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Édito 77
Depuis la nuit des temps, l’habitat – et donc notre
Directeur de la publication maison – s’impose comme un enjeu sociologique fort.
Rédacteur en chef S’il affiche aujourd’hui une belle diversité, il continue
Gregory Ferrante d’être un lieu réconfortant où l’on se ressource,
tout en étant plus ouvert. On y reçoit toujours avec
Rédactrice en chef adjointe plaisir ses amis et sa famille ; désormais on y travaille
Delphine Després
aussi… Et avec l’augmentation du nombre de familles
recomposées, on y loge même d’impressionnantes
Directrice Artistique
Manon Bourdette-Lembeye tribus ! Pour s’adapter à cette évolution tout en vivant
dans la maison de ses rêves, il conviendra souvent
Comptabilité de repenser ses espaces, voire de construire
Jennifer Ponson un nouveau logement en adéquation avec
nos aspirations profondes.
Rédaction Si quelques tendances émergent dans ce secteur,
Delphine Després
Fabienne Dupuis l’habitat répond peu aux diktats de la mode…
Charlie Leclerc Et c’est tant mieux ! À l’image de notre société
Jackie Séguin aux multiples visages, la décoration joue la carte
Louisa Mangione
de la pluralité, entre intérieurs au look vintage, kitch,
Lina Mistral
bling, contemporain, minimal, etc. Peu importe le style,
Art l’habitat est avant tout un art de vivre, véritable reflet de notre âme.
Cédric Calmels Pour traduire nos désirs, nous avons la chance, en France, de compter des architectes,
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Pour multiplier les possibilités, nous avons choisi de vous présenter des projets aux quatre
Rédaction Web
Emma Ferrante coins de la planète, répondant à différentes sensibilités, à l’image des réalisations de Auhaus,
Coy Yiontis, Figr, de Søren Rose, d’Antonin Ziegler, d’Anthony Ugo, d’Igor Sirotov, etc.
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Octobre 2017 Nous poursuivrons conformément aux lois la reproduction ou la contrefaçon des modèles, photographies, dessins et textes publiés
dans la publicité et la rédaction de ARTRAVEL - Éditions NOVELA YORK. Tous droits réservés. La rédaction décline toute respon-
ISSN sabilité pour tous les documents, quel qu’en soit le support, qui lui seraient spontanément confiés. Les documents reçus ne sont pas
1769-0765 rendus et leur envoi implique l’accord de l’auteur pour leur libre publication. Les indications de marques, les prix et les adresses qui
Commission Paritaire N° Cppap : 86155 figurent dans les pages rédactionnelles sont disponibles à titre d’information. Les textes, photographies et modèles publiés engagent
la seule responsabilité de leurs auteurs.
Droit d’auteur photos : Droits Réservés sauf autres mentions. Droits réservés ©ADAGP pour les œuvres de ses membres.

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 THE SPIRIT OF PROJECT
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SOMMAIRE

MOTORS 60. Antoniolupi - Annecy SÉLECTION DESIGN

30. Porsche Cayenne 64. Molteni&C 42. Dossier : Cuisines et salles de bains
d’exception
68. B&B Italia et Maxalto - Lyon
FOCUS
70. Boffi - Cannes FOOD
32. Ooumm
74. L’ensemblier - Lyon 80. Le Camondo - Paris
34. Linea 3D by Laudescher
et Woodlabo
78. Matthew McCormick 84. Kane World Food Studio - Bucarest
36. Kreon 90. « 56 Leonard » by Herzog 88. L’Auberge de l’Ill by Jouin Manku
- Illhaeusern
& de Meuron - New York
38. Boceram
96. Wadi Penthouse by Platau
40. Cedit Ceramiche d’Italia - Beyrouth

26
SOMMAIRE

DOMESTIQUE ARCHITECTURE HÔTEL

102. Loft Hudson Street by Søren Rose 140. Carney Logan Burke Architects 178. Terminal Neige Refuge
- New York - Chamonix
152. Coy Yiontis
110. Loft Panzerhalle by Smartvoll 182. Hotel V Fizeaustraat - Amsterdam
- Salzbourg
164. Auhaus
122. Maison V - Golfe de Saint-Tropez 186. Public - New York
172. Figr
134. Chemin du Calvaire by Antonin 190. Jackalope Mornington Peninsula
Ziegler - Normandie - Merricks North

194. Villa Maïa - Lyon

PROJET
198. Akelarre - San Sebastián
116. PS3H by Igor Sirotov - Guldboda
202. Yooma - Paris

28
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Le mouvement manufacture et le boîtier de la BR-X2 forment un ensemble mécanique monobloc

enchâssé entre deux plaques de verre saphir. Avec cette conception innovante, le boîtier disparaît pour
valoriser la complexité mécanique et donner l’impression de ne porter qu’un mouvement au poignet. Le
calibre de la BR-X2 est équipé d’un mécanisme régulé par un tourbillon automatique remonté par un
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MOTORS | Porsche Cayenne

Des lignes sportives et précises,

un caractère affirmé : le nouveau style
du Cayenne, aussi novateur que familier,
revisite avec succès les codes éprouvés
du design Porsche.
Texte : Lina Mistral
Photos : © Porsche

La troisième génération du Cayenne est entièrement

redéveloppée, synthèse parfaite entre performance sportive
et aisance d’utilisation au quotidien. Avec ses puissants
moteurs turbocompressés, sa nouvelle boîte de vitesses
Tiptronic S à huit rapports, ses nouveaux systèmes de réglage
du châssis, son concept innovant d’affichage et de commande
« Porsche Advanced Cockpit » dans l’habitacle et son offre
complète de services connectés, le nouveau Cayenne
s’impose comme une référence en matière de sportivité
et de confort.
Le Cayenne reprend de nombreux attributs de la 911,
le modèle historique de la marque. Ainsi, la troisième
génération du SUV, au design entièrement revisité, est dotée
désormais de pneus mixtes et de roues arrière directrices.
Outre ces équipements généralement réservés aux voitures
de sport, le Cayenne bénéficie d’une transmission intégrale
active de série (PTM), d’un système de réglage du châssis
Porsche 4D Chassis Control, d’une suspension pneumatique
adaptative à trois chambres et d’un système de stabilisation
active des mouvements de roulis Porsche Dynamic Chassis
Control (PDCC) : autant d’équipements qui contribuent
à sa remarquable dynamique de conduite sur route.

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C O U S S I N S L’ A C C E S S O I R E / R I D E AU A M A L F I A / TA B O U R E T C F O C

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FOCUS | OOUMM
À la frontière de l’objet
et de l’olfactif, la maison
de parfums d’intérieur
OOUMM fait une entrée
remarquée dans l’univers
de la décoration.
Texte : Lina Mistral
Photo : © Jean Francois Gate
32
OOUMM, je vous l’accorde, le nom de cette marque
n’est pas le plus simple à prononcer, ni même
à écrire… Et vous aurez sans doute beaucoup de mal
également… Peu importe, vous n’oublierez pas
cette nouvelle maison de parfums d’intérieur créée
en 2015 et pensée autour d’un concept exclusif.
OOUMM, c’est un rendez-vous olfactif unique
et un objet de grande qualité sublimant un peu plus
votre habitat. Pour sa première collection, la maison
présente quatre créations olfactives signées par
le nez Barnabé Fillon, ainsi qu’un système unique
de recharge et une série de photophores en marbre
constituée de cinq modèles tous plus spectaculaires
les uns que les autres, imaginés par le designer
Dan Yeffet.
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FOCUS | LINEA 3D BY LAUDESCHER ET WOODLABO
Panneau Scale. Benoît Beaupuy, Gaël Wuithier
et Samuel Accoceberry
du collectif Woodlabo.

© Laudescher

© Alfred Cromback
L’entreprise Laudescher s’associe
au collectif de designers et menuisiers
Woodlabo pour inaugurer une nouvelle
gamme de solutions architecturales
en bois pour les murs et les plafonds :
Linea 3D. Explications.
Texte : Charlie Leclerc
Photos : DR

La collection Linea 3D donne véritablement vie aux murs

et aux plafonds. À l’origine de ce projet, tout juste dévoilé,
deux entités : Laudescher et Woodlabo. Société normande
et familiale, Laudescher est reconnue pour ses panneaux
de lames à claire-voie en bois massif ; quant au collectif
Woodlabo, formé par des designers et menuisiers – dont Gaël
Wuithier, Benoît Beaupuy et Samuel Accoceberry –, il intervient
principalement en architecture intérieure, design et fabrication.
Ensemble, ils ont imaginé Linea 3D, comprenant trois produits
esthétiques et graphiques, pouvant être ajustés sur mesure
selon les besoins, pour l’habillage intérieur : Pix, qui explore
la thématique du pixel, Scale, qui révèle un motif hexagonal,
et Edge tout en courbes au niveau de ses lattes biseautées.
Ainsi les panneaux en bois, acoustiquement performants
et reprenant les références de bois principales de Laudescher
(pin, chêne, hêtre, douglas) qui proviennent de forêts
durablement gérées, donnent du volume et du rythme aux surfaces.
Et ces solutions architecturales innovantes et créatives
accrochent magnifiquement la lumière !
© Laudescher

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Panneau Edge.
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FOCUS | KREON

La marque de luminaires belge

Kreon étoffe ses collections et propose
de nouveaux éclairages au design toujours
si magnifiquement épuré. Lumière.
Texte : Lina Mistral
Photos : © Serge Brison

Esprit pour le plafond.

Prologe 80 in-Cana.

Kreon est reconnue pour l’élégance, l’excellence et le minimalisme

de ses systèmes d’éclairage et de ses luminaires aux formes pures
et essentielles, plébiscités par les architectes et les décorateurs.
Les produits de la marque valorisent l’espace architectural et ont
littéralement bouleversé le monde de l’éclairage résidentiel.
Kreon développe sa gamme et inaugure de nouvelles pièces au sein
de ses collections : Nuit en suspension sur mesure, Prologe 80 in-Cana
avec une finition cuivre, Esprit pour le plafond, Esprit en lampadaire.
Ce dernier modèle imitant des bourgeons minimalistes, disponible
en blanc ou en noir, possède une base rectangulaire en marbre
de Carrare blanc ou en pierre bleue naturelle. Un luminaire idéal
pour sublimer objets précieux ou œuvres d’art.

Nuit en suspension sur mesure. www.kreon.com

36
FOCUS | BOCERAM

L’entreprise Boceram façonne, découpe,

rainure et perce le carrelage en fonction
des besoins de ses clients. En découlent
des solutions sur mesure qui subliment
les extérieurs comme les intérieurs.
Texte : Charlie Leclerc
Photos : DR

38
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Kreon France
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FOCUS | CEDIT CERAMICHE D’ITALIA
Andrea Trimarchi et Simone Farresin du Studio Formafantasma
présentent la collection Cromatica pour Cedit.

© Vanni Borghi

Collection Archeologie de Franco Guerzoni pour Cedit. Collection Tesori de Matteo Nunziati pour Cedit.

40
Texte : Charlie Leclerc Relancée par l’entreprise Florim l’an dernier, la marque Cedit
Photos : © Florim poursuit sur la voie du design made in Italy en inaugurant
deux nouvelles collections singulières et prestigieuses signées
Martino Gamper et Formafantasma.

Réputée pour l’excellence de ses produits au design

original, Cedit Ceramiche d’Italia s’est fait un nom dans
l’univers de la céramique en instaurant un dialogue fort
entre art, design, artisanat et technologie. À l’image de ses
collaborations passées au cours des dernières décennies
– entre autres avec Marco Zanuso, Ettore Sottsass,
Alessandro Mendini –, l’entreprise continue d’innover
en créant des produits pensés par de grandes figures
de la scène créative italienne.
En 2016, lorsque le groupe Florim acquiert Cedit, la firme
italienne relance la marque avec six collections remarquables
dessinées par Franco Guerzoni, Giorgio Griffa, Barbara
Brondi & Marco Rainò, Marco Casamonti, Giorgia Zanellato
& Daniele Bortotto et Matteo Nunziati. Ces revêtements
muraux ou pour les sols aux dimensions différentes
– voire immenses – explorent la matière, réinterprètent
les matériaux et offrent une nouvelle lecture de l’espace
architectural tout en lui conférant un certain raffinement.
Cette année, Cedit présente deux nouveautés : Cromatica,
réalisée par le Studio Formafantasma, formé par le duo
Andrea Trimarchi & Simone Farresin, et Frammenti
de Martino Gamper. La première collection – composée
de six teintes avec des finitions naturelles ou brillantes
et un grand nombre de tailles – joue avec le potentiel
de la couleur. En résultent une multitude de nuances
et la possibilité de les combiner de manière unique selon
son intérieur. La seconde, Frammenti, propose une large
variété de formes et de couleurs autorisant l’utilisateur
à personnaliser ses surfaces. Un concept décoratif
intéressant qui permet des créations vraiment inédites.
Deux collections nées du génie de ces créateurs et fabriquées
grâce à des technologies de pointe.

Collection Frammenti de Martino Gamper pour Cedit.

www.ceditceramiche.it

41
SÉLECTION DESIGN | CUISINES

Cuisine de la collection APRILE

Design : Piero Lissoni pour Boffi
www.boffi.com

42
Cuisine de la collection APRILE
Design : Piero Lissoni pour Boffi
www.boffi.com

Cuisine de la collection MY PLANET

Design interne Varenna
www.varennacucine.com

43
SÉLECTION DESIGN | CUISINES

Cuisine de la collection BANCO

Design : Luca Meda pour Dada
www.dada-kitchens.com

Cuisine de la collection VVD

Design : Vincent Van Duysen pour Dada
www.dada-kitchens.com

44
SÉLECTION DESIGN | CUISINES

Cuisine de la collection ARTEX

Design : CR&S pour Varenna
www.varennacucine.com

Cuisine de la collection PHOENIX

Design : CR&S pour Varenna
www.varennacucine.com

46
SÉLECTION DESIGN | CUISINES

Cuisine de la collection BLADE

Design : Andrea Bassanello pour Modulnova
www.modulnova.it

Cuisine de la collection PURE

Design interne SieMatic
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CLOUD 7 BY BRETZ
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SÉLECTION DESIGN | CUISINES

Cuisine de la collection MAXIMA 2.2

Design interne Cesar
www.cesar.it

Cuisine de la collection XILA

Design : Luigi Massoni pour Boffi
www.boffi.com

50
SÉLECTION DESIGN | CUISINES

Cuisine de la collection SOAPSTONE

Design interne Eggersmann
www.eggersmann.com

Cuisine de la collection ARTEMATICA

Design : Gabriele Centazzo pour Valcucine
www.valcucine.it

52
 Destockage
De mobilier D’expostion
Des plus granDes marques

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SÉLECTION DESIGN | CUISINES

Cuisine de la collection CONVIVIUM

Design : Antonio Citterio pour Arclinea
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Cuisine de la collection ITALIA

Design : Antonio Citterio pour Arclinea
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SÉLECTION DESIGN | SALLES DE BAINS

Ensemble de la collection GARDEN

Design : Piero Lissoni pour Boffi
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Baignoire CONTROSTAMPO
Design : Vittorio Venezia et Dario Gaudio pour Falper
chez Cascade
www.falper.it
www.cascade-bain.com

56
Mitigeur lavabo HIM
Design : Ludovica+Roberto Palomba pour Zucchetti
www.zucchetti.it

Baignoire GEORGES
Design : Michael Schmidt pour Falper chez Cascade
www.falper.it
www.cascade-bain.com

Ensemble de la collection VITAE

Design : Zaha Hadid pour Porcelanosa
www.porcelanosa.com

57
SÉLECTION DESIGN | SALLES DE BAINS

Vasque STEP
Design : NOTE Design Studio pour Ex.t
www.ex-t.com/it

Collection de robinetterie DEAN

Design : by studio THG Paris
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Lavabo sur pied en marbre INTROVERSO

Design : Paolo Ulian pour Antoniolupi
www.antoniolupi.it

58
Ensemble UNICO
Design : Imago Design pour Rexa Design chez Cascade
www.rexadesign.it
www.cascade-bain.com

Ensemble de la collection BETTELUX

Design : Tesseraux + Partner pour Bette
www.bette.de

Ensemble de la collection DUNA by GAMADECOR

Mitigeurs encastrés LOUNGE
Design : Interne Porcelanosa
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59
FOCUS | ANTONIOLUPI - ANNECY

60
 © Maudit Salud
© Maudit Salud

Antoniolupi investit
l’Espace 55 à Annecy.
Zoom sur le showroom
© Studio Bergoend

de la célèbre griffe italienne.

Texte : Lina Mistral
Photos : DR

61
 FOCUS | ANTONIOLUPI - ANNECY
Dans l’univers très hétéroclite de la salle de bains,
il y a une maison qui n’est pas comparable tant
la justesse de son design la situe parmi les plus
grandes. La singularité d’Antoniolupi est due
à un savoir-faire transalpin unique où le culte
des matériaux nobles est dans l’ADN de la famille
depuis plus de soixante ans. C’était donc une évidence
d’ouvrir l’unique point de vente monomarque
à Annecy, au cœur des Alpes, et stratégiquement
à quelques minutes de Genève, de Lyon et des stations
de ski où une clientèle exigeante souhaite, pour son
chalet ou son habitat, le meilleur du mobilier de bain
tant sur l’innovation que sur la qualité des produits.
Ouvert aux professionnels comme aux particuliers,
le showroom Antoniolupi permet de réaliser des projets
personnalisés et clés en main, l’intégralité du mobilier
étant réalisé sur mesure dans l’usine italienne
de la marque.

© La Datcha
www.antoniolupiannecy.com
Tinkoff Collection, 2017. www.antoniolupi.it

“ Le showroom
Antoniolupi à Annecy
permet de réaliser
des projets personnalisés
et clés en main. ”
© Studio Bergoend

© La Datcha

Tinkoff Collection, 2017.

62
 © Maudit Salud

63
FOCUS | MOLTENI&C

Vincent Van Duysen, directeur artistique

de Molteni&C et Dada.

64
VVD Kitchen, Dada.
Design : Vincent Van Duysen.

Nous avions rencontré

l’architecte belge (Artravel n° 70)
alors qu’il venait tout juste d’être
nommé à la tête de la maison italienne
Molteni&C et Dada. Un peu plus
d’une année plus tard, c’est toujours
heureux, et même épanoui,
que nous croisons à nouveau
Vincent Van Duysen.

Texte : Fabienne Dupuis

Photos : © tbc

Flagship Store.
Molteni&C | Dada.
Design : Vincent Van Duysen.

65
FOCUS | MOLTENI&C

Collection Paul, Molteni.

Design : Vincent Van Duysen.

VVD Kitchen, Dada.

Design : Vincent Van Duysen.

66
Collection Gliss Master, Molteni.
Design : Vincent Van Duysen.
Vincent Van Duysen ne cesse de le répéter
à qui veut l’entendre : l’homme, de son propre
aveu, s’est toujours un peu senti italien !
Aujourd’hui, après une année passée
aux côtés de la maison Molteni, réputée
tant pour la qualité de son mobilier que
pour son design impeccablement transalpin,
l’humeur n’a pas changé. Van Duysen est plus
que jamais heureux. Heureux de pouvoir vivre
une aventure au sein d’une « famille » comme
il l’appelle. Une famille où le sens du détail
mais aussi celui des valeurs humaines
restent des principes forts, inaltérables.
Une année, après, donc, Vincent Van Duysen,
pour Molteni&C, a commencé d’œuvrer.
Ce sera au travers de ce Gliss Master,
une solution de dressing mural où chaque
détail sert tout autant à sublimer la pièce
de mobilier qu’à servir l’usage qu’il en est fait.
Portes encastrées, ouverture à 180 °, étagères
de verre, fonds en miroirs et finitions laquées
concourent à offrir une expérience dont
l’aisance d’emploi n’a d’égal que le sentiment
d’impeccable luxe qu’il procure.
Une élégance poussée à son comble
avec le Master Dressing, véritable espace
de rangement, furieusement séduisant,
qui, là encore, compile le savoir-faire du maître
avec les exigences minimalistes de la marque
italienne. Choix des finitions, des matériaux
ou des dimensions n’ébranlent en rien
la pureté des lignes du Master Dressing
qui, au travers d’une multitude de détails,
offre une solution admirablement maîtrisée
et esthétique. C’est sans doute ce que Van
Duysen décrit sans ambages, comme l’irrémé-
diable « élégance, discrète et sophistiquée,
de Molteni&C », qui, toujours loin des tendances,
s’évertue à offrir des solutions de vie.
Et lorsque le directeur artistique commence
de parler des projets à venir – celui du flagship
store de New York ou bien celui de Londres,
et même de ceux gardés encore secrets ! –,
c’est toujours avec cette même passion,
du détail et de l’homme, que l’architecte
promet de servir cette maison qui semble
si bien lui aller.
www.molteni.it
67
FOCUS | B&B ITALIA ET MAXALTO - LYON

B&B Italia a récemment ouvert

un nouveau magasin à Lyon dans
le très suggestif quartier des antiquaires,
au cœur de la ville. Ce nouvel espace
d’environ 160 m2 accueille l’excellence
des collections B&B Italia et Maxalto.

Texte : Lina Mistral

Photos : © Studio Erick Saillet

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Le style d’exposition reflète les dernières orientations
de l’entreprise en termes d’image et de présentation…
L’aménagement est subdivisé en plusieurs zones
aux ambiances différentes, du style minimaliste
au style plus décoratif, mais dans tous les cas,
avec un accent mis sur le design contemporain.
L’espace est fluide et les différentes zones offrent
une lisibilité nette et bien définie, pour créer
des installations qui suggèrent des atmosphères,
des tendances et des émotions, au-delà du simple
agencement en pièces traditionnelles.
Grâce à l’expérience du partenaire Maison Home
Design, cet espace entend faire figure d’avant-garde.
Le nouveau showroom monomarque fait ainsi
son entrée dans le réseau hautement qualifié
et parfaitement implanté de B&B Italia
sur le territoire français.

www.bebitalia.com

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FOCUS | BOFFI - CANNES

© Pierrick Verny

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 © Pierrick Verny

Boffi Cannes change d’adresse

pour s’installer au numéro 6
de la rue Constantine, à quelques
pas de son ancien showroom. Visite.
Texte : Lina Mistral
Photos : © Pierrick Verny

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FOCUS | BOFFI - CANNES

© Pierrick Verny

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© Pierrick Verny

© Pierrick Verny
© Pierrick Verny

Boffi dévoile son nouvel écrin doté d’une personnalité

affirmée, une adresse pour amateurs et initiés,
où s’expriment ses collections, ainsi que l’univers
De Padova, célèbre marque milanaise remise sous
les projecteurs depuis son rachat par la maison Boffi,
mais aussi le label plus confidentiel MA/U Studio.
L’intérieur montre un espace moderne avec quatre
puits de lumière, rythmés par différentes hauteurs
sous plafond. Sur 120 m2 se déploient les créations
signées des plus grands designers (Piero Lissoni,
Nendo, Vico Magistretti, Patrick Norguet, etc.)
pour créer un ensemble de solutions d’aménagement
pour la maison. Cet espace est fidèle à l’esprit
de cette prestigieuse enseigne, et révèle ce qui
se fait de mieux dans le monde de l’habitat.

www.boffi.com

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FOCUS | L’ENSEMBLIER - LYON

Sur les bords de Saône,

Texte : Delphine Després
Photos : © Aurélien Aumond / Studio Définition
au 76 quai Pierre-Scize à Lyon,
Olivier Dutel a inauguré
L’ensemblier, une galerie
de mobilier joliment agencée
et un bureau d’architecture
intérieure. Zoom sur ce bel écrin.

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Diplômé en architecture intérieure, Olivier Dutel,
tout juste âgé de 30 ans,aurait pu se contenter d’exercer
sa profession dans une agence… Passionné par son métier,
mais aussi par le mobilier, le jeune homme, entrepreneur
dans l’âme, décide simplement de conjuguer le tout !
Ainsi naquit il y a quelques mois L’Ensemblier, une galerie
de mobilier indoor/outdoor – ouverte aux visiteurs
sur rendez-vous – et un bureau d’architecture intérieure
et de décoration. Quand Olivier a repensé les 260 m2
du showroom, il a veillé à conserver quelques éléments
forts du vieux bâtiment, comme les voûtes en pierre
et les plafonds à la française qu’il a mariés avec du béton
ciré, un parquet brut ou encore des matières nobles.
Amoureux d’automobiles anciennes et actuelles,
Olivier expose même ici une Jaguar Type E de 1966 !
Un véhicule qui fait écho au passé de l’endroit,
un ancien garage automobile.
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FOCUS | L’ENSEMBLIER - LYON

Ainsi, meubles indoor et outdoor, luminaires, rideaux,

papiers peints, etc. cohabitent en harmonie dans ces
espaces contrastés, reflets de la sensibilité du concepteur,
où se déclinent différentes ambiances dédiées au repas,
à la détente, au travail, aux extérieurs… L’Ensemblier
révèle quelques associations audacieuses de produits,
mêle les collections d’éditeurs renommés ou plus confidentiels.
Parmi ses sélections, citons, entre autres, Kettal, Paola Lenti,
Royal Botania, Roda, Riva 1920, Lapalma, E15, Expormim,
Pedrali, Moustache, La Chance, Giorgetti, Casamilano, DCW
Éditions, Elitis, Bisson Bruneel, etc. Olivier a également
opté pour des créateurs locaux et des artisans, et a imaginé
un espace éphémère consacré à des expositions temporaires.
Après Kettal, c’est l’artiste Gilles Giacomotti avec ses peintures
sur bois qui occupera prochainement ce corner.
« Je vends aussi bien une chaise que l’aménagement
complet d’un appartement ou d’une maison, détaille-t-il.
L’idée est d’offrir aux clients un service le plus complet
possible. Ils trouvent tout en un seul lieu : produits,
services, écoute attentive… »
Le jeune homme compte déjà de nombreux projets résidentiels
à son actif. Il faut dire que sa galerie illustre à merveille
son savoir-faire, et que ses choix esthétiques et fonctionnels
nous donnent envie de lui confier notre intérieur !

www.lensemblier.com

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Le choix du prestige et de l’exclusivité.
Un concept unique de galerie en ligne où professionnels et collectionneurs
ont la possibilité de vendre et d’acquérir des œuvres d’art.
ventedart.com
FOCUS | MATTHEW MCCORMICK

Installé depuis 2013, le designer

de luminaires Matthew McCormick
a fait une entrée fulgurante
© Matthew McCormick Studio

dans le monde (parfois) hermétique

du design. Présentation d’un artisan
aussi génial que doué.
Texte : Fabienne Dupuis
Matthew McCormick dans son atelier.
Photos : © Matthew McCormick Studio et © Gwenael Lewis

Il paraît sans doute un peu loin le temps où Matthew

McCormick bricolait le soir et les week-ends dans
son garage. Alors directeur artistique dans le monde
de la publicité, le jeune homme vivait sa passion,
éloigné du regard des autres – ou presque – jusqu’au jour
où le destin vint frapper à sa porte. Ce jour-là, le destin
se présenta sous les traits de l’ami d’un ami qui, intéressé
par le travail de Matthew, lui proposa de créer
une suspension pour son nouveau restaurant.
Il fallut encore quelques offres inopinées de ce type
pour convaincre Matthew de sortir de sa petite remise
et de louer enfin un espace digne de ses créations.
Nous sommes alors en 2013, Matthew McCormick
emménage, avec ses outils, dans son studio de création
de luminaires, à Vancouver.
Depuis, de nombreuses récompenses sont déjà
venues couronner le travail du jeune homme qui hésitait
à devenir designer (Meilleur Designer Industriel 2016
par le magazine Western Living, Vainqueur du European
Product Design Award en 2017), avec, pour dernière
consécration en date, une invitation par la grande
prêtresse du design milanais, Rossana Orlandi,
lors du dernier Salone del Mobile de Milan.
© Matthew McCormick Studio

Avec plein de projets en tête – européens entre autres –,

Matthew poursuit son œuvre en ajoutant aujourd’hui
une ligne de luminaires produite en plus grande série.
L’occasion de révéler à un plus large public toute
la délicate poésie minimaliste de son brillant travail.
Suspension Dodeca, finitions cuivre ou métal.
www.matthewmccormick.ca

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 Chandelier Halo.
Suspension Dodeca en laiton.
© Gwenael Lewis

Suspension Dawn.
© Matthew McCormick Studio © Matthew McCormick Studio

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FOOD | LE CAMONDO - PARIS

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La passion pour l’art de Moïse de Camondo,
au début du siècle, s’allie aujourd’hui
à l’enthousiasme de la jeunesse du chef,
Alexis Le Tadic. Cette nouvelle adresse
parisienne ne peut que vous séduire :
de belles raisons de se rendre rue Monceau.
Texte : Jackie Séguin
Photos : © Florian Corcos
En bordure du parc Monceau, dans le VIIIe arrondissement
de Paris, l’hôtel de Camondo, bâti au début du XXe siècle,
sur le modèle du petit Trianon de Versailles, est un musée
abritant une collection de meubles, tableaux, tapis,
tapisseries, porcelaines, orfèvrerie de la seconde moitié
du XVIIIe siècle, exceptionnelle par sa qualité et sa cohérence.
Au début du XIXe siècle, les frères Camondo, après avoir
fondé l’une des plus importantes banques de l’Empire
Ottoman, se fixent à Paris. Leurs fils, Isaac et Moïse,
deviennent des personnalités du monde de l’art
et des collectionneurs. Moïse se passionne exclusivement
pour le XVIIIe siècle français. Et c’est lui qui fait construire
par René Sergent en 1911 une somptueuse demeure
au confort moderne, inspirée du petit Trianon. Conçu
pour accueillir ses collections, l’hôtel abrite aussi ses deux
enfants Nissim et Béatrice.
La première guerre mondiale éclate. Devenu aviateur,
Nissim meurt pour la France lors d’un combat aérien en 1917.
Cette disparition détermine Moïse à léguer cet ensemble
unique à l’Etat français en souvenir de Nissim. Jusqu’à
sa mort en 1935, le collectionneur se donne pour mission
de parachever son œuvre de « reconstitution d’une demeure
artistique du XVIIIe siècle ». Mais confort oblige,
l’ascenseur, les salles de bains, l’office, la salle à manger
du personnel et la cuisine sont à l’avant-garde des techniques
des années 1910.
Évidemment, ce n’est pas dans cette cuisine historique
qu’Alexis Le Tadic, le chef, élabore ses spécialités…
C’est dans l’ancienne remise aux voitures de l’hôtel particulier
que le restaurant a trouvé sa place… presque comme
une adresse confidentielle. Si le plafond à caissons
et les colonnes métalliques d’origine ont été conservés,
la salle est une grande pièce claire où un large bar vous
invite au partage. Mélangeant styles et matières, et ornée
de plantes vertes dans l’esprit d’un jardin d’hiver, la salle
à manger s’ouvre sur une grande cour pavée, silencieuse
et lumineuse. Un jardin secret, pour des déjeuners et dîners
au soleil dès les premiers beaux jours…
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FOOD | LE CAMONDO - PARIS

« Sans la maîtrise la technique n’est rien » :

telle est la devise d’Alexis, le chef qui est passé
par les plus prestigieuses cuisines, le Louis XV d’Alain
Ducasse à Monaco, le Comptoir d’Yves Camdeborde,
et dernièrement Jouvence, Bib Gourmand Michelin
2017. Et à 26 ans, il nourrit un projet attachant :
devenir, comme son premier maître et ami, Arnaud
Nicolas, meilleur ouvrier de France. C’est Arnaud
qui lui a donné le goût de la charcuterie légère
et savoureuse et c’est à lui qu’il dédie son Pâté
en croûte de volailles. Sa Terrine de cailles aux fruits
secs et au chutney de coing ou sa Joue de bœuf
braisée au jus de truffes servie avec des courgettes
violon flambées au cognac sont très convaincantes.
Depuis la rentrée, il propose un Boudin blanc
au homard et langoustines avec des légumes confits
dans le jus de homard. À découvrir !
Et si vous aimez les desserts, Christophe Michalak,
champion du monde de pâtisserie, a réalisé
une sélection de ses meilleures créations
et de délicieuses gourmandises : Klassik Pavlova,
Millefeuille au mètre, Tarte yuzu, Glace aux
agrumes… À déguster et à partager en fin de repas
ou pour une pause sucrée en milieu de journée.
Et il est fort à parier que Moïse de Camondo aurait
goûté avec un bonheur amusé la cuisine concoctée
dans sa remise aux voitures ! Ces Français…
quel talent ! Aurait-il sans doute murmuré…

Boudin blanc au homard et langoustines

avec des légumes confits dans le jus de homard.
www.lecamondo.fr

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Un véritAble gUide
de voyAge contemporAin
FOOD | KANE WORLD FOOD STUDIO - BUCAREST

Conjuguant avec maestria © Andrei Mărgulescu

la simplicité des lignes

et des matériaux avec un sens
des associations atypiques
très réfléchi, Bogdan Ciocodeica,
architecte, réussit à offrir
à ce restaurant de Bucarest, Kane
World Food Studio, la séduction
inopinée d’une jungle accueillante
qui ponctue chaleureusement
un tissu urbain maussade.
© Andrei Mărgulescu

Texte : Jackie Séguin

Photos : © Andrei Mărgulescu et © Cristian Vasile

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 “ Totalement inopiné et à la séduction presque véhémente,
ce jardin intérieur devient une source de vie évidente
pour l’environnement urbain. ”
© Andrei Mărgulescu

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FOOD | KANE WORLD FOOD STUDIO - BUCAREST
On imagine facilement que Bogdan Ciocodeica se soit
intéressé particulièrement à ce projet de conception
d’un restaurant situé dans un environnement spécifique :
banlieue de Bucarest, le quartier est encore ancien et porte
les stigmates des difficultés financières de ses habitants.

© Andrei Mărgulescu
L’idée primordiale fut de faire du restaurant un point
de repère pour la régénération de l’environnement. Un pari
audacieux mais passionnant pour ce professionnel attaché
à la conception d’intérieurs et à l’architecture.
Bogdan Ciocodeica revendique une approche professionnelle
qu’il qualifie lui-même de minimalisme éclectique. Le terme
de minimalisme peut surprendre au vu du résultat…
Et pourtant, c’est en effet un mélange de lignes très
simples et de choix de teintes et de décors inattendus,
mais compatibles esthétiquement dans leur diversité,
qui donnent une personnalité finale surprenante
et convaincante. Cette création porte sa marque
très personnelle et pourtant met l’utilisateur au centre
même du design. Pour réussir ce challenge passionnant,
Bogdan Ciocodeica s’appuie sur des matériaux naturels
et sur des meubles d’un design devenu très classique.
Le béton sur le sol et les piliers, les carreaux de céramique
glacés pour la couche de fond colorée, les miroirs sur
les murs et les détails en laiton constituent un décor idéal
pour les meubles en marbre et en bois.
Cette simplicité de base permet au créateur d’introduire
une vitalité plus ébouriffante : peinture murale très colorée
aux énormes motifs exotiques, miroirs immenses
et céramiques aux couleurs toniques…
La verdure abondante vient parachever le sentiment
de jungle vivante… Totalement inopiné et à la séduction
presque véhémente, ce jardin intérieur devient, bien sûr,
une source de vie évidente pour l’environnement urbain.
© Cristian Vasile

On frôle le déconcertant mais la séduction s’impose

victorieuse dans le cadre en béton et en acier. La gageure
initiale est parfaitement réussie.
La démarche semble simple pour amener la notion
de restaurant : tables, sets de table, chaises et bancs…
Mais un regard plus attentif permet de repérer l’art
accompli des associations judicieuses. Les lignes droites
s’imposent au premier regard avec la barre de marbre
de huit mètres de long avec un miroir en arrière-plan,
les baies vitrées, le cadre allongé en céramique couleur
menthe, les tables rectangulaires, les bancs. Mais on notera
l’utilisation constante et répétée des cercles qui se répondent
en écho : suspensions lumineuses, tapis aux motifs
eux-mêmes circulaires, sets de table, pots de fleurs.
Ces arrondis adoucissent et accentuent le sentiment
de confort et rappellent avec délicatesse la vocation
du lieu : se restaurer et se faire plaisir.
La lumière est douce et concentrée sur les tables,
avec quelques exceptions qui mettent l’accent sur
la décoration. L’atmosphère entière est aussi pensée
et construite pour compléter l’expérience culinaire.
© Cristian Vasile

Les plats qui sont présentés appartiennent à la cuisine

du monde : Italie, Grèce, USA, Vietnam, Jamaïque,
Mexique, etc. En bref, variée, exotique et classique.
Tout comme les éléments décoratifs : la peinture murale
aux plantes et oiseaux exotiques, les plantes naturelles
d’ici et d’ailleurs, les meubles. Et ces plats ont la rondeur
des délices : Beef burger, Lanai ball, Pavlova, Lemon pie…
Nos préférés… Rendez-vous à Bucarest !

www.ciocodeica.com
www.kane-restaurant.com

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 Signe d’exception

Disponible exclusivement chez les cavistes et sur les meilleures tables. www.champagne-billecart.fr

L’ ABUS D’ ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

FOOD | L’AUBERGE DE L’ILL BY JOUIN MANKU - ILLHAEUSERN

Après avoir imaginé le Spa des Saules

pour l’Hôtel des Berges en Alsace,
Patrick Jouin et Sanjit Manku ont
planché sur la rénovation du restaurant
gastronomique voisin, L’Auberge de l’Ill.
Une transformation haute couture
qui enrichit l’expérience des hôtes.

Texte : Delphine Després

Photos : © Eric Laignel et © Lucas Muller

© Eric Laignel

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© Eric Laignel

“ Un nouveau parcours
avec des espaces distincts,
inspirés par la simplicité
et la beauté de ce territoire,
marqué par la rivière,
le monde végétal et animal.”
© Eric Laignel

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FOOD | L’AUBERGE DE L’ILL BY JOUIN MANKU - ILLHAEUSERN

Au sein du petit village d’Illhaeusern

en Alsace, les familles Haeberlin et Baumann
ont créé un surprenant domaine entièrement
dédié à l’art de vivre. Près du luxueux Hôtel
des Berges et du récent Spa des Saules
(voir Artravel n° 74), le restaurant 3 étoiles
au Michelin, L’Auberge de l’Ill, vient lui aussi
de voir ses espaces sublimés par l’agence
Jouin Manku, qui avait déjà planché sur
le premier aménagement du restaurant
il y a dix ans. Et le duo a livré un projet tout
à fait remarquable à partir de ce postulat :
« Enrichir encore l’expérience vécue
par les clients et accroître la qualité
de l’accueil. »
C’est un nouveau parcours que découvrent

© Eric Laignel
désormais les clients, avec des espaces
distincts, inspirés par la simplicité et la beauté
de ce territoire,marqué par la rivière,
le monde végétal et animal. Dès la pièce
de réception, pourvue d’un poêle alsacien,
les hôtes sont transportés dans un autre
univers dominé par la chaleur d’un rouge

© Eric Laignel
profond sur les murs et du bois. Patrick
Jouin et Sanjit Manku ont embelli
les intérieurs avec nombre de détails
sur mesure – comme des plinthes en bronze
patiné dans la véranda –, d’élégantes
matières et de beaux matériaux.
Dans la boutique bar de L’Auberge
où se prolongent les plaisirs, ils ont conçu
différentes boîtes avec plusieurs essences
de bois, imitant des vitrines pour livres,
objets et produits locaux. Dans le salon,
plus intime, une ambiance lounge se dégage
avec la présence de fauteuils en cuir
et la création d’un grand cadre en bois
s’extirpant du mur pour entourer
de profondes banquettes.
Les salles du restaurant possèdent
chacune une identité propre, mais sont
reliés par un immense tapis sur mesure
en laine tuftée à la main dans les ateliers
de la Manufacture de Bourgogne. Cette pièce
magistrale, variant d’un bleu vert doux
à de l’ocre rouge, rappelle la rivière,
ses crues et ses alluvions fertiles.
Côté mobilier, les salles à manger sont
équipées des nouveaux fauteuils dessinés
par Patrick Jouin pour Pedrali et de dessertes
signées Laurent Janvier. D’autres éléments
forts ponctuent l’endroit. Le plafond
de la véranda reçoit trois curieux disques
en inox miroir poli qui suggèrent la rivière
voisine tout en apportant de l’ampleur
au volume. En se promenant dans
le restaurant, les visiteurs sont également
subjugués par un rideau de joncs en verre
de Murano ou encore par ce tissu mural
finement brodé de papillons colorés.

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Et les architectes d’ajouter : « Ponctuelle-
ment – comme des surprises offertes –
des volets entrouverts laissent apercevoir
des paysages traités en cuivre oxydé,
animés par des papillons et de magnifiques
oiseaux de papier suspendus, œuvres
de l’artiste Diana Beltran Herrera,
en clin d’œil à la tradition régionale
des papiers découpés. » Toutes
ces créations participent à la féerie
du décor… Et que dire de la salle
alsacienne et de son alcôve formée
par des roseaux de bronze et une œuvre
artisanale d’exception ! Évoquant
l’ambiance cosy des winstubs traditionnels,
elle enferme un immense panneau

© Lucas Muller
de marqueterie, dont le dessin, esquissé
par le graphiste Philippe David, représente
le paysage d’une rivière avec des oiseaux. Le chef Marc Haeberlin.
C’est dans ce cadre raffiné et pointu
que le chef étoilé Marc Haeberlin prend
aujourd’hui plaisir à s’exprimer et à ravir
ses convives ! À la carte, l’on déguste

© Lucas Muller
notamment Le homard et la compression
de tomates multicolores, L’assiette végétale
et l’œuf à la neige, Le saumon soufflé
« Auberge de l’Ill », Le filet de chevreuil
d’été pané au sarrasin grillé, Kasknepfla
au fromage blanc et champignons sauvages
du moment, Le carré d’agneau Allaiton
d’Aveyron rôti, cromesquis de courgette
et quinoa, fricassée d’artichauts barigoule,
Le croustillant d’anguille fraîche et fumée
escargot poêlé, émulsion au saké
et wasabi… Une cuisine de haut vol
qui conte avec amour le bon produit,
l’authenticité des saveurs et le terroir
alsacien.
L’Auberge de l’Ill perpétue ses traditions
et ses valeurs tout en ancrant le lieu
dans une réelle et singulière modernité.

www.auberge-de-l-ill.com
www.patrickjouin.com

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FOCUS | « 56 LEONARD » BY HERZOG & DE MEURON - NEW YORK

Ville

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© Iwan Baan
FOCUS | « 56 LEONARD » BY HERZOG & DE MEURON - NEW YORK

© Iwan Baan

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 La nouvelle tour au 56 Leonard Street à New York,
signée par Herzog & De Meuron, fait sensation !
Pourquoi ? Parce que la prestigieuse agence
d’architecture suisse, lauréate du prix Pritzker
en 2001, a pris le contre-pied de cette architecture
répétitive et anonyme, caractérisant les immeubles
résidentiels typiques de la ville, en dessinant
un projet aux contours audacieux.
Dans le quartier convoité de Tribeca, le duo
Herzog & De Meuron a imaginé une sculpture
de verre de 60 étages comptant 145 logements
luxueux aux allures de villas… Et la réalisation
se démarque à plus d’un titre. À sa base, la tour
compte une œuvre d’Anish Kapoor, conçue
spécialement pour ce projet, en totale osmose
avec le bâti, instaurant un dialogue fort entre
l’art et l’architecture. Puis le bâtiment s’élance
vers le ciel, déployant sa verticalité de manière
inattendue et décalée. Presque en équilibre,
les résidences de ce building asymétrique
se superposent, avec des porte-à-faux,
des balcons et des terrasses à chaque étage
respectant l’intimité des habitants, qui lui
donnent presque une impression de mouvement.
Si cinq logements sont identiques, les autres
jouissent d’espaces différents ! Pensés
de l’intérieur vers l’extérieur et parés d’immenses
surfaces vitrées, tous en revanche bénéficient
de vues absolument inouïes sur le paysage urbain
et même au-delà. Au sommet de la tour,
© Iwan Baan

dix penthouses de verre absolument uniques

ont été imaginés tels des biens d’exception.
Ici l’on profite de vastes volumes, d’élégantes
prestations, de beaux matériaux, mais aussi
de larges terrasses, tout en vivant la tête dans
les étoiles !
Les 9e et 10e étages abritent des espaces
d’agrément réservés aux occupants de l’adresse.
Reliés par un escalier hélicoïdal sculptural,
les deux niveaux, évoluant dans une atmosphère
marquée par le béton, enferment, entre autres,
une vaste piscine, une bibliothèque, des zones
dédiées au sport et au bien-être…
La tour « 56 Leonard » impose indéniablement
sa force architecturale. Un concept novateur, déjà
iconique, qui bouscule la monotonie environnante.

www.herzogdemeuron.com
© Iwan Baan

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FOCUS | « 56 LEONARD » BY HERZOG & DE MEURON - NEW YORK

© Hufton + Crow
© Hufton + Crow

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 © Hufton + Crow

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FOCUS - WADI PENTHOUSE BY PLATAU - BEYROUTH

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FOCUS - WADI PENTHOUSE BY PLATAU - BEYROUTH

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DOMESTIQUE | LOFT HUDSON STREET BY SØREN ROSE - NEW YORK

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 Quand le rêve d’une vie se réalise,
le résultat est forcément palpitant.
Ce loft situé dans l’ancien New York
est le symbole de la réussite épatante
de Søren Rose, l’homme aux talents
aussi variés que loufoques
et concrets.
Texte : Jackie Séguin
Photos : © Thomas Loof

Søren Rose, designer.

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DOMESTIQUE | LOFT HUDSON STREET BY SØREN ROSE - NEW YORK

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DOMESTIQUE | LOFT HUDSON STREET BY SØREN ROSE - NEW YORK
Commencer sa carrière en tant
qu’entrepreneur et créer l’une des entreprises
Web les plus prospères de Scandinavie,
puis, décider de devenir un designer
incontournable tant à Copenhague qu’à New
York, le pari est fou et gagné. Søren a l’art
de commencer par le concret : s’installer
à Hudson fut le premier point. Mais garder
sa propre personnalité fondamentale
est pour lui inéluctable… Il veut et il lui faut
un intérieur qui soit le symbole de son moi
profond. Donc scandinave : une passion pour
le pratique élégant, solide mais d’aspect léger.
Chaleureux mais sobre, qui défie la froideur
en l’intégrant. Telles sont les définitions
de ce loft : sa maison à lui, son intérieur
aux deux sens du terme… aussi bien décoratif
que mental. Le choix de Hudson s’imposa :
après avoir beaucoup cherché, notre designer
découvre un grenier, dans son jus, de 130 m2
à Tribeca. Une usine à papier, avec de très
vieux planchers de chêne. Un lieu avec
des fenêtres sur trois côtés, et un immense
puits de lumière. Immédiatement, Søren Rose
reconnaît la luminosité froide de son pays
d’origine. Son but : préserver l’espace
et la lumière tout en créant aussi trois
chambres particulières sans rétrécir
visuellement le lieu de vie.
La conception de tout le loft est née
de la cuisine. Søren la souhaite totalement
contemporaine mais parfaitement intégrée
à l’espace et au style du lieu d’origine, sobre,
voire sévère. D’où le mur de briques qui n’a
jamais été repeint et qui signe le caractère
authentique de l’ensemble. Les ustensiles
ménagers, intégrés sous un aluminium poli
et brillant, jouent un rôle essentiel : refléter
la lumière en respectant sa froideur scandinave
et signer la modernité assumée avec éclat.
En écho de cette brillance grisée, la pierre
de Vérone du bloc cuisson-bar qui joue
la carte de la convivialité avec des chaises
hautes créées spécialement par le designer
comme tous les meubles dont certains sont
des prototypes – à l’exception du canapé
Flexform dans le salon et du lustre Lindsey
Adelman au-dessus de la table de repas.
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La table de la salle à manger et les chaises
sont des meubles que Søren a conceptualisés
pour son propre intérieur et qui sont vendus,
désormais, chez De La Espada. Les chaises
sont typiques d’une inspiration scandinave,
mais étudiées et créées pour être empilables :
un design de haute qualité avec un look
craquant.
Chaque meuble dans ce loft a été pensé,
dessiné et construit pour être utilisé chaque
jour, durer et rester fonctionnel ad vitam.
C’est ainsi que sont nées les armoires
totalement personnalisées : séparations
de l’espace, et fonctions de rangements
accessibles de chaque côté. Dressing
dans les chambres, elles se transforment
en magnifiques rangements de vaisselle
face à la cuisine. On peut ainsi, dans chaque
pièce, constater l’amour des matériaux
de haute qualité et durables. Les salles
de bains conjuguent la même simplicité
noble, marbres clairs, briques juste vernies
et bois blonds. C’est ainsi également que
le plancher a été partout posé par le maître
des lieux qui a choisi des planches
très épaisses et très longues (3 mètres)
qui accentuent le ressenti de naturel
et d’espace. Ce naturel est aussi évoqué
par de grosses plantes vertes dont les pots
hexagonaux ont été réalisés avec les mêmes
planches tout comme le banc de la chambre.
Ces qualités sont et restent pour ce créateur
de nouveautés, obstiné, les maîtres mots
de sa vocation et de Søren Rose Studio,
agence de conception qu’il a créée à New
York avec une antenne à Copenhague,
bien sûr. L’architecture, la réalisation
et la fabrication des produits sont
sa dévorante passion. Chaque création
est un nouveau défi réussissant à innover,
se démarquer et rompre radicalement
avec les formes traditionnelles,
tout en restant intimement imprégnée
des grandes lignes du style scandinave.
www.sorenrose.com
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DOMESTIQUE | LOFT HUDSON STREET BY SØREN ROSE - NEW YORK

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DOMESTIQUE | LOFT PANZERHALLE BY SMARTVOLL - SALZBOURG

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Après une réhabilitation réussie,
l’ancien hangar militaire,
le Panzerhalle de Salzbourg,
en Autriche, marque une nouvelle
étape en repensant les parties
hautes de sa structure. Visite du loft.
Texte : Fabienne Dupuis
Photos : © Tobias Colz / Smartvoll

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DOMESTIQUE | LOFT PANZERHALLE BY SMARTVOLL - SALZBOURG
À l’époque, le nouvel hangar de Salzbourg allait
pouvoir abriter les citernes et véhicules des forces
armées autrichiennes. Nous sommes en 1939
et la Panzerhalle répondait alors tant à une
nécessité historique qu’au style architectural
de l’époque. Toujours pimpants, les vastes espaces
de la Panzerhalle s’agrandissent en 1952 pour
couvrir alors une superficie d’environ 10 000 m2.
Si le contexte historique a finalement, au fil
des années, retiré son utilité militaire à l’entrepôt
autrichien, ses lignes n’en sont pas restées moins
séduisantes. C’est ainsi que le lieu est, au fur
et à mesure des années 2000, réhabilité pour
devenir un large espace d’échanges où se mêlent
un marché aussi bio que bobo, une plateforme
de travail collaboratif, un restaurant qui sent
bon les produits de marché, des bars à ongles
et des barbiers inspirés. Plus récemment, en 2012,
un appel d’offres international s’octroie la tâche
de faire revivre le loft du Panzerhalle, encore
laissé à l’abandon.
L’équipe de l’agence autrichienne Smartvoll
remporte le concours et dévoile sa vision du loft,
installé sur les parties hautes de la vieille remise.
Leur idée ? Un réaménagement complet de l’espace
intérieur, une mise en scène surprenante qui
réorganise totalement les 350 m2 de la surface.
Au sol, les architectes commencent par y appliquer
un béton ciré, couleur bis, qui apporte clarté aux
vieux murs de briques auxquels aucune fenêtre
n’aura été ajoutée, à cet étage tout au moins.
Ici, le salon, la salle à manger, le spa, une terrasse
et un large îlot de cuisine (qui envahit sciemment
le cœur de l’espace) prennent place sur une surface
restée ouverte.
114
Seule contradiction à cette étendue presque
dénuée d’obstacle, un monstre de béton, l’escalier
central, magistral, qui occupe l’espace comme
une plante, massive et cannibale qui aurait pris
sauvagement possession du Panzerhalle. Construit
en béton, il est tout autant un sol qu’un plafond,
le connecteur des espaces de ce second étage
et leur distributeur. Chambre, salle de douche
et pièce de relaxation sont ainsi réparties au fil
du déroulement inarrêtable de ce matériau qui,
comme un rouleau compresseur, s’étale au gré
de son envie. Bien entendu, les architectes ont pris
grand soin de le guider, pour que le foyer du loft
reste entièrement ouvert, plaçant les lieux de vie
le long de la paroi du bâtiment. Là, les architectes
ont ajouté une kyrielle de fenêtres, des claires-
voies, qui baignent le loft dans une lumière
naturelle éblouissante.
En laissant le vaisseau de la bâtisse ouvert
sur toute sa hauteur jusqu’à la lumière naturelle
que les baies de verre laissent percer, les architectes
permettent ainsi aux nouveaux hôtes d’apprécier
pleinement les aspérités architecturales
d’un bâtiment industriel de l’entre-deux-guerres.
En y glissant la sculpture de béton d’un escalier
monumental et très contemporain, ils redéfinissent
l’espace, mais aussi l’architecture d’origine
du Panzerhalle, en apportant une nouvelle vie
à cet habitat, devenu alors, une pièce magistrale
tant sur le fond que sur la forme.
www.smartvoll.com
www.panzerhalle.at
“ Les architectes ont ajouté
une kyrielle de fenêtres
qui baignent le loft
dans une lumière naturelle
éblouissante. ”

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DOMESTIQUE | LOFT PANZERHALLE BY SMARTVOLL - SALZBOURG

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projet |PS3H by Igor Sirotov - Guldboda

À Guldboda en Suède, l’architecte

et designer ukrainien Igor Sirotov
nous prouve une fois encore l’étendue
de son talent. Regards sur son dernier
projet aux lignes minimales,
la résidence PS3H.

Texte : Delphine Després

Photos : © Igor Sirotov

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projet |PS3H by Igor Sirotov - Guldboda

Ses réalisations sont résolument contempo-

raines, épurées, inclassables, rares… Le jeune
Igor Sirotov conçoit des univers résidentiels
à part, et surtout très minimalistes (voir
Artravel n° 60 et 74). Là réside son leitmotiv.
Et sa capacité à traduire ce style avec force
et sens suscite l’admiration.
La maison PS3H près d’un lac en Suède,
encore non achevée, se déploie sur 200 m2
et deux niveaux. Elle abrite une vaste pièce
de vie, la chambre des maîtres avec une salle
de bains et trois chambres d’amis.
Le propriétaire de la PS3H, qui avait déjà fait
appel aux compétences d’Igor pour
de précédents projets, a accordé son entière
confiance à l’architecte ukrainien. Et ce créatif
a pu largement s’exprimer sur son sujet !
Au rez-de-chaussée, il a orchestré un espace
entièrement ouvert, très lumineux avec
ses baies vitrées, enfermant salon, cuisine
et salle à manger, avec une intention originale,
celle de créer une paroi de verre, entre la pièce
de vie et le garage, qui découvre une superbe
voiture de collection ! Très épurés, presque
immaculés, les intérieurs, munis de beaux
matériaux, sont à la fois un clin d’œil
au design japonais et scandinave. Une telle
combinaison aurait pu engendrer un ressenti
un peu glacial… Et c’est là que le génie
de l’Ukrainien opère… À ce décor très clair
et monochrome, dévoilant une certaine légèreté,
Igor Sirotov a ajouté de belles touches de bois
qui réchauffent l’atmosphère, au niveau
de certains meubles, de l’arrière de la cuisine,
et surtout dans le « garde-manger » – sorte
de boîte de verre –, pourvu d’étagères en bois
joliment éclairées.
Si le designer a dessiné quelques éléments
au sein de cette habitation, il a également
effectué une judicieuse sélection de mobilier
et de systèmes d’éclairage qui participe
à l’unité visuelle des volumes et à la cohérence
du projet : mobilier Paola Lenti, cuisine
Valcucine, éclairage Davide Groppi, mosaïque
Mutina, collaboration avec Nic Design, CEA
Design et Agape pour la salle de bains, etc.
La master bedroom, intégrant une salle
de bains, rappelle ici une suite d’hôtel,
à la fois réconfortante, graphique et ultra
contemporaine. Embrassant largement
le paysage environnant, elle a été pensée
dans la même ambiance que la pièce de vie.
Les chambres des invités, quant à elles, jouent
la carte de l’obscurité… Une rupture radicale ?
Pas tout à fait… Igor Sirotov leur a conféré
ce même esprit minimal si profondément
ancré dans son ADN.

www.igorsirotov.com

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projet |PS3H by Igor Sirotov - Guldboda

“ Les chambres
des invités jouent
la carte de l’obscurité.
Igor Sirotov leur
a conféré ce même
esprit minimal
si profondément
ancré dans son ADN. ”

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DOMESTIQUE | MAISON V - GOLFE DE SAINT-TROPEZ

Dans le golfe de Saint-Tropez,

la Maison V, ouverte sur la mer,
compte parmi les demeures
d’exception. Un bijou d’architecture
à l’esthétique bouleversante, marqué
par le béton, le verre et l’eau,
aussi remarquable pour ses prouesses
techniques que pour l’harmonie
de ses intérieurs contemporains
et de son jardin. Détails.
Texte : Delphine Després
Photos : © Studio Erick Saillet

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Soigneusement étudiés, les éclairages de la Maison V soulignent
ses contours tout en valorisant les éléments de son architecture,
comme les brise-soleil coulissants en bois au niveau des chambres
d’amis pouvant filtrer ou non la lumière.
Au bord de la piscine miroir : collection Landscape de Kettal Studio (Kettal).

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DOMESTIQUE | MAISON V - GOLFE DE SAINT-TROPEZ

À l’abri des regards, la façade arrière de la maison

associe béton de planches, fines ouvertures munies
d’écrans ajourés de bois et murs d’eau en granit
structuré et rainuré.

Depuis la mer, la Maison V, très élancée

et presque aérienne, paraît un modèle
d’intégration. Grâce aux tonalités
des matériaux déclinant les gris,
à ses multiples parois de verre,
à ses poutres acier au linéaire sans
interruption, à la finesse de sa toiture
et à un jeu de décrochés des volumes,
la belle se fait discrète… Pour imaginer
cette villa de prestige, achevée début 2017,
le propriétaire, très impliqué dans chaque
étape du projet, a fait appel à l’architecte
Anthony Ugo, situé à Ramatuelle,
et à l’architecte d’intérieur lyonnais
Philippe Magnin du Sauzey, assisté
de Géraldine Contet. Ensemble,
ils ont réalisé des merveilles !
Anthony Ugo et Philippe Magnin du Sauzey
ont en effet travaillé en partenariat,
et ont livré une maison rare où chaque
infime détail a fait l’objet d’une attention
particulière. Ils ont également planché
sur des utilisations de matériaux originales
et sur des techniques innovantes, voire
avant-gardistes, à l’image de la toiture
de quatre centimètres d’épaisseur qui coiffe
la terrasse du salon. « Il s’agit d’une toiture
BFUP (béton fibré à ultra-hautes
performances) post-contrainte,
qui a été étudiée et calculée par le bureau
d’ingénierie et structure Lamoureux
et Ricciotti. Une première en toiture ! »,
explique Anthony Ugo. Un procédé
qui participe à la finesse de la maison,
selon les souhaits du propriétaire.
Et pour répondre à cette demande,
l’architecte a opté pour une dalle en béton
post-contrainte permettant d’alléger
Près de la piscine miroir, la collection
la structure et autorisant de plus de mobilier Landscape de Kettal Studio (Kettal).
grandes portées.

126
Pour davantage de transparence, des garde-corps
en verre autour des terrasses ont été préférés.
Devant la salle à manger, un espace cheminée
agrémente visuellement l’extérieur la nuit tombée.

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DOMESTIQUE | MAISON V - GOLFE DE SAINT-TROPEZ

La maison honore l’art contemporain.

Ici, un tableau de Robert Combas dans l’entrée,
et au fond, une œuvre de Gregory Watin.

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Majestueuse avec ses bassins et sa porte
sur pivot, l’entrée crée la surprise
avec cette vue féerique sur la Méditerranée.

Le béton s’impose comme un matériau fort

de la Maison V. Et il se remarque dès l’approche
de cette villa, également disponible à la location.
Presque aveugle, la façade arrière, où se trouve
l’entrée, est formée par des murs en béton
de planches qui laissent apparaître l’empreinte
du bois. Rythmée par différents volumes,
par quelques ouvertures minces parées d’écrans
ajourés de bois, elle montre également des murs
d’eau uniques en granit structuré et rainuré.
En écho au bâti, d’autres panneaux de granit
habillent des murs de soutènement autour
de l’espace piscine ; un dernier mur d’eau
couvre par ailleurs la niche de la sublime
piscine miroir en contrebas du jardin, joliment
paysagé avec des espèces méditerranéennes
par l’entreprise Derbez Paysage à Gassin.
Cet univers relativement minéral est réchauffé
par des notes de bois sur les façades
et certaines terrasses.
Omniprésente, l’eau s’écoule au fil
de la construction. Des bassins accueillent
les visiteurs au niveau de l’entrée, sublimée
par une lourde porte sur pivot avec des lames
de bois, motorisée et sur mesure, entourée
de parois vitrées à la translucidité variable,
selon la technologie Priva-Lite de Saint-Gobain.
En pénétrant dans la maison, c’est tout un univers
ultra contemporain qui se dessine, avec la mer
et l’horizon en toile de fond, et le ciel que l’on
distingue à travers une verrière.
La maison sur deux étages a été organisée
en « petites cellules » assemblées autour À l’arrière de la villa, cette terrasse,
d’un axe principal de circulation qui traverse pourvue de bassins, jouxte le salon.
Sofa San de Lionel Doyen (Manutti)
la villa. Avec, partout, des transparences et fauteuil Cala de Doshi Levien (Kettal).
et des perspectives incroyables sur la mer…

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DOMESTIQUE | MAISON V - GOLFE DE SAINT-TROPEZ

L’architecture de la maison brouille les frontières entre extérieur et intérieur.

Dans la salle à manger : table de repas Extension de Bruno Fattorini
(MDF Italia), chaises Achille de Jean-Marie Massaud (MDF Italia),
suspension Ultra 8 (Le Deun), tableau de Michel Soubeyrand.
Sur la terrasse : collection Basket de Gordon Guillaumier (Roda).
Dans le jardin : œuvre Équilibre de Jean-Louis Mas.

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131
DOMESTIQUE | MAISON V - GOLFE DE SAINT-TROPEZ
La décoration du salon associe ici des œuvres de Gregory Watin, de Pascal Vilcollet, d’Alexandre
Nicolas (Fashion Fœtus Coco et Yoda), le canapé Bend de Patricia Urquiola (B&B Italia), les tabourets
Bolt de Note Design Studio (La Chance), les fauteuils Metropolitan de Jeffrey Bernett (B&B Italia).
Le niveau inférieur abrite les chambres
d’invités, leurs salles de bains, ainsi
qu’une zone dédiée au sport et à la détente.
Au-dessus, prennent place les pièces de vie
et la suite parentale. Selon les désirs des
propriétaires, les intérieurs sont prolongés
par des extérieurs aux différentes orientations,
couverts ou non. Via des portes en verre
à galandage ou des parois vitrées coulissantes
monumentales encastrées dans le sol
et le plafond, la frontière entre le dedans
et le dehors est ici presque inexistante…
Côté décoration, la Maison V cumule
les superlatifs ! Dans le choix des matériaux
en premier lieu. Chaque salle de bains
au design unique jouit d’une pierre singu-
lière… L’une d’entre elles, par exemple,
est recouverte d’une pierre Sahara noire
très graphique. La pierre basaltine grise,
répartie en trois finitions – adoucie,
bouchardée ou flammée brossée –,
a été utilisée pour tous les sols. Le salon,
ouvert de chaque côté sur des terrasses,
profite de murs enduits à la chaux
ou en bois brûlé, clin d’œil au bois
de coffrage de l’extérieur et au bois
se consumant dans la cheminée…
La cuisine, jouxtant la salle à manger,
est munie d’un plan de travail en verre,
132
tandis que quelques façades de placards
– et certains murs – sont en résille
métallique couleur bronze. La suite
parentale, elle, très lumineuse, est dominée
par du marbre Calacatta avec pose à livre
ouvert, réchauffé par une tête de lit encadrant
un tissu Hermès, par du velours
dans le coin bureau…
À la beauté des matériaux s’ajoutent
des systèmes d’éclairage pointus à l’intérieur
comme à l’extérieur, dont ceux de l’entreprise
Kreon, des luminaires Flos, et un choix
de mobilier à couper le souffle, issu des plus
grands éditeurs : B&B Italia, Edra, MDF
Italia, Roda, Kettal, Manutti, Royal Botania,
La Chance, Haymann, etc. Sans oublier
une belle sélection d’œuvres contemporaines,
signées Robert Combas, JonOne, L’Atlas,
Michel Soubeyrand, Gregory Watin, Philippe
Shangti, Pascal Vilcollet, Jean-Louis Mas
(à l’extérieur), acquises, pour certaines,
sur le site Internet Ventedart.
Une villa haute couture à l’âme hors
du commun.
Plus d’informations sur la Maison V :
www.ventimo.fr
www.magnindusauzey.com
www.ugoarchitecture.fr
Le salon abrite aussi les fauteuils Husk de Patricia Urquiola (B&B Italia),
la lampe IT de Michael Anastassiades (Flos) et un tableau de L’Atlas.
Côté matériaux, le bois brûlé côtoie des murs enduits à la chaux.

133
DOMESTIQUE | MAISON V - GOLFE DE SAINT-TROPEZ

Éclairée notamment par des rails lumineux noirs (Kreon),

la cuisine marque sa différence avec ses placards en résille
métallique couleur bronze (à gauche).

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Salle de bains de la suite parentale en marbre Calacatta avec pose à livre ouvert.
Baignoire Spoon XL de Benedini Associati (Agape) et robinetterie Vola.

Pensée comme une suite d’hôtel, la chambre parentale

est équipée d’un petit espace bureau. Tissu Hermès,
tableau de JonOne, chaise Dartagnan de Toni Grilo (Haymann),
Salle de bains d’invités en pierre Sahara noire. lampe Snoopy des frères Castiglioni (Flos).

135
DOMESTIQUE | CHEMIN DU CALVAIRE BY ANTONIN ZIEGLER - NORMANDIE

136
Observatoire
rural
Cette ancienne grange, située entre Rouen et Le Havre, a été entièrement
métamorphosée en habitation par l’architecte Antonin Ziegler. Ce dernier
a redonné vie à la bâtisse tout en conservant son imposante charpente,
véritable pilier du projet. Visite.

Texte : Delphine Després

Photos : © Antonin Ziegler et © David Boureau

© David Boureau

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DOMESTIQUE | CHEMIN DU CALVAIRE BY ANTONIN ZIEGLER - NORMANDIE
Dans le Parc régional des Boucles de la Seine,
une grange normande abandonnée et en ruine,
qui abritait jadis le fourrage pour les chevaux
de halage, gisait face au fleuve au milieu des
champs de blé. Un décor champêtre, presque
suranné, qui a particulièrement inspiré Antonin
Ziegler. Cet architecte installé à Paris, diplômé
de l’École d’architecture de Normandie en 2003,
a fait ses armes dans de grandes agences parisiennes,
mais aussi à Montréal, avant de fonder sa propre
agence d’architecture en 2012. Depuis, l’homme
profite d’une autonomie qui lui permet, selon
ses propres dires, de « développer un langage
architectural très personnel, sensible, radical,
à la fois sombre et onirique ». Il possède également
au sein de son agence une structure de production
d’images au service d’autres studios d’architecture,
et crée même des séquences vidéo pour certains
projets. Autant dire que l’homme baigne dans
l’univers de la création, et que l’esthétisme
138
© Antonin Ziegler
est l’une de ses réelles préoccupations.
Cette constante, on la retrouve dans ce projet
nommé Chemin du Calvaire, où il tisse des liens
étroits entre l’architecture et le contexte, entre
l’homme et l’espace, entre le passé et le présent.
Souffrant terriblement des affres du temps,
la bâtisse, située à Notre-Dame-de-Bliquetuit,
disposait encore de sa monumentale charpente
de bois. « La charpente est l’élément fondamental
de la nouvelle demeure, explique Antonin Ziegler.
À l’extérieur, elle reste partiellement visible,
en dessous de l’enveloppe en zinc, et confère
ainsi un aspect inachevé à la construction,
comme érodée par la nature environnante.
Les fenêtres et portes sont visuellement effacées :
l’archétype de la maison s’éloigne, pour donner
vie à un autre type d’habitat, davantage en relation
avec la nature sauvage environnante. L’unique
faille qui perce toiture et murs donne ainsi
au projet l’aspect d’une ruine contemporaine. »
 © David Boureau © Antonin Ziegler

139
DOMESTIQUE | CHEMIN DU CALVAIRE BY ANTONIN ZIEGLER - NORMANDIE

© David Boureau
Construite sur l’existant et désormais coiffée de zinc,
la maison, via le choix des matériaux, continue d’évoquer
un bâtiment agricole. L’architecte a en effet conçu l’an dernier
une habitation moderne de 217 m2, mâtinée d’une certaine
ruralité, mise en scène à l’extérieur comme à l’intérieur.
« Tout le processus de construction demeure apparent :
du soubassement en pierre, à la charpente en colombage
entièrement visible dans l’espace intérieur. Le choix
des matériaux intérieurs s’inscrit dans la même envie
de rusticité qu’à l’extérieur : parpaings, planches de volige,
dalle en béton brut, etc. », précise-t-il.
L’étage est réservé aux chambres, lovées dans des espaces
plus intimes sous la charpente, où le foin était autrefois stocké.
Le rez-de-chaussée, quant à lui, accueille un bureau, la chambre
parentale, un agréable spa de nage, ainsi que la pièce de vie
entièrement ouverte. Inondée de lumière naturelle et jouissant
à certains endroits de généreuses hauteurs sous charpente,
elle dévoile des vues panoramiques sur le fleuve et la nature.
Un lieu majestueux que rien ne vient perturber, et en totale
osmose avec son environnement bucolique.
© David Boureau

www.antoninziegler.com

140
“ Antonin Ziegler a conçu une habitation moderne,
mâtinée d’une certaine ruralité, mise en scène
à l’extérieur comme à l’intérieur. ”

© Antonin Ziegler

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ARCHITECTURE | CARNEY LOGAN BURKE ARCHITECTS

142
 © Matthew Millman

La maison RCR (sur cette double page et la page suivante) dans le Montana, dominée par le bois et livrée
en 2016, a été pensée pour un collectionneur d’art. Adossée à la colline, elle jouit de nombreuses ouvertures
sur la prairie. Formée par plusieurs bâtiments reliés entre eux, elle multiplie également les scénarios de vie.

143
ARCHITECTURE | CARNEY LOGAN BURKE ARCHITECTS
La maison RCR dans le Montana.
Depuis sa création en 1992, le studio
d’architecture américain Carney Logan
Burke a bien grandi… Dirigée par John
Carney, Eric Logan, Kevin Burke
et Andy Ankeny, l’équipe compte
désormais plus de 40 collaborateurs
dans sa structure de Jackson dans
le Wyoming. Plus récemment, l’agence
a également ouvert une deuxième
entité : un bureau de design à Bozeman
dans le Montana. Aussi, l’agence
est en mesure de répondre à tous
les besoins de sa clientèle,
de l’architecture des bâtiments
au design intérieur, en passant
par l’esquisse de meubles sur mesure,
voire d’accessoires tels des porte-
serviettes, des poignées, des mains
courantes, etc. « Nous créons
des intérieurs qui sont une extension
naturelle de l’architecture », précise-t-elle.
144
© Matthew Millman
Le studio Carney Logan Burke Architects
est connu et reconnu pour ses réalisations
de résidences privées ultra personnalisées.
Leurs maisons conjuguent innovation
et raffinement des détails, mais les
concepteurs sont avant tout guidés
par l’environnement de chaque projet,
relativement boisé, vallonné, voire
montagneux, dans cette région.
Force du paysage, qualité de la lumière
et architecture vernaculaire influencent
considérablement leur travail.
Des pratiques, certes, dans l’air du temps,
mais qui constituent véritablement
l’ADN de l’agence depuis ses premières
heures. Selon ce principe, le studio
renouvelle sans cesse son langage
architectural en fonction des sites
où se situent les demeures à édifier…
 © Audrey Hall

Dans la cuisine contemporaine de la maison Shoshone, à Wilson dans le Wyoming,

les architectes ont imaginé un four à pizzas entouré de panneaux d’acier !

145
ARCHITECTURE | CARNEY LOGAN BURKE ARCHITECTS

© Audrey Hall

© Audrey Hall
Avec ses résidences qui embrassent

© Audrey Hall
littéralement le paysage, Carney Logan
Burke Architects permet à sa clientèle
de communier pleinement avec la nature.
Qu’il s’agisse des projets RCR, ODR,
Shoshone, Fish Creek, Shooting Star
ou encore The Barn, tous sont cadrés
sur des vues et orientés de manière
à capter au mieux la lumière naturelle.
Aussi, le verre est largement utilisé
sur les façades des maisons… Il habille
également quelques espaces de transition
entre les bâtiments, des passerelles, sépa-
rant les pièces de jour et celles de nuit.
La maison ODR, au bord d’un étang dans
le comté de Teton, réalisée pour un couple
et ses quatre garçons, a été articulée ainsi.
Répartie en trois ensembles, elle enferme,
au centre, les espaces publics ; une aile
contient la suite parentale, la suite d’invités,
la bibliothèque et le bureau ; et une autre
inclut, entre autres, les chambres
des enfants et le garage.
Parmi les autres caractéristiques de leurs
architectures, citons les toits à faible pente
pour une meilleure intégration dans
la nature, et l’utilisation des matériaux
pierre, acier et bois traités dans un style
rustique ou ultra contemporain. Et parfois
s’associent les deux à la fois, comme pour
la maison The Barn à Wilson qui combine
un look de vieille grange et de résidence
moderne !

146
© Audrey Hall

Le projet Slopeside Cellar (sur cette double page), à Teton Village,

Wyoming, révèle une cave à vin parfaitement intégrée dans son contexte
naturel. Avec un design intérieur contemporain sublimé par de l’acajou,
du verre, de la pierre et un plafond aux formes courbes.
© Audrey Hall

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ARCHITECTURE | CARNEY LOGAN BURKE ARCHITECTS

© Matthew Millman

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 © Matthew Millman
Bordée de forêts, la maison ODR – Owl Ditch Ranch – dans le comté de Teton,
Wyoming, profite de la quiétude d’un étang. Déclinée dans un esprit rustique chic côté
façades, elle abrite un couple et ses quatre enfants qui profitent cependant d’intérieurs
agencés de manière très actuelle.

Des projets singuliers, l’agence en compte

quelques-uns dans sa collection ! Slopeside
Cellar à Teton Village illustre parfaitement
ce propos. Cette cave à vin creusée sous
la maison fut complexe à mettre en œuvre,
et les défis techniques furent importants
paraît-il… Mais le rendu final est tout
à fait époustouflant ! En premier lieu,
l’on y accède par un escalier muni d’une
main courante encastrée dans un mur
en acajou qui suggère l’expérience à venir…
Celle du niveau inférieur qui accueille
la cave climatisée et son salon de dégustation,
deux espaces séparés par des panneaux
de verre insérés dans le plancher. Avec
un plafond en bois dont les ondulations
suivent des formes libres… Clou du spectacle :
le panorama ! La cave ouvre en effet
sur la forêt et les cascades d’un ruisseau
orné de roches… L’expérience d’une immer-
sion totale au cœur d’une nature généreuse
et préservée.

www.clbarchitects.com

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ARCHITECTURE | CARNEY LOGAN BURKE ARCHITECTS

© Audrey Hall
© Audrey Hall
“ Avec ses maisons
qui embrassent
littéralement le paysage,
Carney Logan Burke
Architects permet
à sa clientèle
de communier
pleinement
avec la nature. ”

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 © Audrey Hall
Sur un site plat et vaste, la résidence Shoshone (sur cette double page), à Wilson, Wyoming, bénéficie de beaux
panoramas sur la montagne. Elle a été conçue avec des formes simples afin de se fondre au mieux dans le paysage.
L’intérieur dévoile une palette de matériaux sobres mais raffinés en bois, acier, pierre et verre. Partout, de grandes
ouvertures établissent des connections permanentes avec l’extérieur.

© Audrey Hall

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ARCHITECTURE | CARNEY LOGAN BURKE ARCHITECTS

© Matthew Millman
Shooting Star (2015), à Teton Village, Wyoming, a été imaginée comme une maison de vacances. Au fil de la construction, la villégiature est devenue
la résidence principale des propriétaires. À l’extérieur, elle associe du bois de grange restauré, de la pierre naturelle et des détails en acier.
Avec des avant-toits en porte-à-faux protégeant la demeure et préservant le panorama sur les montagnes.

© Audrey Hall

The Barn à Wilson, Wyoming (2016). À la fois grange ancienne et résidence contemporaine,
ce projet marie avec justesse les styles et les époques, à l’extérieur comme à l’intérieur.

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 © Gibeon Photography

Sur un site boisé légèrement en pente, la maison Fish Creek, à Wilson, Wyoming,
a été conçue pour un architecte. Elle offre une vie en parfaite osmose avec la nature.

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ARCHITECTURE | COY YIONTIS

Expérience et honnêteté :
c’est au travers de ces valeurs simples
et efficaces que l’agence d’architecture
australienne Coy Yiontis ménage ses projets
architecturaux. Focus sur des bâtisseurs
de maisons à vivre.
Texte : Fabienne Dupuis
Photos : © Peter Clarke et © Tatjana Plitt

Nolan House.

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155
© Peter Clarke
ARCHITECTURE | COY YIONTIS

© Peter Clarke

Sur cette double page : Nolan House.

156
 © Peter Clarke
Cette année, l’agence d’architecture
australienne Coy Yiontis célèbre ses vingt
années d’exercice. Pourtant, à regarder
l’impressionnant portfolio de l’agence,
les projets qu’ils ont conduits ne semblent,
pour la plupart, ne pas avoir pris une ride.
Le constat est simple : le trait du duo
© Peter Clarke
à la tête de l’agence, menée par Rosa Coy
et George Yiontis, semble toujours bien
suivre le même fil.
Un fil qu’ils ont tressé au travers de leurs
expériences professionnelles respectives.
Comme ce passage de quatre années
pour George au sein de l’agence parisienne
Brunet-Saunier, puis quelques autres
à Milan ou bien encore à Londres.
Pour Rosa, il y aura Paris, auprès du très
extravagant Santiago Calatrava, puis deux
années chez Renzo Piano.

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ARCHITECTURE | COY YIONTIS

© Peter Clarke
Sur cette double page : Be House.

Si dix années passées en Europe

ont permis aux deux compères de cumuler
les expériences, d’apprécier les différences,
ils décident pourtant de retourner vers
leur patrie, en Australie. Cette fois,
ce sera pour y ouvrir leur propre agence :
Coy Yiontis. Et les architectes de se lancer
dans l’aventure afin de pouvoir enfin
exprimer leur vision singulière
de la discipline.
Aujourd’hui, qu’est-ce qui différencie
l’agence Coy Yiontis ? L’expérience bien
entendu, celle de trente années passées
à « imaginer » un projet, mais aussi
son pendant, la rigueur qui permet de livrer,
clés en main, des projets joliment ficelés.
Puis s’ajouteront une compréhension
instinctive des besoins et une capacité
à apporter des réponses concrètes.
Et pour Coy et Yiontis, c’est ici même
que gît l’essence de l’agence. Cette habilité
à métamorphoser des espaces complexes
ou réduits en de véritables lieux de vie,
comme pour le projet House 3, la Maison
Lim ou bien encore Berkeley Dobson.
Si les murs ne peuvent être poussés,
© Peter Clarke

certains peuvent être abattus pour offrir

des espaces bercés de lumière naturelle,
libérés d’obstacle physique.

158
 © Peter Clarke © Peter Clarke

159
ARCHITECTURE | COY YIONTIS

© Peter Clarke

House 3.

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© Peter Clarke

© Peter Clarke
Sur les deux photos ci-contre : House 3.

Sur cette photo : Lim House.

© Peter Clarke

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ARCHITECTURE | COY YIONTIS

© Peter Clarke
Sur cette photo et celle ci-dessous : LimHouse.

Lim House.

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 © Peter Clarke

© Peter Clarke

Sur cette photo et celles ci-dessus : Berkeley Dobson.

© Peter Clarke

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© Tatjana Plitt

Humble House.

164
À cette gestion spatiale, les architectes
ajoutent enfin leur griffe. Le style Coy
Yiontis pourrait-on dire. Un style sobre
et élégant qui associe le bardage de bois,
touche chaleureuse, au blanc dominant,
comme pour faire passer le bâti
au second plan. Un espace qui justement
est poussé jusque vers l’extérieur qui
devient systématiquement pièce
de vie « ouverte » à part entière.
Et aux projets de devenir sans simulacre,
de très belles résidences à vivre.

www.coyyiontis.com.au

www.peterclarke.com.au
www.tatjanaplitt.com

Stylisme Nolan House et Be House par

Swee Design : www.sweedesign.com.au

165
Architecture | AUHAUS

Ouverte depuis 2011,

l’agence australienne
d’architecture Auhaus
célèbre à grand renfort
d’ingéniosité et de talent,
la relation d’une maison,
lieu de vie privée, à son
environnement direct.
Cas d’études.
Texte : Fabienne Dupuis
Photos : © Derek Swalwell

© Derek Swalwell

Sur cette double page : 13th Beach Courtyard House.

166
 © Derek Swalwell © Derek Swalwell

167
Architecture | AUHAUS

© Derek Swalwell

168
C’est en marchant sur le site de construction
que viennent les idées. Là même, que Ben Stibbard
et Kate Fitzpatrick trouvent leurs sources
d’inspiration. En foulant le terrain à bâtir, les deux
architectes dénichent les angles, découvrent
de nouvelles opportunités que seule cette visite
leur fournit. Après, et seulement après, peuvent-ils
alors travailler à l’unisson avec leurs clients dont
les exigences et les besoins restent des paramètres
importants pour leurs dessins à venir.
Formés tous les deux à l’art de la construction,
Stibbard et Fitzpatrick ont d’abord pratiqué
au sein d’un studio d’architecture pour plus tard
ouvrir leur agence, en 2011. Depuis, la région
de Victoria en Australie se régale. Car si les projets
de l’agence Auhaus sont déjà nombreux et différents,
tous semblent œuvrer à offrir de véritables
maisons à vivre.
À commencer par le projet Torquay Concrete,
l’un des derniers en date, qui surprend tant
par sa forme que par l’usage fait du béton
et du bois que les architectes ont décidé d’associer
ici. Au premier abord, c’est au bloc de béton,
massif et imposant, que l’on fait face. Puis le bois
prend le relais, adoucissant au passage les traits
si bruts de l’agglomérat de minéraux. Épais
et délicieusement grossier, le béton fait office
de remparts, protégeant massivement
du monde extérieur, la vie intérieure, secrète,
de la maison. Là, un jardin suspendu et quelques
archères offrant des vues sur les marécages
voisins apportent aux hôtes leur espace privé
de verdure. Un mur de verre, couvrant les deux
étages, connecte la cour intérieure et les pièces
de la maison, qui jouissent toute au passage
de la lumière naturelle qui s’y infiltre dès
le lever du jour.
C’est d’ailleurs peut-être ce contraste du monde
privé et de la vie intérieure, ou ce sens fort
de l’enceinte, gardienne et protectrice
de l’habitation, qui domine dans l’architecture
de Stibbard et Fitzpatrick. Un sens que
l’on retrouve dans les maisons 13th Beach
Courtyard, Beach Brick et Bluff. Chacune s’érige
en effet comme une petite forteresse. Bâties
sur un terrain de golf, les trois maisons doivent
toutes répondre aux besoins d’intimité
des familles, mais aussi à celui de sa relation
directe avec le monde naturel qui les entoure.
Là encore, les enceintes jouent le rôle de cuirasse.
Convexes, elles invitent à une vie tournée
sur la vie intérieure de la maison, loin des regards
d’autrui, laissant seuls les hôtes à choisir ou non
d’observer, à partir de points stratégiquement
choisis, la vie qui se déroule au-delà de leurs murs.
Seule peut-être, la maison Ivanhoe paraît faire
exception. Ou pas… Courbe dans sa forme
structurelle – on n’échappe pas à ses instincts ! –
elle offre – surprise ! –, et ce de toute part, un lien
immédiat avec le paysage boisé qui l’entoure.
Il faut dire, qu’exempte de voisinage direct,
elle peut alors s’ouvrir complètement, sans pudeur,
vers son environnement. Est-ce là exception
à la règle ? En réalité pas vraiment, puisque
c’est encore l’environnement qui, à nouveau,
comme pour tous les projets de Stibbard
et Fitzpatrick, détermine la maison. Son sens.
Sa raison d’être.
www.auhaus.com.au
Sur cette double page : 13th Beach Courtyard House.
© Derek Swalwell
169
Architecture | AUHAUS

© Derek Swalwell
Sur cette double page : Torquay Concrete House.
© Derek Swalwell

© Derek Swalwell

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 © Derek Swalwell © Derek Swalwell

© Derek Swalwell

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Architecture | AUHAUS

© Derek Swalwell

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© Derek Swalwell

Sur cette double page : Torquay Concrete House.

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ARCHITECTURE | FIGR

Nouvelle venue sur le bouillonnant marché de l’architecture,

l’agence australienne Figr fait déjà montre, en quelques
réalisations, d’un très beau pragmatisme architectural.
Découverte.
Texte : Fabienne Dupuis
Photos DR
© Tom Blachford

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 © Tom Blachford © Tom Blachford

Sur cette double page : Courtyard House.

© Tom Blachford

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ARCHITECTURE | FIGR

© Tom Blachford et Kate Ballis

Sur cette double page : Corridor House.

Forme, silhouette, personnalité, dessin…

© Tom Blachford et Kate Ballis

le mot « Figure » dans la langue anglaise
possède bon nombre d’acceptions.
Peut-être est-ce d’ailleurs cette multiplicité
des sens qui décida Michael Artemenko
et Adi Atic à choisir ce terme pour le nom
de leur agence d’architecture…
En réalité, depuis leur rencontre en 2002,
sur les bancs de l’université RMIT
de Melbourne, les deux compères
n’ont pas changé d’un trait. Un jour,
leur agence fleurira dans l’effervescence
d’une architecture où « contexte, paysage
et interactions humaines » seront
les valeurs centrales. Mais pour l’heure,
le temps est aux examens, aux stages
et aux premières embauches. Ainsi, les deux
amis vont-ils passer ces dernières années
à œuvrer pour répéter et apprendre sans
relâche les ficelles du métier. Pour qu’un
style enfin surgisse, il faut d’abord maîtriser
les techniques de son art, et c’est ce que
Michael et Adi feront jusqu’en 2014 où,
rompus à la tâche mécanique, ils peuvent
enfin donner libre cours à leurs idées.
L’agence Figr est ainsi créée.

176
Quelques esquisses, des concepts
et enfin de beaux projets qui paraissent.
La maison Courtyard d’abord qui, sous
ses allures simplistes de petit bungalow
des années 60, regorge d’ingéniosité
et d’élégante simplicité. Dans l’essence,
la maison célèbre les demeures à cour
intérieure et l’obséquieuse relation
du dedans/dehors. Un dehors dominant,
puisque la maison s’organise entièrement
autour de ses trois cours (devant, côté
et centrale) qui structurent son intérieur
et la protègent d’un voisinage proche.
On accède au jardin central depuis
plusieurs pièces de la maison ; là,
c’est la fluidité des mouvements qui
est mise en exergue tandis que le choix
des matériaux connecte aussi les deux
mondes. De fait, les lattes de bois plaquées
sur les plafonds de la maison, guident
les pas des hôtes d’une pièce à l’autre,
d’une cour vers une pièce. Pour le reste,

© Tom Blachford et Kate Ballis

c’est le béton blanc qui pare les murs
de la maison, dévoilant ainsi un intérieur
abondamment serein. Enfin, par l’utilisation
de briques, les architectes connectent
la maison Courtyard à son entourage,
ancien quartier populaire, dont les plus
anciennes maisons sont, encore aujourd’hui,
elles aussi fabriquées de ces pains d’argile.

© Tom Blachford et Kate Ballis

177
ARCHITECTURE | FIGR

“ Pour la maison
Corridor, de larges
baies vitrées ont été
placées sur les parties
les plus hautes des murs
pour capturer plus
aisément la lumière

© Tom Blachford et Kate Ballis

du jour. ”

Pour la maison Corridor, c’est d’un ouvrage

d’extension et de rénovation dont
il s’agit. Un travail de cohésion mais aussi
de cohérence entre les parties, celles
existantes et celles à venir. Pour ce faire,
les architectes ont trouvé là, la ficelle
d’un long couloir, de 5 mètres de hauteur
et 2 mètres de longueur, chambre d’écluse
entre les deux mondes. C’est ce connecteur
qui permet l’association de deux styles,
deux genres, sans donner l’impression
d’un subterfuge trop facile. Au contraire,
véritable clé de voûte du nouvel ensemble,
le « corridor » porte les stigmates des deux.
Plus synthèse que compromis, il est
le passage obligatoire entre les deux
mondes qui alors s’associent sans vergogne.
Là, Michael et Adi ont à nouveau utilisé
le bois pour marquer l’alliance, annonçant
au passage les bardages et plaquages
de bois blond qui couvrent le nouvel
espace. Un espace où de larges baies
vitrées ont été placées sur les parties
les plus hautes des murs pour capturer
plus aisément la lumière du jour. D’autres
fenêtres s’ouvrent également pour donner
cette fois-ci un accès direct au jardin
© Tom Blachford et Kate Ballis

de la maison Corridor.

www.figr.com.au
www.tomblachford.com

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 © Tom Blachford et Kate Ballis

Sur cette double page : Corridor House.

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HÔTEL | TERMINAL NEIGE REFUGE - CHAMONIX

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 © L. Di Orio

© D. André

Dans un décor naturel La Mer de Glace émerveille et accueille depuis toujours les alpinistes des quatre coins
féerique, la Mer de Glace du monde qui marquent leur parcours par un arrêt au légendaire au Grand Hôtel
du Montenvers. Mythique par son histoire, magique par sa nature et enviée pour
au Montenvers au-dessus le panorama qu’elle offre, la Mer de Glace au Montenvers, au-dessus de Chamonix,
de Chamonix, la famille est l’un des plus beaux bijoux du patrimoine alpin français. Sur plus de 7 kilomètres,
Sibuet inaugure l’hôtel à 1 913 mètres d’altitude, face au sommet de l’Europe, le mont Blanc, cet océan de glace
Terminal Neige Refuge. impressionne et attire depuis des années des milliers de visiteurs et alpinistes.
En collaboration avec la Compagnie du Mont-Blanc, la famille Sibuet a voulu rénover
Un établissement aussi ce site en un endroit de partage et de convivialité. En prenant le petit train du Montenvers,
convivial que douillet les visiteurs auront la chance de découvrir un lieu exceptionnel, avec trois restaurants :
qui ravit les amoureux pour les plus gourmands, Le Restaurant du Montenvers et sa terrasse ensoleillée face
de la montagne. aux Drus pour déguster, à l’intérieur comme à l’extérieur, des saveurs uniques ;
Le Panoramique Mer de Glace et son cadre époustouflant ; et, pour les sportifs, le Bar
Texte : Lina Mistral des Glaciers, rendez-vous incontournable des randonneurs pour une cuisine rapide
Photos : © L. Di Orio et © D. André de qualité. Tous sont décorés dans un style alpin respectant l’ADN de l’établissement.

181
HÔTEL | TERMINAL NEIGE REFUGE - CHAMONIX

© L. Di Orio
© L. Di Orio

© L. Di Orio

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 © L. Di Orio
Le Terminal Neige Refuge du Montenvers affiche

© L. Di Orio
une façade en granit sobre, percée de nombreuses
petites fenêtres. Chambres individuelles pour
une expérience romantique, dortoirs sous les combles
pour les groupes d’alpinistes, chambres de 6 personnes
pour les familles ou les amis… Peu importe le choix,
la simplicité et la convivialité de l’accueil vous
feront vivre des moments inoubliables dans un cadre
privilégié. Entièrement rénové, le refuge propose
des lits cosy, superposés, encastrés dans des recoins
pour une véritable ambiance haute montagne. Le lieu
permet de retrouver le charme d’antan à travers un
voyage dans le passé. On y retrouve une atmosphère
délicieusement désuète. Le mobilier originel a été
conservé et détourné pour commencer une nouvelle
vie. Du côté des chambres, des anciennes cheminées
en bois ont été transformées en bibliothèques,
des lampes de chevet remplacées par des lampes
de mineur ou encore des malles en cuir, rapportées
de voyages et d’excursions d’une autre époque faisant
office de tables de chevet... Du côté des salles de bains,
la pierre souligne les vasques et la robinetterie rétro.
Plus qu’une expérience, la famille Sibuet nous propose
avec Terminal Neige Refuge un dépaysement total,
une symphonie sensorielle, un havre de bien-être,
et surtout des souvenirs inoubliables. Merci.

www.refuge.terminal-neige.com

183
HÔTEL | HOTEL V FIZEAUSTRAAT - AMSTERDAM

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185
HÔTEL | HOTEL V FIZEAUSTRAAT - AMSTERDAM
L’Hotel V Fizeaustraat affiche fièrement
son slogan : « From Amsterdam with love. »
Comme pour ses deux autres établissements,
Hotel V Frederiksplein et Hotel V Nespein,
le personnel ne tarit pas d’éloges sur
sa souriante ville et désire nous faire connaître
ses secrets les plus intimes. Autant dire
que pour le voyageur novice, séjourner
dans l’un des trois Hotel V est idéal pour
appréhender au mieux toutes les subtilités
de la capitale des Pays-Bas peuplée de canaux !
C’est auprès de l’un d’eux d’ailleurs
que le nouvel Hotel V Fizeaustraat a trouvé
place il y a quelques mois dans le sud-est
de la cité. À proximité de la gare Amstel
et du canal éponyme, cette adresse chic
occupe un ancien bâtiment des années 1970
construit par un architecte néerlandais
nommé Piet Zanstra. Et cette période
a particulièrement inspiré Mirjam Espinosa,
l’une des propriétaires de l’hôtel et la concep-
trice du lieu. Ainsi, la décoration évoque
largement les seventies avec de nombreux
meubles et accessoires de cette période.
Mirjam a cependant eu le bon goût
de ne pas se laisser griser par le total look !
Elle a souhaité conférer une touche moderne
aux espaces, et a marié avec brio vintage
et produits contemporains. Des canapés Pols
Potten dans le hall et le restaurant
au rez-de-chaussée côtoient des chaises Gubi ;
les tables proviennent tantôt de chez Tom
Dixon, Hay ou Herman ; plusieurs
lampadaires sont signés Lee Broom ;
un canapé a été choisi chez Ligne Roset ;
les luminaires dans les salles de bains,
dominées par le blanc, le noir et le gris,
sont de Dornbracht ; les tapis de Designers
186
Guild et Calvin Klein, etc. Parmi les pièces
surprenantes, citons le lustre réalisé par
l’artiste Facaro qui vit aux Etats-Unis :
fabriqué à partir de chaînes de vélos,
il s’impose comme un clin d’œil à la culture
de la bicyclette très forte à Amsterdam.
Les 91 chambres très confortables de l’hôtel,
dont une suite, évoluent dans de douces
atmosphères à la fois glamour et design.
Si le bois, dont du rotin, est très présent,
la couleur verte revient également comme
un leitmotiv, au niveau, entre autres,
des meubles et des rideaux ou encore du patio
invitant la verdure à pénétrer le restaurant.
Ces accents verts qui parsèment les intérieurs
sont en réalité un hommage à l’environnement
verdoyant de l’hôtel, entouré de pelouses,
de nombreux arbres et d’un parc
– un luxe à Amsterdam !
L’Hotel V Fizeaustraat est aussi apprécié
pour son dynamisme et l’énergie positive
transmise ! Plus qu’un simple hébergement,
l’endroit valorise aussi la création
et la culture en organisant en ses murs
de nombreux événements – présentations
de livres, défilés de mode, concerts, etc.
Le Lobby Fizeaustraat, restaurant et bar
de l’établissement, figure également parmi
les endroits qui comptent au sein de la Venise
du Nord ! Toujours dans cette ambiance
des années 1970, il met l’accent sur la convi-
vialité avec de bons vins et une belle cuisine.
Un spot très gourmand et sexy, pourvu d’une
terrasse et d’une salle de restauration privée,
qui fait déjà l’unanimité.
www.hotelvfizeaustraat.nl
187
HÔTEL | PUBLIC - NEW YORK

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Avec son hôtel new-yorkais Public,
l’hôtelier Ian Schrager crée une nouvelle
marque de luxe qui conjugue innovation,
style, plaisir, confort et service tout
en restant accessible. Explications.
Texte : Delphine Després
Photos : © Nicholas Koenig

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HÔTEL | PUBLIC - NEW YORK

Exit le boutique-hôtel ! Le créateur même

de ce concept, Ian Schrager, invente une nouvelle
génération d’établissements, et clame haut et fort
le précepte suivant : « Le luxe pour tous. »
Situé dans Manhattan au cœur du Lower East Side,
le Public enferme 367 chambres, trois bars à l’ambiance
différente, dont un avec un panorama inouï sur la ville,
des zones de travail, des jardins joliment paysagés
et plusieurs espaces de restauration, dont le Louis
du chef Jean-Georges Vongerichten.
Ian Schrager décline ici sa vision actuelle du luxe.
Un luxe non ostentatoire, discret… Un luxe qui
se démocratise ; un luxe qui n’évoque plus l’argent,
mais se concentre sur l’expérience vécue, sur l’émotion…
Aussi, service, style, expérience unique constituent les
piliers de l’adresse. Le tout élevé à un niveau d’excellence.
Le Public se veut le reflet d’un mode de vie moderne.
Ici, services et commodités inutiles ou sans importance
ont été bannis… Ultra connecté et truffé de détails high-
tech, l’hôtel se targue de posséder le réseau Wifi le plus
rapide de la Big Apple, tout en insistant sur les multiples
attentions portées à la clientèle, sur la personnalisation
du service et des solutions, sur le confort des voyageurs,
passant, entre autres, par une irréprochable literie.
Côté design, le Public revendique textuellement un style
« cozy radical chic » qui fédère toutes les générations.
« La simplicité comme sophistication ultime »,
complète l’hôtelier. L’établissement montre en effet
des intérieurs sobres, raffinés et intemporels, avec
beaucoup de bois dans chaque chambre, conférant
chaleur et convivialité à la pièce.

190
Autre curiosité locale : le Public Arts, un espace novateur
tout droit sorti de l’imagination du créateur du Studio 54 !
Cet endroit à la pointe de la programmation culturelle
peut aussi bien proposer des projections
de films, des pièces de théâtre, des spectacles de danse,
que des expositions d’art, des conférences, des soirées
comiques ou d’autres événements ! Ian Schrager
ne faillit pas à sa réputation… L’homme impose ici
sa signature, toujours avec une longueur d’avance !

www.publichotels.com

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HÔTEL | JACKALOPE MORNINGTON PENINSULA - MERRICKS NORTH

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Ouvert depuis le printemps,
le nouvel hôtel Jackalope,
près de Melbourne
en Australie, célèbre
avec élégance et modernité
les trésors ancestraux
de son terroir. Découverte.
Texte : Fabienne Dupuis
Photos : © Jackalope
Il faudra un peu plus d’une heure au départ de Melbourne pour le rejoindre.
Entre temps, le somptueux paysage de la Péninsule de Mornington, en Australie,
défile paisiblement. De la route qui longe la côte, l’on aperçoit l’océan qui frappe
en bataille les roches de la falaise tandis que sur la plaine, les vignobles s’étendent
à perte d’haleine. C’est ici que les habitants de la capitale du Victoria viennent depuis
toujours passer leurs week-ends. Quelque part entre plages sauvages, quelques 18 trous,
de bonnes tables et des vins, dont on s’avance à dire ici qu’ils sont les meilleurs du pays.
À ceux qui pensaient que seule une structure hôtelière digne de la destination manquait
un peu, voilà maintenant chose arrangée. Ce, grâce à l’ouverture d’un nouvel hôtel,
qui porte le nom de ce lièvre cervidé, mythique, venu du nord de l’Amérique,
et qui arrive ici, telle la providence, sur les 11 hectares du vignoble de Willow Creek.
Installée en plein cœur de la cour, la sculpture du Jackalope, signée par Emily Floyd,
fait ainsi office d’introduction. Une mise en bouche splendide, curieuse, qui pique
l’attention et pousse à la découverte du lieu signé par l’agence de design australienne
Carr, visiblement ici très inspirée.
193
HÔTEL | JACKALOPE MORNINGTON PENINSULA - MERRICKS NORTH

“ À l’intérieur, une large

gamme de bruns et de gris
domine avec austérité,
comme pour s’éteindre face
à cette nature dantesque. ”

194
Déployé sur un bâtiment noir, aux lignes
strictement droites, le nouvel hôtel accueille 42
chambres et 4 suites luxueusement aménagées,
qui offrent toutes des vues sur cette campagne
cultivée. À l’intérieur, une large gamme de bruns
et de gris domine avec austérité, comme pour
s’éteindre face à cette nature dantesque
qui l’entoure et que chaque saison frappe
de nouvelles couleurs. Ce seront peut-être
aux espaces publics de relever alors le défi
de retenir quelques égards amplement mérités.
Comme au Flaggerdoot, le bar du Jackalope,
seul espace inscrit dans la maison McCormick,
demeure d’origine de ce domaine du XIXe siècle,
où le mélange des formes et des matériaux
domine. Toujours bardé de ce noir ascète,
le lieu regorge pourtant de détails, d’objets
et d’installations – imaginés par Andrew
Hazewinkel ou Rick Owens parmi d’autres –
qui lui donnent l’esprit d’un véritable cabinet
de curiosités.
Mais c’est sans doute au restaurant Doot Doot
Doot qu’il revient de sublimer le lot. Flanqué
d’une teinte brutalement sombre, l’espace
est habillé d’une gigantesque suspension dessinée
par Christopher Boots, qui vient tapisser,
par ses milliers d’ampoules dorées, un plafond
devenu solaire. Avec une cuisine signée Guy
Stanaway (ex Aman resorts), le lieu peut
alors offrir à ses convives ses menus de saison,
accompagnés des vins de la production locale.
Et célébrer en communion, son divin terroir.

www.jackalopehotels.com
www.carr.net.au

195
HÔTEL | VILLA MAÏA - LYON

© Camille Moirenc

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 © Camille Moirenc

197
HÔTEL | VILLA MAÏA - LYON
De terrain militaire stratégique, le lieu a pris,
au fil des siècles, une place un peu à part dans le cœur
des Lyonnais qui s’étaient mis, en 1643, sous la protection
de la Vierge Marie pour se défendre de la peste qui faisait
alors rage, et qui n’entra finalement jamais dans la ville.
Depuis, chaque 8 décembre, les Lyonnais remercient
la Vierge, dont la statue, aujourd’hui installée sur le clocher
de l’ancienne chapelle de Fourvière, domine toute la ville
de Lyon. C’est sur cette même colline que la Villa Maïa
vient d’ouvrir ses portes. À l’image de la discrète capitale
des Gaules qui l’accueille, le nouveau bâtiment de béton,
couvert d’un habitacle de verre, signé par l’architecte
Jean-Michel Wilmotte, s’immisce avec grâce au cœur
de son antique paysage. Mais il faut dire que les architectes
des Bâtiments de France qui veillaient au grain, ne plaisantent
jamais avec le patrimoine de nos villes.
À l’intérieur, c’est à Jacques Grange que le propriétaire
des lieux, l’entrepreneur de travaux publics Christophe
Gruy, a confié l’affaire. C’est d’ailleurs le décorateur
parisien qui lui aurait soufflé l’idée d’associer Wilmotte
au projet ! On pénètre donc par une porte de verre
pour arriver dans un lobby baigné de lumière naturelle,
qu’un lustre architectural, fait d’anneaux enchevêtrés,
finit de compléter.
Au sol, et ce ne sera pas les seules flatteries du genre,
le marbre brun et sable rappelle déjà le site de l’Antiquaille
qui sera le fil conducteur de la décoration menée par Grange.
Un étage suivant et l’on arrive déjà, par voie d’escalier
ou ascenseur, aux espaces publics qui, là encore,
mélangent avec sublime discrétion et élégance, un style
antique, subrepticement passé à la rigueur de lignes
Art déco. Certains y verront aussi l’influence symétrique
de l’Asie.
198
© Mr Tripper
Dans une palette choisie pour conforter les hôtes,
le décorateur ne dépasse que très rarement les beiges,
noirs et gris qui concourent à apporter la touche
d’impeccable raffinement du lieu. Un raffinement poussé
bien entendu jusque dans les 29 chambres, sept suites
et l’appartement que compte l’hôtel.
Là même où l’influence de l’Antiquaille poursuit
son œuvre, par touches discrètes, invisibles aux nonchalants,
dans le marbre ou la géométrie des carreaux de salle
de bains. Mais loin de l’imitation – Jacques Grange oblige ! –,
le décorateur pique les classiques de pointes de modernité
avec des Anamorphoses ici (signées Charles Maze)
ou quelques toiles Pop Art dans les salons ou le bar de l’hôtel.
S’ajoutent enfin les jardins de Louis Benech,
qui aura conçu ici un jardin des simples, aussi méditatif
que parfumé et dont l’humilité et l’harmonie ne peuvent
que ravir les hôtes assis en terrasse ou allongés
aux Thermes où l’on peut jouir de quelques longueurs
dans la piscine de 20 mètres de long.
Et puisque nous sommes dans la capitale de Gaules,
qui est aussi celle de la gastronomie (les Halles Paul
Bocuse feront les délices des amateurs), la Villa Maïa
s’est adjoint le talent de Christian Têtedoie – meilleur
ouvrier de France en 1996, une étoile au Guide Michelin –
qui reçoit dans son restaurant éponyme les amoureux
de mets d’exception. Le chef travaille avec pureté,
et là encore humilité, les meilleurs produits de France.
Tout cela avec, en contrebas, la ville qui s’offre sans
partage aux hôtes de la Villa Maïa.
www.villa-maia.com
 © Mr Tripper

© Erick Saillet © Mr Tripper

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HÔTEL | AKELARRE - SAN SEBASTIÁN

200
Situé dans un paysage
de rêve avec une vue imprenable
sur la mer Cantabrique, l’Akelarre
se distingue par son architecture
avant-gardiste, parfaitement
intégrée à son environnement.
Texte : Louisa Mangione
Photos : © Juantxo Egaña et © Kike Palacio

201
HÔTEL | AKELARRE - SAN SEBASTIÁN

Boutique-hôtel luxueux et ultra design,

l’Akelarre, situé à quelques kilomètres
de la ville de San Sebastián, en Espagne,
a été annexé à l’ancien édifice du fameux
restaurant Akelarre : celui du chef Pedro
Subijana, cuisinier reconnu dans le monde
entier pour sa gastronomie innovante
et ses trois étoiles Michelin. Le chef est
aussi connu pour défendre les produits
naturels et son terroir basque, un peu
comme l’hôtel imaginé par le studio
madrilène Mecanismo.
Ici, n’ont été utilisés que des matériaux
naturels : le bois, la pierre, le lin et le verre,
qui donnent à cet hôtel, posté face à la mer,
un aspect minimaliste et une ambiance
apaisante.
Cinq énormes cubes de pierre grise
perchés sur une colline abritent
les 22 chambres de l’hôtel. Spacieuses
et harmonieuses, elles possèdent toutes
une terrasse avec une vue impressionnante
sur la mer Cantabrique. Les baies vitrées,
omniprésentes, effacent les frontières
entre intérieur et extérieur et nous
immergent totalement dans l’immensité
de la mer. Côté mobilier, pour les terrasses,
les balcons et le spa, l’hôtel a opté
pour les sublimes collections

202
Bitta (Rodolfo Dordoni), Park Life (Jasper Morrison)
et Cala (Doshi Levien) de l’éditeur espagnol Kettal.
Connectées les unes aux autres par de petits jardins,
les terrasses creusées dans la roche sont les espaces
communs de l’hôtel. La cave impressionnante
de l’établissement peut aussi faire office de lieu
de rencontre et de dégustation.
L’hôtel est doté d’un espace bien-être avec un sauna,
une piscine en pierre et une capsule qui a été spéciale-
ment créée pour les massages. Tout le nécessaire
pour passer un séjour zen et sans fausse note.

www.akelarre.net/fr

203
HÔTEL | YOOMA - PARIS

© Alma photos
« Daniel Buren, Le rythme bleu, travail in situ permanent, hôtel Yooma, Paris 2017.
Détail photo-souvenir DB-ADAGP Paris. »

© Yooma photos

L’hôtel Yooma à Paris s’impose

comme un concept hôtelier novateur
dédié aux petits groupes, aux familles
ou aux amis. Design, confortable
et à prix doux, l’établissement,
conçu par Pierre Beckerich, Ora Ïto
et Daniel Buren, nous transporte
sur une autre planète.
Texte : Delphine Després
Photos : © Yooma photos et © Alma photos

204
© Yooma photos
Yooma est une histoire de rencontres. Lorsque l’homme
d’affaires Pierre Beckerich pense son hôtel il y a trois
ans, il contacte Ora Ïto pour concrétiser ses désirs.
Puis le designer, qui s’associe pour ce projet
au cabinet d’architecture parisien Calq, fait lui même
appel à l’artiste Daniel Buren pour l’accompagner.
L’équipe ainsi formée se lance alors dans l’aventure
inédite d’un lodge urbain.
De l’extérieur, ce bâtiment, situé quai de Grenelle
à quelques pas de la Tour Eiffel, interpelle ! « Yooma
est le premier hôtel d’un nouveau genre, le tout
premier imaginé sur mesure pour une nouvelle
génération de clients, créé pour accueillir
les familles et les city-breakers tout en proposant
un service hôtelier de première qualité à des conditions
économiques compétitives », annonce Pierre
Beckerich. Une réponse frontale à Airbnb ? Oui !
Et Yooma assume pleinement son identité en dévoilant
106 chambres pour 2, 4 ou 6 personnes. Ainsi, Ora Ïto
devait « concevoir la meilleure chambre possible
dans un volume maîtrisé ». Pour ce faire, le designer
a inventé une chambre possèdant à la fois un lit
king-size ultra douillet et des « pods ». « Chacun
de ces couchages est équipé de parois d’intimité,
poursuit le fondateur du concept. Ce sont de véritables
cocons autonomes. Ces espaces indépendants
répondent aux attentes de toutes les générations. »
Imitant des cabanes urbaines, ces pods apportent
également une touche ludique, très présente
par ailleurs dans l’hôtel. « Chaque chambre joue
sur des couleurs primaires et s’amuse avec elles,
explique Ora Ïto. Quand on ferme et on ouvre
les volets coulissants de ces pods, c’est comme si l’on
composait à chaque fois un tableau de Mondrian.
C’est aussi un clin d’œil au travail de Charlotte Perriand,
une architecte dont le talent pour exploiter l’espace
est un modèle de raffinement. Mais c’est surtout
la continuité de mon travail depuis toujours,
de ce que j’appelle la “simplexité”, le fait de parvenir
à marier la simplicité et le complexe. »
Autre intervention remarquable : celle de Daniel
Buren. L’artiste signe ici une œuvre pérenne visible
à l’extérieur comme à l’intérieur. « C’est une coque
d’inox, scandée d’un rythme vertical entre les fenêtres,
détaille-t-il. Tantôt des rectangles rayés de blanc
et noir, tantôt de grands aplats de couleur bleue.
Ce même principe est appliqué au grand corridor
qui traverse tout le bâtiment, et le “transperce”
même puisque l’œuvre se poursuit sur deux murs
de 660 m2 à l’extérieur. » Ici l’art contemporain,
passion de Pierre Beckerich, est omniprésent.
Le Yooma héberge trois artistes en résidence
et, dès le lobby, un mur pavé d’écrans propose
aux visiteurs une exposition sans cesse renouvelée
d’œuvres qu’ils peuvent parcourir, via une tablette
mise à disposition.
205
HÔTEL | YOOMA - PARIS

© Yooma photos
Dans ce lobby très lumineux, donnant
© Yooma photos

sur la Seine et un vaste jardin paysager,

les hôtes sont accueillis par une équipe
dynamique mais aussi par un étrange robot,
véritable mascotte de l’hôtel, capable
d’énoncer quelques mots ou de fournir
la clef d’une chambre ! Côté restauration,
place est faite « aux saveurs nouvelles
avec des plats contemporains inspirés
du terroir français ». Avec un étonnant
potager perché sur le toit, une cuisine
ouverte, de larges baies sur le front
de Seine, des chaises toutes différentes
de multiples créateurs à tester, un bar
lounge et une belle cave à vin pour parfaire
l’adresse. Des ateliers culinaires sont même
dispensés ici par le chef et sa brigade,
histoire de concocter les meilleures
recettes du Yooma. L’établissement dispose
également d’un sauna, de cabines de soins
et d’une salle de sport pour amateurs
de bien-être et autres sportifs invétérés !
Depuis son ouverture en juin, l’hôtel Yooma
réjouit littéralement les tribus !

www.yooma-hotels.com

206
 © Yooma photos
“ Yooma est le premier
hôtel imaginé sur mesure
pour une nouvelle
génération de clients, créé
pour accueillir les familles
et les city-breakers… ”
Pierre Beckerich

© Yooma photos

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ADRESSES

MOTORS FOOD ARCHITECTURE

30. Porsche Cayenne 80. Le Camondo - Paris 140. Carney Logan Burke Architects
www.porsche.com www.lecamondo.fr www.clbarchitects.com

84. Kane World Food Studio - Bucarest 152. Coy Yiontis

www.ciocodeica.com www.coyyiontis.com.au
FOCUS www.kane-restaurant.com www.peterclarke.com.au
www.tatjanaplitt.com
88. L’Auberge de l’Ill by Jouin Manku www.sweedesign.com.au
32. Ooumm - Illhaeusern
www.ooumm.com www.auberge-de-l-ill.com 164. Auhaus
www.patrickjouin.com www.auhaus.com.au
34. Linea 3D by Laudescher et Woodlabo
www.laudescher.com 172. Figr
www.woodlabo.com www.figr.com.au
DOMESTIQUE www.tomblachford.com
36. Kreon
www.kreon.com
102. Loft Hudson Street by Søren Rose
38. Boceram - New York HÔTEL
www.boceram.com www.sorenrose.com

40. Cedit Ceramiche d’Italia 110. Loft Panzerhalle by Smartvoll 178. Terminal Neige Refuge - Chamonix
www.ceditceramiche.it - Salzbourg www.refuge.terminal-neige.com
www.smartvoll.com
60. Antoniolupi - Annecy www.panzerhalle.at 182. Hotel V Fizeaustraat - Amsterdam
www.antoniolupiannecy.com www.hotelvfizeaustraat.nl
www.antoniolupi.it 122. Maison V - Golfe de Saint-Tropez
www.ventimo.fr 186. Public - New York
64. Molteni&C www.magnindusauzey.com www.publichotels.com
www.molteni.it www.ugoarchitecture.fr
190. Jackalope Mornington Peninsula
68. B&B Italia et Maxalto - Lyon 134. Chemin du Calvaire by Antonin Ziegler - - Merricks North
www.bebitalia.com Normandie www.jackalopehotels.com
www.antoninziegler.com www.carr.net.au
70. Boffi - Cannes
www.boffi.com 194. Villa Maïa - Lyon
www.villa-maia.com
74. L’ensemblier - Lyon PROJET
www.lensemblier.com 198. Akelarre - San Sebastián
www.akelarre.net/fr
78. Matthew McCormick 116. PS3H by Igor Sirotov - Guldboda
www.matthewmccormick.ca www.igorsirotov.com 202. Yooma - Paris
www.yooma-hotels.com
90. « 56 Leonard » by Herzog & de Meuron
- New York
www.herzogdemeuron.com

96. Wadi Penthouse by Platau - Beyrouth

www.platau.info

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 CASALIGNE ISOTTA LIGNE ROSET MEUBLES PARDIN LAGRESLE MONDOMIO MOLTENI&C DADA
13 RUE DE LA BRIQUERIE, 5 RTE D’ELNE, 33 AVENUE EDOUARD MILLAUD 149 RUE DE LONGCHAMP FLAGSHIP STORE
PARC DE VILLEJAMES ZAC MAS BALANDE 69290 CRAPONNE 75016 PARIS 6 RUE DES SAINTS PERES
44350 GUERANDE 66000 PERPIGNAN T 04 78 57 05 60 T 01 42 94 88 35 75007 PARIS
T 02 40 24 32 99 T 09 60 06 71 49 T 01 42 60 29 42
D DESIGN DT DESIGN D’INTÉRIEUR
HOMEAGE QUARTZ CONTEMPORAIN 24 PLACE SAINTE CLAIRE VILLA LE CARRÉ,
32 RUE VOLTAIRE 20 RUE DES TANNEURS 74000 ANNECY RUE DE LA PETITE BOUVERIE
51100 REIMS 68100 MULHOUSE T 04 50 51 24 24 76420 BIHOREL (ROUEN)
T 03 26 04 33 46 T 03 89 66 47 22 T 02 35 60 14 98

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