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De plus, les marins ibères, à l’exemple des Vénètes concurrents, possédaient
une armada de vaisseaux de toutes sortes. Il n’est pas exagéré de dire que
bien avant les pèlerinages à Saint-Jacques de Compostelle, les sentiers des
marchands et des érudits convergeaient vers la péninsule ibérique riche en
centres d’influence. C’est donc dire que leurs écoles et observatoires
astronomiques attiraient de nombreux étudiants et lettrés venus de toutes les
contrées celtiques.
Pièce de bronze celtibère imitant l’As romain portant côté face, deux têtes (Janus dieu du
commerce) jointes et coiffées d’un trifolié et côté pile, un navire de type ponton avec le
mat et la voilure repliée portant l'inscription Amor (Amor « amour », rétrograde Roma «
Rome »). Les navires celtibères n’étaient pas très différents des navires armoricains de la
Gaule. L’équivalent celtique du dieu romain Janus était sans doute Lugus Toutatis.
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Un autre fait peu connu est que les Celtes ibériques ont été, non seulement
tournés vers la mer, mais ils avaient, comme leurs cousins Vénètes, les capacités
de prendre la mer de front, ce que leurs voisins du sud tels les marchands
puniques de la nouvelle Carthage et colons philistins de Tartessos hésitaient à
faire. Les Irlandais du haut Moyen Âge se souvenaient de ces faits. Le Livre des
conquêtes d’Irlande décrit justement la venue d’un important contingent de
Celtibères fédérés sous le commandement de Mil Easpain. Ils étaient les
derniers d’une série d’occupants arrivés par la mer tels les Belges (Fir Bolg) et
les Gaulois (Fir Galion) qui ont forgé l'ethnogenèse gaélique ainsi que l'identité
culturelle de l’Irlande.
Qui, en fait, était ce Mil Easpain mentionné dans les chroniques Irlandaises et
dans quelles circonstances at-il décidé d’occuper l’«île d'émeraude»?
L'extrait qui suit, tiré du Livre des conquêtes (chapitre VIII, Les Fils de Mil,
verset 13), décrit très bien les capacités de navigation en haute mer ainsi que la
démonstration de la puissance navale qu’avait la flotte de guerre des Milésiens.
« Par un soir d'hiver, Ith, dos au large, plus loin au nord – arriva de l’est avec
trois fois trente guerriers, jusqu'à ce qu'il avait les côtes d'Irlande en vue. Il met
le cap sur l'Irlande et atterrit au loin sur une côte incertaine. Ils baissent les mats
dans les marais salés et avec Duibne et ses autres frères, débarquent sur la
pointe de Corcu afin de discuter de ce qu’ils avaient vu à leur arrivée. Sur ce,
Brego fils Breogan, déclare qu'il n’avait perçu aucune terre, mais qu’un épais
brouillard venant du ciel qu’il cherchait à éviter. Ceci étant dit, Ith avoua qu'il
n’ait pu en aucun temps l’éviter et que cet habile pilote avait décidé de
reprendre le large pour lancer son navire sur la mer en contournant la côte
d'Irlande. Et c’est avec jusqu'à trois fois cinquante guerriers qu'ils débarquèrent
dans le golfe de Mag Itha (Loch Foyle, à l’embouchure de la Foyle, près de
l’actuelle Londonderry), sur le côté nord de l'Irlande. » (Traduction de l’auteur)
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Les principales zones culturelles et linguistiques de la péninsule ibérique vers 200 av. l’è. c.
indiquant l'emplacement des principales nations et tribus celtiques avec les autres groupes
ethniques y compris les Grecs et les Phéniciens. Liste: les Lusitaniens, les Aquitains, les Grecs,
les puniques (sémitiques) et au Nord, les Vascons ou les Basques (Aquitaine).
Ibère
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issue d’ibai « rivière » ou encore ibar « vallée »). Ce qui ne contredit pas par
contre un étymon indoeuropéen, car Ibar est le nom d’une rivière de Serbie et
l’Ebrach ou Eberbach un cours d’Allemagne, sans oublier l’Irwell, une rivière
d’Angleterre. Ce nom est également très proche du celtique Iber < Iuer, «
rapide, preste ».
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cavaliers, chevaliers »; Ecuos / Montes (Portugal).
Equos « cheval ».
(Portugal).
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».
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Turodi Turodoi « des hauteurs, des Trás-os-Montes
collines, des tertres ». (Portugal) et Galicie
(Espagne).
Site archéologique de la Citânia de Briteiros sur les hauteurs du mont São Romão près de la
localité São Salvador dans la région de Guimarães. Le site est caractérisé par la civilisation des
Castros qui remonte à l'époque de La Tène, Âge du fer. Gravure numérisée d’après une photo
de Portugal tourisme, URL : http://portugaltourisme.free.fr/thema/lusitanos.htm.
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voir, ce constat se confirme largement par les données épigraphiques.
Bref, les Romains ont dû s’investir sur le long terme afin de pacifier des Ibères
d’autant plus que les autres Celtes continentaux demeuraient une menace pour
le contrôle des côtes de la Méditerranée occidentale qui avaient été pacifiées à
grands frais. Et comme l’affirme Stanislawski, ils étaient tout sauf
complaisants à l'égard de l'autorité présumée qui s’exerçait sur eux («
they were anything but complacent with regard to Roman assumption
of authority over them. »). Sous le commandement de Viriathe (Viriatus <
Uiriatos « porteur de torques ») les armées lusitaniennes ont secoué l’Ibérie tout
entière décimant efficacement les légions romaines sur leur passage. Cet affront
à la puissance romaine d’occupation fut vengé par la capture puis l’exécution
de Viriathe. Quoi que l'on puisse dire du jugement et la sentence finale, nous
devons reconnaître l’efficacité de cette politique. (Dan Stanislawski, 1959)
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Bref, c’est dans ce bouillon de mixité qu’émergera une culture celtique ibérique
renouvelée, à tour, fortement influencée par hellénisme, puis moyennement
par la romanité et plus superficiellement par le mercantilisme punique. Et c’est
dans ce mélange des genres, qui se manifeste dans l'art celtibère tardif (du 1er
au 5e siècle de l’è. c.), que se fait sentir toute la sophistication. La Dame d’Elche
est un bel exemple du raffinement de l’influence hellénique.
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Les voyelles longues et rondes sont clairement distinctes: ‘a’ et ‘â’ et ‘o’, ‘ô’, de
même que les voyelles courtes et aiguës : ‘e’ et ‘i’. La voyelle ‘u’ est prononcée
comme en français ‘ou’ et n’est jamais prononcée à la manière de notre ‘u’
comme pour « jus ». L'autre ‘u’ est consonantique et se prononce comme le ‘w’
anglais et jamais comme un ‘v’ romain. Nos linguistes traduisent le ‘ŝ’ ou ‘z’
parfois pour désigner la chuintante ‘ch/sh’ ou pour distinguer la sifflante
sonore ‘z’ de la sourde ‘s’. Cependant, dans la majorité des cas, la lettre dite ‘z’
marque la mutation du ‘d’ vers une sifflante sonore que les Gaulois indiquaient
par le D barrré : Đ. Cette lettre se retrouve aussi dans les oghams irlandais
ainsi : sd > z. Un bon exemple de la mutation du ‘d’ vers le ‘s’ est celui constaté
avec l’évolution du théonyme féminin : Diriona < Điriona > Sdiriona > Siriona
« étoilée ».
Enfin, le ‘h’ aspiré de même que le ‘x’ (ch) sont aussi absents des syllabaires
ibériques.
La religion celtibère
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L’idée que se faisaient les Ibères de la religion commence à peine à se dégager
des nombreux et volumineux témoignages épigraphiques, jadis
indéchiffrables, mais combien riches en détail. Pour les Romains les dieux
n’existent que dans l’esprit des hommes et par les cultes qui leur sont rendus.
Ou encore, que la société humaine est le miroir de l’ordre divin fondé sur la
dialectique de l’échange où le pivot central est l’État. Les Celtes désignaient ce
point de bascule par le terme anauo, l’harmonie de bonne entente.
Par les écrits des auteurs de l’Antiquité, nous avons plusieurs indices qui nous
laissent croire que les druides enseignaient une forme de monisme proche de
l’athéisme. Citons un passage de Strabon (Les Ibères, Livre III, chapitre III,
verset 16) sur les croyances des Celtibères qui l’affirme clairement :
« Cette coutume-là, à vrai dire, et celle de coucher sur la dure existent aussi bien
chez les Celtes que chez les Ibères. Suivant quelques auteurs, les Callaïques sont
athées; mais les Celtibères et les peuples qui les bornent au nord ont une
divinité sans nom, à laquelle ils rendent hommage en formant, tous les mois, à
l'époque de la pleine lune, la nuit, devant la porte de leurs maisons, et chaque
famille bien au complet, des chœurs de danse qui se prolongent jusqu'au matin.
Les mêmes auteurs racontent, au sujet des Vettons, que les premiers d'entre eux
qui mirent le pied dans un camp romain crurent, en voyant les centurions aller
et venir pour se promener, que c'étaient des fous et voulurent les reconduire à
leurs tentes, ne concevant pas que des hommes pussent faire autre chose,
quand ils ne combattaient pas, que de rester en place tranquillement assis ou
couchés. »
Ce commentaire d’Albert Grenier (in Les Gaulois, p. 230) en dit long sur
l’idéologie d’abstraction chez les Celtes :
« Cet art abstrait, pour ainsi dire, et séparé du réel est animé d'un
mouvement désordonné; il ne surprend pas sa fantaisie; il n'en réussit
pas moins à composer des motifs divers dont il joue avec virtuosité. »
« Ce que l'on sait de leurs idées religieuses porte en effet à penser qu'ils
n'ont prêté que très tard sous l'influence gréco-romaine la forme
humaine à la divinité. L'anthropomorphisme grec est une conception
qui leur était primitivement étrangère. Lorsqu'à Delphes ils virent la
statue d'Apollon enfermée dans son temple, ils s'en étonnèrent et rirent
beaucoup, relate Diodore de Sicile. Il est inutile de supposer chez eux,
comme chez les peuples sémitiques, une interdiction religieuse
proscrivant les images. Nous croyons plutôt qu’ils n’en avaient pas
l'idée. Une pierre dressée, un arbre remarquable, peut-être aussi, le
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chenet garnissant le foyer, pouvait être le siège de la divinité invisible
et sans forme. C'est ce que César a pu vouloir indiquer en parlant
d'innombrables simulacres. » (Albert Grenier, Les Gaulois, p. 231-2)
Bref, les Celtes percevaient les dieux comme des êtres désincarnés et
lumineux, des formes pensées abstraites. Voilà une conception
archaïque qui nous ramène à l’idée fondamentale indoeuropéenne
voulant que ces entités soient littéralement des « êtres de lumière ».
Les désignations celtibèriques latinisées pour « dieu, déesse » sont
respectivement : deo et dea. Ces termes se comparent au vieil irlandais
dé, génitif dae, et au gaulois deuo et deua. Bref, va pour deo < deuo <
*deuos et dea < deua. Voici quelques-unes des dédicaces portant ces
qualificatifs : Deo Aerno et Deae Ataecinae Turibrigensi Proserpinae.
Le théonyme Deua est attesté dans l’épigraphie (La Griega, Pedraza, Segovia et
Cordoba) dans sa forme latinisée, Deva, qui se rapproche de la Divona gallo-
romaine.
Grâce au plomb de Pujol de Gasset, nous avons un aperçu de
l’eschatologie des druides ibères : « Barque de frêne, par le cri avec le
chevalier, avec le passeur pour Bodua, la corneille, du démentiel, avec
Escusos, espérant du bétail, là avec le vivant. »
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« La circonférence étoilée, Le glorieux de la montagne, au commun et
obligation sans culte. »
La conception que les Celtes avaient de l'univers était
indoeuropéenne. Le Cosmos était considéré comme un vaste dôme
couvert appelé, ou couocanton, « l’univers, la voûte du ciel », de
canton, cantos « cent, cercle, chant ». L'univers tout entier, de haut en
bas, était imaginé formé de deux vastes sphères creuses percées
d’étoiles.
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Inscription latine en langue lusitanienne d’Arroyo de la Luz, en, 2e siècle de l’è.c.
d’après un dessin de J.M de la Osa (Wikipedia):
ISAICCID.RVETIVIIID.CARLAE.ENTOM.INDI.NA c … OM … M.
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Druide celtibère astrologue?
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mentionne en rapport aux gens D’Acci (Guadix en Grenade).
Ilurbeda est un théonyme un peu plus répandu, car il se retrouve à
deux endroits : Salamanque et Lisbonne. Ce nom est aussi mentionné
par l’auteur grec Ptolémée dans sa Géographie (Livre II, chapitre VI, v.
56), ce qui laisse penser qu’il s’agit d’une divinité panlusitanienne.
Jupiter
Suivant l’interprétation de César sur le panthéon gaulois, Jupiter, pas plus que
les autres dieux de l’état-major d’ailleurs, n’est jamais expressément nommé. Il
est possible par la lorgnette de l’épigraphie ibérique cependant d’y voir plus
clair. On a retrouvé en Ibérie plusieurs dédicaces à Jove dont : Ioui Ladico (<
Ladicos « frappeur »). On a retrouvé sur le mont Larouco situé sur la frontière
de la Galicie et du Portugal, l’inscription latine Deus maximus Laroucus
« Le haut Dieu Laroucos ». Le théonyme Laroucos est constitué de
l’adjectif lar-os/-a/-on « visible, perceptible » et du suffixe qualificatif
plus ou moins dubitatif –ucos « -ieux », suggérant ainsi : Deuo Laroucos
« Dieu difficilement perceptible ». Un autre théonyme relevé, celui-ci de
San Martín de Trevejo de Cáceres est celui de Deo Optimo Salamati «
Dieu optimal Samatis (issus de : sala « flèche, timon + adjectif matis «
propice ») ». Retenons aussi Iuppiter Candamius dieu titulaire du Mont
Candanedo qui s’apparente étymologiquement au dieu Caendia de la
triade irlandaise des trois Fothads : Aendia, Trendia et Caendia. Une
fois restituée donne : Deuo Candamios (adj. cand-os/-a/-on « blanc » +
suffixe superlatif de relation –amios »). Ce nom apparait aussi sur la
stèle cantabrienne du mont Cildáavc la dédicace : Iovi Deo Candamo <
Deuo Candamos « Dieu très blanc ». Enfin, un certain Salaenus de
Galicie fit ériger un autel en l’honneur de Iovi Optimo Maximo
Candiedoni (< candios « blanc » + donios « homme »). C’est que ce dieu
à la tête du panthéon celtique a trois visages ou aspects. Il faut savoir
que le concept de la trinité est bien celtique, voire indoeuropéen, et
précède de loin la doctrine du christianisme.
"Ils apaisent par un sang horrible le féroce Teutatès, le hideux Esus et,
dans de sauvages sanctuaires, Taranis, aux autels non moins cruels
que ceux de la Diane scythique." (Lucain, Pharsale, I, 444 sq.)
Scolies :
« Mercure en langue gauloise est dit Teutatès… voici comment l'apaisent
les Gaulois : dans un bassin plein d'eau on plonge la tête de la victime
jusqu'à ce que l'étouffement s'ensuive. Pour apaiser Mars qui est Ésus,
la victime est suspendue à un arbre et on l'écartèle. En l'honneur de
Taranis, on brûle des hommes dans un mannequin de bois.
Mars est Teutatès ; sanguine diro fait allusion soit à ce que Mars règne
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sur les batailles, soit au fait que les Gaulois avaient coutume autrefois
de lui sacrifier, ainsi qu'aux autres dieux, des victimes humaines.
Mercure pour eux, est Ésus c'est du moins sous ce nom que l'honorent
les commerçants. Le maître des guerres et le plus grand des dieux
célestes est Taranis-Jupiter ; on lui offrait jadis des sacrifices humains ;
il se contente aujourd'hui d'animaux. »
Pourquoi dans les scolies cette ambivalence entre Mercure et Mars pour
Ésus et Teutatès ? La réponse est qu'ils sont à la fois un et l'autre, des
aspects d'une même divinité.
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Le culte aux Matres, à Epona ainsi qu’à Lugus est bien attesté chez
les Ibères.
Mars / Mercure
Il est dommage que César ne donne pas les équivalents des dieux
gaulois qu’il nomme en latin dans sa Guerre des Gaules. Par contre,
l’épigraphie gallo-romaine pallie souvent ce manque en donnant le nom
celtique suivant l’épiclèse latine. Force est d’admettre que la distinction
entre les dieux Mercure et Mars n’est pas si clairement établie d’un
panthéon à l’autre. Cette ambiguïté est aussi confirmée par les
inscriptions celtibères. Les celtologues s’accordent généralement pour
faire d’Ogmios, l’équivalent celtique de l’Héracles ou de Mars. Camalus,
une variante du gaulois Camulos et du gaélique Camal est par contre
très répandue en Galicie et en Lusitanie.
Les Guyonvarc’h et Le Roux voyaient en Arghantonios un alias ibère de
ce dieu. Camille Jullian le décrivait ainsi :
« D’émouvants récits circulaient, dans les havres méditerranéens, sur
le roi de Tartessus, Arganthonios, le plus heureux, le plus riche, le plus
vieux des hommes, que les dieux laissaient vivre éternellement, comme
Calypso sa voisine. »
Arganthonios (< Argaton « argent » + suffixe comparatif relatif -ios « plus
»), roi légendaire de Tartessos, est effectivement comparable à Ogmios.
Le nom de son père Gargoris (< Gargorixs, de gargos « sauvage, rude,
grossier » + rixs « roi ») le suggère aussi.
Les dédicaces à Mars, dont celle à Marti Cariocieco (< Cariociecos « sans
reproche ») sont nombreuses.
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Une des épithètes du Mercure ibère est Deuori, le datif de Deuorixs «
Dieu roi ». Ou encore, en Cantabrie, à El Escorial, une offrande faite à
Marti Magno « Mars le grand », l’équivalent latin de Tilenos ou Tillenos
« celui du ru ».
Lugus apparait en tant que personnage bicéphale dans plusieurs repré-
sentations de la numismatique ainsi que dans la gravure rupestre. On
a retrouvé plus d’une dizaine d’inscriptions concernant Lugus dont celle
des Lugoves : Lugovibus sacrum. L’inscription fut retrouvée à Soria, an-
ciennement Uxama, et se compare très bien à celles retrouvées à Lugo,
Avenches et Nîmes. Sur la face de l’inscription de Botorrita I, il y a la men-
tion d’une certaine Lugonta « la splendide », qui se rapproche de Lugos « éclat,
splendeur », un des attributs de Lugus.
Le culte voué à Lugus par la gent guerrière est essentiellement dualiste.
Par exemple, dans les mythes irlandais, le thème entourant Lug et Balor
en est un d’opposition résultant dans la victoire du dieu-roi et le décide
du dieu Fomoire.
Il est dit que Lugus transcende le panthéon en se situant, par sa
polyvalence technique, hors d'atteinte de l'expérience et de la
connaissance humaine (C. Guyonvarc'h et Le Roux, La société celtique,
1990). Qui plus est, selon Bernard Sergent, Lugus, le roi des dieux se
rapproche à Apollon qui a aussi d’autres noms en lien avec la lumière.
Il s’agit d’une ancienne divinité royale indoeuropéenne que les
Cimmériens appelaient Lugdamos, donc comparable à l’Indra hindou.
Le dieu topique de Duraton (actuelle Segovia), Eburianos (latinisé en
Eburianus) est non sans rappeler Moccos « porc », un des surnoms du
Mercure gaulois Lugus. Eburos désigne à la fois un sanglier et un if. Le
nom se retrouve aussi dans la toponymie lusitaine du sud :
Eburobrittium ou Ebura, chef-lieu des Eburanci, ethnonyme
comparable aux Éburonnes et Eburovices de Gaule.
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Les hypostases de Lugus
L’épigraphie ibérique mentionne à plusieurs reprises les Lugoues, les
hypostases ou accesseurs de Lugus. Nous savons par la grande inscrip-
tion celtibère de Peñalba de Villastar que l’un de ceux-ci s’appelait Lu-
gouis-Tiasos, c’est-à-dire « l’entité Lugienne ». Il s’agit de créatures qui
se manifestent lors des célébrations et cérémonies en honneur du dieu-
roi Lugus. Chez les Grecs, les Thiases, à l’origine des dévots aux fêtes
bachiques, faisaient partie du cortège de Dyonysos. Et que penser de
cette Lugonta « la splendide, l’éclatante ou celle de Lugos » mentionnée dans
le très long texte de Botorrita 1 ? S’agit-il d’un thiase de Lugus ou d’une de ses
compagnes?
La grande inscription de Peñalba de Villastar (42 cm x 17 cm). Dessin par A. Tovar (1955-1956).
Source : Carlos Jordán Cólera d’après une étude de M. Lejeune (1955).
Translittération
1. ENIOROSEI VTA. TIGINO. TIATVMEI 3. ERECAIAS. TO. LVGVEI 4.
ARAIANOM. COMEIMV 5. ENIOROSEI. EQVEISVIQVE 6. OGRIS.
OLOCAS. TOGIAS. SISTAT. LVGVEI. TIASO 7. TOGIAS
Traduction
Analyse morphologique
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Tiatumei, datif, comitatif « à, pour, avec » de tiotama < tioutama «
grande ; tiota < tiouta + suffixe superlatif -ama ; en jeu de mots avec
ama « maman, familièrement : mère »;
Apollon
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l’épigraphie celtibère de Las Caldas de Vizella au Portugal tantôt par
Bormanos ou par Bormanicus. Cet ex-voto dédié à Bormanos porte le sigle
latin VTSM pour Votum Solvit Libens Merito, formule qui se traduit par : « Il s'est
acquitté de son vœu (de bon gré) comme il se doit ». Ceci dit, il n’est
exclu que le scribe némète sous-entendait aussi entre les lignes:
Medamos Camal(i) Borm(a)nco Usl(e)m(i).
23
Ex-voto à Bormanos
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La Dame d’Elche découverte lors
d’une fouille à La Alcudia est
actuellement conservée au Musée
archéologique national de Madrid.
Une mention de Palencia sur les Duilliae (< Dulliai « feuilles roulées,
désirs exprimés ») en ajoute un peu plus sur ces nymphes de la nature.
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Tesson de poterie celtibère
Tesson de vase celtibère de San Miguel de Liria (daté vers le dernier tiers du 5 e siècle)
illustrant cavaliers sur montures à tête d'oiseau (source photo, E-Keltoi). Translittération
de l’auteur. Museo Numantino, Soria, Espagne.
Translittération
…OERTeBoNANTiDeNUBaRDe…BoRDeBaRDu
CaREBaIRTeECIAR…PaNITe… CaRToRCeO…ÊRÊDiBa.
ELBEBEBEBEBER
26
DIABaEABaSDiBaA
CoELÊLI.. (?)
Traduction
Bonanti, génitif de bonantos « val à vaches »; bo- préfixe relatif aux bovins +
nantos « val ».
BoRDeBRDu
Borde / Borte, vocatif des adj. bord-os / -a / -on « maladroit, benêt »; bort-os
/ -a / -on "couper, mettre en pièces »;
CaREBaIRTeECIAR…
Care, vocatif de caros « ami cher »; adj, car-os/-a /-on "cher";
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Bairte < berte, vocatif de bertos « naissance »; adj. bert-os / -a / -on «
garniture, magnifique »;
Eciar < eciar, mode déponent (médiopassif), indicatif imparfait, 1re pers. sing.,
eco v. «payer»;
PaNITE...
Pani-te, préposition pani « pendant que » + te « toi »;
CaRToRCeO ...
ÊRÊDiBa.
Êrêdiba < aeredibo / aeredebo « à, pour, avec les veilleuses » ; datif / locatif/
comitatif / collectif féminin d’aereda « veilleuse de nuit »; au masc. aeredos «
veilleur de nuit «;
Butu < buto, v., 3e personne du sing. ind. prf « a été » ; butô, v. «
attribuer »;
Banube carpi pape butu epirde eciatu belau « avec les porcs du charme
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chaque fois il a été cavalier par la sortie de brèche ».
Ice / ‘n ige «source, fontaine », du vocatif d’icos « source »; ico, igo n.c.f. «
eau de source »;
Radia < radia, radiô « il ou elle assure, déclare, garantie », v. actif 1re
pers. ind. prés. « parler, exprimer, assurer, garantir » ; v. radô «
déclarer, assurer, garantir »; v. radimi « parler, s’exprimer »; redia «
espace libre »; radomi v.d. débattre, délibérer »; radu n.c.f. « débat,
déclaration »;
Ban. Ice bancu duri radia « Dieu topique, source du ferme, il déclare ».
ELBEBEBEBEBER
Elbe <vocatif de albos / elbos « haute montagne »; albebi / elbebi, pl. datif,
comitatif ou instrumental de Albos / elbos « pour, à, avec, par »;
Pe conjonction « que »;
DIABaEA PA ShDiBaA
29
Pa pronom locatif « où, au, là où »;
Shdi < Sidi, génitif de sidos « résidence, l’autre monde »; sedos / sidos «
tranquilité »;
Baa < batu, batus « mort »; v. baati, 3e pers. ind. prés. « il ou elle meurt » /
baami « mourir »;
Rouelle :
CoELÊLI…
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Botorrita I
La plaque de Botorrita I fut découverte en 1970. Il s'agit de la plus longue inscription en langue
celtibère consistant de 20 lignes de texte recto verso. (source des images : Wikipedia)
Translittération
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A.8. arznas cuati ias ozias uertatos ue temei ue robiseti saum tecametinas
datuz somei
A.9. enitouzei iste ancios iste esancios uze areitena sarniciei acainacubos
A.10. nebintor tocoitei ios ur antiomue auzeti aratimue decametam datuz iom
tocoitoscue
A.11. sarniciocue aiuizas combalcores aleites iste icues ruzimuz abulu
ubocum
Traduction
Non pas avec Uertauna, rite de bon augure, pas avec Tauna, rite de bon
augure, aux deux Masnia, avec Disauna, rite de bon augure, ce pour Aucos.
À celui du terrain muré, celui du plessis, tout autour du Sid (la résidence de
l’Autre Monde) du sommet voûté au-dessus du Monde, Osa, vous le Soleil,
protection, qu’il soit celui qui s’adresse à l’entourage des aimables chefs,
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l’étendue hors des tertres funéraires entre au-delà Matus du Tinbitus, le
monde aimable, la force héroïque par-delà la circonférence.
En Olsatos, trop de Lista, de Tita, qu’il donne à Samuis, celui qui est de la
haute, qu’il soit le protecteur.
D’Arđna à Cuatos, elle qui d’Osia, Uertatos, pour Tema, trop peu elle sera,
que je sois Tecametina, cession définitive pour elle-même.
En la communauté, cet Ancios, cet Esancios, ultime sillon, les deux avec
obligation plaisante, victorieux.
Ne sont pas tenus ceux du communautaire, il, le feu sacré, trop de fortune,
Aratimuos, dixième, cession définitive celui qui vient du commun aussi.
Pour Abulos, à Aiancom Tauro, lien pour Letontos, à Leticom, Abulos, lien.
Analyse morphologique
Face A
Ligne 1 :
Tiricantam / Tiricanton « par-delà la circonférence, le monde; préfixe tiri- «
par-delà », préposition tiras, + canton « circonférence, canton », canto chant
(bord), frange, coin»; en jeu de mots avec : Diri < gén. diros « idoine, adéquat
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»; dirio « étoile »; Diricantam / diricanton < diriocanton > ðiricanton «
circonférence étoilée », le monde astral;
Tiri < gén. adj. tiros/teros/taros « prompts »; tiros/teros « terre sèche »;
diri- > ðiri- « astral »;
Cantam < cantom / canton / candon « cent »;
Bergu n.c.f. « entassement, monticule, butte, mont »; berga n.c.f. « mont,
montagne »;
Netacam / netacon n.c.n. « glorieux, brave, héroïque »;
Bergunetacam / bergunetacon ; théonyme neutre de Bergunetacos « le
glorieux de montagne »;
To-, préfixe de transivité « à, vers » + adj. masc. coitos « commun » ;
coita adj. « communaire »; n.c.f. tocoita « celui du communautaire »;
to- préfixe de transivité, idée de mouvement + coita n.c.f. «
communautaire » ;
Cue < -cue « et »;
Sarnicio < sarnicios, « obligation »;
Cue < -cue « et, aussi »;
Suacom < suaccom / suaccon adj. n. de suaccos « prompt, rapide »; suaccu,
adverbe ou locution invariable « d’emblée, illico »;
Balcez < balces, neutre de balcis « forts, orgueilleux »;
Ne, « non, ne, ne pas »;
Litom / liton n.c.n. « culte faste, rite de bon augure »;
Ne litom, loc. « pas de culte »;
34
« Par-delà la circonférence (du monde), le glorieux de la montagne, du
commun et obligation sans culte. »
Ligne 2 :
Necue < ne-cue « non inclus, ne, pas, sans »;
Uertaunei, comitatif, instrumental féminin « avec, par, » de uertauna «
valeureuse »; uerta « valeur »; uert-os/-a/-on « contre, opposé » + -aun-os/-a
adjectif qualificatif « »; Uertauna, prénom féminin ;
Litom / liton n.c.n. « culte faste, rite auspicieux »;
Necue < necue / nepue, conjonction « ne, pas »;
Taunei, comitatif, instrumental féminin « avec, par » de tauna « massif
(montagneux) »; Tauna, prénom féminin ;
Litom / liton n.c.n. « culte faste, rite de bon augure »;
Ne cue < ne-cue « non inclus »;
Masnai < masniai, pluriel ou duel accusatif adlatif « à, vers » de masnia «
mousse, tourbe »; Masnia, prénom féminin ;
Dizaunei < diðaunei / disaunei, comitatif, instrumental féminin « avec, par »
de diðauna / disauna « ; + -aun-os/-a adjectif qualificatif; ou peut-être de
didanô v. « consoler »; Disauna, prénom féminin :
Litom / liton n.c.n. « culte faste, rite auspicieux »;
Soz < sos/so « ce, cette »; si ce n'est sosin « cela »; Sogi < sogi- / segi- « plus
fort, vainqueur »; sogiaucu, datif de sogiaucos « fort agile » ?;
Aucu < aucu datif, comitatif, instrumental « à, pour, avec, par » de aucos «
agile »; Aucos, prénom masculin ;
Necue [u]ertaunei litom ne cue taunei litom ne cue masnai tizaunei litom
soz aucu.
« Non pas avec Uertauna, rite de bon augure, pas avec Tauna, rite de bon
augure, aux deux Masnia, avec Disauna, rite de bon augure, ce pour Aucos. »
35
Ligne 3 :
Arestaio, v.c. « s’arrêter » ; arestamen « arrêt, halte, pause »; aresta « foi »;
Arestaiotamai, pluriel ou accusatif, adlatif duel « à, vers » d’arestaiotama «
arrêt suprême » au pluriel, arestaio + tama < -tamos/-a/-on suffixe superlatif
« suprême »;
Tamai < tama / tamo « pièce coupée, morceau » pluriel ou accusatif, adlatif «
à vers » de tama « »; tamon « billot, tronc d’arbre coupé »;
Uta n.c.f. émondage;
Oscues < oscues, génitif de oscué/oscua n.c.f. « taille, essart »
Stena pl. de stenon n.c.n. « étendue, extension »
Uerzoniti < uersoniti, uer- « super » + soniti v. 2e pers. sg ind.prs «
il/elle gagne » du v. sonimi « gagner »;
Silabur < silaburon > silubron n.c.n. « argent (métal) »;
Sleitom / sleiton, n.n.c. accusatif, adlatif neutre « à, vers » de sleito < sleiton «
fente, rupture » (cf. proto-germanique *slītana v. « fendre, glisser, insérer,
déchirer, rompre »);
Conscilitom / consciliton « rite de la taille »; conscilô v. « débiter, tailler,
émonder »+ litom / liton n.c.n. « culte faste, rite faste »;
Gabi, 2e pers. sing. imp. prés. « tu acceptes » :
Zeti seti, préposition « pendant durant » au génitif.
Arestaio tamai uta oscues stena uerzoniti silabur sleitom conscilitom gabi
zeti.
« S’arrêter les troncs coupés, émondage, taille, les extensions, il gagne de
l’argent à fendre, rite de la taille, tu acceptes ceci durant. »
Ligne 4 :
Cantom / canton « cent »; canto/canton « chant, bord, frange, coin,
circonférence »;
36
Sanci «de la devineresse»; sanca n.c.f. devineresse, pythonisse ;
Listara « de blâme » ; listo n.c.f. réprobation blâme, listu n.c.f. répulsion,
aversion + suffixe féminin de relation –ara. –ra ;
Otanaum, génitif pluriel de otana < uotana « celles du refus, de l'abstention »;
uota n.c.f. « refus, abstention » + suffixe de propriété féminin -ana; nom
propre ou théonyme féminin Otana < Uotana;
37
Macasiam / macosiam, accusatif /adlatif singulier « à, vers » de macasia «
terrain muré »; si ce n'est : Macasiamue / macosiamue, accusatif de
Macasiamuos « celui du terrain muré »; macasia / macosia n.c.f. « terrain
muré », acc. adl. sg. macasiam/macosiam + -ue, suffixe accusatif de -uos;
Ue < aue adv « trop, trop peu »;
Ailam / aeilam accusatif / adlatif de aila « plessis »; si ce n'est : Ailamue,
accusatif de Ailamuos « celui du plessis »; aila < aeila n.c.f. « plessis »;
acc./adl. sg. ailam + -ue, accusatif du suffixe m. -uos;
Ue < aue adv « trop, trop peu »;
Ambidisedi « tout autour, sortit du lieu de calme, du Sedos »; ambi- préfixe
circum-, amphi- « autour, tout autour, des deux côtés » + préfixe privatif di- «
sorti de, dé-, dis-, dys- » + sedi, génitif de Sedos / Sidos n.c.m. « lieu de calme,
l'Autre Monde ; sedos/sidos/sodios n.c.m. « tranquillité, calme »;
Camanom « du sommet voûté » ; cam- + -anom / -anon suffixe neutre
d'appartenance; camon/camom n.c.n. « bière, cervoise »; cama/camo, n.c.f. «
monticule arrondi, sommet voûté, bombé, hauteur à sommet arrondi »; cama,
n.c.f. « litière, lit, couche, couche de matériau, de gravois, de paille »;
Usabituz < Uxsa-Bitus « au-dessus du monde »; < uxsa-/ uxsu- « sur, au-
dessus » + bitus « monde »;
Ozas < osas « du ru, de l'eau de rivière »; génitif de Osa, déesse du ru »;
Sues, acc. pl. du pronom suis « vous »;
Sailo / Saulo < Saualis < Sauelia, nc.f. « Soleil »; cf. n.c.m. Saulos < Saulios <
Sauelos « Soleil »;
Custa, n.c.f. « défense, garde, protection »;
Bizetuz < bisetus < biset + -tus impératif du verbe être « qu'il soit »; cf. gaulois
biietutu, v. être à la 3e pers. sg. / biiontutu v. être à la 3e pers. pl.; biont + -tutu
< -tutus (-s < -es cf. vieil irlandais -é « lui »);
Iom, acc. sg. du pronom ios « le, celui-qui, celui-que »;
38
Macasiam ue ailam ue ambidisedi camanom usabituz Ozas sues Sailo custa
bizetuz iom.
« À celui du terrain muré, celui du plessis, tout autour du Sid (la résidence de
l’Autre Monde) du sommet voûté au-dessus du Monde, Osa, vous le Soleil,
protection, qu’il soit celui qui… »
Ligne 6 :
Asecati « qu'il s'adresse à », 3e personne du sing. du v. asecô < adsecô «
s'adresser à, dire à »;
Ambitincounei « autour des aimables chefs »; ambi- préfixe circum-, amphi- «
autour, tout autour, des deux côtés » + tincounei pl. ou vocatif pl. de
tincounos « fins chefs »; adj tin/-os/-a/-on « délicat, fin » + adj. coun/-os/-
a/-on « aimable, gracieux, joli, charmant, chef »; en connotation avec tinc/-
os/-a/-on « luisant, lustré »;
Stena, pl. du n.c.n. Stenon « étendue, extension »;
Es / ex < exs, préposition « hors de, hors »;
Uertai, pl. du n.c.f. uerta « retournement »; uerta « valeur, mérite »;
uerta/uerto « dolmen sous tumulus, sépulture close de pierre, tertre
funéraire»;
Entara < entar / intar, préposition « entre »; si ce n'est entar + atiris / ateris <
atirixs « vraiment roi »; préfixe ati- / ate- > ad- « très, vraiment »;
Tiris / tiras préposition « par-delà, au-delà »;
Matus, n.c.m. « ours »;
Tinbituz < tinbitus « monde fin, délicat », préfixe diminutif tin-, adj. tin/-os/-
a/-on« petit, fin, délicat »; bitus / bitu « monde, le monde vivant »;
Neito > Neto « force, force armée, force héroïque », théonyme masculin;
neitos/nets > nes « héros » neits « meneur »;
Tiricantam / Tiricanton « par-delà la circonférence, le monde; préfixe tiri- «
39
par-delà », préposition tiras/tiris, + canton « circonférence », canton, canto «
chant (bord), frange, coin ».
Ligne 7 :
Eni / en / in « en, dans »;
Olsatuz < olsatuđ < olsatude, élatif, causatif « venant de, par, à cause
de » d’olsatos « relatif au rocher »; olsos, alsos n.c.m. « rocher, barre
rocheuse, pente rocheuse, falaise, précipice » + suffixe adjectival ou
participe -tos ; Olsatos, nom propre ;
Iom, acc. sg. du pronom ios « le, celui-qui, celui-que » ;
Ui- préfixe, c.f. ue- « trop »;
Listas, génitif du n.c.f. lista « ornière, creux, sillon, sentier »; Lista, nom propre
féminin ;
Titas, génitif du n.c.f. tita < titta/tetta « mamelon, pis »; Tita, nom propre
féminin ;
Zizonti < điđonti < điđeonti, subjonctif présent « qu'il donne »;
Somui, vocatif, datif, comitatif, instrumental ou locatif « par, avec, à, dans » de
l'adjectif f. samuis / somuis « sereine »; déesse Samuis; voirsamia / somia
n.c.f. « paix, calme »;
Iom, acc. sg. du pronom ios « le, celui-qui, celui-que »;
arznas < arđnas < ardnas « de la haute», génitif de ardna ; préfixe ard- <
ardus « haut, élevé » + suffixe f. d'appartenance -na, -nos, -non;
bionti, « qu'il soit », subjonctif présent déponent (verbe passif de forme active)
40
du v. être, 3e pers. pl. biont;
Iom, acc. sg. du pronom ios « le, celui-qui, celui-que »;
Custaicos, adj. Custaic/-os/-a/-on « en qualité de défense, de protection »;
custa « défense, garde, protection » + suffixe qualificatif -icos « -ique »;
Custaicos « protecteur », nom propre masculin.
Eni olsatuz iom ui-listas titas zizonti somui iom arznas bionti iom custaicos.
« En Olsatos, trop de Lista, de Tita, qu’il donne à Samuis, celui qui est de la
haute, qu’il soit le protecteur. »
Ligne 8 :
Arznas < arđnas < ardnas « de la haute», génitif de ardna ; préfixe ard- <
ardus « haut, élevé » + suffixe f. d'appartenance -na, -nos, -non;
Cuati, génitif de cuatos; cua < coua / cuba « cave, caverne » + suffixe
d'adjectif ou de participe passé -tos; Cuatos, nom propre masculin ;
Ias, génitif sg. de ia pronom f. « elle, celle-ci »; ia, pronom relatif « elle qui »;
Ozias, génitif du n.c.f. Osia « celle du ru »; osa, n.c.f. « eau de rivière, ru »; voir
Osoi > Osi, peuple celte des Alpes et du Danube; ou peut-être : ođias, génitif
de ođia / odia / edia > osa « mesure celtique (1 pied = - 314 mm);
Uertatos, uertat/-os/-a/-on adj. « transféré, viré, vendu, payé »;
Ue < aue adv « trop, trop peu »;
Temei, datif « à, pour » de tema / temo « température »;
Ue < aue, adv « trop, trop peu »;
Robiseti « il/elle avait été »; ro- « très, plus », préverbe du parfait et du plus
que parfait + biseti, déponent plus-que-parfait ou passé antérieur à la 3e pers.
sg. de bisiet < bissiet « il/elle sera, ce sera »;
Saum < sauam « que je sois », indicatif imparfait ou subjonctif présent, 1re
pers. de sauô « poser »;
Tecametinas, génitif du n.p.f. Tecametina « la belle petite opportune »; adjectif
41
teca « au teint clair, belle » + metis, adj. f. « opportun » + suffixe diminutif
féminin-ina; Tecametina, nom propre féminin ;
Datuz < datus n.c.f. « cession définitive, enlevée »;
Somei, datif ou complément d'objet indirect « à, pour » du pronom soma «
elle-même »;
Ligne 9 :
Eni / en / in « en, dans »;
Touzei < touđei datif / comitatif du n.c.f. touđa < touda < touta / teuta «
communauté, tribu, peuple »;
Iste, démonstratif m. « ce, cet, celui-ci »;
Ancios / angios, adj. m. « étroit »; Ancios, nom propre masculin ;
Iste, démonstratif m. « ce, cet, celui-ci »;
Esancios < exancios adj. m. « commode, sans difficulté »; Esancios, nom
propre masculin ;
Uze < uđe, accusatif de l'adjectif m. uđos « dernier, ultime »;
Areitena < areteina > aretena n.c.f. sillon (de labour) »;
Sarniciei, datif, comitatif duel « les deux, à, pour, avec » du n.c.f. sarnicia «
obligation, devoir » ;
Acaina, adj. « aimable »; a- < ab- + caina « belle, plaisante, aimable »; Acaina,
n.p.f.;
Cubos, cobos adj. « victorieux »;
Eni touzei iste Ancios iste Esancios uze areitena sarniciei acaina cubos.
42
« En la communauté, cet Ancios, cet Esancios, ultime sillon, les deux avec
obligation plaisante, victorieux. »
Ligne 10 :
Nebintor, nebintar, 3e pers. pl. ind. prf. « ne sont pas tenus de » ; v.d.
bintomi « être tenu de » + préfixe ne- préfixe adverbial « ne, ni, pas,
point » ;
Tocoitei, datif, comitatif « à, pour, par, à cause de » de tocoita « relatif au
communautaire » ; to- préfixe de transivité, idée de mouvement + n.c.f. coita «
communautaire »;
Ios, pronom « il »;
Urantiom « feu sacré » ; ur, uron n.c.n. « feu »; -antiom, forme neutre du
suffixe d'abstration -antio / -antia « -ance »;
Ue < aue adv « trop, trop peu »;
Auzeti, génitif m. de l'adjectif auđetos « fortuné »; n.p.m. Auđetos < Audetos;
Aratimue < aratimu-ue; n.c.f. aratimu « labourage, labour » + -ue « ou, aussi
bien »; ue < aue adv « trop, trop peu »; vocatif du nom propre Aratimuos ;
Decametam / decametan, accusatif/adlatif de l'adjectif f. decameta «
dixième, au sens ordinal »;
Datuz < datus n.c.f. « cession définitive »;
Iom, acc. sg. du pronom ios « le, celui-qui, celui-que »;
Tocoitos, adj. m. « venant du commun »;
Cue < -cue « et, aussi ».
43
Ligne 11 :
Sarniciocue, n.c.m. sarnicio- « obligation » + -cue, postposition « et »;
Aiuizas < aiuisas adv. « pour toujours, à jamais »;
Combalcores, vocatif pl. du n.c.m. combalcoris « le garant »; voir, v. combalcô
renforcer, conforter, cautionner, garantir »; Combalcoris, nom propre ;
Aleites, vocatif pl. du n.c.m. aleitis « personne ointe »; voir adj. Aleietic/-os/-
a/-on « oint »;
Iste, démonstratif m. « ce, cet, celui-ci »; Aleitis, nom propre ;
Icues « sourciers », vocatif pl. du n.c.m. icuis < icouis « sourcier »; ic- < ica- /
ico- / igo-, préfixe « hydro- » + suffixe d'agent -uis « voyant, sachant »; Icouis,
nom propre ;
Ruzimuz < ruđimus « très rouge, rude, fort »; ruđi- < rudi- < roudi- « rouge,
rude, fort » + suffixe superlatif -mus < -mos < -amos / -omos ; Roudimus,
forme latinisée de Roudiomos ;
Abulu, « à, pour, avec, par, le sorbier »; datif/comitatif/instrumental de
Abulos n.c.m. « sorbier »;
Ubocum < Ubocom / Uboncon n.p.n. ou accusatif adlatif « à, vers » Uboncom
« la pointe »; nom de lieu dans les environs de Bottorita;
Face B
Ligne 1 :
Lubos, n.c.m. « ami, amant »;
Counesicum / Counesicom, c.f. counescion, accusatif, adlatif à, vers »
Counescios « des gens du chef »; coun- < counos n.c.m. « chef »; adj coun/-
44
os/-a/-on « aimable, gracieux, joli, charmant »; + qualificatif d'appartenance
es- < -exs < ects + sufixe d'ethnonyme -ic/-os/-a/-on;
Melnunos < Melnundos « agent de longues durées, agent de Saturne »; adj
meln/-os/-a/-on « long, de longue durée, lent, indolent »+ sufixe d'agent -
unos < -undos; Melnos, nom de la planète Saturne;
Bintis / bintos < bindos n.c.m. « lien, au sens propre et figuré »;
Letontu, datif, comitatif, instrumental « à, pour, avec, par »; radical du n.c.m.
letos « côté » + participe présent datif, comitatif, instrumental –ontu « à, pour,
avec, par »;
Litocum / litocon « lieux, domaine du rite, du lieu du sacrifice »; lito- < litom
/ liton « sacrifice faste, rite religieux »; adj lit/-os/-a/-on « propriatoire, faste
» + suffixe qualificatif dubitatif -ocum < -ocon ou le collectif toponymique, de
propriété, de groupe -acon ; si ce n'est : lito / litu « cérémonie », litus « rite,
rituel religieux », suivi de cum < com conjonction « comme, tandis que »; com,
préposition, avec ».
Ligne 2 :
Abulos, n.c.m. « sorbier »; Abulos, n.p.m. «Sorbier »; Abulos, nom propre
masculin ;
Bintis < bindis n.c.m. « lien, au sens propre et figuré »;
Melmu, « à, pour, avec, par, Melmos »; mel « miel » +
datif/comitatif/instrumental du suffixe superlatif -mos « fort en miel »;
Melmos, nom propre masculin ;
Bara, n.c.f. « combat défensif »;
Uzanco < uđ-anco ; préfixe d'idée d’achèvement uđ- < ud- + adj. f. anco /
45
anca « en courbe, crochue »; ancô v. « courber, plier »;
Lesunos, « lecteur »; radical les-, de lesô, v. « lire »+ suffixe d'agent -unos < -
undos ;
Bintis < bindis n.c.m. lien, au sens propre et figuré »;
Ligne 3 :
Letontu, « à, pour, avec, par, Letontos »; leto- préfixe « demi » +
datif/comitatif/instrumental du suffixe qualificatif d'état présent ou
d'abstraction -ontos/-antos; Letontos, nom propre masculin ;
Ubocum / Ubocom « domaine du haut »; préfixe ub- / ux- « vers le haut », si
ce n'est : ubo- < uuo- préfixe « assez, passablement » + -ocom / -acom, -ocon /
-acon suffixe toponymique, nom de domaine »; voir l'ethnonyme Ubocoi «
gens du haut ou gens passables »; Ubocom, toponyme ;
Turo, n.c.f. « hauteur »; tura, n.c.f. « monticule, tertre, butte »; voir ethnonyme
Turodoi « gens des hauteurs »; Turo, toponyme ;
Bintis / bintos < bindos n.c.m. lien, au sens propre et figuré »;
Lubinaz < Lubinas, génitif f. de Lubina « petite plante »; lubion « végétal,
plante » + suffixe diminutif f. -ina; Lubina, nom propre féminin ;
Aiu, « à, pour, avec, par » Aios; datif/comitatif/instrumental du n.c.m. aios «
affirmatif »; théonyme Aios / Aiios;
Bercanticum / Bercanticom ; + -ocom / -acom, -ocon / -acon suffixe
toponymique, nom de domaine »; Bercanticom, toponyme ;
46
Ligne 4 :
Abulos, n.c.m. « sorbier »; Abulos, n.p.m. «Sorbier »; Abulos, nom propre
masculin ;
Bintis / bintos < bindos n.c.m. lien, au sens propre et figuré »;
Tirtu, « à, pour, avec, par, Tirtos « soif »; datif/comitatif/instrumental du
n.c.m. tertos/tirtos < tertis/tartis « soif, asséché »; Tirtos, nom propre
masculin ;
Aiancum / Aiancom ; + -ocom / -acom, -ocon / -acon, suffixe toponymique,
nom de domaine »; Aiacom, toponyme ;
Abulos, n.c.m. « sorbier »; Abulos, n.p.m. «Sorbier »;
Bintis / bintos < bindos n.c.m. lien, au sens propre et figuré »;
Abulu, « à, pour, avec, par, le sorbier »; datif/comitatif/instrumental de
Abulos n.c.m. « sorbier »;
Louzocum / Louzocom < Louđocom < Loudocom « domaine qui fait obstacle
»; loudo, n.c.m. obstacle, embarras » +-ocom / -acom, -ocon / -acon, suffixe
toponomique, nom de domaine »;
Ligne 5 :
Uzeisunos < Uđeisunos « celui qui est complètement désiré »; ud- < uđ-
préfixe d’idée d’achèvement, de complétion + n.c.f. eisu « désir » + suffixe
d’appartenance –unos < -undos ; en jeu de mots avec uisun/-os/-a/-on adj. «
digne, »; n.p.m. Uisunos « digne »; Uđeisunos, nom propre ou théonyme
masculin ;
Bintis / bintos < bindos n.c.m. lien, au sens propre et figuré »;
Againaz < againas, n.c.f. againa / agania au génitif, « sacrifice, victime
sacrificielle »; n.p.f. Againa / Agania; Againa, nom propre ou théonyme
47
féminin ;
Letontu, « à, pour, avec, par, Letontos »; leto- préfixe « demi » +
datif/comitatif/instrumental du suffixe qualificatif d'état présent ou
d'abstraction -ontos/-antos;
Uicanocum < Uicanocom / Uicanocon ; Uican, adlatif/accusatif de uica «
solidité, spirale, courroie, ceinture » + -ocom / -acom, -ocon / -acon, suffixe
toponymique, nom de domaine »;
Suostuno-s < suostunos « aubergiste »; préfixe su- « bon, sain » + uostu n.c.f. «
veillée, coucherie » + suffixe de formation de nom d'agent ou d'occupation -
unos < -undos; n.p.m. Suostunos;
Ligne 6 :
Bintis / bintos < bindos n.c.m. lien, au sens propre et figuré »;
Tirtanos < tritanos / tretanos < treitanos, génitif de triton / treton < treiton «
mer »; n.p.m. Tirtonos < Treitonos « de la mer, le maritime »;
Statulicum < Statulicom / Statulicon « petit domaine dressé »; adj stat/-os/-
a/-on « debout, dressé » + suffixe diminutif -ulos/-a/on au génitif + -ocom /
-acom, -ocon / -acon, suffixe toponymique, nom de domaine »;
Lesunos, « lecteur »; radical les-, de lesô, v. « lire »+ suffixe d'agent -unos < -
undos ; n.p.m. Lesunos;
Bintis / bintos < bindos n.c.m. lien, au sens propre et figuré »;
Nouantutaz < nouantutas, génitif f. de nouantuta « neuf-tribus »; nouan /
nouen / noion « neuf » + tuta / touta / teuta « communauté, tribu »;
Nouantuta, ethnonyme.
48
« Lien, Tirtanos à Statulicon, Lesunos, lien de Nouantuta. »
Ligne 7 :
Letontu, « à, pour, avec, par, Letontos »; leto- préfixe « demi » +
datif/comitatif/instrumental du suffixe qualificatif d'état présent ou
d'abstraction -ontos/-antos;
Aiancum < Aiancom / Aiancon « domaine d'Aia»; Aian, accusatif/adlatif de
Aia « affirmative » + -ocon / -acon, suffixe toponymique, nom de domaine »;
Aia < Aiia, déesse de la poésie; Aiios au masculin (cf. gaélique Aoi > Ai, dieu
solaire de la poésie comparable à Belenos ou Grannos ou latin Aius, Aius
Locutius, dieu de la parole);
Melmunos « agent de Melmos »; melm- < melmos « fort en miel » + suffixe,
d’appartenance, d'agent ou d'occupation –unos < -undos ;
Bintis / bintos < bindos n.c.m. lien, au sens propre et figuré »;
Useizu < Uxaisu « haut Aisus » au vocatif ; préfixe ux- « vers le haut, d'en
haut, haut, élevé » + théonyme Aisus / Aesus > Esus « Souffle du divin »;
Aiancum < Aiancom / Aiancon « domaine d'Aia»;
Tauro, locatif « à, de, dans », de tauros / touros « montagne », Tauros;
[Bin]/tis / bintos < bindos n.c.m. lien, au sens propre et figuré »;
Ligne 8 :
Abulu, « à, pour, avec, par, le sorbier »; datif/comitatif/instrumental de
Abulos n.c.m. « sorbier »;
49
Tauro, locatif de tauros / touros « montagne », à, de, dans, Tauros;
« Pour Abulos, à Aiancom Tauro, lien pour Letontos, à Leticom, Abulos, lien.»
Ligne 9 :
50
Inscription du plomb Pujol de Gasset, province de Castellon, Espagne
orientale:
Transcription
Ligne 1 :
M Ba/Pa R Di A I Ci Z A Ba/Pa R I E I Ci De Z I N E Be Ti N U R Ce Ce R E
R E : A U R U N I Be I Ce A I
Ligne 2 :
A Z Te Be I Ce A I E : E Ca R I U : A Tu N I U : Bo Du E I : Ba/Pa I Te Z Ci : E
Cu Z U : Z O Z I N Bi U R U :
Ligne 3 :
Bo R Be R O N I U Co/Go S O I U Ba/Pa I De Z Ci Be R I Ca/Ga R Z E N Z
E : U L Ti Te Ge R A I . Ca/Ga Z E :
Ligne 4 :
A R? ou De. Ci/Gi Ti Ge R. A I Ga Z. Ba/Pa L Ge Bi U R A I E Z Ba/Pa I
De/Te Z Ba/Pa N I E Ca R Z E
Traduction
« Les bardesses Cisaba avec Ria, Desinos, chemin efficace, Ceros d’Aurunos
des Beicai.
Barque de frêne, par le cri avec le chevalier, avec le passeur pour Bodua, la
corneille, du démentiel, avec Escusos, espérant du bétail, là avec le vivant.
Par Borberonios, celui du remous, par Cosoios, le torrentiel, de Baidescos,
plaine de roche, là celle de la maison, le chagrin.
Face au voisin de gauche, aux bauges de la tombe, insensé dur comme
pierre.»
Analyse morphologique
Ligne 1 :
Mbardiai < bardiai « bardesses » (en mutation nasalisée du b initial vers m);
bardia/bardea « bardesse, chanteuse »;
Cizaba, cis- < cissa « caisse » ou « cisos « coup » + -aba, suffixe -ab/-os/-a/-
on, qualificatif de position, suffixe -aba/-apa/-aua « eau »; Cisaba, nom
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propre féminin; voir : Cessetani, peuple ibérique du Nord-est;
Riei « avec Ria », comitatif de Ria, cf. Riea/Rea/Reiia « la planète Vénus »;
Dezine accusatif de desinos, adj des/-os/-a/-on « du Sud, méridional » +
suffixe diminutif de -inos; Desinos « le petit du Sud », nom propre;
ethnonyme Desoi > Desi « sudistes »;
Betin, « au chemin », accusatif/adlatif de betis « chemin »;
Urce, accusatif de urcos < uercos/uergos adj. « efficace, performant »;
Cere, accusatif de ceros < ceiros « noiraud, sombre »; Ceros, nom propre ;
Auruni, génitif de Aurunos < Aurundos, préfixe aur- « or, doré, en or » + -
unos < -undos suffixe, nom d'agent; cf. Aurinios « en or, doré »; Auriates, les
gens d'Auria;
Beiceai « bêleurs », pluriel de Beicea, ceux de Becea; Beiciu n.c.f. « bêlement »;
Ligne 2 :
Aste < astos, astus « barque en frêne » au vocatif; paronyme : astis / ostis
n.c.m. « os »;
Beicaie, instrumental « par le cri » ; de beica/baica au f., m., beico/baico « cri
d'animal » ou de beiciu « bêlement »;
Ecariu < ecarios < eccarios < eqarios « avec, par, le chevalier, noble hippique
»; ecc-/eq- < ecca- « hippique » + ariu comitatif/instrumental d'arios «
homme libre »; si ce n'est : ec < ec-/ex- préfixe privatif « hors de, hors, sans »;
Atuniu < Atunios « avec, par, le passeur »; atus > iatus n.c.m. « passage,
défilé, gué » + comitatif/instrumental du suffixe d'agent -unos < -undos ;
Boduei, « à pour la corneille », datif féminin de bodua « corneille »;
boduei/boduoi, pluriel nominatif de boduos « corneille mâle, guerrier,
combattant »;
Baitesci < baitescos « démentiel » au génitif « du, relatif au, démentiel »; adj.
bait/-os/-a/-on, baet/-os/-a/-on « dément, insensé » + suffixe qualificatif -
iscos/-escos < icos « -esque »;
Ecuzu < ecusos « avec, par; ecu « espérant du bétail » +
comitatif/instrumental du suffixe désidératif -sos;
Zosin < sosin < son-sin démonstratif neutre « ce, là »;
Biuru < biuros « avec, par, le vif, le vivant »; préfixe biu- « bio-, vif, vivant,
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être » + comitatif/instrumental du suffixe actif (formation de noms d'agent)
de -ros.
Ligne 3 :
Borberoniu comitatif/instrumental de borberonios « avec, par »; borbe, n.c.m.
accusatif de borbos / borboros « remous » + -on- < -onos, suffixe
d'appartenance et de relation + -ios, suffixe comparatif relatif « plus, le plus,
du »;
Cosoiu, comitatif/instrumental de cosoios « avec, par, le torrentiel »;
cosa/coso n.c.f. « torrent » + suffixe relatif -ios, « le plus, du »; voir aussi
Cossio, ancien nom de Bazas (< Vazats / Bazats) sur la Gironde en Gascogne;
Baidezci, génitif de baidescos « celui qui est semblable au vieux sanglier » ou
forme tardive du pluriel baidescei / baidescoi « ceux qui sont comme de
vieux sangliers »; baedos > baeðos > baidos baiðos « sanglier solitaire, vieux
sanglier » + suffixe qualificatif adjectival -escos / -iscos< icos « -esque »;
Bericar, bericar beri- < beriia / bereia < bariia « plaine rase, plateau ras » +
car « roche, matière rocheuse »; cars- < cars/-os/-a/-on « dur comme la pierre
»;
Zen < sen/ sin démonstratif neutre « cela, ce, là »; ulti < ulati,
datif/comitatif/instrumental « à, pour, avec, par » de ulaté « royaume »;
Tegerai, pluriel de tegera / tigera « celles de la maison»; tege- < teges n.c.n. «
maison » + -ra, féminin de -ros, suffixe actif de nom; si ce n'est une faute
orthographique : tegerna / tigerna « maîtresse de maison, femme du seigneur
»;
Caze < cađe, accusatif de cađos « chagrin, affliction, regret, peine ».
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Balgebi, pluriel datif neutre « à, pour » de balga « bauge, torchis »; pluriel
datif de l'adjectif balc/-os/-a/-on, balg/-os/-a/-on « fort, fier-à-bras,
orgueilleux »;
Uraiez < uraies, génitif de ura « pure », ura « tombe », ura « olive »;
Baite < baide vocatif de l'adjectif bait/-os/-a/-on, baet/-os/-a/-on « dément,
insensé »;
Sbanie, vocatif pluriel de sbanis banis < bannis n.c.m. « ordre,
commandement, interdiction »;
Carze < carse, vocatif de l'adjectif cars/-os/-a/-on « dur, dur comme de la
pierre ».
Translittération
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Traduction
« Arecoraticubos dans la couche du cerf. Remparts à Lutiaca, pure Barađioca.
Considérable vue à toi Gersebos, ainsi de Uesuos et de Belaiacon, la cime et
rochers, cime, place à Gortica, la grisissime, à Caruos, toit chaume en eau à
Gortica. Touiuoregis. »
Analyse morphologique
Arecoraticubos < arecoraticubos « devant le cercle du succès », préfixe are- «
para-, péri-, devant, en face de » + coratic- + -cubos, cf. -cobos « victorieux, qui
a du succès, de la réussite » ; Coratiacos, Corotiacos, théonyme, « circulaire »;
Caruo, locatif « à, dans » de caruos « cerf »;
Cemei, datif, comitatif « à, pour, avec » de cama « lit, couche, paille, litière »;
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Erma uela ti Gersebos so
« Considérable vue à toi Gersebos, ainsi. »
Stan-gortican elasumon
« place à Gortica, la grisissime. »
Tui, vocatif, datif « à, pour » de tuis « terre », cf. tuis < tuesis fleuve Spey en
Calédonie ; uoregis « sous rois » ; uo- préfixe »sous » + regis, reges, pl. de rixs
« roi » ou regis n.c.f. « ligne ; Tuis, nom propre masculin, théonyme.
Tuiuoregis, théonyme « Tuis, dieu des roitelets »
Tuiuoreigis
« Tuis, terre des sous-rois. »
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Remerciements
Mes plus sincères remerciements à la professeure Suzanne Provost
(University of Arizona), pour ses corrections.
Bibliographie
Keay, Simon. Cultural hegemony in Iberia between the late 3rd and
later 1st centuries BC, Discussion: Cultural hegemony and local
identities under the expanding Roman Republic, University of
Southampton; URL:
http://www.arts.gla.ac.uk/RAC2001/Abstracts/hegemony.htm
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Monard, Joseph. Dictionnaire de celtique ancien, Keltia Publications,
Édimbourg, R. U., 2000.
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