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NEWS
n N u m é r o 9
n J u i n
n 2010
Publication
de l’Observatoire de la Corruption
www . transparencymaroc . ma
Édito
Résidence Kays, Imm. D, rue Oum Rabia, appt. 14. Agdal. Rabat - Tél. : 05.37.77.80.01 - Fax : 05.37.68.36.82 — Email : observatoire@transparencymaroc.ma
S ommaire :
EDITO P.1
Le problème de la mesure de différents acteurs et institutions
la corruption comme préalable qui l’ont adopté relèvent son
SPÉCIAL TRANSPARENCY P.3 à la réflexion, a longtemps rete- utilité pour le diagnostic et la
Un nouveau site web pour nu l’attention des analystes et construction de stratégies de
des chercheurs. L’indice de per-
Transparency Maroc
lutte contre la corruption. Mais
Le Centre d’Assistance Juridique
ception de la corruption (IPC) le plus grand succès est sans
Anti-Corruption (CAJAC) de
Transparency Maroc reçoit une bâti sur une base quantitative, doute le nombre et la variété
délégation de Transparency a constitué un outil pertinent des études successivement enga-
International, de Palestine et de
Jordanie Maroc
et utile pour le suivi et le clas- gées. En effet, au niveau finan-
sement des pays en matière de cement, on relève l’adoption de
Transparency Maroc présente son
étude sur le Système National transparence et de lutte contre projets d’études SNI par diffé-
d’Intégrité (SNI) la corruption. Transparency rents bailleurs : PNUD, USAID,
Transparency Maroc lance son projet Maroc a adhéré, dès le début, à Banque mondiale, ministère de
sur l’accès à l’information cette démarche pour améliorer la justice d’Irlande…etc. Sur un
la connaissance scientifique de plan politique, on compte plu-
DOSSIER : Le systÈme national
la corruption afin de monter une sieurs pays développés comme
d’intÉgritÉ : Un dispositif stratégie et un plaidoyer aptes à le Canada, l’Australie et le
d’Évaluation de la Transparence
et de la bonne gouvernance P.5
répondre aux exigences d’une Japon et divers pays d’Afrique,
bataille sérieuse au Maroc, d’Asie et d’Amérique latine qui
Qu’est-ce que le Système National
d’Intégrité (SNI) ? dans les années 90. Depuis ont réalisé des études sur leurs
Fonctionnement une décennie, l’intérêt pour un systèmes nationaux d’intégri-
Méthodologie & Règles de conduite
outil de mesure qualitative s’est té. Actuellement, TI est dans
imposé comme complément à la phase de collecte de fonds
Quel rôle dans la lutte contre la
corruption l’IPC. Le concept de système pour la réalisation d’études
Déséquilibre des pouvoirs et
national d’intégrité élaboré par SNI dans 23 pays parmi les 27
faiblesses des autres piliers le mouvement de Transparency pays membres de l’Union euro-
Justice International (TI), a permis de péenne.
mener plusieurs études qualita-
Société Civile et Média S’agissant du volet méthodo-
tives. Ainsi, TI a conduit sa pre-
Pour un Système National d’Intégrité logique, il faut d’abord signa-
mière étude Système National
efficace
ler le recours à des chercheurs
d’Intégrité (SNI) en 2001. Neuf
qualifiés mais surtout indépen-
RÉFÉRENCES ET SOURCES P.15
ans après, elle peut s’enor-
gueillir de ses 70 études SNI. (suite page suivante)
ENTRETIEN P.16
Aujourd’hui, le concept de
SNI est très apprécié car les
Édito
(suite de l’édito)
dants ; le rapport est écrit sur enthousiasme pour réaliser des contre la corruption ;
la base de réponses apportées études afin de mieux connaître - les failles de la législation,
à un questionnaire volumineux. la situation dans leur pays, en amplifiées par l’absence de
La grille à remplir comporte identifiant les zones d’opacité et volonté politique d’assurer
des mentions conformes à un en mettant en exergue les efforts l’effectivité des lois ;
ensemble de normes de trans- et les oasis de transparence, ce
parence et de bonne gouver- qui permet un couplage harmo- - l’inefficacité des systèmes de
nance internationalement recon- nieux d’analyses quantitatives gouvernance qui s’explique
nues et ayant fait leurs preuves. (IPC) et qualitatives (SNI). On essentiellement par l’omnipo-
Néanmoins des recherches peut dire en ce milieu de l’année tence d’un exécutif non sou-
sont en cours pour améliorer 2010 que les études du SNI vont mis au contrôle.
la méthodologie et intégrer des bon train dans le monde arabe. Le rapport recommande :
normes pertinentes. L’essentiel
Les quatre études ont été - Aux Etats de consacrer l’in-
est que cette plateforme serve
menées dans le cadre d’un projet dépendance des organes de
en premier lieu à éclairer le
de promotion de la transparence contrôle, la protection des
lecteur sur certains aspects fon-
et de renforcement de l’intégrité dénonciateurs de la corruption
damentaux à traiter, permette de
dans la région MENA entamé et l’application et le suivi des
reprendre le tout dans une ana-
en 2008. Elles ont été achevées dispositions de la convention
lyse synthétique qualitative et
fin 2009. Un document régional des Nations Unies contre la
enfin facilite les comparaisons
a été élaboré à partir d’une syn- corruption ;
entre pays.
thèse des quatre études1. Il n’est
- aux ONG de veiller scru-
Au niveau du monde arabe, pas sans intérêt de souligner
puleusement dans leur ges-
dès qu’une opportunité s’est que les conclusions de ces tra-
tion interne à l’adoption des
présentée de mener une nou- vaux d’un genre nouveau, basés
meilleurs normes en matière
velle recherche scientifique pour sur une méthodologie nou-
de transparence et d’obliga-
mesurer la transparence et les velle, confirment les constats
tion redditionnelle ;
efforts de lutte contre la corrup- de diverses études portant sur la
tion, Transparency Maroc a été transparence et la lutte contre la - aux différentes parties pre-
encore une fois partie prenante et corruption, ce qui atteste d’une nantes de veiller au renfor-
a figuré comme pionnière dans réalité pouvant être perçue et cement des capacités et du
la région MENA, sa préoccupa- identifiée à partir d’angles de dialogue régional en matière
tion permanente étant d’adapter vue différents. de lutte contre la corruption.
son analyse à la réalité pour Outre ces recommandations et
Le rapport régional de syn-
produire un discours pertinent constats communs, au Maroc,
thèse confirme :
et faire des propositions utiles. nous mettons l’accent, comme
En effet, TI et quatre ONG des - La faiblesse des normes de
il est indiqué dans ce numéro,
pays MENA (Palestine, Liban, reddition des comptes qui
sur les deux questions centrales
Egypte et Maroc), ont décidé de contrarie les efforts de lutte
de l’indépendance de la justice
mener des études de leurs SNI. et de l’accès à l’information.
Cette expérience a encouragé Tout observateur averti, relève
d’autres ONG de la zone MENA 1 sous le titre de « défi de bonne gouver-
nance : Egypte, Liban, Maroc, Palestine ». en effet, quotidiennement, des
(Koweït, Bahreïn, Jordanie… Il est disponible en arabe et en anglais sur
cas qui corroborent la justesse
les sites de Transparency international et
etc.) qui montrent un grand des trois autres sections (Palestine, Liban de ces deux recommandations.
et Maroc)
DR
d’informations sur ses activités et
de T ransparency mode de fonctionnement tout en
ses projets ainsi que des informa- examinant différents dossiers de
tions relatives à la thématique de la
I nternational , de
Palestine et de plaintes reçues par le centre ainsi
corruption aux niveaux national et
que la méthodologie de leur traite-
international. J ordanie
ment.
Les publications périodiques de
La rencontre a enfin permis aux
l’association, tels les bulletins d’in- Le Centre d’Assistance Juridique
participants d’échanger leurs points
formation (Transparency News, Anti-Corruption (CAJAC) de
revue de presse hebdomadaire) de vue sur les défis majeurs et les
Transparency Maroc a reçu les 23
sont aussi disponibles sur le site qui perspectives liés au développement
et 24 février 2010 une délégation
est actualisé de manière régulière. de cette expérience qui a déjà fait
des représentants de Transparency
Le nouveau site web regroupe ses preuves dans une cinquantaine
International, de ALAC Palestine
tous les rapports et études réalisés de pays à travers le monde, notam-
(Advocacy and Legal Advice
par Transparency Maroc, seul ou ment en Amérique Latine et en
Center) et de l’équipe qui prendra
conjointement avec ses partenaires. Europe Orientale.
en charge le lancement de ALAC
Il offre aussi aux visiteurs qui
Jordanie.
désirent communiquer avec l’asso-
Cette visite a permis aux
ciation un espace interactif à tra- T ransparency
vers lequel ils peuvent adhérer à membres de la délégation de s’en-
Transparency, faire des commen- quérir de l’expérience du CAJAC M aroc présente
Maroc, et à la délégation jorda- son étude sur le
taires, partager les informations
utiles et alimenter le débat sur les nienne en particulier, de prendre S ystème national
questions relatives à la corruption. connaissance de son mode de fonc- d ’ intégrité (SNI)
Ainsi, Transparency Maroc met à tionnement, étant donné qu’elle
la disposition du public une source s’apprête à lancer un premier Dans le cadre de sa stratégie de
fiable et crédible de l’information ALAC dans son pays. plaidoyer visant à construire des
relative à la corruption et aux ques- La première journée de la visite partenariats et des actions com-
tions connexes et ce à travers les a été consacrée à la présentation munes de mobilisation de la socié-
nombreuses rubriques proposées, des principaux projets et activités té civile, du secteur privé et des
et facilite la tâche aux chercheurs media, Transparency Maroc a pré-
de Transparency Maroc. Lors de la
par la mise en ligne d’un catalogue
deuxième journée, la délégation en senté les résultats de l’étude rela-
des ouvrages disponibles à l’asso-
visite à TM a pu observer de près tive au SNI, lors d’une rencontre
ciation.
le travail du CAJAC Maroc et son organisée à Tétouan le vendredi 12
faiblesses des Roi nomme le Premier Ministre enseignements pour l’action dans
la région, d’asseoir des repères
autres piliers et, sur proposition de ce dernier,
permettant de comprendre le
les autres membres du gouverne- phénomène et ses spécificités et de
Selon le dernier rapport de l’In- ment et met fin à leurs fonctions. mesurer les évolutions futures dans
ces pays. Les conclusions de ces
dice de Perception de la Corruption Il préside le conseil des ministres,
études, doivent être présentées sous
publié en décembre 2009 par proclame l’état d’exception, dis- forme de recommandations afin de
Transparency International, le sout les deux Chambres, signe et bâtir un plan stratégique de plaidoyer
visant le renforcement du Système
Maroc se place à la 89e position sur ratifie les traités. L’article 19 de la
National d’Intégrité, la construction
180 pays cédant ainsi 44 places en Constitution lui confère un statut des partenariats et des actions
communes de mobilisation de la
l’espace de 10 ans. Ce classement
société civile, du secteur privé et des
vient encore une fois confirmer le media pour l’amélioration du Système
caractère systémique de la corrup- National d’Intégrité, l’application
de la Convention des Nations Unies
tion au Maroc. Cette corruption
contre la corruption et l’adaptation
endémique a tendance à prospérer des lois et procédures nationales aux
quand le niveau global des presta-
AIC Press
engagements internationaux.
dance trouve sa source dans des qui lui sont alloués ainsi qu’en rai-
exceptionnel. Ses actes sont sous- considérations organisationnelles son de l’ineffectivité des poursuites
traits à tout contrôle juridictionnel et structurelles. C’est le Roi qui et des sanctions.
ou autre, lui permettant dès lors nomme les juges sur proposition Le Diwan Al Madhalim, installé
de décider souverainement dans du Conseil supérieur de la magis- en 2004, diffère de l’institution
des domaines relevant à la fois de trature (CSM). Cette institution de l’Ombudsman dans la mesure
la compétence du Parlement ou du constitutionnelle veille, sous la où le Wali n’est pas élu par le
Gouvernement. Tous les acteurs présidence du Roi, à l’application Parlement et ne peut pas infli-
politiques sont responsables devant des garanties accordées aux magis- ger d’amendes aux autorités ou
lui. L’état de plusieurs piliers du trats quant à leur avancement et fonctionnaires qui ne donnent pas
SNI dépend fortement de lui tan- aux règles relatives à la discipline. suite à des demandes d’explication
dis que d’autres subissent d’une Par ailleurs, la Justice souffre d’un ou de renseignements. De plus,
manière ou d’une autre son manque flagrant de moyens maté- le Dahir portant création de cette
influence. riels et humains (personnel admi- institution ne prévoit pas l’immu-
Le gouvernement quant à lui est nistratif non qualifié, nombre insuf- nité ou l’inéligibilité du média-
formellement responsable à la fois fisant de magistrats, absence de teur. Cette institution est inves-
devant le Parlement et devant le formation continue, difficile accès tie par le Roi de deux missions
Roi, mais les moyens dont dispo- à l’information y compris à la juris- principales : examen des doléances
sent les deux Chambres pour exer- prudence…etc.). et des plaintes des citoyens ayant
cer leur pouvoir de contrôle et pour La Cour des comptes est char-
légiférer sont limités. Le domaine gée d’assurer le contrôle supé-
législatif est strictement encadré rieur de l’exécution des lois de
par la Constitution. L’intervention finances, de s’assurer de la régula-
du Parlement en matière financière rité des opérations de recettes et de
est réduite, que ce soit en matière dépenses des organismes soumis
de vote du budget ou de celui de à son contrôle en vertu de la loi
AIC Press
DR
La lutte contre la corruption au Maroc est la
sations de la société civile connues tive et de pression. résultante d’engagements et d’initiatives
pour leur sérieux et leur utilité sur Les Média, pour leur part, jouent
hétérogènes menés par une multitude d’acteurs
internes et internationaux.
le terrain, alors que les autorités un rôle important et complémen- Les partis politiques, le secteur privé, la société
considèrent cette reconnaissance taire à celui de la société civile en
civile, les média et les administrations régionales
et locales jouent un rôle important dans la lutte
comme « une faveur qu’il accorde matière de sensibilisation et d’in- pour la transparence. Cependant ces piliers du
aux associations». formation du public, d’investiga-
système national d’intégrité agissent dans un
environnement difficile.
Pour que la société civile puisse tion, de révélation et de dénon- La législation qui régit ces piliers limite leur
s’attaquer aux problèmes de cor- ciation des affaires de corruption.
marge de manœuvre et souffre d’un certain
nombre de déficits. Les textes sont interprétés
ruption, elle doit s’appuyer en Mais ce pilier ne peut tenir debout de manière autoritaire et il existe un grand
amont sur l’expérience des cher- et renforcer l’ensemble de l’édifice
décalage entre le droit qui encadre ces piliers et
la pratique.
cheurs, des ONG, du secteur privé si la presse ne jouit pas de la liberté La lutte contre la corruption menée par ces piliers
et bénéficier du soutien du public d’expression et si le libre accès à
est rendue encore plus difficile par le système
actuel de financement. Le soutien de l’Etat aux
en aval. A cette fin, il faut que l’information ne lui est pas garanti. partis politiques et les diverses dispositions
la société civile soit affranchie et La liberté de la presse est tout
relatives au financement politique n’arrivent
pas à être efficaces. La dotation accordée par
indépendante vis-à-vis du pouvoir, aussi importante que l’indépen- l’Etat aux média et les subventions accordées
dispose de ressources suffisantes et dance de la justice dans la lutte
à certaines associations présentent beaucoup
d’inconvénients : les fonds ne sont pas régis par
de soutiens au sein du secteur privé contre la corruption. Cette indépen- une réglementation claire et leur répartition est
et parmi le public. La participation dance doit se cristalliser à la fois
loin d’être transparente. Le financement privé
pose aussi un certain nombre de problèmes.
et l’engagement de la société civile vis-à-vis des milieux politiques et Au niveau externe ces piliers du système national
dans toute réforme touchant direc- des milieux économiques. Le degré
d’intégrité sont soumis à divers mécanismes de
contrôle (administratif, judiciaire, comptable).
tement le public à travers l’ouver- d’indépendance des média corres- Au niveau interne, il existe, selon la nature
ture de débats au niveau national pond à leur capacité à exercer un
de chaque pilier des mécanismes d’intégrité.
Toutefois et en dépit de ces contrôles, ces divers
est également nécessaire afin de rôle d’agent public de surveillance piliers du système national d’intégrité font l’objet
générer une appropriation de la de la conduite des institutions et
de dénonciations pour absence de transparence,
pour conflits d’intérêts ou pour détournements
réforme par le public et de renfor- des personnalités publiques. Les de fonds.
cer les valeurs prônées par cette média sont censés surveiller les
L’étude sur le système national d’intégrité ne
peut pas se limiter aux seuls acteurs internes.
réforme. A la fin, il faut que cette actions des pouvoirs législatif et La lutte contre la corruption n’est pas l’affaire
société civile réussisse à se posi- exécutif, afin de s’assurer qu’ils ne
des seuls acteurs nationaux. Pour les agences
multilatérales et bilatérales de développement,
tionner en tant que composante se livrent pas à des actes de corrup- les bailleurs de fonds, les Nations unies, et les
fondamentale du SNI de ce pays et tion. A travers les jugements res-
ONG, la corruption est vue comme un frein au
développement. La lutte contre la corruption est
interagir avec les autres piliers de ponsables des éditeurs et des jour- devenue l’un des thèmes majeurs des agendas
manière active notamment avec les nalistes, une culture de liberté de la
de bonne gouvernance au plan des réformes
économiques et politiques. Cependant, l’absence
média et les acteurs internationaux. presse se développe. Cette culture de coordination entre ces acteurs internationaux
Le rôle des acteurs internationaux est garante de la possibilité pour la
et les aléas du financement altèrent leur
efficacité et réduisent considérablement leur
est, au demeurant, très important presse d’opérer en tant qu’organe capacité de pression. Des programmes sont
en matière de renforcement de la de surveillance des agents publics.
lancés et mis en œuvre non pas parce qu’ils sont
perçus comme des priorités pour le pays mais
société civile dans la mesure où Cependant, encore aujourd’hui, parce qu’ils attirent des ressources financières
l’encadrement et les financements de nombreux pays censurent la externes.
Les recomandations vont dans le sens d’une
fournis augmentent l’efficacité des presse et prévoient dans leur arse- réforme profonde au niveau de chaque pilier du
associations et renforcent leur indé- nal juridique des peines privatives système national d’intégrité.
pendance et leur capacité d’initia- Pr Mohamed Madani
du fait de la composition de son assem- Toutefois, ce statut juridique malgré ses 4/ la localisation des faits, objet des
blée plénière ». Ajoutant que c’est la multiples avantages, ne confère pas à plaintes reçues, laisse apparaître une
pratique qui pourra montrer dans quelle l’instance l’ensemble des attributs de la répartition géographique assez large qui
mesure elle pourra prendre ses distances personnalité morale et de l’autonomie englobe non seulement les grandes villes,
par rapport à l’exécutif. Pensez vous que financière, ce qui la place dans une posi- mais également diverses autres régions du
le cadre juridique qui est celui de l’ICPC tion délicate face à la complexité et la Nord, du centre et du Sud du Maroc.
est adapté à la nature et la complexité de lourdeur des procédures des contrôles a
sa fonction, surtout dans un contexte de priori particulièrement gênantes pour la L’Instance a t- elle informé l’autorité
judicaire de faits portés à sa
corruption systémique ? Quelles sont les célérité et la souplesse de la gestion admi-
connaissance et qu’elle considère
forces et faiblesses de ce statut et dans nistrative et financière.
susceptibles de constituer des actes de
quel sens devrait-il évoluer pour une effi-
corruption punis par la loi ?
cacité plus grande ? Pensez vous que les moyens
(financiers, humains et logistiques) mis Jusqu’à fin décembre 2009, nous avons
Le cadre juridique de l’Instance lui à la disposition de l’ICPC sont suffisants reçu près de 60 plaintes dont une grande
confère quatre spécificités institutionnelles pour que l’Instance puisse mener ses partie ne concerne pas la corruption telle
en parfaite adéquation avec l’approche missions ? qu’incriminée par le droit pénal ; celles
participative requise en matière de préven-
Il est certain que les moyens mis à la dis- ce rapportant à des actes de corruption
tion de la corruption :
position de l’ICPC jusque là ne sont pas manquent notoirement de preuves suffi-
la 1ère spécificité réside dans suffisants eu égard à l’am- santes. Nous nous sommes donc jusque là
l’ouverture de ses structures sur pleur et à la diversité de ses attelé à l’élaboration d’un guide de pro-
la société puisqu’elle comporte missions. cédures que nous avons convenu et adopté
une Assemblée Plénière et une ensemble avec le Ministère de la Justice
En effet, les crédits budgé-
Commission exécutive dotées qui s’est engagé, par ailleurs à assister
taires alloués à l’instance
d’une représentation diversifiée l’Instance pour l’acquisition de l’expertise
totalisaient 15 millions de
et équilibrée des divers départe- requise pour le traitement des plaintes
dirhams en 2009, le même
ments ministériels concernés, des reçues.
montant étant reproduit
associations professionnelles et
pour l’année 2010.
syndicales, de la société civile et Quels sont les principaux points relevés
du milieu universitaire ; De même, l’Instance n’a dans votre dernier bilan en général et
DR