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Evénement

Dossier. Election présidentielle 2007. Une issue incertaine à un mois du premier tour. À
Sciences-Po Grenoble, on ne prêche pas les convaincus. De notre correspondant régional

602 mots
22 mars 2007
La Croix
LACRX
37705
Français
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Costume cravate sombre, sacoche de cuir sous le bras, Julien Paulin présente bien. À 22 ans, l’étudiant
en quatrième année en section service public à Sciences-Po Grenoble suit son premier stage
d’importance dans une communauté d’agglomération iséroise. À vrai dire, les responsabilités, il connaît.
Secrétaire départemental adjoint de l’UMP, Julien se doit de conduire les troupes des « jeunes pop’ »
de l’Institut d’études politiques (IEP) à la bataille. Parmi les 1 200 étudiants en premier cycle, une
quinzaine ont pris leur carte à l’UMP. « Cette année, les amphis sont sarkozystes ! » raille un étudiant
en master de journalisme.

Une nouveauté dans un établissement réputé très à gauche, qui fut le dernier des neuf IEP de France à
reprendre les cours à l’issue de la crise du CPE. Au premier tour de l’élection présidentielle de 2002,
78,1 % des suffrages exprimés s’étaient portés sur la gauche, lors d’une simulation de vote, dont
32,8 % sur le seul Noël Mamère. Jacques Chirac avait été « réélu » au second tour par 97,8 % des voix.
Cette année, le vote risque d’être moins tranché. Aux dires du directeur, Olivier Ihl, « nos étudiants
reproduisent à peu près fidèlement la cartographie du vote français. Depuis deux ans, les voix des
jeunes électeurs se reportent vers le centre droit ou la droite républicaine, voire pour certains vers la
droite non républicaine ».

Pour autant, on ne verra pas les jeunes militants UMP pousser leur avantage au sein de Sciences-Po,
où les seules élections dont les murs portent la trace sont celles des conseils de l’Université. D’abord
parce que tracter est interdit par le règlement intérieur. Surtout, ce n’est « pas rentable ». « Tout le
monde ici a un avis bien déterminé, et la majorité se réclame de la gauche », explique Émilien Savary,
autre « jeune pop’ ». « Nous sommes beaucoup plus efficaces en faisant campagne dans les
circonscriptions des candidats UMP aux législatives », poursuit Julien Paulin. Les étudiants UMP
alimentent bien un blog, mais à quoi servirait de laisser une pile de tracts ou de coller des autocollants.
« Ils ne restent jamais bien longtemps », glisse un autre étudiant, Romain Derache, responsable du
Mouvement des jeunes socialistes (MJS) sur le campus et membre PS, revendiquant une cinquantaine
d’adhérents à Sciences-Po.

La campagne n’en est pas moins présente à chaque instant. On ne peut circuler dans les couloirs sans
entendre une réflexion à caractère politique entre amis, sur « Bayrou le rebelle », la dernière prestation
télévisée de Nicolas Sarkozy, ou sur ses propres doutes. Quelques pointes d’humour politique viennent
relever les cours fondamentaux de la part de professeurs « moins étiquetés politiquement qu’autrefois
», souligne Pierre Bréchon. À l’inverse, « les étudiants choisissent volontiers des thèmes de campagne
pour leurs exposés, sans cacher leur orientation », relève le professeur en sciences politiques.

Mais pour la grosse empoignade, il faudra attendre les conférences programmées fin mars sur le thème
de l’utilité de la présidence de la République, puis la venue annoncée de François Bayrou et de
Jean-Pierre Chevènement - celle de Nicolas Sarkozy est en cours de négociation. « Les candidats
aiment se retrouver face à des étudiants mobilisés et informés, face à des ’’leaders d’opinion’’, qui
exercent une influence dans des cercles politiques, syndicaux, associatifs », décrypte Olivier Ihl. Alors,
exaltée par leurs aînés, la conscience politique des étudiants de Sciences-Po trouvera peut-être à
s’exprimer plus énergiquement.

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