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Nicolas
MAP
La période 1965-1975 apparaît comme une grande cassure dans la formation familiale,
avec l’évolution des idées sur le mariage, la sexualité, les rapports parents-enfants. Face à ces
changements de valeurs mais aussi aux transformations économiques et démographiques, la
loi s’est adaptée: droit à la contraception, à l’avortement, reconnaissance de l’autorité
parentale et non plus paternelle.
Ces évolutions sociologiques et législatives se manifestent dans les faits par une diminution à
la fois du nombre des mariages, ainsi que du nombre d’enfants par femme; une augmentation
des divorces, de l’union libre, et des familles monoparentales. Par sa modification structurelle,
la famille paraît donc aujourd’hui en crise.
Néanmoins, si les formes traditionnelles ont été bouleversées, la famille reste pour les
individus un lieu de solidarité et d’appartenance de premier ordre.
Les individus ont donc de plus en plus recours à l’union libre, mais aussi au Pacs, instauré en
1999. Mis en place pour permettre aux personnes homosexuelles de détenir un statut
contractuel, ce mode d’union séduit majoritairement les personnes hétérosexuelles, qui
représentent 93% des personnes pacsés. Alors que 22 276 Pacs ont été signés en 2000, le
nombre s’établit pour l’année 2007 à 77 362. Au total, 350 000 Pacs (Pacte Civil de
Solidarité) ont été signés depuis leur création.
La famille traditionnelle connaît donc une crise dans sa formation. Le recours moins
systématique au mariage au profit de l’union libre et du pacs, l’augmentation du nombre de
divorces, mais aussi les changements au sein de la structure familiale avec la baisse du
nombre d’enfants, l’augmentation du travail des femmes et le refus de l’autorité paternelle,
tendent à bouleverser la conception traditionnelle de la famille.
Ces modifications sont issues des changements de mentalité, qui ont été accompagnés par une
adaptation législative en faveur de l’émancipation des femmes, avec les droits à la
contraception en 1967 (loi Neuwirth) et à l’avortement en 1975, des homosexuels avec la
création du Pacs en 1999.
Même si la famille s’est transformée, le rôle qu’elle joue, ainsi que la volonté des individus
d’en faire partie démontre que la famille n’est pas en crise.
Cette solidarité entre les différents membres fait de la famille un lieu d’appartenance par
excellence. Une étude a démontré que plus de 9 français sur 10 aiment se retrouver en famille
du fait de la qualité des rapports échangés. Elle constitue en cela, un rempart contre
l’exclusion. En effet, la famille permet de corriger les effets pervers d’un système de solidarité
institutionnalisée où seules les dimensions matérielles sont prises en cause, sans considération
de l’aspect humain.
Ainsi, la famille n’est pas remise en cause. La richesse des rapports échangés, la forte
solidarité qui existe entre les différentes générations, le sentiment de sécurité qui permet
d’éviter le phénomène d’exclusion, font de la famille un objectif prioritaire de la part des
individus. Cette volonté de faire partie d’une famille se démontre notamment par la croissance
des familles recomposées, ainsi que par un désir d’enfants toujours présent.