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Le Bien
Pour Platon, Le Bien est l’Idée suprême qui est au-delà de l’être et source de
l’existence et de l’essence de tous les êtres intelligibles. Aristote affirme quant à lui que le
Bien (le « souverain Bien ») est la fin (au sens de finalité) de tout ce qui advient dans le
monde. D’un point de vue empirique, le premier Bien c’est le plaisir. Malebranche écrit
ainsi « Il faut dire les choses comme elles sont : le plaisir est toujours un bien » car « le
plaisir rend heureux celui qui en jouit, du moins dans le temps où il en jouit ». Affirmer
cela ne signifie pas pour autant nécessairement que l’on considère que le plaisir est le plus
grand des biens (ce qui serait une position hédoniste). On peut également dire que le
souverain bien c’est le bonheur (position eudémoniste) et, qu’en ce sens, il faut parfois
renoncer à certains plaisirs qui ne feraient qu’entraver sa réalisation. Ici, une distinction
est nécessaire : on peut envisager le bonheur comme la poursuite de l’intérêt propre ou
encore comme la recherche de l’absence de souffrance ; le bonheur n’est ici lié qu’à la
sensibilité (et en cela, il n’est pas réellement différent du plaisir). Mais le bonheur peut
également être conçu comme intimement lié à la vertu. « Seul le sage est heureux »
affirment les stoïciens. Ici encore il faut distinguer une conception dans laquelle la vertu
est le moyen d’atteindre le bonheur de la conception dans laquelle la vertu est la fin et le
bonheur quelque chose qui s’ajoute à elle, qui en est la conséquence. C’est ainsi que Kant
écrit que la morale n’est pas la doctrine qui nous apprend comment nous rendre heureux
mais comment nous rendre dignes du bonheur.
Wolff fonde la moralité sur la nature humaine. L’homme par sa nature « est
tenu d’omettre des actions qui sont la cause de l’imperfection de sa personne et de son
état. La moralité, c’est au contraire ce qui conduit à leur perfection. Nous avons trois
types de devoir : des devoirs envers nous-mêmes (envers notre âme et envers notre
corps), des devoirs envers les autres et des devoirs envers Dieu. Le devoir est une action
que nous sommes obligés de faire et qui est conforme à la loi. L’obligation quant à elle est
soit une obligation naturelle, soit une obligation humaine. L’obligation naturelle s’enracine
dans la nature humaine et témoigne de ceci que la raison suffit à elle seule à nous
apprendre ce que nous devons ou ne devons pas faire. L’homme raisonnable n’a pas besoin
d’autres lois que celles qu’ils se donnent par lui-même.
Pour Crusius, le devoir est « une action ou une omission à laquelle est liée une
nécessité morale », cette dernière étant le rapport d’une action ou omission à certaines
fins lui indiquant ce qui est à faire et ce qui est à ne pas faire. Cette finalité des devoirs
pour Crusius, c’est le désir de bonheur (ce qui n’empêche pas la morale de Crusius d’être
normative). Le devoir a une matière, les inclinations de l’homme, et une forme, la liberté.
Crusius distingue lui aussi les devoirs envers soi-même, les devoirs envers Dieu et les
devoirs envers autrui. Il distingue également les devoirs hypothétiquement nécessaires (qui
relèvent de la prudence) et les devoirs absolument nécessaires (relevant d’un savoir
démonstratif). Les premiers reposent sur l’action libre des hommes, les seconds sur
l’obéissance aux commandements de Dieu. Seuls ces derniers sont proprement des devoirs
moraux. Quant aux désirs et inclinations, ils peuvent être purifiés pour conduire à
l’accomplissement de ces devoirs.
L’impératif catégorique
La société et l’État
Le critère de l’utilité
- Le Bien : Les conceptions du devoir ne prennent le plus souvent leur sens qu’à la
lumière des conceptions du Bien. On peut ainsi identifier le bien au plaisir
(hédonisme). On peut également l’identifier au bonheur (eudémonisme), ce dernier
exigeant parfois d’éviter certains plaisirs et de supporter au contraire certains
déplaisirs. On peut encore considérer que le Bien est purement moral et s’identifie
à la vertu.
- Les origines de la notion de devoir : Chez les stoïciens, le devoir est l’action qui
convient, qui est appropriée, qui est conforme à la nature. Il faut distinguer les
devoirs des actions droites, ces dernières étant des actions faites selon la vertu.
Pour Thomas d’Aquin, le devoir moral se définit comme conformité à la volonté
divine, obéissance aux commandements de Dieu.
- La société et l’État : Pour Hobbes, c’est le contrat social qui instaure le devoir en
ce sens que ceux qui ont accepté ce contrat ne peuvent s’en dégager (le devoir à
l’état de nature ne se définissait que comme l’envers de la liberté, c’est-à-dire
comme l’obligation née de la rencontre d’un obstacle). Rousseau distingue les
devoirs relevant de l’obligation et les devoirs relevant de la volonté. Les premiers
sont exigibles des individus, les seconds ne le sont pas. Hegel montre que seule
l’inscription du devoir dans les institutions, dans une communauté éthique, permet
de se dégager de la morale subjective et abstraite pour ouvrir sur une liberté
objective. Durkheim affirme quant à lui que c’est la société, en tant qu’instance
transcendante par rapport à l’individu, qui est l’unique source des devoirs. Les fins
morales que nous poursuivons nous ont été inculquées par la société.
- Le critère de l’utilité : Pour Hume, les devoirs sont des conventions adoptées par
les hommes en raison de leur utilité (le respect de la propriété d’autrui permettant
par exemple à chacun de jouir de ses biens sans inquiétude). Pour Bentham et Mill,
les seules actions obligatoires sont les actions qui provoquent un accroissement du
bonheur. Ce ne sont que d’après les conséquences des actions ou des règles
d’action que l’on peut juger de leur statut de devoir.
Indications bibliographiques