Você está na página 1de 15

TAXONOMANIA

REVUE de TAXONOMIE et de NOMENCLATURE


BOTANIQUES
Éditeur D.J.P. De Blaay - rue des Basses 16 - B 6940 Durbuy

N° 10
26/10/2003

Ce numéro est dédié au célèbre dendrologue néerlandais


Boudewijn BOOM (1903-1980)
dont on veut commémorer le centenaire de la naissance

▓ ▒ ░ ▓ ▒ ░ ▓

À propos de la classification phylogénique, appliquée


aux plantes ligneuses indigènes et introduites de Belgique
(première partie)

par Patrick VERHAEGHE


Collaborateur scientifique à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique
Boulevard Louis Mettewie 50/bte 34, B -1080 Bruxelles
Courriel: verhaeghe.patrick@caramail.com

Abstract. VERHAEGHE P. - About phylogenic classification applied to the woody plants, indigenous and
introduced in Belgium. - Genetics studies of plants pointed out a monophyletic revision of great groups. One
presents here these modifications about conifers and allies knowing in Belgium
Key-Words: Botanical taxonomy, Conifers, Flora of Belgium, Flora of Europa, Phylogeny, Woody Plants.

Introduction
Durant les cinquante dernières années du XXe siècle, les botanistes systématiciens ont
recherché des méthodes objectives et profité de la puissance de calcul des ordinateurs et de
l’analyse moléculaire, pour reconsidérer la phylogénie des plantes. En botanique, l’ADN
chloroplastique est largement utilisé car on le trouve en grande quantité dans les cellules. Il

1
contient environ 150.000 paires de bases aminées et présente plusieurs gènes et intergènes
évoluant de manière différente, permettant de reconnaitre le taux d’évolution et le signal
phylogénique approprié au niveau taxonomique étudié. Le gène le plus utilisé est "rbcL" qui
code pour la grande (L = large) sous-unité de "RuBisCO" (ribulose-1,5-biphosphate carboxy-
lase/oxygénase), une des enzymes les plus importante de la photosynthèse car elle est le prin-
cipal accepteur de carbone chez les Eucaryotes et les Cyanobactéries; mais d’autres gènes
sont aussi utilisés comme "atpB" du génome chloroplastique, "18S" du génome nucléaire
(SOLTIS & collab. - 1997), "ITS" de l'ADN ribosomique [MUGNIER - 1998].
Une analyse cladistique de 500 séquences d’ADN [CHASE & collab. - 1993] représentant
l’ensemble des Spermatophytes, a montré qu’il fallait reconsidérer la phylogénie des plantes.
Si certains résultats sont en accord avec les systèmes traditionnels de classification
[HEYWOOD - 1979, THORNE - 1992, TAKHATJAN - 1997,...], d’autres les remettent en question
et entrainent une révision monophylétique de grands groupes, l’origine des plantes à fleurs et
la position systématique de nombreux taxons. Ces travaux culminent avec diverses
publications récentes [Angiosperm Phylogeny Group - 1998, JUDD & collab. - 1999] d’une
nouvelle classification qui sera développée ci-dessous pour les plantes ligneuses connues en
Belgique.
Cependant on reproche à la systématique moléculaire de n’analyser qu’une portion infime
du génome alors que les systématiciens morphologistes étudient la plante en entier. A cette
remarque, les biochimistes répondent qu’en comparant les séquences d’un gène de 1500
paires de base, ce sont 1500 caractères qui sont pris en considération, donc beaucoup plus que
dans une analyse morphologique. On peut aussi lui reprocher que les caractères morphologi-
ques sont influencés par l’expression des gènes, et pas par les séquences génétiques, car elles
peuvent ne pas avoir d’effet sur la morphologie. Toutefois, les études effectuées sur trois
gènes différents mènent à la même classification [MUGNIER - 1998]. Enfin, les tenants de
l’analyse phylogénique semblent parfois oublier que la systématique est aussi "le moyen de
communication d’un savoir, celui de classer une plante inconnue dans un lot connu avec
lequel elle se confond taxonomiquement et qu’elle est prédictive dans la mesure où il suffit de
reconnaitre qu’une plante appartient à une famille pour en déduire qu’elle possède les
caractères de cette famille" [RAYNAL-ROQUE - 1994]. Or, il est actuellement difficile de faire
correspondre les résultats génotypiques aux différents rangs de la systématique traditionnelle
phénotypique mais cela ne semble pas émouvoir les phylogénéticiens car certains préconisent
qu’il faudrait ne plus utili-ser celle-ci; d’autres mêmes considèrent qu’il ne faudrait plus
qu'essayer de repérer leur position évolutive par rapport aux autres organismes. Cependant le
rang taxonomique d’une plante et sa classification doit rester la porte menant à la
connaissance des principales caracté-ristiques de celle-ci.
Les modifications citées ici ne sont pas acceptées par tous les systématiciens mais l’apport
des phylogénéticiens permet une meilleur compréhension du règne végétal et cette classifi-
cation doit être prise comme un modèle qui, par son essence, est appelé à changer, se comple-
xifier et ainsi se rapprocher de la "vérité" évolutive des plantes. Le présent article n’a donc
pour but que de faire connaître les nouvelles "tendances" de la systématique.

Classification des Spermatophytes


Les Spermatophytes regroupent les anciens Gymnospermes, formés par une espèce ances-
trale et une partie des descendants (on parle de groupe paraphylétique ou grade) et les anciens
Angiospermes qui comprennent une espèce ancestrale et tous ses descendants (on parle de
groupe monophylétique ou clade) [LECOINTRE & LE GUYADER - 2001].
Comme le nom l’indique, les Spermatophytes rassemblent les plantes à graines (sperma =
graine) caractérisées par :

2
- au niveau de l’appareil reproducteur :
• d’ovules formés par un nucelle protégé par un ou deux téguments et contenant le gamétophyte femelle,
ces ovules se transforment, après fécondation, en graines;
• de gamétophyte mâle réduit : le grain de pollen forme un tube pollinique qui s’implante dans le nucelle
et libère des gamètes ciliés mobiles (on parle de zoïdogamie);
- au niveau de l’appareil végétatif :
• une tige formée d’une assise cambiale qui va permettre une croissance secondaire en épaisseur;
• des ramifications secondaires issues de bourgeons disposés à l’aisselle des feuilles.
Les Spermatophytes sont séparés maintenant en Cycadophytes, en Ginkgophytes, en Pino-
phytes et en Anthophytes. Certains auteurs divisent cependant les Spermatophytes en
Cycadophytes, en Coniférophytes, subdivisés en Ginkgopsidés et Pinopsidés ainsi qu'en
Anthophytes [LECOINTRE & LE GUYANDER - 2001].
Les Cycadophytes (avec trois familles Cycadaceae, Stangeriaceae, Zamiaceae, que l’on
rencontre dans les serres, ont une distribution tropicale et subtropicale. Ce sont des plantes à
port de palmier, aux feuilles composées-pennées, dont les ovules sont portées sur deux rangs
par des feuilles ovulifères formant un cône et dont les racines abritent des cyanobactéries
fixatrices d’azote atmosphérique.
Les premiers représentants des Ginkgophytes apparaissent au Permien et des plantes presque
identiques au Ginkgo biloba s’étendent sur les continents pendant près de 200 millions
d’années; durant le Jurassique, les ginkgos sont multiples et se répartissent probablement en
trois familles. Signalons que le Ginkgo biloba possède des chromosomes sexuels : l’ovule
porte deux chromosomes X et les étamines des chromosomes XY. La pollinisation se fait par
le vent au printemps mais la fécondation est retardée de 4 à 7 mois; après les ovules tombent
au sol. L’odeur et le suc émis par les graines supposent une dispersion par un animal inconnu
aujourd’hui.
Les Pinophytes se caractérisent principalement par des ovules, puis des graines, portés par
des écailles ligneuses (parfois charnues) dont l’ensemble forme un cône femelle (strobille).

Classification actuellement proposée

Le clade ou embranchement des Anthophytes englobe les anciens Angiospermes à diviser


probablement en six ou sept classes distinctes suivant les travaux récents en génétique et les

3
Gnétopsidés a condition de considérer que les pièces des fleurs staminées d'Ephedra, de
Gnetum et de Welwitschia soient homologues du point de vue filiation aux pièces d’une fleur
d’angiosperme, ce qui prête enco-re à discussion. Les anciens se caractérisent par :
- au niveau de l’appareil reproducteur :
• une fleur complète ou incomplète;
• une angiospermie (aggeion = boite): l’ovule est enfermé dans un carpelle qui deviendra un fruit;
• un gamétophyte mâle réduit présentant trois noyaux;
• un gamétophyte femelle réduit formant un sac embryonnaire;
• une double fécondation, la première donnant le zygote qui devient l’embryon et la seconde donnant l'al-
bumen.
- au niveau de l’appareil végétatif :
• un bois complexe formé de fibres et de vaisseaux de liber et de phloème. Ces derniers possédant des cel-
lules compagnes jouant probablement un rôle dans la circulation de la sève organique.

Classification des Pinophytes


Actuellement les Pinophytes regroupent sept familles, dont six sont visibles en Belgique:
Araucariaceae, Cupressaceae, Pinaceae, Podocarpaceae, Sciadopytiaceae constituant l'ordre
des Pinales et Taxaceae constituant seule les Taxales.

Clef de détermination des familles


(uniquement valable pour les espèces indigènes ou introduites en Belqique):

1a Arbuste dioïque à ramifications photosynthétisantes (vertes) disposées en verticille; feuilles en forme


d'écaille, non résineuses, opposées ou verticillées; organes reproducteurs ♂ constitués d’étamines portant
plusieurs sacs polliniques; organes ♀ formés d’un ovule, regroupés à l’aisselle de bractées décussées formant
un pseudopérianthe bilobé; graines jaunes à brun foncé; deux cotylédons ………..………….. . Ephedraceae
1b Arbre ou arbuste monoïque ou dioïque à ramifications non photosynthétisantes; feuilles en forme d’aiguille
ou d’écaille, généralement à odeur résineuse au froissement ou en forme d'éventail échancré au sommet, non
résineuses …………………………………………………………………….…………………………….…. 2
2a Feuilles en forme d’écaille ou d’aiguille …………………………………………… .……………………… 3
2b Feuilles en forme d’éventail échancré au sommet ……………………………………………… Ginkgoaceae
3a Arbre à ramifications pseudoverticillées, portant des feuilles en forme d’écaille, à disposition spiralée entre
les noeuds et verticillée au niveau des nœuds ainsi que de lamelles (cladodes) verticillées par 10-30,
caniculées sur les deux faces; cônes ♂ globuleux, cônes ♀ ovoïdes ………...……………... Sciadopytiaceae
3b Arbre ou arbuste ne présentant pas toutes ces caractéristiques ……………………………………………… 4
4a Arbre dioïque à ramifications verticillées, souvent en forme de candélabre; feuilles persistantes en forme d'é-
caille d’environ 2 × 2 cm, coupantes et piquantes au sommet et à disposition spiralée; cônes ♀ de 15-20 cm,
à écaille fertile portant 1 graine ……………….………………………………………………. Araucariaceae
4b Arbre ou arbuste monoïque ou dioïque ne présentant pas toutes ces caractéristiques ………………………. 5
5a Plante peu résineuse; feuilles en forme d’aiguille et alternes; graines entourées partiellement ou totalement
par un organe charnu ………………………………………………………………………………………… 6
5b Plante très résineuse; feuilles soit en forme d’écaille et opposées soit en forme d’aiguille et opposées ou al-
ternes ou encore disposées en rosette; graines contenues dans un cône ligneux parfois charnu ..…………… 7
6a Feuilles à face inférieure ornée de bandes stomatiques blanches, occupant presque toute la surface; graines
contenues dans un organe charnu drupiforme (épimatium) ……..………………………………. Podocarpaceae
6b Feuilles à face inférieure jaune vert ou ornées de bandes stomatiques blanches, n’occupant pas toute la sur-
face; graines contenues dans un organe charnu partiellement ou totalement fermé et brillamment coloré (aril-
le) ………………………………………………………………………………………………….… Taxaceae
7a Feuilles en forme d’aiguille, soit solitaires soit groupées par 2-5 ou encore soit en rosettes de plus de 10 piè-
ces; cônes à écailles et bractées non soudées et portant 2 graines à 1 aile terminale ……………… Pinaceae
7b Feuilles en forme d’aiguille ou d’écaille, alternes ou opposées; cônes à écailles et bractées soudées et portant
1- 20 graines généralement à 2 ailes latérales ……………………………………………….… Cupressaceae

Les Pinaceae sont partagées en deux sous-familles regroupant divers genres visibles en
Belgique: Abietoideae (Abies, Cedrus, Pseudolarix et Tsuga) et Pinoideae (Larix, Picea,
Pinus et Pseudotsuga).

4
Clef des sous-familles de Pinaceae :
1a Rameaux longs, à feuilles solitaires, pétiolées ou sessiles, ornées de 2 bandes blanches à la face inférieure ou
rameaux longs et courts, à feuilles en rosettes persistantes ou caduques mais alors ornées de 2 bandes stoma-
blanches à la face inférieure …………………….. ……………………………………………… Abietoideae
1b Rameaux longs, à feuilles solitaires, sessiles, sans bandes stomatiques blanches ou rameaux longs et courts,
à feuilles fasciculées par 2-5 et persistantes ou en rosettes caduques, sans bandes stomatiques blanches ……
…………………………………………………………………………………………………….. Pinoideae

Les Araucariaceae se retrouvent principalement dans l’hémisphère austral et se caractérisent


par des feuilles en forme d’aiguille ou d’écaille et par des fleurs unisexuées regroupées soit en
cônes mâles dont les écailles portent 5 à 15 sacs polliniques à la face inférieure, soit en cônes
femelles dont les écailles, chacune soudée à sa bractée, portent un ovule orienté vers l’axe du
cône. En Belgique, on rencontre l’espèce Araucaria araucana aux feuilles en forme de
grandes écailles coupantes.
Les Podocarpaceae occupent essentiellement l’hémisphère sud et s’étendent au nord
jusqu’au Japon, l’Amérique centrale et les Caraïbes. Elles se caractérisent principalement par
un épimatium généralement interprété comme une écaille de cône modifiée entourant l’ovule
(KELCH - 1998). En Belgique, on rencontre rarement Podocarpus andinus et P. nivalis.
Les Sciatopytiaceae sont souvent associées aux Taxodiaceae mais la morphologie et les
données moléculaires et chromosomiques laissent supposer qu’elles constituent une famille
distincte et unispécifique: Sciadopytis verticillata [STEPANOVIC & collab. - 1998].
Les Taxodiaceae, dont la différence avec les Cupressaceae était basée sur les feuilles, sont
mises en synonymie avec ces dernières sur base d'analyses morphologiques, immunologiques
et génétiques [BRUNSFELD & collab. - 1994, GADEK & collab. - 2000]. Sept sous-familles sont
mises en évidence dont quatre ont des représentants cultivés en Belgique: Cumminghamioi-
deae (Cumminghamia), Cupressoideae (Calocedrus, Chamaecyparis, × Cupressocyparis, Cu-
pressus, Juniperus, Microbiota, Thuja, Thujopsis), Sequoioideae (Metasequoia, Sequoia, Se-
quoiadendron) et Taxodioideae (Cryptomeria, Taxodium).

Clef des sous-familles de Cupressaceae :


1a Feuilles en forme d'écaille ou d'aiguille mais alors à disposition ternée ….. …………… ….. Cupressoideae
1b Feuilles en forme d'aiguille à disposition spiralée ou (sub)distique.. ……….………………………. …….. 2
2a Feuilles triangulaires, à disposition spiralée mais paraissant sur 2 rangs, à face inférieure ornée de 2 bandes
stomatiques blanches …………………………………………………………………. Cumminghamioideae
2b Feuilles différentes ………………………………………………………………………………………… 3
3a Feuilles oblongues à disposition opposée ou distique ou alors aciculaires et à disposition spiralée mais pa-
paraissant sur 3 rangs ………………………………………………………………………… Sequoioideae
2b Feuilles oblongues à disposition alterne ou aciculaires à disposition spiralée paraissant sur 5 rangs …….….
……………………………. ………………………………………………………………..… Taxodioideae

Les Taxaceae caractérisées par la présence d’arilles, ont parfois été exclues des conifères
par certains auteurs; cependant des études morphologiques, chimiques et palynologiques
relient cette famille aux autres Pinophytes. Ces analyses mettent en évidence des liens avec
les Céphalotaxaceae qui sont actuellement incluses parmi les Taxaceae. On reconnait ainsi
deux sous-familles, l’une contenant le genre Taxus, l’autre, les genres Cephalotaxus et
Torreya.

Clef des sous-familles de Taxaceae:


1a Feuilles à face inférieure ornée de bandes stomatiques jaune verdâtre; graines partiellement entourées à matu-
rité d'une arille généralement rouge et de 1 cm de longueur au maximum ………………………… Taxoideae
1b Feuilles à face inférieure ornée de bandes stomatiques blanches; graines totalement entourées d'une arille gé-
néralement verte et de 2-3 cm de longueur ……………………………..…………………. Cephalotaxoideae

5
Bibliographie
- 1998, Angiosperm Phylogeny Group, An ordinal classification of the families of flowering plants. Ann. Mis-
souri Bot. Gard., 85: 531-553.
- 1994, BRUNSFELD S. & collab., Phylogenetic relationships among the genera of Taxodiaceae and Cupressa-
ceae: evidence from rbcL sequences. Syst. Bot., 19: 253-262.
- 1993, CHASE M., SOLTIS D., OLMSTEAD R. & collab., Phylogenetics of seed plants: an analysis of nucleotide
sequences from the plastid gene rbcL. Ann. Missouri Bot. Gard., 80: 528-580.
- 2000, GADEK P. & collab., Relationships within Cupressaceae s.l.: a combined morphological and molecul-
ar approach. Amer. Journ. Bot., 87: 1044-1057.
1978, HEYWOOD V., Flowering plants of the world. Oxford University Press: 355 p.
- 1999, JUDD W., CAMPBELL C., KELLOG E. & STEVENS P., Plant Systematics - A phylogenetic approach. Ed.
Sinauer Associates: 464 p. + cd-rom.
- 1998, KELCH D., Phylogenetic of Podocarpaceae - Comparison of evidence from morphology and 18S
rDNA. Amer. Journ. Bot., 85 : 975-985.
- 2001, LECOINTRE G. & LE GUYADER H., Classification phylogénétique du Vivant. Éd. Belin: 543 p.
- 1998, MUGNIER J., Molecular evolution and phylogenetic implications of ITS sequences in plants and in
fungi in Molecular Fungal Pathogens: 253-277. Ed. CAB International.
- 1994, RAYNAL-ROQUES A., La botanique redécouverte. Éd. Belin - INRA: 511 p.
- 1997, SOLTIS D. & collab., Angiosperm phylogeny inferred from 18S ribosomal DNA sequences. Ann. Mis-
souri Bot. Gard, 84: 1-49.
- 1998, STEFANOVIČ S. & collab., Phylogenetic relationships of conifers inferred from partial 28S rRNA gene
sequence. Amer. Journ. Bot., 85: 688-697.
- 1996, TAKHTAJAN A., Diversity and classification of flowering plants. Ed. Columbia University Press: 643
p.
- THORNE R., Classification and geography of the flowering plants, Bot. Rev., 58: 225-348.

Sites internet consultés


- www.botanik.uni-bonn.de/conifers
- www.rbgkew.org.uk
- www.systbot.uu.se

Remerciements à Daniel GEERINCK, Collaborateur scientifique au Jardin botanique national de Belgique et à


l'Université libre de Bruxelles pour la lecture attentive du texte et les remarques ayant permis d'améliorer les
clefs des sous-familles.

▓ ▒ ░ ▓ ▒ ░ ▓

Considérations taxonomiques et nomenclaturales sur des arbres et des


arbustes cultivés en Belgique IV

par Daniel GEERINCK


Rue Charles Pas 4, B-1160 Bruxelles

Abstract. GEERINCK D. - Taxonomic and nomenclatural condiderations about trees and shrubs cultivated in
Belgium IV. - Three new combination and new taxa are cited: Cedrus libani A. RICH. subsp. libani f. glauca
(CARR.) GEERINCK, Hedera colchica (K. KOCH) K.KOCH var. dentata (HIBB.) HIBB. f. dentatovariegata (A.
SCHULZE) GEERINCK et f. sulphureocordata GEERINCK.
Key-Words: Flora of Belgium, flora of Europa, botanical nomenclature, botanical taxonomy, cultivated plants,
dendrology, shrubs, trees.

6
Acer LINNAEUS
- campestre LINNAEUS.
----- f. boomii GEERINCK, Taxonomania, 1: 4 (2001) - port fastigié.
A. campestre [var.] fastigiatum SPRINGER, Jaarb; Nederl. Dendrol. Ver. 1930: 179 (1930).
A. campestre ‘Elsrijk’: BROERSE, Boomkwekerij, 8: 46 (1953).
Il est regrettable malgré l’hommage rendu à Boudewijn BOOM que cette appellation ait été
créée alors qu’il aurait mieux valu utiliser l’appellation « fastigiatum » au rang de forme.
Cette erreur est due au fait que la littérature horticole récente supprime d’anciens noms au
profit de nouveaux noms, sous prétexte que l’origine des plantes est différente. Il y a à ce
propos une confusion entretenue par les spécialistes de l’horticulture entre la notion taxono-
mique de cultivar groupant des plantes semblables qui ne peuvent se maintenir que par propa-
gation végétative et la notion de clone qui est le résultat des procédés de la propagation
végétative. Les horticulteurs veulent attribuer un nom distinct à tous les descendants d’un
clone déterminé même s’ils sélectionnent à nouveau dans un semis, l’aspect d’un cultivar déjà
existant précédemment, ce qui explique la multiplication abusive de nouveaux noms. Alors
que certains se plaignent des changements nomenclaturaux en taxonomie classique, c’est pire
en horticulture puisque, à terme, aucun ancien nom de cultivar ne pourra être conservé du fait
que la souche de clonage est différente. Cette démarche est évidemment plus guidée par des
considérations commerciales que scientifiques. Si par malheur, on perd l’étiquette originelle
d’une plante lui attribuant un nom de cultivar, cette plante deviendrait automatiquement indé-
terminable à ce niveau.

Cedrus TREW
- libani A. RICHARD
atlantica (ENDLICHER) MANETTI ex CARRIERE
-- subsp. libani - aiguilles longues de plus de 2 cm.
atlantica subsp. atlantica (ENDLICHER) BATTANDIER & TRABUT
---- f. libani - port étalé typique et feuillage vert.
---- f. glauca (CARRIÈRE) GEERINCK comb nov et stat. nov. - port étalé typique et feuilla-
ge.glauque.
C. libani [var.] glauca CARRIÈRE, Traité Conif.: 284 (1855).
C. atlantica [var.] glauca (CARRIÈRE) CARRIÈRE, Traité Conif., ed. 2: 374 (1867).
---- f. pendula (CARRIÈRE) BEISSNER, Syst. Eintheill. Conif. 32 (1887) - port pleureur et feuil-
lage glauque.
C. libani [var.] pendula CARRIÈRE, Traité Conif.: 294 (1855).
C. atlantica [var.] pendula Carrière, Rev. Hort. 1875: 160 (1875).
C. atlantica var. glauca pendula BEISSNER, Gartenwelt: 221 (1900).
-- subsp. brevifolia (HOOKER f.) MEIKLE - aiguilles longues de moins de 1,5 cm.
Les botanistes et les horticulteurs ont toujours essayé de distinguer le cèdre originaire du
Liban à branches étalées-descendantes et au feuillage vert à vert foncé et celui originaire de
l’Atlas à branches plus étalées-ascendantes et au feuillage vert glauque à glauque. Récem-
ment, des photographies prises dans la nature tant au Liban, en Turquie et en Afrique septen-
trionale [cf. VAN GELDEREN D. & VAN HOEY SMITH J., Conifers - The illustrated en-
cyclopedia, 1(A-K): 8-9, 96-107 (1996)] démontrent que les ports sont très variables et que la
forme naturelle glauque existe dans toutes ces régions alors que ce feuillage bleuté était consi-
déré comme uniquement issu des spécimens de l’Atlas. Seule la sous-espèce à aiguilles nette-
ment plus petites, endémique des montagnes de Chypre peut se maintenir comme distinct à ce
rang taxonomique.

7
Cephalotaxus SIEBOLD & ZUCCARINI
- harringtoniana (FORBES) R. SMITH
---- f. harringtoniana - port étalé.
---- f. fastigiata (CARRIÈRE) REHDER, Bibl. Cult. Trees Shrubs: 5 (1947) - port fastigié; origi-
naire du Japon, comme la forme typique.
C. pedunculata SIEBOLD & ZUCCARINI [var.] fastigiata CARRIÈRE, Prod. Fix. Var. Végét.
44, fig. 1 (1865).
C. drupacea SIEBOLD & ZUCCARINI f. fastigiata (CARRIÈRE) PILGER in ENGLER, Pflanz-
enr. IV, 5: 103 (1903).
C. harringtoniana var. fastigiata (CARRIÈRE) C.K. SCHNEIDER in SILVA TAROUCA, Uns.
Freil. Nadelh.: 162 (1913).

Crataegus LINNAEUS
- persimilis SARGENT, Proc. Rochester Acad. Sc., 4: 120 (1903).
Mespilus prunifolia PLUKENET ex LAMARCK, Encycl. Méth. Bot., 4: 43 (1797) nom. illeg.
non MARSHALL 1785.
C. prunifolia (PLUKENET ex LAMARCK) PERSOON, Syn. Pl., 2: 37 (1807) comb. illeg., ref.
POIRET.
M. prunellifolia POIRET, Encycl; Meth. Bot, Suppl. 4: 72 (1816).
M. ovalifolia HORNEMANN, Hort. Reg.. Bot. Hafn., suppl.: 52 (1819).
C. ovalifolia (HORNEMANN) DE CANDOLLE, Prodr., 2: 627 (1825).
C. crus-galli LINNAEUS var."γ " ovalifolia (HORNEMANN) TORREY & GRAY, Fl. N. Amer., 1:
464 (1840).
C. crus-galli var."ε" prunifolia (PLUKENET ex LAMARCK) TORREY & GRAY, Fl. N. Amer., 1:
464 (1840) ref. Poiret.
Considéré à tort par certains, comme un hybride entre C. crus-galli et C. macracantha
LODDIGES, ce serait une bonne espèce méconnue, d’origine nord-américaine (cf.. PHIPPS J. &
collab., Canadian Journ. Bot., 68: 224 (1990). LAMARCK dans sa description fait référence à
L.P. = Leonard PLUKENET.

Cupressus LINNAEUS
- sempervirens LINNAEUS, Sp. Pl.: 1002 (1953) - cyprès de Méditerranée.
---- f. sempervirens - branches étalées, ce qui est le port commun dans la nature [cf. ELWES
H. & HENRY A., Trees Gr. Brit. Irel., 5: 1152-1153 (1910)].
C. horizontalis MILLER, Dict.: 2 « horizontalibus »(1768).
C. sempervirens var. « 2 » horizontalis (MILLER) LOUDON, Hort. Brit.: 38 (1830).
C. sempervirens f. horizontalis (MILLER) VOSS, Vilm. Blümengärt., 1: 1228 (1895).
---- f. stricta (AITON) REHDER, Bibl. Cult. Trees Shrubs: 49 (1947) - branches dressées, ce qui
est le port commun en culture.
C. sempervirens [var.] « α » stricta AITON, Hort. Kew., 3: 372 (1789).
C. pyramidalis O. TARGIONI-TOZETTI-T, Oss. Bot., 3(5): 53 (1808).
C. fasigiata MILLER ex DE CANDOLLE, Cat. Hort. Monspell.: 22 (1813).
C. sempervirens var. pyramidalis (O. TARGIONI-TOZETTI) NYMAN, Consp. Fl. Eur.: 675
(1881).
C. sempervirens var. fastigiata (MILLER ex DE CANDOLLE) HANSEN, Journ. Roy.
Hort.Soc., 14: 287 (1892).
C. horizontalis [var.] fastigiata (MILLER ex DE CANDOLLE) MOUILLEFERT, Traité
Arbr. Arbriss., 2: 1388 (1898).

8
Fagus LINNAEUS
- sylvatica LINNAEUS
---- f. bornyensis SIMON-LOUIS ex BEISSNER, Deutsch. Dendrol. Ges. 1910: 162 (1910) - hê-
tre drapé différent du hêtre pleureur = f. pendula (LODDIGES ex LOUDON) SCHELLE par
ses branches d’abord étalées puis pendantes. Cette forme a été découverte dans une pro-
priété d’un certain JOUIN à Borny (dépt. de la Moselle en France) et propagée dès 1884
par le pépiniériste Léon SIMON-LOUIS de Plantières (dépt. de la Moselle). Il a été décou-
vert récemment un remarquable exemplaire au tronc de 424 cm de circonférence à 80 cm
du sol, dans une propriété de la Région bruxelloise (commune d’Uccle)

Ginkgo Linnaeus
- biloba LINNAEUS
------ ‘Fastigiata’ - cultivar à port étroit d’individus mâles.
G. biloba var. fastigiata A. HENRY in ELWES & HENRY, Tress Gr. Brit. Irel.,1:58 (1906)
G. biloba f. fastigiata (A. HENRY) REHDER, Bibl. Cutl. Tress Shrubs: 1 (1947)
D’autres noms ont été donnés à de prétendues sélections distinctes, à mettre en synonymie
‘Princeton Sentry’, ‘Tremonia’.
----- ‘Pendula’ - probablement cultivar à port en parasol.
Salisburia ailanthifolia [var.] pendula VAN GEERT, Cat. 1862: 62 (1862)
G. pendula CARRIÈRE, Traité Conif., ed. 2: 713 (1867)
G. biloba f. pendula BEISSNER, Syst. Einthel. Conif.: 24 (1887)

Hedera LINNAEUS
- colchica (K. KOCH) K.KOCH, Ver. Beförd. Gartenb., 2: 76 (1859).
H. helix L. var. « β » colchica K. KOCH, Linnaea, 16: 365 (1842).
H. coriacea HIBBERD, Horticult., 25: 114 (1870).
H. helix subsp. colchica (K. KOCH) VOSS, Blumengärt., 1: 407 (1894).
--- var. colchica - feuilles à lobes entiers - ne se rencontrerait pas en culture.
--- var. dentata (HIBBERD) HIBBERD, Gard. Mag., 30: 388, fig. (1890) - feuilles à lobes parti-
ellement dentés.
H. coriacea HIBBERD [var.] dentata HIBBERD, Ivy: 106 (1870).
H. helix [var.] dentata (HIBBERD) NICHOLSON, Ill. Dict. Gard., 2: 121, fig.185 (1885).
---- f. dentata (HIBBERD) HIBBERD, Journ. Hort. Soc. London, 12: 395 (1890).
---- f. dentatovariegata (A. SCHULZE) GEERINCK comb. nov. et stat. nov. - limbes bordé de
blanc jaunâtre.
H. colchica (K. KOCH) K. KOCH var. dentato-variegata A. SCHULZE in G. LAWRENCE &
A. SCHULZE, Gent. Herb., 6: 124, fig. 76C (1942).
---- f. sulphureocordata GEERINCK f. nov. - limbe panaché de jaune. - holotype: Auderghem,
jardin, mars 2003, Geerinck-Coutrez 9492 (BR).
H. colchica (K. KOCH) K. KOCH ‘Sulphur Heart’ (1969), ’Paddy’s Pride’ (1970) - [cf.
FORTGENS & VAN DE LAAR 1989, Dendroflora, 26: 47 (1986)]

Ligustrum LINNAEUS
- ovalifolium HAASKARL
---- f. argenteum (BEAN) REHDER, Bibli. Trees Cult. Shrubs: 572 (1947) - feuilles marginées
de blanc jaunâtre
L. ovalifolium var. argenteum BEAN, Trees Shrubs Brit. Isl., 2: 27 (1914).
À côté de la f. aureum (CARRIERE) REHDER [cf. GEERINCK D., Taxonomania, 1: 13 (2001)]
plus répandu, il faut signaler cet autre taxon infraspécifique dans les parcs.

9
Rhamnus LINNAEUS
- frangula LINNAEUS
--- var. frangula - feuilles larges de 2,5-5 cm.
--- var. aspleniifolia (DIPPEL) C.K. SCHNEIDER, Ill. Handb. Laubh., 2: 265 (1909) - feuilles
larges de 2-5 mm.
R. frangula f. « b » aspleniifolia DIPPEL, Handb. Laubh., 2: 528 (1892).
Certains auteurs séparent cette espèce indigène dans le genre distinct Frangula MILLER; l’au-
tre espèce indigène restant dans le genre Rhamnus [LAMBINON J. & collab, Nouv. Fl. Belg.
Luxemb. N. Fr. Rég. Vois., éd. 4: 420 (1992)]. Il ne semble pas qu’à l’échelon mondial, il soit
aisé de séparer les deux genres; les caractères distinctifs sont parfois contradistoires dans un
même ouvrage [MCKEAN D., Eur. Gard. Fl., 5: 184-193 (1997)]. La clé des genres signale que
Rhamnus a des fleurs tétramères avec 3 ou 4 styles tandis que Frangula a des fleurs penta-
mères et un seul style, ce qui est repris plus loin los de la description du genre. Mais pour cel-
le de Rhamnus, les fleurs sont aussi bien pentamères que tétramères et le nombre de styles est
rarement indiqué pour les autres genres.traités. Ne connaissant pas la valeur de ce caractère,
l’espèce est préférentiellement laissée dans le genre Rhamnus, ce qui évite une combinaison
pour la variété citée, dans le genre Frangula.

Thujopsis SIEBOLD & ZUCCARINI


- dolabrata (Linnaeus f.) Siebold & Zuccarini
---- f. dolabrata - feuillage vert.
---- f. variegata (FORTUNE) BEISSNER Syst. Eintheil. Conif.: 9 (1887) - feuillage partiellement
blanc jaunâtre.
T. dolabrata [var.] variegata FORTUNE, Gard. Chron. 1861: 735 (1861).
On ne cultive pratiquement que cette forme à feuillage de coloration panachée.

Tilia LINNAEUS
- × euchlora K.KOCH. [T. cordata MILLER × T. dasystyla STEVEN subsp. caucasica (ENGLER)
PIGOTT - des récoltes récentes en Caucase et en Crimée ainsi que des études chimiotaxono-
miques viennent de prouver l’origine hybride de ce taxon. Il s’agit d’un triploïde stérile; les
fruits se forment mais sont dépourvus de graines.
Bibliographie
- BOROWSKI J. & SOLECKA M., Chemotaxonomy of selected species in the genus Tilia. Rocznik. Sekcjii Den-
drol. PTB, 33: 29 (1980).
- DE MEYERE D., Tilia dasystyla, T. begoniifolia of T. caucasica ?. Belg. Dendrol. Belg. 2001: 66-69 (2002).
- DE SPOELBERCH P., Neuf jours dans les forêts du Caucase. Belg. Dendrol. Belg. 2001: 56-65 (2002).
- DOLATOWSKI J., The status of the Crimean lime. International Dendroly Society Yearbook 1992: 19-20 (1993).
- PIGOTT C , Tilia Linnaeus. Europ. Gard. Fl., 5: 205-212 (1997).
- PIGOTT C. & FRANCIS B., The taxonomic status of Tilia dasystyla. Edinb. Journ. Bot., 56: 161-173 (1999).
- × petiolaris DE CANDOLLE [T. mandshurica RUPRECHT & MAXIMOWICZ × T. tomentosa
MOENCH] - autre hybride stérile.

Tsuga Carrière
Hesperopeuce (ENGELMAN) LEMMON
- mertensiana (BONGARD) CARRIÈRE
Hesperopeuce mertensiana (BONGARD RYDBERG
LEMMON [Third Bienn. Report. Calif. State Board Forestry, 3: 126 (1890)] sépare cette espèce
dans un genre unispéifique d’après des caractères mal définis et il ne semble n’être guère suivi
par les spécialistes des conifères. Sa division a aussi comme conséquence de créer un hybride
intergénérique douteux avec un seul taxon × Hesperotsuga jeffreyi (A. HENRY) PAGE = T. ×

10
jeffreyi (A. HENRY) A. HENRY [T.. heterophylla (RAKINESQUE) SARGENT × T. mertensiana]
qui est un hybride naturel provenant de graines récoltées en Oregon et semées à l’ Edinburgh
Botanic Garden.

▓ ▒ ░ ▓ ▒ ░ ▓

Une nouvelle espèce pour la famille des Iridaceae


au Congo-Kinshasa: Moraea schaijesorum GEERINCK

par Daniel Geerinck


Département des Spermatophytes et des Ptéridophytes du Jardin botanique national de Belgique
Laboratoire de Botanique systématique et de Phytosociologie de l’Université libre de Bruxelles

Abstract. GEERINCK D. - New species for the family of Iridaceae in Congo-Kinshasa: Moraea schaijesorum
GEERINCK. - Description of a tenth species for the genus Moraea MILLER in the area of Central Africa (Katanga).
Key-words: African flora, Central Africa, Congo-Kinshasa, Iridaceae, Moraea, Taxonomy.

Moraea schaijesorum GEERINCK nov. sp.; a M. upembana GOLDBLATT foliis 2,


caulinearibus linearibusque praecipue differt.
Herbe jusqu’à 30 cm de haut; corme de 1-2,5 cm de diamètre, couvert de fibres brunâtres;
tige nue à la moitié inférieure. Feuilles bien développées 2, caulinaires vers la mi-hauteur,
linéaires, de 4-8 cm de long et 2-4 mm de large; feuille spathiforme 0-1. Inflorescence 1-2-
flore; spathes d’environ 3 mm de large, l’externe d’environ 4,5 cm de long, l’interne
d’environ 5 cm de long Fleurs à périgone jaune; tépales externes de 18-25 mm de long et 6-8
mm de large, à onglet légèrement plus court que le limbe, à lignes nectarifères jaune foncé et
ornées de stries brunes; tépales internes d’environ 20-35 mm de long et 2-3 mm de large: tube
staminal de 2-3 mm de long; filets libres de 3-4 mm de long; anthères de 5-6 mm de long;
ovaire d’environ 8 mm de long; style de 4-5 mm de long, à branches longues de 6-8 mm;
stigmates de 6-8 mm de long. Capsules non mures d’environ 6 mm de long.
Congo-Kinshasa: Haut-Katanga (plateau de la Manika, piste Kolwezi—Musokantanda, un
peu au sud de la lisière sud de la deuxième plaine dans le vallon aux fougères arborescentes
(Cyathea dregei) [S 10°48’25 » - E 25°15’56 »], prairie [= savane steppique] plus ou moins
humide, alt. 1450 m, 8/11/1988, SCHAIJES 4144 [2 plantes séchées] - holotypus (BR); ibid., au
sud de la 1e tête de source (1er bosquet) [S 10°48’203 - E 25°24’20 »], prairie [= savane
steppique] plus ou moins humide, alt. 1500 m, 26/11/1989, SCHAIJES 4520 [1 plante séchée]
(BR).
Peter GOLDBLATT, l’éminent spécialiste des Iridaceae, après sa révision du genre Moraea
MILLER pour l’Afruque tropicale [Ann. Missouri Bot. Gard., 64: 243-295 (1977)] n’a vu, par
la suite, que les diapositives des fleurs de ces deux spécimens et les a rapportés à M.
upembana dont la coloration florale parait semblable. Cependant en suivant les analyses
comparatives de cet auteur, il devrait s’agir d’une espèce distincte à cause de la présence sur
les trois plants connus de deux feuilles caulinaires et une floraison en novembre, alors que M.
upembana n’a pas de feuille bien développée visible lors de la floraison en juillet. Il est
intéressant de noter que Michel SCHAIJES a récolté l’espèce nouvelle en deux endroits
distincts mais voisins à un an d’intervalle. C’est à lui et à son épouse que ce nouveau taxon est
dédié. Une photographie de ce nouveau taxon sera probablement publiée dans la série "Flore
d'Afrique centrale", éditée par le Jardin botanique national de Belgique.

11
▓ ▒ ░ ▓ ▒ ░ ▓

Hyacinthoides × massartiana GEERINCK versus H. × variabilis SELL

Abstract. DE BLAAY D.P.J.. - Hyacinthoides × massartiana GEERINCK versus H. × variabilis SELL - Correct
name of the hybrid between H. hispanica (MILL.) Rothm. and H. non-scripta (L.) CHOUARD ex ROTHM.

Key-words: European flora, Hyacinthaceae, Hyacinthoides, Liliaceae.

Une controverse semble exister au sujet du nom correct à attribuer à l’hybride entre l’espèce
indigène du nord de l’Europe, Hyacinthoides non-scripta et celle du sud de l’Europe, H.
hispanica. Celle-ci abondamment plantée depuis longtemps dans les pays plus nordiques s’est
naturalisée et croisée avec l’indigène. L’hybride bien étudié aux Pays-Bas [IESWAART &
collab. - 1983; QUÉNÉ-BOTERENBROOD - 1984] s’est aussi répandu et faute de nom, a été
parfois confondu avec l’un ou l’autre de ses parents [DUVIGNEAUD & SAINTENOY - 2003].
Toutefois ces auteuts font singulièrement l’impasse sur le nom de cet hybride. Un nom a été
ainsi proposé, H. × variabilis [SELL & collab.-1996] suivi d’un second, H. × massartiana
[GEERINCK - 1997]. Àu moment de sa publication, ce botaniste n’avait pas connaissance du
premier nom attribué. Toutefois, il appert que dans son étude, SELL ait oublié de décrire
légitimement son taxon alors qu’en fin de cet ouvrage, il effectue diverses descriptions et
combinaisons nouvelles pour la flore de Grande Bretagne. De ce fait, le nom postérieur,
proposé par GEERINCK est le seul correct.

Hyacinthoides × massartiana GEERINCK, Belg. Journ. Bot., 129: 83 (1997).


Endymion hispanicus (MILL.) CHOUARD × E. non-scripta (L.) GARCKE; DE LANGHE &
collab., Nouv. Fl. Belg. G.-D. Lux. N. Fr. Rég. Vois., [éd. 1]: 707 (1973).
Scilla hispanica MILL. × S. non-scripta (L.) HOFFMANNS. & LINK; VAN OOSTROOM &
REICHGELG, Fl. Neerl., 1(6): 132, fig. 37c (1980).
H. hispanica (MILL.) ROTHM. × H. non-scripta (L.) CHOUARD ex ROTHM.; HEYWOOD, Fl.
Eur., 5: 43 (1980); LESLIE, Eur. Gard. Fl., 1: 214 (1986); STACE, New Fl. Brit. Isl., ed. 2: 654
(1997); LAMBINON & collab., Fl. Belg. Groothert. Lux. N.-Fr. Aangrenz. Geb., dr. 3: 916
(1998).: .
H. × variabilis SELL, Fl. Gr; Brit. Irel., 5: 268 (1996).

Bibliographie:
- DUVIGNEAUD J. & SAINTENOY-SIMON J., Au sujet de l'hybride entre Hyacinthoides non-scripta et Hyacin-
thoides hispanica. Adoxa, 39: 20 (2003).
- GEERINCK D., Une épithète pour l'hybride Hyacinthoides hispanica (MILL.) ROTHM. × H. non scripta (L.)
CHOUARD ex ROTHM.: H. × massartiana GEERINCK. Belg. Journ. Bot., 129: 83-85 (1996).
- IETSWAART J., De SMET S. & LUBBERS J., Hybridization between Scilla non-scripta and S. hispanica (Lilia-
- ceae) in the Netherlands. Acta Bot. Neerl., 32: 467-480 (1983).
- QUÉNÉ-BOTERENBROOD A., Over het voorkomen Scilla non-scripta (L.) HOFFMANNS. & LINK, S. hispanica
MILLER en hun hybride. Gorteria, 12: 91-194 (1984).
- SELL P. & MURRILL G., Hyacinthoides JEIST. ex FABR. Fl. Gr. Brit. Irel., 5. 267-269 ― New taxa and comb-
inations. Fl. Gr. Brit. Irel., 5: 363-365 (1996).:

12
Hyacinthoides × massartiana GEERINCK

D.J.P. DE BLAAY

▓ ▒ ░ ▓ ▒ ░ ▓

13
À propos de Galanthus × warei J. ALLEN
Abstract: DE BLAAY D.P.J.. - About Galanthus × warei J. ALLEN - Remark about a very nice photography of a
cultivar named Galanthus 'Cowhouse Green'.
Key-words: Amaryllidaceae, Galanthus.

Une très belle photographie parue récemment dans une revue [DURIBAR R., Plant Focus,
The Plantsman, new. ser., 2: 140 (2003)] représentant un prétendu cultivar nommé Galanthus
'Cowhouse Green' inclus dans une série d'illustrations pour un joli calendrier [EDWARDS M.,
Snowdeop Calendar for 2004] correspond exactement à l'hybride Galanthus × warei J. ALLEN
[G. nivalis L. × G. scharlockii (CASPARY) C.M. OWEN]. On y observe clairement la spathe
nettement échancrée ainsi que les taches verdâtres sur la face dorsale des tépales externes
[GEERINCK D., Taxonomania, 9: 1-4 (2003)].

D.J.P. DE BLAAY

▓ ▒ ░ ▓ ▒ ░ ▓

Compte rendu: Les Orchidées de Côte d’Ivoire par Francisco PEREZ-VERA

Book review: Perez-Vera F., Les Orchidées de Côte d’Ivoire. Ed. Parthénope Collection/ IRD : 576 p (march
2003). ISBN Parthénope: 2-9510379-8-8 -- ISBN IRD Éditions: 2-7099-1513-8. Price/prix: 67,50 € - Biotope
bd. Maréchal Foch BP 58, F-34140 Mèze - Fax: (33)046718 4629 - Courriel/e-mail: olarey@biotope.fr
Internet: www:biotope.fe.

L'auteur est l'éminent orchidologue Francisco PEREZ-VERA qui travaille sur les espèces de
Côte d'Ivoire depuis de nombreuses années. La préface de Philipp CRIBB rappelle l'importance
du précurseur Victor SUMMERHAYES (1897-1974) dans l'étude des orchidées africaines. L'ou-
vrage cite 240 genres, 229 espèces, 11 entités infraspécifiques, 3 nouvelles espèces, à savoir:
Ancystrorhynchus akeassiae dédié à L. AKÉ ASSI, Directeur du Centre national de Floristique
de l’Université d’Abidjan, Bulbophyllum danii, Chamaeangis pauciflora, 2 variétés nouvel-
les, 4 combinaisons au rang variétal et 2 hybrides putatifs dans le genre Eulophia mais sans
épithète . Le tout agrémenté de nombreuses planches et photos en couleur.
PEREZ-VERA insiste aussi sur l'intérêt des faunes et des flores quant à leur biodiversité. Le
chapitre 1 comprend la morphologie, la biologie et la culture des orchidées avec un glossaire
approprié. Le chapitre 2 comprend la conservation des orchidées et leur importance comme
indicateurs biologiques. Suit une clé illustrée des genres avec les caractères fondamentaux en
caractères gras. Chaque genre est décrit avec la clé des espèces et pour chaque espèce existe
sa description détaillée, sa distribution avec citation des herbiers en Côte d'Ivoire, sa carte des
lieux de récolte, son habitat, sa culture et sa période de floraison.
On y trouve aussi une carte en couleur montrant les différentes zones phytogéographiques
du pays Les dessins au trait sont simples mais suffisamment précis et les photos sont splen-
dides en particulier pour le genre Bulbophyllum. Quelques commentaires taxonomiques sont
apportés en fonction des variations morphologiques en culture après plusieurs années. Liparis
rufina n'a curieurement pas été mis en synonymie de L. nervosa; Polystachya laxiflora
devient une variété de P. stricta; il y a aussi une appendice critique sur la conception de P.
concreta et une révision importante concernant Eulophia.

D.J.P. DE BLAAY

14
TAXONOMANIA

N° 1 dédié à Alfred REHDER (1863-1949) — Présentation de l'Éditeur: p. 1 — GEERINCK D., Considérations taxo-nomiques et
nomenclaturales sur des arbres et des arbustes cultivés en Belgique: 2-23 (10/1/2001).

N° 2 dédié à David DEFLEUR (1973-1998) — DELEPIERRE G. & LEBEL J.-P., Supplément à l’étude des Orchidaceae du Rwanda et
des environs (III): 1-10 (10/2/2001).

N° 3 VERHAEGHE P., Les bambous rustiques en Belgique: 1-39 (25/3/2001).

N° 4 GEERINCK D., Nouvelle espèce: Gladiolus goldblattianus GEERINCK ainsi que deux combinaisons nouvelles: G. erectiflorus var.
verdickii, G. gregarius var. angustifolius pour la famille des Iridaceae en Afrique centrale: p. 1-3 — Les variations
infraspécifiques de Moraea ventricosa BAKER (Iridaceae d’Afrique centrale): p. 4-5 — Éditeur, Hommage à Paul DESSART
(1931-2001): 5 (15/4/2001).

N° 5 DELEPIERRE G. & LEBEL J.-P., Supplément à l’étude des Orchidaceae du Rwanda et des environs (IV): p. 1- 4 — Liste des
Orchidées du Rwanda: p. 5- 9 — DE BLAAY D.J.P., Un ouvrage attendu: Guide des Orchidées de Saõ Tomé et Principe:
10 (10/9/2001).

N° 6 DELEPIERRE G. & LEBEL J.-P., À propos de Habenaria maleveziana (GEERINCK) DELEPIERRE & LEBEL (Orchida-ceae) du Congo-
Kinshasa: p. 1-3 — GEERINCK D., Considérations taxonomi-ques et nomenclaturales sur des arbres et des arbustes
cultivés en Belgique: p. 3- 9 — De la coloration du périgone de Lapeirousia erythrantha (KLOTSCH ex KLATT) BAKER en
Afrique centrale (Iridaceae): p. 10 — Liste des Iridaceae en Afrique centrale (Burundi -- Congo-Kinshasa -- Rwanda): p.
11-13 (23/3/2002).

N° 7 GEERINCK D., Considérations taxonomiques et nomenclaturales sur des arbres et des arbustes cultivés en Belgique III: p. 2-
4 — GEERINCK D., Liste des arbres feuillus en Région de Bruxelles- Capitale: p. 5-17 (25/10/2002).

N° 8 dédié à Stanislas Lisowski (1924-2002) — PARMENTIER I, GEERINCK D. & LEJOLY J., Notes écologiques et
taxonomiques sur Gladiolus mirus VAUPEL (Iridaceae), nouvelles signalisations sur les inselbergs de Guinée Équatoriale et
du Gabon: p. 1-6 — STEVART T., À propos d’une inversion des planches dans la « Flore d’Afrique centrale »: 6 —
LEJOLY J., Souvenirs de quelques moments de vie trépidants avec le Professeur Stanislas LISOWSKI: 7-14 (20/11/2002).

N° 9 dédiié à François Crépin (1830-1903) — GEERINCK D., Le statut d’espèce pour le perce-neige de Scharlock: Galanthus
scharlockii (CASPARY) C.M. OWEN et un nom pour son hybride avec G. nivalis L.: G. × warei J. ALLEN (Amaryllidacaea): p.
1-4. — Liste des taxons de la famille des Orchidaceae au Burundi: 5-8. — DELEPIERRE G, LEBEL J.-P. & MERLO N.,
Supplément à l’étude des Orchidaceae du Rwanda et des environs (V): 9 (22/4/2003).

N° 10 dédié à Boudewijn BOOM (1903-1980) — VERHAEGHE P., À propos de la classification phylogénique, appliquée aux plantes
ligneuses indigènes et introduites de Belgique (première partie): 1-6 — GEERINCK D., Considérations taxonomiques et
nomen-claturales des arbres et des arbustes cultivés en Belgique IV: 6-11 — Une nouvelle espèce pour la famille des
Iridaceae au Congo-Kinshasa: Moraea schaijesorum GEERINCK: 11 — DE BLAAY D.J.P., Hyacinthoides × massartiana
GEERINCK versus H. × variabilis SELL: 12-13 — À propos de Galanthus × warei J. ALLEN: 14 — Compte rendu: Les
Orchidées de Côte d'Ivoire par Francisco PEREZ-VERA: 14 (26/10/2003).

15

Você também pode gostar