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Toxicologie agricole Pesticides Organochlorés

Introduction
Les organochlorés (OC) -dits « pesticides de première génération »- sont
des insecticides d’ingestion ou de contact dérivés chlorés d’hydrocarbures
cycliques ou aromatiques. Pratiquement non biodégradables, ils persistent
sur le sol, dans les végétaux et dans l’eau, jusqu’à plusieurs années dans
le cas du DDT. Initialement reconnue comme un avantage car permettant
des applications réduites et/ou espacées, la rémanence des OC s’avéra
rapidement un sérieux inconvénient pour l’environnement par destruction
d’espèces non visées, perturbation prolongée des écosystèmes,
accumulation dans les graisses des organismes vivants et concentration le
long de la chaîne alimentaire.
I. PRINCIPAUX REPRÉSENTANTS
Cl
Cl Cl

H
Cl Cl
DDT (DichloroDiphénylTrichloroéthane)
Cl Cl Cl
Cl Cl Cl
CCl2 CH2 CCl2 CH2 O CCl2 CH2 O
Cl Cl Cl
Cl Cl Cl
ALDRINE DIELDRINE ENDRINE
Cl Cl
Cl Cl
Cl Cl Cln CH3

CCl2 CCl2 Cl CH2 CH3


Cl Cl CH2
Cl Cl
HEPTACHLORE CHLORDANE TOXAPHÈNE

TAB. Structures moléculaires de quelques insecticides OC.

CLASSIFICATION CHIMIQUE DES OC


— Dérivés du Chlorobenzène : DDD (Dichloro-Diphényl-Dichloroéthane),
DDT (Dichloro-Diphényl-Tichloroéthane).
— Dérivès de l’indane : Aldrine / Isodrine (stéréo-isomère), Dieldrine /
Endrine (stéréo-isomère), Heptachlore, Chlordane.
— Dérivés du Cyclohexane : HCH, Lindane (isomère γ de l’HCH).
— Dérivés de l’essence de térébenthine ou camphènes chlorés :
Toxaphène ou Camphéchlor, Endosulfan ou Thiodan.
— Pentacyclodécanes : Chlordécone ou Képone, Mirex.

II. PRINCIPALES UTILISATIONS

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Les OC sont des substances destinées à :


— Repousser, détruire ou combattre les ravageurs, y compris les vecteurs
de maladies humaines ou animales.
— Être utilisées comme régulateurs de croissance des plantes, comme
défoliants, agents de dessiccation et d’éclaircissage des fruits.

III. PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES


— Poudres blanches ou jaunâtres plus ou moins cristallisées à odeur nulle
ou exceptionnellement désagréable (HCH) ;
— PM élevé : 290 à 545 g/mol ;
— 6 à 12 substitutions par des atomes de chlore, responsables d’une
stabilité chimique très élevée (peu sensibles à l’oxydation par
l’oxygène) ; ils sont donc très peu ou pas biodégradables ;
— Excellente affinité pour les sols riches en Matière Organique qui
constituent un milieu d’accumulation privilégié (rémanence) ;
— Peu ou pas solubles dans l’eau ; ce compartiment n’est théoriquement
pas un milieu d’accumulation. Solubles dans les Solvant Organique ;
— Faible tension de vapeur, responsable d’une faible volatilité,
— Fort pouvoir bio-accumulatif et lipophilie marquée : accumulation dans
les tissus gras des organismes vivants (SNC, tissu adipeux, foie) ;
contamination de la chaîne alimentaire.
IV. SOURCES D’EXPOSITION
A. EXPOSITION PROFESSIONNELLE
— Formulation et synthèse en milieu industriel ;
— Pulvérisation, émission atmosphérique ;
— Lutte contre les arthropodes : épandage en milieu agricole, lutte anti-
acridienne ;
— Médecine vétérinaire.
B. EXPOSITION EXTRA-PROFESSIONNELLE
— Rejets dans les effluents industriels (eaux d’égouts) ;
— Déversements accidentels ;
— Exposition domestique : lutte contre les fourmis, cafards et poux ;
protection des textiles (mites) ;
— Maillon alimentaire : élément crucial dans la contamination
humaine (poissons, végétaux, lait).
V. COMPORTEMENT DANS L’ENVIRONNEMENT
A. DANS LES SOLS

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Les OC présentent une forte affinité pour la MO des sols et sédiments.


Ainsi dans des systèmes sol/eau à l’équilibre, la molécule s’associe
préférentiellement avec la matière particulaire (MO).
B. DANS L’EAU
Lessivage par les sols, par l’eau de pluie ; rejets industriels.
C. DANS L’AIR
— Adsorbés sur des particules aériennes, les OC peuvent être véhiculés
sur de très longues distances.
VI. TOXICOCINETIQUE
A. ABSORPTION
Les OC peuvent être absorbés aussi bien par voie digestive que par voie
percutanée ou respiratoire. Leur vitesse d’absorption est très variable
selon le produit.
— La voie digestive (>90%) : l’intoxication par cette voie est surtout
volontaire ou suite à l’ingestion d’aliments contaminés.
— La voie percutanée : la pénétration par cette voie est augmentée par
la sudation ainsi que par les SO véhiculant l’insecticide.
— La voie pulmonaire : les OC sont des contaminants négligeables de
l’air. L’absorption respiratoire est fonction de la taille des poussières ou
gouttelettes d’aérosol et est favorisée par l’hyperventilation.

B. DISTRIBUTION & STOCKAGE


Majoritairement transportés par l’albumine et les lipoprotéines, les OC se
distribuent et s’accumulent dans les tissus gras (tissu adipeux, SNC,
foie...) qui représentent donc des sites de stockage:½ vie DDT = 6-12
mois.
Leur concentration dans le sang semble être en équilibre avec la quantité
stockée dans les autres tissus. La détermination de leur [] plasm permet
donc d’apprécier leur charge corporelle.
Les OC passent dans le lait maternel et franchissent la membrane
placentaire, ils sont donc retrouvés chez le fœtus et le nourrisson allaité.

C. METABOLISME
Le métabolisme, majoritairement hépatique, des différents OC,
caractérisés par leur grande stabilité chimique, est différent suivant le
composé chimique. Certains d’entre eux se transforment en un dérivé plus
toxique encore, liposoluble. D’autres sont directement transformés en
produits acides hydrosolubles, ce qui en permet l’élimination urinaire
après sulfo- et glucuroconjugaison.

Exemple 01 : Métabolisme du DDT

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Le métabolisme est hépatique et rénal : déchloration, déhydrochloration,


réduction, hydroxylation, oxydation de la chaîne aliphatique, conjugaison.
Il consiste à la fois en un processus de détoxification et de bioactivation.

— Voie rapide : DDT (déchloration) → DDD :


DichloroDiphenylDichloréthane → DDA : acide DichloroDiphenyl
Acétique = métabolite urinaire.
— Voie lente : DDT (déhydrochloration) → DDE :
DichloroDiphényldichlorEthylène = métabolite à cinétique lente et donc
cumulatif.
Le DDT, le DDE et le DDD sont des inducteurs enzymatiques (CYP2B, CYP3A).
— Conjugaison : glycine, acides biliaires, acide aspartique, acide
glucuronique.

Cl R2CHCCl3 : DDT
R=

R2C=CCl2 : DDE R2CHCHCl2 : DDD


Lente Rapide
R2C CHCl R2C=CHCl : DDMU
"
O

R2CHCH2Cl : DDMS
DDMU époxyde -HCl : Rein & foie
R2C=CH2 : DDNU

Électrophile Rein

R2CH-CH2OH : DDOH
-2H : Rein

R2CH-CHO : DDCHO

Conjugaison R2CH-COOH : DDA

SCHEMA. Voie métabolique du DDT.

D. ELIMINATION
Les OC sont lentement éliminés de leur site de stockage lorsque toute
exposition cesse.
— L’élimination est surtout fécale avec possibilité, pour certains, de cycle
entéro-hépatique.
— Les métabolites hydroxylés sont éliminés par voie rénale comme le DDA
qui servira d’indice d’exposition.
— Le DDE comme le DDT s’accumule dans les tissus graisseux ; le jeûne
pourrait les remettre en circulation.

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VII. TOXICODYNAMIE
A. ACTION SUR LE SNC +++
Les OC exercent leur toxicité principalement sur le SNC :
— Inhibition de la pompe Na+/K+ ATPase à l’origine d’une perturbation de
la transmission de l’influx nerveux et des troubles de la repolarisation ;
— Fixation au niveau d’un site hydrophobe de la calmoduline, affectant
ainsi sa capacité à transporter les ions calciques et inhibant
secondairement la pompe Ca2+/Mg2+ ATPase (enzyme associée aux
phosphorylations oxydatives et au maintien d’une [Ca ++]intraçaire faible) 
perturbation de l’homéostasie calcique ;
— Le Lindane et la Chlordécone inhiberaient les récepteurs
GABAergiques (GABAA) ;
—  des taux d’aspartate et de glutamate et  de la libération de la
sérotonine à l’origine d’un déséquilibre entre les systèmes excitateurs et
inhibiteurs du SNC. Il en résulte une forte perturbation des voies de
transmission nerveuse avec prédominance de l’effet excitateur :
convulsions, hyperthermie, œdème cérébral… ;
— La Dieldrine inhiberait le transfert des électrons au niveau mitochondrial
et de ce fait engendrerait une génération accrue de RL au niveau des
cellules neuronales dopaminergiques (principalement O 2°).
B. ACTION SUR LE FOIE
— Puissants inducteurs des mono-oxygénases à cytochrome P450
— Perturbation du transport biliaire.
C. PERTURBATEURS ENDOCRINIENS
— Du fait de leur liposolubilité, les OC se fixent sur les récepteurs
stéroïdiens (complexe [récepteur-HSP90]), atteignent le noyau et
agissent comme modificateurs transcriptionnels (voies métaboliques
œstrogéniques) ;
— Atteinte des glandes surrénales par le DDD
D. ACTION CANCEROGENE / REPRODUCTION
— Promoteurs d’oncogènes : de nombreux OC induisent des adénomes et
des carcinomes hépatiques
— Les OC traversent le placenta et passent dans le lait maternel. Chez
l’animal, le Lindane et l’Endosulfan ne sont pas tératogènes mais
fœtotoxiques (hypotrophie fœtale).

VIII. CLINIQUE / TRAITEMENT


A. INTOXICATION AIGUË

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Les circonstances de l’intoxication peuvent être une exposition aérienne


(cutanée, respiratoire), une pulvérisation contre le vent ou une absorption
digestive par suicide.
— La projection cutanéo-muqueuse provoque des brûlures chimiques
d’intensité habituellement modérée, sous forme d’un érythème simple.
— L’inhalation de poussières ou aérosols concentrés entraîne des signes
irritatifs ORL et trachéo-bronchiques, surtout chez les sujets sensibles
(asthmatiques, bronchiteux chroniques), accompagnés de conjonctivite.
— En cas d’absorption de doses toxiques estimées à 10 mg/kg chez
l’homme, les symptômes semblent généralement apparaître après 20
mn à 24 h :
 Des troubles digestifs : douleurs abdominales, nausées,
vomissements, diarrhées ;
 Puis vont apparaître des signes neurologiques : céphalées,
vertiges, agitation, angoisse, désorientation, ataxie, paresthésies
(langue, lèvres, visage) et des crises convulsives peuvent précéder la
dépression du SNC (coma).
 On peut observer : hyperexcitabilité myocardique, acidose
métabolique, dépression respiratoire (l’anoxémie cérébrale peut
entraîner la mort), atteinte hépatique, tubulopathie rénale liée à la
myoglobinurie, rhabdomyolyse (/ Lindane).
Dans la plupart des intoxications létales, la mort est causée par un
arrêt respiratoire.

B. INTOXICATION SUBAIGUË OU CHRONIQUE


Les OC sont des toxiques cumulatifs. L’absorption répétée de faibles doses
peut entraîner une intoxication chronique qui se traduit chez l’utilisateur
professionnel par :
— Des manifestations peu spécifiques : céphalées, nausées, vertiges,
asthénie, troubles mnésiques, perte de la libido.
— Des manifestations cutanées (favorisées par le solvant vecteur) :
érythème prurigineux, eczéma de contact. Une chloracné, superposable
à celle observée avec les PCB est possible.
— Des troubles neurologiques :
Tremblement, ataxie, modifications paroxystiques de l’EEG ; polynévrite.
— Des effets hépatotoxiques (Heptachlore, Chlordane, Toxaphène) :
induction enzymatique, hépatomégalie, nécrose tissulaire, tumeurs
hépatiques.
— Des effets hématologiques (Lindane, surtout si associé au
Pentachlorophénol dans des produits de traitement des bois) : aplasie
médullaire avec anémie, neutropénie, lymphopénie et thrombopénie
diversement associées.

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— Des cancers : le Chlordécone et le Toxaphène sont classés comme


potentiellement cancérogènes (AIRC).

IX. TRAITEMENT
A. DECONTAMINATION
— En cas d’accident de pulvérisation, décontamination cutanée par
déshabillage, douche et savonnage.
— En cas d’ingestion, les vomissements provoqués et le lavage gastrique
sont contre-indiqués vu le risque d’aspiration bronchique.
— Laxatifs salins : 30 g de sulfate de soude dans 250 ml d’eau.
— Les substances huileuses sont à proscrire car elles favorisent
l’absorption des OC.
B. TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
Les convulsions ainsi que l’hypoxémie et l’acidose qui en résultent sont
des urgences vitales.
— Oxygénothérapie ;
— Les convulsions seront traitées par les benzodiazépines ;
— Correction de l’acidose (alcalinisation) ;
X. TOXICOLOGIE ANALYTIQUE
Les OC peuvent être recherchés à partir des :
— Milieux biologiques : contenu gastrique ;
— Produits alimentaires : recherche des résidus de pesticides dans les
farines et le lait ;
— Produits agricoles ou ménagers.
A. EXTRACTION
Les OC peuvent être extraits par différents solvants.
B. PURIFICATION
L’extrait est filtré sur une membrane.
C. DETECTION
1° Méthodes colorimétriques
a. Réaction de FUJIWARA ROSS pour les dérivés chlorés
La pyridine donne, en milieu alcalin et à chaud, un pyridinium azote
pentavalent chloré qui entraîne, suite à la rupture du cycle, la formation
d’un dérivé glutaconique coloré se prêtant à un dosage colorimétrique.

2° Méthode chromatographique : CCM


— Révélation : irradiation UV (254 nm) après pulvérisation du réactif de
MITCHELL (nitrate d’argent, phénoxyéthanol, acétone).
D. DOSAGE

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Les OC peuvent être dosés par chromatographie en phase gazeuse munie


d’un détecteur à capture d’électrons ou couplée à un spectromètre de
masse. Ces méthodes sont plus spécifiques et sensibles.
XI. PREVENTION
— Eviter l’inhalation des poussières ;
— Eviter tout contact cutané ou oculaire ;
— Eviter les rejets dans les milieux aquatiques ;
— Ne pas brûler les emballages ;
— Porter des vêtements de protection lors de la manipulation ;
— Savonner les zones atteintes et rincer abondamment ;
— Surveillance des travailleurs exposés.

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