Bernard-Henri Lévy
Pour les articles homonymes, voir Lévy et BHL.
Bernard-Henri Lévy
Œuvres principales
• La Barbarie à visage humain
• Le Testament de Dieu
• L'Idéologie française
• Le Diable en tête
• Les Derniers Jours de Charles Baudelaire
• Le Siècle de Sartre
• Ennemis publics
• L'Esprit du Judaïsme'
Bernard-Henri Lévy, souvent désigné par ses initiales
BHL, né le 5 novembre 1948 à Béni Saf (Algérie), est
un écrivain, philosophe, cinéaste, romancier, essayiste,
dramaturge, homme d’affaires, intellectuel et chroniqueur
français.
Depuis la parution de son premier essai La Barbarie à
visage humain en 1977, il est une figure influente de la
scène politique, philosophique, médiatique et littéraire
française, à travers son implication dans de nombreux
sujets politiques, diplomatiques et de société. Initiateur
du mouvement des nouveaux philosophes dans les années
1970, dont il demeure la figure emblématique, son action,
ses opinions et ses publications font l'objet de nombreuses En 1996, le magazine économique Challenges classe la
controverses. famille Lévy comme 187e plus grosse fortune française
Lecteur de Sartre et de Husserl, il est l'auteur de nom- avec 455 millions de francs .
breux ouvrages sur la judaïté, l'identité, le sionisme, les
intégrismes religieux, l'art, l'antisémitisme, l'esprit
baudelairien, dont il se réclame, les Etats-Unis
d'Amérique et la guerre en Lybie lors de laquelle il
est apparu comme une figure active prééminente sur la
scène internationale, tout comme lors des guerres de
Yougoslavie et l'intervention russe en Ukraine.
Auteur de pièces de théâtre et de deux romans pour les-
quels il a reçu le prix Médicis en 1984 et le prix Interallié
1988, chroniqueur et cinéaste, il est fondateur de l'Institut
d'études lévinassiennes en 2000 avec Benny Levy et Alain
Finkielkraut, et dirige depuis 1990 la revue qu'il a fondée,
La Règle du jeu.
1 Biographie
1.1 Famille
1.1.1 Ascendance
Bernard-Henri Lévy est issu d'une famille juive
d'Algérie[1] .
L'un de ses arrière-grands-pères maternels était le rab-
bin de Tlemcen qui se situe à l'ouest du pays. Son père,
André Lévy, est originaire de Mascara et, à 18 ans, s’en-
gage pour la défense de l'Espagne républicaine[2] avant
de combattre au sein du 2e bataillon de marches, sous les
ordres du général Diego Brosset. Sa mère est née Dina
Siboni. Il a un frère, Philippe, et une sœur[3] , Véronique,
convertie au catholicisme[4] , baptisée le 7 avril 2012[3] et
auteur du livre Montre-moi ton visage[5] . Après avoir passé
plusieurs années au Maroc, alors protectorat français, sa
famille s’installe en France, à Neuilly-sur-Seine, en 1954.
En 1946, son père s’installe à Casablanca dans le quar-
tier d'Anfa[6] et fonde au Maroc[7] la Becob, une socié-
té d’importation de bois précieux africains et de résineux
(de Finlande, d'URSS ou de Roumanie)[8] , rachetée par
le groupe Pinault-Printemps-Redoute en 1997[9] . Après
la vente de l'entreprise, Bernard-Henri Lévy est resté ac-
tionnaire et administrateur de plusieurs sociétés. Il est à la
tête de la société civile immobilière Finatrois. Ancien ac-
tionnaire de la société de production de cinéma Les films
du lendemain, il a cédé ses parts dans cette société pour
un euro symbolique, au début de l'année 2013, à sa pré-
sidente, Kristina Larsen[10] . Il garde de cette époque une
amitié avec Claude Berda[6] .
[11]
1.1.2 Descendance
En septembre 1974, il a une fille de sa première union
avec le mannequin Isabelle Doutreluigne : Justine Lévy.
Après une suite de cambriolages, et une incarcération, elle
ne reprend pas la garde de sa fille[6] .
En 1980, il épouse Sylvie Bouscasse, et de leur union naît
un fils prénommé Antonin-Balthazar-Solal[12] .
Le 19 juin 1993, il épouse l'actrice Arielle Dombasle à
Saint-Paul-de-Vence, un an après qu'elle a joué au théâtre
de l'Atelier sa pièce Le Jugement dernier.
1
2 1 BIOGRAPHIE

En février 2011, dans le magazine Harper’s Bazaar, la guerre de libération contre le Pakistan. À son retour,
l'artiste millionnaire Daphne Guinness, riche héritière du en mai 1973, il écrit son premier livre : Bangla-Desh Na-
fabricant de bière irlandais, révèle une relation de cinq tionalisme dans la révolution. Ce premier texte inaugure
ans avec Bernard-Henri Lévy, après qu'ils ont été surpris une série de reportages de guerre qui constituent l'une des
à Nice en juin 2010 par des paparazzi[13] . Il écrit pour caractéristiques de son œuvre.
elle le dialogue du personnage qu'elle joue dans le film De retour en France, il est nommé chargé de cours à
The Legend of Lady White Snake[14] . La liaison prend fin l’université de Strasbourg, où il enseigne l’épistémologie.
en 2013[15] .
En octobre 1974, il crée la collection « Figures » chez
Grasset, inaugurée par des livres de Jean-Paul Dollé et de
1.2 Jeunesse Philippe Nemo.
En janvier 1975, il lance avec Michel Butel le quotidien
Il fait ses études secondaires au lycée Pasteur de Neuilly,
L'Imprévu qui ne rencontre pas le succès espéré et cesse
puis deux années de classes préparatoires au lycée Louis-
sa parution après onze numéros, malgré un apport de huit
le-Grand.
millions de francs[6] .
Il fait partie jusqu’en 1976 des conseillers de François
1.2.1 L'École normale supérieure (1968-1971) Mitterrand au sein du « Groupe des Experts » où il siège
en compagnie de personnalités politiques comme Michel
En 1968, il est reçu à l’École normale supérieure de la rue Rocard, Laurent Fabius ou Édith Cresson. François Mit-
d’Ulm où il a comme professeurs de philosophie Jacques terrand évoque le jeune Bernard-Henri Lévy en ces
Derrida et Louis Althusser. termes dans son livre L'Abeille et l'Architecte[18] :
Il publie un premier article dans la revue Les Temps
modernes intitulé « Mexique, nationalisation de
l'impérialisme » à la suite d'un séjour au Mexique en « J’ai connu Bernard-Henri Lévy alors qu’il
1969. venait d’entrer à Normale supérieure. Je me
flatte d’avoir pressenti en ce jeune homme
Sur cette époque, son condisciple Jean-Luc Marion rap-
grave le grand écrivain qu’il sera. Un danger
porte :
le guette : la mode. Mais la souffrance, amie
des forts, le sauvera. Tout l’y prépare. Je ne
« Bernard a toujours été BHL. Je l'ai vu
m’inquiète pas de ce goût de plaire qui l’ha-
vraiment pour la première fois quand il a in-
bite et l’entraîne aujourd’hui hors de son ter-
tégré l'École normale supérieure, un an après
ritoire. Quand il s’apercevra qu’il possède en
moi, en 1968. Évidemment, il travaillait beau-
lui-même ce qu’il cherche il reviendra à sa ren-
coup, avec beaucoup d'efficacité et de talent.
contre. Le voudrait-il qu’il n’échapperait pas au
Sinon, comment aurait-il intégré dès son pre-
feu qui le brûle. Il a déjà dans le regard, ce dan-
mier essai ? Mais il ne travaillait pas d'abord
dy, de la cendre. Peut-être me trompé-je, peut-
ni surtout pour accomplir ses devoirs vis-à-vis
être cédera-t-il aux séductions du siècle au-delà
de l'institution universitaire. Il avait son propre
du temps qu’il faut leur accorder. J’en serais
programme, depuis le début : publier, faire sa-
triste. J’accepte qu’il dépense encore beaucoup
voir des choses tragiques et, à l'occasion, se
d’orgueil avant de l’appeler vanité. J’ai apporté
faire connaître. […] Bernard avait tout pour de-
de France avec moi La Barbarie à visage hu-
venir un professeur d'université. Il ne lui man-
main que j’annote pour mes chroniques. C’est,
quait que l'envie. Mais la sienne le portait vers
à l’image de son auteur, un livre superbe et
Camus ou Malraux plutôt que vers Merleau-
[16] naïf. Superbe par le verbe, le rythme intérieur,
Ponty ou Husserl . »
l’amère certitude qu’il n’est qu’incertitude. Naïf
par l’objet de sa quête, qui le fuit dès qu’il en
1.2.2 Les débuts (1971-1976) approche. […] Bernard-Henri Lévy, caressé,
adulé, propulsé, trituré par les média, adieu
En 1971, il est reçu 8e à l’agrégation de philosophie[17] . sourire de connivence, geste ailé d’une main
amie, adieu langage à demi-mot ? Non, au re-
En septembre 1971, il écrit dans Combat un long re-
voir. »
portage consacré à l'Irlande du Nord ainsi qu'une série
d'articles sur le monde paysan français ; dans une problé-
matique maoïste, il montre comment la lutte des classes
opère dans les campagnes françaises. 1.3 Les « nouveaux philosophes »
Parrainé par Charles Bettelheim, professeur d’écono-
mie proche de Louis Althusser, il voyage dans le sous- Article détaillé : Nouveaux philosophes.
continent indien, plus spécialement au Bangladesh durant
1.3 Les « nouveaux philosophes »
1.3.1 La polémique autour d'André Glucksmann
Le 30 juin 1975, dans Le Nouvel Observateur, Bernard-
Henri Lévy, 26 ans, salue la parution aux éditions du
Seuil de La Cuisinière et le mangeur d'hommes d'André
Glucksmann, qui établit un parallèle entre le nazisme et
le stalinisme, en attribuant à Marx la responsabilité du
Goulag.
Issu de la mouvance maoïste et rompant avec elle,
Glucksmann appelle à entreprendre une critique de fond
du marxisme, à partir d’une réflexion sur le totalitarisme,
alors qu’Alain Badiou, issu de la même mouvance, pos-
tule que remettre en cause les principes du marxisme,
c’est « jeter le bébé avec l’eau du bain » et que « la dé-
mocratie n’est rien d’autre qu’un outil de propagande du
capitalisme[19] . »
Glucksmann rejoint Lévy chez Grasset, où se forme un
courant philosophique représenté par des auteurs très dif-
férents les uns des autres – Christian Jambet, Guy Lar-
dreau, Maurice Clavel, etc., – mais qui se reconnaissent
tous à leur opposition au schéma totalitaire, jusqu’au cœur
de la philosophie quand elle prétend détenir le pouvoir de
changer radicalement le monde, et à la nécessité d’envisa-
ger une nouvelle perspective de la pensée [réf. souhaitée][20]
L'émergence du nouveau en philosophie pose nécessaire-
ment un problème dont Michel Foucault, alors, définit les
enjeux :
« L’épreuve décisive pour les philosophies
de l’Antiquité, c’était leur capacité à produire
des sages ; au Moyen Âge, à rationaliser le
dogme ; à l’âge classique, à fonder la science ; à
l’époque moderne, c’est leur aptitude à rendre
raison des massacres[21] . »
1.3.2 L'émergence du concept
Au printemps 1976, Paul Guilbert et Jean-Marie Bor-
zeix, à la direction des Nouvelles littéraires, demandent
à Bernard-Henri Lévy de consacrer un dossier à ce cou-
rant de pensée. Paru en juin 1976, il s’ouvre sur une
préface de Bernard-Henri Lévy, suivie de quatre entre-
tiens : François Châtelet avec Christian Jambet et Guy
Lardreau ; Roland Barthes avec Philippe Roger ; Claude
Lévi-Strauss avec Jean-Marie Benoist ; Jean-Toussaint
Desanti avec Jean-Paul Dollé. Un texte d’Annie Leclerc
clôt le dossier. La formule « les nouveaux philosophes »,
choisie par Lévy, apparaît en titre. Désormais ce courant
sera connu sous ce terme.
Le 9 mai 1977, dans un article intitulé La grande co-
lère des faits, consacré aux Maîtres Penseurs, l'ouvrage
d’André Glucksmann qui va bientôt paraître, Michel Fou-
cault constate :
« Le goulag, toute une gauche a voulu l’ex-
pliquer, sinon comme les guerres, par la théorie
3
de l'histoire, du moins par l’histoire de la théo-
rie. Massacres, oui, oui ; mais c’était une af-
freuse erreur. Reprenez donc Marx ou Lénine,
comparez avec Staline, et vous verrez bien
où celui-ci s’est trompé. Tant de morts, c’est
évident, ne pouvaient provenir que d’une faute
de lecture. On pouvait le prévoir : le stalinisme-
erreur a été l'un des principaux agents de ce
retour au marxisme-vérité, au marxisme-texte
auquel on a assisté pendant les années 1960.
Contre Staline, n’écoutez pas les victimes, elles
n’auraient que leurs supplices à raconter. Reli-
sez les théoriciens ; eux vous diront la vérité du
vrai[21] . »
Un peu auparavant, en mars 1977, Michel Foucault et
Bernard-Henri Lévy ont publié un entretien dans Le Nou-
vel Observateur, où Foucault affirme :
« Le retour de la révolution, c’est bien là
notre problème. Il est certain que, sans lui, la
question du stalinisme ne serait qu’une ques-
tion d’école – simple problème d’organisation
. des sociétés ou de validité du schéma marxiste.
Or c’est de bien autre chose qu’il s’agit, dans le
stalinisme. Vous le savez bien : c’est la désirabi-
lité même de la révolution qui fait aujourd’hui
problème[22] . »
C'est à partir de ces bases que se construit la nouvelle phi-
losophie. Au-delà de la remise en cause de la responsabi-
lité des philosophes dans l'histoire, il s’agit de questionner
le désir de faire la révolution — non pas une révolution,
mais la révolution, radicale, finale, totale — pour en étu-
dier les tenants et les aboutissants, jusque dans ses effets
les plus concrets[23] .
1.3.3 La Barbarie à visage humain (1977)
Article détaillé : La Barbarie à visage humain.
En mai 1977, Bernard-Henri Lévy publie La Barbarie à
visage humain. S’il se situe dans le même champ critique
de Glucksmann, il l’élargit en remettant en cause les prin-
cipes de la révolution conçue par ce qu’il appelle « l’idéo-
logie du désir », c’est-à-dire le courant de pensée animé
par Gilles Deleuze, Félix Guattari et Jean-François Lyo-
tard[24] .
Pour présenter ce livre, BHL critique le rationalisme :
« Chacun sait aujourd'hui que le ratio-
nalisme a été un des moyens, un des trous
d'aiguille par quoi s’est faufilée la tenta-
tive totalitaire. Le fascisme n'est pas issu
de l'obscurantisme, mais de la lumière. Les
hommes de l'ombre, ce sont les résistants...
4 1 BIOGRAPHIE
C'est la Gestapo qui brandit la torche. La rai-
son, c'est le totalitarisme. Le totalitarisme, lui,
s’est toujours drapé des prestiges de la torche
du policier. Voilà la « barbarie à visage hu-
main » qui menace le monde aujourd'hui[25] . »
Bernard-Henri Lévy dénonce la tentation totalitaire liée,
selon lui, à ce qu'il appelle « la lumière » ou encore
« l'optimisme » inscrit au plus profond de la raison qui
fonde historiquement la philosophie et accompagne son
développement jusqu'au présent. La révolution culturelle
chinoise, jusque dans ses prolongements au Cambodge,
sous Pol Pot alors en 1977, est « le plus moderne re-
père de l'optimisme », écrit-il[26] . L'optimisme deleuzien,
pour être d'une autre nature, ne lui semble pas moins
dangereux, en puissance sinon en acte.[réf. nécessaire] [27] .
« L'optimisme » dont parle Lévy ne se confond pas avec
un trait de caractère. Lévy ne remet pas en cause l'espoir
de s’en sortir. Il ne conteste pas l’idée d’une élévation de
la conscience humaine ou d’une réparation des injustices.
Mais il combat l’idée d’une providence rationnelle, en tout
cas immanente, naturelle, qui mènerait nécessairement
les hommes vers une « société bonne » méthodiquement
« épurée » de ses éléments « corrupteurs ».[réf. nécessaire][28]
D’où la nécessité, pour Lévy, de réhabiliter ce qu'il ap-
pelle « le pessimisme », c’est-à-dire la vigilance face au
désir d’adhérer à une révolution conçue comme purement
positive, au moins dans sa finalité, que ce soit en termes
théologiques, kantiens, hégéliens, bergsoniens, marxistes
ou fascistes.[réf. nécessaire][29] Philippe Sollers note, en rendant compte de l’ouvrage,
Cet essai déclenche de nombreuses réactions et contro- dans un article paru dans Le Nouvel Observateur du 30
verses, notamment de la part de Gilles Deleuze qui dénie avril 1979 :
à son auteur le statut de philosophe, pour le ravaler à celui
de publicitaire sous le label de BHL.
En revanche, dans un texte publié par Les Nouvelles litté-
raires le 26 mai 1977, Roland Barthes apporte son soutien
à Bernard-Henri Lévy :
« Est-ce qu’il n’y aurait pas une sorte d’ac-
cord entre l’idéologie optimiste du « progrès »
historique et la conception instrumentaliste du
langage ? Et à l’inverse, est-ce qu’il n’y aurait
pas le même rapport entre toute mise en dis-
tance critique de l’Histoire et la subversion du
langage intellectuel par l’écriture ? Après tout,
l’ars scribendi, succédant à l’art oratoire, a été
historiquement lié à un déplacement de la pa-
role politique (de la politique comme pure pa-
role). Votre projet ne fait que relancer ce dépla-
cement, occulté depuis qu’on a cessé d’écrire la
politique, c’est-à-dire depuis Rousseau[30] . »
Le 27 mai 1977, Bernard Pivot convie sur le plateau de
l'émission Apostrophes, Bernard-Henri Lévy et André
Glucksmann, pour débattre de la question : « Les nou-
veaux philosophes sont-ils de droite ou de gauche ? »
Sont également invités Maurice Clavel, qui soutient leurs
thèses, et François Aubral et Xavier Delcourt, qui s’y op-
posent. Le débat fait connaître au grand public les nou-
veaux philosophes.
1.4 Le Testament de Dieu (1979)
Article détaillé : Le Testament de Dieu.
1.4.1 Le livre
Son second livre Le Testament de Dieu, paru en mai 1979,
prolonge La Barbarie à visage humain. Lévy y oppose la
raison grecque, nécessairement optimiste et tragique, se-
lon lui, et la loi juive, pessimiste, mais qui laisserait en-
trevoir comme l'envers du tragique :[réf. souhaitée][31]
« Si l’on convient d’appeler « tragique » la
conception des choses qui dit la pénible drama-
turgie du Mal mué en Bien, et « pessimiste »
celle qui conte la simple et brute pénibilité
d’être homme, homme voué au Mal, au Mal in-
totalisable, alors il faut conclure, contre l’air du
temps une fois de plus, que le Tragique est l’élé-
ment même de l’oppression et le pessimisme,
peut-être, le point de vue de l’opprimé[32] . »
« Quel livre scandaleux qui se permet l’in-
solence de douter du miracle grec et de parler
du génie du christianisme ! Voici la première
critique systématique de « l’Antiquité dans les
têtes » (autrement dit de tout le savoir univer-
sitaire ou peu s’en faut). […] Ce qui se dévoile
est ceci, contraire sans aucun doute à toute vi-
sion du monde philosophique : il n’y a pas « la
Religion » d’un côté et, de l’autre, autre chose
qui serait « la Raison » enfin débarrassée de la
Religion. Mais plutôt le fait qu’il n’y a de toute
façon, quoi qu’on en dise, que des religions, et
que les pires sont celles qui se dénient comme
telles, y compris au nom de la science[33] . »
L'historien Pierre Vidal-Naquet relève plusieurs gros-
sières erreurs factuelles dans l'ouvrage ; Bernard-Henri
Lévy lui répond dans un texte, publié par Le Nouvel Ob-
servateur du 18 juin 1979, il écrit : « Pierre Vidal-Naquet
vient, peut-être, d’inventer un genre inédit dans la Répu-
blique des Lettres : le rapport de police philosophique ».
Pierre Vidal-Naquet répond le 25 juin 1979 et il est ap-
puyé dans sa critique par le philosophe Cornelius Casto-
riadis[34] .
1.5 De 1980 à 1993
1.4.2 Controverse
La controverse, ouverte par Gilles Deleuze lors de la sor- et affirment qu'il aurait davantage un rôle d'essayiste que
tie de La Barbarie à visage humain, reprend avec plus de philosophe et qu'« il n'y a pas de pensée chez ce pen-
d’ampleur avec la sortie du Testament de Dieu.
La critique des erreurs historiques par Pierre Vidal-
Naquet sert à Cornelius Castoriadis pour relever
« l'imposture » philosophique du « nouveau philosophe »
proclamé tel par le numéro « historique » des Nouvelles
littéraires. Castoriadis dénonce dans Le Testament de Dieu
des objectifs inhérents au souci du profit financier et de Emmanuel Levinas rend hommage à Bernard-Henri Lévy
l’intérêt personnel :
« Que l’industrie des médias fasse son pro-
fit comme elle peut, c’est, dans le système ins-
titué, logique : son affaire, c’est les affaires.
Qu’elle trouve des scribes sans scrupule pour
jouer ce jeu n’est pas étonnant non plus. Mais
tout cela a encore une autre condition de pos-
sibilité : l’attitude du public. Les « auteurs »
et leurs promoteurs fabriquent et vendent de
la camelote. Mais le public l’achète – et n’y
voit que de la camelote, des fast-foods. Loin
de fournir un motif de consolation, cela traduit
une dégradation catastrophique, et qui risque
de devenir irréversible, de la relation du public
à l’écrit. Plus les gens lisent, moins ils lisent.
Ils lisent les livres qu’on leur présente comme
« philosophiques » comme ils lisent les romans
policiers. En un sens, certes, ils n’ont pas tort.
Mais, en un autre sens, ils désapprennent à lire,
à réfléchir, à critiquer. Ils se mettent simple-
ment au courant, comme l’écrivait L’Obs il y a
quelques semaines, du « débat le plus chic de
la saison »[35] . »
L'historien Gérard Noiriel voit en eux « des philosophes
possédant les titres requis pour pouvoir être considérés
comme des “penseurs” (normaliens et agrégés de philo-
sophie), mais [qui sont] davantage attirés par le journa-
lisme que par la recherche, [qui] se lancent dans la pu-
blication d'essais grand public qui rencontrent d'emblée
un fort succès dans les médias »[36] . Il estime que « ce
n'est évidemment pas la profondeur de leur pensée qui
explique [leur] succès médiatique [mais le] fait que les
thèses anticommunistes qu'ils défendent sont en phase
avec les discours dominants »[37] .
L'historien François Cusset observe que « l'opération
s’apparente à une mise au pas du champ intellectuel. Car
Lévy semble plus hargneux envers l'« idéologie du dé-
sir » deleuzo-guattarienne qu'à propos des camps sovié-
tiques »[38] .
Le philosophe Bruno Jeanmart et le journaliste Richard
Labévière ont écrit en 2007 Bernard-Henri Lévy ou la
règle du Je[39] , un ouvrage destiné à justifier, auprès des
étudiants, l'absence de Bernard-Henri Lévy dans le pro-
gramme de l'agrégation de philosophie. À la suite de
5
l'analyse de ses œuvres, ils y dénoncent l'absence de
concepts, outils de base dans la démarche philosophique,
seur ».
1.4.3 L'hommage d'Emmanuel Levinas
et le salue dans un texte paru dans son livre Au-delà du
verset :
« Je rejoins ainsi le livre de Bernard-Henri
Lévy, Le Testament de Dieu, livre sombre
comme le premier alinéa de notre texte, livre
qui a dit tant de choses remarquables sur la
Loi, sur la dure Loi qui ne nous apporte pas
d’emblée, comme le promettent certains jeunes
hommes trop facilement optimistes, les joies
des « aubes naissantes », Loi dure, notre part
à nous, peuple de la Loi juste, notre part la
meilleure ! Mais je me suis demandé s’il n’était
pas trop sévère pour la Grèce, avec laquelle il
envisageait, comme une concession, qu’un dia-
logue soit possible. Je demandais davantage,
par respect pour la science et pour Platon. Je
pensais que, par-delà le dialogue avec la Grèce,
nous était nécessaire son parler déjà dans notre
discours intérieur. Tentation de la Grèce en-
core non surmontée ! Pourtant Bernard-Henri
Lévy n’a-t-il pas raison en présence de tous
ceux qui cherchent à s’approprier un héritage
si brillant et à voir en lui, aussi, une excellence
de forces vitales qui seraient capables de déli-
catesses très grandes sans rien perdre de leur
superbe impitoyable[40] ? »
1.5 De 1980 à 1993
En 1980, il a participé à la fondation de l’associa-
tion L’Action internationale contre la faim[41] avec
Marek Halter, Jacques Attali, Françoise Giroud et
quelques autres, et c’est lui qui rédigera la charte de
l’association[42] ; il s’en dissociera six ans plus tard, au
moment de l’affaire éthiopienne et du grand débat qui
secouera les grandes ONG sur les « effets pervers » de
l’aide ; Bernard-Henri Lévy était alors partisan, comme
Médecins sans frontières, d’arrêter d’envoyer des aides
qui ne faisaient que renforcer et enrichir les bourreaux et
il fut, sur ce point, mis en minorité. La même année, BHL
et Marek Halter créent le Comité des Droits de l’Homme
qui milite pour le boycott des Jeux olympiques d'été de
1980, qui ont lieu à Moscou.
6 1 BIOGRAPHIE

1.5.1 L'Idéologie française (1981) penser », nouvelle variation du cosmopolitisme aristocra-

tique du XVIIIeme siècle, avec pour unique objet la haine
de la France[50] .
Article détaillé : L'Idéologie française.

En janvier 1981, paraît chez Grasset L'Idéologie fran-
çaise, dans lequel Bernard-Henry Lévy fait de la France
le laboratoire conceptuel du fascisme européen. Il y étu-
die notamment la Révolution nationale qui, entre 1940
et 1944, impose, selon lui, un État fasciste spécifique-
ment français, fondé sur le concept moderne de race, la
haine de l'abstraction, le dénigrement des débats théo-
riques, l'horreur des intellectuels, le culte du vitalisme et
le mot d'ordre du « retour au concret ». Les fascistes fran-
çais comme Brasillach, Drieu, Rebatet, etc., c'est-à-dire
les « collabos », sont méprisés à Vichy. Le fascisme de
Vichy a été pensé et mis en place par des hommes profon-
dément germanophobes, « irrigués de culture et d’huma-
nisme classiques, pétris de bienséance et de conformisme
patriotes, qui accouchèrent, quatre ans durant, de la ver-
sion française de l’abjection du siècle », selon Lévy[43] .
Lévy tente de réveiller la mémoire et d'en tirer les le-
çons. S'il opposait frontalement Athènes (la raison uni-
verselle) et Jérusalem (l'âme singulière) dans Le Testa-
ment de Dieu, Lévy admet maintenant qu'il y a bien un
lieu où la philosophie grecque rejoint la littérature juive :
ce lieu, c’est Rome, c’est l’Église romaine, urbi et orbi,
où concilier rationalité et singularité dans l’âme judéo-
platonicienne. Ce lieu, c'est également l'école freudienne
de Paris ; ce lieu, c'est cosmopolis[44] .
Très controversé, l'ouvrage fut particulièrement critiqué
par Raymond Aron (pour qui « Bernard-Henri Lévy
viole toutes les règles de l'interprétation honnête et de
la méthode historique »[45] ), Paul Thibaud, Emmanuel
Le Roy Ladurie ou encore Pierre Nora, mais est salué
par l'écrivain Philippe Sollers comme « un livre-clé qui
a fait tomber bien des tabous, et qui reste pleinement
d'actualité »[46] . Le philosophe Jean-Toussaint Desanti
dans le Matin de Paris[47] , salue un livre « dur à en-
tendre » mais « salutaire » et qui « réveille ». Jorge Sem-
prun dans le Point [48] demande que l'on « prête au tra-
vail de Bernard-Henri Lévy une attention qui dépasse les
humeurs de la mode et le mode de l'humeur ». Quant à
Jean-François Revel, il répond à Raymond Aron, dans
l'Express[49] , que, si la thèse de Lévy peut « déchainer
une aussi intolérante véhémence c'est sans doute qu'il y
a quelque part un cadavre dans le placard ». Quant aux
« menues fautes d'inattention » reprochées à l'auteur, le
même Jean-François Revel dit en avoir « des armoires
entières à la disposition du CNRS et des Hautes Études
au cas où, d'aventure, ces deux augustes prytanées sou-
haiteraient faire leur autocritique ». Les analyses de Lévy sont exactement ceux-ci : « j’y suis allé après que vous
rejoignent notamment celles de Robert Paxton et de Zeev
Sternhell.
Pour Éric Zemmour, L'Idéologie française, en dépit des dans laquelle se trouvaient les habitants de Sarajevo . »
critiques d'intellectuels de grand renom, eut une longue En décembre 1992, France 3 diffuse Un jour dans la mort
influence sur les élites françaises et leur offrit un « prêt à de Sarajevo, un documentaire réalisé par Bernard-Henri
1.5.2 Du voyage au Pakistan (1981) au conseil de
surveillance d'Arte (1993)
En septembre 1981, Bernard-Henri Lévy part au Pakistan
avec Marek Halter et Renzo Rossellini afin de remettre
aux résistants afghans trois postes émetteurs radio, ache-
tés par le Comité des Droits de l'Homme et utilisés par
« Radio Kaboul », qui appelle à la résistance armée contre
l'occupation soviétique. Il évoque cette rencontre avec le
commandant Massoud dans ses Réflexions sur la Guerre,
le Mal et la fin de l’Histoire parues en 2002. À cette oc-
casion, le journaliste Christophe de Ponfilly affirme que
Lévy rencontra Massoud en 1998, lors d'un autre voyage
en Afghanistan, et non en 1981[51] .
En novembre 1984, Bernard-Henri Lévy publie son pre-
mier roman, Le Diable en tête, paru chez Grasset.
« C’est un roman dans lequel les générations de la guerre
et de la tout après-guerre sauront se reconnaître, comme
d’autres se reconnurent en leur temps dans le Malraux de
La Condition humaine, le Camus de La Peste ou le Sartre
des Chemins de la liberté », note Jacques Henric[52] .
À quelques exceptions près, Le Diable en tête est plutôt
bien accueilli par la critique et le public. Il obtient le prix
Médicis.
Article détaillé : Le Diable en tête.
En mars 1987, il publie L’Éloge des intellectuels (Grasset).
En novembre 1988, il reçoit le prix Interallié pour son
roman Les Derniers Jours de Charles Baudelaire publié
chez Grasset.
En mai 1990, il lance et dirige une revue intitulée La
Règle du jeu.
En 1991, il est nommé pour un an président de la Com-
mission d’avance sur recettes au cinéma.
Le 23 juin 1992, il suggère[53] à François Mitterrand
de soutenir le président de la République de Bosnie-
Herzégovine Alija Izetbegović, isolé dans Sarajevo as-
siégé. Le 27, Hubert Védrine lui apprend que François
Mitterrand s’est envolé pour la Yougoslavie. Interviewé
par Bernard-Henri Lévy pour le film Bosna !, François
Mitterrand, un an et demi plus tard, le 16 février 1994,
lui confie que c’est lui, BHL, qui a été à l’origine de ce
voyage. Les mots de François Mitterrand, à l'image[54] ,
m’ayez[pas clair] , vous-même, Bernard-Henri Lévy, infor-
mé de la situation très dangereuse, presque désespérée,
[55]
1.6 De 1994 à 2005 7

Lévy et Alain Ferrari. Lévy souhaite dénoncer le martyre En 1995, dans les colonnes du Point, il dénonce l’attribu-
de cette ville « œcuménique » et la souffrance des ha- tion de la Palme d'or à Cannes cette année-là à Emir Kus-
bitants qui résistent héroïquement à des bombardements turica et son film Underground. Contrairement à Alain
incessants (cf. l'article « guerre de Bosnie »). Finkielkraut, il verra, lui, en revanche, le film et rendra
En juillet 1993, il est nommé président du conseil hommage au talent du cinéaste comme en témoigne l’en-
de surveillance de la chaîne Arte sur intervention tier Bloc-Notes qu’il y consacrera lors de sa sortie en
personnelle du président de la République François salles[60] . « J'avais écrit, ici même, que j'entendais juger
Mitterrand[réf. nécessaire] . sur pièces « Underground » de Kusturica, écrit Bernard-
Henri Lévy dans ce Bloc-Notes. Je m'étais interdit —
contrairement à d'autres — la tentation d'un « politique-
ment correct » qui ne trouvait, il faut bien l'admettre, que
1.6 De 1994 à 2005 trop de matière à s’exercer dans les déclarations mêmes
du cinéaste. J'attendais, autrement dit, de voir le film et ne
En mai 1994, il présente au festival de Cannes « Bos- voulais le juger qu'à l'aune de ce qu'il exprimait vraiment.
na ! », le film qu’il a tourné dans Sarajevo assiégée, dans Je l'ai vu, aujourd'hui et hier. Je l'ai fait aussi scrupuleu-
les tranchées tenues par l’armée bosniaque et dans les sement que possible, en oubliant les choix politiques de
combats que celle-ci mène contre les milices serbes. Jean l'auteur, son bruyant soutien à Milošević ainsi que les in-
Daniel consacre au film un éditorial très élogieux sous jures dont il ne cesse de m'abreuver. Eh bien, si prévenu
le titre « Malraux ou rien » dans le Nouvel Observateur que je fusse contre l'infamie du personnage, l'honnêteté
du 12 mai 1994. « Bosna, le film que Bernard-Henri m'oblige à dire que j'y ai trouvé un souffle, un rythme, une
Lévy présente cette semaine au festival de Cannes, est, intelligence des êtres et des situations, une cocasserie, un
écrit Jean Daniel, un grand pamphlet politique. C’est une sens de la farce et du tragique, du carnaval et de la souf-
œuvre forte, très forte, efficace, bien conduite, avec un au- france, un humour désespéré, une force, qui le placent
thentique souffle épique. C’est sans doute le réquisitoire très au-dessus de ce que l'on peut voir, ces temps-ci, sur
le plus implacable contre ce que l’on pourrait appeler la les écrans. Kusturica est, sûrement, un collaborateur de
politique de non-intervention européenne dans la tragé- la Grande Serbie. Mais son film est, peut-être, un chef-
die bosniaque. On est constamment saisi au collet, pressé d'œuvre ».
de rejoindre le narrateur, entraîné par sa pugnace ferveur
et même son lyrisme débridé »[56] . En 1997, il réalise au Mexique un film de fiction, Le Jour
et la Nuit, mettant en scène son épouse Arielle Dombasle,
Puis, dans la foulée du film, à l'occasion des élections eu- mais aussi Alain Delon, Lauren Bacall et Karl Zéro. Le
ropéennes, il a, depuis le tremplin constitué par l’émis- scénario fut coécrit par Bernard-Henri Lévy et Jean-Paul
sion L’Heure de vérité, animée par François-Henri de Enthoven. Ce film fut un fiasco retentissant tant critique
Virieu, lancé l’idée de la liste « L'Europe commence que public, et demeure à ce jour sa seule tentative de ci-
à Sarajevo » pour contraindre les partis politiques à néma de fiction. Face à cet échec, BHL regretta en parti-
prendre en compte la situation dans les Balkans. Di- culier « d'avoir été mégalo » et d'avoir fait « trop grand,
rigée par Léon Schwartzenberg, elle comprend, outre trop fort, trop beau, trop tout »[61] . Les Cahiers du ciné-
Bernard-Henri Lévy, Romain Goupil, Pascal Bruckner, ma l'ont qualifié de « plus mauvais film français depuis
André Glucksmann, Michel Polac, Alain Touraine[57] … des décennies », et ont regretté que de l'argent du ciné-
De nombreuses personnalités soutiendront la liste tels : ma mexicain soit allé à ce film plutôt qu'à des cinéastes
Marek Halter, Susan Sontag et Paul Auster, la Sud- mexicains « qui auraient mieux su l'utiliser »[62] .
Africaine, prix Nobel de littérature, Nadine Gordimer,
l’ancien maire de Belgrade Bogdan Bogdanović. Cepen- En 2000, il publie Le Siècle de Sartre aux éditions Grasset.
dant, le 30 mai, à quelques jours des élections, Bernard- Fin 2001, il soutient l'intervention américaine en Afgha-
Henri Lévy annonce le retrait de la liste, déclarant : nistan et proclame en novembre 2001 à propos de cette
« L'effet a atteint tous les objectifs possibles, on ne peut intervention : « la victoire éclair d’une stratégie que nous
pas faire mieux, le but n'a jamais été d'envoyer cinq dépu- n’étions pas bien nombreux à juger d’une habileté, d’une
tés pro-Bosniaques à Strasbourg, mais de faire que chaque efficacité militaro-politique insoupçonnées »[63] .
député européen ait la Bosnie en tête »[58] . Maintenue par
En juin 2000, il fonde avec Alain Finkielkraut et
Léon Schwartzenberg, cette liste, qui avait été créditée un
Benny Lévy, à Jérusalem, l'Institut d'études lévinas-
temps de 12 % d'intentions de vote, obtiendra finalement
siennes, consacré à la pensée et à l'œuvre du philosophe
1 % des suffrages exprimés[59] .
Emmanuel Lévinas.
Contre la purification ethnique au Kosovo et, surtout,
En février 2002, le président de la République Jacques
contre l’islamisme radical, il publie en octobre 1994 La
Chirac et le premier ministre Lionel Jospin lui confient
Pureté dangereuse, Grasset. Son combat pour les intel-
la mission de reconstruction culturelle d’un Afghanistan
lectuels de Bosnie-Herzégovine se poursuit et débouche
libre. À son retour en France au printemps, Lévy présente
sur la publication en février 1996 du livre Le Lys et la
son rapport au président de la République et au Premier
Cendre, Journal d'un écrivain au temps de la guerre de
ministre sur la contribution de la France à la reconstruc-
Bosnie, Grasset.
8 1 BIOGRAPHIE

tion de l’Afghanistan publié par La documentation Fran- commence son ouvrage en indiquant que Nicolas Sarko-
çaise et Grasset, qui comporte en seule annexe : un dis- zy lui a demandé de le soutenir lors de la dernière élection
cours de Bernard-Henri[64] . présidentielle. BHL précise qu'il a refusé parce qu'il fait
En 2002 et 2003, il ne se positionne pas contre la guerre partie de la gauche. Ce qui le conduit à définir la gauche
en Irak. Dans un article publié en 2002[65] , il écrit que tout en indiquant l'évolution dangereuse qui lui semble
« [c]e n'est pas ici que l'on défendra ce massacreur de être la sienne. La gauche se définit, selon l'auteur, comme
Kurdes et de chiites, ce terroriste, ce mégalomane sui- le courant politique auquel appartiennent ceux qui sont
cidaire, ce fou, ce Néron actionniste dont, en 1998 déjà, anticolonialistes, portent un jugement positif sur Mai 68,
négatif sur Vichy et qui se reconnaissent dans le combat
Massoud me confiait qu'il était en possession d'armes chi-
miques et bactériologiques massives ». Pour ces raisons, des dreyfusards. La gauche connaît une évolution qui la
conduit, selon Bernard-Henri Lévy :
il trouve cette guerre « moralement justifiée », mais aus-
si « politiquement désastreuse » notamment à cause des
conséquences négatives qu'il entrevoit en matière de lutte 1. à devenir antiaméricaine de façon trop systéma-
contre le terrorisme[66] . tique ;
En mai 2003, il publie Qui a tué Daniel Pearl ? aux édi-
2. à se détourner de l'idée de liberté ;
tions Grasset. En citant les noms de ses informateurs
pakistanais, il expose ceux-ci aux représailles des tali-
3. à devenir complaisante à l'égard d'Al-Qaïda et du
bans. Ce livre est également critiqué par des spécialistes
Hamas. Une prise de position de l'ancien président
comme William Dalrymple pour ses erreurs factuelles,
des États-Unis Jimmy Carter sur un dialogue pos-
ainsi que pour le manque de rigueur et de compétences
sible avec le Hamas est citée comme exemple de
sur le sujet de son auteur[67] .
cette évolution[71] ;
En juillet 2005, il participe au colloque consacré à Jean-
Paul Sartre au centre culturel international de Cerisy. 4. à cesser d'être universaliste ou internationaliste, de-
venant chauvine[72] .

1.7 De 2006 à 2007 Depuis le début de l'année 2007, BHL est actionnaire[73]
et membre du conseil de surveillance[74] du journal
Début 2006, il publie aux éditions américaines Random
Libération.
House son livre sur les États-Unis, American Vertigo, pa-
rution précédée d'une tournée de conférences dans ce
pays. En France comme outre-Atlantique, l’ouvrage, à
quelques exceptions près, est accueilli par une douche
1.8 De 2007 à 2012
froide et décrit comme une enfilade de clichés[68] .
Lors de la guerre d'Ossétie du Sud de 2008, BHL se rend
En novembre 2006, il soutient d'abord Dominique en Géorgie en août 2008, publiant le récit de son voyage
Strauss-Kahn lors de la primaire interne du Parti socia- dans deux pages « Témoignages » du Monde[75] . Un ar-
liste qui doit désigner le candidat du parti pour l’élection ticle de Rue89[76] montre que son témoignage est impré-
présidentielle, mais rejoint finalement la candidate choi- cis, notamment grâce à plusieurs témoignages (dont celui
sie par le Parti socialiste Ségolène Royal dès le mois de de l'eurodéputée Marie-Anne Isler-Béguin). Son compa-
janvier 2007, la considérant comme « courageuse ». Il gnon de voyage, Raphaël Glucksmann, le soutient vigou-
annonce son choix publiquement après les propos du can- reusement dans un droit de réponse publié par Rue89[77] ,
didat de l'UMP Nicolas Sarkozy sur la pédophilie et le le 23 août 2008. Dans son témoignage, il écrit notam-
suicide, propos qu'il juge « inacceptables ». Il sera à ses ment : « J'ai accompagné votre cible dans la quasi-totalité
côtés pendant toute la campagne[69] . de son périple géorgien et tout ce qu'il a dit avoir vu en
Le 27 février 2010, Ségolène Royal publiera, en « Une » ma compagnie est vrai ».
du journal Le Monde, un article intitulé « BHL, François En septembre 2008, il publie Left in dark times, ver-
Mitterrand, la meute et moi » où elle volera au secours de sion américaine de Ce grand cadavre à la renverse, chez
son ami, victime à ce moment-là d’attaques particulière- Random House.
ment virulentes. « Moi qui connais bien BHL, écrit-elle,
j’avoue avoir été toujours entraînée par l’ampleur de son Le 8 octobre 2008, parution de Ennemis publics de
érudition, l’élan de ses curiosités et, à chaque fois, son Michel Houellebecq et de Bernard-Henri Lévy, coédi-
esprit de nuance. Intellectuel « mondain » ? Ou « média- té par Flammarion et Grasset, qui réunit une correspon-
tique » ? Ce n’est pas le Lévy que je connais. Ce n’est pas dance polémique échangée par les auteurs.
non plus celui que je retrouve au fil de ma lecture et que je En 2008, il prendra parti auprès de Claude Askolovitch
recommande à celles et ceux qui ont envie d’avancer[70] . » et en opposition à Guy Bedos dans l'affaire Siné[78] .
En octobre 2007, BHL publie un livre sur le Parti socia- Lors de la guerre de Gaza 2008-2009, BHL se rend en
liste, Ce grand cadavre à la renverse (Grasset). L'auteur Israël, publiant le récit de son voyage dans le JDD[79] .
1.9 De 2013 à 2015 9

Dans cet article il constate que la bande de Gaza, éva- toutefois que « même pris en flagrant délit de lecture hâ-
cuée par Israël en 2005 et soumise depuis à un blocus hu- tive ou de fiche mal digérée, [BHL] est fêté par les télés,
manitaire, est devenue non l'embryon de l'État palestinien choyé par les radios, encensé par les journaux »[89] . BHL
tant espéré, mais « une base militaire avancée ». Il accuse est toutefois la risée de la presse étrangère. L'Express rap-
la désinformation du « village médiatique planétaire » porte par ailleurs fin mars 2010 que « Les chiffres des
en rappelant l'affaire du « génocide » de Jénine où les ventes des deux ouvrages de Bernard-Henri Lévy De la
500 victimes palestiniennes annoncées initialement dans guerre en philosophie et Pièces d'identité (Grasset), [ont
la presse seront en définitive chiffrées à 52. Il conteste été] vendus respectivement à 5 500 et 3 500 exemplaires
également la « rumeur » du blocus humanitaire, blo- en un mois et demi, malgré un lancement médiatique sans
cus pourtant confirmé par des organismes internationaux. précédent »[90] . Dans Pièces d'identité, il combat les sou-
Mais surtout il témoigne du réel désir de paix de respon- verainetés nationales et incite les politiciens à embrasser
sables israéliens et palestiniens en particulier Ehoud Ol- la loi du marché et la mondialisation, arguant que « l'anti-
mert et Moustafa Barghouti. Ce témoignage sera qualifié américanisme est une métaphore de l'antisémitisme ». Au
par Acrimed de « tract de propagande »[80] . nom de l'idée du « juif d'affirmation », il incite égale-
ment les juifs au repli communautaire tout en fustigeant
En janvier 2009, il publie dans le journal Le Point une [91]
note de soutien à Israël justifiant l'opération Plomb dur- les juifs assimilés .
ci[81] . Le 7 juin 2010, dans un article du journal Libération, il
À partir de 2009, il s’engage très activement dans la déclare que « Mein Kampf est un best-seller en Turquie »
campagne qui réunit nombre de politiciens et intellec- et défend l'attaque israélienne du 31 mai 2010 contre[92] des
tuels de la gauche française protestant contre l'extradition navires transportant de l'aide humanitaire vers Gaza .
de l'ancien terroriste italien d'extrême gauche Cesare En 2011, il crée le prix Saint-Germain.
Battisti condamné pour quatre homicides dans la
Le 16 mai 2011, il apporte publiquement son soutien
péninsule[82],[83] . à Dominique Strauss-Kahn, qui venait d'être accusé de
En 2009, il déclare que le Parti socialiste « doit dispa- viol sur une employée d'hôtel[93] . Toujours en mai 2011,
raître » pour « en finir, le plus vite possible maintenant, Bernard-Henri Lévy est accusé avec Alexandre Adler,
avec ce grand corps malade » depuis le déclin du com- Caroline Fourest et quelques autres, d'être un intellectuel
munisme. Car d'après lui le Parti socialiste n'incarne plus faussaire, selon le titre du livre de Pascal Boniface, qui
la gauche française ni l'espérance de qui que ce soit. À consacre un chapitre à ce qu'il considère être les « mul-
ses yeux, le Parti socialiste doit renouer avec l'essentiel, tiples mensonges, contre-vérités » de ce dernier[94] .
l'identité même de la gauche selon lui : l'antifascisme, Le 9 novembre 2011, se déroule la parution de son livre
l'anticolonialisme et l'anti-totalitarisme, et il voit l'égalité La Guerre sans l'aimer (éditions Grasset), la chronique
comme le point de convergence de ces trois principes. Il d'un écrivain et philosophe, devenu activiste et émancipa-
exprime l'espoir de reconstruire, sur les ruines du Parti so- teur d'un peuple, au cœur du « printemps libyen »[95],[96] .
cialiste, la gauche de demain, moderne et réinventée[84] . Il affirme le 11 novembre 2011 s’être engagé en Libye en
Le 29 septembre 2009, Bernard-Henri Lévy apporte son tant que juif et sioniste : « J'ai porté en étendard ma fidé-
soutien à Roman Polanski, réalisateur arrêté le 26 sep- lité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël »[97] .
tembre 2009} à Zurich en Suisse pour une accusation
En décembre 2011, la revue américaine Foreign Policy
de viol sur mineure. BHL, selon ses propos, considérait publie son classement des 100 personnalités les plus in-
que c'était un scandale que d’arrêter un homme plus de
fluentes au monde et Bernard-Henri Lévy figure, dans ce
trente ans après les faits, que cela n'avait pas de sens. Il classement, à la 22e place[98] .
fait d'ailleurs signer une pétition sur son site[85] .
Le 25 mai 2012, il présente au Festival de Cannes en
Le 20 janvier 2010, dans un article du Corriere della Se- sélection officielle, son film documentaire le Serment de
ra, il prend la défense des papes Benoît XVI et Pie XII Tobrouk sur la guerre en Libye qui mit fin au régime
qu'il présente tous deux comme des « boucs émissaires » Mouammar Kadhafi, projeté en séance spéciale et qui se-
victimes de la « désinformation ». De Pie XII, présenté ra distribué aux États-Unis par Harvey Weinstein[99] .
par lui comme coauteur « d'un des manifestes antinazis
les plus fermes et les plus éloquents », il s’étonne qu'on
fasse porter sur lui la responsabilité du silence généralisé
1.9 De 2013 à 2015
des dirigeants de l'époque alors que sans armées le pape
a pu néanmoins sauver nombre de vies humaines[86],[87] .
Dans l'exposition Les aventures de la vérité (en écho
Dans son ouvrage De la guerre en philosophie paru en aux Aventures de la liberté), divisée en sept « séquences
février 2010, il cite les réflexions du philosophe Jean- faisant référence aux stations de la Via Dolorosa à,
Baptiste Botul, alors que celui-ci est un personnage fic- Jérusalem »[100] : La Fatalité des ombres, Technique du
tif inventé par le journaliste Frédéric Pagès[88] . Ce der- coup d'état, la Voie Royale, Contre-Être, Tombeau de la
nier évoque un « grave accident philosophique qui pour- philosophie, La revanche de Platon et Plastèmes et philo-
rait compromettre la suite de sa carrière » mais constate sophèmes, il réunit 126 œuvres autour de la philosophie
10
avec Lucas Cranach l'Ancien, Jeff Koons, Jean-Michel
Basquiat, Jackson Pollock[101] , Juan Gris, Cathy Cordova,
Florence Monnier, Julien Canovas, Guy Debord, Philippe
de Champaigne, Elsa von Freytag-Loringhoven, Takashi
Murakami, Kehinde Wiley, Paul Chenavard, Joseph Ko-
suth, Jake et Dinos Chapman, Wangechi Mutu, Pierre et
Gilles, Anselm Kiefer, Pierre Soulages, Jacques Marti-
nez, Matthew Day Jackson, Bronzino, Picabia, Jim Dine,
Marco del Re, Raymond Lulle, Miquel Barceló, Olafur
Eliasson, Alexandre Singh, Huang Yong Ping, Jacques
Monory, Gérard Garouste, Kehinde Wiley, Michiel Cox-
cie, Franz Kline, Maurizio Cattelan, Zeng Fanzhi ou
Enrico Castellani et Marina Abramovic en collaboration
avec la Fondation Maeght[102],[103],[104]
Dans La Règle du Jeu[105] , revue qu'il a fondée et qu'il
dirige, BHL fait l'objet d'une critique élogieuse de Bap-
tiste Rossi ; dans Le Point, Nathalie Rheims titre : « BHL,
le Magnifique », en référence au livre Gatsby le Magni-
fique de F. Scott Fitzgerald[106] . Cependant, dans Rue89,
Laurent Calixte lui répond ironiquement : « Madame
Rheims, vous n'appréciez Bernard Henri Lévy, ce n’est
pas une raison pour nous infliger ce pamphlet ironique
faussement flatteur et entièrement rédigé au second de-
gré ! Toujours les mêmes moqueries sur sa “chemise
blanche ouverte” ; toujours des phrases faussement em-
phatiques comme “Lui sait jusqu’où les hommes sont al-
lés”, toujours ces compliments qui font penser à ceux
qu’on adressait à Kim Il Sung en Corée du Nord : “Il a
cette capacité, cette hauteur de vue et aujourd’hui, peut-
être un peu plus, cette sagesse, qui permettent à la pensée
de ne pas disparaître complètement dans un monde qui
pourrait facilement plonger dans l’obscurité »[107] , alors
que Le Figaro évoque un « Jeff Koons de la philosophie »
[…] « général (qui) évoquerait ses prises à l'ennemi » cri-
tiquant le « panurgisme dans l'art »[108] .
Le 1er août 2013, BHL est nommé citoyen d'honneur de
Sarajevo pour ses prises de position pendant la guerre de
1992-1995[109] .
En 2014, il lance un appel sur le plateau du Grand journal
de Canal+ pour annuler les Jeux olympiques de Sotchi à la
suite des manifestations pro-européennes de 2013-2014
en Ukraine.
En octobre 2014, BHL décide de reprendre le théâtre en
lançant tambour battant sa pièce Hôtel Europe au Théâtre
de l’Atelier, avec Jacques Weber dans l'unique rôle. Très
commentée dans les médias, la pièce reçoit la visite de
Manuel Valls, François Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi
que les éloges de ce dernier[110] . Cependant, la critique et
le public ne suivent pas, et la pièce est déprogrammée dès
le 16 novembre au lieu du 3 janvier[111] .
Le 22 février 2015, il prononce un discours contre
l'antisémitisme à la tribune de l'ONU, concluant son pro-
pos par :
« Un monde sans Juifs, non, ne serait plus
un monde[112] . »
2 ENGAGEMENTS INTERNATIONAUX
Le 31 mars 2015, il conduit une délégation de combat-
tants kurdes au palais de l'Élysée, pour y rencontrer le
président François Hollande[113] .
2 Engagements internationaux
Les guerres et événements tragiques en Algérie, en
Bosnie-Herzégovine et au Rwanda donnent lieu à un ou-
vrage La Pureté dangereuse où il voit le délire de pureté
à l’œuvre dans ces diverses situations. Il établit les carac-
téristiques de l’intégrisme.
En 1989, après la fatwa contre Salman Rushdie, Bernard-
Henri Lévy s’engage dans la défense de l’écrivain, dont il
fait un emblème et l'objet d’un de ses combats. En 1999,
Bernard-Henri Lévy publie avec Salman Rushdie Ques-
tions de Principe Six.
En 2000, il publie Le Siècle de Sartre disant s’inscrire dans
l'héritage de Jean-Paul Sartre.
Les damnés de la guerre » est un essai à partir de repor-
tages effectués en Angola, au Sri Lanka, au Burundi, en
Colombie, au Soudan et parus en France dans Le Monde,
en Italie dans le Corriere della Sera, et dans El Mundo en
Espagne, qui donnent un livre intitulé Réflexions sur la
Guerre, le Mal et la fin de l’Histoire, 2001. L'auteur se fait
dans cet ouvrage le porte-parole des victimes de guerres
oubliées et de leur souffrance.
Le 1er décembre 2009, la revue américaine Foreign Policy
lui attribue la 31e place des personnages les plus influents
au monde, notamment devant Dominique Strauss-Kahn
(33e ), Esther Duflo (41e ) et Jacques Attali (86e )[114] .
Le 11 mars 2011, il soutient activement la position fran-
çaise au sujet de la révolution libyenne, et appuie Nicolas
Sarkozy sur la décision d'instaurer une zone d'exclusion
aérienne au-dessus de la Libye[115] . Il se rend à plusieurs
reprises en Libye pour soutenir les rebelles face aux forces
de Mouammar Kadhafi. À la suite de la prise de Tripoli
par les rebelles, en août 2011, il déclare que « c'est une
victoire, car Sarkozy a réalisé en Libye ce que Mitterrand
n'avait pas fait en Bosnie »[116] . Le Monde commenta :
« Pour le philosophe, âgé de 63 ans, l'aventure libyenne
est l'accomplissement de toute une vie. Il tient enfin le
grand roman de la liberté. Après le calvaire de Sarajevo,
après l'annulation de la visite de l'Afghan Massoud à Pa-
ris, après la non-ingérence armée au Darfour : la Libye,
opération réussie ! BHL, en nouveau Byron romantique,
s’est vu en émancipateur d'un peuple. En toute sincéri-
té. BHL, porte-étendard libyen »[117] . Bernard-Henri Lé-
vy a dit, lors de Convention nationale du CRIF de l'hiver
précédent, qu'il avait agi dans cette affaire en pensant à
l'intérêt de l'État d'Israël[118] . Des intellectuels comme
Jean-François Kahn condamneront par la suite sévère-
ment le rôle joué par BHL dans la crise libyenne[119] .
Le 14 novembre 2011, à l'instar de sa position anti
Kadhafi, il prend position contre le régime de Assad en
3.1 Un regard critique sur la condition des intellectuels 11

Syrie, dans un article publié dans le Huffington Post[120] . 3.1 Un regard critique sur la condition des
Le 22 juillet 2014, soit cinq jours après le crash du Vol 17 intellectuels
Malaysia Airlines, il accuse implicitement Vladimir Pou-
tine d'en être le responsable, apporte son soutien à Petro Bernard-Henri Lévy s’intéresse au début des années 1980
Porochenko et dénonce la pusillanimité de l'Union euro- à la condition des intellectuels, en particulier des intel-
péenne vis-à-vis du président russe[121] . lectuels français, dans son ouvrage Éloge des Intellectuels.
Il constate avec crainte (et un petit peu de nostalgie) le
Le 31 octobre 2014, Bernard-Henri Lévy se retrouve blo- risque d'un recul de la culture intellectuelle de haut ni-
qué plus de quatre heures à l'aéroport de Tunis-Carthage veau, face aux genres mineurs, importants mais d'une im-
en raison d'une manifestation contre sa venue. Plusieurs portance sociale moins cruciale que les travaux des phi-
dizaines de Tunisiens sont venus l'accueillir à sa descente losophes. Selon lui, les philosophes sont en partie respon-
d'avion aux cris de « BHL Dégage ! » et « Non aux intérêts sables de ce déclin. Il observe avec inquiétude les progrès
sionistes en Tunisie ». Les manifestants lui reprochent son des « nouvelles stars » de la musique, du sport, du monde
intervention en Libye qui aurait semé le chaos dans la ré- de l'entreprise.
gion et son soutien inconditionnel à Israël ; ils l'accusent
de « haine contre les Arabes et les musulmans »[122], [123] .
En février 2015, Bernard-Henri Lévy se rend au 3.2 Le « monde vrai », terrain d'étude
Kurdistan irakien, dans la région d’Erbil. Il y rencontre pour la philosophie
des combattants peshmergas qui s’affrontent aux troupes
de Daech. Il défend dans les media la cause des Kurdes Pour Bernard-Henri Lévy, la mission du philosophe est
en lutte avec « la barbarie sans pareille des coupeurs de d’intervenir dans les débats contemporains. Le modèle
tête de l’EI[124] . » Il affirme : « Ce sont les Kurdes qui dont il se réclame est celui de Sartre : le philosophe investi
se battent en première ligne contre Daech ». Les seuls, dans les événements et les luttes de son temps, pour qui le
selon lui, qui puissent « concrètement venir en aide aux monde est aussi bien un terrain d'étude que d'intervention
Chrétiens d’Orient »[125] . pour la philosophie. Il ne pense pas que le rôle de la phi-
Le 31 mars 2015, il conduit une délégation de combat- losophie soit de donner un sens au monde. Il veut faire
tants kurdes au palais de l'Élysée, pour y rencontrer le de la philosophie « un instrument de la lucidité »[128] . Il
président François Hollande et le ministre de la Défense, constate que les questions existentielles, telles la vie, la
Jean-Yves Le Drian. Il organise le même jour un ras- mort, la souffrance, sont insolubles. Il en résulte selon lui
semblement de soutien aux Kurdes, au cinéma Le Saint- que la fonction de la philosophie est d’explorer et non de
Germain-des-Près[126],[127] . résoudre ces grands problèmes humains.

4 Critiques

3 Écrits 4.1 Critiques d'ordre général

BHL est présenté par certains journalistes et philosophes

Les philosophes qui ont formé sa réflexion sont : Hegel,
Spinoza, Louis Althusser et Emmanuel Levinas. Il rap-
porte à propos de Hegel l’« éblouissement »[128] qu’il a
éprouvé en découvrant la langue et la pensée hégéliennes
en particulier la vision hégélienne de l'histoire. Son pro-
fesseur à l’École Normale Supérieure, Althusser, l’a ame-
né à apprécier les subtilités de la métaphysique de Spino-
za et les liens étroits reliant le théologique au politique.
Depuis Le Testament de Dieu, publié en 1979, Bernard-
Henri Lévy dit avoir puisé les sources de sa philosophie
dans les textes de Franz Rosenzweig et Levinas. Cepen-
dant, selon le philosophe Yves Michaud, sa pensée est en
fait « tout le contraire de l’ouverture à l’infini et à l’autre
de Levinas »[129] .
Sa pensée met l'accent sur l'existence du Mal et la lutte
entre le Bien et le Mal[130] , mais aussi, plus pragmatique-
ment, sur le combat contre le fanatisme et le totalitarisme,
qui s’inscrit dans le cadre de la lutte générale contre le
Mal.
comme un imposteur intellectuel[131] . Ses détracteurs es-
timent que sa réussite ne serait due qu'à un réseau de
connaissances bien organisé[132] .
Pascal Boniface est critique vis-à-vis de BHL. Dans un
article intitulé « BHL n'est pas seulement ridicule, il est
aussi dangereux », il écrit : « Il est de bon ton, dans de
nombreux milieux, de se gausser de Bernard-Henri Lé-
vy et d’affecter à son égard, une indifférence ironique.
L’affaire Botul – dont BHL a le culot de s’estimer vic-
time – n’est ni sa première, ni sa dernière escroquerie in-
tellectuelle. La carrière de BHL est faite d’affabulations
et de ratés monumentaux, qu’il veuille créer un journal,
faire un film, écrire une pièce de théâtre ou un livre.
Il y a un écart grandissant entre l’écho médiatique qui
lui est donné et la désaffection du public, qui n’est pas
dupe[133] . » Dans l'ouvrage Les Intellectuels faussaires
(éditions JC Gawsewitch, mai 2011) : « En tête de liste,
il y a l’influent Bernard-Henri Lévy, alias BHL le « sei-
gneur et maître des faussaires », dont le « moralisme se
12 4 CRITIQUES

mue en Maccarthysme », redoutable dans l’art d’exercer le ou emprisonnés, n’avoir aucun écho effectif ? » Castoria-
« terrorisme intellectuel », alors même que ses fiascos re- dis ajoutait néanmoins : « Que cette camelote doive passer
tentissants disqualifieraient sur-le-champ bien moins om- de mode, c’est certain : elle est, comme tous les produits
nipotent que lui. » contemporains, à obsolescence incorporée. »
Le sociologue et philosophe Raymond Aron a consacré
« Il m'est arrivé d'être amusé ou irri- un article particulièrement critique à L'idéologie fran-
té, comme d'autres, par le comportement de çaise, article dont il fait état dans ses Mémoires (1983).
BHL, par le mélange des genres savamment Aron montre que Lévy se livre à une lecture unilaté-
entretenu. Correspondant de guerre le lundi rale de l'histoire de France. Évoquant des questions qui
en Bosnie, regard sombre. Mariage princier à exigent rigueur et subtilité (s’agissant de l'antisémitisme
Saint-Paul-de-Vence, le dimanche, regard gla- en France), Lévy se livre à des généralisations auxquelles
mour. Tribune enflammée sur le Darfour, le manquent l'équilibre et un sens du jugement politique.
mardi, dans Le Monde, et pages people en
Le sinologue Simon Leys a critiqué l'ouvrage de Bernard-
bonne compagnie, cheveux au vent, le jeu-
Henri Lévy Impressions d'Asie en reprochant au texte de
di, dans Paris Match. Tantôt Malraux, tantôt
n'être qu'un commentaire, constitué de platitudes, des
Delon. Et souvent « moi je ». Mais aussi « moi
photographies de l'ouvrage, dues à Guy Bouchet, et qui
l'Autre ». Il serait malhonnête d'occulter cet
en sont le seul intérêt[137] .
engagement, cette main tendue à l'Autre, ce
risque physique mis au service de l'Autre. » Le philosophe Jacques Bouveresse critique des approxi-
mations d'une certaine « philosophie française », qui re-
poserait plus sur des rapprochements hasardeux que sur
— Blessures, Paul Amar, 2014
des raisonnements construits[138] .
En 2014, Les Inrockuptibles note que « Si la posture d’in-
Selon les auteurs d'une enquête sur BHL, Nicolas Beau
tellectuel ultra médiatique et moraliste de BHL a très vite
et Olivier Toscer, l'épouse de Daniel Pearl reprocherait
suscité l’animosité, Internet a considérablement ampli-
à BHL à propos de son « romanquête » Qui a tué Da-
fié le phénomène en rendant visibles toutes les petites et
niel Pearl ? un « viol littéraire »[139] . Mme Pearl a déclaré
grandes humiliations qu’a connues le philosophe[134] . »
au sujet de Bernard-Henri Lévy qu'il est un homme dont
« l'ego détruit l'intelligence »[140] .
4.2 Critiques de l'œuvre Le spécialiste du sous-continent indien, journaliste au
Guardian et historien William Dalrymple a publié dans
À l'occasion de la sortie de la Barbarie à visage humain, New York Review of Books puis dans Le Monde diploma-
le philosophe Gilles Deleuze portait un jugement néga- tique une critique sévère du « romanquête » de BHL sur
tif sur l'œuvre du jeune écrivain, qui se serait livré à des l'assassinat de Daniel Pearl[141] . Il y accuse notamment
rapprochements hâtifs, parfois « ignobles »[135] . Plus gé- Bernard-Henri Lévy de confondre certaines villes, ainsi
néralement, à propos des nouveaux philosophes, Deleuze que de donner une image détestable de l'islam. Celui-ci a
écrit : « je crois que leur pensée est nulle. Je vois deux obtenu un droit de réponse, où il répond aux critiques de
raisons possibles à cette nullité. D’abord ils procèdent par son contradicteur[142] ; il souligne notamment avoir don-
gros concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, né un point de vue plutôt élogieux sur l'islam dans le der-
LE pouvoir, LE maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, nier chapitre de son ouvrage. Ce droit de réponse a, à son
etc. Ils peuvent faire ainsi des mélanges grotesques, des tour, suscité une réponse de Dalrymple, toujours dans Le
dualismes sommaires, la loi et le rebelle, le pouvoir et Monde diplomatique[143] .
l’ange. En même temps, plus le contenu de pensée est Son livre American Vertigo, sous-titré Voyage dans les pas
faible, plus le penseur prend d’importance, plus le sujet de Tocqueville, reçut un accueil partagé[144] dans les mé-
d’énonciation se donne de l’importance par rapport aux dias français[145] et fut largement moqué par la presse
énoncés vides[135] . » américaine[146] , des libraires français[147] , Le Monde[148]
La prise de liberté avec la vérité et les faits inspire un et Le Monde diplomatique[149] . Un éditorialiste de The
reproche fait par exemple par l’historien Pierre Vidal- Economist parle même « du pire livre jamais écrit sur
Naquet[136] et par le philosophe Cornelius Castoriadis à les États-Unis »[150] . À la suite de cet ouvrage, un pro-
propos de son livre Le Testament de Dieu, 1978. Dans cès fictif lui fut intenté dans un théâtre parisien avec la
un article du Nouvel Observateur daté du 9 juillet 1979, participation de Daniel Mermet[151] .
Cornelius Castoriadis admettant sa perplexité devant le En février 2010, à la sortie de son ouvrage De la guerre
« phénomène BHL », écrivait : « Sous quelles condi- en philosophie, la référence à un philosophe fictif, Jean-
tions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de Baptiste Botul (inventé par le journaliste du Canard en-
vieille et grande culture, un « auteur » peut-il se per- chaîné Frédéric Pagès), pour appuyer ses critiques sur
mettre d’écrire n’importe quoi, la « critique » le porter Emmanuel Kant provoque une vague de commentaires
aux nues, le public le suivre docilement – et ceux qui dé- consternés et ironiques dans la presse, à la suite d'un ar-
voilent l’imposture, sans nullement être réduits au silence
4.4 Critiques de la relation aux médias
ticle de la journaliste Aude Lancelin paru sur le site lit-
téraire du Nouvel Observateur[152] . Frédéric Pagès com-
mente : « La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant raconte
l'histoire farfelue d'une communauté d'Allemands de Kö-
nigsberg (devenu Kaliningrad) ayant fui au Paraguay pour
constituer une colonie strictement régie par la philoso-
phie kantienne. Cela aurait dû l'alerter. Cela pose une
question sur sa façon de travailler. » Bernard-Henri Levy
reconnaît l'erreur et écrit « Chapeau pour ce Kant inventé
mais plus vrai que nature et dont le portrait, qu’il soit donc
signé Botul, Pagès ou Tartempion, me semble toujours
aussi raccord avec mon idée d’un Kant […] tourmenté par
des démons moins conceptuels qu'il y paraît. »[153],[154]
Cet ouvrage a reçu le 30 juin 2010 le Prix Botul, Bernard-
Henri Lévy ayant (bien qu'absent ce jour-là) accepté de
faire partie du jury, condition nécessaire pour le recevoir.
4.3 Critiques de l'engagement politique
En 1977, Lévy déclare à propos d'une éventuelle arrivée
des communistes au pouvoir en France : « […] je serais
le premier écrivain français, à faire à mon gouvernement
cet affront qui n'a jamais été fait depuis qu'il y a de la
littérature en France, qui est de changer de nationalité
[…][155] . »
Il écrit à propos de l'argent : « […] la vertu qu’il a de sub-
stituer le commerce à la guerre, la frontière ouverte aux
univers fermés ; le temps de la négociation, de la tran-
saction, du compromis, qui succède, grâce à lui, à celui
de l’impatience, de la violence, du troc, de la rapine, du
tout ou rien, du fanatisme. » Cette phrase peut sembler en
contradiction avec celle[156] , tenue au Congrès d'Épinay
du 13 juin 1971, qui dénonçait : « toutes les puissances de
l’argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent
qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à
la conscience des hommes ».
En 1985, Bernard-Henri Lévy, Revel et Glucksmann Bernard Cassen avec Pierre Cassen, l'ancien directeur gé-
signent une pétition pour encourager Ronald Reagan à néral du Diplo dès lors incriminé à tort réplique par une
continuer à soutenir les Contras au Nicaragua. Ceux-ci lettre au directeur du Monde :
s’illustreront dans des crimes de guerre et ceci débouche-
ra sur un scandale majeur de l'ère Reagan : l'affaire Iran-
Contra [157],[158]
. qui a très souvent signé dans le quotidien, qu'il
Selon Serge Halimi, BHL représenterait une certaine
forme d'oligarchie au sein du Parti socialiste[159] .
Appuyé par une citation de Manuel Valls au sujet d'un ou-
vrage de Bernard-Henri Lévy censé évoquer la réforme
du parti socialiste, le rédacteur en chef du Monde diplo-
matique, Serge Halimi, l'accuse également de n'avoir au-
cun attrait pour l'aspect social du socialisme[159] , pourtant
corollaire du mouvement, et de préférer Mai 68 au Front
populaire. Il avoue lui-même que : « Oui, c’est vrai, je
me suis plus intéressé à la misère bosniaque qu’à la mi-
sère au coin de la rue. Je suis un peu sourd à la question
sociale. Que voulez-vous, on écrit avec son intelligence et
son inconscient. »
13
En 2007, il soutient publiquement la candidature aux
élections législatives de l'ancien maire de Grenoble Alain
Carignon, après que celui-ci a purgé une peine de plu-
sieurs années de prison ferme pour diverses affaires de
corruption, attitude qui suscite de fortes critiques[160] .
4.4 Critiques de la relation aux médias
Le sociologue Pierre Bourdieu lui a reproché de côtoyer
Jean-Luc Lagardère, homme influent du monde des mé-
dias et de l’industrie de l’armement[161] .
Dans un article pro-géorgien consacré au Conflit russo-
géorgien de 2008 publié par le Corriere della Sera, El
Mundo, l'Expressen, The Huffington Post et la Frankfurter
Allgemeine Zeitung, Lévy prétendait notamment qu'il
s’était rendu à Gori, entre autres allégations démenties par
la suite par Rue89[162],[163] .
En décembre 2010, Bernard-Henri Lévy écrit dans Le
Point :
« Il faut le dire et le redire : présenter
comme un « arc républicain », ou comme une
alliance entre « républicains des deux rives »,
ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit
les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter,
sur le dos des musulmans de France, avec tel
ancien du Monde diplo, Bernard Cassen, est
un crachat au visage d'une République qui, à
Monte Cassino, puis dans les combats pour
la libération de Marseille, puis dans la poche
de Colmar, en Alsace, face à la division Das
Reich, n'a pas eu de plus vaillants défenseurs
que les pères et grands-pères de ces hommes et
femmes que l'on voudrait, aujourd'hui, clouer
au pilori[164] . »
Bernard-Henri Lévy ayant en l'occurrence confondu
« On aurait cependant attendu de M. Lévy,
respecte les normes minimales de la profession,
et tout particulièrement celles inscrites dans la
« Charte d'éthique et de déontologie du groupe
Le Monde ». Celle-ci stipule notamment que
« Les journalistes disposent des moyens néces-
saires pour exercer rigoureusement leur métier,
collecter et vérifier les informations, indépen-
damment de toute pression extérieure. Ils s’in-
terdisent toute manipulation et plagiat, ne re-
laient pas les rumeurs, évitent le sensationna-
lisme, les approximations et les partis pris. Ils
doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs
des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s’en-
gagent à déclarer tout conflit d'intérêts »[165] . »
14 4 CRITIQUES

En juillet 2010, il confond dans un de ses blocs-notes l'époque, estimée 120 millions d'euros.
du Point l'animateur Frédéric Taddéi et le footballeur
Rodrigo Taddei de l'AS Roma[166] .
4.6.2 Désinformation en Algérie
Toujours en 2010, il fustige le même Frédéric Taddéi
dans un Bloc-Notes du Point pour avoir invité l'humoriste Pendant l'automne 1997, sous l'impulsion du général
condamné pour antisémitisme[167] Dieudonné, article au- Liamine Zéroual, le régime militaire algérien souhaite re-
quel Taddéi répliqua dans un droit de réponse[168] . dorer son image de marque à la suite d'une série de mas-
BHL est aussi régulièrement accusé de se mettre person- sacres. Jack Lang et le ministre des affaires étrangères
nellement en avant dans ses reportages, ce qui a été par- françaises Hubert Védrine soutiennent alors le régime
ticulièrement relevé dans son dernier film Le Serment de algérien. Hubert Védrine contacte Bernard-Henri Lévy
Tobrouk[169] . qu'il connaît bien, et le recommande en Algérie pour en
donner une meilleure image[179] sous l'égide du journal Le
Monde dirigé par ses « amis fidèles » Jean-Marie Colom-
4.5 Critiques du personnage bani, qui s’est distingué pour avoir fait publier des articles
de désinformation sur le génocide au Rwanda[180] , et par
[181]
Bernard-Henri Lévy a été, plus que n'importe quelle autre le directeur de rédaction Edwy Plenel .
personnalité publique, victime d'entartages en Belgique En 1998, il publie en janvier dans le journal Le Monde
et en France (on compte huit attentats pâtissiers entre deux témoignages de voyage sur la guerre civile et le ter-
1985 et 2015)[170],[171] . Lors du premier en 1985, il ren- rorisme qui ravagent l'Algérie[182],[183] . Ces deux textes
versa son agresseur, Noël Godin, pour lui intimer en- dénoncent et accusent l'islamisme radical et ses militants
suite alors que celui-ci était maintenu au sol par plusieurs d'être responsables des massacres perpétrés, mais passent
hommes : « Lève-toi ! Lève-toi vite, ou je t'écrase la gueule complètement sous silence les exactions commises par le
à coups de talon[172] ! » Cette réaction, filmée, a été lar- régime algérien[184] . Ils déclenchent de vives polémiques
gement diffusée et moquée, notamment par Coluche et tant en France qu'en Algérie en particulier de la part de
Pierre Desproges, pour qui elle révèle « la vraie nature François Gèze et Pierre Vidal-Naquet[185] .
des cuistres » ; elle lui a également valu une chanson de
Renaud, L'entarté.
4.6.3 Critiques du discours de Nicolas Sarkozy à
l'université de Dakar
4.6 Bernard-Henri Lévy et la françafrique
En octobre 2007, à l'occasion de la sortie de son livre
Article détaillé : Françafrique. sur le Parti socialiste Ce grand cadavre à la renverse,
Bernard-Henri Levy a attaqué vivement Nicolas Sarkozy
en fustigeant son « Discours de Dakar » et son rédacteur,
le conseiller du président de la République, Henri Guai-
4.6.1 Becob no : « L'homme africain, disait le texte, n'est pas assez
entré dans l'Histoire. Jamais il ne s’élance vers l'avenir.
De 1995 à 1997, BHL prend les rênes de la Becob, so- Dans cet univers où la nature commande tout, il n'y a de
ciété d'importation de bois précieux africain[173] , l’affaire place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de pro-
familiale qu’il codirigeait de fait depuis plusieurs années grès. » Il dira : « C'est un discours raciste ». « BHL est
et dont Guy Carlier était le directeur financier de la fin des un petit con prétentieux », lui répliquera le conseiller[186] .
années 1970 jusqu'à 1982[174] . La Becob opérait en Côte
d'Ivoire, au Gabon, au Cameroun[175] . En mars 1998, le
magazine Entrevue décide d’envoyer une équipe enquêter
4.7 Ouvrages critiques
sur la Becob, mais leur reportage ne sera jamais publié,
Quelques ouvrages d'analyse critique sont consacrés en-
BHL étant intervenu directement auprès de Jean-Luc La-
tièrement à Bernard-Henri Lévy :
gardère, propriétaire du journal, pour faire passer le re-
portage à la trappe. • Le livre Le B.A. BA du BHL, Enquête sur le plus
Dans un de ses spectacles en 2005, Dieudonné attaque grand intellectuel français, de la journaliste Jade
Bernard-Henri Lévy : « Ses milliards, il les a gagnés dans Lindgaard et du producteur Xavier de La Porte a
le commerce du bois précieux africain. Sur place, les gens soutenu l'idée d'une supposée « mythomanie » de
n'ont plus de bois, ni de milliards. Il leur a tout volé[176] ! » Lévy affirmant que contrairement à ses assertions
Bernard-Henri Lévy répond en dénonçant l'antisémitisme répétées, il n'avait par exemple fait que croiser le
de Dieudonné[177] et Dieudonné réagit par une nouvelle commandant Massoud.
provocation[178] . • Une imposture française, ouvrage des journalistes
En 1997, la Becob est vendue au groupe Pinault. Le mon- Nicolas Beau et Olivier Toscer consacré à Bernard-
tant de la transaction n'est pas connu. La Becob était, à Henri Lévy, sorti en librairie le 23 février 2006.
 15

• Un nouveau théologien de Daniel Bensaïd, éditions identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France,
Ligne, 2008. avec tel ancien du Monde diplo, Bernard Cassen, est un
crachat au visage [de la] République. ».

4.7.1 Interprétation des controverses et des ou- Bernard-Henri Lévy avait confondu Bernard Cassen avec
vrages critiques Pierre Cassen, fondateur du site Riposte laïque.
BHL plaidant la présence d’une « coquille », le tribunal
Au sujet de ces livres, Josyane Savigneau, dans Le Monde lui répond en lui reprochant un manque de « sérieux » :
des livres du 1er juillet 2005, journal auquel collabore « Il convient de considérer que l’évocation de Bernard
BHL, signe un article à propos du livre de Philippe Bog- Cassen, ancien journaliste et directeur général du men-
gio, Bernard-Henri Lévy, une vie[187] , où elle remarque suel Le Monde diplomatique [...] au lieu et place de Pierre
une « étrange frénésie » qui aurait pris plusieurs journa- Cassen relève davantage d’une insuffisance de rigueur et
listes de vouloir s’en prendre à Bernard-Henri Lévy : d’une carence de fond, que de la simple “coquille” invo-
quée en défense. » Et la 17e chambre correctionnelle pré-
« En 2004, l’édition française a été saisie cise : « Pour l’ensemble de ces motifs, le bénéfice de la
d’une étrange frénésie à propos de Bernard- bonne foi ne saurait être accordé [à BHL] et, par voie de
Henri Lévy. On annonçait cinq livres sur cet conséquence, Franz-Olivier Giesbert ne saurait en béné-
intellectuel « à abattre », comme le titrait un ficier. »
journal » Comme le note le tribunal : « L’alliance explicitement im-
putée à Bernard Cassen avec un groupe politique présenté
comme véhiculant une idéologie gravement attentatoire
5 Condamnations judiciaires aux valeurs républicaines et comme ayant tenté d’assassi-
ner le chef de l’État le jour de la fête nationale de 2002,
constitue un fait précis, dont la vérité est susceptible d’être
En avril 2013, il est condamné pour avoir diffamé le Bloc
prouvée, et qui porte atteinte à son honneur et à sa consi-
identitaire dans un article paru dans Le Point. Dans ses
dération. »
propos, il traçait un lien direct entre ce mouvement po-
litique et Unité radicale, groupe dont Maxime Brunerie,
condamné à 10 ans de prison pour tentative d'assassinat
sur Jacques Chirac en 2002, était proche. Le tribunal a 6 Œuvres
estimé que ces « raccourcis et amalgames » avaient un
« indubitable caractère diffamatoire »[188] . 6.1 Livres
Pour ce même article, la 17e chambre correctionnelle du
TGI de Paris, dans un jugement du 23 avril 2013, a re- • Bangla Desh, Nationalisme dans la révolution, 1973
connu Bernard-Henri Lévy « complice du délit de diffa- (réédité sous le titre Les Indes rouges, 1985)
mation publique envers un particulier ». Elle a estimé que • La Barbarie à visage humain, Paris, Grasset, 1977
Franz-Olivier Giesbert, qui avait publié le texte diffama- (ISBN 2-246-00498-5)
toire, s’était rendu, en qualité de directeur de la publica-
tion, « coupable » du même délit de diffamation publique. • Le Testament de Dieu, 1979
Les deux prévenus, reconnus « auteur et complice du dé-
lit de diffamation publique envers un particulier », sont • L'Idéologie française, 1981
condamnés chacun à une amende de 1 000 euros « qui, • Questions de principe I, 1983
pour Bernard-Henri Lévy — dont le casier judiciaire ne
porte trace d’aucune condamnation, à la différence de • Le Diable en tête, 1984
Franz-Olivier Giesbert — sera assortie du sursis »[189] .
• Impressions d'Asie, 1985
Dans son « bloc-notes de Bernard Henri-Lévy » publié
par Le Point le 23 décembre 2010, Bernard-Henri Lévy • Questions de principe II, 1986
avait écrit : « Viennent de se produire deux événements
[...] considérables. [...] Le second fut ces Assises inter- • Éloge des intellectuels, 1988
nationales sur l’islamisation de l’Europe organisées, [...], • Les Derniers Jours de Charles Baudelaire, 1988
par le groupuscule néonazi qui s’était rendu célèbre, le
14 juillet 2002, en tentant d’assassiner Jacques Chirac et • Questions de principe III, la suite dans les idées, 1990
qui s’est allié, pour l’occasion, à un quarteron d’anciens
trotskistes rassemblés sous la bannière du site Internet • Frank Stella, les années 80, 1990
Riposte laïque. Il faut le dire et le redire : [...] présen- • Les Aventures de la liberté, une histoire subjective des
ter comme un “arc républicain”, ou comme une alliance intellectuels, 1991
entre “républicains des deux rives”, ce nouveau rappro-
chement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc • César, celui qui était trop gai, 1991
16
• Le Jugement dernier, 1992
• Questions de principe IV, Idées fixes, 1992
• L'Art de Piero della Francesca et de Mondrian, 1992
• Les Hommes et les Femmes (avec Françoise Giroud),
1993
• La Pureté dangereuse, 1994
• Questions de principe V, Blocs-notes, 1995
• Le Lys et la Cendre, 1996
• Comédie, 1997
• Questions de principe VI avec Salman Rushdie 1998
• Questions de principe VII, Mémoire vive, 2001
• Le Siècle de Sartre, 2000
• Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l’Histoire,
2002
• « Rapport au Président de la République et au Pre-
mier Ministre sur la participation de la France à la
reconstruction de l’Afghanistan », 2002
• Qui a tué Daniel Pearl ?, 2003 - Prix Livres et Droits
de l'Homme de la ville de Nancy 2003[190]
• Questions de principe VIII, jours de colère 2004
• Questions de principe IX Récidives, 2004
• American Vertigo, 2006
• Questions de principe X, Ici et ailleurs, 2007
• Ce grand cadavre à la renverse, 2007
• La Mémoire, l'Oubli, Solitude d'Israël, 2007
Enregistrement du débat public à Jérusalem, avec
Benny Lévy et Alain Finkielkraut, sur CD audio.
• Ennemis publics, 2008
Correspondance entre Michel Houellebecq et BHL.
• De la guerre en philosophie, 2010 (ISBN 978-
2246767213) Prix Botul 2010
• Autour de Camus, 2010
Table ronde à l'Auditorium du Monde, avec Jean
Daniel et Michel Onfray, sur CD audio.
• Pièces d’identité, 2010 (ISBN 978-2-246-76791-6) -
Prix Saint-Simon 2010[191]
• La Guerre sans l'aimer, 2011, Paris, Grasset
• Les Aventures de la vérité. Peinture et philosophie, un
récit, 2013, Paris, Grasset
• Hôtel Europe, 2014, Paris, Grasset
• L'Esprit du judaïsme, 2016, Paris, Grasset[192]
7 VOIR AUSSI
6.2 Films
• Aurélien, de Michel Favart, 1978, acteur[193]
• Partir, revenir, de Claude Lelouch, 1985, acteur
• Bosna !, 1994, coréalisateur
• Le Jour et la Nuit, 1997, réalisateur, scénariste et co-
producteur
• Serbie, année zéro, de Goran Markovic, 2001, acteur
• Ma mère, de Christophe Honoré, 2004, coproduc-
teur
• American Vertigo, de Michko Netchak, 2007,
d'après son œuvre
• Bernard-Henri Lévy, La Déraison Dans L'Histoire,
de Éric Dahan, 2008
• Le Serment de Tobrouk, de Bernard-Henri Lévy et
Marc Roussel, documentaire, 2012[194]
6.3 Théâtre
• Le Jugement dernier, 1992
• Hôtel Europe, 2014
7 Voir aussi
7.1 Bibliographie
• Notices d'autorité : Fichier d'autorité international
virtuel • International Standard Name Identifier •
Bibliothèque nationale de France • Système univer-
sitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès
• Gemeinsame Normdatei • Institut central pour le
registre unique • Bibliothèque nationale de la Diète
• WorldCat
• François Aubral et Xavier Delcourt : Contre la nou-
velle philosophie, Paris, Gallimard, 345 p., 14 mai
1977 (ISBN 207035380X).
• Guy Hocquenghem, Lettre ouverte à ceux qui
sont passés du col Mao au Rotary, préface de
Serge Halimi, éd. Agone, 1986[195] / “Contre-
feux 2003”, 15 avril 2014 : agone.org/elements/
lettreouverteaceuxquisontpasseducolmaoaurotary.
• Dominique Lecourt, Les Piètres penseurs, Paris,
Flammarion, 215 p., 14 janvier 1999 (ISBN
2080675435 et 9782080675439).
• Marc Villemain : Monsieur Lévy, Paris, Plon, 278
p., 1er octobre 2003 (ISBN 2259198716 et 978-
2259198714).
7.3 Liens externes
• Jade Lindgaard et Xavier de la Porte, Le B.A. 7.3 Liens externes
BA du BHL : Enquête sur le plus grand intellec-
tuel français, Paris, La Découverte, 1er octobre
2004 (268 pages). Réédition le 22 septembre
2011 (271 pages) : www.editionsladecouverte.
fr/catalogue/index-Le_nouveau_B_A_BA_du_
BHL-9782707169532.html (ISBN 2707144789).
• BHL, Bérénice et Frédéric B., Éditions Le Bord de
l'eau, 128 p., 2 décembre 2004 (ISBN 2915651-
08-6)[196] . Nouveau lien : www.editionsbdl.com/fr/
books/bhl-brnice-frdric-b/385/.
• Philippe Cohen, BHL, une biographie, Paris,
Fayard : www.fayard.fr/bhl-9782213619033, 460
p., 12 janvier 2005.
• Philippe Boggio, Bernard-Henri Lévy : une vie,
Paris : www.gallimard.fr/Catalogue/Table-Ronde/
Hors-collection/Bernard-Henri-Levy, 560 p., La
Table ronde, 5 mai 2005.
• Nicolas Beau et Olivier Toscer, Une impos-
ture française, Paris, Les Arènes : www.arenes.
fr/spip.php?rubrique79, www.arenes.fr/spip.php?
article191, 212 p., 23 février 2006.
• Bruno Jeanmart, Richard Labévière, Bernard-Henri
Lévy ou la règle du Je, Le Merle moqueur, Le
Temps des Cerises, 160 p., 15 novembre 2007 (ISBN
9782841096770)[39] .
• Daniel Bensaïd, Un nouveau théologien :
Bernard-Henri Lévy : www.editions-lignes.com/
UN-NOUVEAU-THEOLOGIEN-BERNARD.
html, Paris, Nouvelles Éditions Lignes, 160 p., 18
janvier 2008 (ISBN 978-2-35526-010-0).
• Mona Chollet, Olivier Cyran, Sébastien
Fontenelle, Mathias Reymond, Les Édito-
crates, ou comment parler de (presque) tout
en racontant (vraiment) n'importe quoi :
www.editionsladecouverte.fr/catalogue/
index-Les_editocrates-9782707158697.html,
Paris, La Découverte, 204 p., 11 novembre 2009
(ISBN 9782707158697).
• Daniel Salvatore Schiffer, Critique de la déraison
pure - La faillite intellectuelle des « nouveaux philo-
sophes » et de leurs épigones, Paris, Bourin Éditeur,
354 p., 17 mai 2010 (ISBN 2849411841).
• Pierre Rimbert, L’Homme qui ne s’est jamais
trompé, dans Le Monde diplomatique, janvier
2010[197] (article).
7.2 Articles connexes
• Bernard Kouchner
• Régis Debray
• Serge July
17
• Site officiel
• (en) Bernard-Henri Lévy sur l’Internet Movie
Database
• Articles de l'association ACRIMED consacrés à
Bernard-Henri Lévy
• Émissions Là-bas si j'y suis consacrées à Bernard-
Henri Lévy
• Dossier du Monde diplomatique consacrés à
Bernard-Henri Lévy
• Dossier évolutif du Monde diplomatique sur
Bernard-Henry Lévy
8 Notes et références
[1] Encyclopædia Universalis, « BERNARD-HENRI LÉ-
VY », sur Encyclopædia Universalis (consulté le 9 mars
2014).
[2] Récidives, de Bernard-Henri Lévy.
[3] Julie Malaure, « Les confessions de Véronique », dans Le
Point du 9 avril 2015, p. 120.
[4] Bernard-Henri Lévy a été interrogé à ce sujet sur Europe
1, le 3 juin 2013, par Jean-Pierre Elkabbach : (4e minute).
[5] Astrid De Larminat, « Véronique Lévy, sur le chemin de
la croix », sur le site du quotidien Le Figaro', 21 mars 2015
(consulté le 23 mai 2015).
[6] « BHL : un homme d'influence », France 2.
[7] Xavier De la Porte et Jade Lindgaard, Le nouveau B.A. BA
du BHL : Enquête sur le plus grand intellectuel français, La
Découverte, Paris, 2011.
[8] « Journal de la marine marchande, volume 62 », 1980, p.
273.
[9] « Le Groupe PINAULTPRINTEMPSREDOUTE a signé
ce jour un accord avec Madame André Lévy, actionnaire
majoritaire du Groupe BECOB, en vue de l'acquisition
négoce international (5,5 % du Chiffre d'Affaires) et de fa-
brication de meubles », sur Dubus SA, 2 septembre 1997.
[10] Léna Lutaud, « Kristina Larsen, le cinéma à fond », Le
Figaro, 5 avril 2013.
[11] Challenges 187, décembre 1996.
[12] Voir sur le site de BHL.
[13] « Daphne Guinness déclare son amour pour BHL », Lucie
Dancoing, Paris Match.
[14] Feitelberg, Rosemary. « Daphne Guinness and 'The Le-
gend of Lady White Snake' », Women’s Wear Daily, 7 fé-
vrier 2012.
18
[15] « Daphne Guiness is philosophical after losing fight for
BHL », Telegraph.
[16] Le Figaro Magazine, 13 février 2010.
[17] Rémy Rieffel, La Tribu des clercs : Les intellectuels
sous la Ve République 1958-1990, Paris, Calmann-Lévy,
1993, lui-même donnant comme source le Bulletin officiel
de l’éducation nationale/ Mouvement du personnel, pour
l’année 1971.
[18] François Mitterrand, L’Abeille et l’Architecte, Flammarion,
p. 327-330.
[19] Alain Badiou cité par Éric Aeschimann,« Mao en chaire »,
Libération, mercredi 10 janvier 2007.
[20] Sur ce sujet, voir à l'article détaillé Nouveaux philosophes.
[21] Michel Foucault, La grande colère des faits, Le Nouvel
Observateur, 9 mai 1977, [lire en ligne].
[22] Michel Foucault, Non au sexe roi, entretien avec Bernard-
Henri Lévy, Dits et écrits II, 1976-1988, Gallimard, p. 266,
[lire en ligne].
[23] Sur ce sujet, voir la critique de Michael Christofferson,
Quand Foucault appuyait les “nouveaux philosophes”, Le
Monde diplomatique, 2009.
[24] Bernard-Henri Lévy, La Barbarie à visage humain, Gras-
set, p. 21 : “Si les hommes sont dominés, disent-ils [c'est-
à-dire Deleuze, Guattari et Lyotard], ce n’est pas qu’on
les manipule mais qu’ils le souhaitent au contraire, – et au
cœur de ce souhait, il y a de la jouissance et seulement de
la jouissance. Cette jouissance n’est pas un mensonge im-
posé à ses victimes, mais la pure vérité de leurs pulsions
les plus secrètes. […] Et si l’on peut espérer s’en détacher,
ce n’est pas à force de vérité, mais de désir toujours, – de
désir abstenu, inversé ou parasite. Tout le gauchisme mo-
derne tient à ce schéma. Le schéma même du marxisme, à
cette différence près que là où l’un parle de “vérité”, l’autre
parle de “libido”.” Sur ce sujet, voir à l'article détaillé La
Barbarie à visage humain.
[25] Entretien avec Bernard-Henri Lévy, Le Matin, 27 mai
1977.
[26] Bernard-Henri Lévy, La Barbarie à visage hu-
main,Grasset, p. 52
[27] Bernard-Henri Lévy, La Barbarie à visage hu-
main,Grasset, pp.138-139 : " Je tiens qu’une pensée se
mesure aussi, sinon d’abord, à l’aune la plus vulgaire :
celle de ses effets de vérité, c’est-à-dire de ses effets
tout court ; qu’il n’y a pas de meilleur critique que le
plus immédiat et le plus trivial, le type d’inscription
concrète qu’elle provoque dans le réel.[…] De l’idéologie
du désir à l’apologie du pourri sur fumier de décadence,
de l’“économie libidinale” à l’innocent accueil fait à la
violence brute et décodée, de la “schizo-analyse” même
à la volonté de mort sur fond de drogues fortes et de
plaisirs transversaux, la conséquence n’est pas seulement
bonne, elle est surtout nécessaire. Allez voir Portier de
nuit, Sex-o’clock, Orange mécanique, ou plus récemment
l’Ombre des anges. Écoutez les pauvres épaves qui s’en
vont sur les routes s’exténuer en un dernier “shoot”. Lisez
8 NOTES ET RÉFÉRENCES
le franc racisme qui s’étalait naguère dans les productions
du “Cerfi”… Vous saurez à peu près tout des effets et des
principes de “l’idéologie du désir”.”
[28] Sur ce sujet, voir à l'article détaillé La Barbarie à visage
humain.
[29] C'est la thèse principale de l'ouvrage, voir à l'article dé-
taillé La Barbarie à visage humain.
[30] Roland Barthes, Lettre à Bernard-Henri Lévy, Les Nou-
velles littéraires, 26 mai 1977, réédité dans Œuvres com-
plètes, Le Seuil, t.V, p. 315.
[31] Sur ce sujet, lire la citation qui suit immédiatement ce pas-
sage, et voir à l'article détaillé Le Testament de Dieu
[32] Bernard-Henri Lévy, Le Testament de Dieu, Grasset, p.
234-235.
[33] Philippe Sollers, Le Nouvel Observateur, 30 avril 1979.
[34] La critique du Testament de Dieu et la réponse de B.-H.
Lévy (Le Nouvel Observateur, 18 juin 1979), puis la ré-
plique de Vidal-Naquet (Le Nouvel Observateur, 25 juin
1979).
[35] Castoriadis, www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?
article49 Commentaires de la critique du Testament de
Dieu, 1979.
[36] Gérard Noiriel Dire la vérité au pouvoir. Les intellectuels
en question, Agone, coll. « Éléments », 2010, p. 116.
[37] Gérard Noiriel op. cit., p. 165.
[38] François Cusset, French Theory, rééd., p. 325.
[39] .
[40] Emmanuel Levinas, Au-delà du verset, Minuit, 1982, p.
78
[41] Qui sommes-nous ?.
[42] BHL est chargé d’en rédiger la charte de la Fondation
d’Action Internationale Contre la Faim .
[43] Bernard-Henri Lévy, L’Idéologie française, Grasset, p. 68
[44] Bernard-Henri Lévy, L'Idéologie française, Grasset, p.
219-220.
[45] Raymond Aron écrit dans L'Express du 7 février
1981 : « Bernard-Henri Lévy viole toutes les règles
de l'interprétation honnête et de la méthode historique.
[…] ».
[46] « Stratégie de Philippe Sollers - Philippe Sol-
lers/Pileface », sur pileface.com (consulté le 21 février
2016)
[47] Le fond des eaux, par Jean-Toussaint Desanti, le Matin de
Paris, 15 janvier 1981.
[48] Un débat nécessaire par Jorge Semprun, Le Point du 26
janvier 1981.
[49] L’ambigüité française par Jean-François Revel, l'Express
du 17 février 1981.

[50] Eric Zemmour, Le suicide français, Albin Michel 2014,
p.191-196
[51] Christophe de Ponfilly, cité par Philippe Cohen, BHL, une
biographie, Fayard, 2004 Massoud, cet ami récent.
[52] Jacques Henric, Bernard-Henri Lévy romancier, dans Art
Press, septembre 1984.
[53] Bernard-Henri Lévy, Le Lys et la Cendre, pages 64 et 70,
Grasset, 1996.
[54] Bosna !, François Mitterrand 0 :26.06.
[55] Le Lys et la Cendre, Grasset, p. 266.
[56] Nouvel Observateur, 12 mai 1994, éditorial de Jean Da-
niel.
[57] « La liste Bernard-Henri Lévy officiellement déposée
hier », L'Humanité, 28 mai 1994.
[58] Liste Sarajevo : histoire d 'une reculade Nouvel Obs.
[59] Info ou Intox - Sondage Ipsos Brève de l'Humanité, 27
mai 1994.
[60] Le Point, magazine, « Le bloc-notes de Bernard-Henri Lé-
vy », sur Le Point.fr (consulté le 21 février 2016)
[61] Bouillon de culture[réf. incomplète] .
[62] Cahiers du cinéma numéro 511, mars 1997, p. 82.
[63] Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy, Le Point, 16 no-
vembre 2001.
[64] Rapport de Bernard-Henri Lévy au président de la Ré-
publique et au Premier ministre sur la participation de la
France à la reconstruction de l'Afghanistan.
[65] Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy, Le Point, 16 août
2002.
[66] « Si je devais résumer le sentiment de malaise que me
donne la guerre annoncée en Irak, je dirais : moralement
justifiée, politiquement désastreuse. », Le bloc-notes de
Bernard-Henri Lévy, Le Point, 14 février 2003.
[67] « Murder in Karachi », 4 décembre 2003.
[68] “VERTIGE DU NÉANT : American Vertigo, une préten-
tion documentaire de Michko Netchak”, 16 août 2002. Et
Garrison Keillor, “On the Road Avec M. Lévy”, The New
York Times, January 29, 2006, .
[69] Ariane Chemin et Raphaele Bacquet, La Femme fatale,
Albin Michel.
[70] le monde 27 février 2010.
[71] p. 283 de l'édition livre de poche
[72] Critique du livre dans Le Journal du Dimanche, reprise
sur le site www.bernard-henri-levy.com.
[73] « Rousselet et BHL entrentau capital de Libération », sur
L'Obs, 4 janvier 2007 (consulté le 21 février 2016)
[74] « Laurent Joffrin se félicite », sur L'Obs, 21 février 2007
(consulté le 21 février 2016)
19
[75] Choses vues dans la Géorgie en guerre, par Bernard-Henri
Lévy, Le Monde, 19 août 2008.
[76] BHL n'a pas vu toutes ses « choses vues » en Géorgie,
Rue89, 22 août 2008.
[77] http://wwww.rue89.com/2008/08/23/
droit-de-reponse-de-raphael-glucksmann, Rue89,
Droit de réponse de Raphaël Glucksmann, 23 août 2008.
[78] Siné : « provocateur » pour les uns, « antisémite » pour les
autres, par Alice Geraud, Libération, 28 janvier 2009.
[79] Carnet de guerre, par BHL, JDD, 18 janvier 2009.
[80] Gaza – Médias en guerre (4) : « Carnets de guerre », le
dernier tract de BHL, Acrimed, 28 janvier 2009.
[81] .
[82] Cesare Battisti, un coupable, Antonio Tabucchi, Le
Monde.fr, 15 janvier 2011.
[83] Pourquoi les battististes sont-ils devenus muets ?, Éric Co-
nan, Marianne.net, 8 décembre 2012.
[84] Claude Askolovitch, « BHL : « le Parti socialiste doit dis-
paraître » », sur Le Journal du Dimanche, 2009 (consulté
le 19 juillet 2009)
[85] .
[86] Le Point, magazine, « Bernard-Henri Lévy prend la dé-
fense de Benoît XVI et Pie XII », sur Le Point.fr (consulté
le 21 février 2016)
[87] QuestIT s.r.l., « Archivio Corriere della Sera », sur cor-
riere.it (consulté le 21 février 2016)
[88] Bernard-Henri Lévy en flagrant délire, Le Nouvel Obser-
vateur, 8 février 2010.
[89] « BHL victime d'un auto-entartrage », Le Canard enchaî-
né, 10 février 2010, p. 1.
[90] « BHL versus Finkielkraut et Badiou », L'Express, 26 mars
2010.
[91] On n'est pas couché 13 février 2010.
[92] « Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy défendent Is-
raël contre la « désinformation » », Le Monde.fr, 7 juin
2010.
[93] Défense de Dominique Strauss Kahn, Le Point, 17 mai
2011.
[94] « Les Intellectuels Faussaires », sur le site du Nouvel Ob-
servateur' (consulté le 2 janvier 2012).
[95] Cinq bonnes raisons de dévorer le dernier BHL, Atlantico,
le 8 novembre 2011, article de MRY
[96] BHL en Libye, sur les traces de Lawrence d'Arabie, Pierre
Haski, rue89.com, 7 novembre 2011.
[97] http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/20/
97001-20111120FILWWW00182-libye-bhl-s-est-engage-en-tant-que-juif.
php.
 20 8 NOTES ET RÉFÉRENCES

[98] « L'intellectuel engagé Bernard-Henri Lévy est classé le [123] Comité d’accueil pour Bernard-Henri Lévy à l’aéroport de
22e personnage le plus influent au monde », foreignpoli- Tunis.
cy.com, en décembre 2011.
[124] Bernard-Henri, Le Point, 24/02/2015. .
[99] « Le Serment de Tobrouk », nouvelobs.com.
[125] Bernard-Henri Lévy, entretien avec Eugénie Bastié, Le
[100] Les formes de la pensée Fondation Maeght. Figaro, 31/03/2015 .
[101] Albert de Monaco : amateur prestigieux d'art guidé par [126] Le Parisien, Frédéric Gerschel,
BHL, Purepeople, 17 septembre 2013. 31/03/2015{http://www.leparisien.fr/politique/
[102] Rapport entre l'art et la philosophie, Bernard Henri Le- bhl-fait-inviter-les-chefs-kurdes-a-l-elysee-31-03-2015-4654089.
vy.com. php].

[103] « En Juin, à Saint Paul de Vence, BHL chez Maeght », sur [127] La délégation comprend notamment : Mustafa Qadir
Club de Mediapart (consulté le 21 février 2016) Mustafa, ministre des peshmergas ; Serwan Sabir Musta-
fa Barzani, commandant du Secteur 6 ; le Major Général
[104] 40 ans après le musée imaginaire, CRIF. Aziz Waysi Izzadin, commandant en chef des unités spé-
ciales ; le brigadier général Bakhtyar Mohammed Sidiq,
[105] L'esthétique mode emploi, La règle du jeu. commandant de la 13ème brigade et le brigadier général
[106] Bernard-Henri Lévy, le magnifique, Le Point. Salar Ibrahim Saber, chef du Joint Operation Center.

[107] Ode de Nathalie Rheims à BHL (et commentaire persi- [128] Récidives, Éditions Grasset & Fasquelle, Paris, 2004
fleur), rue89.com, 10 juin 2013
[129] BHL, DHL, BHV, TGV, 22 juin 2010.
[108] On ne fait pas si facilement le deuil de la beauté, Le Figaro.
[130] Selon son biographe non officiel Philippe Cohen, « A
[109] Citoyen d'honneur de Sarajevo, Le huffington post. Gori, BHL ne s’est pas mis à la vodka », sur le site
marianne2.fr, BHL a une « théorie de la guerre éternelle
[110] « EXCLU - En images : Hollande a assisté à la pièce de entre le bien et le mal » ; cette thématique est en effet
BHL », sur europe1.fr, 4 octobre 2014. récurrente dans ses travaux consacrés aux situations de
guerre ou de conflit, tels que Réflexions sur la Guerre, le
[111] David Doucet, « La pièce de Bernard-Henri Lévy s’arrête
Mal et la fin de l'Histoire (2001), Bosna ! (2001), ou en-
brutalement », sur Les Inrockuptibles, 14 octobre 2014.
core Qui a tué Daniel Pearl ? (2003)
[112] « BHL à la tribune des Nations unies », Le Figaro, encart
« Le Figaro et vous », samedi 24 / dimanche 25 janvier [131] « L'imposture Bernard-Henri Lévy (Le Monde diplo-
2015, page 36. matique, 10 octobre 2008) », sur monde-diplomatique.fr
(consulté le 21 février 2016)
[113] Eugénie Bastié, Le Figaro, 31/03/2015 .
[132] « BHL : L'homme qui prétendait conquérir l'Amérique à
[114] Bernanke et Obama en tête d'une liste des penseurs in- coups de cocktails - Les mots sont importants (lmsi.net) »,
fluents de 2009. sur lmsi.net (consulté le 21 février 2016)
[115] LCP la-presse-ironise-sur-le-super-rambo-sarkozy-et- [133] Pascal Boniface, BHL n'est pas seulement ridicule, il est
son-expert-bhl. aussi dangereux, 15/04/2009
[116] « La guerre de BHL », Le Point, 25 août 2011, no 2032, [134] Pourquoi BHL est l’homme le plus détesté du web, Les
p. 44-45. Inrockuptibles, 7 décembre 2014
[117] Le Monde.fr, le 8 novembre 2011, article de Natalie Nou-
[135] Gilles Deleuze, À propos des nouveaux philosophes et
gayrède.
d’un problème plus général, publié comme Supplément au
[118] Le Serment de Tobrouk de BHL : une manipula- no 24, mai 1977, de la revue bimestrielle Minuit, et distri-
tion de l'information, blog du Nouvel Observa- bué gratuitement. Mis en ligne en 2004 par Multitudes.
teur, modifié le 31-05-2012 à 17h59, Pascal Bo-
[136] La critique du Testament de Dieu par Pierre Vidal Naquet
niface, édité par Hélène Decommer, visité le 3
http://www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article49
juin 2012, http://leplus.nouvelobs.com/contribution/
562416-le-serment-de-tobrouk-de-bhl-une-manipulation-de-l-information.
[137] Simon Leys, « Une excursion en haute platitude », Lire,
html. no 125, février 1986, repris dans Essais sur la Chine.
[119] BHL appelle à boycotter Sotchi : Jean-François Kahn lui
[138] Jacques Bouveresse, Prodiges et vertiges de l’analogie, Rai-
répond, entretien, lefigaro.fr, 19 février 2014.
sons d’agir, 1999, p. 31
[120] .
[139] « Une imposture française », page ?
[121] (en) « Putin’s Crime, Europe’s Cowardice », sur The New
York Times, 22 juillet 2014 (consulté le 19 août 2014). [140] « Une imposture française », par Nicolas Beau et Olivier
Toscer, éditions des Arènes, 2006. Relevé par le journa-
[122] Bernard-Henri Lévy accueilli aux cris de “BHL dégage”. liste Sébastien Fontenelle ou par le critique de Lire.fr
 21

[141] La critique de William Dalrymple sur le livre Qui a tué [159] L’oligarchie, le Parti socialiste et Bernard-Henri Lévy,
Daniel Pearl ? dans la New York Review of book, décembre Serge Halimi, Le Monde diplomatique, novembre 2007
2003. « Le principal problème que pose Qui a tué Daniel
Pearl ? est l’amateurisme du travail de recherche effectué [160] « BHL soutient Alain Carignon, candidat « paradoxal, so-
par son auteur. [...] BHL a visé beaucoup trop haut, eu cial » dans l'Isère », Sophie Landrin pour Le Monde, 24
égard à ses compétences » mai 2007

[142] « Réponse à un « spécialiste » », sur Le Monde diploma- [161] Nicolas Beau et Olivier Toscer, Une imposture française,
tique (consulté le 21 février 2016) Les Arènes, 2006, pp. 59, 69.

[143] « Perseverare diabolicum... », sur Le Monde diplomatique [162] BHL n'a pas vu toutes ses « choses vues » en Géorgie,
(consulté le 21 février 2016) Rue89, 22 août 2008

[163] Gori brûle-t-il ?, réponse du médiateur du Monde à Rue89,

[144] Voir à ce sujet l'affirmation de critikat : En France comme
outre-Atlantique, l’ouvrage, à quelques exceptions près, est
accueilli par une douche froide.
[145] Lire les critiques recueillies par Evene
[146] Revue de presse traduite :
NY Times 29/01/2006, « Bernard-Henri Lévy […] ram-
bled around this country […] and now has worked up his
notes into a sort of book » -
New York Times : « Il y a de nombreux moments, voya-
geant en voiture avec lui, où vous avez envie de lui dire de
la fermer cinq minutes et de mieux regarder le paysage. »
Cité par Le Matricule des Anges Numéro 072 -
The Economist : « Monsieur Lévy (…) passe beaucoup
trop de temps à nous dire des choses que nous savons dé-
jà. » Cité par Le Matricule des Anges Numéro 072 -
Los Angeles Times : « Mis à part le fait qu'Alexis de Toc-
queville et Bernard-Henri Lévy sont tous les deux fran- [169] On n'est pas couché, France2, 3 juin 2012, interview de
çais, ils n'ont rien en commun. » Cité par Le Matricule
des Anges Numéro 072
[147] Critique du Matricule des Anges Numéro 072 - avril 2006
sur http://LeLibraire.com
[148] Sylvie Kauffmann : BHL met le doigt sur de vraies ques-
tions, mais passe son chemin avant d'avoir trouvé la ré-
ponse.American Vertigo - Les critiques et avis des lecteurs
- Livre - EVENE
[149] Le récit touristique d’un voyageur poli par Glyn Morgan -
avril 2006
[150] Affaire DSK : Bernard-Henri Lévy étrillé par la presse
américaine sur lemonde.fr du 20 mai 2011.
[151] « Procès en réhabilitation de BHL », sur Là-bas si j'y suis
(consulté le 21 février 2016)
[152] L'affaire Botul, Le Nouvel Observateur
30 août 2008
[164] « L'Honneur des musulmans (version modifiée) », Le
Point, 23 décembre 2010 (consulté le 29 décembre 2010)
[165] « Bernard-Henri Lévy, auteur... d'une nouvelle boulette »,
Le Nouvel Observateur, 25 décembre 2010 (consulté le 29
décembre 2010)
[166] « BHL attaque Frédéric Taddeï et le confond avec un
joueur de l’AS Roma ! », AgoraVox, 13 juillet 2010
(consulté le 9 mars 2012)
[167] « Dieudonné condamné pour antisémitisme », sur Le Fi-
garo, 27 novembre 2012
[168] Judith Perrignon, « Frédéric Taddeï, l'homme sans
convictions », Le Monde, 2013 (lire en ligne)
Bernard-Henri Lévy par Laurent Ruquier.
[170] « Gloup Gloup ! », sur gloupgloup.be (consulté le 21 fé-
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[171] « Bernard-Henri Levy entarté par Noël Godin à Namur
en hommage à Siné », sur www.lalibre.be (consulté le 30
mai 2015)
[172] Ali_La_Pointe, « Bhl Entarté Par Le Gloupier - vidéo
Dailymotion », sur Dailymotion (consulté le 21 février
2016)
[173] Nicolas Beau, Olivier Toscer, Une imposture française,
Les Arènes, 2006, p. 59.
[174] Nicolas Beau, Olivier Toscer, Une imposture française,
Les Arènes, 2006, p. 69.
[175] Nicolas Beau, Olivier Toscer, Une imposture française,
Les Arènes, 2006, pp. 62,66.

[153] BHL piégé, Rue89 [176] Actualité juive, 10 janvier 2005.

[154] Vive Jean-Baptiste Botul, La Règle du jeu
[155] BHL, un homme engagé,Dailymotion, BHL, un homme
engagé.
[156] le discours de François Mitterrand
[157] Nicolas Beau, Olivier Toscer, Une imposture française,
Les Arènes, 2006, p. 143.
[158] Kristin Ross, Anne-Laure Vignaux, mai 68 et ses vies ul-
térieures, 2005, p. 175.
[177] « Grioo.com : », sur grioo.com (consulté le 21 février
2016)
[178] « Faut-il interdire le nouveau spectacle de Dieudonné ? »,
Libération, 18 juin 2010.
[179] Nicolas Beau et Olivier Toscer, Une imposture française,
Les Arènes, 2006, p. 158.
[180] Jean-Paul Gouteux, Le Monde, un contre-pouvoir ? Dés-
information et manipulation sur le génocide rwandais,
L'esprit frappeur, 1999, p. 53.
 22 8 NOTES ET RÉFÉRENCES

[181] Nicolas Beau et Olivier Toscer, Une imposture française,

Les Arènes, 2006, p. 157.

[182] Journal « Le Monde », numéro 16469 paru le 08/01/1998,

« Algérie, Bernard-Henri Lévy témoigne » : « Le jasmin
et le sang ».

[183] Journal « Le Monde », numéro 16470 paru le 09/01/1998,

« Le récit de Bernard-Henri Lévy sur les massacres en
Algérie » : « La loi des massacres » « Ils préfèrent passer
pour des assassins que pour des incompétents ».

[184] Nicolas Beau et Olivier Toscer, Une imposture française,

Les Arènes, 2006, p. 159.

[185] Journal Le Monde, paru le 05/03/1998, L'Algérie de

Bernard-Henri Lévy.

[186] Pour Guaino, BHL est un « petit con prétentieux », Rue89

[187] La Table ronde)

[188] Justice : Bernard-Henri Lévy condamné pour avoir diffa-

mé le Bloc identitaire dans un article du Point, Jeanmarc-
morandini.com, 24 avril 2013

[189] Même la justice française condamne BHL..., 26 avril

2013, "http://www.monde-diplomatique.fr"

[190] « Prix Livres et Droits de l'Homme de la Ville de Nancy »

(consulté le 8 juin 2010).

[191] « Prix Saint-Simon » (consulté le 8 juin 2010).

[192] Présentation de l'éditeur.

[193] Michel Favart, Aurélien, 4 octobre 1978 (lire en ligne)

[194] Le Serment de Tobrouk, Allociné.

[195] Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rota-
ry ; le chapitre sur BHL est disponible au téléchargement
(pdf)

[196] Fiche sur le site de l'éditeur.

[197] L’homme qui ne s’est jamais trompé, Le Monde Diploma-

tique

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 23

9 Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image

9.1 Texte
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Emirix, Ludo Thécaire, La glaneuse, Sherbrooke, BrightRaven, Chris93, Måldørør, Indif, Orel'jan, Muad, DocteurCosmos, Jodelet, Korg,
Gede, MisterMatt Bot, Elg, JKHST65RE23, Peter17, Gribeco, Fredtoc, Like tears in rain, Romanc19s, David Berardan, Lgd, ArséniureDe-
Gallium, Svartalf, Probot, Tobovs, Nkm, Arnaud.Serander, Chanyu, Yelkrokoyade, EyOne, Gzen92, Lafcadio, Solensean, Coyau, Calame,
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Loup, Alphabeta, Crouchineki, CHEFALAIN, Schiste, Ismu-l-warda, Teddyyy, Et caetera, Jibi44, Strologoff, HDDTZUZDSQ, Anas1712,
N0osphR, Ycarus, Le bibliographe, Omar-toons, Louis Kehlweiler, Beone, Markov, Oxo, Alain.Darles, Sum, Mith, Mb06cs, Calim, Ty-
thon, Polmars, Pautard, Buliwyf, Au hasard Balthasard, Mica, Sins We Can't Absolve, Actorstudio, Décapitation, Noar, Frank Renda,
Es2003, Selvejp, Cthulhu22, Fabrice Ferrer, FrançoisD, Thidras, Sartorius, Gonioul, Xofc, Papa6, Didisha, Charon13, Astirmays, Esprit
Fugace, Olmec, Barraki, Ben Siesta, Playtime, TiChou, Brc, Malost, Gangel, Perky, Pld, -Rodrigues-, Manu1400, RitexSport, Epsilon0,
307sw136, Moumousse13, Ahbon ?, Vinz1789, AntonyB, Itzcoalt, Danycool~frwiki, Liquid-aim-bot, GaMip, Órel, Bugul Noz, Nilou17,
Alexandre9996, Tibo nord, Freevox, Dagga, WartBot, Fils du Soleil, Orgeat, Rhadamante, Edcolins, Scorpius59, NicoV, Thijs !bot, Psaxl,
EDlove, Xxxxx, HYUK3, Patho~frwiki, Grimlock, Jarfe, Odwl, Marvoir, A2, Papier K, En passant, Escarbot, Mythe, FredD, RogerGravel,
Gourgandin, Bombastus, Jean Vallon, Laurent Nguyen, Asram, Rémih, Tancrède, Hayan, Arnaud 25, Abyah, Rhizome, Arkanosis, The-
zis, Pg111, Alankazame, El Caro, LeFit, Krishaor, Chtfn, Thesupermat, Asaadi~frwiki, Moumine, Nono64, Apropos, Sebleouf, Authueil,
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bot, Eliezer de Hollanda Cordeiro, Elodieleon, Shlublu, Nicolas J., Luca Di Amoretti, PimpBot, Irønie, Salebot, Zorrobot, Lykos, Martial75,
Levochik, LPLT, Tépabot, Jerome38, Zrkhaled, Chouquet, Soyouzien, Isaac Sanolnacov, Alexander Doria, Critias, Idioma-bot, Vincent
Lextrait, Cheep, TXiKiBoT, Matth91, VolkovBot, Tognopop, Theoliane, Fabrice75, Anonyme973, FLLL, Chicobot, H4stings, BenjiBot,
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hood, Fxavier95, YonaBot, Ordifana75, Shakki, DuGNu, Karimneo, Olevy, PolarBot, Durifon, Bhajnaal, Jeangagnon, Olivier Tanguy,
Thekeuponsauvage, Strangeways, JLM, Elarance2, Chouca, Kyro, Zil, OKBot, Ange Gabriel, Willyalex, Illyriacom, Alecs.bot, Vlaam,
Glützenbaum, Dhatier, Mathieuw, Lilyu, J. Clef, Giggy, Hercule, Bibo le magicien, Leparc, Jean-Jacques Georges, Toubouljo, Bub’s,
Thontep, DumZiBoT, DeepBot, SniperMaské, Fixdine, Charlie Pinard, Ickx6, Super Poirot, Alphos, Ir4ubot, Cgolds, Sardur, Restefond,
Francis Vergne, Chrono1084, Lucadeparis, Fandepanda, Geralix, GDFRMI~frwiki, Alexbot, Isacre, Fryderyk, Sinse59, Zonzon, Kintaro,
Miss tick, Oyp, HerculeBot, WikiCleanerBot, Keith3330, Letartean, Romain0, Anteur, ZetudBot, MicroCitron, Ggal, Julien1978, Fhk-
pr741236, Jean-Luc Navarro, Winckelmann, Bub’s wikibot, Guillaume70, Elfix, Mike Coppolano, Ccmpg, Orwelle, Dhterence, Pierre
et Condat, Arroser, Akiff, Cobber17, Broadbot, JeanBono, Bruno2wi, Herr Satz, Abujoy, Pessottino, Jackobrian, Luckas-bot, Tibo217,
Celette, Micbot, Ljcost, Nonfiction, Samiweb, Seawind, Murthag06, Thekherch, Ctruongngoc, Diplomator, DSisyphBot, CS76, Baptiste-
et-son-chien, Itzike, Quisest, Penjo, Le sourcier de la colline, Cantons-de-l'Est, Behimout, GNU Bernard, Soren56, Xqbot, Al Maghi,
Ferrmot, Pmelka, Kanabiz, René HAMM, LucienBOT, Alex-F, Sonfjourn, Gutenberg1, Frachet, Vincent.vaquin, Basg97, Elfast, Olam Ti-
qqun, Againstwork, *SM*, Skull33, Théophraste, Actarus Prince d'Euphor, Jojo234, Cj73, Perdendosi, Hilberer, Sttone, CsO, BrahimBel,
Coyote du 57, Lomita, TR2N, Orlodrim, Super Bazooka, Jacques4343, Gkml, Synopsis~frwiki, Harry.aulait, Païen rudimentaire, PAC2,
Buisson, Visite fortuitement prolongée, Neytiri, GrrrrBot, Blaesy49, Bwarloff, Bonjour, Charles Alexis Gérard, Sumimassen, Toto Azéro,
0-verstaste, Jean2, Ediacara, Kristoferson, Kilith, EoWinn, Oger-Potlatch, Ltrlg, AchilleZZ, Gyrostat, Mohssine BENKRIM, Bibendum25,
Leitner1, Raoni, Kelykz, Klaxon~frwiki, Bavaroi, Armulis, Freaks05, Franz53sda, Cligès22, Charlot01, Noisetier, Caylane, Jacgedouard,
WikitanvirBot, Crazyblocky, Kart, Littlejazzman, Jules78120, Mister Gaga, Megalex II, Defeder, NufNuf1725, Daehan, FreCha, Steven
Rogers, G de gonjasufi, Antaj7co, 0x010C, Léo Duval, NqKe, Giorgio01, Rigoureux, Sencha, MerlIwBot, Mindreflection, MartinDid,
Husnow, Utilisateur disparu, Pierre156, Pif paf mad, Woozz, OrlodrimBot, Aubracux, Vanoot59, Cocoploudaniel, Le pro du 94 :), Roi-
decoeur, Kinashut Kamui, Warwickensis, Ccourouve, Pierredelgado, Lola3987654987, Laurent Verset, Bobodioulasso, Mohssine benkrim
wazani, Minorities observer, Ame-Stram-Gram, MaéB, Harold1948, Bigmatbasket, VincentDDD, Amaliane, Libellule27120, Jack Rabbit
Slim’s, Trentreznick, Titlutin, Retrofuturiste, Domaina, Mattho69, Backoffice, Naguiz, Christophe95, Michmichmich, Jacques Goliot, Bid-
bid2010, Synopsis8, Mazuritz, Kahlores, Yodeleïhiyou, Melancholia, Danatael, Agota, Enrevseluj, Lebrocoli, Noloso, Divine Propaganda,
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beck, Piquetty, LABONE, Azyz Bamri, Geneio11, No Ouay, Inkathi, Pelle Ican, Pro patria semper, Do not follow, Loupeeclair, Antoniex,
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