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Ancien collaborateur de la Fondation Auschwitz à Bruxelles, Jean-Michel Chaumont

présente une histoire des survivants de la Shoah tout à fait à part : la lutte authentique pour la
reconnaissance du statut des victimes a engendré des effets pervers dont le principal est la
concurrence des victimes. C’est autour de cet effet que Jean-Michel Chaumont construira
son discours et mènera un travail de revalorisation des victimes juives.
Animé par les querelles intestines entre les victimes du nazisme, auxquelles il restera
totalement confus même après tant des années de recherche à la Fondation Auschwitz, l’auteur
essaie à découvrir les vrais raisons de ces débats interminables qui ont duré plus d’un quart de
siècle. Dans son Introduction du livre La concurrence des victimes. Génocide, identité,
reconnaissance il relève l’origine et les étapes de sa démarche : conduit tout d’abord par des
raisons personnelles, après l’échec à la Fondation, il arrive à inscrire son livre sous le signe de
l’éthique reconstructive désirant sans aucune doute d’éclaircir la situation et de donner des
résolutions au conflit.
L’objet de son livre devient ainsi le « champ de discours concurrentiels sur la déportation,
l’extermination et les génocides »1, des discours qui faisant la substance du quotidien, resteraient,
en effet, pour ce temps-là, des sujets clos. L’entreprise à la quelle se lance Jean-Michel
Chaumont est chargée d’une véritable passion à la fois intellectuelle et humaine d’une part, et,
d’autre part, d’un grand envie de désamorcer les malentendus, « d’émanciper les sujets de ces
déterminismes qui, dans la relation aux autres comme à soi-même, bloquent les possibilités de
résolutions des conflits »2. C’est dans l’Introduction de son livre qu’on pourra découvrir en
premier temps les sentiments de l’auteur face à la situation de victimes, son prudence et ses
réserves, ses avertissements vis-à-vis des lecteurs et des victimes aussi que son gratitude envers
eux, et deuxièmement, les prémisses de son travail audacieux et assidu, les entraves qui ont
apparu dans son chemin aussi que la présentation du livre suivant ces grandes articulations.
Structuré en trois parties qui représentent les trois grands points qui seront touchés pendant
la recherche, le livre de Jean-Michel Chaumont veut dévoiler tant qu’il est possible la totalité du
phénomène. L’auteur attribue à chacun des parties un rôle :
1. Sous le signe de la tentative et de la métamorphose, il cherche à expliquer l’origine

1 Jean-Michel Chaumont, La concurrence des victimes. Génocide, identité, reconnaissance, Editions de la


Découverte, Paris, 2002, p. 12
2 ibidem, p. 18
du conflit aussi que les attentes originelles de reconnaissance des juifs de la part de
l’humanité à travers les effets pervers du temps.
2. La deuxième partie porte le symbole du stigmate et de la victimisation secondaire,
l’auteur est en poursuite d’un processus qui se voulait un geste noble d’Elie
Wiesel, mais qui a connu une tournure spectaculaire : les victimes qui devaient
être les privilégiés de cette stratégies ont devenu, de nouveau, des cibles.
3. Le signe de la résolution des conflits pèse sur la troisième partie où l’auteur insiste
sur le concept de génocide et sur les causes profondes de la victimisation
secondaire, proposant une interprétation, telle quelle est requise par les victimes,
sur l’unicité de la Shoah.
4. Il présente même les conclusions de son livre qui sont liées, celles-ci, à d’autres
problèmes du contemporain.
Mais c’est toujours dans son Introduction écrite, on le voit bien à la fin du livre, qu’il
veut élucider son rapport au projet et aux sujets et au livre rédigé, son rapport aux lecteurs, aux
mots utilisés et, enfin, son rapport à soi-même.

Comme un auteur qui propose à son lecteur de conclure un pacte fictionnel et de croire
bien tout ce qu’on lui dit, Jean-Michel Chaumont demande au lecteur de feindre qu’il n’y aucun
problème dans la compréhension du livre de celui-ci (il insiste sur la portée des mots) et de ne
pas croire qu’il ne sait pas l’enjeu de ce jeux. Il arrive même à suggérer une clef de la lecture à
son publique – c’est pareil à un roman à clef - : « ce livre est un essai maladroit sans doute »3 qui
ne tente pas à découvrir tout, qui se croit un pas en outre vers la vérité intouchable du passé et
qui donne une interprétation - révision des faits d’autrefois. Cette interprétation n’est pas donnée
par des documents archivés, car il y a des choses qu’on ne peut pas consigner et archiver, tel un
geste de mépris et une parole maladroite4 qui attise l’amertume de la mémoire des victimes.
L’auteur a le souci de nous informer que la méthode régressive qu’il emploie – je cherche à
rendre compte du présent par le passé5 – ne fait que reconstituer hypothétiquement ses
suppositions. Il prétend aussi que même s’il utilise cette méthode de travail il n’a pas voulu faire

3 idem, p. 18
4 idem, p. 17
5 ibidem, p. 17
une oeuvre d’historien, car l’histoire n’est pas sa spécialité, en plus, il croit qu’il n’a pas les
compétences nécessaires. On verra bien que l’auteur semble préoccupé de la manière dans
laquelle le publique acceptera ou non son travail qui est au carrefour de la sociologie,
philosophie et histoire, et prend des mesures de précautions s’excusant par avance devant ceux
qu’il indignera, mentionnant qu’il est seulement le rapporteur des faits et pas l’auteur.
Même au début du texte il se présente comme un étudiant ingénu fermé dans la tour
d’ivoire de l’université, mais dévoré par la passion pour l’épistémologie de l’histoire. Il reconnaît
l’ignorance crasse dans laquelle il se trouvait, le monde inconnu auquel il a été confié », la leçon
d’humilité qu’il a reçu, et, néanmoins, il alimente sa passion et découvre que derrière le pseudo-
débat sur la singularité de la Shoah se dissimule un micro - conflit social. Après une dizaine
d’années de recherche il n’est plus l’innocent dès le début : il comprend qu’on parle de judéocide
et on commémore les victimes d’une part dans les sociétés où la place de juifs est plus
privilégiée, d’autre part, dans les sociétés où on instrumentalise politiquement la mémoire (le
statut des victimes s’institutionnalise). On voit bien que Jean-Michel Chaumont fait un travail au
risque politique accentuant toujours la péril de la victimisation secondaire : les victimes juives
ont été des armes dans les mains du politique et ont souffert le destin commun de tous les
victimes. Après la victimisation première endurée par les juifs pendant la guerre, il arrive cette
deuxième qui n’est qu’un prolongement de la première, mais qui stigmatise encore un coup les
mêmes victimes. Jean-Michel Chaumont arrive à placer les racines du conflit dans les deux
premières décennies de l’après-guerre, quand les rescapés attendaient angoissés l’heure de leur
reconnaissance parmi les autres victimes de la guerre. Tandis que les uns recevaient les fleurs de
la gloire, les survivants juifs souffrirent en honte. Cette marginalisation des uns par rapport aux
autres est due, pense Jean-Michel Chaumont, aux cadres normatifs hérités, qui « ne prévoyaient
aucune place pour la reconnaissance d’une victimisation du type de celle que les Juifs ont
endurée »6. Plus tard, au milieu des années 1960 on observera un mouvement de
réhabilitation/glorification des victimes juives : être un rescapé (juif) c’était un titre prestigieux.
Voilà le motif qui a donné naissance à la querelle sur l’unicité de la Shoah et à des querelles entre
les victimes de la guerre. On assiste ainsi à une gradation à la victimisation, à un changement de
la figure de la victime qui devient survictime, à la construction d’un panthéon symbolique de la
souffrance. Cette concurrence pour le statut de survictime va banaliser la souffrance des victimes

6 ibidem, pp. 16-17

3
et va réduire la prestigiosité des victimes. Dans un monde où tout se vend et s’achète, on arrive
même à vendre « selon les règles sauvages du marketing »7 l’image des victimes comme quelque
chose de commun (voir aussi le mot concurrence qu’on utilisé davantage dans le domaine
économique).
Par son livre Jean-Michel Chaumont tend à changer le mode de penser et d’agir chez les
rescapés que chez le publique qui reçoit par différent canaux de transmission une image
détériorée de ce qu’a été la Shoah. L’auteur oriente son oeuvre, en grande mesure, sur deux
publiques divers : même si le publique - cible représenté par les lecteurs de mauvaise fois parait
le mieux armé pour lire ce livre, Jean-Michel Chaumont s’adresse, en particulier, aux personnes
qui connaissent et déplorent la situation présente – le publique qui semble être le lecteur idéal
pour ce type de démarche. C’est pour eux qu’il lance ces avertissements sur la nuance des mots
utilisés dans le livre, en argumentant ses préférences pour chacun d’entre eux, car les mots sont
très sensibles, d’ailleurs comme les gens. Il explique le poids des mots chargés eux aussi du
passé politique et d’émotion n’oubliant pas à mentionner que son choix n’est pas parfait et qu’il
utilisera en dépendance du contexte différentes appellations et se conformera au point de vu
grammatical aux choix des auteurs commentés dans son livre.
Un dernier point sur lequel l’auteur va insister c’est l’utilisation de « nous » et de « je »
dans son texte. Jean-Michel Chaumont emploie le « nous » de modestie ou plutôt le « nous » de
l’auteur pour écrire les deux premières parties de son livre. Il argumente que son choix n’est pas
du à la forme traditionnelle de nous qui est plus scientifique, mais parce que ce « nous » l’a
obligé à prendre distance de son « objet ». Peut-être cet écartement rendra l’écriture plus carrée,
réservée, tandis que l’utilisation du « je »dans la troisième partie et dans l’Introduction nous
montre un auteur plus engagé dans son débat, un homme qui souffre à coté des victimes et qui est
prêt, lui aussi, endurer des souffrances de la part de son publique qui peut lui être hostile ou qui
peut l’applaudir. Il est conscient que son travail bien qu’il a souffert des modifications à travers
le temps – élimination de nombreuses nuances8 - serait toujours incommode pour quelqu’un,
mais il est prêt d’assumer le risque de son métier et d’avancer dans ses affirmations.

Le texte de Jean-Michel Chaumont m’a déterminé à penser non pas seulement aux victimes
7 ibidem, p. 13
8 ibidem,p. 15
du nazisme mais aussi à d’autres victimes de la guerre et certainement aux victimes du
communisme. On peut comparer les deux situations pour comprendre que la différence entre
elles n’est pas très grande, la seule différence consiste dans le découpage : « le découpage racial
des nazies a été remplacé par le découpage en classes sociales »9. Autrement, les communistes
ont eu la même envie d’épurer la nation pour construire une future société communiste purifiée
de tout élément bourgeois, tout comme les nazies ont voulu avoir une « race pure »10. Si on voit
les chiffres des victimes mortes du communisme, alors on comprendra que la balance pèse « en
faveur » du régime communiste : 100.000.00011 pour 25.000.000 les victimes du nazismes. Mais
pourquoi alors les victimes du communisme se sont tait si longtemps ? C’est peut-être du à la
longue durée du système et à la politique de la terreur promue par les soviétiques. C’est qu’on
sait sûrement c’est qu’on a à attraper un retard immense vis-à-vis aux études sur les victimes du
nazisme. Quels sont les peuples qui ont souffert plus ou quelles sont les victimes qui doivent
demander avec plus de ferveur leurs droits ? On ne le sait pas et peut-être ça serait plus tard
d’apprendre cela dans quelques années. Ce sont les victimes de la Russie, celles de l’Ukraine,
mais celles de la Moldavie ? Qu’est-ce qu’on peut dire alors sur les victimes de l’ « expérimente
Pitesti » ? Peut-être l’avenir éclaircira est ce problème et les victimes du communisme
apprendront la leçon des victimes nazies et n’essayeront à se battre pour récupérer un lieu de
prestige dans le panthéon symbolique de la souffrance.

9 Stéphane Courtois, Nicolas Werth, Cartea neagră a comunismului. Crime, teroare, represiune,
Bucureşti, Humanitas, 1991, p. 22
10 ibidem, p. 22
11 ibidem, p. 11

5
BIBLIOGRAPHIE :

1. Chaumont, Jean-Michel, La concurrence des victimes. Génocide, identité,


reconnaissance, Editions de la Découverte, Paris, 2002
2. Courtois, Stéphane, Werth, Nicolas Cartea neagră a comunismului. Crime,
teroare, represiune, Bucureşti, Humanitas, 1991
3. *** « Experimentul Pitesti - reeducarea prin tortura», Fundatia culturala
Memoria, Filiala Arges, Pitesti, 2000
4. Matrescu, Florin, Holocaustul rosu sau crimele in cifre ale comunismului
international, Editura Fat-Frumos, Bucuresti, 1998

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