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L’image visuelle :
- Posture souple et stable, sans tension, ancrée dans le sol.
- Occupation de l’espace sans déplacements inopportuns tels que « danse de
l’ours », piétinements, aller-retours incessants…
- Corps disponible pour libérer la gestuelle : éviter de croiser les bras et, de manière
générale, toute attitude figée.
- Aller vers l’auditoire en faisant un pas en avant, un geste dans sa direction, en
avançant la tête, en se redressant…
- Faire des gestes ouverts avec les bras et les mains.
- Regarder l’auditoire : pour des petits groupes, regarder chaque personne dans les
yeux. Pour des groupes plus importants, diviser la salle en plusieurs parcelles et les
regarder les unes après les autres.
- D’une manière générale, regarder plutôt devant soi et légèrement vers le haut,
éviter de regarder ses pieds, en l’air et d’avoir un regard fuyant.
- Prendre le temps, ne pas se précipiter.
- Respirer calmement, tranquillement et en harmonie avec son émission vocale.
- Laisser son visage s’exprimer, sourire et montrer que l’on est bien là où on est.
- Eviter les gestes répétitifs qui pourraient parasiter le discours.
- Porter des vêtements à la fois adaptés et dans lesquels on se sent bien.
Le contenu du message :
- Avant tout, déterminer un objectif : si mon objectif n’est pas clair, je ne suis pas
compris par l’auditoire. Je suis le seul responsable de mon impact sur l’auditoire et
je dois savoir avant toute prise de parole ce que je souhaite obtenir, ce que je
souhaite que les personnes retiennent, pourquoi je fais cette intervention…
- Définir ensuite une accroche qui va permettre de capter l’attention dès le début de
l’intervention.
- Aller à l’essentiel, ne pas se noyer dans des considérations périphériques qui
risquent de diluer l’intervention, savoir faire court.
- Eviter les phrases trop longues et les tournures compliquées.
- Eviter les mots parasites et répétitifs.
- Personnaliser son propos, lui donner un caractère original, prendre parti.
Eviter la redondance :
Redondance = somnolence
La solution = différences
La redondance est l’ennemie de l’orateur. Toute redondance provoque une
« somnolence ». Pour éviter la redondance, il est nécessaire de nourrir notre comportement et
notre discours de différences : différences de rythme, de puissance, de gestes, de mots, de
Le feed-back ou la rétroaction :
Le feed-back ou rétroaction est le retour que me fait mon auditoire sur mon
comportement. En effet, lorsque je prends la parole, je peux en temps réel observer et donc
écouter (écoute du non-verbal) le comportement de mon auditoire qui me renseigne à la fois
sur sa réaction et sur la manière dont j’ai émis mon propre message. Si je vois par exemple
mon auditoire qui donne des signes d’énervement, je peux m’interroger sur la manière dont
j’ai émis mon message et du coup tenter une correction sur les messages suivants. Petit à petit,
je vais ainsi pouvoir mettre en place un processus interactionnel efficace car recevable et
agréé par mon auditoire. Si mon auditoire à l’air interrogatif, je peux reprendre et reformuler
ou encore demander si j’ai été suffisamment clair. S’il semble se déconcentrer, je peux
trouver une plaisanterie qui va dynamiser l’attention par un effet de surprise ou proposer une
pause… La rétroaction est liée à la loi de l’information : c’est une information que je reçois
par une différence comportementale de l’auditoire et qui me donne de l’information sur la
manière dont j’ai émis mon message et donc sur les régulations possibles pour obtenir une
attention optimum.
Accentuation et gestes :
L’accentuation (ou le renforcement) s’obtient en faisant ressortir un mot ou plusieurs
mots d’une phrase. Le mécanisme mis en place consiste à dire le mot plus fort (puissance),
plus haut (tonalité) et avec davantage de mordant. L’accentuation peut se préparer en
effectuant un crescendo (augmentation progressive du volume) sur les mots précédents
jusqu’à un sommet sur le mot accentué. Elle peut également s’obtenir sans crescendo, en
accentuant seulement le mot choisi. Elle peut être suivie d’un silence plus ou moins long, ce
qui amplifie son effet.
L’accentuation est un moyen sûr de donner de l’énergie à son émission vocale et de
perdre la monotonie du discours. En fonction du ou des mots que je vais accentuer, la phrase
n’aura pas la même « musique » et sonnera différemment. La question de la platitude ou de
l’uniformité tend alors à disparaître sans créer d’intonation fausse et artificielle.
L’accentuation à également un rôle majeur en termes de stratégie. Je vais en effet
pouvoir faire ressortir ce qui me semble important dans la phrase, tout en modulant
efficacement et en maintenant l’attention. Tout mot peut être accentué dans une phrase et je
peux ainsi dire deux choses très différentes en fonction de mon choix d’accentuation.
Enfin, l’accentuation est indissociable du geste. En effet, les gestes rythment notre
discours et ce rythme coïncide exactement avec les accentuations. Plus l’accentuation est
grande et plus le geste sera également grand et tranché. Il y a une congruence importante entre
les deux. S’il n’y a pas cette congruence, par exemple si j’exerce un excès de contrôle sur mes
gestes, l’auditoire va s’en apercevoir et cela peut entraîner une mécommunication. On peut
donc développer le geste par l’accentuation mais également l’accentuation par le geste. D’un
point de vue systémique (inhérent au système global qui constitue la communication orale),
rien n’est dissociable et tout élément va entraîner les autres éléments. Le geste et
L’improvisation :
Une règle incontournable de l’improvisation est que l’on doit toujours dire oui à ce qui
arrive. Refuser revient à créer un blocage. Si je me trompe, je dois accepter cette erreur et
ainsi je pourrais trouver le moyen de la corriger, bien souvent sans même que l’auditoire s’en
aperçoive. Je dois apprendre à être réactif mais je ne peux l’être que dans l’acceptation de
l’inconnu et de la part aléatoire de l’évolution d’une situation, quelle qu’elle soit. Vouloir
contrôler amène une situation de refus de l’improvisation elle-même. Il est donc nécessaire de
laisser une part à l’intuitif et d’oser cette improvisation qui fait peur. Pour certaines
personnes, cet exercice est plus difficile que pour d’autres. Il convient de respecter sa
personnalité et son approche et de na pas chercher une trop grande part d’improvisation si l’on
n’est pas très à l’aise avec cet exercice. Un entraînement spécifique peut cependant permettre
de développer ses capacités en la matière.
Le trac :
Je ne vais pas ici rentrer trop dans le détail concernant le trac mais il est cependant une
règle fondamentale et incontournable dont j’aimerais parler. Le trac est une peur et ce qui
l’entretien est généralement la volonté de le contrôler et donc la volonté de ne pas avoir peur.
C’est donc la peur de la peur qui remplace souvent la peur elle-même et qui nous entraîne
dans les affres que l’on peut parfois connaître. On cherche aussi, bien souvent, à contrôler les
symptômes du trac (tremblements, rougeur, transpirations, voix incertaine…) et le fait de les
contrôler les renforce à coup sûr. Comme toute peur, c’est l’affrontement de la peur qui la fait
disparaître. L’enfant qui a peur du monstre sous le lit ne voit sa peur diminuer que s’il est
accompagné pour aller voir sous le lit. Sinon, il risque fort de ne pas pouvoir s’endormir et de
rester prostré sous ses draps en rationalisant et en se disant ce qu’on lui répète bien souvent :
n’ai pas peur. Il serait presque préférable dans ce cas de se dire : ai peur car, on commence
alors à affronter la peur et donc à la faire diminuer. Accepter le trac et ses symptômes et un
bon moyen de commencer à le faire baisser. En parler à son auditoire, quand c’est possible, en
est un autre, car ainsi, on communique sur ce que l’on cherchait à cacher. Accepter de dire
son trac permet rapidement de le faire disparaître car il était en grande partie lié au fait de ne
pas vouloir qu’il se voit. Je n’ai donc plus peur qu’il se voit puisque j’en parle et je commence
à amorcer un cercle vertueux qui le fait diminuer. Enfin, toutes les techniques liées à la prise
de parole (ancrage, respiration, silence, voix, regards…) sont des points d’ancrages possibles
qui permettent de se reposer sur des aspects concrets et donc de quitter la focalisation sur les
symptômes. De plus, tout ce qui entraîne un équilibre corporel va tendre à entraîner également
un équilibre psychique et cognitif, le tout étant absolument indissociable. Le premier silence
qui précède toute prise de parole est très important, car il permet de faire le calme en soi et de
se concentrer. Commencer sa prise de parole dans la précipitation, bien souvent pour combler
le vide du silence, c’est à coup sûr commencer dans la confusion qui entraînera à son tour de
Il existe une phase 5 qui est une phase de méta-position sur son comportement (j’agis et je me
vois agir) qui est la phase qui permet de transmettre son savoir et donc de former les autres.
Ce n’est pas naturel : je devance par cette phrase ce que vous pensez souvent en
vous exerçant. En effet, ce n’est pas naturel d’être orateur et ça s’apprend, comme tout ce
que nous avons appris à faire dans notre vie. Marcher n’est pas un acte naturel en soi :
regardez le jeune enfant qui apprend et qui tombe et se relève régulièrement jusqu’à enfin
réussir à se tenir debout. Seul l’entraînement peut permettre de progresser et de modifier
ses comportements. Il est très possible de s’entraîner en situation, en pensant aux différents
éléments qui feront de moi un orateur performant très progressivement et sans vouloir
maîtriser l’ensemble dès les premiers essais.
- La lecture
- L’improvisation autour de slides ou d’un plan écrit
- L’improvisation totale
Attention : l’apprentissage par cœur, même d’une seule phrase, est à bannir définitivement de
votre répertoire d’interventions oratoires. Vous vous y perdrez à coup sûr !
Au début, le rythme paraîtra très lent. Pensez qu’il est beaucoup plus lent pour vous que pour
votre auditoire. Respectez ce rythme au départ. Ensuite, une fois la technique acquise, vous
pourrez modifier les rythmes de manière stratégique et en fonction de votre mode
d’intervention. Faites de vos regards un atout supplémentaire : regardez les auditeurs bien
dans les yeux et votre impact sera décuplé. Rendez les silences stratégiques : mettez en
attente, en écoute, appuyez un mot, une phrase, en faisant silence après tout en regardant votre
auditoire. Une fois la technique acquise, ajoutez les autres ingrédients : voix, gestes, posture,
expressions, intonations, accentuations… Lorsque vous serez plus familier avec cet exercice,
vous pourrez ensuite apprendre à anticiper sur le texte : tout en photographiant un groupe de
mot, lisez la suite pour savoir où vous allez. Attention : n’apprenez jamais par cœur, vous
risquez de vous piéger vous-même si vous avez un trou de mémoire ou de faire des contre
sens.
Pour passer à l’improvisation, pensez à maintenir ce même rythme et le temps de lecture se
transforme en temps de réflexion. Vous gagnerez ainsi beaucoup en clarté, en aisance et en
confort.
L’entrée en scène :
Pour faire cet exercice, sortez de la pièce et entrez quand vous le souhaitez, après avoir
pris un temps de concentration. Venez vous placer face à l’auditoire et quand vous le
souhaitez, vous regardez vos auditeurs quelques secondes avant de commencer de parler.
Prenez le temps de vous ancrer dans le sol, de respirer, de réfléchir aux mots que vous allez
employer. Lorsque vous vous sentez prêt, faîtes un pas en avant, ouvrez votre gestuelle,
inspirez et projetez votre voix avec assurance dès le premier mot. Présentez-vous ensuite en
quelques phrases et avec l’attitude (intonation, expressions…) qui correspond à la situation et
à l’auditoire que vous avez choisis.
Attention : évitez la tentation de regarder l’auditoire en entrant et en marchant.
Attendez d’être devant lui et stable. Evitez toute précipitation : cet exercice vise en premier
lieu apprendre à se calmer et à prendre son temps dans cette situation difficile. Vous éviterez
ainsi la confusion du début de prestation. Attention également au « bonjour ! » seul : il est très
difficile de trouver l’intonation juste et il tombe souvent comme un cheveu sur la soupe.
Essayez par exemple « Bonjour à toutes et à tous » ou « Bonjour, je suis ravi d’être parmi
vous… », ou toute autre formule qui vous semble adaptée.