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NY rva en AL HORS-SERIE N°1 NEUROBIOLOGIE eee dae eres 8 Ce que te promet la meee STN: LES NOUVELLES ase tS POUR NOUS SOIGNER : Bea say CIMEDICAMENTS SUR MESURE Ut 2) NNR OY NUCL MUSTO TRI CHEM |:)" |\\\ Liattaque des peer) } \\ SEC Cr werct ety fey rd et nous Dell recommande Windows® 7. Ponca) Pree NOE i ean a Rn Le Ee le XPS 15z est l'un des ordinateurs les plus fins du monde, Pour une mobilité intense. ora ene Ce eee ta EDR y ee ae (oo) (7 oO NATIONAL GEOGRAPHIC SCIENCES HORS-SERIE N21 OCTOBRE-NOVEMBRE 2011 8 |Dessin TOUR DE MAIN TECHNOLOGIQUE La révolution des machines 3D. ni CINQ PAGES de découvertesinsolites dela science dans le monde. 6 | z VETRANGE LAC ‘AUX MEDUSES Des scientifiques étudient en mer des Philippines des lacs salés abritant des médusesen pleine evolution 24 | LE TEMPS CHANGE, LES VINSTRINQUENT 38 | Rapio CROCODILES : MACHINES AREMONTER LE TEMPS La physiologie des crocodiles nous en dit beaucoup sur le mode devi de leurs anceves. 50 | F 600 INDIVIDUS DANS UN AQUARIUM CORALLIEN 52 | #S EN VUE LES ROBOTS ET NOUS 2 6 © Les ingénieurs congoivent sone Sue Ce que nous promet nous interagir ave la médecine de demain 64| sOLr ‘Notre santé ne sera plus l'affaire des seuls médecins. TOUT EST BON ‘Généticiens, informaticiens ou autres ingénieurs DANS LE COCHON en dlectronique seront désormais aussi ce a partie. ig Soiences ocrosns-noverens ean) 3 ed SCIENCES 66 86 90 92 96 100 102 105 m3 4 LA QUETE DU KILOGRAAL Les laboratoires cherchent & mettre au point es unités de mesure tultimes, dont e kilo. Aprés avoir dématerialisé notre bon viewx metre, SCIENCES EN SERIE Les Simpson et d'autres héros dela télévision trouvent parfois inspiration dans la physique ou les maths. humour en équations. LE PETROLE LEHASARD, UNE NECESSITE? Quel ile joue la chance dansles grandes avancées sciontifiques et techniques ? LUHOMME QUI FAISAIT AIMER LES MATHEMATIQUES. Portrait de Cédric Villani, mathématicien frangais et lauréat dela médaille Fields. LE SUSHI, UN SOUCI POUR LAPLANETE ? DES CONFERENCES, DES EXPOS, DES LIVRES... UN MONDE SANS GLACE BETTINA LAVILLE Les demiéres avancées du Giee vues par une juriste, spécialiste du développement durable CYNTHIA CHEN, GEOCHIMISTE Expédition en Antarctique, SUOMI eared Neen rns oncemsmer ae Attraction fatale Les plantes carnivores sont une curiosité, Et une énigme, Pourquoi des végétaux se comportent comme des prédateurs ? 72 Dans la téte des ados ls sont imprévisibles, désorganisés, Est-ce une impression ow se passe-til quelque chose d’étrange dans leur cerveau? Enquéte, Nespresso invente I'Edition Limitée durable... EDITO rere Une nouvelle aventure commence... Chers lecteurs, erty Fea Voici le premier numéro du NG Sciences. A travers lui, nous avons voulu offrir une autre vision d'un monde parfois réputé hermétique ou élitiste. Nous sommes partis d'un constat : les sciences sont entrées dans notre quotidien, eau qui bout dans la casserole est une source inépuisable de questions pour les physiciens et les matheux. Derriére tun banal bulletin météo se cachent des dizaines de chercheurs, tant sur le terrain qu'en laboratoire, Méme les séries télé s'y mettent, avec leurs références médicales. Autrement dit, nous sommes tous des Monsieur Jourdain, cdtoyant les sciences sans nous en rendre compte. Ce monde, nous souhaitions vous le dévoiler & a maniére du Notional Geographic :visuelle, basée surle reportage humain et 'aventure. Dans ce numéro, vous partirez en mer des Philippines avec des biologistes en quéte des secrets de|'évolution. Vous découvrirez nos enquétes, surla médecine du futur et le cerveau des adolescents. Nous avons eu la chance, également, de rencontrer Cédric Villani, un grand mathématicien qui alme partager la passion de sa discipline avec le grand public, Il nous reste, & nous aussi, énormément de sujets et de coups de coeur a vivre avec vous. II nous tarde deja de le faire. En attendant la suite, quipe du National Geographic France qui a concu ce magazine vous remercie pour votre fidélité et vos remarques pertinentes. FRANCOIS MAROT ET CELINE LISON Voici Dhjana, un Grand Cru entiérement issu de notre programme AAA’. Det Eee eee Cr yam ose ue aol Laces Re Net ane aan ed {es producteurs, afin de proposer des cafés d'exception, Seca Ge Moa acai ac Se ee eee ree aye ea} Cenc see ser se) Be en ee wed CPOE Renae ae aaa carer Reset ead ‘NESPRESSO. Le café corps et Ame >DESSINER L'AVENIR ousTeffedun ais eat laser qui poly érisedurit) une xésine liquide, une chaise merge pro gressivement de son bain. Ailleurs, tune Iampe surgit d'un seul tenant dunecuveremplie ‘de poudre polyamide. Ces deux scénarios nvont rien de futuriste Ils sont possibles depuis plusieurs années grice ala fabrie cation additive: un ensemble de procédlés permettant deconfectionner, par ajout de matidee et par strates, un objet physique A parti de sa numérisation 3D, A la différence des méthodes classiques ‘ites pigces sont moulges, obtenues par usinage ou par découpage d'un bloc de matiére, les procédésen question do la possbilitéde créer des silhouettes te: ddimensionnelles parcouches successves Iis donnent ainsi corps « & des formes nent HIGH-TECH strictement irréalisables sion utilise une Jhnologie », précise Georges ssident de Association frangaise de prototypage rapide (AFPR) «Lafabrication additive permet d’élabo- rer des objets complexes en une seule opération, comme un ruban de Mobius, qui subit une torsion d'un demi-tour, ou des volumes imbriqués les uns dans les autres: une sphére dans une sphére, une structure entrelacée... » Comment ces performances sont-elles possibles ?« Un objetest modélisé en trois dimensions aide d'un logiciel de CAO (conception assistée par ordinateu:) 3D volumique. Puis le fichier numérique de objet est envoyé par le biais d'Internet une société de service spécialisée, avant d'etre intégré dans le logiciel d'une machine de fabrication additive ordinateur pilote alors un faisceau laser, qui permet de solidifier soit dela résine epoxy liquide (procédé dit de stéréoli thographie), soit dela poudre polyamide (par frittage de poudre) ou métallique (par fasion de posdre). » Mexiste d'autres procédés de fabrication auditive. Avec impression 3D, une rine liquide photosensible est déposée de avanigzesélective par une tte dimpres- sion, et polymérisée par un flash UV. Memesicertaines machinesdimpression 3D cofitent aujourd’hui entre 2000 et 3000 euros ellesne sont pas pour autant, utilisables par tout un chacun, Car la confection aupréalable d'un objet conce- vablesur un logiciel deCAO 3D volumique ~ dun coiit minimum de 500 euros ~ nécessite un savoir-faire certain, Employéesala fin des années 1980 dans Vindusteie automobile, Parmement et Taéronautique, ces technologies de fab cation additive ont progeessivement servi ala médecine (conception de prothéses), aux sciences du vivant, au design et Tart, Ces premiéres applications étaient estinées & des maquettes (pour tester une fonetionnalité ou une forme) ou & > MODELISEE 20 avantdétrer dulte parla societe frangalselnitia cettemainémergede son pain ve. ‘sseuse du patient etaideleschitur sions préparer operation dere nstituela structure TECHNOLOGIQUE LES INNOVATIONS TECHNIQUES ONT TOUJOURS GENERE DE NOUVELLES ESTHETIQUES. EN TEMOIGNE LA FABRICATION ADDITIVE, QUI PERMET UNE VRAIE LIBERATION DES FORMES. PARMRIAM BOUTDULE NG SCIENCES ocrURRE-sOvereR= 20” des prototypes, d’ot I'appellation de « pro- totypage rapide». Elles serventaujourd’hui Aaréaliser des objetsen fabrication directe Des pices de mobilier saffranchissent ainsi des contraintes des chaines de pro- duction etde distribution. Un mode idéal pour des piéces uniques ou pourles petites séries produites i la demande. Cestechnologies innovantes permettent aux designers de créer des formes iné- dites », souligne Elodie Ternaux, codiri- sgeante de MatériO, une société de veille dans le domaine des technologies et des matériauxinnovants, Paris. Le designer Frangois Brument, quiles expérimente depuis 2005, confirme: «La fabrication additive permet une libertéformelle. Dans absolu, il n'y a presque pas de limites. N'importe quelle forme en 3D peut étre ‘obtenue. Nous ne sommes pas ligs & la complexité d'un outillage de mise en ceuvre, niassujettis un mouledans lequel ilfautaménager des tiroirs pour créer des silhouettes complexes.» AINSI, SA CHAISE Chair#71 (2007) résulte d'un programme permettant de sgénérer une infinité de variations dans une structure de maillesentrelacées. «On sort dela logique du moule, outil emblé- ‘matique de la révolution industrielle et du design, oi: 'on produit toujours la meme pice, ajoute Francois Brument. ‘A Londres; le Victoriaand Albert Museum Ya.compris, qui exposait, en septembre 10m Sciences octuske-noversre 200 LEFRITTAGEDE POUDRE permet deciée dos formes tréalisables avec autres technologies, commece plateau Rollercoaster pour neuf oranges, deanne Kyttanen (2006) "7 ONESHOT (2006), t2boutetsantconcu pare designerPatric jovi (3 gauche, ) etuntopen30(¢-dessus). dessinéen 2010, garlaeéatrcede mote r4sVanHerpen. i/o dernier, un ensemble de pidces de des agners réalisées a partir des technologies de fabrication additive, sous lintitulé «Révolution industrielle 2.0» Lune des piéces présentées, le tabouret pliant One Shot (2006), de Patrick Jouin, até fabriquée par frttage de poueire sans aucun assemblage. «objet estentitrement réalisé par le rayon laser. Lesassemblages des pigces sont faits parla machine, sans aucune intervention humaine, Comme si on pouvait fabriquer une montre avec tous, ses rouages sansla monter», avait déclaré le designer en 2008. Dela méme fagon, sa Jampearticulée Bloom (2010) integee char nitres etcoulisses fabriquéesen une seule # opération. Réaliser des pices complexes = enue fois tl estle défi querelevelafabri- 3 cation additive. Ains,Fartiste Christian © Lavigne parvientil A wsculpter en 3D avec précision des formes imbriquées les © uunes dans les autres, comme dans Cyber saly3 (2003), une tteenvolume intégrant une multitude de tétes miniatures. « Une 3 allgorie des nombreusesfacettes del'étre © hhumain », conelutil. z ANNE AV TTANEN aCEWGLIEBS Ye Sond panasironnene La caféine pouraitetreutilisee pour inhiber action d'unemolécule en cause dans lamaladie de Parkinson, l'adénosine A. Denauveauxmédicamentssontattendus. PAGRSRFALISEFSPAR QAAIRE LECOFUVRE, AME DEBROISE-T MYRIAM DETRUY menacées par un champignon C'est peut-étre le fruit le plus consommé au monde, mais la banane est mise en péril par la « maladie de Panama », due a un champignon vivant dans le sol. Parti d’Asie, celui-ci est aujourd'hui localisé en Amérique latine. En quelques décennies, il pourrait détruire une grande partie des plants mondiaux. eres ees Ing Stiences ocrosne-roverene aon 1 OCEWALIEBS [IOIOGIE > PaLdoMroLosiE > CLMMATalOGIE MILLIARDS ¢edotars, ‘Char caméléon e codtdes catastrophes, Dotéd'unecuirasse quicopie! naturelles depuis janvier 2011 environnement, il devient| aux Etats-Unis. quasiimpossibleadétecter LINCOLN HARRISON obtient ces images psychédéliques grace a un temps de pose record de quinze heures. || parcourt l'outback australien et affronte les nuits fraiches pour prendre des photos. Ici, le ciel au-dessus du lac Eppalock, dans I’Etat de Victoria. Le venin insoupconné des couleuvres Les couleuwres sont venimeuses... Telle est la conclu: sion d'une équipe du Muséum national d'histoire na turelle de Paris, dirigée par Nicolas Vidal. étude a porté sur I’évolution des serpents depuis leur appari tion, il y 2 170 millions d’années, et prouve que le venin a toujours existé. Les couleuvres sécrétent donc elles aussi des substances puissantes, potentiellement dangereuses pour I'homme. A. 0 12 NG SCIENCES UCTUEHE-naVErERE 20n1 © plus petit que celuide homme de Cro-Magnan? e158 20% selon une €quipe du Muséum national histoire naturelle. & FROULER GRACE AU PANDA Des chercheurs amercainsont écouvet dans es deectons es pandas, des bacté pouvars pormate production en ras et bon marché de Bocarburant. Onsaitdepus longtemps quecces mammilees posstdent ans eursysteme igi ds backériescapables e transformer is cellose cen nuitiments, Un élément Indspersable pur ces animaux quiserourissent quasi exclusvement de bambeus, Les scientifiques, voudkaient utlisrles enzymes ces bacttes pour décur Doser des vigetauxréputes rs resistants comme e "het, des sciure de bois ou des déchesagricues, Auiant {produits quire prveront patsonne denourture LE LAMBI ‘S THERMOMETRE DES STEAKS DES CARAIBES ARTIFICIELS = AU SUPERMARCHE ? Les Antillais soufflent dedans pour communiquer d'un Descentres de recherche point & autre de ile. Les scientifiques de Vunivrsté entucpect aut Uns de Brest, eux, sen servent comme d'un thermomtr & oval sr dl indo remonter le temps... Le lambi, un gros coquillage qui “poussins eniobtoe peuple les fonds sableux et peu profonds des Caraibes, (Ces steaks —qui seraient enregistre en effet dans sa coquille en carbonate de cal- fabwiqués part des elles cium toutes les modifications de environnement au ous cours de sa vie, Année aprés année, la coquille qui se aoe eenncsee développe archive la température, la salinité, mais aussi de aur hamelegue ania les éventuelles pollutions de rocéan qui 'entoure, Dans Si cette lecnique se dévlop les mois qui viennent, plusieurs missions vont équiper pai elle auraitdeuxavartages des mollusques de capteurs pour établir un lien entre les "human aura lus besoin aleve dansdes ecodtione paramétres environnementaux et la composition de la parfo'sdépioratles, des millers coquille. Dés lors, ils pourront reconstruire les change- eee eee uric tan ments climatiques survenus dans les eaux mexicaines en ‘uel, Nous pourionsauss!, analysant les fossiles de lambis. Ceux-ci sont parfois ters potion engendée par vieux de plusieurs dizaines de milliers d’années ! A. 2 etevage ints; ellegénéreen el emviron 20% des Emissions de aac effet ce sere ‘ig Sciences ocrnnne-novesone zon 3 OCEWALTiERS “AaCOLOGIE > ‘ACTERIOLOGIE La330i de BMW, totalement autonome, apprend aux pilotes optimiserleurconduite, explaré le lac Léman (Suisse) durant plusd'un mois. Objectif: trouver des traces de micropolluants. Le velo le plus rapide du monde ee eee ee son deux-roues, Francesco Russo est de- venu champion du monde de vitesse le eee eee en eee ey course Dekra Test Oval, en Allemagne. Le créateur originel du vélo Eiviestretto, San ee eee ee tee tous les prix européens et mondiaux de tee ae a 1W ng Stiences ocrosee-novers Pee es eee ee de pointe, le 13 septembre 2010. Ses véhicules dits a « propulsion humaine » sont créés sur mesure, Tout est prévu pour Diese eeu ti Cee ee ee ol Crear cur eT Mack Sree ee et en] Francesco Russo, et a choisi de lui ensei- Peco a aaa LA MAIN ROBOT MILLION D°ARTICLES de entreprise Touchlogy, scientifiques sont publiés chaque mesures frottements et année dans le monde. teste les crémes pour a peau. « Lorsqu’une chose est juste, il faut la faire, aurait-on mille raisons de s'abstenir. » S pili MAREE CUREE PHYSICIENNE ET CHIMISTE, LASEULE FEMME VOR REGU DEUX PRIX NOBEL 361,3 KILOMETRES. C’EST LADISTANCE PARCOURUE PAR Usa SANS RECHARGE. LE MECANISME 0’ ANTICYTHERE UNE E TRAORDINAIRE BOITE A IDEES Elle fut découverte en Gréce en 1900, & bord d'une pave. Depuis, la machine d’Anticythére (congue entre Crest aussi le premier record du monde en , 4 c n la matiére. Le véhicule, un quadricycle équipé iW et IF ioe a. J.C) set aire ete le méca de batteries au lithium, a mis dix-sept heures de rante anerenases on ones, capacios de oprosue Pour parcourir cette distance, 4 une vitesse les mouvements du Soleil, de la Lune, et sans doute des moyenne de 20 km/h. II se charge en quelques cing planétes connues 2 lépoque. Cette pice unique heures (de deux a quatre). La firme frangaise représentait les cycles cosmiques antiques des civilisa- tions babylonienne, grecque ou encore égyptienne. M.D Ora le commercialise déja, a 6 000 €. LES BACTERIES sont étonnantes. Une chercheuse israélienne les 2 surprises reliées entre elles par des tunnels constitués, de leur propre membrane. Elle ammontré que des bactéries voisines, méme dune espéce différente, se connectent pour échanger des génes rolgines de résistance aux substances antibactériennes. A.D. ou de grosses proéines Elles pourraient ainsi se transmet ‘ig Sciences ocmane-novenone eon 1s >tEs EXPLORATEURS pe We gene it PO ECE TT Tile a) »: MMM t oleae e elle Yeeros eel ia te colgcie TELM lee MC Re kre Muelle) Ee Rolo al cee ae aad Re Malte Ut Dereon See org Me eeyyN Pe pear ery enero eter ees See ee es Sees Bea cae Vals Coney tata) Pe SEN au ee ll nue aly Creed Prete en ees CO us rere eet / aCe) tae Pe Nee Dee een) pues EXPLORATEURS pe ta science PALAOS Babekusp £ oo oo Drigeremech rnc Age Situé légerement au-dessus du niveau de la mer, celacest totalement ferme 20 SCieNteS cTORRE-naveraRe 2011 ans le Pacifique, des marins prétendent quele meilleur moyen de découvrir une ile est de commencer par en réver. Le chef de notre équipe de recherches, Michael Dawson, la quarantaine, biologiste marin & Puniversité californienne de Merced, est l'un de ceux qui ont suivi Jeurs reves. Parmi lessiens :dScortiquer Jes mécanismes de ’évolution, la genése miéme de a vie travers le temps etes- pace. Pour cela, ila choisi le site d’On. geim' Tketau ~baptisé aussi lac aux Méduses. Des troncs putréfiés jonchent srives, Au-dessus de nos tetes, dans la canopée, des volatiles se plaignent & grands cris du temps lourd, tandis que de la vase alluviale fermente dans les, bosquets de mangrove. Dans les premiers metres d’eau, on nen distingue que quelques-unes branches et les racines aériennes qui parsement les rives. Puis ce sont plu- sieurs dizaines, voire des centaines, des, milliers de méduses quion apercoit dans les profondeurs du lac en bancs dorés et palpitants. Certaines sont plus ps que des piéces de monnaie ; d'autres sont suffisamment grandes pour remplir entigrement Ie champ de vision de nos masques de plongée. Ces espéces du genre Mastigiasrebondissent contre nos, Epaules et nos joues, Senroulent autour denos cous, et nous lancent des celiules urticantes sur la peau. Quest-ce quiabien pu conduire ces ani- maux vivant ordinairedansYocéan au coeur de ce minuscule étang? Comment y survivent-ils? Et surtout, pourquoi sont-ils sinombreux? AU CEUR D'UNEILE déserte et escarpée de locéan Pacifique, le lac d’Ongeim'l Tketau atteint 420 m de long, 150 m de large et 30 m de profondeur. Enclavé et rempli d’eau salée,ilest habité par une vie marine:des méduses, maisaussi des poissons, des éponges, des tuniciers. Un lac marin forme ainsi une version miniature, mesurable, de Vocéan. Une «ile d’eau de mer» en quelque sorte. Les espaces se développent ; elles changent, se divisent, et, un moment donné, dis paraissent... Or, comme une loupe, une ile amplifie ces phénomenes, facilitant la compréhension du mécanisme de la biologie surle long terme. Les scientifiques n’ont découvert, jusqu’a présent, que 200 lacs marins de ce type dans le monde... Aux Palaos, soixante-douze d’entre eux se dissimu- lent dans le paysage karstique de Par- chipel. Ces étendues d’eau remontent au pléistocéne, ily a quelque 15 000 ns A ’époque, les masses glaciaires ont ee ceed oe ee Pees accu rites CHAQUE LAC EST UN MICROCOSME ISOLE. CERTAINS SONT SIGRANDS QUE DES REQUINS YHABITENT. ‘iG Sciences ocroane-noveren€ eon 21 >tes EXPLORATEURS pe ta science MICHAEL DAWSON est également venu pour ces organismes, En équilibre sur tun radeau de plastique, il préleve des échantillons d'eau en profondeur pour comprendre comment les copépodes se répartissent dansles différentes couches dulac, « Le travail est plutot monotone, dit Michael Dawson, mais au moins il laisse le temps de réfléchir... » Au fil des sont adapt ment. Aujourd’hui, elles sont plus petites et plus pales, Et leurs bras buc- aux sont plus courts que ceux de Te cousines océaniques. Pourlebiologiste, Ta vitesse & laquelle les méduses ont su Sacclimater aux lacs marins ~des mil liers d’années~ est encore plus fasci- nante que leur comportement. Selon des analyses génétiques, la forme océanique de Mastigias papua n'a pas évolué depuis, au moins trois millions d’années. Ce nest que lorsque quelques pionnitre ‘ont été entrainées dans le microcosme des lacs quielles ont di faire preuve de créativité pour se développer. iMlénaires, les méduses se peinedeux jours plustard, 4vune vingtaine de kilo matresaunord-est del'ar- chipel, notre équipe fraie son chemin versuneautre ile des Palaos, parsemée de canyons et de crétes. Il est presque midi, Pair est moite. Chaque pas exige une extréme prudence, car le calcaire corrode qui tapisse les sous-bois est tranchant comme une lame de rasoir. II est tout aussi dangereux de sagripper aux arbres, certains tant recouverts une écorce toxique. Une heure plus tard, trempés de sueus, nous parvenons a notre destination: la, surface de Uet era Ngermeuangel, ou lacdes grosses méduses. Ici aussi tout comme dans trois autres plans d’eau de Parchipel, les méduses Mastigias sont présentes. Une aubaine: Péquipe va pouvoir étudier le déroulement de Pévolution simultanément dans cing laboratoires naturels des Palaos. Une nouvelle sous-espace sest développée dans chaque lac. Leur génotype montre 22 NG SEIONCES OCIOBRE-nOVErERE 2001 anemone Entecmoea medusvora constitue Hun desrares ingivicus dulac ase noun deméduses. i toutefois que toutes descendent d’un ancétre commun, celui de Mastigias papua, la méduse océanique actuelle. Plusieurs vagues de migration ont di, suivre Ia formation des lacs marin. Les méduses seraient dabord arrivées dans des étendues d’eau plus profondes quis étaient remplies plus tot -. avant den coloniser de nouvelles. Chaque forme de méduse illustre une étape de Pévolution au sein de Palaos. Uet era Ngermeuangel est le plus vieux lac marin de Parchipel. Nous le constatons ennageant verses méduses: ces minus. cules beautés qui ressemblent des mil- lions de perles scintillantes sont encore plus petites et plus transparentes que leurs cousines de Ongeim'ITketau AUFIL DES MILLENAIRES, LES MEDUSES SE SONT ADAPTEES ALEUR NOUVEL ENVIRONNEMENT. >CLIMAT PARIOLA PARRA cRaviOTTO LE TEMPS CHANGE, LES VINS Avec la hausse de température d dernigres anné 7 degré d’al dans le vin augmente d’environ 1° tous les dix ans. Est-ce dui au Sno climatique? Le fait est que la période d danges avance réguliérement. e 1959 1976 ig 29" Rea teen ae Peay Gand Ceuta Ey a acre ee PARALLELES eed jo Ss Pee iy paced peter at the situation in Alsace, array F ; triste STE rie Srreer es ees par Eric Duchéne et Bic earrey ene ee Pern pale ee Peete ee TSS tion Pauillac), la floraison des vignes a eu a ool SSC eer mht Peete) | i. pers eet ae) Per a , a Ceres ile) pate rae fee pire tonan 1 Pee orto LTH Cog cero os eee cate eee wut pects v=) 0) pier seen Peri Petts pereeeetireri ron A MOKG, — Aeordcaus, te cabernet tiered eee pees reas par rapport & la moyenne. Cerne ela Reece Pee nas Cee tes ee pean Pen uc Sect eee eed Oa ey erent ss Deer ee a années, le degré dalcool se situe entre 13 et 14°, Se OMe eter 1980. En Bourgogne, eee ened Pern Eres Deere Peepers ees anc) Cee ee eect Pee Cr een ee ee Decree ont) Otc Pee ter acd mee TS Be ee eta acy Peta eee ere eecn eu Peas See eT plus alcoolisé avec risques microbiens et vieilisse- fies ees re 2003 “we Rn uray Reo Secs Seen coerce tens Cee ecu ree coed Cee ee reed eeu ere) CO cure ies eee ee renee ues eres eee hae les vins pétillants. Enfin, CLS Ca ecg es een otis Saeed Peo oe ener De en Paw W MU eae uCar CE QUE NOUS BMEDECINE! NANA QUAND LA CHASSE GARDEE DES MEDECINS DEVIENT L’AIRE DE JEU DES BIOLOGISTES, DES INFORMATICIENS OU DES ELECTRONICIENS... ra) Les TISSUS eee eee res eee re eee ens >tE FUTUR en MarcHE UN JOUR, NOUS AURIONS TOUS LES CHEVEUX VERTS, ET NOUS N’AURIONS BESOIN QUE Farpris, wun étudiantd'un institut de médecine régénérative de Caroline ‘du Nord replace le téléphone contre son oreleetdomandeconfirmation:eDercheveurverz © SOLEIL POUR capables de photosynthése? » En bonne profession- nelle, jexplicite mes propos: « Oui, comme da gazon, mais sur la téte. Savez-vous si des chercheurs tr NQUS NOURRIR. vaillentIi-dessus? » Vidée me vient d'un professeur que avaisPuniversité. Un Allemand qui s état lancé dans Pétude des algues en pensant pouvoir sauver Phumanité —les anorexiques d’abord grce a une symbiose entre l'homme et le plancton océanique: 8a jour, nous aurions tous les cheveux wets et nous aurions besoin que de soleil pour nous nourrir. A Tépoque, javais ri: Pidée mavait paru saugrenue. Aujourd’ hut, néanmoins, fai comme un doute. Et st ce professeur était en fait un visionnaire? Le«thermometre» de demain, pas plus gras qu'un timbre Car depuis le début de cette enquéte sur la médecine du futur, lafrontiére que je mettais entre Vimaginable etT’impossible a quelque peu bougé. Elle a bougé, par exemple lorsque jai demandé a Vann Perrot spécialste dela robotique au List (Laboratoire ’intégration des systémeset des technologies), sil"homme bionique était pour demain, Aulieu du rire escompté, ai obtenu: «Oui, bien six, mais soyons précis, on ne dit pas bio- nique, maisrobotique bio-inspirée.» Idem lorsque, par bravade, aiinterrogél'un des grands nomsde la méde- cine régénérative, 'Américain Anthony A\ala, du Wake Forest Institute for Regenerative Meicne,poursavoirD> rnmanccersiurr enue nee 28 NG SEiONCES OCIOEFE-nOVErERE 2001 DES ROBOTS DANS LES VEINES Ss Ce Seog lmerau agirspécifiquement surcertaines Perr ee eet ee eee tee ey eee Ce eae TCR en ce en cre ce LoL Die Sciences ocrosne-roverene 201 a >tE FUTUR en MarcHE A QUOI RESSEMBLERA LA MEDECINE D’ICI VINGT ANS ? DEMAIN VERRA L'‘AVENEMENT DU « MIEUX PREVOIR, MIEUX SOIGNER, MIEUX REPARER ». ET CELA PASSERA PAR LABANDON DE LA MEDECINE ACTUELLE. si, un jour, on pourrait faire repousser un bras. «Un bas, je ne sais pas... mais des doigts, sans doute.» Ajoutez a cela une banane-vaccin contre Phépatite B, des électrodes cérébrales contre lanorexie mentale ou. des tissus humains capables de synthétiser de la vita mineC, etvous aurez, vite esquissés, les contours d'une médecine qu’a titre personnel jauraisvolontiers rangé ‘au rayon science-fiction. A tort, semble ti A quoi essemblerala médecine d’icivingtans? A une sorte de slogan publicitaire. Sur ce point, les experts semblent d'accord. Demain verra l'avénement du mieux prévoir, mieux soigner, mieux réparer». Etcela passera par'abandon dela médecine actuelle. Celledu futur ne soignera plus les masses: elle sera personna lisée, Finie obsession du traitement universel! DES MEDICAMENTS AUX FORMES INATTENDUES Alabase de cette préicton, un argument économique Daaprés les analyses, la forte basse duct duséquen- gage de TADN humain - 10 millions ’euros en 2002 Contre 1000 en 2011 -rendra accessible ‘information génétique de chaque individu. Deli, les médecins pourront tier des chiffes, comme celui de a proba bilité de developper tel cancer ou de bien réagir& tel mnédicament. Pais ls progrés des techniques dima- serie médicale permettront de suive effet dun trai tementen temps réel et den changer si nécessare. Le bon vieux thermomére ne sera plus quiune pitce de muséequiferaricanerles enfants. Iseraremplacé par des puces médicales mesurant en contin les infimes ‘variations denos constants physiologiqas. Toutes ces informations serontcompilées dans des bases de don nées gigantesques, Pour autant, la médecine de 2025 nesera pas quuneaffsiredoctetset de boulons. 0G SEieNCES aCIOEFE-noVErERE 2001 Car demain, assure Patrick Couvreur, biopharmacien et professeur & luniversité Paris-Sud, une déierlante de nouveaux médicaments inonderale marché, IIsen explique: « La majeure partie des substances théra- peutiques a sans doute deja été identifige. Lidée, aujourd'hui, nfest pas tant d’en découvrir de nouvelles que de trouver un moyen d’utiliser celles qui ont &é ecalées parce quillesinduisaient deseifets secondaires tvop importants pour le patient.» Comment? En les acheminant directementla ol elle doivent agit, notam- ‘ment via des nanovehicules téléguidables ou pourvus de propriétés particuliéres. Pour résumer, est un peu commesi es médecins découvraient e courrier postal La Cyberhand permet de bien sentirce que nee BIONIQUE que, jusque-L ils ibuer des tracts. morceau de banane qu'il a cette pourrait étre un vecteur méd) Pema Nerney lescellulessouches nesont devenues ete tre es peer eee cee eee ete’ bien desdébatsthiques. Les cellules souches Peete rene erty adultes et dansle sang ducordon ombilical, DES STIMULATEURS CEREBRAUX POURRAIENT AUSSI FAIRE LEUR APPARITION. CERTAINS SERAIENT MEME SUSCEPTIBLES DE TRAITER LES SYMPTOMES DES TOC OU DE LEPILEPSIE. Lui qui parvenait déja a faire produire des antigenes viraux del’hépatite B des plants de tabac sest misen devoir de fire la méme chose, non pas avec desbananes, ‘mais avec des pommes de terre. Des patates dont la consommation a létat cru déclenche une réponse immunitaire chez des humains. Ce résultat, obtem ‘en 2005, démontre la faisabilité de Vapproche, mais, sans résoudre tous les problémes. Carle fruit, comme lelégume, a le métabolisme versatile: il produit rare- ‘mentlaméme quantité de protéinesvirales, ce qui pose le probleme du dosage et du contréle sanitaire, Des stimalateurs cérébraux implanter pourraient aussi faire leur apparition, Comme ont montré des Francais en 2002 et 2007, certains seraient méme sus- ceptibles de trater les symptomes des TOC (troubles obsessionnels compulsits) ou de l’épilepsie, Dautres, ceux deVaddiction auxdrogues dures oude anorexie ‘mentale, comme tentent de le prouver, depuis 2008, deschercheursde Shanghai. Voiredeseasdedépression sévere, ainsi que le suggére, depuis 2005, une équipe de Toronto, Quoi qu'il en sot, dans le monde, 50 000 personnes atteintes dela maladie de Parkinson en sont Aéjaéquipées, Au-dela du soin, la médecine de demain se promet de réparer le corps en fabriquant, lo des pidces détachées robotisées. Lavenir de lamédecine serait ainsi pavé de bonnes inventions : des yeux, des ceeurs, des mains, des brasartficiels qui, instar des prothéses actuelles, viendront remplacer les parties défectueuses ou manquantes du corps humain. AUTRE PISTE ; CELE DE LA BIO-INGENIERIE A Grenoble, Clinatec, un centre de recherche biomé- dicale doublé d’une clinique du futur, devrait oavrie sesportesfin 2011, une équipe tentera de faire «remar- cher » un individu tétraplégique aide d'un exosque- lette. Mi2012,on ouvrirale crine d'un sujetvolontaire pour poser deuximplants ala surface d'une zone céré- brale impliquée dans le mouvement du corps. Ces plaques tapissées d’électrodes sur leur face interne permettront de détecter 'activitéd’une région du cer- veau. Les signanx percus seront envoyés dun ordina- teur extérieur et analysés en temps réel pour powvoir mettre en branle un exosquelette. A terme, une approche similaire pourrait aussibien permettre d’ac- tionner une prothése robotisée que les muscles des D> 16 SUIBNCES ocroeRE-novEreRE 2011 33 >tE FUTUR en MarcuE membres paralysés. Les implants cérébraux ne servi raientalors qu’a rétablirla connexion nerveuse perdue Autre piste, autre école, celle dela bio-ingénierie, dis Un non-voyant apprend a utiliser implant rétinien Argus Injection de sang dans un « laboratoire sur puce » Iie Sciences ocroene-noverene 201 38 >tE FUTUR en MarcHE homme, puisque nous renouvelons en continu nos ‘08 ou notre peau, explique Michel Pucéat, de ’équipe cellules souches et cardiogentse deI'Inserm, Mais elle disparaitdans certains organes (coeur, cerveau..), ot quand, suited unelésion, unecicatrice se forme, empe- chant la repousse.» Une réalité que les chercheurs {entent de changer, soit en bloquant la formation dela, cicatrice, sot en injectant des cellules souches sur les régions lisées. Et dans ceite deuxitme approche, une bréche nouvelle sest ouverte en 2006, avec une décou- verte inattendue: les cellules adultes peuvent, comme les cllalessouches, changer d’identité. De quoi ima- giner guérir un patient avec ses propres cellules, Et faire passer de vie trépas concept du rejetde greffe. «al Sagit d'une théorie, pondére Michel Pucéat. Des travaux récents suggtrent que ces cellules zeprogram mes, ditesiP (cellules souches pluripotentesinduites), perdent leur identit immunitaire et engendrent un rejet. De plus, 1% seulement des cellules d'un tissu répondent & la reprogrammation. On est donc loin avoir compris le mécanisme impliqué.» Un aveu ignorance partagé par nombrede chercheurs,etqui dépasse largement le cadre des cellules «iPS». « GOUVERNER, C'EST PREVOIR » ‘RADIOGRAPHIE pe t'tvowvtion CROCODILES Deux scientifiques se sont penchés sur la morphologie des crocodiles du Nil pour raconter l'histoire de leurs lointains ancétres, les stégocéphales. PAR CLAIRE LECOZUVRE PIOPOSPASCAL GOETGHELUCK ILLUSTRATIONS MARC BOULAY ELOURD CORPS grisitre reste inerte sur le sol rouge. Seul son dos écailleux se sou: live régulitrement, au rythme lent de la respiration, Dans la jungle bruissante de La Ferme aux crocodiles de Pierrelatte celui du Nil (Crocodilus niloticus) passerait presque pour un fossle, Apparus ‘ala méme époque que es dinosaures, ily a210millions années environ, les crocodiles conservent des carac téristiques physiques trésanciennes, quélles pourraient nous renseigner sur le mode de vie de certains ancetres, bien plus lointai En 2003, la découverte d'un fossile d’amphibien archaique attire attention de Jean-Sebastien Steyer, du CNRS et du Muséum national d'histoire La preuve en images Surle dos de ce jeune crocodile du Nil, les écalles et les plaques osseuses transparaissent sous la forme de taches blanches, Temoignage d'un passé lointain, naturelle (MNHWN). Aprés étude, le paléontologue est forme : le fossile appartient aux stégocéphales, un foupe présent sur la Terre entre la fin du Dévonien. 70 millions d’années) et le milieu du Crétacé (G00 millions). Or, remarque-til, 'animal était Tui aussi recouvert dostéodermes, formés d’écailles et de plaques osseuses. Tout comme les crocodiles du Nil étudiés a La Ferme de Pierrelatte, dans la Drome. Comment ces structures ont-elles évolue en quelque 370 millionsd’années? Quel estleur réle anjourd’hui? Pour Jean-Sébastien Steyer et Vivian de Buffrénil, chercheursau MNHN, comprendrelefonctionn des ostéodermes actuels permettrait expliquer|6 logie des stégocéphales, ct leur évolution, La Ferme de Pierrelatte est une aubaine pour ces deux scientifiques: D> hig Soiences orraane-roveron ee N UU TU: Np sua Tae SI LANIMAL SAIT ETRE RAPIDE, C'EST PARCE QUE LE RESTE DU TEMPS ae) Te SON ENERGIE... eee ue aes cettenéo-mangrovedu futur, peuplée d arbres gigantesques, Pee ee eet ee a observation de ses hotes les aide A reconstituer le mode de vie de ces ee eet Peau ees ee ‘ment, ce sont de gros fainéants. » nee codilejailithors deV’eau,attrapant er eee eee eters reo ese eet eet en ee erent aces ee nisme ne produit aucune chaleur er eee eur en fonction des conditions clima- ee en ee ce See Rc wa tere eaanctN ee een eee gece oe graphiant plusieurs spécimens. Cet aprés-midi, un peter ite ce ea eae Mel sa-te)6| 210g h régulateurs de température ? Tee CIE a eae aed Pree Cee mentee ures Pere ete ee and Se eet en ee ccc Cena One ae dermes se constituent au fil de sa croissance. Sur le cliché, le corps de Vanimal apparait en transparence. Les taches blanches révélent la présence de calcium, la partie dure de ostéoderme. Maisla radio ne suffitpas. Unprélévement de cete structure met en évidence les différentes couches de calcium qui a constituent. Et son scanner révéle un réseau tes vascularisé. Celui-c se densifie au fur et mesure qu’il descend dans les ete ere et ae eee Set een ete nce ers Pec een ee ocoree enrad err See Reece ernest cea) ee ee «Tout comme ilsont die faire chezlesstégocéphales», affirme Jean-Sébastien Steyer. Seon lui le le de ces Re eee ce aa edd fossiles, aucun autre élément de leur physiologie ne permettaitde résister aux variations du climat. Cette comparaison étaie uneautre hypothése des chercheurs Phabitat de ces amphibiens anciens ressemblait aux ee a et ae Pee eases Aprésavoir étudiéle passé e paldontologue aeu une Ponce eee ee eee sorte de fiction-science», explique-til. Les crocodi- liens actuels comme les gavials,déja menacts, dispa- raitraient. Seul survivrait le crocodile du Nil, en se Pere en ee eee nse ens se base sur des modéles évolutifs pour déterminer eee ee Peet ee ete eS en encarta ae 3D, amodélisé ces nouveaux animaux dansleur envi- ronnement.Selon ce scénario lesénormes corps immo~ ee ee ee crocodile du Nil fait bien de conserver ses forces. 0 Cee Brsaeone Reeuareatey Pe ES Pes crete ered Se Cael a Rests UR EUV b i Daa Se ee Peer eon es Peeters tt Pesce Perret) ck eet PLANTES CARNIVORES ATTRACTION jaligas Lepsius Gre cae el Sungei eae Rae Duce ntt eie nee ener d >LE MonDE DU VIVANT 1E MOUCHE AFFAMEE se pose sur le coussinet hharnu dune feuille et prend une petite gorgée i liquide sucré quien suinte. D'un coup, les deux lobes de a feulle se rapprochent, Fenserrent. Le ide sest refermé, Des épines menagantes se sont entrelacées au-dessus de la proie, comme jes dents d'une machoire. Déja, la feuille libre jes enzymes qui rongent ses viscéres, Linsecte connu ’indignité supréme pour un animal :se faire tuer par une plante. Le gobe-mouches de Vénus, plus commungment ippelé dionée, est originaire de la savane maré cageuse plantéede pins de Caroline du Nord. Tout comme d'autres espéces plus répandues, moins connues mais non moins bizarres, Les plantes & urns (Népenthés), par exemple, dont les feuilles constituent de véritables entonnoirs aux parois slissantes oi les insectes (et parfois de plus gros, animaux) tombent et meurent. Ou les droseras, aux tentacules collants, qui étreignent leurs vic- times, Plantes aquatiques, les utriculaires gobent leurs proies tels des aspirateurs sous-marins. QUOI DE PLUS TROUBLANT qu'une plante se régalant d’animaux ?Carl von Linné, le pérede la classification des espaces, ’insurgeait contre cette idée qui, selon lai,allat «encontre de ordre de la natare tel que Dieu Ia souhaité », Pour Ini, les vvégétaux nlattrapaient des insectes qu'accidentel- lement. Charles Darwin, lui, se passionna pour les plantes carnivores, Pendant des mois, il mena des expériences sur le mode de capture des droseras, enfaisant tomber des mouches sur leurs feuilles. I s’émerveillait devoir quele poidsd’un seul cheveu shumain suffisaitadéclencher une réaction. «Ime semble que pratiquement aucun fait plus remar- quable que celui-ci n'a ét8 observé dans le régne végétal, écrivit-il. Darwin élargit son étude & autres especes, et publia ses résultats dans un livre en 1875. Ainsi, il compara le mouvement de détente extrémement rapide avec laquellela dionée se saisit de sa victime - un dixiéme de seconde~ aveclacontraction musculaire desanimaux. Mais les plantes nvont ni muscles ni nerfs. Comment peuvent-lles réagir comme des animaux? ‘sem Sbiences acrosre-novereRE 2001 Les plantes n’ont ni muscles ni nerfs. Comment peuvent-elles réagir comme des animaux ? Les feuilles de Orosero regia ou Rascalisroyal d'Afrique du Sud peuvent atteindre 60cm delong. “Toutefois,eurstentacules callants manquent defficacte. Cc Cee Creer rainy es ar Cet eas des Philippines. Lasurface ceric Brees ee Cita cextralenties éléments, pre eres >LE MonDE DU VIVANT AU XIX" SIECLE, les biologistes commencent & comprendre comment ces plantes chassent, man: sgentetdigirent [ations sont peu a peu apparues, Alexander G, Volkov, physiologiste a 'université ’Oakwood, en Alabama, a découvert lesecret de Ia dionée: « Cestune plante électrique », assure- Li. Lorsqu’un insecte fréle un poil de la feuille dune dionée, il déclenche une minuscule charge lectrique, insuffisante pourtant pour entratner la ermeture du pidge ~ce qui permet ala plante de ne pas réagir 4 une pluie, par exemple. Mais en bougeant,|'insecte risque fort deffleurer in deuxidme poil, Cette fois, la charge électrique escend dans es feuilles,lelong de tunnels emplis le luide, ouvrant les pores des membranes cell jaires, De eau transite alors de leurs cellules inté et comment ces étranges adap ‘ieures vers leurs cellules extérieures, les faisant asser d'une forme convexe A une forme concave, -omme des lentilles de contact. En s‘incurvant es feuilles se referment et semparent de insect. Lesutriculairesont une facon tout aussi raffinge de jendre leur piége sous-marin. Elesaspirent deteau. iced de minuscules vésicules, ce qui fait baisser jeur pression interne. Quand un intrus nage dans jes parages, elles replient leurs poils déclencheurs, ermettant ouverture d'une trappe. Ladépression spirelean...etanimalavec. En un cinquantiéme ie seconde la porte se referme brusquement. Les ellules dela v er Veau, créant an nouveau vide, cule recommencentalorsaabsor NOMBREUSES AUTRES ESPECES de plantes Larnivores se comportent comme du papier tue prouche, engluant les proies surleurs tentacules Les plantes a urnes, elles, emploient une autre tratégie. A Bornéo, Nepenthesrafflesiana forme une surface lisse etproduit un nectar qui tire les insectes. Ceux qui se posent sur le bord de l'urne alissent sur le liquide et dégringolent a Vinté rieur. Siune mouche tente des échapper le fluide igestf visqueux la retient aussi fermement quan Alastique. You Forterre, del'Institut des systmes thermiques etindustriels de Marseille, atravaillé avec Laurence Gaume, dt CNRS de Montpellier, sur ce liquide digestif: « Ce sont de trés grands polyméres qui rendent le liquide viscoélastique, détaille-til- Inconmus jasqualors, is intéressent beaucoup les chimistes. » Pour pénétrerl’exosquolette des insectes et digérer leur proie, la plupart des plantes carnivores sont dotées de glandes spéciales qui sécrétent de puis sants enzymes, Mais ce nest pas toujours le cas. Ainsien esti dela sarracénie pourpre, qui pousse “mG Sbiences acrosre-novereRE 2001 La dépression aspire l’eau... et l’animal avec. La porte se referme. Lesinsectes assoiffés sontatirésparcequ'lsprennent pourdes gouttesde rosée surles tentacules de Drosera stolonifera. Pris au plage is seretrouventtenglués dans|es tourbigres et les sols sableux infertiles en Amérique du Nord. Elle fait appel a des larves de ‘moustiques, des moucherons, des protozoaires et des bactéries pour rendre sa nourriture digeste. Lesanimauxdéchirent laproie tombéedans ume, tandis que les plus petits organismes se nourrissent des résids. La sarracénie naalorsplusqu’a absor ber les éléments nutritifslibérés. « La présence animaux erée une chaine de transformation quiaccélére toutesles réactions, observe Nicholas Gotelli, de 'université du Vermont. Puis, la plante remet de Voxygene dans Purne pour les insectes, ‘Ceest une chaine d’asservissement strict. » Ded Perey Peri! Perris Le trafic illégal de plantes carnivores est florissant. Lamauche sorta bessée du piage dela Drosera regia, UUELLES FORCES de Iévolution ont donc poussé es végétaux daimerla viande ? Quand les scien- tifiques donnent aux plantes & urnes plus d’in- zectes manger, celles-ci profitent et grandissent. Les animaux carnivores utilisent les protéines ct la graisse animale pour former des muscles et tocker deT'énergie. Lesplantes carnivores,elles, we servent de V'azote, du phosphore et d'autres ‘éments nutritifS provenant de leurs proies pour créer des enzymes capables d'absorber la jumiére. Ainsi, en mangeant des animaus, elles nt comme toutes les autres plantes: eles crois- gent grace a’énergie solaire. [Dans un sol marécageux pauvre en azote et en hhosphore maisbaigné de soleil une plante car- inivore, méme peu douge pour la photosynthése, st donc avantagée par rapport aux espéces végé tales qui obtiennent ces nutrimentsde facon plus classique. P'évolution ad'ailleurseffectué ce type de compromis 4 maintes reprises. En étudiant PADN des plantes carnivores, les chercheurs ont découvert qu’elles ont évolué indépendamment ‘en au moins six occasions distinctes. MALHEUREUSEMENT, les adaptations permet- tant aux plantes carnivores de s'épanouir dans deshabitats marginaux rendent ces derniérestrés sensibles aux modifications de environnement. Leruissellement agricole augmentelle taux d’azote dans de nombrenses tourbiéres et « grille » leurs systémes, Par ailleurs, le trafic ilégal de plantes carnivores exotiques est florissant. Enfin, leur habitat disparalt progressivement pour laisser la place des habitations. La raréfaction desincen- dies permet d d'autres espaces végetales de pous- ser rapidement, supplantant ainsi les dionées et, ‘plus large échelle, 'ensemble des plantes carni- vores. Cest peut-étre une bonne nouvelle pour les mouches... maisune mauvaise pourtous ceux qui admirent Pincroyable créativité de ’évolation. © “LPARSUCCION Uvieuloves Destrichomes sur lesvésiculesguident laproievers Uunpiegequit aspire Desglandes absor crs > bentles nutrients etévacuentleau, 2.ALATRAPPE Népenthes Lenectarsecréts surlepéristomeet lepourtourglssant attirelesinsectes, Laproieperd pied et senoiedansunemare de sucsslgestts. 3. PARENGLUAGE Droseras Ensedebattantsur lestentaculesbailant @'ungelcotant laproie enstimule d'autres, quisereplient surelleetlacouvrent onzymesdigestives, 4,DUNCOUPSEC Dionées ‘yn0'de seconde suffivapléger lamouche.Lesdents seresserrent alos, Stensuivent dixjours {une lente digestion enzymatique. ‘nG Sciences ocroaRE-noverane aon 49 >i CHIFFRE 600 INDIVIDUS Dis U Combien d’animaux peut contenir un cube de 30 cm d'eau du récif de Moorea, ‘en Polynésie ? Jonger une structure dans le Pacifique pour observer Jesanimaux qui vivent ou traversent espace ainsi délimité: tel este défi quesestlancé lephotographe David Littschwager. Pour approfondir son travail i vest fait aider par les scientifiques du projet Moorea Biocode, qui inven- {orient les espéces de plusde I mm, LES CHERCHEURS ont séquencé LADN dela récolte, pour atiribuer tun idemtifiant a chaque espece. « Ce qui permettra d'étudier 'écosys- téme autrement dit Chris Meyer, zoolaguedla Smithsonian Institu- tion (Etats-Unis). Cette étude rest quiun reflet dela diversité du récif, animaux senfuient durantT’échantillonnage et, «sion ddéplacait la structure de un metre ou deux, un tiers des espéces préle vées pourraient étre différentes », ‘A NOORE, ACOLECTEFUT semaines ont été lesespacosassezetandes ‘vate c-dessus)-Unsergent ricessaires pout pouretresaisies avec major tachenoire, Abude/dut recenser ensemble les pus petites pncesaepler - sordidus(agauthe). de15,24cm, desehabitants» contains ete observes, passe res dearmature. ducube- Toutes comptéeset photographs. AQUARIUM CORALLIEN + OSSIZE Fe OS Edi ch Usps a CTilceyal acy EU aici (ley du réel avec des créatures pas comme les autres 8 Bete haere stents eee les ictions des humains \es, geal alae al Ste eee ety Bachata Ete ace NOUS PRETS A AVOIR NZI Tay CES ROBOTS aVISAGE HUMAIN ? ET SONT-ILS PRETS A FAIRE CE QUE NOUS Nae) nyt) aed ésolument, quelquiun pianote surle clavier dun ordi- nateur portable et Pactroide-DER se redresse d'un coup, en émettant un son bruyant. Lair comprimé circulant sous sa peauten silicone déclenche des action. neurs, qui soulevent ses bras et étirent les coins desa bouche en un sourire timide. Elle parait reprendre ses esprits. Son regard balaie la piéce oitelle se tient, puis se tourne dans ma direction. Malgré moi, jecroise ates Vexpression mécanique de son visage. « Vo surpris que jesoisun robot ?, demande-telle. J d'un dire humain, rrest-ce pas ? ‘Concu parla société japonaise Kokoro, 'actroide-DER joue les présentateurs futuristes lors d’évenementiels entreprises. Ila fallu investir 250000 $ (177750 €) pour mettre au point ce robot aux mouvements méca: niques sans grice, et au joli minois Faspectlégérement dément. Des versions plus perfectionnées d’actroides circulent déja danslles salons de technologie, mais ce modilea été expédie la Carnegie Mellon University, Pittsburgh, afin dacquérir un semblant de person- nalité, Telle est du moins la mission confiée a cing Gtudiants de troisieme cycle, & qui Entertainment Technology Center a accordé quinze semaines pour rendre le« fembot » plus femme et moins robot. D'en- tréede eu, ils ont renommé Yume ~ réve, en japonais « Kokoro Pa congu pour étre physiquement réaliste, ce qui nest pas assez en soi, confie Christine Barnes, tune étudiante coproductrice du projet Yume. Tl nous faut passer du réalisme ala crédibilité. » ‘UG SCIENCES OTORRE-naveraRe 2011 Les actroides font partie d'une nouvelle génération de robots, destinés & fonctionner non pas comme des machines industrielles programmées, mais comme des agents de plus en plus autonomes, qui pourront jouer dans nos maisons, nos écoles et nos bureaux, des réles auparavant tenus par les seuls humains. « Diici cing dix ans, la présence de robots dans en: vironnement humain sera unebanalité», affieme Reid ‘Simmons, professeur de robotique a Carnegie Mellon. Cette perspective souléve une foule de questions. Quelle quantité d’activités humaines quotidiennes sommes-nous préts confier 3 des machines? A quoi ces robots doivent-ils ressembler ? Souhaitons-nous voir des androides comme Yume ceuvrer dans nos cuisines? Au Japon, un adorable bébé phoque automate congu pour divertir les personnes Agées dans leur maison de retraite a été accusé de contribuer &isoler Tes vieillards, Des craintes identiques se sont exprimeées propos des futurs robots baby-sitters. Btil y a bien si les recherches sporadiques pour créer desandraides toujours disponibles sexuellement. Lan dernier, une société du New Jersey lancé surle marché un « com: pagnon » réceptif au toucher et qui parle, En bref: sommes-nous préts 8 avoir affaire & eux ? Et sontils préts a faire ce que nous attendons d’eux ? Dans un bitiment proche du Entertainment Techno. logy Center, Herb est assis, immobile. Herb ~ pour Home Exploring Robotic Butler, ou valet de chambre usage domestique ~ esten cours d’élaboration a Car: negie Mellon, quisestassociée Intel Labs Pittsburgh, Tlpourra fonctionner, dans un avenir proche, comme un robot daide aux personnes Agées et handicapées, “Avec des roues qui fontoffice de jambes et des éléments dordinateurs en guise de corps, ilest sans charme Mais contrairement a Yume, Herb paralt doue d’un semblant de vie mentale. Pour 'instant, il améliore sa fonctionnalité en étudiant divers seénarios de mani- pulation ~ plus de 20 000 a la seconde - des représen: {ations d’objets stockées dans sa mémoire TRAITER L'INFORMATION INTELLIGEMMENT « JeVappelle une réverie », dit Siddhartha Srinivasa, lecréateurd’Herb, par ailleurs professeurau Robotics Institute, a Carnegie Mellon. « Cela permet de com: prendre intuitivement que le robot se visualise vrai ment en train de faire quelque chose. our évoluer dans un espace humain, un robot comme Herb doit percevoir et affronter des objets inconnus, et se mouvoir sans heurter des gens eux-mémes en plein déplacement. Son systéme de perception com: prend une caméra vidéo et un laser de navigation fixé une perche au dessus de son bras mécanique. D Représentatif de ladernire génération derobo ‘concus pourpartciper notre monde, le PR2saittout faire: distribue plier lenge cuisiner Ila méme été testé pouraiderles personnes Iie Stiences ocroene-noverene 201? Peat Sk DES ETUDES MONTRENT que eae aN ete) Ela VD QU'ILS RESPECTENT MSS sear) QU'EUX. Différent d'une armature hydraulique industrielle, le brasd’Herbest animé par un systemede détection des niveaux de pression, composé de cables comparables Ades tendons humains, Ce qui est indispensable sion, veut quill soutienne une vicille dame jusqu’a la salle de bains, sans la catapulter & travers la porte. Danslelaboratoire de Srinivasa, un étudiant ordonne au robot de prendre une brique de jus de fruit sur une table. Le laser d’Herb tourne, créant un réseau en 3D qui cartographie la position des gens et des objets, jusqu’a ce que la caméra identifie comme un candidat veaisemblable la brique de jus en question. Le bras du robotse tend, la saisit Ia souleve, puis la pose sur lesol Ala demande del’étudiant. Pour le commun des mor: tels- dont ecerveausa évolué durant des millions d’an- nées-, ce geste rfa rien d’impressionnant. Et un robot industriel programmé & cette fin nlaurait aucune dif- ficult accomplirunacte aussi spécifique. Ladifférence ‘entre an robot social comme Herb et un robot industriel conventionnel vient de ce quele premier sait que Tobjet est une brique de jus et nom une tasse de thé, et qu‘, doit la saisird’une certaine fagon. Son mode de com- préhension de la chose implique beaucoup de mathé- mmatiques et de science informatique. Daprés Srinivasa, cela revient, pourlerobot, duprendre une information et &la traiter intelligemment dans le contexte de tout ce qu'll sat déja sure mondequi fentoure. (Quand on présente un nouvel objet & Herb, les régles apprises antérieurement instruisent le mouvement de son bras et de sa main, Lobjeta-t ll une poignée ? Peut Ilse casser ? Pour programmer Herb saisir es objets, Srinivasa sestinspiré des gestes de Homme. Dans un, bar, par exemple, ila observé comment les barmen, Semparaient d'une bouteille pour en verser lecontenu ‘NG SCIENCES OTORRE-naveraRe 2011 selon un protacole quinta rien de nature. Ha réduitces mouvementsa un algorithme quil aintégré son riper- toire. Pvidemment, le monde que Herb commence & maitriser est un environnement expérimental sous contrbe Programmer ce robot pour quill marche dans tun véritable espace humain sera plus complexe, Pour avertrls gensdeson approche ilactionne unesonnette debicyclette digitale. s'il ya beaucoup de monde dans lapigceilchoisitle mode action le plussi et reste sur place en klaxonnant au passage de chaque personne. Des études montrent que les gens attendent des robots sociaux quilsrespectent es memes régles quveux. Nous ‘nes plient pasou commettent certaines erreurs. Le snackbot, autre robot mobile en phase de création & Carnegie Mellon, sert des snacks Jacantine del école de science informatique, Etes gens Jui pardonnent plus facilement sos erreurs s'il avertita Favance qu'il peu se tromper, ou sl Sexcuse ommebien des bots soci, lesnackbot est mignon: ‘mesure 1,35 m, etses traits vaguementhumains Sap- parentent a ceux d'un personage de BD. Ces spécif cités lui évitent d’entrer dans la «valle dérangeante» une expression inventée ily a plus de quarante ans par Masahiro More pionnier de a robotque japonase Selon cette théorie, nousrépondons positivementjusqu’a tun certain point aux robots qui ont une apparence humaine. Mais sls Sapprochent du vivant sans étre vivants, ce qui était atachant devientrepoussant sommesimalalaises’ « PARCE QU'IL EST MOL-MEME » Bien que laplupart des roboticiens ne voient aucune raison de idler ce précipice, certains considérent que lnvalledérangeante est une zone qu'lfaut traversersi nous voulonsateindreTautrecéité des robots qui no ressemblent, évoluentetagissentsuisamment comme nous pour nous inspirerde empathic et non digo Parmi ces explorateurs le plas intrepid est sans dose Hiroshi Ishiguro, le principal concepteur de Yume, la fille de a valde dérangeante, aliasactroxde-DR Pour explorer la composante émotionnelle di HRI (human-robot interaction) Ishiguro asurveillélacréa tion denombreusxrobots novateurs, certains plus tro blants que d'autres. Pour Pinstant, la création laps noire d'Tshiguro reste son propre umeau robotique Quand jeluia renduvisiteanx ATR Intelligent Robo tics and Communication Laboratories Tokyo, ha- main et le clone étaient tous deux vétus de noir des pieds la tite. Assis sur une chaise derrire lu, son jumeats avai la méme crinire de cheveu noire et la imme mine renfrognée.Ishigaro,quienseigne i 'uni- veritéd’ Osaka, deux heuresde Tokyo, afirme avoir créé son double en silicone pour pouvoir étre a ceux D> ni Sciences ocrosne-rover Peat Sk ce) Teh V Tea TeLUhY ZN INJUSTE qu'on NE WAS (et ASON TOUR. « TUN'ES QU’UN ROBOT, CELA N’A PAS D'IMPORTANCE », REPONDIT ALORS LEXPERIMENTATEUR. cendroits ila fois. Quand il est Osaka, des détecteurs. captent les mouvernents deson visage et ui permettent, decontrdlerle robot distance, qui, pendant ce temps, dialogue sur Internet avec certains de ses collegues, Comme d autres pionniers du HRI, le chercheur tente de reculer les limites, technologiques mais aussi phi- Tosophiques. « Vous croyer que e suis réel et que cette chase nest pas humaine, me dit Ishiguro, désignant son jumeau. Maisles progrés dela technologie rendront cettedi pas déceler la différence qu'il y a entre les deux, cela, importe-til que vous interagissiez avec un humain ou tune machine?» Lutilisation idéale de son jumeau consisterait & le placer chez sa méve qui vit loin, et & laquelle il rend rarement visite. Une fagon e’étre plus souvent avecelle. « Pourquoi votre mereaccepterait-elle tun robot?» Deux visages renfrognés me regardent, «Parce quillest moi-méme», dit 'un deux, Avant que les lonesdes ils nese comportent avecles méres comme de vrais fils, il faudra pousser les choses au-dela du mimétisme dela perfection. Pensonsaux défisauxquels Herb est confronté quand il évolue dans un environ- rnement physique humain normal, Mais d autres robots saventurent sur leterrain périlleux des états mentaux et émotionnelsde Homme. Nilanjan Sarkar, dela Vanderbilt University, et Wendy Stone, de Puniversité de W gue, ont inventé un prototype qui joue avec de jeunes autistes. CCelui-cienregistreles motions d’un enfant en mesurant Jes changements infimesdu rythme cardiaque, du regard, dea sudation et dautres signaux physiologiques. $'l percoitdel’ennui oudela contrarigté il changelerythme du jeu jusqu’a ce que le signal indique qu'il Samuse & sophistiqué pour inction plus difficile établie, Si vous ne pouvez ston, son anciennecall nouveau. Le systme nest pas asse 0G SCIENCES cTORRE-naveraRe 2011 intervenir dans la thérapie des enfants autistes, oi les interactions linguistiques et physiques sont trés com- plexes, Mais il constitue une premigre étape dans la reproduction dun des traits déterminants de "huma- ni, qui est de savoir queles autres pensentetressentent, et d'adapter son comportement en conséquence. En 2007, dans un article au titre provocant: «Quiest- cequiun humain? », le psychologue du développement Peter Kahn, de 'université de Washington, a établi, avec Ishiguro et d'autres roboticiens, neuf points de référence pour déterminer la proximité d'un robot avec Fhumain. Les chercheurs ne s'intéressaient pas aux capacités techniques du premier, mais a la per- ception que les hommes en ont et au traitement qu’ils lui réservent. Considérons le point de référence «valeur morale intrinséque» ~2 savoir:jugeons-nous tun robot digne des considérations morales fonda. mentales que nousaccordons naturellement& autrui? Kahn réunit des enfantset desadolescents pour jouer, aux devinettes avec un petit humanoid futé nommé Robovie. Aprés quelques parties, un expérimentateur interrompit brusquement le jeu alors que c’était au tour de Robovie de deviner, til intima au robot de retourner dans son placard, Robovie trouva injuste qu'on ne elaissat pas jouer son tour. «Tunesqu'un robot, cela na pas d’importance», répondit alors Vexpérimentateur. Robovie protestatristement, mai cen vain, et quitta le jeu, Bien stir, ce nest pas la e6ac tion du robot qui interpelle ici - un autre chercheur le manipulait-, mais la réponse des sujets humains. «Plus de la moitié des enfants et des adolescents que nous avons testés étaient d'accord avec Robovie... ce quiest une réponse morale», commente Kahn, CONSCIENCE ET VALEURS MORALES Ii nest pas surprenant que des humains, es enfants surtout, éprouvent de lempathie pour an robot q Sabit une injustice. Aprs toutes enfants nouent des liensprivlégiésavecdes poupées et des figurines. Mai lacapacité da abot aémettrehui-mémedes agements rmoraux est un objectif plus lointain. Allons-nous construire des machines pourvues d'une conscience, Sansdoue le plusspéciique de nos attributs humains? Le sens éthique est capital dans des situations ot es valeursmoralessont souvent mises l'épreave~ comme sarun champ debaaile. Lesrobotstééguidés, drones et véhicules tereestes armés,jouent un ze toujours plas complexe dans les combats. Plsicurs gouverne ments metten aa point des modeles qui pourront un jour décider deleur propre chef quand et sur qui tice. Crest chercheur Ronald Arkin, du Georgia Institute of Technology a’Atlanta, qui a poussé le plus loin la > Relié un ordinateur, "Phumanoidle Bathoc, «visage human» -un élément-clé dans communication -, et deuxmains derobot travallent ensemble, 3 université de Bielefeld (Allemagne). LES CHIFFRES 231labos danslemonde travallent surles robots, 8,7 millions derobots usage personnel (domestique et de oisir) ontété vendus dans lemonde en 2003 114 millions derobots. sont prévus alavente entre 2010 et 2013, ‘iG Soiences ocroane-noverene zon Pe IUGR a) SE SS N=] Bilal PN Tea Ue ae UCU ne aCe Ny DET Cag Ne ‘QUE LESROBOTS'EMPORTENT sures humains au Mondial, .n2050... olla Fobjectifdes fondateurs dela cormpétition RoboCup junior, laquelle équipe rabotsie de Virginia Tech Dribble (ci-dessus) participaiten 2010. 62 G SCIENCES OcTORRE-naveraRe 2011 conception de robots éthiques, Comme il Vexplique, son travail esten fait motive parles faiblesseséthiques des humains, Arkin évoque deux incidents survenus en rak: des pilotes d'un hélicoptére US auraientachevé des combattantsblessés, et des marines prisenembus- cade Haditha auraient tué des civils, Peut-étre sous Trinfluence dela peur ou dela colere. Maisdes machines ne se laisseraient pas déstabiliser par des émotions. Arkinestime donc quis auraient moins de raisons de faire des erreurs. En bref, ils pourraient prendre de -eilleures décisions éthiques que les humains. Dans son systéme, un robot qui chercherait déterminer s'il doit tirer ou pas serait guidé par un «gouverneur Exhique siggeant dans ss logiciels informatiques, Face une cible potentielle, ce dernier analyserait une cohorte de contraintes préprogrammées fondées sur les régles de engagement et les lois de la guerre, Une seconde composante, ladaptateur éthique>, déter- ‘mineraitavee précision le choix des armes uilisées par le robot. Siune arme trop puissante devait causer des dégats involontaires -par exemple, un immeuble en plusd'un tank visé~ce typed arme serait alors cl off-limits». Comme explique Arkin, cestl'équivalent d'un modéle robotique de culpabilité Deretoura Carnegie Mellon pour la derniére semaine ddu semestrede printemps, je retrouvel équipe du projet Yume a Entertainment Technology Center, ot les, étudiants exposent landroide transformé. Duréalisme ala véracté, le chemin aétécahoteux. Yan Lin, la programmatrice informatique de 'équipe, a concu une interface conviviale pour contrdler plus souplement les mouvements de Vue. La tentative de donner la « fembot » aptitude de détecterles visages etd’tablir un contact visuel plus réaliste se solde par un demi-succés. Dabord, les yeux de Yume croisent les miens, puis elle balance la téte mécaniquement. our masquer la brusquerie des mouvements et son regard fuyant, ’équipe a cherché quel type de person: nalité agirait de la méme facon et a doté Yume dan costume approprié, en Voccurrence celui d’ane jeune fille «un peu goth, un peu punk, et préoccupée seule ‘mented attirer votre attention danslapigce». Nul doute quélley parvient, Mais malgré son déguisementbrat ché - y compris les longues mitaines dissimulant ses mains rades de zombie etleroagea lévrescachant son. incapacité & fermer la bouche ~, en dessous cst le ‘mame vieilactroide-DER. Néanmoins, Yame est plus humble aujourd'hui. L’équipe a appris& réduire ses ambitions et lia offert un nonveau discours prélimi- naire: «Je ne suis pas un humain, admet-elle. Je ne serai jamais tout faitcommevous. Ce nest passi mal En fait, cela me plait d’étre un androide.» RE CHE R CH E S cesrctotsdamestiquessectventatistittcoréen dossclences et de a technologie. un prépare un toast qu'un autre servira un human. Letrolsiome lu, testela technologie mise au point pourse déplacer dans une maison. QUAND LA FRANCE CONCURRENCE LE JAPON Avec Nao, un robot amanode desenfantsautistes.« Aujourn deS8cmde haut, lastar-upfrancase unprogrammeurpeutodifieret, TURE AldebaranRobotissesttesvite trowerde nouvelles appkations bots Sight Mie afer, 207 imposéedanstacourdesgrands, __3Nagexplque-ton chez Aldebaran Lescrétresotfetes,jean-Caue Head Robuste, aordable(ilestcingfls_Demain,nouspourrans evendre 6. OGe)acb 2008, moinschergue ses homelogues.aesuxpartcules.»€njullt 2011, RLUR. Karel Capek Le Difétence, 201 peutétre programms pourmarcher, Naoaobtenulaquatiéme place Actiquer faireleménageoucommuniquer avec dunconcoursde rabots domestiques wu aldebarantobotcs.com, Dig Stiences ocroene-noverene 2011 63 >ENCYCLOPEDIE DE L'INSOLITE PAR ALEXIS BOTAYA 111 ‘STR :ATION BEB DEUM TOUT EST BON DANS LE COCHON Un cochon comme les autres 05049 ? Presque. Sa seule particularité est d’avoir été étudié post mortem. Christien Meindertsma, une designeuse néerlandaise, a retracé son devenir a travers la planéte : saucissons, chewing-gums, béton. 05049 Crest son nom, Ou plutat son numero, son matricule. Pas de sobriquet pour ce pore de 103,7 ks quin’a pas - et n/aura jamais ~ conscience de sa valeur, Maisil va rendre de grands services a lhumanita Cortes, il sera utilisé pour remplir quelques assiettes, et deviendrs pate, jambon ‘ou saucisses. Puis sapeau servira aux maroauiniers, sa graisse a produire du saindoux, ses soles 8 fabriquer des pinceaux, De faron plus étonnante, cchacun de ses éléments constitutifs ~ du sang aux os, len passant parses organes - entreradans|a composition de produits auss!insolites ue des cremes antirides udu carburant. REINCARNATION Nafallutroisans d’enquéte _ fabricants de munitions. & Christien Meindertsma pour savoir ce que devenait (08049 dans la chaine indus Wielle. Ce quil'a amenée interviewer éleveurs, bou- Résultat :déco interieure, derives alimentaires, construction... 05049 est ‘omniprésent. Une vraie reincarnation. Etla confire chers...maisaussidirigeants mation de adage selon de start-up dans le domaine des biotechnologies et » ALIRE Pic 05043, Chvstien Memncerstsms, locks, 2007 Lecochon Histoke uncousinmol aime, Michel Pasteureau Galimara Découvertes, 2003. ‘NG SE;ONCES UCIOBRE-nOVErER lequel «dans le cochon, tout estbon». eee Pere eae eee Beers 2m 185 Telestlenombre de produits fabriqués avec 05049 selon Meindertsma, Les acides gras issus de la moelle servent dagents durcisseurs pour COUSIN Génétiquement proche de\'Homme (8 95%), le pore fourit bien des produits a vocation médicale : valve cardiaque, insuline...Selon Michel Pastoureau, historien des animaux, une truie aurait méme été utlisée porter, titre experimental, lun embryon humain, le temps d'une opération chirurgicale. Pour lui, les savons, la gelatine extraite de ses tissus est intéarée dans des beurres alegés, ses os entrent dansla compo sition du béton cellulaire. le cochon est notre cousin. Ses organes font figure de candidats parfaits pour les xénogreffes. Christien Meindertsma se demande, elle, pourquot les porcs ne sont pas traités comme des rois, Question léaitime, aumoment oil industria- lisation de la chaine alimen- taire fait de cet animal un numéro:05049! COMMENT D'UNE BALEINE ON FAISAIT UN PARAPLUIE cours des sites pases, a baleine ete cachalot ont donne bien des produits derives. Lours es serdent de soutien auxchuttes des Inuits Plus tard, au xie side, on prélevalt_ lecelebre ambre is de itestin du cachalat pour confectionner des parfums en Occident. hulle Issue de sagralsse permettat de fabriquer bougies et savans, cet servat de ubrifcateur pour les machines de a rovolution Industriel. Enfin, ls fanons es rrquals entraient dans "elaboration des paapluies. Sans ‘ubllerlaviande, qui état salée et séchée pour étre conservée Nougats, munitions, ligueurs, chewing-gums. autant de produits ‘dans lesquels peut centror LA GELATINE. LES 0S sorvent de colle pourla Fabrication du papier de verre Larecherche sintéresse aux REINS des pores genétiquementmocifies ourles grefferchez iy a Laci entredans lacomposition des shampooings. etdes cremes antirides, UHEMOGLOBINE est employée dans certains filtres decigarette, SSUIENCES ocroeRE-novEreRE 2011 6S >ta SCIENCE be 1a DEMESURE En sciences, on le sait, tout est affaire de mesures. Depuis des décennies, les physiciens ont entrepris de dématérialiser leurs unités, histoire de les rendre reproductibles et plus fiables. Une seule leur résiste encore : le kilogramme. DR VAHE TER MONASSTAN Iie Sciences ocroene-noverene 2011 6? MESURER vwnrensmrévumineuse [| catempérature Poi) iii itil aide dun cryostat, on retroicit des thermométres pour les étalonner, afin d'établi un point de référence du zéro absclu, la température la plus basse qui puisse exister vitensrré ou courant étecrrique [|| | Les scientifiques cherchent a changer la definition de fampere, qui se baserat alors sur la charae de Félectron Cette puce sert ici stocker et a compter chaque électron “est un teavail dont on parlera sans doute encore dans plusieurs décennics. Unitestquirestera danslesannalesdela physique. Lexpérionce internationale Avogadro, actuellement conduite 4 Braunschweig, en Allemagne est deux doigts de rentrer dans | Histoire des sciences. Aprés neufans efforts, elle sera, en effet bientdt capable de répondre & la question bizarre pour laquelle ellea été congue: combien ya ilexac tement datomes dans une sphére d'un kilogramme de cristal de silicium ultrapur? Tnutile de ce tritucerles méninges pout saisiePintéeét de cechiffre. IIn’aura, au bout da compte, une réele signification que pour une poignée de spécialistes dans le monde. Mais ses implications seront, elles, phénoménales. Car, croyea-le sur parole, de ce résul tat dépend.ni plus ni moins Vadoption d'une nouvelle definition pourle kilogramme! DEPUIS 1875 ct la signature par dix-sept pays de la Convention du metre, cest un peu toujoursla méme histoire trés réguliérement, Pune ou Fautze des sept unités de base du Systtme international change de definition, «La 24° Conférence générale des poids et mesures (CGPM), programmée Paris du 17 au 21 octobre 2011, ainsi prévu examiner un projet visant & corriger pas moins de quatre d’entre elles le kilogramme (unité de masse), Fampére (unite d’in tensité de courant), le Kelvin (unit de température), et enfin la mole (unité de quantité de matiére) », explique Marc Himbert, directeur scientifique et membre deV Académie de technologies LES MOTIFS DE CES REFORMES? Ils varient selonla grandeur etle moment, mais sont assez faciles 4 com: prendredanslecasdukilogramme. Alorsquele metze- étalon en platine est depuis longtemps une piéce de musée, 'unité de massede référence, elle, est toujours déterminéea laide d'un artefact matériel:un cylindre de métal connu sous le nom de Grand K, enfermé dans un coffre-fort du BIPM (Bureau international des poids et mesures) a du kilogramme sur toutela plantte, A priori, le procédé, qui permet de connaitre cette tunitéa 50 millionitmes de gramme prés, en vaudrait bien un autee. Sauf que le précieux abjet, constitué de platine et d’iridium, est soupgonné par les hautes spheres de la métrologie (la science des mesures) de prendre... du poids. Une dérive d’a peine 50 micro- grammes par siécle, sans doute causée par la pollu- tion ambiante. « Cette variation a été jugée suffisante pour que, en 1999, la CGPM demande a ses membres de travailler 4 une définition du kilogramme qui le ssde D> svres. Sa masse fixe la valeur refierait une constantede la nature, comme cel LE EST SOUPCONNE DE PRENDRE DU POIDS. ‘ig Soientes ocroane-nvereRE eon) 6s ota SCIENCE pe La DEMESURE DES RELEVES DE TEMPERATURES BONS A JETER ALA POUBELLE. Planck ou d’Avogadro>, confie Richard Davis, Te chef de asec tion « masse du BIPM, Pour ete finalisés, les recherches doutre Rhin devront étre comparées at résultat des expériences dites de la scbalance de watt», conduites cette fois aux Etats-Unis, au Royaume- Uni et en France par Péquipe de Gérard Geneves, du Laboratoite national de metro logie et dessais (LNE). A terme, les valeurs des constantes d Avogadro et de Planck seront ainsi fxées aucent millionitme pres. Grace cesdeux méthodes de determination, le kilogeamme sera enfin defini par rapport une constante. Ce qui permettait dese dlébarrasser du Grand K dis 2015, POUR LES SIX AUTRES UNITES de base, les raisons de ce changement périodique de description sont légerement différentes. Du metre déterminé a pastir de la vitesse dela humire)& la seconde (relige a une propriété de Yatome de césium), ces unités sont, en effet, toutes deja liées a des constantes de la nature. Probléme: dans certains cas, établir leur valenr & partir de leur définition exacte savére assez difficile. La réalisation de lampére est tellement complexe aquven pratiqueles aboratoires de métrologie le dédu sent d'autres grandeurs », raconte Lue Brard, ancien directeur de recherche du LNE, Autre exemple :le kelvin. Cette unité souvent utilisée par les scientifiques. en liew et place du degré Celsius que nous connaissons tous, est déduite depuis 1954 de la température du «point triple» de eau, cest-i-dire dela température ott ses trois phases liquide, gazeu: et solide - coexistent. Or, explique Laurent Pitre, chargé de recherche au LNE, «cette valeur sest avérée dépendre des impuretés présentes dans lau et de sa composition isotopique. Ce quia contraintles métro: Jogues modifier plusieurs reprisesla technique, avec pour conséquence d’introduire une incertitude de 70ND SCIENCES OcIUERE-nOVENERE 2001 Dernire unite materializes, le Grand K (kg) est conservé sous trois cloches de vere et enfermé dans un coffrea trois cles 3 Sevres (Hauts-de-Seine). Vordrede2 milligmes de degrés sur toutesles mesures ceffectuées ily a plus de quarante-cing ans». Selon ce physicien, coinventeur d'un « thermométre acous. tique » susceptible de révolutionner la détermination dakelvin, cousles relevés de températures du fond des mers (environ 4°C) des années 1950-1960 seraient bons étrejetés ala poubele, Et tant pispourlesclima- tologues qui en auraient bien besoin aujourd'hui! D’OU LES RECHERCHES ACTUELLES, qui ne visent plus seulement & gagner en précision surlavaleur des unités, maisaussi les «accrocher» a des definitions valables sure trés long terme. Un besoin quiyestime Terry Quinn, auteur d'un livrea paraitresur’histoire du BIPM, serait le relet de notre époque. «Dans le temps, les gens se moquaient de réaliser des observa. tions sur de grandes périodes. Mais aujourd'hui, des sciences comme la climatologie ou lastronomie sont, apparues, qui nécessitent des mesures stables ur letré longterme. Cestce que nous voudrionsleurdonner: » ACLIQUER wowmetrologie francaise ft wowcbipm.org worwine OFFRE EXCEPTIONNELLE REE tine ihe a ae je souhaite découvrir ou faire découvrir National Geographic (1 an/12 N°) au prix exceptionnel . 62,40€. Je ne paie rien aujourd'hui et je reglerai A réception de facture oe UI reas ayy wae ILS SONT CAPRICIEUX, IMPULSIFS, EXASPERANTS... CNET Dia teal aa Ps zeit ie Y ea QU’EST-CE in| 7M Oa . 10) 0) 5X0) 0/8) LES ADOLESCENTS let e eats es) AINSI ? EN TERMES D'EVOLUTION, LEURS BUY ese soe MOS a IRRITANTS SONT a aU eis se Wen nel ~ DE LEURS FUTURS rs Se ry SUCCES D’ADULTES. - . a Autre caractéristique de l’adolescent: CCU ueee eae keg tn des gens de SON AGE plutét que pour celle des enfants et des adultes. "ALTHEURE du déjeuner, un adolescent montreses talents ddanslapratiquedu parkour, sparturbain tres pst. « Les jeunes gens sont ECHAUFFES parla nature comme les ivrognes par le vin », concluait Aristote. [AR UNE BELLE journée de mai, ‘mon fils de I7ans nappela pour ‘medirequilvenait de passer deux heures au commissariat. Appa- remment, il conduisait L'HOMME A v'érupe decision etdinterprétation instinctive vers les ones de pensée plus récentes et plus complexes en termes €volutionsitudes dansle lobe frontal Le corps calleur, qui elie les hémisphéres gauche et droit du cerveau et ‘ransportedes informations essentielles de nombreuses fonctions cérébrales supérieures,s'épaisit peu peu. Desliens plusforts se nouent entre'hippocampe, sorte de répertoire mémoriel, eles zones frontales, qui défi- nissent les buts et évaluent les urgences dansle proces: susdedéision ntégrant nas souvenirset nosexpériences passées, Les zones frontales développent aussi des connexion plus rapides et plusefficaces, nous permet ‘antdimaginer bien plus de possibilités quauparavant. Lorsque ce processus de maturation seffectue norma- Jement, nousévaluons mieux nosimpulsions, nos désirs, nos buts, nos intéréts, les régles, Péthique et meme Valtruisme, ce quisuscite un comportement plus com. plexe, plus aisonnable danscertains cas. Maisilarrive, surtout au début du processus, que le cerveau accom: plisse ces tiches maladroitement, Ce est pas sans mal que les nouveaux rouages Sadaptent lesuns auxautres BEATRIZ LUNA, professeure & Puniversité de Pittsburgh, utilise Vimagerie médicale pour étudier lecerveau des adolescents. Elle leur faitpasser un test simple, quimet en évidence la courbe d’apprentissage. Installs devantl ordinateur, ils doivent fixer Vimage dune croix sans se laisser distraire par des flashs Jumineux apparaissant dans un coin de Pécran. La consigne leur est méme donnée de regarder dans la direction opposée, Des capteurs suivent les mouve ments des yeux et activité cérébrale, Comparés & leurs aings, les jeunes adultes ont tendance & moins utilise les zones cérébrales qui contrdlent la perfor: mance, repérent les erreurs et permettent de rester concentrés. Ils ont da mal a résister Pimpulsion de regarderlalumigre intermittente -comme lorsqu'ils ont tendance i lire un texto en conduisant. A partir de 20 ans, eur cerveau réagit pratiquement comme celui des adultes, Luna suppose que cela est dt Auneamiélioration des réseauxet des connexionsdans le cerveau, qui rend les zones stimulées plus fficaces. Carieusement, ces travaux aident & comprendre leurs sautesd’humeur: charmantsau déjeuner, hargneux au diner, oganisés le undi, brouillons le samedi. En fait, en plus du manque dexpérience, ils pprennent a uti- liserlesnouvellescapacités de leur cerveau an fonction: nnement vite perturbé parlestres, la fatigue, les nouveau challenges... Cest ce qu’Abigail Baird, psychologue adolescents Vassar (Etats-Unis), nomme la gauche- rie neuronale:Iéquivalent de la maladresse physique dont fait parfois preuve adolescent pendant qu'il > Ig Soiences ocraane-roversne 20m 77 EV o) (ate) e-e keane eee i présentent ces jeunes comme . edes « TRAVAUX EN COURS » nS UTI en me lat=l [aaah 8) 21 gy ase demander si l'adolescent n'est as proche d’un « attardé mental». >L'HOMME a v'érue Lesapos EN FRANCE 564% dela papula- tion francaise G@millions, dindividus) sont desados det5a20ans. 10% d'entre euxboivent: réguliérement de alcool 225% des déces en France cancement. desads, 12% desados souffraient, en 2009, detroubles mentaux. apprend A mattriser son corps. La courbe de dévelop- pement, lenteetinégale, que évéle Pimagerie,explique pourquoiles adolescents font des choses stupides, arce que leur cerveau nest pas fini, Les scans le montrent! Ce point de vue, de méme quela pléthore articles de presse qui présentent ces jeunes comme des «travaux en cours», conduisent certains experts a se demander sile jeune nest pas proche d'un « attardé mental » Cependant,cetartice raconte une histoire scientifique différente. Ces cing ou six dernigresannées, alors que se propageait le modeled « travail en cours» les tudes consacréesce sujet sont devennes plus sophistiqueées. ‘Quelques chercheurs, manifestement influencés par 1a théorie devolution, se sont mis & considérer Tes <éécouvertes nécentes sure cerveau etla génétique sous uunangle plusinventifetflatteur Selon P'interprétation quien résulte~ appetons-la «théorie de Vadaptabilité deladolescence »-, adolescent est moins unbrouillon dadulte quiune créature profondément adaptable, et une sensibilité délicate. Un individu équipé presque Alaperfection pour passer dela sécurité du foyer fami lial a complexité du monde extérieur. Cette vision plaira beaucoup aux adolescents. Plus important, elle convient mieux au principe le plus fondamental de la biologie, celui de a sélection natu- relle, qui nest pas tendre envers es dysfonctionnements soi-disant caractéristiques de cette tranche de vie. i cet ge nen est qu'une accumulation ~ angoisse exis- tentille, mpalsivité, confusion responsable -, com: ment cesdysfonctionnementsont-ilsdonc pusurvivre ‘la sélection naturelle ? La réponse est que ces traits de caractére qui nous dérangent ne sont pas la princi: pale spécifcitéde adolescence ;ilsnous frappent parce vilsnousagacent ou mettent nos enfants en danger. B J.Casey, neuroscientifiqueau Weill Cornell Medical College (Etats-Unis), aconsacré une dévennied Pétude du cerveau et la génétique pour mieux comprendre adolescence. « Plus nous en savons sur ce qui rend cette période de la vie unique, pluselle parait extréme- ment fonctionnelle, voire adaptable, explique-telle. ‘Cest précisément ce dont vous avier besoin pous faire les choses que vous devier faire alors, » ‘SINOUS VOULONS DEPASSER l'image de adolescent dlistrait et ahuri, et imaginerla personnalité adaptable quil dissimule, nous devons observer non pas les comportements spécifiques parfois surprenants ~des- cendre les escaliers avec une planche & roulettes, par exemple -, mais les caractéristiques pluslarges quiles sous-tendent, Commengons par son attrait pour ce L'HOMME A v'érupe crime, Mon fils s'épanonit 4 Puniversité ob il ma pas besoin de voiture, Mais plusieurs de ses amis de lycée sont morts dans des accidents de la route. Bien sr, nous, les parents, faisons des faux pas quand nous essayons de les aider. Des études montrent pourtant que quand nous communiquons avec nos ados et que ‘nous les guidons d'une main souple mais ferme, pré- servant le lien tout en favorisant leur indépendance, nos enfants sadaptent en général mieux ala vie. Les adolescents veulent apprendre de leurs amis, mais pas ‘uniquement, A uncertain niveawetcertainsmoments (Cestle rble des parents de les détecter) ils reconnais sent que leurs géniteurs sément des petites graines de sagesse ~ une connaissance quils apprécient non pas parce quelle vient de Vautorité, mais du combat des parentsavec la réalité Entre-temps, dansles moments de doute, souvene-vous une dernidre caractéristique ducerveau de adolescent ~Vrultime clé ala fois de sa maladresse et de sa remar- quable faculé adaptation. Je veuxparler dela longue période de plasticité des lobes frontaux, qui se déve loppenttardivement et parviennent lentement a matu rité, Comme on Pa noté plus haut, les lobes frontaux. sont les derniéres zones oi se dépase la myéline grais seuse ~la matiére blanche isolante du cerveau, qui accélére es transmissions. Car ici, Yamélioration dela vitesse se faitau detriment dela souplesse. lors qulune couche demyéline accélére considérablementla bande passante d'un axone, elle empéche la croissance de nouvelles branches surTaxone. Douglas Fields, neuro- scientifique au NIH, Vexplique ainsi: «La période ot. tune zone ducervean fixe la myéline est une sorte dap: prentissage crucial :e cablage est amélioré, mais une fois que ces fait i est plus difficile de changer.» La période la plus favorable a la réinitialisation des connexons differe profondément sefon les zones du cerveau, Les centres du langage acquiérent leur plus grande isolation au cours des treize premitres années, quand [enfant apprend sa langue maternelle. Une fois, achevée, isolation renforce ces acquis, mais en auto: rise plus difficilement de nouveaux, par exemple Tap- prentissage d’une seconde langue. len va deméme de la myélinisation deslobesfrontaux, qui intervient vers Page de 20 ans. Cet achevement retardé augmente la flexibilté du cerveau au furet mesure que nous nous préparons & entrer dans le monde des adultes. Cette longue vague de croissance Sachéve vers 25 ans; elle est sans doute spécifique a I'humain, et ses consé quences sont incalculables. II peut paraitre assez fou que nous commencions i agir de manire responsable sitard dans la vie. Mais si nous étionsintelligents plus tot, nous serions le moins ensuite. ‘ADOS DANS. LEMONDE ‘=Lapopu- lation ‘mondiale estcompo- sé¢320% de15-20 ans. 85% dientre eux. Vivent dans des pays envoie dedévelop- pement, sLesuicide estla2*cause dedéces pourles ados. Ig Soiences ocraane-roversne 201 es >EFFETS pe Move SCIENCES EN SERIE ert Nombre de séries télévisées regorgent de références scientifiques. Ces fictions reflétent lintérét que chacun porte & la science. PARCLAIRE LECORUYRE ‘omer, le pere de famille des Simpson proméne son ventre jaune rebondi dans tune dimension paralléle, découverte alors guise cachait dans un placard, Derritre lui, des formules mathématiques défilent subrepticement. A la suite d'une addition basique, 1+1=2», gafiche une équat Elle dément un théaréme surlesnombres enters pour tant approuvé par les plus éminents mathématiciens aujourd'hui... Etonnant? Pastant que¢a. Al'instar de cet pisode baptisé « Horror Show», le dessin animé Les Simpson regorge deréférences scientifiques, parfois difficlesa détecter. Btcomme i, bien autres séries seservent dela science pour nourrir leurs intrigues: The Big Bang Theory, Breaking Bad, Numbers, Les Experts, Dexter, Dr House. n desplus complexes. VERITABLE PHENOMENE DE SOCIETE, ces séries {principalement américaines)intéressent aujourd'hui les sociologues. «lls permettent de décoderla fagon dont la science fait partie de la culture populaire, explique Matteo Merzagora, chercheur au laboratoire Traces (Théories et réflexions su 'spprendie,acom- munication et l'éducation scientifiques. Son étude fait un constat les sciences séduisent le plus grand nombre, dautant queles questions médicales, énergétiques ou environnementales font partie du quotidien de chacun. Les producteurs s'inspirent de la réalité pour mieux toucher le public. Apres la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en 1986, Les Simpson abordent le sujet. Le pere de famille, Homer, travaille comme agent de sécurit nnucléaire qui alimente toute a ville de Springfield. Sa faramincuse propension & causer des catastrophes le conduit, dans|l’épisode «une belle simpsonnerie », 3 sendormir devant son poste de contréle, La surchauffe ddu réacteur nucléaire déclenche alarme et panique toute la ville. Par chance, Homer évite la fusion du jans la centrale ereyrrITT yyy tr iiy Sab abadapapepapapapapaae LE VERITABLE PHENOMENE | DE SOCIETE, CES SERIES INTERESSENT AUJOURD’HUI LES CHERCHEURS réacteur Son patron le complimentera,en mode iro- _ouvrage sur la science dans Les Simpson, recense au {chernoby! un simple tte autre catastrophe survenue aux Etats-Unis en 1979, este Pun des plus graves accidents nucléaizes, En coulisses, beaucoup de matiére grise est mobilisée _ mathématique, publié quelques moisavanta diffusion pourattirer le public, Marco M: .auteurd'un dePépisode «Horror Show». Lescénaristea passé un D> ee 2 ee CATHERINE wiLLows apparaitcomme liste nalys de sang DEXTER MORGAN analyse lestraces S pou lesmeurtirs 4 Ftlestue EN UTILISANT LES EMOTIONS LES SERIES INFLUENCENT LE PUBLIC ‘temps fou créer le logiciel qui lui per mettraitdedémonter ce théoréme, Mais ‘en réalité, sa «solution », tie de toutes pitces, nest quapproximative. Néan. ‘moins, beaucoup sesont laissé prendre aupidge, Car impression d’exactitude scientifique permet de rendre crédible simporte quelle histoire. A cela, les scénaristesajoutent un ingré dlientayant dj largement faitsespreuves humour. «fissavent parfaitement jouer sur la corde sensible des téléspecta. teurs», complete Matteo Merzagora. Les auteurs, pour faire rire, surjouent les clichés. Etga marche. Ainsi, Sheldon et Leonard, les deux «geeks de The Big Bang Theor' arrivent aussi bien saffronter - pour impressionner leur voisine sur la réalité de la théorie des cordes quia occire des gobelins dans un jeu en réseau alors quils sont & 50cm l'un de Vautre En réalité, les séries sont loin d’apporter de véritables connaissances. La contemplation des Simpson ou de The Big Bang Theory ne vous permettra jamais de er Vos cours ni de comprencire quoi que ce soit ‘la physique quantique. Mais elles sont des vecteurs de débats en puissance, Car en utilisant les émotions des téléspectateurs, les séries intluencent le public, & tel point que, parfois, les limites entre réalitéet fiction se brouillent. Un sondage, réalisé par la BBC en 2003 auprés du publicaméricain, Savére édiffant. Corganisme proposait en effet de choisirle « plus grand Américain de tous les temps». Surprise: 47% des voix placérent Homer Simpson a la premigre place. Btce, devant Abra: ham Lincoln ou Martin Luther King! Un tel impact montrela puissance des séries. Le message scientifique {quelles vehiculent peut ainsilargement influence, voire ‘modifierla perception dela réalité des téléspectateurs. Un article para dans le Canadian Medical Association Journal détaillait ainsi les caractéristiques des deux meédecins des Simpson pous critiquerle modele actuel, de santé publique du Canada, D'AUTRES FOIS, LE MESSAGE dela série peut save rer particuligrement réducteur. Dans Numbers, par exemple, le héros, un grand mathématicien,résout des enquates policitres en «se contentant» dees mettre «en équations mathématiques. Comme sles facteurs humains pouvaient se réduire a des formules! (Ces différents messages mettent en évidence la relation ambivalente entre science et société. Les découvertes des chercheurs modifient sans cesse notre percep- tion du monde, entrainant des sentiments tantdt de peur, tantat d'espoir. Les scénaristes des Simpson ont parfaitement compris. Is ont pris, eux, le parti de restr rGalistes sans jamais se départir de leur ton si décapant, Dans un épisode, Ned Flanders, Pun de leurs personages, clame ainsi, ragcur: «La science est ‘comme une grande gueule qui ruine un bon film en nous révélant afin. Eh bien je dis qu'il ya des choses ‘que nous ne voulons pas savoi! » errrrryryrittiin - f NATO TNE eee eal i@ Une vision inédite et transversale du monde |! | eR 3 Wagons © Vit 1m ya LF ys Pour aller plus loin : photos, extrail NAO A ‘ Coxe ga re A Un ouvrage de référence accessible a tous pour explorer et comprendre le passe, afin de mieux appréhender le monde d’aujourd’ hui. ag De te ae Se ol ee OL ea orl ones Rel LUMiSitc PLUS D’UN SIECLE DE VOYAGES ET DE DECOUVERTES > VINFOGRAPHIE PARCEAIRE LECOEUVRE EPIOLA PARRA CRAVIOTTO INPOGRAPHIE PHILIPPE PUISEUX cHine 'RaN erars- vim pH Bl us Lepétrofese compose principalement de 85% de corbone, 12 % d hydeogene et 3 % de soufre, d oxygeneetd'azote DEQUOIEST-ILFAIT? =| thwtionsis" me norous ILPROVIENT cola decomposition eee detamatere organique ds sous-s0l tiara gal terestroonmalécles xmeoe — datoresdecarboneetdiydagtne ME LESsamLES Lespétolesneseressenblent por srrunINe Helanges de sabe enireeux. Lelie lamaniereet ea Je temps de formation influent surleur fonealaea Constitution. is peuventconterie Wespolwantes deleau,dusoureaudautesrintrau, —— Lesindustielsonteréédespétrolesdits M UESLOURDS sbrutsdereérence.Chacunestclssé | Ue eure Selonson degre devicositeetsateneur — FasMisQeuset fensoue.Lavistositesedecompose | —emuee OOE seloniaquantitedecarbonepresente, jm ues scuisTES POURQUO!I FAIT-IL er ee ae rae lourdouextta-ourd Plusle rutest Krcomeece TOURNER LE MONDE ? ager et peu soufre, plusil se vend cher. Pa : ate rendement — "TROIS « BRUTS DE REFERENCE» Lor noir est partout. Augmentation des prix, débats sur “} WEST TEXAS INTERMEDIATE (WTI) _—-HUILES DE SCHISTE le pétrole de schiste, marées noires font de cette premidre Cert ageret tes peu suture Ces hyracatbures ressource énergétique mondiale une habituée des médias. "\2itwnceenameiou cu Nowe, ales ser tet ues sont énormes, carle pétrole asses legeret peu soule Cette reference smote, quan atten es enjeux économiques et polit . [escercssrectoiele men Mate aby cine, | Zetia les socités pétroligres qui brouillent les cartes, le pétrole disparai es mendia Aes rachrations est un fait, Daprés certains experts, les réserves mondialesestimées |“? LEDUBAILIGHT Exlitedanseofe | yiatiques. ne cessent de chuter depuis 1980, Laconsommation, elle, augmenteou _ "eritueeebrutmoyen et assez sultre || SST abet se stabilise selon les pays. Pourtant, aucun produit de substitution n'a Starmajaté es petites cour tetas pain encore réussi le remplacer ct une grande majorité des biens que nous achetécomptant. sn aucun utilisons au quotidien (médicaments, plastiques...) en contiennent, cet Seanad eae ATRAVERS Przsistes | ait Sia HISTOIRE sires menace aE \ cena |eateroas Sete :" ‘Modélediemboreation —-Mamiede princess a y % 0G SEIENCES OCIDERE-nOVerERE 2001 * j ARABIE Russie Sabor PA Rein > a > = UN PRODUIT QUI SERT A TOUT Le pétrole seretrouve dans biendes prodults ‘quotidiens. Lusagele plus important (76,5a82% unbarlidepetrole) correspond aucarburant es differents types detransport. Vessence tlegazolealimentent ‘eltureseteamior Tekérostne les avions, etlesfioulslourds lesbateaux Lesgar Aw ste, Marco Chine sbsewe tne subetance Lave industriel parle cebute en 4is5,auxétots-Uni Le premer puts et ‘lett comme fone en 85) par Slinenwege pe Ia Pennsyania Rock Scare facet Giicompany or premiere asin ort poe petite publica enbecgent ia premire fois oa Porsoitde MarcoPolo——Lompe peo = Yuan perole= 9 Lint Ol ‘mend bores techgues feforage et (de transformation, ‘teajours cr, jusau's atteinge mil arjouren 2008 La pluses teuersament en Eufope mace Caz 1573) Sedassea la pace mondiale , a fe propane et butane, ‘ssus dela distillation du petole, servent pourlechauttage (oa 12%).Lindustie ela petrochimie(5-725%) utllsepourepastque, ‘malsausslecaoutchoue, lessolvant les nga, lesmesicaments Lebitume, li entre danslerevétement desroutes (223%), sdetails — ee St a * a8 RESERVES MONDIALES. ELLESSONTESTIMEES chaque sone Les eserves proureescrespendent Burtesrourgeswaisonnablement Getahes te putes, Es aulent Soaechanees dete eles tengatle sures «pronsbes (50%) dex posses 0%) WAR EVOLUTION DES PRIX LES ACHATS DE PETROLE open erat aerat ftat 9 cet pvolire eu geat aeailant chaque neecant mmondiaut ev le pirde base a ail des ptles ats En termines Ce tanya sues! ee leevonditons exracton. de atinage stiecout des tansports ERGs dng Hubbertaimaginélafin de lexploration petrolere. £7956. ila ainsi modelise lacourbe deproduction ‘dupetrole, montrantunpicpuisunelente diminution. liput meme prédrele pi petrol des Etats-Unisde1570, y >LES QUESTIONS ou ne scrences PAR MARIE-AMELE CARPIO| ‘ ~~ ‘HASARD, se ‘oe se Le hasard est le compagnon ues dans nombre de découvertes. Les chercheurs ont un nom pour désigner © @ ce phénomene : la sérendipité. ‘ourquoi les scientifiques ne joueraient- ils pas aux dés ? Dans nos sociétés car: tésiennes, les découvertes dela science sont avant tout pensées comme le fruit dun long et méticuleux processus de recherche, un enchainement parfaite. ment ordonné d’hypothéses et de confirmations cexpérimentales, Le hasard, pourtant, asa part dans bien des avancées capitales de la connaissance. Et histoire ne date pas d’hier. Son réle est documenté depuis le nt’siécle avant Jésus-Christ, dans l'un des plusanciens récits d’une découverte scientifique, celle d'Archiméde. A 22 ans, le savant était déjale conseiller du roi Higron II de Syracuse. Sion en croit 'anecdote restée célebre, Archimede se rendit au bain public alors qu'il cherchait la solution d'une énigmeposée par Te souverain. Comment sassurer que lorfévre a quile roi avait confiéla réalisation une couronne en or ne avait pas voléen remplacant une partie deVor par du plomb ou de argent ? Cest en observant le niveau de eaumonter mesure qu'ils'immergeait dans son bain quArchiméde anrait eu une illumination, Il suffisait de comparer les volumes de liquide déplacés par la ‘couronneet par une masse dor identique. Tout la joie desa découverte, il aurat jal de eau pour se précipi ter dans les rues de Syracuse, nu comme un ver, aucri de « Euréka!» ~ «Jai trouvé!» en grec. A sa suite, les découvertes fortuites abondent dans histoire des sciences. Ainsi de la pénicilline, que le médecin britannique Alexander Fleming, en quéte d'un antibiotique, découvrit aprés la contamination UNE NECESSITE ? accidentelle dane boite de Petri pardes champignons. Citons aussi le biochimiste hongeois Albert Szent- Gyirgyi etl 'inventeur américain Charles Goodyear. Le premier avait découvert a vitamineC, mais, faute de substance en quantité suffisante, ne parvenait pas A étudier sa composition chimique pour lasynthétiser Jusqu’ce que sa femme ui serve du paprikalors d'un diner. Détestant P’épice, il prétendit devoirla garder pour l'analyser. Or celle-ci était inhabituellement riche en vitamine. Grice sa «lacheté conjugale », commie illaqualifiaplus tard, i poursuivit donc avee succés ses travaux. Quant a Goodyear, obsédé pen. dant des années parla mise au point d'une gomme résistant aux changements de température, il décou- vrit par inadvertance le procédé de vulcanisation du caoutchouc aprés avoir lassé tomber un mélange de soufre et de latex sur un poéle chaud. Une version de rut qu'il sesoit débarrassé peécipitamment de son matériel dexpérience pour éviter les foudres de sa femme, rentrée inopinément et excédée par ces recherches infructueuses qui les avaient acculés la raine. On n’imagine pas ce que lascience deitausouci de a paix des ménages. Archiméde et consortsont en commun davoie trouvé ce qu'il cherchaient, fat-ce par des voiesimprévues. Vhistoire Uris ebasrd lar slstsate encore, consiste& découvrirde fagon impromptue quelque chose quion ne cherchait absolument pas. Les Anglo- Saxons ont depuislongtemps donnéun nom au phéno- iene: serendipity, ou «le don de faire des trouvaills «Lasérendipité, résumaitil ya quelques décennies le facétieux médecin américain Julius H. Comroe, cest comme chercher une aiguille dans une botte defoin et ensortiraveclafilledu paysan.» Cest in aristocrate «du xvur siécle, Horace Walpole, écrivain etcollection- neur d’objets dart, que Von doit le terme. Ile forgea dans une lettre, en 1754, pour désigner le talent singu- lige des personnages d'un conte oriental du xi’ sigcle, Les Pérégrinations des trois fils du roi de Sérendip (le nom du Sri Lanka en ancien persan). « Quand leurs altesses voyageaient, elles faisaient toujours des découvertes, par accident et sagacité, de choses quelles ne cherchaient pas », écrit Walpole. Crest ce talent particulier qu'il décide de nommer sérendipité En France, dansles publications spécialisées,le terme voisine avec celui de zadicité (tiré du conte de Vol taire, Zadig ou la Destinée, dans lequel le philosophe s‘inspire de histoire des trois princes et attribue Teurs qualités & son héros) érendipitéou zadicité il ne sagit pas simplement une affaire de hasard, mais d'une combinaison de chance et de perspicacité, d'un fait singulier et d'un esprit clairvoyant, apte & en donner une inter. prétation juste. Fleming, qui r’avait pourtant jamais fait mystére dela part de chance qui avait joug dansla découverte dela pénicilline, exprimait la chose d’une boutade:: « Tout deméme, les spores ne se mirent pas debout sur la gélose pour me dire : “Vous savez, nous produisons une substance antibiotique.” » Si Ie poids de la sérendipité est parfois mésestimé, en raison de la tendance des scientifiques irationalisera posteriori leurs recherches, la littérature scientifique a depuis longtemps commenté le phéno- mine. Crest que les découvertes tributaires de ce hasard heureux sont légion. Ainsida big bang, qui fut mis en évidence par des ingénieurs d’une compagnie de téléphone alors qu’ils avaient repéré un bruit de fond en travaillant sur une antenne. Au cours dune conversation avec un astronome, ils xéalisérent quils avaient mis la main sur la preuve de existence du bigbang, qui n’était alors qu'une hypothése. Le bruit de fond n'était rien de moins que le rayonnement produit lors de explosion initiale. Le LSD, lui, fut découvert par un chimiste qui absorba accidentellement du diéthylamide, alors qu'il travaillaitsur les propriétés thé: rapeutiques de dérivés d’ergot de seigle. Le soin il rentra chez ai velo en croyant avoir P> LORSQUE ISAAC NEWTON TRICHAIT AVEC LA POMME. Clestlexemple-type du poids du hasard. Isaac Newton auraitcongu Vidée dev attraction uni verselleaprésavoirrecu tune pomme surla tte en 1666, Unehistoire forgée detoutespiéces parlesavant,sansdaute parvanité. Alors quilne ‘developpasathéorie qu’a 42 ans,cettelegende lui permettaitdene pas etreenreste parrapport auxautres physiciens, souventplusjeunes ors de eurs découverte. Dig Stiences ocroene-noverene 201 93 >LES QUESTIONS pu e scrences «LA RECHERCHE FONDAMENTALE DOIT ETRE UN COUP DE CHANCE POUR LES SCIENCES Parmilesdons du hasar, lecaoutchouc c-dessus, tune publicté de Goodyear, 11826), leVeleronspiré des fruits de bardane, quls'accrochalent aux pantalonsd'un avant), lachimiotherapie (due adesimpuretés dans les substances testes) lacongélation descellules vivantes(néeduneerreur «de manipulation). des ailes Concernant le viagra, initialement congu pour soigner I’hypertension, ses applications furent réorientées au ‘moment oi les patients signalérent les effets secondaires que Von sait. Lasérendipité se nourritainsi de circons. tances imprévues, quand elle ne prospére pas carrément sur des erreurs grossiéres, Le prix Nobel de chimie 2000 doit tout & la bourde magistrale d'un assistant qui, aucoursdela fabrication d’un polymére, utilisa une quantité mille fois trop importante de catalyseur. Résultat: les premiers polyméres conducteurs d'élec iricitéfurent découverts, bouleversantla théorie établic selon laquelle les matiéres plastiques étaient par definition des iso- lants. Leslauréats du Nobel reconnurent officiellement le role de la sérendipité dans leur discours de réception. ‘4G SEiONCES OCIOBFE-nOVErERE 2001 Depuis quelques années, le concept fait Vobjet d'un intérdt croissant. En 2003, a société néerlandaise de chimie décernait un premier prix de sérendipitéa un éudiantpour la découverte d'un effet imprévu ~mais toujours sans application ~ de l'aspirine. En 2009, @tait autour du mensuel anglais Times Higher Edu- cation Supplement de lancer une récompense sem lable. Le mot vient également de faire son entrée dansle Petit Larousse illustré 2011 ettevisibilité nouvelle, elle, nedoitrien au hrasard. Elleintervient Aun momentoitla recherche scientifique est de plus en plus encadrée, enfermée dans un cloisonne- ment des disciplines, empétrée dans des impératifs de rentabilité immeédiate. En 2008, le généticion francais Laurent Ségalat dressaitun constat au vitriol des dérives dela recherche mondiale dansun pamphlet intitulé Lascienced bout de souffle? Geuil). 1ly condamnait un systéme qui réduit les savants. des managers, asservisa des objects prédé- finis et des obligations de résultats & Monsieur Einstein, pouvez-vous nous livrer une théo- rie de larelativité pourdans trois ans? »,ironisaitL Dans pareil contexte, défendrele rile dea sérendipité, est plaider pour la créativité du savant et les erre ments féconds dela recherche, complémentaires dela sacro-sainte méthode hypothético-déductive. « Tous, les scientifiques font le méme constat : a science est ‘trop découpée dans desisolementsdisciplinaires et des appelsd’offres pour des themes d’étude beaucoup trop Etroits, Cette fagon dorienter les travaux partirdela demande dapplications technologiques va dansle mur A long terme. La recherche fondamentale ne doit pas ire perdue de vue, et par définition, elle doit étre libre », souligne Daniéle Bourcier, directrice de recherche CNRS au sein du Cersa (Centre d'études et de recherches de sciences administratives et poli- tiques). « On a tendance & surorganiser la recherche, renchérit Pek van Andel, chercheur en sciences médi ;oningue, aux Pays-Bas Il faut ccltiver les originaux au lieu de les marginaliser. La science besoin de gens qui font leurs propres traces au lieu de suivre celles des autres. C'est dans ces terra incognita qu'il ya le plus de choses a trouver. » Tous deux plaident pour une refonte de Fenseignement des ourt terme calest'université de' EPISTEMOLOGIE LIBRE » Quand d’un conte nait un concept IL ETAIT UNE FOIS LA SERENDIPITE . ces la «pedagogie dela sérendipité».quicultive- A du concept de d'un pied de chameau étaient rait la curiosité des Gtudiants et leur réceptivité aux sérendipité, le conte Les moins marquées dans le sol que faitsinsolites, en cachant, par exemple, des cas histo- pérdgrinations des trois fils le chameau boitait.» riques de découverteshasardeuses dans leurs travaux | dueroideSérendip,dupoeiepersan A la vue d'autres indices, ils pratiques. Danidle Bourciert Pekvan Andelespérent | Amir Khusrau (xvii sigele), qui déterminent encore que l'ani- tne réforme de Vorganisation du travail au sein des | narrelesaventuresde troisprinces mal portait une femme enceinte institutions scientifiques. Planifier sans régimenter, | chassés de leur royaume aprés et était chargé de beurre et de donnerdu tempsauxchercheurspourdestravauxper- | avoir refusé de succéder a leur miel. Rencontrant le chamelier, sonnels, image des «programmes blancs» totale- | pére. Un épisode en particulier a qui avait perdu sa béte, ils lui en ment libres, lancés depuis quelques années en France | inspixéle terme, celui oitils repe- donnent une description si véri parl’Agence nationale dela recherche. rentlestracesd'unchameau. __dique qu’ils sont accusés de vol Promouvoir detellesstructuresne eraitdu reste qulof | « L’ain€ observa que l'herbe & et jetés en prison. Ils sont finale- ficialiser des pratiques de «recherches clandestines» gauche de la trace était broutée, ment libérés, quand Te chameau largement répandues parmi les scientifiques. Aux mais que Vherbe de autre cOté est retrouvésain et saut. Pays-Bas, on les appelle «zecherches du tiroir», Les __ne l’était pas. Il en conclut que savants sollicitent des crédits pour des projets qui ont | le chameau ne voyait pas de Feeil _- VOLTAIRE SINSPIRA déja abouti llsinvestissent alors esfondsallouésdans | droit. Le cadet remarqua sur le DELHISTOIRE des recherches personnelles. Quandilsdoivent rendre | bord gauchedu chemindes mor- Au xvut'siécle, l'histoire ins- des comptes, ils présentent les résultats initialement | ceaux d’herbes machées de la _pira Voltaire, qui en offrit une mis de cété. « Cesta derniére ruse pour défendre | taille d'une dent de chameau. Il variante dans son conte philo- notre iberté académique ,explique Pek van Andel. en conclut quele chameau pou- sophique Zadig ou la Destinée vaitavoir perdu unedent. Leben- Alors que la chienne de la reine Lithttesancion austcte demic, Fleming agi, | jamininféradafattquelesraces ete cheval du olde Babylone nsistait sur les vertus de la recherche libre et les ont disparu, Zadig impassesd'une gestion a court terme, «Tout chercheur les déerit parfai doitavoir une partie deson temps lui, pour suivreses tement, tout en propres idées sansavoir den rendre compte, €crivait-i affirmant ne pases, Des choses capitales peuvent arriver pendant ces avoir vus. Arrété, heures disponibles... Cette soif de résultats immé- il explique quil a diats est commune mais nuisible. Les recherches vrai- déchifiré les traces ‘ment profitables sont long terme. Ilse peut que rien, laissées par les de pratiquement utilisable ne sorte d'un laboratoire animaux dans la pendant des années. Soudain, quelque chose sera nature, ce qui lui trouvé, qui naura peut-étre rien 4 voir avecce queon vvaut finalement les, cherchait, mais qui paiera les dépenses du laboratoire Iouanges des juges pour centans.» A bon entendeur. pour son « profond, et subtil discerne- ment». » ALIRE Losérencpite lehasord hevrews,sousta direction fe DanieleBourcieret Pekan Andel, Hermann, 2011 » AVOIR Stminaire « Une autre fogon de fatefarecherche festelepossible x ou CERSA, Universitede Parsi (2112012) Reservation 0142345896. Losérenlité fea parte des themes aboraés. >FORTE TETE LHOMME QUI FAISAIT AIMER LES MATHS CEDRIC VILLANI, PAReCELIME ISOM P}TOTOGRAPHTES DELEA CRESPUAGENCE pile, ponetuel, I passe la porte. A peine essoutlé par les trois étages qu'il vient de grave, i incline légere ment pour vous saluer. Sans surprise, Cédric Villani arbore la tenue vestimentaire qui a tant fait pour sa populaité: un costume trois-piéces sombre orné d'une lavallitrecarmin etd’une broche-araignée rouge ctor. Un look qui nest pour lui qu'un uniforme quotidien Du coup, ses chaussures de marchelégérement boueuses étonnent davantage. Il sen débarcasse dailleurs pees tement, préférant déambuler en chaussettes dans son bureau de directeur del Institut Henri-Poincaré. Mais ce mathématicien de tout juste 38.ans est bien plus qu'un original. Uhomme est passé a la postérité ily a tun an, le20 aodt 2010, en recevant la médaille Fields. La phis haute distinction en mathématiques. Depuis, ila multipli les voyages. Tenté de e¢pondze aux centaines de solliitations. II sest rendual'Elysée, a découvert les plateaux de télévision, sest fait chro- niqueur-radio sur France Inter, a multiplies inter ventions grand public... «2011'a constitué un effort physique considérable pour moi. A un moment, ila ‘méme fallu que je compte mes heures de sommei, 4quoje programme des nuits blanches dans mon emploi dda temps pour étre st de pouvoir tout faire dans les elas...» 2012, epromet il sera uneannée plus sereine. voir Enattendant, été dernier, ila embarqué femme et enfants pour trois semaines de vacances... dont 8 MG SEIENCES OCIOERE-nOvErERE 2001 interviews, deux ponctuées de cours, d'exposés Laderiére semaine, assure-til,jervai rien fit, Juste des déplacements en camping-car dans les Pyrénées pour faire le plein de fleurs, de promenades,etboirele meilleur lait de brebis de ma vie!» En oublierait-i les mathématiques? Avectui,la ques tion est saugrenue. I sortd'un sac a dos une Tiasse de feuilles noircies de formules: ses «ides, qu'il grif- fonne tout moment, sur un canapé, dans un jardin public, voire, imagine-t-on, entre deux gorgées de lait. « Pendant les congés, il y a une trés gre frus tration &ne pas pouvoir sy mettre & fond, Mais cest bon. faut que ga mijote un peu...» UN JEU DE CONSTRUCTION Nal doute que a cuisine des mathématiques continue de Yanimer. A I’évocation de son premier « gros» résultat, Cédrie Villani jubile encore. Tl Sagissait de la résolution d'une question lige ala croissance de Ventropie -la mesure du degré de désordre d'un sys- ‘ame, au niveau microscopique~ et a ’équation de Boltzmann, Un probléme ouvert depuis les années 1980, «Je me suis retrouvé li-dedans tout jeunot, & 23ans, au hasard d'une université d’été & Pavie, en Italie, explique-til. A mon arrivée, le directeur de labo qui mvaccueillat mademandéde tester une idée quillavait eve la-dessus. Je me suis vite apercu que ga ne tenait pas du tout, mais e suis tombésur un calcul qui sonnait bien. Comme s'il avait une identité propre...» Avec ce collégue italien, Cédric Villani approfonditla question. En quatre jours, une démons. tation se met en place. «Nous avons compris qu‘on ppouvait ramener ce probléme. une équation lige la croissance de Ventropie dans les plasmas. Et une autre concernant la chaleur. Des liens que personne avait jamais vus!» Coup de chance, le mathémati- cien avait travaillé sur la premire de ces équations tun an plus tot,avec un collégue frangais. » Cetingré ient-li, état la pincée de sel finale.» La résolution est publige. Elle constitue le premier des travaux qui lui vaudront la médaille Fields, De cetteexpérience, ilretire une nouvelle preuve que sa méthode de travail est la bonne. En tout cas pour Ini, Lui qui se qualifie «d’analyste», qui observe les problemes «en grand dail», et dont le spectre dap: plication est assez large. Car si Cédric Villani devait avoir une devise, ce serait peut-étre celle-la: « Pour ‘micux explorer, se laisser porter parle hasard.» Celt des encontres et des événements.Carilenestcertain, il était arrivé une semaine plus tard en Italie, son directeur de stage aurait été en train explorer un autre probleme. Et tout aurait été différent. intéressant, mais faisable A écouter, la recherche mathématique, c'est cela: de hasards dans un jeu géant. Un jeu de construction, ol un probleme doit pouvoir se décou. peren une multitude d autresavant que lelien se fasse, ‘que toutes es briques trouvent leurs placeset se répon- dentles unesles autres. Les clés? Une discussion avec tun confrére qui, tout coup, éclaired’un journouveau tune question idea votre objet d’ étude. imagination aussi: « Les grands mathématiciens, ceux qui font réver, sont des explorateurs, ils ont une vision.» La ténacité, enfin: « Ine faut pas lacher sa proie, trouver leprobléme suffisamment dur pour quil soit intéres- sant, mais faisable pour ne pas étre bloqué toute sa vie dessus! Et puis, de temps en temps, il faut savoir prendre une bifurcation en attendant I’étincelle qui vous fait tout comprendre.» UN ORGASME INOUI, « MAIS EN PLUS LONG » Pour expliquer l'état esprit du mathématicien lors de ce fameux déclic, Cédric Villani aime citer André Weil, une des grandes figures de la discipline au xx‘sicle, qui comparait ce moment a un orgasme inoui, «mais en plus long». Malicieux, notre héte ne dément pas. Encore une facon de démystifier son travail de chercheur. Maisil tient faire partager son amour, sapassion pourles sciences. D'autant quecest au cours de conférences grand public qu'il ressent le plus d’émotions, que les questions ~ des jeunes, en particulier~ fusent. Les Frangais auraient peur des mathématiques? Nes intéresseraient pasaux sciences? Foutaises. « Les mathématiques sont partout dans notre vie quotidienne. Lorsquélles paraissent impé- nétrables, c'est que les professeurs nont pas le temps de les relier&la réalité. Pas le temps de montrer com- ment elles vont avec la physique, les sciences de la vie et de la Terre, Pinformatique... » Or, salarme-til, a derniéte réforme des lycées va encore diminuer la durée de ces enscignements dans les classes scienti- fiques. Un comble au moment oit la France a besoin d'innover, ne serait-ce que pour répondre aux défis écologiques - les seuls qui linquietent vraiment. (Cédric Villani va pashésité user desa notoriété pour peser dans le déhat. La pétition qu'ila signéea cesujet fin 2010, n'a, pour le moment, recu aucun écho de ext SORTIES se LIVRES UNE BD DEJANTEE a ay ene MOINS BETE oe DES CARICATURES DECAPANTES POUR METTRE EN EVIDENCE LES INCONGRUITES SGIENTIFIQUES DU CINEMA, Que se passe-til vaiment si 'on se bat avec des LE CLIMAT snes sr ara an oes pes os int survivre 8 une bombe atomique ? Ce qui surat do A DECOUVERT arriver quand Bruce Willis a sauvé le monde d'une Proposer une rétérence chute de météorte, Le prot Moustache revsite les METAPHYSIQUE sur les sciences du climat. classiques du cinéma au microscope. Voici un uni- QUANTIQUE Le defi, relevé par le CNRS | yers ois les globules blancs, les mouches nécro- st les spécalstes, permet | Ghages et !ADN de cinosaure deviennent hila- Pour le néophyte, la simple ‘au grand public d’appréhen- | rants, Un concentré de références loufoques qui évocation du terme « phy der eat des connsissances | Se igent d'un tai. Cos vertables perles de save sique quantique » peut dé- sur la question. Un peu ardu, | nous feront mourit moine bétes. Mais avee Marlon clencher des sueurs froides. mais loin des potémiques. | Montaigne, cela pourrait bien étre de rive. Dans ce livre, pourtant, les Le climat 8 découver, Collect Eitan du Enns ese Go, | STUmeuras mains Bete, Maron Mentaiee, Ankara Estos. deux auteurs s'emploient & 255, 14,006. rendre cette discipline plus accessible, en en montrant des applications familieres dans un texte fluide et empli "humour. Waétaphysique quantique, Sven Oftali et Jean-Pierre Pharabo, Eo. La Découerte, 144 p., 14€ ELEMENTAIRE... Sherlock Holmes fait son re tour. A travers ce roman, on retrouve le fameux détective sous I'aspect d'un scienti fique méticuleux. Poison, analyse d'empreintes digi- tales, observation des traces de pneus... Ses connais- ssances illustrent les progres de la science de son époque. La science de Shetlock Holmes, E-J. Wagner, Edtions Le Pomrner. 3360.23 € TU MOURRAS MOINS BETE Useinee, CEST PIS DU CINEMA, BASCULEMENT BASCULEMENT es clés pour éviter la chute, Clest ce que nous offre Lester R. Brown, pionnier du développement durable. Une alerte nécessaire. Basculenent, Laster R. Brown, Rue de "Echiguler 2729, 20€. E_POS, CONFERENCES, FESTIVALS —_——————————————— RAISON, FOLIE, DERAISONS Cycle de conférences. Reléguée aux marges de notre socité, la folie interroge notre rationalite. CG ey AU FIL DES. aes ARAIGNEES LES ARAIGNEES A TOUTES LES SAUCES. REDOUTABLES OU INOFFENSIVES, ANCES- TRALES ET FUTURISTES, EFFRAYANTES ET MAGNIFIQUES... UN MENU POUR TOUS. PAYSAGES DE SCIENCES | Veritabie hymne a ces petites bi souvent De Finfiniment petit craintes et détestées, cette nouvelle exposition a infiniment grand, temporaire retrace l'histoire de ces éterelles mal: de nombreuses images almées. Le parcours aborde le biologie des diffé- insolites exaltent rentes espaces, les recherches actuelles qui les tne facette trop peu concernent, puls s'attaque aux nombreux clichés connue dela recherche: qui leur collent aux pattes. sa beauté fascinar ‘Arachis Tancou. 2. Bet ET AUSSI ec SILES VIEU VIVAIENT ENCORE... » cycle de rencontres au Centre Téthique clinique. Hopital Cochin, Paris. Des le 8 novernbve. 0142713402, FESTIVAL SCIENCE FRONTIERES Un tour du monde de la recherche en 24 heures de direct, sur une web TV. ater te UANTICYTHERE Uénigmatique machine antique (voir p. 18). wa: antibytra mechanism. NAW, 60, re Réaumur, Paris. 0153018200. ‘SUPRA DESIGN expo, ‘qui imagine fa supra cconductivité de demain, Cite des sciences (congeés de fa Toussaint) et Espace Plerr-Gilles-de-Gennes, Paris, Du 6 septembre ‘au 13 novembre. UENQUETE A vous de retrouver les ceuvres {que les muses se sont échangés pour la fete de la science. A Paris, du 12 octobre ‘au 31 décembre. lenguete sclentifiquesttechnique. fc 1G SoieNtes ocroenE-OvEreRE eon) wa oO NATIONAL GEOGRAPHIC eter nope Sty = Inspirer le désir de protéger Ia planéte Francots Menor, Rédacou an oot aire eon crs epost Frank Sara, Conon gape et eco atsiue ale Verge Chet eso Stehane Teron Ate Zupraot Laeene Fal dacs phate Sophie Do, Sy Pat, Corceoee House Pol Canogaahe Chee Lec, Spe atachee#eceion Bimota rede ces come grasa ‘eee Bcartonnaer 13055025) Praesens ozone eer Pane taecssanec sence" eeatomsepn ccssea wexnnennt Psd ehanenn rer hoes nae Son Sry 780680) ovate Reon Bt 73026800, ‘Sle Zeenat 70008) Emenee, i lpia se 51a Commision porta: 21K 7256 a ae ‘Sie ge nan on een hme es * pina Cas fae On ten SRA See NATIONAL GEOGRAPHIC SOCIETY NeFrance flcoota ob se2 tsisz€ prisunemeose vb snows Traurane Dect arson fe ata Penne mane, ‘hae Gomneirs Cen Enon ans! Genome TaINGt p83 Paléocéne. Et soudain, les températures se mirent a grimper... 4 < Uninutttent une photodun marals de Caroline du Sud Lede Baffin ob Ise lent, yessembaitilya$6millons années ETAUSSI NOTRE TERRE A DEJA connu un épsode, aussi violent que puissant, de Touareg, réchatuffementclimatique, une sorted experience in vive qui sestdéroulée lesseigeurs ily 2 S6millions dannées, lors da Paleocene. Comme anjourd hui, mais dusahara pour des raisons naturelles, énormes quantités de carbone subitement Austral téchaufféatmosphire. En 200000 ans le monde a perdu ses angus et autond ses glaciers. L6, eau atteignait 23°C au pile Nord, etl niveau des océans duugoutre fait cde soixante dix metres plus elevé que de nos jours, Ce traumatisme sLesrecuins climatique bouleversale monde vivant etfavorsa expansion des mamm- mmontent feres.Dansle reportage «Un monde sans glacen, Robert Kunziget Ira Block putter, racontentcetelointaine histoire et ses enseignements pour notre civilisa nLescescendants to, civilisation qa pourraitbien générer de els bouleversements. deGengiskhan 1G Sciences ocrane-raverans zon ws Canes feo) Taro NY s- a Lp Se . te _ |Deux SF Ferrera de Princeton, 1 Year lce| |Gott et Robert J. Vanderbei, ont imaginé un livre ingénieux feo appréhender les dimensions vertigineuses des objets aie. ope Nae Avec la ig rote Toa 4 ! as: man re cro ma hee ag . -; é * TY Prey ety ey Vea Paw Ve arate eee een dont les parois atteindraient Oe hens eres yaa ten VPS enue aa Peete Ree ee ats eee Cacia Grote cee enw Ne ako (ecu ueTieid Pee encase et cen Pe ery St ne ie 450 km de long, et sa largeur varie entre 5,5et 30 km. Dee tatT Dee BAVA oanag ey yea ay LUMINEUX CINQ FOIS PLUS ETENDUS SUR SATURNE QUE SUR LA TERRE. Oo cc ISE ANNEAU Sete cea nen Sed uae ue Cher asd Te eu tegen Ce CRI Sue eae ou Se Coon ios Ce Cae iio ee eee ees eter ray Cee curs Bree oes Pet ae os De a) LC ay Wala Urnlsc0 at: eRe ann eM DIU e-Vs AW? RL Aet pay! J tig ’ mith ny >A LIVRE ouvert GIGANTESQUE, LA TERRE ? TRES MODESTE, AU CONTRAIRE. epenseur grec Fratosthéne (276-194. JC) fut pre- mier & saisir les véritables dimensions de notre pla- néte. Grice une expérience deve nue célébre oii il compare angle des ombres de deux objets dans deux villes égyptiennes situées & Ja méme longitude, il parvient & estimer la circonférence dela Terre avec une étonnante précision, Son résultat? 39 375 km :il tombe juste 42% prés! Aujourd’hui, circonférence dela Terreest connue au millimetre prés. A V'équateur, elle vaut 40075,017 km, etd'un pole autre 40007,860km! Gigantesque, la Terre? Modeste, au contraire, sion la compare’ d'autres planétes. Jupiter, la championne du Systéme solaire, mesure prés de 450000km de circonférence. Volu- mineuse, on pourrait y loger plus ‘ra NG SOWENGeS ocTusRE-novereRE eon VV Cephei serait 1500 fois plus grande que e soleil JUPITER ET SATURNE sontles géantes du Systéme soaie. Et pourtant, elles ont 'aitde microbes ‘comparées au Solel, Quilui-méme affiche une taille ridicule Face certains monstres stelares de 1300 Terres! Et sa surface est environ 120 fois plus grande que celle du globe terrestre. Li-bas, les structures nuageuses affichent une cenvergure impressionnante :la plus connued'entre elles, lagrandetache rouge, mesure 25000km sur 12000, contre seulement 1 300km de dia metre pour fouragan Katrina, COLOSSALE, JUPITER ? Face au Soleil, plutat ridicule. Notre étoile concentre pas moins de 99% de la masse totale du Systéme solaire. Sa circonférence est de4,4 millions de kilometres! Sestaches (des régions intense activité magnétique) sont dune taille comparable a celle de Ja Lune. Un million de planétes comme la ndtre pourraient loger dans cette boule de gaz. Vertigi neux, d’autant que le Soleil fait figure de nain comparé a certaines deses cousines galactiques, comme VV Cephei, de Céphée. Elle serait au moins | 500 ois plus grande que lui, Siclletrénait au milieu du Sys téme solaire,elle occuperait espace jusqu’a Vorbite de Saturne. POUR DETERMINER le diametre dune étoil, i faut connaitre a dis tance qui la sépare de nous et sa taille apparente. Pour une taille apparente donnée, plus une étoile est lointaine, plus elle est gra La Lune et le Soleil, par exemple, ont la méme. Mais le Soleil est bien plus loin de nous (150 millions de kilométres contre 380 000 pour la Lune) et donc... bien plus grand! Une histoire de taille que naurait pas reniée Eratosth SIZING UP THE UNIVERSE 4J.Richard Gott et Robert J. Vanderbei (enangiais). 248 pages, broché, tout en couleur 35 $ National Geographic. CHRONIQUE Bettina Laville avocate a Paris spécialiste du développement durable/suit de prés les travaux du Giec sur le climat. ‘@Pparcours Ellecrée,en1982, lepremierfestival defilms sur environnement Devient directrice de cabinet (1391) deBrice Lalonde, puisconselére dePiere Berégovoyet de Francois Mitterrand (1993: 1995), et deLione! Jospin(t997, 2001). Participe ‘auxconférences deRioet dekyato. Apres leConsel tat, en2008, elleentre comme avocate associée chez Landwell- PW ABREST, en juillet dernietydeux cents scientifiques du ‘monde entier se sont réunis dans le cadre du Groupe ‘dexpertsintergouvernemental sur 'évolution des li- mats (Giec). En jeu: Vélaboration du cinquiéme rap- port scientifique du Giec, qui doit paraitre en 2013 et 2014, Aprésla tempéte médiatique quis'estabattue sur cet organisme suite a la conférence de Copenhague (2008), cette réunion avait une valeur symbolique en France, oii sévitl'un des détracteurs acharnés del'ins: titution internationale chargée de surveillerleclimat, jai nommé Claude Allegre. Lancien ministre s'est cependant montré un peu plus silencieux depuis que Académie des sciences a reconnu unanimité que Vaugmentation du CO, dans Patmosphére était une cause importante du réchauffement climatique. MAIS ON N'A PAS REMARQUE dévolution notoire dansla préparation de ce cinguiéme rapport. Pourtant, Jean Jouzel, vice-président du groupe scientifique Idu. Giec, a bien insisté: pour la premiere fois, les proje tions i court terme seront dissociées des projections Jong terme. Par projections court terme; le Giec entend celles qui peuvent étre faites aujourd'hui & 2040 ou 2050 -le choix nest pas encore définitif. Ilyauradone, en 2013, deux chapitres, soit deux types de modélisa- tion: celles qui nous améneront jusqu‘au milieu du siécle, et les autres, qui concerneront la période 2050- 2100 ~et au-dela. Il Sagit de prendre conscience de la difficulté qu'il ya «faire tourner» desmodéles long, terme alors que subsistent beaucoup d’incertitudes comme, entre autres, 'influence des nuages dans le réchauffement, ou lesinteractions du couple sagit de mieux prendreencomprela «amémoire del’océan On sait que les mers mémorisent les conditions atmosphériques & travers la température et la salinité des eaux contact de Vatmosphére. Cette mémoire est ailleurs infiniment supérieure a celle de Patmosphere et peut, du fait de Vinertie mécanique et thermique de l'océan, enregis- trer durant des centaines d’années influence d'un phénoméne inital particulier. Le Giec, en ne prenant pas seulement en considération les températures de sur- face, maisaussiles températures intermédiaires et pr fondes de locéan, escompte que ces nouvelles mesures, permettront daffiner les projections et donneront peut- dre plus d'assises aux prévisions décennales réclamées par Fensemble des gouvernements. Sur le plan politique, une fois de plus, non seulement les scientifiques nous alertent sur Purgence de V'ac- tion, mais ils sefforcent aussi de donner aux déci- deurs politiques les meilleurs outils pour agir dans le temps quileur est imparti, un temps court quidevrait, les inciter a se mettre ala tache... Mais es politiques, nen finissent pas de nous parler du monde selon la conférence de Rio, comme ils en avaient appliqué les recommandations et comme silesungences nes éaient pas imposées. Malheureusement, la conférence de Copenhague a prouvé qu'ils avaient plutot tendance A se réfugier dans le long terme pour ne pas avoir & agir immédiatement: le recul des délais d'action & 2050 au liew de 2020 et 2030 en est I'illustration. Pourtant, il nous faut aujourd hui inventer une nou- velle maitrise du temps, en mobilisant nos forces de court terme pour sauvegarder le long terme. LES SCIENTIFIQUES NOUS ALERTENT SUR L'URGENCE _DE LACTION. 1G StieNceS ocTosnE-noverine eon) 13 > CARTE POSTALE Cynthia Chen géochimiste navire de recherche I'Aurora Australis/ expédition scientifique en Antarctique. OIC! DEJA UNE SEMAINE que j'ai quitté mon laboratoire de géochi- Imiesurles isotopes radiogéniques du Dartmouth College (New Hampshire, Etats-Unis). Licbas, I'été sachéve, alors qu ici, dans Vocéan austral, Cest

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