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Correction du DS n°2 – AEHSC ECE1 (Samedi 7 novembre 2009)


NB : Soignez l’expression et l’orthographe ! Attention à l’usage des mots de liaison
(faites simples si vous n’êtes pas sûrs de vous). Pas de futur dans les copies d’AEH parce
que pas de futur en histoire : nous sommes la discipline du passé ! Adoptez le présent
de narration pour plus de simplicité.
Et surtout, souvenez-vous que « disserter » n’est pas « réciter » : sélectionnez parmi vos
connaissances celles qui valent la peine d’être mises en œuvre.
On ne propose pas de plan type dans ce corrigé, mais seulement des pistes de réflexion
et une analyse du sujet permettant d’en guider la réalisation.
Un certain nombre d’éléments donnés pour le premier sujet sont utilisables pour le
second, et inversement.

Sujet n°1

« Je pense que le capitalisme, sagement aménagé, peut être rendu probablement


plus efficient pour atteindre les fins économiques que tout système alternatif
envisagé pour l’instant, mais je pense que ce système était, à bien des égards,
extrêmement critiquable », écrit J.M. Keynes (1883-1946) dans sa Théorie
générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936).
Qu’en pensez-vous ?

• Compréhension globale du sujet


Il s’agit d’expliciter toute la citation qui est ici soumise à la réflexion, en pensant bien
à replacer sa réflexion dans le contexte de la rédaction de l’ouvrage dont elle est tirée :
les années 1930.
Ici, l’économiste J.M. Keynes propose une vision nuancée du système d’économie
capitaliste. Il est question d’un capitalisme « sagement aménagé » : la question est
de savoir ce que Keynes entend par là. Quels sont les aménagements (améliorations ?)
qu’il entend faire subir au modèle capitaliste (la réglementation de l’économie et ses
modalités) ? et pour quelles raisons (de l’intérêt de contextualiser la citation).
Lorsque Keynes écrit, en 1936, l’expérience socialiste est déjà en marche à l’Est (depuis
les révolutions de 1917). L’URSS est créée le 30 décembre 1922, à la suite de la
signature du traité de fondation de l’Union des républiques socialistes soviétiques par la
RSFSR (République socialiste fédérative soviétique de Russie), l’Ukraine, la Biélorussie et
la Transcaucasie. Par conséquent, lorsqu’il est question d’un « système alternatif
envisagé pour l’instant », Keynes peut tout à fait avoir à l’esprit l’expérience
soviétique, ou au moins les écrits des économistes d’obédience socialiste, dont Karl
Marx par exemple (le socialisme ne naît pas en 1917 en Russie, dans sa version utopique
il apparaît dès 1820-1830 sous la plume de Saint-Simon, Charles Fourier, Proudhon ou
Louis Blanc). Et il met dès alors en doute la capacité de ce système économique et social
alternatif à concurrencer le capitalisme.
Keynes se montre réservé à l’égard du système capitaliste, qu’il considère comme
« extrêmement critiquable ». Là encore, il parle en connaissance de cause : la crise
de 1929 est passée par là, avec les conséquences économiques qu’il faudra évaluer au
cours du devoir, et Keynes a développé, en conséquence, toute une réflexion sur la
nécessaire intervention de l’État lorsque l’économie est défaillante (selon des modalités
divers par ailleurs : politique monétaire, politique fiscale, politique de planification,
politique de nationalisation…). Il n’est donc pas favorable à un libre jeu du marché. Il
faudra donner quelques éléments sur Keynes et sa pensée pour saisir son
positionnement, entre capitalisme et socialisme. Il émet ici une critique, toute en
nuance, de l’un et l’autre des deux seuls types concevables d’organisation de
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l’économie et de la société puisque, à ce jour, aucune autre forme d’organisation n’a pu
voir le jour dans les pays industrialisés.

Éléments de correction

• La réglementation de l’économie
La réglementation est un terme général qui recouvre les différents moyens par lesquels
un gouvernement peut intervenir directement dans le fonctionnement d’un marché afin
d’influencer l’affectation des ressources :
– modifications du régime de propriété de certaines entreprises,
– nationalisation de secteurs particuliers,
– contrôle des prix,
– mise en place d’obstacles juridiques à l’entrée sur un marché,
– fixation de normes de qualité, etc.
La forme de la réglementation dépend des caractéristiques du secteur concerné ou des
objectifs visés. La réglementation « économique » est plus particulièrement celle qui
s’opère par le biais de contrôles de prix et d’obstacles à l’entrée.
Exemple des pays scandinaves (concept de flexisécurité qui trouve son origine en 1995
aux Pays-Bas suite à une note du ministre du travail, Ad Melkert, intitulée « Flexibility
and Security ».
De telles mesures sont mises en place à la suite de la constatation que le marché ne
fonctionne pas de manière totalement satisfaisante, et qu’en conséquence le niveau ou
la composition de la production résultant de décisions privées n’assure pas le maximum
de bien-être possible. L’un des principaux arguments avancés à l’appui d’une
réglementation « économique » est celui d’un dysfonctionnement du marché imputable
à la structure du secteur ou du système économique de manière générale.

• Fonctionnement d’un système capitaliste


– Adam Smith Essai sur la richesse des nations (1776).
Recherche rationnelle du profit
Liberté d’entreprise et d’échange, libre concurrence
Intervention restreinte de l’État dans l’économie
Régulation de l’économie par le marché : main invisible, loi de l’offre et de la demande
permettant de réguler les prix pour une satisfaction maximale des agents économiques,
le profit ainsi réalisé étant favorable à l’ensemble de la société par effet de
ruissellement – trickle down effect – atténuant les inégalités sociales
– Jean-Baptiste Say
Un circuit s’établit entre les agents économiques : la demande de l’un crée un débouché
pour l’autre, générant un cercle vertueux.
– Rôle de l’innovation et du progrès technique dans la croissance

• Fonctionnement d’un système socialiste, principalement théorisé par Marx :


L’État fixe les prix.
Économie planifiée
Collectivisation des terres.
Nationalisation de l’économie.

Introduction
• Accroche
On peut faire mention de l’actuelle crise qui frappe les pays d’économie de marché : en
effet, on considère souvent qu’il s’agit d’une crise systémique, qui résulte d’une
dérégulation trop poussée.
On peut aussi se référer à certains auteurs, classiques sur le sujet :
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– Ricardo et sa loi des rendements décroissants, qui prédit la fin du capitalisme à
terme (ou au moins sa stagnation, l’enrichissement ne pouvant être perpétuel)
– Jeremy Bentham et l’utilitarisme
– École de la régulation (avec R. Boyer entre autres) qui présente 3 formes de
capitalismes à travers le XXe siècle (concurrentiel quand l’État n’intervient pas du
tout et qu’il est régi par une concurrence libre et parfaite, monopolistique dans le
cas d’une implication importante de l’État, comme dans la période 1930-1975, ou
patrimonial quand il est régi par le marché avec une légère régulation de l’État)
– Milton Friedman et les néo-libéraux
– Bruno Amable et les 5 sortes de capitalisme (classés par ordre d’intervention
croissante de l’État) que sont le capitalisme néo-libéral, européen continental,
social-démocrate, méditerranéen et asiatique
– Immanuel Wallerstein parle de la loi d’auto-expansion du capitalisme, i.e. de sa
tendance à transformer systématiquement toute chose en marchandise.
– Karl Polanyi, La grande transformation (1944)
– Izraelevitcz et le « capitalisme zinzin »

• Définition des termes du sujet


Capitalisme : « Le capitalisme est un mot de combat » (François Perroux dans son
célèbre Que sais-je ? sur le sujet). Le capitalisme est un système économique qui
émerge au début du XVIIIe siècle. Le terme se démocratise après 1902 et la publication
de l’œuvre de Sombart Le capitalisme moderne.
Pour Fernand Braudel, il convient de distinguer « Le capital, réalité tangible, masse de
moyens aisément identifiables, sans fin à l’œuvre ; le capitaliste, l’homme qui préside
ou essaie de présider à l’insertion du capital dans l’incessant processus de production à
quoi les sociétés sont toutes condamnées » et le capitalisme qui est « en gros (mais en
gros seulement), la façon dont est conduit, pour des fins peu altruiste d’ordinaires, ce
jeu constant d’insertion ».
Système économique : Un système est un ensemble d’éléments interdépendants. Les
éléments ne sont pas simplement juxtaposés, le système est doté d’un mécanisme de
régulation qui tend, sauf en cas de crise majeure, à assurer sa reproduction, c’est-à-dire
la stabilité et son dynamisme. Un système économique concerne les relations entre la
production, la répartition, et la consommation des biens et services. Robert Heilbroner
distingue trois grands principes de fonctionnement des systèmes économiques : la
tradition, l’autorité et le marché.
Le système économique n’est pas séparable de l’ensembles plus vaste que constitue le
système social : les relations de parenté ou de pouvoir, les croyances ou les pratiques
religieuses ne sont pas totalement séparables de la sphère économique et dans certains
cas, ces structures sociales jouent un rôle essentiel dans la régulation des activités
économiques. Pour Baechler, un système économique est ainsi indissociable des
institutions politiques : c’est l’instauration des régimes politiques démocratiques qui est
à l’origine de l’essor du capitalisme à partir du XVIIIe siècle.

I. Le capitalisme, vecteur de croissance (progrès économique) : une indéniable


efficacité…
Rapide parcours historique, depuis les Grecs jusqu’à la fin du XVIII e siècle : un proto-
capitalisme (accumulation possible du capital, donc possibilité et d’enrichissement,
d’investissement)
Propriété privée des moyens de production essentielle à la stimulation de l’esprit
d’entreprise. Référence à Schumpeter
Machinisme : exemple de la révolution industrielle
Diversité du modèle… Liberté d’interprétation du modèle : Michel Albert, Bruno
Amable…
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II. … critiquable
Rousseau : la propriété privée comme fondement des inégalités entre les hommes
(Discours sur les fondements des inégalités entre les hommes)
Proudhon : « la propriété, c’est le vol ».
Spencer : L’individu contre l’État, prône la sélection « naturelle » des individus les plus
viables économiquement (application du darwinisme dans le champ économique)
Keynes : contre une analyse microéconomique qui néglige les effets externes négatifs
de la croissance.
Polanyi : assimilation de capitalisme et désordre social
Wallerstein
Système expantionnisme, fondé sur un progrès perpétuel, des innovations constantes,
et une croissance sans fin, pas vraiment viable dans un monde qui est, hélas, clos, fini…

III. Avec de possibles alternatives

Plasticité du capitalisme et adaptabilité du modèle = résistance aux diverses crises


(contre les prédictions funestes de Marx, Ricardo ou Lénine).

Sujet n°2

Economie de marché et économie planifiée.

• Compréhension globale du sujet


Le sujet porte la comparaison deux systèmes économiques et sociaux fondés sur des
principes différents et concurrents (c’est le sens du « et ») :
– l’économie de marché, qui relève du capitalisme (libéralisme, marché), et dont la
définition n’est pas si claire puisque, pour Fernand Braudel, il s’agit d’une des 3
strates de la vie économique capitaliste (elle n’est donc pas synonyme de
capitalisme)
– l’économie planifiée, qui se réclame des notions de socialisme et de communisme,
n’est pas synonyme de collectivisation
Chacun de ces systèmes incarne un des deux seuls types concevables d’organisation de
l’économie et de la société puisque, à ce jour, aucune autre forme d’organisation n’a pu
voir le jour dans les pays industrialisés. À l’issue de ce qu’il est convenu d’appeler la
guerre froide, l’économie planifiée s’est effondrée en URSS et les principes de
l’économie de marché se sont imposés sur l’ensemble de la planète.

En 1991, l’URSS implose. Si l’on fête aujourd’hui le 20e anniversaire de la chute du mur
de Berlin, et la fin d’un monde économique et social spécifique à l’Est, les pays qui sont
issus de l’ancien bloc soviétique sont encore dans une phase incertaine et difficile de
restructuration de leur organisation économique et sociale (= la « transition »). À
l’évidence, l’économie de marché n’y a encore pas tout à fait triomphé.

Employée sans autre précision, l’expression « économie planifiée » désigne en fait


« l’économie administrative de commandement » mise en œuvre en ex-URSS et dans les
pays qui faisaient partie du bloc soviétique. La planification telle qu’elle a pu exister en
France est d’une toute autre nature : de type indicatif (et non impératif), elle s’inscrit
dans le cadre d’une économie marquée par une forte intervention de l’État, mais qui
reste une économie de marché.

Sur le fond, le sujet consiste à comparer ces deux grands types d’économies.
Il faut présenter les principes qui sont au fondement de l’un et l’autre système, en
rappelant les avantages théoriques attendus de chacun d’eux.
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Il faut également opposer l’efficacité de l’économie de marché à l’inefficacité de
l’économie planifiée : la première est beaucoup plus apte à générer la croissance du
niveau de vie des habitants que la seconde. L’enjeu du devoir est, bien sûr, de mettre en
évidence et d’analyser les facteurs permettant de rendre compte de l’inégalité des
performances des deux systèmes. Un premier clivage oppose les dysfonctionnements de
l’un aux bons résultats de l’autre pour ce qui est de la création de valeur ajoutée. Un
deuxième clivage oppose la souplesse de l’économie de marché à la rigidité de
l’économie planifiée. Il s’agit de montrer pourquoi l’une a été à même de tirer parti des
crises qu’elle a connues pour évoluer et s’amender, et pourquoi l’autre n’a pas réussi à
se réformer.
On peut organiser l’analyse autour de deux thèmes directeurs :
– celui de l’efficacité (performances / dysfonctionnements)
– celui de la capacité d’adaptation (souplesse / rigidité)

I. Bases idéologiques

I.A. De l’économie de marché


I.B. De l’économie planifiée

II. Limites

II.A. De l’économie de marché


La « contrainte de la demande » pour l’économie de marché (Kormaï)
Éventualité de crises de surproduction.
Court-termisme
Spéculation (exemple de la crise actuelle)
II.B. De l’économie planifiée
Relative efficacité : croissance de 4 à 5 % l’an de l’économie russe entre 1929 et 1938 (il
faut dire qu’il y avait matière à moderniser l’agriculture, particulièrement arriérée, et à
amorcer un démarrage plus général de l’économie russe).
Mais de gros défauts :
– Centralisation des décisions et lourdeurs administratives limitent beaucoup la
réactivité de cette économie (déconnexion par rapport à la réalité du terrain),
bureaucratie peu au fait des réalités de la production (oublie de réserver une
partie de la production de grain en vue des semailles à venir), mauvaise gestion
qui entraîne des pertes importantes.
– Choix exclusif de l’industrie lourde aux dépens des biens de consommation
– « Contrainte de l’offre » selon Kormaï, avec une pénurie organisée, parfois, à des
fins politiques
– Importance du secteur secondaire, qui permet de pallier les insuffisances de
l’économie officielle et est, à ce titre, toléré par les autorités

I. Dépasser les insuffisances

III.A. Aménager une économie planifiée


Les impossibles réformes à l’est :
– dès 1921 (Lénine accepte l’existence d’un « marché » extérieur à la planification
dès cette date, en accordant aux paysans le droit de cultiver un lopin de terre)
– avec la réforme Lieberman au milieu des années 1960 (atténuation de la
planification pour relancer la productivité et améliorer la qualité)
– puis avec la Perestroïka à partir du milieu des années 1980 (Gorbatchev,
Perestroïka. Vues neuves sur notre pays et sur le monde) et l’invention du
« socialisme de marché » (première tentative de conciliation des deux modèles)
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pour faire face à une « récession transformationnelle » selon Kormaï, i.e. à une
crise structurelle avec montée du chômage et inflation (10 % l’an en 1990, 25 %
en 1991)
Une transition possible de l’économie planifiée vers l’économie de marché (exemple
des PECO, intégrés dans l’UE en 2004).

III.B. Planifier l’économie de marché ?


Tentatives de planifier l’économie de marché pendant les Trente Glorieuses en France,
mais pas une planification autoritaire. Des résultats positifs en terme de croissance : 5 %
l’an en moyenne de l’après-guerre aux années 1970.
Différentes formes de capitalismes : Bruno Amable et ses « cinq capitalismes ».
L’État-Providence : un brouillage des limites entre les deux systèmes

Conclusion : Deux modèles opposés au plan idéologique et au plan pratique, mais entre
lesquels la distance tend à s’atténuer avec le temps.
Vers une « économie sociale » distinguant différentes sphères de l’activité
économique :
– la sphère marchande (recherche du profit)
– la sphère non marchande
– le tiers secteur (coopérations et mutuelles)

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