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Bilan Carbone
Comité Départemental
de la Protection de la Nature
et de l’Environnement de Loir-et-Cher
Comparaison des émissions 2009 et 2011 rapportées aux effectifs du CDPNE ..........12
Figure 5 : Comparaison des émissions de CO2 par poste entre 2009 et 2011 ...................... 11
Figure 6 : Comparaison des émissions de CO2 de 2009 et 2011 ramenées à l’ETP ............ 13
Figure 7 : Comparaison des émissions de CO2 entre 2009 et 2011 pour le poste
« déplacement » ................................................................................................................... 13
Figure 8 : Comparaison des émissions de CO2 de 2009 et 2011 pour les déplacements ..... 14
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Contexte
Le changement climatique, un enjeu prégnant
Depuis plus d’une vingtaine d’années, nombreux sont les scientifiques à s’interroger sur
l’existence d’un changement climatique. Les différentes mesures et observations qui ont été
effectuées ces dernières années ont fini par lever le doute sur ce point. En effet, force est de
constater l’augmentation lente (supérieure à 0,6°C en un siècle) des températures moyennes
enregistrées par les stations météorologiques du monde entier, le retrait des glaciers, la
fonte de la banquise, l’élévation du niveau moyen des océans, l’augmentation de la
fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes comme les ouragans ou les
cyclones, ou encore la modification de la circulation des courants marins comme le Gulf
Stream. Autant d'indicateurs venus confirmer la réalité du changement climatique.
Lorsque l’on sait que 4 à 6°C de différence ont suffi pour changer d’ère climatique (passage
d’un climat glaciaire il y a 20 000 ans au climat tempéré que nous connaissons aujourd’hui),
on comprend que le phénomène actuel, beaucoup plus rapide compte tenu de l’influence
humaine, pourrait engendrer des conséquences considérables.
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l’espace. C’est ce phénomène d’effet de serre qui permet à l’atmosphère de se maintenir à
une température moyenne de 15°C en retenant une partie des rayons infrarouges.
Le méthane (CH4), le dioxyde de carbone (CO2), le protoxyde d’azote (N2O), l’ozone et les
halocarbures (fluides frigorigènes, etc.) sont des gaz à effet de serre résultant des activités
humaines. L’augmentation de la concentration de ces gaz inquiète la communauté
scientifique.
Ces gaz à effet de serre sont notamment engendrés par diverses activités humaines qu’elles
soient directes ou indirectes :
- Les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) ainsi que l’industrie produisent la
majorité des gaz carboniques,
- Le méthane provient en grande partie de l’élevage des ruminants, des cultures, des
exploitations pétrolières et gazières ainsi que des décharges d’ordures,
- Les cultures et l’industrie entraînent également la production de protoxyde d’azote via
les engrais azotés et autres procédés chimiques,
- Les gaz fluorés, quant à eux, sont contenus notamment dans les bombes aérosols,
tout comme les gaz réfrigérants.
Les émissions additionnelles induites par les activités humaines contribuent à l’accélération
du changement climatique observé depuis quelques années. Le GIEC (Groupe d'experts
Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat) a confirmé que le dérèglement climatique
observé est produit en grande partie par la consommation d’énergie excessive liée à l’activité
humaine. Il a établi plusieurs scénarios prédisant que le rythme d'accroissement actuel des
concentrations de gaz à effet de serre (GES) provoquera un réchauffement moyen de 0,2°C
par décennie durant les trente prochaines années. Les températures pourraient augmenter,
d'ici 2100, de 1,1°C à 4°C suivant les scénarios.
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Quel que soit le scénario envisagé, une hausse de température est à prévoir, plus forte au
21ème siècle qu'au 20ème siècle.
Les conséquences d'un réchauffement climatique de plus en plus prononcé, risquent d'être
lourdes pour l’Homme et l’environnement : réchauffement des terres émergées, fontes des
glaciers, élévation du niveau de la mer, perturbation voire destruction de certains
écosystèmes, extinction d’espèces, recrudescence de maladies infectieuses, cyclones,
typhons et ouragans plus intenses, baisse de la ressource en eau potable, réfugiés
climatiques, etc.
Afin de contribuer à limiter la hausse des températures à 2°C par rapport à la période
pré-industrielle, la France s’est fixée comme objectif, de diviser par 4 ses émissions de gaz à
effet de serre (sur la base de 1990) d’ici 2050, soit une réduction de 75% : le « Facteur 4 ».
Cet objectif a été inscrit dans la loi française en juillet 2005.
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Conscient des enjeux climatiques, et d’autant plus en tant qu’association de protection de la
nature et de l’environnement, il semblait nécessaire et cohérent que le CDPNE réalise le
Bilan Carbone® de son patrimoine et de ses compétences. Il s’agit pour l’association de
répondre à différents objectifs tels que :
- Prendre la mesure de ses possibilités d’actions directes et indirectes face aux
enjeux du changement climatique,
- S’inscrire dans une démarche volontaire visant à réduire ses émissions de gaz à
effet de serre,
- Lutter contre sa vulnérabilité énergétique,
- Définir des priorités d’actions pour son propre fonctionnement, etc.
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Présentation de l’étude
La méthodologie Bilan Carbone®
La méthodologie mise au point par l’ADEME (Bilan Carbone®) permet de parvenir à une
estimation des émissions de gaz à effet de serre (en kg équivalent CO2 ou kg équivalent C),
grâce à un mélange de calculs et d’observations. L’outil Bilan Carbone® permet d’identifier
les postes émetteurs et de les hiérarchiser en vue de dégager des pistes d’actions pour
réduire les émissions.
La méthodologie Bilan Carbone® de l’ADEME prend en compte tous les gaz à effet de serre
qui ont un rôle majeur sur le changement climatique et qui sont repris dans le protocole de
Kyoto (CO2, CH4, N2O, HFC, PFC et SF6).
L'impact sur le réchauffement climatique d'un kilogramme de gaz à effet de serre dans
l'atmosphère dépend de la nature du gaz, de la température, du temps de présence dans
l'atmosphère et/ou de la concentration. L’ensemble de ces facteurs sont autant de
paramètres qui conditionnent « l'impact sur le climat » d'un gaz à effet de serre donné. Par
convention, et dans un souci de cohérence des résultats, on compare « l'impact sur le
climat » d'un kilogramme de chacun des six gaz à effet de serre à celui d'un kilogramme de
CO2 sur une durée déterminée, généralement de 100 ans. Ainsi est défini le Pouvoir de
Réchauffement Global (ou PRG). Celui du CO2 vaut 1, et plus le PRG d'un gaz à effet de
serre est élevé, plus l'effet de serre additionnel engendré par le relâchement d'un
kilogramme de ce gaz dans l'atmosphère est important. A titre d’exemple, 1 kg de méthane
(CH4) équivaut à 23 kg de CO2. Cette approche permet de comparer les gaz à effet de serre
entre eux et d'utiliser une unité commune, l'équivalent CO2 (éq. CO2).
La seule manière d'estimer l’émission de gaz à effet de serre résultant d'une action donnée
est de l’obtenir par le calcul, à partir de données physiques dites d’activités : consommations
d’énergie exprimées (en kWh par exemple), données de trafic routier avec nombre de
véhicules et distances parcourues, quantité et coût du matériel acheté, etc.
La méthode Bilan Carbone® a précisément été mise au point pour permettre de convertir des
données existantes aux unités multiples (kWh, km, t, m2, etc.) en émissions de gaz à effet de
serre estimées, ceci grâce à des facteurs d'émission. Les facteurs d’émission, élaborés à
partir de multiples sources à la fois scientifiques et techniques, déterminent donc la quantité
totale de gaz à effet de serre émise par la fabrication d’un produit ou par un service. C’est
pourquoi, il est important de signaler que le Bilan Carbone® a pour vocation première de
fournir des ordres de grandeur pour les émissions de gaz à effet de serre.
De plus, comme bon nombre d’autres démarches d’audit, la précision du résultat est
étroitement liée à la nature des processus évalués et les données chiffrées associées.
Cependant, cela n'empêche pas de tirer des conclusions et d’envisager un plan d’actions en
s’attardant sur les postes les plus émetteurs.
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Le périmètre de l’étude
Les émissions sont prises en compte depuis l’extraction des matières premières qui sont
utilisées par la structure jusqu’à l’expédition de certains outils créés ou encore la fin de vie
des déchets produits.
Consommation d’énergie
Immobilisations
Déplacements en interne
®
Figure 3 : Périmètre du Bilan Carbone
Source : CDPNE
Le CDPNE est une association employant 14 salariés dont 2 CDD et travaillant également
avec des stagiaires de plus ou moins longue durée et 2 services civiques (chiffre 2011).
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- Consommation d’énergie : ce poste recouvre l’achat d’électricité ou de toute autre
énergie pour le chauffage par exemple.
- Immobilisations : ce poste recouvre les investissements dans des biens durables
(ceux qui font l’objet d’un amortissement comptable, essentiellement les bâtiments,
les véhicules, le matériel informatique, etc.), dont la fabrication engendre des
émissions de gaz à effet de serre. Par convention dans la méthode, on pratique
alors la répartition des émissions de fabrication sur une certaine durée, comme on
la pratique pour les amortissements comptables. Seuls les biens propriétés du
CDPNE sont considérés dans ce cadre (les bâtiments en location n’en font pas
partie par exemple).
- Déplacements des salariés dans le cadre du travail : ce poste recouvre les
émissions découlant des déplacements de personnes dans le cadre de leur activité
professionnelle que le moyen utilisé soit ou non la propriété du CDPNE (utilisation
du train, de la voiture pour des réunions, formations, animations, études de terrain
par exemple, etc.).
- Activités de pâturage : dans le cadre de ses activités de gestion de sites naturels,
le CDPNE entretien certaines parcelles par pâturage avec des moutons. Ces
derniers produisent des gaz à effet de serre via leur processus de digestion.
- Production de déchets : ce poste permet d’estimer les émissions de gaz à effet de
serre liées au traitement de fin de vie des déchets. Le CDPNE produit différents
type de déchets banals dans le cadre de ses activités (papier, carton, métal,
plastique, verre, ordure ménagère, etc.) et possèdent un lombricomposteur
permettant de réduire les volumes de déchets organiques.
- Transport (fret aval) : ce poste englobe les émissions liées au transport de
produits divers, en partance du CDPNE (échantillons pour analyse ADN
Environnemental, envoi en nombre de courriers, etc.).
Les bénéfices
Un projet fédérateur
Se lancer dans un Bilan Carbone®, c’est aussi montrer à ses partenaires, clients, salariés,
que l’on s’implique activement dans la protection de l’environnement. Outre l’image positive,
la réalisation d’un Bilan Carbone® permet de fédérer ses salariés autour d’un projet commun
dans lequel ils seront impliqués, depuis la collecte des données jusqu’à la mise en œuvre du
plan d’actions de réduction.
Les principaux postes responsables des émissions de GES représentent généralement des
coûts non négligeables pour la structure évaluée. Ainsi, très souvent, les actions de
réduction des émissions de GES permettent aussi de réduire ses coûts de fonctionnement
(consommation d’énergie, optimisation des déplacements, choix de fournisseurs locaux,
etc.). Cependant, avant de mettre une action de réduction de GES en place, il est nécessaire
d’évaluer la pertinence économique de celle-ci au regard des bénéfices environnementaux
attendus. Si l’action prévue réduit faiblement les émissions de GES, le coût de sa mise en
œuvre doit rester modeste.
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Bilan des émissions de gaz à effet de serre du
CDPNE
Le Bilan Carbone® réalisé ne constitue pas un recensement exhaustif des émissions de gaz
à effet de serre des compétences et du patrimoine du CDPNE. Il permet de faire ressortir les
principaux postes émetteurs pour pouvoir agir dessus en faveur d’une diminution des
émissions de gaz à effet de serre.
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+ 35 %
Tonne équivalent CO2
+ 290 %
+ 60 %
+ 10 %
+ 755 %
- 25 %
Figure 5 : Comparaison des émissions de CO2 par poste entre 2009 et 2011
Source : CDPNE, 2009 et 2011
En ce qui concerne les émissions liées à la consommation d’énergie, les chiffres ne sont pas
comparables car les bâtiments ne sont plus les mêmes. En effet les bureaux du CDPNE ont
déménagés entre ces deux dates.
Les intrants correspondant aux différents achats du CDPNE, qu’il s’agisse de fourniture de
bureau, de matériels informatiques, de vêtements, de repas ou encore de prestations de
services, ont fait l’objet d’une importante augmentation des émissions de CO 2 entre 2009 et
2011. Cette augmentation s’explique par la méthodologie employée ainsi que par les intrants
considérés. N’ayant pas de données quant au tonnage de matériels acheté, tout a été
considéré via les dépenses engendrées. La consultation du compte de résultats pour l’année
2011 a permis de considérer l’ensemble des intrants et de chiffrer les émissions de CO2 au
plus proche de la réalité.
L’augmentation des émissions de CO2 liée au fret est essentiellement en lien avec les
intrants considérés. En effet, dans la mesure où les intrants ont été davantage détaillés en
2011, les émissions de CO2 du fret associé à la livraison sont également plus importantes.
De plus, les émissions de CO2 liées à l’expédition de courriers ou divers colis ont également
été considérées, contrairement au Bilan Carbone® réalisé en 2009.
Concernant les déplacements, principal poste d’émissions de CO2 pour le CDPNE, ils sont
également en augmentation entre 2009 et 2011 induisant une augmentation des émissions
de gaz à effet de serre. Ce poste est davantage détaillé dans les pages suivantes.
Les activités du CDPNE ne sont pas génératrices d’un important volume de déchets. Les
émissions de CO2 entre 2009 et 2011 ont diminué d’environ 25%. Les quantités de déchets
produits peuvent difficilement faire l’objet d’un suivi quantitatif, nous nous sommes donc
basés sur des estimations qui permettent à terme d’appréhender les émissions de CO 2
associées à ce poste.
Concernant les immobilisations, l’augmentation des émissions de CO2 entre 2009 et 2011
s’explique essentiellement par le nombre d’ordinateurs que possède le CDPNE. Quatre PC
écran plat avaient été considérés en 2009 contre 15 en 2011.
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Concernant le dernier poste d’émission, il s’agit des émissions de méthane associées à
l’activité de pâturage sur la réserve. Précédemment non considérées, ces émissions ont
désormais été intégrées dans le Bilan Carbone® pour l’année 2011. En effet, ces émissions
sont non négligeables, dans la mesure où le méthane présente un pouvoir de réchauffement
global nettement supérieur à celui du CO2.
Année ETP
2009 9,76
2011 13,03
Concernant le poste « Energie », il aurait été intéressant de ramener les émissions à l’ETP
mais dans le cas présent cela n’est pas pertinent car les locaux ne sont pas les mêmes.
Concernant le poste « Hors énergie » constitué par les émissions des animaux, il n’est pas
nécessaire de ramener les chiffres à l’ETP car il n’y a pas de lien entre les deux.
Pour les autres postes d’émissions, la comparaison des émissions de CO2 2009 et 2011
rapportées à l’ETP du CDPNE sur ces deux années donne le graphique suivant :
+ 2,5 %
Tonne équivalent CO2
+ 195 %
+ 20 %
+ 540 % - 44 %
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Ainsi, ramenées à l’ETP, les augmentations sont moins visibles entre 2009 et 2011, mais les
justifications restent les mêmes.
Le principal poste d’émission de gaz à effet de serre à l’échelle du CDPNE reste les
déplacements. Une analyse plus détaillée peut alors être réalisée sur ce poste afin de
proposer des pistes d’actions cohérentes.
+ 85 %
Tonne équivalent CO2
+ 10 %
- 25 %
Les émissions totales liées aux déplacements domicile/travail ne sont pas comparables
d’une année à l’autre dans la mesure où le nombre de personnes travaillant dans la structure
évolue très fréquemment. De même, pour les déplacements professionnels qui varient en
fonction du nombre de salariés, des études et de leur localisation.
Ainsi afin d’effectuer un suivi pertinent des émissions de CO2, il est important de rapporter
les déplacements domicile/travail et professionnels à l’ETP, tout comme précédemment.
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On obtient alors :
+ 38 %
Tonne équivalent CO2
- 18 %
Figure 8 : Comparaison des émissions de CO2 de 2009 et 2011 pour les déplacements
domicile/travail et professionnels, ramenées à l’ETP
Source : CDPNE, 2009 et 2011
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Objectifs de réduction et actions prioritaires
Les actions doivent porter en premier lieu sur les principaux postes d’émissions.
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Part dans Objectif
les de
Indicateurs de
Poste émissions réduction
Actions envisagées suivi
d’émissions totales du des
(données 2011)
CDPNE émissions
en 2011 de CO2
Nombre de
fournisseurs hors
41 :
12 environ (varie
Généraliser le recours selon les besoins
Moins de aux partenaires locaux d’achats
Fret - spécifiques d’une
1% lorsque c’est possible
(faible marge) année sur l’autre).
Environ 90% des
fournisseurs sont
loir-et-chériens.
16
Part dans Objectif
les de
Indicateurs de
Poste émissions réduction
Actions envisagées suivi
d’émissions totales du des
(données 2011)
CDPNE émissions
en 2011 de CO2
l’usage.
Nombre d’animaux
pâturant sur la
Réserve :
7 moutons
Emissions des Pas de marge de propriété du
7% -
animaux manœuvre sur ce poste CDPNE + 110
brebis et 70
agneaux en
pâturage pendant
37 jours.
Afin d’obtenir un suivi plus performant et une mise à jour plus rapide du Bilan Carbone ®, des
fiches de suivi seront mises en place en interne afin de disposer des données nécessaires à
la réalisation d’un Bilan Carbone® le plus proche de la réalité et le moins estimatif possible.
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Poste Actions déjà en place
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