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Sie ens ve Byes DA MO (Bodhidarma) LES SECRETS DE LA JECINESSE les fameux traités de Da Mo sur aed erent tern iafenn des muscles et des tendons (4 ie nettoyage ela eMterell te Pie (Niterei a er10) fire fixe de « ines atgteg rere pour pratiquant reaerenaS | Dr Yang Jwing-Ming Cerra) ee ee Eo} Re Ce Ee ie Ce POMOC eee mC arc To Remsen eC Sear ce eee et teerreten tam Pee oe Sa ee Toe oe ceo ree toe CTI Cre marc tcon tere Treen Me Ne nT ert Cae meer Co CMe uetearees Coe cotta ear eae tecees eae eects ene Meurer eee coat Cem em ert rte DO Ce RCO ee eee Reece eo SIU co econ présentation moderne et scientifique, des commentaires et des exercices d’entrainement. POM COM LC Ce Mee ro coreligionnaires du célebre temple Shaolin en Chine deux manuels de chi-kung: Le Yi Jin Jing ou Classique de la transformation des Muscles et des Tendons dont le but est de recharger le corps physique en énergie pour améliorer la santé et la longevité. Le Xi Sui Jing ou Classique du nettoyage de la Moelle et du Cerveau dont le but est (utiliser tr ese cans eReader teense ee emmener esprit vers V'illumination. e Exercices traditionnels dits de la Transformation des Muscles et des Tendons. © Exercices traditionnels dits du Nettoyage de la Moelle et du Cerveau. Bie eem oR oe acre oe BU ees oe eC Re ceo eR ER UC Cae « Dr Yang nous donne avec ce livre une présemation extrémement lucide des anciennes pratiques de la médecine CN eae ae — Dr Herbert Benson de I'Feole de médecine de Harvard. ee aa eo eee ee — Maitre Mantak Chia, ISBN 2-84617-051-7 WM Bao olsaaselt705 12 eaeeeare Bey TOS ee St ecorae corm an yaN itd Cee mercer Cee teare me ire cid SOOM Tn oem ey eieiees Snes metes eer) Pvereet en ae comes Sere) Pre ome aT ere ue RCO ma Teen arene ore i-chuan (Taijiquan), en ung (Qigong) et en médecine traditionnelle. Rene CEN années de pratique a'son actif Sec te on ec nT onvrages qui font autorité, er eee en ec etn (rere macrratg d'un centre de recherche ou il enseigne ces disciplines a des rca a Petree ecg en a reicnn Prien area OTe Sa Co Pentre eer Eran ocean em rare tnteg dates des séminaires francais Erma curiae Peete AVC etd +33 (O)1 4325 bem CHIN-NA Sle ens ry aeons * Chin-na du Shaolin pea teeae een Orta eae ae ene eked omer eee cn OO steer! ee restr a res Sov eeaoneeny faerece eon een Sra ie rere Théorie et énergie martial Ci nenmc tre ese C Oe ree nee Coe METe nT Seen nc) ett et eee tenn * Chin-na en derail (3 volun ever Coerenes tint Serrenza tial KUNG-FU ET CHI-KUNG Oe crea erene © Kung-fu Shaolin — Entratnement de base (atyle de la Grue Blanche) * Kung-fu Shaolin — Changquan, le style Resear film pédagngique en compl Chi-kung de Da Mo LES SECRETS DE LA JEUNESSE Dr. Yang Jwing-Ming Traduit de l'anglais par Mare Gengoux BUDO EDITIONS 77123 Nolsy-sur-eole, France mR 2S te Nas & ~S e a AR eh aa DU MEME AUTEUR, en frangals UNG-#U (Gongti) + Kungfu Shaolin ~ Puissance martiale et chikung (Qigong) Come (ta a) * Chin-na du Shaolin ~ Analyse approfondie * Chinsna du Shaolin ~ Application au combat CHIKUNG (Qjgonai) © Chikung ~ Pratique martiale et santé + Les racines du chickung chinois + Huit exercices simples de chi-kung ~ Les Huit Piéces de Brocart + Message chickung ~ Le massage énergétique chinots, TaICHECHUAN (ayiquan) + Tatchichuan supérieur ~ Energie martiale + Taichi-chuan supérieur ~ Le style Yang, enseignement approfondi de la forme classique + Taichi-chuan supérieur ~ Applications martiales dans le style Yang classique + Tatch-chuan supérieur ~ L’épée du taichi dans le style Yang classique + Taichi-chuan supérieur ~ Le chickung du taichi * Les secrets des anciens maitres de taicht * Les secrets du tachi Yang (@ paratire) CONVENTION D’ECRITURE, Pour la rédaction de ce livre, nous avons opté pour une francisation des termes chinois les plus usuels. De ce falt, les mots » kung-fu » (Gongf), « chi-kung » (Qigong), « chin-na » (Qin Na) « taichi-chuan » (Taijiquan), chi (QD, Tao (Dao) ont été francisés dans le texte, Pour les autres termes, nous avons respecté la romanisation internationale du chinois selon la méthode Pinyin; ces mots sont reconnaissables Vutilisation de Iitalique. Prenez garde a la prononciation du Pinyin; celle-ci est une méthode phonétique internationale qui ne ressemble pas & la prononciation francaise. Pour vous alder & prononcer correctement le chinois, nous invitons a consulter la table de conversion présentée en fin d’ouvrage. Certains mots chinois n'ont pas exactement le méme sens que leur homonyme francais, C'est le cas des homs d’organes entre autres qul sont plutét des fonctions en chinois que des organes physiques au sens de la médecine occidentale. Pour informer le lecteur de cette différence de notion, nous utilisons une lettre capitale (intestin Gréle, intestin gréle). © Yang Martial Arts Association (maa), 2000, sous le titre « Qigong, the secret of Youth - Da Mo's Muscle/Tendon Changing and Marrow/Brain Washing Classics », YMAA, USA © Budo Ecittions ~ Les Editions de I'éveil, 2005, pour la traduction francaise. Directeur de collection: Thierry Plée — Texte: Yang Jwing Ming — Photographe: YMAA — Traducteu Mare Gengoux — Correcteur: Stéphanie Dejoux — Mise en page et photogravure: Editions de 'Eveil — Imprimerie et brochage: Nouvelle Imprimerie Laballery, 1-2000-LAB-10/05, La loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproductions destinées & une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrate ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de auteur ou de ses ayants cause, est illicite ef constitue une contrefacon, sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal. ISBN 2-84617-051-7 Au Docteur Thomas G. Gutheil pour ses encouragements et son aide. REMERCIEMENTS Je voudrais remercier ici A. Reza-Fairmaian pour la photographie, Wu, Wen-Ching (428) et Ramel Rones pour leur aide, et Sierra pour les dessins. Je remercie aussi David Ripianzi, James O'Leary, Jr. , Erik Elsemans et encore bien d'autres membres de la YMAA pour les améliorations qu’ils ont apportées au manuscrit, ainsi que pour toutes leurs excellentes suggestions et les conversations constructives. Je voudrals remercier tout spécialement Alan Dougall pour avoir édité ce livre mais aussi mon frére, Yang, Chin-Ming (#384) pour son aide précieuse quant & rassembler les documents concernant « homme vieux de deux cent cinquante ans » Li, Qing-Yun (#i##). Des remerciements tous particuliers a artiste Chow, Leung Chen-Ying (J #4) pour sa merveilleuse calligraphie de la premitre page de ce livre. Enfin, je voudrais chaleureusement remercier ma femme, Mei-Ling Yang (#4). AVERTISSEMENT Liauteur et P’éditeur du présent ouvrage ne peuvent en aucun cas @tre tenus pour responsables des traumatismes qui pourraient survenir suite & la lecture ou & la mise en application des instructions qui y sont décrites. Les activités, physiques ou autres, décrites dans ce livre peuvent s'avérer trop contraignantes, voire dangereuses, pour certaines personnes. Le lecteur doit se renseigner auprés d'un médecin avant de s’engager dans ces exercices, 8 — Chikung de Da Mo, les secrets de la jeunesse re rr ee A propos de Li, Qing-Yun (#»++=) Li, Qing-Yun est né en 1678 (dans la dix-septiéme année du Qing Kang Xi, ( sitie-+- 4), dans la province de Qi Jiang Xian («| 2248 ), Il émigra plus tard vers la province de Kai Xian, le fief de la famille Chen (Chen Jia Chang, 943 :% ). Il mourut en 1928, & lage de 250 ans. A age de 71 ans, soit en 1749 ou dans la quatorziéme année du Qing Qiang Long (shsene-+e0 ), il s'engagea dans l'armée du commandant en chef provincial, Yue, Zhong-Qi (442% ). La plupart de ses femmes sont mortes relativement tdt et de ce fait, i] se maria quatorze fois durant sa vie. Li était un herboriste confirmé et excellait dans le domaine du chi-kung. Il vécut le plus clair de son temps dans les montagnes. En 1927, le général Yang Sen (#4) invita Li dans sa résidence de Wan Xian, dans la province du Sichuan (293834 ), ott fut prise la seule photo que l'on connaisse de lui, Li mourut l'année suivante, au retour de ce voyage. Ala mort de Li, le général Yang entreprit de faire des recherches dans le passé de Li afin de déterminer la part de vérité de son histoire. Il écrivit, & la suite de ses recherches, un ouvrage intitulé: « Biographie véritable de la vie d'un vieil homme chanceux de 250 ans » (Br Bai Wu Shi Sui Ren Rui Shi Ji, = 3+ Aah), qui fut alors publié par la « Chinese and Foreign Literature Storehouse » (Zhong Wai Wen Ku, + s+), Taipei, Taiwan. Toutes les informations disponibles tendent & prouver que cette histoire est véridique. Lihéritage que nous laisse Li Qing-Yun, nous indique qu'il est en réalité possible a tout humain de vivre plus de deux cents ans, si, il ou elle sait comment y parvenir. Parce que nous croyons profondément en cela, nous pensons que si nous étudions et cherchons avec humilité, un jour viendra oi tout le monde pourra vivre au moins deux cents ans. A propos de Li Qing-Yun 9 A RY oP a A propos de I'auteur Le docteur Yang est né le 11 aodt 1946 & Xinzhu Xian (#44a4), Taiwan (479), République de Chine (?#R). lla commencé & pratiquer le Wushu (#1) (Gongfu, ou kungfu, 9%) a lage de quinze ans, sous légide du maitre Shaolin de Grue Blanche (Shaolin Bai He, #8 Mh) Cheng Gin-Gsao (¥ 442). Pendant son enfance, maitre Cheng a appris le Taizuquan (4 #2 ) avec son grand-pére; a l'age de quinze ans, il a découvert le style de la Grue Blanche avec maitre Jin Shao-Feng (4 #4) qu'il suivit pendant vingt trois ans, jusqu'a la mort de maitre Jin, En treize ans d'études (1961-1974) sous l'égide de maitre Cheng, le Dr Yang est devenu un expert de l'art martial chinois de a Grue Blanche, qui inclut aussi bien utilisation des mains nues que de diverses armes telles que le sabre, le baton, la ance, le trident, ainsi que les deux batons courts. Maitre Cheng lui a aussi enseigné le chi-kung (Qigong, #34 ) et les chin-na (Qin Na, ### ) de la Grue Blanche, les massages Tui Na (484) et Dian Xue (% XA AE), ainsi que les principes de traitements par les plantes. A lage de seize ans, le Dr Yang s'intéressa a la pratique du taichi-chuan du style Yang (Taijiquan, #%& #4) et létudia sous l'égide de maitre Kao Tao (# i#). Ayant recu Tenseignement de maitre Kao, il poursuivit ses études et recherches sur le tafchi-chuan avec de nombreux maitres et experts de haut niveau tels que maitre Li Mao-Ching (#337) et Wilson Chen (Rat 4P) a Taipei (¢ 4b). Maitre Li était un éléve du célébre maitre Han Ching-Tang ( ## # #), tandis que Wilson Chen était un éléve de maitre Zhang Xiang-San (4% 2). C'est A cette période que le Dr Yang a atteint la maitrise de la forme de taichi a mains nues, de la Poussée des Mains (ou Mains Collantes), des séquences de combat & deux, de lépée et du sabre, ainsi que du chi-kung spécifique au taichi A V'age de dix-huit ans, le Dr Yang s'est inscrit a l’école supérieure de Tamkang (94 i= 4m ) a Taipei Xian, afin d'y étudier la physique. C'est la qu'il a découvert le style traditionnel Chang Chuan de Shaolin, dit « Poing Long de Shaolin » (Shaolin Changquan, % t&&#) avec maftre Lt Mao-Ching, dans le cadre du Tankang College Guoshu Club (2: BAe AL), de 1964 a 1968 ; il devint méme I'un des assistants-instructeurs de maitre Li, En 1971, ayant obtenu sa maitrise en physique a "Université nationale de ‘Taiwan (4 i £4), il servit 'armée de l'air chinoise jusqu'en 1972, Pendant la durée de son service militaire, il enseigna la physique et le Wushu aux étudiants de Académie de l'armée de air chinoise ( $4) 48). Libéré avec les honneurs en 1972, il retourna a \'école supérieure de Tamkang oi il enseigna la physique, et reprit, avec maitre Li Mao-Ching, l'étude du style Wusha du Nord. Cette discipline, spécialisée dans le combat 4 mains nues favorisant les techniques de jambes, comporte en outre l'étude du maniement de nombreuses armes. En 1974, le Dr Yang a émigré vers les Etats-Unis pour y étudier l'ingénierie mécanique a l'université de Purdue, et clest la demande de certains éléves quill y a A propos de lauteur 12 enseigné le kungfu, Au printemps 1975, il en résulta la création, dans le cadre de Vuniversité, d'une « Fondation pour la recherche en kung-fu chinois » (Purdue University Chinese Kung Fu Research Club). Parallélement, le Dr Yang donnait des cours de taichi-chuan dans une école supérieure. En 1978, il obtint de 'université de Purdue son doctorat dingénierie en mécanique. En 1980, pour travailler avec Texas Instruments, le Dr Yang s‘installa A Houston, ott il fonda la Yang's Shaolin Kung Fu Academy; en 1982, c'est son éleve, Jeffery Bolt, qui fut choisi pour en prendre la direction lorsque le Dr Yang retourna a Boston, oi il créa Ja Yang's Martial Art Academy (YMAA) le 1" octobre 1982. Au mois de juin de l'année 1984, i mit fin a sa carrigre d'ingénieur pour consacrer plus de temps a la recherche, l’écriture et l'enseignement des arts martiaux, En mars 1986, il acheta une propriété a Jamaica Plain, dans la banlieue de Boston, dont il fit le quartier général de sa nouvelle organisation, la Yang's Martial Art Association (YMAA). Cette association continua de croitre jusqu'au 1” juillet 1989, of la YMAA ne fut plus qu'une des composantes de la Yang's Oriental Arts Association Inc. (YOAA) En résumé, le Dr Yang s'est impliqué dans la pratique et 'enseignement du Wushu chinois depuis 1961, Il a passé treize années & étudier le style Shaolin de la Grue Blanche (Bai He), le Shaolin Changquan (Poing Long de Shaolin), et le taichi-chuan, II a accumulé trente ans d'expérience dans l'enseignement, dont sept années & Taiwan, cing a l'université de Purdue, deux ans & Houston, et depuis 1982, a Boston, Massachusetts, En outre, le Dr Yang a été invité partout dans le monde pour donner des séminaires et partager sa connaissance des arts martiaux chinois et du chi-kung. Ainsi a+til visité de nombreux pays, dont le Canada, le Mexique, la France, I'italie, 'Angleterre, la Pologne, le Portugal, la Hollande, la Hongrie, l'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite, Virlande, la Suisse, l'Allemagne et les Etats-Unis. Ila aussi écrit et publié plus de vingt ouvrages sur les arts martiaux et le chi-kung. En voici la liste détaillée: Shaolin Chi Na (Unique Publications, USA, 1980). Shaolin Long Fist Kung Fu (Unique Publications, USA, 1981). Yang Style Tai Chi Chuan (Unique Publications, USA, 1981). Introduction to Ancient Chinese Weapons (Unique Publications, USA, 1985). Qi Gong for Health and Martial Arts (précédemment intitulé Chi Kung - Health and Martial Arts; YMAA Publication Center, USA, 1985), traduit en frangais sous le titre Chi Kung, pratique martiale et santé (Budo Editions, France, 1993). 6, Northern Shaolin Sword (YMAA Publication Center, USA, 1985). 7. Tai Chi Theory & Martial Power (précédemment intitulé Advanced Yang Style Tai Chi Chuan, vol. I, Tai Chi Theory and Tai Chi Jing; YMAA Publication Center, USA, 1986), traduit en francais sous le titre Taichichuan supérieur - Théorie et énergie martiale (précédemment intitulé Taichichuan supérieur, énergie interne; Budo Editions, France, 1997, 2003) 8. Tai Chi Chuan Martial Applications (précédemment intitulé Advanced Yang Style Tai Chi Chuan, vol.2, Martial Applications; YMAA Publication Center, USA, 1996), traduit en frangais sous le titre Taichi-chuan supérieur — Applications martiales dans te style Yang classique (précédemment intitulé Taichichuan supérieur, applications martiales; Budo Editions, France, 1997, 2003). een Chickung de Da Mo, les secrets de ta jeunesse 9, Analysis of Shaolin Chin Na (YMAA Publication Center, USA, 1987), traduit en francais sous le titre Chin-na du Shaolin, analyse approfondie (précédemment intitulé Analyse approfondie des Chin Na du Shaolin ; Budo Editions, France, 1992, 2003). 10. Bight Simple Qigong Exercices for Health ~ The Eight Pieces of Brocade (précédemment intitulé The Eight Pieces of Brocade; YMAA Publication Center, USA, 1988), traduit en frangais sous le titre Huit exercices simples de Qigong pour votre santé - Les Huit Pieces de Brocart (Budo Editions, France, 1998). 11. The Root of Chinese Qigong - The Secrets of Chi Kung Training (précédemment intitulé The Root of Chinese Chi Kung - The Secrets of Chi Kung Training; YMAA Publication center, USA, 1989), traduit en frangais sous le titre Les racines du chi- kung chinois (précédemment intitulé Les Racines du Qigong chinois; Budo Editions, France, 1995, 2003). 12. Qigong, The Secrets of Youth - Da Mo's Muscle/Tendon Changing and Marrow/Brain Washing Classics (précédemment intitulé Muscle/Tendon Changing and Marrow/Brain Washing Chi Kung -The Secret of Youth; YMAA Publication center, USA, 1989), traduit en frangais sous le titre Chi-kung de Da Mo ~ Les secrets de (a jeunesse chez Budo Editions (2005). 13. Xingyiquan — Theory, Applications, Fighting Tactics ans Spirit (précédemment Hsing Yi Chuan - Theory and Applications; YMAA Publication center, USA, 1990), traduction en projet chez Budo Editions. 14. The Essence of Tai Chi Chi Kung - The internal Fondation of Taijiquan (YMAA Publication center, USA, 1990), traduit en francais sous le titre Taichichuan supérieur - Le chikung du taichi chez Budo Editions, 2005. 15. Arthritis Relief, Chinese Qigong for Healing and Prevention (précédemment intitulé Qigong for Arthritis puis Arthritis, The Chinese Way of Healing and Prevention; YMAA Publication center, USA, 1996). 16. Chinese Qigong Massage - General Massage (YMAA Publication center, USA, 1992), traduit en francais sous le titre Massage Chi-kung ~ Le massage énergétique chinois (précédemment intitulé Massage Qigong; Budo Editions, France, 1997, 2003). 17. How to Defend Yourself (YMAA Publication Center, USA, 1992). 18. Baguazhang - Emei Baguazhang (YMAA Publication Center, USA, 1994). 19. Comprehensive Applications of Shaolin Chin Na - The Practical Defense of Chinese Seizing Arts (YMAA Publication Center, USA, 1995), traduit en francais sous le titre Chin-na du Shaolin, Application au combat (Budo Editions, France, 2003). 20. Taijt Chin Na - The Seizing Art of Taijiquan (YMAA Publication Center, USA, 1995), traduction en cours sous le titre Taichi-chuan supérieur — Le Chin-na du taichi chez Budo Editions (projet 2005). 21. The Essence of Shaolin White Crane (YMAA Publication Center, USA, 1996), traduit en francais sous le titre Kung-fu Shaolin — Puissance martiate et chi-kung (Budo Editions, France, 2002). 22. Back Pain Relief - Chinese Qigong for Healing and Prevention (YMAA Publication Center, USA, 2004), (précédemment Back Pain - Chinese Qigong for Healing and Prevention; YMAA Publication Center, USA, 1997) traduction en cours chez Budo Editions (projet 2005). 23. Ancient Chinese Weapons (YMAA Publication Center, USA, 1999). 24, Taijiquan - Classical Yang Style (YMAA Publication Center, USA, 1999), traduit en A propos de l'auteur 13 14 francais sous le titre Taichi-chuan supérieur - Le style Yang, enseignement approfondi de la forme classique (Budo Editions, France, 2003). 25. Tai Chi Secrets of Ancient Masters (YMAA Publication Center, USA, 1999), traduit en frangais sous le titre Les secrets des anciens maitres de taichi (Budo Editions, France, 2001). 26. Taiji Sword - Classical Yang Style (YMAA Publication Center, USA, 1999), traduit en frangais sous le titre Taichi-chuan supérieur — L'épée du Taichi dans ie style Yang classique (Budo Editions, France, 2003). 27. Tai Chi Secrets of Wa & Li styles (YMAA Publication Center, USA, 2001), traduction en projet chez Budo Editions. 28, Tai Chi Secrets of Yang style (YMAA Publication Center, USA, 2001), traduction en projet chez Budo Editions, 29. Tai Chi Secrets of Wu style (YMAA Publication Center, USA, 2001), traduction en projet chez Budo Editions. 30. Taijiquan Theory (YMAA Publication Center, USA, 2003), traduction en projet chez Budo Editions, Le Dr Yang a aussi produit les films vidéo suivants: - Taijiquan Classical Yang Style - The Complete Form and Qigong (DVD) (YMAA Publication Center, 2004), traduit en francais sous le titre Taichichuan supérieur — Le style Yang (Budo Editions, France, 2004). Shaolin Long Fist Kung-fu ~ Basic Sequence (DVD réunissant les films Shaolin Long Fist Kung Fu - Lien Bu Chuan and ts Applications (YMAA Publication Center, 1985), Shaolin Long Fist Kung Fu - Gung Li Chuan and its Applications (YMAA Publication Center, 1986) et Shaolin Long Fist Kung Fu - Twelve Tan Tui and heir Applications (YMAA Publication Center, USA, 2001), traduit en frangais sous le titre Kung-ir Shaolin Chang Chuan - Séquences fondamentales (Budo Editions, France, 2004). Shaolin Chin Na (YMAA Publication Center, 1987), traduit en frangais sous le titre Chin Na du Shaolin (Budo Store, 1997; Budo Editions, 2003), Wai Dan Chi Kung -The eight pieces of brocade (YMAA Publication Center, 1987). . The Essence of Tai Chi Chi Kung (YMAA Publication center, 1990), 6. Arthritis Relief (YMAA Publication center, 1991). 7. Qigong Massage - Self Massage (YMAA Publication Center, 1992). 8. Qigong Massage - With a Partner (YMAA Publication Center, 1992) 9. Defend Yourself 1 - Unarmed Attack (YMAA Publication Center, 1992). 10. Defend Yourself 2 - Knife Attack (YMAA Publication Center, 1992). 11. Comprehensive Applications of Shaolin Chin Na 1 (YMAA Publication Center, 1995) traduit en francais sous le titre Chin-na du Shaolin, application au combat vol. 1 contre les attaques a mains nues (Budo Editions, 2004). 12. Comprehensive Applications of Shaolin Chin Na 2 (YMAA Publication Center, 1995) traduit en francais sous le titre Chin-na du Shaolin, application au combat vol.2: contre les attaques au couteau et les saisies (Budo Editions, 2004). 13, Shaolin Long Fist Kung Fu - Yi Lu Mai Fu & Er Lu Mai Fu (YMAA Publication Center, 1995). 14, Shaolin Long Fist Kung Fu - Shi Zi Tang (YMAA Publication Center, 1995). 15. Taiji Chin Na (YMAA Publication Center, 1995). PS 2 we Chickung de Da Mo, les secrets de {a jeunesse 16. Emei Baguazhang - 1: Basic Training, Qigong, Eight Palms and Applications (YMAA Publication Center, 1995). 17. Emei Baguazhang - 2: Swimming Body Baguazhang and Its Applications (YMAA Publication Center, 1995). 18. Emei Baguazhang - 3: Bagua Deer Hook Sword and Its Applications (YMAA Publication Center, 1995). 19. Xingyiquan - 12 Animal Patterns and Their Applications (YMAA Publication Center, 1995). 20. 24 and 48 Simplified Taijiquan (YMAA Publication Center, 1995). 21, White Crane Hard Qigong (YMAA Publication Center, 1997) (DVD regroupant les films White Crane Hard Qigong (YMAA Publication Center, 1997) et White Crane Soft Qigong (YMAA Publication Center, 1997), traduit en francais sous le titre Kung-fu Shaolin — Chikung dar et doux (Budo Editions, France, 2004). 22. White Crane Hard Qigong (YMAA Publication Center, 1997). 23, White Crane Soft Qigong (YMAA Publication Center, 1997). 24, Xia His Yan - Intermediate Level Long Fist Sequence (YMAA Publication Center, 1997). 25, Back Pain Relief - Chinese Qigong for Healing and Prevention (YMAA Publication Center, 1997). 26. Scientific Foundation of Chinese Qigong (YMAA Publication Center, 1997). 27. Taiji Sword - Classical Yang Style (YMAA Publication Center, USA, 1999), traduction francaise en cours chez Budo Editions. 28. Chin Na in Depth - Course 1 to 4 (DVD regroupant les films Chin Na in Depth - Course 1 (YMAA Publication Center, USA, 2000), Chin Na in Depth - Course 2 (YMAA Publication Center, USA, 2000), Chin Na in Depth - Course 3 (YMAA Publication Center, USA, 2001), Chin Na in Depth - Course 4 (YMAA Publication Center, USA, 2001), traduit en francais sous le titre Chin-na en détail cours 1, 2, 3, 4 (Budo Editions, France, 2004). 29, Northern Shaolin Sword - San Cai Jian & Its Applications (YMAA Publication Center, USA, 2000). 30. Northern Shaolin Sword - Kun Wu Jian & Its Applications (YMAA Publication Center, USA, 2000). 31, Northern Shaolin Sword - Qi Men Jian & Its Applications (YMAA Publication Center, USA, 2000). 32. Chin Na in Depth - Course 5 to 8 (DVD regroupant les films Chin Na in Depth - Course 5 (YMAA Publication Center, USA, 2001), Chin Na in Depth - Course 6 (YMAA Publication Center, USA, 2001), Chin Nu in Depth - Course 7 (YMAA Publicativu Center, USA, 2002), Chin Na in Depth - Course 8 (YMAA Publication Center, USA, 2002), traduit en frangais sous le titre Chin-na en détail cours 5, 6, 7, 8 (Budo Editions, France, 2004). 33. Chin Na in Depth - Course 9 to 12 (DVD regroupant les films Chin Na in Depth - Course 9 (YMAA Publication Center, USA, 2002), Chin Na in Depth - Course 10 (YMAA Publication Center, USA, 2002), Chin Na in Depth - Course 11 (YMAA Publication Center, USA, 2002), Chin Na in Depth - Course 12 (YMAA Publication Center, USA, 2002), traduit en frangais sous le titre Chin-na en détail cours 9, 10, 11, 12 (Budo Editions, France, 2004). 34, Shaolin White Crane Kung Fu- Basic training, vol. 1 (YMAA Publication Center, USA, 2003) et Shaolin White Crane Kung Fu - Basic training, vol. 2 (YMAA Publication Center, USA, A propos de Vauteur 15 16 2003), traduits en francais et regroupés sous le titre Kung-fu Shaolin ~ Entrainement de base (Budo Editions, France, 2004), 35. Shaolin White Crane Kung Fu - Basic training, vol. 3 (YMAA Publication Center, USA, 2004). 36. Taiji Saber - Classical Yang Style (YMAA Publication Center, USA, 2003). 37. Taiji Yin & Yang Symbol Sticking Hands, vol. 1 (YMAA Publication Center, USA, 2002). 38. Taiji Yin Pushing Hands, vol. | (YMAA Publication Center, USA, 2002). 39. Taiji Yin Pushing Hands, vol, 2 (YMAA Publication Center, USA, 2003). 40. Taiji Ball Qigong, vol. 1 - 16 Circling Patterns (YMAA Publication Center, USA, 2003). Al. Taiji Ball Qigong, vol. 2- 16 Rotating Patterns (YMAA Publication Center, USA, 2003). 42. Advanced Practical Chin Na - vol. 1 (YMAA Publication Center, USA, 2004). 43, Advanced Practical Chin Na - vol, 2 (YMAA Publication Center, USA, 2004). 44, Shaolin Kung-fu — Fundamental Training 1 & 2 (YMAA Publication Center, USA, 2005), traduit en francais sous le titre Kungfu Shaolin Chang Chuan — Entrainement fondamental (Budo Editions, France, 2005) 45. Taiji Fighting Set - Two Person Marching Set (YMAA Publication Center, USA, 2005). 46. Taiji Wrestling, vol. 1 - Taifi Shuai Jiao (YMAA Publication Center, USA, 2005). 47. Taiji Wrestling, vol. 2 - Taiji Shuai Jiao (YMAA Publication Center, USA, 2005). 48. Taiji & Shaolin Staff, vol, 2 (YMAA Publication Center, USA, 2005). La majorité de ces films sont disponibles en VHS-PAL et sont distribués en langue anglaise par le libraire spécialisé Budo Store (Paris). Certains titres sont ou seront prochainement disponibles en langue francaise dans notre catalogue. Chi-kung de Da Mo, les secrets de la jeunesse Avant-propos Nous observons, de nos jours, une vague grandissante d'intérét pour le chi-kung et ce, aussi bien en Chine que dans le reste du monde. Apprendre le chi-kung, nécessite en tout premier lieu de trouver un professeur qualifié. Malheureusement, les maitres qui possédent une parfaite et compléte connaissance de ce « systéme » interne sont rares, et bien éloignés les uns des autres. Ainsi, et quand bien m&me vous trouveriez un maitre qualilié, recevoir son enseignement reste une toute autre affaire. Lorsque je suis allé en visite & Taiwan en 1987, les prix pratiqués par les maitres pour enseigner le « chi-kung du nettoyage des moelles » (partie du travail de la chemise de fer) avoisinaient les deux mille dollars pour dix heures d'instruction. Les éléves devaient, de plus, faire la promesse solennelle de ne jamais ni révéler ni enseigner ce qu’ils avaient appris et ce, A qui que ce soit, Certains maftres exigeaient de leurs éléves qu’ils les servent tels des esclaves pendant des années, et ne choisissaient d'enseigner que de maniére fragmentaire et A un trés petit nombre d'entre eux. Enfin, et par-dessus tout, ces maitres ne livraient qu'une infime partie de leurs connaissances, et se gardaient bien d’en transmettre la totalité, afin qu’aucun de leurs éléves ne viene & les surpasser et par voie de conséquence, a convoiter leur place. Heureusement, le monde a bien changé depuis. En effet, si dans les temps anciens, la pratique de « la chemise de fer » dans le but de renforcer son corps et lui permettre déencaisser de sévéres attaques était considérée comme une valeur militaire qui était gardée secréte, au vingtiéme siécle, les armes a feu, les avions et les bombes ont tout naturellement rendu caduque la nécessité de maintenir le secret. Maintenant, les immen- ses bienfaits de cet art, tels que le rajeunissement et la dynamisation du corps et de esprit pour améliorer la santé avec pour but de développer la spiritualité, et la guérison, doivent étre mis en exergue. Je sens qu'il est maintenant temps que cet art s’ouvre au plus grand nombre afin de promouvoir le bien étre énergétique et spirituel du monde entier. Si les maitres chinois ont traditionnellement toujours été assez secrets dans leur enseignement des véritables méthodes a leurs éléves chinois, ils ont été plus réticents encore en ce qui concerne les étrangers. Heureusement, un trés faible nombre de maitres, tels que le Dr. Yang Jwing-Ming et moi-méme, avons rompu cette barriére culturelle en nous proposant d’euseigner ces méthodes aux éléves sinctrement intéressés et ce, quelle que soit leur nationalité, Le Dr. Yang a accompli un formidable travail de recherche et d’exploration du / Chin Ching (Yi Jin Jing) et du chi-kung de la chemise de fer et ce, aussi bien du point de vue historique traditionnel que du point de vue de la science moderne occidentale. Les lecteurs n’ayant que peu de connaissance de la langue chinoise, apprécieront les traductions d'extraits de textes anciens dédiés 4 ces méthodes que propose le Dr. Yang. Ils apprécieront par ailleurs aussi l'analyse que fait le Dr. Yang des différents objectifs historiques et des raisons d’étre de la pratique du Yi Jin Jing et de la chemise de fer et ce, aussi bien du point de vue bouddhiste que du point de vue taoiste. Le Dr. Yang et moi-méme, partageons l'avis selon lequel il est de notre plus grand intérét d'appréhender le chi-kung aussi bien sous la lumiére de la science occidentale que Avant propos 17 18 sous le regard de la sagesse et de la recherche héritées de nos maitres du passé. Les théories médicales chinoises comprennent de maniére trés profonde le chi et l'ensemble du systéme électrique du corps humain. En combinant ce savoir avec la médecine occidentale, 'anatomie, la psychologie, ainsi qu‘avec les toutes derniéres découvertes en matiére de bioélectricité, je suis persuadé que nous pourrons vivre bien mieux en tirant parti de ce que ces deux mondes ont de mieux a apporter & 'humanité. Le présent ouvrage du Dr. Yang Jwing-Ming représente une contribution majeure quant ala littérature dédiée au chi-kung chinois. J'espére sincérement que d'autres livres tels que celui-ci continueront de paraitre afin que les connaissances accumulées dans le passé ne meurent pas étouffées derriére un mur de secret, mais qu'au contraire, grace a un partage sans retenue, elles puissent atteindre un niveau d'excellence encore jamais atteint. Mattre Mantak Chia (34 08 48 ) Chi-kung de Da Mo, les secrets de la jeunesse Avant-propos du traducteur Dans sa quéte pour comprendre ce qu'il est ainsi que les raisons de son existence sur terre, "homme, au tout début de son évolution, s'est naturellement tourné vers l'invisible, Vesprit. Sentant résonner en lui l'indéniable impact de l'invisible sur sa propre nature, il s'est mis a vénérer les éléments, en commencant par le feu et, trés vite, i] inventa des dieux pour « matérialiser » |'existence de cet invisible. Par la suite, son évolution progressive lui a permis de développer une plus importante « puissance de calcul » et ce, au fur et a mesure que se développait son cerveau. Fort de ces progrés, homme se mit & inventer des outils, pour observer et tenter de comprendre la nature et ses fonctionnements. Si ce fut la, le début de la science moderne, ce fut aussi Je glas de la science de l'invisible. Cette démarche scientifique moderne lui a permis d'appréhender le monde dans lequel il vit et, grace a des outils de plus en plus performants, il a réussi a décortiquer et & observer parfaitement les comportements les plus intimes... du visible. Pourtant, et en replacant l'histoire de notre science moderne sur I'échelle de l'évolution de 'homme depuis son origine, force est de constater qu'il ne s’agit en réalité 1a, que d'une science extrémement jeune, née il y a a peine deux cents ans, au moment ot l'homme s'apercoit de l’existence de formes de vie (microbes) trop petites pour étre visibles 4 l’ceil nu. Si les « balbutiements » qu'elle fait jusque-la sont couronnés de résultats exceptionnels et d'une rapidité de progrés exponentielle, elle n’en devrait maintenant pas moins aujourd'hui, retrouver les racines qui lui ont permis de fleurir afin d'y puiser la séve de son évolution future. Elle devrait autrement dit, unir le visible et l'invisible, le Yang et le Yin, le présent et le passé, pour faire voler en éclats les limites qui se dressent devant nous et qui entravent et notre compréhension, et notre évolution. Ces racines, forgées tout au long des millénaires, nous ont été léguées par les diffé- rentes civilisations qui ont précédé notre ére, La Chine, car c'est dans cette civilisation que le Dr. Yang puise ses racines, nous a livré ces derniéres années, enfin débarrassées du joug du secret, toute la pertinence de ses recherches plusieurs fois millénaires ainsi que les régles essentielles que ces recherches lui ont inspirées. Ces régles et principes élémen- taires sont en réalité les enseignements issus de l’observation rigoureuse qu’ont pu faire de la nature et de ces cycles, les innombrables générations de bouddhistes, tacistes, médecins, astronomes, et pratiquants d'arts martiaux, (us Lendus vers un seul et unique objectif, comprendre la vie et la place de l'homme au sein de celle-ci. Dans cette recherche de réponses, chacun d’entre nous doit prendre un peu de recul pour tenter d’avoir une vision plus « élargie » de cette quéte. Cette vision a son tour, permet d’accéder & une lisibilité plus claire de ce que l'on est et de ce qu’est le véritable objectif. Ces deux paramétres sont on ne peut plus essentiels pour ce qui est de déterminer les orientations a suivre si l'on désire accéder 4 la compréhension, 4 'évolution, et a la réalisation personnelle. Sur ce chemin, le Dr. Yang, que je suis depuis de nombreuses années déja, s’avére étre un guide des plus appréciables. En effet, ses travaux de recherche et de traduction des textes anciens, 'honnéteté intellectuelle dont il fait preuve, et la clairvoyance de son esprit sont autant de sources non pas de dogmes ou de préceptes, mais plutot, de voies Avantpropos 19 20 nouvelles pour la recherche. Plus encore, le point de vue que propose le Dr. Yang, situé au beau milieu du pont reliant 'Orient et 'Occident, est comme une « lunette » parfaitement « calibrée » qui nous donne enfin, la possibilité de replacer notre recherche sur ses bases originelles et retrouver par l& méme, le chemin, Je sentier ou la voie de la justesse. Ce n'est en effet, qu’A condition d'accorder une égale importance aux découvertes scientifiques du monde du visible et aux concepts extrémement élaborés de la science de invisible qu’ont développés les Chinois, que l'homme d'aujourd'hui pourra trouver le parfait équilibre du corps et de l'esprit, seuls garants d'une vision claire et d'un jugement juste. Alors, et uniquement sous cette condition, il pourra déterminer ses véritables objectifs et la direction qu'il devra suivre pour comprendre sa condition et se réaliser. Sur le chemin de |'évolution et de la réalisation du soi, |ouvrage que nous livre ici le Dr. Yang, s‘apparente a un trésor, ou plus exactement, & une carte permettant de trouver le trésor que nous renfermons tous en nous et que nous cherchons tous si désespérément. Vous ne trouverez toutefois contenus dans ce livre aucun raccourci ni aucune magie. En effet, la volonté du Dr. Yang, a Tunisson avec celle de tous les maitres des temps anciens, 1 que Lolalement dévouée a propager el perpéluer les enseignements des sages, est surtout une invitation au travail, 8 l'entraiement et & la mobilisation individuelle pour prendre en main sa propre destinée. C’est 4 vous qu'il revient, en ouvrant cet ouvrage, de lire, de comprendre, de pondérer son contenu, puis de travailler, de vous entrainer pour vous en imprégner et ce, avant de comparer et de confronter la richesse des informations qu'il contient avec les plus récents progres de la science, Ce n'est en effet qu’en procédant ainsi, que vous pourrez trouver la santé, l'équilibre, et la force vitale que vous étes venu y chercher. Mare Gengoux Chercheur indépendant en bioénergétique et biomécanique Paris, aout 2005 Chiskung de Da Mo, ies secrets de ia jeunesse Préface de I'édition originale Les chikung de la transformation des muscles et des tendons (Yi Jin, 4%) et du nettoyage des moelles et du cerveau (Xi Sui, :t4), sont connus en Chine depuis l'époque du regne de la dynastie des Liang (502 ap. J-C.). Toutefois, ces connaissances furent de tout temps gardées jalousement secretes, et ce n'est qu'll y a environ une cinquantaine d’années qu’elles furent petit a petit révélées au plus grand nombre. Depuis ce passé récent, ces chi- kung ont non seulement été trés largement adoptés par les pratiquants, mais ils ont en plus, éveillé lintérét de nombreux scientifiques de la médecine chinoise et de la biologie. Le chi-kung de la transformation des muscles et des tendons a pour spécificité de s'attacher a faire circuler le chi dans les douze méridiens primaires et les deux plus importants Merveilleux Vaisseaux (le Vaisseau de Conception et le Vaisseau Gouverneur), Ce travail ou entrainement, peut vous permettre de renforcer votre corps physique, incluant vos muscles et vos tendons, et maintenir une bonne et harmonieuse circulation du chi dans vos méridiens et vos organes internes, ce qui est, en réalité, la clef du maintien dela santé et du ralentissement du processus de dégénérescence de votre corps physique. Plus tard, lorsque I'éléve s'est bien familiarisé avec le chi-kung de la transformation des muscles et des tendons, il peut alors pénétrer le domaine bien plus profond de |’entraine- ment au chi-kung, autrement dit, il peut ensuite aborder le travail du chi-kung du nettoyage des moelles et du cerveau. La, il apprendra a « remplir » de chi ces « huit Merveilleux Vaisseaux », Pour la médecine chinoise, ces merveilleux vaisseaux sont comme des réservoits qui permettent de réguler le niveau de chi dans les méridiens primaires, mais aussi au niveau des organes internes eux-mémes. Dés lors, se doter d'un chi fort et abondant dans ces réservoirs est la clef essentielle quant au maintien de la santé et au prolongement de la vie. En théorie, si votre corps connait le vieillissement, cela est principalement di a votre sang qui perd petit & petit ses capacités a le nourrir et le protéger. Les globules rouges et les globules blancs de votre sang sont produits par la moelle de vos os. Toutefois, en vieillissant, vos moelles se « salissent » et de ce fait, produisent de moins en moins de cellules si utiles 4 votre sang. Par contre, si vous savez comment « nettoyer » vos moelles, elles recommenceront 4 nouveau a produire de fraiches et Vigoureuses cellules sanguines. Votre corps se mettra A rajeunir et vous retrouverez toute I'éclatante santé de votre jeunesse. Laspect le plus important de cette pratique tient au fait que le pratiquant du nettoyage des moelles et du cerveau acquiert la capacité 4 emmener son chi nourrir son cerveau et & en élever, du coup, le niveau de spiritualité, Aux yeux des bouddhistes et des taoistes, le chi- kung du nettoyage des moelles et du cerveau représente le chemin qui méne au but final quest T'lllumination, ou état de Bouddha. Une partie de I'entrainement au chi-kung du nettoyage de la moelle et du cerveau, fait appel la stimulation des organes sexuels. En effet, avec la minutie dont ont fait preuve les maitres anciens dans leurs recherches, ils ont découvert qu’en plus d’étre de grandes pourvoyeuses d’hormones, les parties génitales sont également un puissant fournisseur de chi, cette énergie si importante pour lentrainement. Le contenu du présent ouvrage est tiré des trés nombreux documents que J'ai pu collecter, Une fois que je les ai compris, je les ai débarrassés des éléments « discutables » Préface 2 22 quills pouvaient contenir et, sur la base de mes connaissances, j’y ai ajouté un peu de théorie ainsi que quelques commentaires. Bien que je sois persuadé que cet ouvrage couvre en profondeur ces deux sujets, il n’en reste pas moins qu'il contient une grande lacune, car il ne traite uniquement que de l'aspect masculin de l'entraiement. Il y a deux raisons a cela, La premiére tient au fait que les documents écrits concernant la pratique feminine sont extrémement peu nombreux, La seconde elle, découle directement de mon appartenance & la gente masculine et dés lors, je ne puis avoir l'expérience nécessaire pour l'aspect féminin de la pratique. Quand bien méme je reste persuadé que la théorie, que vous soyez homme ou femme, demeure identique. Pour les lectrices qui seraient intéressées par plus d'informations a propos de ces deux arts, vous pouvez vous référer au livre « Nei Kung de ta moelie des os » écrit par Mantak et Maneewan Chia (« Editions de la Maisnie - Trédaniel, 1991). Dans les prochaines années, la YMAA continuera & publier des volumes traitant en profondeur du chi-kung et ce, pour satisfaire les lecteurs désireux de progresser dans leurs connaissances et la pratique de cet art et qui désirent en atteindre les niveaux les plus élevés. La série complate sera ainsi constituée: 1. Les racines du chi-kung chinois; 2, Chirkung de Da Mo ~ Les secrets de la jeunesse (Yi Jin Jing et Xi Sui Jing) ; 3. Le massage chi-kung ~ Tui Na du Qi Gong et l'acupression pour soigner (Qi Gong An Mo et Qi Gong Dian Xue). Premier volume: massage général publié en 1992; Second volume Massage thérapeutique, toujours en cours d’écriture; 4. Qi Gong et Santé ~ Pour guérir et entretenir (a santé, en cours d'écriture; 5. Qi Gong et arts martiaux ~ The Key to Advanced Martial Arts Skills, (Finalement édité sous le titre Kung/u shaolin, puissance martiale et chi-eung publié en 2002); 8. Bouddhist Qigong - Chan, The Root of Ren (en cours d'écriture); 7. Daviste Qigong (Dan Ding Dao Gong): Smalt Circulation, Grand Circulation (en cours @écriture); 8, Tibetan Qigong (Mi Zong Shen Gong) Le premier de ces ouvrages, Les racines du chi-kung chinots, présente l'acquis historique ainsi que les différentes catégories de chi-kung, les théories et principes qui en régissent la pratique, ains! que les clefs essentielles a la pratique du chi-kung. Ce livre est un excellent « guide » ou « carte » du monde du chi-kung et je vous conseille fortement de le lire avant d’entamer la lecture de tout autre livre sur le sujet. Dans le second et présent ouvrage, le chi-kung de la Lransformation des muscles et des tendons et le chi-kung du nettoyage ces moelles et du cerveau (titre original), vous trouverez, dans la premiére partie, les concepts généraux qui président a ces deux arts, Dans la seconde partie, nous aborderons aussi bien les théories que les principes dentrainement du chi-kung de la transformation des muscles et des tendons. Dans la troisiéme partie, ce sont les théories et les principes d’entrainement du chickung du nettoyage des moelles et du cerveau qui seront détaillés. Enfin, dans la quatriéme et derniére partie, je vous présenterai les questions qui pour moi restent en suspens et ce, juste avant la conclusion de ce livre. Dr. Yang, Jwing-Ming 1989 Chi-kung de Da Mo, les secrets de la jeunesse Préface Lun des réves qui m’animait lorsque je suis arrivé aux Etats-Unis en 1974, était d’appor- ter et de présenter la culture traditionnelle chinoise a 'Occident. Je suis en effet convaincu que chacune des cultures de notre monde posséde en elle des vertus éprouvées, mises & 'épreuve et finalement acceptées et adoptées au bout de longues périodes de gestation. Dans les temps anciens, la difficulté des voyages et le manque de moyens de communi- cation ont fait que toutes ces différentes cultures étaient séparées les unes des autres. Aujourd'hui, et maintenant que les communications sont devenues bien plus efficaces et commodes, je sens qu'il est temps que soient levées ces barriéres, et que les différentes cultures se mettent & sincérement accepter l'existence des autres et, en allant plus loin encore, A s’ouvrir et & apprendre ce que les autres ont A apporter. Si nous pouvions partager ces connaissances accumulées par les différentes cultures développées dans le monde, nous serions 4 méme de nous souvenir de la douleur, des souffrances, de la haine et de amour et ds lors, nous pourrions peut-étre éviter de reproduire les memes erreurs. Nous pourrions méme, grace a ces échanges, nous doter d'un niveau de vie bien plus élevé et ce, sur les plans mental, spirituel et physique. La Chine elle, a sept mille ans dhistoire derriére elle. La plus importante contribution qu'elle puisse apporter en partage au bénéfice de la race humaine, est la connaissance qu'elle a accumulée dans le domaine du chi. En effet, l'étude du chi a contribué au développement de nombreux aspects de sa culture comme les arts martiaux, la médecine, Ja religion, ainsi que dans les domaines du maintien de la santé et de l’'aceroissement de la longévité. Ainsi, les milliers d'années de recherche et d’expérimentation ont constitué de solides preuves tendant a affirmer que ces connaissances médicales et spirituelles sont & méme de profiter et d’aider la race humaine dans sa recherche d'une vie meilleure. Pour tirer satisfaction de sa vie, il ne suffit pas de maintenir son corps physique en vie, il est impératif qu’en plus, vous recherchiez & atteindre un équilibre mental et spirituel. Le bonheur prend sa source dans les sensations et pas uniquement dans les satisfactions d'ordre matérielles. Lorsque je compare les cultures chinoise et américaine, je ne peux malheureusement que constater qu’ici, aux Etats-Unis, les gens considérent les sciences matérielles comme revétant une importance bien supérieure a celles des sciences spirituelles, Les seuls lieux connus pour trouver le réconfort, sont les établissements religieux. Cela est principalement dQ au fait que les cultures occidentales n'ont jamais beaucoup accordé dimportance aux recherches visant 4 comprendre ce champ énergé- tique qui nous anime de l'intérieur et que, dés lors, la science spirituelle interne n'a jamais eu la chance de pouvoir se développer. La Chine elle, a développé cette science de linterne depuis des milliers d'années, Elle est en cela une pionniére et il est maintenant temps pour la culture occidentale d’adopter cette science en cherchant en quoi elle peut lui profiter et, en retour, comment elle pourrait, contribuer & la faire évoluer encore pour le bien de tous. Je suis intimement convaincu que le chi-kung est & méme d'aider les gens & mieux se comprendre eux-+mémes, a retrouver leur équilibve mental, et a atteindre enfin, la paix de l'esprit, Je pense que le vingtiame siécle fut un siécle « matériel » durant lequel, "ensemble des Préface 24 humains ont cherché A combler leurs besoins matériels d'abord, et A s’en réjouir ensuite, Maintenant, un grand nombre d'entre nous a atteint un niveau qui leur permet de se libérer des nécessités matérielles. Ainsi, et depuis deux décennies maintenant, les gens sont de plus en plus nombreux a rechercher, au-dela du matériel, la liberté spirituelle, Pendant cette période de transition, les outils anciens présentés dans ce livre semblent prendre une place plus importante que jamais, Les classiques des chi-kung de la transformation des muscles et des tendons et du nettoyage des moelles et du cerveau, ont été, pendant des siécles, considérés par les bouddhistes comme de précieux guides et textes quant a la recherche de illumination spirituelle. Les méthodes enseignées dans ces deux classiques ont été pratiquées et expérimentées pendant plus cle mille quatre cents ans. Nous devons de ce fait, considérer qu'elles sont A méme de nous montrer les chemins d'une pratique juste et correcte pour nos recherches contemporaines. Bien que de nombreuses pratiques ne « cadrent pas » vraiment avec nos vies contemporaines, elles peuvent néanmoins nous procurer l'expérience et les théories que nous pouvons interpréter au travers des connais- sances de la science moderne, pour en retirer une analyse logique et des explication tangibles. Je fonde beaucoup d'espoir dans le fait qu’A travers cette compréhension nouvelle, nous pourrons atteindre les mémes objectifs spirituels dans nos vies d’aujourd’hui, Ce livre est une seconde édition de mon travail initial. Les principales modifications sont: - Toutes les traductions de termes chinois sont faites en Pinyin, systme le plus largement accepté aujourd’hui, - Tous les caractéres chinois sont générés par ordinateur, ce qui les rend bien plus lisibles que lorsqu’lls étaient dessinés & la main dans les ouvrages précédents. - Le glossaire a été revu et réactualisé. - Lamise en page a été entigrement revue pour vous en faciliter la lecture. Jespere que grace a ces efforts, vous serez en mesure de retirer un peu de l'essence de ces arts et que cela stimulera votre esprit en lui offrant la possibilité de réfléchir, de pondérer et ¢’analyser les choses plus en profondeur encore. Ce n’est en effet que grace A tune telle démarche que nous pourrons emprunter la sagesse d’hier pour illuminer nos vies aujourd'hui, Dr. Yang, Jwing-Ming Le 10 mars 1999 Chi-kung de Da Mo, les secrets de ta jeunesse Sommaire Remerciements et avertissement oS A propos de Li Qing-Yun ... wT A propos de l'auteur . 9 Avant-propos ......... 15 Avant-propos du traducteur . 17 Préface de l’édition originale veld Préface srrevai nana nasmeranpeser qrameatadt 22 Premiére partie Les concepts généraux Chapitre 1. Introduction 1-1, Introduction 1-2, Que sont le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing 13. Le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing ontils influencé la culture chinoise? 14, La valeur du Yi Jin Jing et du Xi Sui sing dans notre monde d ae hui? 1-5, Comment aborder ce livre . : 1-6. A propos de ce livre ....... Chapitre 2. Un peu d'histoire QLuAvant Da MO isi aos sos vi asoannne ‘ 2.2, Da Mo, le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing . 2.3. Aprés Da Mo 24, Histoires ... Chapitre 3. Les chtkung bouddhistes et taoistes 31, Les chi-kung bouddhistes et taoistes ......... “ 3.2. Les différences entre les chi-kung bouddhistes et taoistes 33. Les deux styles majeurs du chi-kung taoistes ......... ; Chapitre 4, Kan et Li 4-1, Que sont Kan et Li? 4.2, Kan et Li dans la science moderne 43, Les clefs pour ajuster (harmoniser) Kan et Li 44, Kan et Li dans les Yi Jin Jing et Xi Sui Jing. Sommaire 25 Deuxiéme partie Le chi-kung de la transformation des muscles et des tendons (Yi Jin Jing) Chapitre 5. Théories et principes 5-1. Introduction ...... 3 5.2. Concepts généraux tirés des documents anciens ... 5-3. Buts, avantages et inconvénients 5-4, Les Yi Jin Jing Wai Dan et Nei Dan 5.5. Wai Zhuang et Nei Zhuang . 5-6. Chemise dle fer et couverture de la cloche dorée 5-7. Les théories de l'entrainement 5-8. Autres points importants Chapitre 6. Lentrainement au chi-kung Yi Jin Jing 6-1. Les régles primordiales de l'entrainement 6-2. Qui peut s'entrainer au Yi Jin Jing? 6-3. Les clefs de l'entrainement 6-4, Quand s’entrainer? ..... 6-5. Lentrainement Wai Dan du Yi Jin Jing 66, Lientrainement Nei Dan du Yi din Jing . 6-7. Lemploi du temps de 'entrainement au Yi Jin ing 6-8. Autres considérations 6-9. Conclusion 26 Chi-kung de Da Mo, les secrets de la jeunesse Troisiéme partie Le chi-kung du nettoyage de la moelle et du cerveau (Xi Sui Jing) Chapitre 7. Théories et principes 7-1, Introduction 7-2, Les huit Merveilleux Vaisseaux et le Xi Sui Hing . Les théories ........ 7-4, Les concepts d'entrainement 7-5. Wai Dan et Nei Dan dans le Xi Sui Jing . es 8. Lentrainement au chi-kung Xi Sui Jing . Introduction a. Qui a les qualités requises pour s'y entrainer?. . Po’mes . Purifier essence et la convertir en chi (Lian Jing Hua Qi) . . Purifier le chi et le convertir en Shen (Lian Qi Hua Shen) . Nettoyer les moelles et conquérir les poils. 00... . Purifier le Shen et le ramener vers le néant . Broyer/comprimer le néant 0.2.0... ESEGLE Sommaire 27 Quatriéme partie Questions et conclusion Chapitre 9. Questions Chapitre 10. Conclusion ...... Annexe A Prescriptions aux herbes pour I’entrainement au Yi Jin Jing et Xi Sui Jing 323 Annexe B Glossaire et traduction des termes chinois 335 Annexe C Notions de lecture des termes chinois 343 28 Chi-kung de Da Mo, les secrets de la jeunesse Premiére partie Les concepts généraux Chapitre 1 Introduction Avant d’aborder la lecture du présent ouvrage, nous recommandons fortement de lire préalablement le livre: Les racines du chikung chinois, En effet, vous trouverez dans ce premier livre une multitude d'informations, comme un résumé de l'histoire du chi-kung chinois, des explications des concepts les plus importants et des terminologies et, plus important encore, vous y apprendrez les fondements des principes généraux et des théories de 'entrainement au chi-kung. Sans ces « racines », vous pourriez connaitre confusion et incomprébension & la lecture de cet ouvrage postérieur. 1-1, Introduction Avant le présent siécle, la compréhension de la nature était limitée et les technologies encore peu développées. Les communications n’étaient pas aussi aisées qu’aujourd’hui, et Pesprit de 'homme, encore peu ouvert. Les pensées des humains étaient restreintes par le poids des croyances traditionnelles conservatrices. A cette époque, les traditions et écrits avaient autorité absolue dans la plupart des domaines. Tout comportement tendant a dévier des voies traditionnelles était considéré comme une trahison envers la société, Dans ces communautés anciennes et conservatrices, l’accumulation « d’expérience » etait la seule source de connaissances et avait valeur de trésor. Les personnes agées étaient généralement respectées par les jeunes pour leur expérience. Toujours a cette époque, Jorsque quelque chose arrivait & quelqu’un, la part la plus importante de se réaction était ordre émotionnel. Plus tard, lorsque l'expérience ou les expériences furent expliquées avec « sagesse » (pensées et jugements avisés), le niveau de connaissances du commun des ‘mortels a commencé a croitre et & se développer. Ainsi, une personne ayant accumulé beaucoup d'expérience et de savoir était plus 4 méme de sentir ou ressentir « Dame nature » ce qui inclut, entre autres choses, le temps céleste (les changements saisonniers), la géomancie, ainsi que les relations humaines. Une telle personne était alors traitée et respectée comme un sage, un saint homme, ou un Saint. Dés lors, la «nature humaine », qui prend sa source dans les sentiments et le jugement au contact de la nature et des autres harnains, devint l'objet de nombreuses études et recherches. Cette expérience nouvelle Chapitre 1 - Introduction 31 32 domna alors jour aux traditions et aux régles de vie en communauté, deux éléments fondateurs de ce que nous connaissons aujourd'hui sous le terme de culture. Vous pouvez done constater que les traditions sont en réalité le fruit dexpériences accumulées et filtrées par les sentiments humains, Chaque ethnie ayant une histoire et un passé différents a donné jour a des régles sociétaires et des traditions différentes. Ces traditions sont les caractéristiques inhérentes 4 chaque race humaine et furent dévelop- pées sur des milliers d’années, Durant notre siécle, la science moderne se développa grandement et les communica- tions sont devenues particuliérement aisées. Les jeunes, ouverts d'esprit, ont commencé 8 défier les traditions et ont repris le chemin de 'expérience de leurs ancétres. Toutefois, et parce qu’ils négligent les traditions, ils perdent leurs reperes. Sans l'expérience accumu- lée des traditions pour les guider, ils se sentent perdus et du coup, leurs vies semblent ne plus avoir de sens, De ce fait, les jeunes souffrent de confusion et de peine. Pour échapper A ces peines et A ces soutfrances, ils se tournent vers 'alcool et les drogues pour y trouver un soulagement temporaire. Si cela est devenu un probléme croissant, je suis intimement persuadé qu'il est & imputer au fait que nous avons, depuis ces deux derniéres décennies, trop négligé notre culture et nos traditions. Au fur et & mesure du développement de la science » matérielle », la jouissance des biens matériels a pris de plus en plus d'importance aux yeux des gens. De ce fait, ils basent leurs sentiments et leurs satisfactions sur cette jouissance. Du coup, les traditions et l'expérience émotionnelle accumulées par l'homme deviennent l'une des causes majeures des conflits de générations. Les personnes agées ont perdu le respect cles jeunes généra- tions pour n’étre plus considérées que comme un groupe « perdu » dans nos sociétés modernes. Les sentiments spirituels humains et l'appréciation de la beauté et de la créativité des arts, modernes ou classiques connaissent par conséquent une trés nette dévalorisation. Ce n’est que trés récemment que nos sociétés se sont mises a réaliser toute la valeur des traditions et de Pexpérience. Cela est ailleurs plus particulirement vrai pour ce qui concerne l’expérience basée sur les sensations et les sentiments spirituels. Ces nouvelles sociétés commencent & comprendre que pour accéder a une vie heureuse, les seuls bien matériels ne suffisent pas et qu’ll est impérativement nécessaire pour cela, de cultiver sa spiritualité dans la paix et le calme. De plus en plus de personnes se mettent a réaliser que les pratiques traditionnelles développées par les sociétés spirituelles anciennes sont des clefs primordiales pour résoudre les problémes mentaux auxquels elles sont confrontées dans leur recherche d'une vie plus heureuse. Du coup, les sciences traditionnelles sont remises 4 l’ordre du jour. Cette tendance s'est nettement accentuée au cours de la dernitre décennie avec les échanges croissants que nous connaissons entre I'Orient et l'Occident. De ce fait, les gens ont enfin opportunité de voir et de comprendre comment les habitants autres régions du monde surmontent les problémes de leur vie quotidienne Le chi-kung s'est mis a « fleurir » en Occident et, de plus en plus de monde pensent qu'en plus de pouvoir entretenir la santé et prolonger la vie, cet art est 'un des plus sirs moyens pour accéder & une vie de paix et de spiritualité, Le chi-kung est l'une des réalisations majeures de la Chine. ll fut créé sur la base de accumulation d'expérience de milliers d'hommes sages, Ces sages, aprés avoir absorbé Jes connaissances traditionnelles, ont ajouté leur propre expérience dans la pratique. Enfin, ce trésor nous est parvenu. I! est maintenant de notre devoir de le garder et de continuer a le développer. Chi-kung de Da Mo, les secrets de la jeunesse La plupart des théories et méthodes d’entrainement furent de tout temps gardées secrétes et, ce n'est que de maniére relativement récente qu'elles furent révélées au plus grand nombre. Il y a, pour expliquer ce besoin de secret, plusieurs raisons: * Chacun des styles de chi-kung considére ses théories et méthodes comme de précieux trésors qui apportent quelque chose que argent ne peut acheter, la santé et une longue vie. Du fait de la valeur méme de ce savoir, les maitres de ancien temps n’avaient aucun désir de le partager. * Un grand nombre de théories d’entrainement sont difficiles 4 comprendre et leur prati- que peut s'avérer dangereuse si elle est exécutée de la mauvaise maniére. Seuls les disciples les plus avancés accédaient au niveau de compréhension nécessaire et, bien entendu, peu d’entre eux y arrivaient. + Nombreux sont les pratiquants de chi-kung qui partagent la croyance selon laquelle, plus le mystére et le secret sont gardés, plus cela augmentera la valeur et le cdté précieux de leur connaissance. * Certaines méthodes d'entrainement du chi-kung, telles que celles du nettoyage des moelles et du cerveau, font appel & la stimulation des organes sexuels. Aux yeux des sociétés anciennes et conservatrices, cela était considéré comme immoral. La plupart des secrets du chi-kung n’étaient enseignés qu’ un tres petit nombre d’éleves ainsi qu’aux membres de la famille proches. Ces restrictions étaient encore plus draconiennes pour ce qui était des chi-kung religieux et ce, plus particuliérement encore, pour tout ce qui touchait le chi-kung du nettoyage des moelles et du cerveau, En réalité, ces techniques n’étaient traditionnellement enseignées qu’a un trés faible nombre d’éléves ayant atteint de trés hauts degrés de réalisation et de compréhension des théories du chi- kung, Cette fagon de procéder demeura identique jusqu’au début de notre siecle, pendant lequel ces secrets furent petit a petit révélés au grand public, Toutefois, ce n'est que cepuis une petite vingtaine d’années que la plupart des documents jusquela tenus secrets, ne commenc@rent & étre réellement accessibles au plus grand nombre. Personne ne peut nier que la science moderne s'est principalement focalisée sur Vaspect matériel des choses et que des lors, la science spirituelle s'est vue laissée pour compte. La raison a cela en est relativement simple et tient au fait que le monde spirituel de I’éncrgic cst bien plus difficile 4 voir ct 4 comprendre. En réalité, la science spirituelle n’en est qu’au stade de la formation. De récents rapports affirment, ce sujet, que notre science moderne ne comprend qu’environ dix pour cent des fonctions du cerveau humain, Ainsi, vous pouvez constater qu’en comparaison avec tout ce que nous avons encore a comprendre et A découvrir au sujet de la « Grande nature », la science d’aujourd’hui n’en est effectivement qu’a ses balbutiements. Pour les raisons que nous venons d'invoquer, il serait peu avisé de faire appel a la science moderne pour juger de 'expérience et du savoir accumulés par le passé. Je pense sincérement que tant que nous respecterons lexpérience et les traditions qui nous viennent du passé et que nous continuerons A étudier et chercher, nous finirons un jour par comprendre, scientifiquement, l'ensemble des phénomenes naturels. En suivant ce raisonnement, les théories et méthodes dentrainement du chi-kung Chapitre 1 - introduction 33 devraient demeurer les seules sources et » autorités » de votre entrainement. Lattitude correcte en ce qui concerne la pratique, consiste a respecter et & comprendre ce qui nous vient du passé et & l'examiner sous le regard de la science contemporaine. C’est Ja la meilleure manigre d’améliorer et d’accroitre les connaissances et I'expérience du passé. Les « secrets » devraient s'ouvrir au plus grand nombre et accepter d’étre remis en question par la science moderne. Un secret reste secret tant que vous ne le connaissez pas. Une fois qu'il est passé dans le domaine public, il cesse d’étre un secret. Nombre d’entre vous peuvent se poser la question de savoir comment, si dans les temps anciens un éléve devait travailler pendant une cinquantaine d'années pour atteindre les plus hauts niveaux et I'illumination, nous pourrions atteindre de tels niveaux de nos jours, sachant que peu nombreux sont ceux qui sont en mesure de consacrer a cette recherche autant de temps que le pouvaient les anciens. Pour répondre a cette question on doit prendre en compte le fait que c’est parce que les secrets étaient bien gardés que l'apprentissage du chi-kung pouvait réclamer de trés nombreuses années d’étude. Par contre, si nous sommes & méme de commencer par étudier les théories et les principes qui régissent la pratique, alors nous pouvons éviter les tr8s nombrenses années de réflexion et de confusion. Lorsque vous cherchez & vous rendre en voiture & un endroit que vous ne connaissez pas, le meilleur moyen d'y arriver consiste consulter une carte avant de partir pour trouver le chemin le plus rapide. A inverse, si vous prenez le volant avec pour seul atout une vague idée et de l’endroit que vous voulez atteindre, et du chemin a suivre, alors vous pourriez ne jamais l'atteindre. Il est dit: « Le grand Tao tient dans pas plus de deux ou trois phrases, lorsqu'il est énoncé et révélé, il ne vaut pas plus d'un demisou »,' Cela revient & dire que les dits secrets, ne contiennent que quelques simples théories et principes. Ainsi, et avec l'aide de la science moderne, nous pourrions tout a fait trouver le chemin qui raccourcirait la période d’entrainement habituellement nécessaire. Dés lors, vous devriez respecter le passé, étudier, pratiquer avec prudence et attention. A chaque fois que vous pourrez faire appel & la science moderne pour expliquer quelque chose, osez le faire et remettez en question les croyances traditionnelles afin de les réévaluer. Ce n'est en effet qu’en procédant ainsi que cette science ancienne pourra étre reconnue dans le présent et dans l'avenir. Le présent ouvrage sera divisé en quatre parties. La premiére d'entre elles, vous présentera les concepts généraux ainsi que l'histoire du Classique Yi Jin Jing (Classique de fa transformation des muscles et des tendons) et du Classique Xi Sui Jing (Classique du nettoyage des moelies et du cerveati). Nous y aborderons ensuite les éléments de références et les acquis des deux sources religieuses majeures de ces deux classiques, le bouddhisme et le taoisme. Du fait que la plupart des documents en notre possession proviennent de sources taoistes, nous étudierons, dans le troisi¢me chapitre, les différentes approches du chi-kung au sein méme du monde des taoistes. Enfin, et dans le but de vous aider a bien comprendre les clefs essentielles de l'ensemble de ’entramement, le quatri¢me chapitre sera consacré aux concepts généraux de Kan (Veau, %), et de Li (le feu, a). Ce chapitre vous emménera vers de plus profonds niveaux de compréhension des maniéres mises en ceuvre pour ajuster et équilibrer votre propre chi. Dans la seconde partie de ce livre, nous aborderons d’abord les théories et les princi- pes qui régissent l'entrainement au Yi Jin Jing avant de discuter en détail les méthodes traditionnelles de entrainement. Tout au long de cette dernigre phase, nous vous présenterons des textes anciens auxquels nous avons adjoint a la fois une traduction, ainsi que des commentaires. 34 Cirt-kung de Da Mo, les secrets de ta jeunesse Les théories et les principes du X? Sué Jing seront quant & eux, abordés dans la troisiéme partie de ce livre, Bien entendu, vous trouverez dans cette partie, autant de textes, de traductions et de commentaires que possible. Enfin, et dans la quatriéme partie de cet ouvrage, j'ai compilé toute une liste de questions qui restent en suspens dans mon esprit, concernant ces deux arts, 1.2 Que sont le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing? Il est extrémement important, avant que vous ne lisiez plus avant ce livre, que vous sachiez un peu mieux ce que sont le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing mais aussi, le réle qu’ils peuvent jouer par rapport a votre santé et a votre longévité, Cette brave introduction vous donnera une idée globale de ce 4 quoi vous pouvez vous attendre et de ce dont il va s'agir tout au long du présent livre. Les parties deux et trois, détailleront bien plus en profondeur ces deux sujets. ¥i (4) se traduit par « changer, remplacer, ou altérer ». Jin (4) désigne les muscles et les tendons et Jing (#8), se traduit par « Classique ou Bible », Das lors, Yi Jin Jing est souvent traduit par « Classique de la transformation des muscles... Classique de la transformation des tendons », ou encore par « Classique de la transformation des muscles et des tendons », » Muscles et tencions » ne font pas littéralement référence aux muscles et aux tendons, Ils sont utilisés ici en référence a l'ensemble du systéme physique lié aux muscles et aux tendons, y compris les organes internes. Xi () se traduit par « laver » ou « nettoyer ». Sui (4) est utilisé icl pour Gu Sui (3%) qui désigne la moelle des os, mais aussi pour Nao Sui (tt) qui fait référence au cerveau, incluant le cerveau lui-méme ainsi que le cervelet et le bulbe rachidien (medulla oblongata). Jing ( #8.) se tradluit par « Classique ou Bible ». La traduction la plus fréquente est « Classique du nettoyage des moelles », Pourtant, la traduction la plus fidele et la plus correcte est « Classique du nettoyage des moelles et du cerveau ». La premiere traduction a probable- ment vu le jour sur la base de l'incompréhension de l'objectif de ce travail, car cet objectif a longtemps été jalousement caché. Par ailleurs, le « nettoyage du cerveau » a pour objectif Villumination ce qui, en plus d’étre tres difficile 4 comprendre, ne présente habituellement que peu ¢'intérét pour homme du peuple. Ce n'est que depuis une période trés récente, au moment oi les textes encore gardés secrets furent révélés au grand public, que 'on a pu dégager unc idée plus claire et surtout plus compléte du contenu de cet entrainement. Ainsi, la traduction correcte de Xi Sui Jing met en évidence que cet entrainement concerne aussi bien les moelles des os que le cerveau. Cela dit, ce travail de chi-kung ne concerne pas Yaspect physique des moelles et du cerveau, mais indique plutdt le fait qu'il faille y prendre soin et entrainer la partie énergétique du corps, le chi, et apprendre a diriger celui-ci vers Jes moelles des os et vers le cerveau, afin de les nourrir et leur permettre ainsi de se maintenir & un niveau de fonctionnement optimal. Pour vous donner une idée générale de la maniére dont ces deux arts s'intégrent dans Je panorama du chi-kung chinois, je voudrais reprendre ici quelques-uns des concepts globaux développés dans le livre « Les racines du chikung chinois », Nous verrons tout d'abord ce qu’est le concept de la santé avant de voir les différentes catégories de chi-kung développés en Chine ainsi que les différents objectifs de leurs entrainements. Cela vous Chapitre 1 - Introduction 35 36 préparera a mieux comprendre le rdle que tiennent le Yi Jin Jing et le Xé Sui Jing dans le monde du chi-kung chinois. Nous finirons par établir une liste des différences entre le Yi Jin Jing et le Xi Sué Jing. Une fois que vous aurez compris les concepts de base, vous serez & méme d’appréhender les aspects les plus profonds du chi-kung en évitant les confusions liées & aspect mystérieux de ces « secrets », 1.2.1 Qu’est-ce que la véritable santé? Votre corps est constitué d’une partie physique et d’une partie mentale, La partie physique est considérée comme étant Yang (j#) pour le chi-kung chinois; la partie mentale elle, étroitement liée au chi, a la pensée et a ’esprit, est considérée comme appar- tenant au Yin (). Ce n'est uniquement que lorsque ces deux parties Yin et Yang sont en équilibre harmonieux que votre santé peut étre réellement bonne, En d’autres termes, pour connaitre une véritable bonne santé, vous devez avoir un corps physique fort et nn corps énergétique et mental sains. Ce double objectif atteint, votre esprit pourra s'élever et votre étre entier sera vigoureusement vivant, Pour maintenir l'aspect physique de votre corps en pleine force, vous devez vous doter une circulation harmonieuse du chi. Le chi est la source énergétique de toute activité corporelle. Vous devez encore avoir de saines et vigoureuses cellules sanguines, capables d'apporter oxygéne et nutriment a l'ensemble de votre organisme. Selon la médecine chinoise, les cellules sanguines ont un besoin vital de chi pour vivre. Toutefois, ces cellules sanguines sont aussi considérées comme assurant le transport du chi, Elles distribuent le chi Al'ensemble du corps et se comportent aussi comme de petites batteries, capables de stocker les excédents de chi et de les restituer lorsque cela s'avére nécessaire. Vous pouvez done constater que si vos cellules sanguines ne sont pas en pleine forme, elles ne peuvent non seulement pas transporter correctement J'oxygéne et les nutriments, mais elles ne peuvent pas non plus assumer leur rdle primordial de régulation du chi, Pour maintenir la part mentale de votre étre en bonne santé, vous devez apprendre & maintenir la bonne santé de votre cerveau. Votre cerveau est en effet le centre de vos pensées et le quartier général de votre chi. Si vous désirez que votre cerveau fonctionne correctement, vous devez le nourrir de suffisamment de quantités importantes de chi. Ainsi, et lorsque votre cerveau est en bonne santé, votre esprit de vitalité peut 4 son tour grandir et s’élever. Dans le but d’établir en vous une circulation harmonieuse du chi, Vous devez bien entendu commencer par comprendre le systéme circulatoire de cette énergie. Votre corps comporte pour cela douze méridiens primaires reliés aux organes internes, et huit merveilleux vaisseaux capables de stocker le chi. Les douze méridiens sont parfois compa- rés a des rivigres qui emménent le chi circuler vers les organes internes pour leur permet- tre de fonctionner normalement. Les huit Merveilleux Vaisseaux eux, sont souvent comparés 8 des réservoirs du chi, capables de réguler le flux de ce dernier dans les douze rivieres, Ainsi, et pour étre en bonne santé et avoir une longue vie, vous devez maintenir une circulation harmonieuse dans les douze méridiens et veiller & ce que les réservoirs demeurent pleins afin qu’ils puissent réguler le chi des riviéres de maniére efficace. De trés nombreux styles de chi-kung furent créés sur la base de ces connaissances fondamentales issues de la science médicale chinoise. Chaque style a ses propres objectifs Chickung de Da Mo, tes secrets de ta jeunesse d'entratnement. D'une maniére générale, ces styles peuvent étre distingués en quatre caté- gories différentes 1.2.2 Les catégories majeures du chi-kung et leurs objectifs d’entrainement Le chi-kung des érudits. Les styles dans cette catégorie furent développés par des érudits avec pour principal objectif la santé. Leur recherche tend & se doter d'un esprit émotion- nellement neutre, d'un intellect sain et d'une circulation harmonieuse du chi. Le chi-kung thérapeutique ou médical. Cette catégorie a principalement été créée par les docteurs en médecine chinoise. Ainsi ont-ils développé des exercices visant a rétablir et renforcer la circulation du chi dans des zones spécifiques pour traiter des pathologies précises. Les chi-kung martiaux. 'objectif principal de cette catégorie de chi-kung est de renforcer les corps physique et énergétique dans le but d'élever les capacités combatives du pratiquant. La plupart des exercices de cette catégorie du chi-kung furent développés par des pratiquants de chi-kung, qui étaient par ailleurs eux-némes des artistes martiaux. Les chi-kung religieux. Ce type de chi-kung a principalement été développé par des moines bouddhistes et taoistes. Le but premier de ces chi-kung est, bien sir, d'atteindre Villumination ou Métat de Bouddha. Plus tard, lorsque leurs techniques d’entrainement furent révélées au plus grand nombre, ils s’avérérent particuligrement efficaces pour prolonger la vie. Les théories et les méthodes d’entrainement de ces chi-kung sont les plus difficiles toutes catégories confondues. Ces styles mettent I'accent sur le travail consistant & emmener le chi vers les moelles pour les maintenir fraiches et saines, mais aussi vers le cerveau afin de le nourrir. Pour obtenir un approvisionnement abondant en chien vue de lentrainement, non seulement le chi doit-il circuler harmonieusement dans les douze méridiens, mais de plus, les huit réservoirs doivent étre pleins. Du point de vue des moines, emmener le chi nourrir le cerveau pour élever le Shen (#F) est la clef pour atteindre l'illumination. 3 Les objectifs globaux du Yi Jin Jing et du Xi Sui Jing Avant d’aborder les objectife de ces deux chi-kung, il vous faut préalablement prendre connaissance de certains points importants: * Ces deux Classiques sont de création bouddhiste et furent, par la suite, développés aussi bien par les bouddhistes que par les taoistes * Lobjectif initial était la recherche visant & atteindre l'ilumination ou l'état de Bouddha. Pour atteindre un tel objectif, le pratiquant devait se constituer un corps physique fort et un approvisionnement en chi abondant, Ce chi était alors emmené vers les moelles des 0s et vers le cerveau pour les nourrir, Le Yi Jin Jing est plus particuligrement axé sur le renforcement du corps physique et l'accumulation de l’énergie (chi) dans le corps, la oit le Xf Sui Jing lui, concerne plus l'utilisation et la mise en ceuvre du chi pour nourrir les moelles et ainsi, remplir "objectif visant & cultiver et élever la spiritualité (Shen). Chapitre 1 - Introduction a7 38 * Les secrets de ces pratiques n'ont que tres récemment été révélés au grand public, et ne sont principalement utilisés que pour entretenir et améliorer la santé, et accroitre la longevite, Mexiste, dans les documents anciens, un passage qui parle des objectifs du Yi Jin Jing et du Xi Sui Jing. Nous le traduisons ict pour vous servir de référence. La version chinoise et les commentaires vous seront présentés dans ta seconde partie de ce livre. Le Gong-tu Yi Jin a la capacité de changer (transformer) les tendons et la forme, le Gong-fu Xi Sui est capable de changer (transformer) les moelles et le Shen (esprit) (ils sont) plus particuliérement capables d'accroitre la bravoure spirituelle, la sages- se de lesprit, et 'intelligence spirituelle. Ses méthodes d'entrainement, comparées aux Lian Jing (entrainer/cultiver essence), Lian Qi (entrainer/cultiver le chi), et Lian Shen (entrainer/cultiver lesprit) de la famille taoiste, sont répétitivement et ‘mutuetiement lides de nombreuses facons, et leur Yi (but ou intention) de pratique est completement identique, Toutefois, (approche bouddhiste est) travaillée de l'extériewr, la ott ta famille de Vélixir (Vapproche taoiste) est travaillée de V'intérieur. La culture de la vie (le corps physique) est le principal support de la culture du Tao, c'est (a Uéchelle ou le voyage pour rejoindre Bouddha, Elle sert les mémes objectifs que les « méthodes » (de culture), Une fois (que vous avez) atteint ce but, la vie et les méthodes doivent etre abandonnées; ne pas hésiter est le point important. Une fois que vous avez saisi les objectifs globaux du Yi Jin Jing et du Xi Sué Jing, vous devez ensuite comprendre comment ils peuvent s'intégrer dans votre pratique. 1.2.4 Les buts du Yi Jin Jing Lobjectif principal du Yi Jin Jing vise & changer le corps physique de faible a fort et de malade a sain, Pour atteindre un tel objectif, le corps physique doit étre stimulé et exercé, et le chi dans le corps énergétique doit étre régulé. Ainsi, les objectifs principaux de J'entrafnement sont: * Ouvrir les méridiens du chi et y maintenir un juste et harmonieux flux de circulation 6nergétique. Cela a le don de maintcnir la bonne santé et le bon fonctionnement des organes qui y sont liés. Par ailleurs, une circulation harmonieuse du chi a aussi le pouvoir de renforcer grandement le corps physique. * Remplir de chi les deux principaux réservoirs de chi, les Merveilleux Vaisseaux de Conception et Gouverneur (Ren Mai, thi) et Du Mai, #4). Le Vaisseau de Conception est chargé de réguler les six méridiens Yin, [a ott le Vaisseau Gouverneur lui, a pour téiche de réguler les six méridiens Yang. Lorsque ces deux vaisseaux sont abondamment approvisionnés en chi, alors les douze méridiens peuvent étre régulés de maniére efficace. * Ouvrir les petits canaux du chi depuis les méridiens primaires jusqu’a la surface de la peau afin de maintenir muscles et peau en parfaite condition. * Pour ceux qui ont le désir de s'entrainer au Xi ‘Sui Jing, 'entrainement au Yi Jin Jing est Chefung de Da Mo, les secrets de ta jeunesse absolument nécessaire car il permet d'accumuler suffisamment de chi pour Jes étapes suivantes. 1.2.5 Les buts du Xi Sui Jing Les objectiis principaux du Xi Sui Jing sont de se servir de l'abondance de chi engendrée par la pratique du Yi Jin Jing afin de nettoyer les moelles, nourrir le cerveau, et remplir de chi les six autres merveilleux vaisseaux. Les buts essentiels de lentrainement sont: + Maintenir le chi 4 un niveau abondant et continuer & en accumuler par d'autres sources. Liabondance de l'approvisionnement en chi est la clef de la réussite quant au nettoyage des moelles et a |'alimentation du cerveau pour élever l'esprit. L'expérience montre que les arganes génitaux sont une source supplémentaire importante de chi, Des lors, !'un dics objectifs du Xi Sui Jing consiste & apprendre & augmenter la production de l'essence de la semence et d’optimiser sa conversion en chi. + Pour maintenir un niveau d’approvisionnement de chi abondant, le carburant (I'essence originelle, 24) doit étre conservé, protégé et affermi. Ainsi, le second objectif du Xi Sui Jing consiste & réguler l'utilisation de cette essence originelle. * Apprendre & emmener le chi vers les moelles pour les maintenir fraiches, et guider le chi vers le cerveau afin de le nourrir pour élever l'esprit de vitalité. Les moelles sont les «usines » ott sont fabriqués les globules rouges et blancs du sang; lorsque les moelles sont iraiches et propres, le sang peut étre sain et vigoureux. Ce sang s’écoulant ensuite vers toutes les parties du corps, il est alors mieux 8 méme de ralentir le processus de vieillissement. Lorsque le cerveau est abondamment approvisionné en chi, ses fonctions peuvent étre maintenues a leur niveau optimal et vous pouvez élever votre esprit de vitalité. Lorsque l’esprit s'éléve, le chi dans le corps peut &tre gouverné avec efficacité. * Pour les moines bouddhistes et taoistes sincéres, l'objectif final du Xi Sui Jing est Villumination ou état de Bouddha. A leurs yeux, les objectifs d'entrainement énumérés plus haut ne sont que temporaires et considérés comme des étapes du processus visant a engendrer leur « bébé spirituel » (Ling Tai, ©4 ) et & le nourrir et I'éduquer jusqu’d ce qu'il puisse jouir d’une vie indépendante et accéder a la vie éternelle. Sur la base de ce résumé, il est clair que le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing sont & méme de transformer les qualités de votre corps physique el de volre esprit et ce, pour en élever la qualité. Toutefois, et pour comprendre exactement comment ces deux chi-kung peuvent vous aider a atteindre ces objectifs, vous devez avoir une compréhension approfondie des relations qui lient votre chi, votre corps physique et votre corps spirituel. Ce n'est qu’alors que vous pourrez réellement saisir les clefs essentielles de 'entrainement, Chapitre 1 - Introduction 39 40 1.3 De quelle manizre le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing ont-ils affecté la culture chinoise? Le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing ayant vu le jour aux environs de 'an 536 ap. J-C., ils ont tout deux grandement influencé la culture chinoise et ce, depuis mille quatre cents ans déja. Toutefois, et parce quill a trés tot été enseigné au plus grand nombre, le Yi Jin Jing est crédité une influence bien plus importante que celle qu'eut le Xi Sui Jing, qui fut plus longtemps gardé secret. Nous aborderons l'influence qu’ont eu ces deux chi-kung selon trois points de vue distincts qui sont ceux de: 1. la société religieuse; 2. les sociétés martiales et politiques; 3. la société médicale. 1.3.1 La société religicuse Avant l'apparition de ces deux classiques, le bouddhisme et le taoisme religi déja conus et pratiqués depuis environ 500 ans en Chine, Durant cette période, et bien que la philosophie de I'illumination ot visant a atteindre état de Bouddha était préchée, et les méthodes pour y arriver enseignées, celles-ci mettaient essentiellement l'accent sur la part spirituelle de l'entrainement et laissaient totalement pour compte la part physique. Des lors, la plupart des moines étaient faibles et de santé médiocre, Naturellement, et par voie de conséquence, leurs vies étaient courtes et trés peu d'entre eux atteignaient le but de leurs pratiques. Il en fut ainsi jusqu’a ce que Da Mo écrive et propage ses deux classiques qui apportérent aux moines une bien meilleure et plus complete théorie, ainsi qu'une méthode centrainement bien plus eificace tant au niveau du corps physique que du corps spirituel, Aux yeux des sociétés religieuses chinoises, cela fut une véritable révolution. Ces deux classiques avaient apporté aux moines une méthode efficace pour se doter et maintenir une bonne santé, mais aussi la manigre dont ils pouvaient prolonger leur vie de sorte & pouvoir enfin atteindre les objectifs de la culture de l'esprit. En Chine, Da Mo est considéré comme étant le créateur originel de la méditation bouddhiste du Chan (#) (Ren, [@] ou Zen), La méditation Chan n'a pas uniquement influencé la société bouddhiste chinoise, mais aussi celle de plusieurs autres pays d'Asie tels que le Japon ou la Corée. La méditation Chan fait partie intégrante de l'entrainement au Yi Jin Jing et au Xi Sui Jing. A cause des théories de Da Mo, Le bouddhisme chinols connut une scission qui donna naissance 4 deux courants principaux, ceux-cl différant aussi bien au niveau de I'interpré- tation des théories que sur les méthodes d’entrainement mises en ceuvre pour atteindre Villumination ou l'état de Bouddha. Bien que le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing aient été transmis au ceeur des sociétés bouddhistes chinoises, de nombreux bouddhistes refusalent de suivre ces méthodes. L’une des principales raisons a cela tient au fait que les moines ne croyaient pas, que dans la recherche pour devenir Bouddha, il faille considérer le corps Physique avec autant d'importance que le corps spirituel. Ils pensaient alors que puisque c'est le corps spirituel qui doit étre cultivé pour atteindre l'ilumination, pourquoi auraient- ils perdu du temps & entrainer leurs corps physiques? Liune des autres raisons impor- tantes a cela tient au fait que le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing étaient principalement étudiés et mis en ceuvre en leur lieu de naissance originel, le Temple Shaolin (Shaolin Si, #4 ) Chi-hung de Da Mo, les secrets de la jeunesse et ce, afin d'élever et de renforcer les capacités combatives des pratiquants. A cette époque, nombreux sont les moines qui considéraient que les combats et la mort devaient étre interdits, et que les exercices qui préparaient le pratiquant & ces finalités étaient l'couvre du Diable. En réalité, le courant principal de la société Bouddhiste considérait le temple Shaolin comme impie. Depuis l'apparition du Yi Jin Jing et du Xi Sui Jing en Chine, leurs théories d’entrainement nont cessé d'étre combinées avec les théories de la médecine chinoise. Ainsi par exemple, et en de nombreux points des écrits, les théories et Jes méthodes d'entrainement sont décrites selon le point de vue des théories médicales chinoises et ce, plus particulitrement en ce qui concerne les concepts des méridiens et des merveilleux vaisseaux, Cette combinaison des deux approches a doté les chinois de meilleures explications scientifiques et logiques des moyens ¢’atteindre l'illumination ou ’état de Bouddha. 1.3.2 Les sociétés martiales et politiques Avant l'apparition du Yi Jin Jing, les techniques et l'entrainement aux arts martiaux chinois étaient cantonnés au travail de la force musculaire. Lorsqu'ils se sont rendus compte qu’a travers le travail du Yi Jin Jing leur puissance pouvait étre significativement accrue, les moines de Shaolin ont intégré ce chi-kung dans leur pratique essentielle. A la suite de cette intégration, l'ensemble des arts martiaux chinois entra dans une nouvelle @re et se mit a mettre un accent prononcé sur la pratique et la culture interne du chi. Il faut se rappeler qu’a cette époque le temple Shaolin était déja considéré en Chine comme étant la plus haute autorité en matigre d’arts martiaux. Cela est encore plus vrai de nos jours au vu de la renommée nationale et internationale dont jouit le temple de Shaolin. Ala suite de cette intégration du travail de l'interne opérée par le temple Shaolin, de nombreux arts martiaux chinois ont subi cette influence et se sont mis a étudier et a cultiver la force interne. Les cent années qui ont suivi la création du Yi Jin Jing ont vu naitre plusieurs styles internes tels que le Xiao Jiu Tian (Neut petits paradis, -hA%) et le Huo Tian Fa (techniques postnatales, #&:t). On pense d'ailleurs aussi que le taichi- chuan (Taijiquan, £44), qui fut créé au dixiéme siécle, fut la base de ces deux derniers styles. Depuis, de trés nombreux styles d'arts martiaux internes ont vu le jour, tels que les Bagua (pakua, 4+), Hsing-l (xingyi, #4), et Liu He Ba Fa (liu ho ba fa, AEA3). La plus significative des influences des Yi Jin Jing et Xi Sui Jing sur les arts martiaux vis ful probablement le développement des « qualités émotionnelles » telles que la patience, l’endurance, la persévérance, la concentration et la discipline. De plus la morale bénéficia elle aussi de l'influence de ces deux chi-kung majeurs et ce, en voyant se développer des qualités telles que I'humilité, le respect et la loyauté, toutes élevées par la culture et I'entrainement du mental (esprit), Au travers de la méditation et du travail de Yinterne, de nombreux artistes martiaux ont accédé a la compréhension du sens de la vie et ont découvert leur vraie nature. Cette compréhension nouvelle entraina une ré-évalua- tion et une re-standardisation de la moralité des arts martiaux. Ainsi, les artistes martiaux de Shaolin étaient communément considérés comme des exemples de vertu et de droiture. Les artistes martiaux qui travaillaient le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing ont souvent atteint les plus hauts degrés de puissance. Cela était a |’¢poque, et avant l'apparition des armes & feu, d'une extréme vitalité car l'issue des combats reposait entiérement sur la force et les Chapitre 1 - Introduction at a2 techniques individuelles du combatant. Ainsi, ceux qui avaient atteint les plus hautes capacités combatives étaient considérés comme des héros et pris en modéles. Les artistes martiaux étant a l'époque considérés comme faisant partie de la puissance de l'état, ils eurent une grande influence sur la politique. Ainsi par exemple, le sort de la dynastie des Song du Sud (1127-1280, #), fut remis entre les mains du Maréchal Yue Fei (#4 ). Le Maréchal avait appris le kung-tu et était crédité de la création d'un style martial, Je Hsing--chuan (Xingyiquan), mais aussi d’un célebre chi-kung du nom de ¢ les huit pices de brocard » (Ba Duan Jin, #2), chi-kung devenu populaire et principalement destiné & cultiver la santé. Le premier empereur chinois de la dynastie des Tang, Li, Shi-Min (Cf #R.) recut l'assistance répétée des moines Shaolin pendant la révolution qui mena sa prise de pouvoir, Plus tard et en remerciement, l'empereur Li autorisa le temple Shaolin organiser son propre systéme d'entrainement martial jusque-la légalement limité, et @ se doter d'une armée de moines-soldats (Seng Bing, (it ). De plus, et pour les récompenser de leur loyauté, l'empereur a accorcé aux moines Shaolin le droit de manger de la viande et de boire du vin, Bien entendu, cela outragea les autres bouddhistes qui rejetérent les moines Shaolin de la communauté bouddhiste chinoise. Un autre exemple de l'influence des artistes martiaux sur la politique se trouve en la personne du Général Qi, Ji-Guang ( sat ), qui a fortement influencé et déterminé l'avenir de la dynastie chinoise des Ming (1368-1644, % ), Les techniques martiales décrites dans son livre, se veulent descendre directement des styles de Shaolin, exemple le plus récent des liens existants entre les arts martiaux et la politique est probablement le désastre qui se produisit directement au coeur du temple Shaolin sous le regne de la dynastie des Qing (1644-1912, ##). Ce désastre eut lieu principalement en représailles & l’opposition farouche des moines Shaolin & la dynastie des Qing, qui attaquerent et détruisirent le temple Shaolin par le feu, tuant de nombreux prétres. Un grand nombre de moines purent s’enfuir et se réfugier dans une vie plus « laique ». Quand bien méme ont-ls dil adopter profil bas, la haine des moines vis-a-vis de cette dynastie des Qing, les poussa & enseigner leur art au commun des mortels et a se doter, ainsi, d'une nouvelle puissance combative. Les arts martiaux revétent une importance bien moindre aujourd'hui mais ces deux classiques ont toujours une grande influence, Ainsi, de nombreux jeunes pratiquants continuent de s'y entrainer et apprécient le challenge qu'ils représentent et la discipline quills offrent. 1.3.3 La société médicale Bien qu'll existat de nombreux styles et exercices de chi-kung avant apparition du Yi Jin Jing et du Xi Sut Jing, la plupart entre eux ne servaient qu’a améliorer la santé et A soigner quelques maladies. Aprés Da Mo, les gens se sont rendus compte qu'ils pouvaient en plus, allonger de manigre significative leur durée de vie grace la pratique du Yi Jin Jing et du Xi Sui Jing. Depuis l'apparition en Chine de ces chi-kung, le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing, de nombreux médecins et artistes martiaux se sont mis 4 combiner les théories régissant leurs entrainements avec les théories de la médecine chinoise. De cette combinaison découlerent de nombreux exercices de chi-kung destinés & améliorer et & entretenir la santé, ceux-ci s'avérant nettement plus efficaces que les exercices de chi-kung Chikung de Da Mo, tes secrets de ta jeunesse traditionnels mis en ceuvre jusquela. Le célebre enchainement d’exercices de chi-kung du nom de « les huit pigces de brocard » est l'un des exemples majeurs du fruit de cette combinaison, Plus récemment, et sur la base de cette théorie combinée, furent développés de nombreux exercices destinés a soigner certains types de cancers. 1.4 La valeur du Yi fin Jing et du Xi Sui Jing dans notre monde d’aujourd’hui Vous pouvez maintenant constater, & la lecture de la derniére partie, que le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing ont eu un impact de toute premiere importance sur la culture chinoise. Ces deux classiques sont le fruit de la culture chinoise et ont été éprouvés sur plus de mille ans. Aujourd’hui le monde est cifférent. Les secrets anciens sont révélés et les différentes cultures issues des différentes races ont maintenant l'occasion et la possibilité de se connaitre et de s'intéresser les uncs aux autres, Il cst temps maintenant d’ouvrir nos esprits aux autres cultures et méme, d’adopter ce qu’elles ont de meilleur a offrir. Ces deux classiques par exemple, ont apporté une réelle « fortune » aux Chinois en matiére de santé, Je suis intimement persuadé que si’Occident pouvait ouvrir son esprit et étudier ces deux classiques, ly gagnerait bien plus que quiconque ne pourrait le prédire. Je voudrais aborder ce sujet sous trois approches différentes 1.44 La religion Avec 'amélioration des communications que l'on connait depuis le début de ce siécle (le vingtigme), les pays qui jusque-la fermaient leurs portes & tout ce qui était étranger, se sont mis progressivement a les ouvrir, Depuis, et plus particuligrement depuis les deux dernigres décennies, les échanges de connaissances, d'expérience et de maniére plus générale, culturels, ont connu un développement significatif. Pourtant, dans le domaine de Jareligion, les choses demeurent dans le méme état qu'au siécle précédent. Les « groupes » religieux continuent ’édifier autour d'eux des murs pour les isoler des autres religions et plus particuligrement des religions issues des races différentes. A cause de cette attitude, l'éducation religieuse a non seulement tendance a stagner, mais pire que cela, elle recule et cede du terrain. De moins en moins de gens crolent en Dieu ou en Bouddha. La puissance de la religion qui jusque-la dominait et contrdlait la moralité dans Ja société, connait un sévére affaiblissement. De plus en plus de gens perdent le sentiment dela nécessité de rechercher le sens véritable de la vie, La responsabilité du développement des sciences spirituelle est maintenant reprise par des « groupes » ou « associations » non religieuses. La raison & ce phénomene tient au fait que !’éducation et les préches religieux sont demeurés tels quills étaient, au stade « pré-scientifique ». Au moment oii la science progresse & grands pas et oft les gens sont mieux éduqués que jamais, les méthodes archaiques d'étude, de recherche et de préche, ont perdu de leur pouvoir de persuasion. Les idées rétrogrades de ce que devrait étre la moralité, et les méthodes « superstitieuses » de persuasion ne trouvent vraiment plus leur place dans notre monde moderne. Les questions d'ordre spirituel ont de tout temps provoqué chez les gens doutes et Chapitre 1 Introduction 43 14 confusion. Je pense que l'éducation spirituelle n'a jamais revétu autant d'importance qu’aujourd'hui dans l'histoire de homme. Il y a tellement de gens qui ont besoin de donner un sens a leur vie, qui puisse de plus, étre expliqué par la science d'aujourd’hui. Les gens ont besoin de réponses contemporaines a leurs questions contemporaines, Je suis persuadé que si toutes les religions pouvaient ouvrir leur esprit, partager leurs expériences, et étudier ensemble, elles pourraient trouver une voie moderne pour susciter el motiver & nouveau la croyance du peuple afin de pouvoir continuer a étre les « leaders » spirituels de nos sociétés. Le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing ne sont qu'une partie infime de la culture chinoise. Le taoisme et le bouddhisme ont eu tous deux prés de deux mille ans pour étudier les sentiments internes de "homme et les voles qui peuvent le mener a illumination spirituelle. Je pense sincérement que si les religions occidentales pouvaient ouvrir leur esprit, étudier ces religions chinoises, et en tirer la meilleure part pour l'intégrer dans leurs propres approches, on pourrait alors voir se produire une révolution religieuse. 1.4.2 Les arts martiaux Bien que lentrainement aux arts martiaux ne soit plus aussi vital que dans les temps anciens, époque ott les capacités combatives ainsi que la puissance et les techniques individuelles étaient décisives sur les champs de bataille, la pratique de ces arts n’en a pas moins de valeur aujourd'hui. Les raisons les plus évidentes pour poursuivre un tel entrainement, sont le renforcement du corps physique d'une part, et le maintien dune bonne santé de l'autre. Bien que d'autres sports soient capables de servir les mémes objectifs, les arts martiaux chinois peuvent quant & eux s'appuyer sur des milliers dannées d'expérience, et bénéficient de théories et de philosophies bien plus profondes, Comme pour la musique classique occidentale, plus vous creuserez et plus vous découvrirez de profondeur au sujet. L’un des autres aspects de la pratique des arts martiaux, est qu'elle permet et offre la possibilité de se « cultiver ». Cela tient au fait que cette pratique ne concerne pas uniquement le physique, car pour atteindre les plus hauts degrés de compétence, vous devez vous « conquérir ». A ce sujet, il faut prendre cons- cience que l'une des principales raisons qui pousse les parents & emmener leurs enfants vers les arts martiaux, est de les voir y apprendre l'autodiscipline. En effet, grace & Ventrainement qui y est distillé, l'enfant apprendra la responsabilité, la patience, la persévérance, le respect de la culture et des traditions, et plus important encore, il apprendra a clévelopper la puissance de sa volonté. Cette force de volonté, nous le savons tous, est primordiale pour atteindre les objectifs que l'on se fixe Lune des autres raisons qui pousse les gens a apprendre les arts martiaux découle de leur envie de comprendre le véritable sens de la vie. En effet, les arts martiaux, comme la musigue et les arts classiques, sont d'une grande profondeur car ils sont le fruit d'une énorme accumulation d'expérience humaine. En vous immergeant dans ’étude de l'un de ces arts, vous obtiendrez la capacité a trouver la paix en vous et le don de pouvoir analyser votre vie et son déroulement. Cela est encore plus vrai pour les pratiquants darts martiaux internes. Ce que l'on constate aujourd'hui, c'est que les arts martiaux chinois sont devenus des sports servant la culture du soi, mais aussi, une manire d'accéder & une vie paisible. Vous Chi-kung de Da Mo, tes secrets de fa jeunesse comprenez par ailleurs mieux les raisons qui ont permis aux arts spirituels internes chinois d’atteindre de tels niveaux d’évolution. Il faut bien comprendre que cette culture spirituelle interne est partie intégrante des arts, et ne peut en aucun cas en étre dissociée, Cette parité entre l'externe et I'interne existe en Chine depuis I’'an 500 aprés J.-C. Ainsi, et quel que soit l'art martial chinois que l'on désire apprendre, tous comprennent ces deux aspects du travail, les techniques externes et le travail de la puissance interne grace au chi-kung. Pourtant, lorsque les arts martiaux orientaux furent introduits dans le monde occiden- tal, & cause du secret traditionnel, du style de vie moderne qui y prédominait et des différences culturelles, i] se produisit une séparation entre l’entrainement des techniques externes et le travail de l'interne. De ce fait, les dits arts n'ont percé que de maniére incomplete. Ainsi, de tres nombreux pratiquants occidentaux n‘ont pu apprendre que Vaspect externe des arts martiaux chinois, et nombre d'entre eux ne s’en sont servis que pour gagner de l'argent. Le sens profond et le contenu de ces arts furent a cette époque, revus et tronqués. De ce fait, un grand nombre de personnes étaient persuadées que les arts martiaux chinois n’étaicnt aprés tout que de simples techniques de combat ct en ignoraient totalement la dimension interne, L'effet principal qu'a eu cette image auprés du grand public fut un certain mépris et une dévalorisation des arts martiaux chinois. Cette situation était particuliérement pertinente dans les années 60. Fort heureusement, le regard des gens a commencé & changer depuis une petite dizaine d’années maintenant. Sous I'effet de l'accroissement des communications et des échanges culturels entre la Chine et 'Occident, ces arts commencent enfin 4 étre mieux compris. De plus en plus de monde connaissent et comprennent I'acupuncture et la théorie du chi, et les gens ont appris a respecter les arts martiaux chinois, et ce plus particuliérement en ce qui concerne le taichi-chuan dont la propagation a atteint les quatre coins du globe, Il est maintenant temps pour la communauté des pratiquants d'arts martiaux en Occident de changer leurs points de vue et d’étudier un peu plus profondément encore les arts chinois du combat. Le cété interne de ces arts doit étre mieux compris et combiné avec I’aspect externe de la pratique. Je fais une prédiction selon laquelle tout art martial qui n’inté- grerait pas la dimension interne de l'entrainement sera complétement démodé d'ici dix a vingt ans, Liaspect interne a longtemps été tenu secret, mais aujourd'hui, le sceau du secret est levé, Dés lors, tout pratiquant qui ne saisirait pas l'opportunité d’apprendre ce nouvel aspect de lentrainement, limiterait de lui-méme son travail a un art externe. aspect interne de l'entrainement aux arts martiaux chinois sera abordé en détail dans le livre: » Qigong in the Martial Arts » dont la parution est prévue pour un avenir proche. Le YiJin Jing et le Xi Sui Jing sont le fondement et les racines de l'entrainement interne dans les arts martiaux. Ainsi par exemple, la « chemise de fer » est directement issue du chi-kung Yi Jin Jing, Ventrainement interne du « kung-fu léger » découle lui, du Xi Sui Jing. De ce fait, tout pratiquant d'arts martiaux désirant pénétrer l'aspect interne de l'entraine- ment, devrait d’'abord commencer par comprendre ces deux classiques. On peut a ce sujet constater que depuis les changements intervenus ces dix dernires années, la cote des arts martiaux internes est en hausse alors que celle des arts externes elle, est en nette régression. Il est dés lors aisé de prédire que dans un avenir proche, les écoles qui n’auront pas intégré la dimension interne dans leur entrainement, verront leur chiffre d’affaire décliner sérieusement. Lorsque les gens cherchent un professeur digne de ce nom pour eux-mémes ou pour leurs enfants, ils devraient commencer par se poser la question de savoir quelle est l'ampleur des connaissances du professeur. Mais aussi, s’entraine+til Chapitre 1 - Introduction 4s 46 uniquement de maniére externe ou pratique-til aussi le travail interne? Et quel est son degré de moralité? Je pense que s'il existait une série d’ouvrages traitant du chi-kung, cela aiderait les gens 4 non seulement mieux comprendre les mystéres du chi-kung et des arts internes, mais aussi 4 rester sur le bon chemin. J’espére pouvoir fournir au plus grand nombre une série d'ouvrages sur le sujet, et veux croire que d'autres pratiquants expérimentés Ppublieront & leur tour leurs connaissances. 1.4.3 La science médicale A part l'amélioration de la santé, les deux accomplissements les plus importants auxquels permettent d’accéder le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing sont une longévité accrue et une vie spirituelle bien plus profonde. Le prolongement de la vie a de tout temps été l'une des préoccupations majeures de l'homme et, par voie de conséquenee, l'un des moteurs primordiaux de la recherche scientifique médicale. Le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing ayant tous deux prouvé depuis longtemps leur valeur et leur efficacité dans ce domaine, il serait judicieux que la médecine moderne se décide a les étudier. Naturellement, et pour ce faire, Ja science médicale doit commencer par comprendre I'énergie interne, le chi, concept qui Jui est encore nouveau et mal connu. Ce n'est que depuis une dizaine d’années que le chi commence a étre mieux compris et ce, sous l'appellation de « bioglectricité », Fespare a ce propos, que la science moderne trouvera des maniéres plus aisées et plus rapides pour obtenir les mémes résultats que ceux qu'apporte la pratique du Yi Jin Jing et du Xi Sui Jing. Pour vous doter d’un esprit paisible, vous devez d'abord avoir un cerveau en bonne santé, Cela s’obtient en emmenant le chi nourrir le cerveau. Vous devez ensuite apprendre & réguler votre esprit émotionnel et maintenir votre mental bien centré, Ce travail peut slavérer étre une {acon extrémement efficace pour traiter certaines pathologies mentales contre lesquelles la médecine occidentale semble totalement démunie, Pour une personne déja en bonne santé, l"entrainement a ces deux classiques est probablement la meilleure facon d'améliorer son état de santé et son équilibre mental. Ces deux classiques devraient pouvoir fournir de nombreux éléments, ainsi que des idées intéressantes quant a la recherche concernant la longévité d'une part, et le traitement des maladies mentales dautre part. 1.5 Comment aborder ce livre Pour accepter le challenge que représente l'étude de cette science ancienne, il est impératif de le faire en adoptant une attitude scientifique moderne. Cela est d'autant plus vrai dans le cas du YidJin Jing et du Xi Sui Jing & cause de tout le mystére qui les a de tout temps entourés. Je voudrais donc vous recommander quelques attitudes qui devraient vous tre particulirement utiles tout au long de votre étude. Ne pas avoir de préjugés. Toutes cultures et traditions ayant traversé les ages doivent étre porteuses de bienfaits. Certains de ces bienfaits peuvent ne pas trouver place dans Chi-kung de Da Mo, les secrets de la jeunesse notre monde moderne, mais cela ne doit en rien diminuer le respect que nous devons avoir pour eux, Gardez a lesprit que si vous rejetez votre passé, ce sont vos racines que vous arrachez. Bien stir, vous ne devriez pas non plus étre entété et clamer que telle ou telle culture ancienne est absolument dans le vrai ou qu'une culture « extraterrestre » devrait atre meilleure que celle au sein de laquelle vous avez grandi. La juste attitude consiste pour vous & garder les bons aspects traditionnels et absorber le meilleur de la culture extraterrestre. Soyez neutre dans vos jugements. Vous devriez considérer chaque affirmation que vous lirez du point de vue simultané de vos sensations émotionnelles d'une part, et du jugement de votre raison ou sagesse d'autre part. Vous devriez toujours prendre en considération vos émotions, mais ne devez jamais permettre a celles-ci de dominer vos jugements. Soyez scientifique. Bien qu'il reste de nombreux phénomanes que la science moderne n'a pas encore expliqués, vous devez néanmoins toujours aborder les événements de maniére scientifique, Lorsque cela est possible, vous devriez méme vous servir d’équipe- ments modernes pour tester les phénomenes considérés. Soyez logique et empreint de bon sens. Pendant que vous lisez ou que vous étudiez, votre esprit doit en permanence se poser la question de savoir si le sujet est logique et s'il découle du bon sens ou non. Ainsi, et en gardant ces questions a l'esprit, vous penserez et comprendrez, plutét que d’apprendre et croire aveuglément. Avoir du respect pour l'expérience antérieure. L’expérience antérieure représente en effet les racines de la recherche. Vous devriez toujours étre sincére et respectueux lorsque vous étudiez le passé. Le passé peut vous permettre de comprendre le présent. En comprenant le présent, vous acquerrez la capacité de créer le futur, accumulation de expérience est votre meilleur professeur. Vous devriez done respecter le passé, tre circonspect envers le présent, et défier le futur. La Chine développe sa culture depuis plus de sept mille ans, et tout au long de cette période, elle a fourni au monde de nombreuses et brillantes réalisations. Le chi-kung n'est que l'une de ces réalisations. Par ailleurs, et depuis l'origine des civilisations, les communications entre les humains n'ont jamais éé aussi ouvertes qu'elles ne le sont de nos jours. Il est de notre responsabilité d’encourager le plus grand nombre A accepter, étudier et chercher 4 comprendre les autres cultures. De cette fagon, la race humaine se donnera les moyens de prendre les meilleures parts de chaque culture pour pouvoir enfin vivre une vie plus paisible et sensée. Le chi-kung chinois fait partie intégrante de la science médicale traditionnelle. Il a apporté aux Chinvis des uiilliers d’auuées de calme, de paix et de bonheur, Je suis sincrement persuadé que cette brillante part de la culture chinoise est a méme d'aider les occidentaux dans aspect spirituel de leur entrainement. Les nouvelles publications de livres traitant de ce sujet doivent étre encouragées. Il est urgent que soient menées, par les universités et les organisations médicales, des recherches & grande échelle et ce, aussi bien sur le terrain scolastique que scientifique. Ces recherches permettront & court terme, de présenter cette culture nouvelle au monde occidental Je prédis que l'étude de la science médicale chinoise et celle de l'étude interne et meditative du chi-kung accéderont a de merveilleux résultats dans la prochaine décennie. Je vous invite me rejoindre et & deventr l'un des pionniers de 'Occident dans ce nouveau domaine. Chapitre 1 - Introduction a7 48 1.6 A propos de ce livre Avant de vous lancer dans l'étude de ce livre, il vous faut au préalable savoir certaines choses La majeure partie de ce livre est composée de documents rassembiés a partir de diffé- rentes sources, Ces documents sont expliqués et commentés sur la base de mes connais- sances et de mes expériences personnelles en matiére de chi-kung. De ce fait, et pendant votre étude, vous devriez garder esprit ouvert et vous référer A d'autres ouvrages traitant du méme sujet. Ainsi, votre esprit ne sera pas uniquement cloitré dans un petit domaine d’étude du chi-kung. Les sources principales des documents présentés dans ce livre sont: © Le véritable manuscrit du Yi Jin Jing (Zhen Ben Yi Jin Jing, (#8 #43), Ce document fut révélé au grand public par Mr. Jiang, Zhu-Zhuang (i#*rié ), récipiendaire de la transmission ancestrale et secréte de ce document. Quelques années plus tard, le meme document fut trouvé dans un manuserit archivé dans la « tour des fragrances » (Ha Fen Lou, +48), nom de l'une des organisations taoistes. Une fois ces deux documents comparés et édités, ils furent publiés dans le livre « Chinese Shen Gong» (Zhong Guo Shen Gong, # #2), Vol. 1, et écrit par Gong Jian Lao Ren (448A) (ce qui se traduit par « vieil homme humble et studieux »). * Le véritable sens du Xi Sui Jing chinois (Zhong Guo Xi Sui Gong Fu Zhi Zhen Di, (4A) AZM), Ce document fut publié par Mr. Qiao, ChangHong (es ). En comparant ce document avec le précédent, il apparait que méme s'il existe des petites différences dans les méthodes d’entrainement décrites, les théories et les principes sont identiques dans les deux documents, * Un certain nombre de documents présentés dans ce livre sont tirés du livre: le Chinese Shen Gong, Vol. 1, écrit par Gong Jian Lao Ren, Durant les quinze derniéres années, en plus de tous les livres publiés sur le theme du chi-kung, il est paru une série de vingt-et- un ouvrages publiés par Gong Jian Lao Ren. Le nom de l'auteur, qui est un pseudonyme, se traduit par « viell homme humble et stuclieux », Sa réelle identité est inconnue, Par contre, et tout ce que nous savons de lui, est qu’il vient d'une famille riche et que cela lui a permis cl’acheter et de collectionner les textes et les documents anciens qu'il a ensuite compiles et publiés. Les deux sources mentiounées plus haul, sunt aussi présene tes dans ces publications, * De nombreux autres documents et exercices, tels que les exercices Wai Dan dela Grande Circulation que j'ai appris auprés de mes maitres ou collecté tout au long de ces vingt- quatre derniéres années, Les fondements du présent ouvrage se trouvent dans les documents anciens qui nous ont été transmis depuis les temps les plus reculés. Bien que, de mon point de vue, il y ait quelques erreurs mineures ou des concepts avec lesquels je ne suis pas tout a fait «accord, les textes de ces documents restent la plus importante source d’informations du présent livre. Du fait que le nombre de documents accessibles est relativement important et que leurs contenus ne soient pas tous en relation avec les Yi Jin Jing et Xi Sui Jing, nous Chiskung de Da Mo, les secrets de la jeunesse ne traduirons et commenterons ici, que les parties et les extraits concernant directement ces deux classiques Bien que les documents anciens soient aujourd'hui livrés au grand public et done accessibles, il faut prendre en considération le fait qu’ils ont, pour la plupart, été écrits il yades centaines d'années de cela, et qu'ils sont donc par conséquent, relativement ardus a lire et a traduire, De plus, il faut garder a 'esprit que la plupart de ces documents ont pour origine des traités bouddhistes et taoistes et qu'ils n’étaient, au départ, destinés qu’a lentrainement des moines désireux ¢atteindre T'llumination. Ainsi, et du fait que les traités bouddhistes et taoistes sont imprégnés d'une philosophie d'une extréme profon- deur, il n'existe, méme en Chine, que trés peu de personnes capables d’en comprendre le sens véritable. En fait, pour avoir une chance de comprendre parfaitement ces documents, il est incontournable d'avoir d'excellentes connaissances du bouddhisme et du taoisme. Cela bien siir, rend la traduction de tels documents encore un peu plus difficile, Du fait des différences culturelles, lorsque l'on tente de traduire ces vers en une langue non chinoise, il est extrémement difficile de trouver les mots adéquats et qui puissent étre compris par le lecteur. Ainsi, de nombreuses expressions ne signifieraient rien pour un occidental si elles étaient traduites de maniére littérale, Souvent encore, pour comprendre, il est impératif d’avoir une connaissance du passé historique de la Chine. Lorsque vous lirez ces vers, et plus particuliérement dans une version traduite, vous devrez beaucoup réfiéchir, penser et pondérer avant de pouvoir accéder véritablement a leurs sens profonds. Avec cette difficulté primordiale en téte, j'ai tenté de rapporter autant que possible le sens originel du texte chinois et ce, sur la base de ma propre compréhension du chi-kung et de mon expérience dans ce domaine. Bien qu'il soit quasiment impossible de traduire a la perfection le sens originel, j'ai la sensation d'avoir réussi a exprimer la majeure partie des points les plus importants. La traduction a été faite aussi proche que possible du chinois, en retranscrivant par exemple, les doubles négatives, et parfois meme, certaines structures de phrases caractéristiques de la langue chinoise. Les mots qui sont sous entendus et qui n’apparaissent pas dans le texte chinois ont été placés entre parentheses, Par ailleurs, certains mots sont sulvis de leur traduction frangaise et placés eux aussi dans des parentheses, tels que: Shen (esprit). Enfin, et pour référence, nous vous présentons, aprés la traduction, le texte en langue originale. Le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing ne représentent qu'une partie du chi-kung chinois. Toutefois, et en comparaison avec les autres chi-kung, ils sont considérés comme profonds. Dés lors, il est possible que vous rencontriez quelques confusions a la lecture de certaines terminologies ou détails importants, Si vous avez cette impression, je vous suyyére de commencer par étudier le livre: « Les racines du cht-kung chinois », dans lequel vous trouverez, clairement expliqués, les concepts du chi-kung et ce, afin de vous permettre ensuite de bien mieux appréhender le présent ouvrage, ainsi que les livres & venir dans cette méme série. Références Late 9)» BARK LA Sa Chapitre 1 - Introduction 49 Chapitre 2 Un peu dcrhistoire Dans le livre « Les racines du cht-kung chinois », nous avons retracé l'histoire du chi-kung chinois, De cette vue d’ensemble, nous avons appris que le chi-kung religieux ne représentait en fait qu'une catégorie du chi-kung chinois. Dans le présent ouvrage, nous n'aborderons que histoire des chi-kung religieux en rapport avec le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing. Selon l'ensemble des documents conus, il apparait clairement que les chi-kung Yi Jin Jing et Xi Sui Jing prennent leurs racines dans les sociétés bouddhistes. Bien que le boud- dhisme ait déja été l'une des religions majeures en Chine, la plupart de ses chi-kung et de ses méthodes d’entrainement visant a atteindre l'état de Bouddha ont de tout temps été gardés secrets, Pendant plus de mille ans, les bouddhistes n'ont révélé au grand public que quelques bribes de ces documents secrets. Pour confirmer cela, il suffit simplement de constater que la plupart des documents en notre possession, aujourd'hui, nous viennent principalement des sociétés taoistes et du monde des arts martiaux plutot que des mains mémes de bouddhistes. La quasitotalité des documents par contre, sont d'accord pour attribuer la création de ces deux classiques au bouddhiste Da Mo. Ainsi, et dans un esprit de clarté, nous aborde- rons I'histolre des chi-kung religieux en la découpant en trois parties. La premiére explorera l’histoire avant Da Mo. La seconde partie sera réservée 4. Da Mo et aux Yi Jin Jing ‘et Xi Sui Jing. Enfin, la troisiéme partie analysera impact qu’ont eu le Yi Jin Jing et le Xt Sui Jing sur la culture chinoise aprés la mort de Da Mo. Enfin, nous vous présenterons une traduction de documents et histoires en rapport avec Da Mo et ses deux classiques. Chapitre 2 - Un peu d'histoire st sz 2-1, Avant Da Mo Bien qu'il soit possible de remonter ’origine du chi-kung chinols jusqu'avant la dynas- tie des Shang (1766-1154 ay, J.-C., # ), les documents historiques précédant la dynastie de Han de l'Est (58 ap. J.-C., &:%) sont extrémement rares, et il est trés difficile d’obtenir des informations et ce, tout particuliérement en ce qui concerne les méthodes d’entrainement. Sur la base du peu d'informations publiées a ce sujet, nous pouvons tout de méme affirmer quill existait alors deux types majeurs d'entrainement au chi-kung et que dans un cas comme dans l'autre, leur pratique n’était nullement « colorée » de religiosité. Le premier type de chikung était celui des érudits et des tacistes et servait principalement & maintenir et améliorer la santé. Le second type de chi-kung lui, était développé et pratiqué pour des raisons médicales et servait, 4 l'aide d'aiguilles, de massages et d’exer- cices de chi-kung, & ajuster le chi et & soigner les maladies. L'ensemble des théories dentrainement s‘attachait & suivre la voie naturelle pour améliorcr ct maintenir la santé. Aller activement 4 'encontre des voles naturelles était alors considéré comme impossible. Plus tard, sous le régne de la dynastie des Han de l'Est (aux alentours de I'an 58 ap.J.-C.) le bouddhisme fut importé en Chine et ce, en méme temps que certaines pratiques de chi- kung qui étaient déja développées en Inde. Le bouddhisme fut créé par un Prince Indien du nom de Gautama (558-478 av. J.-C.), Alors qu'il atteignait ses vingt-neuf ans, Gautama cessa cl'étre satisfait de sa vie confortable et protégée. Il quitta donc son pays et s'immergea dans la vie du commun des mortels pour goiter aux douleurs et aux souffrances du peuple. Six ans plus tard, la « vérité » se révéla a ses yeux, et il se mit a voyager sans cesse pour précher sa philosophie, Le bouddhisme, religion majeure, est basé sur la croyance selon laquelle Gautama (sanskrit pour « l'éveillé »), le Bouddha, a atteint le Nirvana, ou la béatitude et la libération du cycle de la réincarnation, et qu’il enseigna le moyen d'atteindre cet état. Pour atteindre ce but, un moine bouddhiste devait apprendre la voie de la culture de lesprit, ce qui représente le niveau le plus élevé de la pratique du chi-kung. Parce que les empereurs Han étaient de fervents bouddhistes, cette religion devint la plus importante de Chine. Naturellement, les moines apprirent certaines des méthodes de méditations spirituelles. Toutefois, et en grande partie 4 cause de la difficulté des transports et des communications non moins difficiles, ils ne purent apprendre qu'une partie du « Systéme ». I est dit par exemple, qu'avant la dynastie des Liang (500 ap. J-C., #8), soit pratiquement 500 ans aprés |'apparition du bouddhisme en Chine, seuls deux prétres indiens étaient venus précher le bouduliisiue sur le sul chinols. Cela revient a dire que pendant cing cents ans, les moines bouddhistes chinois ne purent apprendre les théories et les méthodes qua partir des documents et des écrits bouddhistes qui leur étaient transmis de génération en génération, Ainsi, et durant toute cette période, ils n'apprirent que trés peu car les métho- des d'entrainement et la culture de sol doivent étre directement enseignées par un maitre expérimenté, De ce fait, et aprés cing cents ans de dérivations et de déductions, les moines chinois ont développé une maniére d'atteindre l'état de Bouddha quelque peu différente de celle des prétres indiens. Ainsi, les moines chinois se mirent A penser qu’atteindre état de Bouddha pouvait étre simplement accompli grace a la culture de l'esprit. Selon les documents disponibles, ce serait justement cette croyance qui aurait provoqué lignorance volontaire des moines bouddhistes pour ce qui reléve de la culture du corps Chistung de Da Mo, les secrets de la jeunesse 2-1, Temple Shaolin physique. lls ne considéraient le corps physique que comme quelque chose de temporaire ayant pour fonction de servir « d’échelle » pour atteindre état de Bouddha. Ils allaient méme jusqu’a se montrer méprisant envers le corps physique en le traitant de « Chou Pi Nang » (4 i), ce qui peut étre traduit par « sac de peau mal famé ». Les moines avaient done pour coutume de penser que puisque seul leur esprit pouvait prétendre atteindre état de Bouddha, ils n’avaient pas de temps & perdre pour entrainer leurs corps. Ds lors, et sur la base de cette approche, la méditation immobile fut grandement favorisée et Fentrainement physique, totalement ignoré. Bien entendu, la plupart des moines en étaient faibles et en bien pidtre état de santé. Ce probléme fut d’ailleurs aggravé par une alimentation déséquilibrée et pauvre en protéines. Cette approche erronée de la culture du soi demeura en état jusqu’a l'arrivée en Chine de Da Mo. Une autre religion, le taoisme religieux, se développa durant la méme période. Le taoisme religieux (#4) fut créé par un érudit taoiste du nom de Zhang, Dao-Ling (#iiiRt ), et ce en combinant la philosophie taoiste des érudits avec les théories bouddhistes. Le taoisme scolastique traditionnel fut créé par Lao Zi (#7) (ou Li Er, #4) au vi sidcle av. J-C. Lao Zi écrivit alors un ouvrage du nom de Dao De Jing (Tao Te King, Classique de la moralité, 38.164) dans lequel il analysait et détaillait la moralité humaine, Plus tard, son successeur, Zhuang Zhou (G2), sous la période des « états guerriers » (403-222 av. J-C., écrivit un ouvrage dont le titre etait Zhuang Zi (32+). Le taoisme des érudits étudiait la nature et Pesprit de "homme, mais Chapitre 2- Un peu d'histoire $3 4 n’était pas, selon les documents et les écrits, considéré comme une religion. Avant la création du taoisme religieux, le taoisme avait déja cumulé quelque sept cents ans d’existence. Bien entendu, les méthodes de chi-kung méditatif du taoisme scolastique avaient déja atteint un trés haut niveau. Aprés la combinaison du bouddhisme avec le taoisme scolastique, et bien que certaines méthodes de méditations aient subi quelques modifications, les exercices physiques du chi-kung demeurérent totalement ignorés. On pense communément que les seuls exercices physiques du chi-kung ne furent développés qu’au sein de la communauté médicale et créés par les médecins eux-mémes. Vous pouvez donc constater, A la suite de cette analyse, qu'avant l’arrivée de Da Mo en Chine, les hbouddhistes comme les tacistes, favorisaient la culture de l'esprit et ignoraient compléte- ment le travail physique du chi-kung. Maintenant que vous avez une idée globale de I'histoire du bouddhisme et du taoisme, voyons a présent l'histoire du temple Shaolin. Ce temple est devenu célébre car c'est la que Da Mo écrivit ses deux classiques et oi il fut enterré, en 536. Selon les documents en notre possession, le temple originel Shaolin (photo 2-1) fut construit en 495 aprés J.-C. (Wei Xiao Wen Di 19* année, ( #4 20% 1 44+) sur le mont Shao Shi (7% 41), Deng Feng Xian (448), province du Henan (/? # J:) par ordre de 'empereur Wei, Le temple fut bati pour accueillir un prétre bouddhiste indien du nom de Ba Tuo (2té) afin de lui permettre de précher et de vénérer Bouddha. Dans l'histoire de la Chine, on pense communément que Ba Tuo est le premier prétre indien qui soit en Chine pour précher. Il était communément aussi appelé « happy Bouddha » (Joyeux Bouddha) (Mi Le Fo, sh) (photo 2.2), A cette époque, la popularité et la prospérité du bouddhisme étaient a leur apogée. Il est dit que les temples bouddhistes étaient au nombre de treize mille, et qu'll n'y avait pas moins de cent mille moines dans les temples. Toutefois, et peu de temps aprés, la religion connut de sévéres critiques de la part du monde des érudits et, en a peine une petite trentaine d’années, elle perdit une grande part de son influence et de sa popularité dans le pays. Lorsque Da Mo 2-2, Joyeux Bouddha (Mi Le Fo Chikung de Da Mo, les secrets de la jeunesse arriva en Chine en l'an 527 aprés J-C. (Wei Xiao Ming Di, Xiao Chang 3° année, 481 #4 8 = ), le bouddhisme était au plus bas. 1.2 Da Mo, le Yi Jin Jing et le Xi Sui, ng, Da Mo (illustration 2-3), dont le nom de famille tait Sardili mais qui était aussi connu sous le nom Bodhidarma, était le prince d'une petite tribu du Sud de l'Inde. Il appartenait l’école Mahayana du bouddhisme et était considéré par beaucoup comme ayant été un Bodhisativa, ou utrement dit, un &tre ayant atteint [illumination ‘mais qui a renoncé au Nirvana dans le but de sauver les autres, Au travers des fragments de documents et rapports historiques, on pense que Da Mo est né aux alentours de l'an 483 apres J.-C. A cette époque, l'inde était considérée par la Chine comme un centre spirituel, car elle était la source du bouddhisme qui a ce moment Id avait encore une grande influence en Chine. Toujours & cette époque, de nombreux empereurs chinois envoyérent soit des moines étudier en Inde et en ramener les saintes écritures, soit encore ils invitaient les prétres indiens & venir précher le bouddhisme en Chine, On s'accorde & penser a ce sujet que Da Mo fut le second prétre indien & venir précher en Chine. Da Mo fut invité a précher en Chine par Yempereur Liang en 527 aprés JC. (Liang Wu Di, Da Tong 1* année, (8 4A) ) ou Wei ‘Xiao Ming Di Chang 3* année, #448 #4 § 2+ ). Lorsque l'Empereur décida qu'il n'aimait as les théories bouddhistes de Da Mo, celui-ci se retira au temple Shaolin, Lorsqu'lly arriva, lly lrouva des prétres faibles et malades et décida, dés lors, de se retirer afin de méditer sur ce probléme (photo 2-4). Lorsqu'il émergea de son isolement, il €crivit deux classiques: Le Yi Jin Jing (Classique de la transformation des muscles et des tendons) et le Xi Sui Jing (Classique du nettoyage des moelles et du cerveau). Le YiJin Jing enseignait aux prétres les maniéres de retrouver la santé et de transformer Jeurs corps de faibles en forts, Au bout d'un certain temps de pratique du Yi Jin Jing, les ‘moines se sont rendus compte que non seulement ils avaient retrouvé une bonne santé, mais qu’en plus, leur force physique s’était accrue de maniére significative. Lorsqu'ensuite cet entrainement fut intégré dans leur pratique des arts martiaux, il augmenta trés nettement l'efficacité de leurs techniques. Ce changement fit rentrer les arts martiaux dans une nouvelle étape, celle des chi-kung martiaux. Chapitre 2- Un peu d'histoire 55 56 24. Entrée de la groite oti Da Me médita pendant neuf années. Le Xi Sui Jing enseigna aux prétres la manitre de nettoyer les moelles et de renforcer leur sang et leur syst@me immunitaire, aussi bien que la facon d’énergé- tiser leur cerveau, ce qui les aida a atteindre l'état de Bouddha. Parce que le Xi Sui Jing était difficile & comprendre et @ pratiquer, ses méthodes d'entrainement ne furent transmises que secretement et @ un ires petit nombre de disciples de chaque génération Du fait du cruel manque de documents sur le sujet, personne ne sait vraiment quel genre d’homme était Da Mo. Nous avons toutefois un cébut de réponse grace a un poeme écrit par un célebre poate ayant vécu sous la dynastie des Song du Sud (1131-1162, #®) et répondant au nom de Lu You (3%) et qui décrivait la philosophie personnelle de Da Mo en ces termes: © TRA BR i Bhd > « TAR HOUE Th GLE © BSF HR AR Chikung de Da Mo, tes secrets de ta jeunesse Ne se sentant pas écceuré par la corruption et la malveitlance, Ni impatient ni avide de désirs et de gains, Ne sacrifiant pas la sagesse pour la compagnie des idiots, Nabandonnant pas les merveitles pour préserver la vérité, Accédant au grand Tao sans exces, Atteignant le coeur de Bouddha sans esprit de vengeance, Ne restant pas sur le chemin de la simple sainteté, I transcende sa propre création, Naturellement, nous ne pouvons nous faire une véritable idée de la personne que fut Da Mo a travers ce poeme et ce, d’autant plus que ces vers furent écrits quelques cing cents ans aprés sa mort. La philosophie enseignée qui lui est traditionnellement attribuée est: «ne pas transmettre aux personnes externes a notre religion, les mots ne devraient pas etre écrits, pointer directement vers esprit des gens, voir et cultiver la personnalité, Yhumanité, et devenir un Bouddha ». ' Cette philosophie qui était sienne, coincide de prés avec le poéme de Lu You. Da Mo semble avoir €é un hounue d’esprit, tetu et d'une grande sagesse. Comme nous l'avons déja vu, avant Da Mo, les méthodes d’entrainement visant & atteindre l'état de Bouddha ne concernaient que la culture de |'esprit au travers de la méditation. Les méthodes complétes de l’entrainement utilisées en Inde n’avaient pas franchi la frontiére dans leur totalité jusqu’aux bouddhistes chinois. Cette situation perdura jusqu’a ce que Da Mo écrive ses deux classiques. Il est un distique au temple ‘Shaolin qui dit: « Dans le paradis de l'Ouest (I'lnde) fils de vingt-huit ancétres, vint dans le pays de l'Est (la Chine) pour commencer a Shaolin ».* Cela revient & dire que Da Mo était un représentant de la vingt-neuviéme génération du bouddhisme Chan en Inde et que Jorsqu’il vint 4 Shaolin, il devint le premier des Ancétres du bouddhisme Chan chinois. Vous pouvez done constater qu’avant Da Mo, les Chinois n'avaient encore pas appris le bouddhisme Chan, Plus encore, si Da Mo faisait partie de la vingt-neuvidme génération de bouddhistes Chan, cela revient & dire que ce bouddhisme était étudié et développé en Inde depuis un certain temps déja. Il est d’ailleurs raisonnable de penser que Da Mo a écrit ses eux classiques sur la base de ses connaissances du bouddhisme Chan, Pour Les bouddhistes chinois, ces deux classiques étaient révolutionnaires et ils leur offrirent de nouvelles voies pour atteindre état de Bouddha, Par contre, et comme toute idée révolu- Sonnaire, cette philosophie rencontra une vive réticence de la part des bouddhistes chinois. Naturellement, la résistance la plus marquée fut celle des bouddhistes tradition- ‘nels qui avaient eux, depuis cing cents ans déja, développé leur propre systéme de travail. La différence majeure qui sépare 'enseignement de Da Mo de celui des bouddhistes traditionnels chinois tient au fait que Da Mo lui, mettait l'accent sur le fait que la culture ‘éu physique était au moins aussi importante que la culture de l'esprit, II affirmait que sans ‘corps fort et en bonne santé, les buts de la culture spirituelle étaient difficiles & atteindre. Bien que ces méthades d’entrainement rencontrérent une sévére résistance de ‘J part de nombreux bouddhistes, il en est tout de méme un grand nombre qui crurent en ‘Ses théories et commencérent derechef a les mettre en pratique. Le temple Shaolin devint ‘sinsi le centre de l'enseignement de ces théories puis, peu aprés la mort de Da Mo, elles furent propagées aux quatre coins de Empire, La méditation Chan de Da Mo fut exportée ‘ers le Japon oi elle devint connue sous le nom de Ren (Zen, ). Chapitre 2 - Un peu d'histoire S7 58 Malgré la popularité grandissante des méthodes de Da Mo, nombre de prétres insistérent et continuérent a se servir des méthodes traditionnelles d'entrainement. Lorsque le temple Shaolin décida d’appliquer lentrainement au chi-kung dans ses techni- ques de combat, ces nouvelles théories connurent une opposition plus farouche encore de la part des traditionalistes. Pourtant, et bien qu’il ft 4 cette époque de violences souvent nécessaires de savoir se défendre, nombre de prétres étaient contre lidée méme de Tentrainement martial. Ils pensaient qu’en tant que prétres bouddhistes, ils se devaient d'éviter toute forme de violence. 2.3 Aprés Da Mo Dans le premier chapitre, nous avons analysé l'influence significative qu’ont eue les classiques de Da Mo, le Yi Jin Jing et le Xi Sut Jing, sur la cullure chinoise. Maintenant, je vous propose de regarder, plus profondément encore, linfluence qu’ont eu le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing sur les sociétés religieuses et martiales chinoises. Da Mo est considéré comme ancétre » du Chan Zong ( # #), la secte Ren du bouddhisme Ilest dit qu’a sa mort en 536 aprés J-C., il transmit sa philosophie bouddhiste Chan ainsi que ses techniques Xi Sui Jing 4 son meilleur et plus fiable disciple, Hui Ke (*). Hui Ke, dont le nom civil était Ji Guang (at % ), était un érudit qui renonca & la vie civile pour se consacrer & la conquéte de sol-méme. Hui Ke transmit la philosophie bouddhiste a Seng Can ( fit2#). Puis elle passa A Dao Xin (# fs ), Hong Ren (% 2), et Hui Neng (3848 ). Ces cing personnes plus Da Mo furent appelées les six ancétres du Chan (Chan Zong Liu Zu, ( #5748). Plus tard, les bouddhistes honorérent un autre moine, Shen Hui (# #) de la dynastie des Tang de Kai Yuan (713-742 ap, J-C., 81%). En conséquence, on fit dés lors référence aux sept ancétres du Chan (Chan Zong Qi Zu, #%~ 8 MRE RS: “RASA ho A Sabie” R BS RRC 0 to: RAS RASA RAS fe" BST St ace BE? RARMZ | RAB LRIRA | MAREK Maa IRI ¢ Entre l'an 420 et I'an 589 (soit un total de 169 ans), régnérent plusieurs empereurs qui isérent la Chine en différentes contrées. Cette époque de J'histoire de la Chine est nue sous le nom « d’époque de division entre le Nord et le Sud » (244). Selon les ‘uments disponibles, Da Mo fut invité en Chine par l'empereur Liang en 527 aprés J.-C. et iva un peu plus tard au temple Shaolin dans la région de Wei. Ce document est erroné niveau des dates. En effet, Wei Xiao Ming était empereur entre 516 et 528 et, par ailleurs, période Tai He s’étalait-elle, de l'an 477 a ]'an 500, durant le régne de lempereur Wei Xiao -n Di. Ce document ne peut donc pas étre fiable au vu des conflits de dates qu'il porte. Hui Ke était l'un des disciples de Da Mo et l'on disait de lui qu’il avait réalisé les secrets Xi Sui Jing, la méthode qui permet aux moines d'atteindre l’étape finale de leur rainement, l'état de Bouddha. Dans le texte, « moelles » désigne plutot les techniques entraincment que Hui Ke avait apprises, ct non la profondeur des accomplissements “il avait atteinte. Au bout de neuf ans, Vaccomplissement était réalisé et (il) mourut, enterré aux pieds de la montagne de VOreille d'Ours. Puis il laissa ses chaussures et s'en alla. Plus tard, le mur devant lequel il médita, fut détérioré par te vent et la pluie, les moines Shaolin le réparévent et y trouvérent une boite de métal. La boite était fermée sans scellés ni verrou, (mais) des centaines de méthodes ne purent Vouvrir. Un moine comprit et dit. « Cela doit étre dia @ la force de la colle. Nous devrions nous servtr de feu ». La boite s'ouvrit. Il fut découvert que la boite était emplie de cire qui la maintenait fermée. (Us) y acquirent deux classiques: l'un nomuné Xi Sui Jing, Uautre nommé Yi Jin Jing. Chapitre 2-Un peu d'histoire 61 2 Bate RRA DREAMS RES BUR BLA DARE EZ ES + RIS HRI MS » — 22 FBR AL * EP RAE TR MIB Ce texte nous renseigne sur l"endroit ott fut enterré Da Mo, au pied de la montagne du nom d's Oreille d'Ours » (Xiong Er Shan, %s:). Cet emplacement correspond avec les documents publiés par le temple Shaolin.” En chine, on dit de celui qui a atteint l'état de Bouddha, ou l'entourage de Bouddha, qu’s il 2 laissé ses chaussures et qu'il s’en est allé », Cela implique que bien qu'il soit parti, une part de ses accomplissements reste derrigre lui pour ceux qui le suivent. Dans les temps anciens, la cire était le seul matériau connu pour «coller » les choses ensembles. A nouveau, on ne peut pas vraiment savoir si ces deux classiques furent trouvés & lendroit ot Da Mo a médité. Il est d'ailleurs meme fort probable que cette histoire fut inventée de toutes pieces Le Xi Sui Jing dit, le corps d'un homme (est) touché par Vamour et le désir, et mis en forme, contaminé par sédiments et boue. Si vous désirez cultiver le vrai sens du bouddhisme, (esprit) bougeant et s‘arretant @ volonté, (alors) les cing visceres et les six entratlles (boyaux), quatre membres et centaine d’os doivent ire netioyés individuellement, (Lorsqu ils sont) purs et que (vous) étes capable de voir le calme et la paix, alors (vous) pourrez éire cultivé et pénétrer le domaine de Bouddha. (Si vous) ne cultivez pas cette (voie), (aiteindre le Tao) n’aura ni fondement ni origine. Lisez jusqueld, et sachez que les croyants pensaient que « acquérir ta moelle » n’était pas une comparaison. RMS WALA MREB -—6R SSF Rs Hate > Sy Ado) BARA > OVALE RE ob A —— AMPA ARAB are Ati 3 Re Sea eey WHEL Rik hot 4 aT Le Xi Sui Jing vous apprend A vous nettoyer intérieurement, y compris les organes internes, étroitement liés aux pensées. Ce n’est que lorsque vous aurez régulé vos pensées et mené votre esprit la paix que votre corps pourra étre nettoyé. Alors vous aurez jeté les fondations nécessaires pour embrasser le Tao. Ce paragraphe met encore l’accent sur Je fait qu’s acquérir la moelle » fait référence & entrainment moelles et cerveau, et non & la profondeur de culture du Tao. Le Yi Jin Jing dit gua Vextérieur de la moetle des os, sous la peau et la chair (muscles), (il n'y a) rien d'autre que les tendons et les vaisseaux qui connectent Lensemble du corps et transportent le chi et le sang. Tout cecé est le corps postnatal, (el doit étre promu (entratné); Empruntez-les pour cultiver le vrai (Tao). Si vous ne les assistez pas et ne les promouvez pas, (vous) verrez immédiatement affaiblis- sement et flétrissure. (Si vous) considérez (cet entrainement) comme ordinaire, comment pourriez-vous atteindre le but final? (Si vous) abandonnez et ne vous y Chikung de Da Mo, les secrets de ta jeunesse are vi « entrainez pas, alors il n'y aura pas de force pour cultiver, et rien ne pourra étre accompli, (Lorsque j'ai) lt jusqu'ict, alors j'ai su que ce qui fut appelé peau, chair et 08 ne sont pas une comparaison et non plus un commentaire anodin. AA BRET ROTM > HAS MMH Ae RRR WHE AMI EAT + LARA AAPL E GHEE? ORR A IRA? eaee SRE Rik a RB OF aR » Ce paragraphe explique que le Yi Jin Jing est mis en ceuvre pour entrainer le corps physique, incluant la peau, les muscles, les valsseaux et les os. Le corps physique doit étre temporairement utilisé (emprunté) pour la culture de interne sur le chemin de lobjectif dernier, Das lors, vous devez entrainer votre corps physique et le maintenir en bonne santé, Si vous ne vous entrainez pas, alors vous ne pourrez pas avoir un corps fort et vigourenx pour servir la culture de votre esprit. Ainsi, lorsque le premier paragraphe faisait référence a « acquérir la peau, la chair et les os » ce ne sont a nouveau pas des commentaires quant & la profondeur de culture du Tao, mais bien une référence a entrainement lui-méme. Le Xi Sui Jing appartenait @ Hui Ke, de pair avec la toge et le bol, transmis en secret. Les générations suivantes ont rarement vu. Seul le Yi Jin Jing fut gardé, et demeura au femple Shaolin en mémoire de la moralité du professeur. Les mots de ces classiques étaient tous en sanskrit, aucun des prétres Shaolin ne pouuait les traduire complétement. Méme quand ils étaient traduits, cela n’était que d'un ou deux pour dix (10 ou 20 %). A nouveau, comme personne n’était capable de transmettre les secrets, chacun utilisa ses propres explications, entrainements et pratiques. (Leurs) entrainements tendirent & empranter les voies latérales et devinrent les branches et les feuilles. Conséquemment, les vraies techniques pour entrer en bouddhisme furent perdues. Jusqu’a aujourd'hui, les prétres Shaolin ne sont capables d'utiliser (Venta nement) que pour les arts martiaux, cela est un parfait exemple illustrant les propos de ce classique. DORAL IR OR ASAETT > PACAR HE Te ALME » EEL e LUG GRP) RM PROF RAR DAREMA Sia aye ee MAREK ORE RSZLE MiG 2 SMHS BI RRA AIEIAT EODAMER EA BAS RALBA— Be > Hui Ke (2-1) était le meilleur disciple de Da Mo; il est dit qu'il fut celui qui acquit atteint) le Xi Sui Jing. Lorsque les Chinois parlent de la moralité d'un professeur, ils font \sralement référence ce qu'il a accompli et aux enseignements qu'il a transmis. Le texte original écrit de la main de Da Mo était formulé en sanskrit et il existait trés de gens capables d’en faire une veritable traduction, Bien que certains prétres aient en faire de partielles traductions, ils furent incapables d’en saisir le sens integral. “entrainement tiré de ces traductions partielles, emmena les prétres Shaolin loin sur des Chapitre 2 - Un peu d'histoire 63 sentiers de traverse. Ainsi, et parce qu’ils étudiaient étaient les branches et les feuilles et non le tronc et les racines, ils ne purent s‘en servir que dans le domaine des arts martiaux. Lentrainement visant l'objectif dernier, ’état de Bouddha, fut dés lors négligé. Parmi eux, se trowvait un moine, qui eut une remarquable et excellente idée, Si le grand professeur Da Mo a iaissé les classiques, comment pourraientils étre limités aux petites techniques? Si nous ne pouvons les traduire aujourd'hui, il doit y avoir queiqu'un capable de les traduire, Des (ors, (il) prit les classiques et entama un long voyage, aiteignant chaque montagne. Un jour, (il) arriva & Shu (Province du Si Chuan), grimpa la montagne Emei et fut & meme de rencontrer wn saint moine Indien Ban Ci Mi Di. lui parla du classique et tui dévoila Uintention de sa visite. RP — WARM) HEE ABM, BRIE BIB ak SRG | WIE HEI > GM Las — BK fuente + AEE SY RAM Rt BRL AE + St Shu (3)) désigne la province du $i Chuan, Sur le mont Emei (situs) était situé un important centre religieux bouddhiste et taoiste. Il est donc trés possible que ce moine Indien ait 6t6 invité a précher la. Le saint moine dit: « (Ceci est) Uhéritage secret des ancétres de Bouddha, le fondement est ici. Toutefois, le classique ne peut étre traduit car la langue de Bouddha est grave et profonde. (Mais si) le sens du classique peut etre traduit et compris, il est aussi possible datteindre le Saint lieu ». H se mit alors & en expliquer le sens en détail. Encore, (il) empécha le prétre de quitter la montagne, (Vaidant) & avancer et & cultiver. (En) cent jours, (son corps devint) fort, une autre centaine de jours (le chi) emplissait "ensemble de son corps, une autre centaine de jours, (le chi) circulait harmonieusement, il obtint ce que on appelle « blindage d'acier et forte terre » (un corps physique fort), (Le moine) comprit que ce prétre avait la sagesse de Bouddha, et qu’il avait établi les fondements de ta force des tendons Biba) “iach: Re MRR TIE th MR: BATH AER” HAR BEA LN: RPOE GamRO> Raa SRA, 42 eee Cee Sie A am bk Parce que le bouddhisme fut importé d'Inde, ses terminologies et ses références étaient impossibles 4 comprendre pour un non Indien. Ainsi, une traduction mot pour mot aurait été inintelligible. Toutefois, si vous comprenez le sens de ce classique, il est possible de le retranscrire cans votre langue en gardant Je sens originel, Cela revient done a dire que le document qui nous vient de Ban Ci Mi Di n'est pas une traduction mot pour mot du texte original. La volonté du prétre (Shaolin) était forte et il ne voulut pas réintégrer les affaires du monde, alors il suivit le Saint moine préchant et voyageant, sur les mers et les montagnes. Je ne sais pas ou il alla. L’héte Xu Hong te rencontra au-dela des rivages et obtint le sens originel du secret, Il le donna & Uhdte Qiu Ran, et UROte Qiu Ran & 64 Chikung de Da Mo, tes secrets de la jeunesse et obtint le sens originel du secret, Ile donna a Vhote Qiu Ran, et Uhdte Qiu Ran a son tour, me V'a donné. (J'ai) essayé et goaié la vérification, j'ai su alors que les propos étaient vrais, Malheureusement je n'ai pas obtenu (acquis) le secret du Xi Sui Jing er des lors je n'ai pas pu voyager jusqu'au Domaine de Bouddha. A nouveau, il est matheurewx que (ma) volonté ne soit pas forte et que je ne peux comme le prétre, oublier les affaires du monde. Je ne puis que me servir des petites branches et feuilles pour protonger ma vie. Je me sens coupable a l’intérieur. (SA BAR MR Mb ATR» BR dOMTe Apr BiB Zh AL AAS BRS FRA MPM HARE HEAR HAZ IMB RAL EA Bie io lH BAB « THEE A Tob He + AEP aR © En Chine, les voyageurs étaient souvent appelés des Hotes. Toutefois, le merveilleux sens de ce classique n’a jamais été entendu dans ce monde, je ne peux qu’écrire cette préface et expliquer doi il vient et (vous) permettre de connaitre le début et la fin, (Je) souhaite que le lecteur qui désire atteindre le domaine de Bouddha ne répetera pas sans cesse les affaires du monde. Si (vous) tes capable d’atteindre les c6tés de Bouddha, alors (vous) ne ressentirez pas de honte (& n'avoir pas rejoint) intention due grand professeur Da Mo. Si (vous) ne faites que parler de bravoure et que vous souhaitez @ire connu dans ce monde, alors ily a plein de gens connus pour la force de leur bravoure, Comment pourrions- nous tous nous les rappeler? RA IED & EAM ER ROMA: PS Ba BME ABRAMS Re » FSR BRRBBAMGSLE FARRULZH MeLM Bs Sa ROE Ce dernier paragraphe avertit le lecteur qu'il ne doit pas uniquement se servir de ce sique pour accroitre la force de son corps. Cet entrainement est le fondement de état de Bouddha », et vous devriez viser les plus élevés des niveaux de la culture du soi uur finalement, atteindre la « Cité Sainte ». PREFACE DU VERITABLE MANUSCRIT DU YIJINJING BRAVOURE SPIRITUELLE INTERNE ET EXTERNE PAR LE GENERAL HONG YI, SONG SHAO XING 12° ANNEE (1142) AA, th RO shah BE EBHERBR TZ Chapitre 2 - Un peu d'histoire 6s Je suis un combattant martial, mes yeux ne peuvent pas lire un seul mot. (Je suis) bon a jouer de la longue lance et large épée, chevaucher les chevaux et bander tare sont mes joies. FRAG) BRA-F PERMA | GZ Lay He Lauteur de ce travail est le général Hong Yi, qui servit sous les ordres du Maréchal Yue Fei (#). Comme le général était illettré, ce texte fut probablement dicté & un scribe. Il était une époque oit {a plaine centrale (le centre de la Chine) était perdue, et les empereurs Hui et Qing tenus au Nord Le cheval bouewx traversa la riviere (Yangtze), de nombreux événement se produisirent au Sud de la rividre. Parce que je servais sous les ordres du Maréchal Yue, assigné en tant qu officier assistant, je remportais des victoires et fus finalement promu général MP RR > MAILE > I iT; rhs Es FOR 2 RIE th BA eae RL a . Sous la dynastie des Song (1101-1127, #), les empereurs Hui et Qing furent capturés par les Jin (4 ) et maintenus en captivité dans le Nord. Pour permettre la survie de son Empire, le nouvel empereur déplaca son royaume au Sud de la rivigre Yangtze, Les guerres étaient continuelles. L’expression « cheval boueux » (ou cheval de boue), est une fagon de décrire les violents combats et les grandes batailles et ce, car les hommes et les chevaux se salissaient beaucoup pendant qu’ils combattaient « becs et angles ». Je me souviens avoir été assigné & une bataille par le maréchal (Yue), apres, (lorsque) Uarmée retourna @ E., sur le chemin du retour, je vis soudainement un préire spirituel, dont Vapparence était différente et étrange; il ressemblait & Bouddha. It portait a la main une lettre et pénétra dans le camp. (Il) me dit de donner ceci & Shao Bao (le maréchal Yue). Je tui demandais la raison. It dit: « Savez-vous, vous les généraux, que Shao Bao est doté d'une puissance spirituelle ? » Je répondis: « Je ne sais pas. Mais j'ai Vu que Shao Bao était capable de bander un arc de centaines de pierres ». peerage la Net BARR + Hi aE RRS FURR > ee 5 fe press op gh tt + fit a: MER SoH PALO” Fas ~ Sou, WELSREREES 93° «E » ($8) était le siége du royaume des Song, dans l'actuelle province de Hu Bel (43). Shao Bao était un surnom du Maréchal Yue Fei. Dans les temps anciens, la force était mesurée au nombre de pierres que vous pouviez soulever. La force nécessaire a bander un arc était elle aussi mesurée de la sorte. Le moine dit: « La puissance spirituelle estelle donnée par les cieux? » Je répondis : « Oui ». Le moine dit: « Elle ne Vest pas. C'est moi qui le lui ai enseigné, Lorsque Shao Bao était petit, il fut 4 mon service et s‘entraina jusqu’a succes dans la force spirituelle. Je lui ai demandé de me suivre dans le Tao, il ne le fit pas et s‘investit 66 — Chi-kung de Da Mo, les secrets de la jeunesse dans les affaires humaines. Bien qu'il soit arrivé @ établir sa réputation, il ne sera pas a méme de réaliser son voew, C'est la destinge céleste et son sort. Que pouvons- nous faire? La date (de sa mort) s‘approche. S'it vous plait, transmettez-lui cette lettre et (il) pourra peutétre léviter », a: PRAM.” Fat “me” fa? ap FSH VRP ERERT 2 HA RE BR AMAM RAE Am AMMR EAs MR? EME Re Oe RET! OBRR MBE» KARE HR * Le moine nous dit icl que le maréchal Yue Fel choisit délibérément de ne pas devenir ermite et de rester en dehors des affaires humaines telles que gagner argent et gloire et assouvir ses désirs personnels Jai entendu ces propos et ne pus m'empécher de me sentir terrifié..Je lui demandais son nom mais il ne me répondit pas, Je lui demandals ot est ce qu'il altait, il dit: + vers l'Ouest, rendre visite au grand professeur Da Mo ». J’étais terrifié par la sévérité de son esprit et n’osais pas le retenir. Il s'en alla avec grace. TMS) ABA TER AS! PH Za! Bey ROR” PIA i RRA + SERA © AVépoque de ces propos, Da Mo était mort depuis environ six cents ans. Dés lors, la visite que désirait lui rendre le moine, était une visite spirituelle. La croyance veut que Jorsque Da Mo mourut. il devint un Bouddha et que son esprit était parti vivre dans la « cité Sainte de FOuest » (V'Inde), oti lon s‘accordait & penser que vivaient les Bouddhas. Shao Bao recut la letire, se mit 2 la lire et, avant de Uavoir terminée, se mit & pleurer et dit: « Mon professeur et un moine spiriwel. Je n'ai nul besoin d’attendre (pour voir) que ma vie touche a sa fin ». N prit alors un volume dans sa poche et me le ‘endit. It dit: « Garde cet ouvrage avec aitention. Choisis la personne et enseigne-lui Ne laisse pas les techniques qui permeitent de franchir ia porte du Tao s’évanoutr. (Cola serait) ingrat vis-a-vis du moine spirituel ». Pas plus de quelques mois plus tard, (Shao Bao) fut assassiné par un fourbe ministre. Je suis si navré pour Shao Bao, ma dépression et mes ressentiments ne peuvent se disperser, je regarde ces services louables comme terre et fumier. Depuis (je n'ai) plus le désir de la vie humaine. Je repense aux instructions de Shao Bao et ne peux aller contre sa volonté. Je déteste (tre) un combaitant martial, n’avotr pas de géants yeux, et ne pas savoir qui aurait la force de volonté pour atteindre les jardins de Bouddha et qui mériterait ce volume, Choisir (la bonne) personne est difficile et enseigner sans avoir choisi est vain, Aujourd’hui (je) cache cet ouvrage dans un mur de pierres sur la montagne Song et laisse celui qui est prédestiné au Tao Uacquérir et s'en servir comme une voie pour pénétrer le Tao. Je peux éviter la culpabilité de Vabus denseigner & quelqu’un. Alors je pourrai me tenir en face de Shao Bao sans ressentir de culpabilité. Song, Shao Xing 12 année. Le grand général de E sous le Chapitre 2- Un peu d'histoire 67 commandement du Maréchal Shao Bao (Yue Fei). Hong Yi, Général, Niu Gao, Tang Yin, He Jiu Fu. ROR ALMA HD ERT ROGER RARE Le maréchal Yue Fei fut empoisonné en prison par le ministre félon Qin Kuai (44 ). Lorsque le maréchal mourut, il n’était gé que de trente-neuf ans. On lui attribuait alors ia création d'un enchainement de chi-kung du nom de « les huit pices de brocard » mais aussi, du style dart martial interne du nom de « Xingyiquan ». Le style des « serres de V'aigle » se réclame aussi étre une création du Maréchal Yue Fel. La dernidre phrase de ce paragraphe est en fait le nom du général, suivit du nom de la province et du comté ot il naquit. PREFACE DU VERITABLE MANUSCRIT DU YI JIN JING COMMENTAIRES D’UN VOYAGEUR SUR MERS ET MONTAGNES RAGE RM Agee Lorsque j’étais jeune, je fus retardé par poetes et livres; plus tard en grandissant, j'ai r aimé lier amitié avec les gens en dehors du carré (les moines), Lorsque j’en avais le loisir, jaimais & voyager par-delit les montagnes et les mers. Un jour que j’étais f sur la montagne Chang a porter boites et pots avec mes amis, marchant sur ta plage ‘J'étalais un tapis par terre et m'assis. Soudain, j'ai vu une personne semblant venir y de Qiang de Louest, voyageant d’Quest en Est, passant par la et (5'arrétant) pour un s court repos, Remarquant son apparence élégante et cultivée, je Varrétais et (ui proposats une boisson. RYVEAWERE | RERGRAWARK > ROUTE BLM DERG BRERRS SHAR Bk S-BAARGMR: BLY B> TRISH TR: Hkzh> Pour les Chinois, la couche populaire est considérée comme étant « dans le carré » car les gens y étaient en permanence préoccupés par leurs émotions et désirs, et quills avaient une tendance & étre rigides et inflexibles. expression » en dehors du carré » (Fan Wai 68 Chickung de Da Mo, tes secrets de ta jeunesse >) est communément utilisée pour désigner Jes moines car ils se tiennent en dehors des afluences de la société populaire. La montagne Chang Bal (£4 ui ) est une montagne ‘célebre de la province de Shandong (a, & ) en Chine. « Boites et pots » font référence A des ntenants servant a transporter nourriture et vin, Les Qiang ( %) sont une petite ethnie jnoritaire vivant a la frontiére occidentale de la Chine, tout prés de l'Inde. Je demandats alors: « Ob allez (vous)? ». Il répondit: « Jiao Lao (est en chemin pour) visiter les professeurs de mon professeur ». Je demandais & nouveau; « De quoi estil capable ? », It dit: « de bravoure spirituelte », Je demandais alors: « Quest la bravoure spirituelle ? », Il dit: « doigts fermés peuvent pénétrer Uestomac dune vache, tranchant de ta main peut décapiter une vache, poing capable de trapper la poitrine d'un tigre. (Si vous) ne croyes pas, je vous en prie, testez mon estomac » Alors, je demandais & un homme fort d'utiliser pilons de bois, de pierre et de métal pour (le) frapper. Rien ne sembla se produire. J'utilisais ensuite une longue corde pour attacher ses testicules a une rove de char 4 heeufs. It traina la rove et marcha comme courir. J'utitisais ensuite la longue corde pour lui attacher ses deux pieds inférieurs, et demandais a cing ou six homies forts de le tirer, ils ne purent (le) bouger. Tout le monde était choqué et demanda: « Est-ce que cela est donné par les cieux ou par Uentratnement humain? » Il dit. « par "homme et non par les cieux » Mi P22 at ea eee: + AM Me RE? at “ae R e” “eB 2” at “ithe Hae nenne ShTFRM KETRS Me” ARBRE PEREZ SMR I RUE GREER MAERZ BMA Slew | RK BRR PEARARZ LEB: RMA ee! RMAM? HAMAR? BE Ades dA Jiao Lao (#4) peut étre le nom du voyageur. Du fait que la bravoure provient de iévation de esprit, on en fait souvent référence comme étant la bravoure spirituelle en Yong, #3). Lorsque l'esprit est élevé, le corps physique peut devenir extrémement + et résistant aux forces extérieures. Cela peut d'ailleurs étre testé en frappant le corps. ailleurs, les racines elles aussi peuvent étre développées grace a l’élévation de l'esprit, ire meme, les parties génitales, qui peuvent, elles, étre renforcées au point de pouvoir porter ou tirer des poids considérables. Je demandais alors quels pouvaient en étre les usages (de la force spirituelte). 1 dit « repousser la maladie est un, Jamais matade est deux. La vie entire comme un homme fort est trois, Ne pas étre effrayé par la faim et le froid est quatre. Plus de propriéiés males, élégant et beau est cing, Une centaine de victoires dans la guerre de la chambre est six. Cueillir la perle dans l'eau boueuse est sept. Se défendre contre les attaques sans peur est huit. Apres Ventrainement, Vaccomplissement ne déclinera pas est neuf. Ce ne sont la que neuf utilisations mineures. Utiliser cect comme fondement de acces & la porte du Tao est le but final » Chapitre 2-Un peu d'histoire 69 70 « Repousser la maladie » signifie que l'on pulsse résister & la maladie lorsqu’elle survient, « Jamais malade » veut dire que lorsque le corps est entrainé aux plus hauts niveaux, vous ne tombez plus jamais malades. L’entrainement peut vous transformer de faible en fort de sorte & ce que paraitre et vous comporter comme un bel homme vous emplit de force, La « guerre de la chambre » est ici utilisée en référence a l'acte sexuel. » Cueillir la perle dans l'eau boueuse » désigne le fait d'affiner et de purifier lesprit dans cette société impure. Je demandais alors qui était son professeur. Il répondit: « Mon professeur est un moine et son professeur, un immortel. » Ils ont transmis (Uentrainement) avec ses regles. Sur-ce, il exhiba un livre rare et nous en permit la lecture. Nous simes alors que la bravoure spirituelle peut éire atteinte par la transformation des tendons, et que Vaccumulation de Li prend sa source dans l'accumulation de chi. Apres avoir bu, cette personne de Qiang émit le souhait de partir, Nous ne pouvions pas le retenir plus longtemps. Il dit: « Je vois que votre esprit et votre forme sont différents des autres, je voudrais vous donner cet ouvrage. Cette rencontre est notre destinée. Je (vais) rendre visite au moine spirituel et espere visiter le domaine de Bouddha, Je n'ai pas le temps de rester plus longtemps ». Ainsi, il s'en alla et laissa le livre. Cet ouvrage était préfacé par l'herboriste Li. Cet herboriste aurait-il pu parler imprudemment et sans réfléchir? RATE? gt ae E-AMZ He Ary Wo AARH Wea. BUA SERS > RET "BNE BILE: e > mat + we ao Ae baat AUST aes if am Sone ce BEN aes BR “oe Lavant dernigre phrase de ce paragraphe indique que le document comportait déja la préface de 'herboriste Li, que nous vous avons présentée plus haut. Mest dit dans le classique: » Utilisez ceci comme fondement pour devenir Bouddlta. Ceci est la transcendance d'un Indien ancien, Mr. Dai, Ce n'est pas ce que les gens de la plaine peuvent voir, Comment pourrionsnous faire face & (Yue) Wu Mu lorsque nous mourrons et ensemble, avec lui, rendre visite au moine spirituel, au- dela des cieux? Chi-kung de Da Mo, les secrets de ta jeunesse Dynastie de Qing, Shun Zhi (1644) Le voyageur sur montagnes et mers BE RAR KM SSARALTMM: TH PR ee Ee RARTARBRAR RZK WIR R hak MSG BH BRE ATR A BER, Nous n’avons pas plus informations quant a cet Indien du nom de Monsieur Dai. Je ‘pense quill doit s'agir en réalité de Da Mo. La plaine centrale est un terme utilisé pour igner la Chine. Dans ce paragraphe, il apparait clairement que ce document, recu par voyageur, était bien celui pour lequel le Maréchal Yue Fei avait écrit une préface et un RSA RA EAS + RIO ABRATAM BREWM DH SHS. DHAMAS, BRO LRM HAL, 1991, Chapitre 2-Un peu d’histoire 71 Chapitre 3 Les chi-kung bouddhistes et taoistes Le secret qui a de tout temps entouré les chi-kung religieux est la principale cause pour laquelle ces pratiques ne devinrent pas aussi populaires que les autres styles dans la Chine d’avant la dynastie des Qing. Ce n'est que depuis ce dernier siécle, avec fe révélation graduelle des secrets au plus grand nombre, qu'ils connurent une pularité plus importante. Les chi-kung religieux sont principalement bouddhistes et faoistes, et leurs objectifs primordiaux consistent & aider la recherche de Iillumi- tion ou, de ce que les bouddhistes appellent les « parages, jardin ou domaine de uuddha ». Les pratiquants des chi-kung religieux cherchent en réalité une maniére de “élever au-dela de la souffrance humaine, et a échapper au cycle perpétuel de la incarnation, Ils sont persuadés que la souffrance humaine est 4 mettre au compte sept émotions et des six désirs et que, tant que l'on est esclave de ces sept jotions et de ces six désirs, on est réincarné aprés la mort. Pour éviter la réincar- jon, vous devez entrainer votre esprit aux plus hauts degrés de développement de rte a ce qu'il soit suffisamment indépendant pour subsister aprés votre mort. Un tel rit peut alors pénétrer le royaume céleste et connaitre une paix éterelle. Parce cet objectif est particuliérement difficile 4 atteindre dans la vie quotidienne et pidante du monde, les pratiquants de chi-kung religieux ont de tout temps choisi s‘isoler dans les montagnes, ot ils avaient tout loisir de concentrer la totalité de énergie a leur recherche. Les pratiquants des chi-kung religieux s’entrainent & renforcer leur chi interne pour rir leur esprit (Shen, #) et ce, jusqu’a ce que l'esprit soit capable de survivre a la rt du corps physique, Les moines sont nombreux a penser que le chi-kung Yi Jin Jing résente une étape nécessaire dans leur entrainement, car il permet d’accumuler du jen abondance. Ensuite, une fois le chi abondant, le chi-kung Xi Su’ Jing est pratiqué sorte & emmener cette énergie vers le front, 18 ott réside esprit, pour élever tivité cérébrale aux plus hauts niveaux. Habituellement, le Xi Sui Jing était réservé Chapitre 3- Les chi-kung bouddhistes et taoistes 73 74. a un trés petit nombre de moines ayant atteint les niveaux les plus avancés de la pratique du chi-kung. Les bouddhistes tibétains se sont eux aussi beaucoup investis dans de similaires entrainements. Ainsi, et durant les deux derniers milliers d’années, les bouddhistes tibétains, les bouddhistes chinois et les taoistes, ont suivi les memes principes pour devenir les trois écoles majeures du chi-kung religieux en Chine. L'effort de recherche visant & atteindre l'illumination ou l'état de Bouddha est reconnu comme étant le plus élevé et le plus ardu des niveaux de pratique du chi- kung. Nombre de pratiquants de chi-kung rejettent les rigueurs de cette recherche religieuse et ne pratiquent le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing que dans le but de prolonger leur durée de vie. Ce sont en fin de compte ces pratiquants-la qui ont probablement révélé les secrets de ces chi-kung au monde extérieur. Nous aborderons en détail le Yi Jin Jing dans la seconde partie de ce livre, et le X/ Sui Jing, dans la troisiéme partie. En examinant attentivement le présent livre, vous pourrez constater que la plupart des documents présentés sont d'origine taoiste. De ce fait, nous ressentons le besoin de vous faire une bréve présentation de ce que sont les chi-kung bouddhistes et taoistes. Cette introduction sera suivie d'une énumération des différences d'entraine ment aux Yi Jin Jing et Xi Sui Jing que l'on peut relever dans les approches bouddhis- tes et taoistes. Ensuite, et afin de vous aider a mieux comprendre les chi-kung taoistes, nous vous présenterons deux des styles majeurs, ou attitudes, de la pratique du chi- kung taoiste. Nous voudrions enfin vous rappeler ici que le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing ne représentent qu'une partie de l'entrainement chi-kung des taoistes. II existe en réalité de nombreuses pratiques de chi-kung taoistes; pratiques que nous nous proposons de vous présenter dans de futurs ouvrages. 3.1 Chi-kung bouddhistes et tat Les chi-kung bouddhistes. Au cours des deux mille dernigres années, trois écoles majeures se sont développées en Asie: les chi-kung bouddhistes d’'Inde, du Tibet et de Chine. Parce que le bouddhisme fut créé en Inde par un prince du nom de Gautama entre 558 et 478 av. J_-C., les chi-kung bouddhistes indiens sont ceux dont histoire est la plus longue. Le bouddhisme ne fut en effet importé en Chine que sous la dynastie des Han de l'Est (8 ap. J-C., &% ). Les Chinois ont depuis lors, et progressivement, appris ces méthodes et celle culture de Pespril, Leur pratique fut bien sOr influencée par les chi-kung traditionnels scolastiques et médicaux chinois, qui cumulaient alors déja deux mille ans de développement. Il en résulta un systéme d’entraimement unique et bien différent de celui de ses ancétres. Selon les documents et parcelles de documents disponibles, on pense que, en tout cas dans les premigres centaines d’années qui suivirent l’importation du bouddhisme seules la philosophie et les doctrines ont été transmises aux Chinois. Les méthodes de chi-kung et de culture de soi ne leur furent transmises que bien plus tard. Il y a plusieurs raisons a cela: * Du fait de la difficulté des transports et de la communication de l’époque, le transfert des documents de linde vers la Chine était limité. Et, bien que quelques Chikung de Da Mo, ies secrets de la jeunesse ee ee ele eee Tes es ed ke hao ae prétres indiens soient venus précher en Chine, le probléme demeurait entier. * Quand bien méme les documents arrivaient-ils en Chine, il ne se trouvait alors que de trés rares personnes réellement qualifiées et capables de les traduire avec exac- titude. Ce probléme était bien entendu exacerbé par les différences culturelles. Encore aujourd'hui, les différences culturelles demeurent un probléme majeur pour traduire avec précision d'une langue a une autre. * La principale raison demeure toutefois due au fait que l'entrainement et ses méthodes doivent étre enseignés de maniére individuelle et personnellement dirigées par un maitre expérimenté. II n'est possible d’apprendre dans les livres qu'une quantité infime d’informations. Ce probléme fut amplifié par cette tradition qui consistait & ne transmettre l'information que de maniére secréte, et de maitre A disciple. Vous pouvez done constater que le processus de transfert ou d'importation était iificile et pénible et ce, tout particuligrement en regard des méthodes d’entraine- ‘ment. Pendant plusieurs centaines d/années, on s‘accorda a penser que du moment que l'on était capable de purifier son esprit et de rechercher ardemment a atteindre Yetat de Bouddha, 4 un moment ou a un autre, le succ’s se présenterait. Comme nous Yavons mentionné dans le chapitre précédent, cette situation demeura telle quelle qu’ ce que Da Mo écrive ses Yi Jin Jing et Xi Sui Jing. Alors seulement, les Chinois rent une direction ferme pour orienter leurs efforts dans leur recherche de l'état de uddha, Avant Da Mo, le chikung bouddhiste chinois était trés similaire au chi-kung -olastique chinois. La principale différence les distinguant, tenait au fait que la ott les \dits ceuvraient & améliorer et A maintenir une pariaite condition physique, les uddhistes eux, cherchaient & atteindre I’état de Bouddha. La méditation est un cessus d’entrainement nécessaire & un prétre pour apprendre a demeurer jotionnellement neutre. Les croyances du bouddhisme affirment que toute la uuffrance humaine est due aux sept passions (sentiments) et aux six désirs (Qi Qing iu Yt, (21% ). Les sept passions/sentiments sont la joie, la colére, la tristesse, la ur, 'amour, la haine et la luxure. Les désirs sont engendrés par les six racines que t les yeux, les oreilles, le nez, la langue, le corps et esprit (Xin, =). Les uddhistes cultivent par ailleurs en eux-mémes, un état de neutralité séparé des quatre vides » que sont la terre, eau, le feu et le vent (Si Da Jie Kong, x % #). Ils nsent en effet que cet entrainement peut leur permettre de maintenir leur esprit ‘épendant et d’échapper ainsi au cycle de la perpétuelle réncarnation. Le bouddhisme tibétain lui, a de tout temps été gardé secret et isolé du monde érieur, De ce fait, il est particulirement difficile de déterminer avec exactitude le ment de sa création, Toutefols, et parce que le Tibet est plus proche de l'Inde que Vest la Chine, il est raisonnable de penser que le bouddhisme tibétain est né avant bouddhisme chinois. Naturellement, il est encore raisonnable de penser que le chi- g tibétain ait été plus influencé par I'inde que ne le fut le chi-kung chinois. joutefois, et au bout de milliers d’années d'études et de recherches, les Tibétains ont li leur style unique de méditation chi-kung. Les prétres tibétains portent le nom Lama (La Ma, #4), et nombre d’entre eux apprenaient aussi les arts martiaux. Du it de leur passé culturel, leurs techniques de méditations se développérent de ‘ere différente de celles des bouddhistes indiens ou chinois. I! en va d'ailleurs de Chapitre 3 - Les chi-kung bouddhistes et taoistes 75 76 méme pour ce qui est de leurs arts martiaux. Le chi-kung et les arts martiaux tibétains ont été gardés secrets aux yeux du monde extérieur et das lors, appelés « Mi Zong » (se ), ce qui se traduit par « style secret ». De ce fait, et A cause de la différence de langue, il existe trés peu de documents concernant ces styles écrits en langue chinoise. D'une maniére générale, le chi-kung et les arts martiaux tibétains ne se sont pas propagés en Chine avant la dynastie des Qing (1644-1911). Par contre, et depuis ce moment-la, ces styles devinrent trés populaires dans |’Empire du Milieu. Méme si les techniques tibétaines d’entrainement au chi-kung différent quelque peu des techniques bouddhistes indiennes et chinoises, elles n’en poursuivent pas moins le méme objectif, la quéte de I’état de Bouddha. Toujours selon les documents disponibles, l'entrainement tibétain au chi-kung met l’accent sur la culture de soi & travers la méditation immobile bien qu'il fasse appel a un certain nombre d’exercices de chi-kung quelque peu similaires au yoga indien. Les chi-kung taoistes. Au méme titre que les bouddhistes, les taoistes s’accordent A penser que s'ils sont capables de cultiver leur esprit (Shen) de sorte a ce qu'il devienne fort et indépendant, ils peuvent alors échapper au cycle perpétuel de la réincarnation. Lorsqu’un taoiste a atteint ce stade, on dit qu'il a atteint l'illumination. On dit encore qu'il a accédé a la vie éternelle. Toutefois, et s'il n'a pas réussi a cultiver suffisamment son Shen pour se libérer de la réincarnation, son esprit n’ira pas en enier mais sera capable de présider A sa propre destinée, ayant alors le choix de demeurer un esprit ou de renaitre en humain. Les taoistes pensent par ailleurs qu'il n’est possible de cultiver son esprit tant que ce dernier se trouve dans le corps physi- que et que de ce fait, le cycle perpétuel de renaissance est nécessaire pour atteindre Tillumination, Les moines taoistes ont découvert que pour élever leur esprit, ils devaient impérativement cultiver leur chi, fruit de la conversion de leur Jing (essence, # ). Le processus normal de l’entrainement chi-kung taciste consiste a: 1. Convertir le Jing (essence) en chi (Lian Jing Hua Qi, s/t); 2. Nourrir le Shen (esprit) de chi (Lian Qi Hua Shen, * 404); 3. Raffiner son Shen en vide/néant (Lian Shen Fan Xu, R&R); 4, Condenser le vide/néant (Fen Sui Xu Kong, #6). La premiere étape consiste a affermir et renforcer le Jing, puis a le convertir en chi, au travers de la méditation ou d'autres méthodes encore. Ce chi est ensuite emmené vers le sommet de la téte afin de nourrir le cerveau et élever le Shen. Lorsqu’un taoiste aatteint ce stade, on dit alors « les trois fleurs se rejoignent au sommet » (San Hua Ju Ding, 27% ). Ce stade est nécessaire pour obtenir santé et longévité. A partir de 1a, le taoiste peut enfin commencer a s'entrainer en vue datteindre lobjectif ultime, Villumination, Toutefois, obstacle le plus important se dressant entre le pratiquant et cet objectif ultime, est les émotions, pour leur capacité a affecter les pensées et & perturber I'équilibre de l'esprit. C’est d’ailleurs la la principale raison qui fait que les taoistes, en recherche de I’illumination, s'isolent dans les montagnes pour échapper aux autres et a leurs distractions. Habituellement, ils s'abstiennent aussi de manger de la viande, pensant qu'elle rend boueuses les pensées et favorise les émotions éloignant d’autant leur esprit de la culture du soi. Une part importante de l'entrainement visant a prolonger la vie échoit aux chi- kung Yi Jin Jing et Xi Sui Jing. La ott le chi-kung Yi Jin Jing est 4 méme de renforcer le corps physique, l'idée de base du chi-kung Xi Sui Jing est elle, de maintenir une circulation fluide et harmonieuse du chi jusque dans les moelles de sorte 4 ce que Chi-kung de Da Mo, les secrets de ta jeunesse

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