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Re ERIC ALLIEZ Pour une phénoménologie réelle des images virtuel ‘La concliation ext facile sur le plan ds Lge aguas. Crestavee analyse que la dificult commence. P.Francasel Assurément, now powvons toujours essai Pimage et la fare servir dla vrité du monde ; mais est que nous renversos le rapport gull ex propre M. Blanchot Version légerement remaniée, mais largement « annotée », une conférence prononcée dans le cadre du Seminario In- terseceoes : Imaginario Materialidade Redes de Communica {920 (Universidade do Estado de Rio de Janeiro | Stanford University, 29-31 aot 1995). ALGRE LA MISE EN GARDE SOLENNELLE d’Elie Faure contre le « préjugé esthétique (..] qui consiste a roi- re qu'une fois instrument trouvé, le chef d’ceuvre doit né- ccessairement et tout de stitesensuivre » (1), on-ne manque 1a pas 6°étre surpris par le rs réel décalage existant entre la ~ technologie mise en jeu parla production de image de syn- thse et la relative pauvreté plastique de ce qui nous est don- 1né a voir au titre des « nouvelles images'». Tout se passant ‘comme si la finalité de ces images sans référent autre que Ie + programme informatique ayant permis de les élaborer était DAL ~ happée par la seule performance technologique — jusqu’a ©. Sommer une unigue image automate (\'« imagerie de synthe- : se» du documentaire de Iara Lee : Synthetic pleasures). lm- es ric atin, hilesophe, professeur associé & Paniversé de PEt ‘de Rio de Jancro et ireteus de programme au Colige International ‘de Pifosopie. Dernier vee para: Devinposibiité de le phénoménotopie. ‘Ser a piloephie Srangase ‘contemporaine? Vein, 195. 1. Fowe, «be rble ‘lata » (1937) repr dans Fortin decide. Dea ‘ndplantiqoe3son ‘etn social 921- even cincrse 123 eucaie, Baie qs 1937, Pari, lon, 1953,p.110:edese pression de néophyte face au carectere apparemment insensé ‘apa de préuse d'une entreprise comme celle de Tron ob la machine Disney rete Piste fet réaliser sur ordinateur des décors qui suraient pu Bie fa- briqués en studio, imposant aux acieurs de jouer dans des 2G R Ber «La conditions invraisemblables... ? Voyons donc plutét le juge- double ie» in Jeet crime ment de Raymond Bellour sur cet art d’ordinateur dont les, ates Cent premiers essais remontent maintenant & une bonne vingtaine GetForm, Sass: itrence de Vimage-viéo, ei, image de synthése n"a rien produit « qui ressemble & une ceuvre, ni méme & un vrai geste dart, en dépit des visions extrémes dont elle a déja doté ’entendement des images »... Etnotre auteur de répertorier ces images sous les catégories suivantes : trans- formations et recyclages des images antéricures (cinéma, "Pelitute: 77 Cohabitation foreée avec le cinéma d’animation ; {enuatves de modston deans a0 at erase 8 enfin, et surtout, d’innombrables compositions mal “finies présentant des « images indécises et aléatoires » (2). Mais en dit de la sévéité du diagnostic, Belloursoutent qu'il suffirait & image numérique d’éire en mesure d’opérer_ tune synthéiisation complete du réel, de « retrouver la capaci- “WT analogic maigré les moyens strictement codés qui prési- dent son elaboration »,reconttuat ainsi «Ia tram analo™ gique de l'image photographique », pour se sentir suffisamment assurée a’ elle-méme (3)—ct étre améme d’of- ‘frir A I’imagination les ressources visuelles d’une plasticité in- finien’ayant de comparable que la découverte des géométies non euclidiennes.. in Mower (6d, Common vive ave iaps, Pars, PUP, ‘Une bso do egar er Oceiget, Po, Galera 1982.0. ‘00, ae ke BRET be ee ‘Trop de questions sont ici enchevétrées pour ne pas étre ten- 16 de passer rapidement en revue les interprétations les plus | fortes qui ont été proposées d'un phénoméne dont on apu dire qu'il instaurait dans V'histoire de image une rupture équiva- Yente en son principe a I'arme atomique dans P histoire des ‘armements (4)... Elles peuvent & mon sens se laisser regrov- per sous deux grandes rubriques, que je qualifierai provisoi- rement de « kantienne » et de « post-platonicienne », « Comment peutily avoir un sentiment esthétique issu de la 124 eaaens ravens = it i t seule xe-présentation calculée ? Qu’en esti du sentimentes- Beiter st opbies comune exhbiques de a tions calculées ? » C'est cette interrogation ontologique qui ‘conduit exemplairement Jean-Francois Lyotard & rapporter — en kantien —I’esthétique & 1a donation originaire, hors concept, dun sensible (aisthésis) dans les formes de la conversion immédiate de l’espace-temps en affection, en pas sibilité& ce qui nous arrive. Or, «si ce & quoi nous sommes passibles a d'abord été tram€ par concepts, comment peut rrous saisir» De 8 que le theme de la «fin de l'art» se d6- coure par Hegel en espce d’un sensible toujours dja mé- diatisé par entendement et d'une altérité toujours déja récu- pérée dans la figure dialectique de I’identité. De 1a que Tindustrie de art, que V'ceuvre d'art & P’ére de sa production ‘machinique-informationnelle symbolisée par la simulation électronique d’une image intégralement programmée et d6- matérialisée, serait « un achévement de la métaphysique spé- culative, une fagon dont Hegel est présent, dont il a réussi,& Hollywood » (5). Cette problématique est trop bien connue — y compris dans son effet de répétition du leitmotiv bei -—deggerien de la donation de I’étre et de son retrait au bénéfi- [ce aan arraisonnement techno-logiqne planéiire : est le Gestell ui nous aurait fait perdre la. terre et mis en deuil de. Gérps — pour nous y attarder plus longtemps. Sauf a souli- ‘gner Fextraordinaire ascendance de cette analyse sur Pen- semble des critiques du « techno-art » (comme on dit depuis Habermas « techno-science »), qui se trouvent amenées & ex- pliciter — et ce n'est pas le moins intéressant — les enjeux de cette phénoménologie de la présence et de la chair &la- quelle Lyotard, non sans paradoxe et court-circuit, a fini par se rallier (6), C'est Baudrillard régulittement surpris au che- vet de I'Tcéne défunte, ou Virlio opposant aux nouvelles technologies de l'image interactive la chair optique du der- ner Husseri (auteur de La Terre ne se meut pas) ; mais est aussi, plus curieusement, Serge Daney redécouvrant les ver- tus des choses enregistrées pour étayer sa dénonciation du << visuel » (7); on, plus caticaturalement, Régis Debray met- tant au compte de la « bombe numérique > la transformation de la chair du monde en tres mathématiques. C’est Mare Le Per se menor dr imag vials S.OLI-F.Lyouerd, + Qusiqe chose communication. tant Litunsin, Pars, Galil, 1988.19. mB. (6.Vor dane Qve eine? Adan ‘Anlawa Buen, Paris, a Digerence, 1987. tor critique» de Discours, figure, Paris, Kinckieh 1971, ‘vec la refrence ie présoation oF we anaiye de ces testes, jeme pets derenrnyer mon cent « Rapport ur Taphdasptie frangase ‘contemporaine » De Pimpoei de a Phstomézoiogie, Paris, Ven, 1995, prs. 7. Que on pent it asia Feption Phovographigne de Barthes, fonder le fat que «dun peas ove phnemdrotogigue le powoir authentication rine le pourcr de representation» Cf R.Bartes,La CChamtre eae. Note Clad Gallmard Seal, 190. $36, save mcrae 125 see aLuee, 8.6f. Boudriterd “Auedeld du va tds fous, oul nti ghee dePinage” in ‘Newel nage, ‘owen rel, abi ineatonaie ‘éesecicloge, PUR, 1987 ;P. Vio, Lilet posi, Paris, Christian Bourois. 1990, hap. V8. Daney, de cette demnitre image, ce qui faisait dire & Fredric Jameson ‘que le concept de flux total demeurait le seul cadre valable ‘pour traiter de la vid6o, Fluidique et aqueuse, mais aussi biea incendiaire, nuageuse ou floconneuse, diffuse et molie, ou ac- ccidentée et fragmentée, en tout cas élémentaire (que l'on pen- «Aust pauron carats la reprécntaton perspective de aacre, alors mine (quelle prtend dower (de réel ane inage ‘conformed la vision {la costurione Iepima) » of. ol Weisberg, « Sous les vapuesia plage» in Peyanges vue, Peri, Dis Vor, 988, 7-29. —Cete image ‘onfore aa vison, fave son principe de ‘conrad a leurs ‘Se srineste por les es spel pis ‘pecwseadatres qu'il route donnt de orcs deritee nes au cada. 12.6. de erie, «Lart—etson double (Part in Paysages vite op. up. 57, i 18-Ph Qubou, Le Virwel Verso verges, Pari, Chap Vallon NA, 1983, 9.139. seen ot-cosess 127 — fucatumz IOP de > tiroten ‘Liimploston dont ie champ de couleur Communiaions,. 15889 256 tle pigment se bore é sopra les eee mien gue fe india conserve dea lancere magic le principe de Peerage per Carri, Part ‘ideo onrevache mgr tamiore ala Fepace Iceur de Pings, ‘image clone amicus pptan: de on propre hal Dans le mere (Numéro speci Vidéo»), 9ir fecore Parle £6. Couchot «ta massa ordonnte, code sat par le eal la page 800 A Piers de Pinage lndmavgraphique ot phoworaphiue eran eecronigue, Ia. ne fontonne pat comme une fentre Tawore surle monde [Jit tempor pas fe regard ded vert, Tedehors fat ou cantare, enve e deka dans dears, cenipte et Tinpresionsone arate ae ‘iron informa parla erpectve om 3e Amterarappeler Panabe de Weir 128 comers. aser ive | s¢RT'sinence deneunié de ote image, "ipeéion dest « définition » — et la difficulté de sa théorisation), ren- | voyent& une pure matitre Iumineuse, un flix d’électrons en | contnueiles vibrations dévorant la linéarit da visibe selon | ua processus continu d’explosion-implosioa. D'od ce senti- ‘ment de déréalisation de l'image, retravaillé jusqu’anx seuils do Ja perception par l'art vidéo, et de désagrégation du syst sme de Ia représentation qui avait su maintenr la perspective ou les lois de I’optique photo et cinématographiques. D'oi, ‘encore, inclination reconaue de l'art vidéo vers le pictural et ses affinités singulitres avec la couleur-lumiére de V'im- pressionnisme (mais que l'on songe surtout & I’effet de vie bration lumineuse recherchée par le néo-impressionnisme), ‘Puisque « la lumiére ’emporte su les contours et absorbe le dessin »— jusqu’a produire une image / catastrophe, forclo- se sur une jumitre pouvant jouer pour la premiére fois, @ plein, de sa réalité pour indéterminer du dedans toutes les formes de l'objet de la vision (14). D'ob, enfin, la perception, dans les dimensions succintes de I’éeran vidéo, dune implo- sion objective des images-mondes venant balayer (15) cette ‘profondeur de champ autour de laquelle s’éaitstructurée tout le régime de rationalisation du visible depuis la Renaissance. 1Né de la télévision dont il présente « l'accomplissement, le négatif et le revers » (R. Bellout, l'art vidéo entretent ainsi ‘un rapport paradigmatique & touts les autres images — plus images juste, juste des images —renduesilisibles par leur surexposition ali dernier éiat de fa matiére: la lumiére élee- tronique. (On .ne saurait done imaginer reléve plus radicale a la pure ma- titre Iumincuse et incandescente de l'image vidéo que le «« monde » sans mati ni lumiére de Pimage de synthése gé- néré par ordinateur, image purement formelle, image idéelle gui s'est affranchie de toute résistance de la matiére en éli- ‘inant enregistrement de son procés de production stricte- ment formalisé et caleulé : numérisé (16). Aucci, ci Vimage vidéo a conttibué & donner une nouvelle actualité au vieux cconfiitde la couleur et du dessin Ue aisegno était segno di Dio ‘comme expression de Ildée et manifestation de la forme), image numérique sera entrainge & privilégier la ligne, les Pours pinata nage vies, surfaces arbitraires, les volumes définis par leur coupe et la projection de leurs séquences en trans-formation... et & concevoir la couleur comme un simple remplissage des formes. C’est que « chaos » — Ie chaos des formes diluées et fragmentée dans Pimage vidéo —s'épelle et se lit maintenant C.A.., Création Assistée par Ordinateur, création d'images objets et d’objets-images dans un espace quacrillé od ce qui se laisse mal nommé « phénoméne » (phainomenon compte. avec la Jumitre dans son étymologie) a été réduit& Ja combi naison « diabolique » des deux nombres élémentaires O : 1. Et de fit, art dit « de synthése » conserve de la C.A.O. la perfection abstraite de ses surfacés et diagrammes, de ses perspectives et de ses lignes de fuite ot « ordre du voir re Joindrait celui du mental » (17) pour avoir invest la profon- ‘deur jusqu’a la transparence et la trans-apparence — la re- présentation jusqu’a la simulation de ce qui n’était pas 1& avant —Ia devant, référent ou informant, et qui pourtantexis- te: objectivement. En ce passage de illusion a la (d6-)réalisation, il faudrait, pouvoir explorer la dimension interactive de la simulation in- formatique en montrant qu’elle n'a pu tenir la promesse de fa perspective (exploration de la toisiéme dimension, avec fa ‘mise au point dune vision stoscopique totale conférant & J vue une fonction de toucher — ou fonction haptique) qu'en déteritorialisant Yobservateur-utiliseteur, qui se trouve im- rmergé dans image, et en convoquant son corps (@I’aide de capteurs de, position placés sur la tite et les membres) pour Vhybrider avec les formalismes abstrais mais tangibles d'une réalité augmeniée. Bst-ce suffisant pour analyser cette vir- ‘ualisation du corps en termes de crise de la chair et perte de {a terre (18), et spécaler 8 I'infini— non sans « mélancolie “ontologique » : le mot est de Lyotard — sur le théme d’une «« pensée sans corps », qu ne serait que ’effet d’annonce phi- losophique d'une forme technique de coma (19) ? Mais lacri- se nesivelle pas U'abvul velle d'une phéuviéuvlugie qui uc reconnait de comps qu’organisé dans un organisme naturel et historique, que réfléchi et approprié dans le « miroir de Ia transcendance », pour reprenire une expression chére & Mer Jeau-Ponty ; d’une philosophic qui veut ignorer que la « mon- selon lagu toe ‘expe de fone y Cone «un barat nderermiaton » 13 Inert par ‘image socronigee, de prlcperechniue dd balayage» Fesplque E.Couchot Sea décomposer image obenve por projection optoue en tarcerai nombre de Fines anes arate, Prodan cee ‘pparence rate ‘boa image ido ext Iniseocable 16.Ayonton ect ‘inmate de image muri, Tom de Wit aforgé le ‘mot de « datas» 17-F.de Mereion, Le crusacéetla prothtae» Paysages velop sits lS. 18. Danse Diblographie a pas ‘ent, oir encore Vivian Sabchack "The Soene of the Sereon Ersoning Cinematic and Elecronic "Presence, in LU. Gundvecle KL. Phifer (64, Materiales of Stanford, Sanford Unveriy Pres. 1996, p 85-106, 1B.Selonanalyoe de Vii, dans ‘iene ple, op. ht 133-136 en -cxveens 129 ssc aut DD. de Rersitow, “Levit, Tnaginaire sectrlosgue »| Travers, 44-45 (eMachines viral»), 1988, 28. —I fudralt veprndve ene ces | preblamatique da | Corps sans lorganes elle quale ‘di explore par Delerze e Guauart, sant 21. f 6. Delewe, Foucault, Por, Minit, 1986p. 8 #Cenesorat pls Pitbration Fife, al defnde si un Faille.» 22S enpree cee Aerie expression a ‘Une pense fe de SLs Naey (Pars, Gale, 199, p48, mols dane e premier tee —par plus d'un ai la problimatique ‘bleasenne, Dans a riqu de la question heldesgeronie dele seolalue, Naty dt es ue oust Popa dt ebord acer ou sre de (a "technique en ant eve sens de Pexiaence» frais Teaelssaigné exsence»). 25. Cades. Les Reals viruses, Perit, Flammarion, 1904, pane ee Soot danéité » est toujours déja technicité, et qu’ ce titre « ’envi- ronnement » est pris sur 'imerface homme-macine ? Car lune chose est sire: « Si nous continaons, au nom d’on ne sait quel universalisme [ax fond, E.A.] classique, & nous considé- rer comme extérieurs & nos propres prothéses technologiques, nous serons aliénés et manipulés de toutes les facons. Mais [1] intériorisées, comme I’alphabet, l'imprimerie et tant «auires technologies 'ont été jadis, elles doivent nécessaire- ment engendrer une nouvelle psychologic qui transcende les limites du comps physique individuel (20). » AA supposer que I'anthropologie ne fasse pas comps avec Je the ime de la « finitude constitante » qui a donné son départ en tant que science humaine ; et & supposer que I'anthropologie ne puisse se constituer véritablement qu’en tant que techno logie : le temps ne seraitil pas venu de penser ces hybride- tions du point de vue de I’établissement d'un « fini-illimité » (21), réquisit d’un empirisme transcendantal du Corps - [Gil] - Cerveau pour exploration dune finitude absolue (22)? Image-objet: j’entends revenir briévement sur cette notion sans laquelle ’expression de « réalité virtuelle » demeure — comme cela a été dit ici-méme par Hans Ulrich Gum- brecht — un ox) Pas de réalivé virtue en effet sans objectvité des images numériques. Une objectivité qui a fait parler & leur propos de « représen- tation intégrale » (23), Expression que ’on comprendra micux en passant par 'allemand puisque I’an-esthésie de Pici-main- tenant dans la forme du donné Darstellung) est Ioccasion un intégral recouvrement du Da dans le Vor- de la Vorstel- Jung :ce qui en tient lew —ets’objecte & moi, a la place man- quante dune présence achevée dont il pourrait y avoir re-pré- sentation. J’avancerai que le propre de T’effet de présence paradoxale de cette « représentation » est qu'elle se présente comme une a-présencation iniégrale, Mais une a-présenta- tion dont le paradoxe est qu’elle se laisse écrie, dans I’ab- sentement de toute présence a laquelle elle ne saurait suppléer r Powe pncminaipe ne ape vitor que formellement et logiquement, comme une aprésentation qui tendrait & contredire & la céidbre assertion de Wittgen- stein : « Sa forme de représentation, l'image ne peut la re- présente ; elle la montre » (Tractatus logico-philosophicus, 2.172). Une aprésentation intégrate, c’est-d-dire une repré- sentation de représentation — ou la présentation de ce quine se présente pas, de ce qui ne se montre pas. Objectivité qui a donné & penser que Descartes s"imposait d’emblée comme « le philosophe nécessaire du virtvel» (24): n'a-til pas dl projeter sur ensemble du sensible un doute sméta-physique pour rédure 1a présentation de l'image-mon- de la seule extension dans une opération d’algébrisation de la géométre et de géométisation de V’algebre, ouvrant ainsi 2 la représentation la perspective « niiliste » d'une matrise seientifique du monde, abstraction fate de sa réalité (cf. la fable mécaniste du nouveau Monde) ? C'est « Veet parhé: lie», qu avait déterminé Descartes & faire eavre de physique pour expliquerI'illusion d’optique de ces faux soles, abou- tissant 3 l'énonciation du paradoxe suivant: le soleil « n'a «quasi pas besoin davoir en fait aucune action, ni quasi méme étre autre chose qu’un par espace, pour pareitre tel que nous Je voyons » (25). Le paradoxe disparaitlorsqu’il est tabli que Ja tumiéze n'est qu'une action de la « matire subtle » contre Pail: cette pression s'exergant, nous verrions le soleil en son absence méme. Dans le silage d'autres travaux (26), je me risquerai & ouvrir tune autre piste, moins « matérialiste », plus « archéolo- gique » ; une piste qui aurait le mérite de précéder et de condi- tionner dans tne certaine mesure le paradigme perspectif de Ia teprésentation. Je veux parler de cette perspective scotiste ‘00 a été mis en jeu pour la premiére fois le sens objectf, le sens moderne dune réalité ne devant plus ien la « chose », son image naturelle et sa phénoménologie « pragmatique > (@origine arstosticienne) ; une perspective qui porerit avec elle la juriiction modeme de la vision en tant que produc trice d'une réalitévirtuelle avant la letire, d'une réalité ne de- vant plus rien au monde corporel Cesta une expérience de pensée impliquant la puissance ab- sole de Dieu (de potentia absotuta Dei) (27) que nous convie 24.Selon le motde Ph Quéan, dans Le YVirwel opt. p.t02. 25. R, Desortes Le Monde, é Adan: Tanaery, Paris, Vriw- CNRS, 1946,7. x, plo. 25.Velr mes Tomes ple, tome Récis de fang Aemps Pars, 6 tu Cor 19914 1 Fides effet» pour sn espst pis dale ornfienelé. Powe me premlre reprise decane problematqne dlrs le contested te ‘ifesion sur Fase virmete se reporr 9 apostace a A. Parene(d), Tage gui, Rio se Jone, Ed. 36, 1883. 27, Puisaance obsolue donee verrat aciremene dote— ‘on dr de Vrio— habia des es aisance limatiques» (On sera censible 1a Franpe liven de Tespresion) 28. La pecs ‘édivae rads eidos der Gres, gut odique rietdcenne ~ que Informe rate dela chose deg por Pina, PEE Eee tet 132 cuenss. rovers Duns Scot. Supposons, dit, que Dieu imprimat une « espe- ce » (28) intelligible dans note intellect ou une « espece » sensible dans notre cel. Le sens (physique ou intellectuel) se porterait vers Pobjet comespondant comme s'il avait réelie~ ‘ment existé. L'argument de potentia absoluta permet ainsi «établiren droit a possibilité dune perception (ou d'une in- tellection) contemporaine de la « projection » dua objet qui ne lui pré-existe pas sinon dans laréduction pro-grammée de Pétant son concept. Sila species représente la chose en ef- fet, cen’est qu'en tant qu'elle en tent liew sans plus ére « in- formée » par elle, ni « mendier » sa présence & la puissance éceptive de Vimagination (in praesentia mendicata a virtu- de phantastica). Une manitre de téléprésence —et de trans- mission des apparences — marquant le devenir-objet d'une ‘« chose » qui pourre dés lors étre appréhendée indépendam- ment de son existence effective (sive res sit, stve res non sit) en cette perspective a priori qu’Occam ne cessera plus dex plorer en fonction de ia possibilité d’une notitiaintuitiva rei ‘non existentis. C’est dans ce contexte onto-logique que V'ob- Jectivité prend sur elle le poids dela realitas au détiment de tout phainestai phénoméno-logique, realitas énongant le nom. commun d'un étre qui n’a plus d'effectif que sa productibili- 1, Ce qui autorisera la traduction suarezienne de I'esse ob- Jectivun en imago representans ; ce qui justfiit a premitxe ‘détermination de Ia res proposée par Henri de Gand & partir de reor, reris —~ C'esticdire d'une « pensée calculante > fai- sant dépendre de cmnipotentia objectalis la visibilité de la chose de son image conceptuelle. Jene saurais développer‘ci, pour elle-méme, cette révolution copemicienne a ’échelle de Ihistoire de la philosophie (ni examiner les conditions de sa reprise cartésienne, ou de son retour dans le dialogue Husseri-Twardowski avec le « para- doxe des représentations sans objet »), II me suffisait d’en ‘marquer en ereux I'incidence virtuelle-actuelle au point de ‘yuo dune histoire des images reprendre & partir du surgissement de cette « image ala puis- sance image » — "image de synthése —, en confrontation, en alteraction avec ces deux autres propositions du Tracta- us: Pours pine ee nays venos 2.181 — Si la forme de représentation est la forme Iogique, image est appelée logique. 2.182 —Toute image est en méme temps image logique. (On devrait en tout cas pouvoir établir que Ia reléve de la re- présentation perspectiviste (cosa mentale impliquant une construction de V'espace & partir dun systtme de grandears) pariéans la simulation numérique, etI'effet de réaisation pa- roxystique de sa trajectoire qu'elle produit, afinalement ép sé la dialectique spéculative du Visible et de lInvisible vehi cculée par toute la tradition modeme et post-modeme de 1a «présentation de l'imprésentable », De sorte que c’est une toute autre fagon (que celles répertoriges par la « phénomé- nologie de l'art ») que l'image de synthése pourra étre ap- »préhendée — selon une forte indication de R. Bellour —com- me « P’Analogic totale et Ie non-Analogue absolu », et qu’en cette double identté elle sera amenée & se mesurer 3 routes les images et & s‘intercaler entre ‘owes les images. Malgré certaines tentatives en ce sens menées par de trop ares cinéastes, il est bien sir trop tt pour déterminer si elle pourra un jour prochain fonctionner comme une sorte de transformateur — de synthétiseur — branche sur la circula- tion illimitée des images pour composer avec ses formes 'altérité et ses points de singularité ; trop wt meme pour dire si cette méta- ou Iyper-image pourra « tenir » sufisarnment pour pesser &existence, mettre en jeu de Lexistant, et contri- buer au surgissement d’un véritable art de synthése. [Nal doute cependant que l’enjeu soit d’an nouveau paradig- ime esthétique, tourné vers la produetion d’un « trans-sen- sible », guidé par un principe povétique de virtuaité du réel — ct non plus un principe technologigue de réalité du vir- tuel —, c'est-dire d’exploration dela cohérence virwelle du sensible pour un plus de réel (29). a Seer [2 aw ronse repre kale Tete reste pr iecompestear rena cna | | Charemone fronrmedans | arvana, our ane | ensure, | hime 25,195, | plas. sever ne-cmnanes 133

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