Cette étude objectale peut contribuer à mieux saisir les rapports de l'homme et du monde, de l'homme et ses semblables, à remonter jusqu'à ce moment fugitif où les choses sont encore chaudes de la présence, du désir, de la détresse humaine, avant que l'humanité ne ce soit retirée de ce qu'elle a aimée désiré, haï- ce moment aussi où nos existences, quoique distinctes, se mêlent les unes où autres. Pari difficile à tenir qui a fasciné, un certain moment, M. Merleau Ponty ! (Sansot, p15, klincksieck)
Cette étude objectale peut contribuer à mieux saisir les rapports de l'homme et du monde, de l'homme et ses semblables, à remonter jusqu'à ce moment fugitif où les choses sont encore chaudes de la présence, du désir, de la détresse humaine, avant que l'humanité ne ce soit retirée de ce qu'elle a aimée désiré, haï- ce moment aussi où nos existences, quoique distinctes, se mêlent les unes où autres. Pari difficile à tenir qui a fasciné, un certain moment, M. Merleau Ponty ! (Sansot, p15, klincksieck)
Cette étude objectale peut contribuer à mieux saisir les rapports de l'homme et du monde, de l'homme et ses semblables, à remonter jusqu'à ce moment fugitif où les choses sont encore chaudes de la présence, du désir, de la détresse humaine, avant que l'humanité ne ce soit retirée de ce qu'elle a aimée désiré, haï- ce moment aussi où nos existences, quoique distinctes, se mêlent les unes où autres. Pari difficile à tenir qui a fasciné, un certain moment, M. Merleau Ponty ! (Sansot, p15, klincksieck)
1
Pour une approche objectale de Ia ville
Hsemble bien admis que nous ne pouvons dissacist le
couple que le sujet et Vabjet forment, Un subjectivisme
absclu comme wn objectivisme naif paraissent peu scute-
‘ables, Qui oserait niet la part du sujet! HH n'y a d'objet
que par reference A un sujet, qu'il soit en ce moment
pense ct pergu par moi au que dune fagon yéncrale il
soit pensable, perceptible par un autre sujet que moi, Ei
Vabsence d'une conscience, objet c'est encore, ce qui ext.
en droit, pereeptibie,offert. exposé A une conscience pos-
sible, Li notion de projet est venuc confirmer cette néces-
sité de ne pas omettre fa part de Mhomme. Le monde se
uifferencie, se quilifie au repard dan étre qui cherehe &
realiser certaines fins et qui, par et dans cet effort, fait
lever cles ustensiles, des appuls, ou des obsiacles, En
revanche fo monde est toujours dgja 12. Se détourner de
Ini, Cest encore prendre pa inten.
tionnalité definit Ie mode d'etre de tn conscience, it faut
bien un objet pour remplir cette visée, On a done aban-
slonné la these dan sujet qui se suffirai’ X Luiememe et
qui découvrirait, dans son propre intérieur, des richesses
suffisantes pour aliments 3a
Cette dualité étant constatée, devions-nows, b
"7de ce travail, proséder a partir du pole objet ou du pole
sujet’?
TT aurait pur sembler préférable e’opter pour ta seconde
possibilité. D’abord sie monde (en Faccurrence 1a ville)
Foire comme une totalité compacte, articulation ne lat
Yiendra-telle pas des projets et des intentionnalités du
sujet? En vanant ses prises, ses éclairages, en essayant
des perspectives différentes, ia conscience fait appaaitre
de in divenité — 18 ou nous avions au dépatt un en-sot
i fe role
cite
parole cit il fait passer son tempérament ses origines
Sociales, sii situation historique. it qualifie la réalité
‘Ainsi il dira que ce quartier es sinistre ou bourgeois ou
résidentiel. Les groupes sociaux désignent tous les aspects
Ue la ville et is icur conferent leur veritable existence
et ensemble informe de roulottes, de tentes, de bara
Gucmenis qui semblaient échapper A tovte dénomination
ils Tappellent « bidonvilles» et, par ce terme, is le font
contrer dans la sphéze de In dérision ou de la colére ou du
pittoresque amuse, Qu’ils déhaptisent cies lieux 0 la suite
une revolution et qu'ils leur donnent un mutre nom,
«ces lieu prendront une auitze physicnomie.
TEnaute, if semblerae possible — a yin procederat
partir du pole sujet — de dénombrer quelques grandes
fonctions. Les psychesosiolosties ont ainsi mis. jour
{quelques besoins fonddamentatx Il existe un danger cer
thin ui serait d’énoncer en un langage 2 piétention
cicnilfique dss réaltes tviakes. Le psychosoctologue el
Turbaniste répondront en disant qui définissent avec
plus de rigueur ou qu'is distinguent mieux ov que parfois
tismettent en évidence des besoins oubliés: par exemple
Ie besoin de rencontes. $i nous nous orientons du co
de Vimaginaire urbain, 1 Feeeniscr_quelties
s exsentielles qui Teuir propre pente et qui
ent leur fogan vite méthorle paral
fructucuse dans la mesure of elle systéinatise es données
cfnpiriques, Comme ees fonetions ne sont pas top nom:
browses. i devient possibie de les mettre en rappor entre
lies et, ce moment, toute donnée urbane est happy
1s
.. =
par Je systeme qu'on a mis au point. Considérons, & la
manidre de Dumazedier, les loisirs urbains nouveaux.
multiples en apparence. Le psychosociologue nous di
en, quol ily permetient de divertir ou de Gompenser ou
Wéduguer..
Enfin nous pouvons inserire un iroisiéme avantane
a Puc de cee maniére de procédet. le remante les
données objecives, elle décante les anparences. En par-
lant du pOle objet, nous surions tendance ne pas
remetire en question les unités distinetes que la ville pr
inte: le squire, ke café, te boulevard, ta rue... qu
psychosociclogtic nommerait peut-éire — heux de loisr.
Ne risquons-nous pas de recevoir ja réalité urbaine telle
que nous la percevons ou telle que les hommes la panlent
Point de coupiite épisiémolopique entre le donné et te
done point de connaissance sclentiique ! Que
Our acguises et indé>
drait pas leur substituer une éude quant
La troisiéme objection nous parait la plus redoutable
parce que nots voulons Vassumer tout entign
dire que aous entendoms éiudier ces rénbités telles qu
résentent & nous et souvent en usant «ht longa
les désigner. En premier leo, il nous ser
sous tenterons de le prowver par Ia sulle — que ces unites
ne sont pas seulement des agrégats. Nous moatrerons.
qu’elles s'opposent de toutes leurs forces a ce qui pour-
fait les dssoudre, qu'elles ont une expression, une signi-
fiestion, une manigte dexister: quand ccs cavactéres leur
manquent. nous acceprons qu'on leur reluse une ex
lence auilonome et nous penserons que ee ne sont pas de
svands lieus urbains. Ces demiers en revanehe apparais-
Sent comme des quasispersonnes, Elles expriment, elles
disent immeaiatement fe sats dant on fes pare viene,
en juit, elles, Le langage du boulevard, dv bistrot, de la
148 appartient d ces Hieux. Ouand on remplace le square
par «espace vert», ou bien l'on désigne quelque close
gui, effectivement,’ na aucun rapport avec le square
(quctque chose qui, fonctionnellement, a pour mission «cle
souper kes grands crixcmbles, de déverser de la verdure
iodans la «triste banlicue ») ou bien 'on parle mal du square
‘qui, sans son nom, perd une de ses qualités : autant tui
enlever fe petit portillon par lequel on y entre !{lLexiste
tun langage urbqnistique dont nous refusons fa session
Gul intcoduit entre homme et bs ville. I vise a dérei
Ser cette derniéye ¢ opération qui semble bénéfique. puis:
qu'elle introduit la neutralité, le (on fade et raisonnable
des technocrates et qui, en fin de compte. vise a expulser
Thumain de ce qui est destine 2) épanouir Phomme. La
nt tt parole dite scientifique qui, non seulement, est
hhocive vais nesacte. Elle (raite Ia ville en langage de
Volumes et de surfaces, Qu'on nous enteade bie
ne nions pas — loin de li — la nécessité de faire interve
nir le nombre, les proportions, les considérations archi:
{ecturales dans la construction des villes. Mais, i] ne
foadrait pas pour aviant liminer Phomme auguct i
convient ‘de [es rapporter et passer sous sllence les
bhesoins les pls riches qui. eax. ne sont pas ehiffrables. El
‘comme nous parlons chy ce travail de villes défi exis-
lantes, qui oat derriére elles un passé parfois fabulew,
celles ont été nommées par les hommes qui lex oat aimées,
1 qui y wécurent, Décrocher de ce langage, ce serait pas
ner d vin aire plan ul onbticrat ta relation effective des
hommes et des few, ignorer ane liaison primordiale qul
uti, selon nous, la peine détee éucdice, La pensée wrba-
nistigue, alors méme qu'elle serait totalement fondée
et rigoureuse, apparait comme une réflexion sarcive,
seconde, etd e@ litre, elle suppose des villes que les
hommes ont construites, hubitées naivement
Pour étse plus précis, prenons fe mot «rue»: on ped
fre souvent employer le terme plus « noble » da
ou de avoie de circulation » : d'une part, ces expres:
fhe sont pas aussi neultres qu'on Le suppose selles rek
de métaphores oryginivistes: de toute évidence, elles asst
imifent ta eité a un étre vivant, D'autre part, si elles
tentendent aflirmer le primal de la fanetion, elles devien
nent contestables, elles impliquent qu'll est conforme
A Tordre socal de livrer la rue a ta sowie circulation, &
lune circulation qui en chasserait tes hommes. L'histolre
‘qin elle se tvelle— réduil son tour la réduction
fonctionnaliste, Alors es travailleurs comme les hommes
au pouvoir se referent a Ia Rue, comme & une realite
pour les premiers authentigue, pour les seconds meni
ite. Le gouvernement s'éerie «nous ne eéderons pas
devant la rue ». Cet exemple, iui seu, nous fait mesure
{out cart qui sépare In notion dw arlére», de «voie de
circulation» — et celle de «rue» I n'est dane pas indif.
ferent d'employer tel ov tel langage. Souvent, sous cou
vert de prétention scientifique, on cherche @ neutraliser
le milieu humain et ses vietalités histori tes
‘outs prendrons done les Heux, commie flv ke présn:
{ent & la conscience naive et parfois nous vicherons den
“lucider la signification, avec les mots de la conscience
commune. Car ces mois, nous Favons dit, n'ont pas sug
‘uu hasard. {is font, en quelque sorte, partie de ces lic
Revenons cependant & notre traisitme objection
ppeul-on aecepter ces unités distinetes «ans chorcher fi
Femonter A des éléments plus fondamentiux? L'histoire
4 déposé, précipité, donne consisiance a ces lieux, Une
ville fhuide, uniforme, composée de relations indéfini-
‘ent variables constitue un réve ou, peul-
blant de jouer ou demeurer solitaire dans un coin, Et kes
titres, de leur e®té, ont compris, sachant ee que esl
a
veut dite « avoir des sous» ; aujourd'hui, comme autre-
{ois le maitre, ils passeront beaucoup de choses, la maw
‘aise humour, fa distraction, la coleve peut-tre.
Nous voyons done le role que joue le bistrot: dns ee
lieu aux dimensions réduites.& a familiarité permanente,
iin chee, an coup dur ne peuvent se dissimuler, et Mellor
mngme que on lait pour le masquet sous de fuusses rai-
sons, le mélange de mauvaise humenr et de désespoir qui
inspire alors Ja conduite, saractérise ce «jue nous non
inivns = les soueis, L'amour-propre, lu violence des née
tions we sont pax pournous susprendey. Elles conviennent
ivcel univers viil qui perpétue, sans le savoir, les valotrs
de Téeole des garcons. Lu glace du bistrot renvoie &
autres glaces, celles of i se regardait, enfant, puis ado-
lescent dans une chambre bon mayehé et oft apercevait
ade des mauvais jours, aux yeux bouts,
aux traits Indéeis, avee une envie subite de pleurer ou
le tout envover Mexisie me glace mausaise,
Sommaire, sans complaisanée qui n’a rien A voir avee
le miroir de Nareisse. Loin d'adoucir les contours, elle
écorche, ele maliade fe visage, C'est eslte du jeune appremti
‘01 part travailler, celle ds Ia easerne, st purfoss aussi
Celle do. bistrot, Ne nous étonnons pas qu'elle intervienbe
et qu'elle rende plus pathetique la situation de Phabitus
vee pour paradoxe apparent : un ean qui, dans wn fet
Public, prend presque les caracteres d'un chagrin intime.
Nouls avons donc vu comment univers vill, fravernel
bistrot qualifiait les eamuis dun de ses haitaéss quen
seravteil aw eaf8? Le consommateu, sil s'y rend, ¥ tou
veru Hoceasion de se confronier un probleme, [Du fait
hnigme quil Méchira a ses difficultés dans un eat’, il ya
beaucoup de chances pour gu'efes ve problemassent et
lun probleme peut en droit se résoudr, ilsulfit dy appli
quer son intelligence. Or, leeafé favorise ee détachement,
ce reeul qui permet dy voir clair: surtout demeurer seul
he pas se griser ds mots, étts pour linstant spectateur
plutot quiacteur, ne pas s’épancher sut_sobmeme
considerer avec quelque humour la comedie humaine,
y compris l’embatras dans lequel on se iroue,.. toutes
es consignes pauvent éire suivies & la lettre dans ce bel
25Gtablissement aux surfaces lisses et aux vitres transpa-
rentes. A la confusion du bistrot s"oppase Ja neiteré du
cafe on tout artic, meme fes eficuites. Allons plus
Join «hans cette symbolique. Ne nous comtentons pas de
dive que li tasse de enfé, la différenee du vin ot de la
bicre, implique ta tueidité. Les. harmoniques sont plus
subtle et plus variges, Le cafe vous brie en tr polar
précis, incite & une connaissance de soi plus dstincte, i
enoue ce malaise global qui paralysait Ftre tout ent
de Phabitué du bistrot, Surtout ta résolution d'un pros
bleme se donne ex chemin & parcourir, ave
inpes, retours eh arriére, verification lee langues
chaines de raisons. Le consommateur avale de. petites
gorgces dle café brolant: une récompense apres les pro-
fresaccomplis dans la recherche de In solution, ine Halle
Pour tendre nouvenw son attention... Avee des hous
allumeties, avee des rand de fumée: il ensiye des so
tions fragiles qui sont des exquisses, tine matérialisstion
de ce que l'on peut souvent a recon
mencer. Pet importe, lesortilége da matheur est exorcist,
il ambe dans le domaine fanitver dic teas, des gestes prés
«i ef connus, On redeminde uns tasse de afi, Ce est
plus une durée vertigineuse quk nous charrie vers une
rophigite. Le temps se maitrise, s'articule
tants détermings, se développe selon des étapes que I'on
distribue aprés réflexion.
[homme ne regoit ctv snack aucune aide. Avec ses
louis, aver ses allees et venues, I ne nignage pas, comme
le eafé, des possibilités de réflexion, D'autre part, les
Hlaisinieries rapides. les sourires conyenas. signifient
assez «eles confidences ne sont pas cle mise, qu'il ne faut
pas introduire la détresse dans une atmosphere neulte.
inns une situation malenconireuse homme en souci va
slonc pereevoir e svack sur un mode nouveau, esscrtelle-
ment ngyatit Cex paroik sees, ellox glissent sous kon
retard, ine ped s¥ agripper pour retarder sa chute.
Cred dig, Uintérieur de notre approche objectate, a
Saisie subjective et ta saisie objective apparaissent commie
distiacees et nous vervons bientOr gu‘eles posent des pro-
Dleynes distinces: pou la premigre, échapper a ta muliph-
6
cité — semble-eil tnfinle — des. projets Imumains, pour
fi secande, énumérer quelques teaits précis qui nous done
evant le droit de privilégier certains de ees Hews — cue
aust — res nombres en fal
ns pour terminer que eette étude objectale peut
2 mieux saisir les rapports dle Mhomme et dur
monde, de homme et de ses semblubles, & remonter jus-
{ut ce moment fuitif ob les choses sont encore chauices
tle la présence, du dési, de In détresse humaine, avant que
Thuntaniié ne’se soit retirge de ee qu'elle w aime desire,
ali — ce moment aussi ol nos existences, quoique dis
tinetes se mBlent Les une tenit
qui a fascing, & un certain moment, Maurice Metesu-
Ponty! D'une part l existe ces travaius remarquables de
gcographic humaine, mais ils nows découvrent Peeuvre
constitge de Phomine, Ia fagon dont i] a modifié son
milieu, Nous avons Vamnbltion de descendee plus bas
ivunt que homme ne se spare de son ceuvre. Dautre
pat, on a souvent pané de Vanté-prédicatil mais nous
nen savions pas plus long lorsqu‘on nous signifiait Vexis-
tence d'un pré-senti, cu pré-jugs, d'un pré-pergi, Ne
redoulblalt-on pas seulement ce quron ious déerivait
aupaaravant sans gjouter un spre
Ce projet serait impossible et passerait pour une vision