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Didier Bouteloup

IGN/ENSG

Topométrie : Mesure
des distances
Table des matières

Chapitre I. Définitions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

1. Un peu d'histoire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2. Objectifs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3. Relations entre types de distances. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Chapitre II. Mesures directes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1. Chaînes, rubans, fils. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11


2. Les erreurs systématique de chaînage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Chapitre III. Mesures indirectes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

1. Angle stadimétrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2. Angle constant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3. Mesures indirectes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

Chapitre IV. Appareils Electroniques de Mesures de Distances


(EDM). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1. Principes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2. Ondes Utilisées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3. Influence du milieu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4. Modèle d'erreur d'un EDM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Chapitre

I
Définitions

1. Un peu d'histoire
Jusqu’au XVIIIème siècle l’unité de longueur était le pied et la toise ; le pied valait
environ 0,31 m et la toise mesurait 6 pieds (1,9 m).
A la fin du XVIIIème siècle, suite aux observations géodésiques, l’académie des
sciences proposait un étalon qui ait une réalité physique et soit basé sur la largeur de la
circonférence terrestre : le mètre est alors défini comme l’équivalent de la dix
millionième partie du quart du méridien terrestre. Les travaux de mesure de l’arc de
méridien DUNKERQUE - BARCELONE donnent au mètre la valeur de 0,513074
toise, et l’étalon est matérialisé par le règle en platine du pavillon de Breteuil à Sèvres.
En 1875 le système métrique est adopté par 17 pays.
En 1960, la conférence des poids et mesures propose pour mètre une définition basée
sur la longueur d’onde de radiations d’atomes du KRYPTON 86.
Actuellement la définition du mètre est basée sur la vitesse de la lumière dans le vide
(CØ = 299 792 458 m/s)
En pratique au niveau des laboratoires (CERN - Ministère de l’industrie - Bureau des
poids et mesures) l’étalon est fourni par un interféromètre à laser basé sur le principe
des franges d’interférence de Young de précision inférieure à 10 µ (0,01 mm).
6 Topométrie : Mesure des distances

2. Objectifs
Explication
Les appareils de mesures de distances permettent d’obtenir la distance selon la
pente (distance spatiale) entre l’instrument et le point de mesure (réflecteur,
prisme…). L’utilisateur souhaite généralement travailler dans un système
utilisant une représentation plane de la Terre, image d’un ellipsoïde de
référence, il faut donc déduire des mesures effectuées la distance réduite à la
projection utilisée.
Le passage d’une distance spatiale à une distance réduite en représentation se
décompose généralement comme suit :
♦ Mesures
- Distance spatiale (Dp)
- Angle Zénithale (Z)
- ou dénivelée (∆ H)
♦ Calcul de la distance horizontale
- Correction de courbure terrestre
- Correction de réfraction
♦ Calcul de la distance sur l'ellipsoïde
- Correction d'altitude
♦ Calcul de la distance en représentation
- Correction d’altération linéaire
Définitions 7

Exemple

SCH. 1

Notations :
♦ Dp : distance spatiale (celle mesurée par un EDM.)
♦ De : distance réduite à l'ellipsoïde.
♦ Dc : distance selon la corde.
♦ Dh : distance « horizontale ».
♦ ha, hb : hauteur de A et B au dessus de l’ellipsoïde de référence.
♦ R : rayon de courbure de l’ellipsoïde de référence dans la direction AB (rayon
du cercle ausculateur)

3. Relations entre types de distances


3.1. Relation rigoureuse Dp-Dc
Si α est l'angle entre les vecteurs OA et OB, on a (Al Kashi) :
8 Topométrie : Mesure des distances

En appliquant le même raisonnement au triangle (A0,O,B0) , on obtient une relation


entre Dc et Dp:

On ne connaît en général que HA et HE altitudes orthométriques déterminées par


rapport au Géoïde. La différence N = h - H n'excède pas en France quelques mètres et
son influence est négligeable en topométrie courante.
Il y aurait lieu d’y songer lorsque l’on utilise d’autres systèmes (RGF 93 par exemple)
où N peut atteindre 50 m ou si l’on mesure de grandes distances.
Choix du rayon de courbure R:
Suivant la précision requise en France on prendra R = 6.372 km. Si l’on
connaît j (même approchée), on utilisera des rayons de courbures issue de
l’étude de la géométrie de l’ellipsoïde

♦ Ou encore la valeur de R calculée en fonction de l'azimut (Formule d'Euler)

3.2. Relation De-Dc

ou en effectuant le développement limité de (α est un petit angle)

3.3. Relation De-Dh


En appliquant le théorème de Thalès on trouve
Définitions 9

Ce qui implique que la distance horizontale entre A et B dépend de l'altitude


considérée. En topométrie la distance couramment utilisée est la distance horizontale
moyenne

Ceci impose de connaître l'altitude moyenne pour calculer une distance horizontale.
Dans les logiciels de réductions de distance et donc de calculs de coordonnées utilisés
par la plupart des tachéomètres, on trouve une formule qui est la suivante :

(Le coefficient k est le rapport entre la courbure terrestre et la courbure des rayons
lumineux) En réalité cette valeur de DH correspond à la distance horizontale
correspondant au point A. Cette formule fait intervenir la distance zénithale Z
observée au moment de la mesure et tient compte d'une correction dite niveau apparent
qui correspond à la courbure du rayon lumineux et de la sphéricité de la terre.

3.4. Relation De-Dprojection


Rappel
Toutes les représentations planes de l'ellipsoïde altèrent les distances
ellipsoïdales dans un rapport dénommé module linéaire.
Cette altération dépend :
♦ Du lieu (α ,ϕ )
♦ Des formules et caractéristiques de la projection

Exemple
En France la projection conique conforme de Lambert de l'ellipsoïde Clarke
1880 IGN admet pour module linéaire la quantité :
Chapitre

II
Mesures directes

1. Chaînes, rubans, fils


La mesure directe des distances s’effectue au moyen de chaînes, rubans, fils plus ou
moins précis suivant la qualité des matériaux qui les composent. Suivant la précision
recherchée il faudra tenir compte de diverses corrections.
1.1. Rubans en toile
Ils sont fabriqués en tissu de fibre de verre enrobé de matière plastique polyester ; ils
sont imputrescibles et résistants et peu extensibles. La tension d'utilisation est de 2 kg
environ. Ils sont dits de « précision courante » de 5 mm pour 10 m. Ils sont contrôlés
par le fabricant, mais ne possèdent en général pas de certificat d'étalonnage.

1.2. Rubans en acier


Il existe une grande variété de rubans acier qui peuvent se distinguer :
♦ par la longueur 10, 20, 50, 100 m et parfois plus tel les rubans des puits de mine
utilisée en mode suspendu.
♦ par l’intervalle des graduations (millimétrique – centimétrique ou décimétrique) et le
type de la graduation (trous, rivets, impression gravée ou chimique …)
♦ par la nature du métal :
- acier inoxydable, acier au chrome, au carbone etc....on les utilise en général à plat
sous tension de 5 à 10 kg assurée par un dynamomètre.
♦ Par leur précision :
- Fine : pour les rubans métalliques ; elle est de 1,5 mm pour 10 m pour laquelle
l'utilisateur peut demander un certificat d'étalonnage.
- Spéciale : rubans acier - carbone ; elle est de 0,75 mm pour 10 m : ces rubans sont
livrés avec un certificat d'Etalonnage.
12 Topométrie : Mesure des distances

1.3. Rubans (ou fils) Invar


Rappel
L’Invar est un alliage de 64 % de fer, 36 % de nickel (environ) auquel sont
ajoutés du chrome pour la dureté et du manganèse (étirage) et du carbone. Le
coefficient de dilatation est pratiquement nul et parfois négatif. Leur fabrication
est délicate ; après coulage et tréfilage, les fils sont refroidis de 100 à 20°C
durant 6 mois, puis battus pour stabiliser l’alliage. Ils sont très fragiles, pèsent
environ 500 g. On les utilise sous tension de 8 ou 10 kg connue à quelques
grammes près et en mode suspendu.

Les bases géodésiques de l’IGN ont été mesurées à l’aide de fils de 24 m de diamètre
1,65 mm. Les lectures s’effectuent à 0,1 mm sur 2 réglets au moyen de loupes et
simultanément. La distance mesurée est constante (24 m). De nombreuses mesures
nécessitent encore l’utilisation de fil d’invar notamment en mesure de convergence
dans le génie civil et en métrologie.
Les distances plus courtes sont obtenues au moyen de rubans Invar de longueur 12 m,
largeur 6,5 mm, épaisseur 0,5 mm. Ces rubans sont gradués tous les 10 cm par deux
traits espacés de 2 mm et ne possèdent qu'un seul réglet de lecture.
On peut obtenir avec ces rubans une précision inférieure à 0,1 mm pour 24 m.

1.4. Distinvar
Rappel
Cet appareil a été développé pour la métrologie des accélérateurs de particules
qui demande des précisions très élevées de l’ordre de 0,1 mm. Le fil est
identique à l’invar géodésique ; il ne mesure que des longueurs constantes de 1
à 50 m avec un débattement de 5 cm. Une extrémité est fixe et l’autre asservie à
une balance qui assure une tension de 15 kg au fil pour 1,5 kg de poids tenseur
sur le bras de la balance. Au moyen de la vis associée au compteur on déplace la
balance jusqu’à rendre le bras horizontal (signal donné par une diode infrarouge
; la résolution du compteur est de 0,01 mm, mais l’écart type est de 0,03 mm).

IMG. 1
Mesures directes 13

2. Les erreurs systématique de chaînage


2.1. Etalonnage
Conseil
Tout appareillage fournissant une précision donnée doit être garanti par un
étalonnage. Celui-ci consiste à comparer les valeurs indiquées à un étalon de
mesure généralement bien plus précis (banc d’étalonnage à étalon invar,
interféromètre). Les constructeurs doivent être en mesure de fournir des
certificats d’étalonnage délivrés par le bureau des Instruments de mesure du
Ministère de l’Industrie ou un organisme certifié.
Un étalonnage doit préciser :
♦ Le mode : à plat ou sous tension
♦ La température (en général 20°C)
♦ La tension d'étalonnage

Explication
Correction d'étalonnage
En général c’est la valeur à ajouter à l’observation (lecture) pour obtenir la vraie
valeur. Sur les bancs se sont des microscopes qui se déplacent et mesurent les
graduations rondes de la chaîne, donnant ainsi la valeur vraie de la longueur de
chaîne. Il peut en être différemment (cas des distance mètres) où c’est l’appareil
qui mesure l’ETALON. Il est plus prudent de se faire préciser le signe de la
correction.

Attention
Lorsque l’on effectue une « implantation », il faut alors tenir compte de ces
corrections, mais en les appliquant à l’opposé. Un étalonnage rigoureux doit être
effectué sur toutes les graduations de la chaîne (tous les mètres), car il est en fait
proportionnel à la longueur. Suivant les cas, il faut apporter une correction
d’horizontalité.

2.2. Défaut d'alignement ou d'horizontalité

SCH. 2
14 Topométrie : Mesure des distances

On mesure une distance Dp dite « suivant la pente » que l’on projette à l’horizontale, «
Dh », il faut donc mesurer la dénivelée ou le défaut d’alignement h.
On peut calculer par Pythagore, mais on utilise très souvent la correction

Cette correction est négative.

2.3. Correction de tension


Rappel
Avant sa limite de déformation permanente 30 kg/mm2 et sa rupture 50 à 60
kg/mm2 un ruban ou un fil prend une déformation élastique.

Définition
On définit la module d’élasticité E = module de Young comme étant
l’allongement (en mm) pour 1000g de tension, pour 1 mm de section et 1 m de
longueur.
1. E Acier = 20 000
2. E Invar = 15 000 à 16 000

En mode mesure la correction est positive. Elle peut être importante pour L=10m
T=5kg et s=5mm2 CT vaut alors 0.5mm (elle se compense avec la correction de
chaînette, mais elle est importante à PLAT)

2.4. Correction de dilation


Définition

α coefficient de dilatation qui vaut 1,2 à 1,7´10-5 pour l'acier et 1´10-6 pour
l'INVAR.
Cette correction est très importante, par exemple une variation de 10°C par
rapport à l’étalonnage d’un ruban de 10 m en acier donne une correction de :
Cm= 10´1,5´10-5´10= 10-3 mm= +1,5 mm.

2.5. Correction de chaînette


Définition
C’est la différence entre la corde AB et la longueur AB du fil en équilibre sous
son propre poids.
Mesures directes 15

En mode mesure la correction est négative (on mesure « trop long »).

Exemple
Exemple pour L = 20 m, p = 20 g/m, T = 10 kg

2.6. Correction de poids en mode suspendu


Définition
On peut utiliser également des chaînages pour mesurer des différences
d’altitudes. Le fil est alors en mode « suspendu » et s’allonge aussi sous l’action
de son propre poids.

Avec p = poids linéaire en g/m et s = section en mm2.

Exemple
Pour un fil de 80m, en INVAR, tel que p= 20g/m et s=2mm2. On trouve

Cette correction s'ajoute à la correction de tension. Elle est également positive. Pour
mémoire : afin d'éviter les oscillations du fil ou propose des tensions proportionnelles
à la longueur de celui-ci tel que Tkg= 10+0.08´Lm

2.7. Les erreurs de support


De telles précisions ne peuvent être obtenues que si les supports sont suffisamment
conséquents pour recevoir des tractions de 10 à 20 kg.

2.8. Les erreurs mécaniques


Les erreurs de jeux d’axes, de non alignement des réglets peuvent être très importants
lorsque la précision avoisine 0,1 mm.

2.9. Nature du sol


Ne pas oublier que le sol (béton par exemple) est lui aussi assujetti à la dilatation
(Béton @ acier) sur de grands ouvrages d’art la dilatation (bien connue) peut être
énorme et lors d’un mesurage il est préférable de préciser la température correspondant
à l’époque de la mesure.
Chapitre

III
Mesures indirectes

1. Angle stadimétrique
Cet angle est matérialisé par deux traits gravés sur le tableau focal (réticule). Ils
peuvent aussi être horizontaux et valent en général un angle α =1/100 radian et on
parle alors d’angle stadimètrique « constant ».

SCH. 3

SCH. 4
18 Topométrie : Mesure des distances

2. Angle constant
Démarche
On effectue les lecteurs "stadimétriques" sur des mires « parlantes ». La mire est
généralement verticale.

Par exemple sur une mire de nivellement de précision on utilise les « fils
stadimétriques » pour contrôler les lectures et l'égalité des portées (niveaux
optiques).

SCH. 5

Lorsque le voyant ou la mire est observé avec un site i, alors la « distance


stadimétrique » s'exprime :
Ds = 100.AB' = 100.AB.cosi (avec AB= différence de lecture).
Ds=100.AB' = 100.∆ L.cos2i et DN = 100.∆ L.cosi.sini
Attention
Lorsque l'on utilise des fils stadimétriques horizontaux, on mesure une distance
suivant la pente.

3. Mesures indirectes
Démarche
On utilise des mesures de «site i » effectuées sur mires parlantes verticales
Mesures indirectes 19

SCH. 6

Cette méthode peut encore «dépanner» si l'on dispose d'une bonne mire et d'un
théodolite précis.
Chapitre

IV
Appareils
Electroniques de
Mesures de
Distances (EDM)

1. Principes
1.1. Principes
Rappel
Les mesures de distances électroniques datent de la 2ème guerre mondiale avec
l’apparition des RADARS. Les premiers distance-mètres à usage géodésique
apparaissent aux environs de 1960 (Géodimètre - Telluromètre), ils permettent
de mesurer des distances de plusieurs dizaines de km quasi instantanément,
alors qu’elles auraient nécessité auparavant plusieurs mois à plusieurs personnes
(bases mesurées au fil invar).

1.2. Ondes pulsées


22 Topométrie : Mesure des distances

SCH. 7 : ONDES PULSÉES

explication
On mesure le temps de propagation aller-retour d'un train d'onde à très grosse
énergie émis en très peu de temps. Cette méthode est utilisée pour les distances
(terre lune-terre satellites) énormes mais également dans les dispositifs de
mesures sans prisme.
L'équation d'une telle mesure s'exprime simplement :

Pour obtenir un appareil de mesure d'une précision de l'ordre de 1mm à 100m, il


faut mesurer le temps avec une précision de l'ordre de 10-5s et une résolution de
l'ordre de 10-12s.

1.3. Ondes entretenues

SCH. 8 : ONDES ENTRETENUES

explication
Un train d'onde est émis en permanence, il se réfléchit (ou est ré-émis pour les
ondes radio) sur une surface réfléchissante, le problème consiste à mesurer un
nombre entier de longueur d'onde et un appoint. On procède par mesure de
phase ∆ Φ . A de très grandes fréquences les mesures de phase sont très
difficiles, on choisit de moduler l'onde porteuse qui reste très rectiligne, mais
plus facile à mesurer en phase.
Appareils Electroniques de Mesures de Distances (EDM) 23

IMG. 2

Définition
Une onde électromagnétique peut se décrire sous la forme d'un onde sinusoïdale
d'équation :

♦ a : amplitude (mètres)
♦ f : fréquence (hertz)
♦ Φ : phase (radians)
♦ λ : longueur d'onde (mètres)

La fréquence est le nombre de fois qu'un phénomène a été ou est observable


pendant une unité de temps. Un phénomène est périodique si les caractéristiques
observées se reproduisent à l'identique pendant des durées égales consécutives.
La période ou longueur d'onde du phénomène est la durée minimale au bout de
laquelle il se reproduit avec les mêmes caractéristiques. La période est l'inverse
(au sens mathématique) de la fréquence. Si l'unité de temps choisie est la
seconde, la fréquence est mesurée en hertz (symbole : Hz), du nom du physicien
Heinrich Hertz.

Démarche
La mesure d'un EDM est une mesure de déphasage entre le signal émis et le
signal reçu.

La mesure de déphasage est ensuite convertie en temps :

Puis en distance : le nombre k correspond à une ambiguïté sur


le nombre de longueur d'onde à résoudre pour retrouver la distance.
24 Topométrie : Mesure des distances

Complément
Une méthode consiste à faire varier les fréquences de modulation, on agit par
combinaisons linéaires de fréquences et par division successives par 10. On
obtient un schéma de mesure comme suit :
Sur la fréquence F = 15 KHz on mesure 4,82 km
Sur la fréquence F = 150 KHz on mesure 8,29 hm
Sur la fréquence F = 1,5 MHz on mesure 2,93 dm
Sur la fréquence F = 15 MHz on mesure 9,312 m
Dont les combinaisons donnent : D = 4829,312 m
TAB. 1

2. Ondes Utilisées

SCH. 9

2.1. Ondes radio


Le procédé offrait beaucoup d'avantages, mais la mesure était trop influencée par la
vapeur d'eau et les réflexions parasites. Actuellement, il est abandonné.
Appareils Electroniques de Mesures de Distances (EDM) 25

2.2. Ondes lumineuses


Elles sont plus rectilignes, peu sensibles à la vapeur d'eau du milieu, elles demandent
de bonnes visibilités car la lumière émise doit se réfléchir sur les prismes ou miroirs et
revenir
2.2.1. Ondes infra-rouges
Rappel
Le rayonnement infrarouge (IR) est un rayonnement électromagnétique d'une
longueur d'onde supérieure à celle de la lumière visible mais plus courte que
celle des micro-ondes. Le nom signifie « en-deçà du rouge » (du latin infra:
« en-deçà de »), le rouge étant la couleur de longueur d'onde la plus longue de la
lumière visible. Cette longueur d'onde est comprise entre 700 nm et 1 mm
Les infrarouges sont souvent subdivisés en IR proches (0,7-5 µ m), IR moyens
(5-30 µ m) et IR lointains (30-1 000 µ m). Toutefois cette classification n'est pas
précise, chaque domaine d'utilisation ayant sa propre idée de la frontière entre
les différents types.
Les infrarouges sont souvent associés à la chaleur car, à température normale,
les objets émettent spontanément des radiations dans le domaine des
infrarouges, la relation exacte étant donnée par la loi du rayonnement du corps
noir ; par ailleurs, le rayonnement infrarouge met en vibration les atomes du
corps qui les absorbe et donc élève sa température (transfert de chaleur par
rayonnement).
La longueur d'onde utilisée couramment en topométrie est λ =0.92mm
(arséniure de gallium).

2.2.2. Ondes laser


Rappel
Le Laser est un dispositif qui amplifie la lumière (et plus généralement tout
rayonnement électromagnétique). Une source Laser associe un amplificateur à
une cavité optique généralement constituée de deux miroirs, dont un à fuite
émet le faisceau. Les caractéristiques géométriques de cet ensemble imposent la
géométrie du faisceau émis, toujours très directif (peu divergent) et,
spatialement et temporellement, cohérent. Ainsi la lumière laser est
extrêmement directionnelle. De plus le rayonnement émis est d'une grande
pureté puisqu'il ne contient qu'une longueur d'onde précise imposée par le
milieu amplificateur. Les longueurs d'ondes concernées étaient d'abord les
micro-ondes (masers) puis elles se sont étendues aux domaines de l'infrarouge,
du visible, de l'ultraviolet et on commence même à les appliquer aux rayons X.
La longueur d'onde courante utilisée en topométrie est λ =0.63mm
(helium-neon) ou λ =0.55mm (vapeur de mercure).
On retrouve cette technologie dans de nombreuses applications de mesures de
distances :
26 Topométrie : Mesure des distances

IMG. 3

3. Influence du milieu
Explication
La mesure de distance dépend de la vitesse du signal dans le milieu de
propagation.

♦ D : distance spatiale
♦ C0 : vitesse de la lumière dans le vide = 299792458 m/s
♦ indice de réfraction du milieu de propagation, c vitesse de l'onde
dans le milieu. La valeur courante de n est de l'ordre de 1,000290.

On appelle co-indice de réfraction la quantité N =( n-1).106 ≈ 300


Ce co-indice de réfraction varie avec :
♦ La longueur d'onde utilisée
♦ La température
♦ La pression
♦ L'humidité

Méthode
Les constructeurs imposent à n une valeur conventionnelle nc
La distance affichée est alors :
Appareils Electroniques de Mesures de Distances (EDM) 27

il faut donc appliquer une correction qui s'exprime :

Remarque
1ppm en distance correspond à 1 mm pour une distance de 1 km

Exemple de formule de corrections météorologiques (Trimble 3605)


:

IMG. 4

Influence de la météo sur la distance


Modèle d'erreur :
♦ Une variation de température de +/- 1° entraîne une variation de distance de
1ppm
♦ Une variation de pression de +/-3mmHg entraîne une variation de distance de
1ppm
♦ Une variation de pression de vapeur saturante de +/-20mmHg entraîne une
variation de distance de 1ppm
28 Topométrie : Mesure des distances

4. Modèle d'erreur d'un EDM


4.1. Erreurs aléatoires
Il faut distinguer les erreurs dues à l'instrument de celles dues à son utilisation ; ces
dernières ne peuvent être éliminées et sont souvent des fautes.
♦ mauvais centrages
♦ mauvais pointés
♦ conditions météo hasardeuses (brume, pluie, visées rasantes)
♦ mauvais réglage de la fonction PPM : beaucoup d'appareils ont la possibilité
d'introduire directement les valeurs de PPM ; il est donc recommandé de s'assurer
que ces valeurs correspondent aux conditions météo de l'instant de la mesure.

Il est préférable de travailler systématiquement avec PPM à zéro et de calculer la


correction séparément.
Conseil
De bonnes observations consistent à effectuer plusieurs mesures dans des
conditions différentes : refaire les centrages, excentrer les prismes sur
alignement, attendre des changements de météo, observer un réseau déterminé
par des mesures de distances fortement surabondant.

Le modèle des erreurs aléatoires de mesures suit l'hypothèse suivante :

Les constructeur proposent des corrections sous la forme α +β D dans lesquelles α et


β représentent la précision due respectivement aux erreurs de phase (erreurs cyclique
comprises) de et de fréquence exprimées par α mm+β PPM.
On trouve par exemple :

Type Précision Type de lumière Portée


TRIMBLE- série 5600 (anciens
2mm+2PPM Infra-rouge/laser 200m/5km
Geotronics)
TRIMBLE- type 3600 (anciens Zeiss) 2mm+2PPM Infra-rouge 5km
LEICA-TCA 2003 1mm+1PPM Infra-rouge 10-20 km
LEICA-TCR 700 2mm+2PPM Infra-rouge/laser 100m/5km
TAB. 2
Appareils Electroniques de Mesures de Distances (EDM) 29

IMG. 5

4.2. Etalonnage
a) Méthode de la base inconnue :
Cette méthode ne nécessite pas de base connue, mais elle suppose que «a» est
constante quelque soit la longueur de la distance. Soit trois repères A B C
parfaitement alignés en site (horizontalement) et en azimut (direction) :
Si ces points ne sont pas alignés en site, il faut faire du nivellement et réduire à
l'horizontale On mesure AB (lecture l1), BC (lecture l2), AC (lecture l3)
Si «a» est la correction à apporter à DOBS pour obtenir DVRAIE alors

et en écrivant que :

Remarque
cette valeur peut atteindre plusieurs centimètres

4.3. Réflecteurs
Prismes
L'onde lumineuse est réfléchie par une surface taillée dans un coin de cube
appelée prisme réflecteur. La précision otique et mécanique de ces coins de
cube est très variable et conduit à toute une gamme de produits .
30 Topométrie : Mesure des distances

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La mesure sera pratiquement toujours possible lorsque l'on utilise un dispositif


réflecteur, à portée raisonnable (jusqu' à plusieurs km) et correctement orienté.
On distingue :
♦ Miroirs : Ils nécessitent une excellente orientation, et sont donc très peu
utilisés.
♦ Catadioptres : surface granuleuse réfléchissante (feux de voitures) - sont
utilisés mais sur des distances très courtes inférieures à 100 m. On peut
également avoir du ? retour ? sur de la peinture.
♦ Prismes : dits aussi « coin de cube ».
C'est le dispositif le plus courant. Composé d'une pyramide à base triangulaire
et de miroirs à 90°. Métallisés et laqués, protégées par un verre (ce qui évite
la poussière, et les condensations internes). Il faut faire attention à courte
distance aux réflexions parasites possible sur la face avant non traitée.
Avantage :
- la lumière est renvoyée dans la même direction.
le trajet optique est identique pour tous les rayons à celui qui se réfléchirait
directement au sommet du coin de cube S.
Inconvénients (voir scéma ci dessous):
- l'indice n = 1,5 du verre produit un ralentissement et donne un trajet plus
long d’où un problème de constante de prisme associée au centrage C. e =
nES – EC qui entraîne un étalonnage
- Variation de la constante en cas de désorientement. e1 = nES - EA (plan
vertical)e2 = nES - Eh (plan horizontal)
- En cas de site (visées inclinées) il faut donc privilégier les prismes
basculant.
Appareils Electroniques de Mesures de Distances (EDM) 31

SCH. 10

Recommandations
♦ Sur grandes distances ( > 1 km), utiliser plusieurs primes (de 3 à ..n).
♦ attention à la visibilité et l'humidité : la buée peut provoquer des réflexions
parasites.
♦ attention aux prismes de marques différentes : l'étalonnage peut varier suivant
les constructeurs.
♦ l'étalonnage (voir méthode d'étalonnage) n'est valable que pour un couple
appareil et prisme car il tient également compte de la constante interne de
l'appareil. C'est une erreur constante (systématique).
♦ à courtes distances attention aux réflexions parasites dues à la face d'entrée du
prisme.
Bibliographie

BRABANT M, "Maîtriser la Topographie, des observations au plan", AFT, 542 pages


pages, Groupe Eyrolles, Paris, 2003.
DUFOUR J, "Introduction à la Géodésie", ENSG-IGN, 334 pages pages, Hermes science
Publications, Paris, 2001.
"Consulter les dossiers du mois" in "Géomètre", 2006.
LEAUTHAUD J, "Cours de topométrie générale", ENSG, Marne la Vallée, 2003.
"Consultez les articles relatifs à la Topométrie" in "XYZ", 2006.
"http://www.aftopo.org", 2006.
"http://www.geometre-expert.fr/", 2006.

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