Les Editions Aux forges de Vulcain vous proposent un extrait de la biographie de Georges-Guy Lamotte, rédigée par Fernand Bloch-Ladurie et disponible sur le site des forges (www.auxforgesdevulcain.fr)
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Direitos autorais:
Attribution Non-Commercial (BY-NC)
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1. L'enfance d'un chet
(1929-1939)
"
Le 6 février 1929, un foetus téméraire, arraché aux en-
trailles de sa mére par les mains expertes du chirurgien,
fait entendre au
iécle un cti de colére qui deviendra bien-
Lt, pour toute une génération, un chant d’espoir. C'est
-Guy Lamotte. Aux larmes de la mere répond le viril
maintien du pere, s
Georges:
1 le visage duquel se lit une noble ferté
Lenfant qui vient au monde est le premier fils de Hu-
bert-Joseph Lamotte, négociant de Bourges né le 9 sep-
e' Sa
sceur, Michelle-Louisette, est née trois ans auparavant, le
tembre 1899, et d’Augustine Lamotte, née Gr:
4 janvier 1926. Sa mére est issue d'un milieu d’agricul-
teurs aisés possédant une ferme a Savigny-en-Septaine, &
quelques kilometres au sud-est de Bourges. Timide et ré-
servée, fortement marquée par son éducation catholique,
2, Lamorte compre
uis-Philippe-Eda
and-oncle. Celui-ci
ard, vicon
ede La Moths, qui n'est aurte que son arsiére:
ne en 1810, a marqul les esprits par son par
Afrique, oi il aurait tue [érame Bonaparte, et en Asie, oi il fr fortune dans les
4651850, Sondppendice devisementdumondede Marco Foto raconte notamment
sa fuite de Macao, suite a des accusations de meurtre d'enfanc (voir Fernand Blach-
Ladurie, «Un Casanova sous Louis-Philippe? La vie de Charles-Amédee-P
Louis-Philippe-tdouard au prisme de son Journal (08
2008, p.245-310))
835)», Social Text, n®Femmand Bloch-Ladute
elle sera l'objet de l'affection durable de Georges-Guy tout
au long de sa vie
Son pére, en revanche, est une figure plus saillante de
Vepoque. En effet, Hubert-Joseph, dernier rejeton d’une
lignée de marchands berrichons, embrasse lui-méme la
carriére commerciale aprés de bréves études de droit a la
faculté d'Orléans. Il y fait trés rapidement montre d'un
talent certain, en travaillant dans l'entreprise familiale de
tissu, les Etablissements Lamotte. II assure 4 ces dernie
un important développement, en rachetant plusieurs socié~
tés concurrentes qu'il absorbe dans ce qui devient peu a
peu une grande entreprise®. Mais l'effondrement du prix du
drap, suite aux importations massives d’Ameérique aprés I
lois de 1924, le pousse, en accord avee son pére qui lui cede
pewa peua la main, diversifier ses activités. Hubert-Joseph
se lance alors dans l'industrie d’armement, qui reste un see
teur porteur dans l'entre-deux-guerres.
Ici encore, le succés Vattend, En 1927, il obtient la mé-
Forges
daille de bronze du concours général du Comité des
pour sa célébre invention, la baionnette de 32. centimetre
populairement surnommée la «troue-boche», Lannée pré-
cédente, le ministre de la guerre Paul Painlevé avait effectue,
pour l'infanterie nationale, une importante commande de
cette arme révolutionnaire qu'il considérait comme «Jeanne
d’Are se glissant dans le ventre de l'ennemi»®, Grace au suc
cés commercial de sa production, Hubert-Joseph Lamotte
devient l'une des premiéres fortunes de Bourges. En 1928,
2.Cf Jean-Pierre Lenoir, «La crise dela deaperie a Bourges dans les années 20», Revue
ducentre, n° 95, 1987, 9.134216
3 Discourse ionnaires duministive,20 juillet 1926, AN 1/542, Du reste
la commande de 250.009 baionnettes sera lunique décision de ce cabinet, nommé la
cille et renversé dés le lendemain.Georges-Guy Lamotte, le dernier des socialites
il acquiert une vaste propriété, «La Métalleuse», dans les
environs de Bourges, et commence une vie mondaine qui lui
fait rencontrer les personnes les plus éminentes et remar
quables de l’époque. Il frequente par exemple assidament
Mario Roustan, sou:
ecrétaire d’Erat a I’hygiene du 23 au
25 février 1930, avec lequel il a:un ami commun en la per
sonne du célébre coiffeur Francis Tote.
Hubert-Joseph est en outre une figure marquante de la vie
culturelle de son époque. Admirateur de Joseph de Maistre
et d’Auguste Comte, dont | ituent
Vornement de sa bibliothéque, il a tenu 4 faire graver au
fronton de La Métalleu:
thése de p trie qu’il inearne aux
yeux de ses contemporains : Effortare est positivum’, Hubert
Joseph accordera d'ailleurs 4 la culture un réle central dans.
I'éducation de son fils, qu'il emménera fréquemmentau mu-
e des arts et traditions indi
s ceuvres completes cons
une devise attestant de cette syn-
ivisme et d'esprit d’ind
strielles du Loir-et-Cher.
Les premieres années de Georges-Guy peuvent étre légi-
timement qualifies d’heureuses, II grandit au sein d'un
foyer uni, choyé par sa trés pieuse « Maman Titinne». Avec
lui elle multiplie les lecons de choses, et elle le fait participer
aux taches domestiques: vais
selle, ménage, cuisine (notam-
ment l’égorgement des poulets et la préparation du chapon
farci, qui le pa
sionnent), et pour compléter 'instruction
qu'il recoit tous les jeudis au cours de catéchisme, elle lui
lit chaque soir un passage de I'Apocalypse selon Saint-Jean.
Dés 1935, il est inscrit & l’école communale Cavaignae, ot il
-va ainsi jusqu’ a Tappeler emon cher amiv. Cf Correspondance générale de F
Iotte, Paris, José Corti, 2006Femand Bloch-Ladurie
est un éléve discret. Beaucoup lui ont demandé par la suite
s'il avait eu l'occasion de connaitre Maurice Bejart, qui, &
Vépoque, usait ses culottes sur les mémes banes que lui.
Lamotte est toujours demeuré allusif sur ce point, déclarant
dans une interview a Lui; « Béjart et moi? Disons que nous
avons chacun tenu notte promesse...»
urs
Malgré la réserve du jeune Georges-Guy, ses profe:
repérent rapidement en lui homme d'exception. M. Lév
instituteur de cours préparatoire, va jusqu’a affirmer que
Cest un «bon élément, solide et travailleur». Son bulletin de
Vannée porte en outre la mention « Satisfaisant.
ie
Mais ce bonheur simple, rythmé par la répétition des
sons, par les travaux et les jours, ne pouvait durer. Lhistoire
connait parfois de singuliers détours. Péru de technique mi-
litaire et encouragé par le succes commercial et moral de la
«troue-boche», HubertJoseph se lance, en juin 1935, dans
de nouvelles recherches «en vue de resoudre la contradic
Lion entre le canon de 75 et le courage du bras gaulois, cest-
a-dire accorder
i-dire réconcilier le poilu et le croisé, ¢
Du Guesclin et Buffalo Bill», L’été est passé en fiévreuses
recherches dans le laboratoire de La Métalleuse, recherches
dans lesquelles Georges-Guy lassiste. Le résultat ne se fait
pas attendre: la baionnette a pistolet voit le jour en sep-
tembre, Sa conception est remarquable: elle
sadapte 4 tous
les types de canon, mesure 12,2. cm, ce qui lui permet a la
fois de s'inserer délicatement dans le fourreau, et de percer
le plus robuste des thor. na cran d’ar
rét permet de frapper I'ennemi par surprise, en lui faisant
x. De plus, la ver
6. Maurice Béjart,interroge sur la question dans le Par
est quanta lus catégorique: Je ne connais pas ce Monsieur.»
nlibérédu 20 mars 197)
7-LeCentrerépublicain, 2 juin 193s, courrier des Ieeteurs (nen publi)Georges-Guy Lamotte, le dernier des socialites
croire que l'on se rend désarmé. En I’honneur de son second
fils Philippe-Pierre, né la méme année, Hubert-Joseph bap-
tise son invention «la philpierrette». Pour promouvoir sa
découverte, il envoie un courrier au ministére de la Guerre,
y joignant un exemplaire de Farme. Sans nouvelles de sa
premiére missive, il se rend a Paris en décembre 1935, 041 il
met quelques jours & obtenir un rendez-vous avec le sous-
directeur l'infanterie, Robert Boisseux. Lentrevue nia
vraisemblablement pas abouti. Hubert-Joseph se rend alors
au domicile de Paul Painleve qui, on s’en souvient, avait été
le promoteur de la «troue-boche». Une nouvelle déconve-
nue l’y attend: André Malbonne, nouveau propriétaire des
lieux, lui annonce que Paul Painlevé, dont il a été le dernier
secrétaire particulier, est décédé depuis deux ans, Face a la
détresse d’Hubert-Joseph, il lui promet de faire usage de son
entregent a la Chambre pour faciliter ses démarches*,
Mais ce Malbonne, trouble personnage portant fine mous-
tache et coiffure
amment négligée, n'est en réalité qu'un
s son premier coup”. Flairant la bonne
scroc, qui n’enest pa
affaire, et prétextant des frais de négociation, il demande
alors a Hubert-Joseph d'importantes sommes d'argent que
ce dernier, persuade d'avoir trouvé un intermédiaire effi
cace, lui avance en stendettant, Sa crédulité n'a qu'un temps
puisque, dés début avril 1936, il menace de rompre toute relax
tion, faute de résultats, Mais Vaffaire n’en reste pas li, car
Vélection du Front populaire permet au sinistre Malbonne
8.CfAndré Mall
9. Mis en exan
sane, Nanties Mémoires, Nuremberg, 1945,
dans Vaffaire Scavisky pour complicit, il sen était sorti peu de
temps auparav incances dont il se va dans son
roman Le Désespoir paru en 1940), 11 se décrita lui-méme, dans son li
Jnhumaine (paru en 1947), comme s éégant parasite », « picorant da
assurer san crain de vie de dandy,
Condition
les beaux quar
tiers » de quel
11}Femand Bloch-Ladurie
de faire prosperer de nouveau son escroquerie. On sait en
effec que le déclenchement de la guerre d’Espagne suscita un
mouvement desympathie parmi le peuple de gauche francai
qui amena le président du conseil a envisager la possibilice
denvoyer une aide, matérielle ou militaire, aux Républicains
espagnols. Sous la pression du gouvernement britannique,
Blum finit par renoncer, au terme d'une période d'hesitation,
mais cest sur cette incertitude que joue Malbonne lorsqu'il
envoie, le 2 aout 1936, le pneumatique suivant:
Ami — Stop ~ N’entends-tu pas sourdre de la verre d'Es
agne
les cris du peuple en armes Stop Du peuple en larmes
Stop — Llavenir appartient 4 ceux qui luttent tt — Stop — I]
nous jugera sans fard Stop Pour qui sonne le glas of yodle
lame ibere — Stop — Ami entends-tu son écho insistant qui
réclame «Philpierette! Philpierretve!» — Stop — Blum veut
philpierrette pour rep. esp. Stop Besoin 200 000 francs
pour faire affaire — Stop.
Ala lecture de cette missive, Hubert-Joseph, fou d’enthou-
somme demandee, et
siasme, prend le risque d’envoyer la
de lancer la production de masse de la baionnette a pisto-
let, en hypothéquant La Métalleuse. Apres un mois de dar
labeur et 22549 baionnettes produites'®, Hubert-Joseph
s‘inquiéte du silence de Malbonne. Il lui envoie une
lettre recommandée, mais la réponse qui lui parvient le
16 septembre 1936 fait pour lui l'effet d'une bombe:
2. Cette production aurait pu due plus élevée, si Hubert- Joseph, gagné par 'enthour
siasme du Front populaie, s’avait pas occupé l'un des ateliers pendant trois jours.
Ceue occupation tardive w échappe pas au Centre népublicain gui publie un article sur
le sujer intitulé «Désorienté par le Front populaire, i occu
sa propre sine», le 4Georges-Guy Lamotte, le dernier des socialites
Monsieur Lamotte
André Malbonne a déménagé il y a un peu moins d’un mois
I vous a laissé un message, que je vous communique.
Bien a vous
‘Yvette.
Nos recherches dans les archives familiales de Georges
Lamotte nous ont permis de retrouver ce document. Le voici"
Guy
Mon trés cher Hubert, mon ami, mon frére
Il y a la des instants qui dépassent chacune de_no:
pauvres vies. Que valent quelques billets face a de
peuples qu'on enchaine? I] fallait a Romulus une béte
sauvage pour lui rendre le sein; pour moi, je vai trouvé
4 ta mamelle je nourrirai mon courage.
J'ai repondu a l'appel. Je serai demain a laube & Guadalajara,
une grenade dégoupillée a la main.
Merci.
‘Ton toujours fidéle,
André Malbonne
Ruinée par cette traitrise, la famille Lamotte est obli-
gée de quitter le charme de La Métalleuse, saisie par les
créanciers, pour un sinistre bouge des environs de la gare
12, Archives Georges-Guy Lamotte, Par Buchanan Nasional General Institute
cialogical, Political, Psychological, and Arts Studies, Des Moi
D 4568. Nous avons, en vain, milite lon
for s, Colarada,
guement pour lintégration de cette missive
André Malbonne, dans sa Corres
«essentielle la comprehension dela personnali
pondance générale, pulie depuis 2001 aux éditions du Seuil
En réalicé, les meilleurs biographes de Malbonne assurent qu'il sest rendu des le
mois daod 4 Tanger ol il ausat, selon certains, ouvert une maison de tolésance. Cf
Jean-Pierre Reloub, Tumontssil mondoup 2Lesbordelsdbigued Nord francaiseacart
IaSeconde Guerre mondiale, purticuliérementcoluide Tlemcen, Paris, Vein, 2957.9.
13}Femand Bloch-Ladurie
de Bourges, au 25, rue des Poissonniers. La faillite de ses
affaires ne manque pas diaffecter intimement Hubert-Jo-
seph, qui se met & boire et se répand en invective
aces salopards de rouges occupeurs d'usines»®, Il semble
s contre
que le jeune George:
ments. C'est sans doute ce qui explique cette étrange rédac
-Guy ait éé ures affecté par ces évene-
tion, qui inquiéta quelque temps son in:
que le directeur convoqua ses parents. II nest pas inutile de
reproduire in extenso et fidélement cette copie, étant donné
Vusage polémique que devaient en faire, longtemps aprés,
ituteur, au point
les opposants politiques de Georges-Guy Lamotte’,
S Jean le chapon tue le méchant papa. I] lui rentre
dans les fesses un grand couteau en or. Liange il pleure.
Dans le puits le caca remote. II sonne de la trompeute.
Du sang pattout! Ca sent pas bon
Expression d'une souffrance lige A l'effondrement
de lautorité paternelle, ce texte ne doit pas étre surin=
terprété. I sfagit en effet du désarroi d'un jeune homme
face au déclassement de sa fami
le dans un ordre social
perturbe par le renversement des higrarchies économico-
politiques. Du reste, cet épisode malheureux n’a peut
néfastes nnalité de
etre pas eu que des effets sur la pers
homme de gauche naissant, En effet, le quartier o@ la
occasion de la mort
15, Dissours funébre pronat
ouvriee métallurgiste et syadi
Marcel Frippe
a4.Chinfra, chapatee 6.
15, Lesujer de a rédaction érait:
26. Sur Fanalyse du d
aconiez vos demmigres wacan
ssement structural des elites geonomiques d
Echnigue ca neve Rapport
ntését Loie Wacguan mnce are
1930, on lita av
dans lesécoles maternelles, Patis, UHarmattan, 260Georges-Guy Lamotte, le dernier des socialites
famille emménage alors est majoritairement peuplé d'im-
migrés italiens et polonais, travaillant dans les manufac
ant dans la mis
tures des alentours et vi ére la plus noire.
Georges-Guy peut y observer a loisir les effets dévasta-
teurs de la crise mondiale. II est le spectateur, encore im-
puissant, d'une société a deux vitesses of le travailleur,
rendu docile par la sévere loi du patronat, est réduit a
don-
état de variable d’ajustement par des actionnair
nant la priorité au profit plutor qua la vie
Mais une rencontre fortuite allait relancer les affaires
d’Hubert-Joseph, quia cette époque frequente le Cercle Po-
litique pour le Redressement de la Nation. Celui-ci compte
dans
s rangs plusieurs sympathisants de la cause fasciste
italienne, Hubert-Joseph y fait connaissance, entre autres,
d'un certain Lazare Ponticelli, vétéran de 14-18, qui le met
en contact avec Vancien gymnaste Roberto Armanetti.
Apprenant sa récente infortune, il cherche a le mettre en
contact avec les autorités italien
s qui, al’époque, se sont
décidées 4 soutenir le mouvement franquiste, Mussolini
envoyant dés I’été 1936 des troupes de volontaires pour
aider le général espagnol en révolte qui cherche a renverser
la république élue. Contre toute attente, le gouvernement
fasciste se montre trés intéressé par achat de la baionnette
4 pistolet, et la premiére commande tombe en octobre 1937
Elle est suivie de nombreuses autr
Hubert-Joseph, re~
nouantavec le succes, peut rembourser ses créanciers, quile
poursuivaient depuis plusieurs mois. Bien plus, sa fortune
rétablie lui permet de chercher un logement plus conforme
au standing que la famille aurait toujours da connaitre. On
retrouve li un trait caractéristique des Lamotte: la pe
rance. Alors qu'il aurait pu se simplifier la vie en achetant
une quelconque villa, Hubert-Joseph fait exproprier les nou-
ver
15}Femand Bloch-Ladurie
veaux occupants de La Métalleuse et y rétablit sa famille, a
été 1938. Pour féter son retour, et pour rendre hommage a
ses nouveaux amis, il la rebaptise La Camicia nera
La famille Lamotte aborde donc la guerre qui s‘ouvre en
septembre 1939 dans une situation matérielle et morale
confortable, La victoire franquiste ayant démontré l’inté-
rét tactique de la baionnette a pistolet, les commandes
affluent de toute l'Europe et enrichissent notablement
Iubert-Joseph.
Georges-Guy a alors 9ans. Une photographie retrou-
vee dans les papiers de famille nous le montre conforme
l'image que l'on peut se faire d’un enfant de son age, de
taille moyenne, les yeux clairs re
chevelure mi-longue. I] est vétu des classiques culottes
courtes des petits Francais de I'époque, et a les épaules
couvertes de la blouse de la communale. Nul doute que,
les dimanches, il porte pluvot la petite cravate de soie que
ortant nettement de sa
sa mére lui avait achetée. Enfin, ses pieds sont bien ma
tenus dans des souliers de cuir marron, dont la rugosivé
tranche avec la douce blancheur de ses cuisses immacu-
. Tres
va souvent avec elle, le jeudi, poser des collets pour attra~
per les lapins des environs de La Camicia nera, Tl racon-
lees proche de sa sceur ainée Michelle-Louisette, il
tera plus tard, dans s sement reste a
on ouvrage malheureu
état manuscrit La Religion de la nature, ces doux moments
de bonheur familial et de simple intimité”. Michelle-Loui-
sette l'initie par ailleurs aux plaisirs littéraires en lui fai
v7. ba Religion de fa nature est un texte méconnu, sembl vers 1946, oi
Georges-Guy s essaie avec succés & la méditation poétique dans un style oscillantencre
ceux de Rouss
‘ment, avec la collaboration de j
1, de Chateaubriand et de Sacha Guitry. Nous en p
an d’Ormesson, la publication aux éditions Plan
parons actuelleGeorges-Guy Lamotte, le dernier des socialites
sant découvrir Le Tour de France de deux enfants, qui sera
longtemps son livre de chevet, et la bande dessinée Les
Malices de Plick et Plock, également recommandée par son
médecin de famille
17}