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CHAPITRE I
LES LOIS DE KIRSHHOFF EN RÉGIME
SINUSOÏDAL
Le courant alternatif est largement utilisé dans divers domaines de l’électrotechnique. Presque
dans tous les cas, l’énergie électrique est produite, distribuée et consommée sous forme d’énergie à
courant sinusoïdal.
Même si à l’heure actuelle les progrès réalisés en électronique de puissance permettent de plus en
plus l’utilisation du transport en courant continu, l’énergie est distribuée principalement sous
forme de courant alternatif.
Ceci s’explique par le fait que le courant alternatif permet très facilement la transformation d’une
tension élevée en une basse tension et inversement (voir transformateurs). Ce procédé de
transformation est en effet indispensable pour le transport de l’énergie à partir de la centrale
jusqu’au consommateur.
Ce chapitre a donc pour objectif de rappeler certaines notions élémentaires traitant des circuits
simples à courant alternatif (monophasés).
Rappelons que les lois de Kirchhoff (loi des mailles & loi des nœuds) sont les lois fondamentales
qui régissent le fonctionnement de tout circuit électrique. Appliquées aux circuits à courant
continu, elles offrent la possibilité de calculer les différences de potentiel et courants, même dans
les circuits les plus complexes.
Elles demeurent valables en régime sinusoïdal à chaque instant et il est donc possible d’écrire les
équations en valeurs instantanées et de résoudre les différents problèmes d’électrocinétique en
tenant compte des régimes transitoires.
Cependant, si seul le régime permanent nous intéresse, on peut simplifier les équations en
introduisant le concept de vecteur tournant, puis de valeur complexe équivalente. Les équations
en sont grandement simplifiées et répondent parfaitement à notre besoin.
On applique alors les lois de Kirchhoff de la même façon que pour un circuit continu, en
introduisant la notion d’impédance complexe, qui impose le déphasage entre courant–tension et
dont il faut tenir compte dans chaque branche d’un circuit.
En résumé, ce chapitre a pour objectif de familiariser l’étudiant avec la notation complexe
indispensable à la résolution des calculs des réseaux monophasés
I- Introduction
Remarque : si après calcul dans une branche quelconque, on trouve un signe négatif
de la valeur de I, cela signifie que le sens réel du courant est inversé par rapport à
celui choisi arbitrairement au départ.
De même, on représente une tension par une flèche à proximité de l’élément
considéré, comme sur les schémas suivants (on remarque dans le cas (1) que les
flèches courant-tension sont dans le sens inverse: il s’agit de la convention récepteur,
à l’inverse du cas (2) où on parle de convention générateur) :
Ik 1
k 0
Exemple :
On a dans ce cas :
I1 I2 I3 I4 0
(ça prouve que forcément au moins un des courant est
négatif).
V
k 1
k 0
On choisit alors un sens arbitraire de parcours sur la maille et on exprime toutes les
tensions en fonction de ce choix. Exemple :
On a dans ce cas :
V1 V2 V3 V4 0
d(Li(t)) d i(t) dL
v(t) L i(t)
dt dt dt
en général nul sauf
dans certains cas
di(t)
v(t) L v(t)
dt
0
Cela correspondrait en théorie à une tension infinie. Mais cela signifie que pratiquement,
une ouverture brutale d’un circuit inductif conduit à une surtension transitoire qui se
manifeste par des étincelles plus ou moins dangereuses selon la puissance de la bobine
considérée.
On dit que l’inductance ne supporte pas les coupures brutales du courant qui la traverse.
Par ailleurs, en régime continu, la bobine se comporte comme un circuit fermé :
d i(t)
v(t) L 0 interrupteur fermé
dt
La capacité
La relation entre la valeur instantanée du courant i(t) et la
valeur de la capacité dans un tel circuit est donné par :
dq dv(t)
i(t) C
dt dt
Ainsi, la capacité est l’élément opposé de l’inductance : il
suffit d’échanger les rôles de la tension et du courant. La
capacité C correspond à une proportionnalité entre le
courant et la dérivée de la tension.
Remarque
D’après la relation obtenue, on note que si la tension varie de façon brutale, par exemple
(discontinuité de la tension dans un temps très court), on aura :
0
dv(t)
i(t) C i(t)
dt
0
Cela correspondrait en théorie à un courant infini. Mais cela signifie que pratiquement, un
changement brutal de la tension d’un circuit capacitif conduit à une surintensité ou pic
de courant.
Par ailleurs, en régime continu, la capacité se comporte comme un circuit ouvert.
dv(t)
i(t) C 0 interrupteur ouvert
dt
Dans le domaine électrique, la valeur efficace d’une tension alternative est égale à la
valeur d’une tension continue qui produirait le même échauffement dans une même
résistance. Dans le cas particulier du régime sinusoïdal, on trouve, naturellement:
G m 2G
2) Représentation de Fresnel ou vectorielle
Dans les circuits à courant alternatif, les tensions et courants évoluent avec le temps de
façon périodique. Selon la nature du circuit considéré (résistif, capacitif ou selfique), les
courants et tensions présentent des déphasages distincts par rapport à une origine
donnée. Aussi, la résolution analytique des équations électriques donnent souvent lieu à
des calculs plus ou moins fastidieux.
Néanmoins, si on ne tient compte que du régime permanent, il est possible de
représenter la sinusoïde par un vecteur tournant, puis aboutir à une représentation
Un module égal à G m
Un angle par rapport à l’origine à t=0
Si ce vecteur tourne dans le sens trigonométrique, à la vitesse égale à , on peut
considérer que le vecteur g m (t) représente la grandeur g( t) , puisqu’il suffit de projeter
ce dernier sur l’axe OY pour retrouver g( t) .
Remarques
Si g(t) s’exprime par un cosinus, il suffit de projeter g m (t) sur l’axe OX pour retrouver la
valeur de g(t). En réalité, exprimer g(t) par un cosinus ou un sinus n’a pas d’importance
en électricité : seul le déphasage entre deux grandeurs électriques compte : il suffit alors
de choisir une origine des phases (choix arbitraire) et d’exprimer toutes les autres
grandeurs (courants, tensions) par rapport à cette origine.
Attention !
Il faut choisir une, et une seule origine des phases, sinon les déphasages peuvent ne plus
avoir aucun sens.
3) Représentation complexe et temporelle des grandeurs sinusoïdales
On sait qu’un vecteur peut être représenté
efficacement par un nombre complexe dont la partie
réelle exprime la projection de ce vecteur sur l’axe
des X et la partie imaginaire sur celui des Y (figure
ci-contre). Ainsi on a l’équivalence :
gm (t) g(t)
G m cos(t ) jsin(t )
Bien entendu, on peut retrouver la valeur
,
instantanée en prenant la partie imaginaire de g(t)
c’est à dire :
g(t) m g(t)
4) Représentation complexe et atemporelle des grandeurs sinusoïdales
La manière la plus simple et la plus efficace de représenter g(t) est de l’associer à une
grandeur complexe qui ne dépend plus du temps contrairement à la représentation
. Bien entendu, ceci n’est possible que dans le contexte d’un régime
instantanée g(t)
En effet, on peut très bien exprimer g( t) par G me j t , ce qui est le cas pour tous les
courants et tensions d’un circuit quelconque. On peut donc dire que toutes les grandeurs
s’expriment par :
2e jt Ge j 2e jt G
g(t) avec G Ge j
Finalement, on peut considérer que la nouvelle
grandeur G (figure ci-contre) représente g(t) : il suffit
pour revenir à la valeur instantanée d’écrire:
g(t) m 2e jt G
Attention !
L’utilisation de la notation complexe non temporelle ne doit faire perdre de vue que le
facteur temps est implicite dans les expressions complexes. Au cours d’une dérivation
par rapport au temps, il faudra multiplier l’expression par j et au cours d’une
intégration, il faudra diviser par j . En effet, toutes les grandeurs sinusoïdales
s’expriment par : g(t) G me
j t
on a par conséquent:
g(t)
1
jg(t)
et dt g(t)
g(t)
t j
III- Représentation des courants et tensions dans les circuits élémentaires
Dans les exemples qui suivront, une application des nombres complexes aux circuits
électriques est envisagée. Il s’agira de déterminer le courant absorbé par un circuit
électrique alimenté par une source supposée parfaitement sinusoïdale.
Le régime permanent est supposé atteint et la tension appliquée est dans tous les cas
étudiés donnée par :
J V
v(t) R j(t)
Ce qui équivaut en complexe à :
V RJ
Par conséquent :
V V j v
J e Je jJ
R R
d’où :
V
J et J V
R
On a donc :
J V 0
Les deux représentations, sur le plan des complexes puis graphique sont :
Courant et tension sont donc en phase (s’annulent en même temps et atteignent leurs
valeurs extrêmes en même temps).
Il est par ailleurs important de souligner que ce résultat, prévisible, ne dépend pas de
l’origine des phases choisie V .
Compléments
* Dans les cas réels, il ne faut pas oublier que la résistance peut varier, non seulement en
fonction de la température, mais également en fonction de la fréquence de la tension
appliquée.
En effet, en continu, le courant se répartit uniformément à travers toute la surface
(section du conducteur), tandis qu’en alternatif, le courant tend à se ‘concentrer’ à la
surface. C’est ce qu’on appelle l’effet de peau.
Ce phénomène a pour effet de réduire la section efficace et donc d’augmenter la
résistance en alternatif. Pour la fréquence industrielle, ce phénomène est négligeable,
sauf pour les très grosses sections. Mais celui-ci devient encore plus prépondérant pour
les fréquences très élevées.
Notons également que les récepteurs possédant aux fréquences industrielles une
résistance pratiquement pure sont les rhéostats, les lampes électriques, les appareils de
chauffage et autres dispositifs similaires.
** On peut utiliser le concept de résistance pour exprimer un échauffement (pas
nécessairement lié à l’effet Joule), une énergie mécanique ou autre phénomène physique
qui produirait le même effet énergétique que la ‘résistance équivalente’ qu’il est possible
de lui associer. En effet, la plupart des machines électriques, même les plus complexes
sont ramenées à des schémas équivalents comportant un ensemble de résistances, selfs
ou capacités qui illustrent leur fonctionnement.
Il n’existe pas dans la nature des circuits purement selfiques, d’autant plus que la self, ou
bobine, constituée de spires de cuivre (ou de tout autre matériau conducteur possédant
une résistivité non nulle) donne lieu à une propriété
résistive qui se superpose à l’effet inductif. L’étude
d’un circuit à inductance pure est une hypothèse
scientifique permettant de se faire une idée sur les
propriétés d’une inductance dénuée de résistance
interne. La variation du courant parcourant un
circuit comportant une inductance L provoque
l’apparition d’une fem d’auto-induction e(t), selon la
loi de Lenz. Celle-ci est opposée à la variation du
courant et s’exprime comme :
j
e (t) L
t
Par rapport à la tension d’alimentation, on peut donc établir que :
j
v(t) e(t) L ,
t
Soit en complexe :
V j LJ
Par conséquent :
V V jv j 2
J e e J e jJ
jL L
D’où :
V
J et J V J V
L 2 2
Les deux représentations, sur le plan des complexes puis graphique sont :
D’après ce qui précède, on voit que le courant est en ‘retard’ par rapport à la tension (la
tension atteint son extremum avant le courant).
De plus, le déphasage observé et exprimé en angle est exactement de 2 .
Il faut noter par ailleurs que les angles doivent être pris ‘avec leurs signes’. Dans la
représentation complexe (figure ci-dessus), on voit que V est positif tandis que J est
négatif. Le déphasage ainsi défini devient égal à 2 .
Compléments
* Il ne faut pas perdre de vue qu’une bobine ‘pure’ n’existe pas, d’une part parce qu’elle
possède un enroulement de cuivre (voir plus haut) mais elle peut aussi comporter un
noyau ferromagnétique qui donne lieu à un échauffement relativement important. Cet
échauffement sera encore plus intense si la fréquence est élevée. Le schéma réel d’une
self est donc forcément plus complexe qu’il n y parait.
** En électronique, les selfs peuvent être très efficaces pour présenter un barrage aux
courants de hautes fréquences : on dit qu’elles servent de filtres au courant HF.
*** Une self peut illustrer des ‘chutes inductives’ qui se produisent dans les lignes ou
dans les machines électriques. Les fuites magnétiques dans les appareils seront alors
représentées par des ‘selfs équivalentes’.
J VC et J V J V
2 2
Les deux représentations, sur le plan des complexes puis graphique sont :
D’après ce qui précède, on voit que, à l’inverse de la self pure, le courant est en ‘avance’
par rapport à la tension (la tension atteint son extremum après le courant). Le déphasage
observé est exactement de 2 . Dans la représentation complexe (figure ci-dessus), on
voit que V et J sont tous deux positifs.
On a par conséquent :
J 1
V R J jLωJ R j(Lω ) J
jCω Cω
On pose :
1
X (Lω ) X est appelée réactance du circuit
Cω
Et on écrira :
Z R jX Z.e jZ
X
J V Arctg
R
On notera aussi que :
V V j( V J ) V j
Z Z.e jZ e e
J J J
On a toujours, par conséquent :
Z
La représentation sur le plan des complexes :
Dans un circuit quelconque, on voit que le déphasage entre le courant et la tension défini
plus haut peut être positif ou négatif selon le signe de X.
Dans les représentations dans le plan des complexes illustrées ci-dessus, les deux cas
sont présentés :
La figure de gauche représente le cas où le courant est en retard par rapport à la
tension (circuit inductif), ce qui conduit à un négatif.
La figure de droite gauche représente le cas où le courant est en avance par rapport à
la tension (circuit capacitif), ce qui conduit à un positif.
Ceci est dû à la convention choisie au départ lorsqu’on a défini comme étant :
J V
Il faudra donc retenir que, d’après les conventions choisies :
1
Si 0 X 0 L
C
le circuit est inductif (courant en retard par rapport à la tension)
1
Si 0 X 0 L
C
le circuit est capacitif (courant en avance par rapport à la tension)
Remarque
Si le circuit se trouve dans la situation où les deux réactances se compensent de façon à
obtenir un circuit purement résistif, on parle de résonnance, on a alors dans ces
conditions :
1
L 0 X0 le circuit est appelé circuit « résonnant ».
C
I
k 1
k 0
V
k 1
k 0
Z R jL 20 j15,7
j
ZR 20 j31, 8
C
j
R
C 20. j31, 8 j20.31, 8 20 j31, 8
Z 14, 33 j9, 01
R
j 20 j31, 8 20 j31, 8 20 j31, 8
C
Solution
On déduit des représentations vectorielles :
a)
j
v(t) 380 2 sin(t ) V 380e 4 j 5
4 V 380e 4 j( ) j
Z
20e 4 6
20e 12
J j
J 19e 6
j
j(t) 19 2 sin(t ) 19e 6
6
On a donc :
5 5
Z 20 cos jsin R jX 5, 2 j 19,3 Le circuit est inductif (X 0)
12 12
b)
j
v(t) 380 2 sin(t ) V 380e 4
j 5
4 V 380e 4 j ( ) j
Z
20e 4 6
20e 12
j
J j
j(t) 19 2 sin(t ) J 19e 6 19e 6
6
On a donc :
5 5
Z 20 cos jsin R jX 5, 2 j 19,3 Le circuit est capacitif (X 0)
12 12
c)
2 j
2
2
v(t) 380 2 sin(t ) V 380e 3 j
3 V 380e 3 j
2 Z 2
20e 4
2 j( )
J j( )
j(t) 19 2 sin(t ) J 19e 3 4 19e 3 4
3 4
On a donc :
Z 20 cos jsin R jX 14,1 j 14,1 Le circuit est capacitif (X 0)
4 4
d)
j
v(t) 380 2 sin(t ) V 380e 3 j
3 V 380e 3 j
Z
20e 4
j( )
J j( )
j(t) 19 2 sin(t ) J 19e 3 4 19e 3 4
3 4
On a donc la même impédance que dans le cas précédent (c): il s’agit du même circuit, et
le déphasage imposé par l’impédance ne dépend pas des déphasages temporels des
courants et tensions qui dépendent, eux, de l’instant d’origine choisi.
V AD =200 V
R 1 = 2,5
L = 12,5
1/C = 15
R 2 = 15
1) Déterminer l'impédance
complexe équivalente Z BC vue entre les bornes B et C.
2) En déduire le courant total J si on prend V AD comme origine des phases.
3) En déduire également V AB , V AB , V BC et V BC . Vérifier les égalités :
V AD = V AB + V BC et J J1 J 2 .
Solution
1) La résistance R 2 étant en parallèle avec la capacité C, on a :
1
R 2.
jC 15. j15
ZBC 7,5 j7,5
1 15 j15
R2
jC
2) En appliquant la loi d’Ohm généralisée et puisque VAD est origine des phases:
VAD VAD R1 jL ZBC J 2,5 j12,5 7,5 j7,5 J J
200
2,5 j12,5 7,5 j7,5
On trouve, après arrangement des termes :
J 16 j8 A
3) On déduit des résultats précédents :
VAB R1 jL J 2,5 j12,5 16 j8 140 j180 V
VAB 1402 1802 228 V
Solution
1) L’impédance équivalente totale:
Z jx ZAB
3)
On a J c est origine des phases, par conséquent:
Jc 0,1
J c J c 0,1A V AB j500.0,1 j50 V
jC j0,8.106 400.2
V AB j50
Jb 0,385 j0, 077 A J b J b 0,385A
R jL 25 j125
J J b J c 0,385 j0, 077 0,1 0, 285 j0, 077 A J J 0, 285A
V jxJ V AB j164 0, 285 j0, 077 j50 12, 62 j3, 4 V V V 13V