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JOHN RAWLS http://www.colvir.net/prof/sylvain.stjean/ethique virtuel/Appo...

John Rawls
John Rawls s’intéresse uniquement aux règles qui devraient présider
à la distribution de la richesse en société, soit le domaine de la justice
distributive (ses outils ne s’appliquent jamais aux problèmes liés à la
justice punitive ou rétributive). Pour ce faire, il propose deux
principes : le principe des libertés égales et le principe de différence.
Une loi qui réglemente la distribution de richesse sera juste, donc
moralement acceptable, si elle ne transgresse aucun de ces deux
principes.

Rousseau et le contrat social


Rawls s’inspire de la conception rousseauiste de l’homme qui fait de
chacun de nous un être libre et égal par nature et de sa théorie du
contrat social. Il faut bien comprendre la portée de cette théorie.

Pour Rousseau, la société doit être le fruit d’un accord entre des
individus libres et égaux, puisque c’est leur nature. En conséquence,
les règles sociales devraient être celles que des individus libres et
égaux choisiraient de se donner.

« Ce que l’homme perd par le contrat social, c’est sa liberté


naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu’il peut
atteindre; ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et la propriété de
tout ce qu’il possède ». Du contrat social, livre 1, chapitre 8.

Il y a ici les fondements d’une critique de l’utilitarisme. En effet, une


loi ne pourra violer cette liberté et cette égalité sous prétexte qu’elle
contribuerait au bien-être de la collectivité.

Le voile d’ignorance
Dans le but de s’assurer de la justice des lois, Rawls propose la notion
de voile d’ignorance. En effet, si des individus doivent élaborer les
grands principes qui présideront à l’organisation de la société, ils
doivent faire abstraction des intérêts en jeu, en particulier des leurs.
Le voile d’ignorance tente de mettre les décideurs dans cette
situation en leur demandant de faire abstraction de la place qu’ils
occuperaient dans cette société pour laquelle ils sont en train
d’établir une loi. Dans cette situation, ils ont tout intérêt à faire en
sorte que ces principes soient les plus équitables possible.

Selon Rawls, ce voile d’ignorance nous permet de déterminer ce qu’un

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individu libre et égal accepterait.

Le voile d’ignorance ne nous permet pas de dire si une loi est juste,
mais il nous prédispose à appliquer les deux principes mis de l’avant
par Rawls. C’est pourquoi vous ne trouverez pas ce concept dans la
liste des outils moraux. Vous ne pouvez donc pas l’utiliser dans vos
évaluations morales.

Principe des libertés égales


Rawls défend les lois qui attribueront à tous les individus la plus
grande liberté possible, à condition que cette liberté soit la même
pour tous. Autrement dit, chaque personne doit avoir droit au
système total le plus étendu de libertés de base égales pour tous, à
condition qu’elles soient compatibles avec un même système pour
tous. Autrement dit, un monarque, qui a tous les pouvoirs sur ses
sujets, a une très grande liberté, mais c’est au détriment de la liberté
de ses sujets. Une loi qui accorderait ces privilèges à une seule
personne ne respecterait pas le principe des libertés égales et serait
injuste.

Principe de différence
Comme tous les hommes sont égaux par nature (Rousseau), toute
inégalité est injuste. Mais comme dans le cas de la liberté, les
hommes peuvent être amenés à accepter une certaine inégalité.
Rawls ne défend donc pas l’égalité à tout prix. En effet, il prétend
qu’il peut y a avoir des inégalités, mais sous certaines conditions, à
savoir :

Elles doivent être au bénéfice des démunis.

Elles doivent être attachées à des fonctions et à des positions


ouvertes à tous.

Autrement dit, Rawls accepterait qu’un médecin gagne plus qu’un


ouvrier, à condition que cela avantage les plus démunis et que les
postes de médecin ne soient pas réservés à une partie seulement de
la société. C’est seulement à ces conditions, que des inégalités
peuvent être justes.

Une remarque : si une loi ne crée pas d’inégalités, elle ne peut


transgresser le principe de différence de Rawls. En conséquence, si
elle respecte le principe des libertés égales, elle sera donc juste.

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Remarque
Il faut éviter deux erreurs classiques avec Rawls.

La première erreur touche au domaine d'application de son éthique.


Rawls s'intéresse à la redistribution de la richesse au sens large.
Remarquez que ce n'est pas uniquement une question d'argent,
l'accès à l'éducation, à des services de santé en région, pour donner
deux exemples, font partie de la richesse au sens de Rawls. Si une
action n'est pas liée à la distribution d'un bien ou à son accessibilité,
alors l'éthique de Rawls ne s'applique pas.

La deuxième erreur concerne la mécanique de ses principes.


Contrairement aux principes kantiens qui sont indépendants les uns
des autres, les deux principes de Rawls sont solidaires. Rawls défend
la liberté et l'égalité. Ces deux valeurs sont fondamentales pour lui.
Une loi sera donc acceptable à condition qu'elle laisse le plus de
liberté à tous, liberté égale s’entend, et que, si elle crée des
inégalités, ces inégalités sont à l'avantage des démunis, et les
avantages sont accessibles à tous. Cela veut dire qu'une action sera
moralement acceptable si elle ne transgresse aucun des deux
principes. Lorsque vous appliquez Rawls à un cas, il faut d’abord
soumettre la loi au premier principe. Si elle passe le test, il faut le
dire et expliquer pourquoi. Ensuite, vous appliquez le deuxième
principe. Il faut aussi expliquer pourquoi l’action envisagée respecte
ou ne respecte pas le principe de différence. Je vous suggère de
consulter l’algorithme qui résume la démarche de Rawls présenté sur
la page Web du cours.

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