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IGN/ENSG
Topométrie : Mesure
des distances
Table des matières
Chapitre I. Définitions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1. Un peu d'histoire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2. Objectifs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3. Relations entre types de distances. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1. Angle stadimétrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2. Angle constant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3. Mesures indirectes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Chapitre
I
Définitions
1. Un peu d'histoire
Jusqu’au XVIIIème siècle l’unité de longueur était le pied et la toise ; le pied valait
environ 0,31 m et la toise mesurait 6 pieds (1,9 m).
A la fin du XVIIIème siècle, suite aux observations géodésiques, l’académie des
sciences proposait un étalon qui ait une réalité physique et soit basé sur la largeur de la
circonférence terrestre : le mètre est alors défini comme l’équivalent de la dix
millionième partie du quart du méridien terrestre. Les travaux de mesure de l’arc de
méridien DUNKERQUE - BARCELONE donnent au mètre la valeur de 0,513074
toise, et l’étalon est matérialisé par le règle en platine du pavillon de Breteuil à Sèvres.
En 1875 le système métrique est adopté par 17 pays.
En 1960, la conférence des poids et mesures propose pour mètre une définition basée
sur la longueur d’onde de radiations d’atomes du KRYPTON 86.
Actuellement la définition du mètre est basée sur la vitesse de la lumière dans le vide
(CØ = 299 792 458 m/s)
En pratique au niveau des laboratoires (CERN - Ministère de l’industrie - Bureau des
poids et mesures) l’étalon est fourni par un interféromètre à laser basé sur le principe
des franges d’interférence de Young de précision inférieure à 10 µ (0,01 mm).
6 Topométrie : Mesure des distances
2. Objectifs
Explication
Les appareils de mesures de distances permettent d’obtenir la distance selon la
pente (distance spatiale) entre l’instrument et le point de mesure (réflecteur,
prisme…). L’utilisateur souhaite généralement travailler dans un système
utilisant une représentation plane de la Terre, image d’un ellipsoïde de
référence, il faut donc déduire des mesures effectuées la distance réduite à la
projection utilisée.
Le passage d’une distance spatiale à une distance réduite en représentation se
décompose généralement comme suit :
♦ Mesures
- Distance spatiale (Dp)
- Angle Zénithale (Z)
- ou dénivelée (∆ H)
♦ Calcul de la distance horizontale
- Correction de courbure terrestre
- Correction de réfraction
♦ Calcul de la distance sur l'ellipsoïde
- Correction d'altitude
♦ Calcul de la distance en représentation
- Correction d’altération linéaire
Définitions 7
Exemple
SCH. 1
Notations :
♦ Dp : distance spatiale (celle mesurée par un EDM.)
♦ De : distance réduite à l'ellipsoïde.
♦ Dc : distance selon la corde.
♦ Dh : distance « horizontale ».
♦ ha, hb : hauteur de A et B au dessus de l’ellipsoïde de référence.
♦ R : rayon de courbure de l’ellipsoïde de référence dans la direction AB (rayon
du cercle ausculateur)
Ceci impose de connaître l'altitude moyenne pour calculer une distance horizontale.
Dans les logiciels de réductions de distance et donc de calculs de coordonnées utilisés
par la plupart des tachéomètres, on trouve une formule qui est la suivante :
(Le coefficient k est le rapport entre la courbure terrestre et la courbure des rayons
lumineux) En réalité cette valeur de DH correspond à la distance horizontale
correspondant au point A. Cette formule fait intervenir la distance zénithale Z
observée au moment de la mesure et tient compte d'une correction dite niveau apparent
qui correspond à la courbure du rayon lumineux et de la sphéricité de la terre.
Exemple
En France la projection conique conforme de Lambert de l'ellipsoïde Clarke
1880 IGN admet pour module linéaire la quantité :
Chapitre
II
Mesures directes
Les bases géodésiques de l’IGN ont été mesurées à l’aide de fils de 24 m de diamètre
1,65 mm. Les lectures s’effectuent à 0,1 mm sur 2 réglets au moyen de loupes et
simultanément. La distance mesurée est constante (24 m). De nombreuses mesures
nécessitent encore l’utilisation de fil d’invar notamment en mesure de convergence
dans le génie civil et en métrologie.
Les distances plus courtes sont obtenues au moyen de rubans Invar de longueur 12 m,
largeur 6,5 mm, épaisseur 0,5 mm. Ces rubans sont gradués tous les 10 cm par deux
traits espacés de 2 mm et ne possèdent qu'un seul réglet de lecture.
On peut obtenir avec ces rubans une précision inférieure à 0,1 mm pour 24 m.
1.4. Distinvar
Rappel
Cet appareil a été développé pour la métrologie des accélérateurs de particules
qui demande des précisions très élevées de l’ordre de 0,1 mm. Le fil est
identique à l’invar géodésique ; il ne mesure que des longueurs constantes de 1
à 50 m avec un débattement de 5 cm. Une extrémité est fixe et l’autre asservie à
une balance qui assure une tension de 15 kg au fil pour 1,5 kg de poids tenseur
sur le bras de la balance. Au moyen de la vis associée au compteur on déplace la
balance jusqu’à rendre le bras horizontal (signal donné par une diode infrarouge
; la résolution du compteur est de 0,01 mm, mais l’écart type est de 0,03 mm).
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Mesures directes 13
Explication
Correction d'étalonnage
En général c’est la valeur à ajouter à l’observation (lecture) pour obtenir la vraie
valeur. Sur les bancs se sont des microscopes qui se déplacent et mesurent les
graduations rondes de la chaîne, donnant ainsi la valeur vraie de la longueur de
chaîne. Il peut en être différemment (cas des distance mètres) où c’est l’appareil
qui mesure l’ETALON. Il est plus prudent de se faire préciser le signe de la
correction.
Attention
Lorsque l’on effectue une « implantation », il faut alors tenir compte de ces
corrections, mais en les appliquant à l’opposé. Un étalonnage rigoureux doit être
effectué sur toutes les graduations de la chaîne (tous les mètres), car il est en fait
proportionnel à la longueur. Suivant les cas, il faut apporter une correction
d’horizontalité.
SCH. 2
14 Topométrie : Mesure des distances
On mesure une distance Dp dite « suivant la pente » que l’on projette à l’horizontale, «
Dh », il faut donc mesurer la dénivelée ou le défaut d’alignement h.
On peut calculer par Pythagore, mais on utilise très souvent la correction
Définition
On définit la module d’élasticité E = module de Young comme étant
l’allongement (en mm) pour 1000g de tension, pour 1 mm de section et 1 m de
longueur.
1. E Acier = 20 000
2. E Invar = 15 000 à 16 000
En mode mesure la correction est positive. Elle peut être importante pour L=10m
T=5kg et s=5mm2 CT vaut alors 0.5mm (elle se compense avec la correction de
chaînette, mais elle est importante à PLAT)
α coefficient de dilatation qui vaut 1,2 à 1,7´10-5 pour l'acier et 1´10-6 pour
l'INVAR.
Cette correction est très importante, par exemple une variation de 10°C par
rapport à l’étalonnage d’un ruban de 10 m en acier donne une correction de :
Cm= 10´1,5´10-5´10= 10-3 mm= +1,5 mm.
En mode mesure la correction est négative (on mesure « trop long »).
Exemple
Exemple pour L = 20 m, p = 20 g/m, T = 10 kg
Exemple
Pour un fil de 80m, en INVAR, tel que p= 20g/m et s=2mm2. On trouve
Cette correction s'ajoute à la correction de tension. Elle est également positive. Pour
mémoire : afin d'éviter les oscillations du fil ou propose des tensions proportionnelles
à la longueur de celui-ci tel que Tkg= 10+0.08´Lm
III
Mesures indirectes
1. Angle stadimétrique
Cet angle est matérialisé par deux traits gravés sur le tableau focal (réticule). Ils
peuvent aussi être horizontaux et valent en général un angle α =1/100 radian et on
parle alors d’angle stadimètrique « constant ».
SCH. 3
SCH. 4
18 Topométrie : Mesure des distances
2. Angle constant
Démarche
On effectue les lecteurs "stadimétriques" sur des mires « parlantes ». La mire est
généralement verticale.
Par exemple sur une mire de nivellement de précision on utilise les « fils
stadimétriques » pour contrôler les lectures et l'égalité des portées (niveaux
optiques).
SCH. 5
3. Mesures indirectes
Démarche
On utilise des mesures de «site i » effectuées sur mires parlantes verticales
Mesures indirectes 19
SCH. 6
Cette méthode peut encore «dépanner» si l'on dispose d'une bonne mire et d'un
théodolite précis.
Chapitre
IV
Appareils
Electroniques de
Mesures de
Distances (EDM)
1. Principes
1.1. Principes
Rappel
Les mesures de distances électroniques datent de la 2ème guerre mondiale avec
l’apparition des RADARS. Les premiers distance-mètres à usage géodésique
apparaissent aux environs de 1960 (Géodimètre - Telluromètre), ils permettent
de mesurer des distances de plusieurs dizaines de km quasi instantanément,
alors qu’elles auraient nécessité auparavant plusieurs mois à plusieurs personnes
(bases mesurées au fil invar).
explication
On mesure le temps de propagation aller-retour d'un train d'onde à très grosse
énergie émis en très peu de temps. Cette méthode est utilisée pour les distances
(terre lune-terre satellites) énormes mais également dans les dispositifs de
mesures sans prisme.
L'équation d'une telle mesure s'exprime simplement :
explication
Un train d'onde est émis en permanence, il se réfléchit (ou est ré-émis pour les
ondes radio) sur une surface réfléchissante, le problème consiste à mesurer un
nombre entier de longueur d'onde et un appoint. On procède par mesure de
phase ∆ Φ . A de très grandes fréquences les mesures de phase sont très
difficiles, on choisit de moduler l'onde porteuse qui reste très rectiligne, mais
plus facile à mesurer en phase.
Appareils Electroniques de Mesures de Distances (EDM) 23
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Définition
Une onde électromagnétique peut se décrire sous la forme d'un onde sinusoïdale
d'équation :
♦ a : amplitude (mètres)
♦ f : fréquence (hertz)
♦ Φ : phase (radians)
♦ λ : longueur d'onde (mètres)
Démarche
La mesure d'un EDM est une mesure de déphasage entre le signal émis et le
signal reçu.
Complément
Une méthode consiste à faire varier les fréquences de modulation, on agit par
combinaisons linéaires de fréquences et par division successives par 10. On
obtient un schéma de mesure comme suit :
Sur la fréquence F = 15 KHz on mesure 4,82 km
Sur la fréquence F = 150 KHz on mesure 8,29 hm
Sur la fréquence F = 1,5 MHz on mesure 2,93 dm
Sur la fréquence F = 15 MHz on mesure 9,312 m
Dont les combinaisons donnent : D = 4829,312 m
TAB. 1
2. Ondes Utilisées
SCH. 9
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3. Influence du milieu
Explication
La mesure de distance dépend de la vitesse du signal dans le milieu de
propagation.
♦ D : distance spatiale
♦ C0 : vitesse de la lumière dans le vide = 299792458 m/s
♦ indice de réfraction du milieu de propagation, c vitesse de l'onde
dans le milieu. La valeur courante de n est de l'ordre de 1,000290.
Méthode
Les constructeurs imposent à n une valeur conventionnelle nc
La distance affichée est alors :
Appareils Electroniques de Mesures de Distances (EDM) 27
Remarque
1ppm en distance correspond à 1 mm pour une distance de 1 km
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4.2. Etalonnage
a) Méthode de la base inconnue :
Cette méthode ne nécessite pas de base connue, mais elle suppose que «a» est
constante quelque soit la longueur de la distance. Soit trois repères A B C
parfaitement alignés en site (horizontalement) et en azimut (direction) :
Si ces points ne sont pas alignés en site, il faut faire du nivellement et réduire à
l'horizontale On mesure AB (lecture l1), BC (lecture l2), AC (lecture l3)
Si «a» est la correction à apporter à DOBS pour obtenir DVRAIE alors
et en écrivant que :
Remarque
cette valeur peut atteindre plusieurs centimètres
4.3. Réflecteurs
Prismes
L'onde lumineuse est réfléchie par une surface taillée dans un coin de cube
appelée prisme réflecteur. La précision otique et mécanique de ces coins de
cube est très variable et conduit à toute une gamme de produits .
30 Topométrie : Mesure des distances
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SCH. 10
Recommandations
♦ Sur grandes distances ( > 1 km), utiliser plusieurs primes (de 3 à ..n).
♦ attention à la visibilité et l'humidité : la buée peut provoquer des réflexions
parasites.
♦ attention aux prismes de marques différentes : l'étalonnage peut varier suivant
les constructeurs.
♦ l'étalonnage (voir méthode d'étalonnage) n'est valable que pour un couple
appareil et prisme car il tient également compte de la constante interne de
l'appareil. C'est une erreur constante (systématique).
♦ à courtes distances attention aux réflexions parasites dues à la face d'entrée du
prisme.
Bibliographie