Você está na página 1de 13

LE COMMENTAIRE D'ARRET EN DROIT PRIVE

AU COLLEGE UNIVERSITAIRE FRANÇAIS


DE MOSCOU

Bibliographie :

Roger Mendegris et Georges Vermelle, Le commentaire d’arrêt en droit privé – Méthode et


exemples, 7e édition, Dalloz, 2004.

François Grua, Méthode des études de Droit – Conseils sur la dissertation et le commentaire
d’arrêt, Dalloz, 2006.

Thierry Garé, Introduction au droit et droit civil, Les Annuels du Droit, Dalloz, Annales
2003.

PROPOS INTRODUCTIFS
Dégager les faits, relater la procédure, indiquer les prétentions des parties et suivre le
raisonnement du juge en vue de comprendre la solution retenue par l’arrêt sont les actions à
mener lorsque l’on envisage de commenter un arrêt. Ce qui est demandé à l’étudiant n’est pas
de paraphraser la décision, ni même de s’en servir comme un prétexte afin de réciter son
cours ou de disserter de manière générale. Le commentaire d’arrêt est simplement une
analyse critique, qui permet de proposer son propre jugement de valeur.

Connaître son cours est un pré requis avant d’entamer cet exercice juridique. Aussi, il est
nécessaire d’utiliser le texte de l’arrêt en faits et en droit tout en évitant la paraphrase.

I LA PHASE DE PREPARATION EN 5 ETAPES


1. COMPRENDRE ET DELIMITER LE SUJET
Ne pas s’arrêter face à la longueur des phrases voire au discours parfois complexe utilisé dans
les arrêts. L’arrêt ou la décision, émanant de juges du fond, est généralement rédigé sous la
forme d’une phrase unique extrêmement longue qui peut de prime abord effrayer
l’étudiant. La relecture de cette phrase permet de rapidement comprendre les faits, la
procédure, les moyens des parties, la motivation de la solution retenue par la juridiction
contre laquelle on relève appel et la solution retenue par la Cour. Ainsi, il ne faut pas hésiter à
lire à de nombreuses reprises la décision jusqu’à avoir le sentiment d’avoir compris
l’ensemble, au besoin en recherchant les termes juridiques dans un dictionnaire spécialisé.
La décision est le plus souvent rédigée à la troisième personne du singulier sauf dans les
décisions à juge unique où c’est le « nous » majestueux qui apparaîtra (exemple : « nous, juge
des référés ordonnons… »).

EVITER LES ECUEILS


Avant de présenter ses propres arguments, ses moyens, le demandeur au pourvoi va rappeler
généralement les motifs tirés de l’arrêt de la Cour d’appel. Il débutera ce rappel par une
formulation proche de celle-ci : « Alors qu’il est fait grief à l’arrêt d’avoir statué que…au
motif que… ».
Ensuite, le demandeur viendra les critiquer, un à un, au travers de ses moyens. Pour ce faire,
il entamera sa critique à la suite de chaque motif qu’il vient fustiger par une expression
similaire à celle-ci : « …alors que… ».

Motif

Moyen

Dispositif

p. 2
La solution de la Cour commence par : « Mais attendu que… ». Il s’agit d’une réfutation qui
traduit un rejet de la Cour de cassation.

Sur un brouillon, il importe de se noter la chronologie des faits.

Ce travail vous permettra également de vérifier que les délais pour intenter l’action en justice ou un droit
particulier ont été respectés.
La décision de justice s’articule principalement en trois parties : les moyens, les motifs et le dispositif.

Les moyens : critiques en faits et en droit présentées contre la décision attaquée. Un moyen
vient réfuter une position prise par les juges précédents. Il y a autant de moyens que de
critiques soulevées contre la décision. Au sein d’un moyen, différentes branches peuvent
apparaître. Ces dernières correspondent à l’ensemble des arguments qui viennent au soutien
d’un seul moyen. En principe ces critiques sont introduites par l’expression « alors que… ».
Les motifs : motivations en faits et en droit qui décident le juge à rendre telle décision
plutôt que telle autre. En principe, les arrêts présentent trois attendus :
Le premier débute généralement par la formule : « Attendu qu’il résulte des énonciations de
l’arrêt attaqué... ». Dans cet attendu, la Cour rappelle les faits voire parfois la procédure et
les solutions des juges du fond.
Le second attendu de continuer en indiquant : « Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué
d’avoir ainsi statué alors que… ». Cet attendu énonce les arguments de droit qui sont
soulevés pour contester la ou les décisions antérieures. Attention, il peut arriver parfois que
les magistrats fassent figurer au début de cet attendu, la décision contestée.
Le troisième attendu énonce les arguments de la juridiction saisie.
Le dispositif : énoncé final de la décision.

Toutefois, il est à noter que si les juridictions du fond disposent d’une relative liberté quant à
la présentation des jugements ou arrêts, il en va différemment des arrêts, de la Cour de
cassation qui suivent généralement un formalisme particulier selon que l’arrêt est de rejet ou
de cassation. Généralement, les décisions des juges du fond sont rédigées en une phrase
unique.

Comment savoir de quelle juridiction émane la décision ?


Il suffit de s’arrêter sur la première phrase ou le titre de la décision pour connaître la
juridiction qui rend la décision étudiée.
A quelle occasion, la Cour de cassation rend elle une décision ?
Principalement à la suite d’un pourvoi en cassation, c'est-à-dire d’un recours contre la
décision rendue en dernier ressort (exemple : arrêt de Cour d’appel ou jugement de premier
instance rendu en premier et dernier ressort).
Il ne s’agit en aucune façon d’un troisième degré de juridiction. En effet, la Cour de cassation
n’est saisie que du droit et ne va pas apprécier les faits de l’espèce qui demeurent du
monopole d’appréciation des juges du fond. Il est généralement reproché aux juges du fond
d’avoir violé un texte de loi ou de rendre des décisions qui manqueraient de base légale.

Accessoirement et de manière résiduelle, pour avis. Nous n’étudierons pas les avis rendus par
la Cour de cassation et renvoyons à la bibliographie pour approfondir ce point.

p. 3
Les arrêts de la Cour de cassation rendus sur pourvoi, sont relativement brefs dans leur
exposé eu égard aux décisions des juges du fond souvent très longues dans l’analyse des faits
et du droit. Puisque les faits ne sont pas de la compétence de la Haute juridiction, celle-ci a
tendance à les résumer en quelques lignes et souvent de manière abstraite ce qui peut
permettre parfois de donner à sa décision un caractère plus large, voire général si la Cour de
cassation entend que cet arrêt ait une grande portée.
Ainsi dans un arrêt de la Cour de cassation, deux argumentations vont soit s’associer soit
s’affronter. D’une part sera exposée, dans l’arrêt, l’interprétation de la règle de droit aux faits
tels que résultant de la décision des premiers juges. D’autre part et enfin, la Cour de cassation
fera prévaloir sa conception quant à l’interprétation de la règle de droit. Rappelons que la
Cour de cassation a pour rôle d’unifier la jurisprudence.

La Cour de cassation rend deux types d’arrêts sur pourvoi

ARRET DE REJET ARRET DE CASSATION


En principe, aucun visa n’apparaît en tête de Seul type d’arrêt à présenter un visa en son
ces décisions. Leur structure est la suivante : début et à sa fin (ex : article d’un code, d’une
les faits, la procédure avec l’énoncé de la loi, d’un décret, d’un arrêté, d’une
décision attaquée, les moyens, les motifs et le convention internationale,...). Un chapeau
dispositif. suit généralement le visa afin d’énoncer en
quelques lignes un principe juridique que
Avant de présenter ses propres arguments, pose la Cour de cassation en le faisant
ses moyens, le demandeur au pourvoi va découler du ou des articles contenus dans le
rappeler généralement les motifs tirés de visa.
l’arrêt de la Cour d’appel. Il débutera ce
rappel par une formulation proche de celle-ci La structure reste relativement inchangée :
: « Alors qu’il est fait grief à l’arrêt d’avoir faits, procédure, motifs (qui comprennent les
statué que…au motif que… ». moyens du demandeur et que la Cour de
cassation va reprendre pour soit abonder en
Ensuite, le demandeur viendra les critiquer, leur sens soit au contraire les réfuter) et le
un à un, au travers de ses moyens. Pour ce dispositif.
faire, il entamera sa critique à la suite de
chaque motif qu’il vient fustiger par une L’avant dernier denier attendu pose
expression similaire à celle-ci : « …alors l’interprétation que la Cour entend donner à
que… ». l’application faite de la loi : « Attendu qu’il
résulte de ce texte… » « En se déterminant
ainsi, alors que… ».

Enfin le dernier attendu vient constater la


mauvaise interprétation d’un texte telle
qu’appréciée par les juges du fond : « Constatant
ainsi que la Cour d’appel a violé…casse et
annule… » Néanmoins, la décision de la Cour
peut apparaître parfois de manière liminaire c'est-
à-dire au début de l’arrêt.

Cette rédaction tend à démontrer que la Cour


entend donner une importance à la solution
dégagée au travers de cet arrêt. Cette importance
ira croissante si la Cour utilise une formulation
abstraite, sans reprendre par exemple, dans cette

p. 4
phrase liminaire, les faits et les noms des parties.

Arrêt de cassation

Arrêt de rejet

Il ne faut dès lors pas confondre les moyens du demandeur avec les motifs de la Cour
d’appel ou de la juridiction ayant statué en dernier ressort.

On notera que le troisième attendu qui énonce un rejet introduit la formule : « Mais attendu
que… ». Il s’agit de l’attendu le plus important et qui permet, à sa lecture, d’envisager la
portée que la Cour entend donner à sa décision. A la suite de quoi la Cour indique qu’elle
rejette le pourvoi et met ainsi fin à l’affaire qui était pendant devant les juridictions
françaises, la décision devenant irrévocable.

p. 5
2. COMMENT ABORDER UNE DECISION ?

1) Déterminer de quelle juridiction émane la décision étudiée.

S’agissant des arrêts de Cour de cassation il est possible de constater immédiatement la


solution retenue par la Cour soit un rejet soit une cassation. De même pour une Cour d’appel,
l’arrêt sera soit confirmatif soit infirmatif. Toujours concernant la Cour de cassation,
l’étudiant veillera à noter de quelle chambre émane la décision (ex : première chambre civile,
chambre criminelle, Assemblée plénière,…). En effet, selon les domaines envisagés la portée
de la décision peut dépendre de l’assemblée qui la rend.
La date de la décision devra être consignée au brouillon de manière apparente. Cette
information permettra, plus tard dans l’analyse, d’inscrire la décision par rapport aux
législations, et surtout par rapport aux jurisprudences précédentes ou futures si la décision est
ancienne. Ainsi ce positionnement dans le temps de la décision permettra d’en apprécier sa
portée (ex : décision conforme à la jurisprudence antérieure, décision qui rompt avec
l’ancienne jurisprudence constituant un vrai revirement, ou encore simple nuance apportée
par la décision,…). La recherche de la portée de la décision ne doit intervenir qu’en fin
d’analyse.

2) Dans un second temps, il importera à l’étudiant de lire à de nombreuses reprises la


décision qu’il doit commenter afin d’en comprendre le sens.

Ce travail de lecture effectué, il lui reviendra de poser sur un brouillon les différentes
parties de l’arrêt en le décomposant. Ainsi, l’étudiant résumera toujours les faits dans
l’ordre chronologique de leur déroulement, toute la procédure (quand celle-ci apparaît
dans la décision commentée), les prétentions des parties, les moyens, c'est-à-dire les
arguments de faits et de droit soulevés au soutien des prétentions ainsi que le problème
de droit dont les magistrats étaient saisis. Vous pouvez mettre en couleurs les différentes
parties de la décision.
Portez une attention toute particulière à certains mos clés (ex : mais, or,…) qui permettent de
mettre en relief le raisonnement des magistrats.

3) Dans un troisième temps, dénombrer le nombre de problèmes juridiques posés par la


décision, les isoler au brouillon.

Pour chaque problème soulevé, il convient de noter les arguments des parties, en faits et en
droit puis de les confronter aux solutions données par les magistrats. Enfin, si l’étudiant est
en présence d’un arrêt de la Cour de cassation, il confrontera la solution posée par les
hauts magistrats à la solution rendue par les juges du fond. La problématique juridique
est rarement posée dans la décision. Ainsi il reviendra au commentateur de qualifier
juridiquement le problème de droit posé au vu des éléments de faits et de droit qu’il va
trouver dans la décision. La question juridique ainsi dégagée ne doit pas demeurer trop
générale mais doit au contraire « coller » à la décision étudiée. Ainsi l’étudiant qui indiquerait
que l’arrêt porte sur un problème de responsabilité civile demeurerait flou dans l’analyse
alors que l’étudiant indiquant que le problème de droit était celui de la prescription de
l’action en responsabilité sur le fondement de l’article 1382 du Code civil cernerait davantage
l’arrêt et ferait ainsi démonstration du fait qu’il a appréhendé le problème principal posé par
la décision.

p. 6
4) Enfin, l’étudiant notera avec précision sur son brouillon, la solution rendue par les
magistrats dont émane la décision.

Au-delà de la simple solution, qui importe le plus souvent aux parties, l’attention doit être
portée sur les arguments retenus par les juges pour statuer dans tel sens plutôt que dans tel
autre. Dès lors le contexte dans lequel intervient la décision peut avoir une influence sur
celle-ci (contexte social, politique, humain, économique…). Ce contexte pourra permettre
d’expliquer la décision tant dans l’introduction en tant qu’élément de présentation que dans la
seconde partie du devoir, dans la sous partie qui concernera la portée de la décision.
L’étudiant devra s’attacher à analyser la portée de la décision. Peut on la généraliser ou s’agit
il simplement d’une décision d’espèce ?

p. 7
3. COMMENT APPROFONDIR LA DECISION ?
Il est absolument nécessaire de bien maîtriser son cours afin de bien appréhender la question
posée par la Cour. Sans ce pré requis vous risquer sans nul doute de vous égarer seul ou avec
votre code.

Scrutez l’arrêt et observez attentivement le visa posé par les magistrats qui se trouve
généralement en tête de décision (voyez la photo ci-dessous). Ensuite, il convient de lire le ou
les articles visés dans cette décision à l’aide de votre code ou du site Légifrance sans omettre
de lire avec soin les articles visés dans la décision.

Visa

Vérifiez au travers des Codes visés dans la décision que celle-ci ne figure pas déjà dans un
code, sous l’article mentionné dans le visa de la décision. En effet, vous trouverez peut être la
décision annotée sous l’article de tel code. Il importera à l’étudiant de se reporter aux autres
indications posées dans les codes annotés et ce afin de situer la décision à commenter parmi
un ensemble de décisions déjà rendu.
Un détour par des manuels ainsi que quelques périodiques dotés de tables de jurisprudence
peut s’avérer intéressant pour trouver des commentaires d’auteurs de doctrine concernant
l’arrêt sur lequel le travail de l’étudiant doit porter voire parfois sur d’autres qui s’y rattachent
ou le complètent. Il importe de rappeler à l’étudiant que celui-ci peut s’aider des
commentaires d’arrêts qui sont publiés mais ne doit en aucune façon tomber dans la
paraphrase de ces derniers.
Après avoir lu l’arrêt, les commentaires, les annotations de codes, et d’avoir mis l’ensemble
en perspective de son cours, l’étudiant sera en mesure d’apprécier la décision. C’est peut

p. 8
être le détroit le plus périlleux, mais l’étudiant qui ne s’y risquerait pas rendrait un
commentaire hybride entre la dissertation et la paraphrase. Il est évident qu’on ne demandera
pas à l’étudiant d’aller jusqu’à dire que les juges se sont trompés dans leur analyse mais à lui
de critiquer ou d’abonder dans le sens de la décision à commenter, le tout en argumentant.

Appréciation juridique Appréciation sociétale

La qualification juridique et les articles visés Cette partie de la portée de l’arrêt est souvent
sont ils corrects ? Les juges pouvaient ils la plus importante. En effet, les magistrats
envisager d’user d’autres fondements sont conscients de rendre la Justice dans la
juridiques ? Si oui, pourquoi ne l’ont-ils pas cité. A ce titre, leur décision peut apparaître
fait ? comme en décalage avec les aspirations
La règle de droit choisie a-t-elle été appliquée sociales, économiques, écologiques ou autres
comme il en était d’usage ou est ce que les voire au contraire être à l’avant-garde et
magistrats vont donner par cette décision un permettre par leur audace
nouveau contour à l’article utilisé ou à telle de provoquer, à bref délai, une réforme
solution juridique ? En conséquence, quel législative.
contour prend désormais tel article ? Son Il peut parfois arriver que des décisions
interprétation est elle plus large ou plus viennent à s’affranchir du droit positif et ce
restrictive ? au seul motif de l’équité. En effet, la situation
si elle recevait application stricte de la loi
pourrait conduire à des drames ou des
iniquités substantielles.

Attention Attention
Essayez de trouver les raisons qui poussèrent L’étudiant pourra alors se positionner en
les juges à interpréter de la sorte. Analysez faisant valoir ses arguments, son analyse, ses
les latitudes d’interprétation des textes dont critiques.
disposent les magistrats. Ainsi, en matière Aurait-il rendu une décision similaire ?
pénale, l’interprétation est dite stricte alors Et si oui, pourquoi ?
qu’en matière civile elle peut être beaucoup La loi devrait elle être modifiée au vu de la
plus souple décision ou semble t elle appropriée pour
faire face aux situations énoncées ?

p. 9
4. DECISION D'ESPECE OU DECISION DE PRINCIPE ?
Seuls les arrêts de Cour de cassation et de Cour d’appel peuvent recevoir la qualification
d’arrêt de principe tant il est rare qu’un magistrat du premier degré envisage de faire de la
décision qu’il rend une jurisprudence incontestable sur l’ensemble du territoire.

Un arrêt de principe, énonce une décision qui vient certes mettre un terme à un contentieux
mais impose une solution que les magistrats souhaitent faire prévaloir pour l’avenir. Un
témoin précieux pour savoir si la décision est de principe ou pas est également la publication
de la décision. En effet, plus celle-ci est publiée, plus les magistrats entendent la faire
connaître tant aux juges du fond qu’aux auteurs de doctrine ou au législateur. Les arrêts de la
Cour de cassation qui peuvent recevoir la qualification d’arrêt de principe sont les arrêts de
cassation et plus rarement les arrêts de rejet. Ces derniers peuvent être de principe soit car ils
démontrent le changement de position de la Cour de cassation qui jusque là cassait sur ce
fondement, soit car l’arrêt débute par un « chapeau ». Celui-ci se résume en une phrase qui
énonce généralement un principe de façon abstraite et générale, principe qu’entend faire
prévaloir la Cour. Ces chapeaux sont placés en tête de décision.

Une décision d’espèce vient simplement dénouer un contentieux classique, sans que les
magistrats ne souhaitent que la décision s’applique à tous les cas similaires dans l’avenir.

p. 10
II LA PHASE DE REDACTION EN 2 ETAPES

1. LE PLAN
Il doit permettre de présenter le sens, la portée et la valeur de la décision, sans toutefois
reprendre cette division ternaire.

Le sens est l’explication de l’arrêt. C’est l’aspect explicatif du cours, lequel cours doit être
utilisé, sans être plaqué. Le cours doit toujours être mis en relation avec l’arrêt.

La portée suppose que l’on s’interroge sur la règle retenue pour déterminer quelle
influence elle peut avoir : cas particulier, règle de portée générale, amorce d’une évolution,
revirement de jurisprudence…

La valeur de la décision implique que l’on porte une appréciation, positive ou négative,
que l’on discute la motivation.

Le plan n’est que l’aboutissement final de votre travail d’analyse de la décision. A ce titre, il
ne doit être conçu qu’après le temps nécessaire de la recherche et de la compréhension de
l’arrêt. Ne jamais concevoir un plan en tout début d’épreuve, celui-ci pourrait se révéler en
parfait décalage avec les éléments que vous analyseriez par la suite.

Il faut que le plan soit le plus près possible de l’arrêt, du fond, du droit et des faits.
L’ensemble des éléments soulevés dans l’arrêt doit s’incorporer harmonieusement dans le
plan et dans son enchaînement logique. Inventoriez sur votre brouillon, l’ensemble des points
débattus dans la décision et les solutions dégagées. Essayez ensuite de regrouper ces données
puis de trouver un enchaînement, un balancement logique entre elles, afin de les présenter
successivement dans votre commentaire. Pour vous assurer de l’agencement de vos idées,
écrivez des phrases de transition entre vos deux grandes parties et vos différentes sous
parties. Si ces transitions vous semblent permettre à la pensée de progresser dans votre
raisonnement et ce en toute logique, votre plan semblera alors cohérent.

Pour édifier un plan correct il est essentiel de bien observer la construction de la phrase de la
solution donnée par la Cour afin d’élaborer son plan en fonction de cette phrase. La position
du « ; » par exemple.

Portez une attention particulière à équilibrer votre plan. Celui-ci est traditionnellement
constitué de deux grandes parties, elles mêmes subdivisées en deux sous parties. Ainsi, au
moment d’incorporer vos idées dans le plan, il importe de les répartir adroitement pour ne pas
tomber dans le piège d’une seconde partie ne comportant que quelques lignes face à une
première partie immense. Entre chaque partie et sous parties, une phrase de transition doit
apparaître. De même quand on débute une partie, il est d’usage d’énoncer en quelques lignes
le contenu de la partie. Il s’agit du chapeau démontrant la logique et la cohésion entre le A)
et le B) de chaque partie.

L’étudiant devra travailler avec précision les intitulés de ces parties et de ses sous parties. A
la lecture rapide des titres, le lecteur doit comprendre quels sont les points essentiels traités
dans l’arrêt.

p. 11
2. L’INTRODUCTION

1. Elle permet d’amener pas à pas le lecteur vers le cœur de l’arrêt, en expliquant toutes les
étapes qui se sont succédées avant d’aboutir à la décision commentée.

2. Débutez par une phrase d’accroche, qui peut être une citation d’un auteur, un proverbe,
un résumé de votre pensée sur l’arrêt,…. Cette phrase sert à accrocher l’attention de votre
lecteur.

3. Il convient de rapidement de situer dans la 1ère ou 2ème phrase le sujet et donner la


juridiction, la chambre, la date, ainsi que la matière ou le problème. Il s’agit de déterminer le
champ d’application de l’arrêt, savoir s’il est général ou précis à ce cas d’espèce

4. Enchaînez par un résumé des faits puis de la procédure. N’hésitez pas à donner la
définition des notions de droit que vous utilisez et qui vous paraissent importantes, vous
démontrerez ainsi vos connaissances et votre compréhension de la décision. Le contexte
socio-économique pourra être brièvement évoqué à l’occasion de l’analyse des faits mais
dans la seule hypothèse où ils permettront une meilleure compréhension du sujet.

5. Enoncez les thèses en présence

6. Annoncez ensuite le ou les problèmes de droit posés par la décision. Il s’agit de la


problématique juridique.

7. Evoquez de manière rapide les solutions retenues par les magistrats.

8. Enfin, présenter votre plan en le justifiant et ce afin que sa logique s’impose au lecteur. Le
plan doit coller à l’arrêt et découler naturellement de la problématique juridique que vous
venez d’évoquer précédemment.

L’introduction doit être soigneusement travaillée au brouillon. N’hésitez pas à la rédiger au


brouillon, de manière complète.

p. 12
3. LES PARTIES
La structure du commentaire se présente impérativement sous cette forme

I)
A)
B) Le cœur de votre sujet
II) se situe entre le B) du I
A) et le A) du II
B)

Exceptionnellement il peut comporter 3 parties (III, A, B), si la décision rend cela possible.
Chapeaux
introductifs
1. Il est nécessaire de citer dans chacune des parties et des sous parties, des éléments de
l’arrêt qui permettent d’étayer vos écrits. Ne citez pas tout l’arrêt mais seulement les parties
qui vous paraissent pertinentes.
2. Il est important de bien rédiger les chapeaux introduisant vos A) et B) de chaque partie.
3. Rédigez en des phrases concises les idées principales, puis étayer plus longuement par la
suite.
4. Pensez à sauter des lignes entre les parties et les sous parties, de façon à aérer
suffisamment votre devoir.

Proscrivez les titres trop généraux et préférez des intitulés courts sans verbe. Le choix des
mots et leur agencement constitueront la qualité de votre analyse.

Plan de secours :

I) Conditions ou Notions
II) Effets

LA CONCLUSION
Elle est inutile dans la mesure où l’analyse de la décision présente la portée de l’arrêt. Aussi,
l’usage commande de ne pas dresser de conclusion lors la réalisation de cet exercice
juridique. Toutefois, le II) B) doit ouvrir le commentaire en s’appuyant sur une réflexion, une
remarque qui a pour but d’élargir le débat, de montrer l’incidence de la décision sur des
points non abordés dans le commentaire.

p. 13

Você também pode gostar