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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 42-784

42-784

Retours veineux pulmonaires anormaux


totaux
D Tamisier
P Vouhé

Résumé. – Les retours veineux pulmonaires anormaux totaux représentent une anomalie rare, aux formes
anatomiques variées, classées selon leur mode de drainage. L’obstruction du retour veineux pulmonaire
augmente les difficultés chirurgicales et aggrave le pronostic, malgré les progrès constants de la chirurgie
cardiaque pédiatrique. Le diagnostic précoce, une prise en charge médicale rapide, la réparation chirurgicale
en urgence et une réanimation postopératoire optimale sont les meilleurs garants d’une issue favorable.
La technique chirurgicale, adaptée à la forme anatomique, est aujourd’hui assez bien réglée, en dépit des
nombreuses techniques proposées dans le passé.
La sténose secondaire des veines pulmonaires reste une complication sévère souvent mortelle. Seule une
reconstruction chirurgicale rigoureuse peut prévenir sa survenue. En l’absence de cette redoutable
complication, le pronostic à long terme est excellent, les pressions pulmonaires reviennent à la normale et la
croissance de l’oreillette gauche et des veines pulmonaires restitue une anatomie normale.
© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : pathologie cardiaque congénitale, anomalie cardiaque, retours veineux pulmonaires anormaux
totaux, sténose des veines pulmonaires.

Introduction malformation. Le collecteur des RVPAT supracardiaques se draine


dans le territoire cave supérieur, celui des RVPAT infracardiaques
Le retour veineux pulmonaire anormal total (RVPAT) est une dans le territoire cave inférieur. Par opposition à ces formes dites
malformation cardiaque congénitale dans laquelle il n’y a pas de « extracardiaques », les RVPAT intracardiaques se drainent
communication anatomique entre les veines pulmonaires et directement dans l’oreillette droite.
l’oreillette gauche. Le sang veineux pulmonaire retourne au cœur,
soit directement dans l’oreillette droite, soit par les veines caves. Les ¶ RVPAT supracardiaque (fig 1)
différentes modalités de drainage du sang veineux pulmonaire sont
à l’origine de formes anatomiques variées. C’est la forme anatomique la plus fréquente (45 % des cas). Les
quatre veines pulmonaires donnent un collecteur à trajet vertical
C’est une malformation rare, rencontrée dans moins de 2 % de
ascendant. L’abouchement se fait en général dans le tronc veineux
l’ensemble des cardiopathies congénitales. Le traitement est toujours
innominé ; il peut alors passer en avant ou en arrière de l’artère
chirurgical. Dans les formes avec obstruction du retour veineux
pulmonaire gauche. Plus rarement, le collecteur atteint la veine cave
pulmonaire (dites bloquées), le traitement chirurgical doit être
réalisé en extrême urgence et le risque opératoire reste élevé. Passé supérieure à un niveau variable ou la veine azygos.
le cap de l’intervention, la sténose secondaire des veines
pulmonaires est la complication redoutée. ¶ RVPAT intracardiaque (fig 2)
On le voit dans 25 % des cas. Le collecteur veineux pulmonaire se
draine, soit dans le sinus coronaire, soit plus rarement directement
Anatomie dans l’oreillette droite. L’abouchement se fait par un orifice unique
mais parfois par plusieurs orifices séparés.
ANATOMIE DES VEINES PULMONAIRES
¶ RVPAT infracardiaque (fig 3)
Habituellement les veines pulmonaires confluent dans un sinus
veineux pulmonaire unique (95 % des cas) que l’on appelle le On le voit dans 25 % des RVPAT. Les quatre veines pulmonaires
collecteur. Il est situé en arrière du cœur sous le sac péricardique. donnent un collecteur à trajet vertical descendant, s’abouchant dans
Son trajet pour rejoindre le cœur est l’élément de classification de la le territoire cave inférieur ou le territoire porte. La veine de drainage
pénètre dans l’abdomen, en arrière près de l’œsophage.
L’abouchement peut se faire directement dans la veine porte ou ses
Daniel Tamisier : Chirurgien des Hôpitaux. racines (splénique, mésentérique), dans une veine sus-hépatique,
Pascal Vouhé : Chirurgien des Hôpitaux, professeur des Universités.
Groupe hospitalier Necker-Enfants Malades, service de chirurgie cardiaque pédiatrique, 149, rue de Sèvres,
dans la veine cave inférieure proche de son abouchement au cœur,
75743 Paris cedex 15, France. et plus rarement dans le canal d’Arantius.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Tamisier D et Vouhé P. Retours veineux pulmonaires anormaux totaux. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Techniques
chirurgicales - Thorax, 42-784, 2001, 11 p.

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A *
A *
B
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B
1 Les divers types de RVPAT supracar-
diaques.
A. Dans le tronc veineux innominé.
B. Dans la veine cave supérieure.
C. Dans la veine azygos.

*
C *
D

2 Les divers types de RVPAT intracardiaques.


A. Dans le sinus coronaire.
*
C B, C, D. Dans l’oreillette droite par un nombre variable d’orifices.

*
A *
B *
C

3 Les divers types de RVPAT infracardiaques.


A. Dans la veine porte. B. Dans le canal d’Arantius. C. Dans les veines sus-hépatiques.
Rarement (5 % des cas), le drainage veineux pulmonaire se fait par Des sténoses natives des veines pulmonaires par opposition aux
deux ou plusieurs collecteurs. Ces formes mixtes (fig 4) peuvent sténoses acquises après chirurgie peuvent s’observer touchant une
associer toutes les formes d’anomalies déjà décrites, associant un ou plusieurs veines.
drainage supracardiaque pour un poumon ou un lobe, et un
drainage intra- ou infracardiaque pour le reste. La plus fréquente de CAVITÉS CARDIAQUES
ces formes exceptionnelles associe un drainage supracardiaque pour L’oreillette gauche est anormalement petite en raison de l’absence
le lobe supérieur du poumon gauche et un drainage infracardiaque du composant veineux pulmonaire dans sa morphogenèse. Elle
pour le lobe inférieur gauche et le poumon droit. communique avec l’oreillette droite par une communication

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habituellement à distance des veines pulmonaires par compression


du collecteur sur son trajet, ou par sténose à son abouchement.
Lorsqu’il s’agit d’un RVPAT supracardiaque, le blocage peut
s’expliquer par une sténose située à l’abouchement du collecteur
dans la veine cave supérieure (ou dans la veine azygos) ou par une
compression de ce collecteur par l’artère pulmonaire gauche lorsque
celui-ci passe en arrière. Lorsqu’il s’agit d’un RVPAT infracardiaque,
l’obstruction peut s’expliquer par le trajet long et contourné du
collecteur dans sa traversée diaphragmatique, par son abouchement
dans le parenchyme hépatique ou par l’involution du canal
d’Arantius. Le blocage est en revanche exceptionnel dans les RVPAT
intracardiaques dont le collecteur a un trajet court et direct au cœur.
On peut cependant observer des sténoses à l’abouchement du
collecteur dans le sinus coronaire.
L’obstruction du retour veineux pulmonaire et le shunt gauche-
droite sont responsables d’une hypertension artérielle pulmonaire
(HTAP) sévère. L’œdème pulmonaire et les altérations rapides du lit
vasculaire pulmonaire expliquent l’hypoxie, le bas débit circulatoire.
Dans de rares cas, la communication interauriculaire est restrictive,
contribuant à aggraver l’état hémodynamique de l’enfant.
4 Quelques types de RV-
PAT mixtes. Si le retour veineux pulmonaire n’est pas bloqué, le tableau clinique
est celui d’une communication interauriculaire à gros débit. Le plus
souvent, il s’agit d’un RVPAT intracardiaque, parfois d’un RVPAT
supracardiaque.

Diagnostic et indications opératoires


Le diagnostic anténatal est en théorie possible mais exceptionnel, en
raison du caractère rare et sporadique de la malformation et de la
difficulté à en faire le diagnostic in utero par le dépistage obstétrical
de routine. Seules les exceptionnelles formes familiales ou les formes
associées à une autre cardiopathie pourraient en bénéficier.
Dans le premier mois de vie, le blocage du RVPAT est responsable
d’une grande détresse cardiorespiratoire associant tachycardie,
polypnée et cyanose [5]. La situation est rapidement dramatique avec
hypoxémie sévère et acidose. La radiographie de thorax montre un
cœur de volume normal et une surcharge vasculaire pulmonaire
majeure. L’échocardiographie fait le diagnostic montrant la solution
de continuité entre veines pulmonaires et valve mitrale (absence de
flux doppler), un ventricule gauche petit et le shunt par la
communication interauriculaire. Le collecteur anormal est
habituellement visible (dans les formes mixtes, le diagnostic en est
rarement fait avant l’intervention). Le canal artériel, encore
perméable chez le nouveau-né, shunte de droite à gauche, témoin
interauriculaire indispensable à la survie. Cette communication de l’HTAP. Le cathétérisme cardiaque n’est pas nécessaire, en dehors
interauriculaire est habituellement un large foramen ovale non d’une forte hésitation diagnostique à l’échocardiographie (suspicion
restrictif. Le ventricule gauche, plutôt petit, est exceptionnellement de forme mixte) ; il est même dangereux compte tenu de l’HTAP et
hypoplasique. L’oreillette et le ventricule droits sont dilatés et de l’état de l’enfant. L’atrioseptotomie ne se justifie pas, la
hypertrophiés ce qui s’explique par l’existence du shunt communication interauriculaire étant large et l’indication opératoire
gauche-droite. rapide formelle. L’urgence est d’autant plus grande que l’hypoxie
est sévère et l’acidose métabolique présente.
MALFORMATIONS CARDIAQUES ASSOCIÉES Passé le premier mois, c’est un tableau de communication
interauriculaire à gros shunt qui amène à consulter. Le RVPAT n’est
Dans la majorité des cas, le RVPAT est une malformation cardiaque
pas bloqué, c’est habituellement une forme intracardiaque à large
isolée, mais un RVPAT peut s’observer associé à une autre
communication interauriculaire. L’échocardiographie fait le
malformation : notamment communication interventriculaire,
diagnostic. L’intervention chirurgicale est impérative mais sans
tétralogie de Fallot, cœur univentriculaire, isomérisme cardiaque [3].
urgence, en raison du retentissement cardiaque droit et des
Un canal artériel persistant est fréquent, particulièrement chez le
altérations vasculaires pulmonaires progressives.
nouveau-né.

Traitement
Physiopathologie
Le retentissement physiopathologique dépend de l’existence ou non RÉANIMATION PRÉOPÉRATOIRE
d’une obstruction au retour du sang veineux pulmonaire au cœur [5]. Les formes de RVPAT non bloqués du grand enfant ne posent pas
L’obstruction au retour du sang veineux pulmonaire dans la de problème particulier, ne nécessitant que le conditionnement
circulation a des conséquences dramatiques, rapidement létales. On habituel avant chirurgie cardiaque.
parle de RVPAT bloqué. Ce blocage s’observe dans les formes La qualité et la rapidité de mise en œuvre de la réanimation
supracardiaques et surtout infracardiaques. L’obstacle siège préopératoire sont en revanche essentielles dans les formes bloquées

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du tout-petit. Une fois le diagnostic fait, l’enfant doit être transféré


sans délai en chirurgie cardiaque pédiatrique. La réanimation a pour
but de corriger l’acidose, lutter contre l’hypoxie, maintenir la
diurèse. La mise sous prostaglandine, permettant de maintenir le
canal artériel largement ouvert, peut être utile.

CIRCULATION EXTRACORPORELLE (CEC)


Les formes de RVPAT non bloqué du grand enfant sont corrigées
sous CEC et protection myocardique conventionnelles. Elles ne
posent pas de problème particulier.
Les RVPAT bloqués doivent être corrigés sous CEC et arrêt
circulatoire en hypothermie profonde. Le petit poids habituel des
enfants et la nécessité d’assécher les cavités cardiaques pour exposer
les éléments très postérieurs que sont l’oreillette gauche et le
collecteur, rendent l’arrêt circulatoire nécessaire. La durée d’arrêt
circulatoire est habituellement courte, de 20 à 30 minutes.
Une fois la sternotomie faite, la CEC est rapidement mise en route
entre l’aorte et l’oreillette droite. Le canal artériel est immédiatement
lié. La température centrale et surtout cérébrale (capteur de
température nasopharyngé) est abaissée à 18 °C. Des poches de glace
sont placées sur le crâne. Les deux plèvres sont largement ouvertes,
montrant des poumons congestifs.
Pendant le refroidissement, les veines pulmonaires droites sont
*
A
disséquées.
Arrivée à la température d’arrêt circulatoire, la CEC est arrêtée, le
patient est exsanguiné par pression manuelle sur le foie et
ventilation manuelle des poumons. L’aorte est clampée et la solution
de cardioplégie froide est instillée par l’orifice de canulation
aortique.
Après la réparation, la solution de reperfusion chaude est instillée
dans l’aorte, puis la CEC est reprise jusqu’à réchauffement complet.
Pendant ce réchauffement, les drains pleuraux et péricardiques sont
placés. Un cathéter artériel pulmonaire muni d’une sonde
d’oxymétrie est introduit dans l’infundibulum pulmonaire et sert à
la surveillance de la pression artérielle pulmonaire et de la saturation
du sang veineux en oxygène (SvO2) tant au moment de l’arrêt de la
CEC que pour toute la période de réanimation postopératoire. Une
ultrafiltration (de 200 à 300 mL/kg de poids) par la CEC permet de
lutter contre la surcharge interstitielle, en particulier pulmonaire et
cardiaque. On ne place pas de cathéter de prise de pression dans
l’oreillette gauche. La communication interauriculaire ayant été
laissée ouverte, le cathéter veineux central permet d’apprécier les
pressions de remplissage, tant droites que gauches.
En raison de l’HTAP habituelle, l’arrêt de la CEC se fait sous
inotropes (adrénaline) et bombonne de monoxyde d’azote prête en
salle d’opération. Toute pression pulmonaire élevée, même en
l’absence de retentissement sur la pression artérielle systémique,
*
B
nécessite la mise en route du traitement par le monoxyde d’azote 5 Correction du RVPAT supracardiaque. Abord chirurgical par la fente inter-
inhalé. aorticocave.
A. Aorte et veine cave supérieure sont écartées.
L’œdème interstitiel cardiaque et surtout pulmonaire et les nécessités B. Anastomose entre collecteur et oreillette gauche.
de la ventilation mécanique rendent habituellement la fermeture
sternale primaire impossible. Aussi le sternum est-il temporairement
laissé ouvert, l’étanchéité des téguments étant assurée par une – Reconnaître parfaitement l’anatomie par une dissection de
plaque prothétique. l’origine des quatre veines pulmonaires et du collecteur.
Une situation hémodynamique préopératoire précaire et/ou une – Réaliser une anastomose large entre le collecteur et la face
absence de diurèse en fin d’intervention sont une indication à la adjacente de l’oreillette gauche, sans atteindre les ostia des veines
pose de principe d’un cathéter de dialyse péritonéale dès le bloc pulmonaires (à l’origine de sténoses postopératoires) et sans traction
opératoire. sur celles-ci pour éviter toute distorsion. La réalisation de cette
En raison de l’instabilité habituelle et du risque délétère de poussée anastomose est délicate, nécessitant une bonne exposition, un champ
d’HTAP, le patient n’est transféré en réanimation qu’une fois la opératoire exsangue et une suture microchirurgicale au fil monobrin
situation hémodynamique parfaitement stable, et l’HTAP contrôlée. résorbable (8/0). La suture doit être étanche d’emblée compte tenu
de l’inaccessibilité une fois le cœur remis en charge. L’encollage à la
colle biologique de la ligne d’anastomose et des zones de dissection
TECHNIQUE CHIRURGICALE aide à parfaire l’étanchéité.

¶ RVPAT extracardiaques RVPAT supracardiaque (fig 5)


Deux points techniques sont très importants. L’abord chirurgical électif se fait par la fente interaorticocave [5, 8].

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*
A

*
B

6 Correction du RVPAT infracardiaque. Abord chirurgical par voie extracardiaque inférieure.


A. Luxation du massif cardiaque vers la droite.
B, C. Anastomose avec section du collecteur.

*
C

Dès la sternotomie faite, la CEC est mise en route, le canal artériel Le collecteur est incisé transversalement selon son plus grand axe.
est lié. La dissection est faite pendant le refroidissement par la CEC. Une incision parallèle est faite sur l’oreillette gauche en regard. La
Les éléments sont abordés par la fente interaorticocave. La veine suture est assurée par un surjet continu, suivie d’un encollage de la
cave supérieure est disséquée depuis la veine azygos jusqu’à son zone anastomotique et du médiastin postérieur disséqué. Après
abouchement dans l’oreillette. L’aorte est refoulée du côté gauche à instillation de la solution de cardioplégie chaude, la CEC est reprise
l’aide d’un fil de traction tandis que l’on récline la veine cave vers la jusqu’à réchauffement complet.
droite. L’artère pulmonaire droite est disséquée sur son trajet
rétroaortique jusqu’à la veine cave supérieure, puis refoulée vers le RVPAT infracardiaque (fig 6)
haut. Par l’orifice ainsi dégagé, on accède aisément au collecteur L’abord électif est la voie extracardiaque inférieure [5].
situé sous le péricarde pariétal (c’est le toit du sinus transverse de Dès la sternotomie faite, la CEC est mise en route, le canal artériel
Theile) et aux quatre veines pulmonaires. Habituellement, le est lié. Les veines pulmonaires droites sont disséquées pendant le
collecteur est transversal, recevant les veines pulmonaires à ses refroidissement par la CEC, le reste des éléments anatomiques est
extrémités droite et gauche. L’ensemble est mobilisé pour pouvoir inaccessible car nécessitant la luxation du cœur. Une fois la CEC
atteindre sans traction la face postérieure de l’oreillette gauche. arrêtée et les canules retirées, un fil de suspension appuyé sur une
Celle-ci est habituellement petite. Le sillon auriculoventriculaire où pièce de feutre de Téflont permet de récliner fortement la pointe du
chemine la circonflexe et la racine de l’auricule gauche est le repère cœur vers le haut et la droite. Le chirurgien se place à gauche du
important. La dissection de la crosse aortique aide à mieux s’exposer, patient. Le collecteur et les veines pulmonaires gauches sont alors
sa section n’est pas nécessaire. accessibles. Le collecteur a généralement une orientation verticale,
Une fois la température cérébrale d’arrêt circulatoire atteinte, les recevant les veines pulmonaires supérieures droite et gauche en haut
canules sont enlevées. et les veines pulmonaires inférieures en bas.

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Le collecteur est incisé selon son grand axe. L’oreillette gauche est l’anastomose avec les veines pulmonaires sont de petite taille, il est
incisée en regard, proche de la base de l’auricule gauche en restant à en revanche prudent de respecter ce collecteur qui, encore
distance du sillon auriculoventriculaire. La bonne géométrie des perméable, peut servir de décharge pour le drainage des poumons.
incisions et une dissection large des éléments doivent prévenir toute Si nécessaire, il sera toujours possible de lier le collecteur plus tard
distorsion de l’anastomose une fois le cœur remis en place. La par une thoracotomie élective pour un risque opératoire minime.
section du collecteur à son extrémité inférieure permet une meilleure S’il s’agit d’un RVPAT infracardiaque, la section et la ligature de
mobilisation et agrandit la zone de suture. Ce geste est l’extrémité distale du collecteur peuvent être nécessaires pour élargir
particulièrement utile lorsque le collecteur est de petit calibre [8]. la zone de suture (cf supra), sinon la ligature est inutile. Le petit
La suture est assurée par un surjet continu, suivie d’un encollage de calibre de ce collecteur, son trajet contourné, expliquent un drainage
la zone anastomotique et du médiastin postérieur disséqué. Après à haute pression et l’absence de shunt par cette voie. Son occlusion
instillation de la solution de cardioplégie chaude, la CEC est reprise spontanée est habituelle après cure chirurgicale.
jusqu’à réchauffement complet.
• Doit-on fermer la communication interauriculaire ?
Autres voies d’abord
Dans les RVPAT extracardiaques, la prudence est de respecter la
Plusieurs abords chirurgicaux ont été proposés pour réaliser communication interauriculaire. Après réparation chirurgicale,
l’anastomose entre oreillette gauche et collecteur veineux l’incompétence relative du ventricule gauche, liée à sa petite taille,
pulmonaire [5, 8]. ou du ventricule droit, liée à des résistances pulmonaires élevées,
peuvent transitoirement bénéficier de cette voie de décharge. La
• Voie intracardiaque biauriculaire désaturation artérielle ou, à l’inverse, la surcharge ventriculaire
Elle consiste à sectionner transversalement le massif atrial jusqu’à sa droite liée à la persistance de la communication interauriculaire, ne
face postérieure. Elle permet la correction dans les formes supra- et sont jamais de réels problèmes dans les suites opératoires. Si
infracardiaques. Elle procure un abord large permettant de réaliser secondairement, après abaissement des résistances pulmonaires, il
l’anastomose en place, sans luxer les éléments. Elle a pour apparaissait un shunt gauche-droite significatif, la fermeture
inconvénient principal une atriotomie assez délabrante pour chirurgicale secondaire de la communication interauriculaire
l’oreillette et les voies de conduction. pourrait s’avérer nécessaire. C’est en pratique une situation
exceptionnelle. Le risque opératoire de cette réintervention serait
assez négligeable en regard du bénéfice d’avoir laissé cette décharge
• Voie intracardiaque transatriale
pendant la période postopératoire. L’égalisation des pressions entre
Elle consiste à réaliser l’intervention au travers de l’oreillette droite. les oreillettes par la communication interauriculaire permet la
Après réalisation de l’atriotomie droite verticale, la cloison mesure des pressions de remplissage du cœur et évite la mise en
interauriculaire est largement réséquée. La face postérieure de place d’un cathéter atrial gauche.
l’oreillette gauche est incisée là où siégera l’anastomose. Au travers Dans les exceptionnelles formes où une communication
de l’orifice le collecteur est repéré, il est ouvert et l’anastomose est interauriculaire restrictive participe au blocage du RVPAT, la
faite par l’intérieur de l’oreillette. Elle permet de réaliser prudence lors de la réparation en urgence est probablement
l’anastomose en place, mais donne une exposition médiocre sur le d’agrandir ce foramen ovale.
collecteur et les veines pulmonaires.
• Plastie d’agrandissement de l’oreillette gauche
• Voie extracardiaque latérale droite
L’oreillette gauche privée de son composant veineux pulmonaire
Elle consiste à réaliser l’intervention en réclinant le massif atrial vers dans son embryogenèse est toujours de volume réduit. Des
la gauche après dissection du pied des deux veines caves. Le arguments expérimentaux ont montré le rôle de la fonction réservoir
collecteur et l’oreillette sont incisés et l’anastomose réalisée. de l’oreillette gauche dans le débit cardiaque, faisant proposer par
L’exposition sur le bord gauche du collecteur est limitée et la forte certains un élargissement de l’oreillette gauche lors de la réparation
traction expose au risque de distorsion de l’anastomose. chirurgicale. Si la baisse de compliance atriale gauche peut être un
élément participant à la défaillance cardiaque postopératoire, il n’a
Lésions associées jamais été démontré un quelconque bénéfice à ce geste qui allonge
Lorsque le RVPAT est associé à une autre cardiopathie et complique la réparation. Toujours est-il qu’après la cure du
(communication interventriculaire, tétralogie de Fallot, ventricule RVPAT, on assiste à un développement normal de l’oreillette gauche.
unique, isomérisme cardiaque), deux situations peuvent
schématiquement s’observer : ¶ RVPAT intracardiaques
– si le RVPAT est bloqué, sa correction s’impose d’urgence, La réparation est faite par une atriotomie droite verticale. Une fois
habituellement associée à une chirurgie palliative pour la l’oreillette ouverte, il est nécessaire de repérer la position des quatre
malformation principale (cerclage de l’artère pulmonaire, veines pulmonaires.
anastomose systémicopulmonaire, intervention de Norwood…) ;
– si le RVPAT n’est pas bloqué, sa réparation est à planifier dans la RVPAT dans le sinus coronaire (fig 7)
prise en charge chirurgicale de la malformation. Les bords du foramen ovale sont largement réséqués, laissant
Les cas de figures sont nombreux, les stratégies adaptées à chaque apparaître le toit du sinus coronaire qui bombe dans l’oreillette
forme anatomique. L’existence d’un RVPAT est toujours un élément gauche. Le toit du sinus coronaire est incisé puis réséqué, faisant
de gravité dans les lésions congénitales complexes [3]. largement communiquer sa lumière avec l’oreillette gauche. La
cloison interauriculaire est reconstruite à l’aide d’un patch de
Controverses péricarde hétérologue tanné ou d’un patch de péricarde autologue
traité au glutaraldéhyde. À son bord inférieur, la suture du patch
• Doit-on lier la veine de drainage lors de la réparation du RVPAT ? descend sur le plancher du sinus coronaire qui est dilaté, passant
ainsi à distance du nœud auriculoventriculaire.
Il est habituel de lier le collecteur ascendant lorsqu’il s’agit d’un
RVPAT supracardiaque. La ligature est faite à distance de l’ostium
RVPAT dans l’oreillette (fig 8)
des veines pulmonaires supérieures, en prenant garde de ne pas
blesser le nerf phrénique, rapport immédiat lorsque le collecteur se Les bords du foramen ovale sont largement réséqués faisant
draine dans le tronc veineux innominé. Si le collecteur et largement communiquer les deux oreillettes. La cloison

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A *
B

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C *
D

7 Correction du RVPAT intracardiaque dans le sinus coronaire.


A. Ouverture de l’oreillette droite.
B. Agrandissement de la cloison interauriculaire.
C. Résection du toit du sinus coronaire.
D, E. Cloisonnement de l’oreillette droite en passant à distance du nœud auriculoven-
triculaire.

*
E

interauriculaire est reconstruite à l’aide d’un patch (péricarde La fermeture de la communication interauriculaire doit-elle être
hétérologue ou autologue) permettant de dérouter les veines étanche ?
pulmonaires dans l’oreillette gauche. La suture doit respecter
l’ostium des veines pour éviter une sténose secondaire et rester à Le jeune âge, un ventricule gauche petit aux mensurations
distance des voies de conduction pour éviter la survenue d’un bloc échographiques préopératoires, des signes de surcharge ventriculaire
auriculoventriculaire. droite marquée sont des arguments qui laissent présager du risque

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A *
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C *
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8 Correction du RVPAT intracardiaque dans l’oreillette droite. B. Agrandissement de la cloison interauriculaire.
A. Ouverture de l’oreillette droite. C, D. Cloisonnement de l’oreillette droite.

de poussées d’HTAP postopératoire. Dans ces formes, il est prudent glutaraldéhyde est préférable à la rigidité d’un matériel prothétique
de ménager un orifice calibré au centre du patch de cloisonnement standard. Les difficultés chirurgicales sont évidentes, exposant à un
(3,5 à 6 mm de calibre selon le poids). Cette décharge peut être risque élevé de sténoses postopératoires.
salvatrice dans les suites opératoires, sa fermeture secondaire
spontanée est habituelle. RÉANIMATION POSTOPÉRATOIRE

¶ RVPAT mixtes ¶ RVPAT intracardiaques


C’est une réanimation cardiaque standard, bien évidemment adaptée
Il s’agit de formes rares, aussi le diagnostic est-il rarement fait avant
à l’âge et surtout au poids de l’enfant. Le risque de poussée d’HTAP
l’intervention. C’est la dissection chirurgicale qui permet
justifie le monitorage de la pression artérielle pulmonaire par un
habituellement le diagnostic.
cathéter. L’HTAP est habituellement facile à maîtriser dans ces
La difficulté tient à la petitesse des structures qui expose à un risque formes anatomiques non bloquées.
accru de sténose postopératoire de l’anastomose ou d’une veine
pulmonaire. ¶ RVPAT extracardiaques bloqués
S’il existe un drainage principal concernant trois des quatre veines La période postopératoire précoce est d’une particulière difficulté
pulmonaires, le drainage accessoire peut ne pas être corrigé, sans expliquant la plupart des échecs. Plusieurs éléments expliquent la
conséquence physiologique. La forme la plus fréquente associe un particulière gravité de ces patients.
drainage séparé de la veine pulmonaire supérieure gauche dans le Les conséquences métaboliques du blocage et du bas débit
tronc veineux innominé, qui est laissé en place, et un collecteur pour circulatoire avec l’acidose, l’hyperkaliémie et l’insuffisance rénale
les trois autres veines pulmonaires, qui lui est réimplanté dans sont un facteur de risque prouvé. Un rapide conditionnement
l’oreillette gauche. préopératoire et la correction optimale des anomalies métaboliques
Dans tous les autres cas, la réparation doit s’adapter à l’anatomie par la CEC (rôle de l’ultrafiltration) au cours de l’intervention
des veines (réimplantations séparées, abouchement en « canon de doivent permettre un retour en réanimation dans les meilleures
fusil ») [7]. Pour la reconstruction, il peut être nécessaire d’apporter conditions. Si la fonction rénale s’altère, la mise en route rapide
du tissu supplémentaire. Le péricarde autologue traité au d’une dialyse péritonéale est nécessaire.

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Techniques chirurgicales Retours veineux pulmonaires anormaux totaux 42-784

Les lésions pulmonaires sont toujours sévères. Le blocage veineux Il peut s’agir d’une sténose précoce apparaissant dans le
pulmonaire, les lésions pulmonaires engendrées par la CEC, des postopératoire. Il s’agit plutôt d’une sténose résiduelle dont la cause
résistances pulmonaires encore élevées chez le nouveau-né, l’acidose peut être : une anastomose de calibre insuffisant s’expliquant par un
et l’hypoxie sont autant de causes d’élévation des résistances collecteur de petite taille ou un défaut de géométrie de l’anastomose
artérielles pulmonaires. L’HTAP en est la conséquence directe [2]. Elle par mauvais alignement de l’atriotomie gauche et de l’incision du
peut être isosystémique, voire suprasystémique. Les progrès dans le collecteur. Les signes de stase pulmonaire et la dégradation de l’état
traitement de l’HTAP postopératoire expliquent l’amélioration du hémodynamique nécessitent de réintervenir. Le dépistage par
pronostic des RVPAT bloqués opérés. Le monitorage de la pression l’échocardiographie-doppler postopératoire est essentiel. Le
artérielle pulmonaire et de la SvO2 est indispensable. traitement est la réfection chirurgicale de l’anastomose.
Plusieurs mesures luttent contre l’élévation des résistances La sténose de l’anastomose apparaît progressivement dans les semaines
pulmonaires : la ventilation adaptée (lutte contre l’hypoxie, ou mois qui suivent l’intervention. La réintervention consiste à élargir
hyperventilation pour abaisser la capnie) aidée par la fermeture l’anastomose. C’est un geste simple. Par une voie transatriale droite,
retardée du sternum, l’ultrafiltration par la CEC pour limiter l’anastomose est exposée au travers de la communication
l’inflation hydrique, la sédation totale, les vasodilatateurs artériels interauriculaire. L’anneau de sténose fibreuse est réséqué en restant à
pulmonaires. Le monoxyde d’azote inhalé débuté dès la fin de la distance des ostia des veines pulmonaires. Un élargissement par un
CEC permet habituellement d’éviter le recours à la prostacycline, patch prothétique peut être utile chez les plus grands (fig 9).
source d’effets secondaires. La sténose des veines pulmonaires est la forme la plus grave. Elle se
La radiographie pulmonaire postopératoire immédiate montre des développe dans les semaines et mois qui suivent l’intervention,
lésions pulmonaires identiques, voire majorées, comparées aux prenant souvent en bloc les quatre veines pulmonaires et
images préopératoires. L’amélioration demande de plusieurs heures l’anastomose. On retrouve à l’intervention une hyperplasie fibreuse
à quelques jours. extensive prenant l’anastomose et l’abouchement des veines.
Le contrôle échocardiographique postopératoire dès le retour du L’HTAP est sévère et l’évolution spontanée est rapidement mortelle.
bloc opératoire permet de vérifier le bon fonctionnement de Si la survenue de cette complication est assez imprévisible, plusieurs
l’anastomose, à la recherche d’une sténose résiduelle. Il sera répété facteurs de risque ont été évoqués. La sténose native préopératoire
pour évaluer quotidiennement l’anastomose et la fonction des veines pulmonaires peut s’observer dans les formes
ventriculaire. extracardiaques et parfois dans les RVPAT dans le sinus coronaire.
Chez le prématuré, l’immaturité pulmonaire peut aggraver les Les lésions iatrogènes chirurgicales des veines pulmonaires peuvent
lésions. L’administration trachéale de surfactant peut se discuter. avoir pour cause : une anastomose atteignant l’ostium des veines, ce
qui est absolument à éviter, un traumatisme quelconque, un
étirement excessif par un lacs, une sténose sur clamp. L’utilisation
Résultats de clamps vasculaires est absolument interdite sur les veines
pulmonaires. Le fil de suture a été incriminé, aussi l’utilisation de
RÉSULTATS PRÉCOCES fils fins à résorption lente est préférable.
La mortalité opératoire des grandes séries publiées varie de 5 à 20 %,
Procédés chirurgicaux utilisés
mais des séries récentes rapportent une mortalité très faible (2 %)
dans des centres spécialisés de référence [1, 2, 4]. Le jeune âge et un L’élargissement de l’anastomose et des ostia des veines par des
état cardiopulmonaire altéré, conséquence de l’obstruction vasculaire patchs prothétiques et l’« endartériectomie » ostiale des veines
pulmonaire, sont les facteurs de risque de mortalité opératoire mis pulmonaires ont été proposés [4] . Ces techniques donnent des
en évidence dans les analyses multivariées. En revanche, la forme résultats décevants, la récidive est fréquente.
anatomique ne semble jouer aucun rôle. Si les RVPAT La plastie des veines pulmonaires in situ avec le propre péricarde
infracardiaques sont de plus mauvais pronostic, c’est uniquement du patient est une technique plus séduisante [6, 9]. Elle est plus
que le blocage veineux pulmonaire est plus fréquent dans cette particulièrement utilisable pour les veines pulmonaires droites, car
forme anatomique. Les formes mixtes sont de pronostic plus sombre, difficile à réaliser sur les veines pulmonaires gauches (fig 10).Le tissu
mais sont exceptionnelles. fibreux est conservé, l’incision des veines pulmonaires est prolongée
jusqu’en zone saine. Un lambeau de péricarde est décroché sur son
RÉSULTATS TARDIFS bord antérieur et vient circonscrire l’orifice ainsi créé. Son intérêt est
Passé le cap de l’intervention, le résultat fonctionnel est d’utiliser un lambeau autologue pédiculé donc vascularisé. Des
habituellement excellent. La croissance de l’anastomose est résultats intéressants ont été rapportés chez quelques patients.
harmonieuse et l’anatomie de l’oreillette gauche est celle d’une Le traitement de ces formes est difficile et la mortalité à court terme,
oreillette normale. La pression artérielle pulmonaire revient à la toutes techniques confondues, atteint les 50 %, habituellement
normale dans les jours ou semaines suivant l’intervention. La expliquée par la récidive rapide de la sténose. L’angioplastie
complication redoutée est la survenue d’une sténose sur le retour percutanée associée à la mise en place d’un stent, isolée ou associée
veineux pulmonaire observée dans 8 à 15 % des séries de RVPAT à la chirurgie, est souvent proposée en désespoir de cause ; les
publiées. Elle se traduit par la réapparition de signes de congestion résultats sont tout aussi décevants.
veineuse pulmonaire. Son apparition est précoce, toujours dans la La transplantation pulmonaire est l’indication théorique ultime. Le très
première année. jeune âge, les réinterventions itératives, l’évolution rapide, expliquent
qu’elle n’est pour ainsi dire jamais réalisée dans cette indication.
¶ RVPAT intracardiaques
C’est une complication exceptionnelle après chirurgie du RVPAT
intracardiaque. La cause est une malfaçon chirurgicale. L’incision et Conclusion
la résection du toit du sinus coronaire et le bon positionnement du
patch de cloisonnement atrial à distance de l’ostium des veines C’est une malformation congénitale rare mais grave, dont les résultats
doivent éviter la survenue de cette complication. Le traitement en sont en constante amélioration tant par les progrès de la chirurgie que
est chirurgical par une réfection correcte du montage. par ceux de la réanimation cardiaque postopératoire. Passé le cap de
l’intervention, le résultat est habituellement excellent, l’intervention
¶ RVPAT extracardiaques rétablissant une anatomie cardiaque normale. Les sténoses secondaires
C’est après chirurgie du RVPAT extracardiaque que la complication des veines pulmonaires sont redoutables car il n’existe pas de traitement
est le plus à redouter. On peut individualiser trois formes différentes satisfaisant. Leur seul traitement est préventif, par une technique
de pronostic et de traitement. chirurgicale rigoureuse.

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9 Correction de la sténose anastomotique.


A. Ouverture de l’oreillette droite.
B. Agrandissement de la cloison interauriculaire.
C. Résection de l’anneau de sténose fibreuse.

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10 Chirurgie des sténoses secondaires des veines pulmonaires.


A, B. Incision de la sténose ostiale des veines.
C. Plastie d’élargissement par un lambeau de péricarde autologue.

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C

Références
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