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Introdllflion
I. DE L'APPARENCE TRANSCENDANTALE
A. De la raüon en général
Toute notre connaissance commence par les
sens, passe de là à l'entendement et finit par la rai-
son. Il n' e~ pas en nous de faculté au-dessus de
cette dernière, pour élaborer la matière de l'intui-
tion et pour la ramener sous la plus haute unité
{A 299] de la penséel. Comme il me faut ici don-
ner une définition de cette faculté suprême de
connaître, je me trouve dans un certain embar.raa.
Il y a d'elle, comme de l'entendement, un usage
purement formel, c'e~-à-dire l'usage logique,
quand la raison fait abfuaél:ion de tout le contenu
de la connaissance; mais elle a aussi un usage réel,
puisqu'elle contient elle-même la source de cer-
tains concepts et de certains principes qu'elle ne
tire ni des sens, ni de l'entendement•. Sans doute
le premier de ces ~ouvoirs a été défini depuis long-
temps par les log1ciens, comme le pouvoir d'infé-
rer médiatement (par opposition à celui d'inférer
immédiatement, consequentiü immediatü)•, mais le
second qui produit lui-même des concepts n'eft
m, .,a pas encore expliqué par là. Puisqu'il se trouve donc
tci que la raison se partage en un pouvoir logique
et un pouvoir [B JJ6] transcendantal, il faut cher-
cher un concept plus élevé de cette source de
connaissances, un concept qui comprenne les deux
autres sous lui; cependant nous pouvons espérer,
d'après l'analogie avec les concepts de l'entende-
ment, que le concept logique nous donnera en
même temps la clef du transcendantal, et que le
tableau des fonétions des concepts de l'entende-
ment nous fournira en même temps la table généa-
logique des concepts de la raison.
Diale8i1J11e transçendmztale 1017
LIVRE PREMIER