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QUALITÉ ARCHITECTURALE DES BÂTIMENTS AGRICOLES

I LE CADRE LÉGISLATIF I LES ACTEURS I LA QUALITÉ MODE D’EMPLOI I


I LES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION I TÉMOIGNAGES I BIEN-ÊTRE ANIMAL I
I MATÉRIAUX I PMPOA I BIBLIOGRAPHIE I ADRESSES UTILES I LEXIQUE I
Type normand, alsacien, latin ou gaulois, maison basque ou alpine, par leur architecture, les bâtiments agricoles anciens ont contribué à forger les identités locales.
L’architecture agricole a évolué à la mesure des mutations qu’a connues l’agriculture. Au cours du dernier siècle,
de nouveaux modes de production ont été adoptés, la mécanisation s’est développée et des impératifs accrus d’ordre
sanitaire ou environnemental se sont imposés. Dans le même temps, la surface moyenne des bâtiments agricoles
a augmenté, pour désormais atteindre plus de 470 m2.
Chaque année, nos agriculteurs construisent 10 millions de m2 de bâtiments agricoles, soit 35 % des constructions
non résidentielles.
Autant dire que si les bâtiments agricoles, par leurs matériaux, leur style, leur implantation ont largement contribué
à façonner les identités locales, l’architecture agricole contemporaine dessine, pour une large part, le visage de notre
patrimoine de demain.

Édifier un bâtiment agricole témoigne de la part d’un agriculteur d’un pari courageux sur l’avenir. À l’investissement
financier, s’ajoute le choix d’un système d’exploitation, avec ses répercussions sur les conditions de travail
et le cadre de vie. L’exploitant qui entend construire un bâtiment agricole doit intégrer de nombreuses contraintes
zootechniques, architecturales, réglementaires, économiques et environnementales. Aussi, s’entourer de spécialistes
s’avère-t-il indispensable à la réussite d’un tel projet. Ce partenariat entre agriculteurs, conseillers dans le domaine
du bâtiment, conseillers techniques, paysagistes et architectes est à l’image de la réalité de notre agriculture : divers,
orienté vers le développement durable et ouvert sur la société. Dans cette perspective, nos ministères ont élaboré
en commun cet ouvrage dédié à la qualité architecturale des bâtiments agricoles. Cette collaboration s’inscrit
dans la campagne d’intérêt général que le Ministère de la culture et de la communication mène jusqu’en juin 2003
sur le thème de la qualité architecturale.
Ce document aura rempli son objectif s’il peut aider les agriculteurs et ceux qui les conseillent à concevoir des bâtiments
agricoles répondant mieux aux besoins fonctionnels, économiques mais aussi esthétiques du monde agricole et rural.

Hervé Gaymard, Jean-Jacques Aillagon,


ministre de l'agriculture, de l'alimentation, ministre de la culture et de la communication
de la pêche et des affaires rurales
Éric Bardon, directeur de publication COMITÉ DE PILOTAGE Remerciements

Catherine Rivoal, directrice éditoriale : Régis Ambroise (MAAPAR*/DERF) Les exploitants : Christophe et Gilles Brast, Daniel
catherine.rivoal@agriculture.gouv.fr Pierre Autissier (MAAPAR*/DEPSE/SDEA) Chauveau et Philippe Olivier, André Avet-Foraz,
Marielle Roux, rédactrice : Fredrick Laloy (MAAPAR*/DEPSE/SDEA) Philippe Langlois, Jean-Philippe et Jean-Michel Royer,
marielle.roux@agriculture.gouv.fr Isabelle Bertrand (MCC*/DAPA) monsieur et madame Verschaeve ; et pour leur
Jean-Marc Richet (MCC*) contribution : Joël Bironneau, Cédric Bachelerie,
Pascal Xicluna, photographe Carole Veyrat (MCC*/DAPA) Alain Chauvet, Michel Colache, Michel Costes,
Crédit photos : phototheque@agriculture.gouv.fr Jean-Yves Blanchin (Institut de l’élevage) Pierre Ély, Jean Fouin, Claude Galand, Claude Galley,
(Photos matériaux paille crépie et bois cordés p. 38 : Jean-Marie Descamps (APCA*) Maurice Jeantet, Bernard Masson, Daniel Masson,
Philippe Heitz) Patrick Docher (Auvergne Promobois) Christophe Rabiller, Didier Seurot, Serge Teisserenc,
Jean-Charles Federico, directeur artistique : Philippe Gallot (MEDD*/DNP/SP2) Auguste Tarayre, Louis-Marie Vezin.
jean-charles.federico@agriculture.gouv.fr Michel Pelenc (FNHDR*/SICA*)
François Petit, graphiste : Nicolas Rousseau (FNHDR*/SICA*)
1972@wanadoo.fr Isabelle Thauvel (CAUE* 45)
Nous remercions tout particulièrement Jean-Yves
Photogravure & Impression : Voir p. 48 « Les partenaires de l’édition ». Blanchin (Institut de l’élevage), Patrick Docher
Croma Service *Lexique p. 51 (Auvergne Promobois), et Michel Pelenc (FNHDR*/
Février 2003 SICA*).
SOMMAIRE

Introduction 9 EXEMPLES ET TÉMOIGNAGES


— Qualité du cadre de vie 26
Le cadre législatif 10 — Confort de l’utilisateur 28
Du projet agricole… au projet architectural… 11 — Insertion paysagère 30
— Un bâtiment durable et évolutif 32
Les acteurs, un échange d’expériences 13 — Qualité des bâtiments, qualité des produits 34
— L’agriculteur 14
— Le conseiller CAUE* 14 Bien-être animal 37
— Le conseiller bâtiment 15 Les matériaux 40
— L’architecte 16
PMPOA* 43
La qualité mode d’emploi 18 Exemple de document 45
Recommandations 21 Bibliographie 46
Adresses internet 47
Schéma du processus de construction 22 Infos / Services 49

Termes techniques 50
Lexique des sigles 51
De nombreux documents sont consacrés à la construction des bâtiments agricoles, soit pour retracer leur évolution
au cours des siècles, soit pour en éclairer un aspect technique. Ce guide a une toute autre ambition.

Nous avons souhaité rencontrer des exploitants qui ont récemment fait l’expérience de la construction. Nous voulions
entendre leur témoignage et comprendre : pourquoi ont-ils construit, quelles étaient leurs motivations, qu’attendaient-ils
du nouveau bâtiment, quelles conclusions retiraient-ils de cette expérience ?

Nous sommes partis à la rencontre de six exploitants. Leur point commun ? Pour construire, ils avaient fait appel
à des aides extérieures (architecte, conseiller bâtiment, conseiller CAUE*).
Un premier constat : chaque agriculteur est ravi de cette nouvelle construction. « Aucun bâtiment n’est parfait », dit l’un
d’entre eux. Pour autant, en faisant le tour de chaque exploitation, les motifs de satisfaction ne manquent pas : gain
de temps, aspects plus pratiques et agréables du travail, plus de bien-être pour les animaux. Il y a aussi la fierté
de valoriser l’exploitation et la qualité de ses produits sans oublier l’amélioration du cadre de vie et la reconnaissance
sociale qu’apporte un bâtiment respectueux de son environnement et du paysage qui l’entoure.
Second constat : chaque exploitant est persuadé que, sans l’aide d’experts, le bâtiment ne serait pas d’une si grande
qualité. L’un d’entre eux, « dans la foulée », fait construire sa maison d’habitation par le même bureau d’architecte.
Quant à Philippe Olivier et Daniel Chauveau, les associés du GAEC* la ferme de la Bazinière, ils viennent de se décider
pour la construction en 2003 d’un nouveau bâtiment pour leur laiterie.

Au-delà de la satisfaction évidente des exploitants, ces reportages nous ont apporté une vraie surprise : l’estime
et la confiance réciproques que se témoignaient agriculteurs, architectes, paysagistes et conseillers bâtiments après
plusieurs semaines de labeur.

Qualité des bâtiments agricoles / Introduction_9


Validité du permis, déclaration d’achèvement des travaux
LE CADRE LÉGISLATIF Le dépôt en mairie de la demande de permis de construire ouvre l’ins-
truction de la demande qui doit aboutir dans un délai de deux mois.
Loi sur l’architecture de 1977 L’absence de notification de l’administration vaut pour « accord tacite ».
Attention ! les travaux doivent être entrepris dans un délai de deux ans.
Une recherche de qualité Une demande de prorogation de validité pour un an peut être déposée
Construire un bâtiment, c’est une recherche de qualité. La Loi sur dans le délai minimum de deux mois avant l’expiration de la date de vali-
l’architecture de 1977 pose clairement cette ambition dès son premier dité. Lorsque les travaux sont achevés, le bénéficiaire du permis doit le
article : « L’architecture est une expression de la culture. La création signaler en adressant une déclaration d’achèvement de travaux.
architecturale, la qualité des constructions, leur insertion harmonieuse Le contrôle de conformité
dans le milieu environnant, le respect des paysages naturels ou urbains Nécessaire à l’agriculteur pour bénéficier des aides de l’État, le certificat
ainsi que du patrimoine sont d’intérêt public ». de conformité atteste que la construction est bien conforme au permis.
Les seuils limites Tout constructeur est responsable du bon fonctionnement des équi-
Pour les bâtiments agricoles, le recours à un architecte est obligatoire pements et installations et de tout désordre pour le gros oeuvre pendant
pour toute construction supérieure à 800 m2 et 2 000 m2 pour une serre dix ans.
de moins de 4 m de haut (170 m2 pour les maisons individuelles). La réception des travaux
Ces seuils s’appliquent pour tout nouveau bâtiment comme pour les modi- Point de départ des responsabilités légales, la réception des travaux est
fications de volume de constructions existantes. indispensable et doit faire l’objet d’un procès verbal. L’architecte qui a fait
le projet et qui a suivi le chantier assiste l’agriculteur. Au regard du droit,
Code de l’urbanisme l’exploitant est le seul à pouvoir accepter ou refuser les travaux.
L’assurance décennale et trentennale de l’architecte couvre l’exploitant.
Le « volet paysager » du permis de construire La garantie « dommages-ouvrages »
Depuis le 1er juillet 1994, la demande de permis de construire Une assurance de garantie « dommages-ouvrages » (articles L 242.1 et
comprend un « volet paysager ». Une notice doit permettre d’ap- suivants du code des assurances) assure la remise en ordre rapide de
précier l’impact visuel du projet, décrire le paysage et l’environnement tout sinistre pendant la période décennale avant toute recherche de
existants et exposer les dispositions prévues pour assurer l’insertion responsabilité. L’agriculteur doit par ailleurs être couvert en responsa-
dans ce paysage de la construction, de ses accès et de ses abords. bilité civile.

10_Qualité des bâtiments agricoles / Le cadre législatif


DU PROJET AGRICOLE… AU PROJET ARCHITECTURAL…
s’entourer, réfléchir, décider, construire Formation à la construction
Vous avez un projet ? Donnez-vous du temps. Un bâtiment agricole fonctionnel, adapté à vos en Haute-Savoie
besoins et à vos attentes ne se construit pas sur un modèle standard. Loin de toute improvisation, Chaque année, la Chambre d’agriculture organise
chaque décision doit être pensée et discutée. Rencontrer des spécialistes du bâtiment agricole, deux stages de six jours, répartis sur trois semaines,
consulter des revues spécialisées ou participer à des journées portes ouvertes permet d’établir avec un volet financier et une partie conception
avec précision le projet agricole auquel le nouveau bâtiment contribuera dans les meilleures condi- du bâtiment où intervient un architecte consultant
tions. Une à deux années sont nécessaires pour mener à bien cette réflexion. du CAUE*. Entre 12 et 20 personnes participent
À chaque étape, l’exploitant ne doit pas perdre de vue son but : construire un bâtiment à chaque session.
de qualité, fonctionnel et économique, cohérent avec son projet d’exploitation. Programme : contexte territorial, intégration
Pourquoi construire ? paysagère, enjeux économiques, dossier PAM*,
La mise aux normes est souvent le facteur déclencheur qui vient s’ajouter à d’autres motivations : évaluation des coûts et montage financier, permis
réorganiser les espaces de travail, installer l’exploitation en dehors du village, créer une activité de construire, aspects techniques du bâtiment,
de gîte rural ou de ferme pédagogique, ou encore, dans la perspective d’une cession, anticiper la plusieurs visites de bâtiments et d’équipement
séparation entre la maison d’habitation et l’exploitation. de traite, témoignage d’un agriculteur.
La décision de construire résulte toujours d’une concordance de besoins ou de contraintes. Ainsi,
mettre aux normes ou restaurer un bâtiment ancien endommagé par la tempête de 1999 peut
représenter un investissement assez conséquent pour décider la construction d’un nouveau bâti-
ment qui sera l’occasion de redéployer l’activité de l’exploitation.
Les aides et subventions
Des aides régionales peuvent s’ajouter aux aides d’État : prêts bonifiés, PMPOA 2, Contrat d’agri-
culture durable (CAD*), aides aux bâtiments en zone de montagne, aide à l’installation, OFIVAL*.
Pour la simplification administrative, la DDAF* instruit le dossier et vérifie pour chaque type d’aide
le respect des taux et des plafonds ainsi que la cohérence de l’ensemble. Pour une grande majo-
rité de dossiers, les aides représentent 10 à 20 % du coût total de l’investissement.
« Les aides et subventions sont la cerise sur le gâteau » déclarent volontiers les agriculteurs qui
témoignent de leur expérience dans les pages qui suivent. Leur conseil : concevoir le projet dans
un premier temps sans tenir compte du montant des aides.
Qualité des bâtiments agricoles_11
LES ARCHITECTES

LES CONSEILLERS

LES AGRICULTEURS

Christophe et Gilles Brast (éleveurs), Serge Teisserenc (architecte), Bernard Masson (technicien bâtiment) p. 28-29.
LES ACTEURS
Un échange d’expériences
UNE ÉQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE
Lieu de vie et de travail, une exploitation est un espace complexe. Construire un nouveau bâtiment demande de
repenser l’ensemble de l’organisation de l’exploitation, de comprendre son évolution, son fonctionnement
et d’en repérer les dysfonctionnements.
L’échange d’idées entre l’agriculteur, les conseillers spécialisés et l’architecte apporte un regard neuf
sur l’exploitation. Tous ces métiers sont autant d’expertises et d’expériences réunies pour un même projet.
Pour l’agriculteur, cet investissement personnel, de temps et d’argent, est une assurance sur l’avenir :
il est difficile et très coûteux de remédier aux inconvénients d’un bâtiment mal pensé.
Prendre le temps de discuter, circuler sur l’exploitation, faire des photos, réaliser des croquis et des schémas,
élaborer plusieurs avant-projets permet de définir peu à peu un bâtiment fonctionnel, durable et économique,
dont l’aspect extérieur reflète la qualité du projet de l’exploitant.

Exemple de collaboration
Ancrés localement, les spécialistes de la construction agricole se connaissent et ont l’habitude de travailler ensemble. En Aveyron, comme dans de nombreux
départements, chaque projet est réalisé par une équipe complète composée du conseiller bâtiment de la chambre d’agriculture, du conseiller technique
et de l’architecte de la SICA-HR* ainsi que du conseiller du GDS*, pour les bâtiments d’élevage. Ainsi pour Michel Costes, directeur de la SICA-HR* de Rodez :
« Nous avons formé une équipe pluridisciplinaire et complémentaire qui permet d’arriver, j’espère, à un bon résultat. C’est une équipe de conception qui crée
le bâtiment ».

Qualité des bâtiments agricoles / Les acteurs_13


L’agriculteur Le conseiller CAUE*
Il est le maître d’ouvrage. L’opération est réalisée pour son En consultant le CAUE* le plus tôt possible dans sa réflexion,
compte. Entouré des conseillers agricoles et de l’architecte, il l’agriculteur peut renconter un architecte ou un paysagiste
décide du projet agricole et de la conception technique du bâti- pour le conseiller gratuitement, l’aider dans sa démarche et l’orien-
ment. Cette collaboration est pour l’exploitant une garantie de ter vers les différents professionnels et organismes compétents.
qualité dans la construction et de respect des coûts et des délais. Dans un souci de valorisation de son exploitation, aussi bien en
termes de patrimoine que de fonctionnalité, l’agriculteur pourra,
La construction d’un nouveau bâtiment va modifier l’organisation avec le conseiller, analyser et envisager les évolutions de paysage
du travail et le cadre de vie. Tous les membres de la famille et liées à la construction ou à la transformation des bâtiments, être
toutes les personnes qui travaillent sur l’exploitation sont concer- guidé dans ses choix par des conseils pratiques pour mener au
nées. Elles doivent être consultées et participer à l’élaboration mieux son projet.
du projet.

Daniel Masson, conseiller architecture


pour le CAUE* Haute-Savoie
« En architecture, il n’y a pas de modèle standard. Il faut tenir compte d’une
architecture dominante et affiner les propositions en fonction du lieu. Ainsi,
en région de montagne, ne pas faire d’avant-toit donne un aspect plus
industriel. Dans le cas de façade très longue, nous proposons une réflexion
sur les bardages, leur couleur. Nous n’intervenons pas sur la technique
intérieure mais nous pouvons donner des conseils : pour une grange, nous
conseillons le bois car le foin endommage par poussées le bardage métal-
lique. Une grande majorité d’agriculteurs est intéressée par cette réflexion
sur leur bâtiment, sur l’intégration dans le site. »

14_Qualité des bâtiments agricoles / Les acteurs


Le conseiller bâtiment
Homme de terrain, le conseiller joue un rôle essentiel : tout les services bâtiments des chambres d’agriculture
au long du processus, il assure la cohérence du projet agri- et autres organismes professionnels
cole. Les chambres d’agriculture, les SICA-HR* et les organisations
professionnelles proposent les services de conseillers spécialisés. Les chambres d’agriculture et autres organismes professionnels
Leur expérience du monde agricole leur permet d’apporter les so- agricoles sont employeurs d’environ 350 conseillers spécialisés en
lutions adaptées à chaque projet en associant les contraintes de bâtiments essentiellement en bâtiments d’élevage.
construction et les spécificités d’une exploitation. Présent dès Ils accompagnent les agriculteurs dans la réflexion d’un projet et,
l’amont, le conseiller bâtiment aide en permanence l’agriculteur pour certains services bâtiments, dans la réalisation des travaux.
dans ses décisions et démarches administratives. Parallèlement,
il fait bénéficier l’architecte de son expertise en matière agricole : En fonction de leurs compétences, ils réalisent également des
impératifs de mode de production, réglementations sanitaires, loi diagnostics pour la « mise aux normes » des bâtiments d’élevage
sur l’eau, mise aux normes... Il peut également suggérer l’inter- dans le cadre du Programme de maîtrise des pollutions d’origine
vention d’un technicien spécialisé pour un atelier précis. Au cours agricole (PMPOA*) dans les exploitations d’élevage, des évaluations
des différentes phases de réalisation du projet, le conseiller bâti- de bâtiments existants, des diagnostics de repérages de présence
ment participe au respect de l’objectif final : construire un bâtiment d’amiante dans les bâtiments agricoles, des coordinations sécurité
économique, durable et fonctionnel. protection santé sur les chantiers.

Bernard Masson, conseiller technique de la SICA- Claude Galley, conseiller bâtiment de la Chambre
HR* Aveyron d’agriculture de Haute-Savoie
« Je suis conseiller bâtiment d’élevage. Je suis le lien entre l’agriculteu et l’ar- « Pour la réussite du projet, il est important d’avoir un maximum de conseillers en
chitecte, je connais les contraintes des deux, je fais un travail de médiation. » amont et d’établir une bonne collaboration entre les différents intervenants. »

Qualité des bâtiments agricoles / Les acteurs_15


L’architecte
À la technicité du conseiller bâtiment, Serge Teisserenc : architecte DPLG* de la SICA-HR* Aveyron
l’architecte apporte son savoir-faire Quel est le rôle de l’architecte ?
de bâtisseur. Il organise et aménage un Serge Teisserenc : le projet agricole a été défini par l’exploitant agricole et le conseiller bâtiment sur un
espace qui respecte les contraintes de schéma de fonctionnement. L’architecte crée les volumes adaptés à ce projet.
tous ordres pour un résultat correspon- En tant qu’architecte quel est votre objectif prioritaire ?
dant aux besoins de l’utilisateur et en har- S.T. : quand le bâtiment est fini, la meilleure récompense est que le client soit satisfait tant du point de
monie avec l’environnement. Totalement vue du bien-être des animaux que de son activité ou de l’insertion paysagère. C’est le rassemblement de
impliqué dans une réalité économique, tous ces critères qui fait une bonne architecture. Que cela fonctionne et que ce soit beau autant que l’on
sociologique et culturelle à l’échelle du peut !
pays, l’architecte fait des propositions Qu’est ce qui vous guide dans le choix des matériaux ?
adaptées à la région, dans le choix des S.T. : il faut des matériaux faciles à mettre en oeuvre, mais aussi des couleurs en rapport avec la région.
matériaux notamment. Il est le chef d’or- Le choix se fait également en fonction des coûts. C’est un outil de travail, il faut donc essayer de réduire
chestre qui coordonne les interventions au maximum le coût d’intervention des entreprises.
des différents corps de métier. Des aides
spécifiques sont prévues pour le coût de
prestation d’un architecte (évaluée géné-
ralement à moins de 15 % des frais de
construction). Avec les simulations de
plans en trois dimensions, il est désormais
plus facile pour l’agriculteur de « visua-
liser » le bâtiment dans son cadre naturel
et de comprendre les divers éléments
techniques du projet.

16_Qualité des bâtiments agricoles / Les acteurs


Lire le paysage

Un exemple d’intégration paysagère : une bergerie intercommunale (p. 30-31).


➭ Déterminer les lignes forces du paysage :
une analyse du paysage fait très souvent ressor-
tir une dominante (une cassure, des horizonta-
les, des étages).
➭ Fixer une implantation par rapport aux mai-
sons voisines (connaître le règlement sanitaire
du département, les distances selon les bâti-
ments envisagés) et en fonction de la topo-
graphie (déclivité, orientation, déblais, remblais).
Se méfier de la « pollution visuelle » des remblais.
➭ Définir l’orientation / vent dominant et selon
l’ensoleillement. Jamais sous le vent dominant
qui peut amener des nuisances aux maisons
d’habitation.
➭ Tenir compte de l’humidité, des terrains ac-
cidentés.
➭ Prévoir les accès, sorties et aires de man-
œuvre pour une bonne utilisation du bâtiment.
➭ Mettre en valeur les abords, planter avec des
essences locales est préférable.
Ne pas faire du « béton végétal ».
➭ Choisir les matériaux et les couleurs pour les
enduits.
➭ Respecter l’environnement et la propreté
du site.
➭ Favoriser une meilleure gestion des déchets.
LA QUALITÉ MODE D’EMPLOI LA QUALITÉ MODE D’EMPLOI

Économie, esthétique, évolution ➭ Un fonctionnement économique


et environnement : Un bâtiment s’inscrit dans le temps. Les coûts de construction doivent
ainsi sont souvent résumées les qualités attendues être étudiés par rapport au coût de fonctionnement. Être le plus précis
de tout nouveau bâtiment. possible lors de l’élaboration du projet permet d’éviter sur le chantier les
S’y ajoutent, pour une construction agricole, initiatives de dernière minute, voire un coûteux retour en arrière.
des critères comme le confort et la sécurité Un bâtiment onéreux est celui qui répond mal aux besoins réels, et cela
de l’utilisateur, le bien-être des animaux ou pour des années.
une meilleure circulation sur l’exploitation.
De fait, par son contexte, chaque projet contient ➭ Plus de confort pour l’utilisateur
ses propres objectifs de « qualité » dont le niveau Quelle que soit sa production, l’agriculteur souhaite toujours économiser
de réalisation reste subjectif. les gestes inutiles, travailler avec plus de confort et d’efficacité et perdre
Pour autant, cette « qualité à l’usage » ne peut être moins de temps. La conception des bâtiments et la circulation d’un poste
obtenue sans concertation et échanges d’idées entre à l’autre sont essentielles pour l’organisation du travail.
l’agriculteur, l’architecte et les conseillers techniques Exemple : avec la possibilité du séchage en grange, les chantiers de fenai-
à chaque étape de la conception du bâtiment : son sont moins contraignants. La récolte peut être étalée dans le temps
le projet agricole, le projet architectural sans risquer de manquer le bon moment et l’agriculteur est moins tributaire
et la réalisation. de la planification de la CUMA* ou d’une entreprise de travaux agricoles.

➭ Une qualité d’hygiène assurée


Un bâtiment bien conçu est une première étape vers plus d’hygiène.
Certaines configurations favorisent les bonnes conditions sanitaires.
Exemple : les fourrages secs sont à privilégier. La question des bâtiments
réapparaît : où le stocker ? Une solution peut être le séchage en grange ou
le séchage au sol avec un foin récolté plus tôt.

18_Qualité des bâtiments agricoles / Mode d’emlpoi


Agir pour la qualité avec des bâtiments en bois
en Auvergne LA QUALITÉ MODE D’EMPLOI

Depuis 1999, la Région Auvergne accorde une aide aux exploitants ➭ Le bien-être du troupeau
et aux CUMA* qui choisissent le bois pour un bâtiment d’élevage, Les animaux sont particulièrement sensibles aux critères d’hygiène. Des
de stockage ou de fourrage. litières facilement entretenues, une salle nettoyée après chaque traite,
La subvention est plafonnée à 3 811 € par projet un éclairage suffisant et une bonne ventilation apportent du bien-être au
pour une utilisation du bois sur charpente, ossature, bardage troupeau. Propreté et confort sont des facteurs de qualité pour la pro-
ou huisseries extérieures. duction et facilitent le travail de l’éleveur.
Chaque année, 60 à 80 projets bénéficient de cette aide.
La Région Auvergne valorise ainsi deux filières importantes pour son économie, ➭ Un cadre de vie qui concilie l’utile à l’agréable
le bois et l’élevage, tout en agissant sur la qualité des paysages, Construire un bâtiment agricole, c’est créer un outil de travail qui va faire
essentielle pour développer le tourisme vert. partie du quotidien pendant des années. De plus, il s’ajoute souvent à
« Le bois est un peu plus cher, mais l’aide rétablit la compétitivité », constate un ensemble existant. Le soin apporté à son traitement, au choix des
l’un des responsables, Alain Renoud. « En fait, le problème n’est pas le prix volumes, des matériaux, des couleurs et à ses abords, est un facteur de
mais l’offre : nous manquons d’artisans et d’entreprises pour mener à bien qualité de vie pour l’exploitant et pour toute une communauté.
les projets ».
Attention ! L’utilisation du bois ne suffit pas à garantir la notion de qualité. ➭ Une trace durable dans le paysage
Une approche globale et architecturale est nécessaire. « Visualiser » le bâtiment de près et de loin est nécessaire pour trouver les
outils de l’insertion paysagère. Lors de la phase de réflexion, tenir compte
de la structure du paysage permet d’intégrer le bâtiment dans l’ensemble
du paysage. À l’issue du chantier, les aménagements paysagers, avec
notamment les plantations et le traitement des abords et des accès, don-
nent à l’exploitation une cohérence esthétique en reliant « naturellement »
la construction à son site d’accueil. un bâtiment moderne bien conçu
enrichit le paysage.

Qualité des bâtiments agricoles / Mode d’emlpoi_19


Une charte pour améliorer la qualité des bâtiments
LA QUALITÉ MODE D’EMPLOI d’élevage en Bretagne

➭ Une image positive de l’agriculture Quel est le principe de cette « Charte qualité-conception » ?
Pour le consommateur, « ce qui est beau est bon ». Des abords entretenus, Olivier Rosat : il y a dix ans, le GIE* lait-viande Bretagne (interprofession élevage
un lieu de production soigné, un ensemble intégré au paysage donne un ruminant) a créé le Comité régional Bâtiment avec un triple objectif :
sentiment de confiance et de sécurité aux touristes et visiteurs de pas- améliorer la qualité du lait, la santé des animaux mais également le respect
sage qui sillonnent les routes de campagnes. de l’environnement avec la mise en place du premier PMPOA*.
La principale action s’est développée à partir de 1995 avec une « Charte qualité-
➭ Un respect de l’environnement conception » qui définit les différentes étapes de l’élaboration du projet ainsi que
Richesse des sols ou qualité de l’eau, la préservation des ressources les documents qui devront être remis à l’éleveur par le concepteur (avant-projet,
naturelles doit se réaliser sans nuire à la qualité des paysages ruraux. plans, devis). Près de 60 conseillers bâtiments de chambres d’agriculture et de
Depuis 1994, le Programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole laiteries (qui ont souvent des bureaux d’études intégrés) adhérent à cette charte.
(PMPOA) contribue à la qualité des pratiques d’épandage par un soutien Pourquoi avoir défini une seconde charte axée sur la construction ?
aux investissements. Le second PMPOA (PMPOA 2) stipule que l’exploitant O.R. : nous avons voulu aller plus loin en intégrant les constructeurs. En effet,
présente dans son dossier « une description de l’insertion paysagère des les agriculteurs assurent souvent le suivi du chantier. Or, le constructeur, qui n’a
aménagements envisagés » (arrêté du 26 février 2002 – voir annexe p. 41). aucune compétence en matière de zootechnie, ne respecte pas toujours les
préconisations et modifie un certain nombre d’aménagements intérieurs sans en
mesurer les conséquences. La « Charte qualité-réalisation » limite les dérapages.
Il s’agit en fait d’un partenariat avec des constructeurs et surtout des artisans.
Cette charte analyse les points clefs d’une réalisation et détaille les obligations
techniques à respecter. Au travers d’un devis clair et précis, le constructeur
assure la transparence sur la nature des prestations apportées.
Quel point de cette charte vous semble particulièrement important ?
O.R. : avant l’ouverture du chantier, une rencontre est organisée pour assurer le
passage du témoin et assurer une cohérence totale au bâtiment.

20_Qualité des bâtiments agricoles / Mode d’emploi


RECOMMANDATIONS
Ne pas perdre de vue son but : construire un bâtiment fonctionnel, économique, durable, et agréable à vivre.

Expériences et compétences sont les garanties de la réussite de votre projet. Avoir des partenaires, c’est une garantie
de qualité et de respect des coûts et des délais.

Une construction ne s’improvise pas. Établir avec l’architecte le projet architectural complet
➭ Prendre le temps d’étudier la solution la plus adaptée qui fera l’objet d’un permis de contruire.
à son exploitation.
➭ Respecter les étapes : projet agricole, projet architectural, Selon votre projet, faites appel au spécialiste compétent.
réalisation, mise en service. Pour votre bloc traite, rencontrez un conseiller en équipement
➭ Rencontrer des agriculteurs qui ont suivi cette démarche, de traite et salle de traite.
visiter des exploitations, voir des réalisations. Pour la mise aux normes de bâtiments existants, rencontrez
un conseiller environnement.
Rencontrer des spécialistes de la construction agricole. Pour un bâtiment d’élevage, faire une étude de ventilation
Élaborer votre projet avec : avant construction.
- les partenaires traditionnels du monde agricole,
- les chambres d’agriculture,
- les organismes professionnels dont les groupements
- de producteurs,
- les professionnels de la construction, architectes et ingénieurs,
- les paysagistes.

Qualité des bâtiments agricoles / Recommandations_21


LE PROCESSUS
LE PROCESSUS DE
DE CONSTRUCTION
CONSTRUCTION
Agriculteur Conseiller Conseiller technique (de chambre d’agiculture,
CAUE* d’organisation professionnelle, de SICA*) Architecte

22_Qualité des bâtiments agricoles / Le processus de construction


Qualité des bâtiments agricoles / Le processus de construction_23
Daniel Chauveau (éleveur) et Joël Bironneau (technicien bâtiment) p. 34-35.
limat rigoureux, espaces constructibles limités, préservation d’un alors que, sur les façades d’habitation, le bardage vertical vieillit d’une
C patrimoine naturel, économie touristique, forte demande environ-
nementale, en montagne, la construction doit satisfaire à de nombreuses
couleur claire. La construction a également intégré les abords de ferme :
vu de la route principale, un mur de soubassement en pierres apparentes
contraintes. Dans cette nature accidentée, les bâtiments agricoles sont donne au bâtiment un aspect familier qui lui permet de s’intégrer sans
une composante essentielle de la construction des paysages et une heurt dans le paysage. La maison d’habitation à l’apparence de chalet
garantie de qualité de vie pour l’agriculteur, sa famille, ainsi que tous les surplombe la cour d’entrée embellie de bacs à fleurs, d’arbustes et de
habitants de la vallée. Conscient de ces enjeux, André Avet-Foraz, éleveur conifères. Lors du chantier, un frêne a été soigneusement préservé.
de chèvres dans la Vallée des Aravies, s’est entouré de professionnels L’exploitant a pris en charge la viabilisation du chemin d’entrée de la
pour construire au dessus du village un nouveau bâtiment qui, sur deux ferme ainsi que du parking qui, bordé d’arbres, abrite les voitures des
niveaux, comprend la maison d’habitation et les locaux professionnels : regards et préserve la montagne de pollutions visuelles.
la chèvrerie, l’atelier de transformation et le hangar à fourrage. Pour André Avet-Foraz, valoriser le patrimoine de la Vallée des Aravies
« Nous voulions un bâtiment fonctionnel qui permette de travailler l’hiver est un enjeu important.
sans avoir à sortir dehors. Un escalier intérieur permet de passer de la
maison à la chèvrerie, explique André. C’est agréable de pouvoir aller André Avet-Foraz, éleveur
traire en pantoufles, de rester propre et au sec. C’est plus facile et c’est « Nous avons réfléchi au projet pendant près de 12 mois et j’ai suivi un stage pour le
un gain de temps ». Améliorer les conditions de vie et de travail était une financement. Pour organiser la partie mangeoire, j’ai fait des visites de bâtiment.
motivation forte pour cet éleveur qui avait conscience, en construisant Pour la maçonnerie, j’ai fait établir six devis que j’ai pris le temps d’étudier pour en
sur un terrain autrefois vierge, de modifier le cadre de vie collectif. retenir trois. »
Des choix techniques, simples et précis, ont permis de respecter et de
valoriser la richesse du patrimoine local tout en affirmant la double Claude Galley, conseiller bâtiment de la Chambre
vocation, professionnelle et privée, du bâtiment. La réussite du projet d’agriculture de Haute-Savoie
tient au travail réalisé en amont : pendant un an, les différents opérateurs « Les communes touristiques souhaitent maîtriser le bâti en imposant par exemple
de ce projet (l’agriculteur, le géomètre, le conseiller paysagiste du des couvertures en tavaillons. Les agriculteurs l’acceptent facilement malgré les
CAUE*, le conseiller bâtiment de la chambre d’agriculture et l’architecte contraintes de coût. »
de la SICA-HR*) se sont retrouvés pour affiner et enrichir le projet initial.
Les objectifs fixés, apporter plus de confort pour les animaux et offrir un Didier Seurot, architecte ENSAIS* de la SICA-HR*
cadre de vie agréable à la famille de l’exploitant, ont été mis en œuvre de Haute -Savoie
avec une préoccupation constante : préserver la qualité de vie de la « Une des fonctions de l’architecte est la mise en valeur des paysages et des sites.
vallée et ne pas dénaturer le paysage avec un volume trop imposant. Mais elle relève aussi de l’agriculteur. Les exploitants s’investissent énormément
La toiture cassée diminue l’effet masse du bâtiment. Sur la partie chè- dans leur bâtiment. Par la connaissance de leur site, ils apportent des solutions, ils
vrerie, le bardage bois est posé à l’horizontal avec des tons sombres nous apprennent beaucoup de choses. »

26_Qualité des bâtiments agricoles / Exemples et témoignages


Qualité du cadre de vie
CHÈVRERIE AVET-FORAZ À LA BALME-DE-THUY EN HAUTE-SAVOIE
André AVET-FORAZ (48 ans) / UTH* : 2 personnes / Activité : 150 chèvres /
Un atelier de transformation (fromages fermiers) / Taille de l’exploitation : 125 ha /

À l’origine, un terrain vierge, l’ancienne ferme était MATÉRIAUX CHANTIER


intégrée au village. Toiture fibres-ciment, bois imprégné en bardage, Début et réception des travaux : 1995
BÂTIMENT soubassement maçonné enduit, parement talutage Intervenants : exploitant, conseiller CAUE*,
Deux corps de bâtiment sur deux niveaux : 940 m2. pierres, bordure de haies champêtres. technicien bâtiment agricole, chambre d’agriculture,
Une chèvrerie en lots libres sur litière accumulée avec FINANCEMENT technicien et architecte SICA-HR*, et artisans.
stockage fourrage en partie supérieure et salle de Coût total : 305 000 €
traite. Locaux de fabrication des fromages avec loge- Autofinancement : autoconstruction
ment en partie supérieure. Subvention de l’État : 15 000 €
Prêts bonifiés : 125 000 €

Qualité des bâtiments agricoles / Exemples et témoignages_27


otre idée initiale était de faire un cube avec le bureau au dessus », se L’organisation intérieure du bâtiment a été conçue de manière à faciliter
N souvient Christophe Brast. « Nous avons pris contact avec la SICA-
HR* pour expliquer ce que nous voulions faire et avoir une idée appro-
les gestes quotidiens de l’éleveur dans son travail. La salle où sont logés
les veaux dispose de deux portes : l’une s’ouvre sur le sas (salle avec
ximative des coûts ». De nombreuses discussions ont modifié et enrichi le médicament, eau chaude), la seconde sur le box à vêlage, lui-même
projet de départ : l’implantation du bâtiment a été déplacée de 100 mèt- installé dans la stabulation pour ne pas trop isoler des bêtes habituées à
res, le bloc traite a été complètement repensé ainsi que l’organisation vivre en troupeau. Christophe et Gilles apprécient le confort obtenu grâce
des pièces et ateliers. Ce nouveau bâtiment représente pour la famille à cette disposition rationnelle des différents ateliers : chaque instant
Brast un projet de vie fort. « On fait beaucoup d’heures, autant que ce soit gagné dans les déplacements permet d’accorder plus de temps pour l’ob-
agréable » résume Gilles. Le confort et l’aisance dans le travail sont une servation du troupeau, tâche essentielle pour un éleveur. À cette fin, dans
des qualtés de cette réalisation. le sas, une fenêtre a été percée au dessus de l’évier dans le mur mitoyen
avec la stabulation. Ainsi tout en se lavant les mains, en discutant avec
Sur la façade principale, avec accès par la cour, sont juxtaposés le le vétérinaire ou en préparant la traite pour les veaux, l’éleveur peut gar-
bureau, la laiterie et une pièce sans fonction précise mais qui sert de der un œil sur ses vaches.
« sas » avant la partie logement des animaux. Chaque pièce est dotée
d’une première porte ouvrant sur l’extérieur et d’une seconde pour la cir- Gilles et Christophe Brast ont aussi voulu un outil de travail adapté au
culation intérieure. Chaque technicien (laitier, vétérinaire) dispose ainsi, mode de vie contemporain : une pièce de 5 m2 avec douches doit être
selon sa fonction, d’un accès direct au bâtiment tandis que l’exploitant prochainement aménagée. Elle a été agrandie d’un mètre par la famille
peut aisément recevoir un visiteur sans avoir à traverser d’ateliers ni Brast attachée au confort de vie pour elle-même mais aussi pour toute
déranger les animaux. personne travaillant sur l’exploitation.

Christophe Brast, éleveur Serge Teisserenc, architecte DPLG*


« Dans l’ancienne stabulation, pour s’occuper des de la SICA-HR* de l’Aveyron
veaux, nous avions des contraintes d’aller et venues « Gilles et Christophe Brast tiennent compte du fait que
pour la paille, le lait, etc. Désormais, l’eau chaude ou leur exploitation est à 6 km de Rodez. Réceptifs aux
les médicaments sont à proximité, dans la pièce juste questions d’environnement, ils sont attachés à la
à côté. C’est un gain de temps et plus de commodité. qualité de vie pour la communauté et pour eux-mêmes
Nous sommes plus présents avec les vaches sans pas- dans leur travail et leur vie de famille. »
ser plus d’heures sur l’exploitation. On peut se per-
mettre de passer plus de temps de surveillance. »

28_Qualité des bâtiments agricoles / Exemples et témoignages


Confort de l’utilisateur : une qualité d’usage remarquable.
ÉLEVAGE BRAST (GAEC*) À DRUELLE EN AVEYRON
UTH* : 4 personnes (Christophe, Gilles, Jeanne et Thérèse) / Activité : 77 vaches laitières /

À l’origine un terrain vierge, l’ancienne ferme FINANCEMENT CHANTIER


était intégrée au village. Coût total : 350 000 € Début des travaux : janvier 2000
BÂTIMENT Autofinancement : 82 000 € Réception : septembre 2001
Une stabulation et un hangar. 2 100 m2. Subvention de l’État et mise aux normes : Intervenants : exploitant, conseiller FODSA*
Stabulation avec couchage pailleux et exercice 33 000 € pour étude ventilation, conseiller de chambre
des animaux sur caillebotis. Prêts bonifiés : 235 000 € d’agriculture, conseiller technique et architecte
MATÉRIAUX SICA-HR*.
Charpente métallique, couverture fibres-ciment
naturel, bastaings et claires-voies en bois,
bardage en pignon avec tôles prélaquées,
agglos et crépis.
Qualité des bâtiments agricoles / Exemples et témoignages_29
e potentiel fourrager est l’une des richesses de la région. Aussi, quand mum de l’existant pour organiser l’exploitation : la cour « naturelle » que
L Philippe Langlois, berger herbacier*, s’est vu contraint de quitter la
bergerie qu’il exploitait en fermage, le Syndicat des communes du Pays
constitue la clairière est fermée par les arbres, le hangar à fourrage et la
bergerie. Les deux bâtiments sont reliés par un portail en bois qui s’ouvre
d’Apt décide de l’aider à maintenir son troupeau en finançant la cons- sur la garrigue où passe un chemin de randonnée. En raison de ce pas-
truction d’une nouvelle bergerie. Un bail de 10 ans est signé avec la com- sage public, le hangar (construit en bois comme la bergerie) prend appui
mune de Caseneuve pour une clairière située en pleine garrigue. Cette sur un mur monté plus ou moins à sec, en pierres locales, avec un pare-
localisation, en parfaite cohérence avec le système pastoral, présente ment briqué à l’intérieur. Ce muret a une double fonction : renforcer
cependant un inconvénient majeur : de vieux chênes ombragent ce terrain. l’insertion paysagère tout en formalisant les espaces respectifs du berger
Aussi, souhaitant avant tout préserver ces témoins d’un autre siècle, le et des usagers du chemin communal. Fonctionnelle pour le berger et
Syndicat se prononce pour un terrain situé plus en hauteur. L’Institut de confortable pour les animaux, cette bergerie est un exemple particuliè-
l’élevage et le CAUE* du Vaucluse sont associés au projet pour apporter rement réussi de respect des paysages naturels. En 2001, elle a reçu le
leurs compétences techniques en matière de construction de bâtiment 2e prix CAUE* du Vaucluse qui a, pour la première fois, distingué une
d’élevage. En accord avec le berger, l’architecte propose de construire construction du monde rural.
une bergerie avec une charpente en métal et bardage bois et un système
de ventilation par prises d’air latérales avec volets mobiles et sortie d’air
par le faîtage. Dans cette construction, la lumière est apportée par du
bardage translucide incliné tandis que le toit (pour éviter l’effet de serre
que peut provoquer le fort ensoleillement de la région) est en tôles de
fibres-ciment opaques.
L’originalité du projet tient en fait dans son emplacement. Car l’archi-
tecte a su convaincre le Syndicat de communes que les « vieux chênes
ne sont pas une contrainte mais bien au contraire un atout pour l’insertion
paysagère ». De plus, argumente-t-il, « construit sur une hauteur, le bâti-
ment se détachera encore plus. Autant profiter de la clairière pour insérer
la bergerie au creux de la futaie ». À l’architecte de faire valoir tout son art
pour jouer sur les volumes, épouser les contours du paysage et inscrire
le bâtiment dans les lignes du paysage. « Le volume, avec une portée de
15 m, est la principale difficulté d’une telle construction », se souvient
aujourd’hui l’architecte. Déclivité, ensoleillement, déblais, remblais, tous
ces éléments topographiques sont pris en compte pour « insérer » la ber-
gerie à flanc de colline entre les arbres. L’architecte tire partie au maxi- « Les arbres vieux de 150 ans ont été préservés. »

30_Qualité des bâtiments agricoles / Exemples et témoignages


Insertion paysagère
BERGERIE INTERCOMMUNALE À CASENEUVE DANS LE VAUCLUSE
BÂTIMENT FINANCEMENT
Une bergerie de 550 m2 soit 18 x 35 m, Coût total : 14 000 € (financement européen pour
un hangar à fourrage de 200 m2 reconversion du Plateau d’Albion)
MATÉRIAUX CHANTIER
Bois, bardage translucide incliné pour aération, 5 semaines, arrivée du troupeau (400 brebis),
toit en fibres-ciment rouge. en octobre 99.
Intervenants : conseiller GDA* élevage, conseiller
pastoral CERPAM*, conseiller bâtiment d’élevage,
architecte, artisans.

Pierre Ely, architecte DPLG*


« C’est l’usage que l’on fait de la matière qui lui donne sa noblesse. Il est essentiel de bien utiliser les matériaux,
pour leurs qualités et leurs défauts. Le travail de l’architecte c’est d’adapter le bâtiment à son coût, c’est de trouver
une solution financière aux problèmes les plus complexes. L’insertion paysagère c’est travailler sur la localisation,
les volumes, les rythmes, les portées, les textures externes. »

Qualité des bâtiments agricoles / Exemples et témoignages_31


omment construire sur une parcelle de 100 m de long et 15 m de culation des camions au moment des vendanges. Le bâtiment se prête
C large ? Georges Royer, viticulteur à Landreville, réalise très vite que
seul un architecte peut exploiter les contraintes de cette parcelle située
aux aménagements nécessaires pour accompagner le développement
économique : en 15 ans, la production est passée de 120 000 à 180 000
à l’entrée du village, enclavée entre deux champs, et avec une pente de bouteilles par an avec 30 % de ventes intracommunautaires. Agés de
l’ordre de 10 % ! le Rendez-vous est pris avec le conseiller bâtiment de la 30 ans, Jean-Philippe et Jean-Michel associés en SCEV* avec leurs pères,
SICA-HR* de l’Aube pour exposer le projet : développer l’activité de se félicitent du choix de leur grand-père. Ils disposent d’un bon outil de
récoltant pour intégrer la champagnisation. Ce projet est un véritable travail garant de la réussite économique des Champagnes Royer.
pari, financier et économique. Il s’agit de construire pour les futures
générations (fils et petits-fils) un bâtiment de travail qui puisse s’adapter
au mode de production. Au-delà des contraintes classiques de toute Claude Galand, directeur de la SICA-HR* de l’Aube
construction, (terrain, PLU*, règlement sanitaire, insertion paysagère) « Notre plus grande préoccupation est de traduire ce que le maître d’ouvrage sou-
l’architecte, en collaboration avec le conseiller bâtiment et l’exploitant, haite en jouant sur les volumes pour éviter une construction trop monolithique. »
doit concevoir l’organisation intérieure en fonction des différentes étapes
du processus : pressurage, cuverie, vieillissement, mise en bouteille,
remuage-dégorgement et habillage des bouteilles.

Optimisant la forte déclivité, la cave d’une surface de 250 m2 est sous


terre tandis que le reste du bâtiment est organisé sur trois niveaux. Ainsi,
les bennes à jus sont installées juste au-dessous des pressoirs (et non
pas juxtaposées) ainsi que les bennes pour les marcs de raisin. Les sur-
faces des différents ateliers ont été dessinées pour pouvoir adapter pro-
gressivement le matériel au développement de l’activité : en 1991 l’un
des deux pressoirs d’une capacité de 4 000 kg de raisin est remplacé par
un nouveau, plus large, plus imposant mais d’une capacité double pour le
même temps de travail. En 1999, la cuverie s’équipe de trois nouvelles
cuves inox, d’une hauteur bien plus importante que les précédentes. Alain Chauvet, architecte DPLG de la SICA-HR*
En 2000, au dessus des pressoirs, sont installés des tapis de déroule- de l’Aube
ment qui amènent directement à l’extérieur du bâtiment les caisses vides « Il était difficile pour nous de dresser une structure métallique classique montée en
qui sont aussitôt lavées à grande eau en limitant les manipulations. Autre plein milieu d’un champ sans prendre en compte l’aspect environnemental et
exemple, suite à l’achat en 1991 d’un terrain mitoyen, une nouvelle porte l’aspect patrimonial. Situé à moins de 100 m de l’église du village, site classé, le
a été créée sur le flanc droit du bâtiment permettant une meilleure cir- projet a dû recevoir l’aval de l’architecte des Bâtiments de France. »

32_Qualité des bâtiments agricoles / Exemples et témoignages


Un bâtiment durable et évolutif
CAVES ROYER - SCEV* À LANDREVILLE DANS L’AUBE
4 associés (fils et petits-fils) / UTH* : 8 personnes à temps complet hors vendange /
Double activité : récoltant-manipulateur et pressurage pour des tiers / 22 hectares de vignes /
À l’origine : sur cette parcelle, un hangar pour stock- MATÉRIAUX FINANCEMENT
age d’engins et le site principal situé au coeur du Grand mur de soutènement, bardage en acier laqué, Coût total : 700 000 €
village. pierre calcaire dur du pays, portes en bois, pan- Autofinancement : 20 %
BÂTIMENT neaux Réglit, dalle en béton ferraillée pour une Prêts bonifiés : 80 %
H : 10 m (4 m pour les bennes) - L : 91 m charge de 10 tonnes/essieu. CHANTIER
1 500 m2 sur 3 niveaux Construction en plusieurs tranches.
Intervenants : architecte et technicien de la SICA-
HR*, architecte des Bâtiments de France et artisans.

Jean-Philippe Royer, associé de la SCEV*


« Avec l’accroissement de notre développement, nous commençons à manquer de place, mais le bâtiment vieillit très bien et reste pratique dans son utilisation. Il bouge
au fil du temps notamment en fonction des possibilités d’extension sur les parcelles voisines. L’évolution logique à dix ans serait un doublement du bâtiment qui, vu le
contexte de forte pente, serait dans les mêmes dispositions que celui-ci. Doubler de surface en largeur. »
Qualité des bâtiments agricoles / Exemples et témoignages_33
a Bazinière : l’exploitation a une double activité répartie entre les deux l’espace, la luminosité, la chaleur du bois et la qualité acoustique, la sta-
L associés. Philippe, 30 ans, s’occupe des 55 vaches, qui donnent
135 000 litres de lait par an en quota laitier et 300 000 litres par an pour
bulation apparaît comme un lieu préservé, d’une grande douceur de vivre,
où vont et viennent des vaches paisibles élevées au grand air.
la vente directe. Daniel, 55 ans, est chargé de la partie transformation. « Avec le conseiller de la chambre d’agriculture, nous avons eu une appro-
Yaourt, fromage et crème fraîche sont vendus à la grande distribution che technique qui portait, par exemple, sur la salle de traite ou le type de
sous la marque La ferme de la Bazinière. Depuis plusieurs années, la créa- logettes. Avec la SICA*-Concept’Océan, nous avons beaucoup parlé
tion des logo et packaging des produits est confiée à un studio graphique. esthétique », explique Daniel Chauveau. Le bois s’est imposé comme une
« Un très bon investissement », se félicite Daniel. évidence pour ses qualités d’esthétique, d’ambiance et pour le bien-être
Pour renforcer la crédibilité des produits La Bazinière auprès des ache- des animaux. Le projet initial prévoyait une poutre en treillis pour donner
teurs de la grande et moyenne distribution, Daniel et Philippe ont sou- plus de volume au centre, mais pour des raisons de coûts, la charpente
haité quitter le village où était enclavée l’exploitation et construire un a finalement été élevée avec des fermes traditionnelles moisées. Joël
nouveau bâtiment qui serait une vitrine de la qualité de leur travail. À cet Bironneau, conseiller technique de la SICA*-Concept’Océan, précise que
objectif marketing s’ajoutait un désir d’éleveur : mettre les vaches en « la réussite du bâtiment tient aussi au travail du charpentier qui a su saisir
pâture. Fin 1999, les deux associés ont rencontré le conseiller bâtiment l’esprit du projet ».
de la chambre d’agriculture pour lui exposer leur projet : profiter d’un ter- Décembre 2002, un second permis de construire vient d’être déposé par
rain disponible pour délocaliser le bâtiment principal. 18 mois plus tard, Philippe et Daniel qui, très satisfaits de la stabulation, souhaitent, pour la
le troupeau quittait le village et s’installait dans une nouvelle stabulation, laiterie, un nouveau bâtiment adapté à la fonction commerciale. Leur
réalisée tout en bois, charpente et bardage, avec une façade ouverte don- projet : du métal et du bois, un pignon en crépi et devant le bureau, de la
nant sur les prairies. pierre pour donner une apparence « vieux village ». Aux exigences de
Implanté au bout d’un court chemin de terre, en bordure de parcelle, à qualité des consommateurs, Daniel et Philippe apportent leur réponse :
l’écart de toute habitation et des structures routières, le bâtiment une économie agricole moderne, avec une production de qualité que
semble comme immergé dans la nature. Par la simplicité des volumes, valorise l’exploitation.

À l’origine un terrain vierge, l’ancienne ferme était FINANCEMENT CHANTIER


intégrée au village Coût total : 260 000 € / Auto-financement : 23 700 € Début des travaux : mai 2000, réception : mai 2001.
BÂTIMENT Subvention de l’État - PMPOA* : 29 000 € Intervenants : exploitant, conseiller de la chambre
Une stabulation ouverte, avec couchage paillé et aire CTE* avril 2000 : 12 200 € d’agriculture, architecte et technicien SICA*-
d’exercice des animaux sur caillebotis. 1 000 m2. Prêts bonifiés PAM* : 137 200 € Concept’Océan, et artisans.
MATÉRIAUX Autre prêt ordinaire : 57 900 €
Charpente en bois, parois en béton, bois traité pour
bardage et portail, toiture fibres-ciment vert bouteille.

34_Qualité des bâtiments agricoles


Qualité des bâtiments, qualité des produits
GAEC* LA BAZINIÈRE Philippe Olivier, éleveur Christophe Rabiller, architecte
À SAINT-MAIXENT-DE-BEUGNE « Il n’est pas possible de bâtir un produit tout fait. DPLG*, SICA* Concept’Océan
DANS LES DEUX-SÈVRES Le bâtiment est conçu comme l’on veut travailler. « On assiste à un retour des citadins dans des villages
2 associés : Philippe Olivier (31 ans), Daniel Nous avons visité sept à huit bâtiments et nous avons autrefois désertés : délocaliser l’exploitation facilite
Chauveau (55 ans) / 4 salariés / UTH* : 6 retenu le meilleur de chacun pour avoir un outil cette nouvelle cohabitation. De plus, dans la per-
Activité : 77 vaches laitières / Un atelier rationnel. » spective d’une cession, je préconise de dissocier
de transformation (fromage blanc et yaourt) / l’habitation du lieu de travail. »
Taille de l’exploitation : 93 hectares / Daniel Chauveau, éleveur
« Un produit du terroir, c’est aussi une image ! Une
stabulation de qualité donne confiance aux visiteurs. »

Qualité des bâtiments agricoles_35


BIEN-ÊTRE ANIMAL
Dans une étable, les animaux saturent l’air très rapidement. Une brebis ou une chèvre
éliminent deux à trois litres d’eau par jour sous forme de vapeur et une vache,
près de douze litres.
Afin de limiter nombres de pathologies comme les mammites, les boiteries, les broncho-
pneumonies ou les maladies néo-natales, aérer le bâtiment, sans faire de courant d’air,
est une priorité.
La première qualité pour un bâtiment est de permettre une bonne ventilation et donc
une meilleure maîtrise des agents infectieux. Aire de vie, volume d’air, température, humidité
ambiante, ouvertures et bien sûr, nombre de têtes du troupeau, tous ces critères
sont pris en compte par l’architecte et les conseillers bâtiment ou d’élevage pour installer
des circuits d’air performants qui assurent une vitesse de renouvellement d’air suffisante.
Le choix de la ventilation se fait en fonction du type de bâtiment, de l’exposition du site
et de l’altitude. La ventilation statique, conjugue l’effet vent et l’effet cheminée avec une arrivée
d’air latérale, en pignon ou rempan de toiture et une sortie d’air au faîtage.
Extracteur d’air, régulateur de débit et sonde de température assurent la ventilation dynamique.
Dans de nombreux élevages, les claires-voies et les filets brise-vents facilitent l’aération
du bâtiment.

La santé et le confort des animaux dépend également de la cohérence entre l’aménagement


intérieur (type de logettes, litière accumulée, litière paillée, salle de traite) et la structure
du bâtiment. La réflexion sur le projet agricole menée en amont par l’agriculteur
et les conseillers techniques (élevage ou bâtiment) est donc essentielle.
Elle permet à l’architecte de concevoir un bâtiment qui sera adapté au travail de l’éleveur
et source de bien-être pour les animaux. Ainsi, le bâtiment détermine le mode d’alimentation
des animaux qui apprécient une nourriture stable, propre, sans souillure ni humidité.

Qualité des bâtiments agricoles / Bien-être animal_37


Auguste Tarayre, conseiller bâtiment, ambiance
et hygiène de la FODSA*
Quelles sont les qualités d’un bâtiment d’élevage ?
Auguste Tarayre : Les animaux craignent avant tout l’humidité et les grosses
variations de température. Pour un bovin, le logement est un chapeau qui le met à
l’abri des courants d’air. On s’aperçoit également que les effets de volume impor-
tants ne sont pas néfastes pour la santé des bovins.
Quelles sont vos recommandations pour les aires de repos ?
A.T. : Lorsqu’il y a un projet de construction, je vois toujours les aires de vie des
animaux en tenant compte du bien-être animal et du confort de l’éleveur. Dans
tous les cas de figure, l’aire de couchage ne doit pas comporter d’effet courant
d’air. L’expérience démontre un comportement moins agressif entre bovins et une
durée de repos supérieure dans le cas d’une aire de couchage type logette indivi-
duelle. Jusqu’au milieu des années 1990, pour l’aire de couchage type litière ac-
cumulée, la théorie était de donner environ 5 m2 d’aire de couchage pour un bovin
adulte. Si on passe à 7 m2, les résultats sont bien meilleurs, le taux de cellules so-
matiques diminue. Mais il ne faut pas aller au-delà car sinon, la vache se ballade !
Et pour l’aire d’exercice ?
A.T. : avec un sol non glissant, deux solutions sont envisageables : une aire d’exer-
cice à l’intérieur du bâtiment de repos avec affouragement intégré ou une aire
d’exercice extérieure comprenant un affouragement distribué ou en libre service.

Apporter du confort pour la traite


« Pour que les vaches travaillent bien, il faut qu’elles soient bien. » Convaincu de
cette idée, Christophe Brast, éleveur en Aveyron a fait poser des fenêtres dans
la salle de traite. Il a également pris soin de prévoir une aire d’attente aux
surfaces suffisantes pour faciliter le mouvement des bêtes. Par ailleurs, deux
ventilateurs sont posés pour chasser les mouches pendant l’été.

Qualité des bâtiments agricoles / Bien-être animal_39


LES MATÉRIAUX BOIS

Une gamme étendue de matériaux et de couleurs est aujourd’hui proposée permettant Jean Fouin,
une architecture de qualité, personnalisée et adaptée à son environnement. Plusieurs architecte du centre
critères interviennent dans le choix des matériaux : leur qualité, la facilité de mise en de formation de Maisons
œuvre, l’entretien, l’esthétique, le coût, mais aussi les rationalités zootechniques et sani- paysannes de France
taires. L’offre des constructeurs est également déterminante. Les entreprises et artisans « Le bois est le matériau qui répond le
se spécialisent dans un savoir faire et tous les matériaux ne sont pas également diffusés mieux à l’intégration. Sa couleur varie
sur l’ensemble du territoire. Cette différence dans l’offre explique que, pour un bâtiment en fonction de la couleur de la terre et
de même volume, construit avec les mêmes matières, le coût diffère parfois fortement de la lumière. »
d’une région à une autre. Pour bénéficier du plus grand choix possible et de conseils avi-
sés (en dehors de toute considération commerciale), l’expérience d’un architecte ou d’un
conseiller bâtiment est particulièrement précieuse. Connaissant bien les matériaux, les
classiques comme les plus récents, ils sont en mesure de choisir dans la gamme que pro-
pose le constructeur les produits les mieux adaptés au projet, et parfois, d’obtenir une
qualité ou une couleur spécifiques.

40_Qualité des bâtiments agricoles / Les matériaux


MENUISERIES

Sauf dans le cas du bois autoclavé, les bardages bois nécessitent un entretien qui varie selon l’es- Pour les laiteries et ateliers de transforma-
sence, l’exposition et l’usage. L’épicéa, le douglas et le pin sylvestre sont les essences les plus cou- tion, la réglementation impose du PVC blanc
ramment employées. pour les portes et fenêtres. Mais, hors ces
Les avantages du bois sont nombreux : sur le chantier, le bois représente un gain de temps car il est ateliers, les menuiseries permettent de per-
facile à mettre en œuvre (sans eau ni sable) et les bardages peuvent être prémontés. sonnaliser le bâtiment en jouant sur les
En cas d’incendie, contrairement aux idées reçues, le bois résiste mieux que d’autres matériaux couleurs et les matériaux.
car toute la structure n’est pas emportée par la chaleur de la combustion. De plus, le bois se prête
facilement aux aménagements : il est toujours possible de démonter pour procéder à une extension.
Pour les bâtiments d’élevage, les propriétés isolantes du bois assurent un confort thermique élevé.
L’aération est meilleure, la condensation réduite et les bruits sont absorbés. Autant de qualités qui
améliorent la qualité sanitaire des troupeaux et facilitent le travail de l’éleveur.
Écologiques, durables et d’une grande qualité esthétique et d’ambiance, les bâtiments en
bois permettent aux agriculteurs d’agir directement sur la construction des paysages de
demain et de faire reconnaître cette contribution au bien-être individuel et collectif.

Qualité des bâtiments agricoles / Les matériaux_41


COUVERTURE MAÇONNERIE

Elle peut être en plaques de fibres-ciment, Le bois cordé : technique utilisée par les pion- Les bottes de paille crépies : utilisées comme
tôle ou bac acier. La tôle translucide, très niers canadiens, le bois cordé présente l’avan- des moellons géants, les bottes de paille sont
pratique pour l’apport de lumière, doit être tage d’une grande inertie isothermique. noyées dans le béton et le crépi. Elles sont ainsi
utilisée avec précaution dans les régions à l’abri du feu et des rongeurs.
ensoleillées pour ne pas provoquer d’effet
de serre. Avec l’interdiction de l’amiante Sur de nombreux chantiers, les agriculteurs réalisent eux-mêmes des travaux simples comme la pose
depuis le 01/01/1997, les constructeurs de bardage bois ou la maçonnerie (plaques préfabriquées, parpaings ou briques enduites).
ont dû s’adapter pour trouver de nouvelles D’autres techniques sont possibles comme le bois cordé ou les bottes de paille crépie qui sont faciles
fibres. et peu coûteuses à mettre en œuvre.

42_Qualité des bâtiments agricoles / Les matériaux / Maçonnerie


PMPOA
En 1994, afin de lutter contre la dégradation continue des eaux destinées
à la consommation humaine, les ministères chargés de l’agriculture et de
l’environnement, en concertation avec les organisations professionnelles
agricoles, ont mis en place, le Programme de maîtrise des pollutions
d’origine agricole (PMPOA) avec deux volets : aménager les bâtiments
et le stockage pour limiter les pollutions, et améliorer les pratiques agro-
nomiques. Le financement des travaux nécessaires, assuré pour un tiers
par l’État et les collectivités territoriales, un tiers pour les agences de
l’eau et un tiers par les éleveurs, a été reconduit avec le second PMPOA
(PMPOA2), qui couvre la période 2002-2006. Ce second programme
prévoit également « une description de l’insertion paysagère des
aménagements envisagés ».

Qualité des bâtiments agricoles / PMPOA_43


La « directive nitrates », directive européenne
PMPOA 2 91/676/CEE du 12 décembre 1991

Le PMPOA 2 est mis en œuvre dans des zones prioritaires dans lesquelles Elle constitue le principal instrument réglementaire pour lutter contre les
peuvent être intégrés tous les élevages, quelle que soit leur taille. Hors ces pollutions liées à l’azote toutes origines confondues (engrais chimiques,
zones prioritaires, sont éligibles les éleveurs ayant plus de 90 unités gros effluents d’élevage, effluents agro-alimentaires, boues). L’application
bétail (UGB) ou 70 dans le cas des jeunes installés. Les zones prioritaires nationale de cette directive comprend :
correspondent pour l’essentiel aux zones vulnérables définies en appli- - la délimitation de zones vulnérables dans les secteurs où les eaux pré-
cation des directives nitrates. sentent une teneur en nitrates approchant ou dépassant le seuil de 50
milligrammes par litres et/ou ayant tendance à l’eutrophisation (prolifé-
Le volet agronomique est renforcé : ration des algues) ;
Déjà obligatoires en zone vulnérable, en application de la directive nitrate, - la définition de programme d’action qui, dans les zones vulnérables, s’ap-
le cahier d’épandage et le plan de fumure prévisionnels doivent désormais plique à tous les agriculteurs avec des objectifs quantifiés de gestion des
être joints à l’étude préalable du PMPOA. Le raisonnement des apports fertilisants azotés et de couverture des sols. En dehors des zones vulnéra-
d’azote doit être intégré à l’estimation de la capacité de stockage des bles, un code national des bonnes pratiques agricoles, d’application volon-
effluents qui est au minimum celle exigée par la réglementation mais qui taire, est recommandé.
peut être supérieure si le raisonnement agronomique le justifie.

En application de la décision européenne du 31 octobre 2001, « les agri-


culteurs situés en zone vulnérable qui n’auront pas adhéré au PMPOA 2 ne
pourront pas bénéficier d’autres aides publiques pour l’investissement sur
leurs exploitations ».

44_Qualité des bâtiments agricoles / PMPOA


Pour élaborer le programme bâtiment, l’agriculteur est amené à remplir divers documents descriptifs avec le conseiller CAUE*, le conseiller bâtiment de la chambre d’agri-
culture ou le conseiller technique de la SICA-HR*. Ci-dessous, exemple d’un document établi par la SICA-HR* de Haute-Savoie pour « la définition des contraintes ».

Qualité des bâtiments agricoles / Exemple de document_45


Bibliographie
— Maisons paysannes de France — Gestion des espaces naturels, agricoles et forestiers
Trimestriel - Dossier bâtiments agricoles, mars 2003. Fédération des parcs naturels régionaux de France,
— L’agriculture et la forêt dans le paysage série de six plaquettes : Paysages de zones humides, Paysages de
Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche bocage, Paroles de paysages, Terrasses agricoles, Pâturages boisés,
et des affaires rurales, novembre 2002. Feu pastoral, 2000.
— Le paysage dans les espaces agricoles franciliens — Vers l’agriculture durable
(IAURIF) et (DRIAF) Ile de France, 2002. Brigitte Briel et Lionel Vilain, Éducagri Éditions, 1999.
— Le jardin paysan — De l’exploitation agricole à l’agriculture durable
Louise Ranck, Éditions du Rouergue mars 2002. Lionel Vilain, Éducagri Éditions, 1999.
— Guide de valorisation du patrimoine rural — Guide méthodologique pour l’aménagement paysager
Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche des abords de ferme
et des affaires rurales, 2001. M.N. Buchou, M.H. Loze, A. Velche, supplément au no860 de
— Agriculture et environnements Chambres d’agriculture, novembre 1987.
CD-Rom, Éducagri Éditions, 2001. — Bâtiments agricoles architecture et devenir du Paysage
— Les zones de protection du patrimoine architectural, Association française de génie rural, 1998.
urbain et paysager (ZPPAUP) — Agriculture, monde rural et environnement : qualité oblige
Ministère de la culture et de la communication, 2001. Collection des rapports officiels, la Documentation française,
— La ferme réinventée constructions agricoles du XIXe siècle 1999. Un résumé de ce rapport est disponible à l’adresse :
Éditions du Conseil général de Loire-Atlantique, 2001. www.environnement.gouv.fr/actua/cominfos/dosdir/agridron9903.htm
— Guide d’observation du patrimoine rural
Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche
et des affaires rurales, 2000.

46_Qualité des bâtiments agricoles / Bibliographie


Publications des chambres d’agriculture
et CAUE* Adresses internet
www.aimerlarchi.culture.fr
Les chambres d’agriculture et les CAUE réalisent des plaquettes —
et des documents concernant la qualité architecturale www.apca.chambagri.fr
des bâtiments agricoles. Quelques guides publiés en 2002 : —
www.cirad.fr/itavi.html
— Guide méthodologique pour une gestion concertée —
des paysages dans un projet de terroir www.cndb.org
Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne, ENITAC, CRENAM. —
— Guide de sensibilisation pour la conduite d’un projet www.fncaue.asso.fr
de bâtiment agricole —
Le CAUE du Morbihan avec la collaboration www.habitat-developpement.tm.fr
de la Chambre d’agriculture du Morbihan. —
— Bâtiments agricoles et paysages de Touraine www.inst-elevage.asso.fr
Anne Velche et Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire. —
www.itp.asso.fr

La liste complète des publications des CAUE* sur www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr
les bâtiments agricoles est disponible sur internet à cette —
adresse : www.caue45.fr www.service-public.fr

www.agriculture.gouv.fr

www.environnement.gouv.fr

www.equipement.gouv.fr

www.culture.gouv.fr

Qualité des bâtiments agricoles / Bibliographie / Adresses internet_47


APCA : est gratuit. Les coordonnées des 88 CAUE départementaux 149, rue de Bercy - 75595 Paris cedex 12
Assemblée permanente des chambres d’Agriculture. sont disponibles sur le site de la fédération nationale : 01. 40. 04. 51. 71
L’APCA représente la profession auprès des pouvoirs publics www.fncaue.asso.fr www.inst-elevage.asso.fr
par l’intermédiaire des chambres d’agriculture départemen- Fédération nationale des CAUE
tales et régionales. Organismes consulaires, les chambres 20-22 rue du Commandeur - 75014 Paris MAAPAR : Ministère de l’agriculture, de l’alimentation
d’agriculture assurent auprès des agriculteurs une mission de de la pêche et des affaires rurales.
conseil et de développement avec notamment les services FNHDR : Le ministère participe à la mise en valeur, à l’aménagement
bâtiments. Fédération nationale habitat et développement rural. et à la gestion du territoire rural avec l’objectif de réaliser un
APCA - 9, avenue George V - 75008 Paris Fondée en 1949, le réseau habitat & développement (FNHDR) équilibre économique et culturel entre populations urbaines
01 53 57 10 10 participe activement au développement durable des ter- et populations rurales. La Direction des exploitations, de la
www.paris.apca.chambagri.fr ritoires avec notamment les Sociétés d’intérêt collectif agri- politique sociale et de l’emploi (DEPSE), Bureau des CTE* et
cole d’habitat Rural (SICA-HR) qui conçoivent les projets de la modernisation, a notamment pour mission la mise en
Auvergne Promobois est une association interprofes- architecturaux et assurent le suivi des travaux jusqu’à la valeur du territoire rural, la gestion des ressources naturelles
sionnelle qui regroupe les entreprises et organismes repré- réception des travaux. L’équipe SICA-HR développe ses et des sols, la prévention des pollutions d’origine agricole, la
sentatifs des secteurs d’activités liés au travail du bois en talents pour tous : agriculteurs, particuliers, collectivités diversification du tissu économique local et le tourisme rural.
Auvergne. Elle assure une mission de promotion de l’utili- locales et organismes HLM. Ancrées localement, les équipes MAAPAR
sation du bois et propose des conseils techniques auprès des SICA-HR travaillent en partenariat permanent avec les orga- 78 rue de Varenne - 75349 Paris 07 SP
entreprises de la transformation du bois. nisations professionnelles (chambres d’agriculture, CAUE, www.agriculture.gouv.fr
Auvergne Promobois - Maison de la Forêt et du bois DDAF*). La FNHDR intervient dans le champ de l’économie
Site de Marmilhat - BP 104 sociale à travers trois autres métiers : l’aide à la décision et MCC : Ministère de la culture et de la communication.
63 370 Lempdes au montage de projets immobiliers avec les associations Le Ministère de la Culture et de la Communication organise
04 73 98 71 10 habitat & développement, la gestion locative avec les jusqu’en juin 2003 une campagne d’intérêt général en faveur
www.auvergne-promobois.com Services immobiliers ruraux et sociaux (SIRES) et le dévelop- de la qualité architecturale dont le principal objectif est de
pement local avec les organismes ALKHOS. sensibiliser largement les Français à l’architecture d’aujour-
CAUE : Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’en- Habitat & développement (FNHDR) d’hui en familiarisant le plus grand nombre d’entre eux avec
vironnement. 27, rue de la Rochefoucauld - 75009 PARIS les pratiques et les réalisations qui concourent à l’améliora-
La Loi sur l’architecture du 03/01/1977 a créé les CAUE, 01 45 26 69 66 tion de leur cadre de vie bâti.
organismes départementaux qui ont pour objectif la promo- www.habitat-developpement.tm.fr MCC-DAPA (Direction de l’architecture et du patrimoine)
tion de la qualité de l’architecture, de l’urbanisme et de l’en- e-mail : fnhdr@wanadoo.fr 3, place de Valois - 75001 Paris
vironnement (Loi n°77-2 du 03/01/1977). www.culture.gouv.fr
Les CAUE exercent une mission d’intérêt public dans un Institut de l’élevage. www.aimerlarchi.culture.fr
cadre et un esprit associatifs. Lieux de rencontres et d’initia- Association Loi 1901, l’Institut de l’élevage est un organisme
tives ouverts à tous, les CAUE conduisent des actions d’in- de recherche appliquée et de développement pratiquant MEDD :
formation, de formation et de conseil auprès des communes expertise et conseil sur l’organisation de l’élevage, sa moder- Ministère de l’écologie et du développement durable.
comme des particuliers. Plus de 1 000 professionnels tra- nisation et sa compétitivité. L’adaptation des systèmes d’éle- Le site internet du ministère propose des dossiers théma-
vaillent dans les CAUE au sein d’équipes pluridisciplinaires vage aux exigences citoyennes de sécurité alimentaire, de tiques sur l’environnement en général et en liaison avec l’agri-
composées essentiellement d’architectes, de paysagistes, bien-être animal, de qualité environnementale et d’aména- culture : la pollution et les risques, l’eau, la nature et les pay-
d’urbanistes et d’ingénieurs en aménagement, d’environ- gement du territoire est l’un des axes de son action. Des sages, économie et environnement, développement durable.
nementalistes et d’écologues. Ces conseillers apportent une informations sur les bâtiments d’élevage sont disponibles sur MEDD
aide à la décision et à la conception qui peut aller jusqu’à la le site internet (ci-dessous), rubrique club des métiers. 20 avenue de Ségur - 75302 Paris 07 SP
définition d’un cahier des charges. Le conseil au particulier Institut de l’élevage............................................................. www.environnement.gouv.fr

48_Qualité des bâtiments agricoles / Partenaires


Infos / Services
Ademe FNCAUE : Fédération nationale des CAUE* (voir ITP : Institut technique du porc.
27 rue louis Vicat - 75015 Paris p. 48). 149 rue de Bercy - 75012 Paris
01 47 65 20 00 20-22, rue du Commandeur - 75014 Paris 01 40 04 53 75
www.ademe.fr www.fncaue.asso.fr www.itp.asso.fr
APCA : Assemblée permanente des chambres FNGDS : Fédération nationale des groupements ITAVI : Institut technique de l'aviculture et de
d’agriculture (voir p. 48). de défense sanitaire. l'élevage des petits animaux.
9, avenue George V - 75008 Paris 149 rue de Bercy - 75012 Paris 28 rue du Rocher - 75008 paris
01 53 57 10 10 01 40 04 49 33 01 45 22 62 40
www.paris.apca.chambagri.fr FNHDR/SICA : Fédération nationale de l’habitat www.cirad.fr/itavi.html
Cemagref : Centre d’études du machinisme et du développement rural (voir p. 48). Maisons paysannes de France
agricole du génie rural et des eaux et forêts. 27, rue de la Rochefoucauld - 75009 PARIS 42, rue du Faubourg Montmartre - 75009 Paris
BP 44 - 92163 Antony cedex 01 45 26 69 66 01 44 83 63 60
01 40 96 41 61 www.habitat-developpement.tm.fr OFIVAL*
www.cemagref.fr FPNRF : Fédération nationale des parcs naturels 80, avenue des Terroirs de France - 75012 Paris
CDIA : Centre d’information et de documen- régionaux de France. 01 44 68 50 00
tation de l’assurance. 4, rue de Stockholm - 75009 Paris Dans votre département, plusieurs orga-
26, boulevard Haussmann - 75009 Paris www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr nismes peuvent vous aider à concevoir
01 42 46 13 13 GDSA : Groupement de défense sanitaire et réaliser votre projet :
www.ffsa.fr de l’Aveyron. ➭ La chambre d’agriculture
CERPAM : Centre d’études et de réalisations Avenue des Ebénistes ➭ Le conseil d’architecture d’urbanisme et de
pastorales Alpes-Méditerranée. ZA Bel-Air l’environnement (CAUE — p. 48)
Route de la Durance - 04100 Manosque BP 3206 - 12032 Rodez cedex ➭ Le centre d’économie rurale (CER)
04 92 87 47 54 05 65 42 18 92 ➭ La direction départementale de l’agriculture
CNDB : Comité national pour le développe- Institut de l’élevage et de la forêt (DDAF)
ment du bois. 149, rue de Bercy - 75012 Paris ➭ La direction régionale et départementale de
6, avenue de Saint-Mandé - 75012 Paris 01 40 04 51 10 l’équipement (DDE)
www.cndb.org www.inst-elevage.asso.fr ➭ Les SICA-HR*

Qualité des bâtiments agricoles / Infos / Services_49


TERMES TECHNIQUES
Appel d’offres Cahier des charges
Mise en concurrence de plusieurs entreprises à l’aide Ce document fixe les conditions auxquelles devront
Maître d’ouvrage des documents du projet afin d’obtenir les meilleures se soumettre toutes les entreprises exécutantes.
Le bâtiment est réalisé pour le maître d’ouvrage qui conditions en vue de la construction. Les marchés Il existe un cahier des charges générales publié par
est l’agriculteur. Il décide, commande, et règle les sont signés avec les seules entreprises retenues. l’Association française de normalisation (AFNOR).
factures. Toutefois une coopérative peut être maître Il peut être établi un cahier des charges particulières
d’ouvrage pour un agriculteur dont elle a reçu un Marché pour fixer des conditions propres à chaque réalisation.
mandat pour agir à sa place. Elle réalise alors pour lui C’est le contrat qui lie l’entrepreneur au maître
le bâtiment et en assure le paiement. d’ouvrage. Il y a en général autant de marchés que Mémoire
d’entreprises spécialisées. Si une seule entreprise C’est la facture présentée par l’entrepreneur. Un
Maître d’œuvre réalise toutes les catégories de travaux, il s’agit d’un mémoire peut être provisoire ou définitif. Souvent,
C’est celui, personne individuelle, société ou groupe marché dit « tous corps d’état ». en cours de travaux, l’entrepreneur établit des
qui établit pour le compte de l’agriculteur les études « situations de travaux » par référence au marché
techniques nécessaires, dirige l’exécution des travaux Devis afin de percevoir des acomptes. Le paiement d’acom-
et vérifie les factures. Ce peut être un architecte C’est un document qui permet de fixer la nature et ptes, en cours de travaux, ne préjuge jamais de l’arrêt
libéral ou en société ou un architecte salarié d’une la quantité des matériaux à mettre en œuvre. C’est définitif des comptes qui a lieu en fin de chantier.
SICA-HR*. Le maître d’œuvre est lié au maître d’ou- pourquoi on l’appelle devis « descriptif ». Si s’ajoute le
vrage par une convention de prestation de service qui décompte des quantités d’ouvrages à réaliser, c’est Réception
définit sa mission et sa rémunération. un devis « quantitatif ». Enfin, si des prix prévisionnels C’est le constat par le maître d’ouvrage de la confor-
sont appliqués à ces quantités, il s’agit d’un devis mité des travaux aux marchés des entreprises. Le
Entrepreneur « estimatif ». Très souvent, un devis est à la fois maître d’ouvrage est normalement assisté à cette oc-
Il réalise matériellement les travaux, en général dans descriptif, quantitatif et estimatif, mais les prix d’un casion par le maître d’œuvre, mais c’est lui seul qui
une certaine catégorie (charpente, maçonnerie… ) devis estimatif sont toujours prévisionnels, c’est à signe le procès-verbal ainsi que les entreprises
appelée corps d’état. Il est lié au maître d’ouvrage dire indicatifs. Seuls les prix figurant aux marchés des présentes. La réception a lieu même en l’absence
par un contrat d’entreprise, plus communément entreprises sont définitifs et peuvent servir au calcul des entreprises, convoquées par lettre recommandée
appelé « marché ». de l’ouvrage après son exécution. avec accusé de réception (AR). Si des réserves sont

50_Qualité des bâtiments agricoles / Termes techniques


*LEXIQUE
retenues pour des travaux inachevés, ou pour la repri- APCA Assemblée permanente des chambres d’agri- (voir p. 48).
se de malfaçons, le procès-verbal en fait état et fixe culture (voir p. 48). MEDD Ministère de l’écologie et du développement
le délai d’exécution donné aux entreprises pour les Architecte DPLG Architecte diplômé par le gouver- durable (voir p. 48).
compléments ou réfections nécessaires. nement. OFIVAL Office national interprofessionnel des vian-
Architecte ENSAIS Architecte de l’École nationale des, de l’élevage et de l’aviculture.
Retenue de garantie supérieure des arts et industries de Strasbourg. PLU Plan local d’urbanisme (remplace le POS).
C’est une somme (en général 5 % du montant du mar- CAUE Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’en- POS Plan d’occupation des sols.
ché) qui peut être retenue par le maître d’ouvrage jus- vironnement (voir p. 48). PAM Plan d’amélioration matériel.
qu’à l’entier achèvement des travaux en garantie des CERPAM Centre d’etudes et de réalisations pas- PMPOA Programme de maîtrise des pollutions d’ori-
malfaçons éventuelles. En cas de réserves lors de la torales Alpes Méditerranée. gine agricole (voir p. 43).
réception, celles-ci doivent être notifiées à l’entrepre- CAD Contrat d’agriculture durable. SCEV Société civile d’exploitation viticole.
neur. Si celui-ci n’exécutait pas les reprises néces- CUMA Coopérative d’utilisation de matériel agricole. SICA-HR Société d’intérêt collectif agricole et d’habi-
saires dans le délai fixé, ces travaux pourraient être DDAF Direction départementale de l’agriculture et de tat rural (voir p. 48 — FNHDR).
confiés à une autre entreprise. Celle-ci serait alors la forêt. UGB Unité gros bétail.
payée par prélèvement sur la retenue de garantie. FNHDR Fédération nationale de l’habitat et du dé- UTH Unité de travail humain.
veloppement rural (voir p. 48).
FODSA Fédération des organismes de défense sani-
taire de l’Aveyron.
GAEC Groupement agricole d’exploitation en com-
mun.
GDA Groupement de développement agricole.
GDS Groupement de défense sanitaire.
GIE Groupement d'intérêt économique
Herbacier Qui n’a pas de terres en propre.
MAAPAR Ministère de l’agriculture, de l’alimentation,
de la pêche et des affaires rurales (voir p. 48).
MCC Ministère de la culture et de la communication

Qualité des bâtiments agricoles / *Lexique_51


III www.agriculture.gouv.fr

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