Escolar Documentos
Profissional Documentos
Cultura Documentos
Là, elle a été alors informée que son mari avait été transporté
à l’hôpital militaire de Baabda, dans la banlieue de Beyrouth
Arrivée sur les lieux, on l’informait alors qu’il n’y avait aucun
accidenté de ce nom.(Il a été établi depuis qu'il avait en réalité eté
transporté à l'Hopital des Pins - hôpital français ) .
"… il n'y a voie de fait j ust ifiant par except ion au principe de
séparat ion des aut orit és adm inist rat ives j udiciaires, la com pét ence des
j uridict ions de l'ordre j udiciaire, que dans la m esure où l'adm inist rat ion
soit a procédé à l'exécut ion forcée dans des condit ions irrégulières, d'une
décision m êm e régulière, port ant une at t eint e grave au droit de Propriét é
ou à une libert é fondam ent ale, soit a pris une décision ayant l'un ou
l'aut re de ces effet s à condit ion t out efois que cet t e dernière décision soit
elle- m êm e m anifest em ent insuscept ible d'êt re rat t achée à un pouvoir
appartenant à l'autorité administrative.
Compte tenu d'une part d'un cont ext e part iculièrem ent
dangereux au m om ent des fait s et ' not am m ent d'une at t aque à l'explosif
cont re un post e de sécurit é français à Chat ila survenu huit j ours
auparavant et d'aut re part du com port em ent du conduct eur de I 'AUSTI N,
le m ilit aire français Didier SEYER, a légit im em ent fait usage de son arm e
pour préserver sa vie.
I l s'avère en t out ét at de cause qu'il a agi dans le cadre de
l'exécut ion d'un service com m andé ce qui ne saurait êt re const it ut if d'une
voie de fait".
" c'est par une j ust e analyse des circonst ances de fait t elles que résult ant
de l'enquêt e de la Brigade prévôt ale de BEYROUTH que les prem iers Juges
ont est im é que le soldat SEYER avait agi dans le cadre de l'exécut ion de
l'ordre reçu de sa hiérarchie, à savoir " arrêt er une Aust in bleue
im m at riculée 326917, arrêt er avec précaut ion, personnel arm é" , et qu'ils
en ont déduit l'absence de voie de fait ; que la Cour fait sienne cet t e
analyse ;
Que les appelant s n'apport ent aucun élém ent nouveau qui perm et t rait de
la rem et t re en cause et d'ét ablir que le fait de t irer sans viser
m anifest erait de la part des soldat s SEYER et PI NGRENON une volont é
personnelle m eurt rière ; qu'en part iculier une concert at ion crim inelle
d'inspiration personnelle ne peut être déduite des blessures constatées sur
le corps de la vict im e ni de l'exist ence d'im pact s de t ailles différent es, au
vu des autres circonstances telles qu'analysées par les premiers Juges ;
Que dès lors, à supposer m êm e une m auvaise exécut ion de l'ordre reçu,
en raison d'une appréciat ion inexact e du com port em ent du conduct eur du
véhicule en cause, et de l'assim ilat ion erronée de ce véhicule à celui
recherché, ces circonst ances seraient à l'évidence encore suscept ibles
d'êt re rat t achées au pouvoir appart enant à l'Adm inist rat ion et donc
exclusives de la voie de fait ; qu'en effet , l'ordre d'int ercept ion donné
incluait , au vu des condit ions générales d'int ervent ion de la FI NUL, la
possibilit é de t irer en cas de m ise en danger de la vie des soldat s chargés
de son exécut ion ; que cet t e condit ion ét ait réalisée dès lors que, selon
l'enquêt e susvisée, le soldat SEYER risquait d'êt re renversé par le véhicule
en cause, qui ét ait dém uni de sa plaque d'im m at riculat ion avant , qui
n'avait nullem ent obt em péré aux signes clairem ent m anifest és d'avoir à
ralentir et s'arrêter, et qui continuait à venir vers lui à même vitesse ;
Qu'il convient donc de confirmer la décision entreprise."
que les pouvoirs se rat t achant à l’adm inist rat ion dans le cadre
d’une opérat ion spéciale visant à int ercept er un véhicule avec un
signalement précis ne lui permettent pas d’interpeller et d’ouvrir le feu sur
un véhicule ne correspondant visiblem ent pas à ce signalem ent ; que les
m ilit aires français avaient reçu l’ordre d’int ercept er avec précaut ion un
véhicule de couleur bleu t ransport ant des personnes arm ées ; que cet
ordre ne leur perm et t ait pas d’ouvrir le feu sur un véhicule de couleur
dist inct em ent différent e ne com pt ant qu’un seul occupant n’ayant pas t iré
sur eux ; qu’en ret enant néanm oins qu’une t elle act ion se rat t achait aux
pouvoirs dévolus à l’administration et n’était pas constitutive d’une voie de
fait adm inist rat ive, la cour d’appel a violé ensem ble la loi des 16- 24 août
1790 et le décret du 16 fructidor an III ;
que l’usage de la force par les militaires agissant dans le cadre
de la force int érim aire des Nations- Unies au Liban suppose une réponse
absolum ent nécessaire et proport ionnée à une m enace act uelle ou
im m inent e ; qu’à défaut d’avoir recherché, com m e elle y ét ait t enue et
invit ée, si le fait pour plusieurs soldat s de t irer plusieurs rafales sur le
conduct eur du véhicule ét ait absolum ent nécessaire pour évit er à l’un
d’eux d’êt re renversé, la cour d’appel qui n’a pas caract érisé une sit uat ion
de légit im e défense aut orisant l’usage de la force et excluant ainsi la voie
de fait , a privé sa décision de t out e base légale a u r e ga r d de s a r t icle s 2
de la Conve nt ion e ur opé e nne de s dr oit s de l’hom m e , 221- 4 du code
pénal, la résolut ion 426 / 1978 de l’ONU, ensem ble la loi des 16- 24 août
1790 et le décret du 16 fructidor an lll ;
Mais at t endu que l’arrêt ayant relevé que l’ordre d’int ercept ion
donné incluait, au vu des conditions générales d’intervention de la Finul au
Liban, la possibilité de tirer en cas de mise en danger de la vie des soldats
chargés de son exécut ion et que cet t e condit ion ét ait réalisée dès lors que
le soldat Z… risquait d’êt re renversé par le véhicule en cause, dém uni de
plaque d’im m at riculat ion avant , qui n’avait nullem ent obt em péré aux
signes clairem ent m anifest és d’avoir à ralent ir et qui cont inuait à venir
vers lui à la m êm e vit esse, en a déduit à bon droit que le soldat Seyer
avait agi dans le cadre de l’exécut ion de l’ordre reçu et que les
circonst ance de cet t e int ervent ion, à supposer m êm e une m auvaise
exécut ion de cet ordre, seraient à l’évidence encore suscept ibles de se
rat t acher au pouvoir de l’adm inist rat ion et donc exclusives d’une voie de
fait ; que le moyen n’est pas fondé ;
Ils soutiennent que l'atteinte délibérée portée sans motif par un membre
des forces armées françaises à la vie de Maître Pierre-Georges Atallah et
l'absence d'enquête sérieuse et effective sur les circonstances de sa mort
coinstituent une double violation du respect du droit à la vie garanti par
l'article 2 de la Convention.
Article 221- 1
Article 122- 4
Article 122- 5
Article 122- 6
Article 122- 7
ARGUMENTS
Article 2
« 1. Le droit de t out e personne à la vie est prot égé par la loi. La m ort ne
peut êt re infligée à quiconque int ent ionnellem ent , sauf en exécut ion d'une
sent ence capit ale prononcée par un t ribunal au cas où le délit est puni de
cette peine par la loi.
2. La m ort n'est pas considérée com m e infligée en violat ion de cet art icle
dans les cas où elle résult erait d'un recours à la force rendu absolum ent
nécessaire :
b) pour effect uer une arrest at ion régulière ou pour em pêcher l’évasion
d’une personne régulièrement détenue ;
C'est ainsi que les résolutions 425, 426, 427 et 434 ont permis
la création de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban, la
F.I.N.U.L., qui avait pour mandat de confirmer le retrait des forces
israéliennes du Sud-Liban, de rétablir la paix et la sécurité internationales,
et d'aider le gouvernement libanais à assurer la restauration de son
autorité effective dans la région.
" Ces blessures résult ent d'une rafale de plusieurs cart ouches
de deux armes à feu différentes, ce qui souligne que
Elle indique par ailleurs que "L’effectivité de l’enquête exige que les
autorités prennent les mesures raisonnables dont elles disposent pour
assurer l’obt ent ion des preuves relat ives aux fait s en quest ion, y compris,
entre autres, les dépositions des témoins oculaires, des expertises et, le
cas échéant, une autopsie propre à fournir un compte rendu complet et
précis des blessures et une analyse objective des constatations cliniques,
notamment de la cause du décès.
Les deux militaires ont été rapatriés en France dans les jours qui ont suivi
pour éviter qu'ils ne puissent être interrogés par les autorités libanaises.
Plus encore la thèse, d'un feu ouvert par le soldat SEYER pour éviter que
le véhicule ne mette en danger sa vie est démentie par le fait que lorsque
le Lieutenant ABOUD et le Sergent NAGIB EL AKOUM de la police militaire
de l'armée libanaise ont examiné le corps de la victime, il était atteint de
plusieurs balles au niveau supérieur de l'épaule droite et au dessus du
sein gauche.
" 1° ) D'un t rou horizont al ayant environ t rois cent im èt res de long sur deux
de large, un aut re d'environ cinq cent im èt res de long sur t rois de large au
niveau ant ério- supérieur de l'épaule gauche ent ouré de blessures ayant
entre trois et quatre millimètres de diamètre.
2° ) D'un t rou horizont al de deux cent im èt res et dem i de long sur 0,5
centimètres de large entre la cavité sous axiale et le sein gauche.
3° ) Un t rou causé par un coup de fouet d'environ dix cent im èt res de long
sur quat re de large environ à peu près sous le cent re de l'os claviculaire
gauche.
4° ) Deux blessures résult ant des coups de feu dont le diam èt re de l'une
est d'environ t rois m illim èt res, alors qu'une t roisièm e est d'environ cinq
millimètres au niveau de l'avant bras gauche du côté intérieur.
5°) Une pet it e blessure fine du côt é de l'avant- bras au niveau avant du
coude, une blessure résult ant d'une balle d'environ 3m m et une t roisièm e
ayant le même diamètre du côté intérieur du bras gauche.
7- Une blessure ayant ent re sept et huit m m du côt é droit du vent re,
d'environ 6 à 7mm de diamètre est à une distance de dix cm à la droite du
nombril et à six cm de son côté postérieur.
8- Une blessure ayant ent re sept et huit m m sur le côt é ant éropost érieur
et supérieur de la cuisse droite.
11 - Des fract ures au niveau cent ral de la m ain droit e, avec pert e de la 2e
et de la 3e phalange.
12- Des pet it es blessures variées sur le côt é front al ext érieur et
postérieur de la cuisse droite."
1° ) Les grands t rous résult ent des fracas de l'explosion des balles ou des
proj ect iles de grand calibre qui ont ét é t irés de droit e vers la gauche et
inversement.
2° ) I l y a des blessures susm ent ionnées ayant ent re cinq et huit
m illim èt res de long dont le nom bre n'est pas m oindre que celles qui sont
causées par les coups d'une arm e à feu t irés de l'avant vers l'arrière
probablement.
3° ) Les proj ect iles ont ét é t irés d'une dist ance excédant cinquant e
centimètres.
Article 6 :
1. Tout e personne a droit à ce que sa cause soit ent endue équit ablem ent ,
publiquem ent et dans un délai raisonnable, par un t ribunal indépendant et
im part ial, ét abli par la loi, qui décidera, soit des cont est at ions sur ses
droit s et obligat ions de caract ère civil, soit du bien- fondé de t out e
accusation en matière pénale dirigée contre elle. violation de l'article 6 § 1
de la Convention en invoquant une absence de motivation car l'adoption
des motifs des premiers Juges n'est susceptible de constituer une
motivation qu'à la condition expresse que cette première motivation soit
elle-même suffisamment détaillée.
Or, si une Cour d’Appel peut déclarer adopter les motifs des premiers
juges c’est à condition que la première décision soit correctement
motivée, ce que la Cour de Strasbourg se réserve donc de vérifier en
remontant la filière des motivations successives.(Hirvisaari c. Finlande,
précité, §§ 32-33).