion. Il mourut à Paris le 9 septembre pelants les souiieiinent aussi dans le même
1759, à l'âge de 80 ans. sens d'où il s'ensuit que, si les appelants
:

ne soutiennent aucune erreur, l'Eglise est


Mémoire sur le sacrements à la
refus des
elle-même dans l'erreur.
mort, qu'on a fait à ceux qui n'acceptent
A la page 23, il dit qu'on n'a qu'à interro-
pas la Constitution, et une addition con-
ger les opposants sur les queslions dont il
cernant les billets de confession, 1730. Bro-
fait le détail, et qu'ils y répondront d'une
chure, in-12 de C9 pages.
manière qui ne laissera aucun doute sur leur
Tout co libelle se réduit à deux proposi- catholicité. L'écrivain, qui parle avec tant
lions. d'assurance, veut donc nous faire croire que
La première, que le refus d'accepter la rE;;lise c mbat un fantôme, et que les er-
bnlle est une faute trop légère pour mériter reurs qu'elle proscrit n'ont aucun défenseur.
la privation des sacremenls. Page
III. 2'i, il croit justifier les oppo-
La seconde, que quand même il serait sant; accusés de sch sme, en disant que le
i^uesl.u:) ici d'une faute grave, un curé n'au- tchisme renferme toujours une séparation vo-
S33 DICTIONNAIRE DES JANSENKTES. 5Cfc

lontaire de l'unité de l'Eglise, soit en se reti- les écrits de Thcodoret et d'Ibas, quoiqu'il
rant, soit en ne voulant pus en reconnailre le n'en eût jtistilié que la personne. En est-il
ehff. Or, ajoute-l-il, il est visible que ceux de même des opposant' ? En rejetant la bulle
gui n'acceptent pas re-
la bulle Uni;^\'niliis, l'iiii/enitus, onl-ils quelque autre bulle stT
conhaissiiit le pape comme le chef île l'Eglise, le jansénisme, dont ils puissent s'autoriser?
elc. EliMiige illusion <le l'aulcur il ne veut ! Ne rejelteat-ils pas toutes celles iiu: ont été
pas ai.ercevoir la coiiliadiclion sensible qui auparavant publiées sur celle malière?
se Irouv."! onlre le laiigasçe des opposants et Les Occidentaux, qui refusaient de sou-
leur conduite. Ils reconnaissent le pape, et scrire, n'étaient nullement ne>loriens iis ;

cependant ils lui désobéisseni, comme ou en déle-ilaieiU même le et ne


nestorianisine,
convient, pag« c'cst-à-dirc qu'ils parais-
2"5, soutenaient aucune des erreurs contenues
sent le reconnaître en paroles , ni.iis qu'ils dans les tr.;is cbapilres au contraire, les
;

le méconnaissent en rlTet rt que s'ils ne ; opposants d'au|Ourd'liui neiejeltent la bulle


sont pas toujours schisniaùques par leurs que pour soutenir, pour répandre leurs er-
discours , iis le sont toujours par leurs reurs, conlenuLS dans les Rélleiions morales
aciions. du V. Qucsncl.
L'auteur avoue qu'ils désobéissent au L'Eglise toléra les évêques Occidentau'î,
pape; mais désuliéir au pape n'est-ce pas parce qu'ils n'étaient, comme je viens de le
dcsoboir à l'Eglise, puisqu'il est le ciief de dire, que dans une erreur de f lit, et que
l'Eglise, et que sans lui l'Eglise n'est pas? celte tolérance ne pouvait avoir de mauvai-
Une pareille désobéissance est, selon l'ex- ses suites. Mais l'Eglise peut-elle aujour-
pression de l'Ecriiu^e, une sorte (l'iJolâtric: d'hui tolérer des hérétiques, opiniâtrement
(Jttasi scelus idûlulatriœ est, nolle arquiescere: appliqués à la propagation de leur perni-
mais, selon Al. Guéret, c'est droiture, c'est cieuse dcictrine ?
délicatesse de conscience, c'est iniiulable at- D'ailleurs, l'Eglise, qui tolérait en Occi-
tachement à latérite. dent Ifs opposants au cinquième loncile,
Et quelle hérésie ne peut-on pas excuser garlaii dans l'Orient une ninduite toute
par les principes qu'il avance? Selon lui. contraire; ille y poursuivait vivement ceux
page 10. il n'y a qu'à contester le sens des qui n'adiiéraient pas au jugement de ce con
prcipusilions : c'en est assez. L'Eglise ne pré- elle, parce qu'elle savait qu'ils ne refu»aienl
tmd pas le [txer par sa condanvatinn..... Ne de se soumettre que par attachement à l'er
pas se soumettre au jugement que l'Eglise pa- reur proscrie. Or, tel est aujourd'hui le cas
du sens de les propositions, en les
rait faiie oij se trouv eut les opposants à la bulle Uni-
condamnant ou me'nie le contredire, ne fut
, genitus.
jamais la matière d'tme hérésie , ni l'objet des V. De tout ce qu'on a vu dans celle pre-
censures de l'Egiise. mière partie il résulle que l'auteur est aussi
Y a-l-il après cela aucun concile, aucune opposé à la C'instilulioii qm- les autres ré-
décision, ancnnecensure, qucU s réfrai laires fractaircs; qu'il en a copié tout le langage ;
ne puissent éluder et même contiedire impu- et que, s'il se dit acceptant, s'il a adhéré en
néuienl? Toute fau-se conscience en celle effet an dernier décret de Sorbonne qui re-
iD.'.tière s'appellera délicatesse de con- connaît la bulle L'nigenitus pour un juge-
science, tout éclat se nommera droiture, ment dogmatique et iriéformable de l'Iiglisa
tonte opiniâtreté sera inviolable attachement universelle, il n'a donc fait de cette bulle
à la vé'ilé. qu'une acceptation fausse et frauduleuse.
iV. Ces mauvaises raisons sont noyées Alors comment faut-il le considérer?
dans un tas de [laroles, et appuyée^ de iliflé- Aussi, en pirlant de la condamnalion que
rcnts traits il'une inutile érudiliou, par les- du livre des Réflexions
la Constitution a faite
quils il rapproche asi-ez mal à propos des Morales, ose-t-il dire, page 31, que jusque-
objels dont les circonstances sont toui à fait là la piéié des fidèles n'avint rien vu dans ce
dilTéienles et quelquefois diauiélrakuient
,
livreque d'urth duxe ; que les plus saints éié-
opposées. ques et les plus habiles théologiens, tels que
il met toutes ses forces dans l'Histoire des
M. Bossaet, n'y decouvr.nint que la doctrine
trois ch;(pitres; (Oinme si les auteurs calho- de la qrdce efficace jiécessaire pour toute
liques n'avaient pas déjà suffisamment ré- bonne auvre, et une murale parc et exacte.
pondu à cette triviale difiicuHé.
convient lui-mênie, pâte 30, que si les
11
Mais croit-il donc que la doctrine de la
Occidentaux ne voulurent pas d'abord sou- grâce efficace nécessaire pour toute bonne
œuvre, soit une saine doctrine ? Ne détruit-
scrire à la condamnation des trois chapitres,
elle pas la grâce sufiisanle, et dès lors n'est-
c'etaii, suivant saint Grégoire, par une er-
reur de fait, et faute d'entendre la langue ce pas une doctrine hérétique?
Çjrecijue. Les opposants à la Consliiution (Jue dire encore de la hardiesse avec la-
l-ils à alléguer une excuse de celle na- 'luelie il avance que jusque-là les filèles
ture? n'araient riin ru dans ce livre que d'ortho-
Les Occidentaux refusaient de souscrire, ô.ve? N'est-il pis de nuloriélé publique que
parce que d'un côté ils étaient attachés au ' livre des Pu'flexions Morales a dans tuus
dernier jugement d.' l'Eglise, dans le concile les temps éic attaque qu'il a toujours scan-
;

œcuménique de Chalcedoiue, en quoi ils alisé les fidèles, et que M. Bossuel, après
avaient raison, et de l'autre, ils supposaient avoir essajé de le rectiûer, à l'aiile de six
fauâscKcnt que ce concile avait approuvé .:-<:-Js cartons qu'on lui promit de melir»,
5G1 GUI
GUI S62
renonça à ce dessoin, et abandonna l'ou- voif; mais qui, en le voyant, ont
vrage à son malheureux sort? manifesté
la hoiitiî de leurs auieurs 1

yi. Quant à la seconde propnsilion de M.


GL'IDI fLous), prèlre appelant, naquit
Guéiel, savoir que quand nicino il serait à
question d'une faute grave, un curé n'aurait Lyon en 1710, fut ((uelque lemps de l'Ora-
toire, servit avec beaucoup de zèle le parti
pas droit pour cela de refuser les sacie-
des cou vulsioiinaiies par sa colla boratiouiuv
inents, ce dneleur n'emploie pour la prou-
ver que snphismcs, paralogisiiies, fau\ piiii- Nouvelles ecclésiastiques, et mourut au mois
tipes, conlradiclioiis. Pour le confondre il
de jan\ier 1780.
ne faut que ce raisonnement. On peut, selon Vues proposées à Tf/n^cur rfe.« Lellrcs pacifi-
lui-nirnie, p.ige 46, à l'article de la mort ques (Le Paige) 1733, in-12.— ;

refuser le viaiique à un péclieur public, s'il Il eut avec le même une controverse sur
ne viut pas répaicr le scandule qu'il a la loi du silence. Cclavoc.il avani publié, en
donné. Or celui qui est no'oinment opposé 1738, un éi riti'itiluîé Laléiiilimité et In né-
:

a hi bulle, est un édieur, est un grand pé-


i
cessité de la loi du sihnre, contre les né/le~
cheur, un pécheur scandaleux, un pécl]( ur xions d'un docteur en théologie, Guidi l'atta-
public; d(.Mic on doit lui refuser les sacre- qua dans une lettre à l'auteur de cet écrit,
meuts tant qu'il refuse de se souuietire à ce dans le Jugimrnt d'un philosophe chrétien
jugiMiienl do.nmlique de l'Eglise univer- sur les écrits pour et contre la lé'jitimité de la
selle. loi du silence. 17Gt), in-12, et d.ms une let-
tre à l'auteur des Nouvelles. Le Paige répon-
GUET (Le chevalier Vu], un des noms de dit par le Vrai point de vue. et Jacques
guerre de l'abbé Duguet. Tailhé, prêtre, écrivain peu exact, et homme
do p irli, publi des Re i.arqurs succinctes et
i
GTJIBAUD (Eistache), de la congrégation
pacifiques sur les écrits pour et contre la loi
de l'Oiatoire, né à Hières le 20 sept; nihre
du silence. Celle conlrover.se, qui est de 1759
1711, était par sa mère petit-cousin de Mas-
et 1700, prouve que ces gens, oui parlaient
sil'on, qui cluTclia à l'.illiier dans son
dio- tant sur la loi du silence, ne l'observaitint
cèse; mais Guibaud é'cvé dans d'autres
guère.
principes refusa de se rendre auprès de ce
I

prélat. Il ne voulut pas même pr< ndre la Di.i.i.oGiE entre un éréqne et un curé sur les
préirise, pour ne pas signer le Formulaire. mariages mixtes des proteslunls. 1773.
Après avoir |irofessé les liumanilés et la Dans cet ouvrage superficiel et déclama-
philosophie à ézénas et à Condum, il fut
I toire, Guidi plaide avec beaucoup de cha-
appelé à Soissons par iM. Filz-Jnmes, et il leur la cause des calvinistes. Ses sopliismes
rédigea avec V;illa rlCh.ibot, le Dklionnaire fuient dévoilés jiar le dominicain Chai les-
Itisiurtqiip, liUciaire et criiiijui', publié Louis Rii hard, dans Les protestants débou-
sous
le nom de Banal e'esi lui qui fournit l'ar-
: tés de tmrs prétentions par les principes et
licle Saint-Cjran. Il passa ensuite à les paroles mêmes du curé leur apolof/isle.
Lvon
sous M. de Moiiiazet, et devint piéfcl des Liège, 1776, in-12. Guidi fit une suite à
éludes au collège de l'Oraioire. Après la son Dialogue qui fut réfnté ingénieusement
mort de cet arrlie\êi|iie, il fct accusé do jan- par le même n liiMeux, dans les Cent ques-
sénisme et cbassè du ilioecse à l'âge de 77 tionsd'un paroissien, Liège, 177C, in-12.
ans :il se relira dans la maison
de repos de Tout l'ouvrige du prêtre j.inséuiste, de-
Marseille (ui appartenait à son ordre, et il venu avocat des calvinistes, fut misau néant
lit le serment. 11 mourut à Ilières, d.ins sa par le livre de Jean Pey, intitulé La loii- :

famille en nui. Il élait ami de l'abbé de rance chrétienne, opposée «ît tolérantismt
Cellegarde, et fort anient à répandre les li- philosophique, ou lettres d'un patriote t.u
vres de son parti. Ses ouvnges sont :Ex- soi-disant curé sur son Dialogue au sujet des
p'icnlion dit lyoïivcau Testament, à l'usage protestants. Fribourg, 178'*, iu-12.
piincipalrmetit des colh'gcs, l7Sa, 8 tcunes
en 5 Vol. in-12. Il y a fiii cnirer beaucoup GL'ILP.FRT (Picrue), tonsuré, naquit à
de p.issages d.s Réf exions mor, 1rs : frmis- Paris en 1097, lut précepteur des pages de
seiiieuis d'une dme pénitnila in-18, souvent
Louis XV, donna les Mémoires hislonqws et
riinipriuié. chronologiques sur l'ahbnye de Port-Roi/at,
La 3« èdiiion a été ai-gmentée
3' partie, de 1(;G8 à 1752, Ulreeht, 1755,
des Maxnnes propres à conduire unprclieur
à une ve'ritable conrersiun. Ce li»re à été tra- 7 vol. in-12; et la premièro pirlie des mo-
duit eu italien. La Morale en ucdon, ntes Mémoires, depuis l'origine jusfju'en
ou 1032, Ulrccht, 1738, 2 vol. Ladcuxièuie n'a
Elile des faits mrmornblcs, cic, conleniut
te Manuel de lajeunesse française, pas été imprimée. Ouvrage minmieux et
1787,iu-12,
OU', ragi- (lesiinéa faire suite au livre empniut d'esprit de parti. Guilbert donna
publié
par Uérenger, sois le même liire, mais qui encore la traduction de /'.loior /jœniVfn» de
N!'crc:issel,3 wd. in-12, vUésusmi Calvaire,
t) a
p is eu le même succès. Il a auss rédigé
le^ tleures ducollé'/e de I yon, et publié une 1731, 1 vol. in-12. Il mourut en 1759.
nouvelle édition du Catéchisme de Naples. GUILLEMIN (l'iERRi-l, religieux bénédic-
Il avait couiuioueé une //i.f/oi/c tinde la congrèjation de Suint-Vanues et de
a'irétjce de
Port-lioy I, qui na pas vu le joir tant
:
Saint-lludulpbe.
liauires histoire, comilèles et histoires Commentaire littéral abrégé sur tous les li-
abrégées l'ont vu, qui n'auraienl pas du le vres de l'Ancien et Nouveau Testament,
,

5ti3 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. SGi

avec la version française. Paris , Emeri sau, insinue le délestable dogme de Cal?in
1721. sur la réprobation positive; et, à l'orrasion
Commentaire abrégé de colui de rîom de l'an he, une des pri. cipales erreurs de
Calmet, mais fort au-dessoas de l'original. Qiiesiul, s;ivoir que l'Eglise n'est cocoposée
Le P. Guillemia, parlaat de Jacob et U'£- que dci seuU prédesliDéa.

HABERT (Louis) naqnitcn 1675, âBlois;


H et de persévérer, s'ils sont dans la vertu,
fut successiveuiont nrand vicaire de Luçoi), que de li^ur persua^'er que la résistance au
d'Auxerre, d Verdun et de Chûlons-sur- plus grand plaisir, est au nombre des choses
Marne; puis il vint à Paris et seritiraca mnraleaieiit inipo<sil les. qui n'arriveront
Sorboiine, où il décida des cas do ronscience jamais; qu'en un mot, cette résistance est
jnsqii'.i sa mo t, qui arriva en 1718. L'autetir dans la pratique une chimère, dont il serait
du Dictionnaire des livres jansénistes, dit ridicule «le se flatter?... Nous sentons, di-
Feller, l'a;ipelle un janséniste radouci, qui, ront presque tors les hommes, que nous
par des routes obliques, reiienl toujours au goûious un plus grand plaisir dans le vice
syslèn.e jaméni'ïi. Éaberl avait appelé, il que dans la vertu....
mourut dans son l'appel. I.a résistance de notre vo'onté à ce plai-
sir toujouis victorieux est chimérique. Elle
Theoloqi'i dogmntica etmomlis, adnsum se-
est au nombre des choses qui ne furent et
minarii Cailialaunrnsis. 1709. — Autre édi- ne seront jamais. Quœ moroliler impossibilia
tion, Paris, Bii iot, 1714-.
sunt, nunquam existunt. !l est clair comme
Aussitôt que ce livre parut, on publia le jour que ce principe mène droit an dése-
suc essivenient trois écrits (la Dénonciation, spoir de la veitu, et aux vices les plusho:i-
la Suite de la dénonciation, et la Nouvelle teux sans aucun remords: Desperantessemel'
dénonciation de la ihcolngie dogmatique et ipscs tradiderunt impudicili(e.
morille) oij l'o!) fit voir couibien cet ouvr.ige ¥.n vain (continue le prélat) le sieur Ha-
est infecté de Ihérésie de Jansénius. Voyez bert, qui a l'ail un pas si dangereux, voudra
Pastel. rc uler, en criant aux hommes prévenus du
C'est aussi pour ce sujet que plusieurs g>>ûl de leurs passions vous avez le pouvoir
:

évcques le coiid.imnèreut: M. i'évéque de physique de les vaincre. Les comman-


Gap par son mamlemcnt du k inar.-i 1711, et demenls de Dieu, lui répondront-ils, nous
M. de Camt)ray, le gr.md Fénolon, p.'ir son sont, de votre propre aveu, n;oraIement
ordonnance et instruction pastorale du l" impossibles. Il nous est moralement im-
mai de la même année. D'autres se contea- possible d'étre'cbastcs, sobi'cs, justes et mo-
tèrent de l'ôter aui jeunes cl rc^ dt; leurs dérés, c:!r nous senons beaucoup plus de
séminaires, ainsi que fit M. i'évéque d'A- délectation ou de plaisir à suivre nos pas-
miens. sions, qu'à nous faire une violence conti-
Pour l'illuslrc Fénelon, il condamna celle nuelle. A quoi i;ous sert votre pouvoir
théologie, comme renouvelant le système de pliysique qui ne sera jamais d'aucun usage?
Jansénius, sous tin languqe d'autint flw c'est de vuus-méme cjue nous avons appris
eontagieii'x qu'il est plus flotteur, et cou me que tous nos cttorts seraient vains, et que
fournissant au parti des jucililés pour parai- les vertus font pour nous au nombre des
ire an!i-jan-éniste , en soutenant tout le -un- choses qui ne furent, ni ne seront jamais,
ténisme. {p;igi> 19.) quœ nunquam existunt. » (Pages 1 et 5.)
Il dit (pageOu'j7 a reconnu qu'on ne
1 ) iticu n'est donc plus illusoire que ce terme
peut du sieur Hubert, sans
ici tolérer le texte àe morale qu'emploie Hal'erl pour insinuer
tolérer celui de Jansénius. nirond 'mner celui plus doucement celui de rîcVe :!te qui est si
de Jansénius, sans condamner aussi celui du odieux aux catholiques, h'n'n laissons les
sifur H
bert. mo's (jui ne sont rien tout seuls, et venons
Que l'unique différence qu'il y ait entre au tond de la chose.
Jansénius et lui, se réduit aur seuls terme/; de Hubert ni-mêrne présente de sa propre
morale, et de moralement. Jansénius a ad- main la cb't de tout son système, en nous
mis une nécessité et u e impuissance qu'il disait la raison snr laquelle il se fonde pour
nomme sim les: M. Haberc admet une néceS' donner le nom de morale à sa nécessité.
site et «ne impuissance ([u'il nunnne morales. C'est que cette nécessité est sans violence,
(Page 2.) ni contrainte, et qu'elle opère en déleclanl,
Cette nécessité morale est, selon ce docleur, quia delectando operatur. Voilà do:, c Jansé-
celle que nous 7ie vaincrons jamais, quoique nius autant justiDé que lla.bcrt, puisqu'il
ncus puission'! la vaincre. Mais, s'écrie ce n'admet, comme le théologien, qu'une né-
giaml prélat: « Qu'y a-l-il de plus per. i- cessité, qui uc doit être nommée qucmorale,
cieux que d'enseigner au monde qu'on nç parce qu'elle vicrt du pl.iisir. Voilà les cinq
résiste jian.iis ni e:. bien ni en mal, au plus propo.sitions qui sont pures et innocentes.
grand plaisir, quoiiju'on ait je ne sais quel En conséquence de ces principes, ILibert
pouvoir ptivsique d'y résister? (lu'y a-t-il de dil en parlant d^s hommes damnés, que
pins tapal)l doter au'i ho:nmcs foute (spé
'
leur volonté étant mal disposée, et pri- r'e de
ivuice de se corrij^er, s'ils sont dans Je vice ; tout Secours de qrùiC, est toujours détenni^
aG5 HAB HAB 5C6

née à pécher, par une certaine nécessité, non 1 senr ne soit plus sujet ni au péché mortel,
ahsohie, mais morale. Selon lui donc, «ne ni au péché véniel ; t quoiqu'il avoue que
<

nécessité, quoique inévi aliIe et invincible cette ol)ligation est connue celle du preniicr
qu'elle suit, n'est que morale, pourvu qu'elle conimanilement , qui ne s'accomplira par-
opère en délectant ; et les dainiios trouvant faitement qu'en l'autre vie, epcndant il fait
;

une dclectalon à se révollcr cnnire Dieu, la tellement dépendre de là le fruii de ce saint


nécesMlé qui les empêche desç convertir,! ministère que, s'il en est cru personne
,

est une nécessité morale. Suivant ce langage,, n'osera s'y engager. Il en exclut même les
riicurense nccossité, où sont les bionheu-' bons religieux, parce qti'ils ne font qu'aspirer
reuK d'aimer Dieu, n'est aussi que morale, à la perfection, et que les confess itrs (-elon
puisqu'elle vient d'une suprême délerlalion. lui) doivent ravoir acquise pageSG, et dans
Ainsi, selon iM. Hahert, il n'y a dans le ciel, l'édition de 1729; page k3).
ri dans l'enfer, (lu'une né.essité morale, ,
Pour la science, qui est la matière du
quchjue invincible qu'elle soit; et la néces- quatrième chapitre, le sieur Habei l veut quo
si:é qui dclcrmir.e les hommes sur l terre,
:i le c iifisseur soit si savant que, s'il a ob-
n'est nommée morale qu' comme celle qui servé la règle qu'il donne lorsqu'il a élé
détirmine les bienheureux au ciel el les grand vicaire, il n'a permis à personne do

damnes dans l'enfer. confesser.


Ce système étant ainsi développé, M. de Le second Traité est de la confession.
Fér.elon représente combien il est capable M. Ilabert y charge le confesseur de faire ua
de.renvcrser les règles de la piété, de la pro- si grand nombre d'inlerrogaiions inutles,

bité, et de la pudeur. Sur quoi il s'écrie: qu'avec sa méthode il n'est p is possible de


N'est-il pas déplorable que les théologiens qui confesser plus d'une personne eu un jour.
déclament sans cesse contre les moindres ap- Nous ne croyons pas ([u'on puisse mettre ce
parences de reldchcment, établissent par leur Traité et le suivant cnlre les main- d'un
syslcme des principes qui mènent à l'épicu- jeune curé', sans se rendre coupalle de l'aijus
risme le plus impudent? qu'il en peut taire.
Feller. après avoir raj^porlé ce qu'on vient 1 Dans le quatrième Trailé, qui est de l'ab-
d' lire, dit, article Habekt: la[)arlie dogma- soKilion, l'aateur ne vci.t pas qu'on la ionne
tique et la parlie morale sont traitées dans à ceux qui ont des pr ces, jusqu'à ce que
cette théologie avec autant de solidité que leurs procès (uage ;.95) aient é é terminés
de précision; il y a cependant des choses Etrange pratique! car de là il s'ensuit que
qui prêtent à la critique, FéneloQ l'a censu- le tiers ou la moitié d'un diocèse ne fera pai
rée avec sévérité. ses pâque?. 11 s'ensuit encore quune bonne
partie d( s prêtres el des évênues ne doivent
Pratique du sacrement de pénitence , ou Mé^
[loint dire la messe, puisqu'ils ont des pro-
thode pour l'administrer utilement , im-
cès. W. Ilaberl dira sans doute que les cvê-
primée par l'ordre de M. l'évéque de
qucs elles prclies savent plaider sans bles-
Verdun (Hippolyte de lîélhune, mon appe-
ser la charité; mais, si cela est viai, le?
laiil]. Paris, illk, 1729, etc.
laïques le peuvent donc aussi , et c'es'
Cet ouvrage est partagé en six Traité", ce que M. tiabert devait leur apprendr*
dont le premier regarde les qualités du con- daus le confessionnal, plutôt que de lem
fesseur, qui sont la puissance, la sainteté,' interdire les sacrements; car, enfin, si le
le zèle, la science et la prudence, [vous procès dure toute la vie du pèn te t, le voilà
n'observerons rien dans le premier chariitr e, donc excommunié pour toute sa vie.
sinon que l'auleiir a fort mal traduit le quin- Notre docteur prélend que, quand on re-
zième chapitre de la 23' session du concile marquerait dans celui à qui on a différé l'ab
de Ticntc; car a'i lieu que le C()nci!edit que solution beaucoup d'a^'undement, il ne l.;a<
les Uéuiliers ne pourront confesser sans pas l'absoudre (page 397). Quand esl-ce
l'appiobalion des évoques, le sieur Hahert donc qu'on l'absou ra"? Peut-êlre qu'il re-
dit qu'(7« ne le pourront faire à l'insuetiném» tombera encore, dit M. Uaberl mais si l'on
;
contre la volonté des pasteurs. Or, par la n^absout que ceux qu'on est paifaitement
terme de pasteurs (comme il est visible par sûr qu'ils ne retomberont pas, à qui d lU-
la lecture du livre), il entend les curés, dont ncra-ton l'absolution ? doit-on s'attendre
assurément l'approbation n'est nullement qu'elle rendra les hommes iai,ieccables'?
nécess.iirc pour rendre l'absolution valide. Dans le cinquième Traite, il paraît que
C'est par le second chapitre que M. Haber M. l.'abert compte pour rien l'efficacité do la
commence à montrer que sa pratique est prière pour expier les péchés et pour obtenii
impraticable, dit le théologien de (|(ii nous la grâce de s'en corriger. Il compare les coa
empruntons celle appréciation; il faut con- fesseurs qui donnent des chapelets à di'C
, ,
venir néanmoins, cst-ii dit dans le Diction- à des médecins d'eau douce qui urJonnenl
naire historique de Feller, toin. VIII (Paris de boire de la lisan" (page 399, é liiion de
Méquignon-HavanI , lf<i>8), que celle pra- 1729, p. 475, p. kl-2). Mais s'il n\:tU coutessé
tique est fort propre à corriger la pratique des paysans, quelle prière leur aur.ii-i)
contraire, devenue commune, et qui le de- donnée à réciter qui vaut mieux que 10. ai-
vient Ions les jours davantage, à mesure que
son dominicale ,ct l'invocation de la saint:
l'esprit et bs sentiments d'une vraie
péni- Vierge?
tence deviennent plus r.ires. Hahert d. ne, Ce docteur prononce, à la pige .195 (cdi-
/•uivanllc théologien, veut que toutcoufes- tior. lie 1729, p,h;c 475), qu'une absolution
r.a Dir.TIONNAlP.E DES JANSENISTES. 593

vnUde à un homme qvi ne se cor-


est inutile n'y voit aucune approbation,
ni permiçsionj
Il est dit dans l'.Averlisscment que cit ou-
ri'/e pns\ Ci'lte proposition esl lrès-fniis<ie ,
piiiscini' i'abso ul ou valide confère la grâce,
vrage est la suite de celui qui parut la pre-
liiifiii M. Il.ibeil montre, dans tout ce mière fois à Pai is, chez Elie Jossel, en IfiSS,
Trailé, le peu d'expérience qu'il a dans Tad- sous le l'iire di' Soliloque sur le l'sfnime cwuif
niin s r;.tion du sacrement de Pénitence. Il et qui a é é rcimprimé en 1731, sons le liire

ordonn;> (païe 4ÎI) à de^ gens de travail de de Gémissement d'un cœur chrétien. On ajoute
f.iirc ('es .ibstinemos, des jours de fêles et que l'original latin a été composé par M. Ha-
de dim.inches. 11 dit que la pénitence doit mon, médecin de Port-Uojal, en deux vol.
durer tout autant que ta lenlaiinn où dda ;
in-i2 (1).
va-t-ii? l2nore-l-il donc ciiie la péniience Tout le venin des principaux dogmes du
quo je fais aujourd'hui, si je suis en état de jansénisme y est ré^'andu avec beaucoup
glace, est merilo're pour l'avenir? 11 exige L'au'ctir se démasque suriout à
d'ariifiie.
q e tous les confe>seuis aient une expé- 1 paue 210, à l'occasion de cis paroles de
1

rience consommée. Idée liizarre. Cnminent r.\p6tre La volonté de Dieu est que tnus les
:

s'acquiert celle expérience? C'est sans doute hommes soient sauvés, et qu'ils viennent à la
en con essanl. Pour confesser, il ne faut connaissance de la vérité ; et il insinue clai-
donc pas attendre qu'on ail une expérience rement que ce terme tous ne doit point s'en-
consoHDnée. Or, nuire rigoriste l'a-t-il ja- tendre sans exception, mais d'un certain
mais eue celle grande expérience? Ceux nombre d'hommes choisis, de tout âge , de
qui louent ses principes doivent donc cm- tout sexe, de tout élat, répandus par lonle
péclier qu'on ne fasse des prêtres à 25 ans, la terre. Le Seigneur est prié de rassembler
et qu'on ne donne des cures à de nouveaux seulement quelques uns de nos frères vrais
prêtres 1 fidèles, et quelques-uns de nos frères égarés,
et quelques-uns de nos ennemis, qui soni les
CossLLTATiON sur l'oppeU imprimée à Cliâ-
hérétiques, les païens et les Juifs. Ce terme
lons, in-12'de2't pages.
quelques-uns est employé trois fois pour
Ce!te faible Consultation en faveur de
restreindre la volonié de Dieu au salui du
l'appel suppose partout l'Iiéréliquc doctrine
pelit nombre des élus ; et jamais, d.uis toute
que l'Eglise dispersée n'est pas infaillible, la prière, le mot de tous n'est fniployé,
qu'on en peut appeler à lEglise nssomblée , quoique le texte de l'Apôtre le demande ex-
et que cet appel est non-seulement dévnlutif,
pressément, e! qu il doive s'entendre d'une
mais encore suspensif. Elle est du 21 mars vraie et sincère volonté de Dieu et de Jésus-
1717, et se trouve si;;née par Habert, J. Le Christ de sauver tous les hommes. Car, se-
Meur, Lambert, L. Elles J)upin, de la Cosle, lon l'Apôtre, il doit évidemment avoir la
curé de Saint-Pierre des Arcis, et L. Hideux même étendue à l'égard de ceux que Dieu
curé des Sainls-lnnocenls. Elle est approu- veut sauver, qu'à l'égard de ceux dont il est
vée par trois grands ticaires de Châlons, Dieu. Or Dieu est Dieu de tous les honuiies
L'iigneau de Vaueienne, Taignier etJ.Gtllut. sans exception Dieu veut donc, selon la
:

IIAMON (Jean), docteur en médecine de doctrine de saint Paul, sauver tous les hom-
la faculté de Paris, né à Cherbourg en N(ir- mes sans exception. C'est aussi la Iradiliua
mauîie, vers 1618, mourut à Port-Koyal- constante de l'Eglise.
dcs-Champs en 1687. Il ctait depuis 30 ans Selon le novateur, il n'y a point d'autre
dans celte retrait?, à laquelle il se consacra vertu que la vertu théologale, point d'aclions
pour acquérir des vertus; mais il ccliona tou- bonnes que celles qui procèdent de la c!ia-
jours devant celles qui sont nécessain s pour rilé; on n'accomplit point tous les autres
se soumeître aux decisiuns de l'Eglise, r^es commandements, si on ne les accomplit par
ouvrages, fort recherchés du parii jansé- la charité; la volonié de Dieu est toujours
niste, renferment des maximes étrangement efficace , et la grâce eflicace est la seule
propres à affermir les esprits dans la rébel- grâce de notre élat. Ainsi, il n'y a point de
lion contre l'Eglise car elles portent à re-
;
grâces suffisantes qui rendent l'observation
garder comme mcriloire et prolilable la pri- du précepte possible an juste qui le viole,
vation des sacrements et autres peines dé- point de grâces suffisantes qui rendent le
cernées contre ceux qui refusent d'écouter salut éiernel possible à d'autres qu'aux
la mère commune des lidèles. préJestlnés. Dieu est l'unique auteur de tous
Entretiens d'une âme avec Dieu, qui com- nos mérites; couronne de justice el la
la
prennent un grand nombre de prières plei- récompense des justes sont de purs dons du
nes de l'esprit des divi7ies Ecritures et des Saint-Esprit, c'est-à-dire que les mérites de
saints Pères, etc. l'homme ne sont que des mérites de nom,
C'est un in-12 de 58'i- pages, polit carac- des mérites où la coopération libre de la
lè:e. Si l'on s'en rapporte au froniispice, il volonié n'a au( une part, ei que l'on acquiert
a elé imprimé à Avignon, eu IT'ro, mais on en céilant précisément à l'attrait nécessitant

(1) .Eçira an'mœ et dohrem siinm tenhe cnmntis les fiaroles du Psaume rwin, Be:ili immaculali. Nou^
pin iii Psiil. cwm sotiloquia. Liège l(Jût. Ouvrage vpJle édition, l'ans, P. iN. l.ollin, 1731, iii-12 de
Iradiiil sous le lilre de : 591 pages.
SoliIcKjves tur le Psaume cxvin. Paris, Elle Jnssct, Jofi. Ilawon clir'nlimii cordis gemilut teu (cgrte
16SÔ. Ciiue iraduciion esi de Fontaine, selon les uns, animer et dulorcm suum Icnire conaiitii pin in Pinlmum
(Je Goiijei, selon les .imres. cxviii soli:oquin accesseruni ejusdem preces,
: PariSi
Les gémiisenwiis (Cim cœur chrétien exprimés dan$ P, iS, Louiii. 17â-i, 2 vol. in-li.
5G9 HAM HAM 570

de C'est de Dieu seul que vient


la grâce. Sion. — 138. Les païens dont toutes leè
notre salut, et tout le bien que nous faisons auvre> étaient dignes de mort, et qui ne mé-i
est un don de sa pure libéralilé, parce que rituient que l'enfer. —
237. Quand les ennf
nous le taisons invinciblewenl âétermiués mi-i sont plus furtsquenous, comme ils le sont
par sa grâce. toujours avant la grâce, nous ne pouvons
C'est ainsi que, sous les titres les plus qu'ofjénser Dieu. —
2o0. On voit ici un lexle de
séduisants et les vo les les plus si'écicux , riiciilure ,cousu d'un passage des Prov,
l'esprit de mensonge seludie à couvrir ch. x\i V. 27, et d'un autre du ch.x, v. U.
toutes les horreurs de la nouvelle hérésie. Le premier , llostiœ impiorum abominabi-
les, esl tronqué, car il y a dans la Cible :
Trwté de pénitence. Paris, Hérissant, 1734. Quia ofjeranlur ex scehre. —
5i8. Ces pré-
Voici plusieurs des passages qui ont élé tendus mérites séparés des vôtres (S igneur)
signalés comme renfermant des erreurs jaii- sont des péchés. —ICO. La loi, si elle est
séniennes : seule, ne peut cau-er que la présompiaii ou
Page 8. Nous o&p7ssoms à Dieu pour nous le désespoir. —
103. Nous devons tirer de ta
sauver, ou nous oljéissons à noire propre en- grandeur même de nos péchés un plus grand
nemi pour nous perdre. Ibid. Toute action et sujet d'espérer. —
172. C'est comme une rai-
toute parole, soit du cœur, soil de la langue, son d'espérer en lui de ce qtt'ils (nos pèches)
qui n^cst point marquée du sceau de l'Agneau, sont si grands. —
104. Dieu fait tout en
est mise sous la domination de ce tyran qui nous, et c'est lui qui nous sauve, et non pas
lui imprime son caractère. —
Page 30. Si nous qui nous sauvons. —
223. C'est cette
nous nous faisons cette sainte violence qui Volonté qui est admirable, et non pas ces
ravit le ciel, afin d'entrer dans le sanctuaire ûmes saintes, puisque c'est cette divine vo-
de l'humilité, et de nous anéantir devant Dieu, lonlé qui opère toute la sainteté. —
200. C'est
notre pécUé nous sera remis tout aussitôt. lui qui nous fait marcher dans ses sentiers,
— G7. Nous pouvons même les effacer (nos parce que sa grâce fait tout. —
170. Un innocent
péchés) en y pensant , c'est ce qui est le même ne peut élre exaucé en vertu de sa jus-
remède le plus parfiit du monde. 173.— lice, mais dans la seule juslice de Jésus-Christ
I:n nous ressouvenant de celui (du mal) qui est devenue la nôtre par te don et l'appli-
que nous avons fait , nous l'effaçons. — cation qu'il nous enfuit. —
417 et 418. Lors-
IHi. La prii're di^ la foi qui a la force que nous ressentons notre fiiblesse ou que
seule de vous délivrer de toutes nos infirmi- nous voyons celle de nos frères , croyons
tés. —
kG9. Soyons assurés que Bien nous que Dieu peut les rendre forts et nous aussi,
pardonnera noire péché si nous le prions
, et cette créance nous sera impitée jus-l't

instamment qu'il nuits le pardonne; il ne faut tice, et Jésus-Christ deviendra notre justice d
que l'en prier, elc. — 'ilO. Jl nous pardon- proportionque nous la croirons, e'c. —
185.
nera tous nos pérhés, si nous l'en ])rions. Dieu n'enseigne sa volonté qu'èi ceux qui sont
— 'i-13. // nous pardonne nos pérhés quand véritablement à lui. — 2oJ. Ces peines, ces
nous l'en prions, et cette prière fiit notre mé- sécheresses, ce trouble, cet abattement et ce
rite. — 500. 1' a-t-il un chemin si abrégé que renversement de cœur ne sont que cotume la
celui-là, et un remède qui soit si facile? £n voix de nos péchés et l'expression de nos cri-
se croyant le plus malade on n'est plus ma- mes c'est le poids de nos péchés qu'il nous
l ide, et on îi'a qu'à se plaindre sincèrement fait ressentir. — -ioD. Jésus-Christ ne prie
plus que les autres pour recouvrer sa santé. son Père que pour nous montrer à le prier.
— 531. Vous ne me demindez pour me guérir — 202. Soil innocent, soil pénitent, il faut
et pour me rendre heui eux que de voir avec que les mains soient nettes avant que lecteur
amour ce que l'amour que vouf avez pour moi soit net. La perfection commence par Us
vous fut souffrir. Y ous vous conteniez de vos mains et se termine au cœur. — 351. Quand
souUrances pourvu que je les voie.. .vous vaits Dieu parle et que le tonnerre de cette voix
en c ntentez, Seigiieur, pour me pardonner et divine se fait entendre dans son cœur, quelque

pour me donner votre royaume. 31. On ne l'ob- injuste que soit un homme, il devient juste. —
tient {la rémission de ses péchés) que par 532. Je rous ai f lit attendre si longtemps
ses prières. —70. Non-seulement les pénitents 6 mon Dieu faites attendre cet ingrat qui
n'ont rien ilonné les premiers, mais ils ont a eu la témérité et la présomption de vous
même perdu tout ce qu'on leur avait donné. fiire attendre. —
418. Appuyons-nou^ mtiè-
— 110. Diu n'exaucerait jamais leurs prières rement sur Jésus-Christ, voilà ce qu'il nous
et mente ne les entendrait pas, pour ainsi demande pour nous guérir; cl y a-t-il rien
dire, s'ils ne s'efj'urçaient de surmonter le de plus aisé? Ksi-ce travailler que de se repo-
bruit de l'iniquité par le cri de la charité. — ser sur Jésus-Christ ?
398. lin effet, il n'y a que l'esprit de charité
qui nous ewpéehe d'être muets. — 131. Les Traités de piété composés pour l'instruction
et la cons ilution des religieuses de Pnri-
enfants de l'ligli<e serairnt inexcusables si
1rs ruines delà maison de Dieu les empêchaient
]{ay il, àl'occasion des épreuves auxquilles
de la respecter , et s'ils avaient tnoins de ten- elUs mit été exposées. Paris, 1G75. Am-
dresse et d'amour pour leur Mère , parce sicrJam, Nicolas l'olgieter, 1727.
qu'elle est fort milaile. —
132.| Nous d'Vons 1° La préface qu'on voit à la tête de ces
dire avec une ferme confiance, lorsjue nous Traites est de la faconde .M. Nicole, qui le»
ne voyons que des ruines et que tout pa- a recueillis et (jui a prodigué à l'auteur dont
rait renversé quia îcililicavit Dominas
, il était le bon ami, les plus raagnitjques
,

S71 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 572

louanges. 5onseu/ nom, du JI. NicoUe, fniC nous ne pouvons plus nous confesser à nos
l'éloye de (ont ce qui est parti de sa plume. Pères. Il me semble, ajoulc-t-il ( ibid.
), que
ou, pour mieux dire, de son cœur : tous ses je serais aussi longtemps que vous sans aller
ouvrages portent un caractère de pie'té, d'onc- à confesse, pourvu que je connusse une per-
tion et de lumière, etc. sonne qtii fût à Dieu et qui voulût bien me
2° Ces ouvrages, malgré leurs prétendues donner conseil. H les console de la privai imi
lumières, onclion et piéié, ont elécondamnés de l'eucliarislie par ces (laroles dignes da
eoii:nieséditieux, impies et pleins d'un esprit Calvin On communie toujours en aimant
:

héiélique, dans un excellent oiandement pu- au lieu qu'on n'aime pas toujours en commu-
blié le 15 juin 1737, p;ir M. Henri-François- niant. Quand il ti' y aurait qu'une personne
Xavier de Belzunce de Castelmoron, évoque qui communia! en un jour, si nous avons la
do Marseille. fn de la communion des membres de Jésus-
3° L'esprit de révolte, dit ce grand et saint Cftrist, telle que 7îous devons l'avoir, nous
prélat, s'annonce dans le titre même. On y communions. . Toutes les fois que nuis
. .

traite à'èprenves la sage coniluile du roi croyons l'avoir reçu comme il faut, nous le
dans la manière dont il a traité ces réirac-
taires. On y enseigne, page 9, pour affer-
rececuns (page 23G) —
La confiance qu'on
a dans la confession sacramentelle fait qu'on
inir les religieuses diins leur obstination, ^]\}0 gémit moins en la présence de Dieu {page
c'est un bonheur d'être privé
r des sacrements 172).
pour la défense de l'Eglise; que ce refus
Paixciprs propres A affermir et à consoler
injuste qu'on leur fait des sacrements est
dans les épreuves présentes. Et la Consti-
l'absolution de tous hurs péchés, a J'ose
tution Unigenltus avec des réflrxions suc-
diro, ajoute ?,I. Hamon, que 1-^ refus seul
cinctes et de^ passages de l'Ecriture et de la
qu'on fait d'admettre le pénit nt à la coui-
Tradition, après chaque proposition con-
fession, est capable de le laver. Il y a un
damnée, 17H, ia-12, 118 pages.
double mérite à ne point se confesser quand
c'est pour Dieu qu'on ne se confesse pas ; Ce que Jean Hamon appelle ici la défense
car je ne doute pas qu'il n'y en ait un ren- de la vérité, est la défense de l'erreur les ;

tuple à se priver de cet avantage le seul temps d'épreuves et de p-rsccution sont ceux
relus du sarrement de pénitence pour- où la puissance séculière et la pu'ssance
rait suiflre pour faire des martyrs cela suf-
: ecclésiastique concourent à punir les réfrac-
firait (juand même je n'aurais pas été bap- taircs ; et les principes de conduite aboutis-
tisé. Les P«ri-!'ioyalistes souffrent dit il,, sent à ne pas plier sous l'autorité légitime.
n° o98 et 399, pour une acli )n de verlu. ils Voyez Le Roi.
sont les "'nfants de la \érilé et de l'amour ;
Recceil de lettres et opuscules de M. Ha-
ils peuvent devenir une espèce d'eucharis-
mon, etc.; Amsterdam, 17.3i,in-12, deux
tie. »
tomes; le premier, de 412 pages, le se-
M. Hamon, page li, inspire du mépris pour
cond, de 432.
touips les [luissances de la terre. Nous de-
vons, dil-il, mépriser toute la puissmce des Dans les deux tomes de ce recueil, on
hommes. Jésus-Christ était abandonné de son sent à chaque instant le zélé port-royaliste.
Père de (elle sorte qu'il ne l'était point, et cela En voici un singulier exemple tiré du se-
nous convient bien. (Page2i2.) Nous devons cond volume, page 413. Hamon veut y
prendre patimce. parce que notre ennemi a prouver qu'il faut s'approcher de l'eucha-
vil gt mille homms, et nous n'en aïons pas ristie avec joie; et tel est son raisonne-
n'iême dix mille, ^l'age 26.) Nous avons le ment: Si toutes les personnes, âi\.-\\,gue
temps de consulter. La privition des sacre- vous aimez le plus, étaient à Paris, et que
nienls est pour nous une confessi/n plus puis- le roi leur ordonnât à toutes et à vous aussi,
sante que celle dont on entreprend de nous pri- de venir demeurer ensemble à Port-Royal-des-
ver (page lli). Champs, dnns quel transport de joie ne se-
4° Le médecin de Port-Royal, m!rchant rions-nous point? Et si tout ce qu'il y aurait
sur de Calvin
les traces substitue hardi-
,
de plus fâcheux consistait en ce que nous se-
ment à la confession sacramentelle, la con- rions obliges d'aller quelques-uns par Ver-
fession faite à Dieu seul. Les hommes nous sailles pour y recevoir une grande somme
refusent l'absolution conf-ssons-nous à d'argent qui serait toute p>éte , et pour y re-
Dieu humblement et dans l'amertume de notre cevoir aussi un remède excellent que l'on nous
coeur, et nous somn^es assurés qu'il nous ab- donnerait en même temps, qu' notis guérirait,
soudra. Il donne même la ;iréforence à la et nous et nos amis, de toutes sortes de maux;
confession f ito à Dieu seul. Il arrive soû- en vérité, mon très-cher frère, aurions-nous
vent, dil-il (page 172), çue la confession qu'on sujet de nous plaindre, principalement étant
fait ià Dieu dans l'amertume de son âme, est assurés que nous arriverions tous le même
plus avaniagense que celle qu'on fait aux jour a Purl-Roi/al, et que nous y souperions
prêtres Nous pouvons nous confessri- â avec nos pères et nos mères?.., nous allons
Dieu S'iil qui est le grand prêtre (page 95). bien à un autre souper et à un autre Port-
Son confessionnal est notre cœur;c'est là qu'il Royal que celui-là.
entend la confession de nos fautes. Ne \oilà-t-il pas un homme étrargement
':j°
.m. Hamon va même jusc.u'à conseiller infatué de son Port-Royal, et des pères et
la confession faite ans laitues. Confessons- des mères qui s'y trouvent? Y a-t-il rien de
yioua à nos frères , dit-il (page 98), puisque plus plat et de plus pitoyable qu'une pa-
T

C:5 EAU HAU bli

rpllle façon de penser s'exprimer


et de 1771 , anéantir un forer d'opposî-
pour
Est-ce ck);:c ainsi qu'on le plis au-
traite tion , el, de concert avec les autorités
guste de nos myslères? L'indécent parallèle d'Auxerre, il fit nommer d'anires profes-
entre la divine eucharistie el un soiijier avec seurs; el l'abbé Hautefage, eu particulier,
les pères et les viêres de Porl-Uoy.. Qu'oD
1 1 fut obligé de quitter la maison. On ne s'en
jiigj de tout le livre par cet échaniilloo. tint pas là; le 3 février 1773, une sentence

Hamon a encore composé d'antres on- du bailliage porta décret de prise de corps
contre le sous-principal et contre quelques
vrages , également marqués au cuin de
autres maîtres. M. Hautefage étant coulu-
Porl-Rojal.
niaee, la procédure continua cependant; et,
Explication du Cantique, des cnnliques, etc., le li août 1773, une sentence extrêmement
en i volumes iii-12; Piris, Eliemie, 1708, sévère bannit le principal, le sieur le Roy,
avec une longue préface de Nicole. el condamna les sieurs Hautefage et le Franc
au fouet, à la marque et aux galères à perpé-
Traite de piété; Paris, Desprcz; 1689, deux
tuité. Les autres étaient condamnés à diver-
volumes in-8°.
ses peines. On les accusait d'avoir distribué
Ecrit touchant l'excommunicntion composé , de mauvais livres, el tenu des propos sédi-
vers l'année IG'io.tî roccasion des trou- tieux. La même sentence condamnait au feu
bles excites dans l'I^glise, par rapport an la feuille des Nouvelles ecclésiastiques , du
Formulaire;\\\-li" 24 pag^s, etc. IG juin 1773, et quelques écrits relatifs aux
circon--lances. La plupart des maîtres surent
Delà solitude: Amsterdam, 1734; in-12.
se soustraire à l'exécution de la sentence.
Pensées diverses sur les aranlajes de ta pau-
vreté; 17o9, in-12.
L'abbé Hautefagi! se cacha à Paris, à l'ab-
baye de Gif, à Alais; el à la tin il se rendit
HAUTEFAGE (Jean), naquit en 1735 à en Hollande, aujcès de l'ahlié Duparc de
Puy-Morin, dans le dioc'èse de Toulouse, fut Bellegarde, qui y était comme l'agent géné-
destiné à l'état ecclésiastique dès sa jeu- ral de tout le parti, et qii, par sa fortune,
nesse, el se dévoua jnsiuà la mort au ses relalioi\s el sou ?èle, avait acquis une
parti jansénicn. On publia en 1816 un L'ioge grande iniluence. i.'abbé de Bi ilegaide s'i.t-
de M. l'abbé L'aulefage , ancien chunvine tacha M. Hautef;ige, et l'emmena dans le
d'Attxerre; in-8° de 2h pages. C'est de cet voyage qu'il iit, en 177i, en Allemagne et en
écrit, tnoins intéressant par ce qu'il apprend Italie. Ils séjournèrent ensciiîble a Itome,
de l'abbé Haulef ;ge , que par ce qiTil révèle sur la fin du ponliiicat de Clément X1V\ et
du parti auquel cet abbé futatlaihé, qu'est ils passèrent aussi quelque temps à Vienne.
tire cet article. Jean Haute fase eut le mal- Ce voyage, les exborialions de ces deux
heur d'étudier d'ahord ch z les jésuites , et hommes, les livres qu'ils répaudircnt, les
J'auleurde la nlice le dit Irès-séiieusemeiit;
i intrigues qu'ils formèrent , les partisans
il ajoute que l'alilté Hautefage, au sortir du qu'ils se fil eut innurenl beauc' up sur l'es-
«émii'airc, ayani lu les ouvrages de Duguet, p; il qui piévulul peu après à Vienne el ail-
^ie fit lui-même une théologie. Nuuvc. u (on- leurs.
vcrti et plein de zèle, il paraît (|u il donna Pendant l'absence de M. Hautefage, se»
prise sur lui dans des piôiies eu il insinuait, aniis profilèrent du retour des parlements
sans doute, les senlimenls qu'il \en il d a- pour faire casser la sent intc rendue contre
[do|)ler. Il fut mandé par un gra:.d >i;aiie lui. Ils pensaient avec raison que les uiagis-
Iflui reconnut bieiitùt à qui il avait alïairp, Irats rappelés ne demanderaient (las mieux
et qui l'interdit. Des amis zélés de la mime que de révoquer ce qui a^ait été fa t par les
cause s'empressèrent d'aceuei lir ce confes- lril;u;:aux de la création du chancelier Ma. j-
seiir, et comme le dit l'auteur de la notic, peou. On avait d> jà [luldié un /Ulc de noto-
Vuctivité des relalions qui existaient alors riété en faveur des anciens professeurs. O.i
d'une extrémité du roynume à l'autre, entre fit paraître, en 1773, un Mémoire signé par
les gens de bien altucliés à cette cause, pro- plusieurs avocats en leur faveur; cl le
cura, en fort peu de temps, à l'itbbé Uaulc- 21) janvier 177G, le parlement de Paris ren-
fi'Qc, tinc place au collège d'Auxcrre, où il dit un arrél qui cassait tout ce qui avait été
fut admis el agrégé, en 1760, comme sou - fait.
princijial. 11 exerça ces fonctions pendant Cependant l'abbé Hautefage ne revint pas
liiiitans dans un étaMissemcnl où les jiarli- en Franie, et l'abl'éde iiel egarde l'emplova
sans de l'appel avaient trouvé le moyen de à un travail auquel le ;;rti attachait beau-
|

s'insinuer après la destruction des jésuites, et coup d'importance; c'était une édition des
kjui était alors fort accrédité parmi tous ceux œuvres d'Arnauld, dont on s'occupait depuis
qui tenaient aux mêmes idées. On y envoyait fort longtemps. Un libraire de Lausai.ne
de toutes paris des ini'anls puiser les princi- avait |)uï)lie, en 171i'.>, uu pro>peclus d'une
pe:; de Nicole, de Mezenguy et de Gmirlin. Ce- édition d'Arnauld. Cet e entreprise n ayant
pendant M. d.' Cicé, alors évêque d'Auxerre, pns eu lieu, Grasset, de la même ville, lil pa-
iouiïrail avec peine d.ins son diocèse et sous raître un nouveau pr jsj e^lus, en 1767; mais
ses yeux un éiablissement où l'on prêchait il se désista de sou projet, et l'édition fut
ou\ertement iiie docirine opposée aux dé- anîioncèeebczd'Arnay, braire à Lausanne.
1

cisions de riglise, el où sa propre con- C'était l'abbé de Bellegarde qui était à la


duite était eensuiée. 11 crut pouvoir pro- télé. 11 avait r.issemhlé do toutes parts les
filer de la ciiulc de lu ma^istrulure, eu écrits d Arnauld,cl il chargea M. Hautefage
m DICT10NN\1KE DES JANSENISTES. 57C
de surveiller l'exécution. Celui-ci se fixa obscurs, d'un homme qui eut le malheur de
pour cet ('(Tel à Lausanne, et y passa sept suivre une telle direction.
ans, uniquement occupé de ce lra^;lil. 11
cnlielenait pour cela une correspondance HAVF.RMANS fMACiiuF.), né à Bréda, le
suivie svpc i'.il'bé de Kellegirde , prépariiit 30 septembre IGii chanoine régulier de
,

les matériaux, revoyait les éprouves, entr it l'ordre de Prémontré, était né avec un génie
entin clans tous les détails qui appartiennent prématuré vif pénétrant mais avec une
, , ,

à un éditeur. Les deu\ premiers volumes santé extrémemeni délicate, qu'il acheva de
parurent en 1773, et le dernier eu 178L il y ruiner par son application continuelle à l'é-
avait alors 42 tomes, qui peuvent se re- lude. 11 mourut en 1G80 à Anvers âgé seu- ,

dure à 37, par la réunion de quelques-uns lement de IK ans. Ses ouvrages sont :

qui se Irnuvenl moins loris. La Vie et la 1° Tvn ciNiLM throl igiœ mornlis , Anvers ,
tal)le des malières parurent dans un autre
1675, 2 vol. in 8' 2" la iJéfensf do ce livre,
;

volume en La première est de Lar-


17fc3. Cologne, 1G7G; S' Letre apologétique an
rière, et la seconde de M. Hiulefage. L'au- pope innocent XI ; 4- Disrjuisil(on lltéolo-
leur de ÏEloge nous apprend que son ami gif/ue sur l'utnour du procliuiii; 5° Disqiii^
fut tiè -mal payé de sa peine. A peine rc- où
sition, examine quel amour est ne\es'
il
çnl-ii la miiiiiede ce que lui avait promis Sttire et suffisant pour ta justificalion dans
limprimeur. Il est vrai que celui-ci ne relira le sacrement de pénitence?
pas non plus de l'éiiilidn tout ce qu'il en
avait espéré. Les volumes ne se vendirent Tous ces ouvrages sont en latin. « C'é-
point; et on a lini par les donner au rabais, tait, dit Foppens dans la Bibliothèque Bel-
et peut-être même par les vendre au poi Is, gique, un homme savant, mais auquel quel-
tant le mérite d'Arnauld était nul apprécié qucs critiques crurent trouver une teinte de
flans ce siècle. jansénisme. »

Libre de ces soins, et rentré en ^rance, HENNEBEL (Libert) Flamand, , fut long-
M. llaulefage s'appliqua encore à des tra- temps l'agent du parti à Rome.
vaux à peu près du même genre, il rédigea
Thèses theologicœ, IGSO.
an Abrcgé (lu catéchisme de A'"/;/es; ii tra-
vailla dans les dernières années aux Nouvel- On
leur a reproché de Textravagance eti
les ecclés obliques, dont l'abhe de !-ainl-Marc de l'impiété. L'auteur ose y calomnier saint
était le principal rédacteur; el; tels étaient François de Sales et l'accuser d'avoir donné
le mystère et les précautions que l'on met- dans le semi-pélagianisme. Franciscus Sale^
lail en( ore à celte gazelle, que l'abbé Hau- sius, dil-il, fait infectus errore semi-pelagin-
lelage qui y travaillait et qui voyait journel- no. Le Irait qu'il lance contre saint Jeaa
lement l'abbé de Saint-Marc , ignora long- Capislran n'est pas moins impie, et no pou-
temps quL' ce dernier lût attacbé à la même vait partir que de la main d'un hérétique.
entreprise. M. Hautefage dressa la deuxième Jean Capistran, dit notre docteur, a été ca-
lal)le des Numelles , dejiuis i7Gl jusqu'en nonisé par le pape Alexandre Y 111; mais sa
17'J0, où, pour éviter la prolixité de la pre- doctrine n'en e>t pas pour cela moins perni-
niièie, il est ijeut-élre tombé dans un delaut cieuse ; et si nous doutons de sa saititeté, nous
opposé. n'en serons pas pour cela moins bons ca:ho-
Pendant la révolution , il entra comme liijues Joannes Capistranus fuit ab Alexan-
:

précepienr dans la maison de M. C, t il y '


dre VlU canonisatiis, sed non ideo doclrina
resta, l'éducalion de son élève étant finie. minus perniciosa est et si de ejus sancti-
;

Dans ses deinières ;;nnées, il faisait le ca- tale dubilamus, non ideo sumus minus boni

lecbismedans quelques pensions, et s'occu- caiholici.


pait encore à revoir et à meHre en état Les Thèses d'Hcnnebel ont été condamnées
li'ôlre publiés des écrits anciens et nouveaux
par un décret du saint-siége, du Ik octobre
sur les d sputes auxquelles il s'était voué. 11 lGb2.
a laissé aussi lusicurs ouvrag' s pour lin-
|
HENRI DE SAINT-IGNAI.E , carme oe la
siructiondesenfant», entre autres une expli- ville d'Ath.cn Flandre, enseigna la théologie
cat on du Dèialogue. Il faisait le dimanche avec réputation, et pas-a par les charges les
un couis d'inslrucliou pour les jeunes gens, plus C9l)^idéralllfs de son ordre. II fil ua
cl on dit qu'il rempli'^sait cette tâche avec l«9g séjour à Rome, au ( ommenremcnl du
intérêt et fruit. H mourut à Paris ,sur la pontifical de Clément XI, et mourut à la
paroi^se des Blancs -Manteaux , le 28 fé- Cavée, maison des carmes près de Liège ,
vrier 1»16. vers 1720, dans un âge tiès-avancé. Sa prin-
L'auteur de VEIoge vante la simplicité do cipale proilnction est un corps complet do
ses mœurs, son désintéressement, sa ilroi- théologie morale, intitulé :

ture, sa douceur, sa oniplaisance. Ou dit


(

en elTct que l'ablié Hautelage éiait un bon Ethica tfmoris (la Morale de la charité), sive
homme. 11 avait cru remlie service à l'Lglise
The ilogia sanetornm magni prœserttm Au-
par son iiévoûment à la c iu<e ([u'il avait
gnslini et Thomœ Aqu natis circfi uni- ,

versnm amoris et mornm doclrinam, adier-


embrassée. Il n'csl pas bien sûr que tous les
amis (le l'Eglise en soient persuadés, et que sus novilias opiniones slrrnue propugnata.
la postérité conserve une grande rocon- Liège, Bromarl, 1700, 3 vol. in-fol.
paissance de tous les travaux, d'ailleurs Le P. Henry de Saint -Ignace reuouvellal
67Ï IIER IIER !>7à

dans cet ouvrage le haïanismeet le jansé- louanges données si libéralement par un en-
nisme. Il y avance celle propos lion coiida;ii- nemi déclaré de la religion, pouvait leur
nép dans Biius Philoso}ihoravt virilités svnt
: nuire dans l'esprit des vrais caiholiques.
vitia. Dans tout le secoiiil voliiine, il établit Pour en pi évenir lis suites le docienr Go~ ,

la de la néressilc volonlaire
C(in)palibililé defroij Ilerinant adressa trois lettres à .M. de
avec le libre arbitre. Il s*' drclare hautcmi-nt Sainle-Beuve, sous le litre de Fr^us, etc.
pour la proposition hércliquede M. Arnauld : Les efforis de cet auteur ont rte inutiles;
il dit qu'on a vu dans saint Pierre un juste tout Cl- qu'il y a eu de plus habiles et de |)lus
à qui la grâce a wanr/ti«. Il cite avee éloge honnêlei gens parmi les calvinistes, ont tenu
les lii'flexions morales de Qucsnel ,et il nse le même langage que Des Marets; elles au-
dire que la condamnation de ces mêmes lié- teurs catholiques intimement convaincus
,

flexions a éléVefJet d'une cabale. (Juelijue que Calvin et Jansénius ne pensent p;is en
mal écrit que soit cet ouvrage, qui ]iourtant effet dilîéreminent sur ce qu'il y a d'essen-
est assez méthodique le iiarti lui prodigue
,
tiel dans la matière de la grâce et de la li-
les plus grands éloges. Mais les Pères car- berté, ont fait voir évidemment que les jan-
mes en ont jugé bien différemment. Ils l'ont sénistes n'ont point d'auires armes pour at-
fait réfuter par un savant auteur de leur taquer et pour se défendre que cell(;s des
ordre; ils l'ont dénoncé eux-mêmes, et ils calvinistes. C'est ce qu'on peut voir dans
disent dans bur dénonciation qu'ils n'ont i)U les ouvrages de M. Raconis, évéque de La-
le voir san» horreur. Le vre aeu le sort que
I vaur, de M. Haberl évèijue de Vabres, du
,

souhaitaient ces relicieus zélés. 11 a été con- P. de Saint-Joseph, feuillaul,du P. Petau,


damné par le sainl-!^lége en l"I'i- et en 1722, du Dcsihamps, etc.
P.
et par l'archevêque de Cologne; et il a été Apoi.lîgie pour M. Arnauld, docteur de Sor-
supiirinié par le parlement de Paris. bonne, contre un livre intitulé liemarques :

On a encore du P. Henri de Saint-Ignace judicieusis sur le livre de la Fréquente


un autre livre de théologie, intitulé :
Communion , IG'i^i, in-i°, de 398 pages.
Theologia vêtus, fondamentnlis, ad menlem Celivre estl'éloge d'Amaald.de sa famille,
resoluti docloris J. de liaclionr Liège ,
, de Saint-t^yran, de Duhamel, de feirus Aa-
1677, in-folio ; -2" Molnii.^mas proflif/aïus , relius,A\\ livre de laFiéquente Communion,
Liège, 1715, 2 vol. in-S";3^ Arles jiisttliœ de J.insenius , et de sa dortrine. l^'cst au
in sustinendis novitatihus , laxilatibus ^ue contraire une satire perpeluelli! de ceux qui
sociuriim, Strasbourg, 1717; 'i° Tuba tnayna oui attaqué les erreurs i-eruicicuses de ces
mirum clangens sonum. De necessilate re- quatre novateurs.
formandi socielatem Jesu, per liberuin can- Thèses pro quarta sorbonica. Ilermant y
di dum. soutiei\t ce te proposition blaspliemaloire :

un recueil de pières pleines d'animo-


C'est Que Dieu aca l donné l'anciei.ne loi aux
sité et peu conlormes à la doctrine de Vb'- Juifs pour tes porter au pèche : Lex iata est
lliiia iiiiioria. Les gens du parti janséniste ut reos faceret.
estiment l'édiiion de l(il7, en 2 gros volumes
DÉFEvsE des disciples de saint Augustin con-
in-12. Henri de S.iint-lgnace se dé( lare hau-
tre un serinon du P. liernage, jésuite, prê-
ti ment dans ses écrits pour la cause et les
ché le -ÏS août IGjO. l'ari-, 1050, in-i°.
sentiments du docteur Arnauld et du P.
Qiiesnel. Lettre pastorale de M. iév'que de Beauvais,
HKll.MANT (Godefroy), docteur de Sor- du 12 novembre 16 J8, contestant sa ré/ionst
bonne, naquit en 1017 à Beauvais où il
, ,
à une requête jirésentée pir les curés de son
ol)lint un canoiiicat. Il fut recteur de l'uni- diocèse, contre le livre intitulé Apologie :

versité de Paris en 16'tG, et mourut en Ui'JO, pour les rasuistes, etc., et son ordoniunct
après avoir été exclu de la Sorhonne et de pour il condamnation du innne livre, dres-
son chapitre pour l'affaire du Fornmlaire. sée par (io Iciroy Hermant. Pans, Ch. Sa-
Sci vertus et son savoir firi-nt regretter à la vreux. I6o8, in-4°.
SHgc partie du putdicun dévouement si dérai- RÉi i.ExiON> du si-ur Du Rois (Godefroy Her-
sonnable à des opinions condamnées. Her- mant) sur dicers endroiis du Itvic du P.
,

manl était intimement lié avec les solitaires Petau, où il approuve Li doctrine de celui
de Port-Royal notamment avic Sainte-
, de la Fréquent! Communion, composé par
Ifeuve et l'illemont. Des nombreux ouvrages M. Arnauld. IGii, in-i'.
qu'il a composés, nous ne mentionnerons Hermant eut part avec Biaise Pascal et
()ueceux qui renticnt dans notre plan. l'alibé Perricr,an Factam pour Us curés de
Fiuts calvinistariim retcrta; sive Calechi'inus Paris contre un livre intiiulé : Apologie pour
de Gralia ub hœielicis Samnelis Murezii les casuistcs ff conOe ceux qui l'ont chm-
,

corruptelis vind caliis per llieronymum ub posé. elc. 1638.


Angelo Forli doclorem llieolojuin, Paris Plusieurs lui attribuent la Pép»nse à la
1652, in-i°. remontrance du P. Yres, \ue d'autres rccoD-
naisscnt pour être d'.Vnloiue Le .Maistre.
Samuel Des Marcis {vnyez ce nom), miris-
ire calviniste, avait traduit en latin le Caté- HLR.MINIIÎR (L'). Koj/e: Luermimer.
chisme lie la Grâce yvogez Kevoeai), avi'c de HEUS.VNou pluiot Hi;i!>h:M(CnAiiLE3),
grands éloges pour hs tliéologi.'ns jansénis- parisien, docteur de ,-orboane, etc., se (ît
les. Ces derniers ïcnlirunt que de telles counaitre, eu 1640, pur l'ouvrage fumeux et
ST9 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. m
peu commun, inlitalé: Optatus Gallus de en- bien cette pièce est étrange dans toutes ses
vendo scltismnte, in-8% libelle sanglant parties.
contre le cardinal de Kicheiieii, qui parais- 11 Ot voir que dans
première partie on
la
sait, au jugement de plusieurs, vouloir se suppose 1' que la
trois faussetés évidentes ;

faire déilarer palrianlie. C'^ livre, qui était bulle est l'ouvrage <iu pape seul, comme si
adret^sé aux prélats de l'iiglise de France, elle n'aiait pas été nçue p;ir tons les évé-
fut condamné jiar ouï , comme propre qiies du monde; 2° qu'une bulle reçue par
à trouhier la paix
publique et à révol- presque tous les évêiues du monde, peut
ter les sujets contre leur souverain sous , être une bulle faiale à la foi, à la morale et
le maUn prélexle d'un schisme imaginui- à la discipline; 'i' qu'il n'y a qn le concile

re. Cependant voicice nue dit à ce su- qui [)uisse décider et juger infailliblement;
jet l'alibé Bérault : « L'auteur violent et ce ((ui est une hérésie formelle, censurée
déclamateur de son naturel , qui l'a- comme telle, il y a plus de cent ans, el con-
vait réduit à sortir de la congrégation de damnée fortnellemenl par saint Augustin, il
l'Oratoire, pniivait avoir des lorts dans les y a treize siècles.
tours el les ^aillies de sa ch lude éloquence, Passant à la seconde partie, il prouva que
mais ses alarmes à l'égard du schisme n'é- les raisonnements y sont aussi peu solide-,
taient pas tout à fait iinasjinaires. Le prince aussi absurdes que ceux de la première.
du Condé qui, tout aliaclié qu'il était à la
HÎ'GOT (N...), simple arolyte, qui appela
foi el à l'unté ralliolique, n'avait assuré-
de la bulle Unigenilus; il était né a Paris, et
mi^nt pas l'iinatrinatiou visionnaire, parlait
faisait des conférences de théologie et expli-
de schisme redoulé comme d'un malheur
quait le calécliisine aux enfants. Mais M.
presque inévitable dans la situation où
de ^'inlimille lui interdit ce double ensei-
éiaienl les choses. »
g!ipi)ient. 11 est auteur d'une Retraite pour
Quoi qu'il en soit, Hersent passa à Rome, les enfants ; d'Instructions pour prépara' à
où son génie bouillant el emporié ne lui lit la mort; d Avis aux riches, et d'Instructions
pas plus d'amis qu'à Paris. Ayant prêché le sur les vérités de la grâce et de la préde.itina-
Panégyrique de saint Louis, il fut décrété tion.
d'ajournement personnel, pour y avoir mê é
que ques rreurs janséniennes, savoir: Oue
i IIURÉ (Charles) naquit, en 1639 à ,

depuis la chute d'.Adam, notre volonté est H Charapigny-siir-Yonne, d'iin laboureur, fut
corrompue, qu'elle ne peut que pécher, si elle professeur d'humanités dans 1 université de
n'est aidée de la grâce. Qac Us élus suivent Pari s, el devint principal du col ége de Bon-
les mouvements de ia grâce librement, parce court. 11 était lié avec les jansénistes, mais
qu'ils les suivent volontairement. 11 débita le n'adoptait pas toutes leurs erreurs; on en
plus pur baïanisme, et le plus cru jansé^» trouve plusieurs dans ses ouvrages, notam-
nisme dans le centre même de la religion. ment dans son Nouveau Testament. Il concou-
Le P. Gerberon fait là-dessus une curieuse rut avec Pierre Thomas du Fossé à l'édition
remarque. 11 dit que ces vérités parurent d'une Bible complète avec des notes, publiée
nouvelles à quelques romains qui avaient été à Liège, Bromart, 3 vol. in-fol. Voyez Tho-
nourris dans les sentiments d'orgueil qu'in- mas DU Fossé. Huré mourut en 1717.
spire la nature corrompue, et qui ignorent la
Le Nouveau Testament de Notre-Sngneur
doctrine de saint Augustin sur ces matières.
Jésus-Christ, e7i français, selon la Vulgate,
Hersent, averti do lorage qu'il allait atlirer
avec des notes, de. PiiTis, 1702.4 vol. iu-12.
sur sa tète par des [iropositions si scanda-
leuses, se réfugia dans le palais de l'ambas- Un théologien, à propos de cet ouvrage,
sadeur de i rani e, et eut l'audace de faire s'est exprimé dans les lennes suivants:
imprimer son sermon avec une épilre dédi- M. Huré est un Ouesnel Un peu mitigé.
catoire au pape Innocent X, dans laquelle clairement le même système héré-
Il établit

il soutint de nouveau que toute action libre


tique que ce novateur, el sa version est celle
qui ne vient pas de la grâce, est un péché. de Mons un peu retouchée. Aussi le Nou-
Après ce coup, Hersent, refusant de répon- veau Testament de M. Huré a-t-il été con-
dre au décret d'ajournement, c'est-à-dire de damné par plusieurs évéques de France, et
comparaître, fui excommunié; il revint en en particulier par M. l'arihevèque d'Arles,
France pour se dérober aux poursuites de M.M. les évéques d'Apt, de Marseille, de
l'inquisiiion, et mourut en 1660 au château Toulon, etc.
de Largoue, en Bretagne. Voici quelques-unes des erreurs que ren-
feriiie cet ouvrage. Mt Huré, sur saint .Marc,
HERVAUT (IsoRÉ d'), archevêque de c. IV, 28, dit que l'âme par la grâce que
Tours, publia, sous la date du la février 1714, Dieu luidonne , produit a'dle-méme tout
un Mandement qui fut condamné à Rome le le bien dont celte même grâce la rend ca-
26 mars 17li, cotmne élantuu moins captieux, pable. C'est la seconde i)ro[)0.itii)n de Jausé-
tcandaleux, léniéruire, et injurieux au sainl- nius. Interiori giatiœ nunquam resistitur
siége apostolique. Acl. XV, 2: C'est dans les conciles qu'il
Peu d'années après, il parut un Mande.ment faut que l'on décide les grands di/férends sur
du chapitre de la sainte église méirupolitaine le fait (le l religion. Cette proposition est
:

deTotispnur la pnblica ionde l'appel. 1718. hérétique. Il est de foi (jue ces dilTérends 80
M. !,;ii:!iiiel, de Siiissons, publia
cvê(]tie dee dent aussi par les constitutions des sou-
pne lettre sur ce mandement, et montra com- verains puntifes, acceptées par l'Eglise,
5S1 JAB JAB 5S2

comme on a vu dans ies hérésies de Jansé- Deuxième édilion, augmentée d'un Iroi-
niiis, de Pélag»^, dos manichéens, elc. sièuie traité, Louvjin. lliT'i'. in-8v —
I Pctr. 1,23: La seconde n'tUsnnre, ayant Traduclion française. Pars, IGIT, in-12.
pour principe la vie et Céternilc de Dieu Cette méthode, oîi le jansénisme est ré-
même, renferme en soi une ver lu qui la rend paud'.icomme à pleines mains, fut censurée
immuable C'est là précisément
et éternelle. par rinquiotlun do Tolèdi-, le 28 août iG31,
ce dogme calviniste de la justice inamissible. comme contenant des propositions condamnées
On trouve cette rnème héré-ii* dans trois au- dans Janscnius, et comm- eus i/nant une
tres enilroils du livre de M. Huré. doctrine également pcrntciewff, et aux fidèles
II 'lliessal .II. G: D'autres croient que l'An- qui approchent d:t sacrement de pénilencr et
téchrist ne paraî.rn point que quand on ver- aux confesseurs qui iaïUninitrenl.
ra cesser la profession publique de hi foi or- Cet ouvrage fut aussi condamné, en 1G05,
thodoxe. Cetie proposition (St hércii(iue. Il par M. raichevéquede M ilines (l'réiipiaoo)
est de foi que la foi ne sera jamais éteinte avecle livre de la Fréquente Communion. Et
dans l'Eglise qni subsilera toujours, selon ce fut surtout celle ci.ndamnaiiou qui pro-
cette parole de Jésus-Christ: Hcce ejo vobis- duisit l'injurieux libelle de Quesnel, inti-
cuin sum omnibus diebus usque ad cunsumma- tulé: TrèS'huinl le remontrance, (jui fui brûlé
tionrm sœculi.... par la main du bouneau, en lGi)5, et où il
Sur saint Matthieu, vu, 4, 2, à roccasion emploie contri' ce grand arclievéqne, primat
du lépreux guéii par Jésus-Chiist, RI. Huré des Pays-Bas, ies teruics de lâche, d'indigne
él.iblit clairement le doi^mc de la grâce né- et de malhonnête homme.
cpssilanle et irrésislib'e, p.ir ces paroles
calvinistes: iln'e t pris p'us possible anx pé- Apologu Dro melhodo sua; a'iversus re^pon-
cheurs de résister à la (jràce ou d'y coopérer, sione.n orevem Fr. Car. Reymakers. Lou-
qu'à ce Ir-preux de r.sisler ou de coopérer à vain, 1674, in-S".
sn quérison miraculeuse Notre coopéra- CoMPESDiuM theologiœ. Louvain.
tion n'est autre chose que r outrage de Dieu
en nous, dit-il sur l'épilre aux Epliés. ii, 9. Condamné par le saint-siège.

Eufin il reiiouvi'Ue, sur saint M.irc, Brèves observationes theoloqicce; seu rursus
c. II, 27. celle détestable proposiiion du tiieologico-moralis. Ces courtes observa-
1'. Quesnel L'homme pmt pour su conser-
: tions n'ont pas moins de douze ou quinze
viition, se dispe>>scr d'une loi qui n'est fuite vol. in-12. Leodii, 109'» et suiv.
<jU" pouf son utilité
ConferentijE théologien:. 5 vol. in-12.
IIUYCENS (Co^nuRF.) naquit en 1G31, à
Lier, daii- le lîrabant, fut professeur de LET!REau/)ape, en latin, du 10 février 1797.
tliiologic à Louvaiii, ei mourut ou 1702. Il
Diverses thèses sur la grâce, in-4*.
était intimement lié ;ivec ArnauM et Quesnel,
doui il défendit la cause avec eulhousiasuie. Tons ces ou^ rages sont empreints de
l'esprit de la secte oîi Hujgens s'etuil engagé.
Metuodus remitlendi et r titiendi peccata. —

lUÊNÊE (Pail). faux nom sons lequel le ISLR (M. DE L'), un des noms de guerre
fan, eux Nicol;; a |>ui)Ué quelnues ouvrages. de iabbé Duguel.
ISLE (L .ABGÛ ue), faux nom emprunté par ISOLÉ [D m] aure nom de guerre de
Boucher. l'abbé Duguet.

JABINEVU (Hknri), dorfrinaire, puis avo- el où il s'était fait quelque répntalion. Il <e
cat, né à Eiaiiipos, é ail iirofessi ui- au (ol- ren lil à Par s, y do.:m,itisa à sa manié e, el
lége des Doclrin.iire àVitry-le-Françiis, où
. se fit interdire de nouveau pir M. de lîe lu-

il restait sans prendre ies ordres, pour ne nioiit. Ce fut alors qu'il abandonna sa con-
\r.s souscrire le Formulaire, lorsque Poncct grégalion ri obtint le prieuré d'Andelot,avec
iusossarls obtint de l'évêquc de Châlons- le litre de chapelain de Saint-Benoît. Il con-
sur-Marnc (de Choiseul) qu'il lui coulércrait tinua, malgré son inler.liilion, de prêcher
les ordres sans exiger sa signalur-. On dit dans des réunions particulières el de col-
que cette complaisance fat payée 20,000 poifer de province en province S' s ''uchan-
francs, que l'oncet Descssarts avait piouiis les homélies. Di'giûlé de ce miiiislére, il se
à c<tte couililion pour les iuceudics de la fil avocat en 17(J8, fréquenta le barreau et
Fère-tMiampenoise. A|irès la mon de .M. de donna un grand nnuilire de consultations
Choiseul, Jubineau lut interdit par son suc- sur toutes les alTiires du parti on l'entendil
;

cesseur et oliligé de s'arrêter dans la car- niéiiie plaider. I.e patlem nt ayant été dis-
rière de la préd. cation, qu'il avait embrassée sous eu 1771, il embrassa avec chaleur la
,

BICTIONNAlllE DES JANSENISTES. B8*


SS5
C'est, d'un bout à l'autre, un plaidoyer en
cause des magislrals renvoyés, el son ardeur
faveur du jansénisme, et qui se termine par
à déclamer contre le président Maupcovi lui
ouvrit les porles de la Bastille. Ueiidu à la
une justification des propositions condam-
librrlé, il jouit du triomplie des magislrals
nées par la bulh Unigeniius.
exilés el rentra avec eux au barreau. Ami Lettre à Mgr le cardinal Fesch, sur la pu-

(3 l'opposilion par caractère, el accoutuma blictition du nouveau ciUéchtsme. Paris
par la doctrine qu'il i)rofeiS3it à fronder 1815, in-12.
l'aulorilé.il professa les innovalions de 1789;
Maximes de l'Eglise gallicane victorieuse
uiais le, désordres dont elles ne lardèient
changer de sys-
le firent des attaques des modernex uHramonlnins.
pas à être suivies
tcnie, et il Iraila assez mal les évoques de ce Lyon, 1818, iu-8' de 1:J0 pages.
parii, sans renoncer cependant à ses seiili- Celte brochure parut sans le nom do l'au-
ineals sur l'appel. Il mourut au commence- teur, qui se contenta de mellre Par un cuvé
:

ment du mois de juillet 1792, laissant de de campagne. Elle avait pour but de répon-
nombreux mémoires sur des questions de dre à deux écrits publiés à Lyon, dont l'un
droit et plusieurs écrits contre les innova- avait pour titre : Ré/lexions sur le respect dû
tions de la constitution civile du clergé. Le au ptipe et à ses décisions dogmatiques; el
15 septembre 1791, il commença un journal l'autre : Précis des vérités catholiques.
intitulé Nouvelles ecclésiastiques, ou Mémoi'
:

JAILLE (N.
les pour servir à ildstnire de la constiluiiun
•prétendue civile du clergé, qu'il voulait op- Vie de Jésus-Christ.
poser aux anciennes Nouvelles ecclésiasli- r . -, , v j i v
Explication des Epitres et Evangiles de l an-
ques, rédigées par Saint-Marc, qui étaient "'"'
'"''•
née. '^ vol.
l'avorables au schisme constitutionnel. Jabi
't

neau releva leurs inconséquences et leurs D'un côlé , les Nouvelles ecclésiastiques
erreurs, et son journal est assez curieux. firent,en 1729, l'éloge de ces deux ouvra-
Deut autres avocats, qui travaillaient avec ges; el d'un autre côlé, M. l'évêque d'An-
lui. Blonde et Maultrot, entreprirent de le gers les condamna, la même année, par un
conlinuer; ils paraissent avoir cessé au U Mandement.
a ;ût 1792.
JANSENIUS (Cornélius), cvêque d'Ypres,
JACQUKMONT (François) naquit en 1757. avec lequel il ne faut pasconlondre un autre
à Boen, dans le diocèse de Lyon, fut élevé Cornélius Jansénius, évéque de Gand, mort
dans les opinions janséniennes el embrassa quelques années avant que celui dont il est
létal ecclésiastique. Il fit et bientôt après ici question ne vînt au monde, en 1585,
rétracta le serment prescrit par le pouvoir dans le village d'Acqnoy, près de Lurdam en
révolutionnaire , <i resta caché dans les Hollande; ses parents étaient catholiques;
monîagnes du Lyonnais et du Forez. Sa en 1G0+, il se rendit à Paris, après avoir
principale résidence était à Saint-Médard, étudié à Utrecht el à Louvain. Les mêmes opi.
petite paroisse de rarrondissemeut de Mont- nions sur certaines matières Ihéologiques
brison , d'où il se répandait dans les envi- uniient Jansénius et Sainl-Cjnn, qui le
rons en encourageant les prêtres et les
,
plaça, en qualité de précepteur, chez un
fidèles de son parti. En 1802. à l'époque du conseiller. Saint-Cyran l'appela quelque
concordai, Mgj de Mérinville évêque de .
temps après à Bayonne où ils étudièrent
Chamliéry, se rendit à Lyon pour organiser ensemble pendant plusieurs années, cher-
provisoirement le diocèse. Jaequemont se chant dans saint Augusiia ce qui n'y était
présenta à lui et refusa de signer le Formu- pas, mais croyant ou voulant l'y trouver. Ils
laire. Tanl que Napoléon régna, Jaequemont avaient pour butd'introduiro des nouveautés,
dogmatisa avec beaucoup de circonspection; l'un dans la théologie, l'autre dans la disci-
mais à la restauration il se gêna moins cl pline de l'Eglise. Jansénius, revenu à Lou-
roaipit le silence. On a tout lieu de croire v lin, en 1G17, prit le bonnet de docteur en
qu'il ne fut point étranger aux plaintes 1619, et on lui donna le gouvernement du
amères répandues en 1816elen I8l9contre collège de Sainte-Pulciiérie. 11 fut choisi [xiiir
l'administration du diocèse de Lyon. Il y eut piofesseur de l'Eiriture sainte en 1G30, et
à cette époque des péti'ions présentées aux composa le petit livre intilulc Mar* Galli-
:

c!:.imbresà l'occasion de divers refus de sa- cus, sous le nom emprunté,.l/exani/n' Pairi-
crements et de sépulture comme ces refus
:
cii Armacani, où il lait la plus indigne satire
eurent lieu précisément dans les c intuns où de la personne et de la majesté des rois de
il exerçait de rinlluence,il est vraisemblable
France. (Voyez Uebsan). lùitin il fut nommé
que les renseignements venaient de lui. Il à 1 é\êclié d Ypres par Philippe IV; il fut sa-
mourut à Saint -Etienne le 14 juillet 1835. cré en 1(136, ei il gouverna celte église jus-
I^^Tl!UCTlONS sur les avantages et les vérités qu'en 1038, qu'il mourut frappé de la peste,
de la religion chrétienne , suivies dune à l'âge de 53 ans, après dix-huit mois d épis-
instruction historique sur les maux qui copat.Nous n'avons pas à jiarler icides Com-
afIHijent l'Eglise et sur les rçmkles que mentaires latins qu'il a laissés sur le Penla-'
Lieu promet à ces maux. 1795, in-12. lexique, les froierbes. VEccésiaste et les
Avis Mtr fidi'les sur la conduite (juils dnirr.nt Eviiiigiles. Nous mentionni rons n'S lettres et
tenir dans les disputes qui aflligenl l'Eglise. l'abbe de S,iiiit-( yran. trouvées parmi les
il\)G, iii-i2. papiers de cet abbé cl publiées sous le titre de;
S85 JAN JAN S80
RiissANCE du jansénisme dr'couverte, ou ht- une demi-heure avant que d'expirer. Sentio
1res de Jnnsénius à l'abhé de Sainl-Cyran aliquid dif/icnltrrmulari passe; si tameriRo-
depuis l'an 1017 jusqu'en lG3o. Louvain, mnna sede" aliquid miitari velit, sum obediens
165i. in-8°. plius, et illius Ecchsirr, in qua semper vixi,
Venons maintenant à l'ouvrage si célèbre xisque ad hune lectum mords obediens sum.
et trop célèbre, qui est intitulé :
Jtn poslrema mea voluntas esl. Aclum sexla
Maii 1638.
CoRNELu Jansenii, Episcopî Yprensis, AU- Tout le système de ce famenx ouvrage se
GUSTINUS, seu doclrina sancli Aufjusiini réduit à ce point capital,que depuis la chute
de humanœ naturœ sanilale œgriiudine ,
, d'Adam le plaisir est l'unique ressort qui
medicina, ndversus pelagianos et Massilien- remue le cœur de l'homme; que ce plaisir
ses. Lovanii, Jac. Zegerus, 1G40, in-fol. 3 est inévitable, quand il vient, et invincible,
tom., 1 vol., c'est-à-dire l'Augustin de
:
quand il est venu. Si ce plaisir est céleste, il
Cornélius Jansénius, évcquod'Ypres; ou la porte <à la vertu;
est terrestre, il déter-
s'il
doctrine de saint Augustin sur l'innocence, mine au vice; volonté se trouve néces-
et la
la corruption et la guérison de la nature sairement entraînée par celni des deux qui
humaine, contre les pélagiens et les Mar- est actuellement le plus fort. Ces deux délec-
seillais. tations, dit l'auteur, sont comme les deux
Cette édition de Louvain, 16V0, est la pre- plais d'une balance; l'un ne peut monter,
mière. L'année suivanie, on fit !a seconde à sans que l'autre ne descende. Ainsi l'homme
Paris, augmentée d'un petit traité de Florent fait invinciblement, quoique ^oion(airement,
CunTiMS- Accessit liuic edilioniFlorentii Con- le bien ou le mal, selon qu'il est dominé par
riir archiepiscopi Thunmensis, t7-actalus de la grâce ou par la cupidité. Voilà le fond de
Statu pariulurum sine baplismo decedentium. l'ouvrage, et tout le reste n'en est qu'une
Paris, Mich. Saly, etc., IGU, in-fôl., 3 tom. suite nécessaire.
2 vol. Au reste, Jansénius prétend qu'avant saiut
En 1647, on publia Cornelii Jansenii En-
: Augustin, tout ce système de la grâce était
chiridion, conlinens erroris Mussiliensium et dans d'épaisses ténèbres, et qu'il y est de
opinionis quorumdain recentiorum T:«{,vl\r,'i.vj nouveau retombé depuis cinq ou six cent»
et slnteram. Lovanii, vidua Jac. Gtavii, 1GV7, ans. D'où il s'ensuit visiblement que, selon
în-12. Dans let étiit, où Jansénius fait le lui, l'anciinne tradition sur un point de foi
parallèle des sentiments et des maximes de essentiel s'est perdue dans l'Eglise depuis
quelques théologiens jésuites, et des prin- cinq à six siècles.
cipes des semi-pélagiens de Marseille, il ne Or, ce système du plaisir prédominant
distingue pas assez ce qu'il y a, dans les détruit visiblement tout mérite et tout dé-
écrits de ces Marseillais, d'opposé à la saine mérite, tout vice et toute vertu. II livra
doctrine d'avec ce qui peut se concilier avec l'homme à un libertinage affreux et à un
elle.Ce jugement est de Feller. désespoir certain enlin il fait de l'homme
;

Enfin, on donna, en lGo2, à Rouen, une une bêle, et de Dieu un tyran. C'est le pur
troisième édition de ÏAugustinns, à laquelle calvinisme tant soit peu dégui é. Lnn et
ou ajouta l'Enchiridion dont nous venons de l'autre s'appuient sur les mêmes principes,
parler. et se prouvent par les mêmes arguments ; de
Si l'on en croit Jansénius, il travailla pen- sorte que le jansénisme peut être défini ea
dant vingt ans à son Auguslinus. Cela est deux mots £e Ilugucnotismc un peu mitigé.
:

douteuv (Voyez le Dicl. tilsl. de Feller). h' Auguslinus Ae 1 evêque d'Ypres fut con-
Quoi qu'il en soit , Jansénius, peu de jours damné par la bulle/n eminenli d'Urbain \UI,
avant sa mort, pressé par les remords de sa en 1641. L'université de Louvain résista huit
conscience, écrivit au pape Urbain \IU qu'il à neuf ans; mais depuis ce temps-là, elle a
soumettait sinrèremenl à sa décision et à son donné constamment toutes les preuves de la
autorité VAujustinns qu'il venait d'achever ; foi la plus soumise. Pour l'universilé de
et que si le saint Père jugeait qu'il fallût y Douai, elle a toujours été inébranlable,
faire quelques changements, il y acquiesçait malgré tous les artifices qu'on a mis en
avec une parfaite obéissance. (]etic lettre œu\ rc pour la séduire.
était édifianle; mais elle fut supprimée par Douze années après, les cinq propositions
nés exécuteurs testamentaires (Cal'nus et et le livredoù elles sont extraites furent
Fromond), et selon toutes les apparences, on solennellement condamnées par une bulle
n'en aurait jamais eu aucune connaissance, d'Innocent X, avec les plus fortes qualifica-
si après la réduction d'Vpres, elle n'était tions.
tombée entre les mains du ^rand prince Nous rapporterons ici les cinq fameuses
Louis de Condé, qui la rendit publi((ue (I). propositions et les textes de Jansénius qui
Jansénius, quelques heures a\aiit que de y répondent.
mourir, et dans son dernier Icstameni, sou- Prnnicre proposition. « Quelques comman-
mit encore et sa personne et son livre au dements de Dieu sont impossiblesàdt s justes,
jugement et aux décisions de l'Eglise ro- lors même qu'ils tàclienl de les accomplir,
maine. Voici les propres termes qu'il dicta selon les forces qu'ils ont alors, et la grâce

(1) Lettre de Jansénius, évêquo d'Ypres, au pape lion de ce livre, avec les rcllcxioDS du Père Aocal,
Urliahi VIII, coiitenanl la dédicnce de son livre iiill- jé.-uite. Paris, Sél)ast. Cranioisy, l(j66, in-*».
liiié Auguslinus, e. supprimée dans la première ddi-
DlCTIOMNAlHE DKS HfreSIKS. II. 19
587 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 581
leur manqup, par laquelle ils leur soient prévenante pour chaque acte en parlicnlier,
rendus possibles. » même pour le commencement de la foi; et ils
Janséniu*. Totn. de Gralia Christi, lib. m, étaient hérétiques, en ce qu'ils voulaient que
cap. 13, pag. 133, col. 2, lilt. E, de l'édilion celle grâce fût lelle, que la volonté pût lui
de Rouen , 1G52. « Hœc igilur oinnia plenis- résister, ou lui obéir. »
sime planissiaieq.ue. demonstrant nihil esse Jansénius. Celte proposition est dans le
in sancti Augustiai docirina certius ac fun- livre vin,de Hœresi Pelagiana, ch. 6, p. 188,
datius quam esse prœceptn quœdam qiiœ ho- col. 1, lett. B. In hoc ergo proprie Massilien-
»7imi7jMs , non tanlum infidelibas exceecalis ,
sium error situs est, quod aliquid primœrœ H-
obduratis, sed ftdelibus quoque et justis, vo- beriatis reliquum piiianl, quo sicitt Adam, si
Untihus, conantibus, secundum prœsentes quas voluisset, poterat perseveranter operari bo-
hatient vires, sunt impossibilia; déesse quoque mim, ita lapsits horno posset saltem credere,
gratiam qua fiant possibilia. » siveltet, neuter tamen absqup inlerioris gratiœ
N'est-ce point là mot à mot la première adjulorio, cujus tisus vel abusus relictusesset
propnsilion? Jjinsénius ajoute, pour confir- in tmiusctijusque arbitrio.
malion de la même doctrine : Hoc eniin sancli Voyez encore de Grat. Christi, Lu
c. 15.
Pétri exemplo, nliisque mullis qnotidie mani- Cinquième proposition. « C'est une erreur
festum esse, qui tentantur, ultra quam possint des semi-pélagiens de dire que Jésus-Christ
sustinere.... Cum ergo nec omnibus qraliam soil niort ou qu'il ail répandu son sang pour
ferventer pelendi, tel oinnino petendi , Dcus tous les hommes sans exception. »
largialur apcriissimum est fidelibus mullis
,
Jansénvs. Celle proposition est si claire-
déesse illam sufpcienlein gratinm, et conse- ment, si neltemenl exprimée dans les paroles
quenter illam perpetuam, quam quidam prœdi- suivantes, qu'il ne laut qu'avoir des yeux
cant facicndi prœcepti potnstatem. pour en être convaincu. En voici d'abord la
Seconde proposition. « D.ms l'état de la na- première partie. Nam illa exiensio tam vaga
ture corrompue, on ne résiste jamais à la modernorum scriptorum non alio ex capile,
grâce intérieure. » quam ex ista gênerait indiffercnli voluntale
Jansénius. Le 2' deGr. Christ, c. 2i, p. 82, Dei erga salulem omnium, et ex illa sufficien-
co'l. 2, lellr. B. Augustinus gratiam Dei ita tis gratiœ omnibus c nferendœ prœparationti
victricem slatuit, ut non raro dicat hominem fluxit : quorum utrumque Augustinus, Pros-
operanti Deo per gratiam non passe resis- per, Fulgenlius elantqua Ecclesia, velutma-
tere. cbinam a semipela /ianis introductam repu-
,
Ne voiià-1-il pas presque en propres ter- diavit, t. 111, de GraiiaChrist., lib. m, c. 21,
mes la seconde proposition? La même doc- p. 16C, col. 2, litt. D. La seconde partie de
trine n'est pas moins clairement exprimée la proposition se trouve dans la même page,
dans paroles suivantes du même livre,
les et à la môme colonne, et à la lettre .A. Quœ
c. 4, p. 41, col. 1, lettre C. Gratia vero lapsœ sane cum inAugustini doctrina perspicua cer-
œgrotwque volnnlatis, nullo modo in ejits re- taque sint, nullo modo principiis ejus con-
linquitur arbitrio, ut e^m deserat aut arripiat sentnneum est, ul Christus, vel pro infidelium
si voluerit; scd ipsa sit potins illa postrema in infidelitate morientium, tel pro justorum
gratia, quœ iniiclissime facit tU relit, et a vo- non perseverantium alerna srilute, morluns
luntate non descratur. e^se, sanguinem fudisse semelipsum redemp-
,

Troisii'me proposition. « Pour mériter et tionem dédisse, Patrem orasse senliatur... Ex


démériler dins l'état delà nature corrompue, quo factum est, ut,juxta sanclissimum doc-
la litierlé (jui exrlut la nécessité d'agir n'est torem, non magis pro œlerna liberatione ipso-
pas nécessaire, mais il suffit d'avoir la liberté rum, quam pro diaboli ileprecatus fuer't.
qui exclut la conirainle. » On pourrait rapporter cent autres endroits
Jansénius. Tom. 111, lib. vi, cap. 6, p. 267, où Jansénius établit encore clairement la
col. 2, lilt. B. Eadem illa (sancti Augusiini) doctrine des cinq propositions. 11 faut di>nc
floclrina, quod sola nécessitas coactionis adi- convenir que c'est de la part du parti le com-
nmt liberiatem, non nécessitas illa simplex et ble de l'impudence el de l'effronlerie, de nier
volunlaria, ex aliis ejus locis non difficile de- que Jansénius ait jamais enseigné les pro-
monstrari potcst. positions condamnées par la jjulle d'Inno-
Pout-on ne pas reconnaître là le sens de la cent X.
troisième proposition? La même doctrine se Depuis que Y Augustin de l'évêque 4'Ypres
trouve dans le pjissage suivant, tiré du chap. a été si solennellement proscrit par plusieurs
ai, 6' livre, sur la grâce. Jansénius y prouve souverains pontifes et par l'F.glise univer-
que la liberlé consiste dans la seule exemp- selle, on est obligé indispensablemeiit, et sous
tion de conirainle. Arbitrium hominis dictum, peine d'encourir tous les analhèmes, de croire
quia non cogitur... neressitatem sitnplicem vo- quatre choses à l'égard de cet ouvrage :
luntalis non repugnare liberlali... liberum ar- 1° que les cinq propositions sont hérétiques ;

hilrium non esse amissum per peccatum, quia 2' qu'elles sont dans le livre de Jansénius;
remansit liberum a coaclione. Ajoutons en- 3° qu'elles sont condamnées et hérétiques
core uu passage tiré du llv. viii, cb. 19, p. dans le sens même de l'auleur, c'est-à-dire,
366, co!. 2, lilt. D. Nulla nécessitas actibus dans le sens que le livre tout entier présente
volunUUis libcris farmi !'indn est, sed sola vis, naUirelleraent i" que le silence respectueux
;

coaclio et nécessitas violcntiœ. ne sulfil pas ; mais qu'on est obligé de croire
Quatrième proposition. Les semi-pélagiens sincèrement, avec une soumission intérieure
•dnieltuieat la uécessiléde la grâce intérieure, d'espi-Uetdecœur, que les cinq propositions
e?9

Boni hérétiques dans le sens


JOU
même de leur
JUE
lypse, 1762, 2 vol.; celui s«r tes petite
m
nro~
auteur. phètes 5 vol. in-12, et VExplirMtion des
Nous mentionnerons ici les ouvrages dont prophéties de Jérémie, Ezéchiel et
Daniel
voici les litres : 5 vol. in-!2. C'est presque toujours u e sa-
tire contre les pasteurs. On se plaint
DiFucuLTÉs sur la bulle qui porte défense de qu'ils
lire le livre de Cornélius Jansénius, etc. Pa- enseignent l'erreur, qu'ils égarent le trou-
16i9, in-12 de 37 pages. peau. On déclame contre les papes, et
ris, on
paraît avoir eu principalement en'vue
Ce sont vingt-huit articles injurieux à l'Ë- de
rendre méprisable le corps épiscopal. On
gïise et pleins de frivoles objections contre y
parle sans cesse de vérités proscrites, d'abus
la bulle In eminenti d'Urbain Vilî, que l'au-
d'autorité, de l'esprit d'orgueil et do domina-
teur appelle, page -'i, une pièce informe. tion des pasteurs que l'on appelle dos idoles,
AuGDSTiNts Yprensis vindicatus atque e , etc. enfin ce sont partout des allusior.s ma-
;

damnatione romannrum ponlifîaim Ur- , lignes et souvent même odieuses. Tels sont
bani VIII, hmocenlii X, Alexandri Vil et ces ouvrages qu'on donne pour des livres de
démentis XI, rreptus et erulu- : sive apo- piété, .loubert en a fait d'aulres du
même
logeticus perillustris ac revrrendissimi do- genre, et une lettre au P. de Suint-Genis
mini Cornelii Jansenii, etc. In quo con- sur les indulgences, 1759.
troversiœ Jansenianœ prima tlemcnta et
principia statuunt.ir, etc. Per /Ecjidium JUBE (Jacques), curéd'Asnières, né à Van-
Albanum nuper, m
civitulc mctropolilica vesle 27 mai lG7i, mort à Paris le 20 dé-
Merhliniensi decanumet pastorem Ecclesiœ cembre 1744, fameux pour les change'ments
eollegiatiret parochialis beatœ Mariœ trans qu'il s'avisa de faire dans la liturgie.
Voi/ez
Diliam, anno afflictœ graliœ 70, œrœ vul- à ce sujet son article dans le Diction, hisior.
garis 1711, in-V, 51G pages. de Feller. C'était un appelant fort zélé.
Le
diacre Paris habita quelque temps ciiez
C'est iciune criminelle apologie de Jansé- lui.
de sa doclrini' il faut donc s'atten-
Jubé se donn beaucoup de mouvements,
I
nius et : eri
dre à y trouver toutes les erreurs de celui
1714 et les années suivantes, pour fomenter
l'opposilion à la bulle. Il paraît qu'il
qu'on entreprend de justiDer; mais comme si par-
courut une graniie partie du diocèse
ce u'en était pas assez on y en ajoute encore
, de
Paris, pour exciter les curés, et
de nouvelles, qui ne méritent pas moins tous qu'il sa
les anathèmes del'Eglise. Nous n'en citerons chargea de l'édition de plusieurs ouvraces
qu'un exemple. A la page 112, ch. 23, l'au- En 1725, révoque de Montpellier lenvovâ
teur établit (et il en fait la matière du chu-
a Rome pour lâcher d'éc airer le papi' et
'le
concile. Jubé déguisé accompagna
pitre entier) que tout chrétien est obligé, par en Hol-
lande les Chartreux fugitifs, et prit le
un précepte divin de croire fermement qu'il
, nom
est du nombre des prédestinés. N'est-ce pas
de Incowr. 11 voyagea aussi en Angl.
terre
donner un démenti formel à saint Paul, ijui en Allemagne, en Pologne et se rendit
ciî
Russie. Après un séjour, comme
veut que nous travaillions à notre salut avec précepteur
crainte et tremblement? N'est-ce pas inspi-
Il revit la France, retourna en Hollande, «t
rer, n'est-ce pas même ordonner aux fidèles
revml à Paris où ilmourut dans la misère à
une fausse sécurité, qui no peut que produire l'Hôtel-Dieu.
en eux l'orgueil et la présomption, tarir la
JUENIN (Gaspard), naquit en 1G40, à Va-
source des bonnes œuvres, détruire la vigi-
rembon, dans la Bresse, fut prêtre de
l'Ora-
lance chrétienne et enfanter le plus honteux
toire, professa longtemps la théologie dans
quiétisDie et le plus aiïrcux libertinage.
plusieurs maisons de sa congrégation,
sur-
.TARD (pRANçots), pré!re de la doctrine tout au séminaire de Saint-Magloi're
à
chrétienne, prédicateur, né près d'Avignon ,""'' ,.°" '' "courut le 16 'décembre
^ȕ'lf'
en 1675, mourut à Auxcrre, laissant desser 171J. Des divers ouvrages qu'il a lais'^és
roons en 5 vol., et la Kelif/ion chrétienne mé- nous mentionnerons :

ditée suivant le véritalilc esprit de sis maxi-


Institctiones Iheologicœ ad usutn seminr.rio-
mes, qu'il fit avec l'abbé Débonnaire {Voyez
rum. La troisième édition est de
ce nom). Il avait été exilé à Tours, et ne l'ut Lvoii '
1704,7 vol. in-12
pas étranger au cliangement de dispositions
de M. de Rastignac, dans les dernières années Le mulheuràjamais déplorable de la con-
de la vie de ce prélat {Voi/ez Ghapt de Ras- grégation de l'Oratoire est que, nialoré
les
tignac). Cet article est de M. Picot, Mémoires, précautions des premirrs supérieurs
tom. IV, p. 327. qu'elle
a eus, et 1 exemple des plus savants d'entre
JOSSEVAL. Voj/ez Mothe-Josseval. les particuliers, l'erreur s'est pour
ainsi dire
fixée dans son sein, et s'est ensuite
JOUBERT répan-
(François), Ihéologien appe- due presque dans tout le royaume.
lant, né à Montpellier en l(i8i), est auteur
d'ouvrages qui, sous le masque de piété, res- L'ou\rage du P. Juénin n'est, pas un
pirent le plus grand fanatisme. Tels sont sa des moins funestes présenis que cette con-
Conna'ssance des Irmps par rapport à la re- grégation ait faits à l'Eglise. Le jansénisme,
ligion , 1727; Concordance et explication des quoique déguisé avec quelque art, s'y ren-
prophéties qui ont rapport à la captivité de contre à chaque instant; tout y est semé de
Babylonc. 1745; le Commentaire surl'Apoca- propositions entortillées, captieuses et teu-
591 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES 59Î

daul renouveler les erreurs condam Remarques sur mandement et mstruction


le

nées. pastorale de M. Henri de Bissij, évéque de


L'auteur, par exemple, en parlant des Meaux, touchant les Institutions théologi-
cimi propositions au lieu de dire qu'elles
, ques du P. Juénin.
sont (le Jansénius, et condamnées dans lu Ce libelle est du P. Juénin. M. de Bi-sy l'a
sens de .lansénius, dit avec tous les nova- condamné par son mandement du 39 mars 1712,
leurs de ce temps qu'elles sont condam- comme renouvelant une partie des erreurs des
nées dans le sens de Calvin in sensu Cal-
:
Institutions théologiques, e< comme excusant
vini. Vautre; comme contenant touslesmoyensarlifi-
En parlant du cinquième concile général, cieux dont les jansénistes se sont servis pour
le P. Juénin dit qu'il faut respecter par un soustraire, s'ils le pouvaient, leurs écrits aux
silence religieux, les décisions des conciles censures del'Eglise; comme délournantlesR'iè-
généraux qui regardent les faits dogmati- \es...dela déférence iju ils doiven t aux décisions
ques. C'est là, comme l'on voil, ce silence de l'Egi'se et des pasteurs légitimes: et comme
respectueux si solennellement condamné tendant à étouffer dans le cœur des diocésains
par l'Kglise. Il insinue ailleurs artificieuse- de Meaux, par une foule de calomnies et d in-
ment la même hérésie par ces paroles du jures, le; sentiments de respect et de confiance
premier tome, page 30i In iis etiain quœ
:
qu'ils doivent avoir pour leur évéque.
mère sunt humani fucti, exhibenda est humi- C'est ici l'occasion de mentionner quel-
lis, submissa et religiosareverentin. ques auties ouvrages faits en faveur des
Enfin le même auteur, comme M. le car- Institutions du P. Juénin.
dinal de Bissy l'a remarqué dans son Ins-
tritclion, enseigne aux ecclésiasiiques l'art
Re'»iarques sur l'ordonnance et instruction
pernicieuv de tenir un double lanfjaje en pastorale de M. Paul Desmarets, évéque de
matière de foi. Chartres, touchant les Institutions théolo-
Un si mauvais ouvrage ne pouvaii échap- giques du P. Juénin, 1709, in-12, 365 pa-
per aux censures ecclésiastiques. 11 fut pros- ges.
crit à Rome par un décret du 25 septembre M. Desmarets, évéque de Chartres, fut un
1708. 11 le fut en France par M. le cardinal des premiers qui, à l'occasion des erreurs
de Bissy, évoque de Meaux, qui Gl, en 1711, contenues dans les Institutions théologiques
contre les Institutions du P. Juénin, un du P. Juénin, signalèrent leur zèle pour la
mandement et une instruction pastorale de foi. Il publia, le 25 juin 1708, une ordon-
624. pages, qu'on regarde comme un chef- nance et instruction pastorale de 320 pages.
d'œuvre. M. de Chartres (Godet Desmarets) Le pape l'en félicita par un bref du 7 sep-
publia aussi, le 25 juin 1708, une excellente tembre 1709, et toute l'Eglise catholique lui
instruction pastorale pour précantionner applaudit. Mais la secte en pensa bien diffé-
les fidèles de son diocèse contre cette dan- remment. Outrée du coup qui lui était porté,
gereuse Théologie. elle chargea l'auteur obscur des Remarques
Plusieurs autres prélats condamnèrent dont nous parlons, d'attaquer celte ordon-
les Institutions théologiques ; en{re autres : nance, et de tirer vengeance d'un prélat qui
Le cardinal de Noailles, par une ordon- avait si peu ménagé une des plus chères
nance du 12 juin 1706; l'évéque de Nevers, productions du parti. On trouve dans ces
par un mandement du o août 1707; l'évéque Remarques anonymes, comme dans la plu-
de Noyon (d'Aubigné), par un mandement part des libelles composés pour la défense de
du 22 mars 1708. Ce mandement fut attaqué Jansénius, beaucoup de h.irdiesse et de té-
par un anonyme, partisan des erreurs de mérité; peu de respect, ou plutôt beaucoup
Juénin, dans un écrit iiitiliilé Dénonciation
: de mépris pour les supérieurs; quelques
dei mandements d- Mgr. l'évéque de Noyon.... objections proposées avec assez de subtilité,
au pape, aux évéques, aux facultés de théo- une grande facilité à répéter en différents
logie et à tous les pasteurs de l'Eglise, in-12 termes, et avec de nouveau tours, des cho-
de 39 pages. L'auteur prétend surtout défen- ses cent Ibis réfutées; mais au tond, nulle
dre cette erreur : que toutes nos actiims encore moins de, sincérité el da
solidité, ei
doivent être rapportées à Dieu par un motif bonne foi. C'est ce que démontra, en 1713,
de charité, et que si elles ne se font pas par M. Marécaux, auteur des Lettres d'un doc-
quehiua impression de ce divin amour, teur de Sorbonne à itn de ses amis; in-12,
elles sont des péchés. D'où il s'ensuit évi- Paris, Sim. Langlois.
demment que les actions des infidèles n'é- mandement
Lettres théologiques contre le et
tant pas rapportées à Dieu par un motif de
l'instruction pastorale de M. Henri de
charité, sont toutes des péchés ce qui est :

Thgard de Bissy, évéque de Meaux, sur le


• expressément condamné dans Baïus.
jansénisme, portant condamnation des In-
Les antres prélats qui se prononcèrent
structions théologiques du P. Juénin,
également, malgré cette dénonciation contre
les Institutions de Juénin, furent l'évéque : Ces lettres sont au nombre de 14-. Elles
de ïoissons (de Sillery), par une ordonnance ont été condamnées par un mandement de
du 18 décembre 1708; l'évéque d'Amiens M. de Bissy, du 10 novembre 1715, comme
(Sabbatier), par une constitution du 28 juin contenant xme doctrine fausse, téméraire ,
1709; l'évéque de Laon [de Clermonl), par captieuse, scandaleuse, injurieuse au sainC~
une ordonnance du 30 juillet 1709; l'évéque siège, aux évéques de France et aux écoles
de Gap, par un mandement du mars 1711.
'* catholiques, erronée, hérétique el déjà con-
595 Lkl LAL sy*
damnée comme telle par toute VKcjlise ; enfin Vérités saintes, qui sont traitées Je nou-
comme renouvelant les cinq propositions de veautés par ce téméraire et effronté nova-
Jansénius dans le sens condamné, en rejetant teur.
les cinq vérités de foi qui y sont contraires.
JUGLAR (Jean), né à Saint-André, dans le
Réponse {Les nouveaux articles de foi de M. diocèse deSenez, le 17 juillet 1731, reçut les
le cardtmd de Ihssy réfutés, ou) (jénérale à ordres sacrés et fut curé de Courchon, puis
se< mandements du .'ÎO mai 1712, et du 10 curé d'Angles, et vint à Paris. On a puLilié
novrmlire 1713, canlcnue en deux écrits, sur lui, en 1820, une notice historique de
1718, in-12 de 371 pages. 41 pages. Ou y dit qu'il fut assez heureux
M. de Bissy, évéque de Meaux, publia, le pour jouir du dernier rayon de cette lumière
16 avril 1710, un excellent mandement con- qui brilla d'un si beau.jour sous iépiscupat
tre \es Institutions théologiques du P. Juénin.
'de M. Soanen, et qui s'éclipsa presque' aussi-
tôt après que Dieu eut appelé à lui ce digne
L'oralorien piqué fit à ce sujet des Remar-
ques que le prélat condanana le 30 mai 1712. prélat pour le récompenser de ses vertus ci de
ses sotiffrances. Coci indique assez dans
II parut aussi vers ce temps-là des Lettres
théo logiques, au nombre de Ik, contre le
quel esprit cette notice a été écrite, mais ce
n'est pas fort exact car M. Juglar, étant né
même mandement et M. de Meaux les
;
;

proscriril le 10 novembre 171o. Or, ce sont en 1731, n'a pas vu l'adminislratioii de M.


Soanci), qui avait été suspens de sa juri-
ces deux dernières condamnations, c'est-
diction en 1727. Nous ne reprocherons pas à
à-dire ces deux mandements, l'un de 1712 ,
la notice de manquer d'exactitude à propos
et l'autre de 1713, qui'sont attaqués dans le
libelle dont il est ici question.
des faits que nous allons relater. Juglar fut
Les prélendus nouveaux articles de foi, que membre du presbytère sous répiscoj);il con-
stilulionnel de Koyér, député au conseil de
l'auteur anonyme trouve dans ces deux ou-
vrages, et qu'il tntreprend de réfuter sont ce parti en 1797 et en 1801, et ami de Le Coz,
:

« 1° Que Dieu veut d'une volonté sincère et Grégoire et autres coryphées. 11 était sur-
réelle sauver tous les fidèles; que celte vo- tout lié avec le constitutionnel Saiirine,
lonté n'est ni une volonté de signe ni une mort évéque de Strasbourg, et on jijoule
volonté métaphorique qu'il combattait avec contre l'ullramon-
lui
mais une volonté
,

proprement dite, qui, pour cet effet, leur tanisme et pour les vérités de la grâce el la
donne tous les moyens nécessaires et suffi- doctrine de Port-Koyal. C'est dans ces senti-
ments qu'il mourut le 20 décembre 1819.
sants pour y pouvoir parvenir 2' que tous les;

fidèles justifiés ont toujours, lorsqu'il s'agit Nous ajouterons à sa louange qu'il avait
de l'accomplissement de quelque précepte, fondé à Paris une école gratuite et chré-
une grâce actuelle tienne.
suffisante
, qui leur ,

donne un pouvoir prochain, parfait et com- JULLIOT (Henri curé de Courgy.


) ,

plet de l'accomplir, ou du moins de deman- Voyez l'article de Caylls, évéque d'Auxerre,


der ce pouvoir par la prière. » où il est parlé de lui.

LABORDE. Voyez Borde {Vivien La). attribue plus da 40 ouvrages différents sur
LABROUE, évéque de Mirepoix. Voyez ces maiières, sur lesquelles l'autorité de l'E-
Broue. glise eût dû lui donner des sentiments diffé-
LAFONT De), prieur de Valabrègue,
(N... rents. Il mourut en 1673, à 55 ;ins. Outre
ancien naquit à Avignon, fut
officiai d'Uzès, les ouvrages dont Laiane est seul l'auteur,
un homme de Dieu, ce qui est assez dire qu'il il en est d'autres qu'il fit en commun avec
ïie professait par les erreurs condamnées, Arnauld, Nicole, etc.
et mourut au commencement du xvnr sièele,
CoNFOHMiTÉ des jansénistes avec les tliomis~
laissant quelques ouvrages estimés. Cepen-
tessur le sujet de cinq propositions contre
dant une de ses productions a prêté un peu
le P. Ferrier, jésuite, avec la conviction de
à la critique on a cru trouver, dans la pré-
;
ses falsifications et impostures, et la réfuta-
face mémo, une erreur condamnée dans
tion de ce que le P. Annat a allégué dans
Baïus dans Quesnel. Le premier homme, dit
et
son lii re de ht conduite de l'Iù/lise touchant
l'auteur, dans l'heureux état de la jusli<-e ori-
ce point. 1638, in-i" do 132 pages.
ginelle, où il fut créé, avait une droiture
d'esprit et de cœur qui lui suffisait pour la Des ouvrages composés par Lakno, celui-
conduite, de sa vie, n'avait pas besoin d'au-
et ci est des plus méprisables. 11 y cite de mau-
tre lumière que celle de la raison. Sur quoi lo vaise foi les objections et les réponses du
criti1[uc dont nous parlons dit que c'est là P. f'erri'er; et dans l'infidèle parallèle qu'il
le pur ])élagianisme renouvelé par les jansé- fait (le la doctrine dos jaiisénistos avec celles
nistes mêmes. des thomistes, il impose à ceux-ci avec la der-
LALANR (Noii. de), fameux docteur de nière effronterie, en leur attribuant des sen-
Sorbonne, né à i'nris, fut lo chef des dêpulés timents diamétralenunt opposés à ceux do
à Rome, pour l'alfinri' de Jansénius, à la dé- leur écolo.
fense duquel il travailla toute sa vie. On lui Montrons ici au contraire les différences
, ,

B95 DICTIONNAIRE DKS JANSENISTES. 590


essentielles qui se trouvent entre lejansé nale, qui seule rend
salut possible à l'honi'
le
«isuie et le Ihomisme. me, mais la grâce de l'état d'innocence qu'il
TuOjlISTES. Jansénistes. eût donné à tous les hommes, si Adam 71'eût
pas péché, et qu'il donnerait encore, si elle
1
suffisait pour résister à lit concupiscence. Jls
Les thomistes, après Les jansénistes pré- prétendent que celte volonté antécédente de
s.iint Tiiuinas, sou- tendent qu'il est im- Dieu est à présent stérile et oisive, et qu'il ne
tiennent que l'état de possible. veut sauver que les seuls prédestinés.
piM'e na'ure est pos-
5'
sible.
Les thomistes re- Au contraire, selon
connaissent en Jésus- les jansénistes, Dieu
Les thomistes re- Les jansénistes sou- Christ une volonté n'agant pas une vo-
connaisscnt la néces- tiennnent qii'Adam réelle et vérilablu de lonté antécédente de
site (!e la grâce effi- avait drs qrûces suffi- mourir et d'appli- sauver tous les hom-
cacp, et ds la grâce santés soumises au li- quer le prix de sa mes, et Jésus-Christ
surfisanle, non-seule- bre arbitre, mais qu'il mort pour le salut de étant très-conforme à
ment clans l'état où n'avait point de grd- tousles hommes, etde la volonté de son père,
nous sommes, mais ces efficaces; an lieu leur mériter les grâ- il n'a pas non plus
aussi dans l'état d'in- que dans l'état pré- ces sufflsanfes puur une volonté réelle et
nocence. sent les grâces suffi- faire leur salut. véritable de répandre
santes sont inutiles son sang pour rache-
et il n'y en a plus que d'efficaces. ter tous les hommes sans exception.
3° 6°
Les Uiomistes pré- Jansénius au con- Comme jansénistes n'admettent que
les
lendent que Dieu no traire, ayant rejeté des grâces efficacts , ils sont obligés de re-
connaît rien hors de de l'état d'innocence connaître qu'on ne résiste jamais à la grâce :
lui-même , mais qu'il les décrets efficaces , lesthomistes regardent ce sentiment comme
voit toutes choses dans lesquels Dieu eût une hérésie.
dans son essence prévu les actes libres
comme dans la cause, des anges et d'Adam,
et, pour me servir des il est obligé, i" de re-
Les thomistes en- Les jansénistes soU'
termes de l'école, in seignent que l'hom- tiennent que l'homme,
connaître dans cet état
medio prius cognito me, soit qu'il soit do- nécessairement domi-
;
la science moyenne qui
que la science de vi- dirige les décrets in-
miné par la grâce ou né par la grâce ou
sion, vn tant qu'elle par la cupidité, peut par In cupidité, ne fait
différents; 2° de dire
est unie ;:vec le dé- que Dieu attend le con-
faire, sans le secours aucune action qui ne
cret cfiic;.ce de la vo- d'aucune grâce sur- soit bonne ou mauvai'
sentement de la volon-
lonté de j'Jieu, est la naturelle avec le
, se, et que sans la grâct
té créée: 3° de soutenir
cause de loutes cho- concours général de il ne peut vouloir ou
qu'il cannait les cho-
ses : qu'e le est la rè- Dieu, des actions hon- faire aucun bien mo-
ses en elles-mêmes, et
gle et la mesure de la nêtes et moralement ralement bon dans l'or-
dans la vérité objec-
bonnes dans l'ordre dre naturel.
vérité et d." la certi- tive qu'elles ont quand
tude que Dieu con- naturel.
; on suppose l'événe-
nait 1rs choses futu- ment futur ; k° d'assu-
res dans son décret rer que la science de Sur la grâce suffisante.
efficace, et cela dans Dieu n'est point la Les thomistes sou- Les jansénistes pré-
les deux états ; et cause de loutes cho- tiennent 1° que Dieu tendent 1° qu'elle est ,

qu'ainsi eut
il n'y ses, mais qu'elle en dé- ne refuse jamais la refusée à i/e< justes
jamais science
ni pind, et que les chosi s grâce suffisante à un tentés, lors même qu'ils
moyenne, ni décrets sont la 7ncsure et la juste tenté, ou lorsque font de pieux efforts;
indifférents. règle de la science de le précepte oblige; 2° qu'on ne la prive
Dieu, quant à la véri- 2° Que cette grâce est jamais de l'effet qu'e le
té et à la certitude. toujours privée de peut obtenir, eu égard
l'ellet pour lequel aux circonstancesdans
Les thomistes en- Dieu la donne, si la lesquelles elle est don-
Les jansénistes au
grâce efficace ne viont née; 3° qu'elle ne donne
seignent que Dieu a contraire reconnais-
maintenant, comme à son secours 3° que ; pas pour prier ou
sent en Dieu, avant le
avant le péché d'A- la grâce suffisante pour agir «n pouvoir
premier péché, une vo-
dam, une volonté an- lonté antécédent epour
donneun pouvoir pro- prochain, dégagé, re-
chain, immédiat, re- latif, et propurti nné,
técédente , véritable le salut des hommes,
latif,dégagé et pro- si elle n'est dans w?»
et sincère de sauver mais depuis le péché,
portionné à la vic- degré égal ou supé-
tous les hommes, par ce n'est plusqu'une
toire de la concupis- rieur au degré de la
laquelle il leur otïre volonté de signe et mé-
et prépare ou leur taphorique, qui con-
cence la plus forte. cupidité.

donne tous les se- siste dans la précision Minima gratia. dit saint Thomas, potest re-
cours suffisants pour de notre esprit. Cette sistere cuilibet concupiscentiœ. (De Th. in 3,
faire leur salut. volonté n'a plus pour q. 70, art. 1, ad 4, item 3, p. q. 62, art. 6,
objet la grâce médici- ad 3).
B97 LAL LAL 593
9* art. 8, fait voir la grande différence qu'il y
a entre les deux écoles. Thomistaruin sentent
Sur «a grâce efficace par elle-même.
tiam ajanseniana doctrina discrepare pluri-
LéS thomistes disent Les jansénistes ài- mum, nihil^ue cum ea habere commercii, brt-
1» que la grâce effi- senl,\° qu'elle estnéces- viter demonstrandum suscipio. Il combat les
cace par elle-même snxre, afin que l'hom- cinq jtropositions par des textes formels de
n'est pas absolument me puisse prochaine- saint Augustin et de saint Thomas.
nércisairc, afin que ment faire le hien; Massouli'é en fait autant dans son Sanctus
l'homme puisse pro- 'i" qu'au moment qu'el- Thomas sui interpres. Conlenson dans le
chainement faire le le est donnée, elle »!^- 5' t. de la théologie , dissertation 5. Le
bien; 2°qne quelque cessile à consentir,
à P. Jean Nicolaï, Prœfat. ad 2 partem pan-
forte qu'elle soit, la cause de sa supério- theologiœ. Le P Alex;mdre Sybile dans le li-
volonté y consent 11- rite à l'égard de la vre du Libre arbitre, composé contre les jan-
brement; 3° que la concupiscence oppo- sénistes. Un autre dominicain dans un livre
volonlé conserve tou- sée; 3" qw
volonté,
la imprimé à Cologne en 1712, sous co titre :
jours le pouvoir de eu égard à la supério- Prœdicatorii ordinis fides et rciigio vindi-
résister à celte grâce, rite df celte grâce et cata. Le P. François Van-Rant de l'univer-
quelque supérieure à l'infériorité de la sité de Louvain, dans son ouvrage, Veritas
qu'elle soit à la con- tentation opposée, n'a in média, imprimé à Anvers en 1718, fait
cupisccnce pas lepouvoir relatif voir que la doctrine de saint Thomas con-
et proportionné d'y damne les cent une propositions
résiste!'. Le P. Charles de l'Assomption , carme
Comment donc jansénistes osent-ils
les déchaussé, dans son ouvrage, l'homistarum
dire sont unis aux thomistes sur la
qu'ils trinmphus, id est, sanctorum Auguslini et
grâce efDcace par elle-même? Ihoi œ, gemini Ecclesiœ solis, suminù con—
Selon ceux-ci, la prédétermination physi- cordi: ; et dans un autre, intitulé Funiculus
:

que est toujours efficace, c'est-à-dire que, triplex, fait voir que Baïus et Jansénius ont
dans quelques circonstances que se trouve erré pour n'avoir pas suivi les lumières do
la volonté, cette "irâce surmonie toujours la saint Augustin et de saint Thomas.
résistance, et lui fait produire infailliblement Le cardinal de Bissy montre la même
le bien. chose dans son mandenieiit de 1710.
Au lieu que, suivant Jansénius et son Le P. Annal dans l'opuscule qu'il fit im-
école, la délectation victorieuse, ou la grâce primer à Rome, sous ce titre Jansénius a
:

efficace, est seulement relative, c'est-à-dire thotnistis gratiœ per seipsam efficacis defenso-
que la même grâce est tantôt efflcace, et ribus conileutnatus, circa quinque propositio-
tamôt elle ne l'est pas. La même grâce qui nes quœ Komrr exominanlur. H ne cite que des
n'a pas son effet dans Pierre, lorsqu'il a trois thomistes qui ont assisté aux congrégations
degrés de cupidité, aurait tout son effet dans de Auriliis, comme Diadacus Alvarez, Joan.
le même Pierre, s'il n'a\ait que deux degrés Gonzalez de AlLeda, ou qui ont écrit pendant
de cupidité. le temps des congrégations, comme Peirus
Prœdeterminalio physica, dit Jansénius, Ledesma; ou qui ont lait imprimer leurs ou-
talis esse dicitnr, ut in quibuscumque circum- vrages peu après, comme Paulus Nazarius,
stantiis voluntas collocetur , « mper faciat Diiiacus Nuguez, Cabezudo et lialtazar Na-
facere, et opiretur effecium suum, omnemque varrette.
superet resistentiam : Chrisli ailjutorium nullo Le P. Aniiat prouve la même chose dans
modo. Namdelectatio victris, quœ Aujustino son livre de la Liberté: dans Informatio de
est efficaxadjulorium, relalha est. Tune quinque propositionihus ex Jansenii iloririna
enim est victrix qiiando alieram superat. cnlleclis: et surtout dans lu conduite de l'E-
Quod contingat alieram ardenliorum esse,
si glise, où il montre dix-huit dilîerences entre
in solis inefficncihus desideriis hœret animus, les thomistes et les jansénistes. Ce qui fait dire
nec effïcaciter umquam volet, quod volendum à Gonet (Apol. Thomisl. art. 9.) Unde plu-
:

est. (Jans. deGr. Christ. Salv. 1. viii, c. 2.) plurimum illi débet scliola thomislica, quod
Il met encore sept sortes de différences en- eum ajanseniana sejunxerit.
tre lu grâce victnrieuse et la préilétermina- Un docteur de Paris a fait à peu près de
tion physique. 11 se moque de celle-ci comme même dans le livre Observationes doctoris
d'une spéculation sortie de la philosophie Parisiensis in libellum cui tilnlus est ; Doc—
d'Arislote, qui répugne à la grâce de Jesus- trinœ augustinianorum exposilio circa ma-
Christ, dont on ne trouve aucun vestige dans Icriam quinque propositionum quinque arti-
'aint Augustin, et qui met une confusion culis comprehcnsa, 1692.
aexplicablo dans la doctrine de ce l'ère. Jansénius lui-même ne dit-il pas. Let-
Que dire après cela de l'abbé de Lalane ot tre XVI, que quand toutes les deux écoles,
de son livre sur \àConformilé des jansénistes tant des jésuites que des jacobins, dispute-
avec les thomistes, au sujet des cinq praposi- raient jusqu'au bout du jugement, poursui-
tions? Colle cliiinéri((uc conformité qu'il a vant les traits qu'ils ont commencés, ils ne fe-
prétendu établir n'est-elle pas d'ailleurs ront autre chose que s'égarer beaucoup, l'un
détruite par les témoignages les plus déci- et l'autre étant à cent lieues loin de la vérité.
sifs d'une infiiiilé d'écrivains? Il appelait par raillerie l'école de saint Tho-
Gonel dans son livre, Apologia thomisla~ mas, la ihoniitterie.
rum, seu calcinismi et jansemsmi depulsiOf Gerberon, éditeur de ces lettres, fait cette
,

599 DICTIONNAIRE DES JAN5F.NISTES. GOO

remarque sur les paroles que je viens d'in- nire, in quo thomistœ et jesuitœ eonveniunt.
diquer :Et c'est ce que jugent tous ceux qui Id in quo convenimus, sancivit pontifex,
ne sont pas prévenus, ni de Vopinion des do- et id in quo dissidemus, disputationi nostrœ
tiuiiirains, ni de celle des ic'suiles, et qui li- reliquit, ditle P. Annat Cavilli jansenio-
:

sent saint Augustin sans prévention. rum, page 29.


Aussi le cardinal Barberin ayant domandé Toutes les écoles donc, thomisles, scotis-
aux députés du parti pour soutenir les cinq Ics, molinistes et autres, conviennent dans
{M'opusilions, pourquoi ils ne s'unissaient les do^imes suivants :
pas jivec les dominic::iiis? ils répondirent, 1° Qu'il y a des grâces extérieures et des
selon Saint-Amour Dominicani res suas gé-
: grâces intérieures suffisantes, oulre la grâce
rant, et Augustini suas (Journal de Saint- efficace; 2° que la grâi e n'a pas toujours son
Amour, part. G, cliap. i3). effet 3' que la grâce efficace n'agit pas seule,
;

Sainl-Cyran disait que saint Thomas avait mais avec la coopération du libre arbitre;
ravagé la théologie {ibid. p. 517). 4° que la grâce efficace ne nécessite jamais
Pascal dans sa première lettre se moque le libre arbitre à coopérer; mais que le libre
du pouvoir prochnin : dans la seconde il arbilre y coopère toujours sans nécessité et
attaque directement la grâce suffisante et librement; 5" qu'il n'y a point de grâce ef-
l'opinion des thomistes sur ce sujet. Ainsi ficace,quelque forte qu'elle soit, à laquelle
l'exclusion de la grâce sufQsante étant d'un la volonté ne puisse résister; 6° que c'est
côté comme le fondement des cinq proposi- dans le consentement toujours libre et ja-
tions, et d'autre part, les thomistes admet- mais nécessité, donné par l'homme au mou-
tant une grâce suffisante qui donne le pou- vement de la grâce, que consiste le mérite
voir procliaifi ou dégagé, de faire le bien ou de la bonne œuvre, revêtu des mérites de
d'éviter le mal, la dilTérence entre eux est Jésus-Christ; 7" que non-seulement il peut
sensible et palpable. résister, et résiste très-souvent en effet à la
Que les jansénistes ne reconnaissent d'au- grâce, mais encore qu'il ne se damne qnt
tre grâce que celle qui est efficace, cela est par cette résistance, qui est un pur effet de
si constant, que Sainl-.Vmour nous appiend sa mauvaise volante; 8' que Dieu a une vo-
(Journ., p. 484) que le P. Desmarcs, député lonté sincère et véritable de sauver généra-
à Rome, prononça un discours, le 19 mai lement tous les hommes et que Jésus-Christ
,

1653, en présence du pape, des commissaires est mort dans l'intention de les sauver et de
et consulleurs, dont le but était de montrer leur mériter les grâces suffisantes avec les-
que la grâce efficace par elle-même, qui fait quelles ils peuvent faire leur salut.
vouloir et agir, est nécessaire à tout bien; Voilà des principes sur lesquels toutes
et que tOLile grâce, qu'on peut imaginer liors les écoles catholiques sont réunies. Or ce»
celle-là, n'est point la grâce de Jésus-Christ, dogmes renversent de fond en comble le sys-
mais une grâce pclagienne. tème de Jansénius, de Quesnel et des théo-
Fouillinix dans le livre qui a pour titre :
logiens de Port-Royal. C'est donc une insi-
Défense des théologiens, etc. p. 4(J5, s'ex- gne mauvaise foi dans l'abbé de Lalane
prime ainsi Qui a dit à M. Dumas que
: auteur de la Conformité des jansénistes, etc.,
M. Arnauld est en tout conforme aux nou- dans M. Pelitpied, auteur de ['Examen théo-
veaux tliomistes? On avoue sans peine qu'il logique, et dans plusieurs antres, d'avoir
leur es' opposé en ce qu'ils veulent que sans la forgé une union, une concorde, une parfaite
grdce suffisonte les commandements seraient intelligence entre l'école de saint Thomas
absolument impossibles; en quoi ils se sont et la secte jansénienne.
éloignés des sentiments des saints Pères.
Cet endroit est important. On expose la De la GRACE victorieuse de Jésus-Christ, ou
doctrine de M. Arnauld et du parti, et l'on Molina et ses disciples convaincus de l'er-
avoue sans peine que cette doctrine est op- rcur des pélagiens et des semi-pélagiens,
posée à celle des thomistes. sur le point de la grâce suffisante soumise
au libre arbitre.... pour l'e/plication des
Le bachelier Verax, dans le livre intitulé :

cinq propositions; par M. de Bonlieu, doc-


Difficultés sur l'ordonnance, et instruction
pastorale de M. l'archevêque de Cambrai, etc., teur en théologie. IGoO.

p. 61, 62, G4, se moque du pouvoir pro- Lalane qui s'est caché sons
C'est l'abbé de
chain au sens lliomistique. Il assure que ce le nomde Bonlieu. On trouve, à la page 55
sens d'Alvarez est un sens dont on ne trouve de son livre, cette proposition si semblable à
pas le moindre vestige dans les ouvrages de la quatrième de Jansénius Gennade, un des
:

saint Augustin; un sens qui n'est ]ias moins chefs des semi-pélagiens, a reconnu la grdce
contraire aux idées de suint Thomas qu'à suffisante intérieure, et il a reconnu qu'il est
celles de saint Augustin. en notre pouvoir d'y acquiescer ou d'y ré-
Gonet s'exprime ainsi dans le livre Apol. sister. Cet auteur convient, page 369, que
Thomistarum, art. 8 Doctrinam de gratia
: son maître, Jansénius, a enseigné que la
perse efficaci nihil cum janfeniano dugmate grâce manque au juste qui pèche. Ce prélat,
habere commercii, exeo patet quod Innoc- X, dit-il, n'entend point qu'il y ait d'autre im-
post éditant adversus quinque Jansei.ii pro- puissance dans le juste qui pèche, que celle
positiones constitution'in, sœpitts viv(r vocis qui procède de l'absence de la grâce néces-
oraculo declaravit se non inlendisse dnctri- saire pour ne point pécher. C'est ce qui lui
nam de gratia per se ipsam efficaci directe fiitajouter en expliquant cette impuissance :
tei indirecte attingere, sed id dunlaxat defi- Non polest proxiiiie, non potcst comoletis-
601 LAL LAL Ui
sinie. Enfin, dans page k\0, l'abbé de
la tinctioti des sens, est que les députés
celui
Lalane Iraitc le jansénisme d'iniaginalioo des jansénistes présentèrent au pape inno-
et de fantôme. cent X et que l'abbé de Lalane lut mot à
DÉFENSE de la constitution du pape Inno-
mot à Sa Sainteté dans la célèbre audience
qu'elle leur accorda le 19 mai lGo3, douze
cent Xde la foi de l'Eglise contre deux
et
jours avant la constitution, Cum occasione.
livi'es , dont l'un a pour titre : Cavilli
janscnianorum, et l'autre : Uéponse à On donna à cet ouvra^'c le nom li'Ecrit à
trois colonnes, parce que l'on y voit trois
quelques demandes, etc. Paris, IGOo.
colonnes, trois sens d ffèrents sur chacune
L'abbé de Lalane s'y décian- hauloment des cinq propositions. La première contient
contre la grâce suffivinle. Saint Auf/uslm, le sens reconnu par eux pour hèrctuiue et
dit-il, pag. 7, n'a jamais eu recours à une qu'ils appellent i.n sens étranger. La seconde
grâce suffisante qui donnât un pouvoir pro- contient le sens dans lequel ils soutiennent
chain pour soutenir contre Pelage et con-
, chaque proposition, et qu'ils appellent le
tre Célestius que Dieu ne commande rien vrai sens, le sens naturel cl légitime. La troi-
d'impossible. sième contient un sens opposé au leur, et
IIÉPONSK ait P. Ferrier, ou réfutation de la qu'ils attribuent faussement aux catholi-
Relation du P. Ferrier de ce qui s'est , ques. Saint-\niour et ses collègues, en pré-
passé depuis un an dans l'affaire du jansé- sentant cet é'irit au pape, lui déclarèrent, au
nisme. nom de tout le parti, que jamais ils n'a-
L'abbé de Lalane y altère partout la vé- vaient eu d'autres sentiments sur la matière
il y soulienl opiniâtrement le dogme des cinq propositions, que ce qui est ex-
rité;
proscrit de la grâce nécessitante. primé dans la seconde colonne.
Or il est aisé de prouver que ce sens Je
ViNnici.*; sancti Thomœ circa graliam suffi-
la seconde colonne est précisément celui
cientem, adversus fratrem Joannem Pico-
qui est condamné par la bulle; voici les ar-
lai ordinis fralrum Prœdicatorum et doc-
guments ad hominem qu'on fiit là-dessus à
torem Parisiensem. 1C5G, in i°. confondront à
ces messieurs, et iiui les ja-
Le P. Nicolaï, jacobin, estimé des gens mais.
(le lettres pour son érudilion, fut un des 1 Le sens condamné par le pape dans les
zélés défenseurs do la foi orthodoxe. Voilà cinq propositions est, selon vous, le sens pro-
pourquoi Lalane, Arnauld et Nicole, se dé- pre, naturel et littéral, que les termes ren-
terminèrent à l'attaquer ouvertement dans ferment selon la signification ordinaire qu'ils
cet ouvrage. ont parmi les hommes. Or le -e/is propre
et naturel est celui que vous avez exposé
Deux ikttres P. Amelotle, de l'Oratoire,
ait
sur les souscriptions.
dans la seconde colonne, comme étant vo-
tre sens et celui de Jansénius. Donc le sens
Le P. Denis Amelotte, dont il s'agit dans condamné est celui de Jansénius et le vôtre.
ce libelle, se signala par son zèle et par ses 2- Le sens naturel et littéral des cinq pro-
euvrages pour la défense de la foi ortho- positions est, selon vous, le dogme de la
doxe; sa traduction française du Nouveau grâce nécessitante. Or celui qui est compris
Testament fut opjiosée par l'Eglise à la dans votre seconde colonne est le sens na-
version hérétique de Mons, et par là il de- ture' et littéral des cinci propositions. Donc
vint infiniment odieux aux jansénistes. ce qui est compris dans votre seconde co-
Mensonges lus et enseignés par Alphonse lonne est le dogme de la grâce nécessi-
Lemoine. tante.
Celui que Lalane attaque dans co libella Comme ces raisonnements sont en bonne
olait un savant docteur de Sorbonne, des forme, jansénistes ont avancé eux-
et (|uc les

plus orthodoxes. mêmes dans toutes sortes d'écrits la majeure


et la mineure de chacun de ces arguments,
Distinction du sens des cinq propositions. il est évident qu'ils ne peuvent se défendre
1GC4.. de la conclusion qu'on en tire.
Cet écrit fut condamné. L'Ecrit à trois colonnes est donc un mo-
nuiTient authentique qui fait voir qu'avant
RÉFDTàTiON du livre du li. P. dom Pierre de
la condamnation des cinq pro|iositions, les
Saint-Joseph, feuillant, intitulé : Défense
jansénistes défendaient le droit, et soute-
du Formulaire. 1CG2, in-4".
naient qu'elles étaient bonnes dans leur
Le feuillant qui est ici attaqué est le pre- sens naturel it littéral; et que ce n'est qu'a-
mier auteur qui ait écrit en France contre près la eondatnnalitui qu'ils ont abandonné
le jansénisme du moins c'est le P. Cîerlic-
:
le droit, (|u'iis sont convenus que les pro-
ronqui nous l'assure dans le premier volume positions dans le sens liltér:d et naturel
de son Histoire. étaient condamnables, et qu'ils se sont rc->
Outre cette Défense du Formulaire, le P. tranchés sur le fait.
Pierre de Saint Joseph publia en faveur de Les disciples de Ouesncl s'avisèrent aussi
la bonne cause d'autres ouvrages. Lalano en 17-2G de faire un écrit à trois colonnes.
entreprit de lui répondre. Dain celle du milieu ils exposèrent les cent
Il convient, à propos de Lalane, de
par- et une propositions condaninecs. Dans la
ler de l'Ecrit à trois colonnes, Km-I. Ce fa- première ils iiiaïquèront le sens [iropre et
meux Ecrit à trois colonnes, ou De lu dis- iiulurcl de ces propositions ; mais dans la
60S DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 604

troisième ils donnèrent à ces propositions des réflexions sur le mandement de M.


un sens favorable, à l'ombre duquel on pou- l'évêque d'Alais, et sur divers écrits, où
vait se sauver. Cet écrit, attribué à MM. Bri- l'on défend contre ce Père les mandenifnts
sacier et Thibersj;e, fut rejeté par les évêques et les procès-verbaux de plusieurs prélats
de France, comme insuffisant et favorisant qui ont distingué le fait et le droit, sans
l'iiérésie. On a encore de Lalane : exiger la créance du fait. Avec Pierre
Nicole. 1666, in-4°.
DÉFENSE des propositions de la seconde co-
lonne. 1666. Récit de ce qui s'est passé ati parlement au
L'abbé de Lalane fait, dans l'article li, sujet de la bulle de N. S. P. le papo
un aveu solennel et remarquable, savoir, Alexandre VII, contre les censures de
que les députés des jansénistes à Rome, Sorbonne. 1665, in-4°.
dont il était le chef, s'étaient trompés, en ce LAMBERT (Bernard) naquit à Salernes,
qu'ils craignaient que leurs adversaires ne dans la Pi ovence, en 1738, et entra dans l'or-
voulussent faire établir In grâce suflisante dre de Saint-Dominique. Il fit ses vœux dans
de Mulina, et faire donner atteinte à la grâce le monastère de Saint-Maximin, dont les re-
efficace par elle-même, par la condamnation ligieux avaient éié interdits pour cause de
qu'ils poursuivaient contre les cinq proposi- jansénisme, par M. de Branras, archevêque
tions : ce qu'on a vu, dit-il, avoir été éloi- d'Aix. Il prit l'esprit et les principes de
gné de leur intention. cette maison, et en soiiliiit la doctrine dans
Ecrit do pape Clément VIII, et conformité des thèses publiques. Devenu prof2Sseur au
de la doctrine soutenue par les disciples couvent de Limoges, il l'enseigna dans seâ
de saint Augustin sur les controverses pré- leçons. Il avait soulenu à Carcassonne, le 8
sentes de la grâce, avec la doctrine conte- mai 1762, une thèse qu'on vanta beaucoup ;
il en fil soutenir une tTUire à Limoges, le 14
nue dans l'écrit de ce pape, et confirmée
par plusieurs témoign.iges de saint Au- août 1765, qui eut encore plus d'éelat : elle
gustin, qui y sont rapportés. Cologne, fut mise à VJndex le 19 lévrier 1766, et obli-

1662, in-V. gea Lambert à quitter Limoges. M. de Bean-


teville voulut le fixer à Alais ; mais le P.
CoxDiTiONES PROPOsiT.E OC postulatw a docto- Lambert alla peu après à Grenoble, oiî il fut
ribus Facxdtatis theologicœ Pai'isiensis, ad professeur jusqu'à la mort de M. de Caulet.
examen doclrinœ gratiie, avec Jean Bour- Alors M. de Montazet, qui aimait à s'entou-
geois. 1649, in-i- rer de la plus pure fleur du jansénisme, l'ap-
pela à Lyon et le mit dan< son conseil. Le do-
Lettre d'un théologien à un évéque de l'as-
minicain avait pris lenom de La Plaigne. Il est
semblée du clergé, sur la voie qu'il fau-
fameux par le nombre de ses écrits et par
drait prendre pour étouffer entièrement
son dévouement à la cause jansénienne ; et
les contestations présentes. Sous le pseu-
il est regardé pomme le dernier théologien de
donyme de Latigny. 1661, in-h-".
cette école. Il vint à Paris sous M. de Beau-
Difficultés proposées à MM. les docteurs mont, qui ne voulut pas le souffrir dans son
de la Faculté de théologie de Paris, sur la diocèse, et il n'y rentra qu'à la sollicitation
réception qu'ils ont faite du Formulaire de quelques évëques, qui promirent qu'il
du clergé, dans leur assemblée tenue en n'écrirait plus que contre les incrédules ; à
Sorbonne le 2 de mai 1061, in-4°. cette condition, qu'il ne viola point pendant
Lettre d'un docteur, du premier juillet 1665, la vie du ferme et pieux archevêque, il lui fut
sur le serment contenu dans le Formu- permis de se rendre dans un couvent de la
laire du pape, in-4". capitale. On va voir, par la liste de ses ou-
vrages que nous allons donner, combien le
MÉMOIRE pour justifier la conduite des théo-
P. Lambert était fécond malheureusement
;
logiens qui ne se croient pas obligés à
il n'en est pas beaucoup qui soient à l'abri
condamner les cinq propositions au sens de la critique dans le plus grand nombre il
;

de Jansénius, sans explication. 1663, in-4-°. montre plus ou moins homme de parti.
se
Examen de la conduitereligieuses de
des
Outre les erreurs de secte, on peut encore y
reprenilre une hauteur et une âcrelé de
Port-Royal loucbant signature du fait
la
style qui n'annoncent pas beaucoup de mo-
de Jansénius, selon les règles de l'Eglise
dération el de charité. « Le P. Lambert, dit
et de la morale chrétienne. 1664, in-4'.
un écrivain judicieux, avait du savoir et des
Lettre d'un théologien à un de ses amis, du connaissances en théologie. Si parmi ses ou-
22 septembre 1665, sur le livre de M. Cha- vrages il s'en trouve qui contiennent une
millard contre les religieuses de Port- doctrine répréhensible, et parmi ceux-là il
Royal, in-4°. fciut compter non-seulement ceux qu'il a
composés en faveur du parti auquel il était
DÉFENSE de la foi des religieuses de Port-
attaché, et dans lesquels il essaie de justifier
Royal, etde leurs directeurs contre le
une résistance coupable aux décisions du
,

libelle scandaleux et diffamatoire de M.


chef de l'Eglise, mais encore ceu\ où il re
Chamillard, inlilulé Déclaration de la
:
en
nouvelle les erreurs du millénarisme, il
conduite, etc.; en deux parties, 1667,
est d'.iulres dont le but est louable ; tels sont
ia-4°.
ceux où il poursuit l'incrédiiliié à outrance,
RÉFUTATION du itvre du P. Annat, contenant ceux où il combat l'Eglise constiiutionuclle ,
,

eo5 LAM LAM C0«

ceux où il défend l'état icli?;icus, etc. Tous Préservatif conrre/e schisme (âe Larrière)
vos écrits font regretter que le P. Lambert, convaincu de graves erreurs. 1791, in-8%
s'il est permis de se servir de cette evpres-
L"autorité de l'Eglise et de ses ministres dé-
Bioii, ait semé l'ivraie avec le bon grain. On
findue contre l'ouvrage de Larrière, inti-
aimerait à n'avoir pas à lui reprocher d'avoir
tulé: Suite du Préservatif, etc. '1792, in- 8°.
fait revivre d'anciennes erreurs, et d'en
avoir soutenu de nouvelles d'avoir manqué ; Avertissement aux fidèles sur les signes qui
de respect envers des ecclésiastiques consti- annoncent que tout se dispose pour le re-
tués en dignité, quand ils n'étaient point de tour d'Israël et l'exécution des menaces
son sentiment d'avoir trempi; sa plume dans
; aux Gentils apostats. 179 J, in-8'.
fuites
le fiel, quand il écrivait contre srs adversai-
res, et enfin d'iivoir fait l'apologie absurde
On peut rapporter au même objet VAvis
des folies da secourisme, qu'il a défendu opi-
aux calhuliqiies sur le caractère et Us signes
niâtrement, quoi<|ue méprisées et rejetées de du temps oii nous vivons, ou de la Conversion
des Juifs, de l'avènement intermédiaire de
ceux avec lesquels il faisait cause com-
Jésus-Christ el de son règne visible sur la
mune. » Au reste, le P. L nnbert était un re-
terre, dédié à M. do Noé. évéque de Lescar
ligieux attaché à sa profes^io^ il en reui- ;
(par Desfours), Lyon, 179+, in-12.
plissail les devoirs, même après y avoir été
arraclié. il mourut à Paris d'une attaque Devoirs du chrétien envers la puissance pu-
d'apoplexii', qui lui ôta la connaissance, et blique, ou principes propres à diriger les
il ne reçut point les sacrements ce fut le ; sentiments et la conduite des gens de bien
27 février 1813. Ses ouvrages sont nom- au milieu des révolutions qui agitent les
breux. C'est lui qui fournit les matériaux de empires. Paris, 179)J , in-8''
Vlmtrncliftn pastorale contre l'incrédulité,
publiée par M. de Montazet , archevêque de Réflexions sur la fête du2l janvier. ^1-8' da
Lyon, en 1776. 32 pages.
Apologie Je l'état religieux. Sans date. In-12. RÉFLEXIONS sur le serment de liberté et d'é~
Reyuéle aux (idilcs île France pour deman- gai i té. 1793, in -8'.
der l'abolition du Formulaire. 1780,
Apologie de la religion chrétienne et catho-
Recueil de passages sur V avènement inter- lique, contre les blasphèmes et les calomnies
médiaire de Jésus-Christ, soumis à l'éditeur de ses ennemis. Paris, deuxième édition,
dudiscoursdeM.l'évéfiuedeLescar{dcîioé) 1796, in-8-
sur l'état futur de l'Eglise. Paris, 1785,
in-12 .
Lettres aux ministres de la ci-devant église
constitutionnelle, 1793 et 1796, in-8*. Il y
Il fit aussi des Remarques sur ce même en a cinq.
discours de M. deNoé, dont il était l'ami.
La vérité et la sainteté du christianisme
Idée de l'œuvre du secours selon les senti- vengée contre te livre de /'Origine des cul-
ments de ses véritables défenseurs. Paris ,
tes,de Dupuis. 1796, in-8".
1786, in-4°.
Essai sur la jurisprudence universelle. 1799,
y préconise les Convulsions
Il ce qu'il ;
in-12.
fit encoie dans l'Avertissement aux jidc-
Iti, etc. Il eut sur cette matière une contro- Lettre à l'auteur de deux opuscules intitu-
verse avec Regnault, curé de Vaux. lés, l'un: Avis aux fidèles sur le schisme

Lettre à M. l'abbé A. (Asseline), censeur et dont la France est menacée; l'autre : Sup-
approbateur du discours à lire au con- plément à l'Avis aux fidèles, in-8°.
seildu roi sur les prolestants. 1787. Cet auteur est le P. Minard, doctrinaire,
partisan de la constitution civile du clergé.
Traité dogmatique' et moral de la justice
chrétienne, 1788. REMONTRiNCES OU gouvememcnt français sur
la nécessité et les avantages d'une religion
Adresse des Dotyiinicains de la rue du nationale. 1801, in-8°.
Bac, à l'asscndjlée nadonnle. 1789.
Ma.nuel du simple fidèle, où on lui remet
Ily en eut une autre la même année, des Do- sous les yeux, 1° la certitude et l'excel-
minicains de la rue Saint-Jacques. lence de la religion (hrélienne; 2' les ti-
MÉMOIRE sur le projet de détruire les corps tres et prérogatives de l'Eglise catholique;
;{• les voies sûres qui mènent à la vérita-
religieux. 1789.
ble justice. 1803, 1 vol. in-8°.
Mandement et instruction pdstarale de M.
l'évêque de Suint-Claude (de Chabot), pour Li.tt«e d'un théologien à M. l'évêque de
annoncer le terme du synode, et rappeler Nantis (Du Voisin). 1803. Il y en a qua-«
aux pasteurs les premiers devoirs envers la tre.
religion. 1790, in-'i° el in-8*. On y fit deux réponses qui se trouvent dans

le tom. IV des .inucdcs littéraires.


Atis aux fidèles, ou Principes propres à diri-
ger leurs sentiments et leur conduite dans Lwoiino's des prédictions et des promesses
les circonstances présentes. Paris, 1791, fuites à l'Eglise pour les deriiiers temps de
in-S». la yenlilité. 1800.
607 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. ao3

On assure quefond de celle Exposition


le « Claude Lancelot, né en 1616, est bien le
est de l'avocat Pineault, grand partisan des plus entêté janséniste et le. plus pédant que
Convulsions. Ses manuscrits ayant été ache- j'aiejamais vu. Son père était un mouleur de
tés par un nommé Guibaut, passèrent entre bois a Paris. Il fat précepteur de messei-
les mains du P. Lambert, qui adopta cet gneurs les princes de Conti, d'auprès des-
ouvrage, l'arrangea à sa manière et le pu- quels chassa lui-même, après la
le rui le
blia, il n'en est pas moins responsable des mort de mère, ce qui l'o-
la princesse, leur
folies et des erreurs qui s'y trouvent. Aussi, bligea de se retirer en l'abbaye dé Saint-
M. Picot, qui nous fournit cette anecdote, Cyran, oii il avait déjà reçu le soùs-diaco-
s'exprime-t-il en ces termes à ce sujet: Le nat. Depuis son retour dans celte abbaye, il
P. Lambert, dans cet ouvrage, embrasse le y faisait sa cuisine et très-mal ce qu'il con- :

millénarisme, et soutient, comme les protes- tinua jusqu'à la mort du dernier abbé de
tants, que le pape est l'antechrist. il n'a Sainl-Gyran. »
pas honte d'y préconiser les Convulsions MÉMOIRES toucnant la Vie de M. de Saint-
comme une œuvre surnaturelle et divine, et Cyran, pour servir d'éclaircissement à l'his-
dans un morceau fort long, il veut faire ad- toire de Port-Royal. Cologne, 1738, 2 vol?
mirer, comme des prodiges, un mélange in-12.
honteux de folies, de farces et d'impiétés.
Aussi ce passage fut-il blâmé dans le parti Ouvrage d'un enthousiaste, qu'il faut ap-
même de l'auteur, et l'on y a mis des cirions. précier sur la vie et les qualités connues de
On ne peut assez s'étonner qu'au XIX* siè- son héros. Voyez Saint-Cyran.
cle, un homme qui ne passait pas pour fou,
un religieux, un théologien, ail imaginé LANGRAND ou Lengrand (N...).
d'exalter encore des scènes révoltantes , des Catholicité du système suivi par les sieun
impostures manifestes des blasphèmes
,
Langrand, Maréchal et Michaux, etc.
monstrueux. L'auteur avait déjà insinué les
mêmes idéi^s dans l'Avertissement aux fidè- En 1722, les cahiers de
philosophie des
les, en 1793. Rien n'est plus propre à désho- sieurs Lengrand et Maréchal ayant
été dé-
norer sa cause que cette ténacité à soutenir noncés à la fai'ullé de théologie de Douai,
des folies et des excès, que le bon sens, la comme contenant les principaux dogmes du
morale et la religion s'accordent à pros- jansénisme, la faculté les examina avec
crire. soin, et en réduisit toute la doctrine à sept
Cet ouvrage fut vivement attaqué dans les articles qu'elle censura. Or celte censure est
Mélanges de Philosophie, lom. 1, pag. 193 ; ce qui a donné occasion au libelle anonyme
et le P. Lambert donna une Réponse. dont il s'agit. L'auteur, en bon janséniste,
vient au secours de ses confrères attaqués,
hx PURETÉ du dogme de la morale vengée et l'ait les plus grands efforts pour les dé-
contre les erreurs d'un anoni/me (l'abbé fendre.
Lassausse, dans son Explication du ca- 1° Dans la préface, il tâche de renouveler
téchisme), par P. T. Paris, 1808 proposition condamnée par l'Eglise,
cette
Le P. Lambert ne s'y montre ni modéré que jansénisme est un fantôme ; 2" le prin-
le
ni charitable. cipal moyen de défensequil emploie, ce sont
les fameuses censures de Louvain et de
La vérité l'innocence vengées contre les
et
erreurs et calomnies de M. Picot, au-
les
Douai; comme si l'on ne savait pas que ces
teur des Mémoires pour servir à l'his- censures furent désapprouvées par le pape
toire du XVHl- siècle. 1811 , in-8°. Sixte X, et que ce souverain pontife approu-
va au contraire, comme contenant une saine
Il ajouter à cette liste
faut Lettre à la :
doctrine, les propositions qui étaient l'objet
maréchale de.... sur le désastre de Messine et
de ces censures. {Voy. M. Habert, évêque
de la Calabre, puhWée à uuedale que nous de Vabres, Defens. fidei, c. ii § 3).
ignorons, et tiens autres ouvrages restés 3° Il ose dire que le système des deux dé-
manuscrits, savoir Traité contre les théo-
:
lectations nécessitantes, enseigné par Jansé-
philanthropes, et Cours d'instruction sur par
nius, et suivi les sieurs Lengrand, etc.,
toute la religion.
a été soutenu par un grand nombre de théo-
LANCELOT (Dom Claude) naquit à Paris, logiens les plus distingués et les plus ortho-
en 1615, fut employé par les solitaires de doxes, mais surtout par saint Augustin.
Port-Royal, dans une école qu'ils avaient Fausseté insigne puisque s'il est vrai que
,

établie à Paris, et enseigna les humanités saint Augustin donne souvent à la grâce le
et les mathématiques. Il fut ensuite chargé nom de délectation, il n'est pas moins vrai
de l'éducation des princes de Conii. Cette qu'il prend souvent le mol de délecter ou do
éducation lui ayant élé ôlée par la mort de la délectation, comme il est presque toujours
princesse, leur mère, il prit l'habit de saint pris dans l'Ecriture sainte et dans les au-
Benoit dans l'abbaye de Saint-Cyran. Ayant teurs latins, pour une délectation consé-
contribué à élever quelques troubles dans ce quente et délibérée, pour le choix libre qu'il
monastère, il fut exilé à Ouimperlé en Basse- plaît à la volonté de faire. C'est dans ce sens
Bretagne, où il mourut en 1695, à 79 ans. que nous avons coutume de dire, lorsque
Les vertus que lui attribuent les Mémoires nous préférons une chose à une aulr i\ hoe
tur Port-Royal ne s'accordent guère avec me deleclat, hoc placet : c'est comme si nous
ce qu'on disait le comte de Brienne en 1685 : disions hoc eligo, hoc volo.
:
,

C09 LAR LEQ 310

LANGLE (Pierre de), évêque de Boulo- garde, à Lausanne. Elle forme un Toiume
gne, naquit à Evreux en lC'i.i, devint doc- in-i".
teur de Sorbonne en 1670, et fut choisi, à la Principes sur l'approbation des confesseurs.
sollicitation du ^rand Bossuet son ami, pour 1785.
précepteur du comte de Toulouso. Louis
XIV le récompensa en 1698 de ses soins au- On lui attribue ce livre.

près de son élève, par l'évêché de Boulogne. Ses ouvrages relatifs à la constitution ci-
Le mandement qu'il publia en 1717 au sujet vile du clergé sont :

de son nppei de la bulle Unirjenilits, scanda- Préservatif contre le schisme, ou i/ueslions


lisa les catholiques, causa sa disgrâce à la relatives au décret du 27 novembre 1790.
cour, et excita des troubles violents dans in-8°.
son diocèse. Les habitants de Calais se sou-
Attaqué par Lambert.
levèrent; ceux de Quernes, en Artois, le re-
çurent dans une visite à coups de pierres et Le Préservatif contre le schisme accusé
à coups de bâton. Ce prélat s'opposa avec et non convuincu de graves erreurs. 1791.
l'évéque de Montpellier, Colhert à l'accom-
,
Réponse à Lambert.
modement de 1720. Cette démarche irrita le
régent, qui l'exila dans son diocèse. Il y Sl'itedu Piéseivalif, ou nouveau dévelop-
mourut en 1724., à 80 ans , ayant sacrifié les pement des principes qui y sont établis.
douceurs de la paix, les avantages de la sou- 1792, in-8'.
mission à l'Eglise, la satisTaction attachée Attaquée aussi par Lambert dans L'Auto-
aux devoirs d'un pasteurfldèie, à l'esprit de rité de l'Eglise, etc.
dispute et de parti. (Feller.) Voyez Gaul-
tier. Lettre à l'auteur de L'Autorité de l'E-
glise, etc.
Lettre pastorale mandement... au sujet
et
Jean-François V'auvilliers attaqua aussi
de. ta constitution de N. S. P. le Pape du ,

8 septembre 1713. Boulogne, le 12 mars


ces mêmes écrits de Larrière dans Le Témoi-
1714.
gnage de la raison et de la foi sur la consti-
tution civile du clergé, ou réfutation du Pré-
Acte d'appel, etc. VoyezBROVE (La), évéque servatir, etc., Paris, 1792, in-8'' de 30i pa-
de Mirepoix. ges ; et dans la Doctrine des Théologiens, ou
deuxième partie du Témoignage, etc., 1792.
Mandement... pour la publication de l'Ap-
Larrière publia trois Lettres en réponse à la
pel, etc. 1718.
critique de Vauvilliers,
LARRIÈRE ( Noël Castera de ) naquit à
Larrière travailla aux Nouvelles Ecclésias-
Aillas, près de Bazas, en 1735, s'occupa tiques dont l'abbé de Saint -Marc était chargé;
loute sa vie, quoique laïque, de matières il y inséra plusieurs articles en faveur de ses

ecclésiastiques. Klevé dans les principes des ouvrages. Il fut aussi l'un des rédacteurs des
appelants, il s'occupa particulièrement de Annales de la re'.iijion fondées par Desbois
déhndre les intérêts de ce parti, et prit la de Rochefort, évéque constitutionnel et im-
6lus grande part aux querelles du temps, primeur. En 1798, il commença, sous le ti-
éputé en Hollande par le parti, il y tra- tre A'Annales religieuses, un recueil pério-
vailla longtemps sous les yeux de l'abbé dique dont il ne parut que huit numéros, et
Arnauld, qui lui Taisait, dit-on, une pension. qui fut su[iprimé par le directoire. On a dit
La révolution ayant éclaté, Larrière, qui en qu'il laissa en manuscrit un Traité contre le
épousa les principes, revint en France et le Contrat social , et une Théologie d'Ar-
soutint avec un zèle particulier la constitu- nauld, qui ferait six volumes.
tion civile (lu clergé. Il assista, en 1797, au
LATIGNY (Le sieur de'i. un des faux noms
concile des constitutionnels, et appuya leur
empruntés par Lulane.
cause de toutes les ressources de son esprit
et de ses connaissances. La persécution du LAUC.IER ou LOGER, curé de Chevreuse.
directoire l'obligea de retournera Aillas, où Voyez Loger.
il mourut d'une attaque d'apoplexie fou-
droyante, en sortant de table, le 3 janvier
LAVAL, un des pseudonymes de Le Mais-
tre de Sacy.
1803. On l'appelait communément l'ahhé
I.arrii're, et il portail l'habit ecclésiastique, LENET ( Philirkrt-Bernard ) naquit à
quoiqu'il ne paraisse pas avoir été même Dijon en 1077 , fut chanoine régulier de
tonsuré. Ses ouvrages sont : Sainte-Geneviève, travailla au Missel de
Entretie>'S d'Eusèbe et de Thi'ophile sur le Troyos, donné par Bossuet, évêque de cette
ville, cl qui était son parent. Il fut éditeur
sacrifice de la messe. 1779 , brochure
in-12. de quelques ouvrages de Daguet.
Observations sur le Pastoral de M. de Jui- LEOUF.rX (Claidi:), bénédictin jansé-
gnc archevêque de Paris. 1780
, 1787 niste des Blancs-Manteaux, mort en 1708,
in-12. auteur de plusieurs ouvrages, entre autres
Elles sont au nombre de d'un Mémoire juslificalif de TExposilion de
trois.
la doctrine chrétienne de .Mescnguy; mais
ViB d'Arnauld, jointe à l'édition des œuvres plus connu par te prospectus d'une édition
de ce docteur, donnée par l'abbé de Belle- des œuvres de Bossuet, abandonnée, après
611 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. «19
ia mort qni ne tarda pas a arriver, à dnni naquit dans le Perche, en 1657, se flt res-
Déforis [Voyez ce nom ); « édition prosciile pecter par ses vertus et ses lumières, cl
par lo clergé de Franco, dil Feller, cl entre- néanmoins censurer à cause des erreurs
prise précisément pour corrompre les écrits qu'il enseignait; après quoi il mourut en
de ce grand homme, et rendre sa foi sus- 1735.
pecte. On raconte, au sujet de l'abbé Le-
gueux, l'anecdote suivante, que nous trans- Su5niA TnEOLOGiE ad nsum scholarum ac-
crivons (c'est Feller qui parle ) telle qn'ell? commodatœ. Paris, Delaulne, 1709, 7 vol.
nous a été romuiuniquée. Feu M. Ribaliier, in-S"
si/ndic de la faculté de Paris, parlant à M. Le système de celte Ihéologie est un jan-
l'abbé Leqneiix du petit ouvrage qu'avait fait sénisme radouci, un demi-jansénism-^ qui ,

ce prélat sur le Formulaire d' Alexandre Vil, n'en est que plus dangercisx. Dès que l'ou-
lui dit que sûrement il avait dû le trouver vraire eut paru, il fut attaqué p ir une bro-
parmi ses manuscrits. L'abbc répondit qu'ef- (hur:^ intitulée: Dr'nonciatinn de la théolo-
fectivement il l'avait trou\é, mais qu'il l'a- gie de M. Lherininier , à Aos/^eigneurs les
vait j lé au feu. M. Ribaliier [ai fit à ce su- c'véques. 1701). L'auteur , en conséquence
jet une réprimande convrnable.^oiis pouvons dune vive attaque, donna une seconde
si
citer les personnes les plus respectables qui édition de son Traité de la grâce', où il mit
vivent encore, et à qui M. Ribaliier a fait plusieurs cartons pour faire disparaître les
part de cette anecdote. Il n'en revenait pas propositions les plus révoltantes; mais lé
toutes les fois qu'il racontait cette imperti- théologien catholique ne se contenta po^nt
nente réponse. » de ces palliatifs, et il publia, en 1711, une
0:1 a encore de Leqneus Le Verbe in-
: sai'.e de sa Dénonciation, où l'on voit en
carné, 1 vol. in-12; les Dignes Fruits de pé- quoi consiste la nouvelle hérésie, et quels sont
nitence dans un pécheur vraiment converti ; les subterfuges de ses sectateurs. Les efforts
un Mémoire sur la vie de Mésenguij ; une de ce théologien ne furent pas inutiles :
édition abrégée en sis vol. de V Année chré- quelques évoques censurèrent la Somme
tienne de Le Tourneux ( Voi/ez TouR>iEux) ; Théologique de Lherminier, enire autres,
une tra luction des Traiter, de saint Augus- M. l'évéque de Gap, dans son mandement
tin sur la grâce, le libre arbitre et la prédesti- du i août 1711.
nation ; une nouvelle édition des Instruc- « Nous avons, dit ce prélat, reconnu et
tions chrétiennes de Singlin, avec sa Vie. jugé, jugeons et déclarons que l'ouvrage du
sieur Lherminier, intitulé Somme de Théo-
LEVIER, prêtre habitué de la paroisse de :

logie réduite à l'usage de l'école , même de-


Saint-Leu, bachcl er en théologie, mort le
puis la nouvelle correction, est contraire à-
12 mars 1" ii, fut considéré, par le jiarti,
!a doctrine catholiijue et conforme à celle
comme un saint et un thaumaturge.
de Jansénius sur les matières de la liberté et
Vie de M. Levier..., et Relation du miracle de la grâce (1).
opéré par son intercession en la personne « 1° En ce qu'il fait consister la grâce de
de Marie Grognât. Jésus-Christ dans une délectation spirituelle
et indélibérée, à laquelle la volonté ne peut
Un écrivain du siècle dernier, à l'occasion
refuser son consentement, à moins qu'elle
de Levier, s'exprime en ces termes « On a :

n'y soit nécessitée par une plus vive délec-


voulu subsliluer ce nouveau thaumaturge à
tation charnelle également indélibérée (2).
la place du fmieus diacre de Saiut-Médard,
« 2° En ce qu'il ne connaît point dans
dont les prétendus miracles sont abandon-
l'ctat présent d'autre grâce sufûsanle que
nés par les plus sagi'S du parti. Le mystère
cette même délectation spirituelle, dont l'im-
d'iniquité s'est développé de toute part. Le
célèbre miracle de Pierre Gautier de Peze- pression sufGrait pour déterminer la vo-
lonté à la bonne œuvre, si la chair, par une
nas, dont M. de Montpellier se donnait dans
sa Lettre au Roi pour témoin oculaire, et
impression plus puissante, ne la nécessitait
sur quoi il osait assurer Sa Majesté qu'il ne à prendre une résolution contraire (3J.
« 3° En ce qu'il enseigne qu'aucun des
craignait pas de succomber, se trouve au-
justes qui tombent n'a eu une grâce dont le
jourd'hui juridiquement reconnu pour une
pure supercherie. On a reçu d'Espagne une mouvement pût l'emporter sur celui que la
tentation donnait pour lors à la volonté (i).
sentence autlienlique de l'ofilcialité de l'Es-
curial, où il est juridiquement déclaré que
« V En ce qu'il soutient que nulle grâce
tout ce qu'on a publié de l'inûrmité et de la de Jésus-Christ n'est jamais privée de l'effet
gucrisoii miraculeuse de dom Palacios est qu'elle peut avoir dans les circonstances où
un pur mensonge; il en est ainsi des .au- elle est donnée (o).
« o' En ce que Dieu, selon lui (6), ne veut
tres.» Voyez Bescheuand, La Noe-Menaud,
Rousse. d'une volonté effective le salut éternel d'au-
cun de ceux qui périssent.
LHERMINIER (:Sicolas), docteur de Sor- « 6° En cequ'ilsulQt(7), pour quel'homme
bonne, théologal et archidiacre du Mans, soit libre de la liberté requise au mérite et

(1) Toni. I, p. 558 et suiv. (l) Ibid., etc., p. 655 et suiv.


(2) Ibi'i. et édil. prée., t.Il, Tract, de gral., p. (5) Ibid.
5a4, 57G et suiv., p. 60-i, 608 et suiv. (O* Ibid., etc., p. 594 et suiv.
<3) Ibid.. eic. p. 57-2 et 589, p. 645 et suiv., (7) Ibid, pag. 68iî, 088 et suiv.
p. 6*9.
j

C13 LOG LOG 614


an démérite, qu'il se tourne avec réflexion qne les jansénistes tiennent des'calvinistes,
et plaisir vers le bien ou vers le mal. » leurs prédécesseurs, le sieur Opstraet l'a au-
Au resle, cette théolnqie est des plus sii- Irelois avancée en Flandre, quand par une ,
perficieiles. L'auteur n'a ni discernement basse et grossière.plaisantcrie, il a osé dira
dans ses preuves, ni force dans ses raison- dans ses thèses de 1706 Mi^sœ non réfrigérant
:

nements, ni intelligence dans l'interpréta- animas in purgalorio sed in refectorio, et le


,

tion de l'Ecriture sainte et des Pères, ni sieur François V'an-Vianen l'a ausM ensei-
,
cerlitude dans ses principes, ni liaison dans gnée dans SCS thèses de théologie, où il s'est
ses idées, etc. exprime en ces termes Mère commentitia
:

est indaUjentiarum libernlitas


LIEPPE (le P Joseph), bénédictin.
Mais quelle est au contraire la doctrine
MAJiDEMENT pour le jubilé clans l'exemption catholiq le, sur la nature et les effets de Tiji-
de F é camp, en 1731. dulgence?
Que 1° Lorsque nous péchons, de
les jansénistes fassent peu de cas des quelque de-
jubilés, c'i'Stune chose que personne n'i- gré de malice que soit notre péché non-seu-
,

gnore. Voyez là-dessus les Noies criiii/ues lement nous devenons dès lors coupables
d'un anonyme sur le. mandement de M. l'ur- d'une prévarication qui nous rend désagréa-
chevéque d'Arles du 7 septembre 1732, vous bles aux yen < de Dieu, et produit en nous
y ce que les théologiens appe lent la coulpe,
trouverez un ttxte remirquable d'un écri-
vain de la secte Quand on a dit (ce sont ses
:
realum culpœ, mais encore digncsd'une cer-
termes), quand on a dit que le jubilé était un taine peine due à notre péché, reatum
f;œnœ.
mot de trois sijllabes, c'était peut-être la dé- 2" Par la vertu de la cjutrilion
parfaite,
finition la plus propre à donner une juste idée ou par l'opération du sacrement de pénitence,
de sa nature et île sa valeur. toute la tâche et toute la coulpe du péché
Aussi la plupart de ces novateurs n'onMJs nous est remise mais toute la peine ne l'est
;

fait attention au jubilé de l'année susdits, pis; la peine éternelle esl seulement changée
que pour en décrier les indulgences, en les en peines temporelles qui restent à subir
,

représentant dans leurs écrits, ncn comme ou d.ins cette vie ou dans l'anlre.
une remise des peines temporelles dues au 3° Ces pein s leujporelles sont de
deux sor-
péché, mais comme une relaxation précisé- tes les unes regardent le for externe, et
;
ce
ment d'une partie des peines cuvoniques les- sont
.
les eincs cm niques, ou celles qu'im-
1

quelles, comme l'on sait, ne subsistent plus pose le confesseur, et les autres le for in-
depuis longtemps. Or, ce système sur les terne , et ce sonl celles du purgatoire.
indul<;ences, tout faux quilest, le P. Jo- 4.° Les satisf.ictions
infinies de Jésus-Christ
lepli Lieppe, bénédictin, l'a ilairement aiiopié et les satisaciions sur.ibondantes
de ses
dans le passages de son prétendu mande- saints ne sont point perdues, elles
subsis-
Menl. Ce bachelier en théologie (car il nous tent Irès-reellement aux veux du Seigneur
apprend qu'il l'est a jugé encore que le ju- et composent le trésor prerieux dont Jésus-
j

bilé pouvait être pour lui une occasion Christ a confié la lii-pensatiou à son Eglise
fa- ,
Torable de renouveler quelques propositions ainsi que l'a décidé le concile de Tren.e.
proscrites parla bulle. Il a donc avancé 5' Ouelques anciens a:;tenrs dont
sans parle
pudeur (pages 5 et 6) les principes erronés sainl Thomas ont cru que l'indulgence
ne
de Quesncl sur l'inutilité de la crainte. C'est, remettait que les peines canoniques qui
re-
dit-il, à l'amour pénitent qu'il est
accordé de gardent le for externe. Mais ce sentiment
a
changer le arur.... Il n'y a que le changement été rejeté par ce saint doiîeur et par
saint
d amour qui fasse le changement du cœur. Son Bonaventure, et universellement par le tor-
maîlre avait dit avantlui La crainte n'ar- rent des théologiens catholiques, qui
:
sont
réle que la main et le cœur esl livré au v^en us après ces deux grandes
lumières de
,
pé-
ché, tant que l'amour de la justice 1 Eglise. Ils enseignent tous que
ne le con- l'indulgence
duit point. ( Proposition 61. remet aux fidèles véritablement pénitents et
justifiés la peine temporelle dont ils
LIGNY (N... de). Voyez Deugnt. restent
redevab!es à la justice de Dieu dans le for
LISLE (L'abbé de), pseudonyme emprunté intérieur, et qu'ils devraient subir, ou dans
par Boucher. cette vie, ou dans le purgatoire. Le
cardinal
Bellarmin établit celte doctrine sur les preu-
LOGER (N....), curé de Chevreuse, lais-sa ves les plus convaincantes. .M. Bossuet,que
un livre, dont BoiJot ( Foy;;: ce nom) fut ses disputes avec les ministres protestants
édi-
teur. Le livre a pour titre : obligeaient à parler sur cesujet avec la der-
Traité théologique, dogmatique et nière réserve, et à ne rien avancer que
critique de
des indulgences et du juhilé certain, l'appuie sur une raison qui paraît
de VF alise ca-
tholique. Avignon, 1731 in-12 sans réplique. C'est dans la considération du
de -m pages.
,

La doctrine de l'auleur esl que les septième point des méditations pour le temps
indul- du jubilé : « La doctrine de ce concile
gences ne sont qu'une relaxation de {
des peines 'Irentc) dit-il, est que l'indulgence est très-
canoniques et de la discipline ,
extérieure de uiile et très-salulaire; mais, 6 Seigneur!
1 hglise et que s imaginer
qu'elles sont une quelle serait celle utilité, quelle serait celte
remise des peines temporelles
dues au pè- huninnilé et celte douceur, si en exemptant les
che, c est donner dans une chimère
c'est fidèles des rigueurs de la justice de l'Eglise,
Ignorer la sainte antiquité. Cette
doctrine ce n'était que pour les soumettre à
de plus
DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 016
615
Celle uni aux solitaires de Port-Royal, el demeura
(iranâes rigueurs dans la vie future ? »
quelque temps dans leur maison il tradui-
raison est décisive , et la doctrine du
concile ;

l'indul- sit plusieurs ouvrages des saints Pères, et


de Trente ne saurait subsister, si
mourut en 1710. On peut lui reprocher ce
gence nexemptait que des peines canoni-
qu'on a reproché à Du Bois, autre traducteur
ques, et n'avait pas la vertu de remettre
cel-
de Port-Royal saint Bernard, saint Augus-
les du purgatoire. Le môme
auteur ajoute :

plus bas « Que sert de nous tin et saint Cyprien ont chez lui à peu près
quelques lignes :

mêmes même
objecter que les pénitences qucn exige
dans le même style, les tours et le

sont trop légères arrangement. Sa traduction de saint Cyprien


les indulgences et lesjubih's
compensation des a donné lieu à des observations critiques que
pour faire une raisonnable
pénitences de l'autre vie, puisque tant de gra-
nous allons rapporter.
ves auteurs, dont on a vu quelques-uns
élevés OEuvresdesaintCyprien, traduites, elc.,\n-k°.
que les
à la chaire de sant Pierre, ont enseigné Ce sont d'étranges hommes que les jansé-
autres péniientiellt'S qu'on donne comme
nistes. Obligés de convenir que saint Cyprien
pour matière nécessaire à f indulgence, quoi- défendait contre le pape saint Etienne une
re-
que petites en elles-mêmes, sont tellement mauvaise cause, ils s'ob-tinent néanmoins à
haussées par l'accroissement de ferveur
que
louer sa résistance. Si le sentiment de ce
l'indulgence inspire aux saints pénitents,
saint docteur se fût trouvé véritable, qu'on
qu'associés au prix infini du sang de Jésus- exaltât sa fermeté à le soutenir, je n'en se-
Christ et aux mérites des saints par la
grâce mais ce même sentimint
rais pas surpris ;
élevées jus-
de l'ind dgence, elles peuvent être ayant été déclaré faux, peut-on faire autre
quà produire une parfaite purification, » chose que de chercher à excuser le saint sur
c'e-t-à-dire une rémission enlière de
toute
celte résistance? Le louer sur ce point n'est-
la peine due au péché, soit
dans le for de
ce pas une absurdité dont il n'y a que les
l'Eglise, soit dans le l'or intérieur et
devant
sectaires qui soient capables? Qu'ils appren-
Dieu ; c'est ce qui se trouve expressément nent que la seule résistance des pélagiens à
décidé par l'Extravagante Unigenilusde Clé- Innocent 1 peut être comparée à leur oppo-
ment VI. Voici comme parle ce saint pontife sition à la bulle.
dans cette constitution reçue cerlainement Au reste, M. Lambert était un avocat uni
dans l'Eglise universelle. à messieurs de Port-Royal et dès lors il ;

Ce trésor (il parle du trésor des mentes n'est pas étonnant que son ouvrage se res-
infinis de Jésus-Christ) n'est
point enfermé
sente de cette liaison. Je vais en extraire huit
mais
dans un linge, ni caché dans un champ; ou neuf propositions, et je mettrai à côté
Jésus-Christ ena commis la garde à son Eglise quelques réflexions qui en feront sentir tout
pour être salulairement dispensé aux fidèles
le venin.
par le bienheureux Pierre, qui tient les clefs /, Proposition. Réflexion
deux, et par les successeiirs de Pierre, ses
des
mérites de Pag. b-2. Le iraducieur *
La preuve de cette
vicaires sur la terre, et afin que les pose celle maxime :«L'F,gli-
miséricordieusement appliques maxime CSt aussi sus-
ce trésor soient se calholiqiie u'élanl point maxime .
P^cie que id '"""."«
par eux à ceux des fidèles qui seraient vérita- divisée, coiimmniquer avec
même. On peut laire
un évêque callioliciue, c'est
blement repentants de leurs péchés, et qui
les
pénitence, communiquer avec l'Eglise; voir que celte Epître
auraient confessés au tribunal de la évéque
peine tempo-
et se sérarer d'un ^j^ Fjrmilien, Comme
leur remettant, tantôt toute la grecque, a été incon-
doivent encore satis- de regTse'.rPour p^rif
relle p'ir laquelle ils
justice de Dieu, tantôt «ne partie celle mavime, il rapporte nue à EUîèbC, qui a
faire à la les paroles que lévèque ramassé toutes les
seulement de cette peine, soit généralement, Fiimilien osa écrire au pape Anîirps
épi ternes sur la
res .irrilps a
jugeraient de- «• Excidisii
soH spécialement, selon qu'ils le saint Eiieu.ie.
matière du baptême
vant Dieu. Nunc pro tolali, nunc pro pnrtiali enim te ipsum, noli te fal-
hérétiques
lete, si quideuiille esivere des ;. et
remissione pœnae leniporalis pro pcccalis dé- sciiismaiicus qui se a corn- conj^e latine, incon-
bita? proat cum Deo
expedirc cognoscerent, munione Ecclesiastic.ae uni- ,
/-„„,:,..,
. , .".

tatisapostatam fécerii, dum nue a saint Cyprien d


Tere'pœnitenlibus et contritis misericordiler
enim puias omnes a te ab- qui elle S adresse, a
applicandum. stinere posse , solum te ab saint Augustin etaux
Telle est l'idée qu'ont tous les fidèles ré- omnibus abstinuisli d'où i> :
jf.„~i:„<„c epsarivpr—
duver
aonallSies,ses
pandus dans l'Eglise universelle, de la grâce U lire la conséquence sui-
le ju- « " Pour montrer saires.
qu'ils espèrent d'obtenir en gagnant
vante :

'*
lorsque par qu^uu évêque quel qu'il soit, Si le pape est le
bilé, et qu'ils obtiennent en effet, qui se sépare de la commu- i
yisible de l'E-
f
une conversion véritable et par les disposi- nion d'un autre evêque, qui ,. •. :, ai-p In
gl'Se , il doil eire le
.

tions qui sont requises, ils se metlent en


état eï,tdanirEgl:secitboluiue,
devient lui-même scliisma- centre de la commu-
de le gagner dans toute son étendue. iique. » iiion de tous les évê-
C'est donc une folie accompagnée d'une in- ques .tussi bien que ,

solence extrême d'entreprendre dans un li- le juge. Or le juge qui condamne les autres,
los papes
belle d'anéantir lindulgence que ne se condamne pas soi-même; le bras qui
accordent à loute l'Eglise;, et de choisir ex- coupe cl qui retranche ne se retranche
près le temps sacré où loute l'Eglise s'em- pas; le centre qui attire n'est pas attiré.
presse à en profiter pour répandre dans le
,
Qui détruit ces principes détruit le chef
public un si scandaleux écrit. visible de l'Eglise qui n'y connaît point
;

subordination, n'y connaît point


LOMBERT (
Pierre naquit à Paris, et de-
)
cette
vint avocat au parlement de celte ville; il fut d'hiérarchie, n» de règle pour séparer le
617 LOM LOM CI3

liien d'.ivec le mal. Il y a dans l'Eglise une slion [du baptê'tie des héré- ce traducteur ce qu'il
tiques) fut aiiitée JVPC cha-
séji;ira(ion de commandement , et il y en pense de la préten-
leur, el que ce pape l'ay mt
a une autre d'obéissance la première :
prise cxlrLUieineul à caur, tion des i)apes Inno-
réside dans le chef qui sépare, sans se sépa- et voulant ipie son senti- cent etX .Alexan-
rer la seconde dans les mi mbres qui se ment servit de régi' à a nie dre Vil, lorsqu'ils ont
;
rK;.'lise, il lût ^au^é iiidii-
séparent, sans séparer les aulres. liilalileineiit un siliisine, s'il
voulu faire souscrire
//" Prrposition. Réflexions. n'eût lioUNédesévéquesiini tout monde à la
le
n'éiaieui pas nioin enueinis .
condamnation des
fa-c 7,s II dit, «qu'il est • Celle recherche de orde que de ceue
la disi
cinq propositions ce ;
nouvelle domination. *
SI sailli CvpruMi eis lut l'ir- '
'
sera, suivant lui, une
milieu cliaiigrreiil di' senli- importante n a pas
nouvelle domination.
nieiils, nu uiiii ;l(!ui'.saiiilelé éié néanmoins juj;ée
esl indépeiidaiiie de cela, indigne des joins de VI' Proposition. Réflexions.
et elle esl aussi assurée,
que leur cliangement esl saint Ân<Tiislin. 11 est Page 72. « 11 eiH été à Nous n'avons au-
'

douleuii. Ce qui pourrait vrai (ju'il n'a pas as- souhai: er que le pape Etien-
ne en eût usé de sou côté
cun ouvrage de ce
faire le sujel d'une quesiiori suré posilivementque pape.oiî lesieurLom-
plus raisoiLuable, c'esl de avec la mènip mo éiaiion.
sainl C}p''ien eût Car (luoiqn'il déf ndit le lion bert ait pu voir cet
savoir si le pipe Klienne
s'esl réconcilié avec cliangé de sentiments l'arli, et celui auquel lonte
entêtement pré endu.
avant que de niouiir, et est avant que de mourir, l'Eglise se rangea depuis;
coiunie elle n'avait encore Saint Augustin nous
rentre dans leur cuniiiiu il s'est conlenté de
niun. t)> il n'en faut point rien délini là-dessus, il était le représente eonmio
douter, vu que I lighse l'ho- nous laisser la chose lihre a chaque évèque de ayant totijours voulu
nore comme un marijr, et dans le doute. tenir ce qu'il croyait le plus
véritable, comme S. Au-
conserver la paix
que le inarlvre est iiicouipa- " il est inouï que même avec ses ad-
titilc a\ec le scliisuic et la gustin le reconnaît. ' Cepen-
l'innocence d'un juge dant ce pape s'attacliaut im versaires. Cet entête-
division. '>

déiicnde de la grâce peu trop a sou senliineiit, ment donc ne peut a-


que lui voudra f.iirele coupable. c'est ii-dire délendant
, le
voir d'autre fonile-
pluliit avec la haleur d'une
Nous voyons à la vérité dans l'histoire personne qui le regardait
I

meiit que limagina-


plusieurs exemples d'évêques qui se , cuniine sien, qu'avec la dou- lion de cet auteur.
voyant retranchés de la communion de l'E- ceur dont on est oliligé de
Cela ne se justi-
glise romaine, ont fait Ions leurs efforls pour délendre toute vérité, "com-
nie étant plus a Dieu qi'a fie que par l'épîira
mériter d'y rentrer, mais on n'a jamais vu nous, • il passa jusque là de Firmilien : encoie
dans tous les siècles iirécédents un seul ne voulut pas en érer
qu'il
les paroles en sont-
pape rechercher la cnrumunion de ceux avec les évèques dé,;Utés
U'Alrique. » elles ineeriaines, et le
qu'il avait une fois retranchés de l'Eglise.
caidinal liaronius esl
lll' Proposition. d'un autre sentiment,
Même « On peut dire auconiraireque le senti-
page. VU' Proposilion.
ment qu'avait le pape Etienne tuuclian; ie l,ap-
véritalil •
Réflexions.
Page 71. «Car quoique S.
lêuie des liéréliques, ne lui aurait pu faire renii orter la
Cyprien respecUlt, comme
'
Quand
^ „ il serait
couronne du uiirljre, parce qu'il n'avait pas suiifiert pa- „„.,.• i •
, -

tiemment les renionir ne. s de plusieurs évêques latholi- iidevaii.i'évêque du pre- ^T^' lue saint Leon
ques, e s'éiail séparé de leur couiniunii/n. si, avant que iiiier séxed"t)crideiit, il ne l'Ût recimnu que ce
de mourir, il ii'eOi t'ait la paix avec eux, et neùt renoué
croyait pas qi.e ce respect fût au seul concila
les liei.s de la clurité et de l'unité. » œcuménique à déd,
pui^i::;^::ï;";r-:i;pni
IV' Proposition. dut considérer dans cette der absolument les
Réflexions.
reiicunire .son sentiment qt.'estions agitées dan s
Pag. 73. « *
Ainsi sainl Saint Augusiin plus i)iie celui d'un ainre
typneu conservant toujours l'Eglise, s'en suivrait-
nous assure en plu- évéque, pHi.s<pie la question
Sa mode ation ordinaire, et il pour cel que l'on
dont il .-'agissiil ayant par- t

ne rompant point avec Ltieii sieurs endroils (jue le tagé les prélats de l'Eglise, ne dût pas considérer
ciuoique Klienne eiU pape Etienne ne rom- elle ne pouvait êlre décidée davantage le senti-
TOmiiu avec lui demeura pji ,,,,:,,, i,, :
q e par un concile œcuiné-
,

ferme dans l'unité de l'E- ^ ',


'" P'"" '^^^^
. ment du pape, que
ni(]ue, co.jirac: le reionuut
glise. » si'nt typrien, Cepen-
deiniis le pape Léon sur un celui d'un autre évè-
dant une si grande semPlalile sujet, au concile que? iNe pourrail-il
autorité n'a pas pu persuader ce traduc- de Clialcédoine. » pas y avoir quelque
teur. Il serait dilfii ile d'en deviner le motif,
préférence'? .Mais l'au-
à moins que, suivant ses bons sentiments teur des Jugements canottiques des évéï/nes
pour l'Eglise romaine il ne se soit fait un ,
a lait voir dans son ouvrage, pag. 308,
plaisir de nous représenter un évèque
, sur la fin, la supposition de cette alléga-
qu'il croitexcommunié par un pape, révéré tion; en découvrant les circoiislances par-
néann.oins dans toute l'Eglise comme un ticulières dans lesquelles ce pape lit celte
grand saint.
reconnaissance, si l'on peut s'exprimer
Si le pajje Etienne eût rompu avec saint
ainsi, et par où il parait que bien loin
Cyprien, il n'eût plus dépendu de saint Cy-
que ce pape ait été dans le sentiment de
prien de vivre dans la communion d'Etien-
ce traducteur, il en a soutenu un tout con-
ne; et si la validité d'une sentence dé-
traire.
pendait de l'acceptation de celui qui esl
condamné, ou n'en verrait guère d'exé- Vlir Proposition. Réflexions.
cutée.
Pag. 78. • «Cette parole, * L'auleur des Ju-
que muis venons .le ra(>por- nemenis canoniauet
V' Proposition. Réflexions. ter de saini Cyprien e,l j,. «-..A,,,,, -.k-in
PigpC9. t Ce ne fut (pie " très-vraie, que nul évrqne " «\^<l"^»_' Cn.ip. \
1,
Il ne faut pas de- ,

•ousUieu.eiiuectiteque- ne peut contraindre ses cul- '""'• »> 'i"' Voir les
mander après cela à lègues à lui obéir, puisque étranges conséquen-"
DlCriO.NNAlUE DES HÉHISIES. 11.
«lé DICTIONNAIRE DES J.\NSENISTES. 6S0
tnut évêqoeest libre de qui se peuvent résolution de la part dn sainf-siége, il n'est
faire ce qui lui pbit, et ne ^ j ,, .,rop,)_ pas surpion.int qu'il ait cru que jusqu'à ce
neiit non plus êtieingb par ...
sition.
^ remar(iMe
On
' '

que le concile plétiici- eût entièrement (jc-


Knawire, que juger les au-
1res. nVxeepi" île celle
Il ninintenaiil (le plus terminé celle qucslioii, il était permis à
rèj-le aucno évêqiip non qyjg (melffiie envie chaque évêque de croire ce qui lui pa-
p:ismème celui de Rome, «lint AllS^SUn raissait le plus véritable; mais c'est une
pour monirer que le pape
que saiill Aiioii<ilin

Etienne pis.çail en eette «lll fait paraître (16 illusion à cet autour d'avoir voulu nous
reneoMirel s bornes
défendre rie
S.lint sonCv- exprimer par là le véritable sentiment de
pouvoir.elentreprenàmne pr;en ', i| n'a pu se saint Augustin, parce qu'il est certain que
c lose qui appartenait qii a
'! ",. . '

Jésus-Clirin, comme le dit


dispenser de nous lorstjue ce Père a parlé sans aucune
,

encorenoiresaint au même faire connailro qu'il supposition particulière, de l'autorité du


endroit, c'esl-a-di.e à l'E- y avait quelque chose saiul-siége, comme il l'a fait en écrivant au
glise assemlilée dans un
coucile universel, et inspi-
de surprenant dans pape saint Innocent, après le concile de Mi-
rée de Jésus-Clirisl. » cette proposition, et lève , pour lui demander la condamna-
que pour la rendre tion de l'erreur pélagienne il n'a plus eu
,

sonlenable , elle demandait d'être res- recours alors aux définitions d'un concile
treinte dans un cas particulier. œcuménique, mais il a regardé les déûni-
tions du siège apostolique tomme devant
JX' Proposition. Réflexions. servir de règle à la créance générale de
Page lli. Ceiadiicteur •
Ce fait n'est pas l'Eglise.
demande pourquoi saint Cy- véritable; et si le Ira-
Drieii avant comhattu le sen- /•-, j
toent du piipe Etienne sur
• ,
ducteur se fut donne LORRAINE (François-Armand), évêque
le baptême des hérétiques la peine de lire le dé- de Bayeux, mort à Paris le 19 juin 1728.
avec tonte sort(> de liberté
Tignorance
crei de ce pape dans Louis W\avait refusé de le nommer évê-
iusqu'ij le ta , L . c» source
«^ «niirrp et nnn pas
pt non nae que ; la régence n'y regarda pas de si près.
et d'indiscrétion, ses écrits
seulement dnns Gra- ]M. de Lorraine fut un des douze prélats qui
n'ont pas laissé d'être en si
grande vénération dans l'E- tien, il eût VU qu'a- signèrent la lettre contre le concile d'Em-
glise-quele pape Gélase p^ès que Ce pape a brun, et un des neuf qui firent signifier au
leur a fait cet honneur de
'^ "^
,^
. j
les meure sans di.tiueuon à
mis les œuvres de procureur général un acte pour dénoncer le
la téle des ouvrages des sailll Cypriin a la bref ap[irobaiifde ce concile. M. de Lorraine
Pères ue l'Eglise romaine
<
tôle des Pères que avait mis toute sa confiance dans l'ahbé Petit-
reçoit et approuve. " « Et
l'Eglise reçoit, il met Pied, qui, au dire du gazelier janséniste, est
la réponse quM v a à faire 'a
cet e demaiid», c'est que,
ensuite parmi les li- l'auteur (les mandements du prélat.
comme le ditsaiul Auguslni, vres apocryphes les
Mandement..., contenant jugement qu'il
le
lorsque saint Cyprien reje- œuvres du même saint
ta le ijaptême des héréti- porta sur différentes propositions qui lui
ques, cette question n'avait
Cyprien ; ce que le
avaient été dénoncées par le P. de Gennes,
pas encore été lerminée et
définie par un concile œcu-
cardinal Baronius a
expliqué des lettres
jésuite. —
Autre Mandement, portant ap-
ménique et qu'ainsi 11 lui probation et confirmation de la censrire de
;
que saint Cyprien a
était libre de tenir la-d la faculté de théologie de Caen, du .31 dé-
sus ce qu'il croyait de plus écrites sur le baptême
cembre 17-20, contre dix-sept propositions,
vrai, quoique le pape El ien- des hérétiques.
ne lùtd'uiiautre sentiment.» tirées tant des cahiers que des thèses pu-
*
Si cette réponse
(El -plui bai). « Ainsi saint bliques des jésuites que du collège de Caen.
Augustin était bien éloigné
contient les vérita-
de s'imaginer que le senti- bles sentiments de cet Ce double mandement, qui est de llipages,
ment du pape Etienne dût auteur, il est aisé de porte la date du 25 janvier 1722. Rome le pro-
être celui des autres évê-
qiies s r ce point, puisqu'il
conclure de là ce qu'il scrivit comme contenant quelques opinions et

reconnaît que ceux qui n'en croit des cinq propo- doctrines téméraires, suspectes injurieuses
,

étaient point, ne lai-saient sitions condamnées ; au saint-siéije apostolique, etfavorisant des


pas d'êire catholiques; et gt puisqu'elles u'ont erreurs condamnées. Ce décret est du Ik juil-
quoique ce pape eût parlé
la-dessus, comme l'on dit.
pas encore été con- let 1723.
il ne laisse pas de regarder damnées par lin COn- L'assemblée du clergé, de 172.3, s'éleva
loujours celle question coin- cile œcuménique, il hautement contre le même écrit et demanda
me indécise, parce (lue l'E- p,.nse (jg^ig au roi la permission de tenir un concile
pas encore par-
élise n avait '^ ',.,,.s.,„g
lé, qu il lui est permis provincial contre M. da Bayeux, pour lui
de croire sur cela ce faire sur cela son procès.
qu'il trouve le plus véritable. Mais on Ce prélat, dans ce mandement, autorise et
peut confondre sur le sentiment qu'il at-
le déclare catholiques les maximes suivantes,
tribue à saint Augustin; et faire voir que qui font horreur à ceux qui sont instruits
ians tout ce qu'il a écrit contre le:* dona- des vérités de la foi (1): U n homme qui dé-
'istes sur le sujet du baptême des héréti- teste sa faute, précisément à cause de la lai-
ones , il a toujours supposé pour fonde- deur du péché et de son opposition à la rai-
ment de son raisonnement, que le pape son, commet un nouveau péché en pleurant
Etienne, en s'expliquant sur cette ma- son péché, parce qu'il ne rapporte point son
tière , avait néanmoins laissé toujours action à Dieu.
cette question comme incertaine et dou- L'homme agit toujours suivant la plus
teuse dans l'Eglise, et avait toléré dans sa grande délectation, et une délectation iiidé-
communion ceux qui soutenaient l'opinion iibérée.
contraire. Ainsi, dans cette supposition d'ir- La seule nécessité naturelle et invariable est
H) M. Laoguet, T lettre pastorale.
,

621 LOO LOO 623


oppo$<fe à l'emnce de la liberté : c'est-à-dire ""''^" ^" '^''"* ^^^'^^^*
que la lilicrlô peut subsister dans une actinn 17-" '^ ^* nuQiivnt en
dans laquelle l'homme sera néci'ssité
po Tvu que ce ne soit que d'une néccssilé Histoire du livre dfx Tlédexions morales sur
passaijère. le Nouvrau Testament (,-.ar le P.
Oi;esnel)
L'homme, indépendamment de la grâce, peut elde la constitution Unigenitus. Pontiftra't
accomplir les préceptes de Dieu. Il le peut, de Clément XI. Première parLie. Amster-
s'il veut. Ce pouvoir est vr'ritable et réel, sans dam,
Nie. Pogieter, 1723, 6 vol. in-12.
Seconde partie, suite du pontiGrat de Clé-

avoir recours à la grâce. La grâce n'est pas
nécessaire pour que l'homme ait un vrai pou- ment XI. Amsterdam, Nie. l'ogieler, 4 voL
voir. Calvin, sur la liberté, elPélag-, sur la in-12. —
Troisième prtie , contenant lé
grâce, en eussent-ils demandé davanla^e ? pontifical d'Innocent XIII; 1731,4 fom.,
C'est à toute In multitude que Jésus-Christ J> vol. in-12.— Quatrième partie, quicomi
a dit Ce que vous lierez sur la terre, sera lié menc> avec le ponliflcal de Benoît XIII
— Oua-
.

dans le ciel. En sorte que les évoques el les 1734 el 1738, 3 tom., o vol. in-12
prêtres n'ont déplus que les auircs fidèles Irième partie, sixième, septième et hui-
que le ministère ot l'exercice de oe pouvoir: tième section, 1738, 3 vol. in-12.
pouvoir qui au fond réside dans tous les Autre édition de la première partie : Bis-
membres de l'Eglise, laïques, f'mtnes et en- toirr du livre des lîéflexions morales .<ur
fants. C'est même du consentement au moins le Notweau Testament, par le P. Quesnel et
tacite de toute l'Eglise, el par conséquent des de la constitDtio!! Unigenitus, servant' de
laïques el des femmes, que ce pouvoir csl préface aux Ilexaples. Première partie.
exercé par les évéques et p;ir les prêtres.
Voilà ce que le grand Bossuel appelait au-
Amsterdam, Nie. Pogieler, 1723, in-i°.
Autre édition, Amst. Nie. Fog., 1726, in-i».

trefois mettre en pièces le christianisme et
Autre édition de la seconde partie. Amst
préparer la voie à l'Antéchrist. Nie. Pog., 1730, in-4°.
'

Oruonvance Intruction pastorale..., du 17


et La première partie seule est de Loaail
;
juillet 172V, 30 pages in-4.°. les suivantes sont de Cadry ou Darcv
"" et
Celte Ordonnance fut flétrie par un arrêt de N....
que rendit Sa Majesté, sur le rapport et Feller dit : « On peut considérer cet ou-
l'avis de son conseil ecclésiastique. Elle fut vrage comme la basé et le modèle des Nou-
en même temps rombatlue par divers écriis velles tcclésiastiques. h
est écrit dans le même
théoiogiqups, où l'on fais.iit voir que celle goût, avec la même
véracité el la même mo-
pièce éiait égakmcnt injurieuse aux deux déraiion que les feuilles Aa Scélérat obfcur,
puissances. comme l'appel. e d'Alembert. Cadry a conti-
Selon M. de Bayeux, le sens si:nple et natu- nué celte prétendue Histoire en 3 vol. in-4%
rel des 101 propositions cond mnces par et l'a conduite presque jusqu'au temps
la
bulle Unigenitus ne contient que la doctrine où ont commencé les Nouvelles Ecclésiasti-
même de l'Eglise. ques. »
Mais, d'après les renseignemenls biblio-
Instruction pastorale..., du 15 janvier 1727
graphiques que nous avonsdonnésci-dessns,
22 pag. in-'i-°.
il parait que celte prétendue
Histoire a été
Le prélat y prend la défense des douze ar- poussée plus loin que ne lont pensé Feller
ticles, cl soupiie après la célébration du et qnelqiies autres, puisque les
concile général. Toutcejju'il y dit n'est Nouvelles
pro- Ecelcsuisfu/ues ont commencé avant 172S.
pre qu'à rendre suspectes I; s vérités de Quoi qu'il eu soit, voici en quels ler-ies uu
la
religion , à inspirer du mépris pour les
dé- écrivain compétent a jugé le travail
de
cisions de l'Eglise, à soulever les sujets Louait el de Cadry
con- :
tre l'autorité du roi. Il attaque
ouverlement « Celle Histoire,
si on pent lui donner ce
la consliiution Unigenitits, l^^ lettres
pa- nom, qu'un amas informe de faits la
n'est
tent, s du li février '171.'«. cl la iléelaralion
du plupart controuvés ou altérés, mis à la suite
1» août 1720, enregistrées dans tous les par- l'un de l'autre par une main peu habile.
lenienis du royaua e. Les
talents de l'auteur sont une imbécile
La faculté de théologie de cré-
Caen opposa à dulité, une envie effrénée de calomnier,
celte Jnslructionun écrit de un
2.'i p,iges in-V» goût décidé pour ie fanatisme, un
sous esprit
de Remontrances. Il fut présenié
le titre
gauche, un rœur ulréré, un style décousu
au [irélal par deux, docteurs, le 21 jiin 1727 et
peu propre à soutenir son lecteur dans
et remlii public, avec la permission une
du roi! si longue suite d'erreurs et
de mensonges »
On y démontre que tous les eiïoris de l'fn- Voyez Fontaine {Jacques}.
struction contre la bulle se réduisent à
lui
opposer, ou des vérités auxquelles elle 11 y a encore de Louail :

ne
donne aucune atteinte, ou des opinions de RÉFLEXIONS .vir le décret du pape, du 12 fé-
Baïus et de Jansénius déjà plusieurs vrier 1703, in-i°. '
fois
proscrites.
Le parlement de Rouen Histoire abrégée du jansénisme et remarquée
supprima l'/n-
Uruciion, par un arrêt du 8 sur l'ordonnance de M. l'archevêque de
juillet 1727. Pa-
ris, du 20 aotlt 16%. .\vec
Françoise-
LOUAIL (Jean), prêtre, pi leur d'Auzai Marguerite de Jomoux. Cologne 1698.
appelant, naquit à Mayenne, dans le Maine|
Histoire du cas de conscience signé
par
£l?5 DICTIONNAIRE DFS JANSENISTES. en
quarante docteurs de Sorbonne. contenant s\e\irs Garckusius et Verkeul,do2\na l'Extra
les brefs du pape, ordonnances épiscopnles, tempora ; ce qui n appartient i|'iau pape^
etc.; R fl'X uns sur cespi'ces. Avec made- comme per'îoune ne l'ignore. Tout irrégu-
iiioi&clie de Jomoux ; noirs de Fnuilloux, iiers, tout inrormes qu'étaient ces dimissoi-
Pclilpied, etc. Nancy, 1703, 1706, 1710, res, M. de Senez (qui ne pouvait pas ignorer
1711. 8 vol. iii-12. que le chapitre schismalique d Utrechl avait
été nommément excommunié par trois papes)
LOUVART (dom François), béncdiclin de ne laissa pas de les admettre. Il fit encore
S.iiii-iMaur, appelant, iiaiiuit en 1062 à
quelque chose de plus étrange. Dans trois de
Champ-Généreux, diocèse du Mans : il fut le
SCS ordinations il ne célébra point la messe
premier de sa congrcgalloii qui s'éleva con- lui-mcmc, mais il la fit célébrer par de sim-
tre la constitution llhKjenitus. Ce religieux, ples prêtres. C'est ainsi que ce prélat fanati-
qui aurait du rester djns la retraite et dans que se mettait sans remords au-dessus de
l'ob curilé. écrivit à quelques prélats des toutes les règles. Mais quand on a prrdu la
lettres si sédilieuscs, que le roi le ût enfer- foi, il n'e^t plus de barrières que l'on ne
mer à la Bislille et en d'aulres maisons de franchisse aisément.
force. Ùulin il se refuyia à S.liuonaw, près Cependant, comme c'était pour les jansénis-
d'U;rechl, où il mourut en 1739. tes d'Ulrecht une chose très-incommode de
X^ZTWiE de communion, écrite en français et faire traverser toute la France à leurs élèves,
en latin, à i archevêque d'Ucrechl, le 31 pour venir chercher dans le fond de la Pro-
juillet 1727. vence M. de Senez, le seul évcque qui voulût
leur prêter son ministère, M. Varlet, évéque
Cette lettre est souscrite par trente-trois de Rabylone, pour lors retiré à Utrechl, les
jansénistes de Nantes, préircs, clerts, moi- délivra de cet embarras. Tout interdit qu'il
nes rie Saint-.Maur, etc. Elle est adressée à était par le pape et suspens de toutes ses
M. Corneille Jean Burdtman, arclievéïjue fonctions, il n'iiésita point d'imposer ses
dUtrocht, intrus et schisraaiiquo, comme mains sacrilèges sur les sujets présentés par
l'élail son prédécesseur, M. SCanoven. le clergé sihismnti(iue et excommunié, et il
Par ceie lettre les jansénistes lui décla- ne laissa plus à M. de Senez que le mérite de
rent qu'ils s'unissent a lui de corauiun on; la bonne volonté.
et xoici les motifs qu'ils en apportent. C est Par t lUt ce que nous venons de dire, oa
qu'il fpjetie la cousliluiion Unigenitus, qui peut voir ce (lue c'est que cette église dU-
combat, disent-ils, la foi, la morale de Jé- tiecht dont les jansénistes de Nantes recher-
sus-Christ et la discipline, et (lu'il a refusé chaieut avec tant de zèle la communion.
de sigm r le furumlacre qui cause tant de
maux à l Eglise. Dom Lou\ard, bénédictin Lettre de dom Louvard à un prélat, datée
de Sainl-Maur, est i'auteur de la le tro la- du 19 octobre 1727.
tine, signée par plusieurs de ses confrères. Lettre du même dom Louvard à un pre'lal,
La prétendue église d Uirechi, dont il est du 22 février 1728.
ici (lucslion, n'était pas seulement unie avec
les jansénistes de Nantes ; elle avait un com-
Dom Louvard, dans sa première lettre,
meice imime avec l'évêque de Seuez (Sua- exhort.* en ces termes un prélat à se déclarer
, . , .

nenl qui, à la prière du P. Quesnel, s'enga- «"0" hautement pour le jansénisme Aujnur- :

gea à ordonner, el ordonna clïectivemenl en d ''"' '' f»»t aller contre le fer, le feu, le temps
et tes princes. Audacieux langage et tout à
1718 el 1719, les sujets envoyés d'Ulrecht,
fait semblable à celu'i de dom Thierri, qui ne
où il n'y avait point alors d évêque, ni in-
craignait pas de dire qu'il fallait lâcher de
trus, ni légitime. Cet e ordination est con-
mettre nos rois hors d'étal de pouvoir exécu-
statée par les registres des ordinations du
diocèse de Senez et M. Corueille-Jeau
;
ter d s injustices pareilles à celles qu'il avait
éprouvées.
B "climan (depuis archevéqui; schismalique
d'U.recht) est un de ceux qii reçurent de ce Dans la seconde lettre, dom Louvard de-
prélal, en 1719, la tonsure et tous les ordres nianile qu'on exige comme une chose esscn-
jusqu'à la prêtrise inclusivemenl, en trente- lielle, 1° que la bulle ne fasse jamais loi dans

sept jours. l'Eglise; 2" que l'appel demeuie dans son


D. u\ prétendus grands vicaires d'Ulrecht entier; 3° que la signature du formulaire soit
donnaient à cet elîei les dimissoiies. Le pre- abolie el ne ferme plus la porte du sanctuaire
niier d'entre eux était M. Van-Hussen, nom- aux plus saints ministres. Il avait dit, quel-
mément excommunié parle pape; el ce qu'il ques lignes auparavant, qu'une bonne it ri-
y a encore de singulier, c'est que le prétendu goureuse guerre valait tnitux qu'un mauvais
chapitre d'Ulrecht, dans les dimissoires des accommodement.

MAISTRE (Antoine le), né à Paris en


n Lettre du 27 décembre 1638, à M. le car-
1608,d'Isaac le Maistre, maître des comptes, dinal de Richelieu pour la défense de
,

el de Catherine Arnauld, sœur du fameux M. l'abbé de Saint-Cyran. ln-4».


Arnauld. Il fut avocat au parlement de Paris
et se relira à Port-Royal où il mourut en ÀPOLoriiE pour feu M. l'abbé de Saint-Cyran
1658. Le oarti lui doit : contre t'extrait d'une information vréien—
6â5 MAI MAI 62»
due que Von fit courir contre lui Van 1638. dance inédite dé Mabillon, etc., avec VUnlie,
Ecrit publié en 1G4'*, in-4'. récemment publiée par M. A'alery, 2 voL
Apologie pour Jean du Vergier de Hau- in-8°. Si cela est vrai, ses rollègues et le
ranne, abbé de Saint-Cijran, divisée en qua- saiiit-siége, comme on Ta le voir, la jugèrent
tre parties, contenant, elc, 1645, in-8°. bien différemment.
Il paraît encore que ce n'est pas à Mons
Letthe du l" juin 1657, touchant Vinquin-
tion qu'on veut établir en France, à l'ocra-
que ce livre fut imprimé, mais en Hollande.
sion de la nouvelle bulle du pape Alexan-
On a remarqué que du Pin en convient dans
la Bibliothèque.
dre VJI. In ï\
Celte Iradiirtion parut sons le voile de l'a-
En soiiélé avec un abbé Perrier, dit-on.
nonyme; mais on ne tarda pas de -avoir que
Factum pour les religieux- de Port- Boy ni, Louis-lsaac le Maisire de Sacy et Antoine
pour servir de réponse à une lettre imprimée le Maisire , son frère aîné, qui était avocat,
de Mme de Crevecœur. 1663, iu-i». en étaient les auteurs; et comme on sut aussi
Lettre de L. de Saint-Aubin à une personne qu'Arnauld et Nicole l'avaient retouchée,
de condition ; par laquelle on justifie la tra- on la regarda comme l'ouvrage de tout
duction des hymnes en vers français dans Porl-Royal (1).
les Nouvelles Heures, contre les reproches Nous avons sous les yeux un exemplaire
du P. Labbe et d'autres. 1651, in-i". d'une nouvelle édition en petit caractère et
en petit formai, mais sans millésime. La pré-
PÉPOxsE au livre de M. l'évêque de Lavaur
face, divisée en deux parties, esl suivie d'une
(Raronis), intitulé : Examen et jufjcment
permission de Mgr l'archevêque de Cmnbnii,
du livre de la Fréiiuenle Communion (par
pour la publication de ce livre. En voici le
Arnauld). 1644, in-i».
texte ;

On attriliue celle réponse à de la Barre Gaspar Nemius, etc. Cum a sacrosanclo


aussi bien qu'à le Maisire. concilio Tridenlino decrelum sit ne cui lypo-
Antoine le M;iis(re est l'un des auteurs de grapho liceat imprimere quosvis libres de ré-
la fameuse version du Nouveau Testament bus sacris, tiisi primum ab ordinnrio ex'inii-
dilc de Mons, dont il sera question dans l'ar- nati.probalique fuerint; hinc eslquod Novum
ticle de le Maisire de Sacy , son frère, ci- Teslamcntum e Vulgala Latina cditione per
après. umtm doctorcm Sorbonicnm in idioma gatli-
MAISTRE (Louis-ISAAC leI, plus connn
cum fideliter Iranslatum, et nt taie a ltbr<.run
sous le nom de SACI ou SACY, frère d'An- censnre approbatum, Gaspari Migeot impri-
loiiie le Maisire, dont l'article précède , et
mcndi et evtdgnndi licentiam damas et imper-

neveu du fameux Arnauld, naquit à Paris limur. Datum Cameraci... die 12 mensis oclo-
en 1013, fit ses études sous les yeux de bris anni 1665.
Saint-Cyran, reçut le sacerdoce en 1648, et Vient ensuite une approbation de monsei-
fut choisi pour diriger les religieuses et les gneur l'évêque de iSamur, conçue en ces ter-
solitaires de Port-Royal. Le jnnséiii<me l'o- mes :

bligea de se cacher en 1660, et le fil renfer- Scriplura divina nihil temere vel fortuito
mer LMi 1661, à la Bastille, d'où il sortit en
loqnitur; sed, ut ait sunctus ('hrysostomus, et
1668. Après avoir demeuré à Paris jusqu'en syllnba et apiculus tinicus reconditum habet
1675, il se relira à Port-Royal, (|u'il fut obligé thcsdurum. Hinc periculosum est intcrprcta-
de quitter l'année suivante, et alla se fixer à tionem aut versionem ejus suscipere. l'urro
PiPMiponne, où il mourut en 1684. Le nom de qttisquis hanc Novi Testamenti translnlionem
Sacy, qu'on écrivait primitivement Saci, lui in yallicam linguam cum annolationibus ad
vient, dil-on, de l'anagramme d'un de ses calcem cujusque paginœ scripsit genuinnm
,

prénoms, d'isaac [Isac). ejus sensum cla'issim- erpressit, et s icri tex-


lus obscuritat.bus verborum proprietale de-
Le Nouveau Testament de Nolre-Srigneur tectis, lectorem moret ad omne opus lionwn.
Je'siis-Christ, traduit en francnis selon l'é- Quare uliliter publicaii passe ccnsemns. Da-
dition vulgate, avec 1rs différences du (jrec, tum Namurci poslridie cnlend. octobrii 1G06.
Mons.Ga.spard iMigeot, 1667, 2 vol. in-12. Vient enfin une approbation de M. Pon-
tanus, docteuret professeur en théoloqie,cli:.,
Il paraît que cette traduction eut un grand
nombre censeur royal des livres, etc., conçue ainsi
d'éditions.
qu il suit :
11 paraît aussi que Bossuet ne lui avait
trouvé d'autres défauts que d'être d'un style
Uœc Novi Testamenli gallicn trnn'-latio
fonli suo fideliter re<pondel , et clariiatc sua
trop relevé. Voyez à ce sujet la Correspon-
ac verborum proprietale obscuriora sacri
(1) Le premier auteur de la tradiiciion du Nou-
<
veau pslitiiieiii. de Mons, dil doni Calnict
1
de M; le Maisire, .nvec des eorreriions à la marfie de
(Diction M. Arnaud et de M. de Sacv, fui donné à M. Toy-
de In Bible, :iu mol liiàk), esl M. le
M:iislro nui'
ayniii iraduit en français les qiiaire ' natd, p;ir nu des eizévirs qui l'avaient Imprimé:
EvaMàiles c.ir qiioiqn'au fninlispice
W.Aiiioine Arnaud et M. le Maisire de Sary vinrent on lise qu'il a clé iniprimé
beaiicniiii de orreciions. M. de S;iry en composa
<
à Mous, chez Gaspard Migeol, il esl vrai qu'il n'y eut
la jamais aucun de ses xeuipl.jres imprime ù Mon<.
preMee, aide de M. Nicole ei de M. (Jlande i
Co
de Sainie- lui M. de Camhiint, abbé du l'oni-Cliàieau,
Bliirliie. Mais M. Arnaud qui alU
seul est désigné dans le
priMlege, qui pone (pie la iradiitiiou exprès à Amsierdani, pour l'y faire imprimer par
estivinvra-'e '
a un docteur de 6orborme. Le manuscni, les J.lzevirs. »
de la main
,

C27 DlCTIONNAlRb: DES JANSENISTES. 628


textiis loea imtltinn illuttrat, atque inlelkctu pressions des livres sacrés, vontant par ce
facillorareddit. lin cemui Lovanii die Ikju- moyen mellre îles bornes aux entreprises de
nii 1666. Ceux qui prenaient la liberté de les faire
Cette dernier»' approbation donna lieu à imprimer sans la permission des supérieurs
un critique de dire ces paroles : « Le docteur ecclésiasliqnes, sans nom d'auteur ni d'im-
de Louvaiii, nommé Pontanus, qui dans son primeur, ou bien sous des noms supposés
approbation assure que la ver.'-ion française des uns et des autres. L Eglise de France a
répond fi'lèleiiient au texte grec, était un jugé celte discipline si nécessaire et de si
homme irès-if;noranl dans ces deux langues. grande conséquence, qu'elle en a fait plu-
C'était d'ailleurs un partisan déclaré de J.ui- sieurs décrets dans ses conciles, soit avant,
sénius, et il fut dégradé pour cette raison soit après la célébration de celui de Trenie
de son emploi de censeur des livres. » Voyez ainsi qu'on t)eut remarquer particulièrement
PONTANLS. dans les conciles de Sens, tenu en 1528; de
Nous allons faire connaître, en suivant Bourges en 1584, et de Narbonne en 1(Î09,
l'orilre des dates, lescond^ininalions par les- celui de Sens ayant décerné la peine d'ex-
quelles celte traduction a été liétrie. Nous communication, ipso facto, contre ceux qui
rapporterons in extenso les deux ordonnances oseraient imprimer, vendre et publier ces
de M. e PtMéfixe, archevêque e Paris, qui
' i
mêmes livres sacrés, sans aulorilé et permis-
furent publiées à six mois d'inlervalle. sion spéciale des évéques dans leurs diocèses.
La première est du 18 novembre 1667 et ,
Une discipline si nécessaire au bien de l'E-
conçue en ces termes : glise et si utile au salut des âmes doit rete-
« Hardouin de Péréfixe, etc. De tous les nir ceux qui font gloire d'être du nombre de
artifices de l'esprit de ténèbres, il n'y en a ses enfants, de rien attenter contre les or-
point de plus dangereux que celui qui ins- donnances faites avec tant de justice et si
pire le mauvais usage des choses saintes; souvent réitérées. Nous avons toutefois ap-
lorsqu'abusanl de re qu'il y a de plus véné- pris avec douleur, qu'au préjudice de cet
rable dans la religion, il fait servir à la ruine ordre et d'nne police si saintement établie,
de la foi ce qui en doit être le maintien, et à on débitait dans la ville niélruj olitaine et
la perte des âmes ce qui a été parliculière- autres lieux de notre diocèse, sans notre
ment fait pour leur salut. C'est ainsi qu'au permission, une nouvelle traduction du Nou-
témoignage des Pères, il a souvent abusé veau Testament en français, sans nom d'au-
des saintes Ecritures de l'Ancien et du teur, que l'on prétend avoir été imprimée
Nouveau Testament, faisant par une étrange dans les pays élrangers, en la ville de Mons,
corruption servir à l'élaldissement de l'er- chez le nommé CaspardMigeot. Ce qui tourne
reur les sacrés oracles de la parole de Dieu : au mépris de l'Eglise et de notre autorité,
de sorte qu'il n'y a point d'hérésie qui ne étant une contravention manifeste aux or-
soit redevable de son origine et de ses donnances et déiTels des saints conciles, qu'il
progrès au mauvais usage de Tlicrilure est nécessaire de réprimer, tant pour empê-
mal expliquée et mal entendue. L'expérience cher le scandale qu'en souffrent les person-
funeste des temps passés a fait paraître nes de piété et conscience timorée qu'afin ,

que pour n pervertir l'inte'ligence, il n'y a


t de prévenir les mauvaises suites qui en sont
point d'artifice pareil à celui des versions à craindre; a ces causes, pour ne point dif-
et traductions en langue vui»aire soit à
, férer davant;)ge l'application que Dieu a mise
cause que par ce moyen le mensonge se con- en notre pouvoir, contre une entreprise si
fond d'une manière iniperceptilde avec la vé- dangereuse et de si mauvaise conféijuence ,
rité, soit à caiise que l'Ecriture tombant nous avons fait et faisons très-expresses dé-
par celle voie iiidiiïéremment entre les mains fenses et inhibitions à toutes personnes de
de tout( s sortes de per.^onu' s, cause d'étran- notre diocèse, de quelque qualité et condition
ges impressions dans les âmes faibles ou qu'elles soient, de lire ni retenir par devers
mal disposées, faisant souvent mourir par la soi ladite traduction du Nouveau Testament
lettre qui tue, ceux auxquels elle donnerait en français, imprimée à Mons ou réimprimée
la vie par l'esjjril de son véulable sens. De en quelqu'aulre ville et lieu quece puisse être,
sorte que l'on peut dire ijue Luliier et Cal- voulant que ladite traduction ou version ne
vin, avec les autres novateurs du siècle pré- soitd'aucuneautoritédans notrediocèse; ainsi
cédent, ont plus séd it de peuples par un qu'elle soit ré|iul6e pour un livre suspect et
artiCce si mauvais ijue par tout ce qu'ils ont défendu. Enjoignons à tous les suiiérieurs
fait ouviTtement et écrit contre les maximes des monastères d'en retirer par devers eux
indubitables de 1vraie religion. C'est pmr-
1 toutes les copies qui peuvent être entre les
quoi la sainte Eglise, qui veille incessam- mains des religieux et religieuses qui sont
ment an salut des âmes, qui sont le prix sous leur conduite. Défendons à tous impri-
du sang adorable de Notre-Seigneur Jésuj- meurs, liiiraires et autres, d'imprimer, ven-
CuniST son diviii époux, a toujours tenu ces dre et débiter ladite traduction, sous peine
sortes de versions pour suspectes et dange- d'excommunication : laquelle nous enten-
reuses, ayant même de temps en temps ré- dons être encourue, ipso facto, par les pré-
prouvé l'usage de celles qui ont paru et eu Ires, curés, vi 'aires, confesseurs et direclcurs
cours dans les diocèses «a-'s aucnne autorité des âmes, qui en peniiellr.Kit ou en eonseil-
ni permission des ordinaires. Le sacré con- leront la lecture. Et sera la préseiile ordon-
cile de Trenie a très-expve-séini nt défendu, nance imprimée, publié^ aux prônes des
et sous peiue d'auitllièwe, tuulcii iOilQi d'iui* laeââcs dcti paroisses , uiQcitce uux por;c^
, ,

629 MAI MAI 630

des églises de cette ville, faubourgs et dio- reçiîmes de tontes parts des plaintes du
cèses, à ce que personne n'en prétende cause trouble, du scandale el de la division qu'ellH
d'ignorance.... » causait parmi les fidèles. Nous demeurâmes
Peu de jours après la date de la première néanmoins quelque temps dms le silence,
ordonnance de l'archcvêiiue lie Paris, c'cit- pour nous éclaircir de la vérité, el afin de ne
à-dire le 22 novembre, le const'il d'Etal ren- rien précipiter dans une affaire de celle im-
dit un arrêt dans lequil il est dil que Sa pertance. Mais ces plaintes conlinuanl, et
Miijeslé « défend à tous liliraires el impri- ayant considéré que cette traduction avait
meurs de vendre ou débiter ladite version , été mise au jour par des personne^ suspectes,
sous peine de punition; ordoiine à toutes sans observer les règles que l'Eglisi' |jres-
personnes qui en auront dis exemplaires de crit ,louchant les versions et la publica-
les porter incessamment au greffe, pour y tion des livres sacrés de l'Ecriture sainte, en
être supprimés , à peine de quinze cents langue vulgaire , nous nous résolûmes à la
francs d'amende. » Il est encore dit, d.ins le vérité d'en défendre la lecture aux peu|les
n.ème arrêt, que cet ouvrage a pour auteurs de noire diocèse , mais avec toute la mode-
des gens notoirement désobéissants à l'Eglise. ration qui se pouvait apporter dans une af-
De son côté, Arnaiild publiait son écrit faire de cette conséquence et que chacun
,

intitulé Abus et nullités de l'ordonnance sn-


: a pu remarquer dans l'ordonnance que nous
brrptice de M. l'archevêque de Paris contre la fîmes publier alors sur ce sujet, n'y ayant
tVdiluitiun, etc. pas même nommé les auteurs d'une entre-
Le 27 novembre, M. l'évèque d'Evreux , prise si contraire aux règles et aux formes
Henri de Maupas du Tour, condamn;iit aussi prescrites par l'Eglise, quoiqu'ils ue nous
cette traduction, comme M. l'archevêque de fussent pus inconnus.
Paris. Nous avions sujet d'espérer , par cette
Au mois
de décembre, M. Lambert grand ,
conduite pleine de douceur et de modéra-
vicaire d'Embrun, la condamnait également, tion, qu'ils ne s'engageraient point davan-
et quelque temps après, il parut une Requeste tage à soutenir leur nouvelle traduction ni
présentée au roi par M. Georges d'Aubusson même à la débiter et en conseiller la lecture,
archevêque d'Embrun, contre les libelles dif- et que les peuples qui nous sont soumis
famatoires d- Port-Roijal touchant la tra-
, comme à leur pasteur, écoutant notre \oix
duction condamnée... préeédée de l'ordon- dans la défense que nous leur faisions de lire
nance de M. Antoiue Lambert grand vicaire
,
cet ouvrage suspect et dangereux , ne la
d'Embrun... portant défense, etc. Plusieurs mépriseraient pas aQn de ne pas mépriser
,

écrits furent publié» par Arnauld, Nicole, elc, en notre personne celui qui nous a envoyés.
à l'occasion de cette requête, qui d'ailleurs Cependant nous apprenons qu'au préju-
fut défendue. dice d'une ordonnance si légitiuie qu'au ,

Le V janvier 1668, M. le cardinal Barbcrin, mépris de notre autorité et de celle des


archevêque de Reiras , condamne aussi la saints décrets et constitutions canoniques
vei sion de Mons. on ne laisse point de débiter (elle nouvelle
Le 20 avril suivant, M. l'archevêque de traduction, que l'on prend soin d'en con-
Paris la condamne pour la seconde fois. seiller la lecture, et que d'auire part il y
Nous avons annoncé le texte de cette seconde en a qui écoutent la voix de l'étranger , se
ordonnance; le voici : laissant séduire par des libelles d'autant plus
« Hardouin de Péréfixe, elc. Comme il est téméraires et scandaleux ,
qu'ils olTensnl
de l'obligation desévêques (luel)icu a établis ouvertement l'autorité que Jésus-Christ a
juges dans son Eglise, d'ordonner des peines confiée aux évêques, el même la puissance
contre ceux qui s'écartent de leur devoir, il souveraine que Dieu a mise entre les mains
est aussi de leur prudence et île leur cl);.rité des rois.
Îaslorale de ne les décerner pour l'ordin iire Mais ce qui fait voir bien clairement jus-
ue peu à peu et comme par degrés, alin de qu'à quel point les auteurs de cette nouvelle
faire voir à ceux mêmes (juMIs entreprennent traduction poilenl leur désobéissance, c'est
de réprimer, que s'ils se servent contre eux que dans les lilielles qu'ils ont publiés, ils
de la puiss.;ncequc Jéscs-Ciikist leur a don- prétendent faire servir à la recommandatioa
née, ce n'est qu'avec regret et par le zèle de leur ouvrage la même ordonnance par
qu'ils ont pour leur salut et pour l'édilica- laquelle nous l'avons cond.imnée, sous pré-
tion des fidèles. texte que nous n'y avons marqué aucune
C'est ainsi que rAp(Mre des nations se erreur, ni même aucune infidélilé comme ,

conduisit à l'égard de ceux de Corinthe , si la condamnilion d'un livre en général


puisqu'après les avoir traités avec indul- pouvait êire prise pour une approbation de
gence, il les avertit enfin que s'ils ne se cor- tout ce qu'il contient.
rigeaient des fautes dont il les avait repris, En quoi il esl évident qu'ils censurent sans
il ne les épargnerait pas, comme il avait fait aucun respecl la conduite de l'Eglise, qui se
auparavant, quoniam si venero iterum,non contente assez souvent de prononcer en gé-
parcam. néral contre des livres noloiremenl suspects
C'est la conduite que nous avons gardée et dan^'ereux. Tout le monde sait que le pape
dans l'obligation indispensable oii nous nous Urbain VIII, d'heureuse mémoire, ne con-
sommes trouvés, de nous déclarer sur la damna d'abord qu'en général le livri> de Jan-
traduclinii du NouveauTeslamenl impriniéo sénius, sau- spécifier aucune proposition ea
à Mous. Elle ue parut pas plutôt que nous particulier, qutjiquc la erreurs qu'il coulieut
,

«31 DICTI0NNA1RI-: DES JANSENISTES.


aient attiré depuis des condamnations spé- qu'ayant presque toujours substitué le sens
ciales et plus précises des deux souverains du grec vulgaire à celui de la Vulgale dans
pontifes qui l'ont suivi. El en effet il est de
, les lieux où il y a (luelque diversité enire l'un
la prudence des pasteurs de l'Eglise de ne pas et l'autre texte ils doivent plutôt lui donner
;

attendre toujours les remèdes dont la pré- pour titre Le Nouveaii Tesitnnrnt traduit en
:

paration ne peut élre que lente et dilflcile ,


français selon lec/rec , avec les différences de
lorsqu'il y eu a d'autres dont l'apiilication l'édition vulfiate. Et ce qui est de plus étrange
est plus prompte, et qui peuvent arrêter le dans cette imposture, c'est qu'ils n'ont suivi
cours du mal ,ou du moins empêcher qu'il ni la Vulgale ni le grec dans une infinité
ne d.'vienne incurable. d'endroits, ainsi que les personnes hab les
C'était donc assez pour nous obliger à in- et intelHgentes peuvent aisément le remar-
terdire l'impression et la lecture de celte quer, en conférant leur version avec les
nouvelle traduction, qu'elle eût les détiuls textes grec cl latin.
que nous avons marqués dans notre diie or- En second lieu, celle nouvelle traduction
donnance du 18 novembre 1067, et cela était suil en beaucoup de choses les autres ver-
su lisant pour inetire en repos les âmes dont sions rejetées par rE;;lise, e( principalement
Dieu nous a donné l;i conduite sans entrer
, celle de Genève, lors même qu'il s'agit de
alors dans une plus grande discussion di- ce quelques points controversés, et que les ca-
méine ouvrage ce qui ne se pouvait faire
; tholiques soutiennent contre les licréliques.
qu'avec beaucoup de temps et avec louie En troisième lieu , les auteurs de cette tra-
l'application que nous y avons dû depuis duction ont fait queli|ues cliangemen s dans
apporter, non-seulement par nous-même ,
le texte de l'édition vulgale y ont ajou é et
,

mais encore y ayant employé plusieurs per- reiranché ce qu'ils ont voulu Tiit quantité ,

sonnes recominan ables par leur doctrine de transpositions, attiré à leur t'anlaisie,
et par leur piété, dont il y eu a qui sont et perverti le sens de l'Ecriture en divers
d0(tfurs en Ihologie, avec lesquels nous endroits.
étant fait représenter , et ayant mijrement En (lualrième lieu , ils ont contre la cou-
,

consi téré diverses censures que la facullé de tume ancienne et communément reçue dans
théologie de celte ville de Paris a faites de l'Eglise, divisé ce qui devait être joinl, et
teuips en temps contre les versions de la joint ce qui devait être divise dans le texie,
Bible et autres livres sai'rés en langue vul- n'ayant à cet effet gardé aucune exactiiude.
gaire, et parliculièremcnt celle qu'elle fit dans les points ni les virgules ce que l'on ;

publier, au siècle passé, contre la traduction sait a.ssez cire de conséqiience lorsqu'il ,

de Hené Benoist et celle du 4 janvier ICGl, s'agit des dogmes et vérités c^ilho'iques.
nous avons reconnu que cette nouvelle tra- En cinquième lieu, ils ont fait enlrer de
duction du Nouveau Testament en français, toutes parts dans le texte de l'Ecriture des
imprimée à Mons , chez Gaspard Mig'eot, choses qui n'en sont point. Et comme ils
contient des choses qui la rendent en soi aiment la nouveauté, ils suivent en cela les
très-condimnablc dans tous les chefs et par ministres de Genève, favorisant ainsi li nrs
les mêmesraisons qui obligèrent il y a cent erreurs en plusieurs endroits. Mais ils n'en
ans facullé de Paris de censurer celle de
la sont point demeurés là , et ne se sont pas
René Benoist, laquelle fut aussi condamnée contentes d'y faire entrer seulement queiqoes
par l'éminenlissime cardinal de (Jond}, l'un mois; ils y ont mêlé de leurs explications ,
de nos prédécesseurs, et même par le pape des paraphrases et quelquefois des lignes
Grégoire XIII qui la mit au rang des livres
, entières, sans aucune différence de carac-
delén lus, sous peine d'anaihème, et la re- tères, et sans les distinguer d'avec le texte,
jeta de lEglise, par un bref exprès, adressé ainsi qu'ils avaient promis. Et quoique d'ail-
à ladite facullé, en date du 3 noven.bre 1575. leurs telles additiuus s'y trouvent souvent en
Car, en premier lieu, elle nouvelle tra- moindres iellres, en caraclères différents et
duction , imprimée à Mons, n'est point con- italiques , c'est tou'.cfois une chose qui est
forme, non plus que celle de René lienoist contre l'usage de l Eglise et qui n'avait
,

au texte de la version latine, communément point été pratiquée avant Calvin. De plus,
appelée Vulgaie, en ce que souvent elle lui ces sortes d'addilions ne sont point sans
préfère le grec vulgaire, quoique l'Eglise ne quelque péril, parce qu'il peut arriver dans
l'ait point déclaré authentique, le substituant ia suite des temps qu'elles seront imprimées
même presque toujours en sa place, et reje- en même caractère que le texte, et qu'ainsi
tant à la marge ce qui est de la \'ulgate. on ne pourra plus en faire le discernement.
En quoi ils manquent manifestement au res- En sixième lieu, ces mêmes auteurs ont
pect qii est dû au saint concile de Trente, rejelé tous les titres ou sommaires des Inres
lequel a déclaré la version vulgale authen- et chapitres de la iîible, qui de toute ancien-
tique, avec défense expresse de la rejeter, neté se trouvent communément dans les édi-
sous quelque prétexte que ce soit, tit nemo tions de la Vulgate, lesquels, dans l'opinion
illttin rejicere sub quovi$ prœtextu audeat tel commune, ont été rédigés par saint Jérôme,
prœsumat. el ils ont mis dans leur place des sommaires
Ils imposent encore étrangement, par ce de leur invention , en coupant et divisant les
litre qu'ils donnent à leur ouvrage, le Nou~ thapilres à leur fantaisie.
venu Testament de Notre- Seigneur Jésus- Ou re toutes ces choses qui ont été obser-
Chbist, traduis en fraiictiis , selun l'édition de vées par la faculié de Paris, el condamnées
ia Yuiyiite, avec ie« dil}'érenççs du giiC, puis- dans la version de la, liiblc qui parut a^
,,

«^?v MAI MAI 63^

siècle passé,sous !e nom de René Benoist do semblables libelles contra nos ordûn»^
nous avons encore remarqué dans ladite Ira- nances, et par tous ceux qui les Imprimenml,
diiclion, imfiriniée à Mens, {lusieurs iiitcr- les débileionl ou en favoriseront l'Impression
pnMalions qui tendent h favoriser et renou- ou le débit. Défendons h tous nuirfs qu'à
veler les erreurs du jansénisme. De [lus, nos vicaires généraux, à noire ponilenrier
nous y avons trouvé plusieurs façons de par- ou à ceux qui auront pouvoir spécial i\i\
ler Irès-m.iuvaises et dangereuses, lesquilles, nous pour cet effel d'absoudre ceux qui au-
,

déiournanl l'Ecriture de son verilable sens, ront encouru lesdiles excommunication?. El


tendent à diminuer la croyance et à affaihlir attendu le danger qu'il y a de lire celle Ira-
les preuves de plusieurs imporlantes vérités ductioM, nous révoquons tous les pouvoirs
de la religion. qui ont clé ci-dev.inl accordés, soit par nous
EnTin, nous y avons vu et exatuiné une ou par nos grands vicaires à (luelqu? fier-,

prélace qui contient quantité de propositions sonne que ce soit de lire ladite traduction.
,

conlraires aux senlimenls de l'Eglise, et dont Evbortanl au sur(dus pasteurs, confes-


les
il y en a qui tendent à faire croire qu'il est seurs et directeurs (|ui doivenl travailler avec
non -seulement permis , mais absolument nous à la sanct ficatiou des âmes, de porter
néressaire à touies sortes de personnes les peup'cs à nous rendre obéissance , et de
ménie les plus simples, de lire l'Ecriture les détourner de cet espnt de nouveauté qui
sainte , ce que la faculté de Paris condamne les engage trop opiniâtrement à p.isser par-
expressément dans ses censures contre Kené dessus les ordres de leurs su|étieurs, au
Benoist et contre Erasme, du 17 décemlire péril de leur salut. El sera , la présente or-
1527, comme une doctrine mauvaise, con- donnance, imprimée, publiée aux proues des
(jprnie aux erreurs des Vaudois , des Albi- mi'sses (le paroisse et allicliée aux portes
,

geois et autres. des églises de cette ville faubourgs et dio-


,

A CES CAUSES, nous croyons qu'il est du cèse, à ce que personne n'en puisse prendre
devoir de noire cliarge et do notre vigilance cause d'icnorancc. »
pastorale d'improuver et condamner, comme l-ait à Paris, le 20 avril 1C68.
de fait nous improuvons et condamnons, la Signé Hardouin,
susdite traduction du Nouveau Testament nrcbevcque de Paris.
en français, imprimée premièrement en, la Le20avril,le jourmême oi'i Mgrl'arrbevêque
ville de Mons , et du depuis en quelques au- de Paris donnait sa seconde orilonnaice, le
tres lieux. Et afin d'en empêcher le cours pape Clément IX donnait son bref; et nous
autant qu'il nous est [)ossible , nous dé- lisons à ce sujei, dans un ouvrage dont nous
fend(ms, sous peine d'excommunication à , parlerons plus bas (Ernmen de auelqnei
toutes personnes de notre diocèse, de lire ni passar/es , eic, préfiee du dernier recueil,
retenir ladite traduction. Et parce que nous pag. hkl et suiv.) les lignes qui suivent :

avons appris que certains m.ilintcntionnés « Le Souverain pontife qui a été établi de
n'avaient pas laissé de la distribuer, vendre Dieu pour veiller sur son Eglise, a rru qu'il
ou débiter du depuis, au mépris de notre dite était de son devoir de prendre connassance
ordonnance et au grand scandale de l'Eglise, de la Iradiielion de Mous, et qu'après avoir
nous voulons que la peine de l'excomniuni- observé tontes les bos'es que sa raison et sa
(
-

calion, dont nous avions seulement menacé prudence detiiindeul dans une nffaire de si
les imprimeurs -libraires et autres
, soit , grave conséquence. Il a enfin donné son
désormais encourue, ipso fac(o par ceux , jugement définitif qu'il a fiit puldier A Home,
qui oseront imprimer, vendre on distribuer, et dont il est à propos d'en peser ici les i)a-
publier et débiter ladite traduction renou- , roles parce qu'elles sont t'X>s-nolables.
velant en cela l'ancien décret du concile de « Clemens Papa IX. Ad futurnvtrei inemo-
la province de Sens, tenu en cette ville de riain. Dcbitum pastoralis offiai qko licclrsiet
P.iris, l'iin 1328. Laquelle excommunication, catholiccr, per nnivnsum orbnn dilfasœ, rerji-
conformément à notre première ordonnance mini, divina dispositione, prœfidemHs,eûcigil
du 18 novembre lG(i7, sera aussi encourue, vt sacrœ Scriplinur, in ea purital'', in </h per
i

ip<o fado, par les prêtres, curés , vicaires, tôt sœrula,in(/cnli dirinwbunitatis bénéficia,
confesseurs et directeurs des âmes qui en , cow^erviilœ fuerunt, illibatas cuslodire omni
permettront la lecture. Nous entendons pa- studio atque tii/ilantia sataqamus.
reillement que la même peine soit encourue, « Ce n'est pas l'iniinisilion de Rome qui
ipso fado, par tous ceux qui entreprendront parle ici, c'est le chef de l'Eglise qui jiro-
de vendre , publier distribuer ou débiter
, nonce lui même ctciui nous déclare d'abord
trois libelles imprimés sans nom d'auteur, l'importance du sujet dont il est question, eu
d'imprimeur, ni du lieu de l'impression, nous disant qu'il s'agit de maintenir la pu-
dont l'un a pour titre Abus it milliles de
:
reté de la parole de Dieu, que la provi-
l ordonnance sidireplice de )ii()>isei(ineur l'ar- dence divine a conservée depuis tant de siè-
chevêque de Paris, par laqurl e il a défendu cles jusqu'à présent par la protection sin-
de lire et de débiter la Iriuiudion du \oureaii gulière qu'il a donnée à son Eglise. Il ajoute
Testiimenl ,imprimée à Mans et les deux ; ensuite que, pour procéder dans unealTairc
autre- intilules Dialogues entre deux pa-
:
de telle conséquence, il veut prendre toutes i

roissiens de Saint-Uilnire du Mont sur les , les précautions nécessaires, et que pour ce!
ordonnances cuire lu traduction du Xoiivenn effet il a choisi quel(]ues cardinaux et d'au-
Teslnment imprimée d !\lons comme aussi tres personnes éminenlcs en piéié, en doc-
pur ceux qui oseront à 1 avenir écrire trine et eu satïesse pour examiner celle ira-
635 DICTIONNAIRE DES JANSENISTLâ. C35
duction de Mons, et lui en faire Bdèlement « Ita iit nemo deinceps, eujusciimque gru"
leur rapport, comme il paraît par ces pa- dus et conditionis eaislat, eti'ivi speriali et
roles qui suivent : siwplicit^sima nota dignus, sub pœna excom-
« Ciim iia'jue, siciit ad auref: nostras per- munieationi^ latœ sententiœ, ipso facto in-
venit, Hier quid un versionis gallicœ Novi 7e- curreiidœ, illum légère, relinere vendere ,

slamenticuititidusest. IcNouieau Testament aut imprimer e, aul imprimi facere audeat,


de Nolre-Si'igneiir Jésus-Clirist, traduit ea rel prœsumat sub eadein pœna.
fraiiçais selon l'édiiioii vulgaire, avec les « Je laisse à jusrcr à tout homme sage et
diOérences du Rrec, Montibus llunnoniœ et prudent si l'on peut, sans une gr.inde témé-
Luqduni ul inscribilur, typis impiessus ac
, rité, do mer iii le désaveu au souverain pon-
in ïucem edi us fiteiil. Nos librum hujnstnodi tife, et si fiprès une condamnation si ex-
teneruhilibtin fralribus noatris S. R. E. car- presse et sévère, on peut encore avancer
si
dinalibus niiisquc lirs pielale, doctrina a'- que cette traduction e^t légitime, et qu'on
qiie fupienCia prœstantibus, mature, quandtm la peut lire hardiment sans s'exposer à au-
rei gravitas puslulat, discutienilum atque cun danger. »
exa rmandum commisimus. Le 20 octobre 1673, Mgr l'évêque d'Amiens
« 11 n'y a point lieu de douter que le ju- (Franrois Faure el le 19 février 1678,
) ,

gement que le papi' a donné sur un sujol qui Mgr l'évêque de Toulon (Jean de Vinlimille),
regarde lellenicut l'intérêt de l'Eglise, comnu proscrivirent la traduction de Mons, ce der-
est la p:re:é de la parole de Dieu, et dans nier, comme téméraire, dangereuse, différente
Icqui 1 il a procédé avec tant de circonspec- de la Vulgale dont elle s'éloigne pour suivra
tion, ne soii très-légitime, et qu'il ne doive la version des hérétiques et les dépravations
faire une for'e impression sur Tesiirit des de la Bible de Genêt e; il ajoute qu'e//e insi-
catholiques qui ont tant soit peu de crainte nue les erreurs des propositions condamnées
de hasarder leur salut. Voici donc ce qu'il a dans Jansénius.
prononcé: Le 19 septembre 1679, le pape Innocent
«Quoi'uin scnleoliis auditis atque consi- XI, dont les jansénistes faisaient assez sou-
deralis,eumdem librum versionis gullicœNovi vent l'éloge (1), condamna aussi cette \er-
Teslamnli, ut supra, et ubicumque impres- siou; or, il la condamna d'une manii re très-
sum, sive in poslerum imprim>ndum, t n- expresse, puisque de tous les livres désignés
quam temerarium daninosum, a vulsaia
.
et censurés dans son décret, c'est le seul
ediiione difformem, et offendicula
praeiiicta sur lequel il répèle en particulier ces pa-
simpiicium contineniem, aulhoritalc apo- roles : Vel ubique îocorum et quocunique
slolica, teuore prœsenlium damnamus et , idiomale impressus et iii:primendus.
prohibcinus. Le 4 mars 1711, .\igr l'évêque de Gap pros-
« n'est point nécessaire de se mettre en
Il crit également la Irailuclion de Mons.
peine de justifier toutes los notes de cette En 1713, Clément XI, dans sa constitution
censure qui condamne la traduction de Mons, Unigenitus, reçue par toute l'Eulise, déclare
et qui la dé: Lire téméraire, dommageable, qu'une des raisons qui l'obligent à con-
différonle du Vulgale et dange-
teste de la damner le livre du P. Quesnel, c'est que le
reuse aux personnes simples qui y tr'Uvc- texte français de son livre est conforme en
ront dis occ.isions de siandale et de chute, beaucoup'dendroits, à celui de Mons. Sa-
puisque les passaiies que nous venons d'exa- crum ipsum Novi Testamenti textum damna-
miner, et biaucoiip d'autres que nous avons bilitr vitiatum comperimus, et alteri dudum
omis, de crainic l'è'.re ennuyeu'; en sont , reprobatee versioni Gallicœ Monlensi inmultis
des preuves trop convaincantes; car quelle confurmcm.
plus grande témérité peut-on commettre en Beaucoup d'écrits furent publiés contre la
lait de relii^ion, que de se rendre juge du traduction de Mons sans parler des sermons
;

texte de l'Ecriture sainte, d'abandonner la prêches contre elle par le P. Mai nbourg,
VuL'ate dans une infinité d'endroits pour qui furent attaqués d'une p.rt et défendus
donner des interprétations différentes et de l'autre. Nous indiquerons :

quelquefois entièrement opposées ; mais


peut-il y avoir rien de plus dommageable et
Recueil de quarante passages où la traduction
de plus dangereux que de corrompre la pa- du Nouveau TeslameiH faite par les jansé-
nistes, et imprimée « Mons, favorise les héré-
role de Dieu et de substituer en sa place les
sies de Luther et de Calvin , suit les traduc-
dépravations de Bèze et de (jenève, qui ont
tions de Genève, et renouvelle la doctrine con-
falsilié l'Ecriture pour insinuer leurs erreurs ?
Aussi le saint-sicge a jugé celte traduction
damnée de Jansénius. lCb8, in-i°.

si pernicieuse, qn'il a détendu à tous les fi- Examen de quelques passages de la traduction
dèles de la lire, de la garder, de l'imprimer ou française du Nouveau Testament imprimé à
de la vendre à peine d cscommunicair.ou Mons , divisé en plusieurs reçut ils selon
actuelle. la diversité des matières, etc. Rouen, Eus-

(1) I S'il n'est peint de pape, dit un liistorien, que aucune bulle contre eux. Ce n'est pas toulefiiis

les jan^éuisies aient lanl exalté, c'est qu'd esi ir.au- qu'ilapprouvât leur doctrine la censure qu'il a Hiite
:

rel lie régler son csiiiiie sur smi intérêt. Il n'y a point de leur Nouveau Teslaïueut de Mons ei de plusieurs
de mal qu'ils ii'aieni dit d'Alexandre VU, irrépro- autres piuiluciioiis de même espèce eu esi une preuve
cliable dans ses ii.œurs, ainsi que des aiilies pa, es qui n'en dcinaude point d'autre. Mais ils avaient •iiQu
qui les ont conilainnés; cl point de loiiangcs qu'ils irduvé le secret d'écliapper à s<'u lè e, en ^asiiaut
u'aieiit piuiiiguées à loauccat XI, qui n'a publié quelques perswme» v^ï avaicnuurpns sa couaauue.»
;

637 MAI MAI dite

tache Viret, 1676, in-12de W5 pages, plus toujours avec celle de Genève, même dans
m pages pour ks litres il l'avaiii-propos. les passages essentiels dont les hérétiques
se servent, et qi'ijn leur a reproché sans
Chaque rec«<fi7 a une préface particulière. cesse d'avoir falsifiés. En voici quelques
Le preiiiiiT est sur la chasteté et iimpudici'é ex( mpics.
en i/énéral. L'auteur y examine dix passades « Omnis qui irascitur fralri sua, reus erit
de la Iraluclion, el lait voir les erreurs judicio. .Malt., v, 22. Ils traduisent Qui- :

qu'ils reiiliTmcnt: puis, sur la chaslrté îles conque sans sujet se mettra en oUre contre i

éréq es et des prêtres, huit passaj^es du on- son frère ; ce mot. sans sujet est ajouté;
zième au (lix-huiiième; ensuite, sur la chas- par conséiiuent c'est une fausseté mani-
teté des diacres, un passage, le 19'; sur le feste. D'ail 'Urs, c'est donner la liberté
tau de chasteté, cinq p.issagps. les 20-2V' de se venger d'un lionime que nou- croinius
sitj/d chasteté des vieillards, un, le 23*; enfin, nous en avoir dunné sujet, ce qui est un
sur l'iinpudicilé des hérétiques, trois, les 26- horrible relâehoment.
2 '". Le ilcuxièuie recueil est sur la virginité « El Verbum erat apud Deum. Joan. i,
de la mère de Dieu. L'auteur y relèvi^ douze 2. Au lieu de traduire eti Dieu, ce que signi-
passages. Le Iroisièine, sur l'eucharistie; iipud, et le t.iec, npo; rov e:ôv ils mettent,
— seize passages. Le qualrième, sur la pré-
fie
même que Genève, avec Dieu, ce (lui ne
destination el la réprobation dis hommes; — de
prouve point la divinité do Jésus-Christ,
huit passages. Le cinqnièino, sur la mort de comme le prétend saint Jean contre Ebion
Jésus-Christ pourle salut de tous les hommes; el Cérlnlhe.
— huit passages. Le sixième, sur lu grâce et « Infirnuitur quis in vobis, inducat presby-
la liberté; —
douze passages. Le si'pliiMiie, teros licclesiœ, el orenl super eum, ungentes
sur la justification, la récompense des anitils cum oleo. Jac. , v, 14. Pm'.-Hojal tra-
et le châtiment des damnés —
dix passa i»es.
;
duit, i.u'ilsprient pour lui au lieu de .'^ur lui,
Le huitième, sur la divinité du Fils de Dieu, comme il y a mémo dans le grec, iîr' ajtov,
la personne de Jésus-Chrisi, l'Er/lis', les pré- marque <]ue la pri. rc est sacerdotale
ce qui
lats de l'Eglise, l'intercession des saints, les
et sa ramentellc , et non pas une prière
œuvres sutisfactoires et l'assurance du *a- commune, qui se peut faire même pour un
lut; —
onze passages. absent.
Le dernier recueil contient (rabord, dans illis (Deus) operationem erroris
« !\Iitlet
la préface, le bref de Clément JX, d ni le ut credant mendacio. 11 Thess. ii , 11. ,

texte se trouve rapporté plus liaul ; ensuite, L'Apôlrc parle des illusions de l'Antéchrist
l'ordonnance du cardinal Barbeiin, 1rs deux et des iiiipostures qu'il emploiera pourlroiu-
(le Mgr l'archovcque de Paris , qu(! nous per les Juifs, el Mons a traduit comme Ge-
avons aussi reproduites ci-drssus; celle de i\è\ù Il leur enverra un esprit d'erreur si
:

lévèque d'Evriux ; celle de l'évêque <r.\- efficace, qu'ils croiront au mensonge ; on met
iiiieiis el celle d'Antoin:' Lambert, grand en me.rge : L. ^inc efficace d'erreur, pour.
vicaire d'Embrun ; cnQu l'arrél du conseil Tirons de ceci les conséquences qui eu sui-
d'Elat. vent naturellement.
Nous avons vu plus haut, dans la citation « Dieu est l'aulcur de 'oui le bien que
d'une partie de la préface de son dernier nous faisons , parce qu'il nous donne la
recueil, que l'auteur déclare n'avoir pas grâce efficace pour le faire il .sera donc ;

relevé tons les passades répréhensibies et eu l'auteur de limpiélé des Juifs, p qu'il ne
avoir omis beaucoup, de crainte d'être en- leur enverra un esprit d'erreur efficace, c8
nnyeuT. Comme il est possible que ce livre une efficace d'erreur, pour croire aU tnen-
soit réimprimé, nous n'allons pas lui em- songe et parce que, selon ces mes-ieurs,
;

prunter d'exemples des falsifications repro- on ne peut résistera la grûce, qui est tou-
chées à la version de Mons; nous nous bor- jours efficace, les Juifs ne pourront résister
lierons à citer ceux que nous trouvons daus à c<^l esprit d'erreur efficace, et à cette effi,'
un autre auteur, (]ui dit ce qui suit. cace d'eireur; ils seront donc impies par né-
! « La raison qui attira tant d'analhèmcs cessité, el ne pourront garder le comman-
SUr celle malheureuse version, c'est que ,
dement de l)i:u, qui les oblige an contraire;
par elle, les novateurs ont prélcndu, si on et ensuite n'ayant point de grâce pour le
l'Ose dire, engager Jésus-Chrisl même dans garder, Jésus-Christ ne sera pas mort pour
les intérêts de Jaiisénius ou du moins, per-
, eus. Voilà quatre propositiouj de Jansé-
suader aux fidèles que le jansénisme est la nius cl une de Calvin, dans un seul passage
pure doctrine de l'Evangile. mal Ira luit.
«Pour y réussir, les traducteurs ont altéré y'erbum Dei qui opcratur in tobis qui
«
in version latine, qui est la seule authentique crcditis. 1 ïbess., ii 13. Mons Induit:
,

dans l'iiglise ; c'est ce qui a fait dire à M. de La parole de Dieu qui agit efficacen>ent en
Péréfixp qu'on aurait dû intituler cette tra- tous qui êtes fidHes. Ce mol, efficacement est
duction, non pas le Noin-eau Testament tra- encore ici une addition malicieusement faite
duit en français, selon l'édition ruigale, avec au texte.
lesdi/fcrenrcs fin grec, mais plutôt, le Nou- « Abundantius illis laboravi, non ego au-
veau Testament traduit en français selon le tem, sed gratin Dei mecum. I Cor., xv, 10.
grec, avec les différences de l'édition, vttigate. J'ai tracaillé plus que tous les autres, non
« Et de là vient celle malheureuse confor- pas moi toutefois, mais la grâce de Ditu qui
milé que la trajluçliou de Mous a piciiiue est uvic moi. Ces mwls, q<*i csc, seul ajoulcs.
C39 DiCTioNN\mr: des jansénistes. C40

Il traduire, mais la grâce de Dieu arec


fallait particule nisi par la partfcnle sed, comme
moi. P.ir celle fiilsifiraiion , on donne tout à s'il y avait sed tanlum filins perditirmis;
la "li'ice, el on ne laisse à la volonlé que la aueun de ceux que vous m'avez donnés n'<i
nécessité d'afiir. péri ; il n'y a que Judas, lequel ne m'avait
« En un mot, toute la traduction de Mons pas été confié, et qui était un enfant de per-
est pleine d'alléralioiis, de dépravations et dition; explication digne de Calvin, lc(|uel
d'erreurs semblalilcs à celles que nous ve- a prétendu prouver par ce passage de saint
nons de rapporter. » Jean, ainsi corrompu, que Dieu n'a voulu
sauver que les élu-;, et que Jésus-Christ
Le Nouveau Testament de Noire-Seigneur n'est mort que pour les prédestinés. Le Ira-
Jpsus-Christ traduit en français sur la duc'.eur de Mons M. d' Sacy, et la plupart
,

ynigale. Paris Desi,rez et Dcsessarts.


,
des écrivains quesnellistes, se sont attachés
1713. à cette interprétation de Cahin, pnur ap-
puyer le sens hérélii]ue condamné dans la
nom de le Miiis-
Celte tradnclion porle le cini|uièmc proposiiion de Jansénius.
Ire lie Sr<cy. La grande conlormité
qu'elle a Ces paroles de l'Apôtre, 1 Cor., xv, 10 :
avi'c celle d.le de Mons la rend chère au Non ego, sed gratia Dei mecnm, sonl ainsi
parti. Que do trniis favorables au dogme tra<luiles Ce n'est pas moi qui fais le bien,
:

jansénièii ne renferme-l-elle pas? Elle a été mais la grâce Je Dieu... gui est avec moi (3);
souvent réimprimée, même par des libraires il fallait traduire mais la grâce de Dieu
:

qui ne clercliiient pas à favoriser le jansé- avec moi ; ce qui donne clairement à <'nten-
nisme. Nous connaissons des élilions qui dre la coopération libre de la volonté à la
semblent n'être que la reproduction de la grâce. On sent de quelle importance il est
version de Mons. Ce n'eU ptut-élre qu'une pour la doctrine de Jansénius que l'on tra-
édition de la version de Mons un peu relou- duise ce passage comme a fait le traducteur
chée. La traduction de Sacy fut examinée de Mons, et après lui M. de Sacy. C'est faire
dans le teftips par un critique qui releva les dire à saint Paul qu'on ne coopère pas libre-
passages suivants. ment a.la grâce
, mais qu'on y consent par
Saint Jean, vi , k^ Tous ceux qui ont oui
: nécessite, et qu'elle seule fait tout en nous,

la voix du Père, et ont été enseigjiés de lui, cunune système de Janséuius et celui de
le

viennent à moi (1). Il y a dans la N'ulg;ile, Calvin le supposent.


que M. de Sacy fait profession de suivre 11- Uom., siv, 23 Tout ce qui ne se fait
:

dèlement Omnis qui audivit a Paire et didi-


:
pas selon la foi est péché {k). H fallait tra-
cil, tenit ad me. Il fallait traduire Tous : duire Tout
: ce gui ne se fuit pas selon la
ceux gui ont oui la voix du Père, el ont ap- conscience est péché; car il est constant,
pris de lui, vie7inenl à tnoi. En ffet, tous ( par toute la suite du discours de l'Apô-
ceux qui ont reçu la grâce intérieure, qui tre c( par le consentement général îles
ont ouï la voix de Dieu, ont éié enseignés de plus savants interprètes, que le mot fides,
lui ; mais il n'y a que ceux qui se sont ren- qui est dans la Vulgate, ne signifie nulle-
dus doriles à la grâce, et qui en ont profilé, ment ici la foi, qui est la première des lr«iis
dont on pusse dire qu'ils ont appris. La vertus théologales, mais qu'il signifie le té-
tradiicli(m de .M. de Sacy renferme l'héié-ie moignage de la conscience, qui nous dit (]ae
de la seconde proposition de Jansénius, que, ce que nous allons faire est permis ou ne
dans 1 elal de la nature corrompue, l'on ne l'est pas. La traduction de M. de Sacy donne
résiste jamais à la grâce intérieure. lieu de conclure naturellement que toutes
Saint Jean, XVII, 12 J'ai conservé ceux: les actions des infidèles sont de vérilatdes
que vous m'avez donnés, et nul ne s'esl perdu; péchés, fiuisqu'elles ne sont pas fdiies silon
il ny a eu de perdu que celui (/ni était en- la foi doctrine condamnée dans Baïus et
:

fant déperdition (1), afin que l'Ecriture fût renouvelée par Jansénius.
accomplie.U y a dans la Vulgale Quos de- : Il Thess. 11,3: Cet homme de péché qui doit (5)

disli milii, cu-todivi; et nenw ex iis periit, périr misérablement. Il y a dans la \ ulgate :
nisi filius perditioni-. 11 fallaii traduire : Homo pecculi filius pcfdilionis. Il fallait
,

J'ai conservé ceux que vous ai'aiez donnés, traduire Cet homme de péché, cet enfant de
:

et nul d'eux ne s'est perdu, sinon le /ils de perdition. Le traducteur de Mons a traduit :
pirdition. Ce texttî a toujours exlrêmement Cet homme de péché, destiné à périr »?itscra—
embarrassé ceux qui ne veulent point que Jé- blemcnl: c'est favoriser visiblement le dogme
sus-Christ soil mort pour le salut des ré- de Jansénius « Qu'il y a des hommes desti-
:

prouvé?. Car si Jutlas a été du nombre de nés à l'enfer par une volonlé de Dieu posi-
ceux que le Père Eternel a donnés à son tive el absolue, qui n'a point supposé leurs
Fils, et dont le Sauveur a pris soin, il s'en- péchés particuliers, mais le seul péché d'A-
suit nécessairement que le Père Eternel a dam, et qui les met dans la nécessité inévi-
donné à son Fils des réprouvés qui se table de se perdre, en les privant des se-
damnent malgré ses soins. Tel est le raison- cours sans lesquels il leur est impossible
nement des saints Pères. d'éviter la damnation. »
Quant aux novateurs, ils expliquent la M. de Sacy favorise encore ouverlement
(I) De même dans la version de Mons. (i) Encore comme dans li même version.
(-2) La version «le Mons dit Hais celui-là ; seule- (5) Au lieu de qui doit, la version de Mons dit,

metii qui était enfani de perdition. desi.né à.


(3) Ue uiéiiie dans la version de Mons.
,

Mi MAI m\ ej2
les nouvelles erreurs, par la manière infi- Mons. C'est dans ces mots mêmes que con-
dèle dont il Iraduil plusieurs autres endroits siste l'erreur. Voyez ci-dessus.
du leste sacré, nolamnieiit les versfls 10 et Saint Jean, i , 27 Ipsc. est qui post me
:

11 du chapitre six de saint Maltiiieu le ; venturns est, qui unie vie ficlus est. Sacy tra-
verset l'* du chapitre ii de saint Luc; le ver- duit «Celui qui doit venir après moi m'a élé
:

set 10 du chajiitre m de l'iipilre aux Ho- préféré.» L'erreur de celte traduction, qui
niains; le verset 14 du chapitre vu de la est aussi dans le Nou. tau Teslamcnl de
même Epîlre le verset 22 du chapitre \i de
;
Mi ns, a élé copiée par le Père de Carrières.
cette inèine Epîlre; le verset 9 du chapitre Yoijez CiiîRiÈKES.
vil de la première Epîlre aux Corinthiens; 1 Thcssal., 11, 1.3 Verljutn Dei, qui opera-
:

le verset 11 du chapitre ii de la seconde tur in vobis, qui credidisiis. Sacy trailuil :


Epîlre aux Thessaioniciens. La parole de Dieu qui agit efàcacement fn
. La sainte bible en latin et en français, vous qui êtes fidèles: il ajoute le mot i/fic ice-
avec des notes litlérales pour l'inlcliifjeiice ment, qui n'est pas dans le texte latin, et
des endroits les plus difficiles, et la concorde que le grec ne sujipose pas, quoi qu'il en dise
des quatre évany élis tes; par M. le M.iislre dans sa note sur ce mot.
de Saey ; divisée en trois toines (in-lolio), ITIiessal., V, ') : Non posuit nos Deus in
avec un quatrième tome cunlenant les livres iram. Il le rend en ces termes Dieu ne nous :

apocrjplies, en latin et en français, rt plu- a pas choisis pour être des objets de sa colère.
sieurs autres pièces. A Paris, chez Guillaume C'est dire en français ce (lue n'exprime ni le
Desprez, et Jean Desessarlz. 1717. latin ni le grec, tant s'en laut. Il est parlé
C'est une nouvelle édition. La permission ailleurs de celle Iraduciion hérétique.
d'imprimer, de débiter et de lire celle traduc- H Tlies., II, 10 -.Minet illis Deus operntio-
tion de la saillie Bible est du cardinal de nem erroris, ut credant menduiio. 11 traduit:
Noailles, archevêque de Paris; elle a élé Dieu leur enverra des illasions si e/fiures
donnée à Paris le treizième jour de mars mil qu'ils croiront au mensonge. Celle traduction
sept cent un. il y est dit «vu les approba-
:
dilîère un peu de celle de jMoiis; mais ce
tions des sieurs Courcier, chanoine el théo- n'est que dans les termes : elle exprime les
logal de notre église métropolitaine le
,
mêmes hérésies. Sa noie, plus loi-.gue que
Caron , curé de Saint-Pierre aux Bœufs celle qui se trouve dans le Nouveau Tesia-
r.Houllaud, Blampignon, chefcier et curé de mciit de .Mons, porte « Letlr., une opération
:

Sainl-Merri, et Ph. Dubois, docteurs en théo- d'erreur. Grec, une énergie, une veilu, ou
logie de la faculté de Paris, d'une iraduciion une efficace d'erreur.»
franc lise de l'Ancien et du Nouveau ïesia-
Saint Jacques, v, lï : Infirmntur quis in
meni, nous avons permis, etc. » vobis, inducat presbqlcros Ecclesiœ, et orent
Vient ensuite l'approbation de M. l'abbé
super eum, ungentes euin oleo. Sacy traduit:
Counier, qui atteste «lue tout le monde con- Quelqu'un parmi vous est-il malade? qu'il
naît lu lidétité et l'exactitude du traducteur.
appelle les prêtres; et qu'ils prient sur lui. elc;
Celle approbation est datée du G du
mais il met en note: «-4it<r., pour lui.» C'est
même mois et de la même année. Le lende- en cette explication que consiste l'erreur,
main M.M. Le Caron, Blam iguon, T. Uoul- qui se trouve primilivement dans la version
land el Ph. Dubois donnaient ensemble leur
de Mons.
approbation et cerliliaient avoir lu et exa-
Si à propos de celte iraduciion de la Bible,
miné celte même traduction. «Nous l'avons,
nous ne donnons que des exemples d'erreurs
trouvée conforme ou texte de la
disent-ils,
janséniennes semées dans le Nouveau Testa-
Yulgate, traduit en langue vulgaire.»
ment, c'est c|uc leNouveauTesiameniest heau-
Enlln vient une dernière approbation, dont
cou|) plus répandu que l'.\ncien. « Depuis lo
la date est du 14 avril 1712, el (|ui a pour au-
temps (où parut pour la première fois la ira-
teur M. Quinot, d jcleur de Sorbonne, profes-
duciion de la Bible par Sacy) on y a fait, dit
seur eu théologie, et censeur royal des livres.
doiii Cd\mei{f)ici. de laBible, nrl.Siljlejbeau-
«J'ai lu, dit-il, celte nouvelle éd.tionde la Ira-
coup de ciirrcctions. Celui qui a procuré l'é-
ductioii de laBible de M. de Sacy, je lai trou-
ditinn deBroncart, en 1701, l'a revue ei cor-
vée de^ plus correctes el des plus etacles qui
rigée en plusieurs endroits. Nous l'.ivons
aient nicore paru; les noies en sonl beaucoup
aussi retouchée dans l'édilion de ce texte
plus littérales el mieux choisies; ou a même (]ui commentaire lilté-
est à la Icle de notre
recherché tout ce qui pouvait rendre cette
r.A.» De Carrières reproduisit la IraducUon
édition plus agréable et plus utile, etc.»
de Sacy, qui se retrouve dans la Bible de
Voilà des docteurs qui lisent, examinent
\'ciice; M. Diach, dans la cinquième édition
et approuvent, et la traduction dont ils font
de celle Bible, a fait aus^i de nouvel es cor-
si bien l'éloge en slyle de réclame est semée
rections à la traduction de Sacy, et a fini par
d'erreurs janséniennes.
supprimer presque tout à fait la paraphrase
Celle parole de Notre-Seigneur Omnis qui:
peu utile, (juelquelois inexacte, de Carrières.
irascitiir frutri suo, etc.. Mat., v, "22, est tra-
Après tontes ces corrections faites à la Ira»
duite en ces termes dans le Nouveau Testa-
ducliun de Sacy, il en reste encore beaucoup
ment de Mons : Quiconque se mettra en colère
à faire. Le slyle en est d'ailleurs suranné.
{sans sujet) contre sou frère, etc.; Sacy la
rend dans les mêmes termes, à l'exception HisTOUu; du Vieux el du Nouveau Testament,
qu'il met en note les mois sans sujet, qui sont avec des explications édiitunles, tirées des
entre pareothèses duas la traductioa de saints i'èrea pur
régler les mœurs dar.s
645 DICTIONNAmE DES JANSENISTES eu
toutes de conditions. Par le sieur
tortei à saint Pierre que le démon avait demandé
Hoyaumont, prieur de Sombreval, en 1669, de le tenter (2). Il y a dans le latin Ecce :

1081, etc. el in-i% en 1687, etc. Satanas expetirit vos ut cribrarct sirnt tri-
Sacy composa cet ouvrage pendant les ticum. Pourquoi vos est-il traduit par le sin-
doux années et demi qu'il fut à la Bastille gulier? pourquoi l'auteur allribue-t-il à
par ordre de Louis XIV. Quoiques-uns disent saint Pierre en j'articulii r ce qui lui est com-
que routeur de ce livre est NicolasFonlaine, mun avec les autres apôtres?
D'ailleurs il supprime tout ce qui es! favo-
qui él lit à la Bastille dans le même temps
que Sacy. Cependant on rattrit)ue t^énéralo- rable au pape et au saint-siége. Il ne fait
nient à Sacy; quoi qu il en soit, on trouve mention nulle part, ni de ces paroles Tibi:

souvent dans cet ouvrage de malignes allu- dabo claves regni cœlorum; ni de celles-ci :

sions aux prétendues persécutions que les Ego autem rognvi pro le, ut non dejiciat fides
tua, et lu a'iquamlo conversiis confirma pra-
janséni-ips avaient à souffrir. Un écrivain
ires tuos ; ni de ce bel endroit du ch. xxi de
fit à ce sujet les remarques suivantes.
saint Jean, où Notre-Seigneur dit à saint
La prison royale, dont l'auteur parle dans
Pierre: Pasce gnos meos,...pasce oves meas.
<

la fig. 31 , est la Bastille où il était ; il insinue


Mais pour dédommager le lecteur de ces
qu'elle n'est devenue son partage, que parce omissions, il rapporte (3) trois fois le renon-
qu'il n'a pas voulu être l'adultère de la fui et
cement de sainl Pierre.
de la vérité (1). Que doit-on penser de ce qu'il dit au sujet
S'il pe plaint des frères, qui persécutent de la sainte Vierge? Il faudrait, selon lui,
leurs propres frère^i, il entend par là les ca- être sûr qu'on est du nombre des élus, pour
tlio.iquos qui s'opposent au jansénisme. avoir droit de reconnaître Marie pour sa
Les Messieurs de Port-Royal et ceux qui mère. JésHS-Chrif:t, dit-il, voulut déclarer
combatlont leurs erreurs sont représentés, d'abord par le premier de ses miracles que
dans la fig. 92, les premiers par David, et la grâce serait donnée à tous les élus, par les
les seconds par Saiil. prières de sa mère; que ce sprait par son
Le Roboam de la (ig. 116, la Jézabel de la entremise qu'il sanctifierait ses élus Il lui
Og. 130, l'Assuérus des fig. IVS et 130, et le donna depuis son disciple bien-aimé pour être
Darius de la fig. 162, sont, dans l'intention son fih, afin que tous les élus reconnaissent...
du malicieux auteur, le roi Louis XIV. l)e qu'ils la doivent considérer comme leur mère.
peur même qu'on ne puisse s'y méprendre, Est-ce là le langage de l'Eglise? Elle nous
il a toin de se servir de ternies intelligibles fait appeler Marie, Aiixilium christianorum,
à tons ceux qui savent la façon de penser et etnon pas, Auxilium electorum.
de parler des jansénistes. La fig. 18 ne renferme pas une doctrine
Au r sle, quand il veut dire à ses préten- plus orthodoxe. On y dit que l'endurcisse-
dus persécuteurs quelque injure grossière, ment de ceux de Nazareth étant invincible,
c'est toujours par les s;iiiits Pères <iu'il la Jésus-Christ se contenta de faire parmi eux
leur fait dire; mais avec la sage précaution, quelques miracles pour leur témoigner qu'il ne
de ne citer jamais les endroits de leurs ou- les méprisait pas; et qu'il n'en fit pas davan~
vrages d'où il a tiré ce qu'il met sur leur tage, afin de ne les fis rendre plus criminels.
compte. Quelle opposition d'idées! Si l'endurcisse-
Fe.ler dit que cet ouvrnge de Sacy (ou de ment de ces peuples était mn'ncîô/e, ils n'a-
Fontaine, peu importe) est sèchement écrit, vaient donc aucune grâce intérieure qui leur
d'une narration froide el parasite, quelque- rendit leur conversion possible ; mais s'il
fois indiscrète et peu assortie à l'âge pour n'était pas en leur pouvoir de croire en Jé-
lequel il fut fait. Quoique les erreurs du parti sus-Christ, comment seraient-ils devenus
n'y soient pas proUguées, elles ne laissent plus criminels, à la vue de ses miracles?
pas de se montrer à l'occasion. On a aussi Dans la fig. 157, l'auteur avance celle pro-
i-eprochi' à l'anleur d'avoir fulsiflé l'Ecriture position qui ressemble fort à la vingt-troi-
saute en quelques endroits el d'en avoir sième de Quesnel Comme Dieu a tiré d'abord
:

omis certains textes qui devaient passai.'le- l'âme du néant de l'être, il l'a tirée ensuite du
nient importuner Port-Royal. Voici ce que néant du péché; et cette seconde création est
dans le temps on a relevé de plus essentiel. encore plus admirable que In première. D'où
C"S paroles de la Genèse Sub te erit ap- : il s'ensuit que le pécheur ne contribue pas
pelilus ejua, et tu dominaberis iltius, Sacy les plus à sa conversion que le néant à la créa-
traduit de cette nuiiiière Dieu dit à Caïn,: tion.
que son péché seul lui nuirait, sans que te Lrs quatre propositions suivantes ne sont
bien ou le mal des autres le regardât en au- pas moins contraires à ia vérité et à la foi.
cune sorte. C'est le Saint-Esprit seul qui remue les
Le passage étaitpar lui-même
en effet cœurs (i; ; c'est In grâce de Dieu qw fait tout
trop favorable à la liberté, pour qu'un bon en nous (5). Quelque ouvrage que nous ayons
janséniste pût s'en accommoder ou le pré- fait pendant notre vie. Dieu ne couronnera
senter aux fidèles. que h es dons (6). Cest Dieu seul qui fait tout
Selon le même auteur, Jésus-Cbrist a dit en nous (7).

(1) Fig. 5, 16, 19, 30. , (.5) Fis. 49, du Nouv. Test.
(2) Fig. du Nouv. Tesi.
5-2, (Cl Fig. -tô.
(3) Fis;. 3-2, 52 et 54, du Nouv. Test. (7) Fig. 30.
(i) Fig. 7i,de l'Ane, lest.
,,

645 MAI MAI C46

Ceito dernière proposition exclut, comme son Hiftoire latine du jansénisme, où il as-
l'on voit, de la manière la plus nette el la sure, page 615, que Calvin lui-même n'au-
plus prérise, toute coopération et tout mé- rait eu nu'le peine à dire avec M. de Sacy :
rite (Je l'homme, et n'admet dans les justes A'ioro le etevalwn iti cruce, in extremo judi-
qu'un éiat lassif, sous une grâce néces- cio, et ail dextereim Pitris œlerni.
sit:into. Outre les inûilélités que 1(! Tonrneux a
Selon 'rary (1), le principe qui rend nos commises dans sa Irailuclion du Bréviaire
aclions mauvaises n'est pas moins nécpssi- romain, et qui se reirouveni dans les Heu-
tnnt que celui qui les reii'l bonnes L'd i.e : res, nous n relèverons ici quatre autres.
d'un pécItcH) est, dit-il, véritablement comme Oans la piemière hymne, pa^e 376 de
lin corps mort, qui est presque incapable de la seconde édition Cliriste l'iedemplor om-
:

se remur si les démons ne In portent et ne la nium, est ainsi traduit :

remuent, comme on dit qu'ils remuent quel- Jésus divin Sauveur, clair flambeau des fi-
qui-fois des charognes, pour paraître visible- dèles.
ment à nos yeux. Cette pioposilion ne len- Dans l'hymne de Noël, page 380, il est tra-
feime-l-ell' pas .lu moins tout le venin de la duit avec encore moins de lidélité :
première d Quesnel? el n'est-elle pas abo- Jésus égal au Père, et le même en sub-
minable à tous égards? stance.
i.aVia veut-on une proposilinn non-seule- Dans l'hymne ponr l'Ascension, page 408,
ment janséniste, mais calviniste? On la trou- Redemptor et fidelium, est rendu par ces
vera dans la fig. l'J de l'Ancien Testament, mots :

où l'on insinue clairement la réprobation Sauveur, notre unique support.


positive de Calvin, ("'est Dieu seul, dit Sacy, Enfin dans l'hymne de la Toussaint; page
qui rend les jtns enfants de elle qui est libre, 476, Christe Redemptor omnium est traduit :.
et les autres rf' celte qui est esclave. J)ieu, qui t'es fait ce que nous sonwies.
Ce livre, que les jansénistes répandaient Voilà donc quatre endroils, tous diffé-
avec profusion, a été aviiniageusemenl rem- renls, dont aucun ne ré[iond au latin et où
placé par d'autres qui valent mieux sous l'on a évité avec affectation de dire comme
tous les rapports. le lalin l'exigeait, et comme le croit l'E-
glise universelle, Jésus, Sauveur de tous les
Heures oë Port-1?oyal (qu'on appelait avec hommes.
raison (Ueuri s a la jan énistë), ou l'Of- Dans une oraison, page on insinue
.332,
ficede l'Eglise et de la Vierge en latin et de la grâce
ainsi avec .lansénius l'hérésie
en français, avec les hymnes traduites en
irrésistible Seigneur, nous vous offrons
:

français et dédiées au roi, par M. Dumont.


nos prie: es ponr, etc., afin que vous les con-
Et dans plusieurs exemplaires de ces
vertissiez par In force invincible de votre es-
mêmes Heures, par M. Laval. prit à qui nulle liberté de l'homme ne résiste,
Ces Heures furent condamnées par M. de lorsque vous voulez les sauver.
Gondy, anhevêqiie de Paris, en 11)43, et à Dansle psaume cxxxviii Domine, pro-,

Rome en IGoi, malgré les mouvrrapnts ex- basti me, en traduisant ces paroles hlihi :

traordinairesque se donnèrent les jansénistes autem nimis honorificati sunt amici lui ,
pour parer ce coup. Deus, nimis confortnlus est principatus eo-
Les principaux motifs de celte condamna- rum; au lieu de dire avec les caiholiques :

tion, selon le rapport de M. de Saint Amour, Vous comblez, 6 mon Dieu, vos amis de gloi-
pages 100, etc., de son Journal furent 1°
, :
re el vous affermissez leur puiss :nce on ,

parce que dans le calendrier de ces Heu- s'enveloppe dans un affreux galimalhias
res on avait placé en qualité de bienheu- pour ne point autoriser par une fid le ver-
reux, le cardinal de Bérulle, instituteur de sion le culte que l'Eglise rend aux saints,
la congrégation de l'Oratoire, ce qni est un avec Marol O
et l'on dit avec Bèze et : Z>ie«
attentat contre l'autorité du saint-siége. Au gtte la stUdimité de vos œuvres el de vos pen-
reste, dans ce calendrier, il y a encore bien sées m'est précieuse! Pcul-on falsifier plus vi-
des choses à reprendre, ainsi qu'on le peut siblement un texte ?
voir dans une brochure de 59 pages, intitulée;
Le calendrier des Heures surnommées à la Dans Prose Veni, sancte Spiritus, pour
la
le jour de la Pentecôte, on dit avec Baïus :
janséniste, revu et corriné par François de
Haint-Itamairi, prêtre catholique , à Paris, Toi çe'il nous fais ce que nous sommes,
1(50. 2° Dans la traduction du Déralogne,
Sans toi rien n'esl bon d^ms les hommes.
Tout l'st ini(jur, tout est (jécii-i.
on a affecté de suivri' la version de Genève,
et de dire avec Calvin, avec Bèze el avec Au ;este, la Faculté do Ihéo'ogiede Paris
Marol Vous ne vous ferez point d'imige.i
:
, censura par un avis doctrinal, 4 janvier le
au lieu de dire avec l'Eglise : Vous ne vous ICOl, ces //eurps à la janséniste, publiées
ferez point d'idoles. 'S' Dans la prière pour i-ous le titre ûcPrières pour fàre en commun
l'élévation de la sainte hostie, on y dit: Je dans les familles chrétiennes. Elle y trouva
vous aetote au juijement général et la e'i
plusieurs choses li adultes de mauvaise foi
droite du Père étimel. On atïecle de n'y finisses, qui ressentent l'Iiéré^ie et y portent
pas dire un seul mol de la ré ite comme ; ceux qui tes lisent, louehanl la doctrine des
l'a remarqué le calviniste Leidekcr dans tacrementf, et qui renouvellent lef qpinionf

U) Fig. 25.
€\1 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 643

con(1amnées (tep\ns peu sur la grâce, sur le ner d'autres, que l'on reconnaît les éii'li^a»
libre nrhiCre et sur les actions humaines. janséniennes de ['Imitation en français.
Les Ilniri's de Port-Royal ont élé aussi
Le poème de saint Piiosper sur les ingrats,
coiiilaninées sous le litre d'Of/icc de l' Ef/lise
traduit en vers et en prose. In-l2.
et de la Viirgeun niandenn'nl de
, <Ic., p;ir
M. de Toulon, Jean de Vinlin)ille, du 19 fé- Un théologien a fait un grave reproche à
vriiT 1678, comme contenant des versions cette Irailuclion. 11 a dit que la proposi-
fausses de l'Ecriture sainte, des In/miies et tion (le Baïiis «t de Quesnei, que tmites les
des prières p'ibli<pirsde l'E(jlise, en des points œuvres diS infiilèirs sont des péchés, était
essentiels de la foi ; insinuant aussien divers clairement énoncée dans ces quatre vers:
endroits les erreurs des propositiont^ condam- Car si nos actions, f|iioique bonnes en soi,
nées de Janséniiis, et favorisuTii d'autres hé- Ne sonldes Iruils nais'sanls des ijermesde la foi,

résies. Klles sont des péchés qui nous reiidenl cou|iaiile«.


Quelque altrail spécieui qui nous les rende amiables.
M. l'évêqne de Carcassonnc (de Roche-
bonne) condamna le même ouvrage le 18 Eni.umincres (Les) du fameux Almanach des
novembre 1727. Jésuites, intitulé : La déroule et la confu-
sion des jansénistes, 1654, petit in-12 de
Prières pour faire en commun, le matin et
91 pages, réimprimé en 17J3.
le sair, dans une famille chrétienne com- ,

II avait paru, en 1653, une estampe repré-


ptées par M. de Laval, c'esi-à-dire Isaac
11! Maislre, dil de Sacy, qui emprunta ce sentant la déroule du jansénisme foudroyé
faux nom. par les deux puissances, et la confusion des
disciples d'Ypri s, qui vont chercher un asile
M. l'archevêque de Rouen a condamné
chez les calvinistes. Celte estampe irrita
un mandement du '26 mai
ces Prières par
beaucoup le parti. ConimL- dès ce temps-là
16C1, où il en défend la lectuie sous peine
tout ce qui paraissait contre Port-Royal
d'excommunication encourue par le seul fait.
était attfibué aux jésuites, M. Isaac le Mais-
Le même livre a été condamné par M. l'é-
tre fit en mauvais vers le libelle dont il s'a-
véque de Gap \ek mars 1711. git, et oïl il atiaiiuait grossièrement les jé-
Lu Faculté de théologie de Paris le cen- suites, tâchant de défendre en même temps
sura le i- janvier 16G1, y ayant trouvé plu-
Jansénius et ses erreurs. 11 croyait faire tom-
sieurs choses traduites de mauvaise foi, faus-
ber l'estampe.
ses, qui ressentent l'hérésie, et y portent ceux
Le célèbre Racine a parlé des Enluminu-
qui les lisent, touchant la doctrine des sacre-
res dans l'une de ses lettres aux MM. de Port-
ments, et qui renouvellent les opinions condam-
Royal. Vous croyez, leur disait-il, qu'il est
nées depuis peu de la grâce, du libre arbitre
bien honorable de faire des Enluminures, des
et des actions humaines.
Chamillardes (1), des Onguents pour la brû-
Sentences, prières et instrcctions chré- lure (2). Que voulez-vous? Tout le monde
tiennes tirées de l'Ancien et du Nouveau n'est pas capable de s'occuper à des choses si
Testament, par le sieur Laval. Paris, 1687, importantes : tout le monde ne peut pas écrire
in-12 de 509 pages. contre les jésuites. C'est ainsi que cet habile
L's infidélités delà version de Mons se re- écrivain se moquait des occupations satiri-
trouvent dans ce livre, noiamment page ques de ces apôtres de la charité, et des ti-
,
tres ridicules que donnaient à leurs libelles
392, citation de iI(^>or., xv,dans ces paroles :

Non pas moi toutefois mais la grâce de Dieu ces hommes qui prétendaient passer pour
,

qui est avec moi ; et pages 437, autre citation les plus beaux esprits du royaume.
de l'Apôtre, dans ce texte C'est pourquoi :
Les Enluminures ont élé condamnées par
Dieu les abandonnera à un esprit d'erreur Innocent X, le 23 avril 1654.
si efficace, qu'ils croiront aumensonge. L'inû- MALLEVILLE (Guillaume), prêtre, né à
délité est dans les mots qui est, de la pre- Domme, petite ville du iiaul Périgord, en
mière citation, et si efficace de la deuxième, 1699, s'est fait connaître par divers ouvra-
qui ne sont pas dans le texte latin. ges pieux ou utiles à la relij;ion, dit Feiler.
Imitation de Jésus-Christ; traduction faite Cependant nous trouvons dans un recueil
sous le faux nom de du Beuil, prieur de littéraire un compte rendu où le critique,
Saint-Val. Paris, 1663. écrivain orthodoxe, reproche au premier
ouvrage de Malleville des choses assez gra-
Le titre du troisième chapitre du livreiv de ves, l'eut-être cet écrivain est-il un peu sé-
riiiiitationest : Quodutile sil sœpecommunica- vère dans sa critique ; quoi qu'il en soil,
re.ce queSacy a rendu de cette manière :0i('î7 nous allons indiquer l'onvr.ige et rapporter
est souvent utile de communier : maiscelanese
le compte rendu qui en fut lait.
trouve pas ainsi dans toutes les éditions, et
il se peut que celte singulière traduction du Lettres sur l'administration du sacrement de
litre dont il s'agit soit d'un autre que de pénitence, où l'on montre les abus des ab-
Sacy. Il y a une édition, celle de 1736, Paris, solutions précipitées, et oîi l'on donne des
Des|)rez,oùce titre est traduit dans lestermi's principes pour se conduire dans les plus
suivants Comment l'âme pieuse daU trou-
: grandes difficultés qui se rencontrent dans
ver dans la sainte communion su force et sa le tribunal. Itruxellcs, 1740, deux tomes
joie. C'est à ces traits, qui eu font soupçon- iu-12.

(1) Voyez Nicole. (2) Voyez Barbier d'Aucouri.


•649 MAL MAL eso
L'auteur a raison.de dire dans son aver- que la charité ne domine pas dans le cœur.
tissement que ce recueil de lettres serait un Page 8"?, il avance que la conduite qui est
service rendu à l'Eglise si le dessein était nécessaire pour être un disciple de Jésus-
bien exécuté. Il parle encore très-jusle quand Christ, même du plus bas étage, doit de nos
il ajoute que de pieuses intentions ne sont jours rendre un homme extrêmement «l'n/;!*-
pas une bonne apologie d'un méchant ou- lier. D'où il conclut que si on ne remarque
vrage. Mais puisque le dessein qu'il propose rien de singulier dans un chrétien, sûre-
dans son litre est en effet très-mal exécuté, ment il n'est pas disciple de Jésus^Christ.
et que son ouvrage est réellement très-mau- L'article 3 tend tout entier à prouver que
vais, quelques/j/euse*' i/UeH^'oji^qu'on veuille l'on n'est point en élat de grâce si on n'a pas
bien lui supposer, il est const.int qu'il n'a un désir efficace de faire pénitence; qu'on
rendu service qu'à Véglise pharisaïque des ne saurait avoir ce désir si l'on cherche en-
rigoristes de nos jours. \ la vérité, c'est le core ses commodités et ses aises; qu'il est
moyen le plus aisé pour se faire des parti- certain que presque tout le monde les cher-
sans. Quiconque porte la morale chrétienne che après comme avant la confession, et
à un point où personne ne puisse atteindre, que par conséquent presque toutes les con-
et tâche de rendre l'usage des sacremenis fessions sont des sacrilèges.
presque impossible, est sûr d'avoir des ad- L'auteur, page 129, dit que la cessation du
mirateurs. Le siècle le plus corrompu se péché est la première marque de conver-
pi(|ue d'exiger les maximes de vertu les plus sioa, mais qu'elle n'est (ommunément pas
sublimes. La raison en est sensible. Plus suffisante. Page 132, il assure qu'il fmt que
elles sont sublimes, ces maximes, plus il se tout plie, que tout cède sous l'empire de l'in-
croit raisonnablement dispensé de les met- clination dominante.
tre en pratique. Dans tout cet article, qui est le 2= de la
Mais quand un écrivain favorise ainsi, par ciniiuième lettre, il prétend qu'on ne doit
une sévérité outrée, la lâcheté des chrétiens, jamais admettre au sacrement qu'après s'ê-
n'a-t-il pas à se reprocher d'avoir fait déser- tre assuré i° que le péché ne se commet
ter la voie du salut en la rendant plus plus; 2° que la passion dominante est plei-
étroite encore qu'elle ne l'est ; en ajoutant nement vaincue; 3° qu'il y a un accomplis-
de sa propre autorité des ronces et des épi- sement effectif et non interrompu de toutes
nes à celles dont le Seigneur a voulu qu'elle les obligations générales et particulières;
fut semée; et en cherchant à effrayer par 4° qu'on remarque dans l'extérieur un
des idées gigantesques ceux qui voulaient
chan-
gement sensible ;
5° qu'on est dans l'usao-e
sincèrement y entrer? Celte réilexion doit de se nourrir de la parole de Dieu par les
sans douie inquiéter l'auteur des lettres. S'il instruclions, les lectures et les réllexions,
a eu une envie réelle de servir l'Eglise, chacun selon sa portée; 6° que l'on a un dé-
pourra-t-il, sans se faire à lui-même les plus sir ardent et effectif de se perfectionner dans
vifs reproches, apercevoir les excès nuisi- le bien; 7° qu'on est déterminé à s'interdira
bles auxquels il s'esl porté? les plaisirs mêmes qui sont (lermis
Tome premier. — Depuis la page 55 jus-
;
l'on a véritablement l'esprit de prière.
8» (jue

qu'à la page 05, l'auteur s'efforce de prou- Sans toutes ces assurances on ne doit ja-
ver qu'un chrétien, dans qui il reste après mais donner l'absolution, si ce n'est en c.is
la communion quelque amour du monde, et de mort. Mais tout cela supposé, l'auteur se
qui ne vit pas dans un élat fervent et rruci- flatte-ti d'être absous lui-mème avant les
Oé, a protané le sacrement. Il commence derniers moments de sa vie?
même par présumer le sacrilège dès que dans Dans l'article 3, il met pour principe que
une paroisse le très-grand nombre des parois- ^

l'on ne doit point absoudre ceux qui n'ont


siens a fait ses pàques. Dans l'article second,
pas le véritable esprit de pénitence. Or on
il dit, après saint Thomas,
que toutes les ver- n'a point, selon lui, cet esprit, 1° si on ne
tus morales surnaturelles sont inséparables
souffre pas toutes sortes d'allliclions sans
de la charité. D'où il conclut que si chacune
impatience; 2' si l'on ne fuit pas tous les
de CCS vertus ne se manifeste souvent par plaisirs qui ne sont pas nécessaires (et à
des effets, si on tombe souvent dans des fau-
cette occasion il avance que c'est un desor-
tes môme vénielles qui leur sont contraires,
dre de jouir d'un plaisir sans une vraie né
il est certain qu'on n'est pas en élat de cessilè, et que toute action où l'on agit sim-
grâce. Il assure ensuite pag. 78) qxi'un
;
plement en vue du plaisir et de la satisfac-
homme qui tombe dans un péché mortel un tion qui en revient est criminelle dans un
mois ou deux après sa communion, a fait, chrétien, et qu'il n'y a de plaisirs légitimes
selon toutes les apparences, un sacrilège en
que ceux qui se trouvent sans qu'on puisse
communiant. Et page "9, il suppo^e un les éviter); 3° si l'on ne gémit pas dans l'u-
homme qui est tombé dans le péché, entraîne sage des plaisirs nécessaires et inévitables
par une tentation ordinaire, et il décide que ;

et ici il exagère l;i sévérité de l'ancienne pé-


celte facilité à tomber prouve qu'on
n'était nitence; il peint les plaisirs comme les amor-
point en grâce, parce qu'on ne passe point
ces de Il cupidité, faisant sans cesse con-
subitement de la domination de la charité
traster les deux amours, duiil l'un perd tou-
sous celle de la cupidité, et qu'il faut pour
jours autant que l'autre gagne.
cela un grand effort.
Page 2G7, il ite le livre du sieur Huygens:
(
Page 83. Il veut prouver que la multitude
et comme ce livre a été censuré par un dé-
des fautes \ènielles est toujours une
preuve cret de l'archevêque de Malincs, au mois de
DicTioN.NAim: des Hérésies. 11. 21
,

DICTIONNAIRE DES JANSENISTES.


C51 tUgra-
Synopsis verœ catholicœquédoclnn(r
lia et annexis
quœstionibus, proposila in
1650
calechismo graliœ a jansemsUsanno
illum théologien.
edilo, et in schoUis ad
leurs il cite M. Duguel. En un mot, on re- Groningse, 1654, \n-h\
marque dans tout le cours de son ouvrage traduction du
qu'il s'est nourri de la
lecture des mauvais Ce n'est presque qu'une
Feydeau, jansé-
s'est mis en état d en Catéchisme de la grâce, de
livres, et que par là il ouvrage, des Marels
même
espèce. niste fameux. Dans son
faire un de la sont unis de sen-
soutient que les jansénistes
(Fra>çois) naquit en 1708,
dans sur la grâce
MALOt timents avec les calvinistes,
fut ordonne prêtre extraordinairement Janstnius
le diocèse de Langres, Il vante
d Auxerre qu Saint-Cjran et Arnauld. Il dit
de Jansen.us
par M. de Caylus, évêque
i'arait sur lui aucune JUf.diclion
et dont .1
nu'il a puissamment défendu la cause de Mi-
publia, en 17/6, une Zl bLs et d'Arnauld, quil
s'est propose
fut l'agent à Paris. Il
Disserlation sur le rappel des
imfs,cony^e publique, d abivger
de réiablir la pénitence
Avignon II j et d asso-
Rondet, éditeur de la Bible d Vusaqe de la fréquente communion,
Messengui. Il s a- Pierre dans la fonda-
défend buguet, d'Asfeld et cier saint Paul à saint
de' fixer l'époque du
retour des ajoute en parlant
;£ depuil avènement inlerme
tion du siège de Rome. 11
général, qu'il faut espérer
juifs, et il soutint un des jansénistes en
Eè de Jésus-Christ sur la terre
jugement dernier. Malot avait trouve
avant le
pai des
qu'ils abjureront enGn les
?eur communion, et
autres erreurs de
qu'ils se déclareront
conjectures que de liente,
Calculs, ou plutôt par des ouvertement contre le concile
a^.... lieu en IS+O^ Ces d'adoucir les canons,
ju.., aurait
ues juifs
le retour des •• ,. . . dont ils ont déjà soin
devenues s. rid.cules ««^' ^^,^3 de la c.re molle pour
sortes de fixations sont
Ronde Feydeau.
qu'on n'a plus besoin de les réfuter.
l^^-^J, ^ ,eurs opinions. Voyez
renvoyait la conversion des J^VlL'V^f^l.^n'n' (François de Paule), de l'O-
l'O-
place longtemps MARIETTE
à la fin du monde, Malot la né à en 168V,
Urieans, eu
Orléans a ete re-
x-ju*, «
dernier Antéchrist ratoire,
avant la persécution du
itoire,
appelants mêmes comme un
édition
paraître une deuxième gardé par les
En 1779, il fit
réplique a Ron- fioume^ harai. Lors de la dispute qu, s éleva
de sa Dissertaliou, avec une en 173V, sur la confiance
et la
fortemen. pom le dans ce parti,
det où il se déclare plus
de plus auteur cr^n"('F%e= Fovro.e. ^rV
reVne de mille ans. Malot est u^J
et fit naître une
-^).,f
et d'un autre dans cette controverse,
d'mi ouvrage sur les Psaumes, dispute plus vive que la
première
la nécessité d'une foi deuxième
sur les avmtages et éclaircissements de
flnublia un Examen des propose
écldÏTéc
pseudonymes •abbé d'Etemare; des diff^ultés
MANOIR {l'abbé Dd), un des de 'a/"^";»
aux théologiens défenseurs f»
de Quesnel. l/3i; de J)iouieues
Traité de la confiance, des
à Oise- 1-37; trois iet/m à l'auteur
MARETS (Samuel Des} naquit fut ministre
Diffindtés,
qu'.avai repré-
monten Picardie, lan 1399Idéologie Nouvelles Ecclésiastiques,
no- senté son système
comme subversif de la
protestant et professeur de Exposition de sa doc
en 16.3. Courte
tamment à Groningue, ou il mouru de nou rdi4ou; une
Peiilp.ed et Four-
Charmé de voir dans les Jansénistes trlnie^de ses griefs contre
écrits contre la

S
veaux d'sciples de Calvin, des
deleu'r donner des
nrendre en main leur défense.
louanges
Marels ne

C était avec
par e^e-p .
ed fluevaux, et deux derniers

fiane chrétienne, 1739,


qui paraît
et la con-.
?ear?de Boursier sur l'espérance avoi te.-
Manette ne fut pas
Sn; car il est évident qua
grâce et de .a liberie
mkié la controverse.
m^ns hardi dans deux oulestrois
brochures
dans la matière de la indulgences e
ralviû et Jansénius sont
d accord sur ce r- publia en 1759, sur son conf.ae
curé à
et que les cinq
art.c es ?eiubilé: Lettre d'un
Su'il y a d'essentiel; ou il
dans desquels l'évêque
dYpres P>etend dé- nSnsedu curé; Discours d'un cure les in-
férer du chef des
sacramentaires n ont
imposer aux simples,
ele
Sua t kl doctrine de l'Eglise sur
duWnces. L'abbé Jouberl y
répondit par
Imaginés que p.mr en Enfin, Ma-
rompre brusquement avec uufleltreau P. de Saint-Genis.
e" ne pas paraître erreurs plus graves
l'Eglise Catholique. rètte donna dans des
Exposmon des
en o'e dans l'écrit intitulé
:

Augustino, sur lemmjfed's


ApoLOGiA novissima pro sanclo pontif^cem principes quon doit Unir
^Sanfeni^eC jansenistis contra ,
clefs suivant la doctrine
du concile de 1 rente.
etjesuilas-.sive examen
theologxcum ton- l'absolution ne reme pas
de-
X qua cup, î Tdisa t que
nuncrœ Itinocenln et i"^^""^'^/"^'^
vant D1eu^es péchés,
,
vLitutionis
Surquinue propositiones m materia
rnnfpssion était d'institution
récente. 11 ny
de cet écrit qui
euîquèle commencement
in gratiam jesuitarum : P^'-^"
falio ad iansenislas,
'\"^
et adjicitui ad
Augusl.n.ana. ve .-
f
cdiccm ^ fut imprimé. Onarrêta l'impression qui
se

leratacdilio planctus "


latl; in Belgio
palientis, ^i^'^ •«'''l^""
g
ido+,
nos in Brabautia emissi. Groningse,

condamnée le 23 avril
Celle apologie fut
i65i.
e^ô MAU M KG 6Ô4
tracter. Jean-Bapti>;lo Mesnidrieu, autre ap- MAUL TROT (Gabriel-Nicolas), naquit à
pelant, retiré alors à Orléans, et mort le 23 Paris en 17U, fut reçu avocat au parlement
janvier 1766 , composa deux petits écrits en 173J, éi-rivit plus qu'il n- plaida, s'a ta-
contre lui. Le nom do Mariette ne se trouve chant presque exclusivement au droit ca-
dans aucun Dictionnaire historique. non. Il se dévoua au parti appelant, et pour
prouver son zèle pour la cause, il se fit le
MASCLEF (François), habile hébraïsanf,
défenseur de tous ceux qui refusaient de se
né à Amiens, vers 1063 ,fut l'homme de
soumettre à la bulle ; il publi dans ce Lut
confiance de M. Brou, évoque de cette ville, i

de nombreux Mémoires , dans lesquels il


qui lui donna la direction du séminaire;
cherchait à diminuer les prérogatives de
mais .M. Sabhatier, successeur de M. Brou,
répiscop;it. En soutenant ainsi la dcsobéis-
ia lui ôta, parce qu'il voulait dans ses ecclé-
.sancedes inférieurs, il sapait l'autorité du
siastiques une entière soumission aux dé-
saint-siége. Le spectacle de la réiolutioii le
crets de l'Eglise, et que Jlasclef avait sur le
jansénisme une façon de penser qui lui était ramena à d'autres sentiments il devint dé- ;

fenseur ardent des prérogatives de l'épisco-


sus|ieclc. Masclef passe pour être l'auteur
pat, et lut un de ceux de son parti qui se
d'une Lettre sur (c'est-à-dire, contre] la bulle,
prononcèrent avecl' plus de force conire la
et d'une Dénonciation contre les jésuiles. 11
constitution civile du clergé. 11 composa à
laissa, outre les ouvrages que l'on connaît
ce sujet un grand nombre de brochures en
de lui, une Philosophie et une Théologie, qui
1790, 1792, et mourut le 12 mais 1803. De
n'ont pas été impi iniées, parce qu'on a re-
ses ouvrages, nous mentionnerons seule-
connu que ces traités étaient entachés de
ment :
jansénisme.
ApoLOGiE des jugements rendus en France
MAUDUIT (MicuFx), prêtre de l'Oratoire,
contre le schisme par les travaux séculiers,
né à Vire, en Normandie, mort à Paris, en
1732, 2 vol. in-12. L'abbé Mey eut part à
1709, à soixante-quinze ans, donna plusieurs
cet ouvrage, que Benoît XIV condamna
ouvrages dont iiôus mentionnerons les sui-
dans un bref du 20 novembre 1732.
vants :
Analyses des Evangiles, k vol. in-12; —des Dissertation sur le Formulaire, 1775. Dé-
Actes Apôtres, 2 vol.;
(les —
des Epîcres, fense de Richer et chimère du richérisme.
2 vol.; — de V Apocalypse, 1 vol., à Paris, 1790, 2 vol. in-8'.
Uouen et Lyon, avec des Dissertations qui
ont été très-recherchées et réimprimées à MÉGANCK (François-Domimqle), doyen
Toulouse avec quelques changements. du chapitre d'Utrecht, né à Menin en 1683,
ét^uilia à Louvain, et passa en Hollande en
Ces Analyses prouvent l'esprit dordre, le
1713. Il fit ses premières armes sous A'an
jugement et le savoir de l'auteur; on lui re-
Erkel, et donna deux petits écrits, savoir,
proche cependant, non sans fondement, d'a-
une défense des propositions condamnées par
\ oir recherché plutôt la subtilité que la soli-
la bulle Unigenitus, et une rétut ition d'uu
dité, et d'avoir souvent adopté des sentiments
Traite du schisme, publié par ordre du car-
qui ne pouvaient lui plaire que p;irce qu'ils
étaient nouveaux. 11 s'appesantit sur des
dinal d'Alsace. Eu 1727, Barchman fit .Mé-
ganck pasteur à Leyde. C'est à cette époque
détails inutiles, en faveur de quelques points
que celui-ci entra si vivement dans la ds-
d'érudition très-indifférents au résultat de la
pute qui eut lieu eu Hollande sur le prêt.
chose; et n'hésite point à critiquer la Vul-
Il se déclara pour les contrats et les renies
(jate, mais encore l'opinion commune des
usités en ce pays. Le cleru,é d'Utrecht souf-
interprètes et des Pères, en leur opposant
frait impatiemment que les appelants fran-
quelque subtilité grammatic.ile grc «que ou
çais vinssent les troubler dans leur pra-
hébraïque. U^ins trois ou quatre endroits de
tique. Méganck se joignit à cet égard à
son Analyse des E pitres, il avance une pro-
Broedersen ,Cinck Vivien
, Valkenburg.
position qui est fort au goût du parti; savoir, ,

Il composa une Défense des contrats de rente


qu'j l'Eglise doit souffrir une apostasie gé-
rachetables des deux côtés, Î730; une*Hi<ede
nérale. Voyez Ktemaue
celle défense, 1731, et des Remarques sur une
MAUGUIa (Gm-beht), président de la cour hllre de l'évêque de Montpellier à Van Erkel
des monnaies de Paris, publia contre le contre le prêt, 17il.Ces écrits dans lesquels il
Père Sirmond une dissertation intitulée : attaquait assez vivement le Gros, Poncetet les
Yindiciœ prœde!>linationis et (/ratiœ, (|u'on autres adversaires du prêt, ne l'empêchèrent
trouve dans le Kecueil publié à Paris en pas de succéder à Broedersen, on qualité de
1650, 2 vol. in-i°, sous ce titre Vclerum
:
doyen du chapitre d'Utrecht. 11 joua un rôle
scripiorum qui in ix sœculo de gratia scripsere au concile de 1763, y fil plusieurs rapports ,
opéra. Il y soutient que Golesralc n'a point
et publia une Lettre sur ta primauté de saint
enscijjné l'hérésie prédcstinatienue. L'auteur
l'i rre et de ses successeurs, 191 pag. in-12.
n'a pas raison, mais il n'a rien oublié pour
L'auteur y prouve, contre le Clerc {voyez ce
l'avoir. Ce magistrat mourut en lG7i, dans
nom) que cette primauté est non-seulement
un âge fort avancé. Son ouvrage fut fort d'honneur, mais de juridiction, et qu'elle est
Joué par le ministre calviniste Samuel des d'institution divine. Reste à savoir comment
Maiets, qui se flattait que l'auteur pourrait Me;ianck conciliait cette doctrine avec sa
bien penser connue lui sur la présence conduite et celle de son Eglise; c'est un pro-
réelle et sur la grâce. blème qu'il ne nous a pas expliqué. Sa
,

685 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 0o6


lettre et soi» rapport ont été attaqués dans nymc part d'une main jansénienne. A la
un traité publié en 1769, en latin et en fron- vérité c'est une main adroite, qui touche
çais, sous le ti're De la Pr,mniité du pnpe, lé;:èrement les ohjels, et qui les présente ar-
\n-k°, 207 pages. Voyez Pi>el. Il proinellail tilicieusement mais elle n'en est que plus
;

d'altnquer aussi le décret de l'assemblée dangereuse. Par exemple (tom. Vlll, p. .'j7,
d'Ctrecht touchant la supériorité des évcques 1. Vlll et suivantes), l'auteur veut faire en-
sur les prêtres. 11 y a lieu de croire qu'il n'a tendre que ce que nos rois ont fait contre
pu exécuter ce projet, étant mort vers ce les jansénistes sont des injustices, où on les
même temps. a engagés par de faux rapports et des sug-
gestif ns miilignes. P. 49, il parle des mira-
ME8ENGUY(François- Philippe), néàBean- cles qui s'opèrent dans chaque siècle, et il
vais le22 août 1077, de parents pauvres, fut s'écrie Heureux
: ceux qui entendent ce lan-
d'abord enfant de chœur, obtint ensuite une gage! etc.
bourse, et, en 169i, il fut reçu au collège A s'en tenir à la lettre, il n'y a rien de
des Trente-Trois à Paris. Six ans après, il réprèhensible dans tous ces endroits, mais
professa pendant plusieurs années les hu- à en pénétrer l'esprit elle motif, on ne peut
manités et la rhétorique au collège deBeau- douter que ce ne soient des allusions malignes
vais il obtint la place de gouverneur de la
; aux circonstances présentes, soit des ordres
chambre commune des rhétoriciens au col- du roi, soit des miracles de Paris.
lège de Beauvais. Coffin, devenu principal Pages 275 et 276, l'auteur exhorte à la
de ce collège niirès le célèbre Rollin, prit lecture de l'Ecriture sainte à la bonne
;

l'abbé Mèsenguy pour son coadjuteur, et le heure, pourvu qu'il n'y exhorte pas indilîe-
chargea d'enseigner le catéchisme aux pen- remment tout le monle. Mais quand il dit que
sionnaires. Ce fut pour eux qu'il écrivit son l'Ecriture sainte est la source de toute vérité
Exposition de la doctrine chrétienne. Son de toute lumiire et de toute consolation, n'a-
opposition à la bulli^ Unigeniius l'obligea à t-on pas lieu de croire qu'il ne reconnaît
quitter le collège de Beauvais en 1728. Il d'autre règle de foi que l'Ecriture, et que
mourut le 19 février 1763 , à l'âge de p;ir ces mots il prétend exclure la tradition,
86 ans. laquelle néanmoins , selon le concile de
Trente, est aussi une autre source de vérité
Abrégé de l'IIistoire de l'Ancien Testament,
et de lumières? Et d'ailleurs, est-il bien vrai
ai'ec des éclaircissements et des réflexions.
que l'Ecriture sainte est la source de toute
Paris, Desaint et Saillant, 1737.
consolatio7i ? peut-on dire que ceux qui ne
Cet ouvrage était cité quelquefois avec savent point lire et qui ne sont point à por-
complaisance par le gazetier janséniste, no- tée de l'entendre lire sont dépourvus de
tamment dans la feuille du 27 mars 1750. toute consolation ' Tout ce langage est donc
Voyez Fontaine. un langage outré. L'Ecriture sainte est di-
A la page 430 du premier tome, l'auteur vine, la tradition est divine, ce sont les deux
compare la famine de l'Egypte au refroidis- règles de notre foi il ne faut rien avancer
;

sement de la charité dans l'Eglise, et le blé à la gloire de l'une qui puisse porter aucun
que Joseph conserva dans le royaume où il préjudice à l autre.
commandait, à tout ce qui peut nourrir la Tome IX, p. 56, l'auteur se fait cette
foi et la piété des fidèles. Les récritures, dit- question .\'y a-t-il pas au moins de la témé-
:

il, l'inlelligence de ce pain céleste, les vérités rité à dire, comme plusieurs font aujourd'hui,
révélées et pour le dogme et pour les rnœurs. si Dieu faisait telle et telle chose, il serait in-
lesbons exemples dans chaque siècle, les élus juste et cruel ; et à rejeter, sous ce prétexte.
qui ne se sanctifient jamais hors de l'Eglise, des vérités qui ont toujours été enseignées
et qui seront toujours sa principale richesse, dans l'Eglise , et auxquelles les Ecntureu
les sacrements et les autres moyens de salut ; rendent témoignage?
enfin la grâce intérieure, qui est véritable- Qu'a-l-il en vue quand il s'exprime ainsi?
ment le pain de l'âme et du cœur, sont le blé Le voici. On dit aujourd'hui aux jansénistes
que le véritable Joseph a réservé dans des pour les confondre : Si Dieu commandait
greniers pour les années de famine. Puis il l'impassible , s'il punissait un homme d'un
ajoute tout de suite C" blé ne se trouve que
: supplice éternel pour n'avoir jias fait une
dans l'Eglise où règne Jésas-Christ. 11 pense action pour laquelle il n'avait ni secours ni
donc que ta grâce intérieure dont il vient de moyens nécessaires, Dieu serait injuste et
parler ne se trouva que dans l'Eglise; par cruel. Cette vérité qu'on leur oppose est si
conséquent que les infidèles n'ont jamais de sensible et si palpable, qu'il n'est pas pos-
grâce intérieure, par conséquent encore (]ue sible de rien répliquer de sensé et de raison-
la foi est la première grâce,' ce qui est la nable. Que fait ici M. Mèsenguy? Il assure
vingt-septième proposition de Quesnel. D'où qu'il y a du moins de ta témérité à faire cette
il s'ensuit (selon le système du parti, qui est objection, et à rejeter sous ce prétexte les
évidemment celui de l'auleur) que toutes les )iri'iendues ve'r/^^s lanséniennes. C'est, com-
actions des infidèles sont des péchés, puisque me l'on voit, une manière de répondre aux
étant toujours faites sans la grâce, elles ont également aisée et commod' ,
diflicultés
dans ce système nécessairement pour prin- mais qui ne peut satisfaire que des imbé-
cipe la cupidité. ciles.
Ce seul échantillon fait assez connaître Page r54 et suivantes, l'erreur jansé-
que l'ouvrage jiublié sous le vo'le de l'ano- nieiine sur la stabilité de lu justice est pio-
C57 MES MES 658

posée nvec assez d'élemlue ot peu de ména- pas possible de n'être point prévaricateur et
gcnieiil; on y ilil que !e juste marche con- coupable.
stamment dans la voie de la justice qu'il ;
Page 298, dans une disscriaiion, où sont
est rare qu'un jusli', après s'être relevé, citées ces paroles du concile d'Orange Ne— :

retombe dans quelqu'un de ces péchés qui mo habet de suo nisi mendacium et peccatum,
donnent la mort à l'ême. Les voilà donc ces Mesenguy les traduit ainsi L'homme par sa
:

sectaires qui, quelquefois, exagèrent avec prévarication est tombé dans une .n extrême
tant d'emphase la faiblesse de l'homme, les pauvreté à l'égard de tout bien, qu'il n'a de
voilà qui font ici l'homme si fort si con- , son fond que le mensonge et le péché. Dn ca-
stant, qu'il ne lui arrive presque jamais de tholicjue aurait expliqué le vrai sens des pa-
retomber quand il s'est relevé telle est l'hé- : roles du concile. Il aurait montré l'abus que
résie; uniquement appuyée sur le mensonge, Baïus en a fait, en avançant ces deux pro-
il est impossible que souvent elle ne se com- positions Liberum nrbilrium sine gralia et
:

balla elle-même la vérité seule a le privi-


; Uei adjutorio nonnisi ad peccandum vnlet....
lège d'être toujours invariable , toujours .... Pelaglanus error est dicere quod liberum

uniforme. (irbitrium ad ullum pevcalum rilundum valet.


Page 3hS, on enseigne la môme doctrine Il y aurait établi ([ue la cooiiéralion de la
que feu M. l'archevêque de Tours sur l'a- créature, qui travaille avec le secours de là
mour de Dieu; on suppose (jue dans cet grâce à l'œuvre du salut, ne consiste pas
amour il n'y a point de degré, qui ne soit uniquement à recevoir avec reconnaissance
commandé et l'on pi étend que Dieu veut
;
ce qui lui est départi avec profusion. Enfin,
bien ne nous point imputer à péché de ce que il aurait dit clairement que Dieu, en cou-
nous n'y atteignons pas. Les calvinistes em- ronnant ses dons, récompense de vrais mé-
ploient celle même expression, (|uand ils rites.
disent que les mouvements de la concupis- Après cette suite d'erreurs réfléchies, il ne
cence, même involontaires, sont des péchés, faut pas s'étonner que notre auieur cite avec
mais que Dieu ne nous les impute pas. éloges la Bible de M. de Saey , la prière pu-
Page k6% et suivantes, le janséniste auteur blique de M. Duguet; cl qu'en parlant da
s'échauffe beaucoup à prouver la ttiUte- celui-ci, p. GO du lom. IV, il l'appelle un
puissanre de Dieu sur le cœirde l'homme; grand homme. Tout bon janséniste doit pa-
vérité qu'assurément personne ne conteste, r itre grand à il. Mésengiiy. Mais aussi
et dont néanmoins la preuve lui coûte neuf après toutes b s choses que nous avons re-
ou dix pages veut-on savoir quelques-uns
:
prises, et tant d'autres encore qui méritent
des arguments victorieux sur lesquels il (l'êtrerelevées dans cet ouvrage, on ne doit
s'appuye? C'est, dit-il, que le roi, dans les pas être surpris que des docteurs très-éclai-
lettres écrites aux évéques durant la dernière rcs aient refusé de rajiprouver
tjuerre, a reconnu que la divine providence
Exposition de la doctrine chrétienne, ïn-
gouverne le cœur et les armes des souverains.
struclions sur les principales vérités de la
On voit par là jus(|u'où Méscnguy porte
religion. Dtrechl, aux dépens de la com-
l'érudition. Il a jugé même eel ;iriicie si
pagnie. 1744, six volumes in-12.
important, qu'il lui a donné place dans sa
table, p. 538, en ces termes Le roi Louis : XV Voici quelques-unes des principales er-
rend hommage nu dogme de la toute-puissance reurs qui sont répand'ies dans cet ouvrage.
de Dieu sur les co'urs. Mais qu'eu veut-il Tome I, page 208, l'auteur enseigne clai-
conclure? est-il persuadé comme les autres rement que toute volonté de Dieu réelle et
suppôts de sa secte, que les constitiilion- sincère est toujours accomplie et ne peut
naires renversent le premier article du jam lis être frustrée de so;i effet. En Dieu
symbole? vouloir et faire, c'est la même chose, dit-il,
Dans le tome IV, en parbnl de Salomon, p,\g. 219, el il consacre la ou Ki jiages à dé-
il insinue clairement (p. 470) que la grâce velDpper ce principe fondamenlal du jansé-
intérieure nécessaire lui a manqué dans le nisme. Comme si l'Ecriture, les Pères et les
temps de la tentation La raison, dit-il,
: docteurs de l'Eglise en p.irti( ulier saint
,

l'autorité divine , la vue des bienfaits, la Augustin el s;iinl Thomas, ne connais-


crainte des menaces de Dieu, l'exemple de saient pas en Dieu, outre la volonté tonte-
Barid, son père, tout conspirait à rendre ce puissante et absolue, une volonté formelle et
prince attentif et fidèle : cependant il oublia promptemenl dite, à la(|uelle néanmoins ou
Dieu et ses devoirs.... Tant il est vrai que, si résiste; une volonté réelle el sincère, qui
la grâce ne vient au secours de l'homme, et si n'est que conditionnelle une volonté, en ua
;

l' Lsprit-Sainl ne corrige par sa vertu le pen- mot, que la créature lilre prive de son effet
chant vicieux de notre volonté , tous les l)ar le mauvais usage (ju'ellc fait de sa li-
moyens extérieurs joints aux plus grandes lu- berté.
mières de l'esprit ne peuvent rien, ni pour
Tome II, page 231 Nous n'avons aucun
:

nous détourner du mal, ni pour nous appli-


mérite qui ne soit un don de la pure libéralité
quer au bien.
de Dieu; ainsi point de cooiiéralion de noire
S Ion le même auteur, p. 36, Oza, en part: Dieu .«eu/ fait tout el nous détermine
purtani la main à l'arche pour en provenir invincibb'uienl au bien par sa grâce et :

la chute, se trouva dans nn(^ situation, où, noire volonté n'a de force que pour le mal,
de quelque côté qu'il se tournât, il nu lui était et elle ne peut ni faire ni vouloir aucun bien
659 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. COfl

que par la grâce qui donne le vouloir el l'ac- Peut-on adopter plus crûment l'erreur de
tion (au sens de Jansénius el de Quesnel ). Ba'ius, de Jansénius et de Quesnel sur les
Depuis la page li-2 jusqu'à la page 152, deux amours?
inclusivement, on s'élève avec audace contre Tome cinquième, à la page 501, on lit ces
les censures m
globo. L'auteur ensuite pré- paroles Le sacrifice de la messe est offert
:

sente aux fidèles une foule de prétextes po;!r par les prêtres, au nom de tonte l'Eglise.
refuser leur soumiss-on à toutes les déci- Car le prêtre n'offre pas le sacripce en son
sions de l'Eglise, au moins de l'Eglise dis- propre nom. Il est à t'auiel comme ministre
persée. public de l'Eijlise, choisi el député pur elle
Page 138 Le pouvoir d'excommunier a été
:
pour cette aurjuste fonction. C'est en so7i nom
accordé par Jésus-Christ à l'Eglise; pour qu'il parle et qu'il agit. Ainsi le sa<rifice est
être exercé par les premiers pasteurs, c'est-à- offert par tous les fidèles ensemble et par cha-
dire, les cvéqiies. On reconnaît là le riché- cun en particulier.... D'où l'on conclut (page
risme, qui ne regarde l'Eglise que comme 5îV) (lue to\ts ceux qui savent lire doivent
une république populaire, dont toute l'au- fiire usage de l'ordinaire de la jnesse, et suiv e
torité réside dans la société entière et dans le prêtre surtout depuis l'Offertoire jusqu'à
le consentement exprès ou tacite que cette la Communion; et que le prêtre de son
société donne aax actes de juridiction exer- côté ne peut rien faire de plus conforme à
cé<i par ses ministres. l'esprit de l'Eglise, que de pronancer toutes
Page 183 On ne doit pas aller contre son
: les paroles de la messe d'une voix capable
devoir par la crainte d'une excommunication d'être entendue des assistants. C'est aux
injuste. femmes et aux artisans à remercier l'auteur
Page 181 La crainte qu'a nn chrétien
:
des singulières prérogatives qu'il vent bien
d'unp excommunication injiiste ne doit ja- leur attribuer contre l'esprit et la doctrine
mais l'empêcher de faire son devoir. C'est là, de l'Eglise.
comme l'on voit, renouveler sans 'ludeur la Tome sixième. Vingt pages sont employées
proposition 92 de QuesU'l. à inculquer en diverses manières que la
La doctrine de Mésenguy sur le schisme, cr,iinie des châtiments éternels la plus effi-
pages 188 et 189, répond parfaitement à cace n'arrête que la main et ne peut ja-
l'état présent de la sert.'. On ne peut (dit-il, nriis exclure la volonté actuelle de pécher.
page 190), être schismatiquc malgré soi.... C'est une suite nécessaire du système jansé-i
Quiconque est attaché à l'unité et prêt à tout iiien; car cette crainte ne venant pas de la
souffrir plutôt que de se séparer , ne peut charité, il faut dans ses principes qu'elle
être schismalique. Ainsi l'on ne pourra re- \ienne de la cupidité vicieuse et qu'elle soit
garder comme scliismaliiiues les pélagiens, mauvaise elle-même.
les manichéens, les priscillianistes , puis- Si les nouvelles erreurs sont moins répan-
qu'on ne trouve nulle part (ju'ils aiiut fait dues dans le quairièmc tome de l'écrivain
une séparation volontaire, et qu'en effet ils qucsnelliste, c'est que les matières qu'il y
ont été séparés malgré eux. Les aritns de traite n'en étaient guère susceptibles.
même n'iiuront point été séparés de l'Eglise, Cet ouvrage a été souvent réimprimé;
parce qu'ils ont tâché par des formules cependant il y a contre loi un décret de \'In-
trompeuses d'éviter l'apparence de la sépa- dex (lu 21 novembre 1757; et le pape Clé-
ration. Tous ceux qui font schisme se flat- ment XIII le condamna par un bref particu-
tent toujours de n'en point faire; et ils sont lier du îi juin 1761. Un Italien nommé Ser-
depuis longtemps séparés de l'Eglise, iju'ils rao,(lansune brochure intitulée Deprœclaris
se persuadent encore et tâehenl de per- catechistis, fait de cet ouvr;ii;e de Mésenguy
suader aux autres qu'ils y demeurent atta- un éloge immense et amphigourique : c'est,
chés. selon lui, le catéchisme des caîécliismes, ap-
Tome troisième. Que d'erreurs dans ce vo- paremment parce que l'auteur en établissant
lume sur la loi naturelle, la loi de Moïse l'existence des miracles, en trou vêla preuve la
et la loi muvele, surtout pages 25, 20, 271 plus évidente dans ceux du bien heureux diacre
Depuis la page 123 jusqo'à la pa|;c lil, Paris tom. IV, pag. 393,édil. de Paris, 1777,
on s'elîorce d'établir que nous devons sous en 4 vol.). A ces miracles, il faut joindre
peine de péché rapporter à Dieu cliacune de sans doute celui que .M. Serrao dit très-sé-
nos actions p ir le motif de la charité théo- rieusement être arri\é lors de la condamna-
loa;ale. tion du Catéchisme de .Mésenguy. Le cardi-
Page 71 : Le culte que nous rendons à Dieu nal Passionei avant eu la faiblesse de si-
par la foi, l'espérance, la vertu de relijion, gner le bref de Clément XIII, qui proscrivait
n'est véritable et chrétien qu'autant qu'il a cet ou» rage divin, entra tout à coup dans
pour principe l'amour. une espèce de manie et mourut peu de
,

Page 77 Nous ne connaissons que deux


: jours après Alienatœ mentis indicium in co
:

amours, la charité et la cupidité. Tout vient apparaisse, sudoremque consecutuin ferunt :


de l'un ou l'autre de ces deux principes, et ex eoque die cum corruisset ; morbo levari
l'on ne peut pas en assii/ner un troisième qui deinde nunquam potuil ncque ita nudjos
,

soit mitoyen entre l'un et l'autre. La charité post dies exstinclus est (p. 2â3}. « C'est, dit
étant donc le bon amour, tout ce qui découle un auteur orthodoxe, au milieu de la cor-
de cette source est bon : au contraire tout ce ruption et de la séduction de ces temps
qui fit produit par In cupidité, qui est le malheureijx, que ce parti inquiet, actif et
mauvais amour, est mauvais. fécond en artifices, cherche surtout à oé-
6fil MEZ MIG oei
crier les sources connues d'une instruction que c'est encore au roi qu'en vent le jansé-
sûre, pour leur substituer celle oii coule, nisme; que ce n'est pas seulement l'autorité
sous l'apparence d'une onde pure, le poison de l'Eglise, mais encore l'autorité du souve-
de l'erreur. » rain qu'il prétend renverser; que son des-
On attribue à Mésenguy une des Vies con- sein n'est pas seulement de mettre la Fraïue
damnées du diacre Paris. Il se mêla aussi de au point où est l'Angleterre, quant à la reli-
la polémique jansénienne. En ce genre, il a gion, mais d'en faire, et pour le temporel et
donné : pour le spirituel, une république monstrueuse,
où la communauté ait seule toute la puissance
La constitution Unigenitus, avec des re-
et toute l'autorité. Ceslignes
sont écrites depuis
marques, iii-12.
plus de cent ans. Aujourd'hui, il est certain
Lettre à un ami sur la constitulion Uni- que le jansénisme a contribué à amener la
geiiilus, in-12. révolution de 1793. C'est ce que fait voir
Et d'autres écrits. Voyez \e Mémoire abrège'
M. Louis Blanc, dans le 1" vol. de son His-
toire de la révolution.
sur sa Vie et ses ouvrages, par Lequeux, qui
était aussi de la secte.
« On peut, dit un critique, louer les ou-
MIGNOT iEtiewe), docteur de Sorbonne,
vrages de Mésenguy du côté du savoir, du
et membre de l'Académie des inscriptions,
naquit à Paris en 1C98. Les dictionnaires
style et de l'onction; mais ceux qui aiment
historiques citent de lui les ouvrages sui-
l'exactitude dans le dogme, la conséquence
vants Paraphrases sur les psaumes, sur les li'.
:
dans les principes ,francbise d;ins la
la
vres sapienliaux et sur le Nourtnu Testa-
manière d'exprimer ses pensées, ne trou-
ment, 1754 et 17So, 7 vol in-)2; liéflexions
veront pas ces qualités dans son Abrégé de
sur les connaissances préliminaires au chris-
l'histoire de rAncien Testament, non plus
tianisme; Anali/se des vérités de la religion
que dans son Exposition de la doctrine iliré-
chrétienne, 1755; Mémoires sur Us libertés de
lienne, condamnée par le pape. Ceux qui
l'Eglise gallicane; Histoire des démêlés dt
exigent l'iniparlialilé dans les sentimenls,
la soumission à l'aulorité, la modération
Henry II avec saint Thomas de Cantorbéri;
Traité des droits de l'Etat et du prince sur
dans la dispute, goûteront encore moins ses
les biens du clergé, 2 vol.; Histoire de la ré-
ouvrages polémiques, où il est aisé d'aper-
ception du conrile de Trente dans les Etats
cevoir que les illusions du préjugé l'empor-
caiholiques,2\o\. Ces derniers écrits sont
tent sur sa raison cl peut-être sur ses pro-
de 1750. Le choix des sujets, et encore plus
pres sentiments. »
la manière dont ils sont traités, et dont l'au-
MEZERAI François EUDES de), naquit teur parle, soit des droits du pr nce, soit de
en 1610, au village de Kyc, prèsd'Argeutan, ceux de l'Eglise, ne font pas toujours hon-
en Basse-Normandie, vint se fixer à P.iris où neur à sa modération. Outre ces écrits, il
il se fit appeler Mézcmi, du nom d'un liameau entra dans plusieurs controverses qui firent
de sa paroisse. Il se rendit célèbre par ses du bruit de son temps. Appelant, lié avec
travaux historiques. Plusieurs passages de Débonnaire, Boidat, de la Tour et les autres
ses ouvrages et plusieurs traits de sa vie membres de l.i société dite des Trente-Trois,
ont l'ait penser qu'il aurait joué un rôle il prit part aux écrits sortis de cette société,

dans la révolution française. 11 mourut en et on lui attribue entre autres trois lettres
1083. Nous ne mentionnerons de Mézerai que publiées en 1736, contre le juste milieu à
l'ouvrage suivant : tenir dans les disputes de l'Eglise, par Besoi-
gne. Lorsque Soanen eut adopté la le'tre du
Mémoires historiques et critiques sur divers
P. de tiennes. Sur les err-eurs avancées dans
points de l'Histoire de France, et plusieurs
quelques nouveaux écrits, Mignot prit la
autres sujets curieux. Amsterdam, Jeau-
défense de ces notcveaux écrits, qui étaient
Fred. Bernard. 17.'{2, 2 vol. in-12.
ceux de l'abbé Débonnaire, et dont le grand
Cet ouvrage, publié par le parti, a été con- défaut aux yeux de l'évéque était de com-
damné |)ar M. l'arclievèquc d'Embrun (de battre le figurisme et les convulsions. Mi-
Tenein). Il contient le Mémoire sur le Judi- gnot fit donc paraiire une Réponse, du 22
ciwn Francorum, dont nous parlerons dans sejjlembrc 1736; une suite, du k novembre ;
la suile (pag. Hj4). l'Examen des règles du figurisme moderne, et
On voii ici avec frayeur les suppôts du successivement, en 1737, trois autres écrits
jansénisme attaquer avec la dernière audace suite des précédents, pour combattre l'abus
le Irônc lie Sa Majesté; l'ébranler jusque de ce système et en montrer les illusions.
dans ses l'ondemculs; dégrader la personne Une lettre de plusieurs tliéologiens aux évé-
sacrée; la soumettre à son parlement; dé- gues de Senez et de Montpellier, en date du
velopper ainsi le système des quaranle avo- G février 1737, et une dernière lettre à Soa-
cats, cl le sens affreux de ces paroles énig- nen, du 28 février 1738, sont encore de Mi-
inatiquesdo I). Tbierri qui écrivait en 1712, gnot; qui y couibat d'Etemarc, Uelan et
à M. Pelilpied, qu'il falliiit mettre nos rois Alexis Descssarts. Ces productions, qui
hors d'état de pouvoir exercer, soit par eux, réun es forment un petit volume in-V°, fiicnt
soit pur leurs ministres des injustices pareilles partager à l'auteur "les anatbèmes dont on
à celles qu'il prétendait avoir éprouvées. accablait Débonnaire et sa société. On les
Ces libelles apprennent à (oui l'uiiivcrs appela des socinianisants, et tout le parti
que ce n'est pas au pape seulement, mais contre eux. Mignot ne
/iguriste se souleva
CG3 DICUONNAIRE DES JANSENISTES. CC4

se laissa point effrayer par ces plaintes. 11 motif, le interdire par M. de Beau-
firent
faisait profession d'avoir des opinions trôs- mont. Retiré au Petit-Bercy, il y faisait des
décidées, et nul n'était moins disposé à ju- instructions familières qui eurent de la ré-
rer m rerba mafjistri. Il le prouva dans putation parmi ses partisans. 11 dirigeait
uuu aulre dispule qui ne fut guère moins beaucoup de personnes, et exerçait sans
vive qui^ la précédente. Il avait paru, en pouvoirs un ministère secret. C'était un
17.39, un Traité des prêts de commerce, qui usage introduit parmi les appelants, pour
passait pour être sorti de la société des éluder les règles de l'Eglise. Le confesseur
Trente-Trois, ei dont Aubert, curé deChânos, approuvé n'était en quel<iue sorte que pour la
au diocèse de Mâcon était regardé comme forme; on ne lui confiait quece que permettait
,

l'éditeur. Mais divers renseignements nous ledirecleur véritable (Foî/ezSANSON). Partisan


persuadent qu'il en était vérilablement déclaré de la constitution civile du clergé,
l'auteur, et qm^, s'il avait consulté Boidat et Minard devint, après la terreur, membre
ses amis, le fond de l'ouvrage éiait de lui. de ce qu'on appelait le presbytère de Paris,
Quoi qu'il en soit, après la mort de d'Au- et publia, en 1796, l'Avis aux fidèles sxir le
bert, Alignot revit son Traité, l'augmenta schisme dont l'Eglise de France est menacée,
beaucoup, et le fit paraître comme sien en in-8\ Le P. Lambert écrivit contre ce livre.
1759, 4. vol. in-12. 11 s'y déclarait pour le Minard répondit par un sxipplément à l'Avis
prêt, et prétendait que les scolastiques aux fidèles, in-12. 11 voulait (]ue sans discu-
avaient embrouillé la malière par leurs sub- ter la constitution civile du clergé, on ne fît
tililés. 11 a mis à la fin quelques consulta- point schisme jusiiu'à ce que l'Eglise eût
tions non signées. Ou doii convenir que son prononcé, et feignait d'ignorer qu'elle s'était
livre n'est pas mal fait, et il a servi à la déjà déclarée. 11 se donna beaucoup de mou-
plupart de ceux qui ont adopté depuis le vement pour faire nommer un
successeur à
même sentiment. L'abbé de la Porte soutint Gobel, éloignant ainsi paix au moment
la
la thèse contraire dans ses Principes Ihr'olo- où il paraissait la prêcher. Il contribua aux
(jiques, canoniques et civils sur l'usure, Paris, Annales de la religion, de Desbois à Roche-
1769, 3 vol. in-12. 11 y a dans le 3* volume six forl, et mourut le 22 avril 1798; peu de
lettres, dirigées con\re]e Traité des prêts de temps après son doge fut donné dans les
commerce. C'est peut-être le meilleur ou- j\ouvelles Ecclésiastiques, qui depuis plu-
vrage qui lit été fait sur cette m Uière. Mi- sieurs années s'imprimaient à Utrecht.
gnol '«» défetidit par de courtes observations, MONTALTE (Louis de), faux nom sous
eu 1769, et l'année suivante par une réponse lequel s'est caché l'auteur des Lettres pro-
•lui l'orme le cinquième volume de son vinciales. Vuyez Pascal.
Traité. De la Porte de son côté donna six
nouvelles lettres à un ami, et en 1772. il ajou- MONTAZET (Antoine Malvin de), arche-
ta un quatrième volume à ses Principes.
vêque de Lyon naquit au diocèse d'A-
,

Miunot était mort alors; mais d'autres liéii- gen,en 1712. Etant entré dans l'état ecclésia»
lèrent de ses sentiments, et c'est depuis cette stique, il s'attacha à M. de Fitz-James,
époque que l'on vit paraître un plus grand évèque de Soissons, qui le fit chanoine éco-
nombre d'écrits en faveur du prêt. Mignot làtre de son église, et son grand vicaire, et qui
lui procura une place d'aumônier du roi,
paraît assez hardi et tranchant dans ses
cet évêque étant alors premier aumônier.
assertions. Il ne faut pas le confondre avec
Jran-André .Mignot, chanoine et grand vi- L'abbé de Montazet fut député du second or-
dre à l'assemblée du clergé de 17i2. Nommé,
caire d'Auierre sous M. de Caylus, qui eut la
principale part au Martyrologe, au Bié-
en 1748, à l'évèché d'Auiuit, il fut sacré le
viaire et au Missel donnés par ce prélat, et
2'jaoût de cette année. Il lit aussi parti*; de
l'assemblée du clergé de 1750, et fut chargé
qui est éditeur du discours de sai7it Victrice,
d'y prêcher le discours d'ouverture, où il s'é-
traduit en fr.inçais par Morel. Celui-ci était
leva contre l'incrédulité naissante; il en si-
mort le 14 mai 1770.
gnala les causes, qui étaient, dit-il, les pro-
jMINARD (l'abbé) travailla aux Extraits grès (te la corruption, l'orgueil et l'amour de
des assertions avec Goujel, et publia VHis- l'indépendance. On se servit plusieurs fois
toire d'S jésuites en France, 17G2, in-12. On
des talents du prélat dans cette assemblée,
lui attribue aussi divers écrits des citrés de qui fut assez orageuse, et qui se trouvait eu
Paris, de Rotten, etc. , contre la mor(de des opposition avec le ministère. Ce fut l'évéque
jésuites. Cet abbé Minard est probablement d'Autun qui rédigea les remontrances sur le
le même que celui dont parle Rousseau dans vingtième, auquel on voulait assujettir les
1.' dixième livre de ses Confessions, et qu'il biens ecclésiastiques il y réclamait forte-
:

avait connu à Montmorency. Minard y pas- ment en favi urdes immunités qu'un longue
sait les étés avec un abbeFerand, tous deux possession semblait avoir assurées au cl«!i gé.
déguisés et porlaut l'épée. Rousseau. croyait En 1752, il adiiéra, ainsi qu'environ quatre-
qu'ils rédigaient la Gazette ecclésia'^tique. vingts de ses collègues, à une lettre du
MINARD (Louis-Guillaume) , naquit à 27 juin, adressée au roi par dix-neuf évéques
Paris en 1725. entra dans la congrégation de réunis à Paris, contre nu arrêt du (larlement,
la doctrine chrétienne, prononça un panc^ injurieux à .M. Languel, archevêque de Sens.
gyrique de saint Charles, où l'on reconnut M. de Montazet ne se montra |:as moins
des traces de jansénisme. Ses opinions et attaché aux m.iximes de •on corps dans l'as-
son zèle, et peut-être eucorc quelque autre seuiblée de 1755; il rédigea un uiémoirc so-
, ,

C6t» MON MON G66

lide et pressant sur un arr<';t du parlement ce droit, comme évêque d'Autun et admi-
de Pans, dans une affaire qui faisait alors nistrateur du spirituel et du temporel de
beaucoup de bruit, savoir le refus de snere- Lyon, le siège vacant. Mais quand il en au-
nienl fait à un chanoine d'Orléans, appelant, rait eu le droit rigoureux, ce qui était loin
nommé Cougniou. Le prélat fut, dans celte d'être 'énèraleraent avoué, ce jugement pré-
assemblée, du parti qu'i>n appela des Feuil- cipité à l'égard d'un collègue, son ancien
lants, parce que le ministre de la Feuille dans réjiiscopal, et alors exilé, parut bles-
était à sa (été parti qui d'ailleurs se pro-
:
ser toutes les convenances. 11 y eut dans le
nonçait aussi en faveur de la bulle Uniye- clergé un soulèvement général contre M. de
nilu's, et contre ceux qui refusaient de sy Monlazet. Les asseniblées des provinces, qui
soumettre. L'évêque d'Autun haraiiirua le se tinrent peu après, pour nommer à l'as-
roi pour la clôture, et dans sou discours, il semblée extraordinaire du clergé de 17.58,
dé)dora les maux de l'Kglise et les préven- voulaient qu'on obligeât ce prélat à réfor-
li(in.i des parlements, qu'on avait vus s'élever mer son ordonnance; M. de Beaumont sur-
contre nos jugements lis plus irrévocables en tout réclama contre un acte qui protégeait
matière de doctrine, usurper la dispensation la désobéissance et favorisait la révolte. Ses
de nos saints mystères juger des dispositions
,
mémoires furent peu écoutes, et la cour fit
qu'ils exigent, suppléer la missiun léi/itime en sorte que les assemblées du cierge qui
des pasteurs, troubler la paix du sanctuaire, suivirent ne s'occupassent pas de cette affaire.
et disposer en maîtres de ce i/u'il y a de plus Le nouvel archevêque de Lyon, car M. de
spirituel dans la religion. Il exprima la dou- Montazel fut institué en celle qualité', le
leur de l'assemhlée, de n'avoir i)u olitenir le 23 août 17.58, trouva dans la faveur de la
rappel de tant de \ ictimes d'une proscription cour, dans l'appui du parlement et dans les
riftoureuse, et insista sur la nécessiié d'ex- applaudissenientsd'un parti, uneconsolalion
pliquer une loi dont on abusait (la déclara- du blâme de ses collègues. Il essaya de sejus-
tion du 2 septembre 17o4.j d'effacer des ju-
, dans une lettre de M. l'arcltevéï/ue de
tifier
gements désavoués par la justice comme par Lyon, primat de France, à M. l'archet éqtie de
la religion, et de fermer les portes du sanc- Paris; L)on, 17()0, in-V de 1C8 pages. Dans
tuaire à la tacite i/u'on voulait lui imprimer cette lettre, qui fut attribuée aux ahliés Hook
par l'arrêt rendu dans l'affaire d'Orléans. et Mey, on exposait les laits tout à l'avantage
Nous reniari]Uons ce langage el ce zèle de de M. de Monlazet, et on exaltait les droits
M. de Montazel à délendreles droits de l'E- de sa primatie. M. de Monlazet crut les re-
glise contre d'injusies entreprises, parce que lever encore en prenant le titre de primai de
nous allons le voir prendre subileinent une France, tandis que ses prédécesseurs s'inti-
autre couleur. On était alors au plus fort des tulaient printats des Gaules. Les parlement»
disputes entre le clergé et le parlement. La et les jansénistes appuyaient ses prétentions
cour, f;iible et incertaine dans sa ujarche, el le prélat, devenu ainsi l'instrument de
exilait tantôt des évéi|ues, tantôt des magis- ceux mêmes dont il avait autrefois signalé
trats. On suscitait des tracasseries à M. de les écaris, se trouva engagé dans une roule
Beaumont, archevêque de Paris, et un cou- d'où il ne lui fut plus possible de s'écarter.
vent d'hospitalières, établi rue Mouflelard et 11 faisait cause commune avec M. de Filz-
poussé sans doute |iur d'insidieux conseils, James et avec une très-petite minorité d'é-
harcelait obstinément ce prélat. Le parle- vêques ; il avait adopté un système particu-
ment s'empare de l'affaire et ordonne aux
, lier sur les affaires de l'Eglise, reconnais-
leligieuses de procéder à l'élection que l'ar- sait l'autorité des constitutions des papes, et
chevêque leur défendait de faire elles .se ; favorisait néaLimoins le parti qui leur était
hâtent de déférer à un ordre qu'elles avaient contraire.
peut-être provoqué. Le prélat les menace lA'tte conduite lui attira quelques morti-
de censures canoniques, et interdit leur fications de la part de ses collègues, entre
église. La cour veut qu'il rétracte cette me- autres, a l'assenjblécde sa province, en 17C0.
sure cl sur son relus , il est exilé dans le
; , En 17()i, il fil un nouvel essai de ses préten-
Périgord. Le cardinal de Tencin, arehevéque tions contre rarclievé(iue de Paris. Celui-ci
de Lyon, étant mort sur ces entrefaites (le ayant refuséou plnlôtdilîérérexhumalionde»
2 mars 1758), on imagina de profiler de cette Ossements déposés dans les chapelles de quel-
circonstance pour protéger les filles opi- ques petits collèges que l'on venait de sup-
niâtres auxquelles on prenait un inlérêl,si primer on eut recours à larchevêque de
,

vif. Le bruit jiublic dans ce temps-là fut qu'on Lyon, qui rendit, le 1!> octobre 17()V, une or-
avait oll'ert à M. de Monlazetle siège de L\on, donnance pour autoriser l'eNlii'mation , et le
à condition (ju'il crisserait, comme primai parlement le seconda par ses arrêts. M. de
l'ordonnance de l'archevêque de Paris. Le Beaumont lit à ce sujet des représentations
16 mars, l'évêque d'Autun fut nommé par le au roi, et se plaignit de la précipitation qu'on
roi à l'archevêché de Lyon ; les hospita- avait mise a cette afl'aire; el il e-t vr i (jue
lières lui présentèrent de suile leur reciuéie, le parlement ne le ménageait guère, en même
et, telle était l'impatience (|u'on a>ait de les temps qu'il couvrait l'archevêque do Lyon
soutenir, que le 8 avril, avant d'avoir reçu de touie sa |)['oteclion.
ses bulles pour Lyon, M. de Montazet l'es Ce prélat avait eu, en 1763, des démêlés
autorisa à passer outre à l'ordonnance el avec les olfieiers delà sénéchaussée de Lyon,
aux monitions de leur archevêque, et à pro- relativement au choix des maîtres qui de-
céder à leurs electious. il préleudil qu'il avait vaient rcu:^)luccr les jésuilet dans Us cul-
,

6U7 DlCT10NN.\mE DES JANSENISTES. 608

léges de celte ville. Il exposa les mqlifi de usage dangereux pour la dissipation et la
sa conduite dans une Lettre pastorale, du perte de temps avant d'entrer en théologie
:

30juinl7!i3, n-i° de 39 p^iges el le p irle-


;
à Saint-lrénée, il Tillait une année chez les
menl de Paris, se hàlant de venir à son se- jacobins ou à l'Oratoire , et avant de rece-
cours, sup'irima, par un arrél du 18 juin voir la prèlrise, les diacres étaient encore
d la même année, uii écrii imprimé à Lyon oblif;és<rullor plusieurs mois à Saint-Juscph,
ci'utrc
^. ...il rarchovêquc
.i,.>,..^.i.^i.^ dans
U....C celle
^^>.v. affaire.
«..«..,.. Au
..- où la doctrine était la même que d.;ns les
surplus, ce fut celle lettre pastorale, pour le deux autres mtiisons. M. de Monlazet pré-
dire en passiinl, nui donna lieu à la lettre tendit qu'il élait le premier administrateur
de l'arclieve'qiie de Lyon, dans laqudle on des biens de ton séminaire, et il s'en flt adju-
iraite du prêt à inlért't ; l~Go, in-S", attribuée ger les revenus, dont il disposait à son gré;
à l'rosl lie Kojer. Le prélat y disait inci- plus tard même il voulut renvoyer MAL de
deiiimciit que l'Oiatoire n'avait sur le dépôt Saint-Snlpice; une puissante inlercession le
de l'argenl d'aulr- doctrine que celle du força de les laisser tranijuilles (1)
clergé de France, doctrine la seule sûre, la Les niaudemenis publiés par ce prélat sont
seule qu'il faut mitre indépendamment de nombreux et généralement assez étendus.
ti ui incoiivénieut Umportl. L'avocat Ijonnais Nous n'indiquerons que les plus remarqua-
en prit occa-ion de défendre les pratiques bles : le mandement du 12 février 1737, sur
des négociants sur le prêt la pénitence , avec un mandement pour le
On ne voit point que M. de Montazet ait juhtlé {^X. de Monlazet était encore alors
pris part publiquement à ce qui se fit pour évèqued'Aulun); une lettre pour la convoca-
ou conire les jésuites, lors de la proscription tiond'unsynode, indiqué pour le30avril 1760;
de la socielé mais il donna, le i'* décem-
; les mandements pour les carêmes de 1768 et
bre 17G2, un mandement et instruction pas- 17C9,et pour les jubilés de 1770 et 1776 ces :

lorale contre Cliistoire du peuple de Dieu , derniers surtout ionl tout à fait dans le goût
par Berriiyer, in-12 de 212 pages. Il y carac- dtS écrits que les appelants ont publiés sur
lérisail fort sévèrement cet ouvrage, cl cun-
-
cette
:i— on y rappelait
" matière :
„.i..:. i _„ „_
les quatre ar-
dairjnait, ainsi tjue le Commentaire latin du ticles de 1682, qui n'avaient cependant aucun
P. Hardouin sur le Nouveau Testament, et trait au jubilé; on s'y élevait contre les
renvoyait à la censure de la Faculic lie maximes ultramonlaines , et on y affectait
théologie de Paris et à l'instruction pasto- d'ailénuer l'eiïet des indulgences. 11 est assez
rale de M. de Filz-Jauii s, sur le n.éme oh et. vraisemblable que le P. Lambert a eu part à
Il parut un Examen du mandement de l'ar- ces mandements on le regarde aussi comme
:

chevêque, iiC pages iu-i"; cet écrit fut con- l'auteur de l'instruction j.nslorale sur les
damne au f u, par arrêl du parlement de sources de l'incrédulité et les fondements de la
Paris, du 22 lévrier lT6i, comme tous eeuK religion, in-i° de 200 pages, que l'archevêque
qui paraissaient alors en laveur lies jésuites. donna sous la date du 1" février l';76. Il y
M. de Monlazet fut un de. quatre évéques a de belles choses dans cette instruction et ,

qui n'adheièrent point aux actes du clergé elle fut fort applaudie, jusqu'à ce qu'on eùl la
de 176a; il avait beaucoup de confiance tn malice de la faire imprimer, en mettant en re-
l'abbé Mey, avocat tanoniste, qui jouissait gard des passages du traité des Principes de
alors d'une grande rtputation, et qui était la foi chrétienne, ilc Duguel, 3 vol. in-12,
du même âge que lui. Mey, né à Lyon, élait avec tilre Plagiats de M. l'archet-îque. Il se
:

un des écrivains Ks plus féconds du parti irouve en effet qu'en ])lus!eurs endro.ts. Du-
appelant il avait part aux Nouvelles Ecclé-
;
guetaviiil éléassezexaclement copié, et qu'en
sia. tiques, et on croit qu'il prêta sa plume à d'autres il était abrégé d'une manière tiès-
l'archevéque eu plusieurs occasions. Il pas- reconnaissabie. C'est le r))ême ordre, ce sont
sait souvent ses \acances à sa campagne les mêmes réflexions les mêmes preuves et
,

d'Ouliin.s. Le prélat a^iiela aussi à Lyon souvent les mêmes expressions. Nous avons
plusieurs théologiens déclarés pour la même élé curieux de faire nous-même la compa-
cause, comme les oraloriens Valla Guibaut , raison, et nous avons trouvé l'emprunt trop
et Labal , et les dominicains Gaussanel visible et trop fréquent pour être contesté.
Chaix et Crêpe. li fit donner à l'Oratoire le Cepcudanl, M. de Montazet se lassait d'être
collège de la ville occupé autrefois par les divisé de ses collègues. La disgrâee des par-
jésuites. Le séminaire baint-lrénée, dirigé bmcnts, en 1771, le laissait sans appui. 11 fit
par MM. de Saint-Sulpice, avait joui de la donc ('ueiijues démarches pour tè rappro-
confiance des précédents archevêiiues. M. de cher de M. deBeaumunt, et depuis, ces deux
Montazet les molesta en toute rencontre. 11 prélats se virent. Le premier résultat de ce
établit pour les séminaristes l'armée de ville, changement fut que M. de Mçntazel, qui n'a-

(\) Le 2-2 juillet 17l)b, une semence de la séné- tendit qu'il n'avait | as toutes les conditions requises,
chaussée de Lyiin connanina an leu une lirocliure in- et on aiiaqua l'union du sé:iiinaire de Lyon à l'uni-
lilulée : Les clénonciaeun secri:ls clénoïicés au public, versité de Valence, comme n'ayant élé prononcée,
en 1737, que par îles leiire-paienles non enregis-
48 pages in-li; brocliuii; dirigée conire révé|iie
trées. Ce fut l'obiel (i'un mémoire publié eu
17S4, et
d'Egée, sufTrag.oii de Lyon, ei coiilrc les (iirecieius,
du séiiiiiiaiie isaint-lién'ée. Ce séiiiinaue élait agrégé signé Mey, Gerbler, Targei, Blondet, Picart et de
à l'université de Valence. Leurs eniieuiis, i qui cetie Bonnières. Le puiement de Paris rendit, le 18 mars
agrég;!iii>n déplaisait, s'elli;rcèrcni de la Caire casser. ) 7So, un arrêt qui rendit nuis les grades de l'abbé
Un abbé Billet, gradué en l'nniversiié. ayant jeié suu Biilel.
dévolu sur une cure, elle lui fut disputée. On prè-
6C9 MON MON 670

vait été d'aucune assemblée du clergé de- auquel chapitre métropolitain se soumit
le
puis 1755 , fut élu pour colle de 1772. Il fit le 13 novembre 1776. Plusieurs se montrè-
dvs rapports sur des mcsuri-i prises contre rent pposants à celle délibération, et il pa-
I

quelques ordres religieux il présenta un


; rut un écrit intitulé : Motifs de ne point ad-:
mémoire au roi sur les mauvais livres. On mettre la nouvelle liturgie de M. l'archevêque
remarqua au«si qu'il s'éleva contre un arrêt de Lyon, ia-12 de 13G pagix. C t écrit, q;!!
du parlement de Paris, en 17C9, en faveur ne pariiît pas d'un Ion modéié, fut condamné
d'un religieux qui rôclamail contre ses vœux. au l'eu par un arrêt du parlement de Paris,
L';irchevéquc dit qu'un tel arrêt était une du 7 février 1777. L'archevêque avait un
inlraclion aux principes qui assurent aux autre rojet auijuel il attachait beaucoup
!

jugc^d'égliseseulsia connaissance descanses d'importance c'était de donner de nou-


:

concernant les sacrements, les vœux cl au- veaux livres pour l'enseignomrnt dos sémi-
tres malières purement spirituelles. Il se naires. Il chargea le P. Josiph Valia, de
plaignit aussi d'arrêts rendus par les parle- rOi atoire, de composer ur.e théologie et une
ments de Rouen et de Bordeaux, en faveur phil sophii", en recommandant seulemenl à
d'ecclésiasliques auxquels leurs évéques ce pr(desseur de modérer son zèle et de ne
avaient refusé le visa. point trop laisser paraître ses sentiments en
C langagi! aurait pu faire croire que M. de
' faveur du jansénisme. Les amis de Valla
Montazel revenait sur ses pas; mais sa con- assurent que ce sacrifice lui fut Irès-i èni-
duite dans l'administrai ion do son diocèse blo cependant il trouva les moyens d'insi-
;

(ul toujours la mémo et il continua de fa-


, nuer en plusieurs endroits ses idées favori-
voriser le parti qui l'avait fait tomlicr dar.s tes. Les Institutions théologiques parurent
ses fllets. En 17i'8, il donna un Catéchisme, en latin, Lyon, 1782, 6 vol. in-12, sans ap-
qui ne parut pas exempt d'affi'clalion sur I
robalion et sans mandement ce n'était ;

quelques poinis, el qui fut adopté en 178G, qu'un essai. Les professeurs, et même ceux
par Ricci et par trois autres évéques de Tos- de Saint-Sulpice fur. nt invités à présenter
cane, lorsque l'on travaillait à introduire le leurs ol servations sur l'ouvrage ; ils le
jansénisme en ce pays. Ce CatécUisinc ayant Orinl, et on leur promit d'y avoir égard.
été attaqué par une critique en forme de dia- Mais les corrections auxquelles l'auteur
logue, le prélat la condamna par un mande- consentit, deviurenl illusoires par ses artifi-
meni et iitslrurtion pastorale, du G novem- ces s'il ôla dans l'exposé des thèses ce qui
:

bre 1772, in-4° de Vil pages, et in-12 de 29{j paraissait favoriser Irop ouvertement le jan-
pages, qui fut fort loué par quelque-; jour- sénisme, il eut soin de Tmculqucr plus bas
naux du temps. Il y a lieu de croire que dans la réponse aux objections, et l'es^^i^
celte instruction, ou au moins le fond, est de celle théologie resta le môme. On y évita
encore du P. Lambert. Klle donna lieu à de s'expliquer sur des questions importiu-
quel([ues observation:! (]u'une feuille non tcs cl de parler des décisions les plus solen-
suspecte assurait avoir été accueillies avec nelles. En 178i parut la. seconde édition,
une espèce de triomphe par le plus grand nom- ainsi arrangée (2) elle porte en tète un
:

bre des ecclésiastiques du dioct'se; et il est mand ment de l'archevêque, en date du IG


vrai qu'avec de l'esprit, dis qualités esti- août de celle année. On y ordonnait rensei-
mables el un caraclère généreux, M. de gnement de celle théologie d.ins les écoles
Montazel était peu aimé dans son diocise, du diocèse, et on assurait qu'elle avait été
à cause de sa prédiicclion pour des gens de rédigée avec le soin, l'exactitude, la matu-
parii et de son penchant à innover el à do- rité cl la sagesse nécessaires. Peut-être
miner. Il eut de longs ditïérends avec son élail-ce Valla (lui faisait ainsi l'éloge de son
chapitre, dont il voulut changer les usages propre ouvrage. On liouve à la suite du
et abolir les privilèges ce fui l'olijet duiie
; mandement une liste des livres à cnrisulter
ordonnance du 30 novembre 1773 (1), qui sur les différentes questions de théologie. Il
statuait sur la résidence des chanoines, sur y a une certaine aiïeclalion à citer dans
l'assistance aux ofiices, sur les distributions Civile liste des ouvrages des appelants el des
et l'égalité des prébendes. Le chapitre qui se auteurs favorables à ce parti Serry, Du- :

prétendait exempt, appela comme d'abus de guet, Drouin, .luenin, etc. L'instruction pas-
ce règetncnt, el lil paraître, en 177.V un , torale contre llardouin et lierruyer. réJigée
mémoire rédigé par l'avocat Courtin, el qui par Goursin, sous le nom de l'évêque de
ne peignait pas la conduite du prélat sous î^oissons, y est indiquée sept ou huit fois
des couleurs très-favorables. Il y eut un sur des questions différentes. On y nomme
autre mémoire eu réponse, sous le nom du aussi l'instruction pastorale d" M. de Rasli-
syndic du clergé, in-4 de 130 piges, el un gnac sur la justice chrétienne les ouvrage^ ,

mémoire pour l'archevé(|ue. Les tribunaux de Pithou el de le Merre, un recueil de piè-


relrnlirent de ces querelles. ces sur le mariage du juif lîorach-Lévi les ,

M. de Montazel, qui avait à cœur de chan- Lettres ihéologiqu' s sitr la distinction de la


ger tous les livres liturgiques de son dio- religion naturelle et de la religion révélée, el
cèse, donna en 177G un nouvciu Bréviaire, d'autres écrits sortis du sein de l'apoei. La

(1) Ordonnance de M. l'archevêque de Lyon, por- (2) Elle a pour titre ; Inililutiones Ihcotogicœ, au-
tant règlement pour le chapitre de l'église priniaiinte, ctoriiale D. V. arêhiepheopi Lngdunensis, ad utum
tur le réquisitoire du promoteur; Lyon, 1"75, ill-4* de sctiolarum suce diœcesis editœ ; Lyon, 17X4, C vol,
43 pages, el in-12 de S3 pages. jn-12.
,

C74 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. «78

inéine année, les Institutions philosophiques, lespauvres ouvriers qui manquent de travail,
aussi en lalin, parurent à Lyon, en 5 vol. 1788, in-4'. La fin de sa vie fut troublée par
in-12, dont '2 pour la ])hysique il y avait
;
des chagrins domestiques et par les éclats
aussi au commencemenl un mandement de scandaleux de quelques convulsionnaires.
l'archevéïiue. 11 s'aperçut peut-être alors des tristes résul-
Il avait exigé que les professeurs du tats de l'imprudente protection qu'il avait
séminaire Saint- Irénée enseisnassent sa accordée à un parti. Lyon, Montbrison ,
théologie, et ils ne s'y soumirent iiu'aprè» Saint-Galmier, eurent des convulsionnaires
avoir pris l'avis des prélats les plus éclairés, et des prophètes; une fille fut crucifiée, le
entre autres de M. de Pompignan, évéque de 12 octobre 1787, à Fareins, près Trévoux, en
Vienne; mais ils y joignirent des explica- présence de quarante personnes, et le curé
tions qui suppléaient à ce qui était omis du lieu, Bonjour, fut accusé d'avoir présidé
dans l'ouvrage, ou qui en redressaient les à cette scène. Un cri général s'éleva contre
inexactitudes. Les jeunes gens prenaient cet excès de fanatisme, et l'autorité en
note de ces explications, et l'archevêque poursuivit les auteurs. Ce fut au milieu de
qui en fut instruit, se montra très-blessé de ces scandales que M. de Monlazet mourut à
re correctif, qu'il ne put empêcher. On porla Paris, le 3 mai 1788, à l'âge de soixante-
bieitot un autre coup à la nouvelle produc- seize ans. Il avait occupé le siège de Lyon
tion, dans des Observations sur la Throlofjie pendant trente ans, et eut le malheur d"y
de Lyon, 178G in-12 de 127 pages. Elles
, avoir fomenté des disputes que l'on n'y con-
étaient de l'abbé Pey, chanoine de l'Eglise naissait pas, et dont les suites subsistent en-
de Paris et auteur du traité De Vautorilé des core. Outre l'archevêché de Lyon, il jouis-
deux puissances. Il y signalait dans quatre sait de l'abbaye de Moustier en Argonne et
lettres le^ artifices, les réticences et les prin- de celle de Saint-Victor de Paris, dont le
cipes faux du nouveau théologien, et il fai- palais abbatial lui procurait une résidence
sait Voir que le jansénsme s'y retrouvait agréable dans la capitale. Il avait été reçu à
sous d'adroits déguisements (1). L'auteur des l'Académie française en 1757. Le diocèse da
Nouvelles Ecclésiastiques ayant critiqué ces Lyon, vu son étendue, avait le privilège
Observations dans ses feuilles des 11 et 18 d'avoir des évêques sufl'ragants pour aider
décemtire 178G, l'abbé Pey joignit en 1787, à l'archevêque dans les fondions épiscopales
une deuxième édition de ces mêmes Oliser- Deux prélats eurent successivement ce titre
valions, une Réponse uu (/aselier janséniste; sous M. de Montazel, savoir M. liron, évé- :

le tout forme un in-12 de 243 pages, en y qne d'Egée jusqu'en 177(j, et depuis cette
comprenant ia Lettre d'un séminariste, qui époque M. de Vienne, évéque de Sarepta.
est à ia suiie. On prétend ((ue c'est Vaila L'un et l'autre ne partageaient pas les sen-
lui-même qui avait fiiit les deux articles ci- timents de l'archevêque, et s'eflbrcèrent en
dessus dans les Nouvelles. D'un autre côl il • plus d'une rencontre d'atténuer les effets du
parut uiiC Défense de la Théologie de Lyon, système «lu'il avait adopté. Dès qu'il fut
ou Réponse aux Observations d'un anonyme morl l'ordre ancien fut rétabli. M. de Mar-
contre celte Ihéohigie, 1788, in-12 de 413 beuf, évéque d'Aulun, ayant été nomme q
pages. On dit que l'auteur était un augusli- l'aichevêché de Lyon envoya dans cette
,

nien, mais soumis aux constitutions contre ville l'abbé Hemey, architliacre d'Aulun et

le jansénisnie (2). son grand vic.iire qui se c mcerta avec


,

Enfln, en 1787, M. de Monlazet donna un l'évèque suffragaiit. On rétablit la signature


nouveau Rituel; il l'annonça par un mande- du Formulaire, on supprima l'enseignement
ment du 30 mai. On remarqua qu'il n'enjoi- de la nouvelle Théologie, on éloigna les plus
gnait pas de s'en servir, comme il l'avait fait ardents des opposants, on changea les pro-
])our le Bréviaire et pour la Théologie, et fesseurs, et ce diocèse, dont on avait fait la
qu'il se contentait de le proposer pour servir place forte du jansénisme, se retrouva en
de règle dans l'exercice du ministère. Le der- harmonie avec le reste de l'Eglise de France.
nier écrit du prélat paraît être une Lettre Quelques clameurs se firent entendre, et au-
pastorale pour exhorter les fidèles à secourir jourd'hui méoie quelques voix, rares et fai-

(1) Ces Observalions ne sonl cependaiu pas parl'ai- ministres de Charles III; elle a été prohibée récem-
leuienl exactes. Pey y présentait comme un article ment par les soins d'un prélat aussi zélé qu'instruit,
de lui la volonté de Dieu de sauver tous les liomuies. AI. Casiillon y Salas, évéque de Tarazona. Dans les
Voyez sur ce que l'on doit croire, à cet égard, Pays-Bas , Feller attaqua plusieurs lois cette théo-
VAiierlissenieiii sur le livre des Réflexions morales, logie dans son journal nous avons vu une réponse
;

par Kossuel. § IG. qui lui fui faite par l'abbé Bigy, prélre fiançais, dé-
(2) La Théologie de Lijoii, proscrite en France, se porié par sniie de la réviduljon. Celte réponse, peu
réfugia dans les pays étrangers, on l'esprit de parti connue en France consisie en deux lettres, du 25
,

lui donna nn instant de vogue. Ricci rinlroiluisit en novembre 1793 et du 13 lévrier 17',ti. L'auteur ren-
Italie; mais elle fut condamnée par un décr'-t de voie à la Défense de la Théologie, citée plus liam; il

riudex, du 17 déceinlir.- I7y-i, et le grand duc Fer- esld ailleurs modéré, et lie avantage de quelques
dinand, en Toscane, la fil retirer des séminaires, à a-senioiis peu exactes de Feller. La ihéologu; de
la sollicitation du nonce et des évêques bien inien- Lyon est aujourd'hui aliandoiuiée; elle n'avait pas
tionnés. A Naples, où on l'avait iniprin)ée elle fut
, même le mériie d'une bonne latinité. Ce n'est, à pro-
interdite lors <le rarran^'e,meni de Ferdinand IV avec liremenl parler, que du lalin en français, ei on n'y
l'ie VI. En Espagne, elle b'é'ait insinuée dans les trouve ni inversions, ni tournures des bons auiems.
universités, grâces à l'esprit qui auiniait plusieurs des
675 MON MON 6/>i

bïes, à la vériié, viennent de s'élever pour trop long, on se borne à indiquer ceux qui
cxiiller lo systrriio suivi par M. de Monlazet. suivent :

Mais les faits parlent plus haut que ces élo- Il page 13, que l'Eglise approuve et
dit,
ges intéressés il est iiotoiri^ qui- le
: prélat désapprouve les mêmes auteurs. Pag(!s3, 14,
avait conire lui le plus grand nombre des 23, 23, 2G et 03, (jue révi'leiice d'un parti-
ecclésiasiiques de son diocèse, et nous avons culier le peut dispenser de la croyance inté-
vu ses partisans inèuies l'avouer. Il avait rieure.
également contre lui ses collègues; et les Page 9, il donne comme un nouveaudogme,
illusions et les excès qui éclalcrenl à la fin au(]uel a eu raison de s'opiioser, l'insépa-
il

de son épiscopal déposent fortement cjnlre rabiliiédu droit et du fait de Jansénius, quoi-
la marrlie de son aiiministration. que l'Eglise, par ses décisions réitérées, les
ail unis d'un nœud indissoluble. Ijifin, page
MONÏEMPUYS. Voijez Petit.
76, il prétend que, selon plusieurs théolo-
giens, saint l'homas n'a pas cru d'autre né-
]\IONTG.\ILI>ARD (Piiîrre-Jean-Fiiançois
cessilé opposée à la liliené et an mérite, que
DE PEHCIN DK),évéque de Saini-Pons, naimit
l'impuissance de vouloir et de ne pas vouloir.
le 2!) mars l()3;i, de Pierre de Percin, baron
Et non-seulement M. de Saint-l'ons donne
de Montgaillard, gouverneur de Blême dans
ainsi atteinte au droit, sur la troisième pro-
le Milanais et décapité pour avoir rendu cette
position mais, ce qui est pius pernicieux, il
place faute de munitiiins. La mémoire du ;

fournit encore des expédients pour les soute-


père ayant clé rétablie, le fils fut élevé aux
nir toutes, parla liste qu'il mil à la fin iln son
honneurs ecclésiastiques. Il termina sa car-
mandement des termes équivoques dont, se-
rière en 1713.
lon lui sont composées les cinq proposi-
,

Du DROIT ET DU DKVoiR dm év 'ques du régler tions.


les offices divins dans leurs diocèses, suivant Par le précis du mandement de M. de Mont-
la tradition de tous les siècles, depuis Jésus- gaillard, il est aisé de connaître que l'accep-
Christ jusi/ti'à présent , in-8". lalion qu'il semble faire de la bulle de (élé-
Mis à {'index, donec corrigatur. ment XI, étant accompagnée d'une si hardie
justificationdu silence respectueux, est une
Mandement de M. Vévéque
de Sninl-Pons,
vraie dérision; et en un mot, que cet écrit
touchant l'acceptation de la bulle de N. S.
est une espèce de manifeste qui tend à per-
P. le pape Clément XI sur le cas signé par
pétuer lelroublede l'Eglise et (lell-tat. Aussi
quarante docteurs ; avec la juslificalion des
ful-il condamné par un bref du 18 janvier
vingt-trois éréques qui , voulant procurer
1710, avec trois autres écrits du même pré-
la paix à l'Eglise de France en 1GG7, se
lat adressés à M. de Cambrai. Il fut même
servirent de l expression du silence respec-
question, dit .M. Picot, de soumettre l'auleur
tueux , pour marquer la soumission qui est
à unjugemiMit canonique.
due tt'X décisions de l'Eglise sur les faits
non révélés, avec les moyens de rétablir à Lettre... à Mgr l'archevêque de Cambrai, oit
présent cette paix. 1706, dernier octobre. -
il justifie les dix-neuf évéques qui écrivi'-
Le seul titre de ce mandement est une . rent, en 1GG7, au pape et au roi, etc.
preuve indubitable qu'il est l'ail pour com- Réponse à la lettre de monseigneur l'archevê-
battre la bulle de Clément XI, Yinecim Do- que de Cambrai.
mini Snbdoth , et pour justifier ce qu'elle a
condamné dans le fameux cas de conscience. Nouvelle lettre de monseigneur Vévéque de
\ oici les quatre principales erreurs auxquel- Saint-Pons, qui réfutecelles de monseigneur
les se réduit tout cet ouvrage. 1" Selon M. de l'archevêque de Cambrai, etc., 1707.
Saint-Pons riiérésie du livre de Jansénius
,
Ces trois écrits ont été condamnés par un
n'était pas encore condamnée, et la question brefdeGlementXI,du ISjanvier 1710, comme
de droit était encore en son entier. On n'a» ait contenant des docirinesel propositions faus-
condamné ((ue le pur calvinisme. 2° On ne ses, pernicieuses, scandaleuses, sédiiieuses,
doit aux décisions de l'Eglise si>r les faits téméraires, schismaliques, sentant l'hérésie,
dogmatiques non révélés aucune soumission et tendant évidemment à éluder la constitu-
d'esprit, mais seulement celle du silence res- tion récemment publiée pour l'extirpation
pectueux (Première édition, in-i", p. 3, 3'i, de l'hérésie jansénienne.
!)0, G9, 77). 3" On peut jurer en signant le Feller dit a Montgaillard : qui dans l'af- ,
formulaire purement et simplement, (|uoi- faire (lu Formulaire se déclare ])our les qua-
qu'on ne croie pas ce qui y est contenu tou- tre évéques refraclaires, et (jui écrivit en fa-
chant le livre de Jansénius (pag. kl, 48, W). veur du Itituel d'Alais, paraît être revenu
k° Le fait de Jansénius étant une question sur la lin de ses jours à d'autres sentiments,
des plus frivoles, elle ne peut être un fonde- comme le prouve une lettre de sa main trou-
ment légitime à l'Eglise pour fulminer au- vée dans les archives du Vatican. »
cune censure.
Ainsi M. de Saint-Pons ne recevait la bulle MONTGERON (Loiis-Rasile CARRÉ de;,
qu'après avoir justifié tout ce (lu'elle con- naquit à Paris en IGSIi, d'un maître des re-
damne, et après avoir rétabli tout ce qui fuit quêtes. Il n'avait que xinqi-cini ans lors.|u'il
le j.insénisme. acheta une cbiriie île conseiller au parle-
Il est encore bien d'autres articles à rele- ment, où il s'aciiuit une sorte de réputation
ver dar>s cet oit,'rage mais |iour n'être pas
; par son esprit et ses i]'ialilés extérieure»
, ,

6?5 DlCTIONNAmE DES U1SSENISTE= C78

Plongé dans l'incrédulité et tous les vices qui grand scélérat, pour une âme basse et timide,
la font naître, il en sortit tout à coup pour atec un orgueil ridicule, et qui ne craint pas
se donni'r un spectacle sur le cimetière de d'écrire sur les matières de la religion. Cepen-
Saint-Médard. Il alla le 7 septembre 1731
,
dant on lui prodigue les louanges les plus
au tombeau du diacre Paris. Son but (à ce outrées, et on le représente comme inspiré
qu'il nous apprend) était d'examiner, avec par l'Esprit-Saint. Pourquoi celte différence?
les yeux de la plus sévère critique, les mira- C'est que M. deMon'.geron, après avoir quitté
cles qui s'y opéraient; mais il se sentit, dit- sa vie déréglée, a consacre sa plume à la dé-
il, tout d'un coup terrassé par mille traits de fense du parti, et que le parti fait profession
lumière qui l'éclairèrent. D'incrédule fron- de changer de maximes selon ses intérêts, et
deur, il devint tout à coup chrétien fervent, de blâmer sans pudeur dans ses adversaires,
et de détracteur du fameux (iiacn-, il devint les choses qu'il admire dans ses suppôts.
son apôtre. 11 se livra <lepuis ce moment au Au reste, les prétendues démonstrations de
fanatisme des co:ivulsions avec la même im- neuf jniracles, qui composent ce premier
pétuosité de caractère qui l'avait plongé dans tome, ne sont que des assertions nouvelles
les plus houleux excès. 11 n'avait été jus- de neuf impostures, et par conséquent ce ne
qu'alors que confesseur du jinsénisme, il en peut être que l'esprit de mensonge et d'er-
i fut bientôt le martyr. Lorsque la chambre reur qui les a dictées. Voyons ce que le même
des emiui'les fut exilée en 1732, ii fut relé- esprit a inspiré à l'auteur dans les deux to-
gué dans montagnes d'Auvergne, dont
les mes suivants , qui comme nous l'avons dit
,

l'air fit que


pur, loin de refroidir son zèle, ne ont été imprimés dix ans après le premier,
l'échauffer. C'est pendant cet exil qu'il forma en 17'*7.
le projet de recueillir les preuves des mira- Nous ne parlerons ici que du troisième
cles de Paris, et d'en faire ce qu'il appelait tome, qui est un gros in-quarto de 882 pa-
la démonstration. De retour à Paris, il se ges, et dont le dessein est de traiter des se-
prépara à exécuter son projet et il alla à , cours violents donnés aux convuisionnaires,
Versailles présenter au roi, le 29 juillet 1737, et des prétendus miracles qui en résultent.
un volume iat°, magnifiquement relié. Ce Si nous voulions montrer jusqu'où peut aller
livre, regardé par les convuisionnaires comme le fanatisme, il n'y aurait qu'à rapporter
un chel-d'œuvre d'éloquence, et par les au- plusieurs traits de l'Essai de dissertation sur
tres comme un prodige d'ineptie, le fit ren- les instincts divins. Cet essai commence à la
fermer à la Bastille quelques heures après page 355, et pour me servir des termes du
qu'il l'eut présenté au roi. On le relégua*en- supplément du 27 août 17i8, il contient des
suite dans une abbaye de bénédictins du dio- récils si dégoûtants, si affreux, des réflexions
cèse d'Avignon, d'où il fut transféré peu de si extravagantes et si iuipies, que si ce n'é-
temps après à Viviers. Il fut renfermé en- tait la nécessité de faire connaître les enne-
suite dans la citadelle de Valence, où il mou- mis (le l'Eglise tels qu'ils sont, on rougirait
rut le 12 mai 175i^. L'ouvrage qu'il présenta d'en parler, même pour les condamner elles
au roi est intitulé : détester.
« jM. de Montgeron dit, page 400, que M
Là VÉRITÉ des miracles opérés par l'interces-
Le Paige, avocat au parlement, lui a écrit
sion de M. Paris et autres appelants , dé- une lettre où il raconte qu'une jeune con-
montrés contre M. l'archevêque de Sens. vulsionnaire de dix-huit ans, pendant vingt
Trois vol. in-i°, le premier en 1737, les et un jours entiers, n'a bu que de l'urine et
deux autres en 1717. n'a maugé que de l'excrément d'homme.
Le 1" volume contient une Epiire dédica- Une fais elle en prit la quantité d'une livre ;
toire au roi ; la relation du miracle de cou- quelquefiis l'excrément était sec, quelque-
version opérée sur l'auteur, et les prétendues fois délayé ave^ de l'urine, quelquefois on
démonstrations de neuf miracles de guérison. faisait bouillir le tout. Ces horribles potages
Il est parlé de ce volume avec les plus grands composaient une chopine,une pinte ou trois
éloges dans les Nouvelles EcclésiastifjueiAcs cliopines. M. Le Paige les a mesurées (étran-
31 juillol, 13 et :jl août, 14- scpiembre, 5 oc- ge occupation pour un avocat!). Un de ces
. tobre 1737. Bien plus, le frontispice des iVoM- breuvages était, dit-il composé d'excrément
velles Ecclésiastiijues de cette même année d'homme, de cheval, de vache, d'urine, de fiel,
représente M. do Sîontgeron écrivant sou li- de jus de fumier, de suie de cheminée, de cht'
vre, et ayant au-dessus de sa tête le Saint- veux, de crachats, de rognures d'ongles, d'or-
Esprit eu forme de colombe, au milieu d'une dure d'oreilles et de nez.
lumière céleste qui semble lui inspirer ce
,
L'extravagance de MM. Le Paige et Mont-
qu'il érrit. geron est d'assurer, comme ils font, que
Le célèbre Ratino, ayant un démêlé avec tout cela se changeait en lait véritable que
MM. de Port-Royal, leur disait dans sa pre- cette fille rendait sur-le-champ par la bou-
mière lettre Quelles exclamations ne faites-
: che. M Le p.iijc déclare qu'il conserve de
vous point sur ce fju'un homme qxii confesse ce lait dans une fiole bien fermée, et il entre
i/n'il a mené une vie déréglée, a In hardiesse à cet égard dans un détail où nous n'avons
d'écrire sur le-: nintih-es de la religion (il s'a- garile de le suivre.
Siint-Fortin, qui, après sa
gissait alors de Mais voici l'impie é et le blasphème. M.
conversion, attaqua vivement la secte). Voici de Montgeron, page 401, compare ce mi-
d,; même dtns M. de Montgeron, un homme racle au changement d'eau en vin fait aux
;;ui se donne lui-même pour avoir été ui^ noces de Caua. 11 ajoute, page 402, que ce
,

677 MON MOIS 678

changement est symbolique, et que l'excré- vingt-une ; la dix-neuvième fut, dit-on, sup-
luenl marquait la doctrine des molinistes. primée par arrêt du parlement et censurée
Or se peut-il rion de plus détestable que tout par la Sorbonne, parce que l'auleur attri-
ce fanatisme ? En
fâut-ii davantage pour buait aux démons le pouvoir de faire des
faire ouvrir jeux aux personnes sé-
les miracles bienfaisants et des guérisons mi-
duites qui "Ut le malheur de tenir encore raculeuses. On y trouve des faits curieux
au parti? Garderont-elles quelque affection et des observations péremptoires contre les
et quelque estime pour une secte qui enfante farces du cimetière de Saint-Médard. Ces
de si monstrueux excès ? Lettres ne tardèrent pas à élre attaquées
L'auteur vient ensuite aux différents se- par les dévots du parti, qui, dansleuis ecrils
cours dont il est l'admirateur et qu'il veut appelèrent honnêtement l'auteur « bêle de
diviniser. Nous ne ferons qu'en donner la l'Apocalypse, blasphémateur, mauvaise bête
liste ; les nommer, c'est charger de confu- de l'île de Crète, moine impudent, bouffi
sion ceux qui les font valoir. Ces secours sont: d'orgueil, écrivain forcené, auteur abomi-
1* Un coup extrêmement violenl d'un (jros nable d'impostures atroces et d'ouvrages
chenet donné dans l'estomac ; 2" un poids monstrueux. » Voilà le sel délicat qu'on a
énorme soutenu ; 3° un coup terrible donne répandu sur l'ouvrage d'un religieux et d'un
sur le sein d'un cailloux pesant vingt et une li- évéque respeclable, qui, aux yeux mêmes
vres ; h-" deux clefs de porte cochcrc enfon- de la secte, n'a commis d'autre crime que
cées dans l'estomac ."S" des tringlesde fer poin- celui de ne pas croireà la vertu miraculeuse
tues, des pêlis coupantes contre le sein ; G" un de ses saints.
coup dans l'estomac avec un pilon de fer pe- On sait que le célèbre Duguet {Yoyes ce
sant quarante-huit livres ; 7" cent coups de nom) regarJait aussi les prétendus miracles
tranchant d'un très-grand marteau de fer; 8° du- Paris comme des scènes de sottise et de

un très-grand pilon de fer dont la masse se scanJale. « Ne vous imaginez pas (dit un
terminait en pointe ; 9° une bûche ; 10" ime écrivain protestant qui a examiné par lui-
pierre qui pèse soixante livres; 11° des épées même le phénomène des convulsions) que
des broches ; 12° du feu, etc. De lout cela i) la yertu émanée du corps du bienheureux
conclut que les antisecourisles résistent Paris ait la force de ressusciter dos morts,
à la voix de Dieu. Lo livre est terminé de rendre l'ouie à un sourd, de donner la
par deux miracli's opérés par l'inlercission vue à un aveugle de naissance de faire
,

de madame !a mar(iuisc de Vieux-Pont. >> marcher un cul-ile-jatic ;


jamais elle ne s'osl
Un auteur janséniste a publié, en 1749, avisée de pareils pro(lia(;s; non. C'est un
un écrit intitulé Illusion faite au public par
: abbéBécheran qui, cou('iié;sui- le tombeau,
la fausse description que M. de Montgeron saule à se briser les os, et dans des accès
a faite de l'état présent dès convuhionnaircs. convulsifs, faille saut de carpe sans se faire
Il rapporte les horribles impudicitcs des mal. Ce sont des fous (jui avalent des char-
Biles convulsionnaires (pages k, 5, etc.) ,
bons alldlnés, qui gobent comine pêches des
les meurtres qui sont arrives par les secours cailloux gros comme le poing , qiie l'oii
(pages 18, 19, elc). Il prouve la fausseté de frappe des demi-heures sans (ju'ils pirais-
plusieurs miracles que produit M. de Mont- sent le sentir, qui souffrent dix hommes
geron. Mais le comble de l'illusion est de marchant sur leur ventre , e c, etc. J'ai vu
Convenir, comme il fait, de tout cela et de dans mes voyages vingt joueurs de gibe-
rester encore aKaché au jansénisme. cières qui feraient nargue à la vertu mi-
F'iusieurs écrits furent publiés à l'orca- raculeuse émanée du corps d.> l'abbé Pa-
sion de l'ouvrage de Montgeron. Nous meu- ris Nos camisards en France se soûl avi-
lioiinerons Réflexions sur 1
: démarche de 1 sés de rlébiler de pareilles b ilivernes, ci la
M. de Montjeron, in-'r. —
Lettres à un ma- plupart des faits que M.Jurieu rappi)rle dans
gistrat sur la démarche de M. de Montge- ses lettres pastorales ont beaucoup d'alfinilé
ron, in-4". —
Lettre d'un théologien, du l'i- avec les relations des miracles de l'abbé Pa-
août \1k~, où l'un montre ce que l'on doit ris. Les a-t-on crus'? Le petit peuple adonné
penser d'un petit écrit qui a pour titre : Ré- là-dedans pendant quelque temps les sa-
:

flexions sur la démarche de M. de Montge- ges en ont gémi el ont vu avec déplaisir
ron, in-V". —
Ri flexions en forme de lettre ces extravagances. Les jansénistes ne se
sur la démarche de M. de Montgeron, in-i". font pas honneur de vouloir s'accréditer par
— Suite des lettres à un magistrat, où l'on des voies aussi frivoles et des moyens aussi
montre que M. de Montgeron n'a fait que ce opposés au caractère de la religion. Cicéron
qu'il était ind\spen<ab'ement obligé de faire ,c\c, leur prescrit une leçon qu'ils devraient ob-
in-V". —
Le magistrat trompé, ou la victime server Ut religio propaganda suptrslilionis
:

du parti junsénisle ; réponse à un écrit inti- stirpes omnes eiidndœ. Ce n'est pas de la
tulé : La vérité des miracles, etc.; Lettres do manière qu'ils agissent que l'on concourt à
M. de 1737, in-i". l'avancement de la religion. » Rrcueil de
C'est surtout par dom La Taste, bénédic- lilt.,de phil. et d'hisl.; Amsterdam, 1730,
tin, depuis évéque de Bethléem, que l'ou- pag. 123. Quel(|ues speclaieurs, même phi-
vrage de Montgeron fut solidomeut et peut- losophes, ont cru dans certains cas y. voir
être trop sérieusement réluté, dans ses Let- riiilervention du père du mensonge el de la
tres théologiques, 1 vol. in-V, dirigées en puissance des ténèbres, à laquelle cette Secte
général contre les convulsions et les miracles devrait être moins indifférenleque todté au-
aUribués à Paris. Elles soqI au nombre de tre. Le sage et pieux pape Clément XUI
679 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES 900

croyait que ces farces ridicules et sacrilèges tablement et j'adore celui-là même que Irs
n'élaienl f]ue le fruit loul n iturel de l'aveu- ange:' adorent dans le ciel, mais je ne le possède
glemoiU dont Uieu avait frapi)C une secte que par la foi. ISe voilà-t-il pas !e dogme im-
qui s'était plus que toute autre couverte du pie de Calvin, qui est que nous ne recevons
voile de la piété et de la vertu : Quas fœdiln- dans l'euchuristie le corps de Jésus-Christ
les cuyyi le(/eremus in ynenlcm nobis venit
,
que par la foi.
janseiuanorum per simulalionem pielalis 2' Page k3 , on trouve ce dogme favori
,

jactare se volentium in Ecdesin,qHam gravi- des novateurs Je travaille beaucoup , et je


:

ter superbiam Deus perculerit , et pestitentis- ne fais rien; car j'appelle rien tout ce que je
simœ sectœ conatus ad hœc dedecora tandem fais qui n'a pas votre amour, 6 mon Uieu,
rediisse permiserit; quasi dixerit Dominits : pour principe. C'est la 55* proposition de
Revelabo pl'denda tua, etostendam ge>ti- Quesnel Dieu ne couronne que la charité;
:

bcs nud tatem tuam, et regnis ignominiam qui court par un autre mouvement et un au-
TCAM. Nahum m. Bref à l'cvêque de Sarlat tre motif, court en vain. Comme si Dieu
du 19 novembre 1764. n'était pas honoré par la foi, par l'espé-
rance et par les autres vertus chrétiennes.
MOREL (Dom Robert;, bénédictin de 3" Page 26o, dans une effusion de cœur
Saint-Maur, né à la Chaise-Dieu en Au- ,
devant Dieu on lit ces paroles
, : faisant
vergne, l'an 1655, fut supérieur de différen- gloire de vous devoir tout, de n'aroir point
tes maisons de son ordre, et se retira à Saint-
d'autres mérites que ceux qw vous créez dans
Denis, où il composa des ouvrages ascéti- moi. On sait que les jansénistes emploient
ques, et où il mourut en 1731. On prétend ,
volontiers le terme de créer, de création la ;

dit Feller, que l'on trouve dans quelques-


raison est qu'ils sont persuadés que l'homme
uns de ses ouvrages des propositions qui ne est purement passif, et qu'il ne concourt pas
sont pas assez exactes et qui se ressentent davantage aux mérites qui sont en lui, que
du parti auquel il avait été attaché pendant le néant à la création.
quelque temps. Il avait appelé, mais il re-
nonça à son appel, en 1729, lorsque M. le Au reste, «dom Morel, né avec un esprit
vif et fécond, excellail, dit Feller, dans les
cardinal de Noailles eut faii son acceptation.
Les ouvrages dans lesquels surtout on a matières de piété, dans la connaissance des
cru trouver des propositions inexactes sont mœurs et des règles de conduite pour la vie
deux suivants spirituelle. »
les :

Effusions de cœur, ou Entretiens spirituels MOTHE-JOSSEVAL (La], pseudonyme


et affectifs sur chaque verset des psautnes
d'Anielot de La Houssaye.
et des cantiques de l'Eglise: Paris, 1716, MOUTON Jean-Baptiste-Stlvain) , prê-
4 vol. in-12. tre, né à la Charité-sur-Loire, fut élevé au
Tome I ,
page 389 : Mon esprit sans le vô- séminaire d'Auxerre, sous M. de Cayius et ,

tre, 6 mon Dieu! nest capable que de m'éga- y puisa les principes de Port-Uoyal {Voyez
rcr et de me perdre. Glémn). Après y avoir achevé ses études et
On y a vu la 39* proposition de Qaes- pris les ordres, il passa en Hollande, et s'y
bel. fixa près de l'abbé du Pac de Bellegarde.
Atlaché au parti janséniste il voyagea
, en
La volonté que la grâce ne prévient point Italie et en France pour le soutien de cette
n'a de lumières que pour s'égarer, d'ardeur
cause. Lorsque l'abbé Gucnin , en 1793,
que pour se précipiter, de force que pour se cessa de travailler aux Nouvelles Ecclésiasti-
blesser, etc.,page i49 :
ques qui s'imprimaient alors à Paris, Mou-
Sans mes démarches seront des
vous., toutes Ion les continua à Dtrecht, sous le même
égarements ou des chutes. Page 489 Faites : format et dans le même esprit; seulement
que j'agisse toujours par la charité ; car tout elles ne parurent plus (lue tous les quinze
ce qu'elle ne sanctifie point est une semence jours {Voyez Gcénin). L'abbé Mouton mou-
perdue. rut le 13 juin 180 î, et avec lui finirent les
Toutes propositions qui paraissent copiées Nouvelles Ecclésiastiques. Voyez Fontaine
de (^uesnel. JvcQiES.jll les rédigeait pendant les longues
L'Eiîlise nous enseigne que, sans la grâce souffrances et la captivité de Pie Vl. Quel-
du Rédempteur, l'homme peut opérer quel- ques personnes ont remarqué qu'à peine
ques œuvres dans l'ordre naturel, qui sont a-t-il parlé deux ou trois fois de ce vénéra-
moralement bonnes; et que c'est un senti- ble et infortuné pontife, et qu'il ne lui était
ment impie de dire que la connaissance pas échap|ié le moiiulre signe de pitié pour
naturelle de Dieu dans les païens ne pro- ses malheurs, ni la moindre marque d'impro-
duit qu'orgueil, que vanité, qu'opposition à bation du cruel traitement dont usaient en-
Dieu. vers lui ses persécuteurs. Mouton fut le der-
Imitation de Notre-Seigneur Jésus-Christ , nier des Français établis en Hollamle par
suite de leur attachement au jansénisme et ,
traduite nouvellement, avec une prière af-
fective ou effusions de cœur à la fin de à sa mort se trouva dissoute cette colonie
,

chaque chapitre; Paris, Jac. Vincent, 1722, formée autrefois par Poucet et plusieurs
1724, in-12. autres appelants, et soutenue successivement
par d'Elemare et lieliegarde.
l» Page 387, on lit ces paroles si contrai-
res an dogme de la réalité :Je possède véri- MULLET, professeur de philosophie au
6RI NAT NÂV 032

collège du Moi, dans l'universilé do Douai, L'auteur des Observations ne dég<^nère


ensuite président du séminaire Moulart. point de la hauteur et de la dureté de ses
prédécesseurs. Les manières mépnsantis,
OBSEiiVâTi()>s du sieur Mullet pour lui servir
les tour-i malins, les ruses, le fjrd du dis-
de défense contre les calomnies contenues cours , les vaines déclamations les gros-
,
dans un imprime' du 22 août il '22, qui a sières injures remplissent son ouvraiie. Les
pour titre : Censura , etc.
doi'ieurs qui ont signé la censure de Douai,
Les docteurs (le Douai ayant publié une sont, à l'en croire, des ignorants des men-
,

censure contre des jansénistes ont dû s'at- teurs, des culumniatiurs des sophistes
, des
,

teiidr(! à i-trc traités par le parti comme téméraires, des meurtriers, des (jens de mau-
Luther traita les docteurs de Cologne, de Paris vaise foi et d'un zèle amer, qui n'est aecom-
et (li> Louvain, (|n'il appela des ânes et des pai/né ni de science, ni de charité ni de jus-
iopliittes; comme Mélancthon tr.iita les i!oc- tice ; el leur censure est pleine d'obsc irité ,
leurs de Pai is dans un écrit q;ii a pour litre : d'équivoques f/rossières , de faux raisonne-
Adversus furfosuui Purisicnsiuiu llieoltxjns- ments, de sophisni's palpables, de faussetés,
trorunt decretuin ; comme les Aruanld les , d'abus et de nullités.
Gerberon, les de Witte et leurs pariisans Tel est le langage de riiérciiie démas-
Iraitèreiit les H.ibcrt, les Desmarelz, les .Ni- quée et vaincue. Les docteurs catholiques
colaï, les StC3aert; enfin comme les liéréti- confondirent le faiseur d'observations par
ques di- Ions les temps ont traité dans leurs un imprim qui a pour titre Justification
'
:

écrits tout ce qu'il y a de plus rcspcclab'c de la censure que la faculté de ihénloqie île
au monde. l'université de Douai a faite lei-2 août 1722.

N
NAT.\LI naquit dans le diocèse
(.^IautiV; tirée des saintes Ecritures et de la tradi-
d'Albenga, Ktat de Gênes, en 1730, fut clerc tion de l'Eglise. 1731, in-12 de 33i pages.
régulier des écoles pies, enseigna la théolo- Autre édition. 1732, 2 vol.
gie au collège nazaréen, à Home; manifesta
des opinions suspectes et perdit sa chaire;
Les additions qui sont dans cette édition
ne viennent point de M. de Natte; on croil
fut appelé à Pavie, où on lui donna une
qu'elles sont de M, d'Etemare. Ce livre,
chaire, et où il aflichn ouvertement le jansé-
qui a été loué dans les Nouvelles ecclésias-
nisme qu'il dissimulait ci Rome; refusa, en
tiques du 21 avril 1731, est une explication
qualité de censeur, son apjirobation au ca-
téchisme de Itellarniin, déjà ancien, et fort étendue de la dissertation latine de M. Op-
autorisé; eut à ce sujet des démêlés qui lui De conversione peccaloris, imprimée
strael, à
attirèrent une sentejice d'excommunicaiion Louvain en 1G87.
de la part de l'évéquc de Pavie, le 3 mai La seconde partie de co livre établit et dé-
1775. Protégé par le système de .losepli II, veloppe les preuves du système monstrueux
qui prévalait en Italie, Nalali fut maintenu, de Bourdaille [Voy. ce nom). On a ajoute à
malgré le pape, dans sa place, et on bannit la fin de louvrage un Traité de la confiance
un dominicain qui l'avait attaqué. Il mou- chrétienne, qui suf.lt seul po'ir ruiner la pré-
rut à Pavie le 2i5juin 1791. cieuse vertu qu'il faudrait établir. La con-
Sentiments d'un catholique sur fiance, d\[-on, ch. 10,consiste à se'reqnrder
la prédestina-
tion. 1782. comme étant du mmbre
des é!us, et à espérer
en conséquence toutes les faieursque Dieu ré-
Prièues des Eglises pour obtenir la grâce. pand sur ceux qui appartiennent à cet heu-
1783. reux troupeau : d'où il suit évid minent
bRh'iyjvsTE accusation de jansénisme, plaint: que labonté spéciale par laquelle Dieu
conduit ses élus à la gloire, est le seul fon-
à M. llabert; par Peiil-Pied. 17S3.
dement de notre espérance. Or corniiie nous
Ouvrage auquel il mit des notes où il ne savons pas si nous «ommes du nooibie
parle avec éloge des appelants français. Son des élus, nous ignorons conséqucmment
zèle le porta aussi à publier, en lialie, un si nous avons quelque part à celte bonté
ouvrage de d'Elemare. On ne sait comment spéciale, qui seule, selon les jansénistes,
qualilier la manie de reproduire de tels nous fournit les secours nécessaires au sa-
ouvrages et de telles disputes. lut. Quelle est donc celle espérance qui
dd'iwi.v.wo^v.s Augustinianœ de gratiaChristi. n'est londée ciuesur un secours que j'ignore
2 vol. s'il mesera accordé ou refusé'? Une lon-
fiance aiipu\ée uniquement sur un peut-
Traité de l'existence et des attributs de être est-elle l'inébranlable confiance d'un
Dieu, de la Trinité, de la création et de chrétien?
la grdce. 3 vol.
Et quelques autres ouvrages. N.WEl'S (Joseph né dans le pa^s do
,

Liège en IGol, fut licencié de théologie à


NATTL (Dk), ecclésiastique.
Louvain et devint chanoine de Saint-Paul
Idée de la conversion du pécheur, ou expli-
à Liège. 11 était lié avec Opsiraet, Ouesnel
cation des qualités d'une vraie pénitence,
el > an Espen; il écrivit contre les jésuites,
DiCTIONNAIBE DES HÉRrSIES, II 22
,

683 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. G84

et contribua à quelques-uns des ouvrages contrition par la vertu et la grâce du sacre-


publiés par ses amis. ment, de manière que l'amour de Dieu nous
donné avec la juslificalion et !a cirarilé
c-.t

NEERCâSSEL (Jean De), évêiiue de Gas- liabituelle ; et c'est peu;-ctie le vrai sens
lorie, né à Gorcum en 1623, entra dans la du concile de Trente, qui dit, en parlant de
congrégation de l'Oraloirc à Paris. Après l'atlrilioii Ad Dei gratiam in sacramento
:

avoir professé avec succès la théologie dans pœnitentiœ impetrandam d sponil. C'est cer-
le séminaire archiépiscopal de Malines, l'an tainement le sens raisonna'ole qu'on peut
1C52, et dans le colléa;c des SS. \Yillibrod et donner à cet adage de l'crole Attritus in :

Bonifacc à Cologne, qui était le séminaire sacrumeido fit contrilas; co;iime c'est le seul
de la mission hollandaise, il devint provi- encore qui se présente naturellement dans le
caire apostolique. AlexaTiilre Vil le nomma titre du paragraphe 47 de /'cp?N7en/(o, dans le
en 1662 coadjuteur de Baudouin Catz, ar- calé"hisme romain Conirilionem ptrficit
:

chevêque de Philippes, vicaire apostolinua confessio, litre niai expliqué dans le para-
en Hollande, auquel il succéda l'an 1C63, graphe selon lociUi
, il faudrait supjilel-
I

sous le titre iVéïêque de Castorie. Ea 1670, il « Le Seigneur (dit un théoli gicn ', toujours

se rendit à Rome pour rendre compte à Clé- licheeu misé.icorde, acciicille le pénitent
ment X
de l'é at de la religion catholique timide et craintif; louché de sa candeur, de
en Hollande. 11 fut bien accueilli du on- | ses aveux et de sa vo!oiilé d'apparten r à
life, et souscrivit solennellcncnt et avec ser- Dieu d'une manière quelcunque, il achève,
ment au formulaire d'Alexandre VU. Il ne purifie et perfectionne tout cela fait naître ,

s'arrêta guère à Rome, et revint en Hol- son amour dans un cœur qui se montre dis-
lande, où l'on PiC s'aperçut que trop, par ses posé à le recevoir, et loul cel.i se fait dans
liaisons avec les chefs du parli, que sou le sacrement même. » Quoi qu'il en soit, ou
adhésion n'avait pas été sincère. 11 mourut trouve dans VAmur pœnilens (juclques en-
à Zwol en 1G86, et eut pour successeur Pierre droits favorables aux erreurs de Jansénius,
Codde (1 oy. ce nom). On a de lui trois trai- et c'est ce qui l'a lait censurer par Alexan-
tés latins le premier sur le culte des Saints et
: dre \11!, et défendre par un décret de la
de la sainte Vierge (1), traduit en français (2 ;
sacrée cor^grégalion. Innocent XI, à qui il
le second sur la lecture de VEcriiure avait été delère, ne voulut pas le condam-
sainte (3), et le troisième intitulé \'Amour ner usais ce qu'un a fut dire là-dessus à
;

pénitent, qui est un traité de l'amour de ce pape // lioro e buono, e l'aulore e un


:

Dieu dans le sacrement de pénilenco. La santo, est une fable. (Voijcz sur ce sujet
meilleure édition de VAmor pœnilens de recto l'ouvrage iniiirimé par ordre de l'arc!. evé-
usu clavium, est celle do 168i, 2 vol. que de j^Iaiine.-;, sous le litre de Causa Ques-
in-12 (4). H parut en français, en 17i0, en nellianu; ainsi que i'Historia Eîclenœ ultra'
3 ^o!. in-12 (5). Le but de cet ouvrage est jeclinœ, Cornelii lloijnck van Pupendrecht
d'établir la nécessité de l'amour de Dieu canonici Mccldinicnsis.) Il ne faut nullement
dans le sacrement de pénitence, contre les croire ce (juc dit Heus>énius dans sa Bata-
lliéolûgiens qui prétendent que l'altrition via sucra, part. 2, pag. 482 on sait qu'il :

suffit. On sait que les deux se:iliments sont éaii totalement livré au parti. Nécrcassel
appuyés sur des raisons imposantes si, : no cependant ])as être compté panui
d<iil
d'un côté, il paraît absurde qu'où p\iisse les corj'piice, du jansénisme, r.on-seulement
être justilié tt devenir l'ami de Dieu sans parce qu'il a souscrit au formulaire, mais
charité, de l'autre le sacrement de pénitente parce qu'il n'adoptait pas la plupart de kuis
semble perdre son efficace, si la charité est opinions, et qu'il était zélé au contraire
nécessaire, pane qu'elle suffît seule pour pour des choses qui leur sont pour le moins
couvrir la multitude des péchés. Peut-être indiffércnies : comme on voit dans le traité
concilie-l-on heureusement les deux opi- du Culte des saints et de la saint: Vicrae. On
nions, en disant que l'attrition se change en assure qu'il a été longtemps très-opposé à

(1) Tractalus quatuor de Sanclorum et prœcipue B. Traduit en français, par Guil. Le Roy, abbé de
V. Mariœ ciiltu. UUrajecti, Ani. ab Eyndeii. 1675, Haute-Fonlaine :

ni-8°. Traité de ta teciure de l' Ecriture-Sainte, oit /'on ré-


On y trouve, dès la cinquième page , dit un cri- fute la pratique des proteslanls dans celle lecture, et vil
liquo, celte étrange proposliion, à laquelle les calvi- l'on montre ta solidité de cette des catholiques ; avec
nistes suuscriveiu sans peine i Que nous ne devons
: dissertation de l'interjircie de
uiii' l' Ecriture-Sainte.
rendie aux saints régnant dans le ciel, que le iiiêine Cologne, iGSji, iu-8°.
honneur que nous rendons aux jusles vivant sur la (i) ,lniûr pcenitens; iive libri duo de
divini amcris
terre Cailiotici colunt suiiclos in cœlo conimorautes,
: ad pœniientiani necessiinte, et recto cluvium usu;
eo modo ijuo colunt sanclos liic in icira exulmiles. > cuiii appendice, in quo iiuorumdam tlteolugorum de
(2) Uu cuite des saints, et principalement de la B. Y. reinissione peccatorum uouuulla difjicultales proponun-
Marie, par Jean ^éercasset... ; de ta Iraduciion de turc Kinlincac, Ju. Arnuldus, 1685, in-8'.
M. Le lloy (Voyez ce nom), abbé de Haute-Funtaine. (5) L'amour péniti ni ; ou traité de ta nécessité et det
Paris, Guil. Desprez, 1679, in-S" (FoyesRuï (Cuit- con iitions de l'amour de Dieu pour obtenir le pardon
laume Le). de ses pécliés, et de l'usaije légitime des cle.'s; ou con-
(5) Traclatus de lectione Scripturarum ; in quo pro- duite (les confesSiUrs et des pénitents par rapport au
teituntium eas tegendi praxis rej'eltilur : accedil diaer- sacre^'icnt de pénilcnre. Ulreelil, Corneille Lelévre,
tatiode interprète Scripturarum. Euibrlcae, ."^rn. ab i7U, 5 vol. in 1-2.
Eyndeii, 1677, in-S». Celte (raduciion est de Pierre Guilbert.
683 NIC
la scctG, mais qu une affaire où l'iiilérét et confesseur Puisque, di(-il, je n'ai rien dé
:

l'amliilion sont inlerventis l'en ont r;ippro- caché pour ce Père, mademoiselle ne doit
cho. On croit que M. ArnaulJ, qui a de- pas être réservée pour lui. Ce trait bien
meuré quelque ttm[)s chez lui, a eu pari approfonli donne de cet écrivain célè-
à ses ouvrages. bre une idée au moins singulière. Il fut
logé très-longtemps au faubourg Saint-.Mar-
Nir.OLE (Pierre) naquit A Chartres, le cel. Quand on lui en demandait la raison,
13 oclobre 1025, de Jean Nicole avocat au , c'est, répondait-il, que les ennemis qui rava-
parlement de Paris et juge de i^i chambre fjenl tout en Flandre, et minaient Paris, en-
épiscopale <le Cliartres. Après avoir lerniiné treront par la porte Suint-Martin avant que
ses humanités sous les yeux de son père, il de venir chez moi. « Lorsqu'il marchait
vint à Paris sur la fin de lGi2, pour faire
, dans les rues, dil la comtesse de Rivière, il
son cours de philosophie et de théologie. 11 aiait toujours peur que quelque débris de
fut reçu inaîîre-ès-arts le 23 juillet IGiV. 11 maison ne lui tombât sur la tête. Quand il
C nnut les solilaires dr Port-Uoyal, qui trou- allait en voy^ige sur leau, il avait toujours
vèrent en lui ce qu'ils cherchaient avec tant peur d'être noyé. (Lettres de M. L. c. de
>i
'
d'empressement, l'esprit et la docilité. Ni- la H., Paris, 1070.) Un auteur judicieux a
cole doiin I une partie de son lenips à l'in- remarqué que celle (erreur avait beaucoup
slruction de lu jeunesse qu'on élevait dans de r.ipport avec le fantôme qui troublait
Celle solilude. Après ses trois années ordi- Pascal. On dirait que ces chefs du parti n'a-
naires de théologie, il se préparait à entrer vaient pas l'àine bien rassurée et bien calme
en licence; mais ses senlimrnts n'étant pas à la vue des asitalions qu'ils préparaient à
cens de la facuUé de théologie de Paris, ni l'Uglise. C'est Nicole qui est le premier fon-
d'aucune université catholique, il se déter- dateur de ce dépôt si avantageux aux affaires
mina à se contenter du baccalauréat, qu!il du jansénisme , nommé communément la
reçut Cil I6i!). Plus libre alors, ses engage- boite à Pcrrcllc, dont le produit annuel était
ments avec Porl-Uoyal di^vinrenl plus suivis eo 17c0, de 40,000 livres, comme nous l'ap-
et plus étroits; il fréquenta cette maison, y prend M. le président llolland, dans un Mé-
fit môme d'assez longs séjours, et travailla moire imprimé en 17U, mémoire où, en
avec Arnaud à plusieurs écrits pour la dé- se plaignant des grands leas faits par son
fense do Janséiiius et de sa lioctrine. En, oncle à la même fin, il ajoute, page 35, ces
ICC'i-, il se rendit avec li;i à Châiillon, près paroles reiiiarcjuables « J'avais beaucoup
:

de Paris, et y emi)loya tout son lomps à dépensé avant la mort de M. de Fontfer-


écrire contre les c il\ inistes et les casuistes rières, et l'alTaire seule des jésuites me coû-
relâihés. Il soilil de lenips en temps de cette tait de mon argent plus de 00,000 livres. Et
relraile, pour aller lanlôl à P()il-Ilo\aI, tan- en vérité les travaux que j'ai laits, et surtout
tôt à Paris. Au commencemeul Je 1C76, solli- relaliïcmcnt aux jésuiies, qui n'auraient
cité d'entrer dans ordres sacrés, il con-
les pas élé é einls je n avais consacré à cette
i

sulta Pa\illon, é\êiiue d'Aletii, et après un œuvre mon temps, ma santé et mon argent,
examen de trois semaines, la conclusion fut ne devaient pas m'attirer une cxhérédaiion
qu'il resterait simple tonsuré. Une Lctlre de luuii oiicic. » Nicole fit plusieurs de ses
qu'il écrivit en 1G77, pour les évoques de ou\ rages avec Arnaold, Lalane .\nt. le ,

Saint-Poiis et d'Arras, au pape Innocent XI, Maistre Charles Uufour, etc. Il eu publia
,

attira sur lui un orage qui l'obligea de quitter d'auhcs sous des noms supposés, tels ciue
la capitale. La morl do la dus liesse de Lon- Pro fatums, Paul Irénée, le sieur de Dam-
guevillc, la plus ardente protectrice du jan- ville rs , Wendrock , un Avocat au parte-
sénisme, arrivée en 167'j, et plus encore la ment, etc.
crainte des suites que pouvaient avoir ses Belga percontatou , ou les scrupules de
démarches imprudentes et factieuses, l'enga-
François Profuturus, théologien, sur la
gèrent à se retirer aux Pays-Kas. Il revint narration de ce qui s'est passé dans l'as-
en France en IGS.'J, et s'y tint caché pendant semblée du clergé de 1050.
quelqui' temps. 11 entra, à la fin de ses jours,
dans deux querelles célèbres; celles des DiSQi isiTioNES ad prœs nies Ecclcsiœ tumul-
éludes monasticiues et celles du quiétisme. Il tus sedandos opportunœ : Prima, an sinl in
défendit les sentiments de Mabilton dans la Ecclcsia novœ alicujus hxresis sectatores ;

première et ceux de Hossuel dans la deu- secunda, de vero sensu Janseu.i, cl niullis
xième. Les deux dernières année.-, de sa vie commenlitiis sen^ibus illi affictis circa
furent fort languissantes, et eiiliu il mourut priinam proposilionem; tcrtia, sive Eccle-
en lG9a, à 70 ans. On raconte de lui plu- siœ turbœ Fr. Annaio, jesuiia, judice com-
sieurs anecdotes. Une demoiselle éiail venue positae. 1037, in 4 .

le consulter sur un cas de conscience. .\u Publiées sous le fiux nom de Paul Irénée;
milieu de l'entretieu arrive le V. l'"ouquet,de il y en « trois autres, et dans louies Nicole
l'Oratoire, fils du lameux intendant; Nicole, soutient les cinq propositions.
du [dus loin qu'il l'aperçoit, s'écrie : rcj'ci,
mademoiselle , qachiu'un qui dcci lera la F. JoAV. Nicoi AI,... Mulinislicœ thèses, Tho-
c/»05e; et sur-le-champ il lui conte l'histoire mifticis nolis cxpunctœ; i. e. Thèses uio- :

delà demoiselle qui rougit beaucoup. Ou fit linisles du P. Nicola'i..., efl'acé s par des
des reproches à Nicole de celle im,)rudence :
notes Ihomisliques. 163G.
il s'excusa sur ce que cet oratorieu était son Le P. Nicolaï, savant dominicain, et un
6SÏ DICTIONNAIRE D ES JANSENISTES. G88

des plus zélés déCenseurs de la -saine doc- l'entrée de son livre sur le capuclion des
trine, porla, en Surbonne, son suffrage con- cordeliers.
tre Arnauid, et le publia même par la \oic Cet ouvrage, ainsi que tons les autre; qui
de l'impression; c'était plus qu'il n'en fallait font du jansénisme un fantôme-, a éie cn-
pour s'altirer la haine du parli. C'est du damné par l'assemblée généraU' du clergé
moins ce qui détejmine Nicole ù atUiqiier les de 1700. Yoijez Folillolx, Chimère du j'sn-
thèses catholiques du P. Nicolaï, par des sénisme.
notes remplies d'erreurs cl de malignité. Au reste pour justifier celle censi;re, et
pour se convaincre que l'Iiérésic dont il
Idée générale de l'esprit et du livre du P. s'agit n'est pas tant imaginaire que le pré-
Amelollc. 1638, in-4".
tend M. Nicole il ne faut que Sf rappeler un
,

Le livre P. Ainelotle était un Traité drs


du fait où il a eu lui-même beaucoup di- part.
souscriptions en faveur du formulaire. Il ne En 1677 1678, le P. de Cori, supérieur de
et
fallait rien moins (jue îa plume de Nicole l'Oia oire de .Malines, et un des enfants spi-
pour soutenir la cause j inscnionnc contre r luels lie la f,imeu-e fanatique, Antoinellc
le P. Amelotte. Lalane s'en mêla aussi par Buurignon, acliela au nom des jansénistes
deux ouvrages. de France et des Pays-IJas la plus grande
De la foi humaine, en deux pailies. 1G04, punie d'une de Danemark, nommée
ile

in-i". Norilslrand. avaient unanimement résolu


Ils
d'aller s'y établir pour y trouver un asile
Ce livre est qualifié d'rxcclleiit par le
contre la persécution du pape, du roi et des
P. Gerheron; aussi est-il un des plus enve-
évé(|ues; car c'est a nsi qu'ils parlaient. Ils
riiués et des plus séduisants qui aient paru.
L'aut ur j enseigne cuverlemenl que l'Eglise
Si upiraient tous après cet heureux séjour,
espérant y ])ratiquer bientôt sans obstacle
n'a pu exiger la créance d'un fait dogma-
le nouvel Evan^îllc. Mais les grands incon-
tique, tel que celui de Jansénius; (|ue celle
vénients qu'un Ir iuva dans l'exécution, em-
créance entraîne mille inconvénients; et que
pêchèrent la réussite d'un si beau projet.
par le i:\nijen du formulaire l'iniq litc triom-
Les terres lurent donc revendues au due do
phe, lu calomnie est ù courert et t'innocitice
opprimce (page 57). —
Feller dit cependant
Holslein, en 1678, pour la somme de cin-
quante niillr écus.
que ce livre, plusieuri Ibis réimprimé est ,
Cependant comme elles avaient beaucoup
plein de vues vra,es et solides.
plus coulé, et que !c duc de Holstein ne paya
Les iMAGixAinES, ou Lettres sur l'hérésie ima- pas en argent comptant, il fallut faire la ré-
ginaire. Dix lettres furent successivement pariition de la iieriecommune, entre tous les
publiées sous ce titre en 166V et 1603. |iarliculiers qui avaient contribué à l'acqui-

L'année siiivanle on en fil circuler huit sition. La chose ne fut pas aisée, et peu s'en
autres sous le litre de Visionnaires. On les fallut que la cu])idité plus forte i|ue la cha-
rité n'occasionnât dans le parli un procès
réunit et on publia :

sérieux entre ceux qui avaient acheté leura


Les imaginaires et visionnaires, ou dix-
les piirlions de ile à lion marché, et ceux à qui
1

huit Litres mr l'hérésie imaginaire. Liège, les leurs coûtaient un tiers plus cher.
Ad. Bojers, 1667, -2 vol. h\-l2. M. Niciile, iniéressé dan? celle dispute et
Elles parurent sous le pseudonyme du mécontent, écrivit sur ce sujet à un de ses
sieur de Damvilliers. —
Aulic édition, aug- aîiiis une lettre assez singulière. Pour lui
nîentée de diverses pièces, Cologne, Pierre il ne voulut point que sa famille profitât de
Marteau, 1683. in-8°. —
Antre édiiion aug- ce qui pouvait lui revenir de celte vente. Il
mentée d'un plus gran nouibre de pii'ccs.
I le légua par forme de codicille à madame
Rions, Antoine Bai bitr, 161)3, 3 vol. in-12. de Fonlpertuis, une des principales dames de
Le principal but que Nicole s'est pro- la grâce et héroïne du parli; voici les
1

posé dans cet ouvrage est de faire du termes du codicille, qui a été imprimé, et qui
jansénisme une cliinière; et c'est sur cela est du k juin 1693 Je donne à madame de
:

que >L llacine écrivit en ces termes à l'au- Fonlpertuis tout ce qui pourra me revenir,
te'ir :Il y a vingt ans que vous dites tous tant en principal qu'en inléréts de .M. le duc
les jours que les cinq propo^'itions ne sont de Holstein, pour l'acquisition qu'il a fiite
pas dans Jansénius, cependant on ne vous des terres que nous lui avons vendues en
croit pas encore. Que l'on regarde ce que vous commun dans l'ile de Nordstrand, par con-
avez fait depuis dix ans, vos disquisitions, trat passé par-devant Boucher et Lorinier,
vos dissertations, vos rc flexion», vos considé- notaires au Cliâlelet de Paris, le 18 ou 20 no-
rations, vos observations, on n'ij trouvera vembre 167ti.
aarc chose, sinon que les propositions ne Le voilà donc bien réalisé ce parti pré-
sont pas dans Jansénius. lié! vfssieuiSfde- tendu imaginaire. Il s'agissait là d'hommes
meurez-en-là ; ne le dites plus. Aussi bien, à et de femmes très-réels, très-iéeliemcnt atta-
vous parler franchement, nous sommes résidus chés aux sentiments de Jansénius (tels que
d'en croire plutôt le pape et le clergé de ,M. Nicole, M. de Ponlchàicau, madame de
France que vous. Fontperluis), et qui, pour se soustraire aus
M. Nicole avait voulu dans ces lettres suites de leur révolte, voulaient se canton-
attraper le genre d'écrire de Pascal; mais ner dans une légion éloignée et y faire un
il n'y réussit pas. On ne peut rien de plus corps à.parl, une sorte de république indé-
insipide que la manière dont il plaisante dès peodanle, une nouvd'e Genève.
6S0 NIC NIC eoo

Quant aux visioymaires en , particulier, ou lescomparera celles-là. AL Racine répliqua


seconde partie des lettres sur l'hérésie imagi- par une raillerie délicate. Il fil semblant de
nùire, nous nous contenterons ici de rap- défendre lui-même les Cliainillurdes. Il sou-
porter un trait de la réponse que lit M. Ra- tint qu'elles n'étaient pas au'si inférieures
cine à l'auteur Pour vous, monsieur^ lui dit-il,
: aux Imaginaires qu'on voulait le persuader.
qui entrez maintenant en lice contre Destna- Savez-vous dit-il aux
, deux apologistes ,
rcts (1)... el employez l'autorité de saint Au- qu'il y a d'assez bonnes choses dans ces Cha-
gustin et de saint Bernard pour le déclarer millardes? Cet homme ne manque point de
visionnaire , établissez de bonnes rê/le^ pour hardiesse. Il possède assez liien le caractère de
nous aider à reconnaître les fous; nous nous Port-Royal. pape familièrement,
Il traite le
tn servirons en temps et lieu. il parle aux docteurs avec autorité : que dis-

Si M. Racine eût vécu dans noire temps, jc/ Savez-vous qu'il a fait un grand éciit
aurait-il eu liesoin do ces règles qu'il de- qui a mérité d'être brûlé?
mandait malignement pour décider si les
prophélesses, les convulsionnaires, les con- DÉFENSE de la proposition de M. Arnautd,
vulsii)nni>tes, les niéla'gistes, le frère Au- docteur de Sorbonne touchant le droit, ,

gustin, \'aillanl, VJnvistOle, la Rosalie, etc., contre la première lettre de M. Clianiil-


si tous leurs partisans et protecteurs sont, ou lard.
ne sont pas des visionnaires et des lana- M. Arnauld ayant été chassé de Sor-
tiques. bonne, pour une proposition hérétique qu'il
Le l'orl-Royal, sous prétexte de quelques avait avancée, el qu'il a soutenue jusqu'à la
écarts d'une imagination trop vive, voulut mort, el M. Chamillard ayant écrii (juelques
faire passer M. Desmarets pour un (ou. lettres contre celle hérésie, Nicole prii en
Qu'aurait-il dit, si ce même Uesmnrels avait main défense des erreurs de son ami, et
la
fait la millième partie des extravagances Ht telle apologie, où il rappelle plusieurs
dont nous sommes témoins? fois et soutient la fameuse proposition dont
En vériié, les jaiisénisiesayant pour pa- il s'agissait savoir que la grâce sans la-
:

triarche en France un Sainl-C^ran, et ne quelle on ne peut rien, manque à quelque juste


cessant encore aujourd'hui de donner au dans une occasion oii il pèche.
public les scènes les plus ridicules, il leur
liied mal de parler de fous el de visionnaires. MÉMOIRES sur la cause des évêques qui ont
distingué le fait du droit. 166(3-1608, in-
Les chamillardes ou à M. Chainillard
lettres 4".
sur la signature du formulaire.
Ces Mémoires sont au nombre de dix Ni- :

I/esprit d'erreur et de satire dicta ces cole est l'auteur du premier, 1606 du scconit, ;

trois leilres, et parti les publia eu 1G65,


le 24 mars 1666; du sixième, 1" décembre, cl
contre M. Clianiillard, di-cti'ur de Sorboiine, du septième, 20 décembre.
i|ui iravaillaii à la conversion des religieuses
de Port-Koyal, dont il avail été l'ail supé- LiTTERi: provinciales , c gnllica in liti-
rieur. Bien des gens ont attribué ce libelle à nam linguam translata-, et theologicis no-

M. Barbier d'Aucourt mais il est certain ;


tis illustratœ studio Willelmi Wendrockii.
que c'est l'ouvrage de M. Nicole. La première édition parut en 16'jS; la
M. Racine s'est moqué avec raison des quatrième, beaucoup plus ample, e:i lC6a,
froides (ilaisanteries ddut il est rem()li. Vos Cologne. Nie. Schoulen, in-8'. La tixiè;i:c
bons mots, dit-il à l'auteur, ne sont d'ordi- est de 1700, Cologne, 2 vol. in-12.
naire que de fausses allusions. Vous croyez Une délicatesse qui n'était pas sans fon-
dire (jiteUjue chose de fort agréable, quand ruus dement engagea Nicole it se cacher sous le
dites, sur unr exclamalinn qu^ fait Cita- M . faux nom de Guillaume Wendrock: ses notes
niillard, que son gran n'est qu'un O en
i sont pires que le texte. On verra dans l'iir-
chiffre et quand vous l'avertissez de ne pas
: ticle Pascal, ce qu'il faut penser d 'S f;-
suivre le ijrand nombre, de peur d'être tm doc- meuses Provinciales. Nous ne relèverons ici
teur â la douzaine, on voit bien que vous vous qu'un trait de la mauvaise foi de Nicole.
efforcez d'être plaisant mais ce n'est pas le
; Tout ce qu'il dil de meilliMir coiilrc la pro-
moyen de l'être. Retranchez-vous donc sur babilité, il l'a pris dans le livre du 1'. Conii-
h sérieux ; remplissez vos lettres de longues tolus jésuite, et cependant il ne le cite
,

et doctes périodes ; cittz les Pères ; jetez- point de sorte qu'il se sert des arnios d'un
;

vous souvent sur les antithèses : vous êtes jésuile pour combattre un sentiment qu'il a
appelé à ce style ; il faut que chacun suive sa le front d'imputer à tous les jésuites sans
vocation. exception.
Des piquants mortifièrent tout
Irails si Les notes de Nicole ne restèrent pas sans
Poil-K()j;il. M.M. Dubois et d'Aucourt furent réponse: on publia Ilcrnardi Slubrockii:

chargés d'j répondre, ils se récrièrent sur (Honorali Fabr\) societatisJesu, Notœ in no-
ce ([ue leur a(lver>aire a\ait confondu les tas Wi'L Wendrockii, etc. Cologne, J. Bu-
('l!ai:iillardfs avec les Vt'.ionnaiies, comme sœus, 16.59, in-S°.
«i c'eût été faite tort à celles-ci (2], que de Les noies de Nicole furent traduites en

(I)Dosmareis de Suiril-Surliii, qui nvnit dit Irop (-2) tilles étaienl les nues el les ..uiros du uiêine
(I.- mal (les jansénislt's oui- ne pas s'aiiiicr l'indi-
| aiiieur; ainsi In méprise était pardonnable.
yiiaiion du parti, el en particulier de tSicolc.
601 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 69»
français par Françoise Marguerite de Jon- Pai- un adroit commentaire, il rcstroiit ce
coux, pour l'édilion du Provinciales, 1700, texte au syslome de son maître. // v n, dit-il,
2 TOI. iii-12. «ne véritable lumière, qui /claire tout homme
qui vient au monde : C'est-à-dire que les
DÉFENSE f/w professeurs en théologie de t'u-
hommes ne sont éclairés qu'autant qu'il plaît
niversilé de Bordeaux contre un écrit inti-
à cette lumière divine et incréée de luire d tns
tulé : Lcltre d'un théologien à un officier
leurs esprits.
du parlement sur la que^lion si le livre
Cet écrivain, comme tous les jansénistes,
inlilulé : L. M.Htierœ proiinciales, elc,
exagère les suites du péché originel. Il insi-
est hérétique. IGGO, in-i". — Seconde Dé- nue que Dieu ne veut sauver que quelques-
fense... contre divers écrits dictés par les
uns d'entre les hommes; que la grâce qui
jési'.ilrs , oi\ Von fait voir l'absurdité de la
élève vers le ciel n'est donnée qu'à quelques-
prétention de ces Pères, que le fait de Jan-
uns. Tous les autres sont abandonnés , à
sénius soit inséparablement joint à la foi.
cause du [léché originel car, selon lo sys- ;
16G0, in-V.
tème de la secte, ce ne sont point les péchés
Bemarques sur la requête préfentée au roi personnels des ré] rouvés qui sont cause de
par M. l'archevé/jne d' Embrun (Georges cet abandon, c'est au contraire cet abandon
d'Aubnsson), contre h traduction du Nou- qui est cause de leurs péchés personiuls.
veau Testa lient, imprimée à Mons. 16G8, La faiblesse de l'homme (dit Nico e, page 37,
in-i". —
On répondit par Réflexions sur:
premier Traité de la faiblesse, ch. Xl ), con-
les remarques que l'on a imprimées à côté siste d «s l'impuissance où, sa volonté se
de la requête de M. l'archevêque d'Em- trouve de se conduire par la raison.
brun. Paris. Cramoisj, 1G68, in-i". Page i3 et 4'i- La nature corrompue...
:

précipiterait tous les hommes dansée centre


Réfltatiov de Lettre à un seigneur de la
la
malheureux (l'enfer), si Dieu par sa grâct
conr (par le P. Bouliours) servant d'apo- toute-puissante n'avait donné à quelques-uns
logic à M. l'archevêque d'Embrun. 16G8, d'entre eux un autre poids qui les élève vers
in-4°. le ciel.

Jacques Brousse et Guillaume Le Roy Page 130 : Tous ces gens aveugles et aban-
écrivirent anssi contre la Lettre du P. donnés à leurs passions sont autant de preu-
Bouliours, et ils ne furent pas les seuls. ves de la rigueur de la justice de Dieu. C'est
elle (juiles livre aux démons, qui les domi-
Cette Lettre fit beaucoup de bruit.
nent, qui se jouent d'eux , qui les jettent dans
Causa, jansemana, sive ficlilia hœresis, seœ mille désordres, etc.
disquisitionibus theoloyice, historiée expli- Second volume, Voici un portrait bien ou-
cata et explosa a l'aulo Jrentro; adjccti tré du pécheur, page 85 : « On'esl-ce qu'un
sunt super eamdem materiam alii tractatus pécheur? C'est un aveugle, puisqu'il ne par-
et epistolœ; cdente Antonio Arnaldo. Colo- ticipe point à la véritable lumière.... H est
gne, 1682, in-8°. dans les ténèbres, puisqu'il tombe à tout
Essais de morale, contenus en divers traités
moment, et qu'il ne sait où il met ses pas
sur plusieurs devoirs importants. Publiés — (page 8t;). C'est un sourd, c'est-à-dire qu'il
n'entend point la voix de Dieu C'est un
successivement , réimprimés en divers
paralytique, parce qu'il est toujours abattu
endroiis, et parvenus à treize volumes in-
1-2 ou in-18. Paris, Desprez.
à terre, et dans Vimpuissance entière de se
relever. Ctst un homme réduit à l'extrémité
11 y a un qu;itorzième volume, contenant de la pauvreté, puisqu'il est dépouillé de
la Vie de l'auteur. Celle collection rinferme toutes les vraies richesses spirituelles, qu'il
les Lssais proprement dits, et la continua- a perdu tout ce que Dieu lui avait donné
tion des Estais. dans son baptême C'est un cschne, non-
« Il y n'gne, dit Feller, un ordre qui plaît, seulement de ses passions qui le dominent,
et une solidité de réflexions qui convainc; m lis du diable qui lo possède, qui le remue,

m.'is l'auteur ne parle qu'à l'espiil ; il est rag:te, le secoue, le fait agir à sa fantaisie.
SfC et froid. » C'esl aussi un escia\(; des éius de Dieu et
On
a fait aux Essais de Nicole des re- des justes, c'esl-à-dire que tout son office
proches plus graves ; le lecteur décidera en ce monde, pendant qu'il deneure en cet
s'ilssont justes. \'oici donc en quels termes état, est de travailler pour autrui, et non
un critique orlliodoxe en a p.irlé. pour soi, de contribuer à quelque avan-
( t

Premier volume. Nie le, [âge 77 édil. de (


tage des élus. »
1715), appelle M. Pavillon, évéqi-e d'Alai-, î«« Ne peut-on pas conclure de ces expres-
grand pr/'lal qui a été la gloire de l' Eglise de sions qu'en perdant la charilc on perd aussi
France. Or, ce grand prélat fut l'un des la foi et l'espérance, puisqu'on perd toutes
quatre évêques qui refusèrent de signer le les vraies riciiesses spirituelles, tout ce que
formulaire; il fut anssi l'auteur du limeux Dieu a donné dans le baptême?
ISiiuel , condamné solennellement par un N'y trouverait-on pas de quoi justifier
décret de Clénicni IX, du avril 1GG8. plusieurs propositions de Quesnel;l;i pre-
A la page GO, il s'agit de ces paroles for- mière Que resle-t-il à un pécheur qui a
:

mellement contraires au système jansénien : perdu Dieu et sa 'p-dee, sinon le péché et ses
Erat lux vera quœ illuminât onsnein hominem suites, une orgueilleuse pauvreté et une indi-
venienlem in hune mundum. Que fait Nicole? gence paresseuse; c'esl-à-dirc une impuis-
b-3 NIC NIC C94

nance générale au travail, à la prirre, à toxtt la vertu est donnée; et que là où il n'y a
lien. La ko^ et la ?)-S* Que peut-on être autre
: point de vertu, il n'y a poiiil de grâce.
chose que lénibres, qu'égarement et que pé- Cinquième vohime. Pag. l.ol, 152, traité 9,
ché, sans la lumière de la foi, sans Jésus- des Supérieures, n. 20 Bien souviit on ne
:

Christ, sr.ns la charité 7 La 57' et 58' Il h : fait des fautes... que parc; qu la concupis-
n'y a ni Dieu ni religion où il n'y a point de cence e?t plut forte que la grâce, dit saint
charité. Augustin. 1° Fausse citation. Saint Augus-
Troisième vohtme. Pages lCi2 et 163, troi- tin n'a dit cela nulle pari; 2" c'est exfirimer
sième traité où il s'ii[iit des manières dont assez clairement les deux délrclalions né-
on tente Dieu, cli. iv. Les saints persuadés cessitantes. 11 en c^t de méii'e de ce qu'oa
que Dieu est le maître des cœurs et qu'il lit à la page 222 On nerénsie aux attraits
:

opère en eux tout ce qu'il veut par une forv des sen-i que par un attrait spirituel plus fort
invincible et taule - puissante. C'est dire et plus efficace.

que riiumme ne peut rcsislor à la grâce, Page 225, trnilé 10, de l'emploi d'une
qu'il ne coopère avec elle que passivement, mai'resse des novices. On peut se servir pour
et que les saints en étaient crsuadcs. | cela d'un livre intitulé : Inslrudions sur les
Page \S^\: Quelque honnêteté qu'on se puisse dispositions qu'on doit apporter aux sacre-
imaginer dans l'amour d'une créature mor- ments de pénitence et d"eucliarist e, lyui est
telle, cet amour est toujours vicieux et illé- dédié èi madame chez Guil-
de L' nguevil'e ;

gitime, lorsqu'il ne naît pas. de l'amour de laume Dfsprez,à Paris, (le livre que conseille
Dieu. Quesnel en dit autant ( Prop. 43 )
: Nicole pour la lecture des religieuses no-
Quand l'amour de Dieu ne règne pas dans le vices est très-propre à en faire les plus ou-
cœur du pécheur, il est nécessaire que la cu- trées jansénistes. Llles y apprendront par
pidité charnelle y règne et corrompe toutes exemple, que l'esprit de l'Eglise est de n'ac-
ses actions. C'est une suite do la ii' prop. corder la grâce de la réconciliation pour les
Jl n'y a que deux amours, etc. péchés morlels qu'une seule fois dans la vie,
Tout ce volume est rempli de piopositions et jamais plus. Que quand on est pécheur, on
janséniennes, mais la plupart sont envrlop- ne peut suivre que les mouvements du pé-
jiécs avec tout l'art imaginable; quelque- ché que le pécheur irrite Dieu au lieu de
;

fois même Nicole leur donne un air de ca- l'apaiser, quand il assiste au sacrifice de la
tholicité. mes^e, etc.
Quatrième volume. Traité 1", des quatre Page 153 du traité •îeuvième des Supé-
dernières fins, 1. i, chap. 13. // faut que Dieu rieures, il appelle Sainl-Cyran im humme de
OH le diable règne en tious ; il n'y a point de Dieu. Donner ce litre glorieux à un homme
milieu. atteint et convaincu par ses propres aveux
Dieu a tenu cachée à toute la terre l'espace de toutes sortes d'erreurs, de folirs et do
de quatre mille ans la grande et heureuse blasphèmes, c'est un abus si étrange, que
nouvelle du royaume des deux. Tr. 1, des pour s'en rendre coupable, il faut penser
quatre dernières fins, 1. iii, du Paradis, presque aussi mal que celui à (jui l'on donne
chap. 2. un éloge si déplacé. Quand on parle d un
L'Eglise n'est presque plus composée que de homme dont plusieurs ouvrages ont été con-
monceaux de sc.ble , c'est-à-dire de membres damnes qui a été arré é par l'ordre du
,

secs. chap. 6. N'est-ce point là le


Ibid., souverain, qui a été interrogé par autorité
dogme impie de Sainl-Cyran, d'Arnauld, et di'S deux puissances; dont les réponses sont
de tous les nouveaux sectaires, sur l.i cadu- publiijucs et pleines d'e\tra\agance et d'im-
cilé, le lié; érisscmcnt ou même l'entière, piété, peut-on, sans se rendre suspect, l'ap-
destruction de l'Eglise? Voyez Etemauï;. peler dans des leitres, dans des discouis,
Dieu conduit tous les hommes à la fin à la- d,;ns des livres, un homme de Dieu, un servi-
quelle ils sont destinés, par des voi< s infailli- teur de Dieu, un d gne serviteur de Di-u, son
bles. (Page25!t. ) conduit donc aussi par
Il bon serviteur, un vertueux prélat ? Le moins
des voies infaillibles les ré[)rouvés dh qu'on puisse dire, c'est que de areilles ex- ;

enfer. pressions m.rquenl bien de l'imprudence,


Page 221, 1" Irailé des quatre fins, I. m, peu de respect pour le souverain, el peu de
du Par., ch. 12. Jilen ne s'est fait dans te soumission pour les puissances ccclésias-
monde q(ep'Ur 1rs élus. Les réprouvés n'ont ti'iues.
donc eu aucun moyen de salut. Ibid. 2' poln', parag. 9 : Nulle action n'est
Ibid., ch. Celai qui n'aime point Dieu
;! : exemple de péché quand elle n'a pas pour
n'appartient point à la loi nouielle. C'est ce principe l'amour de Dieu.
que dit (Juesiiel dans les propositions 8, 72, Sixième volume. Pensées diverses, n. 17 :
73, 7'i., 75, 76, 77, 78, etc. Dieu cache les péchés aux hommes et par jus~
Pag. 268, second traité de la \ ig. Chrét., tice, lorsqu'il veut tes aveugler. Ibid., Les
ch. 6 : Dieu nous montre par la rareté de ces hommes, avant Jésus-Christ, n'avaient point
vertus que la grâce est rare. Quanl un ca- la science du salut. Quoi donc! le saint roi
tholique considère la rareté des vertus, il en David, le chaste Joseph, le fidèle Abraham,
conclut que les hommes résistent souvent à le juste Enoch, cic, ignoraient-ils les voies
la giâcc. L'n janséniste, au contraire, en du salut? Ibid., n. 93 Un ministre de la
:

conrhil que la grâce est rare, parce qu'il ne justice de Dieu s ir les hommes, destiné à lei
reconnaît point de grâce qui ne soit ellicace; iivcuglcr, ne lusse pas d':tre, à l'égard ds
que, selon lui, dès que la grâce est donnée, plusieurs , ministre de sa miséricorde. Les
^

C<)3 DlGllONNAtUt: DES JANSENISTES. 6UG


jansénistes aiment les expressions dures. son Fils unique, et par là il s'est engagé à les
Dieu veut aveugler ; il a clans son Eglise des sauver par une espèce de justice. ï On voit
tninislres destinés à aveugler. que notre auteur rcstient ici ces paroles de
Seiitiême tolume. Page 93, lettre XVII : l'Ecriture -.Dieu a tellement aimé le inondi
« Combien y a-l-il peu de paroisses pour- et qu'il les explique de la même manière
vues (le bons pasteurs, et de diocèses de que s'il y avait: Dieu a tellement aimé les:
bons évêques? On fuit quelquefois des pro- élus. C'est qu'en effil Nicole, en bon jansé-
yiiicps entières, sans trouver tm iiomme à niste, croyait que Jésus-Christ n'est mort
qui l'on puisse conGer sa conscience... La que pour les élus.
iliselle est encore plus grande dans les au- Page 140, sur l'épîlre de la messe du
tres royaumes ; et une religieuse brigitinc point du jour, n. 9 « On aurait sujet de dé-
:

m'a dit à B..., qui est une ville oii il y a en- sespérer, si notre salut était remis à nos.
core di- la piélc, qu'il leur était presque im- soins, à notre vigilance et à nos efforts :
possible de trouver des prêires qui ne s'eni- mais étant en re les mains de Dieu, dont la
vrassent point. Ce mal si ordinaire n'a pas force et invincible et la miséricorde infinie,
commencé à ce siècle, il a été de tous... qui aime «es élus cl qui les veut sauver,
Quel-, pasteurs avaient tant de bons cliré- toutes les marques que nous avons d'être
liens, qui ont vécu dans l'Orient , pendant de ce nombre heureux, nous doivent rem-
que presque tous les évèques et les ecclé- plir d'espérance que nous surmonlerous
siastiques étaient ou ariens, ou eutychéens, tous les obstacles de notre salut. »
ou ninnoihélites ou iconoclastes ? » On a raison de dire que le qniélisme est
Comme Nicole ne reconnaît pour bons une suite da jansénisme. L'espérance des
pasteurs que les jansénistes, il a raison de jansénistes est fondée, comme on toit, sur
dire qui' la disette en est encore plus grande la force invincible de Dieu qui veut sauver les
dans les autres royaumes. Mais un auteur élus : et comme ils ont toutes les marques
c.itliolique exagérerait-il ainsi la disette des d'être de ce nombre heureux, ils laissent aux
tons pasteurs ? avancerait-il, sur le seul té- autres les soins, la vigilance et les efforts.
moignage d'une religieuse, que tous les prê- Les chrétiens qui n'observent la loi de Dieu
tres d'une ville sont des ivrognes? Ce qu'il y que par crainte ne sont point distingués des
a de plus condamnable dans ce passage, juifs, et doivent plutôt passer pour juifs qub
c'est que Nicole ose assurer que dans l'O- pour chrétiens. (Sur le dimanche dans l'oc-
rient, pendant qu'il y avait tant de bons lave de Noël, n. 2).
chrétiens, presque tous les évèques et les ec- Ceux d'entre les chrétiens déchus qui obser-
clésiastiques étaient ariens, etc. vent ext rieurement les lois du christianisme,
Ibid. 11 avance celte étrange proposilion : mais pir xm esprit de crainte et pur des mo-
Quelque grande que soit l'uiilité d'un con- tifs intéressés sont effectivement de cesjufs
,

fesseur, elle n'est pas telle que sans ce se- charnels qui n'ajipar tenaient gu'èi l'AncifH
cours on ne puisse se sanctifier dans les Testament. [Ibid., trois pages aj^rès).
monastères. Car pendant les premiers siècles Ces deux textes ne font-ils pas clairement
de l'Eglise, non-seulement les religieuses entendre 1" que tout chrolien qui n'ob-
:

n'avaient pas de bons confesseurs, mais elles serve la loi év.ingélique que parce qu'il
n'en avaient point du tout. craint l'enfer, quoique cette crainte soit sur-
Huitième volume. Dans la lettre LXXX, naturelle et un don de Dieu cesse dès là
,

page li2, Nicole parle de M. de Pontchâ- d'être chrétien? 2° que c'est agir en juif, et
ttau, m.irl à Port-ltoyal, où il avait été, dit- suivant l'esprit de l'ancienne loi, que d'agir
il, un modèle de pénitence et d'humilité. par la crainte des [ieiiies éternelles : ce qui
Puis il ajoute Je vous avoue, au reste, que
: est absoluuicnl f lUx , puisque celte crainte
je ne [lis pas un grand fond sur ce concours n'est pas tellement le propre lie la loi ancienne,
dépeuple à son tombeau, ni sur les miracles qu'elle ne couueiinu aussi à la loi nouvelle,
qu'on lui attribue. Je ne sais pas même s'i's et que sous celle loi ou ne puisse encore
sont e',Jer,tifs... ne paraissant pus de la qualité aujourd'hui suivre le mouvement qu'elle in-
de ceux oit l'opération particulière est in- spire.
contestable ; il eût été bon, ce me semble, de Qui doute qu'il ne faille que toutes nos ac-
n'en pas faire du bruit. On voit par là que le tions aient la charité pour principe, puisqu'on
goùl pour les miracles a été de tout temps ne rend le culte n Vieu que par la chariléT
dans le larli ; qu'on en publiait qui n'étaient Sur l'épitre du dimanclie dans l'octave de
pas effectifs; qu'ainsi le diacre Paris n'est rE|>iphanie.
pas le prL'inier lliaiimaturge de la secte; et Nicole prétend que le juste dans notre état
qu'on en a essayé plusieurs autres avant lui. n"a point do mérites propres. Ce néant de
Neuvième volume. A 'a page 161, sur l'é- mérites propres, dil-il , qui subsiste dans
pîirc de la messe du jour de Nuël, n. 'S : l'homme ré<iénéré, même avec l'abondance des
« Quel autre moyen, dit notre auteur, que grâces et des dons de Dieu l'oblige de se re-
,

l'incarnation nous eût pu marquer autant la garder toujours comme pauvre et dépourvu de
boulé et l'amour inlini de Dieu envers ses tout bien. Sur l'épitre de la messe du point
élus, puisque, pour les sauver, noii-seule- du jour.
nieui il leur a donné sou Kils, mais II l'a li- .Mais saint Paul, avec l'abondance des grâ-
vré à une mort cruelle pour eux? Il a telie- ces qui lui ont fait pratiquer les plus éiui-
iiiont .liuié le monde, dit le Sauveur même nrntes vertus, u'avail-ii ];oinl de mérites pro
rians l'Evansiie de saint Jean, qu'il a donné près? Etait-ce une pure grâce, un don de la
8

G97 NIC NIC C98


seule libéralKé de Dieu, que celle récom- a sa conversion, qu'un mort à sa résurrec-
pense qu'il alteii lait comme mérilce et , tion.
comme une couronne de justice? Ibid., n. k, p. 71 « Dieu essuiera quel-
:

Sur ces paiol(^s uc l'ange Je viens vous : que jour toutes les larmes de lEglise, lors-
apporter utie nouvelle qui sera pour tout le qu'il t'aura transportée dans le liel. Elle
n'y
peuple le sujet d'une grande joie, Nicole dit : pleurera plus, parce que tous ies enfants se-
« Elle est en elTct pour loul le peuple, mais ront sauvés. » Les fidèles qui périront ne
c'est pour tout le peuple des jnsles... nul sont donc point enfants de l'Eglise, puisque
autre qu'eux n'y a pari. » (Sur l'évangile de tous les enfants de l'Eglise seront .••auvés.
la messe de minuit).
« Dieu, ajoute .M. Nicole, veut redonner
la
Dixième volume. Dans l'épîtredu troisième vie à certains morts; mais il veut que ce soit
dimanche de Carême, il s'agit de ce passade par les larmes de l'Egli-e. 5a charité est toit-
«le lépitreaux Ephésiens, ch.
5, v. 8 Eraiis : jKurs efficace dons tous ceux que le l'ère a
uliquando lenebrœ. Nicole altère et corrompt donné à Jésus-C'n ist. « Il est évident par ces
<:e passage, afin d'y insinuer l'erreur que passages, que, selon cet auteur, les seuls
Ouesnel a depuis développée dans sa pre- élus sont ces certiins morts, à qui Dieu veut
mière proposition; et au lieu de traduire redonner la vie par les larmes de l'Eglise, et
tout n.iturellpmcnt Vous étiez autrefois les
;
que Jésus-Christ n'est mort pour le salut
ténèbres 7iiéincs, il Iraduit avec les traduc- élernel d'aucun autre.
teurs de Mnns cl Sacy Vous n'étiez autre-
:
On pèche en assistant au sacrifice de la
fois que ténèbres. messe sans les dispositions qui y sont essen-
Dieu qui 71'est que charité est incapable tielles, lesquelles consistent dans l'amour.
^

d'approuver autre chose que la charité. Sur Sur


l'epitredu dimanche de la Passion.
l'épîlre du dimanche de la Quinquagésime.
Douzième volume. Toute notre activité pro-
Rien de mercenaire ni d'intéressé ve peut pre ne I eut être que mauvaise. Sur l'épître du
avoir lieu (dans le leniple que Dieu veut
dimanche dans loclavc de l'Ascension.
avoir dans nos âmes], puisque Dieu tst cha- Sur l'épîtredu sixième dinnnche après la
rité et qu'il ne peut approuva- que la
charité. Pentecôte, n" 8 « La grâce chrétienne n'est
:
Sur l'évangile du mardi de la première se- point un élat inconstant, comme bien de»
maine de Carême. gens se l'imaginent. C'est un état durable,
Ceux en particulir qui ne >-ont éloignés des qni a de 1 lermeié et de la slabiliié. C'est
1

actions criminelles que par la crainte, sont uni" chose inouïe dan> tous les Pères qui ont
nécessairement hypocrites en celle matière. connu l'esprit du chrisli.inisme, que ces vi-
Car n'ayant point d'amour de Dieu, ils ne cissiludes de vie et de mort dans lesquelles
sauraient aimer que la créature... ainsi ils
plusieurs se persuadent qu'un chréiien peut
sont bien éloignés de pouvoir être justifiés
vivre. L'espr.t de Dieu ne prend point pos-
dans ceté.at, puisque c'est celui que Jéf us- session d'un cœur pour si peu de temps, et il
Christ reproche aux Ph irisiens et pour lequel
n'y rentre point si fn ilement qu;uul on l'eu
il les condamne comme hypocrites. (Sur l'é- a banni. « La st.ibilité de la justice est un
vant,'ile du mercredi de la troisième
semaine dogme favori des novateurs. Bonrdaille le
de Carême). N'ostce point là dire avec Ques-
développa f:>rtau long dans sa Théoloqiemo-
nel, que l'oliéissance à la loi n'est qu'hypo-
rcde de .saint Augustin. Il prétendit ('(Oinme
crisie, quand la charilé n'en est pas le prin-
fait ici Nicole) que l esprit de Dieu ne
cipe? Propos tion condamnée par la bulle prenait
point possession d'un cœur pour si peu de
Lnigenilus (c'est la 47-), déjà proscrite au- temps, el que la chaiilé était un état si du-
tre ois dans les proposiiions 2;') et 33 de rable il qui av.iit tant de fermeté, qu'un seul
liaïus, et coniradicloirement opposée au péché, même mortel, n'en déiruisait pas tou-
concile de Trente, qui a frappé d'anallième
jours tolalcmcnl le fond et l'habitude; d'où
ceux qui enseitjneraient (]ue la douleur du il s'ensuivait que le péché
péché conçue par le molif de la ciainte de morl.l et la cha-
rité pouvaient subsister ensemble. Mais
1 enfer nous rend hypocrites et plus grands ce
système abominable l'ut condamné par l'as-
pechcitrs.
semblée de 1700.
Onzième volume. Notre auteur en parlant
i'age 159, sur l'épîlre du dimanche dans
de la résurreclion du Lazare et du fils de
la l'oclavede i'.Vscension, n" :A'ohs (/étions tou-
veuve de Naïm, dit, page (JG, sur l'évangile jours nous considérer <} l'égard du bien comme
du jeudi de la qualrième semaine du Carême, de purs instruments qui ne peuvent rien faire
n. 1 Jl n'y a pas lieu de douter que Jésus-
:
d'eu, -mêmes, s'ils ne sont appliqués el remues
Christ ne nous ait marqué par les circon-
de Dieu. Toute notre activité propre ne peut
stances d'' ces deux résurrections de
quelle être que mauvaise..., celles de nos auvres qui
7nanière il opère ceile des dmes dans le
cours viennent de Dieu sont bonnes...; mais celles
des siècles. C'est à peu près ce que
dit (Jucs- qui sont purement de nous
nel dans sa 23- ])roposiîion : Dieu nous ne peuvent être
,

a que 7n(iuiaises. N'est-ce point là la .'W- propo-


donné lui-même l'idée qu'il veut que nous
sition de Ouesnel'.' « La volon;é que la grâce
ayons de l'o/eration toute-puissnte de
sa ne prévient point n'a de lumière que pour
grâ e dans nos cours, en la fguranl par celle s'égarer, d'.irdcur que pour se précipiter, do
qui tire les
créatures du néant et r/ir redonne force que pour se blesser; capable de tout
aux morts. Ces novateurs veulent per-
la lie
mal, impuissante à tout bien. »
suader aux fidèles que le pécheur qui se
Page V)2 et lO.'J, sur l'évangile du jour de
convertit ne contribue pas |)lus de son côté
la Pentecôte, u* ii Celui qui ne m'aime point
:
nw DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 7U0

ne garde point mes paroles...; il ne les garde Tom. chap. 1-2 Il m/ a que l'amour qui
I, :

po'int parce qu'il est nécessairement dominé


, appartienne à la loi nouvelle. D'oit il faut con-
par la cupidité dont il préfère toujours le; clure que la crainte de Dieu, si fort recom-
désirs aux commandements de Dieu. On au- mandée dans l'Evangile, la foi rt l'espérance
rait bioii (le Iri peine à innn'rer de la liiTé- nn sont poini du ressort de la loi nouvelle.
reiic entre cette propos' tinn et la VS" de
'
Dans la quatrième instruction de la péni-
Quesnel « Quand l'amour de Dieu ne règne
: tence, eh. 8, on fait cette demande (c'est la
plus dans le cœur du pi'chiur,i! est nécessaire qualrièmo) Tous ceux à qui la grâce donne
:

que la cupidité chariieile y règne et en cor- quelque désir de se convertir, n'en ont-ils pas
rompe tontes les aclions. •>
le pouvoir? Rien sans doute n'éiait plus aisé
Treizième volume. Le motif de la charité que de répondre à cette question. Il n'y avait
étant nf'cessaire dans toii:es les aclions l'est , qu'à diri' que ces hommes en avaient çn vé-
par conséiiuent dans la pvatVjue de tous les ritab'e pouvoir, et que c'était leur faute s'ils
commandements... Il n'y a point d'autre prin- ni' se converiissaiont pas. Voii-i donc la cap-
cipe légitime que l'amour de Dieu. Sur lévan- lieuse réponse que fait Nicole Si ces désirs :

gile du dix-vepliènio dimanche après la Pen- sont encore faii,les iU ne mettent l'dme que
,

tecôte. dans l'état où saint Augustin dit, que la nou-


Saint Paul ne reconnait que deux principes velle volonté qu'il avait reçue de la grâce de
de nos actions, le vieil homme ou l'homme re- Dieu n'était pas encore capable de surmonter
nouvelé...; toutes les actions du vieil l.omme celle du péché, fortifiée par ttne longue habi-
sontmauvais's...; toutes celles du nouveau sont tude. C'est dire assez cl.iiremenl que ces hom-
bonnes... il n'y en a point par conséquent
: mes n'ont point le pouvoir de se convertir.
qui tiennent le milieu entre ces deux sortes Ainsi pensailQuesnel, quand ildisaitque^nns
d'aclionn, parce qu'elles portent toutes le ca- la grâce efficace, non-seulement on ne fait rien,
ractère du principe ijui les produit. Sur l'épî- mois on ne peut rien faire. Seconde proposi-
tre du d x-neuvième dimanche après la Pen- tion.
tecôte. Ibid., demande sixième. Le langage par le-
// n'y a point d'action qui ne doive être rap- quel on dit qu'on ne peut pas certaines choses
portée à Dieu; et cojnme nous ne lui saurions commandées, est-il autorisé dans l'Eglise?
rapporter n':s actions qu'en l'aimant, l'amour Réponse. Le concile de Trente l'autorise for-
de Dieu doit être le principe de toutes nos ac- mellement..., et il «'(/ n rien de plus commun
tions. Sur l'évangile du vingt-deuxiémo di- dans les Hères rfis .S^^. PP. et surtout de saint
manche après la Pentecôte, i\° 9. C'est tou- Augustin que ces sortes d'expressions. Ceci
,

jours le sjsième erroné, qui ne reconnaît est pour justifier la proposition d'Arnarld, et
d'autre vertu que la charité, et qui veut que la première dos cinq de Jansénius c'est iiussi :

tou(e action soit péché, quand elle n'est pas ce qu'a prélendu le P. Quesnel dans ses neul
produite par un motif de charilé; d'où l'un première^ propositions.
conclut avec Baïus que toutes les actions des Ibid., ch. 12, réponse première à la qua-
infidèles et des pécheurs sont des péchés.
trième demande. La crainte, quoique bonne
Nous nous sommes fort étendus sur cet en elle-même, n'estquvne dispositionjudalqiic:
ouvrage; mais le lecteur doit considérer l°de car la crainte fait les juifs, comme la charité
quelle iinporl.ince il est de bien connaître un failles chrétiens. Ne voiià-l-:l pas les propo-
auteur que les novateurs mettent entre les sitions 53 et C3 de Quesnel? Un bap'.isé est
mains de tout le monde 2^ qu'il est néces-
;
encore sous la loi comme un juif, s'il accom-
saire, pour le bien connaître, de rapprocher plit la loi par la seule crainte... La seule cha-
toutes les fausses idées qu'il a dispersées lui- rité fait les aclions chrétiennes chrétienne-
même avec art dans un grard nombre de vo- ment.
lumes, afin qu'elles fussent moins sensibles , Ibid., réponse neuvième à In n érae de-
mais qui, étant réunies, se donnent un jour mande, y^ est nécessaire que la contrition
mutuel les unes aux autres, et, comme autant naisse de l'amour de Dieu, afin qu-^ l s œuvres
de parties d'un système suivi, forment un qu'ille produit ne soient pas des (cnvrei de
tout frappant, et un corps d'erreurs au^si ténèbres. Etrange (iécj^ion Quoi les oeuvre» I 1

complet que celui de Le Tourneux dans son qu'un pécli'ur pénitent fait par la crainte
Année Chrétienne, et celui de Quesnel dans surnature le de l'enfer comme les pnères, ,

ses Ré flexions morales. On va voir la suite à les aiimônrs, les restitutions, les réconcilia-
propos des Instructions du même auteur. lions, etc., sont des œuvres de ténèbres 1 ce
Instructions THicoi.oGiQiES. Api es ce qna sont des péchés! Le bon sens et î.i r.iison ne
noti-iav!,n. dit de M. Nicole. <à l'occasion de réclament-ils pa-; également contre une si
ses Essais de morale, on doit s'attendre à dangereuse doctrine?
trouver bien des erreurs dans les différentes Tom. Il, insir. 8, ch. 21, réponse à la
Instructions qu'il a publiées. C'est ce que quatrième di'mande. .tésus-Christ di; Ni- ,

nous allons examiner. cole, n'a été pr'tre parfait qu'cprès sa résur-
rection. Que veut-il dire, et quel sens rai-
I. — IssTniCTiONS théologiques et morales soiinab'e donn r à de si indécent' s cxires-
sur les Lu naije,Adrie)il\!oet-
sacrements, 2 v.,
sions ?
jeiis, 171 approuvées en lo; 8 par M. Ccr-
-,

bais, et en 1700 par M.M. Clampignon, Hiileux il. l'VSTRLexioNS théologiques et morales sur
et d'Arnaudin, fameux approbateurs de m su- le premier commandement duDécaloijue, elc

vais livres. La Iluye, Adrien Moetjens, 1719. Livre


m NIC NIC 703

BIP OKV'5 P"ï' M. Bigres, le 9V scptcmbrc- I 0^t:'$nn dominicale, etc. Paris, et se vend
1708. à Brurelles chez Eugène-Uenrg Fric!;.
Tome I. De r.iniour de Dieu comme jus- Jn~tru(lion cinquième, ch. 3, réponse à
tice , iirl. 8. On doit reco>in'iiln> qnp. pnr la septième dcuamle yous n'avons pas le :

nous-ivémes nous ne saurions faire autre pouvoir de demander à Dieu son assistance, à
chose que pe'chrr. moins qu'il ne nous fasse prirr. Ainsi le com«
Cti. 2. De la crainte. Ceux qui s'abstien- mamicment de prier est impossible à tous
nent de faire quiit/i(e péch(< pnr la seule crainte ceux qui n'ont pas la grâce efficace qui fait,
de la damnu'.ion ne sont pas exempts (lu prier.
péché qu'il y a à ne rapporter pas toutes ses Instruction septième, ch. G, réponse à la
actions à Dieu, et à n'agir pas par principe septième demande Dieu veut sauver les :

d'amour de Dieu ac'uel ou virtuel ; car une élus, comme faisant tous eiiscmlile un corps
action faite pnr [a crainte des peines n'a pas et une société qui est l'Eglise. Et à la pa^e

l'amour de Dieu pour principe, et par con- suivante L'Eglise comprend les saints vi-
:

séquent est défectueuse. vants et les saints morts, (^est définir l'Eglise
Ibid. Uemaniie troisième. i)/f(is celte crainte comme a fait Quesnel dans les propositions
de Dieu, quoii/ue servUe , n'cst-elle point 72.73, 7i, 7.3, 70, 77, 78.
bonne alisolunent, et n'a-t-elli pont quelqws Instruction quatrième, ch. 2, ré[/onse à
utilités ? Héponse.... Elle empêche l'œuvre ex- la première deminde : fe peuple, O.'il Ni-
térieure du péché, et p':r là elle rend le péché cole, coopère avec le prêtre à l'oljlnlinn de a
moindre. On reconnaît ici le l<inn;ai:c de Jm- sacrifice. Le même auteur, dans ses inslruc-
sénius et Ouesiicl. Nicule n"a(linct aucune tions sur !e Décalogue, ch. 4, de la charité
action exemple du pécîié, que celle qui est envers soi-même, réponse à I.» iloiiziènie
faite par un motif d'amour de Dieu. Observer demande, avait dit: Tous les chrétiens .-ont
un conimaiidement de Dieu par le seul mo- aifsi des prêtres, puisqu'ils ont le pouvoir ds
tif surnaturel de la crainte de l'enfer, ou s'offrir... en s'unissant au sacrifice de Jésus-
de l'espérance , vertu théologale , c'est Christ, et en le sacrifiant lui-m'me avec lei
pécher. prêtre-^. C'est sur celte flatteuse ilée que Ici
Toin. II, In^t^. 8, de la charité envers soi- femm s janscniennes ont grand soin de
même; sccl. 1, ch. 3, répon>:e à la huitième proiioiicer avec le prêtre les paroles de la
demande I,a grâce, dil Nicole, n'est autre
:
consée;alion , nfin de supjilérr à son dé-
chose que l'amour de Dieu. Car conséquent faut, au cas qu'il ne fût pas en étal de con-
le pécheur n'a point de grâce. sacrer.
ibid., ch. 9, réponse à la cinquième de- IV. Instrlctioxs théologiques et morales sur
mande: La grâce n'est autre chose que l'amour le Sgmbole. La Ilaije, Adrim Moeijens,
de la vérité. 1719, deux tomes. L'approbation de M. Bi-
Ibid., sert. 2, ch. G réponse à la seconde
,
gres est à la fin du second tome en date ,
demanilc Toutes nos actions doivent être
:
du 9 août 1705.
rapportées à Dieu, et être faites par l'impres-
Le premier \olume est employé tout en-
êion de son amour. C'est encore ici, comme
tier à expliquer le premier article du Sym-
l'on voit, l'erreur mille fois répétée sur la
bole, et à établir ^ous ce prétexte l'hérésie
charité.
jansénienne, en sorte qu'on pourrait l'inti-
Sect. i, cl!. 6, part. 3, nrl. 1, Réponse à la
tuler V .Augustin d'Ypres mis en français.
:
quatrième demamle Jésus-Christ a été le
:
Nicole y enseigne la réprobation positive:
seul qui ail sauffert comme innocent : aucun
(Ju'il n'y a que deux amours, d'où nai6~
des autres ne peut s'attribuer ce privilège.
sent toutes nos actions la cuoidilé et la
La sainte Vierge n'était donc ni pure, ni ,

charité ;
innocente, puisqu'elle a été, surtout au pied
de la croix, percée d'un glaive do douleur.
Que les commandements de Dieu sont im-
possibles au juste même, lorsqu'il no les
Ibid. On ne soutfre r.en en ce monde que
accomplit pas ;
l'on n'ait mérité par ses péchés, et qui ne soit
Que la liberté de notre état consiste dans
le remnie de ces mêmes péchés. C'est la 70'
l'exemption de contrainte
proposition de Quesnel Dieu n'afflige ja-
:
;

mais les innocents, et les afflictions servent


Que l'ignorance invincible n'excuse point
de pèche;
toujours à punir le péché, ou à purifier le
pécheur. C'est la 72* de Baïus Toutes les
Que Dieu ne veul sauver éternellement
:
que les seuls élus et que Jésus-Christ n est
afflictions des justes sont des châtiments Je
leurs péchés. Principes généraux avaiicés
mort our le salut éternel d'aucun ré-
I

exprès pnur ternir la gloire de .Marie; car


pi omé, etc.

les héréliciueç, et surtout les jansciistes,


entre autres une proposition bien
^ oici
étrange, l-^lle est lirée du premier tome,
comme nous l'avons déjà vu, sont lis enne-
senl. 5, de la Grâce et de la Prédestination,
mis nés de la .Mère de Dieu.
Ibid., sert. 2, chap. 3, part. I, art. 3, de-
chap. V Dieii, dit Nicole, a fait par sa seule
:

mande deiixième. On prétend que la lec- volonté celle effroyable différence (ntre I s
ture de l'Ecriliire sainte, et surtout ilu Neu-
uns et les au'res (les élus et les réprouvés}.
ve u Test.iiiient, est p lur tout le monde de L'affreux langage si la seule volonté de Dieu
I

droit et de nécessité. a lait la dilTércncc qu'il y a entre les élus


et les réprouves, ceux-ci n'y ont donc con-
111. Instructions Ihéologtques et morales sur tribue en rien de leur part c'est donc Dieu :
703 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 704

spioflui a faii en eux îc péché, l'obstination (I Cor. IX, 27) ne forte cûm
: aliis prœdicave-
dans lo pùclié et les terrililcs suites du pé-
, rim, ijne rrprohus effîciar.
ché car cV'U vn cAa que consiste l'elfroija-
; k' Page 39, ligne 31 // (Dieu) ne se tient
:

bledi/férence dont il s'agit. honoré que par la charité. Il ne compte nos


actions qu'à proportion de la charité qu'il y
Tbaitl de l'oraison et de la prière, divifé en
voit. C'est ainsi que parle (Juesnel, proposi-
sept livres. Josset, 1G70.
tion 50.
Nicole dans cet ouvrage réfute soliiiement 5" Page 1IJ3, ligne première L'abondance :

le quiélisuie, mais il y insinue adroitement des firâccs que Dieu avait versées dans l'âme
le jansénisme. de l'homme en sa création, le mettant hors de
1° Dans la préface, page 3, lig. 13 la nécessité de prier, ne lui laissait point
C'est :

(l'autre occupation que celle de louer Dieu,


par la sfule grâce (de Dieu) (jite nous y pou-
vons arriver (aux biens spirituels). Où est Non orabas, sed laudnbas. Aiigust. in psalm.
donc la coopération de la volonté? Saint Paul XXIX, Enar. 2, pag. 318, 1. 8. On appuie la
dit Non e/jo, scd gratin Dei mccum, et saint
:
même pensée du même passage de saint
Augustin, sur ces paroles de saint Paul :
Augustin. 1" Dire que l'homme, dans l'état
(I Cor. XV, 10; 1. de Grntia et Lib.Arb. c. 5) :
d'innocence, n'était pas dans la nécessité de
prier, c'est avancer une hérésie formelle, et
Acperlioc nec gratin Dei sola,nec ipse solus,
soutenir le péhigianisme par rapport à l'état
sed gratin Dei cum ilto.
d'innocence. Quelque parfaite qu'on suppose
2* Dans la même préface, p. h,], il -.La foi
la créature, elle e«l toujours essenli( llement
renferme toujours quelque amour des biens dépendante du Créateur. Elle a besoin de son
éterne's; et plus cet amour est vif, c'est-à-dire
secours elle doit
, le demander. 2' Pour
plus la foi est vive el agissante par la charité, étayer celîc hérésie, on ciie saint Augustin ;
plus nos prières sont vices et animées. Mais
mais on le lite à faux sur cette matière
si je fais un acti' de foi sur les peines éter-
comme sur toutes les autres car saint Au- ;
nelles de l'enfer, cet acte renfermcra-t-il né-
gustin, en parlant de l'homme innocent, n'a
cessairement quelque amour des biens éter- jamais dit: Non ombas, sed laudabas. On
nels ? D'ailleurs, l'expression c'est-à-dire
défie l'auteur du Traité de l'oraison, de mon-
marque visiblement que l'amour que l'on trer ces expressions, non-seulement dans
prétend èire renfermé dans la foi, est un l'endroit qu'il ciie, mais eniore dans aucun
amour de chanté. 11 n'y a donc point de foi autre endroit dt; saint Augusiin. Il est vrai
où il n'y a point de churité: en perdant la que le saint docteur, sur le psaume xxix,
charité on perd donc la foi? C'est là le lan-
Enar. 2. en expliquant ces deux versets :
gage de Quesnel et de Luther ; mais celui du Avertisti ficiem tuam a m^, et faclus sum
concile de Irenie el de tous les évéques qui conturbatus ; Ad le. Domine, clamabo, el ad
ont accepté la c.ousliiution Unigenilus est
Deuin mcum dcprecahor, s'csprimi- ainsi :

bien différent.
Avertit erijo faciem ab itlo, qntm emisit foras
3° Dans le corps de l'ouvrage, page 30, de paradiso. Jam hic posilus clamet et dical,
ligne 28 : Quand cette intention est droite, ce ad te, Domine, clamalio, et ad Dcum meum
n'est aiitie chose que
qui tend à
la charité deprecabor. In paraliso non clamahas, sed
Dieu. Notre inlenlioii n'est donc pas droite, hiudabas non gemibas, sed fruebaris : loris
,

quand <e n'est pas la charité, mais l'espé- posilus geme et clama. Mais 1" il est évident
rance, la niigion, l'obéissance, etc., qui tend que ces deux expressions, non orabas, non
à Dieu. .Moise n'avait dune pas une inten- clainnbas, ne sont point synonymes. La pre-
tion droite, lorsqu'il envisageait la récom- mière, non orabas, exclut toute prière ; la
pense .•lsp(':(e/;n/ enim in r(inuneralionem
: seconde, non clamobas, exclut seulement la
[Uelir.w, 26). David avait donc une inten- prière d'un homme qui gémit sous le poids
tion perverse, quand il gardait la lui de Dieu de la concupiscence: non clamabas, sed lau-
en vue de la récompense Inclinavi cor : dabas ; non gemebas, sed fruebaris. ,\dani in-
menm ad faciendas jui:if>cationes tuis in nocrnt goiitait toutes les douceurs du para-
œlernum, p opter rctriliutionem iPs.cxMw). dis terrestre, bénissait le Seigneur.
et en
Saint Paul (11 'Jim. iv, 8 ava t doue une in- Ad.im coupable était privé de ces chastes dé-
tention perverse, (juand il se proposait d'ob- lices, et il gémissait d'en être pri\é. ^'oi^à
tenir du juste Juge la couronne de justice: tout ce que dit saint .-Augustin. On peut bien
In reliquo reposita est mihi corona Justitiie, conclure de là que la prièie d'.Adain inno-
quam reddit inihi Dominas in illa die jUstus cent n'était pas la même que la prière
Judex. Jésus-Christ nous sui;gère donc une d'Adam coupable; m;iis non pas qu'Adam
intention p(rver^e, quan il nous exhorte à I innocent aucun besoin de prier.
n'avait
nous réjouir et à tressaillir de joie {.Uatth. 2° Sailli Augusiin, dans le même sermon,
v, 12], parce que la recompense qui nous nombre contredit manifestement
j)remier,
attend dans le ciel est aboiuiaiite Gaadcle et : noire auteur car en exfiliqu iiit ces paioles
:

easulloti, quoniam merces restra copiosa est du prophète: Exallabo te, l'omine, quoniam
in cœlis J en dis autant de la crainte des suscepisti me, il les apjilique à Jésus-Christ
peines de l'enfer {Luc. xii, '6) Ostendam au- : en tant qu'homme, et il dit: Primo ipsum
tem vobis qucm timeatis : limete eum qui, Dotniniim consideremus qui, sccundum id
postyu'im occiderit, hali£t polestatem mittcre quod homo esse dignatus est, potuit sibi per
in (jihennain. lia dico vobis, hune timelc, prœcedentem prophetiam non incongrue
Cusligo corpus meum et in servilutem rediijo verba ipsa coaplare. Ex quo enim homo, ex
70.-; NIC MC TOfi

hoc cl in/innus : ex quo infirmus, ex hoc et point une vie temporelle comme à des Juifs,
ornns. Selon sainl Aiifjusîin, il suffit donc mais une vie élenelle, comme à des chréliens.
(J'élre faible pour avoir rncours à la prière; Veut-on dire que nul Juf n a obienu la vie
il nVsl pas nécessaire d'être coupalil •. L'au- éternelle ? Quel serait donc le sort de tant
teur du Traité Je l'oraison imite donc les de palriarcîies, de tant de prophètes, etc.
jansénistes. Il cite en sa faveur saint Au- 11° Page 278, ligne 21 La nrilé n' et que
:

gustin, lors même contraire, et


qu'il lui est loi ancienne, lorsqn'el'e n'est que dans
ne craint pas d'al'érer, de falsifiersos textes, l'esprit ; mais eHe devient loi nouvelle et évan-
pour faire accroire qu'il lui est favorable. f/éiique, lorsqu'elle est qravée dans le cœur.
6° Page lo9. lign, 14 : Celle ndoralion vé- 1° La loi ancienne n'élait-elle que dans
ritable et spirituelle est propre à la loi nou- l'esprit? Pourquoi dimc sainl Cyprien sur
n'appartient qu'aux chrétims. et
velle, et elle ces paroles d'isaïe Quomodo mereirix fada
:

non pas aur iiiiff. L'i^ne. 2i; Qu'isl-ce donc est Sion, dit-il, perindeesi ac fi dicerel : Sion,
que cette adoration véritable, qui ne convient quœ ad inlelliqendum occasiones accepit, iaw
point aux juifs, cl qui fait le caractère des vero. quœ spiritualibus adjiimeniis abunda-
chrétiens? C'(st l adoration d'amour. Le vit, in defectionem et aposiasiam defluxil?
premier précepte du décalogno, pronuilgiié Pourquoi saint Prosper, lih. 2. De voc t. Gent.
par Moïse, n'obligcail-il point les Juifs à c ip. l'i, assurc-t-:l que l'es rit do Dieu con-
celle adoration d'amour? N'obligoail-il pas duisnil le peuple do Dieu Reqehatur erqo pri* :

même toute créature inielligciile, iiidépon- mus illrpopul us Dei s jiir il u Dei? PouTC\{inis:nnl
danimont do la pioninl;;ation eviéiieure? Au^^uslin, I. III ad Bonif., cli. 4, ilil-il qii'.:u-
Pourquoi donc ne convten<trait-il r'oint aux cun c ilholique ne soutient que le secours du
mais aux seuls (hrélions? Esi-ce que
juifs, Siint-Esprii ait manqué dans l'anc enne loi:
les chrétiens soni les seulsqui ai ni la irrâce Quis calhoUcus dical quod nos dicere jaclilant
nécess lire rour l'accomplir? Voyez Quisnel, (pelagi mi) .S'/n'' i<wm sanclum ailjitlorcm vir-
Prop. G et 7. tutis in Veteri Téstamrnlo non fuisse? 2" La
7° Pas. 160, 1. 1 : Les Juifs n'ont point vérité n'e-t pas gradée dans le cœur d'un
adoré Dieu vériiablement, parce qu'ils ne le chrétien qui e-t on péché mortel. La vérité
terraient que pour des récompenses charnelles, ce«se-l-elle pour cela d'élre loi nouvelle et
et qit'ils ne Vannaient point pour lui-même. évanqéliqne? Le rhrétien, dès qu'il est pé-
Il n'y a donc poini eu un srul Juif de sauvé; chniir. cesse-l-il d'.ipparlenir à la nouvelle
car on ne prut êlrc sauvé sans aimei- Dieu allianc? C'estce que prétend Quesael. pro-
pour lui-même. N'clail-ce quo jiour des ré- pos. tion huitième ; mais sainl Thomas en-
compenses charnelles quo Moïse abandonna seigne le contraire, 1-2., q. lOti à 1 ad 3.,
la rour do Pharaon que les Macbabéos
;
per fulcm...: Christipertinet homo adNovum
souffrirent le plus cruel ma'tvre; que îant Teslamenlum.
d'auires, dont, selon saint Paul, le monde 12' Page 281, lig. 27 Si nous avons de la
:

n'était pas digne, furent lapidé--, sciés en foi.nous pouvons communier partout parce ,

deux, etc. Lapidati sunt, secali sunl, in occi- qw nous pouvons adorer Jésus-Christ par-
sione gladii pcric uni, etc. Sainl Augustin se tout // suffit de l'aimer de savoir qu'il
et

trompait donc, ou nous trompait, quand il y e^t pour l'ailorer. Il suffit de l'adorer pour
disait que la crainte «l l'anniur nonviennmt y communier. L'auteur aur lit pu se passer
à l'un et à l'autre Testament (L. de Morib. de citer et d'adopter ces paroles tirées d'un
Eccles., c. 28) Utrumquc in ulroque est. Il
: livre intitulé des trois Communions, parce
:

nous trompait, ou il se trompait, quand il quo es Irois paroles, prises à la Ictlro, ne


ajoutait {De pecrato oriq., c. 25): Frant et favorisent pas trop !a présence réelle, du
leqis tempore homincs Dei non sub lege ter- moins elles peuvent ralentir l'ardeur des fi-
rente, convincente , puni''iite, sed sub oratia dèles pour la sainte Lucharistio.
délectante, sanante, libérante Eadem i;5' Page 283, lig. 2 Saint Augustin ne
:

quippe et ijisi mundnbantur fiile, qua et nos nous assure-t-il pas que les personnes qui s'é-
unde Apnslolns dicit : llabcntcs eutndem spi- loignent de l'autel pour un temps, avec une
ritum fidei et tune erqo illa qratia tnedia- foi aussi vive que ceux qui s'en approchent,
toris Dei et hominum rral in populo Dei. n'honorent pas moins Jésus-Christ. D'où il
Voyez Qupsnel, Prop. (lo. est aisé de conclure que ceux qui s'en éloignent
8° Page IGO, lii'. 24 Tous les amateurs du
: avec une grande foi, l'honorent davantage que
monde sont incapables d'adorer Dieu. ceux qui s'en approchent avec ttne foi médio-
Quoi donc, quand on est coupable d'un pé- cre. 1" Il serait à souhailer que l'auteur eût
ché mortel, ne peut-an plus faire aucun acte indi(iiié l'endroit où saint .\ugusliii dit ce
de religion, de foi, d'espérance, de crainte, qu'il lui fait dire car nous avons déjà mon-
:

de contrition, d'obéissance, cic? tré qu'il n'est jias exact dans ses citations;
Page ICI, ligne 4: Aimons donc Die>i, si
9° 2' co qu'il dit ici n'est rien moins ([u'une
nous voulons l'adorer en chrétiens; que tous exhortation à la fréquente communion
les respects que noiti lui rend )ns naissent de 14° Page 317, lii;. 22 La prière chrétienne
:

la charité. N'y a-l-il donc qm- l'amour, et n'csl point une action intéressée Toute au-
l'amour de chariié, qui soit une vertu chré- tre prière, quelle qu'elle fût, ne sirait point
tienne? Pourquoi donc saint Paul nous dit-il : celle que i)ieii a promis d'exaucer; et comme
A'unc aulem manent fidcs , spcs cliaritas , ; elle au ait un autre principe que la charité ,
tria hœc; major aulem horum est charilus. elle serait incapable de toucher le coeur de
10° Page i81, ligne 24 Dieu ne nous donne
: Dieu, qui ne se tient honoré que par la cha^
t07 DICTIONNAIRI:; DES JANSENISTES. 708

rite non colitur nisi amando. 1° L'espérance


: point surnalnrel? Que devient donc l'espé-
ne prie donc point, car Icspcrnnce est inlé- rance chrétienne, essentiellement distinguée
ressf'e; 2' si Dieu n'exauce que les prières de la charité?
dcsiiilércsséi'S, si loule prière qui n'a pas la 18° On ne se présente pont assez à Dic\t
charité pour principe esl incapalile de lou- dans la prière avec les sent ments de son iyrtr-
cher le cd'ur (le Dieu, la vingi-quatrièine puissance; l'on ne désespère point assez de
proposition de Qucsnel, quoi.jue condamnée soi-même et l'on n'est point assez convaincu
par loule l'Eglise, est donc véritable C'est : que nous ne ferons rien de bien s'il ne nous le
elle teule (la char lé) qn' parle à Dieu; c'est fait faire par la puissance de sa qrâce. 1° On
elle seule que Dieu entend. Conm.ent donc doit se défier de soi-même mais doit-on:

saint Augustin peut-il dire, épîl. l'^G, que ausNi en désespérer? 2^ Le terme d'/mpiiis-
la toi olilient la charité? Uanc fidem vidainus sance employé dans !a première partie de ce
haheanl qua impetrcnl chnrilatem. Car si la tcvte i\e m jdifie-t-il pas ces termes de la se-
foi obtient la charité, la charité n'est donc conde, nous ne ferons rien de bien s'il ne noiès
pas le prinripe de toute prière capable de le fait faire; en so: le que ces dernières pi-
toucher le cœur de Dieu ; 3» si Dieu ne se roles signifient Nous ne pourrons rien faire
:

tient lionoié que ]iar la charité, pourquoi de bien s'il ne nous le fait faire. Si c'est-là 'a
donc saint Bernard dit-il (Serm. 72, de Di- pensée de auteur, il n'admet point de grâce
1

vers {('ullus Dei in tribus consistil : fide,


: suffisai'.te qui ne soit efficace point de grâce
;

spe et cliaritate? Pourquoi saint Bonaveu- qui donne la puissance d'agir sans donniT
ture ajoule-t-il (1. m, dist. 2, dub. 1) Beus : l'action même.
non tantum coliiur dilectione, sed ctimn fide ? 19° Page 4lo, lig. 10 Toutes tes vertus ne
:

k° On cite un texte de saint AUj;us!in (tiré de sont que divers mouvements de l'amour de
la lettre à Honorât.) Non colitur ille nisi
: Dieu. 1° Cela est-il bien vrai de la foi? par
amando ; mais il faut expliquer ces paroles exemple la volonté de croire qui précède
;

du culte le plus parfait par ce que saint la foi, et que les thé.)lo;;ieMS appellent plus
Augustin dit ailleurs, qu'on lioit iionurcr credulilatis affectas, esl une espèce d'amonr;
Dieu par la foi, par l'espérance et par la mais cet amour n'a pas Dieu pour objet,
charité Fide, spe tt charilate colendus De>fs.
: mais la (rédibilité du mystère proposé à
13' Page 318, lig. 22 Comme c'est lu cha-
: croire. D'ailleurs, quand le plus c edulitatis
rité qui le rend sensible au péché et aux mi- a/fectus serait un acte d'amour de Dieu, il ne
sères qui en nais enl, c'est elle aussi qui lui s'ensuivrait pas pour ce'a que l'acte de fji
fait pousser ces cris vers Dieu , pour lui de- fût un acte d'amour de Dieu. Cesi l'entei;-
mander miséricorde. Si cette proposition si- dement qui produit l'acte de foi, puisque ce
gnifie, comme il y a tout lieu da le cruire , n'est aulre chose c\nassensus rei' revelata
que la charité seule rend le cœur do l'homme datus, au lieu que l'acte d'amour n'est pro-
sensible au péché, etc., elle revient à la duit que par la volonté ; 2° quelques lignes
proposition cinquanle-quatiièmc de Quesnel plus bas, cet amour de Dieu est appelé cha-
dont nous venons de parler. rité. On prétend donc que toulcs les- vertus
16° Page 319, lig. 32: L'étal du péché où ne sont que divers mouvements de la cha-
nous sommes nés renferme une incapacité rité. Rien de plus conforme aux cireurs de
de tout bien, iinc perde à tout mal, we
priva- Quesnel, do Jansénius et de Luther. Voyez
tion de tout droit aux ltimiè:es et aux (jrdces Quesnel, propositions '62, 57, 38.
de Dteu. De sorte que lorsque Di u en donne 20° Page 430, lig. 6 La qrâce n'étant
:

maintenant aux hommes, ils n'ont point de qu'une impression de cette lumière et de cette
droit ni à celles qu'ils reçoivent, ni à celles charité qui est Dieu même, elle produit tou-
qui sont nécessaires poir y per^écéier. 1° La jours dans les âmes et la lumière et la charité.
première partie de cette proposition rentre il parait par toute la suite du discours que

dans la trente -neuvième proposition do l'auteur parle ici et de la grâce actuelle, et


Quesnel La volonté que la grâce ne prévient
: de la (liarité délibérée que cette [;râce pro-
point est capable de tout mil, impuis- duit. 11 veut donc que la grâce soit toujours
sante à tout bien. 2° L'état du péché où nous efficace, et qu'on n'y résiste jam. lis c'est la :

sommes nés nous rend-il incapables des seconde des cinq hérésies de Jansénius.
vertus morales? 3' Quand une fuis Dieu nous 21° Page 487, lig. 20 La grâce (il s'agit
:

a juslilié par sa grâce, nous sommes ses en- de ractuelle) n'étant autre chose que la cha-
fants adoptils , nous avons droit à son hcri- ulé, il y n plus de grâce où il y a plus de
lage, et par conséquent aux grâces néces- chariié. Il esl faux que la grâce actuellene
saires our y parvenir. Saint Augustin
I
sur , soit aulre chose que la charité. La grâce
le verset U
du psaume vu, ne dit-il p.is que est nécessaire p mr produire des actes de foi,
le secours que Dieu donne aux. pécheurs d'espérance, de crainte, de religion, d'obéis-
est un secours de miséricorde mais que ce-
, sance, t te, mais il n'est point nécessaire que
lui qu il donne aux justes, esl un secours de cette grâce soit un act indelibéré de charité.
justice? Justum adjuturium quod jam justo Si cela était, en consentant à la grâce, je ne
iribuilur. produirais jamais d'actes de foi , d'espé-
17° Page 332, lig. 20 : Ce désir (marqué par rance, de crame, etc., mais seulemenl des
nos prières ) n'i/ est souvent ( dans le coeur ) actes de charité.
gue comme un désir huntain, qui se termine à Traité de la grâce générale.
notre intérêt. Tou^-ce qui se termine à notre
intérêt n'est doue qu'/tumatn , n'est donc Tanl que Nicole soutient la doctrine do
,

709 NJC NOA 7ld


Janséniiis, les jansénistes n'en parlent qu'a- ouvertement déclaré contre le syMèmc de
vec éloge ils le rcgai'dent comme un des
; 1\I. Arnauld sur la grâce, et quoiqu'il
se soit
princii'Jiuv dé énseuis do la vérité; mais s'il fort rapproché de la doctrine lie l'Fîglise il ,
s'éeaile tant soit jieu des iiiiiu ipcs de leur ne s'est pas néanmoins expliqué d'une ma-
secU" , ponr lors il se truinpi; il a toit, il , nière assez catholique, comme l'a démontré
souiient une, doctrine qui n'est p;is soulena- le l'ère général des chartreux, dans ses deux
ble. C'est ce ([iii est arrivé par rapport à son Lettres sur les systèmes de .M. ^;cole.
sys'è e de la Grâre (jénérale. ScIom eux il
!
, Nous croyons devoir mentionner ici l'ou-
n'écritsur ce sujet que d'une manière éblouis- vrage intitulé :

sante, qnoi'iue plus capable f/iie ptrsonne de


Lettre à Nicole sur son princ pp de la
.'/.
bien défendre ce si/stème, s'il était soulcnablc
plus grande autorité visible, dont il fait la
(Kxam. t. li, iliap. 11, page 187j.
lliéol.,
vraie règle de foi.
Que MM. s'accordent avec cux-mènies.
I es
Ils citent en ctnl endroits ce tliéoloj;ien ])our Cet ouvrage est daté de la solitude de l'au-
établir ce qu'ils avancent, ponr(|Uoi donc teur, le 1" se|)lembre 172G, et il a 12 p. in-i°.
disent-ils à présent qu'il écrit d'une mnnivre Comme le principe de M. Nicole sur la plus
éblouissante qu'il soutient ce qui n'est pas
,
grande autorité visililc, incommode fort les
soulenabh'! C'vi{ qu'en elTel son ^jslènie sur appelants, l'auleur de la Lettre prend ua
la grâce générale élirjiiile tout le jansé-
autre système et donne à tous h's fidi'les,
nisme. On y recominit (pag, 9, 10, et 12) U p')ur dernière règle, le texte i!c l'Ecriture.
que la volonté de Dieu pour le salut des C'est, selon lui, une règle, par laquelle i's
lio e.mes est la même à l'égard de l'homme doivent et peuvent juger de la do.lriiie qiie
iiiiioceni et de l'iionime tombé. On y admet tout ce qui etl sur la terre leur enseigne;
des grâces su lisantes; un véritable pouvoir par-là il érige à chacun un petit tribunal su-
physique d'observer les préceptes sans une périeur à l lUle l'Eglise.
grâce efficace, un pouvoii- piochain ei immé- Voici ce (lu'on y avança, page 10 // suffit :

diat de résister à la grâce une volon é véri- ;


pour mon de^iein du vous avoir montré que
table et sincère en Dieu et en Jésus-Chri-t ni dc-jis^ la Synagogue , ni dans l'Eglise la ,

de sauver tous les hommes. vraie règle de foi ne fut jamais ce que vous
Cela posé, ou ce théologien étiil d ns les appelez la plus grande autorité visible : ja-
mêmes .sentiments, lorsqu'il aéiriten faveur mais les Juifs n'en connurent d'autres que
du jansénisme, ou il ne les ava t poinl. S'il l'Ecriture sainte.
était dans ces sentiments, que i'.int-il jjenser S'il parle de la tradition, ce n'est que fai-

de lui pour avoir soutenu pendant tant d'an- blement, et comme un homme qui lient à
nées, et avec tant de chaleur, une doctrine peu près sar ce point la doctrine des protes-
qui était très-opposée à ses véritables sen- tants. On voit donc que l'auteur dj cette
tinienls, et qu'il croyait insoutenable? Mais Lettre ne craint pas dr tir; r tiut haut des
s'il n'était pas dans ces sentiments il faut
piincijies janséniens les onséiiuence.i ((ui en
;

donc vouer qu il a changé sur la fin de sa


.1
SLiivenl nalurellenicnl. Ce qui a dipiu aux
vil!. Et en effet, on doit regarder le système appelants, c'est liu'il dévoile avant le temps
de Nicole sur la grâce générale comme un leurs intcntii.ns secrètes. Ces inlentions sont
vrai lest:ment spiriluel de réduire tout à l'examen particulier, ainsi
i)uis(|ue c'est une
,

déclaration solennelle des sentiments dans que les calvinistes, l'Eglise n'ayant, suivant
lesquels il voulait mourir, et dans lesciuels il eux, quand elle est disp^Tsée aucune auto-
,

est mort. On assure qu"ii avait souhaité qu'on ritéponr décider, el ue se trouvant presque
le fil ioiprimer après sa mort cependant te ;
jamais assemblée.
traité n'a été donné au public que longtemps NOAILLES (Louis-Antoive de), né en 1631,
après. H fut imprimé à Cologne chez Cor- , fut élevé dans la piétéctdans les lettres. Après
neille Egmont en 17U0, el depuis en 1715. avoir fait sa licemc en Sorbonneavec distinc-
Or, tout cela étant cimnu des jansénistes , tion, il prit le bonnet de docteur en lOTO. Le
où est leur équité d'alléguer le témoignage roi le nomma à l'évéclic de Cahors en 1G79.
d'un auteur, |)our établir un sentiment qu ils 11 fut transféré à Châlons-sui-Marne l'année
savent cet tainement qu'il ne croyait pas vé- d'après, et l'archevêché de Paris él.inl venu
ritable, ou qu'il avait abandonné? (lue di- à vaquer en IG'Ja, Louis XIV jeta les yeux
rait-on d'un homme qui citerait sérieuse- sur ini peur remplir ce Mégc iinportant.
ment saint Augustin pour établir une doc- Noailles parut hésiter à l'aeeepler ; mais
trine, sachant trôs-bii'ii (jue ce saint docteur quelque ti inps après, non content d'ac luies-
l'a rétraclée sur la fin de sa vie? Pourquoi cer à sa nomination, il demanda et obtint
donc emploient-ils en plusieurs endroits (1) encoie son frère |) )ur successeur dans le
le témoignage de M. Nicole, du l*. Thonias- siège de Cliâions. L'archevêque de 1 aris fil
sin,du P. Luc Wadingt, franciscain, et do des règlements pour le gouvernemcnl de sou
l'abbé de Hourzcis, pour appuyer lenr pré- diocèse el pour la réforme de son clergé;
jugé, quoiqu'ils n'ignorenl pas que ces mais il ni' ménageait pas assez lesjéiuites.
théologiens ont solennellement rétracté les U ne voulait pas être leur valet, suivant ses
sentiments favorables qu'ils avaient pour le expressions, cl ceux-ei crurent , de leur
jansénisme? côlé, avoir sujet de se plaindre de ce prélat.
Au reste, quoique M. Nicole se soit ici Noailles avait douué en 1085, n'étaut encore

(1) Paix de Clém. IX, p. S8.


711 DiCTIONNAIRE DLS JANSEHiSTE?.
qu'evé lue Je Châlons , une approbalion au- contre les Réflexions morales; mais le par-
Ihenlique aux lir'/lexioiis mordlea du Pi-rc lement de Paris y ayant trouvé des nullités,
Quesiiel. ou plutôt il cii avait coniinué l'ap- il ne fut point reçu en France. Les foudres
probalioii car son prédécesseur, Féix. V'ia-
; lancées contre Quesnel ne produisirent leur
lart, l'aviit ac ordéo po'.ir son dio è-e. De- cITi'l qu'en 1713, année dans la(iuelle la con-

venu archevéïiue de Puis il coiidamn


, en i ,
slitution Unitjenitus vit le jour. Le cardinal
1696, le livre de l'abbé di- Barcus intitulé , : de Noailles révoqua, 1' 28 septembre 1713,
Exposition de la foi calltolii/iie touchant la l'approbation qu'il avait donnée étant évo-
grâce. On vit parailf' à celle occasion le que de Châlons au li\re de Quesnel. Une
fameux Problème erclcsiasli'/ut attribué au
,
nombreuse assemblée d'évéques fut convo-
P. Doucin, mais que le P. Gerberon croit avec quée à Paris; tous acceptèrent la bulle les ,

plus de vraisemblanre élre d'un écriviiin du uns purement et simplement , les autres
parli de Jansénius, doin Tliicrri de Viaixnes moyennint quelques explications excepté,

janséniste des plus outrés, l'il d'Agucsseau. sept qui ne voulurent ni de la bulle ni des
,

On esaminail lians co Problème: « Auquel commentaires. Le cardinal de Noailles se mit


fallait-il croire, ou à M. de Noailles arche- , à la tête de ces derniers, et défendit par un
vêque de Paris, cond.imnanl V Exposidon de mandement du 2.ï février de recevoir la con-
la foi , ou à M. de Noailles évêquc de Chfi-
, stilnlion L'nii/enitus. Louis XIV, irrité, lui
lon<, approuvant les Réflexions morules? n dél'endii de paraître à la cour, et renvoya les
Il est ai-é de concevoir que l'archevêque fut évoques ses adhérenis dans leurs diocèses.
irrité; et comme il ne doutai! pas que ce ne La bnlle fut enregistrée par la Sorbonne et
fût l'ouvrage d'un jésuite ,il en fut animé par le parlement. Mais après la mort de
contre ces religieux. Dansl'assemblée de 1700 Louis Xî\', en 1713, tout changea de face.
à laquelle il présida, il fit condamner 127 pro- Le duc d'Orléans, régent du royaume, mit le
positions tirées de différents casuistes, parmi cardinal de Noailles à la tête du conseil de
lesquels plusieurs étaient jésuites mais qui , conscience. Ce prélat étant bien accueilli à
n'avaient fait que suivre et répéter de plus la cour du régent, les évéques opposés à la
anciens [Yoi/ez An\AUi.n). La même année il bulle appelèrent et réappelèrent à un fu ur
fut nommé cardinal. On proposa en 1701 un concile, dût-il ne se tenir jamais. Noailles
problème théologique, qu'on appela le ras appela aussi en 1717, par un acte jiublic, qui
de conscience par excellence. « Pouvait-on fut supprimé par arrêt du parlement le 1",

donner les sacrements à un homme qui au- décembre de la même année. L'archevêque
rait signé le formul iire, eii croyant dans le renouvela son appel en 1718; et le 14 jan-
fond de son cœur que le p:ipe et même 1"E- vier 1719, il donna une Instruction pasto^
plise peuvent se tromper sur les faits?» raie, qui fut condamnée à Rome le ci août
Quarante docteurs siL;nèrent qu'on pouvait 1719, par un décret du pape. Le régent con-
donner l'absolution à cet homme. Le cardi- fondant l'erreur et la véiité ordonna le si-
.

nal de Noailles ordonna qu'on crût le droit lence aux deux partis. Celte loi du silence,
d'une foi divine et le fait d'une foi liumaine. toujours recommandée et toujours violée, ne
Les autres évêqnes exigèrent la foi divine fll qu'encourager les opposants. L'expérience

pour le fait, disant que te fait élant le sens de tous l«!s siècles apprend que c'est toujours
d'un livre, il élail nécessaire que l'Eglise à l'ombre du silence que les sectaires se for-
pût en juger avec cerlilude que les f;iils
;
tifient
: bien résolus de ne pas le garder, ils
docirinaux ne peuvent cesser d'être du res- envisagent comme un Iriomphe Tordre qui
sort de la foi, sans que le dogme en lui- l'impose à leurs adversaires; et c'en est vé-
même y soit également souslraii. Clémeiil XI ritablement un pour l'erreur, que de voir la
crut terminer la querelle en donnant en ,
vérité captive, cependant le moment du Sei-
170j, la bulle Vincam Domini par laquelle
,
gneur arriva pour le cardinal, il reconnut
il ordonna de croire le fait, sans s'expliquer tout à coup, comme il s'en expliqua h.uile-
si c'était d'une foi divine ou d'une loi hu- ment, qu'on l'avait cniiagc dans un parli de
maine. L'assemblée du cleri^é de la même factieux. Les remords qu'il éprouvait depuis
année recul celte bulle, mais avec la clause longlemps, joinis à près de quatre-vingts
que les êvèques Vacceptaienl pur voie de jn- ans d'âge qui le menaçaiLnt d'une mort pro-
(jemnl. Celte clause, su;rgérée par le cnrdinal chaine, le délerminèrent a écrire au pape
de Noailles, imlisposa Clément XI contre lui. Benoît Xlll, en termes trop édifiants pour .

Cependant le cardinal voulut faire signer la qu'un les trouve déplacés, quelque soit l'en-
bulle aux religieuses de Port-Uoyal-des- droit où on les rapporte. Après avoir dit que
Champs. Elles signèrent, mais en ajoutant son grand âge neJui permettait guère de
que « c'était sans déroger à ce qui s'était fait compter sur une vie plus longue, et que les
à leur égard à la paix de Clémeiil IX. » Cette approches de l'éternilé demandaient de lui
déclaration fut mal interprétée. Le roi de- qu'il se rendit enlin aux déairs du chef de
manda une bulle au pape pour la suppres- l'Eglise :« Dans cetie vue, poursuivait-il,
sion de ce monastère et en 1709 il fut dé-
, je vous atteste, en présence de Jésus-Christ,
moli de fond en comble. Le cardinal qui avait que je me soumets sincèiemenl à la bulle
dit plusieurs lois que Porl-Royal était le sé- Unigeninis que je condamne le livre des
,

jour de l'innocence, se prêta à sa desiructiun, Réflexions morales, et les 101 propositions


parce qu'il crut voir ensuite que c'était ce- qui en ont éié extraites de la mem.' ma-
,

lui de l'opiniâtreté. L'année d'auparavant nière qu'elles sont condamnées par la cun-
tl708; Clémeût XI avait porié un décret
, stituUou ; et que ie révoque mon Instruction
"/IS NOA NOA 714
pusloraïe, avec tout ce qui a pai'U sous mon permission d'imprimer une lettre de [eu
nom conlre celle bulle. Je promets à Votre M.l'cvéque de Meaux aux religieuses de
Siinleté, contiiiue-t-il , de publier au plus Fort-Royal. Paris, Josse, 17U'J, in-4*.
tôt uu maiuleiiieiil pour la faire observer
dans mon diocèse. Je dois encore lui avouer Lettre.... aux religieuses de Port -Royal
des Champs qui ne se sont point encore
que depuis que, parla grâce du Seigneur, ,

soumises avec divers acteset lettres de


j'ai pris celle résolution, je me sens infiui-
,

celles qui sont rentrées


ment soulagé; que les jours sont devenus dans l'obéissance à
l'Eglise. Paris, Jusse, 1711, iu-l^'.
plus sereins pour moi que mon âme jouit
;

d'une paix et d'une tranquillité que je ne Lettue... à /(/. révéque d'Agen, en date du
guùtais plus depuis longtemps. » Toutes ces 20 décembre 1711 pour se plaindre de fac-
,

promesses furent ponctuellement remplies. cusalion de jansénisme intentée contre lui,,

Le cardinal archevêque se prêta à tout; il à roccayion principalement de l'upprobaliou,


!ciracta son appel, et son mandement de qu'il a donnée au livre des Réllexions mo-
rélraclaiion fut affiché le 11 octobre 1728. rales. Paris, Mu-uet, 1712, in-8°.
Les jansénistes, atterrés de ce coup inat-
tendu, cherchèrent à en atténuer l'effet. Oudon.nance... du 28 avril 1711 portant dé-
,

Voyez ci-après, dans le cutalogue des livres fense de lire les ordonnances et mandements
dont on ne connaît pas les auteurs, l'article de MM. les évéques de Luçon , de la Ro~
Actes, lellres et discours, etc. .M. le cardinal chetle et de Gap. In-S".
de Noailles mourut en 172!), à 78 ans. Ses Mandement... du 28 septembre 1113, portant
charités étaient immenses; ses meubles ven- défense et condamnation du Nouveau Tes-
dus et toutes les autres dépenses pa>ées, il tament en français , etc. Paris, Josse, 1713,
ne laissa pas plus de 500 livres, il aimait le in-4°.
bien et le faisait. Uou\, agréable dans la so- Lettre pastorale et Mandement... du 25 fé-
ciété, brillant même dans la conversation vrier nik, au
, sujet de la constitution de
sensible à l'amitié plein de candeur et de N. S.
, P.Pape, du 8 septembre i1V3.
le
franchise, il attachait le cœur et l'esprit. S'il Paris , Coignard 1714, in-i".
,
se laissa quelquefois prévenir, c'est qu'il
Lorsque les docteurs de Sorbonne s'as-
ju'^'eait les autres par l'elévaiiori de son âme,
semblèrent le 1" jour de mars 17ii, pour
cl cette âme était incapable de tromper. Ses
faire insérer la Constitution dans leurs re-
adversaires crurent voir en lui un mélange
gistres suivant les ordres i!u roi, M. le
,
de grandeur el de faiblesse, de courage et
cardinal de Noailles leur lit distribuer à la
d'irrésolution. Plein de bonne foi il soute-
,
porte de leur grande salle , à mesure qu'ils
nait des gens qu'on accusait d'en manquer.
entraient , le mandement dont il est ici
11 favorisait les jansénistes, sans l'être lui-
question.
même. Quoi(iu'il luttât contre le pape et
Cet ouvrage est donc un signal de révoKe
contre tous les évéques du monde catho-
contre une constitution dogmati(]ue, accep-
lique, à quelques appelants près, on était
tée par le corps épiscopal , revelue de l'au-
parvenu à lui persuader (ju'il n'avait pour
torité royale , enregistrée dans les parle-
adversaires que les jésuites ce qui parai-
;
ments; et ,M.de Noailles est peut-être le pre-
trait incroyable, si on ne voyait cette sin-
mier évêque du monde, qui ait osé dans ses
gulière persuasion consignée dans ses pro-
pres lettres et celles de ses correspondants.
mandements défendre , sous peine de sus- >
pense, de recevoir une constitution si au- '-

« Il n'y a contre vous qu'un soupçon »


(lui écrivait madame de .Maintenon, 'en ré-
,

tlicntique. Cependant cette menace de sus- •

pondant à une de ses lettres) « est-il impos- pense fit une si vive impression sur un doc-
,
leur nomraéfi/grfs, qu'il s'écria avec frayeur: '

sible de l'effacer? Tout ce qu'on dit conlre


vous se réduit à la protection secrète que Nolo mori suspensus; el pour le coup, la
crainte d'une excommunication injuste
vous accordez au parli janséniste. Personne et
ne vous accuse de l'être; voudriez-vous plus même nulle, l'empêcha de faire son devoir.
longtemps être le chef el le martyre d'un Ce Higres était censeur royal, et ne voulait
corps dont vous rougiriez d'être membre? approuver aucun livre où il fut dit que la
sainte Vierge est au ciel en corps et en âme
Jamais les jésuites n'onl été plus faibles
cl qu'elle ;i été conçue sans péché. Un toi
qu'ils le sont. Je vois la force que vous au-
riez si ce nuage de jansénisme [jouvait se
homme ne pouvait manquer d'obéir volon-
tiers au scliismatique mandement dont nous
dissiper. On est averti que vous avez des
parlons. Au reste , ce mandement fut con-
commerces directs et indirects à Home, a^ec
des gens qui ont été les plus acharnés pour damné à Home, le 20 mars i71'(, comme étant
Jansénius el contre le roi. Croyez au moins captieux scandaleux , téméraire,
mon- ,
,

injurieux au saint-siége apostolique, sentant


seigneur, que tout lui revient, et qu'il n'a
le schisme et conduisant au schis/ne.
au< un lorl de vous soupçonner. Ce n'est
point sur les discours de votre Père de la Ordonnance du 12 novembre 1716, portant
Chaise, etc. » révocation des pouvoirs de coulesser et de
Des mandements, instructions, eli. prêcher dans le diocèse, ci-Jevanl accordés
de ,

M. le cardinal de Noailles, nous mentionne- aux religieux de la Compagnie de Jésus.


rons les pièces qui suivent : Paris, de Le^pine, 171G, in-12.
Acte d'appel... du 3 avril 1717, de la Cons-
Makdbmemt.... du 15 avril 1709 ,
portant titution du 13 septembre 1713. Iu-i2. Il fut
Dictionnaire des Hérésies. JL 23
,

!•; DICTIONNAIRE DES JANSENISTES, 716


condanino à I\o:ne. —
Antre édition Acte : nouvel appel au futur concile, comme étant
d'appel... du 3 airil 1717, au pape mieux dit-il, le seul moyen de recouvrer la confiance
conseillé , et au futur conci e qénéral , de de ses diocésains.
lu constitution de N. S. P. le pape Clc-
Lettre... du premier octobre 172i, à N. S. P.
ment XI du 8 septembre 1713, en français
,
le pape Benoit XIII au commencement de
,
et en latin , avec l'ade d'adhésion de feu
son pontificat. En lalin et en fianç^iis
M. V'-réi/u^- de Lectoure (T. L. de Polas- ,

iii-4-°.
lion) (lu î-";i;/.': 1717, à cet appel; sa le'.tre
.

à M. le cardinal de Noailles , du V juillet , Déclaration... dans laquelle il explique le


en lui envoi/ant son acte d'adtiésion , et la désistement qu'il a donné «i; sujet de son
répons: de cette éminence du 16 juillet de , opposition an bref de Sa Sainteté, du 17
ta même année 1717. ln-k°. décembre l~-2~ sonfirmatif du concile
,

d'Embrun el désavoue et proteste contre


,
Mandement... du 3 avril 1717, pour la publi-
tout acte, mndement iïis ruction pasto-
,
cation de l'appel qu'il a interjeté de la cons-
rale, déclaration qu'un pourrait tirée de
titution Unigenilus. Paris, J. B. de Lcspiiie,
lui , et qui serait contraire à ce qui esi con-
1718, in-i%
tenu dans la lett> e des dou-.e évêques au roi,
Lettre... à JV. S. P. le pape du 2 juin 1717, , du 23 octobre 1727, 1728 iii-'r , .

en réponse à celle de Sa Sainteté. Paris, J. B.


Mandement... du 11 octobre 1728, pour l'ac-
de Lespine, 1717. in-i".
ceptation et publ cation de la constitution
Mandement... du 3 octobre 171S, pour la du pape Clément X! , du 8 septembre 1713,
publication d: l'appel qu'il d interjeté des avec ladite constitution. Paris, Fr. .\Juguet,
lettres du pape (^lénfnt XI, duS septembre 1723, iu-i".
ni8, qui commencent par ces mots : Pastii-
Ordonnance... pour lever les défenses portées
ralis olUcii, Paris, J. B. de Lespine ITlâ, ,
par celle du 12 novembre 171(», contre les
in-i".
Jésuites. Paris, J. B. de l.cioinc 1729, ,

Première instruction pastorale... du II* jan- ia-l°.


vier 1719, sur l'i consliliition Uni};enilus.
Recueil de mandements , ordonnances , ins~
Paris, J. B. de Lespine, 1719, in-i°.
tractions et lettres pastorales. Paris J.B.
Elle fui condamnje à Rome , le 3 août de Lespine, 1718, in-i°.
1719. Le décrol por.e que N. S. P. le p ipe
ayant appris qu'il parui-sail un livre inli- Recueil de plusieurs écrits importants , au
tulé : Prumiiue Iniiruclion de S. E. .M. le sujet des différends de .M. le cardinal dt
cardinal de Noailles etc., après l'avoir fal
,
Noailles, tant avec les évêques de Luçon et
examiner, etc. .S'a Sainteté condamne ce livre, de la Rochelle, qu'avec les jésuites, ln-12.
comme contmant une doctrine fausse , cap~ Les éc'iis d M. de Noailles en ont occa-

tieuse. séditieuse, scandaleuse, présomptueuse, sionné heaiHOup d'autres plusieurs sont ;


téméraire, injurieuse aux cvéqucs, surtout de mentionnés dans divers arlicles de cet ou-
France , et à la chaire apostolique erronée , ,
vrage nutaninoiit dans r,;rlicle Curés de
,

qui favorise Ls hérétiques , tes hérésies, les Paris. Nous parlerons ici des ouvrages sui-
schismatiques , et même hérétique et schisma- vants :

ti'que , e'.c.
'
Le 6 septembre 1719, intervint un arrêt de Lettre en vers libres « tut ami, sur le
la cour de parlement, qui ordonne la suppres- mandement de M. l'archevé jue de Paris,
sion d'un décret de l'Iujuisition de Rome, du portant défense de lire le Xouveau Tes-
3 août 1719 condamnant celte première ins-
,
tament , traduit en français , imprimé à
truction pastorale. Mons.
C'est une des plus insipides productions de
Seconde instriction pastorale... au sujet de
la secte. En voici le début :
l'appel qu'il a inlerjelé de la constitution.
1719, 'm-%°. Puisiiue vous désirez qu'ici je vous ex[)Ose
Le nouvt^au niaiiJenieiit qui faillie l'embarras,
Mandement... d 2 août 172 >, pour la puhli-
i Toul (le Lion ce u'est pas grand' cliose,
caiion et acceptation de la constitution Uni- Et cela ne mérite pas
Que je vous en écrive eu prose
genitiis, suivant les explications approu- Mais dans quelques vers seulement
;

vées par un grand nombre d'évéïues de On peut examiner ce nouveau niaudcmeut.


France. Paris, J. B. de Lespine, 1720,
Telle est la poésie de Port-Royal.
in-4-°.

Au mois d'avril 1721,


parut contre ceil
Rem :ntrance des fidèles du diocèse de Paris
mandement un écrit inlilule Projet d'ins- :
à M. leur archevéciue au , sujet de son or-
truction pastorale de S. Em. M. le cardinal donnance du 29 septembre 172'J. AParis,
de Noailles, où l'on expose les motifs qu'elle 20 octobre 1729.
a d'appeler des explications sur la bulle Uni- On ne peut donner ici une idée plus exacte
genitus, publiées le 2 août 1720. L'auteur at- de ce libelle , qu'en ineltant sous les yeux
taque l'accouimodemont par les propres pa- du lecteur quelques-uns des traits remar-
roles de .M. le cardinal de No;i:lles, lirees de quables dont le peignit M. Gilbert de Voisins,
ditïére:its écrits qu'il a publiés depuis la avocat général en requérant sa coudam-
,

constitution. 11 lui conseille d'mlerjcler "m \ilion.


.

717 NOA NOE 7i3

Un auteur anonyme , dit ce maçistrati, du 1" que le mandement duII octobre est h
fond de son obscurité, entreprend de faire véritable ouvrage du cardinal, le fruit de ses
parler un peuple entier; et en lui prêtant ses mûres et longues réflexions , et l'exécution
paroles , il entreprend de lui inspirer en effet d'une volonté déterminée et c instante ; 2° que
ses pernicieux sentiments. On n'aperçoit dans les déclarations que l'on oppose à ce mande-
cet ouv ar/e que témérité , qu'emportement et ment solennel portent tous les caractères d é-
qne scandale; il ne se contente pas de se dé- crits supposés.
clarer contre l'ordonnance de M. l'archevêque C'est contre de si authenliqnes témoigna-
de Paris, du 1 septembre dernier il attaque
) , ges que le parli a dressé ce recueil arliGcieux
en même temps sa personne et la droiure de de pièces fausses ou surprises mais pour
:

ses intent-ons. iNous vous plaindrions, dit le me servir des paroles du nouvellis c de la
libelle si vous n'étiez que séduit mais votre
, ; secte, en les appliquant mieux qu'il ne fyit
loi s'est aperçue du piège qu'on veut lui et en les toui nant contre lui :// est difficile
tendre. Les reproches injurieux d'affectutinn ,
à l'erreur de se soutenir, même avec tous les
de déguisement , de mauvaise foi, de fausses appuis de l'art, contre les charmes naturels de
insinuations , de détours artificieux sont les
, l'ingénue vérité.
expressions qu'on y trouve à chaque page
contre ce prélat. Les évêques de France sont
NOAILLES (Gaston-Jean-Baptiste-Loufs
de), frère du précédent, aoiiucl il succéda
encore tnoins épargnés. Sans égard ni pour
sur le siège èpiscopal de Chàlons; il le sui-
leur dignité, ni pour leurs pers.nnes, on met
vit dans son opposiiion à la constitution Uni-
en œuvre les couleurs les plus noires pour les
genilus, m. lis ne l'imita point d;ins sa réunion
décrier. Il n'est point d'invectives ni de traits
avec le corps des pasteurs. Il donna : Lettre
envenimés qu'on ne rassemble contre eux.
et mandement.... ausnjet delà constitution,
Four comble d'attentat , on ose s'élever contre
le 15 mars 17H. Gft écrit fut condamné à
le vorps de l'épiscoput ,et il semble qu'on
aspire à le rendre odieux et m -prisatile. Home, avec une pareille pièce de l'évê^uo
L'auteur s'abandonne à des déclamations et à de Boulogne et une autre de l'évéque de
des invectives conlrp. la constitution Unigc-
Ba)0iine; ces trois écrits donc furent con-
nitus. // avance, sans détour les maximes les
damnés à Borne le 2 mai 17li, comme cap-
tieux scandaleux , témiraires injurieux au
, ,
plus dangereuses. 11 est faux, dit-il, qu'en
saint-siége, approchant du schisme et y in-
toute circonstance, l'autorité du chef et du
duisant, erronés et sentant l'hérésie. Gaston
corps des pasteurs (ioit rendre notre sou-
de Noailles mourut en 1720, à l'àgo de 52
mission tranquille et exemple de scrupule.
ans.
Après tout, dU-il encore, et ce sont ses pro-
pres termes ,
pourquoi ne dèfendrions-nous NOÉ (Marc-Antoine de), naquit en 1724,
pas la vèrilé contre le pape et contre tous au château de la Grimaudière près de la ,

les évéques qui la combattent en elïcl?// Bocbellc. Il fut dépu'é à l'assemljlèe du


(innonce'ouverlemcnt que le corps de l'épis- clergé de 1762, et sacré cvêiue de Lescar ea
coput peut tomber dans l'erreur, et l'ensei- Béarn, le 12 juin 1703. Pendant la revolnlioa
gner ; qu'il peut être instruit corrigé , jugé
, il se relira en Espagne, puis en Angleterre,

par le peuple même. C'est là le but que l'au- où il publia, en 1801, un' édition de ses
teur semble s'être proposé d ms son ouvrage , œuvres, en un ^ol. in-12. 11 donna sa démis-
où il renverse les fondements de l'autorité in- sion la mèuie année, lorsciu'elle lui l'ut de-
faillible de l'Eglise. mandée par le pape pour faciliter l'exécu-
En conséquence de ce réquisitoire, un ar- tion du concordat, et repassa peu après
rêt du parlement rendu le 23 février ITJO, en France. Au mois d'avril, il fut nommé
condamna ce libelle , rempli du plus pur à réïéché de Troyes, où il ne lit, jiour ainsi
presh) téraiiisme, à être lacéré cl jeté au fou dire, que paraître; car il mourut le 21 sep-
au bas du grand escalier du palais. tembre 1802.
M. de Noé fut un des quatre évéques qui
Actes, lettres et discours de feu M. le cardi-
n'adhérèrent point aux actes du clergé ds
nal de Noailles, qui montrent l'opposition
17G5, et cette affecialiou ù se séparer de l'im-
qui Si; trouve entre les sentiments constants
mense majorité de ses collègues parut tout
et uniformes qu'il a conservés jusqu'à la
au moins une singularité. Les trois autres
mort, et le inandemcnt d'acceptation de la
évéques dont M. de Noé suivit l'exemple
bulle du 11 octobre 1728, qui a paru sous le
passaient pour éire favorables à un certain
nom de S. E parli, et s'il ne l'était pas lui-même, il eut le
Ce recueil, daté du 12 septembre 1729, tort de céder dans celle circonstance à une
contient 23 pages in-i", y compris l'avertis- influence domestique. Le chevalier de Noé,
sement et la conclusion. son frère, qui avait beaucoup d'ascendant
La soumission de M. le cardinal de Noail- sur son esprit, se conduisait, dit-on, par les
les à la bulle Unigenilus, et son mandement conseils du P. Lambert c'est ce qui explique
;

d'acceplalion, furent un coup ck; tondre pour quelques démarches du p.élat, c'est ce qui
les novateurs. Ils tûch 'rent de l'éluder eu rend raison entre autres de ce discours sur
publiant deux, déclarations de ce cardin;il; l'élut futur de l'Eglise, où M. de Noé a re-
mais ces déclarations furent déiuonlrejs vêtu d'un beau style lis idées du tiiillena-
fausses; et MM. les vicaiics généraux, le risme. Ce discours devait être prononcé à
siège vacant, publièrent une lettre imprimée , l'assemblée du clergé de 1785; mais il ne le
où ils prouvèrent avec ta ch.'ri><ère évidence, fut pas, parce qu'on sut qu'il y était question
;i9 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES: :20

de défection, de menaces et de conjectures do Nathan etde Jean-Baptiste, et qu'il leur


arbitiMÎres et non approuvées. Il aurait été adressait les vérités les plus dures. C'est une
fort déplacé qu'on eût avancé devant l'as- supposition très-fausse, comme on peut le
semblée du clergé des opi. lions inventées ou voir par le discours même. Nous avons dit
propagées par des novateurs et des sectaires, pourquoi il ne fut pas permis à iM. de Noé de
et les évéques firent leur devoir en euipc- le prononcer. L'éditeur n'est pas mieux in-
cliant ce scandale. formé sur le Recueil des passages dont il 'n'a
0.1 a donné en 1817 ou 1818, une nouvelle pu, dit-il, découvrir quel est l'auteur. Ce ^e-
édition des OEuvres de M. de Noé. Paris, 1 cueil est du P. Lambert, dominicain , qui
vol. in-S". fournit au prélat l'idée et probablement les
Ces (tuvrea se bornent à quatre discours matériaux de son discours. Le même théolo-
de quelque étendue, à tiois mandements un gien eslauleur de l'Exposition des prédictions
peu importants, et à d'autres pièces. Les dis- et des promesses faites à l'Eglise pour les der-
cours sont :1" celui dont il a été question niers temps de la gentilité, que l'éditeur cite
tout à l'heure, sur l'état futur de l'Eglise; également sans savoir à qui l'attribuer. EiiGa
2° celui qui fut prononcé à Auch en 1781, il fait mention de l'At'is aux catholiques, pu-

pour la bénédiction des guidons du réfjiment blié à Lyon, par Desfours de la Genetière, et
du roi; 3" celui pour le jubilé de 1775; et il a l'air d'ignorer que ces divers ouvrages
k" celui pour une confirmation à Londres, en viennent d'un parti condamné pour ses er-
1799. Le premier et le second sont les plus reurs, et non moins condamnable pour les
travaillés de tous. illusions où il est tombé dans ces derniers
Le discours sur l'état futur de l'Eglise est temps.
divisé en deux parties, les promesses et les Parmi les autres pièces qui composent la
menaces. Chacune renferme des choses bel- collection des OEuvres de M. de Noé, nous
les et vraies, mais mêlées de conjectures et mentionneronssa traduction ou plutôt sa para-
d'idées particulières. L'auteur exagère le be- phrase de l'Epître de saint Paul aux Romains.
soin d'un renouvellement qui doit, selon lui, Il ajoute et supplée beaucoup de choses
s'opérer par les juifs; il s'élaie de l'autorité au texte de l'Apôtre, et on voit clairement
de Bossuet, sur lequel on ne cite que des dans ce travail l'intention d'insinuer les
anecdotes sans autorité (1). 11 annonce la dé- mêmes doctiines que dans le Discours sur
fection de la gentilité,el l'établissement d'un l'état futur de l'Eglise. L'auteur fait en [ilu-
nouveau règne de Jésus-Christ. Enlin il ré- sieurs endroits violence au texte pour auto-«
chauffe à ce sujet les idées des anciens mil- riser son sentiment.
lénaires et de quelques écrivains modernes
qui condamnés par l'Eglise, s'en vengent
,
NOE-MENARD (Jean de la) prêtre ap-
,

en l'accusant de vieillesse et de stérilité, et pelant, naquit en 1650, fut avocat, entra


appellent des ehangemeuls à l'upuvre du Fils quelque temps dans l'Oratoire reçut la
,

de Dieu même. L'éditeur loue beaucoup ce prêtrise et fil des conférences à la c nn-
discours, qui est effectivement bien écrit, munauté de Saint-Clément, à Nantes, où il
niais dont le mérite est au-dessous des éloges fonda une maison de refuge. 11 avait du
qu'il lui donne il y a lieu
: de croire qu'é- mérite et des vertus. Le parti le revendi-
tranger aux matières ecclésiastiques et aux qua, il en voulut faire un saint, un thauma-
notions de la théologie, il n'aura pas remar- turge. Outre un article dont il est l'objet
qué dans ce discours ce qui s'y trouve de dans le Moréri de Goujet, et dans lequel il
singulier et de systématique. 11 se montre est loué avec une affectation prononcée,
mal instruit de quelques faits qu'un peu p'us un écrivain du parti le présenta à l'admira-
de recherches lui aurait fait connaître. Il tion du monde, dans un livre intitulé :

dit Ce discours ne fut pas imprimé ; je n'en


:

rapporterai pas les raisons, parce que l'éloge


Viii de M. de La Noë-Menard, prêtre du
diocèse de Nantes, etc., avec l'Histoire de
d'tm homme vertueux n'a pas besoin de s'é-
son culte et les relations des miracles opé-
tayer de la satire dti vice. 11 y a bien de la ma-
rés à son tombeau. Bruxelles, Vanderagen,
lignité dans celte discrétion prétendue cha-
17.3i, in-12, 238 pages.
ritable, qui laisse croire qu'apparemment
M. de Noé tenait à ses collègues le langage Cet ouvrage ne put oaraîlie en 1718 avec

(1) Bussuet, dit M. Picot {Amide la Religion, lom.


( Bossuet avec Duguet, où ils le font abonder dans
VI, pag. 1G5), clioqué d'entendre les déclamations leur sens; mais, comme le dit l'abbé Hémey, ce
(les iirolestaïUs de son temps, qui prétendaient trou- n'est pas même Duguet qui rapporte cette conversa-
ver la Uabylone de saint Je.ni dans Apucalypse,
1 lion, c'est Soanen, dans une lettre qui n'est pas de
entreprit de ven;;er l'E;;lise de Jésus-Clirist et la lui, et qu'on sait être l'ouvnige d'un convulsioim.iire,
clmire de saint l'ierre, et il est renuuquable que de- nommé le P. de Gennes. Voilà l'auioriié sur laquelle
puis les plus célèbres prolestiinis ont à peu prés on prête à Bossuet une opinion indigne d'un liomme
abandonné leur odieus interprétaiion, qu'un lionnne
; si judicieux, si éclairé et si exact. Le millénarisaie

qui se disaii cailiolique, a paurtant osé recueillir et de Bossuet est une suppo5ition dénuée de fonde-
renouveler dans un écrit récent enfanté par le plus ment et de vraisemblance. Quant à l'application qu'il
prodigieux égarement (M. Picot veut sans douie par- l'aitdes dilïérentes parties de la propliéiie aux évé-
ler du P. Lambert). Et ce qui ajoute le ridicule au nements de l'histoire, il ne propose ses conjectures
délire, c'est que cet liomnie de parti et les siens n'ont (pi'avec une modestie qui fait voir encore combien
pas craint de s'appuyer de Tauiorité de Bossuet. Ils il eût été éloigné d'autoriser des liypotlièses hardies

vous raco)iieni p-.iriout une conversalion stinpns • de 01 foiiirairos à la tradition. >


721 N'OI v;:r .:<! ors 722

privil(^-ge,parce qu'on exigeait des condi- La première, parce qu'elle est émanée d'un
tions que l'auteur ne voulut pas accepter. évéque qui a passé de l'évéché de Glandèvcs à
Il n'a été publié qu'en 17•'î'^, sans privilège celui d'.Amiens.
ni approbation, et tel qu'il est sorti des La seconde, parce qu'elle ne marque dans
mains de son fanatique auti'ur. Les pages le livre aucun endroit sur lequel porte la coH'
155 et suivantes sont eini^loyées à célébrer damnation.
l'appi'l du sieur de La Noë. Il semble, dit-on, La troisième, parce qu'elle fait mention
page 156, ^1(6 /)/. f/e La Noë n était retenu à' unbref du pape contre la traduction de
dans ce monde que pour y faire cette sainte Mons, lequel est peut-être nul. Or, exposer
action. Après cela, on entreprend de lui faire un bref du pape aux doutes qu'on doit avoir
faire des miracles. La secte, comme on sait, de sa vérité et de sa validité, c'est itne con-
ihercfiait ci multiplier ses lliaumalurgcs . duite injurieuse à Sa Sainteté.
mais inutilement : Paris était tombé, et ses La quatrième, parce qu'elle est injttrieu-
pelils copistes n'eurent aucun succès. Voyez se au roi, qui, à la vérité, a suppritné par
Levier, Rolsse, un arrêt du conseil, la traduction de Mons,
mah qui depuis a donné la paix à ces mes-
NOIH (jRiN LE), fameux chanoine et théo- sieurs.
logal de Séez, était fils d'un conseiller au La cinquième, parce qu'elle est injurieuse
présidial d'Alençon. Il prêcha à Paris et en à tous les évéques île l'Eglisi' , la traduction
province avec réputation. 11 eût pu conti- de Mons ayant été approuvée par M. l'évéqut
nuer d'employer utilement ses talents, si de Namur et M. l'archevêque de Cambrai.
une opposition tout à fait déraisonnable aux
décisions de l'Kglise ne l'eût brouillé avec
La sixième, parce qu'elle est téméraire et
sou évéque, qui avait donné un mandement
précipitée, M. d'Amiens n'avant peut-être
pas lu l'arrêt du conseilet le bref dupape dont
pour la publication du formulaire. 11 eut
il parle.
l'audace de l'accuser de plusieurs erreurs
dans des écrits publics. Ses excès indignè- La septième, parce que dans cette ordon-
nanci- il est dit que les traductions dtl'F-
rent les gens de bien. On nomma des com-
criture sainte imprimées sans permission sont
inissaires pour le juger, et, sur la repré-
dangereuses. D'où il faut conclure que la
sentation de ses libelles, il fut condamné le
traduction de Mons, que condamne il. d'A-
24 avril 168i, à fiire amende honorable de-
miens, ayant été imprimée avec permission,
vant l'église métropolitaine de Paiis,elaux
l'ordonnance se contredit elle-même.
galères à perpétuité. Quelques jours après
ce jugement, les jansénistes qui l'avaient
Tout le reste île ce libelle est un tissu de
égaré à ce point, tirent courir une com- raisonnements de la même force, toujours
plainlc latine, dans laquelle on disait «qu'il
exprimés de la manière la plus indécente.
était noir àc nom, mais Llunc par ses ver- Hérésie de la domination épiscopnle , ou
tus et son caiactérc. » Cependant la peine Lettre de M. Lf Noir, théologal de Séez, à
des galères ayant été commuée, il fut con- Son Altesse Royale madani'' lu duclirsse de
duit àSaint-Malo, puis dans les prisons de Guise, 1682, in-12, sans nom de ville.
lîrest, et enfin dans celles de Nantes où il
Jean Le Noir franchit ici toutes les bornes
mourut en 1692.
de la pudeur, non-seulement à l'égard de
L'ÉvÛQiE DE COUR opposé (l l'ccéque aposto- son évcque et de son métropolitain, mais
lique. Premier entretien sur l'ordonnance encore à l'égard de tout le corps éjiiîropal
de M. l'évéque d' Amiens contre la traduc- et de l'Eglise elle-même. Jamais peut-êire
tion du Nouveau Testament en français inu ,
hérétique n'a parlé de l'cpiscopat d'une
primé à M3ns. manière plus injurieuse et plus outra-
geante. On en jugera par cet échanlil-
Cet Entretien est daté du 2 janvier 1()74.
lon qui se trouve cà la page 152 Les :
Item, .Second entretirn, du janvier de la hérétiques nous demandent tous 1rs jours,
môme année. Brochure in-4% l'une de .30, madame, où est donc notre Eglise? Nous ne
l'autre de 31 pages. Il y a six I-Jntretints saurions leur tn montrer d'autre qu'une dé-
dans l'éililion in-12, en 2 volumes. Co- chirée et déshonorée par ses propres infants.
logne, 1682.
Il y a plus de deux cents ans que l'Eglise a
Hien n'est plus méprisable en soi, ni plus été réduite à un si pitoyable étal par la
injurieux à l'épi-copat que ces lintirtiens. domination épiscopale, que ce provrrlie est
L'abbé (|ui y jnue le rôle princiiial, trouve devenu commun dans la bouche de tout le
sept nullités dans l'ordonnance de M. d'.V- monde, que l'Eglise ne pouvait plus êiro
miens. gouvernée par des réprouvés.

OPSTRAET (Jean), né à Béringhem, dans


o nius Ouesnel.
et à 1690,
le renvoya, en
le pays de Liège, en 1651, prolessi d'abord comme un homme dangereux. De retour à
la tliéologie dans le collège d'Adrien \ I, à Louvain, Il entra dans les querelles exci-
Louvain. ensuite au séminairi' de Matines, tées par les nouvilb s erreurs, et lut banni
llumherlde Précipiano, arehcvêqiie de celle par lettre de cachet, en 170'*. de tous les
ville, instruit (le son allacliement àJansé- S'itits do Philippe V. llovenu à Louvain deux
723 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. iii
ans après, lorsque cette viUe passa sous la donné depuis, dans l'affaire de la
éclat. Elle a
domination de l'empereur, il fut fait princi- constitution un acte authentique de sa sou-
,

pal du collège du Faucon. Il mourut dans mission pure et simple à cette bulle, sans
cet emploi en 1720, après avoir reçu les sa- exception, sans modiGcation, sans explica-
crements, moyennant une déclaration de tion. Or «cet acte si orthodoxe ne pouvait
soumission à l'Eglise. Cependant plusieurs manquer de déplaire infiniment aux jansé-
collèges et corps de l'université refusèrent nistes. Ils avaient toujours ardemment dé-
d'assister à son enterrement. Ses lumières siré (l'avoir des intelligences dans cette fa-
l'avaient rendu l'oracle des jansénistes de culté mais enfin voyant que cet acte était
;

Hollande. passé tout d'une voix, ils prirent le parti d'é-


crire contre, sous le nom de disciples de Van~
DissERTATio theologica de conversione pec-
catoris. Louvain, 1687, in-4°, et depuis
cienne faculté de Louvain; o^n,. disent-ils,
in-12. Voyez Natte.
de faire connaître à tout l'univers qu'il y a
en Flandre des opposants à la conslitulion.
Thèses theologicœ. 1706.
Dans la première partie de leur ouvrage,
On y trouve ce sarcasme digne de Luther! ils prétendent prouver que les premiers
Mis œ non réfrigérant animas in purgatorio, principes de !a religion etde la morale chré-
sed in refectorio.
tienne sont renversés par la condamnation
Antique facullatis theologiœ Lovaniensis , des propositions de Quesnel. On voit parla
quiadhuc p r Belgium supersdtes sunt diS' que ce sont des jansénistes rigides, outrés
cipuli, nd eos qui Itodie Lovanii sunl Iheo- et extravagants. Dans la seconde partie, ils
logos.dedcclarationesacrœ facullatis theol. s'efforcent de justifier Quesnel et dans la
;

Lovaniensis recentioris circa constitutio- troisième, ilsatlaquentrinfaillibilité du pape,


nem Unigcnitus Di'i Filius, édita 8 julii comme s'il s'agissait de celle infaillibilité
1715, 1717, in-12 de 37i pages. dans une affaire où il n'est question que
La célèbre université de Louvain a eu d'un décret dogmatique de l'Eglise univer-
aussi ses éclipses. Au commencement du selle.
baïanisnie, plusieurs de ses membres se Quand nous disons iV*-, nous entendons
laissèrent entraîner aux nouvelles erreurs ; Opstraët, qui rédigea cet écrit et y mani-
mais elle reprit bientôt après son ancien festa leur façon de penser.

PACAUD ou PACOT ( Pierre ), prêtre


de pour ses devoirs ; la lumière ne l'éclairé point,

l'Oratoire naquit en Bretagne , s'acquit


, les conseils de la sagesse ne le touchent point,
quelque répulalion en prêchant et mourut les règles de la justice ne le frappent point. Il
en 17G0. est évident que ces propositions doivent
s'entendre, ou de la chanté habituelle, qui
Discours de piéte\ ou sermons sur les plus im- n'est point distinguée de la grâce sancti-
portants objets de la religion. 17i5 , 3 fiante ; ou de la cliarilé actuelle, qui est un
vol. in-12. mouvement de l'âme lequel nous porte à
aimer Dieu pour lui-même. Or, en quelque
Comm !c nom de l'auteur pouvait élre
'

sens qu'on les prenne, elles sont digues de


nn obstacle au privilège nécessaire pour l'ini-
censure, et déjà proscrites. Si on les expli-
pre sion le parli jugea à propos de les faire
,
que dans le sens de la charité habituelle ,
présenter sous nom d'un Père capucin.
le
elles ènonreront clairement qu'un juste qui
Ainsi masqués furent examinés et ap-
lis
a perdu l'amitié de Dieu, ne trouve en lui
prouvés p.ir le censeur. Le public s'aper-
que ténèbres, égarement, impuissance géné-
çut hienlôt des erreurs contenues dans cet
rale à tout bien, et que toutes ses actions
ouvr;i e. Le gduveruemciit en fut informé.
sont criminelles. Si on les fixe au sens de
Il fit sai-iir ce qui restait d'exeiuplaiies , et
la charité actuelle, il s'ensuivra que l'a-
n'en permit le débit qu'après y avoir fait
mettre irenle-cinq cirions. Cette affaire est
mour de Dieu pour lui-même est absolu-
ment nécessaire pour faire une bonne ac-
dél.iillée dans les Nouvelles Ecclésiastiques
tion, et (]u'o:i est obligé sous peine de pé-
du 26 juin Î7i5. ché d'agir toujours par ce motif. Aussi dit-
La doctrine de ces sermons ne méritait il, pagi' 10(5 du lome II, que le jeiine ne sert

que tiop toutes ces coniradiclions. Le P. Pa- qu'à accumuler les péchés si on le fait dans
,

cau'î, p. 173, 17'i', 17o du premier tome, en- l'état du péché ; et page 94 du tome 111, que
seigne que si rhonime n'a point la cliarilé, l'aumône se change en péché, si on ne la rap~
ses actions sont vicieuses. Sans l'amour rf/- porte pas à Dieu.
fî'n ( dit-il, dans le sermon sur l'aaiour de Il (lit encore dans le même sermon Dieu
;

Dieu l'ànie ncst plus, pour ainsi dire, quim


) ne récompense que ce qui est fait pour son
cadavre inanim'é qui n'a ni sentiment, ni
,
amour; et dans le discours sur la l'cte de la
mouremenl, si ce n'est un mouvement confus Purifieation, page Go du lome III Rien n'ho-
:

etdésordonné, qui ne tend qu'à la corrompre de nore Dieu, que C' qui se fait pour son amour.
plus en plu.... qui n'i-xhale que la mauvaise Diictrine de Quesnel dans sa 36= proposition
odeur dapérhé el la chntagion du scandale... et (Sans plusieurs aulres qui expriment la
L'Iiomme sans la charité est sans intelligence même erreur.
.

725 PAC PAC 726

Pacaud renouvelle aussi lafil* etia 62* pro- peut que Paccori eût caché se> sentiments ;>
posilion en disant, à la fin d(; la p. i28du l. H, M. de Coislin. Paccori vint à Pari-;, où il
Le péchtnr n'ngissnnt que pal' In crainte (/les mourut en 17.30, jigé de près de quafre-vûigls
maux éternels ), /« péché vit toujours dans ans. Il n'était pas prélre, mais seulement
soticœur. C'est piélenJre que celte crainte d acre, ne voulant point recevoir le sacer-
sans la cliariié ne saurait exclure la vislonté doce, suivant un usml'c assez commun par-
actuelle de péc Iilm- (|U e le arrête seulement
; mi les disciples de Jansénlus. Les Nouvelles
la main, et que le cœur, laniiis qu'il n'agit Ecclésiastiques du 11 mars 1730, disent qu'il
que par cet e iinpn ssion, est toujours livré laissa à sa mort, en forme de tcitamenl spi-
au ciinie. VA voilà ce qui fait dire au même rituel, deux déclarations de ses senfimenis de
auteur, que t'e<prit de Jésus-Christ n'est pas révolte contre la constitulion et le formu-
un esprit de crainte, 7nais un esprit de clia- laire. Il composa un grand nomlirc d'ouvra-
riié. Comme si Jésus-t^lirist et ses a|iôti-es ges tenus pour suspects nous nieniioisne-
;

n'avaient pas mis conlinuclletncnt devant rons les suivants :

les }eux des premiers fidèles la rii;ueur des


jugements de Dieu, pour les engager à vivre A^Ri.Gii de la loi nouvelle. Dcriiièr- édiion,
saintement. L'amour et la crainte, dit saint Paris, Muguet, 171i, in-lS. Suite de cet
Augustin, se trouvent dans les deux Testa- ouvrage, oii Paccori traite de la charité se-

men(s avec cette différence que la crainte a


;
lon saint Paul, 171'i
prévalu dans l'ancien, et que l'aniour pré-
Avis salutaires aux pères et mîres pour bien
vaut dans le nouveau.
élever leurs enfants. Orléans.
Selon ce qursnelliste prédicateur, foute
prâce de Jésus-Christ est efficace. Elle opère Devoirs des vierges ckéliennes, tirés de rE~
tout en nous, dit-il dans son panégyrique de crilure sainte et des Pères. Paris, Loltin,
saint Germain, et noire volonté malade, lan- 1727, in-18.
guissante, captive, sous la tyrannie d'une im- diman~
Entretiens .«!«» /a sanctification des
périeuse cupidité, ne peut plus se porter au
elles et des fêtes. Orléans.
bien sans le secours de cette même grâce, effi-
cace et vicloricuse. II ne reconnaît point De l'honneur qui est dit à Dieu et à s;s saints
dans Dieu de voloilté réelle, ((ui n'ait tou- dans sea mystères. Paris, 172G, in-12, de
jours son effet. Le suprême arbitre qui tient 3'r2 pages. Lmpreinl d'un rigorisme
en main les esprits et les cœurs, dit-il sur la outré.
fête de Pâques, en concerte tes mouvements
JoiiBNii:ECHRÉTIENNE. OÙ l'oH trouvc rfe? rè-
avec tant de sagesse, et les manie arec un tel
gles pour vivre saintement dans tous les
empire, que, sans les contraindre en rien, ils
états et dans toutes les conditions. Paris ,
ne font précisément i/ue ce qu'il a réglé et
Dcsprez. 1730, in-12,
ordonné dans ses conseils éiermls. A-t-il donc
réglé et oidonné que l'homme péchera, qu'il Livre qu'il ne faut pas 'confondre avec la
persévérera dans le crime et mourra dans Journée du chrétien excellent livre da
,

l'impénitence? prières.
A la page 273 du premier volume, l'aii- Pensées cnnÉTiENNrs pour tous les jours du
teuraffccie de dire aux simples fidèles loin :
mois. Paris, Desprez, in-18.
devez offrir le saint sacrifice comme prêtres
et comme victimes. C'csl ainsi que les héré- Il ne faut pas roi plus le confondre avec
tiques de ce siècle, après avoir mis les prê- uu autre livre qui porte le même litre ot
tres au niveau des évéïiues, élèvent les laï- qui est du P. fJouhours. Les Pensées chré-
ques et les femmes mêmes à la qualité de tiennes du jésuite sont courtes, excellentes;
prêtres. Ils es| crent surtout que les person- celles du diacre Paccori sont prolixes, pesam
nes du sexe se laisseront séduire à ce dan- ment écrites, ce.
gereux artifice, et que l'envie d'être prêtres- RcGUETs sur l'abus du Pater. Orléans, in-12.
ses les attachera à une secte qui leur accorde
libéralement une si haute prérogative. RÈGLEspour travailler utilement à l'éducation
des enfants. Paris, 172G.
PACC<IIU (Amiiuoise ), naquit à Céaucé,
dans le bas Maine, et, après a\oir élé prin- Vie de Jésus-Christ. Orléans.
cipal du collège decelte ville, fut appelé,
RÈGLES chrétiennes pour faire saintement ton-
par le cardinal de Coislin. évêque d'Orléans.
tes ses actions.
à 11 tête du séminaire de .^Icung. M.
pelit
de Coislin mourut en 170G. l'eu de temps Ce n'est pas, a dit un critique orthodoxe,
après. Paccori fut oliligé de sortir du diocèse dans les ouvra^'es du diacre Paccori qu'il .

d'Orléans, à cause de son pi^osition aux dé- < faut chercher principes de la véri:able
les
crets de l'Kglisc, e! cette opposition fit naî- piété; on y trouverait ceux de l'erreur.
tre quehiue soupçon sur l'orthodoxie du
j Parexemple, suivant Paccori, dans ses Règles
prélat qui lui avait donné sa confiance : prétendues c/uf'n'cnnrs, p. 5 del'avant-propos,
d'un autre colé les gens du parti faisaient ne faire pas pour l'amour de Dieu le bien que
l'éloge du cardinal de Coislin mais ce n'est : l'i.n fiil, c'est un sujet de condamnation,
sans doute ([u'une nouvelle preuve du dan- c'est mériter d'être jeté pieds et mains liés
ger qu'il y a pour les Lens de bien d'être d^nis les prisons lé icbreuses de l'enfer. Ainsi,
loués par des sectaires; cl d'ailleurs il so toutes les actions des infidèles, foules celks
,,

727 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 7i8


des pécheurs, même toules celles des justes, 1735, in-12; et la France Littéraire lui attri-
lesquelles n'ont pas pour motif l'amour de bue : La légitimité et la nécessité de la loi du
Dieu , sont des péchés mortels. Pout-ou silence, 1738, in-12; et un Mémoire sur la né-
pousser plus loin l'extravagance et le fana- cessité d'une exposition de doctrine 1758. ,

tisme? F0j/«S M0NTGER0\


Pages 31, .3-2, 3.3, 35, 39, W, 52, 5o. Pac-
corl escile généralement, et par coMséijuont
PALEOPHILE ( Jean ) faux nom sous le- ,

quel se cacha l'auteur d'un livre intitulé:


Irès-iniliscrèlement, tous les fidèlpi! à li lec-
ture de rKcrilurc sainte Apologiapro clero Ecclesiœ Batavorum.
il dit qu'une seule
:

de ses piirnles suflit pour ressusciter une PARADAN (Pierre) , abbé du monastère
âme morte par lorsque Dieu veut
le péciié, d'Ulierbech en Flandre , diocèse d'Anvers.
bien opcralinn de giâce et
y joindre tnie On publia ses Sentiments en 172S. Or il fui
d'dinoni-, lion muini puissante et efficace que convaincu d'avoir enseigné et publié: 1' que
celle par laquelle l'utivcrs a été créé. Les ceux qui ont accepté la c<msiitulion Unige-
jansénistes aiment celte comparaisoii, parce nitus ont péché plus grièvement que les
qu'elle détruit toute coopération de notre Juifs en crucifiant Jésus-Christ 2" qu'on ;

pavt, et tout usage de la liberté. avait trois exemples illustres de la vengeance


Page loG D'où vient que l'on tombe si
:
divine sur les fautiurs de cette bulle, t^es
souvent dans le péché, et qu'on s'en relève si trois exemples sont ceux de Clément XI lui-
rarement: qu'on ij devient insensible, et qu'on même de M. l'archevêque de Reims et de
, ,

y meurt à la fui? C'est qu'on ne reçoit point Louis \1V, mort comme Antioclius 3° que ;

le secours de In grâce sans lequel on ne peut les évéqiies qui autorisent celte constitution,
éviter le péché. Par conséquent, point de cherchent, conime Héiode,à pi rdre l'Enfant
grâce sufiisante, toute grâce est efficace; et Jésus 4° que la doctrine de cette bulle est
;

celui qui pèclie, manque du secours qui lui l'abomination de la désolation prédite et
est nécessaire pour pouvoir éviter le péché. annoncée dans l'Ecriture. En conséquence
Page '246, l'auteur insensé défend do se de ces chefs et de duanliié d'autres suffisam-
confesser les^ jours de fêtes. Lu confession ment prouvés, l'abbé a été suspendu de tout
dit-il, se devant faire avec douleur et devant ordre et juridiction et privé de la commu-
,

être précédée et suivie des exercices de péni- iiiou laïque avec quatre de ses adliérents.
,

tence, on doit se confesser les jours de devant Cette seiitence a éié porlée par M. l'évéquo
la fêle, parce que cette douleur et cette péni- d'Anvers, député du saint-siége.
tence ne sont point convenables aux diman-
ches et aux fêtes, qui sont des jours d'une PARIS (François), prêtre, né à Chàtillon,
réjouissance toute céleste. près de Paris fut domestique de M. Vaiet
,

Page 2o'J : Quiconque va à la messe en état vicaire général de Sens qui le fit insiruire ,

de péché n'est capublc que de profaner de si et élever dans le sacerdoce. Après avoir des-

saints ynystères.... faire mourir Jésus-Christ... servi la cure de Saini-Lambcrl et une autre,
il vint se fixer à Paris, où il fut sous-vicaire
répandre son sang divin.... et attirer sur soi
la mnlédittion de Bien. Cette maxime, qui de Sa nl-Eiienne-du-.'\Ioiit poste dans le- ,

est aussi celle de Quesnel, suit nétessaire- quel il mourut fort âgé en 171S.11 avait pu-
usent dis principes janséniens. sel u k-squols blié, par ordre de M. de Gondrin quarante ,

un homme en éial de péché moi tel n'est pas ans auparavant, un livre intitulé Traité de :

l'usage du sacrement de pénitence et d'eucha-


ruimbre de l'Eglise et par conséquent n'a
ristie. Sens, 1678.
pas droit d'assister à la messe.
Ce livre av.iit été revu et corrigé par Ar-
PAIGE (Lous-Adrien Le), avocat et bailli nauld et Nicole.
du Temple né à i'aris vers 1712, mort dans
,
PARIS (François) fameux diacre, était
,
la rnémi- ville en 1802, donna plusieurs ou-
filsaîné d'un conseiller au parlenieni de Pa-
vrages <lans lesquels il détend les appelants ris où il n.quit le 30 juin 1690. Il devait
,
et se déclare vivement jour les prétentions naturellement succéder à sa ch.irge, mais il
de la magistrature. En voici les l très :
aima mieux embrasser l'état ecclésiastique.
Lettres historiques sur les fonctions essen- Apiès la mort de sou père, il aban'oiiua ses
tielles du parlement. Amsterdam l"o3 2 , ,
biens à son frère. Il fil pendant quelque
parties, in-12. temps des catéchismes à la paroisse de Saint-
Lettres
Côme, se chargea de la conduite des clercs
pacifiques. Paris , 1732 , in-12 ,
et le.ir fit des conférences. Le eardinal de
1,753, in-4°.
Noailles, à l.i cause duquel il était attaché,
Mémoires au sujet d'un écrit de l'abbé de voulutlefairenoiiimercuré de cette paroisse;
Chaupy intitulé :Observalions sur le refus
,
mais un obstacle imprévu rompit ces mesu-
que fait le Châlelel de reconnaître la cham- res. L'abbe Paris, après avoir essayé de di-
bre royale. 1734, in-12. versi's solitudes, se confina dans une maison
Bertrand C.ipniartin de Chaupy fut banni du faubourg Saint-Marcel. 11 s'y livra au
pour celle brochure et se retira à Rime, il
, Ira, ail des mains, et faisait des bas au mé-
mourni à Pans en 1798. Sun ouvrage fut at- tier p iUr les jiauvres. Il mourut dans cet
tribué dans le temps à D. La Tarie ou au P. asile eu 1727, à trente-sept ans. L'abbé Pa-
Palouiilet. ris avait adhéré à l'appel de la bulle Unige-
LePa!ge donna encore Vllistoire de la dé- nilus interjeté par les quatre évèques il
, ;

tention' du cardinal de Retz, à Vincennes ,


avait lenouvelc son appel en 1720. Avant

TSI PAR PAR "0


que Je faire des bas,
avait enfanté des li-
il « La
secte jansénienne dit un critique ,

vres assez médiocres. Quelques-uns disent renflant compte de ce livre, après avoir fait
qu'on les lui a supposés pour lui faire un un saint d'un hérétique entêté qui ne faisait
nom. Nous en parlerons ci-après. Son frère pas ses pâques a entrepris au-si de faire
,

lui ayant fait érijjer un tomhe;iu dans le pe- d'un idiot un auteur et un savant. Elle ne
tit cimetière de Saint-Médard tous les dé- ,
s'est donc pas contentéede supposer des mi-
vots du parti allèrent y faire leurs i)rières. II racles au sieur Paris , elle lui a encore sup-
y eut des guérisous (]u'oii disait m.'rveiili'u- pose des livres ; de sorte que cet imbécile
ses il y eut des convulsions qu'on trouva
, qui ne savait que faire des bas se trouve ,

dangereuses et ridicules la cour fut enfin ;


tout d'un coup transformé en docte com-
obligée de faire cesser ce spectacle en or- ,
menlaleur de l'Ecriture. Après tout, on na
doMiiant la clôiuredu cimetière, le 27 janvier pas fait un grand présent à sa mémoire, c:!r
1732. Gomment , après un les jan- tel éclat , le livre qu'on a publié ?ous son nom n'est
sénistes ont-ils passer pour un
prétendu qu'une rapso'lie de l.iussctes ci u'erreiirs ,

fantôme , pour une secte qui n'existait que où la coiislilulion le saint-siège el ceux
,

dans l'imagination des jésuites? Leur sépa- qui sont soumis aux décisions de l'Eglise
ration n'esl-elle pas d'ailleurs manifeste dans sont l aités, comme <in doit s'y atlencJre de
la prétendue Eglise d'Ulreclit, méconnue de la part des hérétiques modernes , ennemis
tous les catholiques de l'univers? Ce tom- nés de la foi et des fidèles.»
beau du diacre Paris fut le toml>eau du jan- Voici ce qu'un lit dans ce livre, sur le cha-
sénisme dans l'esprit de bien des gens. Le filreii. verset 11 de l'Epiire aux Calâtes ,
célèbre Duguel, quoique d'ailleurs très-atta- ainsi conçu Cum autem venisset Cephas An-
:

ché au parti, regardait ces farces avec indi- liocliiain,'eic., et ainsi traduit Or, PIERRE :

gnation et avec mépris. Petit-Pied en fit voir étanlvcnu à Anlioclie je lui résistai en face
.
,

la soitise dans un ouvrage composé exprès. parce qu'il était réprékensible.


[Voyez son article.) Le fanatique Mésenguy, Dans ce verset el les trois suivants qui
au contraire, ne craint pas de les associer con ienncnl le fait dont il s'agit, «sainlPaul,
aux miracles de l'Evangile et à ceux qui ,
dit r.iuleur, remarque, 1" la faute de saint
dans tous les siècles ont illustré l'Eglise ca- Pierre; 2 les suites lâcheuses qu'elle eut;
tholique. Un philosophe anglais de déiste ,
3" on y voit la liberté avec laquelle il le re-
rcilevenu chrétien par des réllexions f;iites prit. Je lui résistai en face. Nous apprenons
sur la conversion et l'apostolat de saint Paul, de celte conduite libre de saint P.iul qu'il y a
milord George Liltleton,a parlé ainsi de ces des occasions dans lesquelles non-seulement
prétendus miracles « Ils étaient soutenus
: on peut, mais dans lesquelles on est obligé en
de tout le parti janséniste , qui est fort nom- conscience à résister en face à tenir tête aux ,

breux et fort puissant en France , et com- évêques, et même au premier d'entre eux au ,

posé d'un cote de gens sages et habiles , et pape, et qu'on ne doit pas toujours regarder
de l'autre de bigots et d'enthousi.isles. Tout comnîe des hérétiques qui méprisent l'épi-:-
ce corps entier se réunit et se ligua pour copat ceux qui tiennent cetie conduite...
,

accréditer les miracles que l'un disait s'opé- Nous voyons ici dans saint Paul un rare
rer en laveur de leur parti et ceux qui y ;
exemple du courage et de la liberté chré-
ajoutèrent foi étaient extrêmement disposés tienne. 11 tient léte et résiste en face à saint
à les croire. Cependant milgré tous ces ,
Pierre, sans considérer qu'il était au-dessus
avantages, avec quelle facilité tous ces pré- de lui. U a été généralement approuvé en
tendus miracles n'ont-ils pas été supprimés ? cela car ce restiti in faciem marque que
:

11 ne fallut pour réussir que murer simple- sa nt Pierre disputa quelque temps le terrain
ment l'endroit où celte tombe était placée... avant que de se rendre... Je lui résistai en
Si Dieu eût réellement opéré ces miracles ,
face pnce qu'il était réprékensible. Nous pré-
aurait-il souffert qu'une misérable muraille tendons prouver par ce mot et par toute
eût traversé ses desseins? Ne vit-on pas des cette histoire ce qu'on doit penser de iinfail-
anges descendre autrefois dans pri^on des la li'nlité des papes. Saint Paul n'en était pas
apôtres et les en tirer
, lorsqu'ils y furent
, assurémenl persuadé lorsqu'il reprit saiiil
renfermés pour les empêcher de taire des l'ici le
et saint Pierre ne njcunnaissait pas
,

mir.icles? Mais l'abbé Paris a été dans lim- en ce droit si fort au-dessus de riiuma-
lui
puissance d'abattre le petit mur (pii le sépa- nilé quand il se soumit avec tant de modes-
rait de ses dévols et sa vertu miraculeuse
, tie etd'humilité à la répréhension de saint
n'a pu opérer au delà de ce mur. Et sied-il Paul, son inférieur.
bien après cela à nos incrédules modernes <(Mais quand je vis qu'ils ne marchaient pas
de comparer et d'opposer de tels miracles à droit etc. Nous apprenons de ce fait à ne
,

ceux de Jésus-Christ et des apôti es ? .\ussi pas non plus juger de la vérité par le grand
n'est-ce que pour leur fermer la bouche à nombre. Saint Pierre avait assurémenl avec
cet égard que j'ai attaqué l'exemple en ques- lui le plus grand nombre, puisqu'il avait
tion, et que je m'y suis arrêté.» (Foy.Mo.NT- avec lui tous les Juifs convertis el mémo ,

GEllON.) saint Barnabe, l'aide de saint Paul dans l'a-


Explication de VEpitre de saint Paul aux postolat des gentils, et saint Paul se trouvait
ja'alcs; par le bienheureux François de seul. Donc le senliment du pape joint au .

Paris diacre du diocèse de Paris


, 1733 ,
,
plus grand nombre, n'est p.is toujours celui
iu-12de 22V pages, avec une analyse de de l'Eglise. Cependant saint Paul avait rai-
!'H n;>"e»j son, et saint Pierre so trompait.»
YU DICTIONNAIRE DES JANSENISTES, 752

« Ce lan^ag;e est clair, ditM. l'abbé Ja- sieur I,e Doulx, et il défendit de rendre direc-
nies , il lail parfailenipiit voir poui(|uoi on tement ou i)idirectemenl aucun culte religieux
attribue une si graiule imporiance a:i fait en au prétendu Tliaum iturge; de célébrer ou
(luestion pourquoi on soutient qve Cépiias
,
fuir." célébrer des messes en son honneur; de
repris par saint Paul est le moine que s lint gard r ou lire l'écrit intiltdé :\\c (\e:}t\. Piiris,
Pierre , et pourquoi on mandait à iloin Cal- d'iiucunc des éditions qui ont paru; le tout
me! qu'il é:ait important d'arrêter le pro- sons peine d' excommunication.
gros de ropinif;n contraire. M. rarcl)evê(;ue de Paris, Vintimille ,
«Mais ce lan|;aire est loiïique aussi , et dès cnnilamna aussi ces Iroi-i Vies, le 30 janvier
que vous admettez le fait comme on vous le 1732, comme contenant des propositions res-
lM•o^ente, il faut nécessairement en ailtiiCltre pectivement fausses, scandaleuses, injurieuses
les conséquences. » à l'autorité du yaint-sié-ie et de iEqlise; té-
.M. l'ablié James a encore remarqué méraires, impies, favorisant les hérétiques,
que le passase qu'on vient de lire a été erronées, schismatiques et hérétiques; défendit
c p:é dans la Discipline de Vlujlise de Qui s- de lire lesdits écrit ou de les ijarder, sous
<

iiel , tun». 1,pouvons


pa;;. 2-2'i-229. Ni us peine d'excommunication; déclara ill gilime
aj uter que tout l'ouvrage atliibué au dia- et mil ite le culte rendu au sieur Paris au

cre Paris n'est qu'une compilation de passa- préjudice des lois générales de l'Eglise ou
ges tirés des divers ouvrasses compo^cs par desdîles défenses.
les jansénistes et arrangés de manière à
,
riusieiirs prélats en firent autant. M. l'é-
remplir le plan tracé par i'Ejntre elle-même, vêq ic de .Marseille, M. de Vaugirauld, évo-
et à donner de nouveaux aliments à l'esprit que d'Angers, M. de Saint-Albin, archevêque
de parti. M. l'abbé .lames a parlé de ce li- de Cam'irai, etc.
vre à l'occasiiin de la questinn de savoir si Par une snlencc de l'orficialilé de Cam-
le Céplias repris par saint Paul est le i!:j;r.e brai, rend e le 25 avril 173 \ il fut ordonné
que saint Pierre, qu'il voulait examiner pour que les fragments des prétendues reliques de
repondre aux gallicans qui se trouvent ,
Frcnçois de Pdris, diacre, trouvées chez un
quelquefois, trop souvent, d'accord avec les nommé Bosquet, avec quatre images en pa-
hérétiques sur ceriaiiis points, \oyez son pier , et un petit 7néntoire contenant Vidyrégé
opuscule, intitulé : hi^srrtations où il estir- de la Yie duiit Paris, siraienllacérésetbrûlés
rcfragableinent prouvé que suint pierre fcul en p'ace pnbli'jue, par l'exéculeur de la haute
décida lu (juesiion de foi sour)iiie au concile de justice : ce (Aii fut exécuté à Mons, sur la
Jérusalem el que Céplias, repris par saiht
,
place, enst:ite d'autorisation de la cour , le G
Paul , à Antioche , n'ist pas le même qne le mai de la mèmn année.
prince des apôti es. Deuxième édition. Grand Ces mêmes Yi:! eurent le même sort à
in-8° de fJO pages. Paris . Périsse et Camus , Rome. Elles j fuient chargées des plus fortes
t8i6. qualifications, cl (ondamnées au feu.
On a encore fait honneur au diacre Paris Voici les principales raisons qsii onl attiré
des ouvrages dont voici les litres : tanld'anathèmcssurce malheureux ouvrage.
1° L'objet do ces trois libelles est d'éloi-
Plan de parle bienheureux diacre
la religion,
gner les fidèles des sacrements, de leur ins-
François de Paris. En France, 1740, in-12i pirer la révolte contre l'Eglise, d'accréditer
Science du vrai, qui contient les i)rincipaiix le jansénisme, el de soulever les ouailles
mystères de la fui. Par feu M. de Paris, contre leurs pas'eurs.
diacre, lin France, in-12 de 55 pages. 2° On o<c y avancer qu'il peut se faire que
tous les évêques de l'univers, de concert
Lettre â un de ses amis, écrite en 172i, in-'t". avec le pape, combattent la voix de l'Eglise,
Publiée à la .-uite d'une lettre de M. Du ou ce qui est la même chose, dit l'une de ces
Mont à il/, l'abbé '", en date du 2 janrier Vies (Edition de Bruxelles, préface, p. 31),
1733, au sujet d un ouvra'je de M.Pdi is in- la voix de l'Evangile et la tradition. Dans la
titulé .Science du vrai. même édition de Bruxelles, page 151, on
ExPLicATiox de l'Epilre aux Romains. fait un mérite au diacre Paris d'avoir dé-
noncé la bulle au concile œcuménique, par
Analyse de l'EjAlre aux Hébreux. des actes réitérés; de l'avoir regardée comme
On a imprimé dillérenles Vies de Paris ,
un décret qui avait alluiiié la colère de Dieu,
doi;t on n aurait peu;-étre janiais jarlé, si qui .iuinrisait des erreurs, des relâchements,
on n'eût Miulu en faire un tliaumaUirge. lïlles des scandales; qu'on ne pouvait y souscrire
furiut pul liées prcscjuc en mê:iie temps. Vie sans renoncer à la fo: ; qu'il avait vu dans la
de M. Paris, diacre. Î3ruxellcs, Fofipens, bulle l'apostasie prédite par saint Paul.
1731, in-12, avec une préface. Vie de — 3' Paris prone l'Eglise sehismalique d'D-
M. Paris, (itère du diocèse de Paris. Fn treclit, autant qu'il avilit et qu'il décrédila
Franie, 1731, in-12 de 179 pau'es. Vie de — celle de Jésus-Christ. Celle-ci lui paraissait
AI. Pdris, diaci e, 1731. M. de la Fare, évèque telle que cette Sion, autrefois remplie, riche,
de Lyon, est le jvemiir évcque qiii ail cun- mailresse des nations, dans la gloire et dans
d :mné ce 1 vre fanatique. Il le fil d'abord l éclat, et depuis déserte, appauvrie, foulée
p r i;u mandement du premier décembre aux pieds de tous les passants, et enfin asservie
1731. 11 dévoila dans un autre mandement à la tyrannie de Babylone. Au contraire, les
l'Imposlure du fameux miracle que l'on pré- réfugiés d'Utrcrht lui étaient infuiiiiient cheri.
leudu.l a\oir clé opéré eu la personne du ^L'EgHse d'Hollande l'occupait beaucoup. Il
735 PAR PAR 734

avait fait le projet de partir à pied pour aller général, présentèrent une requête à .M. l'ar-
visiter cette Eglise, qui lui était infiniment chevêque de Paris, dans laquelle ils le sup-
chi're. Il avait une vénération infinie pour les pliaient de faire informer jiiridiquen)ent de
illustres confesseurs de Jésus-Christ qui s'y tous ces jjrodiges et ces miracles. Ils s'éten-
étaient réfugiés. daient fort au long non-seolemenl dans cette
L'auteur de la Iroisième Vie avance celte requête, mais encore dans plusieurs autres
étrange proposition, que par le moyen de la écrits pour démontrer qu'on ne pouvait em-
bulle, on a et ibli le judaïsme jusque dans le pêcher un culte privé; que celui que l'on
sanctuaire ; que l'Eglise chrétienne, séduite rendait au diacre Pâiis était île celte na-
par ses propres pasteurs, a abandonné la vraie ture, (|uoique ce fût en public. Ils ne cessè-
foi, et qu'à l'imitation de In Synagogue, elle rent outre cela de produire (juanlilé de rai-
persécute le Sativeur et ses disciples, et fait sons pour constater la vérité d.' ces prétendus
une III ofcssion publique du paganisrne. miracles, et our prouver que les guérisons
|

4'On applaudit à Paris,'édition de Bruxelles, qu'ils donnaient pour certaines surpas-


,

p. C3) pour avoir transgressé deux fois le saient les forces de la nature mais plusieurs
;

précepte de la communion pascale. On dit prélats de France, aussi recommamlablcs


qu'il avait passé près de deux ans privé des par leur science que par le zèle de leur foi,
sacrements, et que son inclinalion aurait été entre autres MM. les archevêques de Paris
de pousser cette privation jusqu'à la mort. et (le Sens s'opposèrent à ces entrepri-es de
;

5° Ajoutons que d.ins difl'éreiits écrits pu- leur côté les médecins démontrèrent dans
bliés par le parti, au sujet de la \'ie et des leurs écrits que les miracles qu'on publiait
miracles de Paris, on trouva cette proposi- de tous côtés étaient faux, et que les gué-
tion impie, scandaleuse et blasphématoire, risons qui pouvaient être vraies n'excé-
,

que Si on avait examiné les jniracles de Jésus- daient en rien les forces de la nature. Les
Christ Comme on examine ceux qui sont attri- théologiens (M. l'é\éque de Bethléem, etc.),
bués à M. Paris, les m
racles de Jésus-Christ dont nous avons rapporté les paroles dans
et la résurrection même des morts n'aaraient ce chapitre, confirmèrent cette vérité par
point tenu contre une pareille critique, des arguments invincibles. Le roi très-chré-
tien, vraiment héritier de la religion de sss
MIRâCLES DE PaHIS. ancêtics, bien convaincu par le rajiport des
On ne saurait dire le nombre des écrits médecins , que les miracles attribués au
qui ont été publiés à l'occasion de ces pré- diacre Paris ne pouvaient pas soutenir
teodiis miracli's. Avant de donner la liste la preuve du grand jour, comme il est
de ceux dont nous avons les titres, nous aisé de le remarquer dans les édils du
nous contenterons 1° de remarquer en gé- 27 janvier 1732, et du 17 février 1733, ap-
néral que tous ces prestiges qu'on a opposés puya de loutc son autorité .M. l'archevêque
à des décisions du saint-siége reçues par le de Paris, et fit fiTmer le cimetière de Saiiit-
corps épiscopal, sont la dernière ressource Médard. Le très-saint pape Clément XII
d'une cause désespérée; 2° de représenter condamna pareillement, sur le rapj)ort que
aux novateurs ce qu'a pensé de leurs faux lui en fit la congrégalion de la sainte inqui-
miracles Benoît XIV, dont ils font semblant sition, la Vie du diacre Paris, comme con-
de respecter le mérite. Ce savant pontife, tenant des propositions et des assertions
dans l'ouvrage sur la Cnnofu'sna'oji des suints fausses, oITensives des oreilles pieuses, sc.in-
dont il a enrichi l'Kglise, après avoir dumé daleuses, injurieuses, tant à l'aulorilé du
des règles pour discerner les vrais miracles saint-siége qu'à l'autorité de l'Eglise et des
des prodiges séducteurs, s'explique ainsi sur évêques, surtout des évoques dr France; té-
les mirac les du diacre Paris. méraires, impics, favorisant les héréliquis,
« Il nous reste, pour achever ce cli.ipiire, erronées et même schismatiques et héréti-
à dire quelque chose sur ce qui a donné lieu ques, pleines de l'esprit d'hérésie, comme
à ces écrits. On sait qu'il est mort dans ces on le peut voir dans le décret donné le 22
derniers temps, un certain iliacre nommé août 1731, affiché et publié le 29 du n;ême
Paris, et que son corps a été inhumé dans le mois , et par des lelltes apostoliques eu
cimetière de Saint-Medard de la ville de Pa- forme de bref datées du 19 juin 173'i. Il pro-
ris. Sa Vie a été imprimée, et il s'en est fait scrivit par une semblable censure une or-
différentes éditions dans divers endroits. donnance de l'évêque d'Auxeire, qui annon- .

L'auteur qui l'a composée ne dissimule pas çait et approuvait un certain miracle que
quelle fut l'opposition du diacre Paris à la l'on disait s'élre fait dans sou diocèse par
constitution. Les appels qu'il inlerjela plu- l'intercession du diacre Paris dont nous
,

sieurs fois au futur cimcile, celui qu'il re- avons parlé.


nouvela dans lesderniers moments de sa vie, « Tout le but de cette histoire était de
y sont préconisés et célébrés comme des faire passer pour un homme d'une solide
marques d'une vraie foi non-seulement on
: vertu et d'une piété éminen'e, à la faveur
y dépeint la multitude qui accourut à ses des faux miracles qu'on lui aliribnjiii, un
funérailles et à son tombeau, mais on a réfraclairc au saint-siége, un schismalique,
encore imprimé quantité d'autres volumes, un hérétique, un ennemi déclaré de la bulle
contenant les miracles et les prodiges qu'on et un partisan entêté des jansénistes. Les
dit s'élre opérés sur sa tombe par son inter- évêques de France, dont nous avons parle,
cession. Ceux qui favorisent les appelants de se sont donc comportés avec toute la sain-
la coDstilutiou Unigeniiui au futur concile teté et la prudence, possibles, quuud ih ont
DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 75C

refusé de recevoir des informations juridi- Relation de lamanière dont Gabrielle Gau-
ques, et qu'ils se sont opposés à un culte tier, reuve Delorme, a été fr.ippée d'une
insensé, scandaleux et téméraire. » paralysie subite au tombeau de Sl.de Paris,
\'oici niainleiiant la liste des ouvrages le i aoiit 1731, avec un détail des circon-
puliliés à l'occasion des faux prodiges du st.inces qui ont précédé et suivi cet évé-
diacri' Paris; c'est-à-dire de ceux seulement nement recueillies par .M. François Chau-
;

dont les tilres nous sont connus car sans


:
lin, docteur en théologie de la faculté
doute on en publia encore d'autres. de Paris, 1732, in-k\
Nous mentionnerons d'abord dix recueils Il existe en manuscrit, à la bibliothèque
dfs ml7'acles opérés un lambeau de M. Paris, royale Déclaration faite le 7 août 1731, par
:

diacre, ou opérés sur le tombeau et par l'in- Gabrielle Gautier, veuve de P. Delorme, des
t'rcrssion de M. l'abbé de Paris; car ces re- dispositions dans lesquelles elle est allée an
cueils, publiés séparément et à des époques tombeau de M. Paris, !»-i'; avec la copie
différentes |irésentenl cette variante. Les
, collationnéc de ladite déclaration, signée de
deux premieis soni in-12, l'un de liO pa<;cs, deux notaires, in-fol.
l'autre de to.3, et portent la date de 1732.
Les huit autres sont in-i°.
Lettre de M. l'évèque d'Auxerre. du h- mai
1732, et de M. de Senez, du 12 desdits
Dissertation sitr tes miracles et en particu- mois et an à M. Chaulin, à l'occasioa
,

lier sur ceux qui ont été opérés au tom- du miracle opéré sur la veuve Delorme.
beau de M. Paris, en l'église de Saint-.Mé- In-ï\
durd de Paris, avec la relation et les Lettre du iG janvier 1732, écrite au sujet de
preuves de celui qui s'est fait le 3 no- la mort surprenante du garçon chirurgien
vembre 1730, en la personne A'Anne Le de ?J. Lombard, nommé Jean de LaCroix.
Fratic, de la paroisse de saint Barthélémy. 1732, î/i-V.
1731, in-i°.
DÉCLARATION de Madame Le Moine . reli-
La fausseté de ce miracle, tant vante par gieuse de Hautebruière, ordre de Fonte-
le a été aulheniiquement constatée
parti, vrault, au sujet de sa guérisou opérée au
par mandement de M. rarchevéque de
le Icmheaude M. de Paris. dansie cours d'une
Paris (de Vinlimille); ouvrage excellent, neuvaine, commencée le 20 septembre
qui a confondu à jamais les fibricateurs et 1731, avec les certificats des médecins, etc.,
les partisans de cette imposture. On jieut qui ont eu connaissance de sa maladie.
voir, à l'article Curks de Paris, où il s'agit In k\
de leur Seconde requête, un autre miracle
Acte passé par-devant notaire, le 5 décembre
de la même espèce, détruit et confondu, dé-
1731, contenant plusieurs pièces au siijel
voilé et rétracté par celui-là même qui en
du miracle opéré en la personne de Made-
était l'objet, et qui eu avait été le puhlicaleur.
moiselle Hardouin. In-'*".
Lettre de M'" à un de ses awis, touchant Cantiqle sur le miracle opéré en ta personne
les informations qui se font à l'ofiicialité
de Mademoiselle Hardow'n, par i'inlerces-
de Pans, nu sujet du miracle arrivé le
sion du B. F. de Paris, diacre, /n-12.
3 novembre 1730, en la personne d'Anne
Le Franc. 1731, in-4°. DÉCLARATION de Madame de Mégrigny, reli-'
gicuse bénédicune de iabbaje de Notre-
Lettre du 2o juillet 1731, à M"' au sujet Dame de Troyes, au sujet de sa guérisou
du concours qui se fait à Saint-Médard, et opérée par l'intercession de .M. de Paris, le
d'un écrit intitulé :Dissertation sur les
23 mars 1732. In-'f.
miracles, el en particulier sur ceux qui ont
été opérés au tombeau de M. Pdris, en l'é- Lettre du 2 avril 1732, au sujet du miracle
(jUse de Saint-Médard de Paris; avec la opéré en faveur d'une religieuse béné-
relation el les preuves de celui qui s'est fuit dictine de la ville de Troyes, par l'inter-
le 3 novembre 1730, en la personne d'Anne cession du B. H. François de Paris, in-'*';
Le Franc, de la paroisse de Sainl-Barlhé- avec deux estampes représentant l'enlève-
lemy, in-k'. ment de ladite religieuse, fait par ordre
du roi.
Acte d'appel au parlement , interjeté par
Anne Le Franc, du mandement de .M. l'ar- DÉCLARATION- du révérend P. Cotinet, prêtre
chevêque de Paris du 15 juillet 1731, in-'*°. de l'Oratoire, supérieur du collège de
Troyes, au sujet de la guérisou miracu-
Lettre d'un chirurgien de Saint-Cosme à un leuse de madame de Mégrigny, religieuse
autre chirurgien de ses amis, en date du
bénédictine de l'abbaye de Notre-Dame de
8 septcmlire 1731. uu sujet du certificat Troyes, obtenue par l'intercession du bien-
des sieurs Petit, Guérin et Morand, joint
heureux François de Paris, in-'*".
au mandement de 'SI. 1 archevêque de
P.iris surle mirncle opéré à Saint-Médaid, Deux LETTRES de M. l'évèque de Troyes à
en la personne d'Anne Le Franc. in-'*\ M. l'évèque d'.Uixerre, du mois d avril
1731 , au sujet de la guérisou mira-
Relation du miracle opéré sur un jeune Sa- culeuse de madame de Mégrigny, reli-
votjard, extr.ùte de la lettre de M. le duc
"', religieuse. gieuse, in-'*'.

de Châlillua à Madame
1731, in-'*\ .
DÉCLARATION de Guillaume Bourdonnay, au
,
Î37 PAR PAR 7.-$

sujet ue sa gtiérison miraculeuse opérée caire, ait autorisé sérieusement le miracle.


au tombeau de M. de Paris, le 1(3 septem- Il se moquait de .M. 'fessier, et il dit partout
bre 1731, avec les certificats des chirurgiens qu'il n'eût jamais cru que cet homme fut assez
et autres personnes qui ont eu connais- simple pour ne pas distimjuer l'ironie du ton
sance de sa maliidie, 1732, in-\ . sérieux,
3° Il est faux que les certificals du chirur-
KELàTioy du miracle opéré p.ir l'intercession
gien et de l'apothicaire soient autli' ntiques,
de M. de Paris, sur Charlotte liegnault;
et ils prouvent si peu, que M. Tessier n'a
avec toutes les pièces nécessaires servant
pas osé les faire paraître. Mais ce qui achève
à le constater. 1732, in-k".
de confondre l'imposture, c'est que le chirur-
Acte passé par-devant notaires au sujet de gien Manois ) et l'apothicaire (Salomé) ne
(

la guérison miraculeuse de darae Margue~ voulant pas qu'on crût qu'ils s'étaient prêtés
rite Loi/sel, dite de Sainte-Glolilde, reli- à l'imposture, sont allés de porte en porte dé-
gieuse (iu Calvaire, ue de Vaugirard, opéré
i clarer qu'ils n'avaient ni cru ni certifié le mi-
le 8 juin 1733, m-i". racle, ei que leur attestation, qu'ils avaient
accordée à l'importunité de .M. fessier, n'at-
La vérité miracle o[,éré en la jiersonne
dit
testait rien qui tint du miracle.
de Marguerite llulin, fille native de la
i° 11 est faux que M. Boussel, prêtre ir-
ville de Uciins, connue sous le nom de
landais, prècepteurdu fils, soit un fanatique.
sœur Marguerite, estropiée du bras droit
On l'avait regardé jusque-là comme un
(lendant trente ans par une mauvaise
saignée, et guérie par l'intercession du
homme raspeclable par >a piélé, sa modéra-
tion et ses mœurs irréprochables. .Mais il est
bienheureux François de Paris, au mois de
devenu un fanatique et un homme indigne
juin 1732, en la cinquantième année de
do son caratièrc, parce que, pressé de certi- '

son âge, justifiée contre les impostures el


fier le miracle, il a constamment refusé de
les calomnies d'un libelle intitulé-: Démon-
sacrifier si conscience et sa religion à l'im-
stralion de la fausseté d'un miracle qu'on
posture et à l'hérésie. Je n'ai /jas, dit-il quitté
a publié s'tlre fait par l'intei cession cite
catholiijue l'Irlande, ma patrie, pour devenir
sieur François de Paris clans la personne
,
fanatique en France.
de Marcj'ieriie flulin; et promée par b s
aveux iiiômes et les contradii lions sans ExTKiiT d'une lettre du R. P. Le Stteur chi' ,

nombre de l'auteur du libelle. 173i, in-k". noine régulier, curé de S iint-liuve'rle à


Orléans, à un de ses ami^ datée du 7 fé-
DÉCLAiiATiON de M. Tessirr, président au ;

vrier 1733, au sujet du miracle opéré le 28


présidial de Blois, du 23 lévrier 1733, au
janvier 1733, à Orléans sur mademoiselle
sujet cle la guérison de son fils. 1733, in-k°.
Richome, in-k".
Uelatiov faite par m. Tixier [sic], président DÉCLARATiox de Pierre 6'oMa'e>-, habitant de
au présidial de Blois, de la maladie et de
Pèzenas, au sujet «le sa guérison miracu-
•la guérison miraculeuse d'Alexamlre-Au-
leuse opérée par l'int rcession île .M. l'abbé
gustin Texier, sieur de (iallery, son fils,
Paris, diacre du diocèse de P.iris, le 22
opérée au mois de février 1733, p;ir l'inter-
avril 1733, in-'*'\
cession de .M. de Paris; avec les ccrlifie.Us
des médecin, chirurgien, ai)Olliicaire , Relation de la maUviie et de la guérison mi-
curé et conlesscur du malade, le tout dé- raculeuse de Marie Elisabeth (jiroti<t,(i[)é-
posé à Lambert, notaire de la même ville, réeparl'iiitercessioridu bienheureux f ran-
çois de Paris, le 2C août 1732-17 J3, i(i-4*.
le 23 dudil mois 1733, i«-4°.

Un auteur a donné dans le temps un dé- RaLAH'^N du miracle opéré en la personne


menti l'orniel à ces deux dernières pièces, de Pierre Doucsnrlle, habitant de Ch.iiilol,
bien qu'il ne parle que d'une /t^/re de M. 'fes- faubourg de la Couférence, malade depuis
sier. « Cette lettre, dit-il, avec touies les dé- quatre aimées, et guéri subitement de pa-
clamations, les invectives et les im[)osturcs ralysie à l'Hôtel-Dieu de Paris, le 28 août
qui la composent, n'a abouti qu'à couvrir de 173t, à une heure après midi. 17.34, in-'*".
confusion ses auteurs, c'est-à-dire, t M. l'es- (

Relation rf la maladie et dclaguérison mira-


sier, sous le nom duciuel on l'a publiée, et
culeuse de madeuioisclle Dumoulin, opérée
M. l'omarl , ancien curé de Saint-Médard,
par l'intercession de M. de Paris; avec les
qui l'a composée à l'iois, où il était relégué
pièces justificatives des faits contenus dans
pour sa désobéissance à lliglise et au roi.
ladite relation. 1735, in-'*".
Voici quelques-unes des impostures dont
fourmille cet écrit. Relation- du m racle opéré le 10 juin 1735,
1* Il est faux que M. l'évèque de Blois (de |)ar l'iiilerression du bienheureux Fran-
Caumartinjait beiii Uieu et ait été t ansporté çois de Paris, sur Jacques Violette, maiire
à la vue de ce prétendu miracle. Tout Blois tapissier, demeurant rue des Gravillers,
saitau contraire que ce prélat rcpondii a la in-4'.
troisième dépulation qu'on lui fit jioLir auto- Rei.aiion de la maladie de mademoiselle Le
riser le miracle : Ne me parlez plus de celte Juqe, fille de M. Le Juge, conseiller du
affaire. Il ne sera pas dit dans le monde fjue roi. correcteur en la chambre des comptes
l'évéqxu de Blois soit le premier (jui ait donné de Paris, et de sa guérison miraculeuse,
dans le panneau des miracles de l'ûris. arrivée le 9 mars au soir de la présente
2 11 est faux que \l. Chartier, grand u- année 1737. In-ï\
739 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 7iJ

Certificat de M. le Juge, correcteur des et qu'on a lieu de le craindre dans les prin-
comples, du 17 mai 17^7, par lequel il re- cipes semés dans les derniers mandements
cuiiiiail la vérité de tous les faits contenus de MM. les archevêques de Paris, de Sens,
dans la relation de la p;uérison oiiraculeuse de Cambrai, d'Embrun, etc., auxquels on
de uiademoiselle sa fllle. 1737, in-k°. répond, en réfutant toutes les autres dif-
ficultés qu'ils font pour ôter créam e aux
Copie de l'Acte passé devant le notaire de miracles des Appelants, et cacher le sceau
iMuisy, diocèse de Blois, par Louis/' Tre-
qu'ils portent. 1734, in-4-°.
tiiasse, guérie au mois d'octobre 1737, par
l'intercession du B. Paris, ia-4°. Voyez Cu- Lettre apologétique au su^et des miracles que
bés de Blois. Dieu opère sur le tombeau de M. de Paris;
pour servir de réponse aux dilQcultés que
IlÉFLEsiONs importantes sur le miracle ar- l'on objecte contre ces miracles. Iii-4'.
rivé au bouig de Moisy, en Beauce, diocèse
de Blois, en la personne de Louise Tremass ,
Démonstration de la vérité et de l'autorité
veuve Mercier, par l'inlenession de Al. de des miracles des Appelants, suivant les prin
Paris avec des pièces servant de preuves.
;
cipes de M. Pascal. 1732, in-i°.
1738, in-i". Voyez la pièce ci-dessus et
La cause de Dieu recotitiue par les miracles
CuuÉs de Blois.
chez les Appelants, suivant les principes
Lettre d'un nouveau converti à son frère établis par le P. Lallemant, jésuite, dans
encore protestant, résidant en Angleterre, ses Réflexions morales avec des notes sur
au sujet des miracles de M. de Pans. 1732, le Nouveau Testament. 1737, in-i'.
in-i".
Elévation de cœur à Dieu sur les maux de
Extrait d'un" lettre d'un chartreux de Hol- l'Eglise et sur les merveilles qui s'opèrent
lande (Dom Asp.iis) à un de ses plus proches au tombeau du bieuheureux de Paris, in-S".
parents, du 3 septembre 1731, au sujet des
mir.icles qui s'opèrent jouniellement au Prière d'un malade qui demande à Dieu sa
tombeau de "SI. de Paris, in-1". guérison par l'intercession du saint diacre,
M. Paris, in-8°.
Discouiis sur par un théologien ;
les tniracles,
allriljué au P. Jacques Longueval , jé- Relation des miracles de saint Paris, avefl
suite, in-4'. un abrégé de la Vie du saint, et un dialogue
sur les neuvaines troisième édition aug-
:

Dissertation physique sur les miracles de M. mentée dune chanson nouvelle; avec des
Paris; dans laquelle on prouve que les gué- remarques par le docteur .Mathanasius.
risons qui se fout à son tombeau, ne sont que Bruxelles, 1731, in-12.
les effets des causes purement naturelles,
et qu'elles n'ont aucun caractère des vrais RÉFLexioNS sur les miracles que Dieu opère
miracles. In-4°. au tombeau de M. de Paris, et en particu-
lier sur la manière étonnante dont il les
Récit au sujet de la mort funeste du sieur opère depuis six mois ou environ, in-4°.
Robert, prêtre, arr vée à Issoudun à la fin Arrêtons-nous, car il faudrait mentionner
de novembre, après qu'il se fut fait mettre les écriis sur, pour et contre les convulsions,
sur la tête de la poussière du tombeau du etc., dont le nombre est incroyable.
sieur Paris. 1732, in-i°.
Voyez Bescherant, Boucher, Caylus,
L'apotuéose de l'abbé Paris racontéeen détail Colbei-.t, Curés de Paris, Cubés de Blois,
par le fidèle témoin Vifvinfras, in-'t". Montgerun, Fouilloux, Rousse, etc.
Procès-verbaux de plusieurs médecins et chi-
PASCAL (Blaise), né le 19 juin 1623, à
rurgiens, dressés par ordre de Sa Majesté, Clermont en Auvergne, d'un président à la
au sujet de quelques personnes soi-disant cour des aides, mort à Paris le 19 août 1662, •

agitées de convulsions. Paris 1732, ia-i°. se rendit fameux comme savant et comme ,
pREMiEii DISCOURS sur les miracles de M. de janséniste. Nous n'avons pas à nous occuper *>
Paris, où l'on répond à tous les prétextes ici du savant; Feller nous paraît l'avoir jus-

qu'on allègue pour les rejeter, in-'i". tement apprécié sousle rapport de la science.
Pascal prit une grande part aux affaires
Second discours sur tes miracles opérés au janséniennes. Il va être question, en pre-
tombeau et par l'intercession de M. de Pa- mier lieu, de ses fameuses Provinciales;
ris, diacre; où l'on répond aux objections,
ensuite nous mentionnerons ses divers
in-4°.
écrits polémiques enfin il s'agira de ses Pen-
;

L'autorité des miracles des Appelants dans se'es.


l'Eglise ou traité dogmatique, dans lequel,
:

en examinant la matière des miracles en Les Provinciales, ou lettres de Louis de


elle-même et montrant que saint Augustin Montalte à un provincial de ses amis, et
est l'intertirète de l'Kglisesur ce point, on aux pères jésuites, sur la morale et la poli-
fait voir l'abus que les Conslitiitionnaires
tique de ces Pères. Cologne, Pierre de la
font du témoignage de ce Père que les Vallée, 1657, in-i°.
;

miracles étant la preuve des preuves, on 11 y a dix-I»uil lettres; elles parurent


ne peut donner atteinte à leur autorité tontes in-4% l'une après l'autre, depuis le
sans ébranler les fondements de la religion ; mois de janvier 1636, jusqu'au mois de mars
74l PAS PAS 742

1637. L'édition de Colop;iie, dont nous ve- laquelle on ne peut rien, a manqué; qui ne
nons de transcrire le titre, est sans doute soit si clairement exprimé dans les passages
la première qui ait été faite des dix-huit des Pères que M. Arnauld a rapportés, que je
lettres réunies. n'ai vu personne qui en pût comprendre la
Il y a une autre édition, que nous croyons différence.
être la deuxième (ou la 3% en considérant Au surplus, c'est le libelle diffamatoire,
fomme la première celle des lettres publiées où calomnie est répandue avec le plus de
la
séparément); cette deuxième, avec les avis profusion, apprêtée avec le plus de sel ei le
(les curés de Paris, par Arnauld et Nicole, plus lie malignité, et portée ju!-qnà l'outrage
aux curés des autres diocèses, sur les tnau- avec le plus de violence et le plus de noir-
vaises maximes de quelques nouvnmx ca- ceur.
suisles. Cologne, Pierre de la Vallée, 1637, La partialité et l'injustice y éclatent à
in-12. chaque page. On attribue aux casuisles jé-
Les mêmes septième édition, nurpnenlée
: suites, comme
leur .-.ppartenant spéciale-
de la lettre d'un avocat du parlement à un de ment, les opinions qui é aient alors les plus
ses amis. Cologne, Nie. SchoiUe, 1(309, in-12. communes, et qu'ils avaient puisées dans
! Les mêmes ; arec les noies de Guil. Vcn- tous les casuistes qui les avaient procéJés (1).
i droi-k (P. Nicole. Voyez te noin), traduites 11 est évident qu tout ce que dit là-dessus
4' en fronçais pur Françoise Marrjuerite de Jon- le malicieux écrivain, est pillé du livre de
coux. 1700, a vol. in-12. DumoiJin qui a j)our titre: Catalogue, ou
Les mêmes ; avec les notes de Guil. Vin- dénombrement i/s traditions romaines. D'ail-
drock, traduites par Fr. Marg. de Joncoux: leurs les passages des auieurs jésuites qu'il
nouvelle édition, augmentée d'une lettre de cite, sont ou altérés avec inûdi'lité, ou tron-
Polémarqie à Easèbe,vt d'une lettre d'un qués sans pudeur, ou interprétés avec la plus
théologien à Polémarque. 1700, 3 vol. in-12. noire mécliam été.
Ou sait (juc Pierre Nicole lr..duisit en l>i- Voici ce que .M. Racine pensait de ce f ;-
tin les Provincinles, et y ajouta des noies la- n'.eux écrit (2) : Vous semble-t-il que les Lelti es
tines, encore pires que le leste. Voyez Ni- provinci.iles soient autre chose que des comé-
coiE. Onaussi que le Prov ncial auquel
sait dies? L'auteur a choisi ses personnages dans
ces lettres sont adressées est ie lieaii-frère les coicvents et dans la Sorbonne. Il intro-
de Pascal, M. Ptrrier, dévoué cumnie lui au duit sur la scène tantôt des jacobins, tantôt
parti. des docteurs, et toujours des jésutey. Conibien
Parlons maintenant de ces fameuses tei/res, de rôles leur fait-il jouer! Tant.'it il amè e un
qui nous doni;eront l'occasion de ra|:peler jésuite bon homme, tantôt un jésuite méchant,
quelques faits qui concernent l'auteur. et toujours un jésuite ridicule; le monde en
I. Dans ks deux premièios lettres, Pascul a ri pendant qiclque temps, et le plus austère
attaque vivement la Sorbonne et les Domi- janséniste aurait cru trahir la vérité que de
nicains. D'aliord la Soriionne, ou plutôt n'en pas rire.
toute la faculté de théologie de Paris, assem- Ce l là en effet le vrai caractère des Pro-
blée par les ordres du roi, en prôs.'nc,' du vinciales. Outre l'erreur, l'hérésie, et l'im-
chancelier de France, est traitée avec un posture, (]ui y régnent, on peut dire que te
mépris, avec des outrages, avec une inso- qui y douiin le plu~, est une raillerie p eine

lence dont on n'avait point vu jusqu'alors de d'amertume. Il est surprenant après


fiel et
d'exemple. On dépeint les Dominicains cela que le g.izetier jansénisie (3) ait assuré
comme des prévaricateurs qui, pour conser- dans sa feuille du 27 fév rier ilkï, que le ton
ver leur crédit, déguisent leur d)cirini" en moqueur ne convient qu'à celui qui est assis
'
matière de fui, et font semblant d'admettre dans la chaire de pestilence. C'est bien là
une grâce suffisante, quoiqu'ils soient per- d'un seul trait faire le procès à Pascal.
suadés qu'il n'y en a point. On se moque de Il convient de r.ipporter ici ce que Vol-
la grâce qu'ils admettent. Ou dit cpie leur taire a dit du mêu'.c ouvr,;ge: « On tentait
grâce suffisante est une grâce insuffisante : on par toutes les voies de rendre les jésuites
les exhurle à faire publier, à son de trompe, odieux. P.iscal fil plus, il les rendit ri.iic.les.
que leur grâce suffisante ne suffit pas. Ses Lettres j.rovinciales, qui paraissaient
Dans les treize lettres suivantes, l'^iuleur alors, étaient un niod. le d'éloquence et de
se rabat uni()uement sur les jésuites. Dans plaisanterie. Les meilleures comédies de
les dernières, il se met sur la défensive, et il Molière n'ont jjas plus de sel que les pre-
revient à la matière de la grâce qu'il avait n>ières Lettres provinciales: IJossuc l u'a rien
abandonnée. de plus sublime que les dernières. Il est vrai
11 se déclare hautement dans la troisième que tout le livre portait sur un fondement
lettre pour l'hérésie qui fit chasser M. .\r- faux. On attribuail adroitement à tonte la
naulil de la Sorbonne. On ne voit rim, dit-il, société des opinions exlravagantes de plu-
dans cette proposition de M. Arnauld: les sieurs jésu'tes espagnols el flamands. On h'S
Pères no. s u:outrent d ns la personne de aurait déterrées aussi bien chez des ca-
saint Pierre, un juste à qui la giàcc, sans suistes dominicains et franciscains; mais

(1) Voyez l'anitle Moyv dans le Diclionn. hhlor. de l'iiisloire de Port-Royal, Cologne, 1770, pig. 73.
de t-'elhr, et ceux (in'il y uidi jne.
(1 1 l,e reJaclciir des lyouvelies ecclinailmies. Voy.
(2) Ltlre de. M. liacine, on réplique .iiix réponses Fontaine, ci-deftsii».
de Mil. Dubois cl IJarbier d'Aiicourt, dans VAbréaé

7*5 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES 7U


c'était aux
seuls jésuites qu'on en voulait. leuses: comme étant une apologie de la doc-
On lâchail, dans ces lettres, de prouver qu'ils trine de Jansénitis, condamnée par l'Eglise,
avaient un dessein formé de corrompre les an mépris de ceux gui suivent tes écoles des
mœurs des iiomraes; dessein qu'aucune ih'imisti's des jésuites: comme faisant à
et
secle, aucune société n'a jamais eu et ne suint Thomas la dernière injustice, et tâchant
peut avoir; mais il ne s'agissait p is d'avoir de persuader qu'il est du sentiment de Jansé-
raison, il s'agis>ait de divertir le public. » nius: enjin parce qu'en traitant des matières
Siècle de Louis XIV, chap. 37. de la morale, il est plein de calomnies contre
(I Pascal n'avait lu aucun des livres des la compagnie de Jésus.
jésu le- dont il se moque dans ses lettres. En France, (|uatre évêques et plusieurs
C'elaicnl les manœuvres littéraires de Port-
Uoyal qui lui lournissaieiit les passages
docteurs porter m
sur ce livre le jugement
suivant « Nous soussignés, députes du roi
:

qu'il tournait si bien en ridicule. » Tradu- pour juger d'un livre intitulé Lettres Pro-:

ctiun d'une lellre de milord BoliiKjbrohe; vinciales de Louis Montalte, etc., après l'a-
pièce qui est de Vidtaire, dans ses OEuvres, voir examiné avec soin, cerlilions que les
éiliiion Beuchot, loni. XLlIi, ou Vlli des hérésies de Jansénius conl imnées par l'E-
Mélanges, pag. 208. glise sont soutenues et défendues, soit dans
« Les Lettres proirinciales sont lapins in- les lettres de Louis de Monlalte , soit dans
génieuse, aussi bien que la plus cruelle et, les notes de IVilliam Wendrock, soit dans
en quelques endroits, la plus injusie satire les disquisitiuns de Paul Jrénée (l) qui
y
qu'on ait jamais l'aile. » Temple du goût, sont jointes; qu'au reste cela est si évident
notes, tom. Xll de la nièaie édition, pag. 373. que, pour en disioiivrnir, il faut ou n'avoir
« Je ne cesse de ui'étonner qu'o.i puisse point lu ce livre, ou ne l'avoir pas entendu,
accuser les jésuites d'une moi aie corruptrice. ou même, ce qui est encore pis, ne pas tenir
Ils ont eu, comme tous lus autres religieux, pour hérétique ca (jui est condamné comme
dans des temps de lénèbrfs, des casuistes tel |iar les souverains pontifes, par le clergé
qui ont traité le pour et le contre des ques- de France et par la sacrée fa^ ulté de théolo-
tions aujourd'hui éclaircies, ou mises en ou- gie de Paris. Nous certifions de plus (]ue ces
bli. Mais, de bonne loi, est-ce par la satire trois auteurs sont tellement accoutumés à
ingénieuse des Lettres provinciales qu'on mé.lire et à parler insolemment qu'aux ,

doit juger leur morale? C'est assurément seuls j.inséiiistes près, ils ne ménagent per-
par le P. Bourdaloue, par le P. Chemi- sonne et n'épargnent ni le roi, ni les prin-
nais, par leurs autres prédicateurs, par cipaux ministres d.; l'Etat, ni la sacrée fa-
leurs missionnaires. culté de P,.ris, ni b s ordres religieux; et
« Qu'on mette en parallèle les Lettres pro- qu'ainsi ce livre mérite la peine portée par
vinciales et les Sermons du P. Bourdaloue, le droit contre les libe les infâmes et héréti-
on appri'iidra dans les premières l'art de la ques. Fait à Paris le 7 septembre de l'année
raillerie, celui de présenter des choses in- IGoO. »
diiïérentes sous des faces criminelles, celui He:iry de la Mothe, évéque de Rennes.
d insulter a\ec éloquence: on apprendra Hardouin, évéque de Rodez. François, —
avec le P. Bourdaloue à être sévère à soi- évé(iue d'Amiens. —
Charles, évéque (Je Sois-
même et indulgent pour les autres. Je de- sons. — Chapelas, curé de Saint-Jaeques.
mande alors de quel côié est la vraie mo- C. Morel. —
L. Bail. —
F. Jo. Nicolaï, de
ral ', et lequel de ces deux livres est utile l'ordre de Saint-Dominique. —
M. Grandisi.
aux hommes. — Saussois. —
F. Matthieu de Gangi, de.
« J'ose le dire; il n'y a rien de plus con- l'ordre des Carmes. —
Cbamillard. G. de —
tradictoire, rien de plus honteux pour l'Iiu- Lestocq.
maniie, que d'accuser de morale relâchée En conséquence de ce jugement, le con-
des hommes qui mènent en Europe la vie la seil d'Etal, S. M. y étant, reudit un arrêt le
plus dure, et qui vont chercher la mort au 2a septembre de la même année, qui con-
bout de l'Asie et de l'Améiiiiue » Lettre damne les Lettres Provinciales à être lacérées
au P, de la Tour, du 17 février 17i'j, im- et brûlées à la croix du Trahoir parles mains
primée cette même année in-i° et in-8°. de l'ej-éculeur de la haute justice.
OEuvres de Vultaire, édition Beuchot, tom. Trois ans auparavant, le 9 février 1657, le
LV, Correspondance, tom. V, lettre 1383, parlement de Protence les avait déclarées
pag, 90. diffamatoires, calomnieu.^i et pernicieuses au
11. —
Les deux puissances concoururent public; et cotnme telles les avait l'ait brûler
sans délai à foudroyer les Provinciales. par la main du bourreau.
Le 6 septembre 1637, ce livre fut con- Pendant plusieurs années on comballil de
damne à Hume par Alexandre VII. Dans le toute part les Provinciales pur un grand
décret on spécifie chaque lettre nommément, nombre de très-bons écrits. Le plus connu,
en commençant par la première, et en les et en effet le plus estimable, est la réponse
mari|uant toutes les unes après les autres du P. Daniel intitulée
, Entretiens de
:

jusqu'à dernière.
la Cléandre et d'Euduxe, Cologne, 1696, in-12.
Léo juin il fut proscrit par l'inquisition 111. — L'auteur des Provinciales était un
d'Espague, comme contenant des propositions bel esprit, grand luathemalicieu, bon physi-
Il reliques^ erronées, séditieuses, scanda- cien, mais très-ignorant en matière de Iheo-

(I) On sait que sous ces noms P. Moule s'était cacliê.


745 PAS PAS 746

logie, et logicien si pitoyable, qu'il se con- de nouveau le précipice qui l'effrayait. Que
tredisait sans s'en apercevoir. Par exemple, sert-il de parler à des imaginations alarmées?
dans ses premières Le/<rfs il regarde les Iho- vous voyez bien qu'on y perd toutes ses rai-
inistes comme ses grands
adversaires sur sons, et que l'imagination la toujours son
les matières de grâce. Il dit que les tho-
la train.
mistes se brouillent avec la raisoiL les moli- , Pascal, (lit Voltaire, croyait tnujours, pen
nistes avec la foi, et que les seuls junsénistcs dant les dernières années de sa vie, voir un
savent accorder la foi avec la raison. a'iime à côté de sa chaise. OEuvres de Voltaire,
Cependant, dans sa dernière lettre, il sou- édit. Beucliot lom. LIV, Correspond., tom.
,

tient que les jansénistes sont, sur la grâce, 1\', lettre 1100 à M. de S'Gravesande, pug.
du sentiment des thomistes. Y a-t-il contra- 330.
diction plus sensible et plus palpable? Son cerveau, dit ailleurs A'oltaire, se dé-
il s'embarrassait peu si ce qu'il avniiçiit rangea sur les dernières années de sa vie, qui
de plus injurieux au prochain était vrai ou fut courte. C'est une chose bien singulière que
non, pourvu qu'il fût tourné avec esprit. La Pascal et Abbadie, que l'on cite le plus, soient
marquise de Sablé lui ayant un jour deman- tous deux morts fous. Pascal, comme vous
dé s'il savait sûrement tout ce qu'il mettait suivez, croyait toujours voir un précipice à
dans ses lettres il lui répondit qu'il se con-
, côté de sa chaise. Traduction d'une lettre à
teniait de mettre en œuvre les mémoires niilord Bolingbruke, déjà citée plus haut.
qu'on lui fournissait, mais que ce n'était pas Pascal était donc, comme l'on voit, un
à lui d'examiner s'ils étaiinl fidèles. Etrange cerveau blessé, aussi bienqu'un cœur ulcéré;
moralel avec laquelle on s'associe aux plus or quel fond peul-oii faire sur le» ilécisions
grands imposteurs, on est complice de leurs et sur les récits d'un pareil écrivain? Un
plus atroces calomnies, on les colore ces ca- hypocoudre, qui voyait sans cesse un abime
lomnies, on les assaisonne, on les répand à son côté gauche, a dû voir dans les livres
dans tout I univers, et cela sans scrupule, des casuistes bien des choses qui n'y étaient
sans inquiétude et sans remords. pas.
Quoique Pascal eût ainsi sacrifié au parti
tout sentiment de foi, d'honneur
de pro- et Lettre au Père Annat... au sujet des ca-
bité, il n'eut pas la consolaiion de trouver suistes. 1637, in-4°.
dans ces messieurs des cœurs reconnais- Pascal essaya de répondre par cette lettr»
sants. 11 eut même
dans la suite les plus au Père Annat, qui avait publié un écrit in-
grands démêlés avec eux. Il prétendit qu'ils titulé La bonne foi des jansénistes en la ci-
:

avaient varié dans leurs sentiments, ou du tation des auteurs reconnue dans les Lettres
,

moins dans l'exposition de leurs sentiments. au Provincial. Paris, Flor. Lambert, 1656,
Eux, de leur côté, firent de lui un portrait in-i^".
peu avantageux. Ils dirent qu'on n- pouvait
guère compter sur son témoKjnage, qu'il ne Factum pour les curés de Paris contre un li-
voyait que par les yeux cVaulrui; qu'il était vre intitulé : Apologie pour les casuistes,
peu instruit des faits qu'il rapporte.,.; qu'en contre ceux qui l'ont composé, etc.,
etc., et

écrivant les Provinciales il se fiait absolu- avec Godelroi Hermant et l'abbé Perrier.
ment à la bonne foi de ceux qui lui fournis- Janvier, 1058, in-4°.
saient les passages qu'il citait, sans les véri- RÉPONSE des curés de Paris pour soutenir le
fier dans les originaux; que souvent, sur des Faclum par eux présenté à MM. les vicai-
fondements faux ou incertains il se faisait ,
res généraux pour demander la censure d»
des systèmes d'imagination qui ne subsistaient /'Apologie des casuistes contre un écrit;
que dans son esprit. Anecdotes importantes, intitulé : Réfutation des calomnies nou-
confirmées par les jansénistes eux-mêmes, vellement publiées par les auteurs d'un
dans un écrit intitulé Lettre d'un ecclé-
:
Faclum sous le nom de MM. les curés de
siastique à un de ses amis, pa;;. 81, 82. Paris, etc., le 1" avril 1658, in-4°.
Mais ce qui achève d'ôter toute créance à
ce satirique écrivain, c'est ce que dit de lui Censure du livre intitulé : Apologie pour les
M. l'abbé Boileau dans ses Lettres sur diffé- casuistes, faite par M. l'archevêque de
rents sujets de morale et de piété. Lettre 29, Rouen, 3 janvier iC>o'.), dressée par Biaise
le

t. I, page 207: Vous savez, dit-il, que M. Pascal. Suv l'imprimé à Rouen, chez Lau-
Pascal avait de l'esprit, qu'il a prisse dans le rens Maurry, 1659, in-4*.
inonde pour être un peu critique et qu'il ne ,
Censure de M. de Chery, évêque de devers,
s'élevait guère moins liant, quand il lui plai-
de /'Apologie des casuistes, du 8 novembre
sait, que le Père Mullebranclie. Cependant ce
1638, \n-k\
grand esprit croyait toujours voir un abime
à son côté gauche, et y faisait mettre un- Sixième écrit des curés de Paris, où l'on fait
chaise pour se rassurer. Je sais l'histoire d'o- voir par sa dernière pièce des jésuites, que
riginal. Ses amis, son confesseur son direc- , leur socié é entière <st résolue de ne point
teur avaient beau lui dire qu'il n'y avait rien condamner l'Aiioiogie, ei où l'on mo'itre,
à craindre; que ce n'étaient que des alarmes par plusieurs exemples, que c'est un prin-
d'une imagination épuisée par une étude ab- cipe des plus fermes de la conduite de ces
straite et métaphysique, il cunvenail de tout Pères de defeniro en corps les sentiments
cela avec eux; car il n'était null' vient vision- do leurs docteurs p;irliculiers le 2'» Juillet ;

naire, et un quart d'heure après il se creusait 1638. in-i°.


Dictionnaire dus Hcuésies II. 24
7i7 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 748

ftfiQDÊTE des curés d'Amiens, présentée à déplacés, que la nature du livre et de la reli-
leur évêque le 3 juillet 1638, contre le li- gion dont il traite, les exclut positivement,
vre intitulé Apologie pour les casuistes;
: (icci regarde les Pensées en général. Un cri-

avec le Faclum qu'ils lui ont présenté le tique orthodoxe a relevé divers passages des
27 du même mois, et les extraits des écrits Pensées et du Discours sur les Pensées, édi-
dictés dans le collège d'Amiens par trois tion de 171i, et voici comment.
jésuites, contenant les mêmes erreurs que Après avoir cité et loué ces lignes extrai-
YApologie, attribué à Biaise Pascal. 1638, tes de la page 207, et qui sont trcs-rcmar^
in-4°. quables ,parce qu'elles sont de Pascal :
curés de Nevers, présentée à
Toutes les vertus, le martyre, les austérités
Requête des
et t'utes les bonnes œuvres, sont inutiles Imrs
leur évéque le 3 juillet 1638, contre un li-
Apologie pour les cnsuisles; de l'Eglise et de communion du dief de l'E-
vre intilulé :

glise, qui est le pape; le critique réfute les


avec \eFactum qu'ils lui ont aussi présenté,
pa sages où le jansénisme se montre et do-
et la censure de mondit seigneur contre
mine.
le même livre, \n-'*°.
Page 339 (Discours) Après la chute d'A- :

f.uNCLCsioN des curés de Paris, du 22 no- dam, il ne lui resta d'usage de sa liberté que
vembre 1658, pour la public.iiion de la pour le péché, et il se trouva sans force pour
censure du livre de V Apologie des casuistes, le bien. Proposition fausse.Il est faux qu'.\-
faite par les vicaires généraux de l'ar- dam après sa chute n'ait pu faire que des
cLevcque de Paris; attribuée à Biaise Pas- péchés, et que le bien dans l'ordre naturel
cal. ln-i°. lui ait été impossible. Il ne lui fut pas même
Arrêt du conseil d'Etat, du 7 juin 1659, impossible dans l'ordre surnaturel, puisque
contre le libelle intitulé Journal de ce : la grâce nécessaire ne lui manquait pas.
qui s'est passé tant à Paris que dans les Non le Seigneur ne se cacha pas pour
:

provinces, sur le sujet de la morale et de Adam dans une nuit impénétrable comme le i

l'Apologie des casuistes. Paris, Gramoisy. dit le disciple de Pascal). Dieu ne lui parla-
1639, in4'. t-il pus après son péché, et ne lui promit-il

Ordonnance de MM. les vicaires généraux pas un Rédempteur?


Pascal, comme tout janséniste, se fait ua
de M. le cardinal de Retz, archevêque de
Paris, du 8 juin 16G1, pour la signature
devoir de dégrader l'ancienne alliance. Une
plénitude de m".ux sans consolation, dit-il,
du Formulaire de foi, dressé en exécution
des constitutions d Innocent et d'A- X c est un état de judaïsme Car, Seigneur,
lexandre VII. Paris, Ch. Savreux, 1661, vous avez laissé languir le inonde dans lei
soujji ances n iturelles sans consolation avant
'\a-'*°.
la venue de votre Fils unique. Vous consolez
DÉCLARATION des curés de Paris, du 20 juillet
maintenant et vous adoucissez les souffrances
1661, sur le mandement de MM. les vicai- de vos fidèles par la grâce de votre Fils uni-
res généraux, touchant la signature du que (page 311). Il est visible que, selon celle
Formulaire, in-i°.
proposition, les Juifs étaient «ans celle conso-
Pensées.... sur la religion et sur quelques lation qui est par la grâce de Jésus-Christ,
autres sujets, recueillies et données au pu- c'est-à-dire quils étaient sans grâce; au lieu
blic depuis la mort de l'autenr, en 1670, un que ceîie co)iso?afion et cette grâce se trou-
roLtn-12. —Nonvelle édition, augmentée de vent dans la nouvelle alliance et parmi les
plusieurs pensées du même auteur. Paris, chrétiens. Telle est aussi la doctrine de Ques-
Guill. Desprez. 1678. inl-2.— Nourelleédi- ne! dans ses propositions 6 et 7, et telle est
tion, augmentée de plusieurs pensées, de sa celle de tous ses partisans. Dans leur systè-
Vie et de queli/ues discours. Paris, Guill. me, les Juifs étaient obligés d'accomplir la
Desprez et Jean Desessarts. 1714. loi sous peine de damnation; mais Dieu leur

Ces pensées sont différentes réflexions sur refusait la grâce sans laquelle cet accom-
avait projeté d'en plissement était impossible cette grâce
le christianisme. Pascal
:

était réservée à la nouvelle alliance; sys-


faire un ouvrage suivi; ses inûrmilés l'em-
pêchèrent de remplir ce dessein. Il ne laissa tème affreux, où Dieu, comme un tyran in-
que quelques fragments, écrits sans aucune sensé, exigeait l'impossible de ses sujets; et,
liaison et sans aucun ordre ce sont ces frag-: comme un tyran cruel, les punissait par des
ments qu'on a donnés au public. ConJorcet feux éternels, pour n'avoir pas fait <e qui
en a donné une édition incon>plèle, où plu- leur était impossible.
sieurs pensées sont mutilées et d'autres fal- Page 12S On n'entend rien aux ouvrages
:

sifiées. Voltaire les a attaquées ; non content de Dieu , si on ne prend pour principe qu'il
uns éclaire les autres.
d'avoir traité l'auteur de misanthrope sublime aveugle les et

beaucoup déprimé Page 362 (Di^courj): // M. Pascal)


et de vertueux fou, il a ^

son livre. On sent comment un ennemi for- commença parfaire voir... que l'Ecriture a
cené du christianisme a dû parler d'un ou- deux sens quelle est faite pour éclairtr les
,

vrage qui en contenait d'excellentes preuves. uns et aveugler les autres.


néanmoins que l'auteur y Page 3U' ( Discours ) Dieu laisse courir
Il f;iut convenir
:

hommes après désirs de leurs cœurs , et


est liop oecupé de lui-même, et qu'à de :>on- les /es

nés réflexions il mélo des cgûïsmes dont il il ne se veut découvrir qu'à un petit nombre
de gens qu'il en rend lui-même dignes, et ca-
sen^blc avoir pris le modèle dans les Essais
de Moutaigue, mais qui sont d'autant plus pables d'une véritable vertu.
, ,

749 PAS PAS 755


II n'est pas nécessaire d'être bien penft- qui la présentait comme
remplie d'un jansé-
trnnt, pour apercevoir tians ces trois propo- nisme mitigé, et qui était adressée à M. le
sitions le venin du jansénisme. Pascal et son cardinal de Noailles, archevêque de Paris.
disciple ne se boriieal pas à y insinuer que Paslel lit imprimer une Réponse à celte Dé-
Dieu n'a aucune bonne volonté pour ceux nonciation Paris, I5illiot,1711, in-12. On
;

qui périssent. Ils vont plus loin ils pré- : publia bientôt après une Suite de la Dénon-
tendent que Dieu les aveuyle que ses sain- ,
ciation ; Pastel voulut continuer de se dé-
tes Ecritures sont faites pour les aveugler, fendre, el de défendre en même temps la
et qu'i'/ ne veut se découvrir qu'au petit théologie qu'il avait approuvée il fil donc ;

nombre des élus. paraître une noaveWi' Réponse; Paris, Ernery,


Page W On ne croira jamais d'une créance
: 1712, in-12 de près de 600 pages. Ces deux
utile el de foi, si Dieu n'incline le cœur, et on Réponses de Paslel firent voir qu'il ne pen>;ait
croira dès qu'il l'inclinera. pas pins calholiquemeiit que l'auteur même
Page 48 : C'est Dieu lui-même qui les in- de la théologie dont il avait pris la défense
cline à croire, et ainsi ils sont très-efficacement avec tant de chaleur. Sa seconde7{(7'o«A-e pa-
persuadés. rut mériter une Troisième Dénonei ition, qui
C'est faire entendre assez clairement que ne se fit pas longtemps atlendre. Voyez
l'on ne résiste jamais à la grâce. Habcrt {Loiii.-y.
Page 303 : Ni
discours, ni les livres, ni
les
PAVILLON (Nicolas), évéque d'Alelh, fils
nos Ecritures sacrées , ni notre Evangile, ni d'Etienne Paviilon, correcteur de la chambre
nos mystères les plus saints, ni les aumônes ,
des comptes, et pelit-fils de Nicolas Pavillon,
ni les jeûnes, ni les moriificalions, ni les mi-
savant avocat au parlement de Paris, naquit
racles, ni l'usage des sacrements, ni le sacri-
en 1597. Elevé à l'évéché d'Alelh, il aug-
fice de notre corps, ni tous mes efforts, ni menta le nombre des écoles pour les filles
ceux de tout le monde ensemble, ne peuvent el pour les garçons il forma
; lui-même des
ri«n du tout pour commencer ma conversion maîtres et des maîtresses, el leur donna des
si vous n'accompagnez toutes ces choses d'une
instructions el des exemples. Ces actions da
assistance toute extraordinaire de votre grâce.
vertus et de zèle ne l'empêchèrent pas de s'é-
Quoi sans une grâce toute extraordinaire,
1
lever contre les décrets du saint-sicge. Ce
c'est-à-dire sans une grâce efficace , je ne
prélat était lié avec le docteur Arnauld et
puis rien du tout |iour commencer ma con- avec ses amis et ses partisans. el plusieurs de
version Quoi mes aumônes, mes jeiincs ,
1 !
ses actions en furent les conséiuences. Il se
toitsmes efforts a\cc une grâce orilinaire,,
déclara contre ceux qui signaient je Formu-
qu'on appelle suffisante, ne peuvent rien, et, laire, el celle démarche prévint Louis XIV
encore une fois, sans la grâce efficace je ne contre lui. Ce monarque lut encore plus ir-
puis rien du tout I Si celle doctrine était vé-r
rité lorsque l'évéque d'Alelh refusa de se
ritable, que de propositions do Quesnel eus-
soumettre au droit de régale. Saint incent '»

sent élé à l'abri de la condamnation 1


de Paul écrivit souvent à son ancien ami
Page 1k Il y a deux principes qui parta-
:
pour lui faire de sages observations ; elles
gent les volontés des hommes , la cupidité et
parurent d'abord faire sur lui quelque elTet ;
lu charité.
mais après la mort de saint A incent, il pro-
Page 342 (Discours) La crainte, l'admi- :
fessa ouvertement ses opinions. On l'accuse
ration, l'adoration même séparées de l'amour, ,
d'avoir mis tout en œuvre pour brouiller
ne Sont que des sentiments morts où le cœur
Louis XIV avec Innocent XI , afin qu'au
n'a point de part.
moyen de ces divisions le parti fût tranquille
Page 138 Sans Jésus-Christ il faut que
:
el S:' fortifiât, en quoi il a malheureusement
l'homme soit dans le vice et dans la misère... rénssj. H mourut dans la disgrâce en 1677
et hors de lui il n'y a que vice misère, ténè- ,
,

âgé de plus de quatre-vingts ans.


bres, désespoir.
Que penser de ces propositions , sinon Lv.-ni\v. écrite au roi. 16o4. — Cette Lettre,
qu'elles ont élé condamnées avec la plupart sur le réquisitoire <ie l'avocat
général Talon,
des propositions do Quesnel sur la ch.irilé et fut supprimée p.ir un arrêt du parlement,
la crainte entre autres avec la k(>' Lu cu- :
le 12 décembre 1ù64.
;

pidité ou la charité rendent l'usage des sens Ce magistrat, qui ne devait pas être su'.pect
bons ou mauvais. Et la 4-8' Que peut-on être : au part:, parlant d'abord des tinq proposi-
autre chose que ténèbres, qu'égarement et que tions, dit qu'elles ont été portées à Rome comme
péché, sans la lumière de ta foi, sans Jésus- ertriiites des livres de Jansénius qu'il ist de
,

Chr.st, sans la charité? notoriété publique que lorsqu'on les a soute-


Page 46 Les hérétiques noM< reprochent
:
nues, elles ont été principalement appuyées
cette soumission superstitieuse, ('est faire ce sur l'autorité du nom et de l'érudition de cet
qu'ils nous repruvltent qu: d'exiger cette ,
auteur, et sur les grandes lumières qu'il avait
soumission dans les choses qui ne sont pas ma- puisées dans les œuvres de saint Augustin
tière de soumission. Pascal, fidèle écho du dont les sectateurs éblouis, ou plutôt abusés
parti, parle ici de la condamnalion de Jan- par l'éclat du litre de son livre, y préttndaienl
scnius. avoir fait revivre la doctrine; qu'après néan-
moins que Cl s propositions ont été si solen-
PASTl'.L, docteur de Sorbonne, avait ap- nellement c.yji lamnées, el que leur défense ne
prouvé la théologie de Louis llaberl. Cette pouvait plus être ni licite, ni innocente, un
théologie fut allaiiuée par une Dénonciation n'a pas laissé d'i7ivcnti.r une nouville $ubtililé
754 niCTIONNAlUE DES JANSENISTES. 75Î

pour en réveiller la dispute; qu'on apurtaffé firmer dans les sentiments où j'étais sur ce sw
l'autorité des bulles et le pouvoir d; l'E(jlise, jet, me disant plusieurs fois qu'il ne pouvait
et prétendu que la soumission des eprits à la y avoir en ce monde ni repos, ni salut, qu'en
décision des papes, quant au droit, ne portait écoutant et recevant sa paiole dems une par-
aucun préjudice, el ne tirait aucune consé- faite dépendance. Il me lut luimême des écrits
quence pour la question du fait ; qu'ainsi l'on les plus forts qui lai avaient été enroys et
pouvait soutenir que ces mêmes propositions qui avaient été fait< contre la signature du
tant de fois soutetiues sous les étend irds de Formulaire ; il me dit : Il n'y a iicn de plus
Junsénius, avaient comme par un ai C mayi- savant, ni de plus cloquent; cependant mes
que disparu de ses écrits. sentiments subsistent, et il n'y a rien qui soit
M. Talon, venant ensuit à la leilie de • capable de les ébranler. El il m'exhorta fort à
M. il'Alelh, fait voir que le but de l'auleur est la pei sévérance.
de battre en ruine la déclaration par laquelle La vérité est madame, que je n'ai jamais
,

le roi a ordonné la souscription du Formu- été plus surpris que quand je sus qu'il avait
laire, d'élalillr comme un principe certain changé d'avis et qu'il était dani< le parti des
,

que l'hérésie des ja7isénistes est une chimère adversaires de la souscription. En ttn mot, je
sans fondement, et que le Formulaire n'étant crus, et je le crois encore, qu'il y aurait plus
ni l'ouvrage du pipe, ni des évéques assem- de sùretédc suivre monsieur d' Alelii, qui n'avait
blés dans un concile, personne n'est obligé d'y en ce temps-là consulté que Dieu seul. et écouté
souscrire. Le magistral foudroie ces pré- sa parole, que d'embrasser ses pensées lorsqu'il
tentijiis avec beaucoup de furce et d'élo- eût prêté l'oreille, et qu'il se fût laissé aller
quence, el démonlre qu'(7 ne se peut rien aux instances pressantes de ceux qui entre-
figurer qui choque plu-i ouveriemenc que cette prirent de lui faire changer sa première opi-
Lettre, et l'honneur du saint-siége, et lu di- nion, qu'il avait prise uniquement dans la pré-
gnité épiscopide, et l'autorité rogale ; que sence de Dieu, et qu'il avait conservée jus-
ï'évêque, protecteur d s jansénistes et lié d'in- qu'alors avec tant de fidélité et de religion.
térêt arec eux, rompt toutes les mesures du Je vous dirai madame une circonstance
, ,

devoir et du respect, et j)asse par-dessus tou- remarquable, qui est que la première fois qu'il
tes les règles de la ma lesiie et d' la bien- vie parla de la signature fut quelques jours
,

séance; que ntenaçant d'anathème les ecclé- après que je fus arrivé à Aleth ; et que 1 1 veille
siastiques de son diocèse qui sign-roni le For- démon départ il fit porter deux sièges à trois
mulaire, il sonne le tocsin de la guerre pour cents pas de sa maison sur le bord d'un tor-
,

renouveler un combat d'autant plus dange- rent où, après un entretien de deux heures,
,

reux, qu'il s'adres<:e directement à la piété et il me répéta ce qu'il m'avait dit sur cette ma-

à l'autorité rogale; qu'en un mol c'est un tière, me conjurant de demeurer ferme dans
libelle remnii d erreurs et de propositions pé- les sentiments oi'i il me laissait, nonobstant
rillemes. Telle est la juste idée que donne toutes les conduites qu'on pourrait pren^ire,
RI. Talon du scandaleux écrit de .M. l'uvêque et les 7'aisons dont on pourrais se servir pour
d'Aletli. Aussi fut -il supprimé, nvec ordre m'en faire changer. Parla grâce de Dieu j'y
d'informer contre ceux qui lavaient imprimé ai été fidèle, et je le serai jusqu'au dernier sou-
ou fait imprimer. pir de ma vie. ous pouvez prendre ce que je
i

vous dis, ma lame, au pied de la lettre, car je


Mandement... au sujet du Formulaire, 1" vous parle dans la dernière sincérité.
juin 1C63. Nous rapportons ici aiec d'autant plus de
M. l'évêque d'Aleth fui si persuadé, durant plaisir ccl e\irail de la Lettre de M. de Uancé,
plusieurs années, de la nécessité indispen- qu'on y trouve trois clioses clairement expri-
gable de signer le Formulaire, qu'il en fai- mées l* les sonlimeiils orthodoxes où était
:

sait aux autres les leçons les plus toiicîi.in- l\l. l'évêque d'Ali^lh en lOGil; "i" la sui prise où

les. Tout chrétien, disait-il, à l'abbé de llaiicé fut M. de la Trappe de son changement
,
;

(Projet d'une lellre de M. de Rancé à .M. de 3' les pensées vraiment catholiques de ce fa-
Tillemonl) est obligé de suivre les décrets et
, meux abbé sur le Formulaire.
les déclarations de ï' Eglise ; (7 faut demeurer M. d'Alotli,a,)rès son changement, enseigne
Jernic et mourir dans cette c mviction, et les en termes formels dans le Mandement donl
raison^i contraires ne valen' pis la peine d'être il est iii question l'héréiique distinclion
,

écoutées. Je sais, ajoute cet abbé, qu'il cban- du fait et du droit. Lu soumission que ion doit
Sea depuis. Mais je s lis aus >i de quelle adresse aux décisiotis de l'Eglise, se renferme, dit-il,
et de quels artifices on s'est seiv., et quelle di- dans les vérités révélées. ..Quand l'Eglise juge
ligence a été faite pour l'y porter. si des propositions ou des sens hérétiques sont
môme abbé
Le écrivit en ces termes sur le contenus dans un tel livre, elle n'agit que par
même sujet, le 2 janvier 1097, à madame de
) une l imière humaine, et en cela elle peut être
Saint-Loup Je vous dirii avec sincérité que
: surprise; et dans ce cas il suffit de lui témoi-
ma joie fut quand je trouvai M. d'Aleth,
entière, gner son respect, en demeurant dans le silence
non-seulement vivant selon les règles el'une mo- Ce mandement fut adopté par .M. de Beau-
rale exacte, et passant sa vie à les apprendre vais (Buzanval) le 23 jui.i; par -M. d'Angers
aux autres et à les faire observer dans tout (Arnauld) le 8 juillet et par AL François de
;

son diocèse ; mais quand je lai reconnus une Caulet évéque de Pamiers le 31 du même
, ,

soumission enli-^rt ctux ordonnances et aux dé- mois.


cisions de l'Eglise, et que je vis qu'il s'an^mait Tous ces mandements schismaliqucs fu-
4'un saint zèle pour m'upprouier et me con- rent condamnéspar Icpape le 18 janvier 1667,
,

Î5S PAV PEL 754

et supprimés par un arrêt du conseil rendu parfaitement le mystère odieux des appro-
le 20 juillet IGGo. Peu s'en fallut que l'opi- bations de plusieurs évéques données après
nlâlrelé de ces prélats ne leur fil perdre leurs coup au Rituel d'Aleth.
sièges, et ne bouleversât l'Eglise. Nous menlionnerons encore de M. Pavil-
lon :

Rituel roma/n du pape Paul V, à l'usage du


diocèse d'Alelh, aiec les iiistruclions et les Lettrb à M. Tlardouin de Péréfixe, arche~
rithriijues en français, imprimé à Paris en véque de Paris, sur la soumission qui est
IC>6T ou Rituel d'Alelh. Ou Jnslrtci lions
;
diteà l'Eglise à l'égard des faits qu'elle dé-
du Rituel du diocèse d'Alctli. Paris, 16(57.— cide. ln-i-2. Elle est du 7 novembre 1667.
Seconde édition. Paris, veuve Charles Sa- Voyez Nicole, où il s'agit des Imaginaires,

vreux, 1670. édition de Cologne, P. .Marteau, 168 î, in-8°.


Du Pin assure que c'est Arnauld qui est Projet de lettre pastorale, publié par M.
l'auteur de ce fameux Rituel et du Factuin Ouesnel, dans les Avis sincères aux catho-
pour M. l'évéque d'Alelh. liques des Provinces-Unies, lia'*, i:i-12. où
Le calviiiiuo.Melchior Leydecker, dans son l on trouve aussi une Lettre circulaire
des
Histoire du Jansénisme, page 372, fuit une quatre évéques en 1668.
remarque singulière sur ce livre. Il dit
qu'il va à la deslruclion de la religion catho-
PÉAN (N...) laïque, auteur, à ce qu'il pa-
,

lique et de ses sacremenis; et il le prouve raît, du livre suivant, qu'on avait attribué 9
par ce qui est prescrit dans la page 91, savoir, Pierre Bojer.
que la satisfaciion doit précéder l'absolution : Parallèle de la doctrine des païens avec cellt
Satisfaclio débet absolutionem priecedere. des jésuites el de la Constitution. Amster-
Le pape Clément IX ajant fait examiner
,
dam 1726. ,

le Rituel dont il s'dgit, le condamna solen-


nellement par un décret du 9 avril 1G6S, L'auleur qui a fait les Nouvelles Ecclésias-
comme contenant tiques depuis la Constitution jusqu'en 1728,
des senliinents simiuliers
des propositions fausses, erronées, d ngereu-
page l:]9, dit que cet ouvragé peut servir d«
second tome aux Lettres Provinciales.
ses dans la prati(/iie, contraires à la coutume
reçue communément dans (' lùjlise capables
Ce qui est certain, c'est qu'il vient d'une
,

de conduire insensiblement les fidèles à des er-


plume grossière, à qui les expressions les
plus atroces ne coûient rien. M. le cardinal
reurs déjà condamnées.
de Bissy M. l'archevêque de Malines M.
Lemémeouvragea élé proscrit parTévêque ,
,

l'évéque de Soissons (Languet), les jésuites.


de Toulon (Jean de Vinlimille), comme conte-
nant des choses contraires au Rituel romain Clément XI y sont traités de la manière la
de Paul K, des propositions fa)isses, singu- plus indigne.
lières, dangereuses en pratique, erronées et
L'objet d'une si affreuse satiie est de
opposies à la coutume gêné' aie de l'Eglise; prouver que la doctrine des païens était
la lecture desquelles peut insinuer les erreurs
encore plus pure que celle de la bulle Uni-
genitus.
condamnées dans l'esprit des fidèles, et les in-
fecter de méchantes opinions. L'ordonnance
On dit ,
page 160, que la bulle condamne
est du 17 février 1078. la foi de nos pères. On avance, page 167,
qu'elle favorise l'infamie, l'impiélé, le blas-
M. d'Alelh, malgré la censure de Rome, fit
observer toute sa vie son Uiluel dans son phème; qu'elle fail le procès à un innocent,
dio èse; et la Ictirc de soumisson qu'il écri- à un saint prêtre, à un docteur de la vérité;
vit avant sa morl au pipe Glémml IX est
qu'elle contient un my-tère d'iniquité, qu'on
plutôt une apologie qu'une soumission et se Halte de dévoiler au public.
qu'une rétiac allon. Le 29 août 1726 , le parlement de Paris
L'ordonnance di)nt rendit un arrêt par lequel il comlamne ce
nous avons jiarlé de
M.l'évéqur' de Ton Ion contre le Uiluel d'Alelh, détestable livre à être lacéré el brûle par
occasionna une d ^pute assez vive entre lui l'exécuteur de la haute justice. Ce qui fut
et M. do Monigaillard, évéque de Sainl-Pons. exécuté le même jour.

Celui-ci, eniièremi'nt livré au parli , ne ut i PELÉ (Julien), bénédictin


souffrir lr,ini|uillom ni (lue évèiiue d'Alelh,
1

son ami et son confrère en Jansénius, fût Relation abrégée de la maladie et de la mort
alta(]ué après sa morl pir un évoque parti- d' M. Ravechet.
culier Il écrivit donc une leitre piquante à Sous le Rouge , la fa-
syndical de M. Le
!\Lde Toulon, qui lui réjjondit avec fermeté. culté de théologie de Paris avait reeu pure-
M. de Saint-Pons répliqua par une autre ment el Cooslilulion. Ilya-
sinipleiiu'iit la
Icitro d'une longueur énorme, datée du 19 cinlhe l'aiccliet, dexenu syndic el sc ulènu
jioûl 1678, dans laquelle cet adroit prélat par quelques ilocleurs hélérodoxes, enlre-
cheicheà donnrrle change el ne vient jamais pril (le fiire reg irder comme nulle une si
à son -ujel. On a réuni toutes 'es pièce> de solennelle uccepialion el, pour y réussir, il
;

celle dispute dans un pi lit iii-1-2, intitulé: ne craignit jias de se rendre roupai)lc de la
Rerueil de ce q it s'est passé ei\tre les MM. plus indigne fourberie, ainsi qu'on le démon-
éiéqnrs de .'iaint-l'ons et deTonlon, au sujet tra en 1716 par des laits certains et incon-
du lUtnel d'Mcib. La rtern:ère ièce de ce He-
|
testables. Ce fougueux docteur ayant été ,
cueil est cxcelenle elle met en poudte les
: pour prix de ses criminelles manœuvres ,
<lcux lettres de .M.deSainl-Pins. c; dévoile exilé à Saint-Brieuc en 1717 et passant par
,, .

7SS DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 756


Rennes pour se rendre au iieu de son exil lions théolofjiques et canoniques sur Vappro-
logea chez les PP. Bénédictins. Ce fut là iiue ballon nécessaire pour administrer te sacre-
la justice de Dieu l'altendail. 11 y tomba ma- ment de pénitence, 17oo, in-12; Dénonciation
lade et il y uiourui. le 2i avril 1717. i el est
, de la doctrine des jéauites 17G7 ; Lettres
,

révénemeiil qui fait la matière de lécrit dont d'un théologien sur la distinction de religion
nous parlons. naturelle et de religion révélée, 1770 ; sis
Les religieux de l'abbaye de Saint-Melaine, Lettres d'un théologien où l'on examine la
qui passèrent dans le temps pour en être les doctrine de quelques écrivains modernes con-
auteurs, traitent le sieur Uavechet de confes- tre les incrédules, 1776, 2 vol. (ces écrivains
feur de Jésus-Christ, il'honime qui a rendu sont Delamarrc Paulian Floris el Nonotle,
, ,

d'imporlanlis services à VE(jlise, qui a souffert tous anciens jésuites, qui avaient le malheur
pour la cause du Seigneur, et qui lui a été de ne pas penser comme Pelvert sur beau-
immolé comme une viclime d'agréable odeur. coup de matières, et qu'il critique en consé-
Et comme ce rél'ractaire renouvela à la mort quence avec la sévérité la plus minutieuse) ;
son appel au futur concile, et confirma tout Dissertât on sur la nature et l'essence du sa-
ce qu'il avait fait en Sorbonne pendant son crifce de la messe, 1779, in-12; Défense de
syndicat ces mêmes auteurs parlent de cet
, celte Dissertation, 1781, H vol. in-12 (1);
acte comme d'un monument éternel de son H.! position succincte, et comparaison de la
attachement à la foi de VEqlisc, et de son zèle doctrine des anciens et des nouveaux philo-
à la défendre jusqu'au dernier soupir. C'est sophes, 1787, 2 gros vol. iii-12. Pelvert mit
comme on sait, la coutume de la secte de la dernière main au Iraité posthume de Gour-
travestir en héroïques vertus les plus grands sin sur la grâce et la prédestination, en 3
crimes de ses suppôts. gros vol. in-4-°.
On tenta à Rennes de faire passer pour PERiîIER (L'abbé). Voyez Mautre (.In-
saint ce novateur; mais comme il ne se
toine Le).
trouve point dans cette ville autant de dupes
qu'à Paris, el que d'ailleurs les plus habiles PETIT DE MONTEMPDYS (Jean-Gabr»el),
fourbes du parti étaient occupés à Sainl-Mé- recteur de l'Université de Paris.
dard, la tentative n'a point léussi.
Oratio habita die 22 mensis junii anni 1716
On attribue cette relation à dom Julien
Pelé, bénédictin.
m comitiis generalibus Lniversilatis, ad-
versus libellum cui titulus : Déclaration de
PELVEUT (Bon-François RIVIÈRE , plus M. l'êvêque de Toulou au clergé de son
connu sous le nom de), théologien appelant, diocèse; cum conclusionibus universita-
naquit à Rouen en Hli, et se fit ordonner lis, etc.; latine et gallice. Paris, 1717,
prêtre en 1738, par M. de Giylus, qui réu-
in-4'.
nissait précieusement les réfractaires des
Il y fut répondu par une Lettre d'un ancien
autres diocèses. Pelvert fut professeur de
théologie à Troyes, sous M. Bossuct. Lors de professeur. In- 12.
la démission de ce prélat il se relira à Paris, ,
DÉLIBÉRATIONS et conclusions de VUniversiti

et fut reçu dans la communauté des prêtres de Paris sur la proposition d'appeler de la
de Saint-Josse, ou le curé Bournisson ras- consiitution Unigenitus au futur concile
semblait des appelants de Paris et des pro- général, 1717, petite brochure in-12 de 35
Tinces. La mort de ce curé, en 1753, engagea pages.
Pelvert à se joindre à l'abbé Mesnidrieu, M. de Montempuys présida à ces délibéra-
et à former avec lui et quelques autres tions.
une autre communauté secrète; cardans Cet écrit n'est pas l'acte d'appel de l'Uni-
ce parti on aimait beaucoup 1rs rassem- versité, mais la résolution qui fut prise, le
blements el le mystère et pour cause. Pel- , 12 mars 1717, d'envoyer des uéputés à M. le
vert assista au concile d'Utrecht, en 17G3. duc d'Orléans, régent du royaume, pour l«
Voici les titres de ses ouvrages Disserla- : supplier de lever la défense qu'il avait faite

Ces deux ouvrages ont rapport à une conlro-


(i) vince; Réponse à l'auteur de la Dissertation ; de l'Im-
Ycrse qui s'éleva entre le petit nombre de théologiens molation de Sotre-Seiqneur Jésus-Christ dans le sacri-
appelants qui existaient encore. En 1778, l'abbé fice de la messe, etc. Cette dernière brochure était du
Plawden Anglais d'origine, mais dernenr^inl en
, P. Lambert. Les antres ipii écrivirent dans le inêine
Friiiice, avait publié un Traité sur le sacrifice de Jésus- sens furent Jainneau, Massillon, Larriére, etc. D'un
Christ, en 5 volnnies. Il y prétendait que la réalité antre côté, Mey prit parti pour Pelv>ri, dans une
du sacrifice consislc préciséinenl, non dans l'immo- Lettre sons le nom d'un Minime, conl,e l'écrit du P.
lation, niaie dans l'ollianile laite à Dien de la viciin)e Lambirt. Plll^ieurs de ces écrits se faisaient remar-
immolée. Selon lui, la réalité du s:iC! ilice de la croix quer par une exirèine vivaciié. On s'accusa t de part
consisiait dans l'oûiande que Jé.ius-Clirist faisait de et d'autre d'erreurs, de nouveautés , d'injures, de
sa vie, et non dans l'immolation mémo, el le sacri- mauvaise foi, d'entêtement. Pelvert publia, en 1781,
fice de la me-se n'était qn'une simple ofl'rande de la la Dé[<nse de sa Dissertation, en 5 gros volumes in-1^.
croix. Pelvert snuiient que c'était là dénaitn'cr le si- Il y rélute longuement et ininutiensenient ses adver-
crifite de la messe, et tomber dans l'errenr de Le saires, et y nomme quatorze écrits publiés contre sa
Courrayer. 11 coTnbaltit ce système d.ms sa Disserta- Vis ertaiion. On trouve sur ce sujel, au tome XV de
tion sur la nature et t'issence du sacnfice de la messe. l'éililion de Uossuet par Uéloris, un écrit de ce béné-
W.iis Plawdeii trouva des partisans qui défendirent didin, sous le titre de Dissertation sur la nécessité
son opinion. Ce fut l'objet d'une douzaine de bro- d'une immolation réelle, attuetltment prétente dans le
chures qui parurent coup sur coup. Les principales sacrifice de la messe.
sont Lettre d'un théologien; Lettre à un ami de pro-
;
757 PET PET 758

à l'Université d'adhérer à l'appel des quatre morum pontificum ;lalinitnle donatus pcr
évêques. P. Gallum Cartier; editio prima, ab auctore
Dans los Délibé7-ations, dont il est ici ques- revisa. Auguslœ Vlndelicorum, G. Schliiter,
tion, chaque nation de la faculté dos arls 1727, in-8'. L'autour y soutient que les Pères
parle de la Constitution d'une manière in- ne décidèrent la supériorité du concile sur le
digne et avec la plus grande indécence. La pape que relativement au temps de trouble
nation de Picardie dit (pag. 17) que celte et de schisme oîi se trouvait l'Eslise. Il y a
bulle est contraire aux droits du roi et du dans cet ouvrage des extraits d'un traité de
royaume à VmUorité des évê(iues et aux
, Gerson, qui ne répond guère à l'idée que l'on
dogmes de ta foi et di-s mœurs. La n.'iticn de avait ordinairement de cet homuie célèbre ;

Normandie assure (pag. 19) que ce décret mais des critiques judicieux ont pensé avec
iparaU contraire à la parole de Dieu, à In pra- raison, ou que ce traité n'est pas de Gerson ,
tique de l'Eijlise catholique touchant Vadmi- ou qu'il a été substantiellement altéré par le
nistraiion d'S sacrements de la pénitence et de luthérien Vander Hart, cjui le publia le pre-
l'eucharistie, à la discipline de ta même Eglise, mier ,
quoiqu'on puisse excuser certaines
et aux libertés de celle de France. Les fa- expressions par les circonstances tout à fait
cultés de droit et de méJecinc n'opinèrent pénibles et alarmantes où était l'Eglise du-
point dans ce;te occasion. rant le grand schisme.

Mémoire présenté à monseigneur le duc d'Or- PETIT-PIED (Nicolas), né à Paris en 1(505,


léans régent du royaume, pour la défense
, fit ses études et sa licence avec distinction.
de l'Université contre un mémoire de ijuel-
, Ses succès lui méritèrent en 1701 une chaire
ques prélats de f r«?ice,datédu 7 juin 1717. de Sorbonne, dont il fut privé en 1703, pour
On s'efforce de combattre les soliiles
ici
avoir signé avec trente-neuf autres docteurs
principes sur lesquels sont appuyés les le fameux Cas de conscience. On l'exila à

évêques acceptants ; mais on ne les combat Beaune. Dégoûté de ce séjour, il se retira


que par des principes liéiéticiues, tels qu'é- auprès de son ;imi Quesnol, en Hollande. Il
taient ceux des Pélagiens, de Wiclef et de y demeura jusqu'en 1718, qu'il eut permis-
Luther. L'auteur de ce Mémoire est le même, sion de revenir à Paris. Il établit son domi-
cile et une espèce nouvelle de prêche, dans
M. de Montcmpuys, qui , quelques an-
le village d'Asnières, aux portes de Paris. Il
nées après l'ut surpris à la Comédie Fran-
,

çaise, habillé en femme, et qui, pour avoir y fil l'essai des règlements et de toute la li-
donné au public une scène si scandaleuse, turaie que les frères pratiquaient en Hol-
fut exilé par lettre de cachet.
lande. La renommée en publia des clioses
étonnantes. On y accourut en foule de la
PETIT-DIDIER Dom Matthieu), bénédi. tin capitale et bientôt Asnières devint un autre
;

de la congrégation de Saint-Vannes, naquit à Cliarenton. « On s'éionnera ."^ans doute, dit


Saint-Nicolas, en Lorraine, l'an l(Jo9, devint l'abbé Bérault, que de pareils scandales se
abbé de Sénones en 171'), président de la soientdonnés hauleraentaux portes de Paris;
congrégalion de Saint-Vannes en 1723, évê- et par là même ils pourraient devenr in-
que de Macr.i in partibiis en lll'î, et as- croyables. L'archevêque (M. dcNoailles) ne
sistant du trône ponlillca! en 1726. Be- se donnait pas le preniier souci pour lea
noît XIII fit lui-même la cérémonie de son arrêter, ne dit pas un mot qui les improuvât.
sacre, et lui fit présent d'une mitre pré- La Sorbonne, contre ses propres décrets et
cieuse. Petil- Didier mourut à Sénones en les déclarations du roi, réintégra dans tou-
1728, avec la répula ion d'un homme savant, tes ses prérogatives ce réformateur scanda-
grave, sévère et laborieux. Nous le voyons leux, tandis même qu'il donnait ces étran-
à regret dans colle triste galerie jansénienne ; ges scandales. Mais, au défaut de la puis-
mais il fit l'apologie des Provinciales, et fut sance ecclésiasliiiue, la puissance civile in-
appelant de la constitution Unigenitus. Hâ- tervint, et voici dans le châtiaient la preuve
tons-nous d'ajouter qu'il désavoua celte apo- incontestable de l'attentat le dépositaire de
:

logie, qu'il révoqua son appel, et rompit l'aulorité royale s'indignait enfin contrai- ,

toutes les liaisons qu'il paraissait avoir avec gnit les officiers de la faculté à lomparaitre
quelques-uns du parti. par-devant les ministres, fit biffer la conclu-
Apologie des Lettres provinciales de L. de sion qui réliabilitait le docteur, et chassa
Monlalle, contre la dernière réponse des plus ignominieusement ce perturbateur du
PP. Jésuites, !/i(ii«/^e; Entreliens de Cléan- repos public, p L'évéque de Baye^x M. de (

dre et d'Eudoxe (par le P. Daniel). Rouen Lorraine) le prit alors pour son théologien.
(Delft, Henri van Rhin ) 1097 et 1C98 ,
,
Ce prélat étant mort en 1728, Pclit-Pied se
lom. II en 1 vol. in-12. retira de nouveau en Hollande. 11 obtint son
rajipcl en 173+ et mourut a Paris eu 17i7.
Nous avons déjà dit qu'il désavoua cet ou- ,

vrage ; on y avait fait beaucoup de change- Pendant son séjour en Hollande, près de
ments. Après cela, el après s'élrc déclaré en Quesnel, Pelit-Pird publiâtes Lettres sur let
faveur de la bulle
Unigenitus, Petit-Didier fit excommunications injustes, —sur le Formu-
imprimer une Dissertation sur le sentiment laire, —
sur le Silence respectueux; —la Jus-
du concile de Constance sur l'infaillibilité des tification de :M. Codde; — de l'Injuste accusa-
papes; Luxembourg, 172'i— 1723, in-12; tra- tion de jansénisme, plainte à M. Hubert; —
duite en latin sous ce titre 'frnctalus theo- : Us Réflexions sur un écrit du dauphin; — les
logicus de auctoritate et infallibilitate sum- Lettres théologiques , contre le cardinal do
759 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 760

nissy, en faveur de Juénin, — et l'Examen Il y nie précisément tous les faits allégués ; et
tliéologique. voici en particulier comme il s'exprime sur
Revenu en France, il écrivit contre M. Lan- le jansénisme.
fîuet et contre le corps de doctrine de 1720. Quoique je ne sois pas bien profond dans
Il le nom de l'évêque de Ba\eu\,
donna, sous la théologie, je sais assez que la doctrine de
deux Mandements, en 1722, sur des proposi- Jansénius rend quelques commandements de
tions de théologie deux Instruciion^ pasto-
;
Dieu impossibles aux justes ; qu'elle éla' lit
ra'cs, l'une du 17 juillet 172'i, et l'autre du une nécessité d'agir, selon la détermination
15 janvier 1727, et des Remon:rances au roi. de la grâce intérieure on de la concupiscence,
Le Mémoire des curés de Paris (Voyez Cl'RÉs sans qu'il soit pos.-ible de résister, se restrei-
de Paris], du 16 mars 1727, et la Lettre des dix gnant à la seule exemption de contrainte pour
évéques au roi, du ik mai 1728, sont encore l'action, soit méritoire nu non; qu'elle fuit
de Peiit-Pied. Dieu, injuste lui-même, puis/ue, contre la dé-
Retourné en Hollande en 172S, il travailla cision expresse du concile de Trente elle le ,

r.vec Le Gros au dogme de l'Eglise touchant fait ab indonner le premier, les justes lavés
l'usure, ouvrage latin. dans le baptême de la tacite du péché originel
Revenu de nouveau en France en 1734, et réconciliés avec lui; en sorte que, tout par~
il composa ses trois Lettres sur le> convul- donné qu'est ce péché. Dieu en conserve encore
sions plusieurs écrits sur la dispute agitée
;
assez la mémoire, pour, en conséquence leur ,

dans touillant la crainte et la con-


le parti refuser la grûc nécef>aire pour pouvoir ne
fiance chrétienne, dispute dans laquelle il pas pécher, ce qui, établissant une contradic-
joua le principal rôle; les Instructions pasto- tion 7nanifeste en Dieu, va directement contre
rales de Bossuet, évêque de Troyes , du 8 sa bonté et sa justice ; qu'elle détruit entière-
septembre 1737, du 28 du même mois, et du ment la liberté et In coopération de l'homme à
1" mai 1738. sur son Missel ; VExamen paci- l'œuvre de son saliil, puisqu'il ne peut résister
fique de la bulle; le Traité de la liberté qui ,
à la prévention de la grâce, ni pour le com-
donna lieu à une dispute dans le parti enlin ;
mencement de la foi, ni pour chaque acte en
d'autres brochures sur divers sujets. 11 va particulier lorsqu'elle lui est donnée; et que
,

être question plus au long de quelques-uns Dieu agit alors tn l'homme, sans que l'homme
de ces écrits. y ait aucune part que de faire volontaire-
,

ment ce qu'il fait nécessairement ; que ce sys-


Réflexions sur le Mémoire attribué à M. le
tème réduit la volonté de l'homme au seul vo-
daaph n, 1712. lontaire depuis le péché d'Adam, et qu il mé-
Ce libelle anonyme est de M. Petii-Pied. rite ou démérite nécessairement ce qui «a
,

Voici quelle en fui l'occasion. peut être un véritable mérite ni démérite de-
Deux mois avant la mort de M. le dauphin vant Dieu, toujours infiniment juste; enfin
(duc de Bourgogne arrivée le 18 février
, qu'il enseigne que de tous les hommes. Dieu ne
1712, ce prince lut informé, par des lellres veut le salut que des seuls élus , et que Jésus-
écrites de Rome, qu'on y débitait diverses Christ, en répandant son sang, n'a prétendu
faussetés sur son sujet par exemple, qu'il
: sauver que les seuls élus.
s'était entièrement déclaré contre les évoques Je s^iis que tout ce système, supposant en
de La Rochelle et de Luçon, dont le procédé Dieu de l'injustice et de la bizarrerie, si j'ose
l'avait extrêmement indigné qu'il était dis-
; ainsi m'exprimer, porte l'homme au liberti-
posé à favoriser hautement les jansénistes ,
nage par ta suppression de sa liberté. Je sait
qui trouveraient dans lui un protecteur d'au- aussi que les jansénistes, après avoir soutenu
tant plus éclairé, qu'il possédait parfaite- hautement le droit de la véritable doctrini
ment les Pères et surtout saint Augustin ;
des cinq proposi ions et ayaiil été condam--
,

que le P. Le Tellier lui ayant présenté un nés, se sont rejetés sur la question de fait du
ouvrage contre 'es Réflexions morales du livre de Jansénius ; qu'ayant encore perdu ce
P. Quesnel, les Pères Bénédictins quelques ,
point ils sont venus à la suffisance du si-
semaines après, lui en avaient donne un au- lence respectueux; et que, forcés dans ce rc
tre, où ils faisaient voir que celui-là était tranchement par la dernière constitution de
plein de fausses propositions et de passages y. s. Père le pape, ils ont recours à mille
tronqués ou altérés ; qu'il avait fait là-des- subtilités scholastiques pour paraître simples
sus une forte réprimande à ce jésuite, et un thomistes, mais qu'ils gardent dans le fond
éloge des jansénisies et de leur doctrine. tous les mêmes sentiments; qu'ils sont schis-
Le prince apprit en même temps que ces maliqiies en Hollande: et que, soit qu'ils sou-
bruits avaient été non-seulement répandns tiennent ouvertement la doctrine, soit qu'ils
dans Rome depuis plusieurs mois, mais qu'ils se retranchent sur le fait, soit qu'ils s'en
y faisaient impression sur le peuple que des ;
tiennent à ce silence respectueux , ou à un
prélals, des cardinaux, et le pape même, ne prétendu thomisme, c'est toujours une cabale
laissaient pas d'en être alarmés, vu la hardiesse très-unie e! des plus dangereuses qu'il y ait
avec laquelle les émissaires du parti don- jamais eu et qu'il y aura peut-être jamais
naient ces prétenilus faits pour conslants, sur Je crois qu'en voilà bien assez , dit le
les lettres qu'ils se vantaient d'avoir de per- prince en finissant, pour détruire les soup-
sonnes d'une grande distinction qu'ils nom- çons que l'on a répandus si mal à propos sur
maient. Tout cela détermina M. le dauphin mon sujet, mais dont je ne saurais être que
à composer, avec l'agrément du roi., un .Mé- trrs-alarmé pu'squ'ih sont arrivés jusqu'aux
,

moire pour l'envoyer au souvt rain pontife.


, oreilles du chef de l'Eglise.
,

701 PEl PET 76i

Je voudrais être à portée de pouvoir les n'avait fait que transcrire, encore d'une ma-
dissiper moi-même, et d'expliquer plus au nière qui prouvait qu'il n'entendait pas ce
long que je ne ne fais ici ma soumission à qu'il écrivait en sorte qu'il eût été à dési-
:

VEglite, mon attachement au snint-siéi/e, et rer, pour son honneur, aue l'écrit n'eût ja-
mon respect filial pour celui qui le remplit mais paru.
aujourd'hui. C'est donc afin qu'il connaisse L'audacieux calomniateur pouvait-il se
mes sentiments que j'ai cru devoir donner contredire d'une manière plus altsurde et
ce Mémoire, oii. repondant article par article plus grossière? Après avoir parléde M. le
aux mon cha-
choses que l'on a avancées sur danphin, comme d'un prince qui avait l'es-
pitre ,
j'espère demeureront plus
qu'ils ne prit infiniment élevé et pénétrant, il ne rou-
douteux, et que non-seulement par mes dis- git pas de le représenter aussitôt comme un
cours, mais par toute ma conduite on me ,
homme faible et crédule à l'excès, ou plutôt,
verra suivre les traces du roi, mon grand-père, comme un imbécile, qui ne sait presque ce
au témoignage duquel je puis m'en rapporter, qu'il dit, ni ce qu'il fait. M. Joly de Fleury,
s'il en est besoin l'un des avocats généraux, ne manqua pas
Le prince était sur le point d'envoyer cet de faire sentir cette contradiction. L'arrêt
écrit à Rome, lorsqu'il tomba malade. Après qui condamna le libelle a être lacéré et
sa mort, on le trouva parmi les papiers de brûle par la main du bourreau fut rendu le
sa cassette, tout de sa main, avec des ren- 17 juin 1712, et exécuté le jour suivant, avec
vois et des ratures, qui ne permeit.iicnt pas les plus grands et les plus justes applaudis-
de douter qu'il n'en fût l'auteur. Le roi, pour sements de tous les catholiques.
suivre. les pieuses intentions du prince, fit M. le Normant, évéque d'Evreux publia ,

présenter le Mémoire au pape par M. le car- cet arrêt dans son diocèse par une lettre du
dinal de la Trémouille, et Sa Sainteté mar- 1" septembre de la même année.
qua dans son bref à Sa Majesté, en date du
RÈGLES de l'équité naturelle et du bon sens
k mai, « qu'elle l'avait reçu avec plaisir, lu ,

pour l'examen de la Constitution et des


avec empressement; et qu'en répandant des
propositions qui y sont condamnées, cotnnu
Lirmes de joie, elle avait rendu ijrâces au
extraites du livre des Réilexions morales
Très-Haut d'avoir inspiré au prince de si
sur le Nouveau Testament. Décembre
beaux et de si religieux senliments, pour
1713, in-12de255 pages.
maintenir la pureté delà saine doctrine et
la soumission due aux constitutions aposto- L'auteur prouve parfaitement par cet ou-
liques ; qu'on pouvait lui appli([uer ce qui a vrage qu'il ne connaît lui-même ni les régla
été dit autrefois d'un grand monarque : Il du bon sens, ni celles de la religion,
t'est expliqué comme l'aurnit pu faire, non
pas un empereur, mais un évéque. » Le pape RÉsoLOTmN de quelques doutes sur le devoir
des docteurs de Sorbonne, par rapport à
ajoutait» que, quoi(]ue les personnes équita-
bles n'eussent jamais eu le moindre sujet
l'enregistrement de la Constitution, etc.
'

de douter que la foi de M. le dauphin ne 1714 in-12 de 5G pages.


;

fût pure et sans tache, il était néanmoins L'auteur, dans l'avertissement, page i
très-important pour la doctrine orthodoxe convient que la bulle a été reçue et enregis-
<iue le Mémoire dissipant tous les nuages , trée à la pluralité des voix, par la faculté de
découvrît l'artifice et les tromperies de ceux théologie de Pans : cependant il ne laisse
qui semaient des discours pleins d'impostu- pas de publier son libelle, pour consoler,
res; que cet écrit serait un monument plus dit-il, ceux qui n'ont pas été de l'avis d'ac-
durable que l'airain, un monument éternel cepter et d'enregistrer. Pour lui, il prétend,
de la piété et de la gloire du prince. " page 5.3, que Von ne peut ni accepter ce dé-
On le répandit donc à Rome et en France; cret , ni l'enregistrer, même avec des explica^
il fut imprimé par ordre de Louis Xi\', et tions, parce qu'il n'est pas possible d'en trou-
envoyé à tous les évéques et intendants ver aucune qui soit en même temps conforme
.des provinces. Il est aisé de s'imaginer que à la raison, à la religion, à l'équité.
ceux dont on attaquait la doctrine ilans le
Mémoire souffrirent fort impatiemment qu'il I'aamf.n théologique de l'instruction pastorale
fût devenu public par l'ordre exprès de Sa approuvée dans l'assemblée du clergé de
Majesté. Aussi mirent-ils tout en usage pour France, et proposée à tous les prélats du
le faire tomber dès qu'il parut; et c'est le royaume pour l'acceptation et la publi-
but du libelle qui donne lieu à cet article. cation de la bulle du pape Clément XI
Comme il y aurait eu de la folie à le pren- du 8 septembre 1713, 1715-1716, 3 vol.
dre sur le ton dédaigneux, en p'irl.int du in-12.
prince, après les louanges qu'on lui av.iit Le P. Honoré de Sainte-Marie carme dé-,

données en toute occasion, et qu'on sentait chaussé, répondit à Pdit-Pied par quatre
malgré soiqu'il méritait dans tnulc leur éten- tomes de difficultés qu'il lui proposait, et
due, l'auteur prit le parti de le comiiler de il lui démunir,! qu'il soutenait les cinq
nouveauv éloges; mais ee ne fut que pour propositions de Jaixénius et qu'il avait
,

en conclure qu'il n'avait nulle pari au Mé- réalisé le prétendu fantôme du jansénisme.
moire, (jn'on supposait peu eo ivenablo à sa Rien n'égale le style mordant et chagriu
dignité et indigne de lui. C'é'ail, disait-on, de Petil-Pied. Son ouvrage est un dicliou-
l'ouvrage de la cabale molinienne, ijui avait n-iire d'injures et de calomnies. (Jn ne sait
lâché de lui inspirer ces frayeurs; et (ju'il s'il n'a pas surpasse dans cette sorte Uo lit-
703 DICTIONN.\mE DES J.\NSENISTES. 764

téralnre odieuse et infamanle, les Zoïle, les procès-verbal du 11 décembre, et paraphe


Bcaliïer et les Sfcioppius de Port -Royal. par M. le lieutenant général de police.
Foî/cz lom. I, page 1 2, i, 5, 0, 9i 95, 97,
, ,
On peut meniionner ici un autre écrit qai
08, etc. n'est pas de Petit-Pied; c'eut celui dont voici
On (lit qun Petit -Picfl composa ret ou- le liire :

vrase en Hollande sous les jeus du P. Ques- Second Mémoire pour MM. les plénipoten-
nel." tiaires a<sembtés à Soissons, en leur adres-
Ildébute en ces termes Si on ne peut : sant la Dénociation des jésuites et de leur
donner uie plus jufle idée de la constitution doctrine. ln-4°.
du 8 septembre 1713, qu'en disant qu'elle On se propose dans cet imprimé, comnae
renverse tes notions communes de la religion dans le précédent, d'engager Sl.M. les pléni-
et de la lliéologie chr' tienne, on ne peut
potenliairesàsemêlerdes affairesde l'Kglise,
mieux caractériser l'instrurtion pastorale ap- et en particulier à soutenir contre les jésuites
prouvée par quarante évô lues de France, le parti que^n( liisle. Ce libelle fut lacéré et
qu'en disant qu'elle choque toutes tes règles brûlé pararrêl du parlement du 8 mars 1728.
du bon sens, de l'équité et de ta bonne foi. Les auteurs inconnus de cette Idtre, dit l'ar-
Tel est IcjU-'cnienl que ce téméraire écri- rêt, semblent adapter tin nom de parti, et sou-
vain, ;issis sur la chaire de pestilence , a mis aux lois de l'Etat par le litre de sujets du
prononcé contre ces deux objets dignes de roi, ils ne craignent point de réclamer des
la vénération de tous les siècles par les ,
pu&sances étrangères par un libelle anonyme
grandes lumières répandent, par les
qu'ils
et scandaleux.
dogmes qu'ils alTerniisseut et par les er-
,
Qu'on ajoute à ces deux Mémoires ce que
reurs qu'ils condamnent. nous avons dit de la lettre à .\1. d'Avaux (1),
h'Examen lliéologique fut censuré par le et l'on verra que les jansénistes ,
malgré
suffrage de près de trente évêques en 1717. l'envie qu'ils ont de se cacher, prétendent
cependant dans les grandes occasions se dis-
Répo!*se au premier Avertissement de M. l'é-
tinguer du reste de la nation, et en être,
xéque de Soissons, imprimée en 1719, cl
pour ainsi dire, une portion séparée qui
publiée en 1721, olG pages in-12, outre
puisse figurer dans l'Europe et traiter avec
un Avertissement qui n'est pas de l'auteur
les minisires des puissances étrangères.
de la réponse.
L'Examenpacifique de la bulle et le Traité
Ce sont là les deux premières parties de de la ne furent publiés qu'après la
liberté
l'ouvrage. Deux mois après ont paru la troi- mort de l'auteur. On remarque que Petit-
sième et la quatrième partie, eu 328 pages Pied et son éditeur y miti^eaient sur plu-
in-12. sieurs points lado trine des appelants. Gour-t
Rien ne prouve mieux la bonté des ou- lin le réfuta dans cinq lettres où il leur re-
vrages de M. Langue), é\cque de boissons proche de favoriser le molinisme. Plusieurs
et depuis archevêque de Sens, que l'embar- Lettres de Petit-Pied, une entre autres du
ras où ils ont jeté le parti l'empressement , 13 mars 1737, où il se déclare contre les cou.
qu'ont eu les jansénistes d'y répondre, et le vulsions et blâme hautementles convulsion-
peu de suecès de tous leurs clTorts. 11 est naircs ; sa cou roverse avec Boursier sur
évident qu'on n'a opposé jusqu'ici à ce pré- les vertus théologales, qui produisit plu-
lat que des erreurs, des sophismes et desin- sieurs écrits ; celle sur la crainte et la con-
jures. fiance, qui en enfanta encore davantage ,
mecoiUenlèrent le gros des appelants. Ou
MÉMOIRE fji forme de lettre pour être présen-
ne trouvait plus Peiil-Pied assez ardent. Il
té à MM. les plénipotentiaires de Soissons.
paraît que dans sa querelle sur la crainte,
In-i°.
il abaudonnail les principes rigoureux des
L'objet de cet écrit est d'intéresser le janséustes.
congrès de Soissons dans la cause com-
mune des nouveaux sectaires, et par là PHILIP.ERT (Emmancel-Robert de), pseu-
ils se flattent, disent-ils, de rendre jansé- donyme de Jean Antoine Gazaignes. Voyez
niste toute la terre, jusqu'au Mexique et au ce nom.
Pérou, jusqu'au Paraguay et aux jésuites PILÉ (Dems), prêtre du diocèse de Paris,
mêmes. Ils s'efforcent de faire remarquer à suivait pour la liturgie rexemple de Jubé,
MM. les plénipotentiaires et à leurs maîtres curé d'.Csnières. Il est auteur de plusieurs
une inOniié de maux auxquels le seul con- ouvrages dont nous citerons uni' Réponse
cile général peut remédier. Ils leur repré- aux Lettres thcologiqws de La Tasie un ;

sentent les abus de la cour de Uome. Ils écrit en l'honneur du diacre Paris la Lettre ;

leur exposent la décadence des bonnes élu- d'un Parisien à M. l'archevêque ; et une tra-
des, et spécialement la négligence des fidèles duction des Livres de saint Augustin à Potlen->
dans la lecture des livres saints, ei les abus tius.
qui en résultent. PIN (Louis Ellies du, naquit à Paris ea
Ce Mémoire, daté du 21 avril 1728, a 1657 il fut docteur de Sorbonne, grand ap-
;

été trouvé dans ies papiers de Pelit-Pi^d, probateur des mauvais livres (p ir exemple,
salais par le commissaire l]ourcy, suivant le des Réflexions de Quesuel, des ouvrages de

(1) Voytt k l'article QoESKBL, l'endroit où il s'agit de la Leiin à un député du tecond ordre
7G.J PET PET 766

Fontaine, cic.) ; et il on
liii-môme de
fit façon de penser et de sa conduite, on no peut
trè>--|)ernioienx. Il fut exilé on 1701 pour lui refuser un esprit net, précis, méthodi-
avoir signé le fame'ix Cas de con^cioiice, et que une lecture immense une mémoire
, ,

lo pape en remercia le roi dans un bref du heureuse, un style à la vérité peu correct,
10 avril 1703, où il appelle ce docteur un mais facile et assez noble et un caractère
,

homme d'une très-mauvaise doctrine et cou- moins ardent que celui qu'on attribue d'or-
pable de plusieurs excès envers le siéîe apo- dinaire aux écrivains du parti avec lequel
stoli(|lre :A'fr/Kî'on's doctrinœ hominem, te- il était lié. » Il mourut à Paris en 171'J, à
moralœijue sœpius apostolicœ sedis reum. Il l'âge de soixante-deux ans.
é'ait d.iiis nne clroilc liaison et dans nm^ re-
BiHLioTnÈQUE des auteurs ecclésiastiques.
lation c nlinuelle avec r.irclievèqne de Can-
torbéry, Guillaume Wake. On on
sut, et
Deux éditions : une à Paris , l'autre en
le
Hollande.
finit par découvrir qu'il existait entre eux
un projet pour réunir à l'Eglise amilicane le C'est un livre semé a erreurs capitales.
parti des jansénistes opposants, rédigé par Aussi a-t-il été flétri par plusieurs évéques
du Pin. Miùs écoutons la-dessus M. Lisfi- du royaume, et en particulier par M. de
leau, é\cque de Sisleron. « Le docteur du Harlay, archevêque de Paris, qui le con-
Pin, dit-il [Ilist. de la Constitution, tom. H, damna IG avril 1G93, comme contenant
le
liv. v), si connu en Sorbonne par ses excès, plusieurs propositions fausses , téméraires,
avait fait un traité exprès sur ce projet de scandaleuses, capables d'offenser les oreilles
réunion. Il y avait longtemps qu'on le savait pieuses, tendant èi a/faiblir les preuves de la
dans une étroite liaison et dans une relation tradition sur l'autorité de livres canoniques,
continuelle avec MI. l'arclicvéque de Canlor- et en plusieurs autres articles de foi, injurieuses
béry, c'est-à-dire arec l'homme que l'/ùjtise aux conciles œcuméniques , au saint-siége
anglicane a le plus distingué par le rang. apostolique et aux Pères de l'Eglise, erro-
D'abord on supposa que ce commerce était nées et induisant à hérésies respectivement.
un devoir de pure civilité. Dans la suite on Voici uneparliedes erreurs que l'on trouve
y soupçonna du mylère, il transpira quelque dans ce volumineux et pernicieux ouvrage.
chose : on y cul l'œil, lin fin on parvint à la 1° M. du Pin répète cent fois dans son
connaissance du plus abominable complot Cinquième siècle, qu'on peut appeler Marie
qu'un docteur catholique ait pu tramer en ma- mère de Dieu, it que celte expression est
tière dereligion. L'apostasie n'eut jamais rien tolérée et vraie dans un sens ; mais il affecte
de plus crimiml. {Y oyez Covrwer.) LeiOfé- d'inculquer que cette expression n'csi pas
v;i>r(1710) l'ordre fut donné en ma présence ancienne et qu'elle a été introduite parle
d'aller chez le sieur du Pin et de saisir concile d'Epbèse. 11 affaiblit tout ce qui fa-
ses papiers. Sicr l'heure ils furent tous enlevés. vorise le culte d'hyperdnlie que l'Eglise
Je me trouvais au Palai-Royal au moment rend À la mère de Dieu. 11 accuse le concile
qu'on les y apporta. Jl y était dit que les prin- d'Epliè^e de précipitation et de politique. 11
cipes de notre foi psuvent s'accorder avec les ose avancer que ce concile a donné dans
principes de la religion anglicane. On des excès qui n'ont pas été suivis; et il faut
y
avançait que, sans altérer l'intégrité du dog- bien remarquer que ce qu'il appelle excès
me, on peut abolir la confession auriculaire dans ce concile, c'est d'avoir dit souvent que
et ne plus parler de transsubstantiation dans Dieti est né , qu'il a soujjert et qu'il est mort.
le sacrementdel' eucharistie, anéantir les vœux 11 supprime tout ce ((ui peut rendre ^es-
dereligion, permettre le mariage des prêtres, torius odieux, et il accuse au contraire saint
retrancher le jeune et l'abstinence du carême, Cyrille de cabale et de partialité. Il le peint
se passer du pape et n'avoir plus ni commerce comme un homme inquiet, brouillon, em-
avec lui, ni égard pour ses décisions. porté, faux et mauvais politique. Et voilà
« Les gens qui se croient bien instruits, ce qui a donné tant de cours en Hollande
dit Fcller, assurent que sa conduite était aux ouvrages de du Pin, et ce qui l'a
conforme à sa doctrine qu'il était marié, et
;
tant fait vanter par les sociniens, surtout
que sa veuve se présenta pour recueillir sa par Le Clerc.
succession. Si ce docteur était tel qu'ils nous 2° Notre auteur affaiblit autant qu'il peut
le présentent, le pape devait paraître mo- les preuves de la primauté du saint-sii'ge ;
déré dans les qualifications dont il le charge. il traite de purs compliments tout ce que
Ses amis ont voulu faire regarder son projet saint .Viigstin dit là-dessus.
de réunion de l'Kglise anglicane avec l'E- 3' lldii dans s in V' tome que le culte des
glise romaini' plutôt comme lo fruit de sou imagos n'a été introduit que par les igno-
esprit conciliant que comme une suite de rants et par les simples, et qu'il a été fortifié
son ppncliant pour l'erreur mais comment ; par les faux mira les (ju'on a attribués à ces
accorder ce jugement avec ce que l'évéquc images. Il ajoute (ju'on ne doit point traiter
de Sistcron dit avoir lu de ses propres yeux d'bérétiiines ceux qui rejettent les imai;es,
dans les écrits dd du l'in On sait d'ailleurs
'? et qu'il n'en fiui point souffrir qui repré-
qu il ét.iil partisan de Uiclier, et qu'il prù- se;:t.nt ni Dieu, le Père, ni la très-sainte
iiait son démocrali luo système, lotalemenl Trinité : proposition condamnée en particu-
desiructif de la hiérarchie et de l'unité de lier par Alex.ndre V'IIJ.
l'Eglise, et cela même après que le syndic 4' 11 parle des samts Pères et dos plus
eut soleniiellemcnl abjuré ses erreurs. Du grands docteurs de i'Egiise de li manière du
reste,quelque idée que l'on se fasse de sa monde la moins respectueuse , ou plutôt
767 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. %&
avec autant et plus d'auilace que n'on ont l'assemblée du clergé, et qu'elle a été ac-
fait paraître Le Clerc, Bai/le et Barbeyrac. compagnée de lettres patentes enregistrées
Il dit qup saint Grégoire de Nazianze a eu dans tous les parlements du royaume. Eul-
trois éiéchés sans avoir jamais élé légitime il jamais rien de plus conforme à nos usages

évéque qu'il était chagrin, railleur , sali-


,
el à nos libertés? C'est en ces termes que
ri(/up, n'épargnant personne, etc. ; que saint s'exprimait, sur l'ouvrage dont il s'agit, un
Augustin s'esi fait un nouveau système sur écrivain du siècle dernier.
la grâce que saint Thomas citait les saints
;
Observations sur le livre intitulé : Eclair-
Pères avec lieaucoup de ncgl gcnce et fort
cissements sur quelques ouvrages de théo-
peu de discernement. Selon lui, le pape
logie, par M.... (Gaillande), docleur, etc.,
saint Etienne était un homme fier et empor-
1713.
té saint Paulin, un esprit faible, qui ho-
;

norait les reliques et rro} ait facilement les Du Pin prétend ici infirmer l'autorité du
miracles saint Léon ne cherchait qu'a faire
;
bref de Clément XI, en 1708, contre le Nou-
valoir son autorité saint Epiphane n'avait
;
veau Testament du P. Quesnel, et donner au
ni conduite, ni jugement, etc. Et tandis contraire un grand poids à la prétendue jus-
qu'il traite avec si peu de respect les Pères tification (le ce même ouvrage, publié sous
et les docteurs, il prodigue au contraire le nom de M. Bossuel, après sa niorl.

ses éloges à Eusèbe de Cesarée, et il dit Il trouvait mauvais que M. Gaillande as-

qu'on ne peut sans injustice lui disputer le surât qu'il y aurait bientôt une nouvelle
titre de saint, quoiqu'il avoue qu'il a rejeté coustilution contre le livre de Quesnel ce- ;

Vhomouusion, et qu'il n'a pas reconnu la pendant elle parui, cette constitution, dans
consubstanlialité du Verbe. cette même année
1713, au grand étonne-
5° 11 ose soutenir avec les hérétiques des ment et au grand regret de l'abbé du Pin,
deux derniers siècles que le célibat dos prê- qui depuis en appela et qui mourut dans
,

tres n'est pas une pratique ancienne. Il son appel.


avance qu'il est douteux si les sis derniers Enfin, il ne pouvait souffrir que le doc-
chapitres d'Eslher sont canoniques, quoique teur Gaillande donnât comme de foi lo
le concile de Trente ait formellement pro- pouvoir re'atif aux circonstances actuelles,
noncé là-dessus. nécessaire pour agir. H appelait cela un sys-
G° Il a attribué aux
Pères des er-
saints tème nouveau. C'est que le docteur du Pin,
reurs sur l'imiiiortalité de l'âme et sur l'é- en bon jansénisie, n'admetlait dans l'homme
lernilé des peines de l'enfer cl il a paru fa- ;
qu'un pouvoir absolu qui, dans les circon-
voriser ces erreurs. stances où la cupidité est plus forte en de-
grés, cesse d'être un véritable pouvoir, un
Histoire ecclésiastique du x\\rsiècle. Paris, pouvoir prochain.
4 vol.
Traité historique des excommuni cations, Aon{
Dans cet ouvrage, du Pin
ou- se déclare le second volume fut supprimé par arrêt
vertement pour la doctrine jansénienne ; du conseil, du 8 janvier 17i3.
comme dans le supplétnenl au Diction-
Du Pin donna encore d'autres ouvrages.
naire historique de !\Ii)réri, auquel il a eu
« Cet écrivain, dit M. Picot {Mémoires, t. IV,
beaucoup de part, il comble d'éloges les au-
p. 84), n'est ni toujours sûr, ni bien exact,
teurs jansénistes.
il n'était pas très-favorable au saint-siège.
Mémoires réflexions sur la constitution
et Ses ennemis lui imt reproché des loris plus
Unigenilus de Clément XI et sur l'instruc- graves encore, qui ne paraissent pas fou-
tion pastorale des kQprHnts accepinnls,par dés. Nous avons cru devoir terminer son
1)

M. />., docteur de Sorbonne , avec plu- article par cette citation.


sieurs lettres três-curiiuses de quelques
PINEL (N....), originaire d'Améri«jue, était
évêques contre cette bul^e, et deux mémoi-
entré dans l'Oraloire, et professa les classes
res , l'un sur la convocaliun d'un concile
dans les collèges suivant l'usage de ce
,

national, par le célèbre AI. Nouet, avocat


corps. 11 remplissait les foncUons tle régent
au parlement de Paris, et l'autre, sur les
de troisième à Juilly, en 1732, et c'était à
libertés de l'Eglise gallicane, oîi l'auteur,
lui qu'était adressée la lettre de Duguel, du
en défendant ces libertés, réfute la préten-
9 février de celle année, contre l'auteur des
due infaillibililé du pape, et censure avec
Nouvelles Ecclésiastiques. En 1736, il était à
sévérité In conduite des jésuites. Amster-
^'enllôme, et la même gazette loue sa tendre
dam, 1717, in-1-2 de 192 pages. et solide piélé, i;ui le portai' à faire des in-
La Constitution rt l'instruction dos qua- structions aux domeslii]ues el aux enfants,
rante sont traitées comme elles le pcuveni el à leur distribuer de? livres. Il eut ordre
être par un demi-protestant. On veut sur- de cesser ces instructions. En 1746, lors-
tout faire accroire que la bulle est contraire qu'on fit recevoir le Formulaire et la Con-
aux liberiés de l'Eglise gallicane quoiqu'il .
sliluiion dans l'Oraloire, le P. Pinel, car on
soit notoire, 1° que celle bulle a été deman- croit qu'il était alors prêtre, prolesta, la
dée par évêques mêmes, lesquels ont
les 30 août, contre ces actes, et quitta sou
dénoncé le livre du P. Qusnel au souverain corps. La délicatesse do .«a conscience ne lui
pontife, et par le roi qui a fait instance à Sa permettait pas do se souiller par une signa-
Sainteto pnuroljtenir son jugement 2 qu'elle ;
ture qu'il regardait c >mme une véritable
a été reçue purement et simplement par prévarication. Il était riche, il vécut dans
,

769 PI,U PON 770


le monae avec plus de liberté. Peu(-èlre paya sa dette aux préventions dans les-
était-il déjà infatué des illusions du milléna- quelles il avait été nourri c'est dans le :

risme el des convulsions Voyez d'Ete-


(
livre posthume, De la Supersliiion et de l' En-
Harb). On le regarde comme le fond<ileur thousiasme, où il emploie un chapiiie en-
d'une classe de convulsioniiaires qui domi- tier, et un chapitre de trente page>, à dé-
naient principalement à Lyon, à iMâcon, à clamer contre un corps célèbre par les ser-
Saumur el dans le midi. Il avait avec lui vices qu'il a rendus à l'Kfilise el à l'Ltat.
une sœur Brigitte, qu'il avait enlevée du 11 semble que l'auteur ait voulu monlrer
grand hôpital de Paris, et qui joua un rôle dans ce morceau un exemple de ce fanatisuie
dans l'onnre. L'illusion, le scandale et l'im- contre lequel il s'élève ailleurs. Peut-être
piété présidaient à leurs prétendues prophé- cependant n'cst-il pas le plus coupable car ;

ties, Pinel s'efTorça de leur donner quelque enfin, Pluquet n'avait pas publie cet écrit ,
couleur par l'écrit intitule Horoscope des
: il l'avait gardé dans son portefeuille. (Jui
temps ou Conjectures sur l'avenir. Nous sait s'il ne s'était pas re|)enti de ce qu'il
n'avons point vu cet écrit, qu'on dit curieux. avait écrit, et s'il ne l'avait pas condamné
Cet appelant courait de province en pro- à ne pas voir le jour? il en aurait sans doute
vince , débitant d'absurdes prophéties, an- retranché ce chapitre, et son indiscret ami lui
nonçant Elie, le retour des Juifs, etc. La a rendu un bien-mauvais service en ne faisant
mort le surfirit au milieu de ses folies, aux- pas cette suppression; car il y a d'ailleurs
quelles il joignait des scandales de plus dans ce traité d'assez b )nnes choses, sur-
d'une sorte. 11 Gnit ses jours dans un village, tout à la fin, où l'auteur montre les sinistres
sans aucune espèce de secours, et laissa la effets de l'athéisme et de l'irréligion, et ou
nioliic de sa fortune à la convulsionnaire il dissipe les sophismes el repousse les ca-
Brigitte, qui abandonna bientôt Vœuvre et lomnies du Système de la Nature. Plutiuet
rentra dans son hôpital. Une si triste (in ne n'a point parlé des erreurs postérieures au
détrompa point les sectateurs insensés de XVI' siècle; il n'eut garde de ])lacer le jansé-
Piuel. On dit qu'ils lui rendaient encore un nisme dans son Dictiotinaire et il n'a pas ,

culte, et qu ils attendaient sa résurrection. assez vécu pour voir le schisme des consti-
Voyez la Notion de l'œuvre des coniulstons, tutionnels » Cet article est tiré d'une
par le P. Crêpe, dominicain, Lyon, 1788, On notice de M. Picot Ami de la religion
,

trouvera sur Pinel quelques autres détails lom. XX, pag. 337 et suiv., 2i juillet 1819.
dans une note de l'article Ete.mare.
POITEVIN (François), un des pseudo-
De la primauté du pope , en latin et en nymes dont faisait usage le P. Gerberon.
frani ais, Londres, 1770, in-8°;— 1770, in-12,
on français seulement, avec un avis de
POMAKT, curé de Saint-Médard, fut relé^

l'éditeur, en réponse aux Nouvelles Ecclé-


gué à Blois pour sa désobéissance à l'Eglise
et au roi. Il composa dans le lieu de son exil
siastiques du 22 mars 1770.
un ou deux écrits au sujet de la miraculeuse
L'auteur attaque, dans ce livre, la lettre guéri son du fils de M. Tessier, président au
de Méganck (voyez ce nom) sur la primauté prcsidial de Blois, par r(Hlercession du saint
de saint Pierre et de ses successeurs, dans diacre Paris. Ces pièces sont pleines d'im-
laquelle il soutient, tout appelant qu'il esl, postures. Voyez l'article Paris, dans la liste
que cette puissance est non-seulement des écrits publiés à l'occasion de ses préten-
d'honneur, mais encore de juridiction. Pinel dus miracles.
prétend, au contraire, que saint Pierre n'eut
jamais d'autorité sur les autres apôtres, et PONCET (Jean-Baptiste DESESSARTS ,

que la primauté qu'alTectent depuis long- plus connu sous le nom de ), frère d'Alexis
temps les papes non-seulement n'est ni
,
Desessarts, naquit à Paris en ItiHl il était ;

divine ni de juridiction, mais qu'elle est dé- diacre et fut un zélé janséniste. Plusieurs
nuée de tout fondement. fois il fit le voyage de Hollande pour voir
Quesnel ,
entreprit l'apologie des convul-
PLAIGNE (La), nom emprunté par le sions, sacrifia sa fortune à son fanatisme, et
P. Lauibcrt. mourut à Paris, le 2.J décembre 17(i2, avec
PLUQUET (François-André-Adhien), na- la réputation d'un enthousiaste et d'un vi-
quit à Bayeux le lï juin 171(), vint à Paris sionnaire, même dans l'esprit de plusieurs
en 17i2, lut bachelier en 17i3, et licencié de personnes de son parti.
Surbonne en 1750. On dit que les encyclo- Apologie de saint Paul contre l'apologiste de
pédistes cherchèrent à l'attirera eux mais il
; Charlotte. 1731.
évita des gens dont les primipes lui ctaiint Lettres sur l'écrit intitulé •
Vains efforts
justement suspects. Il publia son Bicliun- des mélangisles, par Besoigne et d'.Vsfeld.
vaire des liére'sies en 17G2. 1! donna d'autres 1738.
ouvrages estimés, el il mourut le 19 sep-
tembre 1790. «C'était un homme instruit Llttres, au nombre de dix-neuf, sur l'au-
dans l'histoire et dans les aiili(iuiiés vre des convulsions. 1734—1737.
et ,

dont les ouvrages annoncent beaucoup d'af- De la possiHiLiTÉ des mélanges dans les œu-
tachement à la religion et une sorte de mo- vres surniiturelUs du genre merveilleux.
tleralion. 11 passait pour être attaché au Ili.lsion faiteau public par la fiasse descrip-
p.irti, unis il n'en épousa pas lou^ les tra- tion (]uc M. di' MontgeroH a faite de l'élut
vers el les passions. Une fois cependant il présent des convulsionnaircs. 1749.
771 DICTIONNAIRR DES J.\NSENISTES. 772
Autorité des miracles et usage qu'on en doit ans. On a de lui, les deux premiers volumes
faire. 17W. de la Morale pratique des jésuites, dont Ar-
nauld a fait les six autres ouvrage que :
Traité du pouvoir du démon. 17i9
le parlement de Paris condamna à être
Recueil de plusieurs histoires très-autorisées, brûlé et lacéré par la main du bourreau, et
qui font voir l'étendue du pouvoir du dé- que Rome défindil sous peine d'excommu-
mon dans l'ordre surnaturel. 1749. niiation, par un décret publié le 27 mai
1687. Voyez Arnadld. Ponlcliasteau a encore
Observations sur le bref de Benoît XIV au donné une Lettre à M. de Péréfixe, 1666, en
grand inquisiteur d'Espagne, etc. 1749. faveur de II. de Sacy, qui avait été mis à la
Dans la conlroversc des convulsions, qui Bastille; et il a traduit en français les Soli-
enfanta lant lie brochures de loule espèce, loques de Hamon sur le psaume cxriii.
Ponoel comballait à la fois, d'un calé Monl- Voyez Hamox.
geron et les partisans des secours violents;
de l'autre Delaii, d'AsIeld, Débonnaire et PORTE (Etiesne de La), prêtre du diocèse
autres ennemis des c nvulsioiis en générai. de Nantes connu par les excès de révolte et
,

11 prétendait faire un discernement d;ins de scandale où il se porta après le concile


l'œuvre, «l y trouvait beaucoup de choses d"E!nbrun,sous le faux titre de vicaire géné-
admirables et divines. C'est celte illusion ral du diocèse de Senez el par la sentence
,

et la confiance avec laquelle il la soutint, solennelle qui fut portée contre lui à Caslcl-
qui le remlirent de plus en plus ridicule aux lane le 2 octobre 1728, par laquelle il fut
,

yeux des plus sensés. Débonnaire et Migiiot excommunié.


parlent avec beaucoup de mépris de sa cré- I.vsTRUCTifiN pastorale du vicaire général de
dulité et des principes étranges qu'il avan-
M. de Senez, dans laquelle il établit l'injus-
çait pour justifier de honteuses folies. Ils le
tice et la nullité de ta sentence prononcée
pcign.nl comme un enthousiaste opiniâtre, contre lui par mrsseigneurs les évéques as-
intrigant, présomptueux, livré aux visions semblés à Embrun, et prescrit au clergé et
du pgurisme, et voulant faire recevoir ses au peuple la conduite qu'ils doivent tenir
décisions comme des oracles.
dons les conjonctures présentes.
PONTANUS (Jacques), né à Hcrmalle,
Cet écrit est daté du premier novembre
village sur laMeuse, entre Liège et Macs-
1727. Le prétendu grand vicaire y exalte la
trichl, mort en 16G8, fut censeur des livres
piété, la régularité, la charité, raustèrilé
de
à Louvain, et approuva avec beaucoup d'é- vie de prétend , de son auto-
M. de Senez. Il
loges VAugustinus de Jansénius. Cela lui rité privée, anéantir tout ce qui a été fait
suscita quelques difficultés, tuais il déclara
contre ce prélat, dans un concile provincial,
qu'il n'avait approuvé cet ouvrage qu'à
approuvé par le saint-siege et par le roi.
cause de la réputation de l'auteur et à la
sollicitude des éditeurs, el qu'il était éloi- Lettre de M. de La Porte à la Sœur"', reli-
gné des sentiments qu'il renfermait. Il donna gieuse à Castellane, du IG mai 1729.
lieu de soupçonner que sa déclaration n'é-
Ce prétendu grand vicaire de M. de Senez
tait pas sincère, puisqu'il approuva dans la
n'a écrit celle séditieuse lettre que pour
suite différents livres pour la défense de Jan-
exciter les religieuses de Castellane à la ré-
sénius el la fameuse version du Nouveau
volte contre le roi, contre les évéques et
Teslamentde Mons ce qui fit quel'archiduc
;
contre toutes les puissances. // fant , leur
Léojjold , gouverneur des Pajs-Bas, et le
dit-il, résisltr jusqu'à l'effusion du sang aux
nonce du pape le suspendirent de ses fonc- lettres de cachet qui doivent les exiler, et souf-
tions. Yoijes Maistre (Louis-Isauc Le).
frir de se faire traîner. Il les assure (jue le
PONTCHASTEAU ( SÉBASTiEN-JosErn du roi n'avait point d'autorité pour les faire sor-
CAMBOUTde), né en 1634, d'une famille tir de la clôture, sans la permission de M. de

illustre et ancienne, était parent du cardi- Senez ou la sienne.


nal de Uiciielieu. Singlin, d. recteur des reli- On reconnaît là ( dit M. de Tencin , alors
gieuses de Port-Royal , l'atiira dans cette archevêque d'Embrun dans sa sixième let-
,

maison, mais il n'y resta guère. Apn' s di- tre à iM. de Senez, page 3) les expressions
vers vo)a;;es en Allemagne, en Italie et qui furent employées par les premiers émis-
dans les différentes partiesde la France, et saires du calvinisme dans les discours sédi-
après plusieurs aventures il rentra de
,
tieux qui soufflaient le feu de ia division et
Mouve-iu à Port-Royal, et s'y chargea, en de la révolte.
1668, de l'office de jardinier, dnnt il fil pen- Le sieur de la Porte pousse remporlement
dant six ans toutes les fonctions. Obligé de et le fanatisme jusqu'à dire, dans sa lettre du
sortir de sa retraite en 1070, il alla à Rome, 19 avril 1729 , qu «7 ist important de bien
où il agit en faveur du parti. H y demeurait comprendre et de savoir que nous devons au-
sous un nom emprunté, lorsque la cour de jourd'hui confesser la foi devant les évéques,
France le découvrit et obtint son expulsion. sur les mêmes principes que les martyrs ont
Pontchaslcaa se relira dans l'abbaye de la confessé ta vérité devant les tyrans.
Haulc-Fontaine, en Champagne, puis dans Les iraits suivants ne sont pas moins re-
celle d'Orva!, où il vécut pendant cinq ans. marquables. Dans sa lettre du premier avril
Quelques affaires l'ayant rappelé à Paris, il il dit aux mêmes ro'.igieuses :

^ tomba malade et y mourut en 1690, à 57 Qu'elles doiVint regarder comme des lenla"
; ,

77S POR POR 774

tions (lu démon le désir qu'elles ont d'appro- Plan d'ktcde au contestations im- sujet des
cher des sacrements; portantes qui agitent aujourd'hui l'Eglise
Qu'elles peuvent faire dire la messe chez luiiverselle.
elles, quoique Irur église sott interdi'e; C'est une planche gravée en forme de
(Jue manquent de prêtres, elles pour-
si elles carte, qui représente en abrégé le système
ront sortir de leur monastère pour aller l'en- hérétique développé dans le pernicieux li-
tendre ailleurs ; vre intitulé: CoIecAismc iiistorique et dog-
Qu'elles peuvent transporter le saint sacre- matique.
ment elles-mêmes; Etienne de La Porte composa ce Plan d'é-
Qu'elles peuvent s'administrer la commu- tude pour entretenir le goût de nouveauté
nion, i

et l'esprit de rélicllion parmi les religieuses


Sa charité lui fait ensuite souhaiter de de Caslellane. 11 y traite en paniculier deux
s'enf(Mmrravec elles; et sa sagesse demande points principaux qu'il dit renfermer toute
,
un souterrain poiirsebiencaclier cncasdevi- la science que doit avoir un qucsnelliste :
sitp. J'ai pen é leur dit-il dans la lettre du
, 1° De (luelles sources sont provenus tous les
27 décembre, adressée à la communauté, si Irouliles qui agitent Eglise ; 2° quels sont I

vous ne pourriez pas me faire une petite cel- ceux qui soutiennent la vérité, depuis tout
lule de Votre Saint-François (Ht
cliap'lle de ,
le temps qu'elle se trouve si vivement atta-
haut du jardin, pour pouvoir m'vnfermcr et quée ?
vous rendre tous les seriiccs qui dépendraient 11 convient d'abord que les disputes qui
de moi: .... cette solitude ne m'effrayerait pai. nous divisent aujourd'hui se sont formées
Ce que l'abbé de La Porte dit aux mêmes depuis plus décent cinquanteans. C'esi àsouer
religieuses dans sa lettre du 12 juillet 1729 ingénument que les erreurs de Ba'ius ou de
esl encore plus étrange. Il leur fait entendre Calvin même y ont donné lieu. Mais, ajoute-
que le pape n'a pas plus d'autorité qne les t-il ce mal a des racines plus anciennes. Se-
,

autres évéques. 11 leur conseille de s'encou- lon lui les dissensions qui nous troubleni
,

rager par lu lecture de bons livres et les li- ; viennent des /flîissesrr/ir/iies qu'on a exposées
vres qu'il leur désigne, sont : les Réflexions sur nos autels à la vénération des fidèles;
morales de Quesnel ; la Morale du Pater ; le des fausses histoires qu'on a données dans la
Nécrologue de Port-Royal ; les Relalions et Vie des saints ; dos fausses léijendes qu'on ci
les Gémissements ; la Vérité rendue sensible; insérées dans les brévi, lires des fausses dé- ;

le Mémoire des quatre évéques; l'Instruction cret des des papes des fausses opinions théo-;

de M. le cardinal de JS'oniHes de 1719 les Let- ; logiques ,


telles, dit-il, qu'e-t celle de dire
tres de M. de Muntpcllier à M. de Soissons que les enfants morts sans baptême vont aux
les Remontrances uu roi sur le Formulaire. limbes; et des fausses praiiques de piété pro-
11 devii ni enthousiaste du G
dans la lettre posées aux fidtifs. Or de pareilles leçons na
juin. 11 déclare à ces filles que
trou-le petit sont-elles pas dignes d'un minisire protes-
peau dont elles l'oi:t la gloire esl assuré de tant-/

la victoire ; qu'il vcrr tous ses ennemis à


i
Les seuls noms qu'il met à la tête du parti
ses pieds; qu'il fait lui seul toute la force el devraient suffire pi:ur en détacher toute per-
les richesses de l'Eglise il leur annoncL' que :
sonne tant soit peu instruite. Quels sont en
le nouviau pape prendra leur parti ; que cQ'et les héros de la secte, qu'il appelle les

l'assemblée du clergé se déclarera en leur défenseurs de la vérité? Premièremenl, d\l-il,


faveur ; qu'on attend de jour à autre un ce furent deshommis épars en différents en-
grand chaugemenl, et qu'un certain mouve- droits : tels apparemment qu'étaient les pre-
ment, qu'il aperçoit dans les évéques, en est miers sectateurs de Luther et de Calvin qu'il
Un garant assuré. n'a osé nommer. Dans lu suite , ajouie-i-il
Il leur apprend
Janscnius venu : \)u'\s , messieurs de Port-
est
dans sa lettre du 12 juil-
,

let que l'apprubation que le pape Ueiioil Royal; et aujourd'hui c'est le clergé de Hol-
,

XIII a donnée au concile d'Embrun a été fa- lande ,


qui soulieul l'Eglise contre l'Eglise
briquée en France... que le saini-père a été ob- même.
sédé; qu'il avait de bons sentiments pour elles Ainsi le zélateur , du nouvd Evangile
et pour le bon parti : mais qu'en tous cas
donne pour appui de l'Eglise ceux précisé-
Home qui est h- siège de l'unité, n'est pas le ment que l'Eglise a frappes d'analhèmes. Il
,

siéije (le la vérité, et que depuis plusieiirs siè-


convient i]ae leur nombre est petit, el qu'ils
cles elle enseigne de mauvaises maximes.
ont contre eux lis bulles el les brefs des papes
Urbain VIII, Jnnoceut X, Alexandre \\\,
II ne faut pas oublier ici que les instruc-
Clément XI , Innocent XIII, Benoît XIll, les
tions pastorales qui ont paru sous le nom de
assemblées du clergé de France, etc.
ce prétendu grand vicaire de M. de Senez
Pour nous à ui\ pi :n d'étude si confus et
,
ont élé condamnées, avec celles de son évè-
si hétérodoxe nous en opposerons un autre
,
que, par un bref de lîenoîl XllI du 16 avril ,
qui sera clair, simple et catholique.
1728. Eadem scripta audiiis venerabilium ,
L —Pour l'histoire des fails, il faut lire les
FF. nijstrorum S. R. E. cardinnlium •uffra- livres suivants :
(ji!s nec no>i plurimorum tlieologo itm sen-
,

tentiis, lanquam litneraria, Ebriduncnsi con- Histoire du prédestinatianisme ,


par le P.
cilio i:lque Ituic ssdi iujuriosa, spiritu schis- Duchesne. In-i".
matico et hœrctico plena,rejicimus et damna- Histoire du baianistne par le tnérne.
,

tnus, dislricte interdicimu» ac proinbemus. In-î.


. ,,

775 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. TTC

Histoire des cinq propositions, par M. Du- est 1 Instruction pastorale des quaraute évé-
mas, conseiller-clerc an parlement de Paris ques de l'assenihlée-
cl docteur de Sorbonne. Trois petits tomes Slephani De Champs, e Socielate Jesu, de
in-12. Trévoux, Ganeau, 1702. Hœresi Janseniana ah apostolica lede merito
Lettres d'un docteur sur les hérésies du proscripta libri très. Lulelia; Parisiorum,
XVII' siècle, iii-12. Paris, Louis Josse, 1707. 1 661, in-fol. Le parti, qui se pique de répondre

Mémoires chronologiques et dogmatiques à tout, n'a jamais répondu à cet excellent ou-
pour Sfrvir à l'Histoire ecclésiaxtique depuis , vrage.
1600 jusqu'en 1717, avec des réflexions et des Les opusculfi théologiques du P. Annal sur la
remarques critiques 1720. Quatre volumes
,
^^dfe. 3vol. in-'»^°. Pans. Cramoisi, 1666. Rien
in-12. Ouvrage excellent et généralement de plus solide, de plus clair, de plus profond et
estimé par tous ceux qui ont de l'esprit du , de mieux écrit.
goût et de l'amour pour la vérité. Les sentiments de saint Augustin sur la
Histoire de la constitution Unigenitus , grâce, opposés à ceux de Jansénius, par le P.
par M. l'évéque de Sisteron. 2 vol. in-i°, ou Jean le Porcq, prêlre de l'Oratoire de Jésus.
3 vol. in-12. Paris, 1682, in-V'.
Réfutation des Anecdotes, par le même. Le P. Fontaine sur la Constitution In-fol.
173i, in-8% Lesinstructions et les Mandements du grand
Réfutation de l'Histoire du concile d'Em- Fénelon, arclievéque de Cambrai.
brun, par le même. ln-8°. Les ouvrages de M. te cardinal de Bissy ;
Recueil historique des bulles, constitutions, surtout son mandement contre Juénin, en
brefs, décrets et autres actes concernant les er- 1710, mandement qui est un chef-d'œuvre,
reurs de ces deux derniers siècles , etc. In-8» où loul le système de Janscnius est très-clai-
Causa Quesnellinna, ou Procès du P. Ques- rement dévoilé et très-solidement réfuté.
nel. Bruxelles, 1704. Les Avertissements et autres ouvrages de
Exposition historique de toutes les hérésies M. Languet évêque de Soissons, et depuis
,

et des erreurs que l'Eglise a condamnées sur archevêque de Sens.


les matières de la grâce et du libre arbitre. LesMundernenls et Lettres de M. le cardinal
In-12. Paris, 171i. de Mailly, archev. de Reims.
Rttalion fidèle rfes assemblées de Sorbonne Le Concile d'Embrun ri tous les ouvrages
touchant la constitulion L'nigenilus , arec /e de M. de Tenciu archevêque d'Embrun, et
,

Mémoire des sieurs CItarton et consorts. depuis cardinal et archevêque de Ljoii.


La Vie de saint Vincent de Paul, p;ir M. Les ouvrages de M. de Saint-Albin, arche-
Abellj , évêque de Rodez. Paris, IGCi, in-4% vêque de Cambrai. Ceux de M. l'évéque de
souvent réimpriméf Marseille. Ceux de M. de Saléon, évêque de
La Vie du même saint, par M. Collet. 2 vol. Rodez, et depuis archevêque de Menue.
in -4*. Les Anti-Héxaples du P. Paul de Lyon, ca-»
On trouve, dans ces Vies, des fails im- pucin.
portants et singuliers, qui découvrent les Lettres instructives, parle même.
desseins pernicieux du parti junscnite,el Les Artifices des hérétiques, par François
qui font sentir l'exlréme horreur qu'e.i avait Simonis, traduits en français parle P. Ra-
conçu le saint homme. pin.
Le Supplément aux Nouvelles ecclésiasti- Le Traité du schisme.
ques. Ouvrage périodique où, pendant quinze L'-s Caractères de l'erreur.
années consécutives, on a confondu les calom- Lu seconde Lettre de dotn Thuillier, béné-
nies et combattu les erreurs du gazetier jan- dictin.
séniste. H a commencé en iTik et a fini en Les lettres de dom La Tasle. 2 vol. in-4°.
1748. Voyez Fo.ntaine. La Vérité et l'équité de lu constitulion Uni-
La Vie de Pelage, ouvrage important, où genitus.
l'on apprend à connaître tout à la fois, et la Lettres de M. l'évéque de N. à son Emi-
doctrine des pélagiens, et la conduitedes jan- ncnce M. le cardinal de Noailles, au sujet da
sénistes. son Mandement pour la publication de l'ap-
pel, elc. Ces lellies sont au nombre de six.
II, — Pour la controverse et le dogme. La seconde et la cinquième sont les plus cu-
Témoignage de Eglise universelle en faveur
l rieuses et les plus iniéressanles.
de la bulle Unigenitus. Bruxelles, 1718. C'est Objections et réponses au sujet de laconsti-
un recueil des mandements et lettres dos («no/i Unigenilus, in-12.
évéques d'Italie, d'Allemagne, d'Espagne, de Instruction familière sur la prédestination
Portugal, de Pologne, de Hongrie du Pié- , et sur la grâce, par demandes et par répon-
mont, des Pavs-Bas, de France, etc., en fa- ses. Liège, 1721.
veur de la Constitution. Monument le plus Exposition de la doctrim^ jnnsénienne.
complet contre l'erreur qui soit dans l'his- Les Nouveaux Disciples de saint Auoustin.
toire de l'Iiglise. 3 vol. in-12.
Recueil des mandements et instructions Entretiens au sujet des affaires présentes.
pastorales de nosseigneurs les archevêques et S) petits vol. i:i-12.
évéques de France pour l'acceptation de la
Constitulion. Paris, 1715, in-4*. Ce recueil, POUCET (FiUNÇOis-AiMÉ), naquit à Mont-
imprimé par les or.lres du clergé, contient pellieren 1664, fut prêtre de l'Oratoire, doc-
cent trente mandements, à la tête desquels teur do Sorbonne el abbé de Chambon. Ap-
777 POU POU 778

pelé par Colbert, évêque de Montpellier, à indéGnie, est fausse, injurieuse à l'Eglise et
la tête de son séminaire, il remplit avec zèle contraire à ses usages.
les fonctions allachées à ce posto, et vint à On s'explique ailleurs d'une manière fort
Paris, dans la tTiaisuji de Saint-Magloire , où suspecte en disant
, C'est Jésus-Christ qui
;

il mourut en 1723. surmonte to ts les jours dans 7ious le démon


dan< nos tentations. Comme si nous ne coo-
Instructions g^n^rn/es en /orme de catéchisme, périons nullement à celte victoire. L'auteur
où ion expli'ine par l'Ecriture et par lu devait dire que c'est par la grâce de Jésus-
tradition t'hisloire et les do /mes de la re- Christ que nous surmontons le démon dans
ligion, la morale chrétienne, lessacrcmenls, nos leniations.
les prirregy les cérémonies et les usages de catéchisme, imprimé pour
Dans le petit les
l'Eglise ; imprimé par ordre de messire Char- enfants, et dont la première leç )n est sur
les-] oachim Culbert, éiéguede Montpillirr : la grâce, on demande Quel e grâce est né-
:

autrement C;iléchisme de Montpellier. P,i- cessaire pour vivre saintement 'f El l'on ré-
ris. 1702; Lyon, Plai^nard , 1705 et 1713,
pond (jue, pour pouvoir viv^e saintement,
iD-4' et ln-12. il f<iut une grâce qui éclaire l'esprit qui ,

Colbert, évêque de Montpellier, adopta cot touche le cœur et qui fasse agir. Celle propo-
ouvrage, approuvé par le cardinal de Noail- sition est suspecte d'hérésie, nu luéiiu' lié-
les. rélique. puisqu'elle exclut la giàce suffi-
Le Catéchisme de Montpellier, quoique bon sante, qui sulfil pour faire agir, mais qui ne
à certains éf!;nrds, a clé coixlamné par un fait pas agir elTeclivement
ilécrcide C émut XI, du 1" février 1712 (1). .M. de Monlpellie.', ilans son Instruction

Celle condumnalion est un des ^;ripfs dont se pastoride du 17 septembre 172(i, dil des cho-
plai|;nent les sept évéques appelants , qui ses assez singulières sur le catéchisme pu-
écrivirent une lettre c uimune au pa|)e In- blié sous son nom. Il décl.ire !" qu'il ne re- :

noreiit XIII, datéedu 9 juin 1721 En einm, :


connaîi pour légitime que la première édi-
sanclissime Paler, damnare auilivimus Cale- tion de ce catéchisme fai e en 1702 et toutes
chismum Montispessulensis l'Jcclesite de quo ,
celles qui y sont conformes, attendu, dit il,
id Hiiu n diremus, acerbissimum dolorem bo- que dans h s éditions postérieures de notre ca-
nis omnibus all'erre scandalosam ejusmodi téeh Sine, frnnçiiis, il s'est fait divers change-
damnniionem. Plusieurs prclals ont depuis ments et aiid.tions dont nous nous sommes
condamné ce même livre, à l'exemple du ;j/ai))<s , c'est-à-dire qu'où en a retranché
saint-siége. quehp.es erreurs.
2° Le méiiic prélat condamne lédtion la-
Le saint-siége aussi le condamna depuis,
c'est-à-dire par décret du 21 janvier 1721. tine publiée sous ce titre : Inslitutiones ca-
Le même décret porte condamnaliaii d'une tliolicw in moilum cateche eos. in qui'ms quid'
traduclion italienne du même ouvra|,'e. Nous qiiid ad religionis hisloriam. Ecclesiœ >tog-
prenons ce renseignemenl dans le catalogue maia, mores saci'amenta, pi eces , usus, cœre
,

des livres mis à Vindex. Ce catalogue nous montas pertinet, brevi competidio explanatur,
apprend que le Caiéchisme de Montpellic r ex G illico idio holein Lttinun iranslatœ. Les
fut aussi traduit en an;;lais et en espagnol, deux motifs de telle condamnation, c'est, dit
et que ces deux, traductions furent égilement M. de Mont, ellier, qu'on g a retranché notre
condamnées l'anglaise par décret du 15
:
,
nom, et qu'on y a mêlé beaucoup d'erreurs;
janviei 1725, et l'espagnole par décret du c'est à-elire, à bien apprécier ces dernières
,

2 septembre 1727. paroles, que l'édition latine a été retouchée


On remarque en effet dans ce catéchisme par une main catholique.
Feller dit B Pouget avait lui-même tra-
:
plusieurs propositions évidemment mauvai-
duit cet ouvrage en la in, et il voulait le pu-
ses e! quelques autres suspectes, qui favo-
blier avec les passages entiers, qui ne sont
risent les erreurs janséniennes.On en jui;era
que cites dans l'original français; la mort
par les traits suivants :
l'empêcha d'exécutiT ce dessein. Le P. Des-
Tom. part. 1 sect. 1 ch. 4, § 1 St un
! , , , :
molets son confrère, iicheva ce tr.ivail et
,
grand nom' re de peuples se sont perdus avant le mil au jour en 1725, snus le litre d'Jnsti-
ta venue du Messie, c'est que Dieu l'a voulu lutiones catholica' 2 vol. in-fol., I.ou-
,

pour faire sentir aux hommes la corruption vain, 177'i-, et en \k vol. in-8*. Cet ouvrage
de la 7aison abandonnée à elle-même et l'im- ,
siilide peut tenir lieu d'une ihéologie entière.
perfectiun de la loi, qui n'était écrite que sur 11 v a peu de productions de ce genre où les
la pierre. Cette proposition est fiusse, erro- d.)gmes de la religion, la morale ci rét enne,
née, suspecte d'Iiérésie elle renouvelle la:
le- sac e iieiits , les prières , les <érem iuies
sixième et la septième des propositions de et les usages de l'Kglise soient exposes d'une
Quesnel. m nière |)lus dure et avec une simplicité
On débile dans le second (orne, part. 2, sect. plus élégante. Il y a cependant quelques en-
2,ch. 2, §3, quelalecturederEcritiire sainte, droits (|ui Ont essuyé des dillicnltes, et qui
tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, firent condamner ouvrage à Itoiiie en 1721.
I

doit être l'occupation ordinaire des /idèlcs. L'.iutei.r cite toiijours, en preuve de ce qu'il
Cette proposition, ainsi prise d'une manière avance, les livres saints, les conciles elles

(l)Nous laissons cette date que nous trouvons dans l'auteur dont nous empruntons ces lignes ; mais nuits
se savons au juste si elle est certaine.
Dictionnaire des Hérésies. II. 25
779 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 78«

Pères; mais l'on remarque dans quelques PRES -IGNY {Lesieur de ), un des pseudo-
cildti'ns non-seulement une prédilection qui nymes dont Gerberon faisait usage.
semble tenir à l'esprit de parli, mais encore
PRIEUR. Le P. Quesnel
après la mort
,
des applications qui ne tii nnent pas au ,^ens
d'Arnauld, le pape des jansénistes, ne voulut
littéral, ce qui est cependant essentiel d .iis
pas prendre le titre de père abbé ; il se con-
un catéchisme. Charanry , succe-siur de
tenta de celui de père prieur. Et quelquefois,
Colbert, le fit imprimer avec des corrections
ne \oulant pas décliner son vrai nom, il di-
qui firent disparaître ce qui se ressentait des
sait qu'il s'appelait /e père prieur. Voyez soa
préventions de l'auteur et paraissait favoriser
article.
les opinions condamnées par l'Eglise, el c'est
lie cette éJition qu'il faut entendre les éloges PROFECTURUS pseudonyme dont
, 8'«st
que les catholiques ont faits de l'ouvrage. » servi le fameux Nicole.

QDESNEL (PiSQDiERl né à Paris en 163i,


Q nombre. Il se relira aux Pays-Bas en 1685,

d'une familli' lioniiéte, fit son cours de théolo- et se consoler auprès de M. Arnanld à
alla
gie enSorboiuie avec beaucoup dedislinction. Bruxelles. C'est alors qu'il commença à jouer
Après l'avoir aciicvé, il entra dans la con- unrôle. Ayant un talent singulier pour écrire
grégation de rOraloireen l(Jo7.Consa.^^rélout facilement, avec onclon el élégance, jouis-
enlier à l'éliiJe de l'Ecrilure et des Pères, il sant d'une santé robuste, que ni l'étude, ni les
cooiposa de bonne !:eure des livres de piété, voyages, ni les peines continuelles d'esprit
qui lui niéritèrenl, dès l'âge de -18 ans, la n'altérèrent jamais ; joignant à l'étnde le dé-
place de premier directeur derir.stitulion de sir dediriger les consciences, personne nélail
Pari-. Ce fut pour l'us.ige des jeunes élèves plus en état que lui de remplacir Arnauld.
confiés à ses soins qu'il corn ;0sa ses Ré- Il en avait recueilli les derniers soupirs. Un

flexions morales. Ce n'étaienld'abordque quel- auteur prétend < qu'Arnauld mour;int l'avait
ques pensées sur les plus belles maxioies de désigné chef d'une faction malheureuse.
l'Evangile. Le iiiarquis de Laigue ayant goûté Aussi les jansénistes, à la mort de leur pape,
cet essai, en fit un grand éloge à Félix Via- de leur père abbé, mirent-ils Quesnel à la
lart, éiéque de Châlons-sur-Marne, qui ré- tète du parti. L'ex-oratorien méprisa des
solut de l'adopter pour sou diocèse. Loralo- titres aussi fastueux, et ne porta que celui de
rieu flatté de ce suffrage, augmenta beau oup père prieur. 11 avait choisi Bruxelles pour
son livre, il fut imprimé à Paris eu lo71, avec sa retr/iite. Le bénédictin Gerberon, un pré-
un mandement de l'évéque de Cliàloiis et tre nommé Brigode, et trois ou quatre autres
l'approbation des docteurs. (Juesnel travail- personnes de confiance co .posaient sa so-
,

lait alors à une nouvelle édition dos œuvres ciété. Tous les ressorts |u'on peut mettre en
de saint Léon, pape, sur un ancien manuscrit mouvement, il les faisait ;igir en digne chef
apporté de Venise, qi-i avait appartenu au du parli. Soutenir le courage des élus per-
cardinal Grimjini. Elle parut à Paris en 1675, sécutés, leur conserver les anciens amis et
eu 2 vol. in-4°, fut réimpriinée à Lyon en 1700, protecteurs ou leur en faire de nouveaux,
in -fol, et l'a été de|>uis à Home en 3 vol. rendre neutres les personnes puissantes
iu-fol., avec des augmentations el des chan- qu'il ne pouvait se concilier, entretenir sour-
gements. Quelque éloge qu'en fasse ^l. du dement des correspondances partout, dans
Pin, l'oratorien semble ne l'avoir entreprise les cloîtres, dans le clergé, dans les parle-
que pour attaquer les prérogatives du saint- ments, dans plusieurs cours de l'Europe :
siége d'ailleurs il s'est donne des peines
; voilà quelles étaient ses occupations conti-
inutiles pour prouver que saint Léon est au- nuelles. Il eut la gloire de traiter par ambas-
teur de la Lettre à Dimétriade el du livre de sadeur avec Rome. Hennebel y alla chargé
lu Vocation des Gentils. Le repos dont il avait des atTaires des jansénistes. Ils firent de
joui jusiiu'alors fut irouoié peu do temps leurs aumônes un fonds qui le mit eu état d'y
après. L'arciievèque de Paris (M. de tlarlay), représenter. 11 y figura quelque temps il y :

instruit de son attachement auv nouveaux parut d'égal à égal avec les envoyés des têtes
disciples de sainl Augustin, et de son oppo- couronnées; mais les charités venant à bais-
sition à la bulle d'Alexandre VU, l'obligea ser, son train baissa de même. Hennebel
de quitter la capitale et de se retirer à Orléans revint de Rome dans les Pays-Bas en vrai
en 1681 mais il n'y resta pas longtemps. On
; pèlerin mendiant. Quesnel en fui au dé-
avait dressé dans l'assemblée générale de sespoir mais
; réduit lui-même à vivre
,

l'Oratoire, tenue à Paris en 1678, un formu- d'aumônes, comment eût-il pu fournir au


laire de doctrine qui défendait à tous les lixe de ses députés? » Ce fut à Bruxelles
membres de la congrégation d'enseigner le qu'il acheva ses Réflexions morales sur les
jansénisme et quelques nouvelles opinions Actes et les Epilres des apôtres. 11 les joignit
en philosophie, dont on se défiait alors, aux Réflexions sur les quatre Evangihs, aux»
parcequ'elles n'étaient pas encore bienéclair- quelles il donna plus d'étendue. L'ouvrage
cies. Dans l'assemblée de 168+ , il fallut ainsi complet parut en 1693 el 1694. Le car-
?uilter ce corps ou signer ce formulaire. dinal de Noailles, alors évéque de Cliàlon»,
Voyez Arxalld.) Quelques membres de la successeur de Vialarl, invita par un mao-
congrégation an sortirent; Quesnel fat de ce demeut, eu 1695, son clergé et son peuple
,

781 QUE QUE 78Î

à le lire. 11 le proposa aiiK fidèles comme le éclat. Quesnel survécut peu à ees événe-
pain des forts et le luit des faibles. Les jé- ments. .Vi.rès avoir employé sa vieillesse à
suites, voyant qu'on multipliait les éditions former à Amsterdam (|uelques églises jan-
de ce livre, y soupçonnèrent un poison ca- sénistes, il mourut dans cetie ville en 1719,
ché. Le signal de la guerre se donna en 1693. à 80 ans.Voyez Causa ^UMne/h'ana, Bruxelles,
No lilles, devenu archevêque de Paris, publia 1704, in-4°, et Historia Ecclesiœ Ultrajectince
uie instruction pastorale sur la prédeslina- a tempore mutatœreligiunis, par Hoynek Vao
tion, qui occasionna le Problême ecclésiati- Papin Drecbl, Matines, 1723, in-ïolio. La
qiie. {Voyez Bahcos, Noailles.) manière dont Quesnel s'expliqua dans ses
Cette brochure roulait presque entière- derniers moments est remarquable. Il dé-
snent sur les Re/l xinns morales. Elle donna clare dans une profession de foi qu'il vou- :

lieu à ex.iniiniT ce livre. I^e cardinal dj lait mourir, comme it avait toujours vécu,
Noailles convint ([ue la iritique était fondée, dans le sein de l'E /lise cntlwlit/ue ; qu'd
et (it faire des corrections; l'ouvragi; ainsi crufjait toutes les vérités qu'elle enseigne
;
corrigé parut à Paris en 1696. La retraite qu'il cond'im»ait toutes les erreurs qu'elle con-
de Quesnel à Bruxelles ayant été découverii', damne; qu'il reconnaissait le sourenim pon^
Philippe V donnai un ordre pour l'arrêter: tife pour le premier vicaire de Jésus-Christ, et
l'archevêque de \ialines, Uunibert de Pré- le siège apostolique pour le centre de l'unité.
cipiani, le fit exécuter. On le trouva au re- Dan, cours -le la même maladie, il rap-
le
fuge de Forêt, caché derrière un tonneau. pela à une personne qui était auprès de lui
« Comme un aviiiide la peine à le reronaî- les accusations qu'on avait formulées contre
tre, dit l'abbé Béraull, sous l'habit séculier lui à Louvain, tourhant ses moeurs, et assura
qu'il portait, on lui demamla s'il n'était pas qu'elles élaient mal fondées. Quelque temps
le P. Quesnel. 11 répondit qu'il s'a|ipeiail de auparavant, son neveu Pinson lui ayant de-
Rebecq, De Fresne, de Reberq, le P |)rieur, mandé conseil sur le parti à prendre dans les
c'étaient là pourlui autan! de noms de guerre disputes qui l'avaient tant occupé, il lui re-
et de pieux expédients pour éviter les re commanda de rester attaché à l'Eglise Les :

strictions mentales et l'abominabie équi- manières outrageantes dis jésuites, ajoutat-il,


voque. » On ne laissa pas de sa. sir de Ke- m'ont engagé à soutenir avec opiniâtreté ce
becq, et on le conduisit dans les prisons de que je soutiens aujourd'hui. Ce détail se
l\.rchi'vêché, d'où il l'ut tiré par une voie trouve dans une lettre de M. Pinson, scul-
inespérée, le 13 septembre 1703. Sa déli- pteur, à M. Poucet de la Rivière, évéque
vrance fut l'ouvrage d'un gentilln'oimc d'Angers.
espagnol réduit à l.i misère, qui, pleind'espoir
en la boîte qui \ant la pierie philosophale,
Opéra sancti Leonis Magni omnia auc-
perça murs de la prison et brisa tiora expurgata itlustrata a Pas-
les ses
casio Quesnel parisino, presbytero congreg.
cliaines. En l'ariêtant, on s'était saisi de ses
Orat. D. Jesu : Parisiis, apud Joannem
papiers et de ceux qu'il a vaild'Arna nid :1e jé-
suite le Tellier en lit des exlrails, dont ma-
Coignard, 1. vol. in-i".

dame de Maintenon lisait tous les soirs quel- OEuvres de saint Léon le Grand, augmen-
que fhose à Louis XIV pendant lesd Tnières tées, corrigées et éclaircies par des noies.
anné.;> de sa vie. Le monarque y trouva des Par le P. P.isquier Quesnel, parisien, prêtre
motifs nouveaux de ne pas se repentir des de la congreg ition de l'Oratoire. A Paris
elîorls qu'il avait faits pour ab^ittre celle chez Jean-Baptiste Coignard, 2. vol. in-i°.
secte naissante. Quesnel remis en liberté Les notes du P. Quesnel sur les ouvrages
s'enfuiten Hollande, d'où il décocha (juel- de saint Léon le Grand lurent condamnées
ques brochures contre l'archevêque de Ma- à Rome, le 22 juin 1670.
lines, un des plus sages cl des |ilus zélés Quesnel écrivait à Aiagliabechi le 30 avril
prélats qu'eût alors l Fglise catlio ique. Ce- 1677 « On m'a envoyé plusieurs mémoires
:

pendant dès 15 octobre de celte année,


le de Rome des cho es que l'on a trouvées
Foresla de Cologne, evéque d'Api, proscrivit mauvaises dans le Saint Léon que j'ai lait
les lic/lexions murales. L'année suivante, on imprimer; mais pour vous dire la vérité,
dénonça l'auteur au public comme un hé- tout cela est bien mince et n'est guère capa-
rétique et comme séditieux. H était eifecti- ble de me l'aire peur. M. le cardinal Barberin
vemeiil l'un et l'autre. Le 1'. Quesnel se dé- m'a fait la grâce de m'envoyer des t-rtn'^e lec-
fendit; mais ses apologies n'empêchèrent pas tiones sur les ouvrages de ce Père, et Son
que ses Réflexions morales ne fussent con- Eminencc me témoigne bien de la bonté. »
damnées par les deux puissances, à diverses l'A le 7 mai de la même année « J'ai :

époques, et en dernier lieu solenn» llement même été obligé à répondre à plusieurs ob-
analhèmalisées parla constitution Uuigeni- servations que M. le cardinal Barberin
tus, publiée à Rome le 8 septembre 1713, sur doyen du sacré collège, m'a fait la grâce de
les instances de Louis XIV. Celte bulle fut m'envoyer sur mon ouvrage de saint Léon.
accepiée, le 21 janvier 1714, par les évéques 11y en a de Mgr Suarès, d'autres de Mgt
assemblés à Pans, enregistrée en Sorbonne l'archevêque de Rozzane, et d'autres euDu
le o mars et reçue ensuite par le corps épi- d'un prêtre de l'Oratoire de Saint-Philippe,
S(0pal, à l'exception de (juclques évéques nommé le P. Marquez. L'honneur que l'ou
fi aurais qui en appelèrent au t'ulur concile. m'a fait de me
mettre dans VIndice de Rome
Uc ce nombre était le cardinal de Noailles, m'a attiré ta conuaissance de cette Eminence
qui daus U
suite abandonna le parti avec qui me témoigne beaucoup de bouté, et m'a
783 DICTIONNAIKE DES JANSENISTES. 784

envoyé beaucoup de diverses leçons [v:iriœ de l'auteur; celui de Schlstrale fut publié
iectioiies) pour corriger ou pluiôl pourcon- d,"ins launée même où l'édition des œuvres
iinner les corrections que j' li faies d.iii-, le do saint Léon eut é'é mise à \'index.
texte de suint Léon. « Corrcspon. iné .île dû
Mabilloii, elc, avec l'Itnlic ,
DoGMiîS de la disciidine et de la morale de
publiée par
l'Eglise. 1676.
M. Valéry, tom. 111, pp. ikO, -IV*.
Le P. Lupus, religieux aiigustin, dont le Quesnel y renouvelle l'hérésie des doux
témoignage n est pas suspect au parti, n'a qui n'en font qu'un. Voyez Arsaulo
cliei's

pas craint de dire dans son ouvrage sur les [Antoine]


Apiiellaiions, dédié à Innocent XI, jueOues-
Lettre à un député du second ordre.
oel dans sou livre parle de l'autorie du
sainl-sioge, comme en ont parlé Calvin , Le Quesnel prétend prouver dan>i celle
P.
Marc-Antoine do Dominis. et les autres en- lettre que le jansénisme est une illusion et
nemis (5=! la iîrima'jlé du pape. un f.mtôme. Nous réfuterons ici cette pré-
Le P. Chii-iieu Lupus était né à Ypres tention par un autre écrit qu'on a trouva
en 1612, et iiarul montrer, pendant quelque dans ses papiers.
temps, une certaine propension pour le jan- C'est la lettre que les chefs du parti com-
sénisme ; ma s il abandonna ce parti et inou- posèrent en commu:> en 168'»-, et qui fut
rul bon catl.olijue, eu 1681, à Louvain, oii adressée à M. Da aux, plénipotentiaire de
il avait été professeur. Son Traité des Appels France à Rats' Oi'ne, pour se faire com-
ou saint sicije est en latin, in-l", et dirigé prendre dans la trêve qui fut laite avec l'Es-
contre (juesiiel. Dans cet ouvrage, l'auteur pagne, après le siège de Luxembourg. Elle
réftite d'îivance la triste compilation du f i- commençait par ces termes Monseigneur, :

meux Fébronius (Honheim); il y prouve le pouvoir si ample, elc. Et elle es' signée,
le droit d'appeler au pape, par la nature vos très-himblfs et très-oi élisants sirvileurs,
de sa primauté et par l'histoire ccclé-ias- les disciples de sa ni Augis in. C tte pièce
tique. existe cmoro aujourd iiui. Elle fit trouvée
R;en n'égale l'emportement avec lequel le en original parmi les papiers du Père Ques-
P. Quesnel éclata contre le décret de Rome, nel, quand il lut arrête à B uxelles; et on
do;it il prétendait donner l'idée la plus l'a insérée tout entière dans le procès de ce
atroce, dans une espèce d'analyse suivie qu'il Père (piig. 236) , imprime par l'o'dre de
eu fit. Scliin lui, ce n'e^t pas un décret M. larcbevéque de Maiines en 17('4. Aussi
émané d un tril)unal respectable C'est un
: le Pèro Qu snel n'a-l-il eu gar.le de la trai-
li'ielle diffamatoire, contraire à la loi de Dieu ter de suppioitio'i et d caloinnic. Il savait

et aux bonnes mœurs, plein d'impostures et de qu'on était en état de rouver le fait. Il se
i

faussetés. ... C'est une entreprise schismutl- conleule de dire dans VA'ialomie de In Sen-
que, une erreur plus quintolérnb'e, (ju .ne tence de M. de Mnliiies, qu'on n'iivait jamais
congrégation tdle q te Ctlle de iinquisilion eu dessein de publier citle lettre (|ue ce ;

ait enirepiis de condamner et de défendre les n'est dans le fond qu'une pure badinerie q li
avis salutaires de la sainte Vierge. C'est une n'a jamais été faite que pour se divertir. Es.,
insolence insupportable, qu'un" conirégation pèce de justilic atioii aussi singulière que la
de moines présidée par un c'erc habillé de pièce même qu'il prétend excuser
rouge ait la hardiesse de proscrire des livres Dans cet insolent écrit les disciples de
approuvés pur des évêqaes. C'est un attentat sai t Avqnslin marquent à .M. Davaux les
nouveau, un renversement horrible, qu'un pe- huit conditions so's les iuelles ils souhaitent

til moine appelé inquisiteur se donne une d'élro compris dan< la trêve générale. La
parei'le hardiesse, etc. première est qu'il 1. ur s ra periiiis de se
C'est dans ce même esprit de rébellion que juslilier par de bonnes apo ogies. La
Quesnel accueillit le décret de lii congréga- deuxième, que Sa Majesté sera suppl ée de
tion de Vlndrx contre son travail sur les faire cesser lesvoiis de fait et l'usage des
œuvres de ^aint Léon. Il écrivit au [)ape lelires de cachet, qui décrient sa justice. La
Innoieut XI et au cardinal Cibo des lett' es Iroisième, qu'il leur accordera une amnistie
où il protestait avec une irrespectueuse li- générale. Li quatrième, que les disciples de
b''rté contre ce qu'il ap -elait l'injustiie a>ec saint Augustin ne lui deiu.inderout jamais
laquelle on avait mis sou rnvrage à \'i/idex; aucun hé élice. La cinquième, qu'ils tra-
et lorsqu'il eut ;ippris, par un coi re>-poiidant vailleront à convertir les hérétiques p.ir de
qu'il avait à Rome, que Schelstr^ite et Lupus bons livres qu'ils compo-eroni. L.i sixième,
avaient été charges de le réfuter. Il liit dans qu'ils soutiendront de toutes li urs forces la
une lettre : Le déi.re< rfe l'indice n'est dune grâce de Jesus-Clirist précitée par saint
,

pas capable de réparer le tort qu'ils préten- Paul et expl quée par saint .Vugustin. La
dent avoir reçu de mol, et il faut qu'ils louent septième, qu'ils s'opposeront au cours de la
des bravjs pour me battre et m'assassiner ! mauvaise doctrine. L;i huitième, que Sa
// ne leur est guère honorable d'être réduits à Majesté leur permeiira de se b.en défendre,
armer contre moi un bon Flamand ijui n'est cl qu'elle s'obligera à punir leurs calomnia-
pas le plus terrible homme du monde J'at- teurs.
tendrai le loup (le Père Lupus dont il vient Telle est la lettre que les jansénistes écri-
d'être question), et j'espère faire si bien, qu'il virent en commun, et qui prouve, avec la
ne memangera pas. Le livre du Père Lupus dernière évidence, qu'ils font un corps et uii
parut en 1681, peu de temps avant la mort corps considérable ,
qui veut marcher de
7C5 QUE QUE 786

pair avec les léles couronnées ; qui prétend vain et de Douai, dont il vient d'être ques-
tryiler avec son roi, et qui ose proposer les tion cette censure fut attaquée dans les
,

conditions auxquelles ils offrent d'entrer .Mémoires importants dont il s'agit ici; mais
d iiis une trêve générale. la faculté ne laissa pas ces Mémoires sans
flétrissure elle lendit contre eus un juge-
:

Traditiox de l'Edlise romaine sur la préiifs-


ment doctrinal et les censuia le 4 juin 1696.
tinalion chs saints et sur la grâce efficace. Les jansénistes, de leur côté, ne restèrent
Cologne, 168". pas dans le silence ils uhlièrent un autre
:
i

Celle tradition prétendue romaine est l'ou- libille ayant p'iur titre Suiiedes Méoiuires
:

vrage de Ques e', comme on l'apprend [lar le impartants, et un autre intitulé Avis à la :

procès fait à ce Père (page 4-90, Cuits r Qties- faculté de théologie de Douai, etc., qu'on dit
riel.), et comme le témoigne l'auteur de é;re aussi du P, Quesnel. Voyez Ar.nalld [le
l'Examen ihéol'Kjiqne. faux), Gilbert
Le troisième lome contient plusieurs er- Histoire abrérjée de la Vie et des ouvrages d$
reurs sur la grâce 1° on y rcjetie la grâce
:
M. Arnauld. Cologne, 1695, in-12 de 296
suffisanle. On y dit quo t'est un monstre
pages; Liège, 1697, inl2 de 373 pagis.
et un munstre il'errcur, et non pas une
grâce de Jésus-Christ 2" on y soutien! que
;
Si Vie de M. Arnauld était éeiite avec
la
i'eflicace est nécessitanle; 3° on y jiisiiD.' la fidélité,on la pourrait lire avec fruit. Ce
proposiiioii lie M. Arnauld sur sain Pierre... qu'on y \ errait de son orgueil, de ses em-
On y l'apologie des cinq [iropo^ilions.
fait portements de ses erwurs,de ses calom-
,

Voici com
lie l'auleur parle dans la p.Tge nies, de ses inlrgues, de son o'iiniàtn té
335 Ceîxd à qui ta grâce efficace manque, ne
: dans riiérésie, donnerait à coup sûr un juste
peut acciimplir le commande i.ent, il ne lui est éloiu;nement pour sa personne pour ses ,

pas possiLte de l'accomplir. Adieu, grâce dite écrits et pour ses sectateurs. .Mais l'Histcire
aux pécheurs, dit Ouesncl dans la mi-
le P. dout s'ag:t ici est dans un goût tout op-
il

nute d'une de ses letires, où il tourne en ri- posé : c'est un panégyrique continuel do la
dicule la grâce sufïlsaute, adieu grâce néces- criuiinelie conduite et des pernicieux écrits
saire pour pécher ; adieu grâre qui n'a jamais de ce novateur; et dès lors on ne peut nas
aucun effet, et qui ne sert qu'à rendre l'homine plus la laisser entre les mains des fidèLs
criminel et condamnnlile; adieu adieu, mis que la vie de Calvin qui serait écrite par ua
adieu sans regret : car vous ne servez de rien zélé calv.niste, pour la défense de la religion
aux réprouvée, et les élus n'ont que faire de prétendue ref >rmée.
vous, contents de leur patrimoine, qui est la Ainauid mourut le 8 d'août 1694. Non-
grâce toute-puissante duSauienr. Vous ne seuleuienl il ne s'est point reconnu à la
faites jamais de bien, et vous faites toujours mori mais il a même craint de paraître
,

du mal. Allez vous promener. Causa Ques- alors revenir à rési|iiscence. C'est pourquoi
neiliana, [lage i91. dans son testa ent il s'exprime ainsi Je :

Le P. Quesnel, dans ce livre de la Tradi- veux prévenir les faux bruits qu'il est aisé de
tion de l Eglise romaine, ('[ahMl lui même, prévoir que la calomnie pourra répanire
,
comme un principe inconlestatile, que tout soit en me traitant 'hérétique in< rt dans son
jugement dogmaiiquc (iu saint-siégc accepté erreur, soit en supposant- que c'est me faire
par quelques égl ses arliculières doit passer
i grâce que de crone pieusem nt que je me serai
pour un ciinsenlernent général et doit être recnnu av :nt que de mowir.
censé le jugement de l'Eglise entière, si les Le fameux abl'é de la Trap e, écrivant
autres Eglises demeurent dans le silence. sur cette mort à M. l'abbé Ne i.:?, se servit
Tom. J, pag. 217. de ces t rmes remarquables Kr.fin voilà•

Apologie historique de deux emmures de


M Arnauld mon : aprîs aV'nr poussé .tu
carrière aussi loin qu'il a pu, l a fallu qu'elle
l'université de /louai, par M. Genj, huchc' se soit terminée. Quoi qu'on en dise, voilà
lier en théologie, 1688. Cologne, i/i-12, 4-79
bien des questions finies. Son érud tinn et son
pages.
autorité étaient d'un grand puids dans le
L'ouvrage dont il s'agit a été censuré par parti : heureux qui n'en a point d'autre que
un décret de ^uni^crsilé de Douai, en 1()90, celui de Jésus-Christ et qui mettant à peirt
,

et condamné par le pape Iirocent \ll, le 8 tout ce qui pourrait l'en séparer ou l'en dis-
mai 1(J'J7. Le P. Que<nel en est l'auteur, et traire, même pour un moment,
s'y atCacht
le nom de Gery n'e^t qu'un n^m supposé. avec tant de fermeté, que ritn ne suit capable
Cette entreprise de Quesnel pour gagner de l'en di'prendre.
l'université de Douai fui, (o.nme l'i n voit, Nous av ns assez parlé d'Arnauld dans
assez niallieareuse : cepeud,nU il encore
fit d'autres articles. surtout dans celui de \' Apo-
dans la suite de nouvelles tentativesmais , logie d Jansénias et celui de la l'réi/uente
elles ne lui réussirent pas mieux. Voyez ci- Communion. Mais pour réjiondre aux épita-
après. plies et aux éloges en vers qu'on lit à la fia

Mémoires importants pour de Vif stoire abrégée, nous ailoiis donner ici
servir à l'histoire
de la faculté de théologie de Douai, etc. un portrait fidèle de ce docteur, si tant est
1695. qu'on puis e encore l'apfieler docteur, après
qu'il a été chassé de la faculté «t de la Sor-
La faruHé de théologie de Douai ayant bonne à cause de se» erreurs e* de ses lié-
ensuré l'Apologie des deux censures de Lou- résics.
.

7*7 DICTIONNWRE DES JANSENISTES. 788

Hic jacel leur Nec unqiiam : rscuiabo omnes


fateri
Antonius Arnaldug : jitstos mandata semper observare posse , quem-
Vir inâole prœfervidus, prœceps tngenio, ndmodum homines visu prœdili in tenebris
Moribus anceps, ut doctrina : videre possunt ob intcrnam videndi polesta-
Novœ in Gidliis autor sectœ, vel fautor, tem.
Augustini discipulus Balavi, non Afri ;
,
DÉFENSE des deux brefs 'd'Innocent XII aux
Junsenianus fama, re Cahinianus, évéques de Flandre. 1697. Sous le pseudo-
Molinœ hoslis, œmitlus Mulinœi, prœcursor nyme de l'abbé du Manoir.
[ Molinosi.
Histoire du Formulaire qu'on a fait siqner en
Gratiœ Chrùti ostenlalor
France, et de la paix que le pape Clément
Vt irritnm redderrt Christi mortem.
IX a rendue à celte Eglise en 1688. 1698,
Evanyelium vertit, ut percerteret :
in-12.
Ecclesiam dum reformare vult, pêne defor
[ mavit : Histoire abrégée de la paix de l'Eglise.
Bicipitem. fecil, ut faceret aceplialam. Mons, P. Marteau, 1G98, in-12.
Pontificcs quosdnm laudavit magnifiée ,
Le grand objet de es histoires schismnti-
Ut aliis liberius nudediceret. ques est d'imposer au public en lui persua-
Scripsit, vei exscripsit multa, de suo ferme dant que le pape Clément IX avait conseiili
nihil, que les quatre évéques (savoir d'Aîel, de
:
[

Prœler unam, illœsa charitate, conviciandi Pamiers, d'Angers et de Beauvais) distin-


arlein, guassent dans leurs n and^ments le fait d'a-
[

Methodo geomelrica demonslratam; vec le droit; et à i'é2:ard du fait, qu'ils s'en


Magnus convicicndi Magisicr, tinssent au silence respectueux. Mais rien
Major calumniandi n'est plus faux : et pour s'en convaincre, il
ne faut que lire le bref du pape aux évéques
Tarn veritatis contemptor, quam affeclator médiat urs. Sa Sainteté y paraît entièrement
[severitatis, persuadée de la parfaite et entière obéi<S'inre
Censor novtisl des quatre évéques, et de Ifur sincérit' dans ta
Mollem vitœ cullum amans in sui;;; asperum signiitxire du Fornntlaire, sans exception et
[ in ulirtiis. sr:ns restriction. Voyez ci-après la Paix de
Sub simplicitalis ïarvn sec^nns fullnr; Clément IX, et l'arlicie Arnalld (Henri).
Modesliœ vélo pertinaciatn nhtegens;
Nullius p'itiens potcstalis, nulti porcins La paix de Clément IX, ou démonslratiori
des deux faussetés capitales avancées dans
Niii quœ rebelli parceret.
l'Histoire des cinq propositions contre la
Solitarius secessu , arcanis comtnerciis in foi des disciples di- saint Augustin et la sin-
[aula totus; cérité des quatre évéques, avec l'histoire de
Non minus coronœ inimiciis, giuim tiarœ, leur accommodement , et jilusieurs pièces
Lucis mcluens, lenebris cunfisus; justificatives et historiques. Deux vol. in-12.
Exul tibi ue, vel in palria; A Chambéry, chez Jean-Bcptiste Giraud,
Tilavit f'iga carcerem, meritus œternum. 1701. C'esl-à-dire à Brus< lies.

Ita ohiit. 1° L'ouvrage contre lequel on s'inscrit ici


Extra Gnilicam (1) Martem GnIUrum, en faux avec tant de hauteur, est VHisloire
Intra Ecclesiam, hœresim spimiis. des cinq propositions de Jansénius, donnée
au public par M. Dumas, docteur de Sor-
Causa Arnaldina seu Antonius Armddus a bonne et conseiller clerc au parlement de
calumniis vindicatus. Bevertimini ail j.idi-
Paris. On a fait plusieurs éditions de son ou-
ciutu.Dan. xiii. 1097.
vrage, et c'est, de l'aveu de toutes les per-
Ce livre, qui est du P. Quosnol lui-même, sonnes équitables, une histoire exacte et fi-
et qui est une violente apologie de M. Ar- dèle de tout ce qui s'est piissé et de tout ce
nauld et de toutes ses erreurs, a été con- qui s'est écrit au sujet de cette importante
damné par le jjape innocent XII en lii99. affaire; histoire qui ne renferme aucun fait
(Jn y trouve (pige 119) la seconde des contre lequel l'un et l'autre parti puisse jus-
cinq proposilions de Jansénius : Gratia nun- tement se récrier; histoire sincère, qui ne
quam en effeclu caret ad quem a Deo ordi- dissiniuli' ou n'affaiblil rien de tout ce que
natw les principaux écrivains de l'un et de l'autre
A la page lOV, l'auteur y débite cette pro- ont avanré; qui n'y mêle aucun fait étran-
position blasphématoire cl si souven! con- ger au sujet, rien enfin qui marque de la pré-
damnée : Je ne refuserai jamais d'avouer que vention ou qui a t l'air de parti.ilité.
tous les justfs peuvent toujou'S observer les 2° Celui qui s'insciit en faux contre l'his-
commandements de Dieu lors mémr qu'ils , to re de M. Dumas est le P. Quesnel lui-
manquent de la g>dce efficace, de la même ma- même qui, dans cet écrit comme dans ses
nière que les hommes qui ont de bons ynix autres ouvrages, paie d'injure* et d'audace
peuvent voir, lor::rju'ils sont dans les ténè- bien plus que de raisons. Il n'est point d'ar-
bres, en vertu de la puissance intérieure qu'ils tifice, point de paralogisme et de mensonge
ont de voir. \'oici les leraies mêmes de l'au- qu'il ue mette en œuvre pour s'autoriser par

(1) Jansenii opo^ adversiis reges Gatliae.


789 QUE QUE 790

l'école de saint Thomas et pour faire illusion de les traiter comme des déserteurs. Il sou-
aux ignorants en leur faisant croire que les tient (page 36) que c'est dégrader la raison
jansénistes n'ont point d'autres sentiments humaine que de vouloir imposer à un homme
sur la grâce que ceux des Ihomistes, «luoi- éclaire le,joug d'une créance aveugle à l'égard
que le P. Ferrior ail si bien fait sentir les d'un autre homme, dont la raison est aussi
dix-neuf différences essentiilles qu'il y a en- capable et peut-être plus capable de se trom-
tre les uns et les autres. Jansénius se van- per que la sienne.
tait souvent qu'il saurait bien rendre ses Tournant ensuite le discours sur le cardi-
adversaires se ni-pélagiens, malgré qu'ils en nal de Noailles : Ne nous flattons point, dit-
eussent el en dépit d'eux-mêmes Velint, : il. En matii're de raisonnement la mitre et la

nolint, fnciam itlos semipelagianos. Le P. crosse n'y font rien. Une raison croisée et
Quesnel veut de même rendre les lliomistes mitrée est toujours une raison humaine su-
jansénistes malgré eux : Velinl, nolint, fa- jette à se tromper, et d'autant plus que la mi-
ciam illos jansen stas. tre et la crosse nous engagent à tant d'occupa-
3' Al'occasion de l;> prétendue paix dont tions différentes que souvent nous n'avons pas
il est ici question (Voyez, ci-dessus immédia- le temps d'étudier. C'esl ainsi que ce nova-
tement), il est bnn de r.ippeler le souvenir teur veut donner le change aux catholiques.
d'une fourberie des jansénistes. Ces mes- l^st-ii donc ici question si un évéque, si dix
sieurs se servant (dit M. Dumas) du crédit ou vingt peuvent se tromper? Tout le monde
qu'ils avaient auprès des ministres, leur ne convient-il pas qu'ils le peuvent? Il s'a-
persuadèrent de faire frapper une médaille git de savoir si tout le corps épiscopal uni à
sur une paix si glorieuse à Sa I^îajesté. Ils son chef, qui est le pape, peut se tromper en
fournirent le dessin de la médaille, et il fut prononçanl sur un lait di.gmalique. C'est là
exécuté. ce que nienl tous les catholiques, etce qu'on
D'un côté étaient la figure et le nom du ne peut avancer sans renverser tous les fon-
roi; de l'autre on y voyait sur uti autel uu dements de la religion.
livre ou\er(, et sur le liire les clef^ de saint
Priùbes chrétiennes en forme de méditations
Pierre avec le sce[i(re el la main de justice
sur tous les mystères de Noire-Seigneur,
du roi passés en sautoir au-dessus d? ; ut 1
de la sainte Vierge, et sur les dimanches et
cela un Saint-Esprit rayonnant, avec ces
les fêtes de l'année. Paris, 1695.
mots à l'entour : Gralia et pax a Deo; cl
ceux-ci dans l'exergue ; Ob nslitutam Ec' Les partisans de Quesnel ont fait faire
clesim concordiam. grand nombre d'éditions de ce livre. Dans
Le nonce s'en plnignit au roi. Sa Majes'é les prières sur la fête de saint Bernard, il in-

le mena dans la chambre du conseil, où les


sinue l'hérésie de la décadence el de la vieiN
lcs.se de l'Eglise, et il fait nn magnifiquti
ministres étalent alors assemblés, el leur
demanda en sa présence aui d'entre eux éloge des religieuses de Port-Royal, ouver-
avait fait frapper la médaille. Quand ils eu- temeni révoltées contre les deux puissances.
rent vu ce que c'étai;, ils déclarèrent tous Cet ouvrage se reconnaîtra aisément à cette
qu'ils n'y avaient point de part, eî qu'ils es- façon singulière de commencer // est donc
:

timaient que c'était une conlravenlion à la vrai, 6 mon Dieu, etc.


parole qu'avaient donnée les jansénistes de ou Exercice de piété
Jési s- Christ ;)''ni/en<,
ne faire aucun éclat sur cet acioinmode- pour temps du carême et pour une re-
le
ment. Là-dessus le roi fit donner ordre au traite de dix jours , avec des réfle.rions sur
sieur Varin de rompre le coin, afin qu'il ne les sept psaumes de la pénitence, sur la
fût plus lire aucune df ces méiiailles. Journée chrétienne, etc. Paris, 1697.
Depuis ce temps, l'Académie ries inscrip-
tions, dans ses recueils, a change cette mé- Joun Év ANGÉLIQUE, OU trois cent soixante^
daille el y a mis simplement pour légende : six vérités, tirées de le morale du Nouveau
Hestituia Ecclesm Galliranœ concordia. Elle Testament, etc., pour serrir de sujet de mé-
a aussi changé, dans l'édition de 172!, l'ex- dilation chaque jour de l'année; recueillies
pliralion qu'elle avait donnée du sujet de par un abbé régulier de l'ordre de Saint-
celle médaille dans l'édition de 1702. C'est Augustin, puur l'usage de ses religieux.
de quoi se plaint amèrement le g;:zctier jan- Liège, 1C99.
séniste dans sa feuille du 7 octobre 1729. Dès la troisième page on trouve celte pro-
LETrnis d'un évé<iue à tin évé(/ne, ou consul- position condamnée dans Quesnel // n'y a
:

tation sur le fameux cas de conscience, de bonnes œuvres que celles ijue l'homme rap-
170'j, in-12 de 139 pages. porte à Dieu par la charité.
\ la p;i):e 310, un iil celle proposition
Quand lo cardinal de Noailles eut con- fausse et injurieuse à l'Eglise, que les fidèles
damné, en 1703, la décision du fameux cas
doi\enl lire l'Ecriiure sainte tout entière et
do con»cience, et que les docteurs i\m l'a-
dans toutes ses parties.
vaienl signée se furent pres(]ue tous rélractés,
Ce livre fui défendu par Mgr l'évéque de
le P. Quesnel fit paraître cette lettre. 11
y Marseille, en 171i, sous peine d'excommu-
traite ces docteurs àefoutiies, de lâches, lï'hy-
nication encourue ipso facto.
porrite», de parjures scandalrur, qui sacri-
fient leur conscience à des vues humaines, il CoNDi ITE chrétienne touchant la confession
dit (lue puisqu'ils l'avaicul reconnu pour et la communion. Paris, Josset.

leur chef eu signant le cas, ilétait en droit Les approbations, datées de 1675, ont été
.

DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 792

"Jonnees par de bons jansénistes, M^rdeBu- Fnsteren. exige de lui une réparation
Il

zinviil, 6viM]iie de Beauvais, les docteurs d'honneur, et dans tout le cours de la lel-
Meili Blanipignon el Grojn. Nous connais-
,
tie, il lui parle avec la hardiesse et l'inso-
sons l'édition de 1720, qui est la huitième. lence d'un criminel nouvellement échappé
des mains de la justice, et tout fier de sa
jÎLÉv ATio.NS à Jésus-Clirisl sur sa passion et
liberté et de l'indépendance qu'il s'est procu-
sur sa mort. 1688 rée.
Idée du <:acerdore et du sacrifice de Jésus-
Christ, tvec qnel(iiies éclaircissements et
Lettre au roi. Liège , 170i.
une ex. liralion des prières de la messe. Les émissaires du P. Quesnel répandiraint
Paris, 11)88. cette lettre avec profusion dans Paris. Ce
novateur y assure Sa Majesté de son inna-
Analyse des Proverbes et de V E cclésiasteA&^i cence et de celle du sieur >\illart. Mais
Le BONHEun de la mort chrétienne. Retraite celte protestation fut fort inutile à tous les
de huit jours. A Paris, 1693, in-12. deux. Louis XIV connaissait le génie el le
Los évangiles et l'S épilres qui s'y trou- si} le des h."rétiques et ne se laissa point
,

vent pi.ur cliaque jour de la retraite sont tromper par l'hypocrisie. Les honnêtes gens
toutes de la tiaduciion de Mons. n'en fure.it pas non plus fort touchés. On
ne put se persuader qu'il fût permis à un
Exercices de piété pour le renouvellement prêtre de sortir de l'Eglise par le schisme et
annuel des trois consécrations du ba/itéme, l'hérésie ; de se soustraire à l'obéissance du
de la l'Vnfession religieuse et du sacerdoce. roi p.ir la rébel ion ; de recevoir et d'écrire
Par:s, 109't. des lettres injurieuses aux deux couronnes,
On reconnaît ici les maximes de l'abbé de de Fran- e et d'Espagne ; de soulever les
Saint-Cyran, qne personne n'a peut-être fldèles contre le souverain pontife ; de dé-
plus fidè'enienl suivies que Quesnel. chirer la réputation d'un grand archevêque
(de Malines) ()ui en l'emprisonnant n'avait
Li FOI et l'innocence du clergé de Hollande
fait qu'exécuter les ordres des doux rois,
défendues contre un libelle diffamatoire iti-
et de calomnier enfin avec une fureur incon-
tilulé Mémoire louchant le progrès du
:
cevable tous ceux qu'il croyait fortement
jnnseninie en Hollande. Delft, Henri Van-
at'achés à l'Eglise.
Rhin, 1700.
Pul'lié sous le nom de M. Dubois, prêtre à Motif de droitdu révérend Père Quesnel, di'
Delft. Quesue\ l'a reconnu lui-même pour visé en deux parties, etc. 170i, in-12, 293
tien dans \' Analomie de la sentence portée payes.
contre lui (pjige 109). Anatomie de la sentence de M. Varcheviqna
)l y soutient de toutes ses forces, page 26, le Malines c< ntre le P. Quesnel, où l'on
que le jansénisme est un fanlôme. Je le dis découvre les injustices et Us nullités fondées
encore une fois, s'écrie-l-il, te jansénisme sur les calomnies et les artifices de son
consiste dans l'erreur des cinq propositions. fiscal, et sur les défauts essentiels delà pro-
Et comme il n'y a personne dans l'Eglise qui cédure. 1705, 2(i4- pages, in-12, sans nom
les soutiinne, la S'Cte du jansénisme est «ne de ville ni d'auteur.
chimère; un janséni'te est un fanlômeque l'on Le Père Quesnel ayant été arrêté dans les
dit qui apparaît partout, et que personne n'a Pays-Bas, son procès lui fut fait dans toutes
encore rencontré. les foinies, et une sentence fut portée contra
Uiins les pages 109 et 110, il débite sans lui à Bruxelles, le 10 novembre I70i, par
détour ces erreurs condamnées La doctrine :
M. l'archevêque de Malines, Humbert-Guil-
qui enseigne que Dieu veut sauver tous les laume de Precipiano.
h' mm s, a été la doctrine de lous les héréti- C'est contre celte sentence qu'il s'élère
qui's...Tous les hommes n'ont pas la grâce né
dans le libelle dont nous parlons. Il emploie
cessait e pour leur salut.
toute la force de son esprit et toute son éru-
Lettre au P. de la Chaise, confesseur du dition pour défendre et pour jusliller ses
rot, in-12, 00 pages. erreurs et ses excès. Il reconnaît lui-même
dans cette audacieuse apologie qne les prin-
Ce sont ici les plus sanglants reproches,
ci|iaux chefs, dont on prétendait l'avoir
les plaintes les plus vives et les plus anières
convaincu, étaient, 1° d'avoir fait entrer
que l'oii fait au confesseur du roi. Le P.
partout dans ses écrits les hérésies ensei-
Quesnel lui impute tous les prétendus mau-
gnées par Jnnsénius et proscrites par l'E-
vais traitements qu'ont soufferts ses ;imis. On
glise d'avoir refusé de souscrire simple,
-1'
ne manque pas d'y faire à l'ordinaire un
;

ment formule doctrinale prescrite dans


la
magnifique éloee de ce que les novateurs
l'assemblée générale de l'Oratoire de France,
appellent dans leur langage les martyrs de
quoiqu'il en fût sollicité et pressé avec in-
la vérité.
stance par SCS supérieurs; refus dont la rai-
Lettre M. Van Fusieren, vicaire (jénéral
à son principale était que cette formule con-
de l'archevêque de Malines, du 5 dé-
M. tenait !a ce.udamnalion de Jansénius et de
cembre 1703, in-12, 53 pages. Biïus 3* de s'être enfui de France en 1685,
;

Le P. Quesnel se d'abord lui-même


félicite et du lieu de sa retraite (qui fut d'abord les
sur Min évasion des prisons de Bruxelles. Il Pays-Bas, ensuite la Hollande) d'avoir rem-
redemande ensuite ses papiers à M. Van pli le monde de ses livres héréliques ^'d'a- ;
795 QUE QUE 794

roir écrit d'une manière inilign* contre les auxquels, selon la coutume de la secte, il

papes, les évêques, les rois et leurs minis- attribue tout ce qui s'est fait contre lui.
tres, et de les avoir outragés saiis pudeur ;
5° d'avoir soutenu opiniàiréinent que le jan-
DÉSAVEU d'un libelle calomnieux attribué au
P. Quesnel dans la dernière instruction
sénisme n'èlait qu'un fantôme; 6" d'avoir
pastorale de M. l'arclievé(jue, duc de Cam-
fait des notes fort injurirusos contre le dé-
brai, 1709, in-12, 7(j pages.
cret de la sacrée congrégation du 22 juin
1676, par lequel ses disserlalioiis sur les Il avait paru nn libelle intitulé Lan- :

Suvres de saint Léon sont pruhibées ; 7° d'a- cienne hérésie des jésuites, rennuvelée dans un
voir approuvé, loué et répandu Ir-s écrils du mandement publié sous le nom de M. l'évéque
P. (îerberon, condamnés par le saiiil-siégo ; d'Arras, du 30 décembre 1G97, dénoncée à tous
8* d'avoir écrit que le temps de rendre jiislire les évéques de France. Ce libelle était incon-

à Jansénius, et de réparer le tort (ju'on lui testablement une production de la secte jan-
a fait, n'était pas encore arrivé "9" d'avoir sénieiuie , où les jésuiies et M. d'Arras
soutenu que plusieurs des propositions con- étaient extrêmement maltraités. .M. l'arche-
damnées dins Baïus renferinenl la vraie vêque de Cambrai , dans son Instruction
doctrine de saint Augustin 10° d'av.iir mis
;
pastorale sur le silence respectueux, cita ce
l'immaculée cinceplion de la Mér(! de Dieu libelle comme étant du P. Quesnel et c'est ;

au rang des opinions contraiies à la vérité, là ce qui a donné occasion au Désaveu dont
d'oij l'on peut tirer de porniciiusiîs tonsé- nous parlons
quences ; ll°il"avi)ir soutenu assez ouvcrle- Le P. Quesnel désavoue donc cet écrit et
menl l'opinion condatnnee des deux chefs assure qu'il n'en est pas l'auteur s'il s'en ;

de l'Eglise 12° de s'être fait, de sa propre


; é ait tenu là il n'y aurait rien à dire: mais
autorité, un oratoire domestique, el d"y avoir l'impudence est de vouloir faire passer ce
dit la messe quand il lui a plu ; 13' d'avoir même libelle pour l'ouvrage d'un jésuite
excité d'une manière sèilitiense le clerfïé qui a fait le janséniste, et qui a attaqué lui-
d'Hollande contre un décret de Clémenl XI, même les jésuites, afin d'avoir le plai«ir
par un écrit insolent, etc. d'attaquer en même temps .M. d'Arras. Cette
prétention estsi extravagante qu'ele ne peut
Idée générale du libelle publie en latin soiii: que deshonorer celui qui s'en sert pour sa
ce dire : Causa (Jucsne.liana, sive Moli- justiOcalion. D'ailleurs tout ce libelle ne
vum juris pro procuratore curiœ eccle- tend qu'à autoriser le silence respectueux.
siasticœ Meihllnicnsis, actore contra Pa- Réponse aux deux lettres de M. riirche~
trem Pas( has uni ',uesnel, Oi'alorii Bernl- léque de Cambrai. 1711, in-12 de 140 pages,
liani Gallia presti} terum, cit.iluni fugi-
'n
Le P. Quesnel est tou|ours le P. Quesnel
tivum, oi'i sont exposés les aitipcesel
lljy6,
Tous ses écrits, et celui-ci en particulier
les caomnies de ce libella, et les vulliles de
portent sur le front l'empreinte de l'erreur
la sentence de M. /'arc/ierifr/ue de Malines,
el du l'insolence.
Avec un Mémoire sur une ordonnance de
M. l'éiéqued'Apl, inséréedans lemotif, etc., Abrégé de la Morale de l'Evangile, ou Pen~
1705, in-12 de 138 pages. Le Mémoire en sées chrétiennes sur le texte des quatra
a 50. évaiiijélistes, pour en rendre la lecture et
la méilitation plu< faciles à ceux qui com-
Cet insolent libelle est une suite de celui mencent à ,?'(/ appliquer ; imprimé par ordre
qui est intitulé Anatomie de la sentence de
:
de M. l érêque de Chdlons, Lyon, Bari-
M. l archevêque de Matines, c\c. Dans l'un et tel, 1086, et puis à Paris et ailleurs.
dans l'autre ou voit paraîtrecetem|)ortpnient
et cette hauteur, qui font le caractère parti- C'est ici l'avant-coureur, l'annonce ou l'é-
culier lie ce presbjtérien. bauche dos quatre volumes in-H' que le
Dans la Préface, qa'ii appelle ri^ce^^aire ,
P. Quesnel a publiés ce n'était d'abord qu'un
;

il fait, page x, l'histoire de son évasion, et


vtdume in-12, qui fut bientôt suivi de deux
ce criminel écha|ipé des mains de la justice autres sur tout le reste du Nouveau Testa-
,

a le front de s'appliquer, pages \ii, xiii et ment.


1° Cet ouvrage est semé d'un bout à l'au-
XIV, ce que sailli Athanase, dans l'Apoloaie
qu'il a faite de sa fuite, repondait aii\ ariens tre du plus pur jansénisme. En voici quel-

qui la lui reprochaient. ques écliaiitilions, vers. 11 du 2'' chap. de


saint ."\laic. Quand Dieu veut sauver l'tlme,
Le corps de l'ouvrage est une i.eltre à un en tout lin:ps, en tout lieu, l'indubilalile effet
de ses amis. Après avoir consacré à l'hypo-
suit le vouloir d'un Dieu. Ce uni renferme en
crisie les pages 2, 3 et*, il se manifesle
deux lignes ces deux hérésies à la fois 1 Que :
dans la cinquième, et il avance, en parlant
la grâce est irrésistible; 2° que Dieu ne veut
de la sentence de M. l'archevêque de .Mali-
sauver que les seuls élus, v. li) du 12" chap.
ues et du livre qui en expl que les motifs,
de saint Marc. Motse et les prophètes sont
'^ue s' il y (ides monstres entre hs livres, comme
moris sans donner des enfants ù Dieu, n'auanl
ilyen a entre Ui animaux, on peut direque ce-
fuit que des enfants de crainte vers. 36 du ,
lui'ii en est un des plus extraordinaires qui
2o' cluip. des.iint Matthieu. Dieu ne récom-
aient paru dans le monde. pense que la cliarité, parce que la charité
Le reste de l'écrit est de la même vio.ence, seule hmire Dieu, etc.
et contre le prélat qui a porté la sentence, 2" Quoique ce premier ouvrage de Quesuel
«( contre ses ofOciers, et conire les jésuites, n'ait pas l'ail tant de bruit, il a été iiéan^
/: 5 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 796
iDoiii» condamné par constitution Uivye-
la son livre, et en particulier la doctrine cen-
nitut, avec les rMéiiies qualiQcatioDs et avec surée par M. le cardinal de Noailles dans
la même solennité que le second , qui a l'Exposition de la foi, etc.; c'est à cela qu'il
|jour titre : Le Nouveau Testament en fran- emploie les quatre derniers problèmes. Le
çais, avec des Réflexions morales sur chaque premier n'est que pour affirmer (non-seule-
verset. ment sans aucune preuve, mais contre
3" Les jansénistes ont voulu persuader au loute vraisemblance) que les jésuites sont
public que M. Félix de Vialard, évêque de les auteurs du Problème ecclésiaslii/ue fa- ,

Cliâlons, avait approuvé les Réflexions mo- meux libelle dont il a été parlé dans la no-
rales. C'est de leur part une imposture qui tiie biographique et dans les articles de
se trouve confondue par la déposition de Barcos et de Noailles.
Jacques Seneuze, imprimeur de M. de Via-
lard, laquelle fut mise entre les mains de
Le NoL'vEAi Testament en français, avec de*
M. Grossard, avocat du roi à Cliâlons, et Réflexions mohalks sur chaque verset.
qui est conçue en ces termes « La preinière
:
Pans, Pralard, 169.3.
impression du Nouveau Testament du Le P. Quesnel,dans ce fameux ouvrage, a
P. Ouesoel a été en 1671, chez Pralard, avec réuni, avec adresse et malignité, tous les
le privilège de Jacques Seneuze, imprimeur dogmes du jansénisme, non-seulement tous
de M. de Vialard, évéque de Cliâlons, et le les dogmes de spéculation, mais encore les
mandement de inondit seigneur de Vialard, dogmes de pratique.
du mois de novembre de ladite année 1671. Car il ne faut pas s'imaginer que le jansé-
Mais est h observer que pour lors le
l'I nisme ne soit qu'une doctrine erronée sur
P. Quesnel n'avait travaillé ((ue sur les qua- les matières abstraites de la grâce, sans in-
tre évangélistes, et même n'avait fait que flner en rien sur les mœurs ; jamais, au con»
•les Héllexioiis courtes sur cbaque verset, et traire, hérésie n'y eut un rapport plus es-
que mondit seigmur de Vialard y avait l'ait sentiel, plus immédiat et plus universel que
beaucoup de corrections, que l'on appelle celle-là. Le jansénisme ne donne pas seule-
des cartons en termes d'imprimerie. Et huit ment aitcinte à la foi, en détruisant un ar-
ans après il a paru un nouvel ouvrage du- ticle spéculatif de notre créance, il sape le
dit P. Quesnel, savoir :des Réflexions sur fondement de toute la morale, tant chré-
les Actes des apôli e.<, les Epiires el le reste du tienne que naturelle, en détruisant le libre
Nouveau Testament; lesijuelles Réflexions arbitre; parla il anéantit toutes les lois et
étaient fort courtes, el par versets, comme toutes les vertus, et il devient, pour ainsi
celles qui avaient paru d'abord sur les cvaii- dire, l'absolution générale donnée à tous les
géiiales. Mais M. Vialard n a jamais eu au- crimes et à tous les vices, et c'est là ce qui
cune connaissance de cette suite du Nouveau a rendu si pernicieux le livre des Réflexions
'feslamcnt, et bien moins de nouvelles ioi-
. morales.
pressions qui uni été faites depuis ce temps- Le jansénisme détruit le libre arbitre par
là, et lîiéuie augmentées de plus d'un tiers ce dogmecapital qui lui sert de base : qua
depuis son décès, quoique l'imprimeur y l'homme a pour principe de toutes ses ac-
ait toujours mis h^ mandement de M. de ^'i.i- tions un double instinct de plaisir, l'un pour
lard, et lis ait fiil passer comme imprimées le bien, l'autre pour le mal , lesquels le do-
par ordre dudil seigneur évr(iue. » minent tour à tour, sans qu'il soit jamais en
Le Dictionnaire île Moréri rie 1718 a donc son pouvoir, ni d'en éviter le sentiment, ni
grand tort df dire <iuc l'an 16'J.ï, le cardinal de s'empêcher d'y consentir, lorsqu'il en esl
de Noaillcs ayant trouvé que ce livre avait éié prévenu.
recommandé par son prédécesseur, en recom- C'est principalement ce dogme de Calvin,
mmdu la lecture. C'e^t confomlre étrange- adopté par Jansénius, tiui a fait appeler le
ment les objets. Le livre que recomman- calvinisme à juste titre, le renversement de la
dait 'I. le cardinal et lil les Réjlevions mo- morale: et c'est par là que l'une el l'autre
rales dans louie leur étendue , lesquelles hérésie est la source de tout ce qu'il y a de
avaient paru rn 169't, en i tomes in-S". Au plus abominable dans le quiélisme sensuel.
contraire le livre qu'avait ret-om'ianf/e M. de Par ce principe, le jansénisme fait de noire
Vialard n'elait (ju'un très-petit in-1'2, conte- Dieu un maître également insensé et cruel;
nant (le Irès-courles réilesions sur les qua- insensi' jusqu'à nous demander des choses
tre Evingiles. Mais sur cette matière le Mo- qu'il sait bien nous être impossibles, qu'il
réri esl rempli di- faussetés. Il paraît qu'il ne venl pas nous rendre possibles el par
,

n'a été fabriiiué que par un écrivain sus- conséquent qu'il ne peut pas réellement
pect, livré au jansénisme el gagé pour en vouloir que nous fissions. Cruel jus(|uà pu-
louer les partisans, el pour en adopter les nir par une éternité de supplices des ac-
mensonj^es. C'est Liien pis encore dans le tions que l'ennemi le plus outre et le plus
Supplément de l'abbé Goujet. barbare aurait honte de punir mc'me d'un
reproche.
Solution de divers problèmes très-importants
Par là le jansénisme nous apprend à re-
,

pour la paix de l'Eglise etc. Colo-


,
garder Dieu comme un trompeur, parce
gne, 1699, in-12 de IVl pages.
qu'au lieu de di.e comme il fait, qu'il a en-
,

Le P. Quc'^nel renouvelle ici toutes les er- voyé son Fils pour racheter les hommes, il
reurs que l'Kglise a si souvent proscrites devait dire, parlant même des fidèles, qu'il
dans les temps qui ont précédé la date de l'a envoyé pour les condamner ou pour ag»
707 QUE QUE 798

praver leur dninnation; de sorte quo s'il coup d'autres qui n'y sont pas rapportées.
doit porter l'un de ces deux titres, de san- Non content d'avoir répandu ce principe
l'ur ou d'eniiem: du genre iiuinain, c'est le
', dans tout son ouvrage, le P. Ouesnel avance
Utriiier qui li cniniendrait liien plus ju>-te-
i les propositions qui en <ont les conséquences
liieiil que le jiremier. naturelles et nécessaires.
Par ce même principe, la doctrine du jan- 1° De ce que la irrâce de Jésus-Christ est
sénisme vertus
est l'extiiicliiui de toutes les une opération lonle-puissanle de la volonté
tluMdo-çiques et morilles, de l'espérance et de de Dieu à laquelle on ne résiste jamais, il
la charité, de riiuniilité, de la contrition, des s'ensuit que Vus ceux qu'il veut sauver
voeux, de la prière, de l'obéissance à ré<ïnrd sont infailliblement sauvés. Et c'est l'asser-
des supérieurs, soit leui|iore!s, soit spiri- tion expresse du P. Ouesnel dans les propo-
tuels, etc.; de l'espéranc chrétienne, parce sitions :J0, 31, 33.
qu'elle ne peut être fondée en chacun de 2" De ce que la grâce de Jésus-Christ est
nous que sur l:i persuasion certaine qu'il une i.péralion de Dieu toute-puissante à la-
a que Jésus-Christ a voulu le sauver, qu'il quelle rien ne peut résister, il s'ensuit que
lui a rendu lu salut possible, persuasion noire liiire arTiitre n'a pas plus de part anx
que nul jaiiséiiislo ne saurait avoir sans fo- bonnes actions que nous faisons sons la
lie ; de la charité parce que, comme il ne
,
grâce, que n'en a eu l'huma ni lé de Jésus-Christ
peut y avo r d'espérance sans la fui, il ne à l'opération par laquelle D eu l'a unie au
peut non plus y avoir de ch.irité sans espé- Verbe ; pas plus que le C'rps du Sauveur
rance, t-omnient aimer Dieu ou Jésus- n'a Cil di- paît à l'opération par laquelle le
Clirisl si je doule que j'en sois aimé, qu'il Verbe le réunit à son âme en le ressusci-
m'ait voulu mettre en état de me sauver, tant; pas plus que les morts re-suscités ou
qu'il m'ait voulu tirer de la nécessité d'être les malades guéris par le Fils de Dieu ne
damné élernellen.ent? Sans cela, tout le bien coopéraient à leur guérison ou à 1 ur résur-
qu'il pourrait ui'avoir fait pour le temps rection que notre consentement à la grâce,
;

serait moins un elïet de son amour cjue de cl ce que nous appelons nos mérites, ne sont
sa haine pour moi , jjuisqu'il saurait bien que des dons de la pnre libcralit' de Dieu;
lui-même que tous ses dons ne pourraient que c'est lui seul qui fait en lious (out le
servir qu'à me rendre ulus malheureux pour bien; qu'il n'y a pas plus du nôtre dans les
toute l'eiernité. bonnes actions, que dans le niouvenient in-
Enfin, le jansénisme est un système thé - délibéré di' la grâce qui nous prévient; que
logique, suivant leiinel il est vrai de dire nous n'avons droit à la gloire du ciel que
avec Calvin, que l'Iiomme ne fait iiucune par une pure miséricorde de D;eu, c'est-à-
bonne œuvre sans un péclié; que to :lo ten- dire, qu'à l'égard des adul <s,non p'ns qu'à
tation nous rend coupables devant Dieu; l'égard des enfants qui meurent avec la
qu'il y a plus de péi'lié à la coinhaltie (]u'à seuil' grâce du baptême, la gloire du ciel
s'y lasser aller sans résistance; que Jésus- n'est point une couronne de justice ni une ,

Christ nous commande ou nous conseille de> récompense qui soii due aux mérites, mais
actes qui sont essentiellement par eus-mé- un don de la pure libéralité de Dieu.
ines de véritables péchés, etc. Toutes ces conséquences, qui sont autant
Ces païadoxcs et beaucoup d'autres non d hérésies de Calvin, le P. Ouesnel ne nous
moins liorriiiles qui en dépendent drvien- laisse point la peine de les tirer de son prin-
nent autant de vérités incontestables, dès cipe il les a tirées lui-même, ainsi qu'on le
:

qu'on pose pour principe le dogme (jui sert voit dansles propositions •il, d'2, 23, (i!).
de fondement à la théoiogie janséuitune et ,
3" De
ce que la grâce, sans laquelle on ne
qui est le plus souvent et le plus fortement peut rien pour le salut, est une inspiration
inculqué d.ius les Uéiiexions du P. Oucsnel. d'amour et une délectation, il s'ensuit :

Ce dogme est que la grâce aclucilc de \<.n premier lieu, que la cr.iinte des peines

Jésus-Christ, sans ia(|ueile il est de foi (ju'on de l'enfer, si elle est seule sans un acte de
ne peut rien faire du bon par rapport au sa- charité, n'est point un acte de vertu, ni un
lut éternel, est une grâce d'action qui nous mouvement du Saint-Ksprii ,
quoi qu'en ail
fait (aire le bien qu'elle mri eu notre pou- pu dire concile de Trente, puis^iue cetie
le
voir que c'est une o(iéi alion toute-puissante
; crainte n'est pas accompagnée de délecta-
de la volonté de Uien, par laqu-lle i^ fait en tion, que C(! n'est pas un amour, et qu'elle
nous inlaillibleiiieiit tout ce qu'il veut que ne procède pas d'un mouveinent d'amour.
nous fassions; opération qui se remi tou- Il s'ensuit en deuvième lieu qu'une telle
jours maitrcïse de notre cœur, et ijui est in- crainte ne peut pas seule ex;lure louie v -
séparable du consentement de notre volonté; loiile de peclier, comme l'a suppose le saint
que c'est une inspiration de l'amour divin, concile jiuisiiu'il n'y a que la grâce, ((u'un
,

une délectation cèles. e et toujours victo- mouvement du Saint-Esprit, (|ui puisse avoir
rieuse, ([ue le saint-Esprit réiiand dans nos cet clîei, et que, selon le I'. (Juesnel, la
lœu^^, etc. crainte n'est qu'un mouvement du la cupi-
de la grâce prise en général ex-
(>ette idée dité.
cluttoute grâce non ellicace, et c'est ce Il s'ensuit en troisième lieu que la don-
dogme capital du jansénisme (|ui se trouve leur et le repentir qui n'esi fonde que sur
exprimé en plusieurs manières dilTérentes celle crainte est une douleur ei un rep.'utir
par les vinj{t-ciDq premières propositions simule, i|ui fait du peiiitcnl un >r.ii liy[>o-
marquées dans lu bulle, sans parler da beau- critu, puisqu'il veut paraître peuiieiil aux
799 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 800

yenx de son confessear, et ne


pas elTec-
l'est acte d'amour. Les voilà donc dans la néces-
tivement, retenant toujours dans son cœur sité de pérher, quoi qu'ils f;issent toutes
:

la volonté actutlle de pécher. leurs actions sont autant de péchés; erreur


11 s'ensuit en qualrième lieu que cette condamnée par le concile de Trente.
pénitence hypocrite rend l'homine encore On comprend aisément (jue toutes ces pro-
plus pécheur qu'il n'était déjà, puisqu'à ses positions , clairement énoncées par le P.
autres péchés il ajoute Ihjpocrisie cl un Quesnel, et renfermées lontesdans son grand
mouveuient de la cupidité. principe, ne peuvent conduire ceux qui en
Ces propositions qui sont autant de dogmes sont prévenus, qu'à la présomption ou au
posilivemenl condamnes par !e concile de désespoir de leur salut; présomption et dé-
Trente dans Luther, le P. Quesnel nous a sespoir qui conduisent égalemenl et imman-
encore épargné le soin de les tirer de son qu.iblecnent au liberlina;;e. Jamais ces mi\i-
princijie louchant la nature de la grâce. Il ntcs ne furent imaginées que pour l'excuser;
les a expressément avancées lui-même, et jam.;is elles n'ont eu d'aulre effet que d'é-
comme l'on voit, dans les propositions GO , touffer toutes sortes de remords. Personne
61, 62, <53, Ci, 63, 66, 67. n'a tant d'intérêt à les faire valoir qu'en ont
i° Comme il est de fui que la grâce de Jé- les libertins, ou c ux qui veulent le devenir.
sus-Christ est nécessaire pour lout bien qui C'est leur apologie et, co me disait un célè-
\

reg;irde le salul, dès-là qu'il n'y a point bre écrivain, c'est la rhétori(jue des réprouvés.
d'autre giâce d'action, il est vrai eu toute Que ne se peruielira pas un homme qui
rigueur que sans telle grâce qui fait agir croira avec le P. Quesnel, dans sa proposi-
on ne peut ni prier, ni vouloir aucun bien, tion 08, que Dieu a abrégé la voie du salut,
ni faire comme il faut ; c'est-à-die que tous en renfermant toni dans la fni ei dans la priè-
ceux qui ne sont point entrés dans le> voies re, et dans la proposition 71, ^ue l'homme
de la justice, ou qui n'onl point persé\éré, peut se dispenser pour sa conservation, (Pune
étaient daiïs l'impuissance de le l'air;- , fau e loi que Dieu a faite pour son utilité? SKran^hi
de grâce, et c'est aussi ce qu'établit le par ces deux maximes, de toutes les lois, de
P. Quesnel conséqueiiiment à son priniip •, la nécessité des bonnes œuvres et de l'usage
avançant celle maxime, que sans la grâce des sacrements, ne donnera-l-il pas carrière
efiicace on ne peut rien, proposition 2. à ses sens et à ses passions?
11 n'y a personne qui ne voie que c'est Il ne faut pas s'éionner si l'on découvre de

dire positivemenl de tous 1. s infidèles qui ne temps en temps des personnes qui paraissent
sont point entrés dans la voie du salut, de l s plus éloignées de mettre en praiique cella

tous les chréiiens pécheurs qui n'y soiil po ni doeliine, et qui cependant ne laissent pas,
rensrés, et de lo s les jusies qui n'y pt-rse- sous un extérieur Irès-reformé, de commet-
vèri'ut point, qu'ils n'onl eu nulle gàce de tre sans rcmoids les plus grandes abomina-
Jésus-Christ pour le faire, puisqu'ils ne l'onl tions. C'était agir conséqoemraent et régler
pas fait effectivement; que Dieu les a tous leur conduite sur leur créance. Si tous n'en
laissés dans l'impuissance, les uns de se con- font pas autan!, il faut que ce soit, ou parca
vertir, les autres de persévérer, tous dans la qu'ils ne cro eut pas dans le cœur ce que
nécessi é de se prdre; enfin que nul ré- quelque inlcrê! les oblige à soutenir devan)
prouvé même d'entre les chiélieus, n'a pu
, le moode, ou parce qu'ils n'en comprenneni
éviter la damucition éternelle. pas les consecjucnces. C'est qu'ils sont meil-
A de si affreux paradoxes, les catholiques leurs que leur religion. Un catholique qui
ont toujours oppo-é cet axiome de saint Au- croii comme l'Eglise n'est jaraa s nussi hom-
gustin, qui est celui de la lumière n;ilureile iî.ede bien que sa foi le demanderait; et quand
et du bon sens, peccati reum teneri quenu/ tam, il n'r-bserve pas la loi, il l'evienl une espèce

quia non féal qnud facere non polutt, suminœ de monstre dans la moale. Un janséniste,
iniquitittis est et inaniœ. au contr.iire, qui ailie avec la doctrine de son
Pour éluder celte objection, les novateurs parli la vie d'un homme de bien, esl une au-
ont conspiré tous à soutenir au coiilrdire tre espèce de prodige, puisqu'il joint deux
que l'impuissance de faire ce qui est défendu choses qui paraissent incompatibles.
n'empêche po ni que la Iransgressioi du pré- Pour revenir au livre du P. Quesnel, nous
cepte ne soit une oHense de Dieu qui mérite ne dirons ici que deux mots : 1° de r.iffecla-
l'enfer, elc'esl ce qu'ils s'efforcent dr justifiiT tioii (le cet auteur à peindre les partisans de
par I exi'mple des infidèles et des JuJs, qui JiMiséiiius coiiime des mnrtyrs de la vérité
sont, disent-ils, dans l'impuissance d'éviter persécu ée par toutes les puissances ecclé-
le mal, et qui ne sont pas excusables pour siasliques et lempo' elles; car c'est à ce but
cela. que lenden' d'une m;inière sensible et palpa-
Cesl ce quele P. Quesnel établit oiiver le- ble toutes les allusions si bien marquées dans
ment à l'égard des Juifs dans les propositions son ouvrage; 2° du plaisir qu'il trouve, com-
6, 7 et 8 de la bulle, et dans plusieu. s autre» me tous les novateurs, à représenter l'Eglise
qui y sont omises et à l'égard des infidèles,
;
dans un état de vieille,-se, de caducité et de
par les propositions 20. 27, 2D, 4-0, il, 'i2. ruine; 3' du soin qu'il prend d'attribuer la
Us pèchent, selon lui, lorsqu'ils n'observent jurididion ecclé-iaslique et le pouvoir des
pas la loi; et ils pèchent encore en l'obser- clefs aux laïques et au peuple;
'*"
Du zèle
vant, parce qu'ils ne le f mt que par un mo- qu'il a pour faire lire in liiféreminenl à toutes
tif de crainte, et sans rapporter leurs aclions sortes de personnes les saintes Ecritures en
Dieu comme à leur dernière Cn, pur un langue vulgaire. Toutes erreurs répandues
801 QUE QUE 801
diiiis les do Jean Hns, de
livres de Wiclef, Quesnel ne réagit pas d'y avancer que la
ii.rnis, (le Saiiil-Cyran, de Marc-.' nloine, de cour de Rome est le lliéâlra des passions, et
Diiininis cl de lliclirr; et que Quesnel a visi- que le brifdu pape était l'effet de l'intrigue.
liletneiit, mais ailruitement semées dans ses On ne peut, dit-il, regarder une telle c- nluite
lléllexions. que comme un attentat scandaleux (/ni bUsse ,

Apîès avoir ainsi examiné le fond de ce l'épiscopat dans le cœur.... un ouvraijr de té-
dangereuse ouvrage, il ne reste plus qu'à par- nèbres l'entnprise d'une horribi" cabale.
et
ler liu sort qu'il a eu, et de la personne de Après tout ce que nous avons dit h ce su-
soiiauteur. jet, pourra-t-on entendre sans indignalion un
Les Ho.lpxions morales ont été condamnées grand noii;bre de quesnellisies (jui ont le
par un décret de Clément XI, da 13 juillet front d'assurer que le livre des liéflcxions
1703, morales a été longtemps sans essuyer aucune
Par M. l'évéque de Gap, le 4 mars 1711, ctr. contradiction?
Sup riméi's par un arrêt du conseil du 11
Explication apologétique des sentiment^du P.
novemliri? 1711.
Quesnel dans ses Itiflexions sur le Xonrenu
Proscrites par M. le cardinal de Noailles le
Testament, pur rapport à l'orilonnaice de
28 septembre 1713, après avoir révoqué son
messieurs Ifs évéïjue^ de Luçon et de la Ho-
appro..aliou (1).
chelle, du lo juillet 1710. 1712,in-12, deux
Eiîfin elles onlélé solennellement condam-
parties la première, do IJl pages- la se-
:
nées (>ar l.i conslilution Uiiù/rnilus, publiée
conde, de 30i pages.
à itoiiio le 8 septembre 1713, sur les instaii-
ci-s lieLouis XIV, acceptée le 'io janvier nii On a vu de quelle rain ère le livre du P.
par évéques asseniulés à Paris enregis-
les ;
Quesnel a été approuvé par M. Vialard.
ti-ée (MlSorhonne le 5 mars; reçue dans l lut Quesnel raconte ici la cho«e tout autrement.
l'uiMvrs caliioliijue par le corps épiscopal; 11 veut rendre une inlinile ùf personnes com-
publiée par les lettres patentes du roi en- ;
plices, pour ainsi dire, de ses né/lejrions mo'
reï;is rée en parlement et devenue ainsi loi raies, et approbateurs d'un si mauvais livre.
de riîglise et de 1 Etat. Il n:' faut pas en être surpris, les hérétiques
Trois conciles (d? Lalran, d'Avignon et ne sont pas moins habiles à altérer les faits,
d'Embrun) ont anatliétnatisé le livre de Ques- el à ingénier des fables, qu'à corrompre la
nel, et ont applaudi à sa condamnation et ;
doctrine el à publier des erreurs. Quesnel
c'est a tuellemcnt le cin |uième pape (|iii ap- a le front de dire (p iges 3i, 3(5, .17, 38 el 39j
l)uie de sou iiutorilé le saint décret, et que les jésuites, le P. de la Chaire, par exem-
qui flétrit ceux (|ui n'y sont pas soumis, en ple, le P. Iiûurdaloue,etc.,ont longtemps loué
les déclarant exclus de la grâce du jubilé, son ouvrage, el iju'ils en ont auiorisé lec- 1 ;

comme il a dé à lait en 17i5, et comme il ture. Ensuite, par une supercherie digne
vient de f.iire par son bref au roi. d'une si méchante cause, il ose assurer (]ue
De sorte que l'oppo^iiion des novateurs à lonl le jansénisme renfermé dans son livre
la coiisdtutiiiu n'a produit autre chose que et ataqné par messieurs de Luçon cl de la
de rendre l'acneptatiou de ce décret la plus Rochelle n'( st que le sentiment de la grâce
authentique et la plus solennelle qu'il y ait efficace par el e-raéme.
•jamais eu dans l'église de Jésus-Clirist. Dans i'avertissemcnl qui est à la fêle de la
Pour ce qui est du P. Pasquier Qnesnel, seconde pail e, page xvi, le P. Quesnel fait
préire de l'Oratoire, cl auteur de cet ouvra- celle hypocrite pri.testation. 7e .snum -^s irès-
ge, il fut arréie à Bruxelles le .10 mai 1703; sincèreinenl el mes Rellexions sur le l\'ouieiu
il s'rchappa de sa prison le 12 septembre de Teslatnent et toutes les ixplications iju- j'en
,

la niêu)e année, et se relira, en 1704-, à Am- ai apportées, nu jugement de la sainte Eglise


sler am, où il est mort, après une mal.id e cathidifjuc, aposloii/iie et romiine, ma inhe,
de huit ou dix j urs, le 2 décembre Î7i9, dont je serai jusqu'au dernier soupir ini fih
âgé de 8a ans , étant né à Paris le l'Muillet tr's-soumis el très-ubéissant. Tel a été le lan-
lti3'i.. paL;edf cet écrivain en 1712; ma s riu.iml l'an-
née suiv.inte son livre a été proscrit par le
Es RET Ess sur le décret de Itomc contre le
I

Nouveau TeslamniC de Châlons, 1709; iu-12 p :pe,et (lue la condamnaiion a été reçue avec
appl.iadissement de toute l'Kglise, qu'est de-
de 2i)(i pages, sans les pièces justilicalives
venue cette >oi(m.<sion Irès-sinciri? \ quel
et la table.
excès, au contraire, de révolte, d'invectives
C'est contre le bref de Clément XI, du 13 cl d'outrages ne s'est-il pas porté contre
juillet 1708. (Oiidamnanl les Rcjcsiotis mu- l'autorité (lu -ainl->iége et des évé(iucs ? Et
rales, et précède d tant d'autres condam-

enfin n'est-il pas mort dans un déplorable
n:itio.is émanées de l'épiscopal, que sont eiidiircissemeiil toujours opiniâtrement al-
,

composés les Entretiens dont il s'agit. Le P. tachè à son appel impie et schismatiquc'?

(I) Le parti a publié : Défense au mnndetneni de bl é deux cxcelliniis peiiis oiivrases, l'un iniltiiié :
M. te cnrdiiial de Noaitlcs, artlievciiu,- de l'jiis, por- Qu snel sédiiieiix, el \'.nilTe :Quesnel liérélique. Le
tant approtia.ion des Ité/lexions momies du l>.
Quesnel paru leur oiipi sa le libelle dont il s'agit, qui doit
sur le .\ouiieau Testament, à Paris, chez André
l>ra- être censé condaïuiic par la bulle Uniûenilus, puis-
lard, 17u5, in-li, page 105.
qu'elle condamne lous les livres il libellis, soit uia-
sont quatre leilres écrites pour la jiisiillcaiion
C('
nuscrils, soit imprimés, ou qui pourraient s'imprimer
du Nouveau Tesl;iment du P, Quesnel. On avait pu- pour défense du Nouveau Tesiaiiient du
la 1'. Quesnel.
,

m DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 804


H emploie seconde partie tout entière à
la qui se l'attribue lui-même en quelques en-
jusliller les cinq arlicles dont nous p;iriorons droits de ses ouvrages.
dans l'article Expusilio Augustiniana. 11 y attaque 1 l'écrit de l'abbé Gaillande,

intitulé :Eclnircissement sur quelques ou-


MÉMOIRES du P. Qitesnel pour servir à l'exa- 2' plusieurs faits publiés
vrages de tliéolo /ie ;
men de la constituti n, elc. Premier Mé-
par .M.M. les évèques de Lu(.on et de la Ro-
moire, sur les douze premières prnposilii>n<:;
chelle; 3' M. Fromageau, docteur de la mai-
in-12, 155 pages, avec un a', erlissement.
son el société de Sorbonne, qui avait fait le
Novembre 1713, seconde édition, augmen- Recueil de 199 propositions extraites des
tée, 202 pages , 1714.
Réflexions morales.
Second Mémoire pour servir, etc.;in-12, 127 L'occasion de cet ouvrage est la prétendue
pages. Décembre 1713. justificalion des Réflexions de Qnesnel écrit ;

de M. Bissoel, évéque de Meaux, que les


Troisième Mémoire pour servir, elc. Ony dé- jansénistes n'ont produit qu'apiès sa mort.
fend les propusicions 30, 31, 32, 33, 34, 35, Sur quoi il faut ol)server, 1° que ce prélat
36, 37, de la Conslilution, etc.; 17(j pages. avait ilil en toute occasion que le livre de
Quatrième Mémoire pour servir, etc.; 286 Qucsnel était pétri du plus pur jansénisme ;

pages; 171i. On prétend y justiÔer les pro- 2 qu'on a encore entre les mains les lettres
positions 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 4G, où il le lui reprochait à lui-même; 3 que
47, 48, 49 et 50. dans son écrit il ne justifie le livre de Qnes-
nel, qu'.: condiiion qu'il sera corrigé et rec-
Cinquième Mémoire pour servir, etc.; 1715, tifié par six-vingls cartons au moins (con-
et sub judice lis est; 324 pages. On
lulliuc
damnation encore |)Uis forte que celle qui
y déftnd les propositions 51' et suivantes, est portée par la bulle, où l'on n'a spécifié
jusqu'à la 68'. en détail que 101 propositions); 4° qu'il
Sixième Mémoire pour «eiDi'r, etc.; 1715, avrc avait composé un avertissiment, pour ex-
deux avertissements, 271 pages. Il s'y agit pliquer le sens cati.idique que devaient
des propositions 68' et suivantes, jusqu'à avoir les autres points qui lui faisaient
la 87'. peine, et qu'il n'avait pu comprendre dans
les 120 carions 5' qu enfin convaincu dr la
Septième Mémoire pour servir, etc.; 1716. ;

mauvaise fui des jansénistes, qui n'avaient


L'avertissi'ment est de 158 pages. Le Mé-
point mis les cartons et Us corrections qu'il
moire, avec un recueil de pièces, en a 470.
avait jugés nécessaires , il condamna ^oq
Tous ces Mémoires, dont le P. Qnesnel a écrit à ne paraître jamais au jour.
inondé le public, ne sont ;iulre chose que les Après cela on dcmaude de quel front les
erreurs de son livre des Réflexions morales, quesnellistes osent revendiquer en leur fa-
étendues ei délayées, pour ainsi dire, dans un veur l'autorité de M. Bossuet, et si l'on n'est
grand nombre de volumes, et prouvées par pas en droit d iusulter aux vains efforts
de nouvelles erreurs. qu'ils font pour l'attiier à leur parti. Voyez
Le but de cet hérétique est de prouver que l'article Bossuet, évéque de Troyes.
les 101 propositions sont cent une vérités frap-
pées d'un seul coup, et dont plusieurs sont Plainte et protestation.... contre la condam-
essentielles d la religion [3' Mem., aveit., p. nation des 101 propositions, etc. 1715, in-
13). Vérités qu'on ne peut nier sans renoncer 12 de 390 pages.
à la foi, étant claireniinl établies dans l'Ecri- Les crimiueis ne sont jamais contents de
ture et dans la tradition (Ibid., p. 18 et 19). la senten< e qui les condamne. Quesnel s'est
Et de prouver encore que la conslltulion ren- épuisé en mémoires, en plaintes, en pro-
verse le dogme de la grâce de fond en comble ; testations, en lettres, et n'a montré par 1 1

que la doctrine qu'elle condamne est une doc- que son orgueil et son opiniâtreté. Il con-
trine de foi que le concile de Trente nous en- seilla à son neveu de s'altacher au gros de
seigne, et sans la croyance de laquelle l'an- l'armée; que n'a-t-il suivi lui-même le con-
cienne Eglise romaine a déclaré qu'on n'est seil qu'il donnait aux autres ?
point catholique (Ibid., p. 70,71, 74).
Si ces affreuses paroks sont vraies, le saint-
Lettre.... aur cardinaux archevêques et ,

siége a afOrmc cent une erreurs; il a renoncé évéques de France assemblés à Paris au
,

à la foi, il a renversé le dogme de la grice de sujet de la constitution du 5 janvier 1714,


in-12, kï pages.
fond en comble ; le centre de la pure Coi est
devenu le centre contagieux de l'erreur; la Seconde lettre.... au sujet de m constitu-
nouvelle Eglise romaine dément la foi de tion, à un des évéques de l'assemblée, pour
l'ancienne. En un mot, toute l'Eglise a préva- lui exposer les sentiments du pape saim
riqué, puisque la bulle a été acceptée par le Grégoire le Grand, touchant ce que les évé-
corps des pasteurs unis à leur chef. Je délie ques doivent à la justice el à l'innocence.
Luther et Calvin d'en dire davantage. 15 janvier 1714, in-12, 24 pages.
VâiiHS EFFORTS des jésuites contre In Justifi Lettre... à M. l'éveque de Poitiers. 1716, in-
cation des Rédesions sur le ISouvenu Tes- 12, 57 pages.
tament, par feu messire Jacques Bénigne
Bossuet, évéque de Meaux, 1713. Lettre apologétique.... à M. l'écêque et
comte de Beaucais, etc. 1716. in-12, 12'»
L'auteur de ce livre est le Père Ouesnel pages.
806 QUE QUE 606

Lktthh.... à M. le eardinnl de Rohan. 10 dé- RÈGLEMENTS adressés.... à une religieuse en-


cembre 171G. tétée des erreurs du parti, 1719.

Toutes ces lellres de Quesnel sont fières, M. de Sisteron (tome II de l'Histoire de la


arrogantes el remplies de cet esprit fiéré- constitution page 87) nous instruit exacte-
,

tique qui était comme l'àiue de sa conJuite ment des mysiéres d'iniiiultés contenus lans
et de toutes ses démarches. ces nouveaux Rèijlements, et des dan;>ereux
con plots qu'on avait formés contre la reli-
RÉPONSE.... à une religieuse, au sujet de l'in- gion.
tCruction pastorale des quarante évéques. M. d'Aubigné, archevêque de Rouen, en
Le P. Quesnel ose avancer, page 2, que eut une copie exacte et l'envoya à M. le ré-
l'instruction pastorale publiée sous le nom gent, qui m'ordonna de l'exaininer et de lui
des quarante évéques est une misérable pièce, en faire mon rapport. Cette copie avait été
un ouvrage de ténèbrts, entrepris et exécuté donnée à M. l'archevêque de Rouen par un»
de mauvaise foi , duquel il ne faut faire aucun religieuse, jusqu'alors des plus entêtées, vmis
usage. C'est ainsi que ci' vieil hérétique in- qui revint de bo,<ne foi de ses erreurs. Les
sultait à ses ju^es. li assure, pa<;e '*, que la règlements lui avaient été adressés en 1;,9'J
constittition est telle qu'il ne peut y avoir par une lettre du P. Quesnel : celle lettre
aucune bonne manière de la recevoir. me fut rema-e avec les règlements.
Ces règlenunts ou statuts consistaient en 10
Préjugé légitime, pour justifier ses injusti-
ou 12 articles, qu'on udrtsmit par une lettre
fiables erreurs.
circulaire à ceux qui da)is chaque province
Instbuctions chrétiennes et prières à Dieu étaient regardés comme les supérieurs locaux,
pour tous les jours de l'année, tirées des et qui, selon le devoir l'e leur charge, s'appli-
Réflexions mora es. Paris, chz Praiard, quaient à former de nouveaux prosélytes. On
1701, in-12 de 420 pages. y avait joint une courte instruction sur les
Quesnel a donné à ses Réflexions morales principaux points du dogme et -ur les diffé-
toutes les tournures imaginables Instruc- :
rnies manières de converser avec les simples,
tions , Jour évangélique Pensées pieuses.
.
avec les neutres, avec les dévots, avec tes li-

Prières chrétiennes; Méditations, etc. H a bertins, avec les prêtres. Pour les religieux,
il était enjoint à tout le p irti de n'avoir au-
sassé el Iduté ses erreurs sous une infinité
de tiires. Par celte industrie il augmentait cune liaison avec eux. Ils devaient les regar-
ses finances et répandait plus au l<>iii son der coiinne des usurpoteurs qu il fallait dé-
poison. Qu'on ouvre les Instructions chré- pouiller de tous leurs biens.
tiennes, trouvera à coup sûr quel-
et l'on Dans celte lettre circulaire, on recomman-
ques-unes des cent et une propositions con- dait aux nouveaux disciples de la grâce, de
diininées. Par exeraide, je tombe sur la page cimeriter entre eux une parfaite union , de
180, et j'y trouve La grâce de Jésus-Christ,
:
n'agir que par un même esprit, d'ensevelir
principe efficace de toute sorte de bien, est né- dans un profond secret les points fondamen-
pour toute bonne action.... Sans elle,
cessaire taux de leur doctrine, et d'avoir égaid aux
non-seuLmenl on ne fait rien, mais on ne personnes qui pourraient s'en scandaliser.
peut rien. Le secret étuit surtout nécessoiie sur l'ar-
Me voici à la page 23, ticle de la messe. Selon eux, on ne doit jamais
et j'y lis
: Les sou-
haits de Jésits-CUrist ont toujours leur ef- la dire qu'en présence du peuple. Ils reje-
'
fet, etc.
taient généralement toutes les messes privées.
Ce livre a été défendu par M. l'évéque de Ils s'expliqutienl avec la même aversion sur

Marseille en 171i, sous pt'ine d'excommuni- les messes basses où personne ne communie

cation encourue par le seul fait. avec le prêtre. Ils voulaint qu'on détruisit
toutes les chapelles, du moins, disaient-ils,
Instructions chrétiennes et élévations à Dieu si on les laisse subsister, qu'on se contente d'y
sur la passion, avec tes octaves de Pâques, adress r les prières au Seigneur, mais qu'on
delà Pentecôte, du Saint-Sae.) ement et de n'y offre juuHiis te sacrifice. Qu'on sache
,
Noël, tirées des Réflexions morales sur le ajoutaient-ils, qu'il n'y a point d'église pour
Nouveau Testament. Paris, Praiard, 1702. les religieux; qu'ils ne peuvent avoir que des
Ce livre, comme le précédent et le Jour chapelles ou oratoires; que s'il leur est per-
évangélique, lut déf ndu par M. i'évêque de mis d'y célébrer les saints mystères, ce doit
Marseille, sou5 la même peine* toujours être portes clauses, el que r'e^t un
péché pour les laïques d'y assister, en s'absen-
Epitrks et Evangiles pour toute l'année, etc. tant de leurs églises.
Paris, Praiard, 1705. Sur l'eucharistie; à la vérité, disaient-ils,
C'est un précis de co que les Réflexions lecorps de Jésus-Christ n'y est ni par la foi,
morales contiennent de plus mauvais. Ainsi, ni en figure, comme les calvinistes le préten-
ce livre porte avec soi sa condamnation; ce dent; mais aussi, poursuivent-ils, il n'y est
qui n'empêcha pas que M. l'évéque de Mar- ni réellement ni substantiellement, comme
seille ne le proscrivît spécialement VEg'ise romaine nous l'enseigne. Il y est
par un
mandement publié en 1714. d'une manière inconcevable et indicible.... Us
ne reconnaissent point d'antre purgatoire que
Pensées pieuses tirées des Réflexions mo- les tribulations qu'on souffre dans cette
rales du Nouveau Testament. vie;
Paris, Pra- point de caractère indélébile dans l'ordre de
iard, 1711.
prêtrise; c'est-à-dire que lorsqu'un curé ou
801 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 808

même quun evéqtie est déposé, leur carartcrc mer une du sieur Pinson, sculpteur, et
lettre
s'e/pice, el l'un et Vautre est réduit à l'éuu neveu ilu P. Quesnel. Dans elle lelir.', dont
des laïques. ce préLil avait l'origiiiul, ce sculpteur dé-
Dans les articles suivante ils ané intissent clara nettement {\u'ayant demandé à son
lepouvoir et la vertu, des clefs clans le sacre- oncle Quesnel à quoi donc s'en tenir sur
ment de pénitence. toues les d sputes qu'on voit aujourd'hui, il
Ils prétendaient que dans la confession les lui avait répondu de se tenir attaché au gros
péchés sont déjà remis avant l'absolution; que de Varbr de l'Eglise, et qu'il n'y avait que
la contrition y est toujours requise, et par les manières ouïr géantes des jésuites qui
conséquent que l'altriiion ne saffit pas avec l'avaient engagé à soutenir avec opiniâtreté
le S'irrement. ce qu'il soutenait aujourd'hui. Le sculpteur
On jugera des desseins et de l'esprit du ajoute que cela est très-vrai, son oncle Ques-
parti, par les schtes que donna M. Petit-Pied, nel le lui ayant dit plus de vingt fois. Une
un de leurs principaux chefs, après qu'il fut pareille découverte mit l'aLirme dans lé
revenu en France. Asnières fut le l eu qu'il parti; il en sentit tnules les conséquences.
choi it pour y exposer sa nouvelle liturgie C nseiller de s'attacher au gros de l'arbre de
aux yi'ux d public. Ce vi'lage est aux portes
; l'Eglise, quand on s'en sépare soi-même;
d' Paris. On y accourait en foule, el on en résister avec opiniâtreté à la plus sainte et à
rapportait des choses si étonnantes, que la la plus ligilime auto ilé, pour se dépiquer
posli'rité aura peine à croire que M. le cardi- de quelques manières qu'on appelle outra-
nal de Noailles ne se soit jamais mis en peine geantes, ce sont dis dispositions peu aposto-
d'en arrêter le cours. liques, peu honorables à celui que la petite
M. Pelit-Pied commença par construire un Eglise regardait comme son pape. D'ai leurs,
nouvel aatel.... Dans le temps même du sa- les jansénistes craignaient avec raison que
crifice on ny voijait ni croiX ni chandel ers... ceux qui liraient cette letlre, ne prissent le
Le pain, l'eau et le vin, qui devaient servir au P. Quesnel au mot, et ne suivissent en effet
sacrifice , lui étaient portés parmi les of- eux-mêmes le conseil qu'il donnait à son
frandes du peuple. Dans la saison on y aiê- neveu.
lait les prémices des fruits, et on les plaçait Ils résolurent donc d'attaquer M. d'.\n-
sur l'autel.... De temps à autre les bénédic- gers. On crut que les carquois jansénistes
tions qu'il est ordonné de faire sur le sacré allaient s'épuiser. Tout aboutit à deux écrits
corps et sur le sang dorable de Notn-Sei- anonymes et à un acte d'un bénédictin de
gneur se faisaient sur les fruits de la saison, Château-Goutier, élajé d'un menuisier de la
qu'on avait placés à côté du calice. J'ai vu méuiu ville.
moi-même trois ans après, coniinue .M. l'évé-
que de SIsteron, pratiquer la même chose sur Le prélat détruisit aisément cette pitoyable
un bassin d'asperges. A la communion des batterie par sa lettre à M. le marquis de
laïques, le sous-diacre, revêtu de sa dal'na- Magnane. Or, c'est contre cette lettre ([uo
tique, communiait mêlé à la mêiiie table avec s'élève avec violence l'auteur de la Réponse
les femmes. Parmi les dernières arasons, on dont il s'agit dans cet article.
en avait inséré une qui était pour demander à M. d'Angers y répliqua par une lettre à
Dieu la conservation de la nouvelle église. Je M. l'ablié de Glaye, du 7 août 1721, où il re-
Vai encore entendu chanter en ma présence. leva admirablement toutes les conlradic-
A ces rubriques nouvellement inventées et tions. les déguisements et les injures de la
pratiquées sous les y' ux de M. le c rdinal de Réponse, s'eloiinant (|u'une cellule eût pu les
Noailles et à la vue de tout Paris, le sieur enfanier. il confondii à un tel point les mi-
Petit-pied en ajoutait une infinité d'autres; sérables adversaires qu on lui avait opposés,
par exemple il faisait publiquement la cène le qu'il resta pour certain iiue le sieur Pinson
jour du jeudi saint, et le curé d' Asnières la éiait neveu du P. Quesnel; qu'il l'aviiil vu
fit encore après lui. Avant Is vêpres, une dans le voyage que ce Père fil en cachette de
espèce de diaconesse Usait à haute voix Hollande à Paris; qu il lui avait servi
l'évangile du jour en français. En un mot, d'homme de confiance pendant son séjour:
le fanatisme était porté à son dernier période.
qu'il l'avait accompagné dans son retour en
RÈGLEMENT d'une dame. Ho lande, et que penuant tout ce temps, le
P. Quesnel lui avait souvent conseille de se
M. Brigode, secrétaire de Quesnel, avoue tenir attaché au gros de l'arbre de l'Eyl se, et
que c'est lui qui a fait réimprimer ce livre. lui avait dit que lui, Quesnel, ne soutenait
Nous n'avons pas, à beaucoup près, donné avec opiniâtreté ce qu'il soutrnaii, que parce
la liste de tous les ouvrages de Quesnel. que des manières outrageantes l'y avaient en-
Réponse de M. le marquis de
'" à la lettre gagé. Précieuse anecdote, qui nous apprend
de M. l'évêque d'Angers, du 30 octobre pos tivement, ce qu'on avait déjà raison de
1720, où ion justifie le sieur Pinson contre croire, que c'est le depii, la jalousie , la
les nouvelles calomnies de ce prélat, etc. haine, l'orgueil, mun mol, les plus grands
vices de l'esprit et da cœur, qui ont entante
M. l'évêque d'Angers, (Poucet de la Ri-
le quesuellisme.
vière,) à la Gn d'un de ses ouvrages inti-
tulé ; Réflexions consolantes, etc., fit impri- QUKUX (Cladob Le ). Voyez Leqdeox.
m RAC RAC 8in

R
RACINE (Louis), fils de Jean Racine qui Réprobation positive.
fut un des plus beaux génies du siècle de
Louis XIV, et peul-^^'tre le poi'le tragique le Chant IV, v. 37, etc.
pins parfait qui ail jamais piru (1), naquit Des tjumains en deux parts Vieil sépara ta masse-
à Paris le 6 novembre 1G92, et se fit un nom Les liomiues à ses yeux en mérites é,jaux
Reçurent pour parwge ou les biens nu les maux.
fiarun poëme sur la religion et un autre sur Nous frtuies lous ,iu!»és. De la race proscrire
a (jrdce, et mourut dans de g;rands senti- Sa bonlé sépnra la race lavorile...
ments de piété, en 1763. Les liommes par ce ciio'x qui partage teur sort
Sont lous, ilevanl celui qui ne lait aucun tort,
PoEME sur la grâce. Les uns, \ases d'Iininieur, obiets de ses teulresses,
Connus, prédestinés à ses riclu-s promesses;
L'auteur de ce poi'me est M. Racine fils ,
Les aulrt s, malheureux, imonnus, réprouvés,
du fameux poète de ce nom. (]omme il était Vases (l'ignominie, aux flammes réservés.
jeune quand il le publia, on peut rejeter sur Et le principe de ce partage et de toutes
son âge et sur son cdiicalion les défauts de ses suites est la seule volonté suprême.
son ouvrage, et par là l'excuser en quelque
louche, il endurcit, il punit, il pardonne.
sorte d'avoir ignoré la véritable doctrine de Il

Il éclaire, î( aicuçite, il coud imne, il couronne.


l'Eglise, ei d'avoir néanmoins eu la témérité .S"i/n- veut plus ilc ynoije tombe, je péris;
de traiter en vers un si grand sujet. S'il \e\it ni'aiiM r encor, je respire, je vis.

Dès que ce poème parut, on en fit une cri- Ce qu'il veni, il l'ordonne ; et son ordre suprême
S'a po:ir taule raison que su volonté même.
tique littéraire el une crilique dogmatique.
On l'examina, l" sur le fond du poème et sur Et quel est le fondement de celte répro-
la versification 2" sur la doctrine. De ces
;
bation positive"? Le péché originel qui est en
deux articles, le premier n'est point de notre tous.
ressort, nous nous bornerons donc au se- Qui suis-je pour oser murmurer de mon sort,
cond, et nous nous contenterons à cet égard Jl/oi conçu dans le crime, esclave de la mort !

de donner un précis fidèle de ce que l'on a


Ce qu'il y a d étrange, c'est que, selon ce
justement reproché à l'auteur.
poète, le péché originel est en nous égal au
Plan de la doctrine du poëme sur la grdce. péché des anges.
Dieu, voyant tous les hommes enveloppés Chant IV, v. 23 el suiv.
dans le péché d'Adam, fait son choix. Il des- Fils ingrats! Ids pécheurs victimes du supplicel
I

tine ceux-ci pour le ciel il marque ceux-là


;
Depuis le jottr ([u'Adaui niént:i son courroux.
Les f'ux toujours hrûl.nis ^on allumés pour nous...
iiommémeiU pour le feu étoruel de l'enfer, Tour un crime pareil >i l'aiii^e est comlamné,
sans se régler par leur conduite future. De Pourrpioi l'Iiorame après lui sera-l-il épargné?
sorte que durant notre vie sa providence Tous d.uv de 11 révolte ('i/u/pmcnt cou pal il es
Devaient tous deux s'attendre à des peines semblables.
consiste à nous conduiie au ciel, à l'enfer,
chacun au terme qu'il nous a décerné. Laissons là ce qu'il y a d'absurde et d'er-
Il y réussit en donnant à ceux qu'il a ré- roné à égaler le péché originel dans les en-
solu de sauver, des grâces nécessitantes, et fants d'Adam au péché actuel et per>onnel
en refusant des grâces nocessairis à ceux qu'il des anges. Examinons le find de cette doc-
a résolu de perdre, en rtnd.int le salut im- trine, qui étalilit que les réprouvés le sont eu
possible aux uns et la damnation impossible vue du seul péché iriginel.et «lue ceux d'en-
aux autres. tre eux (jui reçoivent le baptême el la justi-
Tel est le système hérétique qui doit sa fication sont encore, malgré l'un et l'autre,
naissance au calvinisme, et tel est le fond liés à la damnation éternelle par un arrêt ir-
du poëme sur la grâce. révocable. Que s'ensuit-il do là? Il n'est
Le péché originel une fois supposé, <m donc point vrai qu'il ne reste pas de damna-
voit dans cet ouvrage, 1° de la part de Dieu tion dans les baptisés! Le baptême ne remet
la destination arbitraire des uns aux flam- donc point avec la coulpe toute la peine,
mes de l'enfer, -omme <les autres au bon- mémo éternelle! Le but de la justification
heur du ciel; 2" rim|)ossibililé de la damna- n'est donc point la vie éternelle II n'est 1

tion pour les uns à force de grâces nécessi- donc point au pouvoir du baptisé de se sau-
tantes ou qui sauvent nécessairement;
, ver! Il deniourt' donc prédestiné pour le
y" l'impossibilité du salut des autres, faute mal Or, toutes ces erreurs n' sont-elles pas
!

de grâces nécessaires, sans lesquelles, plus proscrites dans l'Ecriture el analhématisees


on fait pour se sauver, et plus on se damne. dans les conciles d'Orange, de Florence el
Reprenons chacun de ces articles. de Trente?

(1) Jean Racine donna une Histoire de Port-fioijal, rie paiii. Il en a pirii une minvelle en 1786, Paris,
du
17G7, 2 parties in-li. Le slyle de cet ouvrage est 4 toni. I11-1-2, -2 voi. Outre cela, nmis avons encore
coulant et liistorii|uc, mais souvent néglige; on sent les Mémoires liist. et citron, de (îiiilbert. T.int d'Iiis-
asseï i|ue riiistorien est dans le cas de laire quelque- loircs d'une maison religieuse semlilent dire qii'ello
fois l'apiilogistc et queliiiielois le p,iné(,'yrisle.Clénieniit avail grand liesoin do gens inii en contassent du bien-
nous a duiiiie aussi une llisioire de cette maison chc-
DlCTIONNAIRE DES HÉRÉSIES, li. 2G
8H DICTIONNAIUE DES JA^SENISTES. SIS
Impossibilité chi salut pour tous ceux que voyons à \' Examen
de cet ouvrage, examen
Vieil a destinés à l'enfer, en vue du seul pé- qui a été imprimé en 1723, et que nous n'a-
ché originel. vons fait que copier jusqu'ici.
Le poêle développe ainsi son dogme. La Au reste, comme l'auleur ne s'est point
grâcB conlinueliemeul néces>aire au
est défendu contre cette critique, il faut croire
jusU-, pour qu'il ne tombe pas en péché qu'il en a reconnu la justice, et qu'il n'est
morts). plus aujourd'hui (I) dans les mêmes senti-
ments, oii il a eu le malheur d'être en com-
Chant II, V. 129, etc.
posant son poème.
De tant d'ennemis quoiqu'il soit le vainqueur,
Felier dit que cette critique est quelque-
SI a grâce un mo'iitin ai. an lonne son cxur,
Le lri(im(ilie >era d'une cour le ilurée :
fois UQ peu sévère, mais qu'elle renferme
Des dons qu'on a reçus la perle est assurée, des observations raisonnables.
St la nrJce à lou:e heure acconl ml son secours On connaît ces vers que Voltaire a adres-
De ses premier^ bienlaits ne prolonge le cours.
sés à l'auteur du poëme de la Grâce
Or, Dieu sousirait quelquefois, souvent
même à l'homme justifie, ces grâces si né-
Cher Rncine. j'ai lu, dans les vers didactiques,
De Ion Jan^énius les dogmes fauaiiqu s :
cessaires, et par il les relire la seule raison Quelquefois je l'admire, et ne te crois en rien ;

de sa suprèmi? volonté, voulant par exem- Si ton slyle ineplail, ton Dieu u'esl pas le mien;

ple faire sentir à l'homme juste toute sa Tu m'eu un tjran, je veux qu il sOit mou père.
lai-
Si ton cnll' est sacré, le mien est volonlaire;
faiiili'sse. Car Dieu (dit le poète, chant IV,
De s"n sang mieux que toi je reconnais le prix :

V. 107) Tu le sers en esclave, ei je le sers eu lils.

Pour ceux mêmes soutienj qu'il avait rendus bons


Crois-moi, n'alTecte point une imilile audace.
Arrête tout à coup la source de ses dous... Il fautcomprendre Dieu pour comprendre la grâce.
Soumellons nos esprits, présentons-lui nos ci urs,
Chant II, V. 155 Et soyons des chrétiens, et non pas des docteurs.
Par ce triste abandon la suprême sagesse
Filiaux saiuls quelquefois éprouver leur faiblesse...
RASTIGNAC, archevêque de Tours. Yoyes
Ch4PT.
Enfin, quoique
péché du juste ainsi
le
RAUCOURT, furé de Bruxelles, l'un dis
abaiido;iné suive nccossairemenl de cet
approbateurs du Miroir de la piété chré-
abandon qu'il n'a point mérité, cependant le
tienne ouvrage du P. Gerberon, qui publia
,

juste est censé coupable de ce péché qu'il n'a


un livre intitulé :

pu parer.
heure apprélienue sa chute
CATÉcnisME de la pénitence qui conduit les
Qu' le juste à loule :

S il tnmbe cependant qu'à lui-même il rini|iule. pécheurs à une véritable canversiun. Pa-
ris, Josset, 1677, in-12 lie 20i pages.
Mais parler ainsi n'est-ce pas déclarer
que quelque usage que le juste fasse de ses Ce livre, qui était d'abord en latin, repro-
forces présentes, qu('li|uefois les commande- duit les erreurs du Caiéchisme de la grâce ,
ments lui sont impraticables, faute d'une qui avait été condamné. Voyez Peyoeac.
grâce qui lui rende la loi possible? Par con- REBECQ (de), faux nom que se donna le
séquent, n'est-ce pas souienir ouvertement P. Quesnel lorsqu'il fut arrêté. Voyez sou
la première des cinq propositions de Jan- article.
sénius? REVNAUD (AIARC-A^•TOI^E), naquit à Li-
mon x vers 1717, entra comme novice à
,
La damnation impossible aux prédestinés par l'abbaye de Saint-Polycarpe, livrée au jan-
le moyen des grâces nécessitantes.
sénisme depuis la mort du pieux Lafite-.\la-
Pour soutenirla seule grâce nécessitante, ria, [Voyez ce nom). Comme par ordre du
le poêle quatre choses
fait : roi, en 1741, il élait dtfendu d'admeilre au-
grâce catholique; et après
1" Il décrie la cun novice à la profes^ion, il fui obligé de
l'avoir atiribuée non à l'Eglise, mais à un sortir, n'étant encore que tonsuré, et se ren-
seul théologien ou à une seule école, il la dit à .\uxerre, oii il fut accueilli par de Cay-
note par deux endroits; premièremint, comme lus,qui l'ordonna prêtre et lui donna la cure
subordonnée imlécemmenl à la volonté hu- de Vaux, à laquel e était unie la ilesserle de
maine ; secondement , comme laiss ni à Champ. Il avait du labnl, cl il le consacra
l'homme seul la gloire de la bonm- cEuvre; à la uefensc de son p,ir!i,sans pourlaiil tom-
2" Il décharge la grâi-e nécessitanie de la ber dans les excès et les absurdités de quel-
double flétrissure qu elle a d'être la grâce <ie ques-uns, qu'.iu contraire il prit à tâche de
Liither et de Calvin, et la grâce analliéma- signaler et de comhatire. Il est un de ceux
tisée par le concile de Trente; qui ont le mieux mis à découvert les folies
3° Il exprime l'efficacité qu'il approprie à et les abominations des coinul ions, dans
la grâce par les termes les plus pra|)res à deux écrits intitulés Le Secourisme détruit,
:

marquer une vraie nécessité, sans la nom- et Le Mystère d'iniquité. 11 laissa de bons ou-
mer nécessité ; vrages. On peut voir sur lui, dans VAini de
i" il accorde aux œuvres faites par la la eligion, tom. XX W,
une notice élinJ..e
grâce nécessitante la vertu d'être mériioires. et intéressante.
Nous n'entrerons pr)int dans le délai! pour RICCI (SciPio\) êvcquo de Pisloie et
,

prouver tous ces points par des morceaux Pr.ito,naquit à Florence en I7il, parvint à
du poëme, cela serait trop long. Nous ren- l'épiscopat en 1780, el signala chaque année

(1) On voit que l'auteur de cal article écrivait lorsque llaciue vivait encore.
815 RIC ftIC M
de son gouvernement par des actes indiscrets échecs, Ricci, soutenu par le grand-duc, n a-
ft turbulciils. Son premier écrit p;ir;iit être bandonna pas ses plans. A son instigation,
Ylnstriiction pnsi orale, du 23 juin 1781, sur de nouveaux édits en leui- faveur, et calqués
la dévoiton au sncré-cœar. On ne multiplie sur ceux de Vienne, se succédaient. Un évé-
que trop les dévotions dans cède H- des nement au |uel on ne s'attendait pas vint
siècliS, disait le |
ieux évéquo. Dans une au- meltre fin à ces funestes innovations. La
tre Instruction pastorale du 1" mai de l'an- murt de l'empereur Josep'i 11 eu 1T90 fit
, ,

née suivante, sur la nécessité et ta manière passer Léopold sur le trône impérial. Il pa-
d\'ludicr la religion, il appelait Quesnel un rait que la conJuite de ce prince, dans ce
pieux et snV'int martyr lie la vérité, et louait qui s'étaii passé, tenait moins à ses propres
les autres appelants français. Il faisait irn- op nions qu'au désir de ne polni coiitrarier
primi-r à Pisli)ie un reçu, ij d'ouvrages jansé- son f ère. Après son déparlde Toscane, tout,
nistes, dont il parut successivement onze vo- sous le rapport r lignux, y rentra dans Tor-
lumes qui ren ermaient des acU'sd'ap|)cl, il^s dre. Une nouvelle éun ule (|ui eut lieu à
mémoires contre le saint-siégc, des écrits Pisloie conlie Ki(ci l'obligea de fuir et le
conire les jésuites. On a peine à concevoir le détermina à donn t sa deiuiss-on. Pie V'I, en
but d'un prélat qui suscil.iil ainsi des que- 17!)i, coudanma par la bulle Aucorem fidei
relles sur des sujets peu connus en Italie. sa docirine établie ilans le concile de Pistoie.
Déjà fauteur des léformes iniroduites dans Cette condamnation ne suffit pas pour ouvrir
les Etats autrichiens par l'empereur Jo- les yeux à Kic. i. Plus lar.l, eu 1799, il subit
seph II, Hicci devint le conseil de Léopold H, un emprisonnement pour s'être déclaré en
gran.i-duc de Toscane et frère de cet em- faveur des décrets de l'assemblée consti-
pereur. On vil dès lors le gouvernement se tuante et lies Français qui avaient momeuta-
mêler des jifTiires ecclésiastiques, vouloir némenl ociupé la Toscane. Rendu à la li-
ré;;ler le colle et les cérém<mies, ei s'empa- berté, il persista dans ses erreurs. Ce ne fut
rer de l'enseignement spirituel. On faisait qu'en 1805 nu'il revii.t sur ses pas. Pie VII
composer des catéchismes sans consulter les passait par Florence on revenanl de France.
évoque^; on établissait dans les écoles de L'heure du rep 'utir était ariivee. L'ancien
théologie des professeurs imbus drs doclriaes évèque de Piitoie vit le saint-père et lui re-
qu'on voulait accréiiter. Le 18 septembre mit une déclaration portant qu'il recevait les
1786, conformément aux désirs du grand- coiistilutions aposioliques conire fia'ius, Jan-
duc, hicci ouvrit à Pisloie un sjnode pour sé:iius et Quesnel , et no animent la bulle
procéder régulièrement aux réformes qu'on Auctorem fidei, qui condamnait son synode.
voulait faire. Il s'en fallait bien qu'elles fus- Gel évê(iue mourut le 27 janvier 1810. Un
sent du goût de la nia,orité de s^n clergé; lit dins le Dictionnaire universel de Prud-
mais la nouvelle théologie avait pénétré homme (lue Ricci ne se rétiacta point, et
dans l'universiié de l'avie. On fit venir de on en fait pour lui un sujet d'eloges. Son
celle ville 'lamburini, qui avait été pri\é retour à de meilleurs sentiments est un fait
de sa chaire i^ar le cardinal Molino, évèque po-i if, et nous croyons le louer mieux en
de Pavie, pour une dissertation oii il établis- aflirmant sa rétraclalioii et sa soumission
Bail sa d iclrine janséniste sur la grâce. aux lois de l'Eglise. En 182+ on a puljliéà
Ricci le ût promoteur de son synode, (|iioi- Bruxelles un ouvrage intitulé: Vie et mé'
qu'il n'eût pas même le droit d'j assister. Il moires de Siipion Ricci, par de Po ter, 4- vol
y joua le principal rôle, aidé d'ecclé^iasli- in-8". U a été réimprimé en 1823 à Paris
ques pensant comme lui , qu'on avait eu chez les frères Rauilouin. Celte édition, qui
soin de lui adjoindre; on y adoi)ta toute la est mutilée, a été publiée par l'abbé Gré-
doctrine des appelmits français. (;n y consa- goire et \r comte Lanjuiuais.
cra le système de Ba'ius et de Quesnei sur RICH.\RU [Viibbé, , un des pseudonymes
les deux amours, sur l'eflicacité et la loule- dont usaii le P. Gcrberon.
puissance de la uràce, sur riiiefGracilé et RICllKR (Edmono) naquit, en loCO, à
l'inutilité de la crainte; en un mit, sur les
Chaource, dans le diocèse ne Langres, vint à
dogmes que l'Eglise repousse de|iuis le com- Paris, mérita le boimet de docteur en 1590;
mencement de ces disputes. L'anné' sui- eut la haidiesse, dans une thè-e soutenue en
vante, une seconde assemblée se tint à FId- octobre lo91, d'approuver l'aciion de Jac-
rence le 2:J avril ar ordre du grand-duc;
i

ques Clément; devint syndic de la faculté de


elle était composée de tous les évéques de
théologie, le 2 janvier Ui08; s'éleva forte-
Toscane. Elle lut loin de se terminer au gré ment, (U IGll, contre la thèse d'un domini-
de Kicci, comme la première. Non-seulemenl cain ()ui soutenait l'infaillibilité du pape et
il y trouva de l'opiiosilion de la part de la
son autorité sur le concile; puhfa d.ver»
majorité <'es é\é(iues, mais encore il fut
ouvrages, notamment ceux dont il va être
obligé de la dissoudre le 5 juin, après dix-
question, et mourut le 29 novembre 1031.
neut sessions. Pendant sa durée, une sédition
s'était élevée contre lui dans le diocèse de De potestate ecclesiaslica et politica. Parii,
Prato. On avait renversé et brûlé son trône 1611.
épiscopal et ses armoiries, après avoir en- De potestate ecclesiaslica et politica Ed-
levé de son palais et de son séminaire les mindi Riclierii, doctoris l arisiensis libel-
livres et les papiers qui s'y trouvaient. On las, ?iecnun ejusdem libelli pcr eumdcm Ri-
fut obligé d'envoyer des troupes à Prato pour clicrium demonslraio. Nova editio aiicla
y rétablir l'ordre. Néaumoins, malgré ces ejusdem libelli defensione nunc primum ty-
81S DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 816
pis édita ex mnnnscriplo ejusriem auctoris, viléges des lieux, ni les dignités des person-
in duos loDios divisa. Ciim aliis (inihusilnm nes ne pourront jamais proscrire. Regimen
opnsc 7(.<. Co!oiii;e, apml lialtaznriiiii ab nrislocraiicum naturœ convenientissimum
et
Eginoml el socius, 1701. €-/. Cap. m, Jure divino etnatnrati
p. '21,22.
Les deux primipaiix ouïrajres conlenus omnibus perfectis communitatibus et civili so-
dans ces deux volumes son( l'Ei rit sur la cietati prius, immediatius atque essendalius

puissance ccrléfiaslique et politique, avec les coiiipelit, ut seipsam gubernet, quam alicui
preuves «ur lesquelles il est aiipuyé, et la homini singuhvi ut tolam societatem et com-
dét'eiise ou jusiiricatioii de ce même écrit. munilatem re/at. Cap. i, p. 2. Adversus legem
Ce lui en IGII, pendant la ininorilé de divinam et naturalem neque spatia teuporum,
Louis XIII, un an après la mort de Henri n que privilégia locorum , neque dignitates
IV', que fui imprimé pour la première fois le personarum unquam prœscribere poterunt.
livre sur la Puissance ecclésiastique et poli- Cap. Il, p. 3.
tique. A peine parut-il qu'on le regarda, en De ces principes Richer c mcluait que le
France el à llonie, comme un écrit des plus pape n'a point sur toute l'Eglise, ni les évê-
dangereux par r.ipporl à 1 religion, parce
1
ques sur leuis diocèses, une primauté de ju-
que laulcur y donnât alleintc à la pri- ridiction mais que la juridiction appartient
;

m ulé ilu pape, qu'il y a'Iiiqunit le p'>uvoir à la communauté, et que le pape est le pre-
des évêques el qu'il y blâm.iit ouvertement mier des ministres de l'Eglise, Caput ministé-
le gou\eruemenl présent de l'Eglise. Aussi riale, et les évêques les premiers ministres

le chargea-t-on d'analhèmes à Rome et en de leurs diocèses.


France. 11 concluait en second lieu que les évêques

Le cardinal du Perron, alors archevêque ne pouvaient faire en leurs diocèses aucun


de Sens, dans une assemblée de tous les règlement C' nsidcrable dans leur synode, ni
évêques de sa province, ((ui comprenait en ce le pape dans l'Eglise, sans un concile géné-

temps-là celle de Sens et celle de Paris, ron- ral, ])arce que ni les uns ni les autres n'a-
ilamna, lui cl lous ses suffiagauls, cet écrit, vaient le pouvoir de faire des lois et des
comme contenani des propositions, des cita- canons m;iis seulement le pouvoir de faire
,

tions, des expositions fausses, erronées, scan- exécuter le< lois portées dans les synodes el
daleuses, schismnti'iues et hérétiques, à pren- d ins les comiles.
dre les termes dan- leur signification n'tiureUe, Il concluait en troisième lieu que la fré-
Celte censure est du 13 mars Hil^. Les évê- quente célébration des conciles était abso-
ques de la province d'Aix censurèrent le lument nécessaire pour mieux gouverner
iiiéme écrit le -l'i mai de la même année. La l'Eglise.
sorhonne se disposait aussi à le censuriT, Il n'est point nécessaire d'ajouter ici les
quoique Richer en fût alors syndic, mais autres conclusions qu'il lire des principes
M. de Verduu, premirr président, fit défense que nous avons rapportés; il suffit de re-
à la Sorltonne de passer outre. marquer que si ses principes élaient vérita-
Le décret, par lequel le s linl-siége con- bles, ou en pourrait conclure aussi que dans
damna le trai'e de la Puissante ecclésiastique un royauiie la juridiction appartient aa
et palitique, csl du JO mai lî)l3 ce livre fut
; corps (le l'Etat et non p is au roi que le roi
;

encore condamné par les démis du 2 dé- est seulement le premier des ministres qui
cembre \Cyll, cl du mars 1709.
1 doit veiller à l'exécution des lois portées
La (".our ne fu! pas plus coniciile de l'écrit dans les él ilsdu royaume; mais qu'il ne
de Uicher que le pape et les évêques. On p -ut p is lui-même faire des lois que la te- ;

s'aperçut bientôt que ce docteur, sous pré- nue des étals est absolument nécessaire pour
texte (i attaquer la puissance du pape, éla- mieux gouverner le royaume, etc. Car le
blissail des jirincipcs généraux qui renver- principe qu'on a établi étant général et com-
saient la puissance royale, aussi bien que mun à la sociélé ecclésiasiique et civile, les
celle du jjape et des évêques, principes qui conséquences qu'on en tire par rapport à la
étaient ceux-là mêmes dont les séditieux s'é- société ecclésiastique peuvent également
taient servis sous Henri III et Henri IV, être appliquées à la société civile.
pendant les temps de troubles, pour attaquer Il est vrai que Richer n'a osé appliquer
dans leurs discours et ilans leurs écrits la ces conséquences à la société civile, el qu'il
puissance absolue de nos rois. Ces principes les a seulement appliquées à la société ec-
sont: que le gouvernement aristocratinue clésiastique. Mais on avait sujet de croire
est le meilleur de tous et le plus conve- qu'il avait eu en vue el les uns et les autres,
nable à la nature que toute communauté
; parce que jiendant la Ligue il avait été un
parfaite el toute société civile a le droit de» plus sediiieux, et qu'il avait en l'audace
de se gouverner elle-même ; que le droit de soutenir en Sorbunne, au mois d'octobre
de gouverner toute la communauté appar- 1391, dans une llièse imprimée (1), que let
tient dans la première origine à la com- états du royaume étaient indubitablement par-
munauté même ; qu'il lui appar'ienl plus im- dessus le roi qu'Henri J II, qui avait violé la
;

niédiatemenl, plus essentiellement qu'a au- foi donnée à la face des états aiait été ,

cun particulier; que tout cela est fondé sur comme tyran justement tué; el d'autres cho-
le droit divin et sur le droit naturel, contre ses encore plus horribles.
lequel ui la uiullitude des années ni les pri- Il y avait encore une autre circonstance

('\ Ambass. de du Perron. Lettre à Casaubon


1\17 RIO KIC Ma
tjuirendait l'écrit de Richcr très-dangereux Sur quoi il faut remarquer qu'il y a eu
pour l'Elat. Il le fit imprimer en IGII, pen- France deux sortes de personnes opposées
dant la minorité de Louis XIII, un an après aux intérêts de la cour de Uome les uns y ;

la mort d'Henri l\^ Tout le momie sait sont seulement contraires par zèle pour la
qu'Henri IV avait obtenu du pape qu'il dé- conservation des libertés de l'Eglise gal-
clarât nul son mariage avec la reine .Mar- licane, et ceux-là ne disputent point au sou-
guerite, et qu'ensuite il avait épousé la prin- verain ontife sa primauté de juri'liclion sur
I

cesse de .Médicis, dont il av.it eu le roi Louis toute I Eglise. Les autres sont contraires au
XIII et le duc d'Orléans (laslon. Dans «es pape,par les principes du richérisme. Ils ne
circonstances, prouver, comnu' le faisait Ui- lui accordent qu'une pr mauté de ministère,
clier, que le pape n'avait fioiiit une prini ulé ciiput minisleriide, et ils sont autant en-
de juridiction sur louie l'Kgli-e, c'était atia- nemis de la jiuissaiice absolue des rois que
quer indirectemrni le n)ariage de Hrnri IV de celle du pape. 11 faut noue, en soutenant
avec la princesse de Médicis, et par consé- les libertés de l'I'^glise gallicane, examiner
quent la naissance du roi Louis XIII. Aussi par quels motifs on doit les soutenir, de
crut-on en ce temps-là que c'était à l'insti- peur qu'on ne s'engage insensiblement ilans
gation du prince de Condé que Iticher avait les principes du richérisme, sans les avoir
composé son traité et le cardinal du Perron
: bien pénétrés et sans en avoir aperçu les
dit en plein conseil que c'était à la dignité de conséquences.
la reine régente, et encore plus à ceile du Pour ce qui regarde les jansénistes (1),
jeune roi, qu'on en voulait par cet écrit sé- c'est de tout leur cœur qu'ils ont adopté ce
ditieux. système; et ils ne cessent de le renouveler
Toutes ces considérations obligèrent la ouvertement dans leurs écrits. M. de Sainte-
cour d'ordonner à la Sorbonnc de déposer Beuve, qui sans doute n'ignorait pas leurs
juridiquement Uithcr, qui en était syndic, véritables sentiments, l'avait bien prévu.
et d'en élire un autre. Le premier président, Dans une lettre écrite à M. de Saint-Amour,
qui l'avait protège d'abord, rab.indodiia et ; au mois de mai 1633, il lui demande que, si
Uicher ayant voulu appeler comme d'abus ce dontse anlenl les inuLnist s e<t vcrilahle,
I

de la censure des evèiiiies, le |)arlemeut ne c'est-à-dire si les cinq propositions de Jan-


reçut point son appel. Il vou'ut présenter séiiius sont condamnées ce féru «ne des,

requête au conseil, mais aucun maître des choses les plus dcsuvaiilng uses au sainhsirye,
requêtes ne voulut la recevoir. el qui diiiitnucra duus lu plupart des esprits le
Tel est le libelle sur lu Puissance ecclrsias- respect et lu souiuiss.un qu'ils ont luUjOurs
Ikjue et poluiijue, dont on a tait eu 1701 une (jardés pot.r Hume, et quijera inclin r beau-
nouvelle édition. coup d'autres dans les sentiments des riche-
La défense de cet écrit, qui occupe la plus risles. Et pins bas Faites, s'il vous plaît, ré-
:

grande partie des deux volumes, n'avait (lexiun sur cela, et souvenez-vous que je vous
point encore été imprimée. Uicher n'avait eu ai mandé il ij a longtemps que de cette déci-
garde de la publier de son vivant. 11 nous sion dépendra le renouvellem ni du richérisme
avertit lui-ménic qu'on lui avait détendu en France: ce que je crains très- fur t.
sous peine de la vie de rien imprimer da- Oite prcdi; lion de -M. de Sainte-Beuve, ce
vantage contre ceux (lui avaient réfuté son sont les jansénistes eux-mêmes qui ont jugé
livre. Miliipœna caitilis inlerUiclmn ne quid à propos de la faire imprimer en lliC2. Ce
pro meu definsione lucubrareiii. Cetti; délense sont eux aussi (]ui ont fait faire, en 1701,
lui fut signifiée par le cardinal de Bonzi de l'édition des deux volumes dont il esl ici
la part du roi et de monsieur le chancelier question. Anecdote iuléressanle que nous
firulart; et on l'avertit qu'on lui imputerait aiiprenons de dom ihierri de iaixnis. 'i

tous les livres qui paraîtraient pour sa dé- Dans une lettre du -2 avril Ki'jy, écrite
fense, quand même ils seraient composés au sieur HrigoJe, prisonnier à Bruxelles,
par un autre. Un ordre du roi, si [irétis cl ce bénédictin s'exprime ainsi J'ai dé- :

si sévère avait retenu Richer dans le devoir, terré tin manuscrit d'un gros ouvrage de
mais il n'y a pas contenu ceux qui depuis Richer, qui n'a pas été imprimé. Il y a plus de
ont fait imprimer son apologie. 2000 pages plus granles que celles-ci. Ce se-
Kiclier, dans celle apologie, ne désavoue rait pour faire un gros in-folio ou trois in-
aucun des principes que nous avons rappor- quarto. Je suis persuade qu'un semblable ma-
tés. Il s'applique seulement a appuyer, par nuscrit eitrichirail un l. bruire, et qu'on y
des passages des pères et par des faits de courrait comme au feu, surtout en Frince. Un
l'Iiistoiie ecclésiastique, les conséquences de mes amis a tiré une copie d'après l'original
qu il en avait tirées par rapport à la puis- qui appartient à M. Errard, avocat de Paris,
sance du pape et des évéques. Il y soutient qui a épousé une nièce de M. Richer, c'est
aussi (jue les éleclions aux bénéiices sont proprenieni la justification et lis preuves d'un
de droit divin; proposition directement op- autre petit ouvrage De Ecclesiaslica et poli-
posée au concordat et dont il s'ensuivrait lica pote-tate. On ne peut rim de plus fort ni
que tous les évéques nommés par le roi ne de plus mordinl...Je ne désespère vas d'être
sont pas des pasteurs légitimes. dans peuma'Ure de ce manuscrit

(I) Qui ions élaioiit primilivement des g.illicins. de n'èire p is conséquent. Il conduit nécc*s;iireitient
Le gd.icanisiiie, iiièino le plus inodéié, e>l nue pente ,111 sehibMic ceux qui veulent les conséquences d'uu
glissante. Si l'on s'y aricle, c'csi (lu'oii ue craint pas piineiiif admis.
à

819 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. tsb

Dans une autre lettre, dn 17 d'avril 1703, RONDET ( Laurent - Etienne ) naquit'
écrite au même M. Brisode, il donne à con- Paris, d'un imprimeur, le 6 mai 1717, et de-
naître que c'est lui qui l'a fait imprimer; vint célèbre |)ar ses travaux bibli(iues et au-
«ar, à l'occasion des onze tomes manuscrits tres, et mourut le 1" avril 1785. Rondet
de Richer qui lui restent encore entre les croyait fermemeut avoir été guéri d'une ma-
mains, il lui parle en ces termes J'avoue
: ladie en 174-1, par l'.ipplication des reliques
que four les mavuscrils de nicher II me fau- de l'évêque Soanen. il révérait beaucoup
drait un secrétaire, mais il faudrait qu'il fût Saint-Cyran et Paris, et visitait leurs tom-
habile et entendit les matières, fans quoi il beaux avec dévotion.
ferait une infinité' de fautes. Je le vo s par Il fut l'éditeur de l'abrégé de l'Histoire
l'édition des deux derniers in-marto, Deten- ecclésiastique de Racine, in-i"; de la sainte
sio libelli. Elle a été faite à Licqe, où vn ne B.b e de Leiros, 1736; de celle de Sacy, pa-
pouviiit pas être. On l'a trèx-wai fn(j tre en rai. brasée par (le Carrières ; d.'S Lettres pro-
toutes manières. A tnoins quon ne donne tout vinciales de Pascal, 17r)'i-: du Souveau Tes"
mâehé aux imprimeurs, ou qu'on ne soit pré- tament de Méseng'iy, 173'i-, in-12; etc.. etc.
sent po'r les conduire sans esse, lu plu; art « Toutes ces éditions et les notes qui les ac-
n'impriment rien qui vaille. J'ai été assez bien compagnent, dit Feller, pronveni l'applica-
servi pour le Lemnz. Ce n'a pas été sans des tion, les recherches et le goût de llondet
peines in fi :,ies. Il faut que fm
prenne autant pour les SI iences ecclésiavliques; il est fâ-
pour Richer, si je veux l'imiiression belle, cheuï qu'on y découvre des vues de parti,
oien correcte et commo e; mes écol -rs ne se- et des traces de ses liaisons avec les agents
raient pas /ropres à transcrire et ne roi<- d'une secte qui porte le tiouble dans la
draient pas s'y assujettir. Ce travail est trop science Ihéologique, en même temps qu'elle
inyrat et trop pénible. Chacun ne pense et ne essaie de détruire la hiérarchie et l'union
t'occupe que de ce qui le regarde. calholi(]ue. »
Enliii l»' P. Qui snel, d.ms s;i 90* proposi- DissEiiTATioNS où il adopte presque toujours,
tion {c'est l'Eqlise qui a l'nulorilé de l'excom- dit Feller, l'opinion la moins suivie et la
mnnicntion, pour l'exercer par hs premiers plus propre à -nourrir des impre>sions
pasteur', du consentement au moins présumé désavantageuses au texte sacié.
de tout le coip'), et le I*. Lai orde, duns sou
fameux livre du Ténvnqnnne de la vérité, Dissertation sur les sauerelUs deil'Apoca-
ont si ci;iirement renouvelé le sys ème de lypse, 1775.
Eichi^r, qu'on ne peut lus douter que les
i Feller dit qu'elle « est le froid du fana-
jansénistes ne soient de véritables riché- tisme 1 plus forcené, d'une fureur de haine
ristes. indigne d'un chrétien et même d'un buiume
Richer se rétracta en 16-29. tl déclara, par sensé. » Il renvo e, pour la preuve de ce ju-
un écrit signé de sa main, qu'il reconnais- gement, à f^on Journal histor.et littéraire da
sait TEiilise romaine pour mère el m.TÎfresse 1" juin 1781, pag. 173.
de toutes les églises, cl pour juge infiiilliblc Cette Dissertation est probablement celle
de la vérité. Kt tout ce que le paili a publié qui est dirigée contie Desliauternyes. Ron-
d'une prétendue violence faite à ce docteur det y assig;ie l'épo jue de la fin du monde à
n'est qu'une pure fiction qui ne mérite au- l"an 18G0, et préle;id que les temps qui sui-
cune créante. vront le rappel el la conversion des juifs ne
Au système de Richer, dit M. l'é-
reste, te seront que de trois ans el demi. Cela lui at-
véque d • Luçon, d:ms son ordonnance et tira une dispute avec Malol { Voyez ce nom).
instruction p stor;ile de 1728, est préi isé-
ment la confession de foi d'Anne Diibourç,
Vie de M. Besogne- — Panégyrique d'un
homme de parti fait par un homme du
martyre du calvinisme en lbo9./'î crois, di-
sait-il, la puissance de li<r et de délier, qu'on
même parti.
appelle communément les clefs de l' Eglise, être ROUSSE GÉRARD ( )
prêtre , chanoine
,

donnée de Dieu, non point à im homme ou d'Avenay, dans diocèse de Reims, appela
le

deux, maisà toute l'Eglise, c'est-à-dire à tous et réappela, et mourut le 9 mai 1727. On
les fitcles ei croyant en Jésus-Christ. voulut en faire le Paris du diocèse de Reims.
RIDOLFI (Angl), professeur de droit pu- Relation du miracle arrivé à Avenay, le 8
blic à Bolofjne, publia un ouvrage intitulé: juillet 1727, sur le tombeau de .M. Gérard
Du droit social, trois livres. Bologne, 1808, Rousse...., en la personne d'.lnne Augier,
un vol. in-S°. Cet ouvrage, par un décret de fiile, native cl habit. mie de Marueil, ana- |

l'inquisition, du 22 août 181G, fut condamné lytique depuis l'espace de vingt-deux ans.
comme contenant des propositions dans l.ur 1727, in-V.
sens mtur;l, et, suivant tout le contexte,
respectivement fausses, téméraires, scanda- On y a joint la requête des trente-deux
leuses, erronées, injurieuses à l'Eglise et au curés dos doyennés circonvoisins d'Ave-
souverain pontife, subversives de la religion nay, présentée aux gran !s vicaires du dio-
révélée el de la hiérarchie, imp'cs, favora- cèse ai: sujet de leur mandement du 29 août,
bles au schisme et à l'hérésie, et y condui- et une lettre de ces mêmes curés à leur ar-

sant, et même hérétiques et déjà condam- chevêque.


nées. Le parti voulut rendre Rousse rival de
RIGBERIUS, un des faux noms empruntés Paris, et lui faire faire d'aussi nom1)reux
miracles; mai* Paris prévdlut, et le pau-
par le P. Gerbcroo.
821 ROY ROY VUSt

Tre Rousse ne put avoir pour panégy- Paris avec l'abbaye de Haule-Fontame. il y
ristes que quelques curés de villai^e qui fi- vécut jusqu'à sa mort, arrivée en 1684, à
rent tout ce qu'ils purent pour se rendre 7i ans. il était ami des Arnauld, des Nicole,
aussi méprisables que la reiiuéle qu'ils pré- des Ponl-Chàteau.
sentèrent à leur arclievêque. Lettre sur la constance et le courage qu'on
SlÉMOiRES et pièces justi/icaliies touchant le doit avoir pour la vérité, avec les s nti-
miracle arrive à Àremnj.... en la personne ments de saint lifrnard sur l'obéissance
li'Anne Augiir.... 1728, u\h\ qu'on est obligé de rendre aux snp>'rieurs,
et sur le (Ivscernement qu'on doit faire de
UiîCUEiL de pièces justificatives du miracle
ce qu'ils coiniiianilenl ; tirés de sa septième
arrivé à Averi'iy, le 16 mai 1728, sur le
lettre, 1601, ou 1667, in-4°, sans nom d'au-
tombeau de M. Gérard Housse,... en la
teur ni de libraire.
personne de Marie-Jeanne Gaillard, épouse
de M. François Stapart, notaire à Eper- Cette lettre de la Constance, ou plutôt de
nay; avec quelques nouvelles pièces tou- la désobéissance, fut composée pour exciter
chant la i;uérison miraculeusi" A' Anne Au- tout le monde à ne point obéir au p.ipe, aux
yier ;... le tout précédé d'un petit discours évcques et au roi. C'est ainsi f|ue les péla-
sur les mir.icles eu jjénéral, en forme de giens firent un traité exprès de la Constance,
préface. 1729, in-4 . fioiir s'animer à soutenir généreusement
eurs opinions hérétiques contre les déci-
Ce sont les lémoignn^es, requêtes,
letlres,
extraits de letlres, certificats de prêtres, cu-
sions des papes et les édils des empereurs.
L'auteur de ce sédilieus libelle déclare dès
rés, chaiiDiues, médecins, cliirur<;iens, etc.,
le commencement que la doctrine contra re
qui aileslent tous le mensonge avec u:>c as-
surance et une cfl'ronierie inconcevables. à celle de Port-Royal est une doctrine dam-
Celte fureur qu'avait
nable; que c'est renoncer à Jesus-Christ que
la secte do multiplier
les prétendus miracles d(î ses suppôts et de de s'éloigner des sentiments de ces mes-
fabriquer tant de faux actes pour les soute- sieurs ; (jue la disposition où sont les ecclé-
nir, faisait ci la reli;;ion un loil infini. Les
siastiques soumis est une tentation ef-
froyabli' ; que la conduite des puis^iincei
incrédules se croyaient autorisés à douter
des miracles anciens et à les mépriser, sur- dans l'affaire de la signature est une p rsé-
culion anssi ilangereusequecelle des lyr;ins,
tout quand ils voyaient b- gazelier de la
el i\ini les vrais serviteurs de Dieu murclienl
secte conipar'r les prétendus miracles de
sur l'aspic et sur le busilic, et foulent aux
Paris à ceux de Jésus-Clirist. Voijez Levier,
pieds le lion et le dragon; c'est-à-dire fou-
Paris.
lent aux pieds le pape, le roi, l'archcvêqne
KOUSSli: (N.... ), c'est le Paris du diocèse
de Paris et toutes les puissances qui veuleut
de Reims.
les obliger à se soumettre.
ROY (Ciiarli'S-François Le) naquit en
1C99, à Oiléans, étudia la théologie da;is
On a dit avec raison qu'il ne s'est peut-
être jam;iis rien écrit de plus insolent ni de
l'oratoire sous le 1'. de Genncs, à ^ .umur,
pins impie. Ce qu'il y a de sûr, c'est (|ue les
mais n'entr.i point dans les ordres. Il [ir.t
de son niaitre des idées qui n'étaient pas huguenots, dans leur Martyrologe et en par-
ticulier dans le Traité dis afflii lions gai ad-
saines, et soutint des thèses (jne Poucet,
viennent aux jidèles, n'ont pas snrp.i.ssé et
évèque d'An;;ers, cond.imna. Il n'approu-
n'ont p.is même égalé cet esprit de lai lion et
vait pas les excès des fanatiques de son
parti, et on connaît de lui une lettre
de révolte, qui règne d'un bout à l'autre
dans la-
quelle il traite le gazctier janséiiisle comme dans la lettre sur la Consianre. Aussi bg
jansénistes ont-ils fait d'abord tout ce qu'ils
il le méritait cette lettre, qui est du 13 mars
:

ont pu pour faire disp;ir.iilre cet horrible


1738, est adressée à l'auteur même des Non-
libelle. Ils eurent même l'audace d publier •

villes Ecclcsiustiques, auquel il reproch(! net-


qu'il ne subsistait que dans l'imagination de
tement (les calomnies, rfes injures, de la sa-
tire, de la partialité, de rmlèieiiient. 11 quit-
M. l'archevêque d'Embrun ( de La Fei^il-
lade). Ils se sont ravisés dpuis, el, en 1727,
ta l'oiatttire en 174-6, lors()u'i;u y fit rece-
voir la bulle Unigeiiitus. Il fut éditeur de la
ils l'ont réimprimé en 23 pages in-'i-*.
prétendue Défe se de ta déclaration du clergé, L'auteur de cet écrit séditieux est le même
de Riis^urt, dont il doui.a en même temps iM. Le Roy, qui a traduit le Traité de Philé-
une traduction, h vol.. les cinq derniers de rèine, touchant l'oraison dominicale; (|ui a
publié la Lettre d'un solitaire sur la pré-
l'édition des ceuvres de Rossuel, par l'iibbé
tendue persécution des relii/ieuses de Port-
Pérau. Nous menliuimerons encore de Le
Roy une traduction du Discours de saint Royal, en date du 11 mai 1661, iu-i°; et qui,
Athanasc contre ceux qui jugent de la vérité par une infidèle traduction d'un discours de
par la seule autorité de la multitude, et une saint Athanase, s'efforça de prouver que,
Z-c^/c contenant les jugements qu'ont por- pour trouver la vérité, il ne fallait pas s'at-
tés des jésuites les cardinaux de Bérulle et tacher, ni au plus grand nombre, ui à la
Lecamus, Bossuel t Leiellier.
«
plus grande autorité visible.
11 y a encore de ce même Le Roy les ou-
ROY (Guillaume Le), né A Caen, en Nor-
mandie, fut envoyé de bonne heure à Paris, vrages suivants, el d'auires :
où il fit ses études. Il embrassa l'état ecclé- Lettre d'un capucin de Flandre, du 2 mars
siastique, et fut élevé au sacerdoce. Ayant Kiol, qui montre combien est faux le dé-
pcrinulé son caiiuuical de Notre-Dame do cret qu'on attribue à son ordre louchant la
823 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 824

duetrtne de saint Augustin, et combien est à Rome , où l'adresse de déguiser


il eut
ridicule le trophée que les disciples de Mo- ses sentiments, et fut assez bien reçu du
lina ont voulu fonder sur ce prétendu dé- pape Innocent XII mais Clément XI l'ayant
;

cret, iii-i". mieux connu le déclara, par un bref spé-


cial, inhabile à posséder des bénéfices et
DiscoLRS d'un relipeux professeur en théolo-
gie, sur un voy.'ige qu'il a élé oblif^é de
des digniiés ecclésiastiques. Il parvint ce-
l'aire à Paris à i'occysioii de la doctrine de
pendant, à forces d'intrigues à être cha- ,

la grâce avec une lellre du cardinal Ha-


:
noine de Sainte-Gudule , à Bruxelles, en
ronius, sur les stnlinicnls de Molina, jé- 17J8, envahit la dignité de doyen de I église
suite.
de Tournai, par la protection des Hollan-
dais, alors injiîires de celte ville. Le cha-
Lettre a un conseiller du parlement, sur pitre, qui refusa de le reconnaître et de l'ad-
l'écrit du P. Ameat intitulé liemarques
:
mettre, fut l'objet de sa haine et de ses per-
sur la conduite qu'ont tenue les jansénistes
sécutions l'illustre l'énelon prit part à la
:

dans l'iinpiession et la publication du douleur des chanoines de l'ournai la lellre ;


Nouveau Testament imprimé à Mons, 1607, que ce grand prélat écrivit à ce sujet est
in-4-°,
rapportée dans l'Histoire de Tournai, in-i°,
UOYAUWONT, prieur de Sombreval, un par Poulrain. Ituth étant tombé malade à
des pseudonymes de Le Maisire de Sacy. Bruxelles, le cirdinil il'Alsaie, archevêque
Ul'TH D'ANS (Pail-Eknest), né à Ver- de Malines n'i n,fut pas plutôt informé
viers, ville du pays de Liège, en 1033, d'une qu'il s'y transporta pour ramener au bercail
funiille ancienne, se rendii à Paris, et s'al- celte brebis égarée; il sollicita pendant une
îaL'Iia à Arn.iuld, qui lut depuis son conseil heure à la por e leiitrée de la maison et ne
et son ami. Il assista à la mort de ci' docteur put rob!enir. Buth mourut en 1728, sans
en 109i, et a[iporta son cauir à Port-Royal- avoir n eu les sacrements de l'Eglise, son
des-Champs. Kutli d'Ans ayant été exilé par cadavre fut enlevé furtivement |iendanl la
une letlic de cacliel, en 170i, se relira dans nuit. C'est lui qui a composé le dixième et
les Pays-Bas. Precipiano. archevêque de Ma- le onzième volume de l'Année chrétienne de
line-, toujours zélé pour l'orthodoxii", con- Le Tourneux ( Voyez ce nom). Il est encore
naissant le toit qu'il pouvait faire à ses auteur de quelques autres ouvrages couipil-
ouailles, tâcha de l'éloigner. Uulli eut ordre sés dans l'inlérél du parti.
de sortir des Pays-Bas catholiques. Il alla

S
SACY. Voyez Maistke {Louis-Isaac Le). et une impudence insupportable : en sorte que
SAINT-AMOUR (Loiis GOBIN de), né à ces livres étaient dignes des peines que les lois
Paris, en 1619, d'un cocher du corps royal. déciment contre hérétiques. Sur cet
les livres
\\ était nileiil de Louis XllI. Après avoir avis, le roi rendit en son conseil, le i jan-
fait de brillantes études, il prit le bonnet de vier 1064-, un arrélqui condamna ce livre à
docteur en théologie, et devint recteur de été brûlé par la main du bourreau.
l'université de Paris. Les évéques partisans Le journal do Saint-Amour fut aussi con-
deJausénius l'envoyèrent à Rome, sous In- damné à Rome, le 28 mars lOOi.
nocent X, pour détendre leur cause. N'ayant H fut traduit en anglais The journal of :

pu la gagner, il revint à Paris plaider celle Mons. de Sainl-.Amour, etc., par G. Havers,
d'Arnauld. H lut, comme beaucoup d'autres, Lundon, T. Ratcliff, lOOi, in-fol.
exclu de la Sorbonne pour n'avoir pas Le cardinal Bona fit du journal de Saint-
voulu souscrire à la condamnation de ce Amour une censure détaillée qui existe eu
docteur. Il niourut en 1687. manuscrit, datée du mois de fé-
el qui est
JouBXAL de ce qui s'est fait à Rome dans Le savant prélat y dévoile excel-
vrier lOO'j.
l'affaire des cinq propositions, 1062, in-folio lemment mauvaise foi et l'esprit hétéro-
la
de 578 pages, avec un recueil de pièces de doxe du chroniqueur janséniste.
286 pages. SA1NT-AUBL\ (L. de), pseudonyme d'An-
Jl contient une relation fort détaillée de toine Le Maisire.
tout 16 que les jansénistes avaient fait en SAINT-GYRAN (Jean du VERGER de
France et à Borne pour la défense de leur HAUB.VNE, plus connu sous le nom li'abbé
doctrine c'esl-à-dire depuis la naissance
,
de), naquit en 1581, à Rayonne, il'une fa-
de celte hérésie jusqu'en l'année 1062. mille noble, étudia en France el à Louvain,
Le roi Louis le Grand ayant fait exami- fut pourvu, en 1620 , de l'abbaye de Saint-
ner ce livre par plusieurs prélats et doc- Cyran, et assista la même année à la fa-
teurs, leur rapport unanime fut que l'hé-: meuse conférence de Bourgfoulaine , qui
résie de Jansénius était ouier tenu ni suule- avait été précédée d'une autre à Bordeaux
nuc et renouvelée dans ce journal; que les {Voyez FiLLEAU DE Villiei'.s). Après la mort
auteurs et les défenseurs de cette secte y de Jansénius, son ami. il redoubla d'efiorts
étaient exlraordinairemenl loués, et les doc- pour établir la nouvelle secte. Paris lui pa-
teurs catholiques chargés d'injures; que les rut le théâtre le plus comenable pour dog-
papes, les cardinaux, les évéques, les docteurs, matiser. Il y fit usage de tous les moyens
loi religieux y étaw^t traités avec un mépris pour y faire des prosélytes, et préleudU
825 SAI SA! m
même avoir des révélations. Oui, je vous le jouit pas longtemps de sa liberté, étant mort
confesse, dil-il un jour à saint Vincent de à Paris en 1G4-.3, à 62 ans.
Paul, Dieu m'a donné el we donne de gran- Ce qu'on vient de lire est tiré de Feiler.
des lumières. Il vi'a fait connaitre qu'il « Je dois encore ajouter, dit un autre bio-
n'y a plus d'Eglise. El comme à ce pro- graphe, que, selon les dispositions juridi-
pos le s.iinl léinoigna la plus cli'ani^e sur- ques de saint Vinrent de Paul et de M. l'ab-
prise Non, répliqua l'illuminé, il n'y a
: bé de Caulet, qui fut depuis le célèbre évo-
plus d'Jujlise Dieu m'a fuit connaître que
, que de Pamiers, et de plusieurs autres té-
depuis cinq ou six cents ans, il n'i/ avait plus moins respeciables, on remarqua toujours
d'Eglise. Aiaiit cela, l'Eglise était comme un dans l'abbt! de Saint-Cyran le vr/ii caractère
grand fleuve qui axait ses eaux claires; mais à des hérétiques, c'esl-à-dire un fonds d'or-
présent, ce qui nous semble l'Eglise n'est gueil étonnant Si on lui alléguait le sen-
plus que de la bourbe. Le lit de cette belle ri- limenl des théologiens, il disait franihc-
vière est encore le même, mais ce ne sont plus mcnt qu'il en savait beaucoup plus (ju'eux,
les mêmes eaux. « Eh quoi Monsieur, 1 lui dit et qu'il avait puisé dans les premières sour-
le taiiit homme, voulez-vous plutôt croire ces. J'ai connu, disait-il, tous les sièrh s, et
vos seiiiimenls particuliers ((uc l.i parole de j'ai parlé à tous les grands successeurs des
Nolre-Sei};neur qui a dit qu'il éilifierait son apôtres, et je vous confesse, dil-il un jour à
Eglise rt que les portos de l'ciifer ne pré- M. Vincent de Paul, que Dieu m'a donné et
vaudraicul p;is contre elle? » Il est vrai, ré- me donne de grandes lumières <i)-
pondit Vii\)bc, que Jésus-Cltrist a édifié son Il inculquait élerncllemenl à ses disciples
Eglise sur la pierre ; mais il y a temps d'édi- ces maximes fanatiques : que les pasteurs el
fier et temps de détruire: elle était son les directeurs de notre siècle étaient dé-
épouse, mais c'est une adultère et une prosti- pourvus de l'esprit du christianisme, de l'es-
tuée : c'est pourquoi il l'a répudiée, et il veut prit de grâce et de l'am ienne Eglise, mais
qu'on lui msubstitue une autre qui lui sera que Dieu l'avait suscité pour le faire re-
fidèle. L'artificieux prédicanl n'en était p is vivre.... Que les sentiments communs ne sont
venu tout d'un coup à cette horrible confi- que pour les âmes communes; qu'il ne p)ti-
dence. Dans plusieurs autres entrevues, il sail point ses maximes dans les livres, mais
avait travaillé à y préparer insensiblement qu'il les lisait en Dieu qui est la vérité même...
son pieux ami. Un jour qu'il l'avait trouvé qui le conduisait en tout par les sentiments
ayant l'Ecriture sainte entre les mains, il intérieurs et les lumière-: que Dieu versait
s'étendit sur les lumières spéciales que Dieu dans son esprit et dons son cœur : et qu'enfin
lui donnait pour l'intelligence dfs livres lorsqu'il avait sondé une âme, il connaissait
ainls; et il alla jusqu'à dire qu'ils étaient si elle était élue ou réprouvée. Tous ces
plus lumineux dans son esprit qu'ils ne traits sont tirés des informations authenti-
l'étaient en eux-mêmes. Si ce galimatias n'ex- ques faites en 1638 au sujet de Saint-Cjrau.
j)rime pas le dogme calvinien du sens parti- « Ecri\ain faible et diffus, en latin ciuiine
culier, il couvre quelque chose de plus dan- en français, sans agrément, sans correction
gereux et de plus superbe. Dans une autre el sans clarté, dit un crilicpie du dix-hui-
occasion, où ils discouraient ensemble sur tième siècle, Sainl-Cyran avait qnehiut- cha-
quelques articles de la doctrine de Calvin, leur dans l'imagination, mais cette chaleur
l'abbé prit le parti de riiércsiar(iue et en n'étant pas dirigée par le bon sens el le
soutint formellement quelques erreurs. Le goût, le jetait dans le galimatias, il y en a
saint lui représenta que cette doctrine étaii beaucoup dans ses Lettres. La pln|iarl de
conilaiiinée par l'Eglise. Calvin, repartit ceux qui le louent autant aujourd'hui ne
l'abbé, n'avait pas si mauvaise cause ; mais il voudraient pas être condamnés à le lire. Sa
l'a mal défendue : il a mal parlé, mais il pen- plus grande gloire aux yeux des gens du
sait bien. Une aulrc l'ois, il dit, en pailant parti est d'avoir fail du monastère de Port-
du concile de Trente : Ne me parlez point de Royal uiif" de ses conquêtes, el d'avoir eu
ce concile, c'était du pape et des
itn concile les Arnauld, les Nicole el les Pascal pouï
sculastiqucs, 011 il n'y avait que brique et ca- disciples. »
bale. n'en fallait pas davantage pour rom-
Il Un autre critique a fail de Saint-Cjran
le
pre loui lien d'aniitié entre le saint et le no- portrait suivant : « Avec un esprit des plus
vateur. Mais si celui-ci désespéra de s'atta- communs, ou plutôt fort éloigné du sens
cher CCI homme vertueux et orthodoxe, il ne commun, el approchant du délire, il avait
réussit que trop bien ailleurs. Son air sim- au degré suprême le génie de l'inlrigue et
ple et moriilie, ses paroles douces et insi- de la séduction. Ou on en juge par le point
nuantes, lui firent beaucoup de partisans. aui|uel il réussit a fasciner le docleur An-
Des prêtres, des la'itjucs, des femmes de la toine Arn luld et tant d'antres. Telle fut la
ville et de la cour, des religieux et surtout raison pour laquelle le cardinal Hiclielieu le
des religieuves, adoplèrcnt ses idées. La mil hors d'état de brouiller, en le faisant
cour informée de ce commencement de secte confiner dans une prison où il demeura
regarda l'abbé de Sainl-Cyran comme un jusqu'à la mort de ce ministre. Son princi-
homme dangereux, elle cardinal de liiche- pal ou\ rage Cil un gros in-fol. intitulé Pe- :

lieu lefil renfermer en 1638. Apres la mort trus Aurelius. el qu'on réduirait au plus
de ce ministre, il sortit de prison mais il ne ; petit livre, si l'on en retranchait toutes le^

fl) Vie de M. Vincent de Paul, par 11. Abelly.évôaue de Kotlei.


827 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES.
sottises qu'il dit aux jésuites. Il eut assez de n'empêche point, dit Saint-Cyran, qu'on ne
manège pour imprimer aux déiiens
le faire puisse se tuer soi-même. Car on voit toits les
du clergé de France, niais trop peu pour joirs que la chose publique, qui n'a point d'au-
cmpéctier la cour de le faire suppritm'r. Sa torité sur nos vies, les détruit avec amortie el
Question iuyale,a\>o\o^\e formelle du suicide sans reproche par le glaive de la justice. Rai-
cl de l'homicide en bien des cas, mérite à sonnement dont la fausseté saule aux yeu'Ç ,
peine altenlioii sous ce point de vue, tant il puisque la république, quoiqu'elle ne soit
y a su rassembler des principes encore plus point propriétaire de nos vies a néanmoins
,

répréliensibles, de maximes et de dogmes reçu de Dieu le droit de mius l'ôter, quand


païens, d'impertinences et d'extravagances la conservation publique l'exige; et c est ca
en tous genres. Son Apologie pour le chape- qu'elle fait à l'égard des voleurs, des assas-
let du snirit sacrement sa TUéolngii- fa-
,
sins et des rehelles.
milière, o\ plusieurs de se-^ Lettres, qui sont Il veut encore que les enfants se puissent
en très-grand nopibre, portent également la luer pour leur père, el le pire pour ses en-
marque suffisance inepte et ruiicule,
d'ur:e fants. Je crois, dit-il, page (32, que sou:i les
sans compter le fond corromnu de^ choses. tnipereurs Néion el Ttbère, les pères étaient
Mais le ridicule y est si frappant, qu'il en obli'jés de se tuer eux-mêmes pour le bien de
peut tout seul faire Tant dote. Si les juiissan- leurs familles el de leurs enfants. Et c'est,
ces ecclésiasliques, en méprisant la luparl i dit-il, oit tribunal de la raison qu'il doit être
de ces absurdes produclinns, en ont con- décidé de celle obligation. Avec cet horrible
damné quelques-unes, ce fut moins pour principe un homme qui se guidera unique-
prévenir les simples mêmes contre ce dug- ment par l'insliiict et le mouvement de sa
matiseur absurde, que pour les tenir en raison et de sa conscience, pourra se croire
garde contre l'admiration feinte de ses arti- obligé en certaines occasions d'en luer un
ficieux panégyristes. » autre. C'est là précisément ce qui fut ré Usé
fJuKSTiON ROYALE, où U est moiitré à quelle (x- par ce disciple (1) de l'abbé de Saint-Cyran,
Irén^itc, principalement en temps de paix le , (|ui tua son ne\eu pour venger l'injure qu'il
sujet pourrait être oUIgé de conserver la vie avait faite à Dieu, comme on le voit dans les
du prince aux dépens delà sienne, 1(503. Im- dépositions juridiques qui furent faites con-
primé par Toussaint du Bray. ln-12, tre l'abbé de Sainl-Cyran.
37 pages. Après avoir ainsi enseigné qu'on peut
Dans cet ouvrage de Saint-Cyran , il en- quelquefois se tuer soi-même, ou dicte la
treprend de prou\ er qu'en diverses occasions moyen de le faire de la manière la mums
on peut el on doit même de sa propre auto- violente, la plus dnuce et sans beaucoup de
rité se tuer soi-même, et par la niêmc raison douleur , comme par rétention d'haUine, par
tuer son prochain, sans commettre de pé- la sujft cation des eaux, par l'ouverture de la
ché, el en fai-ant même une œuvre méri- veine, etc., et on colore le parriciile par cet
toire. L'obligation de conserver la vie du admirable principe, page 3i, toutes choses
prince aux dépens de la sienne, que l'au- sont pures et nettes à ceux qui le sont.
teur meta la lêle de son livre, n'est qu'un L'éloge de Sucrale q i se lua lui-même
faux titre dont il abuse pour colorer le par- est un morceau des pins curieux de ce petit
ricide qu il autorise. ouvrage. Le voulez-vous voir, dit l'auteur,
il pose donc d'abord le cas, cas imaginaire, l'homme de bien, meurtrier de sa vie, en celui
où le roi, emporté sur la mer par un oura- oit la raisin semblait habiter, comme en un

gan, el jeté sur quelque pi ge déseric, se temple matériel ; mais plutôt où elle était
verrait au moment, de mourir de faim. Dans comme in, orporée... Il était assisté it conduit
cette supposition, nu ce rêve de fièvre chau- en ses actions par un génie qii se plaisait à
de, le gr.ive moralisie prononce qu'un su- sa conienatlon, et qui se mêlait tellement à
jet qui acconjpaguerait le prince serait son en tend' ment, que leurs communes actions,
obligé de devenir son propre assassin, ou comme si elles eussmt jirocédé d'une même
plutôt son bouclier, afin de fournir de sa forme, semblaient être de tous les deux comme
chair la table de sou souverain et d'en être d'une même personne... Quelle merreille de la
mange. I)u devoir des sujets, il passe à celui raison pat faite est lelle-là, Sacrale se don-
des esclaves, et décide formellement que nant la mort?... Ce sont les merveilles que
ceux-ci, par l ordonnance de ce! te raison qui Dii II f'it voir en la raison qui est Son imaje,
tien! la place de la raison de Dieu, peuvent uu à ceux qui se rendent lapailes par la puri-
se trouver obliges d'éteindre leur vie par le fiiaiion de leurs sens d'en voir l'exemplaire
poison, afin de la conserver à leur maître. quelque jour...
L'homme, ajoute-t-il en preuve, cst-il moins Enfin, l'abl é de Sainl-Cyran ré.luit à Irente-
maître de sa liberté que de sa vie? Uim, lui a- qualre ou environ les cas dans k'Miuels un
t-il moins donné l'une que l'autre? Mais ne hoitim' peut se tuer innocemment lui-même,
lui a-t-il pas donné Tune pour l'autre puis- ,
de sa propre autorité; et dans Ll manière
qu'il ne l'a pu faire vivre qu'afin qu'il vécût dont il parle de la raison et des anciens pbi-
/itrement? Il va jusqu'à irouver cofitre la iosophis, on reconnaît un pur déiste, mais
raison que la vie demeure à cet esclave, déiste très-fanatique.
taniis qu'on le prive de la liberté, qui est Pétri Aurisli! theologi opéra; jussu et im-
la fin de sa vie. pensis cleri Gullicani denuo édita. Paris,
Le manquement de propriété sur sa vie, Anloiue Vilré, ibk-I, iu-fo;,
(i ) l'ar Mt. Le Tardif, avocu au paiieiuen t de Paris.
e!29 SAI SAI 830
La haine de Saint-Cyran pour les jésuite» Saint Augustin, dit-on, et ses disciples ont
le (léteruiiiia à composer son Petrus Aure- enseigne tout le contraire, et leur sentiment
lius. En voici l'occasion. Riciiard Sinilh,An- a été applaudi de toute l'Église. Illud Deu$ ,

glais, fui envoyé par Urliain Vlll on Angle- vult omnes hnmines salvos fieri, queniadmo—
terre, avec le caraclère d'évéquode Chalcé- dum non de singu'is hominihus intelligi de-
doine. Les réguliirs, qu il troubla dans beat, sed de ii$ solis qui salvantnr, jam pri-
l'exercice de leurs foiicli'ins, s'en plaigni- dem Ecclesia plniidente , fremenlibus pelagia-
rent, el la divi>ion auiîmenliinl cli ique jour, nis, gementibus molini'lis, exposuit D. Au-
ils publièrent quelqurs ouvrages, dont deux gustinus, ac post eum discipuli ejus... lo
surtout parurent contraires à l'autoriié épis- Assert. Epist. illust. et rev. Galliœ antisli-
copale. Saint-Cyrnn saisit cette occasion pour tum, p. 55.
altaquer la compapni^' et pour vo;iiir contre 5° Il n'y a que les actes de charité qui
elle les plus grossières injures, il se masqua soient méritoires : Non solum actus virtutum
sous le nom de Petrus Aurelius, et composa, moralium, qualis est jusliti'i, sed ne quidein
sous ce litre, avec l'abbé de iîar( os, son ne- virtutum tlieologicarum, nisi solius cliarilalis,
veu, un f;r' s in-folio, qu'il regardait comme per se mericorii sunt (Vindic, p. 13(j).
son cbeMi'œuvre et comme le meilleur ou- 6° L'état religieux n'est point incompati-
vrage qui eûl parti, depuis six cents ans. Il ble avec le mariage : nouvelle docirine qu'on
trouva II! moyen (!e le faire imprimer aux fait débiter à Suarès, quoiqu'il at dit le con-
dépens du cler;;é de FraïKC, <iui, dans ce;te traire en termes cxiirès : Ad religionis sta-
occasion, lut surpris (comme nous l'apprend tum siinpliciler, seu perfectum ac proprie di~
M. HabcrI) iiar des personnes aurquelles il ctuin necessaria et essentiidia sunt tria vola,
rten fui pus beaucoup redevable ^Delcuse de pniperlalis, castilatis el ohedientiœ, Suar.
la ftii de l'E^'ise, p. ih). Mais le c ergé s'a- t. lil, de Relig., I. ii, cap. 10.

perçut d;ins la suite de la surpriae ([ui lui 1' On assure (pag. 252, in octo causas) que
avait été faite; et bien loin d'avouer un si Richer et les richérisles n'ont jamais été con-
pernicieux écri!, il fit un déciet exprès dans damnés que par des fous.
une assemblée générale, pour rayer du Gal- 8° On débite claireaient l'hcrcsie d'Arius,
lia C hrislianaVélo'^c fie l'abbé de Saint-Cyran. en égalant avec iui les curés aux évèques :

La cour de son coté supprima l'ouvrage et Omnes paroc/ios simul cum episcopo unum in«
en fit saisir les exemplaires. ter se ac per hoc cum Christo pastorem dicere
Le Petrus Anrelius est rempli des erreurs possumus (Vindic, pag. 110).
les plus monstrueuses, mais débitées avec 9" On dit qu'un é\êque qui se démet de
un air de hauteur, qui a imjiosé à bien des son évcché n'est plus reconnu dans l'Eglise
personnes, ou peu éclairées, ou pou atten- po'ir évéque Non remanel (poleslas ordiuis)
:

tives. Voici quelques écbautiUons de ces er- ex more loquendi Ecclesiœ , quœ talem poles-
reurs, talem non magisaqnoscit, quam >i rêvera nulla
1" Selon Saint-Cyran , l'ancienne loi par esset... el omnem ejus mimoriam rulionemque
elle-même entraînait les Juifs à la damiiadon ila ahjiciens, quasi nunquaui fdisset.
et à la mort ; elle imposait aux Juifs un far- 10° Selon Petrus Aarelncs, les moines ne
deau pesant et ne leur donnait pas le moi/en sont point propres à gouverner les égiises ;
de le pori er (Vindic, pag. 286). G'i si là pré- il y en a fort peu, dit-il <iui y aient réussi :
.

cisément le déteslatlle dogme des mani- et il allègue là-dessus le témoignage des


chéens qui prétendaient que l'ancienne loi
, saints Pères Patres docncrunt scriptisque
:

était l'ouvrage du mauvais principe. mandarunt , monachos parum idoneas ad Ec-


2° On cesse d'èlre prélre et évé(]ue, par clesiœ munrru rideri (\"ind., p. 2.'!Gj. Saint-
Un seul péché mortel commis contre la chas- Cyran avait-il oublié que la plu|iart des saints
teté (V indic, p. ;li9j Extinguitur sacerdo-
:
Pèles avaient été mo.nes el soli'.aires, et que
lalis dignilas... simul atque castitas drfirit. plusieurs des plus grands papes o.il été tirés
C'est nu des dogmes impies de Wiclef et de du fond d'un cloîire?
Jean Hus, condamné par le concile de Con-
Staiic(>, art. k : Si episcnpiis tel saeerdos est NoLVEL onoRE monastique , iu-4-*.

in peccato murlali non ordinal, non conse-


, A l'occasion de ce livre un critique du siè-
crul non baptizat... hoc ipso quo episcopus
, cle dernier s'ex|)rinie en ces termes :
pcccalor est, statum amittit. « L'alibédeSaiiit-Cjran,iiui était un ho:)ime
3' Les lionnes (inivres de ceux qui sont à système, dans le dessein qu'il avait conçu
hors de l'Hglise sont des œuvres semblabl s de renverser la hiérarchie ecclésiastique,
à celles des démons, qui ont (|uel(|uerois forma le projet d'un nouvel ordre monasti-
guéri des malades Eodem modo quo dœmo-
: que, (jui dan.s ses vues devait bienlôi absor-
nes œijmrtim murhos interdum subleiunt ber et engloutir tous les autre». H dressa lui-
(Vindic. p. 13V). Si ce'a est ainsi, le pro-
,
même en lalii; et en français les règles cl les
phète avait grand torl d'exhorter le roi Na- constilulioiis d.' ce nouvel ordre, que nous
buchoiionosor à racheter ses péchés par des avons encore, el c'est là un morceau des plus
aumônes. Kt comment est-ce que les bonnes curieux de l'histoire jatisénienne. Il (il pré-
œuvres du renienier Corneille, n étant que senter par les agents du parti ces règles et
des œuvres diaboliques, ont pu monter jus- ces coiislilulions à .M. l'archevêque de Paris,
qu'au trône de Uieu? pour en être approuvées et autorisées; mais
k' C'est erreur et ignorance de s'imaginer ce sage prélat les rejeta, et nous avons en-
que Dieu veut sauver tous les hommes. core les réflexions qui furcul faites ïur ces
851 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. &li
constitutions par les personnes à qui on les qui est l'auteur de ce libelle, comme le pré-
remit pour les examiner. tend M. du Pin; c'est bien l'abbé de Saint-
« Une lies siigulurilcs do ce nouvel ordre Cyran. On y reconnaît son esprit, son siyle,
j.inséiiisle, c'est que l'abbé drvaii être laïque: ses expressions, et cet impie galimatias qui
Oportet... abbalem monasterii bncum esse. Ce lui est propre.
sont les trrmcs du chapitre 4-'. Une autre sin- Voici quelques-unes des étranges visions
gularité qui n'est pas nioins rcniiriiuable, de cet abbé.
c'est qu'il n'est p.is dit un seul mot de la com- Inaccessibii.ité. Afin que Us âmes renon-
munion, quoiqu'on entre d;ins un fort ijrand cent (lia rencontre de Dieu. El où iront-elles,
déiail de toutes les observations monastiques si elles ne vont à Dieu ?

et de tous les divers exercices de piété qu'on 1ndép;;ndance. Afin que Jésus-Christ n'ait
j devait pratiquer à chaque heure du jour. point d'égard à ce que les âmes méritent (Dieu
« 11 est vrai que dans la première page des sera donc injuste en privant de récompense
conslilulions il est marqué que les trères, le mérite); wais qu'il fusse tout selon lui, et
conduits par leurs do)ens, iront dans le cha- que les âmes renoncent au pouvoir qu'elles
pitre, où ils confessrront leurs fautes ; mais ont d'assujettir Dieu; en ce qu'étant en grâce,
il est évident qu'il ne s'agit point là d'une il leur u promis de se donner â elles (Dieu
confession sacramentelle, puisqu'il ne s'y aura donc eu tort de nous faire dis promes-
trouve point de prcire pour la recevoir; mais ses, puisqu'il vaut mieux y renoncer).
qu'il n'y est qu( slion que de prosternations Incommlsicabilité. Afin que Jéms-Christ
et d'un aveu pubiic qu'on doit y faire de ses ne se rabaisse point dans drs communications
fautes, uniquement pour s'humilier, et non disproportionnées à son infinie capacité {y esl-
pas pour en recevoir l'absolution. Cl' pas là renverser les desseins ineiïables de
« Dans toutes ces constitutions il n'e^t pas Dieu dans l'économie de l'incarnation et du
dit un mot ni de l'Eglise romaine, ni du saint sacrement?) çae les âmes demeurent
;
pape. dans l'indignité qu'elles portent d'une si di-
« Le projet de l'établissement de ce nou- vine communication Dieu cependant exhorte
vel ordreayant échoué par la prison de l'abbé 1 s hommes à s'en rendre dignes Ut ambu-
:

de Sainl-Cyran, ses di>ciples ont suivi et letis digne, Deo per omnin p!acentes).
réalisé ce projet auiant qu'ils ont pu en se
Illimitation. Afin que Jésus-Christ agisse
désignant dans leurs leitres secrètes, sous dans l'étendue divine, qu'il ne lui importe ce
l'idée d'un ordre religieux, comme on en a
qui arrive de tout ce qui est fini. (Horrible
été convaincu par le procès <le tjuesnel et discours! Jésus-Christ a versé tout son sang
par la lecture des papiers qui furent saisis pour une âme, et on dit ici, qu'il arrive ce
à Paris et à Bruxelles.
qu'il voudra de tout ce qui est fini : que la
Cet ordre a son général, son abbé, son
«
sainte ^'ierge et tous les saints, qui sont finis,
prieur, ses simples moines, ses monastères, st;ient damnes que rien de tout cela n'im-
ses hospices, etc., chacun y est désigné par
;

porte à Jésus-Christ. Quel monstrueux lan-


son nom de guerre. L'un est le frère Borro- gage!)
mée, l'autre e>l le frère Nicolas, ou le frère
IXAPPLiCATioN. Afin que Jésus-Christ ne
Joseph. 11 y a dis frères Feuillet, et c'est .M.
donne point dans lui d'être aux néants; qu'il
Fouilloux ; des dom Isolé, et c'est M. l'abbé
n'ait égard à rien de ce qui se passe hors de
Duguet. On y trouve même des sœurs Espé-
lui; que les âmes ne se présentent pas à lui
runcf, des mi'res Nicoliline, etc.
pour l'objet de son application mais plutôt
,
« Ce nouvel ordre a son calendrier et ses
beaucoup de saints du pour être rebutées par la préférence qu'il se
saints par.iculier> ;

doit à soi-même; qu'elles s'appliquent et se


parti, (juelquesuns de l'Ancien Testament,
donnent à cette in^ippliration de Jésus-Christ,
p u du Nouveau. (Dn y célèbre .-urloui la
aimant mieux être exposées à son oubli, quê-
nai>san(e ei le baptême de .M. Sacy: le jour
tant il son souvenir, lui donner sujet de sortir
de la prolession de la mère Aynès, sœur de
de l'application de soi-même, pour s'appliquer
M. Arnaulil le jour de la mon du saint pa-
;

aux créatures. (Quel jargon quelles ténè-


1
Inarclie ya«se;iius, arrivée le k mai 1638; la
bres! que d'erreurs, d'hérésies et de blas-
seconde prolession de la mère Angélique, au-
le jour de la mort
phèmes!)
tre so^ur de M. Arnauld ;

de la petite bienheureuse Marie Richer, en- Telle est l'idée que ce fanatique s'efforce
fant dePort-Royal-des-Champs, âgée de qua- de nous donner de Jésus-Cbrisl. il veut le dé-
tre uns sipt mois ; la première vêlure de la
pouiller de tous les traits de sa boulé, et nous
fai e renoncer en quelque façon à ses misé-
mère Agnès ; l.i naissance de M. de Singlin,
pape de Port-Uoyal, par lequel la ij:ère ^(i- ricordes.
(/e7i(/i.e aurait. mieux aime être canonisée que Aussi sept docteurs de Paris, consultés en
par le pape de Uome, à ce qu'elle disait ijuel- 16i3, portèrent sur ce détestable libelle le
ijucl'ois. » jugement qui suit Mous certifions, disent-
:

ils, que le livre qui a pour titre Chapelet se-


Chapelet secret du tressai nt sacrement. Pu- cret du très-sainl sacrement, contient plu-
blié vers 1632.
sieurs extravagances, impertinences, erreurs,
Ce n'est autre chose qu'un certain arran- blasphèmes el impiétés, qui tendent èi séparer
gement d'attributs de Jésus-Christ qu'on et èi détourner les âmes de lu pratique de la
propose à mèdiliT. vertu, spécialement de la foi. espérance et
Ce u'est poiut lu soeur Agnès de Saiol-Paul charité, etc. Jugement équiiuble el qui a été
«3T 5AI SAl 354

dans la sviite confirmé par celui du sainl- tend avec Pelage qu il n'avait nul besoin,
siége. comme ou veut d'autre part, que la grâce de
L'abbé de S.iint-Cyran fit cnntro celte ren- Jésus-Christ nous inelte sous la comluile de
sure l'apologie île son libelle avee une ma- Dieu, à l'exclusion de notre propre conduite,
gnifique approbation de Janséiiius lui-même. c'esl-à-dire de notre liherlé comme si l'u-
, ;

sage de la libi rlé était iurompatihle avec la


Théologie familière, avec divers autres pe-
conduite de Dieu, ou que la ciuduiti- de Dieu
tits traités de dévotion. La cini|uiènie édi-
fût incompatible avec l'usage de la liherlé.
lion est de l'.iris J, Le .Mire, ICA'i, in-12.
;

Les petits traités sont : L'erreur de PéPige sur l'étal d'innocente


Traité de la confirmation. est encore jdus clairement exprimée dans la
Le Cœur nouveau. seconde leçon de la Théulo/ie familière; on y
Explication des cérémonies de la messe. lit L'homme dons l'état d'innocence était si
:

Exercice pour la bien entendre. absolu et si puissant, que nulle créature ne


liaisons de l'ancienne cérémonie de sus-
pouvait se soulever contre lui; et tous les
pendre le saint sacrement au milieu du grand mouvements de son corps et de son âme dé-
autel.
pendaient de sa volonté. L'Eglise nous en-
Acte d'adoration. seigne que les lumières de l'entendement
Les dix règles de la vie religieuse. et les bonnes pensées nécessaires au sa-
lut n'élaienl pas au pouvoir d'Adan), que c'é-
Dès que Théologie familière de Saint-
la
taient des secours surnaturels dont il avait
Cyraii eut été publiée pour la première fois besoin, comme le dit expressément saiiil Au-
avec les autres petits traités, elle fut condam- gustin dans son livre de Correp. et Gratia,
née et défendue. Elle le fut en HW.i, le 27 jan- chap. 11 Primus hoino cgebut adjutorio gra-
:

vier, par François île Gondy, archevêque de


tiœ. 11 appelle ce secours une grande grâce :
Paris, comme contenant dircrses propositions Imo leiohabuit magnam. La duclrine con-
qui peuvent induire les esprits dans l'erreur. traire a été condamnée dans Baïus, par le saint
Ensuite elle fut condamnée à Rome le 23 avril pa(ie Pic y et par (Grégoire Xill.

Cette Théologie est semée d'erreurs capi- Ou anéantit, dans la première leçon de la
tales en louti'S sortes rie matières. Par exem-
Théologie familière, le mystère de la sainte
ple, on demande dau'i la sixième leçon île la
Trinité, et on semble vouloir y reconnaître
Théologie familière : Qu'est-ce que i iiglise? une quatrième personne, en disant que Dieu
n'était pas seul avant la création du monde, et
Et on répond avec Luther, Wiclef cl Ouesnel :

qu'il vivait dans la sacrée compagnie des trois


Cest la compagnie de ceux qui serrent Dieu
dans lalumière et dans la profession de la vraie personnes divines, le Père, le Fils et le Saint-
Esprit. Saint Thomas, qu'on cite mal à pro-
foi, et dans l'union de la charité. Celle doc-
trine, qui n'admet dans l'Egliseque les justes pos à la marge, est bien éloigné de rien dire
et les élus et qui en exclut tous les pécheurs,
lie pareil.
vient originairement des donatistes, et a été On
dit dans VExplication des cérémonies
condamnée dans le conci le deConstance. C'est de la tnesse que ceux qui demeurent volon-
dans celte source cm|)oisonnéequeloI'. Oues- tairement dans les moindres fautes et imper-
nel a puisé la 73*^ proposilion Qu'est ce que
: fections, sont indigner du sacrement de l'eu-
l'Eglise, sinon l'assemblée des enfants de Dieu, charistie. On débite ailleurs qu'il f lUt chasser
demeurant dans son sein, adoptés en Jésus- du temple et exclure du sacritice ccur ijui
Christ, subsistant en su personne, rachetés de ne sont pas encore parfaitement unis éi Dieu ;
son sang, vivant de son esprit et attendant la ceux qui ne sont pas entièrement parfaits et
paix du siècle à venir. irréprochables. Voilà ce qui s'appelle inter-
Le système île Luther, de Calvin et de dire la pai tiripation des sainis mystères à
Quesnel, sur la grâce d'Adam innocent, est presque tout ce qu'il y a de chrétiens au
renfermé dans cet article du Cœur nouveau, monde. On ne saurait apporter trop de dis-
sur \al\n: Le grand secret et l'abrégé de la re- positions pour en approcher, tout le monde
ligion chiétic ne consiste à savoir la <liffé- en convient; mais il ne faut point confondre
rence qu'il g a entre la grâce d'Adam et cille les disposiiions essentielles avec celles qui
de Jésus-Christ. La grâce d'Adam le mettait sont nécessaires pour attirer une plus grande
en sa propre conduite. In manu consilii est, abondance de gr;';ces.
comme parle l'Ecriture : mois la grâce de Jé- On nous apprend dans la Théologie fami-
sus-Christ nous met en la conduite de Dieu lière que si Dieu souffre qu'on lui demande
ce qui fiit que le prophète lui dit pour tous des choses temporelles, ce n'est que par c in-
in manibus luis sortes mex, mes aventures e desccndance et contre son premier dessein.
les événements de marie sont en votre puis D'où il résulte que la Mère de Dieu et le
sancc. Cette doctrine, renouvelée parle P. Sa iveur lui-même se sont écartés de la per-
Ouesnel, a pour auteur Pelage. On y débile fection en demandant à Dieu des choses tem-
après lui que la grâce d'Adam, dans l'état porelles Vinum non hahent... transeat a me
:

d'innocence et d'élévation où il fut créé, élail cnlix iste ; et que lliglise l'erait mi( ux de no
une suite naturelle de sa création, et qu'elle point prier pour le beau tem[is et pour la
élail due à la nature saine et enlière. On paix.
y
joint rimpiétéetriiérésie,en insinuant que la On trouve, dans le Traité de In prière, ce
grâce donnée à Adam le mettait en sa propre danirereux prineipe des quielisies et des illu-
conduite, à l'exclusion de Dieu; on eu pré- mines , (lue l'oraison la plus parfaite est cellt:
835 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 85C

qui est purement passive, dans laquelle Dieu seté est démontrée par les deux faits de Jouas
fait tout, cl lame ne fait rien. et de la Satnaritaine.
La doctrine des pharisiens est renouvelée On a donné encore au public, an commen-
dans la neuvième leçon de la Théologi' fa- cement de 17i4., deux autres volimies in-12
milière, où l'on dit que le tjualrièmf coniinan- de Lettres chrétiennes et i-piriluetles qui n'a-
deuienl regarde encore plus nos pasteurs que vai.ut pas encore été imprimées. Le^ deux
nos propres [ ères. tomes nscmble, chiiTrés de suite, contien-
'

Si l'on en veut croire notre auteur, le fruit de nent 787 pages.


laprêiiicalion deJesus-Chrisl n'a pas clé grand: En
ItîiS'on imprima un petit in-S" intitulé :
car tous ceux qui l'avuien! ouï l'ont aban- Lettre d'-7nessireJeandii Verger de flauranne,
donne', dil-il, au temps de sa passion. Théol. abhc de Saint-Cyran, à nn ^cclésiasli me de ses
fani., p. 26. On devait r.our e moins excepter amis, touchant les dispositions à la prêtrise.
la Mère de Dieu, laquelK- cerlamcmenl n'a- Saini-Cyran a fait quelques antres ouvra-
bandonna pas son fils au temps de sa pas- ges. « Il n'y en a pi^ul-ètre aucun, dit un au-
sion. Saint Jean était aveQ elle au pied de la lenr, où il n'ait semé qu''lques-unes île ses
croix. trente-deux maximes, que !< parti adopta si
L'auteur henrie de front l'Ecriture, en as- hautement, et qui furent le fo^d de tous les
surant, dans V Exercice pour bi n entendre ouvrages des écrivains jausénis'es, l'abrégé
lu mes<e , que les juif;: sont les seuls à ciui les de leur doctrine, et comre le coin auquel
prophètes ont préci^c le salu! .\-t-il donc
: leurs livres sont marqués. En voici quelques-
voulu oublier que le proplièle Jonas prêcha unes, qui sont tirées des informations qu'on
la péiiilence aux Niniviles, qui étaient Gen- fit contre lui :

tils et qui se convertirent à sa parole ? 1° L'absolution n'est qu'une déclaration et

Celle erreur nous en rappelle une autre une marque de pardun accordé; mais elle ne
ContMiue dans se-; Lettres spirituelles où il confère jamais la grâce, et elle doit toujours
,

dit (Lettre i2j que Dieu parla à saint Paul


être précédée de la satisfaction ;

2° Le co;:cilede Trente n a été qu'un con-


d'une voix si secrète que nul de ceux qui
,

l'accompagnaient ne l'entendit; quoique les cile i!e sc'ilastiques, qui a fait grand tort à
,

Actes des apôtres disent positivement tout le l'Eglise et corrompu la saine dnclrine;
3° La fréquentation des sacrements est nui-
COi. traire Audicntes qui em vocem, neminem
:

sible;
uutem fidcntes : et une autre de la lettre 75 ,
4° La théologie scolastique est une théo-
où l'on remarque que Jéstis-Christ, après
logie pernicieuse qu'il faudrait b innir des
avoir fait durant sa rie mortelle une infinité
de miracles sur les corps, n'a produit l'amour écoles ; on ne peut donc pas rendre un plus
dan^ les dmes qu'après sa résurrection. Il grand service a Deu que de travailler à dé-
fallait du moins excepter la Madeleine, qui
créditer les jésuites ;
5° Saint Thomas, avec son beau nomd'Ange
avait un amuur si ardent pour Jésus-Christ
avant sa nioit et sa résurrection , dilexit de l'Ecole a ruiné la théologie;
,


Les curés sont égaux aux évêques
mullum. ;

L'Eglise île ces derniers temps est cor-



Lettres chrétiennes et spirituelles. Paris , rompue dans les mœurs et dans la doctrine;
16i5, in-i", 792 pages. elle a commencéàdégénérerdepuis ledixième
siècle; enOn, il n'y a plus d'Eglise;
M. Arnauld d'Audilly est l'éditeur de ces
8" Un chrétien peut renoncer à la commu-
Lettres. 11 ne les publia qu'après la mort de
nion, mêoie à l'heure de la mort, pour mieux
l'abbé de Saint-t^yran, arrivée en 16'i-3.
On trouve dans la lettre 71 , page oGS, ce imier le désespoir et l'abandonneuient de
blas|iliènie étonnant et digne d'Arius Jésus- :
Jésus-Christ par son Père;
Q" Les vœux de religion sont blâmables;
Christ est mi. intenant tout égal à son Père.
10» L'oraison purement passive est la meil-
Coninie si Jésus-t^lirist , selon sa iliviiii:é ,
leure de toutes;
n'avait pas toujours été égal à son Père, et
11° Les évêques d'aujourd'hui n'ont pins
qu'il eût jamais coiiimencé de létre selon son
l'esprit de Dieu; un péché d'impureté détruit
humanité.
l'épiscopat el le sacerdoce ;
La lettre 93 contient une hérésie condam- 12° L altriiion conçue par la crainte de l'en-
née dans Jean Hus et dans Wiclef, sa\oir :
fer estun péché;
que les mauvais prêtres ne sont plus prêtres. 13" Les justes doivent suivre en toutes
C'est à l'Eglise, dit Sainl-C.\ ran, page 18'*, de choses le mouvement et l'instinct de la loi
les corriger et de les retrancher, s'i: lui plaît ; intérieure, sans -e met re en peine de la loi
elalors i!s ne sont f:l is prétr s, et passent pour quand elle est
extérieure, contredite par les
laïques. 11 avait avan( é déjà la morne hérésie
mouvemenîs intérieurs;
dans son Petrus page 319, vin-
.iurelius. à la 1*° Et entin commnns ne
l<s sentiments
,
diciarum édiiion de lGi6. Exlinguitur sa-
,
sont que pour lesâmes communes, »
cerdotalis dignilas... sim il atque castilas dé-
SAINT-JULIEN {l'abbé de), un des noms
ficit. empruntés par Gerberon.
Il parut ensuite un autre tome de Lettres SA1NT-MARC(Charies-HlguesLeFEBVRE
spiritueiUs du même abbé, où il est dit que dk) naquit à Paris en l(i9S, et, après avoir
les Juifs sont /<« seuls à qui les prophètes ont choisi et quitté le parti des armes, prit le pe-
prêché le salut, et à qui Jésus-Chri'-t a prêché tit collet et s'attacha à l'histoire ecclésiasti-
l'Evangile. PropusilioD fausse el dont la faus- que du siècle dernier. 11 débuta dans la litté-
837 SAL SEG 858

rature par Supplément au Nécrolnge de


le que les doivent lire toute l'Ecriture
filles

Port-Royal, qui parut en 1733 (voyez Des- sainte; qii'elli'S ne doivent pas même crain-
marks), il travailla onsuile à \' Histoire de dre de lire et d'apprendre par cœur le Canti-
'
i*ai j7/on,évèqiie (i'AIet,ouvrage qui marque que des Cinliquos. Proposition fausse, témé-
assez ses liai-ous avec les tiens do \t:\rl\ (voyez raire, injurieuse, et oulraueanle pour l'Eglise
Pavill n). il donna aussi un Abréijé chrono- dont elle attaqueconduite.
la

logique de l'histoire d'Italie, 6 vol., où il fail Il prononce que tous les hommes sans ex-

de jjénibl's efforts pour couiourner les faits ception sont né^ avec le pé^ hé originel. (Vest
au prolit de la petite Eglise. Il mourut en condamner la conduite de l'Eglise, qui (élè-
1770. bre avec tant de pieté la fétc; de l'immaculée
SAINT-MARC, pseudonyme de Guenin, ré- Conception de la Mère de Dieu.
dacteur des Nouvelles Ecclésiastiques. Xoyez SAMSON (M....), curcd'Olivet. Voyez Avo-
Guenin. cats.
SAINTE-FOI (Flore de;, un des pseudo- SANDEN (Beknard de), théologien luthé-
nymes sous lesquels se cachait le Père Ger- rien, preniierprédicateur.le lacourde Prusse,
beron. né en 1666, mort eu 1721 prêta un coufi de
,

S.MN'TE-MAKTHE (Abel-Louis de), fils de main aux Jansénistes par un écrit intitulé :

Scévole de Sainle-.Marlhe, et oncle de Cl^iucle Préjugés contre la bulle Unigenitus.


de Sainle-Marihe, dont il va être question ^ANSON (Jean-Baptiste), piètre qui exer-
ci -après, devint général des Pères de l'Ora- çait, parmi les appelants, un ministère oc-
tore et peut élre considéré comme une des
,
culte; il n'était pas le seul, mais il parait
principales causes de la décadence de cette avoir été le plus fameux. Déjà, dans l'article
congrégation, par son adhésion aux seiiti- Minard, on a vu en quoi consistait c.' minis-
monis de Jansénius etd'Arnauld, et par la tère. Sanson, quoiqu'il n'eût pas de pouvoir,
confiance qu'il avait dans le Père Quesnel. dirigeait un tniupeau nombreux. Lts ap, e-
li mourut en 1697, à l'âge de 77 ans. lanis ne voulaient pas que l'on s'adressât aux
SAINTE-MARTHE (Claude de) na^iuit à prêtres approuvés qui avaient |)révariqué en
Paris, en 1620, de François de Sainte-Marthe, recevant le l'ormulairc ou bulle. Telle est la
avocat au parlement, et petit-fils de Scévole doctrine expliquée dans l'écrit i.ililulé : Re-
de Sainle-Marihe, embrassa l'c'.at ecclésias- ferions sur le despotistne des évéqurs, et sur
tique, et fut, pendant seize ans, le diie( leur les interdits arbitraires , 1769. Les Nouvelles

des religieux de Port-Hoyal. Sa révolte contre Ecclésiastigues blâment l'abbé de lEpée d'a-
l'Eglise le fit exiler deux fois par ordre du voir hésité à confesser l( s sonids-muits, (juoi-
roi. Retiré à Courbeville en 11)79, il y mourut qu'il fûl sans pouvoirs. .Maulirot, dans sa
en 1690. Dissertation sur C approbation des confesseurs,
Lettre à M. l'archevêque de Paris (Péréfixe). dit (jne cette approi)ation est une innovation
11 y exprime son attachement au parti jan- du concile de Trente; ainsi on peut s'en pas-
sénien. ser, et tout prêtre a, en vertu de son ordina-
tion, tous les pouvoirs nécessaires.
DÉFENSE des religieuses de Port-Royal et de S-SUSSOIS ,Du). Voyez Uusau>sois.
leurs directeurs sur tous les faits alli'yués
,
SÉGUR (Jean-Charles de) naquit à Paris
par M, Chamillard docteur de Sorbonne
,
, en 1695, enira dans la congrégailoii de l'O-
dans ses deux libelles contre ces religieuses. rato.re, et appela de la consti ution Unige-
Traités de piété, ou Discours sur divers su- nitus. L'ambition lui fil révoiiuer son appel;
jets de la morale chrétienne. Paris, Osmond, il quitta rOra:oire et fut fait evêque de Sauit-

in -12. Ouvrage posthume, réimprimé en Papoul. Aprèsavoir longtemps édifié le public


173.:{. par sa pieté et par sa soumission a l'Ef^lise ,

il donna tout à coup, le 26 février 173a, une


Un des grands buts que s'est proposé l'au-
teur, c'est de décrier l'Eglise et le corps des scène qui scandalisa élrangcment les fidèles.
premiers pasteurs. \ oici comme il s'explique, Il rétracta par un inaiidement tout ce qu'il

pae 12 : // est étrange que dans l'Eglise... avait fait en faveur de la conslituliou il se ;

où l'on ne devrait trourcr que des pasteurs (iémil de son evêehé, et il consomma sa ré-
éclairés gui nous conduisent à Jésus-Chrisl , volte en adhérant à l'appel des quaire evê-
on y trouve 'les docteurs de mensonge, des sé- ques. La thule de ce prélat fut le malheureux
ducteurs, des loups, des pasteurs mercenaires fruit des liaisons secrètes qu'il entretenait

qui perdent les ânes, etc. toujours avi'c 1rs réfraclaires. maigre son ac-
SAlNTIi-MARïHE (Denis de) naquit à Pa- ceptaion. Comme il avait l'esprit médiocre
,

ris, en 1650, d.' la faniille des préeedenig et qu'il n'avait nulle science, il leur fut aisé
,

entra dans la congrégation de Sainl-.Vlaur, de le séduire. Dès qu'i s le virent ébranlé, ils
et devint, en 1720, général de cet ordre. Il l'obsédèrent sans relâche^ Les mauvais prin-
appela, mais il adhéra à raccommodeuient cipes qu'il avait puisés dans la congrégation
de 1720. Il ...oiMiii en 1725, après avoir ho- de l'Oratoire lui revinrent dans l'e-pnt; l'a-
noré son oiuâc par sa vertu et ses ouvrages. postasie se forma dans son cœur, enlin il
< i

SALAZ (N....). l'a rendue puidiquc, dit .M. l'e^equedij .Mar-


seille, p.i/' un horrible aitintal contre rf.gtise,
iNSTP.rcnoifs sur divers sujets de morale pour
dont il contredit d'tns s n mandement les dé-
l'éducation chrétienne des fdlcs. Lyon, Bou-
cisions; contre le pouvoir aciurde aux pre-
de(, 1710.
miers pasteurs , dont il méprise l'analhcme;
L'auteur o»e assurer, dans linstruclion 5% contre le souverain, dont il enfreint les lois;
,

8"1) DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 840

contre tes canons qu'il viole, contre un


concile pontifes, au saint office, à un grand inquisi-'
(ju'il calotnnie , contre, l'épiscopal entier qu'il teur... et à plusieurs hommes iÙustrei. \'Dyez
affliije et qu'il outrage , contre la hiérarchie le Dictionnaire historique de Feller.

qu'il renverse, contre la chaire unique dont il EKERciTATioJiEi historicœ, criticœ, polemicœ,
se sépare, et contre la grâce de Dieu qu'il blas- de Chrislo ejusque Virgine maire in quibus ,

phèm- en lui attribuant son illusion. M. le Judœorum errorcs de promisso sibi libe-
cardinal de Toncin, alors archevêque d'Em- ratore nova melliodo refellunlur ; chris-
brun, M. l'évêque do L.ion (La F;ire), M. de t:anœ reliqionis mysteria omnia ad certam
Châions-sur-Saôiie, M. l'iiTclievèqu deTnurs historiée fidem exigunlur, explicnntiir, de-
(Cliapl de Rilignac), s'élevèrent avec force finiunltir , habita in acndemia Palavina a
contre cet affreux niandemeiil. Enfin, cette fratre IJyacirttho Srrry. Dissertations his-
pièce sciiismali(|ue lui supprimée par un ar- toriques, ciilii|ues , polémiques, sur Jé-
rêt du conseil d'Etal du 2 avril 1733, comme sus-Christ et la sainte \ierge, sa mère,
injurieuse à l'Eglise, contraire à son autorité, où l'on réfute avec une nouvelle méthode
attentatoire à celle du roi, tendant à inspirer les erreurs des juifs au sujet ilu libérateur
la révolte contre l'ime et l'autre puissance, et promis, l'on explique con-
et l'onéclaircit
à troubler In tranquillité publique. formément à l'histoire tous mystères de les
M. de Ségur, depuis son apostasie, vécut notro religion, prononcées dans l'Univer-
treize ans dans l'obscurité, qu'il méritait par sité de Padoue, par le frère Hyacinthe
tant de titres. Il mourut le 28 septembre 1748, Scrry; Venetiis 1719 apud Joannem Mula-
sur la paroisse Saint-Gervais. chinum.
Les Jansénistes en font de grands éloi^es ,
Cet ouvrage fut condamné par un décret
faible dédommageniint de l'opprobre dont ils
du saint-siège du 11 mars 1722, comme con-
l'ont couvert et du malheur où ils l'ont pré-
tenant plusieurs choses téméraires, scanda-
cipité. Ils en font presque un saint. Ils ont
leuses , pernicieuses , injurieuses aux plus
publié :Abrégé de la Vi' de messire Jean-
saints et plus célèbres écrivains de l'Eglise,
Charles de Ségur, ancien écéque de Saint-Pa-
comme offensant les oreilles pieuses, et ten-
poul, mort en odeur d'une éminenlc piété, arec
dant à pervertir les simples fidèles.
son mandement d'abdication ; tm Recueil de
lettres et autres pièces. Vlrechl, 1749, in-12. De romano Ponlifice Padoue, 1732,
. etc.;

Il est dédié à M. l'évêque d'Auxerre.


in-8°. Ouvragt' aussi condamné par
(|ui fut

SERHY (Jacques-Hyacinthe) naquit àTou- un décret du 14 janvier 1733.


lon, d'un médecin, se fil dominicain, rrçul à SÉVIGNÉ (Marie de RAntxix , dame de
Paris le bonnet de docteur, se rendii à Rome, Chantai et marquise de), née le 5 février
où il devint consulieur de la congrégation de 1627, de Celse-Bénigne de Rabutin, baron do
l'Index, enseigna l.i théologie à Padoiie, où Chantai, épousa, en 1044, Henri, marquis de
il mourut en 1738, à 79 ans. Sévigné, qui fut lue en duel, l'an 1051, après
l'avoir rendue mère de deux enfants , dont
HiSToni.E congregationum de Auxiliis divines
une fille, qui fut mariée, on 1669, au comte
graliœlibri //ua/wor, c'est-à-dire Les quatre
de Grignan. Madame de Sévigné mourut le
:

livres de l'Histoire de la congrégation de


18 ;ivril 1696. Ses Lettres ont été lavorable-
Auxiliis, touchant la grâce. inent jugées sous le rapport littéraire elles ;

Public sous le f.iuv nom d'Augustin Le ont un caractère si original qu'aucun ou- ,

Blanc, docteur en théologie. vrage de ce genre n'a pu mériter de lui être


La première édition est de 1699; la plus comparé. La critique, néanmoins, y a décou-
ample, de 1709, in-folio. vert quelques défauts mais ce n'est pas de
;

« On peut appeler ce livre un roman théo- cela que nous avons à nous occupi'i-. .Ma-
logique, tiint il y a de faussetés, de calomnies dame de Sévigné s'est quelquefois mêlée de
et de mensonges débités avec une audace in- questions iheologiques et nous allons rap-
,

croyable, » dit l'auleur du Dictionnaire des porter les observations qu'a faites à cet
livres jansénistes. « .Mais on sent bien, dit à égard un écrivain orthodoxe.
son tour Feller, que tout ie monde n'en a pas On sera peut-être surpris, dit-il, qu'à pro-
porté un jugement si sévère. Ce fut le Père pos de matières théolugi |ues, mais parlions
Quesnel qui revit le manuscrit , et qui i-e des Lettres de madame de S) vigne, de ces Let-
chargea d'en diriger l'édition. » Ainsi, les tres si estimées du public pour l'esprit, l'élé-
Jansénistes pensaient bien de ce livre. gance, le naturel el la finesse qui y régnent.
L'autt ur lut accusé d*y autoriser le jansé- Ce n'est pas que nous ne convenio is .sans
nisme el même le calvinisme, en reconnais- peine de tout ce mérite littéraire, cl que nous
sant pour orthodoxes des propositions héré- n'en soyons touchés autant (jue personne;
tiques, par exemple quand il dit, I. m, ch. 46: mais nous ne pouvons dissimuler que celte
que l'opinion de la cjrà e toujours irrésisti-
, dame était infiniment altaihee aux jansénis-
ble, toujours xiclorie ise dans les élus f qui , tes cl à kur doctrine ((u'elle ne cesse de les
;

détermine néces>:airement la volonté, et telle louer, eux et leurs écrils et que par là ses
,

enfin que M. Jurieu l'enseigne, est une opinion Lrllros sonl dangereuses parce qu'en efl'et;

caltioliqiie. elles peuvint inspirer insensiblement à ceux


Ce livre fui condamné en 1701, par un dé- qui les lisent la même estime pour des per-
cret de l'inquisition générale d'Espagne sonnes fié ries el pour des ouvrages réprou-
comme contenant des propositions scanda- ves. Ce qui rendeiirore le danger plus grand,
euies, séditieuses, injurieuses aux souverains c'est que l'éditeur des deux derniers lomes.
;

811 SEV S1£V 842


(édition de Roliin, 1737), peu théologien sans la liberté de l'homme. Les passages qui lui
doute, loue sur cela mèiiie la f,içon de pen- paraissent favoriser son sentiment, elle dit
ser de madame de Sévigné. C'est dans l'aver- qu'elle les entend tous; et quand elle voit la
lissement mis à la tête du cinquième
(lu'il a contraire, elle dit c'est qu'ils ont voulu par-
,

tome, page 9, où il nous dit avec emphase ler communément. Moyennant cela elle prend
que quand madame de Sévigné parle des au pied de la lettre tous les endroits de l'Ecri-
grandes vérilés, c'est d'une manine sublime lure qui expriment la loule-puissaiice et ia
et lumineuse, qu'on ne peut assez l'admirer, justice ;mais ceux qui énoncent la miséri-
et que c'est toujours sans s'écartir des bons corde divine el noire liberté elle se doiine,

principes. Pour nous, nous allons montrer bien de garde de les prendre litléralcnuiit
combien cet éditeur peu instruit s'écirle de ce sont pour elle des métaphores.
la vérilé et de la saine critique, en louant On peut ajirès cel.i facilement conjecturer
ainsi précisément ce qu'il y a de répréhen- quels sont ses scnliinenls pour le pape. Je
sible dans ces Lettres. vous envoie dit-elle
, /'( lettre dit pape
,

Nous commencerons par un endroit du cin- vous verrez un étrange pape. Cor.iment ? il
quième lome, où cette dame parle en vraie parle en maître ; diriez-vous qu'il fût le pèrt
dame de la grâce, fait le docteur et veut sé- des chrétiens ? Il ne tremble p-.int il ne ,

duire madame de Grignan, sa fille, qui n'avait faite point il menace; il semble qu'il veui'le
,

aucun goût pour les nouveautés proscrites, sous-entendre quelque blâme contre M. de Pa-
qu'on faisait passer sous le nom de saint Au- ris [ de Harlay ). Voilà un homme étrange,
gustin. est-ce ainsi qu'il prétend se raccommoder El 'l

Une bonne fois, ma très-chère , dit madame après avoir condamné (i5 propositions ne ,

de Sévigné ( page 175 ), mettez un peu votre devait-il pas filer plus doux ? Selon celle bi-
nez dans le livre de la Prédeslinution des zarre pensée, un pape qui a condamné plu-
saints de saint Augustin', et du Don de la sieurs propositions erronées, doit après cela
persévérance ; c'est tm fort petit livre. Vous filer doux, el en laisser passer bien d'autres.
y verrez d'abord cotnme les papes et les con- Quoique père des chrétiens quoique clief de ,

ciles renvoient à ce Père qu'ils appellent le


,
toute l'Eglise il ne doit pas, en fait de doc-
,

docteur de la grâce ; ensuite vous trouverez trine, pirler en maître , il doit au contraire
des lettres des saints Prosper et Hilaire qui ,
trembler, jUiUer et no point menacer.
,

font mention des difficultés de certains prê- Dans la Wl' lettre, page 3S;J, elle loue à
tres de Marseille, qui disent tout comme vous; toute outrance un certain janséniste mort
ils sont nommés semi-pélagiens. Tel est le dans la piroisse de Saint-Jacques et qui, ,

langage des jansénistes ils imputent aux


, dit-elle se trouvait indigne de mourir à la
,

catholiques de dire tout comme les péla- même place où était morte madame de Lou
giens ou semi-pélagiens. gueville. C"i st celle princesse qui avait tou-
Vorjcz continue la dame docteur, ce que
, jours protégé Port-Hoyal, et à ()ui le si"';r
saint Augustin répond à ces lettres, cl ce qu'il Treuvé a dédié son fanatique ouvrage, inti-
répète cent fois. Le onzième chapitre, du Don tulé : Instruction sur les sacrements de p(ni~
de la persévérance , me tomba hier sous la tence et d encharislie.
main ; lisez-le , et lisez tout le livre , c'est où Il fiut bien s'attendre qu'avec de pareils
i'ai puisé mes erreurs. Autre façon de parler sentiments, madame de Sévigné ne sera guère
des jansénistes : ils disent hardiment que favorable à la fréquente cou'munion. Aiis';
les erreurs qu'on condamne dans leurs li- quelles exclamations Uf fait-elle pas, nou
vres sont puisées dans saint Augustin. sur la communion journalière ou sur la com-
Je ne suis pas seule, poursuit madame de niuniiin hebdomadaire, mais sur vingt ou
Sévigné, cela me console. C'est pour une dame vingt-cinq communions par an. Jesuis assu-
d'esprit bien mal raisonner. Une femme cal- rée (dit-elle, page 100 du 6' lomej que tous les
viniste n'est pas seule; cela doit-il la consoler? premiers dimanches du mois, tuutisles douze
Quand il y a une révolte contre le souverain, ou treize fêtes de la Vierge, il faut en vasser
chacun des révoltés peut dire qu'iV n'est pas par là! ô mon Uieul
seul; en est-il pour cela jjIus justilié? Le nom- Kniin, tous les Por!-Koyal font
livres de
bre des coupables doit-il rassurer, ijuaud on l'admiration de madame de Sévigné : les li-
a affaire à un maître qui peut les punir tous, vres de Nicole sont divins; Hanion. cet héré-
quelque ;;rande qu'en soit la multitude? Si tique médecin de Port-Koyal, dont les œuvres
cette dame avait manqué aux bonnes mœurs, ont été si justement condamnées par M. de
elle aurait sans doute pu dire de même, je Marseille, etc., est un saint homme; ses livres
ne suis pas seule; aurait-elle eu droit jiour soi\\. spirituels, lumineux, saints, et charment

cela de dire, cela me console? Disons donc la deviite du parti, quoiqu'ils lui passent cent
que quand on lutte, en matière de foi, con- pieds p u-dessus la têle. Mais où elle s'épa-
tre l'autorilé du corps des jireaiicrs pasteuis nouit le plus, c'est sur les Lettres provincia-
unis à leur chef, on est aussi faible, fùt-un les. .Madame de Grignan ne les apj rouvait
cent mille, que si l'on élail seul. pas. Elle trouvait que c'était toujours la mêmg
Il y a une autre lettre (c'est la 'tV'i-', page chose; cl en cela elle marquait la bonté de son
20o), où madame de Sévigné a grande raison goût et la justesse de son discernement ;
de dire que sa plume va comme une étourdie. puisqu'en effet, c'est toujours un jésuite qu'on
Elle y prêche en effet à la janséniste la toute- lait ridicule à l'excès et qui rapporte sant
,

puissance divine, c'ost-à-dire, sans aucun cesse par ctcur de grands lambeaux de ca-
égard ni pour la miséricorde de Dieu, ni pour suistcs, dont on plaisante ensuite à sou aise«.
Dicyiunmaiul: uus Hékèsils li,
s m DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 844

Mais madame de Sévigne, en savante du pre- Singlin, par l'abbé Goujet. Il a aussi laissé
mier ordre, y trouve une plaisanterie, digne quelques Letires.
fille (dit-elle) de ces Dialogues de Platon, qui
SINNICH (Jean), Irlandais, né à Corck,
sont si beaux.
docteur en théologie, présiilent du grand col*
Les railleries de Pascal finissent, comme lége à Louvain, fut un des ardents défenseurs
on avec les dix premières letires; et les
sait,
des idées jansénicnnes,sc rendit ta Rome pour
luiitdernières ne sont plus qu'un tissu d'in-
plaider la cause de l'évêquis d'Ypr.s, fit ce-
jures et d'assez grossièresdéclaniations. Point pendant plusieurs fonda ions charitables ,
du tout, c'est ce qui eiichanle madame de Sé- uli'cs, édifiintes, et mourut à Louvain en
vil^né. Elle y trouve un o(/!oi(/' parfiiit pour ICGG. Les litres de ses livres sont sini'uliers ;
Dieu et pour la vérité, et une manière admi- si du moins ses livres étaient exempts de re-
rable de la soutenir et de la faire entendre.
proches !

Elle devait ajouter un amour singulier pour


le prochain. CoNsoxAXTiAPfuM dissonantia. 1650. Ce livre
Mais voici bien pis encore c'est qu'elle :
fut condamné par quelques évêques
loue les Imaginaires {voyez Nicole), et qu'elle HoMULOGiA Augustini Ilipponcnsis et Augu$'
les trouve jolies et justes. Racine en porta tini Yprensis de Deo omnes sfilvare volen
un tout autre jugeii:eni. On a entre les mains le, etc. Lovanii apud Jacubum Zegcrs.
les lettres fliarmanles qu'il y opposa, cl les
Sinnich y entreprend un par.iUèle do la
railleries Gnes qu'il en fi!. Mais les Imagi-
do trine de saint Augusiin avec celle de Jan
naires venaienl do Port-llojal, et c'en était
sénius.
assez pour les faire lire et relire avec goût à
Le P. Bivero répon lit à cet ouvrage, qui a
madame de Sévigné c'est donc pour elle ;
été condamné par InnOLcnt X, le 23 avril
qu'on peut dire avec raison, que bien écrire
1654.
est un talent, et bien juger en est un autre.
11 est vrai, dit un autre écrivain orthodoïe, Saul ex-rex sire de Saule divinilus pri-
,

que madame de Sévigné f.iit quelquefois la muin sublimnto ac deinde ob violatam rdi-
,

femme docteur, qu'elle piononcesur des ma- gionem principalu vitaque exulo. Louvain,
tières qu'elle n'entend pas, que ses éloges et 166:2. —SiTonde édition Louvain. 1663 el
ses censures ne sont pas toujours exempts 1067, 2 vol. in-fol.
de l'esprit de parti mais quoiqu'elle ait paru
;

s'intéresser à celui qui dès lors portail le


Spoxgia Notarum molinomachice. Eponge
troiible dans l'Eglise, il s'en faut beaucoup
des Noies sur la molinomachie. 16ol. Sin- —
nich, dans cet ouvrage, fronde de toutes >es
qu'elle en approu\ât les maximeset l'absurde
forces le dogme catholique de l.i grâce suifi-
doctrine de la prédcsiiiialion. « Je lis, dil-elle
sante, en même temps qu'il cherche à étalilir
dans une de st s lettres, l'Ecrilure sainte, qui
le dogme de la grâce nécessitante, qui est un
prend l'aiïaire depuis Adam. J'ai lomaiencé
dogiiit' calviniste.
par celte création du momie que vous aimez
tant: cela conduil jusqu'après la mort de No-
(ilest à l'occasion de pareilles jroduclio :s
tre-Seigneur c'est une belle suite. Pour moi, que leproleslant Leydecker, après avoir fc-
;
licilé lesjansénistes d'avoir enfin puisé la vé-
je vais plus loin que les jésuites, et voyant
rité dans les mêmes sources que les calvinis-
ics reprocliesd'ingratitude, les punitions hor-
tes, leur fait de grands reproclies de i:e qu'ils
ribles dont Dieu menace et affl.ge son peuple,
suiil encore unis extérieurement à une Eglise
je suis persuadée que nous avons notre li-
berté tout entière, que par consé(iuent nous p lagienne.
sommes trés-coupables, et méritons bien lo Co'iFESsioMSTARUM GoUatkismus profJigatW!;
feu et l'eau dont Dieu se sert quand il lui site lutheranorum confcssionis Augi.stan.t
plaît. » symbulum profilentium provocalio ad mono-
marchand de macinam doctrinuiem super cunonibus sy-
SINGLIN (Axtoixe), fils d'un
iiodi Tridentinœ el arliculis con fessionis sua
Paris, renonça au commerce par le conseil
Auguslanœ, solemniter ex editlo Cœsaieo
de saint Vincent de Paul et embrassa l'état ,

secuin a catliolicis ineundam, repuisa. Lou-


ecclésiastique. L'abbé de Sainl-Cyran lui fit
recevoir la pr 'irise, et l'engagea à se charger
vain 1661.
, Deuxième édition, Louvain,
1667, in-fol.
de la direction des religieuses de Port-Royal.
Singlin fut leur confesseur pendant vingt-six Contre les luthériens de la confession
ans, et leur supérieur pendant huit. Pascal d'Ausbourg mais il y a mis quelque chosa
;

lui lisait tous ses ouvrages avant de les pu- en faveur de Jansénius.
blier, et s'en rapportait à ses ;;vis. Singlin eut ViNuici.E Decalogicœ desumptœ ex Saule, ex-
beaucoup de pan aux affaires de Pori-Royal
rege ; quibus asseriiur rigor prœctptorum
et aux traverses que ce monasière essuya.
Decalogi adversus laxiorcs quorumdain opi-
Craignant d'être arrête, il se retira dans une nioncs... Accessit Mat. van Vienen opus-
des terres de la duchesse de Longueville. Il culum de juris naturalis ignorantia. Lou-
mourut en ICG'i, dai:s une autre retraite. On vain, 1672, in-4\
a de lui un ouvrage inlitulé Insiructions :

chrétiennes sur les ii.yslères de Nolrt-Seigneur VuLPES Ripaldœ copia a thcologis Lovanien'
et les principales fêles de ['(.nnée; Paris, 1C71, sibus. C'est-à-dire, le Renard de Ripalda
en5vo!.in-8, réimiirimé depuis, 1736, 12 v. (jésuite) pris par les théologiens de Lou-
in-12. Celte édition est précédée d'une Vie de vain.
m SOA SOA sid

La Molinomachie; ouvrage publié en lalin, veaux écrits, est du P. de tienne:. Ces nou-
sous le nom ti'Aurélius Avitus. veaux écrits étaient ceux de l'abbé Debut;-
naire, appelant, qui s'était associé avec l!oi-
Le Pèlerin de Jérusalem; publié en latin,
nom dat, .Mignot, de La Tour, et autres appelants,
sous le di' Célidonnis Nicasiits.
pour combat re le figurisme et les convul-
La TniâDE des saints Pères, etc. sions. Voi/ez bEi^ovNAiRE, 1752. Soanen était
Plusieurs de ces ouvrages ont été condam-
visité avec cmpresseuient dans sa retraite, ,

nés à Rome. comtiie un confesseur de la foi. In pèleri-


SOANKN (Jean) naquit à Riom, d'un pro- nage à la Chaise-Dieu était alors de ri;,'ueur.
cureur au présidial de cette ville, in 16'i^7. Il Il n'oubli lit point de signer : Jran, rvr'iue de
entra en IGGl dans la congrégalion de l'Ora- Senez, prisimnier de Jésus-Clirist. 11 ignorait
toire à Paris, où il prit le P. QucsncI pour fan> doute que la première vertu des disci-
son confesseur. Au sortir de l'insiilulion, il ples de Jésus-Christ est une humilité d esprit
cnsciiïna les humanilés et la rhétorique dans et une souuiissiou sincère aux décisions de
plusieurs villes de province. Consacré ua son Ivglise. Cependant la réputaiiou de Soa-
minislèrc de la chaire, pour laquelle il avait lun soulTril (|uelque atteinte lors de> convul-
beaucoup de talent, il prêcha à Lyon, à Or- sions ; des appelants même le peignirent
lé.ms, à Paris et à la cour, h's c.irémes de comme un vieillard de la faiblesse duquel on
1G8(J et de 1G88. On récornpi'usa sts succès abus :it pour lui faire adoptir les visions du
par l'évéclié doScnez, en 1G9.Ï. Son économie fujurismc, et autoriser un fanatisme révoltant
le mit en étal de l'aire beaucoup de churités. pour le bon sens et déshonorant pour la rtli-
Un pauvre s'étant présenté et l'évéque ne , gion; et il mourut sans pouvoir ramener la
trou\ant [las d'argcTil, il lui donna sa b.jgue, p:!ix dans son troupeau divisé. Depuis le con-
action qui fit beaucoup de bruit, e! qu'une cile d'Kmbruu, son diocèse avait été succes-
chariic circonspecte eût peut-être oviié. Après sivement régi par trois grands vicares, les
la mort de Louis XIV, la Lulle UnigcniCus abbés de Saléou, de !a M ilhcet de Vocanee,
lui ayant paru un décret monslrmtix il fut , qui achevèrent d'y élalilir le cahue, malgré
un des quatre évèques qui, le 1" mars 1717, les efforts d'Eiienne de la Porte, (pu prit (]uel-
en appelèrent au futur concile et pui lia le , que temps le titre de g; and vicaire de Soa-
28 août 172G, une longue ImlrucHun paslo- nen, publia des lelires et mandeme ts lut .

rnle, plus digue d'un ministre de Genè\ e que arrêté |)oiir ses intrigues, relâché ensuite, et
d'un évèque de France, et dans laquelle il mena Une vie errane et vagabonde, tjn pu-
s'élevait avec force contre celte (o.islilulioii. blia, en 1751, la Vie ( t les Letties de .'u'.Soa-
Le carilitial de Heury \oulaiil f.iire un, nrn, en 8 gros vol. iu-12. On y trouve un
exemple d'un prélat (luesnelliste profila de , abrégé des miracles 0);érés par sou inierces-
cette occasion pour faire assembler le con- sion; car il y en eut une fonle pendant sa vie
cile d'Embrun, lenu en 1727. Le cardinal de et apics sa mort. Les lettres contenues dans
Tencin y présida. Soanen y lui condamné, ce re( ueil sont au nombre de plus de seize
suspendu de ses fonctions d'évèque et de prê- cents. La plupart étaient de la façon de Jean-
tre, cl exilé à la Chaise-Dieu, e.i Auicgue, Joseph l'ouynet, dit 15 rard ou Iteaunioul,
où il mourut eu 17i0. que l'on av.iil donné au prélat pour secré-
Dorsanne dit (lu'en 1720 on gagna Soa- . taire, cl qni fut depuis un agent très-actif de
nen, qui ordonna en peu de jours douzcHol- i'Lglise d'I'lrcclil. Il y faisait tenir à l'evéque
landais sur les démissoiies du cliap Ire d'U- le laiig.ge de chcl de parti. Ces lettres sont
Irechl, et sans ixlra Umpora. Ce prélit avait pres(|ue tontes en ell.t pour la gloire et les
des qualité.-; mais il lut la dupe d'intrigants iniérêis des apiielauls.
qui abusèrent de son extrême faci.ilé. Nous Voyez Broue (La), Coi.bert, Lol vaut, cic.
avons parlé de so appel et de sa condamna-
i

tion. Il eut le malheur d'applaudir aux u)ira-


LxsTRUCTioN l'aslorale...., dans laquelle, à
l'occasion des bruits qui se répandent de sa
cle< et aux convulsions dans des lelires im-
primées. La plupart des écrits publiés sous mort il rend son clergé et son peuple dé-
,

positaires de ses derniers scntimints sur les


son nom de lui; il est même
n'étaient pas
coiiiestatians qui agitent l'Eglise. Eu date
douteux en aii composé. On n'est pas
qu'il
sûr qu'il soit auteur des Sermons imprimés du 28 août 1726.
comme de lui, en 17G7. Ouant aux lettres, C'e-t cette Instruction p istorale à l'occa-
niaiidemeuls et instructions pastorales qu'il sion de laqui'Ue fut assemblé, le IG août 172"/,
donna sur les contestations d'alors, on en le concile irLinbrun il;. Elle y fut cond mi-
connaît les auteurs Cadry eut beaucoup de
: née comme téméraire scandaleuse , sédi-
,

pari à i'Instrurtion pastorale de 172G, qui tieuse injurieuse à l'Eglise, aux évéques et à
,

provoqua piincipaleinent la tenue du concile l'autoiité roy.de; schismalique , pleine d'un


d'Embrun. Uoursier coniposa ^Instruction esprit hérétique , l'emplie d'erreurs , et fi-
pastorale de 172o, sur l'autorité de riùjlisc. rnenlant dis hérésie-, principalement en ce qui
Il fournit de plus à l'é\o(iuo sa Lettie au roi,
y est contenu contre la signature pure <t sim~
en I72i), et d'autres écrits. La Lettre du 20 pie du formulaire d'Alexandre Y II, liquslle
jiiiu 173C, publiée sous le nom de Soanen, signature g est qualifiée de vexation. En ce
contre les erreurs avancées dans (juelques nou- qui y est faussement et injurieiisement avancé

<l) On voulut .-iitifiucr le concile il'làuoruii par liilc : ilémoiy/' abn'ijé oii l'on montre l incumpélenct
un autre écrit puhiio dans le uièuic iciniis, cl iiili- du concile d'Einb;un. i7i8, ii p;ig. iii-4*
f.;"7 DICTIONNAIRE DES JANSENlSTi:S. iiS

contre la conslilulion Unigonitus, et Vaccep- d'Embrun, M. l'évcq-jc de Sisloron en publia


tatian cjni en a clé faite; qu'elle renverse le la Réfutation, qu'il accomprigna d'un innii-
doijme, /'i morale, la disciplinr, la hiérarchie demenl du G mai 1739. Le tout fut imprimé à
ne l'Eglise. En ce que ladite Instruclion per- Florence, in-S°.
met et recommande la lecture du livre con- L'illustre iirélat qui avait si glorieusement
damné rfe.^Rodexions inor.iles de Quesnel, etc. terrassé l'auteur des Anecdotes, ne comballil
Le concile défemlit la lecturr; de celte Ins- pas nvec moinsd'avanlage l'auteur anonyme
truction pastorale sous peine d'rxcommunica- de VHistoire de la condamnation de M. de
tion incdurue par le sml fait et réservée à Senez. Il lui prouve que tout est fa ix dans
l'ordinaire. Il ordonna que le révérmlissime son ouvrage faus dans les faits qu'il allè-
;

seigneur Jean de Soancn, évé /uc de Senez, qui gue fMUx dans \es p incipes qu'il pose. Par
;

n avoué, adopté et signé ladite Inslruclion, et rapport auic faits dont l'anonyme charge les
qui, nonobstant les monilions canoniques à lui Pères du concile d'I-mbrun, M. de Sisleroli
' '' >- <--
faitci de rétracter lesdits excès, 1/ a opiniâtre- montie qu'il accuse faux dans les- démarches
''

vient persisté, soit et demsurc sus/.ens de tout qu'il leur impulo; faux dans les discours iju'il
pouvoir et juridiction épiscopale et de tout leur attribue faux dans les porlruits qu'il
;

exerrice de l'ordre, tant épiscopal que sacer- en fait. Par rapport aux principts dont il
dotal, jusqu'à ce qu'il ait satiffiit par due ré- prétend qu'ils se sont écartés, le prélat prouve
tractation clc.
, qu'il expose faux dans les maximes qu'il éta-
Celle sonleiice fut signifiée à Soancn le 22 blit; faux dans les maximes mêmes qu'il
septembre. On a vu ci-dessus que, exilé à la adoii(o. Do sorte que par cetie excellente ré-
Chaise-Dieu, il y mourut le io décembre ITiO. futation, il est i!émon!réque,s lit que l'auteur
Dieu lui donna bien le temps île ^e rclracter, de IHistoire raconte, soit qu'il raisonie, cet
car il 11^ l'appela à son jugeinenl que dans
ne *iiuijcu»a:'^^iijUj;c:ii\;in.\^uvuiiitJ indigne écrivain
iiiui^iicci, également
s'écarle toujours Cgaitiiitiiv
llldlliacLUltULUllJvjUi^
la 9't'année de son âge; mallicuwusement de la vérité. Une marque de la petitesse
ce prélat mourut dans son opiniâtrelcet dans extrême de son esprit, c'est qu'il ne rougit
sou endurcissement, et consomma ainsi sa pas de produire en faveur de la cause de M
répro'ialioiK Soanen, un quatrain de Nosiradamus, conçu
Le parli essaya de justiHer Soanen ; il pu- en ces :ernies :

blia un ouvrage intitulé : Histoire de la con-


Tard l'exécution faite.
::rrivés,
damnation de M. de .Senez, par les prélats as- Le \ent contraire, lettres en chemin prises.
semblés à Embrun, 1T2S, in-ï" de liii [jngcs, Les conju.és, quatorze d'une secte.
sans nom il'auteur, ni d'imprimeur, ni de Par le Koasseuii, Senez les entreprises.
ville (1 . Mais on sait que dans ce concile Lettre.,, aux re'igieuses de la Visitation de
tout se passa selon les plus saintes règles. Castellane. du 2V juin 1732.
M. de Tencin , alors arch'véque d'Embrun ,
Soanen les excite, de la manière la plus
y présida et y fit paraître, avec la supério- forte et la plus séduisante, à oersévérer dans
rilé des lumières et des talents, tout le zèle
le schisme et dans l'hérésie.
cl toute la sagesse qu'on a admirés autretois
dans ces grands hommes que l'hisloire nous CÀTtcm?<Mts sur l'Eglise, pour les temps de
représente a la tête dos anciens conciles ; le trouble, suivant les principes expliqués dans
coupable y fut ciié, y comparut, y fut écoulé, /'Inslruclion pastora'e de M. l'évéque d»
cl son insiruclion pastcralr fut condamnée Senez. In-Î2 de 107 pages.
tout l'i'une voix, par une sentence du 2) sep- Aussi pernicieux que la source où l'auteur
tembre, pour les causes et avec les qualifi- s'est avisé de puiser condamné par M. de
:

cations qu'on a lues plus haut.


la Fare, évèque deLaon,sous peine d'excom-
Le concile d"Eii:brun fut approuvé par le munication , en son mandement du 1" dé-
saint-siéiie par l'Eglise de France et parle
,
cembre 1731.
,:ûi. Cependant c'pst ce saint concile (lu'on a

osé altaqntw- avec la plus grande violence SOL.^Rl (BenoIt) naquit à Gênes en 17i2,
dans le libelle dont nous parlon*. entra dans l'ordre des dominicains, enseigna
Cet ouvrage de ténèbres élait resté sans la théologie, dissimula ses opinions, et fut
réplique jusqu'en 17.39. Mais ayant alors re- fait évêque de Noii le 1"' juin 1778. Il se dé-
paru sous le titre de Mémiire de monsei-
: clara en faveur do Ricci, évêque de Pisloio
gneur l'évéque d'Angou'éme sur le concile {Voyez son arlicle). Quand la bulle Auctorem

(1) Le 'l" août l'cvêqne de Senez nv.iit publié une sur la visibilité de l'Eglise, sur l'autorité du plus
autre Ins'ruciion paslorale sur l'aulorhé infaillible de grand nombre des premiers pasteurs unis à leur
l'EijIhe et sur les caniclcres dt- ses juqemcnis dogmati- tliel, sur l'Eglise dispersée, sur la soumission due à
ques. Au sujet de celle Inslruciion, un lliéobigien fil la consiituiibn.
les observations siiivanles : Ce prélat rcfraciaire ne tarda pas à être puni de
I L'Iiglise des jansénisies est nne Eglise sans p^pe tant d'excès, puisque sept semaines après il l'ut jugé
el presipie sans évéques. Selon eu\. le peuple esl et ciindamné dans le concile de sa province.
juge de la fui : les premiers pasleurs tiennent de lui Comme la doctrine de cette longue instruction est
leur auloriié el l'cKercent en son nom. Avec de pa- obère au parti, on en a fait un pré'is qui a été im-
reils priiu ipes, coinnu'nt pourraient-ils se distinguer primé, et dont on arrêta nne édiliou entière à Rouen
(les prniesiants? C'est cependant ce qu'citieprend en mai 1729. Ce même p ècis se trouve dans nue
M. l'évoque de Senez dans son luslruelion. II emploie prétendue inslruclion pnslorale, que publia celui qui
à ce a la pren.ière partie, qui est irés-coune et irès- se disait vicaire-général de .M. de Senez. Voiiez Portr
laible. Pour les trois autres parties, il les consacre {Eiieivie De Là>
(ont entières à attaquer les princij'es catholiques
849 3TA lAii 8S0
fdei pnrui, en l'9+,il contre cet ac(e
rriCiiL'a fi dans lequel il les réfute complètement.
Ici,

(lu pouvoir poiilifica! une opposition formelle Sohiri répliqua par une apologie, quoiqu'il
et putilique en le déiionçanl par une lellre
, ,
ne fût pas de force à luUer eotilre le savant
du 8 octobre, au sénat Axt Gênes. Il applaudit cardinal. Il mourut le l'3 avril 181i.
à la révolution génoise, en 1797, et mérita STANOVEN, ardicvêque d'Utreclit. Voyez
d'être fait membre de la commission de lé- LOUVART.
gislation. 11 donna des mandements patrioti-
Lettre... sur les me'moirrs que la cour a fait
ques, et pul'lia une lettre à l'avocat (iiusli,
faire pour rendis odieux en France, et sus-
en faveur des jansénistes, et correspondit
pects â leurs hautes puissances, M. d'Utreclit
avec le clergé constiluiionnel de France. Sol-
et ceux qui lui sont attachés. In-ï' do
licité de venir au second concile de ce clergé,
en 1801, il ré|;ondit, le -23 mai, par un let- •
S pages.
tre d'excuse où il avoue qu'il est devenu
, L'archevêque d'Utrecht a [lour but, dans
odieux, non-seuleincnl aux Romains, in;iis cet écrit, de se justifier lui-même en fuisanl
encore à ses propres com| alrintes. Le célè- tout son possible pour jnsliier l'évêque de
bre cardinal (Jerdii publia, en 1802, un Exa- lîabylone, Pelii-Picil, Ulondel, Pincclet.Mau-
men des motifs de Solari à la bidle Auciorem pas. Entreprise au-dessus de ses forces.

TABABAUD iM.\ttmiei-Matiuri\) naquit


T sacrement de mariage, sur le pouvoir d'ap-
à Limoges en i~k't, étudia à Sainl-Sulpice et posT des cinpéchrmcnts dirimants, ri sur le.
entra dans la coiigrégation de l'tirctoire. Il droit d'accorder des dispenses vtatriitionia-
enseigna à Arles, à Lyon, à Pézenas, dirigea les. Vn vol. in-8°. Pans, 181G.
le collège de l;i Uoclielle el fut supérieur Ce
,
livre fut publia' sous le voile de l'ano-
de la n1ai^on oratoriennc de Limoges. La ré- nyme; mais on sut qu'il était de l'abbé Ta-
volution l'ayant obligé de la quitter, il se baraud, el un cri(i(iue judicieux l'apprécia
rendit à Londres, d'où il revint en 1802; dans les pages suivantes qu'il est utile de
alors Fouché, son ancien confrère le porta .
conserver.
sur une liste pour l'èpiscopat mais celle di- :

§ I". — Mien n'est si commun dans une


gnité lui aurait d'autant moins convenu, certaine école que de jiarler d'un obscurcis-
qu'il n'exerç lii point les fonctions du minis- sement général dan-j l'Eglise , d'erreurs ca-
tère. L(; [larti se serait sans doute llallé d'a- pitales qui y sont enseignées, de défection,
voir de nouveau on évè(|ue. Nommé, en de ténèbres qui y ont prévalu. C'est la doc-
1811, censeur de la librairie, Tabaraud pro- trine que l'on trouve inculquée le plus per-
fita de sa posilioii pour entraver la publica-
sévérammenl dans les livres sortis de cette
tion des livres contraires à .^es idées jansé- école. Ils représenlenl constamment l'Eglise
nistes. A la Itesiauration il fut renvoyé de
,
comme ayant laissé éteindre le (lambeau de
cette place, mais il obtint une pension. Il la foi corps des pasteurs comme ennemi
le
,

conserva toujours un grand attachement de la vérité, l'enseignement comme perverti,


pour ses opinions, (ju'il défendit avec zèle l'apostasie comme générale, et la visibilité
jusqu'à sa mort, arrivée à Limoges le 9 jan- comme réfugiée dans les bornes étroites d'un
vier 1832. Il donna beaucoup d'ouvrages; parti qui se cache et qui rougit même de s >n
les uns sont assez bons, li s autres sont rè- nom. Le même princijie se trouve consacré
préliensibles no is mentionnerons plusieurs
;
par l'aulorilé si imposante du syno.le de
de ces derniers. Il fut un des collaborateurs Pisto c. (|ni s'exprime en ces termes // s'est :
de la Biographie universelle ses articles qui
:
répandu dans ces derniers siècles un obscur^
se trouvent li.ins les vingt premiers volumes cissemcnt (jéneral si.r les vérités les plus im-
sont nombreux et emi/reints de son esprit portantes de la reliij on: proposition qui a
janséniste. Avant de nous occuper de ses li- éié à la vérilé condamnée par la bulle Au-
vres, nous devons rapporter Us paroles de ciorem fidei, mais qui n'en esl pas moins
son testament olographe, daté du 9 janvier chère aux partisans de ce synode, aux yeux
1831 « Je rends grâces à Dieu de ni'avuir
:
desquels une telle cond.imnation esl nno
fait naîlre dans le sein de l'Fglise catholi-
nouvelle preuve de la vérité de leur ma\ me.
que, apostoliiiue et romaine; de m'avoir in- L'auteur de l'écrit (|ue nous annonçons sur
spiré la bonne croyance de toutes les vérités
le mariage suit fidèlement le même système
qu'elle enseii;ne, et prèsersé de toutes les
et professe la même doctrine, et il ne faut
erreurs qu'elle condamne. J'espère de sa di-
pas s'en étonner, puisqu'il est en ce moment
vine miséricorde iju'il me conservera dans
la dernière lumière de celte Eglise mou-
ces sentiments, jusqu'à ce ijuil lui plaise de
rante, t^e théologien déjà connu par plu-
,
in'appeler à lui. Si dans les ouvrages que
sieurs ouvrages n'a pas jugé à propos de
,
j'ai publiés, il se trouvait (jnelque chose qui
mettre son nom à celui-ci; mais il s'y est
ne fût pas conforme à ces <lisi)Ositions, je le fait reconnaître à des m.irquos sûres
soumets au jugement de ladite Eglise et je au ,
,
bien qu'il dit de lui et à son liumeur contre
demande pardon à Dieu de tout ce qui, dans les antres, à ses plaintes perpétuelles contre
mes ouvrages, aurait offensé les per.son- l'enseignement, et à son désir naïvement ex-
nes, etc. »
primé de reformer celte théologie routinière
"
Pni.Nciii's sur lu distinction du contrat et du qui refu.sc do je plier au temps et de se cou-
,

8S1 DICTIONNAIRE DES JANSKMSTI-S. fj'C

former à iesprit du siècle. Il ne se contente tenee, outre les actes de foi et d'espérance , il
pas d'insinuer principe de l'obscurcisse-
le ne commence à aimer Dieu comme source de
nient, essaie de l'établir par do nombreux
il toute justice? Les livres de piété sont rédigés
exemples, et c'est à ela que tend principa-
i dans ce! esprit. Ils inculquent l'amour de
lement son Disconrs prélimin liri' . qui rst Dieu, ils en offrent de» actes aux fidèles dans
assez lonj;, et où il répète beaucoup «Je clio- les exercices de piété , et surtout dans la
Bes qu'il avait pri^ déjà la [>oin de ..jus dire • préparation à la onfession et les formules
i
;

dans des écrits antérieurs. d'aries de contrition qu'on y trouve expri-


Cet auteur avanre donc que la portion des ment positivement qu'on est fâché d'avoir
membres de l'Eglise qui peul donner dans offensé Dieu, parce qu'il est infiniment bon el
des erreurs contre la foi, ne sr r'dnil pus infiniment aimable. Quel prédicateur, quel
seulement à i/xielque- personnes isoh'es mais , catéchisme ,
quel confesseur prennent soin
que c'est quel'/nefiiis le trê:f-grinid nombre des d'avertir les pénitents qu'ils sont di-pensés
pasteurs et des fi li'fes ; iWnvU suit ((ue ceux de s'exciter à l'amour de Dieu ? M. Taba-
qui souliennont la vérité, forment le trè-- raud altère donc ici l'enseignement ordinaire
pelit nombre, maxime fo;l ciniminie, et avec pour le rendre ridicule, et calomnie la pra-
laquelle on peut se passer de l'autorité, et tique pour avoir le plaisir de se plaindre.
braver les condamnation*;. A l'appui de ce Il cite encore comme une preuve de cet
principe l'auteur cite jilusieiirs doctrines
, obscurcissement qu'il veut voir partout dans
qui se sont accréditées, selon lui, dans ces les choses qui tiennent à la foi les contra-
,

derniers temps, el qui n'en sont pi^ moins dictions qu'oui essuyées les quatre articles
fausses. Les jésuites n'onl-iU pa- tcnlé, ilit- de 1()82. Il aurait dû lire avec attention la
il, de renverser la doctrine de saini .Vuguslia Défense de la déclaration, par Bossuet, el il y
<ur la grac efficace par elle mè. ne et sur aurait vu ce grand évéque assurer que les
la prédestination gratuite, 1 n'y ont-ils pas1 évéques ti'ont pas firétenda faire un décret sur
substitué I System- de .Molin r, qui a obtenu la foi , mais indii/uer une opinion comme
la préférence, et n'a plus laissé à l'ancienne meilleure et préférable: qu'Wi ont énoncé un
doctrine que la simple tolérance' Ce premier sentiment ancien et suivi dans c- pays, et non
exemple e-t sans doule assez mal cboisi. Le une ddctrine qui obligeât tout le monde. Ce
sysième de .Molina n'a point o'itenn la préfé- sont les expressions de Bossuet lui-même,
rence dans l'Eglise, il n'y si que toléré, et
i qui apparemment sava ce que l'assemblée
t

on peut même dire qu'il n'y est point r.'jj.in- de 1G82 a\ail voulu établir, et ce qu'il avail
du. Les théologiens les plus suiiis île nos »oulu soutenir lui-u)éine (I).
jours ne s'appliquent plus à déie .dre lellt! M. Tabaraud, qui avait de l'humeur, et
ou telle cxplicalion des mystères de grâce, 1 1 qui était décidé à trouver de l'obscurcisse-
el celle-là moins que loule autre; ils énon- ment d ms l'Eglise, regarde encore comme
cent ce qui, à cet égard, si de foi, sans i une preuve de ces ténèbres la croyance com-
cherciier à connaître les secii is iks opéra- mune sur l'assomption et la conception de la
lions divines, ils exhortent plu- à demander sainte Vierge. En vain lui dira-t-on que l'E-
la grâce, qu'à s'enijuérir comment elle agit. glise universelle n'a rien défini à cet égard ;
Enfin, l'auteur est d'autant plus de mauvaise c'est précisément celle réserve qui n'est pas
foi dans cet article, qu'il sait très-bien sans de son goût. Plus difficile i|uc l'Eglise, cet
doule que, dans le nombre des théologiens âpre théologien paraît avoir pris son parti
qui adoptent encore un sentiment particulier de la censurer, soit qu'elle p nie, soit qu'elle
sur c s hautes matières et ijui sont presque
, se taise, il nous l'ail grâce de plusieurs au-
tous étrangers , il y a plus d'angu^tiniens tres reproches (jue ,dans son humeur cha-
que de molinistes. grine, il élai' dis|iosé à lui adresser, PcUt-
Le même obscurcissement, continue-1-il ètre allait-il lui fai'e la guerre sur les pro-
s'est répandu sur la doctrine de la nécessité cessions, les pèlerinages les Agnus Dei el
,

d'un commenC' ment d'amour de Dieu par- autres abus énormes qui sans doute scanda-
dessus ioi.te> choses, pour être réconcilié lisent une piélé si fervente el un zèle si pur;
dans le sacreîiie: l de pénitence. Il se plaint mais la dévotion du s:;cré-cœur lut es! reve-
qu'on ensei_ne généralement que l'ailrilinn nue en mémoire, et sa bile s'est déchargée
])urem('nl s.rvile, c'e>t-à-dire conçue par la sur celle pratique, objet d'une antipathie
seule crainte des peines de l'enfer, sans a - ancienne el déclarée pour l'école à laquelle
cuii acte d'amonr de Dieu suffit pour être
, il a: partienl.

réconc.lié dans le sacrement de énitence. ;


Ce n'est qu'après avoir passé en revue ces
Celte opinion est selon lui répmtdue l'ans
, , différenls exemples d un obscurcissement
les lims de piété et daris lex cntédii mes, et qui ne parait tel (ju'à des yeux malades, que
elle est généralement adoptée dam la j.rati- l'auteur arrive à la question du r. ariago ,
que. Miiis n. tre ubscurant se pl.iil à aug- sur laquelle il s'imagine qu'on a répandu les
menter nos ténèbres. Ne devi ait-il pas mieux plus épaisses ténèbres, et ici il fait impi-
savoir quelle est pa; lieulièrement à cet toyablement le procès à tout le monde. Ce
égard la doctrine du clergé de France, et n'est |ias seulement l'enseignement d's éco-
n'a-l-il pas lu cette célèbre déc aration de les (ju'il reprou\e; ce no soi.lpas seiilon;onl
l'assembée de 1700, qui avertit d'après le , Ls ihéolugiens, 1rs seolastiiiui'*, h s caiio-
concile de l'ren e, que personne ne doit se iiistes qu'il accuse d'erreur, ce sont encore
croire en sïireié si dans le sacrement de péni- des jurisconsultes, des magistrats, la cbam-
(I) Yoyea sur celle fjineuse Dcfente fariicle de BosscET, évèque de Troyes.
853 TAB TAB S'ii

bre des députés les conseils dcf princes et


, des manières hardies el trr,r>^nîi;t.'>s d't-n
l'opiniun publique elle-mêrnc. Ainsi M. Ta- auteur qui prend d'autant pins la ton dr? l'as-
baraud a affaire à forle parlie; mais il ne surance qu'il a besoin d cou'-ri. par le î.'»

redoute ni le nombre, ni la qualité de ses défaut de ses arguments. Il faut d:ne mon-
adversaires, et il ('it à chacun son fait, avec trer les artifices, les subtilités et le ma.iège
la modestie d'un homme qui se charge de d'un homme qui parait assez exercé à tor-
réformer l'univers. Voici entre autres un dre les passages par des interprétations for-
argument auqc.el on ne s'attend pas. On ne cées, cl leur faire fircndre la couleur qu'il
retrouve, dit-il, les rrais principes sur cette juge à propos de laiir donner.
question gue clnns le code civil, cjui a établi D'abord, .M. Tabaraud, trouvant dans les
(le la manière la plus formelle la distinction monuments de la tradi;ioa Irès-peu de teï'es
du contrat et du sacrement il). Pour uu qui se pliassent à ses vues, a eu le soin de
homme qui se dit théologien, c est l;i sans faire précéder el suivre chacun d'un com-
doute un singulier aveu. Ainsi c'est dans le mentaire plus ou moins adroit, mais toujours
code civil qu'il faudra aller cherclur les ri'- as>ez long pour disposer le lecteur à n'y
glcs de l'Eglise, et le code civil doit être la voir que ce qu'on veut lui insinuer. 11 ap-
boussole et l'oracle des écoles catholiques. pelle à son secours la science des distinc-
La question du mariage était aup.iravanl tions, des explications, des r. striclions, et
ignorée et obscurcie c'est le code civil qui
, tout en Se moquant îles scolastiques, il imiie
l'a remise en lumière. Ce n'tst que là qu'ont Ir. s-bien les sub'.ilités qu'il leur reproche.

été enfin proclamés les jirincipcs méconnus Par exemple, il rapporte un passage de saint
depuis longtemps par les conciles comme Ignace, disciple des apôtres \ubat in Ec-
:

par les théologiens. L'Eglise avait laissé clesia, bencdictione Ecclesiœ,ex Dom.ni prœ-
s'altérer la bunne doctrine; Bonaparte et son ceplo. ^'ous croyez peut-être que ce passage,
conseil d'Etat l'ont h^'urenseiiieiit res usri- qui indique un précepte s\ formel de Notre-
tée la science et la piété de (jucliiues a\o-
: Seigueur lui - même ,
gène M. Tabaraud.
cats, bien (|u'iin peu révolutionnaires ont , Point. Saint Ignace ne dit pas en cet endroit
dissipé les ti'nèbres (|ue les docteurs et les que la bénédiction fût nécessaire à 1 vali- 1

Pères avaient répandues parmi nous dcjiuis dilédu mariage. Ces! une simple reconvnan'
tant de siècles, et ce n'es! que dans un code, dation qu'il fiil aux fidèles; el ainsi \c pré~
oîi il n'est point question de Dieu i/iip l'on
, cspte lie d vient plus qu'un conseil, el le
retrouve l'S vrais principes, i\u'\ s'ciaicnl ci- témoignage d un évéque contemporain des
faces parla néi;ligence des dépositaires de la apôtres est adroitement éludé. L'auteur in-
tradition. Ne perdons point de vue celte dé- lerprèle de même les autres passages où il
cision deM. Tabaraud. Elle montre quelles est parlé de la bénédiction nu|)tiale. Teriul-
sont les autorités qu'il préfère, et quel cas il lien à la vérité (letrit les mariages qui ne se
fait dans le fond de la vénéraliie antiquité, célébraient pas à l'église mais ce sont des
;

qu'il tâche pourtant d'attirer à lui pour la expressions outrées, échappées à son imagi"
forme, llle nous dispenserait peul-élie de naiiiin bouillante. D'ailleurs , il n'a pas dit
recherches ultérieures ; car celui qui ne absolument que ces mariages étaient nul; ,

trouve les vrais principes que dans le code, et tout ce qu'on trouve dans les Pères contre
rt qui , par une suite nécessaire, ne rencon- ces sortes d'unions doit s'entendre d'une
tre qu'obscurcissement dans l'ancienne théo- simple probibiiion et non d'une déclaration
,

logie, ne paraîlia bûremenl aux lecteurs de (le nullité. Cette distinction, (jue AI. Taba-

sang-froid ni un caiioni-le bien profond, ni raud répète fréquemment , est une des clefs
un juge bien clairvovant, ni surtout un dis- avLx lesquelles il se lire des plus mauvais
sertateur bien ioiparlial. C'est ce dont il a pas.
pris soin di' nous convaincre par toute la 11 est une autre clef non moins ingénieu-
suite de son livre. sement imaginée, et dont l'auteur fait aussi
§ II. —
M. Tabaraud, qui avjiit eu la fran- un grand usage. Saint Basile déclare que le
chise de nous avouer qu'il n'avait trouvé les mariage contraciê successivement a\ec les
vrais principes sur le niariaijr (/w dans le deux sœurs n'est pas un vrai mariage cl ,

code civil, ce qu'il ne faut jamais oublier, que les conjoints doivent être exclus de l'as-
aurait pu, après cela, s'é; arguer la peine de semblée des liilèles, jusqu'à ce qu'ils consen-
fouiller dans la tradiiion, el il'y ch. rchcr les tent à se séparer. Les lliéolugiens ordinaires
preuves de son système. Ce ne peut être tiue croient voir là un empêcliemenl dirimant
pour la forme, et en quelque sorte p;ir décen- établi par l'Eglise et ils s'imagine, l que
,

ce, qu'il a interrogé sur ce siijet les monu- quan un Père de l'Eglise déclare que telle
I

ments de l'antiquité. Il a |ie osé sa 11 -doute qu'il union n'est pas un vrai mari g/", cela signifie
serait aussi trop ridicule de discuier un(! pa- un mariage nul. M. Tabaraud leur appren-
reille question, sans y mettre uu peu d'appa- dra cuinmcni on élude des expressieus en
reil théoloj;ique, et sans avoir l'air de s'envi- apparence si précises, et par quelle tournure
ronner de quelques autorités. Plusieuis lec- on peut avoir l'air d'écnapper à une décla-
teurs pourront y être trompéset, en lui voyant ralion si lormelle. C'est là qu'il applique celte
citer les Pères cl les conciles, s'iaiagineroiil autre clef dont nous avons parle. L.i ^épa^a-
qu'il les a en cITet pour lui. On est quelque- lion dont pai lent les Pères dans ce cas ei plu-
fois dupe d'un certain cl.ilage d'érudition, et sieurs autres . ne doit pas être étendue o»

(1) Discours préliminaire, pago xxxvi.


S55 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. sna
lien de mari'ige ; il convient de la restreindre que surtout aux chaiiilres où il (railc du
à i'habilalion, lltoro. Cel il c invient est naïf. concile de Treule. L'aulorilé île celle sainte

Cela convient en effet au système de .M. T.i- assemblée est établie dans l'Eglise depuis
baraud, et cela lui convimt si bien, qu'il eu près de trois cents ans, el les calholiques
use souvent, el qu'il l'applique à plusieurs sont accoutumés a regarder ses canons et ses
décisions pareilles qu'il trouve dans l'anli- décrets comme la règle de l-ur croyance et
quilé. l'oracle de l'Espril-Saint. Rome, les évêques
Deus conciles du viir siècle embairas- des différentes Eglises, les théologiens des
sènS un peu M. Tabaraud, ou plutôt embar- diverses écoles, les pisleurset les fidèles,
rasseraient tout autre; car, pour lui, il ne professent un religieux resjiect pour les dé-
s'épouvante d'aucur.e ;iu!(irilé, et il sait cà- cidons de C' grand p'irlemmt de; chrétiens,
quivrr les ]j1us forh s objections. L'un de ces ainsi que l'appelait un philosophe célèbre;
conciles, celui de Chalcu', eu 787, prononce et les dérisions de ce dernier concile, forti-
sur l'état des enfants n-'s de certains maria- fiées de l'assentiment de toules les Eglises
giS. Ce n'est là, dit M. TabiTraud, qu'une en- catholiques, sont un rempart contre les er-
treprise extraordinah'e sur laquelle on ne reurs des derniers siècles, e! un frein contre
saurait fonder un droit légitime... On ne peut celles qui voudraient naître cneore. Or, ce
en rien Ci,nri'tre ni contre les droits rf^s prin- concile a le malheur de [iroles^er sur le ma-
ces, ni en fi.veur des prétentions de l'Eglise riage une autre doctrine que M. Tabaraud.
sur le mariage. Il esl bien plus indigné en- 11 prononce analhème cou ire celui qui dirait

core contre le concile de Forli, en 791, qui que le mariage n'est point un sacrement, et
ose déclarer nuls des mariages entre des pa- conlvc celui qui pré:eniJruit que l'Eglise n'a
rents à des dcLÇiés prohibés et il s'écrie : pu établir des empêchements dirimants. Cet
Quel avantage pourrait-on tirer d'un canon anathème d'un concile œcuménique a quel-
gui entreprend maiiifeslemenl sur les droits que chose d'effrayant pour nous autresgens
imprescript'bles de la puissaitce temporelle à siujples; mais un théologien aguerri comme
laquelle seule il appartient de prononcer sur M. Tabaraud saura bien esquiver un tel
l'état des personnes? 'Sïais c"est frécisémcnt coup, el sa méthode des distinctions lui sera
là la question, el celle manière de raisonner ici d'un merveilleux secours. Il n'attaque
est ce qu'on appelle, eu bonne losrique, une poinl l'œcumcnicilé du concile, il esl trop
pétition de primipe, espèce de sopliisme as- adroit pour heurter do fronl un point sur le-
sei facle, (;ui n'a pas le mérite d'être fort quel il y a unaniiiiilé dans les écoles catho-
spécieux, et qui devrait être interdit, surîout liques; ce procédé ne ferait pas fortune el in-
à un ancien professeur; car M. Tabaraud ne disposeraii contre l'auteur, il est des ma-
se débarrasse ici de ce canon incommode nières détournées d'arriver au même bul.
qu'en supposant manifestement vrai le sys- On ne conteste point directement un prin-
lème qu'il a\ait à prt)uver, et que ce canon cipe, maison l'aiteiiue dans ses détails. Nous
renverse. Aiec une volonté aussi décidée allons voir comment M. Tabaraud sait mi-
d'avoir raison tout seul, on peut compter ner et détruire une autorité tout en ayant
qu'il ne rencoHlrera plus d'obstacles. l'air delà révérer profondément.
Les fausses décrélales lui fournissent par- Le concile deTrenie, dit-il, est infaillible
ticulièrement un moyen de battre en ruine lorsqu'il statue sur la présence réelle, sur
ses adversaires. Ce sont les fausses décré- l'invdcalion dos saints el sur les dogmes et
lales qui ont fait tout le mal: elles ontch injé les pratiques de la foi; il n'en est pas de
loute :a discipline et inlerveiii toules les no- même de ses décisions sur le maria.e, parce
lions. Les principes ont é'é altérés tout à qu'elles iniéressent les princes, et qu'elles
coup, et l'Eglise, assistée de l'Kspril-S.iinl, a leur enlèvent leurs droits pour soumettre à
laissé prévaloir, sur une foule de poinis, des la juridiction ecclésiastique un contrat pure-
idées, une discipline el même une doctrine ment profane par sa nature. Le concile, en
tout opposées à celLs qui avaient régné jus- statuant a cet égard, a visiblement excédé
que-là. Ou sait que c'est là le texte le plus les bornes de son pouvoir, et ses décrets
habituel des déclamations ties prolestants, et sont nuls par défaut de compétence du tri-
il s'est trouvé des calholiques qui les ont ré- bunal. Aiui-i parle M. Tabaraud, et il se
pétées, ou par légèreté, ou à mauvaise in- fonde, comme on voit, sur ce que les ques-
tention. Les canoniste; du dernier siècle sur- tions que le concile a décidées sur le mariage
tout ont appuyé là-dessus les nouvelles maxi- ne louchent point à la foi. A la vérité le
mes qu'il leio' plaisait d'introduire, et ils ont concile dit le contraire. Dans la vingt-troi-
mieux aime ;iccuser l'iiglise de changeuienl sième session, en indiquant les matières qui
qued'avouer que c'elaieni eux (jui méritaient devaient faire l'objel de la suivante, il fut dit
ce reproche. A leur iuiilatiou, le religieux que l'on y iraiterait du sacrement de mariage
Ihéologien, qui veut réfo/uier la doctrine et des autres objets qui appartiennent à la

commune sur le mariage, clierche à nous doctrine de la foi. Et au commencement de


persuader, tant il e-l respedueux pour l'L- la v;ng!-qualrième session, le concile expo-
giise, que c'est elle qui a eu tcirt et qui a va- sant la docli iiie sur le sacrement de mariage,
rié, et son système lui est plus cher que s'exprime ainsi Les saints Pères, les con-
;

riiocneur de cette société à (lui Dieu a pro- ciles et loute la tradition ecclcsiastique nuits
mis l'assistance, et que tous les chrélicns enseignent que le mariage doit être compté
doivent chérir comme leur mère. P':rmi les sacrements de la loi nouvelle. Ce-
Cet'e di^.nos ii m d M. 'i'ab.uauJ s'appli-
> pendant plusieurs hommes impies et insenséf
,

8u7 TAB rw, 853

de ce siècle, non-seulement ont mal pensé sur cis. C'est la prcteiilioti de lous ceux dont VE-
ce sacrement rcncnible mais introduisont
, glise a condamiu' les erreurs. Fra Paolo à la
suivant leur usage, la licence scus prétexte de main, ils suivront loulo l'histoire du concile,
la liberté évungélique, ils ont avanxé de vive telle que la rapporte cet écrivain si bien ca-
voix et par écrit plusieurs choses éloignées ractérisé en deux mots par liossuet. Ils (roi:-
du sentiment de l'Eglise catholique et de la vcront dans ce critji|ui' iiilidèlemilleprétextes
pratique du temps des apôtres, et cela non pour censurer et calomnier les opérations di'i
sans un grand dommage pour les chrétiens. l'ères, et .M. 'l'at)arauii \eul hien les aider en-
Le saint concile universel, voulant aller au- core à cet éi^ard de ses lumières et de son im-
devant de leur témérité, a jugé convenable parlialilé. Telle déci>ion est obscure, selon
d'exterminer les plus remarquables des héré- lui, parce qu'elle a élé jugée telle par deux
sies et des erreurs de ces schisinatiques de , ou trois jurisconsulles. On y a omis tes règles
peur que celte dangereuse contagion 7i'en se- que M. Tabaraud vient de tracer avec tant
duise un plus grand nombre : en consé'/uence de sagesse, cl on attribue avec juste raison
il a décerné les anathèihcs suivants contre ces l'oubli de toutes ces rê jles au défaut de liberté,
hérétiques et leurs erreurs. Ici il ré|)èlc les i)Iaiiitcs de Fra-Paolo, et il
Il semble que ce passage ait clé écrit ex- conclut en disant que quand même les décrets
près piiur prévenir les v.iins subterfuges de du concile de Trente sur le mariage auraient
M. Tabaraud. Ce théologien de nouvelle fa- pour objet une doctrine appartenant à la foi,
brique prétend que les canons et les décrets on pourrait encore leur lefuser la qualité de
sur le mariage II'. ipiiarlieiineiil poinl à la foi, règle de foi ; el plus loin, que ffs canons doi-
et le concile emi)Ioie 1;'S plu.s forles exprrs- vent être regardés comme non avenus.
siens pour prouver le coMlcirc. Il signale Tant de hardiesse et de haulci'.r de la part
avec une juste sévérité /evAe/isfCi- e^/e*' sf//is- d'un hommi' obscur, et qui ne s'est pas
maliques qui introduisent lalicenee et sédui- nommé, doivent suis doule élonner et con-
sent les fidèles. Maintenant à ([ui croirons- fondre je lecteur qui connaît les lègles et
nous, ou du saini et œcuméiii(iiie concile de les droits de l'Eglise. On se demande qu. a
Trente prononçant qu'il s'agit iii du dépôt pu inspirer celte audacii use ('*sobL'issance
de la loi, ou d'un [larticulier sans autorité et cette critique «ITrénée : c'est l'esprit de
qui (irélend déciler le conlraiie? Aquicioi- parti. Arnauld et Nicole, coml)ien \ous se-
rons-nous de celle assembléeantiquelinçant riez humiliés de voir vos disciples si ilifl'e-
un anathènie contre celui qui ilir.iit que l'E- rents de >ous!lin ailaquant les droits de
glise n'a pu établir des cinpcihemenls diri- l'Eglise dispersée, vous taisiez profession du
mants, ou d'un dis'-eriateur n.oderne qui af- nioins de révérer les décisions des conciles
fronle cet au.itbéaie, et (jui met en thèse la généraux, cl vous auriez regarde comme
proposition que l'I'^glise réprouve? A qui une injure le moindre soupçon (]ue l'on au-
croirons-nous des premiers pasteurs, des de- rail conçu contre vous à ce! égard. A'ous les
posilairesdclalrad lion, des députés de toutes ave/ niis sur la voie, ils j ont fait de rapides
les églises, avertissant les fidèles que le ma- progrés, et il n'y a jdus de moyen d'arièler
riage est un sacrement pour les exhorter à le désormais des gens qui ne s'elTr.iicnl point
recevoir saiulemenl, ou bien d'un sophiste des condamnations les plos solennelles, et
qui vient dire gr.ivemenl que ce n'est point qui bravent les analhèmes les plus clairs.
ici une simple inexactitude de langage, (;[ qui. Que deviendrait Tliglisc si un tel système
repoussant un principe cons.icré ])ar la pouvait y prévaloir'.' Toutes les erreurs y re-
croyance el la pratique coniin'.ines. emploie naîtraient imijunemenl, el chacun s'ariogc-
iin volume entier à subtiliser sur ce sujet, el rail le (iroit de remettre en queslioii ce ([ui
a enfanter un système immoral el absurde ? aurait été décidé de la manière la ]ilus solen-
11 y a plus: la légèreté avec laquelle .M. Ta- nelle. C'cnI bien alors que nous llolterionsà
baraud parle des décisions du coiieile ne se tout vent de doctrine, el que, lancés sans
borne pas aux canons et décrets de la vingt- boussole dans la m: r des opinions humaines,
quatrième session. Il pose des [irincipes avec nous irionsnous briser conirclous lesécui ils.
lesiiuels on pourrait aussi bien ébranler les 11 n'y aurait plus d'autorilé, plus de" frein,
aulrc's décrets de celle \énérable assemblée, et le Fils de Uieu aurait cessé, malgré s.i
Ainsi il faut, selon lui, pour que l< s décrels promesse, d'être avec celle sociélé sain:c à
d'un conciie œcuménî(|ue soient iiréfraga- laiiuelle il a assuré son assistance élernelle.
blés : 1° que les matières aient été sérieuse- .i;
III. — On avait cru jusqu'ici que l'in-
menl disculécs dans les conléronccs; û' que variabilité de doctrine était un des caractères
dans cct'e discussion lous les nuages qui di' la véritable Eglise, et les changements
cou vraienl la vé.'ilé aient élééclaircis; 3' qu'il dans la fo; un des signes les plus marqués de
y ail eu un accord unanime entre les Pères. l'erreur; et IJossuel, eu r.icontant Ks varia-
Or, qui ne voit (juc de telles conditions len- lions des Eulises proieslantcs, s'était per-
dent à iiilirmer les décisions les plus sages suadé qu'il les avait decreditées |iar ce seul
et les plus respectées. Ell.s founiissenl, par l'ail, el qu'il les avail dépouillées de ce ver-
exemple, des armes aux protestants pour ic- nis d'anliquilé dont elles se paraient. Mais
sister aux décrets du concile de Trente. Ils ce grand homme éiail dans illusion à cit
.

pourront toujours dire que les matières n'ont égard, ainsi que les théologiens (jui l'ont
pas (te sullisammenl discutées. Ils manque- piecéde el sui. i, el M. l'abaraud >ienl recti-
ront encore moins de dire <iue les nua;;es lier les idées ciuumunes sur ce! arlc e comme
qui couvraieul l.u vérité n'ont pas été éclair- sur tant d'autres. 11 a tort a ca'ur de couso-
859 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. sno

1er les prolest ints en leur monirnnt que l'E- tions de revenir, et sur son refus présrn'ail

glise calliolique a aussi vnrip, qu'elle s'est requête à l'olficial de Soi^sons pour être au-
trompée dans ses d;'cisioiis, el qu'elle a pro- torisé à se remarier. // avait en sa faveur, '\i\.
clamé comme de foi ce qui ne l'était pas. 11 M. 'iabaraud lui-même, la doctrine générale
n parle que d'altérations dans l'ensei^ne-
' répandue dans l'Eglise. Saint l'.iul, daus lo
de préjugés surles
tneiit, (['oiisc'urcissemi'nts, vir chapitre de la 1" Epître aux Corinthiens,
questions les plus importantes. Il se plaint permet à l'époux converti à la foi de se ma-
de l'empire de la routine, c'est-tà-dire appa- rier, si l'épiiux infidèle l'abandonne. Du
remment de raliachemenl (]ue l'on a pour la moins ce verset avait toujours été entendu
doctrine de i'anli(iuilé. Il répète souvent ainsi. L'Eglise avait rendu jilusieurs déci-
qu'il faut mellre nos mœurs en harmonie avec sions conformément à ce texte, et récem-
nos lois, et faire disparaître In dissonance ment lienoît Xl\' venait de déclarer, dans
qui èf/ne entre la tliéolo ie el la juriapr-n-
I une bulle du 16 novembre 17i7, et dans un
dence. On croit peut-être que pour établir bref du y février 17V9, qu'il est lilire à un
cet accord il faut que la" jursinmlence se juif ciinverli de contracter un autre ma-
réforme. Au contraire, c'est à la théologie à riage. Il y discutait celle question avec son

se plier aux nouvelles lumières et à se met- érudition ordinaire, el il semble que son au-
tre en harmonie avec modernes. C'est
les lois torité, fortifiée par l'usage génér, il de l'E-
à l'Eglise à céder et à clianger son enseigne- glise, deiait l'aire quelque impression sur
ment par déférence pour les jurisconsultes, l'offii ial de Soissous. Mais révê(|uc de Sois-

et c'est pour coopérer à ce but que M. Ta- sons éiait alors M. de Filz-James, et les ca-
baraiid a f.iit son livri', où il dit licitement nonistcs auxquels il accordait sa confiance
qu'il faut en venir à wne ample reforme dans commençaietil à pen_ser, coinr.'c M. Taba-
renseignement ecclésiastique. Ce n'est pas là raud, que l'Eglise n'a pas le drcdt de mellre
du moins cacher sa marche. des eiupéc!ienienls dirimants. Ils profitè;ent
Ces deux grandes qnesiions qu'il traite, ne de l'occasion pour consacrer leur système
commencèrent, lilt-il, à sortir du chaos où elles par quelque démarche éc'alante; el, uialgré
étaient plonrjées que vers la fin du xvir ^iê- la di cirine consignée dans le Uituel même
cle. Ce lui le docteur Launoy qui osa le pre- du d:ocèse, l'official deSoissons déclara Lévi
mier, en France, s'dever contie les préjugés non recevabie daus sa demande, par deux
alors en vogue. 11 publia, en ItiT'i-, le Ir.iiié sentences du 5 septembre iTïi ci 17 janvier
intitule : ll'-qin inmalrimonium jiolC'ilas, AovX 173G. Ce juif convcrli en appela au p ;rle-
M. Tabaraud fjit un gram! élo:;e. 11 dissi- ment de Paris, où sa cause deiail être en-
mule les réclamations <\\\\ s'élevèrent conti e core moins favorablement accueillie. Il fut
ce livre. La témérité du docteur, ilil un illus- déboulé par un arrél du 2 janvier 1758 ijui
tre cardinal, excita d'abord les rcclamatians lui défendit de se marier du vivant do sa
des écriiaiits contemporains , et attira sur femme, il parut alors plusieurs mémoires et
l'auteur le bldme des évéques de sa nation et consuitaiioiis rédigés dans le même sens, et
de toute la chrétienté. Son étrange système ne ce fut à cette ocianion que l'avocat Lo Ri-
produisit aucune rérolnlion, ni dans la t'iéo- dant publia so:i Examen de deux questions
logie, ni dans la jurisprulrnce ; l'oitrrag : dé- importantes sur le mariage, où il se déclarait
féi é à Rome y fut rcléijué parmi l'S livres per- croître l'aulorité de ri''glise sur celle matière.
nicieux, d'où il tomba dans l'oubli et le mé- De|uiis cetemp;, M. Iabaraud ne ir.anque
pris. ressuscita, sur la fin du win''
Lorsqu on pas d'avis en laveur de son sentiment, el c'est
siicle, laprétention de Launoy, elle rencontra à cette époque que couimeuce véritablement
dans les écoles chrétiennes les mêmes opposi- une tradition non inlerrom;iue, qui, si elle n'a
tions qu'elle avait éprouvées an dix-septième, pas pour elle l'anliiiuilé, peut au moins se dé-
et l'Eglise romane, toujours attentive à coii- dommager ar le nombre des écrits. Celte tra-
'

seiever le dépôt de ta docirine, »'(i puinl man- dition est d'autant plus précieuse qu'elle se
qué de se déclarer contre cette vieille nou- compose uniquement des témoignages d'un
veoh<é. Gcrbais, qui écrivait peu après Lau- certain parti. .'. sa lève est l'avocat Maultro'.,
noy, prouva contie celui-ci le droit el l'usage que .M. Tabaraud
v.inte à l'ég.il d'un Père da
de l'Eglise d'apposer des empéchenienls di- l'CgIise , il a in effet beaucoup d'o-
et à qui
rimanls, sans nier que les princes eussent bligations; car c'est dans les ouvrages de ce
aussi ce droit. Son sentiment était adopté canonisie qu'il a pris et sun s\slèuie el ses
généralement en France. Non-sculemenI les preuves. Seulemeni il n'ose pas aller tout à fait
Ihéologiens, mais des jurisconsultes, d'Hé- aussi loin que sou guide sur l'article du con
ricouil, Ciidert, Lacombe, d'Aguesstïu, le cile de Trente, donl Maullrot attaquait ou-
célèbre l'otiiiei ,
doc-
professaient la même vertement l'œcuménicile. A cela près, sa dis-
trine. Leur aulonié n'embarrasse nullement cussion sur les canons de ce concile offre, dit
M. Tabaraud, qui en est quille pour dire M. Tabaraud, xtne citiqu- exacte et des ar-
qu'ils oliéissaieiit encore aux ani iens préju- guments irrésistibles; tic sorte qu'il est clair
gés. Mais il prétend tirer un granl avan- que les deux écrivains ne s'éloignent pas
t.ige d'un arrêt fameux rendu par le parle- beaucoup dans !e fond, et que leurs conclu-
ment de P.iris, vers le milieu du xviii' siè- sions sont à peu près les mêmes. Le même
cle. Le fait lit beaucoup de bruit dans le respect pour le concile de Trente a guidé l'au-
temps. Un juif, Borach-Lévi, fut abandonné teur d'une Dissertation sur l'indissoluOilité
par sa femme parce qu'il s'éiail fait chié- Ja lien conjugal ; ce! auteur était un abbé Pilé,
liiii. Il lui fil inuliie.iienl plusieurs suniiiia- appelant, mort en 1772. Eniin, dernièrcmenl.
861 TAB TAB 8GÎ

un mngislrat fort connu n profossé la tTiéme pares l'un de l'autre. Le premier précède tou-
doctrine d;ms un Truite (/» maiiaf/e, qu'il au- jou s la seconde; mais il n'est rien que les
rait pu iî'tituicr aussi bien Traité conire le ministres de la religion rerommaiident avec
concile de Trente; car une grande partie de plus de soin que de recourir au m iiisière
rotivrofte rsl diriojée contre ci'tle assemblée, ecclésiastiq'ie immédiaiement après avoir sa-
à laquelle l'auteur fait le procès dans toutes tisfait à ce qu'exige la loi. Les époux qui ont

les formes, et qu'il déclare être dépourvue de qu liiue zèle pour leur salut, ou qui même
tout caracière d'œcumcnicité. Ainsi, on voit tiennent simplement à leur réputation, s'em-
que c'est nn parti pris parmi ces messieurs de pressent en effet de s'adresser à l'Eglise après
fronder l'autorité du cimcile, et de refuser avoir comparu devant l'officier civil. Ceux qui
obéissance à ses dé( rets nouvelle preuve de: s'en dispensent sont regardés comme de mau-
l'esprit de dorililé qui les aniine, et de leur vais chrétiens qui donnent un scandale ([uele
respect pour l'Eglise, et pour des décisions monde même (léirit. Cette différence de con-
que, depuis près de trois ;iècles,elle a sanc- duite forme en qu Ique sorte l.i ligne de dé-
tionnées de son suffrage- marcation enirc ceux qui respectent encore
Nous avons vu que M. Tabaraud -'appro i- la religion et ceux qui en ont secoué les pra-

vait pas qu'on appelât le niariagi- un sacre- tiques et un des plus gr nds sujets de cha-
;

ment, et qu'il blâmait fort le concile de Trente grin des pasteurs est de voir, parmi leurs
de s'être servi de cette expression, et de l'a- ouailles, des hommes qui, soit incrédulité,
voir même consacrée par un canon exprès. soit indifférence, vivent tranquillement dans
Comme il est assez conséqueisl dans sa mar- des engagemenis que Dieu n'a point bénis.
che il n'improuvc pas moins celle maxime
,
La suite la plus naturelle d'un tel état est de
que, sous la loi évanrjélique, le mariage a clé ne faire aucun acte de religion, et d'aecoutu-
élevé à la dignité de sacrement. C'est, dit-il , mer leurs familles à suivre cet exemple. Eh
une idée nouvelli' imaginée pour appuyer un
, bien! ce qui faii gémir l'Eglise est précisé-
paradoxe, et que tmis les modernes répètent ment ce que i\L Tabaraud conseille. Il ap-
inconsidérément. Elle s'est insinuée dans tous prouve que l'on sépare la convention civile
les livres liturgiques, dans les rituels, dans les de la cérémonie religieuse. Il ose dire que
catéchismes, les instructions familières; ce l'esprit de l'Eglise esl qu'on fasse le mari .ge
qui prouve apparemment que c'est la doc- devant l'officier civil, sauf à attendre pour
trine de ri'"glise. Mais M. Tabar.md ne s'en rerevoir le sacrement. Il prend le langage de
mor|ue pas moins. On dirait qu'il pieiul plai- la piété pour motiver ces délais. 11 semble
sir ici, comme ailleurs, à trouver l'Eglise en dire aux personnes gue le vœu de la nature
défaut. S'il blâme, c'est avec aigreur; s il porte irrésistiblement au mariage (car ce sont
raille, c'est avec amertume. On voit qu'il a ses expressions) il semble leur dire Prenez
; :

clé nourri dans une école accoulumée à fron- voire temps, ne vous pressez pas de vous pré-
der l'autorité, et qu'il n'est pis fâché d'hu- senter à l'autel, attendez que vous soyez bien
milier un peu celle (loni Inietlc-- siens croient disjiosés. La grâce vous viendra qwl'juc jour,
avoir à se pl.iindre. ils lui conlcslent tous si's et alors vous recevrez le sacrement. C'est le ré-
droits, ils !a mettent sous le joug, ils la dé- sultat de sa doctrine; de sorte qu'on verrait
priment c'est une pelile \ engeance dont leur
;
dc'- chrétiens passer des années entièri s dans
cliarité se ménage la douceur. un étal que nous n'osons caractériser, élever
Il curieux d'observer jiisqu'où cet es-
est leur-, familles dans cet oubli de leurs devoirs,
prit de secte a entraîné le P. Tabaraud. L'E- et mourir paisiblement après une tcile con-
glise nicl dans la b uche du prclre, quand il duite. Certes, un tel scandale est moins grand
administre !e sacr<ment de mariage, cette encore que celui que donne un prêtre qui
formule f'-go vos in matrimonium coiifungo.
: prêche une telle doctrine, et le chrétien qui
Or, cette formule déplaît souverainement à suit de telles leçons est moins coupable que
notre censeur chagiin, alicndu qu'elle est le théologien qui les |
ro'esse. Jusqu'ici, il
trop impéralive, cl qu'elle autorise une doc- élail réservé aux ennemis de la religion de
trine qu'il réprouve. 11 veut donc qu'on la détourner les (idèles de recourir au ministère
change, et qu'on y substitue ui.e foi niule|)lus ecclésiastique; un notait ceux qui l "uaienl ce
modeste. La première n'a plus de sens, dit- langage. On avait vu en elT sous Bonaparte,
t

il, et ne peut servir qu'à entretenir l'erreur. car nous supposons qu'il n'en existe plus au-
Ce n'est pas sans raison qu'il avait été ques- jonr l'hui, des maires irréligieux se faire un
tion, dans le conseil d'Etat de Bonaparte, de plaisir, apr< s avoir dres^él'acteeivil des Jeux
la supprimer. Ainsi, attendons- neus à voir éfioux, de leur dire à peu près, comme M. Ta-
quelque jour M. Tabaraud ou ses amis nous baraid, (jue l'essintiel était fait, et qu'ils
donner nn rituel de leur façon, qui ne don- pouvaient se retirer chez eux. (Nous serions
nera iilus lieu à aucune éq ivoqui-, et où la iionleux de rapporter ces perfides conseils,
nouvelle doctrine sera bien clairemenl ex- qui ont plus d'une fois, dans les campagnes
primée. surtout, Iro iipé des gens simples et crédules.)
Et ceci nous conduit à un ai.tre cliangc- Mais que dirons-nous aujourd'hui, que ces
menl bien autrement grave que propose insinuations partent, non pas d'un laïque dé-
M. Tabaraud, et qu'on pourrait à peine croire, crié pour sa conduite et ai coutume à insullcr
si ce point n'était pas développé expressément à la relij^iun, mais d'un ccclési.isliqne, d un
et répété plusieurs fois dans son livre. On sait auteur cl d'un professeur en théologie, d'un
assez que dans notre législation actuelle,
, membre d'une congrégation renommée, d'un
l'acte civil et la Léiiédiclii n nuptiale sont sé- homme qui crie contre le relâchement cl qui
863 DICTIONNAIUE DES JANSEMSTKS. 8G4

parle de réformer les mœurs? Voilà où un Pamphlet réimprimé plusieurs lois. Il est
taux sysiôme cl la inanic d'innover el de con- dicté par la parli ilité la plus déclarée.
tredire onl conduit le P. Tabarand. Il ne s'a-
Histoire de Pierre de Bérulle, cardinal, mi-
git plus ici d'invoquer l'autorité du concile
nistre d'Etat instit.iteur cl premier supé-
,
tle Trenle, qui déclare nuls les ma-iapes con-
rieur dis Carmélites en France fondateur
iraclés ailleurs qu'en présence du propre
,

de la congrégation de l'Oratoire suivie ,


prclrc. Noire lliéolugien a secoué depuis lon^;-
d'une Notice historique des supérieurs gé-
Icinps ce joug. Mais le soin des mœurs, mais
néraux de cette congrégation 2 vol. in-S°. •

la sainteté des mariages, mais l'honneur des


Paris, chez Egron.
familles? Tout cela lui eit inlifféreul. Un
prêtre srra-t-il moins exigeant que cclie îllle Bérulle eut beaucoup de querelles; il en eut
simple, mais picus', qui fuit une union que une assez vive avec les jésuites. Elle naquit
l'Eglise ne consacre pas? Tustours vigilants de la rivalité enlre les drux corps [jour le
qui vous élevez avec chaleur contre un abus gouvernement des collèges. Les jésuites dit ,

qui lous désole, que pourrcz-vous dre à vos M. Tabaraud, décriaient partout l'Oratoire ;

ouailles, quand elles sauront ([u'un de vos l'Oratoire; au coi»traire, n'avait que de bons
collègues autorise leur éloigneinenl de l'au- procédés pour Ici jésniies non-seu'cment
:

tel, et leur recommande d'allendre indéfini- le P. Bérulle ne chercha jamii, à se ven-


nientà faire bénir leur union, sous prétexte ger, mais ses enfants se continrent assez gé-
de se mieux disposer? Comment caraclérise- néralement c'est l'expression de l'historien,
,

rez-vous ce zèle affecté qui conduit à se pas- dans les bornes de la modération. Un seul,
ser du ministère de l'Eglise, et à coutracl-r le P. H'rsenl, homme d'un caractère im-
mariage comme des païens? Ne suffit-il pas pétueux et turbulent, se permit des invec-
d'un tel lésultat pour llélrir, aux jeux de tives contre la société. Le P. de Bérulle le
toute àme religieuse, un système qui mène à fit changer de maison, et le renvoya peu de
de telles conséquences, et ne faut-il pas re- ten^ps après. Le cardinal de lUclielieu s'ef-
garder ronime un scandale qu'un prêtre ait força de réconcilier les deux corps, el les
osé soutenir celte doctrine et insulter si hau- engagea à exposer leurs plaintes récipro-
tement à l'Eglise, à son enseigneme.il, à sa ques. M. de Bérulle n'en allendait rien ce- ;

pratique? Pour nous ce dernier trait nous


,
pendant, par délérence pour le cardinal, il
paraît ê!re un nouveau sujet de deuil pour les exposa ses griefs dans une lettre du 23 dé-
pasteurs zélés pour l'honneur du saceî-doce. cembre l(i2:i. On nous assure que cette li tire
Nous avions noté encore plusieurs erreurs à est authentique r.ous dirons franchement
;

relever dans le li\re de M. Tabaraud; mais, qu'elle ne nous a nullement paru digne d'un
après ce que nous \en()iis de voir, il serait homme si sage el si pacifique. Elle renferme
inutile de pousser plus loin notre examen, li bien des mînulies el des peiilesses elle est ;

n'y a plus qu'à gémir et se taire. appuyée sur des rapports et des oui-dire ;
Cet ouvrage de Tabaraud fut condamné elle est même Ce furent les jan-
ass: z aigre.
dans un nianifeste du 28 février 1818, donné séni-les qui la publièrent, pour la première
par.M.l'évéquedeLi oges,donlladécisionfut
;
fois, dans quelques-uns de leurs recueils
confirmée par le souvecain pontife. L'auteur contre la société et M. Tabaraud, qui la cite
;

fitparaître plusieurs répliques, où l'on ren- en entier comme un niunument irréfragable,


contre des expressions trop peu res eciueuses n'a pas cru devoir placer à côté la réponse
pour le prélat cl pour le saint-siége, une des jésuites. Il parle de ce dernier écrit avec
entre autres sous ce litie De lu pcns<ance
: beaucoup de mépris, et ajoute qu'on ignore
temporelle sur le mariage ou Réfutation du
,
quel jugement le (ar iual de Uichelieu porta
décret de M. Vévéque de Limoges. Paris, 1818, de ces deux, mémoires. C'est une légère dis-
in-S'. traction de l'hL^lorien qnt, à la page sui-
,

vante, avoue que le cardinal de Richelieu ac-


Lettres à M
de Bennsset pour servir de sup-
.
cusait -M. de Bérulle d'une aversion extrême
plément à son Histoire de Fénelon. pour les jésuites. C'était apparemment sur
Il y en a deux la première est remplie de
: ces Méiuoires mêmes que le cardinal de Ri-
ehicanes et de minuties; la seconde est t ule chelieu avait conçu ceUeidée.
relative au jansénisme. L'auteur y jjlaide L'impartial écrivain ajoute C'était en con- :

nettement pour les partisans de celle nou- sidérant les jésuites en homme d'Etat, plutôt
velle doctrine el blâme tout ce qu'on a fait
, que comme chef d'une congrégation rivale,
contre eux. Les papes, les évéqnes, le clergé, quêteurs prélenlinns excitaient la sensibilité
!es jésuites, se sont tous trompés en coursui- du cardinal de Bir.il'. Si c'est là ce que M. de
vanl une secte chimérique. Uichelieu appelle liair les jésuites, le pieux
cardinal n'aurait pas désavoué ce genre de
Essai historiqle et critique sur l'instilution
haine qui lui était commune avec tant d'au^
des évèques. 1811 , in-S".
1res gens de bien. Mais cette haine chrétienne
Lorsque cet ouvrage fut publié, Pie VII ne lai fil jamais rien entreprendre contre la
était prisonnier à Savone. Tabaïaud cherche compagnie de Jésus , et elle s'accordait très-
à établir (jue, quand le pape refuse des bulles bien avec l:; charité. Ce petit passage ne laisse
à une grande église, elle a le droit de revenir pas do f.jrmer un commentaire fort curieux
à l'ancienne discipline, el de f;iiro ins'.ilu r de tout louvrage. Celle haine chrétienne, celle
les évèques par les mélrorolitams. haine qui i'adorde très-bien avec la charité,
Dd Pape tl des Jcsuilcs. Paris , 1814, ia-8°. nous révèle toulc la douceur janséniste. C'est
Sfir; TAB TAB 86G

une cxpliralioi! qui .pont servir de


svi!>li!e L'aulcur, qui a piis le nom d'ini ancien
pcndanl à colles qu'on a reprochées à Esco- canonislr, no ^ouliit pr.)bai'lement pas qu'où
bar. Si ce^t là la modé'ation dont on usait se méprît sur son nom véritable. Nous l'a-
(ans l'Oratoire envers les jésuites elle est , vons reconnu dès le preiier abord dit un ,

tout à fait toutlianle cl SI. Tabaraud


; qui ,
critique exact el à son Ion chagrin, à ses
,

en a hérité, et qui s'exprime ici avec tant de plaintes eoutrelo clergé, ci une cotiaineâprelé
naïveté, est un casuisie Tort coniniodc pour qui est le caiaclère de l'esprit de parti, nous
ses amis. Il leur permet la haine en loule avons vu tout de suite à qui nous avions
( «Jiiscieiico, cl la huine contre les personnes; affaire. Psi. Tabaraud est mécontent do lout
il les assure qu'elle s'accor'de très-bien avec la et de tout le monde. Il en veut aux viianls
c/(f,;t7^ dos jansénistes; car ce sont là les pens et aux nvirls. Il attaque et fou M. Emery, et
de bien chez (jui la Itdine ronlre les jésuites l'abbé Proyarl, et des évoques français vi-
était et est encore commune. Knfin, M. Taba- vants, et l'ensoignemonl des séminaires, et
raud se trompe encore, ou nous trompe, dans l'esprit général du clergé, et plusieurs écri-
te tnénie passage, en disant que le cardinal vaiusmodernes. De quoi sont donc coupables
de lîéruUe était opposé aux jésuites, plutôt ces corps et ces i)arliculiers que M. Taba-
ïomme homme d'Eial, que comme chef d'une raud dénonce dans chacun de ses écrits ? .\h 1

congrégation riviile; car il \enait de citer, ils sont coupables d'une chose bien odieuse,

quatre li;i;iics plus haut, nne lettre du car- d'ullramnnlanismo. Mais M. TabirauJ a-l-il
dinal de IJérullo, qui prouve le contraire, et donné (luelquo preuve de son accusation?
où il se plaignait que les iésuiles eussent trop Non, il n'a piscru devuir en prendre la peine.
de collèges. A-t-il du moiiis S[écirié c que c'est que l'ul-

Outre les deux eîiapilres où M. Tabaraud tramonianismo ? Pas davantage. Cependant


il serait bon de s'entér.dr', et de savoir bien
développe longuement ses sujets do plaintes
contre lis jésuites, il ne hkukiuo guère d'oc- précisémonl en quoi consi^le ce crime que
casion de les gourniandcr dans le cours de M. Tabiraud poursuit avec un zèle si vif.
Il y a dos gens qui appellent ullramontanisme
son Ilisloirc. On no dira pas de lui ce qu'il a
dit du P. de lîéiulle, que sa haine, chrétienne ce ([ue d'autres ne regarderaient que comme
ne lui fit jamais ritn enlreprendi e contre la l'allachomen! le plus légitime au saint-siége.
compagnie de Jésus; car celle Histoire est Dans la bouche d'un janséniste, par exem-
aussi une espèce de plaidoyer contre elle. ple, le roprocho d'ullramontanlsme signifie

N'allez pas croire cependant que la modéra- seulement qu'on ne partage pas ses préjugés
lion cl la charité soient étrangères au c ur .
et son esprit d'oppositon, comme le repro-

de l'écrivain. Wiyoz plutôt avec quels égards che de fanatisme dans la bouche du mécréant
il parle de Corneille Jansen, évêiiue d'Ypn s,
ne proove autre chose sinon, qu'on a la sim-
dans une longue note du 1" volume. 11 n'a plicité de cro re eu Dieu et d'être attaché à

pas moins de respicl pour l'abbé de Saint- la religion.

Cyran, qui jouissait d'une grande répul lion M. Tabaraud aurait donc dû s'expliquer
de scietice cl de piété ; et il épargne aux amis d'une manière précise à cet égard car si par ;

de ces deux fameux personnages les épi- hasard il était janséniste nous espérons
(

tliètos qui pourraient blesser le moins du que oclto supposition ne peut faire aucun
monde leur exlréme délicatesse. Ses expres- tort à sa réputation) ;
s'il étaii, dis-je, j insé-
sions sur un certain |iarli sont toujours clioi- ni^le, s -n zèle contre l'ultramontanisme ne
sies avec art. Conduit à parler d'une erreur serait plus étonnant, et (eux qu'il dénonce
si

qui a troublé si longU mps l'Eglise, ii se pourraient appeler de son jugement. Il y a


donne bien de garde de l'appeler jiar son d'ailleurs dans sou ton quehiue chose d'ai-
nom, et se sort de celle tournure ce qu'on :
gre, de dur et de fâché qui nuit à la persua-
appelle le janséninne. Nousne relèverons point sion, et il émoussc lui-même la pointe de ses
ce qu'il a dit do saint Augustin ; ce grand délations en les p odiguant et en ne les fai-
docteur n'a pas besoin d'être dércniUi avec sant porter sur rien de solide et de précis. Il
tant de chaleur, et n'a point de détracteurs aurait dû sentir combion il est déplacé dans
parmi nos théologiens. l>e même l'historien un prolro d'r.ccuser nommément des prélats
aurait pu se dispenser de poursuivri' ce piu- recotninaiidabies par leur piété et leurs ser-
» re.Molina.qui ne compterait peut-élrcpascn
vices, et do chercher à flétrir entre autres
France aujourd'hui un seul partisan do son la r piitatinn de son propre évéquo. Il ne

système. Les idées particulières (jue M. Ta- parait oiciipé (ju'à censurer tous ceux qui
baraud s'est (ailes sur cetle partie de l'histoire travaillent dans le champ du ï-eigneur, cvê-
de l'Eglise édalenl dans tout ce qu'il ra-
,
ques, curés, confesseurs, prédicaleurs, pro-
conte, et des congrégations des Aiixiliis , ol fessour^, etc. N'aurait-il pas bicnmieux lailde
de la bulle i'nigemius, cl de tous les événe- vaquer un peu aux fondions de son état, que
n)ents qui ont rapporta l'origine et aux pro- de aroolei ceux qui s'y dévouent? et n'au-
i

grès du jansénisme, .\insi il donne à Ivove- rail-on pis ]iu lui a|ipliquer re reproche,
nius, vicaire aposl(di(iue on lloll ,nde, le li- que ne f lisant rien, il nuit éi qui veut fairei
tre d'archevêque de Philippins et d'itrccht; Ouello est donc collo opiniàtre'é fatigante
or Rovenius ne prit jamais ce dernier litre. qui le piirlo à rcbaltrc les mêmes plaintes
dans chacun de ses écrits, à signaler des
Observations d'un ancien canoniste sur la abus que lui seul voit, à s'élever lanlôt con-
convention conclue (] Rome , le lijuin 1817; tre telles firaliquos de piété, tantôt contre
— Paris, 1817, in-8'. l'enseignement des écoles '.'Lui semblc-t-il que
867 DICTIONNAFRE DES JANSENISTES.

les prêtres jouissent de trop de considéra- sition où s'était trouvé alors le pape, pouvait
tion, et croit-il nécessaire d'aigrir contre eux l'autoriser, en vertu de sa sollicitude générale
les esprits par des reproches réitérés ? Est-on sw tontes les églises, d'adopter une mesure
irrévocablement digne de mépris et do pitié cx'rnordintiire à l'égard de celles de France.
13arce qu'on ne pense pas comme M. Ta- Ainsi M. Tabaraud convient que les circon-
baraud sur Jansénius et sur Qucsnel, ou
, stai^ces auiorisaienl Pie VII à déployer un
parce qu'on ne partage pas sa bienveillance touvoir extraordinaire. .Assurément ce ne
pour la C0U7' df Rome?.... sont pas des préventions favorables nu saint-
M. Tabaraud est également ennemi de tous siége qui ont arraché de lui cet aveu et il
,

les concordais, et il les bat en ruine les uns faut la chose soit vraie, pour qu'un cen-
que
après les autres. Celui de Léon X ne fut seur âpre le croi' el le dis". Ce qui suit
si

qu'une trnnsmt'oi} politique oii les droits des est plus étonnant :On était convenu, dit
é(jli^es furent facripc's, et où clinciin se donna IM. Tabaraud, de regarder la loi qui faifa't ie
récipr-oquetneut ce qui te lui appartenait pas. titre des iiouveaux pasteurs comme un simple
Bien d'aulres l'avaient dit avant M. taba- règlement provisoire, et la partie du clergé du
raud mais il le répète et-le confirme de son
;
second ordre la plus éclairée, la plus atlachre.
mieux, et il suit de ses principes que nos à nos anciennes maximes n'a jamais reCjurdé
,

rois n'ont nommé depuis aux évècbés que les évêques concordataires que comme île sim-
sur un titre usurpé, de même que le pape ples administrateurs chargés en vertu d'un
,

n'a donné l'institution que sur un titre aussi titre apparent, de gouverner les nouveaux
peu solide. Voilà le code qui régit l'Eglise de diocèses cl dont l'administrati n devait ces-
,

France depuis trois cents ans d'ofi il ne ;


ser par le retour des titulaires canoniques.
reste plus qu'à conclure que nous n'avons Il est possible que re soit là l'opinion da

pas eu depuis ce lemps un évoque , dont la M. Tabaraud. Mais ce n'est assurémi'nl pas
nomination et l'institution fussent canoni- celle d la partie la plus éclairée du clergé.

ques et légitimes. A'oilà où oun mène .M. Ta-


i Ce système au fond n'evl pas soutenal)le; les
baraud avec ses maximes. Il s'épuise en re- évêques n'ont pas été institués en 1802,
grets de la pragmatique, et peu s'en faut qu'elle comme de simples administrateurs mais .

ne lui .irrache des larmes. Avec e'io on se comme des évêques titulaires. Ils sont donc
serait passé delà cour df Rome et lo.it se- , évêques titulaires, ou ils ne sont rien di
rait allé;m mieux, au lieu que la coiuordat tout. Le pape n'avait pas plus le droit do
est cntathéd'ullramonlanisim', et nous a mis les fairo administrateurs que titulaires, et
dans des r.ipports habituels et nécessaires deleur donner une mission provisoire qu'une
avec le chef de l'Eglise. Nous eussions formé mission définitive. Ils ont donc la juridiction
une Eglise indépendante, au lieu que le con- ordinaire, ou ils n'en ont aucune, et si leur
cordat a resserré nos nœuds avec le centre titre n"es'L pas réel, il n'c-t même pas appa-
de l'unité. Quel dommage ! rent. D'ailleurs, qu'élaient, dans ce système,
C//nc!in, dit M. Tabaraud, après d'autres les évêquos envoyés sur des sièges dont îes ti-
canonistes chacun
, dans le concordat de
, tulaires étaient morts? Les réiuira-t-on aussi
Léon X, se donna réciproquement un droit àn'étrcijuedesimpl' sadminislralcnrs.quand
qui ne lui appartenait pus. D'abord la innsée cepiMidant leur siège était bien réellement va-
est fau se. Le roi ne prétendit point donner cant ? Et si on accorde que ceux-là étaient
au pape le droit de confirmer les évoques, il légitimes titulaires, il y aurait donc eu alors
le reconnut seulciiicnt. Le pape n'acquit pas ici des évêques titulaires, là de simples ad-
alors un droit iiouM'au,il rentra dan^ l'exer- ministrateurs, ailleurs même des évêques qui
cice d'un droit ancien, (juant à ce qu'il ac- étaient à la fois el titulaires pour ti^l lieu et
corda au roi les nominations, il s'agirait de administraieurs pour tel autre, et l'Eulise de
savoir si le moile dci élections était encore France n'aurait été qu'un composé bizarre
possible, s'il n'était pas aboli par le fait, si de pasieurs sous di{ïeren;s noms et de mis-
les désordres et les abus qui s'y commet- sions diverses.
taient ne devaient pas en provoquer la sup- On peut juger par là de ce que dit M. Ta-
pression, si les princes n'y avaient pas déjà baraud à l'occasion du concordat de lî;'17, et
la (lus grande influence, et s'il ne valait ])as des conséquences qui résulter ient du prin-
mieux autoriser ce qui se serait fait par des cipe qu'il a posé. On voit d'avance qu'il s'op-
moyens moins régulii^rs. Etait-il donc si pose à celte nouvelle convention. Cela lient
étrange que le chef de l'Eglise et le chef i;e sans doute à la tournure parti ulièrc d.' son
l'Elai se concertassent pour faire cesser un esprit un peu conirariant, el aussi à l'in-
orJre de choses qui tombât de lui-nn'me, et fluence du parii auquel il s'est atlaché, et
cet accord ne valait-il pas bien les querelles, otJ, depuis plus de cent ans, on s'est fait une
îes dissensions, les violences qui revenaient douce babilude de blâmer, de censurer, de
périodiquement à chaque élection ? gronder et de se plaindre, le tout par charité.
Après avoir représenté le concordait de DÉiENSE de lu déclaration du clergé pir
Léon X
comme entaché d'un vice radical et BossuH; 1820, in-8'
indélébile, M. Tabaraud ne devait pas mieux
Il appartenait bien à M. Tabaraud de faire
traiter le Concordai de Î801, auquel il trouve
un pareil livre.
encore bien d'autres défauts. Nous ne discu-
terons point le jugement iiu'il en porte mais ;
De l'inamovibilité des pasteurs du second
nous ne pourrons nous empêcher de remar- ordre: 1821, m-8°.
quer ce que dit l'.iuteur, que /' fâcheuse po- L'auleur plaide en faveur de tous les pjê-
m TER TIH «70
Ires qui sont mal avec leurs supérieurs, et l'Eglise l'obligea de quitta en même
temps
qui ont été frappés d'inlerdil. l'Oratoire et la ch.ire. Il paraît cepemiant
Des sacrés coeibs de Jésus et de Marie par qu'ilaccepta la huile en 17^i, et il mourut
un vétéran du sacerdoce; 1823, iii-8".
,
à Paris en 1752. On lui attribua les Lettres
sur la justice rhréiienne , censurées par la
Dans cet écrit l'auteur attaque la nouvelle Sorborine, parce qu'elles ont principalement
édition du bréviaire de Paris, et la fête des
pour but de calmer la conscience des anli-
sacrés cœurs de Jésus et de Marie'. constilutionnaires sur la privation des sa-
KÉFLEXioN'i sur rengagement exigé des pro- crement-;, et quelles nnf'rmeut des atta-
fesseurs de théologie, d'enseigner la doctrine ques injustes conirc l'état présent de l'Eglise.
contenue dans la déclaration de 1682; Mais ces lettres ne sont pas de Terrasson.
1824, in-8°. THIEllRI de A^IAIXNES (Dom). Voyez
Elles sont principalement dirigées contre VlAISNES.
M. de Clermont-Tonnern-, archevèqu" de
Toulouse, qui ne reconnaissait pas au {îou-
THIROUX (Dom Jean-É> angéliste ) ,
bénédictin de la congrégation de Sainl-
vernemeiit le droit de s'immiscer dans l'en-
Maur, naquit à Aulun en 1663, d'une fa-
seignemeiil des séiuinairis.
mille Irès-cousidérée. 11 professa la hilo- |

LarTHE à M. Bellart; 18-25, in-8'. Il reproche sophie et la théologie dans quelques mo-
à cet avocat •;énéral de s'endormir sur les nastères de sa congrégation. Lorsqu'il
progrès de l'ullramontanisme , sur les jé- professait à Reims, dum Thierri do Viaix-
suites, etc. iics, de congrégation
la di; Sainl-\ annes
Essai historiijue et critique sur l'état des jé- professait aussi à Le uiême
Ilautvilliers.
suites en France ; 1828, in-8°. genre d'occupation , goût pour
le même
Cet écrit parut en même temps (|ue l'or- l'étude et la conformité des sentiments
donnance du Iti juin 1828.
sur des points agités alors contribuèrent ,

à lier ces deux professeurs. Ce fut p ur


ÏAILHE (Jacques), naquit à Villeneuve dom Thiroux la source de beaucoup de
d'Agen, lut prêtre appelant, et donna plu- désagréments et d'une longue détention.
sieurs compilations où l'on trouve loutes les Le 23 octobre 1703 dom Thiroux fut
,
préventions de la secte à lanuelle il appar- arrêté à Mculan par ordre du roi et
tenait. Kiirement il man.|ue l'occasion de conduit à la Bastille. Quelques joirs au-
faire aux jésuites une {guerre ((ue tien ne paravant, dom Thierri de Viaixues avait
peut justifier. Ses Abrégés de l' Histoire an- été arrêté et mené à Vincennes. On avait
cienne et de l'Uistoire romaine, formant en- saisi les papiers de dom Thiroux, et surtout
semble 8 ou 'J vol. in-12, souvent réimpri- les cahiers de philosophie et de théologie
més, annoncent un mauvais oprit et peu do qu'il avait dictés à ses écoliers, et on sut
talent. Ses autres ouvrages sont : que des théologiens jésuites les examinaient
Abrégé chronologique de l'Histoire des jésui- à Mont-Louis maison de campagne du
,

tes ; 175i), 2 parties in-12, etc. P. (!c la Chaise. Les supérieurs de la con-
Histoire de Louis Xll. .Milan (Paris), 1753; grégation firent les démarches convena-
bles pourdélivier dom Thiroux, ou savoir
autre édition, 178i, o vol. in-12.
au moins la cause de sa captivité; mais ils
REMAKytEs succinctes et pacifiques sur les ne purent rien en apprendre. Pour charmer
écrits pour et contre lu loi du silence;
l'ennui de sa prison, et pour ne point per-
1760, in-12. dre par la désuétude le fruit de ses veilles,
Portrait des jésuites : 1762, in-!2. dora Thiroux s'était avisé de faire chaijue
jour, dans sa prison, deux leçons de philo-
HrsTOiRE des enlrepiisrs du cUrgé sur la sou- sophie ou de théologie comme s'il avait eu
teraineté des rois ; 1767, 2 \ol. in-12.
des auditeurs. Ayant ensuite obtenu des
Compilation déshonorante de ce qne les
livres et do quoi écrire, il composa un
philosopliis ont écrit sur ce sujet. Elle lut
mise à Vindex le 1!) juillet 1768. > abrogé de théologie, et apprit aussi l'hé-
breu et l'anglais de deux ecclésiastiques
Traité de la nature du gouvernement de avec lesquels il avait eu permission de om-
l'Eglise; 1778, 3 \o\. in-12. munlquer. Ce religieux demeura à la Bas-
tille jusqu'au
^
TAMUURIM (l'abbé Pierre) professeur ,
15 lévrier 1710, qu'il fui
a l'Université de Paris, né à Brcscia en 1737, él.irgi ,
et amené à Saint-Germain-des-
mort le 14- mars 1827. Voyez l'article deZoLâ. Prés ; mais quelque temps ajuès, un ordre
du roi le relégua à l'abbaye de Bonneval
TERHASSON (GiSPARt), prêtre de l'Ora- avec dèlense d'en J^orlir et interdiction do
,

,
toire, frère d'André, qui fut aussi prêtre
de tout ollice sans une permission préalable,
l'Oratoire, et de Jean, qui n'en voulut pas
obtenue du gouvernement. On sut alors (jue
être, mais qui cependant était prêtre aussi,
et quelques écrits sur les affaires du temps ,
obtint une place à l'académie des sciences et
une visite que dom Thiroux et dom de
une chaire au collège royal. Leur père était Viaixnes avaient fiile au P. Oucsnel
conseiller en la sénéchaussée et presidial de en ,

Hollande, une correspoii, lance "avec re l'ère


Ljon.Caspard caquiten cette 1680.
ville, l'an de la p..rl de deux religieux, avaient été la
li io. ilisiiugiia supérieurement
p ;r la prédi- juste cause de leur disgrico.Dom de Viaixnes
viilion ; mais son opposition aux uécrcls
de <l ii aussi sorti du donjon de Vincconcg,
DlCTlONNMRi': DES JANSENISTE?. 872
871
sévèrement. (Voy.
été traité plus turc ne lui étail ilonc pas absolument ncces-
mais avait
ViAixNES.) Louis le l'' sep-
XIV étaiU mort saire. Saint Ircnée ,
dans von Ir-.isiemc livre
tembre ITlo ,
raopolé à
dom hiroux iul
i
des Hérésies, atle-îe un lait r myrquable :
Saint-Germain-des-Prés cl passa de là à c'est qu'il y avait encore de son l n.ps dps
nations entières qui , avant q on leur eiit
Vabbave de Saim-Denis où il liavailla avec,

dom Denis de Saiute-Marllie occupé alors ,


communique divines Ecritures, vivaient
les

du nouveau Galtia clirislinna. Il y resta jus- saintement dans la piofe>sion du chnnia-


QU eu 1727. Il pa^sa de là à Corliigny puis ,
nisme, par le secours de la seule tradilioii.
•> Le texte de cette Bible Ir.nçai^e nés»
a Molesmes et enlin à Saint-Germain-
,

d'v'uxcrrc où il mourut le li septembre pa^^i


lus orthodoxe que la prelace; on y a
.

1731. adopté les erreurs de la version de Mons, si


solenni'llcnient condamnée par les papes
THOMAS DU FOSSÉ ( Pi ure ) naquit ,
Clément JX, Innocent XI, et par rtglisc
d'une famille noble, à llouen, l'an 103i, fut gallicane.
élevé à Porl-Koyaldes-Champs, où Le Mais- On y dit dans la seconde épîlre aux Thes-
Ire de Sacy prit'soin de Ji foraier l'esprit et
1
saloniciens chap. u) Dieu leur enverra des
:

le style. H fut obstinément opposé aux dé- illusions si efficaces qu'ils croiront au men-
,

crets de l'Etilise a fortemciù attaché au som/e. On y répète dans la première aux Co-
parti qui la tVouOla si longtemps. Il aimait rinthiens ^ liap. xv) les propres termes de la
la vie cachée et mourut dans le célibat en
, vcrsiiin de .Mous Non pas moi , mais la
:

1C98. grâce ik Dieu ijui est avec moi. On y retrouve,


traduite en français, lelalin dans le premier chapitre de saint Jean , ers
La sainte Bibik,
paroles : Le Verbe était avec Dieu au lieu
de la Vulgate ci côté, arec de courtes notes
.

de celles-ci était en Dieu , etc. Voyez Le


tirées des saints Pères et des ineilleurs in-
:

terprètes, etc., nouvelle édition , Liège ,


Mautre de Sacy.
3° Le venin répandu dans les noies mar-
Broncart, 1701. 3 vol. in-fol.
ginales est aussi (lanp:ereux que celui de la
Huré et Du Fossé ont fourni les explica-
préface et du texte. Nous nous contentons
tions dont celle traduction est accompai;née; de rapporter ici deux de ces notes, sur les-
ils sont ])roprenient les auteurs il" cette Bi- quelles nous sommes tombés par hasard.
ble, où l'on a Iro'.né, dans la traduction, Ou fait cette remarque sur la (remière
dans la iiréface et dans \ci noies beaucoup épîlre aux Corinthiens, chap. is Dieu ne :

de traces de qucsneilisme. récompense que ceux qui travaillent par


On lit dès la première page de la préface , amour, il e^l éNident que c'est là le pur
qu'il rien de plus indi pensable aux
n'est baïanisme et les propositions 5o et 30 de
hommes que la lecture de CE'.ri'ure sainte... Ouesnel : Dieu ne couronne Dieu ne ré-
et qu'iln'y a pas un seul homme qui puisse se comprise que la charité. Or, parler ainsi ,
dispenser de la lire. C'est là renouveler sans c'est dégrader c'est anéantir la foi
,
l'espé- ,

déguiseuient et en propre^ termes les sept rance et les vertus chrétiennes; t'est deuien-
fameuses propositions bi solennellement con- ij,- expressément saint Augustin qui nous
damnées dans les Piéflexions Morales de apprend que Dieu est honoré par la foi et
Quesnel (Jue la Icclure de l'Ecriture s.:inte
:
par l'espérance. (Enchirid. c. 3.)
est pour tout le monde... qu'il est nécessaire La remarque que l'on f.iit sur le chap. svi
à toutes sortes de personnes de l'étudier, etc. de la même épitrc, contient encore celte
(Prop. 79, 80, 81, 82, 83, S'a, 8o.) L'Eglise, doctrine erronée. On y enseigne Que ce qui :

au contraire, toujours opposée à celte per- ?,'« pas pour fin et pour principe l'amour de
nicieuse doctrine, ne permet la lecture de D,eu, n'est pas fait comme il faut, et pur con-
l'Ecriture sainte, surtout dans la langue sé'juent n'est pas srt?i>' qucl'/ue péché. Cepen-
Yulgaire, qu'av( c certaines précautions ; de dant l'Eglise, instruite par l'Apôtre, nous
peur qu on n'en abuse par ignorance ou p.ic apprend que les mouvements de foi, de
malice. Cette sage conduite est aussi an- crainte et d'espérau'e par lesquels Dieu
,

cienne que l'Eglise elle-même. Saint Pierre prépare à la justification ne sont poliit des,

avertissait céjà de son temps les lidèlesqu'il péchés que bien loin de rendre l'homme
:

y avait dans les Lettres de sainl Paul des hypocrite et plus criminel ils sont b ms et ,

cliosis difficiles à entendre, auxquelles des utiles; qu'ils sont des dons de Dieu et des
hommes peu instruits et légers donnent un mouvements du Saint-Esprit et que les ac- ;

faux sens, de même qu'ils font aux autres tions qui sont faites par ces motifs non-seu-
Ecritures, pour leur propre ruine. In quibus lement ne sont pas mauvaises, mais qu'elles
untqua^daui diflicilia intcllectu qu;e iudocti sont des dispositions à li justification. C'est
(t inîtabiles dépravant sicut et cœleras .
ce que le saint coiiciie de Trente a déclaré
Scrinluras, ad suam ipsoruui perditionem. dans la session XIV, chap. iv, can. o.
(/y Petr., 111.) Il faut obser-.er que la faculté de Théo-

ajoute, dans le même endroit de la pré-


On logie de Paris a toujours été tort opposée aux
face , que l'Eglise ne saurait subsister sans traductions de la Bible en langue vulgaire.
l'Ecriture sainte. Proposition visiblement C'est ce qu'il est aise de prouver par les re-
favorable à l'erreur de ceux qui rejettent la gistres de la faculté di'puis le commencement
tradition. La Synagogue, qui était rauciennc du xvu' siècle. U serait à souhaiter qu'où
Eglise, a subsiste jusqu'au temps de Moïse pût remonter plus haut et qu'on y eût cou-
jjar le secours de la seule tradition ; l'Ecri- serve tous les actes du siècle précédent ; ou
873 THO TOU 871
en trouverait sans doute un grand nombre d'autres ressources que leur travail. Du
sur ces sortes de traduclions mais presque
; Fossé, maître des comptes, le tira de l'olis-
toutes les pièces du xvi' siècle furent déchi-
curité et l'envoya étudier à Paris , où dans
rées, lorsqu'après réduction de Paris on
la
,

!a suite, il devint fameux par son audace


fit bilîer, par ordre d'Henri IV, tout ce qui à
professer les dogmes janséniens et à les se-
s'éiait fait du temps de la Ligue. mer dans ses écrits. C'est ce qui lui causa
Mémoires pour servir à Vhisloire de Port- des chagrins, que sa soumission à l'Eglise lui
Koijal. Ulrecht, 1739, in-12 de 333 pages. aurait épargnés. Il fut obligé de se retirer à
Après Mémoires de Lamelot et de Fon-
les son prieuré de Villiers-la-Fère, dans le dio-
taine, Tlionias du Fossé jugea à propos d'en cèse de Soissons. 11 mourut subitement
à
donner aussi qui partissent du même esprit, Paris en 1687.
it q-ii tendissent au même but c'est-à-dire
,
L'a -.NÉE CHRÉTIENNE , OU
messes des di-
les
qui fussent dictés comme les autres par l'es- manches, fériés et fêtes de
toute l'année ,
prit d'erreur, et qui tendissent comme eux
à en latin et en français avec l'explication
,
la révolte. Aussi, quand on a lu celte»multi-
des épitres et des évanqiles et un abrégé,
ludo de libelles, toutes les personnes équita- de la Vie des sainls dont on fait l'office.
bles ne peuvent s'empêcher de prononcer
Paris, plusieurs éditions en onze douze
que les théologiens de l'orl-Hoyal étaient des ou treize volumes. Voyez Rutu d'Ans.
,

novateurs factieux , également pernicieux à


l'Eglise et à l'Etat ; que les religieuses con- Cet ouvrage a été condamné par Inno-
duites par Saint-Cyran, Arnauld,Singlin,dc cent XII, en 1695, par plusieurs évêques, et
Saci , de Sainte-Marthe , étaient des vierges et entre autres par celui de Carcassonne,
le
folles que les jenncs personnes de l'un et 18 novemlire 1727. Ce prélat déclare qu'il
; y
de l'autre sexe qu'on élevait dans le monas- a « trouvé l'ivraie que l'homme ennemi ne
tère ou dans les écoles de cette maison cesse point de mêler avecle bon craiiidins le
, y champ du père de famille. Il ordonne à tous
recevaient des leçons d'erreur, et qu'on a
rendu un important service à l'Eglise en les ceux (lui en ont des exemplaires de les rap-
dispersant et en ruinant enfin une maison si porter incessamment à son secrétariat. 11
constamment dévouée à l'hérésie et au fana- défend à tous confesseurs d'absoudre ceux
tisme. qui les garderaient huit jours après la pu-
blication de son mandement , ce cas étant
THO.MASSIN (N...), prévôt de Saint-Nico- réservé à lui et à ses vicaires-généraux
las-du-Louvre. Enfin il délare que les confesseurs sont te-
Informations juridiques faites par Vordre de nus d'interroger ceux qu'ils pourraient
M. le cardinal de Noailles, au sujet de
feu croire avoir le susdit livre. »
quatre miracles opérés au tombeau de Voici les défauts essentiels et les erreurs
M. Paris, avec la première requête des qui ont attiré à cet ouvrage les censures de
cures de Paris. Le tout contenant
ges in-4.° et UO in-12, non compris 6 pa-
pa- M l'Eglise.
1° La traduction qu'on
y lit des êpîtres et
ges in-4.° et 16 in-12 de réllexions. 1732. des évangiles est en beaucoup d'endroits
Ces informations, déposées chez de Savi- conforme à la traduction de Mons si solen-
gny, notaire, ont été faites par M. Thomas- nellement condamnée.
sin prévôt de Saint-Nicolas-du-Louvre 2* On y a inséré en entier la traduction
,
,
du
vice-^'érant de l'offîcialité et commissaire de Missel romain par Voisin , condamnée par
M. le cardinal de Noaill-s, accompagné de l'assemblée du clergé en l(i6(t, et ensuite par
M. Isabeau, greffier ordinaire de lofljcialilé, le pape Alexandre VII, le 12 janvier 1661.
a la requête de M. Isoard, alors promoteur- 3° Il y a des choses indécnles et qui
tien-
général de l'archevêché, depuis curé de nent du blasphème. Par exemple, tom. l\',
Sainte-Marine, en exécution de l'ordonnance p. 396, évang. du sam. de la sem. de la Pas-
de M. le cardinal de Noailles du 21 juin sion, p. 6, on lit ces paroles Jésus-Christ :

1728 délibéra s'il prierait son Père de le dispenser


Ce fut peu de temps après que les mêmes dem(iur!r,oupeut-nre même qu'il lui fit en rffrt
curés, par une seconde reijuêle, présentèrent cette prière, mais il sr corrigea aussiiôl.
Dire
à M. l'archevêque (de \'iniimille) des rela- que Jésns-Chiisl délihrra, c'est supposer en
tions liélaillêes de treize autres miracles opé- lui de l'ignorance. Dire qu'il se corrigea
,
rés, di>iaient-ils, tout
récemment. c'est supposer qu'il avait fiit une faute.
M. l'archevêque en effet informer sur
fit y La profiosilion suivante Saint Pierre et
:

quelques-uns et trouva que ce n'étaient que saint Paul sont deux chefs (/ui n'm font qu'un,
des impostures. Entre autres, celui du a éié condamnée comme hérétique par Inno-
sieur
le Doulx, de Laon, fut démenti
parle mira- cent X, le 2i janvier 1(547. Or celte proposi-
culé lui-même qui déclara naïvement à
,
tion est insinuée fort clairement pir LeTour-
M. l'évêquede Laon, et ensuite à M. l'arche- neux. Il (lit de saint Evariste, le 26 octobre,
vêque de Paris tous les arlilices dont on
,
que ce fut le quatrième pape après iaint
avait usé pour mettre un miracle sur Pierre et saint Paul.
son
compte, et pour accréditer par là le culte 5° L'autorité épiscopale est combatluc ou
du
diacre Paris. plutôt anéantie par Le Tourneux dans son
Année chrétirnne. V.n voici la preuve.
TOUUNr;UX iNicolas le) naquit à Rouen T. l.\, sailli Apollinaire, 23 juillet. Il n'est
Je 30 avril 1640, de parents qui n'avaient pas permis dans l'Eglise de commander par
Dictionnaire des Uéki sies. 11.
28
875 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 876
autorité, c'est-à-dire en sorte que l'autorité 9° Sur la différence des deux alliances. Le
seule soit la raison qui fasse obéir. Tourneux un autre Quesnel.
est
Ibicl. Quand il n'y aurait qu'une seule âme,
Explication de l'épîlre du 13" dimanche
qui fût gênée d'un commandement de l'Eglise; après la Pentecôte // a fallu que l'homme ait
:

et qui ne s'i/ pût rendre sans trahir sa con-


été laissé à lui-même dans l'état de l'ancienne
science, le bien cotnmun... ne pourrait pas être loi afin que tombant dans le péché, et con-
,

considéré pour imposer à cetie personne un naissant sa faiblesse, il reconnût qu'il avait
joug qui lui serait insupportable. besoin de la grâce.
Ibid. Les rois commandent à ceux qui ne
10. Ils sont aussi d'accord sur la définition
veulent pas obéir, et les évêques à ceux qui le de l'Eglise.
veulent. Tom. IV, Explication de l'épître du 4' di-
Ibid. Un
véritable pastrur ne commande manche de carême par l'Eglise, il faut en-
:

qu'à ceux qui veulent bien obéir. tendre l'assemblée de tous ceux qui servent le
Comment les évêqucs pourraient-ils souf- véritable Dieu en esprit et en vérité ; en en-
frir de si rudes atteintes portées à leur au- fants, avec un esprit de liberté et d'amour.
torité? Tom. VII, pag. 80 : jVous voilà dans le
Le Tourneux, après les avoir ainsi réduits
corps de votre Eglise; mais purifiez-nous
à la seule autorité de persuasion, veut en- sans cesse, afin que nous soyons de son corps.
core qu(^ ce pouvoir n'ait pas été donné en
propre aux premiers pasteurs. Les pécheurs sont donc exclus de l'Eglise;
ils ne sont pas de son corps; et comme per-
On défère un coupable à l'Eglise, disail-il ,

soit qu'on le défère à toute l'assemblée des


sonne n'a juridiction dans l'Eglise sans être
(idèlis, soit qu'on le défère seulement aux pas-
de son corps, un évoque, le pape même, n'a
teurs. ToQi. 'V, pag. CO.
donc aucune juridiction dans l'Eglise, s'il
n'est entièrement pur. Ce qui est renouveler
G" Tout le jansénisme se trouve dans \'An-
l'hérésie de Jean Hus.
néi' chrétienne
L'homme ne fait rien il est purement pas-
;
Enfin, on peut assurer que l'Année chré-
sif, il ne coopère pas même Dieu seul... :
tienne diffère si peu de l'ouvragf de Ques-
fait tout en tous. Tom. 111, pag. 310, Expli- nel, que toutes les qualifications dont on a
cation de l'Epître de saint Cyriaque, 8 août. chargé le livre des Réflexions morales, tom-
Tom. X, pag. 93, au 16- dimanche d'après beraient également sur l'Année chrétienne,
la Pentecôte, Le Tourneux assuie que dans en changeant seulement le titre.
l'étal présent, il nest plus laissé au pouvoir L'auteur des Nouvelles ecclésiastiques ,daas
de la volonté humaine faible et languissante, sa feuille du 12 décembre 1747, fait lui-même
de conserver la grâce ou de ne la pas con- cet aveu imporlanl Nous convenons avec
:

serTer. l'auteur du Supplément, q'(e la doctrine de


7° La proposition de Baïus sur les deux M. Le Tourneux est la même que celle du P.
amours (c'est la 38'), les propositions ii, 45, Quesnel.
46, i7, 48, 49, 50, 52, 53, 5'*, 55, 56, 57, 58. Voyez sur cette matières les Suppléments
du P. Quesnel sont clairement renouvelées du 8 août 1747, des 9, 16 et 23 janvier 1748
dans l'Année chré tienne de Le Tourneux. 11 est donc étonnant qu'un livre si perni-

Tom. 192, Explication du dim. de


II, p;ig.
cieux ail éié imprimé el réimprimé avec pri-
1,1 Ouinq. On
peut 'aire une même action par vilège. Quesnel travaillait à en donner une
différents motifs qu' se réduisent tous à deux:
nouvelle édiiion quand il fut arrêté à
,

cdui de la cupidité et de la charité. Bruxelles; el quelque temps auparavant il


avait jeté les hauts cris, quand il avait ap-
Explication de l'évangile du li' dimanche
pris sa condamnation Je n'ai point été sur- :

de la PenteccMe il y a deux principes des ac-


:
pris (lui écrivait son ami, le sieur Duvaucel)
tions humainrSj la chanté et la cupidité.
de vous Voir jeter feu et flamme sur le sujet
Explication de l'Evangil' du 13' dim. :
du décret qui condamne l'Année chrétienne.
L'Apôtre considère donc Ici les deux principes (Causa Quesnel., pag. 486). Mais plus cet
des unions humaines, la cupidité et la clianté, ouvrage est cher au parti [Quesnello opus dt-
comme deux fonds ou deux champs, dans les- leciissimum, dit le procès-verbal), moins ou
quels il faut nécessairement que l'on jette la le doit souffrir entre les mains des fidèles.
semence des œuvres.
8" La doctrine de Quesnel sur la crainte Principes et règles de la vie chrétienne. Paris,
Eiie Josset 1(j88.
(propos. 61 et 62j, est aussi celle de Le
Tourneux. Ilyadans ouvrage un chapitre sur l'a-
cet
Explicationde l'évang. du vendr. des mitié chréiienne, qui ne paraît composé que
Qualre-Temps de septembie La crainte re- : pour affermir dans leur révolte les religieuses
tient le pécheur, et l'empêche de tomber dans de Port-Royiil, dont les directeurs avaient été
le péché; mais en changeant sa conduite, elle exilés ou emprisonnés. On n'y jiarle que do
ne change pas encore son cœur. persécution, de tyrannie, de couronne do
Expl cation de l'évang. du mardi de la gloire pour les confesseurs et les martyrs.
semiinc sainte On ne retourne à Dieu que
: Dans le langage jansénien, tous ceux à qui
par l'amour. On peut s'< mpéchrr de commettre leur révolte contre les lois de l'Eglise et de
le péché par la crainte de la peine ; mais on ne l'Etat a attiré quelque punition, sont autant
cesse pas de l'aimer, et il est toujours dans le de martyrs. El en effet ils le sont, nou de
pœur. Jésus-Christ, mais du démon; car ou sait
877 TOU TOU 378
que le démon a
aussi ses martyrs: abet H publié l'Histoire du Nouveau Testament
suos martyres diaholus.
«ouvrage dans lequel, dit Mgr de Quélen
Dans le chapilre onzième on débite claire-
I auteur développe le
nienl 1 lieresie proscrilo des texte de l'Eiano-ile'
deux puids (la explique les endroits
charKe el la cupidité) dont le plus fort difficiles, expose et
en- relule les objeclinns des in. rédules,
Iraine lame invinciblement. intéresse
On y eiisei<'ne et édifie ses lecteurs auiant
que tout ce qui ne se fait pas par le par une sage
prinnpe critique que par son crudiiion et
de la charile, est péché. sa piété »
BiiÉviAïKt Romain en lalin tt en
Histoire de français
la Vie de Jésus-Christ. Souvent Paris, Denis Thierry; achevé
d'imprimé
réimprimée. le 15 novembre 1087, 4 vol.
in-S».
Ce
livre se ressent fort des principes er- Arnauld, dans l'écrit qui a pour titre
Ques- :

ronés de son .luieur. tion curieuse, d M. Aniautd, docteur


de Sor-
Dans la
quarante-troisième page de la pré- bonne est hérétique, nous apprend
que la
tace, on trouve celte hérésie traduction du JJréviaire rnniain est
formelle -.Les de Le
Juifs II uni point suivi la lumière, parée Tourneux. Ce livre fut l'objet d'une
qu'ils juste
ne l ont point connue, et cependant condamnation le 10 avril 1688, portée par
ils sont les
inexcusables, ds paroles renferment ce doo-,ne ordres de Harlay, archevêque de
Paris.
impie de Jansénius et de Quesnel
Que Dieu La sentence rendue en son ofiicialité,
: con-
exigeaHde^ Juifs l-accoinpllssement^de la damne impression et la traduction en
l
lanuue
loi,
et qu il les laissait néanmoins dans l'impuis- fraiiraisedu Bréviaire romain, comme étant
sance de l'accaniptir. Quelle une nouveauté faite contre les conciles, les
différence, o mon
Dieu, fs écriait (Juesnel; d'un ton délibérations des assemblées du clergé,
hyporrite) ou les
entre l'alliance chrétienne el
l'alliance Judaï-
ordonnances du diocèse de Puis, les
édits et
que! Là vous exiliez du pécheur l'accomplis- les ordonnances du roi
, contre l'esprit et l'u-
sement de la loi, en le laist^anl dans saj/e de l'Eglise, et encore
comme n'étant la-
son im-
puissance; ici vous lui donnez dile version ni pure ni fidèle,
ce que vous contenant aussi
(m commandez. Doctrine purement héréti- plusuurs sens qui conduisent à l'erreur
et
que. Jl est faux que les Juifs, à qui peuvent être la source, ta
D.irler ab-^o- pépinière de plu-
lument, n'aient point connu l;i sieurs hérésies, et comme ayant
y dans celteiru-
'lumière Ils
avaient un remède pour effiuer duction plusieurs erreursel hérésies
le péché condam-
originel. Ils avaient des grâces nées par l'Eglise, etc.
intérieures el
extérieures pour se conserver dans Voici quelques-unes des erreurs
l,t jus- qui out
tice, et par conséquent ils
connaissaient la mente une .ensuresi Hétrissante, et qui
sout
<umie/f. Dieu disait aux Juifs, ch. XXX
du D;^u- rapportées dans la sentence de l'olficialité.
leronome Le commandement que je vous l'Dans l'hymne de t erce, Le
:
fais Tourneux
nest point au-dessus de vos forces. ayant a traduire ces vers
Et saint :

Ihomas nous enseigne qu, quoique la loi Diijnare promptut ingeri


ancienne ne fût pas suffisante par elle-même Nostro rrfusus pectori,
pour sauver les hommes, cependant a rendus parles laroles
Dieu les
suivantes;
leur avait donné avec la loi un autre
secours Bègne au fond de nos cœurs
suffisant, qui était la foi et la
grâce du Mé- Par la force invincible
diateur, par laquelle les patriarches
ont été de
justifiés. charmes si doux.
tes

Dans sixième édition, Pam, /{lieJosset,


la tl dans l'hymne de la troisième
férié,' ces
lOS.i, on lit, pag. 76,
cette propositon-
mots :

tomme / amour est le principe de fout ce Aufer teneliras cordium,


que
nous faiso7is, nos œuvres sont bonnes il les traduit de celte sorte
ou 7nau- :
vatses, selon que l'amour dont
ellrs parlent Bépands sur nous
est bon ou mauvais. C'e«t adopier le feu de ta
a-sez clai- grâce invincble.
rement le système jansénieii des deux
amours Est-ce donc là traduire? ces
seul principe de nos actions. '
versions sont-
elles conlomes au texte,
Lors même que cet(e histoire faile par à l'esprit du texte?
Le n iiisinucnt-ellespasles hérésies
Tourneux ne contiendrait aucune erreur de nos jours
et la grâce irrésistible
elle serait (roide et d'un faible qu'élablii Jansénius
effet. «J'ai dans sa deuxième propositinn ?
lu, dit un illustre prélat, à
lâ-e de 'cizc 2" L'auteur n'a pas été
ans, la Vie de Jésus-Christ, par le 1'. de plus fidèle dans la
Mon- traduction des premières
Ireuil (3 vol. in-12). Ctte lecture p iroles de lOrai-
me pro- son de la paix Dens a quo soncta
cura alors un plaisir dont rien n'a effacé :
desideria
le recta consilia, el justa sunt
souvenir. J'ai eu plusieurs fois cnire opéra, qu'on a
les len.lues ainsi à li janséniste
mains une Vie de Jésus-Christ par
M. Le par votre gnlce éles l'un qu auteur
O /)(>«. „,„ :

lourneux. Ce volume est p.til, mais des sainls


je lai (lesirs el des bonnes actions.
trouve SI long que ni moi ni les jeunes Nesl-ce pas là
per- encore favoriser ouv.riemeni l'hérésie,
sonnes a qui le le conseillais n'en en
avons pu taisant entendre que Dieu se,,/ fait
lire la moitié. Cependant
Jésn-Cbrist est dans nous
tout le bien sans noire coopération
bien aimable.» Mais la Vie de ?
Jésns-Ciirist SDansloraisondu 13- ."imanche aprésla
par le P de Montreuil , excellente
sans Pentecôte, où il est, lit -.Et ut wereamur
doute a été effacée par celle .[u'a asse-
donnée le gui quod promillis, fac nos amare
V deLignj; et depuis, M. i'aUbé James a quodprœ-
ctpts- Le Tourneux traduit
ainsi :
Afin que
,

«79 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. S80


nous puissions acquérir que vous nous pro-
ce à Nantes, en 1G86, mort !e 15 octobre 1750.
mettez, faites-nous aimer ce que vous com- 11 donna étrangement dans le travers.
mnndez. Or, le mot, merenmur, £i-t-il jamais
s\'^\\\^\è , que i^ous puissions! L'auteur ne l'a
CoNSLLTiTiox sur la juridiction et
sur l'ap-
donc Iradiiil si infidèlement, que pour insi- probntion nécessaires pour confesser, ren-
nuer que la seule grâce qui donne le pou- fermée en sept questions, 173i.
voir, est celle qui donne l'aclion. Aussi, dans Dans cet ouvrage presbytérien il soutient ,

l'oraison du 12^ dimanche, où il est parié de avec une témérité sans exemple que tous les
la grâce efficace, qui nous fait servir Dieu prêtres sans distinction, même lorsqu'ils sont
comme il faut, la traduction dit que, sans interdits et suspens, peuvent confesser tous
cette grâce efficace, nous ne pouvons lui les fidèles, et I s absoudre validement de
rendre aucun service. tous leurs péchés, sans être approuves des
h" Dans la troi-ième leçon du samedi des évêques; et pour empêcher qu'une pareille
Quatre-Temps de septembre, où on lit ces doctrine n'alarme les fidèles, il débite d'une
paroles latines, fort aisées à traduire : Quo- manière confuse les dogmes les plus propres
rumdam pravorum inentes nec inspirata lex
à rassurer les consciences qui auraient
naturalis corrigit, nec prwcepta enidiurtl, nec
peine à secouer le joug de l'autorité légitime.
incarnaiionis ejiis miracula convertunt Le :
Cette consultation fut condamnée par
Tourneux grand soin de les corrompre Il y
a :
M. l'archevêque de Sens, le 1" mai 1733, et
a, dil-iî, une lufinité d'hommes que Vimpression censurée par la Sorbonne, le 13 septembre
de la loi naturelle 7i'a pu corriger, ni la con-
delà mêineannée. Elle fut aussi condamnée
naissance des préceptes n'a pu instruire, ni les lel" octobre, eldéfeuduesoiis peine d'excom-
miracles de l'incarnation n'ont pu convertir.
munication par M. archevêque d'Embrun
I

Mais depuis quand le niot quorumdam si- (depuis cardinal de Tencin), « comme conte-
gnifie-t-il nnc infinité d'hommes"! D'ailleurs
nant des propositions et des maximes res-
il n'y a point dans le latin, qu'i's n'aient pu
pectivement fausses, scandaleuses, témé-
raires, captieuses, séditieuses, ouirageantes
être corrigés ni convertis, ii y a seulement
qu'ils ne l'ont point été. Dire qu'ils n'ont pu
au concile de Trente, contraires à son auto-
rité, injurieuses aux premiers pasteurs et au
l'être, c'est leur ôter toute grâce suffisante
roi, destructives de la puissance de lier et de
pour éviter le péché, et pour sortir de l'état
du péché. délier tendant au schisme, sentant et
favorisant l'hérésie, et même hérétiques.»
5* L'auteur, par des traductions sembla-
Travers, publia, en 1736, un écrit pour
bles, c'est-à-dire, ou fausses ou forcées, servir de défense à ses opinions inouïes, et
marque une affectation continuelle à faire il l'intitula :

entrer partout la seule grâce eflicace, comme


il paraît parliculièriment dans les hymnes La Consutation sur la juridiction et appro-
du dimanche à matines, des fériés sec;)nde bation défendue, etc.
et quatrième à laudes, (le la férié sixième à Comme cette défense ne contenait aucune
vêpres, du temps paschal, du jour delà Tri- preuve nouvelle qui accréditai les erreurs
nité à matines et dans plusieurs autres. Pour presbytériennes, la Sorbonne ne se crut pas
les hymnes, où se trouvent les mots deRide/n- obliLée à une nouvelle cei'.sure, ni lesévêques
pteiir de tous, Letourneus n'a garde de les à de nouveaux mandements.
traduire selon le sens naturel de 1 1 Lettre,
et d'employer le mol essentiel de tous. V^oici Lus Pouvoirs légitimes du premier et second
donc la manière infidèle, dont il rend ces ordre dans l'administration des sacre-
paroles latines Christe, redemplor omnium.
:
ments, etc., 17i4-, in-V° de 800 pages.

Jésus , divin Sauveur, clair flambeau des Cet énorme volume fut publié au moyea
fidèles. des secours pécuniaires que J'auleursut se
6°résulte de tout cela, que le Bréviaire
Il procurer.
français est un livre p esque aussi dange- C'est un ouvrage longtemps médité dans
reux que l'Année chrétienne. le secret pour donner des confesseurs à la
sec e, et pOLir servir de ressources dans le
TOURNUS, préire, bon janséniste, qui besoin. Le tfmpsest venu (dit l'auteur, Avert.,
avait cessé de célébrer la sainte messe; de page xix), de dévoiler tout, de mettre dans
sorte que, (\uaud il mourut, en 1733, il y Î4U grand jour l'approbation et la juridiction
avait environ vingt ans qu'il n'était monté a xn'cessaires pour le ministère ecclésiasiique.
l'autbi. Voyez Briquet. 11 tint en effet parole ; il ève le v oile et il met
dans plus grand jour tous les traits odieux
le
TOUROUVRE (N... de), évèque et cmite
qui caractérisent un ouvrage de parti. On y
de Uhodez, publia : Ordonnance et instruc-
trouve des emportements, des iujures, des
tion pastorale pour la condamnalian du Traité
outrages contre ce qu'il y a de plus auguste
des actes humains, dicté au collège de Rlio-
dans l'Eglise et dans l'Etat. Les papes (p.G49,
dez, par le P. Cabrespine, jésuite, l'an 1722,
et passiin), les évêqiies (page 630, et passim),
qui fut conilamaé à Kome par un décret du
Avert. (p, XXV, xxxii), note (6), les assem-
li juillet 1723, comme contenant quelques
blées du clergé de Franco {ihid. et passim),
opinions contraires et doctrines téméraires
.\vert. (page xxx), les conciles page 289), les
suspectes, injurieuses au siège apostolique, et
facultés de théologie, Avert. (nages x, xxv,
favorisant des erreurs condamnées.
xxxi), les grands vicaires, {ibid. page 20,
TRAVERS (^

Nicolas}, prêtre appelant, né et pages 271, et^ suivantes) les chauoiDer


8S1 TRA TRE 882
(page 282, plcjles séminaires (\vert., p. xviii confient onze articles. Chaque article ren-
et xxvui). Rien n'échappeaux eii.portcnienls ferme plusieurs propositions, à chacune des-
et à iasilire; on va mémo jusqu'à révoquer quelles sont appliquées les notes el le> qua-
en doute raulhenlicité du concile de Irenle lifications qui lui conviennent. Les proposi-
(page 173), et à ramasser contre ce saint tions censurées, sont en tout, au nombre de
concile tout ce qui a été dit de plus inju- quatre-vingt-dix-neuf. Il y en a vingt-sept
rieux. condamnées comme héréti(iues.
'J'7-(ivers enlève aux premiers pasteurs
une autorité tiennent inimédialenieiit
qu'ils THEUVÉ (SiMON-MicHiL), fi's d'un pro-
de Jésus-Chrisi ; il renverse toute subonli- cureur de Noyers en Bourgogne, entra, l'an
nation. Selon lui, le peuple, le cicr;.'é infé- lG(i8,dansla cjngrégatioii 'de la Doc rine
rieur et les premiers pasteurs, coniposent Chrétienne, et la quitta l'an 1G73. Bossuet
,

et forment l'Ei^lise, à hiquello il appartient qui l'attira à Meaux, lui donna li Ihéoh-gale
de porter des lois, de décider des contro- et un canonicat. Le cardinal de Bissy ayant,

verses, et do punir les réfiaclaires. De là, il dit-on, eu des preuves que Treuvé était fla-
arrive, dit-il, page 721, (pie quand ils ne con- gellaiit ,
-même à l'é-ard des religieuses, ses
courent pas tous dans un jugement d'excom- pénitentes de plus, très-opposé aux dé-
, et,
munication, et même dans les jugements de cisions de l'Eglise, cherchant en toutes ma-
doctrine et de discipline, les uns en le ren- nières à propager le parti de Jansénius,
dant, et les autres en l'approuvant, du moins l'obligea (le sortir de son diocèse, après qu'il
tacitement, ce n'est point l'Eglise, mais des y eut demeuré vingt-deux ans. Nuus venons
particuliers, qui, par un a'jus visible, et un de copier Feller. Treuvé se relira à Paris, où
txircice indiscret et précipité de l'autorité il mourut en 17;J0, à soixante-dix-sepl ans.
qui leur est commise, irononcent un" censure Instrictions sitr les dispositions qu'on doit
et un jugement contre la volonté de l'Eglise. apporter a>ix sacrements de pénitence et
D'où il résulte que cette censure, ou cet autre d'eucharistie, tiréis de l'Écriture sainte
jugement n'étant point porté juridiquement, ,
des saints Pères et de quelques autres saints
il n'y a pas à douter qu'ils n'ont aucune force
aitteurs.
devant Dieu, et que les censures des évéques,
portées malgré le clergé et le peuple n'ont Ce livre, que Treuvé composa à l'âge de
,
vin^l-qualre ans, fut souvent réimprimé.
point leur effet.
Il 'st dédié à madame la duchessi-
On voit que Travers, ndoplant le pur ri- de Lon-
gueville, el l'abrégé qui en a été fait lui est
chérisme, assujettit la puissance des sucees-
scurs des apôlres au suffrage de la multi- ausM déiJié : on sait que cette dame tenait à
la secte jansénienne.
luilo, et qu'il regarde l'Ei^lise comme une
république populaire, dont toute l'auloriié Des théologiens, connus par leur ortho-
rés de dans la société entière. C'est ce qu'il
doxie, ont parlé difl'éremment de ce livre :
l'un par.iît l'avoir jug.; avec un peu de sé-
exprime encore plus claiiement quand il
vérité, dans les douze observations (lu'il
ajouic Les pasteurs exercent ce pouvoir et
:
,
a
font ces sortes de jugements au nom de toute
faites sur les éditions de 1G97 et d •
1734, et
l'Eglise d'où il conclut qu'ils ont besoin
que nous allons rapporter.
:

de l'acquiescement et du concours virtuel des I.— Pr. mière partie


ch. 7, page 73, édi-
.

tion do 1(.97 ( Vo" édition de 173i) : Consi-


fidèles.
déiez que l'Eglise, dans les premiers siècles,
Travers ne rougit pas d'avancer, page 768,
que la bullo Uniqenitus n'est qu'une loi de n'accordait la race de la réconciliation pour
police et d'économie. Comme si les termes de
lespéchés mortels quune seule fois. Cette pro-
la bulle même, le témoignage de ceux (|ui
position est tausse, dangereuse, scandaleuse,
l'acccpicnt, l'aveu de ceux qui la comliallent;
induisant à erreur.
ne démontraient pas l'absurdité de ce [)ara- IL —
Ibid. Page suivante : Considérez
doxc ; comme si un décret, ((ui proscrit des qu encore que l'Eglise n'observe plus cette
hérésies, des erreurs, (les impiétés, des blas- pratique (de n'accorder la grâce de la récon-
phèmes, et qui est accepté par l'Fglise uni- ciliation qu')(ne seule fois et jamais
plu^),
verselle, n'éia t pas pour les fidèles un juge- elle en conserve néanmoins
l'esprit et les
ment dogmatique et ii réformabic, et pou- raisons. Cf^Uc proposition est fausse; elle
en
vait être réiluii à la simple qualité de loi de impose à l'Eglise, elle est scandaleuse, elle
police, de (liseipline el d'économie. conduit à l'erreur et au désespoir.
Pa^e 770 : La constitution Unigenitus, dit —
m. Première partie, ch. 2, page 15, de
l'auteur, est la malédiction qui s'est répandue 1697(9 et 10, de 1734. -.Elle (l'Eglise) )

sur la terre. considérait que, dans cet état de ténèbres,


Page 7G2 : Rien ne doit empêcher tm curé, on ne pouvait faire que des actions de té-
qui accepte cetie constitution, d'absoudre le nèbres; qu'étant esclave du péché, on ne pou-
pénitent qui croit ta devnir rejeter. vait suivre que Us mouvements du péché.
Tant d'erreurs ne pouvaient pas rester im- Ces; la vingt - ciuiiuième proposition de
punies. Le procès-verbal de l'assemblée du Baïus.
clergé, en llk'ô, fit connaître au public ce '^• —
Troisième partie. Avertissement,
que le clergé de France pensait d'un livre si avec quel e>prit les pénitents et les justes
monstrueux. doivent assister au sacrifice de la sainte
La Faculté de théologie de Nantes, le messe, page 562, de 1G97 (366, de 1734) :
19 avril 17i6, eu Gt une censure détaillée qui Toutes les créatures peuvent louer et bénir
885 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 884
Dieu, excepté le pécheur qui en est incapable, Un autre théologien, non moins orthodoxe,
à cause de son péché. C'est une suite de l'er- nous l'avons déjà dit, s'exprime en ces ter-
reur préeéileiiie. mes, au sujet des Instructions de Treuvé
V. — Ibid.
pase 5G7 (369) : Tout pécheur
, « Malgré ce qu'en ont dit quelques directeurs
:

irrite Dieu an lieu de l'apaiser quand il


, , un peu trop aisés, il est certain que ce livre
assiste au sacrifice de la messe sans s'unir à , a produit de bons elTels et qu'il est propre
,

Jésus-Christ et à l'Eglise , en se sacrifiant à à corridor des abus devenus très-communs


Dieu, comme Jésus-Christ et comme l'Eglise, dans l'administration des sacrements, à main-
dont il est membre. Quesnel assure, dans sa tenir ou à rétablir la vraie notion de la péni-
quatre-vingt-netivièmc proposition que 'le ,
tence chrél.enne (voyez Habert) mais il est ;

quatorzième degré de la conversion du pé- vrai aussi qu'il y a des inexactitudes, dont
cheur est qu'étant réc ncilié , il a droit d'as- quelques-unes pourraient faire soupronner
sister au sacrifice de l'Eglise. de la mauvaise foi, et des assertions qui,
VI. —
Première panie, ch. 14, Elévation, prises à la lettre, pirteraient le décourage-
page 143 (88 et 89) Adorable Sauveur,... : menl dans des âmes faibles et timides. »
la justice que l'on acquiert par ses propres
PiscoiRS de Piété, contenant l'explication des
actions est toute souillée devant vous , elle
mystères et l'éloge des saints Pères que l'E-
n'est qu'iniquité , elle n'est qu'abomination à
glise honore pendant l'Avent. Lyon, 1697,
vos yeux.
vil. — Seconde
partie, ch. * , Elévation ,
in-l:2.

p. 392 ( Seigneur,.., mes pensées


2i5 cl 246) :
Le Diuectedr spirituel, pour ceux qui n'en
et ma volonté ne sont point en mon pouvoir, ont point. Plusieurs éditions, à Lyon et à
et je n'en puis disposer comme je voudrais ; je Paris.
ne leur puis commander, Dans cet ouvrage, qui bon,
n'est pas trop
VIII. —
Première partie , ch. 28 page 253 , l'auteur en recommande de
plus mauvais.
(156) : Et votre grâce n'est que votre a i.our. On reproche en outre d'avoir avancé,
lui
D'où il suit que les péclieurs sont sans grâce, dans les chapiires où il traite de la messe et
puisqu'ils sont sans amour. de la prière, des choses fausses, erronées,
IX. - -Première partie, ch. 19, page \8% suspectes, etc.
(112, 113) : La grâce que Jésus-Christ nous On a relevé cette proposition, page 139,
a méritée n'est proprement autre chose qu'un édiiion de 1738 Les Pères voulaient qu'un
:

amour par lequel on préfère le Créateur à la chrétien, pour communier, possédât un amour
créature. Ainsi Jésus-Christ ne nous a mérité pur et sans mélange. Laquelle est condamnée
aucune grâce suffisante. par Alexandre VIII. El, page 62, il dit que
X. — Première[lartie, ch. 19, page 179 les Pères demandaient aux fidèles une pureté
(109) Nulle inclination n'est bonne en nous,
: presque aussi grande pour assister à la messe
qu'elle ne vienne de l'amour de Dieu. que our communier.
XI. —
remière pariie, ch. 16, page 157
i
On
I

lui a encore l'ait d'autres n^proches, et


( 96 ) Les païens, qui sont dans les ténèbres,
: il s'ensuit en somme que, tel qu'il est, ce
ne peurent vivre que selon l'un de ces trois livre a grand besoin de corrections.
objets (la concupiscence de la chair, la con-
Vie de M. Du Hamel, curé de Saint-Merry,
cupiscence des yeux, l'orgueil de la vie). in-12.
C'est toujours la vingt-cinquième proposition
de Baïus Toutes les actions des infidèles sont
:
Il en fait un saint du parti.

des péchés, it leurs vertus sont des vices, ThI, EUET (dom Hii.aire), bénédictin, 'de
XII. —
Première partie, ch. 19, page 183 la COU! régalion de Cluny, a laissé divers
(113) On n'adore Dieu qu'en l'aimant, et il
: écrits, 1711, la Charité-sur-Loire, dans les-
ne veut point d'autre culte que l'amour. quels se trouvent plusieurs erreurs, entre
Ce n'est pas ainsi que pense saint Augus- autres, que les pa'i'ens ne faisaient et ne pou-
tin. La crainte, dit-il, est le remède, l'amour vaient faire aucunes œuvres moralement
e«< /a «an<e. Tract. IX in primamJoan., n. k, bonnes, el que, sans la grâce, toutes leurs ac-
ad Eph., IV, v. 18. tions étaient des pèches.
La piété, (et par la piété,
dit-il ailleurs M. de Caylus, evéque d'Auxerre, en étant
il entend le vrai cuite du vrai Dieu com- ) ,
informé, reconnut que cette doctrine était
mence par la crainte, et se perfectionne cell.' dr Uaïus el de Jansénius. 11 exigea de ce

par la charité. C. xvii, n. 33, lib. De vera religieux une rétractation dans les ft)rines,
Keligione. et il l'obligea de signer les contradictoires de
De là , vient que, selon le saint docteur, ses erreurs, el en pariiculier Que, sans un:

si l'homme ne commence par ta crainte à ho- commcmement de foi el de clurilé, on peut


norer Dieu, il ne parviendra pas a l'aimer. faire quelques œuvres moralement bonnes ,

Enarral. in Psaimum csLix, n. 14. d'un ordre naturel , lesquelles ne sont pus
Il est donc é\idenL que quand saint Au- péchés. Et ce prélat publia à ce sujet une
gustin a dit ( Ep. 140, ad Honoratium, c. 18, Lettre pastorale, le 22 mar^ 1711, à la suite
n. 43 Pietas cullus Dei est nec colilur ille
: ,
de laquelle est la retractation du bénédictin.
nisi amando : La piété est le culte que l'on Mais ce qu'il y a d\Hra:ige, c'est que M. de
rend à Dieu et ce culte ne lui est rendu que
,
Caylus a depuis qualifié d'erreur dans M. l'ar-
par l'amour, il a prétendu parler du culte chevêque de Sens cette même proposition
parfait, qui. en ell'et n'est point sans la , qu'il avait fait signer à dom Triperet. Vouez
charité Caylds.
. ,

885 VAN VAR 88(1

TRONCHAY (Michel), naquit à Mayence, évêqne de Montpellier. C'est lui dit-on , qui ,

en 16G7, fut associé à Leiiain de Titli'monl mit en ordre les Mémoires de iMcolat Fon-
auli'ur des Mémoires pour seriir à l'histoire taine,
ecclésiastique; reçut les ordres sacres dos
mains de Colhert, évèquc de Montpellier, et TROYA D'AssiGNT (Loris) , prêtre de Gre-
noble, né vers 10%, mort en 1772, fut un
lïuiiirul au rhàlcau de Nonant.dans In <iio-
des premiers rédacteurs des Nouvelles ecclé-
cèse de Lisieux, le 30 septembre 1733. Tron-
siastiques, et, entre autres ouvrages, publia :
chay partageait sur les questions de son
,

époque, les senlimenls de Tillernont, qu'il Fin du Chrétien ou Traité dogmatique et


,

appelait son maître. Ayant fait connaissaircc mort l sur le petit nombre des élus. 3 vol,
de Quesnel à Paris, en 1701, il se lia avec lui, in-12, 1751. C'est une refonte, avec aug-
et il y eut entre eux une correspimdance mentation de la Science du salut d'Olli-
, ,

liabiluelle, qui ne ces^a qu'à la mort de ce vier Uebords-des-Doires, dit d'Amelincourt.


père du jansénisme. On a de Tronchay les Tbaité dogmatique et moral de l'espérance
tomes Vil à XVI des Mémoires commencés chrétienne. Avignon (Paris, 1753- 17oo,
par Tillernont une Idée de la vie, des Ré-
,
2 vol. in-12.
flexions et des Lettres du même Tllemont,
DÉNONCIATION faite à Cous les éiéques de
le 6' vol. de l'Histoire des Empereurs, VHis-
France.
toire abrégée de l'alihutje de Port-Roytd de- ,

puis sa fondation jusqu'à l'enlèvement des La vraie Doctrine de l'Eglise.


religieuses, en 1709, Paris, 1710, in-12, Dissertation sur le caractère essentiel à toute
réiuaprimée en 1720 une Lettre à M. Colberli
;
loi de l'Eglise.

VALENTIN (l'abbé), un des pseudonymes Points spiniTUEi,s de morale, mêlés d'affec^


80US lesquels (ierberon se cachait. tions Sfdutaires sur la vie . les ?/.yx/è/>s et
VALLA (Joseph) naquit à l'Hôpital dans ,
la doctrine de Jésus-Christ sur r ordre de ,

le Forez, entra dans la congrcgaiion de l'O- l'Histoire évangélique. Seconde édition, cor-
ratoire et dans le sacerdoce; l'ut opposé à la rigée et augmentée par l'auteur. Anvers
,

bulle Unigenitus, professa la théologie à 1702, 2 vol.


Soissons, sous Fitz-James, et à Lyon, sous La Bonne règle de l'exercice volontaire , ou
Mouiazel; puis, retiré à Dijon, il y mourut le ledévot solitaire , pour apprendre comme
20 lévrier I7'.)0. C'est lui qui est l'auteur de la on doit servir Dieu dans le tumulte ilu
Philosophie et de la Théologie d'ilcs de Lyon, monde avec un exercice pour toute ta se-
,

qu'il composa par l'ordre de Montazel. Ces maine. Anvers, 1714..


ouvrages avaient plusieurs sortes de défauts; Les Psaumes de David, avec de courtes ré-
on fit a la Philosophie des changements et
flexions sur te sens historique, spirituel et
des corrections; la Théologie fut mise à l'in-
moral; plus, quelques cantiques de l'Ecri-
dex, par un décret du 17 septembre 1792. lit
ture sainte, etc. Gand, 1723.
cependant on a dit, et il paraît, en effet, que
Ces livres étaient répréhensibles et l'au-
Monlazei conlint plus d'uin' fois l'auleur, et ,

teur tenait des discours contraires à la sou-


l'empéclia de (leveloppei.ses sentiments dans
mission due aux décisions de l'Eglise. Le
toute leur étendue. Un autre reproche jilus
cardinal d'Alsace archevêque de Malines ,
grave encore que mérite \alla. c'est d'avoir ,

collaboré avec Harral (Juibaud et Chabot


condamna ces livres par une sentence du 20
,
,
août 1728 par cette sentence le cardinal
dans la rédaction du Dictionnaire hisloi iijue ; ,

déclare Vau-Roost hcréti(|ue, excommunié t


et critique
privé, ipso jure, de son canonicat, de sa plé-
VANUER-CKOOiN se disant archevêque
, banie et de ses autres bénéDces; V.in-Roost,
d'IJtreeht lorsque le pape Clément XII eut
, convaincu en môme temps d'un libertinage
publié contre lui un bref daté du 17 février el d'une conduite indigne de son é;al, devait
17;!(),osa adresser à M. le cardinal d'Alsace, être renfermé eu vertu de la même sentence;
archevêque de Maliiies l'appel qu'il avail ,
mais il s'enfuit en Hollande et v mourut en
''
interjeté de ce bref au futur concile œcumé- 17iG.
nique. Le cardinal répondit à cette pièce par VAKET (Alexandre), né à Paris en 1C31,
un écrit latin de dix-neuf piges, où il mon- étudia dans les ecid.'sde Sorbonne,lut grand
tre clairement ()ue le chef et les membres de vicaire de Gondriu archevêque de î^ens ,
la nouvelle l^glisede Hollande sont notoire- ,

peidit son emploi lorsqu ce prélat perdit la •

ment ochismatiques. vie, et se relira d us la solitude de Port-


VAN-DK-VELDEN (Corneille), un des Riiyal-dcs-Cliamps , où il mourut en l(i7(i,
pseudomymes du P. Gerberon. Jaissant divers ouvrages,donl nous mention-
nerons les uiv.nls
VAN-ESPEN. Voyez Espen. :

MiRACLi; ARRIVÉ 4 Provins, parla dévotion à


VAN-HUSSEN. Voyez l'article Loovart.
la sainte Epine, révélée à Port-Royal;
re-
VAN-ROOST ( GuiLLALsii;) , chanoine et connu et approuve p.ir la sentence de M.
plêb;in (curé, qui plehem régit; de l'église mé- le grand vicaire de .M.
l'archevêque de
trupuliluiue de Maliues, couiposa : Sens, rendue le l'i décembre 16oG. ln-4 .
,

887 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 8&S

DÉFENSE DE LA DISCIPLINE qui s'observe dans Varlct partit ensuite pour la Perse; mais
It diocèse de Sens, touchant l imposition de révè(ine d'Ispahan eut ordre du pnpe de le
la pénitence publique pour les péchés jiu- suspendri' de lout exercice de ses ordres et
blica ; imprimée par l'ordre de M. de Gon- de sa juridiction et en effet l'acte de sus-
; ,

drin , archevêque de Sens. Sens, Louis pense lui fut remis à Schiimaké, en Perse, la
Pressurot, 1673, in-8°. 15 mars 1720. Il est daté de Casbiii, du 17 dé-
On a dit que le docleur Boileau avait tra- cembre 1719, et signé Barnabe, évêque d'Is-
vaillé à ce livre. pahan.
Les novateurs ayant voulu établir dans L'évèque de Babylone, après cette flélris-
l'Eglise de S:'ns l'obligalion de la pénitente surequ'ilavaitsi bienmérilée, quitta la Perse
puhliquo, le sniii'-sicge et plusieurs évéqiii'S et revint à .Arasteriam. Là, au lieu de reciMi-
de Frmce condamnèrent les livres publiés naître sa faute il consomma sa révolte et
,

p.ir le parti pour autoriser celte dangereuse son schisme ; n.éprisa la suspense, l'irrégu-
discipline", ils suivirent en cela l'exemple de larité et rexcominimication , appela de 1&
saint Léon qui, douze cent'* ans auparavant, bulle Unigenilus au futur concile , exerça
avait porté la même cond.iinnation dans cette toutes les fonctions de l'épiscopat , et sacra
lettre i8. Rem
ivc ntur tam improbabilis con- archevêque d'Utrecht Corneille Stunhoven ,
sueludn ne multi a pœnitentiœ remediis ar-
, le 15 octobre 172i dans la maison du sieur,

ceantur ; et celui du conc le de Trente , qui Brigode à Amsterdam ordinaiion qui fut
, :

nes'csl pas expliquésarce sujet muins claire- déclarée illiciie et exécrable, et l'élection
ment dans la session 24, ch. o. Iitsi Chris- nulle par le pape Benoît XIII, le 21 février
ius, dit le saint concile, non veluerit quomi- 1725. Ce fut encjre lui qui imposa les mains
nus aliquis in rindictam suorum srelerum et aux trois successeurs de Stunlioven, qui fu-
sui humiliationem... delicla sua publiée confi- rent également excommuniés par le saint-
teri posset, non est tamen hoc divmo prœccpto siége. Celle conduite irrita tout le monde :

mandatum nec, salis consulte humana nliqua vainement il tâcha de se justiGer par deux
lege prœciperetur^ut delicla, prœsertim sécré- Apologies qui, avec les pièces justiGcatives
ta, essent confessione aperienda. forment un gros vol. in-i". M. Languet. évê-
Le décret de Rome contre cet écrit, est du que de Soissons.eu Gtvoir l'illusion. Il publia
19 septembre 1G76 ,dit un auteur ; de 1G79 , encore une Lettre du 20 octobre 1736 à Soa-
dit un autre. nen pour donner son assentiment à la let-
Relation de ce qui s'est possédons l'affaire de tre de celui-ci, du 20 juin précédent; une Let-
tre, du 12 mai 1736 , à l'évèque de Montpel-
lapaixde l'Eglise, sous le papeClémcntW,
lier, en faveur des miracles du diacre Paris;
avec les lettres actes, mémoires et autres
,

pièces qui y ont rapport. 1706, 2 vol. deux autres Lettres à l'évèque de gênez et ;

in-S". une sur VHistoire du concile de Trente de Le


Courrayer. Ces écrits ont tous été imprimés.
C'est encore à Alexandre Varet que le
Varlet vint en France incognito , et logea à
parti dut la préface de la Théologie morale
Regi'nnes,cliez M. deCaylus.ll y passa quel-
des jésuites , imprimée à Mous, en 166ij , et
que lem|is caché et retourna en Hollande ,
,
celle qui est au commencement du premier
où il mourut à Rhinnwich près d'Utrecht,
volume de leur Morale pratique. Voyez Ar-
,

en 1742 regardé comme un rebelle et un


,
NAULD {Antoine). schisrnatique par les catholiques et comaie ,

VARLET (Domimqce-Marie) naquit à Pa- un Chrysosiome par les jansénistes. Lemar-


ris, en 1678, devint docteur l'e Sorbimne en quis de Fénelon, ambassadeur en Hollande ,
1706 fut fait é\êque d'Ascnlon
,
et coadju- ,
et M. d'Acunha ambassadeur de Portugal
,

teur de Babylone. par un bref de Clément XI, dans le même pays s'étaient efforcés dans , ,

du 17 sep embre 1718. 11 fut sacré à Pari^le une conférence de l'engager à abandonner
,

19 février 1719, et le jour même de sa lonsé- le parti auquel il s'était livré ; ils n'avaient
cration , il apprit la mort de M. lévêque de pu réussir.
Babylone, Louis-Marie Pidou deSaint-Olon.
Dès lors il commença à lever le masque et ,
VARLET (Jacques), chanoine de Saiiit-
à ne plus garder de mesures. 1* Il reçut or- Amé de Douai, mourut en 17.30. On a de lui
dre lie Rome de voir à Paris M. le nonce des Lettres sous le nom d'un ecclésij»liqut
Bentivoglio mais de peur que ce prélat ne
;
de Flandre, adressées à Languet évê(,!fe de ,

lui parlât do se soumettre à la constitution, Soissons , pleiu'S de Tesprit de secte et de


il partit de Paris sans lui rendre visite, et Gt parti, et réfutées par le même évêque.
semblant depuis de d'avoir pas reçu l'ordre
qui lui avait été donné par la p opagande ;
VASSOR Miguel Le < ) naquit à Orléans ,

2= Passant par Bruxelles, il eut la même at- fut prêtre de l'Oratoire, s'attira des dèsaaré-
mcnts ilans cette congrégation , qu'l quilla
tention à ne pas voir Tinternonce 3° sans la ;

en 1690 passa en Hollande, puis en Angle-


permission de cet internonce , il donna la ;

terre il mourut apostat en 1718


où à l'dge ,
confirmation à Amsterdam, en vertu des pré- ,

de soixante-dix ans.
tendus pouvoirs du chapitre de Harlem et
d'Uirecbt. composé de geiis désobéissants au Avant de se rendre en Hollande, dans l'in-
scbismaliques; 4 il
sai nt- siège, ré tractai res et tention de se faire protes-tant Le Vassor ,

logea chez les jansénistes de ce pays-là et ,


avait publié plusieurs bons ouvrages en fa-
leur donna en tout des marques du plus in- veur de la religion catholique. Oepuis.il pu-
time attachement. blia :
889 VAU
VER 890
Lettres Mémoires de François de Vargas,
c<
que éclaire que soit
de Pierre Malvenda et de quelques évéïnies sur tous les de-
l'esprit
,
voirs de la justice rhrétienne,
a Espagne louchant le concile de Trente, il ne les accom-
plira jamais si la volonté n'est
trailuil de l'espagnol, avec des remarques. ,
fortiri''e par
rme grâce puissanle et efficace
Amsterdam, Pierre Brunel, 1699. in-8°. qui n'est , du&
''^"*"'«*'' P"' ddnnée à tous.
C'est uno oeuvre d'imposture Pa^-'Tg""''
le but de Le ;

Vassoretnt de calomnier la sainte assem-


blée de
VENCE (François de VILLENEUVE
lE'îhse catholique, en faisant dire de)-(
quil ne fautpas confondre avec llenril
aux hommes illustres qu'il met en scène ce
J-rançois de Vence, auteur de
qu'ils n'auraient jamais dt. Cette disserlaiions
prétendue el de notes sur la Bible,
traduction fort autorisée dans le |)arti et soumis aux dé-
,
fui , crets de l'Eglise, était prêtre
condamnée par les archevêques de Cologne de l'Oraioire.
appelant, réap[.elant et signataire
et de Maiines. Voyez le Met. Iiist. d'actes, de
de Felfer ' requeies el de protestations contre
article Vassor. la bulle
Unigenitus et le Formulaire. Il mourut à
11 existe un livre, intitulé :
Aendome le 26 fcNrier 1741. dans un âge
Cbiiique de l'Histoire du concile de Trente avancé. On connaît de lui les Iraductions
de Fra Paolo, avec des reflexions critiques françaises des six livres de saint
Annu^lin
sur Lettres et Mémoires de Varias, <ra-
tes contre Julien, défenseur de
l'hérésie péla-
duits de l'espagnol et donnés au public
par gimne, Paris, 1736, 2 vol. in-12,
et lus deux
Michel Le Vassor. Rouen, Guill. Behourt livres du même Père,
louchont la grâce de
1719, in-'r, Jésus-thrtstct le péché originel, Paris,
17.38.*
1 vol. in-12.
VAUCEL Louis- Pierre Du) naquit à
(
Evreus, fut ami d'Arnauld et secrétaire de .
VERAX, bachelier en théologie, que nous
Pavillon, évêque d'Alais. Il fut envoyé (rouyons sans autre désignation
en , dans le
qualité d'agent du parti, à Home, où il Lalalogue de la bibliothèque du
passa roi. C'est
plus de dix ans s'y cachant sous le nom de
, un pseudonyme.
Vallon!. Son zèle pour sa cause lui fit
entre- Difficultés sur l'ordonnance el instruction
prendre beaucoup de voyages. 11 mourut
à pastorale de M. l'archevêque de
Maeslricht. Cambray
(de lenelon), touchant le
fameux Cas de
VAUGE ( Gilles ) naquit à Béric dans le ,
conscience proposé à ce prélat en
,
plusieurs
dioce-e de Vannes entra dans la conçréwa-
,
lettres, Nancy, NicoUï,
1704, in-8°.
lion de l'Oratoire , professa la Ihéoloyie^au Ce que ces difficultés présentent d'erroné
séminaire de Grenoble, et mourut dans peut se réduire à deux propositions
la
maison de l'Oratoire de Lyon en 1739. Indé- prin- '
cipales :

pendamment du Catéchisme de Grenoble et du


Directeur des âmes pénitentes, il donna quel-
La première que l'Eglise n'est pas infail-
ques écrits sur les affaires du temps, dans lilile dans les faits dogmatiques ; la seconde,
que les justes qui pèchent n'ont
lesquels il prend la défense des jansenislcs
et
pas tou-
jours un pouvoir véritablemrnt
de leurs opinions. Nous parlerons spécia- prochain de
ne pécher pus, et une grâce véritablement
lement de l'ouvrage suivant: suf-
fisante pour accomplir tes préceptes.
Traité DE l'espérance cnRÉriENNE contre
,
Les deux premières lettres de notre
l'esprit de pusillanimité et de
défiance, et au-
teur sont employées à étahlir le
contre In crainte excessive. Nancy, Vanner, premier do
ces principes erronés ; le second
sans date mais honoré de l'approbation
;
fait le sujet
de la troisième lettre.
de l'évèque de Nancy datée du 17
juillet
,

18i6. Un vol. inl2 de 332 pages. I.— Nous ne nous étendrons pas ici sur
la
première de ces erreurs. On a suffisamment
Celte éd'lion paraît cire la troisième.
Il en prouvé que l'Eglise ne pourrait sa voir
avait été donné une nouvelle en 1777. avec
une .issurance
entière qu'elle transmet a ses
Feller lait l'éloge de cet ouvrage « pro-
, enfanis le dépôt de la sainte
fond et solide, dit-il, plein d'onction et doctrine si
de elle peut se tromper sur la valeur
luniièrrs; il a été traduit en italien p,ir des termes
Louis quelle emploie pour le faire passer jusqu'à
Riccoboiii.»Ge qui est certain , c'est que
ce eux que c'est lui ôler le pouvoir de dresser
livre a aussi presque loule la ;

sécheresse des des symboles, des canons, des


livres jansénistes. décrets qui
soient les règles infaillibles de notre
La Ri'vue intiiulée/a Voix de T Eglise s'i-x- créance
que de soutenir qu'elle esl faillible
prime en ces termes sur le Traité de l'espé- dans
I interprétation du sens des textes
rance chrétienne, dans son numéro de décem- dont elle
comiiose et ces symboles, et ces canons
bre IhiG, page 232 : «Ce livre, qui vient el
d'ê- ces décrets et qu'on la réduit
tre réimprimé, est Inué [larla , à ne pouvoir
Hihlioqraphie décider inlaillibliMiient de rien, si
catholique cl le Bulletin de censure on lui re-
/comme fuse l'inf;iillib:lle dans la conn.iissanre
un .'uvrage profimd , clair, solide plein du
, sens des textes sur lesquels elle
d onclion. etr. Nous, qui l'avons lu avec décide ou
at- de ceux dont elle se sert pour
tention, nous le trouvons, au exprimer ses
conlr,iire,sec, deiMsions. Il y ;, eu sur cette
peu solde, cl manquant d'exarlilud matière l.inl
L'au- déclaircissemenls el d'instructions
teur, prêtre do l'Oratoire, était affilié que
au pour confondre l'inconnu qui a pris le
part! lansénisle.En voici une preuve: Qitel-
nom'
de yerax, et les autres adversaires
de lu
,

m DICTIONNAIRE DES JANSKNISTE& 892


vérité, ne faut qne les ramener à la simple
il De akctoritate Hômani pontificis, disserta~
esposidon de leurs sentiments. tio tripnrtita, 1719.
il. — Quant à la scronde erreur, le ba-
Les fondements solides de la foi catholique,
chelier Verax est de meilleure foi que la plu-
louchant le saint sacrement de l'autel, 1G9.),
part des autres jansénistes, qui tâchent de
trois parties, G vol. in-12, en flamand, sous
cacher leurs seniiments sous l'apparence du
thomisme. Celui-ii est imjiarual. Il n'é-
le faux nom de Zeclander.
pargne pas davantage Alvarez que Molina. Traité .««r le litre d'évéque universel, 1752,
11 se moque du pouvoir prochain au sens en flamand.
thomislique, el il dit hautement (pages 62, Pr EFATio ante Acla quœdam Ecclesiœ Vltra-
64-) que ce sens 'i'Alvarez est un sens dont jectensis.
on ne trouve pas le moindre vestige dans les 11 eut la principale part à ces Actes, qui
ouvrages de saint Auyuslin; un sens qui n'est furent publiés par Van der Croon, en 1737.
pas moins contraire aux idces de saint Thomas
qu'à celles de saint Augustin. C'est pourquoi Lettres, 3 vol. in-12, sur les disputes de
il ne fait pas difficullé de nier n. 59) qu'il son église.
soit de foi que li s justes aient dans les occa-
VERREUL. Voyez l'article Lodvart,
sions où ils pèchent itne grâce suffisante, au
sens même d'Altares et des nouveaux tho- VIAIXNES (DoM Thierry de) naquit à
mistes, pour ne pécher pas. Châlons-sur-.Marne, le 10 mars 16o9. Fa-
Verax se range donc, et du côté de Jan?é- gnier était son nom de famille, et Joseph est
nius qui, ^elo lui (p. 32, 53), n'admet pas
s le noai qu'il reçut an baptême. Il est appelé
de pouvoir prochain ni de grâce suffisante quelque part Joseph-François Fainey de
en prenant ces mots dans le sens ordinaire ,
V'iaixues. Malgré l'opposition de ses parents
dans lequel tous les hommes, et en partieulier qui avaient de la fortune, il persista à vou-
saint Thomas et saint Augustin, les pren- loir embrasser la vie religieuse ; ses parents
nent, el du côté de M. Arnauld qui a dit que enfin le laissèrent libre, et il devint bénédic-
la grâce, sans laquelle on ne peut rien, a tin de la congrégation de Saint-Vannes. Il eut
manqué à un juste en la personne de saint l'occasion de se lier avec dom Thiroux, d- la
Pierre, dans une occasion où l'on ne peut pas congrégation de Saint-Maur. Tous deux
dire qu'il n'ait pas péché. Piopositioii si jus- parlaaeaient les opinions de Port-Royal, et
tement censurée en Sorboniie mais que
, entretenaient, à ce qu'il paraît, une corres-
notre bachelier prétend bi«?n jusiilier
(p. o'*) pondance où leurs sentiments n'étaient point
en isant qu'on a montré manifestement la déguisés. Ils tirent ensemble un voyage aux
nullité d' cette censure. Pays-Bas. En passant à Bruxelles , ils y
Ce n'est pas, après tout, qu'il n'admette virent le P. Quesnel qui y résidait. Il en
dans le juste aucun pouvoir daccomplir les résulta une liaison entre ce Père et dom de
commandements. Il en admet un, à la vé- Viaixnes, qui continua d'avoir avec lui un
rité, p. 51, mais quel pouvoir? un pouvoir commerce de lettres. Le P. Quesnel ayant
tel qu'est celui de lire dans un homme qui a été arrêté à Bruxelles par ordre de Phi-
de bons yeux, mais (|ui est dans un cachot lippe V. les leilres de dom de Viaixnes furent
sans fenêtre et sans lumière. N'oilà le fond trouvées dans ses papiers. Ce religieux était
et la réalité de sa grâce sufûsante, dont il ne allé à Paris pour quelques affaires ; il y fut
veut i)as soulïrir le nom inconnu, dit-il page arrêté en 1703 et onduil au château de Viu-
i

70, fi tous lis P-'res et les théologiens de cennes. Par suite de celte arrestation, dom
Vc'cole avant le seizième siècle. Thiroux, alors prieur de Saint-Mcaise à
On ne peut guère se déclarer plus nette- Meulan dont on avait trouvé des lettres
,

ment pour l'heresie de la première des cinq dans les papiers de dora de Viaixnes, subit
proposiiions, que le fait ici le baclulier V'e- le même sort {Voyez Thiroux). L'un et l'au-
rax ; et Ton doit du moins lui rendre cette tre recouvrèrent la iiberlé en 1710; mais dom
justice qu'il éclaircil tout, el qu'il ne l.iisse de ^'iaixnes fut exilé à l'abbaye de Sainl-
presque rien à développer, pour que l'er- Florent, près de Saumnr. En 171i, dom de
reur saute aux yens; bien différent d'une Viaixnes fut de nouveau enfermé au château
infinité de quesnellistes de nos jours qui deVincennes, d'où il ne sortit qu'après la
pour se tirer d affaire, ont recours aux plus mort de Louis XIV. D'autres imprudences
lâches dissimulations. le firent exiler de nouveau en 1721, à l'ab-

VERGER DE HAURANNE. Voyez Saint- baye de Pouliières au diocèse de Langres,


,

et bannir ensuite du royaume. 11 passa quel-


CVRAN.
que temps à l'abbaye de Saint-Guislain, dans
VERHULST (PniLipPE-LoLis) , naquit à
le Hainaut autrichien, et chez des bénédic-
Gand, étudia à Louvain, se jeta dans le jan-
tins, près da Louvain. Ensuite il se retira
sénisme, fut ami d'OpsIraet et de Van Espen, en Hollande, et mourut à Rhynswich, près
écrivit contre en 1739,
les jésuiies, se relira,
d Uireclh, en 1735, après une vie que son
à Amersiort, oii il professa la théologie avec caractère ardent, et le parti qu'il avait em-
Le Gros, et où il mourul en 1753. brassé, lui avaient fait passer dans une con-
liii-osTCRi; et errores jesaitaruni Lovanien- tinuelle agitation. Le célèbre chancelier
sium contra thèses. PP. .Marin, etc., 1711. d'Aguesseau, dans ses Mémoires sur les af-
L* VÉRITÉ qni se plaint du relâchement des faires de l'Eglise, qualifie dom de Viaixnes
iésnites. en flamand, 1713. de janséniste des plus outrés. Tout bien cou-
, ,.

893 VIA Vit 8di


sidéré, dom de Viaixnes paraît être l'auteur Dom Thierry ne demeure pas en i\ beau
du farac;;-; Problème ecclésiasliijue, dont il a chemin, et il n'en pas à deux fois. 11 re-
fait
déjà été question dans plusieurs arlicles., quiert encore, au nom
de Dieu, que le For-
notamment dans celui de l'abbé de Barcos mulaire d'Alexandre Vil et la bulle Vineam
à piopos de son Exposition de lu foi calho- Domiiii Sabaoth, soient aussi condamnés et
liqite. On sait que ce dilemme saliiique, qui anéantis. Il se flatte que la bulle Unigenitut
fit beaucoup de bruit , fut attribué aux jé- sera condamnée au concile, et que Clé"
suites , nommétiieiit au P. Doucin et au ment Xi sera déclaré ht relique et même hé-
P. Daniel, tant il était fait ayec art; mais résiarque. Voici ses paroles Je ne doute
:

on l'adribuail aussi à dom de Viaixnes, à point que, dans un concile libre et général
dom Matthieu Petit-Didier, à dom Gerberon, tel que je le requiers au nom de Dieu, la bulle
à dom Senocq. Personne ne reconnaissait ne soit brûlée avec infamie en plein concile
l'avoir fait dom de Viaixnes le désavouait
; et que San auteur n'y soit déclaré hérétique
hautement, à ce qu'il paraît il feignit même
; et même hérésiarque.
de faire un voyage en Flamlre pour en dé- Un fait intéressant se trouve dans cet écrit,
couvrir le véritable auteur, et disait à qui et nous dévoile le mystère d'iniquité caché
voulait l'enteiulre qui' c'était un jésuite (jui sous les douze fameux articles. Dom de
l'avait composé, puisque c'était sûrement Viaixui's nous apprend que les augustiniens
un jésuitequi l'av.iil fait imprimer. Dom élaionl tous disposés à y souscrire, et que
Calmet assurait avoir entre ses mains uni' pour lui il l'aurait fait de tout son cœur,
lettre de dom de Viaixnes, dans laquelle il il ajoute qu'il n'en fallait pas davantage
dit avoir démontré , dans son interrogatoire pour renverser de fond en comble la bulle
en 1704, que ni lui ni Petit-Didier n'étaient Unigenitus.
les auteurs du Problème. Ceux qui disent Dom Thierry expose ensuite à M. Petit-
que le véritable ;;uieur était le P. Doucin, Pied le dessein qu'il a de publier un iriiporî
ou quelqu'aulre jésuite, n'apportent aucune tant ouvrage, où il fera, dilil, cesser l'op-
preuve en faveur de cette opinion que dom ; pression ,tant pour la religion que pour
de Viaixnes, dans les circonstances où il l'Etat, L'auteur fixe lui-niênie ces paroles
s'est trouvé, ait nié en être l'auteur, cela se au sens le plus criminel // faut dit-il, tâ-
:

conçoit; mais on a déjà vu, dans l'article cher de mettre nos rois hors d'éiul de pouvoir
Barcos, que dom ("icrbion, qui n'est pas exercer de pareilles injustices, soit par eux,
suspect, avait prouvé que cet écrit venait soii par l'urs ministres. Les bons Français
d'un aiigustinien , et qu'en effet on l'avait feront sur ces paroles les réflexion- qu'elles
trouvé dans les papiers de dom de Viaixnes méritent. La dénonciation est datée d'Am-
écrit de sa propre main. Voyez Gerberon, s.erdaui, où l'auteur s'était retiré, du jour
où il s'agit de VApoloyie du Problème. même de Pâques, LJ avril 1727.
M. d'Aguosseau dii aussi que dom de Viaix- Tous ces iaits sont tires des papiers que
nes est l'auteur du Problème. les jansénistes de Hollande avaient confiés

Edmii>di Hicueru libellas de ecclesiastica et


au sieur Blondel pour leurs associes en
France. Ces papiers ayant été saisis entre ses
politica potestale, cum demonstrntione. Co-
mains A son retour: l'original en a été dé-
logne, 1702,2 vol. \\\-k°. Voijez Uicbïr.
posé dans la bibliothèque du roi.
Acte de dénonciation à l'Eglise univ- rsclle Dom de Viaixnes a, en outre, composé un
et au futur concile général, libre et œcu- grand noinbie d'écrits contre la bulle et
ménique, du mulinisine, du suarismi' du, ,
contre les jésuites. 11 se croyait honoré de
sfondratisme et de lu bulle Unigenilus la révélation. La violence de son zèle était
comme enseiijncuH des hérésies formelles et sans doute bien extrême, puisque les \ou-
directement opposées à la foi. vellcs ecclésiastiques elles-mêmes le peignent
comme un fou.
Cet acte commence ainsi Nous soussigné,
:

préirc religieux bénédictin de la congrégation VILLLFOKK (


Joseph- Fra>çois IîOUR-
de, Sai7it-\ annes ,après avoir longtemps et GOIN DL) naquit à Paris on 1652, passa
mûrement examiné devant Dieu les troubles (luelques années dans la communauté des
effroi/able: qui ont agité l Eglise catholique, Gentils-Hommes étaldie sur- la paroisse de
surtout dans cts temps mtdheureux et déplo- Saint-Sulpice, et fut admis en 1706 dans l'a-
rables où l'Eglise esi si violemment agitée par cadémie des inscriptions. M s'en relira en
la tnalhcurciise bulle Unigenilus Je dé- 170S, et alla se cacher dans un petit ipp ir-
nonce non-seulement en mon nom. mais en- teinenl du cloître de l'eglisR métropolit ine,
core au nom de tous les thomistes et aw/usti- où il vécut jusqu'à sa mort, arrivée en 1737.
niens, surtout de mes confrères les bénédic- Il donna au moins deux ouvrages en faveur
tins, qui ne me désavoueront pas, je dénonce du parti.
à toute l'Eglise et au futur concile libre, ,

général et œcuménit/ue le molinisinc, le sua-


Anecootes ou mémoires secrets sur la con.
stilution Unigenittis. S in^ nom d'auteur, de
,

risme et le sfindraiismc, comme enseignant


ville ni d'imprimeur. 17.'0, in-12., 3 vol.
des hérésies formelles ; je joins à celte dénon-
ciation celle de la bulle Unigenilus, comme Dans ce livre Villefore cherclie à uietlre
renfermant tous ces excès monstrueux. On en corps d'histoire le Jouirai de Dorsanm
Voit que dom Thierry prend un ton assez C'est un ouvrage fatigant par l'espril de
extravagant. parti qui y règne, et plus encore peut-être
895 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. S96

parla prolixité des détails et par les mi- dans lefond delà question, le pape, après
îiulics sur lesquelles se traîne l'auteur. Il avoir donné des éloges au prélat, distingue
fut mis en poudre par Mgr l'évèque de Sisie- trois espèces de rérmclaires et trace lu»
ron dans son excellent ouvrage inlulé; Ré- règles à suivre pour chacune. Il lui recom-
fiitalion des Anecdotes adressée à leur au- mande d'ailleurs la réserve et la circonspec-
»-..i«-
teur. lion. Quant ci Viou, le général de son ordre
Ce prélat voir que ces Anecdotes ne
fait l'en exclut ponr toujours, par un décret du
sont quun de principes qui établissent
ti^su 13 mars 1743. Un autre décret, du 10 mai,
l'erreur, de maximes qui inspirent la révolte; défendit de le recevoir dans aucune mai-
de faits qui portent sur la calomiue et le men- son. Vidu essaya d';ippeler comme d'abus :

songe ; d'éloges qui encensent le scliisme ; de des avocats lui prêtèrent leur ministère;
satires qui décrient la vertu. C'est piiurquoi mais If parlement de P. iris prononça, le 5
il les condamne par son mandement du 13 septembre, que son appel pour le présent
août 1733, comme contenant plusieurs propo- n'était pas recevable.
sitions respectivement fouisses, scandaleuses,
VOISIN (JosrPH de) naquit à Bordeaux
téméraires, séditieuses, atlaitatui es à l'au-
d'une famille noble et distinguée dans la
torité royale injurieuses au saint-siége et
,
robe, fui d'abord conseiller au parlement de
aux évéques, opposées à un jugement dogma- sa ville natale, et entra ensuite dans le sa-
tique, irrévocable et irnformu'de de l'Eglise,
cerdoce. Il mourut en 1683.
erronées, schismatiques et hérétiques.
Celte ci-nsure, quelque forte qu'elle pa- Missel romain , traduit en français, 1660,
raisse, est peut-être encore au-iicssous de 4 vol. in-12.
ce que mérite ce détestable libelle, où lout L'assemblée du clergé de France défendit
respire en effet l'hérésie et la révolte, et où en 1600, sous peine d'excommunication,
l'imposture est portée jusqu'à l'extrava- celte traduction française du Missel romain,
gance. et non contente de c la, elle écrivit à tous
Croirait-on, par exemple, qu'un écrivain les évêques du royaume, pour les prier d'en
fût assez fou pour publier que Louis XIV, faire autant, chacun dans leur diocèse, et
avait fait les trois vœux de religion ? assez sous les mêmes peines.
effronté, pour traiter de pièce supposée le L'année suivante, ces mêmes évêques
célèbre mémoire que M. le duc de Bour- écrivirent au pape le 7 janvier, et le prièrent
gogne écrivit au pape, e! d mt le roi con- d'appuyer leur décision de l'autorité aposlo
servait l'original écrit de la main de ce lj(]ue. Us disent dans leur lettre que si d'una
prince? assez ignorant, pour auribuer au part n'y a rien de meilleur et de plus utile
il

P. Doucin le fameux problème, quoique le que la paroledo Dieu, de l'autre il n'y a


P. Cerberon, bénédicliu ait reconnu au-
,
rien de plus dangereux à cause du mauvais
Ihentiquement que c'était l'ouvrage d'un usage qu'on en peut faire. D'où l'on doit
augustinien [Voyez Viaixnes)? cl assez conclure, saint Père, a outent-ils, que la lec-
menteur pour avancer, que le pape ayant ture de.,., la messe donne In vie aux uns et
lu sa bulle ou cardinal Cassini, ce cardinal la mort aux autres, et il ne convient nulle-
se jeta à ses pieds pour le conjurer de ne la ment que le missel, ou le livre sacerdotal, qui
point publier quoique cette calomnie eût
, se garde religieusement dans nos églises, sou$
été déjà confondue par le cardinal Cassini la clef etsous le sceau sacré, soit mis indif-
lui-même, dans deux lettres qu'il écrivit, féremment entre les mains de tout le monde.
l'une au général des capucins, et l'autre à Après celle décision, l'assemblée s'adressa
31. l'èvéïiue de Grasse? au roi, el en obtint, le 16, un arrêt du con-
On a dit que Villefore, ne se croyant pas seil pour faire supprimer le missel français
assez récompensé par le parti, alla trouver et en défendre le débit.
M. le cardinal de Billi, et s'olTril à détruire Le pape Alexandre V\l le condamna le
par un nouvel ouvrage tout ce qu'il avait 12 janvier 1061. Il qualifie ci'lle traduction
avancé dans ses Anecdotes; mais que le car- française ù'intrepri^e folle, contraire aux
dinal rejeta ses offres et le renvoya d'une lois et àlapioti'iue de l'Eglise, propre à
manière qu'il ne dut pas trouver flatteuse. avilir les sacrés mystères. Ce bref fut suivi
Vie de la duchesse de Longueville, 2 vol. d'une leMre de ce même souverain pontife,
in-12. Cette duchesse était une zélée protec- du 7 février 1661, jiar laquelle il réilère la
trice du parti. défense de la traduction du missel, sur la
demande qui lui en avait été faite par le
VIOD (Le Père), dominicain, professait clergé.
la théologie à Rhodez, et enseignait les er- Cette même traduction fut censurée le
reurs jansénienncs. M. de Siléon, arche- premier avril, et le deuxième jour de mai,
\êque do Vienne, condamna ses cahiers, par la faculté de théologie de Paris.
par un mandement du 11 novembre 1737. Toutes ces défenses ne purent pas empê-
\'iou, retiré au Puy, publia, contre ce man- cher le sieur Le Tourneux de l'insérer dans
dement, des réflexions qui furent supprimées son Année chrétienne, i]ui eut le même sort,
comme injurieuses à l'épiscopat. Le domini- comme nous l'avons déjà vu à larticlc de
caiu, loin de perdre confiance, porta cette Le Tourneux.
affaire à Home; et le prélat, de son côté,
écrivit au pape le 25 avril 17i-2. Benoît XIV VUITASSE ou WITASSE (Charles) na-
lui répondit le 5 juillet suivant. Sans entrer quit à Ghauni , dans le diocèse de Noyon , eu
, ,

ûm WAT wiD m
IfJGO, fut docteur et professeur en Sorbonne. i!revint à Pnris, cherrhant à se faire rétablir
Il refusa de recevoir la liuUe Uiii/jenitns; ce et continuant à décl.imer contre la bulle;
qui lui fil perdre sa chaire uni; lellrc de
: mais la inorl ne le laissa pas longtemps sol-
cachet l'exila à Noyoïi mais, au lieu d'obéir,
;
liciter ce qu'il désirait il fut frappé d'apo-
:

il prit la fuite. Après la mort de Louis Xl\', plexie en 1716, laissant plusieurs ouvrages.

WATERLOOP, curé de Carvin-K pinoy


w WENDUOCK, faux nom sous lequel s'est
villaize du diocèse de Tournay, fut excom- caché Pierre Nicole, auteur de noies sur les
munié, en 1714, par une siMilcnce de M. de Lettres provinciales.
Conninck, vice-gérant de roflici.ililé, pour
n'avoir pas publié la constitution Unitjenilus
WIDENFELDT (Adam), jurisconsulte de
Cologne.
et le mandement de son évoque et pour
,

avoir dit que la constitution avaii plusieurs


I. — En 1673, sur la fin de novembre, il

contrariétés avec la parole de Dieu; qu'elle


parut un livre latin ayant pour litre: Mo-
iiila salutaria, etc., imprimé à Gand chez
condamnait plusieurs propositions qui étaient
Erkel, traduit en français sous le titre d'A-
des vérités de foi, et ([u'elle était contraire à
vertissements ou Avis de la bienheureuse
la catholicité de tous les temps.
vierge Marie à ses dérots indiscrets. Lille,
Divers écrits [Voyez l'article avocats) fu-
rent publiés sur l'affaire de M. le curé de
1G74. —
Autre lia.iuclion, imprimée à Paris,
Carvin-Epinoy , 1715, in-12 de 238 pages,
mais indiquée à Gand. —
Autre f.iite par
dos protestants, et accompagnée de ré-
dans lesquels on entreprend de soutenir ce
prêtre rebelle ; de jiisiifier ses réponses
flexions, à Rouen. —
On en fit aussi une Ira-
ductiou en flamand, avec des notes, à Mid-
fausses, téméraires, injurieuses à l'Eglise;
delbourg.
et de canoniser sa scandaleuse révolte toiiire
les supérieurs. On ne fait pas même diffi-
II. —
Ce petit livre, qui fil tant de bruit
et causa tant de troubles, n'a cependant que
culté d'avancer dans l'avertissement, page
vingt pages. Vi\ simple laïque allemand,
5, qu'il faut regarder ces sortes de supériurs
comme autant de faux témoins dans ta cause Adam Widenfeldi, peut-être bal ile juris-
consulte, mais nullement théologien, en est
de Dieu et comme des sacriléqes.
l'auteur, et un janséniste fougueux, le P.
Ce début annonce assez ce que peut con-
Gerberon, est le premier qui le traduisit en
tenir le reste du livre. Ce n'est qu'un tissu
français.
de blasphèmes contre la bulle. On s'allache
surtout à prouver contre elle, qu'il faut
III. — Videnfeldt, dans ses voyages, avail
fait connaissance à Gand et à Louvain avec
mettre l'Ecrilure sainte entre les mains de
les jansénistes ù.i ce pays-là; et ces MM.
tout le monde (depuis la page SV jusqu'à la
l'ayant jugé capable de servir le p.irli, et
page 60).
propre a donner entrée à leur doitrine dans
A la page 26, on débile la même doctrine
l'université de Cologne, ils eurent soin de
que diins la dissertation sur les droits des
cultiver son amitié. Ils lui donnèrent aussi
C'/J'e's; savoii', que les prêtres sont autant
la connaissance d'Amauld et des principaux
que lesévêques, et qu'il n'y a de différence
entre eux, que par le pouvoir d'ordonner :
de la seite, dans le vojage qu'il lit à Paris
Oue ce que saint Paul dit des cvêques doit pour les affaires du prince de Schwarlzem-
berg, auquel il était aliaché.
s'entendre aussi des prêtres : Oue les curés sont
établis immédiatement de Jésus-Christ pour IV. — C'était le temps où l'on examinait
gouverner son Eglise en qualité de pasteurs^ à Rome les cinq propositions. Les jansénistes
qu'ils sont docteurs et juges de la doctrine. de Paris déti nninèrent aisément Widonfildt
(Page 31.) à en embrasser la doctrine et la soutenir
En conséquence de ses principes, le cnré avec chaleur; mais des que les cinq propo-
de Carvin avait appelé et de la constilulion sitions eurent élé condamnées par la consti-
et du mandement de son évêque, au sjnoile tution d'Innocent X, ce jurisconsulte qui
général du diocèse de Tournay. Vu fait de était de bonne foi, et dont le naturel sincère
C(!lte nature avait sans doute grand besoin ne se Irouva point cipable du sens à trois
d'apologie. Aussi les pages 8V et S.'i sont- colonnes, ni de toutes les autres ruses d'Ar»
elles consacrées à le juslifier. (7osl ici le nauld et de s?s partisans, reconnut sans
seul exemple que nous ayons d'un appel f içon la vérité, et crut, après saint Augustin,

si extravagant. Du moins les autres s'a- que le saint-siège ayant prononcé, la cause
dressaient-ils au concile général éiait finie.
et leur;

appel, quoique illusoire et scbismatiquc y. —


Il fallut donc tendre de nouveaux
avait enfin un terme éblouissant, et se parait pièces à Widenfeldi. On lui .suggéra miilc
d'un grand nom. Mais appeler d'une déci- ])réventions conte la théologie sclioluslii)uc,
.sion dogmatique et solennelle du pape et contre lescasuites, contre les jésuites, centre
des évêques à une assemblée de curés, y les religieux, etcnlin contre le culte de la
citer Clément XI et tout le corps épiscopal sainte Vierg(î. Et comme il èlait foi zélé t

et prétendre fibliger toute l'Eglise à plier pour la conversion des proteslanis, on lui fit
sous la décision du synode de Tournay, cnlendre qu'un excellent moyen pour les
c'est une folie si étrange, qu'elle était réser- guérir de leurs préjugés était do corriger
vée au curé de Carvin et à son défenseur. les abus oui s'étaient glissés dans le cii!!a
899 DICTIONNAIRE DES JANSENISTES. 900
de l'Eglise romaine. Quand on le vit bin que Vierge ne déteste pas. Autres
la sainte
disposé d'esprit et de cœur à tout ce qu'on ment, Dieu pourrait dire aussi ; Je déteste le
pourrait souiiaitcr de lui, on lui proposa le culte qu'on me rend, qtumd -n ne th'aime pat
dessein des Avis salutaires; on lui fil voir par-dessus toutes choses. Ce qui est al solu-
des raisons spécieuses pour l'engairor à cet mentfaux; un pécheur qui se dispose à sa
ouvrage, un lieu sûr pour l'imprimer, des conversion, pouvant rendre à Dieu un culte
approbateurs favorables, des gens prêts à véritable, e< que Dieu ne déleste pas, quoi-
le distribuer partout, des protecteurs assez qu'il ne soit pas encore parvenu à cette
puissants pour le soutenir, et de bons amis amour de Dieu parfait et par-dessus toutes
àliome pour on empêcher la condamnation, choses.
qui par. lissait sans cela inévitable. C'est VIII. —
Dès que les Àris salutaires paru-
ainsi que l'on embarqua le bonhomme, et rent, tous les c:plholiqiies en furent scanda-
qu'on l'obli.ea à se sacrifier pour un parti, lisés : hérétiques d'Hollande, d'Allema-
les
qni s'engageait de si bonne grâce à ne l'a- gne et France en triomphèrent haute-
de
bandonner jamais. ment traduisirent en leurs langues,
VI. — \>idonr.'liil fit dtonc imprimer son li-
; ils les
et les répandirent partout avec l>s réfiexions
belle. Cet auteur, à l'exemple d'Erasme les plus injurieuses à l'Eglise catholique,
dans ses colloques, cl de semblables impies, jusqu'à publier dans une infinité d'écrits,
qui ont entrepris do tourner en ridicule les qu'enfin elle commençait à reconnaître par
dévotions des calholiques, se sert d'une fic- ce libelle, ses erreurs et son idolâtrie. El c'est
tion aussi scandaleuse que puérile, f.iisant pour cela que Widenfeldt fut obligé de faire
parler dans tout son livre la sainte Vierge une grande apologe, tant de sa doctrine que
contre sa propre gloire, el condamner elle- de ses intentions.
même les scnlimcnts les plus légitimes de la
piété de ses serviteurs, qu'elle appelle in-
IX. —
Cette apologie ne fut pas heureuse.
Elle fut condamnée par le saint-siége, en
discrets. Cet cirnnge discours se (léveloppe
1675. Peu de temps aup iravani, le 27 nov.
en huit articles où s'expliquanl sous la
,

qualité do mère de la belle dilection, elle dit 1674, l'inquisition d'Espagne censura les
tout ce que les enfants du père du mensonge
Aiis salutaires comme indiscrets, dangereux
et pernicieux, détournant les fidèles du culte
ont ingénié de plus propre à ruiner dans les
coeurs des fidèles les sentiments de resped, de la sainte Vierge, etc. Le même ouvrage
fut mis à Rome au nombre des livres défen-
de confiance et de tendresse que le Saint-
Esprit inspire envers Marie.
dus en 1675, et ensuite positivement censuré
VII. —Il n'y a pas un seul endroit de en 1676, malgré les approbations dont il est
muni, malgré la lettre pastorale que M. de
l'ouvrage, où la ilcvolion envers la sainte
f. oiseul, évêque de Tournay, publia pour
Vierge soit approuvée; et la plupart des
r.idopter, enfin malgré tous les efforts du
proposilions qu on y trouve, sont toujours
parii (1).
exprimées d'une manière ariiûcieuse et sus-
ceptibie du plus mauvais sens. Telles sont X. —
Un grand nombre de catholiques, de
les proposiliens suivantes :
tous ordres et de tous étals, ont écrit con-
i\'e in appelez pas médiatrice et avocate. tre ce misérable libelle; entre autres, le
Ne dites point que je suis ta mère de mise'- célèbre P. Bourdaloue, qui a fait un sermon
ricordc. exprès pour le combattre (.Mystères, lom. Il)

Ne comptez pour rien les éloges nyperboly- et iM. Abeliy, évéque de Hhodez, qui l'a ré-
ques que quelques saints Pères ont donnés à la futé avec autant de solidité (|ue de zèle, par
sainte Vierge. un livre imprimé à Paris en 167i, et intitulé :

L'honneur qu'on rend à Marie, en tant que Sentiments des saints Pères touchant les excel-
Marie, est un honneur vain et frivole. (Pro- lences et les prérogatives de la très-sainte

position condamnée itepuis par Alexan- Vierge. Des universités entières en ont porté
dre VIII, en 1690.) lemême jugement; et en p.irticulier celle de
De plus, dans quelques endroits de ce li- Mayence, toujours inviolablnmcnt attachée
belle, la sainte Vierge défend de parer ses à la foi, s'exprime, ainsi dans la censure
images et ses autels, ou de les éclairer. En- qu'elle fit, en 16T4, de ces Avis prétendus
fin on lui fait dire Je déteste l'amour qu'on
:
salutaires : Damnumus hujusmodi monita
me porte, quand on n'aime pas Dieu par-des- scandalosa, noxia, officinam jansenianorum
sus toutes choses. ProposiiionerTonée car un :
olentia et gusiui Luthero-Calvinicorum vehe-
pécheur qui n'est pas encore converti, et menier arridentia.
par conséquent qni n'.iime pas encore Dieu XI. — Le coupable
auleur des Avis salu-
par-dessus toutes choses, peut néanmoins taires,Widenfeldi, quatre ans et demi après
se confier en la sainte Vierge dans l'espé- leur publication, mourut le 2 de juiu 1078,
rance qu'elle lui obtiendra de Dieu la grâce âgé (l'environ bO ans.
de sa con\ersion. Or, cette conûauce vient XII. Nous ajoutons ici, pour la satisfac-
d'un amoar qa'il porte à la sainte Vierge, et tion des curieux, le catalogue exact de tous

({) Nous rapportons ces observa lions telles que ganlur, p;ir décret ilu 19 juin 1674. Nous y lisons
nous les avons irouvée-; dans un auteur; mais nous a issi qu'une trailuchon liaiiçiiilt' de rel ouvrage,
lisons, dans le Caicûogue diS livres mis à l'index, édi- c'e^l-à-dire les .\vernssemems salutaires, etc., par M.
tion de lo'2b (Paris, éd. Gariiol), que les Mûuila sa- W-, lui cm également mis à l'nidex par décret du 50
luiiiiiti furent mis à Vindex, avec la note donec coni- juiliei Hi7S, el avec la noie donec corrigantur.
,

901 WID WID 002!

les écrits qui ont été imprimés p lur et con- tes excellences et les prérogatives de la très-
tre ce libelle. sainte Vierge pour servir de réponse aux
An 1674. Avis salutaires. A Paris, par M. Abelly. Voyez
1. Tract alus brevis nd Libellum, cm tilu- les numéros
23, 26, 37, 38.
lus : Miinila saliitaria. Duaci. 23. Leilre à M. Abelly, érêque de Khodez,
2. Rcsponsoriolum ad scriptiunculam Mo- touchant son livre des Excellences de la sainte
nitoris. Ibid. Vierge.
3. Cnvillator veriffypcrduliœ cullus magnœ 26. Réponse de M. Abelly, à cette lettre.
Dei Malris dipreliensus et rcpreliensus. A 27. Defensio B. V. Mariœ et piorum cul-
Pr;igue, p;!r le P. Max. de UeirlicmbiT};, jé- torum ejus. etc. A M.iyence, par Lodviscius
suite. Yoi/ez les numéros 4, 5, 13, 41, 40. Boiia; c'est-à-dire, M. Dubois, professeur de
4. Rcftexiones super approbaiionibus Louvain.
Libelli. Par le même P. de Keicheiuberg, jé- 28. Appendix contra defensionem Lodvis-
suite. cii Bona; par M. Widenfeldl. Voyez les nu-
5. Parœnesin ad Monitorem Amarianum. nie,os 21, 27, 42, 'i3.
Par le même. 29. Status (/uœ^lionis deinlercessione, invo-
6. Ulula seu Rubo ecclesiasticus P. Alexii calione et vcncratione SS. Par le prince Er-
Becollecti, in suo sermone habita 8 decembris nest, landgrave de Hesse.
1673 super Libella diclo, Moiiila salularia. 30. Divers smtiments, autant des catholi-
7. Epistola apulogetii-a Auctoris. Meclili- quf'sque des protestants sur l'iuvocation et le
niiB. culte de la irès-sainle Vierge. Parle prince
8. Jesu Chrisli Monita maxime salularia de Ernest, landgrave de Messe.
cullu Mariœ débita eaAj6erido.ParM.de Cerf, 31. Reflexianes Ernesti principis Landgra-
à Douai. vii in puncto intercessionis, incocationis et
9. Idem amplificalum et illustralum. Par veneratioiiis B. V. ad sutntnum ponlificem
un jésuile. Clemenlem X.
10. Première traduction, à Douai, puis à 32. Orthodoxasalulatio B. M. Virginie.
Rouen. An. 1675.
11. Seconde traduction réformée par le 33.Accord amour (ux entre l'amant de Jésus
P. Vignancour. à Rouen. et de Marie. A Douai, par un récollel.
Remarques sur un libelle intitulé Avcrlis- : 34. Apologie des dévols de In sainte Vierge.
sements salutaires de Jésus-Christ d^d/es aux A Bruxelles, par M. lircnier (2).
congre ganistes. 35. De cultu et imocalione Sanctorum,
13. Appendix parœnetica in apologinm si- prœcipueB. V. Mariœ.VarM. de Castorie,
mul et palinodiam defensoris Monitorum à Ulrecht.
insalularium. Par le P. de Reicheniberg. 36. Expunctio notarum quas in favorem
14. Nota- salubres ad Monita, nec salularia, Moniloris anonymi aller anonymus innuere
nec necessaria. AMayence, par AF. Volusius. niiitur cultai B. V. Mariœ vindicata per P.
15. Introduction an culte que l'on doit Ileniieguyir. Cameraci.
aux saints. Par M. Guillemans, à dand. 37. Sentiments des suints Pères et docteurs
16. Lettre pastorale de M, l'évéque de Tour- de l'Eglise toucbantles excellences de la sainte
nai. A Lille. Vierge. Seconde édition augmeniée oar M.
,

17. Traduction de cette lettre en latin. Abelly, à Paris. V'oyez le n 2V.


Jbid. 38. Eclaircissement de quelques difficultés
18. Cidlus B. V. Mariœ vindicatus. A touchant les éloges que les saints Pères ont
haint-Omer par le P. Henneguyer, jacobin. donnés à la bienheureuse Vierge. Par M.
Voyez le numéros 21. Abelly, à Paris.
19. Premii re traduction, par le P. le Hoi, ï'd. Stalera et examen libelli cui litulus :
jacobin Wallon. A Lille. Monita salularia auctore Laurenlio Idript
20. Seconde traduction, par le P. Mont- Benediclo Gladbmensi, cpiscopi Paderbonensis
pKiinchamp, jésuite. A Saint-Omer. consiliario et commissario.
21. Monita salularia, vindicata per notas 40. Monitorum salutarium consonuntiœ
salutares ad libellum P. ILenneguyer. Par un hiireticis : a Theotocoplulo l*arlheno Mon-
religieux de Gand (1). tana, Marie Burgi rum. C'est M.
catliolici
22. Lettre aux cardinaux du saint office, François Vanlierenbeck,, doyen de l'éj'lise
de M. l'archevêque de Cologne. de Louvain, et depuis évèquede Gand.
23. Juste apologie du culte de la mère de 41. llrevis apostrophe ad regularem ano-
Dieu. A Douai par le P. Grégoire de Saint- nymum Monita salu:aria vindicantem : attri-
Martin, carme. buée au P. Reichemberg. Voyez les n"* 3
24. Sentiments det saints Pères touchant 21, 42.

(1) Ce livre fut mis à l'index par diieret du 22 juin dovisii Bona. Voyez les n"» 27, 4L
lG7t). Voici le litre tel qu'il se trouve dans le catalo- (-i) Nonn trouvons, dans le Catalogue des livres mis
gue des mis à l'index, édiiion de Paris, 182(i
tivres : à l'index, l'article suivant Apologie des dévots Je la
:

MuiiiiasatulaTia B. Y. Mariœ vindicata pcr nolan ta- sainte Vierge, ou les senlinienls de Thcoiisme sur le
lulares ad libellum intiiulatum
Cu\hia li. V. Mari*
: libelle liiliiulé Les avis salutaires de la Bienheureuse
:

ynidicaliis P. llieron. Honiiegiiyer (voyez, le n° 18), Vierge à ses dévols indiscrets, sur la Lettre apologéti-
et similes scriptores; auctore quoUam reijulari orlliodoxi que (le .'iou auteur (voyez le u° 7), cl sur les i\ou-
cullu$ bi'atisstmœ virginis Mariœ zetaiurc. Cui occcdit veaux avis en l'orme de réllexiOHS, ajoutés au libelle.
Appendix contra aefensionem B. Virginis M ariw Lû- Decr. 5 iunii 1G77.
»03 DICTIONN.\mE DES JANSENISTES. 904

42. CorrecCio fraterna et charilatira ad mum D. BussyColoniœnuntiumpontifîcium


AucCorembrevis iiposirophes. Par M. Widon- attenlatœ in R. D. Mattliiam Tfioricem: uoi
feldt. \ oyez le n° 41. eadem excommunicatio demunstrutur plane
43. Monita vere salularia. *X An\ers, par nulla, cvanida, cassa, irrita. 1701)=
Alanlus Cremerius, prêtre séculier. M. LeNonu de Cologne avait excommunié
4V. Defensio cultus B. V. ex puris Canisii un certain Torch à Dlre(ht; les jansénistes
verhis contra hœreticos. A Lille, chez de Ka- de Hollande se soulevèrent contre cette
clic. par le P. Platel, jésuite. excommunication par des libelles, soil en la-
45. Litlerœ pro defensione Monitorum su- lin, en langue vulgaire, dans lesquels
soit
hitarium. Envoyées à Widenfeldt pur l'évé- ils traitèrentle pape, les cardinaux et tout
que de Castorie. ce qui dépend de Rome d'une manère digne
46. Mariani cidlus vindiciœ, seu nonnuUœ de Luther. Witte, dans l'écrit dont on vient
animndiersiones in libellu^n , cui litulus: Mo- de lire le titro, a]jrè> s'être déchaîné contre
nita salutaria B. V. l'tc. pro vindicanda con- le nonce, attaque de front la bulle Vineain
tra (luctorem anonymiim Deiparœ gloria. \ Domini Sabbauth qu'il nomme Horrificam
,

R. P. Maximiliano Ueidumberger, e soc. bullam ; venant ensuite au Formulaire, il


Jcsu Pragensi opusculuni poslliurouin
, s'exprime ainsi En, si superis placet, félici-
:

Prairœ. A'ojez les n»' 3, eic. ter Ecclesiam fJei régit, qui verum Dei gra-
An 1IJ79. tiam, qua Chrisliani sumus in Janseniano li-
47. La véritable dévotion envers la sainte Lro fulgenlem, a morigeris Ecclesiœ filiis,
Vierge établie et défendue. A Paris, par^ le hoc est Romance curiip projeclis servis, dam-
P. Grasset, jésuite. nitri, rejici. alque ejerari compellit. Le reste

WITTE (Gilles de) naquit à Gand, en de l'écrit est de la métne violence on rap- :

1641 ou eu 1648, entra dans la congrégation pelé Libère, saint Athanase, etc. On in-
de l'Oratoire, fut docteur do Louvain, et se vective contre Clément XI, contre les jésui-
rendit fameux par son zèle fougueux en fa- tes ; et c'est tout l'ouvrage.
veur du parti el par ses emportements con- Nous ne mentionnerons pas, à beaucoup
tre le saint-siége, et mourut en 1721. près, tous les écrits de Witte, qui remplaçait
Panegyris Janseniana , etc. Gralianopoli souvent son n mi qui veut dire blanc, par ce-
(Delphis), 1698, in-S". lui de Candidus et par celui d'Albanus. Le

ap; robations
nombre de ses libelles se monte à 140; il
Ce sont principalement les
suffit de dire qu'ils ne respirent que l'em-
que des docteurs et dos théologiens avaient
porlement le plus violent.
données au livre de Jansénius, et qui furent
supprimées dans l'impression qu'on fit de ce WITTOL.V (Mabc-Antoine' naquit le 25
livre. avril, 1730, à Kosel. dans la Silésie, fut or-
Witte, page 31, traite outrageusement les donné prêtre à Teschen, pourvu de la cure
consulteurs de la cour de Home, ^'oici ses de Schorfling, puis nommé curé de Probs-
paroles Factumqne tidit Roma, ut lii quo-
:
dorlT et censeur des livres il fut prévôt mi-
;

rum plerique, leste P. Pascaliqonio, suncti tre deBianco, en Hongrie, et mourut subite-
Augustini scripta nec a limine salutaiera>t, ment, à Vienne, en 1797. Il avait embrassé
ac multi, ne vel prima principia, ipsos termi- avec chaleur les opinions théologiques qui
nas rei de qua tractabatur, intelligebunt, judi- s'enseignaient alors en Allemagne, surtout
ciuvi lulcrint de re ijravissima. dans les Etals autrichens, et il faisait tout
Capistrum ab Embricensi interprète dono ce qui dépendait de lui pour hs propager.
missum N. declamatori in versioiiem Belgi- C'est d ins ce but nu'il traduisit de l'italien
ca<n novisstmam Novi Testamenti. C'esl-à- et du français en allemand tous les livres où
dire Licou envoyé par l'inlerprète d'Em-
:
cette doctrine était favorisée, et notamment
n;eric à *" qui déclame contre la nouvelle les écrits des appelants. Il était lié avec les
version flamande du Nouveau Testament. principaux d'entre eu\, se signalait par sa
1710. haine contre les jésuites, el entretenait une
correspondance avec l'abbé de Bellegarde,
Un auteur catholique avait atlariué la ver-
l'un des plus ardents sectateurs de ces doctri-
sion flamande du Nouveau Testament Gilles :

nes. Sa qualité de censeur lui donna la faci-


"Wiite, qui l'avait donnée, publia contre lui
lité de livrer à la circulation les détestables
ce libelle, qui fui condamné par les arclicvê-
livres de son parti; il autorisa la reiniprcs-
ques de Cologne el de Matines aussi bien ,
sion des Annales des jésuites de Gazaigiies.
que sa version.
Cette jjroleciion accordée à un libel'e plein
CoNviviL'M funèbre. 1721. de caiouinies le fit destituer, el ce ne fut que
11 y soutient. 1° que ces paroles de Jésus- sous Joseph II que celte production d'une
Christ : Tu e.« Petrus, et super Iianc Petram aveugle haine eut un libre cours. Admira-
œdificnbo Ecclesiam ineam, ont été dites per- teur des réformes de ce prince, Witlola pu-
sonnellement el uniquement à saint Pierre, blia trois écrits en laveur de la tolérance, et
et nullement à ses successeurs ; que le pape commença en 1784, la Gazette ecclésiastique
n'est que le premier des évêques, et qu'il n'a de Vienne, dans le goût des Nouvelles ecclé-
pas plus d'autorité sur les autres évéques siastiques. C'e>l assez faire l'éloge de son
que le curé de la première paroisse de Gand discernement et de sa modération, il rédigea
en a sur les autres curés de la même ville. (elle Gazitte jusqu'en 1789, el la reprit, en
Pepulsio excommunicalionis per illustrissi- 1790, sous le litre de Mémoires des choses les
90o WOl, ZOL *M
ptics récentes concernant l'enseignement de la Ciim fulmine damnati(,nis vibrala conlnt
religion et Ihisioire de l'Iù/iise, cl c ritiiiua diict. viram P. Quemel , ejusque Novum
ceMc publicalion jiiS()u'oii 1793. l'aimi les TeHiimentuia, etc., sub examen vocata, de.
liaiiuc ions (lu livres jaiiïéi'.isles faites par ïubingeii.
Willi)l,i, nous
inontioiincroiis les Ahréi/és
de l'histoire de l'Ancien et d Now eau Testa- i
Ce libelle, dont le but est de défen^Ire les
ment de Me'sevguij ; le JJirecleiir spirituel erreurs de Qiiesncl, lui condamné le 3 jan-
pour ceux qui n'en ont point, de Treu. é. vier 1715. parrévéque de Coiislance, comme
él.int un livre iinjiie, avec menai e de prucéJer
WOLFGAND-JOEGKK (Jean). conlre ceux qui oseraient 1 imprimer ,le
BuLLA novitia Ponlificis Max. démentis XI, distribuer, le lire ou le retenir.

z
ZOLA (Joseph), profrssour d'histoire ecclé- l'index ù Rome, le 5 février 1790. La mort
siastique à l'avie, naquit à Concejo, près de Joseph fut un grand sujet de deuil pour
Brescia, dans l'Etat de Venise, en 1739, et Zola et ses amis. Le 20 mai suivant, il pro-
prol'.ssa la morale dans le séminaire de nonça l'éloge funèbre de ce prince, dont il
cett(!vill<>, de 17G0à 1770. Il fut privé de sa loua la piété profonde, l'amour pour lEglise,
chaire par l'évcque, le cardinal Àlalino, en la sagesse et la modération. Ses partisans
uiéme temps que son collè;^ue, Pierre Taiii- mêmes trouvèrent une exagération ridicule
bunni ,
pour une dissertation où celui-ci dans ce qu'il disait du zèle et des connais»
établissait toute la doctrine janséniste .^ur sauces lliéo ogi(|ues de l'empereur. Cepen-
la grâ.e. Les deux amis se retirèrent àllome, dant l'archevêque de Mi an et les autres évè-
où le cardinal Maresfasclii les fit placer : ques de Lombardio ajant porté à Léopold
Zola au collège Faccioii, et Tamburini au leurs pl.iinles conlre le séminaire général de
collège irlandais. Zola professa la morale Pavie, ce prince supprima celte école, le 9
jusqu'en 177'i, qu'on l'attira à Pavie pour aux èvêqiies leurs droits
avril 1791, et reiidi,
y tiavailler à mettre celte université sur le sur l'ensiignenieul, et aux séiiiinaires diocé-
même pied que celles des autre. Etals heré- sains leurs bens. En 179'j, Zola el Tambu-
dilai es. Il se consacra à cette œu»ro a\ec rini furent privés de leurs chaires sur la de-
beaucoup de zèle, et publia successivement mande de Pie VI. Lors de la révo ution d'I a-
un Traité des lieux tliéologiques et un autre lie, on rappela le premier à Pavie pour
y oc-
de lu fin dernière, 1775; un Discours pour cuper une chaire d'h sloire des lois et de la
montrer qu'il ne faut point dissimuler les diplomatie. Comme lui et ses collègues s'é-
maux de l'Eglise en écrivant son Histoire, taient déclarés partisans de la révolution de
1770 une éditiou de l'opuscule de Cadociiii,
; leur iiays, la cour de Vienne supprima l'u-
sur ce |ias-age de saint Augustin L'Eglise : niversité de Pavie, lorsqu'elle reprit le M la-
sera dans lu servilaile smis li'S princes sécu- nais eu 1799. Zola entra, en 1802, dans la
liirs [Voyez l'article Cadocini, 178tî). Une collège des Dalli, de la république italienne,
édition de la Défense de la foi de i\u-ée, de cl mourut à Cencejo, où il é'ait allé pendant
liull ; les Prolégomènes des Coiiunentaires 1( s vacances. On connaît encore de lui un
historiques du cluislianismr, avec un Supplé- pelit traité iniilulé : Du catéchiste qui n'est
,
ment, 1778 les Cc,::„anlaires mêmes, dont le
;
qu'un abrégé de l'ouvrage de Serrao sur la
troisième volume vit le jour en 178(>, cl va même matière. Ce fut un des hommes les
jusqu'à la Mil du second siècle. Dans le même plus zélés conlre ce qu'ilappelait l'hildehr-an-.
temps Zola lui nommé recienr du collège disme, sobriquet injurieux par lequel ces
germanique-hongrois, transféré, par Joseph, nouveaux théologiens désignaient les droits
de Kome à Pa\ie. En 1788, Il donna une Z)i,5- et prérogatives du saint-siege. Son livre
ier(anon anonyme sur l'autorité de saint Au-
De
Rébus chrislianis aule Cunstanlinnm, 3 vol
juslin dans les matières théologiques, surtout et ses Lrçons Ihrotogiques au séminaire
;
de
par rapport à la prédestination et à la grâce. lircseia, 2 vol., s^jiit à l'index par décret
La Dissertation et le Prologue furent mis à du
10 juillet 1797.

INDEX
LIBROIIUM PROIIIBITORUM
JUXTA EXEMPLAK KO .
v.n'J.M
JUSSU SANCTlSSnil DOMLM NOSTKI KDITLM ANNO MDCCCXXXV;
ACCESSERUNT SUIS LOCIS NO.VUNA EORL'M QLI ISQUE AD HANC DIEM DAMNATI FCERE.

IJENEDICTUS PAPA XIV. tegerrime (uendam, et castos mores a con-


AD PEiiPKTiuM uKi MKMniu A »i. tagioue caute servandos maxime pertinent.
Qute ad catholicjc religioms puritateni in- cum sempcr ab aposlolica iiac sancla sede
Dictionnaire des Hkrisies. Il «Jj,
, ,,

907 DICTIONNAIRE DES i'iERKSIES. 908

provide, sapren'erque constituta, et sanclis- tibus , inviolabililer et inconcasse t bser-


siiui' cuslodila sinl; lum illad in primis lau- vari prœcipiiiius, et mandamus sub p^-iis
dabili Romanorum ponlificum praedecesso- tam in rigulis Indicis quam in litteris, et
rum nosirorutii zelo, ac vigilantia provisutn conslitutionibus aposlolicis alias statutis et
et cautum fuit, ne ullutii propler pravos, pxprcsiis, quas tenore earumdem preesen-
exiliososquc libros, quibus fldes et pietas tiuîii con&rmamus et renovamus. Non ob-
labefactari plerumquesulent.Christi fl.Iclium stantibus aposlolicis generalibus, vel spe-
animabus prffjudicium, ac deiritnentum ir- cialibus lilleris conslitutionibus ac qui-
,

rogarelur. Quamobrem non soluni hujus- busvis statutis, decretis, usibus, stjlis, et
modi libros improbarc et proscribere con- consuetudinibus etiam immemorabilibus
sueverunt, sed ne vetitie quoqne eorum Icc- Cieterisque in contrarlum facientibus qui-
tionis oblivio ulla unquain subreperet, aut buscunque. Volumus autem, ut earumdem
ignoranlia obtenileretur, publicis tabulis praesenlium litlerarum transumptis seu ,

atqae calalogis eosdeiu perniciosos libros exemplis eliam iinpressis , manu alicujus
describi, et consignari voruerunt; quo sane noiarii publici subscriptis, et sigillo prœlati
6eret, ut, palam dcnuntiala, nique oculis alicujus in dignilate eeclesiastica conslituti
subjecla eorum pravitate, ab omnium niani- obsignatis eadem prorsiis Gdes habeatur,
bus facilius removerentur. Crcscente autem quce ipsis prœsentibus haberetur, si forent
in dies exitiosa ipsorura segete, et copii, re- exhibilœ vel oslensœ. Datum Romee apud
novari identidem, atque aiigeri oportuit in- Sanclam Mariam Majorem sub annulo Pis-
dices ipsos, quorum primum quidem pu- catoris die xxiii Decemb. mdcclvm, pontifl-
blica Écclesiee auctoritate a sapientissimis catus nostri anno xviii.
Tridentinœ synodi Patribus dijpositnm fel. Cajetanus Amalus.
rcc. Plus V^. IV prœdecessor no!-ter optimis
regulis communitum perfecit, atque aposlo- CATHOLICO LEGTORI
lica auctoritate vulgavit deinde vero dé-
:
FR. THOMAS ANTONINDS DEGOLA,
mens PP. V^III itidem prœdecessor noster
librorum numéro auctum, atque nonnuUis urdinis prcedicatorum , sac. congregationis
in aniedictas régulas observaiionibus illn- Indicis secretarius.
slratum nova luce donavit. Alexander deui- Dislractis Indicis librorum prohibitorum
que PP. Mi pariter praedecesscr noster di- postremœ edilionis anni 1819 exemplaribus,
versa a prioribus methodo o-.diiiatum, atque novam illius, niandante SS°" D. N. Grego-
in varias partes Irlbiitum hujusmodi indi- RIO XVI, accttriatori, quoad licuit, sedulitate
cem suo nomine cdi voluil, ac promulgari. ac stndio elabnrandam siiscpimus. Eo vrro
Etsi autem pro tcniporum conditione satis in id operœ laborisque ulacrius intenditnus
diligenter, atque utililer in iis conticiendis quo et exposrentiwnplurimorumvotis, et rei,
laburalum sit, diuturna tamen observatione, tum christianœ, tum civili his maxime tempo^
alque experimento compertum est, memo- ribii!! pertnrbatœ opporlunius c 'iisulerelur.
ratos Indices neque satis corrcctos, neque Integram igitur dum hic promimus librorum
snlls usui accommodatos proJiisse : qua- velilœ ad hanc usque diem lectionis seriem,
propter e publica utilitate fore visum est, methodo pariter ac ratione, quœ aplior atque
si novus Indes methodo apiiore digestus, expeditior videretur per quam addieti, eam
atque a mendis, erralisque pluribus, quae in potissimum consectandam prœ reliqids insti-
priores irrepserant, CQieudalus construere- tuimus, quim Indiiis anni 1758 veluti nor-
tur. Rem hanc omni procul dubio laboris mam, celebris olim doctrina et eruditione vir
etdiligentiœ plenam jam tum animo praî- Fr. Thomas Augustinus Ricchinius sacrm
conceperamns, cum certas régulas in exa- ejusdem Indicis congregationis a secretis ex~
mine et proîcriptione librorum servandas posuit his fere verbis :
tradidimus in cons ilulione nostra, quœ in- « In primis Indici universo cttm régulas
cipit Sollicita, ac provida, vu id. Jul., ;inno
: ipsius Indicis sacrosanclœ synodi Tridentinm
Incarnat, Dom. mdccliii, ponlificaïus nostri jussu éditas, tum easdem in régulas observa-
anno xiii data. Hujusmodi sub.nde ncgo- liones, quœ démentis VIII et Alexandri VII
tium mature jam discussum Yen. Fratribus auctoritate conferlœ sunl. prœmisimus, unu
nostris S. H. E. cardinalibus congregalioni cum ejusdem démentis VII] instructione.
Indicis librorum probibitorum praiposiiis Quibus quidem rébus omnibus cum majorem
dirigendum, promovendumque commisimus, e! iucem, et cnn afferat sapientissimt pontifi-
qui pro injuncli sibi muneris ralione, zelo cis Benedicti XIV constilulio incipiens : Sol-
ac solertia.adhibitis etiam in consultationem licita ac provid.i, earn idcirco adjungrndam
et opus dociis, ac diligentibus viris, omnia putavimus. Subjecimus deinde décréta quœ-
pro votis sedulo accurateque perfecerunt. dam (jeneralia,, quo et brevitati Indicis con^
Absolulum ilaque juxla menlem nosiram suleremas, et dubitationem omnem tolleremus,
laudatum Indicem, cl ab iisdcm cardinalibus SI qua de certis quibusdnm libris suboriri

revisum , atque recognilum «ypis came- Dosset, qui in Indice nominatim descripti non
rœ nostrse aposlolicae cdi voluimus, ipsum- essenl.
que prœsenlibns litltiis nostris tanquam Auclores autem ipsos, quorum nomina, ac
expresse insertnm habenlcs , auctoritate cuynomina, magna adltihita diligentia Ger-
apustolica tenore prœsenlium approbanius nianœ leclioni restituimus, in alphabeticum
et coiiQrmamus . alque ab o.nnibus et sin- ordinem redegimus, majoremque in iis u/Je-
gulis oersonis. ubicumque iocorum existen- rendisrntionem liabuimus cognominum, quam
»09 LNDEX LIBRORUM PROHIGITORUM
^^
nominum, quod hœc minus nota esse vi-
illis tione AlexandriVII, quœ incipit : Speculato-
deantur. Cognominum tamen loco habuimus
Y(ii,stutuHur: sed quod ii etiam fere omnes
cjtioqtie simulala cognomina, i/itihus
pseudo- libri hujusmodi pœna proscribuntur
nymi delltescwU tum aliquando palriam, ,qui v«st
,
prœdictam Alexandri VII constilutionemedi-
aut etinm sanclos ipsos. quos sibi nonnulli
tam die 5 mnrtii anni ICCi-, braibus, aut
tavqiuim cognomina assumunl. bullis pontificiis prohibili indicantur,
Thèses alque dispulntiones non discipulo- ut ex
tpsis breribus inlelligi polest
rum, sed m'K/i.itrorum, aui prœsidentium no- , ad quœ lectu-
res remitlimus. »
mine, qui ptrr unique (arum uucCores esse so- Monendiim denique catholicum lectorem
ient, disposuimus, nisi forte quis, vel suum
ducimus omnibus Indicis anni mdcclvui prœ-
unice, non magistri nomen uttulerit, vel ipse missis additum hic, ad calcem scilicet regu-
qiiidem earumdem Ihesium verissimus auctor larum et decretorum fuisse 1° Mandatum •

habitus sit. S. S. Leonis XI/, quod simul cum décréta


Lihri a duobus auctoribus conscripti ejus
quorumdam librorum suh die '6
pruhibilionis
aurtoris cognomina referunlur, qui primus Maria 182) editumfuit; 2° Monitum S. con-
ordine reperitur. Qui vero libri a pluribus gregationis additum décréta Fer. m, i Martii
compositi sunt, jam non auctorum cognomi- un. 1828,
nibus, sed ipsis suis titulis dcsignantur. CiPtera quœ in hac novissima editione,
Eadem rntione anomjmos libros, alphabeli ut
omnium commodo, et utilitati serviremus,
ordine retento recensuimus ; quos inter si
,
prœstanda curavimus usu quodam animad-
,
guis libros aliquos annumeralos deprehendat,
vertenda, ac judicanda lectori relinquimus.
gui certos auctorcs liabent; nec unquam ano-
nymi edili sunt, id et in prœcedentibus In~
dicibus et in hoc nostro non sine causa
,
REGDLiE INDICIS
factum esse intelligat. SiCROSANCT^ SÏNODI TBIDENTIN Jî JUSSC EUITiE.
Titulos veto librorum, quos pariler emen-
dandos suscepimus, eadem orthographia des-
Régula I. — Lihri omnes quos ante an-
num MDxr aut summi ponlifices, aui concilia
criptos atluiimus, quum nue tore s ip si ad hi-
œrumenica damnarunt, et in hoc Indice non
buerunt. Et aliquibus quidem libris locum suni, eodem modo damnati esse censeantur,
et tempits edilionis addidimiis tum
lectorum sicnt olim damnati fuerunt.
commodo ne scilicet itlos cum aliis ejusdem Rhglla —
,
II. Haeresiarrharum libri, tan»
liluli atque argumenti cunfunderent, tum nd
eoruin qui post prœdictum annum
commonstrandum edUiones illas, non reli- hiereses
invenerunt, vel suscilarunt, quam qui liare-
guas, quœ diversœ sunt, aut emendatœ, esse ticorum capila, aut duces sunt, vel fuerunt
proscriplas. Cwterorum vero librorum, n lo- quaies snnt Lutherus, Zwinglius, Calvinus,'
cum, ubi impressi sunt, otiiisimus, id propter- Balthasar Paciniontanns
ta faciendum existimavimus Schwenckfeldius)
,

ut intelligeret , et lus similes, cujuscunque nominis,


guisque omnes tiluli,
e irumUbrorum editiones, quo- aut argumenti existant, omnino proliibentur.
cunque tandem loco factœ sint , prohibitas Aliorum aulem hoeretirorum libri, qui de
tsse : id enim caulum decretis sncrœ congre- religione quidem ex professo tractant, om-
gationis. Quamobrem perraro etiam unius
nino damnanlur.
ejusdemque libri diiersas, quœ aliquando fieri Qui vero de religione non tractant, a theo-
soient, indicdiimus veisiones. Cum ex in-
logis catholicis, jussu episcoporum et
ttruclione démentis YtU, lit. de Prohibit. inqui-
silornm examinati et approbati, permitlun-
librorum, § fi, appareat perniciosos, ac malos (ur.
libros, qui cerla uliqua lingua editi, ac
deinde Libri eti;im catholice conscripti, tam ab
prohibai sunt, prohibitos censeri debere, in illis qui postea in h.-eresim lapsi sunt, quam
guodcunque idioma postca transfirantnr. ab illis qui post lapsura ad Ecclesiœ gre-
Diem. mensem et annum prohibitionis, sin- miura redicre, approbati a Ficultate theolo-
gulis fere libris, qui posl annum 1596 pro- gica alicujus umversitatis catholicaj, vel
scrira' sunt udjunximus. Descriptos vero ab
, inquisiiione generali, permitli polerunt.
anle prœdictum annum in Indice PU IV,
guem Tridcntinum vacant, et in Indice dé-
Régula III. —
Versiones scriplorum etiam
ccclesiasticorum, qu.-c hactenus edilœ sunt
mentis VIII, qui Tridentini Appendix vo- a
damnatis auctoribus, modo nihil contra sa-
cari solet liisce nùlis
, distinximus : Ind, nam doctrinam rontineant, pcrmittuntur.
Trid., App. Iiul. iiid.
Librorum aulem Veleris Teslamenli \er-
Quibus autem libris, eo quod utililalem siones, viris tantum doclis et piis, judicio
aliqunm prw se ferre videantur, uddilum est rpiscopi. concedi poleruul; modo hujusmodi
donec corrigaiitur, seudonec expurgenlur : vcrslonibns, tanquam elucidationibus Vul-
eam correct/ oncin n nemine privato judicio, palas edilionis, ad iulelligendam sacram Scri-
atque auctoritate fieri posse, sed rem totam ad pluram , non aulem lanquam sacro texlu
saciam Indicis congregationem esse deferen- ulanlur.
dam monemus. Versiones vero Novi Tes »amenli ab aucto-
Jam vero reticendum non putamus, quod ribus primsB classis bujus Indicis faclœ, ne-
non ii duntaxat libri excommunicatio'nis re- mini concedantur, quia ulililalis parum, pe-
servatœ puma sunt prose ipii, qui ab hœreticis riculi vero plurimum lectoribus ex earum
compositi de religione calholica ex professa lei lione manaro solel.
ugunt,hœresesque docent,quod litleris aposto- quœ vero annolaliones
Si cum hujusmodi,
licis die eœnœ Domini legi sol i lis, et constilu- quœ periiiitlunlur, versionibus, vel cum Vul-
,

911 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 912

gala editione circumferuntiir,e\piinftis locis qui bujusmodi librornm leclinne facile cor-
guspeclis a Facullate llipologica aliiujiis rumpi snleni, ratio habomla si!, oiiinino pro-
Uiiiversilaiis calliolira', aul inquisiiioiic ge- hibiMitiir; et qui eos babuerint, scvere ab
nerali, peniiilli eisdem poleruiil quibus et episco()is pun aiilur.
veisiunes. Anliqiii veioal) cibniris conscripti, prn-
Quibus condilinnibus tolum volumen Bi- pl'r sermoiiis eleganliam, et proprietatem,
blioium q'io vulgo Biblia Aatabli diclur,
,
I permiUuntur nulla tamen ratione pueris
:

aut partes cjus, cuucedi viiis piis et doclis prndegendi crunt.


poiorunt. l'iEorLA \'III. —
Libri quorum piincipale
Ex Bibliis vero Isidori Clarii 6ri\iaiii pro- argunieiiluin biinnni est, in qmbiis tanien
logus et p olegoinena praecidanlur; ejus vero ohiler aliqua inserla sunt quœ ad ha'rosim,
textuiii, neuio lexluui Vuigalae edilioiiis esse seu impiehilern, diviiialionem, seu supersti-
exislimct. tionem speclant, a catholuis Iheidogis, in-
Reglla IV. — Ciitn experimonlo manifes- quisilionis generalis auclorilate, expurgati,
tum sil, si sacra Biblia vulgari lingua pas- concedi pussunl.
siui s ne dis( rimine permillarliir, plus iiide, Idem judicium sit de prologis, summariis,
ob ho iiinuin teuieriialem, deirimenli quim seu annolalionibus, quœ a damnalis auclorl-
ulilitalis oriri; liac iii parle judicio episcopi, bus, libris non damnatis appos'tse sunl; sed
aul inquisiloris slelur, ni cum coiisilio pa- po>.tbac noniiisi emendali excudanlur.
roclii, >el cotilessarii Bibliorum, a calliolcis Reglla IX. —
Libri omncs et scripta
,

auiloribns versorum , Icclioncm in xulgari geomanliœ, hydromantiic, œromanliœ, pyro-


lingua eis conciilere possiut,quos intellexe- manlite, onomantia;, chiroiiiantiae, necro—
rini ex hujusinodi leclione non damnum, sed maiitiîB, sive in quibus coiilinenlur sorlile-
Cdei, atque pielaiis aug iieniuin capere pos- gia, vcneRcia, auguria, auspicla, incaiitalio-
sc; quaiii fiicultalem in scriplis habeant. nes arlis magicœ, prorsus rejiciunlur.
Qui aulem absque lati faciillaie ea légère, Episcopi vero diligcnler provideanl ne
,

seu h;ibere prœ.'tumpseril, nisi prius Bibliis aslroiogiic judiciariœ libri Iraclatus, indices
ordinario reddilis, pcccaloruui aOsolulioueni li'g intiir, vel habeanlur, qui de futuris con-

percipere non possil. tiiigenlibus, successibus, lorluitisve casibus,


Biblio|iola; veio qui prœiliclam ficultateni aul lis aclionibus, quœ ab hunian.t vohinliite
non habenti Biblia idioniale vulgari con- pendenl, cerlo aiiquid evenlurum affiruiare
scripla vendiderinl, vel alio qnoiis modo audent.
C'URessorinl, librorum preliurn, in usus pios Permiltuntur aulem judicia.et naturales
ab episcopo convcrienduin, amillanl; aiiis- ohservationes, quœ navigalionis, agricullu-
que pœnis pro delicli qualitate, ejusdem epi- rœ, sive medicœ artis juvandae gralia, con-
scopi arbitrio, subjaceanl. scripta sunt.
Regulares vero, iionnisi faculla'e a prœla- Régula X. —
In librorum, aliarumve scri-
lis suis habita, ea légère, aut eniere pussiiil. plurarum iinpressione serve! iir, quod in con-
Régula V. — Libri illi,qui hierelicoruui cilio Laleranensi sub Leone X, sess. 10, sta-
auciorum opéra inlerdum prodeunl, in qui- lulum e>t.
bus nu la, aul p:iuca de suo apponnnl, sid Quare si in aima urbeRoma liber aiiquid sif
.ilioruin diel.i colligunl, cnjusinodi sunt imprimendus, per vicarium summi ponlifi-
lexicn, concordanlia!, apophlbegmala, simi- cis, et sacri pal.ilii magistrum, vel personas
liludines, indices, et liujnsmodi, si qua» ba- a sanclissimo domino noslro deputandas
hranl admixla, quœ expurgalioiie iiidigeant, prius examinetur.
illis episcopi et inquisiloris, una runi theo- In aiiis vero locis ad episcopum, vel alium
logoruiii culbolicorum consilio sublalis, aut habenlein scienliamlibri, vel scriplurœ im-
emenda i-, prriiiillnilur. priinendœ,ab eodem episcopo depulaiidum,
Regila VI. —
Libri vulgari idioriiale de ac inquisilorem hsereticœ praviiaiis ijus ci-
conlro\ersiis int('r callndicos et bœrelicos vitalis, vel di(pcesis, in qua impressio fiet,
nostci leinpnris disserc nies, non passini per- ejus approba io, et examen perlini'at, et per
liillanlur, scd idoni de iiS servitur, quod de eorum manum, propiia subscriplione, gratis,
BiLliis vulgari lin ua scriplis slaliiiuin est. et sine dilalione imponendam, sub pœnis et
Qui \eui de ralione bcne \ ivfiidi, conieni- censuris in codein decrelo conlenlis, appro-
plandi, coniilendi, ac siniilibus argumentis belur; bac lege, et condiiione addita, ut
Tul^ari scrnio e cons( ri|ili suul, si sauain exeinplom libii imprimendi aulhenllcuiii, et
docirinam conlim'anl, non est cur probi- manu auclo;is subscriptum apud examina-
beaiilur; sicul ncc seruioiies popularos vul- torem remaneat.
gari lingua baliili. Eos vero qui libellos manu'îcriptos vul-
Quod si haclenus, in aliquo regno, vel gant, nisi aille examinati probatique fue-
provincia, alinui libri >unl probibiii, <]uod rint, iisdem pœnis subjici debere judicarunt
Diiniiulla conlineanl (luœ sini- deifcUi ab Paires de ut.iti, (juibus impressorcs et qui
;

omnibus legi non expédiai; si eorum auoto- eos habiierint el legerint, nisi auctores pro-
res catbolici sunl, poslqu.un eine dati fue- diderinl, pro auclnribus habeanlur.
rini, permilli ab episcopo et iiuiuisilore po- Ipsa vero bujusmodi librorum probalio in
te nnil. scriplis delur, et in fronle libri, vel scripli,
Reglla VII. — Libri qui res lascivas, seu Vel impressi, aulbentice apparent; probaiio-
obscenas ex professo tract.iul, narrant aut que et examen, ac cœlera gratis fiant.
Uocenl, cum non soluui fidei, sed et morum, Prœlerea in singulis civitalibus ac diœce
913 INDEX LIBRORUM PROIIIBITORUM. 914
sibus, oonius, vol loci, iihi ars improssoria probibKa Irgrrit,
sive habuerit, slalitu in
exerceliir, ri bibliolliecip libroniin vcn;iliiim excoiiHiiunic-lioiiis senlenliaui incurral.
sœpius viMk-ntdr a personis ail id dopulandis Qui vc'o libros alio nomine inlerdictos lè-
ab cpisropo, sive ejus vicario, nique eliatn vent aut habucril, prater peccali morlalis
ab iiiquisilore hjBrolirae praviiatis, ut mhil reatum, qiio afficilur, judicio episcoporum
eorum qua; prohibenlur, aut imprimatur, severe punialur.
au( vcndalur, aul habeatur.
Omnes vrro librarii et quicunqiie libro- OBSERVATIONES
rurii vendilorrs haleanl in suis
bbliolhecis
indicem librorum venalium, quos habent, AD REGCLAM QUARTAM ET NONAM CLEMENTI»
cum .'•ubscriplione diclarum personarum ;
PAP.K VIII JUSSU FACTB.
nec alios libros habe.inl, aut vfnilant, aut CIRCV QUARTAM REGULAM.
quacunque rationc Iradaut, sine licentia eo- Animadvertendiim
^n,.,.uuv., ,enaum est sunra^rrintnm
esi circa suprascriptam
rumdem depu.alorum, sub pœna
.hro, um, el alus arbXrio episcoporum,
vcl
amissinnis q„arta,n rcgnUnn IndU fd
1 V nullnn ver hmichnvre'Lne' VtJi
ZpuZnZ
jnqu.sitorujn imponondis ; emptores voro
, nem <l. nol trî^u' Pf^Zlpà '^^
ronceilenili Ucenliam ememli, leqendi,
A,,,, I cV oi- i-u ma ri--
7"''"^ '"- ;''""'' ^' y"
^"'^"'•' ""»"« i^»
qui
qudm (iviiauii.
n- 'S;i:!rf leiieantur lis-
u;,'?,"'iiiiltoduraiil.
c'.:;: L,:.
tenus maivatu, et unt sanclœ nomnn(p pt ,i,i{

Ion./,"';!""
''*'P"'",''J'* renuntiare; vel si versaUs ing.i^àioni. smI Ziu^^
tus sit, mi nistri publici cjus loci pra>diclis vel retinendi Bihiin vulaa'ia
person.s. s,gn,ficent. ibros esso adductos.
aut nbJonrr^
Scripturœ, tam N<nn uam vè^s TeTlanemi
anus m cnitalem iiilroduxil, aliciii Icf^cn- j j ""
dum Irailcre, vel aliqua ralione alienare,
aut ADDITln.
commodare, iiisi oslenso prius libro, et ha- Quod si hujusmodi Bibliorum versiones
bita liieiilia a pcr^onis deputaiidis, vulgari lingua foerinl ab aposloli a sodé
au! nisi ap-
notorie conslcl, librum jum esse omnibus probalaî, aut oditcB cum annolalionibis
de-
permissuni. suniplis ex sanctis Eccli-siœ Palribus,
vol ex
Idem quoquo sorvelur ab ba^redibus, et ilociis, calholi.isque vins,
conceduniur.
exsccutorihus iiltimarum vulunlatum, ul li- Decr. sac. congregaiionis Ind. 13 Junii
1757.
bres a defunclo reliclos, sive eorum'
indi-
cé:)), illis personis dcputandis CIRCA NONAM REGULAM.
afferant, et ah
IIS licentiam oblineanl,
priiisquani eis nlan- Circa re/pilan nonam ejiisdem Indirix ab
lur, ;iut in alias personas ejnscopis, et inf/iiisiln-Hins Chiisli
quacunque ratione fidiles se-
cos transferanl. dulo admonendi sunt. quod in legentes, aut
In bis aulein omnibus, et singulis
pœna
reCinentes contra reijul m
liane lihros Itnjui-,
statualur, vcl amissionis librorum, vd nivdi astrologiw jadiciariœ, divinalionum
alia, et
arbitrio corumdein rpiscrporu:n , snrtilerjiormn, rerumque aliarum in eudsm
vel inqui-^ ré-
sitorum, pro qualitate contumaciœ, gula expressarum, procedi potest, non modo
vel de-
Iicli. per tpsos epi'icopos et ordinariof, sed elimn
Cirra vero libros quos Patres per inquisitores locorxim, ex Coustit.
depulaii rcc. fel.
auî exan)inarunt, aut cxpuri^andos Iradi Sixli papœ quinii contra exerccnles ustrolo-
o-
runt, aut certis condiiionibus, ut rur-us ytœjwhcinriœ ariem, et alia quœcunque diri-
ex-
cuderenlur, concesserunt.quidquid illos nationwn gênera, itiirosque de eis teqrntcs, „c
sla-
luisse consliterit, tam tenentfs, promultjnta, subDnt. Bomw apud
bibliopolas quamcœleri
observent. Sanctuin^ J'elrum, anno incamut. JJomini
Uberum tamen episcopis aut inquisi-
sit MDLXXXV nonis Jannarii, pontilicntus siii
toribus geiieralibus, secundum lacullalem anno prtmo.
quam habent, eos etiam libros, .jui bis re- DC TIlAUmn ET ALIIS LIBRIS nEBR.tOIUU.
gulis pcriiiilli videnlur, prohiberc, si
hoc in Qiiamvis in Indice prœdicti PU
suis regnis, aut prou.iciis, vcl prpoe
diœcesibus quarti Thalinud Ilehrœorum, ejuu/ne
cxpedirc judicavcriiit. ijlussœ
annotationef, intrrpreiationes et expofiiiune's
Cœtcruiii noinina cum librorum qui
a Pa omnis prohibeantnr; sed
"".•'" %"',""""'''"'
tribus d..pulalis purgali .unt '^C quod,
q"od, si uhs/ue
uhsp.e no-
no~
tum r ..„rn
quitus
qui'jiis
rumdem
ilii
illi bancVrc^nciam
banc, rovinciam dederunt, co
i delZr'^ '1'"!,^ "'^^"'"' :,^'/'"« i'<juri,s, cC,ulun,niis
ai religtonem ChnsOanam ntiquando
prodiii-
defiulalorum s.'creiarius nniario srnt, lolcrarentur
sarraî uiiiver.salis inquisil.onis Romnnœ : quia tamen snnctissimus
de- domtnus nosler dominus Clemens papa Ylll
scripia, santtissimi domiiii iio>tri
jussu Ira- persuam constitulionem contra impin scripta
d.it.
et libros fleljrœorum sub Dut.
Ad exiremuw vero omnibus fidelibus prœ
Komœ apud
cipilur, ne quis audoal contra
S nctutn Petrum anno incarnai.
"î'"'""'"- Dnmini
'»""">»
b.irumrôffn Afn\'r', pndiekat.
'^"^^^''^ ,,""i?
larum pra^scriplum, aut Martii, pontifiratus siii
,u us I c s nn m'
bilionem, libros alunu, " /" ''"'"''" '""' '^'"'"''«''. «''/»'' damna-
'iore h^l oiô"
Quod si qnis lil.r .s h J ^ .Cru "
' '"7" "'' '"' P^opt^rea uila-
vel on V\ ''"^'T ",7'
jusvis auoloris scripta Vl ha rês ''" (o>^<'itionil,Hs perr.il-
vli^h m '/
/" V^'
lalsi dogmatis suspic
i cionem
one, uamuata,
a mat,' atquc
a.m.>
"'''
? '.'''^'•"«" '
presse statua et vult ut liujusmodi
''''' -^pecialiter
impii thaï*
et rx^
9!î; DICTIONNAIRE DES HERESIES. 916
mudici, cabalistici, aliiqiu nefarii Hebrœo- natœ leclionis sint, cognoscere (quodlndice^
ritm libri omnino damnati, et prvhibiti ma- et regiilis confectis per Patres a generali
neant et censeanlur ; alque super eis, et aliis Tridenlina synodo delectos, preecipue sanci-
Ubris hujusmodi prœdicla constitutio perpé- tura est), nisi illud eliarn caveatur ne vel
tua et inviolabililer observetur. iidem denuo pullulent libri, vel sirailes alii
DE LIBRO UAGAZOR.
emergant et propagenlur, qui incaulas Gde-
lium mentes occullo veneno inFicientes, justa,
Ad hœc sciant episcopi. ordinarii et inqui- ac mérita, damnatione digni judicentur.
sitores locorumjibrttm Magazor Hebrœorum; Ut igitur quicunque postliac, seu veteres,
qui continet pariein ofpciorum et cœremonia- seu novi libri eilenlur, quam maxime puri,
rum ifisorum, et Sijnugogw, Liisitanica, His-
et tam in iis, quœ ad fidem, quam quae ad
panica, Gallica, Gennanica, Ilalica, nul qita-
mores peitinent, incontaminati existant;
vis alla vulgari lingua prœterqunm Hebrœa,
quid circa nialorum librorum interdictionem,
tditum, jamdiu ex speciali décréta rcitionabi-
ad eos penilus abolendos, tam ab episcopis
liter prohibilum esse. Idcirco provideatit, il-
et inquisitoribus quam a cseleris, quoru .1
lum nullalenus permitli, otit tolerari debere, ad il in Ecclesia Dei studium valere, et au-
nisi Hebraica lingua prœdicta.
ctoritas potest; (prœler ea, quse Tridentino-
rum Patrum re^îulis supradictis décréta sunt)
OBSERVATIONES publica uli!itas exigat, capitibus infua posi-
D BKGULIU DECIMAM aLEXANDRI PAPiE VII tis, diligentius sancitur, iisdemque slaluitur,
posterum, tum ab iisdem
lUSSU ADDlTiE. qu% omnino in
episcopis et inquisitoribus, aliisque, ut prœ-
Obtervandum e-^t circa regulam decimam, fertur, in malorum librorum interdiclione,
quod degenles in stalusedi apa>tolicœ médiate, et abolitione, tum a correctoribus in libro-
vel immédiate subjecta non pussunt iransinil-
rum, ac cœlerorum qiiorumcunque scripto-
tere libros a se compositas, alibi imprimen-
rum correctione, atque emendalione, tum a
dos, sine exprcssa approbaiiane, et in scriplis
typographis in ipsorum librorum iuipres-
eminenli:<si!iiif ac revrrendissimi D. cardina-
sioiie (pœna pro arbilrio episcopi et iuquisi-
lis sanctissimi damini nosiri vicarii et ma(jis-
toris adversus eosdem typographos consti-
tri sacri palatii, si in Urbe; .-i vero extra
tuta] inviolate sunt observanda.
Vrbem existani, sine ordinarii laci illiut,
«lee ab his deputatarum facultate, et licentia De Prahibitione librorum.
operi iiifigenda.
Qui vero super imprefsianem lihroru n, or-
§ 1. — Lurent
episcopi et inquisitores, ut
slatim atque hic Inde\ fuerit publicatus,
dinariam, aut delegatam aucloritatem exer- eorum jurisiliclionesul)jecliadipsosdescri|jta
cent, dent operam, ne ad examen librarum
singillatim defer.mt nomina librorum om-
hujusmodi, personis affectai auclorum quo-
nium, et singulorum, quos apud se in eodem
modolibet addiclas , prœsertim vero prapin-
indice prohibilos quisque reperiet
quitate illos, aut alia,qunntumvis a longe pe-
AI hujusmodi vero libros sic significandos,
tita ea sit ivcri et sinceri judicii corrtiptiice)
infra certum teinpus ab episcopo vel inqui~
necessitudine contingentes admitlant : super
silore prœscribcndum, omncs cujuscunque
omnia autem ab oLlatis sibi in hanc operam grailus et conditionis essiitt'rint, sub gravi
per eosdem uuctores censaribus caveant; sed pœna, eorum arhitralu indigenda.teneanlur.
lis demum utanlur, quos doctrina, murum-
Homse vero ha-c omnia, certo a se, propo-
que intigrilate probatos, ab omni suspiciane silis ediclis,praescribendo lempore, praestari
gratiœ iutnctos, ac, si fier i putest, auctoribus curabit sacri palatii magister.
ipsis ignotas, et iitiius boni publici, Deique
gtoriœ siudiosos cagnoverint. Qua vero ad
;;II. —
Si qui erunl qui librum unnm, aut
plures ex prohibilis, qui ad prœscriptum re-
auctores regulares, cujuscunque ordinis, et
guiarum permitli possunl. certa aliqua ex
inslituti sint, illud prœtcrea observandum, tit
causa polestatem sibi retinendi, aut legendi
ne earuin scripta, vd opéra aliis ejusdem in-
fieri ante expurgationem desiderent, conce-i
stituliregularibusexatninandacommittantur,
dendœ facullutis extra Drbem jus erit pênes
sed alterius ordmis, et instiluti viri pii, docti-
episcopum aut inquisilorem Romœ, pênes
;
que, et a parlium studio, alque ab amoris et
magisirum sacri pilalii.
odii stimulis prorsii< remoti eligantur : per manu
Qui quidem gratis eam, et scripto
hac iiutem non totlitur, quin intra eorumdem
sua subsignalo tribuent, de triennio in trien-
regularium ordinem, per religiosos ejusdem nium renovandain; ea in primis adhibita
ordini$, superiurum suorum jussu, prœfati
consideratione, ut nonnisi viris dignis, ac
libri examinari debeant.
pielale, et doctrina conspicuis, cum deleclu,
ejusinodi licenliam largianlur; iis autem in
Ii>STRUCTIO primis, quorum sludia ulilitali publies, et
rtO us, QUI LIBRIS TL'M PROHIBENDIS, TCM EXPURGANDIS, sanclœ ratholice Ecclesiœ usui esse, com-
TDM ETIAM lUPRISlENlllS, DILIGENTEU, AC FIDELEM, pertum habuerint.
UT PAB EST, OPERAM SCNT DATURl. Qui inter legendum, quœcunque repererint
aiiTmadversione digna, nolalis capitibus et
CLEMENTIS VllI foiiis, significare episcopo vel inquisitori
ADCTORITATE REGDLIS INDICIS ADJECTA. tcneantur.
conservalionem non § III.— Illud eliam catholicae
fidei conser-
Ad Fidei catholicœ
satis est, quinam ex lam edilis libris dam- vandae nécessitas extra Italiani, maxime cum
INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. 9iS

ab episcopis lum
a publicis
et inquisitoribus, Quae autem correctione atque expurgations
universilalibus, omni doctrincp lar.de (loren- indigent, fere haec sniit quœ S' quuntur.
tibtis postulat, ut eorum libroruin indicem Pro|!o«itionos ha^rcticae, erronpae, haeresini
confici et publicari curent, qui pcr eorum sapientes, srandalosa», piaruin aurinmoCfen-
régna alque provincias, hirrolica labe in- sivœ, temcrariœ, schismaticœ, sediliosae et
fect! , ac bonis nioribus conirarii vagantur, blasphem;e.
sive illi propria nationis, sive aliéna lingua, Quîe contra sacramentornm rUns el cœre-
conscripti fiierint. monias, contraque recoptum usum et con-
Utque ab eorum lectione, seu retentione, suetudincni sanclœ Romance Ecclesiœ novi-
rcrtispœnis, ab eisdeni episcopis et inquisi- tatem aliquam inducunt.
toribus propositis, eorumdeni regnorum, ac Profanœ etiam novitates vocum ab haere-
provinciarum homincs arceaiit. ticis excogitalae, el ad l'allendum inlroduct».

Ad quod exsequeniium apostolicœ sedis Verba dubia et amhigua, quœ legen;ium


nunlii et legati extra Italiam cosdem epi-
, animos a recto, calholicoquo sensu ad nefa-
Bcopos, inquisitores el univcrsitates seduio rias opiniones adducere possunt.
excitare debebunt. Verba facrœ Scriplurje non fidelitcr pro-
§ IV.

lidem apostolici extra Italiam nun- lata, e pravis hœreticorum versionibus
vel
lii, sive legati, nec non in Italia episcopi et deprompta ; nisi forte afferrentur ad eosdem
inquisitores, eam curam suscipient, ut sin- haercticos impugnandos, et propriis tells ju-
gulis annis catalogum diligcnter collectum gulandos et convincendos.
librorum in suis partibus iinprcssorum. qui Expungi etiam oportet verba Scriplurœ
aut prohibiti sint aut expurgalioiie indi-
,
qurecunque ad profanum usum impie
sacrfc,
geant, ad sanctam scdem apostolicam, vel accommodanlur tum quœ ad sensum detor-
:

coiigregationem Indicis ab illa depulatam quenlur abborrcnlem a catholicorum Pa-


Iransmittanl. trum alque doctorum unanimi sententia.
S V. —Episcopi el inquisitores, seu ab Itemque epilheta hoiiorifica et omuia in
iisdem subdelegali et deputati, tam in Itaiia laudem hœreticorum dicta dtleantur.
quam extra, pênes se habeant singularum Ad hœc rejiciuntur omnia quœ supersti-
nationum indices; ut librorum, qui apud tiones, sortilegia ac divinationes sapiunt.
illas damnati ac probibiti sunt, cognitionem Item quaecunque fato, aut faliacibus si-
habenlcs facilius prospiccre possint
,
an , gnis, aut cthnicc-c fortunœ, humani arbitrii
eliam a suœ jurisdictionis terris eosilcm re- libcrtatcm subjiciunt, obliterenlur.
cognitos arcere vel lelinere dcboant. Ea quoque aboleanlur, quœ paganismum
§ VI. —
In universum autem de malis et redolenl.
pernicjosis libris id dedaratur atque slatui- Item quœ famœ proximorum, et prœser-
tur, ul qui certa alicjua lingua initie edili et tim ccclesiasticorum el principum delra-
dcinde prohibiti, ac damnati a sede aposto- hunl; bonisque moribus el Christian» disci-
lica sunt; iidem f|uoque in quamcunqiie plina sunt contraria, expuniianlur.
postea vertantur liuguam, censeantur ab Expungendœ sunt etiam propositiones quœ
eadrm sede, ubique gentium, sub eisdcm rontra libcrtatem, immunitatem et jurisdic-
pœnis interdicti et damnati. tionem ecclesiasticam.
Item quœ ex gtiitiaum placitis, moribus,
exemplis tyrannicam politiam fovenl et ,
De Correctione librorum.
quam faiso vocant ralionem status, ab evau-
§ I. — Habeant episcopi el inquisitoros gelica, el Chrisliana lege abhorreulem indu-
conjunclim i'acultatcm quoscunque libres cunt, deleantur.
juxla j)rœscriplum hujus Indicis expurgaiidi, Explodanlur exempla quœ ecclesiaslicos
ctiam in locis exemptis, et nuljius ubi vcro : ritus, religiosorum ordines, stalum, dignila-
nulli sunt inquisitores, episcopi soli. tem ac personas lœdunt et violant.
Libiorum vero expurgatio nonnisi viris FacetisB eliam, aul dicleria, in perniciem,
erudilione et pietate insignibus coinmittatur, aut prœjuilicium famœ , et exi&limaliuuii
iique sint très; nisi forte, considerato génère aliorum jaclata, repudientur.
libri, aul erudilione eorum, qui ad id deli- Denique lasciva qua' bonus mores corrum-
gentur, jilures vel pauciores judicentur ex- pere possunt, deleantur.
pedire. Et si quœ obscenœ imagines, prœdictii
Ubi emcndalio confecta erit, notalis capi- libris expurgandis impressœ, aul depictas
tibus, paragraphis et foliis, manu illius, vel exslent eliam in lilteiis grandiusculis, qua»
,

illorum, qui expurgaverint, subscrijila, rcd- iiiitiolibrorum, velcapiluuiimprlmi morisest;


datur eisdem episcopis et inciuisitorihus, ut hujus generis omnia peiiilus obliterenlur.
prœfertur; qui si emendalioiiem approbave- ji
III. —
In libris autem caltiolicorum re-
rinl, tune liber permiltatur. centiorum, ()ui poslannutnChristianœsiiluiii
S II- —
Qui negotium susceperit corrigendi MDXV conscripti sunt, si id quod corrigi'n-
atquo cxpurgandi, ciicumspicere omnia et duin occuriit, paucis demptis aut additis,
attente nolare débet, non solum i\uce in cursu emcndari pusse videalur, id correclorcs fa-
operis manifeste se olîerunt, sed si qua; in cicndum curent, sin minus omniiio auferalur.
Hcholiis, in summariis, in m irgiuibus, in in- § IV. —
In libris aulem callioiicorum vete-
dicibus librorum, in pr;elatioiiibus aut epi- , rum nihil mutarc fas sit, nisi ubi, aut fraude
stolis didiçatoriis, tanquam in insidiis.deli- liœreticoruin, aut typograobi incuria mani-
tescunt, feslus errer irrepserit.
'
**9
DICTIO.XNAIRE DES HERESIES.
q^q
Si quiJ antem majoris moraenti et animad- suo munere gessisse, neque ab exemplari
in
ye-sioiip dignam occiirreril, liceat in novis
manuscriplo vel minimum discessisse.
ecIilHinibus, vel ad margines. vel
adiiotare; ea in primis arihibi(a
in 'choljis V. —
Curent episcopi el ini|uisilnres
>!
,

an ex doclnna, locisque
dili-'pntia, quorum muneris erit faculialem liliros im-
cnlhilis, rjiisdem piimendi conccdere, ul eis examinandis
aiK-|..ns senlcntia difficilior illustrari- ac
spei laU-e pi.lalis et doclrin.-p viros
mens ejus pl.inius explicari possit. adhib.anl
de quorum fi.le et in'eu'rilaie silii
§ V. —
Poslqii;im (ode\ expurçatorins queanl, nihil eos gralim daluros, nihil
pollireri
confeclus eri(, ac mandaio episcopi ei odio
in(|ui- sed omni hnmano affeclu
silons impressMS, qui libros poslhahilo Dei
expurgandos (lunlaxat gloriam speclaluros el
,

hahpbunt, polerunt de eorum.lem llcenlia fidelis po-


puli ntililalem.
)uxla formam in codice Iraditam,
eos corri- T#lium aulem virorum approbatio,
gere ac pargare. una
cum hcenlia episcopi el inquisiloris
, aiile
De Impressione libroriim. initiiim operis Imprimaliir.

5 '• — NuIIus liber in poslerum exciidalur § VI. — Typograpbi et bibliopolre coram


episcopo aul inqui.jiore el
qui non in fronle nomen, co<;nomen , Roma» coram
et pa- magislro sacri palaiii jurejurando
Iriam pra>ferat aurtoris. Ouod si de . spon-
au lore deani, se munus s>:um
noMconslW,autjusldniali,iuam ob causam calbolice, sincère ac
lideliler exsecutuios
lacito (ju^ iK.mine, episcopo hiijiisnue ludicis dc- ,
et inquisitorî cretis ac regulis, episcnporumque
liber edi posse vidratur, non.en el inqui-
illius omnino si'orum ediclis, qnaleniis eoriim
desrnbatur, qui libruui examinaveril ,-.rles al-
ataue
^ lingunt , oblemperaturos; neque
approbaveril. ad suie ar-
tis minislerium
lu his v.ro generibus
librorum, qui ex
quem|uam scicnlir admis-
suros, qui h.erelica labe sil inquinalus.
vanorum scriptoruni diclis, aul exemp'is
Qiiod si inter illos, invignes,
aut vocil.Ms compilari soient, is, qui ac eruditi
iaborcin nonnulli reperianlur, fiicm rliam
colhgendi, et compi:andi susceperit, calboli,
nro
'
au- cam jtixla formam a Pio IV fel.
clore habi\iliir. ,
rec. prœ-
scriplam eorumdem superiorum
5 IJ.— Regulares, prœter episcnpi et , arbilrio .
in- profiieri lenoaiilur.
qiiisiloris I:cenli..m (de qua
régula décima
dijtumesl), memineiim leneri se, sacri § \ II. —
Liber aucloris damnati, qui ad
con- prœscnptiim regularum expuririri per i,ilii-
cihi Tr.denlini decreto, operis
in lucem tur, posiquam a. curalerecoijnilus,
edendi facultalema prœlalo, cui el pur-
subjace
'
it ' galus legiiiinrque permissus fupril
oblinere. ,
si de- ,

nuosil iuipiimendus,pra;feralliiulo
Ulramque autem concessionem, quœ ap- inscrip-
parent ad princ pium operis imprimi
tum noinen aucloris cum nola <laninaliunis
faciant.
III.
i5 —
Curent episcopi et inquisilores
.
ul(|u,imvisqiioadaliqua liber recipi, auctor
tamen repudiari inlelligaliir.
pœnis eliam proposais, ne impressuriara
ar- In ejusdem quoque
lem exiMceiiles, obscenas imagines, libri principio, tum
tur- veleiis |)rohibilioiiis ,
pesve, eliam in grandiusculis litleris lum .ecenlis emeiida-
i'mp;i- lionis, ac [lermissionis nu-nl
nii consuelas in librorum deinceps impres- o fiai; exemi.Ii
,
gralia: Bibliotheea a Conrado Gesnero
sione appoiiant. Timi^
Ad libres vero qui de rébus ccclesiaslicis rino ,
damnât auctore , otim edila ac prohi-
btta 7ninc jussu superiorum expuraala
aul spiritualibus conscripli sun(, ,
" el
ne charac- permissa.
teribus grandioribus utanlur, in
quibus ex-
presse appanal alicujus rei
profanœ.nedum BENEDICTI PAPyE XIV CONSTITUTIO
turpis, oliscen.eve species.
Qui eliam invigilabunt snnimopere OUA METHODOS PR^SCRInlTCR IN ETA^HNE,
ut in ET PROSCn[pilO-<B
SMigulorum impressione librorum LIBRORCM SERVANDA.
nomen
impressoris, locus impressionis
, et annus
BENEDICTUS EPISCOPCS
quo liber impressus est, in principio SERVDS SERVORLM DEI
ejus
atque in fine adnoletur. AD PERPETCAM REI MEMORIAM.
§ IV.— Qui operis alicujus edKionem
pa- Sollicita ac provida Romanorum
rât integrutn ejus exemplar exhibeat ponlifi-
,
epi- cuni prœderessorum noslrorum vigilanlia
scop vel inquisilori id ulii in
,
rerognoverint
:
eam semper curam incnbuil, ut Clirisli fidè-
probaverinique, pênes se relineant.
Romœ quuli-min archiiio niagislri sacri'Quod
pa-
les ab eorum librorum leclione
aveiterel,ex
quibiis incauli.ac simplices delrimenfi
lalii extra Urbem vero, in lono qu'id-
;
idoneo piam capere possent, imbuique opinionibiis
qiicm episcopus aut inquisitor
elegerit ' re- acdoclrinis, quœ vel morum inlegrilaii
servetiir. vel ,

calholK\T religionis dosmalibus adversanlur.


Posiquam nulein liber impressus erit
non liceal cuiquam venalem in vulgus Nam, ul veluslissimum miilamus saiicli Gi-
pro- lasii docrctum, qua»qiie jani priilem a
ponere.aul quoquomodo publicare anle- 1
de-
qiiam is ad quem hœc cura perlinet,
, gono IX.aliisque ponlificibus bac de re sla-
illuin tula fuerunl.ignorare neminem
3um manuscriplo apud se relenio diligenter arbiiramur,
qu;R fuerint a pra;decessorihus nosiris
Sonluleril, lirenliamque, ut vendi Pio
publicari- 1} sanclo Pio V, el Clémente VllI diligen-
que posiii, concassent ,

tissime pra>slila, ut saluberrimum opus


Iilque tum demum faciendiim, a
cum explo- sacrosancloe Tridenlinœ synodi Patribus sus-
ralum habebitur lypographum
, fideliler se ceptum, malure discussum, ac pêne ad exi-
, ,

!)-21
INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. 0»
tum peronctum.de votilœ leolionrs libronim quas deinceps libroram examen, judi-
jiixia
Indice confiriendo.alquc vulç^ando, non ab- ciumque peragatiir; lamelsi plane alfirmari
solvprenl solurn a^iuo perfirercnt, sed sa-
, possit, idipsum jainpridem, vel eadem pror-
pienlissimis rtiam decrctis an ren;ulis com- sus ratione, vel alia œquipollenli constan- ,
munircnt. Quod quidem nogolium aposlo- ler artum fuisse.
lica sedes coiitinenter urfret ac promovel Porro Romanpe universalis Inquisilio-
3.
; §
ad ici deput;itis duabus sanelae Romanœ Ec- nis congregalio ex pluribus constat sandje
clesiœ cardinalium con^regatlonibus qui- Roti.ana! Ecclesife cardinalibus a summo
,
bus onus in juirendi In pravos noxiosque quorum aiii sacra; Ihiolo-
poiililice dolcctis,
libros imposilum est cognoscendiqiie qui- givO canonici
alii juris doclrina
,
, , alii eccle- ,
bus emendalio, cl quibus proscriptro deb^a- siasiicarum rerum peiilia.muncrumque Ro-
tur. Id muneris rongregalioni quidem Ro- manœ curi.e exercitalione prudeniiœ de-
manœ universalis inquisilionis a P.iuId IV mura,ac probiiatis laude, conspirai haben-
,

commissum perhiheiit , idqne ndhuc ab ca lur. His adjungitur unus ex Romanœ curiœ
exercer! pergi(,ij|ii de libris ad cerla rcrum pr.x'Siilibus, quem assessorem vocaiil ; unus
gênera pertincnlibus juiiicandum occurril. eliam ex oïdine Prœdicalorum sarrœ the ilo-
Certum est auSem, sanctiim Pium V primum gi.!' magister, quem comm ssiirium appel-
fuisse congrrgalioiiis liidiris insliiutorem lant; cerlus pi;eterea consullorum nuiiierus,
,
quam subséquentes doinde ponlificos fire- qui ex utrdque clero sœculari ac regulari
Korius XIII , Sixlus V et Gieinens VHI cnn- assnmunlur;alii demum pra>stanles dodrina
finnarunt, variisquc privilegiis et facultali- viri qui a congregatione jussi de libri len-
,

busauxerunl: ejusque proprium ac fera , suram instaurant, iisnue qualiCcatorum no-


iinicum officium est in examen libros vo- men tribulum est. De variis in prœfata con-
care, de quorum proscriptione emenda- , gregatione, iisque gravissimis rébus agitur,
tione vel permissione capienda csl delibera- in primis autein de causis Cdei, ac de erso- i
tio. nis violalfe religionis reis. At cum liiirum
§1- Qua
maluritate, fonsiiio, ne prudentia aliquem ad cam tanquam proscriptione
,
incongrcgalionc universalis inquisltionis de d gnuiii dcferri conligeiit
, nisi ad Indicis ;
proscribendis , vel dlmiilendis libris delibe- congregationern ut fiiri plerumque .-olet
,
relur cum neminem latere pulamus
, tum judicanduiii remiltat, sed pro rerum, !empo-
,

nos ipsi plane perspectum, ac diuturna ex- rumque ralionc sibi de illo cognosiendum
pcrientia coiiipertum babemus ; nam in mi- esse arbicrelur; nos, inhœrentes decrcio lato
noribus conslituli de libris nonnullis in ei
, ab eadem congregalione feria quarta kalen-
censuram lulimus, consulloris ejuvdemet dis Juliianni millesmii septingentesimi quin-
congregalionismunere diu perfuncli sumus; quagesimi , alque a nobis confirmalo feria
poslreuio inter saiiciw Uomanœ Ecclesiaî quinla insequenie hac ratione et melhodo ,
cardinales cooplali inquisitoris seneralis
, judicium instilui mandamus.
Jocum in ea obtinuinuis; ac demiim ad apo-
§ V. Primo nimirum uni ex qualificalori-
stolicam sedcni mrrilis licct imparibus
, bus, aul consulloribus a congregalione de-
,
evccti ,
non modo censorum animadvcrsio- signando, liber tradalur quem is attenio ,
nes in libros nonuullos aliquando légère ac animo légat ac diligemer expendat lutn
, ;
pondcrare sed eti.im in congregationibus
, censuram suam scriplo consignet, locis in-
,
qu;e singulis feriis quinlis coram nobis ha- dicalis et paginis in quiDusnoiali rrores
, >

bentur, cardinalium seiitenlias atque sulTra- conlincnlur. Mox liber cum animadversio-
gia, anlcquani de iisdem libris quid décerna- nibus revisoris ad singiilos consullores mil-
lur, audire et excipere consuevimus. Haud tatur qui in congregalione pro more lia-
,
niinoris diligentia; leslimonium ferre benda singulis feriis secuiidis in a>libus
possu-
miis , adeoque debemus, pro altéra congre- sancli onicii,de libro et censura senttnli.iin
galione Iiidicis
cui generalitor incumbit
, dicant ipsa deinde censura , cum libro , et
:

ul supra diximus de quorunivis librorum consultorum


,
suffragiis, ad cardinales Irans-
proscriptione decernere.Dum cnim in niiiio- mitlaiilur, ut iii in congre.atione, qua; fe-
ribus versaremur, cum primi tum secundi , ria quarta liaberi Sdiot in Fratrum Pra^diea
censoris seu rela(oris ofticinm in ea con-
,
toruin crenobio Sancla- Mariœ supra .Miner-
gregatione non semel obiviinus ex quo au- ; \am nuncupalo , de tola re delinilive pro-
tem suprcmum ponlilicalum geriinus nul- , nunliet. Post ab as-essore sancti olficii acia
lius libri proscriplionem ratam babuimns omnia ad poniilieem referanlur, cujus arbi-
,

nisi audito coiigregalionis sccrelario, qui li- Irio judicium omiie ab>olvelur.
bri maleriem, reviNorum ci nsuras, cardina-
§ 5. Cum aulem sit veleri in>.titulione re-
lium ju(licia,e( sulTragia accurate nobis ex- ceptum.ut aucloris catholici liber non unius
poiieret. lantum relatoris perspecla censura illico ,
Sed quoniam compertum est nobis,
2.
§ proscribatur ; ad normam pra;laii decreti
al(iue exploralum multas libroiumpro-
, mensis Julii anni millesimi septingentesimi
scnpliones, prascrlim quorum auctores ca- quiuquagesimi volumus eam consueludi-
,

tbolici sunl, publicis aliquando, iiiju>tisquR


iiem oiiuiino servari ila ut si primus censor
qu'-relis m
reprebcnsioiiein adduci, lanquam librum proscribendum esse judicet, (]uamvis
;

SI leinere , ac perfuiiclorio in Iribunalibus consultores in camdem scntentiam conve-


niistns ea res agerclur, opéra; prelium
du\i- niaiil, nibilominus alteri rcvisori ab eadem
nius, bac nostra perpeluo valitura constitu-
congregalione eleclo liber , et ccnsnra Ira-
iione . cerias flrmasquc régulas proponcre
, dantur, sup(irc^so primi censoris noniine ,
925 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 9U
quo aller jadicium sDum liberius expoiiat. sius congregalionis secretario, nunc aulem
Si aulem secuiidus revisor primo assenlia- palatii aposlolici magislro, convenire jussi-
tur,lunc uUiusque animadversiones ad car- miis. suamque senlentiam aperire, quœ pa-
dinales milt;in lu r ul iii expensis de libio
, riler scriplo concepla, noiiis jam lune exhi-
décernant al si sccunJus a primo dissi'o-
; bila fuit. Cumque Iia:c nmnia diligenler apud
liat, ac librum dimittendum existimet ler- , nos asservata fuerini, nuuc demum velereuï
tiiis eligalur censor, cui, suppresso iriorum deliberalionem nostram resumentes, qucui-
nomine , ulraque censura communicelur. admodum ea, quae ad librorum examen ,
Hujus aulem relato, si a priore consullo- alque judiciun» in primodicla congregalione
ram sententia non abludal,c rdinalibus im- sancli OfOcii peragendum, pertinent, aucto-
médiate communicelur, ul ipsi quod oppor- rilate nostra constabilivimus; ita eliam ea ,
tunum fuerit décernant. Siu minus ilerum , quœ ad congregalionem Indicis, et ejusdem
consnllores, perspecla terlia censura suffra- generis negotia apud eam traclanda facere
gia feranl idque una cum omnibus prœfalis
; possunl, opportunis decretis constiinere vo-
relalionibus cardinalibus exhibealur qui
, , ,
lenles prselaudali cardinalis prœfecti con-
,

re ila mature perpensa de controversia de- , siliis,diclorumque consullorum volis inliaî-


nique pronunliare debebunt. Quoliescun- rendo, litec deinceps servanda decernimus.
que aulem pontifes, vcl ob rei, de qua in li- § 8. Cum congregatio Indicis ad librorum
bre agilur gravitalem vel quia id auctoris
, , censuram unice ut diclum est, inslilula
, ,

nierilo, aliisque circumslanliis Iribuendum non ila crebro convocari soleat, ut altéra
censeat,Iibri judicium coram seipso in con- sancli OfOcii congregatio, quee ob causarum
gregalione feriee quintae habendum decreve- el negoliorum multitudinem singulis heb-
rit ;
quod sœpe a nobis faclum fuit , et quo- domadis ter haberi consuevii illius prop- ;

lies ila espedire judicabimus in posterum , lerea secretario peculiare munus , et ofû-
quoqne Gel ; tune salis fuerii exhibere pou- cium recipiendi librorum denunliationes ut ,

lifici et cardinalibus libri censuras et con- fieri jam anle consuevii, conimiltimus et
suUorum sulTragia, omisso examine congre- demandamus. Is aulem a libri deiatore per-
gationis feriœ quarlœ, ejusque rclatione, cunclabilur diligenler, quas ob causas illum
quam per assessorem pontitici faciendam prohiber! poslulel, lum librum ipsum haud
diximus nam cardinalium suilragiis coram
: perfunclorie pervolvet, ul de propositae ac-
ipso pontlBce ferendis alque hujus deQni- , cusationis subsislenlia cognoscat duobus ;

tira sententia, vel alio opportuno consilio in eliam in eam rem adhibitis consultoribus, ab
eadem congregalione capiendo, res absolve- ipso, prœviasummi ponlificis, aul cardinalis
tur. praefecti, vel ejus, qui praefecti vices supplel,
§ 6. Altéra quoque Indicis congregatio approbatione eligendis quorum collato con-
:

plures compleclilur cardinales ipsi a ponti- silio, si liber censura et nota dignus videa-
fice ascriplos, iisdemque dolibus prœditos, tur, unus aliquis relalor ad ferendumde eo
quibus sancli oflîcii cardinales pollere so- judicium idoneus, illius nempe facultatis, de
ient; cum eliam eoruin aliquos ulraque m qua in libro agilur, perilus, eadem quam ,

congregalione locuin habere conlingal. Ex nuper inuuimus, ratione eligendus erit, qui
iis unus ejusdem congregalionis prœfeclus scriplo referai animadversiones suas, anno-
exislil assislens vero perpeluus est maifis-
-, lalis paginis , quibus singula ab ipso repre-
tersacri palatii secretarius aulem, a prima
; hensa conlinentur. Sed anlequam ejus cen-
congregalionis inslitulione usque in prœ- sura ad cardinalium congregalionem fera-
sentem diem, ex ordine Fratrum Prœdicato- tur, haberi volumus privalam consullorum
rum a summo ponlilice pro tempore eligi congregalionem, quam olim parcam dixe-
consuevii. Sunl prœlerea ex u troque clero riini, nos aalem pi œpar ai or iam vocabimus,
sœcuiari,et regulari ejusdem congregalionis ut relaioris animadversionibus ad librum
consullores el relalores selecti et quidem, ; coUatis de earum pondère judicium liai.
,

ubi aliquis librorum relalioiies coram con- Hujusmodi congregatio semel omnino sin-
gregaliones semel bis tertio laudabiliter , , guli mensibus
. aut eliam saepius, si opor-
,

peregerit tum ipsa congregatio pontiQcem


, tuerit ab ipso congregalionis secretario
,

rogare solet.ut ejus auctorilate in consullo- convocanda erit, vel in suis cubiculis vel ,

rum numerum referalur. opportuniore ul ipsi videbitur, loco, inlra


,

§ 7.ipsa ponlificatus noslri primor-


Sub prîedicli cœnobii œdes, ubi is commoralur.
dia, ea nos subiil cogilalio, ut certam ali- Eique semper inlererit magisler sacri- pa-
quam et itnmuiabilem methodum pro exa- latii pro tempore existens una cum sex
,

mine judicioque librorum in bac Indicis


. aliis e numéro consullorum, singulis vici-
congregalione servandam slaluereraus. Qua bus, pro (luaiilale argumenli el maleriœ ,

de re non mo ^o consilium exquisivimus de qua disputandum erit, ul supra de pri-


dilecii filii noslri Angeli Jlariœ sancla; Ro- mis duobus consultoribus , el de relatore
luanaeEcclesise cardiiialis Quirini nuncupati, conslilulum est, a secretario eligendis prê- ;

ejusdem sa nclae Romanœ Etclesiœ bibioihe- ter secrctarium ipsum, cujus parles eruutin
carii el dictœ congregalionis prœfecti , qui
, tabulas relerre consullorum senlenlias ,quas
pari prudenlia et doctrina suum nobis sen- di'inde ad congregalionem cardinalium mil-
sum stripto declaravit; verum eliam anli- let cum
relaioris censura. In generali de-
quiorcs aliquoi ejusdem congreg.iliouis con- mum congregalione omnia illa servari de-
sullores coram dileclo filio Josepho Augus- bebunt, quae superius slatula sont pro con-
liuo Orsi, ordinis Praedicalorum , tune ip- gregalione sancli ofOcii circa librorum exa-
, ,,
,

m IMDRX LIBRURUU PROHIBITORUM. yio

luen. Ac quemadmodam ad assessorem san- fuisse constat, hoc etiam in posterum ab ea


de actis ia congregalione
cli officii [lertinet servari magnopere optamus ut quando reS ,

sommum pontificcm cerlum redJere ila ad ;


sit de au tore caihoiico, aliqua nominis et
I

secretariuni congregalionis liidicis specta- merilorum fama illuslri ejusque opns ,

bit, quoties hœc libriim aliquem proscriben- demptis demendis in publicum prodesse
,

duni , aut emendandum censuerit, ejusdem posse digiioscatur, vi auctorem ipsum suam
\

ponliGcis assensuni prœvia diligenti acto-


,
causain tueri volentem audiai, vel unum ex
rum omnium relalione, exquirere. consultoribus desijjnet, qui ex officia operi»
§ 9. Quoniam vero in cungregatione In- palrociniuui defensionemque suscipiat.
dicis de sola llbrorum prohibitione agitur, § 11. Quemadmodum vero ubi de congre-

nonnulla hoc loco adjungenda judicavimus, galione sancti officii agebamus, eidem nos
eideincongregationi potissimuru usui futiira, semper interfuluros recepimus, quoliescun-
quœ lamen ab altéra eliam coniiregatione que de libro, cujus materia gravioris mo-
sancti officii, dum in hujus quoque generis menti sit, judicium agatur ; quod eril nobis
causis se immisce!,, ubi similes rerura cir- racillimum, cum eadem cons;regatio qua-
cumstantiœ se offerant a-que observanda
, libet feria quinta coram nobis habeatur sic ;

erunt. Quoliescunque agatur de libro auclo- et Indicis congregationi prœsentiam iiosiram


ris calholici, qui sit integrœ famœ, et ciari impendere parati sumus, quoties rei gravi-
nominis, vel ob alios cditos libres, vel forte tai id promereri videbitur. Neque enim iil
ob eum ipsum, qui in examen adducilur ot , opus esse dicendumest, cum vel hœretici
hune quiiiem proicribi oporteal ; prœ oculis hominis liber denuntiatur, in quo auctor
habeatur usu jamdiu recepta consuetudo errores calholico dogmati adversantes con-
prohibendi librum, adjecta clausula Dunec : sulte tradit, aut tuetur vel opus ali(|uod in
;

corrigalur, seu Donec expurgelur, si locum examen adducilur, quo récite murum régula
Iiabere possit, nec grave quidpiaui obslet labefaciantur, ac vitiis , et corruplelis fo-
quominus in casu de quo agitur, adhiberi menta prœbentur. lu bis enim casibus ne
valeat. Uac autem conditione proscription! iilas quidem, qaas supra scripsimus. accu-
adjecta, non statini eilatur decrelutn , sed ratiores cautelas adhibere necesse erit sed ;

suspensa illius publicatione, res anlea cum htcretico dogmale , vel pravo moris incita-
auclore, vel quovis altère pro eo agente et mento semel comperto proscriptionis de- ,

rogante, communicetur, atquo ei quid de- cretum illico sanciendum eril, juxta primam,
lendum, mutandum, corrigendumve fuerit, secundam, et septimam Indicis régulas, sa-
indicelur. Quod si nemo auctoris nomine crosancli Tridenlini concilii jussu éditas
çompareat, vel ipse, aut aller pro eo agens, alque vulgatas.
injunclam correctionem libri delreclet, con- § 12. Cum in prœlaudala congregalione
grue defînito lempore docretum editur. Si sancti officii severissimis Icgibus caulum sit,
vcroiilcm auctor cjusve precuralor
, coii- , ne de rébus ejusdem congregalionis quis-
grcgatioiiis jussa fecerit, hoc est novam in- quam cum alio extra illam loquatur; nos
stitucrit libri edilionemcura opportunis ca- banc camdem silenlii legem a lelaloribus ,

sligationibus ,ac mulationibus tune sup- , consultoribus, et rardinalibus congregalio-


pnmatur proscriptionis decretum nisi forte ; nis Indicis reli;4iose custodiendam prœcipi-
prioris edilionis exemplaria magno numéro mus. Illius tamen secrctario poleslalem fa-
distracla fuerint tune eiiim ila decretum
: cimus, ut animadversioncs in libros censurœ
publicaiidum eril, ut ornnes inteiligant, pri- subjeclos, eorum auctoribus vel aliis illo- ,

mœ cdilionnexemplaria duntaxat inlerdicta rum nomine agentibus , et poslulanlibus


fore, sccundcC vero jam emendatœ perniissa. sub eadem derreti lege communicare queat;
§ 10. Comiuestos scimus aliquando non- suppressis semper denuntialoris, censoris-
nullus , quod libroruin judicia et pioscrip- que nominibiis.
tiones, inaudilis auctoribus, fiant, nulle ipsis § 13. Examinandis corrigendisque libris
loco ad defensionem concesso. Huic autem peropporluna sunt, quœ decem regulis In-
querclo; responsum fuisse noviinus , nibil dicis a Palribus Tridenlinœ sjnodi confe-
opus esse auclores in judicium vocare , ubi ctis alque cdilis conlinentur. In in>truclioue
non quidein de eorum personis notandis , autem felicis reconlalionis Clemenlis papœ
autcoiideinnandis agitur, sed de consulendo VllI, eisdem regulis adjecla, Tit. de Corre-
fideliuui indcmnilali , alque avertendo ab ne Ubr or um. § v, opisco|iis, et inquisito-
ct lo
ipsis periculo , quod ex nocua libroruni ribus cura committilur.ut ad librorum edea-
lectione facile incurritur; si qua vero igno- doruin examen spectatœ pietatis et doclrinœ
niiniœ labe aucioris nomen ex eo aspergi viros adltiùeanl , de quorum fide , et inteiri-
contingat, id non directe, sed oblique ex itite sibi potliceri quennt, nihil eos ijratiœ da-
libri damnatione conse.jui. Qua sane ralione turos , nihil odio , sid omni humuno ajfectu
minime improbandas censemus hujusmodi poslh(i''ito.Deiduntaxat yloriam spectaturos,
libroruin prohibiliones, inaudilis aucloribus et fiJelis populi utilitatem. His porro \irlu-
faclas cum prœsortim credendum sit, quid-
; tilius animique dolibus, si non majori al ,

quid pro se ipso, aut pro doctrina; sua- de- pari cerle de causa, prœstare oporlet hujus
fensione potuissi t auctor atTerre, id minime nostiiB congregalionis revisore» et consul-
a censoribus, aut judicibus i; noratuni ne- tores, ('.unique eos omnes, qui nunc liujus-
glectumve luissc. ^ihilo lamen minus, quod uiudi munera obliuent, taies esse non iguo-
•tepe alias , summa iequitatis et prudcnliae remus , oplandum speranduuique est, non
raiiuue, ab nadoui coagregutiouc factuui absimiles dcinccps luturos ,
qui ad id eli-
937 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 'J28

gentiir: hommes nimiruni


integros, vilfe consensu continelur, unice prœ orulis iia-
proliati'C docttiiuc, maturo jiidicio incnr- , béant hoc de cœlero cogilanles, non pnccas
;

ruplo aCTeclu, ab oinni partiuin sludio, pcr- esse opininnes, qu;e uni schoUe, inslilulo,
sonariimque acreplione aiienos quiœquita- ;
aut nation! cerlo cerliores videntur, cl ni-
tem liliertatemque judicandi, cum pruden- hllominns, sine uilo fidei aut religionis dé-
lia et verilalis zt'io conjungnnl. Cum aulotn trimento, ab aliis catholicis viris rejiciunlur
eorum numenis nunc certus et constilutus atque impu^naiitur, opposilœque defendun-
non sit; ab ejusdem consiregationis cardina- tur, sciente ac perDiillenle aposlolica sede,
libus consiliiim exspeciabimus alque capie- qus; unaiiiqu;'mnue opinioneni bujusmodi
mus, nuni euni pro futuiis tcmporibus défi- in suo probabililatis gradii relinquit.
nire oporteal vel expédiât: hoc lamen jam
, 18. 1\". Hoc quoqiio diligenler animad-
§
nunc ileceriientes, qualenus eorum nuiiierus verlendum monemus. hnud rectum judicitim
definiatur , ut tani relatores, qu;im consul- dn vero aucloris sensu fieri posse, nisi omni
tores, ex utroque ciero saeculari nompe et, ex parle illiiis liber legaUir (jusque diver-
;

regulari, r.ssumanliir, alii quidem Iheologi , coliocala sunt, inter so


sis in locis posita et
aiii ulriusque juris periti, alii sacra, et pro- compaientwr ; universum prœlcrea ancloris
fana erudilione pr;rslantes, ut ex eorum consilium et inslitulum attente dispicialur ;
cœlu, pro varietato librorum qui ad congre- neque vt ro ex nna, vel altéra propositione
gationim deferuntur, idonei viri nondesint a suo contextu divulsa, vel seorsim ab aliis
ad ferendum de iinoquoque judicium. quœ in eodem libro conlinenlur, considerata
§ Ih. Ipsos aulem relatores consultores- et expensa , de eo pronunliandum esse :
que, lam nunc esislenles, quam in poste- sa'pe enim arcidit, ut quod ab auctore in
rum quindocunque fuluros, monemus ac aliquo operis loco perfunetorie, aut subobs-
vehementer hurlamur, ut in examine judi- cure Iraditum est, ila alio in loco dislincle,
cioque librorum, sequentes reguJas diligen- copiose ac dilucide explicetur, ut oITusse
ter inspicianl accurateque custodiant. priori senlentioe tenelirae, quibus involula
§ 15. I. Meminerint non id sibi muncris pravi sensus speciem exbibcbal, penitus dis-
onerisque imposilum, ut libri ad cxan.inan- pellaiitur, omnisque labis expers propositio
dum sibi traditi proscriptionem modis om- dignoscalur.
nibus curent atque urgeanl si d ut diligenli ; § 10. V. Quod si ambigua quœdam exci-
sludiii ac seilalo aninio ipsum expendciiles, derint auctori, qui alio(|uin catholicus sit,
fidèles observaliones suas, verasque r.iliones et intégra religionis, doclrinœque fama,
congregaiioni suppeditent, ex quibus rec- tequiias ipsa postulare videlur, ut ejus dicta
tum judicium de illo ferre, ejusqui- proscrip- bénigne, quantum licuerit, explicata, in bo^
tionem, emendalionem aut dimissioncm pro nam partem accipiaiilur.
tnerito decerncro Viileat. § 20. Has porro siniilesque régulas, qua
§ 10. II. Tametsi haclenus caulum sit, apuil optimos scriptores de lii> ageiiies facile
cavendumque deinceps dubitemus, ut mm occurrent, semper animo propositas habeant
ad référendum et consulendura in praîiiicta ceusores et eonsnliores; quo valeant, in lioc
congrcgalione ii solum admiliamur (|ui
, gravissimo judirii génère, conscientlœ subp,
scienliam rerum, quas libii d l.iti respective auciorum famœ, Ecclesife bono et fidelium
continent, diuturno sludio acquisilam ossi- i
ulililali consulere. Duo aulem rcliqua sunt
deanl decet enim de arlibns soUis artifices
; in eum (inem plane opporluna, qu;e hoc lo-
jndicare nih.loniinus si forte eveniat, ut
; co adjungenda omnino esse judicamus.
aiicui per eriorem niateria aliqua discn- § 21. l'iodeunt aliqnando lihri, in quibus
tienda committaïur, ab illius peculiaribus falsa et reprohala dogmala, aut sjslemata,
studiis alii'no, idque a censore aut consul- religion! vel moribus exiliosa tanquam
,

to'e electo, ex ipsa libri leciione depreben- aliorum inventa et cogilaia, exponuniur et
daiur; noveritis, se nequc apud Ueum, ne- referunlur, alisque eo quod anctor, qui opus
que apud homines culpa vacaturum, nisi suuin pravis bujusmodi mercibns oncrare
(juamprimuni id congre;.;ationi aut secre- s.itegit, ea refutandi curam in se reripiat.
tario aperial, seque ad fcrend.im de hujus- Putant vero, qui lalia agunt, nulli sese rc-
modi libro censuram minus apium profes- prebensioni aut censurje ohnoxiosesse, prop-
sus, alium magis idoneuin ad id muneris sub- terca quoil de alienis, ut aiunt, opinionibus
rogari curet quo lantum abest, ut exist-
: nibil ipsi alfirmenl, sed historiée ;ig m'. At
niaii^nis suaî dispendium apud pontilicem quidquid sit i!e eorum animo, et consilio,
et cardinales passuîus sit, ut magnam po- drque personali in eos animadversione, de
lins prohiiatis et candoris opinionem et lau- qua viderint, qui in tribun.ilibus ad coer-
dcm ^ibi s;t conciliaturus. ceiula criinina insiitulis jus dicunt; dubilari
§ 17. De \aiiis opinionibus, atque
I.I. cerle non potest, magnam cjusmudi libris in
stnientiis in unoquoque libro (Ontenlis, ani- Cbrjslianam rempublicam labem ac perni-
rpo a piœjudiciis omnibus vacuo, judican- cicm inieiri; cum incaulis lotloribiis \e-
duni lami-
sibi esse sciant. Itaiiue nalionis, nena propinent, nnllo exbibito, vel paralo,
liœ, scbolœ insliluli aUectum cxcutiae.t
, ;
quo prîeserventur antidolo. ^ublilissiniuin
,

sludia Itanium seponant; Eiciesiœ sancta; hoc bumance malilire inventum, ae nnvnm
dogmala, et communem catholicorum doc- seductionis genus, quo simplicium mentes
trinam, quœ cunLiliorum generalium decrc- facile implicanlur, quam diligenlissime re-
lis, llomanorum ponliQcum conslilulionibus, visores adverlant ac censur.e subjieiani;
et prthodosorum Palrum atque doctorum . ut vel bujusmodi libri, si aliqua ex ipsis capi

020 INDEX LICRORUM PROIIIBITORUM. 930

possit iililitas, çmendonlur, vel iii velilo- bea'ijicanlem anliquos doctores, proba qunlis
rum Indici'in omnino referanliir. sit circa siios doclores ; si enim îHos cum
§ 22. In ea, quain siiperius laudavimiis, quibus vicit sustinet et honora!, sine dubio
pradccessoris iiosiri Clemenlis pap;e Vlll, itlos, si cum illis vixisset, honorasset : si au-
Insl.i'uclioiie, Til. de Currect. lib. § '2, sapien- tcm suos conleinnil, si cum illis vixisset, et
Ijssiine cauluin legilnr, ut qitœ famœ proxi- illos c intempsissct. — Ouaiiiobrem firmum
inoriim , et prcrserlim ecclesiasticorum et raiumque sit omnibus, qui adversus aliorum
priiicipum detrahitnl, bonisque morUtus et senicntias scribunl ac disputant , id quod
Chrisliunœ disciplina! sunt contraria, ex- graviter ac sapientcr a Ven. servo Dei prœ-
pungantur. Et paulo posl Faceliœ eliaiii,
: deces>oie noslro Innocenlio papa XI prœ-
aut dicteria, in perniciem , aut prœJHdiciuin scriptum est in decrelo cdito die secuuda
fiimœ, et exiflimatiunis aliorum jactaln, re~ Mariii anni mille^imi sexcentesimi seplua-
pudientur. Utinani vero in aspeclum , lu- gesiiiii noni : —
Tandem, inquit, ut ab inju-
ceniqne iiominuni libri pjusinodi in iiac riosis contentionibus doctores, seu schnlastici,
lemporum licentia cl pravitale non efferren- aut alii quicunque in poslerum abslineani ,
lur, in quibus dissidentes auclores mutuis ut paci et charitati consulalur, idem sanclis-
se jurgiis coiiviciisqiie proscindunt : alio- simits in virtute sanct v obedicnliœ eis prœci-
rum opinioni's nondmii ab Ecclesia damiiii- pil, ut lam in libris impriinendis ac munu-
las censura persiriiigunt, adversarios eo- scriplis, quant in thesibus ac prœdicationibiis,
ruinquc scholas, ac cœtus sugiilanl, et pro cavea/it ab omni censura et nota, nec non a
ridicuiis ducunt, niagno equidoni l)onuruin quiljuscnnque conviciis contra eas proposi-
scandai. ), hœrelicorum veio conlemptu, qui tiones, quœ adhuc inter cathoiicos contro-
digladianiibiis inter .so calbolicis, stHiue niu- vertunlur , donec a snncla sede recoynilœ
luo laceraniibus, plane Iriumphant. Elsi vcro suit, et super ris judicium proferatur. —
(jeri non posse iiitelliganius, ut dispiilationes Cohibeatur ilaquc ea scriptorum licentia,
oiiiiu'S e niundo lollanlur, prœMTlim cum qui, ut aiebat Augusiinus lib. xii Conf. cap.
libroruni nunicrus oniinentcr augealur
(
; 2o, num. oV, sententiam suum atnanles, non
faciendi enim plitrc:' librvs nullus est finis, ut quia vera est, scd qu,ia sua est, aliorum opi-
est apud Ecclesiaslen co^. xii; coniperlum n:ones non modo improbant, scd illibcrali-
prœlerea nobis sit, niagnam aliquando uti i- ter etiam notant alque Iraducunl. Non fera-
talem ex iiscapi posse; nioduni lanien in de- lur omnino, j.rivaias sentenlias, veUili cerla
fendendis opinionibus et Chrisliaiiaiii in
, ac definita Ecclesi;c dogmala, a quopiam io
scribendo niodeiaiionem servari nierilo vo- libi is obtrudi, opposila vero erroris insimu-
luiniis. Non inutititer (iiiquit Aiiguslinus in lari ; quo lurl œ in Ecclesia excilantur, dis-
Enchirid. cap. iJ'J prope finein) excrcculur sidia inter doclores aul seruntur, aul foven-
ingénia, si adliibealur discept ilio inoderata, lur, et Cliristianfe charitatis vincula persœpe
et ubsil error opinaiitium se siire quod ne- abrumpunlur.
sciunl. Qui veritalis studiuin, et purioris duc- § 2i. Angelicus scholarum princeps, Ec-
Iriiiie zelun), (|Uo suarucn scriptionuni nior- clesiieque doctor S. Tbomas Aquiiias, dura
dai'ilalein cxcustnl, oblenilere soient, ii pri- tôt conscripsit nunquarn salis laudata volu-
niuni iiitelligant, non minorent habondarn niina, varias neces-ario oITendit pbilosopbo-
veritalis, qnain evnnijelicœ mansuetudinis, ruui Iheologorumque opinioncs.quas veriiate
et Chrisliana; cliaritalis ralionem. Cliaiilas impellcnte refellere debuit. Cteleras vcro
autum de corde pure, patiens est, benigna lanii docioris laudes id mirabiiiler cumulât,
est, non inilalur, non œmulatur, non agit quod adveisariorum nemniem parvipendcre,
perperani, (ulque addil idem Augusliiius lib. vellicare aut traducere visus si', sed omnes
contra Lilteras Peliliani ca[). 29, ii.3IJ sine clficiose acperbumaniler dernercri nam si ;

superbia veritatc prœsitmil, sine sœvilia pro quid durius, amliiguum obscurumve eorutn
veritate certat. Ha'C niagnus ille non veritalis diclis subessct, id leniter benigiieque inler-
minus quain cliaritatis doctor, et scripto, et pretando emulliebat alque explicabat. Si
,

opère praimonslravil. Nain iu suis adversus aulem rcli^ionis ac fidei causa posluiabal,
Alanicliieos, l'elagiaiios, Donatislas, aliosquc ui eorum senlenliam exploderet ac refuta-
lam sibi <|uain Ecclesia) adversantes, assiduis ret. lanta id pnestabat rmideslia, ut non mi-
conflictalionibus , id semper diiigentissime iiorem ab iis dissentiendo, quam calbolicaiu
cavit, ne queinpiam euruin injuriis, aul con- verilaleni asserendo, laudcm inererelur. Qui
viciis lideret at(iue cxasjjeraret. Qui secus lam exiniio uli soient, ac gl.iriari magisiro
scribendo, vel dispulando fecerit, is profecto (quos magno numéro esse, pro singuiari
nec verilaleni sibi prsRcipue coidi esse, nec noslro e-ga ipsum eullu sludioque gaude-
cliaritalcni siclari se oslendit. nins) ii sibi ad louiulandurn proponanl lauli
§ 2:). Ii quoquc non salis idoneain jus- docioris in scrincudo moderaiianem, bones-
lanique cscusalioncm afferre videulur, ((ui tissimamquc um advers iriis agendi dispu-
(

ob singulare, quod prolilentur, erga velcres lanJiiiue ralionctn. Ab hanc ca'teri quoquc
doclores sludium, eam sibi scribeudi ratio- scse compoiiere studcant, qui ab ejus scbola
ncm licere arbiiranlur; nam si carpere no- d iclrinaque receduiit. S anclorum enim vir-
vos audeant, l'orle ab Uedendis veleribus sibi lules omnibus in exemphwn ab Ecclesia pro-
minime IcDiperassent, si in corum (einpora posita- sunt. Cumquo aiigelicus doi lor san-
incidisscnl quod praeclare animadversum
; cluruin aibo ascriplus sil, quanquam di~
estab auctorc Operis imper fecti in Mallhaium versa ab eo sentire liceal, oi lamen contra™
Hom. 1^2: Cum audieris, iuquil, aliquem nam iji agendu,ac dispulando raliuueui inirc
931 DICTIONNAIRE DES HERESIES. Û5t
omiiiiio non licet. Nimiuiii interest publiciB comprehensiim, cxoritor dubinm, intelligi
tranquillitalis, proximiorutn œdificalionis et possit utrum inler prohibltos sil compu-
charilatis, ut e c;Uholicorum scripiis ali- tandus.
sit livor, arerhilas atque scurrilitns, a Chri-
stiana institulionc ac disciplina, et ab omni
§ 1". — Libri ab hœreticis scripti, vel editi,
aut ad eos, sive ad in&deles pertinentes
honeslale prorsus aliéna. Quamobrem in
prohibiti.
liujusniofii scriplorum licentiatii ;;raviter pro
munere suo lensuram intendant revisores 1. Aqenda, seu formulœ precum, aut officia

librorum, eamque congrcgationis cardinali- eorumdem.


bus cognôscendam subjiciant, ut eatn pro 2. Apologiœ omnes, quibus eorum erroreé
zelo suo et polistale coerceant. vindicanlur ,sive explicantur et cnnfirmanlur.
§ 23. Ouœ hactenus a nobis proposila ac .3. Biblia sacra, eorum opcra impicssa, lel
constiinta sunt, prœdecessorum nostroruin eorumdem annotatiorribus, argumenlis, sum-
decrelis plane consona , congregalionum mnriis, scholiis et indicibus aucta.
quoque nostrarum legibus et consuetudi- k. Biblia sacra, vel eorum partes ab iisdem
nibus comprobala, in librorum examine ac metrice conscriptœ.
judicio insliluendo , aposlolira auctorilate 5. Calendaria, martyrologia ac necrolofjia
deinceps servari decernimus mandantes : eorumdem.
universis et singuiis, qui in prœfatis con- 6. Carmina, narrationes, orationes, imagi-
gregalionibus locum oblii.ent, seu illis quo- ner, libri, in quibus eorum fides ac religio
modolibel operam suam pra'stanl, ut ail- comtnendalur.
versus prœraissa sic a nobis slatula nihil 7. Catéchèses et catechismi omnes, quam-
ediccre, innovare, decernere aut intentare citnque inscriptionem prœferant,sive librorum
prœsumant absqne noslra, vel successo-
, aberedariorum, sive explicationum symboli
rum noslrorum pro tempore existeiitiiim apostolici ,
prœceplorum decalogi , sive in~
Romanorum pontificum expressa facultate. slrHCtionum,acinstitutionum religionis Chri-
§ 26. Non obstanlihus conirariis quib-js- sdanœ, locornm commttnium, etc.
vis, eliam aposlolicis constitutionibus et or- 8. CoUoquia , conferentiœ, dispiitaliones,
dinationibus, nec non earnmdi'm congrega- synodi. acta synodalia de fide, et fidei dogma-
tionum , ctiam apostolica auctorilate , seu tihus ab eisdem édita, et in quibus explicalio-
quavis Grmitate alla roboratis decrelis, usi- nés quœcumque eorum errorum continentur.
bus, stj'lis et consueUuiinibus, eliam imnu;- 9. Confessiones, articuli, sive formulœ fidei
morabilibus, cœterisque in contrarium fa- eorumdem.
cicnlibus qnibuscunque. 10. Dictionaria autem, vocabularia, lexica,
§ 27. Nulli ergo omnino hominum liccat glossaria, ihesanri, cl similes libri ab iisdem
paginam hanc noslrorum decretorum, man- scripti, sive edili, ut Henrici, et Caroli Ste-
dalorum, slalutorum, volunlalum ac dero- phani, Joannis Scapulœ, Joannis Jacobi Hof
gitionum infringere, vel ei ausu lemerario manni, etc., non permiltuntur, nisi deletis \is
contraire. Si (juis autem hoc attentare pr,T- quœ habent contra religionem calholicam.
suiiipscrit, indign;.tionem omnipolentis Dei, il. Instructionum, et rituum seclœ Maho-
ac bealorum Pétri et Pauli aposlolorum ejus metanœ libri omnes.
se noverit incursurum.
§"• Libri certorum argumentorotn pro-
Dalum RomaB apud Sanclam Mariam Ma-
hibili.
jorem anno incarnalionis dominicœ miUesi-
mo soptingcnlesimo quinquagesimo tertio, 1. De materia auxiliorum divinorum libri,
gepitmo idus Julii, ponliQcatus noslri anno vel compositiones ex professa, vel incidenler,
lerlio decimo. aut prœtexiu commentandi S. Thotnam, vel
D. CARD. PASSIONEUS. quemlibit alium doctorem, aut alia quavis oc
J. DATARICS. casione tractantes, impressi nulla obtertta li-
VISA centia a congregatione S. Officii.
DE CUniA J. C. BOSCHI. 2. De beatœ Mariœ Virginis Conceiti'me
L. EUGEMOS. libri omnes, conciones, disputa'ioiies, Iracla-
LOCO t PLUMBI, tus imiiressi posl annum 16J7, in quibtts asse-
Reyistrata in Seeretaria Breviiim. ritur, B. Virginem Mariam cum originnli
peccato conceptain esse; vel in quibus affirma-
DECRKTA tnr, opinantes, B. Virginem fuisse in origi-
nati peccato conceptam, esse lia:reticos,vel ini'
DE LIBRIS PROHIBITIS NEC IN INDICE NOMINA- pios, vel peccare mortaliter.
TIU EXPRESSIS.
3. Declarationes, decisiones, interpretatio-
Cum non oinnes libri, qui vi constilalio- nes congregatinnis conciliiTridcntini, earum-
iium apostolicarum, aut decretorum congre- que collectiones tam impressœ quam impri-
galionum S. Ofiicii et Indicis prohibili sunt, mendœ, emenlito ipsiiis conyregationis nomine.
singillatim ciescribi in Indice propler eoruin k. De coi'.troversia exorta inler tpiscopum
ingentem numerum possint, necessariuin vi- Chalcedonensein et regulares Angliœ libri
;uin est liujusmodi lii)ros ad cerla qu:edani omnes, et singuli trac'utus impressi, sive ma-
capita revocare, ac per raaterias de quibus nuscripti, et omnia alia, quœ speciant directe,
agunt, eoruin veluti Indicem ronQcere, ut si vel indirecte ad prœdiclam coniroversiam. Per
^uod cii'ca iibrum aliquem in Indice non dc- hoc aulem dccrelam niliil inlendil sacra coH'
tcri^'lum. uut in regulis ejusdem Indicis non gregatio slaliiere de meritis causœ, n/ ulli
,

933 INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. 93i


avctori, aut operi ignominiam aliquam, vel quibus asseritur et defenditur,quod S. Petrus
notain malœ doclrinœ inferre. et S. Paulus sunt duo Ecclesiœ principes, qui
5. De doctiina libri Cbrnelii Jansenii epi- unicutn efjîciunt: vel sunt duo Ecclesiœ ca~
scopi JprensiSfyui iHserîftrVur Au;j;ustiiius, li- tltoticœrhiiripliœl,ac supreuti ducessumma m-
bri omnes, ellibelli, aut epistolœ lam impressœ ter se unitate conjuncti : tel sunt geminus
quam manusrripttc, seu in posCerum edendte universalis E
cclesiœ vertcx, qui in unumdivi-
et publicandœ, in (piibus illa eo modo dam- nissime coaiuerunt : lel sunt duo Ecclesiœ
nala, quo eam datnnavil Alexander VU, vel summi pastores ac prœsides,qui unicuin caput
ut est in 5 propositionibus damnata, propu- constiluunt atque ita explicantur, ut pona-
,

gnutur, vel quoniodolibet approbatur, aut de- lur omnimoda œqualilas inter S. Petrum et
fenditur. S.Paulum, sine subordinatione S. Pauli ad
6. De constitulione Unignnilus démen- S. Petrum in potestate suprema universalis
tis XI libri, afiaque scripia,in quibus illa sub- Ecclesiœ.
dole e'uditur, lemere carpitur, aut contemni- 12. De vera et non interrupta successione
tur et irnpugiialur filiorum S. Franrisci, et de ver-a forma capu-
Item Libri, sive libelli vel scripti, vel typis tii ejusdem libri omnes imprefsi, et qui incon-
editi, aut cdemli in defensionem libri in- sulla sacra congregatione imprimentur , trac-
scripli : Le Nouveau Teslament en fr.inçais, tantes hanc eumdem controversiam.
avec des Uélli'xions morales sur chaque ver- 13. Pasquilli omnes ex verbis sacrœ Scrip-
set, aut alio titulo : Abrégé de la Morale de turœ confecli.
l'Evangile, etc. Ilem Pasquilli omnes etiam manuscripti,
Item Aclus, sivcinstrumentaappellationum omnesque conscriptiones, in quibus Deo, aut
qu'icunque aconslilulione Uiiif;eiiilus ad con- sanctis, aul sacramentis aut cathollcœ Eccle^
,

cilium générale ; iiec non judicia tlteologo- siœ, et ejus cultai, ait apostolicœ sedi quomo
rum, aul facultalwn theologicarum, sive aca- docunque detrahitur.
demiarum, earumque deliberationes, consulta- 14. Libri omnes agentes, ut vulgo dicitur
liones, acla, décréta; quorumcunque eiiam délie venture, e délie sorti.
aliorwn mandata, ordinal iones. arresta, epi-
stolœ ;interprel(itiones eliam et declarationes, § m — Imagines et Indulgenliœ prohibitœ.
ac scripta quœlibet, quibus expUcationis aut 1.Imagines cum laiireolis, aut radiis, sive
alio quovis prœlcxtu aliquid dicitur, vel scri- splemloribus, eorum, qui neque canonizaiio^
bitur, quo dictœ constitutionis robur, atqite tns, neque beatificationis honore insigniti sunt
auctoritas et obligatio minui, aut infringi a sede apostoira.
possit. 2. Imagines Domini Noslri Jesu Christi, et
7. De duellis agent es libri, li tierce, libelli, Deiparœ Virginis Mariœ, ac angelorum,eian-
scripta, in quibus eadein duella defendunlur, gelistarum, aliorumque sanctorum cl sancta-
suadentur, docentur. Si qui vero hujusmodi rum quarumcunque sculptœ, aut pictœ cum
L-hriad coniroversias sedani:la<, pacesque com- alio habita et forma, quam in caihitlica et
ponendas utiles esse pussunt.expurgati et ap- apostolica Ecclesia ab antiquo tempote con-
probati pcrinittuntur. sucvit, vel etiam cunt habitu peculiari alicujus
8. De Joannis Cala asserti anachoretœprœ- ordinis regularis.
tensa sanctilate, miracnlis, vaticiniis, visio- 3. Imag »es, numismata insculpla pro con-
nibits aliisque hujusmodi signis libri, codires fraternitatibus m'incipiorum Matris Dei, Ita-
et folia quœcunque sive manuscripta, sive im- lice ^^chi.lïi dolla Madré di Dio, sodates cnte-
pressa. nalos exprimentia.
Item Omnia et singula transumpta, seu co- llein Libelli, in quibus eisdem confraterni-
pies, tam impressœ quam manuscriptœ decreti a tatibus regulœ prwscribuntar. Confralerniia^
vicario gênerait dassanensi emanati, pcr quod les autem, quœ catenulas distribuunt confra-
idem viearius ausus fuit defitiitive pronun- tribus et consororihus bradais et collo cir-
,

tiare, eumdem Joannein fuisse in quasi pos- cumponendas uique gestanda-, ni eo signo
sessionc cullus, atque ideo in eo tnanutenen- bealiisimœ Virgini emancipalos se esse profi-
dum. ^
teantur, et quarum inslitutum in eo manci-
9. Libri omnes immunilatem bonorum ec~ patu prœcipue versatur.dainnanlur et exslin-
clesiasticorum impugnantes. guuntur. .Societatibus vero guœ rilum ali-
,

10. Uelaminis plumbcis arabica sermone, et quem, aut quodcunque aliud ad mancipalum
antiquis characleribus conscriptis, ac in ca- cjusmodi pertinens adhibent,prœcipitur, ut id
vernis montis Illipiilitani, dicli Sacri, prope siatim rejiciant.
Granalam repcrtis, et de scripturis in turri k. Imagines, catenulœ, folin, libelli pro usu
Torpiana ejusdein civitalis inventis, libri om- confralernitalum sub imocatione SS. sacra-
nes, Iraclatus, responsa, consulta, commenla- menli B. Mariœ Mrginis immarulatœ, et
,

rii,glossœ, addilanientu, annotatianes etquœ- S. Josephi sub titulo Gregis boni l'astoris
eunque alla, sive manuscripta, sive typis im- ereclarum, et in quibus reprœsentantiir ho-
pressa. Alii vero lil/ri, sive Iractatus, qui ad mines penduli a Christo, a sacra pgxide, a
alia argumenta speclant, obiler vero de Itis B. Virgine, a S. Joaepho et a quuvis alio
,

laminis, vel de earum doclriua tractant, per- sancto.


miv.unlur, expunclislocis, quœ dehis laminis Imagines, ubi reprœsenlatur puer Jésus
li.

ugunt. in sublime elalus, et sub ipso Ires Ecclesia


H.DeSS. Apostolis Petro et Paulo libri iloc tores, et in tocum aliorum trium [qui re-
omnes, lam imprcssi quam manuscripti, in prœsentantur in imaginibus ejusdem formée
,,

935 DICTIONNAIRE DES HERESIES. S3Ç

iampridem impressis] suhstituti snnl treii pres- prœler litanias de B, Yirgine, quœ in ccirr'7,

oyteri regu'ares cum Itis versibus : Jesu do - œde Lauretana decnntari soient.
cloruin intima, qui uubes ignorantiœ pcllis 4. Miss dis Bomnni omnia exempîaria at-
virore gr;itiae, elc. terata post ediclum PU V ,
prw^ertm quœ
6. Imagines sive depictœ, sive sculplœ, sive Venetiis o/n*'/ Junrl.is, Sessas, Mysserinuin,
impressœ Joanncm Cala qnociinque sanclila- et ad Signum Sytcnœ. alque Kuropte, et quos-

lis, tel beatitudinis sir/no repiœsenlnnle-:. cunque a'ios. impressa sunt ab anno 131)6.
7. Imagines, vbi reprwsenlalar li. Virgo 3. Offiria B. Mariœ Virginis, vil sancto-
cum Filio in medio duorum sanctorum socie- rum ai(t sunct irum, aliaque hujiismodi abs-
talls Jesu, quorum uni tradit libram, alii ro- que appro'iiitione S. Riluum congregalionis
surium cum hac inscriptione : Deipara Virgo edila, lel idenda.
cum Filio inspirât, coniinenilalque sociel.iti 6. De rilibus Sinicis eorumgue C'introversiis,
Jesu inslitulionem Sodalitatum , et oflicii, aut illorum occasiane exortis, libri, libelli,
rosariique usum. relationes, thèses, folia et scriptu quœcunque
Inscriplinnes omnes Imaginum SS.Fran-
8. post dien 1 Octobris 1710 ea'ila, in quibus et
Antonii de Padua, in quibus dicilur,
cisci et professo, vel incidenter, quomodolibet de iis
(ormam liabitus qua depicti sunt, esse eumdem tracletur, sine expressa, et speciali licentia
ijua ipsi nsi fueritnt; rcl in quibus asseriiur, Romani ponlificis in congregalione sanclœ,et
in lioc,vel illo ordine S. Fiancisci esse verain, univirsalis Inquisitionis oblinenda.
legilimam et non inlerntptam ejusdem S. Pa- 7. Riluali romano ndditiones omnes f des
tris in Filios successionem. aut fariendœ post reformutioncm- Puuli V,
9. Indiilqenliw omnes concessœ coronis sine approbatione Sx. congregalionis P,i-
granis,seu ciilculis,crucibus et imaginibus sa- tuum.
o'is unte decretum démentis VIII un. 1397 8. Rosnrta quœcunque de novo inventa aut
edilum de forma indulgonliarum. invenienda, stne oppurtunaS. S'dis fucalln.e,
Iteiu Indnlgentiœ omnes cuncessœ quibus- quibus a-illienlicum rosarium Deo,etB. Ma^
cunque regularium ordinibus confraternila- riœ Virgini sacrum anliquaretur.
libus sœcularibus , capituiis, collegiis , aut
ftlANDATUM
eorum superioribus, anteCon^tilutionem ejus-
dem démentis Y I II Quœcunquo f/.7 Deeemb. s. M. LEOMS XII ADDITUM DECRETO SAC. CONCREG.
160i, et Pauli. V Romanus Ponlifex. d. 13
DIE SABBVTI XXYI MARTIl MDCCCXXV
Maii 1606, e^Quœ salubriter d. 23 Notsinh. Sanclitas Sua nmiidavit in memoriam revocanda
1610 revocatœ sunt of//ue apocryphœ ha-
,
esse uii'wersis paliiarcliis . ardiiepiscopis , episcopi)
bendœ, nisi ab iisdem summis poniificibus aliisque in ICcclesiarum regiDien prd'pnslis, ea quœ in
reçiutis ludicis sacrosanclœ sijiwUi Tridenli'iœ jussu
aut eorum suixessoribus renovatœ ac confir-
edilis, alque iii observnlionibus, insiriiclione, a'IiHiiime
malœ fnerint.
el qenerahbus decretis suinmorum ponlifirutn Clenteuiii
10. Indulgenliœ concessœ coronis S. Bri- y III, Mexnndri VU, et Benen^ti XIV iiuct 'rilale
gitlcj ab Alexandro VI, declarantiir apucrij- ad pravos libros proscribendos abolcndosque Indici
pliœ, et niitlius roboris ac momenti : sine librvrum proliibitorum prccposila iunl, ut uiinirum,
prœjudicio tamen Indulgentiarum a Leone X q.ia prorsus itnpossib te est libros omnet nnxios ines'
dictis coronis concessarum vi Id. Jul. 1313. sitnier prodcunles in Indiccm refnrc, proprin cuclori-

11. Indulgenliœ concessœ crucibus S. Tu- tate itlns e miniiinis fidetium evelleie slwleatit, ac per
eos ipsimet fidèles cdoceautnr quod pabuli geniis iibi
ribii ab Urbano V III ,tanquam falsœ habend.e
salut:ire, quod noxiiitn ac mortifiTum ducere debeanl,
sunt.
ne uUn in eo suscipicndo capianlut specic. ne pereertan-
12. Indii'genliarum libri omnes, diaria ,
tur illecebra.
summaria, libelli, folia, elc, in quibus earum
concessiones continentur, non^ eduntur abs- MONITUM
que licenlia S. congregalionis Indulgentia- SAC. CONGREG. EDITUM FFR. III, ME IV MARTII
rum. MDCCCXXVIII.

§ IV. — Quœdain ad ritus sacros spectantia, Sacra congrcgaiio in nientem revoc^t omnibus pa-
quœ prohibila sunt. ep sccipis, ordiiiani-; et in-
triarcliis, ar. liiepiscnpis,
quisitnrihiis loCDrniii iJ qiioil pr^e-cribitiir in regnla,
1. Benedicliones omnes ecclesiaslicœ, nisi
inier éditas jusu S. conc.

lid., N. Il, liis verbis
1

npprobalœ fuerint a sucra Riluum congrega- H ccreticorum libri qui de reliçiune ex profes o tractant
tione. oinnino dnmnanlur. El ea qiioB niandavil S. M. C e-
2. Exorcismorum formulée diverses ab iis ^lell^ Mil in inbirnciinne de proliiliendis li: ris siî-
quœ prœscribuntur in regnlis Bitualis romani, quenliliiis vcrbis § vi. In univt'rsum atilein de nialis,
:

et perniciosis libris id dec ariitur alque siatuiltir, iil


el earumdem usus, absc/ue piœvio examine
qui ceila atiqua liiigua imlio editi, et de:ude prohibili,
eorum ordinariu.
as dainnau a sede aposlolica s' ni ; Hdem qiioque, in
'S. Lilanice omnes, prœler anliquissimas et quamcunque poslea vertautur lingi ain, cemeanlur ab
communes, quœ in Breviariis , Missulibus , eadein sede. nbique geniium, sub eiidem pœnit iuter-
Ponlificalibus ac Aitualibus continentur, et dicli et damnait.
INMÎX
LIBRORUM PROIIIBITORUM.
Abiege de l'histoire de la philosophie, de
Guillaume Tenneraann. (Decr.Sapril. 1845.)
Abaelardus, seu Abailaiilus Pelrus, (ICI.
Abrégé de la Morale de l'Evangile, des
liid. Trid. )
Actes des Apostres, des Epistres de S. Pau!
{ Appcnd. Iini. Trident. )
ueo- desEpislres Canoniques, et de l'Apocalypse;
Abano (de), seu de Apoiio Pelrus.
ou pensées Chrétiennes sur le texte de ces
mantia.
— Heplameron, seu Elementa Magica. livres sacrés. ( Brevi Clément. XI, 13 Julii
— Et ejusdem de omni génère Divinalionis 1708, et Bulla Unigenitus die 8 Septembris
1713.)
Opéra.
Abauzit. Vide Réflexions impartiales sur
—Idem aliter: Le Nouveau Testament en
Evangiles.
François. Vide Testament.
les
Abbadie Jacques. Traité de la Vérité de la Abrégé des Mémoires donnés au Roy sur
la réunion de l'ordre , et grande Mais-
Reli'^ion Chrétieiiiu', Partie i, ii ul m. (Dccr.
lrl^e de S. Jean de Jérusalem
22Decembris 1700, et 12 Mar.ii 1703.) ( maintenant

Abbecedario, Catechismo, modo di servire de Malthe ) à la Couronne, sans porter pré-


judice à la Noblesse de France. ( Decr. 12
la S. Messa formole di Preghiere , etc.
,

Aprilis 1628.
( Dccr. 11 Junii 1827. )
)

ABC id est libellus iractans rudimenta Abrégé des Systèmes. Vide de la Mettrie.
Abréj;é Méthodique des ouvrages de Bayle.
Reliyionis, et duo tantuminodo Sacramenta
commemorans. (A pp. lud. Trid.) Vide Analyse raisonnée de liayle.
ABC Lalino, vcl Flundrico idiomate, ubi AbsleminsLaurtntius.Fabulœ. (Ind.Trid.)
secunda pars SalulationisAnyelicœmutataest, Abudacnus Joseph, Hisioria Jacobitarum,
et omissts vrrbis SaHcta Maria Mater Dei
: :
sea Coptorum in ^Egypto, Lybia, Nubia,
substitula sunt liœc aliu: Mariai Mater Gra- jEthiopia tota, et Cypri insulae parle habi-
tiœ, Mater Mistricordiie. (Dccr. 9 Septembris tantiuui. Cum annotationibus Joannis Nico-
1688.) lai, antiqui quondam in Academia Tubin-
ABC (r),etc. Ftdela Raison par alphabet. gensi Professorisceleberrimi. Vulgavitnunc
Abhandlung von Vi'rlirechen und Slrafen. primum ex Bibliotheca sua Sigebertus Ha-
Eiiie gokronlePreis-Schrilt nebsl angehang- vercampus. (Decr. 7Januarii 1705.
)

ten Leiirsàlzcn aus der Polizey-VVissens- Abus (divers)et nullités du Décretde Rome
chaft welcbe Josepii Edler von Montag du 4 octobre 1707, au sujet des alTaires de
vertheidigenwiid. DeuSJulii... AllsladtPrag l'Eglise Catholique des Provinces-unies.
gedrukt bey Job. Jos. Gluusct.... auno 1767. (Decr. 22 Junii 1712.
)

Jd est latine : Tractalus de Delictis, et Poeais. Abusi délia Giurisdizione Ecclesiastica


Libellus laude dignus, cui auiiexae sunt Thè- nel Regno di Napoli. ( Decr. 29 Augus-
ses ex scienlia politica, quas Joseph uobilis ti 1774 ).

de Montag... dofendendas suscipiet die y Abusos iniroducidos en


la disciplina de la
Julii... Vctero-Praga; excud. Joh. Jos. Clau- Iglesia, y polestad
de los Principes en su
set.... anno 17(57. ( Decr. l'J Julii 1708. ) correccion. For un Prebendalo de estos
Ablas des kleinen privilegierlen, und mit Reynos. (Decr. 27 Novembris 1820.
)
soiulercn gnaden bcgabteii Rosen-l\rant2-
Icin deren Closter-Frauen von der A erkun- (Decr. 4 Martii 1709, et 21 Januarii 1732).
digung Marie, etc. /(/ est : Indulyentiœ pw- Accomplissement (T) des Prophéties, ou
vi privilcyiatif et specialibus gratiis donuti la délivrance prochaine de l'Eglise ; ouvrage
Rosarioli Monialiuin de Annunliutione liea- dans lequel il est prouvé que le Papisme est
tissiiiiœ Virijinis Marue, concessœ ab Alexan- l'Empire anlichrétien. Par le S. J. P. P. E
dro VI, Julio II, el Leone X. (Decr. S. Congr. P. E. Th. A. R. Tom. i et ii.
Indulg. 3 Augusti 1750. ) —Suite de l'accomplissement des Prophé-
Aborainationes Papatus, seu invicta de- ties, ou amplification des preuves histori-
monstr;itio, papam Romanuin esse Anli- ques, qui font voir que le Papisme est l'an-
chrislum. (Decr. 21 Aprilis 1G'J;J.) tichristraniamc.
Abrégé chronologique de l'Histoire Ecclé' \ccusatio Phisiophili. Vide Phisiophili.
siasli(|ue. ( Decr. 20 Novumbris 1752.
)
Achcul Julian (de S.). — Taxes des par-
Abrégé de l'Histoire de Ciiarlcs Botta, de ties casuelles de la Boutique du Pape rédi-
153'i. à 1780, p.ir l'avocat Louis Comelli. gées par Jean X\1I. et publiés par Léon X.
(Dec. 15 Fei). 1838.) Decr. 27 Novembris 1820. )
(

Abrégé de l'Histoire Ecclésiastique conte- Achmetes .^ereimi F. Oneirocritica cuui


nant les é\énements considérables de cha-
Nolis Nicolai Rigallii. (Decr. 3 Julii 162'}.)
que siècle, avec des réflexions. Decr. 21 ( Achridenus, seu Acridanus Léo. (1 Cl. App.
Noveni!)ris 1757.) Ind. Trid.)
Abrégé de l'Histoire Ecclésiastique de Acontius Jacobus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Fleury {inendnx lilulus mend'irissDui opcris) — Slratagematum Satanae libri octo. (App.
traduit de l'anglais. ( Decr. Clcnuntis Papie Ind. Trid.)
XIV, 1 Marlii J770. ) Acosla Jérôme. Vide Costa.
DicriUMNAinL i>ks Uluesies. U 30
)

981) DICTIONNAIRE DES HERESIES. 94tt

Aclaauihentica. FirfeHaUler. Adamus Melchior. Vitse Germanorum


AcIaConciliiTridenliniann. 1516 celebrali, Theologorum. (Decr. 12 Decembris 1644.)
una cum annotalionibus piis etlectu dignis- — Deciides duse continentes Titas Theolo-
simis. (App. Ind. Trid.) gorum exierornm principum. (Decr. 12 De-
Acta Ecclesiœ Grfecœ annorum 17G2 et cembris 1644.
176$. Vid. leBret Jo.Frid. Addisson Mr. [Joseph). Remarques sur
divers endroits d'Italie pour servir de qua-
( Décret, ab ann. 1685 ad ann. 1757.)
trième tome au voyage de monsieur Misson.
Acta Eruditorum Lipsiœ. Ab anno 1682 ad (Decr. 18 Julii 1729.)
onnum 1751 inclusive. Address of the committee of S. Mary's
— Supplemenla ad Acia Eruditorum Lip- Church of Philadelphia lo their Brethren ol
siœ. Vsque ad ann. 17W inclusive. the Roman Catholic Faith throughout the
Acta et Scripta Theologorum Wirtember- nnited states of America on the subject of
gensium et Patriarchœ Constanlinopolitani a Reform of Suuday abuses, in the admiois-
D. HieremifP quœ atrique ab ann. 1576
,
tralion of our Church Discipline. Latine
Dsqae ad ann. 1580de AugustanaConfessione veto: Monitum Comitatus Ecclesiœ S. Mariie
semiserunt. (App. Ind. Trid.) Philadelphiensis supra Reformationem
Acta Legalionis Ducis Niverniae ad Cle- quorumdam abusuum in administranda dis-
mentem ^ HI PontiBcem Roiuanum. (Decr. 7 ciplina Ecclesiastica. (Decr. 26 Augusti 1822.)
Augusli 1603.) Address to Ihe Righl Rev. the Bishop ol
Acta (nova) Eruditorum Lipsiae publicata Pensylvania , etc. by a Catholic Layman.
anno 1752 et anno 1753. (Decr. 17 Jan. 1763.) Latine vero : Monitum R"" Episcopo Pen-
— Supplementum ad nova acta. Tom. viii. sylvaniensi aquodamLaicoCatholico. (Decr.
(Decr. 6 Septembris 1762. ! 26 Aujrusli 1822.)
Acta ^nova) Erud. Lipsiœ publicata anno Adeodatas Presbyter. Epislola Compres-
1754. (Decr. 8 Jnlii 1^63.) byteris de Clero per fœderatum Belgium, D.
Eadem publicata anno 1755. (Decr. eod.). Theodoriim Cockium ui Provicarium non
Eadem publicata anno 1756. (Decr. 13 Au- recipientibus. (Brevi Clementis XI, 4 Octo-
gnsti 1764.; bris 1707.)
Acta quaedaai Ecclesiôe Ultrajectinse exhi- Adieux(mes)à Rome, lellrede l'abbé Bruilte,
bita in defensionem jurium Archiepiscopi ex-curé de La Chapelle, et maintenant chré-
etCapituli ejusdem Ecclesiœ, adversus Scrip- tien non romain. (Decr. 5 April. 1845.)
tum Cardinalis Archiepiscopi Mechliniensis. Adler, seu Aquila, Gaspar. (1 Cl. App.
(Decr. 13 Aprilis 1739.) Trid.)
Acte d'Appel interjeté le 1 Mars 1717 par Admonitio (amica, humilis, et devota, ad
les Illustr. et Révérendiss. évéques de Mi- gentem sanctam de corrigendo Canune Mis-
repoix, de Senez, de Montpellier et de Bou- sœ. Vide Flacius.
logne au futur Concile général de la Consti- Admonitio Ministrorum verbi et Fralruut
tution de N. S. Père le Pape Clément XI, du Argentinensinni. Vi('e Verwarnung.
8 Septembre 1713. (Decr. 16 Februarii 1718.) Advis charitable formé aux Pères Pénitens
Acte d'Appel interjeté par le Procureur du Tiers Ordre do S. François sur la persécu-
général de Lorraine et Barrois de l'exécuiiou tion qu'ils font aux Pères Capucins. 'Décr. 10
Au Bref du 22 Septembre dernier , rendu Junii 1659.)
contre l'Ordonnance de S. A. R. du mois de ^Egidius Petrus. Vide Scribonius.
Juillet 1701, de N. S. P. le Pape Clément XI. yEmilius (Alphonsus) Chemnicensis. (1 Cl.
fBrevi Clementis XI, 11 Februarii 170i.) Ind. Trid.)
Actio in Henricum Garnctum Societatis .lEmilius (Georgiiis) Mansfeldensis. (1 Cl.
Jesuilic» in Analia Superiorem. (Decr. 7 Ind. Trid.)
Septembris 1609.) jEnetius Jacobus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Actiones duse Secretarii Pontificii, quarum vEpinus, seu Hepinus Joannes. (1 Cl. Ind
altéra disputât, an Paulus Papa IV debeat Trid.)
cogilare de inslauramlo Concilio Tridentino; iErodius Petrus. De Patrio Jure. (Decr. 23
altéra ver.), an vi et armis possil deinde im- Octibris 1619.)
perare protestantibus ipsiusConcilii décréta. iEsina facli et juris (Sacrœ Congregationis
(Ind. Trid.) snpremœ, ac S. universalis Inquisiiionis da
Actiones et monnmenta Martyrum eorum Urbe) pro justitia Edicti moderni Episcopi
qui a Wiclefo et Huss ad noslram hanc .ïsini prohibenlis quemdam libelluni incivi-
œtalem in Germania, Gallia, Briiannia et tate, el tnta diœccsi anni 1698. (Decr. 17 Ja-
ipsa demum Hispania verilaiem Evangeli- nuarii 1703.)
cam sanguine suo constanterobsignaverunt. Affaires de Rome. Vide de la Mennais.
fApp. Ind. Trid.) Agobardi (S.) opéra. Fide Massonus.
Adamo (a S.). Vide Commentatiu Riblica.
(Decr. 2 Decembris 1622.)
Adamo (d') Antonio. Anatomia délia Messa
(Ind. Trid.) Agricola Bartholomœus. De jElale ineun-
Adamus Cornélius. Exercitaliones e>;ege- tium olGcia-
ticœ de Israelis in jEgypto inulliplicaiione, — SymboLiui Pythagoricum, seu de Justin
nativitate Mosis, conversione S. Pauli, malis- lia in forma reducenda. Prodromus, seu lib. i.

que Romse paganœ et hodiernae moribus. Agricola (Joannes) Islebius. (1 Cl. Ind. Trid.)
(Decr. k Decembris 1725.J Agricola Mnrtinus. (1 CI. App. Ind. Trid.)
941 INDEX LIBRORUM PROHiniTORUM. 942

Agrippa Henricus Cornélius, fl Cl. Ind. oranus Franciscanorum. ( Ind. Trid.)


Ail
Trid.) Alcoranus Mahomelis. Fide Mahometes.
Ajaoiens.FideRépubliquo des l'hiiosophes. Alcuinus. Vide Lossius.
Aiaba>-ter Gliilie'liiuis. Apparatus in reve- Aldin (la 'ern èrej, par Georges Saiid.
latiuiiem Jesu Chrisli. Nisi fuerit. ex correc- (Decr. 30Mart. 1841.)
tis ab auctore, et impressis Romœ. (Decr. 30 Ali chlhrochora Bartholomaeus. Dissertatio
Januarii 1610.) Theorieo-practica de nobilissima et frequen-
Alaniin (Fr. Féli?; do). Espejodeverdadera, tissima Hanreitai um materia. (Decr. 12 De-
y fa'isa conlemplacion. (Decr. 4 Marlii 1709.) cembris 1624.)
Alanus Mai;nOsde lusulis. Expl.inalionum Ale2:re (Marcus Antonius) de Casanatc. Pa-
inPropheliamAmbro^iiMcrlinilîrilanni libri radi us Carmetilici decoris. (Decr. 2GOclo-
vil. (Dec. 22 Decembris 1700.) bris 1649.)
Aibani Joh. Franci. Neniœ Pontificis de Alemberl (d') Vide Mélanges de littéra-
jure Reges appellaiidi. Una cum opusculo ture.
eideni adjecto, quod inscribilur Porillustris
: Alen (Eadmundus) Nordovolegius. (1 Cl.
cujusdam virieidem Diplomali Clcmenlino App. Ind. Trid.)
oppositus iibellus. Romse novae, lypis AUiinis Alesius (Alcxnnder) Scotus, Lipsleosis
1706. Qui liber nomen auctoris, lypograplii Professer. (1 Cl. Ind. Trid.)
et loci impressionis emtntimr. (Decr. 21 Ja- Alet (d') Evèque. Mandemont sur la Si-
nuarii 1721. )
gnalure du Formulaire du 1 Juin 1605.
Albanus ^^ndius. Refulatio libelli suppli- (Decr. 5 Januarii 1667.)
cis R. P. Marci a S. Francisco Carmelilœ dis- Alelheus Theephilus.Polyg imiatriunipha-
calceati. (Decr. 29 Noveinbris 1689.) trix, sive Discur^us politicus de Polygamia,
Alberius Claudius. Organon, id est Instru- cum notisAthanasi Vincentii. fDecr. 27 Mail
menium doclrinarum omnium in duas par- 1687.)
les divisuji). (Decr. Î6 Decfinbris 1603.) Alethophilus Chrislianus. Arles Jesuiticie
Albert! Gio. Andréa. ïeopiste ammae^lrala in sustiiiendis pertinaciter novitatibUs, dam-
seconde gli esenipj délia martre suor Paola nabilibu>que Seciernm laxitatibus. (Decr. 4
Maria di (îesù Cenluriona Caraieiitana Marlii 1709.)
scalza. Suspenstis donec torrigatur. (Decr. 2 — Arles Jesuiticae; editio secunda. média
Jnlii 1693.) fere parte aurtior. (Decr. 2 Decembris 1711).
Albert! Map;ni de Secrelis mulierum Iibel- Alexander Natalis. Selecta Historiae Eccle-
lus. Qui tamen falso ei adscribitur. (Decr. 16 siasticae Capita, et in loca ejnsilem insignia
Decembris 1605.) Dissertationes Hisloricae Chronologie*, Cri-
Alberti \'alenlinus. Interesse pr.ecipua- ticœ, Dogmaticae a i Eccl si» sœculo ad xvi.
rum Religionum Christinnarum in omnibus (Bievib. Innocent. XI, 10 Julii 1684, G Âpri-
articulis. (Derr. 12 Marlii 1703.) lis 1683, et 26 Feb^-uarii 1687.)
— Et reliqua ejusdem Opéra de rehgione
Iractiintia. (Decr. lOMaii 1737.) (Brevi Innocent. XI, 10 Julii 1684.)
Albertinus Alexander. Malleus Dsemonum. — Summa S. ThomsB vindicata
(Decr. 4 Martii 1709.) — Dissertationun Ecclesiaslicarum Trias.
Alberto Magno diviso in tre libri, ne! pri- — Contra Launojanas circa Simoniamob-
mo si tratta délia virtù dclle heri)e, nel se- servatienes Animadversio.
condo délia virtù délie pielre, ne! tcrzo délia — Dissertatio Polemica de ConfessioneSa-
yirlù di alcuTii animali. (Decr. 10 App. i6G6.) cramenliili.
Albertas Argenlineiisis. Gbroiiicon. Donec Permittuntur tamen liœc eailemOpera juxta
corrigatur. (App. Ind. ïrid.) editionem Lucensem cam noiis et animadver-
Alberius Crandeburgensis. ( 1 Cl. Ind. sionihus (Jonstanlini Roncaglia, snljhitn etiam
Trid.) cxcommunicatione lata mprœdictis Brccibus
Alberùs Erasmus (1 Cl. App. Ind. Trid.) pro quacumque eilitione. (Decr. 8 Julii 1734.)
Alberus Mallhœus. (1 Cl. Ind. Tr d.) Alesicacus Hcllodorus. (1 Cl. liid. Trid.)
Albinius Pelrus Conslanlius. .MagiaAslro- Alfabeto lillerale, fanlasmatico, mislico,
logica, hoc est Clavis Sympiilliiie seplem me- acquisilo.conlemplalivo, col quale resta for-
tallorum, et seplem selettoruiii lapiduiii ad mata risposta circolare ad unaReligiosa pn-
Planelas. (Decr. h Decembris 1674.) sillanime neldibattimeuto délia cunlempla-
Albius , seu ex Albiis Thomas. Vide An- zione misiica acquisita. ( Decr. 15 Mail
clus. 1687.)
Àlbizzi Maso. Vide Trattato dcllo Appel- Alfieri Vitterio da Asti. Satire. (Decr. 20
lazioni. Januarii 1823.)
Alchimia Purgatorii. (Ind. Trid.) — La Tirannide. (Decr. eodem.)
Aiciatus Andréas. Epislola contra vitam — Vita scrilta da esse. (Decr. eodem.)
Monaslicam ad Bernardum Matlium colle- — Panegirico di Plinio a Trajano. [Non
gain olimsuum. (Decr. 22 Decembris 1700.) illn fera l'anegyrica Oratio Plinii, srd ficla
Aiciatus Paulus Joannes. 1 Cl. App. ind. a Viclorio Alfieri.) (Decr. 11 Juiiii 1827.)
Trid.) — del Principe, e délie Lettere (inter Opéra
Alciphron, ou le petit Philosophe en sept Victorii Alfieri). lUccv. eodem.)
dialogues ,contenant une apologie de Aligheiius Daules. De Mouarchia libri
la Religion chrétienne contre ceux qu'on Irt'S. (Ind. Trid.)
nomme Espiils loris. (Decr. 22 Mail 1745.) Allegazioni per la rivocazione dell' Editlo
-

yis DICTIONNAIRE DES IIERT.SIES. Ui


pubblicalodai R™' ^ csrovi di Catania, Gir- porum, Abbalum, aliorumque Prwlatorum
geiili.eMazzara incontpniplazionedella letle- Traclatus. ( Don^c corrigatur. Decr. IC ) (

ra mis- ivadella sacra Congregazione deirim- Mariii 1621.)


inunitàsopra l'asso'uzioiie ad reincidentiatn Alvis t Yirginius. Murffnulap sacrœ vestis
senzàilRegio£'a'e(fiifl'ur. fDecr.~Sepleiiibris sponsœ Régis eeterni vermiculatœ, opus de
Î712.) privilegiis Ordinum Regularium. (Decr. 17
Allegrezze (Selle) délia Madonna quarum ,
Aovembris 1664.)
initium : A?e Maria Vergine gtoriosa più Alzedo Mauricius (de). De Preecellentia
ch'aKre, elc. (App.Ind. Clément. XI.) Episcopalis dignitalis. dequeEpiscopi functio-
Allgomeines. Vide Libellus, etc. Vid. l'ni- nibu» ac potestate. Donec corrigatur (Decr.
versalis professio Fidei. J8 Decembris 1646.)
Airitalia nelle leuebre l'Aurora porta la .\mabed, etc., etc. Lettres traduites par
luce Riflessioni FilosoGche, e Morali
: L)o- ; l'abbé Tamponet, par Mr. de V à Genève
cumenli, ed Avvisi airilalia;Sislema nuovo, 1770. ,Decr. 1 Maii 1779.)
mai tratatto pria, taiito liagli antichi, che Amama Sixtiiuis. .\nti-Rarbarus Biblicus
dai moderni Scritlori.ln Milano presse Fran- libre quarto auctjs. (Decr. 4 Mariii 1709.)
cesco Fogliani, e Coinp. l'anna 5 délia He- Amant (Mr. de S.) La Rome ridicule, Ca-
publica Francese, e primo délia Libéria d'I- price. (Decr. 3 Aprilis 1669.)
talia 1796, sine nomine Auctoris. (Decr.
1" Amalori;i Bihliorutn V. Errotika Biblion.
Martii 1817.) Amatus Michael. De piscium atque avium
Allis Petrus. Dissertatio de Trisagii ori- esus consuetuiliiie apud quosdam Christifi-
gine. (Decr. 17 Octobris 1678.) deles in Antepaschali jejuaio. (Decr. -À

Alpbabeto Christiano, che iiisegna la vera Septembris 1727.)


via d'acquislare il lume dello Spirilo Santo. Amaya Franciscus (de). In très posteriores
(Ind. Trid.) libros Codicis Imperaloris Jusliiiiani Com-«
Alsledius Johannes Henrirus. Systema mentarii. Tomus i. Donec corrigatur. (Decr.
Mnemonicuiu duplex. (Decr. 10 Maii 1613.) 18 Decembris 16+6.)
— Encyclopœdia omnium Scienliarum, Ambachius Melchior. (1 Cl. Ind. Trid.)
(Decr. 18 Junii 1651.) Ambasciata 1'! di Romolo a' Romani.
— Eireliqua Opéra de Religionetractmilia. (Decr. 30 Junii 1671.)
(Decr. 10 Maii 17o7.) Ambrosius Merlinus. Vide Merlinus.
Allhamerus Andréas. (1 Cl. Ind. Trid.) Ame, Traité de 1'. Vide de la Meltrie.

— Commenlaria in P. Cornelii Taciti li- Ame (de 1') et de son immortalité. (Decr.
bellum de situ, moribus, populisque Germa- 24 Maii 1775.)
nise. Donec corrigatur. (Decr. 12 Decembris
1024.) (Decr. 2 Dec. 1667.)
Allhusius Joannes. Dic.eologiae libri Ires, Amelol de la Houssaye {\icolas Abraham.)
Jotum et universum Jus, quo utimur, coui- Histoire du Gouvernement de Venise.
plecleutes. (Decr. 16 Martii 1621.) — Supplément à l'Histoire du Gouverne-
(Decr. 22 Octobris 1619.) ment de \'enise.

— Politica methodice digesta, et exemplis


— Tacite, avec des Notes Politiques et
WistoTiqucs. Dontc corrigantur. 'Decr. 21 Ja
gacris et prophanis illustrata.
nuarii 1721 et 1732.)
— De ulililate, necessilate et antiquilate Ameno Ladovicus .Maria (de). Vide Sinis-
Scholarum Admonitio pauegyrica. trari.
Alting Henricus Theoloùia Historica, seu
Systemalis Historici loca qualuor. (Decr. 25 (Ind. Trid.)
Januarii 168i.) Amerpachius, seu Amerbachius (Vilus.)
— Et reliquaejusdein Opéra omnia. Decr. Antiparadoxa.
10 Maii 1757.) — Hisloria de Sacerdolio Jesu Chrisli ex
Altine Jacobus. Opéra omnia.) Decr. 10 Suida.
Maii 1757.) — Poëraata Pythagorœ et Pholycidis cum
Alva et .\storga Petrus (de). Natura; pro- duplici inlerprelalione.
digium, Gratiae portentum, hoc est Seraphici
.\mesius Guilielmus. Opéra omnia. (Decr.
P. Francisci vitœ acta ad Christi D. N.
10 Maii 1757.)
vilam et mortem regulata et coaptala.
Amire. (J. F.) Manuale di FilosoDa spe-
(Decr. 24 Novembris 16.Ï5.)
rimentale ecl. Prima ver.-ione Italiana cou
(Decr. 22 Julii 1665.) nuova .\ppendice, e ron osservazioni cri-
— Nodus indissolubilis de conceptu men- liche.(Decr. 28 Julii 1834.)
tiset conceptu ventris. Amiens Franciscus. Cursus Theolngici
— Ide7n aliter. Funiculi nodi indissolubilis juxta Scholaslicani hujus temporis Socieiatis
de concepiu mentis et conceptu ventris. Jesu inethodum, Tomus v de Jure et Justi-
— Sol veritatis cum ventilabro Seraphico tia. Donec corrigatur; correctus rero juxta
pro candiJa auror.i Maria. correctionem expressam in Decr. 6 Julii lCo5
Alvin Joannes. Elucidatio veritatis in casu permittilur.
fatalium accusatioaum per quadriiigenlos Amicus Juventutis, etc. Vide Der Jugetid-
Fratres coadunatos contra Patres Proiiuciie freond, elc.
Algarbiorum. (Decr. 21 Aprilis 1693.) Amiinius Wolfgangus. ( 1 Cl. App. ln<L
Alvin Stephanus (d"). De P. test.ite Éi)isco Trid. )
945 INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM, 94C
Ammonius Wolfgang;us ( 1 Cl. App. Ind. tiGcibus Imperatores habuerant. (App. Ind.
Trid. )
Trid.)
Amore Liberias (de S.). Epistolse Theolo- Anastasii (S.) Sinaitœ Anagogicarnm con-
giCtP, in quibus varii Scholaslicorum errores templationum in Hexaëmeron liber XH, oui
castii;antnr. (Decr. 3 Apiilis 1685.) prœmissa est Exposlulatio de S. Johannis
Ainor Sacer. (Decr. 12 DecHinbris 1624.) Chrysostonii Epistola ad Cœsarium Mona-
Amour (de 1') selon les lois primordiales chum. Editio Londin. 1682. (Decr. 23 Janua-
convenances des sociétés moder-
et selon les rii 1684.)
nes, par M' de Senancourt. 4' éd. avec des Anaslasio Leofilo. Vide LeoBIo, etc. Com-
cluingcmenls et des additions. (Decr. 13 Fe- munione del Popolo nella Messa.
bruarii 1838.) Anaslasius (Joannes) Veluanns. (i CI.
Amour {M' de S.) Journal de ce qui s'est Ind. Trid.)
faità Rome dans l'afiaire des Cinq Proposi- Anatomia. Excusa Marpurgi per Eucha-
tioiis. (Decr. 28 Mail 106i.) rium Cervicornum. (Ind. Trid.)
Ainpelander Woll'gangus. (1 Cl. App. Ind. Anatomia Monachi. Vide Phisiophiii.
Trid.) Anatomia Societalis Jesu, sive probatio
Amplia (Joannes) Polonus. (1 Cl. App. Ind. spirilus Jesuitarum. (Decr.2'i Augusti 1C34.)
Trid.) AncienClergé constitutionnel jugé par
(!';

Araschaspands et Darvands, par Franc. La un Evoque d'Italie. (Decr. 2G .\ugusti 1822.)


Meniiais. (Decr. 21 Augusti 1843.) Andachts Vebung. Vide Plagula sic in-
Amsdorlfius NIcolaus fl Cl. Ind. Trid.) scripta.
Ainstelius Gisbertus. Kxpostulatio prima An (!') deux mille quatre cent quarante.
adversuseos qui dicunt se de consoitio Jesu Rêve s'il enlut jamais. (Decr. 15 Novembris
esse, et non sunl, et sunt Synagoga Satanœ. 1773.)
(Decr. 2() Octobris 1707.) Andreaî Jacobus. alias Scbmidlinus, Pastor
— Espostulatio altéra advcrsus Lojolitas, Gop[ ingensis. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
fœdos Societalis Jesu desertores. (Brevi Cle- Aiidreœ Joannes (S.). Examen Tropliœo-
nientis XI, 4 Octobris 1707.) ruui Congregalionis praetensœ Anglican» Or
Amydenius Theodorus. Tractatus de ofB- dinis S. Benedicli. (Decr. 12 Decembris 1624.)
cio et jurisdictioneDalarii, et de stylo Data- Andreœ Joannes Valeiitinus. Mylbologiffl
riœ. (Decr. 10 Decembris 10.^3.) Christian;?, sive virtutnm et vitiorum vitœ
Amyraldus Moses. Vide Syntagma The- humanœ imaginum libri très. (Decr. 4 Fe-
siuni. bruarii 1627.)
Anacreonte. Vide Marchetti. Andréas (V^alerius) Dessellas. Vide Stru-
.\n liisi Critica. Vide Del Gallolicismo délia vius.
Cbiesa d'Utrecht. Andrews
)Lancellottus) Cislerciensis. Tor-
Analisi del Concilio Diocesano di Pistoja tura Torli, sive ad .'Malthfei Torti librum re-
cclebrato nel niese di Settembre dcll' anno sponsio. (Decr. 9 Novembris 1609 et 30 Ja-
17SG, ossia Snggio dei molli errori contro nuarii 1610.)
la Fede nell'istesso Concilio. llalia 1790. .\nd!ini;a Rej nerus (ab). Doclrina non
Tomi2. (Decr. 10 Julii 1797.) Universilatis Lovaniensis, sed quorunadam
Analisi del Libro délie prescrizioni di Ter- privatorum. Donec corrigatur. ' Decr. 14
tulliano cou alcune osscrvazioni. In Pavia Aprilis 1682. )
1781. Sine Aucluris nomine. (Decr. 7 Augusti Angelius Joannes. Vide Werdeniiagen.
1786.) Angelo rator Daniel. Officina Poelica,seu
Analisi e confutazione succinla délia Viriilarium Poeticum. (Decr. 16 Decembris
Bolla del S. Padre Papa Pio VI, sp'dila in 1605. )

Francia ai Vcscovi, e '^lero di quella Na- Angers Evêque (d'). Mandement sur la
zione. (Decr. 26 Auijusli 1822.) Signature du Formulaire du 8 Juillet 1665.
Analisi scrupolosa dclla Keligionc Cri- (Decr. 5 Januarii 1667.)
stiann. Vide la Religione Cristiaiia liberatu Angliie (lllustrissimi, ac potentissimi Se-
dalle ombre. nalus, populique) Seiilentia de eo Concilio,
Analyse RaisonnéedeBayle, ou Abrégé Mé- quod Paulus Episcopus Homanu.-; Manluaj
IhodiqiK^ di- ses ouvrages, particulièrement futurum simulavit. (Ind. Trid.)
(le son Dictionnaire historique et critique, Anglica,Hibernica,Noriuannica, Camorica
dont les Remarques ont été fondues dans le a V( teribus scripta ex liibliolheca Guilielmi
texte, pour en former un corps instructif et Camileni. Donec corrigatur. (Decr. 16 De-
agréable de b ctures suivies. (Decr. ISiulii cembris 1605.)
1777.) Anglus Antonius, auctor libri de Origine
Analyse Raisonnée des Evangiles. Vide Missœ. (1 Cl. Ind. Trid.)
Histoire critique de Jésus-Christ. .\nglus (Thomas) ex Albiis East-Saxonum,
AnalyMs, resolutio Dialeclicn quatuor li- seu Albius, cognomcnlo White. Opéra omnia
lirorum Institutionum Iniperialium, una cuni et Scripta. (Decr. 17 Novembris 1661.)
qnaiumdam ulilium qua^slionuiii Juris ex- Anguisciola (Angelo (iabriello). Délia Ile-
plicallone, cum prœfalione Ludovic! tiremp. braica Medaglia delta .Magtien Da\ id.el Abra-
(App. Ind. Trid.) ham Dichiarazione. (Decr. 16 Martii 1621.)
Analy.sis professionis. Vide Pcrcira de Fi- —
Prohi'.etitr eliam omnc Imjusmodi A'w-
guiereido. Idem lialice cum dilucidationlbus. inisma, cl mandalur tit qui itiud hnbent ai
'Av«y.')-,Tef juris, quod in approbandis Pon- S. Officium déférant. 'Decr. 16 Mattii 1«21.»
M7 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 9lS

Anicius (Joannes) Dnlmnei.sis. Thésaurus Anti-Sturmius (Laonicns) a Sturoieiieck.


perpetnus Induliionliarum Seraphi Ordinîi
i Cl Cl. App. Ind. Trid.)

S. Francisci. (Decr. 26 Octobris 1707.) Antithèse des faicts de Jésus-Christ, et du


Anima (de) rîriilorum Commeutaria.— Ci<- Pape, mise en vers Français, itnprimé à
riositm nobis niUu7;a ingenium dédit. —
Seneca Rome l'an du grand Jubilé 1600. (Decr. 18
lie vita benta r. 32. (Decr. die 6 Deccmbiis Octobris 1008.)
\W^..) Donec corrigaiur. Antoine Jaq. Roustau. Vide Offrande aux
Anima (1) di Ferrante Pallavicino. (Decr. Autels.
18 Decembris 1646.) Apellus (Joannes) Norimbet'iîètisis. (1 Cl.
Anima Ferrante Pallavicino divisa
(!') di Ind. Trid.)
in sei (Decr. 20 Februarii 1676.)
vigiiie. Aphorismi doctrinœ Jesuitarnm et alio-
Anim li Parianli (Gli). Poe-ia Epico di- rum aliquot Pontificiorum Doctorum, quibus
vise in ventisei Canti di Giambaltisla Casii. verus Christianismus corrumpitur, pax pu-
Vi sono in fine aggiunti qualtro Apoioghi. blica turbatur. (Decr. 12 Decembris J62'i-.)
Milano mdcccii. Presso PiroUa, o Maspero Apocalissê (F) lii S. Giovanni Aposlolo iu
Slampalori Libraj in S. Margarila. Yidt Ca- volgare lingua tradotta, e con un nuovo me-
sti. (Decr. 26 Aui^usli 180o.) todo esplicata da Ennodio Papià .... Lu-
Animaux (les) plus que Machines. Vide gano 1781. ( Emeniitum nomen.) ( Decr. 20
de la Mettrie. Januarii 1783.)
Annali dcl mondo ossia Fasti Universali Àpologetica responsio ad scabiosum li-
di tutti tempi e di tulti i tuoghi deila terra
i
belUim cujusdam Canonici Régulai is Eccle-
ec. ec. Gorredati da prospelli gencrali e par- sias Unlerslorfensis impiTrime vulgatum sub

licolari, e da tavole alfabetii hcdegli Uomini, specioso titulo : Discu^Sionis Theologico-


e délie Cose jiel oui mezzo il libro diventa Juridirœ contra discussionem prohleraaticam
un repertorio Enciclopedico storico. (Decr. ad decantatam legem Amortizatio:;is bono-
23 Junii 1836.) rum. (Decr. 12 Martii 1703.)
Annali Ecclesiastici. Fîrfe Folia impressa. Apologia Catholica adversus libellos, de-
Annatae, e Index Taxatinnum Ecclesia- clarationes, monita et consultatidnes fac-
rum et Monasteriorum per universum Or- tas, scriptas et éditas a fœderatis pfrlur-
Yiem.AbHœreticisdeprarutœ. kT^^.\nA:Vr\A.) baloribus pacis in Regno Francise per E. D.
Annatus (Petrus). Apparalus ad posilivain L. 1. C. (App. Ind. Trid.)
Theologiam methodicu^. Tom. i et n. Dunec Apologia Confessionis ÂugnstaniB. (Ind.
corrignnlur. (Decr. 12 Seplembris 1714.) Trid.)
Année (!') Chrétienne, ou les Messes des —Et cœterœ omnes Hœrelicorum Apologiœ.
Dimanches, Fériés ei F'éles de toute l'année. Vide Décréta § 1, num. 2.
(Decr. 7 Seplembris 1693.) Apologia contra Henricum Ducem. (Ind
Anno (1') durmila quattrocento quaranta, Trid.)
sogno se mai lo fosse. (Decr. lo Novembris Apologia contra staïus Burgundise. (App
l'7'73.)/rfemrit)n?(on'.'5.(Decr.26Augusti 18:12.) Ind. Trid.)
Annotazione (curiosa, e dislinta) di lutti Apologia del Catechismo sulla Comunioni
glinomi.che sono slai siu" al présente relia (ielSagrilîrio délia Messa. (Decr. IS August
t^istade; Giuoco del Seniinario di Genova, 1775.) Vide Catechismo esposto in forma d
Napoli.Torino, Milano, e Venezia,( onl'eslrà Diabgbi sulla Comunione deirAuguslissimc
zioni seguile nelle suddelte Città, con la Sagriticio délia Messa, etc.
interpretazionc de' sogni, ed allre curiosiià, Apologia délia Corrispondenza di Morite-
per avventurare giuocalori,data in iuce da
i verde contro il Giornale la Voce délia Ra-
CarloFrance«coCaputo. (Decr. ISJulii 1732.) gione fDecr. 7 Januarii 1836.)
Anonyme (1 persiflé. Vide de la .Mettrie.
i
Apologia Graecorum de Purgatorio igné in
ADsaldius (Franciscus). De Jurisdiclione Concilio Basileensi exhibita. (Ind. Ti-i I.)
Tractatus Donec co.rigatur. (Decr. 18 De- Apologia Panegyreos Janseiiianœ ad Théo
cembris 1646.) logum Lovaniensem, ubi Janseniani Facii
Antica Disciplina délia Liturgia, osia Messa asserlionem Formulario ineluctabililer con-
celebrata colle solite offerte per li Vivi, e per tineri ostenditur. (Decr. 26 Octobris 1707.)
li Morti. (D.cr. 13 Aprilis 1774.) Apologia II Panegyreos Jansenianse confi-
Antéchrist (!') Romain opposé à l'Anté- gens Jansenismi Historiam brevem corra-
christ Juif ùu Cardinal Bellarmin, du Sieur sam a L. C. Deckero. (Decr. 29 Octobris
feemond et autres. (Decr.7Seplembris 1609.) 1701.)
^nti-contract social. Vide Bauelair. Apologia III Panegyreos Janseniaufe ener-
Aiiticolone, overo Confutazione di 11.! Let- vans Del'ensionem brevem Historiae Janse-
lera lîadicatoria di;! P. Cotone. (Decr. 16 nismi conflatam a L. C. Deckero. (Dècr. 26
Martii 1621.) Octobris iliil.)
Antidoto contra le calunnie de Lapuc- Apologia pro Sac. Congregatione Indicis,
cini, composto per li Fideli confessori délia ejusque Secrelario, ac Dominicanis contra
veFJtà nelle Leghe de'Grigioni. (Decr. 4 Fe- Pétri a Salle Ciausa libellum faino^uin.
hrv rii 1627.) (Decr. 20 Februarii 16o4.)
Auli-Pameia (!'), ou la fausse Innocence Apologia Wilhelmi Principis Auriaci, Co-
découverte dans les aventures de Sjrene. mitis NassovitE ad proscriplionem ab Hispa-
(Decr. 22 Mail 1745.) niarum lîege in euni promulgalam. (App.
Anti-fc>...i;(^ue. Vide de la Mettrie, lud, Trid.}
J

949 INUEX LIBRORUM PROHIBITOKUM. 930

Apologia di Fr. Benedetto Solari Vescovo Aquin Ludovicus Hehrîétis ((ï'). Vide Da-
di Noii contrp il fu E'"" Gard. Gerdil divisa quiii.
in Ire parti. (Derr. 30 Sepicmbris 1817.} Arciîno Pietro. Opéra omnia. (Ind Trid.)
apologie de Monsieur Jansenlus, Evéque Aretinus (Benedictus) Bernensis. H CI.
d'ipro, et de la docirine de S. Augustin ex- App. Ind. Trid.)
pliquée dans son livre inlKulé Augustinus, Argens Marquis (d). Vide Boyer.
contre trois sermons de Monsieur Halieri, ArKeiitauo Luigi Francesco (d'). Esercizj
Théologal de t*;irîs. (Decr. 23 Aprilis 163'i..) del Cristiano interiore. nequrli s'insc-rnano
Apologie (Seconde) pour Mr. Jansi-nius le prattiche per conformare il nostro inte-
Evéque d'Ipre, ot pour la doctrine de S. Au- riore a quello di Gesù, dalla lingua Fiancese
gustin expliquée dans son livre iiililulé Au- iradotli nell' Italiana. (Dec '. Julii 1728.)
quslinus, conde la Réportse que Mr. Habert, Argolus Andréas. Ptoler dus parvus in
Théologal de Pari<, a faiie à la première Genelhliacis junctus Arabibus. (Decr. 10
,

Apologie. (Decr. 23 Aprilis 1634.) Junii 1658.)


Apologie de tous les Jugements rendus par Ari;vrophylax G. Epislola ad Germanorum
les Tribunaux séculiers en France contre le Principes. (Ind. Trid.)
Schisme, dans laquelle on établit : 1* l'in- Aricler Altamannus. Hermeneulica Biblica
juslice et l'irrégularité des refus de Sacre- Geneiaiis usibus academicis accommodata.
inenls, de Sépulture, et des autres peines (D cr. 2(; Augusti 1822.)
qu'on prononce contre ceux qui ne sont pas Ariosto Lodovico. Fù/e Satire
soumis à la Constitution Unlyinitus; 2" la Arilhmœus '.'alentinus. Periculum Acade-
compétence des Juges Laïcs pour s'opposer micum , ii! est Disceptationu Legalium
i

à tous ces actes de Schisme. To. et u.


i psrtus, in duas divisus partes. (Decr. 16
(Brevi Bénedicti XIV, 20 Novembris 1752.) Martii 1621.)
Apologie des dévots de la S. Vierg<\ ou les \rlensis (Peirus) de Scudalupis. Sympa-
Bentimcntsde Théolime sur le libelle intitula' ; lliia septem metallorum et septem seleclo-
Its Avis salutaires delà Bienheureuse Vier^'e rum lapidum ad Planetas. (Decr. k Decem-
à ses dévols indiscrets ; sur la Lettre apolo- bris 1674.)
gétique de son Auteur, et sur les nouveaux Arnaldus Anlonius, Advocatus Paristensts.
Avis en forme de Réflexions ajoutez au libelle. Oratio contra Jesuitas habita Parisiis 4 et 3
(Decr. 5 Junii 1677.) Idus Jul. (Decr. 5 Novemb. 1609.
Apologie des Lettres Provinciales de Louis
3e Montalte contre la dernière Réponse des
(Decr. 3 Aug. 1656.)
PP. Jésuites, intitulée Entretien de Cléan-
:

ire et d'Eudoxe. (Decr. 11 Marlii 170i.) Arnaldus Antonius, Tlieologus Parisiensis


Apologie, ou Défense des Chrétien», qui Epislola et Scriptum ad sacram Facultateui
sont de la Religion Évangélique, ou Réfor- Parisiensem in Sorbona congregatam die 7
mée, satisfaisant à ceux qui ne veulent vivre D(Cembris sîdci.v.
en paix et concorde avec eux. (Decr. 12 — Scripli pars altéra ad sacram Faculta-
Decembris 162/»..) tem Parisiensem in Sorbona congregalam
Apologie pour le Synode de Dordrecht, ou die^O Decembris Morxv.
réfutation du livre intitulé l'impiélé de !a
:
— Epistola, et alter Apologeticas ad sa-
Morale des Calvinistes. (Decr. 31 Marlii 1G81.) cram Facullatem Parisiensem in Sorbona
Apologie pour les Casuistes contre les ca- congregatam die 17 Januarii anni uoctvi.
lomnies des Jansénistes par un Théologien — Epistola ad Henricum Holdennm, cujus
et Professeur en Droit Canon. (Decr. 21 initium Ea tempoi uni conditione.
:

Augusti 1659.) — Vera S. homœ de Giatia sufficienti


1

Apologie pour les Religieux Bénéilictins du et efficacia doetrina dilucide explanata.


Diocèse et paï's de Liège, touchant leurs pré- — ProposKiones Theologicae duae, de qui-.
séance et prérogatives, pour servir de Ré- bus hoJie maxime dispulatur, clarissime de-
ponse à un écrit intitulé: Répartie de Mr. monslratae.
l'abbé de S. Gilles. Ob transgrensionem im- — Lettre à une personne de condition sur
vosili silentii. (Decr. 17 Maii 1731. ce qui est arrivé depuis peu, dans une Pa-
Apono l'ctrus (dej. Vide de Abano, roisse de Paris, à un Seigneur de la Cour.
Aponte Laureiituis (de). In D. .Matthaei — Seconde lettre à un Duc et Pair de
Evangelium Commentariorum lilteralium France, pour servir de réponse à plusieurs
et moralium.Toiiius ii. (Decr. 27 Maii 1687.) écrits, qui ont été publiés contre sa pre-
Appellante. Vide Cosa è un appellante. mière lettre.
Âppellatione (de) ad Ronianam Sedcm. — Instructions sur la Grâce selon l'Ecri-
Vide Von der Appellazinn. ture cl les Pères; avec l'Iixpnsition de la
Appréciation du projet de Loi relatii aux Foi de ri!!glise Rom line toucliant la Grâce
trois Concordats par L Lanjuinais. Paris 1817. et la Prédestinalion, par Mr. Barcos. (Decr.
(Decr. 22 Murtii 1819.) 11 Martii 1704.)
Approbdtiones Thcologorum ex variis Re- Arnaud. Progetto, o manifesto coii qucsto
ligionibus et Ordinibus lioctriiiœ Cornelii titolo : (cu\res de messire Anioine Arnaud,
Janscnii. Vide Testimonia Eruditorum Vi- docteur «le la maison et de la socieléde 6or-
rorum. lionne. Proposé par souscription. (Decr. S. 0.
Aquilinius Caîsar. De tribus Ilistoricis 14 Augusti 1759.)
Concilii Tridentini. (Decr. 21 Martii 1068.) AruisiCiu Uenuiogus. Opéra omnia. (Decr>
0§1 DICTIONNAIRE DKS HERESIES. 9!?a

7 Seplembris 1609, 26 Marlii 1621, et 2 Dc- — Tom. 11, Pars et ii .

«einbris 1622.) — Tom. m. Donec corrigantur.


Arnoldus Christophorus. Triginta Epistolre Art (1') de connaître les iFemmes. (Decr.
Philologie», et Historicop de Flavii Josephi 11 Deci>mbris 1826.)
tcsiiinonio,quod Christo Iribuil. (Decr. 20 Art (1) de jouir. Vide de la Mettrie
Junii 1622.) Arte (dell') d'araare libri due. Opéra ber-
— Spicilegium. Vide Ursinus Joh. Ilen- n-^sca. Ginevra [falsis typis) 1765. (Decr. 9
ricus. Julii 1765.)
Arnollius Golhofredus. Hisloria et de- Arte di conservnre ed accrescere îa
(1')
scriptio Theoliigifp Mysticce, ilemque vele- Donne scritta da un Filantropo
hellezza délie
rum et novorum Mysticorum. ;Defr. h Mar- Subalpin Torino presso Michclangelo Mo-
>.

di 1709.) ranol'Anno \i délia Rep. Francese. (Decr.


Arnoldus Nicolaus. Religio Sociniana, seu 22 Decembris 1817.)
Caîecliesis Ilacoviana major refutata. (Decr. \rlemidorus Oneirocriticus. Conventus
15 anuarii 1714.) Africiinus, sive discepiatio judicialis apud
Arodono Benjamin (d'). Precetti d'es-
i'.abi Tribunal Pra>sulis Augustini inter veteris et
sera imparali dalle donne Hebree. J.ezzioni novitii-e Theolosiiœ patronos. (Bulla Urhani
dichiarate amplamente da regger la casa, ed VIII, 6 Marlii léil.et Decr. 23 .'iprilis 16 Ji.)
allevar li Bgliuoli nel tinior di Dio tradotto : .\rthus, seu .Vrihusius Goihardus. Mercu-
dalla ling^iia Tedesca ncUa volgare per llabi rius (lallo-Belgicus Sleidano succentnriatus.
Giicob Alpron. Aggiuntovi molti avverti- (Decr. 12 Novenib is 1616, et 3 Julii 1625.)
iiiL:nti, e nel fine diversi precetti d'insalar le Arlicnli a Facultale sacrœ Thenlogiœ Pa-
carni. (Decr. 21 Januarli 1732.) risiensi delerminati super niateriis Fidei
Arrêt de la Cour du Parlement portant nostrœhodiecontroversis cum Anlidoto. OpiiJ
suppression d'un imprimé inlitulé Lettres : Joannis Cnlvini. (Ind. Trid.)
de plusieurs Kvéques sur l'obligatiou de Arliculi Fidei prsecipui ad unionem ulrius-
priver de l'oblalion du Sacrifice de la Messe, que Ecclesiœ Rumano-Catholicœ et Lu-
et des suffrages de l'Eglise, ceux qui meurent theranœ. (Decr. 30 Aprilis 1685.)
appelants de la Constitution l'nigenitus. .\rtopœiis Henricus (1 CI. App. Ind Trid.)
(Brevi Clementis XII, 20 Januarii 17iO.) Artopœus Petrus. (1 Cl. Inl. Trid.)
Arrêt de la Cour du Parlement, qui sup- — Ëvangelicse Conciones Domiuicarnm
priiiie un imprimé Canonizatio
intitulé : totius anni per Dialeclica et Rhetorica arti-
Vincenlii a Paulo. Parisiis, Typis Pelri Si- ficia breviter tractiitoe. !lnd. Trid.)
moni 1737. (Bre\i Clementis XII, 15 Fe- Arturus (Thomas) Britannus. (1 Cl. Ind.
bruarii 1738, et Decr. 13 Aprilis 1739.) Trid.)
Arrêt de la Cour du Parlement sur deux Arumœus Dnminicus. Discursus Academici
imprimés en forme de Brefs du Pape, du 18 de Jure publico. (Decr. 22 Octobris 1619.)
Janvier 1710, l'un concernant le Mandement — Commentarius Juridico-Hislorico-Po-
et autres écrit de M. l'Evêque do S. Pons, liticus de Comitiis Romano-Germanici Im-
l'autre touchant le Traité de l'origine de la perii. (Decr. 18 Junii 1651.)
liégali', composé par le Sieur Audoul du t , A. S. C. Dissertatio pro Francisco Suarez
Avril 1710. (Decr. 22 Junii 1712.) de Gratia œgro oppresso collata per absolu-
Arrêt de la Cour du Parlement sur un tionem a S icerdote praesente impensam ,
Bref du mois d'Août mi! six cent qu.itre- prœvia peccatorum expositione epistolari.
vingt, du 2i Septembre 1G80. Eliam manu- ^Decr. 10 Junii 1658.)
sc7-iptum. (Brevi Innocenti XI, 18 Dccembris Ascesis Spiritualis pro Confraternitale S.
1680.) Joseph édita a Confratribus dictœ Confra-
Arrêt de la Cour rendu sur les Remon- lernitatis in Ecclesia Varsaviensi Carmelita-
trances et Conclusions de Mr. le Procureur rum discalcealorum congregaiis. (Decr. 30
général du Roy, qui le reçoit appelant comme Junii 1671.)
d'.Tbus d'un .Mandement du Sr. Evêque de Ascianus Dorotheus. Montes Pietatis Ro-
^'annes. 5 Juin 17Vi, extrait des Registres raanenses historiée, canonice theologice ,

du Parlement. (Decr. 22 Maii 1745.) detecti. Pricmiltitur Tractatas de Nervis re-


.Vrrêt de la Cour du Parlement, portant ruin gerendaruniRomanieEcclesiae. Snbjungi-
suppression d'un livre intituié Instruction :
lur Riga ScriptoiiimPontificiorumNicolaiBa-
Pastorale de .M. l'Archevêque de Cambray, riani .Montes Impietalis, et .>Hchaelis Papafa-
et d'une Thèse soutenue en Sorbonne le 30 vaeDecisio contra Montes Pietatis. (Deci'. 12
Octobre 1734, du 18 Février 1735. (lirevi Martii 1705.)
Clementis XII, 18 Maii 1735.) Ashwarby Joannes, (ICI. Ind. Trid.)
Arretin (1') Moderne. Première et seconde Askeve Anna. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Partie. A Rome (falsis typis) mdcclxxvi. AsiloEeclesiastico. Vide Discorso.
(Decr. 13 Augusti 1782.) Aslacus Conrulus. De dicendi et discendi
Arringa Filosofica ordine) indi-
(Tiitto è ratione libii 1res. (Decr. 2 Decembris 1622.)
ritta alla preslanlissima donzella la Signora Assedio (1') di Firenze. Capitoli xxx. (Decr.
Eloisa Pimentelli. Decr. 19 Januarii 1824.^ 14 Februarii 1837.1
.\ssemblea dei Vescovi di Toscana. Vide
(Décret. 22 Dec. 1700.) Riflessioni.
Arsdekin Richardus. Theologia tripartita Luca T'î'de Scolta di Lettere.
Asserii.o
uuiversa. Tom. i. Assertio Juris Ecclesife Melropohi;ir;;p VI-
,

555 INDEX LIBRORBM PROllllîlTORUM. fî.M

(r.ijectinae Romano-Calholicœ adversus quos- tins l'Abbaye Royale de S. Lucien


di! pré- ,

(latn, cnm ad instar Ecclcsiaruni per In-


qui sentée et signifiée a -Mr. l'Evcque de Beauvais
fidoliutn perseculiones de- Irtictarum jure le 18 A^ ril 1721 (Decr. 2 Seplcmbris 1727.)
.

pristino penitus cxcidisse evistiinaiit. Per Avertissement sur les Lettres suivantes :

J. C. E. J. U. Licenl. ejusdem KcclesiiP Ga- Lettres du B. P. I>. Charles Dissird au R. P.


nonicum. (Brevi Clerneiilis XI, 4 Oclobris D. Jean Darel Réponse du R. P. D. Jean
;

1707.) Daret à la lettre précédente; Lettre édifiante


Astone (Joannes) Anglus. (1 Cl. Ind. au R. P. D. Thierri de Viaixnc. (Decr. 2 Sep-
Trid.) tembris 1727.)
Allianasii (S.) Tractatus de vera nt pura Avertissement, cujiis initiiim : Celui qui a
Ecclesia. Fatso et adscriplits. (Ind. Trid.) recueilli les passages rapportés cy-devant a
Alhanasius iMichael Augelus.Siuictissimae cru faire plaisir au public etc. Finis vero : ,

Deiparœ Laudes cenlum et quiiiqujiginta afin d'apprendre leur condamnation à plus de


Psalmoruii) prima vcrba exponenles David. personnes. Quod halietur p. 3V Opiisculi in-
(Decr. 12 Decembris 1624.) criiiti Décret de N. S. Père le Pape Inno-
:

Alrociauiss Joannes. f 1 Cl. App. Ind. cent XI contre plusieurs proposiiions de Mo-
Trid.) rale (Decr. 31 Marlii 168i.)
Allestatio Nolarialis, quod neqiie Deere- Avertissement qu'ont mis à la léte des vrais
luni SS. D. Urbani VIII, neque Pauii V MS. d'un Curé de W. des personnes qui se
Lovanii sit publicatuin. Incipit: Ego in- propo-enl de les rendre puldics. (Decr. 11
frascriptus aluiœ Univorsitatis Studii Geni'- Julii 1777. Vide Curés Lorrains Allemands.
j

ralis Oppidi Lovanicnsis Nolarius, elScriba. Extraits des MSc.


T'j'f/e

Finil: Pelriis MinlaertNot. (BuUa Urbani Avis Fraternels aux.UltramontainsConcor-


V11I,6 Aiarlii IGVl.) datistes Quiire transgredimini mavdatum
:

Atti e Decreli dtl Concilio Diocesano di Dci, propler tradilionem veslrum Math, xv, :

Pistoja dell'anno sîdcci.xxxvi. In Pisloja per 3. A Londres, 18li9, sine nomine aucloris.
Atto Bracali Stampatore Vcscovile. (Bulla (Decr. 23 Junii 1817.
Auclorem Fidei SS. D. N. PII PAIVE SEXTl, Auguslini et llieronymi Theologia (Ind.
22Augusti 179'i.) Trid.)
Avantages du Mariage, et combien il est Augustini Hippnnensis et Augustiiii Ipren-
nécessaire et salulaire aux Prêtres et aux sis. De Deoomnes salvari volente, et Chri-
Evéques do ce temps-ci d'épouser une fille sto omnes redimente, Homologia. (Decr. 23
Clirt'tienne. ïome 1 et 2. (Decr. 7 Januarii Aprilis 1054.)
1765.) Auguslinis{de) Thomas. Librorum omnium
Au-delà du Bliin. Vide Lerniinier. in Sac:œ Imlicis Congregationis Decrelis pro-
Auctorilate (de;, officio et poteslaie Pas- hibiturum ab anno 1(J31) usquc ad annum
torum Ecclesiaslicoruai et quatenus sint
; 1653 Elenchus ordine alphabelico iligestus.
audiendi, e sacris litleris dcclaralio. (App. Cuin deficiens sit, nec oninia Décréta con-
Ind. Trid.) tinent édita a S. Congregatione usque ad eum
Audingus Wolfgangus. (1 Cl. App. Ind. annum. Decr. 10 Junii
i
ItioS.)
Trid.) Augiisiinus Antonius. Vide Baluzius. Vide
Audoiil Gaspard. Traité de l'Origine de la Mastricht.
Régale et des causes de son établissement. Avicinius Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
(Brevi Clem. XI, 18 Januarii 1710.) Avis sincères aux Catholiques des Provin-
Avenarius vhI(jo
, Habermaii Joannes. ces- Unies sur le Décret de l'Inquisition de
(1 Cl.App. Ind. Trid.) Rome, contre Mr. rArchevéqiic de Sebaste,
Avendano Michel. De Divina Srientia et avec plusieurs pièces qui ont rapport à sou
Priedeslinatione. Toinus i, ii et m. (Decr. 17 affaire. (Brevi Clemenlis XI, iOctobris 1707;.
Januarii, et 3 Aprilis 1685.) Avitus Academicus. Par;onesis ad Alumnos
Avcne (Joannes) llubeaqueiisis. (1 Cl. Ind. Aima' Universilalis Lovanicnsis, e (lua li-
Trid.) ((uet quid dcferendum sit Constitutioni Vi-
Avenslein (d') Scbmid. Principj délia Le- nram Domini Sabaolh. (Decr. 26 Octobris
gislazione universale. Uoncc corriijalur. 1707 ).
(Decr. 11 Junii 1827.) Avitus Aurelius. Molinomachia , hoc est
Aveiitinus Joannes. (1 CI. Ind. Trid.) Molinistaruin in Augustinum Janscnii insul-
— Liber, in qtio declaranlur cau.s;c mlse- tas novissimus. (Decr. 20 Novembris 1663.)
riarum, quibus Cliristiana Hespublici pre« Avocat (1') des Prolesianls ou Traité du ,

niitur. Qui exlat in Tom. i Chronic. Turci- Scliisini;,dans lequel on justifie la séparation
cor. Loniceri par/. 113. (App. Ind. Ttid.) des Protestants d avec l'Eglisellomaine, con-
Aventrol Giovanni. Lellera al polentissimo tre les objections des Sieurs Nicole, Brueys et
Re di Spagna, nella quale si dicliiaia il mi- Ferrand; [lar le Sieur A. D. \. (Decr. 4-ÀIar-
stero délia Guerra délie xvii Pri>\ incie dol tii 170J.)
Paese Basso. (Decr. 16 Marlii 1621.) (T) du Diable, ou Méinoir s histo-
Avocat
— Endcm flispnnico idiontale. riques critiques sur la Vie elsur la Légende
et
Avi-rtissi'nunis «-alulaires de la Bienheu- du Pape Grégoire VII. (Decr. 29 Februarii
reuse Vierge à ses dévots indis( rets par M. W. 1752.)
Donec corrif/antur. (Decr. 30 Julii 1678.) Aurelius Paulus, Pancgyris Janseniana
Avertissement sur la Déclaration suivante : hoc est lestimonia erudilorum viroruu» cele-
Déclaration de plusieurs Religieux Bénédic- brantia librum, cui titulus Cornelii Junse- :
,

055 DICTIONNAIKE DES HERESIES. 95C

nii Augttstinu-n , addilo Prologo Gaictuo. studiosR' ac litteratae in matrîraloriio collu-


(Decr. 8 Aprilis 1699«j candae. (App. Ind. Trid.)
Auruccio Viiiceiïzo. Riluario per quelli . Bagatta Gio. Bonifazio. Vita délia Veri.
che avendo cura d'animé desiderano vegliare OrsoiaBeninrasa.(Decr. 19Septembrisl679.)
sopra il gregge a loro coaimesso da Dio. Bagatelle (la), ou Discours ironiques, où
(t>ecr. 30 Junii t6-l,) ..
l'on prête des sophismes ingénieux au vice et
Aulorità légillima de Vesçovi, e de'Sovrani à l'extravagance, pour eu f.iire mieux sentir
per procedere alla rii'ornia de'Regolari, sonza le ridicule. (Decr. 2 Seplembris 1727.)
che vi concorra l'aulorilà del Papa. (Decr. Baillet Adrien. Les Vies des saints. Tom. i.
16 Januarii 1770.) (Decr. k Marlii 1709.)
Autorilà (delT), che si compele al Sovrano — Tom. II, contenantles moisdeMay, Jtiin,
helle materie di Religione Sufftciant limi-
: Juillet et Août. (Decr. 14 Januarii 1714.)
tes, quos SS. PP. protidenti>:siii:a décréta po- Baillius Bobertus. Operis Hislorici et
ftierunt. S. Léo 'pist. 13o. Funqar vice Colis, Chronologie! libri duo, a creatîone Mundi ad
Hor. Ellopoli 1787. (Decr. 31 Marlii 1788.) Constantinum Magnum. Decr. 10 Septembris
Auiorilà (deir) deU'Angelico, Vide Guada- 1688.)
gnini App. ii. Bajns Michael. Opéra cum Bullis Pontifi-
Autorité (1') des Evêques sur les Bénéfices. cuin et aliis i^^sius causam speclantibus
(Decr. 13 Marlii 1679.) studio A. P. Tîieologi. Coloniœ Agrippinœ
Autorité (de 1') de S. Pierre et de S. Paul, 1696. (Decr. 8 Maii 1697.)
qui réside dans le Pape, .successeur de ces Balbi Ambrogio. Apologia délia Filosofia
deux Aposties. (Decr. 2'i Januarii 16i7.) coulro la scrupolosità religiosa di alcuni
Aulorilé (de 1") du îloy touchanl 1 âge Ué- CensoridegliSludj.(Drcr.ll l)ecembiisl820.)
cess;;ire à la |irofessioii solennelle des Rcl - B.lbus Hieronymus. Ad Carolum V Impe-
gieux. (béer. 30 Junii I6T1.) ratorem de Coronatione. (Decr. 17 Decembr:s
Autorité (de 1') du Clergé, et du pouvoir du 1623.)
Magistral politique sur l'excrrice dès for.C- Baldach seu Waldach Darandus ( de ).
,

tions du MiiiistL're Ecdésiastiiiue. Promièreet (1 CI. App. Ind. Trid.)


seconde Partie. 17G6. (Decr. 26 Marlii 1767.) BaldanusTheophilus(l CL.App. Ind. Trid.)
Aulumnus Georgius. (I Cl. App. Ind.Triil.) Balduinus Franciscus. Constaiitinus Ma-
Avis sur la JléthoJe d'ens ignement par ,
gnus, sive de Constantin! Imperaloris legibus
Graser. (Decr. U
Jan. 1839.) Ecclesiaticis alque Civilibus Commentario-
Avveninienli (gli) fclici, o sinistri degli rum libro duo. (Ind. Trid.)
Amanti, regolati (iall'influcnza de'Piaiieti Baleus seu Balœus Joannes (1 Cl. App. Ind
l'anno 1744-. (Decr. 29 Aprilis 17ii.) Tria.)
Avviso tradollo dal fia .ose. La trai'u- Balingius Nicolaus. (1 Cl. Ihd. Trid.)
zione, e iuipressione francese del Traîlaio Bali^tarius Joannes, non ille Cartnelita
ni( tafisico dell'Uomo. Opéra slanipnta in îta- (î Cl. Ind. Trid.)
lia dal Sig. Marchese Gorini, si darà d; uoi Baluzius Stephanus. Vitœ Paparum Ave-.
Angelet, e Verno, etc. (Decr. 17 Septcmbris nionensiuni. Tom. et ii. (Decr. 22 Decem-
i

1758.) bris 1700.)


Auxerre Charles Gabriel Evêqiie(d'). Vide —
Aiitonii Augustin! Dialogorum libri duo
Cajius. (leemendalione Gratiani, cum riolis et novis
Avmon^Ir. (Je .()• Lettrés, Anecdotes et eniendationibus ad Gratiaiium. (Decr. 19 Ju-
Mémoires historiques du nonce Visconli au riii 1674.)
CoiCiie de Trente. (Decr. 7 Ocfobris 1746.) Banck Laurenlius. Pompa trinniphalis,siva
Azzariti Michèle. Vide Tfattati di Legisla- soiemnis inaugui'atio, et coronatio Ihnocen-
zione, etc. tii PapreX. (Decr. 18 Junii 1658.)

B
— Taxa S. Cancetlaria^ Bomauœ in lueern
emissa ,nolis illustrala. (Decr.
et 16 Junii
BabyI6ne h'véqiie (de). Ouvrages posthu- 1634, et 13 Novembris 1662.)
mes ,où il est princi, nlement traité des mi- —
Tarifîa delle Spedizioni délia Dâfària.
racles contre Mr. TArchevêque de Sens. (Decr. 13 Notembris 1662.)
(Decr. Febniarii 1732.)
1
Bandinius Angélus Maria. Colledio vete-
Bacchi et Veneris facetise, ubi agitur de rum aiiquot Monumenlorum ad Hisloriam
generibus cbriosorum et ebrielate vilanda.
,
prœcii ue Litlerarum pertinenlium, Donec
(Decr. 18 Junii 1651.) corriyalur. (Decr. 16 Maii 1753.)
Baccinata, ovvero Batiarella per le Api Bangius Thomas. Coelum Orieniis et prisci
Barberihe. (Decr. 3 Aprilis 160:>.) Mundi, triade Esercitalioiium lilterariarum
B.tchiniius (Arnoldus) Denstonius. Pnn-
reprcTsenlalum. (D cr. 10 Junii 1659.)
SophiaEnchiretica,seu Phi losophia uni versa-
Baralerius Johannes Philippus. Disqtiisitio
lis experimentalis. (Decr. lOSeplembris 1638.)
Chronologica de successione antiquissima
BacLmeisterus Lucas ) Luneburgensis.
(
Epi>-coporum Komanorum. (Decr. 13 Augusli
(1 Ci. App. Ind. Trid.J
1748.)
Baronus (Franciscus) de Verulamio. De
dignitate et augment s Scienliarum. Oonec Baralotli Galerana. La Semplicità ingan-
corrigiitur. (Decr. 3 Aprilis 1669.) nata. (Decr. 4 Julii 1661.)
Badius Conradns. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Barba Pompejns. De SCcreds datur». (lad.
Baduellus Claudius. Liber de ratione fita) Trid.J
957 INDEi LIDRORtJii PROHIRITORUM. 938
Barbault (Mr.), Curé de Bouillant, Diocè.se C.illiolica; sive Apo.ogia pro dispiitationede
deSenlis.Lcttroécrileà Moiiseit^no'irl'Ri ê jue formili objeclo Fidel. (Decr. .3 Aprilis 1669.
de Senlis, an mois de Novembre 1716. (Decr. — Et Citera ejusdem Opéra omnia. (Decr.
)

17 Februaiii 1717.) ISJiinii 1680, et lO Maii 17b7.)


Barbeyrac Jean. Traité de la Morale des
Pères (le l'Eglise, où, en défendant un article (Decr. 27 Sept. 1072.)
de la Préface sur Puffendorf contre l'Apologie Baronius Viricenlius. Theologiae Moralis
do la Morale des Pères du Père Cellier, Re-
, Summa liiparlila. Tomu^ i et ii.

ligieux Bénédictin (K' la Gfingréga'ion de — Theologiœ Moralis Tomus, m Donec cor-


Saint-Vanne, et de Saini-Hydulphe, on fait rirjaiur.
diverses réflexions sur plusieurs matières — Libri qùinquoApologetici prokeligione,
importantes. (Decr. Î6 Maitii 1767.) utr.ique Thcologia, moribus ac juribus Or-
Barbosa Augiistinus. Colleclanea Bullarii, dinis Prœdicatoruai.
nliarunuc Suinmorùm Ponliflcum Constilu- Barrel Guilielmus. Jus Régis, sive de ab-
lioninn, nec non praecipuarum Decisionutii . solu'o et indepciidenli «jecnlariiim Piinci-
qiue ab ApostilicM Sedo et Sacris Congrej'a- pum dominio et obsequio eis dibilo. (Decr.
lioni'ius usqiio r.A aniiiim 163iJ ëmanarunt. 12 Deccmbris 1624.)
(Uecr. 22 Janiiarii Î6V2.) Barro Joamics (de). Libri et Scripta omnia
— Rehiissioncs Doctorum, qui varia loca maqiiœ urli^. (Ind. Innocent. XI.)
Concilii ïrideniini incidenter tractarunt. Birtoiini Erasmo. Vide La originale inno-
(Decr. Junii 1621.) cenza.
Harcl;ijus (îuilirlmus. Tractatus do Pole- Barth linus Thoma Paralylici N. Testa^
.

slale Papœ, an, cl (lualer.us in Uoges et menti Mcdico et Philologico Comm^ nlario
Principes siccularei jus e' imperium ha- illuslrali. (De.r.22 Decenib. 700.)
beat. (Decr. 9 Novcmbris 1609.) Bartliololti Joan. Kepom c. Cœs. lîcgia)
lîarclajus Joannos. Piet.is , sive publ'Cie Commi sionis censurœ librornni .\ssessoris
pro Regibus ac Piincipibus, et piivalîc pro ih facultaleTheologica Univ. Vindob. Exa-
Guil. Barcbijo parente Vinùicia! aiiversus minatoris, nec non Thiiolo^iae Doctoris, ejus-
Gard. Btll.in ini Traclatum de Polestate demque antea Piofess iris Publ. Ord. O. S. P.
Snmmi Ponlificis in rébus temporaiii)ns. P. E. Exercilati^^ Politico-Theologica, iit (jua
(De( r. 10 Maii 1G1;5.) de libcrtale Coiiscieiitiœ et de rcceplaium in
— Euphormionis Luïiniui Satyricon. (Dec. Imperio Romano Theutonico Riligionum lo-
7 Sepiem'nri-; 1G09.) lerantia cuniTbcologica.tumPoIitica disp.ila-
Barclay Robert. Apologie de h
véritable tui',necnon de disjonctorum slàlii (iraecoruin
Théologie Clirétienne, ainsi qu'elle est soii- tractaîur. Viennœ Typi.s Joscplii Nobilis de
tiiiue et piécliée par le peuple appelé par Kiulzboli Mnr.cLxxxii. (Decr. Fer. V, die 7
mépris les Trcmbleiirs traduite eu Fran-
. Jai:i;.irii 1785.)
çais. (Decr. 22.luMii 1712.) lîariolus Scbaslianùs. Aslronomiœ .Micro-
Barcos (Mr. Martin). Exposition de la Foi cosmicaj Syslema noviim. (Decr. 21 Junii
de l'Eglise Romaine touchant la Grâce cl la 1666.)
Prédestination. (Decr. 11 Martii 170V.) — !n eversionerii Scholaslicai MeJicina;
Bar aamus Munachns. De Principatu sru Exercitalionuin Paradoxicarum dccas.^Decr.
Primalii Papœ, Jomne Luydo inicrpiele. 18 Januarii 1667.)
(Decr. l'i- Novembiis 1609, et ;J0 Januarii — Idem (dit! tiluUi : Arlis Medica; dogma-
IGIO.) lum coniuniiiilor recoplorum examen. (Decr.
Barlandus Adri.inns. Inslitiilio Chrisliani 3 Apriis 1609.)
honiiiiis. (App. Idd.T.'id.) B.isileensium .Ministrorum Rcsponsio con-
— Liberseloctas qo.isd.im EpistolasËrnsmi Ir.i Mis-am. Api). Ind. Trid.)
Rotrrodanii conlincns. (.\pp. Ind. Trid.) Basil a (S.) Mngni Imai/o tijins œneis im-
Barlow C.ulieliniis. (1 CI. App. Ind. Trid.) pressa n Joanne de Noort. (Decr. 10 I)eceni-
Barl :(hi ;i' dircltori negl' Êseicizj di S. bris 1630, et 3 Aprilis 1728.)
Ignazio Lojola Foiidalorc dclli Compagiiia Bisilius Gioii'ngensis qui et Wesfelus
,

di Cîcsù ,
pcr facililarc la jiîalica loro con Gansforlins. (1 Cl. Ind. Trid.)
(|iialsivoglia slalo di personc. iHecr. 9 Sept. Basnagins Jacobus. Divi Chrysoslomi Epi-
l(iS8.) stola ad Cœsarium Monachurn, cui adjnnclaj
Barnes, .fcuBarns l'iobertus. (iCl. liid.Trid.J suiil 1res EpistolicaîDissertaiione?. Prim de i

— Vi(fnRonianoiuml'ontillcum.(lhd.Trid.j Appollinaris Ha^resi. Secuiida de variis Allia-


Barnesius .loanTies. Catholieo - Romaniis nasio soppositidis Oprribus. Terlia ail>er-
Pacificus. (Decr. (! Augusti 1G82.) sus Simonium. (Decr. 21 Aprilis 169!.)
— Senlentia de Ecclèsiie Brilannicai priyi- — iIistoii(; de l'Egisc depuis Jésus-Clirisl
legiis exCathol. liom. Pacif. (Decr. h .Martii jusqu'à jrèseni, divisée enqu;lre parties.
1709.) (Decr. 20 Oclobris 1707.)
Baro Bonaventura. Opuscula prosa et — Sermons sur divers sujets de Morale, de
métro; argumenta etiani varia. (De. r. :';0 Théologie et de l'Histoire sainte. TuQ). I elii.
.lunii 1690.) (Decr. l'> .lauiiarii 17!'i..]
liaronius Franciscus. Vindirata veritas — Histoire de la igion des Fglises Ré-
!;e
Panormitana. (Dècr. 19 Martii 163:1.) formées. Toin. 1 fDecr. 3 Juiii 1728.)
et II.

Baronius Rohehiis. Ad Gporgii Turnebilli — El cetera ejusdem Opéra, in df /iiiibus


Tciragonismum Pseudograpliuaj Apodi&is Religiune ayil. (Decr. 10 Maii 17o7!j
950 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 9C0
Basnagius Samuel. De Rébus Sacris tt rum Saxonic. de Matrimonialibus Cenluria.
Ecclesiasticis Exercitaliones Historico-Cri- (Decr. 30 Januarii 1610.)
ticœ. (Decr. 4 Martii 1709.) Beausobre /snac (de). Histoire Critique de
— Morale Théologique et Poliiique sur les Manichée et du Manichéisme. (Decr. 28 Ju-
vertus et les vices de l'homme. (Decr. 7 Fe- lii 1742.)
bruarii 1718.) Bauvais Evêque (de). Mandement sur la
— Annales Politico-Ecclesiastici a Csesai'e Signature du Formulaire du 23 Juin 1665.
Augusto ad Phocara usque. Tomi m. (Decr. (Decr. 5 Januarii 1667.)
a Septerabris 1737.) Beantwortung acht Wichtiger cinem Main-
Bassanus Hieronymus. (1 Cl. înd. Tiid.) zerTheologen vorgelegler Fragen ùber den
BasSingius. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Ursprung, die Geschichte des Faslen, und
Bulaclii D... F/rfeRaccolta di Novelle. Abstinenzgebots, und ùber die Abànderung
Batavia Sacra, sive res gesiœ Aposlolico- in Belreffdes letztern. Mainz 1783. Id est la-
rum virorum, qui fidem Bataviœ primi intu- tine : Respomio ad octo quœstiones magni
lerunl, indusiria ac studio T. S. F. H. L.H. moiiienti cuidam Tlieologo Mocuntino pro-
S. T. L. P. V. T. (Decr. 29 Julii 1722.) positas super origine ac hisloria jejunii et
B;!ttaglia Frnncesco Maria. Gallcria spiri- abstini'ntiae prœccpt', ne*- non super immn-
luaii' arricchila di varie, e bellissime divo- talione poslerioris. (Decr. 7 Augusti 1786.)
zioiii. (Decr. 21 Novembris 1G90. Bebelius Balthazar. 'intiquitates Ecclesiaî
SijiltenheimerGeorgius. (1 Cl. Ind. Trid.) in tribus priuribus post Cliristum natum sœ-
Baucio Carolus (de). Praxis Confe-sario- culis. (Decr. 10 Septenibris 1688.)
ruin. Tractalus magnopeie neccssarius ad —Étreliqua ejitsdein Opéra omnia. (Decr
niuiius Confessarii. (Decr. 23 Augusti 1634.) 10 Maii 1757.)
Bauclair P. L. Citoyen du Monde. Anti- (Ind. Trid.)
contrat social, dans lequel on réfute d'une
manièie claire, utile et agréable, les princi- Bebelius Henricus. De instilutione puero-
pe-^ posés dans le Contract social de J. J.
rum, quibus artibns et prœceptis tradendi
et instiluendi sunl.
Rousseau, citoyen de Genève. (Decr. 1(5 Ju-
1766.)
— Facetiarum libri très.
nii
Baudius Dominicus. Poëmatum nova edi- — Triumphus Vencris.
lio.(Decr. 16 Marlii 1G21.) Beccalini. Vide Storia dell' Inquisizione.
— Orationes. (IJecr. 12 Aprilis 1628.) Beconus Thomas (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Baume de Galaad, ou le véritable moyen Beda Nael. Confession. Qnoe lamen falso et

d'obtenir la paix de Sion, et de haster la dé- adscribitur. (App. Ind. Trid.)


livrance de l'Eglise. (Decr. k Marlii 1709.) Bedrotus (Jacobus) Pludenlinus. (1 Cl. Ind.
Trid.)
(Decr. 26 Octob. IGW.) Bediiina (la), Racconto dcl Sign. Poujou-
Banny Stephanus. Theologia Moralis. lal. (Decr. 4 Julii 18.37.)
— Somme des Péchez qui se commettent Behault Laurenlius (de). Thèses de Orlu
en tous estais. et Vila Chrisli, cum quodam Iniperlincnti
— Pratique du Droit Canonique. iucipiente EpisCv>pus lîelgii admittere non
:

Bauwens Armandus. Dissertalio de con- deb;re, etc. Ob conlravenlionem silentii a


cordia Sacerdotii et imperii, habita in uni- Sanctissiino iinposili. (Decr. 7 Seplembris
eisitiile Lovaniensi, quiiito idus Novembris 1695.)
1723. (Decr. 13 Februani J72o.) Bcjerus Carolus Chrislophorus. (1 Cl. App.
Bayardus Octavius. Beatre Mariae V'irginis Ind. Trid.)
sine originali labc conceptœ singulis horis Bekannlmachung und Beleuchtung der
dicendae Laudes, e Sacrœ Scripturœ locis ex- Badener...sew « l^vulg.i'.io et illustralio Arli-
cerptcP. (Decr. 4 Mail 1742.) culorum Conventus Badensis a parvo Coiisi-
Bayeux (François Armand de) Evêi|ue.T'irfe lioPagi Lucernensis ad cjusdem Cives. (Decr.
Lorraine. SS. D. N. P. P. Gregorii XVI, 23 Septeiubris
Bayle Pierre. Dictionnaire Historique et 1835.)
Critique. (Decr. 22 Decembris 1700, ac 12 Reliai. VideLiber Belial.
Martii 1703.) Bélisaire. Vide Marmonlel.
— Et ceCcra ejusdem Opéra omna. (Decr. Bellanda Malleo. Vide Soldalo Svezzese.
10 Mail 1757.) Bellaunay (.Mr. de). Archidiacre de Corbo-
Bayle. Vide Analyse Raisonnée. nois, et L. Martin, Chanoine Théologal de
Bayli Luigi.La Pratica di pietà, che inso- Seez. Lettre écrite à .Mr. l'Evêque de Secz
gna al Crisiiano il vero modo di piacere a au mois de Nov. ou Dec. 1716 sur les dispo-
Dio, dair Inglese tradotla nell' Ilaliano da G. sitions de ce Diocèse par rapport à la Consti-
F. (Decr. 29 Julii 1722.) tution Unigenilus. (Decr. 17 Februarii 1717.1
Bayonne, André, i.véque (de). Lettre Pas- Bflli Lxicii. Commento sopra il Gonvitu di
torale, et .Mandement au sujet do la (^.onsli- Platono. (Decr. 16 .Marlii 1621.)
tutiou de N. S. Père le Pape, du 8 Septem- îii ll'Huomo Gotlardo. 11 Pregio, e l'ordine

bre 1713. (Decr. 2 Maii 1714.) dcU'orazioni ordinarie, e misliche. Don c


Bazin l'Abbé (nome» e/nen/i(um). Vide La conigatur. (Decr. 26 Novembris 1681.)
Philosophie de l'Histoire. Bellzius Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
B. D. S. Opéra posthuma. Vide Spinoza. Belydingho van de seven Puncten ofte Ar-
Beatus Georgius. Senlenliarum ileliniliva- likelen des Gheloofs de welcke een-ielcr
fiCl INDEX LIBRORUM PROHIBITORU.M. 902

iiioclwelen door noodighe} t îles n iddels, Bentham Jerémie. Trallali di Legislazione


oin saligfi te worden. Id est : Professio sep- civile, e lenalo. Traduzione dal Franccse di
temPunclorutn, sive Artictilorum Fidei,qnos Michèle Azzarili. (Decr. 22 Martii 1819.)
unnsquisque scire débet nccessilate medii ad —
Essais sur la situation poliliqui' de l'Es-
salutem. Sine loco impressionis. 'Decr. 6 Au- pagne, sur la Cunsliluliun cl sur le nouveau
gusti 1682.) Code Espagnol, sur la Consliiulion du Por-
Bclydinghe van de seven Puncteii ofte Ar- tugal, elc. (Decr. 11 Decembris 1826.)
likelen des Gheloofs, de welckc een-ieder —
Tfoiia délie Prove Giudiziarie. (Decr
moel weleu door noodii^heydt des midilels, k Martii 1828.)
om saligh le worden, wat breeder, uyl-ghe- —
Déontologie, ou science de la morale.
leydl oin bêler te verstaen. Den hvcden Ouvrage posthume. (Decr. 29 Januarii 1835.)
druck. Toi Brussel 1073. Id est : Professio Benvenuti Francrsco. Me'.odo délia cor-
septem Pnnctorum, sive Articulorum Fidei, rezione palerna, eslralloda alcune rispustc
quos umisquisque scire débet necessiiate medii del Dollore Federigo Giaiinelli. (Decr. 19
ad salutem, lalius exposili, ut melius intelli- Maii 169i.)
gantur. Editio secunda. Bruxellis 1G73. Benzelius Hcnricus. Syntagma Disserta-
(Decr. 6 Augusti 1682.) tionuni habitarum in Academia Lundensi.
Belydinghe van de seven Puncten ofte Ar- (Decr. ïi M.irtii ITtï.)
likelen des (ihclools. de welcke een-ieghe- Benzi Bernurdinus. Disserlalio in casus
lycli moet welcn door noodigheydt des mid- réservâtes Venetee Diœceseos. (D<cr. 16 Apri«
dels, om saligh le worden, wat breeder uyt- lisl74i.)
fçheleydt om beter le verstaen. Tôt Jîrussel — Praxis Tribunalis Consrienliri', seu Tra-
1(J80. Jd est Professio siptem Punctnrum,
: ctai us Théologiens Moralis de Sac a iiienlo Pœ-
i

sive Articulorum Fidei, quos unusquisque nileiiliœ. (Decr. 22 Maii 17io.)


scire débet necessitate medii ad salulem, latius Beranger. Chansons. ( Decr. 28 Julii
expositi, ut melius intelliqanlur. Bruxellis 18j4.)
1680. (Decr. G Aug!!sti 1682.) Berchelus Tussanus. FiV/eConsilium pium.
Benamali Gian-liallista. Manunle commodo BorengariusDiaconusAndegavensJs. (1 CI.
pcr li Curai). (Decr. 2 Seplembris 1727.) Ind. Trid.)
Benamali Guido Ubaldo. Il Principe Nigcl- Berenicus (Theodosius) Noricus. Tuba pa^
lo. (Decr. 26 Oclobris 16W.) cis oecenla Scio[)piano belli sacri Classico.
Benediclis Benediclus (de). Anlitliesis de (Decr. 9 Maii 1636.)
Anlichristo conlra Guillielmum Wilackerum. Berexasius Petrus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Nisi fiierit ex correctis et imprissis Romw. Bergius (Malhias) Brunsvicensis. (l Cl.
(Decr. 30 Januarii 1610.) App. Ind. i rid.)
Benediclus (Erasmus) Silesius. (1 Cl. Ind. Berichligung (zur) der Ansichten ùber dia
Trid.) Aufheliung, der Khelosigkeit bel den Kalo-
Benedizione (la) délia Madonna in ollava lischen Geislichen. — Latine lero Correc-
• :

rima, cnjus initium : A le colle mani giunle. lio opinionum de abulilione Cœlibatus pro
(App. Ind. Clem. XI.) Clericis Catholicis. (Decr. 21 Augusti 1829.)
Beneficiaria (de Re) Disscrtationcs 1res, Beringerus ,Erichus) Piiilyreus. Dis(ursus
ubi CaroJi III, Auslrii, Hisp. Régis Edictum, Hislorico-Politicus m 1res secliones distribu-
quo fructuum capioncm in sacerdotiis cxter- tus, quihus errores scriplurieniium nostri
norum, et vagaiiliuni Clericorum jubel, lum œvi dcleiiîuntur. (Decr. 12 Novembris 1616.)
summo, lum opiimo jure, recte alquo or- Berlando (Malleo), e Jacopo Filippo Ra-
dine l'aclum demonslralur. (Brevi Clemcn- vizza.Il nuovo (^onlederamento di Gesù il
tis XI, 17 Februarii 171U.) Messia Salvalor noslro divolgarizzalo fedel-
Bene6cii (de) Ecclesia^liii, laicali, e misli, menle di (ireco, e rcso inlelligibile iriniioal
del Doit, di legge D. Isidoro Carli. Donec volgo. (Decr. 21 Januarii 1721.)
expurgetur. (Dicr. 23 .lunii 1836.) Bcrlichius Matlii.is. (^onclusionos practi-
Ben-ezra Ju;in Josaijliat Hebreo Cliristia-
cabiles secundum Ordincm Conslitulionum
no. La Venida del Mesias en Gloria y Mii- ,\ugusli Elecloris Sasoniœ. Pars i, ii, m, iv
gestad Observaciones dirigas al Sacerdole
:
et v. Decr. lOJunii <659.)
Christofil" {verumAuctorisnomen lùnmanuel
Beriiaidi ( Barlhoiomaîus ) Ccmbergcnsis
Lacunza). Opusposlliumum. Quocumiiue idio- Pastor. (I Cl. Ind. Trid. )
male (Decr. 6 Seplembris 1821..) liornardi Barlholomaus 1 Cl. .\pp. Ind.
Benianiin Tuleleusis. Ilinerarium. (App.
Trid.)
Ind. Trid.)
Bernardino Botelho José (de S.). Salvaçao
BoniusPauIus. Qua tandem ralione dirimi de todos innocentes de la Bedamçno de Jé-
possil controvcrsia de efficaci Dei ausilio et
sus Christo. (Decr. 6 Septcnibris 1824.)
libero arbitrio. (Decr. 16 Decemhris 1605.)
Bennazar Petrus. Brève, ac compendiosum Rorneggerus Malhias. Observationes His-
Uescriplum naliviiatem, viiam, m;irtyriuin, torico-l*olilica\ (Decr. 10 Junii 1659.)
cultuin iinmcmorabilem Baymundi l.ullicom- Bernieres Lovvigni Gio (di). Opère Spin-
pleclens. (Dec r. 20 Jiinii lïi'JO.) luali, unde fu cavato il Ciisiiano inleriore,
Beno, seu lienno Cardinalis. De Vita et ovvero guida sicura per quelli, che aspirano
gestis liildebrandi Pap;e. (Ind. Trid.) alla periczione. Parle i, c ii. (Decr. 10 .Mar-
Bentlianius lliomas) .^nglus. (1 Cl. App.
( tii 1692.)
Ind. Tria j iieroaldus Mallhœus. (ICI. App. ind. Trid.)
963 DICTION.N.MP.E DES HERESIES. Û()4

Berqninus Liulovicus. (1 Cl. App. Ind — Snsanna, Lomœdia Tragica. (App. Ind.
Trid.) Trid.)
liei'ruyev Isaac-Joseph. Histoire du peuple Beveregius Gnlielmus. SVNOAIKON, sive
e Dieu, depuis son origine jusqu'à la nais- Pandectse Canonnm Sauctorum Apostolorain
sance du Messie. (Decr. 17 Maiil73i.) et Conciliorum. (Decr. 22Juuii 1G76.)

Eadem Italice : ï^loria del Pcpolo di Dio


-
BeuinliTus (Marcus) Tiguriaus. (1 Cl. App.
dalla sua origine sino alla nascila del Mes- Ind. Trid.)
sia. (Decr. 18 Februarii 17o7.)
— Theodoreti Episc< pi Cypri Dialogi très,
— Histoire du peuple de Di u, depuis la cum versione Latina Victorini Slrigelii et
naissance du Messie jusqu'à la fin de la Sy- Analysi Logica. (Decr. 7 Augusti 1603.)
nagogue. (Decr. li Aprilis 17oa, et IJrevi Be- Beurhusius Fridericus. (1 Cl. App. Ind.
nedicti XIV, 17 Februarii 17a8.J Trid.)
Beust Joachimus (a). Lectura in Tiluium
(Brevi Benedicti XIV, 17 Fe'or. 1758.) Digesti Veleris de Jurejurando. (App. Ind.
— Eadem Italice : Storia del Popolo di Dio Trid.)
dalla nascila del Messia sino al fine délia Si- — ÎTraclatus de Sponsalibns et >iatriaio-
nasoga tradolta dal Franzese. niis ad praxim Forensem accommodatus.
— Ra( colla di Dissertazioni, seu Disserla- (Decr. 3 Julii 162.3.)
tiones. (Juibus additur : Beyer Christianus. (1 Cl. Ind. Trid.)

Difesa ilella Seconda Parle dell'Istoria Beyer Germanus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
del Popolo di Dio, conlro le calunnie d un Beyer Hartmannus. (1 Cl. Ind. Trid.)
libello intitolato : Progello d'Inslruzion Pas- Beza (Theodorusj Vezelius. (ICI. App. Ind.
torale. Trid. )
— Histoire du Peuple de Dieu. Troisième — La Confessione correlta, e stampata di
Partie. Ou Paraphrase lillérale des Epilres nuovo in Roma per ordine del Papa. Quod
des Apôlres d'après le Commentaire du
, falso dicitiir, cum sit Libellas Genevœ impres-
P. Harduin. (Bre^i Clem. XIII, 2 Decembris sus. (Decr. 23 Julii 1609.)
1758.) — Icônes, id est verae imagines Virorum
Berruyer (le P.) contre l'Auleur
justifié doctrina simul et pietate illastrium. (Decr.
d'un libelle inlilulé Père Berruyer Jésuite,
: le 12 Decembris 162i.j
convaincu d'obstination dans l'Arianisme et Bible (la) de la Liberté, par l'abbé CoDS-
le Nestorianisme, tanl. (Decr. 30 Mart. 1841.)
—Lettre à un Docteur de Sorbonne sur Bible (la S.), ou le Vieux et le Nouveau
la dénonciation et l'es anen des ouvrages du Testament, avec un Commentaire littéral
Père Berruyer. (Decr. 30 Augus 173». i composé (ie notes choisies et tirées de divers
Berruyerlsaac .losepli. Réilexions sur la Auteurs Anglo s. (Decr. 22 .^iaii 1745.)
Foi, adressées à 'ilons. l'Archevêque de Pa- BiblianderTIieodorus. (1 Cl. Ind. Trid.)
ris. (Decr. G Junii 1764..) —
De Fa(i^ Monarchiie Romana" somuium,
Bertramus. De Co! pore et Sanguine Do- vaticiniumEsdrœProphela;espiicatum.(ln^.
mini. (In!. Trid.) Trid.)
— Sermo
.

Berus Oswaldus. (1 Ci. App. Ind. i rid.) Divinae Maiesiatis voce pronun-
ciatus in monte Sinai. (App. Ind. Trid.)
(Decr. 22 Oitob. 1619.)
Bibliorum (Novorum) Polygiottorum Sy-
Besoldus Chrislophorus. Dispatationum nopsis. (Decr. 2 Julii 1C86.)
Noniicu-l'oliticaruiii libri très. Bibliolhera Fralrum Polonorum. (Decr.
—De Jurisdictione Iniperii Romani Dis- 10 Mail 17.o7.)
cursus. Bibliollieca Hislorico-Philologico-Theolo-
— Templum Juslitiae, sive de addiscenda gica Bremensis. (Decr. 2 Seplembris 1727, et
et exerrendajurlspruilentia DisserUiio. 10 Maii 1737.)
(Decr. 16 .Martii 1621.) Bibliollieca Lublecensis. ( Decr. 14 Jaaua-
—Dissertutio PolitJco-Jaridica de Fœde- rii 1737.)

rum jure. (l»ecr. 3 Julii 1623.) Bibliollieca Magna) Ecclcsiaslica, siveno-


Besserer Georgius. (1 Cl. Ind. Trid.) titia Scriptorum Eccicsiasiicorum veterum
Belrachliingen ùber liie neuen Kirclilichen etrccentiorum. (Decr. 14 Jjiniiarii 1737.)
und Politischen Einrichlungen in Baiern. Bibliollieca Studii Théologie"! ex plerisque
Von Joseph Zinlel derb. R. Dr. und Cliur- Doclorum prisci sœculi monumeniis collecta.
fùrstlichen Hofgericliis-Ad\ocaten Munchen Donec cxpurgctur. App. Ind. Trid.)
180i. Id e^t : Considcrationcs super Kccle- Bibliothèque Britannique, ou Histoire des
Ordinalionibus in Bava-
siastieis et Politicis Ouvrages des Savants de la Grande-Breta-
ria lalis Josephi Zintel licntiali in utroque gne. (Decr. 28 Julii 1742, et 10 Maii 1737.)
jure, et Advocali Electoralis Aulici Tiibu- Bibliothèque Germanique, ou Histoire lit-
iialis. Monacliii 1804. (Decr. 9 Decembris
téraire de l'Allemagne et des pays du Nord
1806.) (Decr. 28 Julii 1742, et 10 Maii 1737.)
Bettini Luc i. Oracolo délia rinnovazione
Bibliolhèquc Janséniste, ou Catalogue al-
délia Chiesa, secondo ladottrinadel Savona-
phaljétique des Livres Jansénistes, QuesneN
rola. (Ind. Trid.)
listes, Bajanisles, ou suspects de ces erreurs.
Bettus Francisçus. (1 CI. Ind. Trid.)
(Decr. 20 Seplembris 1749.)
Betuleius Xystus) Augustanus. (1 Ci. Ind.
XridJ Bibliothèque raisonncc des Oui rages des
065 INDEX LIBKORUM PROHIBITORUM. 9G«
Savants de l'Europe. (Decr. 28 Julii 1742 et res est, oranino iiihii est: S. Aug. Ad rem,
10 Maii 1757.) Amici, ad rem
Bibliothèque Universelle et Historique. — ftpistola: AU' Eminenlissimo, y Reve-
Opus Joannis Cleriri. (Decr. 17 Maii 173i. rciulissimo Scnor Cardenal de la Cueva de la
Bidenbachius Baltliasar. /l Cl. Âpp. }iid. Coiigregacion de la S. Inciuisicion.
Trid.) Bizaull (Mr.) Prêlre d> Oratoire, Curé de
1

Bidenbachius Johannes. QuiBstionum no- Fosscy. Lettre écrite à Monseigneur l'Arche-


bilium hendecades u, quibus lam suprema vêque de Rouen le orlobre 1716, au sujet
lerrilorii, quam meri quoque itnperii jura et de la Constitution Unigenitus. (Decr. 17 Fe-
inuntunitates explicantur. (Decr. 12 Decem- bruarii 1717.)
bris 162i.) Blacvelius Georgius. Vide Quœstio bipar-
Bidenbachius Wilhelmus. (1 Cl. App. Ind. tita.
Trid.) Blanc Lndovicus (le). Thèses Theologic8B
Bigel Jasparus. (1 CI. Ind. Trid.) variis lemporibiis in Academia Sedanensi
Bigne Margarinus (delà). Biblioineca editie. (Decr. 4 Derembris 1723.)
Sanctorum Patrum. Donec expurgetur. (App. Blanc-Mont. Vide Dul'eu.
Ind. Trid.) Blancus Joannes. Divina Sapicntia arte
Bignon (Mr.) Les Cabinets et les Peuples, constructa ad lOgnilioncm et amorem Dei
depuis 1815 jusqu'à la fin de 1822. (Decr. 11 acquirendum. (Decr. 2') Octohris 1040.)
Juiiiil827.) — Sapienliœ Examen, in ijuo erudiùssiini
Bignoni Mario (de'). Il Santuario. (Decr. viri Peripateticœ, et toiimiunis doclrin;e apo-
27 8eplembris 1672.) logi dubia solvunlur. (Decr. 11 Junii 1042.)
— Domenicale. Prediche sopra le xxiv Blandrata Georgius. (1 Cl. App. Ind.Tiid.j
Domcniche dopo la Pentecoste. (Decr. 2 Oc- Blasius Joannes. Cl. lud. Trid.)
1

tobris 1673.) Blasl (Ihe First) of Ihe triimpet ag;iinst tho


— Serafici splcndori comparliti per li gior- moiistruos regiinenl and empire oi womcii.
ni diQuaresima. (Decr. 19 Junii 1674.) /(/ est: Primus sonus buciinœ conlra inon-
Bigarrures (les) de l'Esprit humain. Vide slruosum ref/imen et imperiwn feminarum.
le Compare M;ithieu. (App. ïnil. Trid.)
Bigot Franciscus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Blaurerus Ambrosius. (1 Cl. Ind. Trid.)
Bihî (Franciscus). Vide Dissertatio Inau- lilaurerus Thomas. (1 CI. Ind. Trid.)
guralis Juridica de Jure, etc. Bleynianus Anlonius Fabricius. In Tneo-
Billicanus Theobaldus. Vide Gorlacbius. riam et praxim Beiielicioruni Ecclesiaslico-
Bilstenius Joannrs. Syiitagrna Pliilippo- ruai Inlrodu( tio. Douce corrUjalur. (Decr.
Rameum artium liberalium tnethodo brevi 18 Januarii 1022.)
ac perspicua concinnatum. (Decr. 7 Augùsti Bloccius (Nicolaus) Ludimagister Lcyden-
H)03.) sis. (1 Cl. App. Ind. Trid.J
Binderus Georgius. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Blondeel jo. Vide SVieling.
Binet Joannes. Procedenti ab ulroqiie : Biondellu? David. De Jure Plèbes in Resi-
Ouœstio l'heologica, Quœ est speciosior Sole. mine Ecclesiaslico Disscrlaiio. (Decr. 10 Ju-
Sapimtiœ 7, versus 27. Thèses, quas tui-ri nii 1058.)
conabiiur Joannes Roland die 1 Seplemi)ris — P.-eudo-|sidorus et Turrianus vapulan-
1707, in Scholise\'lt'rioribusSorlJon;e. (Decr. tes : Si u editioel censura nova Epislolarum,

26 Octobris 1707.) quas Urbis Koiuœ P ;esulibus a B. Clémente


Binghamus Josepbus. Origines, sive Anli- ad Siricium IsiJorus Mercalor supposuil.
quilates Ecclesiasticœ. (Decr. 17 Maii iT,ik. (Decr. 4 Julii 1601.
Bio'gràfia di Fra P;ip1o Sarpi Teolouo e — Id(m iiliter : Epistolarum Decrelalium,
Consuliore di Stalo di lia Bepublica Venela qu;c veluslissimis Ponlilicibus Romanis Iri-
di A. Biauchi-Giovini. (Decr. Julii 18.J7.I
'i buunlur, Examen per D. B. C.(Decr. 4 Julii
Bisatcioni Maiolino. Coiilinuazione di'l 1001.)
Commenlario délie guerre siiccesse in Ale- — Actes auihentiques des églises Réfor-
niagna. (Derr. 2.'îAugusli 16:{4..) mées de Fram i-, Germanie, GrandeBreia-
BischolT Melchior. (1 Cl. App. Ind. Trid.) gne, Pologne, Hongrie, Pais-Bas. (Decr.
4 Maii 1709.)
(Decr.SFebruarii 1088.)
Biscia Benedetto. Insegnamenti spirituali
— J'^t cetera ejusdem Opéra, in quibus d«
lieligionc tractai. (Decr. 10 Maii 1757.)
per la Monaca. Blouin Claudius. Matri Filium adorauli.
— Brevi Documcnli per l'anime, che aspi- (jua'sfio Theologica. Thèses def. nsa; Parisiis
rano alla Cristiana porfezione. inSorbona- (Decr. 22 Junii 1676.)
- Gesù speccbio doll' Anima Blunt John James. Vestigesof ancient maii-
Kislerfeldius Johannes llciiricus. De uno ners and cuslonis desi overable in modem
Deo, Patie, Filio ac Spiritu Sancto myste- Ilaly and Sicily. —
Latine vero: L'-uum ino-
rium pioialis conlra Joh. Crellii de uno Deo rumque veluslornm vestigia in regionibu»
Paire libros duos. (Decr. 18 Derembris 1646.) Italicis et vSiculis nunc detegibilia. (Decr.
11 Junii 1827.)
(fiulla Urbani PP. V1H, 6 Mari. 1041, et
Decr. 1 Auguslj 1041.)
lilyenburgius Venerum Blyen-
Dam.isus.
burgicarum, sive horti amoris areoUe quin-
Biverus Petrus. Epistola: Dortoribus Jan- quc. (Derr. 7 Augusti 1003.)
senianis S. P. D. Ad rem. ad rem. duod uullu bocalosi Girolaaio. Dell" Educazione De-
967 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 968

inocratica da darsi al Popolo Ilaliano, Milano (sermones hortalorii) pro Academicis. (Decr.
Anno I, D. R. c. (Decr. 20 Augusli 1805.) 4 Marlii 1828.)
Boccaccio Giovanni. Il Decamerone, ov- Bomlius (Henricus) Wesaliansis. (1 Cl.
Tero Genlo Novelle. Donec expurgelur. (Ind Ind. Trid.)
Trid.)
Bomslon. Vide la Nouvelle Héloïse.
Boccalini Trajano. Commenlarj sopra Cor
nelio Tncito. (Decr. 19 Septembris 1679.) Bonaparte in Italia. Vide Gianni.
-- La Bilancia Polilica di luKe le sue Bonartes Thomas. Concordia scientiœ cum
Opère con gli Avveilimenli di Lodovico du Fide, e difficillimis Philosophiœ et Theolo-
May. Parle i, ii, e m. (Decr. 13 Martii et 19 giae Scholasticae quœstionibus concinnala.
Seplembris 1679.) (Decr. 10 Novembris 1662.)
Bocerus (Joannes) Lubecensis. (1 CI.App. Bonavenlura Anterus Maria (de S.). Auri,
Ind. Trid.) gemmarumque mystica fodina, sive Chari-
Bochellus Laurenlius, Decretorum Eccle- tatis Congregalio a Domino nostro Jesu
siœ Gallican^e Libri viii. Donec corrigantur. Christo fundala el saluberrimis regulis
(Decr. 3 Juiii 1623.) comniunita. Donec corrigatur. (Decr. 9 Fe-
Bockelmannus Joannes Fridericus.Tracta- bruarii 1683.)
lus poslhumus de Differenliis Juris (]ivilis, -^ Svegliatojo de'sfaccendati , e slimolo
Canoiiiri el hodierni, quem Cornélius Van- d'alTaccendati per ben impiegare il tempo.
l'civ edidil, el pr.Tfatlone ausit. (Decr. 21 (Decr. 14 Aprilis 1682.)
Jaui.arii 1721.) Bonfuiius Anlonius. Symposion trimeron,
Bodenbergius seti Bodenborgius Daniel.
, sive de pudicitia conjugali et virginitate
(1 Cl. App. Ind. Trid.) Dialogi ni. (App. Ind. Trid.)
Boilenslein (Andréas) Caroiostadius. (1 Ci- Bonicel J. Considérations sur le Célibat
Ind. Trid.) des Prêtres. (Decr. 10 Septembris 1827.)
Bodin Félix. Résumé de l'Histoire de Bonini Filippo Maria. L'Ateista convenlo
Franco. (Decr. 28Julii 1834-.) dalle sole ragioni. (Decr. 10 Aprilis 1666.)
Bodinus .loannes. De Republica libri vi. — L'Olficio di Maria Vergine trasportato
(Decr. 13 Octohiis 1392.) dalla Latina allltaliana lingua. 'Decr. 19
—De .Magoniin D.emonomania. (Decr. 1 Junii 1674.)
Septembris 159i.) Bonis Francesco (de). La Sciiûia dcl Mon-

Methodus ad facilem Historiarum co- lalto, cioè un LIbricciuolo inlitolato : Apo-
gnitionem. (App. Ind. Trid.) logiii in favore de' Santi Padri, conlra quelli,

Univers.e Naturœ Theatrum. (Decr. 19 cite in materie morali fanno de'medesimi poca

Martii 1633.) stima, coavintodi falsità. (Decr. 26 Octobris


Bodius Hernaannus. (1 Cl. Ind. Trid.) 1701).
Bœhmerus Justus Henningus. Aniœad- Bonlieu Sieur (de). De la Grâce victo-
versiones in Institutiones Juris Ecclesiastlci rieuse de Jésus-Christ, ou Molina et ses dis-
Claudii Fleury. (Decr. 18 Julii 1729.) ciples convaincus de l'erreur des Pélagiens
— Institutiones Juris Canonici tntn Ec- et dfs Semipélagions (Decr. 23 Aprilis 1634).
clesiastlci, tum PontiGcii ad methodum De- BonneflUe , Charles. L'Homme irrépro-
cretaliuiii, nec non ad Fora Catholicorum chable en sa conversaiion. divisé en trois
et Prolestantium compositse. (Decr. 22 Alaii parties. (Decr. 18 Januarii 1667.)
1745.) Bonnei Franciscus. Traclatus de ratione
—Schilterus illustratus. (Decr. 12 Maii discemii. (Decr. 18 Junii 1G51.)
1749. ) Bunnus Hermannus. (1 Cl. Ind. Trid.;
Boethius Henricus. App. Ind. Trid.)
(1 Cl. Bononia Bernardus (a). Manuale Confes-
Boffinus Pelrus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) sariorum Ordinis Capuccinorum. (Decr. 28
Bo^liasco Michel' Angelo (di). Indulgenzi Julii 1742.)
Plenaria, e Giubileo perpetuo per tutti li Bon Sens (le). Idées Naturelles opposées
•'"edeli Ciisiiani concessa dalla bocca di
,
aux Idées Surnaturelles, à Londres, 1774.
N.-S. Gesù Cristo alla Cappella dalla Ma- (Decr. 18 Augusli 1773.)
donna degli Angioli in Assisi. (Decr. 18 Junii Bonus Joachimus (1 Cl. App. Ind. Trid.)
1680.) Bophart Jacobus. De Studio litlerarum et
Boissardus Janns Jacobus. Icônes Virorum juventuie erudienda. (Ind. Trid.)
illustrium doctrina et eruditione praeslan- Boquinus Pelrus (1 Cl. App. Ind. Trid.)
lium ad vivum efflctœ cum eoruni vitls. Pars Biirbonius (Ludovicus) Princeps Condœus.
I, II, m
et IV. (Decr. 16Deceml)ris 1603.) Lilter<-e ad Curolum IX, Galli;e Regem. (App.
— Idem aliu litulo Bibliotheca
: sive , Ind. Trid.)
Thésaurus virtulis et gloriœ, in quo conli- Borbor.ius (Nicolaus) Vandoperanus. (1 Cl.
nentur illustrium doctrina V irorum effigies Ind. Trid.)
et vilae. (D^cr. 26 Januarii 1633.) Borde Père (de Principes sur l'essence,
la).
Bolinbrok. Vide Examen important. la distinction et les limites des deux puis-
BciUeville Prieur (de'. Réponse au Livre sances spirituelle et temporelle. (Brevi Beue-
intitulé Senlimeiils de quelques Théolo-
: dicU XIV 4 .Marlii 1733.)
,

giens de Hollande sur l'Histoire Critique du Borjon, Charles Emmanuel. Compilation


\ jeux Testament. (Decr. 1 Deccmbris 1687.) du Droit Romain, du Droit François et du
Bolzano Bernardo Erbauungsreden fur
: Droit Canon des Dignitez Ecclésiastiques,
:

Akademiker. —
Latine ref) lîxitorlationos
: où il est traité du Pape, des Patrianhes, des
j i

f>69 INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. 970

Cardinant. To'm. i. Partie i et ii. (Oecr. 29 Cappuccini tradotli nell' Italiano da Fr. Be-
Maii 1690, et 22 Decembris 1.700.) nedcito Sanbeneilelti.
Boul.inger (Mr). L'Antiquité dévoilée par
(Decr. 22 Dec. 1700).
ses usages. (Dicr. 20 Januarii 1823.)
— Des Offictes Ecclï^siastiques, où il est Boulogne Pierre Evèque (île). Firfe Langle.
traité lies Légals, Vicefégals, et des Nonces. lîourignon Antoinette. La Lumière do
Tom. 11.
monde, récit très-véritable d'une Pèlerine
— Des matières Eccl'ésinsliques, où il est voya);e;int vers l'élernilé, mis au jour par
traité de l'institution des Droits, des
Biens, Mr. Christian de Corl. (Decr. 15 Maii 1687.)
des Privilèges. Toin. m.
— où il est
— La Lumière née en ténèbres. (Decr. 30
Des Matières Bénéficinles ,
Junii 1671.)
traité des BénéOces, de la Nomination, de
Tom.
— ht cetera ejusdem Opéra omnia. (Decr.
l'Institution. iv.
10 Maii 1737.)
Bornilius Jacobus. Tractatus duo. i, de Bdurn. Homélie prêchée à Londres. Vide
Majestale Polilica, et summo Imperio, ejus- Libellus continens impia opuscula inscri-
que funclionibus. ii, de Prœmiis in Rcpu- pla, etc.
blica decernendis, deque eorum generibus. Bouzteus Ludovicus. Prohlematom mis-
(Decr. 22 Novembris 1619.) cellaneorum anli-Aristotelicornm Cenlurià
Borremansius Antonius. Variarum Lec- dimiiiiata. (Decr. 15 Febrnnrii 1625.
tionum liber; in quo varia utriusque linguee Boxbornius Marcus Ziierius. Historia uni-
auctorum loca emendunlur. (Decr. 30 Julii versalis sacra, et prophana a Chrislo nato
1678.) ad annuin usque 1030. Accessit Appendix
Borrhaus (Martinus) Sluggardianus. (1 Cl. proxiniorum sequentiiim aiinorum res com-
Ind. ïrid.) plexa. (Decr. 30 Julii 1678.)
Bortius Mathias. De nalnra Jiirium Majes- Boycr (Joaii-B.iptisle de) Marquis d'Ar-
Kegalium Explicatio. (Decr. 22 No-
tatis, et gens. La Philosophie du bon sens, ou Ré-
vembris 1619.) flexions hilosopliiques sur l'incertitude des
I

Borsini Lorenzo. Riflessioni sulle scicnze connaissances humaiiies. (Decr. ISFebruarii,


sacre. Aitclor reprobavit. (Decr. 17 Decem- et 16 Maii 1733.)
bris 1821.)
Bosius Joannes Andrens. Schediasma de (Decr. 22 Decembris 1700).
comparanda notilia Scriptorum Ucclesiasti- Royte Rdberlus. Cogitaliones de Sacr»
corum. (Decr. 12 Marlii 1703.) Scriptur» stylo.
Bossi Luigi. Délia Sloria d'Italia antica, e — Deamore Seraphico, seu de quibasdam
moderna. (Decr. 19 Januarii 182'i-.) ad Dei nmorcm stiniu'is.
Boï.sius Joannes Angélus. Tractatus de — Suiiiiiia veneratio Deo ab humano in-
Scmiiulis, et eorum remediis, lum in uni- teliectu del ita.
versum, tum speciatim circa parliculares Boyvin Joannes Gabriel. Vide Labbé Pe-
matcrias. (Decr. k Decembris 1674.) trus.
Bossui't (Mr.) Evéque de Troyes. Projet de Bozi Paolo. Tebaide sacra, nella quale con
Réponse à Mr. de Tcncin Archevêque d'Em- l'occasione d'alcuni Padri F.rcmiti si ragiona
brun. (Decr. 7 Octobris 17i6.) di molle , e varie virlù. ( Decr. 23 Augusli
Botta Carlo. Sloria de' l'opoli d'Italia. Do- 163'f.)
nec corrigatur. (Decr. 11 Junii 1827.) Bradfordus Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.)

t-toria d Italia dal 1789 al 1814.. Donec Brandeburgensis Âchalius. (1 Cl. App. Ind.
corrigatur. (Decr. 26 Martii 1823.) Trid.)

Sloria d'Italia conlinuata da quella del Braiidimarte Felice. Panegirici sacri di di-
Guicciardiiii sino al 1789. (Decr. 3 Augu^ti versi Santi occorrenti nell' anno. (Decr. 30
1833.) Julii 1078.)

Compendio dclla Storia di Cnrlo Botta Brandi Ubaldo. Il Dorinilanzio del Secolo
dall534al 1789 dcll' avv Luigi Come^i». (Decr. decimollavo, ossia Esanie critico sulla Dis-
13 Fo'bruarii 1838.) sertazione iiililulata L >sciamo star le cose
:

Botiazzi Francesco Maria. Vide Cate- corne stanno. Firense 178i). (Decr. iSSeptenv
chisnio Bopubbliiano. bris 1789.)
Boléro Giovanni. Relazioni Universali. Brandiiùller Gaspar. (1 Cl. .\pp. Ind. Trid.)
Non pcrinilliuilur, nisi correclœ juxla eiii- BrandinulU'ru< , seu Branlmillerus Joan^
tionem Taurininsem anni 1601. (Decr. 2 De- nés. (I Cl. Append. Ind. Trid.)
cembris 1622.) Brauezek Guilielmus. Hrevis Relatio de
Botsaccus Joannes. Promptuariam allego- origine, et divisione Religionis S. Fiancisci.
riarum trihutum in Ci-nturias sviii, cl supra. Aon pcrniitliiur, nisi delelis Litaiiiis. (Decr.
(U.cr. 10 Junli IGo'i..) 21 M.irtii 16(18.)
— Et
cèlera ejttsdem Opéra de Rcligione Rr^iudlarlil Georgius. Ejjitome Jurispru-
traclantia. (Decr. 10 Mail 1757. dcntiœ publica; universis. ( Decr. 20 Junii
1662.)
(Nisi fucrint correcli juxta Decr. 19 Novem- Hiannius Joannes. Vcstilus Sacerdotum
bris 1052). Hebr;roruni si\e Commentarius in Kxodi
Boverius Zacharias. Annales Minorum cap. 28 ;ic 29, rt Levilici cap. 16. Liber i et ii.
Cappnci'iiHiruin. (Decr. 3 Ap:ili. 1(183.)
— Annali Ordine de' Frati Minori
dell' hreilingcro Gio. G>acomo. Inslruzione fon-
Dictionnaire des Hérésies. II. 31
171 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 974

damentale ,setta dur! più, o meno di


se nna Brodeau, seu Brodaeus Victor. (1 Cl. App.
cent'anni; similmente quai sia l'anlica e Ind. Trid.)
nuo?a Ferle. (Dccr. 4 Fehruarii 1627.) Brognolus Candidus. Manuale Exorcisla-
Breiidel Sebaldus. Handbiich des Kalholis- ruui, ac Parochorum hoc est, Tractalus de
:

chon Uiui pioleslantisi hen Rirclienrechts curatione ac protectione divina. (Decr.


mil {^escliichl icheii lîrlauterungen etc. ,
— 2 Septembris 1727.)
Latine vero : Manuale juris Ecclcsiastici Ca- Brorab ich Fridolinus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Iholkoruin et Proleslaalium cun\ Hisloriris Bronchorst Everardus. Ccnturiae dnae en AN-
annoialiouibus , etc. ( Decr. 6 Septembris TIO'J-ANiiN, et conciliationcs eorunidem juxta
18-24.) seriem Pandeclarum dlspositae. (Decr. 7 Au-
Brentins Joannes. (1 Cl. Ind. Trid.) gusii 160.3.)
Bientius Joannes Fi/m». (1 Cl. App. Ind. — Aphorismi Politici ,
primo ex variis
Trid.) Scriptoribus per Lamberlura'Danœnm col-
Brescfawertibach Vitus. (1 Cl. App. Ind. lecti , deiniie mullis exemplis iilustrali.
Trid.) Decr. 18 Decembris 1646.)
Brescia Luciano (da). Firfe Raineri. Brontius Adolphus. The Catechisl cate-
Bresnicerus Alexius. (1 CI. Ind. Trid.) cbiz'd, or Loyally asserted in vindication ol
Bret Jo. Fridericus (le). Acla Ecclesiae the oath of Allegiance.etc. /rf e.<f ; Catechista
Grœcœ annornm 1762 et 17G3, sive de schis- instnictus, seu Fidelitas asserta in defen^io-
mate recenlis^imo in Ecclesia Grœca sublalo, nem juramenti Fidelitatis contra novitm Ca-
Commenlalio. Sludgardise apud Jo. Bened. techismum cujusdam Sncerdotis Societatis
Mtzier î76i.. (Decr. -26 Martli 1770.) Jesu. (Decr. 14 M.iii 1682.)
Brelel Collatino (di). li Mistico Parlanaetito Bronzini Cristofano. Della Dignilà, et no-
d'Apollo. (Ocr. 2-2 Junii 1665.) bilità délie donne. Dialogo. Donec corriga-
BreltaDus Paulus Commodus. ( 1 Cl. Ind. tur. (Decr. 2 Decembris 1622.)
Trid.) Broussais F. J. V. ,De l'Irritation et de la
Brève ad honorem S. Dbaidi. (Decr. 12 De- Folie. (Dixr. 3 Augusli 1833.)
cembris 1624.) Broverius Malthaeus. De Populorum vete-
Brève exposicion sobre el Real Patronalo, rura, ac recenliorum adorationibus Disser-
y sobre les Derechos de les obispos eleclos talio. (Decr. 13 Aprilis 1739.)
de l'America, que en verlud de los Reaies Broughtonus Hugo. Opéra. (Decr. 7 Sep-
despachos de presentacion y Gobjemo admi- tembris 1609.)
nistran sus Iglisias antes de la confirmacion Brower Henricus. De Jure Connnbiorum
Pontificia. (Decr. 27 Novenibris l:s20.) apud Balavos recepli libro duo. (Decr. 29
Brrviariiim Politicorum secundum Rubri- Maii 1690.)
cas Mazarinicns. (Decr. 1 Decembris 1C87.) Broya Franciscus. Praxis Criminalis, seq
Sua Sanlilà Clemenle XIII, ema-
Brevi di melhodus actilandi in criminalibus. (Decr.
nali in favorede'HR. PP. Gesaiti colle osser- 2Julii 1686).
vazioni sopra medesimi, esopraia Bolla
i Brubachius Petrus. (1 CI. Ind. Trid.)
Apostolicum. Libellns ita in.icriptus, editus- Brucioli Antoniiis. (1 Cl. Ind. Trid.)
ÇMeVcneliis An. 17G6. (Decr.l2 M irtii 1767.) Bruck, seit Pontanus Gregorins. (1 CI. Ind.
Brculaens Henricus. D Mililia Politica ,
Trid.)
duplici. rogata, et armata. (Decr. 16 Decem- Bruckerns Jacobns. Historia critica Philo-
bris IGOo, el 7 Septembris 1609.) sophiae a mundi incunabulis ad nostram us<

De Ronunciandi receplo more modo- , qne aetatem dedurta. (Decr. 28 Julii 1735, et
que, quem Germaniae Principum , Comitnm, 21 Novembris 1757).
Baronnm, Nobiliumqiie filiae, si quand;) nup- Brucksulbergius Gcorgins. Memoriale ju-
tui collocantur observare soient. (Decr. 10
, ridicum. F/rfeManuductio.
Marlii lol9.) BruUaughan Dominicus. Opusculum de
Bniern an seinen frennd iiber
liriefi' eiiies Missione et Missionariis. (Decr. 2 Julii
,

die Macht Kircho unde des Pabsles. Hoc


«ler 1737.)
est Epistola?
: cujusdam Bavari ad amicuni Brunfelsius, seu Brnnsfelsius Otto. (1 CI.
sunm de potes'ate Ecclesiae, cl Papœ. (Decr. Ind. Trid.)
3 Decembris 1770.) Brùiiings Christianus. De Silentio sacra
Brigante Vitlorio. Novelli Fiori della Ver- Scripturœ, sive de iis, quae in Verbo divino
gine Maria di Loreto, et santa Casa sua. omissa sant , Libellus. ( Decr. 14 Aprilis
(Decr. 7 Augusii 1603.) 1755).
Brinkclow Henricus. (1 CI. App. Ind. Trid.) Bruno Tobias. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Brion Mr. l'Abbé (de). La vie de \,\ très-su- Brunsvicensis Jacobus. (1 Cl. App. Ind.
blime comlpmplalive Sœur Marie de Sainte Trid.)
Thérèse Carmélite de Bordeaux. ( Decr. 2 — Catechesis pnerilis. (Ind. Trid.)
Septembris 1727.) Brunus Jordanas. Opéra omnia. (Decr.
Brismannus Joannes. (1 Cl. Ind. Trid.) 7Augiisii 1603).
Brilanicae (de anliqua Ecclesiae) iibertate, Bruodinus Antouius. Corolla OEcodomiae
atqae de légitima ejusdcm Ecclesiae esem- Mi.ioriticae scholae Salomonis, sive pars al-
plione a Romano Patriarchritu, Diatribe per téra Manuaiis Summae toiius Tbeologiae. Do-
aliquot Thèses deducta autore J. B. Sac. nec conigatur. (Decr. 21 Martii 1G68.)
Tbeologiœ Professore. (Decr. 4 Martii 1709). Bruschius (Gaspar) Egranus. (1 Cl. lai.
Brocardas Jacobus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Trid.)
975 INDEX LIBRORUM PROtHBlTORUM. 974
— Monasteriorum Germanise prfecipuo- Laurentii Arnaud Donec auferantur
, etc.
rum.ac maxime illustrinm Cenluria prima, Coiislitulio XXV, incipiens Sacrosancta Ro-:

in qua origines, annales, ac ceiehriora mo- mnnœ EcclesicJ.'e' prœifrcasex paginœ apcuj.
numenta recensentur. (App. Inii. Trid.) 289, cujus iniliiim In nomine Domini
:
,

Brusoni (iirolami). La Gondola a tre remi. nsr/ue ad paq. oOO. (Derr. 3 Augusti 165G.
(Dec. 20 Noveinbrisl6C3.) 27 Julii 16;i7, et 10 Junii 1058.)
— 11 Carrozzino alla moda. (Decr. 4- Apri- Bullarii Romani ab Drbano VIII usqnead
lis 1669.) Clementem X Toraus v. Lugdtini 107'}. Do-
Brutum fulmen Papae Sixli V, adversus nec in eo ponutur lîuUa Mexandri Y 11 data
Henricutn Regem Navarrae, el Hcnricum VII Kal. Julii 1665, quœ incipit ; Cum ad au-
Borboniura Principem Condxum una cutu , rfs nostras pcrvenerit duos prodiisse libros,
Protest.'ilione mulliplicis nullilalis. ( App. proul est in Bullorio Homano edito Eomœ
Ind. Trid.) anno 1G72. fDecr. 2'i Januarii 16b4.)
Brulus (Slephaniis Junfus) Celta. Vindi- Bullarii Romani Deslructio, el confnlatio
ciœ contra Tyrannos sive de Principis in
, generalis, ac spccialis Bullarum Innocen-
populum, populique in Principem légitima tii X, et Urbani Vill de abroL-alione pacis
potestate. (Decr. 14 Novemhris 1609.) Girmaniae , de suppressione Jesuili»sarum ,
Bryllngerus Nicolaus. (1 Cl. Ind. Trid.) de cullu Imaginuui, et observalione Festo-

FîrfeComœdia), Tragœdiae aiiquot. rum. (Decr. 10 Seplembris 1668.1
Bucerus Marlinus. (1 Cl. Ind. Trid.) BuUingerns Hi^nricus. (1 CL Ind. Trid.)
Defensio adversus axioma Calholicum, id Bullingham (Joannes) Anglus. (Cl. App.
est criminationem Roberti Episcopi Abri- Ind. Trid.)
censis. (Ind. Trid.) Bullus Georgius. Opéra omnia. Donec eor-
— M'taphrases, et enarrationes perpétuée rigmitur. (Decr. 13 Aprilis 1739, el 13 Junii
Epistolarum Divi Pauli Apnstoli,quibus ^in- 1757.)
gulatim Aposloli omnia cum argumenta , , Bunnius Edmumlus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
lum sentenliaî excutiuntur. (Ind. Trid.) Buno Joannes. Univcrsœ Historiœ cum sa-
Bucerus (Nicolaus) Brugensis (1 Cl. App. crœ, lum prophanae idea. (Decr. 18 Januarii
Ind. Trid.) 16G7.)
Buchananus (Georgius) Scotus. (1 Cl. Buongiorni Ferdinando. Il Buon giorno.
App. Ind. Trid.) (Decr. 17 Augusti 1003.)
Buchoitz Andréas Henricus. De Eccle- Buon Sinso (il),ossia Idée naturali op-
siae Romano Ponlilici sulijeclx Indnigenliis poste aile soprannalurali. Vol. due. Italia
Tractaïus Theologicus. (Decr. V Mariiil709.) 1808. (Decr. 30 Septembris 1817.) Opus jam
Buddcus Joannes Franciscus. Inslilutiones damnatum idiomale Gallico. ( Decr. S. G.
Theologiae Dogmaticœ variis observaiioni- Ind. 18 Augusti 1773.)
bus illuslratae. (Uecr. iDccembris 1725.) Burbacbius Pelrus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Et cetera ejusdem Opéra omnia. (Decr. Burcardi (Franciscus) Vilnensis Superin-
5 Maii 17o0.) tendc-ns. (ICI. ind. Trid.)
Budone Henrico Maria. Vide Dudone. Burchardus Johannes. Vide Leibnitius.
Budowez Wencesl lus. Circulus Horologii Burgess Richard. Lectures on Ihe in-
Solaris, ac Lunaris, seu de variis Ecclesiœ sufticienry of unreveaied religion, and on
mulationibus. (Decr. 22 Octobr s 1019.) the succeeding influence of Chrislianily.
Bufli Bcnedetto. Opéra di tiiovanni Cas- —
Latine vcro : Sermoncs de insuliicientia
siano dellcCostituzioni, e origine de' Mona- Religionis non revelalîB et de succedenta
chi tradolta di latino in volt;are. Donec cor- influxu Christianitatis. ( Decr. 3 Augusti
rigatur. (Decr. 19 Junii 167'i.) 1833.)
Bugenhagius (Joannes) Pomeranus. (1 Cl. Burgovius Franciscus. (1 Cl. App. Ind.
Ind. Trid.) Trid.)
Buble Jean Gottlieb. Histoire do Philo- la Burgundia Jacobus (a). (1 Cl. Ind. Trid.)
sophie moderne depuis la renaissance des — Apologia, qua apuil Imprralonam Ma-
Lettres jusqu'à Kanl; traduite de l'allemand, jestaleui inustas sibi criminationi's diluit,
par A. J. L. Jourdan tom. i ii m, iv , v,
; , , fideique suiB confcssionera edit. (App. Ind.
VI. (Decr. 27 Novembris 1820.) Trid.)
Buble G. Amadeo. Sloria ilella Filosofia Burlamacchi Nicolao. Aita di D. .\rmando
Moderna. (Decr. eod. et V Marlii 1828.) Giovanni le Bouthillier di Ransé.raccolta da
Bukentop Henricus. Thèses sacra- in Ac- quella, che ha S( ritta in lingua Francese
lus Aposlolorum, quas défendent Fr. Ludo- l'Abbate di: Marsollier. Donec corrigalur.
vicus Jansscns, et l'elrus Claessens Lovanii (Decr. TFeliruani 17i8.)
in Conventu SS. Trinitatis die 21 Julii U)9i. — Yide Si-ienza délia salute.
(Decr. 7 Dccembris l(i94.) liurnel Gilbert. Histoire de la réformaliou
Bùllfingerus Georgius Bernardus. De Har- de l'EgliSe d'Angleterre, traduite de l'An-
uionia animi, el corporis humani maxime glois par M. de RoscmonJ. (Dccr. 29 Mail
pru-stabilita ex mente Leibuitii. (Decr. 2 1690, et 21 Aprilis 1693.)
Septembris 1727.) —Hisloirc lies derni(''res Révolutions d'An-
Bulla Diaboli, qua Papam admonet. (Ind. gleterre avec un rccil préliminaire des
,

Trid.) principaux é'^éncmcnls sous Jacques 1 ,

Bullarii (.Magni) Romani Tomus iv, Edi- Charles I, el Cromwel. (Decr. 21 Januarii
tiorUi Lugdun. sumplibus Pliilippi Bordé, 1732.)
DICTIONNAIRE DES HERESIES. 9/5
1,75

ITMaii 173i.)
(Decr. tiutn Serenissime Cardinalis. P. D. Damia-
:
i

nus de Cacrinis.
Burnetius Thomas. De Statu Morluorum, — Alleslazioiii , e fedi fatte in difesa dcl
cl Resurccntium. Damiano
— De Fide, et Officiis Christianoram.
P. D. Caccini.
Cadana Salvaloie. Quaresimale. (Decr. 10
— Appenilix de fulura Judœoruin Kestau-
Junii 1650.)
ratior.e. — Dubbj Srritlnrali. Donec corriganlur.
— Telluris Theoria sacra. (Decr. 13 Apri- (Dec. 8. Marlii 1662.)
lis 1739.) Cfplius. V idc Corlius.
Buschius (Hermannus) Piisiphilus. n CI. C.esaris (Caii Julii) Opéra. FfJeMontanuâ
Ind. Trid.) Cffsena Micha (de). (1 CI Ind. Trid.)
1

(Decr. 19 Junii 167i.) Cœvallos, sea Zevallos Hieronymus (de)


(van). Instructio ad tyro-
Spéculum aureuni communium opinionum ,
Buscum Pelrus seu praciicae qujestiones communes contra
netu Theologutn de melhodo ïlieologica oclo communes. Tom. iv. (Decr. 12 Decembris
regulis perslricta. 162'0.
Instructio ad tyronem Theologum de — Tnictatusde cognitione per viam vio-
melhotto Theologita octo re?ulis perslricta, lenlife m
causis Ecclesiasiitis, et inler per-
ab insulsis Jesuitœ slrix cavillis vindicaïa.
I

sonas Ectksiasticas. (Decr. 12 Decembris



Defensio ailversus ea quffi iEfiidius Es- 162'0.
trixin Diatriba Theologica opponit liislruc- Cajetani. Vide de Rottenslaidter.
lioni ad tyronem Theologum. Cajetanus Constantiiius. De Rellgiosa S.
Buslebius Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Ignalii, sive S. Eniieconis Fundaloris Socie*
tatis Jesu per PP. Benediclinos inslitulione,
(Decr. i Juin 1661.)
deque libello lîxerciiiorum ejusdem ab
Bustorfius Joannes Senior. Episloia Derti- Exercitalorio Garciœ Cisnerii desumpto, li-
caloria, prœfixa Lexico Hebraico, et Chal- bri duo. Quos At/bas Constantinus tamquam
daico. adulteralos, ^upposilos et suo nomine fais»

Episloia Deilicatoria, prœfixa Thesauro evulgatos reprubavit. (Decr. 18 Decembris
Grammalico Linguse Sanctie. 16i6.)
Cajus Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Cala Carolus. De Contrabannis Clericorum
in rébus esirahi prohibitis a Regno Neapo-
(App. Ind. Trid.) litano. (Decr. 18 Julii 1651.)
Caballinus Gaspar, qui et Carohis Moli- Calabria Nicolaus (de). (1 Cl. Ind. Trid.)
nœus. Traclalus coinmrrcioruin et usura- , Calado Manuel. O valoroso Lucideno e ,

rum, reddituumque pecunia conslitntorum , Triumpho da liberdaile, prinieira Parte. Do»


el moncUruin. Donec corrigatur. nec corrigatur. (Decr. 2i Novembris 1655.)

Tractalus de t-o quod luteresl, ad theo- Calaiidrini Scipione. Trattato dell' origine
ricam praxiiuque ulilissimus. Donec corri- délie Hérésie, e délie Schisme, clie sono naie
gatur. nella Chiesa di Dio, et de' rimedi , che si
— Traclatus Dividui, et Individu!. Donec dceno usare contra di quelle. (Decr. 16 De-
corrigatur. cen)liris li 05.)
Caban s P. J. C. Rapports du Physique et Caldori Carlo. Del Sacrosanto Sacrificio
du Moral de l'Homme. Tom. i, u. (Uecr. délia Messa per li Sacerdoti novelli. (Decr. 29
6 Septembris 1819.) Augusli 1690.)
Cabeilotti Francesco Maria. Il Fulmine Calendarium Gregorianum perpetuum.
ie\le présent! calamité. (Decr. 20 Aprilis E'iitiunis Francofurii. ( Decr. 7 Augusli
1727). 1603.)
Cabinet Salyriqne (le) , ou Recueil des Calendarium Tyrnaviense ad annum Jesu
vers piquants et gaillards, tirés des Cabinets Christi 1721, pnnium post Bissexiilem ad
des Sieurs de Sigognes, Régnier, Motin, Ber- meridianum Tyrnaviensem, opéra el studio
tbelot, Maynard el autres Poëtes. (Decr. 30 cujusdam Astrophili. (Decr. 29 Julii 1722.)
Juni! 1761.) Calendrier des Heures à la Janséniste de
laseconde édition. (Decr. 16 Julii 1651.)
(Decr. 4 Julii 1061.) Caleiius Henricus. Vide Frouiondus.
Caccini Damiano. Calculo da rappresen Callhillus Jacubus. (i Cl. App. Ind. Trid.)
lars! pro veritate per la revisione de' conli Calistus Georgius. Opéra oninia. (Decr. 22
—Relazione slaia falta al Sercnissim' Decembris 1700.)
Cardinale Carlo de' Medici, cujus initium (le), ou le Mont Valé-
Calvaire profané
Nella causa del ricorso failo. T'en usurpé par les Jarobins réformez du
— Scrittura, cujus inilium: Peresser ve- faux-bourg S. -Honoré. (Decr. 22 Decembris
nuto a nolizia al P. D. Damiano Caccini. 1700.)
— Scrittui a ck/us initium : Per lalelli-
, Calvinus Antonius. ( 1 Cl. Ind. Trid.)
genza questidi falli. Cahinus Joannes. ( 1 Cl. Ind. Trid.)
— Vallumbrosana Defensionis, ck/»^ ini- Calvinus, seu Kahl Joannes. Lexieon Juri-
tium : Serenissime Carole Cardmalis Prolec- dicum Juris Cffsarei simul et Canuuici. ,

lor. (Decr. i Julii 1661.)


— ^ allambrosana Gravamiais, cujus ini- Camdenus Guilielmus. Vide Anglica. •
-
S77 ÎNDEX LIBRORUM PROIliniTORUM. 97S

Cambronne ( Mr. de) Chanoine de Cler- Divi Dominici propngnandae a Fr. Henrico
iTionl. Lellre écrite à iMonsei^netir l'Evêqiie Antonio Verzeili in Conventu SS. Anniin-
de Beauv;iis, ciijus iniiium : Ayant appris ciaiœ de Florenlia. (Decr. 1 Aprilis 1688.)
d.ins le public ; linis vero : et un respectueux Capellis Franriscus Maria (de). Circulas
all.irhement. (Decr. 17 Februarii 1717.) aureus, seu brève Compendium Cicremonia-
Cainerarius Joachiuius. (C. Ind. Trid.) rum, quibus passim ad suas, et proxmi uti-
Camcrarius Joannes. Pbilosophia moralis litates PrîBsbyteris uti coniingit. (Decr. k De-
Cbrisliana, continens 1res Dissertalloncs. i, cembiis 1725.)
de rectiludine el pravitale acluiiin huuiano- Capellus Ludovicus. Vide Synlagraa The-
rum. Il, de libero arbiirio. , de concursu m sium.
Divino. (Decr. 23 Aprilis lOSi.) Capiliipus Lœlius. Cento ex Virgilio de
Camcrarius Philippus.Operw horarum sub- vita Monachorum, quos vul;;o Fratres appol-
cisivariiin, siveMediiationt'sHistoricœ.(Decr. lant. Nisi fuerit expurgalus. (Inil. r d.)
1

7Augusiil603.) Capita Fidei Clirisiian;e conira Papain , et


Cammarala , el Poyo Phil ppus. Rcsponsa portas liiferorum. (ind. Trid.)
decisiva. (Decr. 1 Decembris 1G87.)
Camp.igne de Home, par Charles Didier. (App. Ind. Trid.) »

(Decr.20 Junii 184i.) Capite Fontinm Cbristopliorus (a). De ne-


Campanella Thomas. Opéra, quœ Romœ im- cessiria corrcctione Tlieolo;;i;c Scholastirae.
pressa, ant approhata non stirtt, cum Aur.lor — Nov;e illustraiiones Cbrisliana; Fidei
pro suis ea non aniwscut. (Decr. 21 Aprilis adversus Imjjios, Libertinos, Atbeos, Epicu-
1632.) reos, el omne f^eiius Infidèles, F^pitomc.
Canipanus Joannes, qui scripsit conlra Tri- — De Mi^s^e(;bris!i ordine, el rilu.
niitilim. ( 1 Cl. Ind. Trid. )
— Reliqua veto ipsius Opéra prohibenlur,
Alessandro. Drlle Turbolenze
Canapi^ilia donec corrignnlur.
délia Francia in vila del lie Hemico il Capito Wolfgangus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Grande. Donec corrigalur. (Decr. IG Martii Capilolo d'Averano Seminetli. Vide Scella
1621.) di prose, e poésie.
Campomanes D. Pedro Rodriquez.Tratado Capilolo del Cav. Cini. Vide Scella di prose,
de la Rejialia de Amortizacion.... Decr. 5 (
e poésie.
Septembris 1825.) Capilolo di Orazio Persiani. Vide Scella
Camus Hieronymus (ii'). Judicium de nu- di prose, e poe>ie.
pera Is^iaci Vossii ail ilei a'as P. Simonii otjic- Capo Finto. (Ind. Trid.)
tiunes responsione. (Decr. 1 Decembris 1687.) Capoa Lionardo (di). Parère divisato ia
Canale Floriano. Del Modo di conoscere, Otto ragionamenti. (Decr. 5 Augusli 1693.)
et sanare malt ficiali, el deiranticbissimo,
i Capocoda Giulio. L'.\more di Carlo Gon-
cl oliimo nso del beiieditc. (Decr. 20 Sep- zaga Duca di Mantova,e délia Coniessa Mar-
tembris 1706.) ganla délia Hovere. (Decr. 21 Marlii 16(i8.)
Canccrinus Nicolaus. ( 1 Cl. App. ind. Capuio Carlo Francesco. Kù/e Annotazione
Trid. )
curiosa, e dislinla.
Candide. Vide Mémoires de Candiile. Caramanius Julius Dominicus. (1 Ci. Ind.
Candido, o l'Otlimismo del Signor Dollor Trid.)
Balph tradutto in Iialiano. (Decr. 14^ Mali CaramucI Joannes. Apologema pro anti-
1762.) quissiiiia, el universalissima docirina de Pro-
Candidus Eusebiiis. Plausus luclificaî mor- babilitaie. (Decr. 15 Januarii 166V.)
tis. (App. Ind. Trid.) Cararin(),«eu Carrarino Antonio. Specchio
Candidus Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.) d'Asirologia naiurale. il quale Iratta detlin-
clinazione délia natività degl'uomini. (Decr.
(Decr. 16 Decembris 1605.)
3 Julii 1623.)
Candidus Pantaleon. Annales, scu Tabulaî — liiclinazione, e nalura de' selle Pianeti,
cbroiiologicœ. ede'dodici Segni celesli. (Decr. 3 Julii 1623.)
— Epiiaphia anliqua, et recentia. Caralleri de' giudizjdoinmalici délia Chiesa.
Caiifelt lieiiedetlo (da). Uegola di perfe- Vide Cosa è un Appellanle.
zione , la quale coiilicnc un brève, e chiaro Carboni Francesco. Le Piaghe de.V He-
coiiipendio di lutta la vila spirituale ira- , braismo. (Decr. 26 Sepleuibris 1680.)
dotla dalla lingua Lalina nell' llaliana dal
P. F. Modeslo Uomano. (Decr. 2!) Novembris Msi cnrrigantur. (App. Ind. Trid.)
1689.) Cardanus Hieronymus. DeSapientialibri y.
Cannerius Joannes. (1 Cl. Ind. Trid.) — De Consolatione libri très.
Canone (del) nella Mcssa. l'ù/e Pronunzia. — De Herum varietate libri xvii.
Caiiturani >^elvaggio. Vide Sloria délia - Do Siiblilitale libri xxi.
Cbiesa. Vide Storia profana. - In Cl. riolomai iv de astrorum judiciis,
Canzius Theophilus. l'hilosophia;
Israi'l seu qiiadnparlitœconslruilionis libros
Leibniliana', el WolOaiue u>us in Theologia.
Com-
mcnl.iria.
(Decr. 13 Aprilis 1739, el 16 .Mail 1753.) — (ieniturarum m Exempla.
Caiizius Israël Golllieb. CoinpendiuinTheo- — De Exemplis centum Geniturarum
logiae purioris. (Decr. 2'*
Augusll 1772.) — De Judiciis Geniturarum.
Capassi derardus. Coiiclusiones ex Philo- El reliqua Opéra omnia, quœ de Medieina
Boiihia ac Theologia selecla- pro solemniis non tract uni.
1

979 DICTIONNÂIUi' DES HERESIES. 980

Cardinale, Bischôfe, nnd Prie?ter, elc. — ctica nova Imperialis Saxonica rerum Cri-
Id est : Cardinalps , Episccpi, et Sacerdotcs. niinaliuin iii partes très divisa.
(Decr. iH Seplcmbris 1833.) —
Commenlarius in legem regiam Germa-
Cardiiiallsmo (il) di santa Chiesa difiso in norum,sive Capilutatioiieni Imperaloriam.
tre parti. (Decr. 13 Aprilis 1G69.) —
Decisiones illustres Saxonicie rerum,
Carega Fraiicesco. Su la legge del Divorzio. et quœsiiunum Forensium.
Dissertazione. denora dalla Stamperia di —
Decisionum illuslrium Saxonicaram
G. Grossi. 1803. (Decr. 27 Januarii 1817.) Pars II, et m.
Carerius Aiexander. De Poteslale Romani — Centuriœ juridicarum posilionum de jn-
Ponliflcis advcrsus iuipios l'olilicos libri iluo. ribus foeminarum singularibus. (Decr. 8Mar-
Vonec corrigantur. (Decr. 7 Augusti 1603.) tii1662.
C;irion, sea Cario Joannes. (1 Cl. Ind.Ti id.) —
Jurisprudentia Ecclesiastica, seu Con-
Carlymmesiiin Eusebius. Antilogia, su ju- sistoriali;! rerum, et quaestionum in Electo-
ridico-historica defensio, et responsio ad ris Saxoniee Senatu Ecclesiaslico et Cousis-
,

prtpjudicia EcclesiasticcB Hierarciiiae, Clerc torio suprême decisaruui. (Decr. 15 Mail


Cathedrali, et Ordini D. Benedicti illata a 17U.)
D. Augustino Eralh. (Decr. 13 Julii 1717.) —
Methodus de sludio Juris recte, ac féli-
Garmina amicoruQi in honorem nuptia- citer instiluendo. Vide Manaductio ad uni-
runn Stephani Isaaci. ( App. Ind. Trid.) yersum Jus Civile.
Carmiiia et Epislolœ t/e conjugio ad Davi- Carpzovius Joannes Benedictus. Isagoge
dem Chytrœum. (App. Ind. Tiid.) in libros Ecclesiarum Luiheranarum Sym-
Caroli Magiii. Opus contra Synodum, qusB bolicos. (Decr. 13 Marlii 1679.)
in parlibus Graciœ pro adorandis Imagini- —
Noiœ in Wiltielmum Schicliardum. Vide
bus gesta est. (Ind. Trid.) Schickardus.
Garolostadins Andréas. Firfe Bodenstein. CarrançaBarihoIome.Commentarios sobre
Caronus Raymunduf. Apostolatus Evan- el' CalecliismoChrisliano. (App. Ind. Trid.)
gelicus Missionariorum Regularium per uni- Carrarino. Vide Cararino.
versum mondum, cum obligatione Pastorum Carré de Monigeron (Mr.) La Vérité des
qaoad manutenentiam Evangelii. Douée cor- miracles opérés à lintercessioa de JI. de Pa-
rigatur. (Decr. 8 Marlii 1GG2.) ris, el aulres Appellans. (Decr. 18 Februarii
1739.)
Caro (Tilo Lucrezio). Vide FilosoGa.
Carrière Franciscus. Historia Chronolo-
Carové Frid. Gulielmus. Kosmorama. Eine gica PonliQcum Romanorum, cum prœsig-
reihe von sludien zur orieniirung in nalur, nalione futuroruiu ox S. Malachia. Donec
elc. —
Laline vero : Cosmorauia séries stu- :
corriijntur. (Decr. 11 Decembris 1700.)
diorum pro cognitione naturiB historiae, re- Garrozzi (Âvvocato Giuseppe). Le prescri-
giminis philosophiœ, ei religionis asse-
, zioni sul diritlo del Malriinonio con i
quenda. (Decr. "î Julii 1835.) Commenli a ciascuiii Articolo estraiti dal
— Der Sainl-siiiionismus und die neuere Coiiimeniario sul Codice Civile Universale....
franzôsiSche l hilosophie. —
Id est : Sansi-
del ch. Sig. Zeiller espr>sli [ab illo) con al-
monismus et rcrentior philosophia gallica.
cune addizioni. Milano 1815. (Decr. 22 De-
(Decr. 7 Julii 1835.) cembris 1817.)
— Un
partheiische Betrachtungen liber Carias de hum amigo a outro sobre as In-
das gesetz des geisll. Cœlibats, etc. v. d. dulgencias. (Decr. 6 SepUmbris 1824.)
Prof. C. A. P. mil Einleitung Aninerkungen, Caria escrita al Papa Pio Setiimo {sub prœ-
elc. V. D. Frieùrich Wilhelra Carové. La- — tensa nomine Principis Caroli Maurilii Tal-
tine vero : Coiumcnlatioais de Ecclesia;t:ci leyrand), Decr. 6 Seplemb. 1824.)
Cœlibalus loge, et soiemni caslilalis Vdto C;.rla que el Presbilero D. Antonio Ber-
sine sluilio partium propositse a Prof. G. A. P. nabeu esi-ribe al Ll"" Senor D. Simon Lopez
ex Ilalico in germanicuui sei monein tr.ins- Arzobispo de Valencia vindicaudo el Sacer-
latse. Cum inlroductione aniniadversioni-
, docio y el Patriolismo, etc. (Decr. o Septem-
bus , etc., editae a Frid. Guliclmo Cariyé. bris 1825.)
Vollslàndige sammlung der Cueiibai ge.>etze, Carias de Don Roque Leal a un Amigo suyo
etc. T. d. F. W. Carové. —
Jd est: Compléta sobre la ri'preseutacion del Arzopispo de Va-
cbllectio iegum de Cœlibaiu, elc. Cum aniui- lencia a las Certes feclia a 20 Oclobre 1820,
adversionibas F. G. Cirové conjunclim et quœ prœnotanlur : 1, Recursos de Fuerza.
seorsim. (Decr. 7 Julii 1835.) 2, Fuero Eclesiastico. 3 et 4 , Diczaios. 5 ol 6,

Die lelzten dinge des Romischen Katho- Bienes Ecclesiasiicos. 7, 8 et 9, Supresion
licismus in Deutschland. —
Latine vero : de Monasterios. 10, Jesuitas. 11, 12 el 13,
Postrema rerum seu postrema tempora Ro- Sujecion de los Regulares a la juriiidicciun
,

nianae Catholicœ Ecclesise in Germania, auc- de los obispos. 14 et 15, Disciplina exierna.
tore Frid. Gui. Caroyé. (Decr, 7 Januarii (Decr. 17 Decembris 1821.)
1836.) Caria xvi, xvii del Compadre. (Decr. 26 Au-
Garpovius Jacobns. Theologia revelala gusti 1S22.)
Dogmatica, melhoJo scienlitica adornata. Carlerius Ludovicus. Jusla expostulatio
(Decr. 14 Aprilis 1755.) de P. M. Xante Mariales. (Decr. 2 Oclo-
bris 1673.)
(Decr. 24 Novembris 1655.) Carteroiiiaco Niccolè. Ricciardetlo. (Decr.
Carpzovius, seu Carpzov Bcnediclus. Pra- 13 Aprilis 1739.)
INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. 982

Doncccorrignntur :{Decr.20^o\cmbr\slQG3.) — Opéra, qn» reperiri potuerant omnia.


Cartes Renatus (des). Meditalioiies de pri- EpistolîB 117, et colloquia duo cum Anabap-
ma Philosophia, in quibus D'i exi'*ieiitia, et tisti>;. (Decr. 2 Decembris 1617.)

animae hutnanœ a corpore dislinctio demon- Cassiani ( Joaniiis ) Di coni Congtantino-


strantur. politani Collatio de libero arbitrio. Edilio-
— Noiœ in Programma qnoddam sub ûnem nis llaganoœ per Joannem Secerium 1527.
nnni 104-7, in Bcigio edilum cain iioc titulo : (App. ind.Tri.i.)
Esplicatio mentis humanœ, sive animœ ra- — Opéra délie Costiluzioni de' Monachi.
tionalis. Vide BufG.
— Epistola ad Patrem DinetSocietalis Jesu Cassiodoras Petrus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Pr«posilum Provincialem per t ranciaoï. Castaldus Joannes Baptisla. Pacificumcer-
— Kpisloia ad Gisbertum Voetium, in qua tamen seu in Julii Nigroni Opiisca!am de
,

examinantur duo ro Voelio


libri edili. S. Ignatio, et B. CajelanoThienaîo aaimad-
— Passiones aniniœ, Gallice ab Auclore
i

versiones. (Deir. 21 Aprilis 16'.>3.)


Gonscriptse, uunc autem latiua civitate do- C.isialio, seu Castellio Sebastianas. (1 CU
natœ. Ind. Trid.)
— Opéra Philosophica. — Dialogi Sacri. (App. Ind. Trid.)
— Meditationes de prima Philosophia, in — De Christo imitando, conteninendlsqne
quibusailjecta!suntuliiissimœqu;edainanim- mundi vamlatibus, auclore Ttioma Kerapi-
adversiones ex varils Auctoribus collectae. sio libri quatuor, interprète Scbastiano Cas-
Amstelodami 1709. (Decr. 2;) Julii 1722.) tellione. (Decr. 4 Docembris 1725.)
Cartwrightus Thomas. (1 Cl. App.lnd.Trid.) Castellanus Joannes. (1 Cl. lud. Trid.)
Carvajalus Ludovicus. Dulcoratio amaru- Castello Bartolomeo (de). Dialogo dell'
lentiaruin Erasmicaj responsioiiis ad Apolo- unione spiriluale di Dio coa l'anima. (Decr.
giam ejusdem Ludovici. Donec corrigatur. 8 Martii lo8+.)
(App. Ind. Trid.) — Idem : Dialogo deU'uiiione deU'auima
Cascilas Joannes. Candor lilii, seu Ordo con Dio. (Decr. 7 Augusti 1603.)
PrœdicaiorumacalumuiisPctria Valle-clausa Caste! vriro Ludoiico. Opéra omnia. Donee
Vindicatus. (Decr. 17 Novemliris IGGi.) erpurgentar. (App. Ind. Trid.)
Casalicchius Caiolus. Tuta coiiscientia, Casti (iiambattisla. Novelle ameae. (Decr.
seu Theologia Moraiis; (Decr. 9 Februarii 2 Julii 180V.)
1683.) — Animali parlanti. Poema Epico in ven-
Casanova de Seingalt. Vide Mémoires. tisei Canti. \i sono in fine aggiuiiti qualtro
Casaubonus Isaatus. De Itebus sacris et apologhi. (Decr. 26 Augusti 18Uo.)
Ecclesiasticis Uxercitationes ad Cardinulis Castiglione Baltassar. Il Corlegiano. Niii
Baronii Prolegoiiicna, et primam Anualium fuerit ex correctis juxta editiunem Venetam
purlem. (Decr. 12 Decembris 1()24.) anno 1584.. (Decr. 3 Julii 1623.)
— Epislulœ quutquot rcperiri potuerunt. CasliUo Sotomajor Juannes (del). De Ter-
Âdjccta est Epistola de morbi cjus, niortis- tiis dcbiiis Calbolicis Regibus Ilispania) ex
que causa, deqiie iisdem narralio Kapliaelis fruclibus et rébus omnibus quœ deciman-
Thorii. (Decr. 26 Octobris 16i0.) lur. (Decr. 18 Decembris 1646.)
Casaubonus Isaacus. Corona Uegia, id est Castoriensis Joannes Episcopus. Amor pœ-
Panegyrici cujiisdam, quem Jacoho I Britan- niteiis, sive du Divini amoris ad pœnilenliam
nice lîugi delmearal, fragmenta ab Euphor- necessitale, et ri;cto clavium usu libri duo.
mione in lucem édita. (Decr. 18 Decembris St(si)ensus, donec corrigatur. (Decr. 2l)Juaii
16*6.) 1690.)
Caselius, seu Chaselius Georgius. (1 Cl. t;asus Joannes. Sphiera Civitatis , hoc est
Ind. Trid.) lliMpublicjB recte ac pie secundum leges ad-
Casibus (de) reservalis in Fulginali Eccle- miuistrandae ratio. Donec corrigatur. ( App.
sîa, Morale Opusculum, in quo varia ad S. Ind. Trid.)
Thcologiam Aloraluin pertinenlia Dubia ad Casus (ad) Conscientiœ. Vide Libellas in<
trutinam revocanlur, ac breviler cx|)ediun- scriptus.
tur, illius Facultalis Tyronibus apprinic pe- Catalano Niccolô. Fiame del terrestre Pa-
rulile, ab Antonio Marcellio Priori Parocho radiso. Discorso sopra l'antica forma dell'
Ecclesia) lusiguis Collegiatas SS. Salvaloris abiio Miauritico da S. Francescod'Assisi in-
Fulginia) conciunalum. Kulgiuei 1810. Typis stituita, e portata. (Decr. 10 Juiiii 1558.)
Fraiicisci Fiitl cum permiss. (Decr. S. Ollicii, Catalogue du Pape, etdeMoyse. (Ind. Trid.)
28 Martii 1817.) Catalogus Teslium veritalis. Vide flacius
Casimirus Tolosas. Atomi Peripaleticie , Mulliias.
sive tum velerum, tuum reconlioruin Ato- Caianeus Hieronymus. Panegyrifus de in-
mislarum placila. Toui. ii, m, iv, v et vi. Do- stilutione CoUegii Gernianiii et Unçarici.
nec corrifjantur. (Decr. 31 Martii 1681.) Donec corrigatur. (Decr. 5 Octobris 16o2.}
Gasmannus, tèu Ca^manus Otbo. lUieto- Calecbcsi, ovvero iustruzioncdel Crisliano
rica) TropologiiB praîcepld. (Decr. 7 Augusti composta di varie disliiizioni cavatc dal Ca-
tecliismo Romanu, dal Bellarmino, e da allri
Cassander (Georgius) Brugensis. Hymni Autori. (Decr. 2 Julii 1686.)
Ecclcsiastici, praesertim qui Ambrosiani di- Cateihesis Religionis Chrislianœ, quœ tra-
cunlur, cum Scboliis opportunis in locis ad- diUir in lilcclesiis et Scholis Palatinatus (App.
joclis. (.lud. Trid.) Ind. Trid.)
,

985 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 984


— Ki cetera; omnes Ilœrelicorum Catéchè- seguenze adatlate alla capaciîà
in società,
ses. Vide Décréta. § 1, ntim. 7, de' Cilladini poco esperli, da Francesci> Ma-
Cilcchcsis, sivc pirniji insiilalio, aut ru- ria Boltazzi Sacerdote Professore di Teolo-
ditiiciita Hcligioiiis (^hrisliame Hcliraice lo2;ia, e Filosofia. —
Jndocto^ ipse doceto :
(îr.iTc, Lnliiio explical.i. Lic/i/ii'U Hnlavurum Propagnnda eteniin rerum doctrina bona-
ex Offiftna l'Icnitniaiui ojiud Frunciscutn rum. (Decr. 2 Julii 180+.)
llujiln(en(jntm. (App Itiii. Trid.) Calech;snio salle Indulgenze secondo la
(^ali'chisiii (a) lor ihosc thnt arc more ad- vera Doltrina délia Chiesa proposlo dal Ves-
^an(ed in )cars and kni)\vli'dpc. /(/ est : Cn- covo di Colle ai suni Parrochi per servirsene
tecliiinua prn lUis. qni wlntc, et scienltu siinl d'islruzione ai loro Popoli. Opusciilum jam
(DeiT 12 Januani 17."5).)
ttiHluriiires. prohibitum (Decr. 9 Decembris 1793 vunc ) ;

llatfchism , or abriil^nicnl of (Christian deniio lulQ'ilum. (Decr. G Seplembris 182'f.)


Doctrine. /(/ e-( ; ditecliismus, sen synoiisis Cairchismo universale. Vide Educazione,
i'Iirifitantc Uoclnnœ. ( Dccr. 7 Uctcuibns pd istruziune Cristiana.
173'».) (^aiccliisnius Christianœ CalholicfE Reli-
(lalochisiiic, ou Ahrcgc de doctrine tou- pinnis, etc. Vide Kalechismus der Chrislka-
chant la lirâre I)i>i:io. selon la hulîc de Iholischrn, etc.
IMo V, (ircuoire XIII, Urbain \ III A'tid.)le (!alei hisnius, hoc est brevis inslructio de
contre le- cireurs du leiiips par u'i Dculcur pra'ci|iuis capitibus Chrisiianse dnctrina-, pro
de la 5. Theul. de Ujuay. (Detr. Oclobns Fccicsia Antueipiensi , quœ Confesiouem
lOolt.) Augusianam prolilelur. App. Ind. Trid.)
('aléchisme (le) du Genre Humain; sine — ht céleri omnes Uœrelicorum Calechismi,
annol'ilione nominis Aucloris et luci, 17b9. Vide Décréta, § I, niim. 7.
(U?cr. -iSMartii 1701.) Catechismus Jesuilanim, sive examen eo-
r.atecliisme de la Giûce. (Decr. G Oclobris runi Doi trin;e. (Decr. 12 Di'cembris 1G24.)
1650.) Catechisiuus ofte korle-leeringhe van de
Caicchismc Rislorique cl Dogmatique sur draiie, ec. /(/ e^l : Catechismus , seu brevis
les contestations <iui divisent niainlcnant doclrnvi de Gratin, ex Gallico idiomale in
rK;;lise; ou l'on montre (|uellc a été l'orij^ine Fliindricum translatas. (Decr. 9 Septembris
et le prières des disputes présentes. (L)ccr. 1GS8.)
Febniarii 17;i2.) Catechismus, sive explicatio Symboli Apo-
— Suite Ju <;atecliisme Historique et Dog- stolici. (\ntl. Irid.)
malniue. (Decr. H
Martii 1734.) Catechismus super Evangelium Marci.
C.a ecliisme véritable des croyants (le). Firfe (Ind. Ind.)
Dubois. Catechismus Oder Milchd des Goetliclien
Catéchisme de l'honncte Homme. Vide Ou- Wortes. Vide Kiiopffer.
vrages pliilosophi(|ucs. Catechista (il), ossia Istruzione Cristiana
CaieciiisQii ( siniplicissima et brevissima ) espost.i in hrevi Dialoghi famigliari ail uso
espositio. Jnd. Trid.) dei .Maestri del Catechismo Ciltoiico. Lugano
Catecliisrno (brève) sulle Induigcnze se- ne la Slamperia di Francesco >'alediiii, e
condo la veia Doltrina ilclla Chiesa, proposlo Compa^ni. 1813. (Dccr. S. OfGcii 30 Julii
dal Vescovo di Colle ai suoi Parrocchi per 1817. )

servirsene d'islruzione ai loro l'opoli. In Catcna preziosa de' Schiavi dclla Santis-
Colle 1787, sive seorsim, sive conjunctim cum sima. et inimacolala ilcgina del Cielo .Madrc
aliis LiOris. {Decr. ODecembiis 1793.) di Dio. ( Decr. 2 Octobris 1G73, et Brev.
Catéchisme, cioè Formulario per ammaes- Clem. X, 13 Decembris 1G73.)
trare i fanciulli nella Keligione Cristiana Catharinus .\inhrosius. Vide Politns.
falto in moilodi Dialogo. (Ind. Trid.) Caiholic;c Fcclcsiœ, etc. FirfeKathoiischen
Catecliisrno dclla Doltrina Cristiana, e de' Kirihe, etc.
Doveri sociali ad uso dei Licei, e Collegii Catholick Cliristiaiis new the oniversal
Roali dclle scuule primarie del licgiio. Na- manual being a trne spiritual guide for
,

poli 181G. (Decr. 17 .Marlii 1817.) those, who ardenlly aspire to salvalion. —
Catcchismo del Galanluonio dcdicato al Coniaiu'n^; amongst otIuT requisices, somo
FauciiiUo Federico de \'ecchi. Zara. l'resso elcvated hymns and nccessaiy dévotions,
Doraenico Fracasso con pcrmissione ; sine ncver publislied before in this Kingdom being
annutcilione anni. (Decr. 2 Julii 1801.) absolutely ncces^ary for ail Honian Catlio»
Catéchisme esposio in forma di Dialoghi licks in gênerai. Pcrinis-u Superiorum. Lon
suUa Comuiiione. Vide Comunione del Po- don. Printcd in tlie year 17G7. Id est : No-
polo nella .Messa. vum universale Chrisiianorum
Caiholico-
Catecliisuio, nel qualele controversie prin- rum Manuale, quo tamquaiii a spirituali duc-
cipali di questo tempo sono brevemeiite de- tore maniiducunlur, qui ad salulem ardenlir
cise per la parola di Dio, tradollo in lingua aspir.int. Conlinel inter aiia necessaria hym-
llaliana, ed accresciuto. (Decr. 12 Septtm- nes nonnuU'js sul limes, et neces^arias pre-
bris 17îi.) ces, aille in hoc Kegno numqu.im publica-
Calechi^mo per i fanciulli ad uso délia las, i|nibus generalim indigcl omniiio quili-
Ciltà, e Dioccsi di Motola. In Napoli 178'J. bet Catliûlicus Komanus. Permissu Sujerio-
(Decr. 9 Decembris 1793.) runi. Londiiii impressum anno 1707. (Decr.
Catechismo Hepubblicano, ovvero verità 2d .Martii 1770.) Uœc editio et qucelibct ali^
elementari su i dirilti dell' Uomo, e sue con- juxta eamdem.
5)85 INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM.
Calo ( Hieronymus ) Pisauriensis, (1 Cl.. Maii in fesio S mcti Gregorii VII. (Brevi Be-
Ind. Tri.l.) neilicliMM, 17 Septembris 1729.)
Calo Uticensis redivivus ad amplissimos — Mandi'inent à l'occasion du miracle
archiiiiœceseos Ultrajectensis, et dia'cseos opéré dans la Ville de Seingnelay le 6 Jan-
Harlemionsis Capilulares viros. Pro aris, et vier 1733. (Brevi Clemenlis Xli, 19 Januarii
focis. (Brevi Clément. XI, ^^ Octobiis 1707.) 173!|..)

Catlaneus Oclavius. Cursus Philosophie! — Lettre à Mr. l'Evéque de Montpellier à


Tomus IV, compleclens quiestiones, et dispu-[ l'occasion de ce que ce Prélat dit de lui dans
tationes in univers.im Arisloiclis Melaphy- son Mandement en date du premier Juillet
sicam. Donec corrigatur. (Decr. 14- Martii 17i2. (Decr. 3 Augnsti 1730.)
1679.) — Seconde Lettre à Mr. l'Ei éque de Mont-
Caltolirismo délia Chicsa d'Dlrecht (del), pellier à l'occasion de la Réponse à ce Pré-
e délie alire Chiese d'Olanda appellanti, os- lat, en daie du premier Avril 1744. (Decr.
sia Analisi crilica, e Coiirutazione del Libro, eod.)
che ha per titolo Storla compendiosa dello
:
— Les OEuvres. (Decr. 11 Martii 1734.)
Suisma délia nuova Chiesa d'Ulrecht direlta Ci'bà Ansaldo. La Keina Eslhcr l'oenia.
a iMonsig Vescovo di . ., .
Donec corrigatur. (Decr. 16 Martii 1(521.)
da D. A. D. C. Ferrara piT Francesco Poma- Celestelustituzionc (la). Fù/e Insliluzione.
lelli 1783, in Milano Mocr.Lxxxvi neliaSlam- Celibalo (delj , ovvero riforma del Clero
peria di Francesco Paiiliani, e Francesco Romano. Trattato Teologico-Polilico del G.
Pulini. (Decr. 4 Junii 1787.) C. S. R. con annolazioni del inedesimo Au»-
Calumsjritus Joannes Baplisla. Opéra : tore. In Venczia per Antonio Graziuli 1766".
exceptis iis quœ ab Auclore suvl recognila ,
Con licenza de' Supcriori. (Decr. 13 Septem-
Romœ iteruin édita, ac probata. (Decr. 9 Maii bris 176G.)
1C36.) Celibalo, Disserlazione, etc. Vide Néces-
sita, e ulilità del Malrimonio degli Ecclesia-
(Decr. 27 Januarii 1817.) stici.
Cavallari (l)orainici) in Regia Neapolilana Celichius Andréas. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Acadeniia Ordinarii Piofessoris Commenla-
ria de Jure C;inonico. Opéra posihuina. Nea- (Decr. 17 Maii 1734.)
poli 1788, in sex Tonios (in-4°.) disliibula ; Cellarius Christophorus. Progranunala
apud novani socictatem lilltrariain elTjpo- varii argument! Oraloriis exerciliis in Cili-
graphicnni. censi Ljcieo praunissa ; et Orationes in illu-
— l'jusdcm in Rogia Neapolilana Acade- siriori consessu récital».
niM Priiriarii Professoris Instiluliones Juris — Historia universalis breviter exposita ,
Canonici, quihus velus et nova Ecclesi;e in anliq lam, et medii eevi , ac novam divisa,
disci, lina cnarralur. Bassani 1803, ex Typo- cum nolis perpeluis.
graphia Reniondiniana. ïoin. 2. (in-8*.) — Historia anliqua multis accessionibus
— Ejusdcm Instiluliones Juris Canonici in aucta, cum nolis perpetuis.
très parles ac sex Tomos (in-8") dislributs. — Hisloria nietlii œvi in tabulis synojiti-
Edil. Bassani 17,i7. cis, et Orationes solemniores in Ljcaio Cili-
Cave Guilielmus. Scriplorum Ecclesiasti- censi liabiliB.
corum Hisloria litleraria a Chrislo nato us- — Dissertationes AcademicEB varii ."rgu-
que ad sœculuni xiv. (Decr. 22 Decembris uienli, in summam redacUe cuia Jo. Geor^ii
1700.) Walchii.
— Et reliqua omnia ejus opéra. — Appendix duanim Disserlalionum sub
Causa Arnaldina, scu Anlunius Arnaldus prœsidio Cellarii habilarum. i de Excidio So-
Drclor, et Sociiis Sorbonicus a censura anno doajœ, Aiicl. Jo. Guilieliiio Bajero. ii , de
lOoC sub nomiiie Facuilalis Thcologia; Pari- Palhmo Lnlheri adversus Card. Pallavicinum
siensis vulgala vindicalus. Ex
quo conlinet ab Auguslino Antonio.
nounulln apuscula alias damnaia. (Decr. 8 Cellarius Dictiielmus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Aprilis 1090.) Cellarius Mi.hael. (1 Cl. Ind. Trid.)
Causœ quarc et ain]ilex£e sint, et retinen- Celloiius Lud vicus. De Hierarchia , et
dain (luianl dorlrinaiii , quani prufilcntur Hierarcliis libri ix. Donec corrigantur. (Decr.
Fcflfsia-, quœ Coiifi'ssioneni AugusUp exbi- 22 Junii 1642.)
bilam ltn|>erali>ri sequunlur. (In 1. Trid.) — Appendicis Miscellancœ ad Hisloriam
CaustC (|uare Synudum indiclam a Itotnano Goileschalci Opusculum quarluni de libero
Pontiiice P.iulo 111 recusarinl Princi|)es, Sta- arbitrio. (Decr. 2! Januarii 1732.)
tus el Ci^ilall's imperii. (Ind. Trid.J Ceisus Minus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Causse, scu Caussa;us (Barlholoniœus) Gc- Cenedo Petrus. Praclicjc Quœsliones Ca-
nevensis Minislcr. Optra omnia. (App. Ind. nonicic, et Civiles . recognilœ e. aucl;e a
Trid.) Joanne Hieronymo Cenedo. (Decr 18 De-
Caylus Charles Gabriel de Thubicrcs,
(de) , cembris 1646.)
Kvèque d'Auscrre. Lellrc à Mr. i'Fvèquc de Censoiini. Vide Riflessioni sul discorso
Soissons, a l'occasion de ce que ce Prélat dit islorico-polilico.
de liii dans sa première letire à Mr. l'Kvèque Censorinus Victorianus. Furfnr Logica)
de Boulogiie. (Decr. ik Julii 1722.) Vernejaiiœ. (Decr. 16 Maii 1733.)
— Mandement qui défend de réciter l'Of- Censura; sacra; Fdcultalis Theologicee Dna
fice, qui commence par ces mots Die 2o: censis in quasdam propositiones de Gralia.
987 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 9B8

deproraptas ex Philosophicis DD.


Dictalis l'Abbé de La Mennais. (Decr. 7 Julii 1835.)
Lengrand, et Maréchal. Accedit Appen dix ad — Philosophie des révélations, adressée à
causam Profissorum primariorum Collegii M. le prolesseur Lerminier par A. Chaho ,
Regii. Hem Manlissa conlinens censuraQi in de Navarre. (Decr. 23 Junii 1836.)
Epislolam scriplam ab Er. U. Pierart S. Tli. Chais Charles. Lettres historiques et dog-
Licent. Doneccorrigntur. (Decr. 18 Julii 1729.) matiques sur les Jubilés et les Indulgences,
Censura sacrœ Fiicult ilis Theologicae Pa- à l'occasion du Jubilé universel célébré à
risiensis in librum, cui titulus : Amadei Gui- Rome par Benoit XIV, l'an 1750, et étendu à
menii Loniariensis , olim primarii saciœ tout le Monde Catholique Romain an 1751 ,
Theulogiae Professoris Opusculum singula- ,
toui. 3. (Decr. 1 Septembris 1760.)
ria universae fere Theologia; Moralis com- Ghalcondylas Laonicus. Vide Clauserus.
plectens, adversus quorunidain expostula- Chambers Effraimo. Dizionario nniversale
tiones. (Brevi Alexandri Vil, 25 Junii 1605.) délie Arti et délie Scienze, etc., traduzione
,

Censcra sacrœ Facullatis Théologies; Pa- esatta ed inlera dall'lnglese, etc.


risiensis in librum, cui tilulus La Défense
: — Idemque inscriplum Ciclopedia, ovvero
:

de l'authorité de N. S. P. le Pape, de Nos- Dizionario universale, etc., Iradotto dall'ln-


seigneurs les Cardinaux , les Archevêques glese, etc. (Decr. 19 Mail 1760.)
cl Evêques, par Jacques de Vernant; opéra Chandelle d'Arras (la). Poëme héroïcomi-
ac studio quoruuidain Theologorum Pari- que en xvui Chants. (Decr. 16 Junii 1766.)
.siensium. (Brevi Alexandri Vil, 25 Junii Chapelle Armand (de la). Lettres d'un
166.5.) Théologien Réformé à un Gentilhomme Lu-
Centomani Ascanio. Ragioni a pio de' thérien. (Decr. 28 Julii 1742.)
Frati Minori Osservanti délia Provincia di Charitopolilanus Alithophilus. Mannale
8. Nicolo di Bari con le quali si dimostra
,
Catholicorum hodiernis conlroversiis aniice
non dovcrsi eseguire il Brève , in cui viene componendis maxime necessarium. (Decr.
eletto il P. Bonaventura di B sceglia Provin- 31 Mail 1663.)
ciale. (Decr. -27 Februarii 1737.) — Manuale Catholicorum ad devitandas ex
— Nota a pro del Sacerdole D. Giuseppe mente Apostoli profanas vocum, doctrina-
Nardflli , nella quale si dimosira, che non rumque novitales, ex Conciliis alque anti-
dovea^i inlerporre l'Exequatur Regio al De- quis Palribus fldeliler contextum. (Decr. 2
cielo di Roma destinante Visilatore Aposlo- Septembris 1727.)
lico délia Diocosi d'Oria Rionsignor Lagatti Charke Guilelmus, (1 Cl. App. Ind. Trid.)
di Bitonlo. (Decr. i Septembris 1737.) Charp (Mr.) Histoire naturelle de l'Ame
Ceppi Nicola Giroiamo. La Scuola Mabil- traduite de l'Anglois par feu M. H. de l'Aca-
lona, ntlla quale si Irallano quel sludj , che démie des Sciences. (L'ecr. 7 Februarii 1748.)
possono convenire agli Ecclesiaslici. (Decr. Charron Pierre. De la Sagesse, trois livres
12 Januarii 1735.) (Decr. 16 Decembris 1705.)
Chassaing Bruno. Privilégia Regularium ,
(Decr. S. Offlcii die 19 Februarii 1834.) quibus aperte demonstratur, Regulares ab
Cerati (l'Abbé) ex-Régent des humanités umni Ordinarium poteslate exemplos esse.
an Collège d'Ajaccio. —
Des usurpalioiis (Decr. 4 Junii 1661.)
Sacerdolales,ou le Clergé en opposition avec Chasîeau Lamberlus. Thèses ex universa
les piincipes actuels de la société, et du be- Theologia, quas D. Thoma favente tueri
soin de ramener le culte Catholique à la re- conabitur in trium Coron.irum Gymnaaio ,
ligion primilive, précédé du récit, elc. Coloniœ. (Decr. Il Martii 1704.)
— I>es dangers du Célibat, et de la néces- Chemnicius , seu Kemnitius Martinus. (1
sité du mariage des Prêtres. Cl. App. Ind. Trid.)
Cerberus (Ulho) Pabergensis. (1 Cl. Ind. Chemnicius Matthœus. (1 Cl. App. Ind.
Trid.) Trid.)
Cérémonies , coutumes religieuses de
et Cherbury Edoardus (de). Vide Herbert.
tous les peuples du Monde, représentées par Chesne Jean Baptiste (du). Ilistoire du
des figures dessinées de la main de Bernard Baïanisme,ou de l'Hérésie de Michael Bajus.
Picard, avec une explication historique et (Decr. 17 Mail 1734.)
quelques Dissertations curieuses. (Decr. 28 Chi'sne Martinus (du). Disquisitiones duee
Julii 1738, 13 Aprilis 1739 et 10 Mail 1757.) de gratuila prœdestinatioue et de gralia se-
Cerfool. Vide la Gamalogia. ipsa efficaci. (Decr. 8 Mail 1697.)
Cerri Drbano. Vide Steele. Chevignard A. T. Nouveau Spectacle de la
Cevallerius Anlonius seu Anlonius Ro-
, Nature. (Decr. 26 Martii 1825.)
dolphus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Chiaia Stefano (di). Vide Memoria per la

Thésaurus Linguse Sanctœ Sanctis Pa- consagrazione, etc.
gnidi. Vide Mercerus. Chiavetta Joannes Baptisla. Trutina , qua
Cevallos Hieronymus. Vide Cœvallos. Josephi Balli sentt ntia eo libro contenta ,
Cevasco Gio. Gii.como. La Quaresima dell' cujus tilulus est MnigmadisfohUum de modo
:

anima, Meditaziuni. Donec corrigatur. (Decr. eiistendi Christi Domini sub speciebus panis
15 Junii 1714.) et vini, expendilur. (Decr. 12 Mail 1655.)
Châlons, Gaston Evêque (de). Vide Noail- Chierico Lombariio. Vide Emende sincère.
les. Cliiesa Stepliauus. Epislolica Dissertalio
Ch.iho J. Auguste. Paroles d'un V^ojant en Scoti - Thomislica super facti qua^stione ,
réponse aux paroles d'un Croyant de Mons' utrum Doctor Angelicus docuerit B. Virgi-
,

989 INDEX LIBRORUM PROIIIBITORUM. 930

nera fuisse immnnem a peccato originali ; bles depuis l'an 1598, jusqu'à la Hn de l'an
cui accessit duplex Disserla(io circa B. Vir- 160V, par P. V. P. G. (Decr. 16 Decembris
ginisConeeplionem. Donec corrigatur. (Decr. 1605.)
18 Julii 1729.) Chrysippus, sive de libero arbitrio Epis-
Chiesa (la), e la Repubblica dcniro i loro lola circularis ad Philosophos Peripateticos.
limiti. — Concordia discors — 17C8. (Decr. (Decr. 23 Aprilis 1654.)
12 Augusti 1769.) Chrysostome S. Jean. Yide Homélies et
Cliiesa Subalpina. Yide Morardi G. Noiœ.
Chirulll Isidoro. Istoria Chronologica délia Ghumillas Julian. Retractatorias vozes
Fraiica Martin;i. (Decr. 2 Augusli 1751.) que levanta à el Cielo el nemor poslrado ,

Chlorus ¥\Tm\ai\\is qui , et Petrus Vire-


, con ansias de bolver à la gracia de su padre
tus. (1 Cl. Ind. Trid.) (Decr. 21 Aprilis 1693.)
Chuliiins Peirus. (l Cl. Ind. Trid.) Churrerus Gonradas. (1 Cl. App. Ind.
Clioquelius Hyacinlhus. Mariœ Deiparae ia Trid.)
Ordinem PrœdicMlorum viscera uialerna. Do- Churrerus Gaspar. (l Cl. Ind. Trid.)
nec corrigatur. (Decr. 22 Januarii 1C42.) Chute (la) d'un ange, épisode de M. Al-
ChoreauiJer Johannes. (1 Cl. App. Ind. phonse de Lamartine. (Decr. 14 Janvier
Trid.) 1839.)
Ghoveronius Bermondus. In Sacrosanclio- ChytriEus David. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
ris Lateranensis Concilii Tituluiii de pubiieis — Liber de auctoritate et certiludine ,

Cuncubinariis Comment;irii. Donec corrigan- Christanfe doctrin<E , ac ratione diicendi


tur. (Decr. 7 Augusli 1003.) Theologiam. (Ind. Trid.)
Choyseul (Gilbert liu Pb ssy-Prastain de) Chylrœus Nathan. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Evêque deCominge, deinde vero J ornacensis. Ciaffooi Bernardino. Apologia iu favore
Ordonnance sur la publication qu'il a faite de' SS. Padri, contra quel, ch'nelle malcrie
dans le Synode Diocé.-ain de Couiinge le 9 niorali fanno de'medesimi poca stima. (Decr.
Octobre 1652, de la Constitution du Pape In- 26 Octobris 1761.)
nocent X. (Decr. 23 Aprilis 16oV.) Ciauimaricone Filippo. Historia sagra di
— Epislola ad D. Martinum Steyaert de S. Vtncranda Parasceve CiUadina di Sezza.
Poleslatc Ecclesiastica. (Decr. 13 Octobris Nisi Ciirrigalur Epislola ad Academicos Se-
1688.) tinos. (Decr. 4 Marlii 1709.)
Christelycke Leeringlie (de), gedeelt in Cicceide (la). (Decr. 29 .Mail 1690.)
diverscbe Licdekens, seer (lienstigb voor de
ouders endehaor kiaderen. Ujtgcgeven door (Decr. 25 Januarii 1684.)
ecuen Lief hebber van den Catotliisinus, oui Cicogna Michèle. L'Amore immense di
in de selve gebruyckt le worUeu. Jd est : Giesù iiianifeslato ne' duri palimenli nella
Cliristiaiia doctrina plures in Canliones divi- sua amara passione.
sa, valde ittiU.i pro parentibus, eorumque fi- —
Ambrosia elesle , o soave cibo dell'a-
(

liis, édita per amalorem Caiechismi , lU illis nima contemplaliva.


sic usui. (I)cer. 6 Augusli 1682.) —
Fonlana del divino araore.
Chrislenius Joannes. De Causis matriiiio- — Ricrcalioni del cielo expresse nellenar-
nialibus Dissertaliones. (Decr. o Octobris rationi di varie vite de' Sanli.
1688, et 29 Mail 1690.) '
(Decr. 21 Novembris 1690.)
Christiana Fidei Professio. Vide Cbristli-
ches glaubens etc. ,
— Fiaaime d'amor divino dell'anima de-
Cliristiana Instilulio. (Ind. Trid.) siderosa di fare tutto il bene, e d'impedire
Christianœ juventutis crepundia. (Ind. tulto il nulle.
Trid.) —
Meinorie funeste dc'falti dolorosi oc-
Chiislianismè dévoilé (le) ou examen des corsi nella passione dell'Unigenilo Figlio di
principes et des effets de la Religion Cliré- Dio.
tienne. (Decr. i6 Januarii 1823.) — Pascoli devotione aU'anime deside-
di
Gbrisiiaiio (il) interiore, ovverola confor- rosc perlelione Cristiana.
di
niilà iuleriore , chc devono havere li Chris- — Tribuli pietà, o sia raccolta varie
di di
tiaiiicon Giesù Cbristo. Opéra tradotta dalla divolioni da farsi da' fedoli.
lingua Fraiiccse nell' Italiana da Alessaudro — Cristo tiicsù appasionalo, ovvero con-
Cenami. (Decr. 29 Novembris 1689.) lempialioni fruttuose per indriïzar l'anima
Ghristlicbes Glaubens - bekenntniss des nello spirito. (Decr. "21 Aprilis 1693.)
Pfarrers Hei.hœfer, etc. - Idea del cor liuraano rappresenlata in
\f\
— Latine vero : Cliristiana Fidei Profissio figure unité a divoti boliloquj. (Decr 12 .Mar-
Parochi Henbœler in Mulbausen, suo Popu- lii 1703.)
lo, et suis oliin Auditoribus ,cl Amicis de- —Sacri Tratlenimcnti , che coalengono
dicata. (Decr. 19 Januarii 182i.) varie considerationi sopra la passione N S.
Chronologia ex sacris lilleris. Nifi expur- Giesù Cristo. (Decr. IbJan. 1714.)
getur. (App. Ind. Trid.) Cicogna sen Cigogna Strozzi. Palagio
Cbronologicarum reruii) libri duo. iVisi ex- degl'incanti et délie gran maraviglie degli
,

purgentur. (App. Ind. Trid.) spirili , e di lutta la natura loro. (Decr. 17


Ciironologie Septénaire , ou l'Histoire de Decembris 1623.)
la paix entre les Rois de France et d'Espa- Cicognini Giacinlo Andréa. La Forza dell'
gne, contenant les choses les plus mémora- aniicilia. Opéra Iragica. (Decr. 18 Mail 1677.)
991 DICTIONNAIRE DES HKRESIES. 9C.i

Ciconia Vicentius. Enarrationes in Psal- utrinque dici possunt. Dialogus


familiuris
mos. Dunec corrigantur. (Apji.Ind. Triil.) Ricnrdum inter et Jaannem quondam condis-
Ciiiquième Empire (le), ou Traité (l;iiis le- cipulos. (Decr. 14 Jiinuarii 1737.)
quel on fait voir qu'il y aura un cinquième Clemangiis (seit Clamengiis Nicol.ius d. j.
Empire sur la terre qui sera plus grand que
, Of)eia. Donec eorriqantur. (Ind. Trid.)
celui (les Assyriens, (ies Perses des Grecs, , démentis VlU Ferrariam petentis et in-
el des Koinains. (Uecr. 21 Aprilis 169:3.) gredienlis apparalus el forma. (Decr. 12 De-
Cioffius Petrus. Quœsiiones quatuor de cembris 162i-.)
sacris figuraiivis. (Decr. 23 AugUï.li 163i.) Clemenlius Guilielmus. (1 Cl. App. Ind
Circulus charitatis divin^e. (App. Ind. Trid.)
Trid.) Cîenearis Peirus. Synopsis quadripartita
Cisnerus Nicolaus. Orationes de Vila Otho- Theulogu-Scholaslica Theologo-Praedic^ilo-
,

nis 111 et Friderici 11, lni|ieratorum


, et de , ria Theologo-Hislorica, Theologo-Pontiû-
,

Conrado uliimo Suevise gentis Principe. (De- cia quani'JefendetFr. Franciscus Peemans.
,

cr. 10 Mail 1613.) (Decr. 29 Novembris 1689.)


— Alijerii Kranlzii Saxonia. Firfe Kranl- Cler.cus David. Quœsliones sacr8e, in qni-
zius. bus inulla Scriptura; loca expicantur. Ac-
Civilella (Felirianus de). (1 Cl. App. Ind. cesseiunt Diatiib» Siephani Clerici et An- ,

Trid.) noiationes Jo. Clerici. (Decr. 29 Maii 1690.)


Clajus (Joannes) Herlzbergensis. (1 Cl. ClCiicus Joannes. Ars Crilica. Volumen i,
App. Ind. Trid.) 11 etiii. (Decr. 12 Marlii 1703.)

Clamengiis (Nicolaus de). Vide Cleman- — Hugo Grotius de veritale Religionis


giis. Christiana; edilio accuralior quam recen- ,

Clapmarius Arnoldus.O/jera omnia. (Decr. suit , notulisqueadjectis illustravit. Accessit


7Sept.mbris 1609.) de eligenda inler Christian .s dissentientes
Clurenbach, sea Clarebachus Adolphus. (1 senlentia liber unicus. iDecr. 15 Januarii
Cl. Ind. Trid.) 1714.)
Ciarius Chrislopborus. (1 Cl. Ind. Trid.) — Opéra Philosophica in qualnor V'olu-
Clarius Eugenius. Dioirephes , sive spiri- mina digesta. (Decr. 5 1728.)
Julii
lus et opéra Theodori Cuckii accurate de-
,
— Et cetera ejusdem Opéra omnia. Decr.
scnpla , et justificando Clero eum in ^"ica- 17 Maii 1734.)
riuiu Aposlollcum non recipicnll in lucem Cltr eus Sicphanus. Dialribee. Vide Cleri-
data. (Brevi Cleni. XI, fcOclobiis 1707.) cus David.
CLirke Peirus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Clingius seu Klingius Conradus. Opéra
Clasen Daniel. De lure aggratiundi liber omnia. Donec rorrigantur. (.Api'. Ind. Trid.)
unus. (Decr. k Julii IGGl.) Clodinio , ovvero Klolzinsky Girolamo.
Claude Jean. Réponse au Livrede Mr. Ar- Esercizj spirituali da fursi nelle cinque No-
naud intitulé : La I erpéluité de la Foy de vene, e soiennilà de' giorni e per altre fes-
,

l'Eglise Catholique louihanl l'Eucharistie livilà délia gran Madré di Dio. (Decr. 30 Ju-
défendue. (Decr. 30 Junii 1671.) lii 1678.)
— Et retiqua omnia ejasdem Opéra. (Decr. —Cento discorsi per le cinque Novene , e
10 Mali 1757.) solcnnilà délia gran AJadre di Dio. (Decr. 17
Claudia Gio (Barlholoraeo da S.). Rinforzo Octobiis 1678.)
dello spirilo Religioso con dieci giorni di
, Clovei François. Déclaration où il déduit
ozio sanlo. (Decr. 29 Julii 1722.) les raisons qu'il a eues de se séparer de
Claudius Taurinensis, qui scripsit de ima- l'Eglise Romaine. (Decr. 26 Oclobris 1640.)
gitiihus. (ICI. Ind. Trid.) Cludius Andréas. Ad illuslr. Til. Digest. et
Clavesliiin Ferdin;indo. Apologia in difesa Coda is de Condictioiie ob lurpem vel injus-
d'una doilrina di Piètre Conii. (Decr. 10 Ju- tam causam Commenlarius. (Decr. 16 Mar-
nii i6o8.) tiil621.)
Clavicula S;ilomonis. (Ind. Trid.) Clulen (Joaehim) de Parchun , Megalopo-
Clavier E. Exijosilion de la Doctrine de litanus. Sylloge rerum quolidianaruui. (Dec.
l'Egiise Gallicane par rapport aux préieii- 12 Decembris 1624.)
tions de la Cour de Home par du Mars lis .
,
Cluverius Philippus. Vide Hekelius.
et libertés de l'Eglise Gall cane par P. Pi- Cluverius Johannes. Opéra omnia. [Docr.
thou. Opusculajnm prohibila : Primuin Dec. 26 Oclobris 1640.)
21 Novembris 1757. secundum Uecr. 3 Julii Cocajus Merlinus Macaronicorum Opus.
,

1623, nunc denuo impressa. .Wec un Dis- Nisi rcpurgalum fuerit. (App. Ind. Trid.)
cours préliminaire. (Decr. 27 Julii 1818.) Cocburnus Patricius. (l Cl. App. Ind.
Clauserus Conradus. (1 Cl. Ind. Trid.) Trid.)
— Laonici Chalcondylœ de origine et ré- Cocchi Antonio. Del Matrimonio Discorso.
bus geslis Turcornm libri x cum annolatio- llem hoc lilulo : Del Matrimonio Ragiona-
nibus. (Ind. Trid.) menlo d'un Filosofo Mugellano. EJiziono
Cleander et Eudoxus, seu de Provinciali- seconda coil'aggii'nla d'una Leilera ad una
bus , quas vocant, lilleris Dialogi. (Decr. 26 Sposa IradoUa dall' Inglese da una Fan*
,

Januarii 1703.) ciulla Mugellana. (Decr. 16 Marlii 1763.)


Cleberus Eusebius.(l CI. App. Ind. Trid.) Cock Jiidocus, qui el juslus Jonas. {i Cl
Cleilron R. Much may be said ou both si- Ind. Trid.)
tles. A familiar Dialogue, etc. Id est : Plitia Codes Barlholomseus. Anastasis Chiro-
&f,- INDEX L1BR0UU.M PROIllBlTORUM. 934

manfiee, ne Physiognomiœ. ( App. Ind. nellTlaliano da Costanzo Grasselli Fioren-


Trid.) lino. (Decr. 21 Januarii 1721.)
— Jdem Anglire : General Instructions, by
(Decr. 3 Aprilis 170V.) way of Calechism, in whicli Ihe History, and
Coddœus seu Codde (Pelrus) Archippisco-
, Teiiets of Religion are briefly explain'd by
pus Sebastenus. Declaralio supor plurihus ,
Iloly Scriplure 'nd Tradition. Translated
,

quœ tum ad ipsum lurn ad Alissioiicin


. from llie original French, and carefully com-
in Hollandia perlinent , inlerrogalionibus. par'd wilh tlie Spanish approv'd Transla-

Responsiones ad Scriplum varia atcu- tion. The second édition corrected and
saliunuin capila conlineiis, jussu Emiiien- amended by S. L. L. (Decr. 15 Januarii
tissiniorum Depiitatoruin ei Iradituin. 172.3.)

Defensio adversus Decrelum Inqiiisi- — Idem Hispanice Inslrucliones générales
:

tionis Romœ emanatum die 3 Aprilis 1704. en forma de Catechismo Iraducidas en Cas-
(Dec. . 23 Julii 1704.) tellan por U. Manuc de Villcgas y Pin.ileli.
1

Toni. I, Il et III. (Decr. 2 septembris 1727.)


(Brevi Clément. XI, 4 Octobris 1707.) — Insiruction Pastorale adressée au Clergé

Declaralio , et Responsiones cum in , et aux Fidèles de son diocèse au sujet ries
,

Urbe esset EE. DD. Cardinalibus Iraditœ, et


, miracles que Dieu fait en faveur des .Vppel-
jam Orbi pandilfe Chrisllaiio. lans de la Bulle Lhugenitus. (Brevi Clementis

Episiola ad Call)olicos incolas fœderali XII, 3 Octobris 1733.)
Belgii de suc ad Urbem ilinere ac de mu- , — Lettre Pastorale adressée au Clergé, et
neris sul adminislrandi inlerdiclione. aux Fidèles de son diocèse, pour leur noti-
— Episiola secunda ad Catholicos incolas fier un miracle opéré dans son diocèse par
fœderali Belgii. l'intercession de M'. Paris, et lis prémunir
— Denunlialio apologelica sinceris , soli- contre un Bref de N. S. P. le Pape en date ilu
disque documenlis firmala, quatn tirca prae- trois Octobre 1733. (Brevi Cleinenlis Xll, 11
cipua causic suse capila evulgandam duxil. Octobris 1734.)
Code de la Nature, ou véritable esprit de — Mandement porlantcondamnation d'une
ses lois, de tout temps négligé ou méconnu. feuille imprimée conlenanl un prétendu
Par tout. Chez le vrai sage. (Uecr. 19 Janua- Office pour la fête de S. Grégoire VII. (Brevi
rii 1761.) Benodicli XIII, G Decembris 1729.)
Codigo (el) Eclesiaslico primitivo, o las — Ordonnance contre la Déiibérat'on do
leyes de la Yglesia sacadas des sus primili- son Chapitre. (Brevi Clementis XII, 27 Au-
vas y légitimas fucntes. (Decr. 20 Januarii gusti 1731.)
1823.) — Très-humbles Remoiilranrps au Roy, an
Codognal Martinus. Summula Joannis sujet de l'Arrêt du Conseil (rEl;it de Sa Ma-
Maldonali cuiiibet Sacerdoli confessiones jesté du 11 Mars 1723, signifié le 27 du même
pœnitentium audienti siilu perulilis. Quœ mois. (Decr. 13 Februarii 1725.)
tamen fatso Joanni Maldonato tribuilur. — Lettre Pastorale au (clergé de son dio-
(Decr. IG decembris IGO.ï.) cèse, au sujet dfs troubles excités dans son
Codomanus Laurenlius. (1 Cl. App. Ind. dio èse, et de quelques libelles répandus
Trid.) dans le public à l'occasion de la Signature
Codonius Georgius. (1 Cl. App. Ind. Trid.) du Formulaire. (Uecr. 13 Februarii 1725.)
C(Pleslinus Georgius. (1 Cl. Ind. Trid.) —
Mandement porant condamnation d'uo
Cœleslinus Joannes Fridericus. (1 Cl. Ind. Ecrit intitulé Testamentile M'. JcanSoanen
:

Trid.) Evêquede Scnez, dressé à laChaise-Dii'u par


Cœlius, seu Cœlius Michael. (ICI. App. RI' Aniibule, Protonotaire Apostolique.
Ind. Trid.) (Brevi Clem. Xll, 23 Maii 1735.)
Cœltanius Nicolaus. ( 1 Cl. App. Ind. —
Les OKuvres. (Decr. 28 Julii 1742.)
Trid.) Colerus Malbias. Tractalus de Processibus
Cœna Dominica (de). (Ind. Trid.) executivis in causis civilibus et pecuniarii»
. Cogelerns Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.) ad practicam fori Saxonici accommodatus.
(iiigelius Charieus. (1 Cl. Ind. Trid.) Voiiec cuiriijutw. (Decr. 2 Decembris 1G21.)
Cognalus (GilberlusJ Nozercnus. 1 Cl. Coleti Stcplianus. Energumends d gnos—
Ind. Trid.) cendi et liberandi, tum maleficia qua-libet
—FabuliP. (Ind. Trid.) dissolvendi, nec non benedicliones ulililer
Cognitionc(de) unius Dei Palris. Vide de cocliciendi super a;gros, compendiaria et fa-
falsa el vera. cilliii^a ratio. .
Cognizione (délia), inlelligenza , c razio- —ADoni/ma quœstiuncula, ex eodem opus-
ciiiio degl'animali bruti. (Uecr. 26 Martii ruln desiimpla, de liberandis energitmenis,
1825.) seclusa licentia Ordinarii. .S'iV nutem i/isrrt-
Colbert de Croissy (Charles Joachim),Evé- bittir : Ad niajorcm Dei Gioriam ; et sic rlau-
que de Montpellier. Instructions générales ditur :Lo(]ucre qu hI minime ignoras, et
en forme dcCatéchismc, où l'on cxplinue en recle loqucris. Venetiis 17G2. Typis Antonii
al)rég6 par l'Écriture Sainte el par la tra- Zalla. Siiperiornin permissu. (Decr. 17 Ja-
dilion l'Histoire et les dogmi's de la Reli- nuarii 17(>3.)
gion. (Decr. 21 Januarii 1721.) Colimaçons (les). Vide Libcllus conti-

Idem iliilice : Inslruzioni gcnerali in nens.
forma di Catéchisme , tradotte dal Francese Collado Nicolaus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
995 DICTIONNAIRE DES HERESIES. O'JC

Collatio Ântuerpiensis ad Petrum Aure- Colonna Biagio. Ft'rfeta I)ifesa délia Ghiesa
lium. (Decr. 23 Aprilis lGo4.) Greca.
CoUalio Di>inorutn et Papalium Cano- Columbus Hieronymus. De Angelica, et
num. Iiid. TriiJ.) humana Hierarchia libri viii. (Decr. k Julii
Collazione del Simholo Niceno, e Conslan- 1G61.)
linopolilano col Simbnlo, che si ri.ava dalle —
In Sanrtam J. C. temporalem nalivita-
Dollrinede'PP. Arduino,e Berruyer (lesiiili, tem,quonam paclo pi inettp, ne sidora Christe
indirali îuo' iii délie ioro Opère, d'onde son
i Domino famulentur, Thcologica Disquisitii.
tratli.(Uccr. 13 Aufjusti 1764-) (Decr. 29 Maii 1690.)
Collecion diplomalica de varies Papelles Colus Guilielmus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
autiquos y moderDOs sobre dispensas nialri- Colzeburgius Matthœus. (I Cl. Ind. Trid.)
moniales y oliO'. punlos d.^ disciplina Ecle- Comani'er Joannes. (l Cl. Ind. Trid.)
sias-Uca. (Dec.-. 2G AuguMi 1822). Comazzi Gio. B.iltista.La mente del savio.
Collecion de cuentos diverlidos en vprso y Mariiil70V.)
(D.'cr. 11
proa con algiina-^ fabulas, Por D. T. H. de — Politica,
c Religione trovale insieme
T. (Decr. 6 Sep!embris 182V.) nella persoaa, parole ed azioni di Gesù
,

Collectaiiea denionstraliouum ex Prophe- Cristo, secondo l'Evangelio di S. Giovanni.


tls, Aposlolis et Doctoribus Ecclesiœ, quod Tom, I, 11, 111, e IV. (Decr. 22Junii 1712.)

Spiritus Sanclus a solo Paire procedit. (Ind. — La Coscienza illuminata dalla Teolo-
Trid.) gia di S. Tommaso d'Aquino. (Decr. 15
Collectio Bullarum, Brevium, Al'oculio- Mail 1714.)
num, Epistolarumque Felicis record;itionis —
La morale de' Principi osscrvataneU' Is-
Pii PP. VI, coiilra Constitulionem Civiletn toria di tutti gl'Imperadori, che regnarono
Clerl Gallicani, etc. Item concordatorum in- in Roma. (Decr, 7 Februarii 1718.)
ter S. P. Piuiu VII, et Guberniuni Reipublicœ —
Filosofia, et Amore neila Raccolla d'al-
in Galliis, etc. Tumesposlulalionum Una cuni Sonetti. (Decr. 7 Februarii 1718.)
cum epistola, cujus iniliitm : Benevolrr ampli- Combasson Boniius. Vera , et dilacida
tudini tuje ; finis vero: in hacee collectione esplicatio praesenlis status totius Seraphicae
nostra insertorura ; cum subscriplio>e : Fratrum MinorumReligionis. ,Decr. 10 Junii
L'abhé de la Hoche Aymon, etc. data London 1638.)
29 Septerabris 1821. (Decr. 26 Augusli 1822.) Combat critique avec l'Eglise et lElat, par
Collectio Ggurarum omnium Sacrée Sciip- Edgar Bauer. (Decr. 5 April. 18V5.)
turae. Nisi expurgetur. (App. Ind. Trid.) Combat (le) de l'erreur contre la vérité :

Collection de lettres sur les miracles. Vide Suite du Parallèle de la doctrine condamnée
Opuscula ses. par la Bulle Unigeniius, avec celle des Ecri-
Gollendall Henricus. Thèses Theologicse vains sacrés, des Pères, et des Docteurs de
de peccatis, et gralia defensœ in Gymiiasio l'Eglise. (Decr. UMarlii 1754.)
P.iulino Monasteriensi Westphaliœ PP. So- Combe Franciscus (la). Oralionis mentalis
cietatis Jesu, 17 Jaauarii 1703. (Uecr. 11 Analysis deque variis ejusdem speciebus
,

Martii 170i.*) jadicium. (Decr. 9 Soptembris 1688.)


Collensis Julianus. Tractatus de certitu- Combeûs Franciscus. Historia HœresisMo-
dine gratiae Dei et salutis nostrœ. (Ind. nolhclilarum. (Decr. 20 ,!unii 1602.)
Trid.) Comedia piacevole délia vera, antica, Ro-
CoUetta Pietro. Storia del Reame di Napoli mana, Catiolica. et Apostolica Chiesa, nella
dal 173i al 1825. (Decr. 7 Julii 1835.) quale vengono dispulale le coniroversie, che
CoUezionedi leltere. Vide llSegretario ga- sono Ira Cattolici Romani, Luterani, Zuin-
i

lante. gliani, Calvinisti, Anabatlisti, Svenkfeldiani,


CoUin de Plancy A. S. Dictionnaire Cri-
J. et altri per conto delli Religione. (Decr. 18
tique des reliques, et des images miraculeu- Januarii 1622.)
ses, et cœtera Opéra omnia. (Decr. 10 Seplem- Cominge (Gilbert Evêque de). Vide Choy-
bris 1827.) seul.
ColliiiaGuiseppe.LaLaosteniaovverodeU'- Comitibus Petrus (de). Summa' Philoso-
imriiinente peiicolo délia civilià Europca, e phicji- p.irsprima, tribus ternis dislincta, to-
dell'unico mezzo délia sua salvezza e rigene' t.ira Physicara compleclens. Donec corriga-
razione. (Decr. 13 Februarii 1838.) tur. (Decr. 2 0ctobrisl67.L)
i
Collini. Vide Lettera ii. Gonmientaire sur iMalebranche. Vide
CoUoquiumAUenburgense de articule Jus- Evangile du Jour.
Saxoniœ Tbeolo-
lificationis inter Elecloris Gominenlaria de jure Canonico, etc. Vide
gos. (App. Ind. Trid.) Cavallari.
Comiiientaria. Vide de Anima brutorum.
— Et cetera omnia Hœrelicorum Colloquia. Commenlaria (in Ovidii Metamorphoseon
Vide Décréta § 1, nuin. 8.
libres), sivc enarrationes allegoricae, vel tro-
CoUyrium Théodore deCock dono missum pologicae. (Ind. Trid.)
per M. M. A. P. C. conlis amicilia. (Brevi Couimcnlari di Stefano Bonsignore, Versi
Clem. XI, 4 Octohris 1707.) ed Iscrizioni in onore di Lui. (Decr. 4 Martii
Colnerus (Johannes) Wildunga-Waldeccus. 1828.)
Chronologie ei Syiicrotetna Papatus ex avi- Coiumentarii in Epistolas Pauli ad Roma-
lis aiiisque veridicis Aucloribus. (Decr. 22 nes et ad Galatas
,
quoru n Prœfctio in
;

Decembris 1700.) Epist. ad Romanos mcipit : Cum varias na-


997 INDEÏ LIBRORU»! PROHIBITORUM.
tiones ; et Commentar. 1 Capitis : Cum bca- Compendio crilico délia Storia Venela e ,

lus Apostolus Romanis sciibere insliluisset. moderna di V... F... Venezia 1781. (Drcr.
'App. Ind. Trid.) die 6 Decemb.' 1784. ) Donec corrigniur.
Commcnlitrii (in Evangelinm secundam Compendio cronologico dell'Istoria Écde-
Maltha-um, Marcum, Lucam) ex Ecclesiasli- siaslica diviso in quattro Tomi. (Decr. 24
cis Scriploribus collecti novie Glossœ ordi-
: Aprilis 1758.)
nariœ spccimen, donec meliora Dominus. Compendio de' che si tengono
discorsi,
(App. Inil.Trid.) nella Regia di Bologna, djl!a
Universiià
Comm(>nlariornra de Regno aul quovis Cattedra di Fisiologia, e di Nolomia com-
Prinripalu rcctc et tranquille adminis- parata. Bologna 1808. Nella Tipograûa'Sassi.
trando libri 1res adversus Nie. Macciiiavel- (Decr. 23 Junii 1817.)
lum Florenlinum. Quod tamen fdso nsseri- Compendio delli obblighi, indulgenze, gra-
tur, cuniei faveat. (Decr. 16 Decembris 1605.) tie, e privilegi, che godono li Fralelli, e So-
Commenlariorum de statu Religionis et relle délia Compagnia délia Santissima Tri-
Reipublicœ in Regno Galliœ. Part, i, ii, m, nità del Riscatto. (Decr. 10 Aprilis 16G6.)
IV et V. (Decr. 7 Augusti 1603 et 30 Januarii Compendio de la Hisloria de la Inquisicion
IGIO.) por el Pi-" D. F. L. (Decr. 26 Augusli 1822.)
Commentarium Bibliorum. ( App. Ind. Compendio délia Confédération Mariana ,
Trid.) ereta soUo la tiroteltione délia IJeala Vergine
Commentarium Bullam Pauli III Licet
in Maria nella Chiesa Parrochialc di S. Pietro
ab inilio, dalam anno 1342, qua Romanam délia Citlà Elellorale di Monaco. (Decr. 17
Inquisitionem conslituit, et cjus regimen non Novembris 1689.)
regularibus, sed Clcro sœculari commisit. Compendio délia Dottrina Cristiana per
(Decr. 21 Novembris 1757.) facililare la praltica d'insegnarla, et impa-
Commentarius de Anselo Melanchthonis. rarla con nuova aggiunta. In Cuneo 1714.
;

(Ind. Trid.) (Decr. 21 Januarii 1:21.1


Commentarius captœ Urbis ductore Cirolo Compendio délia Regola del Terz' Ordine
Borbonio ad exquisituni moduin confeclus. de' Penilenli dei SeraCco Pailre S. Francesco,
(App. Ind. Trid.) confermata da Papa Nicolà IV, nuovamenie,
Commentarius in priorera Timothei Epis- per comodità de' Terziarj, e Terziarie ris-
tolam a vire summse pielatis conscriptus. tampato, con l'aggiuniadi una brève noiizia
(Ind. Trid.) deir Indulgenze, favori , e privilegj più con-
Commentarius Analyticus-exegeticus in spicni concessi da' Sommi Pontefici a quest'
Epist. ad Galatas. Vide Vesselii. Ordine. (Decr. S. Gongr. Indulgent. 14 Fe-
Commentatio ad loca quœdam N. Testa- bruarii 1720.)
mcnti, quœ de Antichrislo agunt aut agere Compendio della Storia Civile, Ecclesia-
pulantur. (Decr. 23 Marlii 1672.) slica, e Lelteraria della Città d'imola. Tomi
Commenlalio Biblica in effatum Cluisli 2. in Imola 1810 dai Tipi Communiili per G.
Mail. 16, 18, 19, Tu es Peints, et super hanc Benedello Filippini con permosso. (Decr. 27
Petram, elc QUAS camselectiseN.T.Thesi- Januarii 1817). Donec corrigatar. Ptrmit-
busPrœsiieThaddœoaS.Adamo SS. T. Doct., tunliir intérim exemplaria impressa, ditmmodo
Sacr. Hermeneut. etLL.OO. Prof. P. 0. pu- prœmiltatur formula relrnctaiionisah Auclore
Adrianus ex Wipper-
blicotentaraiiii subjicil factœ, et a S. Congr. approbalœ.
fuhrl Ord
Capuc. Theologiœ in Univers. Compendio délia Storia di Carlo Botta dal
Bonnensi Auditor. Bonnœ in Aula Acade- 1534, al. 1789, deiravv.LuigiComelli.(Decr.
mica die 7 Septembris 1789. Coloniœ Typis 13 Februarii 1838.)
Cbristiani Everaerls. (Dei r.5 Februariil790.) Compendio del Trallalo Storico Tîogmalico
Commerce des Européens dans les deux Critico délie Indulgenze. In Pavia 1789. (Decr.
Indes. Vide Histoire Philosophique et Politi- 9 Decembris 1793.)
que. Compendio memorabile della istitutione,
Commissioni (délie), e facnllà, che Papa approvatione, e progressi delTOrdine della
Giulio III ha date a M. Paolo Odescalco. (Ind. SS. Trinità del Riscallo, e di due délie più
Trid.) santé Confraternité. (Decr. 10 Aprilis 1666.)
Coniœdia; ac Tragœdia; aliquot ex Novo
et Veteri Teslamenlo drsumpt.T: adjunctœ
Compendium Antiqullatum Ecclesiastica-
prœlerea duœ IcpidissimiB Comœdia) mores
rum ex Scriploribus Apologeticis eorum- .

corruptissimi sxculi eleganlissimedepingen-


demque Commenlitoribus rompositum. Ac-
cedunt Conr. Sam. Schurzdeiscliii Conlro-
tes, cum pra'fatione Nicolai Brylingeri. Ba-
sileœ 1540. (App. Ind. Trid.) versifB et Quœsliones insigniores Antiqui-

Compagnoni. talum Ecclesiasticarum, ediijp cura el studio


Vide Eleinenti d'Ideolo-
gia, elc. Jo. Georgii Wakhii. (Decr. 22 Mail 1745.)

Comparaison de l'Evangile du Pape avec Compendium Hisloriœ Ecclesiastice dé-


l'EvangiledeJésus-Chrisl, touchant larémis- crète Sereniss. PrincipisErncsti, S ixon. Jul.
sion des péchez, et la couséculion de la vie ClivitP, et Mont. Ducis, in usum Gimnasii
éternelle. (Di'cr. 4 Februarii I("i27.) Gotliani ex sacris litleris, et oplimis qui ex-
Compendio (brève) intorno alla perfcttionc slanl aurtoribus'composilnm. (D cr. 21 no-
Christiana, dove si vedc una pratica mira- vembris 1690.)
bile per unir l'anima con Dio. (Decr. 17 Ja- Compendium Orationum cum multisOra-
nuarii 1703.) tiouibus et Psalmis contra inimicos. Vcnc'
9M DICTIONNAIRE DES HERESIES. 1000
tii» per Lucam Anlonium Junctim,
sive alios. Conclusion! concise snlla Religione di G.
Donec ejrpuryetur. (App. Ind. Trid.) B. A. V. F. (Decr. 17 Janujrii 1820.)
Couipeiidium, sive Breviarium textus, et Concordanliaj Pruicipuin nalionis Germa-
GlossematOii in omnes Veieris Teslatnenli nicae de astutiis Chrislianorum vel Curlisa-
libres. (App. Ind. Trid.) norum. (Ind. Trid.)
Cnmpére Mathieu (le), ou les Bigarrures Concordia (de) Ecclesiae. (App. Ind. Trid.)
de l'espril hamain. Nouvelle édition ornée Concordia pia, et unanimi consensn re-
de belles Figures. A Malle, aux dépens du pelila Confessio Fidei et doclrinae Elecio-
Grand-Maître {falsa Annotaiio) ItST. vol. 5. rum, Principum el Ordinum Iniperii, aique
(Decr. 2 Julii 1804.) eiirumdem Theologorum, qui Auguslanam
ContessionemampleLtunlur. (App.ind.Tr d.)
(Decr.22 Juniil712.)
Condillac (l'abbé de). Vide Cours d'elude
Comte de Gabalis, ou Enlreliens sur les pour l'instruction du duc de Parme.
sciences secrètes, renouvelés et augmentés
Condorcet (de). Esquisse d'un Tableau
d'une sur ce sujet.
lettre
historique des progrès de l'esprit humain.
— Jdem Jtalice. Vide Conte di Gabali. Ouvrage posthume. ( Dtcr. 10 Septembris
— La suiie du Comte de Gabalis, ou Nou- 1827.)
veaux Entretiens sur les sciences secrètes, Conduite de l'évéque de Mechoacan, dom
louchant la nouvelle Philosophie. Jean-Gaëlan Portugal , avec le motif de
Communion (de la) in divinis avec Pie VII. l'exil imposé par le gouvernemenl de cet
(Decr. 26 Aug. 1822.) Etal (le .Mexique) à quelques ecclésiastiques
(Decr. 18AugustilT75.) opposés au système fédéral, avec quehiaes
Comunione del Popolo nella Messa.
documents réflexions et arlicles ( Decr.
,

— Catechismo esposto in forma


Dialo-
di
6 April .1843.)
Couen Nicolaus. Thèses Thomi-tico-Ca-
ghi sulla Comunione deir.4u;;uslissirao Sa-
criûzio délia .Messa per uso de'Parrochi, e
nonico-Civilistico-Juridicae, Praclicae, quas
deiendent in Conveulu Confluenlino apud
de'Siicerdoti, diviso in due Tomi.
— Opuscolo Teologico. La Comunione del Fralres iPiœdicatores mense iMjrtio 1707
Carolus Gaspar Eruvinus Liber Baro a Wal-
Sacrifizio rispello al pupolo è una délie ve-
pol, Joannes Jacobus Burmer ex Weis. etc.
rilà rilevale propostaci d.illa Chieza.
— Apologia del Catechismo sulla Comn-
(Decr. 20 oclobris 1T07.)
Conférence de Diodore et de Théotime,
nione del Sacrifizio délia Messa.
— Sentinieiili del Concilie di Trente
1
sur les Enlreliens de Cléandre et d'Eudoxe.
(Decr. 11 Maii 170'+.)
sulla parle, che ha il Popolo al Divin noslro
Conferencia curio^a de la Assemblea po-
Sacrifizio.
—Del pubblico Divin diritto alla Comu-
pular, que ton\ocôen la pueila del Sol Ca-
taliiia délia Parra, explicdda en una carta,
nione Eucaristica ncl Sacrifizio dcUa Messa ,
Traitalo Dogmalico diviso in due Tomi, da
que escriveaEmeiico Tekeli.(Decr. 21 Apri-
lis 169J).
Ânastasio Leoûlo.
Confermazione del Ragionamenio intorno
(Decr. 22 Aprilis 1776.) ai béni temporali delleChiese.ele. indiiizzata
— Ristrello délia Doltrina délia Chiesa agli Autori dello Scritio, che ha per liluio :
circa l'uso dclla SS°^' Eucaristia nella Co- Mani Morte, o siaLellere all'Auloredel Ra-
munione de'Fedeli. gionamenio, etc., divisa in cinque Letlere.
—Eslratlo di alcune délie tante proposi- In \ enezia 1767 presso .\nlonio Zalta. Con
zioni erronée, etc., e rispeltivamente ereti- licenza de' Superiori e privilégie. (Decr.
cali di un Libro inlitolaio Disserlazione
: 1 Marlii 1767.) Vide Ragionamenio.
Teologico-Crilica del P. F. Giuseppe Maria Confessio Fidei exhibila Carolo V Ca^sari
Elefanie ia risposla aU'Anonimo Ita iano Auguslo in Comiliis Auguslae, anno 1530.
Autore del Catechismo sulla Comunione del- (Ind. Trid.)
IWngustiSsimo Sacrifizio délia Messa. —
Et ceiirœ omnes Hœreticorum Confessio-
Conceplione Emmanuel a). Euchiridion
(
nés. V ide Detrela § 1. num. 9.
judiciale Ordinis Fratrum Minorum. (Decr. Confessio sep em punclorum, sive articu-
22 Decembris 1700). lorum Fidei, quœ quilibel stiie tenelur ne-
Conceplione (Pius Marianus a.) Vocabu- cessit.ile raedii ad conseiiuendam salutem,
lar-iuin trilingue, el elingue pro Scriploribus fusius explicatorum ad meliorem intelligen-
Dominic.inis. Decr. 17 Novembris 166i). tiam. (Decr. 6 Augusti 1682.)
Conciliabuium Theologislarum adversus Confessione di S. Maria .Maddalena, cujus
bonarum littirarum studiosos. (Ind. Trid.) initium .\llissima benigna
: e benedeita.
,

Concilio Diocesano di Pisloja. Vide Alli, Vel A\ nome di Gesù con divozione. (App.
e decreii, el ,\nalisi. Ind. Clem. XI.)
Conciliura Pisanum, quod vertus Concilia- Confiance (la) Chrétienne appuyée sur qua-
buium dicenlum est. (Ind. Trid.) tre principes inébranlables, d'où s'ensuivent
Concilj, e Sinodi tenuti in Firenze dall'An- nécessairement les principales xériles qui
no MLv all'Anno MDCCLxxwii; sine annota- regardent le salut des hommes. (Decr. II
tione nominis Auctovis, Lociet Anni, (Decr. Marlii 1704 )
31 Miirlii 17S8). Coiiût.mini deUa B. ^'ergine (il). (App
Coiiciones do decem prœceplis Dominicis. Ind. Clem. XI.)
(Ind. Trid.) Conformi BarUiolomœus. (1 Cl. Jnd. Trio.)
1001 INDEX LIBRORUM PROIIIBITORU.M. 10Ô2

Conformités (les) des cérémonies modernes Considerazioni imp.'irziali sopra la legge


avec les anciennes. (Decr. 20 Marlii 1608.) delCelibato Ecclesiastico e sul voto solenne
Confrérie (la saincte) du Rédempteur, ou di castità proposte segretamente ai consi-
le grand trésor des Indulgences concédées glieri, c Lesislalori degli stali Cuttolici dal
par plusieurs Papes à la Confrérie de la professera C. A. P. (Decr. S. OfGcii. die 2 Maii
Snincte Trinité, ou Rédemption des Captifs. 1838.)
(Decr. 10 Aprilis 1060.} . Considerazioni Teologico-Potitiche faite a
Confulatio Determinationis Doctorum Pa- pro degli Edilti di Sua Maestà Callolica in-
risiensium contra MarlinumLulhcrum. Ind. lorno aile rendite Ecclesiasliche del Regno
Trid.) di Napoli. Parte i e ii. Brevib. Clem. XI,
Confutatio et condemnatio prœcipuarum 17 Februarii 1710 et 24 Martii 1710.)
corruplelarum. Vide Joannes Fridcricus. Consilium admodum paternum Pauli III
Confutatio unius et viginti proposilionum Pontifiris Romani daiuni Imperatori in Bel-
de differentia Legis et Evangelii. (Ind. l'nd.) gis per Cardiiialem Farnesium pro Luthe-
Congregalio, sive coUeclio insignium Con- ranis ann. 1:40, et Eusebii Pamphili ejusdem
cordanliarum Bibliœ. (Ind. Trid.) Consilii pia et salutaris explicatio. (App.
Connorlîernardus.EvangeliumMedici.seu Ind. Trid.)
Medicina myslica de suspensis naturœ Icgi- Consilium datum amieo de rccuperanda,
biis, sive de miraculis. (Decr. 21 Januarii et inposterum stabilicnda pace llegni Polo-
1721.) tiiœ. (Decr.7 Septcmbris 1609.)
Conradus Alphonsus.(lCI. App. Ind.Trid.) Consilium de emendanda Ecclesia. Cum
Conringius Hermannus. De Imperii Ger- Notis tel Prœfationibus Hœrelicorum. (Ind.
manie! Republica A(roamata ses Historico- Tri il.)
Poiitica. (Decr. 13 Novembris 16G2.) Consilium (pinm) super Papœ Sfondrali
(Decr. 24 Aprilis 1682.)
dicli Gregorii XIV% monilorialibus,
ut vo-
cant, Bullis, et excominunicalionis alque
— De Finibus Imperii Germanici. interdicii in Galliœ Regem, a Tussnno Ber-
,

— De Pace inter Imperii Ordincs


civili
cheto Lingonensi e Gallico iu Latinum ser-
religione dissidentes perpetuo cpnsrrvauda. nionem conversum. (App. Ind. Trid.)
— Et cetera ejus Opéra, in quihus de Reli- Conspt^ctus Epislolarum Joannis Launoii.
gione tractai. (Decr. 10 Mail 1737.) (Decr. 27 Septcmbris 1072.)
Consalvi SIephanus. Hationalis et cspe-
(Decr. 11 Junii 1827.)
rimeiitalis Philosophia; Placila Jlarcellino
,

Albergelto Marchiœ Gubernalori a Veianlio Constant Beniamino. Commentario alla


Cricchi Lconissano dicata. (Decr. 17 Julii Seienza délia Legislazione di G. Filangierl.
1709. ) —De la Religion considérée dans sa sour-
Conseglio d'alcuni Vescovi congregati in ce, ses formes et ses développements.
Bologna dato a Papa Pnulo pcr stabilimenlo Conslantinus (Georgius) Anglus. (1 Cl.
dclla Cliiesa Romana. (Ind. Trid.) Ap|i. Ind. Trid.)
Conseils raisonnables à .M'. liergier pour Consultation de Messieurs les Avocats du
la défense du Chrislianisrae. \'ide Libellus Parlement de Paris, au sujet du Jugement
continens. rendu à Ambrun contre Monsieur l'Èvéque
( Considérant Victor. Destinée sociale. (Decr. de Senez. (Brevi Bened. Xlll, 9 Junii 1728.)
22 Seplcmbris 18;i6.) Consultation sur le Mariage du Juif Bo-
—Considérations sociales sur l'arcliileclo- rach-Levi. (Decr. Septcmbris 1759.)
nique. (Decr. li Februarii 1837.) Contadinella di S Falto storico dato in
Considerationes circa exaclioneni Formu- luce dal Rev. Legh Richmond Parroco di
Ifc Alexandrina>, variasque de hoc argu- Turvey, etc. (Decr. 11 Decembris 1826.)
luento dilllcultales ac piignanles inter se Contagion Sacrée (lu), ou Histoire Naturelle
opiiiiones. (Decr. 22 Junii 1712.) de la superstition. Quocumque idiomatc.
Considerationes super Ecclesiasticis et (Decr, 17 Septcmbris 1821.)
polilicis ordinationibus. Vide Betracblungen. Conte (il) di Gabali, ovvero Ragionamcnli
Considérations sur la lettre composée par sulle scienze segrele tradotti dal Francesc.
M. l'Kvéque de Vabrcs, pour élre envoyée (Decr. 2 Martii 17o2.)
au Pape eh son nom, et de quelques autres Contemplazione del Peccalore con una
Prélats. (Decr. 23 Aprilis IGo'i.) laude di Maria, ckj'uv inilium : A laude dell'
Considérations impartiales sur la loi du eterno Creatore Trinilà Santa un solo Iddio.
célibat ecclésiastique et sur le vrau solennel (App. Ind. Clem. XI.)
de la chasteté, proposée se,rèlcmcnt aux Contes el Nouvelles en vers, par Jean de
conseillers cl législateurs des Etats catholi- la Fontaine, 1777. Vol. 2, sine annotât, loci.
ques. (Decr. lo Fcbr. 1838.) (Decr. 2 Julii 180r.)
Considerazioni per le quali si dimostra
, Continualio nioniti Congregalioni. etc.
la giuslizia délie kitere dclla .Macstà dcl Re Vide Hogan Gugiiclnii Continuation of au
Caltolico Carlo 111, cbe stabiliseono doyersi address, etc.
lu'lie cause aiiparleneiiti alla Religione pro- Continualio {altéra) monili Congregalio-
cedere nella Ciltà, e lîegno di N^ipoli dagli ni, etc. Vi(/c Hogan Guglielnii Continuation
Ordinarj, e per la via ortlinaria nsata in of an address, etc.
lultl gli altri delitli, c cause rriminnli Ec- Continualio (nova (emporuni) Germani
i.lesiaslichc. (Decr. Iî>.1ùnii 1711.) cujusdam ah anno salulis 1513. usque ad
DiCTiONNAiBi; ni:s Hkuksii;'. \\. 32
1003 DICTIONNAIRE DES HERESIES. iWi
annnm îo49. Quwextat in Chronico Eusehii Copie d'une lettre escrile à .'f/Vnsieur de
edil. Basilem ann. 1579. (A pp. Ind. Triil.) sur rexcommunicalion du Procurear
Coîiliiiualion de l'Histoire universelle du général du Roy à Malines. (Decr. 17 Janu;;-
Messire Jaciiues Rénigne Bossuet, Evéque rii 1703.)
lie Meau\. (Decr. 28 Julii 1742.) Gopius Balthasar. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Continuazione deirAppcUante. Vide Cosa Coppol (jio. Carlo. MariaConcetta.Poëina.
1

è un ap allante. (Decr, 9 Mail 1036.)


Conlrasto dell'.Vngelo col Demonio, cujus Coptis Chrislianus. (Ind. Trid.)
initium : Madré di Chrislo yer(,Mne Maria. Corallus S. Abydenus, qui , et Ulrichiis
(Âpp. Ind. Clem. XI.) Iltittenu-^. (1 Cl. Ind. Trid.)
Conlr;isto (il) di Cicarello. (App. Ind. Corasius Joannes. In univcrsam Sacerdo-
CIcm. XI.) tiorum materiam eriidita ac luculenta Para-
Controverse pacifique sur les principales phrasis. Donec corrigntur. (App. Ind. Trid.)
questions qui divisent et troublent l'Eglise —
Memorabilium Senatus Consultorum
Gallicane par un membre de l'Eglise suminfe apud Tolosalcs Curi», ac senien-
Gallicane. (I»ecr. 10 Scplembris 1827.) tiarutii lum Scholaslicarom, lum Forensium
(Convention du 11 Juin 1817, entre Sa Ma- Ccnturia. (Decr. 7 Augusti 1C03.)
jesté Très-Chrélienne et Sa Saintelé Pie VII, —
Miscellaneorum Juris Civilis libri ses.
développée. (Decr. 26 Augusti 1822.) Donec corrigantur. (Decr. 7 Septembris
Conventus Augustanus anno mdsviii. (Ind. 1009.)
Trid.) CorbeauThoraas. (1 Ci. App. Ind. Trid.)
Conventus Genevensis, sive Gonsilium Mi- Cordatus Conradus. (i Cl. Ind. Trid.)
nislrorum Genevensium in diversorio quo- Cordelius (Marcus) Torgensis. (1 Cl. Ind.
dam juxta Gcnevam habituai anno Domiiii Trid.)
loGo. (App. Ind. Trid.) Corderius Maturinus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Conversacion Familiar entre un Cura Dr. Cordes (les sepi) de la lyre, par Georges
de la Universitad de Salamanca, y el Sacris- Sand. (Decr. 30 Mart. ISVl.)
tan, gradiiado de Bachiller en la misma, so- Gordigera; Navis Conllagratio. Bialogus.
bre la Juridiccion de los obispos en onlen a (I ml. Trid.)
dispensas, rcservaciones , confirmaciones , Cordus Euricius.(1 Cl. Ind. Trid.)
traslaciones y demas prerogalivas de que eu Corcgiia (Giicomodi). Pratica del Conl'e.s-
el dia eslan desposeidos. (Decr. 27 Novcm- sionario, e Spicgazione délie proposizioni
bris 1^20.) condannale da Innocenzo XI el Alessan()ro
Coaversazioni familiari Ira due forcsticri VII trado ta dallu Sjiagnuolo neU'Italiano
sul punlo délia vera el unica Religione Gris- da Fr. Pietro Francesco da Conio. P.irtei
tiana. (Decr. 29 Julii 1722.) e II. (Decr. 12 Augusti 1710 et 22 Junii
Gonversione (la) di un Fraie Domeni; ano 1712.)
scritta da lui inedesimo a suo Fratello, sine Corio Bcrnanlino. Hisloria di Milano. Do-
nomine Auduris, pag. ult. Roma dalla Mi- nec conigiiiur. (Decr. 16 Martii 1623.)
nerva 1786, mbscriplio mendax. ^Uecr. Cornarius Janus. (1 Cl. Ind. Trid.)
31 Martii 1788.) Cornelia o la \iclima delà Inquisicion.
Convivia seu colloquia Tyroiiuui. (App. (Decr. 26 Augusti lo22.)
Ind. Trid.) Cornirus (Christophorus) exFagis. (1 Cl,
Cooke Antonius. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Ind. Trid.)
Cooijcrs Briêfeùber den neueslen Zustand — Cantica selecla Vcleris ctNovi Tesla^
von îriand, nebst einerApologeti-chen s'cîiil- menti cuni H\ mois, et GoUedis, seu Oralio-
dcrung des Kalholicismus in England. Zur nihus pu! ioribus, quœ iu Ecc'esia canlari so-
Beurlheiiung der nolhvt'cndigen Emancipa- ient addita familiari cxpo:iitione. (App.
,

tion unJ polilisciien Gleiciislellung der lîa- Ind. Trid.)


lliolikeu iu liem unirten Koenigreiciie. Ans Cornerus Jacobus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
dem Engliselien iierausgegeben von H. E. (t. Corona di dodici Slelle da porsi in capo
PauSus. Professor der Théologie zu Jena. ail.i grande Ini|ieratrice del Cielo. Divozione
Jena ISOi, in der .Vkailemischen Buchhand- da pralicarsi da' divoli di Maria in onnro
lung. Id est : Ëpislolœ de novisàimo statu de la Concezione délia B. V. immncolata ;
Hibernie, itna cam Apologstica pictai a Ca- con l'i!!;giunla d'una Novena da prenieltersi
thoUcismi in Anglia, ad adjudicandam iieces- alla sua Festa. (Decr. 17 .Mail 173i.)
sariam cmancipalioncm et œfjuiparntionem
^UalhoHcorum in r<Hjno unito ex Ànglici lin-
Corona d'oro Maiia ^'erginc conlenenic
a
E
G. Paulus Professore i che gode in Cielo. Aggiun-
drtdici privi'egj,
gua édita' ab II. .

t!vi una divota Orazione alla Passione di


Theologiœ Jciiœ. Jcnœ 1801, in Bihliopolio
Gezù (^rislo, c le nuindiei Orazioni di S. Bri-
AcademicoS. (Decr. 30Scplinibris 1817.)
gida. (11 Januarii 1737.)
Cooperus Thomas. (ICI. App. Ind. Trid.)
Copia d'unj Icller.i scrilla alli h- di Gen- C:. rouelle dclla Santissima Trinilà, c di
naro mdl. (Ind. Trid.) Maria Santissima, eslrall^ d'aU'Opcra data
Copia da un P. Cliic-
(l'una lellera scritta in li-.ce da Francisco V^\.c, (Decr. 2 Septem-
ricu Regolarc Teatino ad una Signora sua bris 1727.)
penitenle, divola (!el Santissimosui ramento CDiradinus .'.nnibal. Miles Macedonicus
éel/ Altarc. Donec coiriijalur. (Decr. 2 Plaulino u:.ie perfriclus. (Decr. 22 Junii
Deccmbris 1622.} 1676.J
Ï005 INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. lOOC

Corranus, seu de Corro Autonius. (1 Cl. Cotta (Joannes Franciscus) Lambergius.


App. Ind. Trid.) (1 Cl. Ind. Trid.)
Correclio opinionum, etc. Vide zur Be- Coltisfordus Thomas. (1 Cl. App. Ind.Trid.)
richtigung dtr Ansichten, etc. Coverdale (Milo) Eboracensis. (1 Cl. Ind.
Corrispondenza di due Ecclesiastici Catto- Trid.)
lici sulla queslione è cgli tempo di aliroga-
: Cougniou (Philippus de). Quœstio Theo-
re la legge del Celibalo? Traduzione dal logica '.Quodest vere Verbitm Vci. i ad Thes-
Francese. (Decr. 7 Januarii 183G.) salon. 2, v. 13. Thèses quas tueri conabitur
Corrispondenza di .'Mnnteverde, o Leltcre Bcrnardus Frasquin die 22 Augusli in Sor-
jMorali sulla felicllà deirUcino, c sugli Os- bona. (Decr. 26 Octobiis 1707.)
tacoli clie cssa incontra nelle conlradizioni Courayer (Pierre François le). Histoire
fra la polilica, e la Morale. (Decr. 29 Janua- du Concile de Trente, écrite en Italien par
rii 18H5.) Fra Paolo Sarpi et traduite de nouveau en
,

Corso compieto di Iczioni di Theologia François, avec des notes critiques, histori-
dogmatica per uso délie scuole Theoiogiche ques et théologiques. (Brevi Clément. XII,
di Sicilia delUev. Can. Michèle Stella. Auc- 26 Januarii 17i0.)
lor laudabiliter se subjecit et reprobavit. — Défense de la nouvelle traduction de
(Uecr. 22 Septembris 1836.) l'Histoire du Concile de Trente. Decr. 7
Corlaguerra Romolo. L'Huomo del Papa, Oclobris 17i6.)
c del lie contra grinlrighi del nostro (eni|)0 Coiircier l'elrus. Virgini Deiparœ. Qii.Tstio
di Zambcccari. (Decr. 30 Junii 1771.) Theologiea Qitid est Columna et firmameii'
:

Collasse Joseph Ignaiiu-:. Condusiones titm vcritalis ï i ad Timotfi. vi, 3. Thèses


Polemico-Scholasticœ Sacr;itissimie A'irgini quas tueri conabitur Joachimus Dreux 3 ,

Mariic dicitiP. Quœslio ïheologica Quissii- : Junii 1707, in llegia Navarra. (Decr. 26 Oc-
piens. Defens;n Rom;e in ^ile Miniinoruin lobris 1707.)
SS. Trinitalis Monlis Pincii 24- Aprilis 1703. Cours d'étude pour l'instruction du Prince
(l).cr. ISMaii 1703.) de Parme, aujourd'hui fon altesse royale,
CorI (Christian de). ViiJe Bourignon. l'infant D. Ferdinand, Duc de Parme, Plai-
Corle B;irlolumco. Leilera, neî:a qualc si sance, Guaslalle, clc, etc., par .'M. l'abbé do
discorre,da quai tempo probabilincnle s'in- Condîllac. (Dec. 22 Seplembrisl836.)
fonda ncl feto l'anima ragionevide. (Decr. 11 Cours (le l'histoire de la philosophie, par
Martii 170'..) M. y. Cousin. (Decr. 5 April. IS'io.)
Corte (la) di Ronia convinta dalla vcrilà. Coxus Leoiiardus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Vide Pirani Avvocalo Giuseppe. Coxus llichardus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Corthymius Andréas. Florilcgium Hi-to- Crakanthorp Richardus. Defensio Eccle-
ricuni Sacro-profanum. (Derr. Dccenibris 'i- siiCAnglican.'e conira M. Anlonium de Do-
J72.3.) minis. Opus poslhunium a Joanno Barkam
Corvinus Andréas. (1 CI. App. Ind. Trid.) in luceiii editum. (Decr. 23 Augus:i 103'f.)
Corvinus Anlonius. (1 Cl. ind. Trid.) Crane!)er;;h (Cornélius a). Fraus qainqnc
Corvus Andréas. Liber de Chiromantia. Arliculoriini a Pseudo-Augustini discipulis
(Ind. Trid.) priinuniAlcxandro Ml.nunc ilerum Alexan-
Cosa è un Appeilante. In Piaccnza 178'«, dro \ m
ohlrusoruin, sive eorum cuin Au-
,

sine Aucloris nomine. (Decr. '» Junii 1787.) guslino Iprensi convenientia denionstrala.
— Conlinuazione deli'Appellanle : Caral- (Decr. 19 .Martii 1692.)
teri de'Giuilizj dommalici délia Cliiesa. In Oaninerus Thomas. (1 Cl. Ind. Trid.)
Piacenza 178'*, sine Auctoris nomine. (Decr. Cratander Andréas. (1 Cl. lud. Trid.)
29 Maii 1789.) (hcdo (il). Vide Collini.
Cosinus (Johannes) Dunelmensis Episco- (:rellius Fortunatus. (1 CI. App. Ind. Trid.)
pus.Historia Transublantialionis l'apalis, cui Crellius Johannes. De uno Dco Pâtre.
pnemilliluratqueopponiturtuni sacra> Scrip- (Decr. 18 Decembris 16't6.)
velerum Patrum et rcformatarum
lur;e, luin —/•'< lelii/ua ejitsdem Opéra o/nnia.
(Decr.
EccKsiaruni doctrina. (Decr. 1 Decembris 10 Maii 17o7.)
1G87.) Crellius Paulus. (1 CI. App. Ind. Trid.)
Cosmius Joannes. (l Cl. Ind. Trid.) Crema (Battisla da). Opeia omnia. Nisi
Costa (Jérôme a),
llistoire de l'origine et emendehir. (^Ind. Trid.)
du progrès des revenus ecclésiastiques. (Decr. Cremcr Bernardus Sebastianus. Prodro-
21 Aprilis 1093.) mus (ypicus, conlinens Exercilaliop.es Theo-
Coslanlini P. L. Scella di Prose italianc logico-lMiiU)logicas in \'. et N. Testamenti
(ratte da più celebri, e classici Scriltori , loca. (Decr. i Decembris 1723.)
etc. (Decr. 11 Decembris 1826.) CrcmoninusCiesar. Disputalio de Cœlo in
tics partes divisa. (Decr. 3 Julii 1623.)
Costo Tommaso. 11 piacevolissimo Fug-
gilozio, Ijbri VIII. />ojiec corriijatur. (Decr.
Creyghton Roiicrlus. Nota; in Silveslruin
17 Noveiubris 166i.)
Sguropulum. Vide Sguropulus.
Cricchi Venanlius. Vide Consalvi.
Colhmannus Erncslus. Commcnlarius me- Crisis de Probabilitate ex Academia Mo-
thodicus in librum Codicis Justinianei pri- nacliorum (]assinensium in Monasleiio S.
muin (Dc'.T. 22 Oclobris 1619.) Calliarina- (ieniiic. (Decr. 8 .Maii 1097.)
— RcspunsaJuris et Consultationcs. (jisis p.uadoxa super traciatu insignis
(Dtcr. 3 Julii 1023.] P. Anto.iii Vieyra- I.usitani S. J. De Rcgno
U)(a OICTIONNAIRE DES IIKKtlSIES. 10,03

Clirifli in terris consummalo, etc. Auclorn lii che sollevano l'anima alla conlenipla-
,

quonriam Lusilaiio Aiionjmo, clc. (Dccr. 3 tioue, et amor di Doo. (Dccr. 20 Junii KiOO.)
Uecembris 1759.) Cudworlh Radulphus. Systema intcllec-
Crispinus Joanncs. (1 Cl. App. Intl. Trid.) tuale hujus Universi, seu de veris nalurœ
Crisiiano (il) inleriuro. Vide Clirisliano. rcrum originibus Commenlarii. (Dccr. 13
Ciisliano (il) orcupato ncl riliro di dieci Aprilis 173'J.)
giorni per far gli EstTcizj Spiriluali di S. Cueslion importante? Los Dipulados de
Igiiazio, di un Reiigiosodei Minori Convcn- nucslras Cortes son inviolables respeclo de
luaii di S. Francesco. (Dccr. 28 Julii 17i2.) la Curia Uomana ? (De. t. 26 Augusti 1822.)
Corrrctiis vero jitxta cditionem Romanain Cuillerie Stephanus. Muiri inler V irgines
anni {'11 permiUilur. purissimie. Quics'.io Theologica. Thèses de-
Critique générale de l'Histoire du Cnlvi- fensie in AcaJemia Doluna a Joannc Adamo
nism de M. Maiin!)ourg.(Decr. 18 iMaii 16Si.) Groob 29 Martii 1690. (Decr. 21 Novembris
Criiius (Andréas) Polonus. (1 Cl. App. Ind. 1690.)
Trid.) Culman , seu Culmannus Leonhardus. (1
Crogerus Nicolaus. Amphitliealrum mor- Cl. Ind. Trid.)
tis nialurœ, sortis durje. (Decr. 22 Oclobris Cuno Joannes. (1 CI. App. Ind. Trid.)
1G19.) Cura salutis sive de statu vilœ mature
,

Cronerus Joannos. (1 Cl. App. Ind. Trid.) ac prudenter deliberandi melhodus, per de-
Cronica del Paradiso, sine nomine Anclo- ceai dierum A'eneris, Spiritus Sancti, Sanc-
ris et Annolalione loci el unni. (Decr. 2 Julii tissimœDei Malris boni Consilii S. Ignatii ,
,

180i.) el Xaverii honori instituendam solitam de-


Crousaz (Jean Pierre de) Traité du Beau. votionem proposila. (Decr. 4 Decembris
,

(Decr. 28 Julii 1712.) 1723.)


Crousers Cyprianus. Lcclioiies Parœne- Cura (délia) lîsioa, e polilica d'eU'Uomo di
ticœ ad Uegulam S. Francisci. Donec orri- Giovanni Pozzi. Milano Anno x presso Pi-
g lUur. (Decr. 3 Augusti 165G.) rolfa e Maspero Slampalori e Lihraj in S.
CroMO^us Guilielmus. Flenchus Scripto- Margarila. (Decr. 9 Decembris 1806.)
rum il) Sacrani Scriplurarii t;»ni Gra-corurn Curait Uoberto. Principj genuiiii di tutla
quam Lalinorum. (Decr. 27 JMaii 1G87.) la Giurisprudenza Sacra, con nuovo, accon..
Crowlt yus seu Cioleus Robcrtus. ( 1 CI. cio, e facil nictodo Iraltati: Traduzione dal
App. Ind. Trid.) Lalino, c lU'aggiunta di una Prefazione , o

Croy (François de). Les trois Conformi- di alcuiie note. l'om. i, ii, in, in Pralo 1787.
tés, savoir l'harmonie et convenance de l'E- (Dccr. 5 Februarii 1790.)
glise Uoiuaine avec le Paganisme, Judaisme Curés Lorrains Allemands. Projet de re-
et liérésies anciennes. (Decr. 12 Decembris quête au Uoy. (Decr. 11 Julii 1777.)
162i.) —
Vide .Vveriissement qu'ont mis à la
Croyant Je) détrompé, ou preuves évi- tête, etc.
dentes, etc. Vide P. Dubois. — K/rfeCalcchismus Oder Milcb, etc.
(Decr. 28 Julii 1742.)
— Vide Extraits des MSc.
Crozc Malurin (la). Veyssiere Histoire du
— r((/c Knôpller.
Christianisme des Indes. Curi us,«e!tCurœus Joachimus. (1 Cl. App.
— Histoire du Clirislianisme d'Ethiopie et Ind. Trid.)
— Gnlis SilesiœAnnales. (App. Ind. Trid.)
d'Armcnie.
Curio Cœlius Horatius. (1 Cl. Ind. Trid.)
Cruciger Gaspar. (1 Cl. Ind. Trid.)
Curio Cœlius Secundus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Cruciu> Jacobus. Mercurius Hatavus, sive
Curte (Camillus de). Secunda Pars Divi r-
Epislolarum libri v.(Decr. 25 Januarii 168'^.)
sorii,seu Couiprensorii juris feudalis. (Decr.
Crudeli Tommaso. Uaccolta di Poésie.
16 Decembris 1605.)
(Decr. 7 Oclobris 17't6.)
Cuspini:iniis Joannes. De Cœsaribus atque
(Decr. 15 Januarii 1714.) Imperaloribus Romanis Z^onec corrinatur, .

Crusius Cristophoru*. Traclatus de in- (Ind. Trid.)


diciis deliclorum ex jure publico et privato, Cutellius, scH Culelli Marius. Codicis Lc-
cum observalionibus et nolis Anilre;c Crusii gum Sicularum libri iv , cum Glossis, sive
— Traclatus de indiciis delictcruni specia- Nolis Juridico-Polilicis. (Decr. 18 Decembris
libus, cum prœinissa maleficiorum eorura- 1646.)
que pœna, compendiosa relalione. —
De prisca et recenti Immunitate EccIc-
Crusius Jacobus Andréas. De Nocte et siœ el Ecclesiasticorum libcrlate. Tomus
nocturnis Officiis tam sacris quam propha- prior. (Decr. 10 Junii 1634.)
nis. (Decr. SMarlii 1662.) CymbaUnn Mundi. (Ind. Trid.)
— De jure offereiidi. Tracîalus Historico- Cypriani(S.)Opera recognila perJoannem
Philologico-Juridicus. (Decr.20 Junii 1662.) Oîcoiiiensem Episcopum. Vide Fell. Vide
Crusius Martinus. (1 Cl. Ind. Trid.) Lomberl.
— Turco-Grœcia; lihri vni. Voncc corri- Cyprius Philippus. Vide Hilarius.
gaiur. (App. Ind. Trid.) Cyrillo (Joannes Thomas a S.) Mater ho-
Crux Chrisliani cum ([uibusclam annola- norificatnS. Anna; sive de laudibus, excellon-
lioiiibusin S. Hilarium. (App. Ind. Trid.) liis acpi{crogativis Diva; Annse. Donec corri'
Cucchi (Sislo de). Vie délia conlcmpla- galur. (Dccr. 18 Januarii 1667.)
tione, ovc s'insegnano li principali Essorci - (Izapko Joannes. IC/e Tzapko.
1009 INDEX LIBkOKlAl PROHIBITORLM. lOtO

Dalhœnus Petrus. App. Ind. Trid.)


D David Kimhi. VîrfeKimhi.
(1 Cl.

Daillon (Beniarain de). Examen de l'op- Davidis Franciscus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
pression des Uéfoi niez en France où l'on , Davila .loannes de Roa. Vi'rfe Roa.
juslifie l'innocence de leur Religion. (Decr. Deciniator Henricus. Sylva vocabulorum
k Marlii 1709.) et phrasium cnm soluUe, lum ligaU'e oratio-
nis. Donec corriqalur. (App. Ind. Trid.)
(Decr. U Januarii 1737.) Decisionum novissimarum Rotœ Rumanœ,
Dale (Anlonius van). De Oracnlis Elhni- sive Sac. Palalii Romani Pars vi, conlinens
coruni Disserlationcs duie. Acccdil Schedia- tum Decisiones varias,lum Declaraliones
snio de Cousecraiionibus Ellinicis. Concilii Tridentini habitas e Bibliotheca D.
— Disseilaliones de origine ac progressa Prosperi Farinacii. (Decr. 7 Sept. 1009.)
ldoloialri;e cl Superstitionuni. Declaralio Si crie Ciesarcaî .Majeslalis)
— De veia, et l'alsa l'ropiielia, et de Divi-
(

quoniodo in negolio Religionis perlmperium


nalionibus idolululricis. usque ad deDnilionem Concilii generalis vi-r
Dali.'Eus Juannes. De usu l'alrum ad ea de- dendum sit, in Comiliis Augusianis xv Mali
finienda Ueligionis capila, qn;e sunlliodie anno mdxlviii proposila el publicala. (App.
conlroversa. (Dicr. 2 Julii 1G86.) Ind. Trid.)
— iLt retiqua cjiisiieni Opéra omnia. (Decr. Declaralione del Giubileo. (Ind. Trid.)
2.1 Marlii 1072, et -2 Jdlii lOJ^G.) Declaraliones CardinaliumCongregaiionis
Dalmazoni. GranHnaiicaItaliana,cinglcse. Concilii Tridentini, una cum Joannis Sole-
Terza lidizione modificala, corielta, ed ac- alli el Horatii Lucii adnolationibus. (Decr.
cresciuta dal Prof ssore di Lingua Inglese I. 6 JuniilC21.)
h. Roma prcsso Venanzio Monaldini (sub- Décret du Saint-Office de Rome, qui con-
dola indicatio). Napoii da G. P. Merande Ni- damne et abolit comme un abus toutes les
gozianle di Liuri ncila strada deHa Trinità Confréries, ou Sociétez de l'Esclavage de la
ntaggiorenutn. 8, 1793. (Decr. 18 Julii 1808.) Mère de Dieu Scapulaire des Caimes et
, ,

Haii.nalur Edilio Neapoltlaiu; duncc corri^


, autres Cordons, Ceintures, elc. Qmainmul~
galur : prœscriim quand duo specimina ad lis depravdlum et dolose accommodalum ad
slijlum historicum pertinenlta. alias Sodalitates ab Apostalica Sede appro~
Datnhouderius Judocus. Praxis reruui butas, Cincturœ, Scapularis et CItordœ. {])ecr.
Criaiiiialium. Donec corrigutur. (Decr. 3 23 Januarii 1079.)
Julii 1023.) Décrets de nos SS. PP. les Papes Alexan-
Dame sage el aimable, par Anne Pe-
(la) dreVlI el Innocent XI contre plusieurs pro-
poli, veuve Samincri. (De; r. 23 Sepl. 1839.) positions de la Morale relâchée. A Liège 1680.
Damiron (M. Pli.) Essai sur l'Histoire <ie (Decr. 20 Junii 1081.)
la Pliilosopliie en France au .xix siècle. Decrelum Norimbergense edilum anno
(Decr. 28 Julii 183V.) 1523. (!nd. Trid.)
Danitnan Hadrianus. Imperii ac Sacerdo- Dedekindus Fridericus. (1 Cl. App. Ind.
lii ornaliis diversaruin ileiii (jendum pe-
; Trid.)
culiaris ve.-lilus, cnm Commenlariolo Ca'sa- Défense de l'autorité et des décisions des
runi, PonliOcum ac Sacerdotum. (App. Ind. merveilles que Dieu ne cesse point de faire
Trid.) en France de[)uis un grand nombre d'an-
DanausLambertus. (1 Cl.App. Ind. Trid.) nées. (Decr. 11 Marlii 17oi.)
— Ethices Christianœ qnibus
libri 1res, in Défense de l'Eglise Romaine contre les
de veris humanarum actionum ])rincipiis calomnies des Protestants ou le juste dis-
;

agilur. (App. Ind. Trid.) cernement de la créance Catholique d'avec


Danncmayr Matliias, ilisl. Ecclesiast. in les sentiments des Protestants el d'avec ceux,

Universit. A indob. ProL —


Insliluliones Ilisl. des Pélagifens louchant le mystère de la Pré-
Ecclesiasiica; Toni. i, ii. Idem Opus Panormi destinalion et de la Grâce du Sauveur, mis
lidilorc Vincenlio Panormi. Toni. i, ii, m, iv. en François par C. B. P. (Decr. 11 Marlii
(D( cr. 17 Januarii 182).) 170'k)
Danles. Vide Aligherius. Défense de la Discipline qui s'ob-erve dans
Daijuin Ludovicus ilenricus. Senlentue et le Diocèse de Sens , louchant l'iuiposition de
Proverbia Kabbinorum. (Decr. 2 Dcccmbris la pénilencepubliquepour les péchez publics.
1022.) (Decr. 19 Sept. 1079.)
Darrius Joannos. (1 CI. App. Ind. Trid.) Défense de la Discipline qui s'observe
Darwin lirasmo Medico di Derby .Membre, dans plusieurs diocèses de France, touchant
elc. Zoonoinia, ovvero l.eggi délia \'ila Or- l'imposilion de la pénitence publique pour
ganica. TraduzionedallTngkse cou Aggiun- les péchez publics. (Decr. 23 Januarii 1()8'*.)
ie. {Itasori) Miianoprrsso l'iroila, e .MaspiTO Défense de la Disserlalion sur la validité
1803. Vol. 1, II, m. Vol. IV. Milano elc, , des Ordinations des Angiois, contre les dif-
ISO'i. Parle ii, co!ii|)rendenlo un Calalogo férentes Réponses , qui y ont été faites. (Brevi
dclle Malallie, elc. Vol. v, Milano, fie. 1803. ïienedicli Xlll, 23 Januarii 1728.
VI. Supplemcnio , etc. Parle m, conlenenle Défense de la Religion tant naturelle que
gli Ailicoli délia Maleria Medica, elc. (Decr. réïélée, contre les Infidèles el les Incrédules:
22 Deceiiibris 1817.) extraite des Ecrits publiés par la fondation
Dasj'()odiiis (' iiradus. (1 Cl. Ind. Trid.) de .Mr. Roy le, par les plus habiles gens d'An-
Das\p dius Petrus. (1 Cl. Ind. Trid.) s^li'lerre. (Decr. 7 Oclobris 17iO.J
,,

ion DiCTlONNAIRE DES HERESIES. 10)2

Défense de lous Théologiens et en par-


les omnibus Hierarchis ejus. (Decr. 12 }uuii
ticulier des disciples de S. Augustin contre 1712.)
l'Ordonnance de Mr. l'évêque de Chartres Denys Henficns. Epistola ad atnplissimnm
du .! d'Août 1703. (Dec. 17 Julii 1709.) Dominum anno 1693, (Decr. 7 Septembris
Défense des Tliéolof{iens,en particulier des 1695.)
disciples de S. Augustin contre l'Ordonnance Der aufgehende Morgenstern und der an-
de Mr. l'Evéque de ('>harlres, portant con- brechende Tag in denChrislenherzen, ou en
damnation du Cas de Conscience. Seconde laiin , Lucifer oriens et dies illucescens in
édition, avec une réponse aux Uemarques cordibus Christianorum, sive Spiritus Chri-
du même Prélat sur les Déclarations de M. sli, in sua Ecclesia. (Decr. 6 Ajtril. 1840.)

Couot. (Decr. 26 Octubris 1707.) Desthamps Félix. Epistola ad D. Marti-


Défense des Abbés Commendataires et des num Steyaei tium de Summo Ponlifice, ejus-
Curés primitifs, contre les plaintes des Moines que poteslale. (Decr. 29 Novembris 1689.)
et des Curés; pour servir de icponsn à l'AbLié Descriplio (Iconica et Historica) préEci-
Commenda(aire.(Decr. "29 Maii 1690.) puoruni Hajresiarcharum, qui ab Ecclesia
Défense des Libertés des Eglises réfor- Caiholica et Christiana, ut sectarii, ac pha-
mées de France. Vide Histoire Apologé- natici excoînaiiunicati rcjectique sunl per
, ,

tique. C. V. S. (Decr. 22 Octobris 1619.)


Défense des nouveaux Chrétiens et des Désirant Bernardus. Commonitorium ad
Missionnaires de la Chine, du Japon et des Orthodoxes. (Decr. 26 Octobris 1707.)
Indes conire deux livres intitulez la Morale : —De nullilalihus,aliisque dcfeclibusSche-
pratique des Jésuites, et l'Esprit de Mr. Ar- dulœ, quara D. Henricus Malcorps cuni suis
iiauld. Donec corrigalur. (Decr. 22 Decem- corruperunt publicisque typis donarunt,
,

bris 1700.) sub nomine senlentiœ latœ contra P. Bcr-


Défense de Mon Oncle. Vide Opuscula ses . nardum Désirant. (Decr. 12 Sept. 171i.)
Defensio Bilgarum contra evocationes Despagne Jean. Vide Espagne.
causirutn, et peregrina judicia. (Decr. 23 Desqueux (Mr.). Traiié de la Théologie
Aprilis 165'*.) mystique, où l'on découvre les secrcis de la
Defensio Naturalis, Chrislianse et Galho- sagesse de Dieu ilans la conduite des âmes
licœ Reiigionis, etc. Vide Mnyis Reda. appliquées au saint exercice de l'oraison.
Defensio pi;e mémorise D. Pelri Coilde Ar- (Decr. 29Novcinbris 1689.)
ciiicpisci>piSebastcni et per fœderatum
, Destinée sociale. Vide Considérant Victor.
Belgiuni Vicarii Aposlolici ad clarissimum Destuttdi Tracy. Eleraenli d'ideologia coa
Dominum •** (Decr. 16 Martii 1712.) Ptefazione e Noie del Cav. Compagnon!.
,

Dekreet (Naeder) van de Roomse viers- Parle i, divisa in due volumi. Item Ideologia
chaer genaemd Inquisice by lict welke onder liropriamenle delta. Parte ii, divisa in due
andereu verdotmt wort licl smeekschnft volumi Cramniatica Générale, ec. Item Par-
:

van Heer Adrien van Wyck. kl est: Dccre- te III divisa in due volumi
,
Logica, ec. :

tum nuperum Tribunalis Romani qitod In- , Item Parte iv, ossia Traltato délia volonlà,
(jusiliunem vocamus quo inter cetera dam-
, e de'suoi effe li, divisa in Ire volumi con un
nniiir supplicatio D. Adriani van Wtjck. saggio di Catechisnio. Deniijue : Saggio di un
(Decr. 7 Septenibris 1693.) trallato morale in forma di Caticliismo pub-
Delilti (dei),e délie penc. Decr. 3 Februa- blicato in seguitodegli l'^lemenii d'ideologia
rii1766.) Vide Voltaire. Vide Abhandlung. del Siiz. Conte DcsIuU di Tracy, del Cava-
Di'liberatio (siaiplev ac pia) qua ralione lière Cooipagnoni. Qaocumque idiomate sive
Christiana et in verbo Dei fundala Refor-
,
c»m î'rœfationp et Notis Equitis CompagnOi
. maiio doclrinae, administrationis Divinorum vi, sive sine illis. (Decr. 27 Novembris 182).)
Sacranientorum , Caeremoniarum tantisper Dévotion (de la) à la Sainte Vierge, et du
insliiiienda sit. (Ind. Tiid.) culte qui lui est dû. Donec corrigalur. (Decr.
Dempsierus Thomas. Anliquitatum Roma- 7 Septembris 1695.)
narum Corpus absolulissimum, in quo prœ- Dévotion (de la) à la Sainte Vierge, et du
ler ea, qu^e Joannes Kosinus delineaverat culte qui lui est dû nouvelle édition. Donec
;

jnOiiita suppli ntur mutantur adduntur.


. , corriijatur. (Decr. 26 Octobris 1701.)
Donec comyatur. (Decr. 16 Marlii 1621.) Dévotion (la) au sacré Cœur de N. S. Jé-

Scolia illuslrior, seu mcndicabula re- sus-Christ, par un père de la Compagnie de
prcssa niodesla Parecbasi. (Decr. 17 Decem- Jésus. (Decr. 11 Marlii 1704.)
bris 1623.) Dévotion (la) des pécheurs pénilens, par
Denckius Joannes. (ICI. Ind. Trid.) un pécheur. (Decr. lo Januarii 1714.)
Denslonius Arnoldus. Vide Bachimius.
Dénonciation à Monseigneur le Procureur Devotione (la) délia Novena perpétua ad
général du Parlement de Dijon d'un libelle onore dclla gloriosa S. Anna Madro délia
intitulé: Lettre de .Mr. l'Evéque de Châlons
gran Madré di Dio. (Decr. 18 Maii 1677.)
sur Saône, pour servir de réponse à celle Devotioni, che si possono fare in onore di

queMr.Crugé lui avoit écrite au sujet de son S. Anna Madré délia gran Madré di Dio, ad
Mandc:iicnt sur le livre des Uexaples. (Decr. istanza di Agoslino llispoli. In Napoli 16G3.
29 Julii 1722.) ;Decr. 30 Julii 1678.)
Donunliatio solemnis BuIIre Clemenlina; Devotioni, che si possono fare in onore di
quœincipit: Vi'ieam Domini SabaoUi facta , S. Anna Madré délia gran Madré di Dit), lu
unjversœ Ecciesiîe Calholicœ , ac prœsertim Viterbo. (Decr. 30 Julii 1078.)
1013 INDEX LIBRORDM PROHIBITORUM. i0l4
Dcvolioni dn farsi n!la {zloriosa S. Annn. ta di S, Agoslino, e di S. Monica. (Decr. 21
Napoli 1003. (Derr. 18 Maii 1677.) Februarii 1712.)
Dcvolioni [piicre, o fcrvorosc, clie si rscr- Diatriba Theolosica de pcecalo pbiloso-
citano dalli Fr.iloili, e Sorelle délia Confia- phico, cuiii pxposilione Dccreli InquisiUonis
Jpinila (ii S. Aima di N.ipoli. (Decr. 30 Julii Roiiianœ , cdili 2i Augusti 16!)0. (Decr. l
1078.) Julii 1093.)
Devozione ali'amal)ilissiino. Vide Divo- Diazius Joannes, ille cujus mortis histo-
zionc. riam scripsit Sennrrlœits. (1 CI. Ind. Trid.)
Delis Dt Rex. sivc Dia!on;us quo demon-
,
Dicliiaratione (l.i) delli cento cinquanla
slralur Seienissiinutn Jacobuin Regem in Salnii di D.ivid con le sue vere csplicalioni,
repiiis suis justissime sil)i viiidicare quid- e vil tù, estratti da molli libri di virluosi Rab-
quiil in juranicnto Fiilciitalis reiiuirilur. biiiiEhroi; con una insigne labella de' ca-
'Decr. 2 Deccmhris 1017.) ralieri ebraici , e sue viilù. (Decr. 13 Ja-
Dialectica Lcg;ilis. (App. Ind. TriJ.) nuarii 1711-.)

Idem Opus cum nomine Auctoris. Vide Dicliiarstione pubblica di Federico per la
Hcgendorpliinus. Dio gralia Re di Boemia, per quali ragioni
Dia 0[ilii de' Morti. FîrfeNuovi Dialophi. abbia accettato il govcrno, el Regno. (Decr.
Dialoghi (due), l'uno di Mercurio, et Ca- 12 Decembris 162i.)
ronte, nel quale si racconta quel ciie accacè Dickius Lcopoldus. (1 Cl. Ind. Trid.)
nella guetra dopo l'anno 1521, l'allro <ii Lal-
tanlio, ït di uno Aicliidiacono. ;Ind. Tiid )
Diclamen de la comision eclesiaslica de
las Corlcs, sobre que no se exporte dinero
Dialosîlii Historici, ovviro Compcndio Hi-
para iioma con motivode la im|)elracion de
slorico deirilaiia, c drllo slalo présente de'
Biillas, dispensas y demas Gracias Aposlo-
Principi, e Republjliche Italiane, dcU'Acca-
licas. Decr. D Seplembris 182i.)
demico Incognito. (Decr. 10 Aprilis 1600.) I

Diaioglii l'uiitici, ovvero la Polilica, clie Dictanien de la comision cclcsiaslica en-


usano in quesli lempi Principi. cRepubbli-
i
cargad.i del arreglo definilivo del clero de
che Italiane per conscrvare i loro stali. i'spana impreso de orden de las certes.
(Decr. 21 Marlii 16G8.) (Derr. 20 Martii 1825.)
Dialogi. Decoclio, Eckius Monaciiua. (Ind. Diclamen y proyccto dé Ley sobre la re-
Trid.) forma de los Regularcs. (Decr. 6 Seplembris
Dialogi Sacri. Opus Sebasliani Castalionis. 182i.)
(App. lud. Trid.) Dictionnaire des Livres Jansénistes, ou
Dialogo fia duo IMarinari dopo una Icm- qui favorisent le Jansénisme. (Derr. 11 Mar-
pesta. (Decr. 20 Marlii 1825.) tii 175V.)
Dialogo mollo curioso , e degno Iradue Dictioupaiic des Pliilosophes. Vide Liber,
gcntilhuomini Acanzi, cioè soldali volonlarj tainelsi ironice.
dcU'Allezze Serenissiine di Moduna e l'ar- ,
Dictionnaire historique, lillérairc et cri-
ma.. (Decr. 3 Aprilis 1600.)
tique, contenant une idée abrégée de la vie
Dialogo per inusica a favorc deirimma- en
et des ouvr.iges des liemiiies illustres
colata Concezione ne! primo islante, nijus
tout temps ,en tout pays. Tom. 6 in-8°.
initiiini : Si suoni a batlaglia, chi il bramlo
(Decr. 1 Februarii 1702.)
mi dà; finis veru : Se Fenice sci nel luo can-
doro, sii Fenice in lodare il nostro amorc. Dictionnaire Philosophique portatif. Nou-
(Decr. 20 Se|ilembris lOSO.) velle édition revue, corrigée el augmentée
Dialogos (los) Argelinos, o convcrsacio- de divers articles, par l'Auteur. (Decr. 8
nes antre un Eclesiaslico y un Arabe sobre Julii 1705.)

la Ley y voto del Cclibalo. (Decr. 20 Augu- Diderot. Vide Jacques.


sti 1822.) Didier Charles. Rome souterraine (Decr.
Dialogus de doclrina Christiana. (ISnd.
7 Julii 1835.)
(Trid.) Dieterich, scu Diolcricus Cunradus. Insli-
Dialogus (ex obscurorum Airorutn sali- luliones Catecheticc e Lulhcri Calcchesi
bus cribratus), in quo introducunlur Colo- deprompta;. (Decr. 10 Aprilis 1000.)
nienses Tlieologi très Orluinus
, Gingol-
,
Dietorichins Joannes Cunradus. Brevia-
plius, Lupoldus ; très item célèbres viri Joan- rium Pontilicuin Romanorum a Liiio usquo
nes Reu<i)lin, Dcsiderius Krasinus cl Ja- ad Alexandrum Vil. (Decr. 23 Decembris
cobus Faber, de rébus a se recenler faclis 1701). )

disceplantes. (InJ. Trid.) Dieterichus Georgius. (1 CI. App. Ind.


Dialogus Oral. Pontificis Romani et illius, Trid.)
qui est Ponlilîci a Confessionibus. (Ind. Trid.) Dietericlius Georgius Thcodorus. Do Jure
Dialogus paradoxos, quo Romani Ponli- cl statu Jud.Torum in Republica Chri^tiano-
ficis Oralor una cum co, qui est, etc. (Ind.
rum Disrursus. i^Decr. 20 Junii 1002.)
Trid.) seu Dietber Andréas. (1 Cl.
Dicllierus ,

Diario del Concilie Roniano relobralo in


Ind. Trid.)
8. ("lio. Laterano Fanno dol ("liubileo 1725, Di.u cl les hommes. Vide Evangile du
Bolto il Ponlificalo di Papa Bcncdcllo .\II1.
Jour.
(D.cr. 5 Julii 1728.)
Diario (Sacro) dclle Grazie, e Indulgenzc (Decr. 4 Julii 1001.)
conccssc alla Ciomuasuia dcllu Ciulura. del- Dieu .Ludovicus du). Ilistoria ClirL-li Per-
lui: DICTIONNAIRE DES iiERESU::?. lO'.o

sice conscripta ab Hieronymo Xavier, Lati- Leltere, ed Arti. Volume


Bologna 1808. i,

ne reddita, et animadversionibus nolala. Presso Fralelli Masi


i e Compagno Tipo-

,

Historia S. Pétri Persicc conscripta ab


, graG dcir Islitulo. (Decr. S. Oflîcii, 22 Au-
Hieronymo Xavier, Latine reddita, et bre- gusli 1810.)
>ibus animadversionibus notata. Discernement (le juste) de la Créance Ca-
— Opéra. (Decr. 18 Decembris 16V6.] tholique. Vide Défense de l'Eglise.
Difenbacbius Marlinus. De vero mortis Disciplina (de) pucrorum, recleque for-
génère ex quo Hcnricus VIÎ Imperator,
, ,
mandis coruni el studiis el moribus; ac si'

obiit, Dissertatio. (Decr. 29 Maii 1690.) mul tam pr;eccptorum quam parentnm in
Difesa (la) délia Cliiesa Greca ultimamen- eosdem officio, doctorum virorum libelli ali-
tc assalila da Comenido Reaisiei scrilta da qunl veie aurei. (App. Ind. Trid.)
Biagio Colonna Sinclerico. Oorfù 1800. (Uecr. Discorsi sopra Fioretti di S. Francesco,
i

S. OfGcii Fer. h, die 27 Aprilis 1803.) ne'quali délia sua Vita, et délie sue Stigmate
Difesa dol Purgatorio dalle moderne opi- si ragiona. ,lnd. Trid.)
nioni ossin il Purgatorio vendiralo dalle Discorso, e parère d'un Tenlogo intorno
,

imposture. (Decr. G Septembris 182'(-.) al cambio délia ricorsa a se slesso. (Decr.


Dilïerenlia (de) Regiœ Majeslalis. Vide 12 Decembris 162i.)
Opus cximium. Discorso indirizzato al Papa da un Filo-
solo Tedesco. (Docr. 13 Augusli 1782.)
(Decr. 3 Martii 1703.)
Discorso (in Iode dell'arle Comica). Vene-
Mr. Sleyaert
Difficultez (des) proposées à zia 1732. (Decr. i Julii 1732.)
sur l'avis par luy donné à Mr. rArche\èque Discorso piacevole (che le Donne non sia-
de Cambray. ( Première et Seconde Partie. ) no délia specie degli Uomini), Iradutlo da

Troisième partie, iv, v, vi, vu, vui et Horatio Plata Romano. Decr. 18 Junii 1631.)
i

IX. Discorso sopra l'Asilo Ecclesiaslico. la


Digiuno perpetuo istituilo in onore dell' Firenze 1763. (Decr. 27 Februarii 176i.)
Immacolata Concezione di Maria senipre Discorso Islorico Politico dell' origine,
Vergine nella Terra di Soriano. (Decr. 12 del progresse, e délia decadenza del polere
Janiiarii 1739.) dei Chiericisulle Signorie temporal!, con un
Veritas nuda
Digner Uîesar. dilucidatio, Ristrelto dell' Istoria délie due Sicilie. Fila-
cujusdam Epistolœ Capiluli Conimbriccnsis delfia. (Decr. Fer. 3, die 29 Januarii 1789.)
jid in^lantiam Patruin Sociel^tis direclce ad Discours contre la persécution traduit de ,

Urbanuni Vlll. (Decr. 10 Junii IGo's.) l'Anglois. Vide Traité de Lois Civiles.
Dilberrus Joannes Michae!. Disputationum Discours sur la liberté de penser, écrit à
Acadeiuicarum , pri-jcipue Pliilologicarum. l'occasion d'une nouvelle Secte li'Esprils
Tom. 1 et 2. (Decr. 10 Juuii 165i.) foits ou de gens qui pensent librement.
Dillerus Michaci. (1 Ci. App. Ind. Trid.) (Decr. 7 Februarii 1718.)
Dillcrus Pelrus. (1 Ci. App. Ind. Trid.) Discourse (a Seasonable ) shewing bow
Diiiellus Michael. (1 Ci. App. Ind. Trid.) that Ihe Oaths of allegiance et supremacy
Dinluin Fridericus (a), (l CI. Ind. Trid.) contain nolliing whicii any gool Christian
Dinothus Richardus. De rébus el faclis oiight lo boggie al. By. W. B. Idesi : Diseur-
«lemorabiiibusLoci communes Historici. Do- sus opportiinus ostendens qua rationc jura- ,

nec conigantur. (App. Ind. Trid.) menta fidelilaCis et supremd'us nihil conii-

Adversaria Hislorica. Doncc conigan- néant quod cuipiam bono Christiano scru-
tur. (App. Ind. Trid.) pulum injiciat ; auctore W. B. (Decr. 2"?

Dionigi (Bariolomeo) da Fano. Compendio Septembris 1G79.)


îslorico deî Veccliio, e del Nuovo Testamen- Discussion Historique, Juridique el Poli-
to ca\ato dalla Sncra Bibbia. (Decr. 30 Julii tique sur l'iintnunité réelle des Eglises et
et 17 0ctobiis.l678.) autres lieux pieux, sur l'usage des excom-
Dionomachia Poemetto Eroi-Comico con munications , leur origine el leurs forces,
note. (Decr. 17 Januarii 1820.) et sur II' piélexle que Monsieur l'Archevê-
Dirictor ithe Spiritual) for Ihose who hâve que de Matines s'est donné pour excommu-
noue, translaled oui of French. Jd est Di- . nier le Procureur général du Roy, avec des
rcctor Spintualis pro liis qui nulluin ha- réflexions sur l'Ordonnance du grand Con-
bent , ex Gallico translatus. (Decr. 18 Julii seil du S Aoust 1700. (Decr. 17 Januarii
1729.) 1703.)
Diritlo pubblico Ecclesiaslico. Vide Insti- Discussions crilii^ues et pensées diverses
luzioni del Dirilto. sur la Reiigiiin et la Philosophie, par F.
Diritlo publilico suUa proibizione de' nuo- Lamennais. (Decr. 30 Marlii 18il.)
"viacquisti a'Collcgj Ecclesiastici , e sulla Dise t.icion Hislorica, Lrgal, y Polytica
Regalia de'Sovrani. Opéra del Dottor Giu- sobre cl Cclibaio Clérical por D L-
seppe Pasquali. (Dec. 18 Julii 1777.) (Decr. 20 Augusti 1822.)
Diritlo liboro del Soviano sul Malrimonio, Disordiiie del'a Chiesa. (Ind. Trid.)
sine annotatione nominis Aucioris, Loci el Dispiitalio a-quivociituria de licita œqui-
Anni. (Decr. 7 Augusli 178G.) vocatiune terrainorum. (Decr. 12 Decembris
Dirilto (del) Soc aie Libri 3 del Doltor An- lG2i.)
ge'.o RidolQ Professure del Diritlo pubblico Dispu'.alio Groningae habita; cum duabus
nella Rcgia Uni>ersità di Bologna, Socio Epislolis non minus piis, quam erudilis, una
Oruiiiario deli'Accademia lialianadi Scienze, Anonymi de ccrta in Deuui Gducia habenda,
1017 IlNDEX LIDRORUM PKOHlBlTORLiM.
etc., aHera Lulhori ad Wolfgangum Fabri- ligion Cbiélicnne. (Derr.6 Seplembris 1759.)
tiiim Cai'iloneiii. (Ind. Tiid.) Disscrlalion sur l'Honoraire des Messes.
Dispulatio inler Clericuni et Mililem (Dccr. 11 Se(itoiiibris 1750.
super polcslate Prœlalis l'icciesiie atque Disscrlalion sur la validité des Ordinations
Principibus terrarutii cominissa. (Ind. Trid.) des Anglois, el sur la succession des Evê-
i Dispulatio inter Joannem lùkium cl Mar- ques de l'Eglise Anglicane. iBrevi Bencdicti
1 tinuin Lutherum habita anno 1519. (Ind. XIII, 25 Junii 1728.)
i Trid.) Dissertation sur les vertus Théologales,
I
— Et ceterœ omnes Hœreticorum Dispula- où l'on examine , 1 quel est l'objet de ces
tiones de Fide et Fidei Dogmalihus in , vertus. 2, Si la Ft)i cl l'Espérance llicolo-
quibits enrum errores continentur. Vide De- galcj renferment un saint coinmcnccmciit iiu
crela § 1, iium. S. moins d'amour de Dieu. 3, Qu'est-ce qi;e
Dispulatio perjucunda , qua Anonynius conlieni la Charité. (Deci'. 18 Junii 17'iG.)
probare nitilur, niuliores homines non esse : Dissertation Théologique cl cril que, d.ins
cui oppoï-ita est Simonis (ledicci Defensio laquelle on lâche de prouver par divers pas-
sexus niuliebris. (Dccr. l.ï Mail 1714.) sages des saintes Ecritures , que I'Auk- de
Disputationuin seleclio: uni inau^uraliuin Jésus-Christ éloil dans le (iiel une Inlelli-
(Volumina duo) e\ difficillimis jurium ma- geuco pure cl glorieuse, avant que d'éiro
leriis desumptarum, a quil)usdatn Caiidi- unie à un orps humain dans le sein de la
(

dalis in Basileensium Acadcmia publiée pro- bionhfureuse Vierge Marie. (Decr. 19 .Maii
positarum. (Dccr. 16 Martii 1021.) 17C0.)
Disquisitio Thcoiogica de poteslate ac Disscrialions mêlées sur divers Sujets im-
jurisdictione.quibus in l'œdcratis Kclgii Pro— portints el curieux. Tome premier. (Decr.
vinciis cliamiiuiu fruitur Ai chiepiscopus Su- 28 Julii 17't2.)
bastenus aiilalo licel Vicarialu Apostolico.
, Disscrlazione isagogica iutorno allô Stalo
(Brpvi démentis .XI, V Oclobris 1707.) délia Chicsa e Podcsià del Itomano i'onte-
,

Disserliitiu Anai^dgica 'riieologica, Parœ-


,
fico e de' Vescovi. Vcnezia 17GG. Per Cui-
,

nelica de Paradiso. Opus loslbunuim seppe coii licenza


liellinelli de'Superiori.
P. Bencdicti Plazza. (Decr. 22 Maii 1772.) (Decr. 15 Seplembris 17GG.) .

Vonec dclca'.itr Caput f[nintuni et ulti- Disscrlazione Slorica, e Filosnfica sopra il


iiiuinab editore P. Joscplio Maria Giaviua Celibato. Vide Nécessita, e ulililà del Ma-
composilum : De Eleclorum hominum nn- trimonio degli Ecclesiaslici.
mcro respeclu hominum reproborum , qiiod Disscrlazioni secondo l'ordine délie Istilu-
omnino damnalur. ( Decr. cod. 22 Maii zioni Canoniche per uso di-H'Università di
1772.) Pisa. Vonec curriganlur. Axictir lnudahililer
Dissertatio deCœna; adminislralionc, ubi se subjecit et reprobanda reprobaiit. (Decr.
Paslorcs non sunt ileni an sempor commu-
: C Sepicmliris j82i.)
nicandum per Symbol i. (Decr. 23 Martii Dissolvitur célèbre Quœsituin a ncmine
1G7-2.) hactenusdiscussuni pro Exorcisia rite cdorio,
Dissertatio do Concilioruin fjuorumvis de- quem fccil idoneum minislrum Novi Testa-
finilioiiibiis ad examen revoraiidis qua F:- nienlidonum Dci. A<i obscss.im ovcni si qujs
m
,

delibus jus Conciliorum quorumvis defiiii- Sacerdos accédai ad maleliciat liberalio-


tioiics cxpendendi ox vclei is Fcciesia; scn- nis gratia el bcnediclionis ad iuliruiam,
,

tcntia asscritur. (Decr. 12 Mai lii 1703.) quid senlianl Pastores carum. (Decr. li No-
Disserlalio de (jralia scipsa ofllcaci , e( de vembrisl7G3.)
PraMieslinalionc. (Decr. k Decembris 1725.)
(Decr. 23 Aprllis 165V.)
Dissertatio de Sanguine D. N. Jcsu Ch, isli
ad Fpist. l'i() S. Auju'sliui (jua, niiii! .idhuc
,
Distinetio (brevissima quinque Proposi-
exislat, inquiritur. ( Decr. 12 M.irlii J703.) lionum in varios seiisus) apcrlaciue de iis

Dissci laliode 'rortiiUiani \i!a cl scriptis. tum Calvinislarum ac Lulheranorum luin ,

(Dccr. 12 Marlii 1703.) Pelagiiiiioruni cl Molinisiarnm, tum S. Au-


Disserlalio de 'l'risagii origine Vide gU'Iini , cjusijue diseipulorum sentenlia.
Allix. .S'i'ic tijpis, sivc scripto 'xstet.
Disserlalio Inauguralis Juridica de .Uirc — Idem Libellus Gallice : Distinction abré-
Iniperantis in pcrcnas , el bon i Civitalis, gée (les cinq Propositions qui regardent la
quam Dis(|uisitioni subjicit Franciscus D hl. matière de la Gr.icc laquelle a clé présen-
,

(Dccr. 31 Jaiuiar.i 1777.] tée en LalinàSa Sainteté par les Théologiens


Disserlalio Inauguralis Juridica de.îustilia qui sont à Rome, pour la défense de la doc-
IM.icrli Rcgii qiiam.... Disquisilioiii sub- Irine de S. Augustin.
,

niiliil Antonius Ucmiz. (Dccr. 31 Januarii Diviiia (de) inslilulionc Paslorum. Vide
1777.) de UoUenslandler.
Disserlalio liislorico-ccclesiaslica , etc. Divinalriei.; (Arlis) encomia , et palroci-
Yide P<i|:e Fridcriciis. nia diversorum Auetorum. (Ajjp. Ind. Trid.)
!)is>erlalio pro Francisco Suarcz. Vide Divinité ou le principe de l'unique vraie
A. S. C. forme de l'cducaliou de l'homine, par Gra-
Disscrlalion, où l'on prouve que .^. Paul scr. (Decr. Janv. 1S!9.)
l 'i

dans le 7 Ch;ip. de lai aux (".orinlhirns n'cn- Division do lo^ Dominios dcl Papa. Tradu-
sri;.;iu' p;i- que le mariage puisse être rom- ciou libre del Follclo lilulado il Papa in Ca-
pu , loiiiiu'uuc des parties embrasse la Uc- mistia. (Dccr. 6 Seplembris 182V.)
,

iô)0 DICTIONNAIRE DES HERESIES. *0S0

Divortio (il) céleste cap;ionnto dalle disso- Doppia (la) impiccata. (Decr. 20 Marlii
lutezzn dclla sposa Uomana. (Decr. 28 De- 1668.)
cembiis IGiC.) Dordraccnse (Synodi), et corum qui illi
Divozii>no (la) air.iniabilissitno, e divino pra'l'eruntiu Bcigii Renionstranlcs quos ,

Cuoro di'l no>trn Sin;norc Gcsù Crislo, cava- vocant, crudelis iniquitas exposiia. (Decr.
ta dairOpere di Giovanni Lauspergio Cerlo- 16 Marlii 1621.)
sino. (Docr. 22 Maii 1745.) Dorcn (Bernardus van). Fides in una
Divozione (la) di Maria Madrc Sanlissinia Sancta, Calholica, et Aposlolica Ecrlesia
delLume, dis ribuila in (re parti da un S;i- sub uuo in terris Capite Romano Pontiûce ,

cerdoie délia Compagnia di Gesîj. (Decr. 22 per D. Bonaveiituram propugnata quam ,

Maii 174^0.) défendent Fr. Henricus Hulshouls, et Fr.


Dix-sept Dialouues traduits de l'Anglois. Urbanus Erckens Bruxellis in Conventu SS.
Ville la Raison par alphabet. Marlini,etCalliarin<cFr.Minor.Uecolk'ctorum
Diiirniilo Romanum. Lngduni in œrlihus 12 0clobris 1694. (Decr. 7 Decombris 1694.)
Filiherti Rolleli, et Bartholomœi Freni. (Ind. Doresses Guilie'mus. Liber rouira qnasdam
Trid.) proposiliones Juannis Francisci Angii, Gal-
Doclrinœ Jesuitarum capita a doctis qui- iice editus. (Decr. 3 Julii 1G23.)
busdam Tlieologis relexta , solidis rationi- Dormitanzio (il) del secolo dccimoUavo.
bus, testinioniisque Sacrarum Scripturarum, Vide Brandi Ubaldo.
et Doctorum veleris Ecdesiaî confulala. Dornavius Gaspar. Amphilhealrum sa-
(App. Ind. Trid.) pienliae Sofcraticœ jocoseria?. (Decr. 2 Deceni-
Doctrine de la Croyance Catholique par ,
bris 1622.)
Achterfcldt. (Decr. 14 Janv. 1839.) Dor^cheus Johannes Georgius. Thomas
Doctrine de l'Hcrilure Sainte sur l'adora- Aquinas exhi'oitus confesser veritalis Evan-
tion de Marie. (Decr. 26 Augusli 1822.i gelica;AugustanaConfessione£epetitte.(Decr.
Doctrine de Saint-Simon. Exposition. Et lOJunii 1638.)
opus cui tilulus Religion Sai'.it-Simoniennc.
: — Ft cetera ejusdem Opéra omnia. (Decr.
Aux Arlisles du passé et de l'avenir des 10 Maii 1737.)
Beaux-Arts. Aux Elèves de l'Ecole Poly- Dottrina vecchia, e nuova. Fî'ieOpeia uli-
Icchniqiio.... una cum opiisculo : L'Educa- lissima.
tion du Genre humain par Lesîing. (Decr. Dotirina verissima tolta dal capitolo iv
29 Januarii 1835.) a'Romani, per consolare l'afllitte conscicnlie.
Doctrine nligieusc et philosophique, par (Ind. Trid.)
EmilcHannalin. (Decr. ISJanuar. 1845.) Dovizio sagre (le) de' vivi a pro de' defonli,
Documcnti cd avvisi, elc. Vide AH'lta-
, cioè brève Kistrelto délie Indulgenze de Fe-
lia nelle lencbre. dcli, e de' Regolari in comune, principal-
Do.'iscliius (Joannes) Veltliircliensis. (ICI. mente délie Indulgenze dell'Ordine Carmeli-
Ind. Trid.) tano. Declaratur aiitem non prohiberi Induis
Dogninus Petrus. App. Ind, Trid).
(1 Cl. genlias contentas in Summario in eodem li-
Dolce Lodovico.
Libri tre nei quali si , bre inssrto. (Decr. 27 Junii 1673.)
traita délie diverse sorti délie Gemme , chc Dounamus Georgius. Papa Antichrislus,
produce la nalura. (Decr. IG Decembris sive Diatriba duabus partibus de Anlichrislo.
1603.) (D(cr. 18 Maii 1677.)
Doletus Stephanus. (1 Cl. Ind. Trid.) Dousa Georgius. De Itinere suc Conslan-
Dolori (Settc) délia Madonna. Incip. Deh tinopolitano Epistola. (Decr. 22 Novembris
piacciavi d'udir divotamente. (App. Ind. 1619.)
Clemen. XI.) Dousa, seu Douza Janus. (1 CI. .\pp. Ind.
Dulscius Paulus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Trid.)
—Psallerium Grœco carminé versum Draco, seu Draconites Joannes. (1 CI. Ind.
ciim praîfalionei'hilippiMelanchthonis. (Ind. Trid.)
Trid.) — Postilla per lotum annum. (App. Ind.
Dominico precationis Explanalio. Lug- Trid.)
âiini apud Gnjpliium et altos. (App. Ind. Dramala sacra, Comœdiaî atque Tragra-
Trid.) dia; aliquot e veteri Teslamento desumptie.
Dominis (Marcus Anlonius de). De Repu- Colleclorc Joanne Oporino. (Ind. Trid.)
bli<-;i Ecclesiastica libri x. (Decr. 2 Decem- Dranla Thomas. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
bris lGt7.) Dreherus Conradus. (1. CI. App. Ind. Trid.)
— £t crlefti ejnsdem Opéra cmnia. (Decr.' Drelincourt Charles. Abrégé des Coniro-
16 Alarlii 1621.) verses, ou Sommaire des erreurs de TEgliso
Donius Sapicntiic septenis fulta columnis, Romaine. (Decr. 19 .Marlii 1633.)
id est Tniclalus nivslicus de Irgilinio et — Et Oprra omnia. (Drcr.
cèlera ejusdem
perpétue cuitu septeni Horarum Canonica- 10 Junii 1639, (14 Julii l'JCl.)
run. (Decr. ^0 Junii 1G71.) Drosdcnsis Petrus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Donaliis Joannes Paulus. Brevis Tractatus Drcs>erusMattha>us.(l CI. App. Ind. Trid.)
du Ca'-ibns Sedi Apostolica; reservatis. (App. — OrationuiB libri 1res. ( Decr. 3 Julii
Ind. Trid.) 1G23. )
Doiii Aiiion-Francesco. Letlcre. (Ind. Trid.) Dript (Laurcnlius a). Slatera et examen
Douo (il picc.ol nia le l'ofùe il cuore).
, Libcili a Sacra Gongregatione proscripli, cui
(Dcr. _6 Juiiii 1843.) litukis ; .Monila salutaria B. V. ad suos cuU
i021 INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. 1052

tores indiscrètes. Donec corrigatur. (Decr. le catalogue , la critique et la chronologie


30 Julii 1678.) de leurs ouvrages. (Decr. 1 Julii 16i)3 et
Droits (les) des Hommes, et l<^s Usurpations 10 Maii 1757.)
des autres {Jn fine) APadoue 1768. (Decr. 11 Traité de la Doctrine Chrétienne cl Ortho-
Augiisli 17G9.J doxe, dans lequel les vérités de la Religion
Drusius Jo.innes. Opéra. Donec emenden- sont établies sur l'Ecriture et sur la Tra-
tur. (App. Ind. ïrid.) dition. (Decr. 11 Martii 1704.)
Duarenus Franciscus. De sacris Ecclosije —
Veleres figuras adimpicnli. Qua>stio

Ministeriis ac BeneGciis Libri vin. Item pro Tlieologica Quis renil legem adimphre ?
:

libertale Ecciesiai Gallicic ad versus Hoina- Thèses, (|uas tueri conabitur Joannes Nico-
nam Aulam Defensio Parisiensis Cuiia», Lu- laus (îuillaume die V Maii 1719. (Deci 29 Ju- .

dovico XI Gallorum Hegi quonilarn oblala. lii 1722.)


Prohibctur hœc Defensio; Duarenivero Liher —
Histoire du Concile de Trente et des
permiitimr, si fuerit correclus. (App. Ind. choses ((ui se sont passées en Europe tou-
Trid.) chant la Religion depuis la convocalion de ce
Dubbio su! Ceniro dell'Unità Caltolica Concilejusqu'àsafin.(Decr. 4Decembrisl72o.)
nella Chiesa. Sine unnotutione nominis Au~
etoris et Loci. (Decr. '28 Marlii 17'J1.) (Decr. 28 Julii 1742.
Dubia Amplissimis S. l\. E. Cardinalibus. — Traclalus Theologico-Phiiosophicus de
Vide Epistola Amplissimis S. U. E. Cardina- Veritale.
libus. — Mclhodus Studii Theologici rccte insti-
Dubois (P). Le Catéchisme véritable des tuendi. Prœfationem de vita, fatis et scriplis
croyans public par permission de N. S. P. D:rpinii prsemisit Joannes Frickius.
le de tous les Evoques et Arclievê-
Pajje et Dupuy. TiV/e Origine de tous les Cultes.
ques du monde chrétien. (Decr. 7 Januarii Durellus Johannes. Ecclesiai Anglicanaa
183G.) adversus Schismalicorum criminationes \\n-
— LeCroyant détrompé, ou preuves évi- diciie. (Decr. 30 Junii 1671.)
dentes de la fausseté et de l'absurdité du Durrius Johanne Couradus. Tractalus
Christianisme et de sa funeste inlluence Theologici très i Brevis Commenlatio de
; ,

dans la société. (Decr. 7 Januarii 183IJ.) lîeligione Chrisliana in Gernianiam cl sin-


Dudone, alias Budoiie Henrico Maria. Uio gulatim in Beinpubiicam Noribergensem in-
solo, ovvero Aggre^'azione per i'iiUeresse di Iroducta. il, Isagoge in Libros symbolicos
Dio solo, composto in liiigua Franccse, e tra- Ecclesiîc Noribergensis. m, Observationos
dotto nell'ltaliana da un Saceidole Secolare. ad lextiim .Vuguslauœ Confessionis. (Decr. 4
(Decr. 9 Septembris 1688.) Martii 1709.)
Dul'eu (E.) dit le Blanc-Mont. Première
Apologie pour Jean de Labadie, et pour la E
justice de sa déclaration. (Decr. 10 Aprilis Eberharl Mathias. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
1C66.) Kberstaiii (Ludovicus ali [ICI. Ind. Trid).
Duffy Palricius. Theologia ad nientem Eberus Paulus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Docloiis sul) ilis Jo. Duns Scoti, quam de- Ehnerus Erasmus. (1 Cl. Ind. Trid.)
fendciil Fr. Anionius Kelly, Fr. Jacobus Ma- Eboufï (ieorgius. (l Cl. App. Ind. Trid.)
gann, Fr. Franciscus Duiïy, Fr. Benedictus Eceardus ( Justus .Msleldensis. lixpli-
)

Sali Lovanii in (^oilegio S. Anionii de Padua catio «luœstionis de Lcge Uegia, de qua lan-
FF. Miiiorum Hibernorum die 28 Julii 1671). topere JurisconsuUi disceplarunt. (Decr. 3
(Docr. 15 Martii 1684.) Julii 1623.)
Diifnuoy M. Biographie des jeunes de- Ecclesia (cur) quatuor Evangclia accepta-
moiselles, ou vies des femmes célèl)ies, de- vit. (Ind. Trid.)
puis 1rs Hi'brrux jusqu'à nus jours. (Decr. l'^cclesiîD Gallicana; in Schismate st.Ttns.
11 Derembris 1826.) Sive scorsim, .livc insrrlus Opeiibus Pétri
Dngo Joaniies. i ide Philonius. l'ithœi. (Decr. 3 Julii 1623.)
Dugnel. (iMrJacquusJoseph;. Lettres à Mon- I'>clesiaslica (de) et polilica poteslaie. Opits
seigneur l'Evèque de Montpellier au sujet do Edinundi Richerii. (Decr. 10 Maii 1613, et 2
ses Uemonsirances au Uoi, 25 Juillet 172'i-. Decembris 1622.)
(D.'or. l.'î Fe' ru.irii 1725.) Iicclesiastico (F) in solitudine, composto
Dulaure J. A. Histoire abrégée de diffé- da .N. Prête délia Congregalione deirOr.ilo-
rens Cultes. (Decr. U Decembris 1826). rio. (Decr. 2 Julii 168ii).
Dunelmcnsis Joanncs Einscopns. Vide Co- Ecliialli! Mufti. Vide Religion, ou Théolo-
sinus. gie (les Turcs.
Dunoyer ALadamc. Lettres historiques et Eckard Ceorgius. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
galantes de deux Dames de condition. (Decr. l'.clihardus Tobias. Ilcnrici Lconis aiicloii-
4 Decembris 1725.) tas circa Sacra in coiislitucnd.s aliiue nm-
Dupaly. Lettres sur l'Italie. (Decr. De- U firmatidis Episcopis. (Decr. l'i Januarii 1737.)
cembris 1826.) F^rlaircis-euieuls sur l'autorité des Conci-
Diipin Ludovicus lîllies. De anliqua Ec- les géncraux et des l'.ipcs, ou Explication du
clc>i;e disciplina Dissertalioms llistorica;. vrai sens de trois Décrets des Sessions iv et
(Urevi Innncput. \1, 22 Januarii 1688.) V, du Concile général de (^ou-^tance, contre
—Niiini'lle Itib!iolliè()iie «le-. .Vuiours Ec- la Disserlalioii de M. de Sciielstratc. (Decr. 7
clésiastiques, contenant i'Iiistoirc de Icurvie, Februarii 1718.)
4025 niCTIONNAIRE DES HERESIES. 102i
Eclog'a Oxoiiio-Canlabrigiensis tribiita in *
Eloge de l'enfer. Ouvrage critique, histo-
libres duos. Opéra et studio T. I. (Uecr. 7 rique et moral. (Decr. 13 Augusli 176V. i

Augusli 1603).) Elo.'io l'do) primo ac prrecipuo Doctrinae


Edelman Georgius. (1 CI. 'App. Ind. Trid). Angclici Doctoris S. Thomœ Aquinalis, oc-
Edictiim, Ci<i7î7((/i(s; Vicarîi Generalos Sedis casione Pertinenlis cujusdam imperlinenlis
Episcopalis Iprensis, etc. IncipH Saiictissi-
: P. Philosophi. (Decr. 18 Januarii 1667.)
niiis Dominus noster Urbauus beatœ ineiu... Elogio Siorico del Sig. Abate Antonio Gc-
Papa \'1I1. Finis: Sicut .intiiiuilus isi usu novesi publdico Professore di Civil Econo-
fuerunt intacta relinquere cl ill;psa conser- niia, de. (Decr. 15 Novembris 1773.)
^aro. Actum 27 .Martii 1(351, de niandato ad- Elogium(JoannisLaunoii ParisiensisTheo-
inodum RU. V>\). Vicarioium. M. de CerlSe- logi) una cum ejusdein Xoialionibus in Cen-
crelarius. (Decr. 11 .Mail 1651.) surani duarum propositionum A. A. D. S.
Educjizione Crisliaiia, o sia Catéchisme (Decr. 22 Decen)bris 1700.)
universale diviso m ire Volumi. Geiinva Elog!i?,n Scoli. Vide Labbé.
1779. Cantum est, ne ciii hoc Opits quolibet Elo;,'ius Gaspar. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
icliomate, quocumi/ui- tilulo, r/uovia tempure, Elvidius St.iniïlaus. Kesi.onsio ad Episto-
ubivis lucorum editum retinere aut légère li- lam ornatissiiiii cujusdam viri de rébus Gal-
ceat. (Dccr. 20 Januarii 1783.) licis. Quœ habetur in libella iri'^criplo ; Nup-
Ediicnzioiie (dell') Democratica. Vide Ho- lise Parisiuie, pag. 59. (Decr. 5 Julii 1728.)
calosi Girolamo. Elysius Thomas. Piorum Clypeus adversus
KffecUis et virtutes Cracis, sive Numisma- veterum reccntiorumque Hreroticorum pra-
lis S. Patriarchœ Benedicli. (Dccr. 30 Julii vilatem fabrefaclus. (App. lud. Trid.)
1678.) Emendalione (d'^) et correctione status
Efferhen, seu EfTorhen (Henricus ab). (1 Cl. Christiani. (Ind. Trid.)
App. Ind. Trid.) Emende sincère d'un Chierico Lombardo
Eglise 1') Catholique romaine a-t-elle quel- che possono servira
aile annotazioni Pacifiée,
ques défauts? Lettres d'un laïque, par Maxi- di riposta al altri somigliante libelli usciti
uiilien W.iii^eniiiuller. (Decr. oApril. ÎSio.) sinora alla lice. Sine Aucloris nomine. Fi-
Eglise (l'i Pro!eslante justifiée par l'Eglise renze 1789. Tom. i, n, m. (Decr. 28 Marlii
Romaine sur quelques points do controverse. 1791.)
(Decr. li .laniiarii 1737.1 Emonerius Stephanus. Splendor veritatis
Eçloga Pastor.ile di (ïroloo, eLilia. 'App. moralis collatus cum tenebris mendacii et
Ind. Clcni. XI.) nubilo iPquivocationis ac meutalis restric-
Einsidel,«e(t Einsiedel (Henricus ab). (ICI. tionis Addita dcpulsione calumniarum, qui-
:

Ind. Trid.) bus Joannes Barnesius Lconardum Lessium


Eisenberg Jacobus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) oneravit. (Decr. lï Aprilis 1682.)
Eisengrcinius Marlinus. De ceitiludine Empire (le Cinquièai •). Vide Cinquième.
Gratia?. Traclatus apoKigeliciis pro vero ac Emportements (les) amoureux de la Reli-
germano inlelleclu Canonis \iii, Sess. vi, gieuse étrangère. Nouvelle galante et histo-
Concilii Triiien'ini. f.Vpp. Ind. Trid.) rique. (Decr. 2 Septcmbris 1727.)
Ei 7on iPaulds ab). (1 Cl. lud. Trid.) Emunclorium Lucern.T .\ugustinianœ,quo
Elchanon. Vide Pauli. quibusdam aspersic emunguntur.
fuligiui's a
Elenieiila Christiana ad iiistitueiidos pue- (Decr. 23 Aprilis 1631.!
ros. lud. Trid.) Enarralioiies Epistolarum et Evangelio-
Elenieiita Juris C.mnnici quatuor in partes runi. Opus Martini Lntheri. (Ind. Trid.)
divisa ad stjitum Ecclesire Germania-. Auc-
Euciiauslius Hullrychus. (1 Cl. Ind. Trid.)
tore Pliilippo IleddiTiili. Vol. 6. Bonnœ 1791.
(Decr. 10 Julii 1797.) Enchiridion Cliristianœ instilulionis in
Elemeiiti del Diritto niî'ar.ile dell'.Abb. Gr. Conrilio Proviiiciaii Coloniensi editum. Do-
Ar.Napoli 1787. ,Decr. 29 Maii 1789.) iirc corrigalur. (.\pp. Ind. Triil.)
Elemrntid'Ideologia.r((/e Destult dcTracy. Enihiridion Clir.stianismi. (Ind. Trid.)
Ele:icluis veterum quoriimdam breviuui Enchiridion, c';'/(7ii/i<.<; Hoc in Enchiridio,
Theologorum.rif/c MlKi'oni eïBYTIKox. l\ïa;iual vc, pie Leclor. proxime sequentia
Elévation de l'état ccclésiasiique à la di- habenlur. Scfdem Psalmi Pœnitenliales. Ora-
gnité, etc., par Graser. (Dccr. l'i J i.v. 1839.) tiodcvota LeonisPapœ. Aliquot item oratio-
Elia (Cassianus a S.). Conluni rlisloriaruin nes adversus umnia Muudi [lericula. (Decr.
psanien, seu Dicisicnies Tlieologico-'.cpfJiies. 9 Srptembris 16G8.)
Donec corrigatiir. (Dccr. 9 Fcbri;arii Î3>?.) l^ucliiridion Manuale. Romœ exciisum apud
— Tlieologia .Moralis cspiir:;.!l.i et ordi- Tliomam Membrunium, ut quidem tipparct in
ne alphabetico dispo^ila. (Dccr. 2 Julii 16SG.) titulo : ut vero in cn/a; libri legitnr, Trecis.
Elli Angelo. Specihio spirituale del princi- (App. Ind. Tiid.)
pio, e fine délia vi!a uninna. (Dccr. 7 Fc- lïnfhiridion militia; Ciiristianre, Compluti
bru.irii 1718.) c:!iium. Opus JoannisJiisli Lanspergii. (App.
E lingerus .\ndrfeas. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Ind. Trid.)
Elmenhorslius Gevcrliarlus. Noire in Geu- L'nchiridion parvi Catecliismi Joann-sBren-
nidii .M;issiliensis de Eccl siaslicis
Iibriuii tii in Colloqiiia redaclmu. (App. Ind. Trid.)
Dognialibus, vclcris cujiisdam 'i'iieologi In^- Euc'uiridion piariim precalionum. ( Ind.
iniliain sacram <t .Marcialis ppisco[ i Lemo- Trid.) i
viconsis Epistolas. (Dccr. k Febrisarii 1027.) Enchiridion piarum precationum cum Ca-
1023 INDEX LlBROr.U.M PUOillBlTORUM. in'iG

Icndario et Passionali, ut vocant, Mart. Lu- clConciliorum Ecclosia; Catholicaî senlenlia;


Iheri. (App. Ind. Trid.) proferunlur ad confutalionem errorum Da-
Enticlopedia de'FanciuIli. Vide Ranipoldi vidii in libio Gallice scriplo : de Judiciis
Gio. Batlisla. Canonicis Episcoporum. (Decr. 1 Februarii
Encyclopédie ou
Dictionnaire raisonné
, 1679.)
des Scionces, des Arts et dos Mcliers. Par Epislola ad Urania. Vide Scella di Prose, e
une société de Gens de Lellrcs, etc. (Brevi Poésie.
Clem. Pl>. XÎII, 3 .Septembri> 17o9.) Epislola Amplissimis S, R. E. Ciirdinali-
Encyclopédie progressive, ou collection de bus et ciarissimis Theologis in Urbe Pra*-
Traités sur fHisloiie, l'étiil actuel et les nesle congregatis post paceni Ecclesiœ Galli-
progrès des connaissances iiumaines, avec caïue reslitutam cl metliodum propediem
,

un Manuel encyclopédique, elc. i^Decr. 11 cdiluris pro sludiis pcragendis ab Alumnis


Junii 1827.) collegii Urbnni de Propaganda Fide, ad Ha--
Encyclopedischos Handuch, elc. Latine te- relitos profligandos , ad Genliles cl Atlieos
ro Manualo Encyclopedicuin tolius juris
: in sinuîii Ecclcsia; reducendos. Cnjus ini~
Ecclesiaslici Cuthoiici et Proleslantis in Ger- tinin : Hœc sunt ilubia finis riro : et explo-
;

mania vigenlis, elc. (Decr. 5 Augusli 1833.) dendain novilatem. (Brivi Bened. XI \, 5
Engelbcrl Jean. Divine vision et révélation Seplembris 1757.)
des trois étals, rEcilésiastique, le Politique Epislola Anglice et Laline data Roma; 13
et l'Economique. (Decr. 15 Maii 1714.) Novembris 1816, qure incipil : omnibus et
Eiigelgrave Henricus. Luris Evarigelica; singulis. Vide Gandolpliy Peler.
sub vélum sacr"rum Emblemalum recondilœ E|)islola Apologelica ad sinterioris Cliri-
p.irs m, hoc est cœlestc Panthéon in testa slianismi sectalores per Frisiam Orienialem
et gesla Sanclorum totius anni. Pars i. cl alias inferiores Germani;u regiones. (Ind.
(Decr. 2 Julii 1686.) Trid.)
English Loyally vindicated by the Frencli Epislola Christiana e\ Balavis missa, lonje
Divines, or a De( i.iralion of liireescore Doc- aliler traclans cœnam Dominicam, quara
lors of Sorbone for the oalh of Allegiance, hacienus tractala esi. (Ind. Trid.)
dons in English by W. H. /(/ est : Anglicana Ef)islola consolatoria ad revercndos et
Fidelitas vindicala a Theologis Galtis, seu gravissimos Theologos J.icobum .\ndrea; et
Declaratio sexaginta Doctorum Sorbonœ in Lucam Osiandrum de Palatinalus EbclCuMlis
favorem juramenti Fidclilutis, in Anglicum admiiiistratione, et insii ula in Eidesiis et
translata a fV. II. (Decr. l'i Maii 1682.) Scholis emendatione. (.\pp. Ind. Trid.)
Enluminures (les) du fameux .Mmanach Epislola d'Elisa ad Abclardo. Vide Scella
des PP. Jésuites, intitulé la Dérou e et la di Prose, e Poésie.
Confusion des Jansénistes. (Decr. 23 Aprilis Epislola dedicatoria pra;fixa liliro, ciu" titu-
1G5V.) liis : P.egulœ Socictalis .]csn,jaxla cxemplar

Ennodio Papia. Vide TApocalisse di S. impressum Lugdtiui ex lypogrnpliia Jacobi


Giovanni. Vide l'Epoca seconda délia Chiesa. Jicussin 1607, e/lila a') Aiiclore, qui se Au-
. Entomius Joanncs. (l Cl Ind. Tril.) guslanœ Confcsnonis sectatoretn nrojitetur.
Entretien (Premier; d'Eudoxo et d'Eucha- (Decr. 13 Novembiis 1662.)
riste, pour servir de défense à la Thèse d'un Epislola dclla Donienica in otiava rima,
Hachelier de Sorbonne contre le Père M;iim- cnjus iiittium ; Niva Divinilà donde procède.
bourg. (Decr. 4 Derembris 1()74.) (App. ind. Clem. XI.)
Entretiens curieux, ou Dialogues rusti- Epislola de .Magisiris noslris I.ovanicnsi-
ques entre plusieurs personnes de diiïércTis bus, quoi et quales .-ini, quibus dcbemus
estais, composés pour l'utilité de ceux de la magislratcm illam da:nnalionem Lulberia-
Religion Réformée. (Decr. 3 Aprilis 1685.) nani. (Ind. Trid.)
Entreliens (les) des voyageurs sur la Mer. Epislola de moribus Angli;e. Vide H. V. P.
( Prohihenlur ut 1 Cl. Decr. 21» Octobi is Epislola de i;on .\postollcis quorumdam
1707, cl k Decembris 1725.) nioribus, qui in Aposlolorum se locum suc-
Entretiens d'un Philosophe Indien. ]'ide ces-issi' gloriantur. (Ind. Trul.)
Evangile du Jour. Epislola direcla ad paupcrem et mendi-
Entretiens sur la pluralité des Mondes. cam Ecclcsiam Luthcran un. (Ind. Triil.)
(Decr. 1 Dec. 1687.) Epislola Doclons Sorbonici ad ainicum
Entretiens sur le Décret de Rome contre Belgam. Paris is, xii /(al. Decembris 17'f9.
le Nouveau Teslamenl de Ciiâlons, accom- (Decr. 6 Maii 1750, et 2'f Novembris 1751.)
pagnés (le réllcxions morales. (Brevi Cle- — Eadem Gidlice. Vide Lettre d'un Docleur.
inenlis XI, C Junii 1710.) Epislola et Pnefatio in Decalogum. (Ind.
Enzinas Franciscus (de). (1 Cl. lad. Trid.) Trid.)
Eobanus (Helius) Hessus. (I Cl. Ind.Tiid.) Epislola Eximio ac admodum Rcvorendo
Ejiimetrou sive
, Auclarium Thesauri Domino Liberlo Fromondo.et Reverendo ad-
Aphorismorum polilicorum, hoc est quœslio- modum Domino Ilenrico (laleno; ciijhs ini~
num polilicarum libri 1res. (Decr. 18 Maii tium : (iralias agimus; finis : Professorcs
IGlS.i Sacrée Theologia; Socielalis Jesu Lovau.
Episcopins Simon. Opéra Theologica. (Huila libani Mil G Marlii ICVl, et J)ecr. 1
L (Decr. 3 Aprilis 1685.) Augusli Ki'jl.)
Epist(>.poruin (de antiquis et majoribus) Epi>toIa lilustrissimoruni ac Reverendis-
causis libir, in (|U0 SS. Palrum, Pontificum simorum Ecclesiie Principum, Francise! Cail-
1027 DICTIONNAIRE DES IIERF.SÎES. *02S

Jebot de la Salle, olim Episc^pi Tornacensis, Servitœ incipiens : Panlus Venelus Scrvita-
Joannis BaplisliB de Vvilhuitionl Episcopi rum Onlinis Theologus, lia prudcns, inte-
A|iainiensis, Joannis Soiiicn Episcopi Sene- i;er, sapiens elc. Tarn impressum
,
,
quam
censis , Caroli Jonchim Colbert de Croissy maiiitscripttim. (Decr. 3 Julii 1623.)
Episcopi iMontispussulaiii ,Pelri de Langle Epiihemaia Historiœ de bello Keligionis.
Episcopi Bolonicnsis, Caroli de C-iylus Epi- (App. Ind. Trid.)
scopi Anli-siodorensis, et Miciiaells Cassa- Kpitomi Responsionis Sylvestri ad Marli-
jjiiel de Tilladel Episcopi Matisconénsis, ad num Lutherum a Lulhero édita. (Ind. Trid.)
SS D. Iiinocenliutn Papain \I1I occasione Epilome belli Papislarum contra Germa-
Consliliilionis Unigenilus. (Decr. 8 Januarii niam ail] ue pairiam ipsam, Cœsare Carolo V
1-/22.) duce. (Ind. Trid.)
Epislola invilatorla (Theologorum quo- Epilome Chronicnrum HistoriarumMun-et
rumJaiii in Elecloralu Saxonise) ai uiiivcr- di, veiul Indes. Priwœ,
secundœ iinpres-
et
sos Dominos Tlicologos et
, Ecclesiarum s'onis uhi sunt impressœ
, atquc pguralœ ,

Evangolicariini Ministres, de Jubiiffo Lulhe- Imperalorum imagines. (App. Ind. Trid.)


rano circa finem Octobris, cl initiuin No- Epilome dccem prœceplorum,proul quem-
vembris soleiniiiler ceiebrando. (Decr. 2 De- que Christianum cognoscere decet. ( Ind.
ccmbris 1617.) Tri.!.)
Epistnia Luciferi ad malos Principes Ec- Epilome Ecclesia; renovata;. (Ind. Trid.)
clesiasticos. (Ind. Trid.) E|)iiome Figurarum sacrae Scripturae.
Epistola IMinistri ciijusdani verbi Dei do, (App. Ind. Trid.)
Ecricsiae clavibus, Sacrameniis, veraque .Mi- Epilome Historiœ Gallicœ, hoc est Regum
iiislrorum ï-pirilus eicclione. (Ind. Trid.) et rerum Gallia; usque ad /.innum 1603 brc-
Epistola N. N. Ruligionis Reformalîc Mi- l(i Deccmbris 1603.)
vis noialio. (Decr.
iiistroruni ad Peril!uslrem Doininuin N. Le- Epilome Historiarum sncrarum et loco-
gionis lialavœ Dueem in PPiTsidio Bruxel- rum communium. (.\pp. Ind. Trid.)
lensi degentcm. (Dccr. 1 Julii l(i93.) Epîlre à M"« A. C. P. Vide de la Meltrie.
Epistola pro pacando super llegalia; nego- Epître à mon esprit. Vide de la Meltrie.
lio Summo Poiitifice Innocentio XI ad Erai- Epîlre (!') aux Romains. Vide Libellas
nentissimum Cardinalem AUlcranum Cybo, conlinens.
Administrum. (Decr.31 Mur-
Pontificii status lîpître de Saint Pa'il. Vide Laugeois.
tii 1681.) Epoca (T) seconda deila Chiesa col ri-
Epislola, quœ habetur inilio Historia; Mis- cliiamo de'Giudei, e gli avvenimenti singo-
ccllœ Pauli Diaconi edilionis Basileœ anni lari... Diisertazione ciitica di Ennodio Pa-
1569. (App. liul.T.iJ.) pia [ementilinn Auctoris novien) divise indujî
Epistola sub nomine Eminentissimi Do- Tomi... Tom. i, Lugano 1781. (Decr. 20 Ja-
niini Joannis S. R. E. Cardinalis Rona, ap- nuarii 1783.) Tom. /i. (Decr. 6 Decembris
prnbans (locirinam Germani Philaletbis Eu- 178'i..)
pislini. Libellas contra Card. Bona sic in-
(Ind. Trid.)
scriptus. (l)t'cr. 22 Junii 1676.)
Epistolœ aliquot consulatoriae, piœ et uti- Eppendorf (Henricus ab). (1 Ci. Ind. 1 rid.]
les, maxime ils qui propter confessionem
Erasmus (Desiderius) Roterodamus. Gol-
verilalis perseculiones paliuntur, cum prœ- loquia Familiaria.
fatione Cyriaci Spangenbergii. (App. Ind.
— Moriœ Encomiura.
Trid.)
— Lingua sive de linguœ usu atque
, ,

Episto'œ cujusdam Bavari. Vide Brief ei- abusu.


nos Bairen,
— Malrimonii Institutio.
Clirisliaiii

Epi>toIfe duœ Decani et Canonici cujus-


— De inlerdicto esu carnium.
dam (.\n statui el dignitali Ecclesiaslicorum — Adagia. Si non fuerint ex edUione PauU
magis conducat admiltcre Synodum nationa- Manulii, quœ permillilur, piohibentur, nisi
lem piani et liberam, quam decernere bello. expurgantur loci suspecta. (-\pp. Ind. Trid.)
(Ind. Trid.) — Parafrasi sopra S. Malleo tradolle da
Epislolœ obscurorum Virorum. App. Ind. Bernardino Tomilano. (.App. Ind. Trid.)
Trid.) — Opéra in quibus de Religione iractnt.
,

Epislola; ( pise et clirislianœ ) oujnsdam Donec cipurgentur. (Ind. Trid.)


Servi Dei Jesu Christi de Fide, Operibus et Erastus Thomas. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Charitale. (Ind. Trid.) Eralli Auguslinus. Commenlarius Theolo-
Epistolîe selecliores (illustrium el claro- gico-Juridico-Hisloricus in Regulam S. Au-
rum Virorum) suporiore sœculo scriplic, vel guslini. (Decr. 13Julii 1717.)
a Relgis vel ad Belgas, Iributœ in Cenlurias Erbenius Nicolaus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
duas. (Decr. 11 Aprilis 1628.) Erbius, seu Erbcnus Malhias. (1 Cl App.
Epislolae de novissimu statu Hibcrnio;. Ind. Trid.)
l'tde Coopers. Erigcna Johannes Scotus. De Divisione
Epislolarum Decretalium Examen. Vide nalunc libri v. Acccdit Appendix ex .\mbi-
Blondellus. guis S. .Masimi Grœce et Latine. (Decr. 3
Epislole di Francesco Petrarca recale in Aprilis 1685].
Italiuno da Ferdinando Ranalli. (Decr. 22 Erkel (J. C. van). Prolest van de Rooms-
?eplem^bris 183G). Catholyke Clergie der voornaemste steden
Epitûphium faclum Sepulcro Fr. Pauli >an Zuijr Holland, elc. Jd est : Proleslalio
,

INDEX LIBRORUM l'ROIUBlTORUM. 1050


1055

JiomanQ-CathoUci Cleri in prœcipuis oppi- — Les OEuvrcs.(Decr. 18 Maii 1677.)


ilis JJollandIœ meridionalis , coniru pnhli- l'spana venturosa por la vida de la Gonsli-
calires (jiuirumdtim Epistoturuin çjerentium tucion y la muerte de la inquisicion. (Decr.
t^nmen />. Joannis Udptistœ Ihissi, Nuncii 27Novciiibris 1820.)
Aposldlici. (Dccr. 15 Apiili"-. 1711.) Espcn (Zegerus 15ernardus van). Jus Ec-
lùneslus Jo. Au^uslus. Aiilimuralorius , cli^siaslicum universuni. (Decr. 22 Aprilis
sive oiil'ul.itio Muratoriana; I)isputalionis 170i.)
— Et
(

de l'.el)us l.itiirgicis. (l)ecr. 3 RIartii 1759.) cfleraejusdem Opéra omnia. (Decr.


Kroloinata .iuri-; es Inslitiilis, ])i-
Civilis 17 Maii 173i.)
geslis, Coilicc et Novellis ab Anoiiyino quo- Espencieus Claudius.Colleclanca de C'nti-
dam Profess(jre Kp|;inmonlano quuiidam col- i\c\\[ia. Du7iec corriganlur. (App. Ind. Irid).
lecta. {Decr. 9 Februarii 1C83.) — In Epistolam D. Pauli Apostoli ad Ti
lïrrolika liiblioii. Id est : Amatoria Biblio- lum commenlarius. Jionec curriyatur. [App
rum. 'y.-jKv.fii 'ezktujdov. Abstrus'im cxciidil. Ind. Trid.)
Dernière i'dilion à Paris, chez le Jay, li- ICspion (F) Chinois, ou ITinvoyé sccrel dà
braire, risc Neiivc-dos-Pe!its-Cliaiiips, près la Cour de Pekiii pour examiner l'étal pré-
celle de Iliclie'ieu , au (îrand Corneilln sent de l'Europe. Traduit du Chinois. To-
II. 14(), 1792. Sine nominc auctoris, qui tamcn mi 6. (Dccr. 2GMarlii 1770.)
in PrœfiUione cxtrcmœ liuic cdilioni prœmissa (Decr. k Martii 1709.)
fuisse iiicilur Mirabeau, ncmpc auctor impii
oc jnmdudum proscripli Operis, cui lilulns Espion dans les Cours des Princes
(l'j

Système de la nature ementito MiraLeau no- Chrétiens, ou Lettres et ^Mémoires d'un En-
mine cditi. (Uccr.2 Juin 180i.) voyé secret de la Porte dans les Cours de
Erslcr Sies des Licthes iiber die Finsler- l'Europe.
niss in der Katbolischen Kirclie Schlcsicns.

Suite de l'Espion dans les Cours des
Ein iiilerossantes Adensluclî. Latine veto : Princes Chréiiens.
Primus tiiuniphus lucis [relalus) de lencbris Espion (!') de Thanias Kouli-Kan dans les
in Catholica Ecclosia Silcsia». Docuîiienta Cours de l'Europe, ouLetIres el Mémoires de
niagni inonieiiti. (Decr. 11 Junii 18i7.) Pagi-NasMr-lieli. Traduit du Persan par
Erizberg Heiiricus. (1 Cl. App. lud. Trid.) l'Abbé de Rochebrune. (Decr. 11 Septembris
Erynachus Pauliis. Sanclornm Palruni do 1750.)
Gralia Chrisli el libcro arbitrio diiiiican- Espositione dell'Oratione dcl Signore in
tiuin Trias. Donec corriganutr liluli Ccipi- volgare composta per un Padre non nomi-
ttim et Articulurum , alque Index (Uecr. iialo. (Ind. Trid.)
3 Julii 1G6!.) Esposizione di'lla Doltrina délia Chiesa, o
Erytbranis Valenliuus. ( 1 Cl. App. Iiid. sicno Istruzioni lamiliari, c necessarie ad
Trid.) ogni sorte di persone iiitorno alla Grazia di
Esamc crilico di una Lettera di D. Fran- Gesù Crislo, por servire di fondamento alla
cesco Spailca coiilro gli Elemenli dcl Driilo },Iorale Crisliana, c di preservalivo contro i
naliirale doilWbb. Grcgorio Aracri. Napoli ful>i princi|)j délia inoudana Filosofia. To. i,
1787. (Uecr. 21) .Maii 1789.) 11, lii. In Siena. Sine Auctoris nnmine cl
l!\ame dclla Conl'cssioiie Auriculare , c Anni annututione. (Dccr. 11 Januarii 17!iG.)
deila vera Cliicsa di Gesù Cristo : Conoscc- Esprit (de l'J. (Urcvi Clemenlis XIII, oi
rcte la verilà, e la t-crità snrà la voslra libr- Januarii 1759.)
ratrice. Gesù Cr slo in S. (jio. vni, 32. Mi- Esprit de Clément XI\', mis au jour [lar
lano l'anno ii délia hberlà ilaliaiia. Pro- le H. P. 15... etc.. cl traduit de l'italien par
,

prictà de) Citladino (j. A. Kanza 1797. (Uecr, l'Abbé (-... (Decr. 18Augusti 1773.)
27 Jaiiuarii 1S17.) Espr.t (F) de Gcrson, ou l'nstruciions Ca-
Escandalosa (A) Vida dos Papas. (Decr. Iboliqiies touchant le Saint-Siège. (Decr. 13
2.) Junii 183(i.) Septembris 1707.)
Escalanle (Fcrdinandus de). Clypeus Con- I{spril(l') de Jésus-Christ sur la Tolérance,
cionaloruni verbi Dei. \onpermittilur,nisi pour ••ervir de réponse à plusieurs Ecrits de
correct:s iis quœ liabentur capitc ultiino li- ces temps sur la même uialière. (Decr. 1
bri M
jam nolata a Jacolio Grelsero in Admo- Septembris 17(>0.)
nitione nd Exleros de Biiiiis Ti g urini s. {Dccr. Esprit (F) de Mr. Arnaud, tiré de sa con-
3 Julii 1023.) duite et des Ecrits de lui el di' ses disciples,
Estarliolier (F). Vide Libelliis conlinens. paniculièrement de l'Apologie pour les Ca-
Estrcizj di iUligione. (Dccr. 26 Augusli tholiques. (Decr. 29 Augusli 1G90.)
1822.) Esprit (F) de Mr. de Voltaire. (Decr. 19
Esiiaudicre (Pierre de F). La Loiiangc du Maii 17G0.)
Mariasse, cl recueil des Histoires des bonnes, Esprit dos Loix (de F), ou du rappoit que
Acrtueusis el illustres femmes. (Anu. lud. les Loiv doivent avoir avec la constitution de
Trid.) chique gouvernement, les mœurs, le cli-
Esorialioiic (supplice) di iiuovo iiiaïuiala mat, la religion, le commerce. (Decr. 2Mar-
all'inviliissim.iCesare Carlo V. (lud. Trid.) lii 1752.)
Espagne (Jean d'). Les erreur^ populaires — JiUm Vide Spirito délie I.e^'gi.
llalice.
Cl poiiiis principaux qui concernent Fiiitel- Esprit du dogme de
la rranche-maçomie-
ligence de la Urligion, rapportez à leurs cau- rie ; recherche sur sou origine et celle de
ses. (î)ocr. 22 Juuii 1070 j SCS dilTérenls rites, compris ceux du carbo-
,

J031 DICTIONNAIUE OF.S HERESIES. 1032

nnrisme,par M. R. de Schio. (Dec. 17 April. de la controverse pacifique. (Decr. 10 Sep-


1839.J
tembris 1827.)
Esprit(r), ou les principes du Droit Cano- Etat présent de l'Angleterre, avec plusieurs
nique. iDecr. 2Ï Mali 1762.) réflexions sur son ancien étal. ( Decr. 17
Esquisse d'une philosophie, par F. La- Mail 1734.)
mennais. (Decr. 30 Mariii 18i1.) Etat (l'i présent de la Faculté de Théologie
Essai de Cosmo';;onie et de Cosmologie, ou de Louvain oii l'on traite de la c nduile de
,

de l'oria;inc et do l'organisation des systèmes quelques uns de ses Théologiens, et de leurs


du monde, par Nicolas Calcalerra. sentiments contre la souveraineté et la sû-
Essai historique et critique sur les dissen- reté des Rois, en trois Lettres. (Decr. 17 Ja-
sions des Eglises de Poloiine par Joseph ;
nuarii 1703.)
Bourdillon , Professeur du Droit public. Ethices Cristianœ libri très. Vide Danaeus.
(Decr. 12 Decembiis 1768.) Etiro Partenio(/'i><ro Aretino). Carte par-
Ess.ii historique sur la puissance tempo- lanli. Dialogo. (Decr. 18 Junii 1680.)
relle des Papes. (Decr. 20 Januarii 1823.) Evangeli (egli) (radotli in lingua Iialiana
Essai philosophique. Vide le Théisme. da G. Diodali cou le rifflessioni e note di
Essai sur celte question quand et com- :
Francesco Lamenais tradolle da Pier Silves-
ment l'Amérique a-t-elleété peuplée d'hom- tro Leopardi. (Decr. 10 Aug. 18'i6.)
mes et d'animaux par E. B. d'E. (Decr. 2k
;
Evangelium relernum. (Ind. Trid.)
Augusli 1772.) Evangclium lœlum Regni nunciam. (App.
Essai sur 1 A; ocalypse. Vide Rédexions Ind. Trid.)
imparliales. Evangelium Pasquilli. (Ind. Trid.)
Essai sur la formation du dogme catholi- Evangelium (in) secundum Matthœum

que. (Decr. 21 Aug. 18i3.) Marcum , Lucam Commentarii. Vide Com-


Essai sur la Tolérance Chrétienne, divisée nientarii.
en deux parties. (Decr. 8 Mail 17G1.) Evangile de la Raison. Ouvrage posthume
Essai sur l'Esprit. Vide Villers. de M. 1).... Y. Vide Ouvrages philosophi-
Essai théorique et historique sur la géné- ques.
ration des connaissances humaines dans ses Evangile du Jour , contenant De la paix :

rapports avec la morale la politique et la


,
perpétuelle par le Docteur Goodheart ; In-
,

religion, etc., par Guillaume Tiberghicn. struction du Gardien des Capucins de Ba-
(Decr. o April. 1845.) guée à Frère Pediculoso partant pour la
Essarts (des). Vide le Livre à la mode. Terre S.iinte Tout eu Dieu , Commentaire
;

Eslienne Henry. Vidf Stephanus Hcnricus. sur Sla'ebranche par l'Abbé Tilliadel Dieu ;

Eslor Joannes Georgius. Uelinealio Juris et les hommes, OEuvre Théologique, mais
publie! Proleslanlium exhibens jura et Le-
,
raisonnable en xliv Chapitres, à Londres.
,

neOcia Auguslanœ Confessionis. ( Decr. 28 Oiiinia impii •icurrœ commenta. (Decr. 3 De-
Julii 1742.) cembris 1770.)
Estratto di alcune délie tante iiroposizio- Evangile (l'j du peuple. (Decr. 30 Mart.
ni , eic Vide Comuniono del Popolo nella 1841.)
Messa. Evangiles (les) traduction nouvelle avec
,

des noies et des réflexions à la Cn de chaque


(Decr. o Aprilis 167i. )
chapitre , par F. Lamennais. (Decr. 10 Aug.
Estrix /Egidius. Diatriba Thoologica de IS'i^U.)
Sapientia Dei benefica et verace ; sivc ma- Evans Ludovicus. ( 1 Cl. App. Ind. Trid. )
nuduclio ad Divinam pervesligandam.
fidetn Eucliaribliie (de) genuino intelleclu. Vide
— Dilucidaiio communis doclrin;e Thco- Libellus ex Scriptii.
logorura de fide imperfccla quorumdam ra- Evenredige Samcnsprack op het versvyzen
dium hominum. van onsen Saligmaker Jésus Chrislus, en op
— Apologia pro Summis Pontificibiis, Ge- de zaeli van dcn Arschbisscbop van Sebasten.
neralibus Conciliis et Ecclesia Calholi.a Jd est : Colloquium paralUitnn de condemna-
contra Pétri Van-Buscum înslructionem ad tione Redemptoris nostri Jcsu Cliristi, et de
tyroneni Tlieologum.Z>onf c corrignlur. [Decr. causa Archiepiscopi Sebaslciii.{liie\i démen-
19 J u n 1()7 V )
i i . tis \I, 4 Oetobris 1707.)

Etablissement et Commerce des Européens Evesi|ue il') de Cour opposé à l'Evesque


dans le- deux Indes. Vide Histoire Philoso- Aposiolique. Premier entretien sur l'Ordon-
phique et Politique. nance de Mr. l'Evesque d'Amiens contre la
lrad;iclion du Nouveau Testament en Fran-
Etat (de 1') de l'iiomme après le péché et
çois,, imprimé à Mous. (Decr. 4 Decembris
de sa prédestination au salut. ( Decr. 14 De-
i073.)
cembris 1725.) — Second Entretien, m, iv, v el vi. (Decr.
Etat (1') et les Délices de la Suisse ou , 4 Decembris 1674, et 10 Mail 1757.)
Description Helvétique , historique et géo- Eugenius Brugensis. Ultinia vox zela-
graphique. Nouvelle édition , corrigée et tricis innocjntic-e indigna patientis sive li-
;

considérablement augmentée par plusieurs bellus supplex ad Innocenlium XI. (Decr


.^uluurs. Vol. 4. (Decr. 8 Julii 1765.) 20Novembris 1689.) :

Etat (!') politique et religieux de la France Eugenius Theuphilus. Protocatûstasis ,

devenu plus déplorable encore pa'r du


l'efi'el seii prima Societatis Jesu inslitulin reslau-
vova^e (le Pic Vil en ce pays... i)ar l'Auteur ranla. (i)ocr. Ki .Mariii 1621.)
)

1055 INDEX LirmORlM PROIIIlilTOHUM


Eugubinus Aup;astiiius. CosraopoMa. Nisi Précenleur de l'Eglise île Saint-l'ons. (Decr.
fueritex emendatis et impressis Venetiis an. 27 Aprilis 1701.)
1591. (App. Ind. Trid.) Examen Libelli, cui litulus est : Proposi-
Evia (Franciscus de). Prœparatio moiiis. tiones cxcerpta' ex Augusiino Rcv'"' Domini
(App. Ind. Trid.) Cornelii Janscnli Episcopi Iprensis, quœ in
Évremond (Saint). Vide Ouvrages philo- speciem cxliihentur Su;e Sanctitati. (Decr.
sophiques. 23 Aprilis 1654.)
Eurimaches seu Eurimachœra Gaspar. Exceipta quaîdam Capita ex Scripluris,
(1 Cl.App. Ind. Trid.) omnibus Fideiibus necessaria. (App. Ind.
Europe (!') esclave, si l'Angleterre ne Trid.)
rompt ses fers. Decr. 17 Julii 1709. )
( Exea y Talayrro Luis (de). Discurso Hislo-
Europe (!') vivante ou Relation nou-
, rico-Juridico sobre la inslauracion de la
velle, historique et politique de tous ses Iglesia Cesaraugustana en el Templo maximu
états jusqu'à l'année présente 1667. (Decr. de S :n Salvador. (Decr. 22 Junii 1676.)
22 Junii 1676.) Exempla virlulum, et viliorum alque ,

Examen critico de las causas de la Pcr- etiam aliarum rerum maxime memorabi-
secucion que han experimentado los Franc- lium. (App. liid. Trid.)
masunes, y cxplicacion de las Bullas de los Exempiariiim sanct;c Fidci Catholicœ.
Sumos Pontifices Clémente XII y Benediclo (App. Ind. Trid.,
XIV. Decr. 27 Novembris 1820.
( )
Exemplorum >ariorum liber de Apos'olis
Examen criliaue des Apologistes. Vide el Martyribus. Sive scorsum, sive conjunclus
Fréret. Calnlixjo S. Hieronyiiii de Ecrtcsiasticis Siri-
Examen de deux questions importantes ptoribus. (App. ind. Trid.)
sur le ; Comment
Mariage la Puissance Ci- Exer< itatio polilico-lheologica elr. Vidt ,

vile peut-elle déclarer des Mariages nuls? Barlholotti.


Quelle est l'étendue du pouvoir des Souve- Exerc talio vitœ spirilualis. ( A- p. ind.
rains sur les empêchements dirimans le Ma- Trid.)
riage ? (Decr. 14- Aprilis 1753.) Exer juridicum. Vide Nelier.
itiiim
Examen de la Méthode d'enseignement de Evhortalio ad Christianissimi Hegis Galli;e
la Religion pratique, par Graser. (Decr. ik (Consiliarios, quo paclo obvi.im iri possil se-
Januarii 18.39.) dilionibus qua^ ob leligionis causam iui-
,

Examen de la nota pasada por el E"" Se- pendere videnlur. (Decr. 12I)ecembris 162'i..)
norNunciode S. S. al Ministerio d'iislado. Exhortationes (sermoncs horiatorii). etc.
Por un Nielo de Don Uoque Leal. ( Decr. 6 Vide Bolzano Bernardo Erbaungsredeu:

Septembris 182i.) fur, etc.


Examen de la Religion, dont on cherche Exorcista. V ide Dissolvitur (el( bre quicsi-
l'éclaircissement de bonne foi, attribué à tum.
Mr. de Saint Evremond, traduit de l'Anglois Explicatio Dccalogi, ut Gra^ce extat, et
de Gilbert lUirnet. ( Decr. S. Officii 29 No- quomodo ad Decalogi locos Evangelii pra;-
vembris 1763. ) Vide Ouvrages philoso- crpta referantur. (IJecr. 27 Seplcmbris 1672.)
phiques. i'^xplicalio piimi, terli, quarti, quinli ca-
Examen de l'influence du Gouvernement pitis.\cluuni Aposlolorum. ;App. ind. Trid.)
sur les mœurs. Vide Système Social Iix|dicatio Symboii per Dialogos. (App.
Examen des Critiques du livre intitulé: Ind. Trid.)
De l'Esprit. (Decr. 1 Februarii 1762.) Explication des qualités ou îles caractères,
Examen des principes, d'après lt'S(|uels on que Saint Paul domie Charité. Dunec
à li
peut apprécier la Réclamation attribuée à corriijaliir. (Decr. 7 Octob. 17U;.)
l'Assemblée du Clergé. (Decr. 21 Augusti Expositlu nominis Jesu juxta mcnleiii
1761.) Hebrieurum, Gra'corum, Chald.-eorum, Per-
Examen du premier Traité de controverse sarum et Latinorum. (.\pp. ind. l'rid.)
du P. I.ouis Maimbourg , intitulé : Méthode Expositio secnndii' Epistoho D. Pétri et Ju-
paciliquc pour ramener sans dispute les d;c.(App ind Trid.)
Protestants à la vraie foi sur le point de Expositio super CanlicaCanticorum Salo-
l'Eucharistie. (Decr. 3 .Vprilis 1685.) moitis. (.\pp. luil. Trid.)
Examen du Mosaisme el du Christianisme Exposilio Symboii Aposlolorum, Orationis
par M. Reghellini, de Schio. (Decr. 23 Junii Dominic;e et Praceptorum. (Ind. Trid.)
1836. exposition lie la Doctrine Chrétienne. Vide
Examen impartial des Immunités Ecclé- Italica inlcrpretalio.
•iasti(|ues,contenant les maximes du Droit Exposition de la Doctrine Chrétienne, ou
public, elles faits historiques qui y ont rap- Instructions sur les principales vérités de
port. (Decr. 2Marlii 1752.) la Heligion. (I)err. 21 Novenib. 1757.)
Examen important de Milord Bulinbroke. Exposition de la Doctrine de l'Eglise Galli-
Vide Opuscula sex. cane par rapport aux prétentions de la
Examen judiciorum deProdromo Corporis Cour de Kom'. (Decr. 21 Novembris 1757.)
Theologiie P. L. S. P. D. E. anlc annum Expiisition de la Foi Catholique touchant
Uaga) Cumilum in luccm emisso, faclorum. la (irâee et la l'rédestination, avec un re-
(Decr. Martii 1709.)
'^ cueil dos passages les plus jireci^, et les plus
Examenjuste et (Catholique d'une Apolo- forts de l'Ecriture Sainte. (Decr. 8.Mail 1()97.)
gie du Sieur Uoycr soy-disant Docicur et
. Extrait de l'Exanien do la iîulle du Pape
Du:rio>>\Uu; dis lli.iu.sits. II. 33
10S5 LICTIONNAIRK DES HEREi^lES. 1056

Innocent X, contre la paix de l'Allemagne ordoScholafi^qi., qOtts annis 1771 el 1772 ex-
conclue à Munster l'an lGi8, fait en Latin plicaturus est in Qymnasio Palavino. (Decr.
par Amand Flavian. (Decr. 4 Martii 1709.) 11 M.irtii 1772.)
Extrait d'un livre Anglois, qui n'est pa? Fabri (Carlu ^e) d<i Mondolfo,. Scudo di
encore publié, intitulé Essai Philosophique
; Chrislo, ovvero diDavid in Ire libr^distmtQ.
concernant l'enlendemenl hutoaiu; cum- (Decr. 26 Octobris 1701.)
muniqué par Monsieur Locke. (Brevi Clc- Fabri (Honoralus). Apologeticus iHçictr^i^ça
mentis XII, 19, Junii 173i.) Moralis Socieia^is .lesu. Pars i et \i. (Ljçcr.
'

Extraits deMsc.duC.de W. pour être ajou- 23 Martii 1672, et 2'Octo^)ris 1673.)


tés à ses premières feuilles. (Decr. 11 Julii Fabricatore (Antonio). La Félicita ^çUa
1777.) Società politica, e dui principali mezzj per
Ey bel Joseph Valen tin us U.J.D.Introductio otlencrla con alcune osscrvazioni sullaÇç)^-
in jus Ecclesiuslicuu Cathdlicoruni. T. i, ii, tituzione di Spagna. (Decr. 17 DecembTis
m, IV. (Decr. IC Fubruarii 178i.) . .

1821.)
—Item ejusd. liber geroianico idiomatc Fabricius (Andréas) Chemnicensjs. {\ Cl.
éditas, cui titulus:Was cnthaltcn die Ur- Ind. Trid.)
kunden des christlichen Allerthuins von Fabricius Anlonius Vide Bleyiiiaims.
der Ohrenbeichte? Wen, bej Joseph Edlon Fabricius Erasmus. (1 Cl. lud. Trid-)
von Kurzbek us. f. 178i. Latine vero : Quod Fabricius F'ranciscus. O.rator sacer. Açcçs,-
continent Documenta Antiquitatis Chrtstianœ sit heplas disserlationum Tbeologico-Orato-
de Auriculari Confessione'/ Vindoboiiae apud riariim. Decr. 14 Januarii 1737.)
Josephum Nobilem de Kurzbek, etc. 1784. Fabricius (Georgius) Chemnicensis. (1 Cl.
(Brevi Pii VI, die 11 Novembris 1784.) Ind. Trid.)

Item pjusd. liber Germaniio idiomate — Saxoniœ iUustratœ libri ix (Oecr.23Au-
editus, cui titulus cWas ist der Pabsl? Grœce gusti 1634.)
ou^ew Ti ÈTTJv 6 nùTza.;; Latine vero : Quid
; Fabricius Joannes. (1 Çl. ^nd. Tri^.)
est Papa? Viennœ apud Josephum Edlen Fabricius Joannes. Oratio inauguraUs d^
de Kurzbek 1782. (Brevi Pii Yl, die 28 No- utililate, quam Theologiœ stuoiosus ex iti-
vembris 1786.) pere capere potesl Kalico. Adjectis fabula
Eychlerus Michael. (1 Cl. App. Ind. Trid,.) figurarum, sive locorum, quibus nounulla
Eykenboom Ignatius. Adumbrata Ecclesi<£ àe Grcecœ, el Romanae Ecclesiee ritibus di-
Romanae, Catholicfeque de Gralia
veritatis cta oculis subjiciunlur, et notis. (Decr. 10
adversus Juannis Leydeckeri in sua His- A^arlii 1679,.)
toria Jansenismi liatlucinalioues Defensio. Fabricius .lo. 41hÇ''tus. Bibliograptiia Ap-
(Decr. 8 Aprilis 1699.) tiquaria. Dunec corrigatur. (Decr. 21 J[a-
puarii 1721.)
— Saluiaris lux Evangelii tot| Pjl)i per 4'-
vinam graliam exoriens. Donec coxrigxitux,
Faba(AppioAiineoCromaziano de).Ritrat-
(Decr. 14 Januarii 1737.)
tiPoetici, Storici, e Critici di varj uomini di
Fabricius (Joannes) Montauns. (1 Cl. Ind.
Lettere. (Decr. 14 Aprilis 1733.)
Trid.)
Faber (Basilius)Sûranus. (1 Cl. App. Ind. — Poëma^. (Ind. Trid.)[
Trid.)
Fabricius (Joannes) Palavinus. Epislola-
Faber Gaspar. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
rumMiscellanearumad FridçricumNauseam
Donec corrigantur. (Ind. Trid.) liber vin, qui est Roberti a ]^oshaim.{\\iu.
^nd. Trid.)
Faber (Jacobus) Stapulensis. Commentarji
Fabula (de) Equestris PrdinisCQnsl^ntinia-
in quatuor Evangelia.
ni Epistola. Tiguri 1712. (Oeçç. 15 Jauuarii
-^In omnes Epi>tolas D. Pauli Commcnta- - .

1714.)
riorum libri xiv.
— Commentarii in Epislolas Catbolicas Facetiae faceliarum, hoc est joco-seriorum
Fascicuins exhibens variorum Auctoruu»
Joannis, Pétri, Jacobi el Judie.
— Quinluplex Psalteriuoi Gallicum, Ronia- scripta lectu jucunda et jocosa. (Decr. 18
Julii 1631.)
num, Hebraicuiii, N'etus, Conciliaium.

De Maria Magdalena et ex tribus una
Faceliee faceliarum, hoc esit joco-seriorum
Fasciculus novus exhibens. va^ior^m Àu-
Maria Disceptatiu.
ctorum scripta lectu jucunda, et jocosa.
Faber Martinus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) (Decr. 4 Julii 1631.)
Faber Timseus. Vide Scotanus. Facius Gaspar. PoUtiça Liviana- (Re.cr. 2
Fable (la) des Abeilles ou les fripons deve- Peccmbris 1G22.)
nus honnêtes gens, avec le Commentaire, où Faclum et Instruction pour le Sin^ic ciçi:?
l'on prouvé que les vices des particuliers Recelez de la Province appelée de S. ^{er-
tendent à l'avantage du public. (Decr. 22 nardin, appellant comme d'abus d'une Or-
Mail 1745.) nance de Mr. l'Evéque tlç S. Pons du 11?
Fabre d'Olivet. La langue Hébraïque res- Septembre t694. (Decr. 27 Apnlis nçi.)
tituée, et le véritable sens des mots hébreux Èactum, ou Propositions s.ucçincteme.nt re-
rétabli et prouvé par leur analyse radi- cueillies des (lucstions, qui se foru^e^t at^
cale. (Decr. 2G .Marlii 1823.) jour d'huy sur la matière de l'usure. (Pecr.
Fabri(.4n5'a/Ms .Iw^onius) Tarvisinus. Juris 11 Martii 1704.)
publici eccle: iastici. P. P. Materies, alque Factum pour les Directeurs des yillages du
1037 INDEX LlRROaiJM rR(Jlll[{IT0r,U5î. 1038

païs (lu franc fie Bruges, au sujet des dixnios lira nd Cl. V. Jusiinum Fe' ronium Ictuiu do
contre les Ecclésiastiques, et autres prélen- légitima polcstate Summi Pontilicis.
daus icelles dixmos. Decr. 8 Apriiis 169'J.)
i
— AppeiidiK Joannis Clerici Pala-
terti.i.
Faes (.Ii)hannes) Luneburgensis. Esercila- lini ad Jusiinum Febronium E[jislola exci-
tio Academica de vuliieribus Christi, cujus talori,! adversus Observationes quasdaiu
Thèses sub prœsidio Johaanis Sauberli de- summarias Heidclbergensis Jesuitœ in ejus
fendel. (Dccr. 30 Julii KHS.) Librum singularem. Cum noiis ad easdem
Faaius Pauius. (1 Cl. Iml. Trid.) Obsorvationes.
— Tliargum, hoc est Paraptirasis Onkeli — App "ndix quarla. Auli Jordani Icti Exa-
Chaldaica in S:icra Biblia, additis in sin- men Dissçrtationis, quam .Magister Carolus
gula fere capita suceinclis Annolationibus.
''
Fridiricus Balirdt Lipsiensis die Ik Decem-
(Ai.p. ind. Trid.)
' '
bris 1765, adversus Juslini Febronii Trac-
— Vide Kinihi David. talum publico exposait. (Decr. 3 Februarii
Faillibil té (la) des Papes dans les décisions 176G.)
dogmatiques, démontrée par toute la tra- — De Statu Ecclesife et legiiima potestate
dilioii. Avec des Remarques sur une lettre Romani Ponlificis. Liber singularis ad
reu-
au Pape de Mr. l'Archevêque de Malines niendos dissidentes iii Religioiie Christiana
el des autres Evêques du Pays-Bas. (l)ecr. compositus. Tom. lu, uiteriorcs nperis vin-
19 Julii 1722.) dicias continens. (Derr. 3 Martii 1773.)
Falconc Nitcotq Carminio. L'inlera Storia Fechlius Joannes. Disquisitio de Judaica
délia f:imiglia, vila, miracoli, traslazioni, Ecclesii, in qua tacies Ecclesiœ qualis bodic
e culto del glorioso Martire S. Gennaro est, et hisloria per omnem jclalem eshibe-
Vescovp di Benevento. (Decr. 7 Februarii tur. (Decr. 12 .Martii 1703.)
1?Ï8.) ' ' Feguernekinus Isaac L. (i Cl. App. Ind.
Aprilis IG88.) Trid.)
(Decr. 1
Falconi Giovanni. Alfabeto per Siaper leg- Felde Johannes. (1 Cl App. Ind. Tri I.)
gere in dhrislo, Ubro di vila eternu. Felic Slanislaus. Notée sex.iginta quatuor
— Lettera scrilldadunafi^^liaola sp^rituale, morales, censoriae, historica> ad inscr:ptio-
pella quale l'ioscgiva il più puro, e perfetlo
nem, epistolam, approhationein et capila
spirilo deU'or^tioue. XIII introductionis al Historiam Coiicilii

Letlçr^\ sciilia ad un I\i'ligioso in difesa
Tridenliiii P. Sforlia; Pallavicini. (Decr. 22
Julii 1663.)
'
-'
'

del moi^o d'oralio^io in pura fede.


Fclice (Joannes a S.). Triumphus niiser^-
Falsa vera unius Uei Palris, et Fi-
(de), el
cordiœ, id est sacrum Ordinis SS. Trinilatis
lii, et Spirilus Saneti cognitione libri duo,
Institulum Redemptionis Captivorum, cun^
Auctoribus Ministris Ecc.çsiarum cousen-
Kalendario Ecclesiaslico Hislorico universi
tieiitium in Saru^utia t Transylvania. (App.
(
Ordinis. (Decr. 18 Julii 1729.)
Ind. Trid.)
Felinus Arelius, qui et Marlinus Ducerus.
Famille (la) Ghrélienne sous la ;
onduit'dc
[i Cl. Ind. Trid.)
S. Joseph. (Decr. SO.lunii 1671.)
Fell, sen Fellus (Joannes) Episcopus Oxo-
Farollus Guilidinus. (1 Cl. Ind. Trid.)
niciisis. S. Ciccilii Cypri.ini Onera recognita
Fascicuhis Myrrhœ. Genevte impressus.
et illuslrata. .\ccedunt Annales Cyprianici
(App. Ind. Trid.)
per Joannera Pearson Cestiienseru Episço-
Fasciculus rerum expelondaruni ac fu
pu 11. Decr. 2 Julii 1()86.)
giend irum. Vide Gratins.
Felle (Guglielmo). La Rovin.i del Quic-
Fasli Academici Stud i gineralis Lova-
tismo, e dell'amor puro. (Decr. lï SÎartii
i^ieusis. Doncc corriualur. (D.ccr. 13 Novem-
170V.)
bris lt)22.)
Felsinius Philippus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Fasli Scritturaii deli'Ar.tic >,c NuovoTesta- Fénelon (de). Vide Salignaç'.
meiito accompagnati da jliir.ili, e tlivole ri-
Forchius Matthrcns. Defcnsio Vcsligalio-
Hessiiini atte a IVuiaçç nei Giuvaui il buoa
num Peripateticarum al) on'ensior\ibus Bel-
coslumc. Doncc corrig itur. (Decr. Augu- .'i
liili et Mastrii. Doiuc corrigatur. fDecr. 12
bti 183:!.)
i^aii 165;.)
Faveutinus Didymus, qui et Philippus Mc- F.rinaiiiis Joinncs. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
latuhlhon. (1 Ci. Ind. Tri 1.)
Firnaniiez .\atoiiio. CfQnica Religiosà.
Favre (M'.) Lettres édifiantes et curieuses
(Decr. 2;) Januririi.)
sur la visite Aposloliqaede .M. de La-Baume,
Fernandez (Petrii de Villegas. Flosculus
)
Évoque de Halicarnasse à la Gochinchine.
Sanclorum. (App. lui. Trid.)
(Decr. IG Junii ITiG.;
Ferrara BuoiiaveiUura. Gr.it^e concesse da
Fayus Antonio, (l Cl. App. Trid.)
Maria N. Signora iinmacolat a molli divoli
i

'Decr. 27 Februarii 1764.) del digiuno perpetuo in pane, et ac(|ii^ i,n


Febronins Juslinus. !), ïitalu EcclesiiC et honore délia sua purissima Conccttioné.
légitima |<otestatc Komani Poiilifii'is. Liber (De>T. 9 Februarii 1G83.)
singularis ad reuniendos dissidentes iii Keli- Ferraricnsis Bartholomœus. De Christa
gione Christianos com()si!us. Jesu abscoadito pro solemnitaie Cor'p'oTis
— Ejusdrm Oporis editio altéra. ejiisdcm libri vi. Douée expuryenlur. (App.
— ,\ppeiiuix prima. Ind. Trid.)
— Appeudis secuiila. Jusiiniani Novi ani- Forrariensis Petrus. (1 Cl. Ind. Trid.)
madversiones in Justiniani Frobeuii Episto- Ferrariis f Joannes Peirus de). Practica
1059 DICTIO.NNAIUE DES HERESIE?. 1040

Vayiensis. l\isi coni(jiilw. (App. InJ. Trid.) Fiori Romani. (App. Ind. Trid.)
Feriella (Gio. Paolo), Fiorelti Spiriluali. Fireiize Nicodcmo (da). Pratlica de'casi di
(Decr. 10 Maii 1(J19.) coscienza, overo S|)ecchio de' Confessori. Do'
?erri (Marcello). Del danno avvenuto alla nec corrigatiir. (Decr. 16 Martii 1621.)
Religione, e allô Slato per le ricchezze, e Firmanus Seruphinus. Apologiapro Bap-
numéro de'Kegolaii. A sua Eccellenza il de Crema. (Ind. Trid.)
tisla
Signor Marchese Tanucci. (Decr. 11 Julii Fischer, seu Fischerus Christophorus. (1
1T77.) Ci. .^pp. Ind. Trid.)
Ferro Marcus. Justa damnatio quinque Fischerus (Johannes) Episcopus Roffeusis.
Proposilionum Janseaii. (Decr. 23 Aprilis Opusculum de Gducia et misericordia Del.
165i.) Quod tamen ei falso adscribitur. (App. Ind.
Férus Joannes. Opéra omnia. Donec cor- Trid.)
rigantur. (App. Ind. Trid.) Fischerus Samuel. (1 CI. App. Ind. Trid.)
— Excipiuntur Commentaria in
tamen Fischerus Wilichius. (1 CI. App. Ind. Trid.)
S. Matlhffium, Commentaria in Evaiigelium FischlinusLudovicus Mcichior. Myslerium
Johannis, et in Johaniiis Epistolam primain primogeniti omiiis creaturœ, sive examen
editionis Romœ ; et Examen Ordin.iiidum, Theologicum hypotheseos Jo. Wilhelmi Pe-
impresit»npost(innum 1587. (App. Ind. Trid.j tersenii de humanilale Christi antescculari
Fêtes et courtisanes de la Grèce, supplé- ac cœlesti Accessit qusestio singularis de
:

ment auK voyages d'Anacharsisetd'Autenor. Melchisedecho. [Decr. 21 Januarii 1721.)


(Decr. 11 Dccembris 1S2G.) Fiscus Papalis, sive Catalogus Indulgen-
Feuguerejus seu Feuguerœus Guilielmus. tiarum et Heliquiarum septeai principaliuut
(1 Cl. App. Ind. Trid.) Ecclesiarum Urbis Romse. (Decr. 2 Decem-
Feurelius Theophilus. (1 Cl. App, Ind. bris 1622.)
Trid.\ Flacius(Mathias)Illyricus. (ICI. Ind. Trid.)
Ffvrct Charles. Traité de l'abus, et du — Amicîi, humilis et devola admonilio ad
vray sujet des Appellations qualiQées d'abus. gentem sanclam de corrigendo Canooe Mis-
(Decr; 22 Decemhris 1700.) sœ. (Ind. Trid.)
Feurus Richardus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) — Catalogus Testium veritatis. (Ind. Trid.)
Feustelius Chrisliunus. Miscellanea sacra — Spiritus Sancti fiu'Urœ, sive typi origi-
çl erudila de phraseologia et eniphasi Bi- nale peccatum depingentes, et refutaiio Pe-»
Llica ad Val. Ern. Lœscherum. Accedit Lœs- lagianorum spectrorum. (App. Ind. Trid.)
cheri responsio de statu rogressuque, |
— Vide Poëmata vaiia. Yide Scripta quœ-
Scriptorum a se promissoruiu. (Decr. 29 Ju- dam.
lii 17-22.) Fladerus Georgius. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Ficoroni ( Franccsco de). Osser^azioni Fleury Claude. Institution au Droit Ecclé'
sopra l'anticb'tà di Roma descritte nel Diario siasiique. i, ii et m Partie. (Decr. 21 Aprilis
Italico del P. iîernardo Monlfaucon. Donec 1693.)
coirigantur. (Decr. i'6 Januiirii 1714.) — Neuvième les libériez de
Discours sur
Fidelis servi subdito infidcli responsio. l'Eglise Gallicane. Una cum
notis eidein sub-
Yide Kesponsio. jectis. (Decr. 13 Februarii 172o.)
Fidlerus Valerius. (1 Cl. App. Ind. Tril.) — Catéchisme Historique contenant en
Figlia(la)delLattajo.(Decr. 11 Juniil827.) abrégé l'Histoire sainte, et la doctrine Chré-
Figulus Hermannus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) tienne. Doive corri(jalnr. (Decr. 1 Aprilis
FigulusSebaslianus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) 1728.)
Filangieri (Cittadino Gaetano). La Scieiiza — Catechismo Istorico, che conliene ia
délia Legislazione. (Decr. G Detembris 178i, ristretlo l'isloria santa e la dotir na Chri-
et 12 Junii 182G.) iliana. Donec corrig ;far.(Decr.2'2 M;(iil745.)
Filantropo Subalpino. Vide l'Arte di con- Flinspachius (Cunmannus) de Tabernis
servare, etc. Monlanis. Chronologia ex sacris alque ec-
Filis Paitor Halberstadiensis. (1 Cl. App. clesiasiicis Auctoribus desumptà ab orbe
Ind. Trid.) condito usque ad annuin loo2. (Ind Trid.)
Filis Pastor ia Auslria. (1 Cl. App. Ind. Flisco Maurilitts Cornes (de). Deias de falo
Trid.) annisque fatalibus lam hominibus quaiu
Filouiastige (Gesellio.) I Pifl'eri di mon- regnis. (Decr. 2 Octobris 1673.)
tagna, clie aniiarono per sonare, e furono Flilnerus Johannes. Vide Nebulo Nebulo-
sonati. Uagionamento 1. (Decr. 12 Aprilis num. f

17.Ï9.) Flor de virludes. (App. Ind. Trid.).


Filosofla délia NaturadiTitoLucrezioCaro, Florenius Paulus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
e Confutazione del suo Deismo, e Materia- Florenlinius Hieronynius. Dispulalio de
lismo, deirAbaleRafaelloPastore.Tom. i en, ministrando IJaptismo humanis fœlibus abor-
in Loudra 1776. (Decr. 2i Februarii 1779.) Vivoiam. Nisi fuerit ex correclis juxta edilio-
Filosofa di Sans-Souci. Yide Leltera al nem Lucensein unni 1666. (Decr. 1 Aprilis
Maresciallii/ Keil. 16(i6.)

Filpotus Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Flores Epigrammatum. Vide a Quercu.
Fiuckelihaus Wolfgangus. (1 Cl. App. Ind. Flori Benvenuto. H J'eofllo, Coininedia
T id.) spirituaie. Douce conigatur. (Decr. 18 Ue-
F'ineck Hermannus. PracticaMusica,'. (App. cembris 1646.)
lad. Trid.) Florus Nicolaus. (I Cl. App. Ind. Trid.)
iOii INDEX LIBRORl'M l'P.OfHniTORUM. 1042
Flo9 Sanctorum. Impressus Cœsaraugustœ Forslerus Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
ann. 15oG, et alibi. Donec corriqalur. (App. Diclionarium Heliraicum. Donec corriga-
Jnd.Tiid.i tur. (App, Ind. Trid.)
Fluild (Uobertus). Ulriusque Cosmi, majo- Forsterus Valenlinus. De Successionibus,
ris scilicel etminoris, Metaphysica, l'hysica, quœ ab intestato deferuntur. libri v. Donee
atque Technica Historia. (Decr. 4 Februarii corrigantur {\pp. Ind. Trid.)
1G27.) Fortius [Joachiraus. Vide Ringeibergins.
Foi (la) des Appellaiis jusiifiée contre les Fossati. Vide Nouveau Manuel de Phréno-
calomnies contenues dans une Leitro Pasto- logie.
rale de M. Berger de Cliarancy, Évéque de Fourkr Ch. Le Nouveau monde industriel
Montpellier. (Dicr. 19 Aprilis l"i2.) ou invention du procédé d'in-
et Sociétaire,
Folenyius (Joaiines Baplista). In Canoni- dusirie attrayante et naturelle, distribuée
cas Aposlolorum Fpistoîas, Jacobi unani, en séries uassioniiées. (Decr. 29 Januarii
Pelri duas, ac D. Joaiinis primam Cocimen- 1835.)
tarii. (App. Ind. Trid.) Fox (Jean) de Bruges [Pierre li(i)jle). Corn- '

Folia inipressa contra rcliL'ionem Calholi- mentaire Philosophique sur ces paroles de
'

cani insidiosc vulgala, (juorum tituli : « Dif- Jésus-Christ: Contrains-les d'entrer. (Decr.
IVrenza |>rincipali trala religione protestante, 12 Septembris 1714).
e la Catiolica roniana. » LavalU'se. « La via Foxus Joannes. (1. Cl. Ind. Trid.)
délia salvazione » un brève e chiaro esame
(Decr. .30 Julii 1078. )
de' due patli... « riflessioni série » Progrc sso
dcl peccato » ristretto délia I$il)blia, che
Foy Flore de S.). Le Miroir do la piété
niostra, quel ch'Essa contiene, e quel clie,
chrétienne.
cinsegna » aliaque his similia. » (Decr. 23
— Suite du Miroir de la piélé chrétienne.
Junii 1836.) Fragment d'une Lettre du I.ord Bolin-'
Folia hoc titulo impiessa. Annali Eccle- broke. Vide Libellus conlinens.
siastici. Secolo xviii. Roliqua (Conlinuazione France (la) au Parlement. (Decr. 24 Au-
quœque desinunt
digli Annali Ecclesiastici) : gusti 1761.)
(jiuseppe Pagani Gazzcttiere in Firenze è il Francheville (Mr. de). Le Siècle do Louis
Dispensatore de;:li Annali Ecclosiaslici. Om- XIV. (Decr. 22 F. bruarii, et 16 Mail 1753.)
nia et singula impressa unno 1780, 1781, 1782. Franchi (Francesco de) Parenesi al Dottor
(Decr. 8Julii 1782.) Capriala. (Decr. 3 Aprilis lOhQ.)
Folia, quorum tirulus Giornale leltera-
: Franchinus Franciscus. Poémata. (Ind.
rio — Tros Tyriusve mihi nullo discrimine Trid.)
ai/itur. N'irg. .Eneid. ; et desiiuint Alii con-
: Franchois (Joannes Baptista. ) Thèses
fiiii d'Huropa. Anton. Graziosi Stampatore, Theologic;p de Deo et Ueligione, cum digres-
e Negoziante di Lihri in Venezia. Singula sionibus ad Thèses Arcana Dei, (Decr.
:

impressa anno 1781, 1782. (l)ocr.8Julii 1782.) 8 .Mail 1697.)


Folium iniprcssum, cui titulus : 11 Papa France (de la). Vide) Heine Henri.
Clémente III, Ponlefice Romano trovô nclle France (la) en 1814 et 1813 ou Lettre do
Croniche, che gli Apostoli avevano scritto, M. D. M. à M. W. Bew. (Decr. 26 Angusli
che ogni persona dovrebbe digiunare dodici 1822.)
Vciieidi in pane, ed acqua una voita in vita Francise! nocturna apparitio. (Ind. Trid.)
Bua, e quclli che digiuneranno con btiona di- Franck. Vide Francus.
vozione, mai scntiraimo le peiie dcU'inferno, Franckenbergerus Andréas. ^1 Cl. Âpp.
ne del Purgalorio, ed alla (ine aiideranno Ind. Trid.)
alla gloria del Paradiso, e tiniti ii digiuni, Franco Fernandez Vida de la Vé-
(Blas).
faccino celehrare una .MossaaS. Pietio, e sa- nérable Sierva de Dios Maria de Jésus nalu-
ranno sicuri che gli Angioll ncl giorno del ral de A illa-Robledo. (Decr. 16 Januarii 1714.)
giudizio, e dilla lor morte riccvetanno le Franco Nie col6. Sonetli contro Pielro Arc»
anitne loro, etc. (Decr. 8 Julii 1782.) tino. (Ind. Trid.)
— Priapea.
(

Fons vilœ. Donec corrigatur. (App. Ind. (Ind. Trid.) ^:


Trid.) '
Françoiscs (les) Illustres. Histoires véri-
Fontaine (M'. Jean de la). Contes et Nou-
tables, où l'on trouve dans des caractères
velles en \ers. (Decr. 12 Marlii 1703.) Vide
très-particuliers et fort différents un grand
Conies et Nouvelles.
.

nombre d'exemples rares et extraordinai-


Fontenellc. Vide République des Philoso-
res. (Decr. 4 Decembris 1723.)
phes.
Fontejus Claudius. De àniiquo Jure Prcs- Francolinus Clerici Komani Pï-dagogus,
hytcronim in rcgimine Ecclesiastico. (Decr. laxioris in a'lmini>trando l'œiiilentia' Sacra-
29 Martii lti90.) menio disciplinai magisler, ohservationibus
Foiilius, seu de la Fuenle (Constantinus). historico-crili( o-moralibus exagitatus. (Decr.

(1 Cl. App. Ind. Trid.) 26 Octobris 1707.)


Forma dcll'orationi Ecclesiastiche, e il Francus Daniel. Disquisitio Academica de
modo di animiiiistrare Sacramcnti, e di ce-
i Pa;)istarum Indicibus libroruin [iroliibito-
lehrare il sanio Matrimonio. (Ind. Trid.) rum et expurgandorum. (Decr. 10 Septembris
l'orinula Missœ et Comniunionis pro 1(;88.)
Eccicsia NN'itteinliergensi. Ouus Martini Lu- Franfus, scu Franck Jonas. (I Cl. App.
theri. (App. Ind. Trid.) Ind. Trid.)
i

«045 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 10i«


Francus, sm Franck Sebastianus. (l Cl. Friischius Ahasuerus. Traclatus Theolo-
Ind. Trid.) gico-Nomico-Politi( us de mendicaiitibus va-
Frassus Petrus. Tractatus de Regio Palro- lidis. (Decr. 18 Junii 1680.)
naiu ac aliis iionnullis RcRaliis, Regibus Ca- Friizius Anton-Gunler. Ad Jacobi Maseuii
lliolicis in Indiarum Occidcntaliuin imperio Jesuitœ mediialam concoidiam Considera-
pertineiitibus. (Decr. 10 Septembris 1C88.) liones politicse xxx. (Decr. 22 Decembris
Frechlus Marlinus. (t Ci. Ind. Trid. 1700.)
Frederus Johaunes. (1 Cl. Ind. Trid.)
(BullaUrbaui VIII, 6 Martii 16i!; et Dect. 28
Fregoso Fredeiig». Pio el Chrislianissinio
Aprilis 1654.)
Trattalo délia oratione, il iniale dimoslra,
cooie si debba orare. (lud. Trid.) Fromundus Libertus. Lrevis Analomia
Honiinis.
Quœ lamen faho ei Iribuuntur. (iiid. Trid.) —
El Henricus Calenus. Epistolà cujûs
— Délia Giustificalione, délia Fede, e dell' iniliuin : Thèses veslras.
Opère. Froscbelius Selaslianus. (1 Cl. tnd. Trid.)
— Piefatione alla Letlera di S. Paolo a' Froscoveius Chrisluphorus. (1 Cl. liul.
Romani. Trid.)
Freigius Johaiines Thomas. Opéra omnia. Fiiehs (Aloysius). Oline Chrislus Kcin
(App. Ind. Trid.) Heil fur die Mensrhheit in Kirche und slaal.
Freinshpinius Joariuès. Oi'alione> ciim Z,(!/t»eiero : Sine Ciirislo nulla est salus
quibusdam declamàlionibus. (Decr. 20 No- generi h'jinano neque in Kcrlesia, neque in
vembiis 1663.) Repnblica Civili: Serma llabilus in ll<.ppert-
Freirio Paschalis Josephus. Vide Inslitu- swill Doininica m
posl Pascha 1832. (Brevi
.liones juris Civilis Lusilani, elc. SS. D. N. GREGORII XVI, 17 Septembris
Frencelius(BarlholoniœUs^ Cblhenus.(lCl. 1833.)
App. Ind. Trid.) Fu(hç (Johannes Clirislophorus). (I CI.
Frentz Chrislophorus. Thèses Tlieologicae App. Ind. Trid.)
descienlia, \olunlate. prondentia, prœdesii- Fuchsius (Leonardus). (1 Cl. Ind. Trid.)
nalione et gralia Dei. Cum jnsta refulalionfe —
Opéra. (Decr. 16 Decembris 1603.)
Appendicis R. P. Joannis Baplisl» vander Fuente (drt la) Conslantinus. Vide Foiiliiis.
Wœstyn, quasdefendel Fr. Joannes Donnelijr Fuesliniis Joannes Geiirgius. Conclavia
Lovani in Collegio S. Crucis 1703. (Decr. H lîomana reserata. (Decr. lo J;inuarii 1714.)
Mailii 1704..) Fulco, seu Fulk Gui ielmus. (i Cl. App.
Frérel (Mr.) Examen crilique des Apolo- Ind. Trid.)
gistes de la Religion Chrélienue. (Uecr. 10
Fiilda Andréas. (1 CI. App. Ind. Trid.)
Marlii 1770.) Fullerus Nicobius. .Misée laneorum Theo-
Freydaiigus Jacobus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) loçicorum libri ires. His in-upcr accessit
Freyliub Andréas. (I. Cl. App. Ind. Trid.l cbnsimilis argumenli liber quarlus. (Decr.
Fricius Andréas. Vide Modrevius.
11 Aprilis 1628.)
Frickius Joaniiès. Vide Si.romeyéius. Fiinccius Cliristinnns.Oundriparlillim Hià
Fridenieich Zacharias. Poiiticorum liber lorico-Polidcum Orhis hodie iniieranlisBre-
ex sacris profanisque Scriploiibus, veros ar- viaiiuiii. (Decr. 7 Februani '.718.
lis polilica? fontes investigiins. (Ditr. 16 .Mar-
Funccius (Joannes) Noribergensis. (1 Cl.
lii 1621.)
Imi. Trd.)
Fridericus(.\cbilles) Dus AVurlembergiœ. Fiindamon'um bialorum et bonoiuni ope-
Consullatiode Principatii inler Provincias
ruin. (ind. Trul.)
Europœ habila Tubingae. (Decr. 5 Marlii
Fiinfzehen heimliche. Vide Libellus In-
1616.) scriplus.
Friderus (Petrus) Mindanus. (i. Cl. Decr. Furins Ccpfiolaiius (Fridet-icos.) Valenti-
7 Augusti 1003.) nus. Bononia, sive de Libris sacris fli verha-
— De Processibus, mandati^ el nionilo- culam linguam cOnverleiidiâ libri duo. (Ind.
riis in Imperiali Caméra exlrahendis. Liber
Trid.)
i, 11 et m. (Decr. 7 Aunusli 1603, S .Marlii
iG62 et 20 Novembris 1663.)
Fridl (Jlari'us). Englische tugend schui G
Marie unter denen von Clémente XI gulge- Gaoriei, par Georges Saiid. (Decr. 30 JiëN
hcissncn, uiid bislàltigten Reglea des von tii 1841.)
der Maria Ward elc. Id est : Angdicantm Gabriel Stephanus. Slorg;e Salicete, id est,
virititum scliofa Mariœ, in qiia suh Clémen- Epislola in qua piîler erUudoxus niiiiin Pa-
te XI approbatœ et confirmutœ fuerunt Re- pislam i;i veril.ilis vi mi réducere coiialur.
guiœ Mariœ Vr'ard lundalricts Instituti (Decr. 26 0clol)ris 1640.)
Mariœ sub 7iomine AnyelicarutÀ Virainmn. Gabrielis Jilgidius) Leoiliensis. Sperihiina
(

Par. I el ii. ^Decr. 2 Marlii 17.i2.) Moralis Clirislianre et Moralis Diabollcœ.


Friïchlin sNicodenïÙs.Opej'aomHîd. (Decr. (Decr. 27 Seplembris lo79.)
7 Augusli 1603.)
Frisius (Joannes- Tieurinus. (Decr. 2 Scplctt\bt-iS 1683.
(1 Cl. Ind.
Trid.) Specimina Moralia : ediiio secundà àbau-
Frit (Joannos) Londinensis. (1 Cl. Ind. clore correela et aucta.
Iiid.j —
Les Essais de Théologie Môfâlé. Troi-
m INDLX LIBROhlM P^OIIIBITORUM.
Unacum
1046

Sièhie édition, rcvilc, conigée et augbièn- diœ. testincatione seu Epistolaqua-


lée. dam altcrius Auctoris [qui tamen eatndem
«ajalRod.tl Cl.Ind.T'ria.) épislolam laudabiliter retraclarii) sive con-
'GaillardusJacobus.MelchisedecusChristii's junclim, sive seorsim impressa, qua^ incipit
Unus Kéx iustiliœ, Rex pacis. (Decr. 22 De- OMNIBUS iT siNGULls;Angiice et Laiine scri-
ceiiibris 1700.) pla, et Romœ data 13 Novembrisl81G,in qua
Galalha'iis rtiiTonjmus. (1 Cl. Ind. Trid.) temere cl falso asseritur dicta opéra am-
Gale( us Nicolaus. (1 Cl. Ind. Trid.) PLAM APPROBATIONEM A SeDE ApOSTOLICA OB-
Calorie Helvétique, ou Almanacli suisse, TiNuissE. /Decr. 27 Julii 1818.)
orné d'nii gr.iiui nombre de figures, par Dis- Gangwisch. Vide Satze.
Icli. (Occr. 20 Junii iSil.) Ganzetti Angelo. Vide Intenzioni.
Callaeus Sci valius. Lulii Cœlii Lacîantii Gara délia volontà, il
(la) dell'intellello, e
FiruiianiOp'ra,cum seiectis Varioruiucom- giudizio délia sapienzi, c la vittoria ciella
incnlariis. (Decr. 3 Aprilis lOSo.) grazia da cantarsi nell'Accademia dè'Signo-
Gallasius Nicolaus, Calvini Vefensor. (1 ri Alfidali délia Citlà di Pavi.! la vigilia dell'

Cl. Ihd. Trid.) Immacolala Concezione délia SS. Vei-gine,


(dell'Accademico Affidald Cùr.coriié. iDébr.
(Decr. 29 Aprilis et 6 Junii 1621.) 21 Aprilis 1(593.)
Gallemart Joannes (de). DeclaMliones Garcieus Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.}
Cardinalium Côncilii Tridentihi iiiierpre- Gardinerus (Slephanus) Episco^ius Winlo-
tuni, cum citalionibus Jiaiinis Solealli, et niensis.De vera obedientiaOratio. (Ind. Trid.)
reftiissionibus Augùslini Barbosa^. Garmannus Cbrislianus Fridi ricus. De ]\Ii-
— Sacri Concilii Tridentiiii Decisiones, et raculis morluorum. Decr. 13 Marlii 1079.)
Declaraliones Cardinalium ejusdeni Concilii Garnerius (Joannes) Marburgensis Profes-
înlerprctum, prœsertim secnudum correclio- App. Ind. Iriil.)
ser. (1 Cl.
ncm Pétri de Marzilla. Garnier Philippe. Dialogues en cinq Lan-
Gallicanus Grcgorius. Maiiale, sive Apo- gues, Espagnole, Italienne, Laiine, Fran-
phthegmata SS. Palrum in omnibus festivila- çoise it Allemanile. (Decr. 4 Julii IfJGl.)
libus et maleriis Virginis Mariœ. Uonec cor- Garofalo Biagio, Considerazioiii inlorno
Yigatur. (Decr. 23 Augusti 1C34.) alla Poesia dcgii Ebi-ei, e deiGreci. Editio-
Gallois Léonard. Histoire abrégée de l'in- nis Romœ anni 1707, secunda enim Romana
Iquisilion d'Espagne, augmentée d'une Lettre editio anni 1718 permitlitur. (Décr. 7 Fe-
de Mr. Grégoire. (Decr. 11 Junii 1827.) bruarii 1718.)
Gallus Joannes. (1 Cl. Apb. Ind. Trid.) Garrido Joannes Raiitista. Concordia Prae-
Gallus Nicolaus. (1 Cl. Ind. Trid.) laioruni. Traclalùs duplex de unione Eccle-
Gamalogia (la),osirt deli'eilucazione délie siarum el Beneficioruiii De exemptione
:

Zitclle desiinaté per il Matrimonio. Opéra, jjcrsonrtrum et Ecclesiarum tum Pontificia,


fetc., divisa in xvii lellere delSignor di Cer- tum Hegia, vel de iinmediata Uegis protec-
fool tradotia pcr la |)rima volia dal. Fran- lione. (Brevi Benédicli XIV^ 9 Junii 174G.)
fcesc in idi()ma Toscano da L.S. A. F. into- Gassarus, seuGasserusAchillesPyrminiuS.
rino 1778. (Decr. 13 AugUsli 1782.) {1 Cl. Ind. Trid.) •

(iambacurla Petrus. Commenlaiiorum de — Vide Hibtoriarum el Chronicorum Miin-


Immunilaie Ecclesiarum in Constitulionèm di Epilome.
Gregorli .KIV libri Vin. (Decr. 3 Julii 1C23.) Gasl Hiob. (1 CL Ind. Trid.)
Gamberg Dr. C. P. W. Libri Geneseos se- Gastiiis (Joannes) Brisacensis. (1 Cl. Ind.
cuhdiiih fontes rite dignoscentos adùmbra- Trid.)
tio nova. (Decr. 2'^ Augusti 1829.) —Liber Patabolarum sive siinilitudi-
,

Gand (Antoine, Evesquede). Vide tribst. hiim, et dissimililudinuin ex SS. l'ati-iarti


Gandavenses Ludi, ècu Cu'mœdiœ Gàhdnvi scriptis escerplus. (App. Ind. Trid.)
ixhibitrr super quastion^ : Qu:c fcàt liidjor Gatius (M. Anlonius.j Nugie LadercbianiB
conso atio morienlis. Ind. Trid.) in Epislola ad liquilem Florentinum sub no-
Canilolphj (Peler) l'riesl of Itie Calhollt mine el sine nomine Pétri Donati l'olydori
Cluircli. Deleme of the ancienl faith iti four vulgala. Centuria prima. (Decr. 22 Junii
Volumes: or a full exposition of llie Cbris- 17V2.)
lian Religion iu a séries of ConiroversialSer- Gaudioso Antonio. Piano d'economia po-
mons. Vol. i, ii, m, iv. Luiitic : Defensio ân- liliCa. (Decr. Seplembris 182V.)
tiquw Fidei; sive e.rpdiitio toliuè Chrisliahie Gazzellino del Gigli. Vide Scella di
(il)
Rcligionis plunbiis Scrnionibus controtersia- prose, e poésie.
libus. (Dicr. 27 Julii 1818.) Gebliardtis Janus. Oratio PaheL'ji"ica, qua
— An exposition of Liturgy, or a bouk of \i(loriie de Tillio et exercitu Poiilificio ad
common Prajers, and administration of Sa- Scliusium 7 Si^plembrls 1630 [tartir menio-
crameiits witli ollier rites and cérémonies of riam celcbiabat. (Decr. 2() Januarii 1033.)
llie Cluirch; for llic use of ail Clirislians in
(lie uniled KigdOili of Great Hrilain and Irc- (Ind. Trid.)
land. Lal'iie : E.iposilio Liturgiir sive liber Geb\> ilerus Hiero^juius. Gravissima; 5a-
comnninium prccum et administrulionis Sa- fii!egii, ac conleuila- Ibcosebia' ulliunis ,
crcnnenlomm cum aliis Ilitihtis et Cœremo- Eliinicorum Helira-orum , (Miristianorutn
,

viis lùrUsiœ pio omnibis Cbristi fidelibtu verissimiscomprubaïasexemplisSyngramhia.


in regno unilo Mcynœ Biilanniœ et Jrlan- — Exiioriatio ad sacram Cuuiinuniouérii
I0Î7 DiCriONNÂlRE DES IlERKSIES. 101»

Gedankeii ikhr die Punkt.tlion des emhser Gerardus (Andréas) Hyperius. (1 Cl. Ind.
Kongresscs, uiid die iin Sireil befangeiie Tril.)
papsiliche Nunziaiursaclie iiii Rdniischon Gerbais Joannes. Dissertatio de Causis
lifiilsclien Ueiche von H. D. T. I. In majoribus ad capul Concordatoruuj de Cau-
Deulscliland 1790. Id est: Befle.iioncs su- sis Luteliœ Parisiorum 1679. (Brevi Itmo-
per Stalutis Congrcssus Evibsensis, et Punc- cenlii XI, 18 Decembris 1680.)
tis Nuncialurœ ÀposloliciP in cBnlrover!:iam
— Première Lctlre à un Bénédictin de la

vocalis in Imperio Romano Geinvinico n H. Congrégation de S. Maur touchant le pécule


D. T. I. in Gennania 1790. (Docr. 17 De- des Religieux faits Curez ou Ewesques. Do-
cembris 1792.) nec corrigatur. (Decr. 11 Martii 170i.)
Geilircu- Simon. (1 Cl. App. Ind. ïrid.) —
Traité du célèbre Panorme touchant le
— Defensio sexns muliebris. Vide Dispu- Concile de Basie, mis en François. (Decr. 8
lalio perjucanda. Aprilis 1699.)
Geduldijç, seu Paliens Pelius. (1 Cl. App. Gerbelius Nicelaus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Ind. Trid.) Gerhardus Jehannes. Coinmcnt.irii super
Geierus Martinus. De Hebra^oriim luclu Epistolam primam et secundam D. Pétri.
lugentiumque litibus. ( Decr. 21 Aprilis (Decr. 27 Septcmbris 1672.)
1693.) —
Et cèlera ejusdem Opéra omnia. (Decr.
— Et
cetera ejusdem Opéra omnia. (Decr. 7 Februarii 1718, et 10 Mail 17.37.)
10 Mail 1737.) Gerlachius Stephanus. (1 CI. App. Ind.
Gfilh {'-.':. de). Rétractation publique du Trid.)
Gon-ordat. (Decr. 2fi Augu-li 18-2-i.) Gerlachius (Theobaldus) Billicanus. (1 Cl.
Geldenbaurius (Gerardus) Noviomagus. Ind. Trid.)
(1 Cl. Ind. Tiid.) Germain (Mr.). Défense de l'Eglise Romai-
Gelli Gio. Ballista. Capricci del Boll;ijo. ne et des souverains Pontifes, contre Mel-
Donec corrigantar. (Ind. Trid.) chier Leydecker. (Decr. 11 Martii 170i.)
Genesis cuni Caiholica oxposilione l'kcle- Gernhard Barlholemaeus. (Cl. App. Ind.
siastica, id estex universis probatis Iheo- Trid.)
logis, quos Doniinus suis Ecclesiis dédit, Gernuche
/Ei;idius. Breviarium Theelegi-
escerpla a quodam verbi Dei Ministre. cnm melhodo in forma dennitio-.
accuratiori
(App. Ind. Trid.) num conscriptum. (Decr. 25 Januarii 1684.)
Geiiovcsi Antonio. Lezioni di Commercio, Gerrarde PbiJippiis. (1 CI. App. Ind. Trid.)
o sia d'Econoiiiia civile. Parte Prima, Edi- Gertophius Joannes. Recriminaiio adver-
zione novissima, accresciula di varie as;- sus funosissiriium j-ycophantam Edoardutn
giunte dell'autore medesimo. Bassano 17G9. Leam. (Ind. Trid.)
A spese Remondini di Venezia. Con licenza Gery (Mr.). Apologie Historique des deux
de' Superiori, c Privilégie. (Decr. 17 Martii Censures de Louvain et de Douai sur la ma-
1817.) tière de la Grâce. Donec corrigatur. (Decr. 8
— - Lezioni diCommercio, o sia d'Econo- Mail 1697.)
mia Parte seconda, iisdem typis et
civile. Geschichte der Grossen, etc. Vide Sloria
anno. (Decr. 93 Junii 1817.) Donec xUraque del grande, ed universale Concilio di Cos-
Purs corrifjnlur. tanza.
Genselius Joannes Christianus. Obscrva- Gesnerus Conradus. (1 Cl. Ind. Trid.)
liones sacrœ, quibus varia Codicis sacri loca Gessclius Timannus. Anliqua, e vera Fi-
dilucidaiitur. (Decr. 14 .lanuarii 17.37.) des, et sola servans. (Decr. ISJanuarii 1714.)
Genliii Giuseppe. Vita délia Madré Rosa Gest (Edmundus) .An^lus. (1 Cl. .\pp. Ind.
Maria Serio di S. Antonio Priera ilel Mo- Trid.)
nastero di S. Giuseppe di Fasano. Donec Gesta Romanerum. (App. Ind. Trid.)
corrigatur. (Decr. 7 Oclobris 17V6.) Gesù Criste solto l'analcma, et sotto la
scomunica, ovvcro Riflessioiii sul Mistero di
(Decr. 7 Augusli 160.3.) Gesù Cristo rigetlate, condannato, e scomu-
Genlilis Albericus. Disputationuni de nu- nicato dal Gran Sacerdole, e dal Corpo dei
ptiis libri vu. Paslori del Popolo di Dio, per l'istruzione,
— Et cetera ejusdem Opéra omnia. e consolazione di quelli, die nel seiio délia
Cliiesa provano un simile Iraltamento. In
Genlilis Scipio. De Jurisdictione libri très.
Pisloja 178ii. (Decr. 4 Junii 1797.)
Donec corrigantur. (Decr. 7 Angusli 1603.)
Gentilletus, seii Genliletus (Innocentiusj Geyier (Joannes) Keisersbergius. (1 Cl.
App. Ind. Trid.) App. Ind. Trid.)
J. C. Delphinensis. (1 CI.
Geographia universalis, Basileœ per lien-
— Navicula, sive spéculum fatuoruni a
ricum Pelri. (Ind. Trid.) JacoboOtthero collecta. (Ind. Trid.)
Georgius (David) ex Dolpbis. (1 Cl. Ind.
— Seriiiones de Oralione Doniinica a Ja
cobo Olthero collecli. (Ind. Trid.)
Trid.)
Gherardi Iniiocenzo Amantio. Atli di Chris
Donec corrigantur. (App. Ind. Trid.)
liana pielà da pralicarsi ogni giorno. (Ducr.
Georgius Franciscus. De Hannonia Mundi 7 Febiuarii 1718.)
totius Cantica tria. Gherus Ranutius. Dell lise ccntum Poëla-
— In Scripturam sncram Preblemata. ruin Gallerum. (Decr. 16 .Martii 1621.)
Georgius Princeps Aniiallinus. '1 Cl. App. Gianni (Francesce). Bonaparte in Italia
Ind. Trid.) Poëma . aijus iniliwn : Poicliê cinta di fol-
40W INDF.X I.IRRORUM l'ROHIRITOni'M. VMiO
guri edi /Moni.MilanopcrCarloCirati.Starn- Giraldus (tîregorius (diits a Ferrnriensi,
i ;

jjeria de' Palriolli Francesi. (Decr. 26 Sep- qui vocatitr Litiiis Gregoriiis.{\ Cl. Ind. Trid.)
l.-tii!)iis 1818.) Girard (Bernard de) Seigneur du Haillan.
Giaiiiione Piclro. Historia Civile dcl Rogno De l'Eslat et succez des- affaires de France,
di Napali. (Decr. 1 Julii 17:23.) en IV Livres. (Decr. 7 Septembris 1009.)
Giardino spirituaie per li puUi, cujus ini- (iiraidus (Joannes) Genevensis Impressor.
titi)n:0 somma, o sacra, o ailaTrinittà. (A pp. (1 Cl. Ind. Trid.)
Ind. Clément. XI.)
(Decr. 15 Januarii 1681.)
(jiesù (di) Paola .Maria. Varj Esserciij Spi-
Gisolfo (Pielro^. La Guida de' peccatori.
riliiali, coinposli in varj lemni. Donec corri-
Parte i e ii.
yantur. (Decr. t Julii 1G93.)
(jiffllieil, seu Giefflheil Joaihimus. (1 Cl.

Prodigio di mature virtii nella vila di
Nicola di Fusco fanciullo di treanni, e mesi.
App. Ind. Trid.)
Giubileo (del) di N. S. Innocenzo X con il
Gigas (Joannes) Norlhusianus. (1 CI. Ind.
Trid.)
Sommario degli altri passali (jiubilei e del ,

vero modo di oltenere pienissima Indulgen-


Gigli (Girolamo). Vocabolario Caleriniano,
za, e d'alirc cose misteriose, e divote, slain-
cujus initiiim : Girolamo Gigli a chi legge.
pato nella Corte di S. Pielro. (Decr. 18 Julii
(Decr. 1\ Augusli 1717.)
— 11 f)onI'il()n(',ovvero ilBaccheltone falso.
1631.)
Giubileo (un gran) , una générale perdo-
Coiiimedia. (Decr. 7 Februarii 1718.)
Gilby (Antonius)Lincolniensis. CI. App. nanza, cd assolula remissione de' peccali,
(1
Ind. Trid.) per proprio moto conceduta dalla Sanlità di
Gilles Pif-rre. Histoire Kcclésiaslique des N. S., e Somuio Poiilefice ad ogni buono, e
fedcl Caltolico, senza olibligo di moversi da
Ei;lises Réformées. ( Decr. 18 Decembris
16W.) casa. (Decr. 16 Marlii 1621.)
Giudizio sopra le letlere di tredici huomini
Ginguené L. Storia délia Lettoratura
P.
illustri, publ)iicate da M. Dionigi .Managi, e
ilaliana. (Decr. ,o Scptembris 1823.)
Gioja Àlelcliiorrc. Del IM.rilo. e délie ri- slampate in \'enelia niil' anno 133V. Opus
coinpense.TratlaloSlorico Filosofico. (Decr. Pétri Pduli Yergerii. (Ind. Trid.)
Giulj. Vide Lellera posluma.
27 Novembris 1820.)
— Elemrnti di Filosofia ad use de' Giova-
Giuliani. Ville Saggio pidilico.
Glaser Petrus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
nelli. (Decr. Marlii 1828.)
'i-

— Esercizio Logico sugli errori d'ideolo- Giassius (Salomon). Philologiic sacric, qua
tolius Veleris et Novi Te-tamenli Scripliira
gia, c Zooliigia, ossia arlr di trar profillo dai
ralio cxpendilur, libri v.(Decr. IV Jan. 17.37.)
caltivi l.iliri. (Decr. 18 Augusli 1828.)
—Ideologia. (Decr. 18 \ugusti 1828. Glatesfcha (Haniigdio). Fanlasie capric-
—Nuovo Galaleo. (Decr. 12 Juiiii 1826.) ciose trasportale in sensi politici, e morali.
—Nuovo Prospetto di Siienze Economi- (Decr. 13 Januarii 171V.)
Giaubensbckenntniss eines mil deai Tode
che. Toni. i, ii, m, iv, v, vi. (Decr. 27 No-
vembris 1820.) ringenden .Mannes Herrnhulh 1783. Id est ita-
— lice Profession di fede di un Uomo agoniz-
Teoria Civile e Pénale del Divorzio, os- :

sia nécessita , causa nuova maniera di or- zanle. (Decr. 7 Augusli 178U.)
,

Glissonius Franciscus.Traclatns de nalara


ganizzarlo, con una Memoria al .Magistrale
di revisione. (Decr. 17 Decembris 1821.)
subslantia- cnergetica, seu de vila iiatura»,
—Disserlazione sul Problema quale Dei :
ejusque priinis tribus facultalibus. (Decr. 7
Feliruarii 1718.)
GoverniLiberi meglio convenga alla Félicita
deir Januarii I83G.)
Italia. (Decr. 7 Glossa ordinaria Genevensis. (App. Ind.
(îiordani (i'iitro). Opère. Donec corrignn- Trid.)
tur, (Decr. 5 Scptetnbris 1823.)
Gmeineri Xaverius. Epilome Hisloji.x' lic-
Giorgi (FrancescWiiionio). Vila di S. Pie- Novi Teslamenli in usum pra;-
clesiasticîe

IroCcIestino. Parle i e ii. Decr. 2!)M.iii 1C90.) leclionum .Xcadeiuicarum. (Decr. 10 Septem-
bris 1827.)
(îiurnalc dellTndulgcnze dclla Cinlura di
S. Agoslino, e di S. Monica. (Decr. 17 Marlii
Gnaplieus, .«eu Gnaphaîus (Gulielmus) Ha-
giensis. (1 Cl. Ind. Trid.)
1738.)
Gioi nata bene spesa del Ci istiano, con ora- Gocchiantis. r;./e Pupperus.
zioiii assai divole, ed afleiltiose, raccolte da
Goccbius Joannes, f/iu' ri Joannes Puppe-
molli SS. Padri, e rosi disposte da un Heli- rus Goccliionus. (1 Cl. Ind. Trid.)
gioso Francescaiio de'.Miiiori Conventuali. Gockelius Erneslus. De l''iirop;iis Keginus,
(Decr. 28 Julii 17V2.) eorunuiuc prajcipuis majeslalicis juribus
Giovane (il) instruilo ne' principj délia De- Tradalio itictliodica. (Decr. -U) Junii l(i71.)
mocrazia rap[>rescntalivu e ne" dovcri di Gucicnius Uodolphus .S(«i«r. Pliysica; com-
,

Citladino. Jesi dalla Slamporia Nazionale di pléta! Spe.:uluin. (Decr. 10 .Mail lli'l.J.j

Pielro PaoloHonelli. Anno vu Ucpubblicano. — Tractaïus novus de Ma^nelica \ulne-


Sine nomine AurCoris, ?jiii ileinde in firoximi rurii curiilione citra ullum (loiorein,el rcme-
Libri inscripiiune se prodidit. (Decr. 2 Julii dii appliialionem, et superslilioncm. i Decr.
ISOV.) 16 Marlii 1621.)
Giovanni Fiorentino.Il Pecorone, nel quale (Decr. 3 Julii 1623.)
si conlcngono cinquanta iiovellc anlidie. — Parlilionuin Dialocticarutu libri duo.
Donec corrigatur. (Decr. 7 Aui^usti 1603.) — CoMlr..iversia; Logica;.
)

lOSl DICTIONNAIRE DES HERESIES. lEî


— Lexicon Philosophiciini ,
qiio lamqiiain mentarii. Donec eorriganlur. (Decr. 19 Mar-
clave Philosopliiie fores aperiunlur. (Decr. tii 1033.)
10 Mariii 16;j3.) Golvisus (Donalus),7M! et Donatus Wisar-
GotlolaiâiinusJoannes Georsiius.(lC!. App. tus. (ICI. App. Ind. Tr.d.)
Ind. Trid.) Gouile Mjne ondergraven cnde inde loclit
— Tractatus de Magis, Veheficis el La- ge<|irongen, ofl Wederleg^ingli der zipl-ver-
miis deqiin liis recle cogiiosreiidis el pu-
,
(ierfeljcLn Eoeck \an P. Ma. eus Vanden H.
niendis. Liber i, li ol lii. (D'ec'r. 7 Augusli Franciscus Religieus Carnieliet Discalz. ge-
1603. et !8 Maii IGTT. druckt t'.\ntw rpeii by Jacol) Mesens 1680,
Godeman Giis; ar. {I Cl. App. Ind. Tiîd.i doorE. A.D.O.D.D.T.M. Jdesl : Aurifodina
Gtigrenius Aiento. (1 CI. App. Ihd. Trid.) saffos!<a,ejaculataque in aerem, seu refutulio
"GbfdaslUs HaiiniMsTeldiiiS (Mélclnàrj. Po- perniciosi lihri P. Murci a S. Frimcisco Car-
Hticà liiiperialia. (i)ecr. 2-3 Au^ùsli lB3V.i nielitœ discnlceati, impiemti Aittuerpiœ apud
— Et cctrra ejnsâeinûpcrà oMnî'i. {\ii'i^. Jdcolncm Mesens anno i6Û6, per E. A. D. 0.
4 Martii 1700.) D. D. T. M. (Decr. -29 Novembris 1689.)
Goldsmilh. Conipchdid délia Btot-ià d'Ihs;- —
GoudeMy ne ondergraven ende iudelociit
hillerra. Donec corrigatur. (Decr. 20 Januà- gesprongen, Iweede deel behulsende de we-
ni 18:^3.)
diT.ieggiiigvan de voorder argjmenten van
Goiisalvius (Reginaldus) Montanu§.S;iiicla! P. Marcui!. Id est : Aurifudin:i siiffossa, eja-
Ini|uisillonis Hi^iiarlicœairies delciœ ac pa- cultttaque in aerem. Pars secunda compleclens
lain Iraducts. (App. Ind. TrlU.) refutalionem iiberiorein arijumentorum P.
Maici. (Decr. 29 Novembris 16i;9.)
Gonzalez (Antoniu.s) dé Uosende. dispula-
Gouju Charles. Vide Lettre de Charles.
tiones Theologieœ de juslilia origihàli, de
Grabius Jobannes Ernestus. Spiciiegium
pecrato oiiginjUi de justilià gratùila. (Uccr.
Sanclorum P.itrum ut et Hœrelicorum sse-
2(3 Jiinii 1081.)
culi post Cbristum natuni ij ii et m. (Decr.
Glànzalez (Pelrus de Salci do). De Legc Po- 15 Januarii 1714.)
litica, ejus(|ue iiaturali exfculjone, et ohli- Grabius (Josephus) Averoacensis. (i (Cl.
gaiione tam inler Laicos quapi Ecclesiasli- App. Ind. Trid.)
cos. (Decr. iS Drcembris lOiO.) Grœierus, seit Gretteriis Gaspar. (1 CI. Ind.

Idem opus novis aupiutii qùiestionihUs, Trid.)
Matriti 1678. (Decr. 31 Mailii l(î8l.) Grafûo Nicandro. Letlere di S. Antonio
Goodliearl. Vide liv,1i1glle du jour. di Padova, raccolle da'suoi divoti Seruioni.
Goodmanus Chrisloplloru'. (1 Cl. App. (Décr. 18.iuniil651.)
Iiid. Trid.) Granialili Gio. Maria. Tesoro deU'animà,
Gorani .losopli. Méntniiès sccrcls et criti- cioè a dire documenli, e mezzi potcntissirni
ques des Cours, el des Goiivernênieiits, et ])er liasformare l'anima in Dio. (Decr. 29
des mœurs des p'incipaui étals de l'Italie. Novembris 1(!89.)
(Decr. 20 Jaiiuarii 1823.) Grammaiica Italiana e Inglese. Vidé Dal-
Alexandre. \ ie du pape .Alexan-
Gor.-loii mazoni.
dre de son fils, Césîli' Borgia, conte-
^'I et Grammont. Ftf/eMemorie del Conte di, ec.
nant guerres de (^harler. Vl!l, et Louis XII,
les Urànd (le) Antonius. Inslilulio Philoso-
Rois de Franre. (Decr. 17 Mail 1734. phisesècunduin priucipia Keiiaii Des-Cartes
Gordonius (Joatiiiefej. tl'^ois-kE-jij, sivc pr;e- (Decr. 15 Januarii 1714.) .

paratio paciflcationis coiitro^el'Siaruiil, quse — Apologia


pro Renaio Des-Uaries cont
exortoe slatiui post miliesiinuni a Clirislo an- Ira Samiielëm Parkerum. (Oecr. 2t Jâiitiàrii
nuni, in iinuimsuni iiis soxcentis elapsis att- 1721.) . . , ,

nis excreverunt. (Decr. 18 Januarii 1622.) Grandeur (la) de l'Eglise Romaine esla-
Goriiii Corio (Giuseppe). Polilicn, DirillO, blie sur l'autorité de S. Pierre et de S. Paiil,
e Ri liiïione per ben pensare, e sccgliere il et justifiée par la doctrine des Papes, des Pè-

vero dal falso. (Decr. 4 Julii 1742.) res et des Conciles, et par la Ira lilion Je
tous les siècles. (Decr. 24 Januarii 1 47.).
(Decr. S. Offic. 19 Julii 1759.) Granduillers Joannes Friilericus. Vidé
Sonner.
— LT'omo. Trallato Fisico-Morale divise la) Carolus. Quieslio Theolo-
Granî^e (do
in tre libri.
Quodnam
est scutumfidei? Epites.cnp.
— r.tsiue Aiictoris nomine. LTonio. Trai-
gica
0, v. 0.
:

Thèses, (jtjas tueri conabitur Aina-


talo Fisico-!\lorale diviso i due Tomi, e tie
bilis Guilielmus de Chaumonl 13 Seplembris
i

libii. lleimiue L'Uimo Justitia et Pas.


1707, in Regia Yiclorina. (Decr. 3o Oc obris
Gorini (Sig. Marches"). Vide Avviso tra- 1707.
dolto, etc. Granmundt Christophorus. (1 Cl. App.
Gorlilz (Andréas de) Professer Lipsiênsis. Ind. Trid.)
(1 Ci. App. Ind. Trid.) Gras (Jean) Prêtre Curé de Layrargues, et
Gnrrulius Andréas. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Theodoril Mercier Prêtre Curé de S. .\nnez
Alplionsus Conradus. (I
Giitlianliis, qui et (i'Aurou. PI liiile (l Protestation à l'Fgiisè
Cl. App. Ind. Tri.l.) laiiverselie, à N. Saint Père le Pape, à tous
Golofridus Joannes Ludovicus. Arthonto- les Evesquci (Catholiques, el r.oiaiiinieni
logia Cosmica, sive Iniperioruni, Rejrnorum, aux EvesquesdeFraiii^e. (Decr. 15 Febrùarii
Principatura, Rerumqtie publicaruui Cuui- 1742.)
,

iOSS INbEt LlBHORli M l'UOJIBlTORUM. 405 i

Gràsscrus Johas. App. Iml. triii.)


(1 Cl. clic, Teiilogiche, e Fiiosofiche faite per oc-
(iratàrolusClUiiielmus. Opéra, bonec emcii- caMoiie délia Risposta aile Lettere Apoloç^e-
dala prodierint. (App. Jiul. TriJ.) liclie (li IJenedelto Aktino. Parle i e ii. (Decn
Gralia (de),el libero ejus, velocique cursu. 23 Septembris 1726.)
(Intl. Triil.) Grimo;ildus Nicolans. (1 Cl. App. InJi
(àlàliaiujs AiiU-Jesuiln, id est Canonum ex Trid.)
scriptis velerilhi Tlicologoium a (jraliaiio Grimoire. Vid. Grenioire.
çollectorum, el doctrinx' Jesuiticin ex variis Grind.illuS (Edmundus) Anglus. (1 Cl. App.
islius nuperse secla; M.iUeoIogqrum scriptis Ind. Trid.)
exc('rpt;i>, Collalio. (App. tnd. Trid.) Griseliii! Frp.ncesirb. I\!eniorie ancddo'è
Gratianus Slephanus. Uiscepialionum Fo- speUanti alla vi!a, ed agli sludj del sommo
rensium Juditioruin Tom. ii, Cuj). 184-, J Hi Fiiosofo, e Giiireconsulto Fra Paolo Servita.
et m dehalur hisio'ria df Leone Romaiio Pon- (Decr. 1 Februarii 1762.)
D. Hilario. (Decr. lOJiiiiii IGb'J.)
tifice, el Grosher (Wigaiidus.) (I Cl. lUd. Trid.)
Gratius Orlhuiiuis. Fasciculus rerum ox- Groijs (FrJiitiscus Josophus). Hede wieder
pelendarum ac fugiendarum. (liid. Trid.) die Veifolgungen uuf dm
dritten sountag
riravamiiia centum nationis Germaiiicae. nach ostern iilier Joiuiiiis IG. v. 20, gchalteti
(iiid. Trid.) in der Kalheilral Kirche zu Slrasb rg. Slras-
Graviiia Joseph Maria. De olectoriim Iio- bav'i. 179J. Id est latine : Sermo éàiitra Spi-
lïiiiuiniluiinero resperlu liamii'.um ropro- ritum paseculionis Dominica Intiapost P(is~
borum. (Decr. Il Maii 1772.1 Vide Disser a- clia super Jounn. 16, v. 20. hahiltts in Eccle-
tio anajrogica. sia Cathc irait Argeiitorad. Anno iv Libtr'.a-
Graziaiii Conte Nicola. Uagiondmèiili Ac- tis. Argintorati 1792 (Decr. 26 Januarii
tadéiiiici recitati per \x pi-iina voila in Fi- 1795.
reiize, e dal medesimo dedicati aile Dame Grotii (Hugonis) Mânes ab iniquis obtrec-
d'Ilalia. (Dicr. 2(J Junii 17o7.) laioribiis vindicati. (Decr. 13 Aprilis 1739).
Grazini Anton Francesco, delto il Lasca.
La seconda Cena, in cui si racconlàno dioci (Decr. 4 Februarii 1637.)
bellissinie, e piacevolissime novelle. (Decr.
Giolius Hugo. Apoiogclicns eor-um qui
TOclobris 1746.) Hollandi.c, Weslfriiaeiiue pr;efuerunt.
Grebt'lius (Conradiis) TigUrliiuà. (1 Cl.
Ind. Trid.)
—De Jure belli ac uacis libfi tre^. Donci
corrigantur.
Gregge del buon Pastore, e piii perfelta
kcliiavitudine di Gcsù sagrainciilato, Maria
—Poematà coUécla et edila A Gulliëlmo
Grttlio Fratre.
iainiicoiala, c Giuse])pe giusto. (Deci-. 2 Oc-
tobi is 1(173, el !5t-evi Clemeiitis X, 15 Deceili-
— De iiiiperio summarum pblestaluni c\tcA
bris 17G3.) Sacr.i. (Uecr. 10 Junii KioS.)
Gréi;oire M, Histbiic des Conresseiii'S des
— Traité du pouvoii- ilu Jîàgislral politi-
Empereurs, dos llois et d'autres Ptinces. que sur les choses sacrées, traduit dii Làlin.

(Decr. 11 Junii 1827.) ( Decr. 22 Aiigdsti 1733.)


—Histoire des Sectes Religieuses qui, depuis (Decr. 4 Julii 1661.)
commencement du siècle dernier jus([ii'à
le
l'époque sont nées, Se Sont modi-
— Annales His'oriœ d
et • reliiiS Belgicis.
acliiélle
fiées, se sont éteintes, daiis les quatre par-
— Disscrta'iioiies de studiis instilueiidis.

ties du monde. (Decr. 18 AugUli 1828.) — Opéra omnia Theologica in 1res Tomos
(îregorius Hieromonaclius Cliius l'roto- divisa. (Decr. 10 Maii 1757.
syiicellus. Synopsis Dbgmalu.m Ecclesiasli- GruiicherViiicentius.(l CJ. .\p;i.tnd. Trid.)
corutu vernaculoGrtecorum idiomate. (Decr. Grunpeck, seii Grunbeck Jose[)hUs. (1. Cl.
18 Junii 1651.) Ind. Trid.)
Grellus Jolïannes. (ICl.Iid. Trid.) Gryn;eus(Georgiiis) Dmiicenus. (1 Cl. App.
Gremoire (ou Grimoire) du Pape Honorius Ind. Trid.)
\emfnliliini nomen), avec un recueil des plus Grynwus Jacobus. ( 1 CI. .\pp. Ind. Trid,)
rares secrets. A Rome ([alsa loci Annotuiio) Gryn;cus Joannes Jacobus. (1 Cl. App. Ind.
1800. (Decr.aJulii 1804.) trid.)
Grenei Claudius. Vcritati audicndip. Quics- Grynœus Simon. (I Cl. Ind. Trid.)
lio Theologica Quis enl caput corporis Ec-
.• Grjphius Otho) Goarinus Catlus. (
(
Cl. 1

clesiœï Thèses, qnas tueri conabitur Jacobus App. Ind. Trid.)


Le Febure Parisiis die la Novembiis 1673. Guadagni Carlo. Délia ficilitù dl Hilvarsi
(Decr. 4. Decembris 16"i4.) ovvero deili tre stati delTanima, puigativo,
Grescrus Valentiuus. (1 Cl. App. Ind. illuminativo, unitivo. (Decr. 29 Novenibris
Trid.) 1689.)
Grclterus Gaspar. Yidr Grirterus.
(Decr. 18 Sept. 1789.)
Joannes (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Grill'yn
Grilinzoni UalTaolle. Affanni ilell' anima Guadagnini Giambattista. Nuovo Esailie
liriiorata ro' suoi conforli, e rimedj. (Decr. 9 di alcu;!i Tcsti del Concilio di Trcnlo relalivi
Septembris 1688.) all'assoliizione de'Casi riservati.ed aU'appro-
Grillparzer Wenccslaus. \ide Von der Ap- vazione de'Conr('S>ori. In P. nia 178/.
pcll;izion. — Appendice ^il nuovo I''.same ,
elc, con-
lirimaldi Conslautino. Discussioni Isluri- tro alcuni luipiigualori di Monsig. Lilta ;
J j

I0S5 DICTIONNAIRE DKS HERESIES. iOW


Appendice ii ,Aulorità deU'Angelico
dell' — Historiarum sui lemporis libri
xx, ex
Dodor S. ïoramaso, e dep;li altri Scol.islici Italico in latinum sermonem conversi, Cœlio
Intorno ail' assohizione de' Casi riservali. In Secundo Curione interprète. Donec expur-
Pavia 1789. gentur. (App. Ind. Trid.)
—^'ita di Arnaldo da Brescia. in Pavia — Vide Loci duo.
17i)0. (Decr. 2 Augusti 1790.) Guichardo (de) Martinus. Noctes Granzo-
—Due Scrilli cioè i, Letlera al Giorna-
:
vianœ, seu Discursus panegyricus de anti-
lisla Romano sopra il suo foglio n. \i de' 4 quis Triumphis. (Decr. 22 Juiïii 1663.)
Aprile 1789, ii, Letlera, ossia libro al I'. D. Guida all'islruzione délia Religione per la
Giuseppe Foniana Abale di S. Pudcnziana seconda classe dello studio délie belle Lel-
diRoma sopra la sua Difesa dell'Kpiscopalo : tere. (Decr. 4 Martii 1828.)
che possono servira di terza Appendice al Guidone (Fra) Zoccolante. Lettera a Frate
nuovo Esame Decreli
del Coiicilio di
de' Zaccaria Gesuito. (Decr. 11 Marlii 1734.)
Trenlo sopra le facollà de' Confessori. In
Pavia 1790. (Decr. 28.Mailii 1791.) (Decr. 21 Nov. 1757.)
— Parenesi al Giornalista Romano sopra — Seconda Lettera.
gli Arlicoli 65, 60 e 67, di quesl'anno 1789,
con un avverlinienlo sulla proibizione falla
— Terza Lettera.
Guimenius Amadîcus. Opusculum singu-
in Roma di alcuni suoi libri. In Pavia 1790. laria universœ fere i beologiîe .Moralis com-
(Decr. 28 Marti! 1791.) plectens adversus quorumdam ex|)Ostula-
^- Esame délie Riflessioni ïeologiche, liones contra nonnullas Jesuilarum opinio-
e Critiche sopra molle censure faite al Cate- nes morales. (Brevi Innocent, xi, 16 Septera-
cbismocomposto perordiiie di Clémente \ III, bris 1680.)
ed approvalo dalla Congregazionu doUa Ri- Gulich Joannes Dioterichus (von). Analysis
forma, ove specialmente si traita de'Hani- Chronologico-Pragmaltilogica, sive ilUislra-
biiii morli senza battesimo, e si danno al-
lio Tabularum Cbronologicarum Ghristo-.
cune regole per ben comporre un nuovo phori Schraderi. (Decr. 12 Martii 1703.)
Catechisuio, correggeru un vecchio, e spie- Guilielmus Aurifex. (1 Cl. Ind. Trid.)
gar l'uno, o l'altro ai eihli. Parère intorno
I
Gundiingius Wolfgangus. Canones (irreci
a cosi delli atti di Fede, Sper;inza, e Carilà, Concilii Laodiceni cum versionibus Gentiani
ed allre crisliane virlii. in Pavia T. i, 1786. Herveti, Dionysii Exigui, Isidori Mercatoris,
T. II, 1787. (Decr. 9 Decenibris 1793 ei Fer. o, et observalionibus. (Decr. 13 Januarii 1714.)
14 Januarii 1796.) Gunlherus. Vide Spiegelius.
Guadalaxara (de), seu Guadalajara y Xa- Gunlherus Ovcnus. ( 1 Cl. App. Ind. Trid.)
vier (.Marco). Quinia parte de la Hisloria Gunlherus Petrus. De Arle Rhetorica libri
PontiÙcal. Donec corriyalur. (D(cr. 23 Au- duo. Nisi expurgentur. (App. Ind. Trid.)
gusti lti34.) Gùrllerus Nicolaus. Insiiluliones Theolo-
Gualdi Abbate. Vila di D. Olimpia Malda- gicœ ordine maxime naiurali disposilie. Ad-
chini. (Decr. 21 Marlii 1668.)
jecta est in fine Malhi;e Marlinii Épitome Sa-
Gualtherus (llodolphus) Tigurinus. (1 Cl. crœ TheologiiP. (Decr. 14 .lanuarii 1737.)
Ind. Trid.)
— .Vd Sanclam et Catholicam omnium fide- — SynopsisTlieologiœ Reformatai (Decr. 28
Julii 1742.
liuni Ecclesiam pio Huidricho Zuinglio Apo- GulhberletusHenricus.Chronologia.(Decr.
logia- (Ind. Trid.) 18 Decembris 1646.
Guarino Alessandro. A'erilà, e Religione, Gybsoiius Thomas (l Cl. App. Ind. Trid.)
Christiani manifesli conlro le due irreligiose
Apologie di Pietro Conti. (Decr. 20 Nuvem- H
bris 1663.)
La guerre ou l'Hermésianisme
et la paix ,
Hackspanius Iheodoricus. Miscellaneoruin
et ses adversaires, par Pierre- Paul Frank. Sacrorum libri duo, quibus accessit ejusdem
(Decr. 5 April. 18'+o.) Evercitalio de Cabbala Judaica. (Decr. 13 Ja-
Guerre ^la) des Dieux. Vide Parny Eva- nuarii 1714.)
riste. Haddarsan. Vide Simeon.
Guerre (la) libre, Traité, auquel est dé- Haflitius Petrus. ( l Cl. .\pp. Ind. Trid.)
cidée la question s'ilde porter
est loisible Hagerus Michael. (1 Cl. App. Ind. Trid.,
armes au service d'un Prince de diverse Re- Hainiinsfeldius Melchior. Vide (ioldastus.
ligion. (Decr. 18 Decembris 10i6.) Hakewill Georgius. Scutuiii Regium adver-
Guerre (la) Séraphique, ou Histoire des sus oinnes Regicidas et Regicidarum patro-
périls qu'a courus la barbe des Capucins. nos. (Decr. 18 Januarii 1622.)
( Decr. 2 Marlii 1732.) Halesius Joannes. Hisloria Concilii Dor-
Giierry Esiienne. Messe Paroissiale. (Decr. draccni. (Decr. 11 Seplembris 1730.)
21 Marlii 1668.) Halieus Anloiiius. ( 1 Cl. Ind. Trid.)
Guicciardini (Franccsco). La Hisloria dl-
(Decr. 3 Augusti 1833.)
talia con le poslille in uiargine ilellc cu.>e
più notabili, con la vila dell'Autore di nuovo Hallam Arrigo. L'Europa nel niedio Evo
riveduta, e corretta per Francesco Sanso- fatia italiana sull'lnglese per M. teoni.
vino.-con l'dggiunta di qualtro libri lasciati — The constiluiional history of England
addioiro dall'Àulore. Appresso Jacovo Stoer from the accession of Henry Ml , lo Iho
1G21. (Decr. i Februarii 1627.) dealli of Georç IV, Latinere veto : Hisloria
,

1057 INDEX LIfiUOUUM PROIIIRIÏORUM. io:„s

conslitulionalis Angliie, al) acccssioiic Hen- — Amphilhealrum sapienliae, quœ ex li-


rici VII ad morti'in (ieorfni IV. bris bauriri polest.
Hallerus Borllioldus. (l Cl. Ind. Trid.) Hebrîfa, Chaldœa, Grœca, et Lalina uo-
Hallerus (Joaniics) Tigurinus. (1 Cl. Ind. mina virorum, muiieriim, populorum, ido-
Trid.) lorum, quie in Bibliis leguntur, resliluta
Hallis Jacobus. ^1 CI. Ind. Trid.) cun» lalina interpretatione. Index prtelerea
Hallois Potrus. Orifjeiies defeiisus. Dunec rerum et sentcntiarum qua; in iisdeoi Bi-
corrigatiir. (Decr. 12 Mali Ifiiôo.) bliis continentur. (App. Ind. Trid.)
Haiiiboldus Hleronyinus. Vide Hauboldus.
Hamelle, seii Hamelhcus Godofredus (de). (Decr. 10 Julii lool.)
(1 Cl.App. Ind. Trid.) Hedderichius Philippus M. C. Presbyter
Harneliiiannus Hermannus. (1 Cl. App. Ind. Sac. Theol. Liccntiatus. Disserlatio Juris
Trid.) Ecclesiaslici Publici de poleslate Principis
Hampelius Nicolaus. Nucleus Dlscursuin, circa ultimas voluntates ad causas pias, ea-
seu Dispulalionum in jure publico cdilarum rumque privilégia, etc. lionnie in Typogra- t

de statu Romani Iniperii. ( Decr. 2 Deceiu- pbia Eleclor. Acadomica an. 1779. !

bris 1G22. — Syslenia, quo pra'fatione prœmissa


Hanerus Joannes. App. Ind. Trid.)
( 1 Cl. prœlectiones suas publicas indicit. Bonnsa
Haiifeld (ieorsius. ( App. Ind. Trid.)
1 Cl. lypis Friderich Abshovcn in TypograpRia
Hanmerus -Mcrediib. (1 CI. App. Ind. Trid.) Eleclor. Acadcmica ann. 1780.
Hantz Gaspar. (1 Cl. App. Ind. Trid.) — Elementa Juris Canonici quatuor in
Harchius (Jodocus) Monlensis. (1 Cl. App. partes divisa ad stalum Ecclesiœ Germaniœ
Ind. Trid.) Vol. 6. Bonn.e 1791. (Decr. 10 Julii 1797.)
Hardenbergius Albertus. ^1 Cl. App. Ind. Hcderirus Joannes. Vi'le Heidanreich
Trid.) Hedio Gaspar. (1 Cl. Ind. Trid.)
Hardt Hermannus von der. Magnum œcu- Hedierus Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
menicum Constanliense Conciliuni. vi Tomis Heirbrandus Jacobus. (1 Cl. App. Ind
compreliensum. (Decr. 12 Marlii 1703.) Trid.)
Hegendorphinus Cristophorus. (1 Cl. Ind,
(Decr. 13 Aprilis 1739.) Trid.)
Harduinus Joannes. Opéra Varia. — Dialectica Legalis, sive dissercndi, de-
— Opéra Selecl.i. monstrandive ars. (App. Ind. Trid.)
— Commentarius in Novum Teslanien- Heidanus Abrahamus. Di' origine errons
lum. (Decr. 23 Juiii 1742.) libri VIII. (Decr. 18 Junii 1C80.)
Harpliius Henricus. Theolouia myslica. Heidoggerus Jobaunes Henricus. Opéra
A'i'si repurgala fueril ad excmplar illnis omnia. (Decr. 2 Oclobris 1G73, et 27 Mail
çiw fuit impressa Rumœ anno 1585. (App. WHT.y
Ind. Trid.) Heidel Wolfgangus Ernrstus. Joannis Tri-
Harppreclilus johanncs. iractalus Crimi- Ihemii Stegan02;raphi vindicata, resirata e(
i

nalis, planam ac porspicuain aliquot tilu- illustrata. (Decr. 12 Marlii 1703.)


loruui libri iv Iiistilulionuiii Juns D. Jusli- Heidelbergensis Thcologia de Cœna Do-
nîani explicalionem compleclens. (Decr. 16 mini. (App. Ind. Trid.)
Decembris 1005.) Heidenrcich Esaias. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
— In qiialuor Libres Inslitulinnum Juris Ueidenreich, «eu Hedericus Joannes. (ICI.
Civilis Jusliiiiaiii Commenlariorum Tomi App. Ind. Trid.;
tjualuor. 7 Februiirii 1718.)
(I)<'cr. Hcidfeldius ( Jobannes ) Wallorffonsis.
Harrison Jacobus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Si'Xluni renata, renovata, ac longe ornatius
H irlnianni (Hartmannus) Palalinus J. C. exculla Sphinx J bcologico-Philosophica.
(1 Cl. Ind. Trid.) (Decr. 12 Novembris 1616.)
Hartmannus Job. Ludovicus. Concilia illus- Heigius Potrus. Ouo'sliones Juris lam Ci-
trata. Vide Uuulius. vilis quani Saxonici, cdila' cura Ludovici

llartuiigus Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.)


Person. (Decr. 7 Augusti 1603.)
Hciland Valenliniis. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Harvcus (ledeon. Ars curandi inorbos
Heilbrunncrus Philippus. (1 Cl. App. Ind.
expL'ctalione, item de vanilalibus, dolis et
Trid.)
niendaciis Medicorum. (Decr. 26 Octobris
Heine Henri. De la France par Henri
1701.)
Heine. (Decr. 22 Septembris 1836.)
Hauboldus,
Uatisponensis.
Humboldiis (Hicronymus)
seit
App. Ind. l'rid.)
(I Cl.
— OEuvres de Henri Heine Reisebilder, :

Tableaux de Voyage. (Decr. 22 Septembris


HavenianiHis Micliai'l. Gamalogia S}nop- 1836.)
lica, isiud est Traclatus de jure connubio- — OKuvres de Henri Heine. De l'Alle-
runi, quatuor libris. (Uecr. 29 Mail 1090.) magne. (Decr. 22 Septembris 1836.)
Hcineccius Jobannes Gottlieb. Elenienla
(Decr. 16 Marlii 1021.)
Juris natura' et genlinra. Donec corrigan-
Hawenreulerus Scbaldus. (1 (.1. Ind. Trid.) tur. (Decr.22 .Mail 17i5.i
Hebelus Samuel. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Heinsius Daniel. Aristarchus sacer, siva
Hebius Tarrjeus. Ampliillicalruni serio- ad Nonni in Johannem Mclapbrasiin Exrrci-
rum jo( oruni libris xxx lipigrammatum tationcs. (Decr. 19 Marlii 1633.)
construcUini — Sacrarum Exercilalionuin ad novuin
,

40S9 DICTIONNAIRE DES HERESIES. ma.


Testamentum libri xx. (Decr. 18 Deccmbris juzta editionem Romanain atini 1668. (Decr.
1646.) 21 Martii 1668.)
Hikelius Jo. FriJcrirns. Philippi Cluverii Herbert (Edoardus) de Cherbury. De veri-
Iniroduclio in uiiivers^in Geographiam lale,prout dislinguitur a reveiulione, a ve~
tam vcleipm quam novani, auclior aique risimili , a possibiH et a falso. (Decr. 23
cniend itior édita. (Decr. 4 Martii 1709.) Augusti 16.34.)
Hclharh (Wi'ndelinus ab). (1 Cl. Ind. Trid.) — De Religione Gentilium, erroramqne
Holdelinus Gaspar. (1 Ci. Ind. Trid.) apud eos causis. (Decr. 4 Martii 1709.)
Heieiiocceus Baiduinus. ^'t-ra ac rincera Herbinius Johannes. Religi )sœKijovienses
senteiilia de imroaculata Conceplione Dei- Crypiœ, sive Kijovia subterranea. (Dçcr. 18
parœ Virginis, ejusdemque ciiltus fesiivi ob- Mail 1677.)
je'çto. (Decr. 18 Slaii 1677.1 Herdesianus Cyriacus. De Perjurio, ejus-
— Idem sub nomine. .lo. Ludovic! Schon- que dilTerentiis, et effectibus Repetitio. (Decr.
leben. Vide Schônleben. lOMar ii 1621.)

Hellingiis Mauritius. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Herefordiiis Nicolaus. Vide Herforde.
Helniboldus Ludovicus. (1 Cl. App. Ind. Heresbachius Conradus. (1 Cl. App. Ind.
Trid.) Trid.)
Helmoldi f.hronica. Vide Ri ineccins. Hérésie (1') imaginaire. (Decr. 11, (t 18
Helvelise ttralulalio ad Galliain de Henrico Januarii 1667.)
hujus nominis quarto Galliarum et Na- Herforde. seu Herefordius (Nicolaus) An-
varrœ ^\ege. (APP- '"d- Trid.) glus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Ileiveliornui ^de) Jurib;is circa sacra, dîis Herforlus Antoniys. (1 Cl. App. Ind. '^'rid.)
isl ; K^i[zer |iislorischcr lîntwurfî der t^rej- Herman (Giuseppe). Vide Riilessioni sopra
lieiten ,t\nd der Gerudsb arkeit der Eids- una letlera.
genossen, in so geiianlem geisilichen diiigen. Hermannus Joannes GolTredus. Historia
(Dfiçi;. S. qfficii \ Februarii l769.j cqncertalionum de pane ?;zymo et fenneni
Sçlvétius. Vide de i'Honinie. lato in Cœna Domini. (Decr. 28 Julii 17^2.)
elvicus Chrislophoiiis. Synopsis Historiie Hermannus ItiUiis. (1 Cl. Ind. Trid.)
unjversalis ab o(-igiiie Mundi ad prœsens Hermannus Michael. ( 1 Cl. App. Ind.
tempus deducta. (Decr. 16 Marlii 1621.) Trid. )
Heimueilin Félix. Vide Malleolus.
(Brevi S"' D. N. Gregorii XVI 26 Seplemb.
HemmiDgius N|colaus. (1 Cl. App. ^ç|. 18.3a , et Decreto Declaratorio ex man-
Trid.)
daloejusdeni sanctilalis suae,die 7 Januarii
Hempeliis, seu Hempelius Miçliae|. (1 Çl.
18.36.)
App. Ind. Trid.)
Hennehel Joannes Libertus. Thèses Saçraî Hermès Georgius Einleilung ii\ dieChrist-

ex tpislola R. P.iuli Apostoli ad Romanos, katbolische Théologie, von Georg Hennés,


quas pro adipiscendo saera; TheologiiB Ma- Professer der Degm.itischcn Théologie ap
gislirio expo.,uii, Lovan^i iT'Augusli 1682. der Doiversilàl zu Miinsier. Erster Theil
(De.r. UOdobris 1682.) Philosophische Einleilung. .Miiuster in der
Henning (M. Michael) Dresdensis. (l Cl. Coppenratbschen Buch- und Eunslhandlung,
App. Ind. Trid.) 1819. Latine : Introduclio in Theelogiam ,
Heniiinges Georgius. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Christiano-Cath licara, auctere Ge^rgio Her-
Henninges Hicronynius. (1 Cl. App. Ind. nies, Theologiœ do^miticee in Academia .Mo-
Trid.) nasteriensi Professore. Pars prima, inlr i-
— Thealram Genealogicuni. (Decr. 12 ductionem pbilosopliicam continens. Mona-
Dçcembris 1624-.) slerii ex Biblio, atque Iconepolie Coppen-

HenricilV Cœsaris Aug. Vita. (Ind. Trii.) rath, 1819.


Henricpelri Sebastianus. ^1 Cl. App. Ind. — Einleitungin die Clirislkalholischc Théo-
Trid.) logie von Georg Hermès, Dector der Théo-
Hepricus VIII Anglus. (1 Cl. Ind. Trid.) le;;ie und Philosopitie Professor der Théo-
,

— Permitliiur tamen Asserlio sepleiu Sa- logie an der Kheinischen Fricdrich-Wilhelms


cramentorum adversus Lulherum. (App. Universilât Bonn, und Damkapitular der .Me-
Ind. T^id.) IropoUliui kirche. Zweiler Thell. Positive
Hem icus Tolos.inus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Einleilung. Ersle .\bllieilung. Miinsier in der
Henriquez Alpbonsus. Defe^sio pro Ceppenraihschen Bueh-und Kunslhandluiig,
Lalinr, : Iniroiuct o in Tlieulogiam,
Erasme contra Eduarduni Leum et conira lV--2d.

Dniversitalem Parisiensein. (.Vpp. Ind. T.id) G!:risli ino-Calholicani, auctore Géorgie Her-

Henriquez Henricus. Sumni;i Moialisj Sa- mès, Tbeol()i,ia; et Pliilosopbi;e Uoctore, in


cramenlorum. Donec coriigatur. (Decr. 7 Rheiiana Friderico-Wilhelmiana .\c;ideaua
Augusli 1603.) Bonnensi Theologise professore et Capitu-
Henslerus Joannes. Collegiuni Polilico- Inri CalbedraU Ecclesiœ melropolitanie Colo-

Juridicum omnium gencralium polilicarum niensis. Pars allera introduclionem oosiii-


maleriarum. ^Decr. 16 Martii 1621). vani conlineus. .Monasterii ex Biblie alqiie
Hepinus Joannes. Vide ^Epinus IcunepolioCoppenrilli, 1829.
Heraudo (Antoi;iio). Riilessioni : Quœ ad- — Christ-KoUiolisclie Doginalikvon Geprg.
ditœ sunt Libro, qui iiifcribitur : Casi, et Hermès, Doclor der Thi elo";ie und Philoso-
avvenimenti (Sella Confesstone scritli da,l P. phie, Professor der Théologie in der Khei-
nischen Friedrich - Wiihelms Universil,^t
Cbristoforo Vega ; nisi fuerint ex c'^ovcHs
im INDEX LIBUORL' M pRO.mii.irvmuM. iy,?2

Bonn, unil Metrop'lilan


Domkapilular (1er He3lin Pelrus. Cosmograph'a, in <iuatuqç
kirclie 2u Kolln, nacli desiicn Fodo heraus- librns divisa. (Decr. 2 Septcmbr's 1727.)
gegebcnion D. J. H. AcIilerfeUlt, oïdenll. Heylsamc vermaaningen van de S. M. IVIa-
l'rofessor der Théologie in der univcrsilal, ria en baer ondiscrcle dicnaers. Tôt Middel-
iind Inspeclor des Kalbolisch-Tlicologischen b;;rg 167o. Id est : Monita suluturiit B. V.
Convictoriums zu Bonn, Krsler Tlicil. Mun- Mnriœ ad nillores suos indiscretos. Midde-
ster , in der Coppenra'hsrhen Bnch und hwgi 1675. Çum Adnolntiunibus Ungua Bel-
Ituiisthandlung, lésfc. Loline iintem : Do<j^- gica. (liecr. 22 .lunii K.Tl.)
ni.iUca Ghristiano Calholica aiiclorc Georgio Hejmairus Macrdalcnus. (1 Cl. App. Ind.
Hertiies Theologiae et Philosophife Ducloie in Trid.)
Rhenana Friderico-Wilhehniana academia Hiberniœ, sive anliquioir's Seoti:i' Vindiciai
Bonnensi Theolopi;? Professore et Capilolari advorsus immodes'iaui Parecbasim Thomœ
Ecclesiie Metro;iolilaiifC Goloiiiensis ,
post Dcmpsleri , auctore <",. F. V'eridico Hiberao.
ejiis niorlem édita a TJorlor. J. H. Achler- (D.pcr. 17 pecembrîs 1G23.) '

,
feld iii academia Theoiogiœ professore orii- Hibernicus Thomas. Flores Doçlqrum pêne
nario, ac Catholiii Con\iclorii Thiologici omnium, qui tum in l'iioologia, tuni in Pbi"
i Boniiensis Inspectore. Pars prima. Mnnasie- losopliia hadenus clarueruni. Ex T'/pogra^
rii ex Biblio, ataue Iconopolio Coppenralh, pliia Jucobi Sloer Oenèvœ cum sinl multi^ in
:

183i. (ucis adutlerali ab hoc ilnpressore llœrétîco.


— Idem. Zweiter Thoil. Miinstcr, 18 U. (Decr. 11 Junii l(iV2.)
— Idem. Pars secunda. Monasterii 1834. , Hiéhel V'enustianus : Jusiificalio parvuii
— Idem. Driller Theii. Erstc Abtlieilung. sine niartjriq et SacVameulp Ça; lismi in re
Miinsler 183V. su^ceplq decodlenti . (Dëcr. 11 A(jrilis l'ISS.)
— Idem. Pars tertia, seclio prima. Monaste- HieVon Gulieliuus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
rii, 183i Hieronynius de Praga. T'tVie de Praga.'
Hilarius Henricus. l'^iilippi Cyprii ("h'ron^-
Hermetis Magi, Libri ad Ari>loteleui. (Ind.
Trid.)
con EcclesiiC lineciP cum Commentnriis et
Noiis. Accessit 'in fine .\ppendix Historias
Heroid (Basilius JQannes) Acropolita. (l
Cl. Ind. Trid.) - ^ f
">
Palriarcbi». (Pecr. 21 Aprilis l(i93.
Heroid (Jpannes) Acropolita. Cl. lud.
Hilden Henricus. Symboluni niilitare Scho-
(1
Trid.) lœ'ac doctrinJE Au;;us ino-riioniistica% quo
Ilertelius Jacolms. PrcPfalio in Poetarura muniti contra scicntiani, ut dicilur, média'm,'
Comicorum veteium q:;inquaginfa, quorum procedunt pra'liaturt "Fr. Çolumbaiiiis a tie-;
opéra non estant benfels, et Fr. Oïlimarus a Bodnian. (beçr.
, sententias. ( App. Ind.
Trid. lâNovemhris 1GG2.) '
' '

Hcrtius Joh. Nicolaus. Disserîalio juris Hilligerus Osvaldus. Donellus enuclealus,


pub'iici de jactilata vulgo Ordinis Cistercieii- sive Comuiëntaçir Hugonis DonclH de Jura
sis libertate ac exemtioiie a superioritale, Civili in conipe'ndiuni redacti. (Decr. o .Mar-
•"
lii 1616.)
et advocatia regionum in S. U. G. Iniperio
Dominorum, quam publicae disquisilioni sub- Himipel Michael. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
jicitGeorgiiis Henricus Wegelinus. ( Decr. Uirnhaim Hieronymus. Meditaliones pro
15 Januarii 171V.) singniis anni diibus ex sacra Scriptura ex-
( erpt;e/qui'bus accesserunt oratioues quœ-
Hervagius Joannes. (1 Cl. Ind. Trid.) dam silectai ac privilegiaUe cum ludul'gen-
Herzberg Joannes. (1 CI. .\pp. Ind. Trid.)
tiarum liirrahilium ratalogo. Donec corri-
HesenerusValenlinus.(lCl. App.Ind.Trid.)
gantiir. (Decr. "8 Junii 1680.)
Heshusius Tileniannus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Hessiander Christianus. (l Cl. App. Ind.
— De Typho generis liumani, sive scien-
' tiarum liumanarnm inani ac ventoso tuoio-
Trid.)
re. (Decr. IV Aprilis 1682.)
liossns Hermannus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Hirscher J. Dapli^ta.Fidff MissaiGenuinam.
Hessus Joannes. (1 Cl. Ind. Trid.)
Histoire abrégée de l'Inquisition. Vide
Hessus Simon. (1 Cl. Ind. Trid.)
Gallois Léonard.
Hetzer (Lucas) Torgensis. (1 Cl. Ind. Trid.)
Histoire abréi;ée de la paix de l'Eglise: à
Hetzer,5e« Hetzerus Ludovicus. (1 Cl. Ind.
3Ions lG9i. (Decr. 21 Januarii 1732.)
Trid.)
Histoire apologétique , ou Défense des
Heiiel Henricus. OfficiumB. MariwVirginis Liherlés des Eglises Uéforaiées de France.
parallelometricuin, una cnin Litaniis Laurc-
(Derr. 22 Decembris 1700, et 12.Mar;ii 1703.)
1 tanis. (Decr. 13 Aprilis 1739.)
Histoire critique de Jésus-Christ, ou Ana-
Heures et Instructions chrétiennes à l'u- lyse raisonnée de< Evangiles. Ecce Homp.
sage des Troupes de S. .M. le Uoi de Sardai- l'udet me humani Generis, cujiis meti/es et
gne. (liecr. S. Officii 21 Marlii 1759.) aiiifs Infia ferre polucrnnt. S. Aug. —
.\bsi]ue
Hearnius Justus. De Legalione F.vangelica data loci et tcmporis. ( Decr. 16 Febr^arii
ad Indos capessenda .\dniouitio. (Decr. V Fc- 1778 et Fer. o, 8 Augusti 1782.)
|)ruarii 1G27.) Hislori.i da Franc-Maç maria ou dos pc-
Hexameron Dei opus. (ind. Trid.) dreiris livres pclo aulbor da liiblioiheco-.Ma-
Hexameron rustique, ou les six journées çoiiiia. (Decr. S. Oificii 1 Julii 18'i6.)
passées à campagne entre des personnes
1 1 Hisloiie le l'admirable D. Ini^jo de Gui-
tudieuses. (Decr. 18 Maii 1077.) puscoa. Chevalier do la Vierge et Fondateur
"Hejrden Sebaldus. (1 Cl. Ind. Trid.) de la Monarchie des Inighistes; avec une
1063 DICTIONNAIRE DES HERESIES. iOl.4

description en abrégé de rétablissement, el Histoire d'un Peuple nouveau, ou Décou-


du gouvernement de cette formidable Mo- verte d'une Isle à 43 degrés 14 iniii. de lati-
narchie. Par Hercule Uasiel de Silva. Auç- tude méridionale, par David Tonipson Capi-
ineiilée de l'Aulicotlon el de l'Histoire cri- taine du Vaisseau le Boston, à son retour de
tique de ce fameux ouvrage. (Decr. S. Officii la Chine en 1756. Ouvrage traduit de l'An-
26 Julii 17oy.) glois. (Decr. 6 Seplembris 1762.)
Hisloirede la destruction du Paganisme en Histoire du Pays-Bas depuis l'an 1360
Occideiil, par .\.Reugnot. (Decr. 4 Julii 1837.)
jusqu'à la On de 1602, tirée de l'Histoire de
Histoire de la réce|)tion du Concile de
Jean-Francois Le-Pelit. (Decr. 7 Seplembris
Trenle dans les différents Elats Calhoiiijues, 1609.)
avec les pièces justificatives. (Decr. 21 No- Histoire du Règne de l'Empereur Charles
vembris 1737.) Quint. Vide Robertson.
Histoire de l'Eglise en aoregé par demandes
Uisluire du Règne de Louis XIII, Roi de
et par réponses, depuis le commencement du
France, el des principaux événements arri-
Monde jusqu'à présent. (Decr. 4 Decembris vez pendant ce Règne dans tous les pais du
1719.)
— Monde. Duncc corrigutur. (Decr. 4 Decem-
Eadem itatice. Vide Sloria délia Chiesa. bris 1723.)
Histoire de l'Inquisition, et son origine.
Histoire du Règne de Louis XIV, Roi de
(Decr. 19 Maii 169i.)
France et de Navarre, par H. P. D. L. D. E.
Histoire de l'origine des Dismes, des Béné-
D. (Decr. 4 Decembris 1725.)
fices et des jiutres biens temporels de l'E-
glise. (Decr. 22 Decembris 1700.)

Eadem cum Auctoris nomine. Vide Li-
miers.
Histoire de Louis XI. (Decr. 7 Octobris 1746.)
Histoire générale de l'Italie depuis les
Histoire de la naissance de l'Eglise, de son
temps anciens jusqu'à nos jours, brièvement
organisation et de ses progrès, pendant le exposée et considérée par Jean Campiglio.
1" siècle,parJ. Salvador. (Dec. 23Sepl. 1839.)
(Dec. 13 Febr. 1838.)
Histoire des Ajaoiens. Vide République des
Histoire générale du Jansénisme, conte-
Philosophes.
nant ce qui s'e>t passé en France, en E.>.pa-
Histoire des derniers (roubles de France
gne, en Italie, dans le Pais-Bas, etc., au su-
sous les Règnes des Roys Henri 111 et Henri
jet du Livre intitulé Auguslinus Cornelii
:

Jaiisinii; par Monsieur l'Abbé "". (Decr.


llll. Donec corrigalur. (Decr. 3 Julii 1623.)
Histoire des Entreprises du Clergé sur la 1 Mariii 1704.)
Couverainelé des Rois. (Decr. 19 Julii 1708.)
Histoire Philosophique de l'Homme. (Decr.
Histoire des Fous. Vide Récréations Histo-
1 Mariii 1768.)
riques.
Histoire des Papes depuis S. Pierre jusqu'à Histoire Philosophique el Politique des
Benoît Xlli, inclusivement. (Decr. 11 t?eptem- établissements el du Commerce des Euro-
bris 1750.)
péens dans les deux Indes. (Decr. 29 Au-
gusii 1774.)
Histoire des Papes et Souverains chefs de
l'Eglise depuis S. Pierre jusqu'à Paul V.
Histoire de la Papauié depuis sou origine
(Decr. 3 Julii 1623. jusqu'à ce jour. Ouvrage Iraduil de l'/Vlle-
Histoire philosophique, politique et criti- mand. Seconde Edition. Opus aç/yredior upi-
que du Christianisme et des Eglises chrétien- mum Cdsibus, utrox prœlits, discorssedilioni-
bus, ipsd etiain jiace sœinm. Tacit. hist. lib. i.
nes, depuis J.-C. jusqu'au XIX' siècle, par
de Potter. (Decr. lo Feb. 1838.) A Paris, à la Librairie Classique, pont S. Mi-
chel, au coin de la rue Saint-Louis, an x.
Histoire des Religieux de la Compagnie de
1802. Siiie ncminibus Auctoris, alque Inler-
Jésus, contenant ce qui s'est passé dans cet
pretis, simulque Jnlerpolaloris. (Decr. 2 Ju-
Ordre depuis son établissement jusqu'à pré-
lii 1804.)
sent. (Decr. 11 Sepleuibris 1750.)
•Hif ioiredes sciences mathématiques en Ita- Histoire des Républiques Italiennes. Vide
lie, depuis la renaissance des lettres jusqu'à Sismondi.
la lin du XVIP siècle, par Guillaume Libri, Hisloria Belgica : hoc est rerum memora->
(Decr. 20 Junii 1844.) bilium, quœ in Belgio a pace Cameracensi
Histoire du démêlé de Henri II Roi d'An- inier Caroluui ^', lm|)eral. el Frantiscutn I,
gleterre avec Thomas Beckel Archevêque de Regem Franciœ, evenerunl, brevis désigna-
Canlorberj', précédée d'un Discours sur la tion (.\pp. Ind. Trid.)
jurisdiction des Princes , et des Magistrats bieve del Cudibalo, seguida de
Hisloria
séculiers sur les personnes Ecclésiastiques. un discurso y proveclo de Decrelo de un Fi-
(Decr. 21 Novembris 1757.) losofo dt iiuevo" Mundo, sobre inslilulos
1

Histoire du Diable traduite de l'Anglais. Moiiaslicos y de una rapida Mirada sobre


,

(Decr. 29 Aprilis 1744.) la marcha social del gencro humano por cl


Histoire du Formulaire qu'on a fait signer Ciudadano C>. (Decr. 17 Decembris 1821.)
J.
en France, et de la paix, que le Pape Clé- Hisloria compléta das Inquisiçoesde Italia,
ment IX a rendue à celle Eglise en 1C68. Hespanha , e Portugal. (Decr. 26 Mariii
(Decr. 17 Maii 1734.) 1825.)
Histoire du livre des Réflexions morales Hisloria de Germanorum origine. (lud,
sur le Nouveau Testament, et de la Constitu- Trid.)
tion Vniyenitus. (Brevi Clément. XI, 26 Ja- Hisloria de iis quœ Joauni Huss in Con-
nuarii 1740.) slaiiiieusi Concilio evoneruut. (Ind. Trid.j
,

INDEX LIBRORU.M PROIIIBITORUM. !066


Hisloria de Vita Honrici IV, el Gregorii Hofmannus Daniel. (1 Cl, App. Ind. Trid.)
VII. (Decr. k Februarii 1627.)
Historia degli Apostoli Pictro, e Paolo,
Donec expurgetur. (Decr. 10 Seplembris
1688.)
cujus iniiiutn : Al noinc siadi Dioglorificalo.
(App. Ind. Clément. XI.) Hofmannus Joh. Jacobus. Lexicon univer-
Hisloria di S. Caierina Vergine, eMarlire. sale Hislorlco-Geographico-Chronologico-
(App. Iiid. Clément. XI.) Poelico-Philologicum.
Hisloria di 5. Giorgio in ottava rima, cu- —Ejusdem Coiilinualio.
jus iniiiutn: In nome sia. (App. Ind. Clé- Hofmannus M .rlinus. (1 Cl. App. Ind.
ment. XI.) Trid.)
Hisloria fEcclesiastica) integram Ecxle- Hofmannus Melchior. (1 Cl. Ind. Trid.)
siœ Chrisli ideam secundum singulas Centu-
rias compleclens,congesla per aliquolsiudio- (Decr. 26 Augusli 1822.)
sos viros in Urbe Magdeburgica. (App. Ind.
Trid,) HoganGiiglielmus. An Address (o Ihe Con-
Hisloria ed Oratione di S. Bartolomeo grégation of S. Marys Cburch, Pliilauelphia.
cujus inilium : Donaini gralia omiiipoleiile £a/(>îe tvro.- Monitum Coiigrcgalioni Eccle-
Iddio. (App. Ind. ClemiMit. XI.) siœ S. Marit-e Phlladelpliiensi.
Hisloria ed Oraiione di 5. Giacomo Ma^- —
Continuation of an address !o Ihe Con-
giore, cujus inilium : Inuiicnso Crealor, clie grégation ofS. Mary's Church, Philadelphia-.
con tua morte. (App. Ind. Clem. XI.) Latine vero : Coiilinualio moniti Coiigrega-
Historia l'Iagellanliuui, de recto, et per- lioni Fcilesia; S. MariœjPhiladelpIii.;'.
verse llagroruin usu apud Christianos. —
Conlinii lion of an address lo Ihe Con-
(Decr. k Martii Î709.) greiialion of S. Mary's Churi h, Philadelphia.
Hisoria Hussitaruni. (App. Ind. Trid.) 'Latine vero: Coiitinualio (nZ/cra) n onili Cou*
Historia Jacobitarum, seu Coptorum. Vide gregalioni Ecclesiœ S. Mariœ Philadelphia?.
Abudacntis. Holdcrus Wilhelmus. ( 1 Cl. App. Ind.
Historia Polilica del Ponliflcado Romano , Trid.)
por Don ï. I. De V. (Decr. 2o Augusti 18-22.) — Calvinianus sandor. (App. Ind. Trid.)
Historia Scolorum. Donec expurgetur. HoUanilus Libeiius. \iile Vi;iceniius.
(App. Ind. Trid.) Hollius Nicolaus. Apophoreta sacra, sive
Historia Sjmboli ApostoHci, cum obscrva- Dissertalionum Theologicarum varii arga-
tionibu-- Ecclesiasticis, el Ciilicisad singulos menti Fasciculus. (Deer. 17 .Mali 1734.)
ejus Arlirulos, ex Anglico st'rnione in Lali- Holuberveso (Marlinus ab). Responsio
num translata. (Decr. 15 Jamiarii ITIV.) Apol.igelica pro senlentia P. Hieronymi FIo-
Historia vera de vila, ohitu, sppuliura, reniinii de Baptismo aborlivorum. ( Decr.
accusatione hœreseos, eshunialione Martini 10 Aprilis 1000.)
Hùceri, el P.iuii Fagii. Item Hisloria Catlia- Hombergerus, seu Hombergius Jeremias.
niiae \ ermiliœ, Pelri Martyris Vermilii con- (1 CI. App. Ind. Trid.)
jugis eshumalœ, ejnsque ad honeslam sepul- Hombergius Gaspar.(l Cl. .\pp. Ind. Trid.)
luratn restiluta;. (App. Ind. Trid.) Homburgiiis Joaiines. (1 Cl. Ind. Trid.)
Historiœ Eccl.siasticœ Compendium a — Pretaliones Psaimorum latinilale do-
Chrislo nato usque ad annum 1700. (Decr. naliTe. (Ind. Trid.)
l'i. Januarii 1737.) Homélie l'u Pasteur Bourn préchée à Lon-
Hist'iriaruin, et Chronicorurn Epilome ve- dres. Vide Libclliis conlinens.
liit Index usque ad annum 34.. (App. liid. Homéies, ou Sermons do S. Jean Chrysos-
Trid.) lôriie, Archevèciue de Conslanlinople, sur l'E-
Hisloriarnni, et Chronicnruin, Mundi Epi- pitre de S. Paul aux Romains. Paris, 1G82.
tome, cum prœralioiie.Xcliillis P. Gassjri.Z?!- (Decr. 17 .Mail 1687.)
sthœ, 1532. (App. Ind. rid.) 1 Homme (1) aux quarante écus. Vide Opus-
llobties Thomas. Leviuth.in, sivede male- ciila sex.
ria, f irnia, il potes aie (j»
I Ecciesiasiica)
it.ilis Ilonjme de ses facullcs inlellrc-
(i!e 1') et

el Civilis. (Deer. 12 Martii 1703.) tucllcs, et de son éducalion. Ouvrage pos-


— I\l cèlera ejusdem optra oiiiuia. (Decr. 4 thume de M. Helvétius. (Decr. 19 .\uKU»li
Warlii 1709.) 1774.)
HdcbsU'lerus Ptlrus Paulus. ( 1 Cl. App. Homme machine. Vide de la Mellrie.
(l'j

Ind.Tnd.) Homme moral. ViV/c Levé que.


^1')

HocU-rius Jodocus. (1 CI. .\pp. Ind. Trid.) Homme(!') plante, lù/e de la Mellrie.

Hody Huinfredus. Contra Mislonam Aris- llommcU Patina ( Maddalena ). Kiflessi


toaî de i.xx Inlerpretibus Disscrtalio. (Di'cr. morali, c christiani cavali dali'É islole di
21 Aprilis l(i<)3.) S. Paolo. Donec corritjantur. (Decr. 14 Apl-i-
IlotVn (I bornas ab). (1 Cl. Ind. Trid.) lis 1682.)
HoFoiann Kaitiioloiiioius. (ICI. App. Ind. Uoiidorffius Andréas. ( 1 Cl. App. Jnd.
Trid.) Trid.)
Hol'in.in, seu Hofmannus Christophorus. — Tfiealruni
Hislorictim. sive Pnmiptua-
(ICI. Ind. Trid.) rium illuslrium exemplorum a Phiiippo l,o-
llolmannus (iasiiar. Commcntarii in Ga- nicero lalinilalc donatum,molll^que in locis
leni de usu partium corporls humani lib. auctuin. (Decr. 2 Dccembris 1017.)
XVII. (Decr. i Fcliruarii 1627.) Honni soit qui mal y pense. Ou Histoires
Dlc,^ll)^^Mn^ iii;s Hi-uksiks. II. 31c
4067 DICTIONNMUE DES ilERESIES. 1068

des Filles célèbres du xviii Siècle. Fabulœ Huarte Gio. Esame dcgl'ingegni dcgii huo-
narrari cieduutiir , historiée sunl. ( Decr. mini. (Decr. lôDecembris KiOS.)
6 Seplembris 1762.) Huberinus Gaspar.(l Cl. Ind. Trid.)
Honlan(la). >'((/« Lahonlan„ «Huebmeir, seu Hubmajer (Ba|lhasar;- Pa-
Hooperus Joannes. Vide Hoperus. cimonJanus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Hoornbeek seu Hoornbeeck Johannos.
,
Hugo Jacohus. Vera Historia Romana, seu
Examen BulLe Papalis, qua P. Iiinocenlius X origo Lalii, vel Itali», ac Romaf.ae Urbis.
abrogare nilitur pactm Germ miœ. (Decr. (Decr. 3 Augustil6o6.)
10 Juniil658.) Hugo Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.)

Et cetern ejusdem Opéra omnia. (Decr. Hugo Victor. Vide Notre-Dame.
10 Maii 1757.) Hugvaldus Ddalriciis qui et Huldricus
,

Hoperus, sive Hooperus (Joannes) Anglus. Muiins. Episidlœ. (Ind. Trid.)


(1 Cl. lad. Trui.)
Hulrici (S.), seu Hulderichi Augnslani
Hop^iius AdauHis. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Episcopi Epislola ad Nicolaum Primuin pro
Horchius Henricus. Saccrdotium Roaia- def nsione conjugii Sacerdolum. Quœ tamen
num,una cnm ejus Sacrificio vo'j-ia,- con- falso ei trihuitur. (Ind. Trid.)
viftum. (Decr. 22 Novembris 1690.) Hulsemannus Joannes. De Miaistro Conse-
Horœ devolionis, etc. Vide Slunden der cralionis, el Ordinalionis Sacerdolalis Trac-
Andathl, etc. talus. (Decr. 13 Novembris 10G2.)
Hume David, ^toria d'Inghilterra, quocum-
(Decr. 3 Aprilis 1683.) que idiomate atquc etiam traduzione dulITii-
Hornius Goorgius. Orbis imperans
, seu glese di A.CIerichetli, et cetera ejusdem Cfperû
Tractatus de tredecim Orbis Imperiis, par- omnia. (Decr. 10 Seplembris 1S27).
tialcastigntns, partira illuslratus a Joachimo Hume (Mr.). Essais philosophiques sur
Fellero. l'Eiitendemenl humain. {Decr. 19 Tanuarii
— Orbis Polilicus Iinperiorum Regno- , 17G1.)
rum, Principamam, Rerumpublicarum. H.umfrrdus ( Laurentius ) Anglus. (1 Cl.
— Historia Ecclesiastica, Polilica. et Ind. Trid.)
Hannias jîlgidius. (1 CL App. Ind. Trid.)
(Decr. 2 Julii 1686.) Hunnius Helfricus IHricus. De interpre-
— Defensio Dissertationis de vera œtate tatione, et auctoriiale Juiis libri duo. (Decr.
Mnndi contra casiigatones Isaaci Vossii. 18 .Maii 1618.)
— Auctuariuui Defensionis pro vera œtate — Et cèlera ejusdem Opéra omnia. (Decr.
Mundi. 16 Martii 1621.)
— Dissertationes HistoricEe, Politicœ. et Huomo (!') del Papa, et del Re. Vide Cor-
(Decr. 21 Januarii 1732.) taguerra.

Sulpicii Sereri Opéra cum Commenta- H. V. P. ad B"' de nuperis Angliœ moli-
riis. (Decr. 10 Junii 1658.) bus Epistola, in qua de diversum a publica
Hornungus Joannes. Epistola Dedicaloria Religione circa Divina «enlientium disseri-
prœfixa Cistœ Medicœ iid prseluui laboralse. t
lur toieranlia. (Decr. 1 Deceinbris 1687.)
(Decr. VFebruarii 1627.) Huré Charles. Le Nouveau Testament de
Hormis Robertus. (1 Cl. App. Ind. Tri.l.) noire Seigneur Jésus-Clirisl, traduit en Fran-
Horluliis animœ. (Donec corriyatur. (App. çois, selon la Vul2aie,a\ec des notes. (Decr.
Ind. Trid.) 29 Julii 1722.)
HorUilus Passionis in ara Altaris floridus. Hurtado Thomas. Résolu tiones Orlhodoxo-
(App. Ind. Trid.) Morales, Scholaslicc Hisloricœ de vero
. ,

Hosmarius Zacharias. (1 Cl. App. Ind. unico, proprio, et Catholico marlyrio fldei
Trid.) sanguine ^anclornm violenter effuso; qui-
Kospinianus (Joannes) Steinanus. (1 Cl.
bus juiiguntur Digressioiies de germana in-
Ind. Trid.) telligeiitiaquorumdam Canonum lUiberitani
Hospinianus Ro'.olphus. (1 Cl. App. Ind. Concilii, de variis tornienlorum instrumen-
Trid. tis, el de Mart) rio per pestem. Donec corri-
; — Historia Jesuitica. (Decr. 13 Februarii ganlur. (Decr. 10 Junii 1639.)
1623.)
Husanus Henricus. (ICI. App. Ind. Trid.)
Host Joannes (1 Cl. Ind. Trid.) Hiischiniis Joannes. Ind. Trid.)
(1 Cl.
Hotomanus sive Hottouiannus Francis-
,
Huserus Joannrs. (1 CI. Ind. Trid.)
CUS. (1 Cl. App. iud. Trid.) Huss, seu Hus Joannes. (1 CI. Ind. Trid.)
Hottingerus Joh. Heuricjs. Thésaurus Phi- Hutten {seu Hultenus Ulrichus de). Cl.
lologicus, seu Clavis Scriptur». (Decr. 20 Ind. Trid.)
Junii 1662.) — Phalarismus Dialogus Hnttenicus. (Ind.
— Et cetera ejusdem Opéra omnia. (Decr. Trid.)
:

10 Maii 1757.) HutleniisMatihaeus. (ICI. App. Ind. Trid.)


Housta (Balduinus de).Conclusiones Theo- Hutlerus Elias. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
logicœ ex Prima Parie, et Prima Serundse, Hutiichius Joannes. (1 Ci. Ind. Trid.)
de/"ensœ Trudonopoli inMonaslerio S.Trudo- Huytrens Gunimarus. Thèses Theologicae,
nis mense Junii 1709. (Decr. 12 Septembris id est Articuli Theologorum LovaiiiensiHBi
171i). exhibiti Archiepiscopo Mecliliniensi causa
Houwaert Baltliasar.fl Cl. App. Ind. Trid.) concordiœ ineundse cum PP. Socielalis Jesu,
lOR') INDEX LICRORUM PROIIIIJITORIIM. 1070

quas defendet Joanncs Beauver 12 Julii 1683. Indi'x rerum omnium, qua; in noyo, ac
(Decr. 8 Augusli Ki.So.) veleri Tislamenlo habenlur, lociij'lctissimus,
— Compeiidium Theologiœ, id est Thesos una cum Hebr;eorum, Cliald;eorui!î, ne Lali-
c\ prima parle, 1, 2 ri 2, 2 D. Thomœ, de- norum nominum inlerpreta'ion;-. Venetiis
fensœ ab anno 1672 iisque ad annuin 1679. ad signum Spei. l'ôk^k. (App. hid. Trid.)
(Decr. 17 Januarii 1691.) Index utriusque Teslameuli. feue similis
Huyssen (Henricus) lissendiensis. Dispu- Jndici Bibliorum Roberti Stephani. App.
laiio inaugiiralis JiiridJca de Juslitia, Voui Ind. Trid.)
Still-sland des Gericlilos, quam Jova juvante Indirizzi. Vide Raccolta de'cosi delti.
erudilorum examini subjicil. (Decr. 22 De- Indulgenliaî, quœ conresfœ fwrvnt c sair.
conihris 1700.) mem. Papa Sixto V, Panio V Urbano VIII,
.

Hyperius Andréas, qtii et Andréas Gerar- Innucentio X, Alexandro VU, Clémente IX


dus, (ICI. Ind. Trid.) Coronis Crucibus faclis Hierosolymis, et
,

Bethléem; drnun confirmaiœ a summiB Ponti-


I ficibus Clémente X et Innocentio XI, die 11
Junii anni 1670. Au(iust<F 1720. Gvrmanice.
Iconica, elHistorica descriplio. Vide Des- (Decr. Sacra; Congreg. Imiulg. 5 Junii 1721.)
criptio. Indnigenliieg'aœ Crucibus Caravaccensibus
Mea (vera) Theolo;;iie cum HistoriaEccle- concessœ fueritnt u Rnmanis l'ontificibus
siastica sociatae, sive quœsliones juris elfacli Pio V, (Ireyorio XV, et Clémente X, dcnuo
Theoloiïicae. (App. Ind. Clem.XI.) confirmalœ ab Innocentio XII. Germunice.
Idea (vera) délia Chiesa Cattolica Romana. (Decr. Sacra; Congreg. Indulg. o Junii 1721.)
Vide Invilo alla pace.
rdea" (vera) (|ella S. Scde. In Pavia 1784-. (Decr. 23 Mail 16;)6.)
Sine Auctoris nomine. (Decr. 7 Augusli 1787.) Indulgentiarum fulia, quorum initia : Pro-
Idée de la vie de Mr. Jean Soanen Evêque curando la Santidad de N. M. S. P. Innocen-
de Senez, el son Teslamenl Spiriluel. (Decr. cio XI fixar en nuestros corazonos la devo-
15 Februarii 1742.) que (odos dovemos Icnor à la Reyna
cii)n,
Idée naturali- Vide II buon senso. de los Angeles de la Consol :cion de ia Sierra
Idée sulle «pinioni Religiose, e sul Clero. en el Reyno de Aragon, etc. Finis : Dada en
(Decr. 12Junii 1826.) Roma sub annulo Piscaloris en 26 de Abril
Idées nalurelles upposées aux Idées sur- de 1681.
naturelles. Vide le lion Sens. —
Conociendo la Panlidad de N. Muy S. P.
Ignalii (S.) Marlyris Epistolœ edition's lunocencio Undecimo la necessidad, y esle-
Isaaci Vossii. Vide Vossius. rilidad, que la Real Casa y gran Hospilal
,

Ignalio (Henricus a S.i. Ethica amoris, del glorioso Apostol Santiago de Gaiic^a, etc.
sive Theologia Sanclorum. Tom. i, u et ni. Finis : Dada en Koma en Santa Maria la
(Decr. 12 Seplembris 1714., el 29 Julii 1722.) IMayor debaxo del .\nillo del Pesca .'or a 2 de
U codice délia Fortuna. (Decr. 23 Junii Enero de l68i.
IS-JB.) —
Nuestro Muy S.into Padre Innoccncio
11 vélo rimosso da sulle trisli avvenluro Undecimo avienilo sido informado de los
del 11"" P. Giovanni da Capi3lrano ex Gé- inucbos, et inlinitos Milagros, que baze el
nérale di tuUo rOrdine de'ininori. (Decr. glorioso S. Lizaro de Palencii, etc. Finis:
23 .Uiiiii 1836.) D.ida en Koma e,i S. Maria la Mnyor, d baxo
lllyricus Matliias. Vide Fiacius. del Anillo del Pescador à ocho de Febrero
Imagines Morlis, cum medicina aniin;e. de 1685.
(App. Ind. Trid.) —
Cleniente Obispo, Sieivo de los Siervos
linelius Jacobiis. (1 Cl. Ind Trid.) (!e i)ios, ad fuluram r nieiuoriam, à todos
i

Imlerus Chrislophorus (1 Cl. App. Ind. los Fioles de Jcsu Christo, que las présentes
Trid.) lolras vieren,salud, y Aposlo!ic:i benedicion.
Impcratorum et Caîsarum Vita^. (Ind.
, Coiisiderando la fiagilidad de nuesira iiiorla-
Trid.) lidid, y condicion de la huniana n.-'turaleza.
Iiicariialione Maria Bon (dell'). Slali di y la severidad del Divino jui^io, etc. Finis :

oralione inenlale per arrivare in brève tempo Dadd en Roina en Santa !\la ia la .Mayor de-
a Dio. (Dicr. 22 Junii 1676.) baxo del Anillo del Pescador San Pedro, en
Incendio (1') ili Tordinona. l'ocnia eroi- diez de Marco de mil y seiscientos y ochenla
coniico. In Venezia 1781. (Decr. 13 Seplem- y cinco aniios.
bris 1781.) —
Br: ve Sumario y compendio de las
,

Inchofer Meleliior. Epistohe B. Virginis Indulgencias, y Gracias, que estan cnncedi-


Mariai ad Messanenses vcrilas vindicata. das por niucbos Sumos Pontiiices, y aora
Mcs.sanœ 1629. l'crmittitur tiimen cditio fada nuevamenle conlirmadas por ÎSueslro muy
Viterbii anno 1632, hoc <it»/o : De Epistola S. P. Innocenlio XI, que al présente rige, y
B. Maria; ad Messanenses conjectatio. (Decr. govierna la Santa Iglesia Calolic;i, à la S. Ca-
19 Martii 1633.) sa, vtHospitalde nucslra Seiiora del Ruen Su-
Incredulorum Libri. Fide Libri omnes. ccss de los Innocentes, que esta en la Giudad
)

Imlagine Joanncs, alius a Chartusiensi. de Valladolid, etc. Finis : Dado en Roma en


(i Cl. Ind. Trid.) Santa Maria la Mayor baxo el Anillo dit
Indix Bibliorum. Colufiia inœdibut Quen- Pf scador en doçe de Enoro de 1686 anuos.
lellimiis. 'App. lad. Trid.) —
Brève Sumario de las muchas Grjcijs,
«fi71 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 1072

Indulgencias, y Peniones, concedidos por dclla Sanlissima Trinità délia Redentione


muchos Sunios Poiilitice*, y aora de nuevo dclli Schiavi, con privilegj, graiie, e Indul-
i

confirmadas por Nuestro muy Saiito Padre genze concesse a detlo Ordine. (Decr. 10
InnocencioXIl, à loJos les Fieles Chrislia- Aprilis 1660.)
nos, veziiios de toda la Chrisliandad, que Inslitutiones Grammalicae, el aliarum Ar-
fuereii Coiifradros, y aora de iiuovo se es- tium. Nisi expurf/enlur. (App. Ind. Trid.)
criviiren en los libros de la Real confiadria Inslitutiones hislorire Ecrlesiaslicce, etc.
de cl Saiilissimo Christo de la Quinla An- Vide Dannenuiayr Malhias, eic.
guslia de la Villa de Zalamea,ttc. Finis: Insliluliones Juris Canonici. Vide Ga-
Dada en Roma en el Palacio Sacro a 10 de vallari.
Marco de 1G92 annos. Insliluliones juris Civilis Lusitani cum
Indulgenliarum (LiUer) Frairum Ordinis Publici, lum privali, auctore Paschale Jose-
Carmelilaruni. Vonec emendetur. (Decr. 7 Au- pho .Mellio Freirio. ,Decr, 7 Januarii 1836.)
gusli 1603.) Insliluliones Ji:slili;e, Chrisli.inœ , seu
Indulgenliarum (Liber) Frairum Ordinis Tht'ologia m^iralis. Auctore P. F. Herculano
Servorum. Donec expurgetur. (Decr. 7 Au- Oberrauch. OEniponie sidcclxxiv. (Decr. 11
gusli 1603.) Januarii 1796.)
Indulgcnze, e graiie délia Sacra Religioiie Insliluliones Theologira; ad usum Schola-
délia Mercè délia Redentione de'CaUivi. Do- runi acconiiidalœ ; quas vulgnriier circumfc—
nec rorr/jarur. (Decr. 16 Martii 1621.) runfur siib nomine TU IiOLOUIjE LUGDU-
Infanlas (Frrdin;!ndus de las). Traclalus NENSIS. Lugduni 1780. Cwn céleris editio-
de, Pra^deslinalione secundum Scripturaai nibits indesecutis. (Decr. 17 Dccombris 1792.)
sacrara, et veram Evangelicani lucem. (Decr. Institutions de la Science de la Religion,
7 Augtisti 1603.) ou cahiers des leçons d'un ancien précep-
— Liber di\in;e lucis secundum divinœ, teur de religion dans une université catho-
et Evangelicse Scripluraî lucem in centesirai lique, recueillis el publiés par quelques-
noni Psalini exposiiionem. (Decr. 16 Decem- uns de ses disciples, par Anne Pepoli, veuve
bris 1603.) Sanipicri. (Decr. 23 Sept. 18.39.)
Informaciones (dos) muy utiles, la una di- Instituzioni del Drillo Pubbliio Ccclesias-
rigida à la Magestad del Eisiperador Car- tico accomodate alla pralicadi Vcneziadall'-
los V, etc. (Decr. 7 Augusli 1603.) Abale A. B. Giureconsullo Veneto. (Uecr.
Informalio pro veritale contra iniquiorem 24- Augusti 1772.)

famam sparsam per Sinas cum calumnia Inslrutlio ad lyronem Theologum. Vide
PP. Sociel. Jcsu, eldetrimenloMissionis com- Buscum.
municata Missionariis in Imperio Sinensi. Instructio (brevis et compendiosa) de Re-
(Decr. 21 Januaiii 1720.) ligione Chrisliana. (Ind. Trid.)
Informalione reale délie false apparizioni, liislruclio Pueroruni, etc. Vid. IIINAKE2
e miracoli délia Madonna di Tirano, di S. nAïAArariKoi, etc.
Carlo Borromeo, e del B. Alviggi. (Decr. Instructio, qua vitam seternam obtinebi-
16 Martii 1621.) mns. (App. Ind. Trid.)
Informazione délia B. V. Maria Auxilia- 1istiucli) Visiiationis Saxonicse ad Eccle-
trice, o Sacra Lega spriluale «rctta nella siaruni Paslores de doclrina Chrisliana. ^Ind.
Citlà di Sanla Fedc ncll'lndie Occide;tali, ed Trid.)
in Torino nella Ciiitsa del Real Collegio Instruction du Gardien. Vide Evangile da
de'PP. Minimi di S. Francesco di Paola. Jour.
(Decr. li Aprilis 1755.) Instruction pa.'torale de Henri-Jean Van
Informe de la Sociedad. Vide de Jovella- Biiul, évé<iiic de Harlem sur le .••cliisme qui
,

nos. divise lesCalliol ques de l'i- glise de Hollande.


Inquisiiione (1) processata. Opéra storica. (Decr. 20.lunii 18i4.)
(Decr. 1'* Aprilis lt;85ï.) Insl uctions and prayers for childr -n ,

Inquisilione-i Th. ologicae in usum Cleri- ^yitli a Calcchism for yoiing childien. Id est :

corum Panorniitana; Diœcesos adornatœ, in- JnslnicCiunes, et preces pro pucri'i cum Cit- ,

slante Canoiiico D. Antonio Calvo C.itbi'dra- techismo pro adolescenlibus. (Decr. 12 Ja-
lis Eccle^iœ Decano, alque Seminarii Archi- nuarii 1735.)
episcop;ilis Reclore editje. Panoruii 1774. Instruclioiis sur les vérités de la Grâce, et
(Decr. 20 Januarii 1783.) de la Préilcslinaiion en laveur des simpl s
Inquisilionis (Sanciœ) Hispanicœ arles. Fidèles. Nouvelle éililion, revue cl corrigée.
Vide (lonsalvius. — Eœdenujue Il/ilice hoc litulo : Le ver;là
Iiistiluiio Principis. (App. Ind. Trid.) délia Grazia, e délia Predestinazi ne per
Institulio Religioiiis Chiislianee. WiCtem- amiiiacs ranienlo de' senplici e buoni Ca;to-
6er^œl536. (App. ind. Trid.) 1 .Martii 1768.)
lici. (l»e, r.

Insliiution de la Sodililé du Bienheureux Inslrucliims générales en forme de Caté-


S. Joseph, érigée en l'Eglise des Frères Mi- chisme. Vide Culbert.
neurs de l'Observance de S.-Omer. (Decr. Inslrumentuui appellalionis (Illuslrissimo-
19 Martii 1633.) ruin,ac Reverendissimorum Arcliiepiscoj'i
Institution d'un Prince, ou Traité des qua- Hai lemensis) ad
Ullrajcctensis, el Episcopi
lités, des vertus cl des devoirs d'un Souve- Concilium générale fulurum a duobus Brc-
rain. Tom. VI. (Decr. 22 Maii 17io.) vibus, quic pra-ferunt nomeu SS. D. N. B -
Inslitulione (la céleste) del sacro Ordine nedicli XIV, scriplis ad universos Calholi-
1075 INDEX LIBRORUM PROlIlBITORUM. 1074
cosinFœderalo Belgio. (Brovi BenedicliXlV, Irena-us Joannes. (ICI. App. (nd. Trid.)
26 Junii 171^5.) Irenœus Philopater. Vindiciarum Calholi-
Iiistrumenluin appellnlionis inlerjectœ die corum Hibernia; ad Alitophiluu» libri duo.
prima Martii 1717, ab IllDstrissimis, el Reve- (Decr. 10 Junii 165k
rendissimisEpiscopisMirnpicensi, Senecensi, Irena'us (Philotheus Tripolitanus. (1 CI.
Mon^i^-^'essulalli, el Bijloiiiensi ad fulurutn Ind. Trid.)
Concilium générale a Conslilulione SS. D. N. — Aphorismi ex orthodoxis Patribus Ara-
D. démentis Piipœ XI, dala Romse anno brosio, Auguslino, Laclantio. (Ind. Trid.)
MDCcxiii, sexto Idus Septembris. (Deer. 16 Irenicus ( Franciscus ) Ellelingiacensis.
Februarii 1718.) Gcrnianiœ Exegeseos volumina duodecira.

Idem Gai ice. Vide Acte d'appel. Donec expurgentur. (App. Ind. rrid.)
InslruKione a' Preiicipi didla maniera con , Isjfgoge (lirevis Pastorum). (Ind. Trid.)
la quai- si gavernano ii i'adri 'ïesuili, latla 1-eiibiehls Johann Lorenz. Nener Ver-
da persona Religiosa, e tulalmenle spas- sucli ùber die Weissagung vom Emmanuel
sionata. (Decr. 18 Maii 1618.) 1778. Hoc est Latine : Novum Teiilamen in
Inslrullione ('rêve) piT l'anime, che Jesi- Propheliain de Emmanueie 1778. fBrevi
deranu dedicarsi ;illa vcr;i divotione délia Pii VI, die20Sepl(inbri> 1779.)
'
gloriosa S. Anna Madré di Maria. (Decr. JO Issau ier Bariholomœu'i. P.itri Luminum.
Juiii 1678.) Conclusiones Physicie, Massilia' defenste 19
InsirutUone per li giovinelli, che si
(l)reve) Januarii 167'k (Decr. 1 Decembris 167i.)
devonu comunjcare la prima voila, cun ag- Islituzioiii Logiche di Domenico Mamone
giun(a délie cose neci ssarie a sapersi ben di .Monte rosso
Calabria ultra. Napoli
in
confes'iare. Padova 1688. Venezia 1689. 1813, nelia Siamperia di Sevorino. (Decr.
(Decr. 29 Novembris 1689.) 22 Martii 1819.)
Insiruzione sopra la verità, e i vant.iggi Isloria (delln) Ecclesiaslica délia Liguria.
délia Religione Crisliana. 'Decr. 26 Mar- Vide Paganelti.
tii 1825.) Isloria Universale. Vide Storia.
Insulis (de). Vide Alanus. isloria dei Concilj, e Sinodi approvali dai
Inlenzioni del P. M. Angelo Ganzelti di Papi, arricchita délia Cronologia dei Ponle-
Jesi suir Opuscolo, che cgli già stampo col fl( da S. Pielro sino a Pio VI, dove a colpo
i

titolo : Il Giovane insiruitu ne'principj délia d'occhio si vede. quando sono slali creali, il
Democrazia rappiesentaliv e np'dovfri di
i , tempo che hanno regnato, ed il giorno délia
CiCCadino: {in fine, Senigallia 1800, pel Laz- loro mort' si vende in Italia. (Decr. 31 Mar-
:

zarini con liccnza de' Superiori. (Decr. 2 Ju- tii 17,S8.)


iii 180i.) De qno
cerlior faclus docilis Au- Isloria d'Ancona
Capil;ile délia Marca An-
ctor Declaralione publicis lypis édita die 13 conilaiia, dell'Abbale Leoni Anconilano,
Ju'ii utrumque Librum a se vuUjutum lauda- Censure délia Socielà Georgica di rreja, elc.
biliter rejecit el improbavil. divisa in tre Volumi. Vol. i e ii. Aucona
Interbocensis Ambrosius. (1 Cl. Ind. Trid.) dalla Tipografia Baluffi 1810. Vol. m, iis-
dem lijpis, i8l-2.\o\.iv, iisdem lypis. 1815.
(Decr. IMarlii 1709.) (Decr. 27 Januarii 1817.) Donec corrigatur.
Inlérêts etMaximes des Princes el des es- Perwillunlur intérim exeinpldtia impressa,
tais souverains. Una cum Opusculo oui ti- dummodo prœmiitatur formula Retractalio-
tulus : nis ab Auctore factœ, et a Sac. Conyr. appro-
— Maximes des Princes el estais souve- batic.
rains. Isloria del Progresse, e del estinzione
Intérêts (nouveaux) des Princes de l'Eu- délia riforma in Italia nel secolo sedicesimo,
rope, où l'on Iraile des Maximes qu'ils doi- tradolla dell'Inglese di Thomas Muccrie.
vent observer pour se maintenir dans leurs (Decr. 22 Soptcmbris 1836.)
Etats. (Decr. 27 Maii 1687.) Vide Declara- Isloria dell'Inquisizione, ossia del S. Oifi-
tio, etc. zio, corredala di opportuni, e rari docu-
Introduclio cœlibalus coacli , etc. Vide menli, dala per la lerza volta alla Ince da
Theiner Johann. Anton., etc. Die Einfuh- Francesco Beccalini Academico Apalisla.
rung, elc. Milano 1797. Presso Giuseppe Galeazzi.
Iniroductio pueroruni. (Ind. Trid.) (Decr. 30 Seplemb. 1817.)
Introduclio in jus ci clrsiaslicorum Catho- Isloria succinta delleOperazioni délia Cc;m-
licorum. Vide Eyhcl. pagnia Bibbica Britlannica, e slraniere, coll'
Invito alla pacc, cd all'uniià, ossia vera indice délie malerie concernenli la medc-
Idea délia Chiesa Caltolica Uomana propo- sima: Chi è da Die, le parole di Dio nsculta.
sta da nn Sacerdole Fiorentino agli Eccle- Gio. 8. 4-7. Napoli. Presso Au'nello Nobile
siaslici e Socolari per guida e calma délie
, , Librajo Slampalore. 1817. (Decr. 2! Junii
coscienze nc'icnipi di conlroversia si aggiun- :
1817.) Et versiones omufs ISihliorum. quavis
ge in line un Scrmone sull' analcm^i.e sullo rtdgari linijua. nisi fuerintab Aposlolica Sede
scisma composlo de'senlimeiiti di S. (lian- approbatœ. aut edilœ cuin iinnotatianibas de-
grisnstomo, e di S. Ollaio Milevilano. «fine siimplis ex S. Ecclesiœ Patribus, tel ex doctis
Aucioris nomine. (Decr. 11 Januarii 1796.) Ciitholicisiiue viris, juxt'i Decrelum Sac.
Irenaii (S. Fragmenta. Vide Pfaflius. Congr. Indicis 18 Junii 17a7.
lrena>us ( Christophorus ) Passaviensis. Islruzione Crisliana. Vide il Catechista.
(1 Cl. App. Ind. Trid.) Istruzione Générale sulle verilà Cristiana
lOfS DICTIONNAIRE DES HERESIES. 1076

II) forma di Catéchisme Doiiec corrigatur braire,rue Haute-Feuille, a. 20. An cifi-


fUccr. 11 Junii 1827.) Huième de la République; yel. 2. (Dcéf.
Jstruzionc intorno al SantoSacrifizio délia 2 Julii 1804.)
Messa. Vide Traversari Carlo Maria. Jœgerus Joh. Wolfirangus. Historia Ecclc-
Islruzzioiii secrète délia Gompagnia di sinstica cura parallelismo profana?, in qt:a
Gpsù cou ag iur.le importanti. Opiisculum Conclavia PontiQcuni Romanorum aperiun-
impressiim cttnicwentito editionis loco. (Decr. tur. Tom. i et ii. (Decr. 21 Junii 1721, et 21
i>2Sepiembris 1836.) Junii 1731.)
IsUuiioni famit,'liari, e necessarie. Vide — Opuscula varia Theologica. (Decr. 21
EsposizioiK^ lifUa DoUriiia délia Chiesa. Januarii 1721.)
Istiuzionl intoriio la Siint.i Sede Iradotte — Systeraa Theologicum, Dogmatico-Po-
dal FrancL'se. (Decr. S. OfQcii !* Julii 17Go.) lemicum, in que recenliores coniroversise
Italia. Fîrff aU'Itali i. esponuntur. (Dfcr. h Decembris 1725.)
Ilalica InlerpiPlatio Operis infcripti: Ex- Jjigenteuffel Nicolavis. ( 1 Cl. App. Ind.
position (le la Doctrine Chrétienne, etr., Trid.)
(juiinfue Tomis sic purlita : Ksposizione del
(Decr. 26 Augusti 1822.
.Sinibolo. Esposizioiiiî dell'Orazione Domcni-
cale. Esposizioiie del Decalogo. Ksposizione
Jalin Johannes. K.nchiridion Hermeneulicae
Goner.ilis labularum veieris et noviFœdériS.
de' Sagrnmenti. Esposizione de' Coraaiida-
menti délia Chiesa con l'agginnla di un — Intlroductio in Libroî V. T.
:

Trattalo délia Giustilicaxione. (Brevi Clem.


— Appi'ndix Herinencuticœ seu exercita-
Xm, IV Junii 17(31.) tiones esegetic;c.
Italie (L'), ou découvertes faites par les — ArchiBologiaBiblicainepitomenredacta.
Italiens, dans les sciences, ies arts, etc.
Jahischrift fiir Théologie und Kiichen-
llinerario de la Cort di Roma, o Tealro •
recht der Katholiken herausgegeben von ci-
délia Sede Aposlolica. (Decr. 19 Junii 1671.) nigen katholischen Theolo.en. Priifèt ailes;
das gute behaltel. Ulm in der Wolilèrsclien
(Decr. 15 Januarii 1714.) Buchhandlung, vom Jahre 1806, bis 1816.
lUigius Thomas. De Huîresiaichis œvi k Bande in 8. Id e<t : Scriptum annuuin pro
Aposlolici, et Aposlolico proxiuii, Disser- Theutogia et jure Canunico Catholicorum edi-
latio. tu::i a rwnnullis Cathtdicis Theologfs. Otnnia

— Biblioiheca Palrum Apostolicoruiu probate, quod bonum <>st lenelo. Utmœ in


Grœco-Lulina. Bibliupolio Volde'siano 1806 ad 1816. (Decr.
— Hisloriœ Ecrlesiasticœ primi a Christo 30 Septembris 1817.)
nalo seculi selecla capita. Jalkut Keubeni, id est Raccolta di Rabbin
— Histmiee Kcclesiasticîe secundi a Chri- ReubenOschi. (Decr.S. Offic. Ik Martii 1766.)
sto nalo seculi selecta capita. (Uccr. 10 Maii Janovesius BartholoaiiEus. De ad^enlu An-
1757.) tichristi. (ind. Trid.)
Jansenii Augustinus (Utrum sit damndn-
dus), CHJus initium : Nullo jure ; finis : Non
potest damnari Jansenius nisi ridente Pela-
(Decr. 12 Marlii 1703.) gio, plorante Augustino. Humilis Romahus.
Jacoi) (1\) filius Chaviv, Glii Siilomonis. (Decr. 23 Aprilis 165i.)
]iy pilTNTpSn Sx-^2J:. Id est : Oculus Israeiis.
(Decr. 7 Decembris 1694.)
Pars Prima coniinens omnesverilates, diseur- Jansenismus in muliis cxotLcc ri^ridas.
sus, et exponlioncs, nuœ sparsim in sex Ordi-
.lansenismus nmnemiiestruens Reli»ibnem.
nibiis Misiiici's reperiuuCur.
Jansenismus plurimas hfereses, et ertores
— KW pSn Sn-iU?i nn. Id est : Domus Israe- dainnatos perlinaciler defendens.
iis. Pars II. Accedil Liber Doniits Judœ R, Janséniste (lej convaincu de vaine sophis-
Leonis de Mulina. liquerie, ou examen des réllexions de Mr.
Jacob Fridcricus (1 Cl. Ind. Trid.) Arnaud sur le Préservatif contre le change-
.yjicobellus. Vide Misnensis. ment de Religion. (Derr. 26 Oclobris 1707.)
Jnrolius 1, Anglia; Rex. Apologia pro ju- Jansenius (Cornélius) Iprensis i'^piscopiis.
nmentofidelilnlis. (Decr. 23 Jolii 1609.) Augustinus. (Bulla Urbani VIII, 6 Martii

BAsniKON iill>o^ seu Regia Institutio 1641, et Decr. 23 Aprilis 16o4.)
ad Henricuni Priucipeinprimogenitiinisuuin. — Parallelum erroris Massiliensium, et
(i>ccr. 7 Septem[). 1609.) opinionis quorumdam reientiorum; (Decr.
—Medilatio in Or.itioneni Duniinicam. 23 Aprilis 1634.)
(Decr. 22 Oclobris 1619.) Jansenius Jean. Mémorial au Roi, cujiis
—Meditatio in Capul xxvii Evangelii initium : .!ean Jansenius Chanoine, etc.
Maltliœi, versus 27, 28. 29, sive hypoiyposis (Decr. 23 Apri is 1634.)
inaugnrationisHegia;. (Decr. 16 Martii 1(.21.) Jansenius Philippus. Ujtersle de\oirpn in
Jacobus iLeonjudus) Northusianus.il Cl. don uylersten noodt v.in de leste Casuistique.
Ind.Trid.) Id est : Ultima altenlata in exlnma nccessi-
Jacques, par Georges Sand. ( Decr. 30 tate novissimorum Casuislarum. (Decr. 2
Mari. 18il.) Septembris 1683.)
Jacques le Fataliste et son Maître par Di- Jardin Antuuius. Dogma Theologicum de
derot. A Paris, chez Buisson, Imprimeur-Li- Ecclesiu, (juod piopugnabil die 30 Januarii
1077 INDEX LIBRORLM PIIOHIBITORUM. 1378
1693, Sn Regio Societatis Jesu Collegio Aca- etc. , in quibus Docirina Theologofnm So-
Jemiœ Cadomensis. (Decr. 19 Miii 1694.) cietatis Jesu contra Corn. Jansenii Augusti-
Jarrigius Petros. Jesuita in ferali pegmale num dcfendilur. in sex capila divisœ. (Bulla
ob nefanda crimina in Provincia Guieima Urbani Vlll, 6 Mirlii 1641, el Decr. 1 An-
perpeirala consliiutus. (Decr. 10 Septeuibris gusti 1641.)
1G88.]
Jennyn Joanncs. ^ era Confralernilnlis (Decr. 23 Aug. 1634.)
Sanctissima; Trinilalis de redemptiono Cap- Jonslonus Johannes. Naturje Constantia.
tivorum, el B. iMariaî de remedio , nec non — Thaunialograj'hia naluralis.
vitaî SS. Patriarcharum .loannis, el Fielicis — universalis Civilis. et Eccle-
Historia
Idea. (Decr. 10 Aprilis 16C6.j siaslica. (Decr18 Junii 1651.)
Jesuardus Mari iii^s. .Mikalt Mamertinum — de Feslis Hebraeorum, elGraecorum
ex Sacris Bibliis.etSS. Patribiis exporptum, Schediasma. (Decr. 20 Junii 1662.)
qui Urbs Messuna ad proleclricem Mariara a — Polymathiœ Philologie», seu loiiiis re-
sacra Epislola rcfugpret, in horas precarias rum suos ordiiies revoculee
universitatis ad
distributuiii. (Decr. 17 .Mail 1734.) adumbratio. (Decr. 28 Augusli 1690.)
Jesu (Crislo de) Ponlifice maximo, et Regc JonvilltBus Carolus. (1 Cl. ;\pp. Ind. Trid.)
Fidcliuiii sumnio, régnante in Ecclesia Sanc- Jourdan A. J. L. Vide Buhlo Jean uotllieb.
loium. (App. Ind. Trid.) Histoire de la Philosophie, etc.
Jesu (Lilterius a). Gonlroversiœ Dog;mati- Jordanus Aulus. Vide Fcbronius. Appen-
c» adversus H;preses utriusque Orbis. To- dix quarla.
nius I. E(liti«nis Romw antii 1701. Donec Journal d'Henri III, roi de France et de
currigatur. (Decr. 11 Marlii 1704.) Polngne. (Decr. 11 Seplembris i7.'j().)
Jesuita exenleratus. (Decr. 23 Augusti Jouy (M, de). L'Hermite en Italie ou obser-
1G34.) vations sur les mœurs et usages des Italiens
Jesuilaruni, alionimque Romande Cariae au commencement du xix siècle. (Decr. 11
adulantiuni de Sunimi Pontificis auctoritate Decembris 1826.)
commenta Regnis Regibusque
, intesta, lide- Jovellanos (Gaspar Melchior de). Informe
liler proposilaper Jurisconsultum Batavum, de la Sociedad economica de esta corte al
Ecclesiœ, el palriie amantem. (Brevi dé- Real y Supremo (îonsejo île Castilla
mentis XI, 4 Octobris 1707. i (Decr. 5 Seplembris 1825.)
Je uite (le) sécularisé. (Decr. 27 Maii 1687.) Joye (Georgius) Bedfordiensis. (1 CI. App.
Je us-Chiist et sa doctrine. (Decr. 23 Sep- ind. Trid.)
lembris 1830.) JudaîLeo. (1 Cl. Ind. Trid.;
Jésus-Gbriâl sous l'anathème. (Decr. 10 Jiidex Johannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Novembris 1734.) Judex Matth.T'is. (1 Cl. Ind. Trid.)
Jésus (Sor Maria de). Leiania, y nombres Judicium, et censura Ecclesiarum piarum
misteriosos de la lîeyna liel Cielo, y .Madré de dogmale in quibusdam proviuciis Septcn-
del Altissimi). (Decr. 30 Julii 1678.) trionalibus contra adorandam Trinitatem
JésUs-Marie (Anne Joachim de). Quatre per quosdam turbuleutos noviter sparso.
Sonnets à l'honiieur de la très-pure, et très- (App. Ind. Trid.)
ioiinaculée Concoptioii de la Vierge Marie. Judicium sacrœ Facultatis TheologiceLo-
(Decr. 2.l.ulii 168(i.) vaniensis de oclo .Vtticulis inter alios ex-
Jezlerufs (Joannes) Scaphusianus. (1 Cl. cerptis ex Casu conscienti.e in Sorhona a
App. ind. Trid.) quaiiraginta Doctorihus 20 Julii 1702 sub-
Joannes Cleriius Palatinus. Vide Febro- scripto. (Decr. 11 .Marlii 1704.)
niijs.Appendix tcrtia. Judicium Synodi nationalis Reforinalarum
Joaiiiies Pataviensis. Vide Pataviensis. Ecclesiarum Belgicarum habit^-e Dordrechli
Joannes Fridericus Secundus Dux Saxo- auno 1618 1619, .««u Sentenlia de Divina
et
nia\ ac Fratrcs Joannes Wilhelnius cl Jo. , Pricdestinatione et annexis ci
, capitibus,
Fridericus Junior. Solida, et ex verbo Dei quani Syiioilus Dortrechtana verbo Dei con-
sunipia confulalio, et rondemnatio pru'cipua- sintaneam, atque in Ecclesiis Reformatis
ruin corruptelarutu, seilarum, et errorum hactenus rcceptam esse judicat, quibusdam
hoc lempore grassaulium. App. Ind. Trid.j arliculis exposila. (Decr. 22 Octobris 1619,
Joannis fPelrus) de Villa Sereialum. (1 Cl. et 16 Martii 1621.)
Ind. Trid.) Juellus (Joannes) Anglas. (1 Cl. App. Ind.
Jocelyn. Vide do Lamarline. Trid.)
Joecherus Christ. Gotil. Philosophia Ha^- — Apologia Ecclesiae Anglicanje. (App.
resium obex. (Decr. 14 Januarii 1737.) Jnd. Trid.)
Jolinstonus Robertus. ilisloria Rerum Bri- Juenin Gaspar. Inslituliones Théologies
lannicarum, ut cl mull;iruin Gallicarum, ad usum Seminariorum. Donec corrigantur.
Belgicaruin, et (icrmani( u uin.ab anno 1572 (Decr. 25 Seplembris 1708.)
ad annum 1628. (Decr. 22 Junii i67ii.) Jugement doctrinal des Théologiens sur
Jollain (Mr.) Discours. (Decr. 2 Septeni- les Institutions Théologiques du I'. Juenin,
b.-is 1727.) suivi d'un Problème sur l'Ordonnance de
Jonas Juslus, qui et Jodocus Cock. (1 (.1. son Eminence -Mr. le (Ltrdinal de Noailles, et
lud. Trid.) sur le m.indeineni de .Mr. Madol, évèque de
Jonche (Joannes de) Thèses Theologicaî Belley.(Decr. 26 Octobris 1707.)
deGralia, libcro Arbitrio, Pra;destinatioue, Jugendfreund (der). Ein Lehr-und Lesc-
1079 l'iLTIONNAIl'.E DES HERESIES. 1080

bucli liir die oberen Klassen der Volksschu- capitis discrimen vocatum. (App. Ind. Trid.)
len. Latine vero : Amicus jiivenlutis seu li- Justitia, et verilas vindicata conira ca-
ber dofirinfe cl leclionis pro classibiis Su- lumnias, errores, et falsilates, quibus scatet
periorlbus Scholaruin coaimunium. (Decr. Apnlogia P. Désirant in iis, quae c<jncernunt
5 Soplerabris 1825.) quosdam Superiores Carmelitarum Discal-
Juirio Hisloiico-Canoniro-Politico do la ceaiorum. (D'cr. 12 Seplembris 17H.)
Anioriiad de l.i^ Niciones en ios Pi nés lic- Juvencius Joscpbus. Historia Societatis
cleslasiifos. (Decr. 2T Novembris 1821.) Jesu. Pars y. Tomus pos'erior. Prohibendir
Julianus Joannes. Manuductio ad Tluoln- quœ conrernunt Ritus Sinertses, quibus delelia
giam raoïaiem. Donec corrigutur. (Decr. 26 permittitur libtr. (Decr. 29 Julii 1722.)
Oclobris 1707.)
Julius. Dialiigus viri cujuspiani erudilissi- E
mi feslivus sane ac elcgans. {Ind. Ti id.) Kaiserling, Major au service du Roi de
Jui us C;e-ar P.,7i(j <'aliini Instiluiioncs Prusse. Discours aux Confé lércz de Kami-
in Jtalicain linguam transtulii. fl Cl. Ind. nirik en Pologne. (Decr. 11 Augu^ti 1769).
Trid.) Kalb Z. h. Tbeolngisch-politisclie .\bban-
Juliiis Mediolanensis. Vide .Vlediolanensis. dlungen von Spinosa; freye Febersetzung
Junius Fianciscus Senior. (1 Cl. App. !nd. und mit Anmerkungen begleitel. Latine vero:
Trid.j Traclaluum Theologico-pdlilicorum Spino-
—Vita ab ipso conscripta. (Decr. 12 Dc- sa? vcr^io libéra cum adnotalionibus. (Decr.
cembris 162i.) 12 Junii 1826.)
—Vide Pappus. Kammerer Joannes Jacobus. Abhandiung
Junius Hadrianus. (1 Cl. Ind. Trid.) iiber dieExkomunikation, oder den Kirrheii-
Junius Slephanus. Vide Brulus. bann. Strashurg 1792. Id est latine Tracta- .-

Juretus Franciscus. Observaliones ad tus de excommunicaiion<>, aut anathemate. Ar-


Ivon s Garnotensis Epislola-i. Donec corri- gentorati 1792. (Derr. 26 Januarii 1795.)
ganlur. (Derr. .3 Julii 1623.) Kampf (der) zwischen Pahsthum und Ka-
Jurieu Pierre. Juslificalion de la morale tholicisraiis im fiinfzehnten Jalirhunilerto...
des Réformez, conire les accusalions de Latine vero : Pugna Papatum inler et Callio-
M. Arnaud. (Deci 21 Aprilis 1693.)
. licismum Saculo decimo quinto. Ziirich ty-
—Et cetera ejusdem Opéra omnia. (Decr, pis impressum apud Davidem Burkli 1732.
H Januarii 1737, et 10 Mail 1757.) Dissertaiio jam inde ab anno 1S16 inserta
Jus Belgariim circa Bull.iriini Pontificia- Libroiui lilulus: Muséum Hclvelicum. (Brevi
rum receptioues. (Decr. 23 Aprilis IGoi-.) SS. D. N. PP. GREGORII XVI, 17 Septem-
Jus (Nullum) Ponîificis Maxiini in Regno bris 1833.)
Nea[ioiitano. Dissertaiio Hisiorico-Juriùiia. Kant Manuel . Critica della Ragione pura.
(Decr. 15 Januarii 171i.! (Decr. 11 Junii 1827.)
Jusiellus Chrislophorus. Codex Canonum Kanl. Vide Villers Charles.
Ecclesiip universœ a Justiniano Iniperalore Karg Joannes Fridericus. Pax Religiosa,
confirmalus, et nolis illuslralus. (Decr. 17 sive de exemptionibus et subjectionibus Re-
Decembris 1623.) ligiosorum. (Decr. 21 Aprilis 1693.)
Jusli Jacobus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Karstiians et Kegelhans. Dialogus. (Ind.
Jusiificalio Matiimoniorum etc.
, Vide Trid.)
Van-Ess Leander Uechlfirligung der genii- Kalechismus der Christkatholischen Reli-
schlen, (le. gion, etc. Latine vero : Cateciii-'mus Chrislia-
Justiticalio praxeos Pastorum, aliorum- ua; Catholica" Religionis... ad usum Ecclesia-
que Curatorum, qua consueverunt populo rum et Scholarum. (Decr. 5 Septemb. 1825.)
proponere septein Fidel puQcla, taraquam Katholisee (die) Kirche, etc. rjrfeKopp. G.
credenda explicite, ac necessario nec ssilale L. C, eic.
medii. (Decr. 9 Februarii 1683.) K.itholische l'die) Kirche von Schlesien,
Justification de la Mémoire de M. Pierre dargeslellt von einem Ralholischi>n Geislli-
CoddeArchevèquede Apos-
Seb.isle, Vicaire cheii. Latine vero : De statu Ecclesiœ Calho-
loliquedans les Piovinces-Unies coiUre un lic;p in Silesia, Aiictore SacenJole quodam
Décret lie l'Inquisition du IVJ.mvier 1711 eu Catholico. Decr. Il Decembris 1826.)
deux l'ariies. (Decr. 6 M;\rlii 1712.) Katoiisi heii Kirche, etc. Latine vero : Ca-
Justiûcation du sileni e respectueux, nu thoiica? licclesia-. Pars secunda seu Para-:

Réponse aux Instructions Paslor.iles et au- graphi pro nova ejusdem (Ecclesiœ) ratinne
tres Ecrits de M. l'Arcbevéque de Canibray. conslituenda cum l'undamenlis ex historia,
Tome Troisième. (Decr. 17 Julii 1709.) Christianismo, ac ralione depromtis. (Decr.
Justification de Fia-Paolo Sarpi, ou Let- 5 Augusli 1833.)
tres d'un Prêtre Italien à un Magistral Fran- Kalzscl)ius Joannes. De Sauitate guber-
çais sur le caractère cl les sentiiiiens de cet nanda, socuiuium ses res nou naturales
homme célèbre à Paris cli z Eberharl Nève
; (App. Ind. Trid.)
et leNoiniant. 1811. (Decr. 22 Decembrisl817.) Kaulius Jacobus. (1 CI. Ind. Trid.)
novus. Vide Febronius. Ap-
Jiisiiiiiaiius KeckermannusBarlholomœus.Gymnasinm
pendix secunda. Logicum, id est de usu, et esercilatione Lo-
Juslilia Britaniiica, per quam liquet, ali- giea? libri très. (Decr. 10 Mail 1613.)
quot, in co Hegno cives morte mulctalos Kednadon (Palatinus^ a Straswich. (1 CI.
esse propter Ueligionem vero, neminem in
: App. Ind. Trid.)
1081 INDEX l.IRUORUM PKOIIIBITORUM. msî
Kemerius Paulus App. Ind. Trid.)
(1 Cl. Kling, seu Kliugius Melchior. Commenta-
Keinnitius Mnriinus. Vide Chemnicius. rii in priecipuos secundi libri Decrelalium
Kempisius Th'imas. Vii/e Gasialio. titulos.
Kerapius Martinus. Opus Polyhistoricum — In quatuor Institutionum Juris Princi-
Disserlalionibus xxv de osculis absolutuin. pis Justiiiiani libros Enarraliones.
(Decr. 31 Marlii 1681.) (Decr. 30 Julii 1678.)
Kenerus Joannes. (ICI. A-pp. Ind. Trid.)
Klockins Gaspar. Tractatus JuridicoPolili-
Keyscr Philippus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
CO'Polemico-Historiciisde^'Erar o,observatio-
KeYsersper^ius, scu Keisersbergius Joan-
nibuslocuplelatus operaChnstophori Pelleri.
nes. Vide Geyler.
KhammCorbinlanus.Hieran hia Aiiguslana
— Tractatus Nomico-Polilicus de Contri-
bulionibu'^.
Chronologica Iripartita in parlem Calliedra-
Klug Josephus. (1 Cl. Ind. Trid.)
lem, Collegialem, et Hesularem. Prodromus
Knewstub Joannes. 1 Cl. App. Ind. Trid.)
Partis m, Regularis. (Decr. 21 J;iniiarii 1721.
Knibbe David. Manuduciio ad Oratoriam
Kiesiiniîius Jo. Hiidol()hus. Hisluria con-
sacrara. (Decr. 31 Martii 1681.)
certation isCrieroru m Lalinorumquedi- Irans-
subslaiitiatione in Eucharistia; Sacramenta (Decr. 29 Julii 1722.)
(Dei-r. 21 Noveinbris 17o7.)
Knippenherg Sebaslianus.Opusculuni. Do-
kimedoncius .lacobus. Cl. App. Ind. Trid.)
( 1
c'rina S. Thomœ in nialeria de Gratia, ab
Kiiulii H. David. Commenturia in )'elus
erroribus ipsi falso iniposilis liberala. Ad-
Testamentum, tam Hebrnice, c/uam Latineper junu'ilur Compendiuin doctrin;e Gornelii Jan-
Piudum Fwjiiim, et Conradunt Pellicanuin senii Ipron^is Episcopi in quinque famosis
translata. (App. Ind. Trid.)
Proposilionibus illius damnala^.
Kiiirningins Ol.ius. ComincnlatioHistorico-
Tlieologica, qua controversia de Gonsecra-
— Opusctilurn contra libruni Auctorisano-
nymi intltulalum: Pra'dicatorii Ordiuis Fides,
tionibusEpiscopoi urnAiiglorurnrecenselur.et
et religio vindicala.
dijudicalur; in Acadt-mia Julia pra-sidenle
Knipperdolling Bernardus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Jo. Lanrentio Moshemio conscriplu, et exhi-
Knipsiroch seu Knipstrovius (Joannes)
,
bila. (Decr. 11 Seplembris 1730.)
Ponieranus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Kippii'gius Henriens. Melhodus iiov.i Juris
Knoblouchus Joannes. (1 Cl. Ind. Trid.) •

publici. (Decr. k M irtii 1709.)


Knoffer Paroclii, sive Pastoris in Rothe
— Anliquilates Romanae. (Decr. liî Aprilis
Diœcesis Melensis. Calecliisinus oder Milch
1739.)
des Gœllicheii Wortes. Seu Catecliisnius,sive
— Noluî supplemenla ad Ep'tomen His-
et
Lac Verbi Diviiii. (Decr. 11 Julii 1777.)
Pappi. F((/e Pappus.
loriiE Kcclesiastic;e Jo.
Knopken, feu Knophius Andrœas. (1 CI.
Kircht'nordnuiig, wie os mil di r ibrislli-
Ind. Trid.)
chen Lohrf, heiligen Sacranienten und Cere-
Kuoxus (Joannes) Scolus. ;1 Cl. App. Ind.
nionien, in des Durehieucbligslen Hochge-
Trid.)
bornen Fiirstcn und Herren. Ht>rn l'"riilerichs
Koeberus Joh.Fridcricus.Dissertaliunculœ
Hertzogen in liayern gebalten wird. Id est :
de Sanguine Jesu Christi xxiv. (Decr. 17 Maii
Ordi) Ecclesidsticus circti doctrinam, Sui ra-
173Î.)
menta. et ccri enionias in Ducatu Jlluslrissimi
Ducis Fridcrici liavariœ observandus. (App. (Decr. 11 Seplembris 1730.)
Ind. Trid.) Koechlerns Henricus. Juris naturalis ejus-
kircliDiejerus Jo. Sigismundtis. De unico que cutn primis cogenlis, methodo systema-
Fidci principio ^erbo Dei, aliis lue extra Dei lica propositi, Exercitaiiones vir.
verbuni revelalionibns inimcdiatis, Di!.quisi- — Juris socialis, 1 genliuin ad Jus nalu-
1

lio. (Decr. 21 Januarii 1721.) rale revocali specimina septetn.


Kircbnerus Hermannus. Superioris œvi Kœnig Johaniies Fridcricus. Theoiogia po-
Imperaloruin, Hegum, l'Mectorum, Ducuni, sitiva acroamalicasyuoptice traclala. (Decr.
ac Princi|)um curricula. (Decr. 3 Julii 1023.) 18 Maii 1677.)
Kirclinerus liniollieas. (1 Cl. App. Ind. lùeiiig (Reinbardus) Marpurgensis. Auies
Trid.) disputatioiuim poliiicaruiii niethodice in-
lvir( hovius Lanrentius. Consilium xxvii. slriicta. Dvcr. 22 Novemb. 1619.)
i

(Juod hahctiir Tom. ii, pag. 14.'t Matrimo- : Kolbius laiicisciis. ICI. Iiul.Triil.)
I

nialium Cnnsiiiorum Jo. Haptista; Ziletli, et Kolch Jacobus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Nicolai Uuckeri. (Decr. 10 Decembris lOO'i.) Kollarius .\dai))us l-raiiciscus. De origini-
Klainmer Hallbasarus. Prompluariiim lani bus, et usu perjetuo l'ote-tatis legislaloriip
Juris (^ivilis, qiiani Kcudalis, multis qtiies- circa Sacra .Vpostoiicoruni Regum L'ngariie.
tionibus, et decisiotiibus auctnin opéra Joa- (Decr. 13 Augusli 170V.)
cbiiiii Scheplitz. (Decr. V Fcbruarii l(i27.) Ivopp. G. L. Die katholische Kirche im
'.",.

Klfbilius Wilbelmus, (1 Cl. App. Ind.'l'rid.) neunzehnlen J.ilirhunderte... Jjitine vcro :


Kleiiiaw Joannes. (1 Cl. Ind. Trid.) Catliolica Fcdesia SctcuH decinii noni, et
Kléine (de) ("irtsdeii of licdestonden, etc. teiiipori coiigrua transfortnalio exlernœ
Ulrechl 1099. /;/ <'st Offirinm parvum R.
: Ma- (oiislilulionis ejusdetn. (Hrevi SS. D. N. PP.
rine Vii-i/iiiis. Uttrujectii&ô^). iDccr. 2(i Octo- GRRi.Olill \\T 17 Septombris 1833.)
bris 17()1.) Kornnianiuis Henricus. Sibylla Trig-An-
(App. Ind. Trid.) driana seu de virginilate \irginuni statu,
, ,

Rlingias Conradus. Vù^e Clingius. el jure J laclalu». (Decr. 16 Marlii 1621.)


1083 DICTlONNAmÊ bfeS HERESIES- 4084

Korlholtus Christianus. Valeriaiius C);i- universalis , Ecclesaslicœ, iam


Civilis , et
fessor, hoc est solida dernoiislralio qtioil ,
Roman.T quani Proteslaiiliumi (Dt;cr. 2 S«p-
Ecclesia Hoinana non sil vera Chrijti Eccle- leinbris 1727.)
sia. (Decr. l7 Novemliris 1CG4.) Ldgus Conr.idus. (1 Cl. Ind. Trid.)
— Et cetera ejus Opéra, in ijuibus de Reli- — Melhodica Juris utriusaue Iraditio.
gione tractât^ (Decr. 10 Maii 1757.) (Ajip. Ind. Trid.)

Donec expurgenlur, (A pp. Irni. Trid.)


Lagus .losua. (I Cl. App. Ind. Trid.j
Lahonlan (le baron de). Dialogues avec
KiMnIziiis (Alberlus) Hanibiirgensis. Ke- un sauvage dans l'Amérique, contenant une
gnoium A(luilonariUui Maniœ , Sui-ciœ, et description exacte des mœurs et des cou- ,

Norva^'iœ Chronira. Editionis Francorjurli tumes de ces Peuples sauvages. (Decr. 22


cuin prœfalione et iiolis Joannis Wolpi. Junii 1712.)

,

Ecclesiaslica Historia. sive Mi-lr^polis. Lalamantius Joannes. Exlerarum fere


Edilionii Franiofurti cum prœfationé, et no- omnium, el prœcipuarum genlium anni ra-
lis Joannis Woljti.
tio; et cum Roniano collatio. Nisi corriga-
— Saxoiiia. iùUlionis Fraiicofurti CUm tur. (App. Ind. Trid.)
prœfalione. et nulis Mcuti Ci neri.
— AVaiidalia. Editionis Francofurli cum (Decr. 11 Decembris 182G.)
prœfalione Andreœ Wecfieli editoris, Lallebasque. Introduzione alla Filosofia
Kia| f ^ico!aus Amlirosius. Annolationes naturale del penisero.
Uledico-Morale.s quoad qua;sl!ones pondero- —
Principj délia Genealogia del pensiero.
Siores niiillasijiie difficullales nialrimonia-
,

Ips, cum Conl'essariis tuiii Casuistis (luoli-


, (Decr. 28 Martii 1675.)
die vix non pro resolutione occurrentes, in Lanibardi Giacomo. Semplicità spirituale.
reaîi el analomica pailiuin dilucidatione...., — Animœ deploralio,
sensu reeenliorislico fiindalaî. Pro quaruin — Traltato deU'esterioriià.
solidiiate exposilioncs deiiique de Incaina- — A'orba Minislri Allaris, o sia libro di
tioiie Dotniiii Nostri Jesu-Clirisli, el de Con- Profetic.
ceptione illjbatœ Deiparte. Donec corriijalur. — Et relifjua omnia ejus Opuscuia , tam
(Decr. 25 .Maii 17(57.) édita quam manuscripta.
Krentzheim Leonardus. (1 Cl. Âpp. Ind. Lambert, a/i'as NicoUs Joannes. (ICI. App.
Trid.) Ind. Trid.)
Krenzer Sebasiianus. Cursus TheologiiB Lambert P. Exposition des prédictions et
ScholasliCcB per principia Luili uia , cum des promesses faites à l'Eglise pour les der-
principiis aliaruin Scliolaruin comparala. niers temps de la genlilile. (Decr. 26 Martii
(Decr. 11 Aprilis 1755.1 1825.)
Kreuch Andréas. (1 CI. App. Ind. Trid.) Lamberlus Franciscus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Krie£;smannus Wilheliiius Chrislophorus. — In Rtgulam Minorilarum ( contra , t

De aUrilo per Papas hnperio, deque Poiili- univcrsas perditionis seclas Commenlarii.
ficatu a Cœsare , Ecclesia? Re-ique publiccC (Ind. Trid.)
causa capessendo, Dissertatioties. (Decr 1
Lamenta , et querelœ sponsae Sebastense
Decembris 1687.) per Clenieiitem XI viduata», ad enmdem pro
Krompach , seu Krumbach Nicolaus. (l sponso juo. (Brevi Clemenlis XI k Octobris ,

Cl. Ind. Trid.) 1707.)


Kuppelich Georgius. ( 1 Cl. App. Ind. Lamentatio, querimonia MisscC, quae
et
Trid.) «ani polest ad nuuierum Prosœ Lauda Sion :

Kypseler GoUlieb. Les délices de la Suisse, S.ilvalorem. (Ind. Trid.)


une des principales Républiques de l'Eu- Lamentaliones GermaniciP nationis. (Ind.
rope divisées en iv Tomes. iDecr. 21 Ja-
,
Trid.)
nuarii 1732.) Lamentaliones Pétri, auctore Esdra ,

Scriba olim modo publiée Sanctorum Pro


,

lonolario. (Ind. Tiid.)


Labadie (Jean de). Lettre à ses amis de la Lanionlo del peccalore ovvero Slanze ,

coiiimunion Romaine, louchant sa Déclara- délia Passione cnjus inilium : Al nome


,

tion. (Decr. -23 Aprilis 165i.) deli'eterno Cnalore Trinilà santa. (App.
— Et cetera ejusdem Opéra omnia. (Dci r. Ind.CIcm. XI.)
21 Aprilis l(i93. et 22 Decembris 1700.) Lamenta nuovo délia Madonna, eujus ini-
Labbé Prtrus. Elogium Scili. Quod prœ- tium : Hegina benedetta e santa (App. Ind,
CU>ii!. XI.)
fixum est Theologise Scoti Joannis Gabrioiis
Boyv[i\,etcujusinitiuin: Hic pcnc anlesul)li- Lamentos de la lulesia de Espana dirigi-
lis fuit, quam homo esset. iDecr. 12 Junii dos a la< Cortes p'r la Deputacion Provin-
1680.) cial de (ialicia. [Decr. 17 Decembris 1821.)
Lachkern Jacobus. 1 Cl. App. Ind. Lamina' plumbi'a' et membranœ, Gruna-
(

Trid. tenses. Brevi innocntii XI, 6 llaii 1682.)


,

Lachciannus Joannes. (1 Cl. Ind Trid.) Lamp.idius Jacobus. Traclalus de Repu-


Laclantii Opéra edilionis Servalii Galleei. blic a Homano-Germanica. (Uecr. 20 Junii
Vide GalliPUs. 1662.)
Lacunza Emmanuel. Vide Ben-ezra. Lande (M. la). Voyage eu Italie, S"" édi-
Laelus Joanues. Coupendium Hisloriie liou, revue, corriiiée et augmentée. Genève
j ,

to85 INDEX LIBRORUM PROHtBITORUM. 4086

t790. Tomus sexltis tantummodo, ob anno- Laude dcvolissima, cujus initiwn Chri'lo :

tationes allerius Anctoris acijectas. (Decr. 27 santo glorioso. (App. Ind. CIcm. XI.)
Novembris 1820.) Laude, alias de Lauro Gregorius (d( \

Asltonoiiiia pel bel sesio. (Decr. 5 Au- Bcali Joannis Joachim A' balis et Floren.« i ,

gusti 1833J. Ordinis Iiislituloris, Hergasiarum .\Iethia


Landi Gius'ppe. 11 liiiguaggio dalla Reli- Apologeîica. sivcmirabi ium eriias defensa. \

gionc, Irasporlato dal Fr.incese iieiritnliano Donec corrigaliir. (Decr. 20 Novembris 1063.)
idioma, snspensus- , donec corrigalttr. (Decr. Laudibus (de) Jnlii l!l Hymnus,et Seiiuen-
20 Januarii ITito.) lia Miss<p, (juœ dicilur in die Corporis Chri-
Landsheigius (Petrus) Limburgensis. (l sti, (App. Ind. Trid.)

Cl. Api». Iiid. Trid.) Langi'ois de Chatclliers. NouvdIe traduc-


L.iudus Ji.rliMisius. (1 Cl. Ind. Trid.) tion des Epitres de Sain! Paul. (Decr. Clem.
Lang Aiidric'.s. (1 Cl. App. Ind. Trid.) XIV, 3 Septembres ilTS.)
L;Migius Josephus. Novissima Polyaiithea. Launojtis Joannes. Inqnisilio ib priv'b'gia
Donec coriiijalur. (Decr. i Fcbruani 1627.) Prϕnonstratensis Ordinis. Decr. 13 Novem-
;

Langie (Pierre de), Evéque de Boulogne. bris 1662. )


Loliie Pnslorale, et Mandement au sujet de —
Censur.i Uespcfisibnis, qua Fr. Norbrr-
la Constitution de Notre Sa.nl-Père le Pape Ins Caillocius sese mendaciis, alqne errori-
du 8 Septembre 1713. (Decr. 2 Maii 1714.) bus novis irretivit. (Decr^ 17 Novembris
Langus (Joannes) Silesius. (1 Cl. App. 1664.)
lad. Trid.) —
Explicata Ecclesiae tradiiio circa Cano-
Lanjuinais Vide Appréciation etc.
1. , nem: Omnis ttiriusque sexus. (Decr. 13 Mar-
Lanspergius Jo. Juslus. Enchiridion niili- (ii 1679.)
life Christianai. Donec corrigatur. (App. Ind. — EpistolarumPars i. ii, m, iv. v, vi. vu
Trid.) et VIII.Decr. 27Maii 1687. i

Lao Andréas. DePontifice Romano Trac- — De recta


Nicieni Canonis vi, et proul a
talus brevis. Nisi fueril ex correctis et Ro- . Rufino e\p!icalur, intelligentia. (Decr. 1 Do-
m<v edilis anno 166J. (Decr. 20 Novembris cembris 1687.)
1663.)
(Decr. lOSeptembris 1688.)
Laostenia (la) ovvero deirimminento pe-
ricolo délia Civillà Europea , e dell'uhico — Regia in Matrimonium potesias.
inezzo délia sua salvezza e rigeiierazione >
— Conlentorum in libro sic inscripto: Do-
opcra di Giuseppe Gollina. ^Decr. 13 Fe- minici (îalésii Ecclesiastica in .M;itrimoniuni
Dru.irii 1838.) potestas: erratorum Index locupletissiraus.
Lapeus Joannes. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Lapide (Joannes a). Cornelii Janscnii (Decr. 29 Mail 1G90.)
Iprensis Episcopi laudalio funebris. (Bulla — De Anctore
vero proftssionis fldei, quio
Urbani VHI, 6 Martii 1641, et Decr. 23 Apri- Pelagio, Ilieronyuio, Auguslino Iribui vulgo
lis 165''i..) solet.
Lapide (Pacificus a). Homo polilicus hoc ,

De Controversia super essrribendo Pa-
est Consiliarius novus, ofliciarius, et auli- risiensis Ecclesia; Marlyrologio exorta ju-
cus. (Decr. 18 Januarii 1667.) dicium.
Larraga {ementitum novien alteriiis ancto- —
Disponctio Epistolae de tempore. q'io pri-
ris) dcl anno do 1822, o Prontuario d(ï Thod- mum in Galliis suscepta est Cbrisli fidcs.
logia moral ronforme a las doctrin-'s ccle- Dissprtaliones très, quaiuni una Gregorii
siaslicas y pulilicas vigentes en Espana por
Turonensis de septem K[)is(oporum adventu
dos individuos del Clero espanol. (Decr. 20 inGailiam; altéra Sulpilii Severi de primis
GalliiC Martjribus lorus delenditnr terlia
Januarii 1823.) ;

quid de prinii Cenomanuorum Aiilistilis epo-


Larrea Joannes liaptista. Allegalionum cha scnticndnm mI, cxplicalur.
Fisc.iliuin Pars \. Donec coi • iijalur. (Decr. —
Divfr>i generis erratorum, qusc in Par-
18 Deccmbris 16i6.)
thenicis Nicolai Billiadi Vindiciis exstant
Larrey (Mr. Isa.ic de). Histoire dWniile- spécimen.
terre, d'Ecosse et d'Irlande, i Decr. 21 Janua- —
Inquisilio in Chartam fundalionis et ,

rii 1732.) privilégia ^'indocinensis Mona>>lerii.


Lasco, seu Lascko (Joannes a) Polonus. — InquisitioinChartani Immunitatis,quam
(1 Cl. Ind. Trid.) B. Germanus Parisiorum Episcopus subur-
Lasdenus Uaptisla. (1 Cl. Ind. Irid.) bano Monaslcriu dédisse feriur.
Lasitzki Joannes. De Uussorum, .Mosco\ i- — In(]uisitio in Privile:.;iiim (|Uod Grego-
,

tarum, et Tartarorum religione, sarriliciis , rius Papa I Monusterio S. Medardi dédisse


nuptiarum et funcruni ritu e divcrsis Scri- IVrlur.
ptorilius. (Decr. 7 Au^^usli 1603. —
De Simonis Slorhii viso, de Sabbatina*
Lasius Chrislopliorus. (1 Cl. App. Ind. Bulke privilcgio, et de Srapularis Carnieli-
Trid.) tarum Sudalitate, Disseitaliones quinque.
Latherus (Ilerniannus) Husanus. De Cen- — Veneranda Romanaj Ecclesia; cuca Si-
su fraclatus Nomico-Polilicus. (Decr. 22 nioniani traditio.
Otiobris 1619.) —De vcra causa secessus S. Brunonis iu
Latimerus llu;;o. (1 Cl. Ind. Irid.; Ercmum Disserlatio.
LavutcrusLudovicus. (ICI. App. Ind. Trid.) —De vora notiouc plenarii apiii* .\ugu8li-
1087 DICTIONNAIRE DFS HERESIES. 1088

num Coocilii, in < ausa Rebaptizantium, Dis- Leigh Eduardas. In universum Novum
serlatio. Tevtamentum Annotalioncs Philologicae ri ,

— Confirmalio Dissertntionis de vcra ple- Thcolo^icœ. (Derc Januarii 1737.)


'^

nariiapud Âiigustinum Concilii notione. Leipsick (Pliileleullière de). La Friponno-


— De Viclorino Episcopo, et Martjre Dis- ncrie Laïque des prétendus E«prils-forts
sertalio. d'Anglolerre ou remarques sur le discours
;

d:- la libei té de penser, traduites de l'Anglois.


(Decr. 29 Augusti IGOO.) (Decr. 28 Julii 17'r2.)
— Examen de la Préface et de la Réponse Lflia, par (icorges Sand.
de Mr. David aux Kimarques sur la Disser- LemniinusHodol|ihus.(l Cl. App.Ind.Trid.)
talion du Cuncile plénier. Lemniu- Levions. Occulta naiurœ mira-
— Remarques sur la Dissertation, où l'on cula. Doncc expitr jenlur. 'App. Inl. Trid.)
Dioiitre en quel li'mps, et pour quelle raison L'onf.int Jai-que. Histoire du Concile de
l'Eglise consentit à recevoir le Baptême des Constance. (Decr. 7 Februarii 1718.)
Hérétioues.
(Decr. 10 Maii 1757.)
(Decr. 21 Novemb. 1690.) — Histoiie du concile de Pise.
— Capituli Laudiinensis Ecclesi;e jus aper- — Hislo re de guerre des Hussites et
la ,

tum in Monasteria Prwmonslratensium Diœ- du concile de Basic.


cesis. — Et cetera ejus Opéra, in quitus de Reli-
— Examen du Privilège d'Alexandre V. gione tructal.
— De mente Concilii Tridenlini circa con-
tritioneni, et attr tiom m
in Sacramento Pœ- (Decr. 23 Aprilis 163i.)
niien'iiP liber. ^Dtcr. 21 Aprilis 1693.) Lenis V'incenlius. Tlieriaca adversus Dio-
— Véritable Irailitinn de l'Kglise sur la nysii Pcta\ii, et Anlonii Ricardi de liberoar-
prédestination et la grâce. (Brevi Clcm. XI, bitrio libres.
28 Januarii 170i.) —
Epislola Prodroma geraella ad Diony-
— Vide Conspectus Epistolarum. Vicie sium Peiavium, et Antoiiium Ricardum.
Elogium. LeoGIo (Anastasio). Vide Communione del
Laun nlius Jacobus. Conscientia Jesuilica. Popolo nclla Mcssa.
(Decr. 18 Julii 1631.) Lconardi Tiiomas. Angelici Doctoris D.
— Et cetera ejusdem Opéra omnia. ( Decr. Thoinœ Aquinalis sentpnlia de prima homi-
21 Aprilis 1693.) nis institiitione, ejus prr peccalum corrnp-
Laurenzana (Buonaventurade) AbbaleCro- lione, illiusque pcr Chrislum reparaiione.
niche dclla tli Riforma Basilicata. (Dicr. 21 Nisi d'iiantur omiiia, (/uœpag. 126 usque ad
Noveiiibris 1690.) 13'i.de Conceplione H. Mariœ Virginis h ben-
Lauro Giacomo. Hisloria e pianla dclla , liir, et qiiœ lib. 2, cap. 8 et 10 de actu beuti-
Città di Terni. Donsc corrigatur. (Decr. 18 fico ckariiatis in Christo leguntur. (Decr. 18
Decembris 1616.) Junii 1680.)
Lauienbarh seu Lauterbach. Conradus.
, Loonardus Camillns. Spéculum lapiduni.
(1 Cl. App. Ind. Tri'l.) (Decr. h Decembris 167'*.)
Lauterianus Aniipapius. Mere'ricis Baby- Leone Evasio. Sul Sepolcro di S. A. Reale
lonictc aur< U!!! poculum venenalumEcclesKe la Priiicipessa CailoUa Augusla di Galles.
propinatum, hujusque anlidotun). (Decr. 29 (Decr. 26 Augusti 1822.)
Augusti 1G90.) Leone Leoni, par Georges Sand. (Decr. 30
Le' tius Jacobus. Advcrsus Codicis Fa- Martii ISil.)
briani TA iipP-TA. kakoaq^a Pra^scripliomim Leoni Antonio (^amillo. Il Matrimonio di
Theologicarum libri duo. (Decr. 18 Decem- buoiia legge. (Decr. 7 Februarii 1718.)
bris I6i6.) Leoni Livio. Regola brève , e facile per
Legaspiritualede' viventi fermala co'morli. fare oratione mattin.i , e sera sopra quel ili-
(Decr. 12 Julii 1703.) vino punto Fiat voliintas tua. (Decr. 29
:

Legdseus Vab ntinus. Disputatiode idolola-^ Novembris 1689.)


Iriio Corporis Chrisli festo. (Decr. 16 Martii Leoni. Vide Isloria d'Ancona.
1621.) Lconis (S.) .Magni opéra editionis Oucs-
Lrggenda devola dnl Romito de' Pulcini. nelli. Vidf Qnesiu-llus.
(App. Ind. Clément XI.) Lcovilius Cyprianus. (ICI. Ind. Triil.)
Lehrbuch Her religions Wissensch.ift ( en LepusculusScbasiianiis. (1 Cl. Ind. Trid.)
Français) par Anne Pepoli, veuve Sampieri. Doiuc corriganlur (Decr. 10 Junii 163V.)
(Decr. 23 Septembris 1839.) Lequile Diego de). Nuovo Quadragesi-
Leihnilius Goilefriilus tiuilielmus. Hisloria male.
arcana, seu lievila Al.'xamiri VI, l'ap;p, ex- —La Vite Mariana.
cerpln e\ Diario Johannis Burcharili. (Decr.
(Decr. 28 Julii 183i.)
12 Martii 1703.)
Leideckerus seu Leydekkerus Melchior. Lerminier E. Pbilosopbie du Droit.
,

Medulla Theologiae concinnata ex scriplis — De l'inlluence de la Philosophie du


Gisberli Voelii, Joli. Hoornbeeck, Andr. Es- xvui siècle sur la Législation et la Socia-
semi. (Decr. 3 Aprilis 1683.) bilité du xix.
— Et cetera ejus Opéra de Reliijione trac- — Au delà du Rhin. (Decr. 23 Junii 1836.)
lanlia. (Decr 10 Alaii 17-37.) . Lesberus Joachimus. (1 Cl. Ind. Tfid.)
j .

1089 INDKX LIBUORUM PROHIBITORUM. 1010

Lesnaudière (Pierre de). Vide Esnau- Lelierato \'eneziano. ( Decr. lo Januarii


dièrc. ni'*.)
Lessccas Nicolaus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Lellere (due) di un Cerligiano nelle quali ,

Leti
Greirorio. Opcrn omiiia. ( Decr.^ 22 si dimostra clie la fede, ec. (Ind. Trid.)
Deccmbris 1709.) Letlere scritle da un Teolugo a un Ves-
Lellera ad un Cavalière Fiorenlino devoto covo di Francia sopra l'imporianle ques-
de' Santi Marliri Cresci, e Gompagni m ris- lione, se sia lecilo di approvare i Gesuili per
posta di (lucila scrilla dalP. Kr. (iherardo predicare , e confessare. (Decr. 28 Augusli
Capassi deil' Ordiiie de' Srrvi di .Maria a 1738.)
Giusto Fontanini. (Dtcr. 22 Juiiii 1712. Lellere scritle dal Sig. March. Carie Mesca
Ldlera al Maresciallo Keil, sopra il vano Barzi ad un suc amico di Uoverede in pro-
limore délia morte, e lo spaveiilo d'tin'altra posito délia liinosma. (Decr. 20 .Martii 1760.)
vita del Filosofo di Sans-Souci ex gallica : Quœ epistolœ a dorili Auctore solemniter re-
editione quœ est ex adverso. (Decr. 27 No-
,
tractatœ fuerunt, die l.'i Apiilis.
vembris 1767.) Letlere Teoingico-politiche su la présente
Letiera Apologelica a S. E. il Signor Mar- siluazione délie cose ecclesiasliche. Sine an-
chese N. N. aiuico del Signor Avvocalo Be- no et loco. (Decr. 10 Julii 1797.)
nedetli di Ferrara scrilla dal Signor N. N.
neU'occasione di certo Libre dilîaniatorio (Decr. ISSeptembris 1789.)
conlrogii Ebrri vonuto alla luce sotlo il ti-
, Lellere di un Teologo Piacentino a .Mensig.
tolo Disserlatioiie délia Kcl gione
: e del , Naiii \esc.ivo di Brescia snl rumore eccilaio
giurameiito degli Ebrei fallacemenle allri- d,i alcuni suoi Teologi contre l'analisi del
builo a dello Signor Avvovalo. (Decr. 11 De- Lil)ro dclle prescrizioni di Tertulliano. Sine
cembris 177G.) Aiiclori.^ nomine.
Letlcra Apologelica dell' Esercilato Acca- —
Lellera snjla c.)ndoUa da lui Icnuta in
!

demico ddla Crusca conienento la d.fesa del quesTailare. In Pi.i- enza 1782.
libre intitolato Letlere d'una Peruana per
: —
Leltçra ii 11 Credo dell'Abb. Cellini, e
rispello alla supposiziono de'Quipu. (Decr. Compagni colla spiegazioiic del medesimo, e
2 Martii 1732.) di quelle di Fr. Marce. In Piacenza 1782.
Letiera a' Sovrani Callolici. Vide Néces- — L<>tlera lit sulla Lugica dei Teoloei di
sita, e ulilità del Malrimonio degli Ecclesias- Mensig. N ini. In Piacenza 1783.
tici.
Lettora dell' Eminentissimo Signor Cardi- (Decr. 7 0ctobrisl7i6.)
nal Spinola Vescuyo di' Lucca agl'oriundi Lettre à M. Bcnjucl, Professeur en Théo-
di Lucca stantianti in (îeneva , colle consi- logie an Séniin.iire de \'erdun, au sujet di; la
derationi sopra ad essa f.itle. Quœ Considc- Tlièse qu'il y a fait soutenir au mois d'.V-
rationes sunt Francisci Turrelini Minislri vril 1741.
Genevensis. (Decr. 2U Junii l'ISl.) —
Seconde Lettre à M. Bcrquel, au sujet
Letiera di Antonio Posscvino nella quale , de la seconde Thèse qu'il a fait soutenir au
si sforza di provarc, clic i Lihri, chc si leg- mois d'Avril Hil.
gono solto il nome di Dionigi Arcupagita,
siano di qucllo clie fii discepolo di S. l'aolo (Dr-cr. 22 Deccmbris 1700.)
,

con la re'ulatione délie sue ragioni. (Decr. Lettre à un ami sur l'Onguent à la brû-
19 Marlii 1()21.) lure
1. citera di N. ad un' Ambasciatore di Papa Lrllri^ à un ami sur la signature du fait
Giiiliolll. (Ind. Trid.) contenu dans le Feimulaire.
Liltera di risposia alSignor Ignalio Barla- un Docteur de Sorbonnc sur la
i^etlre a
lini sopra l'ccceltioni chc dà un difensore
,
déniinciatien el l'exanicn des Onvragcs du
,

de'modemi (Juiclisti a clii ha impugnat.- le P. B. rru3er. (Decr. S. Ollicii 30 Augusli


loro Icggi in orare. (Decr. 15 Decembris 17.39.)
1682.) L(Mtre à un Magistrat, où l'on examine si
Lellera postuma Criliro-Apologetica ( del ceu\ ont déclaré qu'ils persisleni dans
([ui
Padre Egidio Maria (îinlj délia Coin[)agn!a leur appel, i)euvrnt être accuses d'impru-
di (iesù) degli sludj di sua Ueligione. (Decr. dence. (Decr. 2 Seplenibris 1727.)
31 Angtisli 1730.) Leilre au sujet de la Bulle d<; N. S. P. le
Lellera prima contre il libre del Canonico Pape concernant les Bits .Malabares. (Decr.
Mozzi. (Decr. 3 Deccmbris 17.S1.) 7 Octobris I7i6,)
Lt'liera prima second , e terza iintorno
, , Leitcede Charles Gouju à ses Frères. (Decr.
la Holla , clii' comincia : ApnstoUrum pas- 2'* .Mail 17('>2.)
cendi Dominici (ire lis munus. (Decr. S. Of- Leltre d'un Abbé à un Prélat de la (gourde
ficii k Septemhris 17G3.) Boine, sur lo Dec. et de 1 Inquisition du 7 Dé-
Lellera del nobilc Sig di IJergame. cembre 1690, contre xsxi propositions.
Vide Opuscolo. etc. (Decr, 17 .lunii 1703.)
Letiera di N. N. ad un amice nella quale , Leltre d'un Abbé Commendalaire aux
si fisamina, se iFrali siano di maggior utile, RB. PP. Bénédictins de la Congrégation de
o svanlaggio alla Socictà. Sine Atniotcilione Sainl Manr. (Decr. 2 Junii 1700.)
l.oci et luni. (Decr. 31 Marlii 1788.) Lettre d'un A\ocat au Parlement A un do
Letlere Apolegeliche Teelogico - Morali ses amis, touchant rinquisition qu'un veut
scritle da un Deltore Napulctano ad un rétablir en France, à l'occasion de la nou-
1091 SICTIONNAIUE DES HERESIES. i092
vetie Bulle du Pape AlcNandre Vif. (Dccr. 8 tantes à Monseigneur de Marca , Archevê-
Septembi'is 1657.) que de Toulouse. Decr. .30 Jannarii 1(359.)
{

Lettre d'un Bénédictin non Réforme aux Lettre de M. , Ch moine de B. à Mr


RR. PP. Bénédicthis de la Congrégation de T. D. A., etc. Cas de conseienre proposé par
Sainl Maur. (Decr. 2 Junii 1700.) nn Confesseur de Province, touchant un
Lettre d'un Docteur de Sorbonne à un de Ecclésiastique, qui est sous sa conduite, et
ses amis en Flandre. De Paris, le 21 Novem- résolu par plusieurs Docteurs de la Faculté
<jre 1749. (Decr. 6 Mail 17.:;0, et2i Novembris de Théologie de Paris. (Brevi Clément. XI,
1751.) 12 F( bruarii 170'î.)
Lettre d'un Docteur en Théologie du Dio- Lettre de M. L. à M. 1!...., ou relation cir-
cèse de St.- Paul Trois-Châteaux, à un de conslmciée de ce qui s'est passé au sujet du
ses amis qui lui avoit envoyé le nouveau refus des Sacrements fait à M. Coffin, Con-
libelle diffanialoire, que les Récollets delà seiller au Chalelet, par le Sieur Bovettin.
Province de Saint-Bernardin d'Avignon ont (Decr. 22 Feliruai ii 1753.)
publié contre M. Royer, Precenteur de l'E- Lettre de Mr. N. à un Seigneur d'Angle-
glise de Saint-Pons. (Decr. 27 Aj)rilis 1701.) terre sur la demanle, s'il est bon d'employer
Lettre d'un Docteur sur l'Ordonnance de les PP. Jésuites dans une Mission. (Brevi
Mr. le (!]ardinal d^ Noailies, touchant les In- Cle.ment. XI. 4 Oetobris 1707.)
stitutions Théoiogiques In P. Jucnin, sur la Leltre de MM. les Illustrissimes, et Révé-
déclaration de cet Auteur, mise en forme de reidissimes François Caillebol ancien Evê-
Jettre au b is de la même Ordonnance. (Decr. que de Tournay, Jean-B;iptiste de Vertha-
2GOclobris 1707.) moni Evêque de Pamiers Jean Soaneu
,

Lettre d'un Ecclésiastique, ou Théologal Evéquc de Senez Charles-Joachim Colbert


,

d'une Cathédrale sur leCatéchi-me de Mont de Croissy E\éque de Montpellier, Pierre de


peilier, et la Réponse. (Decr. 4 Decembiis Lanule Evêque de Boulogne. Charles de
1725.) Cayhis Evèqiie d'Auxerre. et Michel Cassa-
Leltre d'un Evêque à un Evoque, ou con- gnel de Tilladet E\ éque de Jlâcon au Ro'j,
,

sullalion sur le f mieux Cas de conscience, au sujet de l'Arrêt du Conseil d'Etat de Sa


résolu par quarante Docteurs de la Faculté Miijesté, du 19 Avril 1722, contre la lettre
de Théologie de Paris. ( Decr. 11 Martii des susdits Prélats à N. S. P. le Pape Inno-
1701.) cent Xlll au sujet de la Bul e Unigenilus.
,

Lrttre d'un homme de qualité, pour ser- 1722. (Decr. 23 Seplemb. 1723.)
vir de réponse à une autre à adressée par
lui Lettre de MM. les Illustrissimes et Révé-
,

Monseigneur l'Internonce Apostolique, avec rendissimes Jean-Baptiste de Verthamonl


la Bulle qui a pour titre Datée à Ronn- le 7
: Evêque de Pamiers, Je.in Soanen ^vèiiue de
d'Avril 1703. (Brcvi Clément. Xi k Oclobris , Senez, Charles-Joachim Colbert de Croissy
1707.) Evêque de Montpellier, Pierre (|e Laugle
Lettre d'un philosophe dans laquelle on Evêque de Boulogne, Charles de Caylu?
prouve que l'.Vlhéisme et le Dérèglement des Evêque d'Auxerre et Michel Cassagnet de
,

mœurs ne sauraient is'établir dans lesjstème Tilladet E\êque de Mâcon, au Koi par la- ,

de laNécessité. (Decr. 2') Augusii 1701.) quelle il supplient Sa Majesté de se faire


Lettre d'un Prélat à Monseigneur l'Evoque rendre compte de leur Réponse à l'Instruc-
de Snint-Pons, cujus i»i!i/um ; Monseigneur, tion Pastoiale de M. le C;irdinal de Bissy, au
J'iii lu avec admiration. FùîÙ' : Votre très- sujet de l.i Bulle Unigenilus. 1723. (Decr. 13
humble, très-obéiss.int Serviteur, Conl'rère Februarii 172').)
T. E.C. (Decr. 27 Aprilis 1701.) Lettre de six Curés de Senlis à M. l'Evê-
Lettre d'un Prélat à Monseigneur l'Evêque que de Senlis. Cujus initium : 11 faudrait être
de Saint Pons, cujus initium: Monseigneur, insensible pour ne point prendre pnrt aux
11 y a longtemps. Finis : Votre très-humble, troubles que cause dans l'Eglise la Consti-
et très-ohéissant Serviieur, Confrère, T. 'E.C. tution. (Decr. 17 Februarii 1717.)
(Decr. 27 Aprilis 1701.) Leltre des Curés de Paris et du Diocèse à
Letire d'un Protestant à un Catholique Son Eaiinence Monseigneur le Cardinal de
Romain, en ré[jonse ;;ux sollicitations que Noailies, le 15 Décembre 1710. Cujus ini-
ce dernier lui jivait faites pour ch.inger la tium Nous sommes trop intéressés dans la
;

Religion. (Decr. 10 Scptembris 1827.) cause que V. E. a la gloire de souten r Fi-


Lettre d'un serviteur de Dieu à une per- nis : nous sum.i es avec le dévoûment le plus
sonne qui aspire à la iurfectiDU religieuse. tendre, le plus respectueux, et le plus in\io-
(Decr. 29 Novembiis lli89.) lable. (Decr. 17 Felimarii 1717.)
Lettre d'un Théologien aux RR. PP. PP. Letire du Père à Charles Duveyrier, sur
Bénédictins des Congrigations de S. Maur, la vie éternelie. (Decr. li Februarii 1837.)
et de S. Vannes pour les exhoiier à conti- Leltre éiriteà Monseigneur l'Archevêque
nuer de défendre le riirislianismc renversé de Rouen, par Messieurs les Curés d'Enuc-
par la Constitution Unif/enilns du Pape Clé- courl-Leage , de Jammericourt, de Tourly,
ment XL
(Decr. 1 Scptembris 1727.) de Lattainville, de Notre-Dame, de Lien-
Lettre de l'Abbé d'""' aux RR. IV. Béné- court, do rAillerie,de Senot, de Serifontaine,
dictins de la Congrégation ùe Sainl Maur, de Fluvacourt Doyenne de Chaumont, au
sur le dernier Tome de leur édition de Saint sujet de la Constitution Unigenilus. (Decr
Augustin. (Decr. 2 Junii 1700.) 17 Februarii 1717.)
Leltre de l'Auteur des Règles très-impor- Lettre écrite de Rome à un Docteur de
. -

roo5 INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. lODt

I.uiivain,au sujet du nouveau Décroi, et du de France, qui gémissent sous la captivité de


liref deN. S. Pèr> |e ia|ie Innocent Xll.aus Rabvlone. ( Decr. 22 Decembris 1700 12 ,

Evéques dus Puïs-jias, touchant le Formu- Martii 1703, et 4 Martii 1709.)


laire contre Janscnius. (Decr. 19 Maii 1694.) Lettres Persanes. (Decr. 24 Maii 1761.)
— Eadem Latine. Vide Littenc Romœ Lettres sur la direction des éludes, par
datiB. François Forti. (Di cr. 5 Aug. 1843.)
Lettre écrite de Rome, où l'on montre Lettres sur la Religion essentielle à
l'exacte conformité (ju'il y a entre le Pa- l'Iionime, distinguée de ce qui n'est que l'ac-
pisme et la Reli|4ion des Romains. (Decr. 14 cessoire. (Decr. 28 Julii 1742.)
Aprilis 1755.) Lettres sur les vrais principes de la Reli-
gion , où l'on examine un livre intitulé : la
(Decr. 6 Septen)brls 1657.) Religion essentielle à l'homme. ( Decr. 22
Lettre escrile à un Provincial par un de Maii 1745.)
ses amis, sur le sujet «les disputes présentes Lettres (trois) louchant l'Etat présent d'I-
de la Sorbonne. De Paris, ce 23 .Tauvicr la ie écrites en l'/innée 1687. La première re-
1656. garde l'affaire de Molinos et des Quiélisles ;
— Seconde Lettre, m, iv, v, vi, \ii, vin, la seconde l'Inquisition et l'Etat de la Reli-
IX, X, XI, XII, xiii, XIV, \v, XVI, XVII, et gion la troisième regarde la politique et les
;

XVIII, escrite à un Provincial par un de ses intérêts de quelques Etats d'Italie. (Decr. 17
amis. Januarii 1691, et 19 Martii 1692.)
Lettres à Monseigneur l'Evêque d'Angers, Lettres d'un Théologieii-Canonistc à N. S.
au sujet d'un prétendu extrait du Catéchisme P. le Pape Pie VI. au sujet de la Bulle Auc-
de Monipellier autorisé parce prélat. (Decr. torem lidei,clc., du 28 Août 1794, portant
11 Martii 17oi. ) condainnalion d'un grand nombre de Propo-
Lettres à un ami sur la Constitution Uni' sitions Urées du Synode de Pistoie de l'an
genilus. 1752. (Decr. 22 Februarii 1753.) 17^6. Opusin Constilutione Dogmatica indi-
Lettres tlabalistiiiues ou correspondance
, cata fil. record. Pii Papa- VI. § Hisce pro- .

Pbilosophii|UP Hisloiique et Critique entre


, pterea deCausis,sM6/)a'nat'a:fommMni'crt;(onis
deux Cabalislcs. (Derr. 2a Julii 1742.) ipso facto incurrendip omnibus et singuiis ,

Lettres Chinoises, ou correspoiniance Phi- Cliri^li fidelibiis jain pruhibitum, et interdi-


losophique Historique et (Irilique entre un
, ctum. (Dt'cr. 26Augusti 1805.)
Chinois voyage. ir à Paris, et ses correspon- Leverus Thomas. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
dants à la Chine ar l'Auteur des Lettres
; ; Levesquc (P. Ch.). L'Homme moral ou ,

Juives, et des Lettres Cabalistiques. Decr. l'Homnie considéré tant dans i'éi;il de pure
28.1unii 17V2.) nature que dans la société. (Decr. 31 Janua-
Lettres (les) d'Amabed, etc., traduites par rii 1777.)
l'Abbé l'amponet ; par M. de V.... Genève Leunclavius , seu Leunclajus Joannes. ( 1
1770. (Decr. 14 M lii 1779.) Cl. App. Ind. Trid.)
Lettres d'une Péruvienne (Decr. 8 Julii
1765.) ( Decr. 2 Julii 1680, et 28 Julii 1742. )

Lettres d'un Théoloj^ien à M. de Charancy Leusden Johannes. Pliilo!o.;us Hebrœo-


Evêque de Montpellier à l'occasion de sa mixlus, un:i cain Spicilegio Philologico con-
réponse à M. l'iivéque d'Auxerre. (Uecr. 11 tinente decem qussiidnum centurias.
Septembris 1750.) — Pbilologns Hebrieus conlinrns qu;G-
.

Lettres d'un Voyageur, par Gcorgus Sand. sliones Hi'braicas qu;:.' lirca velus Testa
,

(Decr. 30 Mart. 18U.) mentnm Hebrœuin moveri soient.


Lettres des Fidèles du Marquisat de Salu- —
Pbilologns Hehrajo-GriKCus conlinens ,

ées envoyées à messieurs les asteurs de l'K- i quœstiones Hebraio-Grieias quœ circa no- ,

giise de Genève contenantes l'histoire de


, vuin Teslamenluni Grcecum fere moveri so-
leur persécution. (Decr. 12 Derembris 162i.) ient. (Decr. 28 Julii 1742.)
Lettres Historiques contenant ce qui si; Lexicon Graecum novuni. Gencvœ l.')64.
passe de plus imporlant en Lurope , et les (App. Ind. Trid.)
réllexions nécessaires sur ce sujet. Mois d'A- Leydekkerus. Vcde Leidec'ierus.
vril 1694. (Decr. 7 Decembris 1694.! Leydis (Joannes a). 1 Cl. Ind. Trid.)
Lettres Juives , ou correspondance Philo- Lezioni di Commereio. Vide Genovesi.
sophique Historique et Critique entre un
, Libavius Andréas. Dcfensio, et deelaratio
Juif voyageur à Paris, et ses correspondants Alchimia' transmutatorije, opposila Nicolai
en divers endroits. (Decr. 28 Julii 1742 et 29 Guiberti Expuinationi virili et Gastonis ,

Aprilis 17V4.) Clavei Apologia^ (l)crr. 16 Decembris 1605.)


Lettres. IS'e repiignnle vcslro bono, et banc —
Appendix necessaria syutagniatis arca-
spem, dum ad tenon pervenilis , nlile in ani- norum in Chiniicorum. (Decr. 18 Maii 1618.)
mi», libcnlerque meliora excipiie, et opinione, Libellus Apostolnruni nalionis Gallicanœ,
ne voto juvuip. Seneca de Constantin Sap. cum Constilutione sacri (v«ncilii Basileensis,
t\ip. XIX. ( Rrevi Bened. XIV, 25 Januarii et Arresto (]uri.e Parlamenti super Annalis
1751.) non solvendis. (App. ln>l. Trid.)
Lellres (nouvelles) de l'Auteur de la Criti- Lrbeilus aureus de ulraque po(esiale),
que générale de l'Histoire du Calvinisme de temporali scilicel et s|iiriluali, Somniuni
,

Mr. Maimbourg. (Deir. 4 Martii 1709.) nuncupatus. formam te-


viridarii vulgariler
Li'tlres Pastorales adressées aux Fidèles nens Dialogi in que miles, et Clericas de
,

1095 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 1096

niraque jarisdictione lalissime disserenles aus dem Ordender Heil. Clara velche zu ,

introducuntiir. (Incl. Trid.) Rom in grosser H('ili'.!kcit gelebet und scelig


Libellas aureus quod Idoln", etc. ( Ind.
,
geslorben muiidlich geoffenbahrei. Saml
,

Trid.) Erkiaerung iiber das Gloria Pa>ri,und Bericht


Libellas continens septem lins impins opel- Seclis H. Messen, wio sie vor I.ebendig-und
las, videlicet : Abgestorbene sollin aufgeopITeret werden
— Les Colimaçons du R. P. L.-L'Escarbo- Hoc est italice Quindici ixcuiti patimeuti
:

tier.... Capucin... au R. P. Elia Carme , o dolori , che Chri^to Noslro Signore pdiesà
chaussé , cuni liujusce responsis. a viva voce alla divota ed amante di Dio
— Conseils raisonn.ibles à Mr. Bergier, Santa Suor .Mar.a Maddalena dell' Ordine di
pour défende du Christianisme. Pjf une
la Santa Chiara, la qu aie è vivuta in Roma con
Société de Bacheliers en Théologie. gian Sanlltà, e moria ivi piamente. Con una
— l/Epiire aux Romains. S|)iegazione sopra il Gloria Patri e la ma- ,

— Homélie du P;ibteur Bourn préchée à niera da tenersi nidl'applicazione di sei saute


Londres le jour d- la Ponlerôte, 1768. Mi'S<e, si per i vivi > clie per i morti. ( Decr.
— Fragment d'une Lettre du Lord Boling- 3 Februarii 1763. )
broke. Libillus Germanico idiomale editus , cui
— La Profession de Foy des Théistes. titulus Allgeineines Glaubensbekeiintiss
:

— Remontrances du Corps des Pasteurs du aller Religioneu. 178i. De u gesunden Mens-


Gîva idan à Antoine Jean Rustaii, Pasteur chenversiande gcwidiin'l. Latine vero : Uni-
suis'^e à Londie-. Omnes sive onjuiiclim i versalis Profe^sio Fidei omnium Reliijionum.
sire separatim. (Decr. Clem. XI V, 1 Marlii 178i. Sano llominis intellectui dicatu. (Brevi
1170, qui Sanclissimus Pontifer sibi, et Stic- Pii Sexli die 17 Novemhris 178i.)
cessoribus suis reseï tarit polestalen permit- Lib( llus inscriptus. Ad casus conscienliae
tendi cuit/unm horum Opusrulorum retinen- prœlerilo Anno 1786 discussos com|iendiosse
dornm, leyendorumqne licentiam.) reiolutionis (nella pa,'. ult. In Pistnja ;.)er
Libellu* ex scriptis veiu<lissimoruin Or- AttoBracali Stainpat 'r Vesc.).(Decr.31Martii
thodoxoruin Palrum Cvpriaiii, Hilarii. Am- 1788. )
brosii , A»;iustini , Hirronyuii , Isichii et Libellus, cui titulus Die unzufricdnen in :

Paschasii, de gi-nuiiio Eucharisliie negolii Wien mil Joscplis Hegieriing Von. i. B. Ita-
inl' lleclu, et usu. (Ind. Trid.) lice l.i non
: oiitenti. In Vieiina nel Gi)Verno
<

Libellas germanica liiignn edilus , titulo , di (iiuseppe, 1782. ( Decr. die 6 Decembris
qui sic latine redditur : Reddite quœ sunt 1784.)
C;esaris Ca'sari, et quœ sunt Papic Papœ. Liber Belial, de consolatione peccatorum.
(Decr. S. Otticii 20 Marlii 1767.) ( Ind. Trid. )

LibL'Ilus germanico idiomnte éditas , cui Liber continens doctrinam , administra-


titulus : Heinrich Josi-ph Watterolh fiir To- tioneiM sacramentorum , rilus Ecclesiasticos,
leranz ùberhaupt und Hiirgerrechte der Pio- formam ordinalionis Coiisislorii , visilalionis
testanten in Kalholischen Staaleii. Qui ita- Scholarum Principu u et UD. D.
in diti'ine ,

lice reddilus sic sonat , Enrico Giuseppe : Jo. Albcrli.et D. Hulderici fralrum Ducuin
Walteroth per la Tolleranza in générale, e Meg ipolensium Gentis Henelœ. (App. Ind.
per il diritto di Cilladinanza dei Prolestanti Trid.)
nei Siati Gattolici 1781. ( Decr. 20 Januarii
, Liber, cui titulus: Memoria 'Cattolica da
1783.) preseiiiarsi a Saa Santiltà. Opéra posluma.
Libellus gennanice éditas, oui tituhis : Cismo, o 1780. loi. 188. (Brevi Pii
i 13 M,
Nichts .Mohreres von Ehedispenscn , als was Junii 1781. )
Religion , Rechl , Nutzen , Klugheit und Liber, cui titulus : Seconda Memoria Cat-
Pllichl forderl. Latine vero reddi. us sic habet : lolira conliMiciiie il Trionl'o délia Fede , e
Nihil amplius de Dispensationibus malrimo- Chiisa, de' i^lonarclii, e .Monaaliic. e ilella
nialibus, qtiain quod Religio jusli'ia, uti- , (>ompagii a di Gesù e sui; apologie collo
,

lilas, pruJentia, et debitum exiguni. Mrlius steriiiii.io de' lor Ni mici, da pr. sentarsi a Sua
cjl, ut sc.indalum oriatur, quam ut veritas Saniiià , ed alli Principi Crisliaiii : (Jpera di-
reticeatur. S. Gregorius Magnus. In Valle visa in lie Tomi, e parti, e posturaa in una
Veritatis apud Fraires pecloris, 1782. (Decr. nchicsta già, e gra^iita da Clémente XllI
20 Januarii 178 !.) nella n,.ova Stampcria Camerale di iiuon'ar-a
Libellus insc'iptus Fiinffzehen heimliclie
: i\iD(,CLSxx.iii, MDCci.xxxiv. (Bievi l'ii NT, 18
Lej dcn oder Sclum rt/en Sd Chi islus der Merr Novembi is 1788. >

der fromen, und Goltliebcnden Heil Schwes- Liber egregius de unitale Ecclesi», cujus
ter Maria Alagdalena aus dem Oi dea der Hei- Auclor periil in Concili Conslantiensi. Opus i

ligen Clara... geotîcnbahrvt etc. Quod est , Joannis Uitss. (App. lii.l. Trid.)
latine Quindecim occulli cruriatiis, seu do-
: Liber inscriptus : Rrcvi di Sua Sanlltà Glc-
lores, quos Cilri^tus Domiiuis pife, et Deuni nieiile XllI. Vide Brevi di Sua .'-aiililà.
amanli Sanetie Sorori Ma.ia^ .>iagdalenœ ex Liliri iiis. cujus initimn : l'or mano de este
Ordine S. Clirœ... re\elavit. (Decr. 5 Juiii Nuncio reeivio su Excclencia una caria, elc.
1758.) Finis lo que mas convenga al siTvicio de
:

Libellus hoc allero titulo inscriptus : Fûnf- Dius, bien de las aimas, y recta justieia.
fsehn heimliclie Leydon, oder Sebmertzen , ( Decr. 15 Januarii 16 J4. )
80 Christus der Herr der frommem und Golt- Liber Mililantis postulationes paucas et
liebenden Heil Schwesler Maria Matçdalona pias, etc. (Ind. Trid.)
,

1097 INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. 1098

Liber Psalmoram Davidis cnm Calholica quisiliouis Tolosanœ. (Decr. 19 Maii 109V.)
Expositione Ecclesiastica et Caniica ex di-
,
— Tlieologia Chrisliana ad |)raxin pieta-
versis Biblioruin locis cum eadem exposi- tis, ac promolionejn pacis Chrislian.e unice
tione. App. Trid. )
Iiid. direcla. (Derr. 2 Sepiembris 1727.)
(

Liber, tamelsi ironice , ut prœ se fert ela~ ,


—De verilale Religionis Chrislian;e arnica
boratus, qui sic inscribitur : La pelite Ency- collatio cum erudilo Judxo. (Decr. 18 De—
clopédie , ou Diclionnaire des Philosophes. ccmbris 1749.)
Ouvrage posthume d'un de ces messieurs. Limiers (Mr. Henri Philippe de). Histoire
Kidiculum acri fortius, et melius plerumque du Règne de Louis xiv, Roi de France el Na-
secal res. (Decr. 6 Septembris 17G2.) varre. (Decr. 4 Decembris 172.3.)
Liber Virginalis. (App. Iiid. Trid. ) —Vide Vilringa.
Liberinus Abdias. (l CI. App. Ind. Trid.) Linck seu Lincus Wenceslaus. (l Cl. Ind.
Liberius a Jesu. Vide a Jesu. Trid.)
Liberté de Conscience resserrée dans des
(Decr. 15 Jan. 1714.
bornes légitimes. (Decr. 19 Janunrii ITOl.)
Libériez (les) de l'Egil^ie Gallicane. Site Linckens Henricus. Tractalus de jure Epi-
seorsum, sive cum Operibus Pétri Phithœi. scopali.
(Decr. 3 Julii 1623.) —Tractatus de juribus Tcmplorum, cum
Librello, clie conliene nuove liste di tulle discursu pra'liminari de Juris Canonici ori-
le arli che sono per lutte l'Estrazioni , che
, gine et auctorllale.
si faranno nei presenli anni avvenire ag- , Linctor JicobQs. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
gluntevi due liste generaii che niedesima-
, Lindius Slephanus. Episloke moniloriœ,
mente servano pei- qualunque Estrazione; in qiiihus curani Rt-ligionis ad Magistralum
ed in fine una Gabola per li nomi délia' Luna perlinere, et qua raiione Missa in vcteri Ee^
cou alcunc Tarilîe de'prezzi per niiglior chia- clesia celebrata fuerit, ostendilur. (App. Ind.
rezza de'giocatori quanto de'prenditori.
,
Trid.)
(Decr. 28 Mali 1732.) Lindoverus Fridolinus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Linguaggio (il) délia Religione. Vide Landi
(App. Ind. Trid. Giuseppi'.
Libri decem Annulorum Veneris. Lionardo (lapun. Vide Capoa.
di
— Imaginum Ploli'mœi. Oraliones oclo Jena> potis-
Lipsiiis Juslus.
— Imaginum Tobia^. sinium habiifp. Cum falsum sit has omnes eju$
— Quatuor Speculoruni. esse. (Decr. 7 Septembris 1609.)'
Libri omnes Incredulorum, sive anonymi — Vide Noiœ.
sive contra , in quibus adversus Religionem Lipstorpius Daniel. Formalio et exclusio
agitur. Jussu sanclissimi Domini Nostri die infruiiilaî Monarchiœ Papalis. (Decr. 13 No-
20 Februarii 1778 sic eliam in Indice expri- vcmbris 1002.)
mendi ( tamelsi in Kcguia secunda Indicis Lisero P. F. Due Prediche Calloliche, una
Tridentini praîdamnati ) , poleslale cuique , délie Opère buone, l'allra délia Giustifica-
Ut eos aui légat , aul relineal, Summo Pon- tione, predicate nellTmperial Palazzo di
tifici reservata. Prasa. (Decr. 22 Novembris 1019.)
Libri scripli contra Dietam Imperialem Liste dell'Arti di tulle l'Estrazzioni ridotte
Ralisbonensem. (App. Iiid. Trid.) per ordine di alfabeto. (Decr. 2.'i Julii 1732.)
Licaula Joannes. ( Cl. ln<l. Trid.)
I
Liste (première) des Chanoines, Curés,
Licentei) seu Licunleo Clarislo. Leltera
, Docteurs, et Ecclésiastiques séculiers et ré-
scrilta a Kidolfotirandini.in cul si essaminan guliers des dilîérens Diocèses de l'Eglise de
duc luoghi deirOpere di Francesco Maradei. France , qui ont déclaré qu'ils pL'rsistent
(Decr. 21 Januarii 1721.) dans leur appel. (Decr. 2 Septemliris 1727.)
Liebenlhal Chrislianus. Collcgium Politi- Liste des Chanoines, Curés, Docteurs et
cum , in quo de socielatibus, m.igislralihus. Ecclésiastiques séculiers et réguliers de la
jiiribus Majestalis, Rege Romanorum, Jure A ille et du Diocèse de Paris, qui ont déclaré
Episcopali, et jure belii tractatur. (Decr. 30 qu'ils persistent dans leur appel. (Decr. 2
Julii 1G7S. ) Sepiembris 1727.)
Lieciilenaw ( Conradus a ) Urspergensis
Listonai (de). Le Voyageur philosophe
Chronicon. lùliiimis Argentorati anno l(iO!>,
dans un Pays inconnu aux habil.iiis de la
qucc non permillitur
nisi abliitis duahiis Epi-
Terre. Mull.i iiicredibilia vera. .Multa credi-
slolis, Paralipomenis, et Postillls lidemedi-
bilia fiilsi. Decr. 17 Januarii 1703.)
tioni insertis. (Decr. 10 Miirtii 1021.)
Lislrius Gerardius. (1 Cl. ind. Trid.)
Lienhardt (îcorgius. 0,'doas Eroiematum
ex Octonis Theosopbiai Srholaslicœ Tracla- Germanorum hoc est supplicalio
Lil.inia :

tibus, publicie liici. el coiicerlalioni exposita. ad DeumOpt. Mn\. pro Germani.i, habita in
Decr. l.ï Juiiii 17'i7. celebri qiiadam Germani;c urbe in die Cine-
Lighifootus Joannes. Oprra omnia, duobus rum. (Iiul. Triil.

voluminibus compreiiensa. (Decr. 29 Maii Litsicli Micliael, Declamatiu in libclli rc-


1090.) pudii vicein hodiernœ Jesuiiico-Ponlificias
Lignons Petrus. Lepidissima parabola. Ecclosiœ data. (Decr. 22 Decembris 1700.)
(Ind. Trid.) Lilla Luigi. Délia Sagranientale Assolu-
Limborch Philippus. Historia Iriquisitio- zione ne'casi riservati Leltera all'anonimo
:

nis, cui'subjungitur liber Senlenliariini lu- Aulore dd Libre inlilolalo Le storle idée
:

Dk:tionn uni; des Hkhisiks. 11. 35


1099 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 1100

rai'drizzate, etc. Milano. Sine annotations Glero de Espana. (Decr. G Seplembris 1824.)
Anni. (Decr. 5 Februarii 1790.) — Portrait Politique des Papes considérés
Litlerœ Roma datae ad Doctorem Lova- comme Princes temporels et comme chefs de
liensem circa novnm Decretum, et Brève l'Eglise, depuis rétal)lissemenl du Saint-Siège
SS. D. N. Innocentii XII ad Episcopos Belgii à Rome jusqu'en 1822. (Decr. 19 Januarii
de Fornjulario contra Jansenium ; et Theo- 1824.)
iogi Lovaniensis ad illas respuDsio. (Decr. Lobartus (Joaniies) Borussns. (1 Cl. App.
10 Mail 169i.) Ind. ïrid.)
Lilorgia, seu liber precum communium, Lobon D. Francisco. Jide de Saluzar.
et administrationis Sacramenloram , alio- Lobwasscr Ambrosius. (1 Cl. App. Inj.
rnmque rituum, alque caercmoniurun» Ec- Trid.)
clesiae, juxta usum Ecclesiœ Anglicanœ. Loca insignia. (Ind. Trid.)
(Decr. 15 Mail 1714.) Lochandrus (Alartinus) (jonicensis Sile-
Livc'Ilo (il) Politico, o sia la giusta Bilan- sius. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
cia. nella quale si pesano tulle le massime Lochslein (von) Veremunds Griinde so
dl Roma. Parte i, ii, m e ir. (Decr. 17 Octo- wohl fur als wider die Geistliche Immunital
bris 1678.) in zeillichen Dingen. Herausgegeben und
Lives (the) of Saints collected from au- mil Anmerkungen begleitet von F. L. W. Id
Ihenlic records oî Church Hiitory, wilh a est latine : Veremundi de Lochstein Funda-
full account of the ollier Festivals throu- menta tam pro, quam contra Immunitatem
ghout Ihc year, elc. Id est : Vilœ Sanctorum Ecclosiasiicam in temporalibus; édita el ad-
collectœ ex uuthenlhis Hnloricœ Ecclesiasti- notationibus aucta a F. L. AV. (Decr. 26 Ju-
cœ monumenlis, cum pleniori exposilione citia- nii 1767.)
rum Festtvilalum per annum, insertis oppor- Loci communes de bonis operibus, et po-
tunis animadversionibus. (Decr. Ji Januarii testate Ecclesiasiici. (Ind. Trid.)
1737.) Loci duo (Francisci Ciuicciardini) ob re-
Livre (le) à la mode, ou le Philosophe rê- ruin, quas continent, gravilalem cognitiona
veur. Ouvrage dans lc(iuel on trouve plu- dignissimi, ex ipsius Hisloriaruin libris ter-
sieurs particularités singulières, el inléres- tio et quarto dolo malo detracli, nunc ab in-

santes pour tous les étals de la vie; par le lerilu vindicati. (Uecr. 7 Augusti 160?.)
Chevalier des Essarts. A Amsterdam, chez Loci insigniores, et coniordantes ex utro-
aierkus, Fils, Libraire, 1700. (Decr. 14 Maii que Testaniento, concinna admodum brevi-
1779.) tate recens congesli Scripluram ad vatios
,

Livre (le)des Mères de Famille et des In- usus allegaluris mire commudaturi. (lud.
stitutrices sur l'éducation pratique des Fem- Trid.)
mes, par Mlle Nathalie de Lajolais. (Decr. 13 Loci(niulti integri) sncrœ doctrinae Veteris
Januar. 18io.) et Novi Testament! ex Hebra'a, el Orteca
Livre (le) du Peuple, par F. de la Mennais. lingua in Latinum, et Germanicum sermo-
(Décr. 15 fév. 1838.) nem Iransiali. (App. Ind. Trid.)
Livres (les deux) de S. Augustin. Vide Loci omtiium ferme capitum Evangelii se-
Opus inscriptum : Les deux. cnndum MatthiCum, Mar^ um,Lucam, Joan-
Livre (le) des Manifestes , où l'on trouve nem. Opm Otlonis Brunfehii. (Ind. Trid.)
développé par les lumières de la raison et Loci utriusque Teslamenti complectentes
des divines Ecritures 1° Quelles sont les vé-
;
pracipua capiia lotius Ghristianismi. (Ind.
ritables causes de notre étonnante Révolu- Trid.)
lion. 2° Quelle doit en être l'issue. Dernière Locis (de) Theologicis Disserlaliones x
année du 18« siècle de l'Ere Chrétienne. Theologi Lovaniensis. Decr. 13 Apriiis
(

(Decr. 9 Decembris 1806.) 1739.)


Llorante Juan Antonio. Aforismos Politi- Locis (de) Theologicis. Vide Slaltler.
cos escritos en una de las lenguas del norte Locke (Mr. Jean). Essai Philosophique
de la Europa por un Filosofo y traducidos al concernant l'entendement humain, traduit
Espanol. (Pecr. 20 Januarii 1823.) de l'An^Iois p:ir Pierre Coste. (Brevi Clé-
ment. XII, 19 Junii 1734.)
(Decr. 26 Augusti 1822.) — Le Christianisme raisonnable, tel qu'il
— Apologia Caltolica del proyecto de Con- nous est représente dans l'Erriture-Sainte.
stilucion Religiosa. (1 CI. Decr. 5 Seplembris 1737.)
— Defensa de la obra intitulada Projet
:
— Vide Extrait d'un Livre Ang!oi<
d'une Constilucipn Religiosa. Lode sopra li dodici privile^i concessi
— Discoursos sobre una Constitucipn Re- dalla Santissima Trinità alla Beatissima
ligiosa; su aulOr un Americari6. " ' .Vergine Maria in onore délia sua immaco-
— Diserlacion sobre el poder que los Reyes lala Goncezione. (Decr. 22 Junii 1712.'
Espanoles ejerciiron hasta el Siglo Duoile- Lohetus Daniel. Sorex primus oras char-
cimo en la Division de Opispados, y otros tarum jirimi libri de Republica Ecclesiaslica
punctos concessos de disciplina eclesiastica. Archiepiscopi Spalalensis corrodens Leo-
,

(Docr. 6 Seplembris 1824.) nardus Marius 'Theologaster Coloniensis in


— Histoire critique de l'Inquisition d'Es- muscipula caplus. (Decr. 22 Octobris 1619.)
pagne. (Decr. 26 Augusti 1822.) Lohiicr Tobias. Inslructio piactie;) de Con-
— Notas al Dictamen de la comision ecle- fessionibus rile . ac fiuctuose excipiendis.
siastica encargada del avregio definitivo del (Decr. o Julii 17::S.)
r.oi INDEX LIBRORUM PROIIIBITORI'M. 1102
Lois du Monde physique et du Monde mo- Loreta Ciuseppe Parroco di S. Maria in
ral. Vide Système de la Nature. Cœloseo di Ravenna. Apologia o Cattolici e
LoKardus Walleriis. (1 Cl. Ind. Trid.) Liberi senlimenti. ( Decr. 11 Decembris
Loiiihert (Pierre). Les OEuvrcs deS.Cyprien 1820.)
(raduiles en François, avec des remarques , Lorichius (Gherardus) Hadamarius. (1 CI.
et une nouvelle Vie de S. Cyprien tirée de Ind. Trid.)
SCS écrit'i. (Decr. 27Septembris 1G72.) —
Racemationum libri trcs de Missa pu-
Lomonaco Francesco. Vite doftli eccellenti blica proroganda. (App. Ind. Trid.)
llaiiani. Majorum r/loria posleris quasi lumen Lorichius (.loannes) Hadamarius. (1 Cl.
est. SaU. Tom. i. Italia 18(')2. loin, ii e hi. App. Ind. Trid.)
JtuJia 1^03, (D.cer. 18 Julii 1808.) Lorichius Reinhardu ) Hadamarius. (1 Cl.
Loner Josue. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Ind. Trid.)
Loasjijpjus Cœsair. Trinum May;icum, sive Lorraine (François Armand de) , Evéqoe
si'cretorum Magicorum Opus. (Decr. 22 De- de Baveux. Mandement contenant le juge-
ceinbris 1700.) ment qu'il a porlé sur diffcrcnles Proposi-
Longobardi (Francesco di). Centuria di tions qui lui ont été dénoncées. (Decr. 14 Ju-
Lettere del glorioso Francesco
l'atriarca S. lii 1723.)
di l'aola, con alcune Annotalioni. Cum multa — Ordonnance et In.struclion Pastorale
l'Isa, et ap^icnjplta conlineal. (Decr. 10 Junii portant condamnation de deux libelles inlitih
10.9.) lés, l'un Instruction en fi)rme de Catbé-
:

Lonicerus Albcrtus. Trluniphi Koiuano- chismc au sujet de la Cdiistilulion Unigeni-


riiin , et Josu Clirisli in cœluni ascendcnlis lus; l'autre : Instruction Théologique pour
collalio. (App. Ind. Trid.) servir de réponse à un libelle intitulé En- :

^onicerus Joannc.-:. (1 Cl. Ind. Trid.) tretien familier au sujet de la Constitution


Lonicerus Piiilippu^ ( 1 Cl. App. Ind. Unigcniius, 172». (Decr. 13 Fe.iruarii 1725.)
Irid.) Lossius Lucas. (I Cl. li:d. Trid.)

Chronica Turcica. Donec corrigantur. —
Alcuini Abbalis Ttiroiiensis de fide
(App. Ind. Trid.) sanclie et individu;c Trinilaiis libri 1res com-

Theatruiu Ilistoficum. Vide Hoiidorf- ment rio illusirati. (lad. Trid.)
Gus. Lotichius (Christianus) Hessus. (1 Cl. Ind.
Lonigus -Michael. Vide Vossius Gerardus. Trid.)
Lopez de Baylo (Joannes). Justilicatioiies Lotlo spirituale per le povere anime del
motivoruni, lam juris quaui facli, quibus Purg tor o ii;o le h sognose di cristiano soc-
Kcgia Aiidii'iilia moveii débet ad proceden- corso, (iiecr. 18 Julii J703.
iiuni ad ociupalioncni tcmporalilatum , et Lovaniensis (anliqua; Facullatis Tlieolo-
baiiniinentuni contra Episcopnm Al^'uaren- gicœ) qui ailhuc per Relgium suitersliles sunt
5cm D. Anioninni Nuseo. (I/ccr. 11 Juuii distipuli, ad eos, qui hodie Lovanii sunt,
1042, et 18 Decembris 16i6.) Theolog.js, de dcclaratione sacrœ FacultaliS
Lopez Juan Luis. Discurso Juridico-Hislo- Theologicaj Lovaniensis recentioris circa
rico-1'olitico en defcnsa de la jurisdicion Conslilutionem Unigenitus. (Decr. 17 Mail
Ueal , iluslracioude la provision de yeyute 173i. )

de Febrero del anno 1084, (Decr. il) Mail Lovvigni. Vide Bernières.
1090.) Loy^eleur, H^'ds Villerius (Petrusde). (1
J-opez Koyn (Pietro Maria). Dialogo délia Cl. App. Ind. Trid.)
hellezza, o arte di ben servirsi délie line.stre Lubbertus Sibraiidus. De Papa Romano :

deli'anima. (Decr. 21 Januarii 1732.) Replicalio ad defensionen lerlite Conlrovcr-


Loquaius Rerirandus. (1 CI. Ind. Tr.d.) siœ Roberl! BeKar.i.ini scriptam a Jacobo
Lorea (Antonio de). Epitoiiic de la prodi- Grclsero. (Decr. 22 Decembris 1700.)
giosa villa , viiludes , y admirables escrilus —
L'I cetera ejusdem Oncra omnia. (Decr.
de la Vénérable Madré llipolila de .lesu y 10maiil757.)
Uocaberli. (Decr. 1 Dcccnibris 1087.) Lubicensis Joannes. De AntichrisU ad-
Loredano Cio. Francesco. Novelle anio- vcn;u, et de Jlcssia Judaiorum. (Ind. Trid.)
rose. (Decr. 9 Fcbruarii 1083.) Lubieniecius Stanislatis. Historia Refor-
(Decr. lOAprilis IGOG.,
mai onis PoloniciP, in qna lu'iV Refonnalo-
rutji, lum Anti-Trinilariorum origo et pro-
Lorenzo ( Francesco di S. ). lîrevissiino gressas in P lonia uananlur. (Decr. 27 Mail
Conipendio dcU'Indulgcntie, gralie, privilc-
W87.)
pii, e' essenlioni concesse da'!?o:nnii Ponle-
Luca (Carolus Anloniu- de). Praxis jndi-
fici al S.Ordine ilcUaSantissima Trinilà délia
ciari;i inCivijem, cl Criininaleni divisa. Uo~
Kcdenlione de'Scliiavi.
— Compendiu deila Vrla miracolosa dei
ncc corrigatur. (Dtcr. 2 Julii 1086.)

Santi Giovanni de Malba, et Fclice Valcsi.o ,


Lucar (Cyrille) Patriarche deConstanlino-
con una brcvissima dichiaratione délie sacre plc. Lettres anecdotes, sa confession de foi.
Imiulgenzc. avec des remarques. Concile dp Jérusalem
--- tloinpendio delli privile];ii gralie , ,^1
tenu contre lui, avec nn cx.imen de sa doc-
,

Ipdulgenze da'Sommi Pontelici concesse trine. i^Di'cr. 21 Januarii 1721.)


airOrdine , et Archiconfraternita del riis7 Lucas (Joannes) Viron-nsi;. Slrena vori-
rallo, alla Ijuale è unila la l^oni'r.ilerniia lalis amatoribus pr v.ritate deleniicnda,
>

délia Maduna dul Rimedio. anno prœccdenti mullum impiignala, nullis


tU'l DICTIONNAIRE DES HERESIES. 1104

annis expngnani'a ; oblata primi anni 1G80. lium Ccntiiriœ. Donec expurgentur. { App.
(Decr. 2G Junii 1681.) Ind. Trid.)
Lucas (Mr.). La perfection du Chrétien Lulherus Marlihus. (1 Cl. Ind. Trid.)
haduite de l'Anglois. (Decr. 22 Mali 17V:j. Lycostlienes Conradus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Lucatellus Peirus. Conjurationes polen- — Prodigiorum, ac Ostenlorum Chroni-
lissimœ, et efficaces ad expellend.is, et fu- con. (.\pp. Ind. Trid.)
gandas œreas poleslales. (Decr. i Decem- — Theatrum vilœ bumanœ. Vide Zuin-
bris 1725. gerus.
)

Lucerna Augustiniana , qua breviter, et Lysmanius, seu Lismaninus Franciscus. (1


dilucide declaratur conconlia, et discordia. Cl. Ind. Trid.)

qua duo nuper ex DD. Doctor. S. Theot. Lysteiiius Georgius. (1 Cl. App. Ind.
Duacen. convenlunt, aul recedunt a céleris Trid.)
hodie S. Augustini discipulis. (Decr. 23 Apri- Lyttichius Albertus. (1 Cl. App. Ind.
lis 165Ii..) Trid.)
Lucerna (la) di Eurela Misoscolo. Vide
Pona Francesco. M
Lucianus Mantuanus. Ânnotationes in D. Macchiavellizatio, qua unitorum animes
Joannis Chrjsostomi in Aposloli Pauli Epi- Jesuaster quiilam dissociare nilitur. (Decr.
8tolam ad Romanes Commentaria. ( lad. 16 Martii 1621.)
Trid. )
Maccrie Thomas. Vide Isloria del Pro-
gresse, e del estinzione délia riforma in Ita-
(Ind. Trid.)
lia.
Lucianus Samosatensis. De morte Pere- Macede Franciscus a S. Augustino. Azy-
grini Diaiogus. mus Eucharislicus, sive Joannis Bona dec-
— Philopatris, Diaiogus. trina de usu Fernientati in Sacrificie Missœ
Lucius Ludovicus. Historia Jesuilica. examinata, expensa, refutala. Donec corri-
(Decr. 28 Decembris 1616.) gatur. (Decr. 2 Oclobris 1673.)
Lucrezio. Vide Marchetti. Macer Gaspar. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Lucrezio Caro. Vide Filosofîa di Tito Lu- Machiavellus Nicolaus. (1 Cl. Ind. Trid.)
crezio Caro. Machine (la) terrassée. Vide de la Met-
Lucta Chrisliana. (Ind. Trid.) trie.
Ludecus, seu Ludtke Matthœus. (1 Cl. App. Machumeles, seu Mahometes. Alcoranns.
Ind. î'rid.) Ediiio7iis BaaÛeœ 1.5i3, 1330, et aliarum edi-
Ludovic! Imperatoris Liber contra sacras tiiitmm, in quilnis iiiipia Scholia, et Annota^
Imagines. Ejus nomine conficlus. (App. Ind. tiones liabenliir. In vulgari aiitem lingiia non
Trid.) habeatur, nisi ex concessione Inquisitorum.
Ludovicus (Lnurentius) Lcobergensis. (1 (App. Ind. Trid.)
Cl. App. Ind. Trid.) Machumetis Saracenorum Principis, ejus-
Lucius Pyramidum. (Ind, Trid.) que Successorum vittT, ac doctrina, ipsequ6
Luitholdus Varemundus. (1 Cl. Ind. Trid.) Alcoran. His adjunclie sunt confulaliones
Lukawitz (Joannes de). (1 Cl. Ind. Trid.) muiterum, una cum Martini Lulheri prfemo-
Lumbier Raj mundus. Observationes Theo- nitione, et prœfatione in Alcoranum. (App.
logicœ morales tirca Propositiones ab Iniio- Ind. Trid.)
cenlio XI, nec non circa alias ab Alexan- Mackbray Joannes. ' î Cl. App. Ind.
dro VII (lamnalas. (Decr. 23 Januarii 16S4.) Trid.)
Lumières (les Nouvelles) politiques pour Maçonnerie Égyptienne MSS. {Fer. V. 1
le gouvernement de l'Eglise, ou l'Evangile Aprilis 1791 )

nouveau du Cardinal Palaviciu. (Decr. 18 Maçonnerie (la), considérée comme le ré-


Mail 1677.) sultai des religions Egyptienne, Juive, Chré'
Lundorpius MichaelGaspar.Bellum sexen- tienne; parF.-.M.-.R.-. deS.-. (Decr.23JDnii
nalc Civile Germanicum, sive Annalium, et 1836.)
Commentariorum HIstoricorum de statu Re- Madré de Dios Francisco (de la). Exercito
ligionis, el Reipublicae, libri duo. (Decr. 17 limpie Austral contra las Manchasdel Prado.
Decembris 1623.) (Decr. 22 Junii 1663.)
Luoghi (alcuni importanli) tradolli fuor Mœcardus Georgius. Vide Meckard.
dcU'Epistole latine di M. Francesco Pctrarca,
Mwsliinus Michael. (1 Cl. App. Ind, Trid.)
con tre sonetli suoi, e xviii stanze del Berna Maets Carolus (de). Sylva queeslionum
avanli il xx Canlo. (Ind. Trid.) insignium Philologiam, Aniiquitates, Philo-
sophiam, potissimum vero Theologiam spec-
Lupacius Procopius. (1 Cl. App. Ind. Trid.) tantium. (Decr. 20 Novembris 1663.)
Lupano Otto. Torricella :Dialogo délie Ma;idcburgenses Ceuturiœ. Vide Historia
Statue, Denionj, Spiriti. (Ind. Trid.j Ecclesiasiica.
Lupulus Henricus. (1 Cl. Ind. Trid.) Magdeburgensis (Civilalis) publicatio Lil-
Lupulus Sebastianus. ( 1 Cl. App. Ind. lerarum ad omnes Christi Fidèles ann. 1330.
Trid.) (Ind. Trid.)
Luscus Hermannus. (1 Cl. Ind. Trid.) Magdeburgius Jeacbimus. (1 Cl. App. Ind.
Lusiuius Eupbormio. Vide Barclajus /can- Trid.)
ne». Magpjrus Joannes. Vide .Alagirus.
Lusitanus Amatus. Curalionuiu mediciua- Mat;endeus Andréas. Anli-Baronius Ma
j

H0& INDEX LIBRORUM PROHIBITOKIM. IIOU

genelis, ahimadversioncs in Annales


seu rum Caniciilariuni continualio. Qikc tamen
Cardinalis Baronii. (Dccr. 29 Augusli 1G90.) fatsi) ei adscrihilur. Dunec corrigatur. (Decr.
Maggio Francesco Maria. Compendioso 16 Marlii 1621.)
ragguaglio délia vila, morte, e Monisterj Major Georgius. (1 Cl. Ind. Trid.)
délia Madré D. Orsola Benincasa. (Decr. 19 — ViUc Palrum in usum .Ministrorom
Junii lt)74.) verbi, cum pra-falione Martini Lulheri. (Ind.

Vila délia Madré Orsola Benincasa. Trid.)
(Decr. 19 Seplembris 1679.) M:ijor (Joannes) Poeta. (1 CI. App. Ind.
Maghen David et Abraham, brève dis- Trid.)
corso, e compcndiosa esaminazione délia Maire, seu Marius Joannes (le). (1 Cl. Ind.
natura e proprielà di questa antichissima Trid.)
niedaglia, eslratlo dal Libro sopra cio di Malavalle Francesco. Pralica facile per
Don Angelo Gabrielle Anguisciola. (Decr. 16 elevare l'anima alla contemplatione, iradolla
Martii 1021.) dal Francese iu Ituliano. Parte i c ii. (Decr.

Prohibetur etiain omne fnijusmodi iVw- 1 Aprilis 1688.)
misma, et mandat iir, ul qui habent, illud ad — Lettre à M. l'Abbé de Foresla-Colongue,
S. Officium déférant. (Decr. 16 Marlii 1621.) Vicaire général de Mr. l'Evéque de Marseille.
Magica, seu mirabilium Historiarum de (Decr. 17 Januarii 1703.)
spectris, et apparilionibus spirituum. llem Maldoiialus Joannes. Vide Codogna'.
de !\Iagicis, et Diabolicis incanlationibus li- (Decr. 29 Maii 1690.)
bri duo. (Decr. 3 Augusli 1036.)
Malebranche Nicolaus. Traité de la Na-
Magirus, seu Mageirus (Joannes) Prœpo-
ture et de Grâce.
la
silus Stulgardi.inus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Magnante Gio. Battista. Nuova Novena di
— Idem : dernière édition augmentée da
plusieurs éclaircissements.
S. Anna Madré delta gran Madré di Dio.
(Decr. 19 Seplembris 1679.)
— Lettres touchant celles de Mr. Arnauld
Magnus Valerianus. Apologia contra im-
— Défense de l'Auteur de la Recherche
de la vérité contre l'accusation de M. de la
posturas Jesuitarum. (Decr. 13 Januarii
Ville.
1665.)
Mahometes. Vide Machumetes.
— Lettres à un de ses amis, dans les-
quelles il repond aux Réflexions Philosophie
Mahoii P. A. O. Medicina Légale, e Poli-
(/lies et Théoiogiques de Mr. Arnauld sur le
zia Medica con alcune aniiotazioni del Cit-
Traité de la Nature et de la Grâce. (Decr. 29
tailino Frautrel. Vol. i, ii, m. Donec corri-
Maii 1090.)
ganlur. (Decr. 17 Januarii 1820.)
Mahusius Johannc s. Epitome Annotalio-
— De inquirenda verilate libri sex , io
quibus men:is liumanfe natura disquiritar.
nuiii Erasnii innovurn Testamenlum. Donec
(Decr. 4 Marlii 1709.)
corrigatur. (App. Ind. Trid.)
Maîtres (les) Âlosaïsles, par Georges Sand. (Decr. 15 Januarii 1714.)
(Decr. 30Mart. 184-1. — entretiens sur la Métaphysique et sur
Majer Georgius Andréas. Vide Rieme- la Religion.
ros. — Traité de Morale. Première Partie.
Majerus Michael. Symbola aureœ mensœ Maler Wolfgangus. (1 Cl. Ind. Trid.)
XII Niitionum. (Decr. 12 Decembris 162i.) MalevCDl (Siephanus de). (1 Cl. Ind. Trid.)
—\ eriHii invL'iiluiii, hoc c>t uiuncra Ger- Malespini Celio. Ducento Novelle. (Decr.
manise ab ipsa priinitus rcperla, et reliquo 16 M.rlii 1021.)
orbi coiiimuiiicala. (Decr. 11 Aprilis 1628.) Maifi Tibeiio. RiHcsso deU'aomu interiore.
Maigiian Eiumanuel. De usu licito pecu- (Derr. 29 Novembris 1689.)
nia; Disserlatio Theologica. (Decr. 4- Decem- Malleohis, vulgo Hemmerlin (Félix) TigQ-
bris 1674.) rinus. (l Cl. Ind. Trid.)
(Decr. 23 Mali loSO.)
Malvica Fcrdinando, Sopra l'Educazione.
(Decr. 18 Augusli 1828 )
Maimboiirg Louis. Histoire de la déca- .Mauione Domeuico. Vide Istiluzioni Lo-
dence de l'Empire après Gharlemagiie. giclie.
— Hisioiie du grand Schisme d'Occident
Manassei Paolo. Paradiso interiore, ovvero
— Histoire du Lulhérianisinc. (Decr. 12 Cor<ina spirituale, nella quale con trenlalrè
Decembris 1680.) rsserciliisi |iralticano tulle le virlù jier ar^
— Traité Historique de rétablissement et rivare alla perfellioiie. (Dccr. 29 Novembris
des prérogatives de l'Eglise de Rome, et de 1689.)
ses Evétiues, ( Brevi innoc. XI, ï Junii .Manchettus Antonius. Flores aurei ex va-
1685.) Ecdesia Docloribus, et ex Catéchisme
riis in
— Histoire du Grégoire le
l'ontiticat d(î S. brevissime excerpli. Decr. 7 Februarii
(

Grand, (lirevi Innoc. XI, 26 Fehruarii 1087.) 1718 .

Maimonides R. Moses. De Idololalria liber, Mancntibus (Carolus Antonius de). Trac-


cum interpretaliono laiina, et nolis Dionysii tatus de poleslate jurisdictiotiis, seu do rcgi-
Vossii. (Decr. 7 Februarii 1718.) miiie aniniarum, ac de jurisdiclione conlen-
Mainardus (Augustinus) Pedemonlanus. tiosa. (Dccr. 4 Marlii 1709.)
ri Cl. Ind. Trid.) .Manellus Jannolius. De Dignilate, et e*.-
Mainus Lucas. (1 Cl. App. Ind. Trid.) ccllentia liominis libri iv. Donec cmenden-
Majolus Simon. CoUoquiorum, sive die- lur (App. Ind. Trid.j
1107 DICTIONNAIRE DES HERESIES fl08

Manfredi Fulgentio. Apologia, overo di- et Civilis delinealionem : generalia ntrinsqne


fensione sopra la riformalione deirOriiine Juris Axiomata. (Decr. 30 Julii 1078.)
suo, contra quolli, che sotto pretesto di li- Manuale Encyclopedicum, etc. Vide Ency-
formare, lo difformano (Decr. 10 Deceuibris clnpedisdies Handbucli, etc.
1«05.) Manua »! Juris Ecciesiaslici , etc. Vide
Mangetus Franciscus. Tractnhis Philoso- Brandcl Sebaldus. Handbuch des Kalho-
phico-Tlieologicus de loco. (Decr. 18 Junii lischen, etc.
1«31.) Manuel de Philosophie à l'usage des élè-
Maniera (deîla) di conversare con Dio, ves qui suivent le cùurs de l'Université , par
a^giunlevi alcune necessarie riSlessioni, M. C. Mail' t. (Decr. 3 April. ISio.)
Opéra tradotia dal Francese. (Decr. 4 De- Manuel du Droit public Ecclésiastiqno
cembris 17-25. '
Français, contenant les Libertés de l'Eglise
:

Maniera di tenere a inscnare i ûgliuoli Gallicane on 83 articles, avi c Cominenl;iiro;


Chrisliani. (Ind. Trid.) la Délibération du clergé de 1G82 , sur les
,

Maniera divota da prallicarsi verso la Se- limites de la puissance ecclésiaslitiue le ;

rafîcaMaria Maddalena de' Pazzi Carmeli- Conioid.il et la Loi organique, précédés des
tana, in cintfué Yenerdi, in mcn.oria de' Rapports de M. Portails, etc., etc., par \f.
cinque più segnalati regali falli da Dio alla Dupin, procureur général près la Cour da
detla Santa. (Decr. 10 Sopleoibrh 16S8.) cassation. (Decr. 5 April. 18i5.)
Manière (seconde; ti'ongueut à la brûlure. Manuel Religieux en rapport surtout avec
(Decr. 22 Deceaibris 1700.) notre temps, par le P. Fr. Sébaitien Am-
Manifesto , e prospelio d'Associazione niann. (Decr 6 April.)
all'opeia Medilazioni religio-e in forma di
: Marbachius Job innés. (1 CI. Irtd. Trid.)
(liscorsi eic, per lulle le epoihe ciicos-
,
Marbachius Philipous. (1 Cl. App. Ind,
tanze , e siluazioni délia vila dumeslica e Trid.)
civile :cum (ribas médita ionibus aduexis. Marbais (Nicolas de). Supplication et Re-
Vogheia 183o. (Decr. 7 Julii 1833.) quête à l'Empereur, aux Rois, Princes,
Manifesto per l'Associazione ail' Opère Ëstats, Républiques, et Magistrats Chrestiens,
del Sig. Ab. D. Pietro Taoiburiiii di Brescia, sur les causes d'assembler un Concile géné-
Professore nell I. R. Universita di Pavia, ral contre Paul Cinquiesmé. (Dec^. 2§ No-
Cavalière deil' Ordine délia Corona Ferrea, vembris 1617.)
Membro dell' 1. H. Istilulo délie Scieiize. Marcn ^Petnis de). Di^ Conrordia Sacer-
Milano li 10 Agosto 1818. Dalla Tipografia dotii el Imperii, seu de Libertaiibus Eccle-
dell'Editore Vincenzo Fcrrario. Confirmatis siaeGailicaiuT. (Decr. 11 Junii 1612.)
Decrelis quibus plerai/iie Opéra jam proscri- — Idem Editionis Stiphani Baluzii. (Decr.
pta et damnata fuerunt quœ in hoc Moniio 17 Noveinbris 166V.)
Typoijraphico enuncianlar et laudantur, édita — EpistolaD Hyacintho Mesades Archî-
sive siib Aucturis nomine, sive sui^presso. diacono Emporiiano Ecclesiœ Gerundensis.
(l>ecr. 26 Septembris 1818.) (Drcr. 18 Decemliris 1046.)
Manlius Joanues. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Marcaiius (Reinholdus) Westvalus. (i Cl.
Manoir Abbé (de). Défense de deux Brefs App. Ind. Trid.)
de N. S. P. le Pape Inno. ent Xil aux Evé- Marcelli. Vide de Casibus reservatis.
ques de Flandre, contre le Docteur Martin Marcellus (Joannes) Kegiomontanus.(lCI
Steyaerl. (Decr. 11 Martii 1704..) Ind. Trid.
Mantelius Joannes. li Cl. lad. Trid.) Marchant Pelrus. Sanc'iûcatio S. Joseph
Maiïtor Joannes. (1 Ôl. hid. Trid.) Sponsi V rginis in utero asserta. (Decr. 19
Mantzius Félix. (1 Cl. ind. Trid.) Martii 1633.)
Manual uew uni versai. Vide Ihe Calho- Marclielli Alcssandro. Anacreoiite tradotto
lick. dal testo Greco in Riuie Toscane. (Decr. 22
Manuale Calthoiicorum. Vide Charitopoli- Junii 1712 )
tanus. — Di Tito Lucrezio Caro délia nalura délie
Manuale Catholicorum, seu brève Compen- cose libri sei tradotli. (1 Cl. Decr. IG No-
dium verae, aiUiquissimœ, et Gatbolicœ doc- vembris 1718.)
trinœ, in quu piaetipua Christianœ Religionis
capita èx solo Dei verbo perspicue explican-
Donec corrigatur. (Decr. 18 Decembris
1646.)
tur. (Decr. 16 Martii 1621.)
Marchinus Philibertus. De Sacramenlu
Manuale Coiifraternitatis S. Josepb Pa- Ordinis.
Templo PP. CaraKlilarum Dis-
triarchae, in
— Divinum effus.; ac diligenter
Belluoi
calceatorum ereciee Viennœ Austriœ anno
explicatum hoc est de obligationibus Epi-
;
Jubilaeum prœcedenle. (Decr. 14 Anrilis scoporum, ac Parochorum, de Sacramento-
1682.)
ri'.m aduiinislratione , de seriilaris Aïàgl-
Manuductio ad universum Jus Civile et stialus poteslate, de valore Te»tament6ïdm.
Cauonicuni, conlinens D. Benedicli Carp- :
Marcus Epliesinùs. (1 Cl. Ind. Trid.)
ZOTii Meltiodum do studio Juris recle et féli- Mnrdeley Joannes. (1 Cl. Ind. Trid.)
citer instituendo : Danielis Keysers Hislo- Mardojai de Abrahani de Soria. Oracion
riam Juris Civilis : Nucleum Inslitiitiouuni : Panejirico-doclrinal sobre la mala lentacion.
Georgii Brucksuibergii Memoriale judicium : (Decr. 14 Apvilis 1755.)
Job. Serpilii compendiosam Juris '^anonici Mare liberum sive dé jure quod Batarif
,
1109 INDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. mo
àoinpetit ad Indicana commercia. (Decr. 30 — Summus Pontifex Innucentias
de du- X
Januarii 1610.) plici Instituto Societalis, ejusque Constitu-
Mare (Paulus Marcellus del) Prœlecliones lionibus, et declarationibus interrogalns.
deLocisTheologicisSenis habilœ. Senis 1789. Marloratus Augustinus. (1 Cl. App. lud.
(becr. 9 Decembris 1793, et Fer. 5, 5 Martii Trid.)
1795.) Marmontel de l'Académie Française. Béli-
Maresius Samuel. Opéra omnia. (Decr. 30 saire.Donec corrigatur. (Decr. 23 .Maii 1767.)
Julii 1678.) Marnixius, seu de Marnix (Philippusj, Do-
Margarita Pastorum. ( App. Ind, Trid.)
minus de S. Aldegonda. li Cl. App. lud.
Maria Gabriel de S.). Tratado de las sietè Trid.)
Missas del Senor S. Joseph en reverencia de Maroldus (Ortolphus) Francus . (1 Cl. Ind.
sus siele dolores, y siete gozos. (Decr. 9 Fe- Trid.)
bruarii 1683.) Maroncelli Pietro. Addizioni aile mie Pri-
Maria (Sigisinundus a S.). De Officio im- gioni di Silvio Pellico. (Decr. 29 Jàauarii
maculalae Couceplionis Deiparœ antiquis- 1835.)
sitno et devolissimo, recens per AnuiiyaiurQ Marol Clemens. (1 CI. Ind. Trid.)
correclo, et Lucensibus typis edito, observa^ Marquardus Johannes. De Jure .Mercato-
tiôiies. Decr. 14 Aprills 1682.)
( riim, etCominerciorum singulari, libri ir.
Mariales Xantes. Coiitroversia Prolego- Doiiec corrigantur. Decr. 20 Novembris
(

mena adversus Novatores. Prœfixa Tomo i 1663.)


Bibliothecae Intcrpretum ad universam Sum-
(Decr. 18 Januarii 1667.)
mam Theologiae D. ïhoina; Aquinatis. (Decr.
20 Junii 1662.) Marraccius Hippolytus. Alloquutiones pa-
Mariana Gio. Discorso intorno ai grandi cifica; pro immaculata Deiparae Virginis Cou-
errori, che sono nella forma del governo ceptione.
de'Gesuili. (Decr. 11 Aprilis 1628.) —
Excusatio pro libello prœnotato : Fides
Marie (Kupjié Chérubin de S.). La vérita- Cajetana ac pro Opère inscripto Gajetanus
; :

ble dévotion à la Mère de Dieu établie séries Iriumphatus, ac triumphator in controversia


principes du Christianisme, divisée en trois Conceptionis Beatissiuiée Virginis Mariœ.
parties. Donec corrigatur. (Decr. 27 Aprilis Mugister a discipulo edoctus in causa Con-
1701.) ceptionis Bcatissimae Virginis Maria-.
Marîri (Jo'annes) Oconensis. tlieologia. —
Meditamenta circa Bullani Alexandri-
Bpeculativa, el Moralis. (Decr. 5 Julii, et 10 nam seu Alexandri \ II, in favorem Deiparae
)ulii 1729.) Virginis ab original! peccato prœ^ervatae edi-
tain. (Docr. 18 Januarii 166T.)
(Decr. 4 Feb. 1627.) Marsais (du). Vide Exposition de la doc-
Marino dio. Battista. L'Adone, Poema. trine de l'Eglise Gallicane. Fide Clavier E.EX'
— Gli Amori notturni. position etc.
,

— I Baci. Marsilius de Padua. F?dc Menandrino.


(Decr. 11 Aprilis 1628.) Marslallcr Christophorus. (1 Cl. App. Ind.
— Il Cameroue, prigione orridissima ia
Trid.)
Marta Doctor ( lloratius). Tractatus de Ju-
Napoli.
— Padre Naso.
11
risdiclione per et inter Judicem Kcclcsiasti-
— La prigionia in Torino. cuni, et secularem exercenda. (Dicr. 3 Julii
— Ilagguaglio de'costumi délia Francia. 1623.)
— Sonetlo per l'inondazione del Tebro a 10
Marti y Viladamor Francisco. Dcfensa de
auctoridad Beat en las Personas Ecclesias-
Borna, cij)«A' initiuin : 1 osti Città d'ogni Città
ticas del Principado de Gataluna. (Decr. 18
Fenice.
— 1 TrastuUi Estivi.
Decembris 1646.)
Martin Franciscus. BcQexiones ad nuperri-
(Decr. 17 Octobris 1679.) mamdeclaralionemDoctorisUenncbeI.(Decr.
— Duello amoroso.
Il
11 Marlii 1704.)
— La Lira. (Decr. 22 Junii 1712.)
— Venere l'ronuba. — Nodus in scirpo quxsitus a Moli'nistis,
Marius Hiironymus, qui et llieronymus
sive Molivum Juris in causa Thesià Lovanii
Uassarius. (1 Cl. Ind. Trid.)
defensa; '6 Martii 1712.
(Decr. 24 Novembris 1655.). — Alierum Motivum Juris contra Paires
Manus Joanius. Vu/e Maire. Sociclatis, ac eorum patronos, et asseclas.
Markicwicz Joannes. Scandalum cxpurga-
tum laudem Inslituti Societalis Jcsu.
in
(Decr. 29 Novembris 1712.)
— Spéculum zeli a [icssiuiis ad cxeaiplar —Tertium motivum Juris contra Patres
malitiœ contra sacros Canones, et jurisdi^ Jcsuitas, et cxlerus Molinistas.
clionem Ecclesiaslicam clucubralam. —Quai tum Juris Molivum contra Theolo»
gos Societalis, et cunclos eis adli;erenles.
(Decr. 4 Decembris 1674.)
MarliiiL' (Alphonse de la). Souvenirs , im-
— Veritas bonœ vitœ ex occasione occu- pressions, pensées et paysages pendant ua
,

patœ hu'redilatis Jaroslaviensi-s Patribus So voyage en Orient (1832-1833), ou Notes d'un


eictalis demonstrula. Voyageur. (Decr. 22 Septemiuls 1836.)
)

1111 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 1113


— Joceiyn, Episode. Journal trouvé chez Pistoja 6 Gennar. ) Ementitum Auctoris no-
un curé de village. Decr. 22 Septembris
( men.{ Decr. '* Martii 1788.)
1836.) Mathesius Laurentius. CL App.
( 1 lud.
Marlinez Joannes. Vide Vulpes Joannis Trid. )
Marlinez.
Mathieu (M. F. ). Abrégé de l'ancienne et
(Decr. 26 Martii 182S.) céleste doctrine de saint Augustin, et de
toute l'Eglise louchant la Grâce. (Decr. 3
Martinez Marina Doctor Don Francisco.
Aprilis 1669.)
Ensayo Hislorico-CriliLO sobre la antigua
li'gisliicion y principales cuerpos légales de Matrimonio (del). Vide Cocchi Antonio.
los Reynos de Leone y Caslilla, e special- Matrimonio il degli anlichi Preli, e il
( )
mente sobre el codigo de D. Alonso el Sabio Celibalo dei Moderni. Tom. i, ii, in, iv.
conocido con il nombre de las sii'le parlidas. (Decr. 17 Decembris 1821.)
— Teoria de las Corles o grandes Juntas Malrimoniodegli Ecclesiastici. Fjcfe Néces-
nacionales de los reinos de Léon y Castilla. sita, e utililà.
Monumentos de su constilucion politica y de
Matrimonio ( del ) de'Preti, e délie Mo-
la Soberania del Pueblo... (Decr. 26 Martii
nache. (Ind. Trid.)
1825.)
Marlinez Martinus. Hypotyposes Theolo- Matrimonio (il) di Fr. Giovanni. Comme-
gicœ ad intelligendos sacrte Scripturae sensus. dia. Sine annotatione nominis Auctoris, et
Nisi fuerint ex iinpres$is ah atino 1582. (App. Loci. 1689. (Decr. 18 Septembris 1789.)
Ind. Trid.) Matihœus Antonius. Collegia Juris sex,
Martini JosefTo Gio. Il Coutadino guidato unum fundamentoruni Juris, alterum Insti-
per la via délie sue faccende al Cielo. 'Decr. tutionum, tertium et quartum earumdeni,
28 Augusli 1758.) quinlum Panilectarum, sexlom Codicis.
Marliniko. (1 Cl. !nd. Trid.) (Decr. 11 Junii 16i2.)
Martinius Mathias. Lexic(>n Philologicura, .Matthff'us ( Joannes ) Schmalchaldensis.
prœcipue Etvniologicum el Sacrum. [Decr. il (1 Cl. App. Ind. Trid.)
Aprilis lOas", el 8 Marlii 1662.) Mattlu-eus Petrus. Septimns Decretalium :

— Epitonie sacrœ Theologiœ. ( Decr. 14 Constitutionum Apostolicarum post Sextum,


lanaarii 1737.) Clementinas, et Extravagantes continuatio.
(Decr. 3Juiii 1623.)
Martinius Eucharins.Epistola ad Mathiam
MaUbffius Westmonasteriensis. Flores Hi-
Hœneg Comilem Lateranensem. (Decr. 16 storiarum. Edit'. Londini 1573. Donec emen^
Martii 1G21.)
dentiir.(App. Ind. Trid. )
Martius Wolfgangus.fl Cl. App. Ind. Trid.)
Matlhew Thomas. (1 CI. Ind. Trid.)
Martyr Petrus. F/cfe A ermilius. Matthias Christianus. Theatrum Histori-
Marzilla Peirus Vincentius de). Décréta
(
cum. Dec. 30 Junii 16oi. )
(
Concilii Tridenlini ad suos quffque tilulos
secundum Juris methodum redacta ad-
— (îollegium Polilicum , juxta methodura
:
Logicam conscriplum. (Decr. 2 Decembris
junctis declarationibus aucioritate Apostolica
1622. ;
edilis. (Decr.29 Aprilis, et 6 Junii 1621.)
Mauprat, par Georges Sand. (Decr. 30
Masdru ( D. Juan Francisco de ). Historia Mart. iSM.)
critica do Hespanay de la cultura espanola... Maurocenus Andréas. Historia Venela, ab
Donec corrigatur. (Decr. 11 Decembris 1826). anno 1521 usque ad annum 1615. Donec cor-
Masius Andréas. Josuœ Imperatoris Histo- rigatur. :
Docr. 12 Decembris 162i.)
ria illuslrala, alque explicata. Donec corri-
Maurus Maximilianus. 1 Cl. Ind. Trid. ) (
gatur. (App. Ind. Trid.)
Maximes (Chrétiennes sur le devoir de par-
Massinio da Monza. Vide Monza.
ler en faveur de la vérité. ( Decr. 2 Septem-
Massonius (Uobertus) Anglus. (1 Cl. App.
bris 1727.
Ind. Trid.)
Maximes des Princes et Estais souverains.
Massonius Papirius Libri sexdeEpiscopis
Vide Intérêts.
Urbis, qui Romanam Ecclesiam rexerunt.
.Mayerus Jo. Friderirus. De Ponlificis Ro-
Donec corrigatur (App. Ind Trid.) mani electione commenlarius cum
— S. Agobardi Episcopi Lugdunensis duarum Dissertationum appendice. (Decr.
liber ,

Opéra. Donec corrigantur. ^Decr. 16 Decem-


22 Decembris 1700.)
bris 1605.)
Maynard ((ierardus de). Illustres contro-
Massuccio Salernitano. Le cinquanla No- versite Foreuses secundum Juris Civilis Ro-
vclle, intitolaleil Novellino. (Ind. Trid.) nianorum nornias in Scnatu Tbolosano de-
Mastelloni Andréa. Esercilio di ringrazia- cisœ, e Gallico sermone in Latinum Iransla-
nienlo. Vide Solazzi. t;e, et addilionibus, ac Coroilariis aucla> ab
Mastriclit (Gerardus von) Antonii Augu-
. Hieron3mo Rrucivncr. Cum uniHa falsa Auc~
stini de cmendatione Gratiani libri duo, qui- tor. et Brucknerus affirment. (Decr. 4 Fe-
bus Historiam Juris Eccleslasiici prpemi'iit, bruarii 1627.)
el notas subjunxit. (Decr. 7 Februarii 1718.) Mayou Joannes Baptisla. Qu<PSlio Theoio-
Mastripieri Giammaria. Riposta a un Li- gica. Quœ
circumdaln varietate. Psal. '*h.
est
bro iutilolalo Lellera di un Ecclesiaslico
: Thèses, quas tueri cnnabilur Claudius Fran-
llaliano diretia a Monsig. Scipione de Ricci ciscus Monnier, 10 Septembris 1707, in Sor-
\escovo di Pistoja, e Praio 1786. (Pag. 58. bona. (Decr. 26 Oclobris 1707.
)

1113 JNDEX LIBRORUM PROHIBITORUM. IIU


(Decr. 17 Deceml). 1792.) lauralione Ecclosi» Martini Cellarii, cum
Epislola prœiiminari Fabricii Capilonis.
Mayrs Beda. Verlheidigun;î der Nalùrli-
chen. Christlichen, und Calholischen Reli-
(App. Ind. Trid.)
gion nach den Bediirfuissen unsiTcr zcilen :
Medicina Anima'. (Ind. Trid.)
Erster Theil Verlhei dis^ting der Naliirli-
:
Medicina Anima* pro sanis simul , et
îegrolis instante morte. .^pp- Ind. Trid.)
chen, unil Einleitung in die {^l'olTenbarle Re- (

ligion. Id est latine : Defensio Naturalis ,


Mtdicina .\nima; tam his qui firma, quam
qui ailversa corporis valeludine prsediti
Cliristianœ, et Calholicœ Religionis pro né-
sunt, in mortis agone, et extremis his péri-
cessitais noslrorum tetnporum : Pars prima ;
culosissiinis lemporibus maxime necessaria.
Defensio naluralis Reliijionis, (t inlroductio
ad lievelalam. Augsburg, 1789.
(App. Ind. Trid.)
— Zweyter Theil lîrsle Abihciiung Ver-
: :
Mcdina Michael. Apologia Joannis Feri,
in qua lsvii loca Commentariorum in Joan-
theidigung der Chri>tliclieii Religion. Id est
latine : Pars ii, Divisio i. Defensio Cliristi inœ
nem, quœ Dominicus Solo Lullierana Ira-
duxerat, ex sacra Scriplura Sanclorumque
Religionis. Ausburg, 1789.
— Zweyler Tluil : Zweyle Abtlieiiung :
doclrina restiluunlur. ( App. Ind. Trid. )
Mediolanensis Julius Apostata. (1 Cl. Ind.
Verlheidigung der Chrisllichcn Religion. Id
Trid.
est latine : Pars ii. Defensio CInistianœ Reli- )

gionis : Ausburg, 1789.


Medilationes et prccationes pi<P, admo-
— Dritler und letzler Theil Verlheidi- :
dum formandis lum
utiles et necessaria* pro
conscienliis, tum moribus electorum. (Ind.
gung der Catholischen Religion. Sammt ci-
Trid.
nem Anhange von der Môgliohkeit einer ^'e- )

reinigang zwischen unserer und der Evan- Meditaliones (in Oralionem Dominicain
gelisch Luiherischon Kirche. Id est latine :
saluberriuitC ac sanctissimœ) ex libris Ca-
ïertia et ultima Pars. Defensio Calholicœ
Iholicorum Patrum selecliv. (Ind. Trid. )
Religionis. Cttm appendice de possibililate
Medilationes (Sanclorum Patrum) qiiibus
unionis inter nostram, et Evamjelico-Lullie- Dominica? passionis mysterium explicalur,
ranam Ecclesiatn. Ausburg, 1789. atquc hisloria de passione Chrisli expendi-
lur. ( App. Ind. Trid.)
Mayst Pfarrer Z. P. Ersie Leseniibnngen
fur Elementar Schulen Durch. Latine vero :
Mediiazione da farsi quando si dice la Co-
rona délia Madonna. (Decr. 3 Aprilis 1685.)
Prima Lcgendi Exercilia pro Scholis ele-
Mediiazione ûlosofica di Fr<incesco L...
menlaribus (Dicr. 12 .lunii 1820.)
P. P. in Pavia 1778. (Decr. 17 DecembrU
Mazure Nicolaus. Nudœ Veritali. Quœstio
Theologica Quœnam est columna veriiatis. 1778.)
:

Thèses, quas tueri conabilur Joannes de Megander (Gaspar) Tigurinus. ( 1 Cl. Ind.
Trid.)
Boessel die 16 Novembris 1073, in Sorbona.
(Decr. 4 Decombris 107i.) Meglin Martinus. (1 Cl. Ind. Trid. )

M.izzius Caroius. Mare magnum Sacra- .Mejerus Juslus. Juris publici qurostio ca-
menli Malrimonii. ( Decr. 22 Decembris pilalis Sinlne Protestantes Jure Cœsareo
:

Hieretici.et ullimo supplicioafOciendi. (Decr.


1700.)
Mea dimissio a Curia Roraana. Vide Vil- 9 Maii 1630.)
lanueva, Joachimus Laurentius. Mi despe- Meislerus Joachimus. ( l Cl. App. Ind
dida, etc.
Trid. )

Mea sententia super inslruclione,


Melanchlhon Philippus. Cl. Ind. Trid.) ( 1

Vide Oberlhur D. Franciscus. Meine Ansi-


etc.
— SenlentijB sanclorum Pairum de Cœna
chlen, etc. Dominica. App. Ind. Trid.
Mead Richardus. Medica sacra, sive de
— Idem. (

Viae Doiscius Paulus.


)

morbis insignioribus, qui in Bibliis memo- Melandcr Dionysius. 1 Cl. Ind. Trid.( )

ranlur Commenlarius. Decr. 11 Martii Melander Ollio. Jocorum, alque seriorum


, (

1754..)
tum novorum, lum seleetorum alque memu-
Meazza Girolarao. Nove Marledi in onore rabiliiiin Cenluriie ali(jiiOl. ( Decr. 10 Decem-
bris 1605.
Anna. (Decr. 25 Januarii 1084.)
di S.
Melander Philoxenuis. Actio perduellio-
(Decr. 11 Maii 1G5I. Romani Imperii juratos
nis in Jesuilas Sacri
Mcchliniensis Jacobus .Archicpiscopus. liosles. Decr. 23 Augusti 10.14. )
(

Edictum, cujus inilium : Nolum lacinius, Mélanges de LilléraUirc, d"Histoire et do


quod cum circa publicationem Bullaj Ur- Philosophie. Nouvelle édition , augmenléo
bani \ III. Finis : Dalum Bruxeilaî die 29 de plusieurs noies sur la Traduction de
Marlii Ki.'il. J. A. M. V. quelques morceaux de Tacite. Vol. 4. Decr.
— Rationes , ob quas a promulgalionc 27 Novembris 1767.) Dunec cxpurgentur
(

Bullie qua proscribilur liber, cui litulus ;


,

C'.ornelii Jansenii Episcopi Iprensis Augu- (Ind. Trid.)


siinus, abslinuit, es mandalo Regio suœ Melang;eus Hippophilus. Theologia; Cou»,
.Majeslaii exhibil.T, c (laliico in Lalinum pcndinm.
translata;. — Esposilio in Evangclium Matlha*i.
Mockard, ,seu Mœcardus Georgius. (1 CI. Melguilius Dominicus. ( 1 Cl. Ind. Trid. )
App. Ind. Tiid. )
Mellioverus Chris'.ophorus. 1 Cl. Ind. (

Medialoris (de) Jesu Christi hominis Divi- Trid.)


niiate, a;i|ualitaleque libelhis. Item de rcs- Melisander Gaspar. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
111S DICTIONNAIRE DES HERESIES. 1M8
Welitoii.
L'Apocalypse de Meliton, on rc- de loi dans le Royaume. (Decr. 2 Septembris
vélalion des mystères Cénobiliques. ( Decr. 1727.)
31 Maitii 1681.) Mémoire sur le refus des sacrements à la
Mellio Paschale Joscpho. Inslilutioncs Ju- mort qu'on fait à ceux qui n'acceptent pas
,

ris Civilis Lusitani ciini Publici, lum Privali. la Constitution et une Addition concernant
,

(Dpcr. 7 Januarii 18 '6.) les Billets de Confession. ( Decr. 22 Februa


Mcivil Jacques. Mémoires Historiques, rii 1733.)
contenant plusieurs événements Irès-impor- M-^moire (Noavean) sur les appels des ju-
lants. (Decr. 26 Oclobris 1707.) gements Ecclésiastiques 1717. (Decr.29 Juliî
Mémoire à présenter à Messieurs les Com- 1722.)
missaires proposps par le Roi pour procé- Mémoire sur les droits du second Ordre du
,
der à la Réformation des Ordres Religieux Clergé.avec la tradition qui prouve les droits
,
1767. (Decr. 27 Novembris 1767.) du second Ordre. (Uecr. 26 Augusti 1733.J
Mémoire dans lequel on examine, si l'ap- Mémoire sur les Libeités de l'Kglise Galli-
pel interjeté au futur Concile Général de la cane. Amsterdam, 1735, sive alibi. ( Decr. 21
Conslilulion Unigeniius par quatre Evêques Novembris 1737.)
de France, est légitime et canonique. ( Decr. Mémoire sur les ProfessionsReligieuses en
29 Julii 1722.) faveur de la raison contre les préjugés.
Mémoire d'un Docteur en Théologie.adressé (Decr. 27 Novembris 1767.)
à Messeigncurs les Prélats de France, sur la Mémoire touchant le dessein qu'on a d'in-
réponse d'un Tiuologien des PP. Bénédic- troduire le Formulaire du Pape Alexandre
tins à la lettre de l'Abbé Allemand. (Decr. 2 Vil dans l'Eglise des Païs-Bas. (Decr. 26 Oc-
Junii 1700.) tobris 1707.)
Mémoire pour justifier l'usage de recevoir MémoiresChronologiques et Dogmatiques,
des Requêtes de la part des parties intéres- pour servir à l'Histoire Ecclésiastique depuis
Bées , touchant l'enregistrement des Edits et 1600 jusqu'en 1716 avec des réflexions et' ,

Déclarations du Roi. ( Decr. 2 Septembris des remarques critiques. (Decr. 2 Septembris


1727.) 1727.)
Mémoire pour le Précentenr de l'Eglise de Mémoires de Casanova de Seingalt, écrits
Saint-Pons, demandeur en réparation de ca- par lui-même. (Decr. 28 Julii 1834.)
lomnies, contre le R. P. Chérubine de S.Ma- Mémoires de Luther, écrits par lui-même,
rie-Rupé Syndic des R. P. Récollefs de la
, traduits et mis en ordre par AL Michelel.
Province de Saint Bernardin du Couvent de (Uecr. 6 April. 18V0.)
S.-Pons. (Decr. 27 Aprilis 1701.) Mémoires Historiques pour servir à l'His-
Mémoire pour Nosseigneurs du Parlement toire des inquisitions. (Decr- 13 Aprilisl739.)
sur l'enregistrement de la Déclaration , qui Mémoires pour servir à l'Histoire de -Ma-
auiorise l'accommodement conclu entre plu- dame la Marquise de Maintenon. Vol. 6.
sieurs Evêques, louchant la Constitution (Decr. 7 Januarii 1763.)
Unigenitus. (Decr. 2 Septembris 1727.) Mémoires secrets de la République des let-
Mémoire pour le S. Daage , Curé de Ville- tres, ou le Théâtre de la vérité, par l'Auteuf
Neuve sur Relût intimé contre S. J. F. E.
,
des Lettres Juives. (Decr. 21 Novembrisl757.J
Levis appcUaut comme d'abus, etc. (Decr. S. Mémoires secrets. FîrfeGorani Joseph.
Otfic. 6 Septembris 1759.) Mémoires sur la vie de Mademoiselle de
Mémoire servant de clef de David, ou le
Lenclos. Par M. Br.... i, ii, Partie. (Decr. m
7 Januarii 1763.)
Molinisme etMatérialisme démasqués.
le
Mémoires de (Candide sur la liberté de la ,
(Decr. 12 Septembris 1739.)
presse, la paix générale, les fondements da
( Decr. 18 Januarii 1667 , et 27 Martii 1668. )
l'ordre Social et d'autres bagatelles par le
,
;

Mémoire sur la cause des Evêques qui Docteur Emmanuel Ralph. Ouvrage traduit
,

ont distingué le fait du Droit. de l'Allemand sur la li oisième Ldilion. A


,

Allona et se trouve à Paris , à Londres , à



Second Mémoire contenant la réponse
,

Rome (clanculum fartasse], et à Pétersbourg.


aux raisons politiques, que le P. Annat allè-
L'An de Grâce 1802. (Decr. 2 Julii 1804.)
gue pour porter à poursuivre les Evêques.
Memoria Catlolica. Vide Liber, eut titulus.

Troisième Mémoire iv , v vi vu et , , ,
Mem.Calt.
vin. Memoria (seconda) catlolica. Vide Id. h.
Mémoire sur la publication de la Bulle Memoria che présenta ec. Yide la Schia- ,

Unigenitus dans le Païs-Bas, où l'on expose vitù délie donne.


les raisons qui doivent empêcher de permet- Memoria per la consagrazione dei Vescovi
tre cette publication. ( Decr. 12 Septfrabris in Sicilia , da tenersi présente nelle attuali
1714.) circostanze ;che rendono pericoloso, e diffi-
Mémoire sur dessein qu'ont les Jésuites
le cile l'acccsso al Sommo Pontefice , del Cano-
de faire retomber la censure des cinq Propo- nico Stt Chiara Professore di Canoni
lano di
sitions sur la véritable doctrine de S.Augus- nolla Regia Dniversità di Palermo. Palermo
tin , sous le nom de Jansenius. (Decr. 23 nellij Slainperia Reale 1813. ( Decr. S. Officii
Aprilis 105i. i
21 Augusti 1813.)
Mémoire sur le droit de la Faculté de Mémorial al Serenissimo Cardenal Infante
Théologie de Paris d'être entendue sur les
,
de Espana , cujus inilium : Serenissimo Se-
décisions de doctrine proposées pour servir
,
nor ;Faits ; Como es V. Calhol. Real. A.
un INDEX LIBRORUM PROHlBITORl'M. infi

(Bulla Drbani VIII, 6 Marlii 1G41 , el Dccr. 1 — Fu>(is Dœmonum.


Augiisli ICil.) — Conipendio dcU'Arle Essorcistica, e pos-
MoMori.il, ciijus initiuvi: Senora. En doze stupcnde operationi
sib lilà ilelle niirabili, e
de Ueciembre del ano IGirj, p.irecieron en la de'Demoiij.
Keal Audiencia de este Ucjno de Aragon Meiiius (Justus) Isenacensis Paslor. (t Cl.
Procurad Pies legitimos de cl Cabildo de la Ind. Trid.)
Sania Iglesia del Salvador. Decr. 22 Junii (
Mennais (F. de la). Paroles d'un Croyant.
1CT6.) (Opns reprobalum et damnatum Epist. En-
iMcmoriale ad EminenlissiniumCardinalein CJcl.SA^CTl^SlMI D.N.GRFGORII XVI. 25
(le la Ciieva irca queririiciniain frivolaiu
(
Junii 1834 el Ueir. didaratorio ix mandalo
lanscnlanam DD. P. S. J. coiilra Thèses ejusdcni S.inctitalis Sua; 7 Julii 183G.)
Theologicas el lilielluin suppliccni P. S. J.
,
—Aff.iires de Roue , par M. F. de la
Capellaj Keg. Brusell. Concionaloris ejus- : Mennais. (Decr. 14 Februarii 1837.)
icm de eodem insesta lela el rogesla. ,

Le Livrèdu peuple, pnr M. F. delaMen-
(Bulla Urbani VIII G M^irlii 1C41 el Decr. 1
,
Dais. (Decr. 13 Februarii 1838.)
Augusli 16il.) Menningus Marcus. (ICI. App. Ind. Trid.)
IVlemoriale cujics initium : Alla Sanlilii di
,
Menno. Vide Simunis.
N. S. Papa Gregorio XV, il Cleio, el Caltolici Mento (M.), quiet Mento Gogrenius. (ICI.
di Vallcllina. Cummanuscriijtum, tum im- App. Ind. Trid.)
fressum. (Decr. 18 Januarii 1G22.) M'iterus adversus Balearitiin
.Menlrius
Memorialu alla Sanlità di Papa .Pio VI , Ephcopum. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
tratto dai nianoscrillo del receiitcmenle de- Menziui Benedetlo. Satire. (Decr. 21 Jmiîf
funlo Signor Delaurier , di Rautenslraucli. 1721.)
In Vienna 1782 (
falsis typis ).( Decr. 2G Ja-
Mercalor Gerardus. Chronologia, hoc est
nuarii 1793.) lempoium deinonstratio ab initio .Mundi us-
Mcmorialia per Deputalos Acadcmiaî Lo- que ad annuui 1508. Donec torrigalur. (App.
Romje Sumniis Ponlifici-
Vanieiisis exliibila Ind. Trid.)
fcus Drbano Vlll et Inuocenlio X, pro doc- —
Allas Minor. (Dccr. 7 Augusli 1603.)
iiina B, Auuuslini manutenenda. (Detr. 23 Merci rus (Joannes) Ulicencis. (1 Cl. App.
Aprilis IGol.) Ind. Trid.)
Mcmorie istorico-Ecclesiasliche per ser- —Thésaurus Linguje SanclfP, sive Lexi-
vire di apolo^jia a quanto vienc preseiile- con Hebraicum auclore Satfcté Pagnino ,
Ineute pralicalo in dilîcrenti Corli di Kuropu aui lum ne recognitum opéra Joannis .Mer-
per condurre la Disciplina Ei clesiastica , e ceri et Anl. Cevallcrii. (App. Ind. Trid.)
spocialmenle Rcgolare (per quanto sia pos- Mercier Théodoril. Vide Gras Jean.
sibile) nelprimiero si>o InstVlulo. Opéra d'un Merckel Valentinus. ( 1 Cl. App. Ind.
Italiano. Conisberga 1782. Si vemiono da Trid.)
Luigi, e liencdello Bindi Alercanli di Libri,e Morcklinus Conradus. (1 CI. App. Ind.
Slauipalori in Siena. (Decr. Fer. 4. Jie It Trid.).
Februani 178i.) Mercure (lo) ou Recueil des pièces
Jésuite,
Memorie del Conte di Gramrhont scritle in concernant progrès des Jcsuiies, leurs
le
lingua Francese da Antonio lïaniillon ora ,
tcriis ( t dilTérends, depuis l'an 1620 jusqu'à
per la prima volta Milano
recali' in Ilaliano. la présente année 1626. (Decr. 19 Marliî
per Sonzogiio, e Comp. 1814. (Decr. 30 Sep- 1G33.)
lembris 1817.) Mercurio (il) Postiglione da questo ail'
Memorie del Magistrato di Revisione. Jli- allro Mondo. (Decr. 3'Aprilis 1GG9.)
lano. Presso Pirolta , e Muspero. ( Decr. 30 M( rcnda Anionius. Disputationis de con-
Septcmliris 1817.) siliomininu' dando extra casus régula; ex
Menandrino (de), seu Mcnandrinus ( Mar- duobus malis, juxta opinionem speriOcan-
silius) Pataviiius. (1 Cl. Ind. Trid.) tem probabiliier actum pro licilo in con- ,

Ben-Israel. De Ilesurrcctione
-ML-nasseli cnrsu opinionis spccific;inlis ipsura proba-
mortuorum libri m. (Decr. 3 Augusli 1G5G.) bililerproillicito. Pars prima. Â7.<f /"ceriV ex
Menceïius Hieronymus. *(1 Cl. App. correct is JHxla Vecrrtiitn 20 Xovembris 16G3.
^^ Ind.
Trid.) Merlinus Ambrosius Britannus. Divina-
Mendizabal Antonio. Tralado Historico rum, seu obsrurarum Drœdiclionuui liber i

Canonico de los Parrochos. (Dccr. 26 Au- et II. (Ind. Trid.)


gusli 1822.) — Vide Alanus.
Mendo Andréas. Slalera opinionum beni- Mersîiian Franciscus. Conclusiones Sera-
gnarum in conlroversiis nioralibus. Decr. (
pliicosubiiles de gralia, justilîcalione et me-
30 Julii lG-8, et li Aprilis 1G82.) rilo, qiias jusliGcare con;ibunlurFr.Conslan-
Mcnghi Girolamo. Vide Meiigus. tiiiusLclins.clFr. DionysiusWyltcrwigedieS
MenghiniTomaso. Opéra deil divina gra- i .lunii 1694. Gnndavi. (Decr. 7Drccmbris 1C94.)
lia, che moslra la pralica dogi alTctli men- Mersy (F. L.). T'irfe Sind Rerornien in der
lali per via di Fcde. (Decr. 1 Aprilis 1C88.) Katliolischen Kirche nolhwendig ?
— Lunie mislicoper l'esorcilio degli affelll Mcriila Gaudenlius. Menvirabiliura liber.
divini. (Dcci. Seplembris l(i88.) IS'i.^i co)-rig(itur. (App. Ind. Trid.)

.Merzilius l'Iiilippus. (ll^l. App. Ind. Trid.)


(Decr. 4 Marlii 1709) .Messingamus Thomas. Florileuiuni insala;
McogiisUieronymus.FlagellumDxuionum. Sauclorum, seu vilaî el acla Sanciorum Hi-
H\9 DICTIONNAIRE DES HERESIES. 1180

berniœ. Uonec corrigatur. (Decr. 23 Augusli Donec corrigatur. (Decr. 17 Januarii 1703.)
1634.) Micrœlius Johan nés. Ethnophroni us, tribus
MessioHieronimo. Li giusli Discorsi ]ier Dialogorum li()ris contra Gentiles de princi-
la unione di tulti Principi de'Christiaiii,
i piis Heligionis Cliristianœ dubilationes.
con proverbj, epronostici. (Ind. Trid.)
i (Decr. 10 Junii 11338).
Mesirezai Gio. Della Communlone con Je- Microsynodus Noribergensis. (Ind. Trid.)
sù Cristo nell'Eucharistia contra Cardinaii i Micyllus. Jacobus. (1 CI. Ind. Trid.)
Bellarmino, e de Perron. (Decr. 26 Oclobris —De re metrica libri très (App. Ind.
16i0.) Trid.)
— Et cœtera ejusdem Opéra omnia. (Decr. Mignet F. A. Sloria della Bivoluzione
lO.Maii 1757.J Francese dal 1789 al 181i. (Decr. 5 Septem-
Méthode pour étudier la Géographie, dans bris 1823.)
laquelle on donne une description exacte de MiKPonPEïBYTiKOX. Veterum quorum-
l'Univers, lirée des meilleurs Auteurs, avec dam brevium Theologorum, sive Episcopo-
un discours préliminaire sur l'élude de cette ru.m sive Presbyterorum Elenchus. (App.
,

science. Amsterdam, 1718. (Decr. i Decem- Ind. Trid.)


bris 17-2o.) Milichius Jacobus. (1 Cl. Ind. Trid.)
Metlrie (de la). OEuvres philosophiques. Militaire (le) Philosophe. Vide Opuscula
Vol. 2 Amsterdam, 1753. Item OEuvres phi- sex.
;osophiques. Nouvelle édition, corrigée et Milizia Francesco. Lettere al Conte Fran-
augmentée. \ Berlin, 176i. Opuscula quibus resco di Sangiovanni. (Decr. 31 Januarii
tonstant, sunt hœc duodecim. 183i.)
— Discours préliminaire. Miller M. Catéchisme riguardante la na-
— Traité de l'Ame. tura della Chiesa Crisliana , ed i doveri
— Abrégé des Systèmes. de'suoi membri colle prove tratle dalla S
— Système d'Epicure. Scrittura. (Decr. 10 Septembris 1827.)
— L'Hemme Machine. MiilerusJo. Petrus. Firfe Moshemius.
— L'Homme Plante. Milletot (Bénigne). Traicté du delict com-
— Les Animaux plus que Machines. mun, et cas privilégié : ou de la puissance
— ou Discours sur le bon-
.\nti-Séi'.t'.ii: , légilime des Juges séculiers sur les person-
heur. nes Eiclésiasliques. (Decr. 3 Julii 1G23.)
— Epîlreà M'>* A. G. P., ou la Machine Millot (.M. i'abbé). Eléments d'histoire gé-
lerrassée. nérale. Quocumque idiomate. (Decr. 7 Ju-
— Epître à mon esprit, oh l'Anonyme per- lii 1833.)
siflé. —
/rfem Opus. Recato neU'Ilaliano da LO'
— La volupté. Par Mr. Chevalier de le dovico Antonio Loschi con varie aggiunte ed
M. . Capitaine au Régiment Dauphin.
. , annolazioni. (Decr. 7 Julii 1833.)
— L'Art de jouir.
.

Miltonus Joannes. Litterae Pseudo-Seua-


Omnia sive conjiinclim , sive separatim. tus Anglicani, Cromweliii reliquorumque
,

(Decr. Clementis XIV, 1 .Marlii 1770.) perduellium nomine ac jussu conscriptae.


,

Metz (Evéque de). Mandement et Instruc- (Decr. 22 Decembris 1700.)


tion Pastorale pour la publication de la Con- —
Il Paradiso perduto. Poema Ing!e<e, Ira-

stitution de N. S. P. le Pape du 8 Septembre dotto in nostra lingua de PaoloRoUi. (Decr.


1713. (Decr. 22 Augusli 171i.) 21 Januarii 1732.)
— Mandement qui défend de réciter l'of- Mini Bonaventura. Decisiones Theologica;,
fice itiiprimé de S. Grégoire VIL (Brevi Be- ex quatuor Senlentiarum libris Joannis
nedicli Xlll, 8 Oclobris 1729.) Duns Scoii seleclœ. (Decr. 7 Septembris
Mfur (Josephus le). Sorbonicoruni Pa- 1695'.
troniP. Oiiteslio Thuologica '.Quam sponsacit Mirabaùd {ementitum nomen). Vide Sys-
tibi Christus in sempiternum. Osée 2. Thèses tème de la Naiure.
quas propugnabii Joannes le Boucher, die Mirabilis liber, qui prophetias revelatio-
27 Mail 1713. (Decr. 21 Augusti 17U.) nesque,nec non res mirandas praeteritas,
Meiirsius Joannes. Athense Batavte, sive pr;6i-entes et futuras aperte demonstrat
de.Urbe Leidensi et Academia, virisque Cla- (Ind. Trid.)
ris , qui ulr.imque illustrarunt libri duo. , Miraculis (de), qufe Pylhagorae, Apollonio
Decr. 26Januarii 1733.) Thianensi , Francisco Assisio. Dominico, el
Meursius Joannes. Elegantiœ Latini ser- Ignatio Loyol;i> Iribuuntur. Edilio nova
nionis. (Decr. 7 Februarii 1718.) multis iidiiotamentis aucla , Auclore Phi"
Meuslin Wolfgangus. Vide Muscnlus. lelputluro Helvetio. (Decr. li Novembris
Meyer Joannes. (1 Cl. Ind. Trid.) 1763.)
Meyer Sebastianus. (1 Cl. Ind. Trid.) Miranda (lunocencio Antonio de). Cida-
.Meyer Simon. (1 Cl. App. Ind. Trid.) dao Lusitano. Brève Compendio em que se
Meyrer Hermannus. De Praeferentiis Cre- dimustrao os fructos da Constituçao, eos
ditorum 3Julii 1623.)
libri très. (Decr. deveres do Cidadao Constitucional , etc.
Miciiaclis Jean David. Introduction au (Decr. 6 Septembris 1824.)
Nouveau Testament. ( Decr. 10 Septembris .Mirepoix (do), Evêiiue. Mandement aux
1827.) Fdèk'S de son Diocèse, 17H. Cujus initium :

Michelini Hieronymus. Assertum respon- Mes cliers frères, il n'est pas possible, etc.
sivum pro defensione castilatis conjugalis. (Decr. 12 Decembris 171i.}
IISI INDEX LinRORUM PROHIBITORUM.
Miroir du Christianisme primilif, lire des Moine (le) sécularisé. (Decr. 19 Sepleni
écrits des premiers Pères de l'Eglise. fDecr. bris 1679.)
14 Jan. 1839.) Mojon B. Leggi Fisiologiche. (Decr. 18
Miroir de l'histoire moderne de l'Europe, Januarii 1820.)
pour faire suite au tableau des révolutions Mokerus Antonius. App. Ind. Trid.) (1 Cl.
de l'Europe, de Koch, première traduction Molarcha yEgidius. Prœludia Apologiee
italienne de Jean Tainassia. Donec curriga- Teneramundanorum Birgitianorum contra
<Mr. (Decr. 13 Febr. 1838. libellum D. Cornelii Ooms iniitulatum \\n- :

Misnensis, seii de Misa Jacobus alias Ja- , diciœ pro Antonio Triest Episcopo Ganda-
cobellus. (1 Cl. Ind.Trid.) vensi. (Decr. 18 Decembris 1C46.)
Misnensis Petrus. (1 CI. Ind. Trid.) Moihusensis Christophorus. (1 CI. App.
Misoscolo Eurela. Vide Pona. Ind. Trid.)
Missa (de) .ludienda diebus fostis es prœ- Molinœus Carolus. (1 Cl. Ind. Trid.)
repto. Incipit : Quod est sob inne, ut mate-
(Decr. 10 Junii 1639.)
riœ, de qua agitur, laudatio iii fronte operis
priefigatur, etc. (Decr. 18 Junii 1C80.)
— Consilium de commodis, vel incoœmo-
Missa Evangelica. (App. lud. Trid.) disnovœ Seclse, seu faclitiae Religionis Je-
Missa Latina, quœ oiim ante Kumanam suitarum.
circa septingentesimum Domini annum in — Consilium super facto Concilii Triden-.
tini.
usu item quaîdam de vetusialibus
fuit :

Missœ scilu valde digna; adjunita est B. — Libri aitlemJuris Canonici, et Catkoli'
Rhenani Priefalio in Missam Ghiysostonii a corum Auctorum, in (/uibus habentur Pos-
Leone Tusco anno 1070 versain, cum l'rai- tillœ, et notœ ejusdem, non penniituntur, fiisi
fatione Mathiae Flacii lllyrici. ( App. Ind. iisdelectis et emcndatisjuxiti Censuram jussu
Trid). démentis Y 111 imprcssam Homœ anno 1002.
,

Missœ genuinam noiionem erucre ejus- (Ind. Alexand. Vil).


que ceiebrandte reclam niethodum mon- Molinœus Petrus. (1 Cl. Ind. Trid.)
strare tentavit D. J. Baptisia Hirscher. (Decr. Molinœus, seu du Moulin Petrus. Opéra
20 J.muarii 1823.) omnia. (Dicr. 12 Decembris 162V, et 10 Mail
Misson (Mr. Maximilien). Nouveau 1757.)
voyage d'Italie, avec un Mémoire contenant Molinos (.Vlichael de). Opéra omnia lam
des avis utiles à ceux ()tii vo'idront faire le édita, guam manuscripla. (BuUa Innucentii
même voyage. (Decr. 18 Julii 1729.) XI, 20 Novembris 1687.)
Mitiernacht Johannes Sebaslianus. Hexas Mollerus Daniel. Semestriuui libri v.
Dissertationum, sive Progiammaluin de pu- (Decr. 30Janu,irii 1610.)
lidissimis Papœorum fabulis.cum Appendice Mollerus Henricus (1 Cl. App. Ind. Trid.)
de abominanda barbarie quie rem littera-
, Mollerns Martinus. (1 Cl. App. Ind. Trid.)
riam ante Lutherum fœdaverat. (Decr. 18 Molossio. Vide Sofilo.
Mail 1677.) Moltherus iMenradus. (1 Cl. Ind. Trid.^

Donec corrigantur. (Decr. 3 Juiii 1623.) (Decr. 12Martii 1703.)


Mizaldus Antonius. Memorabilium uti- ,
Momma Wilhel nus. ÙEconomia Tempo-
lium, ac jucundorum Ceiiluria' ix. mm Testamentaria triplex. De varia condi-

Historia Horiensium, quatuor oiiuscu- lione Eiclesia; Dei sut) triplici a'conomia
lismelhodice contesta. Patriarcharum et Teatamenti veteris, et
,

Mochius Petrus. De crucialu, exilioque novi. Tomus i et ii.

cupidinis Dalogu-. (App. Ind. Trid.) —PraMecliones Theologica; de advenlu


Modec Henricus. (1 Cl. App. Ind. Trid.) Schiloh ad Gènes. W, 10, et de variis Theo-
Modtstus (Veranius) Pacimontanus. l)e- logiie capitibus.
tensio insonlis libelli, de ollicio pii viri. Monaca (la) ammœstrala
del Diritio, cho
(App. Ind. Trid.)

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