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É LECTROSTATIQUE & É LECTROCINÉTIQUE

Pr. Khalid SABRI


sabri.k@ucd.ac.ma
(Bloc de Recherche, 1er étage)

Département de Physique
Faculté des Sciences
Université Chouaïb Doukkali
El Jadida

2015-2016
SMPC1
S OMMAIRE

1ère partie : Electrostatique


1 Quelques outils Mathématiques
2 Charges électriques & Distributions de charges
3 Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss
4 Energie potentielle & Potentiel électrostatique
5 Dipôles électrostatiques
6 Conducteurs en équilibre électrostatique
7 Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

2ème partie : Electrocinétique


8 Milieux conducteurs & Loi d’Ohm
9 Circuits électriques

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Produit vectoriel
Gradient
Systèmes de coordonnées
Quelques outils Mathématiques Flux d’un champ de vecteur
Circulation d’un champ de vecteur
Opérateurs différentiels du second ordre
Relations d’analyse vectorielle

Plan : 1ère partie

1 Quelques outils Mathématiques


Produit vectoriel
Gradient
Systèmes de coordonnées
Flux d’un champ de vecteur
Circulation d’un champ de vecteur
Opérateurs différentiels du second ordre
Relations d’analyse vectorielle

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Produit vectoriel
Gradient
Systèmes de coordonnées
Quelques outils Mathématiques Flux d’un champ de vecteur
Circulation d’un champ de vecteur
Opérateurs différentiels du second ordre
Relations d’analyse vectorielle

P RODUIT VECTORIEL

En mathématiques, et plus précisément en géométrie, le produit vectoriel est une opération


vectorielle effectuée dans les espaces euclidiens orientés de dimension 3.

Définition
D’un point de vue géométrique, le produit vectoriel de 2 vecteurs
~u et ~v non colinéaires se définit comme l’unique vecteur ~w tel que :
le vecteur ~w est orthogonal aux 2 vecteurs donnés ;
la base (~u,~v , ~w ) est de sens direct (i.e. former un trièdre directe) ;

k~w k = k~ukk~v k sin(~u,~v ) ,
d

et le produit vectoriel de 2 vecteurs colinéaires est nul par définition. En particulier :


2 vecteurs sont colinéaires ssi leur produit vectoriel est nul ;
2 vecteurs sont orthogonaux ssi la norme de leur produit vectoriel est égale au produit de
leurs normes.

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Produit vectoriel
Gradient
Systèmes de coordonnées
Quelques outils Mathématiques Flux d’un champ de vecteur
Circulation d’un champ de vecteur
Opérateurs différentiels du second ordre
Relations d’analyse vectorielle

P RODUIT VECTORIEL
La notion d’orientation peut être comprise de manière élémentaire en
utilisant la règle de la main droite : le pouce, l’index et le majeur,
écartés en un trièdre, indiquent respec. le sens de ~u, de ~v et de ~w .

Calcul en composantes
Notons les coordonnées ~u = (u1 , u2 , u3 ) et ~v = (v1 , v2 , v3 ).
 
u2 v3 − u3 v2
Leur produit vectoriel est donné par : ~u ∧~v = u3 v1 − u1 v3  .

u1 v2 − u2 v1

Propriétés algébriques
Le produit vectoriel est un produit distributif, anticommutatif :
Distributivité par rapport à l’addition : ~u ∧ (~v + ~w ) = ~u ∧~v +~u ∧ ~w ,
Compatibilité avec la multiplication par un scalaire : λ (~u ∧~v ) = λ~u ∧~v = ~u ∧ λ~v ,
Antisymétrie : ~u ∧~v = −~v ∧~u.

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Produit vectoriel
Gradient
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Opérateurs différentiels du second ordre
Relations d’analyse vectorielle

G RADIENT D ’ UNE FONCTION

En physique et en analyse vectorielle, le gradient est une grandeur vectorielle indiquant la façon
dont une grandeur physique varie dans l’espace.
En mathématiques, le gradient est un vecteur représentant la variation d’une fonction par rapport à
la variation de ses différents paramètres.

Définition

Soit f une fonction réelle, définie et continûment dérivable dans une partie
de R3 . Sa différentielle df s’écrit : df = fu0 dlu + fv0 dlv + fw0 dlw .


Notons le vecteur déplacement élémentaire : dr = dlu~eu + dlv~ev + dlw~ew où
(~eu ,~ev ,~ew ) est la base orthonormée d’un système de coordonnées locales.
−−→
On appelle gradient de la fonction f , noté gradf , le vecteur défini par :
−−→ → − −−→ −−→ −−→
df = gradf .dr = (gradf )u dlu + (gradf )v dlv + (gradf )w dlw
−−→ −−→ −−→
Par conséquent : (gradf )u = ∂∂lfu (gradf )v = ∂∂lfv (gradf )w = ∂f
∂ lw

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Produit vectoriel
Gradient
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Relations d’analyse vectorielle

P ROPRIÉTÉ FONDAMENTALE DU GRADIENT



Un déplacement dr sur la surface définie par f (u, v , w) = Cte n’entraîne aucune variation de f .

−−→ → −
Comme d’autre part cette variation s’identifie à la différentielle df , on a : df = gradf .dr = 0.
⇒ le vecteur gradient est normal à la surface f (u, v , w) = Cte.
−−→
Lorsque le déplacement élémentaire se fait dans la direction et le sens de gradf , df est positif.
−−→
Ainsi, gradf est orienté suivant les valeurs croissantes de f .

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Produit vectoriel
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Relations d’analyse vectorielle

C OORDONNÉES CARTÉSIENNES

Pour préciser l’écriture des lois de l’électromagnétisme il est utile de connaître les expressions des


éléments différentiels dr , dS et dV , dans les principaux systèmes de coordonnées utilisés.
Ce sont les conditions particulières du problème à traiter qui permettent de choisir celui qui sera
occasionnellement le plus adapté : symétrie, expressions des champs, . . .

Expression des éléments de longueur, de surface et de volume


−−→ → −
Un déplacement élémentaire MM 0 = dr a pour composantes dx, dy et dz dans la base (~ex ,~ey ,~ez )


des coordonnées cartésiennes. dr = dx~ex + dy~ey + dz~ez .
Les 3 éléments de surface valent dxdy , dy dz et dzdx respec.
pour MAA’B, MBB’C et MCC’A.
Quant au volume du parallélépipède, construit sur les 3
déplacements élémentaires de base, il vaut dV = dxdy dz.

Exemple :
Calculer le Rvolume
R R d’un cube d’arête a = 4 cm ?
Réponse : 04 04 04 dxdy dz = 43 cm3
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C OORDONNÉES CARTÉSIENNES

Expression du gradient
Le gradient est un opérateur qui s’applique à un champ de scalaires et décrit un champ de
vecteurs qui représente la variation de la valeur du champ scalaire dans l’espace .
Pratiquement, le gradient indique la direction de la plus grande variation du champ scalaire, et
l’intensité de cette variation.
En coordonnées cartésiennes (x, y , z), dlu = dx, dlv = dy et dlw = dz.
Par conséquent :

−−→ ∂f −−→ ∂f −−→ ∂f


(gradf )x = (gradf )y = (gradf )z =
∂x ∂y ∂z

Exemple :
Soit f (x, y , z) = x 2 + 2xy + yz, calculer le vecteur gradient de f au point de coordonnées (1, 3, 2) ?
−−→
Le vecteur gradient s’obtient aisément : gradf = 2(x + y )~ex + (2x + z)~ey + y~ez . Au point de
coordonnées (1, 3, 2), ses composantes valent respec. : 8, 4, 3.
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Produit vectoriel
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C OORDONNÉES CYLINDRIQUES

Expression des éléments de longueur, de surface et de volume


On peut repérer la position d’un point M dans l’espace à l’aide des
coordonnées cylindriques (ρ, ϕ, z) : ρ est la distance OP, P étant la
−→
projection de M dans le plan Oxy , ϕ est l’angle que fait OP avec Ox.
On a les relations : x = ρ cos ϕ et y = ρ sin ϕ
(~ep ,~eϕ ,~ez ) forment, au point M, une base orthonormée locale de
l’espace euclidien adaptée à l’étude des problèmes à symétrie
cylindrique.

− − −−→

dr s’écrit naturellement : dr = MM 0 = dρ~eρ + ρdϕ~eϕ + dz~ez
Les 3 éléments de surface valent ρdρdϕ, ρdϕdz et dρdz respec. pour MAA’B, MBB’C et MAC’C.
Quant à dV quasi parallélépipédique que l’on construit sur les 3 déplacements élémentaires de
base, il vaut dV = dρ × ρdϕ × dz = ρdρdϕdz.

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Produit vectoriel
Gradient
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C OORDONNÉES CYLINDRIQUES

Exemple :
Calculer le volume d’un cyclindre de longueur 6 cm et de rayan 2 cm ?
Réponse : 02 ρdρ 02π dϕ 06 dz = 75, 36 cm3
R R R

Expression du gradient


En coordonnées cylindriques, l’expression de dr montre que : dlu = dρ, dlv = ρdϕ et dlw = dz.
Par conséquent :

−−→ ∂f −−→ 1 ∂f −−→ ∂f


(gradf )ρ = (gradf )ϕ = (gradf )z =
∂ρ ρ ∂ϕ ∂z

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C OORDONNÉES SPHÉRIQUES

Expression des éléments de longueur, de surface et de volume


On repère aussi la position d’un point M dans l’espace à
l’aide des coordonnées sphériques (r , θ , ϕ), r étant la
−−→ −−→
norme de OM et θ l’angle que fait OM avec Oz.
On a les relations :
x = r sin θ cos ϕ, y = r sin θ cos ϕ et z = r cos θ
(~er ,~eθ ,~eφ ) forment, au point M, une base orthonormée
locale de l’espace euclidien adaptée à l’étude des
problèmes à symétrie sphérique.

− − −−→

Dans cette base, dr s’écrit : dr = MM 0 = dr~er + r dθ~eθ + r sin θ dϕ~eϕ

Les 3 éléments de surface valent r dr dθ , r sin θ dr dϕ et r 2 sin θ dθ dϕ respec. pour MAA’B, MAC’C et
MBB’C.
Quant à dV quasi parallélépipédique, il vaut : dV = dr × r dθ × r sin θ dϕ = r 2 sin θ dr dθ dϕ.
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Relations d’analyse vectorielle

C OORDONNÉES SPHÉRIQUES

Exemple :
Calculer le volume d’une sphère de rayon 3 cm ?
Réponse : 4π 03 r 2 dr ≈ 113, 1 cm3
R

Expression du gradient


L’expression de dr montre que : dlu = dr , dlv = r dθ et dlw = r sin θ dϕ. Donc :

−−→ ∂f −−→ 1 ∂f −−→ 1 ∂f


(gradf )r = (gradf )θ = (gradf )ϕ =
∂r r ∂θ r sin θ ∂ ϕ
Exemples
−−→ df ~
Si f est une fonction radiale, càd une fonction uniquement de r , on a : gradf = dr er .
−−→ −−→ 1 −−→ 1 −−→
On obtient ainsi les expressions de grad r , grad( r ), grad( r 3 ) et grad(lnr ) :
−−→ −−→ 1
grad r = ~er grad( r 3 ) = − r34 ~er = − 3r~5r
−−→ 1 1~ ~r −−→
grad( r ) = − r 2 er = − r 3 grad(lnr ) = 1r ~er = r~r2
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O RIENTATION D ’ UNE SURFACE

Orienter une surface ouverte, telle qu’un plan, consiste à distinguer conventionnellement ses 2
faces en choisissant un sens positif sur sa normale.
On trace sur cette surface une courbe fermée sans point double, en entourant le pied de la
normale, et on l’oriente. Le sens positif de la normale est donné par la règle du tire-bouchon.
Tout élément de surface, d’aire dS, est alors caractérisé par le vecteur : ~n dS, ~n étant le vecteur
unitaire normal à dS et orienté conformément à la règle du tire-bouchon de Maxwell.
Dans le cas d’une surface fermée, séparant sans ambiguïté son intérieur de son extérieur, on
convient généralement d’orienter positivement vers l’extérieur la normale en chaque point.

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F LUX D ’ UN CHAMP DE VECTEUR

Considérons une surface quelconque S orientée et un champ de vecteur ~A.

Par définition, on appelle flux de ~A à travers S l’intégrale :


Z
Φ= ~A ~n dS
S

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A NGLE SOLIDE

La notion d’angle solide est une généralisation de celle d’angle plan.

Angle plan
Sur un ensemble de cercles concentriques d’origine O et de rayons R, R 0 , . . ., le rapport de la
longueur d’un arc de cercle, embrassé par 2 demi-droites passant par O, sur son rayon est
indépendant du rayon ; ce rapport sans dimension est égal à l’angle θ entre les 2 demi-droites,
exprimé en radian :

AB
c 0 B0
Ad
θ= =
R R0

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A NGLE SOLIDE

Définition
Considérons plusieurs sphères concentriques de centre O et un cône de sommet O.
On appelle angle solide le rapport invariant de l’aire de la calotte sphérique Σ découpée sur une
sphère par la surface du cône sur le carré R 2 de son rayon :

Σ Σ0
= 02
R2 R
Ce nornbre, sans dimension, est mesuré en stéradians.
Pour une sphère entière Ω = 4π et pour une demi-sphère
Ω = 2π.

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A NGLE SOLIDE ÉLÉMENTAIRE

Le plus souvent, la surface définissant l’angle solide n’est pas sphérique, aussi est-il nécessaire
d’exprimer l’angle solide élémentaire en fonction de la surface élémentaire interceptée dS.
Considérons le cône élémentaire de la figure.
L’angle solide élémentaire s’écrit :

dΣ dS cos θ ~r .~n
dΩ = = = 3 dS
r2 r2 r
dΣ étant la surface élémentaire découpée par le cône sur la sphère (O, r ).
⇒ l’angle solide est le flux du vecteur ~r /r 3 à travers la surface interceptée :
Z
~r Z
~er
Ω= ~n dS =
. .~n dS
S r3 S r2

L’angle solide s’exprime simplement en coordonnées sphériques par dΩ = sin θ dθ dϕ, car
dS = r 2 sin θ dθ dϕ pour une sphère de rayon r . On retrouve bien, pour une sphère centrée en O :
Z 2π Z π
Ω= dϕ sin θ dθ = 4π
0 0
où ~er désigne le vecteur unitaire porté par ~r .
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Relations d’analyse vectorielle

A PPLICATIONS

1 Angles solides définis par tout l’espace, un demi-espace, un quadrant et un disque


Calculons l’angle solide sous lequel est vue, d’un point O, la portion de l’espace délimitée, en
coordonnées sphériques, par θ1 6 θ 6 θ2 et ϕ1 6 ϕ 6 ϕ2 :
Z θ Z ϕ
2 2
Ω= sin θ dθ dϕ = (cos θ1 − cos θ2 )(ϕ2 − ϕ1 )
θ1 ϕ1

Si θ1 = 0 et ϕ1 = 0, on obtient :
1 pour tout l’espace (θ2 = π et ϕ2 = 2π) : Ω = 4π,
2 pour un demi-espace (θ2 = π/2 et ϕ2 = 2π) : Ω = 2π,
3 pour un quadrant (θ2 = π/2 et ϕ2 = π/2) : Ω = π/2,
4 pour un disque (Fig. ci-contre) (θ 2 = θ et ϕ2 = 2π) : Ω = 2π(1 − cos θ ).

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A PPLICATIONS

2 Angle solide défini par une surface fermée ne contenant pas l’origine
Considérons le cône élémentaire issu de l’origine O qui découpe, sur une surface fermée, 2
surfaces élémentaires orientées ~n1 dS1 et ~n2 dS2 , conformément à l’orientation d’une surface
fermée.

Les angles solides définis par ~n10 dS1 = −~n1 dS1 et


~n2 dS2 sont égaux puisque relatifs au même cône.

Par conséquent :
dΩ2 = dΩ01 = −dΩ1 et dΩ1 + dΩ2 = 0.

Comme il en est de même pour tous les cônes élémentaires, l’angle solide défini par une surface
fermée, ne contenant pas l’origine O, est nul.

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F ORMULE D ’O STROGRADSKY

La formule d’Ostrogradsky peut être considérée comme une relation de définition de la divergence
d’un champ de vecteur.

Elle relie le flux d’un champ de vecteur ~A à travers une surface fermée S à l’intégrale de sa
divergence dans le volume dV délimité par S :
I Z
Φ= ~A.~n dS = div~A dV
S V

On en déduit

div~A =
dV

Ce résultat montre que la divergence d’un champ de vecteurs en un point M de l’espace


représente le flux (par unité de volume) de ce champ (à travers la surface délimitant une unité de
volume en ce point).

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D IVERGENCE

La notion de divergence est définie dans le dictionnaire comme "la situation de 2 lignes qui
s’éloignent en s’écartant".
Pratiquement, la divergence d’un champ de vecteurs exprime sa tendance à fluer localement hors
d’un petit volume entourant M où est calculée la divergence.

Une divergence positive en un point M(x, y , z) correspond


à un flux majoritairement sortant autour de ce point
(champ divergent - expansion de fluide)

Une divergence négative en M correspond à un


flux majoritairement entrant autour de ce point
(champ convergent - compression de fluide)

Une divergence nulle en M correspond à des flux


entrant et sortant autour de ce point qui se compensent
(champ uniforme - fluide incompressible) ou à un champ tourbillonnant.

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E XPRESSION DE LA DIVERGENCE D ’ UN CHAMP DE VECTEUR

En coordonnées cartésiennes
∂ Ax ∂ Ay ∂ Az
div~A = + +
∂x ∂y ∂z

En coordonnées cylindriques
1 ∂ (ρAρ ) 1 ∂ Aϕ ∂ Az
div~A = + +
ρ ∂ρ ρ ∂ϕ ∂z

En coordonnées sphériques
1 ∂ (r 2 Ar ) 1 ∂ (sin θ Aθ ) 1 ∂ Aϕ
div~A = 2 + +
r ∂r r sin θ ∂θ r sin θ ∂ ϕ

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D ÉFINITION

On appelle travail, de A à B, de la force ~A le long d’une courbe C , dont un segment infinitésimal est


dr , la somme des produits scalaires infinitésimaux
Z B
~A. →

dr
A

Lorsque C est fermée (A = B), la position de A sur C n’a pas d’importance, seulement le sens de
parcours. Le travail est alors appelé la circulation de ~A sur C ,

~A. →

I
dr
C

La circulation d’un champ de vecteur ~A le long d’un contour fermé C est l’intégrale :

~A. →

I
dr
C

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F ORMULE DE S TOKES

La formule de Stokes peut être considérée comme une relation de définition du rotationnel d’un
champ de vecteur.

Elle relie la circulation d’un champ de vecteurs ~A le long d’une courbe fermée C au flux de son
rotationnel à travers une surface ouverte S qui s’appuie sur C :

~A. →
− −→
I Z
dr = rot~A .~ndS
C S

−−→ −→ −→
Z si ~A peut se mettre sous la forme ~A = gradf , alors rot~A = 0. La réciproque n’est vraie ( rot~A = 0
~ −−→
entraîne A = gradf ) que si certaines conditions sont satisfaites.

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E XPRESSION DU ROTATIONNEL D ’ UN CHAMP DE VECTEUR EN COORDONNÉES CARTÉSIENNES

−→
Le rot est un opérateur différentiel aux dérivées partielles qui, à un champ vectoriel
−→
tridimensionnel, ~A, fait correspondre un autre champ noté rot~A.
Il exprime la tendance qu’ont les lignes de champ d’un champ vectoriel à tourner autour d’un point :
sa circulation locale sur un petit lacet entourant ce point est non nulle quand son rotationnel ne l’est
pas.

Ci dessous sont représentés 4 champs de vecteur en 2D.


De gauche à droite, on a :
−→
div = 0 et rot = 0
−→
div 6= 0 et rot = 0
−→
div = 0 et rot 6= 0
−→
div 6= 0 et rot 6= 0

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E XPRESSION DU ROTATIONNEL D ’ UN CHAMP DE VECTEUR EN COORDONNÉES CARTÉSIENNES

     
−→ ∂ Az ∂ Ay ∂ Ax ∂ Az ∂ Ay ∂ Ax
rot~A = − ~ex + − ~ey + − ~ez
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y

Exemple :
Considérons le champ de vecteur ~A défini par :

~A = (8xy − 3z 2 )~ex + (4x 2 + 3z 2 )~ey − 6z(x − y )~ez

−→
Calculer rot~A ? −−→
Calculer la fonction f associée, telle que ~A = gradf ?

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Relations d’analyse vectorielle

E XPRESSION DU ROTATIONNEL D ’ UN CHAMP DE VECTEUR EN COORDONNÉES CARTÉSIENNES


−→
Le calcul donne rot~A = 0, puisque :
∂ [−6z(x − y )] ∂ (4x 2 + 3z 2 )
− = 6z − 6z = 0
∂y ∂z
∂ (8xy − 3z 2 ) ∂ [−6z(x − y )]
− = −6z − (−6z) = 0
∂z ∂x
∂ (4x 2 + 3z 2 ) ∂ (8xy − 3z 2 )
− = 8x − 8x = 0
∂x ∂y
−−→
Calculons donc la fonction f associée, telle que ~A = gradf . D’après la définition, on a les 3 éqs. :
∂f ∂f ∂f
8xy − 3z 2 = 4x 2 + 3z 2 = − 6z(x − y ) =
∂x ∂y ∂z
En intégrant la 1ère éq. par rapport à x, on trouve : f (x, y , z) = 4x 2 y − 3z 2 x + g(y , z). À l’aide de la
seconde éq. , on obtient : 4x 2 + 3z 2 = 4x 2 + ∂∂ gy d’où ∂∂ gy = 3z 2 et g(y , z) = 3z 2 y + h(z).

En tenant compte de la 3ème éq. , il vient −6z(x − y ) = −6zx + 6zy + dh


dz d’où h(z) = Cte et
finalement f (x, y , z) = 4x 2 y − 3z 2 (x − y ) + Cte.
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Produit vectoriel
Gradient
Systèmes de coordonnées
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Opérateurs différentiels du second ordre
Relations d’analyse vectorielle

E XPRESSION DU ROTATIONNEL D ’ UN CHAMP DE VECTEUR

En coordonnées cartésiènne
     
−→ ∂ Az ∂ Ay ∂ Ax ∂ Az ∂ Ay ∂ Ax
rot~A = − ~ex + − ~ey + − ~ez
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y

En coordonnées cylindriques
     
−→ 1 ∂ Az ∂ Aϕ ∂ Aρ ∂ Az 1 ∂ (ρAϕ ) ∂ Aρ
(rot~A) = − ~eρ + − ~eϕ + − ~ez
ρ ∂ϕ ∂z ∂z ∂ρ ρ ∂ρ ∂ϕ

En coordonnées sphériques
     
−→ 1 ∂ (Aϕ sin θ ) ∂ Aθ 1 ∂ Ar 1 ∂ (rAϕ ) 1 ∂ (rAθ ) ∂ Ar
(rot~A) = − ~er + − ~eθ + − ~eϕ
r sin θ ∂θ ∂ϕ r sin θ ∂ ϕ r ∂r r ∂r ∂θ

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Produit vectoriel
Gradient
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R OTATIONNEL D ’ UN GRADIENT

Établissons que le rotationnel du gradient d’une fonction est toujours nul.


Calculons par exemple la composante suivant Ox :
−−→ −−→
−→−−→ ∂ (gradf )z ∂ (gradf )y ∂ 2f ∂ 2f
(rotgradf )x = − = − =0
∂y ∂z ∂ y ∂ z ∂ z∂ y

Par conséquent :
−→−−→
rotgradf = ~0

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Produit vectoriel
Gradient
Systèmes de coordonnées
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Circulation d’un champ de vecteur
Opérateurs différentiels du second ordre
Relations d’analyse vectorielle

D IVERGENCE DU ROTATIONNEL

Montrons que la divergence d’un rotationnel est toujours nulle :


     
−→ ∂ ∂ Az ∂ Ay ∂ ∂ Ax ∂ Az ∂ ∂ Ay ∂ Ax
div rot~A = − + − + − =0
∂x ∂y ∂z ∂y ∂z ∂x ∂z ∂x ∂y

Ainsi :
−→
div rot~A = 0

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L APLACIEN EN COORDONNÉES CARTÉSIENNES

Par définition, le laplacien d’une fonction scalaire f des coordonnées de l’espace est la divergence
−−→
du vecteur gradf :
−−→
∆f = div gradf
À partir des expressions du gradient et de la divergence en coordonnées cartésiennes, on obtient :
     
∂ ∂f ∂ ∂f ∂ ∂f
∆f = + +
∂x ∂x ∂y ∂y ∂z ∂z

soit
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
∆f = + +
∂ x 2 ∂ y 2 ∂ z2
Par extension, on définit le laplacien d’un vecteur ~A par le vecteur dont les composantes sont les
laplaciens des composantes Ax , Ay , Az :

∆~A = (∆Ax )~ex + (∆Ay )~ey + (∆Az )~ez .

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L APLACIEN EN COORDONNÉES CYLINDRIQUES

De même, à partir de la définition, explicitée en coordonnées cylindriques ρ, ϕ, z, on obtient :


     
1 ∂ ∂f 1 ∂ 1 ∂f ∂ ∂f
∆f = ρ + +
ρ ∂ρ ∂ρ ρ ∂ϕ ρ ∂ϕ ∂z ∂z

soit
1 ∂ 2f ∂ 2f
 
1 ∂ ∂f
∆f = ρ + 2 2
+ 2
ρ ∂ρ ∂ρ ρ ∂ϕ ∂z

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L APLACIEN EN COORDONNÉES SPHÉRIQUES

Il vient, en utilisant les expressions de la divergence et du gradient en coordonnées sphériques


r,θ,ϕ :
∂ 2f
   
1 ∂ ∂f 1 ∂ ∂f 1
∆f = 2 r2 + 2 sin θ +
r ∂r ∂r r sin θ ∂ θ ∂θ r sin θ ∂ ϕ 2
2 2

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Relations d’analyse vectorielle

R OTATIONNEL DU ROTATIONNEL D ’ UN VECTEUR

−→− →
Calculons rot rot~A, précisément sa composante suivant Ox. Il vient :
−→ −→
−→− → ∂ (rot~A)z ∂ (rot~A)

∂A
  
(rot rot~A)x = ∂y − ∂ z y = ∂∂y ∂ xy − ∂∂Ayx − ∂∂z ∂∂Azx − ∂∂Axz
  2 2 2

∂ Ay ∂ Az ∂ Ax
= ∂
∂x ∂y + ∂z + ∂x − ∂∂ xA2x + ∂∂ yA2x + ∂∂ zA2x
∂ ~
= ∂ x (divA) − ∆Ax

En généralisant ce résultat aux 2 autres composantes, on trouve :


−→− → −−→
rot rot~A = grad div~A − ∆~A

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Relations d’analyse vectorielle

O PÉRATEUR NABLA

On appelle opérateur nabla, noté ~∇, l’opérateur différentiel que l’on définit, en coordonnées
cartésiennes, par : ~∇ = ~ex ∂∂x +~ey ∂∂y +~ez ∂∂z
~∇ permet d’exprimer formellement les opérateurs différentiels gradient, divergence et rotationnel,
selon : −−→ −→
gradf = ~∇f div~A = ~∇.~A rot~A = ~∇ ∧ ~A
car :
~∇f = ~ex ∂ f +~ey ∂ f +~ez ∂ f
∂x ∂y ∂z
 
~∇.~A = ~ex ∂ +~ey ∂ +~ez ∂ .(~ex Ax +~ey Ay +~ez Az ) = ∂ Ax + ∂ Ay + ∂ Az
∂x ∂y ∂z ∂x ∂y ∂z
et
∂ Ay ∂ Ax
(~∇ ∧ ~A)z = ∇x Ay − ∇y Ax = −
∂x ∂y
On peut alors retrouver symboliquement les opérateurs du second ordre :
−→−−→ −→ −−→
rotgradf = ~∇ ∧ ~∇f = ~0 div rot~A = ~∇.(~∇ ∧ ~A) = 0 div gradf = ~∇.~∇f = ∇2 f = ∆f
et −−→
−→− →
rot rot~A = ~∇ ∧ (~∇ ∧ ~A) = ~∇(~∇.~A) − ∇2~A = grad div~A − ∆~A
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F ORMULES D ’ ANALYSE VECTORIELLE

−−→ −−→ −−→


a) grad(f1 f2 ) = f1 gradf2 + f2 gradf1
En effet : −−→ −−→ −−→
grad(f1 f2 ) = ~∇(f1 f2 ) = f1~∇(f2 ) + f2~∇(f1 ) = f1 gradf2 + f2 gradf1
−−→
Cette formule permet de calculer grad(~r .~p), ~p étant un vecteur uniforme ; en effet, développons le
produit scalaire :
−−→ −−→
grad(~r .~p) = grad(px x + py y + pz z)
−−→ −−→ −−→
= px~ex + x grad px + py~ey + y grad py + pz~ez + z grad pz
= ~p
−−→ −−→
On en déduit aisément, si λ est une constante réelle, grad(λ f ) = λ gradf .

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F ORMULES D ’ ANALYSE VECTORIELLE

−−→
b) div(f ~A) = f div~A + gradf .~A
En effet :
∂ ∂ ∂
div(f ~A) = (fAx ) + (fAy ) + (fAz )
∂x ∂y ∂z
soit  
∂ Ay
div(f ~A) = ∂f
+ ∂∂yf Ay + ∂∂ zf Az + f
∂ x Ax
∂ Ax
∂x + ∂y + ∂∂Azz
−−→
~A.gradf + f div~A
=

Cas particulier : si f = λ (constante réelle), alors div(λ~A) = λ div~A.

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F ORMULES D ’ ANALYSE VECTORIELLE

−→ −→ −−→
c) rot(f ~A) = f rot~A + gradf ∧ ~A
−→
Calculons par exemple la composante suivant Ox de rot(f ~A)
−→
(rot(f ~A))x = ∂
∂

y (fAz ) − ∂ z 
(fAy )
∂ Az ∂ Ay
= f ∂ y − ∂ z + Az ∂∂yf − Ay ∂∂ zf
−→~ −−→ ~
= f (rotA)x + (gradf ∧ A)x

En généralisant aux 2 autres composantes, on trouve la formule annoncée.


−→ −→
Cas particulier : si f = λ (constante réelle), alors rot(λ ~A) = λ rot~A.

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F ORMULES D ’ ANALYSE VECTORIELLE

−→ −→
d) div(~A ∧ ~B) = ~B.rot~A − ~A.rot~B
Établissons cette relation :

div(~A ∧ ~B) = ∂
∂ x (A B − Az By ) + ∂∂y (Az Bx − Ax Bz ) + ∂∂z (Ax By − Ay Bx )
 y z     
∂A ∂A
= Bx ∂ y − ∂ zy + By ∂∂Azx − ∂∂Axz + Bz ∂ xy − ∂∂Ayx
∂ Az
     
∂B ∂B
−Ax ∂∂Byz − ∂ zy − Ay ∂∂Bzx − ∂∂Bxz − Az ∂ xy − ∂∂Byx

Par conséquent :
−→ −→ −→ −→ −→ −→
div(~A ∧ ~B) = Bx (rot~A)x + By (rot~A)y + Bz (rot~A)z − Ax (rot~B)x − Ay (rot~B)y − Az (rot~B)z

soit :
−→ −→
div(~A ∧ ~B) = ~B.rot~A − ~A.rot~B

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Gradient
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Relations d’analyse vectorielle

F ORMULES D ’ ANALYSE VECTORIELLE

−−→ −−→ −→
e) grad(~P.~E) = (~P.grad)~E si rot~E = ~0 (~p étant uniforme)
Pour établir cette relation, évaluons par exemple la composante suivant Ox :

∂  ∂ Ex ∂ Ey ∂ Ez
Px Ex + Py Ey + Pz Ez = Px + Py + Pz
∂x ∂x ∂x ∂x
−→ ∂ Ey
Comme rot~E = ~0, soit ∂x = ∂ Ex
∂y et ∂ Ez
∂x = ∂ Ex
∂z , il vient :

−−→ −−→
 
∂ ∂ ∂
(grad(~P.~E))x = Px + Py + Pz Ex = (~P.grad)Ex
∂x ∂y ∂z

En effectuant un calcul analogue pour les 2 autres composantes, on trouve le résultat recherché.

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Gradient
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Circulation d’un champ de vecteur
Opérateurs différentiels du second ordre
Relations d’analyse vectorielle

F ORMULES D ’ ANALYSE VECTORIELLE

−→ ~ ~
f) rot(M ~
∧ E) = Mdiv ~ + (~E.−
~E − ~EdivM −→ ~
grad)M ~ −
− (M.
−→
grad)~E
Pour l’établir, calculons par exemple la composante suivant Ox. Il vient :

∂ ~ ∧ ~E)z − ∂ (M
~ ∧ ~E)y ∂ Ey ∂ Ex ∂ Ex ∂ Ez
∂y (M ∂z = Mx ∂ y − My ∂ y − Mz ∂ z + Mx ∂ z
∂ My
+Ey ∂ y − Ex ∂ y − Ex ∂ z + Ez ∂∂Mzx
∂ Mx ∂ Mz

∂ Ey ∂ My
Introduisons div~E = ∂ Ex
∂x + ∂y
~ =
+ ∂∂Ezz et divM ∂ Mx
∂x + ∂y + ∂∂Mzz . Il vient :

−→ ~ ~
(rot(M ∧ E))x = Mx div~E − Mx ∂∂Exx − My ∂∂Eyx − MZ ∂∂Ezx
−Ex divM~ + Ex ∂ Mx + Ey ∂ Mx + EZ ∂ Mx
∂x ∂y ∂z

d’où :
−→ ~ ~
(rot(M ~ + (~E.−
∧ E)x = Mx div~E − Ex divM
−→ ~ −
grad)Mx − (M.
−→
grad)Ex
Comme on a des relations analogues pour les 2 autres composantes, on retrouve le résultat
cherché.
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Charges électriques & Distributions de charges Electrisation et charge électrique
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Distribution volumique de charge
Dipôles électrostatiques Distribution surfacique de charge
Conducteurs en équilibre électrostatique Distribution linéique de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Charge ponctuelle

Plan : 2ème partie

2 Charges électriques & Distributions de 5 Dipôles électrostatiques


charges
Electrisation et charge électrique 6 Conducteurs en équilibre électrostatique
Distributions de charges
Distribution volumique de charge
Distribution surfacique de charge
7 Condensateurs en électrostatique & Aspect
Distribution linéique de charge énergétique
Charge ponctuelle

3 Loi de Coulomb, Champ électrostatique


& Théorème de Gauss

4 Energie potentielle & Potentiel


électrostatique

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Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Distribution volumique de charge
Dipôles électrostatiques Distribution surfacique de charge
Conducteurs en équilibre électrostatique Distribution linéique de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Charge ponctuelle

L OIS QUALITATIVES

Frottons, avec un tissu de laine, un bâton d’ébonite. On constate qu’il attire des corps légers.
Cette propriété, appelée la tribo-électricité, est à l’origine de la découverte de l’électrisation.

⇒ Il est ainsi possible d’électriser certains corps.


Ce phénomène obéit à plusieurs lois qualitatives :
1 Les corps électrisés exercent des actions mécaniques.
2 L’électrisation peut être transférée d’un corps à un autre.
3 Il existe 2 électrisations, conventionnellement qualifiées
de positive et de négative.
4 2 corps de même électrisation se repoussent, alors que
2 corps d’électrisations différentes s’attirent.
5 Tout corps non électrisé est attiré par un corps électrisé,
quel que soit le type d’électrisation.

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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Distribution volumique de charge
Dipôles électrostatiques Distribution surfacique de charge
Conducteurs en équilibre électrostatique Distribution linéique de charge
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L OIS QUALITATIVES

On distingue schématiquement 2 types de matériaux :


1 ceux pour lesquels le phénomène est local, que l’on nomme isolants ; c’est le cas de l’ébonite,
du verre, des matières plastiques, de la laine, de l’air, . . .
1 ceux pour lesquels le phénomène est global, appelés conducteurs ; c’est le cas, par exemple,
des métaux, des solutions acides ou alcalines, du corps humain.

On peut former des séries de corps classés de telle sorte que si l’on frotte l’un d’entre eux avec le
suivant il se charge positivement. Par exemple, à l’aide de la série :

verre mica laine peau de chat soie bois ébonite

on déduit qu’une tige de verre, frottée avec de la laine ou une peau de chat, se charge
positivement, alors qu’un bâton d’ébonite frotté de la même façon se charge lui négativement.

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Dipôles électrostatiques Distribution surfacique de charge
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P ROPRIÉTÉS DE LA CHARGE ÉLECTRIQUE

La charge électrique, qui caractérise l’état d’électrisation d’une charge élémentaire, est toujours
liée à la matière : toutes les particules élémentaires chargées ont une masse non nulle.
En outre, la charge électrique possède des propriétés remarquables que nous nous proposons
d’analyser.

Charge positive et charge négative


La charge électrique peut exister sous 2 formes, l’une qualifiée de positive l’autre de négative.
Z le choix d’une charge négative pour l’électron est purement conventionnel.

Extensivité de la charge
La charge électrique d’un système est une grandeur extensive, càd qu’elle peut se mettre sous la
forme de la somme algébrique des charges élémentaires qui la constituent.
Elle ne suffit pas à caractériser complètement l’état d’électrisation du système ; il faut pour cela
connaître en outre sa répartition spatiale.

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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Distribution volumique de charge
Dipôles électrostatiques Distribution surfacique de charge
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P ROPRIÉTÉS DE LA CHARGE ÉLECTRIQUE

Caractère conservatif de la charge électrique


Effectuons le bilan de la charge Q contenue dans un volume V , entre t et t + ∆t :
la variation ∆Q de Q se met sous la forme de la somme de 2 termes, l’un Q r est la charge reçue
(algébriquement) par le système de volume V , à travers la surface S qui le limite, l’autre Q c est la
charge éventuellement créée ou produite dans V :

∆Q = Q r + Q c

L’expérience montre que la charge électrique totale d’un système ne peut être ni détruite ni créée.
Par conséquent :
Q c = 0 d’où ∆Q = Q r
⇒ la charge électrique totale est une grandeur conservative.
Si le système considéré est fermé, càd si la surface S est infranchissable à tout élément de
matière, alors :
Q r = 0 et ∆Q = 0

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P ROPRIÉTÉS DE LA CHARGE ÉLECTRIQUE

Quantification de la charge
De nombreuses expériences montrent que la charge électrique d’un système ne peut varier que
par multiples entiers d’une charge élémentaire de valeur :

e = 1, 60217733 × 10−19 ≈ 1, 6 × 10−19 C

⇒ La charge d’un système quelconque s’écrit donc : Q = Ze, Z étant un entier positif ou négatif.
Cette écriture suppose que les charges élémentaires positive et négative aient la même valeur
absolue.
Il est remarquable que les porteurs stables usuels de ces 2 types de charge aient des masses très
différentes :
Pour l’électron q = −e me = 0, 91091 × 10−30 kg
Pour le proton q=e mp = 1, 6725 × 10−27 kg

l’unité C du SI étant le coulomb.


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P ROPRIÉTÉS DE LA CHARGE ÉLECTRIQUE

Un atome contient un noyau situé en son centre et des électrons qui tournent autour du noyau. Le
noyau contient des nucléons, càd des protons et des neutrons.
Les neutrons n’ont pas de charge, ils sont neutres.
Il y a exactement le même nombre d’électrons et de protons dans un atome, un atome est donc
électriquement neutre. Le nombre d’électrons (ou de protons) dans un atome détermine ses
propriétés physiques et chimiques, c’est le nombre atomique.

Depuis 1964, on a postulé l’existence de particules,


appelées quarks, dont la charge est une fraction de e.
Les quarks n’ont jamais été observés à l’état libre.

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É TATS D ’ ÉLECTRISATION MICROSCOPIQUE ET MACROSCOPIQUE

Même dans un échantillon de matière de 1 mm3 de volume, il existe un très grand nombre de
charges élémentaires.
Par exemple, dans les conditions normales de température et de pression, 1 mm3 de dioxygène
contient environ 4, 3 1017 charges élémentaires positives et autant de charges négatives ; en effet,
puisqu’une mole de gaz contient NA = 6, 02 1023 molécules et que l’atome d’oxygène a 8 protons
et 8 électrons, le nombre cherché est, le volume molaire étant pris égal à 22, 4 l :

10−9
2 × 8 × NA ≈ 4, 3 1017
22, 4 10−3
Les charges positives et négatives se compensent
rigoureusement au niveau atomique : par exemple,
chaque atome d’oxygène contient 8 électrons et 8
protons dans un volume de l’ordre de 10−30 m3 .
Aussi la matière apparaît-elle généralement neutre
à notre échelle.

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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Distribution volumique de charge
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Conducteurs en équilibre électrostatique Distribution linéique de charge
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C HARGE VOLUMIQUE

Les systèmes étudiés sont généralement constitués d’un très grand nombre de charges
élémentaires.
⇒ introduire des valeurs moyennes ou lissées, d’où découle le concept de charge volumique.

Dans la plupart des cas, la charge dQ contenue dans le volume élémentaire est proportionnelle à
dV . On introduit alors la charge volumique ρ telle que :

dQ = ρ dV

où ρ est une fonction de la position de dV . On l’appelle aussi densité volumique de charge.


La charge totale de la distribution est alors la somme algébrique des charges de chaque élément
de volume : Z
Q= ρ dV
V
Z si la charge est répartie uniformément, la charge volumique s’identifie à la charge volumique
moyenne Q/V .
ρ est exprimé en Cm−3 dans SI.
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Conducteurs en équilibre électrostatique Distribution linéique de charge
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C HARGE VOLUMIQUE

Exemple : Charge volumique d’un noyau d’uranium


Assimilons la charge Q d’un noyau d’uranium à celle d’une sphère uniformément chargée en
volume.

La densité volumique de charge ρ vaut, puisque Q = 92e et


R ≈ 1 fm = 10−15 m :
Q
ρ= ≈ 35 1027 Cm−3
4πR 3 /3

fermi ou femtomètre 1 F = 1 fm = 10−15 m


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C HARGE SURFACIQUE

Il arrive que les seuls éléments de volume contenant des charges soient situés autour d’un élément
de surface dS et que la charge qu’ils contiennent est proportionnelle à dS .
C’est le cas des conducteurs, en équilibre, dans lesquels on constate que les charges se
répartissent au voisinage de leurs surfaces, sur une épaisseur a de quelques nm, très faible devant
les dimensions de la surface et devant la distance d’observation.
Aussi définit-on une charge surfacique σ selon :

δ Q = ρdV = ρadS soit δ Q = σ dS avec σ = ρa

La charge totale Q s’obtient alors en intégrant sur la surface :


Z
Q= σ dS
S

L’unité SI de σ est Cm−2


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C HARGE LINÉIQUE

Dans certains cas, les charges se répartissent dans le voisinage d’un fil C de section s sur des
distances très faibles devant sa longueur et devant la distance d’observation.
Les seuls éléments de volume contenant des charges sont ceux qui sont situés autour d’un
élément de courbe dl.
Lorsque la charge qu’ils contiennent est proportionnelle à dl, on
définit une charge linéique λ selon :

δ Q = ρdV = ρsdl soit δ Q = λ dl avec λ = ρs

La charge totale Q s’obtient alors en intégrant sur le fil C :


Z
Q= λ dl
C

Un fil conducteur de section s très faible constitue une bonne réalisation d’une distribution linéique.
Certains composés organiques, tels que les polymères, s’ordonnent en chaînes ; en fixant sur ces
chaînes des ions métalliques, on réalise une telle distribution.
L’unité SI de λ est Cm−1
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M ODÈLE DE LA CHARGE PONCTUELLE

Lorsque la répartition réelle de charge occupe, au voisinage d’un point P, un volume V très faible
devant les distances d’observation, la distribution est assimilée à une charge ponctuelle en P.
La charge ponctuelle représente bien les charges élémentaires fondamentales dans tous les
problèmes où les distances caractéristiques sont supérieures au picomètre (1pm = 10−12 m).
Elle est donc adaptée pour décrire les particules chargées fondamentales, électrons, protons dans
les atomes, . . . À une échelle encore plus petite, de l’ordre d’une fraction de fermi, le proton
n’apparaît plus comme ponctuel.

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M ODÈLE DE LA CHARGE PONCTUELLE

Exemple :
Lorsque la représentation d’une charge par un point géométrique est insuffisante, on l’abandonne
pour une distribution volumique de charge.
C’est par exemple le cas d’un noyau atomique : en 1ère approximation, on le considère comme une
charge ponctuelle de valeur Ze, Z étant le nombre de protons.
En 2ème approximation, on le représente par une distribution volumique sphérique uniforme de
charge : ρ(r ) = ρ0 pour r < R et 0 ailleurs .

r étant la distance du point considéré au centre de la


distribution et R une longueur caractéristique.
On calcule aisément la charge volumique ρ0 en imposant à la
charge totale d’être égale à Ze.

4πR 3 3Ze
Z Z
Ze = ρ(r )dV = ρ0 dV = ρ0 V = ρ0 d’où ρ0 =
V V 3 4πR 3

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Charges électriques & Distributions de charges Loi de Coulomb
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Champ électrostatique
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
Dipôles électrostatiques Symétrie des distributions de charges et symétrie des champs
Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

Plan : 2ème partie

2 Charges électriques & Distributions de 5 Dipôles électrostatiques


charges
6 Conducteurs en équilibre électrostatique
3 Loi de Coulomb, Champ électrostatique
& Théorème de Gauss 7 Condensateurs en électrostatique & Aspect
Loi de Coulomb énergétique
Champ électrostatique
Théorème de Gauss
Symétrie des distributions de charges
et symétrie des champs
Invariances des sources
Exemples d’utilisation des symétries

4 Energie potentielle & Potentiel


électrostatique

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Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Champ électrostatique
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
Dipôles électrostatiques Symétrie des distributions de charges et symétrie des champs
Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

L OI DE C OULOMB

Expérimentalement, on constate que les actions entre charges ponctuelles immobiles obéissent
aux lois suivantes :

Additivité vectorielle des actions électriques entre charges ponctuelles


Si ~FA→C représente la force exercée par une charge A sur une charge C et ~FB→C la force
qu’exerce une charge B sur la même charge C
⇒ ~FA→C + ~FB→C est la force résultant de l’action simultanée des charges A et B sur C.
Cette constatation expérimentale simplifie notablement l’étude des systèmes qui y satisfont. Elle
permet d’énoncer que, dans un système de charges, l’interaction entre 2 charges ponctuelles
quelconques est indépendante de la présence des autres charges.
, Tout le problème des interactions électrostatiques se trouve donc ramené à celui de 2 charges
ponctuelles.

Opposition des actions réciproques


Les forces électrostatiques qu’exercent entre elles 2 charges ponctuelles A et B sont opposées :
~FA→B = −~FB→A .
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É NONCÉ DE LA LOI DE C OULOMB

La loi d’interaction de Coulomb entre 2 particules distinctes, établie en 1785, comporte 2 aspects
distincts.
La norme de ~FA→B est inversement proportionnelle au carré de la distance AB qui sépare les
charges :
g(A, B)
FA→B = k~FA→B k =
AB 2
où g(A, B) est un coefficient qui dépend des charges en présence mais non de leur position
relative.
−→ −→
La direction de ~FA→B est celle de AB. On peut donc écrire, ~er étant le vecteur unitaire AB/AB :
−→
~FA→B = g(A, B)~er = g(A, B) AB
AB 2 AB 3

La force ~FA→B présente le même caractère de symétrie que la répartition géométrique des
−→
charges, laquelle privilégie la direction AB ; g(A, B) est donc une grandeur scalaire.

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C ARACTÉRISATION DE L’ ÉLECTRISATION PAR UNE CHARGE

Considérons une 1ère charge q située en A exerçant, sur une charge d’épreuve située en B, la
−→
force ~FA→B = g(A, B) AB . AB 3

Remplaçons en A la charge q par une autre charge q 0 . La force subie par la charge d’épreuve,
toujours située en B, est :
−→
~F 0 g 0 (A, B) 0 AB
A→B = = g (A, B)
AB 2 AB 3
~F 0 g 0 (A,B)
L’expérience montre que le rapport A→B = ne dépend pas de la position de la charge B.
~F g(A,B)
A→B

Ce rapport permet donc de comparer les 2 états d’électrisation successifs en A : on dit que
l’électrisation est due à des charges égales si sa valeur est 1. On pose alors :

~F 0 q0 ~F ~F 0
A→B
= d’où A→B = A→B
~FA→B q q q0

La comparaison des forces permet ainsi, après le choix d’une charge prise comme unité, de
mesurer des charges électriques.
L’unité SI de charge est une unité dérivée : le coulomb (C).
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E XPRESSION DE LA FORCE DE C OULOMB

On écrit la force de Coulomb entre 2 charges ponctuelles immobiles dans le vide, sous la forme :
−→
~FA→B = 1 qA qB ~er où ~er = AB et 1 ≈ 9 × 109 SI
4πε0 AB 2 AB 4πε0
La quantité ε0 est appelée la permittivité électrique du vide. Quant au facteur 4π, il a été introduit
pour des raisons de commodité.

Exemple : Forces dans un atome d’hydrogène

Dans le modèle planétaire de l’atome d’hydrogène, un


électron décrit une orbite circulaire de rayon R = 52, 9 pm
autour d’un proton ponctuel.
La force électrostatique entre ces particules vaut :

1 qA qB 9 × 109 × (1, 6 10−19 )2


F elec = = ≈ 82 10−9 N
4πε0 AB 2 (52, 9 × 10−12 )2

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C HAMP CRÉÉ PAR UNE CHARGE PONCTUELLE

Considérons en un point M une charge q en interaction coulombienne avec qi située au point Pi .


On a, en vertu de la loi de Coulomb :
~FP →M −−→ −−→
1 qi 1 qi Pi M PM
i
= ~ei = puisque ~ei = i
q 4πε0 Pi M 2 4πε0 Pi M 2 Pi M Pi M 2

Ce rapport ne dépend que de la charge qi , en Pi , et de la position de M.

C’est une fonction, à valeur vectorielle, appelée champ électrostatique créé en M par qi situé en
Pi :
−−→
~Ei (M) = 1 qi Pi M
4πε0 Pi M 2 Pi M

L’unité SI de champ électrostatique est le volt par mètre (Vm−1 ).


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C HAMP CRÉÉ PAR UN ENSEMBLE DE CHARGES PONCTUELLES

L’additivité vectorielle des forces électrostatiques permet d’écrire, dans le cas d’une charge q
placée en M et soumise à l’action d’un ensemble de N charges distinctes {qi } situées aux points
{Pi } :

N −−→ N
1 PM 1 ~r −~ri
~F (M) = q ∑ qi i 3 = q ∑ qi
4πε0 i=1 Pi M 4πε0 i=1 k~r −~ri k3

d’où
~ N −−→
~E(M) = F (M) = 1 PM
∑ qi Pi iM 3 = ∑ ~Ei (M)
q 4πε0 i=1 i

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C HAMP CRÉÉ PAR UNE DISTRIBUTION QUELCONQUE DE CHARGE

Considérons une répartition volumique de charge caractérisée par ρ dans un volume V fini.
En un point M suffisamment éloigné de tout point P de la distribution, un élément dV , entourant P,
apparaît comme une charge ponctuelle dQ = ρ(P)dV créant le champ élémentaire :

−−→ Z − −→
1 ρ(P)dV PM ~E(M) = 1 PM
d~E(M) = d’où ρ(P)dV
4πε0 PM 2 PM 4πε0 V PM 3
−−→ −→
Si l’on désigne par ~r et ~r 0 les vecteurs OM et OP respec., il
vient, en explicitant :

1
Z
~r −~r 0
~E(~r ) = ρ(~r 0 )dV
4πε0 V kr −~r 0 k3
~
De la même façon, dans le cas des distributions surfaciques ou linéiques de charge de densités
respectives σ et λ , on obtient :
1
Z
~r −~r 0 1
Z
~r −~r 0
~E(~r ) = σ (~r 0 )dS et ~E(~r ) = λ (~r 0 )dl
4πε0 S k~r −~r 0 k3 4πε0 C k~r −~r 0 k3

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L IGNES DE CHAMP

Les lignes de champ de ~E sont les courbes orientées telles que leur
tangente, en chaque point, ait même direction et même sens que ~E.
Ainsi les lignes de champ produit par une charge ponctuelle placée au
point P sont des droites passant par P.

En un point où se coupent 2 lignes de champ, ~E est soit nul soit indéfini.


En effet, en ce point, le champ doit être tangent à 2 lignes différentes ;
s’il n’est pas nul, il n’a pas de valeur définie.
C’est le cas pour une charge ponctuelle positive (respec. négative) d’où
divergent (respec. convergent) toutes les lignes de champ.

Comme les lignes de champ sont caractéristiques de ~E, la visualisation de quelques lignes
permet de connaître la topographie de ~E, càd sa répartition spatiale.
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L IGNES DE CHAMP

Un faisceau de lignes de champ s’appuyant sur un contour


donné forme un tube de champ ; à la surface d’un tel tube, les
lignes de champ lui sont tangentes.
Pour établir l’éq. d’une ligne de champ, il suffit d’exprimer qu’un

− →

élément dl de la ligne est parallèle à ~E, soit : dl ∧ ~E = ~0.

Retrouvons, à titre d’exemple, l’éq. des lignes du champ créé par une charge ponctuelle placée à
l’origine O. On a, dans le système des coordonnées sphériques adapté à cette symétrie :
1
dr 0
q r 2 q
sin θ dϕ

r dθ ∧ 0 = r
4πε0
4πε0
r sin θ dϕ 0 − dθ
r

d’où
sin θ dθ
dϕ = 0 soit ϕ = Cte et = 0 soit θ = Cte
r r
On obtient bien des droites formant un faisceau de sommet O.

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C HAMP CRÉÉ PAR UN PLAN UNIFORMÉMENT CHARGÉ


~r −~r 0
Un plan chargé (σ uniforme) produit en M(~r ) : ~E(~r ) = σ R
4πε0 S k~r −~r 0 k3 dS
l’extrémité de ~r 0 décrivant le plan chargé Oxy .
Un raisonnement basé sur la symétrie de la distribution, qui sera
analysé ultérieurement, montre que ~E n’a qu’une composante suivant
Oz, laquelle ne dépend ni de x ni de y .
Pour calculer aisément l’intégrale, choisissons l’origine O, sur la projection dans le plan de M fixé ;
en situant P par ses coordonnées polaires (~r 0 , θ 0 ), on obtient :
r0
Z ∞ Z 2π Z ∞ Z 2π
σ z σz
Ez (z) = 3
r 0 dr 0 dθ = 3
dr 0
4πε0 0 0 (r 02 + z 2 ) 2 2ε0 0 0 (r 02 + z 2 ) 2

Posant u = (r 02 + z 2 ), il vient : du = 2r 0 dr 0 et

1 ∞
 
σ z ∞ du σz σz 1 σ z
Z
σ
Ez (z) = 3
= − 1 = √ = = sgn(z)
2ε0 z 2u 2
2 2ε0 u 2 z2 2ε0 z 2 2ε0 |z| 2ε0
 
Finalement : ~E = 2εσ sgn(z)~ez
0
Z sur cet exemple de distribution surfacique, ~E varie brutalement à la traversée du plan chargé.
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F LUX D ’ UN CHAMP DE VECTEURS À TRAVERS UNE SURFACE

On appelle flux Φ du champ ~E, à travers une surface orientée S, la quantité (algébrique) :
Z
Φ= ~E.~n dS
S

Comme tout système de charges peut être considéré comme un ensemble de charges ponctuelles,
exprimons le flux du champ produit par une charge ponctuelle q, placée à l’origine O. On a :
q
Z
~er q
Z
~r
Φ= ~n dS soit aussi Φ =
. Ω en posant Ω = .~n dS
4πε0 S r 2 4πε S 3
r
0

⇒ Φ créé par une charge, à travers S, est directement relié à la quantité sans dimension Ω,
appelée angle solide, sous lequel on voit la surface depuis le point où est placée la charge.
Signification géométrique de Ω : représente un cône élémentaire dont le sommet est le point où se
trouve la charge q.
L’angle solide élémentaire s’écrit :

~r .~n dS cos θ dΣ
dΩ = dS = = 2
r3 r2 r
dΣ étant la surface élémentaire découpée par le cône sur une sphère de centre O et de rayon r .
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A NGLE SOLIDE SOUS LEQUEL EST VUE UNE SURFACE FERMÉE

Considérons le cône élémentaire issu du point P découpant, sur une surface fermée S, 2 surfaces
élémentaires orientées ~n1 dS1 et ~n2 dS2 , conformément à l’orientation d’une surface fermée.
Deux cas se présentent suivant que P est à l’extérieur ou à l’intérieur de la surface fermée.
1 P est à l’extérieur de S
Les angles solides définis par les surfaces ~n10 dS1 = −~n1 dS1 et ~n2 dS2 sont égaux puisque
relatifs au même cône.
Par conséquent dΩ01 = −dΩ1 et dΩ1 + dΩ2 = 0. Il en est de
même pour tous les cônes élémentaires.
Il en résulte que l’angle solide défini par une surface fermée ne
contenant pas le point P est nul.

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A NGLE SOLIDE SOUS LEQUEL EST VUE UNE SURFACE FERMÉE

2 P est à l’intérieur de S
Lorsque P est à l’intérieur de S, les 2 angles solides définis par un même faisceau
élémentaire de droites passant par P sont égaux.
On calcule la valeur de l’angle solide total en remplaçant localement les éléments de surface
quelconques par des éléments de surface dΣ sphériques.
On obtient,

I I
Ω= = sin θ dθ dϕ puisque dΣ = r sin θ dϕ × r dθ
r2
Il en résulte en intégrant :
Ω = 0π sin θ dθ 02π dϕ = (− cos θ )π0 × 2π = 4π
R R

Retenons donc :
Ω = 0 si P est extérieur à S et Ω = 4π si P est intérieur à S
Le cas où P est sur S peut se ramener à l’un des cas précédents en affinant la modélisation.
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É NONCÉ DU THÉORÈME DE G AUSS

Exprimons le flux de ~E, produit par une distribution discrète de charge, à travers une surface
fermée S. On a, en sommant les contributions des différentes charges ponctuelles :
1
Φ=
4πε0 ∑ qi Ωi
i
avec Ωi = 0 si la charge Pi est à l’extérieur de S et Ωi = 4π si elle est à l’intérieur. On en déduit :
1 Q ~E.~n dS = Qin
I
Φ= × 4π ∑ qi = in soit
4πε0 i
ε0 S ε0
Qin étant la somme des charges intérieures à S.

D’où l’énoncé du théorème de C. Gauss :


Le flux du champ électrostatique créé par une distribution de charge, à travers une surface
fermée quelconque, est proportionnel à la charge totale intérieure à cette surface.
R
Ce résultat est aisément étendu aux distributions volumiques de charge : Qin = V ρdV
Ce théorème est fondamental, tant par ses conséquences directes que par la simplification qu’il
apporte au calcul des champs lorsque ces derniers présentent des symétries.
Z en l’absence de Qin , le flux de ~E est nul.
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F ORME LOCALE DU THÉORÈME DE G AUSS

Considérons une surface fermée S qui délimite un volume V contenant une distribution de charge
de densité ρ.
Traçons sur S un contour fermé C qui sépare S en 2 surfaces ouvertes S10 et S20 et désignons par
S12 une surface qui s’appuie sur C et partage V en 2 volumes V1 et V2 :

1 V1 est délimité par S1 réunion de S10 et S12 (−),


2 V2 est délimité par S2 réunion de S20 et S12 (+),
où S12 (∓) indique que S12 est orientée différemment suivant qu’elle participe à S1 ou S2 ; on
préserve ainsi l’orientation vers l’extérieur de la normale à une surface fermée.

On a alors, avec des notations explicites :

Q1 Q2 Q
ΦS1 + ΦS2 = ΦS d’où + =
ε0 ε0 ε0

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F ORME LOCALE DU THÉORÈME DE G AUSS

En recommençant plusieurs fois le processus de séparation d’une surface en 2, on construit des


surfaces fermées de plus en plus petites qui englobent des volumes de plus en plus petits.
dQ
Pour un tel volume dV , délimité par une surface dS, on a : dΦ = ε0

On appelle divergence de ~E la limite suivante lorsque dS et dV tendent vers 0 : div~E = Lim dΦ


dV
Dans le cas d’une distribution volumique de densité ρ, on en déduit que, pour dV :

dQ ρdV ρ
div~E dV = dΦ = = d’où div~E =
ε0 ε0 ε0

Cette éq. entre le champ vectoriel ~E et le champ scalaire ρ en tout point de l’espace constitue
l’expression locale du théorème de Gauss.
Cette définition intrinsèque de la divergence donne immédiatement la relation connue sous le nom
de formule d’Ostrogradsky : Z I
div~E dV = ~E.~n dS
V S
~n désigne la normale extérieure en tout point de la surface fermée S.
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E XPRESSION DE LA DIVERGENCE DE ~E EN COORDONNÉES CARTÉSIENNES

Soit un champ de vecteur ~E, de composantes Ex , Ey , Ez dans une base cartésienne.


Le flux de ce champ à travers une surface entourant dV = dxdy dz, construit au point M(x, y , z), se
met sous la forme :
dΦ = Ex (x + dx, y , z)dy dz − Ex (x, y , z)dy dz
+Ey (x, y + dy , z)dzdx − Ey (x, y , z)dzdx
+Ez (x, y , z + dz)dxdy − Ez (x, y , z)dxdy
ce qui s’écrit aussi :
 
∂ Ex ∂ Ey ∂ Ez ∂ Ex ∂ Ey ∂ Ez
dΦ = dxdy dz + dxdy dz + dxdy dz = + + dV
∂x ∂y ∂z ∂x ∂y ∂z

Il en résulte que la divergence d’un champ de vecteur a pour


expression en coordonnées cartésiennes :

∂ Ex ∂ Ey ∂ Ez
div~E = + +
∂x ∂y ∂z

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E XEMPLE : SPHÈRE UNIFORMÉMENT CHARGÉE EN SURFACE

Le champ ~E produit, en tout point de l’espace, par une sphère (R,O) chargée uniformément en
surface avec la densité σ , est radial en raison de la symétrie.
En outre, sa seule composante Er , en coordonnées sphériques, ne dépend que de r .
Calculons le flux de ~E à travers une sphère quelconque (r ,O).
I Z
Φ= ~E.~n dS = Er (r ) dS = Er (r )S = 4πr 2 Er (r )
S S

d’où,
( d’après le théorème de Gauss :
pour r < R 4πr 2 E(r ) = Qin = 0 et E(r ) = 0
2σ R2
pour r > R 4πr 2 E(r ) = 4πRε et E(r ) = εσ r2
0 0

σ R2 ~
On a donc, dans ce dernier cas : ~E(r ) = e
ε0 r 2 r
= Q ~
e
4πε0 r 2 r
Le champ à l’extérieur de la sphère est donc le même que celui créé
par une charge ponctuelle Q = 4πR 2 σ placée à l’origine.

Z ~E est une fonction discontinue de r , ce qui résulte, comme nous


allons le voir de la présence d’une distribution de charge superficielle.
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D ISCONTINUITÉ DE LA COMPOSANTE NORMALE DU CHAMP À LA TRAVERSÉE D ’ UNE COUCHE


CHARGÉE

Considérons une surface S chargée avec une densité σ .


Traçons sur S une courbe fermée C et construisons le volume
cylindrique, de base C , engendré par les normales à S et limité
par 2 surfaces voisines dS1 et dS2 de part et d’autre de S.
La hauteur e du cylindre est négligeable devant les dimensions
latérales de la base C .
Appliquons le théorème de Gauss sur la surface entourant le volume cylindrique. Il vient, en
négligeant le flux à travers la surface latérale :

σ dS σ
dΦ = ~E2 .~n12 dS − ~E1 .~n12 dS = d’où ~n12 .(~E2 − ~E1 ) =
ε0 ε0

Cette relation montre qu’à la traversée d’une distribution superficielle de charge, la composante
normale du champ électrique est discontinue.
~n12 désigne la normale à la surface orientée de S1 vers S2 .
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C ONTEXTE

Les lois de l’électrostatique expriment l’interaction entre une distribution de charge fixée et une
charge test située en un point M quelconque de l’espace.
On sait que les relations entre ~E, V associé et la distribution de charge, source de ~E et V , sont :
−−→
~E = 1 ρ PM 1
Z Z
ρ
dV et V = dV
4πε0 V PM 3 4πε0 V PM
Le calcul de ces grandeurs physiques peut être facilité par la prise en compte des symétries
particulières du système étudié (planaire, cylindrique, sphérique, . . .).
Il est alors possible de prévoir que ~E et V ne dépendent pas explicitement de certaines
coordonnées de M et qu’une ou 2 composantes de ~E dans une base appropriée sont nulles.
−−→
Z il est souvent plus simple de calculer V et d’en déduire les composantes de ~E par ~E = −gradV .
Cependant, lorsque la distribution de charge présente une symétrie suffisante, il est parfois
préférable de déterminer ~E grâce au théorème de Gauss et d’en déduire V par intégration :
~E.~n dS = Qin et V = − ~E.→

I Z
dr + Cte
S ε0 C
la constante étant obtenue par des conditions aux limites.
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Charges électriques & Distributions de charges Loi de Coulomb
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Champ électrostatique
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
Dipôles électrostatiques Symétrie des distributions de charges et symétrie des champs
Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

D ISTRIBUTION DE CHARGE AYANT UN PLAN DE SYMÉTRIE

Une distribution de charge Σ possède un plan de symétrie électrostatique P si 2 éléments de


volume, centrés en des points symétriques P et P 0 par rapport à P, contiennent la même charge :

dq = dq 0 avec dq = ρ(P)dV et dq 0 = ρ(P 0 )dV 0

Comme les volumes élémentaires sont égaux, ρ(P 0 ) = ρ(P).


Exprimons les contributions au potentiel, en 2 points M et M 0 symétriques par rapport à P, des 2
éléments de charge placés respec. en P et P 0 .
dq 0
   
1 dq 1 1 1
dV (M) = + 0 = dq + 0
4πε0 PM P M 4πε0 PM P M
et de même :
 
1 1 1
dV (M 0 ) = dq +
4πε0 PM 0 P 0 M 0

Comme PM = P 0 M 0 et PM 0 = P 0 M, dV (M) et dV (M 0 ) sont égaux.

⇒ les potentiels en 2 points symétriques sont égaux V (M 0 ) = V (M).


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Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Champ électrostatique
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
Dipôles électrostatiques Symétrie des distributions de charges et symétrie des champs
Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

D ISTRIBUTION DE CHARGE AYANT UN PLAN DE SYMÉTRIE

En ce qui concerne le champ, on a :


−−→ ! −−→0 −− → !
1 PM ~P 0 M 1 PM P0M0
d~E(M) = dq + et d~E(M 0 ) = dq +
4πε0 PM 3 P 0 M 3 4πε0 PM 03 P 0 M 03

Comme PM = P 0 M 0 et PM 0 = P 0 M, d~E(M 0 ) est le symétrique de d~E(M).


⇒ les champs produits en 2 points symétriques sont
symétriques :

~E(M 0 ) = sym~E(M) soit ~En (M 0 ) = −~En (M) et ~Et (M 0 ) = ~Et (M)

en explicitant les composantes du champ, perpendiculaires


ou parallèles au plan P.

Comme tout point S du plan de symétrie coïncide avec son symétrique, on a ~En (S) = O.
⇒ en tout point appartenant à un plan de symétrie électrostatique d’une distribution de charge, le
champ ~E est contenu dans ce plan.
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Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Champ électrostatique
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
Dipôles électrostatiques Symétrie des distributions de charges et symétrie des champs
Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

D ISTRIBUTION DE CHARGE AYANT UN PLAN DE SYMÉTRIE

Exemple : Champ électrostatique créé par un cercle chargé

Calculons ~E créé par un cercle, de rayon R,


uniformément chargé (λ ), en un point M de son axe.

Les plans méridiens Oyz et Ozx étant des plans


de symétrie de la distribution, les composantes
Ey (M) et Ex (M) sont nulles.

Le champ s’écrit donc :


−−→ ! Z −−→
PM PM.~ez
Z
~E = Ez~ez avec Ez = λ λ
dl .~ez = dl
4πε0 C PM 3 4πε0 C PM 3

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Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Champ électrostatique
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
Dipôles électrostatiques Symétrie des distributions de charges et symétrie des champs
Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

D ISTRIBUTION DE CHARGE AYANT UN PLAN DE SYMÉTRIE

Exemple (suite) : Champ électrostatique créé par un cercle chargé


1 −−→
L’intégration est immédiate car PM = (R 2 + z 2 ) 2 est une constante ainsi que l’angle θ que fait PM
avec ~ez :
λ z cos θ λR z
Ez = × 2πR d’où ~E = ~ez
4πε0 PM 3 2ε0 (R 2 + z 2 ) 23

Z ~E est donné par une fonction impaire de z, ce qui était prévisible à partir des résultats de
l’analyse précédente : en effet, le plan Oxy étant aussi un plan de symétrie, on a :

~E(M 0 ) = −~E(M) d’où Ez (−z) = −Ez (z) et ~E(O) = ~0

Quant au potentiel, on le trouve aisément par intégration :

dl λR 1
Z
λ
V (M) = =
4πε0 C PM 2ε0 (R 2 + z 2 ) 12

La fonction potentiel est bien symétrique : V (z) = V (−z).


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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
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D ISTRIBUTION DE CHARGE AYANT UN PLAN D ’ ANTISYMÉTRIE

Exemple : Champ électrostatique créé par un cercle chargé


Une distribution Σ possède un plan d’antisymétrie électrostatique Q si 2 éléments de volume
symétriques par rapport à Q contiennent des charges opposées dq 0 = −dq d’ou ρ(P 0 ) = −ρ(P).
Exprimons les contributions au potentiel, en 2 points symétriques M et M 0 par rapport à Q, de 2
éléments de charge placés respec. en P et P 0 .
   
1 1 1 1 1 1
dV (M) = dq − 0 et dV (M 0 ) = dq −
4πε0 PM P M 4πε0 PM 0 P 0 M 0

Comme PM = P 0 M 0 et PM 0 = P 0 M, dV (M) et dV (M 0 ) sont opposés.


⇒ les potentiels, en 2 points symétriques, sont opposés V (M 0 ) = −V (M).
D’autre part, un raisonnement analogue pour le champ donne :
−−→ −−→! −−→0 −− → !
1 PM P0M 1 PM P0M0
d~E(M) = dq − et d~E(M 0 ) = dq −
4πε0 PM 3 P 0 M 4πε0 PM 03 P 0 M 03

Comme PM = P 0 M 0 et PM 0 = P 0 M, d~E(M 0 ) est l’opposé du symétrique d~E(M).


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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
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Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
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D ISTRIBUTION DE CHARGE AYANT UN PLAN D ’ ANTISYMÉTRIE

Exemple (suite) : Champ électrostatique créé par un cercle chargé

⇒ les champs, produits en 2 points symétriques, sont


antisymétriques :

~E(M 0 ) = −sym~E(M) soit ~En (M 0 ) = ~En (M) et ~Et (M 0 ) = −~Et (M)

En un point T du plan d’antisymétrie Q, on a donc : ~Et (T ) = ~0.


⇒ en tout point d’un plan d’antisymétrie électrostatique Q, le
champ électrique est normal à ce plan.

Z la relation sur les potentiels conduit à une valeur nulle de V en tout point T du plan
d’antisymétrie :
V (M 0 ) = −V 0 (M) entraîne V (T ) = 0
On vérifie bien que le champ en T est normal au plan d’antisymétrie qui est l’équipotentielle O.

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Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
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M ODÉLISATIONS SPATIALES DES SOURCES

Les plans de symétrie ou d’antisymétrie permettaient de réduire les calculs aux seules
composantes non nulles du champ.
Il est possible de simplifier encore d’avantage ces calculs en prenant en considération des
propriétés d’invariance des sources.
Par exemple, en régime stationnaire, la variable temps ne joue aucun rôle puisque le système est
invariant par translation dans le temps, càd par changement de l’origine des temps.
Les distributions de charge sont souvent idéalisées pour faciliter l’analyse. Ainsi, lorsque la
distance entre M, où l’on calcule ~E et V , et la distribution de charge, qui les crée, est très faible
devant l’étendue des sources, on admet que la distribution de charge s’étend à l’infini.
⇒ impossibilité d’adopter la convention habituelle pour le potentiel, à savoir V nul à l’infini ; on
convient alors d’adopter un autre choix, ce qui est toujours possible puisque, seule la d.d.p a une
signification physique.

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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
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Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
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I NVARIANCE DES SOURCES PAR TRANSLATION LE LONG D ’ UN AXE

Considérons une distribution, Σ, telle que la charge ρ soit


invariante par une translation d’un vecteur quelconque parallèle
à Oz :

ρ(~r 0 +~a) = ρ(~r 0 ) soit ρ(x 0 , y 0 , z 0 + a) = ρ(x 0 , y 0 , z 0 )

On a alors :
∂ρ ρ(x 0 , y 0 , z 0 + a) − ρ(x 0 , y 0 , z 0 )
= lim =0
∂ z 0 a→0 a

⇒ ρ ne dépend pas de z 0 : ρ(~r 0 ) = ρ(x 0 , y 0 ).

Le potentiel créé en M(x, y , z) a pour expression :

1 ρ(~r 0 )
Z
V (~r ) = V (x, y , z) = dV 0 avec dV = dx 0 dy 0 dz 0 (dV 0 centré en P(x 0 , y 0 , z 0 ))
4πε0 Σ k~r −~r 0 k

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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
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Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

I NVARIANCE DES SOURCES PAR TRANSLATION LE LONG D ’ UN AXE

Calculons le potentiel en un point N défini par ~r +~a avec ~a = a~ez .

1 ρ(~r 0 )
Z
V (~r +~a) = V (x, y , z + a) = dV 0
4πε0 Σ kr +~a −~r 0 k
~

Changement de variable ~r 00 =~r 0 −~a,

1 ρ(~r 00 +~a) 1 ρ(~r 00 )


Z Z
V (~r +~a) = 00
dV 00 = dV 00 = V (~r ) puisque ρ(~r 00 +~a) = ρ(~r 00 ).
4πε0 Σ k~r −~r k 4πε0 Σ k~r −~r 00 k
−−→
Ainsi, lorsque les sources sont invariantes par translation, V et par conséquent ~E = −gradV le sont
aussi :
ρ(~r 0 +~a) = ρ(~r 0 ) entraîne V (~r +~a) = V (~r ) et ~E(~r +~a) = ~E(~r )
Il en résulte que, comme ρ, V et ~E ne dépendent pas de z :

∂V
V (M) = V (x, y ), Ez = − = 0 et ~E(x, y ) = Ex (x, y )~ex + Ey (x, y )~ey
∂z
Ce résultat était prévisible puisque tout plan perpendiculaire à Oz est plan de symétrie de Σ.
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I NVARIANCE DES SOURCES PAR TRANSLATION LE LONG D ’ UN AXE

Exemple : Plan uniformément chargé


Dans le cas d’un plan chargé Oxy , avec σ uniforme, la distribution est invariante par translation
parallèlement aux axes Ox et Oy du plan.

Par conséquent, ~E et V ne dépendent que de z le long de


l’axe perpendiculaire à Oxy . On sait que :
 
~E = σ sgn(z)~ez
2ε0

d’où
R →−
− ~E.
R
V = dr = − Ez dz
R σ   
= − 2ε sgn(z)dz = − 2εσ |z|
0 0

en prenant l’origine des potentiels en z = 0.

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I NVARIANCE DES SOURCES PAR ROTATION AUTOUR D ’ UN AXE


Considérons une distribution Σ telle que la charge ρ soit invariante par
rotation autour de Oz, càd ρ(~r 0 ) ne dépend pas de la variable azimutale ϕ 0 :

ρ(~r 0 ) = ρ(~r⊥0 , z 0 )

~E(M) produit, de coordonnées (r⊥ , ϕ, z), par cette distribution, est contenu
dans le plan méridien P = Or⊥ z, qui est un plan de symétrie.
−−→
On a donc : Eϕ = 0 soit, puisque ~E = −gradV :

1 ∂V ∂V
Eϕ = − =0 = 0 et V (M) = V (r⊥ , z)
r⊥ ∂ ϕ ∂ϕ
Il en résulte que :
∂ V (r⊥ , z) ∂ V (r⊥ , z)
Er⊥ (M) = − = Er⊥ (r⊥ , z) et Ez (M) = − = Ez (r⊥ , z)
∂ r⊥ ∂z
−−→
Ainsi, lorsque les sources sont invariantes par rotation, V et par conséquent ~E = −gradV le sont
aussi.
V (M) = V (r⊥ , z) et ~E(M) = Er⊥ (r⊥ , z)~er + Ez (r⊥ , z)~ez
~r 0 désignant la coordonnée cylindrique radiale afin d’éviter toute confusion avec ρ.
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I NVARIANCE DES SOURCES PAR ROTATION AUTOUR D ’ UN AXE

Exemple : Sphère chargée uniformément en surface


Par exemple un conducteur sphérique, de rayon R, est invariant par rotation autour de tout axe
diamétral : la distribution de charge ne dépend d’aucune variable angulaire ; elle vaut σ0 pour r = R
et 0 ailleurs.
Elle ne dépend donc pas des coordonnées sphériques angulaires θ , ϕ. Il en résulte que
V (M) = V (r ), d’où :

~E = 1 Q
~er pour r > R et ~E = ~0 pour r < R
4πε0 r 2

Le potentiel s’obtient alors aisément en intégrant et en choisissant V = 0 à l’infini :

~E.→
− 1 dr 1 Q 1 Q
Z Z Z
V =− dr = − Er dr = −Q = + Cte =
4πε0 r2 4πε0 r 4πε0 r

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D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE PLANE

Un exemple important de distribution de charge Σ à symétrie plane est fourni par une feuille plane
d’épaisseur e ayant une charge volumique uniforme ρ0 .
Pour calculer ~E et V au voisinage de Σ, càd lorsque |z| est très inférieur aux dimensions latérales
de Σ, on suppose celles-ci infinies, ce qui revient à négliger les effets de bord.
Dans cette approximation, Σ est invariant par toute translation parallèle au plan Oxy . D’autre part,
tout plan passant par M et orthogonal à Oxy est également plan de symétrie.
Le champ est donc parallèle à ~ez . Par conséquent :
−−→
V (M) = V (z) et ~E(M) = −gradV (z) = ~E(z) = Ez~ez

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D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE PLANE

Comme le plan Oxy est plan de symétrie pour Σ, le champ en tout point appartenant à ce plan doit
être contenu dans ce dernier : il est donc nul.
Les valeurs de V et ~E, en 2 points M et M 0 symétriques par rapport à Oxy , vérifient les éqs. :
V (M) = V (M 0 ) soit V (z) = V (−z) ⇒ V (z) est pair
~En (M) = −~En (M 0 ) soit Ez (z) = −Ez (−z) ⇒ Ez (z) est impair.
On en déduit la topographie des lignes de champ et des équipotentielles : ce sont respec. des
droites parallèles à Oz et des plans perpendiculaires à cet axe.
Le champ étant de la forme ~E(M) = E(z)~ez , l’expression locale du théorème de Gauss :
ρ dEz ρ
div~E = 0 conduit à = 0
ε0 dz ε0
Pour tout M intérieur à Σ, |z| < e/2 : Ez = ρεo z + Cte. Comme Ez (0) = 0 ⇒ Cte = 0 et
0
~E(M) = ρo z ~ez .
ε0

Pour tout M extérieur à Σ, |z| > e/2 : Ez = Cte. Cte est déterminé par la continuité du champ en
z = e/2 : Cte = Ez e2 = ρ2εo e et donc ~E(M) = ρ2εo e~ez .

0 0

Par symétrie, on en déduit ~E(M 0 ) = − ρ2εo e~ez pour z < −e/2.


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D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE PLANE

En résumé, les expressions du champ à l’intérieur et à l’extérieur de la distribution sont respec. :


~Ein = ρo z ~ez et ~Eex = ρo e sgn(z)~ez
ε0 2ε0
−−→
On obtient V en intégrant l’éq. locale ~E = −gradV qui donne : Ez~ez = − dVdz(z)~ez

ρo e e ρo 2 e
V (z) = − z + Cte1 si z > et V (z) = − z + Cte2 si |z| <
2ε0 2 2ε0 2
Dans une telle modélisation, le potentiel ne peut être pris égal à 0 à l’infini.
Rappelons que cette représentation n’a de sens que si M reste au voisinage de la distribution.
L’indétermination de la constante qui apparaît est levée en choisissant arbitrairement l’origine des
potentiels, par exemple dans le plan équipotentiel Oxy .
ρ0 e 2
On a alors : Cte2 = 0. Par continuité de V (z), en z = e/2, on en déduit Cte1 = 8ε0 . Le potentiel
étant dans ce cas une fonction paire, nous trouvons finalement :
ρ0 2 ρ e ρ e2
Vin = − z et Vex = − 0 |z| + 0
2ε0 2ε0 8ε0
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D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE PLANE

Les graphes des fonctions ρ(z), Ez (z) et V (z) sont représentés, pour ρ0 > 0.

Dans le cas où la distance |z| est grande devant e, la distribution est assimilable à une distribution
surfacique de densité σ : dq = ρ0 dV = ρ0 edS = σ dS d’où σ = ρ0 e ⇒ ~E = 2εσ sgn(z)~ez
0

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D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE PLANE

La distribution surfacique implique donc une discontinuité telle que :


  σ   σ
~ez . ~E(z > 0) − ~E(z < 0) = soit ~n12 . ~E2 − ~E1 =
ε0 ε0

Les indices 1 et 2 désignant les 2 régions de l’espace délimitées par la surface chargée et ~n12 la
normale à cette surface, orientée de la région 1 vers la région 2.

Z cette discontinuité du champ ~E est caractéristique d’une distribution surfacique.


En revanche, le potentiel est continu à la traversée de la surface. Son expression est dans ce cas :
σ
V (z) = − |z|
2ε0

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D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE CYLINDRIQUE

Soit une distribution, de charge volumique ρ0 uniforme dans un fil cylindrique de rayon R.
−−→ 1
Pour calculer ~E et V , en M situé à une distance r⊥ de l’axe de ce fil ( kOMk = (r⊥2 + z 2 ) 2 ), faible
devant sa longueur L, on modélise cette distribution par un fil de longueur infinie.

Dans cette approximation, la distribution est invariante par


translation le long du fil et par rotation autour de celui-ci.
Ces invariances impliquent donc, en coordonnées (r⊥ , ϕ, z) :

V (M) = V (r⊥ )
~E(M) = −− −→
gradV (r⊥ ) = ~E(r⊥ ) = ~Er⊥~er⊥

Ainsi les lignes de champ sont radiales et les surfaces


équipotentielles sont des cylindres d’axe Oz.

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D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE CYLINDRIQUE

On obtient aussi ~E(M) en appliquant le théorème de Gauss.


La surface fermée S, qui respecte les symétries de la distribution et donc celles du champ, est un
cylindre de rayon r⊥ , d’axe Oz et de hauteur h arbitraire, le système étant invariant par translation
le long de Oz : S ~E.~n dS = V ε 0 dV .
H R ρ
0

Le 1er membre peut


H êtreR décomposé
R R en 3 parties, ce qui s’écrit
symboliquement : S = S1 + S2 + Sl

Sur S1 et S2 , le flux de ~E est nul car ~E est tangent à ces surfaces


(~E.~n = 0).

Pour Sl :
R
~E.~n dS = R Er (r⊥ )dS = E⊥ R dS = Er 2πr⊥ h
Sl Sl ⊥ Sl ⊥

Distinguons 2 cas :
ρ0 R 2
2 et ~Eex =
ρ0 ρ0
~
R
1 si r⊥ > R, V ε0 dV = ε0 πR h ε0 2r⊥ er⊥
ρ0 r⊥
2 et ~Eex =
ρ0 ρ0
~
R
2 si r⊥ 6 R, V ε0 dV = ε0 πr⊥ h ε 2 er⊥
0

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D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE CYLINDRIQUE

Z le champ est continu à la traversée de la surface et il est nul sur l’axe, comme cela était
prévisible par raison de symétrie, puisque ~E doit être contenu dans tout plan passant par l’axe et
que tout plan perpendiculaire à l’axe est également plan de symétrie.
−−→
Le potentiel s’en déduit en intégrant ~E = −gradV = − dr dV ~
er⊥ :

2
si r⊥ > R, V (M) = − ε 0 R2 Lnr⊥ + Cte
1
ρ
0
Dans ce modèle, où il y a des charges à l’infini, le potentiel ne peut être pris égal à 0 pour r
infini ; comme précédemment, choisissons un potentiel de référence, par exemple celui du
cylindre équipotentiel de rayon arbitraire R0 > R.
ρ R2
 
r
V (R0 ) = 0 et V (r⊥ ) = − 0 Ln ⊥
ε0 2 R0
ρ r2
2 si r⊥ 6 R, V (r ) = − ε 0 4⊥ + Cte.
0
Cte est déterminé par continuité du potentiel à la surface du fil.
!
r⊥2 − R 2 R 2

ρ R
V (r⊥ ) = − 0 − Ln
ε0 4 2 R0

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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
Dipôles électrostatiques Symétrie des distributions de charges et symétrie des champs
Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE CYLINDRIQUE

Lorsque la distance r⊥ est très grande devant R, on peut négliger la section du fil et définir ainsi
une distribution linéique de charge, λ , répartie uniformément le long de l’axe.
λ est alors reliée à la charge dq de dl par : dq = ρ0 πR 2 dl = λ dl avec λ = ρ0 πR 2 .
En un point M, distant de r⊥ de l’axe (R  r⊥  L), le champ et le potentiel ont pour expressions :
 
λ λ r
~E(M) = ~er⊥ et V (M) = − Ln ⊥
2πε0 r⊥ 2πε0 R0

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Charges électriques & Distributions de charges Loi de Coulomb
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Champ électrostatique
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
Dipôles électrostatiques Symétrie des distributions de charges et symétrie des champs
Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE SPHÉRIQUE

Considérons une distribution de charge Σ isotrope autour d’un point


O pris comme origine .
Le champ et le potentiel prennent, en coordonnées (r , θ , ϕ), les
formes simples :

~E(M) = Er (r )~er et V (M) = V (r )

Le calcul de Er (r ) s’effectue aisément à partir du théorème de


Gauss, appliqué sous sa forme intégrale à une sphère S de rayon r .

Sur la surface, la normale extérieure coïncide avec le vecteur unitaire ~er et le champ est de norme
constante. Donc :
~E.~n dS = Er × 4πr 2 = Qin et ~E = 1 Qin ~er
I

S ε0 4πε0 r 2
À une distance r , il est identique à celui produit par une charge ponctuelle Qin placée à l’origine.

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Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Champ électrostatique
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
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Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE SPHÉRIQUE

Examinons l’exemple simple d’une distribution surfacique uniforme sur une sphère de rayon R.
1 si r > R :
1 Q 1 Q
Er = et V (r ) =
4πε0 r 2 4πε0 r
la charge totale Q étant reliée à la densité surfacique uniforme σ0 par : Q = 4πR 2 σ0 .
2 si r < R, Q = 0. Il en résulte que :
in
Er = 0 et V = Cte
Q
Cte déterminé à partir de la continuité de V en r = R : Cte = 4πε0 R .

Les graphes Er (r ) et V (r ) représentés sont relatifs au cas où Q > 0.

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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Théorème de Gauss
Dipôles électrostatiques Symétrie des distributions de charges et symétrie des champs
Conducteurs en équilibre électrostatique Invariances des sources
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Exemples d’utilisation des symétries

D ISTRIBUTION À SYMÉTRIE SPHÉRIQUE

La discontinuité du champ à la traversée de la surface chargée vérifie bien la relation donnée


précédemment : ~n12 .(~E2 − ~E1 ) = ε 0 , où les régions 1 et 2 désignent respec. l’Intérieur et l’extérieur
σ
0
Q
de la sphère et σ0 = 4πR 2
la charge superficielle uniforme.
Lorsque le rayon de la sphère est très faible devant la distance r , seules les valeurs du potentiel et
du champ à l’extérieur sont utiles.
La distribution radiale de la charge, désormais localisée en O, est sans effet ; on retrouve ainsi le
concept de charge ponctuelle déjà introduit.

~n12 est la normale orientée selon ~er .


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Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

Plan : 2ème partie

2 Charges électriques & Distributions de 5 Dipôles électrostatiques


charges
6 Conducteurs en équilibre électrostatique
3 Loi de Coulomb, Champ électrostatique
& Théorème de Gauss 7 Condensateurs en électrostatique & Aspect
énergétique
4 Energie potentielle & Potentiel
électrostatique
Potentiel créé par un ensemble de
charges
Equation de Poisson et propriétés du
potentiel
Energie électrostatique d’un système
de charges
Energie d’une distribution continue de
charge
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Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
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I NTERACTION D ’ UNE CHARGE AVEC UN SYSTÈME DE CHARGES

Désignons par {Pi } un ensemble de charges électriques immobiles, de valeurs {qi }, que l’on
repère, par rapport au référentiel R = Oxyz, supposé galiléen, à l’aide des vecteurs positions {~ri }.

La force qu’exerce cet ensemble de charges sur une particule


−−→
test, de charge q, placée en M (OM =~r ), se met sous la forme :
−−→ −

~F = q Pi M q ~r −~ri q Ri
4πε0 ∑ qi Pi M 3
=
4πε0 ∑ qi k~r −~ri k3
=
4πε0 ∑ qi Ri3
i i i


→ −−→
si l’on pose Ri = Pi M =~r −~ri .

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T RAVAIL ÉLÉMENTAIRE DE LA FORCE ÉLECTROSTATIQUE



Le travail de ~F , au cours d’un déplacement dr de la charge q, a pour expression :

→ −


− q R →
− q R −

δ W = ~F .dr =
4πε0 ∑ qi R 3i .dr = 4πε0 ∑ qi R 3i .dRi
i i i i


− →
− −

puisque, les charges étant fixes, dr i = 0 ∀i, et donc dr = dRi .
Cette forme différentielle δ W peut se mettre sous la forme de la différentielle d’une certaine

→ −
→ − →
fonction. En effet, puisque Ri 2 = Ri2 donne en différentiant, 2Ri .dRi = 2Ri dRi, il vient :


Ri − → R dRi
 
dR 1
3
.dRi = i 3 = 2i = −d
Ri Ri Ri Ri

d’où  
q 1
δW = − ∑ qi d
4πε0 i k~r −~ri k

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É NERGIE POTENTIELLE ASSOCIÉE

δ W apparaît comme l’opposé de la différentielle d’une fonction εpe , appelée énergie potentielle
d’interaction électrostatique de q avec le système de charges {Pi } :
q qi
δ W = −dεpe avec εpe (~r ) = + Cte
4πε0 ∑ ~ ~
i kr − ri k

⇒ le travail de ~F est égal à la variation d’une fonction de position : il


ne dépend pas des différents chemins possibles suivis par la
particule, entre les positions initiale et finale.

On dit que ~F est à circulation conservative ou mieux qu’elle dérive


d’une énergie potentielle.
Il en résulte que, le long d’une courbe fermée quelconque C , on a :
H
~ →−
C F . dr = 0
εpe ainsi définie comporte une constante additive. Cte est déterminé dès que l’on adopte une
origine particulière. L’origine naturelle correspond au cas où la particule est infiniment éloignée des
sources {Pi }.
q qi q q
εpe (~r ) =
4πε0 ∑ Pi M
=
4πε0
∑ k~r −i~ri k
i i
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P OTENTIEL CRÉÉ PAR UN SYSTÈME DE CHARGES PONCTUELLES

L’énergie potentielle est proportionnelle à la valeur q de la charge de la particule test.


Par définition, le potentiel créé par le système de charges {Pi (~ri )}, en M(~r ), est l’énergie
potentielle par unité de charge placée en M :

εpe (~r ) 1 qi 1 q
V (~r ) =
q
=
4πε0 ∑ Pi M =
4πε0 ∑ k~r −i~ri k
i i

⇒ V et εpe sont directement liés.


Cependant, V et εpe sont de signes opposés lorsque la charge est négative (cas d’un électron par
exemple).

L’unité SI de potentiel est le volt (du nom du physicien italien A. Volta).


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C AS D ’ UNE DISTRIBUTION CONTINUE DE CHARGE


Le passage d’un système de charges discrètes {Pi } à une distribution
continue s’opère en remplaçant la sommation discrète par une intégration.
Pour une distribution volumique ρ de charge, on a :

q ρ(~r 0 ) 1 ρ(~r 0 ) 1 ρ(~r 0 )


Z Z Z
εpe = 0
dV et V = −−→ dV = dV
4πε0 V k~r −~r k 4πε0 V PM 4πε0 V k~r −~r 0 k

Pour une distribution surfacique σ de charge, les résultats sont analogues :

q σ (~r 0 ) 1 σ (~r 0 ) 1 σ (~r 0 )


Z Z Z
εpe = dS et V = −−→ dS = 4πε dS
4πε0 S kr −~r 0 k
~ 4πε0 S PM 0 S kr −~r 0 k
~

Ainsi que pour une distribution linéique λ de charge :

q λ (~r 0 ) 1 λ (~r 0 ) 1 λ (~r 0 )


Z Z Z
εpe = dl et V = −→ dl = 4πε dl
4πε0C k~r −~r 0 k 4πε0 C −PM 0 C k~
r −~r 0 k
−→
On désigne alors par ~r 0 le vecteur OP.
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R ELATION ENTRE LE CHAMP ~E ET LE POTENTIEL V

Elle découle de ce qui précède et peut prendre soit une forme intégrale soit une forme locale.
Forme intégrale
La forme la plus utile pour résoudre la plupart des problèmes qui se posent. Comme on a :


δ W = ~F .dr = −dεpe

il vient, le long d’un chemin quelconque entre 2 points A et B : εpe (B) − εpe (A) = −
RB
~F .→

dr .
A

En introduisant ~E = ~F /q et V = εpe /q, on en déduit la d.d.p U entre A et B :


Z A Z B
U = V (A) − V (B) = − ~E.→

dr = ~E.→

dr
B A

Z la d.d.p U ne dépend que des positions initiale et finale, comme la variation d’énergie potentielle
à laquelle elle est directement reliée.
On dit que la circulation de ~E est conservative, ou que la force associée est conservative.


Dans le cas où A et B coïncident ⇒ C ~E.dr = 0
H

La circulation du champ le long d’une courbe fermée est donc nulle.


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R ELATION ENTRE LE CHAMP ~E ET LE POTENTIEL V

Forme locale
Notons (E1 , E2 , E3 ) les composantes de ~E dans une base orthonormée directe (~e1 ,~e2 ,~e3 ) et

− →

(dl1 , dl2 , dl3 ) les composantes de dr dans cette même base, ~E.dr = −dV s’explicite suivant :

E1 dl1 + E2 dl2 + E3 dl3 = −dV

Il en résulte que :
∂V ∂V ∂V
E1 = − , E2 = − et E3 = −
∂ l1 ∂ l2 ∂ l3
Par définition, on appelle gradient d’une fonction V , le champ de vecteurs défini par :

−−→ ∂V ∂V ∂V
gradV = ~e + ~e + ~e
∂ l1 1 ∂ l2 2 ∂ l3 3

Les relations précédentes peuvent donc être condensées sous la forme :

~E = −−−→
gradV
−−→ → − →

Ce résultat est souvent utilisé sous la forme différentielle : dV = gradV .dr = −~E.dr .
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R ELATION ENTRE LE CHAMP ~E ET LE POTENTIEL V

1 En coordonnées cartésiennes x, y , z où dl1 = dx, dl2 = dy et dl3 = dz :

∂V ∂V ∂V
Ex = − , Ey = − et Ez = −
∂x ∂y ∂z

2 En coordonnées cylindriques ρ, ϕ, z où dl1 = dρ, dl2 = ρdϕ et dl3 = dz :

∂V 1 ∂V ∂V
Eρ = − , Eϕ = − et Ez = −
∂ρ ρ ∂ϕ ∂z

3 En coordonnées sphériques r , θ , ϕ où dl1 = dr , dl2 = r dθ et dl3 = r sin θ dϕ :

∂V 1 ∂V 1 ∂V
Er = − , Eθ = − et Eϕ = −
∂r r ∂θ r sin θ ∂ ϕ

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S URFACES ÉQUIPOTENTIELLES

Les surfaces équipotentielles sont les ensembles de points de l’espace tels que V (~r ) ait une valeur
déterminée.
☼ ~E est normal à ces surfaces !
−→ → −
Entre 2 points voisins A et B (AB = dr ) appartenant à une même surface, on a : dV = 0.

− −→ −→
Comme dV = −~E.dr = −~E.AB = 0, ~E est perpendiculaire à tout vecteur élémentaire AB
appartenant à la surface équipotentielle.


− −→
D’autre part, si dr 0 désigne un vecteur élémentaire AB 0 orienté
suivant ~E, on a :

− →

dV = −~E.dr 0 = −k~Ek.kdr 0 k < 0

⇒ ~E est normal aux surfaces équipotentielles et il est orienté


suivant les potentiels décroissants.

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R ELATION DE PASSAGE

La propriété qu’à le champ de dépendre d’une fonction potentiel permet d’établir une relation de
passage entre les composantes tangentielles du champ à la traversée d’une surface.
En effet, considérons, de part et d’autre d’une surface séparant deux milieux 1 et 2, une courbe
rectangulaire ABCD, de dimensions AB = DC = ∆l parallèles à la surface, et BC = DA = a  ∆l.
−→ −→
Il vient, ~E1 .AB + ~E2 .CD = (E1,t − E2,t )∆l ≈ 0 d’où E1,t − E2,t = 0 ce qui s’écrit : ~n12 ∧ (~E2 − ~E1 ) = 0
−→ −→
puisque AB et DC sont des vecteurs quelconques parallèles à la surface.

~n12 désigne la normale à la surface orientée de 1 vers 2.


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C ONTINUITÉ DE LA FONCTION POTENTIEL

−−→ →

Si on applique ~E = −gradV où dV = −~E.dr , entre 2 points infiniment voisins M et M 0 , on obtient :
−−→
V (M) − V (M 0 ) = ~E.MM 0

On voit que, si le champ électrostatique a une valeur finie, ce qui est le cas dans le voisinage de
distributions volumique ou surfacique, la fonction potentiel V est continue.

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E QUATION DE P OISSON

☼ l’éq. locale à laquelle satisfait le potentiel V !


Elle est issue du théorème de Gauss et de la relation de strucure du champ :
ρ −−→
div~E = et ~E = −gradV
ε0
Remplaçant ~E par son expression dans la 1ère éq. , il vient :
−−→ ρ
div(gradV ) = −
ε0
−−→
Donc, en introduisant l’opérateur ∆V = div(gradV ), appelé laplacien, on obtient l’éq. de Poisson
(du nom du physicien français D. Poisson) :
ρ
∆V = −
ε0
En coordonnées cartésiennes x, y , z, le laplacien s’explicite selon :
∂ 2V ∂ 2V ∂ 2V
     
∂ ∂V ∂ ∂V ∂ ∂V
+ + = 2
+ 2
+
∂x ∂x ∂y ∂y ∂z ∂z ∂x ∂y ∂ z2
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P ROPRIÉTÉS DE LA FONCTION POTENTIEL

De l’éq. de Poisson, on peut en déduire que la fonction potentiel V (~r ) ne peut présenter de
maximum ou de minimum en dehors des charges.
Soit, en effet, M0 un point où V est maximal. Entourons ce point d’une petite surface fermée ∆S.
En tout point M de cette surface, ~E est dirigé vers l’extérieur puisque V (M) < V (M0 ). Donc :
I
~E.~n dS > 0
∆S

ce qui implique, en vertu du théorème de Gauss, la présence d’une charge positive à l’intérieur de
la petite surface.

Un raisonnement analogue pour V minimal aboutit à un flux de ~E négatif et donc à la présence


d’une charge négative.

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E QUATION DE L APLACE

Dans le cas où la charge volumique est nulle, le second membre de l’éq. de Poisson est nul. On
obtient alors l’éq. de Laplace, du nom du mathématicien français P. S de Laplace :

∆V = 0

Lorsque les conditions aux limites du potentiel sont correctement précisées, on peut montrer que la
solution de l’éq. de Laplace est unique.
Pour résoudre une telle éq. , il est naturel de choisir un système de coordonnées adapté à la
symétrie du problème.
D’autre part, comme cette éq. est linéaire, toute combinaison linéaire de solutions est aussi une
solution.

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E QUATION DE L APLACE

Exemple :
Dans le cas simple où V ne dépend que d’une coordonnée cartésienne, x par exemple, on a :

d2 V dV
= 0 soit = Cte1 et V = Cte1 × x + Cte2
dx 2 dx
Si l’on admet que V = V1 pour x = 0 et V = V2 pour x = d, on trouve :

V2 − V1 V2 − V1
Cte2 = V1 Cte1 = et V= x + V1
d d
Les surfaces équipotentielles sont donc les plans x = Cte.
Quant aux lignes de champ, ce sont des droites normales à ces plans et donc parallèles à Ox.

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S YSTÈME DE 2 CHARGES PONCTUELLES

☼ Exprimer l’énergie électrostatique propre d’un système {Pi } de charges, càd l’énergie potentielle
d’interaction entre les différentes charges qui le constituent !
Pour cela, nous considérons d’abord le système simple constitué de 2 charges. Nous généralisons
ensuite au cas de N charges ponctuelles et à celui des distributions continues.
Exprimons δ W des forces électrostatiques intérieures au système constitué de 2 charges
ponctuelles P1 et P2 .
Il vient, pour des déplacements indépendants d~r1 et d~r2 , en notons ~r12 =~r2 −~r1 :

− →
− 1 q1 q2 →
− →

δ W = ~F2→1 .dr 1 + ~F1→2 .dr 2 = 3
(~r21 .dr 1 +~r12 .dr 2 )
4πε0 r12

− 2 = r 2 on obtient :
Comme ~r12 et ~r21 sont opposés et ~r12 .dr 12 = r12 dr12 , puisque ~r12 12
1 q1 q2 →
− 1 q1 q2
δW = ~r12 .dr 12 = dr12 = −dεe
3
4πε0 r12 2
4πε0 r12
1 q1 q2
en introduisant l’énergie électrostatique du système des 2 charges : εe = 4πε0 r12 + Cte
1 q1 q2
Si εe est pris égal à 0 lorsque r12 est infini, la constante est nulle, et : εe = 4πε
0 r12
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S YSTÈME DE 2 CHARGES PONCTUELLES

Z εe s’écrit aussi, en appelant V (1) le potentiel produit par P2 en P1 , et V (2) le potentiel produit
par P1 en P2 :
1
εe = q1 V (1) = q2 V (2) = (q1 V (1) + q2 V (2))
2

Exemple :
Énergie potentielle du système proton-électron dans l’atome d’hydrogène. On retrouve :

1 e2 q2
    
1 1 e −e
εe = −e +e =− =− e
2 4πε0 r r 4πε0 r r

r désignant la distance qui sépare les 2 particules.

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S YSTÈME DE N CHARGES PONCTUELLES

Le résultat précédent se généralise aisément au cas de N charges dont les éléments génériques
sont Pi et Pj :
1 qj 1 1 N N qj
εe = ∑ qi rij = 4πε0 2 ∑ qi ∑ rij
4πε0 couple(i,j),i6 =j i=1 j=1,j6=i

En introduisant les potentiels V (i) aux points Pi , il vient :

N N
1 1 qj 1 N 1 N qj
εe = ∑ ∑ qi = ∑ qi V (i) avec V (i) = ∑
2 4πε0 i=1 j=1,j6=i
rij 2 i=1 4πε0 j=1,j6=i
rij

Retenons donc :
1 N
εe = ∑ qi V (i)
2 i=1

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S YSTÈME DE N CHARGES PONCTUELLES

Exemple :
• Énergie électrostatique de la molécule de dioxyde de carbone CO2

L’énergie électrostatique est la somme des énergies des différents couples :

−2q 2 2q 2 q2 7 q2
   
1 1
εe = − + = −
4πε0 d d 2d 4πε0 2 d

On obtient évidemment la même expression à partir des potentiels :

7 q2
        
1 1 2q q −q q 2q q 1
εe = −q − + 2q − −q − = −
2 4πε0 d 2d d d d 2d 4πε0 2 d

Si on admet que la liaison C = 0 est ionique à 25%, la charge q, on peut prendre q = e/4. Comme
d = 0, 116 nm, on trouve :
e2
 
−7
εe = ≈ −2, 7 eV
4πε0 d 32
121/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

S YSTÈME DE N CHARGES PONCTUELLES

Exemple (suite) :
• Énergie électrostatique d’un système linéique de charges ponctuelles régulièrement réparties
Considérons une file de 2 types de charges, A et B, de valeurs
respectives q et − q, distantes de r et disposées
régulièrement le long d’un axe.
Cette file constitue un modèle simplifié unidimensionnel d’un
cristal ionique.
Calculons l’énergie électrostatique de ces charges, à partir de l’expression générale précédente.
La file étant supposée infinie, on peut admettre que l’énergie électrostatique de n couples est le
produit de l’énergie d’un couple (A, B) par n. Par conséquent : εe = n qV (A)−qV
2
(B)
.
Comme V (A) et V (B) ont pour expressions respectives :

1 ∞
q(−1)m 1 ∞
q(−1)m−1
V (A) = 2 ∑ et V (B) = 2 ∑ = −V (A)
4πε0 m=1 mr 4πε0 m=1 mr
122/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

S YSTÈME DE N CHARGES PONCTUELLES

Exemple (suite) :
le facteur 2 traduisant les contributions des 2 parties de la chaîne de chaque côté de A et B :

1 q 2 ∞ (−1)m−1
εe = nqVA = −n 2 ∑
4πε0 r m=1 m

Dans cette expression, apparaît la série alternée suivante qui est convergente :

1 1 1 1
S= ∑ (−1)m−1 m = 1 − 2 + 3 − 4 + · · · = [Ln(1 + x)]x=1 = Ln2 = 0, 693
m=1

Finalement, l’énergie électrostatique de la file, par couple de charges, a pour expression :


2 q2
εe 1 q 1
n = − 4πε × 2 × 0, 693 = 1, 386εe,c où εe,c = − 4πε est l’énergie électrostatique du couple
0 r 0 r
(A, B) isolé.
⇒ l’énergie par couple de la file se met sous la forme du produit de l’énergie électrostatique du
couple isolé (A, B) par le facteur 1, 386. Ce dernier, qui représente l’influence des autres couples
de charges, est appelé la constante de E. Madelung de la chaîne linéique considérée.
123/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

E XPRESSION DE L’ ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE EN FONCTION DU POTENTIEL

Utilisons l’expression de l’énergie électrostatique établie dans le cas de N charges pour établir
celle relative à une distribution continue de charge.
Il vient, en remplaçant la sommation discrète par une intégrale et la charge qi par ρdV .

1
Z
εe = ρV dV
2 V

Si la répartition des charges est surfacique, la formule précédente devient :

1
Z
εe = σ V dS
2 S

En outre, le potentiel étant uniforme sur toute la surface, l’énergie εe peut se mettre, dans ce cas,
sous la forme simple :
1 1
Z
εe = V σ dS = QV
2 S 2
puisque l’intégrale représente la charge totale Q du conducteur.

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Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

E XPRESSION DE L’ ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE EN FONCTION DU POTENTIEL

Exemple :
• Énergie électrostatique d’une boule uniformément chargée en volume
Une telle distribution constituait un modèle approximatif du noyau d’un atome ou même de
l’électron.
Considérons une boule de rayon R et de charge q répartie uniformément en volume. Sa charge
volumique est ρ = q/(4πR 3 /3).
Le calcul de son énergie électrostatique nécessite la détermination préalable du potentiel qu’elle
crée en son intérieur.
Comme le système présente la symétrie sphérique, le potentiel ne dépend que de la distance r du
centre 0 au point intérieur considéré : εe = 12 V ρV (r )dV = 21 ρ 0R V (r )4πr 2 dr
R R

Compte tenu de la symétrie radiale de la distribution, ~E et V prennent les formes simples :

~E(M) = Er (r )~er et V (M) = V (r )


−−→
~er étant le vecteur unitaire radial OM .
r
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Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

E XPRESSION DE L’ ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE EN FONCTION DU POTENTIEL

Exemple (suite) :
Le calcul de Er (r ) s’effectue aisément à partir du théorème de Gauss, appliqué sous sa forme
intégrale à une boule S de rayon r .
Sur la surface, la normale extérieure coïncide avec ~er et le champ est de norme constante. Donc :

~E.~n dS = Er × 4πr 2 = Qin d’où ~E = 1 Qin ~er


I

S ε0 4πε0 r 2

À une distance r , il est identique à celui produit par une charge ponctuelle Qin placée à l’origine.
4πR 3 ρ
Si r > R, Qin = Q = 3 , où Q est la charge totale :

~Eex = 1 Q 1 Q
~er et Vex = (la constante d’intégration étant nulle car V (∞) = 0)
4πε0 r 2 4πε0 r
3
Si r 6 R, Qin = 4πr3 ρ = ( Rr )3 Q et
 
~Ein = 1 Qr ~er et Vin = − 1 Qr 2 + Cte = 1 Q 3 r
− 2R
3
4πε R 3
0 4πε 2R 3 0 4πε0 R 2 2

126/ 266 car la constante, déterminée à partir de la continuité de V en r = R, vaut 3Q/(8πε0 R).
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

E XPRESSION DE L’ ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE EN FONCTION DU POTENTIEL

Exemple (suite) :
Les graphes Er (r ) et V (r ) dans le cas où Q > 0.

On en déduit l’énergie électrostatique :


R
3Q 2 r2 3Q 2 r5 1 3 Q2
Z R   
3 3 r3
εe = r2 − dr = − =
8πε0 R 4 0 2 2R 2 8πε0 R 4 2 3 10R 2 0 4πε0 5 R

Pour un noyau d’uranium qui contient Z = 92 protons, Q = Ze = 92e et R = 9 fermi (fm). Donc, en
e2 qe2
introduisant qe2 = 4πε0 , on trouve : εe = 35 Z 2 R = 813, 5 MeV
127/ 266
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Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

E XPRESSION DE L’ ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE EN FONCTION DU POTENTIEL

Exemple :
• Énergie électrostatique d’un conducteur sphérique
Un conducteur sphérique, de rayon R, porté au potentiel V et possédant une charge Q, a :

1
εe = QV
2
1 Q
Or, on montre que V est relié à la charge Q par l’éq. V = 4πε0 R . Il en résulte que :

1
εe = 4πε0 RV 2
2
Par exemple, si R = 10 cm et V = 1 kV , alors Q ≈ 11 nC et εe ≈ 5 µJ.
Z cette énergie est faible comparée à l’énergie cinétique que l’on peut communiquer au
conducteur, de masse m = 0, 1 kg, en lui donnant une vitesse v = 2m.s−1 , puisque
εk = mv2 /2 = 0, 2 J.

128/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

E XPRESSION DE L’ ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE EN FONCTION DU CHAMP

Afin de relier εe à ~E, utilisons l’éq. locale div~E = ρ/ε0 dans l’expression de εe . On a :
1
Z Z
ε
ρV dV = 0
εe = V div~E dV
2 V 2 V
V étant un volume quelconque englobant la distribution puisqu’en dehors de cette distribution
ρ = 0.
Exprimons autrement la quantité (V div~E), en l’explicitant en coordonnées cartésiennes :
 
∂ Ex ∂ Ey ∂ Ez
V div~E = V + +
∂x ∂y ∂z
Or
∂ Ex ∂ (VEx ) ∂V ∂ (VEx )
V = − Ex = + Ex2
∂x ∂x ∂x ∂x
∂E
En combinant ce résultat avec les 2 autres termes V ∂ yy et V ∂∂Ezz , on obtient :
Z 
ε 
εe = 0 div(V ~E) + ~E 2 dV
2 V
L’intégrale du 1er terme s’écrit aussi, à l’aide du théorème d’Ostrogradsky :
H
~ ~ dS
S V E.n
S étant la surface fermée entourant le volume V considéré.
129/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Potentiel créé par un ensemble de charges
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Potentiel créé par un ensemble de charges
Dipôles électrostatiques Energie électrostatique d’un système de charges
Conducteurs en équilibre électrostatique Energie d’une distribution continue de charge
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

E XPRESSION DE L’ ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE EN FONCTION DU CHAMP

Plaçons-nous dans le cas où il n’y a pas de charge à l’infini et augmentons les dimensions de la
surface fermée.
Vue d’un point de cette surface infiniment grande, la distribution de charge est assimilable à une
charge ponctuelle.

Il en résulte que V varie comme r −1 , ~E comme r −2 et donc V ~E comme r −1 × r −2 = r −3 ; la


surface variant, elle, comme r 2 , l’intégrale précédente tend vers 0 lorsque r augmente jusqu’à
l’infini. Par conséquent :
ε0 E 2
Z
εe = dV
espace 2
l’intégration portant sur tout l’espace. Ainsi, tout se passe comme si l’énergie électrostatique d’une
ε0 E 2
distribution continue de charge était répartie dans tout l’espace avec une densité volumique 2 .

L’énergie potentielle électrostatique ainsi exprimée apparaît comme une grandeur toujours positive.

130/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss
Energie potentielle & Potentiel électrostatique
Dipôle électrostatique
Dipôles électrostatiques
Conducteurs en équilibre électrostatique
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

Plan : 2ème partie

2 Charges électriques & Distributions de 5 Dipôles électrostatiques


charges Dipôle électrostatique

3 Loi de Coulomb, Champ électrostatique 6 Conducteurs en équilibre électrostatique


& Théorème de Gauss
7 Condensateurs en électrostatique & Aspect
4 Energie potentielle & Potentiel énergétique
électrostatique

131/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss
Energie potentielle & Potentiel électrostatique
Dipôle électrostatique
Dipôles électrostatiques
Conducteurs en équilibre électrostatique
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

D ÉFINITION

Un doublet électrostatique est l’ensemble de 2 charges opposées q et − q, maintenues à une


distance constante a l’une de l’autre.
Les conventions d’écriture sont fixées sur le schéma de la
figure : au point P est placée la charge positive q et en N la
−→ −→ −−→
charge négative −q : NP = a~ez = 2OP = −2ON.
Un dipôle électrostatique est un doublet électrostatique pour
lequel la distance a est très inférieure aux distances
d’observation : r  a avec r = OM.
Ils tirent leur importance de la structure électrique globalement
neutre des corps à l’état naturel.
Certains corps se comportent spontanément, ou sous l’action d’un champ électrique excitateur,
comme des dipôles électrostatiques.
C’est ainsi que les molécules peuvent souvent être considérées comme des dipôles
microscopiques, d’où l’importance de l’étude en chimie.

132/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss
Energie potentielle & Potentiel électrostatique
Dipôle électrostatique
Dipôles électrostatiques
Conducteurs en équilibre électrostatique
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

P OTENTIEL ÉLECTROSTATIQUE CRÉÉ PAR UN DIPÔLE

Le potentiel créé en M par un doublet s’obtienten effectuant


 la somme algébrique des potentiels
q 1 1
créés par chacune des charges : V (M) = 4πε PM − NM ) , où l’on a imposé V (∞) = 0.
0

−−→ 2 1 2 1
Or PM = kPMk = k~r − a2~ez k = (r 2 + a4 − ar cos θ ) 2 et NM = (r 2 + a4 + ar cos θ ) 2 . Il en résulte, en
−1 −1 a
développant PM et NM en fonction des puissances de r :
   
1 q a cos θ a cos θ 1 qa cos θ
V (r ) ≈ 1+ +... − 1− +... ≈
4πε0 r 2r 2r 4πε0 r2
−→
La quantité p = qa, norme du vecteur ~p = q NP, apparaît naturellement. D’où :

1 p cos θ 1 ~p.~r 1 ~p.~er


V (r ) = = soit V =
4πε0 r 2 4πε0 r 3 4πε0 r 2

Il en résulte qu’un dipôle est uniquement caractérisé par le moment dipolaire électrique, ~p, et que
le potentiel qu’il crée décroît comme r12 , les termes en 1r s’annulant en raison de la neutralité
électrique de l’ensemble.
L’unité
133/ 266 SI de moment dipolaire est le coulomb-mètre (C.m).
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss
Energie potentielle & Potentiel électrostatique
Dipôle électrostatique
Dipôles électrostatiques
Conducteurs en équilibre électrostatique
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

C HAMP ÉLECTROSTATIQUE CRÉÉ PAR UN DIPÔLE

Le champ créé, au point M, par le doublet s’obtient en effectuant la somme vectorielle des champs
créés en ce point par chacune des charges, d’où :
−−→ −−→ !
~r − a2~ez ~r + a2~ez
 
~E(~r ) = ~EP (~r ) + ~EN (~r ) = q PM

NM
=
q

4πε0 PM 3 NM 3 4πε0 k~r − a2~ez k3 k~r + a2~ez k3
La distribution des charges étant invariante par rotation autour de Oz du doublet, la topographie est
indépendante de l’angle azimutal ϕ des coordonnées sphériques.
On peut la représenter dans un plan méridien quelconque passant par l’axe NP. On trouve le
champ en effectuant les développements limités :
" #
  −3   −3
~E(~r ) = q ~ a~ a~r .~ez a2 2
~ a~ a~r .~ez a2 2
4πε0 r − 2 ez 1 − r 2 + 4r 2 − r + 2 ez 1 + r 2 + 4r 2
h    i
= 4πε ~r − a2~ez 1 − 23 arr.2ez + . . . − ~r + a2~ez 1 − 32 a~rr.~2ez + . . . 32
q ~ ~

0  
3(~p.~r ).~r ~
= − 4πεq r 3 a~ez + 4πε
3qr
r5
1
(a~ez .~r ) + · · · ≈ 4πε r5
− rp3
0 0 0

d’où
~E(~r ) = 1 3(~p.~er ).~er −~p
4πε0 r3
134/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss
Energie potentielle & Potentiel électrostatique
Dipôle électrostatique
Dipôles électrostatiques
Conducteurs en équilibre électrostatique
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

C HAMP ÉLECTROSTATIQUE CRÉÉ PAR UN DIPÔLE

On en déduit les composantes de ~E dans la base des coordonnées sphériques :

1 2p cos θ 1 p sin θ
Er = ~E.~er = Eθ = ~E.~eθ = et Eϕ = ~E.~eϕ = 0
4πε0 r3 4πε0 r 3
−−→
On peut retrouver l’expression vectorielle du champ à l’aide de : ~E = −gradV . Quant aux
composantes, on les obtient aisément selon :

∂V 1 2p cos θ ∂V 1 p sin θ ∂V
Er = − = Eθ = − = et Eϕ = − =0
∂r 4πε0 r3 r∂θ 4πε0 r 3 r sin θ ∂ ϕ

Z la décroissance en r13 du champ produit par un dipôle, les termes en 1


r2
s’annulant en raison de
la neutralité électrique de l’ensemble.

135/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss
Energie potentielle & Potentiel électrostatique
Dipôle électrostatique
Dipôles électrostatiques
Conducteurs en équilibre électrostatique
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

L IGNES DE CHAMP ET ÉQUIPOTENTIELLES D ’ UN DIPÔLE

On obtient l’éq. différentielle de la famille des lignes de champ en écrivant l’éq. vectorielle :
~E ∧ →
− ~ →

dr = 0 qui exprime que ~E est parallèle à un élément dr de ligne. On a donc :

dr r dθ dr Er dθ 2 cos θ dθ
= soit = =
Er Eθ r Eθ sin θ

ce qui donne par intégration :


 r   
Ln = Ln sin2 θ soit r = Cte × sin2 θ
Cte
Quant aux surfaces équipotentielles, elles ont pour éq. :

1 p cos θ p
V= = Cte soit r = r0 | cos θ |
4πε0 r 2

r0 étant la valeur maximale de r correspondant à θ = 0 pour une équipotentielle donnée.


En chaque point, autre que l’origine, ne passent qu’une surface équipotentielle et une ligne de
champ.
136/ 266
Charges électriques & Distributions de charges
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss
Energie potentielle & Potentiel électrostatique
Dipôle électrostatique
Dipôles électrostatiques
Conducteurs en équilibre électrostatique
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

L IGNES DE CHAMP ET ÉQUIPOTENTIELLES D ’ UN DIPÔLE

Les lignes de champ et les équipotentielles sont représentées


dans un plan méridien.
Z ces réseaux de courbes sont orthogonaux puisque le champ
~E est perpendiculaire aux équipotentielles.

Remarques :
1 La zone centrale de la figure a été exclue car, dans cette région, l’hypothèse a  r de
définition du dipôle n’est pas satisfaite.
2 Le dipôle électrostatique peut également être défini comme la limite du doublet lorsqu’on fait
tendre a vers 0 et q vers l’infini de telle sorte que le moment dipolaire soit fini : p = qa = Cte.

137/ 266
Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
Écrans électriques

Plan : 2ème partie

2 Charges électriques & Distributions de 5 Dipôles électrostatiques


charges
6 Conducteurs en équilibre électrostatique
3 Loi de Coulomb, Champ électrostatique Champ produit par un conducteur en équilibre
& Théorème de Gauss Densité de charge et potentiel à l’intérieur
d’un conducteur
4 Energie potentielle & Potentiel Champ au voisinage d’un conducteur
électrostatique Distributions d’équilibre d’un conducteur
Capacité d’un conducteur seul
Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
Écrans électriques

7 Condensateurs en électrostatique & Aspect


énergétique
138/ 266
Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
Écrans électriques

D ÉFINITION

Les conducteurs sont des matériaux qui contiennent des charges électriques mobiles, capables de
se déplacer dans tout le volume disponible.
Ils contiennent évidemment d’autres particules chargées (noyaux, électrons atomiques) dont les
déplacements sont très limités.
En raison du grand nombre de particules, l’état électrique macroscopique en un point M d’un tel
système matériel est défini par ~E(M) dans un élément de volume macroscopique centré en M.

139/ 266
Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
Écrans électriques

C HAMP À L’ INTÉRIEUR D ’ UN CONDUCTEUR EN ÉQUILIBRE ÉLECTROSTATIQUE

Un conducteur est dit en équilibre électrostatique s’il n’existe en son sein aucun flux
macroscopique de charge ; le courant volumique est alors nul : ~J = ~0.
Comme le conducteur contient des charges libres de se déplacer, la force moyenne qui s’exerce
sur chacune d’elles est nulle.
Si la seule force capable de mettre les charges en mouvement est la force électrostatique, on a
alors ~J = γ ~Ein = ~0 (loi d’Ohm locale), d’où la valeur nulle du champ à l’intérieur en tout point du
conducteur : ~Ein = ~0.

Cette propriété est l’éq. constitutive d’un milieu conducteur en équilibre électrostatique.

Comme le champ est nul à l’intérieur du conducteur, le but de l’étude se réduit à le déterminer à
l’extérieur, càd dans le vide.

140/ 266
Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
Écrans électriques

R ÉPARTITION SURFACIQUE DE CHARGE

Appliquons à un conducteur, en équilibre électrostatique, le théorème de Gauss et, pour cela,


choisissons une surface fermée S quelconque, intérieure au conducteur, délimitant un volume V .

On a :
~E.~n dS = Qin avec Qin =
I Z
ρin dV
S ε0 V

Comme ~Ein = ~0, on en déduit que Qin = 0 ⇒ ρin = 0 puisque S


est quelconque.

Il en résulte que, pour un conducteur chargé, la distribution de charge est nécessairement


surfacique.
La charge Q répartie sur la surface S d’un conducteur, avec la densité σ , a pour expression :
I
Q= σ dS
S

141/ 266
Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
Écrans électriques

P OTENTIEL ÉLECTROSTATIQUE D ’ UN CONDUCTEUR

Considérons 2 points A et B quelconques, appartenant à un même conducteur, et C un parcours


de A à B entièrement intérieur à son volume V .
Comme, quel que soit le point M de C , ~E = ~0, on obtient :
Z A
VA − VB = − ~E.→

dr = 0 soit VA = VB
B

⇒ dans tout le volume du conducteur, le potentiel est uniforme :

Vin = Cte

142/ 266
Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
Écrans électriques

T HÉORÈME DE C OULOMB

Nous avons établi que les valeurs du champ, de part et d’autre


d’une surface chargée avec σ , vérifiaient : ~n12 .(~E2 − ~E1 ) = εσ .
0

Cette éq. permet de calculer le champ au voisinage de la surface


d’un conducteur chargé. En effet, en affectant les indices 1 au
conducteur et 2 au vide, on a : ~E1 = ~Ein = ~0.

D’autre part, la surface étant équipotentielle, le champ ~E2 = ~Eex lui est orthogonal. Il en résulte :
~Eex = σ ~nex .
ε 0

Cette expression, au voisinage d’une surface conductrice chargée, est connue sous le nom
de théorème de Coulomb.

Z la valeur de ~Eex produit par toute la distribution de charge du conducteur ne dépend que de la
densité superficielle au voisinage du point considéré.
~n12 étant la normale à la surface orientée du milieu 1 vers le milieu 2.
~nex = ~n12 désigne la normale au conducteur, dirigée vers l’extérieur.
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Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
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P OUVOIR DES POINTES

Le champ au voisinage d’un conducteur chargé devient très intense si ce dernier a la forme d’une
pointe, càd si sa courbure est élevée. C’est le pouvoir des pointes .
Pour établir la relation entre le champ produit et la courbure d’une pointe, rappelons que le
potentiel d’un conducteur sphérique (Q,R), et le champ au voisinage de sa surface valent respec.,
en un point extérieur :
1 Q 1 Q V
V= et E = =
4πε0 R 4πε0 R 2 R
Considérons un conducteur, formé de 2 sphères, de rayons
R1 et R2 < R1 , reliées par un fil conducteur long et fin.
Comme V1 = V2 = V , le champ au voisinage de chacune de ces
sphères vaut respec. : RV et RV .
1 2

Il est donc plus intense au voisinage de la sphère de plus petit rayon. Ce résultat se généralise à
un conducteur de forme quelconque et explique le pouvoir ionisant des pointes.
Ce pouvoir des pointes permet d’expliquer les décharges électriques, dues à la foudre, que
reçoivent les clochers, les mâts, les arbres, et justifie l’utilisation de paratonnerres pour canaliser
ces décharges vers des zones non dangereuses.
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Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
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C HAMP À L’ INTÉRIEUR D ’ UNE CAVITÉ DANS UN CONDUCTEUR

Un conducteur creux, de surfaces extérieure S1 et intérieure S2 ,


entoure un volume non conducteur exempt de charges.

À l’équilibre électrostatique, quel que soit l’état électrique à l’extérieur du conducteur, la surface S2
et le volume qu’elle englobe sont équipotentiels, sinon la fonction potentiel présenterait à l’intérieur
un max. ou un min., ce qui est exclu en l’absence de charges.
⇒ le champ est nul à l’intérieur de la cavité. En appliquant le théorème de Coulomb, au voisinage
de S2 , on obtient :
~E = σ2 ~nex,2 = ~0 d’où σ2 = 0
ε0
La surface intérieure S2 n’est donc pas chargée : l’excédent éventuel de charge se répartit sur la
surface extérieure S1 , que le conducteur soit plein ou creux.

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Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
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C HAMP À L’ INTÉRIEUR D ’ UNE CAVITÉ DANS UN CONDUCTEUR

En revanche, s’il existe des charges dans la cavité, la surface


intérieure se charge.

Comme le champ reste nul dans le conducteur, l’application du théorème de Gauss sur une
surface S quelconque, intérieure au conducteur et englobant la cavité, montre que la charge totale
qui apparaît sur S2 est opposée à la charge Q contenue dans la cavité :
I Z Z
~E.~n dS = Q + σ2 dS = 0 d’où σ2 dS = −Q
S S2 S2

En outre, si le conducteur creux est maintenu au potentiel zéro, par mise à la terre, le potentiel à
l’extérieur est nul, puisqu’il doit être nul sur le conducteur et à l’infini.
Il en résulte que le champ à l’extérieur est nul, quelle que soit la charge intérieure.

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Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
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P ROPRIÉTÉS DES DISTRIBUTIONS À L’ ÉQUILIBRE

Etablir les propriétés des distributions d’équilibre sur un conducteur, seul dans le vide, précisément
la relation linéaire entre sa charge Q et son potentiel V .
Une distribution d’équilibre d’un conducteur seul est une distribution superficielle de charge qui
réalise ~E = ~0 à l’intérieur du conducteur.

1ère propriété
Si ~E et ~E 0 sont créés respec. par les distributions d’équilibre σ et σ 0 , la distribution aσ + a0 σ 0 ,
a et a0 étant 2 nombres réels, crée a~E + a0~E 0 .
Comme ~E et ~E 0 sont nuls à l’intérieur du conducteur, le champ résultant l’est aussi.
⇒ la superposition linéaire de 2 distributions d’équilibre pour un conducteur seul est aussi une
distribution d’équilibre.

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Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
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P ROPRIÉTÉS DES DISTRIBUTIONS À L’ ÉQUILIBRE

2ème propriété
Le conducteur étant le seul élément portant des charges et la fonction potentiel ne présentant pas
d’extremum en dehors des charges, son potentiel est minimal ou maximal.
Au voisinage de sa surface, on a donc :

~E.~nex = σ = −−−→
gradV .~nex = −
∂V
ε0 ∂n
∂V
∂n représentant le taux de variation de V le long de la coordonnée normale définie par ~nex .

Le signe de − ∂∂Vn et par conséquent celui de σ est positif si V est maximal, et négatif si V est
minimal.
⇒ toute distribution superficielle d’équilibre d’un conducteur seul est de signe uniforme.

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Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
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P ROPRIÉTÉS DES DISTRIBUTIONS À L’ ÉQUILIBRE

3ème propriété
Si nous supposons σ > 0, alors :

∂V
I
σ
Q= σ dS > 0 et − = >0
S ∂n ε0

Le potentiel décroît à partir de la surface ; puisqu’il est nul à l’infini, il est positif sur la surface,
comme σ .
⇒ pour une distribution d’équilibre d’un conducteur seul, σ , Q et V sont de même signe.

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Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
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P ROPRIÉTÉS DES DISTRIBUTIONS À L’ ÉQUILIBRE

4ème propriété
Considérons 2 distributions d’équilibre, caractérisées respec. par σ et σ 0 et supposons σ positif.
Admettons que l’on ait, en 2 points quelconques M1 et M2 de la surface :

σ 0 (M1 ) = a1 σ (M1 ) et σ 0 (M2 ) = a2 σ (M2 ) a1 et a2 étant 2 nombres réels tels que a1 < a2 .

La distribution de charge surfacique : σ 00 = σ 0 − bσ avec a1 < b < a2 prend en


M1 la valeur : en M2 la valeur :

σ 0 (M1 ) − bσ (M1 ) < σ 0 (M1 ) − a1 σ (M1 ) = 0 σ 0 (M2 ) − bσ (M2 ) > σ 0 (M2 ) − a2 σ (M2 ) = 0

Elle change donc nécessairement de signe, ce qui est en contradiction avec la 2ème propriété.
Il en résulte que : a1 = a2 . Comme ce résultat concerne tout couple de points de la surface, on en
déduit que les 2 fonctions σ et σ 0 sont proportionnelles.
⇒ les charges surfaciques de 2 distributions d’équilibre d’un conducteur seul sont proportionnelles.
Leur répartition n’est donc fonction que de la géométrie.
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Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
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D ISTRIBUTION D ’ ÉQUILIBRE D ’ UN CONDUCTEUR SEUL DE CHARGE Q

Nous avons vu que, sur un conducteur, les charges mobiles se répartissaient de façon à assurer
~Ein = ~0. En pratique, on ne maîtrise que la charge totale Q ou le potentiel d’équilibre V .

La répartition exacte des charges dépend de la géométrie de la surface du conducteur.

Montrer que la donnée de l’un des paramètres, Q ou V , suffit à caractériser la distribution


d’équilibre.

Désignons par σ et σ 0 2 charges surfaciques correspondant à la même charge totale Q. Il vient :


I I I
Q= σ dS = σ 0 dS d’où (σ − σ 0 )dS = 0
S S S

Comme (σ − σ 0 ) est une distribution d’équilibre, donc de signe uniforme, il en résulte que
σ − σ 0 = 0 soit : σ = σ 0 .
⇒ pour un conducteur de charge Q donnée, il existe une seule distribution d’équilibre.

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É QUILIBRE D ’ UN CONDUCTEUR SEUL DE POTENTIEL FIXÉ

Si les charges surfaciques σ et σ 0 correspondent au même potentiel V , la charge (σ − σ 0 )


correspond à un équilibre de potentiel nul.
La fonction potentiel V 00 associée à la densité (σ − σ 0 ) est donc nulle sur le conducteur et à l’infini.
Comme elle ne présente pas d’extremum en dehors des charges, elle est nulle partout. Il en résulte
que :
−−→ σ −σ0
−gradV 00 .~nex = = 0 d’où σ = σ 0
ε0
⇒ pour un conducteur porté à un potentiel V donné, il existe une seule distribution d’équilibre.

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C APACITÉ D ’ UN CONDUCTEUR

A chaque σ correspond une seule charge totale Q et un seul potentiel d’équilibre V . À σ 0 = aσ


0
1 H aσ (~r )
correspond : Q 0 = S aσ dS = aQ et V 0 (~r ) = 4πε ~
H
S k~r −~r 0 k dS = aV (r )
0
0
On en déduit que le rapport C = Q Q
V = V 0 ne dépend que de la géométrie de la surface du
conducteur, on l’appelle la capacité du conducteur seul.
Cette grandeur est toujours positive d’après la 3ème propriété des distributions de charge.
0
1 H σ (~r )
dS et V (~r ) =
H
Pour calculer C, il suffit d’expliciter Q = Sσ 4πε0 S k~r −~r 0 k dS
H
~r étant le vecteur position d’un point quelconque intérieur au conducteur ⇒ C = 4πε0 H S σ dS
σ .
S k~r −~r 0 k dS

Cette expression confirme que C ne dépend que de la géométrie du conducteur puisque 2 charges
surfaciques d’équilibre sont proportionnelles.
Q = CV s’explicite aussi en fonction de ~E. En effet, si C est un contour partant du conducteur et
H
~ ~ dS
allant jusqu’à l’infini, on a :
H R
~ →
− S E.nex
puisque σ = ε0~E.~nex .
S σ dS = C C E. dr d’où C = ε0 R
~E.→

dr
C

Cette expression de C est surtout utile lorsqu’on a déjà calculé ~E, à l’aide du théorème de Gauss.
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C APACITÉ D ’ UN CONDUCTEUR

Exemple : Capacité d’une sphère conductrice


Dans le cas d’une sphère conductrice, de rayon R, de charge totale Q, V a pour expression :

1 Q Q
V= d’où C = = 4πε0 R
4πε0 R V

⇒ la capacité d’une sphère, de rayon R = 1 m, vaut 0, 11 nF .


On voit sur cet exemple que le Farad est une unité trop grande pour mesurer des capacités
usuelles.
Un autre exemple de sphère conductrice est fournie par la Terre seule ; sa capacité vaut :

6, 4 × 106
Cr = 4πε0 RT = = 0, 71 mF
9 × 109

L’unité SI de capacité est le farad (F ).


En général, les capacités des conducteurs s’expriment en sous-multiples : µF (10−6 F ), nF (10−9 F ), pF (10−12 F ).
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É NERGIE ÉLECTROSTATIQUE D ’ UN CONDUCTEUR

L’expression de l’énergie électrostatique d’une distribution surfacique de charge donne, dans le cas
d’un conducteur porté au potentiel V :

1 1 1 1 1 Q2
I I
εe = σ V dS = V σ dS = QV = CV 2 =
2 S 2 S 2 2 2 C

Exemple : Énergie électrostatique d’un conducteur sphérique de charge Q


1 Q2 1 Q2
Comme, dans ce cas, C = 4πε0 R, on a : εe = 2 C = 4πε0 2R

Évaluons la variation de εe correspondant à une variation élémentaire dR du rayon, à charge


constante. Il vient, en différentiant εe :

1 Q2 σ2
dεe = − 2
dR soit dεe = − dV = −pe dV
4πε0 2R 2ε0

Q σ2
puisque σ = 4πR 2
, dV = 4πR 2 dR et pe = 2ε0

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D ISTRIBUTIONS D ’ ÉQUILIBRE

Dans le cas d’un système de 2 conducteurs en équilibre, les relations entre les potentiels (V1 , V2 )
et les charges (Q1 , Q2 ) sont linéaires. C’est ce que nous nous proposons d’établir.
Considérons un système de 2 conducteurs C1 et C2 dont les volumes respectifs V1 et V2 sont
limités par les surfaces S1 et S2 .
Une distribution d’équilibre est un ensemble (σ1 , σ2 ) de 2 distributions surfaciques sur S1 et S2
qui réalisent l’annulation du champ à l’intérieur des conducteurs.

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1ÈRE PROPRIÉTÉ

Si la distribution de charge (σ1 , σ2 ) des conducteurs crée un champ ~E nul dans V1 et V2 , et si


(σ10 , σ20 ) crée un champ ~E 0 nul dans V1 et V2 , la distribution :

a(σ1 , σ2 ) + a0 (σ10 , σ20 ) = (aσ1 + a0 σ10 , aσ2 + a0 σ20 )

où a et a0 sont 2 nombres réels, crée un champ (a~E + a0~E 0 ) nul dans V1 et V2 . C’est donc une
distribution d’équilibre.
⇒ la superposition linéaire de 2 distributions d’équilibre est aussi une distribution d’équilibre.

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2ÈME PROPRIÉTÉ

Plaçons-nous dans le cas où la charge Q2 de C2 est


nulle.
D’après le théorème de Coulomb, σ2 est reliée au
gradient de la fonction potentiel au voisinage de C2 par :
−−→
σ2 = −ε0 gradV .~n2

Donc, au voisinage d’un point où σ2 est positif, le potentiel décroît à partir de la surface.
En revanche, au voisinage d’un point où σ2 est négatif, le potentiel croît à partir de la surface.
Comme Q2 = 0, σ2 change de signe sur S2 et la fonction potentiel croît ou décroît à partir de C2
selon le point considéré.
Elle n’est donc ni minimale ni maximale sur C2 et présente par conséquent un minimum ou un
maximum sur C1 .
−−→
Il en résulte que σ1 = −ε0 gradV .~n1 est de signe uniforme.
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2ÈME PROPRIÉTÉ

Explicitons ce résultat dans le cas où Q1 et donc σ1 sont


positifs : le potentiel décroît à partir de sa valeur sur C1 et le
potentiel V2 de C2 est inférieur à V1 mais supérieur au
potentiel à l’infini qui est nul.

La distribution σ2 change de signe sur la ligne neutre qui sépare les régions pour lesquelles σ2 < 0,
où arrivent des lignes de champ provenant de C1 , des régions pour lesquelles σ2 > 0 d’où partent
des lignes de champ qui vont jusqu’à l’infini.
Le graphe, représenté, décrit les variations de la fonction potentiel suivant Ox. La relation
−−→
σ1 = −ε0 gradV .~n1 nous permet de conclure que, si σ1 > 0, alors le potentiel de C1 est maximal et
donc V1 > 0, puisque V = 0 à l’infini.
⇒ pour une distribution d’équilibre (σ1 , σ2 ) d’un système de 2 conducteurs C1 et C2 dont la
charge Q2 est nulle, la densité σ1 est de signe uniforme.

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U NICITÉ DE LA SOLUTION

Dans un système de 2 conducteurs, les charges mobiles se répartissent de façon à annuler le


champ à l’intérieur de chacun d’eux. La répartition dépend de la géométrie du système.
Montrons qu’un état d’équilibre d’un système, de géométrie donnée, est entièrement caractérisé
par la donnée de 2 seulement des 4 paramètres Q1 , Q2 , V1 et V2 .
Montrons d’abord que la seule distribution d’équilibre des conducteurs, correspondant à
Q1 = Q2 = 0, est (σ1 , σ2 ) = (0, 0).
H
Si Q2 = 0, on sait que σ1 est de signe uniforme. Comme, en outre : Q1 = S1 σ1 dS = 0, par
conséquent σ1 = 0.
Pour des raisons analogues, Q2 = 0 entraîne σ2 = 0.
Donc Q1 = Q2 = 0 entraîne σ1 = σ2 = 0.

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U NICITÉ DE LA SOLUTION

Supposons maintenant qu’il existe 2 distributions surfaciques d’équilibre (σ1 , σ2 ) et (σ10 , σ20 ),
correspondant aux mêmes charges totales Q1 et Q2 . Il vient :
I I I I
Q1 = σ1 dS = σ10 dS et Q2 = σ2 dS = σ20 dS
S1 S1 S2 S2

La distribution (σ1 − σ10 , σ2 − σ20 ) est une distribution d’équilibre correspondant à 2 charges totales
nulles, puisque : I I
Q100 = (σ10 − σ1 ) dS = 0 et Q200 = (σ20 − σ2 ) dS = 0
S1 S2

Elle est donc nulle, ce qui entraîne : (σ1 = σ10 et σ2 = σ20 ).


⇒ à un ensemble (Q1 , Q2 ) des charges des conducteurs C1 et C2 , correspond une seule
distribution d’équilibre.

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R ELATIONS LINÉAIRES ENTRE CHARGES ET POTENTIELS

Montrons que, pour une distribution d’équilibre telle que Q2 = 0, le potentiel de chacun des
conducteurs est proportionnel à Q1 . Q1 6= 0 et Q2 = 0 étant fixés, appelons (σ1 , σ2 ) la distribution
d’équilibre correspondante.
Un autre état d’équilibre, pour cette même distribution surfacique de charge, est donné par :
Q10 = aQ1 et Q20 = 0. La distribution a(σ1 , σ2 ) = (aσ1 , aσ2 ) a pour charges totales Q10 et 0 puisque :
Q10 Q10
I I
aσ1 dS = Q = Q10 et aσ2 dS = Q =0
S1 Q1 1 S2 Q1 2
Cette distribution est celle du système dans le 2ème état d’équilibre ⇒ les 2 distributions d’équilibre
sont proportionnelles.
Il en résulte la proportionnalité des potentiels car, dans une configuration donnée des 2
conducteurs, V1 se met sous la forme :

1 1
I I
σ1 σ2
V1 (M) = dS + dS
4πε0 S1 P10 M1 1 4πε0 S2 P20 M1 2

M1 étant un point quelconque de C1 .


On a une expression analogue pour V2 (M2 ).
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Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
Écrans électriques

R ELATIONS LINÉAIRES ENTRE CHARGES ET POTENTIELS


V0 V0 Q10
Si les densités surfaciques sont multipliées par a, les potentiels le sont aussi : V1 = V2 = Q1
1 2
 0    0  
V1 V1 V2 V2
⇒ = = D11 et = = D21
Q10 Q =0 Q1 Q2 =0 Q10 Q =0 Q1 Q2 =0
2 2

D11 et D21 sont des coefficients qui ne dépendent que de la géométrie du système.
Si Q1 > 0, on a V1 > 0 et par conséquent D11 > 0. De plus, V2 n’étant ni un maximum ni un
minimum de la fonction potentiel, on a :

0 < V2 < V1 d’où 0 < D21 < D11

De la même façon, les coefficients :


   
V2 V1
D22 = et D12 =
Q2 Q1 =0 Q2 Q1 =0

vérifient une relation analogue (il suffit de permuter les indices) : 0 < D12 < D22 .
On en déduit l’inégalité : D11 D22 > D12 D21 soit : ∆ = D11 D22 − D12 D21 > 0.
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Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
Écrans électriques

C OEFFICIENTS DE CAPACITÉ

Considérons 2 conducteurs 1 et 2, de charges respectives Q1 et Q2 , et appelons (σ11 , σ21 ) la


distribution d’équilibre correspondant à (Q1 , 0) et (σ12 , σ22 ) la distribution correspondant à (0, Q2 ).
Les potentiels des conducteurs, pour la 1ère distribution, s’écrivent respec. :
V11 = D11 Q1 et V21 = D21 Q1
Il en est de même pour la 2ème distribution. Par conséquent :
V12 = D12 Q2 et V22 = D22 Q2
(σ11 + σ12 , σ21 + σ22 ) est la distribution d’équilibre correspondant à (Q1 , Q2 ). On a donc :
V1 = V11 + V12 = D11 Q1 + D12 Q2
V2 = V21 + V22 = D21 Q1 + D22 Q2
⇒ toute distribution d’équilibre peut être réalisée par combinaison linéaire de 2 distributions
d’équilibre pour lesquelles la charge totale de l’un des conducteurs est nulle.

La linéarité de ces éqs. peut être soulignée grâce à l’écriture matricielle : [V ] = [D][Q] dans
   
V1 Q1
laquelle [V ] = et [Q] = désignent respec. la matrice colonne des potentiels et
V2 Q2
celle des charges des conducteurs.
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Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
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C OEFFICIENTS DE CAPACITÉ

Les relations précédentes, donnant les potentiels à partir des charges, sont très utiles pour
déterminer les coefficients géométriques Dij dans des cas concrets.
Cependant, on introduit le plus souvent les coefficients de capacité Cij obtenus à partir de la
relation inverse :
[Q] = [C][V ] d’où [C] = [D]−1
dans laquelle [C] est la matrice capacité du système des 2 conducteurs. Les coefficients Cij se
déduisent des Dij selon :

D22 D12 D21 D


C11 = >0 C12 = − <0 C21 = − < 0 et C22 = 11 > 0
∆ ∆ ∆ ∆
avec ∆ = D11 D22 − D12 D21 > 0. On constate que C11 > −C12 et C22 > −C21 , puisque
D11 > D21 et D22 > D12 .
Les 2 éléments diagonaux C11 et C22 portent le nom de coefficients de capacité, les 2 autres de
coefficients d’influence.

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Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
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R ELATION ENTRE C12 ET C21

Montrons que D12 = D21 en explicitant Q1 et V1 du conducteur C1 . Si l’on désigne par (σ1 , σ2 ) la
distribution d’équilibre sur S1 et S2 , on a :

1 σ1 (P1 ) 0 1 σ2 (P2 ) 0
I I I
Q1 = σ1 dS1 et V1 = dS1 + dS2
S1 4πε0 S1 P1 M1 4πε0 S2 P2 M1

en un point quelconque M1 de C1 .
Multiplions V1 par σ1 (M1 ) et intégrons sur S1 . On obtient, puisque V1 est uniforme sur S1
I I 
1 σ1 (M1 )σ1 (P1 ) σ1 (M1 )σ2 (P2 )
Z I I
V1 σ1 dS1 = V1 Q1 = dS1 dS10 + dS1 dS20
4πε0 S1 S1 P1 M1 S1 S2 P2 M1

d’où :
I 
1 1 σ1 (M1 )σ1 (P1 ) σ1 (M1 )σ2 (P2 )
I I I
V1 = dS1 dS10 + dS1 dS20
4πε0 Q1 S1 S1 P1 M1 S1 S2 P2 M1

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Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
Loi de Coulomb, Champ électrostatique & Théorème de Gauss Distributions d’équilibre d’un conducteur
Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique Coefficients de capacité et d’influence
Equilibre des condensateurs
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R ELATION ENTRE C12 ET C21

En posant :
1 1 σ1 (M1 )σ1 (P1 )
I I
D11 = dS1 dS10
4πε0 Q12 S1 S1 P1 M1
et
1 1 σ1 (M1 )σ2 (P2 )
I I
D12 = dS1 dS20
4πε0 Q1 Q2 S1 S2 P2 M1
on retrouve la relation :
V1 = D11 Q1 + D12 Q2
De même, on retrouverait : V2 = D21 Q1 + D22 Q2 , avec :
1 1 σ2 (M2 )σ1 (P1 )
I I
D21 = dS2 dS10
4πε0 Q1 Q2 S2 S1 P1 M2
et
1 1 σ2 (M2 )σ2 (P2 )
I I
D22 = dS2 dS20
4πε0 Q22 S2 S2 P2 M2
Une simple permutation des indices, dans l’expression des coefficients D12 et D21 , conduit à :
D12 = D21 d’où C12 = C21 < 0
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Champ produit par un conducteur en équilibre
Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
Charges électriques & Distributions de charges Champ au voisinage d’un conducteur
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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
Dipôles électrostatiques Equilibre d’un système de 2 conducteurs
Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
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I NTERPRÉTATION DES COEFFICIENTS Cij

D’après les relations :


Q1 = C11 V1 + C12 V2
Q2 = C21 V1 + C22 V2
où C12 = C21 et C11 est la charge du conducteur C1 lorsque le potentiel de C1 est égal à 1 et le
conducteur 2 est au potentiel nul ; on vérifie ainsi que C11 > 0.
En outre, puisque le conducteur 1 est chargé positivement, il attire des charges négatives sur la
surface de 2 ; par conséquent Q2 < O. On vérifie ainsi que C21 < 0.

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Densité de charge et potentiel à l’intérieur d’un conducteur
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Energie potentielle & Potentiel électrostatique Capacité d’un conducteur seul
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Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
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É NERGIE D ’ UN SYSTÈME DE 2 CONDUCTEURS

L’énergie électrostatique d’un système de 2 conducteurs est celle de sa distribution d’équilibre :

1 1
I I
εe = σ1 V1 dS + σ2 V2 dS
2 S1 2 S2

Comme les surfaces sont équipotentielles, on trouve :

1 1 1
I I
εe = V σ1 dS + V2 σ2 dS soit εe = (V Q + V2 Q2 )
2 1 S1 2 S2 2 1 1

On en déduit 2 autres expressions de εe en utilisant les relations linéaires entre charges et


potentiels.

1 1 1 1
εe = D Q 2 + D Q 2 + D12 Q1 Q2 ou εe = C11 V12 + C22 V22 + C12 V1 V2
2 11 1 2 22 2 2 2

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C OEFFICIENTS DE CAPACITÉ ET D ’ INFLUENCE

Unicité de l’état d’équilibre


On montre, en s’appuyant sur les propriétés de linéarité, que l’état d’équilibre d’un système de n
conducteurs est déterminé de façon unique par la donnée arbitraire des Qi charges de k
conducteurs, i ∈ [1, . . . , k ], et des Vj potentiels des (n − k ) autres conducteurs, j ∈ [n − k , . . . , n].
Si l’état d’équilibre du système des n conducteurs est fixé par la donnée des n charges
Q1 , Q2 , . . . , Qn , les potentiels V1 , V2 , . . . , Vn sont des fonctions linéaires et homogènes de ces
charges, ce que l’on peut écrire sous forme matricielle :

V1 Q1
   
 .   . 
[V ] = [D][Q] avec [V ] =  ..  et [Q] =  ..  , [D] étant une matrice carrée d’ordre n.
Vn Qn

Inversement, si l’on se donne les potentiels ⇒ les relations obtenues dans le cas des 2
et donc la matrice [V ], on a : conducteurs se généralisent aisément :

Cii > 0 Cij = Cji < 0 et Cii > − ∑ Cik


[Q] = [C][V ] avec [V ] = [D]−1 k 6=i
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D ÉFINITION ET PROPRIÉTÉ ESSENTIELLE

Un écran électrique est un conducteur creux maintenu à un potentiel constant.


La propriété essentielle d’un écran électrique est qu’il permet de rendre électriquement
indépendants les espaces intérieur et extérieur qu’il définit.

Pour l’établir, considérons 3 conducteurs en équilibre


électrostatique.
Le 1er conducteur, creux, définit 2 espaces : l’espace
intérieur dans lequel on a placé un 2ème conducteur et
l’espace extérieur où se trouve un 3ème conducteur.

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Conducteurs en équilibre électrostatique Équilibre à charge fixée ou à potentiel fixé
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D ÉFINITION ET PROPRIÉTÉ ESSENTIELLE

On a, entre les charges et les potentiels de ces conducteurs, les relations :


Q1 = C11 V1 + C12 V2 + C13 V3
Q2 = C21 V1 + C22 V2 + C23 V3
Q3 = C31 V1 + C32 V2 + C33 V3
Les coefficients d’influence C23 et C32 , qui sont égaux, sont ici nuls. On le montre en se plaçant
dans le cas où V1 = 0 et V2 = 0. On a alors C23 = (Q2 /V3 ).
Comme il n’y a pas de charges entre 1 et 2, la fonction potentiel, nulle sur 1 et 2, l’est aussi dans
tout le volume intérieur à 1. Le champ est donc également nul, d’où σ2 = 0, Q2 = 0 et par
conséquent C23 = 0.
Pour établir la propriété essentielle des écrans électriques, imposons à V1 d’être constant
(V1 = V0 ) en le maintenant en contact avec un générateur ou simplement en le reliant à la Terre.
Q1 = C11 V0 + C12 V2 + C13 V3
Q2 = C21 V0 + C22 V2
Q3 = C31 V0 + C33 V3
⇒ V0 étant fixé, Q2 n’est fonction que de V2 et Q3 n’est fonction que de V3 ; il en résulte que les
espaces extérieur et intérieur sont électriquement indépendants : le conducteur creux 1 est donc
un écran électrostatique entre 2 situé à l’intérieur et 3 situé à l’extérieur.
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C AGE DE FARADAY

L’effet d’écran électrostatique est largement utilisé lorsque l’on veut protéger des appareils de
mesure des champs électriques extérieurs.

En pratique, on réalise une enceinte, sur pieds isolants, à l’aide


d’une grille métallique dont le pas est suffisamment faible devant
les distances qui séparent les conducteurs ; on l’appelle cage de
Faraday.

On met aisément en évidence une telle propriété en accrochant des bandes de papier d’aluminium
sur les faces intérieure et extérieure de la cage : lorsqu’on électrise la cage, les bandes extérieures
s’écartent de la grille alors que les bandes intérieures ne bougent pas.
Une telle enceinte s’avère efficace même en régime lentement variable. C’est pour cette raison que
la plupart des appareils électriques sont placés à l’intérieur d’une carcasse métallique reliée à la
Terre.

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Condensateur, Charge et capacité
Energie potentielle & Potentiel électrostatique
Capacité de condensateurs de forme simple
Dipôles électrostatiques
Groupements de condensateurs
Conducteurs en équilibre électrostatique
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

Plan : 2ème partie

2 Charges électriques & Distributions de 5 Dipôles électrostatiques


charges
6 Conducteurs en équilibre électrostatique
3 Loi de Coulomb, Champ électrostatique
& Théorème de Gauss 7 Condensateurs en électrostatique & Aspect
énergétique
4 Energie potentielle & Potentiel Condensateur, Charge et capacité
électrostatique Capacité de condensateurs de forme simple
Groupements de condensateurs

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Groupements de condensateurs
Conducteurs en équilibre électrostatique
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

D ÉFINITION D ’ UN CONDENSATEUR

Le condensateur est l’un des composants importants d’un circuit électrique.


Il est constitué de 2 armatures conductrices séparées par un isolant.
Comme son nom l’indique, il est capable de stocker des charges
électriques et ainsi d’emmagasiner de l’énergie.

Un condensateur est un ensemble de 2 conducteurs en influence totale,


càd tels que toute ligne de champ issue de 1 aboutisse en 2.
Une telle situation est réalisée si 2 entoure complètement 1.
Les surfaces de 1 et de 2 en regard sont appelées respec. les armatures
interne et externe du condensateur.
On montre que les charges (Q1 , Q2 ) et les potentiels (V1 , V2 ) des 2 conducteurs sont reliés par :
Q1 = C11 V1 + C12 V2
Q2 = C21 V1 + C22 V2
les Cij ne dépendent que de la géométrie du système et satisfont à la propriété C12 = C21 .
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Capacité de condensateurs de forme simple
Dipôles électrostatiques
Groupements de condensateurs
Conducteurs en équilibre électrostatique
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D ÉFINITION D ’ UN CONDENSATEUR

Établissons la relation qui existe entre C11 et C12 , du fait de l’influence totale,
en analysant la situation particulière où l’on relie le conducteur 2 à la Terre.
V2 est alors nul et la surface extérieure du conducteur 2 ne porte pas de
charge.

Appliquons le théorème de Gauss sur une surface fermée S située à l’intérieur de 2. Comme le
champ électrique en tout point de S est nul, on a : Q1 + Q2 = 0.
Les charges portées par les 2 conducteurs sont donc opposées. Or, dans ce cas, Q1 = C11 V1 et
Q2 = C21 V1 ⇒ C11 = −C21 = −C12 .
Les relations générales entre les charges et les potentiels deviennent donc :

Q1 = C11 (V1 − V2 )
Q2 = −C11 (V1 − V2 ) + (C22 − C11 )V2 = −Q1 + (C22 − C11 )V2

Z le conducteur 2 porte la charge extérieure : Q2,ex = Q2 − Q2,in = Q2 + Q1 = (C22 − C11 )V2 .

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Groupements de condensateurs
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C HARGE ET CAPACITÉ D ’ UN CONDENSATEUR

Dans un condensateur, la charge extérieure Q2,ex = Q1 + Q2 du conducteur 2 ne joue aucun rôle


puisqu’elle subsiste lorsqu’on relie les 2 armatures.
Aussi définit-on la charge d’un condensateur par la charge Q = Q1 , de son armature interne, ici le
conducteur 1, la surface intérieure de l’autre armature portant la charge opposée −Q.
La relation entre Q et la d.d.p U = V1 − V2 entre les armatures est :

Q = Q1 = C11 (V1 − V2 ) = C11 U

Le rapport C = Q/U, appelé capacité du condensateur, suffit à caractériser le condensateur du


point de vue électrique :

Q = CU avec C = C11 = −C12 = −C21 > 0

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Groupements de condensateurs
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M ÉTHODE DE CALCUL

Le calcul de la capacité d’un condensateur s’appuie sur la relation Q = CU, dans laquelle la charge
Q de l’armature de 1, de surface S, et la d.d.p U sont explicitées en fonction du champ :
Z 2
~E.→

Z Z
Q= σ dS = ε0~E.~n dS et U = V1 − V2 = dr
S S 1

en vertu du théorème de Coulomb reliant la charge surfacique σ de l’armature, sa normale


extérieure ~n et le champ dans le voisinage.

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Energie potentielle & Potentiel électrostatique
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Groupements de condensateurs
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C ONDENSATEUR PLAN

Il est de loin le plus important car, dans tous les condensateurs usuels, les armatures sont à une
distance e suffisamment faible devant les rayons de courbure pour que l’on puisse les assimiler
localement à des plans.

Du fait de la symétrie de la distribution, le champ entre les armatures est uniforme et vaut :
~E = σ ~n, σ = Q étant la charge surfacique et S la surface de l’armature.
ε 0 S
Il en résulte, en choisissant l’axe Ox selon la normale aux plans : ε0 S

− R →
− ⇒ C=
U = V1 − V2 = 12 ~E.dr = 12 εσ ~n.dr = εQS 12 dx = εQeS puisque ~n = ~ex
R R
0 0 0 e

Comme ε0 ≈ 8, 84 × 10−12 SI, ce n’est que pour un rapport Se égal à 106 m


que la capacité C d’un condensateur plan vide atteint quelques µF .
Ordre de grandeur : Pour S = 1 m2 et e = 0, 5 mm, on trouve :

ε0 S
C0 = = 17, 8 × 10−9 = 17, 8 nF
e

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Dipôles électrostatiques
Groupements de condensateurs
Conducteurs en équilibre électrostatique
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R EMARQUES

1 La formule simple précédente permet de justifier le nom de condensateur donné à un système


de 2 conducteurs en influence totale.

Considérons, en effet, le montage de la figure, où les


armatures d’un condensateur sont reliées aux bornes
d’un générateur qui maintient une d.d.p U constante.

On voit qu’en rapprochant les armatures, C et donc Q augmentent : on a « condensé » ainsi


d’avantage de charges sur les armatures.

2 Appliquée au cas d’un condensateur réel constitué de 2 armatures planes en regard, la


ε S
formule C = 0e ne donne des résultats satisfaisants que si l’on néglige les contributions des
bords, ce qui est justifié lorsque e est faible devant les dimensions des armatures.

3 Quelle que soit la géométrie réelle d’un condensateur, on le représente schématiquement par
2 traits parallèles, perpendiculaires aux fils d’amenée du courant.
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Dipôles électrostatiques
Groupements de condensateurs
Conducteurs en équilibre électrostatique
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C ONDENSATEUR CYLINDRIQUE

Il est constitué de 2 cylindres conducteurs coaxiaux 1 et 2, de


rayons a et b, portant sur leurs surfaces en regard les charges
Q et − Q .
Supposons que la longueur des cylindres soit très supérieure aux
rayons de telle sorte que l’on puisse négliger les effets de bord.

Le théorème de Gauss appliqué à une surface cylindrique S de longueur l et de rayon r , comprise


entre a et b, donne, ~E étant radial, Er × 2πrl = εQ d’où ~E = 2πε
Q 1~
l r er 0 0

− →

Il en résulte, puisque ~er . drr = dr
: U = V1 − V2 =
R2
~E.→

dr = Q R 2 ~er .dr
= Q R 2 dr
= Q
Ln ba .
r 1 2πε0 l 1 r 2πε0 l 1 r 2πε0 l

2πε0 l
On en déduit que : C =
Ln ba

~er désignant le vecteur unitaire radial.


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Dipôles électrostatiques
Groupements de condensateurs
Conducteurs en équilibre électrostatique
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C ONDENSATEUR CYLINDRIQUE

Cette expression de la capacité est celle de la longueur l d’un câble coaxial dont le conducteur
central (l’âme) sert à amener le courant et dont le conducteur extérieur assure son retour.
C 2πε0
On définit alors une capacité par unité de longueur Cl = l = .
Ln ba

Si b est voisin de a, on a :
e b e e 2πε0 la
b = a + e = a(1 + ) d’où Ln = Ln(1 + ) ≈ et C ≈
a a a a e
ε0 S
puisque e  a. On retrouve ainsi l’expression e de la capacité du condensateur plan car
S = 2πal.

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Dipôles électrostatiques
Groupements de condensateurs
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C ONDENSATEUR SPHÉRIQUE

Il est constitué de 2 sphères concentriques de rayons respectifs R1


et R2 > R1 .
Si on applique le théorème de Gauss sur une surface sphérique
concentrique S, de rayon r compris entre R1 et R2 , on obtient,
puisque ~E est radial :

Q Q
Er × 4πr 2 = d’où ~E = ~er
ε0 4πε0 r 2
On en déduit que :

1 2
Z 2  
Q →
− Q Q 1 1
U = V1 − V2 = ~er .dr = − = ( − )
1 4πε0 r 2 4πε0 r 1 4πε0 R1 R2

Q R1 R2
d’où le rapport U : C = 4πε0
R2 − R1
~er étant le vecteur unitaire porté par le rayon vecteur.
183/ 266
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Energie potentielle & Potentiel électrostatique
Capacité de condensateurs de forme simple
Dipôles électrostatiques
Groupements de condensateurs
Conducteurs en équilibre électrostatique
Condensateurs en électrostatique & Aspect énergétique

C ONDENSATEUR SPHÉRIQUE

Un exemple de condensateur sphérique est fourni par la Terre entourée de la couche supérieure
de l’atmosphère située à une altitude h = 50 km.
La capacité de ce condensateur gigantesque vaut, puisque le rayon de la Terre est d’environ
RT2
RT = 6400 km : C ≈ 4πε0 h = 0, 092 F = 92 mF .
Si R2 est voisin de R1 , on peut écrire R1 = R − e2 et R2 = R + e2 avec e  R. D’où :
2
C ≈ 4πε0 Re = ε0 Se . On retrouve évidemment la capacité d’un condensateur plan.

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G ROUPEMENT EN PARALLÈLE

On distingue 2 types principaux de groupements de condensateurs : le groupement en parallèle et


le groupernent en série.

Regroupant n condensateurs en parallèle, on voit qu’en désignant


par Ci et Qi la capacité et la charge du i ème condensateur, on a :
n n n
Q= ∑ Qi = ∑ Ci Ui = U ∑ Ci
i=1 i=1 i=1

puisque la d.d.p entre A et B est la même pour tous les condensateurs. Par conséquent, le
groupement est équivalent à un condensateur unique, de capacité :
n
Q
C= = ∑ Ci
U i=1

Remarque : Si les n capacités Ci sont égales, on a : C = nCi .

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G ROUPEMENT EN SÉRIE

Lorsqu’on applique une d.d.p U aux bornes A et B de l’ensemble


initialement neutre, l’armature de gauche du condensateur 1 a une
charge Q alors que celle de droite a une charge −Q.
Comme cette dernière armature forme, avec l’armature du
condensateur suivant, un conducteur neutre, on retrouve la charge
Q sur l’armature de gauche du condensateur 2.
⇒ de proche en proche, on voit que tous les condensateurs ont la même charge Q.

U est égal à la somme des d.d.p Ui aux l’ensemble est équivalent à un


bornes des armatures des condensateurs : ⇒ condensateur de capacité C, telle que :
U = ∑ni=1 Ui = ∑ni=1 Q i n 1 C= Q U = n
1
d’où C1 = ∑ni=1 C1
C = Q ∑i=1 C
1 i
i i ∑i=1 C
i

Remarques :
C
1 Si les n capacités du groupement sont égales, alors C = i et U = U . La d.d.p supportée
n i n
par chaque condensateur est divisée par n, ce qui permet de diminuer les risques de
claquage de chaque élément.
2 On utilise souvent des groupements série-parallèle afin d’avoir simultanément des fortes

186/ 266 capacités et des d.d.p faibles aux bornes de chacun des condensateurs.
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E NERGIE D ’ UN CONDENSATEUR

Comme un condensateur est formé de 2 conducteurs, établissons d’abord l’expression de l’énergie


de 2 conducteurs 1 et 2 de surfaces respectives S1 et S2 .
Un tel ensemble est une distribution surfacique de charge. L’énergie électrostatique s’écrit donc :

1 1 1
Z Z Z
εe = V σ dS = V σ dS + V σ dS
2 S 2 S1 2 S2

Or, S1 et S2 sont équipotentielles. Par conséquent, en introduisant Q1 et Q2

1 1 1
Z Z
εe = V σ dS + V2 σ dS = (V Q + V2 Q2 )
2 1 S1 2 S2 2 1 1

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E XPRESSION DE L’ ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE D ’ UN CONDENSATEUR

Par définition, l’énergie électrostatique d’un condensateur est l’énergie qu’il est capable de fournir
au milieu extérieur lorsqu’on connecte ses armatures par un circuit extérieur.
ap
Il en résulte, en désignant par εeav et εe respec. les énergies avant et après réunion des
ap
armatures, que l’énergie du condensateur, notée εe pour simplifier, est égale à : εe = εeav − εe .
Pour calculer εeav , ajoutons les énergies de chacun des conducteurs. Comme les charges des
conducteurs 1 et 2 sont respec. Q1 = Q et Q2 = −Q + Q2,ex , on a :

1 1 1 1
εeav = QV1 + (−Q + Q2,ex ) = QU + Q2,ex V2 avec U = V1 − V2
2 2 2 2
On obtient εeav de la même façon, en remarquant que Q2,ex est inchangée : en effet, lorsqu’on
réunit les armatures, Q1 + Q2 = Q2,ex se répartit sur la surface du conducteur unique ainsi formé et
le potentiel V2 de ce conducteur unique est, lui aussi, inchangé, d’où :

ap 1
εe = Q V
2 2,ex 2
1 Q2
L’énergie d’un condensateur a donc pour expression : εe = 12 QU = 12 CU 2 = 2 C .
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E XPRESSION DE L’ ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE D ’ UN CONDENSATEUR

Ordres de grandeur :
L’énergie d’un condensateur, de capacité C = 1 µF , sous une d.d.p U = 100 V , vaut
Ee = 5 × 10−3 J, ce qui est très faible comparé par exemple à l’énergie que peut fournir une pile
électrique de 1, 5 V débitant 0, 5 A en une seconde : 1, 5 × 0, 5 = 0, 75 J.
L’énergie électrique du condensateur sphérique Terre-électrosphère vaut :

1 Q2
εe = ∼ 3 × 1012 J puisque C ∼ 0, 1 F et Q ∼ 0, 8 × 106 C
2 C
Cette énergie est faible devant les énergies mises en jeu lors de transferts thermiques entre les
masses d’air à des températures différentes.

Remarque : Les expressions de εe en fonction de la seule charge Q ou de la seule d.d.p U font


apparaître le paramètre géométrique C.
Aussi peut-on faire varier l’énergie électrostatique en modifiant la géométrie du condensateur. On
réalise, par ce couplage électromécanique, une transduction, le condensateur étant le transducteur.
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É NERGIE ÉLECTROSTATIQUE VOLUMIQUE DANS UN CONDENSATEUR

Écrivons l’expression de l’énergie électrostatique d’un condensateur plan en faisant apparaître le


champ électrostatique :
 2
1 1 ε0 S 2 1 U 1
εe = CU 2 = U = ε0 S e= ε E 2V
2 2 e 2 e 2 0

Cette dernière écriture met en évidence le volume V = S e défini par les armatures, et le champ
uniforme E = Ue .
On obtient ainsi l’énergie électrostatique volumique we , associée au champ électrostatique entre
les armatures :
1
we = ε0 E 2
2

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É QUILIBRE ÉLECTROSTATIQUE DE 2 CONDENSATEURS DIFFÉREMMENT CHARGÉS

À un instant pris comme origine, réunissons leurs armatures, borne à


borne, à l’aide de fils conducteurs de résistance totale r .
L’équilibre électrostatique de ce système se traduit par l’absence de
courant et donc par l’égalité des d.d.p aux bornes des 2 condensateurs.
Notons Q10 et Q20 les charges des condensateurs à l’équilibre et U 0 la d.d.p commune, on a :
Q10 Q0 Q 0 + Q20
U0 = = 2 = 1
C1 C2 C1 + C2
D’autre part, la conservation de la charge donne : Q1 + Q2 = Q10 + Q20 . Il en résulte que :
C1 C2
Q10 = (Q + Q2 ) et Q20 = (Q + Q2 )
C1 + C2 1 C1 + C2 1
Les énergies électrostatiques initiale et finale du système sont respec. :
εei = 21 (C1 U12 + C2 U22 ) avec U1 = Q C
1 et U = Q2
2 C 1 2
02 Q10 Q1 +Q2 C1 U1 +C2 U2
εef = 21 (C1 + C2 )U avec U0 = C1 = C1 +C2 = C1 +C2
)2
⇒ ∆εe = 12 (C1 UC1 +C 2 U2 − 21 (C1 U12 + C2 U22 ) soit ∆εe = − 2(CC1+C
C2
(U1 − U2 )2 .
1 +C2 1 2)
L’énergie perdue par le système a été dissipée par effet Joule dans le résistor de connexion.
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Electrocinétique
Exemples et ordres de grandeur
Caractère conservatif de la charge
Milieux conducteurs & Loi d’Ohm Régime stationnaire
Circuits électriques Conducteur en régime stationnaire
Loi d’Ohm locale & Conductivité
Résistance en régime stationnaire & Loi d’Ohm intégrale
Composition des résistances

Plan : 3ème partie

8 Milieux conducteurs & Loi d’Ohm


Electrocinétique
Exemples et ordres de grandeur
Caractère conservatif de la charge
Régime stationnaire
Conducteur en régime stationnaire
Loi d’Ohm locale & Conductivité
Résistance en régime stationnaire & Loi d’Ohm intégrale
Composition des résistances

9 Circuits électriques

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Exemples et ordres de grandeur
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C ONTEXTE

Un milieu matériel contient en général un ensemble considérable de porteurs de charge, situés à


des distances microscopiques les uns des autres, inférieures ou de l’ordre de 1 nm.
Une description qui nivelle les détails de l’échelle microscopique s’impose donc. Les distributions
sont alors caractérisées par des grandeurs moyennes macroscopiques.
Parmi les milieux matériels, les conducteurs jouent un rôle essentiel. Dans de tels milieux, certains
porteurs de charge sont libres de se déplacer sur des distances macroscopiques, sous l’action d’un
champ électrique par exemple.
De tels déplacements forment les courants électriques et l’étude systématique du mouvement de
ces charges est l’électrocinétique.
Il convient tout d’abord de définir les grandeurs qui caractérisent les courants.

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C HARGE VOLUMIQUE

Considérons une distribution de porteurs de charge dans laquelle chaque porteur Pi a une masse
mi , et une vitesse ~vi par rapport au référentiel du laboratoire R.
Admettons que ces porteurs soient ponctuels, ce qui revient à négliger leurs structures internes.

En chaque point P de la distribution, la


charge volumique macroscopique ρ est
définie par :
∆N
1
ρ=
∆V ∑ qi
i=1

où la sommation est effectuée sur les ∆N charges contenues dans un élément de volume ∆V
entourant P ; les dimensions de cet élément sont grandes devant les distances interatomiques,
mais faibles devant la distance d’observation.

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C HARGE VOLUMIQUE

Les différents porteurs de charge peuvent être répartis en plusieurs groupes (électrons, protons,
anions ou cations particuliers) caractérisés par une même valeur qα de la charge.
La charge volumique ρα associée à un type déterminé de particules s’écrit alors :

1
ρα = ∆Nα qα = nα qα
∆V
∆Nα
∆Nα étant le nombre de porteurs α contenus dans ∆V et nα = ∆V leur densité volumique.
La charge volumique totale ρ est donc la somme des charges volumiques partielles ρα :

1 ∆Nα
ρ=
∆V ∑ qα ∆Nα = ∑ qα ∆V
= ∑ nα qα = ∑ ρα avec ρα = nα qα
α α α α

Remarquons que, dans un milieu neutre (ρ = 0), les densités ρα , de signes opposés, peuvent
atteindre des valeurs très élevées.

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C OURANT VOLUMIQUE

On caractérise le transport de matière associé à une particule de masse mi , animée d’une vitesse
~vi , par sa quantité de mouvement mi~vi .
De même, on caractérise le transport de charge en introduisant la quantité qi~vi . Il est alors naturel
de définir, en chaque point P de la distribution, le vecteur courant volumique ~J par :
∆N
~J = 1 ∑ qi~vi
∆V i=1

Le calcul de ~J s’effectue en plusieurs étapes. D’abord, on sépare les divers types α de porteurs :
∆Nα
~J = 1 ∑ qα ∑ ~vα,j
∆V α j=1

On définit ensuite la vitesse moyenne, appelée aussi vitesse de dérive de l’ensemble des porteurs
α, par :
1 ∆Nα
~vα = ∑ ~vα,j
∆Nα j=1

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C OURANT VOLUMIQUE

Il en résulte que ~J peut se mettre sous la forme :

~J = 1 ∑ ∆Nα qα~vα = ∑~Jα avec ~Jα = nα qα~vα = ρα~vα


∆V α α

Le vecteur courant volumique total apparaît ainsi comme la somme vectorielle des courants
volumiques partiels.
Z parmi les différents types de porteurs α, seuls participent au courant électrique ceux dont la
vitesse de dérive ~vα n’est pas nulle, alors que tous contribuent à la charge volumique.

Les lignes de courant sont les courbes tangentes en chaque point au vecteur ~J.

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I NTENSITÉ DU COURANT ÉLECTRIQUE

Dans les matériaux conducteurs, on distingue habituellement 2 catégories de charge.


1 Les unes fixes ou liées,
dont l’amplitude des déplacements reste microscopique,
ne participent pas au courant volumique macroscopique en régime stationnaire.

1 Les autres, mobiles ou libres,


peuvent se déplacer dans l’ensemble du matériau ;
aussi sont-elles seules à contribuer au courant macroscopique.
⇒ dans le cuivre, en moyenne, un électron par atome se déplace librement dans le réseau
des ions Cu+ fixes.

Si ρ, ρf et ρm représentent respec. les charges volumiques totales, fixe et mobile, on a :


ρ = ρf + ρm
Z les lois de l’électrostatique, théorème de Gauss par exemple, font intervenir ρ, alors que les lois
qui régissent le mouvement macroscopique des charges ne font intervenir que ρm .
Dans un milieu neutre (ρ = 0), la densité des charges mobiles, souvent très importante, est
compensée en tout point par celle des charges fixes (ρf = −ρm ).
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I NTENSITÉ DU COURANT ÉLECTRIQUE

Lorsqu’il n’existe qu’un seul type de charges mobiles de densité ρm et de vitesse de dérive
moyenne ~v , ~J s’écrit simplement : ~J = ρm~v .

L’intensité du courant qui traverse une surface orientée S est définie par le flux de ~J, à travers S :
Z
I= ~J.~n dS
S

Pour un élément dS autour d’un point P dans un milieu matériel, le courant élémentaire
correspondant a pour expression : dI = ~J.~n dS = ρm~v .~n dS
si la distribution ne contient qu’un type de charge mobile.
⇒ l’intensité d’un courant est une grandeur algébrique : elle est positive si le sens positif
arbitrairement choisi pour ~n coïncide avec le sens de déplacement des charges positives ; sinon
elle est négative :
pour ρm > 0 dI = ρm~v .~n dS > 0 si ~v .~n > 0

L’unité SI d’intensité est l’ampère (A), du nom du physicien français A.M. Ampère. La définition de cette unité s’appuie sur
l’interaction entre 2 courants rectilignes, distants de 1 m.
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I NTENSITÉ DU COURANT ÉLECTRIQUE

La norme de ~J représente le courant qui traverse l’unité


de surface perpendiculaire à ~J :

dI
J = k~Jk = avec dΣ = dS cos θ et θ = (~n,~J)

L’intensité dI, qui traverse dS, est donc : dI = ρm v dS cos θ .


ρm v dS cos θ dt est la charge mobile δ qm contenue dans un cylindre d’axe parallèle à ~v , s’appuyant
sur dS et de longueur v dt.
δ qm
L’intensité dI représente donc la charge δ qm qui traverse dS pendant l’unité de temps : I = dt .

Pour une surface quelconque S, l’intensité I représente la charge mobile totale δ Qm qui traverse
cette surface, dans le sens défini par la normale ~n, pendant l’unité de durée :

δ Qm
I=
dt

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M ATÉRIAUX SOLIDES CONDUCTEURS

Dans une installation électrique domestique, un courant, d’intensité I = 10 A, qui circule dans un fil
métallique de section s = 1 mm2 , admet un vecteur ~J de norme égale à :

~J = I = 107 A.m−2
s
Dans le cuivre, qui est l’un des métaux conducteurs les plus utilisés, le nombre d’électrons par
unité de volume ne est égal au nombre d’atomes par unité de volume ; comme M = 64 g est la
masse molaire du cuivre et p∗ = 8960 kg.m−3 sa masse volumique, on a :

NA N ρ∗ 6, 02 × 1023 × 8960
ne = ∗
= A ≈ = 8, 4 × 1028 m−3
M/ρ M 0, 064

On en déduit la charge mobile volumique et la vitesse de dérive associée à un courant volumique


de 107 A.m−2 :
ρm = −ne e = −13, 5 × 109 C.m−3 et v = |ρJm | ≈ 0, 74 × 10−3 m.s−1 = 0, 74 mm.s−1 .

Z la faiblesse de cette vitesse de dérive.


NA étant le nombre d’Avogadro.
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M ATÉRIAUX SOLIDES SEMI - CONDUCTEURS

Dans les semi-conducteurs, la conduction est assurée par 2 types de porteurs, les électrons et les
trous.
Par exemple, dans le silicium, on a :

J = Je + Jt = ne eve + nt evt avec ne = nt = 12, 5 × 1015 m−3 et ne e = 2 × 10−3 C.m−3

Comme une valeur typique de J est :

J = 64 × 10−6 A.m−2 avec Je = 48 × 10−6 A.m−2 et Jt = 16 × 10−6 A.m−2

ve et vt valent respec. :

Je 48 × 10−6 Jt 16 × 10−6
ve = = = 24 mm.s−1 et vt = = = 8 mm.s−1
ne e 2 × 10−3 ne e 2 × 10−3

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C ARACTÈRE CONSERVATIF DE LA CHARGE ÉLÉCTRIQUE ET ÉQ . INTÉGRALE

Nous savons que la charge électrique est une grandeur conservative.


Entre 2 instants voisins t et t + dt, la variation dQ de la charge contenue
dans une surface fermée délimitant un système de volume V doit être
attribuée exclusivement à un échange avec le milieu extérieur : dQ = δ Q r

L’intensité I du courant qui traverse, à l’instant t, la surface S enfermant V vaut :

~J.~n dS = δ Qm
I
I=
S dt
où δ Qm est la quantité de charges (mobiles) qui traversent S vers l’extérieur, entre t et t + dt.
La variation de la charge intérieure, pendant cette durée dt, est donc :

dQ
dQ = −δ Qm d’où I = −
dt

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ÉQ . LOCALE DU BILAN DE CHARGE

En tenant compte de l’expression de la charge totale contenue dans V , l’éq. précédente s’écrit :
d
Z I Z
ρ dV = − ~J.~n dS = − div~J dV (formule d’Ostrogradsky)
dt V S V
Comme, en général, ρ dépend à la fois du temps et de la position, ρ = ρ(r , t), et S est fixe, on a :
d
Z Z Z Z
∂ρ ∂ρ
ρ dV = dV d’où dV = − div~J dV
dt V V ∂t V ∂t V
Cette relation étant vraie quel que soit V , on en déduit l’éq. locale traduisant le caractère
conservatif de la charge électrique ; appelée aussi éq. de continuité relative à la charge :
∂ρ ~
∂ t = −divJ.

Lorsqu’il existe plusieurs types de porteurs, ces derniers peuvent se neutraliser en se rencontrant
suivant un processus de recombinaison ; c’est le cas dans les semi-conducteurs, les électrolytes et
les gaz ionisés.
Inversement, des paires de porteurs de charges opposées peuvent être créées au cours d’un
processus de génération. Le nombre de porteurs d’un type donné n’est donc pas conservatif :
∂ ρα
= −div~Jα + σα avec σα 6= 0
∂t
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D ÉFINITION

On dit qu’un régime est stationnaire si les grandeurs physiques qui le caractérisent ne dépendent
pas explicitement du temps.

Considérons, par exemple, la valeur de ~E en un point M à l’instant t. Si les sources de ce champ


ne varient pas au cours du temps, ~E ne dépend que des variables de position de M dans l’espace :

~
~E(M) = ~E(x, y , z) et ∂ E(M) = 0
∂t

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ÉQ . LOCALE DE CONSERVATION EN RÉGIME STATIONNAIRE

En régime stationnaire, la charge volumique en tout point M ne dépend donc pas explicitement du
temps : ρ(M) = ρ(x, y , z) et ∂∂ρt = 0. Il en résulte que l’éq. de conservation se réduit à :

div~J = 0

Dans un volume V , délimité par une surface S fixe, la charge totale Q est donc constante :

d dQ
Z Z
∂ρ
dV = ρ dV = =0
V ∂t dt V dt
L’intensité I du courant à travers S est donc nulle, à chaque instant :
I I
I= ~J.~n dS = div~J dV = 0
S V

Il entre dans dV une charge égale à celle qui en sort.

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C ONSÉQUENCE

Considérons 2 surfaces S1 et S2 ouvertes s’appuyant sur un même


contour fermé C .
L’orientation du contour détermine, par convention, celle de ces surfaces.
Le volume total compris entre S1 et S2 contient une charge constante en
régime stationnaire.
Par conséquent, le courant total traversant la surface fermée S, constituée
par la réunion de S1 et S2 , est nul :
I Z Z
~J.~nex dS = ~J.~nex,1 dS + ~J.~nex,2 dS = 0
S S1 S2

En tenant compte de l’orientation des surfaces ouvertes S1 (~n1 = −~nex,1 ) et S2 (~n2 = ~nex,2 ), on
trouve : Z Z
~J.~n1 dS = ~J.~n2 dS soit I1 = I2
S1 S2

On dit que le vecteur courant volumique de charge est à flux conservatif. Dans ce cas, l’intensité du
courant ne dépend que du contour C : I1 = I2 = I.

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Electrocinétique
Exemples et ordres de grandeur
Caractère conservatif de la charge
Milieux conducteurs & Loi d’Ohm Régime stationnaire
Circuits électriques Conducteur en régime stationnaire
Loi d’Ohm locale & Conductivité
Résistance en régime stationnaire & Loi d’Ohm intégrale
Composition des résistances

M ILIEU CONDUCTEUR

Un milieu matériel est conducteur s’il contient des porteurs de charges libres de se mouvoir à une
échelle macroscopique. Dans le cas contraire, le milieu est isolant : toutes les charges sont liées,
ce qui réduit l’amplitude des déplacements à une valeur microscopique.
Le milieu conducteur peut être solide, liquide ou gazeux. En réalité, les porteurs mobiles ne sont
pas libres, mais en constante interaction entre eux et avec les porteurs liés.
Dans un solide, la surface est pratiquement infranchissable aux charges, car, pour extraire les
porteurs mobiles, il est nécessaire de fournir une énergie. Cette énergie, appelée travail de sortie,
est de quelques eV pour les métaux usuels.
Considérons un matériau conducteur, de volume V , délimité par une surface S, et placé dans le
vide. Comme cette surface est infranchissable, l’intensité dI du courant qui traverse dS est nulle :

dI = ~J.~n dS = 0 d’où ~J.~n = 0

⇒ en régime stationnaire, les lignes de courant sont tangentes à la surface d’un conducteur. Cette
condition permet d’établir un lien entre la géométrie du conducteur et la topographie des lignes de
courant.

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I NTENSITÉ DU COURANT DANS UN CONDUCTEUR EN RÉGIME STATIONNAIRE

Évaluons l’intensité du courant qui traverse une section S quelconque d’un volume conducteur. En
adjoignant à cette section une portion Sc de la surface du conducteur, on réalise une surface
fermée.
En régime stationnaire, le flux de ~J à travers une surface fermée est nul :
R
~J.~nex dS + R ~J.~nex dS = 0.
Sc S
Comme Sc est infranchissable, la 1ère intégrale est nulle, et par conséquent la seconde aussi.
Plusieurs formes de conducteurs doivent être envisagées : les conducteurs simplement connexes,
doublement connexes et multiplement connexes.

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C ONDUCTEUR SIMPLEMENT CONNEXE

Un milieu est simplement connexe si tout contour fermé


entièrement intérieur peut être réduit continûment à un point.
C’est par exemple le cas d’une boule ou d’un cylindre pleins.

L’intensité I à travers une section S de ce conducteur est donc nulle, puisque, d’après la relation
précédente : Z
~J.~nex dS = I = 0
S

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C ONDUCTEUR DOUBLEMENT CONNEXE : INTENSITÉ DANS UN CIRCUIT

Un conducteur ou une chaîne de conducteurs sont dits doublement connexes


s’ils ont la forme d’un anneau.
C’est par exemple le cas d’un circuit électrique ne comportant qu’une maille.

Considérons, sur la figure, la surface qui définit 2 sections S1 et S2 . Il vient :


Z Z
~J.~nex,1 dS + ~J.~nex,2 dS = 0
S1 S2

En choisissant, de façon arbitraire, une orientation du circuit de S1 vers S2 , on définit les intensités
I1 et I2 à travers les surfaces ouvertes S1 et S2 , orientées selon ~n1 = −~nex,1 et ~n2 = ~nex,2 . On en
déduit : Z Z
I1 = ~J.~n1 dS = ~J.~n2 dS = I2
S1 S2
Comme l’intensité ne dépend pas de la section considérée, on l’appelle l’intensité I dans le circuit.
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C ONDUCTEUR MULTIPLEMENT CONNEXE : LOI DES NŒUDS

Un conducteur qui se ramifie en plusieurs boucles est dit multiplement


connexe.
Un point de connection entre différentes boucles est appelé un nœud.

Le raisonnement précédent, appliqué à une surface fermée, entourant un nœud N et construite à


partir des sections S1 , S2 , S3 et d’une portion de surface Sc , conduit à l’éq. :
I1 = I2 + I3
Cette relation, appelée loi des courants dérivés ou loi des nœuds, se généralise à un ensemble de
conducteurs connectés formant un réseau électrique. En tout nœud, elle s’écrit :
∑ εk I k = 0
k
où chaque courant a son intensité Ik affectée d’un facteur εk , égal à +1 s’il est orienté vers le nœud
et égal à -1 dans le cas contraire.
Dans l’exemple précédent (sur la figure), la loi des nœuds en N donne : I1 − I2 − I3 = 0.
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D ISTRIBUTIONS SURFACIQUES ET LINÉIQUES DE COURANT

Considérons un conducteur ayant la forme d’une feuille,


d’épaisseur a faible devant ses dimensions latérales.
L’intensité dI qui traverse dS = adl s’écrit :

dI = ~J.~n adl



En définissant la normale ~n0 à la feuille, telle que ~n dS = a(~n0 ∧ dI ), on a :


dI = ~Js .(~n0 ∧ dI )

où ~Js = ~Ja est le vecteur courant surfacique. l’élément de surface


Sa norme, qui s’exprime en A.m−1 , représente la valeur de l’intensité qui traverse la feuille
conductrice par unité de longueur perpendiculaire aux lignes de courant.

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D ISTRIBUTIONS SURFACIQUES ET LINÉIQUES DE COURANT

Lorsque le conducteur est filiforme, càd de section s faible devant sa


longueur, on caractérise cette distribution linéique de courant par
l’intensité I dans cette section :

I = ~J.~ns

Ces approximations sont très utiles lorsqu’on


√ s’intéresse aux effets de ces courants à grande
distance r de la distribution (r  a où r  s).
Dans ce cas, on admet les transpositions suivantes :

~JdV = ~JadS = ~Js dS et ~JdV = ~Jsdl = Js→


− →

dI = I dI

où dV = adS = sdl représente un élément de volume de la distribution.

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C ONDUCTIVITÉ

La loi d’Ohm, établie par le physicien allemand G. Ohm en 1826, est une relation liant les courants
qui apparaissent dans un conducteur aux causes qui les produisent.
Une telle loi ne présente pas le caractère universel des lois de l’électromagnétisme. On dit que
c’est une loi constitutive ou une relation de milieu.
L’apparition d’un courant électrique dans un milieu conducteur traduit la rupture d’un équilibre.
Expérimentalement, on constate qu’un courant circule dans un conducteur s’il existe un gradient de
température, de potentiel électrique ou de concentration de porteurs.
Nous ne considérons que le cas d’un courant provoqué par un gradient de potentiel, càd par un
champ macroscopique ~E, la concentration des porteurs et la température étant supposées
uniformes.

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C ONDUCTIVITÉ

Le lien entre ~J et ~E dépend du milieu considéré et de la valeur de ~E.


L’expérience montre que, si l’écart par rapport à la situation d’équilibre est assez faible, ce qui est
réalisé si ~E est pas trop grand, ~J est, en 1ère approximation, proportionnel au champ ~E qui lui a
donné naissance :
~J = γ ~E

où le coefficient γ, qui ne dépend pas de ~E, s’appelle la conductivité du milieu.


Cette relation linéaire est connue sous le nom de loi d’Ohm locale. Lorsqu’elle est vérifiée
expérimentalement, le milieu est dit linéaire.

Si le milieu est homogène, γ est en outre uniforme. Dans la plupart des matériaux, ~J est parallèle à
~E : le milieu est isotrope, sa conductivité est représentée par un scalaire réel positif.

L’unité légale de la conductivité est le siemens par mètre (S.m−1 ), du nom de l’ingénieur allemand
w. Siemens.
On introduit parfois l’inverse de la conductivité, 1/γ, ou résistivité, noté souvent ρ, à ne pas
confondre avec la charge volumique ou la masse volumique.
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C ONDUCTIVITÉ

Ordre de grandeur :
La conductivité du cuivre, qui est un métal très utilisé pour le transport du courant, vaut
5, 8 × 107 S.m−1 . Celle du verre, qui est un bon isolant, est de l’ordre de 10−11 S.m−1 .
Sur le tableau ci-dessous, on a rassemblé les conductivités de quelques métaux.

Ag Cu Au Al Hg
γ(107 S.m−1 ) 6,21 5,8 4,55 3,65 0,1

Dans certains matériaux linéaires, ~J n’est pas parallèle à ~E : la conductivité est alors un tenseur [γ]
qui s’explicite, dans une base donnée, par une matrice carrée à neuf éléments γij (i, j = x, y , z).
Dans un tel milieu électriquement anisotrope, la loi d’Ohm s’écrit :

Ji = ∑ γij Ej
j

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C ONDUCTEUR EN ÉQUILIBRE ÉLECTROSTATIQUE

L’absence de courant volumique dans un conducteur, homogène en composition et température,


définit un équilibre électrostatique caractérisé par l’absence de champ électrostatique
macroscopique en tout point intérieur au conducteur :

~Jin = ~0 entraîne ~Ein = ~0 et Vin = Cte

⇒ dans un conducteur en équilibre électrostatique, le potentiel est uniforme.


Si le conducteur, supposé homogène et isotrope, est parcouru par un courant stationnaire et
uniforme, il vient, puisque div~J = 0 et ~J = γ ~E :

divγ ~E = γdiv~E = 0

Par conséquent, en régime stationnaire, le champ ~E à l’intérieur d’un tel conducteur satisfait aux 2
relations locales : −−→
div~E = 0 et ~E = −gradV

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C ONDUCTEUR EN ÉQUILIBRE ÉLECTROSTATIQUE

La 1ère éq. n’implique pas que ~E soit uniforme ;


par exemple, dans un fil conducteur de section variable, l’intensité I est la même à travers toute
section ; il en résulte que ~J et par conséquent ~E varient d’une section à l’autre de telle sorte que :

E2 S
I = J1 S1 = J2 S2 d’où γE1 S1 = γE2 S2 et = 1
E1 S2

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C ONDUCTEUR EN ÉQUILIBRE ÉLECTROSTATIQUE

De l’ éq. div~E = ερ , qui traduit localement le théorème de Gauss, on déduit que la charge
0
volumique moyenne ρ est nulle en tout point à l’intérieur d’un conducteur.
Ainsi la densité des charges mobiles est compensée par celle des charges liées ; un excès de
charge ne peut apparaître que sur la surface du conducteur.
Z cette surface n’est pas équipotentielle car les lignes de courant et donc les lignes de champ
électrique lui sont parallèles.
Par exemple, dans un fil conducteur rectiligne, parcouru par un courant stationnaire, les surfaces
équipotentielles sont des plans perpendiculaires à la direction matérialisée par le fil.

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R ÉSISTANCE

Considérons une portion d’un conducteur isotrope comprise entre 2 sections S1 et S2 entre
lesquelles existe une d.d.p stationnaire : U = V1 − V2 .
Toute section S de ce conducteur est traversée par la
même intensité I. On a :
Z M
~E.→

Z
2
U= dr et I = ~J.~n dS
M1 S

~J et ~E étant liés en tout point par la loi d’Ohm locale :

~J = γ ~E.
U
Montrons que U et I sont proportionnels. Le rapport R = I s’écrit aussi :
R M2 →
~ −
M E. dr
R= R 1
~~
S J.n dS

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L OI D ’O HM INTÉGRALE

La relation entre la d.d.p U et l’intensité I qui traverse une section de conducteur se met donc sous
la forme connue : U = RI .
Une portion résistive d’un circuit électrique, appelée résistor, est généralement schématisée
comme sur la figure. L’application de la loi d’Ohm à cette portion conduit à la formule explicite :

UAB = RIAB

UAB = VA − VB étant la d.d.p entre A et B et IAB l’intensité qui parcourt le circuit dans le sens de
A vers B. On retient cette formule en remarquant que les flèches représentant la d.d.p UAB et
l’orientation du courant IAB sont opposées.

Remarque : On dit que cette formule est écrite en convention récepteur, expression que l’on
justifiera ultérieurement à partir d’une analyse énergétique.
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R ÉSISTANCE D ’ UN CONDUCTEUR HOMOGÈNE , ISOTROPE ET DE SECTION CONSTANTE

On effectue le calcul de la résistance d’une portion de conducteur en considérant un élément de


tube de courant de section droite dS et de longueur dl. Ce tube de courant étant aussi un tube de
champ, nous pouvons écrire :


dV = −~E.dr = −Edl et dl = ~J.~n dS = JdS = γEdS

Si le conducteur est homogène et de section constante S,


entre les 2 surfaces équipotentielles distantes de l, le
champ électrique est uniforme. Par conséquent :
Z M Z
2
U =− dV = V1 − V2 et I = dI = γES
M1 S

D’où l’expression de la résistance du conducteur :

l
R=
γS
1
L’inverse de la résistance G = R est la conductance que l’on exprime en siemens (S ou Ω−1 ).
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R ÉSISTANCE D ’ UN CONDUCTEUR HOMOGÈNE , ISOTROPE ET DE SECTION CONSTANTE

C’est en mesurant la résistance d’un conducteur ayant cette géométrie que l’on détermine
expérimentalement la conductivité γ d’un milieu.
Pour cela, on s’assure que le champ électrique et donc le vecteur courant volumique sont bien
uniformes.
En pratique, la d.d.p est mesurée entre les bornes (C, D) d’une portion de conducteur plus réduite
que celle comprise entre les bornes (A, B) d’amenée du courant.

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O RDRES DE GRANDEUR

1 Les connexions entre les appareils électriques sont réalisées le plus souvent à l’aide de fils de
cuivre. Un tel fil, de 1 mm2 de section et de 30 cm de long, a une résistance égale à :
1 0, 3
R= × ≈ 0.005 Ω
58 × 106 10−6
Cette résistance est généralement très faible devant celle des différents appareils (moteurs,
rhéostats, voltamètres), aussi la néglige-t-on.
2 La conductivité de l’eau pure est de 4 × 10−6 S.m−1 . Par conséquent, la résistance du volume
d’eau compris entre 2 électrodes planes, de surface 10 cm2 , distantes de 10 cm, vaut :
R = 25 MΩ, ce qui est très élevé. La présence de substances en solution diminue
considérablement cette valeur ; aussi le degré de pureté est-il souvent évalué en mesurant sa
conductivité.
3 La résistance du corps humain dépend fortement de ses caractéristiques physiologiques. On
adopte couramment une valeur minimale de 5 K Ω entre les mains, mais elle peut atteindre
100 K Ω si les mains sont sèches et calleuses, et chuter à 1 K Ω si elles sont humides. Seule
l’intensité du courant qui traverse le corps est dommageable pour l’individu : on admet
généralement qu’une intensité de 50 mA d’un courant stationnaire est mortelle. Aussi, la d.d.p
stationnaire dangereuse est-elle de : 1000 × 0, 050 = 50 V . La valeur de sécurité retenue est
25 V .
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Electrocinétique
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R ÉSISTORS EN SÉRIE

Considérons un ensemble de n résistors, de


résistances Rk (k = 1, 2, . . . , n), en série.
L’intensité est la même pour toute section
comprise entre les extrémités A0 et An : Ik = I.

La d.d.p U aux bornes de l’ensemble est égale à la somme des d.d.p aux bornes de chacun des
résistors : Z An n Z Ak  n
U= ~E.→

dr = ∑ ~E.→

dr = ∑ Uk
A0 k =1 Ak −1 k =1

Or les résistances Rk sont telles que : Uk = Rk I. Par conséquent, on a : U = ∑nk =1 Rk I = RI


introduisant la résistance R équivalente à l’ensemble :
n
R= ∑ Rk
k =1

⇒ les résistances d’un ensemble de résistors en série s’ajoutent.


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Electrocinétique
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R ÉSISTORS EN PARALLÈLE

Disposons l’ensemble des n résistors de telle façon que leurs extrémités A et B soient communes.
La loi des nœuds en A donne :
n
I− ∑ Ik = 0
k =1

D’autre part, la circulation de ~E étant conservative, la d.d.p U


est la même aux bornes des différents résistors et égale à :
Z B
U = VA − VB = ~E.→

dr
A

⇒ l’intensité du courant dans la branche k s’écrit :


G étant la conductance équivalente à
Uk U I l’ensemble :
Ik = = = Gk U où Gk =
Rk Rk Rk
n n
1 1
G= ∑ Gk soit =
est la conductance du k ème résistor. Finalement, il vient :
k =1
R k∑ R
=1 k
n n
I= ∑ Ik = ∑ Gk U = GU ⇒ les conductances d’un ensemble de
k =1 k =1 résistors en parallèle s’ajoutent.
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Puissance électrique disponible
Milieux conducteurs & Loi d’Ohm Nécessité d’une force électromotrice ou fém
Circuits électriques Notion de circuit électrique
Lois régissant les circuits électriques

Plan : 3ème partie

8 Milieux conducteurs & Loi d’Ohm

9 Circuits électriques
Puissance électrique disponible
Nécessité d’une force électromotrice ou fém
Notion de circuit électrique
Lois régissant les circuits électriques

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Puissance électrique disponible
Milieux conducteurs & Loi d’Ohm Nécessité d’une force électromotrice ou fém
Circuits électriques Notion de circuit électrique
Lois régissant les circuits électriques

P UISSANCE ÉLECTRIQUE DISPONIBLE

Soit une portion AB d’un circuit, parcourue par un courant permanent I allant de A vers B.
L’existence de ce courant implique que le potentiel en A est supérieur à celui en B.
Cette différence de potentiel se traduit par l’existence d’un champ ~E produisant une force de
Coulomb ~F = q~E capable d’accélérer une charge q.
Ainsi, soit Pq = ~F .~v la puissance nécessaire pour communiquer une vitesse ~v à une particule de
charge q quelconque.
Sachant que dans ce conducteur il y a n porteurs de charge par unité de volume, la puissance
totale P mise en jeu dans le brin AB parcouru par I est :

= AB dl section nPq dS = AB dl section nq~E.~v dS


R R R R R
P = brin AB nP
q dV
RBR −
→ →
− R →
−R −
→
= A section nq~v .dS ~E. dl = AB ~E. dl section ~J.dS
= I
RB
~E.→

dl = I (V (A) − V (B)) = UI
A

où U = V (A) − V (B) > 0 puisque le courant s’écoule de A vers B.


Cette puissance est donc la puissance électrique disponible entre A et B, du simple fait qu’il y
circule un courant I.
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Puissance électrique disponible
Milieux conducteurs & Loi d’Ohm Nécessité d’une force électromotrice ou fém
Circuits électriques Notion de circuit électrique
Lois régissant les circuits électriques

P UISSANCE ÉLECTRIQUE DISPONIBLE

Suivant la nature du dipôle placé entre A et B (récepteur), l’énergie électrique disponible sera
convertie sous une forme ou une autre.
Dans le cas simple où entre A et B ne se trouve qu’une résistance R, la puissance disponible P ne
sert qu’à faire chauffer la résistance puisque U = RI.
Cela se traduit par une dissipation d’énergie sous forme de chaleur, appelée effet Joule, et dont la
puissance vaut
PJ = RI 2
Cette énergie électrique peut être également reconvertie en rayonnement (lampe), énergie
mécanique (moteur), chimique (bac à électrolyse) ou même énergie cinétique ordonnée (diode à
vide).
Toute chaleur dégagée par le conducteur correspond à un gain d’énergie d’agitation thermique :
cela signifie que de l’énergie cinétique a été communiquée au cristal par les électrons de
conduction.

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Puissance électrique disponible
Milieux conducteurs & Loi d’Ohm Nécessité d’une force électromotrice ou fém
Circuits électriques Notion de circuit électrique
Lois régissant les circuits électriques

N ÉCESSITÉ D ’ UNE FÉM

Si on applique le raisonnement précédent à un circuit fermé, càd si l’on regarde la puissance totale


fournie entre A et B par la force de Coulomb, on obtient P = I AB ~E. dl = I (V (A) − V (B)) = 0.
R

Cela signifie qu’il ne peut y avoir de courant en régime permanent. Lorsque qu’il y a un courant,
alors cela implique que la force de Coulomb n’est pas responsable du mouvement global des
porteurs de charge dans un conducteur.
Le courant dans un conducteur peut être compris avec l’analogie de la rivière circulant dans son lit.

C’est exactement ce qui se passe dans un circuit électrique : une force autre que la force
électrostatique doit permettre aux porteurs de charge de remonter le potentiel.
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Puissance électrique disponible
Milieux conducteurs & Loi d’Ohm Nécessité d’une force électromotrice ou fém
Circuits électriques Notion de circuit électrique
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N ÉCESSITÉ D ’ UNE FÉM

Le siège de la force
responsable du courant dans un
circuit est appelé le générateur.

Regardons donc attentivement ce qui se passe à l’intérieur d’un générateur, où A correspond à la


borne « - », B à la borne « + », le courant circulant donc de B vers A à l’extérieur du générateur.
En régime permanent, les charges ne s’accumulent en aucun point du circuit, il y a libre circulation
des charges : cela implique donc que les charges doivent traverser le générateur.
Or, V (B) > V (A), ce qui signifie qu’il y a un champ ~Es dirigé de B vers A à l’intérieur du générateur.
Quel que soit le signe des porteurs de charge responsables du courant, si celui-ci va de B vers A à
l’extérieur, alors ~Es s’oppose au mouvement des charges à l’intérieur.
La seule façon d’obtenir un régime stationnaire avec un courant permanent I, c’est donc d’avoir un
champ supplémentaire, appelé champ électromoteur ~Em , supérieur en norme et dirigé en sens
inverse de ~Es .
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Puissance électrique disponible
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N ÉCESSITÉ D ’ UNE FÉM

Mettons maintenant le générateur en circuit ouvert (I = 0). Le fait qu’une d.d.p se maintienne entre
ses bornes implique nécessairement la présence d’une autre force compensant l’attraction
coulombienne.
Ainsi, la force totale s’exerçant sur une charge q doit s’écrire ~F = q(~Es + ~Em ) et, à l’équilibre et en
l’absence de courant, on doit donc avoir ~Es + ~Em = ~0.
Cela signifie donc que la ddp ou tension mesurée aux bornes d’un générateur ouvert vaut :
Z B Z B
VA − VB = ~Es .→

dl = − ~Em .→

dl
A A

où, bien évidemment, VA − VB < 0.




On appelle e = AB ~Em . dl (de façon un peu maladroite) la fém du générateur (e > 0 est exprimée en
R

Volts).
Dorénavant, on utilisera la notation ~Es pour le champ électrostatique et ~Em pour le champ
électromoteur.
Puisque, à l’intérieur du générateur, on a ~Es = −~Em 6= ~0 en l’absence de courant, cela signifie
qu’un générateur est un conducteur non-équipotentiel.
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N ÉCESSITÉ D ’ UNE FÉM

A l’équilibre, mais en présence d’un courant I, les porteurs de charge responsables de ce courant
subissent une force supplémentaire, due aux collisions se produisant à l’intérieur du conducteur.
Pour un générateur idéal, ces collisions sont négligeables et l’on obtient VA − VB = −e.
En revanche, pour un générateur non idéal, de telles collisions se produisent et se traduisent par
l’existence d’une résistance interne r . D’après le modèle de Drude, on a simplement
Z B Z B
~Es + ~Em − k ~v .→− k → −

dl = 0 ⇒ VA − VB + e = ~v . dl = rI
A q A q

càd une tension aux bornes du générateur VA − VB = rI − e. La résistance interne de introduit une
chute de tension, ce qui fait qu’il délivre une tension inférieure à celle donnée par sa fém.
Les générateurs diffèrent selon la source d’énergie utilisée et la méthode de conversion de celle-ci
en énergie électrique (autrement dit, selon la nature de ~Em ).
On peut ainsi produire de l’énergie électrique à partir d’une pile (énergie chimique), d’un
générateur électrostatique (énergie mécanique, exemple machine de Van de Graaf), d’une dynamo
(énergie mécanique), d’une pile solaire (énergie du rayonnement) ou d’un thermocouple (chaleur,
càd énergie cinétique désordonnée).
Dans la suite, nous supposerons simplement l’existence d’une fém e dans un circuit, localisée dans un dipôle appelé générateur,
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N ÉCESSITÉ D ’ UNE FÉM

Soit alors V le volume total occupé par le conducteur formant le circuit et ~F la force s’exerçant sur
les charges mobiles q et donc responsable de leur mouvement.
La puissance totale P qui doit être fournie en régime permanent est alors

~ ~
 → ~ →
− −
nq~v .dS F q. dl
R H R H R H R
P = V nPq dV = circuit dl section nPq dS = circuit dl section nF .v dS = circuit section
~F .→
− R ~F .→

 −
~ →

H dl H dl
= circuit q section J.dS = I circuit q = Ie

~F →
− H →

. dl = circuit ~Em . dl est la fém totale du circuit.
H
où e = circuit q

L’intégrale portant sur l’ensemble du circuit, la fém totale est donc la somme des fém présentes le
long du circuit. Si celles-ci sont localisées dans des dipôles, l’expression devient e = ∑k ek
Les ek sont les valeurs algébriques des différentes fém :
1 e > 0 correspond à un générateur (production d’énergie électrique) ;
k
2 e < 0 correspond à un récepteur (consommation d’énergie électrique).
k

Un moteur convertit de l’énergie électrique en énergie mécanique et correspond donc à un


récepteur de fém négative : on dit également qu’il possède une fcém (force contre-électromotrice).
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E LÉMENT DU CIRCUIT

Un circuit électrique est constitué d’un ensemble de dispositifs appelés dipôles, reliés entre eux par
un fil conducteur et formant ainsi une structure fermée.
Un nœud d’un circuit est une interconnexion où arrivent 3 fils ou plus.
Une branche est un tronçon de circuit situé entre deux nœuds.
Enfin, une maille est un ensemble de branches formant une boucle fermée.

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E LÉMENT DU CIRCUIT

Un dipôle s’insère dans un circuit par l’intermédiaire de deux pôles, l’un par où s’effectue l’entrée
du courant (borne plus), l’autre la sortie (borne moins).
Il est caractérisé par sa réponse à une différence de potentiel U entre ses bornes : càd la courbe
caractéristique I = f (U).
1 Un dipôle passif a une courbe passant par l’origine.
1 Un dipôle actif fournit un courant (positif ou négatif) même en l’absence d’une tension.
1 Enfin, on appelle dipôle linéaire tout dipôle dont la courbe caractéristique est une droite.

Nous avons vu que dans tout conducteur, la présence d’une résistivité entraîne une chute de
tension et, en toute rigueur, il en va de même pour les fils.
Mais ceux-ci étant mis en série avec d’autres dipôles, on néglige en général la résistance des fils
devant celle des dipôles présents.
Donc, les fils situés entre deux dipôles d’un circuit seront supposés équipotentiels.

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P ONT DIVISEUR DE TENSION

Plusieurs résistances associées en série constituent ce qu’on appelle un pont diviseur de tension.

Une chute de tension apparaît dans chacun des dipôles successifs. Cette chute de tension est
proportionnelle à la tension appliquée au pont U.
Elle est proportionnelle à la résistance du dipôle, et inversement proportionnelle à la résistance
totale du pont.
R1 R2
U1 = U et U2 = U
R1 + R2 R1 + R2
Sachant que U1 + U2 = U

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P ONT DIVISEUR DE COURANT

Plusieurs résistances associées en parallèle constituent ce qu’on appelle un pont diviseur de


courant.

Le courant qui traverse chacune des branches est proportionnel au courant injecté dans le diviseur
I.
Il est proportionnel à la résistance de l’autre branche, et inversement proportionnel à la résistance
totale du pont :
R2 R1
I1 = I et I2 = I
R1 + R2 R1 + R2
Sachant que I1 + I2 = I

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L OI D ’O HM GÉNÉRALISÉE

Considérons un brin AB d’un circuit électrique fermé,


parcouru par un courant I, de résistance R et ayant une
fém e.
La loi d’Ohm généralisée s’écrit
VA − VB = RI − e
Remarques :
1 Cette expression n’est valable que lorsque le courant s’écoule de A vers B.
1 On peut réinterpréter R comme étant la résistance totale du brin AB (fil, résistance et
résistance interne du générateur) et e comme la fém totale (somme algébrique de toutes les
fém).
1 L’effet Joule fait chuter le potentiel tandis que le générateur (e > 0) remonte le potentiel.
1 Si e < 0, cela signifie que le dipôle associé fait chuter le potentiel. On appelle alors e la force
contre-électromotrice (fcém). Elle peut être due soit à un moteur (récepteur pur), soit à un
générateur dont la polarité est opposée à celle du générateur principal, responsable du
courant circulant entre A et B.

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L OIS DE CONSERVATION DANS UN CIRCUIT ( LOIS DE K IRCHHOFF )

Les lois de l’électrocinétique, connues sous le nom de lois de Kirchhoff, sont en fait de simples lois
de conservation.

Conservation du courant (loi des nœuds)


Soit un nœud quelconque du circuit sur lequel arrive un certain nombre de fils.
Sur chacun de ces fils, circule un courant.
En régime permanent, la conservation de la charge électrique se traduit par la conservation du
courant : en aucun point du circuit il ne peut y avoir accumulation (ou perte) de charges.

Cela signifie donc que l’ensemble des courants entrants


compense exactement les courants sortants,

∑ Ientrants = ∑ Isortants
Ceci constitue la loi des nœuds ou l’éq. aux nœuds.

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T HÉORÈME DE M ILLMAN

Le théorème de Millman est une forme particulière de la loi des nœuds exprimée en termes de
potentiel. Il est ainsi nommé en l’honneur de l’électronicien américain Jacob Millman.
Considérons N branches parallèles, comprenant chacune un générateur de tension parfait en série
avec une résistance :

La tension aux bornes des branches vaut alors :


∑N
n=1 Un Gn
UTotale =
∑Nn=1 Gn

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L OIS DE CONSERVATION DANS UN CIRCUIT ( LOIS DE K IRCHHOFF )

Conservation de l’énergie (loi des mailles)


Soit une maille d’un circuit constituée de n branches. L’éq. aux branches pour la k ème branche :

Uk = Rk Ik − ek

où Rk , Ik et ek sont respectivement la résistance totale, le courant et la fém contenues dans cette


branche.
La conservation de l’énergie pour cette maille s’exprime par le fait que, partant du nœud 1 et
revenant à ce nœud, on retrouve le même potentiel :

V1 − V1 = V1 − V2 + · · · + Vn − V1 = U1 + · · · + Un = 0

La loi des mailles (ou éq. de maille) s’exprime tout simplement par
n
∑ (Rk Ik − ek ) = 0
k =1
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L OI DES MAILLES : EXEMPLE D ’ APPLICATION

Une lampe de résistance RL et une résistance R1 sont


branchées en série sur un générateur de tension, délivrant une
tension Ug = 12 V .
Comment calculer la chute de tension, UL , dans la lampe ?

La loi d’Ohm nous permet d’écrire U1 = R1 I et UL = RL I.


Par conséquent : U1 = URL R1
L

Appliquons la loi des mailles sur l’unique maille du circuit :


UL R1 R + RL
Ug = UL + U1 = UL + = 1 UL
RL RL
RL
D’où nous tirons finalement : UL = R1 +RL Ug .
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R ÉSOLUTION PRATIQUE DES ÉQS . EN ÉLECTROCINÉTIQUE

En général, on cherche à calculer les courants Ik qui circulent dans chacune des branches d’un
circuit, étant donné ses résistances Rk et ses générateurs (ou récepteurs, selon le sens de
branchement) ek .
Du fait des lois de conservation, un circuit comportant n branches n’a pas n courants Ik
indépendants les uns des autres. Le nombre réel d’inconnues est :
M = B −N +1
où B est le nombre de branches du circuit et N le nombre de nœuds.
Pour résoudre ce problème on utilisera la méthode suivante :
1 Choisir M mailles indépendantes, càd ayant au moins une branche non partagée avec une

autre maille.
2 Sur chacune de ces mailles, définir un sens de parcours arbitraire pour le courant de maille I .
m
3 Ecrire les M éqs. de maille ∑n
k =1 (Rk Ik − ek ) = 0, en suivant le sens de parcours choisi pour Im .
Pour être en accord avec la convention de la loi d’Ohm généralisée, le signe de chaque fém ek
doit dépendre de la polarité rencontrée en suivant le courant.
Ainsi, si l’on rencontre la borne +, on met un signe +(Rk Ik + ek = 0), tandis que si l’on
rencontre la borne -, on met le signe −(Rk Ik − ek = 0).
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R ÉSOLUTION PRATIQUE DES ÉQS . EN ÉLECTROCINÉTIQUE

En suivant cette méthode, on obtient M éqs. à M inconnues (les courants de maille).


Si, après calculs, un courant de maille est positif, cela signifie qu’il est effectivement dans le sens
choisi initialement.
On détermine enfin les courants réels Ik circulant dans chaque branche (courants de branches), en
choisissant arbitrairement leur sens, puis en exprimant ceux-ci en fonction des M courants de
maille Im .
On pourra vérifier que cette méthode permet de satisfaire automatiquement la conservation du
courant (loi des nœuds).

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E XEMPLE : L E PONT DE W HEATSTONE


Le pont de Wheatstone possède M = 6 − 4 + 1 = 3 mailles
indépendantes. On choisit par exemple les 3 mailles suivantes :
ABDA, de courant de maille i1 allant de A vers B.
BCDB, de courant de maille i2 allant de B vers C.
GADCG, de courant de maille i3 allant de A vers C.

En choisissant arbitrairement le sens des 6 courants de branche


Ik comme sur la figure, on obtient :

I1 = i3 I2 = i3 − i1 I3 = i3 − i2 I4 = i1 I5 = i 2 I6 = i1 − i2

qui satisfont bien automatiquement la conservation du courant


aux 4 nœuds

I1 = I2 + I4 I3 = I2 + I6 I4 = I5 + I6 I1 = I3 + I5
Il ne nous reste plus qu’à écrire les 3 éqs. de maille (étape 3) pour calculer les 3 courants de
maille, puis en déduire les courants réels Ik circulant dans chaque branche.
En utilisant cette méthode, on se ramène à la résolution d’un système linéaire de 3 éqs. à 3
inconnues, au lieu d’un système linéaire de 6 éqs. à 6 inconnues . . .
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T HÉORÈME DE SUPERPOSITION : PRINCIPE

Soit le circuit électrique ci-contre, on se propose de déterminer le


courant I.
D’après la loi d’Ohm généralisé :

E1 − E2 E1 E2
I= ou encore I = −
R1 + R2 R1 + R2 R1 + R2
On peut alors imaginer 2 circuits indépendants tels ques :
+ I1 correspond au courant qui circule dans un circuit (1),
+ I2 correspond au courant qui circule dans un circuit (2),

(
−E2
G(E1 = 12 V ; R1 = 1, 5 Ω) I = RE1 +R 12−8
= 1,5+0,5 =2A
⇒ 1 2
G(E2 = 8 V ; R1 = 0, 5 Ω) I = I1 − I2 = 2 − 28 = 2 A
12
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T HÉORÈME DE SUPERPOSITION : ÉNONCÉ

Théorème de superposition
Dans un réseau électrique linéaire, le courant (ou la tension) dans une branche quelconque est
égal à la somme algébrique des courants (ou des tensions) obtenus dans cette branche sous l’effet
de chacune des sources indépendantes prise isolément, toutes les autres ayant été remplacées
par leur résistance interne.

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T HÉORÈME DE SUPERPOSITION : A PPLICATION

On se propose de déterminer les intensités des courants dans


les 3 branches par la méthode de superposition.
R1 = 2 Ω ; R2 = 5 Ω ; R3 = 10 Ω ; E1 = 20 V ; E2 = 70 V

Solution :
D’après le théorème de superposition, l’état initial est équivalent à la superposition des états
distincts (1) et (2).

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T HÉORÈME DE SUPERPOSITION : A PPLICATION

Les courants réels I1 I2 et I3 sont données par :


I10 − I100

 I1 =
I = I200 − I20 ⇒ Il faut donc calculer I10 , I20 , I30 , I100 , I200 et I300 ,
 2
I3 = I30 + I300

a) Calcul de I10 , I20 et I30 dans le 1er cas : b) Calcul de I100 , I200 et I300 dans le 2ème cas :
 E1
 E2
I0 = = 20 5×10 = 3, 75 A I 00 = = 702×10 = 10, 5 A
 1
R R

 2
R R


 R1 + R 2+R3 2+ 5+10 
 R2 + R 1+R3 5+ 2+10
2 3 1 3
R3 10 R3
 I20 = 0
R2 +R3 I1 = 3, 75 5+10 = 2, 5 A  I100 = 00 10
R1 +R3 I2 = 10, 5 2+10 = 8, 75 A
 R2

 I0
 0 5  I 00 R1 00 2
= R2 +R3 I1 = 3, 75 5+10 = 1, 25 A

3 3 = R1 +R3 I2 = 10, 5 2+10 = 1, 75 A

c) Calcul de I1 , I2 et I3 dans l’état réel :

 I1 = I10 − I100 = 3, 75 − 8, 75 = −5 A

I = I200 − I20 = 10, 5 − 2, 5 = 8 A


 2
I3 = I30 + I300 = 1, 25 + 1, 75 = 3 A

Z I1 est négatif, donc son vrai sens est l’inverse du sens choisi.
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T HÉORÈME DE SUPERPOSITION : I NCONVÉNIENTS

La méthode de superposition permet de calculer tous les courants dans le réseau alors que ceci
n’est pas toujours indispensable.
Souvent on est appelé à connaître le courant dans une seule branche, pour cette raison on se
propose de chercher une méthode pratique.

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T HÉORÈME DE T HÈVENIN : ÉNONCÉ

Enoncé
Tout réseau linéaire compris entre deux bornes A et B, aussi compliqué soit-il, est équivalent à un
générateur unique de fém e et de résistance interne r telles que
1 e = E est la tension mesurée entre A et B à l’aide d’un voltmètre ;
2 r = Req , où Req est la résistance équivalente du réseau, obtenue en posant que toutes les
fém et fcém sont nulles.

Le théorème de Thévenin est à privilégier lorsqu’on s’intéresse à des dipôles en série.

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T HÉORÈME DE T HÈVENIN : DÉMONSTRATION

Considérons un réseau constitué de n fém algébriques ek . Si ce réseau est linéaire, càd si sa


courbe caractéristique I = f (U) est une droite, alors on a :
n
I= ∑ ak ek + bU
k =1

où les ak et b sont des constantes ne dépendant que des résistances du circuit et qui sont donc à
déterminer.
Si l’on place un voltmètre parfait (résistance interne infinie) aux bornes du réseau, le courant I est
nul et on mesure une tension VA − VB = E, ce qui fournit : ∑nk =1 ak ek + bE = 0 càd I = b(U − E).

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T HÉORÈME DE T HÈVENIN : DÉMONSTRATION

Maintenant, si l’on pose ek = 0, càd si l’on remplaçait tous les générateurs et tous les récepteurs
par uniquement leurs résistances internes, alors E = 0 : le réseau se ramène à une simple
résistance équivalente.
Celle-ci serait alors mesurable en traçant la courbe caractéristique Iext = f (U), où le courant Iext
serait produit grâce à un générateur externe fournissant une tension U.
En faisant attention au signe du courant, on obtiendrait

U
I = −bU = −
Req

où le signe moins est dû au fait que le courant est ici en sens inverse de celui produit par le réseau
lui-même (I = −Iext ).
En rassemblant ces deux cas particuliers, on obtient que la tension aux bornes du réseau peut
toujours s’écrire
VA − VB = E − Req I
Ceci achève la démonstration du théorème de Thèvenin.
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T HÉORÈME DE T HÉVENIN : EXEMPLE D ’ APPLICATION

Déterminer l’équivalent de Thévenin du « dipôle » AB :

1ère étape
Lorsque le dipôle AB est débranché, à vide, le courant est nul : I = 0.
La force électromotrice totale aux bornes du dipôle vaut alors :

ETh = E1 − E2 + E3

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T HÉORÈME DE T HÉVENIN : EXEMPLE D ’ APPLICATION

2ème étape
Lorsque les générateurs E1 , E2 et E3 sont remplacées par leurs résistances internes (qui sont
nulles pour des générateurs de tension idéaux), on obtient le graphe suivant :

La résistance équivalente de ces résistances placées en parallèle vaut


RTh = R1 + R2 + R3
Bilan
Le graphe AB est équivalent au dipôle de Thévenin suivant :

Avec RTh = R1 + R2 + R3 et ETh = E1 − E2 + E3


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T HÉORÈME DE N ORTON

Théorème de Norton
On peut remplacer tout circuit linéaire, qui alimente par les bornes A et B un dipôle D, par un
générateur de courant idéal en parallèle avec une résistance RN .
L’intensité IN du générateur est égale au courant de court-circuit entre A et B quand le dipôle D est
débranché.
La résistance RN est égale à la résistance mesurée entre A et B quand le dipôle D est débranché
et que les générateurs sont remplacés par leurs résistances internes.

Le théorème de Norton est à privilégier lorsqu’on s’intéresse à des dipôles en parallèle.

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T HÉORÈME DE N ORTON : EXEMPLE D ’ APPLICATION

Déterminer l’équivalent de Norton du « dipôle » AB :

1ère étape
Lorsqu’on place les pôles A et B en court-circuit, la tension aux bornes du dipôle est nulle.Il n’y a
donc aucun courant à travers les trois résistances du circuit.
Le courant de court-circuit est donc égal à :

IN = I1 + I2 + I3

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T HÉORÈME DE N ORTON : EXEMPLE D ’ APPLICATION

2ème étape
Lorsque les trois générateurs de courant idéaux sont remplacés par leurs résistances internes (qui
sont infinies pour des générateurs de courant idéaux), on obtient le graphe :

RN est équivalente aux trois résistances R1 , R2 et R3 , placées


en parallèle :
1 1 1 1
= + +
RN R1 R2 R3

Le dipôle équivalent de Norton est donc le suivant : avec

IN = I1 + I2 + I3

et  −1
1 1 1
RN = + +
R1 R2 R3

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C ONVERSION T HÉVENIN -N ORTON

Il est possible de convertir un circuit de Thévenin en circuit de Norton, et ce de manière simple.


Pour passer de Thévenin à Norton, on écrit :

ETh
RN = RTh , IN =
RTh

Pour passer de Norton à Thévenin, on écrit :

RTh = RN , ETh = IN RN

À retenir :
1 la résistance équivalente n’est pas modifiée ;
1 la tension de Thévenin est reliée à l’intensité de Norton par une formule semblable à la loi
d’Ohm.

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T HÉORÈME DE K ENNELLY OU TRANSFORMATION TRIANGLE - ÉTOILE

Le théorème de Kennelly permet d’établir une équivalence entre des résistances placées en
triangle et des résistances placées en étoiles.

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C ONVERSION TRIANGLE - ÉTOILE

La résistance d’une branche de l’étoile équivalente est égale au produit des résistances adjacentes
divisé par la somme totale des résistances.

R3 R1
RA = R3 +R2 +R1

R1 R2
RB = R3 +R2 +R1

R2 R3
RC = R3 +R2 +R1

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C ONVERSION ÉTOILE - TRIANGLE

La résistance d’une branche du triangle équivalent est égale à la somme des produits des
résistances, divisée par la résistance de la branche opposée.

RA RB +RB RC +RC RA
R1 = RC

RA RB +RB RC +RC RA
R2 = RA

RA RB +RB RC +RC RA
R3 = RB

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F IN DU COURS

Fin du cours

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Lois régissant les circuits électriques

R ÉFÉRENCES

[José-Philippe Pérez, Robert Carles et Robert Fleckinger] Electromagnétisme : Fondements


et applications, Éditions Dunod
Jonathan Ferreira Cours d’Electrostatique-Electrocinétique

Mathieu Bardoux Cours d’électricité : circuits électriques en courant constant

www.wikipedia.com

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