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Accès à l’eau et à l’assainissement

Pistes d’actions prioritaires pour les maires de


France

www.coalition-eau.org
Table des matières

Synthèse p. 3

Pouvoir d’action et d’initiatives locales des maires p. 4

Le maire : responsable local du droit à l’eau p. 5

Le maire : arbitre entre vie économique et protection de la ressource p. 6

Le maire : responsable de l’équité et de l’accessibilité du service p. 8

Le maire : pilier de l’ouverture locale à l’international p. 9

Contact et coordonnées p. 10
Synthèse

Au lendemain des élections municipales, la Coalition Eau interpelle des acteurs primordiaux
pour faire changer la donne sur le dossier de l’eau: les maires de France. Acteurs de référence
aguerris aux réalités du terrain, chargés du bien-être concret de leurs administrés, ils sont
considérés par la Coalition Eau comme des alliés potentiels pour passer à l’action de façon
concrète. Ils sont aussi de puissants leviers susceptibles d’entraîner d’autres acteurs dans ce
combat.

La Coalition Eau invite ces nouveaux élus à assumer leurs responsabilités, à s’engager résolument
sur 3 dossiers préoccupants, pour un mandat qui doit être celui de l’action menant à l’eau pour tous :

• Agir, ici, pour un service public accessible et universel.


Populations en difficulté, controverses sur les prix de l’eau, transparence : la France a récemment
reconnu le droit à l’eau. Mais sans action des maires pour lui donner un sens localement, la garantie
de l’accès à une eau saine pour tous les Français risque de rester un principe théorique. Dans un
pays aussi riche que la France, le maire doit assurer à tous un accès à l’eau potable à un prix
abordable : à lui de prendre les mesures opérationnelles qui donneront une résonnance concrète au
droit à l’eau dans sa commune. Par exemple, en initiant une réflexion sur la tarification et l’affectation
de l’argent de l’eau.

• Déployer leurs actions de coopération solidaire pour l’eau potable et l’assainissement.


A l’heure où les Nations Unies dénoncent une baisse de l’aide internationale pour un secteur pourtant
indispensable à la dignité humaine, à la vie et au développement, les maires disposent d’un outil
d’intervention qui reste encore insuffisamment exploité. La coopération décentralisée et le mécanisme
de la loi Oudin de janvier 2005 leur permettent de financer sur leur budget eau et assainissement, à
hauteur de 1%, des actions de coopération décentralisée, d’aide d’urgence ou de solidarité pour l’eau
et l’assainissement, et les encouragent à partager leurs compétences et savoir faire avec des
collectivités locales du Sud. Ce dispositif innovant est un des moyens permettant aux élus de partager
leur expérience locale et de s’impliquer dans des partenariats efficaces Nord-Sud.

• Réagir à la mise en péril de nos ressources.


Rapports inquiétants sur les taux de nitrates ou de pesticides dans les eaux, dénonciations des
pollutions aux PCB, consommations excessives liées aux choix agricoles etc. L’état de nos
ressources, déjà très inquiétant, soulèvera à terme des problèmes de santé publique et écologiques
inextricables. Les maires doivent garantir et accélérer la protection des zones de captage exposées à
ces pollutions. Ils peuvent aussi avoir une influence sur les acteurs économiques de leur territoire et
ont un devoir de sensibilisation des usagers. Des maires ont déjà montré l’exemple, mais ce sont tous
les maires de France qui sont concernés. Ne rien faire coûtera bien plus cher que d’engager des
actions préventives : au nom de l’intérêt général, les maires doivent avoir le courage d’opérer des
arbitrages.
Pouvoir d’action et d’initiatives locales des maires

Les maires sont de plus en plus sollicités pour réinvestir la scène de l’eau, pour se poser en leaders,
et convaincre l’opinion publique que le service public de l’eau sait réagir, pour les Français et pour les
milliards d’humains qui sont restés sur le bord de la route. Le droit à l’eau, ce droit de l’Homme
fondamental, ne doit plus être une phrase sur du papier. Ici, et partout dans le monde. Les maires
seront, de plus en plus, et inévitablement, un acteur clef de ce combat.

En élisant récemment les maires et les présidents de communautés de communes, les Francais
viennent d’élire à la fois les responsables de la qualité de l’eau qu’ils boivent, les responsables de la
protection de cette ressource vitale et les acteurs d’une coopération décentralisée pour l’accès
durable à l’eau dans le monde.

La première responsabilité, c’est la révolution française qui l’a donné aux Maires suite à la création en
1790 des communes. La deuxième c’est l’aggravation des enjeux de la pollution et de la rareté de la
ressource qui l’a rendu nécessaire. La troisième vient de la loi du 1% (dite loi Oudin Santini) issue à la
fois d’un certain désengagement de l’Etat vis-à-vis de l’aide au développement et conséquence
normale de la décentralisation des ressources et des responsabilités. Depuis cette loi, il est possible
pour les communes de dédier jusqu’à un pour cent de leur budget de l’eau et de l’assainissement à
des projets dans les pays du Sud pour contribuer aux Objectifs du Millénaire pour l’accès universel à
l’eau et l’assainissement.

Le système de la gestion de l’eau en France est devenu d’une telle complexité que beaucoup d’élus
peuvent avoir des difficultés à maitriser réellement tous les éléments d’un empilement de
responsabilités dont on a pu dire qu’il s’apparente à un « mille feuilles ». Six bassins versants gérés
par des Comités de Bassin avec des schémas directeurs particuliers, rivières gérées par des SAGES,
qui à leur tour se retrouvent aux seins de Commissions locales de l’eau, à côté de préfets de région
qui ont également leur mot à dire ainsi qu’une pluralité de ministères centraux, notamment le MEDAD,
le ministère du logement et de la ville, le ministère de l’économie ou encore le ministère de l’intérieur.

Depuis quelques temps, des grains de sable témoignent d’une machine un peu enrayée. Dossiers à
répétition dénoncés par une grande association de consommateurs (UFC Que Choisir), études
inquiétantes sur l’état de la ressource en eau (voir notamment le dernier rapport de l’IFEN paru fin
2007), mouvements associatifs et politiques pour la remunicipalisation du service de l’eau, un droit à
l’eau qui tarde à se traduire par des mesures opérationnelles dans les territoires, etc. Cette
effervescence témoigne de l’intérêt porté par l’opinion française aux questions de l’eau, mais
démontre également que le paysage de l’eau français n’est pas vierge de critiques.

Les français ne mesurent pas toujours l’état de santé de leur service de l’eau. D’ailleurs, rares sont
ceux qui savent que nitrates et pesticides polluent excessivement l’eau qui coule dans nos rivières, ou
qui ont une idée de prix du m3 de l’eau qu’ils consomment. Il est de la responsabilité des décideurs
locaux de se saisir des problèmes avant qu’ils ne prennent une toute autre ampleur .

Les maires ont une responsabilité face à la question de l’eau : ils doivent s’impliquer plus fortement
dans leurs services publics de l’eau, s’inquiéter des molécules toxiques qui s’accumulent dans les
cours d’eau, se préoccuper d’un prix de l’eau qui va du simple au double d’une région à l’autre, et
s’inquiéter de consommateurs en état d’alerte. Mais surtout, les maires doivent agir, en démontrant à
leurs électeurs que l’accès à l’eau des populations marginalisées les préoccupe, en affrontant les
pollutions et en y remédiant pas à pas, en interrogeant enfin leurs usagers sur leur satisfaction face à
un service public vital.
Le maire : responsable local du droit à l’eau

► Contexte et objectifs

Le droit à l’eau fait partie du droit français depuis la loi du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux
aquatiques, dont l’article premier stipule que « chaque personne physique, pour son alimentation et
son hygiène, a le droit d'accéder à l'eau potable dans des conditions économiquement acceptables
par tous. »

Au niveau municipal, beaucoup reste à faire pour donner à cette loi une dimension réelle et
opérationnelle. Il existe pourtant de nombreuses mesures utilisables par les municipalités françaises
pour mettre en œuvre le droit à l’eau à leur échelle, telles que :
- la tarification de l’eau potable plus favorable pour les ménages démunis ;
- l’aide pour le paiement des factures d’eau des personnes endettées ;
- l’interdiction des coupures d’eau des ménages démunis ;
- la participation des usagers dans les organes consultatifs d’usagers de services publics ;
- la mise à disposition de bornes fontaines et toilettes publiques pour les sans abris ;
- les aides pour la mise aux normes de l’assainissement non collectif d’usagers en situation de
précarité ;
- la fourniture d’eau dans des cas où elle manque encore (hameaux isolés) ;
- les mesures en faveur de l’eau et l’assainissement pour les gens du voyage ;
- etc.

► Des expériences à partager

Dans plusieurs municipalités françaises, les personnes endettées peuvent s’adresser au CCAS et au
volet eau des Fonds de Solidarité pour le Logement pour que ces organismes prennent en charge une
partie de leur dette d’eau. C’est ainsi qu’on été fournies des aides importantes (en nombre et volume)
pour que les personnes pauvres puissent payer leurs factures d’eau et éviter des coupures. Dans des
villes comme Vannes, un grand nombre de personnes endettées sont prises en charge pour leur
facture d’eau (2,3 abonnés sur 100). A Bayonne, 0,6 % des abonnés ont reçu une aide. Dans d’autres
municipalités, le système visé n’a pratiquement pas fonctionné, ce qui est en contradiction avec la loi.

Dans des villes comme Saint Denis, les coupures sur le service d’eau ont été interdites par arrêté
municipal.

A Paris, depuis 2006, le maire a le droit de s’opposer à toute coupure du service pour les personnes
démunies, et ce pouvoir d’initiative est réellement mis en œuvre.Dans cette même ville, les toilettes
publiques sont devenues gratuites.

Ailleurs aussi, le droit à l’eau est mis en œuvre : en Belgique (Flandre), les personnes au ‘RMI’
bénéficient de 40 litres d’eau entièrement gratuite par jour. Aucune action similaire n’a encore été
mise en place en France.

► Des pistes concrètes pour avancer

 Pour contribuer à faire avancer un droit à l’eau appliqué à nos territoires, la Coalition Eau prépare
un guide sur les possibilités permettant de rendre opérationnel divers aspects d’un droit à l’eau. Ce
guide se veut un outil de soutien pour aider les maires à mettre en œuvre le droit à l’eau de la façon la
plus complète et la plus pratique possible. L’objectif est également de présenter un tour d’horizon des
expériences déjà mises en place dans des communes française.
 Les maires sont invités à partager leurs expériences locales de mise en œuvre du droit à l’eau
et à participer à un atelier prévu par les associations membres de la Coalition, sur le rôle éminent du
maire et le droit à l’eau. Seul un processus de travail collaboratif permettra de proposer des mesures
adaptées aux réalités rencontrées par les maires dans leurs services publics locaux.
Le maire : arbitre entre vie économique et protection de la ressource

► Contexte et objectifs

L’état de nos ressources en eau, s’il fait l’objet de constats inquiétants et réitérés, ne semble pas
encore susciter une réaction à la hauteur des enjeux. Mais que ferons-nous de nos services de l’eau
si la ressource ne répond plus aux exigences minimales de qualité pour la santé humaine et si l’eau
vient à manquer?

Une «contamination généralisée »


Le Ministère français de l’Ecologie parle d’une contamination généralisée des eaux de surfaces et
littorales, suite notamment aux alertes publiées par l’IFEN. Selon le dernier rapport de l’IFEN, les eaux
de surface sont les plus polluées (des pesticides ayant été retrouvés dans 80 % des points étudiés,
contre 57 % dans les eaux souterraines), et près d’un quart des points d'eau potable analysés
nécessiteraient un traitement spécifique d'élimination des pesticides. Le dossier des PCB récemment
dénoncé par des associations de protection de l’environnement est également très parlant sur le
problème des rejets sauvages dans les cours d'eau. De nombreuses associations (WWF, FNE,
Frapna, Eaux et rivières de Bretagne etc.) réitèrent les alertes et intentent des actions en justice pour
faire changer la situation.

Face à l’ampleur des dégâts, se reposer sur le traitement des eaux ne suffit plus. Il est urgent de
développer des mesures préventives, avant que les coûts de traitement d’une eau empoisonnée ne la
rendent hors d’atteinte ou que les taux de pollution ne deviennent le sujet de santé publique n°1 en
France.

Si ces problèmes ne dépendent pas exclusivement de la juridiction des maires, ces derniers peuvent :
- se mobiliser et faire pression pour qu’intervienne, au niveau de décideurs situés en amont, un
sursaut et une prise en charge accélérée de ces problèmes. Les mobilisations associatives
sont efficaces, mais elles ne suffiront pas pour faire changer la situation.
- sensibiliser et influencer les acteurs économiques (agricoles, industriels) ainsi que les usagers
sur leur territoire.
- à leur propre échelle, accélérer la protection des zones de captage exposées à ces pollutions.
Selon l’association France Nature Environnement, « ce sont près de 100 captages d’eau
potable dans des rivières ou des nappes souterraines qui sont abandonnés chaque année en
France pour cause de pollutions ». Les zones de captage relèvent du pouvoir du maire : ce
dernier peut mettre en place un périmètre éloigné pour augmenter les mesures de protection
autour de la zone.

► Des expériences à partager

De nombreuses communes se sont déjà engagées dans des actions de préservation de la ressource
en eau afin de garantir une eau de qualité et en quantité suffisante pour leurs administrés.

Les villes de Pessac, de Vannes, de Lorient ou de La Rochelle, par exemple, ont mené des actions
pour réduire les fuites dans leurs établissements publics, pour équiper leurs équipements d’appareils
hydro-économes, ou pour réduire l’utilisation d’eau dans les espaces verts.
D’autres comme Toulouse ou Metz se sont engagées dans des opérations de gestion de leurs eaux
de pluie par la mise en place de filtres plantés de roseaux pour la rétention et le traitement des eaux
pluviales.
Du côté de la réduction des pollutions, de plus en plus de communes s’engagent dans des
alternatives au désherbage chimique de leurs espaces verts. C’est le cas de communes comme
Angers, Brest, Chaumont, Lorient, Nevers…

La commune de Lons-le-Saunier, quant à elle, a mis en place des conventions d'aides financières
avec les agriculteurs situés sur le Bassin d'Alimentation de Captage, pour protéger la qualité de l'eau
distribuée. C’est, à une moins grande échelle, ce que la ville de Munich en Allemagne fait depuis
plusieurs décennies.
► Des pistes concrètes pour avancer

Le Maire est un acteur incontournable pour la préservation de l’eau potable. Il est le garant de la
sécurité des personnes et des biens vis à vis du risque d’inondation par exemple. S’il n’est pas le seul
acteur à même de changer la donne, le maire, à travers son rôle clé sur le territoire local, a néanmoins
la possibilité (et le devoir) de s’interroger sur les pratiques ou activités économiques ayant un impact
direct sur la ressource à l’échelle de sa commune.

Travail de sensibilisation et d’éducation


 Qu’il s’agisse des choix agricoles ou des activités industrielles provoquant la pollution des eaux, le
maire peut mener un travail de sensibilisation pour encourager des pratiques plus
responsables au sein des acteurs économiques de son territoire.
 Il a aussi le devoir de sensibiliser ses citoyens sur les rejets dont ils sont responsables,
essentiellement au niveau des polluants domestiques, pour les inciter à adopter des pratiques
quotidiennes plus respectueuses de la ressource en eau.

Interventions directes
Le maire peut décider d’intervenir directement, dans le cadre des attributions qui dépendent de ses
compétences locales. Il peut par exemple :
 Choisir de modifier les modalités de désherbage communal, pour diminuer les pollutions
chimiques
 Faire évoluer les règles de la commande publique au sein de sa commune pour avoir recours à
des produits respectueux de l’eau
 Entreprendre des mesures pour préserver ou restaurer les zones humides, ces dernières
ayant un pouvoir épurateur de l’eau
 Lancer des actions pour protéger les zones de captage, prévenir les pollutions diffuses ou
accidentelles
 Agir pour réduire les consommations d’eau dans les bâtiments publics, les espaces verts, les
nettoyages de voiries, recycler l’eau
Le maire : responsable de l’équité et de l’accessibilité du service

► Contexte et objectifs

Controverse sur le prix de l’eau


Les deux dossiers successifs publiés par l’association de consommateurs UFC Que Choisir
démontrent que le prix de l’eau inquiète les usagers : manque de compréhension, différences de prix
conséquentes au sein d’un même territoire national, niveau trop élevé dans certaines villes etc. Ces
différences de prix s’expliquent par des contraintes géographiques et techniques mais ne sauraient
pour autant se justifier sur le long terme.
Alors que le prix de l’électricité est harmonisé au niveau national, les citoyens sont obligés
actuellement de payer des prix très différents pour l’eau, des prix variant d’un facteur 4 selon les
municipalités. Il est urgent que les maires cherchent à assurer une application plus forte du principe
d’égalité des citoyens devant l’accès aux services publics les plus fondamentaux, en veillant à réduire
les écarts insupportables de prix. Des efforts sont déjà en cours dans certains départements du Sud
Ouest. Ils mériteraient d’être amplifiés en créant des péréquations comme en région wallonne en
Belgique.

Accès des ménages en difficulté


Le prix de l’eau reste problématique en France: il ne cesse d’augmenter plus vite encore que le coût
de la vie. Plus de 2 millions de personnes en France ont ainsi beaucoup de mal à payer leurs factures
d’eau car elles ont de très faibles revenus. Plus de 600 000 ménages de cette catégorie bénéficient
du tarif social de l’électricité mais d’aucune aide pour l’eau, qui coûte environ 1 € par jour et par
ménage. Il n’est plus acceptable que 20 000 ménages pauvres subissent des coupures parce qu’ils
n’ont pas eu les moyens de payer leur facture. Là encore, le maire peut agir et soumettre le pouvoir de
coupure à son accord préalable.
Alors que la tarification de l’eau en France était fondée historiquement sur le tarif unique pour tous les
usagers d’une même commune, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (Lema), votée en décembre
2006, a introduit une exception permettant de répondre aux besoins des ménages vulnérables. Mais
pour lui donner corps, il faut que le maire modifie les tarifs de l’eau.

► Des expériences à partager

Il est désormais permis de créer un tarif normal de l’eau et un tarif réduit pour rendre l’eau plus
abordable pour les plus démunis. Il est ainsi possible d’offrir à certaines catégories d’usagers un
rabais sur les premiers m3 d’eau consommés ou sur leur abonnement. Venelles, près d’Aix-en-
Provence, vient d’accorder une ristourne sur 10 m3, d’une valeur de 8 € pour les familles. Bordeaux,
pour sa part, a instauré un tarif progressif avec une première tranche à prix réduit. Dans l’idéal, le
volume de la première tranche à prix réduit pourrait être modulée et éventuellement prendre en
compte la taille de la famille. C’est possible ! Cette mesure est d’ailleurs déjà en œuvre en Belgique
depuis dix ans.

► Des pistes concrètes pour avancer

Tous les maires peuvent :


 Engager le débat localement avec les usagers, pour mesurer la satisfaction de ces derniers sur
leur service public de l’eau, et développer les échanges qui permettront d’identifier les faiblesses pour
mieux y remédier.
 Déployer les efforts nécessaires pour arrêter la croissance ininterrompue des prix de l’eau, et
veiller à l’accessibilité de leur service, notamment aux usagers les plus vulnérables
Le maire : pilier de l’ouverture locale à l’international

► Contexte et objectifs

Les maires sont les premiers responsables de l’accès à l’eau en France, et leurs compétences et
expérience des enjeux de l’accès à l’eau au niveau local intéresseraient leurs homologues au Sud. Ils
doivent aujourd’hui affirmer leur rôle dans la coopération internationale. L’aide publique française pour
l’eau et l’assainissement essaye d’être à la hauteur, mais une intervention des représentants locaux
est très attendue sur la scène internationale. La solidarité ici…et là bas, dans ces pays où les gens
n’ont pas eu le luxe, ce matin, d’actionner un robinet et de voir couler une eau salvatrice. Les maires
récemment élus doivent saisir ce mandat qui s’ouvre pour aider leurs homologues au Sud à répondre
aux attentes de leurs usagers. Certains d’entre eux, il faut le reconnaître, on déjà (ré)agi. Mais les
efforts se limitent encore à la portion congrue, dans un pays où des dispositifs permettent pourtant de
se lancer dans des actions de coopération décentralisée pour l’eau. Certains maires ont eu le courage
de se jeter à l’eau, et un effet d’entraînement sur d’autres municipalités est aujourd’hui attendu.

Il est important pour les maires mobilisés de savoir qu’ils pourront agir en phase avec les attentes des
citoyens français quant au rôle de la France dans la coopération internationale. En effet, selon un
sondage publié en septembre 2007 (baromètre AFD/IFOP), les Français sont très attachés aux efforts
de coopération déployés par la France, et leur classement des modalités d’intervention fait arriver
l’eau en tête de liste (88% inscrivent l’eau comme priorité).

Développer la coopération et les financements décentralisés


Que ce soit à travers des dispositifs de coopération décentralisée « classiques » ou par l’activation
des possibilités offertes par la loi Oudin depuis février 2005, une plus forte intervention pour l’eau et
l’assainissement dans les pays en développement constituerait un apport majeur. En termes de
partage des compétences et réalités aux auxquelles un maire est confronté dans la gestion de son
service de l’eau, mais aussi par une contribution financière décentralisée aux efforts de coopération
internationale. Cette loi donne la possibilité aux collectivités locales et aux syndicats de l’eau de
consacrer jusqu’à 1% du budget annexe de leurs services d’eau et d’assainissement à des actions de
coopération internationale.

► Des expériences à partager

D’autres maires se sont engagés


Selon une étude du PSeau (mars 2007), ce dispositif a permis à la fois une sécurisation juridique et
une augmentation notable des financements pour les collectivités qui pratiquaient déjà des actions de
coopération internationale sur leur budget annexe « eau et assainissement », mais a aussi joué un
rôle de déclencheur pour d’autres collectivités qui développement, depuis, de nouvelles coopérations.
Enfin, l’étude rappelle également que ce dispositif contribue à la relance de la politique d’aide au
développement de la France par des actions décentralisées

Les estimations sur les actions engagées dans le cadre de dispositif (actions mobilisées jusque fin
2006), font apparaître que près de 6,8 millions d’euros ont été mobilisés (3,2 millions pour les
collectivités et 3,6 pour les agences de l’eau) soit 5,6 % des 120 millions d’euros potentiellement
mobilisables.

Ces chiffres sont un premier signe de la volonté et de la capacité de mobilisation. Mais ils démontrent
aussi le formidable potentiel encore inexploité au niveau des acteurs locaux. D’autres villes ont fait le
pas, Paris, Nantes, Angers, Lyon, Nancy, Tours, Mulhouse, etc., mais aussi des villes de plus petite
taille.

Plusieurs ONG de la Coalition Eau sont engagées depuis des années dans des programmes de
coopération décentralisée, aux côtés de collectivités locales françaises intervenant dans des pays en
développement. Elles sont prêtes à partager avec les maires leur expertise et leurs conseils pour les
aider à se lancer dans la coopération pour l’eau et l’assainissement.
► Des pistes concrètes pour avancer

 Les maires peuvent participer à ce déploiement, pour renforcer la présence des municipalités
sur la scène de l’eau internationale, valoriser leur expertise locale, et en faire bénéficier leurs
homologues étrangers. Un engagement de cette nature peut avoir un effet de levier conséquent sur
d’autres maires intéressés mais encore hésitants, et contribuera également à mettre face à ses
responsabilités l’aide publique étatique de la France.
 Chacun est libre d’intervenir selon ses moyens et ses domaines prioritaires. Et la pratique
révélée par l’étude du PSeau montre que les pourcentages prélevés n’atteignent pratiquement jamais
le plafond des 1% mais se situent entre 0,1 et 0,5 %. Cela signifie que les montants engagés par les
collectivités sont libres de varier de façon importante d’une expérience à l’autre, d’une taille de ville à
une autre.
 Les maires ont la possibilité de s’impliquer dans un dialogue avec des ONG déjà engagées
depuis plusieurs années sur des programmes de coopération décentralisée en partenariat direct avec
des villes françaises. Ils trouveront au sein de la Coalition Eau un vivier d’expériences et d’acteurs
mobilisés pour travailler à leurs côtés ou partager avec eux leur expérience sur ces questions.
 Ils peuvent également développer des échanges avec d’autres maires s’étant déjà engagés
dans la coopération décentralisée pour l’eau et l’assainissement, se familiarisant ainsi avec l’intérêt et
les défis de cette solidarité internationale.
Contacter la Coalition Eau

Coalition Eau
c/o Eau Vive
4 rue Victor Beausse
93100 Montreuil - France

Tel : +33 (0)1 41 58 50 54


Fax : +33 (0)1 41 58 50 58

Courriel : coordination@coalition-eau.org
Site Internet : www.coalition-eau.org

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