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TD DROIT ADMINISTRATIF : SEANCE 4 ET 5 SUR LES NORMES

INTERNATIONALES ET COMMUNAUTAIRES

DOCUMENT10 : CE ASS .8 FEVR 2007 STE ARCELOR


ATLANTIQUE ET LORRAINE ET AUTRES
En l’espèce

Afin de favoriser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre du
protocole de Kyoto, la directive 2003/87/CE du Parlement européen et du Conseil du
13 octobre 2003 a établi un système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet
de serre dans la Communauté européenne, pour un certain nombre d’activités dont
la liste est fixée à l’annexe I de la directive. L’ordonnance n° 2004-330 du 15 avril
2004 portant création d’un système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet
de serre a procédé à la transposition en droit interne de celles des dispositions de la
directive qui relèvent du domaine de la loi, en introduisant à cette fin au chapitre IX
du titre II du livre II du code de l’environnement une section 2, intitulée « Quotas
d’émission de gaz à effet de serre ». Un décret en Conseil d’État (n° 2004-832), pris
le 19 août 2004 et modifié le 25 février 2005 par le décret n° 2005-189, a fixé les
modalités d’application de ces dispositions et transposé presque mot pour mot les
dispositions de la directive relevant du domaine réglementaire. La requête : La
société Arcelor Atlantique et Lorraine et plusieurs de ses filiales françaises ont
demandé à l’administration, à titre principal, l’abrogation de l’article 1er du décret du
19 août 2004 en tant qu’il rend applicable ce décret aux installations du secteur
sidérurgique. Faute de réponse, les requérants ont déposé une requête devant le
Conseil d’État tendant à l’annulation des décisions implicites de rejet qui leur avaient
été opposées. Les sociétés requérantes soutenaient notamment que l’article 1er du
décret, en tant qu’il soumet au système d’échange de quotas d’émission de gaz à
effet de serre les activités de production et de transformation de métaux ferreux,
méconnaissait différents principes à valeur constitutionnelle, notamment le principe
d’égalité parce qu’aussi bien les industries sidérurgiques que les industries
d’aluminium et de plastique étaient sujettes à la pollution
L’Assemblée du contentieux a, en premier lieu, reconnu le caractère opérant, à
l’encontre d’un acte réglementaire transposant directement les dispositions précises
et inconditionnelles d’une directive communautaire, du moyen tiré de la
méconnaissance, par cet acte, de principes ou dispositions à valeur
constitutionnelle. Après avoir rappelé que les traités internationaux,
et notamment les traités communautaires, ont une autorité
supérieure à celle des lois, mais inférieure à celle de la
Constitution, qui est la norme suprême de l’ordre juridique interne
(Ass., 30 oct. 1998, Sarran, Levacher et autres, nos 200286 et 200287, G. A. Ad. p.
368 ; et pour le droit communautaire : 3 déc. 2001, Syndicat national de l’industrie
pharmaceutique, n° 226514, p. 624), le Conseil d’État a affirmé que cette suprématie
devait être conciliée avec les exigences liées à la participation de la France à l’Union
européenne et aux Communautés européennes, inscrite dans la Constitution à
l’article 88-1, et notamment, selon la jurisprudence récente du Conseil
constitutionnel, la transposition des directives communautaires en droit interne. Ces
deux principes - suprématie de la Constitution et exigence de
transposition des directives - sont susceptibles d’entrer en conflit
lorsque la transposition d’une directive, obligatoire en vertu de
l’article 88-1 de la Constitution, conduit à l’adoption d’une mesure
législative ou réglementaire contraire à une autre règle ou à un
autre principe de valeur constitutionnelle. Ce sont les modalités de la
conciliation de ces deux exigences que le Conseil d’État a définies, en s’inspirant de
la jurisprudence récente du Conseil constitutionnel en matière de contrôle des lois de
transposition des directives.
En pareille hypothèse, le juge doit procéder en deux temps. Il doit d’abord rechercher
si les principes constitutionnels dont la méconnaissance est invoquée ont un
équivalent dans l’ordre juridique communautaire, c’est-à-dire si le droit ou la liberté
en cause sont effectivement et efficacement protégés par les traités et principes
généraux du droit communautaire. Si oui le juge administratif, afin de s’assurer de la
constitutionnalité du décret, doit rechercher si la directive que ce décret transpose
est conforme à cette règle ou à ce principe général du droit communautaire. Il lui
revient, en l’absence de difficulté sérieuse, d’écarter le moyen invoqué ou, dans le
cas contraire, de saisir la Cour de justice des Communautés européennes d’une
question préjudicielle. En revanche, s’il n’existe pas de règle ou de principe général
du droit communautaire garantissant l’effectivité du respect de la disposition ou du
principe constitutionnel invoqué, il revient au juge administratif d’examiner
directement la constitutionnalité des dispositions réglementaires contestées.
En l’espèce, le Conseil d’État a estimé que le principe constitutionnel d’égalité,
invoqué par la société requérante, trouvait un équivalent dans le droit
communautaire.(pb de droit) Or, la conformité de la directive au principe
communautaire d’égalité posait la question de savoir si est objectivement justifiée la
différence de traitement instituée par la directive du 13 octobre 2003 entre les
industries du secteur sidérurgique, incluses dans son champ d’application, et celles
du plastique et de l’aluminium, qui en sont exclues, question qui soulève une
difficulté sérieuse. Le Conseil d’État a donc, conformément à la méthodologie qu’il
s’était lui-même fixée, sursis à statuer sur les conclusions de la requête dirigées
contre le refus d’abroger l’article 1er du décret contesté jusqu’à ce que la Cour de
justice des Communautés européennes se soit prononcée sur la question
préjudicielle de la validité de la directive du 13 octobre 2003 au regard du principe
d’égalité en tant qu’elle rend applicable le système d’échange de quotas d’émission
de gaz à effet de serre aux installations du secteur sidérurgique, sans y inclure les
industries de l’aluminium et du plastique.
Cette décision manifeste de la part du Conseil d’État le souci de tirer toutes les
conséquences de la confiance réciproque qui doit régner dans les relations entre
systèmes nationaux et système communautaire de garantie des droits : lorsqu’une
méconnaissance des droits et libertés consacrés par la Constitution française trouve
son origine dans un acte de droit communautaire et que ces droits et libertés sont
également protégés par les traités communautaires et les principes généraux du
droit communautaire, le juge national laisse le juge communautaire en assurer le
respect, à l’échelle de l’Union européenne ; lorsque sont en cause des droits et
libertés spécifiques à la Constitution française, le juge national en assure lui-même le
respect

Doc : 11, articles 234et 249 Traité de


l’UE
ARTICLE 234

Cet article pose les domaines de compétence de la Cour de justice de


l’union européenne pour statuer sur les questions préjudicielles .Il en

résulte qu’elle est compétente ° pour statuer sur l’interprétation du traité


de l’union européenne ;° sur la validité et l’interprétation des actes pris
par les institutions de la communauté et par la BCE ;° elle est également
compétente pour statuer à titre préjudiciel sur l’interprétation des actes
pris par le conseil de l’union lorsque cela est prévu par les statuts DANS
CETTE SITUATION CETTE QUESTION PEUT NE PAS ETRE OBLIGATOIRE SAUF
Si la question est soulevée devant une juridiction nationale dont les
décisions ne sont pas susceptibles d’un recours juridictionnel de droit
interne.

ARTICLE 249

C’est également un article du traité de l’union européenne .il dispose du


fait que le parlement européen en accord avec le conseil, le conseil
seulement, et la commission ont le pouvoir d’édicter des normes
communautaires. Il s’agit du règlement communautaire (portée générale,
obligatoire dans tous ces éléments et directement applicable). Ensuite il
ya la directive communautaire ( est obligatoire quant aux résultats à
atteindre mais les instances nationales sont libres dans l’adoption de la
forme sous laquelle elle sera transposée ).IL ya également la décision( qui
lie obligatoirement son destinataire dedans tous ses éléments ).enfin il ya
les recommandations et les avis qui sont facultatifs.
Doc 13 CE ASS 28/02/1992 AFF SA Rothmans
international France et SA Philip Morris France

En l’espèce , il s’agit de deux sociétés anonymes à savoir la société


Rothmans internationale France et la société Philip Morris France qui ont
déposé des requêtes posant des questions semblables à savoir
l’annulation pour excès de pouvoir de la décision implicite de rejet résultat
du silence gardé par le ministre de l’économie des finances et du budget
sur leur demande de revalorisation du prix de vente des produits
tabagiques au 1er septembre 1983 et donc elles voulaient que le conseil
d’Etat saisissent la CJCE sur le fondement de l’article 177 du traité de
Rome (Article 177 qui est aujourd’hui remplacé par l’article 234 dont on a
précédemment parlé dans le document 11.

Les normes de droit évoquées : l’ordonnance du 30 juin 1945, le décret du


31 décembre 1976 , la loi du 24 mai 1976et surtout la directive du 19
décembre 1972 qui donc est une norme communautaire .

Le conseil d’Etat a donc fait droit à cette demande par un arrêt d'assemblée du 28 février
1992 au motif que les dispositions de l’article 6 de la loi du 24 mai 1972 qui donnait au
gouvernement le pouvoir de fixer les prix de vente des tabacs importés dans des conditions
non prévues par l’article 5-1 de la directive du 19 décembre 1972 était incompatible avec
ladite directive(art 10 de la directive qui disait que les fabricants et importateurs de tabacs
fixaient librement les prix de vente du tabacs). La CJCE avait dit que c’était seulement en
cas de hausse des prix que le législateur, l’Etat pouvait intervenir

La solution retenue par le Conseil d'Etat appelle deux développements. Le premier concerne
l'effet direct de la directive. En effet, à la différence des règlements les directives ne sont pas
dotées de l'effet direct. Toutefois le C.E a, cependant admis la possibilité d'annuler un acte
administratif individuel contraire à une directive dans le cas où cet acte se base sur une
réglementation nationale elle-même contraire aux objectifs de la directive. Cette invocation
de la substitution de la directive trouve ici une nouvelle illustration puisqu'elle s'applique au
cas de décisions individuelles prises sur le fondement d'un décret lui-même pris sur la base
d'une loi. Par cet arrêt, le Conseil d'Etat reconnaît que, même non transposée, une directive
s'impose pleinement aux différentes réglementations nationales qui, dès lors qu'elles ne sont
pas compatibles avec les objectifs de la directive, ne peuvent plus servir de base légale aux
actes administratifs individuels. Et, c'est là le deuxième apport de cet arrêt. En effet, le
Conseil d'Etat poursuit l'œuvre, commencée en 1989, en matière de supériorité du droit
international sur la loi française. Le juge administratif distinguait, en effet, par le passé, les
lois antérieures des lois postérieures. Seules les premières étaient supérieures au droit
international. Ce n'est qu'en 1989 avec l'arrêt Nicolo que le Conseil d'Etat a donné son plein
effet à la règle de la supériorité des traités sur la loi française énoncée par l'article 55 de la
Constitution. L'arrêt étudié est l'occasion pour le Conseil d'Etat de faire bénéficier de cette
règle aux directives communautaires comme il l'a fait pour les règlements communautaires.

Donc c’est à l’encontre d’acte réglementaire que l’on peut invoquer la directive on peut aussi
l’invoquer par voie d’exception lorsque ses dispositions sont suffisamment précises arrêt du
30 octobre Sté Che Pa Kooi On peut faire la parallèle avec l’arrêt boisdé sur le règlement
communautaire en 1990. Invocabilité de substitution c’est quoi faire des recherches dessus
de même que sur l’invocabilité d’exclusion

DOC 12 : arrêt COHN BENDIT

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

Vu le recours du ministre de l'Intérieur, ledit recours enregistré au secrétariat


du Contentieux du Conseil d'Etat le 15 mars 1978 et tendant à ce qu'il plaise
au Conseil annuler un jugement en date du 21 décembre 1977, par lequel le
Tribunal administratif de Paris, statuant sur la requête du sieur Cohn-Bendit
[Daniel] tendant à l'annulation pour excès de pouvoir de la décision, en date
du 2 février 1976, par laquelle le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, a
rejeté sa demande tendant à ce qu'il soit mis fin à l'arrêté d'expulsion pris à
l'encontre de l'intéressé le 24 mai 1968, a sursis à statuer jusqu'à ce que la
Cour de Justice des communautés européennes se soit prononcée sur deux
questions préjudicielles renvoyées à ladite Cour par ledit tribunal, ensemble
rejeter cette requête du sieur Cohn-Bendit. Vu le Traité instituant la
Communauté économique européenne ; la directive du Conseil des
communautés européennes n. 221 du 25 février 1964 ; Vu le décret n. 70-29
du 5 janvier 1970 ; Vu l'ordonnance du 2 novembre 1945 ; Vu l'ordonnance
du 31 juillet 1945 et le décret du 30 septembre 1953 ; Vu la loi du 30
décembre 1977 ;
Considérant que l'arrêté du 20 décembre 1978, abrogeant la mesure
d'expulsion dont le sieur Cohn-Bendit était l'objet depuis le 24 mai 1968, n'a
pas eu pour effet de rapporter la décision, en date du 2 février 1976, par
laquelle le ministre de l'Intérieur avait refusé de mettre fin à cette mesure et
que le sieur Cohn-Bendit a déférée au Tribunal administratif de Paris ;
qu'ainsi, ni la demande présentée par le sieur Cohn-Bendit devant le tribunal
administratif, ni, par suite, l'appel interjeté par le ministre de l'Intérieur du
jugement rendu sur cette demande le 21 décembre 1977, ne sont devenus sans
objet ; qu'il y a lieu, dès lors, pour le Conseil d'Etat, de statuer sur le recours
du ministre de l'Intérieur ;
Considérant que, d'après l'article 56 du traité instituant la Communauté
économique européenne en date du 25 mars 1957, dont aucune stipulation
n'habilite un organe des communautés européennes à prendre, en matière
d'ordre public, des règlements directement applicables dans les Etats
membres, la coordination des dispositions législatives et réglementaires
"prévoyant un régime spécial pour les ressortissants étrangers et justifiées par
des raisons d'ordre public, de sécurité publique et de santé publique" fait
l'objet de directives du Conseil, arrêtées sur proposition de la Commission et
après consultation de l'Assemblée ; qu'il ressort clairement de l'article 189 du
traité du 25 mars 1957 que si ces directives lient les Etats membres "quant au
résultat à atteindre" et si, pour atteindre le résultat qu'elles définissent, les
autorités nationales sont tenues d'adapter la législation et la réglementation
des Etats membres aux directives qui leur sont destinées, ces autorités restent
seules compétentes pour décider de la forme à donner à l'exécution des
directives et pour fixer elles-mêmes, sous le contrôle des juridictions
nationales, les moyens propres à leur faire produire effet en droit interne.
Qu'ainsi, quelles que soient d'ailleurs les précisions qu'elles contiennent à
l'intention des Etats membres, les directives ne sauraient être invoquées par
les ressortissants de ces Etats à l'appui d'un recours dirigé contre un acte
administratif individuel. Qu'il suit de là que le sieur Cohn-Bendit ne pouvait
utilement soutenir, pour demander au Tribunal administratif de Paris d'annuler
la décision du ministre de l'Intérieur en date du 2 février 1976, que cette
décision méconnaitrait les dispositions de la directive arrêtée le 25 février
1964 par le Conseil des communautés européennes en vue de coordonner,
dans les conditions prévues par l'article 56 du traité de Rome, les mesures
spéciales aux étrangers en matière de déplacement et de séjour justifiées par
des raisons d'ordre public, de sécurité publique et de santé publique ; que, dès
lors, à défaut de toute contestation sur la légalité des mesures réglementaires
prises par le gouvernement français pour se conformer aux directives arrêtées
par le Conseil des communautés européennes, la solution que doit recevoir la
requête du sieur Cohn-Bendit ne peut en aucun cas être subordonnée à
l'interprétation de la directive du 25 février 1964. Que, par suite, sans qu'il soit
besoin d'examiner les moyens du recours, le ministre de l'Intérieur est fondé à
soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué en date du 21 décembre
1977, le Tribunal administratif de Paris a renvoyé à la Cour de Justice des
communautés européennes des questions relatives à l'interprétation de cette
directive et sursis à statuer jusqu'à la décision de la Cour ;
Considérant que, dans les circonstances de l'espèce, il ya a lieu de renvoyer
l'affaire devant le Tribunal administratif de Paris pour être statué ce qu'il
appartiendra sur la demande du sieur Cohn-Bendit ;

DECIDE :

DECIDE : Article 1er - Le jugement du Tribunal administratif de Paris en date


du 21 décembre 1977 est annulé.
Article 2 - L'affaire est renvoyée devant le Tribunal administratif de Paris
pour être statué ce qu'il appartiendra sur la demande du sieur Cohn-Bendit.

Analyse du Conseil d'Etat


Par cette décision, le Conseil d’État a fixé sa jurisprudence relative à
L’applicabilité des directives communautaires : si elles n’ont pas d’effet direct et
ne peuvent donc être invoquées directement à l’appui d’un recours pour excès de
pouvoir dirigé contre une décision individuelle, même passé le délai laissé aux
États-membres pour assurer leur transposition, il est possible d’exciper de
l’incompatibilité du droit national ayant servi de fondement à la décision
contestée au regard des objectifs fixés par la directive.

EN L’ESPECE :LES FAITS


Daniel Cohn-Bendit, qui avait fait l’objet d’un arrêté d’expulsion par le ministre de
l’intérieur le 25 mai 1968 en raison de sa participation active aux événements de mai
1968, demanda, en 1975, au ministre de l’intérieur, d’abroger cet arrêté. Il déféra au
juge administratif le refus qui lui fut opposé. Saisi par le ministre de l’intérieur d’un
appel contre le jugement du tribunal administratif de Paris, qui avait sursis à statuer en
attendant que la Cour de justice des Communautés européennes ait statué sur la
question préjudicielle qu’il lui avait posée, le Conseil d’État annula le jugement du
tribunal administratif et rejeta la demande de Daniel Cohn-Bendit, l’affaire n’ayant
plus, d’ailleurs, au moment où le Conseil d’État statua, qu’un intérêt juridique, puisque
le ministre de l’intérieur avait finalement décidé de faire droit à la demande de
l’intéressé. Le requérant faisait notamment valoir que le refus d’abroger l’arrêté
d’expulsion le visant était contraire à la directive adoptée le 25 février 1964 par le
Conseil des Communautés européennes. Le Conseil d’État écarta le moyen en
considérant que "quelles que soient... les précisions qu[e] contiennent [les directives] à
l’intention des États-membres, [elles] ne sauraient être invoquées par les ressortissant
de ces États à l’appui d’un recours dirigé contre un acte administratif individuel".
Par cette décision, le Conseil d’État définit donc une position en deux temps sur
l’applicabilité des directives en droit national : elles ne peuvent être invoquées
directement à l’appui d’un recours dirigé contre une décision administrative
individuelle, même passé le délai laissé aux États-membres pour assurer sa
transposition et alors même que cette transposition n’aurait pas été assurée ; en
revanche, dans cette même hypothèse d’absence de transposition dans le délai prévu,
le requérant peut exciper de l’incompatibilité avec les objectifs fixés par directive du
droit national sur le fondement duquel a été prise la décision qu’il attaque. Cette
position est fondée sur une interprétation stricte de l’article 189 du traité de Rome qui
stipule que les directives lient les États-membres "quant au résultat à atteindre",
qu’elles définissent, en leur laissant le choix de la forme à donner pour les atteindre.
En adoptant cette position, le Conseil d’État s’est séparé de la Cour de justice des
communautés européennes qui juge que les directives n’ayant pas fait l’objet d’une
transposition sont directement invocables par les justiciables à l’appui d’un recours
contre une décision individuelle (CJCE, 4 décembre 1974, Van Duyn, p. 1337).
Si, initialement, la divergence de jurisprudence entre la Cour de justice des
communautés européennes et le Conseil d’État a été soulignée, les développements
ultérieurs ont conduit à un rapprochement des positions des deux juridictions dans la
pratique, sans pour autant mettre un terme à la différence théorique. D’une part, la
CJCE a précisé sa jurisprudence en jugeant que la directive n’était directement
invocable que par les particuliers, en cas de défaillance de l’État concerné dans ses
obligations de transposition (CJCE, 5 avril 1979, Ratti, p. 1629), en en déduisant
notamment qu’une directive ne pouvait être invoquée à l’encontre d’un particulier
(CJCE, 26 février 1986, Marshall, p. 723).
D’autre part, le Conseil d’État a, dans la pratique, donné leur plein effet aux directives.
Tout d’abord, il a admis qu’elles puissent être invoquées directement à l’appui d’un
recours pour excès de pouvoir contre un acte réglementaire, qu’il soit pris pour assurer
sa transposition (28 septembre 1984, Confédération nationale des sociétés de
protection des animaux de France, p. 512) ou non (7 décembre 1984, Fédération
française des sociétés de protection de la nature, p. 410).
Ensuite, il leur a logiquement étendu le bénéfice de l’article 55 de la Constitution qui
accorde aux traités et accords régulièrement ratifiés et approuvés la supériorité sur les
lois (Ass. 28 février 1992, S.A. Rothmans International France et S.A. Philip Morris
France, p. 81).
Enfin, il admis de façon très libérale la recevabilité des moyens tirés de la contrariété
du droit national à l’encontre d’une directive. Enfin, il a admis que l’absence de toute
norme positive, interprétée logiquement par la jurisprudence comme donnant aux
personnes publiques concernées une entière liberté d’action dans le domaine en cause,
pouvait être regardée comme incompatible avec les objectifs d’une directive qui
prévoyait, dans le domaine en question, des règles de procédure (Ass. 6 février 1998,
Tête et Association de sauvegarde de l’ouest LYONNAIS
DOC 14 C.E 3 DECEMBRE 2001 SYNDICAT NATIONAL DE
L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE ET Autres
Cours

Théorie de la hiérarchie des normes


La théorie de la hiérarchie des normes, que l’on doit au juriste autrichien
Hans Kelsen (1881-1973), postule que l’ensemble des normes de droit
composant un ordre juridique forme un tout structuré et hiérarchisé,
chaque norme devant nécessairement respecter une norme qui lui est
supérieure. Cette théorie est aujourd’hui au fondement de la plupart des
systèmes juridiques et décrit avec efficacité celui mis en place par la
Constitution du 4 octobre 1958.
Dans ce système, la Constitution se situe au sommet de la hiérarchie
des normes, suivie des lois organiques, qui sont des instruments
juridiques pris pour son application. Vient ensuite la loi ordinaire, votée
par le Parlement, qui s’impose aux règlements, normes de portée
générale dont l’adoption relève du pouvoir exécutif. Parmi ces
règlements, les décrets en Conseil d’État priment les décrets simples,
qui ont eux-mêmes une valeur supérieure aux arrêtés. Enfin, les
décisions administratives individuelles doivent être conformes à
l’ensemble des textes de portée générale, qui leur sont supérieurs.
Le droit international, issu principalement des traités dont la France est
signataire, et le droit communautaire, issu à l’origine du traité de Rome
du 25 mars 1957, modifié depuis à plusieurs reprises, occupent une
place un peu particulière dans cet ordonnancement. La jurisprudence du
Conseil d’État a contribué à définir cette place et s’applique à la faire
respecter

La constitution distingue dans l’ensemble des


engagements internationaux les traités qui sont
négociés et ratifiés par le président de la république
d’une part et d’autre part les accords art 52 qui
peuvent être négociés et approuvés par le 1er ministre
ou par un ministre. Trois règles s’appliquent à ces
traités et accords .d’abord c’est seulement apres la
ratification ou l’approbation que le traité ou l’accord
prennent effet ensuite saisi par le président de la
république ,le 1er ministre le président du sénat ou le
président de l’assemblée nationale ou encore par 60
députés ou sénateurs le conseil constitutionnel peut
déclarer qu’un engagement comporte une clause
contraire à la constitution et donc dans une telle
situation l’autorisation de ratification nécessitera une
révision constitutionnelle et enfin « les traités ou
accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès
leur publication une autorité supérieure à celle des lois
sous réserve de réciprocité pour chaque accord ou
traité de son application par l’autre partie » art 55 donc
les engagements internationaux dans la hiérarchie des
normes ont une suprématie sur les lois.
Qu’en est-il de la hiérarchie entre les engagements
internationaux et la constitution elle-même ?
LA jurisprudence du conseil d’Etat affirme clairement la
supériorité de la constitution ex de l’arrêt Koné du 3
juillet 1996 ou il a fait prévaloir la supériorité d’un
principe de valeur constitutionnelle sur une convention
internationale et l’arrêt Sarran l’a confirmé « la
suprématie conférée aux engagements internationaux
par l’article 55 ne s’applique pas dans l’ordre interne
aux dispositions de nature constitutionnelle ».
D’abord le juge administratif s’est longtemps imposé
l’interdiction du pouvoir d’interpréter lui-même les dispositions
d’une convention internationale. Ensuite Le juge administratif
distinguait, en effet, par le passé, les lois antérieures des lois
postérieures. Seules les premières étaient supérieures au droit
international. Ce n'est qu'en 1989 avec l'arrêt Nicolo que le
Conseil d'Etat a donné son plein effet à la règle de la supériorité
des traités sur la loi française énoncée par l'article 55 de la
Constitution mettant ainsi de coté la distinction qu’il opérait.
Toutefois il ya des limites tout d’abord le conseil d’Etat se
refuse de faire prévaloir la supériorité de la coutume
internationale sur la loi en cas de conflit entre ces deux normes
ex arrêt Aquarone de 1997. Ensuite le conseil d’Etat estime
que la violation d’un traité ne peut être un moyen évoqué
devant le juge administratif que si ce traité a un effet direct sur
les droits et obligations des personnes arrêt GISTI.
LE CAS PARTICULIER DU DROIT COMMUNAUTAIRE ET DE
LA CONVENTION EUROPEENE DES DROITS DE L’HOMME
L’ordre juridique communautaire comprend les traités
constitutifs qui forment le droit communautaire originaire
ainsi que les actes des organes créés par ces traités qui
constituent le droit communautaire dérivé
ARTICLE 249 du traité de l’union européenne dispose du
fait que le parlement européen en accord avec le
conseil, le conseil seulement, et la commission ont le
pouvoir d’édicter des normes communautaires. Il s’agit
du règlement communautaire (portée générale,
obligatoire dans tous ces éléments et directement
applicable). Ensuite il ya la directive communautaire
( est obligatoire quant aux résultats à atteindre mais les
instances nationales sont libres dans l’adoption de la
forme sous laquelle elle sera transposée ).IL ya
également la décision( qui lie obligatoirement son
destinataire dans tous ses éléments ).enfin il ya les
recommandations et les avis qui sont facultatifs
Le juge et le droit communautaire
Le juge national est le juge de droit commun en droit
communautaire c’est lui qui doit veiller à l’application
efficace du droit communautaire. ARTICLE 234 du traité
instituant la Communauté européenne dispose que
c’est la cour de justice des communautés européennes
qui est compétente pour statuer à titre préjudiciel sur
l’interprétation des traités ainsi que des actes pris par
les institutions de la communauté. Lorsqu’une telle
question est soulevée devant une juridiction d’un Etat
celle-ci doit ou peut selon les cas, surseoir à statuer et
renvoyer a la CJCE le soin d’interpréter les textes dont
dépend sa décision mais ceci devient une obligation
lorsque les décisions de la juridiction en question ne
sont pas susceptible de voies de recours interne. La
faculté de renvoi pour interprétation est donc la règle.
Toutefois le conseil d’Etat avait auparavant adopté une
position de réticence il utilisait donc la théorie de
l’acte clair pour éviter de se dessaisir au profit de
la CJCE
APPLICATION DU DROIT COMMUNAUTAIRE
LE droit communautaire se caractérise par son
applicabilité directe dans les Etats c’est le self
executing. Toutefois le conseil d’Etat a d’abord refusé
tout contrôle de communautarité de la loi :le juge
administratif affirmait qu’un commissaire du
gouvernement ne peut ni censurer ni méconnaitre une
loi au motif qu’elle viole le droit communautaire
(lorsque la loi lui est postérieure) mais il y aura une
évolution jurisprudentielle avec l’arrêt nicolo en 1989
dans lequel le juge administratif a contrôlé la
compatibilité d’une loi avec le traité de Rome. Ensuite
selon le conseil d’Etat, arrêt Cohn bendit de 1978, les
directives dés lors qu’elles ne fixent que des objectifs à
atteindre ne peuvent avoir le moindre effet direct mais
par suite il a considéré qu’elles ne sauraient être seules
invoquées à l’appui d’un recours dirigé contre un acte
individuel « quelles que soient d’ailleurs les
précisions qu’elles contiennent ». Néanmoins il ya
eu des évolutions et des précisions ont été apportées
en ce qui concerne les directives. D’abord les autorités
de l’Etat ne peuvent se prévaloir des dispositions d’une
directive qui n’ont pas fait l’objet d’une transposition.
Ensuite ces mêmes autorités ne peuvent après
l’expiration des délais impartis, laisser subsister des
dispositions réglementaires qui ne seraient plus
compatibles avec les objectifs fixés par les directives.
De plus la responsabilité de l’Etat peut être engagée du
fait de la non transposition des directives par le
législateur.

La question des principes généraux du droit


communautaire
Ils constituent un ensemble important de normes qui
selon la CJCE font partie du droit communautaire et
doivent donc prévaloir sur les normes nationales.
Plusieurs de ces principes correspondent à des
principes de droit interne (droit de la défense, égalité,
proportionnalité). IL N’en va pas de même pour les
principes de sécurité juridique et de confiance légitime
qui répondent à la nécessité d’une certaine stabilité des
règles et des situations juridiques. Le principe de
confiance légitime exprime l’idée que lorsqu’une
autorité publique suscite chez un particulier l’attente
d’un comportement, le maintien d’une norme ou
l’intervention d’une décision et que cette attente est
fondée sur des circonstances qui la rendent justifiée ou
légitime, cette autorité doit en tenir compte d’une
manière appropriée

Notes prises en td
Le droit communautaire primaire est élaboré en accord
avec les Etats qui ont consenti à son élaboration. Le
droit communautaire diffère du droit public
international en ce que la réciprocité ne joue pas donc
un Etat ne saurait se prévaloir de la non application
d’une norme communautaire d’un autre Etat membre il
n’y a pas de réciprocité
Le droit communautaire dérivé revêt une grande
importance aujourd’hui.
L’art 88-1 dispose de l’obligation de transposer les
directives. Décisions du conseil constitutionnel de 2004
et 2006 la transposition est une obligation
constitutionnelle une exigence de la constitution.
L’effet direct concerne la possibilité d’invoquer une
norme communautaire devant le juge national. La
jurisprudence de l’arrêt Cohn bendit a été abandonnée
car aujourd’hui avec une jurisprudence du 30 octobre
2009 qui dispose que l’on peut appliquer une directive
à un recours contre un acte individuel.
On dit aujourd’hui que les dispositions de la directives
sont inconditionnelles et très précises cela peut amener
à penser c’est pour que l’Etat chargé de la transposition
n’ait pas a changé le contenu de la directive dans le
fond.
Concernant l’effet direct il ya des dispositions dans le
traité de Rome qui en bénéficient comme c’est le cas
dans l’arrêt jacques Vabres ( se reporter à l’arrêt pour
compléter.

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