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LA THEORIE DU FILTRE ET DU SIGNALEMENT .

Cette analyse diffère de celle de Becker sur 2 points essentiels :

• elle ne considère pas qu’une augmentation des niveaux de qualification entraîne une hausse du niveau de
productivité (celui-ci dépendant de caractéristiques individuelles qui ne sont pas facilement modifiables ) . En
revanche le niveau de qualification permettra de signaler quels sont les individus les plus productifs , puisque l’on
peut considérer qu’un individu aura d’autant moins de mal à obtenir un diplôme qu’il est plus apte .
• elle remet en cause l’hypothèse de transparence , puisqu’elle part de l’idée que lors de l’embauche , les chefs
d’entreprises ne connaissent pas le niveau de productivité des salariés ; ils peuvent au mieux l’approximer , en
prenant en compte un certain nombre de caractéristiques .

Conséquences : En partant de ces 2 hypothèses , on peut décrire le fonctionnement des marchés de travail de la façon suivante : les
offreurs et les demandeurs de travail vivent dans un monde qui est dominé par l’incertitude . Ils vont s’efforcer d’émettre des signaux
qui permettront de la réduire :
• le salarié appuiera son raisonnement sur l’idée que le chef d’entreprise ne peut pas a priori , avant l’embauche ,
connaître son niveau de productivité qui déterminera son salaire . En revanche , il sait que le chef d’entreprise afin
de réduire l’incertitude va prendre en compte un certain nombre de critères qui sont soit donnés ( l’âge , le
sexe , ...)puisque l’individu ne peut pas les transformer , soit modifiables ( expérience professionnelle , niveau
d’éducation ) . Ainsi l’individu a intérêt , tant que cela est rentable pour lui , d’accroître son niveau d’études afin de
signaler aux chefs d’entreprises ses capacités .
• le chef d’entreprise , quant à lui , va essayer de réduire l’incertitude en s’intéressant , non pas au niveau de diplôme
en lui-même ( puisqu’il ne modifie pas la productivité ) mais à la rareté du diplôme ( puisqu’elle permet de
différencier les individus )

Conclusion : Dès lors une politique d’augmentation globale du niveau de qualification de la population risque d’avoir des effets
pervers . En effet :
• si pour chaque niveau de diplôme , un nombre d’individus croissant est concerné , le diplôme ne peut plus jouer le
rôle de filtre qu’il avait auparavant : quand 80 % d’une génération a le bac , le bac ne sert plus à rien , car son rôle
de filtre et de signal est devenu caduc :on parle alors d’inflation des diplômes qui diminue le pouvoir de mobilité du
diplôme (cf chapitre mobilité sociale)
• Dès lors , on comprend mieux pourquoi les chefs d’entreprises désirent aujourd’hui intervenir plus directement dans
la formation des étudiants , ils mettront ainsi en place des qualifications qui correspondent à leurs besoins et des
signaux qui réduisent l’incertitude .
• La démocratisation du système scolaire est alors un thème qui est moins d’actualité .

- Ceci semble d’autant plus pertinent que selon Akerlof , dans « La théorie , don contre-don » , l’entreprise a
o intérêt à sous-estimer en connaissance de cause la productivité de ses salariés relativement au salaire qu’elle leur
offre ( elle leur fait un don ) ,
o en contrepartie les salariés se rendant compte qu’ils sont bien traités par l’entreprise vont être incités à accroître leur
productivité ( ils font un contre don à l’entreprise , conformément aux principes de la théorie sociologique de
M.Mauss ) .
-
Conséquences : la flexibilité des salaires à la baisse, afin de résoudre le chômage, peut être inefficace , engendrer des effets pervers ,
et par-là ne plus être appliquée par les entreprises On se rend compte que l’entreprise n’a pas intérêt à réduire les salaires de ses
employés en cas de baisse de la productivité et d’augmentation du chômage . En effet :
• les salariés se considérant comme mal traités par l’entreprise réagiront en démissionnant , en diminuant leurs efforts
: ils pourraient , selon J.Généreux , en résulter : « une diminution de la productivité au point que le coût unitaire du
travail augmente au lieu de baisser » .
On se rend compte ici que si les entreprises maintiennent des salaires supérieurs à ceux du marché , ce n’est pas seulement parce
qu’elles y sont contraintes par des législations étatiques , par l’action des syndicats , mais parce qu’il leur semble rationnel d’agir ainsi

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