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INTERNATIONALES ET COMMUNAUTAIRES
Afin de favoriser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre du
protocole de Kyoto, la directive 2003/87/CE du Parlement européen et du Conseil du
13 octobre 2003 a établi un système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet
de serre dans la Communauté européenne, pour un certain nombre d’activités dont
la liste est fixée à l’annexe I de la directive. L’ordonnance n° 2004-330 du 15 avril
2004 portant création d’un système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet
de serre a procédé à la transposition en droit interne de celles des dispositions de la
directive qui relèvent du domaine de la loi, en introduisant à cette fin au chapitre IX
du titre II du livre II du code de l’environnement une section 2, intitulée « Quotas
d’émission de gaz à effet de serre ». Un décret en Conseil d’État (n° 2004-832), pris
le 19 août 2004 et modifié le 25 février 2005 par le décret n° 2005-189, a fixé les
modalités d’application de ces dispositions et transposé presque mot pour mot les
dispositions de la directive relevant du domaine réglementaire. La requête : La
société Arcelor Atlantique et Lorraine et plusieurs de ses filiales françaises ont
demandé à l’administration, à titre principal, l’abrogation de l’article 1er du décret du
19 août 2004 en tant qu’il rend applicable ce décret aux installations du secteur
sidérurgique. Faute de réponse, les requérants ont déposé une requête devant le
Conseil d’État tendant à l’annulation des décisions implicites de rejet qui leur avaient
été opposées. Les sociétés requérantes soutenaient notamment que l’article 1er du
décret, en tant qu’il soumet au système d’échange de quotas d’émission de gaz à
effet de serre les activités de production et de transformation de métaux ferreux,
méconnaissait différents principes à valeur constitutionnelle, notamment le principe
d’égalité parce qu’aussi bien les industries sidérurgiques que les industries
d’aluminium et de plastique étaient sujettes à la pollution
L’Assemblée du contentieux a, en premier lieu, reconnu le caractère opérant, à
l’encontre d’un acte réglementaire transposant directement les dispositions précises
et inconditionnelles d’une directive communautaire, du moyen tiré de la
méconnaissance, par cet acte, de principes ou dispositions à valeur
constitutionnelle. Après avoir rappelé que les traités internationaux,
et notamment les traités communautaires, ont une autorité
supérieure à celle des lois, mais inférieure à celle de la
Constitution, qui est la norme suprême de l’ordre juridique interne
(Ass., 30 oct. 1998, Sarran, Levacher et autres, nos 200286 et 200287, G. A. Ad. p.
368 ; et pour le droit communautaire : 3 déc. 2001, Syndicat national de l’industrie
pharmaceutique, n° 226514, p. 624), le Conseil d’État a affirmé que cette suprématie
devait être conciliée avec les exigences liées à la participation de la France à l’Union
européenne et aux Communautés européennes, inscrite dans la Constitution à
l’article 88-1, et notamment, selon la jurisprudence récente du Conseil
constitutionnel, la transposition des directives communautaires en droit interne. Ces
deux principes - suprématie de la Constitution et exigence de
transposition des directives - sont susceptibles d’entrer en conflit
lorsque la transposition d’une directive, obligatoire en vertu de
l’article 88-1 de la Constitution, conduit à l’adoption d’une mesure
législative ou réglementaire contraire à une autre règle ou à un
autre principe de valeur constitutionnelle. Ce sont les modalités de la
conciliation de ces deux exigences que le Conseil d’État a définies, en s’inspirant de
la jurisprudence récente du Conseil constitutionnel en matière de contrôle des lois de
transposition des directives.
En pareille hypothèse, le juge doit procéder en deux temps. Il doit d’abord rechercher
si les principes constitutionnels dont la méconnaissance est invoquée ont un
équivalent dans l’ordre juridique communautaire, c’est-à-dire si le droit ou la liberté
en cause sont effectivement et efficacement protégés par les traités et principes
généraux du droit communautaire. Si oui le juge administratif, afin de s’assurer de la
constitutionnalité du décret, doit rechercher si la directive que ce décret transpose
est conforme à cette règle ou à ce principe général du droit communautaire. Il lui
revient, en l’absence de difficulté sérieuse, d’écarter le moyen invoqué ou, dans le
cas contraire, de saisir la Cour de justice des Communautés européennes d’une
question préjudicielle. En revanche, s’il n’existe pas de règle ou de principe général
du droit communautaire garantissant l’effectivité du respect de la disposition ou du
principe constitutionnel invoqué, il revient au juge administratif d’examiner
directement la constitutionnalité des dispositions réglementaires contestées.
En l’espèce, le Conseil d’État a estimé que le principe constitutionnel d’égalité,
invoqué par la société requérante, trouvait un équivalent dans le droit
communautaire.(pb de droit) Or, la conformité de la directive au principe
communautaire d’égalité posait la question de savoir si est objectivement justifiée la
différence de traitement instituée par la directive du 13 octobre 2003 entre les
industries du secteur sidérurgique, incluses dans son champ d’application, et celles
du plastique et de l’aluminium, qui en sont exclues, question qui soulève une
difficulté sérieuse. Le Conseil d’État a donc, conformément à la méthodologie qu’il
s’était lui-même fixée, sursis à statuer sur les conclusions de la requête dirigées
contre le refus d’abroger l’article 1er du décret contesté jusqu’à ce que la Cour de
justice des Communautés européennes se soit prononcée sur la question
préjudicielle de la validité de la directive du 13 octobre 2003 au regard du principe
d’égalité en tant qu’elle rend applicable le système d’échange de quotas d’émission
de gaz à effet de serre aux installations du secteur sidérurgique, sans y inclure les
industries de l’aluminium et du plastique.
Cette décision manifeste de la part du Conseil d’État le souci de tirer toutes les
conséquences de la confiance réciproque qui doit régner dans les relations entre
systèmes nationaux et système communautaire de garantie des droits : lorsqu’une
méconnaissance des droits et libertés consacrés par la Constitution française trouve
son origine dans un acte de droit communautaire et que ces droits et libertés sont
également protégés par les traités communautaires et les principes généraux du
droit communautaire, le juge national laisse le juge communautaire en assurer le
respect, à l’échelle de l’Union européenne ; lorsque sont en cause des droits et
libertés spécifiques à la Constitution française, le juge national en assure lui-même le
respect
ARTICLE 249
Le conseil d’Etat a donc fait droit à cette demande par un arrêt d'assemblée du 28 février
1992 au motif que les dispositions de l’article 6 de la loi du 24 mai 1972 qui donnait au
gouvernement le pouvoir de fixer les prix de vente des tabacs importés dans des conditions
non prévues par l’article 5-1 de la directive du 19 décembre 1972 était incompatible avec
ladite directive(art 10 de la directive qui disait que les fabricants et importateurs de tabacs
fixaient librement les prix de vente du tabacs). La CJCE avait dit que c’était seulement en
cas de hausse des prix que le législateur, l’Etat pouvait intervenir
La solution retenue par le Conseil d'Etat appelle deux développements. Le premier concerne
l'effet direct de la directive. En effet, à la différence des règlements les directives ne sont pas
dotées de l'effet direct. Toutefois le C.E a, cependant admis la possibilité d'annuler un acte
administratif individuel contraire à une directive dans le cas où cet acte se base sur une
réglementation nationale elle-même contraire aux objectifs de la directive. Cette invocation
de la substitution de la directive trouve ici une nouvelle illustration puisqu'elle s'applique au
cas de décisions individuelles prises sur le fondement d'un décret lui-même pris sur la base
d'une loi. Par cet arrêt, le Conseil d'Etat reconnaît que, même non transposée, une directive
s'impose pleinement aux différentes réglementations nationales qui, dès lors qu'elles ne sont
pas compatibles avec les objectifs de la directive, ne peuvent plus servir de base légale aux
actes administratifs individuels. Et, c'est là le deuxième apport de cet arrêt. En effet, le
Conseil d'Etat poursuit l'œuvre, commencée en 1989, en matière de supériorité du droit
international sur la loi française. Le juge administratif distinguait, en effet, par le passé, les
lois antérieures des lois postérieures. Seules les premières étaient supérieures au droit
international. Ce n'est qu'en 1989 avec l'arrêt Nicolo que le Conseil d'Etat a donné son plein
effet à la règle de la supériorité des traités sur la loi française énoncée par l'article 55 de la
Constitution. L'arrêt étudié est l'occasion pour le Conseil d'Etat de faire bénéficier de cette
règle aux directives communautaires comme il l'a fait pour les règlements communautaires.
Donc c’est à l’encontre d’acte réglementaire que l’on peut invoquer la directive on peut aussi
l’invoquer par voie d’exception lorsque ses dispositions sont suffisamment précises arrêt du
30 octobre Sté Che Pa Kooi On peut faire la parallèle avec l’arrêt boisdé sur le règlement
communautaire en 1990. Invocabilité de substitution c’est quoi faire des recherches dessus
de même que sur l’invocabilité d’exclusion
DECIDE :
Notes prises en td
Le droit communautaire primaire est élaboré en accord
avec les Etats qui ont consenti à son élaboration. Le
droit communautaire diffère du droit public
international en ce que la réciprocité ne joue pas donc
un Etat ne saurait se prévaloir de la non application
d’une norme communautaire d’un autre Etat membre il
n’y a pas de réciprocité
Le droit communautaire dérivé revêt une grande
importance aujourd’hui.
L’art 88-1 dispose de l’obligation de transposer les
directives. Décisions du conseil constitutionnel de 2004
et 2006 la transposition est une obligation
constitutionnelle une exigence de la constitution.
L’effet direct concerne la possibilité d’invoquer une
norme communautaire devant le juge national. La
jurisprudence de l’arrêt Cohn bendit a été abandonnée
car aujourd’hui avec une jurisprudence du 30 octobre
2009 qui dispose que l’on peut appliquer une directive
à un recours contre un acte individuel.
On dit aujourd’hui que les dispositions de la directives
sont inconditionnelles et très précises cela peut amener
à penser c’est pour que l’Etat chargé de la transposition
n’ait pas a changé le contenu de la directive dans le
fond.
Concernant l’effet direct il ya des dispositions dans le
traité de Rome qui en bénéficient comme c’est le cas
dans l’arrêt jacques Vabres ( se reporter à l’arrêt pour
compléter.