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La médisance

La Louange est à Allah. Nous Le louons et implorons Son aide ainsi que Son pardon.
Nous nous réfugions auprès de Lui contre le mal de nos propres âmes et contre nos
mauvaises actions. Nul ne saurait égarer celui qu’Allah guide ou guider celui qu’Il a
égaré. J’atteste que nulle divinité n’est digne d’être adorée en dehors d’Allah,
L’Unique et sans associé et j’atteste que Mohammad est Son serviteur et Messager.

Puisse Allah lui accorder, ainsi qu’à sa famille et à l’ensemble de ses compagnons,
salut et abondantes bénédictions.

Ô serviteurs d’Allah !

Craignez votre Seigneur et méditez sur les enseignements du Coran et de la Sunna


quant au respect des droits de l’homme. Le Prophète dit en effet lors du
sermon qu’il adressa aux gens à ‘Arafât, lieu du plus grand rassemblement des
musulmans :

« Votre sang, vos biens et votre honneur sont sacrés comme l’est ce jour, en ce mois
et en ce lieu. »

La médisance est un fléau largement répandu chez les gens d’aujourd’hui. Ainsi
entreprend-t-on de parler de son frère et d’évoquer quelque aspect de sa moralité,
de son caractère, de ses actes ou de son comportement qu’il répugnerait voir mis à
jour. Et vous pourrez constater que le plus grand souci de ce genre d’individus est de
discuter et d’exposer les défauts d’autrui dans les assemblées auxquelles ils
participent. Comme s’ils avaient été mandatés afin de les diffuser et de traquer les
imperfections des musulmans !! Que ces malheureux sachent donc que celui qui se
comporte de la sorte vis-à-vis de son frère verra Allah agir ainsi envers lui, auquel
cas Il le démasquera fut-ce au sein de sa propre demeure. Qu’ils sachent également
que celui qui s’obsède à adopter une telle atttude vis-à-vis d’autrui verra Allah lui
assigner une personne qui répandra ses défauts et traquera ses imperfections.

Or, s’ils s’attachaient à examiner soigneusement leurs propres personnes, ils


s’apercevraient que d’entre tous, ils sont les pires en termes de défauts, de moralité
et de confiance. Et quand bien même leur seule obsession consistait à employer leur
langue à l’encontre des serviteurs d’Allah, cela serait suffisant. De tels individus sont
assurément une source de malheur, que ce soit pour eux ou pour leurs compagnons.
Pour eux, car ils conduisent leur âme au mal et à l’injustice.
Pour leurs compagnons, car lorsque ceux-ci ne leur déconseillent pas cette attitude,
ils deviennent leurs associés dans le péché.

Ô vous qui êtes soumis à Allah !

Votre Seigneur vous a proscrit la médisance. Craignez donc ce péché ! Craignez


donc ce péché ! Craignez donc la médisance car elle équivaut à manger la chair des
gens. Allah en a en effet donné l’image la plus laide qui soit en la comparant au fait
de manger la chair de son frère mort. Connaissez-vous chose plus affreuse et plus
abominable que l’attitude d’une personne qui s’asseirait à côté de son frère, mort, et
découperait sa dépouille morceau par morceau pour ensuite le manger ?
Connaissez-vous ne serait-ce qu’une personne qui soit capable de supporter cela ?
[Certes non], si ce n’est celle qui médit sur autrui et à propos de qui Allah dit :

« Ne médisez pas les uns des autres.

L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ?

[Assurément non], vous en auriez horreur.

Et craignez Allah... » [1]

Par ailleurs, certaines traditions (âthars) rapportent que le jour de la résurrection, on


présentera à celui qui a médit sur son frère le cadavre de ce dernier et on lui
imposera de le manger en lui disant : « Mange-le, mort, comme tu l’as mangé
vivant. »

Ô vous qui êtes soumis à Allah !

La médisance est assurément quelque chose d’extrêmement grave et dangereux. Si


on mélangeait la parole que l’un de vous prononçait pour mettre en évidence les
défauts de son frère à l’eau de la mer, elle en changerait le goût. Craignez donc
Allah, chèrs frères ; un hadith rapporte en effet que le Prophète « ...passa
devant des gens qui avaient des ongles en cuivre avec lesquels ils s’écorchaient le
visage et la poitrine. Il dit alors : « Ô Jibril ! Qui sont ces gens ? » Et celui-ci de
répondre : « Ce sont ceux qui mangeaient la chair des hommes et s’attaquaient à
leur honneur. » »

(Rapporté par Abû Dâoud)

Lorsque alors on les conseille, certaines de ces personnes n’ont d’autre réponse que
de dire : « Je n’ai pas menti. Je n’ai dit que la vérité à son propos ». Le Prophète
a pourtant été interrogé sur la médisance alors qu’il en parlait, et il dit :

« La médisance consiste en le fait d’évoquer ton frère à propos de choses qu’il


détesterait [voir révélées]. Les compagnons lui dirent :
« Qu’en penses-tu si ces choses avérées chez mon frère ? » Le Prophète
dit :

« Si ce que tu dis est avéré, alors tu as médit à son propos. Mais si ce n’est pas le
cas, alors tu l’as diffamé. »

Autrement dit, tu allies alors le mensonge à la médisance.

Sachant que la plupart des gens aujourd’hui parlent de leur frère au sujet de choses
dont ils n’ont même pas connaissance. Au point que si on leur demandait d’attester
de la véracité de leur propos, ils refuseraient de le faire. Or, nous savons qu’ils
auront à répondre de cela le jour de la résurrection. Ne craindront-ils donc point
Allah ? Ne savent-ils donc pas que chacun de leur propos est scrupuleusement
consigné par un observateur toujours prêt à l’inscrire et qu’on leur demandera d’en
rendre compte ? Je leur poserai simplement la question suivante. Apprécieraient-ils
de voir les gens s’en prendre à leur honneur et médire à leur sujet ? Non,
répondront-ils assurément ! Pourquoi dès lors agissent-ils ainsi à leur égard ? Ne
craignent-ils pas qu’Allah les humilient ici-bas avant de les humilier dans l’au-delà ?

Ô vous qui êtes soumis à Allah !

[Sachez par ailleurs que] médire au sujet de vos frères revient à leur faire don de vos
oeuvres pieuses. En effet, s’ils n’obtiennent pas réparation des préjudices qu’ils
auront subis ou ne vous en lavent pas dans ce monde, ils prendront de vos bonnes
actions le jour du jugement. Que vos bonnes oeuvres en viennent alors à disparaître
et l’on prendra certains de leurs péchés que l’on vous fera porter, suite à quoi vous
serez jetés dans le feu. Craignez donc Allah chers frères et préoccupez-vous de vos
défauts avant ceux des autres ! Si toutefois une volonté sincère d’exhortation et de
conseil vous anime, réformez les défauts de vos frères, mais sans les propager ni les
mette à jour. Ainsi, si vous constatez chez eux une chose sujette à diffamation,
rendez-vous auprès d’eux et exhortez-les en secret afin d’être du nombre des
conseillers sincères et non des diffamateurs.

Ô gens !

La médisance est une chose grave et l’est d’autant plus lorsque que ses
conséquences néfastes se multiplient. Ainsi, certains tombent dans ce péché vis-à-
vis de deux catégories précises de personnes, à savoir : les savants et les
gouvernants qui constituent les dirigeants de cette communauté. Ils s’acharnent en
effet, dans [chacune de] leurs assemblées, à employer leur langue à l’encontre des
savants, des prédicateurs ou encore des gouvernants qui sont au dessus des émirs.
Or, la médisance de ces personnes est la plus grave en termes de péché, la plus
affreuse en termes de châtiment et la plus néfaste en termes de division de la
communauté.
Ô mes frères !

La médisance des dirigeants ne se limite pas à celle des personnes mais va jusqu’à
s’attaquer au titre et à la responsabilité qu’ils portent. Car médire sur les savants fait
tomber leur crédibilité aux yeux des gens et, du même coup, celle de leurs propos
relatifs à la Loi d’Allah. Celle-ci est alors moins appliquée et on aboutit au final à une
détérioration de l’image de la religion dans l’esprit des masses. Par ailleurs, ceux qui
médisent sur les dirigeants ne portent pas uniquement préjudice à ces personnes.
Leur tort s’étend bien au delà et s’applique sur toute la société puisqu’il porte atteinte
à sa paix, à son équilibre et à son organisation. Car en les décrédibilisant aux yeux
des gens, ils poussent ces derniers au soulèvement et à la rébellion de sorte qu’ils
ne se plient plus ensuite à leurs ordres et à leurs interdictions. Dès lors, c’est
l’anarchie qui s’installe et chacun devient son propre commandeur. Et le désordre de
s’installer, et la réforme des âmes de devenir impossible puisque l’anarchie règne et
qu’il n’y a aucune personnalité d’importance à la tête de la société.

Sachez également que la médisance participe des péchés majeurs et qu’il ne faut
donc pas la prendre à la légère. Or, ces derniers temps ont vu la diffusion de
publications qui, si elles proviennent de l’étranger, ont peut être été écrites à
l’intérieur du pays, et qui véhiculent des propos injurieux et diffamatoires à l’encontre
des dirigeants. Rien, des actions méritoires qu’ils entreprennent de réaliser, n’y est
évoqué. Cela entre sans conteste dans le cadre de la médisance et il n’est par
conséquent pas permis de les lire, de les faire circuler ou de les diffuser auprès des
masses. Et il incombe à quiconque voit de telles publications de les déchirer ou de
les brûler du fait de la dissension, de l’anarchie et du mal qu’elles provoquent.

Le Mufti de ce royaume, notre sheikh Abd Al ‘Azîz Ibn Bâz (qu’Allah lui accorde la
réussite et Sa miséricorde dans cette vie et dans l’autre), a d’ailleurs lancé un
avertissement quant à la distribution de ces publications en soulignant tout le mal
qu’elles induisaient : désordre, division entre les gouvernants et le peuple,
confusion...

Je me joins donc à lui ainsi qu’à tous les savants sincères en conseil quant à cet
avertissement.

Une autre remarque : le Prophète n’a-t-il pas dit que la médisance


consistait en le fait de parler de son frère en évoquant des choses qu’il répugnerait
[voir révélées] ? Dès lors, ces dirigeants dont on a propagé de tels propos répugnent-
ils ces publications ? Assurément, oui ! Par conséquent, la nature médisante de tels
écrits est clairement avéré. Et sachant que la médisance participe des péchés
majeurs, elle n’est pas expiée par la prière, l’aumône et le jeûne. Le Messager
d’Allah nous dit en effet : « [Les périodes comprises entre] les cinq prières
quotidiennes, entre deux prières du Vendredi et entre deux mois de Ramadân
[consécutifs] expient les péchés tant que les péchés majeurs sont évités. » Et dans
une autre version : « ...si les péchés majeurs sont évités. » Autrement dit, si un
péché majeur est commis entre deux prières, celles-ci ne jouent pas le rôle expiatoire
qui est le leur.
Craignez donc Allah, ô vous qui êtes Ses serviteurs !

Et je vous dirai une nouvelle fois : il est illicite de faire circuler ces publications.
Quiconque les distribue commet un péché et subira le châtiment qui y est attaché le
jour de la résurrection. On le questionnera sur le fait d’avoir propagé les défauts des
gens et de leurs gouvernants. Sachant par ailleurs que ces écrits allient la
diffamation à la médisance puisqu’elles contiennent des propos sans fondement
aucun.

Puisse Allah sauvegarder notre peuple et nos dirigeants du désordre et de la


corruption. Puisse-t-Il attacher la ruse des malfaisants qui sèment la discorde à leur
cou et anéantir le plan qu’ils ont fomenté contre ce paisible pays. Puisse-t-Il faire de
nous des sources de guidée et des êtres pieux et bienfaisants. Il est certes Puissant
sur toute chose.

Ô serviteurs d’Allah :

« Certes, Allah ordonne l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches, et


Il interdit la turpitude, le blâmable et la rébellion.

Il vous exhorte afin que vous vous souveniez.

Tenez vos engagements pris au nom d’Allah, et ne vous déliez pas de vos
serments une fois que vous les avez prononcés de façon formelle et alors que
vous avez pris Allah comme garant de votre bonne foi.

Allah sait ce que vous faites. » [2]

Souvenez-vous d’Allah, le Magnifique et le Majestueux, Il se rappellera de vous, et


soyez Lui reconnaissants quant aux bienfaits qu’Il vous a accordés, Il vous les
augmentera.

_________________

[1] Sourate Les Appartements ; verset 12

[2] Sourate Les Abeilles ; verset 90-91.

Auteur : cheikh Muhammad Ibn Sâlih Al’Uthaymeen le 15/06/1415

Traducteur : Ali

http://www.sounna.com/

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