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La question du destin
9 Seth, est le troisième fils du couple originel, et dans cette conception gnostique, il est censé apporté un
renouvellement et initié la génération de ceux qui possèdent la connaissance.
10 Futuwah Traité de chevalerie soufie paris Albin Michel 1989.
passent, lorsque nous faisons retour sur elles, et le caractère
mécanique de notre existence nous apparaît au grand jour. Il est vrai
qu’il faut déjà avoir une certaine expérience de vie pour se rendre
vraiment compte du caractère onirique de celle-ci. La minceur et la
caractère évanescent de notre présence à nous-mêmes lorsque nous
repensons à notre vie écoulée. La liberté consisterait donc en un
abandon de la préoccupation de soi en s’en remettant à la volonté de
Dieu. Cependant, force est de constater, que cet état de liberté supra-
personnelle, peut tourner à la caricature lorsqu’il est préconisé de façon
formelle et imposé par un soi-disant maître pratiquant l’abus de pouvoir
au nom de la tradition ; les exemples sont nombreux et pas seulement le
fait d’organisations sectaires reconnues. C’est la face sombre de la voie
spirituelle à laquelle il faut se confronter tôt ou tard, et qui constitue un
problème très grave, car la personne qui s’en rend compte, abandonne
généralement toute perspective spirituelle pour se réfugier dans la
révolte et opte pour un rationalisme critique et militant.
La conscience de soi
« Sais-tu que Dieu connaît ce qui se trouve dans le ciel et sur la terre, tout cela se trouve inscrit
dans un livre. Ceci est pour Dieu chose facile.
Notre existence se déroule comme un film sous nos yeux et dans
quelle mesure y prenons-nous part. Le début du véritable travail sur soi,
selon PD Ouspensy, survient lorsque nous réalisons que nous ne
faisons pas, que les choses arrivent. En effet, si nous sommes sincères,
nous devons admettre que nous ne gardons en mémoire que très peu
de choses et que celles-ci se teintent d’une perspective toute subjective
impliquant des émotions particulières, des vues confuses, des
déformations, qui à l’examen nous placent devant le fait que nous ne
sommes pas aux commandes de notre destinée. Pouvons-nous
reprendre les choses en main ? Est-il possible de devenir conscient de
ce qui nous advient et de nous-mêmes réellement ? A cette question,
l’auteur précédemment cité répond par l’affirmative mais à la condition
de s’y consacrer sérieusement à la façon dont on entre en religion. Il y
va en effet de notre relation à nous-même et à l’être qui sous-tend
l’existence. Le début de la quatrième voie11 consiste en cette prise de
conscience, plutôt douloureuse, que nous ne sommes pas éveillés à
nous-mêmes, et la maître mot en sera « rappelez-vous vous-mêmes ».
Bergson est le seul philosophe de l’époque contemporaine, à établir
cette distinction entre la mémoire profonde et spirituelle, d’avec une
mémoire superficielle et toute tournée vers les choses pratiques ; cette
11 La quatrième voie désigne le travail initiatique entrepris par Gurdjieff et Ouspensky, règle fondamentale de l’ordre
soufi naqshbandi
dernière est la seule reconnue utile et sanctionnée par la société si elle
nous fait défaut. La plupart des milieux soi-disant spirituels, prêtent en
réalité peu d’attention à ce phénomène et tout semble se passer en
superficie, surtout si l’on a le sentiment de connaître quelque chose en
répétant les concepts clés de l’école à laquelle on appartient. De plus, il
est caractéristique de constater, que bon nombre d’enseignants d’un
courant qu’on appelle néo-advaïta, fondent leur « enseignement », sur
l’idée que nous serions déjà éveillés et qu’il n’y a rien à faire ; le public
médusé et confus pour une part, conforté dans sa « grandeur » d’autre
part, s’en sort parfois en décidant de devenir à son tour une copie du
« maître ». Nous n’hésiterons à dire ici que nous voyons là une
expression de la « contre-initiation », selon l’expression chère à René
Guénon. Mais chacun répondra selon sa vocation et sera en mesure ou
pas, de comprendre qu’ « il faut que ces choses se passent » selon la
formule évangélique. Gurdjieff demandait, « pouvez-vous être
chrétien ?» de même que Kierkegaard constatait un vide total à cet
égard, ce qui a décidé de son destin consacré et solitaire.
Ceci dit, cette nécessité fondamentale de la « remémoration » ne veut
pas dire qu’il faille s’adonner pour ce faire à des exercices spéciaux,
occultes, c’est même plutôt le contraire qui est vrai ; se souvenir de soi
en tant qu’être est quelque chose qui se développe en fonction du
besoin spirituel que l’on éprouve et rien ne saurait être forcé dans ce
domaine. C’est grâce au développement continu et durable d’une juste
façon de penser, que l’on peut espérer obtenir un résultat. Lorsque l’on
a compris et vécu cela, les programmes de développement ésotériques
apparaissent comme des enfantillages en comparaison du silence
éloquent de cette présence essentielle qui nous accompagne. Nous
percevons très clairement la grande immaturité spirituelle qui est lot de
nos contemporains. Serions-nous si nombreux parce que nous sommes
des retardataires, des redoublants, à cette école de la vie ? Pourtant,
j’ose à penser que la grande majorité des enfants ressentent la
manifestation de l’esprit simplement dans leur petite vie pleine de
fraîche vitalité et d’imagination créatrice. Mais l’éducation matérialiste ou
religieuse dogmatique, ne sont pas lentes à prendre les choses en
main, laissant l’individu seul et coupé de son être naturel, qui deviendra
un adulte désorienté au sens propre. Les liens sociaux vont désormais
se fonder sur une solidarité de survivants et non sur la fraternité des
héros. On doit sentir cette vocation en soi relativement tôt, mais
malheureusement nous manquons de la présence des images
mythiques qui expriment et reflètent cette réalité. Prendre conscience de
soi va devenir aussi le moyen de percevoir les forces destinales qui
concourent à tracer notre chemin de vie. Une véritable foi en la
providence s’avère essentielle si l’on ne veut pas trop souffrir. La
conscience de soi crée une sorte d’effet « feed-back » dirait-t-on en
termes de la cybernétique ; un certain « écho » se produit en nous-
mêmes de ce que nous percevons de la réalité, cette résonance devient
le lieu intime où s’élabore ce sentiment unique d’être soi, d’être tout à
fait unique et d’avoir un destin particulier. En ce sens, nous pouvons dire
que l’âme se façonne tout au long de notre vie, qu’elle n’est qu’une
donnée potentielle au départ et que c’est bien un effort continu qui est
seul capable de développer cette identité secrète. C’est là où le langage
religieux devient significatif ; en nous parlant d’une relation personnelle
à Dieu, ce mystère qui est en nous s’éclaire dans l’espoir d’établir un
dialogue avec Celui qui doit être lui-même une personne. Cette
existence irréfutable de l’identité, ce caractère intime et singulier de ce
rapport à la vie et à l’absolu se révèle tout en se voilant à nouveau de
part sa profondeur insondable : cela se passe pour une fois et à jamais..
La monadologie de Leibniz met en scène ce scénario grandiose d’un
sujet qui concoure à l’harmonie universelle en apportant son point de
vue unique sur les choses ; l’univers est un hologramme vivant qui ne
peut prendre son sens que précisément lorsque nous en prenons
conscience. Le divin créant à son image, en appelle sans cesse à notre
participation et cette demande devient tout à la fois un défi et une
chance, un lieu de compénétration où les éléments s’aiment et se
répondent à l’infini. La métaphysique devient le chemin où l’homme
s’accomplit en devenant plus que son être naturel hanté par le
sentiment de séparation. Du dehors, la philosophie peut apparaître
comme un pur exercice intellectuel à ceux qui se focalisent
exclusivement sur des résultats tangibles et qui ne comprennent pas où
l’œuvre s’accomplit, c’est à dire dans le creuset intérieur, où le cœur et
l’esprit se mêlent et s’unissent dans l’âme naissante à elle-même et à
l’univers.
Le centre du cœur
La place de l’homme
La connaissance du but
Le rôle du gnostique.
Le mystère de l’individualité
De nouvelles capacités
L’homme né de l’esprit doit se faire à l’idée qu’il n’est plus de ce
monde ; ce n’est cependant pas tout de suite qu’il pourra réaliser sa
liberté effective dans des conditions de vie qui conviennent à sa vraie
nature. Le prince de ce monde ne lâche pas prise facilement, s’il le fait
un jour, c’est bien parce que la personne qui s’y oppose, a trouvé de
nouvelles ressources, des capacités qui se sont développées au cours
de ce long périple qu’est son existence. Tout d’abord, un éclaircissement
d’ordre intellectuel ; on comprend aisément la tournure des événements
et l’on fait montre de prescience assez souvent. Il semblerait qu’une
conscience qui s’élève, appelle désormais des énergies nouvelles ;
cette prière souvent muette est suivie d’une réponse intérieure. c’est au
dedans de nous, jusque dans la structure cellulaire, que se produisent
des changements qui modifient la sensibilité et la qualité de notre
vitalité. Notre besoin d’indépendance n’est possible que si nous
acquérons la force intérieure le permettant ; la conscience méditative
créée autour d’elle une sorte de champ magnétique protecteur. Mais la
situation n’est cependant pas toujours idéale ; face à de nombreux
tracas, des intrusions, des contrariétés et des outrages, il devient
indispensable de faire preuve de fermeté. Apprendre à se protéger
psychiquement, demande de réaliser pleinement que le monde n’est
pas amical, et qu’il ne faudra plus compté sur lui. Il faut être sur ses
gardes et se montrer discret en toutes choses. Rassurez-vous, cette
attitude défensive n’est pas obsessionnelle, mais c’est une habitude à
prendre. La culture de l’esprit doit nous rendre plus fort mentalement et
capable à certaines occasions d’influencer des gens et des situations
car les circonstance le demandent. Il ne serait pas juste que nous ne
puissions plus vivre en paix, car nous ne demandons rien d’autre qu’un
petit espace sacré. Il faut anticiper le résultat des prières, en se plaçant
dans une attitude de confiance totale qui semble folle à la mentalité
mondaine. C’est vraiment ce changement intérieur de notre psychologie
profonde qui constitue la clé pour le développement d’habilités
supérieures. Nous cherchons à libérer le pouvoir de l’âme qui a été
défigurée par la pression mondaine. Depuis sa plus tendre enfance,
l’homme spirituel comprend que quelque chose ne va pas, mais il lui
reste l’espoir d’un avenir souriant car il ne peut admettre à ce moment
là, qu’une entreprise mortifère est à l’œuvre. Il croit naturellement aux
mondes des esprits, à la grandeur des civilisations anciennes qui
revivent en lui dans ses jeux, dans ses rêves innocents mais ô combien
porteurs de sens. Il s’intéresse à la dimension surnaturelle de
l’existence, la parapsychologie, le phénomène ovni, la guérison par la
pensée et les plantes, la beauté de la nature sauvage etc. Il devine
qu’un destin particulier lui échoit en partage, qu’il est appelé à rejoindre
la plénitude, le plérôme comme le disent les gnostiques. Mais les forces
entropiques qui poussent le monde déchu vers la matérialisation,
agissent en un sens opposé à ses aspirations les plus chères. Le
monde devient de plus en plus complexe et tisse sa toile jusque dans
les détails mineurs de nos vies. L’emprise médiatique est telle, que les
informations diffusées tendent à remplacer complètement toute capacité
à penser par soi-même chez l’homme ordinaire, tandis que le mystique
se trouve de plus en plus isolé, et bien souvent, condamné au
désespoir. Il faut une foi énorme, provocante et insolente à nos propres
yeux afin de conserver un moyen d’existence et de paix pour continuer
à vivre. La pensée de la mort nous vient en aide à ce moment là ; nous
savons que la libération est proche mais nous ne souhaitons pas gâcher
notre vie pour autant dans des attitudes auto-destructrices. L’association
à des groupes et des enseignements, dits spirituels, est souvent
décevante, car un optimisme inconsidéré y règne la plupart du temps,
comme une langue de bois devenue une seconde nature, comme pour
mieux masquer ce qui se trame effectivement sur la scène terrestre.
Parmi les facultés incontournables, c’est la liberté de penser qui se
manifeste en premier ; elle est la clé de voûte de l’édifice intelligent que
l’homme bâti en lui-même. Il se plaît à examiner toute la gamme des
philosophies et des religions existantes et y puise constamment une
matière à réflexion. Il dévient véritablement érudit dans ces questions et
son jugement s’affine sans cesse. La méditation silencieuse est aussi
partie intégrante de son programme car elle permet d’aller au-delà du
mental automatique et de s’enfoncer dans la perception subtile et
profonde de qui nous sommes. Une certaine forme d’extase lui devient
accessible ; il goûte à la vie dans son expression la plus élevée. Il
pénètre l’esprit des hommes et retrouve les objets perdus. Il bénit son
lieu de vie, qui au milieu de la ville, semble animer d’une vie propre et
être devenue une entité indépendante. Son vêtement se signe par une
originalité discrète mais toujours présente. Son passé ne l’encombre
plus, bien qu’il puisse reconstituer toutes les phases de son existence et
en discerner la trame ; l’action du destin en marche le relie à celui de
son époque, et même s’il reste tout à fait inconnu, il sait qu’il prend part
activement au devenir de ces temps transitoires et difficiles, où les
âmes sont à la peine, tout en affichant un orgueil de surface. Il ne
dépend plus d’une quelconque autorité extérieure pour lui dire comment
vivre sa vie ; il écoute plutôt la voix intérieure, laquelle n’est en fait plus
seulement la sienne mais constitue une porte ouverte vers l’universel, le
conseil des ancêtres ainsi que l’impulsion des esprits qui
l’accompagnent dans sa marche vers l’illumination.
Originalité et indulgence
L’énergie profonde
La voie solaire
La santissima muerte
Le dieu inconnu
Le souffle du Dragon
Il est dit que l’Égypte était une image du Ciel sur la Terre, définition du
modèle hermétique, en somme l’expression de ce fameux âge d’or dont parle
les traditions. Mais il est dit aussi que les dieux quitteront cette terre bénie et
que cet âge harmonieux connaîtrait une fin. l’archéologie classique, en
particulier celle de ses derniers temps, strictement matérialiste et
expérimentale n’a pas vue l’enseignement spirituel diffusée par les temples et
les pyramides de la terre du Nil. Nous devons au couple Schwaller de
Lubicsz, un formidable travail de reconstitution de la philosophie antique
égyptienne dans son aspect initiatique ; les hiéroglyphes sont des formules
pour la conscience, permettant une dévoilement progressif du sens du
voyage de l’âme en quête du sens de l’existence et de son rapport au
cosmos et aux dieux. Si la mystique hindou agit par « confondement » plus
direct avec l’absolu, le texte hiéroglyphique permet une assimilation par
degrés des différentes fonctions universelles, véritable philosophie vivante
détenant la clé du développement humain qui lui dévoile sa genèse, une
évolution de la conscience et non celle des corps décrite par Darwin, qui
réduit l’homme à sa faculté d’adaptation, et qui partant, fait de l’intelligence
humaine un instrument purement pratique. Nous avons désormais la chance
aussi, de pouvoir disposer du travail de Robert Bauval, qui révèle l’aspect
céleste de l’enseignement égyptien, en particulier le rôle cosmique des
pyramides dans son rapport à la mythologie de cette nation antique et divine.
L’orientation si précise et singulière des pyramides nous indiquent des liens
étroits avec les constellations, en particulier Orion et la Grande ourse et
Sirius ; ces monuments sont des étoiles sur la Terre. Le code Mystérieux des
pyramides19 de l’auteur précédemment cité, signale le regard du pharaon
Djéser, qui depuis sa « tombe », se lance en direction exacte de la Grande
Ourse. Tout se fait selon la Mâat, l’ordre cosmique, que l’Égypte toute entière
tente de respecter et de reproduire. Nous avons également que la grande
pyramide de Khéops, contient dans son architecture, de nombreuses
mesures exactes, comme la distance Terre-Soleil, la circonférence de la
Terre, toutes des dérivées obtenues à partir du nombre pi et du nombre d’or,
eux- mêmes rendus possibles grâce à la fameuse coudée égyptienne. Si ses
19 Robert Bauval Le code mystérieux des pyramides Pygmalion 1994 .
résultats sont impressionnants en eux-mêmes, comme dans le cas des
Grecs, ce n’est pas une ambition technicienne qui a motivé cela, mais bien
cosmique et spirituelle. L’Égypte est en quête de l’éternité de l’âme comme
son Livre des morts en atteste particulièrement bien. Si la pesée de l’âme
vérifie son intégrité et sa pureté, cette entité devient aussi intemporelle qu’elle
est légère ; en revanche, sur Terre, l’éternité sa manifeste par un temps
cyclique « obstiné ». L’étoile Sirius, joue un rôle particulier ; d’après l’ouvrage
déjà cité, en 2781 av-jc, le lever héliaque de l’étoile correspond exactement
au solstice d’été, et indique également, le début de la crue du Nil. La période
précédente, est celle de l’invisibilité dans la mort, la Douât, où l’astre ainsi
que le souverain, subissent la transformation et la régénération. Les conduits
mystérieux à l’intérieur de la pyramide, ceux qui partent des chambres du roi
et de la reine, indiquent respectivement, Orion et Sirius. Il n’y a pas lieu de
rendre, dans le détail, ce que les études précédemment citées font
abondamment. Nous indiquons simplement que notre civilisation témoigne à
l’inverse d’une rupture d’avec l’ordre cosmique, ce qui en termes religieux, a
été signifié sous l’appellation de la chute.
Le composé tripartite
Les Upanishads
Le ressenti profond
Bien souvent, les gens spirituels ressentent et vivent une différence souvent
handicapante eu égard à l’adaptation sociale ; le contact avec le niveau
« astral » est ouvert et des périodes de ressentis et de nervosité créent des
difficultés et un comportement anormal au sens propre. La grande épreuve
consiste est faire face et à s’accepter totalement et à refuser le jugement de
ce monde obtus. On peut voir dans certains enseignements, une emphase
mise sur l’acceptation, le fait de voir ce qui est ; cela n’est pas exactement ce
que nous croyons ; les valeurs mondaines ne sont pas à suivre et une
certaine défiance est de mise, ainsi que la mise en place d’un cercle de
protection psychique. Selon nous, cela s’avère tout à fait nécessaire car il ne
s’agit pas de vivre dans la résignation, bien au contraire, et l’on croirait
pourtant que c’est le vœu de certains à les entendre. Nous nous situerons
plutôt du côté de la tradition des gnostiques, de la mentalité sabbatique, qui
affirme la liberté de l’esprit, sa supériorité sur le monde « rationnel » des
bien-pensants ; l’affirmation du rêve et de l’extase, de l’étrange et de la
beauté farouche contre la « crasse » quotidienne, qui use l’individu différent,
20 Frank Herbert Dune , trad Michel Delmuth, ed pocket science fiction 1980.
autrefois inspiré, à l’image de l’enfance oubliée, au profit d’un maigre salaire
qui va lui coûter son âme. En dépit se son caractère tragique, la vie est
affirmée sans réserve dans la tradition magique et sorcière, car, précisément,
c’est parvenir à triompher des obstacles qui nous éloignent du bonheur et de
la vraie sagesse, qui va constituer l’objet de la quête. Achever sa vie en ayant
le sentiment d’un accomplissement réel de l’être connaissant en nous, sans
regrets tout en ayant bien conscience des erreurs commises ; celles-ci, la
plupart du temps étaient inévitables. Un pardon général peut avoir lieu mais
sans mièvrerie ; il ne s’agit pas du tout d’un épanchement sentimental et
puérile, très recherché par les pasteurs modernes des églises pseudo-
protestantes contemporaines, qui tentent d’ailleurs de le provoquer en
cherchant les failles émotionnelles chez des individus fragilisés. Le type de
pardon authentique, vient d’un vue lucide et bienveillante eu égard à la
situation qui fût la nôtre durant ce périple terrestre. Voir et comprendre
d’abord et ensuite agir..
la voix d’Iblis
La pensée vivante
l’initiation diabolique
Le monde du rêve
Comprendre le Karma
22 Le livre de Jamblique sur les Mystères, p 16, trad Pierre Quillard 1895, edit Arbre d’or 2006.
entrevoir sa nature. Les rites et les cérémonies sont utiles pour nous délivrer
des passions amis ne sont rien pour les dieux qui n’ont besoin de rien dans
leur plénitude, la prière nous élève jusqu’à l’impassibilité propre à nous faire
ressembler à la nature divine : « Car ce qu’il y a en nous de divin,
d’intellectuel, d’un, ou si tu aimes mieux d’intelligible, s’éveille évidemment
par les prières et une fois éveillé recherche avec force son semblable et s’unit
à la perfection de celui-ci »23. Les dieux nous ont laissé des signes et des
symboles par lesquels nous pouvons les appeler ; la prière ésotérique mais
aussi la supplication peuvent nous en rapprocher car elle est la marque de
reconnaissance de notre infirmité, car en quelque sorte, nous leur
appartenons de même qu’ils remplissent tout ce qui est. Jamblique fait aussi
mention des anges, des archanges et des archontes, des âmes ce qui
montre l’influence chrétienne et gnostique ; la notion de héros, en revanche
est purement grecque. Les épiphanies des êtres spirituels se caractérisent
par la beauté, la fulgurance, la luminosité mais à des degrés divers, suivant
leur rang hiérarchique ; elles s’accompagnent de bienfaits tels que la
guérison, les biens nécessaires à la vie, du sens à donner aux événements
mais les daimones sont porteurs de châtiments. Nous retrouvons chez
Jamblique la notion de délivrance qui concerne la partie supérieure de l’âme,
celle qui peut échapper au destin en recevant l’influence des dieux
hypercosmiques. Si Jamblique nous parle des mystères d’Égypte, c’est parce
que cette contrée a conservé l’ancienne façon d’honorer les puissances
divnes, celle qui leur convient le mieux, alors que les Hellènes sont des
innovateurs maladroits. Les dieux sont conservateurs par nature puisqu’ils
sont immuables, et non par décret. Enfin, il nous conclure ce passage, en
précisant que notre auteur signale l’existence d’un Dieu unique, père de
toutes choses et transcendant tout le reste.
Astrothéologie
La religion naturelle.
La voie du guerrier
Kalki
En parlant de guerrier, il en est un qui est considéré aussi
comme le dixième et dernier avatar de l’hindouisme, et qui vient clore ce
manvatara, un cycle d’humanité Nous voilà à nouveau sur un champ de
bataille, celui du monde en son entier, que ce héros sacré est venu
restauré, et cela commence par la purification d’un monde dégradé et
perverti, arrivant à son terme. Ce récit de la fin des temps, à beaucoup
trop de parenté avec une certaine idéologie fasciste, et l’on comprend
mieux dès lors, que cette information ne vaille pas la peine d’être
connue et diffusée du point de vue des humanistes modernes.
l’évolution ne peut se faire que dans le sens du progrès, n’est-ce pas
évident depuis les travaux de Hegel, de Comte, de Darwin, pour que
l’on revienne dessus ? Au cours du vingtième siècle, on a vu cependant
reparaître le point de vue traditionnel, sous le nom de philosophie
pérenne ou de tradition primordiale avec des auteurs comme René
Guénon, Frithjof Schuon, Martin Lings et Ananda Coomaraswamy,
Julius Evola. Leur œuvre revivifie la vision « orientale » du monde,
notamment à travers leur connaissance vécue de l’Hindouisme et du
Soufisme ; il en ressort principalement que un certain public occidental
moderne, intéressé par la spiritualité, a pu prendre connaissance des
notions d’initiation et de réalisation spirituelle, que l’occultisme
fantaisiste de la Belle-Epoque, était loin d’avoir contribué à rendre
intelligible, et qui a bien plutôt contribuer à discréditer tout ésotérisme
authentique aux yeux des penseurs sérieux. Mais ce qui nous intéresse
présentement, c’est de voir qu’il existe déjà des guerriers de Kalki,
vivant dans les catacombes du monde, averti depuis leur jeune âge que
quelque chose ne tournait pas, en dépit de l’énorme propagande
idéologique faussant la réalité, et qui est devenue comme une seconde
nature pour l’homme du crépuscule. La métaphysique véritable,
présente le monde comme manifestation du divin à des degrés divers
de conscience de soi, l’âme humaine se devant d’aller pleinement dans
le monde avant que de s’en retourner l’Origine. Les « chevaliers
Kalki », savent que la force d’inertie qui engendre le devenir historique,
doit aller jusqu’au bout, point d’ « écœurement », où le moment du
retour et de la restauration est rendu possible pour le monde entier.
L’œuvre de ces éveillés, ne fait pas partie des choses qui se manifestent
clairement et se comprennent aisément ; son action est occulte au sens
propre, à ne pas confondre surtout avec ce qui se prétend
« occultisme », lequel a pris d’ailleurs d’autres appellations au tournant
du siècle. La présence dans le monde de gens devenus bien conscients
est en soi suffisante ; l’univers divin n’est pas une machinerie industrielle
et une entreprise comptable qui établirait un bilan raisonnable. Ce n’est
pas du salut du monde dont il ne saurait être question de toute façon,
mais plutôt de sa remise en question qui s’opère par des « agents »
libres, des individus travaillant à leur propre libération qui vont créer par
résonance des effets secondaires qui constituent néanmoins de
véritables évènements spirituels dans les milieux qu’ils traversent. Ils
dérangent mais ils apaisent aussi ; leur présence est toujours
recherchée en tant de crise par ceux qui à ces moments là ne savent où
se rendre pour apercevoir quelque chose qui semble manquer dans le
monde. Le divin est devenu une denrée rare ; il n’est plus où il est censé
être. Le guerrier réintroduit une façon de penser qui se fonde sur
l’objectivité ; il est passé outre les caprices individuels et ses remarques
peuvent être qualifiées de dures mais en définitive sa parole compte et
l’on ne cesse d’y revenir. Il tranche net comme l’épée du samouraï et
exprime par là la justesse d’une vie accordée aux rythmes cosmiques
impersonnels. Son allure cependant tranche complètement avec
l’activité frénétique qui est imposée dans ce monde insensé ; son temps
semble suspendu, il regarde ailleurs, en direction de l’infini et ses pas
sont déliés.
Le AUM
Le surréel
La préparation
Du corps
l’idéal et le réel
La vertu
La liberté
34 L’existence d'un livre éthiopien attribué à Hénoch est connue en Europe à partir du XVe siècle.
C'est le voyageur écossais James Bruce qui, le premier, apporta d'Éthiopie en Grande-Bretagne, en
1773, trois exemplaires de ce livre5. Deux manuscrits sont conservées à la bibliothèque
bodléienne, le troisième est une copie spécifiquement préparée pour Louis XV et aujourd'hui
conservée à la Bibliothèque nationale de France6. La première traduction en anglais date de 1821,
publiée à Oxford par Richard Laurence. La première édition du texte éthiopien est réalisée à Leipzig
par August Dillmann en 18511.
d’Abyssinie ; savoir faire et conscience de soi aiguë, comme supplément
et damnation qui engage l’homme dans un processus de
développement irréversible. L’intelligence est une lourde charge à porter
surtout lorsqu’elle va au-delà des attentes sociales et qu’elle se met à
évoluer avec un caractère de génialité et de gratuité. Aucune doctrine
initiatique véritable ne peut proposer une spéculation sur le devenir de
l’homme en tant qu‘espèce ; l’âme individuelle est ce joyau de la
création vers laquelle tende les espoirs d’une vaste conscience
universelle généreuse. Acquérir les arts est un jeu à l’image du pouvoir
et de l’intention originelle librement créatrice ; ne pas s’attacher à ses
propres productions mais aller toujours au-delà. Le contact avec les
intelligences supérieures s’il n’est pas accompagné par une conscience
avertie, entraîne presque toujours avec soi, des crises « inflationnistes »
et quelquefois fatales. Il est prudent ne pas nager trop loin du bord, de
peur d’être entraîné par des courants imprévisibles. C’est le sentiment
de la félicité qui accompagne les accomplissements humains qui est le
signe de sa véritable maturité, de sa venue au monde en tant qu’être
humain véritable. Si nous savons regarder attentivement toutes les
réalisations des civilisations passées, monuments, artisanats, poésie,
littérature ou arts plus spéculatifs, comme l’astrologie, la théologie, la
philosophie, nous devons reconnaître le génie qui s’y déploie, son
caractère unique, l’inspiration céleste descendue sur Terre afin de
façonner et de faire vibrer, briller, cette matière qui devient parlante. La
perte de contact avec la source sacrée, pousse les œuvres humaines à
proliférer comme pour combler un vide et chacun semble soulager à
l’idée de progresser sans cesse ; cette expression de l’incertain et du
changeant, amuse les esprits superficiels et fatigue au contraire ceux
qui éprouvent le besoin de la contemplation et de l’approfondissement.
L’aspiration aux mystères nous invite à retrouver le chemin des « chefs
secrets », l’enseignement invisible qui se déploie par les moyens
ordinaires mais qui n’étant pas fait pour tous, ne se laisse pas
appréhender à la première occasion ; il ne suffit pas, à cet égard
d’apprendre et de retenir car une autre forme de communication
intelligente s’instaure suite à l’approfondissement des thèmes
semblables, fréquentés tout au long d’une vie intelligente. La situation
La version originale en araméen était considérée comme perdue jusqu'à ce qu'on en trouve des
parties à Qumrân en 1947 7 parmi les manuscrits de la mer Morte. Quelques passages en grec ont été
publiés dès 1606 (des fragments conservés par Georges le Syncelle au IXe siècle). D'autres fragments
ont été publiés : ceux contenus dans des manuscrits conservés à la bibliothèque vaticane en 1844,
ceux issus d'une tombe découverte en 1886 à Akhmim en Égypte (publiés en 1892) et certains
conservés à la bibliothèque de l'université du Michigan (publiés en 1937). Il existe également des
fragments en latin, syriaque et copte. Wikipédia, article connu du 22/07/2017.
dépressive survient lorsque des idées et des sentiments d’infini et
d’absolu se heurtent à l’étroitesse d’un quotidien ; celui-ci finit par
apparaître comme une prison insupportable et même cette pauvre
description ne peut rendre compte de l’atmosphère mortifère est le lot
de la personne malheureuse. L’exercice physique, la respiration
profonde, l’abandon à la rêverie, peuvent aider à relancer une existence
stagnante et bloquée par un enchevêtrement parfois inextricable.
Lorsque nous serons capables de retrouver les voies élevées de la
prière et de l’étude, nous sentirons à nouveau l’immensité, la promesse
de libération hors des limites de ce monde étroit et le retour au lieu
d’origine de la lumière qui nous habite et qui ravit notre cœur blessé.
Les individus qui prennent ce chemin n’ont pas de facilité en ce monde,
et du dehors, leur existence est jugée comme un échec par les
ignorants, eux qui sont en réalité les aveugles et les infirmes. Des
esprits descendent pour que nous montions ; ainsi l’échange universel
est-il maintenu dans un équilibre grandiose qui échappe à nos vues,
mais ces vérités là nous les sentons en vertu d’une intuition première
comme cette inclination particulière de l’âme dont parle Platon. Nous
pouvons être aidé dans nos œuvres humaines tant que nous agissons
de façon désintéressée, car il ne faut pas oublier que la collaboration
des esprits ne peut s’obtenir que si nous nous considérons comme tel et
que nous nous sommes purifiés par une réflexion sur la mort qui aura
produit en nous un détachement salutaire. A partir de là, notre vie peut
prendre un nouvel essor discret, grâce au souffle vivifiant de l’esprit qui
travaille sur notre matière morte afin de nous ramener à la vraie vie
amoureuse et fidèle à la joie intérieure ; tout en continuant souvent à
nous débattre dans des conflits et des contradictions ennuyeux, la grâce
nous allège, et aux meilleurs heures du jour ou dans la plénitude de
certaines nuits, notre cœur se dilate et nous sommes ravis d’un sourire
intérieur qui fait crépiter d’allégresse les cellules dans les plexus. Si
nous sommes appelés à être entraînés dans ce jeu de la vie où
l’ouverture au monde est une chose capitale pour le jeune qui déploie
ses ailes, sachons revenir à nous-mêmes ; c’est en retrouvant la
transcendance que l’on se parachève, que l’on peut se sauver vivant
dans l’abandon radical et joyeux à l’abondance de la grâce sur-
essentielle. Nous pouvons montrer le chemin aux esprits téméraires, les
ramener à l’humilité et à l’humour, à la joie simple de l’écoulement
régulier des rythmes nourrissants.
La voie interne