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Les chiffres de l’enquête suisse sur les comportements de santé des élèves (HBSC),
réalisée en 2006, montrent que la part des adolescents qui consomment de l’alcool chaque
semaine, et qui avait augmenté drastiquement en 2002, a régressé en 2006 : 25, 4 % des
garçons et 17,6 % des filles âgés de 15 ans consomment de l’alcool au moins une fois par
semaine. Cette part demeure néanmoins plus élevée qu’en 1998. Par rapport à 2002, le taux
des adolescents qui ont été ivres à plusieurs reprises au cours de leur vie a lui aussi
diminué, tout en restant plus important qu’en 1998 et précédemment. En 2006, 28,1 % des
garçons et 19 % des filles de 15 ans ont déclaré s’être enivrés au moins deux fois dans leur
vie.
L’abus d’alcool engendre des coûts qui sont supportés par toute la société. Une étude de
l’université de Neuchâtel estime ce coût pour la Suisse à 6,7 milliards de francs par an.
Différences entre les genres : en règle générale, les femmes supportent moins bien l’alcool
que les hommes. Autrement dit, à quantité égale, consommer de l’alcool est plus nocif pour
les femmes que pour les hommes. Ces différences s’expliquent de plusieurs manières :
b) les femmes disposent d’une quantité moindre des enzymes contribuant à l’élimination de
l’alcool qui se trouve ainsi ralentie.
Différences liées à l’âge : les jeunes supportent moins bien l’alcool que les adultes pour
différentes raisons :
b) les enzymes contribuant à l’élimination de l’alcool par le foie sont présentes en plus petite
quantité que chez les adultes
c) la consommation d’alcool chez les jeunes provoque une baisse de la production des
hormones de croissance qui jouent un rôle déterminant dans le développement des os et
des muscles
e) la plupart des jeunes n’ont pas l’expérience nécessaire pour connaître la quantité d’alcool
que peut supporter leur organisme. C’est pourquoi ils sont souvent victimes d’intoxication
grave lorsqu’ils boivent jusqu’à l’ivresse.
Différences individuelles : la capacité d’élimination de l’alcool par les enzymes varie d’une
population et d’un individu à l’autre, ces différences étant déterminées génétiquement.
Les motifs principaux que les jeunes évoquent par rapport à la consommation d’alcool
sont la curiosité et l’envie d’essayer, l’expérience faite en groupe, la pression du groupe ou
des conceptions normatives (« cela fait tout simplement partie de la fête »), (« un garçon
digne de ce nom peut supporter cela »). Envie de faire face au stress, d’oublier les
problèmes avec son entourage ou d’oublier les échecs scolaires.
Effets et risques
1. euphorie
2. ivresse proprement dite
3. hébétude et léthargie
4. coma
On parle d’état d’ivresse à partir d’une alcoolémie de l’ordre de 1 à 2 ‰. Les fonctions telles
que la capacité de réaction et l’équilibre sont déjà fortement altérées, de même que les
émotions et le comportement. De plus en plus confus, on perd le sens de l’orientation. On
constate une instabilité de l’humeur et une tendance à somnoler.
Pour une personne adulte, une concentration d’alcool dans le sang de 2,5 ‰ peut déjà avoir
des conséquences mortelles.
Le dernier gadget pour s’enivrer vite et incognito est le « Devil Bag », un petit sachet
contenant 20 ml d’alcool à boire discrètement ou à verser dans une bouteille de coca. L’idée
vient d’Allemagne. En Suisse, on peut les acheter dans certaines boutiques ainsi dans les
enseignes Aperto. Avec un graphisme attractif (une diablesse rouge façon Manga), il existe
plusieurs alcools forts à choix : whisky, gin, rhum, brandy ou vodka). Le prix est de frs 1,90.
Ce cocktail self-service présente un grand danger dans l’alcoolisation des jeunes
actuellement car, en plus, il court-circuite la Régie fédérale des alcools puisque la loi
n’interdit pas le conditionnement de petites doses.
Dr Marina Croquette-Krokar
Médecin-directrice
Fondation Phénix