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Demont Paul. Lots héroïques : remarques sur le tirage au sort de l'Iliade aux Sept contre Thèbes d'Eschyle. In: Revue des
Études Grecques, tome 113, Juillet-décembre 2000. pp. 299-325;
doi : 10.3406/reg.2000.4420
http://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_2000_num_113_2_4420
Abstract
This is a study of the epic vocabulary and of the typical epic scene of sortition, with the different
treatments of the theme, especially in Iliad VII : it is argued that the selection and happiness of Ajax are
implicitly contrasted with his exclusion, his sadness and suicide in the traditions of the όπλων κρίσις.
The paper focuses on the drawing of lots between brothers in epic and lyric poetry, then on the tragic
treatment of the theme, particularly remarkable in the Seven against Thebes : in the first part of the
drama, the epic scene contributes to the development of the plot, and in the second part, it is subverted
in a lyric description of the mutual fratricide as a corrupted form of sortition. In any study of sortition in
Greek politics (especially in archaic Greece) these heroic occurrences of the casting of lots ought to be
borne in mind.
Paul DEMONT
LOTS HÉROÏQUES :
DE L'ILIADE
jugement
l'épopée
dans
combat
du
la
scène
de
le
moitié
entre
héroïques
avec
La
au Résumé.
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la
tirage
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Le
VII
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La
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d'Achille
Sept
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Sept
en
étudiés
l'Iliade,
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la
politique.
et
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nécessité
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ainsi
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où
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partie
de
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àThèbes,
l'insistance
la
de
que
Ajax,
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l'image
scène
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de
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d'Etéocle,
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mais
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le
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lyrique
contraste
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sort,
tragique
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particulier
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l'objet
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du
contraste
de
seconde
pour
du
mythes
moitié
tirage
de
entre
cette
dans
duel
par
de
le
la
1 Cambridge, 1989.
2 Cf. déjà Homère, Iliade, XXIV, v. 400, où c'est à l'intérieur d'une famille qu'est
tiré au sort celui des sept frères qui doit aller à la guerre. On peut rapprocher, avec
e.g. M. Schmidt, LfrEp s.v. κλήρος, le début du chant II de l'Odyssée, où, des quatre
fils d'Egyptios, seul Antiphos est parti à Troie avec Ulysse, sans qu'on sache comment
il a été choisi, manifestement sans son consentement ni celui de son père. Dans
l'Iliade, le locuteur est le dieu Hermès, déguisé en Myrmidon. Belle « trouvaille » du
poète que d'imaginer qu'Hermès, le dieu du tirage au sort, invente cette fiction où
il est lui-même tiré au sort (pour son rôle dans le tirage au sort, cf. Hymne à
Hermès, v. 127-129 : « Hermès au cœur joyeux [...] fit douze part, à attribuer par
tirage au sort [κληροπαλεΐς] » ; voir aussi Euripide, fragm. 15 J-VL, 24a Kn.,
Aristophane, Paix, v. 365 avec les scholies, Esope, Fables, 126 Chambry; et bien sûr le
mot έρμαΐον).
3 J'ai présenté récemment cette imbrication dans « Le tirage au sort des magistrats
à Athènes : histoire et historiographie », au cours d'une table ronde sur Pubblico
sorteggio e cleromanzia : alcuni esempi, 26-27 janvier 2000, à l'Université de Milan
(autres participants : Lucio Milano, sur l'emploi du tirage au sort dans le Proche-Orient
antique, Federica Cordano, sur les instruments du tirage au sort dans la Sicile antique,
Catherine Isaacs, sur l'utilisation du tirage au sort dans les républiques italiennes,
Cristiano Grottanelli, sur la cléromancie dans le monde antique, Giulio Guidorizzi,
sur les aspects mythiques du tirage au sort en Grèce), à paraître dans Sorteggio e
Cleromanzia, a cura di F. Cordano e C. Grottanelli, Milano, 2001.
2000] LOTS HÉROÏQUES 301
13 Cf. pour κλήρος J. Champeaux [cf. n. 8], p. 802-805, avec bibliographie (cf.
notamment Lexique étymologique de l'irlandais ancien, E. Bachellery et P.-Y. Lambert,
Paris, 1987, s.v. crann, pour la pratique consistant à « jeter les bois », et clar, au sens
de « planche de bois », sur la base d'où vient probablement κλήρος). L'étude à
paraître de L. Milano (cf. n. 3) permet de mesurer aussi l'importance du tirage au
sort en matière politique, religieuse et patrimoniale dans les mondes assyrien (e.g.
un dé inscrit YBC 7058, cf. A. Millard, The Eponyms of the Assyrian Empire 910-612
BC, Helsinki, 1994, p. 7-9) et hittite, ainsi que dans la Bible (e.g. Ezéchiel 21, 23-28
sur les sorts-flèches; cf. ci-dessous n. 45). Pour πάλος, nom d'action dérivé thématique
à vocalisme a, cf. P. Chantraine, La Formation des noms en grec ancien, Paris, 1979
(=1933), p. 12 (premier emploi conservé chez Sappho, fragm. 33, 2).
14 G.S. Kirk distingue le « lot-motif » du « prayer-motif » (The Iliad : A
Commentary, vol. I, Cambridge, 1985, p. 312); je préfère analyser l'ensemble de la scène du
tirage au sort, comme déjà l'ont fait, un peu différemment, H. Goube et P. Chantraine,
Iliade. Chant XXIII, Collection Erasme, Paris, 1964, p. 113 (voir aussi J. Champeaux
[cf. n. 8], p. 805 n. 12).
15 C'est probablement une étape similaire qui est décrite dans l'Odyssée, à propos
de la division d'un patrimoine, par la formule και έπΐ κλήρους έβάλοντο (XIV, 209] :
voir ci-dessous p. 312.
304 PAUL DEMONT [REG, 113
16 πεπάλασθε Ar. Hdn. (et Kirk ad loc, et LfrEp s.v. λαγχάνω] : πεπάλεσθε
P. Chantraine, Grammaire Homérique, t. I, Paris, 1973 [1958], p. 396 πεπάλαχθε vulg. ;
de même pour πεπαλάσθαι.
17 Le trucage le plus célèbre en matière de tirage au sort est celui de Cresphonte
lors du partage du Péloponnèse entre les Héraclides (Pausanias, IV, 3, 4-5; [Apollo-
dore], II, 8, 4 [177]; cf. Sophocle, Ajax, v. 1283-1287), selon une procédure très
différente de la scène iliadique. Pour une interprétation rituelle du geste d'Hector,
comparable à celui qui est observable sur certaines représentations oraculaires, cf.
P. Amandry [cf. n. 8], p. 75.
18 Omise par P. Chantraine et H. Goube [cf. n. 14] parce qu'elle est absente du
chant XXIII (voir note suivante).
19 Prière et conceptions religieuses en Grèce ancienne jusqu'à la fin du Ve siècle
av. J.-C, Lyon, 1992, p. 386-7. La prière aux dieux est souvent omise (tirages des
chants XXIII, XXIV de Ylliade, IX, X, XIV de YOdyssée). Parce qu'elle va de soi ?
Ou bien, comme le note V. Ehrenberg [cf. n. 7], col. 1463 : « schon also bei Homer
ist die Losung nicht nur religios zu verstehen ».
2000] LOTS HÉROÏQUES 305
ad Odyssée, XI, 541-567 (« The story of the όπλων κρίσις [...] is thus evidently
pre-Homeric. The first version was in the Epic Cycle [schol. XI. 547] »).
26 Sur le partage du butin (un cas un peu différent, bien sûr) par tirage au sort
dans la tradition héroïque, Euripide est pour nous le meilleur témoin (par ex.
Andromaque, v. 384, Hécube, v. 100, Troyennes, v. 29 et passim). Mais il était usuel
d'évoquer cette coutume pour les circonstances de la querelle initiale de l'Iliade. Un
« ancien », dit Eustathe, glosait ξυνήια κείμενα πολλά (Ι, 124) par άληκτα (hapax,
adjectif verbal privatif de λαγχάνω, absent dans le dictionnaire de Bailly, voir
Liddell-Scott-Jones s.v. άληκτος Β, renvoyant à αλληκτος Β, in Anecdota Graeca 202,
et à l'adverbe άλληκτί chez Hésychius, mots à ajouter à ceux qu'étudie J.-L. Perpillou
[cf. n. 19]) : άληκτα ήγουν μήπω είς λόχος έλθόντα, ώστε λαχειν τισιν είς κλήρον.
Comme me le signale Ch. de Lamberterie, ces composés, ne procédant pas du radical
ancien *lengh-, mais de la même apophonie que λέλαχα et εϊληχα, doivent être
relativement récents (cf. l'analyse de l'histoire des différents parfaits par J.-L. Perpillou
[cité n. 19], p. 194 et suiv.).
27 Cf. Poetae Epici Graeci, Τ 7 et F 2 p. 72 et 76 Bernabé.
2000] LOTS HÉROÏQUES 309
28 Cf. son seul autre emploi dans l'épopée {Odyssée, XII, v. 440).
310 PAUL DEMONT [REG, 113
la question du partage entre frères, qui peut être source, dès qu'il
s'agit d'un grand pays, de « douleurs » et de « guerres civiles ».
La querelle entre Etéocle et Polynice, qui nous retiendra
désormais, le montre bien. Comme dans le cas des trois Cronides,
la question de la primogeniture est rendue complexe par la
contradiction entre les traditions : Polynice est l'aîné chez
Sophocle, mais le cadet dans les Phéniciennes d'Euripide 35. Depuis la
publication d'un fragment de poème lyrique retrouvé dans un
papyrus de Lille et généralement attribué désormais à Stésichore,
nous disposons d'un témoignage précieux sur l'état de la légende
à l'époque archaïque 36. Thèbes est profondément divisée. Jocaste
ou Epicaste parle à ses enfants Etéocle (v. 281) et Polynice
(v. 283), en se fondant sur une prophétie de Tirésias (v. 234),
pour faire cesser leur « querelle » (νείκος, ν. 188, 206 et 233),
dont elle redoute qu'elle ne les conduise à la mort l'un par
l'autre (v. 211). Et un passage relativement bien conservé du
papyrus présente la solution qu'elle leur propose (v. 219-228) :
ταιδε γαρ ύμμιν έγών τέλος προφα[ίνω
τον μέν έχοντα δόμους ναίειν πα[ρα νάμαισι Δίρκας,
τον δ' άπίμεν κτεάνη
και χρυσόν έχοντα φίλου σύμπαντα [πατρός
κλαροπαληδόν ος αν
πρατος λάχηι εκατι Μοιράν.
τοΰτο γαρ αν δοκέω
λυτήριον ΰμμι κακοΰ γένοιτο πότμο[υ
μάντιος φραδαίσι θείου
« Voici la décision que je vous annonce, moi : que l'un ait les
demeures [auprès des sources de Dircè] 37, et qu'il y habite, et
que l'autre s'en aille avec tous les biens et l'or [de son père] 38
chéri, celui qui le premier, en secouant les sorts39, obtiendra
35 Œdipe à Colone, v. 375, 1294 et 1422; Phéniciennes, v. 71. Cf. la diversité des
traditions (dans la version de la légende selon laquelle les deux frères devaient
exercer le pouvoir à tour de rôle) sur celui des deux qui commença à l'exercer
([Apollodore] III, 6, 57, dont le récit paraît d'ailleurs amalgamer à cette version la
version transmise par Hellanicos [cf. n. 41]).
36 PMGF I, n° 222 (b) (numérotation critiquée à juste titre par C. Calame,
Gnomon, 69, 1997, p. 6); voir notamment sur ce texte Cl. Meillier [cf. n.10] et, dans
la perspective adoptée ici, W.G. Thalmann, « The Lille Stesichorus and the 'Seven
against Thebes' », Hermes, 110, 1982, p. 385-391.
37 Texte proposé par Barrett et retenu par Davies. Cette lacune a été
diversement complétée.
38 La restitution est cette fois très probable.
39 κλαροπαληδόν est un hapax, sur le composé κλαροπαλής, avec un suffixe usuel.
L'emploi de λάχηι n'est pas commenté dans l'étude de J.-L. Perpillou (cf. n. 20).
314 PAUL DEMONT [REG, 113
cette part, par la faveur des Moires. Cela vous peut vous délivrer,
je le crois, du destin funeste que prédit la sagesse de notre divin
prophète, ...»
Le partage est ici proposé par la mère des deux enfants, qui
joue un rôle d'arbitre. Les parts sont déterminées par elle et par
le devin Tirésias (dont le poème donne ensuite la prophétie, qui
comprend la promesse d'un mariage 40 avec la fille d'Adraste
pour le fils qui partira), puis il y a tirage au sort. Il semble bien
que le premier lot tiré soit le moins favorable, en tout cas qu'il
ne comprenne pas la succession au trône qu'implique peut-être
le fait de rester dans les « demeures ». La suite du poème décrit,
semble-t-il, le résultat du tirage et le départ de Polynice. Cette
solution est proche de celle dont la trace était déjà conservée
dans Hellanicos, selon qui les deux frères auraient conclu une
convention attribuant à l'un la royauté et à l'autre les richesses,
mais le texte d'Hellanicos met plus nettement sur le même plan
le partage du patrimoine et l'hérédité du statut royal 41.
Le vocabulaire du destin est remarquable. Le tirage au sort
doit permettre d'éviter un πότμος funeste, et il s'effectue sous la
protection des « Moires ». Πότμος est un nom d'action d'un type
bien attesté, mais habituellement à accent sur la finale, qui doit
naturellement être rattaché à πίπτω : « ce qui tombe sur quelqu'un,
destin », dit P. Chantraine. Peut-être l'image du tirage au sort,
tel qu'il est pratiqué dans Y Iliade, est-elle sous-jacente. C'est
plutôt le coup du sort, le sort qui tombe pour quelqu'un. « Au
sanctuaire du fils de Cronos, voici deux fleurs de la fête olympique
qu'un sort bondisssant (κλαρος προπετής) vous a ravies, à Polytimi-
42 Cf. Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Histoire des mots, s.v. πίπτω.
« Le rapport avec πίπτω n'est plus senti », écrit néanmoins P. Chantraine à propos
de πότμος dans La Formation des noms en grec ancien (Paris, 1979 [= 1933], p. 134) :
ce passage suggère que ce n'est peut-être pas tout à fait exact, et de nombreux
emplois dans la tragédie, nous en verrons quelques-uns, rapprochent le sort et le
Sort. Cf. dans le même sens H. Frisk, Griechisches Etymologisches Wôrterbuch,
s.v. πίπτω : « das (fallende) Los, Geschick, Tod(eslos) », et, cité par P. Amandry [cf.
n. 8], p. 26, Fontenelle, Histoire des oracles, Première dissertation, chap. XVIII :
« Dans quelques temples, on les [scil. les sorts] jetait soi-même, dans d'autres, on les
faisait sortir d'une urne, d'où est venue cette manière de parler si ordinaire aux
Grecs, le Sort est tombé ». P. Amandry rapproche Sophocle, fr. 809 Nauck2 et ajoute
diverses références à des emplois figurés.
43 Cf. P. Chantraine, Dictionnaire s.v. μείρομαι. Voir aussi W.G. Thalmann [cf.
n. 36], p. 386 : « the phrase εκατι Μοιραν strongly supports the argument (...) that
allotment was not considered random but was associated with fate or destiny ». Je
ne reprends certes pas à mon compte la thématique principale du disciple de
G. Thomson, B. Borecky (Survivals of Some Tribal Ideas in Classical Greece, The
Use and Meaning of λαγχάνω, δατέομαι, and the Origin of 'ίσον εχειν, ίσον νέμειν,
and Related Idioms, Prague, 1965) sur la répartition collectiviste, qui serait déjà
communiste, assurée par l'usage du tirage au sort dans la société primitive (« This
custom has its origin in the life of primitive tribual society where the proceeds of
joint labour were divided into equal portions and distributed among the members of
the tribal collective », p. 22). Sa thèse sur le sens premier du verbe λαγχάνω a été
à juste titre critiquée par J.-L. Perpillou (cf. n. 20). Cet ouvrage ne doit cependant
pas être négligé, car il contient un matériel fort riche et de nombreux aperçus
stimulants. Du même, mais concernant précisément les Sept, cf. « Bemerkungen am
Rande des Bruderstreites in den Sieben gegen Theben », Antiquitas Graeco-romana
ac tempora nostra..., Prague, 1968, p. 263-267 (que je n'ai pu consulter).
316 PAUL DEMONT [REG, 113
II
51 Sur le rôle des arbitrages publics, avec leur mélange de procédure juridique et
de médiation amicale, voir D. Asheri, « Osservazioni storiche sul decreto di Nakone »,
ASNP, 12, 1982, p. 1033-1045, ici p. 1034 n. 2 et p. 1038. Pour l'inscription de
Nakônè, cf. L. Dubois [cité n. 24), 1. 19-21 : και ές τον αύ[τ]ώντα ol συν/λαχόντες
αδελφοί αιρετοί όμονοοΰντες άλλάλοις με/τα πάσας δικαιότατος και φιλίας (sur ές τον
αύ[τ]ώντα scil. κλαρον, cf. L. Dubois, qui traduit : « que les frères désignés et tirés
au sort pour l'exploitation d'un bien en commun vivent en bonne entente, en toute
justice et en toute amitié » ; cependant, il s'agit peut-être, non d'un lot de terre, mais
simplement du tirage qui a réuni les frères par choix). On trouve de nombreux
rapprochements avec les procédures d'arbitrage (dès Hérodote, IV, 161 et V, 28,
mais surtout dans les cités hellénistiques) dans H. Engelmann, « Der Schiedsrichter
aus der Fremde (zu Aischylos, Sieben gegen Theben) », Rhein. Mus. 10, 1967,
p. 97-102, qui note : « Ach, der Fremde kommt aus Barbarenland (...) Einen echten
Schiedsrichter holt man nicht von den Barbaren, sondern aus befreundeter Stadt »
(p. 99), et observe qu'aux v. 907-911, au lieu des remerciements qu'on adresse à
celui qui a rempli ses fonctions d'arbitre en ami et en homme de bien, « die normalen
Wendungen sind bei Aischylos ins Gegenteil verkehrt » (p. 101). Après H.J. Rose,
A Commentary of the Surviving Plays of Aischylus, Amsterdam, 1957, vol. I, p. 224,
il critique (p. 100 n. 17) Wilamowitz (Aischylos Interpretationen, Berlin, 1914, p. 79
n. 1) selon qui Ares serait ici comparé à un esclave scythe servant d'auxiliaire de
justice pour les opérations de tirage au sort dans les tribunaux athéniens.
2000] LOTS HÉROÏQUES 321
52 [Cf. n. 44] p. 72, en tenant compte, pour ce vers du moins, des réserves (que
suggère aussi l'étude de J.-L. Perpillou citée n. 20) de G.O. Hutchinson, Septem
contra Thebas, Oxford, 1987 (1985) : « To treat as an image of sortition is to press
the Greek too hard and to impede the sweep of the sentence » (p. 156).
322 PAUL DEMONT [REG, 113
56 Une énigme comparée à bon droit par E. Fraenkel (ASNP, 23, 1954, p. 278-280,
et Kleine Beitrage zur klass. Philologie, I, p. 399-401, cf. H. Engelmann [cf. n. 51],
p. 98 et W. Thalmann [cf. n. 44], p. 72) aux énigmes précédentes du chœur.
324 PAUL DEMONT [REG, 113