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Revue de l'Occident musulman et

de la Méditerranée

Abû Bakr R. Al 'Arabi, grand cadi de Seville


Vincent Lagardère

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Lagardère Vincent. Abû Bakr R. Al 'Arabi, grand cadi de Seville. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée,
n°40, 1985. Al-Andalus - Culture et société. pp. 91-102;

doi : 10.3406/remmm.1985.2096

http://www.persee.fr/doc/remmm_0035-1474_1985_num_40_1_2096

Document généré le 07/06/2016


R.O.M.M., 40, 1985 - 2

ABU BAKR B. AL CARABI,


GRAND CADI DE SEVILLE
par
V. LAGARDERE

La meilleure illustration de la nature du Grand Cadi, de sa formation, sa nomination,


son audience religieuse et culturelle demeure Abu Bakr b. al-cArabr, l'un des jurisconsultes
les plus attachants de cette génération d'hommes de Loi, vivant sous l'autorité almora-
vide. Sa vie, son œuvre abondante, dont peu d'ouvrages nous sont parvenus, mais aussi
l'influence qu'il exerça sur des centaines de disciples, justifie l'étendue de cette biographie.
Témoin de l'évolution culturelle de son temps, il essaiera de familiariser les juristes
andalous et maghrébins aux question complètement étrangères à leurs études habituelles : les
doctrines Saficites, a°sarites, hanafites, la controverse et la discussion philosophique,
doctrines que les andalous n'étaient pas habitués à discuter ou à traiter. Il parviendra, non
sans mal, à vaincre leur réticence à adopter les différents systèmes des maîtres célèbres
et les ouvrages de Hadït que rapportaient certains andalous de leur séjour en Orient. Cette
aversion de l'étude des Usûl al-dïn et autres matières philosophiques, demeurera
implantée dans le fond des âmes des fuqahâ', jusqu'à l'introduction des œuvres de Gazâlfet
l'apparition du courant almohade.
I. Sa vie et ta formation littéraire et juridique.
Abu Bakr Muhammad b. cAbd Allah al-Ma°àfirï"b. al-cArabr naquit à Seville le jeudi
22 ïefban 468, d'une grande famille de dignitaires abbadites. Son père cAbd Allah b.
Munammad b. cAbd Allah b. Ahmad b. Muhammad b. cAbd Allah al-Ma°âfin (Dïbâg,
281, Dabbr, 128 n°891) était l'un des jurisconsultes de la ville, membre de son assemblée
consultative, dignitaire du pouvoir abbadite. Il avait suivi dans son pays les enseignements
d'Abû cAbd Allah b. Manzûr et d'Abû Muhammad b. Hazrag", et à Cordoue ceux d'Abû
cAbd Allah Muhammad b. cAttâb et d'Abû Marwân b. SirSg". Son fils Abu Bakr b. al-
cArabr effectue sa première formation auprès de son père et de son oncle maternel Abû-
1-Qâsim al-Hasan al-Hawzanî {Analectes, 1, 478) qui entretiendra de bonnes relations avec
Yûsuf b. Tâ3fïh, laissant augurer du rôle politique joué par son neveu lors de la
reconnaissance du gouvernorat almoravide par le califat abbasside. Il eut comme professeur
particulier Abu cAbd Allah d-Saraqustï (cAwâsim, 11).
«Dès l'âge de neuf ans, j'étais très versé dans le Coran. J'ai ensuite acquis une parfaite connaissance
du Coran, des sciences de la langue arabe et des mathématiques. Parvenu à mes seize ans, je pouvais
lire parmi les diverses lectures, une dizaine d'entre elles... Je m'étais familiarisé avec les significations
rares, la poésie, la linguistique » (1).
Au cours de cette période de sa vie, al-Andalus commence à s'ouvrir aux Usûl al-fiqh
(Méthodologie du Droit). Jeune étudiant, Abu Bakr b. al-cArabr voit un jour un libraire
proposer à son père et en présence de l'un de ses maîtres, des ouvrages d'al-Samnâm et
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d'al-BâgT (Rihla, 59-92). Toutes les personnes présentes s'accordèrent à observer qu'on
avait là des ouvrages considérables qu'al-BâgT avait rapportés d'Orient à son retour en
Andalus vers 439. Et tous également de regretter que les juristes andalous de leur époque
fussent dans l'incapacité d'en saisir la valeur réelle. Ces ouvrages intéressaient en premier
lieu la méthodologie du Droit, mais aussi le hitàf et le katàm abrite (2).
La situation familiale s' étant profondément détériorée au moment de la chute des Abba-
dites et de l'installation du gouvernement almoravide, son père décide d'effectuer le
pèlerinage en sa compagnie, bien qu'au dire de ce dernier, ce ne soit pas là le seul motif de
ce départ :
«Nous ne pouvions plus demeurer dans notre pays... Poussés par la nécessité, nous le quittâmes,
sous les quolibets de nos ennemis» (Dîbâ£, 281; Rihla, 61).
Ces réflexions et bien d'autres, témoignent que ce voyage fut un moyen de délivrance,
permettant d'échapper à l'instabilité politique engendrée par la chute de l'état abbadite.
Alors qu'il avait dix-sept ans, Abu Bakr b. al-cArabî s'embarque le dimanche du début
de la nouvelle lune de rahf 1 485, en direction de l'Ifriqrya. Si tel était l'objectif du père,
celui du fils demeurait la recherche de la science :
«Si tu as l'intention d'effectuer le pèlerinage, réalise ton vœu, moi je ne suis désireux d'aborder ce
pays que pour y aprendre la science qui s'y trouve. Je considère cela comme un congé scientifique
et un moyen d'accéder aux divers degrés de la connaissance» (Qanûn, fol. 140).
Abu Bakr b. al-cArabr nous retrace dans l'introduction de son Qanûn al-ta'wïl, les
diverses étapes de sa formation, avant qu'il ne décide de suivre son père en Moyen-Orient.
Une première étape fut donc consacrée à l'apprentissage du Coran jusqu'à l'âge de neuf
ans, suivie d'une deuxième, comprenant l'acquisition des connaissances fondamentales de
la langue arabe, dont le kifâb al-wadih d'Abû Bakr Muhammad b. al-Hasan al-Zubaydl
(316-379/928-989) (Kahhala, IX, 198-199) et le kifâb allumai d'Abd al-Rahmân b. Ishâq
al-Zag^âgT (Rihla, 71), les deux livres d'Abû Gacfar Ahmad b. Muhammad al-Nahhâs
(338/950) (Kahhala, II, 82-83), le kifâb al-usûlfi l-nabw de Muhammad b. ai-Sun b. Sahl
b. al-Sirâg (316/929) (Ribla, 72, n.l; Kahhâla, X, 19). Il étudie 'l'ouvrage d'Abû-l-cAbbâs
al-Timâlr, avant d'aborder l'œuvre de Sîbawayh (Qanun, fol. 137; Dabln, 92-99 n°179). De
plus il aborde l'étude de la poésie arabe : les dïwâns d'Imrû-1-Qays, de Nâbiga, de cAn-
tara, de Zuhayr, de parafa, ainsi qu'Abû Tammâm et al-Mutannabr (Qanun, fol. 137) et
d'autres ouvrages de linguistique qu'il serait trop long d'énumérer. Suivit l'initiation aux
sciences mathématiques.
Ce programme d'enseignement ne devait guère différer de ce qui était entrepris en
Andalus à cette époque. Ibn al-cArabr conseillera cependant à ses disciples de débuter par
l'enseignement de la langue arabe et de la poésie, avant de poursuivre par les
mathématiques et l'étude du Coran. Cette première étape franchie, l'étudiant pouvait aborder la
méthodologie du droit et du Hadïtj et appliquer ces sciences à l'ensemble des versets du Coran.
L'originalité de ce programme éducatif consiste dans le fait de retarder l'apprentissage du
Coran, en le plaçant après l'acquisition de la langue arabe et des mathématiques :
«Combien nous sommes négligents en Andalus, en faisant apprendre aux enfants le Livre de Dieu
dans leur prime jeunesse, alors qu'ils le lisent sans le comprendre» (Qanun, fol. 180).
Ayant quitté Seville, le père et le fils se dirigent vers Malaga, Grenade avant
d'atteindre Almeria (Rihla, 74-75). Abu Bakr b. al-cArabr n'oubliait pas, durant ce laps de temps,
de rencontrer les savants andalous résidant dans ces trois villes. A Alméria, il rompt ses
liens avec l'Andalus pour entreprendre un long voyage dont la première étape fut Bougie.
Son père et lui-même descendent dans un caravansérail connu sous le nom de Hàn al-sultàn.
«J'ai rencontré dans cette ville un groupe de savants en Masâ'tl [Questions juridiques] dont le maître,
Muhammad b. cAmmâr al-Kaiai al-Mayûrqï", est verse en hadït, questions juridiques
et littérature» (3).
Abu Bakr B. Al cArabi 93

Ce savant pratiquait les Fondements de la religion à la manière d'al-BâgT. Ils furent


reçus par al-Qâsim b. cAbd al-Rahmân, chef de la région militaire de Bougie, qui leur
servit de guide et les questionna sur leur condition, l'objet de leur voyage et le chemin qu'ils
comptaient emprunter. Abu Bakr b. al-cArabr lui révéla qu'il avait suivi l'enseignement
de cAli b. cAbd al-Rahmân b. Mahdr al-Tanûhr, grand linguiste et littérateur de Seville.
Au cours de ce séjour, il étudie l'ouvrage de traditions d'Abû Dâwûd, selon la
transmission qu'en fit Muhammad b. Bakr b. Muhammad cAbd al-Razzâq al-Tammâr.
De Bougie, tantôt par voie de mer, tantôt par voie de terre, ils remontent vers Bône
(Qariûn, fol. 138), Tunis, Sousse et Mahdya. Quelle ne fut pas la joie d'Abû Bakr b. al-
cArabr de pouvoir enfin rencontre les savants ifriqiyens. D fait connaissance à Mahdya
de Ylrriâm Abu cAbd Allah Muhammad b. cAll al-Mâzan al-Tamfmr (453-536) et d'un
groupe de compagnons d'Abû-1-Qâsim cAbd al-Hâliq b. cAbd al-Warit al-Suyûrï" al-
QayrawânT (460- ?), ascète engagé dans la voie mystique (4), ainsi qu'un certain nombre
de jurisconsultes de Kairouan, dont Ibn Habib, Hassan, al-LabujT, Abû-1-Hasan b. al-Haddâd
(5) spécialisés dans les lectures coraniques, Yadab et la théologie dogmatique. Notre sévil-
lan se met à l'étude des fondements de la religion en compagnie des étudiants fréquentant
les cercles de ces maîtres.
Leur voyage se poursuivait par l'embarquement sur un bateau en partance pour le
Higaz (Qanûn, fol. 139; Nubâhr, 105). A proximité de Barqa, la tempête brise le navire
jetant à la mer nos deux andalous qui furent repêchés dans un piteux état : «Nous
émergeâmes de la mer comme des morts d'une tombe». Souffrant de la faim et des Banû Kacab
b. Sulaym, n'abusant pas de l'hospitalité de l'émir de cette tribu, ils se dirigent vers le
Caire (Qanûn, fol. 139-140). A leur arrivée en 485, le calife fatimide était al-Mustansir Abu
Tanum Macadd. Ds firent connaissance d'un groupe de traditionistes, de juristes et de
théologiens, dont Abu cAbd Allah Muhammad b. Qâsim al-cUtmânr, al-Sâlâml, §ucayb
al-cAbdan. Mais les savants en Traditions étant peu représentés, Ibn al-cArabr dut se
rendre à al-Qarâfa al-sugrâ, près de la tombe de l'Imam Muhammad b. Idrïs al-§âfi°T afin d'y
rencontrer le cadi Abû-1-Hasan cAh~ b. al-Hasan b. al-Husayn b. Muhammad al-HalaT
(405-492) (6). Parmi les autres personnalités qu'il rencontre au Caire, figurent Abû-1-Hasan
b. Musharraf, Mahdr al-Warrâq et Abû-1-Hasan b. Dâwûd al-Fârisû (Dïbâ&, 281; Dabbî,
92-93 n°179).
Quittant l'Egypte, ils prennent la direction de la Syrie. Abu Bakr ne fait pas l'éloge
de l'état de la science et des savants d'Egypte, même si son séjour lui a permis de
s'intéresser à la $fa, à la théorie du libre arbitre et de s'exercer à l'art de la controverse. Dès son
arrivée à Jérusalem, il se rend avec son père à la mosquée al-Aqsâ : «Le puits de la
connaissance m'a abreuvé, j'y fus illuminé pendant plus de trois ans». Il appert de la peinture
du milieu scientifique qu'il a rencontré en Palestine, que cette région était un lieu de
passage et de concentration pour les savants des pays voisins, ce qui motive son désir d'y
prolonger son séjour et par là même de différer le pèlerinage. A Jérusalem, se trouvaient
de nombreuses madrasa-s $âficites et hanbalites, dont la madrasa $âficite de Bâb al-Asbât
dont le directeur était Yahya b. cAlr b. al-Sâ'ig, où s'assemblaient des juristes $âficites dans
des séminaires d'étude et de discussion. Parmi les gens du cru, se trouvaient l'Imam et
ascète Nasr b. Ibrahim al-Nâbulus! al-Maqdis! (7) et ceux de passage : Magalll b. Garni"
al-Mahzûnu al-Misrl (8). Des madrasa-s hanafites, se distinguait la madrasa AbT cUqba
dont le directeur était le cadi al-Rayhâm. Mais le plus grand savant malikite qu'Abû Bakr
b. al-cArabr devait rencontrer à ce moment-là, à Jérusalem, demeure Abu Bakr al-TurtûsT
(451-520) (9). Dans la mosquée al-Aqsâ, il suit son enseignement sur le HadXt_ transmis par
Abu Tacalaba. Cette ville était le lieu de rencontre d'un grand nombre de sectes
musulmanes, comme les Karamiyya, les Muctazila et les savants des trois religions
monothéistes : Islam, Christianisme, Judaïsme. Des séminaires de controverse y étaient organisés entre
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les savants de ces sectes et les tenants des écoles orthodoxes, ou entre Musulmans et
Chrétiens ou Juifs, témoignages d'une vitalité intellectuelle. Ibn al-cArabr rapporte la
controverse soulevée par le docteur juif al-Tustarl, doué d'une vive intelligence et d'une
compréhension parfaite des doctrines de ses adversaires {Qariûn, fol. 140).
Ce séjour à Jérusalem devait lui apporter un très grand enrichissement intellectuel et
lui permettre de satisfaire ses aspirations dans trois domaines qu'il n'avait pu approfondir
en Andalus, ou sur son chemin, en Ifriqiya et en Egypte : la théologie dogmatique, la
méthodologie du Droit et les questions de controverse. L'Islam d'Occident abordait l'étude du
Droit, suivant le principe de l'analogie, de l'assimilation, conformément à l'école kairoua-
naise, alors que l'Islam d'Orient se préoccupait d'innover, de mettre en évidence les
causes, les fondements des arguments; c'est ce qu'Ibn al-cArabr appelle «la voie iraquienne».
Or ces deux tendances se trouvaient réunies à Jérusalem.
Ibn al-cArabr devait visiter un grand nombre de villes et de villages de Palestine. Il
enregistre des témoignages de la vie quotidienne et publique, en particulier sur Naplouse
où il demeure plusieurs mois. Décidé à quitter la Palestine, il s'embarque à Ascalon (Ahkâm,
1927; Rihla, 66) avec son père, pour cAkkâ, Tabariya, en direction de Damas.
Damas allait être le prélude à la plus importante étape culturelle : Bagdad (10). Abu
Bakr profite de son passage en Syrie, pour rencontrer de nouveau l'un des plus célèbres
faqïh Micite, Abû-1-Fath Nasr b. Ibrahim al-Maqsidr (409-490) (11), sous la direction
duquel il étudie l'œuvre d'al-Buhârï, Abu Muhammad Hibat Allah b. Ahmad al-Afkâm"
al-Ansânal-Dimasqr (440-524) {Dibâ&, 28; Kahhâla, XIII, 134), Abu Sa°rd aî-Ruhâwâ, Abû-
1-Qâsim b. Abr-1-Hasan al-Qudsï", Abu SaTd al-Zangânû
Enfin pensait-il atteindre le but primordial de sa recherche scientifique, en prenant
le chemin de l'Iraq, en ce dimanche de ïacbàn 489 (Qariûn, fol. 142). Leur arrivée à
Bagdad se fit au cours du mois de ramadan 489. Abu Bakr ne devait rencontrer Gazâlf qu'après
qu'il ait effectué le pèlerinage en cette même année. Le cours de son récit de voyage
stipule qu'il passa le restant de l'année 489 à étudier auprès des savants de la ville. Il
s'entretient des relations d'étude qu'il a nouées cette même année (12), avec de nombreux savants,
avant qu'Abû Hâmid al-Gazâlï"ne regagne Bagdad. Son séjour va donc être très largement
occupé par l'étude des sciences des Traditions, des fondements de la religion, de la
méthodologie du Droit et de la littérature arabe. Parmi ses professeurs il cite : Abû-1-Husayn
al-Mubârak b. cAbd al-G-ayyâr al-Sayrafrb. al-Tuyûn (4 11-500) (Kahhâla, VIII, 172), tra-
ditioniste de grand renom; Abû-1-Hasan cAlr b. al-Husayn b. cAll b. cAyyûb al-Bazâz
(410-492) {Dîbal, 281; "Gadwa, 261);' Abû-1-Ma°âlâ Tâbit b. Bandâr al-Baqqâl al-Muqn (m.
498) (idem); le cacli Abû-1-Barakât Talha al-^qûlr al-Hanball (432-5 12) (idem); Abu Bakr
Muhammad b. Ahmad b. al-Husayn b. cUmar al-§âsîal-s'âficr (429-507) (13) auprès duquel
il achève ses études de Droit $âficite; Abu "Amir Muhammad b. Sacdûn b. Marg"i al-
Mayûrqr(m. 524) (Dabbï, 92-99) juriste enseignant la doctrine de Dâwûd al-ZâhirT; Abû-1-
Husayn Ahmad b. cAbd al-Qâdir al-Yûsufi (411-492) (Dïbâg, 281); Abu Zakariyâ Yahya
b. cAlral-Tabnzr (421-502) (idem; Suyûtî", 34; Qariûn, 261), grand spécialiste de Yadab à
Bagdad; Abu Muhammad Gacfar b. Ahmad b. Husayn al-Sarrâg" al-Hanbalr (416-500) (14),
auteur du livre Masâr? al-cuslàq, Abu Bakr Muhammad b. Turhân al-Turkr al 5afi°r
(446-512) ($ila, 590, n°1297), disciple de l'Imam sïfiite Abu Ishâq al-§ïrâzr, auteur d'al-
Tanbïh wa-l-muhaddib-, Abû-1-Fawâris Turâd b. cAlral-cAbbàsral-Zaynabr(398-491)(15).
Le vendredi, Abu Bakr b. al-cArabr gagnait la mosquée al-Halifa, pour y faire la prière
et rejoindre le cercle d'étudiants que dirigeait al-Husayn b. cAh~ al-TabarT (498) (16). Ce
savant Sâficite enseignait dans la madrasa Nizâmiya jusqu'à l'arrivée de Gazâlf.
Par la suite, il fréquente le séminaire d' Abu Sacd Yahya b. cAh~ b. Hasan al-Halwânf
(m. 520)(17), grand jurisconsulte $âfïcite, chargé de la Hisba à Bagdad, avant d'enseigner
à la madrasa Nizâmiya.
AbûBakrB.AlcArabi 95

II rejoint aussi le collège d'Abû-1-Wafâ* b. cAqîl (431-513)(18), Imam hanbalite de


Bagdad et fréquente la bibliothèque du grand collège hanafite de cette ville qui renferme un
exemplaire d'al-Asfâr d'al-Dabûsr, dont il fit une copie. Un élève d'Abû Bakr b. al-cArabr
viendra du Magrib en faire une nouvelle copie, dont Ibn al-cArabî sera ravi de pouvoir
se servir pour combler les lacunes de sa propre copie. D ne faut pas conclure que de cette
expérience qu'un ouvrage de fiqh hanafite ait pu trouver un auditoire important au
Maghrib où le malikisme était presque exclusivement en honneur.
De plus il aurait suivi l'enseignement d'Abû-1-Farag b. al-GawzT et rencontré dans
Bagdad, Muhammad b. cAbd Allah b. Tûmart al-Masmudî (m. 524) (Al Maqqarî, Nafb,
1,335).
Au cours de cette année 489, Abu Bakr b. al-cArabi avait côtoyé de nombreux savants
et suivi leurs enseignements avant le retour de Gazâlrà Bagdad. Quand notre andalou débute
son voyage, Gazâlr enseigne à la Nizâmiya. Après son pèlerinage à la Mecque et un séjour
à Damas, Gazâlr revient à Bagdad (Al'Awâsim, II, 30-33). Il descend au ribât d'Abû Sacd
près de la madrasa Nizâmiya. En gumâda II 490, Abu Bakr b. al-cArabî vient lui rendre
visite. Al-Gazâlr accepte de le recevoir et lui accorde tout le temps qu'il désire. Aussi le
rencontrait-il aussi bien le matin, l'après-midi ou le soir. Parmi tous les savants sous l'autorité
desquels il avait étudié dans les diverses régions du Moyen-Orient, il situait Gazâlr à une
place nettement au-dessus.
«Lorsque cette lumière m'édaira, et me manifesta ce que me cachaient les ténèbres, je me dis : j'ai
réalisé toutes mes espérances. J'ai enfin, grâce à Dieu, atteint l'objectif des Sâlikïn et de ceux qui
recherchent la science indubitable» (Qanun, fol. 142- 143).
Au cours de ces entretiens, il expose à Gazâlr l'état de ses études auprès des autres
maîtres; son âme était agitée par les problèmes de la Destinée, mais ne trouvait
d'apaisement à sa soif de connaissance qu'auprès de lui, en particulier dans l'art de la controverse
et sur les sujets ardus dont débattaient les théologiens et les philosophes. La Bibliothèque
Générale de Rabat renferme un petit manuscrit de vingt sept feuillets concernant Les réponses
aux questions qu'Ibn al-cArabï, Dieu soit satisfait de lui, posa à son maître l'Imam Hufègat
al-hîàm, Abu Hamid al-Gazâtï. Cet ouvrage nous donne une idée des interrogations qui
assaillent l'esprit d'Ibn al-cArabr:
«L'esprit vital est-il composé de particules lumineuses en nombres créés ou d'une substance
spirituelle qui émet son rayonnement de chaque corps, comme le soleil le fait vers tout ce qui ne lui
est pas voilé ? La deuxième question : De la différence entre la science de la bonne augure et celle
de la mauvaise... La huitième question : sur la réalité de la représentation de Gabriel...»
Gazâlr faisait les recommandations suivantes à son élève et à tous ceux qui, comme lui,
aspiraient ardemment à la connaissance : il ne faut pas espérer pouvoir répondre à toutes
les interrogations de l'âme, car c'est une aspiration irréaliste. Dieu n'a-t-il pas dit : ce qui
vous a été donné de connaître, n'est que peu de choses ? Ni considérer l'argumentation
intellectuelle comme mensongère, car l'intellignece ne peut faillir, vu que, grâce à elle,
nous connaissons la Loi divine. Il faut s'abstenir de spécifier l'interprétation de ce qui est
tolerable, au risque d'aller à l'encontre de l'intention de Dieu Très Haut et de son
Prophète, en connaissance de cause, ou de façon approximative, ce qui serait dangereux.
Voici les sept «clauses» adoptées par Abu Bakr b. al-cArabr, durant la fréquentations
de son illustre maître, et proposées à ses disciples {Ribla, 69; Qanun, fol. 179) : la sincérité;
la modestie envers le professeur, même s'il s'avère qu'il se trompe; s'abstenir d'aller à
l'encontre des conseils du professeur; éviter d'aborder toutes les sciences en même temps, mais
passer de la plus difficile à une autre; se remémorer ce que l'on a appris; appliquer ce qui
a été enseigné.
Gazâlr lui conseilla une fois d'éviter certaines de ses propres œuvres. Mais il alla à
l'encontre de cette recommandation : un jour qu'il examinait le kifàb al-Mfyâr, une pro-
96 V. Lagardère

fonde confusion s'empara de lui au moment où son professeur fut informé de cette
contradiction. D nous en fait le récit :
«Ensuite j'ai examiné le livre MÎyar al-cilm, j'en fus transformé d'admiration et l'ai trouvé
excellent. Je suis venu le trouver, portant un fascicule de cet ouvrage sur mes manches. Il me dit : «Qu'as-
tu avec toi ?». Je me mis à rougir de honte. Je le lui donnais. D le lut un long moment. Je jetais
sur lui des regards furtifs. J'étais en sueur. Puis il me le remit disant : «C'est un bon livre, mais ne
cherche pas à tirer avantage de notre opposition à son sujet» (Rihla, 70).
Il met à profit ses relations avec Gazâlr pour étudier la philosophie et la science des
prémisses dans son ensemble.
«Dieu m'a donné de connaître des livres, d'aborder de nombreux problèmes, de les formuler, tout
en demeurant un homme circonspect face aux intentions des gens et à leurs desseins. Mon
professeur est l'un des plus remarquables et parmi les plus grands» (Qariûn, fol. 165).
Ce qui ne signifait pas qu'il acceptait toutes les idées de son maître, mais la condition
de modestie envers le professeur le poussait au respect :
«J'avais le plus grand respect pour lui, sans pour cela être totalement satisfait de lui ; il m'arrivait
de le reprendre sur ce qui me semblait devoir l'être. Mais j'étais très respectueux en sa présence pour
ce qui ne faisait pas problème».
Cette considération n'empêchait pas Ibn al-cArabrde réfuter la théorie du souffle vital
de Gazâlr, devant lui-même et de s'attirer cette réponse :
«L'esprit vital est l'expression d'un exhalaison subtile, engendrée par la chaleur du coeur, et
véhiculée vers les autres extrémités par les artères. Cette chaleur atteint le cerveau et toutes ses
ramification, porteur de la force intelligible et de la force motrice. Dès qu'elle parvient, au cours de son
impulsion et de son épanchement à travers ces voies, à la source des sentiments et des forces, les
prémices de cette substance en sont stimulées et grâce à eux, elle préserve son activité, son
appréhension et son épanchement de lumière vers les sources de sentiment et des forces...» (19).
Il leur arrivait aussi de discuter sur ce thème :
«Le principe du Coran est la Fâttba du Livre, clé du Paradis. Le Paradis a huit portes. La Fâtiba
du Livre a huit sens» (Qanun, fol. 162 v.)
Ses relations avec Gazâlr l'encouragèrent à l'étude de la mystique et la fréquentation
de ses adeptes. Malgré tout son attachement et son respect pour l'exégèse ésotérique, la
recherche de la gnose, il ne s'engage pas à leur côté. Ce sera, cependant, un moyen de
mieux comprendre, plus tard, le mouvement et la révolte des Muridûn, en 539/1144 en
Andalus (20).
Durant la saison du pèlerinage en 489, il part avec son père, pour la Mecque où il
suit l'enseignement de divers maîtres (21), dont le traditioniste Abu cAbd Allah al-Husayn
b. cAlr b. al-Husayn al-Tabarî (22) :
«Je suis parti à Makka, en dù-l-htgga 489. J'ai bu beaucoup d'eau de Zamzam. A chaque gorgée,
grandissait en moi la connaissance et la foi».
De retour à Bagdad, il va y demeurer près de deux ans, en compagnie de Gazâlr. Le
disciple avait parfaitement saisi la profondeur de la crise morale et intellectuelle qui avait
frappé son maître :
«Notre professeur Abu Himid al-Gazâl! s'est introduit dans le ventre des philosophes. Voulant en
sortir, il ne le put» (G. Makdisi, 507, n.2).
Ce second séjour devait revêtir aussi une grande importance diplomatique pour son
pays désormais sous l'autorité de Yûsuf b. TâSfïh. Abu Bakr b. al-cArabr et son père
furent chargés de solliciter du calife, une reconnaissance des droits de l'almoravide à
exercer la souveraineté sur le Magrib et al- Andalus, avec le titre d'Emir des Musulmans et le
laqab honorifique de Défenseur de la religion, ce qu'ils obtinrent par un rescrit daté de
ragab 491/juin 1908, qu'Abû Bakr, après la mort de son père, devait ramener à
Marrakech (23). Gazâlr lui-même accepte de lui donner unefaïwa et une lettre destinée au sou-
AbûBakrB.AlcArabi 97

verain almoravide, qui devait par la suite se procurer auprès de lui les fatwas justifiant
son intervention en Andalus contre les rois de Taifas (24).
En 492, il quitte définitivement Bagdad, accompagné de son père, pour la Syrie et la
Palestine. Repassant par Damas, Jérusalem, il salue les savants dont il a fait la connaissance
(Kahbâla, X, 242). Selon Ibn Sâtd, il aurait alors suivi l'enseignement d'Abû-1-Barakât
cAbd al-Wahhâb b. al-Mubârak al-Anmâtîal-Hanbalr (462-538) (SuyûtJ, 34; Sila, 590) avant
la mort de son père et sa sépulture dans cette même ville, au début de 493.
Là, il retrouve Abu Bakr al-TurtûsT, venu fonder une madrasa et s'installer dans la
ville avec de nombreux disciples, devant les difficultés que lui occasionnaient les
gouverneurs cUbaydites du Caire, et qui lui remet une lettre destinçe à Yûsuf b. TaSfih dans
laquelle il exhorte XArrnr au bon gouvernement.
Au cours de ces dix ans passés à la recherche de la science, Abu Bakr b. al-cArabr s'est
acquis la réputation de détenir des connaissances diverses et approfondies, d'avoir profité
des divers enseignements suivis, et d'être avide de les propager (25). Il aborde Seville en
495, s'y installe, donne des consultations juridiques, enseigne le Droit et les Fondements
de la religion, pratique l'exégèse coranique, attire de très nombreux disciples. Pour s'en
convaincre il suffit de parcourir les cent cinquante trois biographies qu'Ibn BaSkuwâl leur
consacre dans son Kiiàb al-Sila.
Pendant une quarantaine d'années, il allait connaître la mort de Yûsuf b. TâSflh,
l'émirat de son fils cAlr, le gouvernorat du Sarq d'al-Andalus par Tamîm b. Yûsuf b. TàS-
fin avant d'être nommé Qâdî-al-qndât de cette province, résidant à Seville (26).
Quelques années auparavant, Abu cAlî al-Sadaff devait intercéder auprès d'Ibrahim b.
Yûsuf b. TaSfih, gouverneur de Seville entre 511 et 516, pour que soient rendus à Abu
Bakr b. al-cArabr les biens confisqués à son père Abu Muhammad au cours des
changements politiques {Muc&am, 55-56, n.40).
Porté à la judicature suprême de la ville, il reçut le rescrit de nomination en
provenance de Marrakech, daté du dernier jeudi de gumâda II 528. Il devait sur ordre de cAh~
b. Yûsuf b. TâSfïh, superviser la construction des remparts de la ville du côté du fleuve.
Même si une telle mission n'est vraiment pas du ressort d'un cadi, à cette époque un grand
nombre de faqihs et de cadis dirigent des travaux de construction d'une certaine
importance : mosquées, remparts, phares. Tel est l'exemple du cadi cIyâd, dans sa ville de Ceuta,
et de bien d'autres (Wan&urïsï, I, 341-342; II, 324). Sa fonction de cadi, il l'exerce, au dire
de cIyâd, avec une très grande fermeté, sévérité et efficacité, se forgeant l'image d'une
personne redoutée des oppresseurs, ordonnant le bien et interdisant le mal, exemple de
justice et de droiture. Dans ses consultations juridiques, il trouvait étonnant que l'on dise
que les Maghribins ne sont pas astreints au Pèlerinage alors qu'ils voyagent sur terre et
sur mer, allant à l'encontre d'Ibn al-Hâ^ê affirment dans ses Nawàzil qu'Abû cImrân al-
Fâsl et Abu Bakr b. cAbd al-Rahmân ont rendu des fatwas déniant l'obligation de faire
le Pèlerinage aux Andalous depuis un certain temps. Par ailleurs il condamna un joueur
de flûte à avoir les joues percées (Nazm al-gumân, 207; Bâyan, 75, 32-33, 100).
Durant cette période d'exercice de la juricature suprême, il poursuivait son
enseignement. Devant les contraintes de sa fonction, ne pouvant poursuivre l'acquisition de la
science, et entretenir ses connaissances acquises, il convient de mettre fin à sa fonction
et de se ressaisir.
S'étant rendu à Cordoue, il se replonge dans un bain culturel, entouré de livres à
portée de mains, de jour comme de nuit, afin de pouvoir les saisir dès son réveil. Sa lampe
ne s'éteignait pas (Dabbr, 94). Partageant son temps entre Cordoue et Seville, il lui arrivait
de remplacer le prédicateur de la mosquée-cathédrale de cette ville. Ibn Ba&uwâl fut le
témoin de son enseignement dans ces deux villes : «J'ai écouté nombre de ses
transmissions et des ses œuvres». Lors d'un de ses passages à Ceuta, le cadi cIyâd le rencontra,
98 V. Lagardère

avant de venir à Seville et à Cordoue suivre son enseignement dont il tirera grand profit
(Dïba%, 283).
Seville devait connaître des jours difficiles au moment de la conquête de la ville par
les Almohades (27). Le mercredi 12 ïacban 541, les Lamtûna quittent la ville et s'enfuient
vers Carmona. De nombreux sévillans périssent, dont le fils d'Ibn al-cArabr, cAbd Allah
b. Abr Bakr b. al-cArabû La ville décide d'envoyer une deputation faire serment
d'allégeance à cAbd al-Mu'min, le calife almohade. Son Hag"entrée à Marrakech a lieu en dû-l-bigga
541. Elle est composée du hatïb Abu cAmr. b. gig, d'Abû Bakr b. al-G-add, d'Abû-1-
Hasan al-ZuhrF, d'Abû-1-Hasan b. Sâhib al-Salât, le futur biographe de la dynastie, d'Abû
Bakr b. Sahara, du fils d'al-BâgT, d'al-HawzanF, de Muhammad b. al-Zâhid, de
Muhammad b. al-QàdT$arïh, d'cAbd al-cAzTz al-Sadafr, d'cAlrb. Tâlib, d'cAlrb. al-Srd et d'autres...
L'audience générale se tient le jour de la fête du sacrifice au Qasr al-Hagar. Le cadi Abu
Bakr b. al-cArabr prononce un discours éloquent, apprécié par le calife. Ensuite Abu Bakr
b. al-Gadd lit un deuxième discours jugé excellent. Ils lui remettent le serment
d'allégeance de la population de Seville, signé de leurs mains. Le calife l'accepte, interroge Ibn
al-cArabr sur le Mahdl Ibn Tûmart. L'a-t-il vu et rencontré dans le cercle d'Abû Hamid
al-Gazâlr? Il lui répond : «Je ne l'ai pas rencontré dans son entourage, mais l'ai seulement
entendu dire qu'il devait le voir».

Nous ignorons quels furent les motifs qui brusquement poussèrent Ibn Qasf, chef des
Murîdûn à récuser l'obédience almohade, au point de vouloir livrer la ville de Silves et
la région, au gouverneur chrétien de Coimbra, Alfonso Henrique. Il semble cependant
que la conduite des frères du Mahdrlbn Tûmart à Seville ne soit pas étrangère à ce
revirement. Non contents de persécuter et pressurer la population de Seville, ceux-ci avaient
décidé de retirer à Yûsuf b. Ahmad al-Bitrûgî, son gouvernorat de Niébla. Quittant
discrètement Seville, al-BitrûgX accompagné de quelques Murldûn, regagne Niébla, où il
proclame l'état de rebellion contre les Almohades et les expulse de la ville. Informé de cette
volte-face, le calife almohade cAbd al-Mu'min fait séquestrer la délégation sévillane, ce qui
valut à Ibn al-cArabr quelques temps de prison (Nubâhï", 106).
Libérée et chargée de cadeaux, la délégation quitte Marrakech en feurriâda II 542, alors
que la révolte d'al-Mâssâtr entraîne l'apostasie de nombreuses tribus berbères, rendant les
transpors de moins en moins sûrs. Ce qui oblige nos andalous à emprunter un chemin
de montagne pour regagner Fès. En rabfa I 543 (28), le cadi Ibn al-cArabr mourait sur
le dos de la bête de somme qui le transportait, âgé de 75 ans. On ramena son corps à Fès,
où il fut enterré' près de la porte d'al-GTsa, dans le cimetière al-Gayânl.
II. Son œuvre.
Vu ses connaissances, il n'est pas étonnant de trouver de sa main, des ouvrages sur
de nombreux sujets, notamment le hadït, \efiqh, les usûl, Yadab, la grammaire, l'histoire,
ainsi que des études sur le Coran. Une longue liste de ses œuvres nous est donnée par
âl-Maqqxrï (Analectes, I, 483-484), nous allons en analyser quelques-unes, tout en sachant
que la majeure partie de nous est pas parvenue.
1. - Kifàb "Arida al-ahwàdï fi ïarh al-Tirmidï (29) : Abu Bakr entreprit la rédaction de
ce volumineux commentaire du 'tjômi d'al-Tirmidl, dès son départ d'Alexandrie. Au dire
d'Ibn cAsâkir ce fut là la première œuvre qu'il entreprit.
2. - Kifàb al-qabas fi ïarh muwatta' Mâhk b. Anas (30) : Cet ouvrage fut très souvent
enseigné et dicté dans de nombreuses assemblées à Cordoue, du vivant de son auteur. Broc-
kelmann n'en signale pas de manuscrit. Il se pourrait qu'il fasse partie des ouvrages perdus.
3. - Kifàb tarfïb al-masàlik fi ïarh muwatta Malik (31) : II semble que cet ouvrage soit
AbûBakrB.AlcArabi 99

perdu, à moins qu'il ne s'agisse du manuscrit signalé par Brockelmann, sous le titre de
barh al-muwatta'.
4. - Kitâb anwâr al-fagr ft tafsïr al-Qur'ân (Idem; Dabbr, 93) : Abu Bakr b. al-cArabr
signale dans le kitâb al-qabas, qu'il a composé cet ouvrage sur une période de vingt ans
et qu'il comprend 80.000 pages. Ibn Farhûn rapporte que Abû-1-Rabï" Sulayman b. cAbd
al-Rahman al-Bargawâtl l'a informé en 761 dans la -ville de Nabawiya :
«Yûsuf al-Hazâm al-Magribl m'a dit, à Alexandrie en 760 : j'ai vu l'ouvrage du cadi Abu Bakr b.
al-cArabr, consacré à l'exégèse du Coran, intitulé Anwàr al-fagr, complet dans la bibliothèque du
sultan Abu cInin Fâris, fils d'Abû Sa°rd cUtmin b. Yûsuf b. cAbd al-Haqq [il s'agit de sultans méri-
nides]. Le sultan Abu cInin était alors à Marrakech, il avait avec lui un coffre de livres qu'il
transportait dans ses voyages. J'avais consulté cet ouvrage parmi bien d'autres. Il comprenait 80 volumes
et était complet».
5. - Kitâb ahkâm al-Qu'rân (32) : Le manuscrit original de cette œuvre se présentait
en six volumes. C'est un commentaire exégétique de certaines sourates du Coran, à la
lumière des traditions malikites, £ificites, et hanafites.
6. - Kitâb al-bitâfiyât ou kitâb al-insâffi masâ'il al-hitàf (33) : Cet ouvrage de
controverse comprendrait une vingtaine de volumes. Il est signalé par Brockelmann, mais j'ignore
s'il a été édité.
7. - Kitâb sirâg al-murïdtn (34) : Brockelmann ne signale aucun manuscrit de cet
ouvrage. C'est d'autant plus regrettable que le terme de Murïdûn à Seville en 539, du vivant
d'Abû Bakr b. al-cArabï", ne peut que faire penser au mouvement soufi d'Ibn QasI, en
plein épanouissement. Peut-être donnait-il dans cette œuvre son opinion sur la mystique
à laquelle Gazàh" l'avait initié dans sa jeunesse.
8. - Parmi la vingtaine d'ouvrages cités par nos sources et consacrés à l'exégèse, le
Kitâb qanun al-ta'wïlfi tafsïr al-Qu'rân al-cazïz (35). Ce livre des règles de l'interprétation
allégorique dans l'exégèse du Coran, nous est connu par de nombreux manuscrits.
9. - Kitâb tartïb al-rihla (36) : Cet ouvrage décrit le grand voyage effectué par Abu Bakr
à la recherche de la science, en Ifriqiya, Egypte, Syrie, Iraq et la Mecque, en compagnie
de son père. Le Kitâb al-ansâb H AbïHayyân utilise cette œuvre ainsi qu'une épître d'Abû
Bakr b. al-cArabr (fols. 119-140). Abu Bakr b. al-cArabr assurait lui-même que cet ouvrage,
dans sa forme initiale a beaucoup souffert de diverses vicissitudes et qu'il en a égaré
l'original. Tout ce qui restait en sa possession au moment de son retour en Andalus, se résumait
à quelques feuillets. Il a donc dépouillé ses pièces et fait appel à ses souvenirs de voyages
pour recomposer le récit placé en introduction de son Qariûn al-ta'wïl.
10. - Kitâb al-qawâsim wa l-cawâsim wa l-mahsulfï usul al-fiqb (37) : ou û-cAwâsim min
al-qawâsim ft tahqîq mawâqif al-sahâba : Cet ouvrage nous est rapporté par Sâlih b. cAbd
al-Malik b. SaTd, qui mentionne au début du texte, l'avoir étudié sous la dictée d'Ibn al-
cArabî. C'est un ouvrage de méthodologie du Droit musulman, s'appuyant sur l'autorité
des faqihs fondateurs des grands courants du Droit musulman et leurs compagnons : Mâ-
lik, Abu Hanïfa, SâfiX TabarT Ibn al-Qàsim, Ibn cAbbâs, Ibn Zubayr, Ibn Masiid, Ibn
Nâfic, Abu Ishâq, Sahnûn, Abu Dâwûd, Timirdl etc..
Enfin plusieurs ouvrages sont cités par HâggTHalïfa : Un Ma\niuy dont un
commentaire fut réalisé par cAbd al-Qâdir b. Muhammad b. Ahmad al-§adïlr al-Mu'addîh (HaQtp
Hatïfa, II, 299); un kitâb al-talhls (idem, III, 171); plus intéressant si l'on pouvait en
retrouver un manuscrit, un kitâb al-radd "atâ Ain Muhammad b. Hazm (idem, El, 238).
Brockelmann rapporte l'existence de manuscrits d'ouvrages non cités par les diverses sources
arabes consultées.
Cet aperçu de la vie et de l'œuvre d'Abû Bakr b. al-cArabr, permet de juger de
l'importance de la formation de ce Grand Cadi, en Orient et en Occident. Il domine les
années 510-540. Son enseignement de la Tradition et du Droit s'exerce essentiellement à
100 V. Lagardèrc

Seville, mais aussi à Cordoue vers 530-533 et au cours de ses voyages effectués à Valence,
dans l'Ouest et même à Malaga. De persécuté, à la chute des Abbadites, il allait devenir
le porte-parole officiel des Almoravides, auprès du califat abbasside (38). Son attachement
à l'œuvre de Gazâlr, ses sympathies saficites et ayantes, ne durent pas lui attirer toutes les
faveurs auxquelles il pouvait prétendre. D'autant qu'il passe pour avoir importé en
Occident le mysticisme gazâlien : on lui attribue même d'avoir donné à Abu Yaczâ' (m.
572/1177) et à cAlr b. Hirzihim (m. 559/1165) (al-Tâdilr, al-Taïawwuf, 147; Bel, 146),
l'investiture soufie, comme il l'avait reçue lui-même d'al-Gazâlr.

NOTES

(1) Ibn al-cArabr, Qanun al-Ta'wïl, manuscrit de la Bibliothèque de al-HIgg Salîm Àga n°499, fol. 136-187.
(2) Abdel Magid Turki, Théologiens et juristes de l'Espagne musulmane, Paris, 1982, 370; Rihla, 62 et 74 :
al-Samninl était le grand théoricien asarite de son époque, al-BIgTse fit le propagateur de l'Asarisme
à son retour en Andalus.
(3) Takmila, 403 n°1135; DabbF, 93; Qanun, fol. 138.
(4) Rihla, 76 et note 4; °Iyad, Tariîb al-madânk, TV, 770. Suyuu,' 35.
(5) °Iyid, Tariïb al-madânk, IV, 771-773; Analectes, I, 478. v
(6) Ibn Hallikin, voir à la lettre cayn; SubkT, TaqaBt, TL, 296; Satiarât, TU, 398, Analectes, I, 478; Dabbl, 93.
(7) Qanun, 139; Subkï", IV, 27; Dabbï", 93.
(8) Mon en 550; SubkT, IV, 300; Ibn Hallikin, n°528.
(9) Qanun, fol. 139; Analectes, I, 477-478; V. Lagardère, l'unificateur du Mahkisme oriental et occidental à
Alexandrie : Abu Bakr al-Turtûsî, R.O.M.M. 1981, 31, pp.47-61. v
(10) Qanun, fol. 142; Analectes, I, 478; Dïbâg, 281; DabbF, 92vn°179; Suyûu, 34; Gadwa, 260.
(11) Suyûu, 34; Dabbï", 93; Kahhila, XIII, 87; Subkï; IV, 27; Sadarat, III, 395-396.
(12) Qanun, fol. 141-142; Dïbâg, 28 1-282; Stla, 590-591 n°1297; Dabbr, 92-99 n°17%; Analectes, I, 486-488.
(13) Dïbâg, 282; Suyùti» 34; Qanun, fol. i42-143.
(14) Kahhila, III, 131; Gadwa, 2^0-261.
(15) Zark'air, al'Alâm, JR~324; Gadwa, 260.
(16) Qanun, fol. 141-142; Sila, 590-591 n°1297, l'auteur s'égare en situant cette rencontre à la Mecque, si
l'on fait primer le récit d'Ibn al- Arab? lui-même.
(17) Qanun, fol. 142; SubkF, IV, 323; DabbF, 93.
(18) G. Makdisi, Ibn cAqïl et la résurgence de l'Islam traditionaliste au XI' siècle, Damas 1963, 180 n°4, 507
no2;cDabbr, 93.
(19) Ibn al-cArabF, Agwtba, manuscrit de la Bibliothèque Générale de Rabat, fol. 6.
(20) Sur la Tariqa et la révolte des Mundûn en 539/1 144 en Andalus, voir R. O.M.M. 1983, n°35, pp. 157-170.
(21) Sila, 590 n°1297; Dabbl, 92-93; Analectes, I, 748.
(22) (418-498), Sila, 590, n°1297.
(23) Lévi-Provençal, 265-280; Qanun, fol. 143-144..
(24) Viguera Q.M.), pp.361-374. Sur l'influence de Gazillvoir : «A propos d'un chapitre du al-Nafh wa-l-
Taswiya attribué à Gazâlî», Studia Islamtca, 1984; le texte arabe dans Cuadernos de Histona deFlslam,
Granada 1984.
(25) Dïbag, 282; DabbF, 93; Nubibl, 105. v
(26) Analectes, I, 478; Sila, 591; Dïbâg, 283; Gadwa, 261.
(27) Bayân, 84, Iktisâfin-, Huici-Miranda, Histona del Impeno Almohade, Tetuan 1956, I, 148-149.
(28) Kahhila, X, 242; NubihT, 106-107. La date 546/1151 proposée par Brockelmann semble erronée.
tains biographes prétendent qu'il mourut empoisonné, ce qui expliquerait les circonstances de sa
mort : Nubâbl, 95.
(29) Ibn Hallikin, III, 424, propose un commentaire sur le titre de cette œuvre; Analectes, I, 478, 483;
bag, 282; Suyûtr, 34; Kahhila, X, 242.
(30) cIyid, Tartïb al-madânk, voi.I-II, 201; Analectes, 1, 483; Dïbâg, 282.
(31) G.AX., I, 525; S,I, 663; S,II, 732; Analectes, I, 483; Dïbâg, 282.
(32) Idem; Cet ouvrage a été édité à partir de nombreux manuscrits : Ahkâm al-Qur'ân, éd. All
mad al-BagawF, Dir Ihyi' al-kutub al-carabiya, Le Caire, 1957/1376, 3 vol.
(33) Analectes, I, 484; G.A.L, S, II, 732; Dabbi", 93.
AbûBakrB.Al'Arabi 101

(34) Analectes, I, 484; Dîbâg, 282; Hlggi Halîfa, HI, 588. Cet ouvrage est mentionné par al-Qurtubi dans
sa Tadktra.
(35) Idem; Kahhïla, X, 242; G.A.L., I, 525; S, H, 732; HiggrHalïfa, IV, 495.
(36) Idem; Rihïa, 59-91; Shatzmiller, 78 et 75.
(37) Dïbâg, 282; l'ouvrage a été édité et commenté récemment par CA. Tïlbï", Alger 1975.
(38) Comme il le dit lui-même dans sa Rthla (p-61), c'est devant la persécution dont sa famille était l'objet,
lors de la conquête de Seville par les Almoravides, que le père et le fils décidèrent d'entreprendre
leur voyage en Orient. Ce qui ne contredit en rien l'affirmation d'Ibn Tumlûs comme le prétend
D. Urvoy in Le monde des Ulémas Andalous, p. 176 et note 32. Ce n'est qu'en 511-516 que les biens
confisqués à la famille, lui furent rendus (Mu gam, 55-56 n°40).

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