Escolar Documentos
Profissional Documentos
Cultura Documentos
Ce document peut être utilisé et modifié librement dans le cadre des activités d'enseignement supérieur,
hors exploitation commerciale.
Toute reproduction totale ou partielle à d’autres fins est soumise à une autorisation préalable de l’auteur.
1
VERSION 2016
2
PROGRAMME OFFICIEL
DESCRIPTION
Intitulé de la matière : Aspects juridiques et économiques du logiciel
Semestres : 04
Nombre de crédit : 02
Coefficient de la matière : 01
CONTENU
1. Propriété du logiciel, protection privative des logiciels et
des banques de données (Droit d’auteurs, brevet,
marques de commerce, accords de licence,
confidentialité).
2. Responsabilité civil et pénale découlant de l’utilisation
des logiciels, crime économique, protection de la vie
privée.
3. Aspects internationaux : les flux transfrontières de
données, les exportations de logiciels, la libéralisation des
échanges internationaux de services.
4. Intérêt économique de l’industrie du logiciel : produits sur
mesure, progiciel, fluidité des structures, innovation…
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE
3
CHAPITRE 1
PROPRIETE INTELLECTUELLE DES
LOGICIELS
soit en fonction des instruments législatifs ou leur objet législatif (droit des personnes,
droit de la preuve, droit des contrats, droit des hypothèques, droit de la propriété
littéraire et artistique, droit des marque, droit des brevets, droit de la responsabilité
civile ou contractuelle, etc.)
soit en fonction de secteurs d’activité (droit de la construction, droit des nouvelles
technologies, droit médical, droit bancaire, etc.).
Chaque secteur fait cependant appel à de multiples instruments législatifs ou principes
généraux (par exemple, le droit des contrats, le droit de la responsabilité civile, le droit de la
4
preuve, etc.). Les lois ou règles plus spécifiques concerneront davantage un ou plusieurs
secteurs spécifiques.
Le secteur qui est avant tout visé en matière de logiciels est celui du droit des
nouvelles technologies, ou droit des technologies de l’information et de la communication
(droit des TIC). Dans pareil cadre, le droit de la propriété intellectuelle et le droit des contrats
prennent une place prépondérante.
Une première section de se chapitre sera consacrée aux aspects relatifs à la propriété
intellectuelle des logiciels. Dans la section 1.3 nous présentons la protection des logiciels par
le droit de brevets. Puis, la section 1.4 présente la protection des logiciels par les droits des
marques. Enfin, la section 1.5 présente un tableau comparatif qui résume ce qui a été présenté
dans les sections précédentes.
5
A) La définition officielle du logiciel
Livre vert européen – juin 1988 – définit le “programme d’ordinateur” :« A computer
program is a set of instructions the purpose of which is to cause an information processing
device, a computer, to perform its functions. » (Un programme d’ordinateur est un ensemble
d’instructions qui a pour but de faire accomplir des fonctions par un système de traitement de
l’information appelé ordinateur).
6
Définition. Le code source d’un logiciel est la forme utilisée par le programmeur pour
écrire et modifier son programme. Il s’agit du programme exprimé dans un langage évolué qui
permet au professionnel de l’informatique de le comprendre, de le reproduire ou de le
modifier aisément.
La protection. le code source fait partie de la forme programmée du logiciel. Il est
protégé par le droit d’auteur spécifique au logiciel.
Cour de justice de l’Union Européenne, 2 mai 2012, SAS Institute Inc. / World
Programming Ltd : La Cour a conclu que le code source et le code objet d’un programme
d’ordinateur sont des formes d’expression de celui-ci, qui méritent, par conséquent, la
protection par le droit d’auteur sur les programmes d’ordinateur en vertu de l’article 1er,
paragraphe 2, de la directive 91/250.
Le cas particulier des bibliothèques logicielles
Une bibliothèque logicielle est un ensemble de programmes (code source) ou de bouts
de programmes qui peuvent être utilisés par un tiers afin de les intégrer dans un logiciel. Elle
réunit les codes sources de plusieurs auteurs. Les différents éléments de la bibliothèque
peuvent être utilisés indépendamment les uns des autres. La bibliothèque comporte donc ce
qu’on peut appeler des modules code source, que les auteurs de logiciels peuvent intégrer à
leur propre code source. Dans ce cas, le code source final sera donc l’œuvre de différents
auteurs, à la fois celui du module code source, et celui du code source final.
B) Le code objet
Définition. Le code objet d’un logiciel est la traduction du code source dans un
langage lisible est exécutable par l’ordinateur. Il s’agit du langage binaire, qui prend la forme
d’une suite de 0 et de 1.
La protection
Le code objet d’un programme d’ordinateur est protégé par le droit d’auteur
spécifique au logiciel selon le cour de justice de l’Union européenne, 2 mai 2012, SAS
Institute Inc. / World Programming Ltd.
C) L’algorithme
Définition. Description d’une suite d’opérations à réaliser afin d’obtenir un résultat
déterminé à partir de données connues (définition du livre "Droit des Logiciels" de François
Pellegrini et Sebastien Canevet, p98). Il s’agit de la description des étapes à réaliser pour
aboutir à un résultat.
La protection
Cour d’appel de Paris, 1re chambre, 23 janvier 1995 : un algorithme, simple
succession d’opérations, ne traduit qu’un "énoncé logique de fonctionnalités"
insusceptible de protection.
7
D) Le langage de programmation
Définition. Le langage de communication permettant à l’utilisateur de communiquer
avec la machine.
La protection.
Cour de justice e l’Union européenne, 2 mai 2012, SAS Institute Inc. / World
Programming Ltd : Le langage de programmation n’est pas protégé par le droit
d’auteur, il représente simplement un moyen d’expression non protégeable.
E) Les fonctionnalités
Définition. Fonction du logiciel permettant à l’utilisateur d’effectuer un traitement.
Les fonctionnalités définissent ce que doit effectuer le logiciel, ce à quoi il sert.
La protection.
Cour de cassation, 1ère chambre civile, 13 décembre 2005 : "Attendu qu’après avoir
exactement énoncé que les fonctionnalités d’un logiciel, définies comme la mise en
œuvre de la capacité de celui-ci à effectuer une tâche précise ou à obtenir un résultat
déterminé, ne bénéficient pas, en tant que telles, de la protection du droit d’auteur dès
lors qu’elles ne correspondent qu’à une idée."
8
La protection. Le matériel de conception préparatoire est indissociable du logiciel. Il fait
partie intégrante du programme. C’est pourquoi il est protégé par le droit d’auteur spécifique
au logiciel au même titre que les codes sources ou les codes objets.
Cour d’appel de Toulouse, 2ème chambre, 9 octobre 2007 : définit le matériel de
conception préparatoire comme « l’ébauche informatique du programme dès lors qu’elle est
suffisamment avancée pour contenir en germe les développements ultérieurs »
B) Le cahier des charges
Définition. Le cahier des charges ne fait pas partie du matériel de conception préparatoire.
Ce document permet de définir les besoins de l’utilisateur du logiciel de manière précise, et
les spécifications que devra comporter le logiciel. Cela permet au développeur d’avoir toutes
les informations pour créer le logiciel.
La protection. Le cahier des charges n’est pas protégé au même titre que le matériel de
conception préparatoire. Il ne pourra donc pas être protégé par le droit d’auteur spécifique au
logiciel. Cependant, s’il est suffisamment élaboré et formalisé, le cahier des charges pourra
être protégé par le droit commun du droit d’auteur, en tant qu’œuvre littéraire, à condition de
remplir la condition d’originalité.
C) Le manuel d’utilisation / La documentation
Définition. L’ensemble des documents accompagnant le logiciel. Ces documents sont
indépendants du logiciel ils ont une forme qui leur est propre. Il est protégé par le droit
d’auteur classique.
Cour de justice de l’Union européenne, 2 mai 2012, SAS Institute Inc. / World Programming
Ltd : la reproduction, dans un programme d’ordinateur ou dans un manuel d’utilisation de ce
programme, de certains éléments décrits dans le manuel d’utilisation d’un autre programme
d’ordinateur protégé par le droit d’auteur est susceptible de constituer une violation du droit
d’auteur sur ce dernier manuel .
Si le fait de protéger les logiciels par le droit d’auteur était sans conteste la solution la
plus pratique du point de vue de l’ « ingénierie juridique », il faut cependant noter qu’il n’était
pas totalement adapté à ce nouvel objet de protection. Nous verrons entre autres que certaines
règles spécifiques relatives aux logiciels ont été adoptées, et que malgré cela, certaines
critiques sont encore adressées envers le système pour son inadéquation à certaines situations
techniques.
On notera également déjà que le droit des brevets est perçu par certains acteurs comme
étant un second moyen de protéger les logiciels voir section 1.3
9
En effet, entre la fonctionnalité (idée abstraite non protégée) et le code (résultat concret
sous la forme de lignes pouvant défiler à l’écran) s’insèrent une série de concepts à des degrés
d’abstraction intermédiaires tels que la structure, les séquences, l’organisation, les routines,
sous-routines, etc… qu’il sera toujours difficile de classer dans la logique binaire «
protégeable » (car relevant de la mise en forme) / « non protégeable » (car relevant de l’idée).
En pratique, lorsqu’il s’agira de détecter des contrefaçons (à savoir la violation des
droits d’auteur sur un logiciel) ce principe donnera lieu à deux types de litiges, à savoir :
1.2.3.2 Originalité
L’originalité est sans doute le concept clé de la protection par le droit d’auteur, dans la
mesure où il intervient au moins à deux stades importants de la protection, à savoir au
moment de déterminer l’octroi ou non de droits d’auteurs sur une œuvre, ainsi qu’au moment
d’apprécier la contrefaçon. En effet, la protection par le droit d’auteur ne sera accordée que
sur les parties et/ou aspects originaux de la forme d’un logiciel, et il n’y aura de contrefaçon
que lorsque ces parties et/ou aspects ont été repris dans le logiciel contrefait. L’exercice
consistera dès lors plutôt à distinguer, au sein même du programme, ce qui est original de ce
qui ne l’est pas, pour ensuite constater, en cas de litige, si ce sont ces éléments qui ont fait
l’objet d’une reprise.
10
L’originalité en droit d’auteur est généralement décrite comme étant l’empreinte de la
personnalité de l’auteur. Un programme d'ordinateur est protégé s'il est original, en ce sens
qu'il est une création intellectuelle propre à son auteur. Aucun autre critère ne s'applique pour
déterminer s'il peut bénéficier d'une protection par le droit d'auteur.
11
1.2.5 Durée des droits d’auteur
Les droits d’auteurs s’éteignent 70 ans après la mort de l’auteur originaire d’une
œuvre.
En cas d’œuvre de collaboration, cette période s’étend à 70 ans après la mort du
dernier des co-auteurs.
Les mêmes durées sont applicables aux logiciels.
12
L’invention de procédé porte sur un moyen incorporel, une manière de faire, une
formule, une succession d’opération (voire une opération), qui mènent à un résultat ou un
produit, connu ou nouveau.
13
1.3.2 Portée de la protection en ce qui concerne les
logiciels
A l’inverse du droit d’auteur, le brevet protège davantage le fond que la forme. Alors
que le droit d’auteur protège une forme d’expression spécifique d’une idée (qui, elle, reste
dans le domaine public car non protégée en tant que telle), les brevets protègent des «
inventions », à savoir des solutions techniques à des problèmes techniques.
L’invention implémentée par ordinateur sera généralement une invention de procédé.
Nous avons vu qu’il s’agit dès lors de protéger une « manière de faire » ou une ou plusieurs «
opérations ». Dans le domaine du logiciel, cela se traduira par une protection accordée aux
fonctionnalités, peu importe la façon dont celles-ci sont codées.
Dès lors, alors que le droit d’auteur ne protège que le code, le brevet protègera la
fonctionnalité que le code implémente (peu importe sa « forme » et donc peu importe la façon
dont ce code est rédigé ou construit). Il en résulte qu’alors qu’une violation de droit d’auteur
peut être évitée en créant une nouvelle forme, la violation d’un brevet ne peut s’éviter qu’en
s’abstenant d’utiliser la fonction qui fait l’objet du brevet.
14
Une invention est considérée comme susceptible d'application industrielle si son
objet peut être fabriqué ou utilisé dans tout genre d'industrie. Autrement dit, les brevets ne
peuvent protéger des inventions purement théoriques qui n’auraient aucune application
pratique.
1.3.4 Formalités
Contrairement aux droits d’auteur (qui s’acquièrent systématiquement, gratuitement et
sans formalités), les brevets ne s’obtiennent que moyennant le dépôt d’une demande, le
respect d’une procédure et le paiement de frais. Le brevet n’est par ailleurs maintenu année
par année que par le paiement d’ « annuités ».
a) Avant le dépôt
1. Vérifiez l’état de la technique et gardez le secret sur votre invention : Pour être
protégeable, votre invention doit être nouvelle. L’une des démarches préalables au
dépôt est donc de faire le point sur l’état de la technique au minimum sur les demandes
de brevets française, européennes et internationales des 20 dernières années.
2. Vous assurez que votre innovation est brevetable : Pour obtenir un brevet, votre
invention doit, en plus d’être nouvelle, constituer une solution technique à un
problème technique. Elle doit impliquer une activité inventive et être susceptible
d’application industrielle.
3. Remplissez le formulaire de dépôt et rédigez le texte de votre demande : Déposer
un brevet implique de remplir le formulaire de dépôt et de constituer un dossier.
Attention : rédiger un brevet nécessite à la fois des compétences juridiques et
techniques. En effet, chaque mot compte : une demande mal rédigée risque de vous
protéger insuffisamment, de retarder le déroulement de la procédure ou d’être rejetée.
Afin d’éviter des retards ou un rejet de votre demande, vous pouvez recourir aux
services d’un spécialiste en propriété industrielle qui préparera votre dépôt pour qu’il
soit conforme aux exigences requises et vous assistera au besoin par la suite. Soyez
bien attentifs en remplissant votre formulaire : chaque rectification pendant la
procédure vous coûtera 50 €.
Votre dossier doit ainsi contenir, dans une enveloppe fermée :
la description (sur papier libre) : il s’agit d’un texte décrivant votre invention.
Il sert de base à la rédaction d’une autre partie de la demande de brevet : les
15
revendications. Sa longueur n’est pas limitée, mais sa rédaction demande une
attention toute particulière puisqu’il sera impossible de la modifier après le dépôt
les revendications (sur papier libre) : il s’agit d’un texte destiné à définir
précisément la protection que vous recherchez. Ce texte se fonde sur la
description, c’est-à-dire que son contenu doit se retrouver entièrement dans celle-
ci
l’abrégé (sur papier libre) : l’abrégé est un résumé de l’invention
les dessins (sur papier libre) : qu’ils accompagnent la description ou l’abrégé,
les dessins ne sont pas obligatoires, mais participent de façon non négligeable à
la compréhension de l’invention. Ils peuvent être constitués d’une ou de plusieurs
figures.
Sur l’enveloppe :
le nom du demandeur
le titre de l’invention
le nom des documents contenus dans l’enveloppe et le nombre de feuilles
correspondantes (ex : "description : 12 pages" ; "revendications : 3 pages", etc.).
Joignez à cette enveloppe :
le formulaire de dépôt, en un exemplaire, signé à la main
les éventuelles pages "Suite", en un exemplaire, signées à la main
la désignation du ou des inventeurs, si nécessaire
le paiement des redevances ou la justification de ce paiement
l’original du pouvoir spécial ou la copie du pouvoir permanent en cas de dépôt
par un mandataire autre qu’un conseiller en propriété industrielle ou un avocat.
b) Du dépôt à la délivrance
4. Déposez le dossier à l’INPI et payez les redevances : Une fois le dossier de demande
de brevet rempli, vous pouvez :
le déposer directement au siège de l’INPI
l’envoyer à l’INPI par courrier recommandé avec accusé de réception
Vous pouvez également effectuer votre dépôt en ligne.
16
la description de votre invention
au moins une revendication.
S’il manque un document, l’INPI vous invite à compléter le dossier dans le
délai d’un mois. Votre date de dépôt n’est établie que lorsque votre dossier est
complet. S’il ne l’est pas dans les délais, votre demande est irrecevable.
6. L’INPI transmet ensuite votre demande pour examen à la Défense nationale :
Cette étape est imposée par la loi pour vérifier si l’invention ne présente pas un intérêt
pour la nation justifiant que sa divulgation soit empêchée ou retardée. C’est rarement
le cas. Le ministre de la Défense dispose d’un délai maximal de 5 mois pour décider
s’il met ou non le brevet au secret. En règle générale, l’autorisation de divulgation
vous est adressée par courrier dans les 4 à 6 semaines suivant votre dépôt.
Il vous est possible de demander, dès le dépôt, une autorisation exceptionnelle de
divulguer et d’exploiter l’invention.
7. L’INPI examine votre demande : L’INPI effectue un examen approfondi de votre
brevet ; il s’agit :
d’un examen administratif qui permet de vérifier la régularité de la demande
sur la forme, le paiement de la redevance de dépôt et, s’il y a lieu, des autres
redevances nécessaires
d’un examen technique qui permet de vérifier la conformité de la demande avec
certaines conditions de fond : votre demande concerne bien une invention
technique, elle respecte le principe d’unité d’invention, les revendications se
fondent sur la description...
17
documents. Toutefois, l’INPI peut rejeter votre demande si votre invention est
manifestement dépourvue de nouveauté.
Si des antériorités pertinentes sont citées dans le rapport de recherche préliminaire,
vous devez y répondre dans un délai de 3 mois. Vous pouvez reconduire ce délai une
fois, si nécessaire. Votre réponse consistera à formuler des observations sur la
pertinence des antériorités citées et/ou à apporter des modifications dans vos
revendications.
Une fois établis, ces deux documents vous sont adressés par courrier.
Attention : les modifications doivent rester dans la limite de la description initiale de
votre invention.
10. L’INPI publie le dépôt de votre brevet au Bulletin officiel de la propriété
industrielle (BOPI) : Votre demande de brevet est rendue accessible au public 18
mois après le premier dépôt de votre demande (en France ou à l’étranger). Cette
publication s’effectue au Bulletin officiel de la propriété industrielle (BOPI) et inclut
le rapport de recherche préliminaire, s’il est disponible.
Si vous souhaitez que votre demande soit publiée avant le terme du délai de 18 mois,
vous pouvez en demander la publication anticipée à tout moment auprès de l’INPI, en
présentant une demande écrite.
11. L’INPI vous envoie l’avis de publication : A réception de l’avis, il est conseillé de le
relire et de signaler au plus vite à l’INPI les éventuelles erreurs.
12. L’INPI vous transmet d’éventuelles observations : Dans les 3 mois suivant la
publication au BOPI, toute personne concernée peut adresser des observations à l’INPI
et citer d’autres documents qui n’apparaîtraient pas dans le rapport de recherche
préliminaire. Si votre demande de brevet fait l’objet d’observations, l’INPI vous en
avertit par courrier.
13. Répondez aux éventuelles observations : Vous pouvez y répondre dans un délai de 3
mois à compter de la réception du courrier de l'INPI, renouvelable une fois, en
formulant également des observations ou en modifiant vos revendications.
Vos différentes réponses au rapport de recherche et aux observations éventuelles sont
examinées par l’INPI au regard de la condition de nouveauté.
c) La délivrance
14. L’INPI établit un rapport de recherche "définitif" : Suite aux éventuels échanges
de courriers avec l’INPI et aux éventuelles modifications apportées à vos
revendications, un rapport de recherche définitif est établi et l’examen de votre dossier
est terminé.
15. Payez la redevance de délivrance et d’impression du fascicule du brevet : Si
l’invention est manifestement nouvelle, l’INPI vous demande de payer la redevance de
18
délivrance et d’impression du fascicule du brevet. Le paiement doit être effectué dans
un délai de 2 mois à compter de la demande sinon la demande de brevet est rejetée.
16. L’INPI délivre le brevet, vous adresse un exemplaire et publie la mention de la
délivrance au BOPI : L’INPI délivre le brevet environ 27 mois après votre dépôt.
Une fois la redevance payée, l’INPI publie la mention de la délivrance au BOPI et
vous adresse un exemplaire de votre brevet indiquant notamment le numéro national
de votre dépôt.
Un brevet peut être décrit avec différents niveaux d’abstraction utilisant des
vocabulaires différents, rendant les recherches d’antériorité fastidieuses, voire
impossibles
Les limites des brevets déposés sont très floues, et les brevets sont souvent rédigés
dans des termes vagues, pour profiter d’une interprétation la plus large possible
ensuite. La détermination du périmètre couvert par un brevet se décide souvent par
avocats interposés
À la lumière de ces considérations, les brevets logiciels sont dangereux pour tous :
logiciels libres (voir section 2.6.5) bien sûr, mais aussi logiciels propriétaires, et plus
largement pour toutes les entreprises et industries qui ne sont pas en position dominante sur le
marché.
19
Par exemple les signes « Linux », « Red Hat », « Mozilla », « Apache », « Suze », «
KDE », « Mandrake »,… de même que leurs logos (images de pingouins, dinosaures,
chapeaux rouges, etc.) font l’objet de droits de marque.
Au contraire des droits d’auteur, lesquels sont donnés en licence de façon très
permissive, les droits de marques ne font généralement pas l’objet de permissions
quelconques.
Au contraire, certaines licences mentionnent spécifiquement que les autorisations
d’usage concédées sur le code des logiciels ne s’étendent pas à l’usage de leurs marques, et
qu’il est dès lors interdit d’utiliser les marques en question sans autorisation explicite de leurs
détenteurs.
Tout comme le droit des brevets, le droit des marques est une matière complexe et
règlementée à différents niveaux. La marque est également un titre qui est décerné par une
institution spécifique pour un territoire déterminé, et il est également possible d’obtenir des
marques par plusieurs voies différentes.
Une procédure internationale de dépôt d’une demande d’enregistrement d’une marque
est également mise en place par le biais du système de Madrid, administré par l’office
mondial de la propriété intellectuelle (l’OMPI).
20
Une marque ne peut se déposer que dans des classes de produits ou de services
spécifiques. Le monopole qui est accordé au détenteur de la marque ne l’est que pour certains
produits ou certains services, et que pour autant que la marque soit effectivement utilisée
pour distinguer ces produits et services.
d'un signe identique à la marque pour des produits ou des services identiques à ceux
pour lesquels celle-ci est enregistrée;
d'un signe similaire à la marque pour des produits ou services similaires, lorsque ces
similarités sont source d’un risque de confusion dans l'esprit du public;
d'un signe identique ou similaire à la marque pour des produits ou des services qui
ne sont pas similaires à ceux pour lesquels la marque est enregistrée, lorsque celle-ci
jouit d'une renommée dans le territoire couvert et que l'usage du signe se fait sans
juste motif et qu’il tire indûment profit du caractère distinctif ou de la renommée de
la marque, ou leur porte préjudice.
Il peut notamment être interdit d'apposer le signe sur les produits ou sur leur
conditionnement, d'offrir les produits ou de les mettre dans le commerce ou de les détenir à
ces fins, d'offrir ou de fournir des services sous le signe, d'importer ou d'exporter les produits
sous le signe, d'utiliser le signe dans les papiers d'affaires et la publicité.
1.4.3 Titularité
Les droits de marque sont détenus par la personne qui l’a déposée.
1.4.4 Durée
La durée originaire d’une marque est de 10 ans, mais elle est indéfiniment
renouvelable, à chaque fois pour une période équivalente.
21
Droit d’auteur Brevets Marques
Objet de la Les œuvres Les inventions, c'est-à- Les signes (mots,
littéraires et dire les solutions logos, etc.)
Protection
artistiques techniques à des permettant de
problèmes techniques distinguer un produit
ou un service d’un
autre produit ou
service.
(auxquelles sont (inventions mises en
assimilés les œuvre par programme
programmes informatique).
d’ordinateur).
Etendue de la Les éléments Les procédés L’usage du signe
protection originaux de la techniques pour distinguer un
forme. ou plusieurs produits
ou services
déterminés
(le code) (les fonctionnalités)
- mise en forme - nouveauté - signe pouvant être
Conditions
- activité inventive reproduit
- originalité
-application industrielle graphiquement.
-signe distinctif
- disponibilité du
signe (pas identique
ou similaire à un
signe utilisé pour
produit ou service
identique ou
similaire)
- restrictions diverses
70 après la mort 20 ans maximum 10 ans -renouvelable
Durée
de l’auteur indéfiniment
Tableau 1.1 Tableau comparatif.
22