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2. Profondeur de gel 4
Lorsque la température devient négative, un front de gel, voisin de l’isotherme zéro, pénètre dans
la chaussée.
Lors du premier froid, le sol support de la chaussée a une température d’équilibre, en général
supérieure à 10° C sous nos climats modérés.
Si le froid ne dure pas, le front de gel se stabilise dans la chaussée et avec des matériaux non
gélifs, ce qui est en général le cas, elle ne subit pas de dommage.
Si le froid persiste, le front traverse le corps de chaussée et pénètre dans le sol support. Lorsque
le sol est gélif, l’eau du sol commence à geler et à pomper l’eau sous-jacente (teneur en eau
naturelle ou présence d’une nappe) et il y a formation de lentilles de glace. Ce phénomène
s’accompagne, en général, d’un gonflement du sol.
L’isotherme zéro a atteint une certaine profondeur sous le corps de chaussée et l’atmosphère se
réchauffant, l’isotherme zéro correspondant au dégel, descend dans la chaussée.
Figure 1
La couche gelée va se dégeler et libérer l’eau qu’elle a pompée. Cela se traduit par une perte de
portance dont la durée va dépendre de la nature du sol et des conditions de drainage.
Au cours de la période de dégel, il y aura une forte augmentation de la déflexion, ce qui en fait
correspond à une sollicitation des matériaux du corps de chaussée, et qui peut conduire à la
pose de barrière de dégel.
Figure 2
2 - PROFONDEUR DE GEL
La notion d’indice de gel est utilisée dans de nombreux pays et c’est un indicateur simple.
t2
∫
Ι = - T . dt
t1
Ι s’exprime en °C x j
BERGGREN a proposé une formule exprimant la profondeur de gel dans un massif de sol
semi indéfini :
KI
Ζ = 416.λ
λ.
L
avec Ζ en cm
K = Conductibilité thermique en cal/S.cm².°C/cm
Ι = Indice de gel - °C x jours
L = Chaleur latente de congélation en cal.cm3
λ = Paramètre adimensionnel compris entre 0,5 et 1
La profondeur de gel dépend de la nature des matériaux et de leur état et ne peut pas être
retenue comme paramètre pour caractériser un hiver.
C’est l’indice de gel, que l’on peut obtenir à partir des données météorologiques, qui sert
d’indicateur.
Les données des principales stations météorologiques figurent dans les catalogues de
dimensionnement. Il est d’usage de distinguer :
- l’hiver exceptionnel, qui correspond aux plus forts hivers, qui depuis 1945 sont les
hivers 1955-1956 et 1962-1963
- l’hiver rigoureux non exceptionnel, qui correspond au plus rigoureux des hivers
courants.
Le tableau ci-dessous donne des indices de gel pour les deux hivers exceptionnels,
mentionnés précédemment, en insistant sur la nature différente de ces deux hivers :
Les dégâts observés dépendent, dans une large mesure, de la nature du sol de fondation qui
peut être gélif ou non gélif avec tous les états intermédiaires fonction de la nature du sol et de
son état :
- les sols dits «non gélifs» se congèlent en masse et leur augmentation de volume ne conduit
pas à une modification de leur structure,
- pour les sols «gélifs» il y a formation de feuillets de glace qui provoquent des ruptures
localisées. La variation de volume est très supérieure à celle que pourrait donner l’eau
présente dans le sol. Il y a un apport par succion.
Des relations linéaires ont été établies entre la racine carrée de l’indice de gel I et l’abscisse du
front de gel XF d’une part et le gonflement XG d’autre part. Aussi la relation XG = K. I a-t-elle
été adoptée comme base d’une classification de la gélivité des sols ?
- les essais de gélification qui ont pour objet d’analyser la tenue d’une roche ou d’une
grave traitée (liants hydrauliques ou liants bitumineux) aux alternances de gel-dégel.
- les essais de succion cryogénique qui ont pour objet d’analyser les conséquences des
modifications physiques d’un matériau soumis à un processus de congélation en
présence d’une nappe d’eau.
Dans les paragraphes suivants, il ne sera question que de ce deuxième essai qui fait l’objet
de la norme NF P 98-234-2.
XG = f ( I )
où : XG = gonflement de l’éprouvette en mm
I = indice de gel, exprimé en degré Celsius x heure (°C x h)
Même si l’on peut établir des familles de sols peu gélifs (les sables par exemple) à partir
des classifications existantes, en particulier celles des terrassements routiers, il n’y a pas de
relation directe et il faut recourir à l’essai de gonflement au gel.
Le choix de l’hiver de référence est fait par le gestionnaire du réseau. Dans certains cas, il
est possible d’accepter la pose de barrières de dégel sur le réseau routier.
- Qng : protection thermique exprimée en quantité de gel apportée par les matériaux non
gélifs de la couche de forme et du sol support
- Qg : quantité de gel qui peut être transmise aux couches gélives du support
On a alors :
QPF = Qng + Qg + QM
QPF = It
Il suffit alors de calculer quel est l’indice de gel de surface Is qui correspond à It en étudiant
la propagation du gel dans la chaussée.
P (mm/ ° C x h ) Qg ( ° C. jour )
0,05 - 0,25 4
0,25 - 1 1/P
>1 0
La protection apportée par les matériaux non gélifs de la plate-forme est fonction de leur
nature et de leur épaisseur.
Valeurs de An
Dans le cas des chaussées épaisses, avec une épaisseur des couches liées supérieure à
20 cm, on admet un accroissement limité des sollicitations en période de gel. Il correspond
à une certaine quantité de gel, appelée QM.
Pour les chaussées peu épaisses, avec des couches liées d’épaisseur inférieure à 20 cm,
on ne tient pas compte de ce supplément de protection mécanique.
- hypothèse de calcul
Couche dégelée
E (Pfi) / 10 collée
Plate-forme
E (PFi) Sol non gelé
E (PFi)
⇐ Configuration I ⇒ ⇐ Configuration II ⇒
- Quantité de gel, QM
Le calcul consiste à rechercher par itération l’épaisseur e de sol dégelé qui correspond à
des sollicitations supérieures de 5 % à celle de la configuration I. Cette épaisseur est
convertie en quantité de gel supplémentaire que l’on peut transmettre au niveau de la plate-
forme.
Deux méthodes sont possibles pour calculer l’indice de gel, It transmis à la base de la
structure en fonction de l’indice de gel Is en surface de la chaussée :
La propagation du gel au sein de la chaussée est étudiée à l’aide d’un code de calcul
numérique (par exemple le code de calcul aux différences finies GEL1D du LCPC [40])
écrit à partir du modèle de Fourier. L’utilisation de ce type de programme nécessite :
Description de la structure
Pour les caractéristiques thermiques, les valeurs adoptées pour les calculs ayant servi à la
vérification des structures du catalogue 1977 sont indiquées dans le tableau (en page
suivante) pour chaque famille de matériau. Le sol retenu pour effectuer un calcul
«standard» est le sol de type A avec une teneur en eau de 32 %.
3
Désignation p (kg/m ) W (%) λng (W/m.°C) λg (W/m.°C)
Les conditions initiales de température imposées à la chaussée sont définies par le profil
suivant : la température est de 1 °C en surface de la chaussée et varie linéairement jusqu’à
14 °C à 10 m de profondeur sous la surface de la plate-forme ; elle est maintenue égale à
14 °C au-delà de cette profondeur.
La température de surface évolue dans le temps suivant une loi hyperbolique de pente
initiale égale à - 0,833 °C/h.
Calcul
Le calcul thermique permet de déterminer la relation entre l’indice de gel de surface, noté
IS, et l’indice de gel It transmis à la base de la structure de chaussée. Un exemple type est
fourni par la figure ci-dessous qui se rapporte à une chaussée comportant 22 cm de grave-
bitume.
Figure 3
• Méthode simplifiée
A partir de calculs du type précédent, les résultats en sont simplifiés en linéarisant entre
IS et It .
IS = (1 + ah) It + bh
a et b étant des coefficients dépendant de la nature du matériau et dont les valeurs sont
données dans le tableau ci-dessous. Si l’on se réfère à la figure précédente, bh correspond
à l’ordonnée à l’origine ( It = 0) et (1 + ah) représente la pente en régime établi.
½
Valeurs des coefficients a et b (en °C.jour) / cm
a = ( ∑ aihi )/( ∑ hi )
i i
b = ( ∑ bihi )/( ∑ hi )
i i
hi épaisseur de la couche i
ai et bi coefficients associés au matériau de la couche i
Pour tous les autres cas (gel très rigoureux, ensoleillement important), une étude
particulière est nécessaire.
QPF = It
avec,
QPF = Qng + Qg + QM
IA = IS/0,7 + 10