Você está na página 1de 14

426 LA HOUILLE BLANCHE JUILLET-AoUT 1950

, , .
Le déversoir a seui 1 epals
Broadcrested vvelr
PAR L.-,J. 'rISON
l'noFEssEun A I:UNIVEHSITf; DE GAND

English synopsis, p. 418.

1. On s'est longtemps contenté de la formule en nappe libre soumise à la pression atmosphé-


de BI~LANGEH pour déterminer le débit sur ces rique sur ses faces tant inféri'2ure que supé-
déversoirs. Se basant sur l'hypothèse du débil rieure. On peut cependant rencontrer les diver-
maximum, BÉLANGEll avait trouvé que: ses formes habituelles de nappes aulres que la
nappe libre.
Q = 0,385. v2g~ C 3 / 2 , 3. Etude de l'inflexion à l'amont. -- Considé-
rems un réservoir AB (fig. 1), de forme quelcon-
Q élant le débit par mètre de largeur du déver- que: ce sera dans notre problème le canal à
soir à seuil horizontal, et l'amont du déversoir à seuil épais. Ce déversoir
c étant la hauteur d'eau à l'amont du déversoir
par rapport au seuil.
A'
Si la vitesse d'amenée n'est pas négligeable, 1

1
U2
c doit être augmenté de --- U étant la vitesse
u 2g' 1

Il
moyenne à l'amont du déversoir. Le seuil est 1
~;upposé suffisamment arrondi à l'amont pour 1
que le coefficient de contraction puisse être pris i
égal à l'unité. Cette formule fut soumise à di- A
a
verses vérifications, notamment par BAZIN (1),
FIG. 1
et, dans les dernières années, le déversoir en
question a fait l'objet d'assez nombreuses étu-
des parmi lesquelles nous signalerons celles est figuré par la partie BC. La section BB' dans
d'EsCANDE (2), de HUNTER ROUSE (3), de J. G. laquelle les filets sont redevenus sensiblement
\VOODBUHN (4), laquelle donna lieu à une dis- parallèles, peut être considérée comme étant hy-
cussion très intéressante à laquelle prirent part drostatique. Nous admettrons que l'action du
H. vV. KING, SHERMAN, M. VVOODWAHD, DAVID frottemep t soit négligeable, de telle façon que
L. YAHNELL, BORIS A. BAKHMETEFF, D. D. CUR- les vitesses en BB' puissent être considérées
TTS, E. LINDQUIST, R. L. PARSHALL. comme étant uniformément réparties. La forme
du fond à l'ml1ont immédiat de B permet d'ad-
2. L'écoulement sur un déversoir à seuil mettre que la contraction est nulle.
épais peut être considéré comme étant consti- Appliquons au liquide du réservoir, compris
tué par un écoulement dans un canal de lon- entre la seetion BIY normale au fond et une sec-
gueur égale à celle du seuil, alimenté à l'amont tion AN verticale, par exemple, le théorème des
par un réservoir avec production d'une inflexion quantités de mouvement projeté sur un axe ho-
de la surface supérieure et se déversant à l'aval rizontal a. En AA', les vitesses sont devenues
Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1950045
JUILLET-AoUT 1950 LA HOUILLE BLANCHE 427

très faibles et la section AN est évidemment hy- c étant la hauteur d'eau du réservoir avant l'in-
drostatique. flexion par rapport à l'horizontale de B, on a
L'équation en question peut s'écrire, en né- encore:
gligeant les vitesses en AA' :
(JI 1~1 = (ü) ~. + (~U_) yr::=/2-
y
cl<~a,
da'
= 1.•.' ù) - 2w + U2_~_L_._·-.·.1
9 Y1-=-i 2 ..
,11
y.L
i'i
,

L'indice 1 se rapporte à la section AN, tandis


1 étant la largeur à la surface de la section' û) :
que les lettres sans indice sont relatives à la sec-
tion BB'. Les ü) sont les sections, les p sont les dû)
pressions aux centres de gravité des sections, . - vaut en elIet 1.
dl!
y est le poids spécifique de l'eau, tandis que q
est le débit et U est la vitesse uniforme dans la On a donc:
section BB'. <Pa, représente la projection sur l'axe a
des réactions normales du fond du réservoir.
(3)
Les réactions tangentielles de ce fond sont en y
ef1'et négligeables, comme les vitesses dans le ré-
servoir AB. i vaut sin 0,
avec l'horizontale.
°
étant l'angle de Be
· t'
1Al conf1lIOn ~ 0 COlldlll't I)ar conse(Iuen
d<I',,::::: . t
da'
Soit encore (l' la hauteur d'eau verticale dans
la seetion BB /. On suppose-que la forme (le la à:
seetion ù) est telle que l'angle forml~ par la tan-
gente il son eontour avee l'horizontale eroU ;? O. (4)
a vee h.
Imaginons maintenant que, par suite d'autres On ne modifie rien il 'l'écOlilement étudié ci-
circonstances, l'inflexion, au lieu de donner une dessus si on imagine qu'on amène l'arête infé-
ligne I présente une ligne II située au-dessus de rieure d'une vanne au contact de la veine li-
la première. La valeur de (l' va varier avec l'in- quide : l'inflexion devient alors de l'affleu-
flexion et il en sera de même de <Pa" rement. A chaque levée de la vanne fictive en
Le remplacement par l'inflexion II de la situa- simple contact avec la veine, eorrespond une
tion primitivement considérée a pour ef1'eL d'aug- valeur du débit. La dérivation de l'équation
menter les réactions normales du fond dans une If = c.) \/'2g (c _ .. a') eonduit il
région oil elles donnent des composantes néga-
tives dans l'expression de <l',,. Il en résulte que
<l'a, diminue quand a' augmente, de sorte que
d<Pa,
-cre{' ~ O.
c'est-à-dire que le débit est maximum pour une
D'autre part, on peut déduire de l'équation 1, valeur {lm ' de 0' égale il H/v'r=: i", H/ étant
en remarquant que son premier membre n'est la hauteur critique (hauteur caractéristique du

+
pas influencé par la variation de a' : ressaut) pour une valeur du débit égale au dé-
bit maximum. On doit en clIet remarqucr que
_~~~L. = -d~;( w l~. + w~2 yI i2 (2)
Hl' solution de l'équation yI ii!. =g'!.. ..J;;, va-
g
_l~ .. est précisément la distance verticale du cen-
W"

y rie avec la valeur du débit.


tre de gravité de û) au plan horizontal passant
par B' et si BB' vaut h, l'équation 2 pcut Si on recherche la variation de Hl avec (l',

s'écrire: on devra se reporter il l'équation suivante:


, p

l
d(û) ,,_)
1 y dl! (4 /)
y dh da'

+ 2cü.U dU U2 dû) dl! ] . dans laquelle q sera égal à (üy2g (c - (j'5, tan-
9 da' + 9 dl! (za~- yI - i2 , dis que Il et Ù)l seront les valeurs de la largeur à
la surface et de la section pour l! = Hl'
et comme
L'équation 4 peut donc s'écrire:

- dl:--
d(w,P-)
= (jj vi - t i et U = y2gTc-=(I')~ ,Vr1--'"
- l~ = (' _.
w )
Û)1
2 .,
2 (c - a ') , _/1 _
wl
LA HOUILLE BLANCHE Jl'ILLET-AOl'T 1950

Premier cas. -- a' est inférieur à a",'. - Si a'


décroît, c - a' croît, et on sait que le débit dé-
croît. Mais comme Hl est une fonction croissante
du débit, Hl décroît dans le cas considéré. Par
contre, étant une fonction croissante de HI'
(J)l_
11
,iL croît quand Hl décroît et quand par consé-
(J)l

quent a' décroît. Le troisième facteur du second

membre «:1)2 d oit par conséquent décroître


h

avec a' puisque les deux autres facteurs varient


en sens opposé.
Or, pour a' = a",', (J) = (J)l puisque hy1- i 2
= a' = ((nr' = H l Y1-}2. De sorte que si a' de-
vient inférieur à a",', (J) devient plus petit que 0)1' r:-:'2 q 2. L
V 1 -i-- --=---
a' g.w 3
c'est-à-dire que h ou '--==
Y1.- i
devient
2
inférieur
FIG. 3
à Hl'
Deuxième cas: a' est supeneur à a,,/. - On On a vu ci-dessus que pour a' < a",', h est in-
peut montrer d'une façon ~Înalogue que dans ce férieur à Hl correspondant au débit déterminé
par a. Le diagramme 3 montre que, dans ce cas,
a'
cas, h ou y-1'---.<; est supérieur à Hl' l
-z- la fonction 11 - {~ prend une valeur
g (J)3

o'
négative, de sorte qu'on ne peut satisfaire à la
condition 4.
Par contre, h est supérieur à Hl pour a' > a",',
de sorte que la fonction yr=-i2 - _9~_
g
~
(0)3
est

alors positive ce qui permet de satisfaire à la


condition 4.

FIG. 2
.... _"
I,-nlm h = Hl
1 .'
SI a
, 1
= a", et yI~ -,-"---.-,~.,)z- -~-q2.---,
l',. ...-,.. l
g (J)3

Le diagramme ci-contre donne, par consé- est nul: la condition 4 est donc aussi satisfaite
dans ce cas.
a' De tout ceci résulte que l'inflexion conduit
quent la variation de H -- ---=--===-: avec a'.
l y ' l - i2 toujours cl une première hauteur d'eau dans la
section BB' égale ou sl/périeure cl Hl'
Si nous nous reportons maintenant à la condi-
tion 4, (0) étant nécessairement positif, elle se ra- 4. Etude du déversement à l'aval du déversoir.
mène il : a) Lorsque le niveau de l'eau à l'aval du dé-
versoir est maintenu nettement inférieur à celui
.1 de l'eau sur le seuil, la variation du niveau de
---=-3 ~ O.
(J)' l'eau dans la région aval du déversoir doit être
rapide. Il en résulte que dans cette région, que
Or, on peut aisément lllontrer que nous appellerons région du déVersement, une
courbure assez prononcée des filets liquides doit
'.'..._ - ' 1 ) q2 1 se produire; or, il n'est pas tenu compte de
yl-z- - - - -
g (J)3 semblable courbure dans J'établissement de
l'équation différentielle de la surface libre du li-
est une fonction constamment croissante de h quide que nous appellerons surface d'eau. Cette
s'annulant pour h = Hl (diagramme 3). équation s'écrit habituellement sous la forme:
J\'ILl,l~T-A()VT 1950 LA HOUILLE BLANCHE 429

X
i- ,bq2 sons égal à ~u) est remplacé par /"l)s_~!l, et le
dh {JJ,l
.. . g
~~ _~
(5Î
ds ,. ~ .~~, ~ q2 tù!Jc'
terme y' (que nous posons égal à ~p) est rem-
g tù:l
, j'pdtù
place par ; 1\ est la pro,J' ection de la
q2 .Z ~. 'Y
Le terme . ,~,. -,; doit être affecté d'un coeiIi- vitesse sur le fond. On obtient ainsi l'équation : ~
g tù"
cient r:J. supérieur à l'unité,mais dans les appli-
cations on le fait généralement égal à 1. Z est le (7 )
périmètre mouillé,
Cette équation suppose que les sections nor-
males au fond sont hydrostatiques, ce qui n'est ou
suffisamment exact que si la courhure est fai-
hIe. Elle ne l'est pas dans la région du déverse- ü,1/. .L <l's '1
ü -~'-~~,=O (7')
l , iJ 'Y _
ment, et les accélérations normale et tangen-
tielle ont respectivement les sens indiqués par
la figure 4, de sorte qu'elles donnent des compo- ou encore:
santes sur AB dirigées vers le fond, Il en ré-
sulte que la projection jt de l'accélération totale ~ Lü -- <l'sY .-,1= 0,
l '
sur AB est positive, et la relation
en posant:

j " Vs dq
g = qJ" et
"
.I·y=
pdw
qJp et qJp + qJ" = qJ.

Cette équation 7' est celle de la surface d'eau


réelle dans la région du déversement, tandis que
l'équation 6 :

(1)

dv ou :
dt
~
1
~u + ~p_ <l'yS ~ = () 1
(6')

ou encore:
FIG. 4
~
2 l'" ~ '1 =
<1> 8.,
__ ()
l"A 1. y,
/ j, dh,
g. (' est celle d'une surface théorique pour laquelle
l'hypothèse de la répartition hydrostatique des
dont le dernier terme est négatif, montre que pressions serait réalisée.
la pression PB est inférieure à la pression hy- Nous répétons que dans les équations 6, les
drostatique en ce point.
b) L'équation 5 n'est donc plus applicàhle
termes enq~
g
(U étant la vitesse moyenne) de-
dans ce cas, car elle a été déduite de l'équation vraient en fait être afi'ectés d'un coeiIicient r:J. su-
des quantités de mouvement: périeur à l'unité. En général, cependant, les li-
gnes d'eau sont calculées avec ces équations 6
ou 5 dans lesquelles r:J. est fait égal à 1.
(6\
c) Ce que nous avons dit de la valeur des pres-
sions réelles dans la zone de déversement mon-
basée sur l'hypothèse de la répartition hydrosta- tre que: 'Pp < ~p' (8)
tique des pressions dans les sections normales d) D'autre part, toujours dans la région du
au fond. déversement, on peut montrer que 'P" > ~'"
L'équation 6 doit donc être remplacée par une
autre dans laquelle le terme
qC
(que nous po- qJu vaut en e fl'et g"
1 j' v "d
s- UJ,
g
4
480 LA HOUILLE BLANCHE .JUILLET-AoUT 1950

. . qU
tandIS que ~II = ' OU - -
g fi .
1;- '>
U"du) avec U ='
fusdù)
.
w
rieure il la tension tangentielle moyenne entre
deux particules voisines de a. 0[', les tensions
tangentielles entre deux particules voisines ten-
Il en résulte que: dent à uniformiser leurs vitesses en accélérant
la plus lente et en ralentissant la plus rapide.
~ =-!.
g. ,)
/'(U ,2-
s U2)dù) = 1
g •
;-U s -- U)2 dw Si ces tensions tangentielles entre les particules
Il '0
de b sont supérieures à celles existant en a,
')
~ !-
U 2dù) +~ !u"Udu) =
')-
u" - U)2 dw
1 ! l'uniformisation des vitesses en b devrait être
mieux réalisée qu'en a, ce qui est contraire il
g.," g.,.) g.w notre hypothèse.
L'hypothèse suivant laquelle le I:1Vc sur la
hauteur bb' est supérieur au 1:11!:" sur la hau-
teur aa' conduit à un résultat plus absurde
') 2 encore.
puisque'-'U 2 Ù) vaut aussi ~I/' Il en résulte que le f),Vc entre !J et b' doit
g g
être inférieur au f),u c entre a et 0', c'est-à-dire
Mais si on envisage deux sections a et b de la que les vitesses sont plus uniforlll(,meIlt répar-
région du déversement, b étant à l'aval de a, on ties dans la section li que dans la section 0, ce
peu t montrer que : qui est à rapprocher du résultat analogue pour
les conduites convergentes.

On déduit aisément de ce qui précède que:

1 r (V" - ')
y
a'
1
1 ."
19
j(v,.-
'0
' dw "/ < ,-,g.,"
-- lI)·
_"
.-- U)- dw "1.
,Il

En d'autres termes:

[Cfl,,-~vJIJ < [Cfl,,-~vJa (9)

HEMARQUE. - On observera cependant que


dans la section de l'extrémité aval du déversoir,
pour les nappes déversantes libres, la pression
sous la nappe déversante devient égale à la
pression atmosphérique. La réduction de pres-
sion à laqueIle sont soumis les filets inférieurs
en passant de l'arnont, où la pression est hy-
a drostatique, à l'aval où elle ne vaut plus
FIG. 5
que la pression atmosphérique, provoque natu-
rellement, dans ces filets, une augmentation de
La tension tangentielle entre deux particules la vitesse qui peut devenir supérieure à celle
liquide voisines, d'une même section, vaut en des couches supérieures. Tou tefois, ce phéno-
efTet : mène ne se manifeste que sur une très faible
étendue, et il disparaît très rapidement vers
l'amont comme le montre l'étude de HUNTEH
HOUSE (4). (pour un seuil long de 70 cm, avec
étant le coefficient de viscosité.
!J. une nappe déversante d'environ 10 cm d'épais-
Supposons d'ahord que la variation de vi- seur, la vitesse des couches inférieures est en-
tesse l:1u:c sur la hauteur aa' de la section a soit core la plus faible de toute la section à une dis-
la même que la variation de vitesse l:1u,,, sur la tance de 3 cm de l'extrémité aval du déversoir.)
hauteur bb' de la section b. Leo.Z!.:" moyen de e) Considérons maintenant l'entièreté de la
°iJ zone du déversement. Elle est limitée vers
la section b sera alors supérieur au moyen ~ l'amont par une région où les faibles courbures
uiJ
de la section a : il en est évidemment de même rendent d'application l'équation générale 5.
( oU \ . • • oU II \ 1 Soit 1 la première section, qu'on rencontre en
II
du i '--:.') qUI est superIeur au ~: . ,a se dirigeant vers l'amont, dans laquelle la loi
\. OX IJ uX j"
tension tangentielle moyenne entre deux parti- hydrostatique soit applicable.
cules voisines de b serait par conséquent supé- Dans cette section, Cflp = ~p ou (Cflp ~ph = o.
JUILLET-AoUT 1950 LA HOUILLE BLANCHE 431

Mais dans la section II, située dans la zone


de déversement, ("t p - " ~p) II < 0, de sorte que: dent, de sorte que les valeurs de 1·~~s.1 r et de
-" d<I', "\ "t l '
_"(j,~- 1 son' .es lIlemes dans la section 1. 11
r
en résulte d'après les relations 12 et n que:

(15)

Les relations 14 et 15 conduisent par consé-


quent à :

( _(i~ ')\ 1 ~ [""(' ·-d~is" ~"' )"• .-) 1


1_\ ds t . 1
ou encore:

d~ \
( (jllJI '
dh
-j" ~ 1( cl~) (.cll~_) j
f , ds [ _. \ dll r' ds,. [

FIG, (j et COUllue :

part: ("tu - ~',)II < ("tu - ~')I'

On en déduit par conséquent que:


on peut écrire :
(10)
( cl11 ) (16)
et si la section II tend vers I, il vient: \ ds /[

d
ds l ~ O. (11)
à condition cependant de ne considérer que des
hauteurs d'eau supérieures à Hl pour lesquelles
Nous avons signalé plus haut que nous envi- ~ est toujours positif.
sagions une surface d'eau réelle satisfaisant à
La dernière relation exprime que pOUl' les
l'équation 7 ou à l'équalion suivante qui en est
hauteurs d'eau sl/périezzres à Hl, la surface d'eau
la conséquence :
théorique se trouve en dessous de la surface
do \" ["" 1 d<I) 8 -) réelle quand on regarde vers l'aval.
\d;),.
i
= y' ds _ ~
(12)
On pourrait montrer que ces deux surfaces ne
peuvent se recouper vers l'aval.
Mais nous considérions aussi une surface
d'eau théorique répondant à l'équation 6 ou à : f) Le schéma des surfaces d'eau possibles est
donné par les figures 7 ou 8 suivant que la
/ d~)
! .---
\ ds l
= [".--.
1
'Y
(13) pente de fond est faible ou forte.
Les seules surfaces possibles si la hauteur
d'eau est supérieure à Hl sont Al Ait' A 2 pour la
Mais les valeurs des fonctions "t et ~ qui in-
terviennent dans les relations 10 et 11 se rap-
portent évidemment à la surface réelle qui en-
trait seule en ligne de compte dans les considé-
rations des paragraphes c et d ci-dessus. La re- H
lation 11 peut donc s'écrire:

(14)

Dans la section I et en amont de celle-ci, la


surface théorique et la surface réelle se confon- FIG. 7
LA HOUILLE BLANCHE JULLET-AoUT Hl50

l'amont dans laquelle les surfaces réelles et théo-


8, riques se confondron t.
Soit encore A 3 la ligne d'eau théorique corres-
pondant à H. et se confondant avec cet Il en
amont de 1. Il résulte de la définition même du
déversement que la distance de I il la dernière
seeLion du canal est faible. Or, la distance entre
le point A, origine aval de A 3 , ct le point B de la
dernière section n'est qu'une faible fraction de
la longueur de déversement.
Faisons maintenant glisser la surface théori-
que A:; parallèlement au fond de façon que le
point A vienne en B. Ce glissement, avons-nous
vu, est de faible amplitude. D'autre part, dans
les sections en amont de la section l, les hau-
teurs de la surface A 3' provenant du glissement
ne diIl'èrcnt de celles de la surface théorique et
réelle A 3 que par des difl'érences telles que LM.
FIG. 15
Or, LM est égal à la dilTérence de hauteurs de
sections de la surface A3 ' distantes d'une lon-
faible pente de fond et BI pour la forte pente gueur MM' égrïle à AB.
de foncL Ces surfaces d'eau sont celles déduites Mais en amont de I, les courbures étant fai-
de l'équation 5 et constituent par conséquent ce bles, la différence des hauteurs dont il vient
que nous avons appelé des surfaces théoriques, d'être question, pour un écartement AB que
distinctes des surfaces réelles dans les seules nous avons montré être de peu d'importance,
régions de déversement. Les surfaces théoriques doit nécessairement être tr(~s peLite. Les difl'(>-
Al' An et BI étant de hauteurs constantes ou rences telles que LM sont donc insigniliantes,
croissantes vers l'aval, les surfaces réelles qui et nous remplacerons la surface A 3 par la sur-
y correspondent auront nécessairement des hau- face A.,'. En amont de I, on aura ainsi une sur-
teurs croissant vers l'aval, de sorte qu'elles ne face A~' qui pourra remplacer la surface réclle
pourront se produire en cas de déversement. R; par contre, elle en diffèrera sensiblement
Seule la surj'ace réelle correspondant il .4'2 dans la région du déversement, ce (lui est de peu
pourra se produire dans ce cas. d'importance vu la faible étendue de cette région.
g) Mais comment déterminer le point de dé- Cette substitution de A/ à R permettra d':lvoir
part de cette surface dans le cas de déversement. un point de départ pour le tracé de la surface
Envisageons d'abord le cas d'une ligne de hau- d'eau: ce sera l'intersection B dc HI avcc la
teur Hl coupant la dernière seeLion du canal en dernière section.
un point 13 se trouvant au-dessus de l'intersec- Un exposé analogue montrerait que si ce point
tion C de cette section avec le niveau du réser·· d'intersection B se trouve en-dessous du point C.
voir aval. La surface réelle présentera par exem- où le niveau du réservoir aval coupe la dernière
ple la fonne R, et soit 1 la première section vers section, une surface d'eau A/ partant de cc
l
point C pourrait pratiquement se substituer ft la
surface réelle R.
5. Etude de l'écoulement sur le seuil d'un dé-
"-..
\
---R .......... .A'z versoir à seuil épais.
l
r' \Az " ~
a) Il a été établi ci-dessus que l'inllexioll il
l'amont conduit il une premiè:re hauteur d'eau, il
\ ' le'a am
l'amont, supérieure ou ega ~-_._~-
A B vl-=--W
C
Le diagramme a montre que dans ee cas
Hl h Ch étant la première hauteur d'eau) est
toujours négatif ou nul, c'est-à-dire que la pre-
0
mière hauteur h sera supérieurc ou égale à Hl'
b) Si la pente du seuil est j'râble et notamment
si elle est nulle, le schéma de la figure 7 montre
que cette première hauteur d'eau il l'amont du
déversoir ne pourra être égale à Hl car aucune
des surfaces d'cau de cette figure ne commence
FIG. !l
.J UILLET-AoUT 1950 LA HOUILLE BLA~(:HE 433

par HI. On aUl'a donc toujOUl'S dans cc cas llIl la section extrême amont du déversoir. On a vu
débit inj"éricul' au débit maximum avec une des au paragraphe 4 que celle courbe théorique se
surfaces A 2 , Ali ou Al' confond pratiquement avec la ligne réelle il par-
('/.) Si notamment l'eau il l'aval du déversoir se tir d'une section légèremenl il l'amont de a.
lient en dessous de la hauteur Hl sur le dc~ver­ D'autre part, la vitesse dans la section b vaut:
soir, il y aura déversement vers l'aval avec pro- /JI) = \/2g (c ---- hl,)' c comprenant d'ailleurs la
duction de la surface réelle correspondant il A 2 • hauteur correspondant il la vitesse d'amenée. En
Si le problème il résoudre est la détermination multipliant cette vitesse par «l/i correspondant
du débit q pour une hauteur d'eau c donnée il il hl, on doit retrouver la valeur du débit utilisée
l'amont du déversoir, il y aura lieu de procéder pour la détermination de Hl et le tracé de la
par tâtonnements. On s'imposera il cet efTet nne surface d'eau. Si, par exemple, la valeur du débit
valeur du débit inférieure au débit maximum. A donnée par (oll, ./J/i est inférieure au dc~bit dont on
cette valeur de q correspondra un HI qui don- est parti, il y aura lieu de réduire celui-ci: on
nera le premier point de la surface d'eau théori- peut, en elIet, montrer que dans ce CilS la ligne
que dans la section a (fig. 10). Celle ligne théo- d'eau sera abaissée et qu'elle conduira par consé-
rique est alors tracée en utilisant l'équalion ;), quent il un produit (ÜI) ./J/) supérieur ilU premier.
et on arrive ainsi il une hauteur d'eau h" dans Ces tàtonnements sont toujours asser. longs,
et comme en fait on a souvent besoin, pour un
déversoir donné, de connailre les déhits corres-
pondants il diverses hauteurs d'eau c, il y a iwan-
tnge il procéder comme suit: on ne part plus
d'une hauteur c imposée, mais on sc donne un
débit qui permet de déduire Hl et de tracer A 2
partant de cet HI il l'exlrc'milé aval du barr:lge,
en utilisant l'équation;) et un coellieient de ru-
gosité pour le seuil. On obtient ainsi hl" et, par
la formule fi = l.h l )\/2g«(;----71/i), on déduit c.
FIG. 10
16

15

14

13

-----------·----·------'-----112

14 8

13 7

12 6

11 - (=0,41 5

10

9 3C",

8 - Q = 39,6l..sec.

5--

4-

83
t----+------l-----'-I-----J-.-------I---

2,60 2,50 (m) 2,00 1,50 1.00 0,50


,=f.. . 0,00 m

FIG. Il
434 LA HOUILLE BLANCHE JUILLET-AoUT 1950

Ces opérations répétées avec divers débits per- débit. Les nappes dont il est question au ta-
mettent de tracer une courbe des débits en fonc- bleau ci-dessus sont des nappes libres, mais elles
tion de c. peuvent devenir déprimées, plongeantes, ondu-
Nous avons fait de multiples applications de lées,particulièremenl lorsque le niveau d'aval
ce procédé et nous en avons vérifié les résultats est assez élevé. La hauteur c il l'amont du dé-
par des essais de laboratoire. La concordance versoir reste-t-elle effectivement invariable
est chaque fois excellente. La figure 11 donne quand la nature de la nappe change, pourvu que
pour un déversoir de O,ilO m de hauteur et de le niveau d'aval ne dépasse pas Hl?
1,80 m de longueur, sans contrae!ion il l'amont, Pour vérifier ce point nous avons observé
le tracé de quelques-unes des lignes d'eau dé- l'écoulement de divers débits avec nappe libre,
terminées expérimentalement au laboratoire, et avec nappe déprimée, avec nappe adbérente, et
celui des lignes d'eau calculées (résultat final) en faisant monter le niveau d'aval, avec nappe
par le procédé ci-dessus exposé, avec les valeurs plongeante et nappe ondulée. Le tableau ci-
des débits mesurées et déterminées par le cal- dessous donne le résultat des essais pour l'un de
cul. On peut se rendre compte de la bonne ces débits: il montre que la hauteur c il l'amont
concordance des résultats. Chacune des figures du déversoir ne varie pas d'une façon observa-
porte également la valeur du coefIicient de ru- ble aussi longtemps que le niveau d'aval ne dé-
gosité y de la formule de R\ZIN du mouvement passe pas la hauteur Hl' Ce fait est d'ailleurs
uniforme: compréhensible à l'aide de ce qui a été exposé
sous le chifl're 4. La répartition des pressions
l T =co'- 87_y'!l( dans les sections normales au fond est évidem-
1 -.1-_'__
'1
ment modifiée par la forme de la nappe, mais
1 vIi. cette modification est pratiquement limitée aux
dernières seelions d'ayal du seuil. Le change-
R étant le rayon moyen de la see!ion mouillée. ment de la nature de la nappe ne pourrait avoir
Certains des essais ont, en effet, été faits avec une influence sur la valeur de c que si la lon-
une surface du seui 1 trt~s lisse, tandis que les gueur du déversoir était insufIisanle pour que
autres correspondent il un seuil rendu plus ru- la nappe s'étende vers l'amont en dehors de la
gneux par un cimentage avec sable tri's rude. région du déversement dans laquelle nous sa-
\'(lIlS que la surface A/ n'est pas substituable ù
Le tableau ci-dessous fournit pour les diyers
essais les valeurs des débits réels, celles des dé- la surface réelle. D'après nos essais, même avec
bits calculés par la méthode que nous exposons une valeur de c égale à 0,16 m et une hauteur Ji
et, enfin, celles déduites de ln formule de BÉLAN- de déyersoir de O,:W m, cette longueur du déver-
GER. (La largeur du (k\'ersoir est de 0,50 m.)
soir ne deviendrait insufIisante que si elle torn-
i = 0 et ln hauteur p du déversoir sur le fond hait en dessous de 0,60 m. Dans ce cas, les dé-
= O,BO m. . veloppements qui précl'dent seraient évidemment
inutilisahles.
TABLEAU l
TABLEAU II
,
i
q = 0,0124 mi'. /s pour une largeur de 0,50 m.
Cf Cf Cf
c y de BI\IA:\(;EH mesuré calculé Longueur du déversoir: 1,1)0 m. - i 00-'= O.
( m) BAZI:\ (lll:'./S) (lll:l/S) (lll::/S)

;...
C
0,0508 0,41 O,OD98 O,OD735 1 0,00739 Nature de <-:;""2 ~
:> CJ
0,OG72 0,41 D,0148 0,0115 0,0118 la nappe ~~.;
0,0875 0,41 0,0221 D,018 0,0185
1 ~.:::""::
0,104 0,41 0,028G5 0,0244 1
0,0242
D,121 0,41 0,03585 0,0308 0,031
0,139 0,41 0,04435 0,039G 1 0,0399
0,155 0,41 0, ();'j 075 0,04,59 1
1 0,04Gl 1

0,081 0,1:1 O,019G5 0,01745 1 0,0179 libre. 1 0,0288 0,OG83 1 0,039? i


0,13G 0,13 0,OB3 0,0407 i 0,040G ondulée '1 0,0225 O,OG88 i 0,039;) 1

i plongeante , 0,0178 o,on 0,OG88 0,0395


1 ,
ondnlée .1 0,0078 0,0245 0,OG8:~ ' 0,039~.) ,
ondulée . il
0.02 t 1 0,03 0,OG83 0,039;) i
On peut cependant se demander si, comme ondulée . 0,0:)75 0,0375 0,OG83 \ 0,0395 '
1
nous l'avons dit ci-dessus, le débit reste in- 0,0449 0,0455 0,OG8G 0.039?
ondulée
ondulée
'1
. 0,0524 0,0518 0,07 0,039;)
1

changé aussi longtemps que le niveau d'aval ne 1

dépasse pas la hauteur HI correspondant il ce 1 1


JUIl.LET-AoUT 1950 LA HOUILLE BLANCHE 435

Nous ferons même, dans la suite, une remar- lion de h ll (' et de c sc fait d'ailleurs comme il est
que suivant laquelle la hauteur il J'aval du d(~ver­ indiqué au paragraphe ~.
soir peut être légôrement supérieure il H, sans c) Si la pente de lond est lorle sllr le scnil, la
que la valeur de c pour la nappe libre soit mo- figure 8 montre que la premiôre hauleur d'cau
difiée. il l'amont peut dans ce cas être égale à Hl' pour
~) Si l'eau dans le canal il l'aval du déversoir donner naissance à l'une des surfaces BLOU B 2 •
se tient il une hauteur comprise entre les Iwu- êI.) Si l'eau du canal il l'aval du déversoir se
teurs Hl et H (hauteur du mouvement uniforme) tient il un niveau inférieur il Hl" haùleur cri-
SUI' le déversoir, il se produit eneore une surface
tique correspondant au débit maximum, on aura
d'eau A2 dont le premier point vers l'aval est, une surface d'cau B 2 avec un débit égal au débit
cette fois, le point d'interseelion du niveau de maximum. La formule de BI~LANGEIl est, dans
l'eau dans le canal à l'aval du d(~versoir avec la ce cas, applicable (pour les sections rectangu-
derniôre section d'aval du déversoir. Le calcul laires) .
du débit se fera encore en déterminant la surface
~) II en est de même si l'eau du canal il l'aval
A2 mais en prenant le point de départ qui vient
d'être indiqué. Ce calcul exige, par conséquent, du déversoir se tient il une hauteur telle qu'un
non seulement la connaissance de c comme pré- ressaut sc produise soit il l'aval du déversoir; soit
cédemment, mais aussi celle de h" (fig. 12). sur le déversoir. Le débit sera encore le débit
maximum. On peut se rendre compte s'il en sera
ainsi par calcul, en traçanl la surface d'eau B 2
~ ---..:---_--,r:-- avec le débit maximum et en partant de la hau-
teur I-It' (hauteur critique correspondant au dé-
bit maximum) clans la seelion. b (fig. lin. Si IL,.,

--"T"'_
FIG. 12
, --.

1
Il Y a, toutefois, lieu de remarquer que h;\ ne "b'1
1
coïncide avec la hauteur h"l' dans le canal il 1.
1

\
l'aval du déversoir que si la vitesse dans cc canal
est très faible.
Comme l'a montré ESCANDE: h lll , est en fait
supérieur il h((" En appliquant l'équation de
BrmNoUILLI entre les sections a ct av, on obtient: FIG. 13

hauteur à l'aval du déversoir, est inférieure ou


égale à la hauteur h a2 qui correspond aprôs res-
en tenant compte de la perte de charge il la sor- saut à la hauteur h"l avant ressaut qui termine
tie de la seelion a. la s·urface B 2 vers l'aval, le ressaut se fera dans
Cette équation permet de trouver h" pour un la section a ou à l'aval de celle-ci. La ddermi-
débit donné ct pour une hauteur h,,(' imposée. nation de h"2 en partant de hal se fait en uti-
Partant de la hauteur h lt ainsi obtenue, on lisant l'équation:
pourra, avec le débit donné et la rugosité du
seuil, tracer la surface A 2 : d'où h,) el, par consé- (l~(: qD \ (1 ü)

quent, c il l'aide de la formule: "ü) Y +g)a \ y

Si hal' esl supérieure il h"2' on recherchera


par la méthode habituelle de la courbe des res-
Il sera dès lors possible de tracer un diagramme sauts si une sn l'face BI connnençnnt dans la sec-
il deux entrées c et h,,(' avec courbes de débit tion Cl avec la hauteur h lll , et tracée avec le débit
constanl. C'est il cette remarque quc nous fai- l1laXimUlll ne donnera pas un ressaut avec la
sions allusion au paragraphe êI. ci-dessus. surface B 2 du débit maximum dans une sec-
y) Si le niveau de l'eau il l'aval du déversoir tion .T du déversoir. Dans l'affirmative, le débit
~st il une hauteur H du mouvement uniforme, !L'~;l'.' 1(' dèhit lll~l:,ill1um el la formule de BtLAN-
on aura la surface Ali, et si la hauteur en ques- GIm reste toujours applicahle pour les lits reelan-
lion est supérieure il H, on au ra A" Le ca lcu 1 gulaires.
du débit dans ce cas, ou mieux la détermination y) Si le ressaut est impossible quand h"" est
de l'abaque à deux entrées donnant q en fonc- supérieur à Hl, B, doit exister sur toute la 10n-
43G LA HOUILLE BLANCHE JUILLET-AoUT 1950

gueur, et son tracé, comme la détermination du Tous ses r(~sultats satisfont à la formule de BI~­
débi t, exige la connaissance non seu lemen t de c LANGEn pour les essais des types c)cr.) et ~) ci-
mais aussi de ha,,' Le problt~me devient alors le dessus.
même qU'llU paragraphe li) ~) ci-dessus.
On peut encore se demander si les considéra- HElVIAHQUE. --- Il faut observer que la forte
tions théoriques des paragraphes relatifs à la ou la faible pente n'est pas uniquement déter-
forte pente du seuil se vérifient dans les essais et minée par la valeur de la pente. C'est ainsi que
si notamment les fortes courbures de l'inflexion dans certains de nos essais avec la pente de
ne provoquent pas des modifications des n'sul- fond de 0,0124, la pente est faible et la surface
tats présentés. de la nappe est du type A 2 (par exemple pour
Nous avons donné au seuil du déversoir ayant un débit de 0,0056 m:1/s, sur une largeur de
servi aux essais pr('cédemment décrits une pente n,50 m). Pour d'autres essais, avec la même pente
de 0,0124. Le tableau ci-dessous montre que de fond, la pente est forte et la surface est du
lorsque ha,. est inférieur à HI, la formule de BÉ- type B 2 (par ex. pour un débit de O,O;\~~ m:J/ s ,
LANGEll est bien appiicahle, conune il résulte des sur une largeur de 0,50 m).
considérations que nous avons émises. Il faut, par conséquent, contrôler la nature
de la pente de fond dans les calculs dont les
principes ont été exposés ci-dessus, chaqlle fois
TABLEAU III que le doute est possible, par exemple en com-
parant les valeurs de H et de H\.
q q 6. Les ondulations de la surface. - La théorie
c (formule
(mesuré)
(m) Br',LANGER) Observations de ces ondulations a été faite par BOUSSINESQ (5).
(ma / s) Si on considère une surface libre d'un cours
(m:l/s)
d'eau de hauteur H +-
"~ = h, voisine de la hau-
0,045 0,0081 0,008 Largeur:
teur du mouvement uniforme H, BOUSSINESQ
O,OGI7 0,0131 0,0132 trouve pour 'fl l'expression:
0,112 0,0319 0,032 0,50 m
1
"~ = AcT,:/) +- Bc-l/~rt'J: sin '1 (x - C) ;

Les résultats ci-dessus sont cependant en op- A, B et C sont des constantes d'intégration,
position avec ceux de VVOODIlUHN qui, pour les 1'\ est ln racine positive de l'équntion :
déversoirs à forte pente, avec ou sans ressaut,
mais avec nappe B 2 , trouve des débits réels par- . li \ . . li
fois notablement inférieurs à ceux donnés par i ) l'--D HB = 0,
la formule de BÉLANGEH. Selon cet auteur, pour
ces déversoirs inclin('s, le coefficient de débit b étant le cocfficicnt de rugosité correspondant
décroît quand la charge augmente jusqu'à ce à H, et l est un coefficient valant sensi-
qu'elle atteigne 1';~ pieds. Ce eoefficien t reste blement 1,1. Quant à v, il est donné pal' :
alors constant pour des charges plus fortes.
Nous estimons que les résultats de \VoOn!lUHN
D (.g.li
sont provoqués par le rayon de courbure insllrti- ')- ===
IP.I'\ 2 '
sant du raccordement du seuil du déversoir avec
sa paroi verticale d'amont (R : 6 pouces). Pour si :
les faibles charges et les petites vitesses, la
contraction inférieure est faibte et les résultats
concordent pratiquement avec ceux de la for-
mule de BI~LANGEH. Mais la contraction augmente
avec la l'barge pour tendre cependant vers une
cons tan te aux très grandes valeurs du nombre Si on étudie ln région qui précède celle où le
de REYNOLDS (comme dans les orifices) : le dé- mouvement uniforme est établi, "r, doit s'annuler
bit réel devient alors inférieur à celui déduit de pour a.: positif et trt-s grand (moyennant un ehoix
la formule de Bt'LANGEH. convenable de l'origine) et A doit être extrême-
Nous croyons d'ailleurs trouver la preuve qu'il ment petit. L'expression de "~ se réduit alors à
cn est bien ainsi dans une intervention de son second terme:
M. PAHSHALL dans la discussion qui a l'ai t suite
à la publication de \VOODBUHN. PAHSHALL a tra-
vaillé avec divers déversoirs à seuil épais de forte 13
"~ = --- sin v (x C).
pente en, s'efforçant de réaliser un raccordement
continu à grand rayon de courbure vers l'amont. c-d'-x
l'
JUILLET-AoUT 1950 LA HOUILLE BLANCHE 437

Dans l'ùpplication aux ondulations se produi- Par contre, la dénivellation à l'endroit consi-
sant sur le déversoir à seuil épais, nous assimi- déré amènera au fond une réduction de pression
lerons à H, hauteur du mouvement uniforme, la égale à Fil' el, du l'ail de la compensation des
hauteur autour de laquelle la nappe oscille dans deux aelions, on a :
la partie amont et centrale du déversoir de fa-
çon à éliminer la partie de la nappe influencée h. v
2
. ''J1 • v~_ 'ni 1
par le déversement. A cette hauteur H corres- 2·u-
pond une pente i qui permet de calculer 1'1 et
par suite '1; la longueur d'onde des oud ulations la longueur d'onde d'une osciliation totale vaut
complètes est alors donnée par 27':/'1. donc:
Nous avons d'ailleurs été conduit à une autre
expression de cette longueur d'onde par les
considérations suivantes.
La vitesse dans la section 1 (fig. 14) est

H, 1
r -_ _r - ---lL-t h-o
c+ P
c 1
IP
1

FIG. 15

L'amplitude de ces oscillations est fonction de


la raideur de l'inflexion. Plus celle-ci est hrus-
FIG. 14 quement descendante ct plus l'amplitude des os-
cillations est grande. Or, la raideur de l'inflexion
connue par les calculs qui précèdent, q et h ou chute de l'entrée est influencée par la hau-
ayant été déterminés. Ces calculs supposent que teur du déversoir ct par la façon dont il est rac-
la section 1 est hydrostatique. Mais la produc- cordé au fond vers l'amont. Les faibles hauteurs
tion des courbures et les variations de hauteur de déversoir et les raccordements doux ct conti-
dues aux oscillations peuvent modifier la répar- nus donnent des chutes douces et, par suite, de
tition des pressions. Tou tel'ois, comme le déhit faibles amplitudes des oscillations.
réel a très sensiblement la valeur du débit cal- Le tableau suivant donne, pour diverses nap-
culè, c'est que les deux influences qui viennent pes relevées en notre laboratoire, les valeurs de
l'l' de '1, celles de la longueur d'onde ), calculée
d'être citées s' équilihren t. Ainsi, dans la sec-
tion 1, la réduelion de pression due à la dimi- d'après l'expression de BOUSSINESQ, calculée en-
nution de la hauteur doit être compensée par suite par le procédé que nous avons exposé, ainsi.
une augmentation de pression due à la courbure que la longueur d'onde mesurée.
vers le haut des trajectoires. Au sommet infé-
TABLEAU IV
rieur de la première ondulation, la courbure 1

~ t~m:~er'O~de - ChJ
2
vaut·d:r , soit ''Jl'1 2 , l'écIuation des ondulations
d~y
1 q "
étant y == ''JI sin v :r.
Mais la courbure doit varier de la surface au .ê" ~ ~g~ ~ /z'
fond où elle est nulle: admettons que cette va-
riation soit linéaire. D'autre part, l'augmentation . _ :_ _
1
'OÇQ_o: _ _ , 8 1_ 11
de pression au fond, résultant de ces courhures,
vaut .'L Î"_lJ~ dh, y étant le poids spécifique de : 0,0072 i 64
1
1 0,098 0,1 06 ~
0,105.0,0065
g}o ? : 0,0115 42
1 O,H 0,14 0131 001')
l'eau. En tenant compte de la valeur de ? à la 10,018 .1 32,6
1
0,192 0,20 ÙO' 1 0:(114
10,02L14 26 0,24 0.24 i O,Ol8
surface et de la répartition admise pour ?, l'aug-
1 0,0308 21,5
1 0,295 O~30 i 0,022
mentation de pression prend l'expression:
0, 0396 17
1' 0,35 O,3G5 l' 0,027

V2 . "'Il . v:2 1
0,0459 15 0,'11 0,41 0,035
.h.
g 2 1.. ..
438 LA HOUILLE BLANCHE ,JUILLET-AoUT 1950

7. Calcul rapide du débit dans le cas d'une 0,715 HI' et comme q2 vaut y.H,:\, la mesure
faible pente du seuil i, avec déversement vers de ho permettrait la détermination rapide du dé-
l'aval en nappe libre. bit (li t rectangulaire).
Le tableau suivant donne les résultats de nos
HUNTElt ROUSE (Flllid illcchanicc j'or hydl'Ulllic mesures pour diverses nappes libres avee faible
Enginecl's, page 324) indique que dans ce cas la pente du fond du seuil (p, la hauteur du déver-
hauteur ho sur la crête aval du déversoir vaut soir, est égale à O,i)O m).

TABLEAU V
~~-
--
1 !

'Y ~fL c .l~


q i c. ho
de BAZIN Hl Hl Hl C 1
1

----- 1 1 1

1
0,0072 0,'1 0,0508 0,028 0,0215 6
°° 0,77 1,82
1 1

1
0,0115 0,'1 0,OG72 0,0378 0,0285 0,753 1 1,77 4,5 1
0,018 0,'1 0,0875 0,0508 0,038 1,724
i 0,0224
0,0308
°° 0,4
0,4
0,104
0,121
O,OG24
0,073
0,0'1'15
0,0525
0,748
0,713 1,GG5
1 3.'125
:3
2,5
0,039G
0,0459
°° 0,4
0,4
0,139
0,155
0,08G2
0,095
O,OG
0,OG9
0,718
0,(j9
0,725
I,G55
1,614
1,G3
2,lG
2
1

1
1
0,00G41
0,01745
°° 0,13
0,13
0,044
0,0825
0,025 /1
0,049G
1
0,0185
0,0375
0,73
i
1
1,735
I,GG
G,8
3,Gf,
1 0,02915
0,055
°° 0,13
0,13
O,llG
0,165
0,OG97
0,1065
0,0525
0,075
1
0,75G
0,753
0,705
1

1
1,6G5
1,55
i
2,58
1,8~
1

1
0,005G °
0,0124 0,40 0,0232 0,0135 0,58 1 1
1
i
i 1
1
1 1
- -,-'"-
1
!--
1
1
-1 --
1

Ce tableau montre que, dans nos essais, le Lielles du seuil. Mais, dans ce l'as, le problôme ne
n peut plus être traité d'une façon générale, car
rapport h est trôs variable. ces réactions dépendent des hauteurs d'eau, dp.
H, .
la rugosité, de fa longueur du seuil, etc.
Quand on traite le prohlôme théoriquement, -
on ne voit d'ailleurs pas trôs bien la raison pour HI

laquelle ce rapport doit être constant. Ainsi, si 1,73 1 1,643


on applique le théorôme des quantités de mou- 1,4~-
1,53

vement entre une section à l'amont du d{~versoir I,~


où la hauteur totale est p +
c, et la section du
déversoir dans laquelle h = Hl, on obtient, en
tenant compte de la réaction horizontale de la
paroi amont dlJ déversoir mais sans faire inter-
venir les réactions tangentielles du seuil :
0,2 0,5 3 P
C
FIG. 16

Nous avons résolu l'équation 17 complétée par


et comme q2 vaut y Hl:!' cette relation devient:
ce Lenne des réactions tangentielles du seuil,
pOUl' notre déversoir, dans quelques cas parti-
(17) culiers. (y = 0,4 et L = 1,80111.)
On trouve:
pour
Le rapport !}-- est donc une fonction de p que
Hl J~ c
la. résolution par tâtonnements de l'équation 17 C Hl
peI;Inet de mettre sous la forme du diagram-
me 16. CIJ 1,84
Mais cette relation est malheureuseInent modi- 3 1,70
fiée quand on tient compte des réactions tangen- 2 1,64.
JUILLET-AoUT 1950 LA HOUILLE BLANCHE 439

ho L'étant la distance entre les deux section~


Pour obtenir la valeur du rapporti_ll--' nous considérées.
pouvons procéder de la même Ilwnîère et ~lppli­ Nous avons calculé ce terme pour certains des
quel' le théorème des quantités de mouvement essais dont les résultats ont été mentionnés ci-
entre la section de hauteur Hl et la seetion ter- dessus et sont notamment partiellement repris
minale de hauteur ho. Sans tenir compte cles par les figures 11 et 11 bis. Ainsi, pour le débit
réactions tangentielles du lit, c'est-à-dire du de 0,045D m 8 /s, il ne faut ajouter au second
seuil, entre ces deux sections et en adoptant membre de l'équation 18 que 0,0016, ce qui
pour la répartition des pressions dans la sec- (tonne pour la solution exactement: 0,715. Par
tion 11 0 celle indiquée par HUNTEH HOUSE (Fel'- contre, pour le débit de 0,0115 mil/s, le terme à
leilllng der lIydl'Glllischen Energie bei einen ajouter devient 0,04, et la solution est portée à
lotl'echlen A bstlll'Z) , cette équation s'écrit 0,74. Ajoutons cependant que ces caleuls du ter.
H, ê q2 (-J, -1 -1' l " q~ me complémentaire ne sont qu'approximatifs.
') -LI- - = 1 ;) 1,,- T --:-j-
- g. l 1 il 1" Ils ont cependant l'avantage de montrer que,
conformément aux résultats des essais, le rap-
el en observant que q2 = g. Hlé:, on oh tient
Dort
l
1Hl1,,- mWll1ente llOur les l)Ctits débits. Disons
"
- li" _ ;- h O:3 L 1 cependant que la valeur 0,715 semble pouvoir
1,;) H = 0,1/1.) H ::-' (18)
I l être utilisée pour les déversoirs il seuil lisse, re-
lativement courts et pour des débits relative-
relation qui conduit il la vitleur 0,712 pour le ment élevés.
rapporl XI~, valeur très concordante avec celle
hl
de HU:\TEH ROUSE. BWLlO(;IUPHIE
Toutefois, il n'a pas été tenu compte des ré~\c­
lions tangentielles du seuil entre ces deux se~­ Cl) BAZIN. - Heeherehes SUl' les déversoirs.
tions. Ces réactions vont donner un terme POSI- (Annales cles Ponts et Chaussées, 1895 il 1898.)
tif dans le second membre des relations qui pré-
(2) ESCANDE. - Le pl'ineipe du maximum du débit des
11" ,
cèdent, ce qui va augmenter 1a va 1eur (e'I:~
l déversoirs il seuil épais.
(Génie Civil, 1942.)
d'autant plus que ces réactions seront relative-
ment grandes. Le terme à ajouter au second on HUNTEH no USE. -- Fluid }\lechallies for hydraulic
Enginccl's.
membre de l'égalité 18 est égal ù la perte de HUNTEB nOUSE. -- Verteilung des Hydraulisehen
charge entre les deux sections mutipliée par la Energie hei einé,m lotrechten Absturz. Oldenbourg,
secti~n et ho et divisée par H 1 8, c'est-à-dire: ID3H.
U) J. G. WOODI3UHN. - Tests of Broad-crestcd Weirs.
1. . b . q2 . fz" I... /, Proeeedings Ameriean Soeiety of Oivil Engineers,
(j)~ H,:: l~):lO. La diseussion dans les numéros suivants.

Você também pode gostar