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L'ambition de cette conférence de méthode est de fournir un certain nombre de repères

indispensables à la compréhension des formes et des enjeux du politique dans les sociétés
contemporaines. Quels sont les modes de représentation du pouvoir ? Qu'est-ce qui assure
la légitimité des institutions démocratiques ? Quelles sont les activités et les impératifs du
métier politique ? Qu'est-ce que la domination politique ? Comment est-elle contestée ou
renversée ? Pourquoi le vote s'est-il imposé comme la forme par excellence de la
participation civique ? Pour répondre à ces interrogations, trois axes de réflexion seront
privilégiés :

1 g la construction symbolique du politique


Il s'agira d'étudier comment chaque ordre politique se donne à voir au travers d'institutions
cérémonielles, protocolaires, symboliques qui, d'un côté, fixent ses principes essentiels et, de
l'autre, figent les loyautés dont dépend sa continuité.
2 g le mandat et le métier
Quelles sont les implications de l'avènement depuis le XIXè siècle d'une division du travail
politique opposant des mandants et des mandataires, cela dans le cadre sécularisé et
professionnalisé de la compétition électorale et parlementaire ?
3 g les mobilisations collectives
Comment apparaissent et se développent les mobilisations autour d'une cause (droits de
l'homme, revendication étudiante, sida, etc.) ? Qu'est-ce qui définit leur statut, c'est-à-dire la
manière dont elles vont être publiquement considérées ?

Pour développer de telles pistes de réflexion, plusieurs registres d'observation seront


sollicités : anthropologique, historique, juridique, sociologique, etc. Grâce à un
accompagnement de textes choisis, l'accent sera porté sur les concepts, références,
illustrations susceptibles d'offrir un certain recul critique. En somme, de déjouer
l'aveuglante familiarité qui entoure les aspects les plus immédiats du politique.
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Contrôle continu

En principe, 5 notes sont attribuées dans l'année :


g un travail écrit de 3 h. (30 pts) vers la mi-mars : une dissertation ou une note de synthèse
g 3 notes orales (3 X 10 pts) : une pour un ou plusieurs exposés (seule la meilleure note est
retenue) ; une pour prendre en compte la participation orale (voire la remise de plans
détaillés ou de fiches de lecture)
g 1 note de recherche qui sanctionne un travail personnel dont les modalités seront
précisées en séance. (40 pts)
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Contenu des séances

Les séances s'organisent autour d'un exposé (20 mn) présenté par un ou deux étudiants et
d'une contre présentation (5-10 mn). Les textes qui sont distribués servent de support aux
discussions et aux exercices de la séance. Ils doivent impérativement avoir été lus. Ils
faciliteront l'apprentissage du cours fondamental de science politique de 2ème année, un
cours avec lequel la conférence entre directement en correspondance. Le programme détaillé
des séances fait l'objet d'une présentation à part.
Programme des séances

Biblio = les textes en gras seront distribués en vue de la préparation de la séance (soit un
dossier de 20 pages en moyenne et donc grosso modo une petite heure de lecture qui
constitue le temps de préparation requis).
Pour chaque exposé, des indications bibliographiques seront communiquées aux étudiants
afin de faciliter leur travail de recherche.

1ère séance : Mise en place du programme de travail.


Présentation du contrat pédagogique et des techniques d'exposition écrite et orale.

I) La construction symbolique du politique


2ème séance : La majesté du politique.

Exposé : Quel vous paraît être l'intérêt de l'analogie théâtrale pour aborder les problèmes
politiques ?
.
Biblio :
- E. Goffman, La mise en scène de la vie quotidienne, T. 1, "L'idéalisation", Les éditions de
Minuit, 1973, pp. 40-54.
- Z. Yavetz, La plèbe et le prince, Le Seuil, 1971.
- P. E. Schramm, Les signes du pouvoir, (livre-montage, Le Débat, 14, 1981).
- E. Terray, "Le débat politique dans les royaumes d'Afrique de l'Ouest. Enjeux et formes",
R.F.S.P., 38, 5, 1988.
- C. Geertz, Bali. Interprétation d'une culture, Gallimard, 1983.
- F.G. Bailey, Les règles du jeu politique, P.U.F., 1971, pp. 101-109.
- G. Balandier, "Le politique des anthropologues", dans M. Grawitz, J. Leca (dir.), Traité de
science politique, P.U.F., 1985, pp. 309-314
- Olivier Ihl, Le protocole ou la mise en forme de l'ordre politique, Paris, L'Harmattan, 1996 (avec
Yves Deloye, Claudine Haroche), 1996,

Présentation de l'ouvrage de F.G. Bailey, Les règles du jeu politique, P.U.F., 1971.
Revue de presse

3ème séance : L'Etat en représentation.

Exposé : Quelle est l'importance de la dimension symbolique dans le fonctionnement de


l'appareil d'Etat ?

Biblio :
M. Abélès, "Le pèlerinage de Solutré", Anthropologie de l'Etat, Armand Colin, 1990, pp. 138-145.
M. Agulhon, "Façades de mairies", Marianne au pouvoir. L'imagerie et la symbolique républicaines de
1880 à 1914, Flammarion, 1989, pp. 113-119.
Olivier Ihl, “ Une déférence d’Etat. La République des titres et des honneurs ”, Communications, 69,
janvier 2000, pp. 115-137.
Yves Deloye et Olivier Ihl, "Deux figures de l’universel. la République et le sacré", dans M. Sadoun
(Dir.) , La démocratie française, T. 1 Idéologies, Paris, Gallimard, 2000, pp. 138-246
-P. Reichel, La fascination du nazisme, Odile Jacob, 1993, pp. 196-208.
E. Kantorowicz, Les deux corps du roi. Essai sur la théologie politique au Moyen Age, Gallimard, 1989.
Présentation de l’ouvrage de Norbert Elias, La société de cour, Paris, Champs Flammarion,
1983.
Revue de presse

4ème séance : Corruptions et concussions.

Exposé : Qu'est-ce qu'une "affaire" de corruption politique ?

Biblio :
Garrigou, "Le boss, la machine et le scandale. La chute de la maison Médecin", Politix, 17, 1992, pp.7-15.
Olivier Ihl, "Deep pockets. Sur le recrutement ploutocratique du personnel politique aux Etats-Unis",
dans La profession politique XIX-XXè siècles, Michel Offerlé (Dir.), Paris, Belin, 1999, pp. 333-356
Y. Mény, La corruption politique, Fayard, 1992.
Cardinal Jules Mazarin, "Donner, faire des cadeaux", Le bréviaire des politiciens,(1700), 1984, pp. 41-
43.
J. Becquart-Leclercq, "Paradoxes de la corruption politique", Pouvoirs, 31, 1984.

Présentation de l’ouvrage de F. Sawicki et J.L. Briquet, Le clientélisme politique dans les


démocraties contemporaines, PUF, 1998.
Revue de presse

5ème séance : Travail sur table (3 h.).

II) Le mandat et le métier


6ème séance : Un rite civique : le vote.

Exposé : Qu'est-ce qu'un vote ?

Biblio :
I. Calvino, La journée d'un scrutateur, Points/Seuil, 1966.
Y. Deloye, Sociologie historique du politique, Repères, La Découverte, 1997.
F. Bon, "Qu'est-ce qu'un vote", H. Histoire, 2, juin 1979.
Olivier Ihl, “Une ingénierie politique. Augustin Cauchy et les élections du 23 avril 1848 ”,
Genèses, 49, décembre 2002, “ Formes et formalités du vote ” pp. 5-25.
C. Nicolet, "Le passage au vote", Le métier de citoyen dans la Rome républicaine,Gallimard, 1976.

Présentation de l’ouvrage de D. Gaxie, La démocratie représentative, Paris, Montchrestien,


Clefs, 1998.
Revue de presse

7ème séance: Les lieux du politique.

Exposé : En quel sens peut-on dire que le territoire du politique est passé de l'univers de la
rue à celui du bureau de vote puis de l’écran électronique ?
.
Biblio :
A.Farge, "Quand s'échauffe le peuple", La vie fragile. Violences, pouvoirs et solidaritésà Paris au XVIIIè
siècle, Hachette, 1986.
Y.M. Bercé, "La défense des droits d'usage", Croquants et nus-pieds, Folio/Histoire, 1991.
M. Rodriguez, "L'espace du 1er Mai", Le 1er Mai, Collection Archives,1990.
P. Lagoueyte, "L'organisation du suffrage universel dans la commune", La vie politique en France au
XIXè siècle, Ophrys, 1989.
M. Offerlé, "Les lieux du culte", Un homme, une voix. Histoire du suffrage universel, Gallimard/La
découverte, 1993.

Présentation d’un dossier sur Internet et la politique.


Revue de presse

8ème séance : Du notable au professionnel.

Exposé : Comment peut-on expliquer la limitation en France du cumul des mandats ?

Biblio :
P. Barral, Le département de l'Isère sous la IIIè République -1871-1914, Armand Colin, 1962.
J. Estèbe, Les ministres de la IIIè République, Presses de la F.N.S.P., 1982.
R. Thabault, Mon village. Ses hommes, ses routes, son école, Presses de la F.N.S.P., 1982.
M. Offerlé, "Le nombre de voix", A.R.S.S., 71-72, mars 1988.
R. Michels, Les partis politiques. Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties, Flammarion,
1914.
P. Garraud, Profession : homme politique, Ed. L'Harmattan, 1989.
E. Neveu, "L'heure de vérité ou le triangle de la représentation", Mots, 20, septembre 1989.

Présentation d’un dossier sur le financement de la vie politique.


Revue de presse.

9ème séance : La décision publique.

Exposé : La mise en œuvre d'une politique publique (exemple au choix des étudiants).
.
Biblio :
J. Fournier, Le travail gouvernemental, Presses de la F.N.S.P., 1989.
F. Dupuy et J.C. Thoenig, Sociologie de l'administration française, Armand Colin, 1983.
J.C. Thoenig, "Les politiques publiques", dans M. Grawitz et J. Leca (dir.), Traité de science
politique, vol. 4, P.U.F., 1985.
Y. Mény, "La légitimation des groupes d'intérêt par l'administration française", R.F.S.P., 39, 1986.

Présentation de l’ouvrage P. Muller et Yves Surel, Analyse des politiques publiques, Clefs,
1998.
Revue de presse

III) Les mobilisations politiques


10ème séance : La manifestation.

Exposé : A quoi servent les manifestations ?.

Biblio :
S. Collet, "La manifestation de rue comme production culturelle militante", Ethnologie française, XII,
1982.
P. Champagne, "La manifestation. La production de l'évènement politique", A.R.S.S., 52-53, 1984..
C. Tilly, "Les origines du répertoire de l'action collective contemporaine en France et en Grande-
Bretagne", Vingtième Siècle, 1984, 4.
A. Obershall, Social Conflict and Social Movements, Prentice Hall, N.J., 1973, pp. 118-124. Trad. P.
Birnbaum, F. Chazel, Sociologie politique, A. Colin, 1978, pp. 230-241
M. Olson, Logique de l'action collective, P.U.F., 1978.
Hirschmann, Face au déclin des entreprises et des institutions, Ed. Ouvrières, 1972.
Présentation d’un dossier d’étude de cas.
Revue de presse.

11ème séance : La résurgence du nationalisme.

Exposé : - Sur quoi repose le sentiment nationaliste ?

Biblio :
E. Renan/F. Brunetière, La nation en débat (extraits de "Qu'est-ce qu'une nation ?" dans Discours et
conférences -1883- et Discours de combat -1896-).
J. Leca, "La citoyenneté entre la nation et la société civile", dans D. Colas et alii (dir.), Citoyenneté et
nationalité. Perspectives en France et au Québec, P.U.F., 1991.
C. Jaffrelot, "Les modèles explicatifs de l'origine des nations et du nationalisme. Revue critique", dans
Théories du nationalisme, G. Delannoi et P. F. Taguieff (dir.), Kimé, 1990.
W.R. Brubaker, "Immigration, citoyenneté et Etat-Nation en France et en Allemagne", Les Temps
Modernes, avril-juin 1991.

Présentation d’un dossier d’étude de cas.


Revue de presse.

12ème séance : La caricature politique

Exposé : La dérision politique. Présentation d'une émission consacrée à la parodie politique


("Bébête show", "Les Guignols"...)

Biblio :
E. Kimminich, "Chansons étouffées", Politix, 14, 1991.
G. Labounoux, "La parodie, instrument du pouvoir symbolique", Cahiers internationaux de sociologie,
LXXIII, 1982, 1982.
Faure, Paris. Carême Prenant. Du Carnaval ˆ Paris au XIXè siècle, Hachette, 1978.

Remise des travaux personnels et débat autour des sujets traités


:Synthèse générale.

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