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3.

Les termes de romantisme, romantique (sens historique, esthétique,


psychologique).
a) Sens historique (chronologie)
Au cours de son évolution le mot de romantique a pris deux acceptions, l'une esthétique
et l'autre historique.
A. Le préromantisme français (1780-1800)
Représentants et œuvres :
Jean Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloïse, Les rêveries d’un promeneur solitaire.
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie
L’Abbé Prévost, Manon Lescaut
B. La première vague des romantiques français : 1800-1820
Le cénacle en exil du groupe de Coppet :
Mme de Staël (Delphine, Corinne, De l’Allemagne, De la Littérature),
Benjamin Constant (Adolphe),
René de Chateaubriand (Atala, René ou le génie du christianisme).
C. La seconde vague des romantiques français : 1820-1848
Les cénacles romantiques et leurs plus grands représentants (voir la suite du cours).
D. Le déclin de la mode romantique : 1848-1860.
Le romantisme noir : Gérard de Nerval, Charles Nodier, etc. (voir le cours no. 7)

b) Sens esthétique (canons esthétiques) (pour des renseignements supplémentaires


voir le cours no. 1)
Du point de vue esthétique, le romantisme est une tendance générale dans les lettres et
les arts. Mais la tendance a rencontré dans l'époque des conditions particulièrement
favorables ; on a souvent montré les relations du romantisme avec les profondes
transformations sociales et politiques articulant le XVIIIe au XIXe siècle, avec la
Révolution et l'Empire, avec des possibilités d'action s'ouvrant ou se fermant, avec des
changements dans le rôle de l'individu vis-à-vis de la société. Mais il ne faut pas
confondre ce terrain spécialement favorable au romantisme, avec le romantisme lui-
même. Et celui-ci s'est développé à des dates plus ou moins précoces selon les pays et
selon les arts.
Même si les sens du terme de romantisme sont multiples, son unité est bien évidente
et réside dans sa multiplicité artistique. Il peut sembler difficile de définir le
romantisme, à cause de la multiplicité de ses apparences. Déjà le mouvement
romantique, en prenant conscience de lui-même, s'est heurté à cette difficulté, sans
pouvoir cependant esquiver le problème fondamental : qu'est-ce que le romantisme ?
On trouve un plaisant exposé y donnant une réponse possible dans la première Lettre
de Dupuis et Cotonet, d'Alfred de Musset (1836). C’est le point de vue d’un romantique
en pleine époque romantique.

Ces deux bourgeois de petite ville cherchent cette définition, à travers diverses
aventures généralement comiques (dont l'une, on peut le signaler au passage, est copiée
mot pour mot dans les Mémoires de Saint-Simon, alors récemment publiés et encore
peu connus). Vers 1824 « il était question de pittoresque, de grotesque, de paysage
introduit dans la poésie, de l'histoire dramatisée, du drame blasonné, de l'art pur, du
rythme brisé, du tragique fondu dans le comique, et du Moyen Âge ressuscité». Après
1826 « nous crûmes, pendant deux ans, que le romantisme... ne s'appliquait qu'au
théâtre, et qu'il se distinguait du classique parce qu'il se passait des unités ». En 1828,
dans « une illustre préface que nous dévorâmes », il est dit « que le romantisme n'était
autre chose que l'alliance du fou et du sérieux, du grotesque et du terrible, du bouffon
et de l'horrible, autrement dit, si vous l'aimez mieux, de la comédie et de la tragédie.
Nous le crûmes... pendant l'espace d'une année entière ». Ensuite « nous crûmes,
jusqu'en 1830, que le romantisme était l'imitation des Allemands, et nous y ajoutâmes
les Anglais sur le conseil qu'on nous en donna... De 1830 à 1831, nous crûmes que le
romantisme était le genre historique... De 1831 à l'année suivante... nous pensâmes que
c'était le genre intime, dont on parlait fort. Mais quelque peine que nous ayons prise,
nous n'avons jamais pu découvrir ce que c'était que le genre intime... De 1832 à 1833,
il nous vint à l'esprit que le romantisme pouvait être un système de philosophie et
d'économie politique... De 1833 à 1834, nous crûmes que le romantisme consistait à
ne pas se raser, et à porter des gilets à larges revers, très empesés. L'année suivante,
nous crûmes que c'était de refuser de monter la garde. L'année d'après, nous ne crûmes
rien ». Ils consultent alors un jeune homme qui a la prétention de s'y connaître en
parisianisme et en littérature, et celui-ci leur déclare : le romantisme est indéfinissable.
« C'est l'étoile qui pleure, le vent qui vagit, ... le jet inespéré, l'extase alanguie, la citerne
sous les palmiers... la robe blanche des saules... l'infini et l'étoile... le désenivré... le
diamétral, le pyramidal... le tourbillonnant », etc. Alors, réduits à leurs propres forces,
ils trouvent enfin ce qu'est le romantisme, et que pour transporter n'importe quel texte
en style romantique le procédé « est très simple : il suffit d'ajouter quantité d'adjectifs.

Si nous avons cité un peu longuement ce texte, c'est bien parce que sous sa forme
humoristique cette fable contient plus d'un enseignement. On y trouve un assez bon
répertoire des thèmes, des genres, des catégories esthétiques - et même des
comportements - qu'affectionnait le romantisme comme mouvement. Le romantisme
est un état d'esprit global, qui inspire tous des cas particuliers.

c) Sens psychologique
Un troisième sens du terme tient à la psychologie et à l’homme en tant qu’être
psychique. C’est une extrapolation du sens esthétique par le biais philosophique et
psychologique, tendance soutenue dans le XXe siècle. Selon cette tendance le
romantisme serait un état d’esprit ou d’âme, caractérisant certaines étapes de la vie de
l’individu, notamment l’adolescence et la jeunesse. Des comportements spécifiques y
sont associés : des rêveries, le premier amour gâché, des nostalgies inexplicables, des
mélancolies, l’analyse des premiers souvenirs douloureux, l’éclat en larmes, une
certaine sensibilité exacerbée, la tendance d’isolement intérieur, les premières
interrogations concernant l’existence et l’existentialisme, des attitudes révoltées sans
raison, le penchant vers l’imagination outre mesure, etc. Les psychologues apprécient
comme normaux ces états suivant des paramètres mesurables et marqués dans des
tableaux médicaux au-delà desquels un état d’âme de ce type est estimé maladif,
ouvrant vers des formes dépressives. Par voie de conséquence, des expressions comme
« un jeune homme romantique » ou « le romantisme de la vie de quelqu’un » renvoient,
de nos jours et au-delà des sens chronologique et esthétique, à l’état d’esprit d’une
personne trouvée dans une certaine phase de sa vie.

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